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LE CHASSEUR MEDEGIN
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La reproduction en est interdite sous les peines portees par les lois.
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BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
2855 512 0
ounKii.. — Typogr. et sler. de Crbtb.
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LE
CHASSEUR MEDECIN
TRAlTfi COMPLEX yL C
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MALADIES DU GHIEN
PAR FRANCIS CLATER
VETEBIHAIRB ANGLAIS
TRADUIT DE L'ANGLMS SUR LA IV EDITION TROlSIfiME fiDITION FRANgAISE
CORRIG^E ET AÜGMENTEE
PAraquo; IIARIOT #9632; DIDIEUX
Yätärinaire en premier attach^ aui remontes de l'armäe,
raquo;embre titnlaire el lunräat de la Soeiftäimpäriale et centrate de mideeine Tätörinairlaquo; :
Uenibre fondatenr de 1a Soci(lt;U T^t^rinaire de ia Harne;
Laureat du Uinistfere de ta gnerre et de Ia Soei^H imp^riale et centrale ä'Aericnliure dlaquo; France ;
Uembre corresposdant des Suci6t6s Tätärinaire et agrieule de l'llfraull,
du Kord et du Pas-de-Cabis; da Cahados et de Ia Haocbe;
Metubre houoraire de Ia Smamp;i d'acclimatatioa des ilpes.
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PARIS
L1BRA1RIE SCHÜNTfFIQÜE, INDUSTRIELLE ET AGRICOLE DE E. LACROIX
ANCIBNTfE AlAlSON MATHIAS QUAI MALAQUAIS T 16
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PREFACE DU GOMMENTATEUR
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Le Chasseur medecinow Tratte des maladies duchien a ete public par Francis Clater, veterinaire anglais. Ce traite, qui laissait beaucoup de choses ä desirer sur la matiere, re^ut neanmoins les honneurs de plus de vingt editions. Traduit en frangais sous le triple nom D. 0. R. se disant anciens officiers de cavalerie, et an-noncant avoir corrige avec soin la deuxieme edition publieeen 1836, nous nous sommes demandeou d'an-ciens officiers de cavalerie avaient pu puiser la science necessaire ä corriger un ouvrage d'un veterinaire aussi distingue que Clater. 11s pretendeot avoir puise dans Buffon. Cela est possible comme histoire naturelle du chien, mais en ce qui concerne ses maladies, Buffon ne s'en est pas occupe. Ils client encore d'autres ou-vrages, mais tous dejä anciens, et par consequent, loin d'etre au cöurant des progres immenses qu'a faits de-puis la medecine canine. Ils pretendent aussi avoir fait examiner les fonnules medicales pour les mettre en
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VInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PRÄFACE DU COMMENTATElaquo;raquo;.
rapport avec les progres de la science veterinaire. Le resultat ne nous a pas paru atteint, D'un autre cöte, les traducteurs paraissent se plaindre de notre ingrati­tude envers les chiens en disant: Nous les voyons souf-frir sans pouvoir les soulager. C'est une erreur gros-siere, l'histoire est lä pour demonlrer que, chez tous les peuples de l'Europe et dans lous les temps, ce noble et fidele compagnon de l'homme a ete le sujet de soins dont n'ont pas dedaigne de s'occuper de grands personnages. Tous les traites de venerie ont parle des maladies du chien et ont indique les moyens qu'ils croyaient les plus convenables pour les guerir. La me-decine du chien, comme celle de tous les autres ani-maux, a ete longtemps dans les langes de la routine ; rnais depuis la creation de la medecine des animaux, tous les veterinaires ont etudie les malad les de ce noble animal, et plus de deux mille d'entre eux s'occupent journellement de leur guerison. liest vrai que peu de traites speciaux sur la matiere ont ete publies. Apres les traites de venerie,rEncyclopedie, le Dictionnaire d'agriculture, les instructions et les journaux veteri-naires, oü des observations sont publiees eparses et dis-seminees, on ne les trouve pas rassemblees en un re-cueil utile aux chasseurs ou amateurs de chiens. Un petit traite fut cependant public il y a environ quarante ans par M. Delaguette, veterinaire des gardes du corps. L'edition a ete bientot epuisee. Le traite an­glais de Clater, traduit en fran^ais, a dejä deux editions
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PREFACE DU COMMENTATEÜR.
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epuisees completement. Nous fumes invite a le re-voir, ä le corriger, ä l'augmenter des connaissan-es acquises. II y a tant de choses omises ou oubliees dans ce traite, qu'il aurait fallu le refondre comple­tement. Nous nous contentons d'ajouter les omissions les plus importantes, d'annoter certains passages, de supprimer des formules trop compliquees, d'en sim-plifier d'autres, d'en ajouter de nouvelles qui ont donne des resultats satisfaisants. Nous avons voulu, avant tout, donner quelques notions sur le temperament du chien, sur le sang, le pouls, la diete, 1'abstinence, la continence. Nous avons agrandi le domaine des con-tre-poisons et enrichi l'ouvrage d'une foule d'obser-vations et de fails nouveaux ou inedits. Nous avons ajoute un chapitre sur l'art de megisser leurs peaux pour en faire des tapis ; nous avons donne la formule du savon arsenical, propre ä conserver leurs depouilles, et une note sur le Rusma des Turcs, ou päte propre a les marquer par epilage.
Mariot-Didieux.
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LE
CHASSEUR MEDECIN
OBSERVATIONS PRELIMINA1RES
LES MALADIES DU CHIEN
On s'est peu occupe jusqu'ä ce jour des maladies qui attaquent les chiens, et, en general, les remedes qu'on leur administre sont ou inefficaces ou pernicieux. Get etat de choses pent etre attribue ä l'absence de tout guide qui put servir ä diriger les individus qui se li-vrent ä l'examen de celte matiere, dans leurs recher-ches sur la nature et le siege des differentes maladies, et sur les remedes qui y sont applicables. Le court traite que je donne ici est le fruit d'une longue expe­rience suivie des plus heureux succes dans la mede-cine des animaux. J'ai la confiance qu'il sera utile ä tons ceux qui s'interessent au bien-etre de ces fideles et precieux animaux, en leur indiquant des regies plus süres pour trailer les diverses maladies auxquelles ils sont sujets. Les maladies des cbiens sont peu nom-
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2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OBSEHVATIORS PRELIM1NAIBES.
breuses, et leurs caracteres ne sont pas difficiles ä dis-tinguer, lOrsqu'oD fail allention aux symplomes qui leur sont propres. En effet, chacuned'elles a ses symp­lomes parliculiers, suivant la parlie ou les parlies du corps qui sont affeclees. Par exemple, nous savons qu'un chien est alleint de la maladie, proprement dite, lorsquenous le \oyons deperir elaltaquede ioux avec ecoulement aux yeux et au nez; de meme, lors-que ces symplomes sont accompagnes de diarrhee, nous concevons facilement qua la maladie se compli-que par la dyssenterie. On a parfois I'habitude, avant et pendant la saison de lachasse, de nourrir les chiens avec de la chair, afin de les rendrepius agiles et de leur donner plus de vigueur pour soutenir longtemps cet exercice; mais une teile nourriture contribue ä de-velopper leurs dispositions ä avoir des chancres dans les oreilles el sur les cotes exterieurs de ces parties, ainsi qu'a produire la gale et des maladies inflamraa-toires. Ces maladies seraient moins frequentes si, apres la saison de la chasse, les chiens etaient purges et en-tretenus dans un exercice regulier, et surtout si, en diminuantlaquantilede nourriture substanlielle qu'on leur donne, on augmentait celle d'une päturevegetale en proportion de leurs fatigues et de l'etat de leur corps. Une autre cause de maladie est de les tenir ren-fermes et de leur donner en meme temps une nourri­ture trop succulente. Ceux qui sont soumisäun sem-blabie regime acquierent ordinairement une surabon-dance de graisse qui occasionne une gene plus ou moins grande dans la respiration. 11s sont aussi particuliere-
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OBSERVATIONS PREL1M1NA1RES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;J
ment disposes aux affections morbides du foie, et, lorsqu'ils se trouvent soudainement exposes au froid et ä l'humidite, ils sont tres-sujets ä elre attaques de ma-la'dies inflammatoires. Une nourriture trop legere et disproportionnee aux exercices qu'on exige d'eux ieur estegalement tres-prejudiciable; caril en resulte une debilite generale dans lout le Systeme organique, qui detruit leur energie et produitdes affections cutanees. Pour eviter cesdeux exces egalement dangereux, il est necessaire de leur presenter une nourriture quelque peu solide. Si Ton donne, par exemple, ä un chien au-tant de fort bouillon qu'il voudra en prendre, il perira infailliblement; aucontraire, un autre chien qui n'aura pour aliment que la viande dont le bouillon aura ete extrait, se portera bien, quoique les sues aient ele ex-primes jusqu'ä la dessiccalion complete de la viande. L'exercice, des chenils propres et bien aeres, et une nourriture en meme temps substantielle et vegetale, donnee suivant la nature de l'exercice que prend i'ani-mal, ainsiqueles medecines administrees de temps en temps, sont des choses absolument necessaires pour conserver les chiens en sanle et en \igueur. 11 est ä propos de prevenir ici que toutes les recettes recom-mandees dans ce traite sont calculees pour les chiens de moyenne tailie; par consequent, leur quantite pent etre diminuee 6u augmentee selon les circonstances.
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CHAPITRE Iquot;
DE LA AIAMERE DE SAIGNER LES GHIENS
On a pour habitude, dans les chenils, de nourrir les chiens avec des aliments trop substantiels, tels que des viandes crues, etc. Cette nonrriture leur donne un embonpoint qui les rend lourds, indolents, et leur donne des maladies cutanees. II en est de meme des levriers, des chiens d'arret et autres, qu'une nonrri­ture trop abondante rend impropres aux exercices de la chasse. 11 est done indispensable, quinze jours ou trois semaines avant la saison de la chasse, de les sai-gner et de leur faire prendre, dans la matinee du len-demain de la saignee, des pilules purgatives. Lorsque les affections sont legeres, tine ou deux pilules suffl-sent pour detruire en grande partie les inflammations dont ils sont atteints, et les rendre plus agiles et plus en etat de supporter les fatigues. La quantite de sang ä leur tirer doit etre de quatre onces ou de cinq ahuit, suivant leur taille et leur force.
C'est principalement dans les maladies inflamma-toires que la saignee est urgente chez ces animaux, comme, par exemple, dans les inflammations des pou-mons, de l'estomac, des intestins, et autres affections signalees dans le cours de ce traite. On a determine, ä
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DE LA MANIKRE DE SAIGNER LES CHIENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5
l'artide de chaque maladie, la quantite de saug qu'il faut retirer.
Les maladies inflammatoires se font connaitre par ]es symptomes dont elles sont accompagnees; mais il faut apporter la plus scrupuleuse attention ä leur exa-nien pour en difierencier les caracteres: par exemple, dans les inflammations des poumons, les chiens mon-trent beaucoup d'abattement et de souffrance; ils por­tent la tete haute, et sent loujours haletants par la dif-ficulte qu'ils eprouvent dans la respiration. Ces symptomes ne laissent aucun doute sur la nature et le siege de l'affection. Lorsque Tinflammation est fixee dans 1'estomac, I'animal fait constamment des efforts pour vomir, et rejette la nourriture aussitöt qu'il 1'a prise: ce sont les indices certains de l'irritation de l'estomac. C'est done par les symptomes que nous devons chercher a nous assurer de la nature du mal des que le chien parait indispose. On ne pent apporter trop d'attention ä cette investigation.
On saigne communement les chiens ä la veine jugu-laire par le moyen de la lancette ordinaire. Pour faire gonfler la veine et la rendre plus visible et plus pal­pable, on a soin de serrer la partie du cou la plus rap-prochee des epaules, avec une forte ficelle ou avec un ruban, et bientot eile se montre gonflee au-dessus de la ligature, ä un pouce de la trachee-artere, des deux cotes du cou. On 1'ouvre alors, avec le secours d'une personne qui tient la tete du chien elevee, ce qui, donnant de la tension au cou, developpe plus evidem-ment la veine, etdonneplus defacilite pour la piquer.
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Lorsqu'on a tire une quantite süffisante de sang, on ote la ligature pour arreter la saignee, et l'operation se termine lä. Quelquefois la ligature ne suffit pas pour faire enfler la veine; alors eile est moins sen­sible au toucher, et le sang sort avec moins d'abon-dance. En pareilcas, on presse la veiiie avec le pouce de la main gauche jusqu'ä ce qu'on ait obtenu une quanlile de sang süffisante. Beaucoup de chasseurs ne font aucune ligature autour du cou du chien en le sai-gnant, niais pressent avec quelque force la veine jugu-laire avec le pouce gauche pour la faire gonfler, et la piquent avec la lancelte qu'ils tiennent de la main droile, immediatement au-dessus du pouce; ils conti-nuenl de la presser jusqu'ä ce qu'elle ait fourni une quantite satisfaisanle de sang. On se fait ordinaire-ment aider par quelqu'un pour tenir la tele du chien haute, comme je l'ai dit ci-dessus. Sile chien a beau-coup de polls, on les separe avec les doigts, ou bien on les coupe dans la partie oü est situee la veine.
On saigne quelquefois I'animal en lui coupant un petit bout de la queue, ou en lui faisant une incision, avec la lancette, au cote interne du pavilion de l'oreiile; mais cetle maniere de saigner est aujourd'hui peu suivie. II est bon d'observer qu'en general on ne doit saigner un chien que dix ou douze heures apres qu'il a mange.
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DE LA CONSTITUTrON ET DU TEMPERAHBNT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7
NOTE
La peau du chien, elastiqne et dure, est Iräs-resistante ä la lancette; nous avons constamment employe avec succös le bistouri pour pratiquer ä la peau une incision, et aussitöt on voit apparaitre la couleur bleuätre de la veine gonflee. La lancette est alors employee. Ainsi pre-paree par cette incision prealable, on peut au besoin pratiquer la saignee avec une lame de canif en faisant une petite incision longitudinale facile ä limiter. II arrive aussi parfois qu'on a besoin d'arreter la saignee. On y parvient par une petite epingle qui traverse les deux le-vres de la plaie, ou par une aiguille et un peu de fil noir.
Nota. Quand on a pratique la saignee, si le sang sort de la veine avec force, on peut prevoir son efßcacite. Si son ecoulement est lent, sa coagulation prompte, c'est souvent un signe defavorable; s'il est noir, ou sJil pre-sente des globules rouge fence visibles ä l'oeil nu et na-geant dans la serosite lorsqu'il est regü sur Tongle, c'est presque toujours un signe de mort prochaine.
NOTES DU COMMENTATEUR
NOTE 1 De la constitution et du temperament da chien.
Le temperament du chien, dit Delafond, est essentiel-lement sanguin-nerveux; la grandeur de la respiration de cet animal, le volume de son coeur, la plasticite de son
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LE CHASSEUR MEDECIN.
sang, la force et la vitesse tie son pouls, ses mouvements energiques et durables, son intelligence, la force de ses passions, la facilite avec laquelle il supporte la faim sans affaibiir son energie, tout indique chez lui le tempera­ment sanguin-nerveux; aussi, cet animal est-il predispose aux maladies inflammatoires de la peau, des poumons, des muqueuses intestinales, maladies accompagnees sou-vent de symptömes cerebraux et aux affections essen-tiellement nerveuses.
On ponls.
On explore le pouls du chien ä l'artfere femorale ä sa sortie de Varcade crurale (le haut de la cuisse), en y ap-pliquant la pulpe des doigts.
En sante, ä Tage adulte, ä jeun et au repos depuis quelque temps, le pouls donne de 90 ä 100 pulsations par minute, un quart de plus que le pouls de la chövre et deux tiers de plus que celui du cheval.
Sang du chien en bonne saufe.
II resulte des observations des hömatologues les plus celebres, tels que le professeur veterinaire Delafond et les medecins Andral et Gavarret, qui ont experimente conjointement sur l'etat comparatif du sang des animaux en sante ou affectes de maladies; il resulte de ces ob­servations :
1deg; Globules. — Chez le chien, les globules du sang sont les plus grosses de toutes nos especes domestiques, d'oü il resulte que le cruor ou mattere colorante qui forme le caülot mir, est plus considerable en proportion que chez les autres especes. Les globules paraissent etre
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DU SANG CHEZ LES CHIENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;9
les parties les plus organisees du sang, et ils sont d'autant plus nombreux que les animaux sont doues d'une plus grande energie musculaire, Ces globules sont plus nom­breux chez le chien que chez les autres animaux d'en-viron un cinquieme. Ils sont plus nombreux chez les chiens adultes que chez les vieux, plus nombreux chez ceux qui restent au repos que chez ceux qui travaillent, plus nombreux chez ceux qui sont gras que chez les maigres.
Ces experiences demontrent physiologiquement les bons effets de la saignee prescrite par Clater, au cha-pitre premier.
Les globules sont consideres comme la partie emi-nemment excitante du sang, et l'effet de la saignee se rattache presque entterement ä leur soustraction.
2deg; De la fibrine. — La fibrine est ä l'^tat liquide dans le sang, c'est ce qu'on nommait autrefois la lymphe et qui, comme toujours, forme dans les saignees le caillot blanc, qui se separe du caillot noir composö de globules. De tous nos animaux, c'est le chien qui a le moins de fibrine : un tiers et meme moitie.
3deg; Albumine. — L'albumine existe ä l'etat de dissolu­tion dans le sang des animaux, et c'est encore chez le chien qu'elle se trouve en moindre quantite: un demi-quart environ.
4deg; Eau. — La quantite d'eau qui existe dans le sang de tous les animaux domestiques, comparee aux trois elements organiques precedents, est en grande propor­tion. C'est encore chez le chien qu'elle se trouve en moindre quantite : un demi-quart environ.
De ces demonstrations tres-succinctes il resulte que le chien a un sang trfes-riche et qu'il n'est pas etonnant
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LE CHASSEUR MEDECIN.
qu'il soit doue d'une grande energie musculaire, et sujet aux maladies inflammatoires.
Du sang par rapport au poids brat du cliien.
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La saignee, chez le chien, doit etre proportionnelle au-tant qua possible, quoique cetle proportion du sang ä extraire puisse varier suivant Tage, le sexe, Tembonpoint, le repos, la corpulence et la gravite de la maladie. Ges proportions sont du ressort de l'hoinme de Tart; nean-moins, nous pouvons donner des proportions approxi­matives dont peuvent profiler les amateurs presses ou eloignes.
1deg; Chien de haute taille, etat moyen d'embonpoint, äge de trois ans, du poids, vivant, de 33 kilog. Ce chien a 3 kilog. 5 grammes de sang, circulant dans ses veines.
La saignee preventive peut etre de 350 grammes.
2deg; Chien de moyenne taille, etat moyen d'embonpoint, äge de trois ans, poids, vivant, 16 kilog. Ce chien a 1 kilog. 400 gram, de sang.
La saignee preventive peut etre : 1deg; petite saignee, 122 gram.; 2deg; grande saignee, 185 gram.; 3deg; tr^s-grande saignee, 360 gram.
3deg; Chien de petite taille, memes conditions d'äge et d'embonpoint; poids,vivant, 14 kilog. Ce chien a 1 kilog. de sang.
La saignee preventive peut etre : 1deg; petite saignee, 112 gram.; 2deg; grande saignee, 170 gram.
Aquot; Quant aux chiens de tres-petite taille, eile doit 6tre calculee d'apres les proportions en poids vivant indiquees ci-dessus.
Observations. — Comme Tindique judicieusement
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VERS M1CROSCOP1QUES DANS LE SANG.
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Clater, on ne doit pratiquer les saignees preventives qu'apräs douze heures de jeüne.
Vers mlcroscopiques dans le sang des chiens.
Vers le milieu du siamp;cle dernier^ dit Henri Roger, Riolan, Bonnet, et autres auteurs, pretendirent avoir trouve des vcrs dans le sang du coeur de rhomme, et m^me en avoir retire des vaisseaux par lasaignee. Ce fait ne parait pas confirme aujourd'hui.
11 y a quelques annees, des naturalistes allemands de-couvrirent dans le sang des grenouilles, de quelques poissons et de quelques mollusques, des vers microsco-piques (filaires, monostomes, distomes, infusoires). C'est en 1843 que MM. Grouby et Delafond decouvrirent les premiers des entozoaires du genre filaire, qui vivent dans le sang de certains chiens domestiques et circulent avec les globules de ce fluide dans tons les vaisseaux. Depuis, ils ont etudie, neuf annees durant, cet hema-tozoaire, et ils ont transmis depuis peu ä TAcademie des sciences les resultats curieux de leurs recherches.
Le nombre des filaires microscopiquesqui trouvent vie et päture dans le sang de quelques chiens, qui naissent dans ce liquide en toute saison et y sejournent des mois et des annees, ce nombre est considerable; vingt-deux chiens en portaient avec eux 52,000 chacun, terms moyen, et chez plusieurs, on en a compte jusqu'ä 224,000; une seuie goutte de sang, extrait de n'importe quelle partie du corps, pent en contenir une douzaine. Comme leur diarnetre est moins grand que celui des glo­bules du sang, elies traversent les plus petits vaisseaux capillaires, mais elies ne peuvent vivre que dans le sang,
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LE CHASSEUR MEDEC1N.
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puisqu'on n'en retrouve ni dans le chyle, ni dans la lym-phe, ni dans Purine, ni dans la salive, ni dans les tissus.
Cette affection n'est pas rare; une statistique de 480 chiens dont le sang a ete examine, donne 1 malade sur 20 ou 23 sujets. Du reste, les filaires de la gent canine ne respectent ni la race ni le sexe; pour l'äge, elles s'en prennent plutöt aux vieux qu'aux jeunes, ä ceux de moyenne taille qu'aux grands ou aux petits; l'etat de maigreur, d'embonpoint, de sante ou de maladie de la bete qu'elles attaquent leur est indifferent; toutefois, en quelque grand nombre qu'elles s'amassent sur un chien, elles ne paraissent pas jusqu'alors, du moius, alterer en rien ses facultes instinctives ni sa force musculaire.
Chose etrange, le sang qui charrie tant d'animalcules, compare a celui d'un chien non vermineux, ne presente de modifications bien notables ni dans ses caracteres physiques ni dans la proportion en poids de ses principes organiques et inorganiques; il lui faut neanmoins une constitution particuliere pour donner naissance a ces milliers de parasites, car sur certains chiens, les genera­tions se multiplient beaucoup plus nombreuses que les sables de la mer, tandis que chez d'autres elles ne peu-vent se fixer. Si on les introduit chez certains chiens, elles disparaissent mysterieusement.
La nourriture gelatineuse de ces animaux parait favo­rable au developpement des vers microscopiques. Ceci expliquerait peut-etre la frequence des maladies des chiens de bouchers, et qui sait si, un jour, ces entozoaires n'expliqueront pas une foule de phenomenes nerveux chez le chien, et ne mettront pas sur la voie de quelques inoyens delguerison, restes jusqu'a present sans resultats.
Nous dcvons le dire, cependant, ces petits helminthes ontresiste anx plus forts anthelininthiques|et mömeaux
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CONTINENCE, ABSTINENCE, D1ETE.
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poisons. Tout porte a croire que leur destruction n'aura lieu qu'apres la decouverte d'un specifique particulier.
De la continence.
Les animaux crees ont tons un penchant tres-pro-nonce pour la propagation de leur espfece. On pourrait m6me dire que c'est un don de la nature conservatrice. I/homme seul, soit par bizarrerie d'esprit, soit par cha-rite, soit par lächete ou despotisme, ose attenter ä cette grande loi de la nature.
Aujourd'hui, en France surtout, on elh\e un nombre beaucoup plus considerable de chiens que de chiennes; il en resulte pour les males une continence forcee qui parait avoir des suites fächeuses.
Comme nous I'avons demontre, le sang du chien est trös-riche et souvent il contient des entozoaires, qui peut-etre ont pour origine une continence absolue. A 1'epoque du rut, rien ne rebute le chien pour satisfaire son pen­chant ä propager son espöce, ni jeünes, ni fatigues, ni froid, ni chaud, ni combats sanglants, ni mauvais traite-ments. A ces epoques, il devient propre ä rien. La con­tinence forcee le rend gras, lourd, paresseux; il devient sujet aux affections cutanees rebelies, et quelquefois eile determine la rage. (YoyezBage.)
Un plus grand nombre de femelles deviendrait done un but d'hygiöne canine d'une haute importance.
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De l'abstinence.
Le chien, comme les autres carnivores, garde au he-soin tres-longtemps ^abstinence. II resulte d'experiences
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LE CHASSEUR MEDECIN.
que le chien pent vivre sans boire ni manger depuis quinzejusqu'a vingt-cinq jours. Or, commele ditM. De-lafond, si le chien supporte en bonne sante une absti­nence aussi rigoureuse, il pent done etre soumis ä une diete absolue et soutenue sans qu'il en resulte aucun inconvenient.
De la dtäte.
Les chiens soumis h. la saignee preventive ou curative, aux purgatifs, doivent etre soumis a la diete. Dans 1'un et l'autre cas, la diöte a pour but de venir en aide a la saignee et de faciliter l'effet des purgatifs. Elle vient en aide ä la saignee, parce que ce regime determine une di­minution dans les globules du sang, et une augmentation d'eau. Trois ä quatre jours de diete aprös la saignee pre­ventive sent suffisants, et douze au plus apr^s la saignee curative.
La dtete, chez le chien, consiste a lui donner pour toute nourriture, du bouillon de pieds de veau, de tetes de moutons, de tripes; et dans lesquels bouillons on ajoute du lait, du petit-lait, le lait coupe d'eau, ou 1'eau pure. La demi-diete consiste a ajouter ä ces liquides une cer-taine quantite de nourriture ordinaire.
Des setons.
La medecine canine emploie assez frequemment les setons. Ceux-ci sont places au poitrail ou de chaque cote du cou.
La matiöre est le ruban de fil de preference ä la corde dechanvre,commeetant plus facile ä laver et ä desinfecter.
Rien de plus simple ni de plus facile que de placer des setons ä un chien : sa peau lache et elastique permet de
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DES SETONS.
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faire un pH unique, ä travers lequel passe l'aiguille ä se-tons sans craindre une hemorrhagie dangereuse. L'e-tendue du seton ou sa longueur est proportionnee ä la grosseur du pH de la peau. L'aiguille ä samp;ons passe d'un trait ä travers l'epaisseur des plis fornjes des deux peaux, et l'animal soutfre infiniment molns.
I/effet des setons n'a pas toujours pour but d'obtenir de la suppuration; il faut avant tout qu'ils produisent un effet d'engorgement dit derivatif. La suppuration n'est que le resultat de la decomposition des liquides qui out constitue I'engorgement primitif, et enfin la decompo­sition des liquides secretes par le tissu cellulaire, oü re­pose le corps etranger nomme seton.
Dans le cas de maladie grave, pour que le seton donne promptement un engorgement, il est essentiel d'enduire le ruban de fil d'une legere couche d'onguent vesicatoire.
Les setons du chien donnent, peu de temps aprös leur application, une suppuration d'une odeur tellement rebu-tante, qu'il devient necessaire de sequestrer 1'animal. Si les pansements en sont negliges, surtout pendant Tete, la mouche carnivore y depose ses larves et le canal du seton est bientöt rempli de vers. Gelte odeur appelle egalement des essaims de mouches qui viennent tourmenterle chien au point qu'il finit par abandopner la partie, et se laisser sucer le sang.
Moyens de remedier ä ce double inconvenient. — Pour desinfecter les setons et empecher les mouches carni­vores d'y deposer leurs larves, on emploie :
Atnidon ou fecule.......... 500 grammes.
Goudron purifle........... 200 —
On melange, et on frictionne les issues des setons apr^s les avoir laves
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LE CHASSEUR HEDEC1N.
On obtient encore le mfime resultat, en employant le melange suivant.
Coaltar..................... 3 parties.
Platre pulverise et tamisö..... 100 —
On melange. II en resulte une poudre du plus bas prix, qu'on emploie depuis peu de temps ä desinfecter les plaies avec les plus grands succes. Elle empßche les demangeaisons et en elolgne les mouches.
Ce procede de desinfection est destine aux plus grands succäs, et par son efficacite bien constatee et par son prix insignifiant. Seme dans les chenils il les desinfecte a 1'instant.
Nous trouverons encore d'autres applications de cette poudre dans la medecine et la Chirurgie canine.
De la gestation.
Les chaleurs periodiques des chiennes se manifestent deux fois par an, au printemps et ä l'automne.
Les premiers signes des chaleurs sont une odeur sui generis, qui appelle le male ä la fecondation, puis survient bientöt un leger gonflement de la vulve, accompagne souvent d'un ecoulement utero-vaginal, quelquefois co-lore ä devenir flux semestruel.
Ces chaleurs durent environ quinze jours, temps pen­dant lequel males et femelles sont dans un etat de sur-excitation extraordinaire.
Pendant les cinq ou six premiers jours, la chienne re­fuse la fecondation et depense, si eile est libre, une im­mense quantite de force. Elle fatigue les males, car eile est polygame, sans paraitre se fatiguer elle-m^me, ce qu'on attribue a son instinct de se laisser feconder par les plus
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DE LA GESTATION.
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vigoureux. On lui attribue aussi des caprices de choix.
Des accouplements. — Le chien ötant depourvu des reservoirs ou vesicules seminaies, oü vient se deposer en reserve la liqueur proiifique secretee par les testicules, a done, par ce fait parliculier ä la race canine^ besoin d'un long accouplement pour emettre la semence fecondante. En effet, ce n'est que quand Fanimal est lie par une dis­position anatomique des organes, que les testicules du chien secretent la liqueur qui est emise dans 1'organe femelle par jets periodiques.
Au premier abord de raccoupleraent, dont le mode est connu, et tant que le male reste sur la femelle, 11 n'emet que la liqueur prostatique; ce n'est que quand 11 est lie et descendu, qu'il emet la veritable liqueur fecon­dante. Cette emission dure de dix ä vingt minutes.
Buree de la gestation. — La duree de la gestation, chez les lices, est de soixante ä solxante-trols jours au plus. Elles sont pourvues de cinq paires de mamelles, tant ven­trales que pectorales.
Multipares, elles donnent souvent naissance ä un plus grand nombre de petits qu'elles n'ont de mamelles, ce qui parait ne pas avoir lieu chez les chlennes a Tetat sau-vage. La domestication a done ete une cause de fecondite chez cette race.
Be la mise bas. — Pour mettre has, la chienne alme et recherche une demi-obscurlte, ce qu'il est toujours facile de lui procurer.
Tous les solns de la maternlte lui sont devolus par la nature. Le male n'y prend non-seulement aucune part, mais la mere Teloigne sous le pretexte vral ou suppose qu'il tuerait les petits pour jouir plus tot de la more.
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LE CHASSEUR MKDEC1N.
ün lit de paille brisee, voilä le plus essentiel; la chienne se charge d'accoucher ; eile mange ses enveloppes feta­les, leche ses petits ä mesure de leur arrivee; eile mange leurs excrements, suce leur urine et les tient dans un tres-grand etat de proprete.
Sans avoir une idee bien precise des nombres, la chienne reconnait assez facilement la soustraction d'un ou deplusieurs de ses petits; eile temoigne de Tinquie-tude, parait avoir des regrets et fait des recherches pour les decouvrir. C'est avec les dents et degrandes precau­tions qu'elle les rapporte ä son nid.
On ne doit pas laisser ä la chienne plus de cinq petits. A chacun d'eux une paire de mamelles. Un plus grand nombre est, non-seulement une cause d'epuisement pour la mere, mais une cause de faiblesse pour les petits, d'a-bätardissement des races el qui les expose a la maladie proprement dite, ainsi qu'aux affections vermineuses.
Chez toutes les femelles multipares, la mise has est ge-neralement facile; cependant, la grande variete de race, de taille, de corpulence que la domestication a fait naitre ou a conlribue a propager, est la cause que des femelles de petite taille recoivent des males disproportionnes; de lä des parts laborieux necessitant parfois l'intervention de Thomme. La petitesse des organes genitauxdela femelle est un grand obstacle aux manipulations; cependant, en couchant les femelles sur le cote gauche et pressant de la main le ventre, on refoule vers Touverture vaginale les sujets qui s'y engagent, ce qui facilite le jeu du doigt indicateur droit de l'operateur. 11 y a des cas oü des in­struments particuliers sont necessaires, et alors, il faut recourir a 1'homme de Tart.
Les avortements sont rares chez les chiennes et ils
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TARIR LE LAIT DES CHIENNES.
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jont presque toujours la suite -de couf)sect; ou de chutes. i De l'allaitement. — L'allaitement ne doit pas depasser laquo;oixante ä soixante-dix jours. Une plus iongue duree est une cause d'epuisement de la mamp;re, et les petits, devenus forts, tiraillent, compriment les mamelles souvent assez fortement pour donner lieu par la suite ä des squirrhes quidegenerent en cancer.
Du sewage, tarir le lait des chiennes. — Si on laisse aller le sevrage au gre de la nature, la chienne sevre elle-mamp;ne ses petits. Elle finit par sentir son epuisement et eile ressent des douleurs aux mamelles qui provoquent son refus. II est toujours facile de sevrer les jeunes chiens, meme avant le terme fixe par la nature; rnais ii y a des chiennes qui ont une teile abondance de lait qu5il devient presque indispensable d'employer quelquesmoyens pro­pres a le faire tarir sans inconvenients.
II en est de m6me a Tegard des chiennes qui ne nour-rissent pas leurs petits. G'est parcelles-ci que nous allons commencer.
1deg; De la fievre de lait. — Au moment oü la fiövre de lait se developpe, il est important de soumettre les chien­nes au regime rafralchissant pendant au moins trois jours. Du lait coupe des deux tiers d'eau constitue une boisson aussi utile qu'agreable aux chiennes, et si on leur permet quelque nourriture, que ce soil de preference des soupes etendues et tres-legeres.
2deg; Tarir le lait. — Autrefois, pour tarir le lait des chiennes, on se contentait de leur faire porter des col­liers de liege, variete d'amulettes qui n'est pas nuisible si, concurremment avec eile, on emploie les moyens hygie-niques convenables. Cependant, la presence au cou d'une chienne d'un collier de liege n'est que remblöme d'une
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LG CHASSEUR MEDECIN.
vieille superstition qui ne ferait pas honneur au chas­seur ou ä tout autre proprietaire, et qui n'est plus de notre epoque. Le veritable amateur doit 6tre exempt de ce prejuge. 11 ne doit pas mßme le tolerer ä son vieux pi-queur. On salt que, parmi ces derniers^ il y en a encore quelques-uns qui croient aux oiseaux de mauvais augure, ä la presence d'un ver sous la langue et ä un autre au bout de la queue. Quoique ce soit un signe d'ignorance, on salt que certains d'entre eux tiennentk honneur de n'igno-rer de rien. II est peut-6tre quelquefois prudent de faire des concessions ä cette superstition. Le collier de liege est une madone tellement puissante et adoree^ que des maitres ont ete punis de leur irreverence au Dieu tout-puissant. C'est un fait que nous avons constate.
S'il y a une indispensable satisfaction ä donner au collier de liege, ce qui ne nous regarde pas, que ce soit concurremment avec les moyens suivants.
1deg; Boissons nitre'es. Sei de nitre, de 5 ä 10 grammes.
Suivant la taille, dans un bouillon au mou de veau ou de lait coupe. On continue pendant quatre ou cinq jours.
2deg; Purgatifs doux. Sei de Glauber, de 10 a 40 grammes.
Suivant la taille, en dissolution dans un ou deux verres d'eau. On peut reiterer ce purgatif apres trois ou quatre jours.
3deg; Onctiom astringentes sur les mamelles. — Le collier de liege n'empöche nullement le lait de s'accumuler dans les mamelles, de s'y cailler et de devenir parfois une cause de squirrhe et de cancer. II est toujours facile de prevenir cet accident par :
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APPARENCES DE GESTATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;21
1raquo; unctions astringentes ä la pommadede Saturne suivanie:
Onguent populeum...... 60 grammes.
Extrait de Saturne...... 15 —
ou:
2deg; Embrocations astringentes. — Craie pulverisee, d6-layee avec du vinaigre blanc. On en fait une päte liquide qu'on applique sur toutes les mamelles et qu'on renou-velle six a sept fois par jour. On en obtient une prompte resolution.
La bouse de vache, meme la terre argileuse d^layee avec le vinaigre, donnent aussi de bons resultats.
Phenomfenes se rattachant ä la parturition
et a I'alla ileinent cbez les chiennes qui n'ont pas ete
fecondees an moment des chaleurg.
M. Delafond, professeur et aujourd'hui directeur de l'ficole imperiale veterinaire d^Alfort, a lu ä TAcademie imperiale de medecine dont il est membre, une suite d'observations sur certaines chiennes qui n'ont pas ete fecondees pendant la periode du rut et qui, juste au mo­ment ou la sortie du foetus devrait avoir lieu si elles avaient ete fecondees, eprouvent tons les phenomenes qui precedent et suivent la parturition.
Ces observations, peut-6tre plus interessantes au point de vue de la physiologic comparee qu'au point de vue pratique, ne doivent pas moins etre connues des ama­teurs ä Teffet qu'ils ne soupgonnent pas la fidelite forcee de leurs chiennes, ni la complaisance ou Toubli des pi-queurs, ni des avortements supposes, ni la canilophagie des chiens. Au besoin, on pent mörne tirer un parti avantageux de ces singuliers phenomenes.
Voici, d'apres M. Delafond, quels sent ces phenomö-
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22nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LE CHASSEUR MEDECm.
nes, comment ils se produisentj se succMent et se ter-minent.
laquo; Lorsque la chienne entre en rut et qu'elle a ete privee laquo; du male, les chaleurs se continuent plus longtemps. laquo; On sait aussi que le feu de 1'apparell generateur ne laquo; s'eteint completement que du dixieme au quinzieme laquo;jour. Ce laps de temps ecoule, l'organisme revient ä laquo;1'etat normal.
laquo; La chienne porte de soixante ä soixante-trois jours laquo; et eile est pourvue de cinq paires de mamelles, tant laquo; ventrales que pectorales. Or, la chienne qui a eprouve laquo; des chaleurs, qui n'a pas regu le male, commence ä laquo; eprouver du quarantieme au cinquantieme jour, un laquo; gonflement dejä tres-sensible aux deux paires de ma­ce melles posterieures ou pre-inguinales. Gelte tumefac-laquo; tion augmente tous les jours.
a Dejk en pressant les mamelons, on peul en retirer laquo; un liquide sereux, un peu jaunätre, visqueux.
laquo; Du veritable lait s'accumule done dans les mamelles a deschiennesnon fecondees, du quinziemeau vinglieme laquo;jour avant une parturition qui ne doit pas s'effectuer laquo; a I'epoque devolue par la nature, mais dont tous les laquo; preparatifs ont ete fails en vue de completer Toeuvre de laquo;la procreation.
a Arrivee a Pepoque de cette fausse parturition, les a herds de la vulve grossissent et son ouverture s'elargit, laquo; la muqueuse vaginale est. rouge et secrete un liquide a visqueux.
laquo; La chienne s'agite, temoigne de l'inquietude etcher-a ehe un endroit pour deposer sa progeniture. Ses re-a gards tendres, les caresses frequentes qu'elle fait a ses laquo; maitres, ses cris plaintifs annoncent que Torganisme
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CHIEN A UN TEST1CULE. EVERRATION.
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laquo; s'appröteau grand actede la parturition. Libre, on voit da chienne empörter dans sa gueule des chiffons, de la. cpaille, et par ses mouvements circulaires, preparer son lit ou plutöt son nid.
laquo; Ces occupations-lä durent douze ä vingt heures. laquo; Apres quelque temps la chienne s'imagine qu'on lui a laquo; ravi ses petits, et eile eprouve une fiövre de lait. raquo;
Ces phenomamp;nes sont plus communs chez les petites especes. Nous avons indique ä Particle precedent les soins ä donner. Ils sont les memes que pour les chiennes ä qui on a enleve les petits.
De ce fait singulier, il resulte quJil est possible d'uti-liser les chiennes qui offrent ces phenomönes, en leur faisant adopter des enfants etrangers, ce qu'elles font tres-volontiers. Par des caresses, on est meine parvenu ä leur faire nourrir des louveteanx, des renardeaux, des chats, meme des lapereaux.
He la cryptorcbidle.
(CHIEN A UN SEUL TESTICULE.)
La cryptorchidie, chez le chien, consiste en im testi-cule reste ä l'interieur et non descendu dans les bourses.
Ce defaul, qui parait au premier abord sans importance, attendu que le chien n'en est pas moins apte ä un bon service de chasse ou de garde, en a cependant une tres-grande au point de vue de la propagation de l'espece. Nous avons posseJe un joli epagneul anglais, ne monor-chide, qui, pendant six annees, n'a pu nous donner de sa race, quoique lui ayant fourni des femelles en sa seule possession. II avait beaucoup d'ardeur.
D'apres les observations de M. le professeur veterinaire Goubeaux, les spermatozoides ou animalcules spermati-
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LE CHASSEUR MEDEC1N.
ques, ne se rencontrent pas dans les testicules restes dans le ventre, ni dans ceux qui sont descendus isolement.
Les observations des chiens monorchides impropres k la fecondite sont nombreuses et bien constatees.
^•Terration.
(enlSvement d'dn pretendu ter sous LA LANGÜE.)
Depuis la plus haute antiquity on a considere le petit muscle tendineux qui se trouve sous la langue des chiens comrae un ver, et cette erreur, malgre les nombreux ecrits des veterinaires francais et allemands pour demon-trer le contraire, cette erreur, disons-nous, n'est pas encore complamp;ement disparue de l'idee vuigaire.
II est tres-vrai que ce muscle tendineux, par sa forme, son aspect nacre, imite assez bien un ver du genre stron-gle dont la partie posterieure serait plongee dans I'epais-seur des muscles de la langue, et la partie anterieure arrive j usque sous la membrane buccale oü eile parait libre. Ce muscle tendineux semble destine a supporter et ä soulever la nappe de la langue pour faciliter l'action de boire.
Ce muscle est plus ou moins apparent, de longueur variable et repose entre les deux muscles pluscharnus, dits genioglosses.
On a done demontre nombre de fois que I'enlevement de ce muscle ne preservait le chien de rien. Tout ce qui resulte de cette operation intempestive est un reläche-ment de la prehension des aliments et des boissons qui dure une quinzaine de jours.
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CHAPITRE II
DE LA MANIEKK DE MEDICAMENTER LES CHIENS
'lt; I
11 est necessaire de purger les chifens avant la saison de la chasse, afin de detruire chez eux l'etat d'inertie qu'une nourriture trop abondante leur a fait con-tracter, et de les rendre plus agiles et plus forts dans les chasses. Je dirai meme que, sans cetle precaution, ils seraient impropres ä ces exercices. 11 est indispen­sable egalemeut de medicamenter toutes les especes de chiens, au moins une fois par an, ceux surtout que l'on tient enfermes et qui sont nourris de chair.
Quand on veut faire prendre une pilule ou une me-decine liquide ä un chien, on doit le tenir droit entre les genoux, le dos en dedans des jambes, apres lui avoir lie les jambes de devant avec un mouchoir ou une serviette que Ton none par derriere. Ces precau­tions prises, on ouvre la gueule de Tanimal en pres­sant la levre superieure avec le pouce et l'index d'une main, et avec l'autre on introduit le remede dans le gosier jusqu'au delä de la langue; on retire ensuite la main lestement, et on lui referme la gueule en lui te­nant la tete elevee jusqu'ä ce qu'il l'ait avale.
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•1
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LE CHASSEUR MEDEC1N.
NOTE
Les pilules purgatives indiquees par Clater sont trop compliquees dansleur composition. Nous pensons devoir les remplacer par les suivantes, tirees du fonnulaire magistral veterinaire de Bouchardat. Nous conseillons les chasseurs qui possedent des meutes, de faire confec-tionner de ces pilules en assez grande quanlitö a la fois. Elles doivent faire partie de la pharmacie canine. Ren-fermees dans une boite, elles peuvent se conserver plu-sieurs annees.
Pilules canines purgatives pour le chien trop gras.
Aloes et jalap en poudre......aa. 10 grammes.
Sirop de nerprun............... q. s.
Melez pour former vingt-cinq pilules. La dose est de-puis une jusqu'ä cinq, proportionnee a l'espece, Tage et la force de 1'animal, On les enveloppe dans le beurre pour les administrer.
Pilules toni-purgatives contre l'inappitence et la maigreur.
Alote succotiin.......... 5 grammes.
Sulfate de potasse....... 15 —
Savon medicinal........ q. s.
Faites cent pilules, que vous roulcrez dans la poudre de fenouil, donnez dix pilules au chien, le matin, a jeun, et si apres trois heures il n'y a pas d'aclion, recommen-cez le soir avant lerepas.
L'administration des medicaments au chien exige un plus grand nombre de precautions que eel les indiquees par Clater.
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UAMERE DE MEDICAMEKTEH I,ES CH1ENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 27
Poui^ donner des breuvages aux chiens, dit notre con­frere Delafond, laquo; ceux de moyenne grosseur, on les laquo; accule dans une encoignure, on place la töte entre les laquo;jambes et on la maintient solldement et moderement laquo; elevee. On ecarte alors une commissure des levres en laquo; la portant en dehors, de maniäre ä former au dedans laquo; de la gueule une espece d'entonnöir, dans lequel on o verse le liquide a petiles gorgees, en laissant entre laquo; elles un certain intervalle. Le chien tousse souvent laquo; lorsqu'on lui administre le liquide ; alors il fautcesser laquo; momentanement de le verser jusqu'ä ce que I'animal laquo; ne tousse pins.
laquo; La plupart des chiens boivent facilement les breuva-laquo; ges lorsqu'on les donne ainsi; mais quelquefois ilsse laquo; defendent, se livrent a des mouvements desordonnes laquo; et cherchent ä mordre. Dans ce cas, pour les gros laquo; chiens, il faut lier la gueule avec une corde ou un ruban laquo; de fll, attacher les quatre pattes et les coucher sur une laquo; table. On place ensuite dans la gueule un morceau de o bois de la grosseur d'un doigt pour la tenir entr'ouverte, laquo; et on assujettit la mächoire avec la corde ou le ruban laquo; de maniere ä lui permettre encore quelques petits laquo; mouvements, ä l'etfet qu'il puisse avaler. On ecarte laquo; alors la commissure d'une levre apres avoir leve la tete laquo; et on fait parvenir le breuvage au fond de la gueule.
laquo; Quant aux petits chiens, s'ils sont doux, on les met laquo; entre les jambes et on leur donne le breuvage; mais laquo; s'iis sont mechants, vifs et se livrent a des mouvements laquo; desordonnes, il est difficile de les maintenir et de leur laquo; ouvrir la gueule; cependant on y parvient comme nous laquo; venons de le dire pour les gros. Souvent, il vaut mieux laquo; et il est plus facile d'associerle medicament aux bois-laquo; sons qu'ils appetent, comme le lait, le bouillon, Peau
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IE CHASSEUR MfeDECIN.
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laquo; sucr6e. Si ces moyens sont insuffisants, on a recours a ä des lavements, dans Teau desquels on ferait dissou-laquo; dre le medicament.raquo;
Administration des layements. — Constipation.
Le rectum du chien est souvent rempli de matteres terreuses, dures, residu des es qu'ils mangent, de char-pies de pansements, de portion d'os ou autres corps etran-gersqui n'ont pas ete attaques par la digestion. Par un long repos dans les chenils, les chiens de garde constamment a l'attache sont sujets ä la constipation.
Le rectum, ainsi rempli de matieres dures, ne peut recevoir de lavements. La premiere indication a remplir, est de rompre avec le doigt la premiere pelote, toujours la plusgrosse et la plus dure.
L'introduction du doigt dans le rectum serait insuffi-sante par le refoulement mobile de la pelote, il devient alors indispensable de lier la gueule de l'animal, de le couchersurle cote gauche. L'operateur, de la main gau­che, explore le ventre du chien et finit par sentir la pelote qui grossit outre mesure 1'arrtere-intestin; au moyen d'une pression d'avant en arriere de cette pelote, on finit par I'acculer pour ainsi dire vers Tanus oü le doigt indi-cateur de la main droite la rencontre etlabrisefacilement.
Le lavement se donne au chien, soit avec une seringue, seit avec une vessie de cochon pourvue d'un tuyau. En cas de besoin, on pent se servir d'une corne, meme d'une petite bouteille; dans ces derniers cas, on est oblige d'e-lever le derrtere du chien, de dilater le rectum avec deux doigts pour former un entonnoir dans lequel on verse le liquide.
La dose d'un lavement est de un ä deux centilitres pour les petits chiens, et de trois a quatre pour les gros.
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CHAPITRE III
INFLAMMATION DES POÜMONS (pNEÜMONIE)
Cette maladie n'est pas rare chez les chiens; on la reconnait aux symptomes suivants. L'animal mani­feste beaucoup de souffrance et tient la tete en I'air; il est continuellement haletant et eprouve une grande gene ä respirer. Cette affection est toujours accompa-gnee d'une toux legere.
Elle provient ordinairement des iraprudentes exi­gences du maitre qui les fail aller ä l'eau en hiver, ou quand ils sont fatigues et echauffes. Les transitions subites du chaud an froid, surtout lorsque, etant d'une race ä longs polls, ils ont ete tondus pendant les ri-gueurs de cette saison, en sont des causes tres-fre-quentes. Cette maladie leur devient souvent fatale, en ce que I'inflammation, en se propageant, se termine par la fusion du fluide aqueux et sereux dans la cavite ou substance des poumons, ce qui amene la suffoca­tion de l'animal.
Pour arreter les progres de I'mflainmation, et pre-venir, s'il est possible, l'imminence de ses dangers, il faut saigner l'animal desqu'on s'apercoit de l'existence du mal. S'il est de mediocre grandeur, il faut lui tirer huit ä dix onces de sang ä la veine du cou; s'il est de
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LE CHASSEUR MEDECIN.
haute taille, on peut en tirer de dix u quatorze, sui-vant sa force et la violence des symptomes. On renou-vellera la saignee au bout de cinq ä six heures si la respiration est difficile. Immediatement apres la sai­gnee, on emploiera le liniment vesicatoire suivant, avec lequel on frictionnera pendant un quart d'heure la parlie situee entre les jambes de devantet les cotes du coffre. On repetera celte operation trois ou qnatre fois par jour, pendant les deux ou trois premiers jours. Dans cette maladie comme dans toutes les maladies inflammatoires, le chien doit etre tenu dans un lieu dont la temperature soil douce : il faut le laisser libre et degage de toutes entraves, lui preparer une nour-riture consistant principalement en une bouillie de fa-rine de ble moulu, ou bien en bouillon. On peutmeme lui donner de la viande en petite quantite.
NOTE
Nous avons cru devoir supprimer le vesicatoire pres­ent par Clater. D'une part, parce que les cantharides ont la propriete d'irriter la vessie du chien et, de Tautre, parce que f animal finit par se lecher.
Pommade ipipastique remplacant le vesicatoire.
Axonge (saindoux) fratche..... 22 grammes.
Cire blanche.................. 2 —
Huile de croton............... 6 gouttes.
On faitfondre la cire et la graisse; quand le melange est rcfroidi, ony ajoute l'huile de croton.
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INFLAMMATION DES POUMONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;31
Aprös la friction, on fera prendre au chien la poudre temperante suivant la formule de Blaine.
Digitale en poudre... 1 gramme.
Emelique........... 50 centigrammes.
Nitre............... 20 grammes.
Mamp;cz, divisez en vingt paquets. On en donne un toutes les deux heures.
L'inflamtnation des poumons ou la pleuro-pneumonie chez le chien pent I'affecter souvent, mais avec dessymp-tötnes plus legers qui ne font en quelque sorte que de provoquer la toux. C'est ce qui arrive aux chiens qui airnent a passer a Teau Tete pour se rafraichir et prendre un bain de pieds. A pros plusieurs toux successives, ils sout assez souvent affectes de symptömes analogues ä rasthme ou de maladies chroniques de la poitrine. On donne alors la poudre suivante :
limetique....... 1 gramme.
Nitre........... 10 —
Digitale......... 2 —
Melez et divisez en quatre-vingts paquets. On en donne un chaque matin.
Ces deux poudres se dissolvent dans un quart de verre d'eau qu'on fait avaler au chien suivant la manure indiquee.
La potion diurelique suivante, donne aussi de trös-bons resultats sur la fin des maladies de poitrine.
Prenez : Racine de guimauve.........nbsp; nbsp; 15 grammes.
Eau.......................nbsp; nbsp; nbsp;1 litre, qu'on fait bouil-
liravec la guimauve jusqu'ä
reduction des.............nbsp; nbsp;3/4;
Ajoutez: Fleurs de camomille.........nbsp; nbsp; 30 grammes.
Faites infuser un quart d'heure et
ajoutez: Sei de nitre.................nbsp; nbsp; 30 —
Sulfate de potasse...........nbsp; nbsp;30 —
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32nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LE CHASSEUR MEDECIN.
Cette potion se donne au chien toutes les deux heures, ä la dose de deux a trois cuillerees pendant quatre ä cinq jours.
Regime. — Dans toutes les maladies aigues, comme les pneumonies, bronchites, gaslro-enterites, les carottes cuites avec une töte de mouton ou les pieds des memes animaux composent un bouillon excellent pour leur nourriture durant ces maladies.
Pneummie chronique. — Clater n'a rien dit de ces affections passees a I'etat chronique, et cependant elles ne sont point rares. Aprfes la pneumonic aigue, le chien reste maigre, il a des quintes de toux surtout aprös une legfere course. On lui administre les pilules suivantes in-diquees par Blaine:
Recette.
Thridace...............nbsp; nbsp; 2 grammes.
Baume du Perou........nbsp; nbsp; 1 —
Gomme arabique........nbsp; nbsp; 6 —
Miel....................nbsp; nbsp; q. s.
On en forme vingt pilules. On en donne deux chaque matin.
Blaine indique encore les bons effets des pilules balsa-miques suivantes.
Recette.
Gomme ammoniaque....nbsp; nbsp; 10 grammes.
Baume du Perou........nbsp; nbsp; nbsp; 6 —
Scille..................nbsp; nbsp; nbsp; l —
Acide benzoique.........nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
Baume de soufre........nbsp; nbsp; nbsp; q. s.
Pour quarante pilules qu'on donne par deux chaque matin.
Le m^me auteur indique une poudre mercurielle anti-
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PNEUMONIE CHRONIQUE, ASTHME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 33
moniale que nous avons employee avec succös pour combattre ces affections chroniques.
Recette.
Calomel.................nbsp; nbsp; nbsp; 1 gramme.
Nitre....................nbsp; nbsp; 10 —
Crtme de lartre..........nbsp; nbsp; 20 —
Antimoine en poudre.....nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
On en forme quarante paquets et on en administre un chaque matin dans le beurre.
A la suite des affections chroniques de poitrine, il arrive souvent que le chien est affecte d'asthme, ce dont notre auteur a cru devoir negliger de parier.
De l'Asthme.
Cette affection, presque toujours la suite de pneumonic chronique, se reconnait faciiement ä une difficulte de respirer; difficulte plus ou moins grande et comma perio-dique a certaines heures du jour.
Blaine combat cette affection avec succes par 1'emploi de la poudre composee:
1deg; fimetique......... 1 gramme.
2deg; Nitre............. 10 —
3raquo; Digitale........... 2 —
On en fait quarante paquets. On donne un paquet par jour.
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CHAPITRE IV
INFLAMMATION DE l'eSTOMAC (gASTHITe)
Lorsqnerestomacestenflamme, le chien fait des ef­forts continuels pour vomir, parait tres-souffrant et rend tout ce qu'il prend; il eprouve aussi une grande soif.
11 est rare que cetle maladie soit chez les chiens une affection premiere; eile vient presque toujours de Faffection des intestins dont l'irrilalion s'etendjusqu'a I'estomac, ce qui occasionne les symptomes que je #9632;viens de decrire.
On commencera par une saignee de six ä dix onces, que Ton pourra reiterer, dans l'espace de six ä huit heures, si les symp(6mes ne diminuent pas d'une ma-niere sensible. Apres la saignee, on excitera des \esi-cules sur le #9632;ventre au moyen de la pommade rempla-fant le Tesicaloire (page 30).
Adminislrez ensuite le lavement suivant:
Prenez: Bouillon ou eau liede...... d pinte.
Sei d'Epsom.............. 2 onces.
Huile de graine de lin..... 1 —
Faites dissoudre le sei dans le bouillon ou dans 1'eau, ajoutez ensuite l'huile et melez.
Avant de donner le lavement, il est necessaire d'in-
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INIXAMUATION UE L ESTOMAC.
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troduire le doigt daus 1c fondement pour en retirer !es malieres endurcies, s'il y en a. Ce lavement doit se donner avec un tuyau de la grosseur ordinaire, attache par un des bouts ä une vessie : on presse celle-ci avec les deux mains pour chasser le liquide dans les intes-tins. Aussilot qua Ton a fini, il faut baisser et serrer la queue du chien pendant quatre ou cinq minutes, pour l'empecher de rejeter son lavement.
On frictionne le ventre avec la pommade epipastique a. Thuile de croton deux ou trois fois dans la journee jus-qu'ä ce que le chien soit mieux.
NOTE
Ues Empoisonnemeiits.
Les empoisonnements chez les chiens ne sont point traites par I'auteur avec tons les developpements d'un sujet aussi important. Nous aliens en faire un article lout ä fait neuf.
1deg; Empoisonnement par la noix vomique. — Ce genre d'empoisonnement n'est pas rare chez le chien. Certains braconniers font, pendant I'hiver, la chasse aux corbeaux, aux pies, au moyen de boulettes de viande melangees de noix vomique en poudre. Les chiens n'hesitent point k manger ces boulettes et ils s'empoisonnent. D'autres bra­conniers plus perfides et plus coupables emploient ce moyen de vengeance.
Depuis quelque temps, quand la police locale prescrit, dans Finteret de la sürete pubiiquc, de renfermer les
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36nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LB CHASSEUR MISDECIN.
chiens ou de les conduire en laisse, eile previent que des boulettes empoisonnees seront jetees dans les rues dans le but de detruire les chiens errants.
Le poison le plus gen^ralement employe dans ce cas sent des boulettes de pain ou de viande dans lesquelles on fait entrer, soit de la poudre de noix vomique, soit son extrait alcoolique, soit sa teinture, soit son alcali, la strychnine, soit la brucine ou alcali de la feve de Saint-Ignace, l'un et l'autre poisons redoutables. Deux ou trois centigrammes de strychnine suffisent pour empoisonner un chien de forte taille en produisant des effets de teta-nos qui, en se prolongeant, s'opposent ä la respiration jusqu'au point de produire Tasphyxie complete et la mort.
Effets de la noix vomique. — Le chien empoisonne par la noix vomique et ses autres preparations ne tarde pas ä en ressentir les effets, et a peine, dit M. Delafond, pro-fesseur ä l'ficole imperiale v^terinaire d'Alfort, s'est-il ecoule cinq ou six minutes, qu'on s'aperQoit que le chien estinquiet; s'il cherche ä marcher, ses mouvements mus-culaires sont saccades, brusques et interrompus parfois par des soubresauts, des contractions spasmodiques dans les muscles. Quand on touche Tanimal soumis ä cette sub­stance, dit Bouchardat, il eprouve une secousse sembla-ble a une commotion electrique.
La pupille n'est point dilatee comme dans les empoi-sonnements narcotiques; la sensibilite generale est exal-tee; la respiration reste reguliere, mais les battements de coeur sont acceleres. Les fonctions digestives et secre-toires ne presputent rien de remarquablelaquo; L'intelligence du chien ne parait pas troublee; il ecoate, voit et obeit.
Autopsie des cadavres, — Quand e'est la noix vomique administree en poudre, eile laisse des traces d^irritation
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a l'estomac et aux intestins. Les autfes preparations ne laissent aucune trace. Chez les uns comme chcz les autreSj on rencontre les signes de 1'asphyxie. Les pou^ inons, les arteres et les veines sortant du cceur, sont gorges de sang noir.
Antidotes. — La nolx vomique et ses autres prepara­tions donnentlieu, comme nous I'avons dit, a desraideurs tetaniques qui empechent les chiens de vomir, et cepen-dant, c'est par les vomitifs quJil faut debuter, si toutefois ce n'est pas le seul antidote bien connu centre ce genre d'empoisonnement.
Pendant notre garnison de Grenoble, une foule de chiens furentempoisonnes par la strychnine en boulettes de viande. Les vomitifs ä haute dose furent adminisfres sans succes. Nous resolümes alors de detendre I'orga-nisme general par l'etherisation, et les vomissements avaient lieu aussitöt sans avoir recours aux vomitifs.
On verse quinze a vingt grammes d'ether sur une eponge, on enveloppe d'un linge la tete du chien et on le force ä en respirer les vapeurs. Apres quelques mi­nutes, les vomissements ont lieu. Ce grand resultatob-tenu, on pratique une saignee dans le but de diminuer les signes d'asphyxie. On entoure le cou du chien d'un gros linge imbibe d'eau sedative quijouit de laprecieuse propriete de rendre le sang liquide et circulatoire. Apres la saignee, on pent egalement renfermer le chien dans une bergerie dont les fumiers degagent des gaz ammo-niacaux. Ces gaz rendent aussi le sang liquide et circu­latoire.
2deg; Empoisonnement par I'arsenic, — Le chien est sus­ceptible d'etre empoisonne par I'arsenic et ses prepara­tions; que 1'empoisonnement soit dft a la malveillance ou au hasard de la presence de ce poison dans differentes
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38nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CUASSEÜR UEDECIN.
preparations dites mort aux rats et d'eau dite mort aux mouches, car celle-ci n'est autre chose que I'arsenic me-tallique delaye dans de l'eau miellee ou sucree. L'arsenic entre dans la fabrication des papiers peints et dans plu-sieurs coulcurs. On 1'emploie dans le chaulage des bles et pour empoisonner les animaux nuisibles ä l'agricul-ture. Dans ce dernier cas, il entre du suif, du pain emiette dans la päte arsenicale arramp;ee par l'Ecole de pharmacie de Paris pour la destruction des rats, des souris, des mulots qui ravagent les grains.
Effets de I'arsenic ou acide arsenieux. — I/arsenica pe-tites doses donne lieu a des nausees, ä des vomissements abondants; salivation, soif tramp;s-vive, jamaisdiarrhee. Si la dose estplus forte, les effets ci-dessussontexagereset le pouls est remarquable par sa vitesse et sa petitesse; tristesse plus grande, face crispee, conjonctive de 1'oeil violacee, plaintes, cris, coliques; dans ce dernier cas, au lieu de saliver, la gueule est seche, la respiration pro-fonde. II y a bientöt faiblesse tres-prononcee, peau moins chaude qu'en sante. Ces symptömes durent quelquefois dix ä vingt heures. ,Ce n'est qu'a doses trös-fortes que le chien peril en peu d'heures.
Autopsie des cadavres. — La muqueuse de 1'estomac est fres-rouge et vivement injectee, quelquefois noirälre etcauterisee par I'arsenic qui adhere ä;sa surface. Les pe-tits et les gros intestins sont tres-rouges. Les poumons sont noirätres. Les reins sont rouges, la vessie est poin-tillee en rouge et 1'urine est trouble, jaunätre.
Antidotes.—Nous ne parleronspas d;une foule d'an-tidotes employes avec plus ou moins de succ^s. Nous disons qu'a force de recherches, M. Orfila a constate les bons effets du nitrate de potasse (sei de nitre) en dissolu­tion dans l'eau, a la dose de 4 ä 8 grammes dans nn
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DES EMPülSONNEMENIS.
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verre cTeau. Le sei de nitre entraine promptement par les urines le poison qui circule dejä dans le sang et im-pregne les tissus. Gelte belle decouvcrte a ete confirmee par denombreuses experiences faites publiquement.
Si on soupQonne un empoisonnement recent^ il sera avantageux de recourir avant tout au vomitif suivant prescrit par Eckel.
Recette.
Poudre de veratre ou ellebore Liane... 10 cenligrainmes. Ipecacuanha........................ 50nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Melez dans 30 grammes d'eau et administrez en une seule fois.
Vomitif immediat. — Le sulfato de zinc, connu dans le commerce sous le nom de vitriol blanc, de couperose blanche, s'emploie ä la dose de 50 cenlig. a 1 gram, sui­vant la taille, dissous dans un quart de verre d'eau.
3deg; Entpoisonnement par le phosphore. — Les croutes de pain frotfees de pommade phosphoree que les Prus-siens ont inventee pour empoisonner les rats, peuvent-elles empoisonner les chiens? II resulte d'experiences comparatives faites par notre confrere Reynal, chef de service a I'ecole d'Alfort, qu'il faut pour empoisonner un chien, de 1 a 3 grammes de phosphore. Or, il est difficile d'admettre qu'un chien raangerait par hasard assez de croütes pour s'empoisonner. Quoi qu'il en soit, le chien qui a mange du phosphore, ne tarde pas a vo-mir des matiöres mousseuses, jaunätres et qui repandent uno ocleur trös-prononcee de phosphore; souvent meine, comme nous Tavons remarque chcz les volailles, les vo-missernents sont precedes d'eructations oü on pent dis-tinguer des vapeurs phosphorees.
Autopsie des cadavres.—iSi, par une cause quelconque.
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LE CHASSEUn MKDECIN.
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le chien etait empoisonne, voici, d'apres M. Reynal, les lesions cadaveriques qu'on observerait.
l/estomac est retire sur lui-menie, la muqueuse qui le tapisse est ridee et vioiemment irritee d'un rouge brun. Placde sous un filet d'eau pour enlever les mucosites mousseuses et jaunätres, eile laisse voir a I'endroit oil a sejourne le phosphore, des plaques noiratres, et mäme la destruction du tissu organique.
Dans les dernieres portions de l'intestin, on rencontre une matiere verte on jaune, qui, au contact de l'air, de-gage des vapeurs phosphorees.
Antidotes. —L7n grand nombre de piqueurs s'empres-sent, dans la plupartdes empoisonnements, d'administrer des breuvages huileux. Dansle cas present, il resulte des experiences d'Antonelli et de Borsarelli, qu'il faut eviter avec le plus grand soin d'administrer du beurre ou de rhuile, parce que les matieres grasses facilitent la diffu­sion duphosphore,veritable metallo'ide, dans 1'economie.
Les antidotes du phosphore sont peu nombreux, il faut avant tout provoquer les vomissements. Apres les vomissements, administrer 30 grammes de craie de-layee dans de l'eau ; reiterer.
L'antidote le plus vante aujourd'hui consiste dans les breuvages suivants:
Recette.
Magnesie calcinee................. 2 grammes.
Eau bien bouillie et refroidie...... 1 verre.
La magnesie calcinee reste en suspension dans l'eau et est administree enbreuvage. On pent doubler et möme tripler la dose. Aussitot la convalescence, on donne des mucilagineux, principalement le sirop de gomme, mais
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DES EMP01S0NNEMENTS.
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toujours dans I'eau bouillie pour qu'elle contienne le moins d'air possible.
4deg; Empoisonnements narcotiques. — Que ropium ou ses preparations, I'acetate, le sulfate ou I'hydrochlorate de morphine soient administres au chien par la malveil-lance ou le hasard, on remarque les symptomes suivants:
Effets des narcotiques. — Le chien eprouve des mou-vements convulsifs, d'abord legers, mais qui deviennent tellement intenses que 1'animal en est ebranle; sa tete se renverse sur son dos, les exlremites se raidissent par intervalles; parfois il fait entendre un cri plaintif. Bientöt succede un etat comateux; les pupilles sont et restent dilatees; la conjonctive des yeux devient bieuätre, le penis sort du fourreau; 11 devient chancelant et comme paralyse el meurt dans un etat profond d'accablement.
La duree de Tempoisonnement varie de deux a vingt-quatre heures.
Autopsie des cadavres. — Comme la malveillance vraie ou supposee engage presque toujours les proprietaires a faire pratiquer l'autopsie de leurs chiens pour s'assurer de leur genre de morl, dansle cas present, cette autopsie quiexige des-connaissances anatomiques, doit doncetre pratiquee par un homme de Tart.
Comme lesions principales, on remarque que le sinus veineux du cerveau et les vaisseaux arteriels de ce vis-cere, les veines du canal racliidien, sont gorges outre mesure par un sang noir. La pulpe du cerveau se poin-tille d'une multitude de taches noires aprös sa section. Les autres organes n'offrent presque rien de remar-quable.
Antidotes. — On administre des decoctions de noix de galle et meme d'ecorce de chene, de sumac des cor-
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LE CHASSEUR MEDECIN.
voyeurs ; au besoin on administre un verre d'encre ä (quot;crire qui conticnt de l'acide gallique.
Toutes les matieres qui contiennent du tan, ont la pro-priete de transformer les prlncipes solubles de 1'opium en produits insolubles et annulenten partie son eftet toxique.
Le cafe tres-fort est aussi considere comme un anti­dote de merite.
3quot; Empoisomement par le cuivre. — Les chiens peu-vent s'empoisonner en mangeant des aliments qui ont sejourne dans des vases en cuivre.
Symptomes. — Efforts continuels pour vomir, soif ardente.
Antidotes. — Vomitif, ensuite on fera avaler au chien 1 ou 2 litres d'eau dans laquelle on aura Lattu S ä 6 blancs d'oeufs.
6deg; Empoisonnement volontah'e de vieux chiens, in-firmes, incurables, et dont on veut se defaire sans les faire souff'rir, et le cas se presente souvent. Quelques gouttes d'acide hydrocyanique, mises sur la conjonctive avec uns baguette, donnent la mort en quelques secondes.
7deg; Empoisonnement partiel ou anesthesique local. — Voici un moyen excessivement avantageux pour empe-cher la douleur d'etre ressentie dans le cas d'operation pratiquee sur les doigts, les pattes, les oreilles, les mamelles des chiennes, etc. On introduit dans un petit flacon, le tiers de sa capacite de camphre pulverise, et onleremplitd'ether sulfurique. Cette solution s'applique sous forme de frictions sur les parties malades et peimet do faire agir le bistouri sans que Topere manifeste de la sensibilite. Ce precede est applicable aux autres animaux, et mfiine a I'homme. II est do au docteur Cluisse.
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CHAPITRE V
COLIQÜE INFLAMMATOIRE.
Lorsque le chien est tourmente de cette colique, il est inquiet, manifeste beaucoup de souffrance, et quand on lui presse 1'abdomen avec la main, la dou-leur y produit un mouvement convulsif qui le fait aussilöt se retirer sur lui-meme; il eprouve du degoüt en presence de la nourriture, et vomit quelquefois. On remarque toujours chez lui diflerents symptomes de fievre, tels que la soif, la perte de l'appetit, une grande secheresse et une grande chaleur dans la gueule; ses jambes tremblent sous lui lorsqu'il veut marcher, et les intestins sont generalemcnt tres-tendus.
La cause la plus commune de cetle maladie doitelre altribuee k ['exposition de l'animal ä I'humidite et au froid, surlout lorsqu'il est fatigue et souffrant. Elle provient aussi quelquefois d'unetrop grande constipa­tion des intestins; mais fort souvent eile survient sans qu'on puisse lui assignor ancune cause determinante.
11 faut commencer par saigner l'animal, comme je l'ai dit ci-dessus, ä l'arlicle des Manx d'eslomac, lui frictionner ensuite le bas-ventre avec Thuile vesica-toire, lui administrer plusieurs lavements.
S'il eprouve de la difficulte ä vomir, on lui fera prendre la pilule suivante, de six heures en six heures,
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44nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IE CHASSEUR IMEDECIN.
jusqu'ä ce qu'elle ait produit son effet sur les intestins.
Prenez: Calomel, de 4 a 6 grainsnbsp; (suivant la tallle et la force de raniraal).
Opium en poudre........nbsp; nbsp;1/2 grain.
Aloes succotrin.........nbsp; nbsp; nbsp;i gros.
Faites une pilule avec du sirop.
II est inutile de repeler ici que toutes les pilules qui ont quelque odeur doivent etre roulees dans des mor-ceaux de papier fin, au moment de les faire prendre. Si le remede n'opcrait point, on pourrait, au bout de six heiires, donner le breuvage suivant:
Potion purgative.
Prenez : Huile de ricin.......... 1 once 1/2.
Infusion ordinaire de cafe ou de gruau, deux cuil-lerees a bouche.
Versez I'huile sur le cafe, melez, et donnez cela ii I'animal.
Quelquespersonnes se contentent, pour guerir celte maladie, de plonger le chien jusqu'au con dans un baquet d'eau chaude, et de l'y tenir pendant quinze ouvingt minutes. Ce moyen est certainement tres-sa-lutaire en pareil cas, comme dans toutes les affections inflammatoires, si Ton a soin ensuite de bien secher I'animal et de le tenir tres-chaudement; mais si Ton neglige celte precaution essentielle, il fera plus de mal que de bien. On peut faire prendre ces bains deux fois dans la journee, pendant les deux premiers jours de la maladie.
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COI.IQliE VENTEUSE 011 FIATIJLENTE.
Colique venteuse ou flatulente.
Cette espece de colique est une contraction spasmo-dique d'une ou de plusieurs parties des intestins; eile est produite par quelque cause d'irritation, teile que constipation des intestins, vers, exposition au froid et ä l'humidite, amas d'aliments indigestes dans l'esto-mac. Quelquefois eile est provoquee par de la peinture contenant du plomb, que le einen aura lechee, comme ila ete ditei-dessus, page 26.
Cette maladie est aecompagnee des symptomes sui-vants :
L'anitnal eprouve dans les intestine des douleurs tellement \iolentes qu'il se jette ä terre, se roule et tourne souvent plusieurs fois de suite, tenant ses yeux fixes sur la partie souffrante; son regard parait lourd et abattu; ses entraiiles sont presque loujours dures et tendues; le rectum parait charge et presse #9632;visiblement contre le fondemen!, d'oü resullent de continuels ef­forts pour chasser les excrements. 11 manifeste de la repugnance pour la nourrilure et vomit quelquefois.
Si la maladie est causee par les vers, eile se recon-nait generalement ä quelques signes precurseurs (nous en parlerons ä rarticie qui traite des vers). Si on ne s'oppose pas au mal des le prineipe, on voit bientot se declarer des symptomes d'inflammation, L'estomac fait mal ses functions, la respiration devientcourte et preeipitee, l'animal est inquiet, et temoigne de la souf-france lorsqu'on lui presse l'abdomen.
Pour trailer cette maladie, quelle qu'en soit la
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40nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I-E CHASSEUR MEDECIK.
cause, il faut calmer les spasmes, facililer I'evacuation des iiitostins, et prevenir les progres de l'iaflamrualion, par I'usage ordinaire de la recette suivante.
Prenez; Opium en poudre.......... 2 grains.
Calomel (muriate de mercure
doux), de 4 k 8 grains (sui-
vant la taille et la force).
Aloes.......-............. 1 gros.
Huile de Carvi............. 6 gouttes.
Sirop ou conserve, ce qu'il en faudrapour la com-
posilion d'une pilule.
On en donnera une de quatre en quatre heures on toutes les six heures, jnsqu'a ce que les intestins soient entierement degages; mais il faut prealablement admi-nistrer le lavement, en ayant soin d'inlroduire le doigt dans l'orifice du rectum, pour extraire les excrements qui s'y sont durciset arretes, et qui obstrueraient le passage du liquide medicinal.
Si les pilules ne soulagent pas I'animal au bout de six h huit heures, et s'il indique encore de la souffrance lorsqu'on lui presse l'abdomen, il faut, s'il est de moyenne taille, lui tirer de six ä huit onces de sang, et lui faire prendre un bain chaud.
Coliiiues bilieuses.
Les chiens sont parfois attaques de coliques bilieu-ses. Ces affections soul accompagnees de vomisse-ments, d'evacuations bilieuses, de douleurs intestina-les et d'une soif ardente. Elles proviennent, en general, des memes causes que les coliques flatulentes. La
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DE LA CONSHPATiON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;47
pilule suivante, administres aussitöt que possible, conviendra dans ce cas.
Prenez : Opium en poudre.......... 3 grains.
Poudre aromatique........ 36 —
Poudre de Colombo......... 36 —
Huile de menthe.......... 3 gouttes.
Shop ou conserve, süffisante quanlile pour une pilule.
Faites-en avaler une de quatre en quatre heures, jusqu'ä ce que le vomissement et le cours de venire aient sensiblement diminue.
Si i'animal vomit la pilule, donnezle lavement sui-vant:
Prenez: Gruau chaud.............. 8 onces.
Teinture d'opium.......... 1 gros.
Melangez le tout, et repetez I'operation si le cas I'exige.
NOTE
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La constipation est tres-commune chez le chien, par suite d'un long repos et chez ceux qu'on nourrit d'os. Les matures terreuses des os sont peu digestes, et il fant au chiea beaucoup d'exercice pour qu'elles ne s'accu-mulent pas au rectum. Le chien mange souvent des feuilles de chiendent qui forment des pelotes qu'il a dif-ficuite de rendre et qu'il mange cependant dans le but.
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LE CHASSEUR MEDEC1N.
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tlit-on, de se purger. Dans tons les cas, ce n'est qu'un purgatif mecanique qui n'a d'autres inconvenients que celui de former des pelotes.
La constipation du chien est toujours facile a recon-naitre, et Ciater recommande d'introduire le doigt dans le fondement dans le but de briser la masse avanf d'ad-ministrer un lavement. La recommandation est bonne, mais l'introduction du doigt pour briser la masse n'est pas süffisante; on est oblige de coucher le chien et de sentir avec la main gauche a travers les parois du ventre la masse dure et concrete qui forme un gros cordon. Avec la main gauche, on la pousse en arriere, et c'est seulement alors, qu'avec l'index de la main droite on parvient a briser cette masse.
On donne ensuite un lavement. II arrive parfois que cette masse de matiöre fecale recele une portion d'os non digere et qu'on est oblige d'extraire avec le doigt.
Dans les constipations opiniätres, on doit recourir au purgatif suivant:
Huile de croton ... 1 goutte. Pain............. 1 gramme.
On en fait un hol qu'on administre au chien. Moiroud prescrit encore le purgatif suivant:
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Sirop de nerprun. Eau.............
60 grammes. 1 verre.
On delaye le sirop dans I'eau el on administre en
breuvage.
Be la iliarvln'c clironiqae.
La diarrhee chronique n'est pas rare chez le chien, surtout chez les jeunes. Ils sont ordinairement maigres
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DE LA raquo;YSSENTERIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 49
et paraissent faibles, meme chancelants dans leur marche. On pent deButer par l'emploi des pilules suivantes.
Sang-dragon en poudre, de 1 ä 2 grammes.
On en forme avec la mie de pain deux pilules qu'on administre tous les jours au chien, jusqu'a guerison.
Dans les diarrhees chroniques rebelles on emploie avec succös I'electuaire suivant.
Conserve de roses............... 5 grammes.
Tanin pur...................... 50 centigrammes.
Laudanum de Sydenham......... 5 gouttes.
Blaine prescrit les pilules astringentes suivantes :
Cachou en poudre....... 5 grammes.
Gomme arabique........ 5 —
Craie...................nbsp; nbsp; 10 —
Conserve de roses.......nbsp; nbsp;quantite süffisante.
On en forme des pilules de la grosseur d'une noisette. On en donne de deux k trois par jour, jusqu'ä guerison.
De la dysseuterie ou flux de sang.
Cette maladie des chiens, assoz commune en France, parait inconnue en Angleterre. Clater n'en a pas parle et ses traducteurs frangais n'en ont dit que quelques mots qu'ils ont puises k difFerentes sources.
Cette affection est bien caracterisee par eux, mais iis ont neglige les causes et presque les moyens d'y reme-dier. 11s donnent avec justesse ä cette maladie, les carac-thres suivants :
laquo; Dejections plus liquides que dansl'etat de sante,peu o abondantes, mais frequentes, visqueuses, sanieuses, laquo; mölees de stries de sang, tres-fetides; le rectum est
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LE CHASSEUR UEDECIN.
laquo; rouge et chaud; eile presente encore d'autres symp-laquo; tomes plus graves et bleu differents; aussi eile est ac-laquo; compagnee ci'une fievre bien marquee et de la perte de laquo; l'appetit; Tanimal est triste, a le poll mauvais et cher-laquo; ehe a boire. Quelquefois il rend du sang clair et le ven-laquo; tre est sensible au toucher. raquo;
De cet expose, il resulte que la dyssenterie duchienes une enterite, ou inflammation de la muqueuse du gros intestin.
Les causes en sont multiples et souvent dus aux loge-ments insalubres, au grand nombre de chiens dans le meme chenil, leur exposition aux grandes chaleurs suc-cedant a des temps humides, la malproprete des chenils et des aliments avaries et surtout moisis.
La dyssenterie offre generalement trois periodes. Dans la premiere, le chien a des frissons, de la constipation, ses excrements sont sees et durs, peu abondants; il a des tranchees, de la demangeaison a Tamis. Le chien est sou-vent en erection.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Dans la secondc periode qui commence vers le sixieme jour apres son debut, les matieres fecales sont abon-dantes, tres-fetides. deja melangeesde mucosites, de stries de sang.
Dans la troisieme periode, I'animal rend parfois du sang, ou des caillots sanguins noirs, le flux se repete souvent et le chien temoigne de vives douleurs d'en-trailles.
Traitement. — Les saignees sont avantageuses surtout pendant la premiere periode et meme au commencement de la deuxieme. Abstinence complete d'aliments solides, boissons tiedes, melangees d'un quart de laitbouilli. On administre trois ä quatre lavements de mauve ou de gui-mauve par jour.
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DE LA DYSSENTER1E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Bl
Breuvage opiace.
Extrait gommeux d'opium ....nbsp; nbsp; nbsp; 1 gramme.
Teles de pavot............... 5 —
Kiz.........................nbsp; nbsp; 20 —
Eau......................... 1 litre 1/2. laquo;
On fait bouillir le riz et les tetes de pavots dans 1'eau ; on passe ä travers un linge, on ajoute Textrait d'opium et on administre tiöde en trois ou six breuvages suivant la taiiie du chien.
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CHAP1TRE YI
DE LA MALAD1E PROPREMENT DITE.
Depuis quelques annees la maladie a fait de grands ravages parmi ies jeunes chiens de constitution deli­cate, tels que les levriers, chiens d'arret, bassets, etc. Ceux qui ont acheve leur entiere croissance, qui sont forts et bien nourrls, resistent plus facilement ä la maladie. Elle serait beaucoup moins funeste ä ces ani-maux, si les chasseurs savaient la trailer judicieuse-ment; mais, en general, ils se fient ä certains specifi-ques qu'ils possedent, et auxquels ils attribuent les qualitcs les plus efticaces. Comme ils les emploient in-dislinctement pour tons les cas et dans tons les degres de la maladie, quels qu'en soient les symptomes, ils finissent presque toujours par faire perir I'animal.
La maladie des chiens est ordinairement indiquee par les symptomes suivants. L'animal parait triste et stupide ;il s'opere dans son economic un deperisse-ment graduel; le ncz et les yeux dislillent une humeur aqueuse qui se condense; ses jambes de derriere sont parfois si laibles qu'ä peineil pent marcher, que fort souvent il ne pent se lever. 11 secoue frequemment la tele, fait entendre un rouflement dans le gosier, ecume de la gueule, et tient souvent la tete penchee du meme
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DE LA MALAD1E PROPREMENT D1TE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S3
cöte. 11 esl frileux, cherche constamment le feu, tousse un peu, räle en respirant, prend peu ou point de nourriture, manifeste beaucoup de degoüt, et a de frequents vomissements. II arrive quelquefois qne les intestins ne subissent aucune alteration dans leurs functions naturelles; et quelquefois, au contraire, ils eprouvent un grand relächement. Dans quelques cas, ils sont le siege de violentes tranchees non accompa-gnees de devoiement. La maladie se declare de diffe-rentes manieres. Danscertaines annees, elles'annonce par des acces convulsifs et par le deperissement des sujets ; d'autres fois eile apparait avec les symptomes d'un grand relächement et d'un deperissement graduel, et souvent un acces convulsif precede son apparition; maisjes symptomes les plus ordinaires sont ceux men-tionnes en premier lieu. Generalement aussi les yeux del'anima! sent plus malades quede coutume.
Presque tous les chienssont sujetsä la maladie: il est rare que quelques-uns echappent ä ses atteintes. Elle survient souvent sans qu'on puisse lui assigner aucune cause materielle et probable ; mais eile peut etre provoquee par les injures d'une atmosphere froide et humide, ou par la privation d'une bonne nourriture. Elle est aussi de nature contagieuse.
Je la considere comme une fievre causeepar l'in-flammation parliculiere de la membrane muqueuse d'une ou de plusieurs parties du corps, teile que celle des fosses nasales et des conduits lacrymaux, donteile altere les secretions visqueuses ä raesure qu'elle fait des progres. Dans le cas present, l'inflammation af-
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LE CHASSEIR MEDECIN.
fecle presque loujours la membrane inuqueuse qui lapisse le gosier, les bronchos et los poumons eux-mernes, d'oü resnlte une irritation qui obstrue ces parties et produit la toux et un rälement dans le go­sier. Elle s'etend aussi frequemment ä la membrane muqueuse des intestins, et occasionne pour I'ordinaire le flux de ventre. Lorsqu'elle se communique a celle qui recouvre l'estomac, le degoüt et le vomissement s'ensuivent.
Le traitement a opposer ä la raaladie doit etre deter­mine particulierement d'apres ces symptomes, qu'il faul observer avecla plus grande attention. Des qu'on s'apercevra que I'animal en est attaque, quoique sans devoiement, on se bätera de lui faire prendre la pilule ci-apres, pour le faire vomir et le purger.
Prenez : Emetique................. 3 grains.
Jalap en poudre........... 10 —
Conserve du fruit d'eglanlier, en süffisante quan-tile pour une pilule.
Donnez-en une tons les trois jours, jusqu'ä ce qu'il en ait pris trois. Cela suffira pour la guerison, sans le secours d'aucun autre medicament, si le mal n'est pas grave; mais s'il est violent ou accompagoe de fievre maligne, il faudra adminislrer la pilule restaurative suivante, en commengant le lendemain du jour oü aura ete donnee la troisieme pilule.
Prenez : Racine de Colombo en poudre... 2 scrupules.
Poudre aromatique........... 10 grains.
Rhubarbe en poudre.......... 10 —
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DE LA MALAniE PROPREMENT DITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 53
Carbonate de soude........... 1 'j grains.
Huile de menthe............. 3 gouttes.
Sirop ou conserve, ce qu'il en fandra pour une pilule.
On contiimera ces pilules jusqu'ä parfaite guerison. Si la maladie commence par la diarrhee, on sub-stiluera la pilule que voici.
Prenez : Poudre d'ipecacuanha, de 30 ä 40 grains (suivant la force de l'aniraal). Eau........................ 2 onces.
Melez et donnez trois fois, une fois tous les trois jours.
On pent, au lieu de breuvage, former une pilule avec la conserve de fruil d'eglantier.
Pen apres l'effet de la premiere potion, on donne l'une ou l'autre des pilules suivanles, deux fois par jour, jusqu'ä ce que lecours de ventre soil arrete.
Prenez : Rhubartm en pgudie......... 10 grains.
Gomme-kino en poudre...... 10 —
Poudre de te^taces prepares... 1 scmpule.
Formez-en une pilule avec la conserve d'eglantier, ou bien:
Prenez : Exlrait de ralanhia.......... 10 grains.
Opium en poudre............ 3 —
Chaux prepare'e............. 1 scrupule.
Faites du tout une pilule avec la conserve d'e­glantier.
On pent faire usage de ces pilules dans toutes les periodes de la maladie, s'il y a devoiement.
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86nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LE CHASSELK MEDEC1N.
Lorsque la maladie commence par des convulsions ou des spasmes violents, on donnera la pilule anti-spasrnodique qui suit, une fois par jour, jusqu'a ceque les convulsions ou acces spasmodiques aient cesse.
Pilule antispasmodique,
Prenez : Assa-foelida................. 1 scrupule.
Poudie d'antimoine.......... 4 grains.
Opium en poudre............ 2 —
Conserve, ce qui est ne'cessaire pour une pilule.
On aura recours ä ce remede, en tout etat de la ma­ladie, toutes les fois qu'il surviendra des convulsions.
Si la tele parait etre parliculierement affeclee, il faut la bassiner k froid deux ou trois fois et pendant cinq oudix minutes, avec de l'eau et du vinaigre en egale quanlite.
Pour terminer le traitement, lorsque le chien com-mencera ä se retablir, on lui donnera peu de nourri-ture, mais de bonne qualile;,on lui fera prendre un exercice modere ; on aura soin de bien nettoyer son chenil et d'y faire des fumigations avec les ingredients
que voici :
Fumigations,
Prenez : Sei commun............. 4 onces.
Nitre.................... 4 —
Huile de vitriol........... 4 —
Melez le sei et le nitre dans un vase d'argile que vous placerez dans le chenil, et verscz-y graduelle-ment l'huile de vitriol, en remuant le tout avec un baton. Laissez ensuite le vase dans lo chenil, et reti-rez-vous sur-le-champ, en en fermant exactement la
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TRArmiENT PRESERVATIF.
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porle, afin de ne pas respirer la vapeur malfaisante qui s'eleve du melange.
NOTE
1. ~ Vraitemeiit prescrvatif dc la maladie des Jcnnes cliieus.
Depuis Clater jusqu'ä Fepoque actuelle, la maladie desjeunes chiens a fait le sujet de nombreuses et savantes observations, et peu a peu des auteurs tres-recomman-dables 1'ont coinparee a. la petite veröle de Tliomme, ä la clavelee des moutons, amp; la gourme des poulains et peut-etrememe a la peripneumonie du gros belail. Les succes de vaccination qui out eu lieu sembleraient confirmer cette opinion.
Les premieres tentatives de vaccination comme pre-servatif de cette maladie, furcnt faites d^s 1'annee 1840 par M. Capron, chirurgien-major au 10e chasseur. Elles furent couronnees de succes, et simplement relatees dans quelques journaux de provinces. Un Anglais s'attribua le merite de cette decouverte en I'annee 1830. Nous la revendiquämes comme fran^aise dans le Moniteur agri-cole, et des cette epoque eile entra dans le domaine de la pratique.
M. Hamon, veterinaire ä Saint-Brieuc, a employe avec les plus grands succes la vaccination depuis environ dix ans, sur un tres-grand nombre de jeunes chiens, et il a ajoute aux faits deja connus, celui de prendre du virus vaccin sur I'enfant pour vacciner les chiens, de le re-prendre sur le chien pour le reporter ä l'enfant. C'est ce qu'il appelle la vaccination de bras a pnttes et de paltes a
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58nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CI1ASSEUK MEDECLN.
bras. Dans 1'un comme dans I'autre cas^ il a obtenu les succes les plus complets.
Les boutons qui se developpent chez le chien, offrent souvent du virus bon a prendre des le troisieme ou qua-trieme jour.
On aura, sans doufe, de la repugnance a prendre du vaccin sur le chien, pour vacciner des eufants. Cependant, on ignore dans le vulgaire que le vaccin est pris sur les mamelles des vaches aifectees de vaccine.
Le chien a plus de similitude d'organisation avec Phomme que la vache, et qui sait si, un jour, on ne consta-tera pas des qualites superieures au virus vaccin pris sur patles ä bras, que de bras ä bras.
LJinocuiation du virus vaccin pent etre pratiquee a la face interne des cuisses, des epaules selon la methode Hamon; mais nous preferons la voir pratiquer a la marge de Tanus selon la methode Capron et la notre.
Avant la vaccination des chiens et meme depuis cette heureuse decouverte, nous avons employe avec succös les pilules preservatives de notre composition.
Pilules preservatives.
Fiel de boeuf........ 30 grammes.
Aloes succotrin...... 15 —
Camphre .,......... 20 —
On en fait 40 pilules qu'on donne, une le matin el une le soir a deux jours d'intervalle.
Au nombre des methodes empiriques, preconisees par certains chasseurs, on doit placer en premiere ligne le sei de cuisine projele a poignee au fond du gosier de l'animal, ce qui provoque des vomissements abondants. D'autres se contentent de mettre du soufre en poiidre dans leurs boissons. Le plus grand merite de ces derniers
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PROCEDE UlSSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;59
moyens est dans leur simplicile; s'ils ne sont pas tres-efficaces, ils sont aussi peu dangereux. On ne doit leur accorder qu'nne mediocre confiance.
2. — Proceile russc ponr guorip la maliulie des Jcimes cliiens.
Langenbacher, professeur a I'institut imperial de Saint-Petersbourg, nous a envoye une formiile medicale au moyen de laquelle il guerit les chiens de la fiövre mu-queuse gastro-bronchite. Voici sa formule :
Poudre d'ellebore blanc........... CO grammes.
On faitbouillir celte poudre dans... 1 litre 1/2 de biete.
Quand cette decoction est reduite a un litre, on filtre k travers un linge.
Emploi. — On en frictionne le dos depuis les epaules jusqu'a la naissance de la queue, mais principalement la croupe et les quatre pattes. Le chien se leche et il y a bientöt de legers vomissements. Le reste agit en excitant la peau.
Dose. — Pour Lagrosse race de cbiens on emploie une bouteille en deux frictions a un jourd'intervalie. Pour la petite espfece la dose est de moitie moins.
Nous avous conserve toutes les formules de Ciater pour combaltre la maladie des jeunes chiens; mais nous ob-servons que ces formules sont compliquees, et nous con-seillons aux amateurs d'avoir au moins autant de con-fiance dans les formules suivantes.
Poudre contre la maladie des cliiens (Blaine).
Poudre antimoniale de James..... 1 gramme.
— digitale................. 50 centigrammes.
Nitre........................... 2 grammes.
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60nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LE GHAS8EDB JIEDECIN.
On raele, on divise en dix closes. On en administre une chaquedeux heures dans la valeui'd'un verred'eau.
SiVo;) de quinquina (Uupuy).
Quand la maladie des jeunes chiens est avancee, que l'ecoulement des narines et Tair expire a une odeur forte, Dupny prescrit le sirop de quinquina, a la dose de 30 grammes, melange a partie egale de sirop de sucre. On en administre deux cuillerees a bouche par jour.
Poudre ferrugineuse antimoniale (Eckel).
Quand la maladie des jeunes chiens les rend faibles et chancelants, Eckel prescrit la poudre suivante :
Poudre de squine.... 5 grammes.
Sulfate de fer.......nbsp; nbsp; 40 centigrammes.
Magnesie........... 2 grammes.
Antimoine cm...... 5 —
On mele pour en faire une poudre homogene.
Dose.— On mele une cuilleree a cafe de cette poudre avec 15 grammes de beurre et on en donne deux doses par jour.
Autre. Pilules ferrugineuses (meme cas).
Carbonate de soude...... 5 grammes.
Sutfate de fer........... 5 —
Aloes.................. 1 —
Miel...................nbsp; nbsp; 50 —
On en fait SO pilules, et, suivant la taille du chien, on en donne depuis une jusqu'ä dix.
Pilules canines vomi-purgatives.
' On emploic ces pilules pour prevenir la maladie des jeunes chiens et guerir ou soulager ceux qui en sont affecfe s.
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COMPLICATIONS DE LA MALADIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;61
Turbith mineral...... 2 grammes.
Extrait de genifevre... 5 — Poudre de valei'iane... 4 —
On en fait 30 pilules, qu'on administre au chien tons les jours depuisi jusqu'a 5, suivantla tallle.
Complications de la maladie ties jeuues chicns.
Les complications de cette affection sont au nombre de deux principales, Tophthalmie et la dense de saint Guy.
•1deg; De l'ophthalmie suite ou symptdme de la maladie, — Une des complications les plus frequentes, dit Hurtel d'Arboval, est une ophthalmie qui se manifeste dans le courant de la seconde periode, lorsque la maladie est arrivee a son etat; eile a lieu dans les chiens dont les yeux se montrent malades et chassieux, dont les paupieres sont agglutinees, collees par la chassie; les paupieres sont tumefiees, la conjonctive est irritee, les yeux sont rouges et larmoyants; la cornee est obscurcie, les humeurs de Toeil sont troubles; on y remarque de petiles ulcera-tions qui presentent des excavations coirime pour y loger la tete d'une epingle. Elles peuvent s'agrandir au point de transpercer la cornee. L'humeur aqueuse s'ecoule et Toeil se perd. Plus rarement, cette ophlhalmie est accom-pagnee d'une espece d'amaurose ou paralysie partielle ou complete de nerf optique.
Collyre adoucissant.
Au debut de Tophthalmie, on doit employer le collyre suivant.
Eau....................................... 600 grammes.
Acetate de ploml) liquide (extrait de Saturne)... 10 — Ean-de-vie camphrte....................... 10 —
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LE CHASSEUR MEDEC1N.
On melange, on agite chaque fois et on lotionne a froid en faisant penetrer le liquide dansl'oeil.
Si la conjonctivite devient purulente, 11 est avantageux d'avoir recours au collyre suivant :
Eau................ 30
Nitrate d'argent..... 2
,'rammes.
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Dissous dans Teau, on en lotionne non-seulement les paupiöres, mais on la fait penetrer sur la conjonctive.
Quand la maladie des jeunes chiens est tenninee, si on s'aper^oit qu'il y ait amaurose, c'est-ä-dire une para-lysie du nerf optique, si on remarque que la pupille do I'ceil reste grande, ditatee et que le fond ait une appa-rence verdätre, on doit recourir ä la formule suivante :
Extrait de noix vomique. De 5 ä 20 centigrammes,
suivant la taille de Tanimal.
On Tadministre dans un verre d'eau. On pent reiterer la dose trois ou quatre fois a deux jours d'intervalle.
Poudre de noix vomique.
On peut egalement employer la poudre de noix vo­mique, ä la dose de S ä 10 centigr., suivant la taille, en-veloppee dans du beurre ou de la viande.
2deg; Danse de saint Guy ou choree. — A la fin de la maladie, a la derniere periode, il survient souvent une complication, ensemble de phenomfenes nerveux desi-gnes sous le nom de danse de saint Guy. C'est un me­lange de paralysie et de convulsion.
La choree, ou danse de saint Guy, est caracterisee par des flexions et des extensions involontaires, par des con­vulsions generales ou partielles, tantöt de la tete, ou du
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COMPLICATIONS DE LA MALADIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 63
cou, ou d'un membre, quelquefois de deux et müme des quatre. Les parties qui sent le siege de ces convulsions, flnissent par maigrir et s'atrophier. La paralysie cotnplamp;e survient quelquefois; dans cet etat, le chien est impropre ä aueun service, et il n'a que peu on point d'odorat.
On a propose et employe avec succes differentes for-mules propres ä combattre cette affection.
1deg; Opium, a la dose de 5 ä 20 centigrammes,
suivant la race et la taille. Son emploi doit durer envi­ron dix jours, en laissant un jour d'intervalle. Ou :
2deg; Sulfate de morphine, ä la dose de 2 ii 10 centigrammes.
M6me emploi que le precedent. Ou :
3deg; Vinaigre d'opium, ä la dose de 5 ä 10 gouttes.
Möme que les precedents. On peut l'employer en fric­tions sur les parties affectees, mais toujours ä la meme dose. Ou :
Breuvage untispasmodique (Eckel). 4laquo; Racine de guimauve... 15 grammes.
On fait bouillir dans S00 gram, d'eau pendant un quart d'heure, on ajoute:
Racine de valeriane.... 15 grammes.
On fait infuser pendant un quart d'heure en vase clos. Quand la collature est refroidie, on ajoute :
Sulfate de potasse..........,........ to grammes.
Teinture d'opium.................... 15 goutles.
Huile d'olive melee ä un jaune d'oeuf... 30 grammes.
On en donne deux cuillerees ä bouche toutes les deux heures. Ou :
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64nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LE CHASSEUR MEDECIN.
Squot; Potion antispasmodiquc (Bi.aine).
Eau-................... 100 gramme?.
Ether sulfurique........ 20 gouttes.
Teinture d'opium....... 20 —
On administre au chien en trois fois dans la journee.
6raquo; Potion antispasmodique (Millar).
Assa-foctida.............. 10 grammes.
Acetate d'ammoniaquc,.. 30 — Infusion aromatique...... 100 —
On en donne une cuilleree toutes les heures au cbien, Les deux recettes suivantes ont donne de bons re-sultats.
7deg; Arsenic, sous forme de liqueur de Fowler.
1 gramme par jour, pendant 30 ä 40 jours. 8deg; Veratrine, ä la dose de 5 ä 8 centigrammes,
suivant la taille.
La veralrine doit etre dissoute dans un verre d'eau mßlee.
On peutreiterer aprescinq jours d'intervalle.
3quot; Tic periodique. — Le tic periodique chez le chien n'est pas rare. On pourrait presque I'appeler I'enfant avorte de la danse de saint Guy; cependant, il se mani­feste aussi apres d'autres affections aigues des intestins ou de vers infestinaux.
Pilules contre le tic periodique.
Sulfate de quinine......... 1 gramme.
Poudie de valeiiane....... 5 —
Extrait de valeiiane........ 4 —
On en fait 20 pilules qu'on administre de deux ä cinq par jour, suivant la taille du chien.
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CHAPITRE VII
DE LA JAUNISSE.
Cette rnaladie est assez commune chez les chiens. Elle s'annonce toujours par l'abattement de l'animal, que le moindre exercice excede. Avec un peu d'atten-tion, on decouvre une leinte jaunälre repandue dans le blanc des yeux, sur les parlies internes des oreilles et de la gucule, ainsi que sur toute la surface de la peau : cette nuance est surtout apparente quand le chien a le poil clair. Ces symptomes sont aecompagnes de la perte de l'appelit, de soulevements d'estomac et d'efforts pour vomir, et d'une grande constipation. On a vu des chiens attaques de ce mal se coucher dans les champs, sans pouvoir aller plus loin, lorsqu'oa les menait ä la chasse.
Nous avons fait, il y a peu de temps, l'autopsie du cadavre d'un chien mort de la jaunisse. Nous avons trouve dans la cholecyste ou vesicule du fiel quatre petiles pierres, formees de cette liqueur, et arretees dans le canal par lequel eile s'epanche dans les intes-tins, L'ecoulement de la bile, au lieu de se faire duns les intestins, interceple par la presence de ces petrifi-cations, avail pris son cours dans les vaisseaux de la grande circulation, etprodnitsur la peau la couleur
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66nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR MEDECI1S'.
jaune qui s'y remarquail. Cette maladie peut aussi elre reffet d'un spasme dans le meine canal, ou d'une affection du foie.
Ott en commencera le traitement par I'emetique suivant:
Emetique contre la jaunisse.
Prenez : Emetique............... 2 grains.
Ipecacuanha enpoudre... 1 scrupule.
Composez une pilule avec de la conserve, on bien melcz le tout dans un gruau leger, et donncz-le tons les deux jours, trois ou quatre fois.
Le lenderaain du jour oil 1'emeiique aura produit son effet, on fera prendre la pilule ci-dessous, et on en continuera I'usage tons les trois ou quatre jours jusqu'a la gueriSon.
Prenez: Calomel............... 4 grains.
Rhubarbe en poudre..... 2 scrupules.
Savon de Castille........ 36 grains.
Formez-en une pilule, et dounez-la an chien.
Lorsque, des le principe de la maladie, 1'animal eprouve de la peine a respirer et manifeste de la souf-france, il faut, avant d'adminislrer renaelique, lui tirer de cinq a huit onces de sang, s'il est de moyenne taille. La saignee sera meme salutaire, dans tons les degres de la maladie, si les symptomes sont violents.
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DE LA JAÜNISSE.
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NOTE
f
Les causes de l'ictere ou jaunissej chez le chien, sont assez nombreuses. Teiles sont les boissons froldes quand il est haletant, les bains froids que l'animal recherche quand il a chaud; les exerclces violents, les chaleurs excessives, Tinsolation repeteej le passage subit du chaud au froid, l'usage d'aliments trop substantiels qui dispo-sent ä TobesUe, les chenils frais et humides.
Au debut de la jaunisse^ on doit preferer les purgatifs doux ä Temetique present par Clater : Tels sont :
Crime de tartre a la dose de... 15 grammes. Eau.......................... 1 verre.
On fait dissoudre et on administre en une seule fois. On peut le repeter pendant trois jours.
Potion purgative (Eckel) .
Sulfate de soude................ 15 grammes.
Poudre de rhubarbe de Chine___ 5 —
Eau........................... 100 —
On donne en une ou deux fois suivant la taille. Les lavements nitres, au nombre de deux ä trois par jour, sont tres-avantageux.
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CHAP1TRE VIII
AFFECTION 1)0 FOIE CHEZ LES CHIENS.
II est difficile de reconnaitre une affection du foie dans le chien, si le mal n'a dejä fait quelque pro-gres : c'est alors seulement, c'est-a-dire, quand il est parvenu ä un certain degre, que Tanimal perd en-tierement I'appetit, qu'il est tourmente d'une soif sans cesse renaissanle, et qu'il parait dans un etat conlinuel d'abattement. Son poil se herisse, et ses yeux, ainsi que sa gueule, se couwent d'une teinte jaunalre. II respire avec difficulte, et, apres la plus petite course, il est haletant et tres-fatigue. La constipation est ä pen presconstante; mais parfois il survient un devoiement accompagne de tranchees douloureuses. Lorsque la maladie se prolonge, le chien devient tres-maigre, et lorsqu'elle est un peu grave, le foie acquiert du deve-loppement du cote droit, Cette affection a quelque analogic avec la jaunisse ; il y a celte difference, que 1'envahissement de la derniere se fait toujours sou-dainement, sans apparence d'indisposilion prealable, et qu'en outre eile se reconnait, ä sa naissance, par la leinte jaunätre des yeux, des oreilles, de la gueule et de la peau. Dans les affections du foie, au contraire, tons ces symptömes se developpent par degres. L'ani-
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MALADIES Dl1 FOIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;69
mal devient triste, lourd, indolent et paresseux; le poll se herisse, et la teinte jaune est moins prononcee que dans la jaunisse.
Lorsque I'ammal commence ä se retablir, on donne les pilules suivantes.
Pilule reslaurative.
Prenez : Quinquina............. 1 scrupule.
Poudre aromatique...... 2 —
Poudre de gingembre ... 10 grains. Huile de grains d'anis ... 3 gouttes. Sirop en quanlite süffisante pour la composition d'une pilule.
NOTE
Les causes de cette affection (hepatite), chez le chien, sent tres-communement des coups sur Thypocondre droit, des chutes. Cependant, eile pent se developper par suite de fatigues excessives, et comma dans la jaunisse, par suite des grandes chaleurs, des arröts de transpi­ration.
La saignee est indiquee au debut de la maladie; les lavements emollients; les cataplasmes de son bouilli avec du sei de cuisine appliques sur le cote droit.
Moyennant l'emploi de la museliere, on pent placer un seton au poitrail da chien; a son defaut, il faut le placer au-dessus du cou.
Pendant le cours de la maladie, il faut administrer la potion purgative d'Eckel prescrite dans la jaunisse.
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CHAP1TRE IX
ATTAQUES D EPILEPSIE.
CONVULSIONS.
Les chiens sont tres-sujets aux acces d'epilepsie. Gelte maladie tient ä plusieurs causes qu'il faut s'at-tacher ä bien reconnaitre, parce que les remedes a lui opposer doivent etre determines d'apres la nature de celies quil'ont produite. Je signalerai ces causes lors-que j'aural parle des symptömes. Ces derniers sont varies, et leur apparition est soudaine. Parfois le chien s'arrete tout a coup, comme s'il etait effraye, fait, un instant apres, un saut de deux ou trois pieds de hauteur, et retombe aussitot, comme s'il etait iVappe de mort. Tandis qu'il git dans cat etat, sa queue, ses membres, ou quelques autres parties de son corps, sont agites de mouvements convulsifs. 11 arrive quel-quefols que ses yeux sont tournes, et que sa face eprouve des contorsions, souvent aussi sa gueule se rcmplit d'ecume, et il grince des dents. II est tres-ha-lelant, la respiration est precipilee, I'estomac se sou-leve, et le ventre est tres-dur. Quelques-uns de ces animaux eprouvent, durant les acces, de forls gonfle-mcnts de poilrine, et paraissent pres de suffoquer. Par intervalles, iis se lanceut subitement en avant, et retombentä tcrre, etendus roides et sans mouvement,
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EPILEPSIE. ---- CONVULSIONS.
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ä l'exception des agitations convulsives de la queue, des membres ou de quelques autres parties du corps ; ils ont, en general, la gueule ecumante. En pareil cas, les convulsions d'une ou de plusieurs parlies du corps sont les seuls symptomes qui caracterisent le mal, car, pendant la crise, l'animal reste ä peu pies prive de sensibilite. Parfois, un grand abattement an-nonce les approches d'un acces, mais souvent il n'est precede d'aucun Symptome.
J'ai dil precedemment qn'un acces etait souvent le signe precurseur de la maladie proprement dite, el qu'il etait certaines Saisons oü, ä ce Symptome prin­cipal, se joignaitle deperissement du corps. Lorsque la maladie se prolonge, et presente un caractere grave, les acces sont frequents et generalement d'un funeste presage. Les remedes qui y sont applicables sont in-diques ä la section qui en traite, chap. vii.
Les acces convulsifs sont parfois occasionnes par des vers qui pincent et irritent les intestins. La presence de ces animaux se decele par des symptomes particu-liers dont nous parlerons. Les moyens curatifs pres­ents contre les vers sont egalement specifiques dans les acces dont il est question dans ce paragraphe.
La constipation ou l'accumulation des matieres im-pures dans les intestins, ainsi que I'irritation causee par la sortie naturelle des dents, produisent aussi ces accidents.
Une autre cause aussi tres-frequente et souvent fa-tale, qui donne lieu ä ces attaqnes, est delaisser nour-rir trop do jennes cliiens par les lices. (Juand des cas
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72nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR MEDEC1N.
de ce genre se rencontrent, les pilules purgatives sont moins convenables des le principe ; il faut commencer parcelles dont la recette suit.
Toutefois, si la constipation arrive apres les avoir administrees deux ou trois fois, on doit faire prendre ä l'animal une pleine cuilleree ä bouche d'huile de castor, repetee deux ou trois fois.
Prenez: Poudie aromatiquc...... 1 gros.
Valeriane en poudie...... 1 scrupule.
Huile de menthe......... 4 gouttes.
En composer une pilule avec la conserve de fruit, et en faire prendre trois par jour, jusqu'a ce que le malade soil mieux.
Pour les acces qui ne paraissent pas devoir etre at-tribues aux causes ci-dessus signalees, mais seulement äl'etat constitulif du chien, il faudra faire usage du traitement suivant.
Jetez de l'eau froide sur la tete de l'animal pendant l'acces, et quand il aura cesse, donnez-lui la pilule purgative. S'il se renouvelle apres Teilet du remede, administrez celle quevoici, uneou deux fois par jour.
Prenez: Assa-foetida............ i'd grains.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^7s
Valeriane.............. \ scrupule.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; /^o
Ajoutez: Süffisante quantite de sirop ou conserve pour une pilule.
NOTE
L'epilepsic ou mal cailuc cliez le chien depend tres-rarement de son etat constitutif, mais eile est. assez fre-
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EPILEPSIE. ---- CONVULSIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 73
quente chez les jeunes chiens, et presque toujouvs eile a pour cause des vers de differentes espöces, qu'on ren­contre dans Pestomac, les intestins et meme dans les brooches.
On ne peut se dissimuler que I'epiiepsie ne soit une affection grave, rebelle, hideuse par ses symptömes et commune k Fhomme et ä differentes especes animales, Elle a fait le sujet de nombreuses recherches pour en connaitre le siege, les causes, et lui opposer des moyens propres a la combattre.
Les methodes curatives qui ont donne les resultats les plus certains sont les suivantes :
Extrait de noix vomique, de amp; ä 20 centigrammes.
suivant la taille, en pilules.
Pilules contre I'epiiepsie des chiens (Blaine).
Calomel................. r gramme.
Digitale pourpree......... 1 —
Miel..................... 20 —
On en fait 20 pilules. On en donnera de une a deux, suivant la taille, chaque matin.
Pilules au nitrate d'argent (Blaine). Nitrate d'argent...... 1 gramme.
Conserve de roses..... 10 —
On en fait iO pilules, et on en donne de une a cinq au chien, suivant la taille.
M. Levrat, velerinaire a Lausanne (Suisse), membre correspondant de TAcademie de medecine de Paris, a gueri Tepilepsie par:
Acide hydrocyanique ... i grammes.
Alcool................. 8 —
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LE CHASSEUR MEDEC1N.
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En une dose pour les chiens de la grosse espece, du quart pour les petites, de moitie pour les moyennes. Les observations les plus recentes sur le traitement de Tepilepsie sont dues a M. Luzarey, veterinaire a Eauze, departement du Gers. La recette suivante lui a reussi sur quatre chiens.
Chlorure de zinc......nbsp; nbsp; 10 centigrammes pour la petite espfice.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 15nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pour la moyenne.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pour la grosse. Avec ether muriatique.nbsp; nbsp; nbsp;1 gramme pour la petite esptee.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 — 1/2 pour la moyenne.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 — pour la grosse.
On melange les deux doses de chlorure de zinc et d'e-ther muriatique dans un verre d'eau sucree et on admi-nistre en trois fois dans la journee.
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#9632;
#9632;
CHAPITRE X
DES VERS.
Les intestins du chien sont frequemmenl infesles de vers nuisibles ou incommodes. Leur existence se ma­nifeste par les symptömes suivants. Le chien devient maigre et a l'air souffrant; il est tourmente d'une toux seche et d'une faim insatiable. Le double des aliments necessaires ä un chien lui suffit ä peine ; son poil se herisse ; il ressent des picolements continuels dans l'abdomen; les dejections alvines se font irreguliere-ment; tantot elies sont rares et penibles, tantot elles sent excessives et chargees de viscosites. Le venire est souvent dur ettendu par suite d'enflure. Les vers sont aussi une cause frequente d'acces spasmodiques chez le chien. 11 arrive frequemment qu'il en rend par les selles ou par la gueule, sans avoir ete medicamente, et saus qu'on eüt meme soupfonne l'existence de ces entozoaires, existence qui ne se decele que par bien peu de symptömes difficiles ä reconnaitre, surlout chez les jeunes chiens, quoique pourtant leur presence soil ordinairement revelee par quelque indice resultant de leur nature essenliellement malfaisante ; car ils sont toujours plus ou rnoins nuisibles ä l'economie de l'ani-mal, lorsqu'il en est attaque. Us arretent la croissance
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76nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEÜR MEDEC1N.
du jeune chien, le font deperir, provoqueat le rela-chement des intestins, qui evacuent, avec les excre­ments, quantite de malieres glaireuses. De lä une faim desordonnee, et de legeres crampes de bas-ventre. Les vers causent aussi chez le chien une certaine inertia, qui le rend impropre aux exercices de la chasse; il est difficile de le rappeler ä son activite naturelle, parce que son ardeur est paralysee par le mal qu'il eprouve.
Les chiens sont sujets ä cinq especes de vers. Le plus commun et le plus nuisible est un ver menu et rond, de deux pouces de long, quelquefois davantage, d'une couleur jaune pale. 11 sejourne ordinairement dans restomac, et l'animal le rend parfois par des vo-missements. II en est un d'une autre espece, c'est le ver gros et rond ; sa longueur est d'environ un pouce ; il a une teinte rougeätre, et la tete petite. Un petit ver blanc forme la troisieme espece, la moins pernicieuse de toutes. II se loge ordinairement dans le rectum, et le nombre en est quelquefois tres-grand. On le detruit par 1'usage d'un lavement compose d'une pinte de de­coction d'absinthe dans laquelle on fait dissoudre un gros d'aloes. Les chiens sont encore tourmentes par une espece de petits vers plats et blancs; mais ceux-ci sont facilement detruits par les medicaments ver­mifuges .
La derniere espece ä signaler est celle du ver ä ru-ban. II est long, plat, compose d'anneaux circulaires dans une etendue d'un ä freute pieds, et meme au delä. II est de couleur blanchätre.
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DES VERS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 77
Je suis porte ä croire que les vers aont une produc­tion de l'etat impur et visqueux des intestins. Les inflammations chroniques de la membrane muqueuse de ces parties, qui sont la suite de cet etat, augmentent et corrompent ia secretion naturelle du mucus, qui, deteriore ainsi dans son principe, a la propriete d'en-gendrer des vers.
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NOTE
#9632; Notre auteur croit que les vers sont une production de l'etat impur et visqueux des intestins, mots vagues de sens, mais qui sembleraient qu'il croit a la generation spontanee, chimere qui n'a plus que quelques partisans. 11 estbien constate maintenantque le chien, de sa nature carnivore, pent manger le domicile animal de plusicurs varietes d'helminthes et se les approprier soil a l'etat d'ceufs, soit deja ä un commencement de developpe-ment.
Le chien mange souvent des chairs crues qui recfelent des vesicules hydatigenes, et ces hydatides, transplantees par cette voie dans leur domicile veritable, s'y develop-pent sous forme de tenias ou vers rubanes qui attei-gnent la maturite sexuelle et se propagent en se multi-pliant. Ce ver, appele vulgairement solitaire, est, au contraire, chez le chien, reuni en nombreuse societe.
Aucun animal n'est peut-6tre aussi assujetti que le chien ä etre envahi par les helminthes, et cela tient sans doute ä ce qu'il avale pour ainsi dire ses aliments sans les soumettre a la mastication, et son corps devient le lieu
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78nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; L£ CHASSEUR MEDGC1N.
oü peuvent ^clore les oeufs ou embryons d'une foule d'helminthes voyageurs.
dialer, aussi bien qua les chasseurs anglais, n'avaient point encore ete eclaires des savantes recherches des Al-lemands Siebold, Leuckart et Küchenmeister sur les te-nias et les vers vesiculaires en general; neanmoins, 1'ex-perience, ce grand maitre en toute chose, leur avail appris les bons effets d'une nombreuse variete de vermi­fuges dont ils sont peut - 6tre prodigues, mais que nous negligeons trop en France.
Au sujet des vermifuges presents par Clater, et dont les recettes nous ont paru trop compliquees, nous avons cru devoir y substituer les suivantes :
Purgatif propre ä präparer le chien ä prendre des vermifuge.t,
Huile de croton___ 1 goutte.
Pain.............. 1 gramme.
On en fait une pilule qu'on administre la veille vers midi.
Electuaire fe'tide, vermifuge (Eckel).
Poudre de racine de valeriane...nbsp; nbsp; 15 grammes.
Nitre.........................nbsp; nbsp; 10 —
Huile de corne-de-cerf.......... 4 —
Essence de terebenthine........ 5 —
Gamphre..................... S
Onajoute du miel en süffisante quantite pour faire uno päte liquide. On en donne deux cuillerees a cafe le matin et deux le soir.
Bols ou pilules canines vermifuges.
Savon empyreumatlque.,.. 10 grammes.
Calomel................. 2 —
Poudre d'absinthe......... 5 —
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DES VERS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;79
Faites une masse que vous diviserez en pilules de 30 centig. La dose est d'une pilule pour les chiens de petite race et jusqu'a trois pour les plus forts par jour et pendant cinq jours.
Potion contre les ascarides du canal intestinal.
Huile de riein...... 30 grammes.
Jaune d'ceuf.. ..... 1
Bouillon maigre.... 100 —
qu'on administre en une seule fois.
Pilules purgatives (Bouchardat).
Aloes................ 5 grammes.
Jalap en poudre...... 5 —
Sirop de nerprun..... q. s.
Pour en former vingt-cinq pilules, la dose est de une jusqu'a cinq, proportionnee ä la taille et l'äge. On les enveloppe dans du beurre ou dans la viande pour les ad-ministrer.
Breuvage vermifuge (Bouchardat).
Essence de terebenthine.... 10 grammes. Jaune d'osuf............... 1
Apräs quoi on ajoute :
Eau...................... 25 grammes.
Sirop de nerprun.......... 25 —
On administre de force en une seule fois.
Nousrecommandons particulierement ce breuvage.
Pilules contre les vers (Blaine).
Turbith mineral....... 1 gramme.
Limaille de fer........ 1 —
Th6riaque............ q. s.
Pour faire dix pilules. On en administre une chaque matin.
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SUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IE CHASSEUR MKDECIN.
Teniafuge.
Racine fralche d'öcorce de grenadier.... 64 grammes. Eau................................. 750 —
On fait une decoction, et, quand le liquide est reduit d'un tiers, on laisse refroidir. On administre en trois fois ä une heure de distance.
Autre Mniafuge. Fleurs de kousso.... 1 gramme,
reduites en poudre, qu'on melange avec du beurre. On peut repeter la dose aprös deux heures.
Le koussotier est un arbre tr6s-commun en Abyssinia, et les Abyssins, qui font usage de viande crue, sont tr^s-sujets au ver solitaire.Le remede est ä cöte du mal.
Le rectum du chien contient souvent des vers. Eckel prescrit les lavements suivants administres foutes les demi-heures.
Fleurs de camomille................. 50 grammes.
Faites infuser dans eau bouillante..... 1 litre.
Laissez refroidir en vase clos; ajoutez ä la colature :
Assa foetida..... 10 grammes.
Huiledelin..... 60 —
Lavement; dose d'un verre chaque fois.
Uemorrhoides chez le chien.
Ces maladies, chez le chien, ne sont pas communes, cependant elles se rencontrent chez ceux qui sont bien nourris et jouissent detrop de repos.
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HYDROPISIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;81
Onguent contre le.i Mmorrho'ides des ehiens (Blaine).
Acetate de plomb........ 1 gramme.
Goudron................ 10 —
Graisse de porc.......... 30 —
Mölez et appliquez sur l'anus deux on trois fois par jour.
Pour en eviter le retour, on donne au chien nne nour-riture relächante et de l'exercice.
Medication Raspail.
Au moins trois fois par jour on introduit dans Tanus du chien de la pommade camphree.
Ilydropiste.
I/hydropisie chez le chien se rencontre assez fre-
quemment. Les chiennes portieres y sont plus assujetties
que les autres.
1deg; Aconii napel.
Poudre fraiche, J gramme tous les trois jours.
2deg; Teinture de colchique. 1 gramme par jour.
3deg; Breuvage de genievre.
GeniÄvre en grains, meme en feuilles..... 60 grammes.
Eau................................. 2 litres.
Infuser pendant deux heures et administrer par force un demi-litre par jour.
40 Poudre contre l'ascite des chiens (Blaine).
Poudre de digitale......... 1 gramme.
Antimoine en poudre...... 1 —
Nitrate de potasse......... 5 —
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82nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR MEDECIN.
On melange, on divise en vingt paquets. On admi-nistre de un a quatre paquets par jour suivant la taille.
5deg; Infusion centre I'ascite.
Reine des pies, fralche....... 60 grammes.
Eau....................... 1/2 line.
Infuser une demi-heure et administrer cette tisane tons les jours jusqu'a guerison.
Du tetanos.
Le tetanos, chez le chien, peut se manifester apres des courses violentes; par suite de son passage subitdu chaud au froid; par suite de combats ä outrance; par suite d'o-perations graves et douloureuses.
1raquo; Veratrlne, de 5 ä 8 centigrammes dans un verre d'eau sucree. 2deg; Camphre en poudre, 50 centigrammes par jour, dans du beurre.
3deg; Purgatif de croton.
Huile de croton..... 1 goutle.
Pain.............. 2 grammes.
En une pilule.
4deg; Friction au croton. Huile de croton..... I gramme.
On frictionne le ventre du chien au moyen d'un gant.
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CHAPITRE XI
DE LA GALE.
Je vais maintenant parier de l'affection cutanee connue sous Ig nom de gale. On la distingue en deux especes auxquelles les chiens sont ordinairement su-jels: la premiere appelee simplement gale, et la se-conde gale rouge, ä cause de la couleur rougeätre qu'elle imprime ä la peau. II exisie une autre affection de ce genre, que nous designons sous le nom de rou-vieux. Elle a quelque analogic avec la gale propre-ment dite, et cede aux meines remedes. 11 en sera, consequemment, fait mention dans ce chapitre.
On reconnait generalement qu'un chien est atteint d'un vice de gale, lorsqu'il se gratte continuellement. En examinant les parlies affeclees de la peau, on y apercoit des pustules ou boutons qui, dechires par le froltemeut, laissent echapper une humeur sereuse qui s'epaissit ensuite, se forme en croütes et les couvre bientot tout entieres. Ces parlies sont, pour Vordi-naire, les epaules, le dos, les reins, et quelquefois les jambes.
La gale, chez certains chiens, par exetnple, chez ceux de chasse habitues ä une nourriture abondante, prend un caractere different de celui qui lui est ordi-
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LF, CHASSEUR MEDECIN.
naire : eile a moins de tendance ä s'etendre sur la peau, et ne se montre communement qu'ä quelques parties de la face de Tanimal, au cou et aux articula­tions ; mais alors eile s'imprime plus profondement, cause une plus forte inflammation, et produit de petits ulceres d'oü decoule une humeur -visqueuse qui, en se repandant sur la peau, la fait paraitre luisante.
Je crois inutile de decrire la gale rouge, attendu que cette denomination la designe convenablement. Cette maladie attaque plus particulierement le ventre, les cuisses, les jambes, et parfois le corps en entier. Elle occasionne sur les parties affectees une rougeur vive, semblable a celle que leur donnerait le sang pres de s'echapper; eile est accompagnee d'une grande de-mangeaison, et cause la chute presque totale du poil. Le moyen de la combattre est un peu different de celui qu'on oppose ä la gale ordinaire. II est parfois neces-saire de commencer le traitement par une saignee do quelques onces, pour calmer I'imlation du sang.
Dans quelques circonstances, assez rares cependant, la gale se declare par une forte fievre avec tumefaction des parties malades. L'animal ainsi attaque est bale-tant, refuse la nourriture, et manifeste beaucoup de soufirance : il survient de Fenflure k certaines par­ties du corps, telles que la lete et le cou, et l'ulce-ration ne tarde pas k succeder au gonflemenl de ces parties.
Dans les cas de cette espece, il faul tirer ä l'animal de quatre ä six onces de sang.
Le rouvieux est fort commun parmi les chiens.
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DE LA GALE.
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Dans cette maladie, le poil se herisse, devient sale, lerne et degoütant; la peau, entierement degarnie de poil dans divers endroits, se couvre parfois de (eigne ou de rogne. Elle provient, en general, de ce que le chien est resle expose au froid et ä rhumidite, ou de ce qu'il a bu de l'eau trop vive etant tres-echauffe et rendu de fatigue. Quelquefois eile est due ä la disposi­tion maladive du corps, causee par la mauvaise qualite des aliments, teile qu'une grande quantite de gruau d'avoine, de viandes salees, etc. J'ai vu aussi qu'elle etait parfois la consequence d'une autre maladie. II est necessaire, lorsque le chien attaque de ce mal est ha­bitue ä une forte nourriture, de le saigner et de le purger avec le purgatif ordinaire.
Nous n'entrerons pas dans de plus grands details sur la nature de la gale. II est difficile de la definir d'une maniere süffisante, puisqu'elle se produit egale-ment sous l'influence de deux habitudes du corps dia-metralement opposees, c'est-a-dire sous celle de l'exces d'embonpoint comme sous celle de l'extreme mai-greur. La nature de ces causes efficientes etant encore enveloppee d'une profonde obscurite, nous nous con-tentons de signaler ses effets sensibles. Ainsi, nous nous bornons ä dire qu'elle altere d'une iagon parti-culiere et morbifique les qualites saines de la peau ; mais nous ne pouvons preciser avec certitude si c'est par I'accroissement ou la diminution des secretions qui lui sont propres.
Les chiens renfermes dans des chenils mal acres sont particulierement exposes aux atteintes de cette
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I-E CHASSEÜR MEDEC1N.
maladie. En effet, lorsqu'on neglige d'enlretenir dans ces lieux une proprete reguliere, l'atrnosphere, se pe­netrant des miasmes et des emanations qui s'exhalent de tons les corps contenus dans leur enceinte, se cor-rompt, et perd ses proprietes conservatrices des fonc-tions vitales. L'infection est pareillement une cause qui donne lieu k cette maladie : eile agit plus fortement sur certains individus que sur d'autres; 11 en est meme sur lesqnelles eile ne produit aucun effet. La gale est aussi, chez certains chiens, une maladie hereditaire, non qu'ils 1'apporlent en naissant, mais parce qu'ils y sont naturellement disposes lorsqu'ils proviennent d'un pere ou d'une mere qui s'en trouvait infecte.
NOTE
On a cru, on a nie successivement que la gale etait une affection de la peau, occasionnee par la presence d'un insecte particulier. Les recherches les plus recentes ont constatej de la manlere la plus irrecusable, la presence d'insectes qui, quoique petits, n'en ontpasmoinsl'appa-rence de certaines races d'araignees et que les naturalistes designent sous le nom de ciron, acare du genre sarcopte. Les acares de la gale de Thomme, du chien, du chat, se creusent toujours des terriers ou galeries sous-epidermi-ques, oü ils vivent et se multiplient asscz rapidement. Ces galeries sous epidermiques, creusees par les acares, sont la cause des vives demangeaisons ressenlies. C'est au fond de ces galeries que 1'insecte pond, que 1'ceuf eclos etend et propage le domaine de la demangeaison.
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DE LA GALE.
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La gale du einen peut-elle se communiquer ä l'komme ? Sous ce point de vue, il y a peut-6tre encore des obser-valions ä faire. Cependant, par suite d'etudes compara­tives de l'acare de la gale de l'homme avec celui duchien, on lui trouve une grande analogie d'organisation et de moeurSj ce qui doit suffire pour qu'on se premunisse contra la contagion. Sept traites diöerents citent des cas de contagion.
La gale est-elle toujours due ä la contagion? On a raison de traiter de chimfere la generation spontanee des elres aussi bien des infmiment petifs qui peuvent se soustraire ä notre vue qu'ä ceux qui peuvent nous etonner par leur masse. Certaines demangeaisons, chez le chien, peuvent 6tre confondues avec la gale; mais ce n'est pas la gale proprement dite, quoiqu'on n'y rencontre aucun parasite anime.
Causes de la gale. Sous l'influence du temperament lyrnphalique acquis par des circonstances de repos, de bonne ou mauvaise nourriture, de logements insalubres, la gale se developpe dans des conditions extremes. La continence forcee pent etre mise au nombre des causes da la gale. La lymphe^ liqueur mucoso-sucree, constitue le regime par excellence du sarcopte de la gale et autres animaux parasitaires. C'est dans la predominance de la lymphe que ces insectes trouvent ies elements propres h favoriser leur propagation. Ceci est tellement vrai, qu'on a pu constater que l'acare d'une espece animale, chien, cheval, mouton. niöme l'acare de la gale de l'homme, places sur des individus de ces differentes races et chez qui la predominance du sang existe, en outre, le tempe­rament sanguin, ces acares ne peuvent y vivre, ni s'y multiplier; ils fuient et disparaissent pour aller chercher un asile plus conforme a leur gout on a leur instinct de
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IE CHASSEUR M^DECIN.
multiplication. Ce fait explique en queique sorle la con­tagion et la non-contagion de la gale chez des individns mis en contact avec des galeux de leur race.
II nousfaut done savoirgre ä la science d'avoir decou-vert, decrit et pourchasse pour ainsi dire jusque dans ses repaires les plus caches, des insectes infiniment petits, cause d'affections hideuses, et d'avoir trouve les moyens de les detruire promptement et efficacement.
L'acare de la gale du chien, ciron ou sarcopte, appar-tient a la classe des arachnides, trös-difficile k rencontrer, siege sur le dos, la croupe et les oreilles.
Hering le decrit: animalcule a corps rond, plus etroit en avant qu'en arriöre oü il est comme tronque, presque sans poils, strie sur la surface anterieure; il est blanchä-tre. Son rostre conique, tres-saillant, porte une paire de poils courts, composes d'une paire de mandibules et d'une levre courte. A huit pieds marginaux; les deux pai-res anterieures dirigees en avant et a cinq articles d'egale longueur, d'egale force; la premiere paire inseree tout pres du rostre; la deuxieme, a queique distance de la premiäre, toutes les deux terminees par un caroncule porte sur une courte tige. La troisiöme paire de poils est courte, epaisse, terminee par deux soies plus longues que le corps. La quatriöme, situee en dedans de la troi-sieme, est h peine un quart aussi longue, u'est point vi­sible par la face dorsale et se termine par deux poils courts. Des poils semblables sont implantes sur les articles de chaque patte.
Le bord posterieur du corps presente deux poils plus ou moins longs et deux petites papilles saillantes. Au milieu de la face ventrale est une fente transversale; plus loin, derriöre, se voit I'anus.
seana?^ #9632; quot; TSä
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DEMAN6EAIS0NS DARTREUSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 89
La longueur de l'animalcule est de 0,09 ligne, sa plus grande largeur est de 0,07.
Nous avons cm devoir supprimer les formules trop compliquees de Clater pour y substituer les moyens nou-veaux reconnus plus efficaces.
Damp;nangealsons laquo;larlreuses des chlens.
Un des meilleurs topiques qu'on puisse employer pour apaiser presque immediatement les demangeaisons dar-treuses est le suivant:
Decoction de racine d'aunie.
Cette decoction concentree, on en frictionne tout le corps du chien pendant deux jours, une fois chaque
jour.
Bam antipsorique.
Chaux vive.............. 500 grammes.
Essence de terebenthine ... 250 — Kau..................... 150 litres.
Le bain froid pent servir pendant deux jours ; on y plonge le chien et on lelaveä plusieursreprlsesaumoyen d'une brosse.
Lotion d'e'mgtique.
Emetique............... 50 grammes.
Essence de lavande...... 10 —
Eau................... 1 litre.
On lotionne les parties dartreuses.
Ctale des chlens.
Un des moyens les plus recemment employes avec de grands succfes consiste : 1deg; En un bain savonneux a 1'eau ttede d'une heure an
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moins. On emploie une brosse douce, non-seulement pour enlever les petiles croutes, la matiere furfuracee; mais le but est aussi d'adoucir l'epiderme, de l'ammcii* pour ainsi dire, pour que Tapplicalion de la pommade ait plus dVfficacite contre les sarcoptes loges dans les galeries sous-epidermiques. 2deg; En application de la pommade suivante :
Soufre en poudre tres-flne. -..... 60 grammes.
Sous-carbonale de potasse....... 30 —
Saindoux...................... 250 —
On melange et on frictionne ä la main avec la moitle de cette pommade a la sortie du bain, Cette friction doit durer au moins une demi-heure.
On doit frictionner autant de temps avec Tautre moitie, douze heures apr^s la premiere friction.
Autre pommade.
Poudre de chasse broyee.... 200 grammes. Huile d'olive............... 500 —
On incorpore la poudre a Thuile et on en frictionne deux fols aprös le bain corame dans le precedent.
Huiles de cade.
Apres le bain d'une heure, on frictionne le chien avec 200 grain, d'huile de cade. Cette friction se renou-velle a la meme dose pendant sept a huit jours.
Lessive pour la gale (Clater).
Une des meilleures recettes de notre auteur est la les­sive suivante :
Racine d'ellebore blanc, broyeefraiche...nbsp; nbsp; 60 grammes.
Sei ammoniac......................... 2 —
Sublime corrosif...................... l —
Eau reduite par rebullitlon............. 3 litres.
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HERPES OU GALE ROUGE DES CH1ENS. 91
Liniment antipsorique (Vatel).
Savon vert............. 200 grammes.
Sulfure dc potasse...... 60 —
On reduit en poudre fine le sulfure de potasse et on I'incorpore par trituration dans le savon vert. On en.en-duit une fois par jour les parties malades.
Ciale iu-vetcree. Traitement externe. Onguent contre la gale inv^teree (Elaine).
(Bain d'une heure 4 l'eau de savon.)
Goudron........... 100 grammes.
Chaux............. 50 —
Axonge............ 250 —
On melange, et on frictionne le chien.
Traitement interne. [Poudre aMrante.)
Sulfure noir de mercure...... 50 grammes.
Creme de tartre en poudre ... 50 — Nitrate de potasse........... 10 —
On melange, on en fait 50 paquets. On en donne un chaque matin.
Uerpfes ou gale rouge des chiens.
L'herpösrouge, particulierau chien,n'est pas une gale, puisqu'on n'y rencontre pas I'acare ou sarcopte. Cette affection de la peau n'en est pas moins assez commune et eile donne au chien un aspect hideux. Voici une rc-celte quia donne lieu ä des guerisons nombreuseset bien constalees.
1deg; Traitement interne (Isnaud).
! Purgatif, ä la dose de... 20 ä 40 grammes de sulfate de soutle. Ou de................. 2 a 5 — d'alo^s.
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92nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR MEDECIN.
2deg; Trnitement externe. Huile de cade en frictions.
Ge Iraitement est plus efficace et moins dangereux que les mercuriaux.
Illt;-rigt;laquo;-s rouse commen^ant.
Topiqwe.
Glycerine...................................... 30 grammes.
Goudion purifie................................. 2 —
Poudre d'amidon, süffisante quantite pour faire une pommade molle.
Ce topique enl^ve les demangeaisons, dess^che les excoriations, tarit rexhalation, resout les rougeurs sans produire d'irritation.
Herpes rouse aTec ulcerelaquo;.
Get herpfes offre des ulcerations dans les plis de la peau du ecu, des crevasses transversales sur le dos et los lombes.
Alun.......................... 25 grammes.
Acetate de plomb cristallise...... 40 —
Eau........................... 250 —
On fait dissoudre les sels dans Teau et on en lave le* parties malades.
La mauvaise odeur particuliöre a ces ulcerations dis-parait en quelques heures, et de bonnes granulations ne tardent pas ä revötir les parties malades.
Ronvienx An ehien.
Onguent (Clateh).
Huile de vitriol..... 15 grammes.
Saindoux.......... 250 —
On mele et on frolte pendant trois jours au moins.
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CHAPITRE XII
DU BHUMATISIUE.
11 n'est pas rare de voir les chiens attaques de rhu-inatismej ceux surlout qui sont vieux et habitues ä etre lenus chaudement, parce qu'ils sont plus sensibles aux variations de temperature. Les premieres impres­sions d'un air froid ou humide supprimant la trans­piration chez eux, il en resulte des douleurs rhuma-tismales.
Celles-ci se font ordinairement sentir dans le dos et dans les parties posterieures. Le chien qui en est at-teintse retnue avec beaucoup de peine et de souffrance; il traine les jambes plutot qu'il ne les leve ; car, au moindre mouvement des parties afiectees, la douleur devient aigue. Quelquefois le mal se porte en meme temps sur les jambes de devant et sur celles de der-riere; alors I'animal se trouve presque entierement prive de l'usage de ses membres.
Parfois le rhumatisme se fixe au cou et aux jambes de devant. Quand cela arrive, le cou devient roide, se penche d'un cote, et I'animal boite des jambes de de­vant.
Lorsque les douleurs ont disparu, les parties qui ont ete affectees conservent longtemps de la- faiblesse
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MWI
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94nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LE CHASSEUR MEDEC1N.
et de la roideur, quelquelbis meme durant tonte la vie del'animal. Neanmoins, s'il a ete traite avec soin, il recouvre, apres sa guerison, toule son aclivite. On en voit meme assez communement se retablir tres-bien, sans qu'on ait eu recours ä aucun medicament. II est a remarquer que^ dans les retours de celte af­fection, les articulations grossissent chez les vieux chiens.
Pilule pour le rhumatisme.
Preuez : Calomel................ 4 grains.
Gaiac en poudre........ 1 scrupule.
Opium................. 2 grains.
Sirop on conserve, ce qu'il en faudra pour une pilule.
On frictionnera les parties souflrantes avec le lini­ment suivant, deux ou trois fois par jour, aussi long-temps qu'il sera necessaire.
Liniment.
Prenez : Opodeldoch...............nbsp; nbsp; 2 onces.
(ou liniment de savon).
Ammoniaque liquide.......nbsp; nbsp; 2 —
Huile de terebenthine ......nbsp; nbsp; 2 —
Melangez le liniment, et secouez-le pour I'usage present.
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OSTEriE.
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NOTE
Rhumatismcs articulaires.
Veratrine, de 5 ä 8 centigrammes, suivant la taille, dans 1 verre d'eau sucree.
On pent reiterer apres cinq jours d'intervalle. C'est un des moyens les plus certains de cotnbattre avec succös les rhumatismes articulalres aigus.
#9632;Chnmatifiineg cbroniqnes.
Liniment stimulant (ISlaine).
Baume opodeldoch liquide....... 100 grammes.
Huile de cajeput............... 10 —
Autre. L'huile de laurier s'emploie en embrocations sur les parties malades.
On rnele et on frictionne les parties, siege du mal.
Osteite (renflement osseux des articulations).
Comme 1'a judicieusement observe Glater, des renfle-ments osseux se font assez souvent remarquer aprös les douleurs articulaires, ce qui donne ä ces affections un aspect analogue ä la goutte.
Nous avons employe le feu avec succes.
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CHAPITRE XIII
DE LA TOUX.
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La toux n'est pas toujours une des consequences de la maladie proprement dite, ni de Texislence des vers. Le chien pent en elre incommode pour avoir pris froid etant tres-echauffe apres un grand exercice, on en reslant expose aux injures d'un air vif, et a la frai-cheur d'une atmosphere humide. Celle qui provient de cette cause est plus opiniätre et plus serieuse que celle qui est produite par la maladie proprement dite. On la distingue parfaiteraent en ce qu'elle n'est pas suivie du deperissement graduel de 1'economie ani­mate, ni accompagnee des symptomes particuliers k cette derniere affection. Lorsque la toux est causee par les vers, le poil est herisse, et d'autres signes la carac-terisent suffisamment.
Quand le mal a une certaine gravite, il est neces-saire de tenir le ventre libre en faisant avaler ä 1'ani­mal une once, ou plus, d'huile de castor, et en lui donnant ensuite la pilule suivante, soir et matin.
Prenez : Nitre....................nbsp; nbsp; 1 gros.
Poudre d'antimoine.......nbsp; nbsp; 4 grains.
Opium..................nbsp; nbsp; 1 —
Baume de Lucateilus......nbsp; nbsp; I scmpule.
Faites-en une pilule.
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lOtX QUINTEUSE.
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Si la toux est alarmante et jointe ä une grande gene de respiration, il est bon de faire une saignee de trois a cinq ou meme huit onces, suivant lataiile et la force du chien.
NOTE
i'oux iiuinteuse rebelle des jeunes chiens.
Oxyde de zinc...... 2 grammes.
Dans la soupe et deux fois par jour, jusqu'ä guerison. Nous recommandons tout particuliöreraent ce moyen comme tres-efficace.
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CHAPITRE XIV
MAUX D YEUX.
Je parlerai d'abord de 1'inflammation simple des yeux, c'est-ä-dire, de celle qui proTienl, non de la ma-ladie, mais de quelque offense exterieure, teile que celle d'une legere dechirure, d'une piqüre d'epine ou de quelque autre blessure accidentelle. Quand eile a une de ces causes pour principe, les yeux deviennent rouges, larmoyants, et les paupieres sont totijours ä demi fermees, pour les garantir de la vivacite el de la genante reflexion de la lumiere. La partie coloree ou transparente de l'oeil, appelee la cornee, s'obscurcit, et prend souvent une teinte ardoisee, occasionnee par l'epanchement de l'humeur lymphatique que provo-que la violence de l'irritation : parfois il s'y forme un abces pen considerable, qui degenere en ulcere; ceci neanmoins arrive rarement dans la simple inflam­mation.
Cette affection cede facilement ä l'usage de la lotion que nous allons indiquer, et ä celui d'une pilule pur­gative, lorsqu'on a soin d'employer cesremedes avant qu'elle ait fait des progres; mais quand le mal est de-venu plus grave, il est necessaire de faire une saignee de quatre ä six onces, si le chien est de moyenne taille
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MAUX D YEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;99
et en bon etat: on passera ensuite un seton au cou ou im echeveau de fil dans le pavilion de l'oreille, deux fois par semaine, aussilongtempsqu'on lejugeracon-venable.
Dans les maux recenis, ou commence par bassiner les yeux deux ou trois fois par jour avec I'eau dont la recette suit, apres I'avoir fait liedir ä I'avance. On en imbibe bien un linge que Ton tient sur les yeux pen­dant cinq ou dix minutes.
£au pour les yeux.
Prenez: Eau de Goulard.......... 1/2 once.
Esprit-de-vln............ 2 gros.
Eau de rose............. 4 onces.
Melez et secouez bien le tout pour I'usage.
Apres avoir ete employe tiede, pendant trois ou quatre jours, cette lotion sera ensuite appliquee froide; mais il conviendra d'en augmenter la force en y ajou-tant de quatre ä six grains de sucre de plomb. Si Ton soupfonne la presence de quelque corps etranger sous la paupiere, on devra s'en assurer par un examen soi-gneux, et en faire Fextraction, si la chose est possible.
Le chien malade doit etre mis ä l'ecart dans un lieu oü ni une lumiere trop vive, ni la chaleur du feu, ne puissent l'incommoder, et y rester en repos jusqu'ä ce que les yeux aient retrouve leur force. Sans ces precautions, il pourrait survenir des accidents dange-reux, tels que l'interposition d'une taie ou de quelque substance opaque qui finit par eteindre totalement la vue.
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iOOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR MEDECIN.
Si on remarque quelque taie ou tache bourbeuso sur la cornee, on pourra la dissiper ä l'aide de quel-ques-unes des poudres suivantes. On en soufflera laquo;n peu dans I'oeil, an moyen d'un lube de plume, line ou deux fois par jour.
Prenez : Sei ammoniac........... 2 scru pules.
Tutle.................. 2 —
Calomel................ I
Pulverisez le sei ammoniac et la tuiie, et passez-les ä travers un linge, ensuite melangez le tout, que vous garderez dans une bouteille pour en faire usage.
NOTE
Ophtbalmles chroniques, ulcferes nnx paupieres et sur la cornee.
Collyre.
Eau douce...........nbsp; nbsp; 125 grammes.
Telnture d'alofes......nbsp; nbsp; nbsp;10 gouttes.
Ammoniaque........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i
Sulfate de cuivre.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 centigrammes.
On en verse quelqucs gouttes sur les parties malades.
Autre.
Sulfate de zinc...... 1 gramme.
Eau-de-vie.......... 10 —
Infusion de sureau.,. 100 —
On bassine les yeux quand rinflammation commence a coder.
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CHAPITRE XV
OES TIQÜES ET POUX.
laquo;
Ainsi que tous les animaux,, le chien est sujet ä etre infeste de vermine. L'espece qui s'altache ä lui est ap-pelee tique. L'animal est quelquefois tourmente par un grand nombre de ces insectes incommodes. On Ten delivrera tres-facilement au moyen de la lessive sui-vante- mais, pour prevenir leur reproduction, il sera necessaire de Tentretenir dans la plus grande
proprete.
Lessive pour les tiques.
Prenez : Eau..................... 2 pintes.
Esprit-de-vin............. \ once.
Sublime................. 1 gros 1/2.
Faites dissoudre le sublime dans l'esßjdt-de-vin, el ajoutez ensuite I'eau.
On frottera l'animal, soir et matin, de cette lessive, et on aura la precaution, en le lavant, de separer les poils, afin d'en bien penetrer la peau.
NOTE
Lesepizoaires parasites qui tourmentent leschiens, sont les poux, les ricins, les puces, les hippobosques. IIs se de-
6.
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102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR MEDECIN.
veloppent souvent d'une maniere prodigieuse. Les pre­miers surtout font deperir en pen do temps les jeunes chiens et finissent chez tons par alterer plus on moins profondement les fonctions, en determinant la maigreur, le marasme et möme la mort.
Eau contre les poux (BnAcy-CLAucK).
Tabac................... 120 grammes.
Eau bouillante........... 1 litre.
On fait infuser vingt-quatre heures et on en lave le chien.
Lotion de staphysaigre, contre les poux.
Poudre de staphysaigre___ 32 grammes.
Eau...................... 1,000 —
On fait bouillir, on passe a travers un linge et on en lave le chien.
Poudre mercurielle (Eckel) contre tons les parasites.
Oxyde rouge de mercure... 30 grammes. Poudre de charbon de bois.. 10 —
On mßle et saupoudre le chien.
Eau arsenicale contre tons les parasites.
Acide arsenieux___ 2 grammes.
Eau............... 2 litres.
On fait dissoudre en agilant la bouteille et on en lave le chien. Aucune aulre preparation n'est plus efficace ni moins dispendieuse.
Friture de poisson, contre tons les parasites,
Un cullivateur soigneux et intelligent du Vercellais a constate tout recemment que l'huile d'olive, de noix, de colza on autre, dans laquelle on a fait frire du pois-
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DES TIQUES ET POUX.
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sonjouit d'une grande efficacite pour detruire ces para­sites. Ce remäde est trös-simple et d'une application facile; il suffit d'oindre les parties sur lesquelles ces in-sectes se sont etablis pour les voir disparaitre en peu de temps et sans retour.
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CHAPITRE XVI
CHANCRES INTfeRIEtRS A l'oREIIXE.
On designe par cette denomination une affection morbide et inflammatoire de l'interieur de l'oreille. Elle se rencontre plus frequemment chez les chiens bien nourris, et chez ceux qui vont naturellement ä l'eau : telles sont les races de Terre-Neuve et autres. L'animal, affecte de ce mal, le manifeste en secouant la tete ä chaque instant, et en se grattant l'o­reille souffrante, du cote de laquelle aussi il tient presque toujours la tete penchee. La surface interne de la conque de l'oreille parait rouge et teigneuse ; on en voit decouler une humeur jaunätre et visqueuse, si le mal existe dejä depuis quelque temps; et souvent meme, lorsqu'il est ancien et invetere, les yeux seuls paraissent en etre le siege. Parfois le poil se herisse et la peau devient rude. II n'est pas rare, lorsque cette maladie est negligee ou traitee sans melhode, de voir rinflammation se porter sur l'organe de l'ouie et cau­ser la surdite.
II est ä remarquer que les exercices de la chasse, quand en vient la saison, font disparaitre cette mala­die presque entierement et meme souvent tout ä fait, mais qu'elle se represente avec sa malignite primitive,
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CHANCRES INTERIEURS A t OREILLE.
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lorsque les chiens sont de nouveau renfermes et nonr-ris avec abondAnce.
L'experienc^ nous apprend que ce mal, en atta-quanl plus particulierement les chiens accoutumes a une copieuse rtourriture en viande, reconnait cepen-dant pour cause principale l'influence nuisible de l'hu-midite, laquelle tend ä priver l'oreille de la chaleur vitale qui les aflime, surtout quand on y expose I'ani-mal ayant extfemement chaud. Aussi nous voyons, chez les chieni' canards qui vont souvent ä l'eau, les maux de cette espece fort multiplies. En eBet, une exposition continuelle aux offenses de l'humidite, en alterant l'ordrö des fonctions propres aux vaisseaux repandus dans ces parties, occasionne leur reläche-ment. De lä uP afflux plus considerable de sang qui en produit I'engorgement. La meme cause amene aussi des alterations dans le mode d'exerclce parti-culier aux nerfs, de maniere que ceux-ci exercent sur le sang urte impression active qui determine 1'ir-ritation.
Quand les chiens couchants, les epagneuls, etc., vont ä l'eau, l'interieur de l'oreille retient beaucoup d'humidite, et pe se secbe que longtemps apres. Cette evaporation leiste de l'humidite tend done ä dirainuer considerablement la chaleur naturelle de cette partie. Or, nous venons de voir que le passage subit du chaud au froid etait jiistement une cause efficiente de la ma-ladie que nous signalons.
Quelle qu'ait ele la duree du mal, la cure pent en etre facilement effectnee par une diete suivie, par un
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LE CHASSEÜR MEDEC1N.
exercice et des remedes convenables. Tout le monde salt que, pendant le temps des chasses, on est oblige de preparer la päture des chiens avec une plus grande quantite de viande; mais, comme celle nourriture en-gendre un grand nombre de maladies, il faudra, aus-sitot apres cette saison, les soumettre ä un regime moins succulent, en diminuant la quantite des sub­stances animales, et en augmentant celle des \egetales, les entretenir dans un exercice regulier et les purger. Ces moyens sont tres-propres ä prevenir le retour de la maladie et ä en faire disparaitre toutes les traces, s'il en reste encore quelquos-unes. L'huile mercu-rielle, dont la recette suit, suffira, en general, pour oblenir la guerison, sans qu'on ait besoin de recourir a d'autres remedes ; mais il vaut beaucoup mieux s'en lenir ä une ou deux purgations, et surtout aux pre­cautions que je viens de recommauder, relativement a la diete et ä l'exercice.
Prenez : Huile d'olive............. 1 once.
Calomel................. 1 gros i ß.
Melez et secouez le tout pour en faire usage.
On froltera avec cette huile les parties malades, soir et matin, pendant cinq minutes. Dans lescas rebelles, et principalement lorsque les yeux sont affecles, il est necessaire de pratiquer un seton an con.
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CHANCltES INTERIliURS A L OREILLE.
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NOTE
L'otite, dont parle ici notre auteur, peut 6tre aigue ou chronique et alors le traiiement doit varier suivant Tun ou l'autre de ces etats.
Dans Tun comma dans Pautre cas, il est bon devoir re-cours au beguin, genre de coiffure destinee a maintenir les medicaments dans l'oreille et empöcher les chiens de sJen debarrasser en secouant fortement la töte, ce qu'ilg ne manquent jamais de faire. II est meme necessaire dans quelques cas d'cmployer encore la museliere et des chaussons remplis de son pour les empöcher d'enlever le beguin avec les pattes.
Quand la maladie est aigue, recente, on emploie la saignee, les injections emollientes de guimauve, on maintient dans Toreille et au pourtour des cataplasmes emollients de farine de lin.
Quand la maladie est ancienne, qu'il y a ecouleraent de Toreille, une matiere furfuracee, jaunätre, qui tapisse la face interne de la conquo, quelques petits ulcöres au fond, on emploie le moyen de Clater. On emploie encore avec succes centre ces affections generalement rebelles :
1deg; Pommade camphrge,
Camphre....... 5 grammes.
Axonge......... 25 —
On fait fondre 1'axonge au bain-marie et on y ajoute le camphre. Refroidie, onintrodnit cettepommadamp;aufond de l'oreille, on en imbibe des etoupes ou du coton qu'on maintient fixe au moyen du beguin. On continue ce pan-
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LE CHASbKÜR MBDEÜ1N.
sement dix fois par jour pendant au moins quinze h vingl jours.
2deg; Alun en poudie fine................ 10 grammes.
Acetate de plomb cristallise, idem— 20 — Axonge........................... 100 —
On melange bien exactement; on introduitau fondde la conque et le plus loin possible, gros comme une noi­sette de cette pommade ; on la maintient avec du colon im peu presse et le beguin.
Apres deux jours de pansement on emploie les injec­tions suivantes :
3deg; Acetate de plomb liquide..... 13 grammes.
Eau....................... 1 litre.
On en lave'il nterieur de Toreille au raoyen d'injections et on ferme Tentree avec du coton maintenu avec le beguin.
4deg; Nouveau disinfectant.
Platre, reduit en poudie tres-fme........... 100 parties.
Coal-tar (produit de la distillation de la houille pour la fabrication du gaz)............... 3 —
On opere le melange dans un mortier, et comme le coal-tar est en petite quantite, e'est ä peine si cette poudre est coloree, mais eile est odorante et au plus haut point desinfectante. On pent la transformer en pate plus ou moins epaisse en y ajoutant de Thuile. Dans le cas pre­sent, on pent introduire la poudre dans le conduit de Toreille et la maintenir avec du coton et le beguin. Cette poudre a lapropriete dedesinfecter le pus etdel'absorber.
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CHANCRES EXTKlilEUHS A L OREILIK.
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Chancres extepieurs ii 1'oreilllaquo;.
Ce mal est plus commun que le precedent. 11 n'at-taque, en general, que les chiens d'arret et les chiens courants. 11 commence, ä Textremite inferieure de l'oreille, par une petite crevasse couverte d'ecailles seches. Cette fente ou ulceration, accompagnee d'une legere tumefaction, est douloureuse au toucher, et cause une tres-grande demangeaison, ce qui fait que I'animal secoue frequemment la tete.
Gelte maladie est, ä n'en pas douter, de la meine nature que celle du chancre interieur. Si les chiens de Terre-Neuve, les chiens couchanls et les epagneuls en sont exempts, e'est tres-probablement parce que les oreilles, chez ces animaux, sont plus garnies de poll, et par consequent moins susceptibles de se ressentir des changements alternatifs du chaud et du froid, cause effective de ce genre de maladie.
Les moyens curalifs, quant a ce qui concerne la nourrituro el l'exercice du chien, sont les memes que ceux indiques dans le chapitre precedent. On les sui-vra avec un soin soutenu. On trouvera, pour le traite-ment local, une grande vertu ä la tuinture astringente que nous donnons ci-apres; mais pour accelerer la guerison, il sera quelquefois necessaire de donner une ou deux purgations.
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LE ClIASSKCR MEDECIN.
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Tcinture styptique ou astringents.
Pronez : Onguent egyptiac..........nbsp; nbsp; i once.
Huile de vitriol...........nbsp; nbsp; 2 gros.
Acide nilrique.............nbsp; nbsp; 2 —
Esprit de terebenthine.....nbsp; nbsp; I once.
Esprit-de-yin dulcilie......nbsp; nbsp; 1 —
Melez d'abord 1'egyptiac avec un peu d'esprit do vin, ajouiez-y ensuite graduellement l'huile de vitriol, puis I'acide nitrique aussi par degres, et enfin le resle de l'esprit-de-vin, ayant l'atlention de remuer, avec nn baton on une baguette de verre,, sans discontinner, ces ingredients etant susceptibleraquo; de s'enflammer.
Si le mal est opiniätre, il sera convenable d'ajouter wne demi-once de beurre d'antimoine ä une once et demie de la teinture astringente.
On volt quolquefois le pavilion de Toreille enfler et se tumefier sans ulceration prealable. Dans un tel cas, il faut faire, avec une lancelte ou un canif, une forte incision pour evacuer Thumeur qui y est contenue, et panser ensuite la plaie avec une tente de charpie imbi-bee de la teinture astringente.
NOTE
Les chiens soumis a la chaine pendant la saison drs mouches, sont tellement harceles par ces insect es, qu'ils finissent par succomber a leurs atteintes. On saitque re insectes se fixent de preference aux oreilles, donnent lieu
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CHANCRES EXTEIUEURS A L ORE 1 ULI
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a des demangeaisons, k des enflnres, parce que le sang y circule avec plus d'activite par suite des secousses fre-quentesdecesorganes,d'oü suiventsouvent deschancres. Au debut de I'affection, il est avantageux d'employer un moyen propre a enlever les demangeaisons, ce qui fait cesser les secousses des oreilles.
1deg; Pommude pour enlever les demangeaisons.
Amidon ou fecule..... 100 grammes.
Goudron purifie...... 40 —
On melange et on en frictionne les oreilles en dedans ct en dehors. Les demangeaisons cessent presque aussi-töt son application.
2deg; Solution mercurielle (Blaine) pour le chancre de'velopptf.
Sublime corrosif..... 1 gramme.
Eau distillee......... ) litre.
On en lotionne deux fois par jour le chancre. (Emploi du beguin.)
3deg; Caustique arrjentique (Delafond). Cauteiiser les chanrres avec le nilrate d'araent.
Chancres ct ulccrations anv pattes.
Ce mal consisle dans la tumefaction et l'ulceration des doigts. Le gonflement qui laccompagne est dou­loureux. II se guerit par l'emploi du remede suivanl, applique deux fois par jour : Prenez teinture astrin-gente, une once; teinture de myrrhe composee, une once. Melez le tout pour vous en servir au besoin.
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LE CHASSEUR MEDECIN.
NOTE Des Terrues a la jjuenle des chiens.
Les verrues ä la gueule des jeunes chiens ne sont pas rares. Cette affection, plus degoütante que redoutable, se remarque par une multitude de verrues plus ou moins grosses aux levres, a leur face interne et aux commissu­res. LJanimal have et eprouve quelquefois une grande difficulte de manger. Pour en debarrasser I'anirnal, on pent sans danger en enlever la plus grande partie, au moyen de ciseaux peu tranchants, pour eviter une trop grande perte de sang et ensuite les laver avec de Thuile de chenevis. Ce moyen seul nous a souvent reussi. On lave deux fois par jour pendant cinq a six jours.
Kystes sur les oreilles.
A la suite de coups violents sur les oreilles, ou d'une morsure d'un autre chien dont la dent aurait attaint le pericondre ou cartilage, il se developpe deskystes outu-meurs qui contiennent une serosite jaunatre. Ils se renou-vellent fröquemment apres les simples ponctions. La ponction doit se faire par emporte-piece, mais en cote de melon ; puis pratiquer des injections a la teinture d'iode. (Appliquer ensuite le beguin.)
Injections iode'es.
Teinlure d'iode.. Eau,...........
5 grammes. 10 —
Quand les kystes restent durs, on emploie les frictions de pommade hydriodatee.
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DU GOITRE.
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Du laquo;ottre.
Cette maladie, sans 6tre trös-commune, se renconlre encore assez souvent chez le chien levrier. Le gollre est l'hypertrophie de la glande thyro'ide, et on s'en aper^oit a une grosseur molle, un peu longitudinale, irreguliere, situee un peu sur le cöte de la gorge.
Presque toujours^ ces tumeurs donnent lieu par leur compression sur la gorge ä des toux quinteuses.
lraquo; Traitement externe.
Eau dislillee............. I litre.
lodure de potassium...... 8 grammes.
On fait dissoudre dans l'eau et on en frictionne le goitre avec la main pendant environ dix minutes. On re-pete tous les jours jusqu'a guerison.
2deg; Traitement interne.
On administre la meme solution a Tinterieur, en breu-vage, d'environ un decilitre par jour au chien de moyeime taille.
Pilules contre le goitre (Blaine).
fiponge torrefiee........ 5 grammes.
Nitre.................. 3 —
Miel................... q. s.
Faites dix pilules. On en donnera de deux a cinq par jour.
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CHAP1TRE XVII
DES BLESSURES.
Les blessures auxquelles les chiens sont exposes sont de deux especes : les unes sont appelees par I'autear p'aies par instrument tranchant; les autres, dites de laceration, sont le resultat de quelque accident qui occasionne le dechirement violent des chairs.
Traitement des plaies par instrument tranchant.
On commencera par arreter l'hemorrhagie, ä l'aide d'un tampon de charpie que Ton tiendra sur la plaie pendant cinq minutes. Apres avoir arrete le sang, il laut, si la biessure est large, chercher ä la fermer, afin d'eviter a la nature un trop long travail de reproduc­tion. A cet effet, et en consequence du pen de solidite des chairs, on rapprochera les levres de la plaie par une suture, avec du fil et une aiguille, et on la main-tiendra par quelques bandes d'emplatre adhesif, ayant soin loutelbis de laisser un pen d'espace entre chaque bände, afin de donner issue ä la matiere qu'elle pent rendre. II ne sera pas necessaire de changer les bandes avant que le pus soit forme. Aiors on les enlevera, et on pansera la plaie tous les jours avec les huiles indi-
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TRAITEMENT DES BI.ESSURES DB LACERATION. 1 1 b
quees ci-apres. On devra replacer de nouvelles bandcs apres chaque pansement. Les huiles dont il est ques­tion ici sont excellentes, el suffisent pour la guerison des blessures legeres, quelquefois memo pour celles qui sont plus considerables.
Traitement des blessures dc laceration.
Le traitement ä suivre est le meme que pour les bessures par instrument tranchant ; inais il faut tou-jours commencer par nettoyer soigneusement la plaie avec de l'eau liede. S'il y reste quelque echarde de bois ou autre corps etranger, on aura soin de Ten exiraire.
Huile pour les blessures.
Prenez : Goudron des Barbades.....nbsp; nbsp; 1/2 once.
Terebenlhine liquide......nbsp; nbsp; nbsp;I —
Huile de terebenlhine......nbsp; nbsp; nbsp;2 —
Huile de grains de lin......nbsp; nbsp; nbsp;3 —
Melangez tons ces ingredients en les faisaut chauffer sur un feu lent. Lorsqu'ils sont tiedes, ajoutez-y une once deteintiire de myrrhe composee. Melez ensuilo, etgardez dans une fiole que vous secouerez bien quand il faudra vous en servir.
NOTE
L/luiile pour les blessures, prescrile par I'aulenr, pent elre un excellent rernede, mais il est d'une complication
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116nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR MEDEC11N.
teile, qu'on doit rareraent en faire usage. On peut la remplacer avantagensement par I'eau-de-vie camphree ou 1'eau vulneraire, en l'efendant de deux fois son poids d'eau.
Emplätre adhesif.
Dans les grandes plaies, et pour maintenir les chairs rapprochees, les bandages adhesifs sont presque toujours suffisants. On emploie des bandes de toile ou de coton. Voici la composition d'un emplätre propre ä faire adhe­rer les bandes sur le poil.
Poix noire......... 3 parties.
Poix resine......... 1 —
Goudron........... 1/2 —
On fait fondre ces matiferes ensemble, et, encore tout chaud, on colle successivement chaque bout de bände, ce qui donne la latitude de serrer a volonte les bords de la plaie. Les bouts de bandes sont colles, non sur la plaie. mais le plus pres possible de ses bords.
Quand la suppuration commence a. s'etablir, pour en eloigner les mouches, pour absorber le pus, on sau-poudre la plaie avec la poudre suivanle :
Plalre en poudre fine..... luO parlies.
Coaltar (residu du gaz)___ 3 —
On melange et on en poudre la plaie deux fois par jour.
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CHAP1TRE XVIII
DES FRACTURES.
On reconnait facilement qu'il y a fracture dans un membre, a l'alteration que subit sa forme, ä la gene et ä l'irregularite de ses mouvemenls. Com me la re­mise d'un os fracture exige quelque precaution, afin d'eviler les difformiles qui peuvent resulter d'une ope­ration faite sans sein, on reussira a I'executer facile­ment en se conformant aux instructions suivantes.
Fractures du fi-mur.
Preparez d'abord deux petites eclisses en bois de sa­pin, assez tongues pour atleindre d'une articulation de la cuisse a l'autre et meme un peu plus. Procurez-vous aussi un morceau de cuir assez ample pour couvrir le plat exterieur de la cuisse et une partie de l'interieur. Ges objets disposes, faites fondre dans un vase de faience, ou tout autre propre ä cela, de Templätre adhesif, et quandilsera parvenu au degrede chaleur convenable, etendez-le avec une spatule sur les coles de la cuisse, a l'endroit oü doivent etre placees les attelles. Faites aussitot placer celles-ci par la personne qui vous se-conde, et couvrez-les avec le morceau de cuir que Ton aura eu soin de faire ebauffer prealablomont. Eosuite
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LE CHASSEUR MEDEC1gt;.
enlortillez avec regularite l'appareil d'un bourrelet de colon, mais tivitez de le Irop serrer, afin de ne pas ar-reter le developpernent de Tenlkire et de rinflamma-tion qui surviennent tonjours ä la suite de ces acci­dents. Sans cette precaution, la partie endornmagee pourrait se corrompre et se mortifier.
Fractures des Jambes posterieures ou inferieures.
On opere pour les ruptures de ces parties absolu-ment de la merne maniere quepour celles du femur, avec cette seule difference que le nombre des eclisses dont on soutiendra la partie fracturee, devra etre de trois ou quatre.
Si le membre n'est pas relabli exactement dans sa position naturelle, c'est-a-dire de maniere que les extre-mites fracturees de Tos soient parfaitement remises en contact, elles seront reunies par une substance cartilagineuse qui se formera et s'intcrposera dans les interstices laisses paries points de separation.
11 faut, en pared cas, passer un seton dans la partie cartilagineuse, et l'y laisser pendant huitou dix jours ; on le retire ensuite, et on applique de nouveau des eclisses, etc., comme 11 a ete prescrit ci-dessus. Get appareil ne doit pas empecher de promener le chien de temps en temps.
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PATTE ECltASEiä.
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NOTE
Nous avons avec succös, remplace ici, l'einplätre adhesif par ramidon. On l'emploie de la maniere suivante :
On fait cnire I'amidon par la methode des blanchis-seuseSj mais un pen plus liquide. On y trempe pour im­biber a fond de la filasse qu'on place en long (non en-tovtillee autour), en süffisante quantite pour faire matelas, puison place les eclissesen bois maintenues moderement serrees par un ruban de fil.
L'amidon ne tarde pas ii secher eta former du tout un tuyau solide qui renferme et maintient la fracture. Si apres la dessiccation de l'amidon, le bandage ne parait pas stiffisamment serre, ou si un peu plus tard aprös le degontlement de la parlie fractures, le bandage parais-sait detendu, on introduit par le baut du bandage, et on fait coüler une nouvelle preparation amidonnee qui, en sechant, serre de nouveau le bandage sans etre dans l'obligation de le defaire.
Ci! bandage doit rester environ trente-cinq a quarante jours.
Patte ccrasee par une Toiture on par le pied il'mi cbeTal.
Ce cas n'est pas rare, et on pent en prevenir les suites par les lotions, aussi immediates que possible, de l'eau Saint-Jean.
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i'i.0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR MGDECIN.
Bau de Saint-Jean.
Sulfate de zinc........ 3 grammes.
Idem de culvre.......... 1 —
Eau.................. l litre.
Stigmates de safran......nbsp; nbsp; 25 centigrammes.
Camphre...............nbsp; nbsp; 50 grammes.
AIcool.................nbsp; nbsp; 30 —
Aprös avoir lotionne !a partie blessee, ä diverses re­prises, on en imbibe des etoupes ou une eponge qu'on fixe sur la plaie.
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CHAPITRE XIX
DE LA RAGE.
De toutes les maladies auxquelles les chiens sont sujets, aucune n'offre un caractere aussi effrayant que la rage. Elle est heureusernent tres-rare. Les symp-tömes en sont tres-varies, et dependent beaucoup de la partie ou des parties afiectees par la morsure, ainsi que de Tage, de l'espece du chien, et de quelques autres circonstances fortuites. On ne pent pas determiner le temps precis que le virus hydrophobique met a se developper depuis le moment de sa communication jusqu'ä celui de l'apparition du mal; cependant on remarque en general qu'il s'opere un trouble quel-conque dans l'economie de Tindividu, environ trois semaines apres l'inoculation du venin; mais il mani­feste quelquefois ses effets bien plus tard ; d'autres fois, au contraire, on s'en apergoit au bout d'une semaine.
Voici les principaux symptornes qui font reconnai-tre cette maladie formidable. Des le moment de la ge­neration du mal, le chien perd sa gaiete ordinaire; et quoiqu'ii reconnaisse son maitre et obeisse a sa voix, il lui fait moins de caresses que de coutume. On le voit parfois ramasser dans son chemin des brins de paille, ou tout antre objet menu; d'autres fois, il aime ä le-
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122nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LE CHASSEUR MEUECllaquo;.
eher lo ncz on autre partie froide chez les autres chiens, ainsi que les pierres, le f'er, en un mot les corps froids.
Fort souvent, la maladie rend ces animaux tres-irrilubles, surlout lorsqu'ils sont jeunes. Celle disposi­tion se manifeste par la grande aversion qu'ils out pour ceux de leur espece, el encore plus pour les chats, qu'ils poursuivent et mordent quand ils sont ä leur portee.
Si on les agace avec un baton on toute autre chose, ils s'en saisissent et le secouent avec I'urie; quelqucfois I'endroit mordu est douloureux, et on remarque qu'ils le rongent continuellement; mais le Symptome le plus frequent et le plus caracteristique, est la perte de I'ap-petit. Le einen, s'il ne la refuse, prend avec repu­gnance la nourriture qu'on lui presente. Parfois, an contraire, il est d'une teile voracite qu'il devore ses propres excrements, son urine, on toutes les saletes qu'il rencontre.
On le voit souvent, pousse par une soif ardente que cause la violence de la iievre, laper I'eau, quoiqu'il ne puisse I'avaler; quelqucfois il i'evite lout a fait, tour-menleparlesdouleurs de spasmes couvulsifsque subit le gosier. L'estomaceprouvedefrequents soulevements, etlaconstipation est opiniatre pendant toute la duree de la maladie. Tels sont les symptömes particuliers qui en constituent le premier degre. 11 est important de s'at-tacher ales bien connaitre, parce que le cbien doit elre enchaine, vu le danger qu'il y a ä courir dans le cours de cette periode.
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DE LA RAGE.
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Le poison poursuit sa marche uvec rapidite; ordi-nairement, un jotir on deux apres rapparition des symplomes susmentionnes, l'animal devient furieux et montre les dents ä tout ce qui l'approche. II est alors Ires-inquiet, il quitte son chenil et court droit devant lui, parfois tres-vite, ne se derangeant que pour mor-dre d'aulres chiens, des moutons ou des bestiaux de toute espece, tres-rarement I'liomme. Tantot il a les yeux elincelants, tantöt ilssont fernes; mais, en gene­ral, ils sontenflammes; il a les oreilles basses, la queue serree entre les cuisses, la langue pendante, chargee d'ecume et de bave. Parfois il se pelotonne, dechire par de violenles douleurs dans les intestins; d'autres fois, 11 s'assied immobile; souvent les jambes de dcr-riere manquent sous lui; il n'aboie jamais, mais pousse des hurlements lugubres, particuliers ä cet etat de crise; dans certains moments, il se sauve a la vue de l'eau; dans d'aulres, 11 la recherche avec ar­dour. •
11 n'est pas rare de voir un chien atteint de ce mal, au lieu de mordre, tomber dans l'abattement, la tris­tesse et une profonde stupidite, et meme obeir ä son maitre jusqu'a son dernier moment; dans ce cas, il a les yeux mornes, et sa vue troublee lui fait voir des objets imaginaires qu'il cherche a saisir.
La mort, quand eile doit terminer la maladie, n'ar-rive qu'apres l'enlier epuisement du Systeme organi-que, atteint progressivement dans toutes ses parties par l'irritation morbide et destructive du mal; c'est alors que l'animal affaibli chancelle, s'aftaisse sur ses
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LE CHASSELR UEDEC1N.
jambes, et peril enfin accable d'une multitude de maux el de souffrances inouis.
11 n'est pas vrai, comme on I'a pretendu, que la rage fasse toujours mourir les chiens. L'experience m'a prouve le contraire. Un de mes amis avait un basset qui fut mordu par un chien enrage. II vint me consul-ter pour savoir ce qu'il avait ä faire. Je le priai de n'employer aucuns moyens preservatifs, ayant I'inten-lion de suivre moi-meme les progres de la maladie. II consentit ä mes desirs, et tint son chien enferme. Les symptomes de la rage se manifesteren! au bout d'une semaine, et le mal s'accroissant par degres, le chien devint furieux et resta dans cet etat de crise pendant deux jours ; le septieme jour, la maladie le quitta et le laissa dans un complet aneantissement. II fut parfaite-ment retabli au bout de quinze jours, a dater du debut de la maladie.
On ne pent douter, lorsque I'animal succombe, que sa mort ne soit l'effet de la malignite particuliere du virus, qui attaque et detruit I'economie dans ses prin-cipes vitaux.
A l'ouverture des cadavres de chiens morts de la rage, les effets que l'action du virus a produits sur les visceres presentent autant de varietes et de differences que les symptomes de la maladie en laissent aperce-voir pendant l'existence de I'animal. Le pharynx, conduit musculaire situe au fond de la houche, qui esl toujours plus ou moins enflamme dans cette mala­die, est quelquefois affecte a tel point qu'il parait d'un rouge ecarlate; souvent 1'inflammation s'etend bien
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DE LA RARE.
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avant dans le gosier; l'orifice superieur de la trachee-artere en est aussi atteint ordinairement; Testomac egalement est parseme de taches d'inflammation, et conlient presque loujours un amas de malieres indi-gestes : les intestins pareillement en laissent apercevoir des traces plus ou moins fortes dans toute leur eten-due : toujours aussi les membranes qui enveloppent. le cerveau, et le cerveau lui-meme, en portent des ves­tiges prononces.
Nous croyons devoir presenter au lecteur quelques explications sur la nature de la rage dans les chiens, d'apres les observations que nous avons recueillies. Les fonclions variees et compliquees du mecanisme animal par le concours desquels existe un etre orga­nise sont soumises ä des lois fixes et deterrninees. On ne pent douter que ces fonctions ne soient, en grande partie, reglees par le cerveau et le Systeme nerveux. Or, nous supposons que la masse generale du sang, inerte par elle-meme, recoit son principe d'action de ces deux organes ; par consequent, le virus introduit par la morsure d'un chien enrage, penetrant dans I'organisme par un mouvement sui generis, c'est-a-dire qui lui est propre, se communique au cerveau el aux nerfs, en altere les fonctions conservatrices, et leur imprime une nouvelle impulsion subversive et destructive des principes de la vie. Nous sommes done portes a conclure de tout ce que nous venons de dire, que la rage consiste dans un mode d'exercice tout ä fait particulier, que determine, dans les fonclions de I'organisme animal, la qualite d'un virus specifique.
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LE CHASSEUR MEOECIN.
ot c'est d'apres cede supposition que nous calculons nos moyens de guörison.
F_,es premiers troubles que signale l'apparition de la maladie semblent etre une lesion manifeste des fonctions du cerveau et des nerfs, causee par I'influenceperturba-trice du venin sur ces parties; en efiet, h mesure quele mal faitdesprogres,nousvoyons, comme je l'aideja dit, un grand nombre de cbiens tornber dans un abattc-ment, une tristesse extreme, meine dans une stupidite profonde. Leur regard devient inquiet, louche et li-mide; les yeux sont eteints, et la vue est troublee au point que I'animal cherche h saisir des objets imagi-naires; la langue sort flasque sur une mächoire infe-rieure tombante, et le chien ne pent ni aboyer ni hurler. Ces symptömes ne sont pas seulement Teffet du poison sur le cerveau, mais ils indiquent encore un etat particulier d'irritation de la masse cerebrale meme, irritation qui, augmentant son \olume, lui fait eprouver un certain degre de compression dans son enveloppe devenue trop ctroile. II est a remarquer aussi que les membranes du cerveau, ainsi que les poumons, out ete particulierement affectees d'inflam-mation lorsque, pendant le cours de la maladie, les cbiens se sont montres fort irritables, hargneux et enfin furieux ; que, dans cet etat, ils ont pousse des hurlements plaintifs inaccoutumes, qu'ils ont deserte leur chenil ct mordu d'autrcs cbiens. Par I'alteration des fonctions du genre nerveux, les organes de la di­gestion deviennent le siege de graves desordres, ainsi que les aulres organes importants de l'economie ; en
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DE LA RAGE.
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un mot, presque toutes les parties internes se trouvent dnns un etat d'inflammation qui exalte leur chaleur naturelle. Cette exaltation est causee par la reaction toujours croissante du sang, qui la regoit lui-meme de l'irritation morbide des nerfs, en raison de leur action surses parties Constituantes.
C'est ä cette chaleur surabondante de l'inlerieur, ä la suppression des secretions de la bouche, enfin h l'etat particulier de Feconomie, que parait devoir etre rapportee la soil' ardente qui devore I'animal. On a remarque aussi (|ue toutes les fois que les intestins avaient ete le siege d'une forte inflammation, les par­ties posterieures avaient toujours ete faibles, et, par celte raison , je suis porte a croire que la moelle epi-niere n'est pas non plus exempte d'inflammation.
La meilleure precaution k prendre contre -la rage est, si ie siege du mal le permet, de couper et d'enlever sur-le-champ les chairs oü la morsure a ete faite. En cas d'impossibiiite, il faut appliquer le cautere actuel on le caustique de Lunaire. Quelquefois la partie ou les parties mordues echappent ä l'investigation que Ton fait pour les decouvrir: en pareille occurrence, on aura recours a la solution (Varsenic de Foioler. II faut en donner, ä un chien de taille moyenne, de dix a quatorze gouttes, deux fois parjonr, dans du laitou tool aulre vehicule que le chien voudra prendre; on en continuera 1'usage pendant deux ou trois semaines, si son estomac pent la supporter. Toutefois l'usage de cette solution devra etre precede do l'emploi et de reffet de la pilule suivanle :
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128nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR MEDECIN.
Prenez: Precipite jaune de mercure.. 3 grains. Aloes des Barbades.......... 1 gros.
Faites-en une pilule avec sirop ou conserve.
Aux premiers indices de la maladie, on aura promp-fetnent recours, comme le moyen le plus propre a pre-venir la mort de l'animal, a la saignee repetee et a. la solution d'arsenic administree jnsqu'a quarante goultes, deux ou meme trois fois par jour. Mais mal-heureusement la difficulte est si grande, qu'on n'a en­core pu attribuer aucune guerison aux moyens curatifs employes jusqu'ä ce jour.
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NOTE
La rage est une affection si cruelle, si dangereuse et qui fait encore annuellement de si nombreuses victimes, que nous avons cm, malgre la leugne et minutieuse des cription qu'en donne notre auteur, devoir ajouter quel-ques considerations sur cet important sujet.
La rage a ete tres-etudiee en France, non-seulement par ies medecins, mais plus encore par les veterinaires. Malgre les recherches des homines les plus recomman-dables dans les sciences medicales, les causes de la rage spontanee sont restees dans le domaine dn vague et de Tincertain. Cependant on parait avoir constate que le nombre de chiens eleves en France etait incomparable-ment plus nombreux que celui des chiennes, et que le defaut de co'itchez un animal aussi ardent, pourrait bien ctre une des causes principales de cette maladie. En effet, celte affection parait rare et pour ainsi dire inconnue
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DE LA RAGE.
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dans les contrees de l'Afrique et de l'Asie, oü les chiens sont libres et oü il natt, suivant l'ordre de la nature, au-tant de femelles que de males.
üne autre cause, non moins certaine que la precedente, du developpement spontane de la rage, serait la soif ou le defaut de boissons fraiches pendant les grandes cha-leurs, et pour aneantir ou diminuer les effets de cette cause k peu pres imaginaire, les lols de police ou les rb-glements prescrivent aux habitants des villes de placer de l'eau dans les rues pour desalterer les chiens. Si ce moyen n'est pas efficace, il n'est pas nuisible. Les chiens des villes sont tres-rarement atteints d'hydrophobie, si ce n'est quelques roquets de salons, poltrons par l'educa-lionet prives de chiennes. Elle est tres-commune parmi les chiens de fermes isolees, prives de chiennes etfidölesgar-diens, que rien ne peut distraire des importantes fonc-tions qui leur sont confiees. La privation du coit parait elre la cause la plus vraisemblable du developpement spontane de la rage. Oserious-nous dire qu'il y aurait possibilite de reglementer le nombre des chiens compare ä celui des chiennes. Nous en emeltons Tidee avec l'es-poir qu'elle sera prise un jour en consideration.
En ce qui concerne la rage communiquee, la cause est suffisamment connue, et on salt que le chien, par sa morsure, la communique, non-seulement ä son espöce, mais ä Thonime, au cheval, au boeuf, au mouton, au co-chon, ä la chevre, au chat et aux volailles.
Des Tannee i814, un medecin de Moscou, pretendit avoir decouvert a la base de la langue des chiens a la veille d'etre atteints d'hydrophobie, une vesicule assez petite, pleine d'une liqueur sereuse et qu'il a designee sous le nom de lisse ou vesicule rabique. II pensait que cette liqueur, sortie de la vesicule et absorbee, donnait
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LE CHASSEUR MEDECIN.
iieu au developpement des acces, et quc s'il etail possi­ble de I'extraire, on previendrait la maladie.
Notre condisciple et ami, Antonio Souarös, velerinairc Portugals^ pensa aussi avoir rencontre la vesicnle rabi-que. Cetle decouverte toniba dans I'oubli, ou I'existence de cette vesicnle ne fnt pas confirmee depuis.
1deg; Traitementpreventif. — Le seul bien constate, con-siste dans la cauterisation an fer rouge desplaies profon-des; quant aux plaiessurperficielles, onpeutlescauferisei' avecle chlorure de mercure (beurre d'antimoine). Cette cauterisation doit etre pratiquee le pins promptemenl possible. M. Renault, alors directeur de l'Ecole imperialc veterinaired'Alfort, a constate par de nombreuses expe-riences., que ce moyen devient meme impuissant apres quelques heures d'inoculation.
Nous ne dirons rien du chien marque au front de la cle de saint Hubert pour le preserver de la rage, ni des ome­lettes preservatives composees d'oeufs et de poudre de racine d'eglantier, secret achete fort eher par Louis XIV a un berger suisse, et qui jusqu'alors n'a rien preserve ; encore moinsde la cendre des coquilles d'huitrejCt d'une foule d'autres amulettes sacrees ou profanes. Apres la cauterisation, les amulettes peuvent etre employees avec succes ä calmer le moral de l'homme. C'est ainsi quc dans notre pratique, nous avons rencontre un hommo ayant mange du lait de sa vache, soupc-onnee morduc d'nn chien enrage, gravement malade: nous lui avons assure sa guerison au moyen de pilules preservatives dont nous etions porteurs. Des pilules de mie de pain lui ont procure un soulagement immediat et une guerison radicale.
2deg; Precautions u py'endre envers les ckiens.— C'est avec raison que toutes les personnes appelees a soigner les
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chiens, meine ceux qui ne sont que soupyoaiies d'a-voir ete mordiis,relt;:loLitent de s'en charger. Des exempies terribles ont revele au corps des velerinaires combien ils doivent prendre de precautions pour se garantir eux-meines.
La loi du 22 janvier 1791 prescrit avec sagesse l'as-sommement des animaux enrages et meme de ceux qui sont soupgonnes d'avoir ete inocules; cependant dans ce dernier cas, eile ne prescrit pas l'assommement officiel^ eile le conseille, mais eile prescrit leur sequestration pour eviter les accidents.
Le chien soupQonne ou cauterise, doit etre attache so-lidementavec une chalne en fer d'environ 60centini6tres de longueur, dans un local sain, un peu obscur; lui fournir une abondante litifere fraiche; le visiter souvent pour lui eviter les ennuis de la solitude; lui placer une demi-museliere, c'est-ä-dire celle qui se fixe a la mä-choire inferieure et qui la deborde de cinq k six centi­metres. Elle doit etre assez serree pour Fempecher de mordre et pas assez pour Fempecher de boire et de man­ger liquide.
3deg; Alimentation. — Pendant la duree du sequoslre, qui ne pent etre moindre de vingl-cinq ä trente jours, on doit donner des boissons fraiches et abondantes, placees clans un vase assez profond pour que la museliere no devienne pas un obstacle a leur prehension. Des soupes liquides, maigres ou grasses, sont egalement donnees dans des vases profonds.
De temps a autre, on doit mettre dans les soupes de 10 a 20 grammes de sulfate de soude (sei de Glauber) dans le but d^entretenir la liberte du ventre. Un pent donner tous les trois jours un lavement.
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LE CHASSEUR MEDEC1N.
Breuvage aniihydrophobique (Robiqübt).
Feuilles seches d'anagallis (mouron rouge)... 2 poiguees. Eau.................................... 1 litre.
On fait infuser ä l'eau bouillante et refroidie, on ajoute :
Carbonate d'ammoniaque... 10 grammes.
#9632;On adminisf re ce breuvage trois par jour, ä la dose de soixante grammes chaque fois pendant quatre ä cinq jours.
4deg; Traitement curatif. —La medecine a cherche dans lesmethodes rationnelies et perturbatricesdes möyensde guerison. Elle a epuise la serie des calmants, les larges saignees, les bains froids, 1'opium, les injections d'eau froide dans les veines et jusqu'au venin de la vipere. Vains efforts jusqu'alors. On a bien obtenu qnelquessou-lagements momentanes, mais point de guerisons radica-ies. Cherchons toujours, peut-etre qu'un jour nos efforts seront couronnes de succes.
En 1837, le journal russe Mozokoi Sborniek, public par le comite scientifique de la marine, n0 6, de juin, parle avec le plus grand eloge d'un nomme Levachoff, du gouvernement de Riasan, qui etait arrive k sa mille sept cent quatre-vingt-dixieme cure. Un officier de la marine russe, gueri par Levachoff, pense qu'il emploie pour re-mede, aussi bien pour les hommes que pour les animaux, des pilules faites avec de certaines plantes et une poudre d'un gris verdätre qui parait etre le vrai remede et qu'il croit obtenue d'un insecte tres-commun, la cetoine doree, signalee depuis longtemps comme specifique contre I'hy-drophobie.
M. Guerin Menneville, notre sericiculteur, qui s'est
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DE LA RAGE.
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tant occupe des maladies des vers ä soie, des pommes de terre et du raisin^ a presente a rAcademie des sciences, le 24 aoüt 1857, une note relative ä la cetoine dorec, comme specifique probable de la rage.
laquo; J'ai commence ä signaler cet insecte, dit M. Guerin-raquo; Menneville, comme specifique contra Thydrophobie, laquo; en janvier 1831, dans laüevue et Magazin de Zoologie, a et depuis ce temps je ne cesse d'appeler i'attention des o savants sur ce grave sujet. raquo;
Nous y appelons aussi I'attention des amateurs de chiens. La cetoine doree est un insecte de la grosseur et de la forme d'un petit hanneton, de couleur d'un jaune verdätre, a alles ponctuees de petites taches plus foncees et qui se tient Tete dans les corolles de quelques fleurs assez grandes pour les loger.
Depuis longtemps dejä le hanneton commun, reduit en poudre, etait considere par Buc'hoz, medecin bota-niste du siede dernier, comme remede curatif de la morsure des chiens enrages.
A son aspect, la cetoine doree parait contenir un prin-cipe verdätre comme la cantharide, mais d'un vert plus jaune, et ce serait l'insecte seche et reduit en poudre qu'il faudrait administrer, soit comme preservatif, soit comme curatif.
Poudre de cetoine doree, de 1 ä 2 grammes, incor-poree dans la mie de pain pour en former des pilules. (Suivantla taille.)
La dose n'en parait pas determinee chez 1'homme; mais nous pensons par Tanalogie que la dose devrait etre d'un demi-gramme a un gramme.
Le sujet est grave, et on nous pardonnera sans doute de mettre un peu de la medecine de 1'homme avee celle
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I.Ii CI1AS?E! U JiHlltOlN.
du chien. G'est le chien qui communique k I'hommc cette cruelle affection.
Administration des pilules aux chiens enrages. — G'est ici qu'il faut redoubler de precautions et agir avec pru­dence. L/operateur ne doit porter ni plaies ni excoria­tions aux mains, et les bien graisser avec de 1'huile. Presque tonjours on est oblige, pour fixer l'animal, de se servir d'une fourche dont les cornea sont proportionnees a la grosseur de son con, et c'cst par ce moyen extreme qu'on parvientsans danger a le fixer solidement a terre, apres quoi on lui met des entraves. Ainsi fixe, on lui passe autour du nez un ruban destine a serrer les mä-choires. (Foy. Administration desbreuvages.) Dans cette circonstance, il n'est ni facile ni possible mßrne d'admi-nistrer des pilules; alors, la poudre de cetoine doree doit 6tre mise dans une fiole d'eau et administree avec les precautions indiquees. On double la dose, si le chien en perd la moitie, ce qui arrive souvent.
L'officier russe, gueri par Levachoff, raconte les exta-ses, les effets calmants et singuliers qu'il eprouva apres la prise de ce qu'il croit etre la cetoine doree.
Ue la IE a st--m ue.
La rage mue du chien n'est autre chose qu'ime angine qui le rend muet pour ainsi dire, et par la difficulte qu'il eprouve a avaler, fait qu'il a horreur de l'eau et de tons les liquides. Dans le premier abord, on est dispose a lui croire un corps etranger arrete dans le gosier, parcc qu'il parait employer les moyens propres pour s'en de-barrasser.
Causes. — Le passage d'un air chaud ä un air froid, les bains froids, qu'ils aiment ä prendre etant haletants;
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DE LA RAGE-MUE.
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le haletage prolonge pendant les grandes chaleurs. Une cause plus rare, mais que nous avons rencontree plusieurs fois, est la presence de vers du genre douves ou facioles dans les lacunes du larynx.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Traitement. — Saignee au cou; la repeter au besoin; setons animes sur le cou; regime complet, boissons adou-cissantes au pied de veau; bains de vapeur ä l'eau sim­ple et repetes plusieurs fois par jour.
La rage mue est-elle contagieuse ? — II parait certain que la rage mue, quoique plus benigne que la rage fu-rieuse, serait neanmoins contagieuse et pourrait donner naissance ä la rage proprement dite. Le chien atteint de rage mue n'attaque pas, ii est vrai, il dcvient done beau-coup moins dangereux; mais les preposes aux soins du malade n'en doivent pas moins prendre de serieuses precautions.
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CHAPITRE XX
DE LA FIEVRE.
La fievre , comme maladie essentielle , est encore pen connue dans les animaux domestiques; aussi 1'auteur n'en fait-il point mention. II la considere sans doute comme la suite d'une irritation locale plus ou moins etendue, ä laquelle on peut attribuer la produc­tion des phenomenes febriles. C'est I'opinion assez generalement ref ue aujourd'hui.
Avant d'enlrer dans aucun detail sur cette maladie, il est necessaire de faire connaitre l'etat du pouls pro­pre a I'animal jouissant d'une parfaite sante et par­venu ä son entiere croissance; car il varie suivant l'äge et le temperament. Dans le chien adulte et d'une force ordinaire, on compte quatre-vingts pulsations par mi­nute, et jusqu'ä quatre-vingt-dix-sept lorsqu'il est jeune et d'un temperament vif et sanguin. Lorsqu'il est vieux et d'un temperament lache, cette quantite est beaucoup moins considerable; eile diminue insensi-blement jusqu'ä la mort de vieillesse. Ainsi, pour s'assurer de l'existence de la fievre ou de son degre d'intensite, on late le chien des deux coles vis-ä-vis du coeur ou k Tariere femorale placee en dedans de la cuisse : la velocite et la force des battements en feront
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DB LA F1EVRE.
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Juger; mais ä ces signes particuliers il faut en ajouter de generaux, tels qu'une respiration plus ou moins laborieuse, plus ou moins frequente, le batlement du flaue, la tristesse, le bout du nez chaud et sec, la tete basse, la rougeur des yeux, la perte de l'appetit, la secheresse de la langue, la gueule blanche et livide, et enfin l'haletement.
Si Ton reconnait que la fievre a son prineipe dans Tinflammation des poumons, de l'estomac, des in-testins, etc., auqnel cas eile prend le nom de fievre inflammatoire, bilieuse, etc., on doit la guerir en combattant la maladie principale qui en est la cause ; mais si eile parait ne dependre ni d'une inflammation, ni d'une lesion organique quelconque, ou sl eile ac-compagne Tun ou l'autre de ces etats morbides saus en etre l'effel necessaire, le symplome inevitable, on l'appelle fievre sitnple. Les prineipes les plus frequents de celle-ci sont les exercices outres, la trop grande quantite de nourriture succulente ou echauflante, le long sejour dans des endroits bas, humides et mal aeres, et la suppression de la transpiration insen­sible (1).
On commencera le traitement par une saignee. Si le lendemain la fievre continue, il faut saigner l'ani-mal une seconde fois, lui administrer des lavements fails avec de l'cau et du son, et lui en donner au moins deux fois par jour pour le rafraichir ; il faut aussi le tenir ä la diele et lui donner pour boisson du lail
(1) La maladie appel^e fowbure est caracterisee pnr les memes symptömes, et reconnait les memes causes.
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LE CIIASSEÜK MEDECIN.
coupe on de l'eau liede, dans laqiielle on fait fondre deux cuillerees de miel el que Ton blanchit avec la farine d'orge. Lorsque la ficvre est tombee, on donne au cbien une medecine de manne fondue dans du lait, ou d'un gros de sei de Glauber fondu dans une cuille-ree d'eau, ou de six gros de nerprun dans de l'eau tiede. Ces doses doivent etre auginentees ou dimi-nuees, suivant la grandeur et la force du cbien. Lors­que le cbien est malade ä la suite de courses exces-sives , la saignee , les bains tiedes , les lavements emollients, et ensuite l'nsage du lait coupe, le ra-fraichiront et le retabliront promptement, moyennant du repos.
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CHAP1TRE XXI
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DKS ABCES.
11 est difficile de guerir un abces qui se forme dans le corps du chien, et de savoir en quel endroit il est place, ä moins qu'il ne soit indique par une tumeur externe. L'animal ne pent pas dire les sensations qu'il eprouve: c'est done ä sa maniere de marcher, h la douleur qu'il manifeste dans teile ou teile partie par la pression, et enfin par les signes coinmernoratifs, que Ton pent deviner I'accident.
Souvent les abces proviennent d'une mauvaise dis­position du sang , surtout a la suite des affections eruptives de la peau. Dans ce cas, ils se forment sous la peau, et on les nomme critiques. II en survient aussi aux breines par I'effet d'un engorgement laiteux. Quclquefois ils sont produits par quelques bourrades, quelques coups de pied ou line chute faite de haut. Ce qu'il y a de mieux ä faire quand il arrive quelques-unes de ces dernieres circonstances, c'est de tächer de prevenir la formation d'un abces, en saignant l'animal plusieurs fois, et en lui faisant avaler de l'eau de boule. A I'egard de ceux qui se manifestent par une tumeur apparente, il faut, apres avoir coupe le poil au-dessus et autour, les frotter deux fois le jour avec une mar-
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LE CHASSEUR MEDECIN.
nielade faite d'une poignee de feuilles de sene^on, que l'on aura fait cuire dans une cuilleree de saindoux, afin d'en obtenir la resolution, ou de les amener a maturite. On peut aussi appliquer des cataplasmes emollients faits avec de la farine de seigle ou de la mie de pain bien divisee, ä laquelle on ajoutera la graine de lin, la pulpe de l'oignon de lis blanc, la parietaire, toutes les especes de mauves, les epinards, I'arroche, ou toules autres herbes emollientes cuites dans de l'eau de racine de guimauve, et on les soutiendra par des bandages et ligatures convenables ä la partie sur laquelle l'abces se manifeste. Si la suppuration est lente ä se former, on rendra les cataplasmes plus ac-tifs, afin que l'abces aboutisse. Le levain de päte, et surtout la pate de seigle, la graine de moutarde re-duite en poudre, et incorporee avec la fiente de pigeon ou de \ache, produiront de bons effels.
On peut encore employer utilement des substances gommo-resineuses, telies que la gomine ammouiaque, le bdellium, le sagapenum , mises en solution par le vin, et unies aux oignons cuits sous la cendre, aux savons, etc., etc.
Quand la tumeur cede sous le doigt, on I'ouvre avec le bistouri, en faisant une ouverture assez grande pour que le pus s'ecoule facilement. On emploie, si Ton veut, le cautere actuel, ou le feu au raoyen de poinles de for qu'on fait chauffer a blanc, et qu'on introduit dans cet etat jusque dans le foyer de l'abces, ä travers les parties qui l'empechenl de se faire jour au dehors. On preferera ce dernier moyen, lorsqu'on voudra don-
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DES ABCKS.
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ner un libre ecoulement au pus, lorsqu'on craindra que la plaie ne se referme trop vite, et surtout lorsque l'animal est faible, et que le travail suppuratoire aura eu de la peine ä s'etablir.
Lorsque l'abces se forme aux endroits charges de graisse, ou sous de gros muscles, ou sous de fortes membranes, les maturatifs dont on vient de parier seront insuffisants pour attirer la suppuration au de-hors. Si on n'emploie des moyens plus prompts, plus efficaces, le pus fail des fusees, s'ouvre des routes dans le tissu cellulaire, y etablit des clapiers, et les progres du mal augmentent quot;visiblement chaque jour. L'art fournit une puissante ressource dans le premier moyen; il sera done urgent d'y avoir recours aussitot que Ton connaitra le veritable siege du mal,,.
Apres l'ouverture de l'abces, on fera ecouler le pus en pressant legerement sur les deux cotes des levres de la plaie, on essuiera l'ulcere avec de la filasse bien douce et tres-propre, jusqu'ä ce qu'il soit desseche convenablement; on garnira ensuite la cavite de l'ul­cere avec des bourdonnets ou plumasseaux de la meme filasse^ douce, fine et inolleüe. Ces plumasseaux, ab-sorbant le pus ä mesure qu'il se forme, l'empecheront de nuire aux parlies voisines. On appiiquera par-des-sus d'autres plumasseaux epais, trempes dans une decoelion de plantes vulneraires, on les tiendra assu-jettis par un bandage convenabie, et on aura soin de les humecter plusieurs fois par jour sans deranger l'appareil. On pansera l'animal seulement une fois par jour ; on netloiera bien la plaie avec In decoction
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L£ CUASSEUU UEDECIN.
vulueruire apres iivoir enleve les honrdonnets, et on la laissera le inoins possible exposee a i'action de l'air. A mesure que le foml de l'ulcere se retrecit, ii fant diminuer le volume des bourdormets, et, dans aucun cas, lie forcer pour les faire entrer, ni en employer de trop gros, parce qu'ils souleveraient et tirailleraient trop les chairs. S'il survient des chairs baveuses sur les bords de ia plaie, on les touchera avec le vitriol ou la pierre infernale, et on pansera avec des poudres stimulantes, telles que celle de quinquina, ou avec des liqueurs jouissant de la meine propriete, telles que I'eau-de-vie. Si, au contraire, les bords de la plaie sont trop enflammes, on emploiera des decoctions de plantes emoliientes, et meme on recommencera les calaplasmes emollients.
On se sert communement, pour le pansement des ulceres, d'onguents digestifs composes d'un melange egal de terebenthine, de jaune d'ceuf cru et de miel etendu sur de la charpie ou filasse, et introduit dans la plaie. Mais la methode curative qui vient d'etre in-diquee est plus simple et procure le meme succes.
U se forme aussi Ires-souvent des tumeurs indo­lentes dans le tissu de la peau ou dans le tissu cellulaire sous-cutane ; elles se developpent et s'accroissent sans exciter ni douleur ni inflammation. Elies sont connues sous le nom de loupes; elles sont ou graisseuses, ou de matieres de diflerente nature, soil comme la bouillie, soit comme la matiere du squirrhe, soil sim-plement comme une serosite. Pour y remedier, on täche de les amener a suppuration, en frottant sou-
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DES AliCES.
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vent la parlie affeclee, apres en avoir rase le poil, avec ronguent de populemn, d'althöa et de basilicum en egale quantile, et en y appliquant des emplätres de savon on de eigne, renonveles lous les deux ou trois jours; mais le moyen le plus simple, le plus prompt, et dont le succes est le plus certain, est l'amputation. L'operation consiste ä enlever la lonpe de dessas les parties auxquelles eile adhere, en menageant la peau autant qn'il est possible, afin de rendre la cicatrisation plus facile et plus prompte ; on pause la plaie alors comme une plaie simple.
NOTE
Engorgement des mamelles. — Ces engorgements sont des affections assez communes chez les chiennes portie­res. L'accumnlation du lait par suite de la suppression desjeunes chiens (voyez le moyen de faire tarir le lait des chiennes); les chiens dejä forts peuvent aussi blesser les mamelles, divers coups portes sur ces parties sensi­bles, sont autant de causes qui peuvent donner lieu k ces engorgements qui se presentent sous deux formes diffe-rentes:
1deg; Mastoite aigue, — I/engorgement est chaud, dou­loureux et tres-sensible au toucher. Mettre la chienne au regime, lui appliquerdes cataplasmes emollients, graisser la partie engorgee avec la pommade de peuplier.
^Mastoite chronique.—l/engorgementmammaire des chiennes a une tendance ä passer assez prornptement ä
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144nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LB CHASSEUR MEDECIN.
I'etat chrouique. LJenyoi'genient devient froid, et est peu sensible au toucher. Le traitement doit changer.
1deg; Pommade au deuto-iodure de mercure.
Deuto-iodure de mercure........ 10 grammes.
Axonge........................ 200 —
On melange et on frictionne la partie engorgee deux fois par jour apres avoir mis la museliere pour empecher l'animal de se lecher.
2deg; Pommade hydriodatee.
lodure de potassium, 1 partie; dissolvez dans eau, 1 partie; melelaquo; k 8 parties de graisse et friclionaez ä la dose de 30 grammes par jour, en une fois.
Squirrhe aux mamelles. — Quand Tengorgement des mamelles ou d'une mamelle devient dur, qu'il offre des nodosites irregulieres,, la tumeur devient squirrheuse, son tissu est lardace et an centre des nodosites, il se de-veloppe une matiere jaunätre consistante. Ces tumeurs grossissent assez promptement, leur poids donne lieu ä des tiraillements qui font souffrir Tanimal.
II est assez rare, qu'en cet etat, on en obtienne la re­solution par l'emploi dos medicaments. Nous conseillons d'avoir recours ä Toperation, et celle-ci, pratiquee par une main habile, reussit presque toujours.
Cancer aüx mamelles. — Les tumeurs squirrheuses, si elles ne sont pas enlevees par une operation, degene-rent en cancer, c'est-a-dire que les nodosites du squirrhe se sont abcedees et laissent suinter une humeur sero-san-guinolente. I/operation est le seal moycn ayant des chances de succös.
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CHAP1TRE XXII
DE L INFLAMMATION DES GLANDES PAROTIDES.
Quand ces glandes s'enflamment et adherent, elles prennent le nom d'avives. L'animal alors a la tete pe-sante, les yeux et les vaisseaux exterieurs de la tete gonfles; il donne des marques de douleur si on touche a ces glandes; le mal s'etant accru, l'animal s'agite, se couche, reste souvent assoupi; le pouls augmente en frequence el en plenitude; I'enQure de la tete et le gonflement des vaisseaux deviennent plus considera­bles; il survient meme des convulsions et la mort.
Les causes des avives sont les contusions, les bles-sures des parolides, une exposition trop longue aux ardeurs du soleil, un exercice trop violent, un froid subit apres une grande chaleur.
L'inflammation des parotides a les effets de l'apo-plexie sanguine. Quand on sera sür qu'un chien a des avives, il faudra lui tirer du sang, ä plusieurs reprises, et lui donner deux lavements par jour, dont un purga-tif et un emollient, et on placera un seton au cou.
On cberchera k faire resoudre les purolides, en y appliquant des etoupes trempees dans du vinaigre sa-ture de sei marin, ou de sei de Saturne. Ce moyen ne reussissant pas, on tächera d'amener les glandes ä
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146nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR MEDECIN.
suppuration par des cataplasmes de mie de pain et de lait.
Lorsque 1'inflammation est la suite d'une blessure ou d'une coiitusion, les spiritueux, les resolutifs, et meine les repercussifs conviennent; mais il faul em­ployer les emollients et les mucilagineux, si I'inflam-malion est due ä quelque depot.
Enfin, la parolide quelquefois se termine par la sup­puration; des qu'onsent par la fluctuation qu'elle cou-tient du pus, on doit l'ouvrir, et pariser avec le digestif recommande pour les abces.
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CHAPITRE XXIII
DE l'eSQUINANCIE OU ETBANGU1LLON.
Le chien est, comme rhomme, sujet k des maux de gorge inflammatoires el catarrheux. Dans 1'homme, on les appelle esquinancie, dans les animaux, on les nomme etranguillon, parce que ces maux causeot une suffocation, un etrangiement.
Le siege de cette maladie est dans les glandes ainyg-dales, comme celui des avives est dans les glandes pa-rotides. Elles sont quelquefois si engorgees, que I'ani-mal ne pent plus respirer.
II n'est pas facile de deviner la cause de cette mala­die. Elle depend ou des variations de l'air, ou d'uno eau bue trop crue, quand I'aniinal est tres-echauffe, ou de quelque corps acre at irritant, et plus encore d'une disposition de l'animal qui le rend susceptible de l'effel des impressions etrangeres.
A l'etat du pouls, ä la constitution plethorique de l'animal, ä la rougeur de ses yeux et ä la chaleur de sa gueule, on s'aperQoit que I'etranguillon est indamma-toire. Dans ce cas, on emploie quelques saignees, des fomentations emollientes sous le gosier. Si ce nioyen est insuffisant, on a recours a la bronchotomie (1),
(l) Operation qui eonäiste k inciser la partie anterleure du cou et k ouvrlr les voies aeriennes.
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LE CHASSELR MEDECIN.
operation delicate qui exige des connaissances et de l'adresse.
L'etranguillon catarrheux donue bien aussi de la fievre, et gene la respiration ; mais I'animal n'a ni au-tant de chaleur, ni les yeux et la gueule aussi vermeils que dans le premier cas. On pent saigner aussi pour operer une detente et faciliter les degorgements ; mais on saigne une fois ou deux, tout au plus. On applique sous la gorge une peau, ou de la laine d'agneau, ou un sachet rempli de cendre de bois. La sine de che-minee formerait aussi un tres-bon topique, en I'asper-geant d'alcali volatil. On pourrait la remplacer par des fomentations d'urine. On fait vomir I'animal, puis on le purge, et Ton en vient, si le tout echoue, ä la bron­cho tomie.
Souvent la suppuration des amygdales termine l'e­tranguillon. On aide la nature, en exposant frequem-ment I'animal a la vapeur de l'eau bouillante, ou a des fumigations aromaliques.
On doit bien se garder de presser et de froisser les amygdales pour en evacuer plus promptement le pus, comme cela se fait assez communement : c'est une pratique deraisonnable qui enlraine l'inconvenient de prolonger rinflammalion en la renouvelant, au lieu de liäter la guerison.
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CHAPITRE XXIV
DES POLYPES.
Dans les chiennes, les polypes se developpent assez souvent sur la membrane muqueuse du vagin et sur celle de 1'uterus; ils augmentent sans qu'on s'en aper-coive, jusqu'au moment oü ils sortent par la vulve, ou jusqu'a ceiui oü ils laissent suinter une sanie puri-forme qui coule par cette ouverture. On parvient quel-quefois ä les faire disparaitre en les amputant, lors-qu'on pent les couper k leur base meme, d'un seul coup de bistouri, et en cauterisant l'ouverture des vaisseanx qui laissent echapper trop de sang. Si Ton ne peut atteindre leur base, et qu'on ne fasse qu'en couper une partie, celle qui reste vegete avec plus de force qu'auparavant, et a bientöt reproduit les meines accidents.
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NOTE
Les polypes au vagin des chiennes ne sont point rares. On en attribue les causes aux chiens trop forts et dispro-portionnes aux chiennes et peut-etre plus encore k leur mode d'accouplements, ce qui est cause que ies chiens trop forts, pourchasses paries autres chiens ou la malice
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LE CHASSEUR MEDEC1N.
desenfants, entratnfint au loin les chiennes trop faibles pour resister. Le chien trop fort et disproportionne en taille est anssi une cause frequente de part laborieux.
Le cancer de la matrice est presque toujours accom-pagne de polypes au vai^in. On pent en tenter la gueri-son, en amputant les polypes, en cauterisant les plaies au nitrate d'argent, mfime avec le cautere actuel, et on administre les pilules suivantes :
Pilules contre les affections cancereuses (Blaine).
Extrait de cigue...... 2 grammes.
Eponge ton-edee...... 5 —
On en fait vingt pilules ; on en donne de une a deux chaque matin.
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CHAPITRE XXV
DE LA UETENTIOIS D URINE.
II n'est pas necessaire d'entrer dans de longs details sur cette incommodile. Si eile est produite par un sim­ple echauffement, l'usage du lait coupe la fera dispa-raitre; niais s'il y a pissement de sang, et qu'on ait lieu de soupcjonner qu'elle provicnt de quelque coup qui aurait cause l'inflammation de la vessie, alors il faul faire une saignee pour produire un relachement gene­ral dans toute l'economie, mettre le einen aux bois-sons adoucissantes, dans lesquelles on etend un peu de sei de nitre, et donner des lavements emollients, tant qu'il subsiste de l'inflammation. Si eile est occasion-nee par une maladie connue sous le nom de champi­gnon, il n'y a pas de ressources : le chien qui en est alteint a une soif inextinguible, de frequentes envies d'uriner, et n'expulse son urine que goutte ä goutte et en petite quantite; il deperit chaque jour, et ne tarde pas ä succomber.
A l'ouverture du cadavre, on trouve la vessie entie-rement vide, ratatinee et pas plus grosse que le pouce. Dans cet etat, eile ressemble en efiet ä un petit cham­pignon, et c'est vraisemblablement de cette ressem-blance qu'est venu le nom de la maladie.
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LE CHASSEUU MEDECIN.
NOTE
1deg; La retention d'urine chez le chien a souvent pour cause Thypertrophie de la prostate, ce qu'on pent s'assu-rer en sondant avec le doigt par I'anus. Dans ce cas, le ventre du chien est tendu, ii jette des cris aigus; debout, la colonne vertebrate est courböe en haut et 1'urine sou-vent sanguinolente s'ecoule goutte ä goutte. II est tres-difficile dJy remedier.
2deg; Le pissement de sang.—Dans ce dernier cas, Blaine prescrit les pilules suivantes :
Cachou.............nbsp; nbsp; 10 grammes.
Gomme arabique___nbsp; nbsp; 15 —
Myrrhe.............nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
Benjoin.............nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
Baume du Perou.....nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
On tnele avec süffisante quantite de miel pour en faire cinquante pilules. On en administre une le matin et une le soir. Ces pilules sont astringentes et balsamiques.
3deg; Cato.rrhe vesical. — Cette maladie n'est pas rare chez le chien; eile se manifeste par des douleurs que Fanimal eprouve en urinant; au lieu de lever la patte comme d'habitude pour remplir cette fonction, il s'accroupit. On a employe avec succes l'essence de terebenthine pour le combattre.
Essence de terebenthine, de... 2 ä 10 grammes. Miel........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;20 —
On melange et on administre en une seule fois. On pent reiferer cette dose de deux en deux jours pendant huit jours.
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LIGATURE DU PENIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 153
4deg; Calculs dans la vessie. — Sans 6tre bien frequents, les calculs se rencontrent parfois. Notre regrettable con­frere et ami Lassaigne, professeur de chirnie, a trouve les calculs de la vessie du chien, composes :
D'acide urique............ 62,5
Mauere veite de la bile___ 12,1
Ammoniaque............. 26.4
1,000 Miet terebenthing.
Miel blanc.................. 4 parlies.
Essence, de terebenthine...... 1 —
On melange et on administre au chien soupgonne afFecte de calculs, a dose de 10 ä 20 grammes par jour.
Blennorrha^ie preputialc.
Cette affection, tres-commune et tres-degoütante chez le chien, se manifeste par un ecoulement de matiere pu-rulente plus ou moins epaisse qui a lieu par le prepuce. Le chien, qui d'habitude leche la matiere purulentede ses plaies, dedaigne souvent celle-ci.
On guerit cette blennorrhagie par des injections dans le prepuce de la liqueur de Van Swieten.
lii^ature du penis.
La ligature du penis, chez le chien, n'a jamais lieu que par meciiancete pendant l'acte de 1'accouplement. Le penis alors reste pendant et engorge. II y a retention d'urine.
II faut detruire la ligature, ce qui n'est pas toujours facile. On y parvient toutefois en pratiquant des mouche-
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LE CHASSEUR MEDECIN.
tures dans le corps du penis en le pressant avec la main pour en diminuer l'engorgement et decouvrir la ligature. Le chien se panse lui-mßme.
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Amputation da penis.
Par suite des accouplements, le chien qui, comme nous I'avons dit article Accouplement, est depourvu de vesicules seminales, ce qui est la cause du mode et de la duree indispensables a la fecondation. La jalousie des autres chiens est une cause frequente des tiraillements du penis. C'est ä la suite de ces tiraillements violents qu'on remarque souvent un relachement du penis tel qu'il ne peut plus rentrer completement dans son four-reau. Le chien devient degofttant, moins hardi, moins ardent ä la chasse et perd de sa valeur. Les lotions toni-ques et astringentessontpresque toujours infructueuses; on est oblige de recourir a une amputation totale ou par­tielle. Le penis du chien a pour base un os long, cannele, qui va de la pointe au noeud d'accouplement. Son am­putation a moins d'inconvenients qu'on ne le croit gene-ralement.
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CHAP1TRE XXV!
DES PIQURES.
Les chiens sont exposes ä etre piques par des in-secles, par des epines, par des instruments pointus.
La piqüre des abeiiles, des guepeset autres insectes. excite, lorsqu'eile est isolee, ane simple enflure locale, qui disparait an bout de vingt-qnatre heures, pins on moins, selon le lieu oü eile a ete faite, et la grosseur de l'insecte. L'eau fraiche, l'huile, et encore mieux les alcalis, affaiblissent la douleur, et ces derniers empe-cheut meme l'enflure. Les piqüres que le chien se fait en chassant dans le fourre, on contre les planches oü il se trouve des clous, on de tonte autre maniere, sont des plaies simples qui se guerissent d'elles-memes, ou qui n'ont besoin que d'un traitement pen compliqne, tel que des lotions d'eau de guimanve, quand il y a en meme temps inflammation, ou d'eau de savon avec quelques goultes d'eau-de-vie, s'il n'y a ni chaleur ni rougeur k la peau. Si cependant il reste dans la plaie quelque epine ou ecbarde qu'on n'ait pu enlever, il laut laciliter la suppuration par un emplatre de lon-guent de vieux lard. En voici la recettc :
Prenez une livre du plus vieux lard possible, faites-le fondre, melez-y une once de terebentbine, de basili-
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1S6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LE CHASSEUR MEÜECIN.
cum et nn peu de cire neuve, et remiiez jusqu'ä par-faite consistance. On peut substituer au basillcum et h la cire une once de vert-de-gris et une mesure d'eau-de-vie. Get onguent esl tres-bon pour toutcs sortes de plaies. On le conserve dans nn vase de terre que Ton bouche bien, el il s'ameliore en vieillissant.
Quand il resulte un abces d'nne piqüre, on einploie les moyens indiques k I'article qui en traite.
Des morsures tl'animaux venimenx.
Les suites de la morsure des viperes sont I'enflure immediate de ia partie, ensuite de tout le membre, de tout le corps, des douleurs atroces dans les articula­tions, la tumefaction de la plaie et des parties voisi-nes, et quelquefois la gangrene et la mort.
La morsure des viperes est plus dangereuse, pen­dant les chaleurs et dans les pays chauds, sur les tres-jeunes ou tres-vieux chiens; celle d'une vipere qui n'a pas mordu depuis plusieurs jours menace plus la vie que celle qui a mordu le matin. 11 y a des motifs pour croirequ'elle fait plus souvent perir, en occasionnant I'enflure de ia gorge, c'est-a-dire par asphyxie, que par l'effet meme du venin, puisque les morsures faites aux extremites sont plus rarement suivies de la mort que celles faites au tronc.
Les moyens les plus certains d'annuler les eflets de la morsure des viperes, sont de bniler la plaie imme-diatement apres, si on est en mesure de le faire, soit avec un fer chauffe a hlanc et introduit a plusieurs re-
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MORSCHES D ANIMAUX VENIMEUX.
IST
prises au fond de tous ses sinus, soit avec ia pierre ä cautere, Ia pierre infernale et autres caustiques actifs, en se servant de ceux qui se trouvent le plus tot sous la main, de Ia bassiner avec de l'atnniODiaque affaiblie, avec des decoctions sudorifiques. Si on est en chasse, on verserasur la plaie quelques gouttes d'alcali volatil, si on en est pourvu, et on en fera la ligature avec une ficelle ou tout autre lien, afin d'empecher l'enflure de se propager. Si Ton n'a pas pu prevenir les accidents, il faudra avoir recours aux lotions d'eau de savon ani-mee d'eau-de-vie, et en faire trois fois par jour, ou aux antisepliques, tels que la teinture de quinquina, de camphre et autres. On fera prendre interieurement des infusions de fleurs de sureau, auxquelles on ajou-tera, ä chaque gobelet qu'on donnera, trois ou quatre gouttes d'alcali volatil, ou les memes remedes anti-septiques employes exterieurement, et on continuera jusqu'äla diminution de Tenflure. Beaucoup de chas­seurs font, en pareil cas, avaler au chien une prepara­tion qu'ils assurentetre d'un effet prompt et salutaire. Apres avoir pile dans un mortier des feuilles de plan­tain, qu'ils humectent d'une grande quantite de sa-live, ils en expriment le jus, et y ajoutent deux tiers d'huile d'olive. Ils en font aussi quelques lotions sur la parlie affeclee.
Ces mesures peuvent aussi etre employees efficace-ment pour les morsures des chiens enrages.
Quand la plaie suppure, on se conduit comme il a ete dit pour les abces.
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Iä8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR iMEDECIN.
NOTE
Le chasseur doit toujonrs etre pourvu d'un flacon d'am-moniaque liquide pour en appliquer sur la morsure de la vipere aussitot qu'on s'en apercjoit. L'ammoniaque li­quide cauterise les plaies toujours petites et peu appa-rentes. On pent cauteriser avec le beurre d'antimoine avec autant de succes.
L'ammoniaque doit aussi 6tre employee ä l'interieur ä la dose de dix ä douze gouttes dans un verre d'eau. CJest un stimulant diaphoretique.
Le venin de la vipere ralentit les functions vitales, et l'animal paraitfaible et abattu.
Quand il survient des engorgements ä la suite de la morsure de la vipere, on peut pratiquer avec la lancette des mouchetures, et il en sort une serosite transparente; on fomente loutes les heures les parties engorgees avec la solution de chlorhydrate d'ammoniaque dans cent fois son poids d'eau.
Dans les circonstances pressantes, nous avons prescrit avec succes, de coucher, d'enterrer, pour ainsi dire, le chien dans le furnier chaud d'une bergerie. Le gaz am­moniac, qui s'en dögage semble rendrc le sang plus li­quide , plus circulatoire et on voit bientöt revenir les for­ces de l'animal. Apres un mieux soutenu, on peut faire coucher le chien plusieurs nuits sur le furnier de mouton. Quant a la morsure de la inusaraigne dont les premiers commentateurs de Clater ont parle, il faut la ranger dans la classe des animaux venimeux imaginaires.
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CHAPITRE XXVII
DES EFFORTlaquo;?.
Les efforts sont des extensions forcees des muscles, des tendons et des ligaments des articulations, qui em-pechent le mouvement dont les membres sont suscep-tibles.
Ces extensions peuvent etre occasionnees par une chute, par un effort que fait I'animal, soit en voulaut conrir plus \ite qu'il ne pent, soit en sautant, et par un accident, comme celui de se frapper centre un arbre, un banc, une porte, etc.
Quand un effort a eu lieu aux epaules ou ä une epaule, et qu'il est recent, on se contentera de frotter la partie malade avec de l'huile de laurier, ou avec de l'eau-de-vie campbree; on saignera et on donnera des lavements, si reffbrt a etc extreme; et dans tons les cas, on laissera le chien en repos. Mais si I'effort est dejä ancien, ce qui fait dire que le chien a les epaules embarrassees, quelqnes auteurs conseillent de saigner, de laisser couler le sang dans un vase, d'y meler en-suite une demi-once d'huile de petrole et d'aspic, une once d'huile d'hypericum et de terebenthine et un peu d'espril-de-vin, et de frotter la partie en tout sens, en tenant le chien au soleil, ou devant un bon feu pour
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Ten mieux penetrer, et secher le poll ensuite. Le len-demain, on reveille la charge avec du vinaigre ou de l'eau-de-vie. On donne en merne temps beaucoup de repos. Cependant, si on s'apercoit que, par reffet de ce repos, la boilerie augmente, on fera chasser le chien, tout boiteux qu'il soit : ce moyen a plusieurs fois suffi pour debrouiller les epaules et le remettre. Les jeunes chiens, et surtout les chiens anglais, sont sujets a se prendre des epaules lorsqu'ils commencent ä chasser; mais le repos, et quelques frictions faites avec de l'eau-de-vie, suffisent ordinairement pour les guerir, sans qu'ils se ressentent de cette incommodile par la suite.
Quand I'effort arrive k la cuisse, et qu'il est violent au point que le jarret touche a terre et que le chien marche dessus, ce qui fait dire qu'un chien est al­longe, on saignera, surtout s'il y a fievre, et on fcra une charge, comme ci-dessus, pour frotter les muscles et tendons de derriere la cuisse; mais il vaut mieux appliquer des resoiutifs aromatiques, tels que la sauge, l'absinlhe, la lavande , le romarin, etc., qu'on fait bouillir dans du vieux oing, et dont on fomente le siege du mal trois fois par jour pendant dix minutes, ou un quart d'heure chaque fois; apres quoi on fait des fric­tions avec de l'eau-de-vie camphree et ammoniacale. Lorsque les parties sont un pen retablies, on ne se sert plus que d'eau-de-vie.
Quand I'effort se sera fait sur les muscles du plat de la cuisse, ce qu'on appelle etruffure, on se servira des moyens precedemment indiques; mais comme le chien tient toujours la patte en Pair dans cette sorte d'acci-
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DES MOLETTES.
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dent, on fera une petite entaille au-dessous du pied non malade, pour l'obliger ä s'appuyer sur la cuisse affectee, et on le promenera de jour a autre. Si, ä la premiere chasse que le chien fera apres la guerison, ia boiterie reparait, on le laissera huit jours en repos, et on le fera chasser ensuile, quoique boiteux. II sera bienlot oblige de se servir de sa quatrieme jambe, qui reprendra nourriture, se fortifiera et reviendra ä son etat naturel.
Des molettes, tlites boutares.
Les tnoleltes sont de petites tumeurs molles, ordi-nairement indolentes, qui se rencontrent aux articula­tions, formees par raecumulation de la synovie dans les capsules articulaires. Elles sont communes aux chiens et aux chevaux.
Les causes les plus ordinaires des molettes sont les grandes fatigues et im repos trop longtemps prolonge. Quand elles sont tres-anciennes, elles deviennent quel-quefois dures, sorte d'accident qui entraine la cessa­tion des mouvements des articulations et de ceux des tendons, enfin une forte boiterie incurable.
Le traitement doit etre approprie aux causes qui les ont produites. L'exercice modere convient si elles sont dues ä une trop longue inaction; mais quand elles sont dues ä de trop grandes fatigues, il faut, au repos et au regime dietetique, joindre des frictions, souvent repetees, avec de l'eau-de-vie camphree, avec le lini­ment ammoniacal. Si ces secours sont insuffisants, il faut recourir au vesicaloire. Enfm , le dernier moyen
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16 2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LE CHASSEUR MEDECIN.
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;) employer est l'applicalion du feu en forme de patte d'oie avec deux petits boutons au-dessus du ligament. On secondera son effet par des frictions suppuratives. Si on a lieu de craindre la fievre par suite de cette operation, on fera une petite saignee, et on donnera des lavements pendant les premiers jours.
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De I'agrraTe.
L'agrave est une maladie qui survient sous les pattes des chiens, apres de longues courses sur des terrains caillouteux ou sur la lerre ou la neige dont la surface est gelee. C'est une reunion de petites contusions qui sont suivies d'inflammation, de suppuration, et meme d'excoriation de la peau calleuse. Gelte maladie n'est ordinairement pas dangereuse, et eile se guerit d'elle-meme ; mais, lorsqu'elle entraine la chute des ongles, eile se prolongs fort longiemps.
On y remedie en mettant les pieds du chien dans des bains d'eau tiede, dans laquelle on fait infuser des plantes emollientes, ou dans un restringent compose de six blancs d'oeuf, de suie de cheminee, de vinaigre et de sei, ou en les entortillant de cataplasmes de mie de pain, de graine de lin, ou d'un morceau d'etoffe im-pregnee d'huile de -verre et de laurier.
Dn chieu •#9632;yentrlaquo;'-.
Lorsqu'un chien a recu une blessure dans le ventre, et que les boyaux en sortent, il faut se häter de les faire renlrer en prenant toutes les precautions possi-
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Du CHIEN EVEMRE.
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bles pour ne les point crever, ce qui causerait la mort rle l'animal. On commencera done par le mettre sur le dos; on lavera soigneusement les boyaux avec de l'eau tiede et im pen d'eau-de-vie, s'ils ont tralne par terre, et apres les avoir essuyes doucement avec un linge propre et doux, on les remettra avec menage-ment. Si Touverture etait trop petite pour qu'ils pussent rentrer aisement, on la debriderait avec le bistouri. Les boyaux rentres, on fait une suture avec une aiguille et du gros fil, et on panse ensuite la plaie avec l'eau de boule, ou mieux d'apres les precedes indiques au titre Des abees. Quand il arrive un acci­dent de celte sorte ä la chasse, par suite d'un coup d'andouillers de cerf ou de defenses de sanglier, ou de tonte autre maniere, on enveloppe les boyaux dans une serviette ou mouchoir, on rapporte le chien au logis le plus vite possible, et on le traile comme il vient d'etre dit.
S'il survient une hernie ä la suite d'un de ces coups ou d'autres bicssures, comme coups de corne de va-che, du bout d'un baton ferre, enfin, d'aeeidents qui inleres?ent les tegntnents ou muscles du bas-venlre, aussitot qu'elle commencera ä paraitre, on fera ses efforts pour faire rentrer dans lacapacile de l'abdomen les parties deplacees ; pour cela, on renversera l'ani­mal sur le dos ou sur le cote oppose ä celui oü se trouve la descente, on coupera la peau apres l'avoir soulevee avec les doigts en faisant un pli transversal; on ouvrira les teguments avec le bistouri, afin de faci-liter la rentree de l'intestin dans le sac herniaire; apres
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LE CHASSEUK MEDECIIS.
quoi on enfoncera les parties dans le ventre, et on ft ra de suite un point de laquo;uture. On panse la piaie comme plaie ordinaire; on bände le chien avec du linge, et on lui met un chapelet pour I'empecher d'y porter la dent. Cette operation demande un artiste eclaire et adroit ; quelque incertain qu'en soit le succes, il vaut mieux la tenter que de laisser perir un animal auquel on tient.
Une hernie qui n'est accompagnee ni d'inflamma-tion ni d'etranglement, pent se reduire aisement, sou-tenue par un bandage assez fort dont on environne le ventre et le dos. L'application d'une pelote, continuee pendant quelques mois, fait disparaitre une hernie ventrale commencante.
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NOTE CHAP1TRE XXVIII
MEG1SSAGE DES PEAUX DE CHIEKS.
Nous avons era devoir donner les procedes simples et economiques sur l'art de megisser les peaux de chien, soit pour les conserver comme souvenirs, soit pour en former des tapis de pied, soit enfin pour les utiliser selon les desirs et les besoins.
1deg; Maniere de depouiller. — Pour qu'une peau soit belle, il faut que le chien mort soit, non suspendu par les patfes, mais couche sur le dos etendu sur une planche. On dispose les quatre pattes en croix et on pratique la premiere in­cision de 1'anus en suivant le milieu du ventre, de la poi-trine et du cou jusqu'a la levre inferieure. La deuxieme incision, derriere une des pattes de derriere, passant sur la pointe du jarret, le derrriere de la cuisse pour rejoindre la premiere a I'anus. Comme la patte doit rester, on de-pouille les phalanges successivement, en ne laissant que la derniere ou les ongles. Pour la conservation des polls, il faut toujours pratiquer 1'incision dans le sens oppose ä leur direction et en dessous de la peau. Pour les pattes de devant, Hncision est la meme, eile doit prendre derriere, se continuer en droite ligne sur la pointe du coude, tra-verser la premifere pour aller jusqu'ä 1'autre patte. La töte doit 6tre depouillee avec soin pour conserver intactes les paupiöres, les lövres et le bout du nez.
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L£ CHASSEUR MEDEC1N.
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2deg; Bain de degorgement. — Aussitöt la peau enlevee, on la plonge dans un grand vase plein d'eau fralche pour en operer ce que les megissiers appellent bains de degorge­ment, c'est-a-dire que le sang, la lymphe s'y dissolvent. Ce bain de degorgement doit durer au moins 24 heures.
3deg; Enleuement des chairs ou dolage. — A la sortie du bain, on place la peau, la chair en dessus, sur un bois bien rond, assez gros et au moyen d'un instrument pen tranchant, on racle, autant que possible, les chairs, en evitant les trousä la peau.
4deg; Bains de megissage. — Pour une peau de moyenne grandeur, il faut de six ä sept litres d'eau qu'on fait chauffer dans un vase et dans laquelle eau on met SOO grammes (une livre) d'alun, et une demi-livre de sei de cuisine qu'on laisse fondre et bouillir. On retire le vase du feu, et quand le bain est refroidi a y endurer la main, on y plonge la peau, puis on la petrit dans celte eau pendant au moins 10 minutes. La peau doit rester dans le bain pendant 48 heures. Apres deux jours, on retire la peau, on fait chauffer de nouveau le bain, on la plonge de nouveau en la petrissant encore une fois pendant 10 minutes et on la laisse dans le bain encore 48 heures. Le megissage est alors complet, mais la peau, pour devenir blanche, souple et belle, a encore besoin des operations suivantes :
5deg; Sechage de la peau. — Retirees du bain, on fait se-cher les peaux en les etendant le poll en dessous. II faut les faire secher assez lentement et a I'ombre; mais comme par la dessiccation les peaux se retirent, il faut, au moius une fois par jour, leur faire subir 1'operation suivante :
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MEGiSSAGE DES PEAUX DE OHIENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;167
6deg; Etendre et assouplir les peaux. — A mesure que la peau seche, eile devient blanche, mais eile formerait des plis et resterait dure, si on ne pratiquait une ou deux fois parjour son assouplissement en Telendant, latirant dans tons les sens avec les mains. (Test en quelque sorte par ce moyen qu'on parvient ä rendre la peau presque uni-formement epaisse partout. Vollä tout le secret du me-gissier. II reste encore quelques operations moins impor-tantes k faire subir ä une peau avant d'etre employee. Teiles sont:
7deg; Degraissaye des peaux. —La peau sechee et assou-plie a besoin d'etre degraissee pour sa conservation. Pour y parvenir, on etend la peau sur une planche, cette fois le poil en dessus. On la couvre de cendres tamisees ä en remplir le poil, et on laisse 24 heures. Les cendres de bois contiennent des selsde potasse et de soude, qui, ense combinant aveclagraisse, formentun savon, lequel savon reside dans les cendres. Les megissiers disent: les cendres boiventla graisse. Sile terme n'est pas tire de la chimie, il est tire de la pratique.
8deg; Battage des peaux. — Apres avoir passe 24 heuros sous les cendres, on retire la peau et on la bat avec une baguette pour faire sortir du poil toute la poussiere, puls on peigne le poil dans la direction naturelle.
Savon arsenical pour la conservation des depouilles.
1deg; Acide arsenieux pulverise.............nbsp; nbsp; 320 grammes.
2quot; Carbonate de potasse dessechee........nbsp; nbsp; nbsp;120 —
3raquo; Eau distillee.........................nbsp; nbsp; 320 -
4deg; Savon marbre de Marseille............nbsp; nbsp; 320 —
0deg; Chaux viva en poudre line............nbsp; nbsp; nbsp; iO —
(gt;raquo; Camphre............................ to —
A.
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1Ö8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSKDU MKUECIN.
Mettez dans une capsule de porcelaine, d'une capacitc triple, l'eau, l'aoide arsenieux et le carbonate de potasse; faites chauffer en agitant souvent pour faciJiter le dega-gement d'acide carbonique. Continuez ä chauffer, et fai­tes bouillir legerernent jusqu'a dissolution complete de l'acide arsenieux; ajoutez alors le savon tres-divise et re-tirez du feu.
Lorsque la dissolution du savon est operee, ajoutez la chaux pulverisee et le camphre reduit en poudre par I'alcool. Achevez sa preparation en broyant le melange sur un porphyre; renfermez-le dans un pot ferine, c'est la formale modifiee du savon de Becwur, dont les natura-lisles se servent pour I'empaillage des animaux.
Blarquer les chiens par cpila^e.
Le Busma on päte depilatoire des Turcs, employe pour marquer les chiens, consiste dans uno päte de :
1deg; Blanc d'ocuf...............nbsp; nbsp; 2 grammes.
2deg; Lessive des savonnieis......nbsp; nbsp; 8
3deg; Chaux. vive...............nbsp; nbsp; 8 —
4deg; Orpiment.................nbsp; nbsp; 1 —
On melange, on fait une pale qu'on applique, le poil coupe, en chiffres ou en lettres, sur une pavtie du corps. On laisse secher lentement et on lave ensuite ä grande eau.
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MANIfiRE
DE DRESSER LES CHIENS DE CHASSE.
Bien que rinstruction contenue dans ce chapitre n'ait que des rapports fort indirects avec la matiere traitee dans le corps de l'ouvrage, nous avons cru faire plaisir et en meine temps etre ulile aux chasseurs, a qui cat ouvrage s'adresse particuliereraent, en la pla-(jant ici. Nous les prevenons toutefois qu'elle n'est pas le resullatde notre propre experience; mais que nous I'avons recueillie dans un ancien ouvrage de venerie, et cela ä une epoque dejä assez eloignee pour nous en avoir faitoublier le titre. Qaoi qu'il en soil, eile nous a paru complete, bien entendue, et susceptible d'etre appliquee avec succes dans toutes les circonstances de l'educalion d'un chien. Nous n'y avons fait que de legeres corrections.
Quatre races de chiens sont propres a la chasse, le Braqtie, YEpagneul, le Griffon et le Barbet. Eiles
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17Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I.K OUASSEUK MEDEOIN.
sonl les plus intelligentes de toutes, et il n'est point de degre de perfection, dans leur education, auquel elles ne soient susceptibles d'atteindre.
Le Braque est preferable pour la plaine, VEpa-gneul et le Griffon pour le bois et le marais, le Darbet et le Griffon pour les chasses sur l'eau, oü il ne s'agit que d'aller chercher les oiseaux aquatiques tues par le fusil du cbasseur.
Comme la premiere qualite d'un chien, quelle que soil la chasse a laquelle on le destine, est celle de sa-voir rapporter, c'est par la aussi que doit commencer son education ; et comme on peut et doit d'abord le faire en jouant, on s'y prend de bonne heure, c'est. ä-dire \ers trois ä quatre mois pour les eleves qui sont nes chez soi. Jusque-lä, on s'est attache ä se faire connaitre et aimer de son chien, en jouant soavent avec lui. En lui apprenant ä rapporter, il ne faut pas negliger de se servir des termes convenus, aim qu'il s'babitue a les comprendre pour le moment oü il s'agira de faire les choses serieusement. 11 arrive sou-vent qu'avant Tage oü il faut franchcment s'occuper de son education, il salt parfaitement rapporter. Au restc, si, arrive ä ce moment, on n'avait pu obtenir assez d'obeissance pour qu'il rapportät bien, il faudiail recourir au collier de force, ainsi que nous le dirons tout a I'heure.
Pendant le meme temps on peut apprendre au chien ä aller ä l'eau sans difficulte. II y a des races qui, des
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MAMERE DE DRESSER LES CHIENS.
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la premiere fois, y vont parfaitement. et d'antres qui montrent quelque repugnance ; cependant le Brague, qui de tons a le moins de disposition, y va bien aussi, qnand on a su 1'y habitucr progressivement; mais ä i'arriere-saison, oü I'eau est froide, il refuse souvent d'y aller. 11 faut bien se garder de rien precipiler, et encore moins de jeter le chien a I'eau, ce qui le rebu-terait pour toujours. On le mene sur le bord de I'eau un matin avant de lui avoir donne a dejeuner. On em­pörte du pain, et, en arrivant, on lui en presente un petit morceau pour lui faire connattre ce que c'est; ensuile on luienjette surle bord de I'eau, en lui di-sant: Apporte, de fagon qu'il n'ait besoin, pour I'at-teindre, que de se mouiller les pieds de devant. On jelfe ainsi des morceaux de pain successivernent plus loin, en suivant une progression en rapport avec les dispo­sitions de l'animal. En s'y prenant ainsi, et repetant plusieurs fois cette lefon, il est bien rare qu'on ne reussisse pas en peu de temps. Lorsque le chien va volontiers ä I'eau et qu'il sait bien rapporter, il faut, pour lui faire comprendre ce qu'on exige de lui, mettre sur une piece d'eau un canard auquel on a coupe une aile; on commande an chien de l'apporler; celui-ci se jette a I'eau et poursuit le canard qui fait tous ses efforts pour echapper, soit en nageant, soil en plongeant; enfin, apres avoir laisse durer quelques instants cet exercice, on tue le canard d'un coup de fusil et on le fait rapporter au chien. Cette legoa est essentielle h
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172nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l.i: CHASSEUR MEDEC1N.
donner et ä repeter plusieurs fois aux chiens que Ton destine ä chasser au marais et sur I'eau.
Pendant que Ton s'occnpe ä donner au chien ces lemons preliminaires, il alleint un an, äge oü Ton doit le dresser serieusement, parce que, plus vieux, cela deviendrait plus difficile. Jusque-lä, on n'a fait que le rendre sou pie et obeissant, en ayant soin de ne lui passer aucune faute, et de ne lui laisser prendre aucune man-yaise habitude. Quoique nous recom maud ions la douceur, il est des chiens plus difficiles ä dresser les uns que les autoes, et que par consequent il faut cor-riger; mais ce doit toujours etre avec justice, en pro-pcrtionnant le chaliment k la faute et en punissant sans colere et sans brutalite. C'est, au reste, en elu-diant le caractere du chien que Ton connaitra la ma-niere de s'y prendre pour le dresser, etle besoin oü Ton sera d'y metlre plus ou moins de rigueur.
Supposons done que le chien n'ait pas appris ä rap-porter ou qu'il ne le sache qu'imparfailement, voici comme on devra s'y prendre pour le lui enseigner. On met au cou du chien un collier de force. Le meilleur ä employer est celui qui est fait en fort fit de fer, dont les chainons, en forme de porte-agrafes, ont les deux branches courbees en dedans et aiguisees en polntes. Cette espece de chaine est terminee par deux anneaux en fer, dans lesquels on passe une corde d'une cer-taine longueur. L'extremite qui est passee dans les anneaux forme la boucle , de fagon qu'en tirant la
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raquo;
MAN1ERE DE DRESSER LES CHIENS.
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corde on fait rapprocher les anneaux el serrer le col­lier, tandis que si Ton ne tire pas, le poids du collier fait ecarter la boucle, et les pointes s'eloignent du cou. Ce collier est preferable ä celui de cuir dans lequel on implante des clous dont la pointe penelre ä Tinterieur, parce que le cuir, etant fort et double, se seche et so durcit, ne forme pas bien le cercle, et pique souvenl le cou du chien, quand on ne le \oudrait pas.
On se sort, pour faire rapporter le chien, d'un mor-ceau de bois long de six pouces et d'un pouce d'equar-rissage dont les angles sont denteles. Aux deux extre-mites, on perce deux trous en croix pour y passer deux chevilles que Ton y fail entrer jusqu'au milieu de leur longueur, de fagon qu'elles debordent egalement de chaque cote. Ce morceau de bois s'appelle moulinet, worn qui lui vient de sa forme. Les dents dont ses aretes sont garnies ont pour but de forcer le chien a ouvrir la gueule el a prendre le moulinet. Quand il lui arrive de faire difficuite pour cela, on le lui frotte legerement contre les dents. Un autre avantage que cette forme offre encore, est d'habiluer le chien ä ne pas trop serrer ce qu'il rapporte, habitude bonne ä lui faire contractor pour qu'il ne gale pas le gibier. Quant aux chevilles, elles ont deux objets: le premier, c'est de soutenir un peu le moulinet au-dessus de terre pour que le chien ait plus de facilite ä le saisir; le second, pour l'empecher de le prendre autrement que par le milieu, ce qui accoutume le chien a toujours
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saisir ainsi le gibier, chose necessaire, surtout pour le lievre.
On commence a lui presenter le moulinet, en lui disant : Apporte. S'il le prend, on le caresse, et on le lui laisse jusqu'ä ce qu'on lui disc : Donne. S'il refuse de le prendre, on lui en trotte legereinent les ievres et les gencivcs, jusqu'ä ce qu'il ait ouvert la gueuleet 1'ait pris. Aprescela, on lejette devant lui, en lui repetant : Apporte, et on lui laisse laliberle d'aller le chercher en lui lacbant la corde. Lorsqu'il Taramasse, on lui dit: Ici, amoi. S'il revient, on lui dit: Donne. Lorsqu'il refuse d'aller chercher le mou­linet, on le conduit aupres, en le tirant a soi avec le collier de force, on lui baisse le nez dessus, en lui re­petant : Apporte, et s'il ne le prend pas de lui-meme, on I'y force, comme nous I'avons dit tout a I'heure, On repete celte lecjon autant de fois que ceia est neces­saire pour que le chien I'execule sans faute, en ayant soin de le caresser chaque fois qu'il fait bien. On ne doit pas souffrir qu'il lache le moulinet avant qu'on lui ait dit: Donne, et quand cela lui arrive, il faut le corriger par une saccade du collier de force et le lui faire reprendre.
Quelques chasseurs se contenfent de cette maniere de rapporter et n'exigent pas autre chose de leur chien, parce qu'ils se baissent pour prendre le gibier qu'il leur rapporte, afin de ne pas les habituer ä sauter contre eux. D'autres ne veulent rien prendre de leur
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MAM Eli i: DE DRESSER LES CHIENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ITS
chien qu'il ne soit assis sur le cul. Alors, apres lui avoir dit : Ici, a moi, et lorsqu'il est pres d'eux, ils lui crient : Assis, et les deux ou trois premieres fois, on l'aide ä se mettre sur le cul, afin qu'il comprenne ce qu'on exige de lui, et lorsqu'il a pris cette position, ils lui disent: Donne.
D'autres, encore plus exigeants, veulent une ma-niere plus elegante de faire rapporter; eile consiste ä obliger leur chien ä se le\er sur les pattes de derriere, ä tourner le dos ä son maitre, et ä lui donner dans celte position ce qu'il rapporte. Quoique nous ne soyons pas d'avis de tourmenter un animal pour exiger de lui des choses difficiles et le plus souvent inuliles, nous aliens cependant indiquer la methode äsuivredanscecas, pour la satisfaction deceuxquivoudronllamettreen pratique.
Lorsque le chien sait rapporter et s'asseoir, et qu'il a pris celte derniere position, on lui fait lever I'avant-train, et en le conduisant avec la main, on lui fait faire demi-tour, de facon qu'il tourne le dos a son maitre, et on lui dit : Donne. A force de lui repeter cette logon, on parvient, avec de la patience, a lui faire presenter ainsi le moulinet. On doit, comme nous 1'avons dit, ne pas permettre que le chien abandonne ce qu'il apporte avant le commandement de Donne; mais il faut veiller egalement ä ce qu'il ne retienne pas ce qu'il apporte, ce qui l'habituerait ä serrer et a. avoir la dent dure. II faut done le corriger lorsque cela lui arrive, et l'a-mener ä rapporter un ceuf sans le casser.
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L£ CHASSEUR MEDEC1N.
II faut ensuite lui apprendre ä se coucher a lerre sur le ventre, les jambes de derriere ployees sous lui, et celles de devant allongees. Pour lui faire prendre cette attitude, on lui crie : A terre, d'une voix forte et me-napante. Apres avoir habitue le chien ä se mettre ä terre au commandement, on le lui fait executer plu-sieurs foisen accompagnant les paroles du mouvement de lever les bras, comme si on allail tirer. Peu a peu le chien prend une teile habitude, que le mouvement des bras, sans prononcer les mots A terre, suffit pour le faire coucher. Cetle legon a pour but de rendre tou-joursle chasseur maitre de son chien. Quete-t-il d'une maniere trop vive et trop etourdie, le chasseur, apres. lui avoir crie: Doiicement, peut le faire coucher a I'in-stant meme, en lui criant: A terre. Si le chien n'obeit pas, ces mots repetes avec une intonation plus forte doivent produire sur le chien le plus prompt effet. S'emporte-t-il ä courir un lievre ou uneperdrix ou un animal domestique quelconque, tels que les volailles, les moutons, etc., ce meme commandement I'arretera comme si on lui coupait les jarrets, II pourra enfin etre employe encore, lorsque le chien courra au coup de fusil d'un autre chasseur, habitude que beaucoup de chiens sont susceptibles de contracler. II faut aussi les premieres fois aider I'animal a. prendre celte atti­tude.
Non-seulement on exige que le chien se couche, mais encore qu'il resle dans cette position jusqu'a ce
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MANIKKK DE DRESSER LES CHIEXS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 177
que son maitre lui permette de la quitter en lui di-sant: A Moi. Ainsi, apres lui avoir crie : A terre, on s'eloigne de lui ä une distance plus ou moins grande, sans permettre aucun mouvement qu'apres lui avoir dit: A MOI. Le chasseur trouvera done encore dans cette lefon le mo^en de se debarrasser de sou chien pour un instant qu'il voudra employer ä reconnaitre quelque chose, el oü l'ardeur de l'animal pourrait lui etre nuisible.
II y a des chiens qui forment naturellement I'arret, et d'autres qui out assez de peine ä l'apprendre. Pour y parvenir, il faut repeter souvent la lecon du Tout beau. Voici en quoi eile consiste. Avant meme d'en venir ä cetle lecon, on a pu la lui faire cotn-prendre, si, chaque fois qu'on lui a donne ä manger, on a eu soin de lui faire garder sa nourriture, en lui criant : Tout beau, et ne lui permeltant d'y toucher qu'apres avoir prononce le mot Pille. On parviendra ä faire cela assez facilement; il suffit, les deux ou trois premieres fois, de le retenir par la peau du cou, en lui criant: Tout beau, et ne le lächer qu'en pronongant : Pille.
Ensuite, pour le perfectionner, on lui jette le mou-linet et on lui crie: Apporte, aussitöt qu'il en appro-che, on lui crie : Tout beau, et on le retient au moyen du collier de force. Enfin onne luipermetdeleprendre qu'apres lui avoir dit : Pille. On repete cette lecon autant de fois que cela est necessaire. Lorsque le chien
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178nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LE CHASSEUR MEDECIN.
y est bien affermi, on prend un fusil que I'on amorce d'nne capsule fulminante, et apres lui avoir dit: Tout beau, on fait mine de mettre le moulinet en jone. On tourne autour de 1'eleve en tenant loujours le moulinet en joue et en agrandissant progressivement le cercle. Cela rhabitue a harder son arret malgre les mouve-ments que peut faire son maitre. Lorsque Ton a fait assez de tours, on fait eclater la capsule en abattant le chien du fusil, et on crie : Apporte, afm de faire com-prendre a I'animal que le coup de fusil doit remplacer le mot Pille.
Alors, an lieu du moulinet, on se sert d'une pelote de chiffons sur laquelle on a cousu des ailes de perdrix, et ensuite d'une peau de lievre remplie de foin ou de mousse, et a chaque extremile de laquelle on a place une pierre, afm d'habituer le jeune animal au poids du gibier et surtout a le prendre par le milieu du corps, en lui faisant sentir la necessite de le porter de la maniere la plus commode pour ne pas embarrasser sa marche.
Lorsqu'il est bien docile ä la lecon du Tout beau, il faut encore lui apprendre ä queter sagement. Apres lui avoir jete au loin la peau du lievre, on lui dit: Apporte. Lorsqu'il a marche un pen, on lui crie : Halte-la, et on I'arrete brusquement a l'aide du cordeau ; on se rapproche alors de lui, et on le fait repartir en lui di-sant : Doucement ; enfm quand ilest pres de la peau, on lui crie : Tout beau. En repetantcette lefon plusieurs
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MANIEUE DE DRESSER LES CH1ENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 79
fois, le chien devient docile et sage dans sa quete, il craint de s'emporter de peur d'etre arrete, et il prend I'habitude de ne pas s'abandonner h sa fougue.
Dans cet etat, on se procure une perdrix Yivante, et on la fait placer dans un pre oü on I'atlache par les pattes a deux piquets. Tenant le chien avec un cor-deau, on le dirigera \ers le pre, et des qu'il aura le sentiment du gibier et qu'il voudra marcher vite, on calmera son ardeur par le mot Doucement. Lorsqu'il arriverapres de la perdrix, on lui criera : Tout beau. Alors lächant le cordeau, ou tournera aulour d'elle et on finira par la prendre et par la lui iaire flairer en le caressant. Enfm, apres avoir repete plusietirs fois cette manceuvre, on tue la perdrix devant lui d'un coup de fusil, et on lui dit: Appokte.
Arrive ä ce point d'instruclion, le chien est en etat d'etre conduit en plaine. Pour elre plus sür de sa sa-gesse, on lui met un cordeau et un collier au cou.
L'epoque la plus convenable est le commencement du printemps: c'est celle de la pariade. Les perdrix etant apparcillees, tiennent davantage, et les couples etant isoles, il en part moins a. la fois, ce qui n'elonne pas autaut le chien. Comme il est plein d'ardeur, ou a assez de peine a le contenir, et c'est alors qu'il faut lui repeter souvent les mots Halte-la et Doucement. S'il voulait s'emporler, on lui crierait fortement: A terke, en tirant le cordeau a soi. Si, malgre ce moyeu, ou n'obtenait pas assez de sagesse, le leudemain on lui
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180nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LE CUASSEÜR HEDEOIN.
inettrait le collier de force, et s'il s'emportait, on le corrigerait un peu ferme par les saccades donnees ä ce collier.
Pour l'accoutumer ä barrer devant soi, c'est-ä-dire ä battre le terrain h droite et ä gauche, on a soin quand il marche en avant de faire quelquefois demi-tour, eu lui criant: A moi. Le chien, quand on lui a repete plusieurs fois cette lepon, craint toujours de s'eloigner de son maitre; et pour ne jamais le perdre de vue, il s'avance en zigzag, et apprend insensiblement ä battre une plus grande largeur de terrain. Ensuiie on lui enseigne a chercher du cöte oüTon veut, en le lui de-signant avec la main, il arrive bientot ä queter con-venablement.
Beaucoup de jeunes chiens ont la mauvaise habi­tude de porter le nez ä terre ; c'est le plus souvent le defaut de ceux qui pechent par l'odorat; chaque fois qu'on s'en apergoit, on lui crie : Haut le nez ; ce com-mandement l'inquiele, il s'agite, va et vient, et il arrive souvent qu'il saisit ainsi le sentiment du gibier. Lorsqu'il a reussi ä trouver plusieurs fois le vent, il portera toujours le nez haut. Les perdrix tiennent beaucoup moins devant un chien qni les suit k la piste que devant celui qui les quete ä hon vent. Celui-ci d'ailleurs forme toujours ses arretsde loin, tandis que le chien qui quete le nez has, s'il parvient ä arreter, le fait presque toujours en touchanl pour ainsi dire le gibier.
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LE CHASSEUK MEDECIN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 181
Le chien bien sürpour l'arret des perdrix arretera aussi bientot le lievre; mais conime il est plus difficile de l'empecher de le poursui\re, il faudra avoir soin d'y veiller et de l'arreter par le mot A terre au moyen du cordeau, et si on ne parvenait pas ä le corrigerde ce defaut, ilfaudrait lui faire reprendre le collier de force.
C'est encore par le mot A terue qu'on parviendra ä le corriger de courir au coup de fusil d'un aulre chas­seur. Pour cela, on pourra se promener avec un ami, et lorsqu'il tirera, on aura soin de faire coucher son chien. S'il s'emporlait, il faudrait lui mettre le collier de force, et repeter cette legon, en le corrigeant vive-ment s'il faisait la meme faute.
Lorsqu'un jeune chien a contracte I'habitude do poursuivre les volailles et les moutons, et quo le com-mandement A terre ne I'arrete pas, on lui met le col­lier de force et on le conduit pres des pouies et des moutons. S'il s'emporte, on lui fait sentir forlement le collier, en augmentant la punition de quelques coups de fouet. Apres cette legon, on le conduit en liberte, et s'il n'est pas sage, on recommence la correction jusqu'ä ce qu'il ne fasse pas la moindre attention a ces animaux.
Ilarrive souvent qu'un jeune chien qu'on conduit en plaine forme de faux arrets sur les alouettes ; on le corrige aisement de cette habitude en lui criant: Haut le nez. Si, au lieu de dresser un chien ne chez soi, on
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LE CHASSEUR MEDECIN.
etait oblige d'eu acheter un, il faudrait le choisir vif et ardent. A moins que l'on ne connaisse le pere et la mere, on devra, avant de l'acheter, le conduire en plaine, pour s'assurer qu'il a de l'odorat. Enfin, si Ton achetait un chien tout dresse, il faudrait que le ven-deur lui fit repeter tout ce qu'il sait faire, afin que l'on s'instruise de la methode qui a ete suivie pour le dresser, et que Ton se gouverne en consequence.
En resume, I'instruction d'un chien de plaine consiste ä le rendre obeissant, ä lui apprendre k rap-porter ä terre et ä l'eau, ä avoir la dent douce pour ne pas gäter le gibier, ä arreter sürement, ä se coucher, ä queter convenablement, et ä ne partir qu'au coup de fusil de son maitre, at encore apres le commande-ment de Apporte. Quant au chien pour chasser au ma'-ais et sur l'eau, il sufflt qu'il soit soumis, qu'il Sa­che parfaitement rapporter et qu'il aille ä l'eau en tou-tes saisons. Nous observerons que tous les moyensqui peuvent amener ce resultat sont egalement bons; mais que pour qu'un chien s'instruise plus vite et plus süre­ment, 11 faut suivre continuellement le plan d'instruc-tion qu'on s'est trace, et quand on lui a fait repeler une legon, on a soin de s'y prendre de la meme ma-niere que la premiere fois. II faut egalement qu'il ne rejoive de legons que d'une seule personne.
FIN.
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TABLE DES MAXIERES
Phepace du commentateur................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; v
Observations präliminaiies.................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;)
CHAP1TRE PREMIER.
De la manure de saigner les chiens........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4
Constitution et temperament du chien.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
Du pouls................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8
Sang du chien en bonne sante.............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8
Du sang par rapport au poids brut.........................nbsp; nbsp; nbsp; 10
Vers microscopiques dans le sang...........................nbsp; nbsp; nbsp;11
De la continence.............raquo;...........................nbsp; nbsp; nbsp; 13
De l'abstinence...........................................nbsp; nbsp; nbsp;13
De ladifite...............................................nbsp; nbsp; nbsp; 14
Des s^tons...............................................nbsp; nbsp; nbsp; 14
De la gestation...........................................nbsp; nbsp; nbsp; id
Des accouplements.......................................nbsp; nbsp; nbsp; 17
De la mlsebas.........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;n
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184nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE DES MAXIERES.
De rallaitement..........................................nbsp; nbsp; nbsp; 19
Du sevrage...............................................nbsp; nbsp; nbsp; 19
De la ftevre de lait........................................nbsp; nbsp; nbsp; 19
Tarir le lait des chiennes..................................nbsp; nbsp; nbsp; 19
Chiennes qui ont du lait sans avoir laquo;He fecondees.............nbsp; nbsp; nbsp; 21
Chiens ä un testicule......................................nbsp; nbsp; nbsp; 23
Pretendu ver sous la langue...............................nbsp; nbsp; nbsp; 2-1
CHAPITRE II.
De la maniere de medicamenter les chiens...................nbsp; nbsp; nbsp; 25
Pilules purgatives pour le chien trop gras.................nbsp; nbsp; nbsp; 2G
Pilules toni-purgatives contre l'inappetence et la maigreur..nbsp; nbsp; nbsp; 26
Administration des breuvages............................nbsp; nbsp; nbsp; 27
Administration des lavements. — Constipation.............nbsp; nbsp; nbsp; 28
CHAPITRE 111.
De la pneumonie........................................nbsp; nbsp; nbsp; 29
Pommade epispastique..................................nbsp; nbsp; nbsp; 30
Poudre temperante.....................................nbsp; nbsp; nbsp; 31
Pneumonic chronique....................................nbsp; nbsp; nbsp; 32
De l'asthme.............................................. 33
CHAPITRE IV.
Inflammation de l'estomac (gastrite)........................ 34
Des erapolsonnements.................................... 35
1deg; Par la noix vomique................................. 35
2raquo; Par l'arsenic........................................ 37
3deg; Par Ic phosphore.................................... 39
'i0 Pur les narcotiques................................... 41
5deg; Par le cuivre........................................ 42
Cquot; Einpoisonnement volontaire et subit................... 42
7quot; Empoisonnement partlel, ou anesthfelque local......... 4ä
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TABLE DES MAT1ERES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;185
CHAPITUK V.
Colique inflammatoiro....................................nbsp; nbsp; nbsp; 43
Colique venteuse.........................................nbsp; nbsp; nbsp; 45
Colique bilieuse..........................................nbsp; nbsp; nbsp; 46
De la constipation........................................nbsp; nbsp; nbsp; 47
De ladlarrhee chronique..................................nbsp; nbsp; nbsp; 48
De la dyssenterie ou flux de sang...........................nbsp; nbsp; nbsp; 40
CHAP1TRE VI.
De la maladie des jeunes chiens...........................nbsp; nbsp; nbsp; 52
1deg; Traitement preservatif. — Vaccination..................nbsp; nbsp; nbsp; 57
2deg; Traitement curatif. — Procede russe. — Autres..........nbsp; nbsp; nbsp; 59
Complication de la maladie des jeunes chiens................nbsp; nbsp; nbsp; G l
1raquo; De rophthalmie, suite ou Symptome de la maladie......nbsp; nbsp; nbsp; Cl
2quot; Danse de saint Guy, ou choree.......................nbsp; nbsp; nbsp; 6i'
3u Tic periodique......................................nbsp; nbsp; nbsp; 64
CHAP1TRE Vll.
L)e la jaunisse........... ...............................nbsp; nbsp; nbsp; 65
CHAP1TRE VIII.
Hepatite.—Affection du foie.............................nbsp; nbsp; nbsp; 6raquo;
CHAPITKE IX.
fipilepsie. — Convulsions.................................nbsp; nbsp; nbsp; 70
CHAPITRE X.
Des vers...............................................nbsp; nbsp; nbsp; 75
Des Mmorrhoides........................................nbsp; nbsp; nbsp; 80
De l'hydropisie................. ........................nbsp; nbsp; nbsp; 81
Du letanos..............................................nbsp; nbsp; nbsp; 82
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18laquo;;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE DES MAXIERES.
CHAP1TRE XI.
De la gale...............................................nbsp; nbsp; nbsp;83
La gale du chien peut-elle se communiquer a l'homme?......nbsp; nbsp; nbsp;87
Causes de la gale.........................................nbsp; nbsp; nbsp;87
Demangeaisons dartreuses.................................nbsp; nbsp; nbsp;89
Gale inveteree................................... ......nbsp; nbsp; nbsp;91
Herpte ou gale rouge.....................................nbsp; nbsp; nbsp;91
HerpÄs rouge commencant.................................nbsp; nbsp; nbsp;92
Herpes rouge avec ulceres ................................nbsp; nbsp; nbsp;92
Du rouvieux.............................................nbsp; nbsp; nbsp;92
CHAPITRE XII.
Du rhumatisme...........................................nbsp; nbsp; nbsp;93
Rhumatisme articulaire...................................nbsp; nbsp; nbsp;9S
Rhumatisme chronique...................................nbsp; nbsp; nbsp;95
Ostelte, renflements des articulations.......................nbsp; nbsp; nbsp;95
CHAPITRE XIII.
De la toux...............................................nbsp; nbsp; nbsp;96
Toux quinteuse dßs jeunes chiens..........................nbsp; nbsp; nbsp;97
CHAPITRE XIV.
Maux d'yeux.............................................nbsp; nbsp; nbsp;98
Ophthalmie chronique, ulcires sur la cornee.................nbsp; nbsp; 100
CHAPITRE XV.
Poux, puces, ricins, hippohosques..........................nbsp; nbsp; 101
CHAPITRE XVI.
Otite, ou chancres ä rint^rieur de l'oreille..................nbsp; nbsp; 104
Chancres exterieurs i l'oreille..............................nbsp; nbsp; 109
Des verrues ä la gueule et aux levres.......................nbsp; nbsp; 112
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TABLE DES MATIERES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 187
Kystes sur les oreilles...................................nbsp; nbsp; 112
Du goitre................................................nbsp; nbsp; nbsp;113
CHAP1TRE XVII.
Des blessures............................................nbsp; nbsp; nbsp;114
Emplatre adhesif.........................................nbsp; nbsp; UG
Nouveau desintectant des plaies...........................nbsp; nbsp; nbsp;1 IG
CHAP1TRE XVIII.
Des fractures.............................................nbsp; nbsp; nbsp;in
Fracture du femur (cuisse)...............................nbsp; nbsp; nbsp;117
Fractures des membres.................................nbsp; nbsp; nbsp;118
Patte teasee par uns volture............................nbsp; nbsp; 119
CHAPITRE XIX.
De la rage...............................................nbsp; nbsp; 121
1raquo; Traitement preventi!.................................nbsp; nbsp; nbsp;130
2deg; Precautions k prendre................................nbsp; nbsp; nbsp;130
3o Mode d'alimentation.................................nbsp; nbsp; 131
40 Traitement curatif....................................nbsp; nbsp; 132
Pilules de c^toine doree.................................nbsp; nbsp; 133
De la rage-mue...........................................nbsp; nbsp; 134
La rage-mue est-elle contagieuse?.........................nbsp; nbsp; 135
CHAPITRE XX.
De la ÖÄvre..............................................nbsp; nbsp; nbsp;1 sg
CHAPITRE XXI.
Des abc^s en general......................................nbsp; nbsp; nbsp;139
Engorgement des mamelles, on mastoite....................nbsp; nbsp; nbsp;143
1deg; Mastoite aigue.......................................nbsp; nbsp; 143
2raquo; Mastoite chronlque...................................nbsp; nbsp; 143
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188nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MAXIERES.
Squinhe aux mamelles....................................nbsp; nbsp; nbsp;144
Cancer aux mamelles.....................................nbsp; nbsp; J44
CHAPITRE XXII.
De l'inflammation des glandes parotides....................nbsp; nbsp; nbsp;145
CHAPITRE XXIII.
De l'csquinaneie ou etranguillon...........................nbsp; nbsp; nbsp;1/(7
CHAPITRE XXIV.
Des polypes et du cancer au vagin et ä la matrice............nbsp; nbsp; 149
CHAPITRE XXV.
Do la retention d'urine....................................nbsp; nbsp; 161
Pissement de sang........................................nbsp; nbsp; 152
Catanhe vesical.........................................nbsp; nbsp; 152
Calculs dans la vessie.....................................nbsp; nbsp; 153
Blennorrhagie preputiale.................................nbsp; nbsp; nbsp;153
Ligature du penis.........................................nbsp; nbsp; nbsp;153
Amputation du penis....................................nbsp; nbsp; nbsp;154
CHAPITRE XXVI.
Des piqüres..............................................nbsp; nbsp; 155
Morsures des animaux venimoux...........................nbsp; nbsp; nbsp;156
CHAPITRE XXVII.
Des efforts..............................................nbsp; nbsp; nbsp;159
Des molettes dites boutures...............................nbsp; nbsp; 161
De 1'agravi...,........................................nbsp; nbsp; nbsp;iu2
Du chien öventre.................................... ...nbsp; nbsp; nbsp;162
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TABLt DES MATlfeRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;189
CHAPITRE XXVIII.
Migissage des peaux de chiens............................nbsp; nbsp; 165
Savon arsenical pour la conservation des d^pouilles..........nbsp; nbsp; 167
Maiquer les chiens par (ipilage.............................nbsp; nbsp; W
Maniere de dresser les chiens de chasse.....................nbsp; nbsp; 169
FIN DE LA TABLE DES MATIERES.
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