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MELANGES
DE
'ATHOLOGIE COMPARßE
ET DE
TERATOLOGIE
O. LARCHER
DOCTEO EN ÜTEÜECINE
ANCIEN INTERNE ET XAUREAT DES HÖPITADX OE PARIS
itAtlBEAt BE t'lSSTITUT DE FBANCE, DE LA FACDI.TE ET DE I-'ACADEMIE DE MEDEC1NF. DE PARIS
MEHDIIE DES SOCIETES MEDICO-CHIRÜRGICAIE ET PATHOLOGIODE DE LONKRES
DE l.i SOf-IETE DE MEDEC1NE DE PARIS
ET DE LA SOCIETY CENTRALE DE MEDECINF. VETERINAIRE
- CiDBRESPONIlAJiT DE LA SOCIETE DES SCIESCFS MEDICALES ET NATURELLES DE BRl'IELI.ES, ETC.
PARIS
V. ASSELIN, LIBRAIRE DE LA FACULTY DE MfiDECWE
ET DE. LA SOCIErt CENTRALE DE MEDECINE VETERINAIRE PLACE DE L'ECOLE-DE-MiDECINE
c 701
1877
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BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
2856 690 3
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AFFECTIONS DE L'APPAREIL DE LA VISION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 209
B. A l'occaslon de chacune des affections pröcödeninient döcrites, nous avons, autant quc possible, indiqu6 les signes particuliers qui peuvent permetfre de ies reconnaltre. Nous ajouterons que, dans les cas oü le mal ramp;ulte d'un traumatisrae, on constate parfois la pre­sence de quelque corps Stranger dans I'oeil ou 1'existence d'une ecchy-mosecirconvoisine.
Quoi qu'il en soit, du resle, la plüpait du temps fexceptö toutefois dans les cas de calaracte), ies Oiseaux dont l'appareil de la vision se trouve intsect;ress6, sent plus ou moins tristes, et, comme si la sensibilite de I'oeil ä la lumiere s'6tait accrue au point de devenir penible, ils se retirent habituellement dans les points les plus obscurs, et s'empres-sent ni6rae d'y retourner, si Ton est momentanamp;nent parvenu ä les en chasser. Souvent aussi, leurs yeux restant d'ailleurs fermeraquo;, on veraarque qu'ils impriment ä leur lete de brusques secousses, dues peut-etre ä l'acuit^ des douleurs, dans certains cas, et, dans d'autres, a la formation de quelque collection s^reuse ou purulente, au voisi-nage del'orbite (1).
C. Mais, ce qui frappe surtout rattention, au moins dans mi grand nombre de cas, e'est la fächeuse influence qu'exercent les ophthalmies sur la vie des Oiseaux qui en sont atteints. Or, quelle que soit la nature du mal, cette influence s'explique tout simpleraenl par la c6ciUJ passa-gere et complete, qui en r6sulte le plus souvent, et par rimpossibiIit6, oil 1'animal se trouve, de pourvoir lui-m6rae a son alimentation (2). Ce
insisle sur rinfluence que paraissent exercer, dans certains cas, les vapours concentröes du local oü les Oiseaux se trouvent enfermes, et, dans d'autres cas, rassociation du froid et de I'liumidile. Durant les pluies de l'hiver, ajoute-t-il, laquo; le volailler, qui foj^raquo;i^ät^5pnm,pbservations, et dont le sol dtait trts-bas, s'ölant troiyl' cgih^mnHMiVfoeiijiö d'eau, la plupart des Poules (les jeunes surloultfRu^nt alteinles d'abc^vo^neens et d'inflamma-tion du globe, et plusie^w* perdir'ent lesly^s) ^\
(1)nbsp; P. Flourens a si^palö depuislöäg^nipäKioc. d£Ma laquo; coincidence des abefes de la cornee avddiXfenormfefi t^awtirs* a^ced^e^silr la töte, raquo; et, plus recemment, Mariot-DilwSx (loc\ tfamp;,)quot;,'ia;;meniionne,'l^ collections sereuses qu'on trouve parfois, pppijou maiiamp;iy^on^emenl .sHules, autour des pau-
(2)nbsp; 11 resulte de la lecttraquo;m)ll'unlaquo;ij^Bt'le^M, receinment publiee par Iht O. LAiicntii, Valh. enmp. Ss^ *^ .^f'''nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;14
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210nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AFFKGT10NS Dli: L'APPAUEtL DE LA VISION,
n'est pas, par exeraple, coimue on pourrait jHre tenld de le croire, h Textensioii du mal vers les centres nerveux, raais bien ä la faini que l'animal succombe; et, ce qui le prouve, c'cst que, si, coiume nous i'avons fait plusieursfois, on abandonne ä sa raarche spontanöe l'altö-inlion de Toeil, en ayant soin de nourrir ranimal, il arrive souvent que les deux yeux sont perdus, sans que I'Oiseau succombe. Par coiitre, une alteration beaucoup moins violente, et dont les traces sont quelquefois presque nulles ä I'autopsie, entratne souvent la mort de I'Oiseau, pour peu que la cteite ait dursect; quelques jours et que ranimal n'ait pas trouv6 facileraent, ä sa portee, les aliments ntossaires h son entretien.
Lancet (vol. ü for 1875, p. 361; London 1875), qu'un grand nombre de jeunes Pcrdreaux, trouves morts cette annee dans le comt6 de Surrey, onl du succomber de cette maniere. — M. B. Tegetmeier {Pheasants for coverts and aviaries, p. 79; London, 1873) signale aussi la morlalite des jeunes faisans qui, se trouvant pris d'opblhalmie el ne pouvant ouvrir les yeux, perissenl, laute d'alimenls, quand ils sont abandonnes ä eux-memes.
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ETÜDE
SDR LA
RIPTIIRE SPÖIMEE DE l'ÄORTE PRIMITIVE
CHEZ LE CHEVAL
Lue devant la Societe centrale de medecine veterinaire
DAlaquo;S LA SEANCE DD 8 JÜIN 1876
Messieurs,
Lorsque, dans la dernicre seance, fun des cliels do service de Tlicole vete­rinaire d'Alfort, Mi ßailliet, nous a presente la piece anatomique donl il nous a fail constalcr directement les particulariles, j'ai suivi avec beaucoup d'in-lerel les details de la demoiistration, et j'ai accepte avec empresscment la mission que le bureau a bien voulu me confier, en me chargeant de vous faire un rapport sur cette presentation.
Il s'agit, en effet, d'un sujel fort int6ressanl, et qui, si jc m'cii rapporte aux resultats de mes recherches bibliograpliiques, cbmpte peul-etrc au noinbre des accidents les plus rarement decrits on meme observes. Je veux parier des cas ou, en l'absence de toute alteration anevrysmale, I'aorte vicnt a se romprc spontanement.
Parmi les auteurs de traites generaux consacres ä la pathologie veterinaire, le professeur Brackmfllier (de Vienne) et, d'autre part, le professeur Oreste, actuellement directeur de I'tcole de medecine veterinaire de Naples, parais-sent ötre les deux seuls qui,'jusqu'a present, se soient occupes de la ques­tion (1), el encore Tun etTautre nonl-ils pas peut-ötre insiste suffisaminent
(1) A. Bruckmüller, Lehrbuch der pathologischen Zoolomie der Hauslhiere, S. 180-181; Wien, 1869. P. Oreste, Lezioni di Patologia sperimentale velerinaria, vol. Ill, p. 105; Milano,
1874.
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sur Telude de son meeanisme, non plus que sur Texamen de ses causes di-rccles on eloignees, et de ses effels inunediats sur I'organisme.
L'liistoirc des ruptures spontanees de I'aorte primitive est done ä faire, el, saus avoir la pretention de combler des aujourd'hui celte lacune, je ne lais-serai pas passer, sans la saisir, l'occasion qui m'est Offerte de presenter quel-que's remarques sur le sujet.
J'ai, dans ce but, analyse les observations, au nombre de 11, que j'ai pu ruiinir en compulsant les divers recueils periodiques publies en France et a I'^tranger.
La plus anciennemenl connuo est celle que rapporlent A. Trousseau el U. Leblanc dans leur travail sur les maladies des vaisseaux (1); puis viennenl celles qu'on doit ä Cartwigbt (2), au professeur Key (3) et ii noire coltegue, M. Ooubaux (Zi), celles, plus röcemment recueillies, de Prahl (5), de MM. Decroix (6), Parent el Saint-Cyr (7), Roussel (8), Eberhardt (9), el enfin celle de ISruckmuller (10).
Dans lous les cas auxquels je fais allusion, e'est le Cheval qui a ele le sujet dc robservation. Dans tons, si ce n'esl.dans deux, oil il n'est pas fait mention de Tage de Taniinal, il s'agit de sujels ayant de quatorze a dix-huil ans, et, clans un seulement, robservation porle sur une juinenl.
(1)nbsp; A. Trousseau et ü. Leblanc, Reeherches analomiques sur les maladies des vaisseaux, faites au clos d'eguarrissage de Montfaucon {Archives generales de me-decine, 1laquo; sdrie, t. XVI, p. 190; Paris, 1828).
(2)nbsp; W. A. Cartwigbt, Rupture of the aorta in a Horse {The Veterinarian, 2quot; se­ries, vol. IX, p. 372-374; London, 1845).
(3)nbsp; A. Roy, Des accidents produits par la position qu'on donne au Cheval pour pra-tiquerdes operations chirurgicales {Journal de Medecine veterinairepublic a I'Ecole de Lyon, 1quot; serio, t. V, pp. 113-114; Lyon, 1849).
(4)nbsp; A. Goubaux, Observations de rupture du tronc aortique chez le Cheval {Comptes-Rendus des seances de la Societe de Biologie, l'c sih-ie, t. IV, pp. 189-190; Paris, 1853).
(3) Pralil, Zcrreissung der Aorta {Magaamp;in für die gesammtc Thierheilkunde, Bd. XXVI, S. 225; Berlin, 1860).
(ö) E. Decroix, Dechirurc de l'origine dc Vaorlc {Journal de Medecine velerinaire militaire, t. IV, pp. 349-350; Paris, 1865-1866).
(7)nbsp; Parent et F. Saint-Cyr, Rupture de I'aorte primitive; mart instanlanec {Jour­nal de Medecine veterinatre public d I'Ecole de Lyon, 2mc s^rio, t. II, pp. 70-72; Lyon, 1860).
(8)nbsp; J. Roussel, Rupture du tronc aortique; mort instantanee {Journal de Mede­cine velerinaire militaire, t. VI, p. 527-529 ; Paris, 1867-1868).
(9)nbsp; Eberhardt (in Stuttgart), cite par Hering, Aus dem Jahresbericht der Stutt-garten Tluerarzneischule von 4807-18(18 {Reperlorimn der Thierheilkunde, Bd. XXX,
S. 7; Stuttgart, 1869).
(10)nbsp; A. BrnclcmQIIer, op. cit.
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RUPTURE SPONTANfiE DE L'AORTE PRIMITIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;213
Dans Ions, la rapture a pour siege la base de l'aorte primitive; dans tons reux 011 le niveau et le cote qu'elle occupe se trouvent mentionnes, c'est au niveau des valvules sigmoides et ä la face droite du vaisseau qu'elle s'est pro-duite, soit qu'elle corresponde exactement a la valvule, soil qu'elle, siege a une tres-faible distance au-dessus d'elle. Elle occupe, par consequent, dans chaque cas, un point au niveau duquel le vaisseau esl encore contenu dans le pöricarde.
L'6tendue de la solution de continuity, donl la direction cst le plus sou-vent transversale ou antero-posterieure, est generalement de 0m.025 ii 0,n.057, et suivait, dans un cas, manilestement, le sens des fibres circulaires de l'aorte. Quant ;i ses bords, tantöt eraill^s et comine filamlrcux, ils jiresen-laient dans un cas une cassure assez nette, et se montraient ä peine Irangos. La solution de continuile, dans ce dernier cas, qui a ete exactement decrit par M. le professeur Saint-Cyr, represciitait assez bien un V, dont les bran­dies, ä peu pres egales, seraient Ibrtement divergentes, et dont la pointe, di-rigee du cötö du coeur, repondrait exactement au point de contact des angles respectifs des deux valvules sigmoides correspondanles. Enfin, dans un cas, ou la rupture intercssait toute la face droite du vaisseau, recartement des bords de la solution de continuity livrait un acccs facile au pouce, qui, lors de l'examen anatomique, pouvait par la penetrcr jusque dans le ventricule gauche.
Quelquefois les bords sont ibrtement infiltrcs de sang, et Ton trouve meme alors, entre eux, un caillot, qui, conimc dans le fait public par MM. Parent et Saint-Cyr, peut etre assez volumineux. Parfois aussi on trouve la tunique cel-luleuse distendue par du sang accumule au-dessous d'elle, en plus ou moins grande abondance. Dans d'autres cas, on constate une infiltration sanguine du tissu cellulairc environnant, et, dans I'un d'eux, notammenl, oü le sang s'etait epanche entre la tunique fibro-elastique et le tissu cellulaire ambiant, M. Roussel a trouve mamp;me un caillot noir, peu consistant et sans organisation aucune, qui s'etendait depuis la naissance de l'aorte primitive jusqu'ii une hauteur de 0m.10 de long du cöte droit de l'aorte antericure et, le long du mtoie cöte de l'aorte posterieure, ii une hauteur de 0m. 15, en meme temps qu'il embrassait en bas l'insertion dc la veine-cave anterieure.
Une autre alteration, bcaucoup plus constante, et qui nc manque dans aueun des cas que nous avons analyses, c'est la rupture du fcuillet pericar dique qui enveloppe l'aorte primitive ä son origine, et, conmie consequence, I'epancheraent d'une notable quantite dc sang dans la cavite du pericarde. Parfois encore liquide, comme dans le cas observe par M. Ronssel, le sang esl, au contraire, le plus souvenl (meme trcs-pcu dc temps aprcs la morl), deja coagule, et le caillot, plus ou moins epais (chez la Junient autopsiee par M. Decroix, il mesurait 0m.04 h 0m.O5 d'epaisseur) et plus ou moins lounl
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214nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; RUPTURE SPÖNTANfiE DE L'AORTE PRIMITIVE.
(clioz le Gheval examine par AIM. Parentet Saint-Cyr, il pesalt 1,100 grammes), distend fprtement le sac perieardique, el se moule si exactement sur le coeur, qu'il le fail paraltre, au premier abord, plus volumineux qu'il n'est en röalile.
Teiles sont les aMralions anatomiques dont la reunion caractörise la rup­ture complete de l'aorte primitive, h son origine.
Durant la vie, cet accident pathologique, qui, dans un cas seulement, laissa ranimal survivre quelqucs instants, au milieu de doulourcuses angoisses, se manifeste et se lermine habituellement avec une teile rapiditö, que, de l'avis de tons les observalcurs, la moil est, sinon toujours instantanee, au moins tres-brusque on tres-rapide (1). Dans un cas, ranimal, altelti k une voiture ;i peine chargec, qu'il parait trainer sans eifert, chancclle tout h coup, vacille sur ses jambes, et tombe dans les Unions, sans faire le moindre mouvement. Dans un autre, e'est un sauteur emerite, qui, apres un saut prodigieux, s'af-faisse subilement sur son train de derriere, pour ne plus se relever. Dans un aulre, le Clieva', h rinstant möme oü son corps est elendu sur le lit d'opera-lions, fait une grande inspiration, ses yeux lournent dans leurs orbites, les muqueuses se decolorent, la respiration et les mouvements du coeur s'ar-retent, et le pouls devient nul immediatement. Dans deux autres, enfin, ranimal, abattu pour servir a un cours d'operations chirurgicales, aussitüt tombe, se roidit brusquemont; ses muqueuses se decolorent, et, au ratoie moment, il expire.
Dans la plupart des cas, la cause, do la mort, insuffisamment Irabie par les circonstances de l'accident, rcste ignoree jusqu'au moment de raulopsic; el noire collegue, M. r.oubaux, qui, dans 1c second des deux cas dont il a etc te-moin, avail, grace au souvenir tout recent du premier, diagnostique exacte­ment la cause de la mort et le stfge anatomique de la lösion, s'^tait borne, lors dc sa premiere observation, ä ömettre laquo; Tid^c que la mort de ranimal pouvait etrc la consequence de la rupture d'un gros vaisscau. raquo;
L'etiologie de l'accident qui nous occupe est loin d'etre plus 61ucidee que 'hisloire des symptömes qui pourraiont permettre de le pressentir. Les CIic-vaux sur lesquels il s'est produil, se trouvaient naturellement et fitaient utilises dans des conditions tres-dilferentes. L'un, par exemple, qui n'etait que depuis huit jours entre les mains d'un voiturier, s'etait, durant ce temps, montre tres-vif el bien porlant, lorsque, dbs cinq heures et demie du matin, une denii-beurc apres avoir pris sa ration habituelle avec appiHit, il fut trouve mort devant la mangeoire, au moment oü on venait le brider pour le mcltre h la voiture. — Un aulre, qui offrait toutes les apparences d'une parfaite sante.
(I) Nous ne pouvons tenir compte id du cas publiu par Cartwight, attondu que ranimal avail (Scliappe dnpuis plusieurs heures i I'observation, quand il fut noiive mort.
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ftüPTÜRE SPONTANfcE DE L'AORTE PRIMITIVfi,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;215
et qui, cnliörement libre, vefiairde faire, en compagnie de deux äntres Clie-vanx (dont I'tin etait monte par 1c groom), une route de 6k .40, durant laquelle il avail tantot trott6 et tantöt (lite mis au pas, 6tail arrive en lion ftal ;i desti­nation et transpirait seulement un peu. 11 avait pass6 le reste de la journöc ä recurie, oü il avait et6 placö dans une stalle ä part, et avait rer.u tous les soins possibles. Entre huit et neuf heures du soir, on Favait fait boife, avec les autres Chevaux, et on l'avait alors laisse en train de manger et paraissant d'ailleurs parfaitement Men portant. Le lendemain matin, entre quatre et cinq tieures, on le trouva mort. — Un autre, qui, depuis six ans, avait ^16 cede par l'lhat ii un cultivateur, et qui, toujours bien soignö, n'avait jamais eti malade, ni mfime essoufflö plus que d'autres, 6tait employe aux travaux de petite cul­ture et servait aussi h faire quelques charrois. 11 cliancela tout h coup et mourut brusqueraent, etant attelö h une voiture, h peine chargöe de bois, qu'il s'agissait de sortir de forfit par des chemins excellents, que la geWe avait rendus solides. — La Jument dont M. Decroix a public l'histoire, appartenait äun officier, et paraissait vigoureuse autant que bien portante, lorsqu'un matin, vers sept heures et quart, durant le cours d'une promenade, pen­dant laquelle eile 6lait conduite en main par une ordonnance montte sur un Cheval, eile fut, au niveau de Tavenue Daumfinil, brusquement effrayee par le passage d'un train qui suivail la mßme direction qu'elle: eile fit quelques sauts, sans chercher ä s'echapper; puls, se calmant presque aussitöt, eile continua sa raarche ordinaire, dans l'Mendue de 15 ä 20 metres, et, tout h. coup, s'arretant, se mit h. trembler durant une demi-minute environ, s'afiaissa sur le cöte droit, se roidlt et expira en quelques secondes. — Dans un autre cas, il s'agit d'un sauteur, connu pour son habilete h d^monter le cavalier, et qui faisail depuis dix ans, au manage de Saumur, son pinible service, dans lequel il etait oblige de deployer une grande energie pour executer les sauts qu'on exigeait de lui. Au dire de Fecuyer, il avait, depuis quelques mois, perdu dejii une partie de sa vigueur, et ni6me, pour faire son service, il avait besoin d'ötre stimule davantage, lorsqu'en automne, un malin, apres un saut, prodigieux ququot;on ne pul lui faire exöcuter que sous bon norabre de coups de l'ouet, 11 s'afiaissa subitement. — Dans un autre, le cheval etait habituelle-ment trfes-poussif. — Enfin, dans trois autres cas, il s'agit de Chevaux qui, devant 6tre operes, avaient du pour cela 6lre prealablement abatlus ii terre: Tun ne l'avait pas ele sans opposer une vive resistance, que l'on avait du vaincre par la violence; et, chez un autre, qui elail d'abord lombe sur les genoux, au moment oü les aides tiraient sur le lacs et sur la plate-longe, la tete 6tanl fortement abaissee, le train posterieur s'etait renversfe, en impri-manl ä tout le corps une forte secousse. — Enfin, un autre Cheval, Ogalement utilise pour la pratique des operations chirurgicales, animal vigoureux et qui s'etait d'abord fortement dtfemlu, venait dejii de supporter loules les cauteri-
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sations, lo^que I'accident so produisit, iiu moment 011 on en elail k la ligature de I'artfere carotide primitive, c'esl-a-dire, selon la reraarque de M. Goubaux, ii la derniere des operations qui s'execntent snr I'animal debout.
La diversite des circonstances au milieu desquelles s'est produite, dans les differents cas, la rupture de 1'aorto primitive, se retrouve encore, quand on examine, dans cliacun d'eux, l'etat oü se trouvait le tissu aortique. Tous les observateurs, moins un, gardent le silence snr la condition anatomique des parois de l'aorte an-rtelii du si^ge de la rupture, et, si Ton s'en rapporte h. ce qu'indique nettement M. le professeur Saint-Cyr dans la description de la piece qu'il a dissequee, peut-6tre y a-t-il lieu d'attribuer leur silence ii ce qu'ils n'ont, comme lui, constate aucune alteration dans la resistance des couches Constituantes du vaisseau. Au niveau du siege de la rupture, il n'en est pas de mteie, et, si, parmi les observateurs qui se sont occupes do cette particularitö; nous voyons M. Goubaux declarer qu'en ce point, dans un cas, les parois etaient absolument saines, et que, dans un autre, ralteration (consistant dans l'existence de trois petites tumeurs liydatiques) interessait la parpi oppose? du vaisseau, en revanche, dans Irois autres cas, il existait quelques modifications anatomiques, donl il est hon de tenir compte. Dans Tun des deux, par exemple, outre quo la yalvule semi-Iunaire moyennc se trouvait etre en meme temps rompue, le tissu aortique, exempt d'ailieurs de toute degenerescence graisseuse, etait aminci depuis l'origine du vaisseau jusqu'ii sa courbure, oü il etait fortement epaissi. Dans un autre, les parois du tronc aortique sont d'un tiers moins epaisses qu'ii I'ordinaire, sans que le calibre du vaisseau soit d'ail­ieurs sensiblement augments, et enfin, dans un autre encore, les parois sont considerablement amincies dans tout le pourtour du vaisseau, qui paralt avoir subi une dilatation regulierement annulaire.
Tel est rensemble des donnees que nous fournit l'analyse des observations. Elles nous montrent le siege habituel de la lesion, la direction et les particu-larites d'aspeet qu'elle presentc le plus ordinairement; elles nous font voir la lar-on dont le sang, s'echappant h travers les tuniques inlerne et moyenne, s'accumule, dansnne plus ou moins grande elendue, au-dessous de la tunique cellulense et du feuillet pericardique, qu'il souleve et rompt enfin, plus ou moins largement et apres un temps tres-court, pour s'^pancher dans la cavity du pericarde, autonr du cojur, dont il suspend rapidement I'action. — An point de vue de la Symptomatologie, dans un cas oü les phenomönes observes autoriseraient ii soupronner avec quelque certitude la rupture d'un tronc vasculaire important, la soudainetö de la mort pourra d^sormais faire songer a la possibilite d'une rupture de l'aorte primitive. — Au point de vue de la Physiologie pathologique et de l'etiologie, les circonstances de Taccident nous conduisent h admettre qu'il s'agit ici de ruptures par dilatation forcte, et nous trouvons, en outre, dans I'examen anatomique des pifeces, la confirmation de
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RUPTURE SPONTAWiE DE L'AORTE PRIMITIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;217
celle loi generate, qui etablit la rarete de la rupture des arleres par dilatalion, en l'absence de tonte alteration pr6alable des5 parois de ces vaisseaux.
Les conclusions que je viens de formuler relallvement ii 1'anatomie palholo-gique et ä la Symptomatologie, me paraissant solidement etablies par la simple analyse des fails observes, je n'insisterai pas plus longlemps sur elles; mais il ne sera pas inutile de nous appesantir sur celles qui ont trait ä la physiologic pathologique et h I'etiologie.
L'observation que M. Railliet nous a röcemment communiquee, et dent j'ai mainlenanl a vous entretenir, confirme d'ailleurs pleinement les premieres et nous ramenera naturellement h discuter les autres, qui ne constituent pas la partie la moins importante du sujet.
Vous vous rappelez. Messieurs, que, dans le cas en question, il s'agit d'une .Tument. de race perchevonne, ägee de dix ans environ, habituellement tres-bien portante, appartenant depuis plusieurs annees ä l'Asile de Vincennes, on eile avail toujours effectue rfgulierement son service, d'ailleurs pen latigant, et sans que les personnes chargees de la soigner on do la conduire eussent jamais remarque la moindre anomalie dans sa maniere d'etre. Le 2 du mois dernier, dans la matinöe, eile avail ete attelee et envoyee aux carriferes de Belleville, d'oü eile devait ramener une voiturc dc sable, et le voyage s'etait effeclue sans encombre jusque-lä. Cependant, la voiture ayant ete chargte et le conducteur s'etant mis en devoir de reprendre sa route, apres qu'on eut parcouru I'espace d'une trentaine de metres environ, la Jument paraissant Ircs-essouflee, on s'arreta pour la laisser reposer durant quelques instants. Mais alors, le conducteur, presse par les autres voituriers, ayant essaye de lui faire reprendre sa marche, la bete se mit immedialement a gratter le sol avec le pied, secoua la töte, et puis s'affaissa subitement dans les brancards. On la vit se roidir, et, sans qu'elle eüt paru öprouver de secousses violentes, ni mßme execute de mouvements desordonnes, eile succomba en deux ou trois minutes.
Or, h I'autopsie, qu'a-t-on trouve? Le pericarde, qui presente ch et la quelques taches eccliymotiques, rehfenne dans sa cavite des caillots sanguins volumineux, d'ailleurs peu resistants, monies sur la face interne de la mem­brane, et representant la masse de 3 ii 4 litres de sang environ. A la base de I'aorle primitive, sur la face droite du vaisseau, ä 0m.01 environ de son engine, au-dessous de l'artere coronaire droite, est une solution de con­tinuity, a bords assez irregjiliers, qui mesure transversalement une laquo;Hendue de 0m.04 h 0m.0b. Enfin, autour du siege de la rupture, existent plusieurs pelotons adipeux, qui, de meme que les quelques tractus celluleux qui se trouvent encore au-devant de la solution de continuite, offrcnt une coloration rouge-fonce, due it l'infdtration du sang dans leur masse.
Mais, ce qu'il Importe le plus de considerer, e'est l'ötat des parois de I'ar-
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tore, qiii, bien qu'elles paraissent saines ä Tccil nu, sont povirtant assez minces, et dans rt-paisscnr desqucllos le microscope pcrniot de reconnaitre, an milieu des lil)res elastiques de la tunique moyenne, quclques fines granula­tions refringentes, qui, de concert avec de petilcs taches blanchatres, legere-inent saillantes, qu'ofi apercoit, li la face interne, but la longueur du vaisseau, out conduit robscrvateur k soupconner 1'existence d'alterations atMtoma-tcuses, encore h lour dtibut. Enfin, nous ajouterons que le coeur presente, au niveau du sommel de son ventricule. droit, une feinte 16gerement jaunatre et une depression, de 0ln-i-.02 h O^i-.OS dVHendue, qui resulte de la dispari-tion presque complete et de la d^genörescence du reste des fibres musculaires du coeur, en ce point.
Teiles sont les parlicularites saillantes du fait que nous a communique M. r.ailliet. L'auteur de Tobservation, se fondant sur elles el sur la con-naissance encore incomplete de quelques-unes seulement d'entre les obser­vations que j'ai analysees precedemment, est d'avis que, selon toute proba-bilite, la rupture de l'aorte primitive, dans le cas qu'il a recueilli, resulte des efforts fails par ranimal pour parvenir a. entrainer la voiture hors de la carrifere.
Cctte conclusion, qui, dans le cas parliculier, ne pouvail etre expriraee sans quelques reserves, puisque I'autopsie, pratiquee sur la demande d'unc admi­nistration, avait pour but de decider si les constatations anatomiques juslifie-raient le r6cit fait par le voilurier touchant les circonstances de Taccident, — cette conclusion, disons-nous, ne nous parait pas etre suffisamment com­plete.
II est bien evident, en effet, que Total anatomique des parois de Taorte, que M. Railliet a decril lui-mtoe avec beäueoup de soin, consliluail, dans le cas parliculier, une cause predisposante, que nous nous altendions ä lui voir indi-qucr; tandis que reffort, qu'il a tres-juslemenl incrimini, n'a agi qu'ä litre de cause delei-minante. Les contestations qui peuvent surgir, en pareils cas, entre le proprtelaire de l'animal el celui qui Temployait au moment de 1'acci-denl, rendent n^cessaire reiablissement de la IMorie exacte des ruptures spontanes de l'aorle primitive; aussi n'ai-je pas cm devoir laisser passer sous silence cette partie du sujet, qui, au point de vue pratique, a ele soulevee dejii dans le cas dont M. Parent a public la relation.
Au point de vue purcment seien lifique, le tableau des 11 cas que j'ai ana­lyses el auxquels je joindrai mainlenant celui que nous devons ä M. Railliet, nous monlre que, 5 fois sur 12, le tissu de Taorte primitive elait manifesle-ment allere, soil au niveau möme du point rupture, soil sur Tun des points les plus voisins: et, par consequent, si Ton pent, comme l'ä d6jii fait J. Cru-veilhier pour respece humaine, admeltrc que la rupture du tronc aortique, ä son origine, pout se produire parfois, en Tabsence de toute alieralion apprd-
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ciable des parois du vaisscan (1), il csl l)ien dtouontri! que ces sortes do ruptures coincident, an contraire, cliez le Cheval, 4ans pres de la moitie des ras, avec une alteration pröalable du tissu inleresse. Du resle, tout en conce-dant la possibility d'unc rupture sans altöration appreciable des points corres-dants, nous ferons remarquer, avec 1c cdlcbre anatomo-pathologislc frangais, que, dans le seul fait de ce genre qu'il ait lui-merae observö, on pouvait con-stater rextrfime fragilite de tout le systfeme artferiel et de l'aorte, en particulier. Enfin, parmi les 6 cas que j'ai relcvös, ct dans lesquels il n'est pas fait men-lion d'une alteration concomitante du tissu aortique, il n'en est que. 2, dans lesquels on ait positivement nol6 que les parois elaient saines, et les observa-teurs qui les ont recueillis, sont tous absolument muets sur l'ötat du calibre de l'aorte au-dessus du niveau de la solution de continuity. On pent done dire, je crois, sans craindre d'etre soi-möme inexact, que, les observations 6lant incompletes sous ce rapport (2), il n'est pas d6montr6 jusqu'ii present que l'aorte primitive puisse se rompre sans que le vaisseau y soit predispose par TalWration pröalable de quelque point de son ötendue. Enfin, j'ajouterai que, du reste, la solution de continuity se produit habituellement sur Tun des points de la portion la moins rösistante du vaisseau, sur Tun de ceux ou s'observe, en regard de la valvule signioide correspondante, une de ces dilata­tions ampullaires, qui ont 6t6 decrites, en anatomic normale, sous le nom de sinus de l'aorte,
La rapiditö avec laquelle la mort se produit, est le rßsultat Evident, non pas de l'abondance de I'liemorrhagie, raais bien de la pression exercöe sur le cceur par le sang epanche, qui ne trouve pas d'issue pour s'tehapper de la cavite pericardique, ct qui, s'y aecumulant jusqu'au dernier moment, determine, coinme dans les cas de rupture du coeur Iui-m6me (3), le collapsus des parois ventriculaires de l'organe.
La part qu'il convient de faire aux causes d^lenninantes de l'accident est loin d'etre constarament la raeme dans tous les cas. L'6numeralion des circon-stances dans lesquelles 11 s'est produit, le prouve suffisamment pour que nous n'ayons pas ii insister de nouveau sur ce point. Mais, ce qui frappe egalement
(1)nbsp; J. Cmveilliier, Tratte d'anatomie pathologique generate, t. I, pp. 114-116; Paris, 1849. Voyez aussi Edw. Crisp, A treatise on the structure, diseases and in­juries of the Blood-vessels, p. 288, London, 1847.
(2)nbsp; nbsp;Cliez I'Homme, C. Rokitanskl [Handbuch der pathologischen Anatomie, Bd. II, S. 601; Wien, 1844)'a, depuis longtemps demontre la valeur du röte que joue parfois, dans l'etiolcgie des ruptures do Porte ascendante, le rötnicissemem du vaisseau au niveau de l'insertion du canal arteiiel.
(3)nbsp; Dans une Note sur un cas de rupture sponlanee du ventricule gauche du cceur, nous avons insists allleurs (Voy. nos Etudes cliniques et anatomo-patoloijiques, p. 0; Paris, 180'.)) sur ce fait, qui, grace aux travaux de plusieurs obsorvateurs, est, clicz l'Homme, parfaitenient (itabli.
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raltention, c'est quo, dans tons les cas, 1'animal a vraisemblablemenl fail ijuelqne ofl'ort (1). Dans un cas, ou l'estomac el le colon ont ete trouves surabondamment rcmplis cl comme renibourres d'alimenls, en l'absence de loute autre cause döterminanle appreciable, il y a lieu de croire que cette sur­charge a delermine un acces de colique, dans lequel le cheval a fait de vio-lents efforts. — Deux autres, etant altelös a des voitures qu'il fallait trainer, ont certainement fait aussi quelque effort, au moins pour se mettre en mar-che, et Tun d'eux, mfime (celui de M. Railliet) a pu avoir ä vaincre une assez grande resistance; car bien que la voiture ne füt pas tres-pesammenl chargee, la presence des traverses en bois, dent est construit le chemin de la carriere, doit entraver en general la traction exercee par les animaux affectes au ser­vice des transports. — Gliez la Juraent, qui, sous l'influence de la peur, fit quclqiics sauts pour s'ecliapper, il est evident que le cceur a dii battre tout h coup avec violence. — Le sauteur du manege de Saumur venait de faire, apres une energique stimulation, un saut prodigieux, quand il s'affaissa subitement. — Enfin, chez quatre autres chevaux, la rupture s'esl produite vraisemblable-ment sous rinfluence de la surprise, de la frayeur et des efforts qu'ils avaient fails pendant qu'on les abattait pour les soumetlre k des operations; particu­larity importante k noter, et qui, comme font fait remarquer depuis longtemps Trousseau el Ü. Leblanc, et, plus recemment encore, M. le professeur Hey et notre collegue M. doubaux, ne doit pas etre perdue de vue d^sormais, quand on precede k I'abatage des animaux pour la pratique des operations chirurgicales.
Je suis arrive. Messieurs, au terme de la lecture pour laquelle vous avez bien voulu me preter votre attention. Avant de m'arreter, je vous propose de voter ii M. Railliet des remerciments pour son interessante communication, qui nous a permis de porter devant la Societe une question de pathologic, dont eile n'avait pas eu encore a s'occuper el qui, aux divers points de vue sous lesquels j'ai essaye de la trailer, n'est pas, je crois, sans quelque impor­tance.
(1) Chez I'Homme, P. Broca a fait ressortirdepuis longtemps, dans son Rapport sui uncos de rupture de l'aorte {Bulletins de la Societe anttomique de Paris, V si^rie, t. XXV, p. 250; Paris, 1850), l'influence de l'effort en pareil cas.
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MEMOIRE
AFFECTIONS DU SYSTEME NERVEÜX
CHEZ LES OISEAUX
Lu devant la Societe centrale de medecine vdterinaire
DANS LA SEANCE DD 11 JAHTIJtn 1877
Messieurs,
Les centres fterveux des Oiseaux, inlerroges souveut avec une certaine pre­ference par im grand nombre d'experimentateurs, l'ournissenl aussi matiere ii diverses remarqnes pour ceux qui reclierclienl, dans un meme but, les cas d'alterations non experimentales.
sect; 1. — AiNOMALIES DES CEMRES NERVEtX ET DE LEÜRS ENVELOPPES
1. Au nombre des anomalies donl les centres nerveux et leurs enveloppes sont parfois le siege, nous signalcrons d'abord la scoliose vertcbrale, qu1 porte quelquefois sur plusieurs regions (1), et dont quelques exemples ont ete observes depuis longtemps, soit sur la Poule, soit sur l'Oie et sur le Ca-
ll) Cf. V. Kacle, IJill'urnülis multiples ehe-* im Poulel {Comples-iendus des seances de la Societe de Biologie, lquot; seric, t. II, p. ftl; Paris, 1851).
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nai'd. Elle s'accuse tie Ircs-bonnc heure chez rembryon (1), en coincidence avel des deformations comparables dos os du bassin, mats surtout en coinci­dence liequente avec une autre anomalie, ednnue sous 1c nora (Tdveittratioii ou de relosomie. Elle s'observe aussi, de temps ii autre, chez dos Oiseaux dont la vie s'offoctuo d'ailleurs rcgnlieremont; ot, dans quelques cas, eile donne licu amp; un racconrcissomenl considerable du tronc (2). La scoliose vorlobrale parait se lier, du roste, h un arrot de d6\eloppemont de Pamnios, dont la cavite, s'etant trouvee moins etendue en longueur que rembryon lui-mfimc, a du n^cessairement imprimer a la colonne vertebrale des courbures inusi-,tees (3).
Dans les cas ou olle coincide avec le raccourcissemenl des muscles qui cor­respondent aux parties ineurvees, et oü il exisle. cn möme temps une altera­tion profondo de l'cncepliale, l'atrophie de tout un hemisphere du cerveau, par cxemple (4), on peril admettre, on outre, que faction des muscles a deter­mine les incurvations constatees : il est a noter, en efl'et, qu'en pareil cas les incurvations se produisent toutes dans le sens des muscles el non pas clans celui oü les laisceaux musculaires font defaul. La coincidence d'une lesion de Tencephale aulorise egaloment h penser quo, sous son influence, des contractions musculaires intenipeslives (sorlcs de convulsions) out agi pre-maturement sur la substance encore cartilagineuse du squelctte; de teile sorte qu'il s'agirait, en realite, d'une scoliose vertebrale par retraction mus-culaire (5).
Quoi qu'il en soit, la scoliose vertebrale pent donncr licu ii des pardcula* rites qu'il est interessant de noter : ainsi, par exemplc, dans un cas dc sco­liose cervicale, oü la courbnre comprend les deux tiers inferieurs du col el a sa concavite dirigee en arricre, il'peut arriver que le mouvement de flexion du col en avant soil tout k fait impossible, ol quo la tele ne puisse etre portee vers le sol que par la flexion dos deux ou Irois premieres verlebres cervicalos
(1)nbsp; Voyez, ä Londres, au Musfe du ColMge Royal des Cliirurgiens [Teratologkal series, nquot; 259), un embryon d'Oic, surpris vers le quatrifeme jour de rincubation^ et recueilli par J. Hunter dans sa collection.
(2)nbsp; Chez un Canard hybride, ölevö dans le pare de Saint-James, et dont le squc-lette est depose, ä Londres, au Musöe du College Royal des Cliirurgiens [Terato-logical series, nquot; 260), il existe une incurvation antöro-postöricure ti-fes-romar-quable de la region sacrße, et, comme consequence, un raccourcissement conside­rable du tronc.
(3)nbsp; Voy. C. Dareste, lilemoire sur la ptoduclion de certaines formes de. monstruusites simples (Comptes-Rendus des Seances de la Sociele de Biologie, 3me sc-rie, t. V, p. '212-213; Paris, 1864).
(4)nbsp; Cf. V. Raclo, loc. cit.
(5)nbsp; Cf. V. Uaclc, loc. cit.
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los lines sur les autres, cl par la rolation du bassin sur los lüinurs. Le inouve-menl de ledresscment ou de flexion en arriere^peut fitre au contraire lellemenl elondu, que le col puissc se ployer en deux, jusqu'ä la rencontre de la face poslerieure de sa moitie inlerieure, la löte venant alors se placer dans la con-cavite de la courbure cervico-dorsalo (1).
Dans la region dorsale, si la courbure csl laterale et beaucoup plus pro-noncee du cöte des corps vertebraux que du cöte des apopbyses epincuses, par exemple, les articulations costo-vcrtebrales, du cöte de la concavite, etanl situees sur un plan anterieur ä celui des monies articulations de l'autre cote, les cotes appartenant au cöte concave ne presenteront, dans leur trajet pour venir se joindre au sternum, qu'une courbure lagere, tandis que les cotes ap­partenant au cöte convexe seront förtement ployöes au niveau de leur angle. Enfin, par suite du dfiplacement lateral de plusieurs corps de vertebres, qui, du cöte de la concavity, ont diminue de hauteur et sont comme ecrasös, les cötes de ce cöte sont rapprochees les unes des autres jusqu'au contact, tandis que celles de l'autre cöte sont au contraire fortement eloignees (2).
II.nbsp; Le spina-bifida s'observe aussi quelquefois, a des hauteurs variees du canal vertebral, et deja il pent se voir sur de tres-jeunes embryons (3), d'ail-leurs normalement developpes sous les autres rapports, ou, au contraire, atteints, en meme temps, d'autres difformites (4).
III.nbsp; Vasymätrie da crane, qui, ehe/, quelques Oiseaux, a etc parlbis consi-
(1)nbsp; Cf. V. Racle, toe. eil.
(2)nbsp; Cf. V. Racle, toe. cil.
(3)nbsp; P. L. Panum, dans sos Untersuehunyhen über die Entstehung der Missbil-dungen zunächst in den Eiern der Vlt;zgel (S. 106, Taf. VI, Fig. 7; Berlin, 1800), rapporte avoir rencontre un exemple de cctte anomalie, k son premier degre, si(5-geant tout prfes de l'extrömitß caudate du canal vertebral, sur un embryon de Poulet, d'ailleurs normalement developpe, long de 0m.00öl, et issu d'un oeuf (ä deux jaunes) qui avait ete sounds seulement depuis quarante-deux heures ä l'incu-bation.
Dans deux cas, observes Tun sur un Poulet et l'autre sur un jeune Canard, qui faisaient tous deux parlie de la collection de l'üniversite de Landshut et que Fr. Ticdemann {Anatomie und Naturgeschichte der Vxgel, Bd. II, S. 279; Heidel­berg, 1814) a sommairement damp;rits, le cou (qui, quoique simple, supportait deux tetes soudeios par l'occiput) ßtait atteint d'un veritable spina-biflda, dans la tota­lity de son etendue d'avant en arrtöre, jusqu'au nivoau de la limito supfSrieure de la portion tboracique de la colonne verttibralc.
(4)nbsp; Voy., notamment, 1'embryon decrit par Panum (ioc. eit., p. 109) et figure dans son Atlas, pi. VI, fig. 9 et pi. VII, fig. 15 et 16. (Au lieu d'etre designce par le uquot; 16, la figure, placlt;5e sur la pi. VII, au-dessous de la fig. 7, cntre les figures 10 et 15, a et(S, scion la remarquo de I'autcur, inscrite, par orrcur, sous le nquot; 14.)
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deree comme une disposition normale (1), est, dans quelques cas, lellemenl pro-noncee qu'il parait impossible de ne pas la considerer coimne une veritable anomalie.
IV. Mais, de toules les irregulariles de constitution, les plus communes sont celles qui portent sur la voüte crünienne, seit que celte derniöre fasse completement defaut, soit quelle presente une solution de continuite plus ou moins etendue.
a. La premiere de ces deux dispositions, qui a ete observee plusieurs fois sur des Palmipedes et sur des Gallinaces domestiques, et qui n'esl d'ailleurs pas incompatible avec rachevement complet du developpement de Teni-bryon (2),'5 coincide parfois avec diverses autres anomalies (3), au nombre desquelles il en est une (/i), qui s'observe le plus souvent, sinon toujourse ii savoir, une atropliie considerable (avec alterations diverses) des centres nerveux encöphalo-medullaires. En pareils cas, en effet, on ne trouve parfois aueune trace ou seulement que de faibles vestiges d'un encepliale, reconverts d'une enveloppe tres-lenue et transparente, qui sc trouve formee par la dure-mere (5) et par une portion tres-fine de la couche tegumenlaire generate, ou seulement par cette derniere, depourvue de plumes et plus ou moins de-chiree ok et lä (6). Lorsque l'alteration est moins prononcec, on trouve, en
(1)nbsp; Voy. R. Collett, Onlhe asymetry of the skull in Slrix tengmalmi {Proceedings of the zoological Society of London, vol. XLI, p. 739-743, with a plate; Lon­don, 1871). — Voyez aussi, sur Tasymetrie normale da crane chez le Bec-croisi; {Loxiacurvirostra, Linn.) notre Af^fflotre sur les difformitis du bee chez les Oiseaux (he. eit., p. 32).
(2)nbsp; Voy., dans Ad. W. Otto {Monstrorum sexcemorum descrlpiio anatomica, nquot; LXIII; Vratislavite, 18/il) la description sommaire d'un Canard domestique, atteint de cette monstruosild, et, d'autre part, dans Ant. Alessandrini {Catalogo degli oggetti e preparati piii interessanti del Gabinetto d'Analumia comparata delta pontifica Universitä di Bologna, Sezione X, nquot; 1425; Bologna, 1834), I'indication d'une pifcee du mfime genre, provenant d'un Pigeon {Columba domestica).
(3)nbsp;Nous citerons notamment l'absence de l'un des deux yeux et le developpement exag^rö de l'autre, Tarrfit de developpement de la manigt;ibule sup^rieure et l'Älon gation de la mandibule inferi'?ure. — D'autre part, nous rappellerons qu'on doit a Ad. W. Otto la description de deux monstres doubles polymtHiens, qui 6taient en meme temps atteints de 1'aoomaUe qui nous oecupe.
(4)nbsp; Hemicephalie, de Giultct d'Ad. W.Otto; Nosencephulie, d'Is. Geoffroy Saint-Hilaire.
(5)nbsp; Ad. W. Otto (Seltene Beobachtungen wir Anatomie, Physiologie und Patho­logie gehcerig.,S. 40; Breslau, 1810) rapporte avoir constate cette disposition sur la tete d'un Canard.
(6)nbsp; Voy. Ad. W.Otto, loc. clt., n0CCCCXXII (Galliuact;); Vratislavioe, 1841,
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outre, roposanl sui' la base du erflne, au-dessous de l'enveloppe tögumentaire sus-indiquee, un petit cerveau, tout au moms ratatine ct en quelquc sortc ride, n'ayantplus sa coloration normale (1), et se prescntant avec des dispo­sitions anatoraiques interieures, qui indiqucnt evidemment que Tencephale s'est Irouve altere a une epoque encore peu avancec de la vie cmbryon-naire (2).
Enfin, il arrive aussi quelquefois quo la moelle epiniere est atteinte d'allera-tions comparables ä cclles qu'ofTre roncephale, ct que, concurremment, de i jneme que la voüte crunienne fait defaut, la portion cervicale dc la colonne vertebrale esl aussi exceptionnellement plus courte qu'ii Tetat normal (3).
La coincidence des diverses particularites dent la reunion caracterise cettc monstruositc (dont les degres differenls sont connus en teralologie generale sous les noms de nosenedphalie et CCanencephalie), s'explique, du reste, facile-ment, depuis que des reclierches precises, qui ont permis de constater qu'elle se produit avant la fin de la premifere semaine de rincubation, ont fait voir, en meme temps, qu'elle pent lt;Hre due h unc hydropisio des vesi-cules initiales des centres nerveux (4), liydropisie qui a pour efTcl dc prevc-nir ou d'arreter dans son cours le developpement de la substance cncephalo-medullaire, et qui, en raison de la formation d'une poche sereusc intra-crrmienne ou cranio-racliidionne, a, en outre, pour consequence, IHnocclu-sion des cavites osseuscs correspondanles.
b. L'anomalie caracterisec, non plus par l'absence de la voüte eränienne I avec atrophie concomitanle de rencepliale, mais bien par rexislence d'une
(1)nbsp; Voy. la description quo donno Ad. W, Otto de la teted'un Ganard, d(5jä Citü (op. eil., ndeg;LXXII; Vratislavice, 1841).
(2)nbsp; nbsp;Voyez Ad. W. Otto, loc. cit., ndeg; CCCCXL (Canard polym^lien).
(3)nbsp; Onvoit, au Musee de Bologne {Sezione X, nquot; 4429), un Coq, chez lequel manquent ä la fois la voüte du cräne et la portion annulaire dc la premiere yer-tebre cervicale.
(4)nbsp; C. Dareste, dans une Note stir le mode de formation des monslres anence-pliales [Comptes-Rendus hebdomadaires des sianees de l'Aeademie des Sciences de Paris, t. LXII, p. 448; Paris, 186G), attribue cette liydropisie laquo;que Ton retrouve ögalement dans l'amnios et quelquefois mßme dans touts l'iSpaisseur des tissus raquo;, a. un (i (Star particulier du sang, qui est complfetement incolore et ne contient que trte-pcu de globules. raquo; raquo; Quant au manque dc globules dans le sangraquo;, il aurait lui-mfime laquo; son point dc depart dans un arret dc developpement de l'aire vasculaire, qui ne s'est quo tres-iniparfaitement canalisfie, of. qui präsente los globules san-guins cmprisonnös dans les iles do Wolf. raquo; Voy. aussi, du mime autcur : Note sur une serie de recherches experimeiilales, relatives a la teratologie {Annales des Sciences naturelles, Zoologie, f)'quot;8 s6rie, t. X, p. 129 ; Paris, 1868) et, d'autrc part, les Comptes-Rendus des Seances de la Socieli de Biologie, 4lquot;e serie, t. Ill, p. log­in ; Paris, 1867).
O. Larcheh, Path. comp.
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solution de conlinuite de la voiite, ä travers laquelle une porlion de l'cnce-pliale fait hernie au-dessous des leguments {podencSphalie), s'observe aussi quelquelbis, soil sur des Oiseaux encore conlenus dans l'ceuf (1), soil meine sur des Oiseaux qui onl dejä viicu plusieurs mois, sans que raltüralion donl ils sont alteiiils les ail enipf'ches de so bien porler. Lc cerveau, qui, surlout dans les cas ou la solution de couliimile mesure une elendue äquivalente ä ['absence presque complete de la voüle {Bypereudphalie), n'est protege que par la couclie logumenlaire exlenie, esl ainsi considerablcraent expose h l'actioa des agents exlerieurs (2); et, par suite, un leger coup (qui, porlii sur la tele, seiail sans effet, dans les conditions onlinaires) pourra faire l'acilc-meht perir ranimal, apres lui avoir fail eprouver des desordres varies du Systeme nerveux. Los portions de rencephalc, qui s'eeliappenl au deliors, sonl, en effet, logees dans une seile de toque, simplemenl monibraneuse, qui, si ranimal survit plusieurs mois, subil, dans quelques cas, un travail d'ossilicalion parliellc. C'csl ainsi, par exemple, que du bourrelcl plus ou moins eleve, et comme laille ii pic, qui entoure la base de Veiicephalocdle, s'eleve parfois une sorte de Iravce osseuse, ai'cil'orine, ii peinc large de quel­ques millimclres, et dirigee d'avanl en arricre, ä la face inferieurc de laquelle s'inscre un repli falcironnc, qui separe Tun de l'aulre les denx liemisjjlicres eerebraux liemies, el sur les eules de laquelle les aulres portions de Tenve-loppe, plus ou moins vascularisees, dcmeurenl menibrancuses (3). Entin, le rcsle de la cavite cranienne esl relativement tres-peu devcloppe, et ren-ferme les aulres parlies de Tencepliale, qui sont en general elles-mamp;nes, aussi, peu developpees.
Quant ii rorigine de pareilles anomalies, bien qu'elle ne paraisse pas elre allribuable dans tous les cas au meme ordre de causes, il semble pour'lanl quo, dans quelques-uns, on puisse la ratlachcr aux effets de la compression exercec par ranmios sur les vesicules enccplialiques. On congoil, en effet, que, sous cclle influence, ces vesicules clumgcnl de forme, el quo, par exemple, au lieu de rester spberiques, elles s'aplatissent de haul en bas et* s'elargissent sur les coles, de manure ii former un rebord saillanl, qui, de-
(1)nbsp; C. Dareste, dans uue Note sur le mode de production de certaines races
U'animaux domesliqueS' {Complcs-remlus hebdomadaires des seances de l'Acudemie
des Sciences dc Paris, t. LXIV, p. 423; Paris, 1867) rapporte avoir observö cette
anomalic sur deux Poulets trouvds dans cctte condition.
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(2)nbsp; On sait que la disposition anatomiqne, ä peu prfes identique, que prescntent
normalement les Poules hnppces [Pollisk Fowls, Tegetmeier), si la liuppe n'oxistait pas, ferait courir de semblables risques ä cos Oiseaux, dont la conformation cra-nieone a dgä 616 l'objet de tant de remarques et de recherches attentives.
;3) On doit k Siedamgrotzky la relation detuillec d'un cas de ce genre, qivil a publice dans lo Bericht über das Veterinmrwesen im Kcenigreiche Sachen für das JakrlSlS, S. 6k; Dresden, 1874.
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bordant les parois de la löte, est separe du reste de cctte demifere par un sillon plus 011 moins profond. Dans ccs conditions inusitees, rien n'empöchant loutelbis la formation de la substance nerveuse h rintiirieur des vesicules, renceplinle continue de so dövelopper; mais, quant ä la formation des parlies carlilagineuses et osscuses du crane, eile ne se fait que d'une maniere incomplete et s'arrete au fond du sillon, qui separe du reste de la t6te les vesicules encephaliques ainsi deformees (1).
V. Vhydrencdphalie, qui, jusqu'a present, parait n'aVoir ete rencontree qtie sur de trcs-jeuncs enibryons (2) ou sur de trcs-jcunes Oiseaux, tout recem^-ment cclos (3), appartenant h l'ordre des Oallinaces ou !i celui des l'alnil-pödcs, coincide parlois avec rexencephalie. En pareil cas, au^dessoits de rcnveloppe membraneuse, transparente et Lenue, qui recouvre rencepljalo-cclc, et que Ton trouve qlielquefois adherente äux membranes de Tceuf (4), eil constate la presence d'uile portion plus ou moins volumineuse de Tencepbalet disieiidue par un liquide, generälement liinpidc (5).
sect; 2. — ALTERATIORS DES ENVELOPPES ÖSSEüSES DES CEiNTflES KERVEUX
Les enveloppes osseuses des centres nerveux peuvent etre le siege d'altera^ tions diverses.
I. Quclquefois, par exemple, les os de la voiite eränienne, de concert avec la generalite du squelette, ont subi un amincissement plus ou moins notable.
K. Dans d'autres cas, on les trouve perfores, dans une plus ou moins grande etendue, par quelque lumeur provenant de la dure-mere (6) ou
(1)nbsp; Voy. C. Dareste, Memoire sur la production de cerlaines jormes de monslruo-sites simples (loc. oil., p. 21.4), et Recherches sw les conditions de la vie et de la mart cAes Its monstres e.xencephaliens produits arlificiellement dans Vespece de la Poule. (Annales des Sciences Naturelles, Zoologie, Itquot;quot;1 sörie, t. XX, p. 59; Paris, 1863).
(2)nbsp; une pifece anatomique, malheureusement trfes-incomplete, dont Ad. W. Otto a donniS la description [loc. clt., nquot; 87), porterait peut-6tre ä penser qu'on peut pourtant en rencontrer aussi des exemples ehez des Oisoaux, qui sent malgrS cela devenus adultes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
(3)nbsp; Voy. Panum, op. cil., p. 117 et 108.
(4)nbsp; Voy. C. Dareste, Note sur un Poulet hypereneephale (Gazette medicale \de Paris, 3me S(5rie, t. XV, p. 533; Paris, 1860).
(5)nbsp; Voy. Ad. W. Otto, op. cil., nraquo; 77.
(6)nbsp; C. Stoelker (Beitrag zur Pathologie der Vxgel, S. 12-13 — in Journal für Ornithologie, 3' Folge, Bd. III; Leipzig, 1872) rapporte avoir ea en sa possession une Troupiale (Dolichonyx oryüvora, Swainson), chez qui Tautopsie permit de conraquo;
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simplement cleprimes et amincis par quelquc produclion palhologique depen­dant de la couche tegnmentaire externe (1).
III.nbsp; Ailleurs, on constate, dans leur epaisseur, de petils foyers sanguins, dont la presence coincide le plus souvent avec l'existence de quelque altera­tion hemorrhagique de Tencephale ou de ses meninges.
IV.nbsp; I'arlbis, aussi, nolanmient ä la suite de coups violents, qui ont porle sur la töte, le diploe subit, clans line plus ou moins grande ötendue, un tra­vail de destruction, dont la marche pent etre assez rapidement fatale, et dont le retentissement sur rencepliale s'aeeuse, durant la vie, par des phenomenes tres-remarquables dans queJques cas, sans que pourtant la face interne du ordne präsente la moindre saillie, et saus que les diverses portions de rence­pliale et de ses meninges, examinees avec le plus grand soin, laissent aperce-voir aueun indice d'alteralion; maisnon pas sans que quelque parlie impor-lante, tolle que l'appareil audilif, par exemplc (2), se trouve plus ou moins compromise.
Lorsquc la lesion interesse specialemcnt l'une des deux moities du crane, on pent, meine avant tFavoir enleve la peau, constater que la surface sous-jacente, inegale et rugueuse sous le doigt, est manifestement plus dcveloppee que cellc du cote oppose. Sur unc coupe transversale, cn pareil cas, la paroi ossousc se niontre, en effet, aussi plus epaisse, a ce niveau; et, si l'on en­leve, par exemple, unc mince lame de la table externe, on trouve au-des-sous d'elle la surface, lisse et legerement rosee, d'un lissu assez liomogene, grisätre et mou dans sa ])lus grande partie. Ce tissu n'est autre que celui d'une membrane tibroide, plus ou moins epaisse, qui recouvre une partie du diploe, (Tailleurs ramolli et friable, et qui lui est assez pen adlierente pour qu'on puisse la faire glisser, de cote et d'autre, sur la portion osseuse qu'elle reviit. Celle-ci, qui est, en pareil cas, plus ou moins detachee du reste de Tos, se distingue d'ailleurs de lui par line leinte gris-jaunfttre; eile se laisse plus ou moins facilement ebranler; et, quand on rexamine directement, on
stater l'existence d'nnc turaeur, grosse conuno un grain de millet, qui paraissait avoir ainsi son point de depart dans les meninges et avait perfore le eräne. Mallieu reusement on ne fit pas de recherches relativeraent k la nature do cette tumeur.
(1)nbsp; Nous nous oecuperons prochaineraent de ces productions, dans un Memoire sur les Affections de l'appareil tegumentaire externe.
(2)nbsp; J. Signol et A. Vnlpian out fait connaitro un cas de ce genre, observe cliez im Coq {Comptes-Ilendus des seances de la Societe de Biologie, 3C seric, t. Ill, p. 135; Paris, 1862), et, de mon cötß, 'cn ai roncontrö deux autres, l'un snr un Coq commun, l'autro sur un Faisan argcp.tö {Pliasianus nyclemerus, Lin.) daps des conditions d'identite tellerneut exaetes, que mes notes paraissont calquees sur la relation publieo par nies deux devanciers.
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trouve sa surface inf'gale, surmontfie de petits mamelons, et creusee de le­geres depressions, qui correspondent elles-memes a. de pelites 61evures de la face interne de la membrane enveloppanle.
V.nbsp; Les contusions et mtoie les fractures de la voüte du erüne sc rencon-trent assez souvent cliez les Oiseaux en captivite, notamment chez ceux, tels que les Gallinacfe, qui s'elevent brusquement en Pair, sous rinfluence de la moindre impression de la vue ou de I'ouie, et qui viennent ainsi se heurter la löte, avec une certaine violence, centre la partie superieure de la f liambre dans laquelle ils sonl enfermös, ou bleu encore, chez ceux qui, h chaque nstant, viennent buter centre les barreaux dß leur cage.
Bien souvent aussi, notamment dans les lüttes qu'ils se livrent entre eux, ou bien encore quand ils sont atteints par quelque persecuteur aux instincts carnassiers, leur voüte erfmienne subit dos fractures multiples, avec depla-cement des fragments, et, en pareil cas, surlout si la dure-mfere s'est trouvee dechiree, la solution de continuite de la boite osseuse se complique aisement d'un autre accident, qui, salisfaisant la voracite du vainqueur, devient promp-tement fatal h la victime. Get accident, c'esl la hernie de rencephale, dont la substance se trouve comme etranglee par les bords de l'ouverture, generale-ment etroite, qui lui a donne issue.
VI.nbsp; Les parties Constituantes de la colonne vertöbrale n'echappent sans doute pas, non plus, h. un certain nombre d'alterations pathologiques ou ac-cidentelles, dont il est facile d'entrevoir la possibilite.
Ponr ne citer toutefois que cellos qui ont et6 dejii positivement constatees, il convient de mentionnor los alterations diverses de courbure, qui se ratta-chent au rachitisme (1), et, d'autre part, le deplacement partiel de deux ver-tfebres cervieales l'une sur l'autre (2), ou bien encore recrasement d'une plus
(1)nbsp; Voy. (p. 139) notre Memoire sur les äffeeücm des appareüs da locomotion chez les Oiseaux.
(2)nbsp; F. Defays, dans son Comple-Rendu de la Clinique de l'Ecole de Medecine Veterinaire de l'Etat pendant l'annce scolaire 1869-1870. {Annales de Medecine Ve-lerinaire, t. X, p. 539; Bruxelles, 1871) a publie la relation d'un cas dans lequcl il avait diagnostiquö l'cxistence d'une luxation incomplete des vertfcbtes cervieales, en se fondant sur ce que Tanimal avait le cou contournö de gauche ä droite et la töte basse, porteo dans cette direction, en mfime temps quo, du cötü gauche, vers le tiers supörieur de la rtSgion cervicale, on constatait une saillie qui disparaissait lorsqu'on ramenait la tete et le cou dans la direction normale, et qui se reprodui-sait aussitöt.qu'on abandonnait ces parties ä elles-memes. — Le traitement consista i maintenir le cou dans une position ä pen pr6s normale, en le soutenant ä l'aide d'un cylindre en cuir, dans lequel on avait pu l'engager; et la partio int(5rcssee, se raffermissant pen i peu, finit par conserver sa position naUirollo.
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on inoins grande 6lcndiic de la colonne cervicale, avec all^ratinns de la moello fpiniere (1).
sect; 3. — Alterations patiiologiqdes des centres nerveux et-de leurs meninges.
Souvent, chez les Oiseaux, notamment Ji I'gpoque des amours, la suracli-vite vitale, qui, chez les mAIes, se traduit surtoul, anatomiquement, par une augmentation considerable du volume des testiculcs (2), est tellement grande qu'il se produit vers les centres ncrveux une congestion fort in­tense; et, lorsque los animaux succombent dans ces conditions, en l'abscnce de toute autre alteration appreciable ä Tautopsie, la mort est vraisemhlable-ment attribuable ä I'liyp^remie, dont les traces Evidentes sont parfois trcs-faciles h constater, non-seulement sur la masse nerveuse encöphalo-mfidul-laire, mais aussi sur les möninges ceplialo-racliidiennes (3).
Quelquefois, meme, ral'flux du sang se fail si violemment que les vais-seaux se rompent sur quclque point, et qu'un epanchement de sang se pro­duit (4).
Mais, le plus souvent, la veritable hemorrhagie cerebrale n'est pas seule-mcnt la consequence d'une simple congestion, poussöc ainsi ii sa limite extreme. Que repanchemenl sanguin se soil d'ailleurs produit sur un seul point ou sur des points diflerents de l'etendue des centres nerveux, le plus habituellement, la production de rhemorrhagie a 6te alors puissamment preparee par l'existencc d'une alteration prealable du Systeme vasculaire des tissus Interesses (5). Dans le groupe nombreux des Oiseaux domestiques et de
(1) Ttaioin le cas d'une Poule, dont nous avons rapporte Thistoire dans une Note pour servir ä l'histoire des lesions traumatiques aecidentelles de la region cervicale chez, les Oiseaux (voy. p. 183).
(2)'Cf.: Gli. Fr. Heusinger, Recherchen de Pathologie cotnparee, vol. I, p. CXVI; Cassel, 1847. — Rufz de Lavison, Bulletin meusuel du Jardin d'acclimatatlon du Bois de Boulogne {Bulletin de la Sociele wologique d'acclimatalion, lquot; sörie, t. Vllf, p. 64, 128, 479; Paris, 1861 et t. IX, p. 236; Paris, 1862). — Mich. Gay Apoplessia cerebre-spinale fulminante in un vecchio Gallo inglese Dorking {11 me-dico Veterinario, serie 4t3, vol. V, p. 241-246; Torino, 1876).
(3)nbsp; Cf. Cli. Fr. Housingor, loc. cit.
(4)nbsp; Cf. G. Dareste, Note sur quelques alterations palhologiques observees sur des Oiseaux du Jardin zoologique d'acclimatalion du Bois de Boulogne. {Comptes-rendus des seances de la Sociele de Biologie, sraquo; sörie, t. II, p. 183; Paris, 1861.)
(5)nbsp; Cf. : Max. Schmidt, Einiges über Krankheiten auslmndischer Thiere {(Ester-reichische Vierteljahresschrift für Wissenschaft liehe Veleriimrkiinde, Ed.' XX, S, 59; Wien, 1863). — C. Stoelker, loc. eil., p. 12-13. Selon ce dernier observateur, les attaquos d'apoplexie(Sc;a(/an/'a!/te), avec (Jpnnchement de sang dans le cerveau, ne
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mix qui vivent en captivilß, qnolques-nns, tels que les Oies (1), les Canards et les 1'oules, paraissent 6tre plus specialcment exposes h celte sorle d'accf-dent (2), quo scnil)lp, favoriscr lo, trop frfiquent acr,omplissoment do, I'acte no-cessaire h la reproduction, chez des Olseaux, d'ailleurs Irop pen libres d'aller et de venir (3), et, pour la plupart, (U]ä trop ftgös. Si nous nous en rapportons aux donn^es fournies par l'analyse de nos propres observations, les cas de ce genre appartenant, pour plus de Zi/5 (117 cas sur 127), h des Oiseaux du sexe male, on peut dire que I'hamp;norrliagie cöräbrale est, en somme, une alteration relativement assez pou commune clicz les fcmollos; et encore, dans les dix cas auxquels nous faisons allusion, reste-t-il une part assez large h faire b. rinfluence du traumatisme, puisque, dans sept d'enlre eux, I'li^morrliagie s'etail manifestement produite ä la suite, de coups violents, recus sur la töte. Quant aux trois aulres, en l'absence de toute autre donnöe, peut-6tre y a-t-il lieu d'incriminer la haute]temp6ralure exceptionnelle du local oil se trouvaient ensemble les trois Poules dont il est ici question. En revanche, sur les 117 cas recueillis chez des Oiseaux appartenant au sexe male, il en est 12 seulement, dans lesqucis ralteration anatomique est attribuable h nn traumatisme, et, parmi les 105 autres, 8 ont et6 observes sur des Oiseaux qui, depuis plusieurs annees, vivaient caplifs, dans un complet isoleracnt. Quant aux 77 autres, ils onl tons Hi recueillis sur des Oiseaux (Coqs, Dindons, Faisans, Paon, Pigeons, Canards), chez lesquels rexercice tres-actif de la fonction de reproduction pa-rait avoir joue manifestement le rule de cause determinante (U).
Si Ton en exceptc les cas dans lesquels rhemorrhagie, occupant l'un des points de la partie superieure do rcnc^phale, est, en outre, le resultat Evident d'un choc port6 directeraent sur le dessus de la t6te (5), les Spanchements
sont pas rares chez les Oiseaux granivorea,. notamment chez les Becs-croisfe, les Bouvreuils et les Linots, ä la suite de l'usage trop abondant du chfenevis, qni prodnit rengraissement et rend les vaisseaux friabl=s.
(1)nbsp; Ch. Adm. Adr. Buhle, Naturgeschichte der domesticirten. Thiere, Heft II, S. 20; Halle, 1842.
(2)nbsp; II est connu, en anglais, sous le noni de Megrim,
(3)nbsp; Of. S. M. Bradley, Note oh the diseases of animals in a slate of confinement {The Lancet, vol. for 1869, p. 708; London, 1869).
(4)nbsp; Cf. Boitard et Corbie, Hisloire naturelle des Pigeons domestiques, p. 98; Paris, 1824. — Heckmeyer (cito par G. B. Ercolani dans // Medico Veterlnario, serie seconda, vol. I, p. 473; Torino, 1860) met, en outre, en cause, pour les Poules,
a chaleur des poulaillcrs. Nous indiquerons dgalement, comme cau^e determi­nante, la surcharge du jabof et de l'ostomac, et, d'autre part, I'usage des fruits doucis de proprißtös narcotiques.
(5)nbsp; P. Rayer et A. Gillet de Grandmont (Comptes-Ilendus des seances de la So-ciete de Biologie, 3quot; s6ric, t. IV, p. 118; Paris, 1863) ont fait connaitre i la Soci6ti5 de Biologie un cas d'hämorrhagie sousTmöningöe, survenue chez une Foulque, qui, transport6e dans une caisse, s'(5tait frapp6 la tfete contre le plan resistant situi en dessus, sans toutefois se fracturer le crane. — Cf. Mich. Gay, loc. cit.
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sanguins, dans les divers cas, occupent un sidge assez variable (1), mais non pas pourtant saus so monlrcr, avec une Mquence lelativement grande, ä la base de la masse encephalique (2).
Dans les diflerenls cas, on trouve, du reste, outre un on plusieurs foyers liemori'liagiqucs, une congestion plus ou moins intense, et meme de peliles nappes sanguines, dans Tepaisseur des meninges (3).
La marche et la lerminaison des hemorrhagies encephalo-mfiningees sent exlreraement differentes, selon les cas. Lorsque la döchirure accidentelle de Tun des sinus a (ite 1c point de depart de I'Mmorrhagie inlra-crfmienne (qu'il s'agisse d'ailleurs du longitudinal superieur ou du longitudinal postörieur), repanchement du sang est toujours peu abondant et, par suite, ne determine guere les elfets atlribuables lt;i la compression de Tencephale (4).
Les diverses arleres, qui i'ampent ii la i'aee superieure du cerveau (et no-tamment celle qui cheminc h la face antero-superieure de chaeun des lobes cerebraux, pres du bord superieur et inlerne de l'orbite correspondante), lorsque leurs parois sont atleinles de quelque solution de continuite, laissent t'cbapper le sang avec abondance; et, comrae il arrive souvent, en pareil cas, que le liquide recouvre toule la surface de l'encephale, au-dessous de la dure-raere, qu'il distend plus ou moins fortement (5), on voit quelquefois se pro-duire des plienomenes, dont l'apparition successive indique exaetement la nature des parties, plus ou moins eloignees, que le sang epanche est venu comprimer successivemenl.
Ces plienomenes ne persistent, du reste, et ne sont fatalcment et rapide-ment suivis de la mort de l'animal, qu'autant que le sang öpanche n'a trouve
(1)nbsp; Siedamgrotzky, dans sa klinik für kleinere Hausthiere (Bericht über das Veterinwrwesen im Kotnigreiche Sachen für das Jahr 1872, S. 84; Dresden, 1873), rapporte avoir trouve, comme cause de mort, cliez un Perroquet et chez un Serin, uno Mmorrhagie recente, ayant son siege sur l'hömisphfere droit du cerveau.
(2)nbsp; Cf. Max. Schmitdt, loc. cit.
(3)nbsp;Cf.Zalm, Bericht über das Wiener Thierarznei-lnstitut [palhologisch-anatomische Lehranstalt) für das Studienjahr 1874-1875 ((Esterreichische Yierteljakresschrilt für wissenschaftliche Veterinarkunde, Bd. XLVI, S. 4; Wien, 1876). II s'agit de trois jeunes Faisans.
(4)nbsp; P. Flourens (Recherehes experimentales sur les proprieles. et les fonetions du Systeme nerveux dans les animaux verlebres, p. 284-289; Paris, 1842), dans ses experiences sur les Pigeons, malgre tout le soin qu'il y apportait, u'est jamais par­venu que trfes-difficilement ä produire, memo par l'ouverture artificielle des sinus, des öpanchements assez abondants pour determiner des effets de ce genre; et il fait remarquer que l'ecoulement du sang s'arrfite sans cesse, alors meme qu'on s'efforce de le provoquer.
(5)nbsp; II est m6me probable que repanchement du sang se fait avec assez de rapi-ditö, si Ton en juge par ce qui se produit dans les recherches experimentales (Cf. P. Flourens, loc. eil., p. 291-292).
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nucune issue au dehors, comrae cela arrive dans les eas ou Tafflux du sang vers les centres nerveux a ötö le rfsultat d'une violente congestion. Quand, au contraire, ii s'agil d'une hemonliagie trauniatique, — si I'encepliale n'est pas Ini-memc autrement inlercssö, et surtout si le sang peut se frayer unc route ;i rcxterieur par quelquo solution de continuite, — les desordres cessent avec une rapidite, qui varie selon le temps pendant lequel ils ont dejk dure; et, en raison du petit volume des vaisseaux atteints, riiömorrhagie s'arreto bientöt et spontaneinent.
Les Mmorrhagies, sous forme de piquete (6tat sablö), qui se font au sein de Tencephale lui-meme, et qui coincident avec une alteration plus ou moins marquee de sa substance, ont bien rarement une aussi lieureuse issue: on peut dire qu'elles constituent une affection toujours tres-grave et, le plus souvent, mortelle en pen d'heures. Cependant, il arrive quelquefois que I'ani-mal survit ii l'iclus hämorrrhagique, niais presque toujours (1) dans un etal semi-paralytique, et pendant un temps qui peut 6tre plus ou moins long (2). Dans les cas oü il en est ainsi, on retrouve, du resle, anatomiquemenl, les traces plus ou moins effacees d'anciennes hemorrhagies (3).
Le siege de rhemorrliagie dans le cerveau ou dans le cervelet, et d'ailleurs dans les parties profondes ou seulement dans les couches superficielles de chacun de ces organes, ne parait pas, sous le rapport de la marche et de la terminaison, exercer une influence appreciable, et c'est plutöt de l'etendue de repanchement (et, partant, de la multiplicity des dösordres consecutifs) que depend la gravitö du mal. Pour le cervelet, en particulier, on peut, par exemple, voir la vie persister chez un Oiseau qui porte, au centre de l'organe, les traces d'une lesion vraisemblablement ancienne (4); tandis que chez d'autres qui ont succombe rapidement, les caracteres ividents d'une hemor-i'hagie ri5cente des couches superficielles coincident avec l'intögrite des parties centrales.
En revanche, les phenomcnes qui traduisent au dehors les effets exerces stir les centres nerveux par le sang epanche, offrent, selon les cas, quelques par-ticularitös h rolever.
La plupart du temps, I'Oiseau, ou bien meurt subitement (5), ou bien esl trouv6 en proie h un abasourdissement extreme ou h des convulsions, donl 1'apparition s'est faite brusquemenl, sans qu'on ait pu saisir par I'observation
(1)nbsp; C. H. Hertwig, Beitrmije sk den Krankheiten der Vaxjel (MagtuAn für die gesammte Thierheilkunde, Bi. XV, S. 85; Berlin. 18/i9).
(2)nbsp; C. II. Hertwig, loc. eil.
(3)nbsp; Cf. P. Flourens, loc. cit., p. 338-339.
(4)nbsp; Cf. P. Flourens, loc. cit., p. 338.
(5)nbsp; Cf. Ch. Fr. Heusinger, Zootomische Analekten[i. F. Meckel's Deutsches Ar chiv fur die Physiologie, Bd. VI, S. 551; Halle, 1820).
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aucun pMnotnfMie pröcursenv, appreciable. Dans le premier cas, ranimal tonbe Kiibilcment, romme (''lourdi; il fait, pour s'envoler ou pour marrlicr, qiirlqiios mouvomenls irr6guliers, se relfivo, cliancdlo, rolombe d'un CÖW sur I'aulro, ol demeure aliasourdi. La pupille do Tun des yeux ou des deux ii la Ibis est dilatte; le choc du coßür conlre les parois de la poitrine est presque normal, ct la respiralion sileucieuse (1). Dans d'autres cas, I'Oiseau est subi-lement pris de convulsions qiilepliformes, qui ne durent parfois qu'un in­stant (2) et souvcnt soni bientöt suivies de lamort(3).
Cepcndant, tons les cas sont loin d'aboulir fatalement et aussi vite li une pareille issue. Dans quelquos-uns, oü ralleration porte exclusivement sur le cervelet, et oü ranimal survit ä l'attaque un temps plus ou. moins long, on observe dans la molilitö des desordres varies, qui, lorsque les couches super-ficielles de i'organe sont soules interessees, se caracti'riscnl par une simple instabilite; tandis que, lorsque ralleration porte en merae temps sur les parties profondes, les mouvements sont compleiemont desordonnes. Dans le premier cas, en effet, s'il s'agit d'un Gallinare (une Poule, par exemple), les mouvements sont calmcs et lents; ils sefont avec peine, comme avec paresso; mais le trouble de requilibration n'en est pas moins evident. Si I'Oiseau se tient debout, ses jambes flechissent h tout moment sous lui; s'il marche, on s'apercoit d'une sorte d'hesitation dans les mouvements qu'il execute, il chan-celle h chaque instant, et quelquefois, surtout si Ton cherche h le faire mar­cher vite, il perd Tequilibre et tombe. Enfin, sa tetc et son cou sont dans un etat d'instabilito remarquable ou d'oscillation presque continnclle, que Ton voit s'accenluer surtout s'il les eloigne du tronc, et que Ton fait cesser, le plus souvent, en offrant un point d'appui au bee ou h la totalite do la tete (Zl).
Lorsque I'alteration porte. snr les parties profondes, en mtoe temps que sur les parties snperficiclles, 1'animal presenle, hpromipre vue, les allures de l'etat d'ivresse. Il chancelle, presque h chaque instant, sur ses jambes, soit qu'il se tienne simplement debout, soit qu'il veuillc marcher ou courir. Tour-nant fi droite, quand il veut aller ä gauche, eth gauche, quand il veut aller h
(1)nbsp; Cf. C. H. Hertwig, loc. cit.
(2)nbsp; Cf. Ch. Fr. Heusinger, loe, cit.
(3)nbsp; Hartmann {Ephem. nat. Curios., dec. II, a. 7, p. 77), rapporte avoir cu un Goai, qui mourut apres une attaque d'^pilepsie: Secla niliil prater naturam oslen-dit; in cerehri medulla aliquot stigmata suncjuima erant conspicua. II est probable que c'ast ä un cas do ce genre qu'a eu affaire Mich. Gay {loc. ctt.): I'Oiseau, anssitöt tombe ä terrc, se mit k battre des alles et ä agiler celui des deux membres abdo-minaux sur lequel il ne gisait pas, en poussant un cri, qui se röpeta plusieurs fois durant les derniers instants do son existence,
(4)nbsp; Cf. P. Flourcns,ioc. cit., p. 335 et 336 et Observations sur quelques maladies des Olseaux {Annales des Sciences naturelles, 1quot; sörie, t. XVIII; Pariraquo;, 1829),
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(Irnile, il recule aussi, quand il veut avancer. Tres-sonvonl, il tombe sur ses jambes, qni Qächissent el plient tout h coup sous lui; niais c'osl surtout quand il sVlanclaquo; pour ftiir ou pour grimper sur un point tHovö quo, ne pou-vant plus mailriser ni regulariscr des mouvomonts devenus trop rapides, il tombe et roule h terre, sans pouvoir quelquelois reussir, de longlemps, ;i se, relever et ä reprendre Tequilibre (1).
Les divers dösordres que Ton voit se produire, dans les cas d'iiemorrliagie h rintörieur de la cavltö crAnienne, sont loin de se montrer toujours avec au-tant de nettete que dans ceux que nous venons de rappeler; et celas'explique sulfisamment par la complexity meme des alterations anatoniiques. Quelque-fois, lorsque Tanimal a survecu plusieurs jours ou meme plusicurs semaines h I'attaque apoplectique, on trouve I'encepliale enveloppe. d'une couclie de serositi, qui distend la dure-mere. Mais, il est des alterations, qui coincident beaucoup plus souvent, et des le debut, avec PMmorrhagie sous-meningee, diffuse ou inlerstilielle : ce sont, outre, la turgescence plus ou moins grande des vaisseaux meningts, les hemorrliagies dans lY'paisseur du diploß des es du crAne, qui, lorsqu'on les a denudes, se montrent parsemös de points noir.l-tres, correspondant precisement, sous 1c rapport du siege,aux regions alterees de Tcncephale (2).
Messieurs, je viens d'exposer devant vous riiistoire syntlietique des ann-malies des centres nerveux et de leurs enveloppes, celle des alterations di­verses de ces memes enveloppes, et, enfin, celle des alterations congestives et liemorrhagiques de I'encepliale.
Pour completer mon entreprise, autant que le permeltent les materiaux rassemblös jusqu'ä ce jour, j'aurai bienlot, si vous le voulez bien, riionneur de tracer devant vous, dans un second Mönioire. liisloire des alterations träumatiques des centres nerveux et de leurs meninges, suivie de qnelques remarques sur les anomalies de Tinslinrl et sur les plienomenes symploma-liqucs des affections du syslü'ine nerveux cliez les Oiseaux.
(1) Gf. P. Flourcns, loc. dt.
(2 Cf. P. Flourens, loc. cU.,\gt;. 334 et 338.
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REMARQUES
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FRACTURES DU COL DU FfiMUR
CHEZ DIVERS ANIMAUX DOMESTIQUES
Presentees devant la Sociele ccutrale de medecine veterinaire DANS LA SEANCK DU 8 FEVRIER 1877
Messieurs,
Dans la derniere seance, notre collcguo, M. Nocai'd, a poi'le dcvunl la Sociele la question des fractures du col du femur, dont il a observe deux exemples, dans des conditions differenles, et il nous a fail remarquer qu'on n'a publi6 que Ires-raremenl encore des observations du mamp;ne genre. Outre celles qu'il a eilees, les annales velerinaires n'en conliennent, en effet, qu'un Ires-petit nonibre; el, il y apres de vingt-cinq ans, ledocteurE. Gurll pouvait dire avec raison que les fractures du col du femur paraissent etre trts-rares cbez les animaux domesliques; particularite qui, selon lui, pourrait biendependre de la brievetö du col chez ces animaux (1). Par centre, M. Williams, dans im recent ouvragc sur la Chirurgie veterinaire (2), n'hesite pas a dire qu'clles sc rencontrenl frequemment, en coincidence avec la fracture de la cavile coly-loide, et qu'elles se reconnaissent de la meme maniere que celle derniöre. L'au-leur anglais ne cite, il est vraf, aueun fait particulier h l'appui de la descrip­tion sommaire qu'il donne; et il publie seulement, intercalee dans le texte, une figure destinee U represenler, d'apres une piSce anatomique, outre le deplacement subi par la t6te du femur, l'existence d'un cal provisoire consi­derable. W. l'ercivall se. borne ii mentionner, dans son Traitä des maladies du cheval, les fractures de la töte du temur (3), et le professeur damgee.
(1)nbsp; E. Gurlt, Beilrxge sur verijleichenden patholoißschcn Analomie der Gelenk-hrankheiten, S. 510; Berlin, 1853.
(2)nbsp; nbsp;W. Williams, The prineiples and practice of veterinary Surgery, p. 113-114: fidinburgh, 1872.
(3)nbsp; W. Percivall, Hippopathology or systematic treatise on the disorders ami lamenesses of the Horse, 2deg; edition, vol. I, p. 249; London, 1855.
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dans line lecon cliniquö, Ires-intt'reSsantfe, iin lä luxation coxo-lemorale, en eile seulomcnt un cxeraple, rcmarquable d'aillcurs par le deplaccmcnt etendu de la tele fömorale, qui, delacliec du reste de Tos, etait venue se loger dans le trou obtilrateur; de teile sorte que, selonsa remarqne; ily avail äla fois, dans cc cas, Iracture et luxation. La piece decrite par le savant prolesseur dc raucien College veterinairo d'Edimbourg provenait d'une vaclie (1). — Unc autre, observee sur im clleval, a etc decrite par tin veterinaire alle-inand, M. Scli\verdlfeger(2),et une, autre encore, sur laquelle le col du fömur est siraplement fracture, provienl d'iin dial, ct est deposee an liusee d'ana-toinic comparec de l'Universite de Bologne (3).
Le total clcs tails que j'ai pu reunir, ])our les rapprocher de ceux sur les-quels M. Nocard avail fixe noire attention, n'est, on le voit, pas tres-consi-derable (4); el, si l'opinion du prolesseur Williams est bien i'ondee, il est regrettable que lui-nieme el les autres observatcurs n'aient pas mis plus d'empressement a publier les rösullals de leurs observations.
Sans insisler sur Tinteret que pent offrir, au point de vue de ranalomie patliologique, Tetude de ces lesions Irauinatiques, on ne pent s'empeclier de regrelter, en elTet, qu'on n'ait jusqu'ici pas insiste davantage sur les princi-paux caractcres cliniques, qui pourraienl permetlre de les reconnailre.
J. Ciamgee et Ms Williams sonl peut-ötre, ii retranger, les sculs aulcurs qui aient tente de donner, ä eel egard, quelques indications precises. Le premier, en effet, essaie de les distinguer de la luxation coxo-femorale, qui* conime nous I'avons vu, pent colncider avee I'exislence d'une fraclure flü col) mais qui, en pareil cas, outre le raccourcissement du menibre, s'accompagne-rait d'une crepilation, qu'il est, dil-H, si facile de percevoir. —M. Williams, qui mentionne aussi !e raccourcissement du menibre, ajoule quo laquo; la partie anterieure du sabot est tournee en dedans, h moms que la töte du femur ne
(1)nbsp; J. Gamgee, Clinical lecture on ilislocalion of the femur. (The Veterinarian^ ftlB series, vol. II, p. 504 (en note); London, 1856.^
(2)nbsp; Schwerdtfegcr, Bruch der Schenkelhalses {Bericht über das Veterinwrwesen im Klaquo;nigreiche Sachsen für das Jahr 1861, S. 120; Diesden, 1862).
(3)nbsp; Le Chat [Fetts Caltus, Linn.), dont il est questiou ici, a (5t6 oliservä, en 1826, psir Ant. Alessandrini (Voy. Catalogo deyli ogijetti e preparati piü interessanti del (jabinetto d'anatamia eomparata della pontifica Universitä di Bologna, p. 448; Bologna, 1854), et le profesöeur Gamgee (/oc. eil.) a publi(5 le dessin qui reprösente la pifece anatomique. La fracture avail pour siöge le col du femur gauclie, ct, la consolidation ne s'iitant pas faite, il s'est formö une pseudartlirose.
(4)nbsp; Je ne crois pas devoir donner place ici i un cas, qui a (Stö communiqu(5, le 24 decembre 1839, ä l'Association medico-vamp;mnaire de Londres, par M. Twin-berrow, et dans lequel la lösion, qui n'avait pas etö soupQonnee avant I'autopsie, consistait ei^une fracture de la tfete du femur cliez im cheval, avec dötachement d'une petite fraction de I'os (dans l'tStendue d'une piöce de monnaie comparable ä la demi-couronne anglaise), juste au niveau de l'insertion du ligament rond.
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soil cnloncee dans le Iron ovale, auquel cas 1c mciubre esl plus long quo celui tie I'autfe cote, el le dcvant du sabol lourne en dehors raquo;. —M. iVocanl, dans les observalions qu'il nous a eonimimiquees, garde le silence stir ccs parlicularites, qui ne paraissent pas avoir fixe son altenlion, el donl il serail inleressant de recliercher, ii ravenir, le degre d'imporlance.
llelativement au pronostic de la lesion. Je citerai le fait recueilli par Schwerdtfeger, qui, dans une courle Note, mentionne les parliculariles sui-vanles : la fracture s'etait produile a Tocca-sion d'une glissade, qui avail enlraine la cliute de Tanimal, et celui-ci avail du, non sanspeine, elrc trans-porlc ensuite dans sa slalle. Le femur, devie en dehors, paraissail jilus court que celui du cote oppose; auniveau du siege de la fracture on con-slatait une mobilite anomale, qui faisail nailre de la douleur, mais non pas de crepitation appreciable. En depit du pronoslic fächeux que Ton avail pört6, le proprietaire ne voulut pas qu'on sacrifiät immediatement ranimal, qui demeura manifostement incapable de se mouvoir comme a Tordinaire, en raison de la deviation du membre en dehors et de son raccourcissement, mais qui toulefois put etre employe au labourage. Cependant, quand on se decicla ä le sacrifier, apres six mols, rexamen analomique fit voir que la tele avail ele separee du reste de l'os, dans I'accidenl. 11 s'etait produil un depot abondant de substanceosseuse, mais aucune trace de soudure des fragments; cl rextremit6 fracluree du feniur, s'etant placee au contact de la cavile colyloide, avail determine, par voie de frottemenl, une depression dans les os dn bassin.
Sur la question du mecanisme, que noire collegue a soulevee lui-mtoie, a Toccasion de ses deux observations, je rappellerai que, jusqu'a present, le seul velerinaire qui se föt occupe de cette partie de la question, le professeur Williams, avail attribue la fracture ii Tenergie des contractions musculaires qui surviennent au moment oil I'animal est abattu ou entrave, par exemple, pour une operation. laquo; L'os, alors, dit rauteur anglais, subit generalenient un deplacement imraediat, el, en raison du grand nombre des muscles qui s'attachcnt a lui et Tenveloppenl, la leduclion de la fracture est impossible.raquo;
En pathologic humaine, I'explicalion donnee ici par le professeur d'Kdini-bourg paratt justifiee dans un bon nombre de cas, et, lorsque la fracture du col du femur s'est produile ä l'occasion d'une cliute sur les pieds, on ne meconnait Jamals l'influence des mouvements forces, qui se produisent dans rarticulation, tant par le fait du choc, que par le fail de la contraction mus-culaire qui accompagne la chute.
Dans le cas donl il a ele temoin, M. Nocard admet eviderament la double influence que je viens de rappeler : laquo; La fracture, dit-il, a ele le resultat du choc du membre sur le pave; ciioc rendu plus violent par le bond auquel il succedait, et transmis inlegralemenl a la partie superieure du membre par
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Tetat de rigidite absolue quo la conlraction inusculaire, conseculive ä la glissade, imposail aux rayons de ce mcrabie raquo;. Mais il me semble que, dans rexplicalion qu'il nous donnc, notre collcguc place 1c moment oü la fracture s'est produite, au troisicmc temps de Faccident, ou, en d'autres leriues, an moment oil ranimal, apres avoir glisse, puis bondisurlui-mOme, est retombe sur les membres posterieurs. — Or, pent-elre, fait-il ainsi un role trop im­portant a celte chute, et passe-t-il trop logeremenl sur l'imporlance de la glissade. On ne pent s'cinpOchor de loinarqner que e'est du pied posterienr droit que le cheval a glisse sur le talus antericur du ruisseau, et que e'est immediatement aprüs celte glissade, instanlanement, en quelque sorte, qu'il a fait ce bond encrgique que M. Nocard qualifie lui-meme de prodigicux. Et pourtant, il rctombc aussitot lourdement sur les deux membres posterieurs. A'est-il pas vraiscmblable que la deviation imprimee au membre par la glis­sade, — en admettant qu'elle n'ait pas pu agir plus completement — I'a lout au moins place dans des conditions tellcs, que les contractions muscu-laires, encrgiques, qui out succt'de instanlanement ;i la glissade, ont deter­mine la solution de continuity, dont la cliule ullerieure n'a fait qu'accroitrc retendue et les consequences?
Si j'insiste sur ces details du mecanismc de la fracture, e'est que, commc nous le montre l'observation de notre collegue, les alterations ont du se pro-duire en plnsicurs temps. Il est de notion generale que, lorsqu'une violence, capable d'entralner un deplacement des surfaces articulaires, vient li s'exer-cer sur Particulation coxo-femorale, il se produit une luxation ou une frac­ture; el la difference dans le resultat tlent, on le sail, uniquement a la force de la capsule qui, si ellc se rorapl, laisse se produire une luxation; tandis que si die resisle, le col du femur se rompt lui-meme. Or, ici, rexistenco de la fracture demontre que la capsule a resisle d'abord; et, conime Tariere fe-morale a ete, en quelque sorte, laquo; broyee par les esquilles, raquo; il faul neces-saircment que les fragments du col femoral aient ete, lt;i un certain moment, vigourcuscment pousses centre cetle arlere, c'est-.Vdire dans une direction differenle dc celle que M. Nocard a tres-justement signalee commc neces-saire ii la production de la fracture du col. Ces deux resultats contraires n'ont pu, je crois, se produire au mamp;ne moment, sous une meme influence : le, premier a du exiger une puissance dc production beaucoup plus conside­rable que le second, et la direction que le col devait prendre pour so fractu-rer, ayant ete imprimee au membre par la glissade, e'est vraiscmblablcment sous rinfluence des contractions musculaires (qui Tont suivie) que la fracture s'est produite; el e'est au moment oü le cheval est retombe sur lui-meme que se sont produites les complications signalccs par M. Nocard.
Dans 1c cas dont le professeur Gamgee a public la relation, les choses me paraissent s'etre passees lout differemment. L'animal, revenant des champs.
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s'avancait paisiblement, lorsque, tout ä coup, en tournant dans I'fitable, il glissa du pied de derrifere en se heurtant contre le rebord elev6 du plancher en brlqucs, sur lequel les vaches doivent se reposer la nuit. Une rigole, d'en-viron 6 ponces de profondeur, passe derrtere la löge des animaux, et est des-tin6e k recevoir les ftces et l'urine : or, e'est dans cette rigole que le pied glissa. La vache, en faisant son faux-pas, tomba, fit de violents efforts, et se releva, mais seulement sur trois de ses membres. Elle se tint debout quel-que temps, et puls eile se concha pour toute la nuit. Le lendemain matin, on essaya de la suspendre; mais on echoua dans toutes les tentatives faitcs pour la mainlenir relevee. Au moment oü l'auteur de l'observation vint rexaminer lui-mßme, eile 6tait confortablement couchee sur le cote sain et ne parais-sait pas souffrir; mais eile ne pouvait absolumcnt pas se servir du membre blesse; ses muscles etaient flasques, et le tendon d'Acliille elait tout ä fait dans le relachement. Le femur formait un angle aigu avec Tos iliaque. Le grand trochanter avail glissö de haut en has, d'avant en arriere et de deliors en dedans; de teile sorto que 1c grasset elait tournß en deliors, el qu'il exislait un aplatissement, une sorle de creux au niveau des muscles du tiers superieur de la cuisse. Au-dessus de rarliculation de la handle, on consta-tait aussi une legere tumefaction. La parlie inferieure du membre elait dans Textension, el la distance delahanche amp; rexlremile anterieurc du pied elait, de prfes de 3 ponces, plus grande que du cole oppose. — Le trochanter, 6vi-demmenl, ne faisait pas saillie comme dans I'etal nornal, el avail suivi en arriere el en dedans le deplaccment de la töte du fomur, qui avail dii venir se loger dans le trou obluralcur. La luxation elait complete. Le ligament rond devait s'filre rompu, el il y avail lieu de rechercher s'il n'exislait pas quelque complication de fracture. En attirant le membre alternativement en arriere el en avant, on constalait qu'il elait plus facile ä etendre dans celte derniere direction; el. d'aulre part, en le faisant mouvoir alternativement de bas en haut el de haul en has, on ne pouvait perccvoir de crepitation, ni au-cun autre signe de Texistence d'une fracture. Quant au corps de Tos, il etait manifestement en bon ^tat.
Le diagnostic positif, porlo par leprofesseur Gamgee, le conduisit Ji tenter, avec le concours de plusieurs aides, d'energiques efforts pour operer la re­duction, qui fut oblenue et s'accompagna d'un bruit de claquemenl. Cepcn-danl, on ne. put la maintenir; et comme, en remnant le membre, on vit la luxation se reproduire, on la rMuisit de nouveau, mais avec le möme insuc-cfcs. L'existence possible d'une fracture de la cavitö cotyloide ou de la tele du femur, coincidant maintenant avec la luxation, s'imposait alors ä Tesprit, et, un jour plus lard, on percevail, pour la premiere fois, une sensation dc cre­pitation non douteusc.
De fait, I'autopsie a montr6 que la töte du femur elait bien, conforme-O. Larcheii, Path. comp.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;16
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menl au premier diagnostic, logec dans 1c Iron obtnrateur; mais, au grana 6tonnemcnt deI'observateur, clle6lait separecdu reste del'os. Lcs ligamenls de rai'ticulalion elaient ramollis, la cavite cotyloide ctait remplie do. lymplie ä demi-organisce, et, des caillots sanguins, en abondance, entourant la töle du lemur, 11 en rösultait une tumeur volumineusc, qui 1'aisait saillie dans rinlerieur du bassin.
Dans robscrvalion, trös-complete, que je viens de rcsumer devant vous, Messieurs, il me semble que le mecanisme en vertu duquel lcs lesions signa-lees se sont produitcs, est assez Evident. Lcs details symptomatiques, qui don-naient au diagnostic; luxation une mnarquablo precision, etablisscnt sufii-samment quo la glissade et les efforts musculalres fails par ranimal out eu pour resultat lo deplaccment de la tetc femorale; et, quanta la fracture, donl aucun signe ne trabissait Texistence avant les premiers efforts fails pour obtonir la reduction, eile s'est produite, si je ne me trompe, au moment oü le bruit de claquement s'est fait entendre pendant {'Operation; et, cbose signi­ficative, e'est apres cc moment, sculement, qu'on a prucisement pu percevoir la crepitation, jusque-lä vainement chcrchee.
Gelte observation du professeur Gamgee confirmo rexactitude do la regie generate, que j'ai rappelee preeödemment, ä savoir que, lorsqu'une violence, capable d'entrainer un deplacemenl des surfaces arliculaires, vient h. s'exer-cer sur rarliculation coxo-femorale, il se produit une luxation ou une frac­ture, et que la difference dans le resultat lient uniquemenlau degredc resis­tance plus grandc de Tos ou de la capsule. Mais les consequences de cha-cun de ces deux resultals eux-memes sont diffdrentes aussi, en cc sens que la fracture, ainsi que le monlre i'observatioD de M. Nocard, est bien loin do favoriser la production d'une luxation; tandis que, comme le montre ega-lement fobservation publiee par I'anteur anglais, la luxation expose le col du femur a trouver dans rintervention operatoire elle-meme une nouvelle chance de fracture.
(
Teiles sont, Messieurs, les remarques que j'ai cru opportun de vous presen­ter U Toccasion de rintercssantc communication de noire collfcgue, dont j'ai discute les opinions avec un soin d'autant plus grand que nous allaclions tous une grandc valeur h scs travaux. J'espe-re, en outre, que j'aurai peut-etre raissi ii fixer par lä, davantagc, rattenlion des observateurs sur une affection traumatique, dont la Symptomatologie appelle surtout de nouvelles rccher-ches, et dont les annales velerinaires ne renferment peut-Ctre aussi pen d'exemples que parce que les animaux ne parviennent pas assez souvent ä l'äge oü eile se produirait sans doute moins rarement, et aussi, faut-il le dire, parce qu'elle a pu passer parfois inapergue.
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£TUDE GfiNfiRALE
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LAIT ROUGE
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Lus dovant la Societö centrale de medecine veterinaire
DANS tA SEASCE DD 12 AVRIL 1877
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Messieurs,
Le lait, dont la blancheur caract^rislique possede, dans le langage, en rai-son de sa Constancekabituclle, la valeur d'un terme de comparaison, pvesenle quelquefois, vous le savez, une couleur differente, qui, dans quelques cas, tient du bleu, du jaune ou du vert, et, dans d'autres, se rapproche plus ou moins de l'une des nuances du rouge.
C'est, precisement, ä roccasion d'un exemple de cette dernifere alteration, exemple qui vous a et6 communique recemment (1) et dont vous avez ren-voyfe l'appröciation ä Texamen d'une Commission dontj'ai I'honneur d'etre le rapporteur (2), que j'ai damp;irö prendre la parole aujourd'hui, avec I'espoir de fixer un instant votre attention sur un accident de la lactation dont il est, sans doute, fait mention un peu partout, mais peut-6tre avec moins de soin que pour le lait bleu.
Ce n'est pas que le phdnomene n'ait 6t6 observö assez souvent et que le d6sir de l'expliquer n'ait mamp;ne tent6 depuis longtemps rimagination de quelques auteurs. C'est ainsi, par exemple, que, dans un ouvrage publi6 en 1565, Simon de Vallembert le signalait dejJi, en disant que, laquo; s'il est
(1)nbsp;Le 22 ßvrier 1877.
(2)nbsp; Cette Commission dtait compost de MM. H. Benjarniu, H. Bouley et 0. Larcher.
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'2liU
LAIT nOUGE.
rouge, le lait declare quo la vertu laclifiante est debile et que le sang venant aux mamclles ha trouve leurs velnes et arteres et leurs chairs glandulcuscs tellement debiles, qu'elles ne sont pas süffisantes de le convertir en blanche coulevir, on bien que le sang demeure si pen aux mamelles qu'il ne pent ötre blanchy suffisaminent raquo; (1).
Depuis, ct beaucoup plus pros dc nous, la coloration rouge accidenlelle du lait se retrouve indiquee dans diverses publications relatives ii la physiologic, ii ragriculture ou h. la medecine veterinaire, ct notamment dans celles quo Ton doit a Hurtrel d'Arboval (2), Ji F. Villcroy (3), a C.-J. Fuchs (4), h R. Mayers-burg (5), a J. Rainard (G), k J.-M. Kreutzer (7), ä E. Collot (8), h MM. N Joly ct E. Filhol (9), au professeur J. Gamgee (10), ä Auf. Magne (11), Eug. Tisscrant (12), W.-Th.-J. Spinola (13), L. Lafosse (ih), Dupont (15),
(1)nbsp; Simon de Vallembert. Cinq Ihres de la moniere de novrrir et de gouverner les enfanls, des leur naissance, p. lit et 15; Poitiers, 1565.
(2)nbsp; nbsp;L.-H.-J. Hurtrel d'Arboval, article Lait du Diclionnaire de medecine, de Chirurgie et d'liygiene velerinaires, t. Ill, 2C Edition, p. 498; Paris, 1838.
(3)nbsp; F. Villeroy, Manuel de Ve'evcur de betes ä comes, p. 315 et 320; Paris, 1839.
(It) C.-J. Fuchs, Deitrmge zur nahem Kenntn'm der gesunden und fehlerhaften Milch der Hausthiere [Magazin für die gesammte Tliierheilkundt, Bd. VII, S. 161 und 174; Berlin, 1841).
(5)nbsp; R. Mayersburg, Einiges von den Fehlern der Milch (Reperlorium der Tläer-heilkunde, Bd. HI, S. 215; Stattgart, 1842).
(6)nbsp; J. Raynnrd, Traile complel de la parlurilion des prineipales femelies domes-liques, t. II, p. 295 et suiv.; Lyon, 1850.
(7)nbsp; J.-M. Kruutzcr, Gruhdriss der gesammten Veterinmrmedhin, S. 665 und 671; Erlangen, 1853.
(8)nbsp; E. CoWot, Traile special de la vache laitiere, 2e edition, pass/m; Paris, 1851.
(9)nbsp; N. Joly ct E. Filhol, Recherches sur le lait {Memoires des concours et des savants etrangers, publies par l'Academie Royale de medecine de Belgique, t. III (in-40), p. 74 et 87; Bruxollcs, 1855).
(19) J. Gamgco, On certain Colours assumed by milk under various circumstances (The Veterinarian, 4lh series, vol. II, p. 149; London, 1850).
(11)nbsp; nbsp;Magne, Choix des Vaches Inilieres, 6e Edition, p. 100 et 117; Paris (sans date).
(12)nbsp; Eug. Tisscrant, Guide dans I'entretien des Vaches laitieres, 2quot; edition, p. 107. Lyon, 1865.
(13)nbsp; W.-Th.-J, Spinola, llandlmch ihr speciellen Pathologie und Therapie für TUieroente, 2'= Auflage, Bd. II, S. 481; Berlin, 1863.
(14)nbsp; L. Lafosso, Traite de Pathologie veterinaire, t. III, 2e partie, p. 1277; Tou­louse, 18G8.
(15)nbsp; Dupont (de Bordeaux), Mortalile des jeunes animaux pendant l'allaitement {Recueil demedecine veterinaire, 5deg; süric, t. VIII, p. 98; Paris, 1871).
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LA1T UOUGE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;245
N. Lanzlllolti-ISuonsanli (1), A. Zundel (2), L. Franok (3) et, sans doutc, h quelques autres aulours, dont je citerais vainement un plus grand norabre.
Mais aucun d'enlre eux n'a traile le sujet avec Textension qu'il comporle, ä divers points de vue, et, si I'on veut approfondir les questions qu'il souluvc, il laut rasscmblcr et analyser un certain nombre de documents, presque tons Spars, dus a Young (A), ii Parmenlier et N. Deyeux (5), h. Vallot (6), a Ilermbstscdt (7), a Lecoq (8), k AI.; Donne (9), il J.-C. Fa-vre (10), ä C.-II. Hertwig (11), ä Vigney (12), a P.-H. Lepage (13), h n. Marchand (14), h Payen (15), h 0. Delafond (16), h P.-O. Reveil (17), h
(1)nbsp; N. Lanzillotti-Buonsanti, Manuale di Ostetrkia veterinaria, p. 5I/i; Milano, 1871-1872.
(2)nbsp; A. Zundel, Nouvclle ediliou du Diclionnaire de medeclne, de Chirurgie et d'lujyiene velerinaires, public par Hurtrel d'Arboval, t. II, p. 378; Pai-is, 187/1.
(3)nbsp; L. Frank, Handbuch der thiercErzllichen Gehurlshülfe, S. 552; Berlin, 1876. (^i) Th. Youug, Denatura etusu laclis in dwersis animalibus; Edinburgh, 1770. (5) A. Parmcntier et N. DcJyeux, Precis d'experiences el ohservalions stir les
dijfercntes especes de lait; Strasbourg, an VII de la Republique.
(0) Vallot, Du lait considere dans ses alterations physiologiques {Recueil de me-. decine veterinaire, 1quot; serie, t. Ill, p. 171; Paris, 1820).
(7)nbsp; llermbstaidt, über die blaue und rolhe Milch, u. s. to.; Leipzig, 1833. (Extrait du : Erdmann's Journal für technische und (zkono;uische Chemie, Bd. XVII).
(8)nbsp; Lecoq (de Bayeax), ifemoire sur la Mammite consideree dans la Vache {Re-cucil de medecine veterinaire, 2quot; siirie, t. II, p. 565; Paris, 1835).
(9; AI. Domii, Du lail et en particulier de celui des nonrrices, p. 50 Paris, 1837.
(10)nbsp; J.-C. Favre (de Genfevc), De l'hematurie des feuilles, ou du pissement de sang, qui a Heu chez le gras betau surtout, et qui, au printemps, a pour cause ordinaire le pulnrage dans les taillis et les broussaiHes (Recueil de medecine veterinaire, 2e serio, t. IV, p. 418, 426, 491; Paris, 1837).
(11)nbsp; C.-II. Hertwig, Encgclopmdisches Wcerterbuch der media. Wissenschaften, Bd. XXIII [Die Milch); Berlin, 1840.
(12)nbsp; Vigney, Memoire sur les differentes varietes d'hematurie dans Vespece bovine {Hecueil de medecine veterinaire, 3deg; serie, t. Ill, p. 173; Paris, 1846).
(13)nbsp; P.-H. Lepage (de Gisors), Analyse d'un lait rose {Journal de Chimie medieale, 3' scirie, t. Ill, p. 76; Paris, 1847).
(14)nbsp; B. Marcband, Sur un lait sanguinolent, provenant d'unc Vache {observatio;i tiriks d^i Journal für praktische Chemie, Bd. XLVII, S. 129, et insöee dans le Journal de Pharmade et de Chimie, 3C serie, t. XVII, p. 229; Paris, 1850).
(15)nbsp; Payen, Sur le serum-du lail de Vache, colore en rouge (Comptes-rendus des seances de la Sociele de Biologie, 1quot; siric, t. V, p. 44 ; Pari*, 1854).
(16)nbsp; 0. Delafond, Traile de palhologie generale comparee des animaux domes-tiques, 2C idition, p. 635; Paris, 1855.
(17)nbsp; P.-O. Rtiveil, Du Lail, p. 33; Paris, 1856.
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Bouchardat et Th. Quövenne (1), au professeur E. Hering, ä M. Liard (2) et, enfin, ä M. Vernant (3).
Ce long cortege d'observaleurs diffih-ents, auxquelsje mesuis adressö pour apprendre, aussi exaclemenl que possible, oü en est reellement aujourd'hui la question du lait rouge, vous montre assez, par le nom de chacun d'entre eux, que, dans des pays b'fes-distanls los uns des autres, le meme phenomfene s'esl produit, ä des epoques trcs-eloignees.
Les animaux sur lesquels I'observation a portö n'appartiennent, du reste, tons, ni au meme orche, ni h la meme espece; et, par exemple, Ji colö des carnivores, representes par la chienne, on trouve, parmi les solipfedes, ramp;nesse, et, parmi les ruminants, les chcvres et les vaches.
C'cst, toutefois, chez ces dernieres quo la production d'un lait rouge a 6te, je ne dis pas le plus souvenl constatee, mais observee avec le plus de soln.'
Or, il resulte des remarques qui ont etö faites jusqu'ii present, que Taddi-lion quotidienne d'unecertainc quantilede garance au regime ordinaire d'une vache provoque, apres un certain nombre de jours, I'apparilion d'une teintc rouge plus ou moins intense, qui se manifeste d'abord dans le produit de la secretion urinaire, se montre bientot apres dans le lait, et persiste encore un certain nombre de jours aprts la suppression de toute addition nouvelle de garance.
Cette coloration particuli^re, ä laquelle, comme I'a demontre Flourens, les os des jeunes animaux allaites n'echappenl pas non plus (4), et qui, du reste, selon Fobservation de Young, apparail d'autant plus vite que Tanimal avait 6t6 soumis prtolablement k une plus longue abstinence, a 6te surtout 6tudi6e par les soins de Parmentier el Deyeux, et, plus tard, par Hermbstaedt. Elle parait d'ailleurs appartenir encore exclusivement au groupe des donnfies exp6rimentales; car, selon la remarque de Spinola, eile ne s'est peuMtre pas produite une seule fois naturellement.
Quoi qu'il en soit, ici comme dans les autres experiences faites ä l'aide de
(1)nbsp; Bouchardat et Th. Qufivenne, Du lait en general; des laits defemme, d'unesse, de chevre, de brebis, de vache, en particulier {Memoires d'Agrieulture, d'Economie rttrale et domestique, publies par la Societe eentrale d'Agrieulture de France, ann(5e 185G, 2e partie, p. 117; Paris, 1857).
(2)nbsp; Llard, Observation de lait rose (Journal de medecine veterinaire militaire, t.X, p. 136; Paris, 1872).
(3)nbsp; Vernant, Lait rouge, le quatrieme jour du velage (Recueil de medecine veteri-nnire, 6deg; sörie, t. Ill, p. 276 ; Paris, 1876).
{!{) Flourens, Note sur la coloration des os d'animaux nouveau-nes, par la simple lactation de mires ä la nouniture desquelles on a mete de la garance [Comptes-rendusheOdomadaires des seances de l'Aeademie des sciences de Paris,t. LIV, p. 65, Paris, 1862).
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la garance, c'est seulement au passage de la mattere colorante de celte plante qu'est due la coloration rouge, qu'on voit aussi se produire dans le lait de- la femme, quand cel!e-ci vient ä litre soumise a. la m6me influence (1).
Mais si Ton fait la part de scmblablcs risultats et de ceux dont parle Hermbstaedt, oü Tingestion accidentelle de certaines plantes, telles que diverses espfeces du genre Galiuvi (les G. ruboides, verum, boreale), a 6t6 bientöt suivie de la production d'un lait rouge, tons les autres cas, dans les-quels on a vu le lait prendre une pareille teinte, se sont produits sous quel-qu'une des influences diverses, qui peuvent favoriser ou determiner Tissue du sang k travers un appareil glandulaire (2).
Lorsque, par exemple, dans Ic cours d'une maladie charbonneuse, une vache a produit du lait rouge, on pent admcttre sans peine que I'alteration genörale du sang a 6te la cause prödisposante du pMnonKhie; et la möme condition parait encore s'fitre realisee dans les cas, comrae ceux dont parlent Vallot, Favre, Villeroy, oü une liematurie s'est produite en möme temps, aprfes Tingestion de bourgeons ou de feuilles, provenant soil de quelque plante resineuse, seit de certaines plantes appartenant ä la famille des Renon-culac6es ou h celle des Polygon^es.
On conroit de mtoie que, sans que le fluide nourricier ait d'ailleurs subi, en dehors de la glande mammaire, aucune alteration de quality, tout ce qui aura pu determiner un afflux disproportionnö du sang vers Tappareil mam­maire en fonction, constituant, par le fait, une alteration de quantity du sang, sera aussi une cause prMsposante d'hemorrhagie. C'est ainsi qu'on pent, avec M. Liard, invoqucr Tinfluence d'un brusque refroidissement gene­ral, celle aussi des efforts faits pendant un part laborieux, et, avec M. le professeur Hering, celle de I'liypereraie gönitale qui caracterise la periode du rut (3).
A plus forte raison, certaines alterations de l'appareil mammaire, et, entre autres, la maramite, par suite des modifications anatomiques dont la portion
(1)nbsp; Lagramp;ie a vu le lait devenir rouge cliez une nourrice ä laquelle il avail present la damp;oclion de garance comme mödicamenl antilaiteux (Citation empruntöe k N. Joly et E. Filhol, op. eit., p. 76).
(2)nbsp; Payen ((oc. cit.) atlribue la coloration du s^rum du lait en rouge un pen orangö, dans le cas qu'il a observe, a. laquo; une modificallon effeetuiie sur un principe colorable, qui serail ineolore dans le lait ä Vital normal. raquo; — M. le professeur J. Brun (de Genamp;ve), dans une letire qu'il a bien voulu m'adresser, indiquc le Vibrio xanthogenus (qui est visible, au microscope, k un grossissement do 800 lini5aire — lumttre oblique), comme pouvant quelquefois colorer le lait de femme ou celul de vache en rose ou rose violet.
(3)nbsp; Voy. Hering, Handbuch der speciellen Pathologie; Stuttgart, 1858.
Chez la femme, on voit quelquefois se produire, ä litre de deviation ou de pliüno-mfenc complementaire, une hdmorrhagic mammaire, Ji l'epoquc des rt'gles.
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glanduleuse de I'appareil est alors le stege, lavorisent Tissue accidentelle du
sang avec le lait, qui peut 6tre en m^me temps m616 de pus.
Enfin, h la suite d'un violent traumalisme, lei qu'un coup de corne (1), ou seulement ä la favcur dc quelque alteration, niönie superficielle, du pis, on peut voir le sang se mfiler au produit d'une laitiere, d'ailleurs bien portante. C'est, en pareil cas, par des gefgures que le sang s'echappe le plus habitucl-lement, et, si I'on ne peut repousscr completement ropinion de ceux qui ont admis que des piqiires d'inscctes puissent etre suivies parfois du meme rösul-tat, ce n'est, je crois, qu'ii litre de curiosite historique qu'on peutmentionner le prejuge qui a valu depuis longtemps aux vaches donnant im lait tacM de sang le surnora dluronddees, sous le seul pretexte que leurs pis auraient ete piquös par des hirondelles.
On veil, par renuraeralion ä laquelle je viens dc proceder, dans combien de conditions diverses I'appareil mammaire peut laisser s'iScliapper du sang avec le lait. Mais le liquide auquel on donne alors generalement le nom de lait rouge {Lac cruentum, Latte cruento; Lait sanguinolcnt, Lait cnsanglante, Lait cruente; pink, pinkish ou red Milk; die blutige Milch, das Blutmelken), esl loin de se presenter, dans tons les cas, sous le mtoie aspect. Tantot, en elTet, au moment oil il s'ecliappe du trayon, le lait possede une leinte uni-fomiement rose, rougeätre ou meme rouge, qui fixe iramedialemenl I'atten-tion; tandis que, dans d'autres cas, sa teintc se rapproclie plulöt de celle du caK au lait.
Mais, du reste, si on le recueillc dans un vase transparent, on constate des differences d'aspect encore beaucoup plus grandes. Aprös un repos de vingt-quatre lieures, le lait colore en jaune rose ou en rose clair ne forme, en effet, le plus souvent, pas de depot; les globules sanguins, ainsi qucronl observe Bouchardat et Quevenne, ayant gagne la surface avec la creme, äi la­quelle ils ont communiquö une leinte rosee; tandis que la masse du lailsous-jacent a recouvre l'aspectblanc du lait normal. — Le lait dont la couleur est franclieraent rouge laisse, au contraire, au fond du vase un depot dont la leinte fait soupjonner, de prirae-abord, qu'il renfeime des elements du sang, en plus ou moins grand nombre.
Cependant, il ne faul pas croire que ces differences soient toujours aussi tranchees; et, par exemple, il peut arriver que, dans le lait rose, des globules sanguins, en certain nombre, gagnent 1c fond du vase; ce qui parait döpendre uniquement des proportions respectives du sang et des globules butyreux. Lorsque le lait examine conlient beaucoup de sang, une partie des globules sanguins se depose, en effet, au fond du vase, tandis que le reste gagne la surface avec la creme, et, de plus, il y a lieu de penser que l'abondance de
(1) Liard, loc. oil.
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la crtone lavorise Tascension d'un plus grand nombre de globules sanguins, puisque, lorsqu'on vient h ajouter du sang au simm normal d'un lait pr^a-lablement filtrö, tous les globules sanguins gagnent invariablement le fond du vase. Enfin, il esl bon d'ajouter que, si Ton verse sur lefiltre un lait rne-langö de sang, les globules, au lieu de passer h. travers le papier (comme quand on opure sur du sang defibrin6), sonf rctenus sur le filtre avec le ca-siium suspendu et la raatiere grasse.
On voit done que la difference que nous faisions reraarquer tout h. I'lieure entre le lait rose et le lait rouge, difference sur laquelle les observateurs ont beaucoup insists, dopend seulement de la proportion plus ou moins grande des globules sanguins dans un lait plus ou moins riche en creme, proportion que la couleur plus ou moins foncte du liquide eiit pu faire soup^onner d'avance assez exactement.
Quant h. la presence des globules sanguins, ä peine cst-il necessaire d'ajouter qu'on pent toujours s'en assurer, en ayant recours, d'une part, au microscope, et, d'autre part, h l'action de ramnioniaque, qui, sur une prdpa-ration, les fera disparaitre, et h. celle de rölber, qui, sur une autre prepara­tion, les rendra plus apparents, en dissolvant les globules butyreux.
Mais, du reste, ainsi que I'a fait rcmarquer le professeur Gamgee, — que Ton soil ou non parvenu ä constater la presence des elements figures du sang —, pour etablir la realite du melange de ce liquide avec le lait, il suffit d'avoir constate, li l'aide des moyens connus, la presence de I'liema-tine.
Je viens de retracer devant vous, Messieurs, I'histoire generate du lait rouge, et je nie suis ä dessein appesanti, chemin faisant, sur quelques-unes des particularites les plus importantes du sujet. Au risque de lasser peut-ötre votre bienveillante attention, que je reclame encore pour quelques instants, je l'ai fait d'autant plus volontiers qu'aucun des ouvrages, les plus recents, publiös en France ou k I'etranger, ne s'esl, ä mon avis, suffisamment oecupö d'un sujet sur lequel il est bon que Ton soil pret k repondre aux questions diverses qui peuvent 6trc adressöes h cliacun d'enlre nous.
C'est ainsi, par exemple, que M. P. Cagny fils (de Senlis), h qui nous de-vons Toccasion de nous occupcr du sujet sur lequel il a lui-meme appelö votre interfit, fut consulte, le 31 ddcembre dernier, pour une vache qui, laquo; au lieu de lait, fournissait un liquide, se prenant en caillots, noirs comme du sang raquo;.
La plupart d'entre nous, ont sans doute encore presents h la mamp;noire les trois flacons, en verre transparent, qui renfermaient des echantillons diffe-rents de ce liquide : dans Tun d'eux, marque du Ier Janvier 1877, le la^t avail, dans toute sa hauteur, la couleur d'une preparation h base de sesqui-oxyde de fer; dans I'autre, marque du 7 Janvier, il avait I'aspect d'une emul-
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sion au bäume de tolu, l^görement teintee de rose päle; enfm, dans le dernier, il ressemblait, Ji tous 6gards, au meilleur lait ordinaire d'une vache.
Or, raniraal de qui proviont le lait dont les ecliantillons nous ont 6le pre-sentes, est une vache liollandaise, qui avail die achetee en 1871, etant ä son premier vcau, el qui donnait alors, habiluellemcnl, de 18 ä 20 litres detail.
Dans la matinee du 30 decembre 1876, eile a de nouveau mis bas un veau, qui est veau h terme et sans difficulty. Elle 6tait, du reste, dans un 6tat g6-n^ral tr^s-satisfaisanl; son appetit etait parfaitement conserve, et les mamelles ne paraissaient ctre le siege d'aucune sensibility inusitee. Cependant, le pis, scion I'expression do robservatcur, laquo; n'ötait pas aussi beau que d'habitude, et la bete etait plus dure h traire raquo;. Aussi n'esl-ce qu'apres quelques mani­pulations que ron parvint a obtenir laquo; environ /i litres d'un liquide presque noir, au fond duqucl se deposerent des caillots do sang raquo; ; et, jusqu'au lende-main matin, on no put rien recneillir de different.
Ce jour-la, toutefois, M. P. Cagny, assistant lui-merae h la traite et ayant pris la precaution de faire recevoir le produit des mamelles dans un vase prealablement lave avec soin, constata que le liquide obtenu avail une cou-leur moins fonc^e que la veille et rappelant plutöl celle du cliocolal, quel que fiit d'ailleurs celui des Irayons d'ou il provint.
Cest prteisemenl un dcbanlillon de ce liquide, que renfermail le flacon dato du Ier Janvier. Vous avez pu remarquer. Messieurs, que la coloration indiqufie par M. P. Cagny, s'elait, dans rintervalle, sensibloment modifiee; et, du reste, robservaleur Uu-memc, en adrossant les öchanlillons ä la Societe, notait dejä, de son cülö, un cliangemenl general d'aspeel, qu'il traduisait en disant qu'il s'elait laquo; depose, au fond du vase, un caillol presque noir raquo;; tandisqu'on apercevait, au milieu du flacon, des grumeaux, en grand nombre, flottanl dans un liquide colord en rouge brique, et, ä la partie superieure, une couche de crane el de globules graisseux, color6e en rouge plus fonce.
Le 7 Janvier, au malin, M. P. Cagny, assistant de nouveau ii la traite, re-cueille, au lieu d'un liquide rappelant par son aspect un melange de cliocolal el do lait, ii la sortie du pis, un lait dont la leinte est seulement legferemenl rosue el dont les premieres gouttes presentent scules celle coloration, landis que les dernieres portions du liquide fourni par la traite ont l'apparence nor­male du lait.
L'cxamen microscopique, du ä Tun de nos honorables confreres, M. le doc-leur Cliallan (dc Seulis), lul a pennis dc constatcr, dans un echanlillon pareil ci celui que M. H. Benjamin a place sous nos yeux, de Ires-nombreuscs cellules graisseuses, parsemees de globules spberiques beaucoup plus pelils el solubles dans I'ellier, en meme temps que des cellules epillieliales el seu­lement quelques globules sanguins deformes. Dans I'licliantillon date du Ier Janvier el examine vingt jours plus lard, le meme obscrvaleur avail, au
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contraire, trouve ces derniers en tr^s-grand nombre et tris-altSrfis, en möme temps que des masses pigmentaires, disseminies, qui hü ont paru n'ötre autre chose que de Thematine en decomposition. Les cellules epitlidliales pavimen-teuses que le liquide renfermait egalement, en grand nombre, 6laient dechi-quetöes et infil tries d'liimato-globuline et melees a quclqucs traces d'acini glandulaires, ainsi qn'a un petit nombre de crislaux de clilorure de sodium et peut-6tre d'uroxanthine.
Tels sont. Messieurs, les renscignements qui nous out 6tt5 transrais sur les divers caractcres du lail fourni, aux dates que vous connaisscz, par la vache dont M. P. Cagny a recueilli Tobservation. Ajoutons que, le 20 Janvier, 1c lait avait dejh repris, depuis plusieurs jours, son aspect normal, et qu'il se pro-duisait en quantilö assez considerable pour qu'il tut nöcessaire de traire la bete tons les soirs, bien qu'on eiit laisse le vcau entiercment libre de la teter.
Voilä done un exemple de cruentation passagfere du lait marquant, sans cause pathologique appreciable, le debut d'un nouvel allaitement, chez une vache dont lä lactation s'etait accomplie räguli^reiuent, ä la suite d'un pre­mier völage, quelques annees auparavant; et ce fail, dont j'ai essaye de faire ressortir devant vous les principales particularites, n'est pas sans precedents. Avec ceux de MM. Marchand, Liard et Vernant, il etablit positivement qu'on pent voir se produire chez la vache, au däbut de la lactation, un accident, caractirisä par la cnientation du lait et disparaissanl au bout de quelques semaines, sans que Vanimal ail semUi ou sembleen dprouver aucme souffrance, locale on gdndrale, acluelle ou consicutive.
Mais quelle est, en pareil cas, la cause du phenomene? M. P. Cagny, dans une note manuscrite qui accompagnait les cchantillons recueillis par ses soins, nous apprend que, dans les pays oü Ton nquot;a pas l'habitude de laisser le veau toter sa mfcre, les proprietaires d'animaux voient parfois (quoique assez rare-ment) le premier produit de la mulsion, immediatemcnl aprfes le part, se pre­senter avec une couleur brune, assez foncee, qui ressemble a celle d'un me­lange de sang et de lait, ou meme ä celle du sang pur, et qui se maintient, avec Tun ou l'autre de ces deux caractercs, durant quelques jours. Le produit de la secretion mammaire se montre ensuite avec ses caractcres normaux, sans que la vache ait paru eprouver aucun malaise; de teile sorte qu'il sem­ble qu'on ait affaire, dans ces divers cas, a une simple anomalie de secretion qui, dans les uns, a precede absolument la secretion du lait ordinaire, et qui, dans les autres, I'a momentanement remplacöe, peu dc jours aprfes qu'elle avait commence.
Mais quelle est la cause qui a determine cctte irrogularite, que divers agri-culteurs (1) nous disent tons avoir vu se produire quelquefois?
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(1) M. Clöraent, ancien elfeve-lauröat de l'ficole de Grignon, nous a dit verba-lement avoir Otü plusieurs fois tümoin do fails de co genre, en Lorraine.
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Ici, en raison des details precis que renferment les observations, la colora­tion inusitße du lait ne pent (Stre attribute a l'nsage que les bötes auraient pu faire d'une plante tinctoriale; c'est bien ä la presence de la mattere colo-rante du sang qu'est due la couleur rouge du lait.
L'absence de lout phänomine morbide concomitant exclut Tidee d'une al-teiation du fluiilc noiirricier par an principe quclconque, comnie, par exem-ple, dans les cas oil la vachc est en nienie temps attcinte d'licmaturie.
On ne pent non plus mettrc en cause rexistonre d'une affection locale, teile qu'une mammite liemorrliagique, dont I'observateur n'aurait certaine-ment pasmeconnu l'exislence et qui, du reste, anraitdii etre double, puisque tons les trayons foumissaicnt un liquide scmblablemenl colore. — De meme, on ne pent admettrc que tons los trayons aient i'te simultancment, el surtout pendant une dnree aussi courte, frappes de fissures, qui d'aillcurs ne laissent ecliapper le sang qu'en asscz petite quantite et sous forme de stries, plus ou moins norabreuses, melees au lait.
Peut-Otre alors pourrait-on invoquer rinfluence de la traite, qui, n'aboutis-sanl pas assez vite au but-qu'on sc proposait en la praliquant, a du se prolon-ger. Al. Donue, en effet, observant, il est vrai, sur des animaux d'une autrc espece — deux Anesses, appartenant h retablisscracnl bien connu de M. Da-moiseau, — a vu le lait s'ecliapper, avec une legere teinle rousse, des pis do ces deux bfites, qui etaiunt tres-fatiguees et chez qui la traite avail notoire-ment ele poussee trop loin (1).
Cette hypothamp;se, qui fail intervenir en röalite rinfluence d'une suractivite circulatoire provoquee, est, en effet, soutenable. Elle ne parail toutefois pas s'etre presentee a l'csprit de M. P. Cagny; el pourlant I'observateur lui-meme nous apprend que le pis de la vachc n'etait pas laquo; aussi beau que d'habi-tude laquo;, que la bete a ete laquo; plus dure ä trairc raquo; el que le liquide oblenu n'csl venu laquo; qu'aprd's quelqucs manipulations raquo;. Ailleurs aussi, dans les ren-seignements que M. P. Cagny nous fournil d'aprts les resultats de renquele qu'il a faite lui-ir.eme, nous appreuons egalemenl que, chez d'autres vaches ayant produil du lait rouge, les observateurs auxquels il s'esl adresse out constate que le pis, laquo; au lieu de so faire quelqucs jours auparavant, coinme d'ordinaire, est reste pen developpe jusqu'au dernier moment raquo;.
Ces particulariles indiquent bien que la secretion du lait ne s'esl pas faite sans dil'flculle, dans les divers cas auxquels robsorvaleur lui-meme fait allu­sion, el, comme, dans plusieurs d'cnlre eux, aussi bien que dans eclui dont il a relatö I'liisloire detaillee, il s'agissail de vaches qui, anterieurement, avaienl cu dejii au moins un veau el fournissaienl du lait, on ne pent arguer d'au-
(i; L'exanien microscopique du liquide a iionnis d'y constatcr la presence des elements figiires du sang.
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cune anomalie de structure pour expliquer Pentrave.subie momenlanement par la söerölion d'nn lait normal.
II y a done lieu de faire, on 1c voit, au moins pour certains cas, dans I'otio-logie du phamp;iomamp;ie qui nous occupe, une part h. rinfluence possible de la traite; et, ce qui le prouve, e'est ce que nous apprend AI. P. Cagny lui-mfime, ;i savoir que la production du lait sanguinolent s'obscrve laquo; dans les pays oü Ton n'a pas l'habitude de laisser lo veau tetcr sa mere raquo;, e'est-h dire, si je nc me trompe, dans ceux oü la formation du pis ct Tissue du lait sont provoquees par un precede different de la succion et plus on moins irregu-liferement employe.
M. P. Cagny, que Texplicalion precedentc, ainsi que je l'ai dit tout ä riieure, ne parait pas avoir preoccupy, est dispose ;i attribuer la production du lait sanguinolent ä un afflux subit et considerable de sang dans les ma-mellcs aprcs le velage.
II faut evidemment qu'un pareil afflux se produise pour que du sang, en nature, se möle ostensiblement au produit habiluel de la .secretion mam-maire; et e'est pr^cisement, comme cause determinante de cet afflux inlem-pestif, que j'ai cru devoir dfaigner ä rattenlion ulterieure des observateurs les inconvenients de la traite, lorsqu'elle est, entre des mains inhabiles, sub-stiluee Irop tot ä la succion par le jeune animal.
Si je m'appesantis autant sur cettc ctiologie particulicre do la production d'un lait rouge, clans un certain nombre de cas, e'est que, bien qu'elle ait ete signalee ou admise par quelques auteurs (1), eile me parait avoir trouve dans Tobservalion de M. P. Cagny une demonstration formelle qui, au point de vue pratique, porte en eile son enseignement.
J'ajouterai que, quand on songe ä la delicatesse des tissus dont se compo-sent, chez la femme, l'appareil niammaire et son enveloppe tdgumentaire, et quand on se rappelle que quclquefois, sans autre cause appreciable que rin­fluence du molimen mensuel, de veritables ecchymoses se montrent sous la peau, autour du mamelon (2), on peut 6tre surpris de voir que le lait ne prenne pas plus souvent une leinte rouge chez les nourrices (3). Peul-6tre,
(1)nbsp; Cf : Parmentier et N. Dryeux, Op. cil., p. 177. — Al. Donnsect;, loc, eit. — Tisserant, loc. cit. — N. Lanzillotti-Buonsanti, loc. cil. — Rlt;5veil, loc. cit.
(2)nbsp; nbsp;Cf. : Astloy Cooper, (Euvres chirurgicales completes, trad. fran?aise par E. Cliassaignac et G. Eichelot, p. 535; Paris, 1837.
John Birkctt, Diseases of Ike Breast and their treatment, p. 157; London, 1850. A. Volpeau, Traite des maladies du sein et de la region mammaire, 2e Edition, p. 170; Paris, 1858.
(3)nbsp; II n'existe, i ma connaissance, qu'un sent cas de ce genre, publid en 1770 par Vigor (do Salutes) dans une Note intitulöc : Lcttre sur une couteur de rose ecla-tante, que prenait, au bout de quelque temps, le lait d'une nouvelle accouchee (Journal de medecine, Chirurgie, pliannacie, etc., t. XXXII, p. 222; Paris, 1770). Lraquo;
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pourtant, pouv s'cxpliquer celle difference de rösultat, suffiralt-il de se rap-pcler aussi que la fcmme echappe precisdment ii roperation de la traite.
Ce n'est pas h dire, bien enlendu, que la traite seule suffise; car, sans cela, le phenomene qui nous occupe se produirail beaucoup plus souvent : il faut encore qu'elle soil faite piänaturcmcnt et maladroitement, abstraction faite, du reslc, de Taptilude que teile espice animale pourrait avoir ä laisser le sang s'echapper facilement par Tappareil mammaire dans de semblables con­ditions (1).
Mais, Messieurs, quclles qu'aicnt pu ötre les conditions h la faveur des-quclles le lait se soit colore en rouge par suite de son melange avec le sang, fant-il tenter de faire quelque chose pour entraver la dürfe du plienomamp;ne, et quel usage pourra-l-on faire d'aillcurs du produit obtenu ? Faut-il, — recon-naissant que la production du lait rouge, mönie dans les cas oü eile a durfi piusieurs semaines, finit toujours par ccsscr spontanfiment avec sa cause detei-minante, — faut-il, parlageant toutefois les apprehensions de quelques obser-vateurs, proscrire, d'une manidrc absolue, I'emploi d'un pareil lait, corame s'il s'agissait d'un aliment dangereux?Peiit-on, au contraire, en raison desa couleur, qui pent lui valoir la repugnance de bien des consommateurs, le laisser boirc au moins par les animaux? Enfin, ce liquide serait-il susceptible d'offrir des avantages particuliers, capables de lui meriter, h certains points de vue, une preference molivee?
A la premiöre de ces trois questions, certains fails, si on les relevait sans examen, semblcraient donner immödiatement une reponse positive et confir-mer Fopinion de M. Dupont (de Bordeaux), ä savoir que le lait sanguinolenl est non-sculement impropre a I'alimentation, mais capable meme de determi­ner, du cöte des voies digestives, divers accidents, plus ou moins graves (2).
personne qui fait le sujct de 1'observation, 6ts.it une femme, ägfe de trente-sept am, quietait accouche houreusementle 14 aoüt 1769, etchezqui raccouclicment n'avait it6 suivi d'aucune autre particularity que ja sßcrötion d'un lait qui, laquo; roQu sur une serviette, conservait sa couleur blanche pendant uno dcmi-heure et davantage, et se cliangeait onsuite en une couleur de rose, si vive et si tenace, que I'eau simple ne pouvait l'enlever et que l'eau de savon Teffa^ait ä peine. Get öcoulement prodi-gieux n'a dure que trois jours raquo;.
(1)nbsp;Selon R(5veil, il est trfes-difficile de traire la plupart des animaux carnivores, sans que leur lait soit melangß de sang {loc. cit., p. 33).
(2)nbsp; Chez la femme, lorsque le mamelon est le siöge do gerijures, si celles-ci sont tant seit peu profondes, et si la 'succion est uu peu forte, 11 n'est pas rare qu'il s'ecoule de la petite plaie une certaine quantity de sang, que I'enfant peut avalcr avec le lait et qu'on peut retrouver, soil dans los langes de I'enfant (au milieu de ses selles), soit dans les matiferes qu'il a pu vomir. Aussi, en pratique, ne doit-on pas admettre d'embMe que le sang ait une autre provenance, avant de s'ötre bien assure que la nourrice n'est atteinte d'aucune fissure du mamelon; et, dans ce dernier cast l'expirience autorise ä porter, on peut dire sans reserve, un pronostic favorable.
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On sail, en effet, que, dans un cas dont M. Vernant a donnö la relation Tan passfi, unc vache, au quatri^me jour du velage, ayant fourni du lail teinti de rouge, laquo; le vcau, jusque-liraquo; bien porlant, ctail mort le lendemain raquo;.
Mais, d'autre part, on salt aussi que, dans le cas public par Marchand, laquo; le veau le prenait sans repugnance el le digerait parfaitement, bicn queles ca-racleres ct la composition de ce lait diffdrassent, d'une maniere remarquable, du lait ordinaire raquo;. Notre venerable collogue, M. Huzard, nous a dit egale-ment (1) avoir ete tdmoin autrefois, dans deux fennes diflerentcs, de cas dans lesquels les veaux avaient consomme un pared lait sans inconvenient; et, de son cote, M. P. Cagny nous apprend que, dans le cas qu'il a observe, laquo; le vcau, attache derricre sa mire, a pu, en depil des recommandations faites pour qu'on Ten empficluU, la teter librement, dös le jour de sa naissance (30 d6cembre) raquo;; et pourtant, au moment oü Tobservation nous a ete trans-miso, I'animal ctait, parait-il, laquo; tres-fort et vigoureux, et mieux developpe dejä que ne le sont habituellemenl les animaux de la ni(hne cspece, au meme age raquo;. Or, comrae 1c jeune animal n'a jamais voulu boire d'autre lait que celui de sa mere, il csl evident que la quantite et la qualile de celui que la vache avail fourni jusque-lä, onl ete au moins süffisantes a la consommation d'un jeune veau bien portant.
Que faut-il en conclure? Devrait-on, partageant une idee enthousiaste, croire, avec M. P. Cagny, que, laquo; si ce lait est reellement plus nourrissant que le lait ordinaire raquo;, on pourrait, en en preparant arlificiellement d'ä pen pros semblable, fournir ;i la medecine humaine laquo; un liquide tres-tonique, ca­pable do rendre do grands services raquo;?
On voit. Messieurs, combien la difference serait grande enlre les conclu­sions k tirer des observations sur lesquelles s'appuient MM. Dupont et Ver­nant, d'un cöle, et, d'autre part, MM. Marchand, Huzard et P. Cagny, tons cinq ayant du restc en vue le lait devenu rouge dans les memes conditions g6n6rales, c'est-ä-dire apres le völage, et abstraction faite de la duree du temps pendant lequel les jeunes animaux out pu teter un pareil lail.
Sans vouloir essayer de faire ici pencher la balance de l'un des deux coles, en raison surtout du nombre encore tres-restreinl des observations qui sont comparables entre elles, je ferai toutefois remarquer que, dans le cas public par Marchand, la duree de ce temps a etc dc trois semaines.
Enfln, I'observation pubMe par M. Liard, observation qui nous montre 6galement un veau letant un semblable lait durantdix-neuf jours, sans aucun inconvenient appreciable, nous apprend, en outre, comme le fait d'ailleurs celle de M. Vernant, que les pores adulles ont pu consommer aussi le möme liquide, en grande quantity, durant plusieurs jours; et, par consequent,
(1) Voy. Bulletin de la SocieU centrale de midecine veterinalre, Itquot; sine, t. I, p. Si; Paris, 1877.
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si des chiens, qui laquo; peul-etre laquo; en out un jour trop bu laquo; dans Tauge des pores, ou le produit des traites 6tait quotidienncment jetlt;i raquo;, ont eu, dans la nuit suivante, des voraissements et de la diarriiee, pourrait-on, sur ce seul resnl-tat, admettre que les chiens ne pulssent consommer sans inconvenienls lelail rouge consecutif an velage?
Je me boi'nerai ii poser les diverses questions que je viens de vous presen­ter et dont la solution ne peut nous venir que de Texamen des observations qui seront rccucillies ultMeurement. II en sera sans doule dc mtoe pour Topinion emise par Loiset, qui considerait Tapparilion du lait rouge aprts le velage comme laquo; le signe d'une abondante lactation raquo;.
Mais, iMessieurs, quelle que doivc 6tre cetlc solution, nous n'en serons pas moins redevables ä M. P. Cagny d'une tres-interessante communication, dont j'ai cherche h faire ressortir devant vous les particularites les plus instruc-tives; et, maintenant que mon oeuvrc personnellc de rapporteur est achevee, je vous demanderai, au nom de la Commission dont j'ai l'honneur de faire partie, de vouloir bien voter des lemcrclments ä M. P. Cagny et le renvoi de son travail ä la Commission des recompenses.
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Du meme Auteur:
Des üLCERATions intestinales dans L'ERYSirfeLE (Extrait des Archives gi-niralcs de mMecine, 6me serie, t. IV. — Paris, 186A).
Contributions a l'histoire des polypes fibreux intra-dteriivs, a ap­paritions intermittentes (Extrail des Archives göneraks de viddecine, 6me serie, t. IX, p. 39, 193. — Paris, 1867). — Mömoire couronnö [iar I'lnstUut de France et par l'Acadömie de mödecine de Paris.
DE LA RIPTÜRE SPONTANEE DE l'üTERCS ET DE QÜELQUES AÜTIIES PAHTICO-LARITES, DANS LEIIRS RAPPORTS AVEC LES POLTPI.S FIBREUX INTRA-UTE-
rins (Exlrait des Archives genirales de midecine, 6mlt;! sörie, t, X. — Paris, 1867). — Memoire couronne par rinslitut de France et par l'Aca-tWmie de medecine de Paris.
Pathologie de la protuberance annülaire ; deuxiöme Urage, revu, cor-, rig6 et augmenlö; iii-80 de iv-207 pages.— Paris, 1868). — Ouvrage couronne par la Faculle el par rAcademie de medecine de Paris.
Ätüdes cliniques et asatomo-pathologiques; in-80. — Paris, 1869. Contribution a l'histoire de l'endocardite scarlatineuse. [Union mi-dicate, 3mc s^rie, t. IX, p. 87. — Paris, 1870.)
Note sür un gas d'anühie simple. {Bulletin de l'Acadämie rpijale de mi­decine de Belgique, 3ine serie, l. V, p.-1857. — Bruxellcs, 1871.)
i) 64154 Paris. — Typographie de Yes RENOU, MAULDE, et CÖCK,nie de Ilivoli, 114.
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