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MELANGES
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PATHOLOGIE COMPAREE
ET DE
TERATOLOGIE
O. LARCHER
DOCTEUR EN HtUECINE
ANGIEN INTERNE ET LAOKEAT DES HflPITAUX DE PARIS
LAUREAT DE L'lNSTlTUT DE FRANCE, DE LA FACÜLTE ET DE L'ACADEMIE DE MEDECINE DE PARIS
MLMDHE DE LA SOCIETE PATHOLOGIOUE DE LONDRES
ET DE LA SOCIETE CENTRALE DE MEDECINE VETERINAIRE, ETC.
PAUS
P;-ASSELIN, SÜCCESSEÜR DE BECHET JEÜNE ET LABE
LIBRAIRE DE LA FACULTY DE U^DEGINE ET DE LA SOCIETY CENTRALE DE MEDECINE VETEBINAIKE
PLACE DE L'ECOLE-DE-MEDECINE
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701
1873
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BIBUOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
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MELANGES
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PATHOLOGIE COMPAREE
TERATOLOGIE
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Du meme Auteur:
Des ulcerations intestinales dans l'erysipele (Extrait des Archives gä-nirales de mödecine, 6mc serie, t. IV. — Paris, I86Z1).
COXTRIBUTIOKS A l'HISTOIRE DES POLVPES FIBREÜX INTRA-UTERISS, A AP­PARITIONS iNTERMiTTENTES (Extrait des Archives gdndrales de medecine, 6mc seile, t. IX, p. 39, 193. — Paris, 1867). — Mdmoire couronne par Plnstitut de France et par l'Acadamp;nie de mödecine de Paris.
DE LA RUPTURE SPONTANEE DE l'üTERUS ET DE QtiELQÜES AÜTRES PARTICD-LARITES, DANS LEURS RAPPORTS AVEC LES POLYPES FIBREUX INTRA-UTE-
rins (Extrait des Archives genernles de midecine, 6me serie, t. X. — Paris, 1867). — Mömoire couronne par rinslitut de France et par I'Aca-dcmie de medecine de Paris.
Pathologie de la protuberance annulaiee ; deuxiemc tirage, revu, coi-rige et augmente; in-80 de iv-207 pages. — Paris, 1868). — Ouvrage couronne par la Faculle el par l'Academie de medecine de Paris.
Etudes cliniqües et anatojio-pathologiques ; in-80. — Paris, 1869. Contribution a l'histoire de l'endocardite scarlatineuse. {Vnion mö-dicale, 3me sörie, t. IX, p. 87. — Paris, 1870.)
Note sür un gas d'andrie simple. [Bulletin de l'Acadeinic royale de mi-decine de Belgique, 3me s^rie, t. V, p. 1857. — Bruxelles, 1871.)
Remarques sur les affections vermineuses de l'intestin chez les oiseaüx. (Bulletin de laSociäö centrale de medecine vätärinaire, Squot;6 Se­rie, t. VI, p. 194. — Paris, 1872.)
57030 Paris. — Typographie de Vlaquo; RENOtJ, MAULDE, et COCK, rue de RWoli, 144,
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MELANGES
DE
PiTHOLOGIE COMPAREE
ET DE
TERATOLOGIE
O. LARCHER
DOCTEUH EM MEDECINE
4NCIEN INTERNE ET LAUREAT DES HuPITAUX BE I'ARIS
LAIRF.AT hV. L:1MST1TUT DE FBAgt;quot;CE, DE LA FACCLTK ET DE L'ACADEMIE DE MEfiEClNE DE PARIS
MEMBRE DE LA SOCIETE PATHOLOGIOLE DE LONBRES
ET DE LA SOCIETY CENTRALE DE MEDECINE VETliRINAIRE, ETC.
, PARIS
P. ASSEL1N, SUCCESSEUR DE BECHET JEUNE ET LABE
LIBRAIRE DE LA. FACULTY DE MEDECINE ET DE I.A SOCIETY CENTRALE DE MEDECINE VETERINAIRE
PLACE DE L'EC0LE-DE-MEraquo;EC1NE
1873
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NOTE
POUR SERVIR A L HISTOIRE
TUBERCULISATION DU FOIE
CHEZ LES OISEAUX.
I.nbsp; — La tuberculisation du foie, chez les oiseaux, a 6(6 observöe dans im certain nombre de cas, et peut-6tre m6me n'est-elle pas trfes-rare, au moins chez ceux qui vivent en captivity (1), bien que les relations dötaillees des faits de ce genre soient encore tr6s-peu nom-breuses.
L'ordre des Passereaux et celui des Grimpeurs sont jusqu'ä pramp;sent, les seuls qui ne nous en aient pas offert d'exemples; tandis que les Ba-paces, les Gallinac^s, les fichassiers et les Palmipfedes en out, au con-traire, fourni döjä un certain nombre.
II.nbsp; — Je rapporterai ici l'histoire de Tun d'eux, et je la ferai suivre de quelques remarques.
II s'agit d'un Canard de la Caroline (2), male adulte, qui, depuis plus d'un an, vivait dans un 6tat de demi-libertö (3), sur une petite
(1)nbsp; On peut, du resle, la renconlrer aussi, accidenlelleraent, chez les oi­seaux qui vivent ä Mat sauvage. Je citerai, notamment, ä cet ögard, le fait d'un Epervier adulte (Fako nisus, Linn.), qui avail 6te pris au pi6ge, au mo­ment oil il s'abattait sur une troupe de Chardonnerets, el chez lequel le doc-teur J.-F. Larcher, mon pore, a constate la presence de tubercules diss6-minis dans le foie, dans les poumons et sur queiques autres points du corps.
(2)nbsp;Anas sponsa. Linn.
(3)nbsp; Je dis demi-libertd, parce que, quoique cet oiseau föt, avec plusieurs autres, abandonn6 ä lui-mßme, nuit et jour, dans la totality du jardin qu'il poavait parcourir sans entraves, il avait, un an auparavant, subi, du cote droit, la petite operation qui consiste ä couper Fextrömite de l'aile ä un cen­timetre et demi environ de l'articulation des os de l'avant-bras avec les möta-carpiens. Cette opöration avait 616 pratiquöe avec bcaucoup de soin, el, outre que l'oiseau n'avait eprouvö ä la su;te aucune deformation dans la r^gularitö des formes exterieures, il n'avait jamais paru en ressentir non plus aucune alt^ra-
0. Larcher, Path. eomp.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
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2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TüBERCULISATION DU FOIE CUEZ LES OISEAUX.
pifece d'eau situöe dans notre jardin, ä Paris. Les diverses fonctions paraissaient s'accompiir loujours r4gnli6rement (le vol except^), et vien n'annononit cliez ranimal le moindre 6tat palhologique.
Cependant, quelques modifications devant 6tre apportöes dans la disposition des abords de la piece d'eau, les divers oiseaux qui l'lia-bitent furent tous provisoirement internes dans une serre, ä la tempö-rature de l'extörieur. Le lendemain malin, notre palraipöde fut trouve raort: son plumage 6tait intact, et rien n'indiquait que sa vie eüt 6t6 violemment interrompue.
L'autopsie fut faite dans la journee möme, et il fut impossible de trouver de lösion appreciable dans aucun aulre organe que le foie. L'appareil cardio-pulraonaire, nolamment, 6lait parfaitement sain, raalgrö le refoulement qu'il avait du subir nöcessaireraent pendant la vie, sous l'influence de la pression exercöe de bas en haut et d'arriöre en avant par la glande hdpalique. Cctle glande 6lait, en effet, tres-volumineuse, et remplissait ä pea pros, h eile seule, toute la cavitö thoraco-abdominale, dont eile occupait la partie döclive ; la masse in-testinale (saine, du resle) ölait refoulöe h. la partie supsect;rieure, centre la colonne vert^brale.
La surface exlörieure du foie, examinee dans son ensemble, varic du rouge fonc6 au gris, au jaune et, sur quelques points, au verdätre; eile est irrögulierement semsect;e de petites taches d'un blanc jaunalre, qui ne lorment de relief appreciable ni aux yeux, ni aux doigts, et dont le tissu se laisse dissocier, en offrant quelque resistance, au moment oü nous essayons de les d6primer avec I'ongle. Sur une coupe faile avec rinstrument tranchant apparaissent de petites masses, d'un jaune verdätre, qui se monlrent abondantes, non-seulement au niveau de la
lion dans raccomplissement des principales fonctions. La longueur de la por­tion adlierente du membre Uioracique elail, comnie cela a lieu d'oidinaire en pared cas, insuffisante pour permettre ä l'oiseau de s'ölevcr ä l'aide de ses ailes; mais, lorsqu'il elait monle, en marchant, jusque sur une petite elevation de terrain qui se trouvait ä l'une des exlrömites de la pifece d'eau, il pouvait, en donnant h son corps une vive impulsion, se lancer en avant el parcourir ainsi, en se tenant pendant lout le temps aurdessus de l'eau, tout I'espace (hull h neuf metres), qui le söparail de rexträuitä opposee h celle d'ou il (Hail parli. L'oiseau se livrait souvent, durant la journee, ä ce petit exercice.
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TUBERCULISATION DU FOIE CHEZ LES OISEAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3
p6riph6rie de l'organe, mais dans son öpaisseur möme, au sein de son parenchyme, oü elles ont un volume qui varie depuis celui d'un grain de millet jusqu'ä deux, trois et quatre fois plus, sans que nous puissions trouver autour d'elles aucune membrane qui les isole du parenchyme liöpatique. Les diverses portions du foie sont envahies par ces petites masses qui, ä la simple vue, ont d6jä tout l'aspect des granulations tu-berculeuses et des petits tubercules.
Nous devions pourtant, pour npus mettre, autant que possible, ä l'abri de toute erreur, ne pas oublier que, dans quelques cas, le foie präsente des productions particuliferes, et notamment des productions parasitiques, dont l'aspect se rapproche de celui de certaines formes de tubercules. Or, bien que notre attention füt 6veill6e sur ce point, au­cune apparence de ce genre ne s'est Offerte sous le champ du mi­croscope (1). Dans la plupart des ilots de la substance du foie, les cel­lules de l'organe paraissent avoir leur structure normale. Cä et lä ap-paraissent de petites masses arrondies, plus päles que le reste, et qui semblent etre situöes dans le tissu interlobulaire. Le nombre des noyaux des 616ments cellulaires augmente ä mesure que l'on se rap­proche davantage de ces derniferes, et, ä leur niveau möme, on n'aper-coit plus que les noyaux qui les constituent.
Les masses jaunätres, plus grosses, visibles ä l'ceil nu, offrent la mamp;ne structure, uniquement nuclöaire; mais quelques-unes d'entre elles subissent damp;jä la d6g6n6rescence graisseuse.
III. — Teiles sont les particularitös principales que nous avons pu observer chez le Canard de la Caroline. En les comparant aux rösultats recueillis sur d'autres oiseaux, nous sommes conduits des ä präsent ä quelques donnöes gönörales que nous essaierons de rösumer maintenant.
Dans les divers cas, le foie a gönöralement subi une notable augmen­tation de volume et des modifications plus ou moins accusöes dans l'as­pect de sa surface, soit sous le rapport de la coloration, soit sous celui
(1) L'examen microscopique a 616 fait avec Fobligeant concours de notre ancicn coltegue, M. le docteur A. Bordier, alors interne dans le service de M. le professeur GuMer, et actuellement chef de clinique de la Facultö de mödecine de Paris.
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tinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TUBERCULISATION DU FOIE CHEZ LES OISEAUX.
de la nettetö; la substance du foie pouvant d'ailleurs elre restlt;5e sain-*
sur un grand nombre de points.
Les produits luberculeux, dont le nombre est parfols tres-consid6-rable, pouvent envahir, k peu pies 6galenienl, toutes les portions de la glande ; et, bien que, quelquefois, les plus petits se montrent plus par-ticulierement vers la surface, et les plus gros dans l'öpaisseur de 1'or-gane, on peut nöanmolns observer de petits tubercules et meme de simples granulations dans toute son 6tendue.
En examinant ces dernieres, ä Faide du microscope, on apercolt de petites masses arrondies, qui semblent 6tre situöes dans le tissu inter-lobulaire, et qui, plus pales que le reste, sont constitutes par la reunion d'616nients nuclamp;iires, dont les cellules höpatiques renferment un nombre d'autant plus grand qu'elles sont elles-m^mes plus voisines des granulations.
Les masses jaunätres, plus volumineuses, qui sont visibles h I'oeil nu, offrent du reste la meme structure, uniquement nuclöaire; mais döjä, pour peu qu'elles aient acquis un certain volume, elles commencent ä subir la dögönörescence graisseuse.
Enfin, on rencontre aussi quelquefois dans la glande li6patique des tubercules renfermant une grande quantity de raatiere calcaire.
Les autres organes de röconomie sont quelquefois atteints en meme temps que le foie; mais, dans d'autres cas, ils ne laissent apercevoir aucune apparence de tubercules, et, par consequent, le foie parait bien positivement pouvoir 6tre le point de depart de la tuberculisation chez les oiseaux.
Bien que les intestins subissent parfois un refoulement plus on moins prononc(5, du ä l'ampliation de volume de la glande, n^anmoins, la mort n'a paru jusqu'ici etre le r^sultat de la compression ou de l'oc-clusion d'aucun viscöre ; et, bien que I'animal puisse conserver presque jusqu'au dernier moment les apparences extörieures de la sanl6, 11 est permis de penser que la mort doit etre le plus souvent la suite de l'al-töration et de la perturbation progressive des fonctions nutritives.
Mais, quant ä la cause mfeme de la tuberculisation survenant chez des oiseaux d'ailleurs convenablement nourris, tout en tenant comple
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TÜBERCÜLISAT10N DU fOIE CHEZ LES OFSEAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5
#9632;de Tinfluence de la captivitö, des diverses conditions de la temperature et surtout du confinement dans im espace 6troit, humide et mal a6r6, #9632;on ne peut s'erap6cher de reconnaitre que les tuberculesdu foie peuvent se d6velopper en dehors de toute influence de ce genre.
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REMARQUES
SDlt. LES
ANOMALIES DE L'OREILLE EXTERNE
A L'OCCASIOiN d'un c.\s obserrve
si'n
UN LAPIN DOMESTIQUE.
I. — L'aniraal, albinos, sur lequel vient de porter notre observa­tion, est 116 de parents bien confonnös; le pere est angora et albinos; la mere, de race commune, a le poil jaune, cä et lä macule de taches blanches.
Les petits provenant de la meme porlöe (5laient an nombre de cinq, et lous bien conforraös, au moins exlörieurement. Un seul d'entre eux existe encore et est bien portant; les quatre antres ont suecombö plus d'un mois apres la naissance : deux, victimes d'un l^ger traumatisme; un, par suite de froidure; et le qualriteme, sans cause appröciaUle.
Le sujet de notre observation 6lait äg6 do deux mois, quand ii a suc-combö. Pendant le temps qu'il a v6cu, il n'a presentö dautres signes que ceux d'une grande faiblesse; et, ä l'examen aiialomique, nous n'avons renconlrö de particularity remarquable que celle qui porle sur l'oreille externe du cölö gauche.
Le pavilion de l'oreille est frappö d'un arrfit marque dans son döve-loppement. Considcre sous le rapport de la forme, il se monlre oblong, geneialement aplati, a peine convexe du cotö de sa lace extöiicure, et, de meme, Ji peine concave du cöl6 de sa face auriculaire, qui, contiai-rement h ce qu'on observe pour l'oreille du cölö droit, est abondam-ment garnie de poils blancs, fins, serrös, assez longs, et dirigös rögu-liereaienl cn arriere et en baut. — En raesurant avec soin la longueur de ces deux faces, nous trouvons, pour la premiere, 0m.055, et, pour la seconde, 0m.065; tandis que la mtoc mensuration, praliquee pour k pavilion de l'oreille droile, donnc O'n.0G5 et 0,n.085. A gauche, le
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8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANOMALIES DE L'OREILLE EXTERNE.
diamölie transversal, iiiesur6 dans la parlie la plus large, corople
0m.017, tandis que, du cöt6 droit, il est de 0m.038) pris au niveau
correspondant.
Malgrdi ces diKrences dans leurs dimensions et dans leur configura­tion, les deux pavilions paraissaient du reste fonctionner synergique-ment, et nous nous sommes assurö, a plusieurs reprises, que I'animal les tenait gamp;iöralement inclines en arriöre et en haut, bien que, de prime-abord, celui du cöte gauche, en raison de ses dimensions moin-dres, parüt incline en arriere et un peu en bas.
Les arfites saillantes de la face auriculaire sont nulles, et nous n'en remarquons pas d'antres que celles qui limitent une surface niembra-neuse, lögeremenl convexe, de forme trianguiaire, situöe en lieu et place de Forifice du conduit auditif externe, qu'elle oblitöre (1).
Un examen ullörieur nous a du reste moiitrö que ce conduit 6tait parfaitement conforrae aux dispositions de lJ6lat normal, constatöes de l'aulrecötö (2).
II. — Le cas dent je viens de rapporter les principaux details est peut-ötre du nombre de ceux dont on a pu dire, il y a pros de qua-rante ans, que plusieurs centaines de pages suffiraient h peine pour renfermer leur hisloire complete, s'il etait possible que quelque anato-miste vouliit consacrer ses veilles ä un travail aussi long et aussi aride pour son aufeur qu'il serait inutile ä la science.
Je crois pourtant que, par quelques points, il pent 6chapper au re-proche de manquer absolument d'intöret.
1deg; On salt sans doute (et le fait que nous publions vient seulement nous le montrer une fois de plus) que, dans la pinpart des cas, les ano­malies de ce genre n'existent que d'un seul cotö (3), et que, du reste,
(1)nbsp; J'ai du h M. le docteur G. Dupont la possession du petit animal dont la difformite m'a fourni le sujet de cette note.
(2)nbsp; Nous n'avons pu examiner les parties plus profondes de i'appareii au­ditif. Quant ä la conformation extörieure du crane, eile ne nous a pas ofiert de differences appröciables, d'un cöte h I'autre,
(3)nbsp; Voyez : Isidore-Geoffroy Saint-Hilaire, Hisloire gdnörale et parliculidre des anomalies de Vorganisalinn, t. J, p. 526; Paris, 1832. — Weicker, in Archiv, für Ohrenheilkunde, Bd. I, S. 163. — A. de Troeltsch, Maladies de l'oreüle, traduetion de Sengel (de Forbach), p. li; Paris, 1868.
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ANOMALIES DE L'OHEILLE EXTERNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;9
les malformations congönitales de la conque auriculaire sont g(5n6rale-ment accompagnöes d'un 6tat anomal da conduit auditif externe (1). Mais, autant que j'en puis juger par le rösultat des recherches que j'ai faites sur ce point, les observations recueillies jusqu'ici ont surtout portö sur des sujets appartenant ä l'espöce huraaine (2), et je n'en ai trouvö aucune ayant trait au Lapin (3).
2deg; Contrairement ä l'opinion d'apres laquelle diverses alterations concomitantes rendraient le plus souyent inutile toute tentative faite pour ötablir artificiellement l'orifice du conduit auditif oblit6r6 (4), nous voyons ici un exemple du succfes que cette tentative aurait pu avoir si I'animal avail continue ä vivre. En effet, lorsque nous avons incis6 la petite membrane qui obstruait le moat auditif externe, nous
(1)nbsp;Voyez : Allen-Thomson, in Edinburgh Journal of Medical Sciences, April 1847. — Toynbee, The Diseases of the Ear, p. 13 et suiv.; London, 1860. — A. de Troellsch, loc. oil., p. 14, et Traitä pratique des maladies de l'oreille, iraduction faite sur la 4e edilion par A. Kulm et D. M. L6vi, p. 63; Paris, 1870.
(2)nbsp; Peut-etre la rarele relative des observations recueillies sur les animaux tient-elle seulement h ce que, pour ces derniers, on neglige souvent de relater les cas de ce genre, pour ne tenir comple que des difibrmitös auxquelles on pent porter remfede, chez ceux, (els que le Cheval et le Chien, dont on aimeä rendre la tete reguliere, en meme temps qu'on cherche ä assurer la perfection de leurs sens.
Cependant, je dois ajouter que Gurlt [Lehrbuch der Palholoyhchen Ana­tomie der Unus-Saugthiere, Bd. IT, S. 83; Berlin, 1832) cite, d'aprfes Wagen­feld (de- Dantzig), le cas d'un Moulon adulle auquel manquaient les deux orcilles externes, eile fait d'un Pore nouveau-n6, auquel Tune des deux oreilles faisait d^faut. A la place de cette dernifere, on voyait un prolongement cutanö, plus petit qu'elle; et, quant au conduit auriculaire externe, on put s'assurer oomplelement de son existence, aprös avoir perce ä son niveau la membrane qui i'obturait (Mitgetheilt vom Thierarzt Ripke in Posen).
Enfin, dans le Magazin für die gesammle Thierheilkmde, de 1857, nous Irouvons la description, avec figures, d'un Agneau, d'ailleurs monstrueux, dont les oreilles, altachöes plus bas qu'ä l'elat normal, etaient, en mtoe temps, d'inegales longueurs (Voy. Recueil de medecine veterinaire, 4quot; serie, t. VI, p. 382; Paris, 1859).
(3)nbsp; J'ai vaincment clierc.W quelques indications sur ce sujet, non-seulement dans plusieurs trait^s d'anatomie comparde, mais encore dans plusieurs mo-nographies, telles que celles de C. de Wilpert (De differentia organi auditüs animalium, p. 3, 4 el 5; Dorpati, die prime Junii 1804) et de Ad. Hannover (De carlilaginihus,musculis et nervis auris exterme, p. 33; Ilannife, 1839).
(4)nbsp; A. de Troellsch, loc. cit, p. 63; Paris, 1870.
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10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANOMALIES DE L'OREILLE EXTEKNE.
avons vu s'öcarter tr6s-facilement les petits lambeaux; et, en raison de la bonne conformation du conduit auditif, dont les diaraötres ötaient uormaux, 11 y a lieu de penser que l'ouverture se serait malntenue böante.
Si j'insiste sur cette particularltö, trös-appnreniesur un animal aussi petit que celui que j'ai observö, c'est que, lorsqu'on a surtout en vue los cas dans lesquels I'anomalie de l'oieille externe est accompagnöe du döveioppement incomplet de la caisse et meme du labyrinthe, on est peu teilte d'accorder quelque chance de succfes ä l'operation, laquo; en lai-sant m6me abstraction de la grande difficullö qu'on öprouverait ä maln-tenir b6ant le canal de nouvelle formation (1). raquo; Et pourtant, la rela­tion de quelques cas appartenant ä l'otologie humaine dömontre que des enfanls, chez qui on a trouvö le conduit auriculaire ferm6 par une membrane (quelquefois superficielle, quelquefois profondement sltuöe auprös de la membrane du tyinpan), ont pu elre guöris de leur diffor-mit6 par la division de la membrane obluratrice, et par I'lnlroduclion ultörleiire de pelltes mtehes (2) on par la cauterisation des petits lam­beaux (3).
Tout en laissant au judlcieux conseil d'abstention toute sa valeur pour les cas dans lesquels le conduit auriculaire parait bien etre absent ou ne se trouve repr6sent6 que par une fente superficielle (4), 11 y a done lieu d'insister pour qu'on ouvre nettement une exception en fa-veur des cas d'obstruction simple (5), qui repräsentent, h eux seuls, une classe depuis longtemps admise dans le groupe des anomalies de l'organe de rouie (6); et, si j'en juge par ce que j'ai vu moi-meme,
(1)nbsp; A. do Troeltsch, loc. cit.; Paris, 1870.
(2)nbsp; Hinton, The Diseases of the Ear {System of Surgery edited by T. Hol­mes, l3' edition, vol. lit, p. 135).
(3)nbsp; E. Triquet, Lcqous cliniques sur les maladies de I'orcille, 2quot; parlie, p. 237-239; Paris, 1866.
(4)nbsp; Toynbec, in London Pathological Society's Transactions, vol. I, p. 139, et vol. Ill, p. Zi35.
(5)nbsp; E. Triquet, Traitd pratique des maladies de l'oreillc, p. 155; Paris, 1857. — T. Holmes, On the surgical Treatment of the Diseases of Infancy and Childhood, 2* ödition, p. 134; London, 1869; ct traduclion par 0. Larchcr, p. 174; Paris, 1870.
(6)nbsp; Allen-Thomson, loc. cit.
raquo;IV
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ANOMALIES DE L'OKEILLE EXTERNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;11
peut-6tre, ä döfaut d'autres renseignemenls, pourrait-on se laissei-guider par un löger soulöveraent de la membrane obturatrice, qui, dans le cas que j'ai observö, se trouvait refoulöe de dedans en dehors par nne masse demi-molle, formte de matiöre cörumineuse blanchätre (1).
III. — Indöpendaminent de l'injperforatlon du meat auditif, l'arröt de döveloppement dont l'oreille externe est frappöe dans son pavilion offre un certain inler6t h plusieurs points de vue, soit qu'on Tenvisage dans ses rapports avec I'liistoire g6n6rale des anomalies (2), soit qu'on la considere seulement sous le rapport de son existence chez un animal appartenant ä un genre dans lequel l'ötude des caracleres de l'oreille externe a acquis une certaine importance.
C'est sous ce dernier point de vue que nous la considörerons, attendu qu'il n'est pas peu surprenant de voir cette anomalie par arrfit de d6-veloppement se prösenter chez le Lapin, dont la conque auriculaire oilre generalement une tendance marquee dans le sens contraire, soit que les oreilles demeurent droites, soit que, comme cela arrive plus sou-vent, elles se raontrent pendantes (Lapin lope) et se detachent meme ä angle droit (Lapin lope ä rames); soit, enfin, que l'une seulement des deux oreilles se tienne droite, l'autreetant pendante (Lapin demi-lopc). Daus ce dernier cas, il est vrai, l'oreiile pendante est quelquefois plus large et plus longue que l'oreille qui se lient droite; et, par consequent, de prime-abord, il semble naturel d'admettre que cette derniörc a 6t6 frappöe d'un anet dans son d6veloppement.
(1)nbsp; Quand on se rappeile les divers accidents que peut entrainer raccumu-lation du cerumen dans le conduit auditif, il est impossible de ne pas songer aux inconvönients qui peuvent succeder ä la retention de ce produit de l'or-ganisme; et peut-fitre serait-il prudent de n'admettre l'exlstence de lesions complexes et absolument incurables qu'aprfes s'fitre toujours assure que les phdnomfenes observfe sont etrangers ä robstruction cerumineuse dont peut s'accompagner robslruclion simpje du meat.
(2)nbsp; On sait ä quel haut degre est portöe la persistence organique de roreille externe, puisque, mSme chez les monstres olocöphaliens du dernier genre, alors que les deux yeux manquent d6jä et qu'il n'exisle plus ni bouche ni Irompe, les deux oreilles existent encore et sont rapprochdcs ou reunies sous la töte. Les exemples d'un arröt dans le döveloppement de la conque auricu­laire, cliez un 6trc normalement conformö sous tons les autres rapports, par l'exception qu'ils offrent, meritent done une attention particulifere.
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12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANOMALIES DE L'OUEILLE EXTERNE.
II est Men 6vident que, chez des animaux dont les deux oreilles sont göiiöralement pendantes et trös-longues, loute difference en moins con-slitue, dans I'espece, une anomalie. Mais ici surgit une question d'une certaine importance: a savoir, si l'anomalie suppos^e n'est pas plus apparente que r6elle?
On concoit que, pour r6soudre cette question, il faille poss6der un certain nombre d'616ments de discussion; il faut tout d'abord savoir si Toreille lamoins d6velopp6eest, ounon, parfaitement r6guliöre dans sa forme et dans sa constitution; si rorifice du conduit auditif externe est, ou non, situ6 ä sa place et dirige dans un sens qui se trouveen rapport avec la position et l'attitude de I'Dreille ; si, enfin, les os de la voüte du cräne et la niächoire införieure elle-mfirae sont, ou non, ce qu'ils sont ordinairement chez les Lapins ä oreilles droites ?
C'est pröcisöment parce que l'oreille externe du Lapin que nous avons observ6 präsente les caracteres d'une anomalie non douteuse, que nous saisissons cette occasion, jusqu'ici peu commune, d'opposer une ano­malie reelle ä la disposition qui, chez les Lapins demi-lopes, ne con-stitue, pour Toreille la plus petite, qu'une anomalie apparente.
Prenons l'oreille dresste, — et reiativement petite, — d'un Lapin demi-lope. Ne ressemble-t-elle pas ä l'image grandie et parfaitement reguliere de l'oreille du Lapin sauvage? La situation et la direction de l'orifice externe du conduit auriculaire sont 6galement conformes ä ce que l'on observe chez cet animal; et, quant ä la difference dans les di­mensions du pavilion, eile ne fera jamais naitre l'idde d'une anomalie chez le Lapin domestique, pour peu qu'on se rappelle que, sous tous les rapports, le corps du Lapin sauvage offre partout des dimensions moin-dres (1).
(1) On n'a pas lieu, du reste, de s'etonner de celle remarquable difförenoe entre le Lapin sauvage et le Lapin domestique, puisqu'il est d'observalion que, laquo; chez les animaux doraesliques, richement nourris, il n'y ag6n6ialement au-cune economie de croissance, ni aucune tendance ä röliminalion des details de conformation superflus ou insignifiants. raquo; (Ch. Darwin, De la variation des animaux et des plantes sous l'aclion de la domesticalion, ouvrage traduit de Tanglais par J.-J Moulinie, t. IT, p. 318; Paris, 1868).
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ANOMALIES DE L'OREILLE EXTERNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 13
Prenons, au contralre, l'oreille pendante du Lapin demi-lope. Des observations recueillies avec beaucoup de soin ont permis de recon-naUre que le m(5at audilif osseux correspondant est notableraent plus grand et portö plus en avant que celui de l'oreille dressöe, et que son orifice, plus comprimä, a le bord inlörieur plus eleve que l'extörieur. Mais, en oulre, les modifications du ra^at auditif s'accompagnent encore de modifications dans la conformation du mfirae cötö du cräne; la su­ture enlre les os fronlaux et pariötaux n'est plus perpendiculaire ä Taxe longitudinal du cräne; l'os frontal döpasse celui qui correspond ä l'oreille dressöe, et les bords anWrieur et poslörieur de l'arcade zygo-matique sont situ6s plus en avant que les mömes points du cötö opposö. Enfin, il n'est pas jusqu'ä la mächoire införieure elle-möme, qui ne seit afieclöe, les deux condyles n'^tant plus symötriques, et celui du c6t6 de l'oreille pendante se trouvant plus avancö que l'autre (1).
Le contrasle est frappant. Tous les caraetöres d'une anomalie de di-veloppement se trouvent röunis du cöti de l'oreille pendante; c'est de ce cötö qu'est certainemen! l'anoinalie reelle, en döpit de tout ce que pourrait faire croire, de prime-abord, la comparaison du Lapin demi-lope avec les Lapins lopes parfaits.
II y a seulement une restriction importante ä faire : ä savoir, que l'anomalie de ces derniers n'est pas individuelle, qu'elle est acquise ä la race depuis un grand nombre de generations, et qu'elle ne s'efface que rarement devant un retour ä la disposition qu'on constate dans le Lapin domestique, normalement conform6. En pareilscas, on voit, chez le Lapin, ce qui se passe cliez l'Homme, dans quelques families, oü cer-taines anomalies dans la conformation de l'oreille se transmettent h£r6-ditaireraent et pourraient se perpötuer, si on avait un int^ret quel-conque ä en assurer la duröe par la selection, et si les alliances avec des sujets diffäremment conformes ne ramenaient pas. le plus souvent.
(1) Ch. Darwin, op. cit., t. I, p. 126-127.
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iUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANOMALIES DE L'OREILLE EXTERNE.
les individus k des types plus voisins de celui que tout concourt h faire oonsidörer comme le type normal (2).
(2) Indöpendamment de 1'anomalie dont j'ai relate an döbut de cette note un example Evident; independamment de celle qui est caraclerisee par le d6-veloppement exagerd et l'attitude peudanle de Toreille, on pent sans doute consid6rer aussi comme anomales les dispositions conslatöes dans une race (?) qui n'aurait qu'une seule oreille (J. Anderson, Recreations in Agricull. and natural History, vol. I, p. 68; et An account of differents kinds of Sheep in Russian dominions, p. 39; 1794.
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NOTE
l'OUR SEHVIR A L'HISTOIRE
PYGOMELIE CÜEZ LES OISEAUX.
I. — On salt que c'esl surloul chez les oiseaux que la pygomelie a 6le observöe et que cette anomalie n'est mfime pas tres-rare cliez les reprösenlanls de celte classe des vertöbrös.
Le Ghardonncret, I'Oie, le Canard et la B6cassine en ont offert quel-ques exemples; mais les plus nombreux appartiennent ädes Gallinacös et ont ^t6 observes sur le Pigeon^ sur la Perdrix et surtout sur la Poule.
A part la Böcassine et deux Perdrix, tous les oiseaux que nous ve-nons d'indiquer vivaient dans les conditions de la captivit6 ou de la domesticity, et un grand nombre d'entre eux ötaient parvenus ä l'ötat adulte.
Par la difformitö qu'ils pr^sentent, ils appartiennent lous ä la grande famille des raonstres doubles polymöliens, et se distinguent speciale-ment par l'insertion des parties surnumöraires sur l'un des points de la region liypogastrique, seit en arriöre et dans l'intervalle des deux membres normaux (1), soit en dehors de ces derniers (2).
Le nombre des membres surnumöraires varie de un ä deux. Lorsqu'il en existe deux, tantöt ils sont libres dans toute leur 6tendue et plus ou raoins bien conformös, tantfttils sont soud^s entre eux, par leurs cölös correspondants, dans une plus ou moins grande partie de leur longueur.
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(1)nbsp; Teile est la caraetörislique aonnöe depuis longtemps par Isidore Geof­frey Saint-Ililaire [Histoire gdndrale et parliculiire des anomalies de Vorgani-salion chez Vhomme el chez les animaux, t. Ill, p. 26i; Paris, 1836).
(2)nbsp; Cette dcrnifere disposition parait avoir 616 signalee, pour la premiere fois, d'une manifere pröcise^ par Eugöne Ciiarlier, dans un travail intitule: Observation d'un Poulet pygomile presentant une nouvelle variiU de ce genre de monstruosilö (Rxtrail des Memoires de la Societi royale des sciences de LUge, p. 16; Li6ge5 1868).
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16nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LA PYGOMfeLIE CHEZ LES OISEAUX.
et plus ou moins complötement (1). Dans le premier cas, l'oiseau est pourvu de quatre paltes; tandis que, dans le second, il en a trois seulement, el encore la patle surnumöruire (resultat de la fusion des deux membres) est-elle ordinairement terminöe par un segment digits, dont les dispositions different, le plus souvent, de celles d'une patle normale, au moins sous le rapport numörique.
Lorsqu'il n'existe en räalitö qu'un seul membre surnumöraire, il est toujours plus ou moins mal conform^, et quelquefois presque rudi-mentaire.
Enfin, on rencontre des cas oü, soit qu'il existe deux membres, soit qu'il n'en existe qu'un seul, les parties surnuraöraires sont tellement reduites, que les doigts, le tarse et m6me la jambe ont disparu; de teile sorle qu'il ne subsiste plus qu'un ou deux raoignons, comme vestige du segment crural correspondant.
Dans les cas de ce dernier genre, la partie que nous venons d'in-diquer n'est rattachöe au corps de l'oiseau que par la peau et par le tissu cellulaire graisseux qui environnent le croupion; tandis que, chez les pygomöles donl la partie surnumeraire est moins imparfaite, le fömur s'implante ordinairement^ par son extrömitö supörieure, sur un bassin trös-rudimentaire, qui, sans avoir de rapports directs avec le bassin principal, est seulement fixö entre les muscles ou m6me dans le tissu adipeux du croupion.
A uu degrö plus 6lev6, le bassin qui porte les parties surnumöraires s'articule lui-meme avec une portion plus ou moins ötendue du bassin principal, et, enfin, chez les oiseaux dont la difformitö est encore plus complete, il existe entre les deux bassins une veritable soudure. G'est ainsi que, dans un certain nombre de cas, on voit le bassin accessoire s'interposer, soit entre la partie postörieure de Tun des os coxaux et le sacro-coccyx (rejetös latöraleraent), soit entre les parties iliaque et
(1) Quelquefois les portions osseuses des deux membres sont reslees distinctes et sont seulement cachöes sous une enveloppe commune, fournie par la peau et par une plus ou moins grande quantity de tissu adipeux.
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LA PYGOMfiLIE CHEZ LES OISEAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 17
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iscbiatique (1), soil au niveau de l'une des deux cavil6s cotyloides du
bassin normal (2).
i Les relations des membres surnumöraires avec le corps de l'oiseau
ne se bornent pas toujours ä celles que nous venons d'indiquar pour leur point d'implantalion. Dans quelques cas, des muscles plus ou moins puissants et des couches plus ou molns r^sistantes de tissu fibreux 6tablissent encore une union plus ou moins intime entre le bassin normal et queiques-unes des diverses parties surnumöraires; et, dans quelques cas aussi, on peut constater I'existence d'une union plus ou moins amp;endue entre les membres anomaux et Tun des deux membres röguliers (3).
Par suite de l'iraplantation du bassin accessoire entre certaines piöces
du bassin normal, ce dernier peut, h son tour, subir lui-m6rae des mo-
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difications plus ou moins grandes dans ses dimensions et dans sa con­figuration ; et, de meme, dans les quelques cas oü eile se produit, l'union des membres surnumöraires avec l'un des deux membres prin-cipaux apporte des entraves h ses mouvements et peut coincider m6me avec un arröt plus ou moins marquö de son d^veloppement (4). Aussi, n'est-il pas rare de voir les oiseaux atteints de ce vice de conformation,
(1)nbsp; Is. GeolTroy Saint-Hilaire avail propose d'avance le nom i'ischiomäles pour designer cette variety des monstres pygomöliens, dont Simon Duplay a fait connaltre un exemple remarquable, it y a quelques annöes, dans un travail intitule : Note sur un Coq monstrueux, polymälieu, du genre ischiomele [Bulletins de la SociätS anaiomique de Paris, 2quot; s^rie, t. X, p. 355; Paris,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i 1865).
(2)nbsp; Dans le cas dont la relation a 616 publtee par Eug. Charlier, la cavitö cotyloWe droite du bassin normal se confondait avec les deux cavitis coty­loides röunies d'un bassin trfes-petit et imparfait, presque rudimentaire, dont les os 6taient mal conformös, incomplötement ossifMs et plus ou moins con-fondus entre eux [loc. cit., p. 18).
(3)nbsp; Chez le Coq, d6jä cit6, dont Simon Duplay a publi6 la description ana-tomique, les membres accessoires, au nombre de deux, 6taient confondus entre eux, dans leur portion fömorale, et 6taient unis l'un et l'autre ä un m6me membre principal, non-seulement par une couche tögumentaire, qui leur ötait commune dans une certaine 6tendue, mais encore par des liens profonds, fibreux et musculaires.
[U) Chez le Coq dont il est question dans la note pr6c6dente, l'une de deux pattes accessoires et la patte normale 6taient constamment Itechies par les liens commons qui les unissaient.
O. Larcheb, Path. tomp.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2
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18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LA PyGOMfiLlE CHEZ I-ES OISEAUX.
non-seulement (comme cela a lieu le plus souvent) ne tirer aucun parli ulile de leurs mernbres surnum^raiies, mais encore etre plus ou moins prives du concours de Tun de leurs deux membres principaux (1).
Dans les cas oü I'interposilion d'une piece surnumöraire enlre les I . fnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pieces normales du bassin a eu pour congt;6quence l'ampliation de la
cavite pelvieune, et lorsque la piece surnumöraire est elle-meme creus6e de plusieurs fosses analogues ä celles dans lesquelles une parlie de l'appareil r6nal est babiluellement log6, cet appareil peut offrir aussi un nombre correspondant de lobules supplömentaires (2).
I
Enfin, indöpendaminent des anomalies diverses que nous venons
d'indiquer, 11 en est quelques-unes encore, qui doivent lt;Hre signa-16es (3), et quelques autres, dont I'existence n'est pas assez constante pour que nous insistions ici sur aucune d'entre elles (4). Nous n'insis-lerons pas, non plus, sur la presence des pelites plumes qui entourent gön^ralement la base des membres üurnumöraires et qui offrent la plus grande ressemblance avec celles qui revetent normalement le haut des jumbes.
Mais, il est une anomalie, döjä bien connue, que nous devons indi-
(1)nbsp; Chez le Coq d6crit pars. Duplay, Tunion des deux membresaccessoires entre eux et avec le membre principal avail pour effet de les rendre soli-daires les uns des autres, de teile sorle que les mouvemenls imprimis au membre principal (le plus mobile des trois) se communiquaient aux deux au­tres; et, de plus, en raison de l'etat dc flexion forcöe de deux d'entre eux, I'animal, ne pouvant s'en servir, mfeme pour la station, se tenait uniquement sur la patte du cot6 oppose, et ne se döplafait qu'en sautant.
(2)nbsp; Pour les details, voyez, plus loin, le paragraphe II, e, p. 23.
(3)nbsp; Eug. Cliarlier [loc. cit., p. 1A) rapporte incidemment avoir observe un Pigeon, chez lequel se trouvait, entre les deux membres accessoires, un second croupion, surmonlö lui-möme d'un bouquet de plumes assez longues.
(4)nbsp; Bien que la plupart des pygomCles soient ordinairement exempts de difibimitös concomitantes, capables d'entraver leur existence, on pent pour-tant rencontrer quelques exceptions h cette rögle presque gönörale. Nous cilerons notamment lecas observe par M. Joly (de Toulouse) et dans lequel une Oie, atteinle de pygomölie, elait en meme temps adectee tfagnatocd-phalie, c'est-ä-dire de l'une des monstruosit6s qui sont incompatibles avec la vie (*).
(*) N. Joly, Memoire sur une Oie monstrueuse appurtenant u la famille dei monstres polymeliens. {Memoires de l'Academie des sciences de Toulouse, It' sine, ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; t. M, p. 33; Toulouse, 1856.)
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LA PYG0M6LIE CHEZ LES OISEAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 19
quer spamp;nalemenl, en raison de sa Irfes-fröquente coincidence avec les diflterentes vari^tös de la pygomölie, et qui consiste dans l'cxislence de deux anus, plus ou moins bien conformös. L'un d'eux, situö plus ou moins prts de son si^ge normal, n'est autre qua l'anus ordinaire, et l'autre, qu'on rencontre dans le voisinage de la racine des membres surnumöraires, est constituö par une sorte de mamelon cutanö, percö ou non d'un orifice permeable. Quant ä leur relation avec l'extrömitö terminale des appareils digestif et gönito-urinaire, eile est Stabile, le plus souvent, par l'intermödiaire d'un cloaque unique et plus ou moins ample, dans lequel ils s'ouvrent de part et d'aulre, et c'est seu-iement dans quelques cas exceplionnels qu'on les a vus correspondre ä une bifurcation terminale de l'intestin (1).
Quant au mode d'existence des oiseaux atteints de pygomölie,__ä
part l'entrave que les membres surnumöraires apportent, dans quelques cas, ä l'exercice de l'un des deux membres principaux, — on peut dire que, le plus ordinairement, l'animal ne parait öprouver aucune göne dans l'accomplissement des diverses fonctious relatives ä l'entretien de la vie individuelle ou meme ä la reproduction de l'espöce (2); et, si les membres surnumöraires ne paraissent lui 6tre d'aucune utilitö, il faut ajouter que, le plus souvent, leur accroissement ne parait pas non
(1)nbsp; Chez une Poule observe par fimile Vidal, on remarquait trois coecums,
au niveau du point oü Tinlestin gr61e se continue avec le gros intestin, et lenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j
coecum supplömentaire, de mfime longueur et un peu plus volumineux que les
deux coecums normaux, s'ouvrait par un orifice distinct (*). [Chez le mfeme
animal, ainsi que cela ressort d'un examen ullörieur fait par Armand Gou-
baux, le gros insteslin se terminait införieureraent en se divisant en deux
branches, ä pen pros de mtoe capacitö, qui allaienl aboutir chacune k un
anus difförent (**).
(2)nbsp; A moins qu'il n'existe, en raöme temps, une anomalie grave de l'appa-reil reproducleur, les pygomfeles; males ou femelles, sont parfailemenl aptes ä la reproduction, et il n'est relativement pas rare de voir des Poules, atteintes de cette diflbrmite, pondre un grand nombre d'ceufs, sans qu'il sorte d'aucun d'eux un individu monslrueux.
(*) fimile Vidal, Note sur une Poule monstrueuse appartenant au genre pugo-mele (Comptes-rendus des seances de la Soclete de Biologie, 3laquo; sörie t III oilParis, 1862).nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' #9632; . F- i,
(**) Armand Goubaux, Description d'une Poule monstrueuse appartenant au genre pygomele {Ibidem, p. 95).
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20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LA PYGOMfiLIE CHEZ LES OISEAUX.
plus exercer, dans des proportions appröciables, une influence depres­sive sur celui des organes voisins.
II. — Teiles sont les principales donn6es que nous a fournies, sur l'histoire des oiseaux pygomfeies, 1'analyse d'un certain nombre d'ob-servations personnelles et de toutes celles que nous avons pu recueillir dans les annales de la science (1).
A la suite de cet expos6 synlh6lique, nous rapporterons un exemple remarquable de Tanomalie qui fait le sujet de cette note, II nous est offerl par une Poule de Grövecoeur, äg6e de dix mois, dont le corps, bien conform^ sous tous les autres rapports, n'offre d'autre anomalie que l'existence d'une extr6rait6 surnum6raire et de certaines particu­larity anatomiques, qui s'y raltachent.
a, — L'extr6mit6 surnum^raire, silu6e au c6l6 droit, en arrifere du membre abdominal, est solidement implant6e entre ce dernier et le croupion. Les parties qui la composent sont dirig6es de teile facon, que le segment crural est port6 en dehors et Mgörement en bas; tandis que le segment tarsien (qui est double) et les doigts sont molleraent ramenös en arriöre (2).
Le segment crural, formö par un os unique, est directement soud6 ä une portion pelvienne (sur laquelle nous reviendrons tout ä l'heure) et mesure une longueur de 0n'.067 raillimfetres, depuis son extr6mit6 adhörenle jusqu'ä son exlr6mit6 libre, qui se termine par deux fa-cettes ind6pendanles, toutes deux encroutöes de cartilage, et s'arli-culant isolöment avec le tibia, tres-court (0m.005}, qui correspond ä chacune d'elles.
Le tarse est double, et, outre que les deux parties, parfaitement distinctes, qui le constituent, offreut individuellement la composition et
(1)nbsp; Pour les indications bibliographiques, voyez VElude sur les ma'.adies et les difformiUs des oiseaux, qui constitue le premier fascicule de nos Sle-
MENTS DE PATHOLOGIE COMPAR^E.
(2)nbsp; La Poule ötant döjä morte lorsqn'on Tapporta sur l'un des marches de Paris, je n'ai pu obtenir aucun renseignement sur Tatlitude que le membre prenait pendant la vie; mais, ä en juger par la direction des fibres dans les muscles trouv^s lors de l'examen anatomique, il y a lieu de penser que l'animal n'a jamais pu se servir du membre surnum6raire comme d'un point d'appui.
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LA. PYGOMELIE CHEZ LES OISEAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 21
la structure normales, chacune d'elles se termine par un doigt pourva d'or.gle (1) et composö de trois phalanges.
b. — Indöpendamment des parties rösistantes que nous venons d'indiquer, le membre surnumöraire est composö encore de diverses parties molies. A l'exterieur il est iev6tu d'une enveloppe cutanöe, d'apparence normale, pourvue de quelques plumules au niveau du segment crural, et simplement recouverte d'ßpaisses 6cailles dans la portion tarsienne. Au-dessous de cette enveloppe existe une abon-dante couche de tissu adipeux, qui, vers la racine du membre, se con-fond avec celui des regions voisines. Enfin, en-dessous encore, est une couche aponövrotique, extrömement rösistante, qui rallache le membre surnumöraire au pourtour de la surface osseuse d'implanlation, et sur laquelle se voit un faisceau musculaire, assez fort, dont les fibres sont dirigees en öventail et suivant la face postörieure du segment crural, depuis la racine du membre jusqu'ä l'articulation du fömur avec les tibias (2).
Enfin, en poursuivant la dissection, on trouve un faisceau muscu­laire, trös-volumineux, s'insörant en dedans (par un tendon rösislanl) i la tubörosilö interne d'un bassin accessoire (tout pros de l'extrömitö terrainale du coccyx), passant au-dessous du bord postörieur de ce bassin, et venant s'ins^rer en dehors (par un tendon aussi resistant que celui de l'autre extrömitö) sur l'ischion du bassin normal (3).
c. — Examina dans son ensemble, aprcs avoir 616 dögagö des parlies molles qui le recouvraient, le bassin offre une surface ext6rieure, tr6s-inögale et anfractueuse (voy. la Planche I). La ligne sacro-coccygienne (au lieu de diviser en deux parties ögales la face supörieure du bassin), apres avoir suivi d'abord, dans sa moiliö anlörieure, une direction rec-
(1)nbsp; L'ongle de Tun Je ces deux doigls ötait seulement en voie avancöe de d^veloppement, quand la Poule a 616 sacrifice.
(2)nbsp; II est probable que, pendant la vie, ces fibres musculaires relevaient un peu les deux tarses et qu'elles les portaicnt lögferement en dedans, en demi-flexion sur la face postörieure de la rögion crurale.
(3)nbsp; Ce muscle puissant formait une sorte de sangle, tendue au-dossous du tiers raoyen du segment crural, qu'il contribuait ä soutenir el auquelil imprimait, sans doute, par l'intermödiaire du bassin accessoire, des mouvraquo;-mcnts combines d'616vatiou 16göre et surlout d'abduction.
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liligne, s'incline ensuile ä gauche, sous un angle trös-ouvert, dans laquo;i moiliö postörieure. Par suite, si i'on prend celte ligne pour point de re-pfere, on constate, sous le rapport de l'ötendue, une inögalitö considera­ble entre les portions osseuses qu'elle söpare : la portion gauche, d'ail-leurs parfaiteraent normale (quoique lögereraent damp;jet6e dans la mdme I direction que la partie post^rieure de la ligne sacro-coccygienne), 6qni-valant ä peine, en surface, aux deux tiers de la portion droite. — En re-, vanche, cette derniöre, d6jä remarquable par sa grande 6tendue trans­versale, offre encore, dans sa configuration, plusieurs particularit6s A: signaler. Dans son tiers antörieur, on n'observe pas, il est vrai, de mo-, dificalionspar rapport k I'^tat normal; mais, dans les deux tiers post6-rieurs, la portion correspondante de Tos iliaque et Tischion se trouvent rejetamp;s ä une distance graduellement croissante d'avant en arriöre, de teile sorte qu'il existe entre la ligne coccygienne et rischion du c6t6 droit, un inlervalle, dont la surface gön^rale repr6sente ä peu pros un triangle, ä sommet antamp;rieur arrondi. Tout cet Intervalle est comple­ment comblö par une masse osseuse, opaque, tres-rösistante, solide-mentimplantöe sur toute la ceinture osseuse environnante etcreus^ein-törieurement d'une cavit6 profonde, au fond de laquelle se fixe directe-raent l'os fömoral de rextr6rait6 surnumöraire. A droite et ä gaucliej du point d'implantation de cet os, l'anfractuosiW que nous venens; d'indiquer communique profond^ment, par une Ouvertüre sp6ciaie, avec l'inWrieur de la cavit6 pelvienne; taodis que, d'autre part, en arrifere et au-dessous de son unique Ouvertüre ext^rieure, la surface osseuse est limit6e par un bord large et aplati,en parlie cartilagineux, sur lequel repose une portion du segment crural de rextr6mit6 surnu-möraire.
d. — Tel est l'aspect g6n6ral dela surface extamp;ieure du bassin. La; surface intörieure de cette cavitsect; n'est pas moins interessante ä consi-' d6rer (voy. la Planche II). On retrouve, de ce cöte, la m6me inögalM d'etendue entre les portions droite et gauche; et, de plus, par suite de l'inlercalation du bassin accessoire, la portion droite du bassin total se treuve pourvue de trois fosses pelviennes, au lieu d'une que prösente laj portion gauche. A droite el ii gauche, les fosses appartenant au bassin
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LA PYGOMfiLIE CHEZ LES 01SEAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 23
normal (A, A') offrent les minies caract^res que d'ordinaire; et, quant aux deux fosses fournies par le bassin accessoire (a, a'], oulre qu'elles communiquent entre elles au-dessus du point d'implantalion duföruur, elles communiquent encore (comme nous Tavons indiquö pröcödem-ment) avec les couches profondes de tissu adipeux, qui apparliennent au merabre surnumöraire.
e.nbsp; Les reins (qui, comme on le sait, offrent cliez les oiseaux des varietös de forme infiniment nombreuses, imprimäes par la forme meine du bassin sur les parois duquel ces organes sont immödiatement ap­pliques) prösenlent ici une disposition remarquable, en ce sens que, la portion il6o-lombaire et les deux portions pelviennes se montrant, amp; droite et ä gauche, comme ä l'^tat normal, il existe encore une portion accessoire (1), subdivis6e en deux lobes, dont cliacun pönölre dans l'une des deux fosses suppl^mentaires et est recu profond6ment sur un coussinet graisseux, assez abondant.
f.nbsp; — Le tube digestif est remarquabiement court, dans toute sa portion inteslinale, qui raesure ä peine la moitid de la longueur Offerte par ce canal chez une Poule normale, de m6me äge; et, de plus, il sc tennine brusquement par une assez large Ouvertüre dans la parlie moyenne d'un cloaque qui recoit, d'un c6t6, l'uretfere droit, et, de l'autre cötö, l'uretöre gauche et l'oviducte.
g.nbsp; — Enfin, il existe, au-dessous du croupion, un anus normal, en avant et ä droite duquel on rencontre encore, entour6 de quelques plumules, un mamelon, fortement accuse, dontle centre est perc6 d'un pertuis, facilement permeable h. une sonde cannelöe et communiquant, par un trfes-court canal, avec le cloaque, dans lequel il s'ouvre par un orifice distinct, ä quelques centimetres en avant et au-dessus de l'anus normal.
III. — Nous laisserons sans commentaires l'observation que nous venons de rapporter : eile nous a paru montrer les traits les plus saillants de l'une des formes les plus accusöes de la pygomölie, avec
(1) Nous appellerions volontiere iscliiomdlique cetle derniöre portion, pour rappeler les conditions qui paraissent avoir prösidö h son döveloppement.
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döveloppeiuent d'un systöme musculaire supplömentaire, en meme temps qu'une disposition particuliöre que nous n'avons trouvöe notte, pour l'appareil rönal, dans aucun des autres cas observes par nos devanciers (1).
(1) ['ans le cas dont il a publiö une relation anatomique, A. Goubaux a
pourtant indiquä une disposition des reins qui nous parait offrir quelques
rapports avec celle que nous avons conslatöe, et, pour peu que I'attention se
porte sur ce point, il esl probable qu'on en signalera de plus frequents
xemples.
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MEMOIRE
LES DIFFORMITES DU BEC
CHEZ LES OISEAUX.
I.nbsp; nbsp;— Le bee (qui est ä la fois un organe de recherche, de prehen­sion et de transport pour les aliments, une arme utile pour la defense et pöur Tattaque, et, dans quelques cas, un pröcieux instrument de lo­comotion) possfede, dans chaque espöee d'oiseau, des caractferes de con­formation dont il s'6carte g6n6ralement tres-peu et qui ont 6t6 utilises pour la distinction des ordres, des families et des genres dans les clas­sifications ornithologiques. Aussi, les exemples de deviations dans la direction ou dans la constitution des parties qui le composent ofTrent-ils un certain int6ret.
II.nbsp; — Un premier fait ressort de l'analyse d'un grand nombre d'ob­servations : e'est que, des deux mandibules qui composent le bee, la sup^rieure est celle sur laquelle les deviations se montrent le plus fr6-querament; soit qu'elle offre, dans sa configuration et dans ses rapports avec la mandibule inferieure, certains caraetöres strangers ä l'ordre auquel appartient l'oiseau (Obs. Iquot;), soit qu'elle s'ecarle des diverses formes connues, ou qu'elle ne rappelle que tres-incompl6tement quel-ques-unes d'entre elles.
Chez certains oiseaux, tels que VUrubitinga unicincta, eile offre sou-vent de grandes variet6s (1), et il en est de m6rae chez divers autres Rapaces, oü Ton peut voir, par exemple, les bords latöraux de la man­dibule supörieure, plus ou moins profond6ment feslonnös, recouvrir largement les bords correspondants de la mandibule inferieure, alors
(1) J.-Il. Gurney, cito par Ph. L. Sclater in Proceedings of the zoological Society of London, part XXVIII. p. 150; London, 1858.
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UIFFOnMlTfiS DU BEG CHEZ LES OISEAUX.
que, dans l'ötat normal, chez les oiseaux de la m6nie espfece et du möme äge, la commissure est presque compl6teraent rectiligne (1).
Chez quelques oiseaux, la mandibule supörieure est consid6rable-raent röduite dans ses dimensions (Obs. II et III) ou parait m6me faire plus ou moins complötement döfaut (Obs. IV el V); chez d'autres, eile est, au conlraire, trös-allongöe (Obs. VI) et subit quelquefois, i son extrömitö libre, une incurvation anomale (Obs. VII et VIII); chez d'au­tres, eile est döviöe lalöralement, soit dös sa base (2), soit seulement h sa partie antörieure (3), de teile facon qu'elle croise la mandibule infö-rieure, sur laquelle eile ne s'applique plus qu'incoraplöteinent ou meme sur aucun point (4).
(1)nbsp; Ph. L. Sclater, Note on the Variation of the form of the upper Man­dible in a rapacious Bird, with two woodcuts [loc. cit),
(2)nbsp; On rencontre fröquemment des examples de ce genre chez les Gallinaces.
(3)nbsp; J'ai observö plusieurs cas dans lesquels cette disposition 6tait tvfes-ac-cusee chez des Poules; mais, dans tons, rextrtmitö libre du bee 6tait usöe k lapointe.
(U) On salt que, chez le Bec-crois6 {Loxia curvirostra, Linn.), — donl les deux mandibules (au lieu de se mouvoir suivant un m6me plan et de se ren-contrcr par leurs bords) se croisent dans leur partie terminate, — on a d'abord consid6r6 la disposition singuliöre du bee comme une espfece d'infirmite; mais, en observant les moeurs de cet oiseau, on a vu qu'il en est autrement el que les crochets mandibulaires lui sont Irfes-utiles pour arracher de dessous les öcailles de pommes de pin les semences dont il fait sa nourrilure (Voyez : Townson, Tracts and Observations in natural History and Physiology, p. 116; London, 1799. — William Yarrell, On the Structure of the Beak and its Mus­cles in the Crossbill {Zoological Journal, t. IV, p. 458, pi. XIV, fig. 1-5; London, 1829). — II. Milne-Edwards, LeQons sur la Physiologie et l'anatomie comparäe, t. VI, p. 117 ; Paris, 1861.) Une autre conformation, dont la coin­cidence est ä noter (et qui favorise merveilleusemenl la premiöre, en meme temps qu'elle servirait, au besoin, h 6tablir la normality de cette derniöre), €st celle des doigls et des ongles, qui sont singuliferement robustes chez le Bec-croise, el au raoyen desquels Foiseau se suspend aux cones rüdes et entr'ouverts des conifores pour en extraire les semences (Voy. De Lafresnaye, art. Bec-croise, in Ch. d'Orbigny, Dictionmire universel dllistoire naturelle, t. II, p. 515; Paris, 1842). En ce qui concerne la disposition du bee, nous ajoulerons qu'elle parait etre le rfeultat d'un certain degrö du döveloppement et proportionnte möme aux nouveaux besoins de l'existence; car, d'aprts les observations de L.A. Necker et celies des deux Brehm (L. Brehm, Die Kreuz-tchnabel (Namwnnia, Bd. II, S. 189; Stuttgart, 1853.) — A.-E. Brehm, La Vie des animaux, edition franjaiso, revue par Z. Gerbe, t. Ill, p. 79: Paris,
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Dans d'autres cas, Ja mandibule supörieure s'6paissit fortement et se renverse de bas en haut, en abandonnant la mandibule införieure (Obs. IX); ou bien encore eile s'allonge et s'enroule sur elle-m6ine en forme de spiral e (Obs. X).
Quelquefois aussi la mandibule supörieure se Irouve surmontte d'une autre, qui, du reste, peut 6tre complfete et convenablement con-formee (1).
Enfin, soit par suite du dßveloppement anomal de quelque partie ac-cessoire (Obs. XI), soit par suite d'une division partielle, eile peutoffrir, de prirae-abord, une fausse apparence de dupllcitö (Obs. XII), et, quel­quefois meine, son extr6mit6 ant6rieure peut 6tre trifurqu^e (Obs. XIII).
Observation Ir8. — J.-E. Gray a fait voir, devant la Soci6t6 zoologique de Londres, un jeune Poulet que lui avail envoyd W. Horn, et dont le bec offrait, ainsi que les pieds, une ölroite ressemblance avec les dispositions qu'on observe normalement chez le Moineau domestique (2).
Obs. II. — Chez une jeune Alouelle {Alauda arvensis. Linn.), observte par W. Neubert (3), la mandibule superieure 61ait, de moitiö, moins longue que l'inferieure, qui ötait, du reste, normalement conformte. LToiseau eli.il döjä fort, et manifestement bien nourri; mais il devail sa bonne apparence aux soins de ses parents, car il ne pouvait pas manger seul; et bienlöt il mourut, ne voulant pas se laisser gaver.
Obs. III. — Chez uneOie {Ansercinereus, Meyer), du sexe male, n6e dans les premiers jours d'avril 1870, et sacriflöe, le 2i novembre 1871, pour servir h ralimenlation, nous avons trouvö la mandibule superieure seule atteinte dans ses dimensions et dans sa conGguration. Chacun de ses deux bords lalö-raux mesure seulement U centimfetres, d'arrifere en avant. Son extrömitö an-
1870), les jeunes encore au nid n'auraient point les mandibules croistes, et leur bee serait tout ä fall semblable ä celui du Verdier (L.-A. Necker, Mdmoire sur les oiseaux des environs de Gentve (Mämoires de la Sdciitäde physique et d'Histoire naturelle de Genöve, t. II, lre partie, p. 60; Genöve, 1823).
(1)nbsp; Selon Richard Owen {Proceed, of the Zoologie. Soe. of London., part. II, p. 23 : London, 1832), les fails de ce genre ne font pas döfaut, el le Musöe du ColMge royal des chirurgiens-, ä Londres, en renferme un bei exemple recueilli sur un Vautour.
(2)nbsp; Voy. Proceedings of the zoological Society of London, part XXXIII, p. 77 ; London, 1863.
(31 W. Neubert (in Stuttgart), Ueber Schnabel-Mmbildungen {Der zoolo­gische Carlen. Bd. VTI, S. 2i7-249; Frankfurl-am-Mein, 1866).
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DIFFORMITfiS DU EEC CHEZ LES OISEAUX.
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t6rieure, au lieu d'fitre un peu renflöe au bout et terminfee par un onglet courW inKrieurement, finit brusquement par un contour sinueux, dont la parlie moyenne est convexe et dont les deux parties laterales sont assez largement ^chancrees. Ce bord, mince et presque tranchant dans la plus grande parlie de son elendue, s'öpaissit fortement, en mfime temps qu'il s'arrondit, au niveau de son union avec le bord lateral gauche; mais, ä l'inverse de ce dernier et de celui du cöl6 droll, 11 n'offre aucune de ces lamelles salllantes el dirigfies en arrifere, qui sont habituellement disposees en forme de dents sur tout le bord de la mandibule supörieure des Oies.
A part leur longueur, qui est moindre que d'ordinaire, les bords lateraux du bee sont done conforntes ä peu prfes comme ä l'etat normal, et rextrömilö ant6rieure est seule profondöment difforme.
Les narines, de forme elliptique, sont amples, convenablement dislantes l'une de l'autre, et aussi 61ev6es que de coutume; mais, immödiatement au-dessous d'elles, la surface supdrieure de la mandibule est profondöment di-primße, de fagon h represenler comme une sorle de goutliöre quadrilaterale, dont las cölös sont formes par une portion fortement relevöe des bords lalä-raux, landis que le fond esl conslilu6 par la surface supörieure de la mandibule.
Le bord antörieur de celte sorle de goullifere n'est aulre que le bord man-dibulaire lui-m6me, qui^ durant l'occlusion du bee, se trouve ä 2 r.entimötres en arriöre de rextrömitö arrondie de la mandibule införieure, normalement conformöe.
Malgrö cette disposition anomale (1) et une lögfere deviation qui entralnait de gauche ä droite la mandibule supörieure, l'oiseau, grace au secours de sa langue, qui 6tait normale, avail pu nöanmoins prendre la nourriture en quan­tity süffisante pour subvenir aux besoins de son existence (2).
(1)nbsp; Elle se rapproche, ä cerlains egards, de celle qu'on rencontre normale­ment chez le Bec-en-ciseaux [Rhynchops nigra, Linn.), dont la mandibule su-pörieure est plus courle que l'autre, de teile sorle que cet oiseau ne peut saisir sa proiequ'en eßleurant l'eau.
(2)nbsp; Les plumes ayant 616 enlevöes ddjä lorsque l'animal nous fut remis, nous ne pouvons donner qu'incomplölement le poids du corps, qui s'ölevait ainsi ä 3k.90O; mais, comme ce poids est pr6cis6ment le möme que celui de plusieurs autres Oies, du meme äge, pesöes 6galemenl sans plumes, et comme le tissu adipeux n'est pas plus abondant chez ces derniferes que chez le sujet de notre observation, je crois pouvoir admeltre que cet animal n'avait pas eu ä souffrir dans sa nutrition g6n6rale.
Le contenu du gösier pesait 3ti grammes et 6tait formö d'une masse com-pacle, au milieu de laquelle on ne relrouvait aucune trace de grain, mais seu-lement un grand nombre de debris herbaeäs, du sable fin et quelques pelits cailloux. Quant au gösier lui-m6me, 11 älail normalement conformö; son poids, pris k part, s'elcvail ä 145 grammes; sa couche musculaire mesurait une
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Obs. IV. — Chez une Poule, ägöe de deux ans, observde par Fischer (de Moscou) et par Von Martius (de Berlin), le bee faisait ddfaut, et les maxillai-res, bien plus courts que de coulume, se terminaient ä l'endroit oü les Poules onl ordinaireraent leurs narines (1).
Obs. V. — G. Cuvier et C. Dumöril ont observö un fait du m6me genre que celui qui preefede, mais dans lequcl la brifevetö des mächoires 6tait moindre (2).
Obs. VI. — Doebner possöde dans sa collection la t6te d'un Corbeau freux (Cortms frugilegus, Linn.), dont la mandibule gapamp;ieure depasse de trois pouces en longueur et d'un pouce en la.rgeur la mandibule införieure (3).
Obs. VII. — S. Moricand a vu, dans la collection du Mus6e d'histoire na­turelle de Geneve, un Corbeau freux, chez lequel la mandibule supfirieure s'ötait prodigieusement allongde en s'incurvant en bas, de teile sorte qu'elle ddpassait an moins d'un pouce et demi la longueur ordinaire qu'atleint le Lee chez les oiseaux de cette espöee; la mandibule inKrieure ne prösentant, au contraire, aucune difference avec I'etat normal (U).
Obs. VIII. — Chez un Bruant des roseaux [Emberiza sclueniclus. Linn.), Moricand a ögalement vu la mandibule supärieure plus 6troite et plus longue que de coutume, s'incurver en arc, sans deviation ni ä droite ni ä gauche.
Obs. IX. — Chez une Perdrix {Perdix cinereo, Charleton), observee par Crisp, la mandibule supörieure, se renversant de bas en haut, ßtait de trois quarts de pouce distante du bout de la mandibule inKrieure (5).
Obs. X. — Chez une Perruche, observöe par Isidore Geoffrey Saint-Hiiaire
6paisseur de copy;quot;.OSS, et la couche cornee 6tait un peu plus dpaisse que d'or-dinaire.
Le coeur pesait 35 grammes; il 6tait normal, ainsi que tous les aulres organes.
(1) Fischer, Opisanie Kariga imejuschtschei w'1 profile figuru tscheloweka; MoskoWj 1813. (Voy. aussi Von Onefe und Von Walther's Journal für Chi­rurgie und Augenheilkunde, 1829, et Gazette midicalede Paris, iquot; sörie, 1.1, p. 1; Paris, 1830).
(2j Acadömie des sciences de Paris, stance du U Janvier 1830 {Archives ginirales de m^decine, iquot; serie, t. XXII; Paris, 1830).
(3) Doebner (de Aschaffenburg), Abnorme Schnabel-und Zahnbildung {Der zoologische Garten, Bd. VI, S. 116; Frankfurt-am-Mein, 1863).
[h) S.-B. Moricand, Note sur quelques monslruositäs de becs d'oiseaux indi-gdnes {Memoires de la Socielä de physique et d'histoire naturelle de Genive), t. IV, p. 67; Genöve, 1828).
(5) Edward Crisp, Proceedings of the zoclogical Society of London, part XXXII, p. 141 ; London, 1862.
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DIFFORMITiS DU BEC CHEZ LES OISEAUX.
et conservöe dans Tune des galeries du Museum d'histolre naturelle de Paris, la mandibule supörieure, excessivement allongäe, elait enroulee de droite ä gauche el dtoivait deux tours de Spirale Irfcs-r^guliers (1).
Obs. XI. — Chez un Proyer d'Europ.e {Emberiza viiliaria, Linn.), dont la mandibule inferieure etail normale, Jch. Ja;ckel a lrouv6 la mandibule sup6-rieiire composöe de deux parlies öpaisses, recourb^es en haul et en arriöre, el superpos^es l'une ä rautre. Le tubercule qui, chez les Emberiziens, esl situö ä la face palatine de la mandibule supörieure, s'^tait döveloppe ä l'ext^rieur, en s'incurvant de bas en haul, pendant que la mandibule supörieure le pri-c^dait elle-mftme dans cetle direction. A son exlrömite libre, le tubercule hypertrophie Hail large d'une ligne, nettement arrondi el entrelacö avec la mandibule superieure, qui le coiffait dans une ötendue de plus de deux lignes et un tiers. Depuis la commissure mandibulaire jusqu'ä l'extrtoitö du tuber­cule arciforrae, on comptait neuf lignes et demie, et, du intoe point de de­part jusqu'au bout de la mandibule supßrieure, huit lignes (mesure de Paris) (2).
Obs. XII. — Chez un Perroquet (Psitlacus erithacus. Linn.), observö par Richard Owen, quelques-unes des couches cornees de la partie supörieure etaient 6cart6es du reste de la mandibule, de teile sorte qu'il existait entre elles et cette dernifere un Intervalle de deux lignes. Le diamötre vertical de la porlion cornöe indöpendante ötait 6galemenl de deux lignes environ, tandis que le reste de la mandibule supörieure, au nlveau de sa plus grande largeur, en mesurait six (c'est-ti-dire deux lignes de moins qu'ä l'dtat normal); — cir-constance qui prouve, selon I'libscrvateur, que l'appendice corn6 n'ötait pas le rfeultat d'une suraddition. De plus, la conOguration de la surface supö-rieure de la portion mandibulaire sous-jacente, au lieu d'ötre arrondie et con-vexe, comme ä l'elat normal, presentail une bröche dont les dimensions cor-respondaient ä celles du fragment isol6; tandis que ce dernier offrait, au contraire, ä sa face supörieure, une forme convexe ct un aspect lisse compa-rables a ce qu'on observe habiluellement pour la mandibule superieure. Enfin, ce qui prouve encore qu'il s'agissail d'une division el non d'une surad-
(1)nbsp; Isidore GeoiTroy Saint-Hilaire, Ilistoire naturelle, gdnerale et particu-Utre, des anomalies de Vorganisalion chez I'honme et chez les animaux, t. I, p. 413 ; Paris, 1832.
(2)nbsp; Joh. Jaeckel (de Sommersdorf), BeUrmge zur Ornithologie Frankens (Oken's Isis, Bd. XLL, S. 31, Taf. VII, Fig. III; Leipzig, 1848).
Chez un Serin et une Perdrix observes par Otto, la mandibule superieure 6tait surmonl(5e d'une production corn^e, assez longue et conlournee en Spi­rale (Voy. Ad. Wilhelm Otto, Bemerkungen über einen monslroesen Kanarien­vogel, m-liquot;, mit Abbildungen; Hamburg, 1780, et Lehrbuch der patholo­gischen Anatomie des Menschen und der Thiere, 6. ill; Berlin^ 1830).
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DIFFORMITfiS DU BEG CHEZ LES OISEAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;31
dilion, c'est la siluation in6me des narines, qui, comme cela a lieu d'ordinaire chez les oiseaux apparlenant ä la mfime espöce, correspondaient ä l'intervalle des deux portions separees, et, par consequent, etaient siludes ä deux lignes environ du bord supörieur de la mandilnile complete qui resullerait de l'union de ces deux portions. Si, au contraire, la portion sous-jacenle reprtsenlait une mandibule parfaite, et la portion supärieure une simple excroissance cornöe, les narines auraient du 6tre situ6es ä deux lignes environ plus bas qu'elles ne l'ätaient en realitö. La portion dötacliee s'ötendait, du reste, en avant, presque jusqu'ä rextr6mit(5 de la mandibule sup^rieure, tout en s'in-clinaut un pen vers le cötö droit (1).
Obs. XIII. — Perrault rapports I'observation d'un Coq d'Inde, chez lequcl le bout du bee 6tait partagfi en trois, laquo; comme si e'eut 616 trois bee joints ensemble raquo; (2).
III. — Bien que la mandibule infärieure paraisse 6chapper souvent aux modifications qui atteiguent plus habituellement la supörieure dans sa configuration, eile n'est pourtantpas exempte des variations de cette nature, qui peuvent m6me porter sur eile exclusivement (Obs. XIV, XV, XVI, XVII et XVIII).
Obs. XIV. — Chez un Chocard des Alpes {Pyrrhocomx alpinus, Vieill.), Mo-ricand a vu la mandibule InKrieure d6jet6e ä gauche, presque dfes sa base, de teile sorte que, la mandibule supörieure n'ayant point suivi cette direction, les deux mandibules ne s'appliquaient nulle part Tune sur Tautre.
Obs. XV. — Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a vu sur un Serin {Fringilla ca-nariensis. Linn.) un prolongement anomal limilöh la mandibule infärieure (3).
Obs. XVI. — Chez une Perruche 5 collier (Palceornis lorquatus. Vigors), dont une portion de la mandibule inferieure avail subi un allongement ano­mal, Max. Schmidt a vu la moitie droite du bord ant6rieur de cette mandibule se presenter sous la forme d'une bände longue et etroite de substance cor-n6e, döveloppöe au point de döpasser de beaucoup la mandibule supdrieure (l\).
Obs. XVII. — Naumann rapporte avoir vu, une fois, un Corbeau freux (Cor-
(1)nbsp; Richard Owen, On o Malformation of the Beak of Psittacus erithacus. Linn. {Proceedings of the zoological Society of London, part II, p. 23; Lon­don, 1832.)
(2)nbsp; nbsp;Perrault, ilemoires pour servir ä l'hisloire naturelle des animaux, p. Ii8 ; Paris, 1676.
(3)nbsp; Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, loc. cit., atlas, pi. I, fig. 1.
(4)nbsp; Schvoiät, Schnabel-Missbildungen bei Papageien {Der zoologische Garten, Bd. VII, S. 312 ; Frankfurt-am-Mein, 1866).
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vms frugilegus. Linn.), rachitique, dont la mandibule införleure 6tait d'un pouce environ plus longue que la supferieure (1).
Obs. XVIII. — Chez une Pie (Pica caudala. Linn.), observe par Joli, Jeeckel, la mandibule införieure döpassait de trois lignes (mesure de Paris) la mandibule sup^rieure, normalement conformee (2).
IV. — Mais les cas dans lesquels la mandibule inf^rieure est seuie difforme sont relalivement rares, et, le plus habituelleraent, la supörieure Test en merae temps qu'elle, soit que Tanomalie de Tune ait 616 pr6-cedöe de quelque altöration de l'autre (Obs. XIX), soit que les deux mandibules aient 6t6 atteintes simultan6ment de difforraitös diff^rentes les unes des autres (Obs. XX, XXI et XXII) ou semblables entre elles. Pour ne parier que des cas qui se rattachent ä ce dernier groupe, nous ferons remarquer qu'il n'est pas rare, en effet, de voir les deux mandi­bules subir parallölement une döviation qui rappelle singuliörement celle que Ton observe ä r6tat normal chez I'oiseau connu sous le nom de Bec-crois6 [Loxia curvirostra. Linn.); et nous ajouterons que, comme cela a lieu normalement chez cet oiseau (3), du cotö vers lequel la pointe fait saillie, le cräne et les muscles moteurs de la mandibule inKrieure sont habiluellement plus d6velopp6s que du cötö oppos6 (4).
La döviation cruciforme des deux mandibules n'est, du reste, pas la seule des difformit6s de ce genre dont les parties Constituantes du bee puissent etre atteintes, et Ton pent, par exemple, comme on l'a observö sur une M6sange charbonniöre, voir les deux mandibules incurv6es dans le meme sens en forme de crochet (5). Mais, cette reserve gönö-
(1)nbsp; Joh.-Andr. Naumann, Naturgeschichte der Voegel Deutschlands, Bd. II, S. 80; Stuttgart.
(2)nbsp; Job. Jseckel, loc.cit., S. 25, Taf. VII, flg. IV.
(3)nbsp; Voyez : William Tarrell, loc. cit. — L. Brehra, loc. cit. — Job. Jasckel, Veier SchnrnbeLMissbildungen {Der zoologische Garten, Bd. VII, S. 335; Frankfurt, 1866). — A. E. Brehm, La Yie des animaux, Edition frangaise revue par Z. Gerbe, t. III, p. 74; Paris, 1870.
(Zi) C. Bruch, Note addilionnelle ä un travail de II. Walter (Oer zoologische Garten, Bd. V, S. 283; Frankfurt, 1864). — Voyez aussi Ch. Lud. Nylzsch, üeber die Bewegung des Oberkiefers der Ymgel (J. Fr. Meckel's deutsches Ar­chiv für die Physiologie, Bd. II, S. 331-380; Halle, 1816).
(5) Job. JfEckel, üeber Schncebel-Missbildungen verschiedener Vcegel (Der zoologische Garten, Bd. VI, S. 134; Frankfurt, 1865).
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rale 6tant faite, la disposition croisöe des mandibules n'en demeure pas moins relativement fröquenle, ainsi que cela ressort döjä de la seule önumöration des cas de ce genre qui ont 616 rencontrös clioz la Pie-gri6che {Lanius collurio. Linn.) (1), chez la Corneille noire [Corvus corone, Lath.) (2), le Corbeau freux (3), le Choucas {Cor-vus monedula. Linn.) (i), le Gasse-noix {Nucifraga caryocatactes, Linn.) (5), le Merle draine {Turdus viscivorm, Linn.) (6), la M6sange cliarbonniöre {Parus major. Linn.) (7), la M6sange noire {Parus ater. Linn.) (8), la Nonnelle des marais [Paruspalnstris, Linn.) (9), la M6-sange bleue (Parus cceruleus, Linn.) (10), l'Alouetle des champs [Alauda arvensis. Linn.) (H), le Bruant jaune [Emheriza citrinella, Linn.) (12), le Verdier ordinaire [Fringilla chloris, Linn.) (13), le Gliardonneret {Fringilla carduelis. Linn.) (14), le Guillemot troiie, [Uria lomvia, Brunn.) (15), et enfin chez la Poule (16), qui en offre sou-vent des exemples trös-nets, k difförents degrös.
Obs. XIX. — Chez une Perruche ondulee (Melopsiüacus undulatus), dont
(1)nbsp; Voy. Naumann, loc. cit.,t. II, p. 33. — üer zoologische Garten, Bd. V, S. 284; Frankfurt, I86Z1. — XI Bericht des naturhist. Vereines in Augsburg, S. 14; 1858.
(2)nbsp; Voy. P. Heinzel, In Verhandlungen des nalurforschenden Vereines in Brunn, Bd. I, S. 19; 1862. — H. Waller, Eine Rabenkrähe mit Kreuz­schnabelbildung (Der zoologische Garten, Bd. V. S. 283; Frankfurt, 1864).
(3)nbsp; XI Bericht des naturhistorischen Vereines in Augsburg, Taf. II, fig. 1; 1858.
(4)nbsp; Joh. Jseckel, Veber Schnabel-Missbildungen verschiedener Voegel (Der zoologische Garten, Bd. VI, S. 134; Frankfurt, 1865).
(5)nbsp; Bericht des naturhistorischen Vereines in Augsburg.
(6)nbsp; L. Brehm, cito par Joh. Jseckel, loc. cit., p. 135.
(7)nbsp; Naumann, loc. cit., t. IV, p. 13.
(8)nbsp; Ibidem, loc. cit., I. IV, p. 36.
(9)nbsp; Ibidem, loc. cit.
(10)nbsp; Leu, cite par Joh. Jaeckel, loc. cit., p. 135.
(11)nbsp; Naumann, loc. cit., t. IV, p. 161.
(12)nbsp; Ibidem, loc. cit., t. IV, p. 240. — Joh. Jaeckel, loc. cit.
(13)nbsp; Ibidem, loc. cit., t. V, p'. 66.
(14)nbsp; Ibidem, loc. cit., t. V, p. 131.
(15)nbsp; Ibidem, loc. cit., t. XII, p. 514.
(16)nbsp; P.-L. Panum, Untersuchungen über die Entstehung von Missbildungen zunächst in den Eien der Voegel, Taf. X, fig. 1; Berlin, 1860.
0. Labcheb, Path. camp.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3
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la mandibule supdrlcure, violemraent lieurtie dans une chute faite d'un lieu 61ev6, s'elait Irouväe brusqnement recourb^e en dedans (de teile fafon que la poinle 6lait ultdrieureraent refue dans la mandibule införieure), JVeubert ne tarda pas ä voir la mandibule intacte prendre graduellement un tel accroisse-menl en longueur qu'elle döpassa bienlöt la mandibule sup6rieure.
Obs. XX. — Chez une Mösange charbonniöre, observäe par Moricand, les deux mandibules s'ötaient consicterablement allong^es; mais, tandis que Tin-ferieure s'ötait redressee, la sup^rieure, dejetde h gauche dis sa base, s'etait lordue en spirale.
Obs. XXI. — En döcembre 1855, la Soci6t6 d'histoire naturelle d'Augs-bourg a re?u dans sa collection une Corneille {Corvus corone, Latb.), dont la mandibule supörieure etait d'un quart plus courte que d'ordinaire, tandis que l'införieure sMtait bj'pertrophiee.
Obs. XXII. — Chez un Moineau femelle (Passer domeslicus. Linn.), decrit el figure par Job. Jaeckel, la mandibule supMeure, mesurant trois quarts de pouce (inesure de Paris), s'ötait forlement incurvee en cöte et se dirigeail presque aussilot en travers, ä partir de sa base jusqu'd son exlrömitö, qui ötait transversaleraent tronquee et mesurait deux lignes de large. La colora­tion gris noirätre de la partie bien conformde du bee se distinguait nettement de la partie device, qui avail la couleur jaune de la corne. Quant a la mandi­bule intörieure, 6galement monstrueuse, eile etait de moitiö plus courle et se recourbait en forme d'arc, de haut en bas, au niveau de sa moitte anterieure, en deux parlies söparöes, distantes de deux lignes l'une de l'autre. Par suite, la mandibule införieure ne s'adaptait qu'en partie, et k peine, ä la supe-rieure (1).
V. — Chez les oiseaux anomaux dont la face est double, tantöt cliaque face est pourvue d'un bee bien distinct, normal (Obs. XXIII) ou anomal (Obs. XXIV et XXV); et tantötj au conlraire, un degrö plus ou moins avancö de fusion s'^lant produit entre les deux faces, on voit les deux mandibules införieures tendre ä se röunir, les deux mandibules superieures restant encore distinetes l'une de l'autre (Obs. XXVI) ou subissant elles-m6mes la meme tendance et se rapprochant assez l'une de l'autre pour qu'on puisse croire, de prime-abord, ä l'existence d'une simple fissure mMiane portant sur une mandibule unique (Obs. XXVII).
(1) Job. Jsckel, op. cit. (Oken's Isis, Bd. XLI, S. 32, Taf. VII, flg. 1 et 2; Leipzig, 1848).
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Obs. XXIII. — Davaine a rencontrö un Pigeon, h face doul)lP, dont les deux bees ölaient compfötement s^pares (1),
Obs. XXIV. — Chez un Canard, opodyme, observe par Davaine, Tune des deux fares (la gauche), nioins volumineuse que l'aulre, prösenlait une inan-dibule inftirieure Lien develonpöe, epaisse et recourse de bas en haul, el une mandibule supörieure, Irös-rudimenlaire, qui laissait ä decouverl presque toute la cavitö buccale, el qui naissait immamp;liatement au-dessous de Toibite, sans qu'il existäl au dessus d'elle aucune trace d'une ouverlure des narines ou des fosses nasales (2),
Obs. XXV. — Chez un jeune Poulet, ä face double, observö par Eugfeue Deslongchamps, il existait deux bees bien s6par6s, mais un peu plus couils que d'ordinaire. Chacun d'eux avait les mandibules soudtes jusque vers Ic milieu de leur longueur, mais libres et bien döveloppees dans leur moitiö an-terieure (3).
Obs. XXVL — Chez un Poulet observe par Davaine, et dont les parties anlörieures de la t6te toient doubles (la region posl^rieure et le resle du corps 6tant simples), les deux mandibules sup6rieures ötaient normales et di-vergeaient, de part et d'autre, suivant Taxe de la töte correspondante; tandis que les deux mandibules införieures, plus rapprochöes Tune de l'autre, se voyaient dans 1'angle rentrant interceptd par les mandibules supfirieures, aux-quelles elles ne pouvaient s'adapter. Les deux mächoires införieures se r6u-nissaient elles-mömes au niveau de la partie cornöe du bee, leurs branches internes se confondant el se terminant en arrifere par une pointe aigue, tandis que les deux branches externes formaient avec les deux pröeMentes un M majuscule dont la base regardalt le crane (U).
Obs. XXVII. — Chez un Poulet, observe par Davaine, el dont les deux mandibules inferieures elaient röunies jusqu'auprfes de leur extr6mit6 anlc-rieure, les deux mandibules supörieures offraienl la disposition que nous ve­nous d'indiquer, et l'erreur k laquelle nous avons fait allusion pröcedemment aurait pu fetre commise, si Ton n'avait lenu comple de la prfeence d'un troi-siöme orbite contenant un ceil unique (5).
(1)nbsp; C. Davaine, Duplicild de la face chez les oiseaux [Gazelle mädieale de Paris, 3es6rie, t. IV, p. 875,.Obs. Ill; Paris, 1850).
(2)nbsp; C. Davaine, loc. oil., p. 876, Obs. IV,
(3)nbsp; Eugfene-Eudes Deslongchamps, in Bulletin de la Socidti Unnienne de Normandie, I™ stric, vol. VII, p. 195; Caen, 1863.
(4)nbsp; C. Davaine, loc. laquo;(., p. 875, Obs. I.
(5)nbsp; C. Davaine, loc. eil., Obs. II.
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VI. — Teiles sontles anomalies renconiröes jusqu'ä cc jour dans la confonnalion du hec (1).
Parmi les oiseaux qui en sont alteints, ceuxqui soul issus de parents vivant ä l'ötat sauvage ne sont pas moins nombreux que ceux n6s en tlomesticit^ (2), et peut-ötre, le plus souvent, coiume ces derniers (3), apportent-ils leur difformit6 en venant au monde (h). Mais, du reste, en dehors de ceilaines condilions de la vie embryonnairej qui peuvent donnerlieu aux diverses difTormitös du bee (5), l'oiseau, durantle cours
(1)nbsp; Ccs difforniit^s, lorsqu'elles sont d'origine congönitale, sont quelquefois accompagntfes de döviations correspondantes dans la direction ou dans la con­figuration des plumes el des pattes. Nous nous bornons b. signaler ici cetle coincidence, sur laquelle nous aurons a revenir dans un autre travail.
(2)nbsp; Fr.-Ch. Ileusinger {Recfierches ric pathologic comparde, t. I, p. CXIV; Gasse), 18/(7) faituoe allusion generale aux formes singuiiöres qu'ofTre quel­quefois le bee des oiseaux sauvages; et Moricand, qui en rapporle plusieurs exemples que nous avons d6jä cilös, fait remarquer avec soin que les oiseaux sur lesquels ses observations out porte n'avaient jamais cte tenus en cage et vivaient en pleine libcrte quand ils onl ele tues. Les nombreux fails que nous avons resumes dans plusieurs des observations ne laissent enfin aucun doule sur I'exactilude do ce que nous venons de dire.
(3)nbsp; Chez les Poules, notarameal, le fail n'esl douteux pour personne, el, pour 'ne ciler ici, parmi les cas qui ont ele publies, que quelques-uns des plus prteis, nous rappellerons ceux qui onl ele decrils et reprtsentes par Panum (op. cit., Taf. VII, fig. 10, 11, 12, 13, 14, 17, 18, 19, 20, 21, 22 et 23).
(4)nbsp; Quelquefois, cotnme cola csl arriv6 'd Edw. Crisp, (loc. cit., p. 141) et ä Joli. Jockei (de Sommersdorf), lieber Schncebel Missbüdungen verschiedener Vcegel {loc. cit., S. 137), on rencontre, soil dans une mäme localilö, soil dans une in6mc volte, plusieurs oiseaux alleinls de la meme diirormite, et peul-6lre esl-il perniis alors d'admetlre qu'ils ont pu apparlenir, pour un plus ou moins grand nombre, h la nifime couvee.
(5)nbsp; Toule espöee de pression, de traction ou de torsion exercde sur le bee par quelqu'un des aulres organes conlenus avec lui dans I'ceuf peul exer-cer sur le developpement des mandibules une influence süffisante pour les rendre plus ou moins diflbrmes (Voyez P.-L. Panum, op. cit., p. 149 et 150; pi. VII, fig. 23); el, par consequent (quoique nous no soyons pas encore suf-fisamment öclaires sur ce point), il est probable que la position de I'ceuf du-ranl I'incubation n'est pas indifförente ä la produolion des difformiles qui nous occupent, ainsi que cela ressorl d6jä des remarques d'fit.-Geolfroy Sainl-Hilaire {Lettre sur la Poule ä profil humain, in Gazette midkale de Paris. lre serie, 1.1, p. 17; Paris, 1830) et de celles, plus rteentes, de Ca-mille Dareste {Mdmoire sur la production arlißciclle des monstruositäs chez la
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vie son existence, est expose ä subir le döveloppemcnt de qaelqu'une d'enlre elles, soil ä 1'occasion on h la suite de quelque tiaumalisnie (1), soil sous l'influence de quelque alteration morbide (2), soil ä la suite de quelque changeraent survenu dans les rapports respeclifs des pieces raandibulaires (3), soil, enfin, comme consequence probable de modi-
Voule, in Mömoires de la Sociiti de bioloyi', 3= sfirie, t. lit, p. 16Zr et 184; Paris, 1862).
(1)nbsp; La mandibule supörieure paralt 6lie plus parliculiörement cxposee que I'aulre h raction des causes traumaliques, soil que la lesion se produise dans une chule (Voy. I'Obs. XIX), soil qu'eile ait et6 dtitenninee par un coup de feu. Dans un cas de ce dernier genre, observe sur un Clioucas, qui continua ä vivre, Walser trouva la mandibule supöiieure si completement lt;5cras6e, que la moitiö de la base de cette demitre subsistall a. peine. Le bout de ce Ironfon, mödioeremont d6cliiquet6, preseiüaitä sa face superienre une petite depression en forme de gonttifere, resultant du refoulemenl d'un petit 6clat de la couche osseuse; mais celle dcrniere n'elait denudde sur aucun point, grace ä IMpaisseur de la coucbe cornee externe qui se moulait exacte-raent sur olle [Walser (de Schwabbausen), in Correspondenz-BlaU des zoolog.-mineralog. Vereins in Iteyensbuni, 1851. S. Bui.
(2)nbsp; Heusinger (loc. cit.) nientionne, notamment, un cas dans lequel le bee d'une Poule avait suhi un accroissement marque, ä la suite d'une inflamma­tion localisöe.— De meine, on pent altrilnier ä une alteration do la cbarpente osseuse du bee la diflormitö observee par Naumann (o/i. cit., t. IV, p. 161) sur une Alouette qui presentait, au-dessus des narines, un tubercule dur, gros comme un pois, formant une soitc de caroncule a Surface inögale, cl chez qui le bout allonge et fmement effile de cbacune des deux mandibules se recourbait en sens contraire de I'aulre, a peu pits comme font les bran­ches d'une ancre marine. — De meme encore, e'est ä la suite d'une altöraüon de la surface externe du tissu corne que Job. Jseckel {loc. cit., p. 137, en note) a vu, chez un Bruanl jaune, la mandibule supörieure se recourber gra-duellemenl de bas en haut et etre suivie dans ce mouvement par la mandibule inferleure, sans qu'il resullat de modifications laterales dans les rapports respectifs des parti s laterales de l'une et de l'autre.
(3)nbsp; Dans un cas que nous avons dejä cilii (Voy. I'Obs. XIX), la mandibule inferieure d'uue Perruche ondulee ne tiouvaul plus dans la mandibule su-pörieure (accidentellement device) une entrave a son devcloppement en lon­gueur, avait fini par prendre gradiiellement dans ce sens un tel arcroisse-ment qu'eile d^passa bientöl la mandibule sup^rieure.
Cbez la Perruche ä collier, observee par Schmidt (Voy. I'Obs. XVI), I'ac-croissement anomal de la mandibule inferieuie paraissait tcnir k ce que cette dernifere, ne s'adaptanl pas exactemenl h. la supdrieure cl se tronvant device un peu en cöl6, n'avait pas pu s'user sur tons los points, d'une manierc ögale, par le frottement
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ficalions insolites survcnues dans le fonclionnement de ces organes (1).
VII. — Les difformiles du bee, tramp;s-diflßrenles enlre elles (el par leurs causes et par la disposition des parlies), ont, du reste, 6gale-ment, des effels trös-diff^rents sur l'avenir des oiseaux qui en sont at-teints. Dans les cas trös-anomaux, par exemple, oü, la face de l'eni-bryon 6lant double, chacune des deux faces se trouve elre pourvue d'un bee dislincl, il pent arriver que I'oiseau, parvenu au terrae de la duree de l'incubation, rorape la coquille en deux points dilKrents (cor-respondant chaeun ä Tun des deux bees), et que la portion intermö-diaire lui oppose une resistance insurmontable (2). On conQoit qu'alors, independammenl des aulres causes organiques qui auraient pu s'op-poser ä la viability ultörieure de I'oiseau, l'anomalie nuinörique des pifeces mandibulaires soil di'jh süffisante pour mellre un terme ä l'exis-
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(1) Quelles que soienl les condilions parliculiferes dans lesquelies le fait se produise (les sujets ages y sont moins predisposes, mais non pas moins ex­poses que les jeunes), le döveloppement exagdiä, aussi bien que I'usure pre-maluree des mandibules, ne survient conseculiveraent aux troubles fonction-nels du bee qu'a la faveur de certaines dövialions, brusques ou lentes, qui modifient elles-mtoes inövitablement les rapports respectifs des piöces man­dibulaires. Ainsi, chez le Bec-croise [Loxia curvirostra. Linn.), la poinle des mandibules peut, dans les conditions de la captivilö, faule de Irouver de süf­fisantes occasions de s'user et de s'aiguiser rfegulterement (Voy. L. Brehni, Die Kreuzschnabel in Naumannia. Bd. II, S. 189; Stuttgart, 1853), s'allonger assez pour empfecher absolument Toiseau de prendre sa nourriture {Dcebner, Abnorme Schnmbel- und Zahnbildung, in Der zoologische Carlen, Bd. VI, S. 116; Frankfurt, 1865), et, de mfenie, il n'cst pas impossible que certains oiseaux, en faisant un liop frequent usage de leur bee, fliiissent par luser si rapidement que le lissu corne n'ail plus le temps de se reparer. C'est dans ces conditions, par exemple, qu'une Sitlelle {Sitla Euroiicca, Linn.), observee par Bruliin (Ueber deformen Schncebelbildvngen, in Der zoologische Garten, Bd. VII, S. 150-151; 1866), avail, en quelques mois, flni par user profond6-raent son bee, a force de casser conlinuellement des noisettes. Non-seulement la mandibule supericure (qui, comme on le sail, est plus longue que l'infö-rieure) (Slail devenue lout a fait 6courlte, mais, de son c6l6, la mandibule infeiieure elail aussi considerablemenl endommagee; de teile sorle que, vers la fin du mois de fövrier, la longueur totale du bee mesurait au moins un quart de moins qu'au commencement du mois d'oclobre.
(2) Dans un cas observe par Davaine {loc. cit.), Toiseau fut trouve ayanl les bees engages dans la coquille par deux Irous differenls.
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lence du petit ötre, par suite de l'entrave accidentelle qu'elle apporte ä l'öclosion.
Mais, le plus ordinairement, ies choses sont beaucoup plus simples, et, si mal conforraö que soil le bee, lorsqu'il est unique, en röalilö, et surtout lorsque I'oiseau est exempt de toute aulre grave difformitö, l'anomalie des mandibules n'est le plus souvent pas incompatible avec l'entretien de 1'existence (1). La plupart des oiseaux dont on a public I'observation, en vue de cette anomalie, ^taient en effet parvenus, ou k peu prfes, ä Tage adulte (2), et ont 616 tuös accidentellement (3); mais, en revanche, il est juste d'ajouter que, dans un certain nombre de cas, ils n'ont pu vivre qu'ä la condition de manger en c6t6 (4), ou de ne prendre pour nourriture que des substances qu'ils pouvaient saisir ä l'aide de quelque artifice (5), et, notamment, sans avoir h rencontrer
(1)nbsp; II est pourtant quelques exceptions, et nous citerons notamment le cas de l'Alouette dont nous avons dßjä parl6 (Voy. I'Obs. H).
(2)nbsp; Chez une Caille [Coturnix communis, Bonnat.), adulle, du sexe male, que j'ai examinöe röcemment, lors de l'ouverlure de la chasse, les deux man­dibules avaient subi, i'une et Tautre, un allongement marquö, sans rien per-dre de leurs rapports respectifs : la sup6rieure mesurait O^.OIS, et I'infarieure 0m.015. — L'oiseau, que je regrette de n'avoir pn observer de son vivant, pa-ralssait avoir du souffrir quelque gone au point de vue de ralimentalion; car, bien que les diverses parties de son corps offnssent l'apparence de l'älat adulte, nöanmoins, le poids total 6tait inMrieur, de 15 grammes, ä celui de plusieurs autres Cailles provenant de la möme origine et normalement con-formßes sous tous les rapports.
(3)nbsp; Le Perroquet observö par Richard Owen avait v^cu six ans et se servait de son bee, comme ä Tötat normal. — Quant ä la plupart des autres oiseaux, il ressort nettement de leur histoire qu'ils avaient g6n6ralement atteint Tage adulte.
(4)nbsp; Le bee est, en g6n6ral, un peu plus us6 de ce cötö que de l'autre; et, dans les cas oü la mandibule supörieure, plus longue et plus ineurvöe que de coutume, tend ä d^passer, en dessous, le niveau de la mandibule inKrieure, si l'oiseau continue ä s'en servir comme d'ordinaire, le bout qui d6passe s'use habiluelleraent assez pour ne pas entraver compldtement ralimentalion. Les Poules qui vivent dans des basses-cours dont le sol est dur, echappent ainsi aux consequences de leur diflormitö bien mieux que celles qui vivent sur un terrain moins resistant.
(5)nbsp; Ainsi, par exemple, la Perruche observ6e par Neubert se servait du pro-longement de sa mandibule comme d'une pelle pour ramasser une cerlaine quantity de grains de millet, qu'elle laissait ensuite rouler en arrifere, ä le
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DiFFORMIT£S DU BEC CHEZ LES OISEAÜX.
le sol ou tout autre plan resistant (1). — Nous ajouterons que, quel-quefois. surtout dans les cas d'allongemenl exagerö, la gene qui r6-suite de la dilTormil6 du bee est assez grande pour que Toiseau fasse certains efforts qui semblent avoir pour objet de Ten d6barrasser. Mais, outre quJil parait difficile qu'il puisse y parvenir lui-ra6me par des frotteraents r6it6r6s (2), quelques tentatives direcles failes dans le ni^me sens par divers observateurs prouvent jusqu'ä present que la destruction in6lliodique de toule la parlie exubörante peut n'avoir eile-
rencontre de la mandibule superieure, et qu'elle öcrasail enfin entre la sur­face exterieure de la portion recourböe de cette derniöre et la cavilö tie la mandibule inferieure.
La mauvaise conformalion de, la Poule observöe par Fischer et Von Marlius gfinait beaueoup Tanimal dans la prehension des aliments, car, le bee lui manquant presque en enlier, ce n'est qu'avec la plus grande peine que cette Poule ramassait par terra les graines ou aulrcs substances nutritives. En outre, la position avancee des narines l'empächait de boire, et Ton fut oblige de la nourrir ä (a main, avec du pain trempe dans de l'eau ou dans du lail. Get aliment paraissait mime klve sa nourriture favoiile, et pourlant eile man-geait aussi avec avidity le chenevis qu'on lui presenlait dans la main, sans dödaigner non plus la viande hacliee, le blanc d'oeuf, le fromage blanc, eic. — Bien qu'elle n'eüt en quelque sorle pas de bee, eile n'en exdculait pas moins, aprfes avoir mange, les mouvements de töte ordinaires pour nettoyer les deux cötös du bord des mächoires, en frottant ces parties conlre la table ou centre le plancher.
(1)nbsp; Edw. Crisp, (loc. cil., p. 141) a observö une Perdrix [Perdix cinereaj qui, quoiqu'elle füt suffisaniment bien portante, avail du probablement vivre ainsi surtout d'aliments verts, si Ton en jnge par la presence des fanes de navels trouvöes dans le jabot et dans le gösier.
La Poule obse'rvöe par Fischer et Von Marlins aimait surtout in manger dans la main des personnes qui rapprochaieot, atlendii qu'elle se faliguail bien vile de prendie la nourriture par lerre ou sur d'aulres ohjels durs, en raison de la vive sensibilile des parties molles qui enlouraienl l'oüverture buccale ct les machoires. Nous ajoulerons que la crfile ((itanl relalivemenl siluee plus en avanl, a cause du raccourcissemcnt des mächoires) elait devenue plus öpaisse el plus rouge qu'ä Pordinaire, par suile de son contact Ircqnenl avec des corps durs, lorsque Panimal ramassait sa nourriture.
(2)nbsp; Cependant Ncubert rapporte que la Perruche ondtiMe donl il a deja 6te question faisait de conlinuels erfoi'ls pour se debarrasser du prolongemenl anomal de sa mandibule inferieure, el que, grace a des frollements incessanls centre son poirhoir el contrc les fils de fer de la voüere, eile y rönssil plu-sieurs fois.
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ralt;hiie d'autre effet que la suppression Irös-passagfere de cetle der-niere (1), et non pas meme le ralentissement d'une söcrötion qui est norraalement deslinöe k Sparer trös-vite les perles de substance que le bee pent öprouver (2).
(1)nbsp; Voy. Neuheit {loc. cit.}. — Schmidt, qui a pratiqufe une fois celte ope­ration sur un Palöornis a collier, conseille d'employer dans ce but une scie trfes-fme, de preference ä tout inslrument tranchanl.
(2)nbsp; La puissance de rögöntolion de la substance cornöe du bee est, en cflet, trcs-grande. On connalt depuis longtemps l'exemple d'un cas de ce genre observd par J. Wolf {Regeneration eines Schnabels, in Voigl's Magazin für das Neueste aus d. Physik, und Nalurgesch., Bd. V, S. 281-284; Gotha, 1803). — Parmi divers autres cas, nous pouvons prendre ögalement, pour le citer, l'exeniple d'une femelle de H6ron pourpr6 (Ardeapurpurea, Linn.), ägöe de deux ans, cbez qui, la mandibule sup^rieurs ayant et6 partiellement em-porl6e (pros de la partie moyenne), le rapprochement el la cicatrisation se firent si solidemenl que, la moilie qui conespondait ä la poinle s'elant soud6e verticalement, la moiti6 basilaire ne pouvait plus, par suite, parvenir ä se termer (Voy. Job. Jaackel, loc. cit., p. 178 ; Frankfurt, 1865). — Enfin, nous cilerons encore Tobservation suivanle, qui met bien en Evidence I'activite avec laquelle se d^veloppe la couebe cornäe des mandibules. L'oiseau est un jeune Pic (Picas major. Linn.), que John Bücbele (de Meraraingen) avait 61ev6 au sorlir du nid et auquel il avait lim6. dans l'^tendue de 2 ä 3 lignes environ, les pointes du bee, dans l'espoir d'empecher l'animal de donner des coups trop pönetrants sur les boiseries et sur les murs de Tappartement dans lequel on le laissait aller librement. Or, — oulre que les pointes repoussferent assez vite pour obligor le possesseur de l'oiseau h renouveler plus d'une fois par semaine la petite operation, — il arriva, un jour, que le Pic, en tlraillant vi-goureugement une chalnelte metallique, s'arraclia ä moiti6 la garniture corn6e de la mandibule inferieure, et, qualorze jours plus tard, la perte de substance elail rtparöe.
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V
II
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NOTE
SÜR UN CAS
D'HYDROPISIE DE Li YESICVLE BILIAIRE
AVEC OBLITERATION DO CANAL CYSTIQUE CHEZ UN OISEAU.
Parmi les liydropisies cysliques dues ä raccumulation anomale d'un produit de söcrötion dans une cavitö naturelle, accidentellement close, I'liydropisie de la v^sicule biliaire est une de celles dont I'amp;ude est parvenue chez THomrae ä un grand degrö de precision.
Son existence n'a pas £16 seulement bien constate, au point de vue de l'anatomie pathologique (1); eile a encore fourni la demonstra­tion clinique du role physiologique de la v^sicule biliaire. On a pu constater, en effet, que le produit de s6cr6tion de cette v6sicule est un mucus, des plus purs, qui se m61e habiluellement ä labile, älaquelleil communique une viscosity particulifere^ dont eile est d6pourvue dans le canal höpalique, et qu'elle ne peul acquörir dans les cas d'obliteralion du canal cystique, selon la remarque d6jä ancienne formulae par Ber­nard (de Leyde) (2).
Chez I'Homme, il n'est pas rare de voir ainsi la vösicule biliaire con-sid^rablement dislendue par son mucus; et la physiologic pathologique de ce ph6nomfene a 6t6 poursuivie avec soin, dans ses details, en rn6me temps qu'on a determine dans quelles circonstances pent se produire I'oblit^ration qui entiaine le döveloppement de i'hydropisie dans la v6-sicule.
Sans insister sur les particularit^s ä la connaissance desquelles I'ana-
(1)nbsp; J. Cruveilhier, Anatomie pathologique, aveo planches, livraison XXIX, pi. li.
Rokilansky, Lehrbuch der pathologischen Anatomie, 1861, t. Ill, p. 281.
(2)nbsp; Bernard (de Leyde), Spec, inaugur. sistens quest, medic. argum.Lug-duni Balavorum, 1796.
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Uhnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HYDR0P1SIE DE LA VfiSICULE ßlHAlllE.
lyse chimique el rexamen microscopique onl conduit les observuteurs, relativement aux caracleres du liquide contenu dans la vamp;sicule biliaire alleinle d'hydropisle (1); il est important de remarquer que, lorsque rocclusion du sac s'oppose ä un nouvel afflux de la bile dans son iiU6-rieur, celle qui s'y trouvait au moment de rocclusion persiste d'abord, puis disparalt, sans laisser de trace, la plupart du temps: le liquide devient alors de plus en plus clair ; il perd sa coloration et finit par ne plus 6lre qu'un fluide tout ä fait incolore. Cependant, la paroi dela v6-sicule continue ä söcr^ter du mucus, qui, plus laid, se liqu^fie davan-tage et se transforme en une substance albumineuse, ressemblant h de la s6rosit6 simple, ä laquelle se möle une transsudalion sih-euse prove-nant de la paroi.
On voit par lä que l'ötat pathologique dont la vesicule est atteinte n'est pas de nature vöritablement hydropique, mais que c'est bien plu-töt une pseudo-liydrojjisie (2), qui resulte d'abord de la liquöfaclion du mucus, puis de la secramp;ion sercuse consecutive : aussi est-eile consi-d6r6e comme secondaire et de nature essentiellemenl irritative, ce qui I'a fait ranger au nombre des catarrhes inuqueux (3).
En parcourant les principaux recueils et traites de medecine vMöri-naire el les rares ouvrages publics jusqu'ä ce jour sur la medecine comparöe, j'ai remarquö le silence h peu pres gönöral des auteurs sur raffection que je viens d'indiquer (i).
(1)nbsp; Ad. Gubler, ObliUralion de la vdsicule biliaire pur un calcul; analyse par it. Qudvenne du, liquide muqueux dont eile dtail remplie. (Comptes-rendus des seances de la Socidli de biologie, 1850, lr6 serie, t. II, p. IM. Paris, 1851.)
Fr. Theod. Frerichs, Tratte pratique des maladies du foie; traduction de MM. L. Dumönil et J. Pellagol, p. 689. Paris, 1862.
(2)nbsp; Jiil. Vogel, Palhologische Anatomie, t. Iquot;, p. 35.
(3)nbsp; R. Virchow, Pathologie des tumeurs; traduction de Paul Aronssohn, t. Ier, p. 254. Paris, 1867.
(li) S. Verlicyon (arlicle Calcüls, in Nouveau Diciionnaire pratique de mi-decine et de Chirurgie vdldiinaires, public par H. Bouley el Ueynal, I. II, p. 68Z|. Paris, 1856) indique bien la dilatation des voies biliaircs comme con-söcutive ä leur obstruclion par des cnlculs; mals il ressort des details qu'il donne, qu'il veut parier suiloul de robstruclion et de la dilatation du canal cholödoque, et non pas de edles de la vösicule biliaire en particulier. Si, dans
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HYDUOPISIE DE LA VfiSICULE BILIAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;65
Le seul ouvrage dans lequel il en soil fait mention esl celui de Heusinger, qui malheureusement ne nous donne aucun dölail sur le sujet: l'liydropisie de ia vösicule du fiel, dit-il, s'observe quelquefois chez l'Honime, et, pour ce qui concerne les animaux, eile se rencontre, u comrae dans I'lloname, quelquefois dans le Gochon et dans les laquo; Ruminants (1). raquo;
Gelte indication est la seule que nous ayons pu retrouver, relatlve-ment aux Mammiföres ; et, quant aux Oiseaux, dont l'appareil h^patique a 616 pourtunt 6ludi6 avec soin par plusieurs observaleurs, nos re-cherches ont 6t6 compl6tement infructueuses : la possibililö d'une hy-dropisie de !a vdsicule biliaire n'est chez eux pas mörae indiquöe. Aussi nous a-t-il paru interessant de publier un exemple röcent de cette 16-sion que nous venons d'observer, mon pere et moi, sur un Coq appar-tenant ä la race Grövecoeur, et qui prouve une fois de plus que les 16sions d'un möme appareil ont souvent entre elles une grande res-semblance, dans les diverses esp6ces animales. La piöce anatomique sur laquelle a port6 notre observation n'offrait
un passage de son article, S. Verheyen indique la dilatation de la väsicule comme un resultat du söjour de calculs dars son intöricur, il n'a pas fait menlion de la possibility d'une hydropisie comme consequence de l'obstruc-tion du canal cyslique.
L. Lafosse [Traitd de pathologic vdtdrinaire, t. III, lre parlie, p. hOi. Tou­louse, 1867) ne dit qu'un mot de la distension extreme de la vtsicule, qui pent survenir comme consequence de robstaclc apporte [par les calculs au passage de la bile.
Il esl regretlable que J.-E.-L. Falke {Die Principien der vergleichenden Pathologie und Therapie der Haussnügethiere und des Menschen, p. 199. Er­langen, 1860) et J.-P. Gleisberg (Lehrbuch der vergleichenden Pathologie, p. 606. Leipzig, 1865), qui ont donne, dans leurs livres, one place ä part ä ramp;mmäration generale des causes de robstruction des voies biliaires, et qui ont indiquö l'liydropisie de la vesicule comrae pouvant en 6tre la consequence, n'aientpas cru devoir nous faire connaitre sur quelles espfeces animales on a jnsqu'ici observö eelle dernifcre lesion.
Nous ajouterons la meme remarque ä regard de F.-M. Roll (Manuel de Pa­thologie des animaux domesliques, Irad. de J.-B. Derache et J.-M. Welienkel, t. II, p. 353. Bruxelles, 1869).
(1) Ch.-Fr. Heusinger, Recherches de pathologic comparde, vol. Ier, p. 86. Cassel, 18^7.
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de modifications pathologiques appröciables qu'au niveau de la vösicule biliaire et du canal cystiqne. Le resle de l'appareil h^patique röunissait les diverses conditions de Vital normal. La face inferieure de la glande n'ötait mörae que tr6s-l6g6rement d6prim6e par le rdsei-voir biliaire, qui mesurait en longueur 6 centirafetres i/2, et en largeur 2 centi­metres 1/2 sur un point, 1 centimetre 1/2 sur un autre.
Ce reservoir se montrait tout d'abord fort distendu el tr6s-r6sistant au toucher, corame s'il renfermait des concretions dans son intörieur. Cependant, en 1'examinant par transparence, on acquörait la certitude qu'il ne contenait aucune masse opaque ; et, d'autre part, on peicevait facilement la fluctuation, qui se transmettail d'une extr6mil6 ä l'autie de la vesicule.
Celle-ci, examinee au point de vue de sa forme, n'amp;ait pas 6gale-ment dilalöe dans toule son 6tendue ; eile paraissait 6tre comme bilo-b6e, la parlie moyenne de sa longueur n'ayant pas subi une dilatation 6gale h celle des deux exlr6mit6s. La transmission de la fluctuation d'une moiti6 ä l'autre autorisait pourtant ä penser que les deux parties conimuniquaient entre elles; et l'exaraen de la surface interne de la vesicule permit d'ötablir que I'aspect bilob6 ne s'etendait pas au deli de la surface exterieure (1).
Le liquide qui distendait la poche biliaire amp;ait dou6 d'une consislance de mucilage et d'une coloration d'un brun jaunätro, qui obscurcissait un peu sa transparence. Son poids total s'6'evait ä 12 gr. 56, et sa density ötait de 1.076 k la temperature de 23deg; centigrades 5. Sa reac­tion 6lait legerement atide (2), et sa composition eieraentaire compre-
(1)nbsp; La vesicule n'eiait relive en aucun point ä la glande liöpalique par ces voies de communication directe auxquelles on a donne le nom de canaux hi-pato-cystiques.
(2)nbsp; Celle particularite est imporlante k relever, altendu que, dans les exemples d'liydropisic de la vesicule biliaire qui out ete recueillis sur I'homme, le liquide eiait douö d'une reaction alcaline.
Quant au fait de Tacidite en lui-m6me, il n'a rien qui nous surprenne; puisque, conlrairement k une opinion encore genöralement repandue, Cl. Bernard a fait remarquer que le liquide biliaire n'a pas une reaction iden-tique sur tous les points du trajet qu'il parcourt. Ainsi, landis qu'il est alca-lin dans le canal Iiepatiqne, il varie de reaclion dans la vesicule biliaire, sui-
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nait 129 parties d'eau, pour 71 parties de matäriaux solides : carbonate de chaux (traces), chlorure de sodium, chlorure de potassium, phos­phates de chaux et de magnamp;äie, et matiöres organiques (mucosine, al-bumine et traces de matieres biliaires] (1).
Les parois de la vamp;icule n'avaient pas subi d'altäralion appreciable, et la dilatation ne paraissait pas avoir entrain^ une diminution notable dans leur ^paisseur.
Le liquide et les parois qui le contenaient n'oflrant aucune appa-rence capable d'expliquer son accumulation dans la v6sicule, il 6tait naturel d'en rechercber la cause dans uns alteration de Tun des points du canal cystique. Or, celui-ci, dont la longueur mesurait 3 centi­metres 1/2, 6tait lul-m6me trfes-dilate dans loute son etendue, et no-tamment au niveau de son union avec le corps du ramp;ervoir. En revanche, il se montrait obstruä ä son embouchure dans le canal choiedoque : il etait, en ce point, complötement oblit6re par l'union intime de ses pa­rois, que reunissait un tissu d'apparence cicatricielle, et Ton voyait y aboutir de petits plis de la muqueuse, qui se pr6.sentaienl, sous forme de rayons (2).
vant le genre de nourrilure. (Cl. Bernard, Journal de I'lnstitut, p. 64. Paris, I8/18.) Or, la variötö de l'alimentation, chez les Poules qui vivent h Mat de domeslicitö, tantöt comme des herbivores el tan tot dans les conditions des carnivores, rend un compte süffisant de l'aciditö du contenu de la vfeicule biliaire, dans le cas que nous avons observe. Si Taniraal avait etö sacrifie queiques jours ou peut-ölre quelques iieures plus tard, les elements biliaires auraient sans deute completement disparu, et avec eux Tacidite legäre que nous avons constalee. Le coatenu de la vesicule biliaire aurail ete forme seu-lemenl par le produit de secretion qui lui est propre, et nous aurions con­state son alcalinile, comnae dans les cas de ce genre qui ont ete recueillis sur niomme.
(1)nbsp; L3£ caraetferes physiques et ehimiques que je viens d'indiquer ont ete releves devanl moi par les soins edaires de M. Machet, ex-interne en phar-macie et laur6at des höpilaux de Paris.
(2)nbsp; On a observe sur l'homme des exemples de cette disposition. Je rap-pellerai, parmi eux, ceux qui ont eie piesenles ä la Societe anatomique de Paris par Barth [Obliteration'' cicatricielle du canal cystique; liquide aqueux incolore dans la visicule, in Bulletins de la Socielö anatomique de Paris, lquot; serie, t. XV. Paris, 1840), et par Boudet (Rärdcissement cicatriciel du canal cystique, in Bullelins de la SociHd anatomique, lquot; serie, t. XIII, p. 301. Paris, 1838).
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Quelle qu'ait ölö la cause de cette disposition pathologique, dont rien ne m'a perrais de retrouver l'origine dans un 6tal phlegmasique des points meme les plus voisins, je crois qu'on est autorisö ä lui d6-nier une date trös-ancienne. II ressort, en effet, des details que j'ai. donnös en parlant des caractöres du liquide, que celui-ci renfermait des traces de matieres biliaires. Or, on sait qu'au bout d'un temps assez court, lorsquela bile cesse de pouvoir afiluerdans le reservoir biliaire, les principes qui la caractörisent disparaissent sans laisser de trace, et que le liquide contenu dans la vösicule oblit^e finit par n'etre plus conslituö que par le produit particulier qu'elle söcröte elle-m6me (1).
(1) Je regreüe de ne pouvoir dire si Tanimai oßrait d'autres disposilions palhologiques, attendu que je n'ai pu examiner que son apparei! h6patique ; mais je puis affirmer que le tegument externe n'atait pas la leinte ictörique, ce qui, du reste, est parfaitement conforme avec ia localisation de la hision, qui ne s'opposait point au libre 6coulement de la bile.
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27630 Paris.— Typographie rle V'quot; RENOÜ, MAULDE, et KOCK, rie dlaquo; Rivoli, nraquo; 144.
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Du meme Auteur :
Des ulcerations intestinales dans l'erysipele (Extrait des Archives gi-nirales de mdderive, 6quot;10 scrie, t. IV. — Paris, 1864).
Contributions a l'iiistoire des poLypES fibreüx intra-uterins, a ai^-paritions intermittentes (Extrait des Archives gcndrales de viiüecine, 6me serie, t. IX, p. 39, 193. — Paris, 1867). — Mömoire couronnö par rinstitut de France et par l'Acadömie de mödecine de Paris.
De la rüptüre spontanee de l'uterüs et de quelques aotres particü-larites, dans leurs rapports avec les polypes fibreüx intra-üte-rins (Extrait des Archives gänerales de medecine, 6me sörie, t. X. — Paris, 1867). — Mamp;noire couronne par rinstitut de France et par l'Aca-dömie de medecine de Paris.
Pathologie de la protuberance annulaire ; deuxiemo tirage, revu, cör-rige et augmenle; in-80 de iv-207 pages. — Paris, 1868). — Ouvragfe couronne par la F.icull6 el par TAcademie de medecine de Paris.
Ätudes cliniques et ANATOMO-PATHOLOGiQOES; in-80. — Paris, 1869. Contribution a l'iiistoire de l'endocardite scarlatineuse. {Union mö-dlcalc, Z** siSrio, t. IX, p. 87. — Paris, 1870.)
Note sur un gas d'anurie simple. (Balletia de I'Academe royate de ma-decine de Belf/ique, 3me sörle, t. V, p. 1857. — Bruxelles, 1871.)
Remarques sür les affections vermineuses de l'intestin ghez les oiseaüx. [BMetin de la Sociää cenlrale de midecine viUrimire, Slaquo;16 Se­rie, I. VI, p. 19/1. — Paris, 1872.)
quot;K 27r,3!) rAE1IS- — Typographie de Vquot; KENOU, MAÜLDE, et COCK, nie de Rivoli, 144.
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