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DE
L'AUSCULTATION ET DE Li PERCUSSION
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AUX MALADIES DE POITRINE DU CHEVAL.
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DE
L'AIISCULTATION ET DE LA PERCUSSION
APPLIQUÄES AUX
MALADIES DE POITR1NE DU CHEVAL:
PAR LE DOCTEUR J. CROCQ,
LAURKAT DB L'AOAUÄMIII HOVALE DE IHEDBCINE DK BELGIQUB, VBOSEOTBUR A LONIVEHUITB DB BRUXKI.l Kraquo;. MBUBRE HB PLUSIEURS SdCIKTKS SAVANTES.
OuKiitc et inveaieliiraquo;.
| Kslnil delaquo; M^moirei de l'Acadcmie rojale de luMecioe du Belgiqulaquo;. !
raquo;Braquo;^8laquo;laquo;
BEUXELLES,
J.-B. DE MORTIGR, IMPEIMEUR DE LACADfiMIE,
RUH U'BDIMUOUHO, S6, BAUBOURlaquo; DB raquo; A M IIII.
1852
^ilM
RIJKSUNIVERSITEIT TE UTRECHT
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MONSIEUR LE DOCTEUR H. LEBEiU,
NEMBRE DK I/ACADEMIE ROYAI.K DB HEDECINE DE BBLGIQUE .
PHOFBSSEVR A. LLIIVIVERSITK DE BRUXELLES, Ml.l)i;C.Igt; DB LA GAKHISON ET DB L'HOPITAL
MIMTAIRE DE LA MBHE Vli.I.E. M^DECIN UE S. M. LB ROI DES BKLGKS , ETC
HOMMAGE
DE HAUTE ESTIME ET DE RECONNAISSANCE 1NF1NIE.
J. CROCQ.
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DE
L'AUSCULTATION ET DE LA PERCUSSION
AI' PLI Ql't ES
AUX MALADIES DE POITFUNE DU CHEVAL.
Ourerile cl iimnieliraquo;.
INTRODUCTION.
IMPORTANCE 1gt;E LA PERCUSSION ET DE i/aUSCULTATION.
La science du diagnostic est, ä coup sür, de toutes las parties de la pa­thologic, la plus iuipoitante. Lorsque la nature de la uialadie que Ton est appele ä traiter a ete exactement determinee, les moyens therapeuti-ques consacres par I'experieace s'en suivent bien souvent d'eux-memes; tandis que, dans tons les cas, en l'absence de cette determination, on ne peut que marcher au hasard, et nuire tout aussi bien que guerir ou sou-lager.
Les symptömes qui nous font arriver a la connaissance des maladies sent de quatre especes : ce sent 1deg; des symptömes fonctionnels apparte-nant a I'organe aifecte ; 2deg; des troubles sympathiques d'autres organes,
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DE LAUSCULTATION ET DE LA PERCUSSION
d'autres systemes; Squot; la doulear de Torgane affecle; enfin 4deg; les signes sen­sibles, per^us par la vue, l'ouie, l'odoral et le toucher.
Les troubles fonclionnels de l'organe affecle et les roubles syrnpathiques sont bien souveatdifficiles, impossibles mamp;ne ä distinguer.Ainsi,un animal lousse, il estagite, il eprouve de la dyspnee; en meine temps, les fonctions di­gestives sont derangees. Est-ce le poumon qui est affecte? ou bien , est-ce le Systeme gastro-intestinal, ou bien memen'esl-cepas leco3ur?Dans les mala­dies aigues ce doutepeut exister, mais dans les maladies cbroniques, c'est bien pire : l'emphyseme pulmonaire , la pleuresie chronique, la phthisic pulmo-naire, les affections du coeur, la gaslro-enterite, se touchent et se confon-dent. Ainsi toutes ces alFectious, si diverses par leur nature et leur traite-ment, etaient-elles bien souvent reuuies par les anciens veterinaires sous le nom Aepousse, c'est-a-dire qu'on ne voyait que le Symptome, sans en reconnaitre la source. La douleur est loin aussi de resoudre le probleme, bien qu'elle lui apporte un element precieux dans bien des cas. Ainsi, eile peut manquer totalementj c'est meine le cas dans la plupart des maladies cbroniques. Elle peut elre sympatbique de la maladie d'un autre Organe. Enfin, lorsqu'elle existe, et qu'elle ne porle point la qualite de douleur sympatbique, eile peut encore etre due ä trois causes differenles : eile peut elre inflammatoire, nevralgique ou rbuinatismale. Ces trois sortes de dou­leur se rencontrent justement a la poilrine, et y sont peut-^tre plus que partout ailleurs susceptibles d'etre confondues. Ce Symptome a d'ailleurs infiniment moins de valeur chez les animaux que chez l'homme. En effet, celui-ci pent rendre un compte exact de ce qu'il eprouve : la moindre dou­leur est racontee au medecin; il est inslruit de ses caracleres ; il sait si eile est continue, remitlenle, intermittenle, periodique. Le veterinaire est prive de tous ces renseignements ; le seul moyen qu'il possede de reconnaitre la douleur, c'est la pression exercee sur le point oü eile est penjue; si eile est faible ou passagere, il laquo;e saura mönie rien de son existence.
Ce que je vleus de dire de la douleur s'applique aussi, quoique ä un bien moindre degre, aux troubles fonclionnels et sympathiques; le veterinaire n'est, en aueune fa^on , comme le medecin, aide dans ses recherches par ce que peut lui dire le malade. Enfin, cette inferiorite n'est pas moins marquee
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lorsqu'il s'agit de rechercher les commemoratifs, de suivre le d^veloppe-ment et la marche de la maladie. Les animaux sent incapables de rien ma­nifester relativement a ces points, et les gens grossiers auxquels ils sont confies ne le sont trop souvent pas beaucoup moins qu'eux. Ainsi, Ton ne saura jamais exactcment quand I'animal a commence a souffrir ni de quelle maniere; on ne saura pas de quelles maladies il aura pu elre atteint ante-rieurement.
Les sympt6mes sensibles sont exempts de tons ces inconvenients. Eu effet, dans leur exploration, nous ne dependons pas d'cxplicalions mal don-nees; ils ne peuvent pas non plus recevoir une interpretation erronee, car ce qui les fait reconnaitre, c'est I'etat meme de Torgane affecte. Ainsi, je vois une tumeur de teile couleur, de tel volume et de teile consistance; ces caracteres m'apparaissent comme appartenant directement a la maladie, sans que je doive discuter s'ils sont idiopathiques on sympathiques; de plus, ils me conduisent directement a en formuler le diagnostic, elant bases sur sa nature m^me.
Les methodes par lesquelles on reconnait les symptomes sensibles sont done extremement precieuses. Elles nous mettent directement en rapport avec les proprietes de l'organe affecte, et nous fournissent ainsi, pour ap-precier son etat, des donnees bien autrement precises, bien autrement exactes, que tons les renseignements et les symptomes rationnels. Elles nous permettent jusqu a un certain point de faire Xanatomie palhologique du vivant; car, instruits par I'experience que tel caractere physique d'un organe repond ä teile lesion analemique, nous pourrons arriver a determi­ner son, existence d'une maniere aussi exacte qu'ä l'autopsie meine.
Ces methodes d'exploration sont : 1deg; I'inspection ; 2deg; le flair; 5deg; la palpa­tion (toucher); 4deg; la mensuration; 5deg; la percussion, et 6deg; l'auscultation.
Les deux dernieres sont sans contredit les plus importantes, parce qu'elles nous font apprecier des organes profondemenl places, avec lesquels au premier abord nous ne voyons aueun moyen de nous mettre en rapport. Ce sont surtout les organes renfermes dans la cage thoracique. En effet, il nest pas question de voir les poumons ni le coeur. La palpation , si appli­cable aux organes abdominaux, ne Test presque pas ici, ä cause de la
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rigidile des parois thoraciques. La mensuration, qui peut fournir des donn^es uliles chez l'homine et meme chez les bötes a comes, n'en fournit par elle-mdme aucune chez le cheval, comme on le verra plus loin. Mais par la percussion nous pou\ons apprecier immediatement Tetat moleculaire des organes internes, leur consistance, leur densite; I'auscultation nous fait reconnaitre la maniere dont s'y meuvent les fluides, tantl'air que le sang, et par suite, l'etat des cavites dans lesqtielles ils se meuvent et les modifi­cations qu'elles eprouvent dans l'etat palhologique.
Un illustre medecin, Baglivi, a ecrit ces mots : O quantum difficile est curare morbos pulmonum ! 0 quanto difficilius eos cognoscere! La per­cussion et Fauscullalion sent venues combler cette lacune de la science du diagnostic; et aujourd'hui Baglivi ne pourrait plus ecrire la phrase qui pre­cede. Aussl, il n'est plus de traite de pathologic humaine qui ne leur accorde une large place, et qui ne fasse rouler sur eile principalement le diagnostic des maladies de poitrine. Geci s'applique a I'hoinme; mais ce doit etre bien plus applicable encore aux animaux, qui n'ont pas comme lui la faculle d'expliquer leurs sensations. Elles semblent done destinees a occuper une place plus grande encore dans la pathologie veterinaire. Mais y sont-elles egalernent applicables, y ont-elles la meme valeur?Voilä ce que la suite seule pourra nous apprendre.
La percussion fut inventee dans la derniere moitie du siecle dernier, par un medecin de Vienne, Awenbrugger (i). On en a recherche la trace dans les anciens, et jusque dans Hippocrate; mais ils se bornaient ä frapper sur le ventre pour savoir s'il y avait tympanite on hydropisie. Aucun d'entre eux ne s'etait avise de percuter le thorax, bien loin d'eriger la percussion en methode generale. Depuis, eile a ete perfectionnee et repandue par Gorvi-sart (2), Laennec et M. Piorry (s).
L'auscultation fut inventee, comme chacun le sail, par Laennec, dont les
(1)nbsp; Awenbrugger, Inventumnovum ex percussions tlwracis humani, Vienne, 1761.
(2)nbsp; Cokvisart, Traitd des maladies du cceur.
(raquo;) Piorby, Du proct'de a suivre dans /'exploration des organes par la percussion md-diale, 1831. .
Piorry, Cours do pathologie.
Raciborsky, Precis pratique et rnisoniu' du diagnostic.
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APPLIQUEES AUX MALADIES DE P0ITR1NE DU CHEVAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5
premiers essais remontent ä 1816 et qui la porta a un haut degre de per­fection (i); le premier qui l'appliqua ä la medecine veterinaire, fut un au-teur allemand, Hofacker, en 1826(2); vinrent ensuite MM. Leblanc (s) et Delafond (4). Ce dernier surtout s'est occupe de la repandre et de la gene-raliser, et s'est livre ä de nombrenses experiences pour determiner sa valeur, surtout dans les cas d'epanchement dans les plevres. Enfin, je dois encore citer ici M. Hurlrel d'Arboval, qui, dans son Dictionnaire (s), a joint ä chaque maladie des organes thoraciques les principaux caracteres fournis par la percussion et l'auscultation. Cependant, la plupart des vele-rinaires n'en font pas usage, ou seulement tres-peu; on leur a fait des objections; enfin, certains points restent encore ä elucider, surtout en ce qui concerne les epanchements pleuraux, la phthisie, Temphyseme et les maladies du coeur. Je tächerai d'y parvenir, ainsi que de fixer la veritable valeur de ces methodes d'exploration et le rang qu'elles doivent occuper.
A priori, il serable que ce rang doive elre tres-eleve. En effet, la struc­ture du coeur et des poumons est, chez les animaux, ce qu'elle est chez rhomme; les alterations de cette structure, constatees par 1'anatomie pa-thologique, sent les memes aussi. Les alterations physiques, constatees par la percussion et l'auscultation, doivent done aussi elre idenliques, et ces moyens doivent posseder la meme valeur. Ils doivent meme, d'apres ce que j'ai dit plus haut, en posseder une plus grande, celle des autres symptomes etant moindres. Mais les resultats qu'elles fournissent sont-ils aussi positifs, aussi concluants? Fort belles en theorie, ne viennent-elles pas, comme tant d'autres belles choses, se briser centre l'inexorable epreuve de la pratique? C'est ce que la suite de mon travail decidera.
Pour proceder avec ordre, je le diviserai en trois sections. Dans la pre-
(1)nbsp; R.-K.-H. Laeiwec , Traüdde l'auscultation midiate et des maladies des poumons et du cmur.
(2)nbsp; Hofackeu , lieber das Sllwloskop, ein irefllches uittet zur erkennuvg der krankheiten des herzen, eine der lungen, Tubingen, 1826.
(3)nbsp; M. Lebi-anc, Journal pratique de midecine veterinaire de Dllpuy, 1829.
(4)nbsp; 0. Deladotio, Rocueil de mddecine n'Mrinaire, 1829 et 1H50. 0. DEiAfonD, 'fraite do pathologic gdnamp;rale vMerinaire.
(raquo;) HVRTABIi d'Aubovai-, nictionnaire de mddecine, de Chirurgie et d'hygtene retdrinaire.
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6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE L'AUSCULTATION ET DE LA PERCUSSION
miere, je traiterai specialement de la percussion, des moyens de l'effecluer, et des symptömes qu'elle fournit. La seconde sera consacree ä rauscultation. Enfin, dans la Iroisieme, je passerai en revue les diverses maladies des organes thoraciques, et j'examinerai jusqua quel point la percussion et Tauscultation peuvent les faire reconnaitre, et quelle est relativement au diagnostic, la valeur des signes qu'elles fournissent.
I II i
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SECTION PREMIERE.
DE LA PEUOUSSION.
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ARTICLE PREMIER.
DE LA 1'EUCUSSIOX E\ GliN^KAL ET DES MOKESS DE LA FR.ATIQUER.
I
Comment la percussion doit-elle etre pratiquee chez le cheval? Quels resultats donne-t-elle dans l'etat de sante? Comment ces resultats sont-ils modifies par les divers etats morbides? Ces trois questions etant resolues, nous pourrons decider quelle est l'iraportance de ce moyen pour la mede-
eine vetennaire
I
Le meilleur moyen de percussion est celui qui fournit les sons les plus forts, les plus distinets, et les moins melanges de bruits etrangers. Celui qui reunit ces avantages au plus haut degre , doit evidemment etre prefere.
La percussion peut etre mediate ou immediate. La percussion imme­diate consiste dans le choc direct du corps perculant sur le thorax , sans aueun intermediaire. Dans la percussion mediate, au contraire, le choc tombe non sur le thorax, mais sur un corps applique surle thorax. Toute percussion est jusqu'ä un certain point mediate, car ce sont les organes in­ternes que Ton veut explorer, et on le fait ä travers une paroi composee de peau, d'os et de muscles.
La percussion immed ate se pratique generalement, chez I'homme, avec
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les quatie derniers doigts reunis sur une seule ligne; on laisse lomber leui's extremiles el non leur pulpe perpendiculairement sur la paroi ihora-cique, puis on les releve aussitot qu'ils ont porte (i). Cette maniere de faire est conseillee par M. Delafond pour les petits animaux (2); mais pour les grands animaux, et entre autres pour le cheval, il conseille de percuter avec le poing ferme, en frappant avec la face dorsale des quatre premieres phalanges, ou bien avec les secondes articulations phalangiennes.
La percussion mediate se pratique en appliquant sur la poitrine, soil la main, soil un corps quelconque de forme appropriee, et frappant sur cet intermediaire. Les corps qui rernplissent cet usage ont re^u le nom de plessimetres ou pleximetres. Chez I'lionime, on einploie surtout le plessi-metre de M. Piorry, qui consiste en une plaque mince en ivoire, circulaire ou elliptique, d'environ cinq centimetres de diaraetre. Celui de M. Louis, bien raoins usite, consiste en une plaque de caout-chouc. On les applique bien exactement sur la poitrine, et Ton frappe dessus avec la pulpe du doigt index, ou de l'index et du medius reunis. Ces moyens ne conviennent pas chez le cheval; l'epaisseur des parois thoraciques ne permet pas qu'une action aussi faible soil bien transmise, et de celte fa^on, le son produit par le choc du doigt sur I'ivoire masque le son que Ton devrait obtenir. MM. Le-blanc et Delafond ont invente chacun un plessimetre, applicable ä la me-decine veterinaire : celui de M. Leblanc consiste en un disque fait d'un bois leger, tel que sapin ou peuplier, epais de trois lignes, ayant un pouceet demi de diaraetre; ce disque est exactement recouvert d'un morceau de caout-chouc epais de deux lignes. On applique sur la poitrine la face oü le bois est a nu, et Ton frappe celle oü se trouve le caout-chouc, avec un petit marteau en fer; on donne un petit coup sec, et Ton releve aussit6t le marteau. Le plessimetre de M. Delafond consiste en une rondelle de liege de cinq ä six lignes d'epaisseur sur deux pouces deux lignes de diaraetre; eile est recouverte d'un cote d'une couche d'eponge de trois lignes. Ce
(i) Laemec, Do Vauscultatiim mediate.
I'iohry, Du procidd ä suivre dans Vexploration, etc. (a) 0. I)el\fond, Truüö de pathologic et de tMrapeutique gine'rates.
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8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE L'AUSCüLTATION ET DE LA PEUCUSSION
plessimetre est applique par la face fonnee par le liege, et Ton frappe sur lautre, oü se irouve I'eponge, avec uu brochoir ordinaire.
La percussion mediale sans plessimetre se pratique chez Thomme en frappant avec la pulpe des doigts de l'une des mains, sur un doigt de lautre main parfaitement bien applique et moule sur la poitrine. Ce precede ne peut Mve employe par le veterinaire que chez les petits animaux; chez le cheval, on applique la main tout entiere sur le c6te, et on la frappe avec I'autre main.
Voila tons les precedes qui out ete proposes pour effectuer la percussion; maintenant, quelle est leur valeur respective, et quel est celui qu'il faut preferer?
Ceux oü Ton emploie le plessimetre sont les plus mauvais; car ce corps etranger rend aussi un son dont il faut faire abstraction dans I'appreciation du sou organique. Plus ce son est intense, moins le plessimetre est bon : ainsi, que Ton essaie de frapper sur une plaque de bois on d'ivoire avec un marteau, et Ton obliendra un son si fort que Ton ne pourra plus juger de l'etat des organes. Voila pourquoi M. Leblanc a recouvert sa plaque de caout-chouc. Neanmoins il reste encore un bruit d'autant plus incommode, que Faction sur la poitrine, et avec eile la resonnance sont diminuees. Voila pourquoi M. Delafond a remplace le bois par le liege, et le fer du marteau par du bois. De cette fagon, le bruit etranger est encore amoiu-dri; mais il existe encore, et les bruits pectoraux sont aussi plutot affai-blis qu'augmentes, Mieux vaul la methode de M. Piorry : car le choc des doigts sur le plessimetre produit bien moins de resonnance que celui d'un marteau quelconque. Pourtant, il est plutöt applicable ä l'homme qu'au cheval; chez celui-ci la force avec laquelle il faut percuter, tourne tout au profit de ce son etranger.
Mieux vaul la percussion mediate par la main : en effet, le choc de la main centre la main est sourd et a peine audible; de plus, la main etant composee d'os et de parties molles organiques, comme la paroi thoracique, ce son doit etre ä pen pres le meme que celui fourni par ces dernieres. Ce mode a done le merite de ne pasdenaturer ni masquer le son produit par les organes internes. Le meilleur moyen de la pratiquer, e'est d'appliquer
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la main droite a plat sur la poilrine, el dc la percutcr assez fort du poing gauche ferm^, avec la partie qui repond au petit doigt.
Ce precede est moins desavantageux que les precedents; mais je ne crois pas non plus qu'il possede de vrais avantages. En effet, la main , ai-je dit, possede ä pen pres la möme composition que la paroi thoracique: done, par son application, on ne fait qu'augmenter lepaisseur des parties molles que le choc doit traverser avant d'arriver aux organes sur lesquels il doit agir, Cette remarque, pen importante chez I'homme, Test beaucoup chez le ehe-\al, oü les parois pectorales ont dejä par elles-mamp;nes une belle epais-seur.
Par la percussion immediate, on ^vite ces inconvönients; on n'a pas de corps etranger dont le son vienne mal a propos se meler ä ceux que Ton veut percevoir; I'intermediaire entre le lieu d'application du choc et les or-ganes internes a aussi le moins d'epaisseur possible. La percussion inune-diate semble done preferable.
Mais I'experience justifie-t-elle cette conclusion? Ensuite comment faut-il pratiquer celte percussion, pour en obtenir tout I'avantage possible? Oui, I'experience se prononce pour la percussion immediate; les sons qu'elle fournit sent bien plus beaux, bien plus purs, bien plus distincts que ceux obtenus par les autres methodes. On peut la pratiquer avec le poing fermö, en frappant avec la partie qui repond au petit doigt, ou bien en frappant en plein avec le plat de la main. De ces deux precedes, tantot e'est Tun, tantot e'est I'autre qui donne les sons les plus purs; il faut choisir dans chaque cas celui qui est le plus commode et le meilleur. De cette fagon , on distingue parfaitement les moindres nuances de sonorite; de plus on percute facilement toutes les regions, sur ledos, derri^re l'epaule, et sous le venire. II n'est pas besoin de taper bien fort pour obtenir le son, et Ton peut par­faitement graduer la force que Ton donne au choc. 11 faut toujours donner de petits coups sees, perpendiculairemenl aux surfaces, et relever irnme-diatement la main.
Ce precede est le plus sör et le plus commode; il est aussi le plus simple, n'exigeant aucun preparatif, ni Temploi d'aucun instrument.
Les partisans du plessimetre lui attribuent I'avantage de deprimfr les
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parlies molles, qui amortissent le choc et diminuent la resonnance; etani deprimees, elles vibrent mieux et la rendent plus forte. Mais si le plessi-metre est solide, en bois ou en ivoire, il fournil lui-msect;me une resonnance qui masque celle des organes; il est done plutot desavantageux. Get incon­venient est peu marque chez Thomme, parce qu'il suffit de percuter lege-rement avec le doigt, ce qui ne produit qu'un son etranger peu intense. Mais il n'en est pas de möme chez les grands animaux, comme le cheval et le boeuf, oü les parois osleo-musculaires elant tres-epaisses, il faut per­cuter fortement pour que I'lnfluence du choc parvienne aux organes inte-rieurs; aussi, chez eux, le son elrauger, plessimetrique, devient-il sinon dominant, du inoins tres-genant. Si Ton se sert de substances molles, tolles que le caout-chouc, le liege, le son plessimetrique est peu intense; mais on perd tout le benefice que l'on altribuait au plessimelre; car, corps mou pour corps mou, autant vaut la peau de lanimal que du caout-chouc. D'ail-leurs, chez le cheval surtout, les parties molles sont loin d'etre flasques; elles sont, au contraire, fermes et resistantes, et n'ont pas besoin d'dtre comprimees pour ne pas amortir le choc.
On a encore attribue au plessimetre l'avantage d'egaliser les parties que Ton explore, de les rendre planes et de permettre ainsi au choc de les atteindre mieux, dans une meilleure direction, plus d'aplomb. Ceci pent etre exact chez rhomme,oü en certains endroits surlout les surfaces sont aigues et les rayons de courbure pen considerable. Mais il n'en est pas de meme chez le cheval, oü les surfaces sont larges, et presentent partout as-sez d'uniformite pour pouvoir etre percuteedirectement. Tout au plus pour-rait-on employer comme intermediaire le doigt ou la main dans la percus­sion de la trachee, du larynx, des fosses nasales et de certaines tumours ; mais au thorax, dont je dois ici specialement m'occuper, ce ne sera jamais necessaire. Quant aux plessimetres, on peut toujours et partout s'en pas­ser, ce sont, pour le veterinaire, des instruments pour le moins inutiles, et möme nuisibles.
Les coups que Ton donne avec la main sur le thorax peuvent I'amp;re plus ou moins fort. Plus ils sont forts, plus le choc est transmis profondement, plus par consequent il y a d'organes qui prennent part a la production du
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APPILQUEES AUX MALADIES DE POITRINE DU CHEVAL.
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son. Plus ils sont faibles, au contraire, moins le choc est ressenti dans la profondeur des organes. Ainsi, en percutant tres-faiblement avec la pulpe du döigt, cette action n'atteint que les lissus superdciels : aussi le son est-il partout le inamp;ne, dans presque toutes les regions du corps. Si 1'on frappe un peu plus fort, on arrive aux conches organiques qui viennent imme-diatement apres : ainsi, au thorax, on percevra un son fourni par les cou­ches superficielles des poumons. En frappant de plus en plus fort, on fera participer ä la production du son des couches du tissu pulmonaire de plus en plus profondes; on pourra done, dapres la qualite du son, apprecier l'etat de ces differentes couches.
De ces considerations resulte la distinction , posee par M. Piorry, de la percussion superficielle et de la percussion profonde. Cette distinction, comma on le verra par la suite, est bien plus importante chez le cheval que chez rhomme; et, faute d'en tenir compte, on n'apprecie pas bien les don-nees fournies par ce rnoyen d'exploration.
ARTICLE DETJXIEME.
RESULTATS FOD11N1S PAH LA PKKCUSSION DANS h'tlAT 1)E raquo;A.ITE.
Dans ce qui precede, je me suis longuement etendu sur la maniere de praliquer la percussion. Ce point raeritait en effet la plus grande attention: car de la maniere dont eile est faite, dependent et les donnees quelle pent fournir, et sa valeur comme moyen de diagnostic. Si Ton emploiede mau-vais precedes, ou si on ne les applique pas avec discernemenl et en pleine connaissance de cause, les resultats obtenus sembleront peu dignes d'atten-tion, tandis qu'il n'en sera peut-6tre plus de m6me lorsqu'on aura choisi des precedes convenables. Comme on l'a vu, je prefäre la percussion imme­diate, operee avec la partie cubitale du poing ferme, ou avec le plat de la main. Elle doit l'amp;re brusquement, et perpendiculairement aux surfaces. Enfin, il laut faire attention qu'elle atteint des parties d'autant plus pro­fondes, qu'on la pratique avec plus de force, et I'appliquer en consequence. Je ne puis trop insister sur les conditions, ni trop les repöter, car sans
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elles, on pourrait ne pas retroirver exactement los resultats que je vais enoncer, et etre pousse ä les inürmer; en les suivant exactement au con-traire, je suis sür que chacun pourra les verifier, moyennant un peu d'exer-cice.
Qu'observe-t-on lorsque Ton percute le thorax d'un cheval dans l'etat de sante? Je vais d'abord indiquer ce qu'en disent les auteurs; je donnerai ensuite les resultats que m'a fournis ma propre experience.
Le seul veterinaire qui ait fourni des douuees ciconstanciees sur les re­sultats dela percussion dans l'etat de sante, cast M. Delafond. Yoici quelles sont ces donnees.
La partie du thorax susceptible d'etre percutee est celle comprise entre une ligne suivant la direction du bord posterieur de l'epaule, et une autre suivant la direction de la derniere cöte asternale. Elle pent etre divisee en trois regions on zones egales, par trois lignes paralleles ä laxe du corps: ce sont les regions superieure, inferieure et moyenne.
La region superieure s'etend depuis le bord posterieur de l'epaule, en arriere du muscle dorso-humeral, en coloyant le bord inferieur des mus­cles ilio-spinal et lombo-costal, jusqu'ä la derniere cote, et comprend le tiers superieur des cotes. La sonorite dans cette region augmente de force d'avant en arriere ä droite, tandis qu'elle diminue ä gauche.
La region inferieure, comprenant le tiers inferieur des cötes, s'etend de­puis le coude , en longeant le bord superieur du grand pectoral et l'inser-tion du costo-abdominal, le long des cartilages des cotes asternales jusqu'ä la derniere cöte. La sonorite y est la mörne en avant que dans la rägion superieure; eile reste la raeme jusqu'ä la derniere c6le slernale, puis dimi­nue graduellement de force jusqu'ä la derniere cote, oü eile se confond avec celle de l'abdotnen. A droite, le son est un peu plus mat dans la region qui correspond au foie.
La region moyenne comprend le tiers moyen de la longueur des cötes, entre les muscles iliö-spinal et lombo-crural d'une part, et les muscles grand pectoral et costo-abdorainal d'autre part. La resonnance la plus forte y existe en avant, entre les septteme et neuvieme cötes sternales. De lä, ä droite eile diminue d'intensite jusqu'ä la quinzieme cöte, puis augmente
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APPL1QUEES AÜX MALADIES DE P01TRINE DU CHEVAt. 13
jusqu'ä la derniere cöte asternale; ä gauche eile diminue dune maniere continue jusqu'ä celle-ci.
Mais il y a en outre, d'apres M. Delafond, des circonstances dent il im-porte beaucoup de tenir corapte. La premiere de ces circonstances, e'est la position des visceres,bien diflerente de ce qu'elle est chez rhomme. Chez celui-ci, la poitrine a la forme d'un cone tronque dont la base, forraee par le diaphragme, est presque horizontale, et n'arrive essentiellement en con­tact qu'avec un seul gros viscere creux, I'estomac, dans lequel le choc de la percussion pent venir se propager. Mais chez le cheval, la poitrine a la forme 4'un cöne tronque horizontal, ä base tres-oblique de haut en has et d'arriere en avant. L'abomen se prolonge done bien loin anterieurement sous eile, sous les poumons; il y a lä une large place occupee par presque tons les gros \isceres creux, estomac, colon , arc du ccecum; et les vibra­tions produites par la percussion doivent s'y propager. Cela explique la dif­ference de sonorite que nous avons vu exister ä droite et a gauche, dans les regions superieure et moyenne. La sonorite augmente d'avant en ar-riere ä droite, tandis qu'elle diminue ä gauche : cela est du sans doute a la propagation du son dans la courbure du ccecum, quiquot; suit le cercle superieur des quatre dernieres c6tes, e'est-a-dire leur partie superieure at . moyenne.
M. Delafond pose egalement en fait qu'il n'y a qu'un tiers de la poitrine du cheval qui puisse etre rigoureusement percutee, et qui soit capable de fournir des signes diagnostiques posilifs. En effet, le tiers anterieur, recon­vert par Tepaule, ne peut etre percute. Si des deux tiers restants, il faut encore retrancher les endroits reconverts de muscles epais, et la partie si-tuee le long des c6tes asternales, oü la resonnance a peu d'intensite, il ne reste plus que la moitie de la poitrine. Enfm , si de cette raoitie on retran-che les parties oü il y a confusion de la resonnance de l'abdomen avec celle de la poitrine, il ne restera plus qu'laquo;m tiers de la poitrine.
La circonstance de la propagation des vibrations dans les visceres abdo-minaux doit de plus tendre ä obscurcir les resultats de la percussion, en les voilant, en melanl souvent a l'exploration des elements qui lui sont etrangers.
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Ces considerations, on le voit, restreignent singulierement la valeurde la percussion, qui descend par elles au rang d'un moyen pen sür et tout ä fait secondaire.
Cependant, devons-nous nous en tenir ä ces conclusions? Sont-elles bien le dernier mot que la science ait ä dire sur ce moyen de diagnostic, si pre-cieux chez Thomme? Je ne le pense pas.
D'abord, chez I'homme la base du poumon droit est contigue au foie; celle du poumon gauche Test au grand cul-de-sac de restomac. Voit-on pourtant la resonnance differer des deux cötes? En est-elle moins compara­ble? Est-elle alleree a gauche, et ne s'y mele-t-il rien qui puisse occasionner de la confusion, qui puisse faire meconnaitre une absence ou une augmen­tation de sonorite? Non, cela n'est pas. II est vrai que lorsque le tube diges­tif est fortement distendu par des gaz, on pergoit au niveau des dernieres cötes gauches, un son clair et tympanique. Mais ce son ne sera jamais con-fondu avee celui du poumon, et de suite, on sait qu'on a affaire ä l'estomac; I'estomacdistendu a refoule le poumon vers les parties superieures du thorax ; mais en remontant un pen, on trouve le son du poumon, non pas altere, non pas melange, mais pur et parfaitement reconnaissable, telqu'il doit dtre. On pent meme s'amuser ä tracer la limite qui separe les deux organes. M. Delafond a done tort, lorsqu'il avance que les vibrations de la percus­sion peuvent venir se propager dans l'estomac distendu par des gaz, et s allerer ainsi.
Ce qui precede a trait a I'homme; voyons maintenant ce qui concerne le cheval.
La poitrine du cheval, comme le fait fort bien observer M. Delafond, est coupee tres-obliquemeut d'arriere en avant, de fagon que les visceres creux de l'abdomen viennent se loger en grande partie sous les poumons. II y a meme plus : ces visceres s'insinuent entre les deux poumons, dont ils separent les bases a leur partie inferieure, de facon ales refouler centre les parois thoraciques. Qu'est-ce qui resulte de cette disposition ? C'est que les poumons sent partout contigus aces parois, appliques exactement centre elles, tandisqu'en grande partie ils sent separes entre eux par des organes etrangers. II semble done, en effet, que rien n'est plus facile, plus naturel
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APPLIQUEES AUX MILADIES DE POITRINH I)U CHEVAl. iS
que la communication du choc de la percussion a ces organes, et consecu-tivement Talteration de la resonnance.
Mais, comme je l'ai elabli precederament, le choc ne se communique pas toujours de la meme maniere aux. parties environnantes; il se prppage plus on moins loin, et Ton est maitre de cette propagation; on pent la res-treindre on I'etendre. Pourcomprendre ceci,on n'a qua se rappelerce que j'ai dit de la percussion superficielle et de la percussion profonde. J'y ai etabli qu'un choc relallvement peu considerable s'arrete aux parties super-ficielles, tandis qu'un clioc violent peut agir sur les parties les plus profon-dement situees. En ne perculant pas avec trop de force , on n'obtiendra que le son fourni par le pomnom, applique, comme je l'ai dit, centre la paroi thoracique. En frappant plus fortement, cette resonnance se compliquera de celle fournie par les visceres creux de l'abdomen; mais on pourra tou­jours eviter cette complication en evitant le precede qui la determine. Je dirai d'ailleurs bientöt commenl on pourra la reconnaitre. Ces precautions ne sent pas aussi difficiles ä prendre qu'on le croirait an premier abord; elles exigent seulement un certain degre d'exercice dans la percussion, exercice absolument indispensable si Ton vent en retirer tons les avan-tages qu'elle peut fournir.
Cela pose, voyons quels sont les resultats que fournit la percussion superficielle de la poi trine du clie\al.
Pour les apprecier, je diviserai la poitrine en quatre regions: 1deg; la region de l'epaule; 2deg; la region rachidienne; 3deg; la region moyenne on pulmonaire; et 4deg; la region inferieure ou cardiaque.
La region de l'epaule n'a pas besoin de definition ; la percussion y four­nit un son mat, quelle que seit la force avec laquelle on I'exerce, yu la grande ^paisseur des parties osseuses et inusculaires.
Les troisautres regions sent situees en arriere decelle-lä. La region rachi­dienne s'etend le long du rachis, ä un travers de main de lui; la percussion y fournit un son moins clair que dans les autres parties, vu l'epaisseur de la couche musculaire. Ce son diminue un peu d'avant en arriere, cette conche augmentant aussi d'epaisseur. C'est seulement par la percussion pro­fonde, e'est-a-dire pratiquee avec force, que Ton peut arriver a percevoir
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DE L'AUSCÜLTATIOIN ET DE LA PERCUSSION
ä droite cette.augmentation de sonorite signalee par M. Delafond. Elle est done en ellei au tcoecum, et ne se manifeste quo lorsque le choc est assez fort pour parvenir jusqu'ä lui.
La region moyenne s'etend depuis un travers de main, du rachis, jus­qu'ä deux travers de main (vingt centimetres) de la ligne mediane du ventre. La, on entend le son pulmonaire dans toute sa purste; il a ä peu pres la meine intensite dans toute l'etendue de cette region. Pour l'obtenir tel, il ne faut, en arriere, pratiquer que la percussion superficielle; par la percus­sion profonde on y mölerait le son des visceres abdominaux, comme le dit M. Delafond.
La region inferieure est cette bände etroite qui s'etend ä deux travers de la main de la ligne mediane inferieure (vingt centimetres). A droite, on y trouve la sonorite pulmonaire, un peu moins intense que dans la region moyenne, peut-etre parce que la percussion s'y pratique moins commode-ment. A gauche, on observe la m6me chose dans la partie posterieure de cette region; raais dans sa partie anterieure, immediatement en arriere du membre, et jusqu'ä environ six a huit travers de doigt de lui, (jusqu'au bord posterieur de la cinquieme c6te sternale) on rencontre une matite tres-prononcee, bien que, comme on le voit, eile soit bien limitee. Celle matite est due au coeur, qui vient en cet endroit toucher la paroi thora-cique. Cette matite n'occupe done ä Tetat normal, que deux travers de main en hauteur et sixä huit travers de doigt d'avant en arriere; lorsqu'elle s'e­tend plus loin, e'est qu'il y a un etat morbide. II en est de meme lorsqu'elle manque, ou qu'elle est plus restreinte.
Comment ces regions sont-elles limitees en arriere? Leson pulmonaire, que j'ai dit exisler dans les trois dernieres regions, y cesse brusquement pour faire place ä de la matite. Celle-ci est produite ä droite par le foie, ä gauche par la rate. La ligne de separation est fortement oblique de haut en bas et d'avant en arriere; on peut assez bien determiner cette ligne, en fixant une corde au coude, la faisant passer sous le ventre, et aboutir ä lupine iliaque anterieure du c6te oppose; le trajet de la corde depuis lupine iliaque jusqu'ä la ligne mediane, indiquera la limite de la sonorite. G'est aussi la position occupte par le bord posterieur des poumons. On I'obtiendra
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plus exactement en la determinant par la percussion, et marquant a la craie les points oü finit la sonorite. On obtiendra ainsi une ligne qui suit exactement le rebord inferieur des fausses c6tes. On peut tracer de la m^me maniere l'aire de la matite cardiaque. Dans toute I'etenduc comprise entre la ligne dont je \iens de parier et l'epaule, la percussion peut etre appliquee avec succes. Cette etendue a la forme dun trapeze, dont les deux cötes paralleles sont le rachis et la ligne mediane ventrale.
Äinsi, la percussion pratiquee sur le thorax du cheval, pent donner lieu a trois sons differents : 1deg; le son pulmonaire; 2deg; le son gastro-enterique ou tympanique; 3deg; le son mat, fourni par l'epaule, le coeur, le foie et la rate. Ghacun de ces sons a im timbre different, qui ne permet pas de les confondre avec les autres, independamment de l'intensite qu'il peut avoir. Ainsi, le son pulmonaire differe bien essenliellement du son gastro-enteri­que; et en effet, il est produit parun tissu rempli de pelites bulles d'air, tandis que le second Test par de vastes cavites remplies de gaz. Ce n'est pas par leur intensile qu'on les distingue, mais par leur timbre ; tous deux peuvent amp;re faibles ou forts, sans etre pour cela confondus. M. Piorry distingue dans le son mat trois Varietes; le son femoral, produit par les masses musculaires, le son cardial, et le son jecoral, du au foie; ainsi, ici nous aurions le son femoral ä l'epaule, le son cardial au coeur, le son jecoral au foie et ä la rale. J'avoue ne jamais 6tre parvenu ä trouver de dif­ferences enlre ces sons; je ne vois d'ailleurs pas de quelle utilite il serait ici de les sepärer.
D'apres ce qui precede, on congoit que, lorsque le son pulmonaire sera complique du son gastro-enterique, on devra le reconnaftre ä un timbre plusclair, plus sonore, plus tympanique en quelque sorte. Lorsqu'on s'a-percevra de celte circonslance, on saura que, pour obtenirle son pulmo­naire pur, il faut frapper moins fort. D'ailleurs, pour connaitre la force que Ton peut employer sans allerer ce son, il faut commencer par percuter la region moyenne , immediatement en arriere de l'epaule. Le degre de force le moins considerable que l'on devra employer pour percevoir le son pulmo­naire sera celui qui le fournira dans toute sa purete dans toute l'etendue du thorax; car ce sera la mesure de la percussion la plus superficielle possible.
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18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE L'AUSCULTATION ET DE LA PERCUSSION
Pour Lien reconnaitre les bruits et pour bien les produire, il faut, comme je l'ai dit, beaucoup d'exercice; inais l'utilite de ce moyen de dia­gnostic compense bien cette petite difliculte. D'ailleurs, n'apprend-on pas ä apprecier le pouls, ce qui est bien plus difficile ? Je dois encore avertir que les resultats precedents ne peuvent etre verifies que par les personnes bien exercees. D'autres pourraient en contester la valeur, comme on Pa contestee ä M. Piorry, ä propos des resultats qu'il a obtenus chez I'liomme.
La sonorite pulmonaire, qui doit surtout attirer notre attention, n'est pas toujours perdue avec la meme facilite. Elle Test d'autant plus que I'ani-mal est plus vieux, et que ses parois pectorales sont moins epaisses. II faut faire attention ä cette circonstance, que chez un cheval eile est Ir^s-forte, tandis que chez l'autre eile est faible; sans quoi Ton s'exposerait ä des me-comptes dans les appreciations que Ton porte.
ARTICLE TROISIEME.
RESULTATS FOURTHS PAR LA PERCUSSION DAWS l'ETAT DE MALADIE.
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Les sons dont je viens de parier sont produits par les vibrations des organes intra-thoraciques. Ils dependent de l'etat moleculaire de ces orga-nes, de leur texture, et doivent varier avec eile. Lorsque les organes sont älteres, les sons doivent done etre modifies , el ils doivent I'etre differem-ment selon la nature de l'alteration. Cela pose, si Ton determine par I'ex-perience, l'espece de son qui repond a teile alteration donnee, onpourra reconnaitre cette alteration d'apres le son per^u. Teiles sont les considera­tions sur lesquelles est base l'emploi de la percussion comme moyen de dia­gnostic.
Le son pulmonaire pent etre augment^, diminue ou aboli. Comme e'est a lair dislribue dans les cellules pulmonaires qu'il doit son timbre, e'est la presence de cet air ou son absence qui doivent determiner ces diverses Va­rietes.
Le son pulmonaire est augment^, dans les cas oü les vesicules puhno-
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naires sont dilutees, ou bien oil lair passe dans le tissu cellulaire inlerlo-bulaire.
Les espaces reraplis parl'air etant plus considerables, le son doit evi-demment elre plus intense. Gelte augmentation est generale ou partielle, selon que reraphyseme lui-ra^rne est general ou partiel. Elle coincide avec une voussure des cötes plus forte qu'ä I'etat normal, soil generalement, soil a i'endroit affecte seulement si la maladie est locale.
Le son pulraonaire est diminue lorsque la quantite d'air contenue dans les cellules pulmonaires est moindre qu'ii letat normal. C'cst ce qni a lieu dans la pneumonie au premier degre, et dans la tuberculose au premier degre, lorsque des tubercules crus sont deposes au sein du tissu pulmo-naire. II Vest encore lorsque des produits morbides deposes dans la plövre rendent plus considerable l'epaisseur des parties qu'il doit traverser avant de nous parvenir. G'est ce qui arrive lorsque la plevre est tapissee par de fausses membranes, ou renferme un epanchement peu abondant, par con­sequent dans la pleuresie. Je dis que Tepanchement doit otre peu abondant, car s'il etait abondant, il produirait une matite complete.
Le son pulmonaire aboli est remplace par un autre son, qui pent elre le son lympanique ou le son mat. L'abolition resulte, soil de ce que le pou-mon n'est plus contigu aux parois pectorales, soit de ce que son tissu s'est considerablement modifie. Le son tympanique reconnait toujours pour cause la premiere de ces circonstances. L'intestin fortement meteorise re-foule en avant le poumon, et donne ainsi aux parties posterieures du thorax le son tympanique. Ce son peutexister dans toute la poilrine, lorsque des gaz se sont developpes dans la plevre; c'est ce qui conslitue le pneumo-thorax. Ordinairement, les gaz sont accompagn^s de liquide, et le son, tympanique dans certaines parties, est mat dans d'autres, comme nous le yerrons tout a I'heure. Le son lympanique est produit par de larges cavites pleines de gaz; il ne pent done ^tre du qu'ä une accumulation de gaz dans les plevres, ou ä sa presence dans une partie du tube digestif.
Le son mat ou la matite peut avoir sa source 1deg; dans le poumon lui-mamp;ne; 2deg; dans la plevre; 3deg; dans les organes voisins.
La malile a sa source dans le poumon mamp;ne, lorsque son tissu naturel-
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lement leger, crepilant et plein d'air, esl remplace par un tissu dense et prive de ce fluide. La cause la plus frequente est Tinduration du tissu pul-monaire, rhepatisation, qui caracterise la pneumonieau deuxieme etau troi-sieme degrc. Comme cause tres-rare de matite, je dois y ajouter les produits accidentels du poumon: kystes, cancers et melanoses. Pour qu'ils produisent la matite, il faut qu'ils soient superficiels, et qu'ils aient une certaine eten-due; car, profonds ou tres-limites, ils ne produiront, comme la pneumonie au premier degre, la pneumonie lobulaire, et les lubercules, qu'une simple diminution du son pulmonaire. Ges productions sont d'ailleurs fort rares, et presque toujours la matite qui a son siege dans le poumon, reconnait pour cause une pneumonie.
La matite peut avoir son siege dans les plevres, et toujours eile y recon­nait pour cause une accumulation de liquide. Elle appartient done ä la pleu-resie, ä l'hydrolhorax et au pyothorax. Le liquide s'accumulant toujours dans les parties declives, ce sont les regions inferieures qui presenteront en premier lieu la matite. Elle existera aussi simultanement des deux cotes, car, comme on le sail, chez le cheval, les deux plevres commu-niquent ensemble par les ouvertures dont est criblee la lame du mediastin posterieur. Toutefois, une exception pourrait se presenter: eile serait due a l'occlusion de ces ouvertures par des fausses membranes. Elle doit dtre fort rare; je ne I'ai jamais rencontree; on en conceit toutefois fort bien la possibility. La matite pleurale est limitee par une ligne horizontale, qui marque le niveau du liquide, et au-dessus de laquelle reparait le son pulmo­naire. Cette ligne, que Ton peut tracer avec de la craie, mesure la quantite de l'epanchement; en mesurant ä diverses reprises la distance qui la se-pare de la ligne mediane, on peut se faire une idäe fort exacte des progres ou de la diminution de l'epanchement. Lorsque celui-ci est considerable, le son pulmonaire perpu au-dessus de la ligne en question est plus fort qu'a I'elat normal, il se rapproche de ce qu'il est dans I'emphyseme pulmonaire. Cela provient de ce que les parties inferieures du poumon ne respirant plus, Fair doit d'autant plus penetrer dans les superieures, qui sont char-gees d'y suppleer.
La diminution de sonorite et la matite complete, ne peuvent evidemment
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etre dues qu'ä la substitution, au tissu puliuonaire normal, de tissus ou de corps plus denses, plus compactes, et ne contenant pas de gaz ou beaucoup moins. Laraison nous indiqueä/jnorlaquo; cette donnee,et rexperienco vient la confirmer pleinement. L'augmentation de la sonorite est, au contraire, toujours causee par I'admission d'une plus grande quantite d'air dans le poumon, ou par l'existence de vastes cavites remplies par des gaz.
II est encore une espece de matite dont je n'ai pas parle : c'est celle qui a sa source dans les organes voisins des poumons. Elle pent provenir du foie, de la rate, ou du coeur lorsque ces organes augmentes de volume par suite d'un elat morbide, ont refoule I'organe respiratoire.-Lamatite due au foie indique toujours une congestion du foie ou une hepatite, si la maladie est aigue : c'est une hypertrophie ou une ddgenörescence cancereuse si eile est chronique. La meme chose pent se dire de la rate. La matite due au foie se per^oit ä la partie posterieure droite du thorax; celle due ä la rate, ä sa partie posterieure gauche.
La matite due au coeur est la plus importante de toutes. Son siege est a gauche et en avant, en arriere de Tepaule gauche; eile n'est que Textension de la matite que j'ai dit exister normalement en ce point et dont j'ai indique I'etendue. La matite pent etre due ä deux causes: ä l'hypertrophie du coeur, qui se met en contact dans une plus grande etendue avec les cötes ,ouä la presence d'un liquide dans le pericarde, signe de la pericardite, aigue ou chronique.
On peut done resumer dans le tableau suivant les signes fournis par la percussion du thorax du cheval.
normal (
emphyscme pulinonaire.
Son
PULMONAIRE
'
SON
TYMPANIQUE
exagdre!
panics productions morbides pkitrales, liquides, fansses mem­branes. diminud { par des productions morbides pnlmonaires : pneumunie an pre­mier ilegre, degön^rcscence tuberculciiso, cancereuse, mela-nique, apopiexie pulmonaire.
aboli
i a. Son lympanique (gastro-ent^rite);
j b. Son mat. #9632; flans la parlic posterieure, nieleorisme gastro-intcslinal.
dans les parties anlerienres el posterieures dgalemftit! pnciiino-tiioi'ax, liy-
dro-pncumo-lhorax.
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DE LAUSCULTATION ET DE LA PERCUSSION
raquo;Olraquo; MAT
dü ii l'dccumulation Toujours dans los
dü ä des produits pathologiques du poumon.
dü ä des altera­tions des orga-nes voisins
d'un liquide dans la plevre : pleuresitt, hydro-tliürax. — parlies inferieures, generalement des deux cöles ii lafois. Maladie aigue: pneumonie au ileuxieme et au troisiernlaquo;
dcgrä. Maladies chroniques: pneumonie chronique, cancer,
tnamp;anose. du foie,enamereclädroite: hepatite, degenercscencc. de la rale, en arriere et a gauche : splenile , degenc-
rescences. du coour, cn avant, en bas et ä gaucho : hypertrophie
du coeur, pdricardite.
SECTION DEUXlfeME.
DE L AUSCULTATION.
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Commc on a pu le voir par ce qui precede, la percussion, quoique ren-dant de grands services, esl loin de donner toujours des resultats con-cluants-, le meme caractere pouvant appartenir ä plusieurs maladies. On y a done joint, chezThomme, un autre moyen, rauscultation, que Ton a cherche ä etendre aussi aux. aniraaux. Ce moyen repose sur la meme base que la percussion : il reconnait pour principe, corame eile, la difference de density qui existe entre les differents tissus d'une part, entre les tissus sains et les tissus malades d'autre part. L'une et l'autre constatent I'effet produit sur nos organes par des -vibrations qui leur sent transmises; mais dans Tauscultation elles sont transmises de dedans en dehors , tandis que dans la percussion elles le sont de dehors en dedans. Comme celle-ci, Taus­cultation doit par consequent nous fournir des donnees sur les modi­fications intimes des organes.
Tout le monde connait les immenses services que rauscultation a rendus a la pathologic humaine dans l'etude des maladies de poitrine, services qui döpassent bien ceux de la percussion. Voyons si, chez le cheval, eile esl aussi applicable, et si eile est, ou si eile n'est pas capable de rendre les ra ernes services.
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APPLIQUKES AUX. MALADIES DE P0ITR1NE DU GHEVAL. 25
Pour y parvenir, il faut d'abord rechercher les moyens les plus conve-nables d'ausculter; puis determiner ce qua Taviscultation revele dans I'etat ie sante; puis enfin, les modifications quo les bruits percjus resolvent dans retatpathologique.Cette dernierepartie de la question se subduise en deux autres, selon la nature de ces bruits : en eflet, les uns ne sont que des mo­difications des bruits physiologiques, tandis que les autres sont des bruits tout nouveaux, surajoutes aux premiers. Je traiterai successivement ces differents points dans autant d'articles.
ARTICLE PREMIER.
DE IA MANIERE d'aUSGCLTER. — DES BllUITS PULBIOSAIRES PITYSIOLOaiQUES.
L'auscultation pent amp;re mediate ou immediatej celle-ci se pratique en appuyant I'oreille nue sur la poitrine; la premiere, au moyen du stethos­cope ou cylindre. Gelui-ci consiste en un cylitidre en bois perce d'un canal central par lequel le son est transmis; Tune des extremites est appuyee sur la poitrine, I'autre re^oit I'oreille de l'explorateur. On emploie generale-ment aujourd'hui le stethoscope de M. Piorry.
Laennec accordait beaucoup d'importance ä l'emploi du stethoscope, qu'il avail invenle. Les seules prerogatives que je puisse lui reconnaitre, c'est de pouvoir s'appliquer dans les endroits ou I'oreille nue ne pourrait etre placee, et de permettre de rnieux limiter les bruits, en ne transmettant que ceux produits dans I'aire qu'il recouvre; lorsqu'on applique I'oreille, toutes les parties de la töte qui sont en contact avec les parois pectorales, conduisent le son, et I'aire qui transmet celui-ci est bien plus considerable. Mais, d'aulre part, les bruits que le stethoscope transmet, sont, quoi qu'on en dise , un peu plus faibles que ceux transmis par I'oreille nue , ce que fait conccvoir l'augmentation de la distance. On a cm qu'ils etaient an contraire renforc^sj cela n'est pas; seulement, on entend quelquefois mieux certains bruits, qui dans l'auscultation immediate se trouvaient masques ou älteres par d'aulres, qu'on n'entend plus, en vertu de la limitation produite par l'application du stethoscope.
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Chez le cheval, rauscuitation immediate est Lien preferable, lorsqu'on veut explorer les organes respiratoires. On se place debout, du c6le que Ton veut ausculter, et Ton applique l'oreille bien exactetnent sur ja peau, sans aucun intermediaire. On passe successivement de Tun des cötds ä l'au-tre. II faut se placer de fagon ä avoir la face tourn^e vers la töte de l'animal; car si eile regardait en arriere, on se trouverait gamp;i^ par le raembre ante-rieur pour l'auscultation de la region inferieure,et un peu aussi par l'epaule pour celle de la partie anterieure.
Le stethoscope doit etre prefere pour l'auscultation du coeurj lui seul peut s'appliquer exactetnent sur la region precordiale;lui seul aussi, comme nous le verrons plus loin, permet, en vertu de la limitation exacte des bruits, de bien preciser l'etenduc dans laquelle on les per^oit. Pour le pou-mon, il faut le preferer dans Texploration des parties les plus voisines de l'epaule, surtout chez les chevaux qui ont celle-ci tres-saillante, car eile empeche de bien appliquer roreille. II faut le preferer encore, cornme on le verra bientöt, lorsqu'on voudra circonscrire une caverne, et bien preci­ser l'endroit oü eile se trouve. Pour le dire en passant, je le prefere aussi dans l'auscultation de la trachee, du larynx et des fosses nasales, comrae s'appliquant mieux ä ces parties. Le stethoscope doit £tre place perpendicu-lairement sur la partie ä ausculter, de fagon ä la toucher par tons ses points; sans cela, il glisse et tombe, ou bien fröle contre les poils, et trompe ainsi roreille. Pendant que Ton ausculte, il faut le mainlenir avec une main, pour l'emp^cher de se deranger.
Teiles sont les precautions ä prendre lorsqu'on ausculte; voyons main-tenant ce qu'on entend par l'auscultation du pouraon.
Lorsqu'on applique l'oreille sur la poitrine d'un cheval en bonne sant^, on pergoit un souffle doux et moelleux, une espece de murraure leger, mais bien distinct. C'est le bruit respiratoire normal, bruit ou murmure v^sicu-laire, bruit d'expansion pulmonaire. Pour en donner une idäe, on I'a com­pare au murmure d'un soufflet dont la soupape ne ferait aucun bruit, ou ä celui que fait entendre un homme qui, pendant un sommeil profond , mais paisible, fait de temps en temps une grande inspiration (Laennec). Toutes ces comparaisons sont inutiles, elles ne suppleeront jamais ä la sensation
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perdue par l'application de l'oreillo; celle-ci est le meilleur, I'unique moyen de s'en faire une idee precise.
11 est formö de deux bruits distincts, repondant, le premier ä l'inspira-tion, le second a l'expiration et se succedant sans interruption. Le premier est plus fort et plus prolonge que le second; leur rapport m'a semble dtre de 5 a 1; dans la trachee il est de 5 a 2. Gomme on le verra tout a I'heure, cette difference n'est pas sans importance.
Generalement, on attribue le bruit respiratoire a la penetration de l'air dans le tissu pulmonaire et a son expulsion. G'est Texplication de Laennec. Mais, en 1834, M. Beau (i) pretendit que ce n'etait que le bruit guttural, pro-duit dans I'arriere-bouche, qui etait transmis a travers le tborax. En 1839, le docteur Spittal, d'Edimbourg (2), pretendit que le bruit respiratoire etait compose du bruit pulmonaire, et du bruit glottique, forme dans le larynx et transmis. M. Beau (5), restant toujours exclusif, ne le regarda plus des lors comme du au bruit guttural, mais bien au bruit glottique.
Les faits observes sur rhomme et sur les animaux ne sont nullement d'accord avec cette nouvelle thdorie. Ainsi, un poumon est mis hors d'etat de respirer; le bruit devient beaucoup plus intense dans I'autre; le reten-tissement du bruit guttural ou glottique serait-il done devenu plus fort? Le bruit de l'expiration serait-il transmis si loin du larynx aux parois thora-ciques (distance considerable chez lecheval), centre la direction du cou-rant? Ensuite, ce memo bruit de l'expiration serait-il susceptible d'etre modifie par la presence de cerlaines alterations du poumon, comme on le verra par la suite? Le bruit respiratoire n'aurait-il pas le mamp;me timbre que le souffle tracheal, ce qui est pourtant loin d'etre vrai? Et la difference de rapport entre les bruits inspiratoire et expiratoire dans le poumon et dans la trachde, difference sur' laquelle j'ai attire plus haut l'attention, comment pourrait-elle s'expliquer, si e'etait le meme bruit? On a ouvert la trachee et bouche les Marines, de fa9on que lair ne passait que par I'ou-verture; et le bruit respiratoire est reste le meme. Enfin, la colonne d'air,
(1)nbsp; Archives gdnärales de mödecine, 1854.
(2)nbsp; Etfimburgh medical and surgical Journal, 1839. (raquo;) Archives gdnirales de mddecine, 1840.
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on penetrant dans les bronchos, se subdivise un grand noinbre de fois; eile osl coupee par les eperons qui marquent lours points de bifurcation; enfin, eile arrive dans des espaces plus larges quo les dernieres ramifications bron-chiques (infundibulums de M. Rossignol).
Tout cela n'est-il pas bien propre ä determiner la production d'un son , tout aussi bien que le voile du palais ou les cordes -vocales? Ne pas I'admet-tre serait placer le poumon dans une position excepiionnelle, puisque lui seul ne donnerait pas lieu a un son par rintroduclion dc lair, tandis que les autres parties y donneraient lieu.
Le bruit respiratoire ne s'entend pas partout avec la m^me intensite : celle-ci est toujours en rapport avec celle do la. sonorite fournie par la per­cussion. Pour I'apprecier , nous supposerons done de nouveau le thorax di-vise en quatre regions : 1deg; la region de l'epaule ou scapulaire; 2deg; la region superieure ou rachidienne; 3deg; la region moyenne on pulmonaire; 4deg; la re­gion infcrieure ou cardiaque. J'ai etabli plus haut les limites de ces diverses regions. Dans la premiere, on n'entend rien; dans la seconde, le bruit res­piratoire est faible; dans le troisieme il est fort, surtout immediatement en arriere de l'epaule; enfin dans Vinferieure, bien que moins intense, il est tres-audible, sauf vis-ä-vis de la pointe du coeur, ou assezsouvent on ne I'entend pas.
Si le bruit respiratoire varie chez le memo animal suivant les regions, il est loin aussi d'etre le memo chez tons les sujets. II est d'autant plus fort quele cbeval est plus jeune; chez les jeunes chevaux, il Test memo tellement que M. Leblanc la caracterise par la denomination Aerespirationjuvönile. La respiration juvenile correspond a la respiration puerile de renfant. II est d'autant plus fort aussi que le cbeval est plus maigre; chez les chevaux adultes qui sont gros et bien portants, il est faible , et quelquefois möme difficile a percevoir. Chez les chevaux tres-maigres, comme chez les jeunes chevaux, il pent au contraire avoir une intensite teile, qu'il soit transmis raeme ä travers la masse osteo-musculaire de l'epaule. Cette region laisse alors entendre le bruit respiratoire, tandis que normalement, I'oreille n'y pergoil aucun bruit.
J'ai dit que, chez certains chevaux, le bruit respiratoire etait ä peine au-
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APPLIQUamp;iS AUX MALADIES DE P0ITR1NE DU CHEYAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;27
dible. Gela sc presente aussi chez I'homme, mais beaucoup moins souvent, les parois tboraciques elant moins epaisses. Toutefois, lorsque cela arrive, il peut 6tre important de bien ausculter, pour ne plus garder dedoute sur certains signes; comment done faire? A I'bomme, on dit de tirer fortement son baleine, on le fait respirer profondement; au cheval, on ne peut pas parier; mais on possede un autre moyen de le faire inspirer aussi fort qu'on le vent, c'est de le faire trotter pendant quelques minutes on de le faire tousser. La fatigue, le mouvement, rendent la respiration bien plus fre-quente et surtout plus forte qua Tetat normal.
Un cbeval quelconque etant donne, on peut done loujours entendre dis-tinctement le bruit respiratoire, en tenant I'oreille bien appliquee sur le thorax.
On a fait, contre I'application de rauscultatiou an cbeval, diverses objec­tions. On a objecte 1'indocilite de l'animal; mais il esl loujours possible de le faire tenir tranquille. Les dhevaux irritables contractent leur peaucier au contact de I'oreille et surtout du stethoscope, ce qui erapeche de percevoir nettement les bruits. Mais ily a moyen de les habituer au contact, au moins de I'oreille nue, en la tenant appliquee quelque temps; alors ils ne con­tractent plus le peaucier. Cette tendance ä la contraction est aussi diminuee et souvent aneantie, lorsqu'on fait preceder I'auscultation par la percus­sion , qui habitue l'animal au contact des corps etrangers.
On a objecte la faiblesse des bruits pulmonaires du cbeval, faiblesse due ä l'epaisseur des parois tboraciques. Ces bruits sent souvent, en effet, plus faibles que chez I'homme; mais on peut loujours les rendre audi-bles; et les bruits pathologiques, qui nous interessent surtout, sont babi-tuellement plus forts que le bruit respiratoire. D'ailleurs, avec de l'exercice, on parvient ä les reconnaitre fort bien.
Chez I'homme, outre le bruit forme par la penetration de lair dans les organes respiratoires, on peut encore consulter ceux produits par le re-tentissement de la voix et de la toux. Chez le cbeval, evidemment on ne peut obtenir le premier; le dernier au conlraire s'obtieut tres-facilement, mais il est diiHcile ä conslater, parce que la toux du cbeval est breve et saccadee, et imprime au tronc une secousse teile que roreillc de robservateur en est
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derangöe. Quelquefois pourtant on parvient k saisir ce retentissement : mais dans ces cas, les bruits fournis par la respiration sont tellement ca-ractöristiques, qu'il ne fait que les corroborer. L'auscultation de la toux n'a done que peu d'importance; eile doit cependant toujours ötre pratiquee, parce que pour etablir un diagnostic, on ne peut pas s'entourer de trop de himieres. On fait tousser le cheval aussi, commo nous le verrons plus loin, pour augmenter la force de certains räles.
De Timpossibilite d'ausculter la voix, on a tir^ une objection centre I'im-porlance de l'auscultation appliquee au cheval. Mais chez rhomme, eile jeue plutot un röle secondaire qu'un röle principal, car eile ne vient jamais que confirmer les resultats fournis par la respiration, et ä la rigueur, on pour-rait se contenter d'ausculter les bruits fournis par celle-ci. Que Ton place par exemple un m^decin habitue ä l'auscultation devant un seurd-muet, il ne sera nullement embarrass^. Pourquoi le serions-nous davantage devant un cheval?
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ARTICLE DEUXIEME.
MODIFICATIONS DU BRUIT RESPIRVTOIRE.
Le bruit respiratoire peut amp;re modific dans sa frequence, dans sa regu-larite, dans sa dur^e, dans son intensity, et dans son timbre.
Le cheval adulte fait 9 ä 10 inspirations par minute, et le jeune, 10 k 12. Tres-souvent, il en fait plus; I'inspiration succede plus rapidement ä l'ex-piration qui a pr^cedd, et dans le mamp;ne temps on entend un plus grand nombre d'inspirations. La respiration esl alors dite frequente : on observe cela dans toutes les maladies de poitrine, dans toutes les maladies accompa-gnees de fievre, et dans celles oü le ventre est le siege de fortes douleurs. D'autres fois an contraire, 1'oreille appliquee sur la poitrine ne per^oit le bruit respiratoire qu'ä de grands intervalles; e'est la respiration rare, qu'on ne rencontre que dans le vertigo essenliel, 1 epilepsie el I'apoplexie, en un mot, dans les maladies accompagn^es de compression des centres nerveux. G'est seulement pour memoire que je mentionne la frequence de la respira­tion que Ton constate mieux par l'inspection des flancs que par I'auscultalion.
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APPLIQUEES AÜX MALADIES DE POITRINE DU CHEVAL. 29
J'en dirai autant de sa r^gularite. Les modifications de celle-ci que I'aus-cultation fait percevoir sent l'indgalite, l'irregularite et rinlermitlence. La respiration esl egale lorsque le bruit est toujours le meme; eile est indgale lorsque, dans deux ou plusieurs inspirations, il n'a pas la mamp;ne force ou la meme duree. Elle est reguliere, lorsque les intervalles qui separent les inspirations sent egaux; irreguliere, lorsqu'ils ne le sont pas; intermittente, lorsqu'il y a de temps en temps un intervalle justement egal a celui qui se-rait necessaire ä une inspiration de plus, ä pen prfes comme si une inspi­ration manquait.
Les modifications dans la duree sont de trois sortes. Dans la premiere, le bruit respiratoire est plus prolonge qu'a I'etat normal : c'est la respira­tion longue; dans la seconde, il Test moins : c'est la respiration courte. Celle-ci indique generalement une difficul'te dans raccomplissetnent de la fonction causee par une affection nerveuse, ou une douleur vive du thorax ou de l'abdomen; dans ce dernier cas, on dirait que I'animal remue le moins possible ses parois thoraciques. La longueur et la brievete de la res­piration out lieu sans que rien soil change au rapport que j'ai dit exister entre le bruit inspiratoire et le bruit expiratoire; le premier est toujours au second comme trois est a un, ou tout au plus comme trois est ä deux. Mamp;ne, s'il y a une difference, eile est plutot ä l'avantage du premier.
Dans la troisieme modification relative ä la duree, c'est tout le contraire; le bruit expiratoire acquiert une longueur egale ä celle du bruit inspira­toire, et quelquefois mfime le depasse; c'est ce qu'on appelle expiration prolongee. Conformement ä ce que Ton observe chez l'homme, je l'ai ren-contree chez le cheval dans deux maladies seulement: dans I'emphyseme pulmonaire et dans la tuberculisation pulmonaire. Eneffet,ses poumons etant organises comme ceux de l'homme, des lesions identiques doivent y amener forcement aussi des alterations identiques dans les caracteres phy­siques , dans le mode selon lequel les vibrations s'y effectuent. L'expira-tion prolongee se comprend d'ailleurs aisement. Dans I'etat normal, I'air s'echappe facilement des vesicules pulmonaires, plus facilement meme qu'il n'y penetre, car pour l'y faire pcnetrer, il faut un effort, tandis que pour Ten faire sortir, l'elaslicite des parties agit pour une grando part;
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l'inspiration doit done ölre plus prolongee que l'expiration. Mais supposons que des corps etrangers, des tubercules, appuient sur les tuyaux bron-chiques et les compriment; alors, I'air ne sortira que difficilement par ces tuyaux, et 1 expiration se prolongera d'autant plus que ces corps seront plus gros et plus nombreux. On objeetera peut-6tre que^ si cetle cause doit prolonger l'expiration, eile dolt avoir le merae effet sur Tinspiration, et que le rapport doit rester le mamp;ne. Mais cela n'est pas rigoureux. Dans l'inspiration, le mouvement expansifdes parois thoraciques tend ä elargir, ä dilater les luyaux, a les rendre libres. Dans l'expiration au conlraire, ces parois se rapprochent, repoussent les corps etrangers vers les ca-vites bronchiques, et donnent lieu au retrecissement de celles-ci. Voila pour les tubercules; mais comment le meine phenomene se retrouve-t-il dans Temphyseme? Dans celui-ci, il n'y a pas de corps etrangers; mais il y a aussi retrecissement des tuyaux bronchiques, tant par l'epaississement de leurs parois, que par la dilatation des vesicules pulmonaires environ-nantes. Lorsqueces vesicules sont vides, les tuyaux ne sont pas comprimes, et l'air arrive plus ou moins facilement. Sont-elles au contraire pleines de gaz, elles compriment les tuyaux adjacents, et ce n'est que difficilement qu'elles se vident. De lä la difficulte plus grande de l'expiration, la prolon­gation du bruit expiratoire, et les phenomenes de la pousse.
Ainsi, l'expiration prolongee peut exister dans deux maladies, dans remphyseme pulmonaire, et dans la tuberculose pulmonaire. Ce que j'ai dit precedemment en traitant de la percussion suffirait dejä pour faire dis-tinguer ces deux cas. Dans le premier, la sonorite pulmonaire est exagö-ree, tandis que dans le second, eile est diminuee, ou tout au plus con-servee. En general, I'emphyseme est aussi bien moins localise que les tubercules; remphyseme local et la tuberculose generale sont des excep­tions. Plus loin, nous verrons que des bruits anormaux differents existent aussi dans ces deux maladies.
Quant ä l'intensite du bruit respiratoire, eile peut 6tre augment^e, dimi­nuee ou abolie. La respiration est alors nulle, faible, ou forte. La respiration forte existe normalemenl chez les jeunes sujets; chez l'homme, eile a recju le nom de respiration puerile; chez le cheval, je lui donnerai, a I'exemple
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APPLIQüfeES AUX MALADIES DE P01TR1NE DU CHEVAL. 51
de M. Leblanc, celui de respiration juvenile. La respiration faible se ren­contre, au contraire, comme je l'ai dejä dil, chez les chevaux adultes a parois pectorales epaisses, chez les gros chevaux bien porlanls; comme je l'ai irulique, on la rend plus forte en faisant trotter ou tousser le cheval. Enfin, ä l'etat normal, la respiration est nulle ä la region de l'epaule,
Voila ce qui a lieu dans l'etat physiologique; apprecions maintenant la valeur et la signification de ces phenomenes dans l'etat pathologique.
Si la respiration juvenile n'a lieu que dans certaines parties du poumon, eile indique que Fair y penetre en plus grande quantite qu'ä l'etat nor­mal , ce qui ne peut avoir lieu que parce qu'il penetre en moindre quan­tite en d'autres endroits. Tout ce quelle permet de conclure, e'est qu'il existe certaines parties comprimees et mises hors d'etat de fonctionner, par des produits morbides pleuraux ou pulmonaires. II faut bien se gar-der de la confondre avee les respirations rude, bronchique et caverneuse, car il en resulterait de fatales erreurs de diagnostic. On Ten distinguera d'ailleurs avec un pen d'exercice, en faisant attention que ce n'est que la respiration normale exageree, conservant du reste son moelleux et son rythme accoutumes.
La respiration faible peut etre due ä une lesion du larynx ou de la tra-chee; alors eile est generale, comme celle due ä l'dpaisseur des parois tho-raciques. Elle peut etre due aussi a laquo;ne affection des orgaues pulmonaires; et alors eile ne peut etre generale que dans deux cas : dans le cas d'em-physeme pulmonaire, et dans celui de tuberculisation. Ces deux cas seront bien faciles a dislinguer; le premier, par l'exces de sonorite, et les rales que je dirai le caracteriser; le second, par une sonorite normale ou dimi-nuee, accompagnee d'autres bruits anormaux. Lorsque I'emphyseme ou la tuberculisation sont localises, la faiblesse du bruit respiratoire est locale aussi, de meme que dans toutes les autres affections thoraciques qui la pro-duisent. Gelles-ci peuvent sieger dans la plevre; ce sont alors de simples depots pseudo-membraneux, restes d'une pleuresie; car un dpanchement s'amasse toujours dans les parties inferieures, et yrend la respiration nulle. Elles peuvent sieger dans les poumons; ce sont la pneumonie au premier degrd, le cancer et la melanose. Enfin, elles peuvent exister dans le coeur
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et les gros \aisseaux; telles sont l'hypertrophie du coeur, l'hyclropöricarde, l'anevrysnie de l'aorte; ces tumeurs agissent en comprimant le tissu pul-monaire et le rendant moins permeable.
Lorsque la respiration est nulle, i'oreille, appliqu^e sur la poitrine, n'en-tend plus rien. Evidemraent, cet etat est puremenl local, et doit ötre ac-compagne, des qu'il est im peu etendu, d'une respiration juvenile sur un autre point. Sans ces conditions, l'animal ne respirerait plus, et l'absence de la respiration, c'est la mort. L'absence du bruit respiratoire peut ^tre due ä robstruction d'une bronche par un corps ötranger, ou ä sa compres­sion par une tumeur cancereuse, melanique, tuberculeuse ou anevrysmale. Mais ce sont la des exceptions, et le plus sou vent eile Test par une h^pati-salion ou par un epanchemenl pleural. Dans ce dernier cas, eile existe presque toujours ä la fois des deux cotes, et ä la memo bauteur, par suite de la communication qui reunit les cavites des deux plevres et coincide avec de la matite dans les memes parties. S'il y avait un epanchement ga-zeux , eile existerait aussi, niais avec une sonorite tympanique.
Les modifications dans le timbre du bruit respiratoire, constituent les respirations rude, broncbique ou tubaire, egophonique, caverneuse et ampborique. Ces modifications sont d'une importance bien autrement grande que les precedentes; elles meritent d'etre etudiees avec beaucoup de soin.
J'ai dit que le bruit respiratoire normal etait doux et moelleux; on dirait des surfaces bien souples glissant Tune sur lautre. Quelquefois au contraire ce bruit offre un caractere räpeux, comme si des inegalites, des rugosites deparaient le poli de ces surfaces; c'est la respiration rude. On lobserve dans deux series de cas. Dans la premiere, la muqueuse broncbique n'est plus lubrifiee par sa secretion normale, eile est seche, ou des mucosites epaisses y adherent et la rendent inegale. Dans la seconde, ce sont des corps etrangers ou des indurations qui compriment les tuyaux bronchiques et detruisent l'uniformitä de leur surface. Dans tons les cas, on dirait que I'air rencontre des obstacles qui l'emp^chent de glisser facilement sur la muqueuse.
A la premiere sörie de cas appartiennent la bronchite et l'emphysamp;ne pul-
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monairo. Dans la bronchite, la sonorile est normale, tandis que dans Tam-physeme, eile est augmeniee.
Dans la seconde seiie se rangcnl la pneumonie chronique, la lubercu-lose, le cancer et la melanose. La sonorite y est normale ou diminuee; a la respiration rude se joint I'expiration prolongee, qu'on ne trouve ni dans la bronchite, ni dans I'emphyseme (i).
La respiration rude forme la transition entre la respiration normale et la respiration ou le souffle bronchique ou tubaire. Aussi offre-t-elle des de-gres par lesquels on passe d'une maniere insensible de l'nnc a I'aulre.
La respiration bronchique ou tubaire ressemble au bruit que Ton fail en souiHant dans un tube quelconque : ainsi, dans la main arrondie en tube, ou dans une feuille de papier roulco , ou dans le tuyau du stethoscope, ou dans un tube metallique; eile ressemble encore au bruit que Ton per^oit en auscultant la trachee-arlere. Elle offre de nombreux degres, depuis celui oü eile se confond avec la respiration rude, jusqu'a celui oü eile devient difficile a distinguer du souffle caverneux.
Elle est due ä l'impenetrabilite du parenchyme pulmonaire, ä la suite de laquelle on n'entend plus le murmure vesiculaire, mais bien le bruit que I'air fait en penetrant dans les bronches. En effet, lorsque cette imper-meabilite existe, le thorax n'en continue pas moins a se dilater et ä se res-serrer; I'air est encore alternativeraent attire et repousse; mais, ne pou-vant aller plus loin, il s'arrete dans les bronches, et donne lieu ä ce bruit. Lorsque les petites divisions bronchiques sent restees pcrmeables, il se rapproche do la respiration rude; mais, lorsqu'elles sont comprimees, il devient de plus en plus distinct ct evident; enfiu, il ressemble au souffle que donne rauscullation de la tracheo, lorsque les grosses bronches sont seules restees permeables. Ces bruits, produits dans les memes conditions physiques, doivent avoir en effet le m6me caraclere.
Les affections qui donnent le plus souvent lieu a cette respiration sont les pneuinonies au deuxieme et au troisieme degre (hepatisations rouge et
(i) Os raquo;igncs, parfois difficiks ii snisir, sont dc la plus haute iin|ior(ance; dans Imni des cas, cbcz riionime, ils m'oiil pciinis dlaquo; cunslalcr 1c prviuicr devuloppcmcnt do lu tubcrculoslaquo;, point csscnlid pour la IhdrapcilliqiK1.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ( Mni 18lgt;2.)
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DE LADSCULTAT10N ET I)E LA PERCUSSION
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grise). Exccplionnellemenl, on la rencontre aussi dans tics cas do luber-culcs, dc cancer ct do melanoso; il laut pour cela, quo ccs produits soienl accuinules en masses assez considerables, ou qu'elles soienl enlourees do lissu pulmonairc indure ; il laut, en un mot, que les conditions que j'ai in-diquees pour la production du soußle bronchique soienl remplies.
La respiration ou le souffle broncho-hydrique ou egophonique est gene-ralement confondu avec le souffle tubairc. II en est pourtanl Lien distinct: il n'offre pas , comme lui, un timbre rude et rclenlissant; e'est au contraire un souffle doux ct moelleux, comme le precedent; il se passo dans les bron-ches, la compression empechant Fair de penelrer dans les vesicules; mais, au lieu d'etre transmis par un tissu compacte ct iudurc, il Test par un li­quide. On con^oit que le memo bruit differe, selon qu'il est transmis par un corps dur et resistant, ou par un liquide dont les molecules se meuvent avec facilile. Pour qu'il se produise, il laut done que la cavile pleurale con-tienne un liquide qui refoule et comprime les vesicules pulmonaires : e'est ce qui a lieu dans la pleuresie et l'hydrolhorax. Lorsque le refoulement et la compression sent trop forts, la distance des bronches ä l'oreille devient trop grando, et il y a absence de tout bruit : aussi ce souffle est-il seule-ment per^u vers la partie superieure du liquide. Le nom de souffle egopho­nique lui a cte donne parce que, chez I'liomme, il annonce toujours une cgophonie plus ou moins prononcee. II rcssemble au bruit que Ton fait en soufflant legerement avec la bouche, sans rien placer devant. On pent aussi sen faire une bonne idee en plagant Toreille sur la tete d'un homme qui porte les cheveux longs, el en ecoutant sa respiration (i).
Le souffle caverneux ou respiration caverncuse est dii a l'enlree dc I'air dans une cavile plus ou moins large. On pent s'en faire une idee en souf­flant dans les deux mains disposees en creux devant la bouche. II a des rapports avec les respirations rude el bronchique; il s'en distingue parce
: II
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(i) Lfi souffle ogophonirnic ;i etc en premier lieu separc ct ilijlingiic du souffle Inbaire par M. le proFcsseiir Lebeau. Dquiis pins de dix aus, il appellc I'atlculion de ses ulevcs sur celle dilferencc , ulleracnl sensible quescnle, une fois bleu saisie, eile pennet d'affirincr ('existence de rcgophonie ct lu presence d'un cpancliement. II est tres-impurlanl chez les animanx, chez lesqiicls rabsence dc voix ue pennet pus de constatcr I'^guphuuic.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(Mai 18152,)
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qu'il est plus prolonge, quo son timbre est raoins rude et plus crcux, ct par les autres bruits qui raccompagnent. Presquc tonjours il indiquo I'existence d'une caverne ; quelquefois celle d'unedilatation des bionches.
Le souffle ou la respiration amphorique ressemble au bruit que Ton fait en soufHant dans une carafe ou unecruche. II est produit, comme le pre­cedent, par l'entree de l'air dans une cavite, mais dans une cavite beau-coup plus considerable. Ce pout doncotre une tres-vastc caverne, ou bien la plamp;vre, remplie d'air par une perforation du poiimon. Dans lo dernier cas, il y a sonorite tympanique, le souffle est pergu clans une eiendue beau-coup plus grande que dans le premier : enfin, comme on le verra plus loin, la marche de l'aflection et les phenomenes concomitants indiqueront a quelle maladie Ton a affaire.
Le tableau suivant resume toutes Ifes modifications du bruit respiratoire chez le cheval.
normale
I dans sn j frequence.
ilans Sit rcgularite.
Frequente : maladies do poitrinc, maladies febriles.
ftare : vertigo cssenlicl, apoplexie, epilcpsie.
Inegale.
Irregidiirc.
Intermiltente.
Longue.
Comte,
Expiration prolongec: liibcrcules au premier degre,
noyaux caucereux ct niclaniqucs, empbyscme
pulmonaire.
Forte ou jnvdnile.
( ffcneralement. Fiiibic ' .
( localemcnt.
Nulle.
Rude : broncblle, emphysüme, Uiberctlles, cancer, mtilanosu.
Uronchiquc ou tubaire : pneumonic, etc.
Broncho-hydriquc ou (Sgophoniquc : plciircslc, liy-drolhorax.
Caverneusc :atubcrculc8, gangrene, dilatation des broncbes.
Amphorique : pneiimo-liiorax aver perforation, ca­verne li'cs-laquo;Mendiic,
KESI'IRATION
dans s;i (lurce.
modiflie
dulls sun
inlcnsile.
dans son lim lire.
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3Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE L'AUSCÜLTATION ET DE LA PERCUSSION
ARTICLE TROISlfiME.
BHUITS ANORMAUX.
Ind(5pendainmeiU des modillcations du bruit respiratoire, dont je vious de parier, on pergoil par rauscullation dans l'dtat morbide, des bruits anormaux. Ce sent 1deg; le bruit de frotiemeut et de craquement; 2deg; les räles.
Le bruil de frotlement ressemble au bruit quo font deux corps durs qui passent Tun sur lautre. On pent le simuler en frotlant le doigt sur un os; ou bien on met la paume de la main sur l'oreille, et Ton frotte lentement le dos de Tun des doigts, avec la pulpe d'un doigt de lautre main. II peut exister seulement dans l'inspiration, ou bien dans les deux temps de la respiration; e'est ce dernier cas quM'a fait nommer par Laennec bruit de froltement ascendant et descendant. Tantöt il est doux, tantot il estrude; il peut etre fort ou faible, irregulier, intermittent. II peut etre coutinu, ou bien saccade, et comrae compose de petits craquements. Dans ce dernier cas, il se confond avec ce qu'on a appele bruit de craquement. II est du ä des inegalites qui alterent le poli des plevres, el leur font rendre un son lorsqu'elles frottent Tune centre l'autre. Ces inegalites peuvent etre des fausses membranes; ou bien des bulles d'emphyseme; ou bien des noyaux luberculeux , canedreux ou melaniques.
Le bruit de craquement se confond Jusqu'ä un certain point, comme je l'ai dit, avec lo precedent; il consiste enpetils craquements peu nombreux, existant seulement dans rinspiration. Quelquefois il se rapproche des räles, et Ton dirait qu'il est prodnit dans un liquide epais (craquements sees et craquements humides). II denote toujours l'existeuce de tubercules. II est du sans doulc au frotlement des masses tuberculeuses centre les parois bronebiques contre lesquelles l'air inspire vient faire effort. Les craquements bumides font toujours suite aux craquements sees; cela indique qu'ils rc-pondentä la periode de ramollisscment des tubercules, tandis que los der-niers repondent a leur periode de erudite. On con(;oit en eflfet que le frot­lement des masses raiuollies seit moins fort et moins rude que eclui des masses crucs, et donnc licu a un bruil plus doux et plus moelleux.
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APPLIQÜEES AUX MALADIES DE POITRINE DU ClIEVAL. 57
Laennec a donne le nom do tales a tous les bruits anormaux que Fair peut produire dans les bronches ou le tissupulmouaiie.
Les räles sent do deux espöces : les uns sent dus aux vibrations de Pair passant ä travers des tuyaux bronchiques retr^cis par legouflemeulou par des mueosites epaisses; les autres sonl determines parle passage de l'air a travers des liquides accmnules dans les bronches, dans les vesicules pulmo-naires, ou dans des cavites anormales. Les premiers portent le nom de räles sees; les seconds, celui de räles humides.
Les räles sees sont au nombre de deux : le räle sibilant et le räle ron-flant. Le premier est un sifflement plus ou moins prolonge; le second est un ronflemeut analogue ä celui d'un homme endormi ou d'une corde de Lasse. Ils s'enlendent, tantöt dans les deux temps de I'lnspiration, tantot dans un seul. Us appartiennent ä la bronchite, lanl aiguö que ebronique, et ä remphyseme pulmonaire.
Les räles humides sont le räle crepilant, le räle muquoux ou sous-crepi-tant, et le räle caverneux.
Le räle crepitant fail entendre unc crepitation fine, analogue au bruit que produit le sei lorsqu'il decrepile. II est forme de bulles pelites et nom-breuses, el ne se fait entendre que dans rinspiration. II est caracterislique de la pneumonic au premier degre. C'est pour lui surtoul qu'il est utile de faire d'abord marcher I'animal; car souvenl il est faible et peu prononce.
Le räle muqueux ressernblc au bruit que Ton produit en soufflaul dans l'eau ä travers un tube. Quelquefois tres-fm, il semble se confondre avec le räle crepitant; d'autres fois il est plus gros , et passe par transition in­sensible au räle caverneux. Toulefois, il se distingue loujours du precedent, en ce qu'il s'entend ä la fois dans l'inspiralion et dans I'expiratiou. II est evidemment produit par de l'air traversant un liquide. Dans le räle crepi­tant, ce liquide est depose dans les vcsicules; dans le räle muqueux, c'est dans les bronches qu'il exisle. La se trouve l'explication de ce fait, que le räle erepi taut se fait entendre seulement pendant l'inspiralion, landis que le räle muqueux csl audible dans les deux temps de la respiralion. Lorsque le liquide exisle seulement dans les vesicules, il ne se möle a l'air qu'au moment oü eclui-ci y penelrc et les distend. Lorsqu'il exisle dans les broillaquo;
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DE L'AUSCÜLTATION ET DJi LA PERCUSSION
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dies au conlraire, le contact, le melange et la formation de bulles ontlieu deux fois, une fois pendant l'inspiration, et uno fois pendant rexpiralion.
De memo que le räle crepitant caraclerise la pneumonie au premier de-gre, le räle muqueux caracterise la bronchite. L'existence de ces räles permet ä eile seule de diagnostiquer l'existence de l'une ou de lautre de ces affections. La seule exception a lieu dans le cas d'oedeme du poumon ; mais alors il y a absence de (tevre, et le lissu cellulaire des autres parties csl egalemenl infiltre. On pourrait parier aussi des tubercules et d'autres pro-duits morbides hetdrogenes; mais evidernment ils ne peuvent donner lieu a des rales muqueux que pour aulant qu'ils aienl prealablement determine une bronchite. Dans la broncbite ordinaire, idiopathique, le räle muqueux existe egalement dans toutes les parties de la poitrine. Dans ces broucbites symptomatiques, au contraire, il est litnite, et coincide avec d'autres bruits anormaux et avec des alterations du bruit respiratoire, qui peuvent servir ä caracleriser la lesion. La broncbite qui accompagne I'empliysamp;ne se rc-connaft facilement par la coincidence des signes physiques de ce dernier. Selen que le räle muqueux est plus ou moins gros, on reconnait que la bronchite existe dans des brooches plus ou moins volumineuses.- Lorsqu'il est tr^s-fm, de maniere ä ressembler au räle crepitant la bronchite est ca-pillaire, rinilammation siege dans les deraieres divisions des conduits adriens.
Le räle caverneux offre un timbre analogue a celui du bruit produit en soufflant ä travers un lube dans un verre rempli d'eau aux trois quarts, et reconvert d'une peau de vessie. Ses bulles sent pen nombreuses, grosses, et melees de souffle caverneux. II n'existe jamais qu'en un ou en plusieurs points parfaiteraentcirconscrits.il indique d'une maniere certaine l'existence d'une cavite anormale dans le poumon. Cette cavite pent ötre , ou bien uno dilatation d'une bronche, ou bien une caverne creusee dans le tissu pulmo-naire lui-meme. Dans le premier cas, il existe scul, ou bien avec les carac-leres de la bronchite ou de l'emphyseme, causes ordinaires de la dilatation ; les symptomes generaux sent aussi ceux de ces maladies. La caverne pent reconnaitre diverses causes. Elle pent 6tre la suite d'une pneumonie passce ä la suppuration, ou bien d'une gangrene du poumon ; dans ces cas, les
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APPLIQUfiES AUX MALADIES DE POITRINE DU CHEVAL. 39
symptömes propres a ces alTections onl precedes, Elle peul aussi 6lre due a laquo;n cancer, ou, ce qui est presque toujours le cas, a des lubercules; dans ces cas encore, les signes et les symptömes propres ä ces affections eclaire-ront le diagnostic. Jo reviendrai d'ailleurs sur ce dernier dans la derniere panic de mon travail.
k ces rales il faul ajoulcr le tintcment metallique, bruit semblable a celuique Ton produiten frappant avec la tete d'une epingle sur unevitre ou une coupe de metal. Je ne I'ai jamais rencontre chez le cbeval; on ne peut neamnoins douter qu'il nc se produise dans les monies circonstances que chez I'homme. Ces circonstances sent I'exislence d'nne vaste cavite remplie a la fois d'air et de liquide, teile que la plevre dans le cas d'hydro-pneumo-thorax, ou une caverne tres-etendue. II parait determine tantot par des gouttes de liquide qui tombent des parois de la cavite, tantot par de pe-tites bulles d'air qui viennent crever a la surface du liquide; la presence de la cavite renforce ces bruits legers, et leur donne en meme temps un timbre particulier.
Voici le tableau des difierents bruits anormaux :
Bruits de frottement et de craquement.
Fausses membrancs, cmphysöme, tubrrcules.
sibilant ( , ,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, ,
bronehite ot emphysemc. ronflant |nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^ Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
erepilant: pneumonie an premier dogre, oedemedn
poumon.
mii(|iiciix: bronchite, oedeme.
eaverneux : dilatation des bronehes ou caverncs.
tinlcmcnt rndtalliquc.
BBUITS ANORMAUX.
sees
Mies
humides
ARTICLE QUATRIEME.
CARACTERES TOUIINIS PAH LA VOIX ET LA TOUX.
Chez le cheval, on n'a pas l'avantagede pouvoir ecouter le retentissement de la voix. On peut, il est vrai, ecouter celui de la toux en chatouillant la li-achde pour faire tousser l'animal. Toutefois, on n'obtient ainsi que des renseignements de bien peu de valeur. II est difficile d'ausculter la toux, ä
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cause des secousses violenies qu'ellc imprime aux parois thoraciques, et qui derangcnl l'oreille ou le stethoscope. Lorsqu'on parvient a auscultcr, on peut lui reconnaitre cinq caraclores bien differenls: eile peut ßlre normale, egophonique, lubaire, caverneuse, ou amphorique.
Je nc defmirai pas la toux normale; le sen! inoyen de s'en faire une idee est d'ecouter altonliveraent sur la poilrine d'un cheval sain. La loux egophonique est tremblotante et saccadee; eile caraclerise un epanche-menl pleural, et s'entend au niveau du liquide. La toux tubaire est forte et pleine, eile existe dans le second degre de la pneumonic. La toux caver­neuse est creuse et accompagnee de gargouillement; eile caraclerise les caverncs. Enfin, la toux amphorique est plus creuse encore; eile oflre comme un timbre metalliqne. Comme le souffle amphorique, on peut la determiner en pendant la plevre d'un coup de trocart, y injectant un liquide, et laissant penetrer de 1'air.
Ces caracteres sent difficiles a constaler, et echappent a moins d'etre tres-prononces; aussi I'auscultation de la toux est-elle de pen d'utilite.Miiis on peut provoquer la toux dans un autre but, pour agiter les raucosites accumulees el augmenter les rales ; on rend ainsi plus sensibles les rales crd-pitant, muqueux et caverneux.
Le docteur Hourmann crut remarquer que, lorsqu'on parle en appli-quant l'oreille sur les parois thoraciques, le son de la voix est modifie par les divers elats des organes conlenus dans la cavite. II basa la dessus uire nouvelle melhode d'auscultation qu'il nomma autophonie. Si I'autopho-nie etait reelle, eile serail surtout prdcieuse pour le veterinaire, qui ne peut faire parier ses malades. Mais M. Bouillaud, Piorry el Raciborski onl vainemenl tenle de l'appliquer. Ils ont bien trouve des differences dans le retentissement; mais elles ^taient legeres, et ne presentaient rien de con-cluant, rien qui concordat constammenl avec teile ou teile lesion. Ayant essaye de l'appliquer, je suis arrive aux memes resullats; jamais Tautoplio-nie n'a pu me fournir de renseignements sur l'elat du poumon. Et en effet, dejä inapplicable chez l'bomme, eile doit l'ölre bien plus chez le cheval, en raison de l'epaisseur beaucoup plus grande des parois thoraciques.
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Al'l'LIQUEES AUX MALADIES DE POITRINE DU GHEVAL. 4.1 ARTIGLE CINQUlfiME.
DES BRUITS DU COEUB.
Lorsqu'on applique I'oreille ou 1c stethoscope en arriere du coude dn cheval, sur la region precordiale, on pei^oit a chaque pulsation deux bruits distincts, exactement comrae chez rhomme. Le premier est sourd et etouffe; le second est clair et sec. Us sont d'ailleurs Tun el I'autre parfaite-ment nets et bien separes. Us s'entendent en hauteur du cote gauche jusque vers la moilie du thorax, et du cöte droit jusque vers le tiers. Quant a I'etendue en longueur, ou les per^oit sur l'epaule jusqu'ä la trachee; et en arriöre dans une etendue equivalenle. En de^ä ou au delä, on peut dire qu'il y a un etat morbide quelconque.
On alonguement discule sur les causes de ces bruits. Je n'ai pas ici ä m'en occuper specialemenl; je dirai seulemenl qu'elles me semblent complexes. Le premier repond au passage du sang des ventricules dans les arteres , le second, ä son passage des oreillettes dans les ventricules, II y a done dans Tun et I'autre, bruit de contraction musculaire et collision dos molecules sanguines entre elles et contre les parois cardiaques. II y a de plus dans le premier, choc du cceur contre les parois thoraciques, claquemcnl des valvules ventriculo-arlerielles contre les parois des vaisseaux, et tension des valvules auriculo-ventriculaires dans le second; il y a claquement des valvules auriculo-ventriculaires contre les parois des ventricules , et tension des valvules arte­rielles par le choc en retour de la colonne de sang poussee dans les vaisseaux. Cette explication est attestee par la production des bruits pathologiques.
Les bruits du cceur peuvent etre modifies dans leur etendue, dans leur intensite, dans leur frequence, dans leur regularite, dans leur nombre el dans leur timbre.
L'etendue est diminuee dans les cas d'alrophie, de ramollissement, de faiblesse generate; on entend alors les battements seulement ä la region precordiale; quelquefois meme Us sont fort peu distincts. Elle est parfois diminuee aussi dans remphysemepulmonaire; cependant cela est rare,parce que son influence est neutralisee par colic de l'hypertrophie du cceur, qui habituellcment exisle on mnine temps.
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DE LAUSCULTATI01N ET DE LA PERCUSSION
Plus souvent l'elendue est augmenlde; cela arrive dans la plupart des maladies aigucs avec fievre, dans la pericardite, reudoeardite et l'hyper-irophic du coeur. On les pergoit alors dans une elendue plus grande que tolle precedemment indiquee. La cause de ce phenonieue peul aussi exister dans un simple etat nerveux, qui ameue des palpitations, comme cela se voit chez les hommes et les animaux qui ont perdu beaueoup de sang. Elle peut se trouver aussi dans la presence au sein du lissu pulmonaire de par­ties dures, eminommeiit propres ä la transmission du son : e'est ce qui a lieu dans les cas d'hepatisation et de tubercules du poumon.
L'intensile des bruits du cocur est generalement en rapport avec leur elendue. 11 n'en est pourtant pas toujours ainsi. Dans Thypertrophie avec dpaississement considerable des parois, les bruits peuvent etre tres-eten-dus sans dtre bien forts. Dans la pericardite, l'hydropericarde, ils peuvent memc garder leur elendue normale, tout en devenant petits, mous et diffi-ciles a percevoir.
La frequence des bruits du coeur repond a celle du pouls, et varie avec eile ; je n'ai done pas ä en parier specialement.
Quant a leur regularite, les bruits du cocur peuvent etre irreguliers ou inlermittcnts; je n'ai pas ä m'oecuper de cos varietes, qui coincident avec les caraclcres analogues du pouls. Mais une autre especo d'irregularite peut exisler, dans les bruits eux-inemes et dans les silences qui les separent. Le premier est quelquefois tres-prolonge : c'est alors que les ventriculcs ont de ja peine a se vider, e'est-a-dire qu'il y a relrecissement des orifices arleriols avec liypertrophie. Le petit silence peut dans ce cas manquer complelcment, le second bruit succedant immediateraont au premier. Lo grand silence est augmente dans le cas oü la circulation est tres-ralentie ; il Tost encore quelquefois sans cela, et alors on doit supposer, ou un etat nerveux qui gone la contraction, ou un relrecissement auriculo-ventricu-laire qui met obstacle ä la libre repletion des ventricules.
Je n'ai jamais observe chez le cheval de modification dans le norabre des bruits du coeur, si ce n'est leur reduction a uu soul. Toutefois, cet Or­gane ayanl absolument la mdme structure et le memo mecanisme que chez rhommc, on con^oit que les autres puissenl exisler chez lui aussi. Voilä
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pourquoi je crois devoir en faire mention, d'apres ce qu'on a observe chcz rhomine. On petit n'entendre qn'un soul bruit, parce que le second a cesse d'etre audible, on bien parce qu'il est convert entiercment par un bruit anormal surajoute an premier. Cotte modification, la seulc que j'ai observec chez lecbeval, correspond, soil a unc pericardile chronique, on a un liy-dropericarde, on a one hyperlrophie avec forte alteration des valvules. Gomme jc le dirai en parlant dc ccs maladies, les anlrcs signes concomi­tants les feront distinguor entre cllcs. On a quelquefois entendu trois bruits; alors c'est le second qui est dedouble, parce quo l'un des orifices arlericls est retreci, de sorte que le passage du sang y a lien plus lontement, el que le choc valvulaire n'y arrive par consequent que pins lard (i). Plus rare-ment, c'est le premier bruit qui est double; il paraitrait dans ce cas, que le veritable premier bruit serail innnodialcmcnl suivi d'un aulre analogue produit par le choc du cccur centre lo rebord costal; aussi ce phenomene n'existerait-il que chez des personnes amaigries (2). Enfin, M. Charcelay (5) a vu des cas on il y avait quatre bruits , ce qu'il explique par un defaut de synchronisme eni're les battements des deux cccurs, du eomr droit et du coeur gauche. II faut bien se garder de prendre pour de tels cas ccux de simple irregularite, dans lesquels apres un battement fort il en vienl un plus faible; pour eviter celte confusion, il faut chaque fois explorer le pouls en meine temps qu'on ausculte le coeur.
Quant an timbre, les bruits du coeur peuvent etre plus sourds on plus clairs qu'a I'etat normal. Le premier cas a lieu lorsque le siege de leur pro­duction est plus eloigne de I'Dreille qu'ordinairement : ainsi chez les clie-vaux a muscles epais, dans la pcricardite chronique, I'hydropericarde, I'hy-pertrophie du coeur arrivee a un haut degre. Ils sent plus clairs au con-traire dans la plupart des maladies aigues lebriles, dans la phthisic pulmo-naire, et chez les chevaux maigres en general.
Quelquefois dans ces cas, et dans certains cas d'hypertrophic du coeur, le premier bruit est tres-clair. C'est ce qui constitue le bruit on tintement
(1)nbsp; Rouillaud, Traitd des maladies du ccour.
(2)nbsp; nbsp;Hopu, Traitd des maladies du ccour et des gros vaisscuu.r , Londrct, 1859. (s) Archives gdndralcs do mddecine, 1838.
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DE L'AUSCULTATIOiN ET DE LA PERCUSSION
nie lull ique. On peut l'imiter en appliquanl la pautne de la main sur Toreille et tapaut dessus avec un doigt de l'autre main.
II a deja ete question dans le cas qui prdeöde des bruits anormaux. Ces bruits, qui sont fort irnportants, vont maintenanlm'occuper. Ge sont: 1deg; les bruits de frottement, deeuir neuf et de raclement; 2deg; le bruit de souffle; 5deg; le bruit de soufflet; 4deg; le bruit de räpe; 5deg; les bruits de lirae et de seie; et 6deg; les bruits musicaux et de sifflement.
Le bruit de frottement offre de nombreux degres d'intensite. Au plus faible, c'esl un simple frölenient semblable ä celui obtenu en froissant une etoffe de soie ou en froltant l'une contre l'autre deux feuilles de parchemin. Plus fort, il ressemble au bruit produit par le frottement de deux plan-cbettes. Plus fort encore, il constitue le bruit de cuir neuf, analogue ä celui produit par une cbaussure neuve. Enfin, a son plus grand degre de force, e'est le bruit de raclement, semblable ä celui que Ton obtient en räclant une cörde debasse. Ces bruits existent, tantot aux deux temps, tantotau premier seulement. Ils sont moins profonds que les suivants, avec lesquels on pourrait les confondre. Ils sont le resultat du frottement des deux sur­faces pericardiques, rendues inegales et rugueuses par des fausses mem­branes. Ils constituent done le signe pathognomonique de la pericardite.
Le bruit de souffle est un veritable souffle doux et moelleux, qui accom-pagne et prolonge le premier temps. II caracterise I'anemie. On le trouve chez les cbevaux mal nourris, et chez ceux qui ont eprouve de grandes pertes de sang.
Le bruit de soufflet est plus rude que le precedent, et ressemble a celui produit par un soufflet que Ton fait agir. II peut exister aux deux temps ä la fois, ou a Fun des deux seulement; le plus souvent, e'est le premier qu'il accompagne. Le bruit de rape est plus rude encore ;il ressemble ä celui qu'on produit en rapant quelque chose; apres lui viennent les bruits de lime ct do scie, dont le nom indique le timbre et les analogies. Jen'ai jamais rencontre chez le cheval les deux derniers. Tous ces bruits Annoncent des lesions, soit aigues, soil chroniques, des orifices et des valvules du coeur; ainsi I'endocardite, les retrecissements des orifices, et les indurations, ossi­fications, vegetations el insuffisance des valvules.
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APPLIQUfeES AÜX MALADIES DE POITIUNE DU CHEVAL. 45
Les bruits rnnsicaux, compares a des roucoulements,ä des piaulements, el le sifllement analogue au rale sibilant, ne sont que l'exageralion des bruits precedents. Ils indiquent done aussi des lesions valvulaires, inais plus avancees. Je ne sache pas qu'on les ait jamais entendus chez ie cheval. Je ne les rapporte que pour memoire.
L'existence d'un bruit de souillet aprös le deuxieme bruit du ceeur indi-querait un anevrysme de la crosse de Taorle; un bruit analogue entendu pres du racbis serait un signe d'anevrysme de l'aorte thoracique. Je le conclus au moins du raisonnement et de Tanalogie avec ce qu'on rencontre chez rhomme, car je n'ai jamais eu I'occasion d'observer ces maladies chez des animaux.
Voici done en resume le tableau des diverses modifications des bruits du coeur :
ETEmiUE.
iwtensitä. frequence.
r£gularite.
Diminuec : atrophic, ramollisscmciit, cmpliysumc pultnoiuiii-c.
Augmcnlee: affections febriles, endocardUe, pericanlilc, hypertrophie du cocur.
FaiLles.
Forts.
Frequents.
Bares.
Regiillers.
rrrefjiiliers.
Intertnittcnts.
Prolongation du premier bruil: rclrecisscincnt dos orlliecs avec hypcrlropbif.
Prolongation du grand silence : ralentissemenl de la circulation, (Hat iicivcnx, retrccissemcnl.
Un seul bruit: pericarditc cliroiiique, liydio-pcricarde, hypertrophie avec forte lesion valvulaire.
Trois bruits : lesions valvulaires graves.
Qualre bruits : non observes chez le clieval.
Sourd.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
Clair.
NOMBKE.
TIMBRE.
/ Frdlement
Frottemcn
,.l
I'cricarditf aigne.
iiuurrs
ARORUAUX.
Cuir neuf.
Bäcleiueul.
Souffle. — Anemic
Soufflet
Rape.
Enducardile, uleralions des valvules, aiieviysuies dc i'noi le.
Lime.
Scie. \ Uruils uuisicaux et sifflcnieuls : nou observes chez le cluvul
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DE L'AUSCULTATIOIN ET DE LA PERCUSSION
SECTION TROISlfiME.
DIAGNOSTIC DES MALADIES DBS ORGANES TIIORACIQUBS.
' .
#9632;
.letliviserai ces afTections en categories : 1deg; maladies des brouches; 2deg; des ple\resj 3deg; du parenchyme pulmonaire; 4deg; du coeur et des gros vaisseaux.
ARTICLE PREMIER.
BULADIliS DES BROXCHES,
I. — Bronchite.
La bronchite peul elre aigue ou chronique. Dans la premiere, il y a fic-vre,toux, diminulion ou perte d'appelit,sensibilite au froid, lassitude ge-nerale, langue rouge, constipation. Ges symptömes existent a un degre plus ou moins ele\e; souvent ils passent inaper^us. Dans les premiers jours, la secretion broncliique est supprimee, les narrines sont soches, et Ton entend des rales ronflanls et sibilants. Mais cet elat ne dure pas longtemps : bientot un ecoulement muqueux s'opere par les narrines, et des räles muqiieux s'en-tendent dans toutes les parties du thorax. Ces rales sont plus ou moiusgros, selon que rinflaiiinaation siege dans des Lronches plus ou moins volumineu-ses. Ils devienneut petits et se rapprochent du rale crepitant dans la bron­chite capillaire,qiii siege dans les dernieres ramifications descanauxaeriens.
Dans la bronchite chronique, il y a toux, frequence ct parfois difficulte de la respiration, jetage muqueux. II y a generalement une fievre lente, et laniiual transpire Ires-facilement. L'auscultation fait perccvoir allernative-ment olaquo; ä la fois, des räles muqueux , ronllauts et sibilants.
Dans ces deux affections, le thorax conserve sa sonorite normale, et le bruit respiratoire n'offre pas de modifications; il est seulcment m(\e de ra­les. La lesion anatomique consiste purement ct simplement en une injection des bronches, avec gonfleraent sensible, surlout dans les dernieres ramifi­cations.
La bronchite pent etrc compliqnee surtout d'emphyscmc, de pneumonie,
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de pleuresie, el de lubercules. Dans lepremier cas, il ya sonorite exageree et on trou\e de la faiblessc des bruits respiratoires. Dans le second, dimi­nution de sonorite ou de la matite en un point da thorax, et au meine point, du rale crepitant ou du souffle bronchique. La pleuresie est suffisamment caraclerisee par la matite et le souffle egophonique. Le cas le plus difficile est celui ou il y a-luberculisation. S'il yacaverne, on pourra conslalerle souffle caverneux et le gargouillement : mais, comme je le dirai tout ä I'heure, une dilatation des bronches peut aussi produire ces phenomenes. Le meilleur signe est celui que Ton obiient si Ton parvient ä trouver en un point du pouraon, le bruit respiraloire rude et l'expiration prolongee. Je ne crois pas necessaire de rapporter des observations de bronchite : c'est une maladie tres-commune el des plus faciles a diagnostiquer par les moyens physiques ; il suflil d'appliquer l'oreille et Ton enlend tres-distinc-tement les räles que je viens d'enumerer.
II. — Dilatation des bronches,
Les bronches peuvent 6tre dilalees de plusieurs manieres. Ainsi, elles peuvent garder leur forme cylindrique: ou bien la dilatation est globuleuse; ou bien eile est formee de plusieurs renflements successifs. Cette lesion se rencontre quelquefois dans les cas de bronchitechronique ou d'emphyseme. Je la mentionne uniquement a cause de la confusion qu'on peut faire entre une dilatation globuleuse et une caverne. Toutes deux consistant en une cavile placee au sein du lissu pulmonaire, doivent en effet fournir les memes sons, e'est-a-dire le souffle caverneux et le gargouillemeut. C'est Tobserva-tion des avtres sympt6mes qui doit former le diagnostic. Ainsi, s'il y a em-physeme bien prononce, avec sonorite outree, c'est une dilatation bron­chique ; e'en est une encore si le cheval a de l'embonpoinl et se porte assez bien. Si au contraire il est maigre, s'il deperit, si le thorax n'a pas une sonorite exageree, si surlout on trouve ailleurs les signes stethoscopiques des tubercules crus, plus de doute , c'est une caverne.
111. — llcmoptysie. L'hcmoplysie consiste en une exhalation sanguine dans les rameaux
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DE LAUSCULTAT10N ET DE LA PERCUSSION
bronchiques. Elle est caracterisee par du sang en grande quantite, ronge et ecumeux qui sort par les narincs. Toujours l'eiidroit ou eile a lieu est indiquu par un räle rauqueux tres-prononce, du au melange de l'air et du sang.
Quelquefois eile est idiopathique, et alors eile est precedee des symptö-mes des congestions actives : lassitudes, frissons, distension des veines, yeux rouges, brillants, larmoyants, anxiete, difficulte de respirer, agita­tion. Beaucoup plus souvent, eile reconnait pour cause la presence de tu-bercules, et alors tres-souvent les prodromes mauquent; il y a seuleraent un etat de faiblesse et de gene.
AimCLE DEUXlfiME.
MALADIES DES PI.EVRES.
I. — Pleurdsie.
La pleuresie, comme la bronchite, peut etre aigue ou chronique. La pleuresie aigue offre comme prodromes, des frissons, de l'abattement, de Tagitation et des douleurs vagues. Viennent ensuite une chaleur elevee de la peau, pouls accelere, dur, respiration penible, acc^leree, entrecoupee, inspiration interrompue, toux petite, seche, rare, douleur intense par la percussion et la toux. Si Ton percute ä cette epoque, on trouye la sonorite normale. L'auscultation fait entendre une respiration faible, accompagnee du frottement ascendant et descendant. An bout de \ingt-quatre ou qua-rante-huit heures, la fievre devient moins intense, la douleur faible et sup­portable; la toux et la dyspnee persistent. Alors, la percussion indi-que de la matite a la base du thorax, matite qui arrive ä la memc hauteur des deux cöt^s; le bruit respiratoire est aboli ou fortement affaibli; au point ou la matite cesse, on entend un soufile doux , moelleux, prolonge, tres-distinct : c'est le souffle ^gophonique; plus haut encore, la respira­tion est juvenile. A mesure que la maladie progresse, la matite et l'absence du bruit respiratoire remontent, le souffle egophonique et la respiration juvenile deviennent plus in tenses. C'est qu'il y a un epanchement de liquide
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qui commence par la base du thorax, et qui remonte ensuite pelit äpetit dans sa cavilö. II ne pent pas la remplir completement, car alors il n'y aurait plus aucune parlie du poumon permeable ä Fair, et avant que cela n'arrive, I'animal meurt asphyxie. Leniveau le plus eleve que j'ale vu altein-dre ä la matite, mesure de la presence du liquide, est les deux tiers de la hauteur du thorax. Ces epanchenoents peuvent se resorber, ou bien, cornnoe je viens de le dire, amener la mort par suffocation.
A I'autopsie, on trouve les plevres remplies de serosite citrine , moins souvent sanguinolente; plus rarement encore, c'est du pus. Elles sont tapis-sees de fausses membranes epaisses : ce sont celles-ci qui, commen^ant ä se deposer en premier lieu, donnent lieu ä l'affaiblissement du bruit respiratoire et au froltement qu'on per^oit au debut de la maladie. Lorsque les liquides sont resorbes, ces fausses membranes restent et conlractent enlre elles des adherences , plus ou moins etendues, plus on moins laches, qui unissent les deux plfevres, parietale et viscerale. On pent alors encore, si elles sont inegales, percevoir de la rudesse dans le bruit respiratoire, et des bruits de frottement.
Observation (i). — Pleurösie aigue. —Un cheval offre depuis plusieurs jours unefievre intense; toux seche,peu frequente, respiration acceleree, inspiration prolongee, pouls ä cent pulsations par minute; constipation.Par la percussion, matite au meme niveau des deux coles de la poitrine, absence du bruit respiratoire; souffle egophonique au point oü cesse la matite (entre le tiers et la moitie de la hauteur du thorax). Percussion douloureuse. Sai-gne^ Deux jours apres, la matite ne remonte plus que jusqu'au tiers; digi­tale ä haute dose : cet agent provoque des selles et des urines abondantes; et au bout de quatre ou cinq jours, la matite a completement disparu, et le bruit respiratoire est devenu audible partout. Pen de jours apres, le cheval reprend son service.
La pleuresie chronique est generalement designee sous le nom impropre
(i) La plupart de mcs observations ont ^te rcciieillielaquo; dans le service de M. Van Meyel, vlaquo;Mri-naire an regiment des guides; qiielqucs-nnes font ole h l'ecolc vctlrinaire de l'ötat, dans le service de M. le professeur Del wart. Je ne puis trop remercier ces messieurs de la complaisance qu'ils ont mise b favoriser meraquo; recltnclie?.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(Mni 18152,)
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d'hydroihoraxl Kile sucoede ä la pleuresie aigue, ou Men eile survientd'eiu-blee. II y a alors parfois des douleurs peclorales; respiration courte, diffi­cile, quelquefois a\ec le mouvement du flanc qui caracterise la pousse; toux courte et seche, pouls peu developpe, frequent; peau chaude, brü-lante; sueurs profuses, amaigrissement; en un mot, fievre heclique. II y a des alternatives de bien et de mal; le cheval va bien, il peut travailler, puis bientöt survient une nouvelle exacerbation. Cela peut durer ainsi six mois, un an; alors, le plus souvent, la mort arrive dans un etat de marasme avance, de fievre intense et continue, et de suffocation. A la fin, on voit les teguments du sternum et des membres s'infiltrer.
La percussion indique une matile qui s'eleve an meme niveau des deux cotes du thorax. La oü il y a rnatite, il y a absence complete de bruit respi-ratoire ; ä l'endroit oü eile cesse, c'est-a-dire au niveau du liquide, on entend le souffle egophonique, et au-dessus, la respiration juvenile.
Un fait des plusimportants a noter,c'est que, dans la pleuresie aigue comme dans la pleuresie chronique, la matite existe constamraent des deux c6tes, et yatteintconstamment aussi le mamp;ne. niveau. G'est que, comme I'a demontre d'abord M. Rigot,leniediastin posterieurestcribled'ouvertures parlesquelles les deux plevres comrauniquent entre elles. Lorsque dans Tune d'elles un liquide se secrete, il faut done necessairement, en vertu du principe des vases communiquants^u'il passe dans I'autre ets'y eleve au meme niveau. Cette remarque est tres-importante pour le diagnostic de la pleuresie.
On a souvent parle de bruit de glouglou, de gargouillements, dus au melange du liquide avec le gaz, melange opere par les mouvements respi-ratoires. Mais ya-t-il des gaz dans lesplevres? D'oü y viendraient-ils? S'il pouvaity en avoir, ce serait purement dans des cas exceptionnels, oü le liquide epanche se decomposerait et en produirait; hors de lä, on ne con-goit pas leur presence. Non, les sacs pleuraux ne contiennent que du liquide, et sa presence ne peut jamais donner lieu a ces bruits. Aussi n'en ai-je jamais observe d'autres que ceux dont j'ar parle, bien que les ^panche-•ments pleuraux soient loin d'etre rares.
Observation.Pleuresie chronique.— Au mois de decembre 18-49, je vois un cheval qui se trouvaitdans I'eiat suivant: amaigrissement, abatte-
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raent, fievre peu intense , sueurs paraissant de temps en temps. Toux s^che; pas de jetage; dyspnee considerable. Depuis un an, il n'a plus ete bien porlant; il a eu a diverses reprises des affections qui out ete regardees comrae des pleuro-pneumonies. A la percussion, matite complete des deux tiers inferieurs du thorax, au möme niveau , des deux cötes; absence de bruit respiratoire dans toute cette elendue; souffle egophonique extröme-raent prononce au niveau de la cessation de la malite, au-dessus, respira­tion juvenile tres-forle.
A.u bout de quinze jours, augmentation de la fievre; quatre-vingts pul­sations par minute; inappetence, oedeme des tissus sous-sternaux. Trois jours apres, mort.
L'autopsie fait decouvrir dans les plevres une enorme quantite de liquide sereux legereraent rougeatre, cause de la matite si etendue; parois pleurales tapissees de fausses membranes rougeatres, infiltrees de sang, contenant des vaisseaux, offrant en certains endroits une epaisseur d'un pouce. Plevres injectees de nombreux vaisseaux sanguins. Tissu pulmonaire parfaitement sain; seulement, les parties inferieures des deux poumons sont refoulees en dedans, vides d'air, et ne crepitent plus; c'esl l'effet de la compression qu'a exercee le liquide, et qui a empeche la penetration de Fair. Pas la moindre trace de tubercules. Coeur et autres organes sains.
Ge cas nous offre done 1'exemple, assez rare, d'une pleuresie chronique pure et simple, sans aucune autre lesion. On voit que lauscultation et la percussion I'ont parfaitement fait reconnaitre.
La pleuresie, taut aigue que chronique, pent se compliquer de beaucoup d'autres maladies on venir les compliquer. En premiere ligne, je citerai la bronchite (pleuro-bronchite) : on observe alors, outre les signes prece-demment enumeres, de la secheresse du bruit respiratoire , et des räles ronflants et muqueux. Ces rales ont peut-etre donne lieu a cette opinion , partagee entre autres par MM. Delafond et Hurtrel d'Arboval, que dans la pleuresie il existe du gargouillement du ä la presence de gaz dans la plevre. Dans l'observation preeödente, oü la pleuresie etait bien isolee, je n'ai jamais pu trouver rien de semblable.
La pleuresie est souvent aussi compliquee de pneumonic (pleuro-pneu-
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nionie). Elle vient en general sajouter aux tubercules dans les derniers lemps de la vie. Plus tard, je reviehdrai sur ces cas, oü les signes des deux affections se melent. Je ferai toutefois rernarquer en passant qu'elles ont pu donner lieu aussi ä cette idee, que la pleuresie est accompagnee de gargouillement. Pour ne pas touiber dans de telles erreurs, il faut bien reconnailre dans chaque cas tons les elements morbides, et atlribuer exac-
tement ä cbacun ce qui lui appartient dans la semeiologie.
II. Hydrathorax.
Beaucoup de velerinaires donnent ce nom ä tous les epanchements se-reux des plevres. Si Ton veut mettre de la rigueur dans le langage, il faut le reserver pour ceux qui ne sent pas le produit de rinflaminalion. Geux-ci ne constituent qu'un effet, un Symptome en quelque sorte, une consequence de la lesion primitive : aussi les ai-je etudies avec eile, sous le nom de. pleuresie. J'appelle hydrothorax seulement les epanchements non accom-pagnes d'inflammation, de fausses membranes, les cas oü toute la maladie est bornee ä une exhalation anormale de serosite dans les plevres.
Cette affection existe-t-elle? €n epanchement est-il possible sans inflamraquo; mation prealable? Les faits sont la qui repondent allirmativement. A la fin de presque toutes les maladies chroniques, un pareil epanchement se pro­duit; ainsi, dans la pneumonic chronique, la luberculose, les maladies du coeur. II se produit egaleinent dans l'affaiblissement extreme par ane­mic ; on peut le provoquer artißciellement par des saignees abondantes. Daus toutes ces circonstances, l'autopsie n'offre qu'un epanchement de se­rosite citrine, sans fausses membranes ngt; rougeur. II n'y a done rien qui nous autorise a conclure ä Texistence d'une phlegmasie.
Mais, dans tous ces cas,rhydrothorax est purement symptomatique d'une maladie plus grave, qui le domine, et qui seule doit fournir les indications. Peut-il aussi amp;re idiopathique? Je ne l'ai Jamals observe; toutefois, ä priori, il est possible. En effet, ne voit-on pas, sous l'influence de l'humi-dite, du froid.humide, d'une habitation marecageuse, d'un refroidissement, se developper des oedernes, des ascites, sans douleur, seulement avec un pen de frequence du pouls, de chaleur ä la peau et d'abatlement, sans
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douleur, sans fievre intense? Ces affections n'ont rien d'inllamniaioire; ce sont de pures irritations secretoires, sans rougeur, saqs depots pseudo-membraneux. La m6me chose ne pourrait-elle pas avoir lieu dans la ple-vre? Eviderament si; Thydrothorax idiopathique est possible, bien que pour le moins- ires-rare.
L'hydrothorax, idiopathique ou symptomatique, offre las monies condi­tions physiques que la pleuresie avec epanchement; les signes sensibles se-ront done aussi les merries. Ainsi, il y aura matite atteignant le ineme ni-veau des deux c6ies, souffle egophonique a ce niveau, absence du bruit respiratoire au-dessous, respiration juvenile au-dessus.
\\\. — Pneumo-thoraw et Hydro-pneumo-thorax.
On appelle pneutno-lhorax un epanchement de gaz dans la plevre, et hydro-pneumo-thorax, un epanchement de gaz accompagnes de liquides. Les veterinaires croient generaleraent, qu'assez souvent ce dernier cas a lieu dans la pleuresie, ce qui donnerait lieu a une resonnance intense au-dessus de Tepancheinent, et ä des bruits de glouglou , dus au melange des liquides et des gaz. II y aurait done dans ce cas hydro-pneumo-thorax. J'ai dejä releve cette erreur en traitant de la pleuresie : j'y revions encore ici, a cause de son importance et de son extension.
S'il y avait des gaz au-dessus du liquide, le bruit respiratoire serait masque ou meine nul;on a vu au conlraire qu'il est plus intense qu'a l'e-tal normal, qu'il a le caraclere juvenile. Ensuite ces gaz ne se möleraient pas aux liquides, et il n'y aurait par consequent pas de glouglou : pour que celui-ci füt possible, il faudrait que de l'air arrival du dehors, qu'il y edkt en un mot perforation de la plevre : ce que ä coup sür personne n'admettra. Non; il n'y a pas alors de gaz dans les plevres; il y a seulement du liquide; la resonnance plus forte des parties superieures est due ä l'^nergie respi­ratoire plus grande du poumon, indiquee aussi par la respiration juvenile; quant aux bruits de glouglou, ce sont des räles muqueux dus a une bron­chi te (pleuro-bronchile), ou des räles caverneux dus ä la presence de ca-vernes.
Le pneumo-thorax et I'liydro-pneumo-thorax par secretion de produils
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gazeux som-ils possibles? Je n'en sais rien : je ne connais aucun fait positif, ni chez rhomme, ni chez les animaux, oü on les ait observes. S'ils exis-taient, on Irouverait dans le pneumo-lhorax, une sonorile tympanique du soimnet de la poitrine, avec faiblesse ou absence du bruit respiratoire. Dans rhydro-pneumo-lhorax, il y aurait de plus matite ä la base, et au niamp;ue niveau des deux cötes. On pent delerminer artificiellement ces con­ditions en incisant la plövre, y laissant entrer l'air, et y injectant ensuite un liquide.
L'hydro-pneumo-thorax par communication de la cavite pleurale avec les bronches, par perforation de la plevre, est au contraire une affection assez commune chez rhomme. Je ne sache pas qu'on Tait jamais observee chez le cheval;cependant on conceit qu'elle puisse, qu'elle doive mamp;ne s'y produire dans les memes circonstances. La perforation peut se faire de la plevre vers le poumon, ou du poumon vers la plevre. Le premier cas a lieu s'il y a une pleuresie tellement intense qu'elle determine la gangrene de la ple­vre, ou si un tubercule developpe dans celle-ci se ramollit. Le second cas est la suite de l'ouverture dans la plevre d'une caverne pulmonaire, qu'elle soit due ä des tubercules, ä un cancer, a un abces ou ä une gangrene. Peut-elre, si Ton n'observepas cette affection aussi souvent que chez rhomme, cela tient-il ä ce qu'elle survient presque toujours dans des maladies incu­rables, comme la derniere periodede la phthisie. On abat ces animaux, sans laisser ä leurs maladies le temps de parcourir toutes leurs phases.
Cependant on con^oit la production de l'hydro-pneumo-thorax', je ne puis done m'empöcher d'indiquer les signes qui le feraient reconnaitre. Ces si-gnes ne sonl d'ailleurs pas hypothetiques On peut les determiner artifi­ciellement en poussant brusquement et profondement un couteau ordinaire dans un espace intercostal, et injectant ensuite un liquide dans la plevre. On a ainsi toutes les conditions de l'hydro-pneumo-thorax; presence simul-tanee de liquide et de gaz dans la poitrine, et perforation de la plevre.
On trouve dans ce cas, par la percussion, de la matite a la base de la poitrine, et au mamp;ne niveau des deux cötes; au-dessus il y a sonorite tym­panique. Les caracteres fournis par l'auscnlUition different des deux cötes. De Tun et de l'autre, ily a absence du bruit respiratoire dans tonte la partie
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mate. Au-dessus, on entend du souffle amphorique, du cöte oü ex isle la perforation; du cote oppose, il y a seulement absence ou affaiblissenient de la respiration. Cetle difference se comprend tres-facilement. En eiFet, les deux plevres communiquant entre elles, l'air d'abord, le liquide en-suite, passent egalement dans les deux. Mais pour qu'ii y ait souffle am-pborique, il faut que de l'air penetre dans une vaste cavile par une ouver-lure exigue; et cette condition n'existe que du c6te de la perforation. Le souffle amphorique yarie beaucoup en intensite et en etendue; quelquefois faible et circonscrit, il faut le chercher, tandis que d'autres fois on Ten tend dans presque tout un cote du thorax. II est ä son maximum vis-a-vis de la perforation. Ses variations dependent sans doute de la force avec laquelle s'efTectue la respiration. On pourrait aussi dans certains cas trouver, comme chez rhonime, le lintement metallique.
Les signes que je viens d'enumerer sent pathognomoniques, et ne per-mettraient pas de meconnaitre rbydro-pneumo-tborax. Je ferai remarquer encore que, dansquot; l'experience precedenle et chez I'homme, on n'enterd jamais des bruits de glouglou; a bien plus forte raison ne doit-on pas les rencontrer dans une simple pleuresie.
ARTICLE TROISIEME.
#9632; i
MALVDIKS DU PARERCHYME PULMONAIRE.
1. — Pneumonic afgue.
La pneumonie est l'inllammation du tissu pulmonaire. On reconnait ge-neralement dans la pneumonie aigue trois degres, caracterises par les le­sions anatomiques.
Dans le premier degrö, le parenchyme pulmonaire est gorge de sang, rouge brun; il crepite encore et surnage Teau; les bronches contiennent un mucus sanguinolent. Dans le second degre, une exsudation albumineuse s'est faite dans le tissu pulmonaire; il est devenu dur, cassant, compacte, rouge brun, d'une contexture tantot uniforme, lantötgranulee; il ne cre­pite plus, et va au fond de Teau : c'est Thepatisation rouge. Au troisieme
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degre, le tissu se ramollit, il s'infiltrlaquo; de pus, ce qui lui donne une couleur grisätre: c'esl I'hepatisation grise. Le pus peul se rassembler en amas et donner Heu aux abces du poumon.
Au debut, il y a frissons suivis de chaleur, tristesse, abaltement, dilata­tion des naseaux, respiration acceleree, reguliere, pouls fort, dur et tendu. II y a une toux legere; jetage visqueux, jaunätre ou sanguinolent; yeux in-jectes, peau chaude, soil intense, inappeicnce, constipation. Lorsque la inaladie progresse, la fievre devient plus intense, les polls sont sees et he-risses; il y a des frissons suivis de sueurs partielles; inspiration grande et expiration courte, ce qui est le contraire de la pleuresie. Si la suppuration survient, le jetage devient purulent, il y a amaigrissement et fievre hecti-que avec exacerbation le soir, et presque toujours lanimal finit par succomber.
Ces sympt6mes ne permettent pas toujours de diagnostiquer la pneu-monie; ils n'indiquent surtout pas ä quel point eile en est de sa marche, quel degre eile a atteint, si eile tend ou non vers la resolution, si le trai-tement est plus ou moins efficace. Des donnees plus precises et plus cer-taines nous sont fournies par les moyens physiques d'exploration.
Dans la premiere periode, periode d'engouement, la percussion indique, non pas une matite complete, mais une diminution de la sonorite ä l'en-droit affecte. L'auscultation rövMe en ce möme endroit une diminution du bruit respiratoire, avec rale crepilant accompagnant Tiiispiration seulement. Ces signes, combines avec les symptömes generaux, denotent necessaire-ment une pneumonie au debut. Si eile existe vers le centre du poumon, la sonorite pourra Hve normale, mais le rale crepitant fin existera toujours, et a lui seul il indiquera la lesion; comme je l'ai dejä dit, on le rend beau-coup plus evident et plus facile ä trouver, en faisant d'abord tousser et marcher ranimal.
Dans la periode d'hepatisation rouge, les signes sont tout diflerents. II y a matite complete vis-ä-vis du point hepatise; l'application de l'oreille y fait reconnaftre, seit une absence du bruit respiratoire, seit du souffle bron-chique. A quoi tient cette difference ? Je crois qu'on entend le souffle bron-chique si le noyau hepatise touche a une brpnche volumineuse, tandis que
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dans le cas conlraire, il y a absence du bruil respiratoire. Aussi ce dernier cas a-t-il souvent lieu en aniere et en has, et le premier en avant et en haut, vers I'^paule. Si Ton peut ausculter la toux, on lui trouve le carac-tere bronchique. Autour de Tendroit oü le bruit respiratoire est nul ou bronchique, on n'entend pas immedialernent le raurmure normal; il y a une zone intermediaire marquee par des rales crepitanls. Cette circonstance provient de ce que rinflanunation u'est pas liinitee brusquement, comme eile le serait par un kyste; il y a une transition par degres insensibles des points les plus enflammes jusqu'au tissu sain. Ceci, comme on le verra bientot, n'est pas du tout indifferent pour le diagnostic. Si I'inflammation occupeunegrandeetendue ,les autres parlies du poumon devant y suppleer, offrent le bruit respiratoire juvenile.
Lorsque la resolution doit arriver, la matite diminue; l'absence du bruit respiratoire et le soulfle bronchique sont remplaces par un bruit respira­toire faible, accorapagne de rales crepitanls. G'est le räle crepitant de re-tour, indiquant que le tissu pulmonaire commence de uouveau ä admettre lair dans ses vesicules.
On voit ici de quelle ulilile est Tauscultation pour nous faire apprecier la marche de la maladie el les effets du trailement. Quant an diagnostic differenliel, j'y reviendrai.
Le passage de la pneumonie au troisieme degre n'est pas indique par des signes aussi certains que son passage au second degre. La matite persiste, ainsi que l'absence du bruit respiratoire ou le souffle bronchique. Mais bientot du pus se mele ä la maliere visqueuse du jelage, et on entend au point affecle, non pas du räle crepitant fin, niais quelques craquements, quelques rales inuqueux, sans que nl la sonorite, ni le murmure respira­toire reparaissent.
Quant a ce qui arrive dans les abces du poumon, il en sera question plus tard.
Je passe maintenant au diagostic differentiel de la pneumonie; la per­cussion et Tauscultation, comme on le verra, leclairent singulierement.
On ne confondra jamais une pneumonie au debut avec une bronchite; le räle cräpitant seul suffit pour Ten distinguer. Ce räle peut existor aussi
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dans l'oetltoiie du poumon et l'apoplexie pulinonaire; je dirai en parlant de ces maladies, comment on les dislinguera de la pneumonie. Les masses luberculeuses et cancereuses ne peuvent jamais dlre confondues avec la pneumonie aigue, mais seulement avec la pneumonie chronique.
L'afTection avec laquelle la confusion pent le plus facilement avoir lieu, c'est la pleuresie. Toulefois, la matite s'y etend au meme niveau des deux cotes du thorax; il faudrait done, pour la simuler, line pneumonieau se­cond degre, occupant jusqu'a la meme hauteur, les parties inferieures de deux poumons. Dans tous les autres cas, la percussion suffira a eile seule au diagnostic; Tavscultation viendra le confirmer, en montrant une absence du bruit respiratoire ou un souffle bronchique, limite par du rale crepitant. Dans le cas, lout a fait fortuit, d'une pneumonie arrivant ä la meme hau­teur des deux c6tes, la percussion serait en defaut; mais il n'y aurait pas le souffle egophonique. Cependant, s'il y avail pleuro-pneumonie, celui-ci pourrait aussi manquer, et alors le diagnostic exact ne pourrail etrc ela-bli; on saurait toujours pourtant qu'on a affaire ä une pneumonie oü a une pleuro-pneumonie; et le traitement etant le meme dans les deux cas, celte appreciation suffirait.
Obseiwa-tion. Pneumonie aigue, premier degre. Un jeune cheval, fort, bien muscle, ä pelage court et lisse, offre de l'abaltement; lassitude; loux seche; dyspnee; pouls dur, fort, frequent; inappeteiice; constipation. La percussion fait conslater vers le milieu de la region moyenne droite du thorax une diminution de sonorite. Le bruit respiratoire etant partout a peine audible, par suite sans deute de l'epaisseur des parois thoraciques, on le fait tousser et marcher. De cette fa^on, on entend ä l'endroit sus-indi-que des rales crepitants. C'elail done une pneumonie au premier degre. Saignee; emetique; diele. Le lendemain , on entend encore les rales crepi­tants c-nouvelle saignee. Le surlendemain, sonorite normale ; plus de rales. Quelques jours apres, le cheval reprend son service.
Toutes les fois que le bruit respiratoire est par lui-m^me faible, il faut, comme on I'a fait ici, faire tousser et marcher un peu le cheval. On produit par lä le mamp;ne effet que chez I'homme lorsqu'on lui dit de respirer profon-denient.
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Observation. Pneumonie aiguö, demvieme degrö. Un cheval d'une bonne constitution, bien nourri, a bon poil, a cbairs ferroes, ofTre depuis deux ou trois jours de la tristesse, de l'abattement, de l'accele'ration dans la respiration. Air expire tres-chaud, peau chaude, pouls dur, fort et tendu, muqueuses rouges, toux petite et rare, un peu de mucus sanguinolent aux narines. La percussion fait decouvrir de la inatite dans toute la partie poste-rieure des regions superieure et moyenne du cote gauche du thorax; le reste de ce cöte et le c6te droil sent parfaileinent sonores. La respiration elant naturellement faible, comme chez tous les chevaux doues d'embon-point, on le fait marcher quelques pas. Alors, on trouve dans la partie re-pondant ä la raatite, une absence complete du murmure respiratoire; plus en avant, environ quinze ä vingt centimetres en arriere de l'epaule, il y a des räles crepitants; immediatement derriere l'epaule et du cote droit, res­piration parfaiteraenl normale. Avec ces sigues, il n'etait pas bien difficile de diagnostiquer une pneumonie au deuxieme degre de la partie posterieure du poumon gauche. Ce cheval fut saigne deux fois, on lui donna lemeli-que; la matite et l'absence du bruit respiratoire diminuerent beaucoup. Gependant, comme elles persistaient encore a la region moyenne an bout de huit jours, on appliqua un seton; sous ('influence de ce moyen, les rales crepitants de retour reparurent bientöt partout, et furent suivis du rela-blissement complet de la sante.
M. Delafond a public plusieurs cas analogues. J'en rapporterai seule-mentunqui montre surtout, comme le precedent, jusqu'ä quel point l'aus-cultation permet de suivre la marche de cette maladie.
Observation. — laquo; Une jument ägee de deux ans, refuse les aliments et laquo; devient triste, la respiration est acceleree (saign^e de six livres, dont le laquo; sang se recouvre d'une couenne inflammatoire). Le lenderaain, inspira-laquo; lion et expiration courtes; bruit respiratoire tres-fort dans l'etendue du laquo; poumon droit, rale crepitant dans toute la partie posterieure et moyenne laquo; du c6te gauche; peu de matite de cecöte, air expire tres-chaud, artere laquo; lendue, pouls plein, peau chaude et souple (saignee de huit livres , lave-laquo; ments, couvertures). La respiration etant loujours accdldrde, on saigne laquo; encore le jour suivant, et la couenne inflammatoire est trfes-epaisse.
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laquo; Qualriöme jour. Inspiration grande, expiration courte et entrecoupee, laquo; bruit respiratoire encore tres-fort du cöte droit, persislance de la matitc laquo; et du rale crepitant dans loute la partie posterieure et inferieure du pou-laquo; mon gauche; toux frequente, seche et parfois quinteuse, artere pleine, laquo; pouls grand et un peu dar (saignee de dix livres, sinapismes). Deux laquo; heures apres la saignee, le pouls est un peu plus souple et la respiration laquo; moins acceler^e.
laquo; Cinquieme jour. Metne etat de la respiration, persistance du räle cre-laquo; pitant, qui est moins distinct dans quelques endroits, mais la matite est laquo; la mamp;ne; toux persistante, avec les mamp;nes caracteres, pouls dans le laquo; inörae etat (scarifications sur I'engorgement considerable produit par laquo; les sinapismes, fumigations eraollientes sous la poilrine et dans les laquo; naseaux).
laquo; Sixierne jour. Expiration toujours entrecoupee, le murmure respira-laquo; toire ne se fait plus entendre dans toute la partie posterieure du poumon laquo; gauche, pouls plus petit, peau plus chaude et un peu seche (nouvelles laquo; scarifications, nou-veaux sinapismes).
laquo; Septieme jour. Gaite, desir des aliments, battements des flaues moins laquo; acceleres, toux moins frequente et plus grasse.
laquo; Huitifeme jour. Inspiration et expiration regulieres, murmure respi-laquo; ratoire moins fort ä droite, absence de la respiration aux endroits indi-laquo; ques du poumon gauche , leger räle muqueux dans les bronches, pouls laquo; moins accelere, pulsations plus souples (vesicatoire, boissons diure-laquo; tiques).
laquo; Treizieme jour. Mieux tres-marque , räle crepitant du cote malade, laquo; accompagne de räle muqueux dans les bronches, toux grasse, leger jetage laquo; blanchätre par les naseaux. L'aniraal est gai, on le met pendant quelques laquo; heures ä la päture.
laquo; Le vingt-hnitifeme jour, il est parfaitement retabli. raquo;
Ainsi, comrae dans le cas precedent, le räle crepitant et la diminution de la sonorite a annonce la pneumonic; Fabsence du bruit respiratoire a annonc^ son passage au second degre, I'liepatisation; enfin, le räle crepi­tant de retour est venu ternoignorqne la resolution commen^ait ä s'operer,
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et le retablissement du munnure respiratoire a accompagne sou accom-
plissement.
Je ne possede pas d'observation de pneumonic passee au iroisieme degre.
M. Delafond eu a publie une; je ne la rapporterai pas ici, mais un peu plus
loin, a cause des elements complexes qui s'y rencontrent.
! II.— Broncho-pneumonic et pleura-pneumonic.
Assez souvent, en meme temps qu'il y a pneumonic, il y a bronchite, cc qui conslitue la broncho-pneumonic.
Les sigues stethoscopiques de la bronchite masqucnt alors ceux dc la pneu­monic ; pourtant, avec un pcu d'attention, on reconnait celle-ci. En effel, les rales bronchiques pcuvent bien empechcr dc percevoir les rales crepi-lants, mais non 1'absence du bruit respiratoire ni le souffle bronchique : ce scrait done seulement au premier degre que la confusion serait possible. Mais il y a alors diminution dc la sonorite, ce qui n'a jamais lieu dans la bronchite simple. Au second degre, e'est bien mieux, il y a matite complete. Au troisieme degre, au conlraire, cette complication jelte sur le diagnostic une certaine obscurite. En effet, j'ai dit que -Ton reconnaissait le troisieme degre ä ccque, dans l'endroit oü cxlstaient les signes du second, il survc-nait des rales muqueux et des craquements. Mais s'il y a dejä une bronchite qui produit de semblables bruits, ils n'indiqueront plus rien. Si ces bruits sont circonscrits au siege de la pneumonic, ils marquent le passage au troi­sieme degre; mais s'il y en a dans toute la poilrine, ils indiqucnl tout sim-plemenl une bronchite, et il est difficile de savoir exactement a quel degre en est la pneumonic. C'est ce qu'on voil dans robscrvation suivante, que j'emprunte a M. Delafond.
laquo; Une jument de dix a onze ans est malade depuis huil jours : ellea re-laquo; fuse les aliments et ne s'est pas couchee; scs llancs ont toujours etc agites : laquo; une saig^ee a la sous-cutanee thoracique n'a rien produil. Le 19, inspi-laquo; rations grandes, expirations courtes et entrecoupees; chaleur de I'air laquo; expire; leger jetage, par les naseaux, d'une matiere blanche et inodore; laquo; rale crepitant et rale muqueux dans toute retendue des deux poumons ; laquo; bruit de soupape et räle sibilant dans le pouinon droit, a divers eudroils.
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DE L'AUSCULTATION ET DE LA PERCUSSION
malite des deux parois de la poitrine, plenitude de Tariere; potitesse et mollesse du pouls; chaleur de la peau; sueur aux flaues (saignoc de dix livresalajugulaire, setonsaupoitrail, fumigations emollienl.es, lavements, eau blanche nitree, couvertures chaudes). Le 20, mamp;ne elat, nouvelle saignee de huit livres; le 22, respiration toujours acceleree; rälecrepi-tanl et räle muqueux dans beaucoup d'endroits des deux lobes pulmo-naires; absence de la respiration dans quelques points; rale muqueux mele an bruit tracheo-bronchique; toux grasse et repetee; jetage, par les uaseaux, d'une matiere purulente blanche; artere moins pleine, pouls un pen mon, mais toujours accelere; raaigreur (sinapisme sous la poilrine). Le 25, leger mieux, appetit, respiration un pen moins acceleree , inspi­ration et expiration assez regulieres ; persistance des rales crepitant, muqueux et sibilant; le bruit respiratoire a reparu aux endroits oü il avait cesse de se faire entendre, toux toujours grasse; jetage ayant les m^mes caracteres; pouls petit, mou et tres-accelere. Le 27 , lanimal palurepen­dant quelques heures dans un verger; le soir, respiration plus difficile; un rale se fait entendre dans la trachee pendant la unit; depuis lors la bete est plus malade. Le 28, päleur des muqueuses; pouls petit, insen­sible et tres-vite, air expire un peu froid; inspiration et expiration fort irregulieres; naseaux tres-dilates, laissant couler un liquide blancliatre, granuleux et fetide; legers gargouillements ä la respiration tracheo-bron­chique; rale muqueux, avec absence du bruit respiratoire dans quelques points des deux cotes puhnonaires; dans beaucoup d'autres endroits, les rales sont confus. Mort le lendemain. On trouva un peu de serosite lira-pide dans les plevres. Les poumons etaient tres-gros, tres-pesants, laches de rouge, de gris el de blanc; incises, ils laissaient echapper un liquide blanchatre, sero-sanguinolcnt ct purulent, dont la quanlite augmentait par la pression, et qui, sur quelques points, avait tous les caracteres du pus, quoique un pen rougcatre. En coupantle parenchyme, on apercevait du pus dissemine dans sa substance, el parfois rassemble en pelits foyers. Certaines parties du parenchyme avaient conserve leur ^lasticile, quoi­que du sang füt epanchö dans leur tissu, qui etail d'un rouge fence. Ailleurs il etail moins rouge laquo;t indurö; ailleurs encore transfonne en une
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laquo; substance blanche, facile ä ecraser entre les doigts, el donnant alors. laquo; naissance ä une matiere epaisse, semblable an pus rassemble dans les pe-laquo; tits foyers. La muqueuse des petites bronches etait injectee; celles-ci laquo; contennient du pus, et quelques-unes etaient detruiteslä ou existaient les laquo; petils foyers purulents; les grosses renfermaient du pus blanchatre, m^le laquo; de mucus. raquo;
La nature purulenle du jetage et Tensenible des syrnptömes peuvent seuls, dansces cas, decider le degre que la maladie a atteint. Mais on ne pent Jamals marquer le passage de l'un a Fautre avec precision, comme on pent le faire au moyen de Tauscultation.
La pleuresie coexiste souvent avec la pneumonie ; c'est alors la plenro-pneumonie. Lorsqu'on assiste au debut de la maladie, avant la production de l'epanchement, on la diagnostique facilernent : on entend d'abord le räle crepitant de la pneumonie, puis surviennent les signes de Tepancheraent qui se forme. Lorsque celui-ci est deja forme, on la reconnait encore, si le noyau pneumonique depasse le niveau du liquide; mais s'il ne le de­passe pas, on ne pent la distinguer de la pleuresie par les seuls moyens physiques; on pent seuletnent la reconnaitre si eile est accompagnee de je­tage sanguinolent. Ainsi que je l'ai dejä dit, la confondit-on mamp;neavec la pleuresie, le mal ne serait pas grand, le traitement etant le merne.
III. — Pneumonie chromque.
La pneumonie chronique ne doit pas 6tre confondue, comme il arrive trop souvent et comme le faisaitentres autre Lafosse, avec la tuberculose. Dans celle-ci, on trouve un produit anormal, heteromorphe, le tubercule depose au sein du tissu pulmonaire. Dans la premiere, au contraire , c'est le tissu lui-meine modilic par Vinflammation, de fa^on ä offrir des produits albumino-fibrineux et du pus.
La pneumonie chronique peut succeder ä la pneumonie aigue, ou sur-venir d'emblee. Dans ce dernier cas, il y a d'abord abattement, appetit irregulier; le cheval maigrit; il a de temps en temps de la fievre avec frequence du pouls et sueurs partielles; le poil se herisse. Ces sympt6mes
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augmentent de plus en plus ; la dyspnee et la frequence de la respiration deviennent de plus en plus considerables; la toux, tantöt isolee, tantöt quinteuse, est accompagnee d'un jetage muqueux, quelquefois purulent. Lorsque la maladie succede a 1 etat aigu , celui-ci n'est pas suivi du retour ä l'elat de sante, mais d'une fievre hectique avec exacerbations ; l'animal languit au lieu de reprendre.
A l'autopsie, la surface du poumon offre un aspect inegal et une couleur ardoisee; les parties malades sent pesantes, dures; leur coupe offre une couleur jaunätre, grisätre ou blanchälre. Elles sent constituees par une exsudation plastique, albumino-fibrineuse, deposee dans les mailles du tissu pulraonaire; quelquefois on y distingue encore des granulations, d'autres fois la surface est uniforme ou assez irregulierement lobulee. G'est un veri­table tissu lardace; je ne puis mieux le comparer qu'ä celui qui entoure les articulations affectees de tumeur blanche. La cause pathologique est d'ail-leurs la merae dans les deux cas : e'est de part et d'autre rinflammalion chronique. Quelquefois on trouve dans ces masses, des parties ramollies, du pus, et meme des cavernes constituees par des abces qui se sent vides dans les bronches.
La pneumonic chronique est habituellement compliquee de bronchite (broncho-pneumonie); on trouve alors les bronches injectees, et il y a se­cretion d'un muco-pus extrömement abondant. On la voit survenir d'em-blee, surtout chez les chevaux de troupes; cela est du sans doute aux circonstances dans lesquelles se trouvent ces chevaux , exposes a de grandes fatigues, ä des transpirations abondantes suivies de refroidissement subit. Ici, je ne puis rn'empöcher de faire un rapprochement. Broussais, dans son immortel ouvrage sur les phlegmasies chroniques, relate de nombreux cas de pneumonic chronique qu'il donne cotnme etant dus a des catarrhes chroniques negliges. Ce sont lä de vraies broncho-pneumonies analogues ä celles dont je parle. Pourtant, d'apres la plupart des auteurs, la pneu­monic chronique, mn-tuberculeuse, est une maladie fort rare. Cela s'ex-plique par ce fait, que Broussais pratiquait parmi des hommes qui se trouvaient dans les conditions enumorces plus haut, ayant a traverser un pays froid et miserable. Chez nos soldats, ces cas ne se rencontrent pas, ä
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cause des soins dont ils sont entoures; mais les chevaux de cavalerie ne sont pas justetnent trailes avec autant d'attenlion.
Rarement la pneumonie chronique est compliquee de pleuresie (pleuro-pneumonie), Peut-^tre, lorsqu'il y a epanchement, la compression qu'il exerce previent-elle ou resout-elle la phlegmasie pulmonaire. Les signes physiques de la pneumonie chronique sont la matitc vis-ä-vis du point indure, et le souffle bronchique ou l'absence du bruit respiratoire. Quelque-fois, lorsqu'il y a une caverne, on y trouve aussi du souffle caverneuxet du gargouillement. La bronoho-pneumonie offre de plus des rales muqueux disseraines. Dans les dernierraquo; temps de la maladie, il se forme souvent un epanchement sereux peu abondant; il y a alors matite et souffle egopho-nique ä la partie inferieure du thorax. La pneumonie chronique pent etre masques par cet epanchement, si eile a son siege dans les lames inferieures du poumon.
Les affections avec lescjuelles on peut confondre la pneumonie chronique, sont la pleuresie chronique et la phthisic. La confusion avec la premiere ne serait possible que si les noyaux pneumoniques occupaient les parties inferieures des deux poumons. Mais ces noyaux sont toujours restreints, el n'atleignent pas partout le meme niveau ; tandis que dans la pleuresie chronique, I'epanchement monle assez haut, ä Khoins qu'un traitement convenable n'ait cte mis en usage, et alteint partout la menio hauteur. Ensuite, dans la pneumonie chronique on n'entend pas de souffle egopho-nique,mais un souffle bronchique qui est beaucoup plus rude, etqui s'e-tend plus loin dans les regions privees de sonorile , quelquefois dans toute leur etendue. La pleuro-pneumonie chronique ne saurait elre distinguee de la pleuresie chronique, lorsque I'induration existe dans les parties infe­rieures des poumons. Le diagnostic sera possible an contraire, si des noyaux indures existent au-dessus du niveau de repanchernent pleurelique.
Quant ä la phthisic, les noyaux luberculeux sont en general beaucoup moins volumineux, et ne donnent pas lieu a une malite complete. On en-tend vis-ä-vis d'eux une rudesse de bruit respiratoire et non un souffle bronchique bien net. Enfin, dans d'autres parties des poumons, on ren­contre encore cette rudesse et la prolongation de Texpiration. II est vrai qne
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des masses tuberculeuses pourraient elre entourees d'une induration pneumonique; mais dans ce cas, les autres parlies du poumon fourniraient les signes des tubercules. Le seid cas oü le diagnostic est impossible, c'est le cas tres-rare oü il n'y a qu'une seule masse tuberculeuse, entouree d'une induration.
Obseiivation. Broncho-pneumonie chronique. Un cheval est malade depuis quelques mois; il est abattu, amaigri; d'abord il faisait encore son service, mais de temps en temps on de\ail le laisser reposer. II est atteint d'une fievrehectique avec exacerbations survenant de temps en temps. Toux frequente, quinteuse, accompagnee d'un jetage purulent tres-abondant. A la percussion, matite a la partieinferieure des deux coles, jusqu'a la hau­teur du quart du thorax environ; matite ä la partie superieure et anterieure droite, immediatement derriere I'epaule. A I'auscullation, absence du bruit respiratoire en has des deux cotes; plus haut, souffle egophonique. A la partie superieure et anterieure droite, souffle bronchique intense, se rapprochant du souffle caverneux; gargouillement quand on fait tousser I'animal. Kespiration seulement un peu rude dans le reste de la poitrine, accompagnee de räles muqueux. Je diagnostiquai une masse tuberculeuse avec une caverne ä la partie superieure du poumon droit; peut-ötre des tubercules dissemines dans le reste de la poitrine; et un hydro-thorax.
Au bout d'une quinzaine de jours, on abat ce cheval. Leger epanche-ment dans les plevres et le pericarde. Coeur flasque et mou. A la partie su­perieure el anterieure du poumon gauche, on voit une large surface ardoi-see, mamelonnee dure, offrant environ l'elendue des deux mains. En I'incisant, on trouve un lissu lardace, blanchatre, consistant, parcouru par des cloisons celluleuses et par des canaux bronchiques. Au milieu de ce tissu se trouve une petite caverne, ayant environ le volume d'une noix, contenant de l'air et du pus. Par-ci par-lä , surlout vers les limites de ce tissu, on voit de petits points jaunatres, opaques, qu'on pent regarder comme des points luberculeux; nulle part pourlant on n'y trouve de tuber-cule bien developpe; si done ces petits points sont de la substance tubercu­leuse , sa formation est posterieure a la phlegmasie chronique.
Ala partie inferieure du poumon gauche se retrouve exactement la meine
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lesion, sauf qu'il n'y a pas tie caverne. Les autres parlies des deux pou-mons sout parfaiteiuent saines. Les bronches sont injectees et remplies d'un muco-pus blanc et comme floconneux; la muqueuse tracheo-laryngee offre la meine alteration.
On voit que rauscultation a fait reconnaitre l'impermeabilite de la par-tie superieure du poumon droit et la petite caverne qui s'y trouvait. Quant a l'induration du poumon gauche, repanchement pleural a empeche de le reconnaitre. On pourrait done meconnaitre la pneuraonie chronique de la partie inferieure des poumons, lorsque, comme e'est ici lecas, on arrive ä la derniere periode, lorsqu'il y a dejä hydrothorax. Si j'avais vu ce cheval plus lot, j'aurais sans doute trouve de la matite et une absence de bruit res-piraloire ä gauche, et 1 elat normal ä droile; cela m'eüt permis de diagno-stiquer I'induralion, comme a la partie superieure.
IV. — Abces et gangrene du poumon.
Je place ensemble ces deux affections, parce que toutes deux sont des consequences de la pneumonic. Pour que celle-ci les produise, eile doit d'abord passer par le second degre, par I'hepalisalion; aussi sonl-elles tou-jours precedees de malite, avec absence du murmure respiraloire ou souffle bronchique. Ces signes sont remplaces, en partie du moins, par du souffle caverneux et du gargouillement, lorsque le foyer purulent ou gangreneux s'est vide dans les bronches. Dans I'abces, le jetage sera purulent, et ino-dore ou d'une odeur fade et nauseabonde; dans la gangrene, il sera gri-sätre, roussätre ou noirätre, et tres-fetide. De plus, la gangrene offre les symptömes generaux qu'elle provoque toujours; froid de la peau, päleur des muqueuses, petitesse et frequence du pouls, langue aride et brune. Le tissu pulmonaire est gris, noir ou verdätre , friable, diffluent, gorge de liquide, et exhalant une odeur infecte.
L'observation precedente nous offre un cas d'abces du poumon suite d'une pneumonie chronique. Quant ä la gangrene, eile survient toujours a la suite de la pneumonie aigue, ce qui facilite encore son diagnostic. Je rap-porte, d'apr^s M. Delafond , les observations suivantes, interessantes au point de vue qui m'occupe.
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Obsekvatiom. Pneumonie aiguö; gangrene du poumon. laquo; Un cheval entiei^de cinq ans, eprouvait depuis cinq jours une toux seche, a\ec agitation des llancs el leger jetage epais inodore et bianchätie; tristesse, tele basse, membres rapproches sous le centre de gravite; naseaux dilates, pituitaire legerement rouge; chaleur de l'air expire, respiration acce-leree, inspirations grandes, expirations courtes et entrecoupees, räles cre-pitant et muqueux dans toute l'etendue de la partie inferieure des pou-mons, leger raurmure a la partie superieure; räles sibilant et inuquoux mele au bruit trachoe-bronchique; resonnance oblenue avec la main peu forte aux deux parois thorachiques, aucune douleur pendant la percussion;
artere lendue, pouls plein, marche incertaine et vacillante.....Le sixieme
jour, meme elat de la circulation , respiration un peu moins vite, inspi­rations et expirations courtes et irregulieres, räle crepitant et räle mu-queux, mais confus, dans les cleux poumons. Jetage unpeujaunätre, mais inodore; päleur des muqueuses, faiblesse musculaire plus grande; 1 ani­mal se tient ecarte de la mangeoire, el les quatre membres sont ecartes
les uns des aulres.....Le lendemain, l'animal s'est couche et il a eu beau-
coup de peine ä se rele\er; adynamie, tristesse, peau froide, naseaux tres-dilates, jetage roussätre; air expire d'odeur legerement gangreneuse; persislance des räles crepitant et muqueux dans quelques endroits; l^ger gargouilleraent dans les grosses bronches; matite des deux parois thora­chiques, artere Hasque, pouls petit et mou.....Dans la journee, respiration
fort acceleree, mouvements des flaues tres-irreguliers, räles caverneux aux extremites des deux lobes pulmonaires; räle sibilant et gargouille-ment dans les bronches; jetage abondant, roussätre, d'odeur gangre­neuse; pouls tres-petit et mou; grande adynamie; peau froide au tronc et aux membres. Le jour suivant, räle caverneux plus fort aux endroits oü il exislait dejä; on l'enlend encore, mais confusamp;nent, au sommet des deux lobes; meine gargouillement des bronches; jetage grisätre et extrememenl fetide. Vers le soir, mouvement des flaues tres-irreguliers; les räles muqueux, sibilant el caverneux se font entendre confusement. Cependanl ce dernier predomine; pouls tres-petit et vide; lanitnal peul ä peine se soutenir. Mort dans la matinee. Les plevres renfertnaient un
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laquo; peu de liquide roussätre. Les poumons etaient gros et pesants, d'un laquo; rouge fence h leui' bord superieur, d'un rouge noir aux parties infe-laquo; rieure, posterieure et moyenne des deux lobes poslerieurs. Leur sur-laquo; face presentait plusieurs eminences peu elevees et peu circonscrites, dans laquo; Tinterieur desquelles la pression manifestait une fluctuation sensible; laquo; autour de ces tumeurs, les vaisseaux capillaires Etaient injectes; En inci-laquo; sant, on penetrait dans des cavites de profondeur di-verses. Les plus laquo; grandes contenaient un liquide trouble, assez epais, roussätre ou grisätre, laquo; au milieu duquel nageaient des flocons gris; leurs parois etaient forraees laquo; par le tissu pulmonaire. Celui-ci, examine pres de la cavile gangreneuse, laquo; ätait d'un rouge noir, se dechirait facilement, et renfermait un liquide laquo; noirätre, spumeux, d'odeur gangreneuse. Le tissu forraant les parois in-laquo; ternes de la cavite etait grisatre, diffluent, et facile ä separer du tissu laquo; pulmonaire environnant. Les divisions bronchiques qui traversaient ces laquo; cavernes etaient detruites en parlie par la gangrene, et remplies par laquo; une partie du liquide roussätre, dont les grosses bronches et la trachee laquo; contenaient aussi un peu, Les lobes anterieurs etaient empbysemateux; laquo; le tissu cellulaire interlobulaire inflltre d'une sorosite jaunätre et laquo; coagulee.
Observation. Pleuro-pneumonie aigue, gangrene du poumon. — laquo; Un cheval est pris de legeres coliques. Le lendemain tete basse, oreilles laquo; froides, pituitaire pale, air expire froid, inspiration courte el entre-cou-laquo; pee, expiration saccadee et interrompue, bruit respiratoire faible dans laquo; toute l'etendue des deux poumons, pouls serre et tres-irregulier.
laquo; ..... Le troisieme jour, respiration accelöree, brusque et irreguliere;
laquo; bruit respiratoire tres-fort dans la partie superieure des deux poumons ; laquo; absence de ce bruit dans la region moyenne et dans I'extremite poste-laquo; rieure du poumon gauche; matitd ä ces derniers endroits; poitrine dou-laquo; loureuse ä la percussion, principalement du c6te droit, pouls fort et dur, laquo; legeres coliques.
laquo; .....Le quatrieme jour, respiration accöler^e, mouvements des flaues
laquo; tres-reguliers; bruit respiratoire peu distinct dans I'extremite posterieure laquo; du poumon gauche; rale crepitaut aux endroits oü le bruit respiratoire
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DE ^AUSCULTATION ET DE LA PERCUSSION
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ne se faisäit pas entendre; leger rale muqueux dans les bronches, ab­sence complete de bruit respiratoire aux deux parois inferieures de la poitrine , percussion douloureuse et matite ä ces memes endroits; reson-nance peu d.istincte partout ailleurs; pouls fort, toux provoquee artifi-ciellemenl, petite, grasse et avortee, ecoulement par les narines d'un mucus liquide et roussätre; peau froide; legeres coliques dansla soiree.
laquo; .....Le cinquierae jour, air expire chaud, pouls petit et vite, räle cre-
pitant dissemine 9a et lä dans les deux poumons, rale muqueux tres-fort dans la trachee et les grosses bronches; matite et absence du bruit respi­ratoire existant jusqu'ä la m^me etendue dans la partie inferieure de la poitrine; jetage plus abondant par les naseaux; extremites froides, de­marche chancelante.
laquo; ..... Le huitieme et le neuvieme jour, odeur gangreneuse de l'air
expire, bruit respiratoire tres-faible,accompagne d'un gros räle muqueux dans quelques points des deux poumons, absence du bruit respiratoire et matite s'etendant toujours ä la meme hauteur; pouls petit et mou ; la toux provoquee fait rejeter un liquide grisätre, mele de mucosite striee de rouge et de blanc et fetide. Les deux jours suivants, räles caverneux dans le milieu du poumon gauche, gros räle muqueux dans les bronches, bruit respiratoire tres-faible dans le milieu des deux poumons, un peu plus fort dans la partie superieure; point de frottement ni de gargouille-ment. Mort le jour d'ensuite. Six litres de liquide roussätre, trouble et inodore dans les plevres; injection du tissacellulaire sous-pleural; fausses membranes peu epaisses sur la plevre pulmonaire; poumons pesants, vo-lumineux, d'un rouge fonce ou noir dans quelques points, ä cassure grenue, ne laissant echapper qu'un peu de liquide sanguinolent et ecu-meux. La section de Texti-emite posterieure et de la partie moyenne du gauche donne issue ä un liquide trouble, couleur lie de vin, au milieu duquel nagent des debris sphacdlds du tissu pulmonaire; ces cavites, de forme et de grandeur variable, formes au centre d'une hepatisation rouge, communiquent avec les bronches; le poumon droit est engoue et hepatise ä differents endroits de sa partie moyenne. raquo; J'ai rapporte in extenso ces deux observations, parce qu'elles nous mon-
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Irent avec uuegrande rigueur la marcheque suit la pneumonic en passant a I'etat gangreneux. Elles montrent en meine temps comment la percussion et rauscultalion ont pennis de suivre cette marche pas ä pas, de preciser a chaque instant donne le point auquel etait parvenuc I'alteralion.
V.nbsp;Apoplexie pulmonairc.
L'apoplexie pulmonaire consiste en une extravasation sanguine survenue au sein du tissu pulmonaire. Elle difFereessentiellement de l'hemoptysie, qui est une exhalation ä la surface de la muqueuse bronchique.EUe est annonce'e par dessympt6mes de congestion thorachique: pouls dur el fort, yeux in-jectes et larmoyants, dyspnee, respiration acceleree, toux seche, inappe-tence, langue et muqueuse rouges, constipation. Au milieu de ces sym-ptömes apparait un jetage de sang rutilant et couenneux plus on moins abon-dant. C'est Textravasion qui s'opere. Le sang qui en resulle se partage en deux parties : Tune est rejetee par les broaches et constitue le jetage; lau­tre resle dans le tissu du poumon, remplit ses mailles et ses vesicules, s'y coagule, et y constitue de veritableraquo; noyaux apoplectiques. Lorsque ceux-ci out une certaine etendue, il y a ä leur niveau diminution de sonorite et absence du bruit respiratoire; autour d'eux on entend des rales crepitants; plus loin, ce sont des rales muqueux, dus au passage du sang dans les bronches. Lorsque I'extravasation est terminee, le rale cre'pitant disparaft; il reparait quelquefois plus tard, si une pneumonic se declare autour des noyaux sanguins. Lorsque ceux-ci sont situes au centre du poumon, ou ä sa base, ou qu'ils sont tres-petits, on ne peut les reconnaitre, et l'apo­plexie pulmonaire est confondue avec Themoptysie; confusion qui n'oflre d'ailleurs aucun inconvenient. Dans la pneumonie, ce n'est pas comme ici du sang en nature qui est rejete, mais un mucus sanguinolent peu abon-dant.
VI.nbsp;OEdeme du poumon. #9632; #9632; .
Gelte affection, beaucoup moins frequente chez le cheval que ehelaquo;
rhonunc, ne survient jamais qu'ä la suite d'autres maladies qui marchent
vers une terminaison funeste. Le tissu oedematic ne s'aßaisse pas; il est gri-
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DE L'AUSCIUTITION ET DE LA PEaGÜSSlON
sätre ou jaunätre, el laisse ecouler u la coupe une serosite jaunätre; il garde lempreinte des doigts, comrne la peau infiltree; enfin, il reste crepitant. L'oedemen'est annonceparancuu symplöme general; il y a seulement dys-pnee, toux, jetage nul ou sero-muqueux; sonorite normale ou diminuee; bruit respiratoire afiaibli, accompagne de räles crepitants et muqueux.
L'oedeme du poumon est fort peu important, ne survenant que comme avant-coureur d'une terminaison funeste. J'en parle uniquement pour qu'on ne le confonde pas avec la pneumonie; ce qui pourrait arriver lorsqu'on entend du räle crepitant. Las circonstances qui pquvcnt le faire distinguer sont l'absence de symplömes generaux; son apparition lorsque dejä il y a oedema d'autres parties; enfin , la longue persistance du räle crepitant. On a vu que dans la pneumonie celui-ci disparait bien vite, au moins dans certains points, pour faire place ä la malite, a l'absence du bruit respira­toire et au soufile bronchi que.
. VII.— Tuberculosepulmonaire.
Je prefere le mot tuberculose au mot pbthisie, parce quil indique a I'esprit une idee claire et precise, tandis que celui-ci peut s'appliquer ä un grand nombre de lesions. Je n'ai ä m'occuper ici que de celte maladie du tissu pulmonaire constituec par le depot d'un produit anormal, hetero-morphe, connu sous le norn de tubercuies.
Je n'ai pas ä decrire le tubercule; je rappellerai seulement qu'il ofFre deux periodes, une de durele ou de erudite, et une de ramollissement. Lorsque celui-ci est complet, le tubercule est remplace par une poche con-tenant ä la fois de la matiere tuberculeuse rarnollie et du pus. Getto poche constitue un veritable abees du poumon, qui se vide dans les bronches, et donne lieu ä une caverne.
La tuberculose pulmonaire offre done trois periodes: periode de eru­dite, periode de ramollissement, periode d'evacuation ou decavernes. On peut les reduire a deux: la periode de tubercuies, et la periode de cavernes. Tons les tubercuies n'accomplissent pas ä la fois leur evolution: et dans la periode de cavernes, on trouve toujours a cöte de celles-ci des tubercuies crus et ramollis.
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APPLIQüfeES ÄÜX MALADIES DE POITRINE DU CHEVAL. 73
La tuberculose s'annonce par la Iristesso, le degout, 1 abattemeni; le cheval est tantöt assez bien, tanlot il est malade et presente tin peu de fievre. En mSme ternps se declare une legere toux, d'abord stehe et rare, devehant ensiiite de plus en plus frequente et fatigante, et finissant par ^tre accornpagnee d'un jetage muqueux. La respiration est gönee; les moUvements du flanc sent irr^guliers, entrecoupes, offrant tons les inter-raediaires entre I'etat designe sous le nom de pousse et l'etat normal. A cette periode, qui est la premiere, la percussion n'indique en general rien ; quelquefois cependant la resonnance est diminuee en certains points, s'ily a des masses tuberculeuses considerables. L'auscultation, au contraire, four-nit les renseignemenls les plus precis. La respiration est rude, coname rä-peuse; quelquefois meme eile semble passer a la respiration bronchique. Le bruit de l'expiration, moins long que celui de l'inspiration dans I'etat normal, devient aussi long et mamp;ne plus long. Le bruit respiratoire n'esl pas pour cela diminue; il est, au contraire, d'aulant plus audible que les parois peclorales Sent plus amaigries. Lorsqu'en un point quelconque du tborax on a rertcontre les signes que je viens de decrire, on peut affirmer positivement qu'il y a lä des tubercules. II s'y joint de temps en temps des craquements, d'abord sees, puis humides ; les premiers ressemblent ä une ou deux bulles de räle cr^pitant qui surviendrait de temps en temps, les seconds, k des bulles de räle muqueux. On les entend surtout lorsqu'on provoque la toüx ou une respiration forte.
Lorsque le ramollissement s'opere, tous les symptömes s'aggravent; la fievre hectique augmente beaucoup; pourtant les signes physiques restent les m^mes : voila pourquoi je reunis en une seule periode la erudite et le ramollissement : il n'existe aueun moyen positif de les separer.
Obsbiivation. Tuberculose pulmonaire. Premiere periode* — On cheval est malade depuis un an environ; il a encore fait son service depuis celteepoque,maisinegalement; I'appetitest irregulier, I'humeurtapricieuse; amaigrissement pousse au point que les coles fontsaillie; poil assez long, hdriss^ ;toux petite, peu frequente, jetage muqueux. Fievreaugmenlant le soir, peu intense; sueurs irregulieres. Respiration acc^leree; flancs offrant uu soubresaut a l'expiration, comme dans la pousse. La percussion n'inclique
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DE LAUSCULTATION ET DE LA PERCUSSION
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rien de particulier. A rauscultation, bruit respiratoire rude partout; ä drohe, expiration plus longue que Tinspiration, surtout par place; ce ca-ractere n'existe ä gauche que par-ci par-la. Surlout au milieu de la region moyenne du cöte droit, le bruit respiratoire est tres-rude, au point de se rapprocher du souffle bronchique, l'expiration est fortement prolongee, et il y a des craquements tres-distincts. De lous ces signes je conclus a l'exis-tence de tubercules, plus abondants a droite qua gauche, et siegeant sur­tout au milieu du poumon droit. Bruits du coeur forts, audibles dans tout le cöte gauche, et dans une grande partie du cole droit. Pas de matite anormale a la region precordiale. Au bout d'une quinzaine dejours, on voit apparaitre tous les signes d'un epanchement pleura!; matite au meme niveau des deux cötes, jusque vers le tiers du thorax; souffle egophonique au-dessus, bruits du coeur tellement forts qu'ils masquent entierement le murmure respira­toire , sauf dans les parties tout ä fait superieures. Mort quelques jours plus tard.
A rautopsie,araaigrissement considerable; coeur normal; pl^vres conte-nant un epanchement sereux peu abondant. Les deux poumons renferment des tubercules; il y en a peu ä gauche, beaucoup ä droite ; vers le milieu du poumon droit, masse tuberculeuse du volume d'un ceuf de poule. Pas de caverne nulle part. On voit dans cette observation comment les signes stamp;hoscopiques annoncentla presence des tubercules, et comment ils pren-nent un haut degre d'intensite qui permet d'en determiner le siege exact et precis, lorsque ceux-ci sonl volumineux.
On voit aussi que les bruits du coeur etaient tres-forts et tres-etendus. Ceci existe sou vent dans ces cas, et pour plusieurs raisons. D'abord, il y a l'amaigrissement des parois thoraciques; ensuile, les noyaux durs disse-mines dans le tissu pulmonaire favorisent la transmission du son; enfin, de mamp;ne que chez l'homme, la tuberculose pulmonaire est chez lecheval accompagnee de palpitation nerveuse du coeur.
Les maladies avec lesquelles on pourrait confondre la premiere periode de la tuberculose sont la bronchite chronique et l'emphyseme pulmonaire. La percussion et Tauscultation fournissent pour l'une et l'autre des si­gnes qui permettent d'elablir le diagnostic. Dans l'emphyseme, la sonorite
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APPLIQUEES AUX MALADIES DE POITRINF, DU CHEVAL. 75
est exageree; le bruit resplratoire est affaibli; il y a des rales muqueux, ronflants at sibilants. La bronchite chronique offre aussi ces räles; de plus, le murmure respiratoire et la sonorite sont a I'etat normal.
Dans la seconde periode, la periode de cavernes, les signes deviennent beaucoup plus evidents, plus faciles a percevoir. Les symptömes sont les mamp;nes, seulement plus prononces, la toux devient fiequente et humide; le jetage est abondant et purulent, Tamaigrissement augmente de plus en plus, il y a des sueurs partielles et souvent de la diarrhee. Souvent la per­cussion n'indique rien; mais I'auscultation fournit, vis ä-vis des cavernes, le souffle caverneux, le gargouillernent et la toux caverneuse, signes tout ä fait caracteristiques. Lorsqu'on trouve en meme temps de la rudesse du bruit respiratoire, une expiration prolongee et des craquements dans les autres parties du thorax, le diagnostic est certain: on a sous les yeux une tuberculose. Lorsque ces signes n'existent pas en meme temps, ce pent etre une dila­tation bronchique ou une caverne, suite de pneumonie. La premiere n'est pas accompagnee des symptömes generaux si prononces, ni du jetage purulent de la tuberculose ä la deuxieme periode. Quant a la pneumonie aigue, la marche de l'affection etablira le diagnostic. Dans la pneumonie chronique, il y a matite et souffle bronchique, et la respiration est normale dans le reste du poumon. Ainsi, y a-t-il matite en un ou plusieurs endroits, avec souffle bronchique ou caverneux, et partout ailleurs la respiration est-elle normale, ou simplement accompagnee de räles muqueux, c'est une pneu­monie ou une broncho-pneumonie chronique. Y a-t-il dans les autres par­ties du poumon rudesse du murmure respiratoire et prolongation de l'ex-piration, c'est une tuberculose avec pneumonie chronique. Y a-t-il seule­ment des signes ä I'auscultation, sans matite, c'est une tuberculose pure et simple. Ceci est bon pour la generalite des cas, mais il en est oü Ton sera neanmoins trompe. Ainsi, une seule masse tuberculeuse pent exister et 6tre entouree d'un noyau h^patis^. On mlt;5connaitra alors la tuberculose. Au contraire, l'h^patisation peut amp;re centrale, separee des parois thorachi-ques par un tissu pulmonaire sain; alors il n'y aura pas de matite, et le bruit respiratoire semblera simplement rude; on prendra done une pneumonie chronique pour une tuberculose. Toutefois, co manque de precision est
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DE L'AUSCULTATION ET DE LA lgt;EnCüSSION
sans iuiportance pour la pratique : car le üaiteiucat esl le menie dans les deux caS, el les deux afiections sont egalement incurables.
Observation. Tuberculose pulmonaire, deumeme periodq. -™- Ulaquo; cheval est depuis longtemps triste et abaüu; maigreur considerable; poil long el herisse; pouls frequent; dyspnee; mouvements des flancs irregu-liers; jetage purulent. Rien de particulier ä la percussion; ä I auscultalioa, souffle caverneux et gargouillement ä la partie posterieure de la region moyenne du cöte droit; rudesse du bruit respiratoire, prolongation de Texquot; piration et räle muqueux dans le reste du poumon droit; a gauche, inspi­ration tres-audible, inais rude et accompagnee de rales muqueux. II y a done des tubercules dans tout le poumon droit, unecaverne a sa partie pos­terieure et moyenne, et une bronchite; il y a en un mot tuberculose a la deuxieme periode.
Quelques jours apres, le cheval est abattu. Poumon droit contenant de nombreux tubercules dissemines; une caverne du volume d'un ceuf de poule ä sa partie posterieure; poumon gauche contenant aussi quelques tuber­cules, raais petits et peu nombreux; bronches injectees et remplies de muco-pus.
On voit comment dans ce cas lauscultation a demontre l'existence des produits morbides et de la caverne. Je meltrai en presence de celte obser­vation la suivante, que j'emprunte a M. Delafond , el oü il est question aussi de cavernes suite de pneumonic chronique.
Observation. Pneumonie chronique. laquo; Un petit cheval de bäl, äge laquo; de six ans, fut amene ä l'ficole d'Alfort, dans Telat suivant: Peau seclie laquo; et adherente aux os; poil lerne et pique; leger jetage, par les naseaux , laquo; d'une matiere jaunätre, sans odeur, quoique l'air expire fut un peu fe-laquo; tide, respiration acceleree; mouvements des flaues tres-irreguliers; l'ex-laquo; ploralion de la poitrine indique un gargouillement mele au bruit de la laquo; respiration tracheo-bronchique; un räle sibilant et un rale caverneux ä laquo; la partie inferieure du lobe pulmonaire poslerieur droit; un murmure laquo; respiratoire tres-fort ä la partie superieure de ce poumon; l'absence de laquo; ce bruit au milieu de l'organe; une expansion bruyante du parenehyme laquo; dans toule l'etendue du poumon gauche. A ces signes, on recounait une
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laquo; maladie chronique du poumon. Le lendeniain raniraal revient fi I'tlcole,
laquo; oü on rexawiiue de nouveau; la toux provoquee artificiellemeql fait ieje-
laquo; ter par les naseaux une raatiere caillebottee, blancliätre et peu odoranie;
laquo; on cnteud alors un tres-fort gaigouillement dans toute l'etendue de la tra-
laquo; chee et dans les grosses bronches, le räle caverneux et le gaigouillement
laquo; se font entendre au meme endroit du poumon droit; raais, \ers la partie
laquo; poslericure du lobe posterieur, lair semble venir trapper les parois de la
laquo; poitrine au milieu d'un leger gargouillement; le aieme bruit se fait en-
laquo; tendre en aniere de l'epaule un peu au-dessus du coude; la partie supe-
laquo; rieure de ce poumon fait toujours entendre un bruit respiratoire Ires-fort.
laquo; On conclut qu'il existe deux cavernes Tune ä la partie inferieure et
laquo; posterieure du cote pulmonaire droit, I'autreau tiers anterieur du meme
laquo; lobe. Deux jours apres, I'animal est mis ämort et ouvert sur-le-cliamp.
laquo; Point dTepanchemenl dans les plevres; poumons volumineux, celui de
laquo; droite plusgros que I'autre , ferme, pesant, marbre de blanc, de rose et
laquo; de rouge, offrant, au bord inferieur de son lobe posterieur, precjseraent
laquo; ä l'endroit oü se faisait entendre le rale caverneux, une grosse tumeur
laquo; blanchätre et peu circonscrite; cette tumeur contenait un litre environ de
laquo; matiere blanchätre, grumeleuse ou caseeuse, renfermee dans une multi-
laquo; tude de poches fibreuses communiquant tontes les unes avec les autres,
laquo; et coraposees, d'apres l'analyse de M. Lassaigne, d'une grande proportion
laquo; d'albumine, de fibrine alteree, et d'une petite quantite de phosphate et
laquo; de carbonate calcaires; bronches delruites au milieu de ces cavites ; inte-
laquo; rieur des divisions bronchiques \oisines remplies de malieres caseenses.
laquo; Vers le tiers anterieur du meme lobe, dans le point correspondant ä celui
laquo; oil Ton entendait le gargouillement et oü l'air semblait venir frapper les
laquo; parois internes du thorax, on decouvre de grandes cavites irregulieres
laquo; communiquant les unes avec les autres, traversees par des brides bron-
laquo; chiques, arterielles ot veineuses , et renfermant une matiere liquide, gri-
laquo; sätre ou rougeätre, peu odorante. Les parois de ces cavernes sent formecs
laquo; par un tisslaquo; blanc nacre, un peu lardacö, dans quelques endroits,
laquo; comme cartilagineux dans d'auIres. Ces tissus se confoudcnt avec le tissu
laquo; pulrnonaire transforme en induration grise. II y avail hepatisation rouge
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DE L'AUSCÜLTATION ET DE LA PERCUSSION
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laquo; au milieu de ce lobe, precisement aux endroits oü le bruit respiratoire ne laquo; se faisait point entendre; poumon gauche sain; pericarde renfermant un laquo; peu de serosite. raquo;
J'ai rapporte cette observation ä c6te de la pr^cedente, afin de mettre en presence les deux especes de cavernes, celles dues ä une pneumonie chro-nique et celles dues ä une luberculose. On voit la pneumonie se deceler par ses caracteres dans le voisinage des cavernes; et, si la percussion avail dte appliquee, je ne doute point qu'onn'y eüt trouve de la matite. Au contraire, dans I'observation precedente que trouve-t-on? Une sonorite normale, et les signes stethoscopiques des tubercules crus. On pent egalement en rap-procher I'observation que j'ai donnee en traitant de la broncho-pneumonie chronique, et oü Ton voit une induration pulmonaire avec une petite ca­ver ne.
Mais ce n'est pas dans le diagnostic des cavernes que Tauscultation pent rendre les plus grands services : c'est dans le diagnostic de la tuberculose au premier degre. En effet, quand il y a caverne, on pent dire que la ter-minaison fatale est inevitable; mais au premier degre, il est encore assez souvent possible, en meuageant l'animal et le soignant, de le tenir sur pied assez longtemps, peut-ötre memo de le guerir. On pent d'autant plus aspirer ä atteindre ce but, que la maladie est reconnue plus tot; et les signes ste­thoscopiques que j'ai indiques, sont les premiers caracteres positifs qui la denotent. Toutefois, je ne dois pas le dissimuler, il existe chez le cheval une difficulte qui n'existe pas chez I'homme. Chez celui-ci, les tubercules siegent habituellement au sommet du poumon. C'est lä qu'on les recherche, et une alteration quelconque dans le bruit respiratoire fait soup^onner leur presence. Chez le cheval au contraire, je n'ai encore pu, ni par mes propres observations, ni par la comparaison de celles de mes devanciers, etablir aucun siege de predilection. II faut done, lorsqu'on soupgonne un commen­cement de luberculose, ausculter avec soin tous les points de la poitrine. Pour bien appr^cier les modifications du bruit respiratoire qui la caracteri-sent, il faut faire faire de fortes inspirations, et se placer loin de tout bruit exterieur.
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VIII. — Cancer et nuHanose dupownon.
Ces deux alterations sont tout ä fait exceptionnelles; repoussant le tissu pulmonaire, elles doivent evidemment donner lieu ä de la matite et ä de l'absence du bruit respiraloire. La coincidence de ces signes avec la presence de tumeurs cancereuses ou melaniques dans d'autres parties du corps, pourra seule les faire reconnaitre. Je ne counais aucune observation de cancer du poumon chez le cheval. II n'en est pas de möme de la melanose, qui dailleurs existe peut-etre toujours en mamp;rie temps vers lanus, la vulve, le fourreau et les aines.
IX. — hmphyseme pulmonaire.
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L'empliyseme pulmonaire consiste en une augmentation d'etendue des espaces pulmonaires destines a admettre Fair. Ceci est vrai, quelle que soit I'hypothese qu'on admelte sur sa nature intime. Que ce soit, comme le veulent Laennee, MM. Louis et Delafond, une simple dilatation des vesi-cules pulmonaires ; ou , comme le disent MM. Prus et Gavarret , une rupture des parois de ces y^sicules; ou, comme le croit M. Rossignol, un deplissement des cloisons alveolaires qui les tapissent; toujours est-il que I'espace qui admet I'air est elargi. Les conduits par lesquels il passe, les conduits bronchiques, ne sont pas elargis; ils sont plutot retrecis, souvent a un haut degre, par suite de la bronchite qui accompagne constamment remphyseme.
Ces considerations nous feront facilement concevoir les signes physiques fournis par cette affection. La sonorite thoracique est exageree : cela doit etre, puisque le poumon contient plus d'air. Cet air eprouve une certaine diiTicultea passer ä travels des canaux bronchiques non proportionnes ä sa quantite; de lä rafiaiblissement et la rudesse du bruit respiratoire, queb quefois une prolongation de Texpiration, les rales ronflants et sibilants. Enfin, une recrudescence de bronchite vient-elle s'y joindre, ce qui est ordinaire paries temps froids et humides, aussitöt des räles muqueux se font entendre. Cela explique aussi la dyspnee, la frequence et Televation de la respiration au moindre effort, et ce soubresaul particulier du ilanc pen-
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dant Texpiration, cetle espece de coup de fouet, dont on a fait une maladie sous le nom de pousse.
L'emphyseme pulmonaire peut etre eoufondu avec la bronchite chro-nique, la pneumonie chronique, la pleuresie chronique, la tuberculose et les maladies du coeur. Toutes ces maladies, sauf les dernieres, sont accompa-gnees de fifevre et d'amaigrissement, signes que ne presente pas l'emphy-sbrne. Dans aucune la sonorite n'est augmentee ;dans la pleuresie chronique il y a merae malite a la partle inferieure du thorax, et dans la pneumonie, aux endroils oü se trouvent les noyaux bepatises. Dans la tuberculose, la sonorite est tout au plus normale; le bruit respiratoire es! plulöl renforce qu'afiaibli, l'expiration est plus prolongee; il y a des craquements; il n'y a ni räles sibilants ni räles ronflants. Dans les maladies du coeur, le mur-mure respiratoire est tout a fait normal; il faut en excepter tous les cas, fort nombreux, oü il y a en meme teraps empbyseme; mais dans ces cas, on tie se trompe pas en Tannon^ant. Je reviendrai d'ailleurs bientöt sur ce point.
Le diagnostic le plus difficile est celui de la bronchite chronique. Elle suffit a eile seule pour produire des räles sibilants, ronflants et muqueux; eille amene fr^quemment de la fi^vre, d'autant plus qu'il y a souvent en nicme temps quelques petits noyaux bepatises au milieu du poumon et Vers son sommel. Le diagnostic est pourtant difficile, parce que toujours l'ernphysfeme est uni ä un certain degre de bronchite chronique, et que cette bronchite est sujette a offrir des exacerbations. Toutefois, dans la brohchite simple, il n'y a pas exageration de la sonorite; le murmure res­piratoire n'est päs affaibli, ni l'expiration prolongee. Cependant, ces ca-ractferes peuvent etre difficiles a apprecier, et ce n'est parfois qu'au boul d'un certain teraps qu'on parvient ä determiner avec certitude la nature de la maladie. Une donnee qui n'est pas ä negliger, o'est que la bronchite chronique simple est une affection rare, tandis que reinphyseme est tres-commun.
Lorsque l'emphysfeme pulmonaire s'^tend aux parties infamp;rieures, la malite precordiale diminue beaucoup en etendue. Si le coeur est normal ou a pen pies, ses bruits s'entendent dans uneätendue moindre; quelquefois,
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ils s'eiUondenl h peine vis-ä-vis meine de l'organe. Toutefois, la plupart du temps le cocur est en memc temps hypertrophie, et alors on pent les percevoir dans une etendue aussi grande on plus grando qua Tetat normal.
Obsehvation. Emphyseme pulmonaire; hypertrophie du coeur.— Un vieux cheval, maigre, a poil long et terne, offre depuis longtemps les symptömes de lapousse; chaque expiration est coupee par un souhresaut tres-prononce. Dyspnee; incapacite de travailler; pouls normal. A la per­cussion, sonorite extremement prononcee dans tout le thorax, memo vis­a-vis du cceur. A rauscultalion, murmure respiratoire bien audible, rude, accompagne partout de rales sibilants et ronflants; quclqucfois des rales muqueux viennent s'y joindre. Bruits du coeur sourds, sans bruits anor-inaux, s'entendant pourtant au delä des bruits ordinaires.
Ce cheval ayant ete abattu, on trouve les poumons fortement eraphy-semateux dans toutes leurs parties; partout on voit des bulles d'air sous la surface pleurale; il y en a meme du volume d'un omf de pigeon, dues a la rupture de vesicules pulmonaires dans le tissu cellula-ire sous-pleural (em-physeme interlobulaire). Le coeur, enveloppe de tous cotes par les pou­mons, offre un volume d'un tiers environ plus considerable quo son volume normal.
Je n'ai pas besoin d'insister davantage sur les caracteres de I'emphyseme. J'attirerai seulement Tattention sur la maladie du cceur qui existait dans ce cas que je rappellerai en traitant de ces affections.
ARTICLE QUATRIEME.
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DES MALADIES DU COEUB.
Les maladies du cocur, encore peu etudiees ehe/. les animaux, soul chez eux plus rares que chez I'hoaune. En effet, quelle est chez celui-ci leur cause determinante la plus habituelle ? Cost Tarthrite rhumalismale. Presque toutes les maladies aigues du coeur, la plupart de ses maladies chroniques, reconnaissent cette cause. Or, cette arthrite paratt £tre beau-
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coup plus rare chez le cheval; cela etant, les maladies du coeur doivent aussi elre moins frequentes chez lui.
I. — Affections aigues du ceeur,
Les affections aigues du coeur que I'oa a observees chez le cheval sent la pericardite et rendocardite {cardite des auteurs), que Ton trouve lantöt isolees, tantöl reunies.
Ces maladies sont caracterisees par de Tabatteinent, de la perte d'appe-tit; marche penible; paupieres pendantes; muqueuses rouges, injectees; peau seche, engorgement oedemateux des membres et du tissu cellulaire sous-sternal, tantol douloureux, tantot indolent, augmentant et s'etendant avec les progres de la maladie. Dyspnee tres-forte; toux seche; mouve-raents des flancs parfois tellement irreguliers qu'ils simulent la pousse. Pouls petit, irregulier, faible et intermittent, tres-accelerö;quelquefois des lipo-thymies et des syncopes; les battements du coeur sont tres-forts, an point d'ebranler les parois thoraciques.
La percussion n'indique rien dans I'endocardite. Dans la pericardite, eile indique parfois, lorsque repanchement est considerable, une matite precordiale plus etendue qu a I'etat normal.
L'auscultation fait entendre, au debut de la pericardite, des bruits de frottement, de cuir neuf et de raclement, tout ä fait superficiels. Plus tard, si la maladie nest pas enrayee et si I'^panchement seSreux predomine, les bruits du coeur s'eloignent, deviennent plus sourds, moins distincts, et ces bruits anormaux disparaissent.
Dans I'endocardite, le premier bruit est accompagnd et prolonge par des bruits de souiHet, de rape et de lime. Ces bruits sont plus profonds que les precedents; ils ne donnent pas la sensation particuliere du frottement; Enfin, quand ils cessent, c'est peu ä peu, pour laisser reprendre aux bruits leur timbre normal. On congoit pourtant qu'un bruit de frottement peu prononce, produit par des fausses membranes peu etendues ou peu ru-gueuses, pourrait ctrc pris pour un bruit de soufHet et qu'ainsi la pericar­dite pourrait etrc confondue avec Tendocardite. Gette confusion est sans consequence, le traitement ctautle meine. Ce qu'il Importe de savoir, c'est
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APPLIQUfeES AÜX MALADIES DE POITIUNE DU CHEVAL. 85
qu'il y a une inflammation qui se d^veloppe vers Torgane central de la cir­culation ; et cela, Tauscultation le fait reconnaitre parfaitement.
Observation. Endocardite aiguö. — Un cheval fort et bien portant, a el6 atteint d'une pleuro-pneumonie aigue, du c6te gauche, dont il a ete facilcment debarrass^ par la saignee et les revulsifs. Pourlant, I'appetit n'est pas revenu, il reste abattu, la fievre persiste, le pouls arrive ä cent pulsations par minute. Une legere toux seche continue.
L'exploration de la poitrine montre que les poumons sont a Vetat normal. Mais 1 auscultaiion fait entendre un bruit de soufflet bien distinct, quoique peu intense, accompagnant le premier bruit du coeur. Une nouvelle saignee, la diele, un seton sous le sternum, et la digitale firent justice en une hui-taine de jours de cet etat febrile; au bout de ce temps, les bruits du coeur etaient revenus a Fetat normal.
II. — Affeclions chroniques du cceur.
Je reunis les affections chroniques du cceur, parce qu'elles sont en effet souvent associees dans la nature , et qu'elles paraissent dues ä une mamp;ne cause. Celle-ci est presque toujours la difficulte qu'eprouve le cceur ä pous-ser le sang a travers des organes malades, dont la circulation est derangee, et surtout ä travers des poumons emphysemateux. Aussi M. Delafond croit-il que les affections chroniques du coeur n'existent jamais sans I'em-physeme, auquel elles sont conseculives; et aioi-meme n'ai-je jamais en occasion de les observer independamment de cette lesion pulmonaire.
On conQoit pourtant qu'une affection aigue non-traitee ou incompletement traitöe, puisse passer ä l'etat chronique et on congoit egalement que les mömes causes agissant moins brusquement, puissent determiner d'emblee celui-ci. G'est ainsi seulement que peuvent se produire la pericardite chronique et l'hy-dro-pericarde. D'autre part, on ne voit pas pourquoi un raecanisme analogue n'amenerait pas aussi I'endocardite chronique, et avec eile l'epaississement de Tendocarde, le retrecissement des orifices,la raideur des valvules et finalement Thypertrophie. Chez Thomme, ce d^veloppement des maladies du coeur est tres-frequent, parce que I'endocardite aigue, suite de Tarthrite rhumatismale, est elle-meme ires-lVequontc. II ne parait pas en etre ainsi chez le cheval.
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DE L'AUSCULTATION ET DE LA PERCUSSION
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Parrni les alfections chroniques du ccouv, il en est mic dont le devolop-pemenl est loujours inddpendant de Temphyseine pulmonaire, c'est la pcrioarcliic clironiquc. Un exemple bien frappant de cette alteration a ete recueilli par M. Olivier. 11 y avail aflaiblissement, demarche charcelante, soif intense, augmentation des urines gt; päleur des muqueuses. Les batte-ments du coeur etaient per^us dans une grande etendue sur les parois late­rales gauches du thorax. Au moyen du stethoscope, il reconnut que les bruits du coeur etaient tres-forts et tres-precipites; on entendait un bruit sourd, ou plutöt un murmure sertiblable ä celui qua fait l'eau en se precipi­tant dans un reservoir. Pouls ä quatre-\ingt-qUatre; battement des flancs; oedöme des extremites posterieures, qui s'etendit progreSsivemeut öux extremites anterieures et au tronc. A l'autopsie, on Irouva trois litres de se-rosite roussätre dans le pericarde et des taches noirätres sur cetle mem­brane; le coeur etait d'un volume enorme, par suite de l'epaississement des parois du ventricule gauche. II y avait quelques taches noires sur l'endo-cade. Les poumons etaient sans doute sains, puisque M. Olivior ne signale aucune alteration de ces organesraquo;
Cette remarquable observation nous montre un cas d'hyperlrophie idio-' pathique du coeur, sur laquelle est venue s'enter une pericardile qui a aineiKHa mort. L'itnpulsion si forte coramuniquee aux parois tlioraciques me semble 6tre le fait de rhypertrophie; car la couche de liquide qui entou-rait l'organe n'elait ä coup sur pas une circonstance favorable ä sa propaga­tion. Indubitablemenl, si dans ce cas, M. Olivier s'elait avise d'employer la percussion, aux sigues qu'ii a relates il aurait pu ajonter une matite tres-etendue de la region precordiale. Quant aux bruits, je crois qu'on doit aussi faire la part des deux alterations; leur force etait sans doute le fait de rhypertrophie, et le murmure sourd qui les accompagnait, celui de la transmission ä travers la raasse liquide.
De ces considerations on peut deduire les signes physiques de la peri-cardite clironique. II y aura matite plus etendue qu'ä YclHi normal, pour pen quc repanchement soit considerable. L'impulsion dlaquo; coeur ne sera perdue que tout ä fait infcrieureinent, la oü l'organe, entraine par son poids vers les points les plus declives, touche la paroi ihofacique. Les bruits dlaquo;
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coeur seront faibles et sourds; on les entendra comme dans le lointain, et ils seront accompagnes d'uu linger murmure; on congoit meme que le se­cond bruit, moins forl que le premier, pourra etre enlierement masque, de sorte que 1 auscultation n'en revelera plus qu'un seul. Si la pericardite est compliquee d'hypertrophie, ces signes se modifieront comme on I'a vu dans l'observalion que je viens de citer.
Existe-t-il un hydropericarde idiopathique sans inflammation? Evidem-ment on ne pent appeler de ce nom les quelques onces de serosite que ren-ferme le pericarde a la fin de la plupart des maladies cbroniques, il faudrait le reserver ä une hypersecretion dependant d'une alteration fonctionnelle propre de la membrane. On en con^oitla possibilite; maisje n'en connais aucun exemple. Dans tous les cas, les signes physiques seraient caux de la pericardite chronique, dont cette affection ne pourrait differer pendant la vie que par Vabsence de symptömes febriles, et ä l'autopsie que par I'ab-sence de rougeur et de plaques pseudo-membraneuses.
J'arrive mainlenant aux affections de la substance charnue du cceur, de Fendocarde et des valvules. Lorsqu'on parle d'affections du cceur, c'est generalement d'elles qu'il s'agit; ce sont elles qui, selon M. Delafond, sont töujours consecutives ä Temphyseme pulmonaire; cependant, I'observation que j'ai citee precedemraent d'apres M. Olivier, prouve que le contraire pent avoir lieu, bien que ce soit fort rare. C'est aussi l'opinion de M. Du-puy, qui toutefois ne I'a pas etayee de faits suflisants. J'aurai done a exa­miner successivement les signes de ces affections lorsqu'elles accompagnent Teniphysenie , et lorsqu'elles existent sans lui. II est evident que les cas oü i'emphyseme n'existe pas dans les parties inferieures , voisines du ccüur, se rapprochent quant aux signes physiques de ceux oü il n'existe nulle part. Mais ces cas eux-memes sont rares; car sans doute rerapbyserae doit dejä etre intense et etendu pour amener des lesions un pen considerables du
cceur.
#9632;
Lorsqu'il y a emphyseme des parties infdrieures du poumon, le coeur etant normal, la matite precordiale disparait en partic, pour faire place a une sonorite cxagcroo; les bruits du coeur sont peu audiblcs, profonds, et ne s'entendent que dans une petite cionduo. Lorsque le cceur est byperlro-
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86
DE L'AUSCÜLTATION ET DE LA PERCUSSION
phi^, ordinairement la percussion fournil les mamp;nes resultats, mais a l'aus-cultation, les choses changent de face. Les bruits du coeur restent sourds et profonds; mais leur etendue est augmentee, eile est dgale ä leur etendue normale, et la depasse meine quelquefois beaucoup. Lorsque l'hypertro-phie est considerable, les bruits deviennent eclatants, et offrentle pheno-inene designe sous le nom de tintement metallique. On a vu un exemple d'hypertrophie du coeur compliquant l'empbyseme, dans Tobservation que j'ai rapportee en parlant de celui-ci.
Lorsque l'hypertrophie existe saus emphys^me, ou. au moins sans em-physeme des parties inferieures du poumon, la matite pr^cordiale est aug­mentee; l'impulsion esttres-forle; les bruits sont forts, sourds, etendus, et parfois accompagnes de tintement metallique. Dans la pericardite chro-nique, il y a aussi augmentation de la matite *, mais l'impulsion est faible ou nulle , les bruits sont faibles, peu etendus, et accompagnes d'un murmure sourd. Comme on l'a vu dans une observation precedeute, les deux affec­tions peuvent secorapliquer; alors leurs signes respectifs se melent, et le diagnostic devient embarrassant et pent meme ^Ire impossible.
La simple dilatation et l'atropbie du coeur sont des affections fort rares auxquelleson na jamais eu , chez les animaux,l'occasion d'appliquer la per­cussion ni l'auscultation.
Les hypertropbies du coeur sont parfois accompagnees de lesions des val-vules auriculo-ventriculaires et sigmoides, telles qu'epaississement, indura­tion, ossification; ces lesions amfenent le retrecissement des orifices, et rinsuffisance des valvules. Elles sent annoncees par des bruits de souffle, de rape , de lime et de scie, ajoutes, soit aux deux bruits du coeur, seit ä Tun des deux, generalement au premier. Lorsque ceci a lieu, il y a in-suffisance des valvules auriculo-ventriculaires, de sorte que le sang, lors de la contraction du ventricule, reflue en partie par la; ou bien il y a retre­cissement des orifices arteriels. Si le bruit anormal aecompagne le second bruit, il y a insuffisance des valvules sigmoides, qui laissent refluer le sang des arteres dansle coeur, ou retrecissement auriculo-ventriculaire, qui de-lerminera un obstacle ä laillux du sang. On congoit que ces alterations peuvent exister seules, ou se combiner deux a deux, trois a trois, ou exis-
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APPL1QUEES AUX MALADIES DE POITRINE DU CHEVAL. 87
ter toutes les quatre ensemble; et seien ces diverses circonstances, le bruit anormal accompagnera Tun des deux bruits seulement, ou tous deux ä la Ibis. On con^oit que Temphyseme ne change rien a la manifestation de ces phenomenes.
Chez rhomme, une application exacte et attentive de rauscullation per-met assez souvent de determiner le lieu et la nature de la lesion; chez le cheval, je regarde comrae impossible cetle appreciation delicate. Elle serait d'ailleurs inutile : l'essentiel est de savoir qu'il y a une alteration valvulaire qui derange la circulation.
Toutes ces affections offrent des symptömes generaux analogues: pouls
tantot dur et vibrant, tanlöt petit et mou,en general regulier, quelquefois
irregulier ou intermittent. II y a dyspnee; I'expiration offre le soubresaut
du flanc qui caracterise la pousse, les efforts a men en t de suite la fatigue;
les muqueuses sent tant6t injectees, laniot pales. Les veines jugulaires
offrent le pouls veineux, reflux du sang dans les veines. k la fin de la ma-
ladie, I'oedeme se prononce, d'abord aux extremite's, puis au tronc; les
muqueuses se congestiouuent et se cyanosent; il y a parfois des lipothy-
mies et des syncopes, et enfin la mort arrive par suffocation.
#9632; III. — Maladiea des arter es.
#9632;
Lorsqu'on applique le stethoscope sur un andvrysme externe, on per-9oit des bruits de soufflet, de rape, de scie, de diable, etc., suivant les cas; ces bruits doivent exister aussi dans les anevrysmes internes , et en particulier dans ceux de l'aorte pectorale, qui appartiennent au thorax. Dans ces cas done, on devra percevoir un de ces bruits, immediatement apres chaque battement du cceur, apres son premier bruit. Ces bruits si^geront sans doute tantot au-dessous du sternum, tantot vers la region trachealo, tantöt vers le racbis, vers le dos, suivant le sidge de Tanevrysme; je ne crois pas qu'on ait jamais applique l'auscultation ä l'anevrysme de l'aorte d'un cheval; c'esl d'ailleurs une maladie cxtremement rare.
#9632;-,#9632;#9632;:.#9632;'#9632;'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632; #9632; .
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DEL'AüSCULTATION ET DE LA PERCUSSION
ARTICLE CllNQUlßME.
APPEHDICE. — MALADIES DIVEBSES.
I. — Anemie.
#9632; :
C
L'anemie consiste, comme Tindique son nom, en un dcfaut de propor­tion du sang. Ce n'est pas justementpar sa quantite qu'il fait ddfaut; car, si cela etait, le Systeme circulatoire serait bientot rempli par I'absorp-tion des boissors. G'est.plutöt par la diminution d'un de ses elements les plus essentiels, de 1 element globulaire, qui, une fois afTaibli ne revient que lentement a son etat normal.
L'anemie est tres-commune dans l'espece humaine, surtout chez la femme; il n'en est pas de mamp;ne chez Je cheval, oü les mamp;nes causes n exis­tent pas. Chez lui, eile ne parait Jamals ßtre determinee que par une alimen­tation insuffisante, par une perte accidentelle et abondante de sang, ou par une maladie de longue duree, qui a necessite la diete et des saignees rcpe-tees. Dans tons ces cas, il y a malaise, fatigue survenant rapidement, quel-quefois des vertiges et de l'oedeme; il y a de plus un bruit de souffle au cceur, bruit qui se repute dans les arteres carotides. Ce bruit est doux, moelleux, contrairement au bruit de soufflel qui est rude. Le pouls est faible et ne resiste pas ä la pression. II faut bien se garder de croire dans ce cas ä une lesion du coeur; le timbre du souffle, les antecedents, et les autres symptomos, etabliront suffisamment le diagnostic.
#9632;
II. — Gourme.
La gourme consiste essentiellement en une phlegmasie des muqueuses du nez, du pharynx et du larynx. On conceit que cette phlegmasie puisse facilement s'etendre, par continuite de tissus, aux bronches et au paren-chyme pulmonaire. Dans cecas, la gourme sera compliquee de bronchite ou de pneumonie; ces affections seront caracterisees, comme on Fa vu, la premiere, par des rales muqueux, ronüants et sibilants, la seconde, par des räles crepitants, de la matite et du souffle bronchique.
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APPUQUEES AUX MALADIES DE POITRINE DU CHEVAL. 89
IH. — Morve.
Ordinairement, dans la premiöre periode de la raorve, le bruit respira-toire est normal; mais, vers la fin de la maladie, il est afiaibli et accom-pagne de räles muqueux, crepilanls et caverneux. On trouve en effet k l'autopsie, tantoi une simple bronchite, tantot des noyaux pneumoiiiques epars, tantöt des tubercules et des cavernes. Quelquefois pourlant il n'y a aucun bruit morbide, et alors on trouve les poumons parfaitement sains.
IV. — Pousse.
On a donne le nein de pousse ä une maladie caracterisee par une inter­ruption dans I'expiration. Dans I'inspiration, les c6tes et le flanc s'elevent; ä ce mouvement succede brusquement celui d'abaissement qui caracterise I'expiration; puis celui-ci s'arrele subitement pour reprendre ensuite et continuer regulierement. Le mouvement expiratoire est ainsi coupe par une sorte de soubresaut on de coup de fouet. II y a en mamp;ne temps toux et dyspn^e; ces symptömes s'aggravent a mesure que la maladie devient plus ancienne et qu'elle fait des progres.
La pousse est dans la grande majorite des cas causee par remphyseme pultnonaire : mais eile pent aussi amp;re determinee, comme on I'a vu dans ce qui precede, par une bronchite chronique, une pleuresie, une pneurnonie cbronique, une tuberculose pulmonaire, ou une maladie du cceur. La per­cussion et Fauscullation permettront toujours d'elablir un diagnostic posi-lif, et ainsi Ton pourra rayer defiuilivement du cadre nosologique ce mot de pousse, qui ne designe qu'un symplöme, pour le remplacer par les noms des alterations que ce sympt6me denote.
V. — Maladies du foie et de la rate.
On con^oit que le foie et la rale, fortement developpes dans certains elats morbides, puissent determiner une matite insolile a la partie posterieure du thorax, et une absence dans les rnömes points du murmure respiratoire. II suiHra d'avoir signale ce fait pour que toute confusion puisse 6tre evitee.
t. n.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;12
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90
DE L'AUSCULTATION ET DE LA PERCUSSION
CONCLUSIONS.
Ainsi, la percussion et rauscultation, quoique moins faciles chez le cheval que chez I'homme, permettent, moyennant un exercice convenable, de diagnostiquer avec certitude les lesions qui atteignent les organes pec-toraux. Je resume ici en un tableau les principaux signes diagnostiques qu'elles fournissent.
.
,
MALADIES
DES BRONCHES.
MALADIES
DES PLE\RES,
Bronchite: rales muqueux, ronflanls ct sibilants.
FWmoplysie : riles miiquenx.
Dilatation de bronches : souffle et räle cavcrneux, rdles muqueux.
Pleuresie : matit^, absence tlu bruit respiratoire, souffle egophonique, respira­tion juvenile, bruits de frottement.
Hydro-pneumo-lhorax : matile, absence du bruit respiratoire, souffle ampho-
rique.
Pncumonie : räle crepilant, niatite, souffle bronchique, absence du bruit respi­ratoire, rales muqueux et gargouillement.
Abcfes et gangrene du poumon : souffle et rdle cavcrneux.
Apoplexie pulmonaire : idles crepilanls, absence du bruit respiratoire.
OEd6me du poumon : rales ctepitanls et muqueux. maladies Tuberculose pulmonaire: rndesse et force du bruit respiratoire, prolongation desnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; / laquo;1c I'expiration, craquements, rjdes muqueux , souffle et rales caverneux,
poumons. I etendue des bruits du coeur augmentec.
Cancer et melanose : malilc et absence du bruit respiratoire.
Emphyseme pulmonaire : sonority exagdröe, affaiblissement et rurtesse du bruit respiratoire, expiration un peu prolongde , rales ronOanls, sibilants et mu­queux, etendue des bruits du coeur diminuee (s'il n'y a pas hypcrtrophie de cet organe).
Pericardite aigue : bruits de frottement, de cuir neuf et de raclement ; plus lard, meraessignes que dans la pericardite chronique. Endocardite : bruits de soufflet, de rape et de lime.
Pericardite chronique : matilö , bruits du coeur peu (ftendus , sourds et faibles, avec un murmure particulier.
MALADIES
DU COEUR.
Hypertrophie du emur
avec emphyseme : etendue des bruits, normale ou
augrncntee.
sans emphyseme : matite et etendue des bruits aug-mentees. Alterations des valvules : bruits de soufflet accompagnant les bruits du cceur. Anevrysme de l'aortc : bruit de soufflet survenant apres les bruits du coeur. \ Aneniie : bruit de souffle duux et moelleux.
Avec ces diverses variations des signes physiques, que je viens d'esquis-ser bri^vement, jointes ä quelques sympt6mes d'une observation facile, on
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APPLIQUEES ALX MALADIES DE P01TRINE DU CHEVAL. 91
peut arriver a diagnostiquer avec une grande exactitude les diverses mala­dies de poitrine. On peut de plus suivre leur marche, leurs progrfes, et les efl'ets du traitement, bien mieux que par les indications que fournissent les symptömes eloignes. Les döveloppements dans lesquels je suis entre, et les faits que j ai rapportes dans le cours de mon travail, le prouvent suffisamment.
1quot; mars 18(50.
#9632;• niiM^iit Wtf tf •lt;
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#9632;
. #9632;
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TABLE.
Pages. |RTRO0laquo;CTIOH. Importance de la percussion et de I'auscultalion...............
SECTION PREMliRE.
......... 6
De la percussion..............................
Art. Iquot;. — De la percussion en general et des moyens de la pratiquer.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'*•
Art. II. — Rteultats fournis par la percussion dans l'etat de sant6............. quot;
Art. HI. — Resultats fournis par la percussion dans l'^lat de maladie............ ',8
SECTION DEUXltME.
De l'auscultation......................................
Art. Iquot;. — Dc la maniere d'ausculter. Des bruits pulmonaires physiologiques........ ^
• Oft
Art. II. — Modifications dlaquo; bruit respiialoire.......................
Art. III. — Rruits anormaux................................
•to
Art. IV. -Caracteres fournis par la voix el la toux.....................
Art. V. —Des bruits du cocur..............................• '
SECTION TROlSlfeME.
Diagnostic des maladies des organes thoraciques...................i • • •
Art. Iquot;. — Maladies des bronches..........................•, • • •
I.nbsp; nbsp; Rronchile..................................
II.nbsp; nbsp;Dilatation des bronches..........................
III.nbsp; Hdmoptysie................................ /*-
Art. II. — Maladies desplövres................. .............
I.nbsp; nbsp; Pleuresie.................•.................
II.nbsp; nbsp; Hydrothorax............................... ||2
III.nbsp; Pneumo-thorax et hydro-pneumo-thorax................. 85
Art. III. —Maladies du parenchyme pulmonaire. ..................: ' * ' btJ
I.nbsp; nbsp; Pneumonic aigue......... . .................•nbsp; nbsp; nbsp;'*•
II,nbsp; nbsp; Broncho-pncumonie et plenro-pneumonie................nbsp; nbsp; nbsp; 6^
HI. Pneumonie chronique..........................nbsp; nbsp; nbsp; 63
IV.nbsp; nbsp;Abcis et gangrine du poumon......................nbsp; nbsp; nbsp; 67
V.nbsp; nbsp; nbsp;Apoplexie pulmonaire..........................
VI.nbsp; nbsp;OEdtone du poumon...........................
VII.nbsp; Tubereiilose pulmonaire.........................
VIII.nbsp; Cancer et mölanose du poumon..................... '^
IX.nbsp; nbsp; nbsp;Emphyseme pulmonaire......................... lb-
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94nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE.
Art. JV. —Des maladies du coeur........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;quot;if,'
I.nbsp; nbsp; Ancctions aiguiis du cceur...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; oa
II.nbsp; nbsp;Affections chroniques du coeur..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 33
III.nbsp; Maladies des artires..........................nbsp; nbsp; nbsp; g7
Art. V. — Appendice. Maladies diverses....................... ^ 'nbsp; nbsp; nbsp; 88
I.nbsp; nbsp; nbsp;Anämie............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .,,
,_ „ ..........................nbsp; nbsp; nbsp;/*.
II.nbsp; Gourme..........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;..
III.nbsp;Morvc........................^ _nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; on
IV.nbsp; nbsp;Pousse...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,.
gt; ...........................nbsp; nbsp; nbsp; 10,
v. Maladies du foie et de la rate......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; £amp;
Conclusions......quot;.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
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