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GROS BETA1L, RAPPORT GENERAL
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TRAVAUX DE LA COMMISSION SC1ENTIFIQÜE
1NST1TDEE PRfeS
LE H1MSTERE DE L'AGIllClJLTl'RE, DU C01HIERCE ET DES TBAVADX PUBLICS REDJGE
SV!. H. BOULEY,
l1ro[csscur de cliniquo ä l'Ecolc imperialc veterinaire d'Alfon.
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PARIS
LABE 9 E-DITEUR, LIBRAIRE DE LA SOCIETÜ IMPERIAL ET CENTRALE DE MEDECINE VETERINAIRE
---------^ DE LA FACULTE DE MEDECINE DE PARIS,
Place de l'ßcole-de-Medeciue, 23 (anclen nquot; lit-
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DIEROENEESKUNDE
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DE LA
PERIPNEÜMdlE EPIZÖÖTIQÜE DU GROS BETAIL,
RAPPORT GENERAL
DBS
TRAVAUX DE LA COMMISSION SCIENTIFIQUE
INSTITUTE PRtS LE
MINISTtRE DE l'aGRICULTURE, DU COMMERCE ET DES TRAVAUX PIJBUCS
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copy;utMigeö (jui ge trouofnt ctw LabiS, €iritmv,
place de l'EcoIe-de-Medecine, 23, ancien ndeg; *. Beciard (d'Angers), ancien profosseur a la Facult6 de m^decine de Paris. — CLEMENTS D'ANATOMIE GfiNfiRALE, Description de lous les tissus 011 systfemes organiqncs qui composcnt le corps liu-main 3e edition, revue et augmcnteede nombreuses additions, avec figures intercaltes dans le tex)e, par M. Juli s Beclard, professeur-agrege ä la Faculle de medecine de Paris: accompagnee d'une Notice sur la vie et les oiivra},'laquo;s de P.-A.Bkclard, pavM. C.-lraquo;. Ollivier (d'Angers), el orn6e d'un portrait d'apics le busle de David. 1 fort vol. in 8. 1852. Prix :
DEI.AFOND, professeur k l'Ecole d'Alfort.—TRAITfi SÜK LA PO­LICE SAN1TAIRE DES ANIMAÜX DOMESTIQÜES. 2e edition {Sous presse.)
DEKAFOND. — TRAITfi DE PATHOLOG1K GfiNfiRALE VfiTE-RINAIRE. 2= edition. {Sous presse.)
DEXAFOBTD. — TRA1TE sur la maladie de poitrine du gros betail connue sous le nom de peripneumoniecontagieuse.Vans, 1844.1 \o\ in-8, avec une planche.
DEX,AFOND. — TRAIlfi SÜR LA MALADIE DE SANG DES BETES BOVINES, suivi de l'etude contiparee decetteaffection avec Tenterile suraigue el la fifevre cb;irbonneuse. 1 vol. in-8. 1848
Prix :
DEX.AFOND. — PROGRES AGRICOLE et AMELIORATION Du GROS BETAIL DE LA NIEVRE; caractfercs el qualites de la race bovine charolaise; moyens et importance de reproduire, perfeclionner, multiplier et conserver pure celte precieusn race nationale; avantages et inconvonients de son croisement aveclu taureau anglais do Durham. In-8. 1849.
DEL AFOND, TR AITg SÜR LA POÜERITÜRE ouCachexieaquense des bfiii's äi laine qui regne acluellement a Tetat ^pizootique sur les troupeaux de plusieurs parties de la France; in-8deg; avec une planche gravee. 1854. Prix:
DEXAFOND et Z.ASSAIGNE , professeurs ä l'Ecole vet^rinaire d'Alfort. — TRAITE DE MAT1ERE MEDICALE ET DE PHAR-MACIE VETfiRINAlRE, THEORIQUE ET PRATIQUE. 2laquo; edition, revue, corrigee, et augmentee d'un cboix de FORMDLES publiees ä relranger..t fort vol. in-8, de 8'i4 pages, avec des figures inlercal6es dans le texte. 1853. Prix: Cet ouvrage confprend toutes les noliors thdoriques el pratiques
sur la maliere medicale et la pharmacie appliquec ä la medecine
des animaux domesliques; il fournit sans contredit les elements de
ces deux branches medicales, telles qu'ellcs sont enseignees dans
les ecoles veterinaires.'
GIRAB.D, ancien directcur de l'ficole nationale vamp;erin. d'Alfort. —
TRAITE DE LAGE DU CHEVAL, 3e edition, publieeavec de grands
chäitggtognts et angmentee de l'äge du£ceuf,du Mouton, du Chien
Ä.et dlf Cochon. iß3i. 1 vol. in-8, orne de 4 planches gravees sur acier.
Pri*: . ..
RENAULT. — GANGRENE TRACMATIQüE, mamp;noires et obser­vations cliniques sur une de ses causes les plus fräqucntes dans les animaux doniestiques, in-8.1840.
IVENAUI.T, dirccleurde l'Ecole d'Alfort, professeur de clinique et de medecine opamp;ratoire. — TRAITE DU JAVART CARTILAGINEÜX. 1 vol. in-8, lig. 1831.
fr. c.
8 raquo;
9 25
4 75
3 50
4 raquo;
3 50
1 25
1 25
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3 fO
4 raquo; 3 raquo;
2 50
3 50
Paris. —Typographilaquo; de E. el V. PENAUD freres, rue du Faubourg-Monlinarlie.Iü.
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BIBL10THEEK UN1VERSITE1T UTRECHT
2912 756 4
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DE LA
DU
GROS BE
R4PP0RT GENERAL
DES
TRAVAUX DE LA COMMISSION SCIENTIFIQÜE
INSTITUEE PRfiS
LE laquo;I^ISTl'lii; DB L'AGRICIMIIE, DU CÖHHERCE ET DES TRAVAUX PUBLICS
UEDIGE
(VI. H. BOULEY,
Professeur de clinique ä l'ficole imperiale veterinaire d'Alfort.
PARIS
LABE, KDIIIÜR. LIBRAIRE DE LA SOCIETE IMPERIALE ETCENTRALE DE MEDECINE VETERINAIRE IT DE LA FAC'JLTE DE MEDECINE DE PARIS Place de l'^eole-de-Medecine, 23 auclen ndeg; raquo;).
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MPPOM GENERAL
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TRAVAÜX DE LA COMMISSION SCIENTIFIQUE
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INSTITUTE PR£S IK .
MINIST^RE DE ^'AGRICULTURE, DU COMMERCE ET DES TRAVAÜX PUBLICS
PMIPllldlE EPIZOÖTIOÜE DU GROS BETAU.
A Son Excellence Monsieur le Ministre de f agriculture, du commerce et des travaux publics.
Monsieur le Ministre,
Une epizootie meurtriere, designee sous le nom de pe'ripneumonie contagieuse du gros be'tail, sevit depuis longtemps sur les animaux de l'espece bovine dans un grand nombre de contrees de la France et d'autres parties de l'Europe.
Cantonnee autrefois dans quelques regions isolees des montagnes du Piemont, de la Suisse, de la Franche-Comte, du Jura, du Dauphine, des Vosges, des Pyrenees, de l'Auvergne, cette maladie ne causait ä ragriculture que des dommages parliels dont la fortune publique se ressentait ä peine. Mais lorsque, apresl789, les barrieres furent levees qui mettaient des entraves a la liberte des relations commerciales entre les differentes provinces de notre terriioire 5 lorsque surtout la guerre generale necessita, pour rapprovisionnement des armies, le deplace-ment de grandes troupes de besliaux, alors l'epizootie descendit des montagnes oü eile etait demeuree depuis longtemps confinee et se re-
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pandit dans les plaines avec une effraymie rapiditö, grossissant inces-samment ses ravages en raison du plus grand nombre danimaux que les besoins de la guerre for^aient ä concenlrer sur un point determine et de lejirs migraliqns repelees dang toutes les directions. Pendant touts la duree du premier empire, les memes causes favoriserent la propagation de ce mal rcdoulable; depuis, il n'a pas cesse ses ravages, nialgre la pacification do rEuropc. S'enlretenant de lui-memc dans les pays oil il avait etp ironsporle, il a continue a se repandre da proche en proche par rintermediaire des relations commerciales, et aujourd'hui les choses en sont arrivees a ce point qu'il sevit de la maniere la plus meurtriere conlre la population bovine dc plus de quarante de nos de-partements. Ce sont: ceux de l'Ain, 1'Allier, 1'Aveyron, le Carnal, le Cher, la Cöte-d'ür, les Deux-Sevres, la Dordogne, !e Doubs, la Haute-Garonne, le Jura, 1'Ille et-Vilaine, 1'Isere, la Loire, la Loire-Iuferieure, le Loiret, le Lot-etGaronne, laLozere. le Jlaine et-Loir, la Mayenne, la Marne, la Meurlhe, la Mcvre, le Nord, l'Oise, I'Orne, le Pas-de-Calais, le Puy-de-Dome, le Haut-Ilhin, le Bas-Rhin, le Rhone, la Haute-Saone, la Sa6ne-ct-Loire, la Seine, la Seine-Inferieure, laSeine-et-Marne, la Somme, la Vendee et les Vosges.
La plupart des autres cmilrees de l'Europe ne sont pas plus epar-gnees par ce fleau quo nutre pays.
En Italic, en Sardaigne, en Suisse, en Iklgique, en Prusse, en Au-triche, en Hanovie, en Suede, en Danemark, et depuis ces derniers temps en Hollande et en Angleterre, la peripneumonie du gros betuil exerce, comme en France, des ravages ires-considerables et cause ä la fortune publique un dommage diflicilcment reparable.
II n'existe pas encore de statistique generale officielle qui permetfo d'apprecier i igoureusement aujourd'hui toute la grandeur des pertcs que cette maladie entraine j imiis on pcut s'en faire une idee d'apres quelques documents deja publies qui donnent la mesure de ces penes dans plusieurs de nos departements.
Ainsi, Tun des mcmbrcs de la commission, M. Loiset, vel(;i inaire du depanement du Nord et ancien representant a l'Assemblee nationale legislative, a fait connailre que, d'apres les documents stalistiques re-cueiUis de 1830 k 1836, dans le tiers des communes du deparlemeut
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du Nord, par les soins des v^terinaires, la mortality causee par l'^pi-
zootie avail ete, dans chacune des annees de celte periode, en moyenne d'environ les qualre centiemcs de loule la population bovine du df-par-tement, mais que celte perle s'elait reparlie inegalement suivanl les conditions hygieniques; qu'elle avail tie de douze cenliemes dans les eiablcs des genievreries el des nourrisseurs, et de deux cenliemes seu-lement pour le belail des exploilalions rurales.
Dans les annees les plus desastreuses, suivanl M. Loiset, lamorla-lile se serait elevee au Chiffre enorme de 25 a 26 pour 100; et pendant plus de quinze ans, eile n'aurait jumais ele au-dessous de 10 pour 100.
D'apres ses caleuls, bases sur le releve slalislique des perles cau-sees par l'epizoolie pendant sept annees conseculives dans 217 com­munes du deparlement du Nord et notees avec la plus gründe exacti­tude, elable par etable, le Chiffre annuel de la morlalite serait de 11,200 sur une population de 280,000 leles de besliaux (4 pour 100), ce qui ferait monier la somme des perles eprouvees depuis dix-neuf ans ä 212,800 beles, c'est-ä-dire ä une valeur d'environ 52 millions.
Quoique ces chiffres accusent dejä une perle bien considerable, ils sont loin d'approcher cepeudant de ccux qu'un aulre membre de la commission, M. Yvart, inspecleur general desEcoles vetcrinaires et des bergeries imperiales, a fait connailre dans son rapport oftlciel sur la peripneumonie du Cantal, de l'Aveyron et de la Lozere, qu'il avail re^u la mission d'aller etudier sur les lieux.
D'apres ce document, la morlalite se serait elevce chez certains pro-prielaires du Cantal a 30, U0, 50,68, el meme, chiflre a peine croyable, k 77 pour 100; el en moyenne, pour les trois deparlements, eile n'au-rail pas ele moindre de 35 pour 100 (1).
De pareils chiffres dispensent de commenlaires, ils disent a eux seuls loutes les mines qu'enlraine apres soi un aussi terrible fleau!
Plusieurs fois dejä, depuis quinze ans, Tadminislralion de l'agricul-ture , justement inquicle des ravages produils par la peripneumonie epizoolique, s'est efforcee de faire rechercher les causes de sa propa-
(I) D'aprfes les renseignements donnis par M. Yvart, ce chiftre de 77 pour 100 represente la mortality caus^e directement par la maladie, et non pas celle qui resulttiait de l'abatlaee par le boucher desanimaux malades.
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— 4 — gation fen confiant k des hommes compötents la mission d'aller I'obser-ver dans les localites oü eile regne.
Cast ainsi qu'en 1839 M. le professeur Lecoq, aujourd'hui directeur de l'Ecole imperiale velerinaire del.yon, et en 1840 M. le professeur Delafond fment charges d'aller eludier celte maladie, le premier dans la Franehe-Comle et le second dans la Seine-Inferieure,
Plus tard, en 1851, M. Yvart, inspecleur general des Ecoles veleri-naires, re^ut la meme mission pour les departements du Cantal, de la Lozere et de TAveyron.
Tons les renseignements recueillis par ces Irois veterinaires etaient d'accord pour altribuer ä la contagion, comme cause principale, et la premiere apparition de la maladie dans les localites oü eile sevissait actuellement, et sa propagation incessante sur une plus grande elen-due de pays.
Cependant cette opinion, quoique basee sur des faits pratiques im-portants par leur nombre et par leur concordance, n'avait pas pour eile la sanction d'une demonstration scienliflque rigoureuse, et un assez grand nombre de personnes se refusaient encore a I'admettre.
Les choses en etaient la, lorsque, a la date du 30 mai 1850, le mi-nistre alors charge du departement de l'agriculture, M. Dumas, desi-reux d'obtenir, dans l'interöt de Tagricullure, la solution decisive de la question encore controversee de la contagion de la peripneumonie epizoolique et de faire rechercher les moyens d'en arreter la propaga­tion, institua, pres de son ministere, une commission scienlifique char-geederecueillir, de centraliser et d'examiner tons les documents qui avaient ete ou qui seraient transmis ä l'administralion de l'agriculture sur cette maladie, et en meme temps aussi d'etudier et d'indiquer les meilleures mesures ä prendre pour en arreter les ravages.
Cette commission etait composee de:
MM. Magendie, membre de l'lnstitut, preside fit;
LOISET,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \
Cesbron-Lavau, Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; x . . jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
_ ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gt; repiesentants du peuple:
RODAT,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;f r
Dbsjobeht,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;)
#9632;-#9632;
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#9632;
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MM. Mabny de Mornay, chef de la division de i'agriculture, au miaislire de
l'agi'iculture; Rayer, membre de I'lustitut; Yvart, inspecteur g^n^ral des Ecoles v^rinaires et des bergeries imp^-
riales; Renault, directeur de l'Ecole imperiale vel^rinaiie d'AJfort;
ÜELAFOND, 1
H. Bouley, gt; professeurs h la mfime Ecole; Lassaigne, )
nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;| professeurs ärinstitutnalionalagronorniquedeVersailles;
Baudement, )
Bernard, docteur m^decin;
De Kergorlay, propri^taire;
Reykal, chef de service arEcole d'Alfortj secretaire.
Elle a l'honneur de vous soumetire aujourd'hui, Monsieur le Mi-nistre, un premier compte reudu dc ses iravaux (1).
PLAN DES TRAVAUX DE LA COMMISSION.
Le premier sein de la commission, apres son installation, a ete de preparer, dans sa seance du 6 juillet 1850, un apergu general des dif-ferentes experiences qu'elle pensait devoir instituer pour etudier la nature de la peripneumonie, son mode de propagation et les differentes cspeces de traitcments, preservatifs ou curatifs, qui pouvaient lui (Hre opposes. Get apenju general des experiences a entreprendre dans e but d eclairer ces differentes questions devait etre presente a I'Assem-blee legislative, ä l'appui de la demande de credit que M. le Ministre devait lui faire pour suflire aux depenses que ces recherches allaient entratner.
Nous avons l'honneur de mettre ici sous vos yeux, Monsieur le Ministre, le plan des experiences que la commission avail arnHe. II contient l'expose de douze series d'experiences que la commission pro-
(I) Tous les membres de cette commission n'ont pu prendre line part egale a ses travaux pendant tout le temps de leur duree, h cause d'emp6che menls de diff^rents ordres et surtout de Moignement de Paris d'un certain nonibre d'entre eux.
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posait de faire alors, se reservant de modifier ce prügramme suivant les indications qui resulteraient de la marche de rexperimentation, et evalue ä la somme approximative de 62,2^0 fr. les depenses que l'ac-coaiplisscmeiit de ce projet devait en trainer ;
A. — Une premiere seric d'experiences devait etre entreprise pour constater si la peripneumonie peut dire transmise par rinoculation du sang et de certains produits de secretion, puises sur des animaux. ma­lades et deposes sur des animaux sains.
A cet eflet:
Huit betes bovines parfaitement. saines, provenant de pays non in-fectes par la peripneumonie, devaient etre aehetees et placees dans des localitcs ou n'existerait pas cette maladie.
A deux d'entre elles on devait inoculer du sang.
A deuxnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de la bave.
A deuxnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de la matiere de Kcoülement
nasal.
A deuxnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; des matieres fecales.
Ces differentes matieres devaient etre prises sur plusieurs betes ma­lades.
Ces bötes devaient recevoir la ration d'entretien et etre bien soignees pendant cent jours. Anbeut dece temps on devait constater leur etat
Soit pour la depense:
1deg; Huitboeufsouvacbes ä 250 fr. chaciin, en moyenne 2,000 fr.
2deg; Nourriture calculee sur le pied de 1 fr. 25 c. par chaque tete, soit pour huit betes pendant cent jours. . . . 1,000
3deg; Un vacher ä 3 fr. par jour pendant cent jours .... 300
Nota. Cette experience pouvait etre faite soit a I'Ecole
d'Alfort, soit dans une de ses dependances; il n'y avait
aucun frais de location de vacherie a prevoir.
------------1----------------
Soit done, pour cette experience. ...;.. 3,300
B. — Une seconde serie d'experiences devait avoir pour but de faire connaitre les effets de la cohabitation sur la transmission de la pAMpneumonie.
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Cette experience, ä raison de sa tres-grande importance, devait etre faite dans deux conditions qui ne seraient pas les meines :
1deg; Dans une premiere ;
Deux vaches malades devaient eire placöes dans une mööie etible parfaitement saine, dans ün pays non encore irifecte par la maladie, avec dix betes bovines de differents äges et sexes en bonne sante, pro-venant de cohtrees öü la peripneumonie n'avail jamais existe, ou n'avail pas existe depuis tres-longtenips.
Les deux betes malades devaient rester dans cette etable jusqu'a leur mort, et ne pas etre remplacees; les betes saines ne devaient etre retirees et definitivement jugees qu'au bout de six mois.
On pensait que cette experience pourrait etre faite dans un etablis-sement national ou dans l'une de ses dependances, ä Rambouillet, par exemple. II n'y avail done pas de frais de location ä prevoir. Mais il y avait necessairement ä faire quelques depenses d'appropriation aux ha­bitations qu'on aurait ä disposer en vacherie, soit environ. 300 fr.
Pour prix d'achat de douze betes (deux malades et dix saines), ä 250 fr. chacune, en moyenne, soit........ 3,000
Pour nourriture pendant six mois, ä raison de 1 fr. seule-ment par jour, pour chaque tetc, attendu que les deux betes malades ne devaient pas vivre plus de un ou deux mois, soit. 2,160
Pour un vacher ä 3 fr. par jour, pour six mois..... 540
Total pour cette experience.....6,000
2deg; Dans une seconde :
Dix betes saines devaient etre placecs pendant six mois dans one meme etable avec deux Mtes malades qu'on devait remplacer au fur et a mesure qu'elles mourraient, de maniere qu'il y eut toujours, pendant cinq ä six mois, deux betes malades au milieu des betes saines. On aval calcule qu'il faudrait acheter environ dix betes malades pour entrete-nir ce roulcment.
Soit done:
A acheter vingt betes (dix malades et dix saines), ä 350 fr. chacune en moyenne................ 5,000 fr.
A reporter..... 5,000 fr.
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Report......5,000 fr.
A nourrir douze betes toujours presentes ä l'etable, au
prix de 1 fr. 25 c. par jour pour chaque bete........2,700
Un vacher äS fr. par jour, pour six mois........ 540
Pour appropriation d'un hangar ä disposer en vacherie . 300 On pensait que cette experience pouvait etre faite en
meme temps et dans ie meme etablisseroent que la prece-
dente.
Total pour cette experience ..... 8,540 Nota. Dans chacune des experiences qui precedent, en plagant deux des betes saines a une extremite de l'etable, assez eloignee du point oil seraient placees les b^tes malades, on devait constater linfluence a dis­tance des emanations de ces dernieres.
C.nbsp; — Pour s'assurer si les animaux sains, habitant dans une etable voisine de celle oü existent des betes atteintes de la peripneumonie et communiquant par des portes ou fenetres avec cette etable, pouvaient contracter la maladie, il devait sufflre de menager ä l'extremite de cha­cune des grandes etables, servant aux experiences precedentes, uu compartiment au moyen d'uue cloison en planches mal jointes ou a claire-voie, et de placer deux vaches suines dans ce compartiment, qui devait avoir une porte particuliere communiquant avec le dehors.
Soil pour la depense de cette autre experience : Pour l'achat de deux vaches saines, ä 25 0 fr. chacune, ci. 500 fr. Kourriture de deux vaches pendant six mois, a 1 fr. 25 c. chaque . ;..................:..... 450
Total pour cette experience..... 950
D.nbsp; — Pour reconnaitre si des betes saines paissant dans un pätu-rage commnn avec des betes malades pouvaient contracter la maladie, on devait faire l'experience suivante:
Dix betes saines devaient ^tre placees dans un herbage enclos avec deux bamp;es malades pendant les trois ä quatre mois que durerait la saison de ce päturage; I'herbage devait etre choisi dans une localite exempts de la peripneumonie. Aussitöt qu'une ou les deux b^tes ma-lades seraient mortes, on devait les remplacer par une ou deux nou-
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velles betes infectees, de maniere ä avoir toujours deux betes atteintes de la maladie avec les dix betes saines.
Pour eclairer, par cette experience, I'effet, dans l'espece, dune des pratiques de I'industrie pastorale, on devait faire coucher chaque null cinq des betes saines dans le meme pare que les betes malades. On devait prononcer sur le resultat de l'experience an bout de six mois.
Soit pour les depenses qu'occasionnerait cette experience;
Prix d'achat de vingt betes (dix malades et dix saines), a 250 fr. 1'une .....................5,000 fr.
Prix de location du päturage et nourriture pendant la saison (quatre mois.................... 1,200
Nourriture a l'etable des dix vaches saines pendant les deux mois qui devaient suivre la saison des päturages, a raison de 1 fr. 25 c. parjour................ 750
Pour un vacher pendant tout le temps, a 3 fr. parjour. 600
Total pour cette experience ..... 7,550
E.nbsp; — Pour s'assurer si un animal saiu, travaillant avec le joug ou d'autrcs harnais ayant servi a des animaux affectes de la maladie, pent la contracter, il fallait:
Pour achat de deux boeufs sains............. 1,000 fr.
Pour nourriture et soins pendant six mois........ 500
Total pour cette experience..... 1,500
F.nbsp; — Pour constater I'effet sur des animaux saius, de l'habitation d'une etable qui avait contenu des animaux malades :
Achat, nourriture, soins et logements des animaux necessaires ä cette experience...................... 4,000 fr.
G.nbsp; — Pour constater comparativement les effets sur des animaux sains, de l'habitation dans des etables habitees par des animaux ma­lades, et desinfectees par divers moy ens..........4,000 fr.
U. — Pour des experiences dans lesquelles : 1deg; on devait alimenter une ou deux bamp;es bovines avec des fourrages laisses par deux betes malades, 2deg; on devait laisser des debris cadaveiiques de bötes mortes de la maladie dans des lieux frequentes par des betes saines. 1,000 fr.
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/. — Pour achat et nourriture de quelques animaux domestiques (pores, moutons et gallinacees) qu'on devait placer dans des eiables habitees par des animau\ malades, afm de constater si, comine on I'a pretendu, ils sont susceptibles de contracler la raaladle . . 400 fr.
/. — Pour un ensemble d'experiences ä faire pour etudier sur dos betes saines I'elTet dos circonslances hygieniques regardees par phi-sieurs personnes commc capables de faire nailre la peripneumonie :
Acbat de vingtbetesbovines au prixmoyen de 300 fr.,ci. 6,000 (V.
Nourriture a 1 fr. 50 c. pu* jour de chaque bete, pen­dant quatre-vingt-dix jours................ 2,700
Vacher......................... 300
Total pour cette experience...... 9,000
K. — Pour des essais de traitemenls curatifs, recherches d'anaio-
mie pathologique et autres, analyse chimique, dessins de pieces patho'
#9632; #9632; logiques, impressions, etc., et frais imprevus.......10,000 fr.
L. — Pour missions en France et ä letranger, concernant I'etude de la maladie, des traitemenls essayes et du degre d'eflicacite des me-sures de police sanilaire.................. 8,000 fr.
Defense totale pour l'ensemble de ces experiences, ci. 62,240 fr.
La commission a ensuite discute et arrete un projet de programme du prix propose par M. le minislre de l'agriculture et du commerce, pour la decouverle de moyens preservatifs et curatifs reconnus efficaces et praliquement applicables conlre la peripneumonie epizootique du gros betail.
Ce prix, de la valeur de 10,000 fr., devait (Hre decerne en 1852. mais sur la proposition de la commission, la cloture du concours a ellt; remise au mois d'avril 1853, afin qu'on eut le temps d'apprecier la va­leur de 1'inoculalion comme moyen preventif de la maladie.
Ces premiers travaux acheves, la commission dut suspendre ses seances jusqu'a ce que I'assemblee legislative eut vote les 60,000 fr., qui lui elaient demandes pour enlreprendre les experiences proposers dans le programme reproduit ci-dessus.
Ce fut a la date du 14 aoüt 1851, que M. Mauny de Mornay, chef de division au ministere de Tagricullure et du commerce, et membro de la
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commission de la p^ripneumouie, lui fit part de la decision de l'assem-blec legislative qui ouvrait au minislere de ragriculture et du com­merce, im credit de 62,000 fr. pour enlreprendre las experiences pro-posecs par la commission.
Ce credit, vu 1 epoque avancee de l'annee 1851 oü il etaitvote, devait etre depense, d'apres les intentions de la chambre, moitiö dansrannee 1851 etmoilie dans I'annoe 1852.
La commission se mit immediatement a I'oeuvrc pour utiliser les fonds que le vote de l'assemblee metlait ä sa disposition, et eile enlre-pritparallelement deux series d'experiences :
1quot; Celles qui sont indiquees dans le programme sous la rubrique B et C, ayant pour but de rechercher Imfluence de la cohabitation sur le developpemenl de la peripneumonie.
2quot; Celles qui sont indiquees dans le programme sous la rubrique A, ayant trait a I'lnoculation du sang, de la bave, de la matiere de l'ecou-lement nasal et des matieres fecales, pour permettre de constater si la peripneumonie pent etre Iransmise par l'intermediaire de ces sub­stances.
Elle decida que la premiere Serie de ces experiences serait faite ä la ferme de la Pomeraye, dependante du domaine de Rambouillet, sous la surveillance d'une sous-commission composee de MM. H. Bouley, Rayer et Yvart.
La deuxieme dut etre faite dans une etable de la ferme de Charen-tonneau, sise au voisinage de 1 ecole d'Alfort, sous la surveillance d'une sous-commission composee de MM. Delafond, Renault et Reynal.
EXPERIENCES DE LA COMMISSION.
sect;rr.
Experience sur la contagion de la |H-ri|iilaquo;ciimon5e ^pizootique par vole de cohabitation.
Qnegtloha i rf'sourtret laquo; 1deg; La peripneumonie 6pilaquo;ootique du gi'ös b^täil est-elle susceptible de laquo; se transmettre par voie de cohabitation des animaux qui en sont affectes laquo; aiix animaux sains ?
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it ädeg; Dans le cas oü la contagion de la p^ripneumonie s'op^rerait par celie laquo; voie , tous les aniraaux de Tespfcce bovine qui vivent dans un foyer d'iu-k faction contractent-ils la maladie, ou en est-il qui insistent ä l'influence laquo; contagieuse ? Dans ce dernier cas, quelle est la proportion des animaux laquo; malades et des animaux sains ?
laquo; 3deg; Parmi les aniraaux qui contractent la pamp;ipneumonie, combien r^cu-laquo; parent la sant^ et daus quelles conditions ?
laquo; Combien succombent par la maladie ? raquo;
PREMIERE SERIE DEXPERIEKCES.
EXPERIENCES DE LA FERME DE LA POMERAYE
(DOHAir(£ be haubouillet).
Dans le projet soumis a I'Assemblee legislative par M. le mlnistre de I'agTiculture et du commerce, la commission de la perlpneumonie avail propose qu'une premiere Serie d'experiences füt instiluee, laquelle au-rait pour but de faire connaitre les effets de la cohabitation sur la trans­mission de la peripneumonie.
Cette experience, a raison de sa ires-grande importance, devait etre faite dans deux conditions qui ne seraient pas les memes:
laquo; Dans one premiere, deux vaches malades devaient etre placees laquo; dans une etable parfaitement saine et dans un pays non encore in-laquo; fecie par la maladie, avec dix betes bovines de differenls äges et de laquo; differenls sexes, en bonne sante, provenant de contrees oü la peri-laquo; pneumonicna jamais existe ou n'apas existe depuis longtemps.
laquo; Les deux bßtes malades devaient rester dans cette etable jusqu a laquo; leur mort et ne devaient pas etre remplacees. Les betes saines nc laquo; devaient etre retirees definitivement qu'au bout de six mois.
laquo; Dans une deuxieme experience, dix betes saines devaient etre pla-laquo; cees pendant six mois dans une meme etable avec deux Mtes ma-laquo; lades qu'on devait remplacer au fur et a mesure qu'elles mourraient laquo; et de maniere a ce qu'il y cut toujours, pendant cinq ä six mois, deux (( betes malades au milieu des betes saines. raquo;
Afin de realiser le plan expose dans ce projet, la commission de la peripneumonie chargea deux de ses membres, MM. Baudement et Yvart, de se rendre ä Rambouillet et d'examiner si Ton pourrait trou-' ver dans le domaine national de cette ville une localite oü les expe-
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riences de transmission de la peripneumonie pusseat cue faites dans its conditions rigoureuses indiquees ci-dessus.
Sur ie rapport favorable qui lui fut expose par ces deux membres, la commission decida que les experiences de cohabitation seraient enlre-prises dans la ferme dite de la Pomeraye, sise au milieu du domaine de Rambouillet, laquelle lui parut reunir loutes les conditions d'isole-ment parfait et de salubrite necessaires pour que ces experiences fus-sent aussi rigoureuses et coucluantes que possible.
La commission s'est arretee au choix de cette localite, en se basant sur les motifs qui vont ressorlir de l'expose ci-dessous.
A. Situation de la ferme de la Pomeraye.
La ferme de la Pomeraye est situee au milieu du vaste domaine de Rambouillet, lequel est partout enclos de murs.
Elle est entouree de bois. Elle est formeed'une maison d'habitation et d'un Mtimcnt qui lui fait face, destine a loger les bestiaux.
C'est dans ce bätiment que durent etre places les animaux destines aux experiences de la contagion par cohabitation.
Sur l'avis donne au directeur du demaine par Tun des membres, M. Renault, ce bätiment fut dispose de la maniere suivante :
II fut divise en deux compartiments completement isoles Tun de lautre.
Dans un premier compartiment formant I'etable designee sous la letlre A et dont I'exposition est au sud-ouest, une porte unique fut me-uagee qui donnait sur un terrain asscz vaste, borne ä une assez grande distance par une mare dans laquelle les vaches devaient aller s'a-breuver.
Afin qu'il n'y eüt pas de communication possible entre les vaches oc­cupant cette etable A et celles de l'autre etable designee sous la lettre U, il fut deciiie qu'une double claie serait disposee depuis I'extremite gauche du mur exterieur de cette etable jusqu'ä la maison d'habita­tion , el qu'uue autre claie s'etendrait depuis I'extremite droite de ce mur jusqu'ä une grange isolee, placee ä une certaine distance.
De cette maniere, lorsque, soil pour faire abreuver les animaux, soit pour leur laisser prendre I'air dans la belle saison, on leur donnerait
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lalibertö de sortir de Fencemte managte devant leur habitation, tout danger de communication entre eux, d'une etable ä uns autre, devait ette evite.
L'elable B esl siluee sur la gauche de l'elable A. Elle en futcomple-tement separce par un mur plein cn magonnerie. La perle de celle euible, qui primilivemeiil donnait sur la meme facade que celle de l'elable A, ful muree, et une nouvelle perle ful ouverle dans le mur de piguou du bailment.
Les vaches desliuees ä habiler celle etable devaiem aller s'abreuver dans une mare beaueoup plus eloiguee que la premiere, situee sur le dorriere de la maison d'habilalion.
Le terrain qu'elles devaienl parcourir pour se rendre ä cette mare, el dans Icqucl on devail les laisser libres dans les beaux jours, elait completemcnt isole du premier par le Systeme de claies qui vient d'etre indique.
B. Choix des vaches destlnees ä rexpe'rimentalion.
La peripneumonie epizoolique n'ayant jamais existe dans la com­mune de Rambouillet, ainsi qu'il appert des renseignemenls donnes pur M. Yvart, et de ceux qu'onl fournis ä cet egard M. Jouet, veleri-uaire ä Rambouillet, et M. Lefebvre, mailre de posle de la meme localile, lesquels onl envoye ä la commission un cerlifical legalise oa ces renseignemenls se Irouvent aflirmes, celle commune se trouvaii dtsns les conditions rigoureuses, demandees par le projet d'expcricnces, pour que i'experimenlaliou de la contagion piit y elre cssayee avec toutes les garaniies d'exactilude.
^cs vaches destlnees ä ces experiences ont ele choisies, par MM. Re­nault et Delafond, assislös de M. Jouet, velerinaire de la localile, dans le troupeau de vaches dependant de la ferme de Rambouillet, animaux dont l'prigine est parfailement connue et enregislrce avec sein depuis cinquanle ans, eldans 1 ctablissemenl de M. Lefebvre, mailre de poste ä Rambouillet.
Le choix des experimentateürs ne s'est arröte sur celles des vaches qu'ils out era devoir prendre comme les plus propres ä servir ä l'expe-rience, qu'apres avoir recueilli dtjs renseigneinents exacts sur leur eiat
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antamp;leur, et aprfess'Ötre bien assures, par ua examen attentif de tpules les fonclions, de la parfaite regularite de leur sanle.
Conformement aux indications du projet d'experiences, servant de programme, on a fait un lot de choix compose de trois taureaux, et de dlx-sept vaches dedifferenles races et d'äges dlfferents.
Ces animaux ont ele dislingues par des iioms et des numeros, el distribues dans Tune et I'aulre elables, de maniere ä ce que, sous le rapport des sexes, de Tage et des races, la dislribuliou füt a peu pres equivalente dans Tune et dans I'aulre.
Los choses etanl ainsi disposees, trois premieres vaches furent ex-pediees ä Rambouillet, le dimanche 14 novembre 1851.
L'une de ces vaches venail du deparlement du Nord, oü la commis­sion l'avait fall aclieler dans le but de l'employer aux experiences de la cohabitation; eile elait reslee cinq jours ä l'Ecole d'Alforl, oü proces-verbal de son elat avail ele dresse. Les deux aulres avaient ele achctees la veille, l'une h M. Hebert, nourrisseur ä la ferme de Monl-Souris, barriere Saint-Jacques; I'aulre ä M. Simon, nourrisseur äVaugirard.
A leur arrivee ä la ferme de la Pommeraye, ces vaches ont ele nu-merolees et dönommces :
Gelle de Vaugirard, Jeanne I(jideg; 23), a ele placee dans I'etable J, mire la vache Babet (ndeg; 7) el la vache Coquette (ndeg; 3) ;
Gelle de Lille, dile Tulipe (ndeg; 24), a ele placee dans la meme elable 4, enlre Rosine (nquot; 9) el Norma (nquot; 2);
Enfin, celle de la ferme de Monl-Souris, Manon I(ndeg; 21), a ele placee dans I'etable B, enlre La Biche (ndeg; 12) et La Nebula (nquot; k).
Teiles sont, Monsieur le Ministre, les premieres dispositions prises a la ferme de la Pomcraye, pour reconnailre si la peripneumonie possede la propriele de se transmellre par cohabitaliou. Nous les avons rapporlees ici avee quclques details, parce que ces experiences devaient dünner la solution d'une question dominante dans l'hisloire de cetie ter­rible maladie, celle de savoir si eile est, oui ou non, une maladie con-lagieuse, question qui, ä lepoque oü ces experiences furcnl inuiluees, elait laquo;ncore considcrce comme douleuse, meme par quelques-uns des membrcs de la commission.
II elail done important. Monsieur le Minislre, que vous counussiez
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— t6 -toutes les precautions qui avaient ete prises pour donner ä cette ques­tion si grave et si importante la solution la plus rigoureuse possible.
Le 2 decembre 1851, trois nouvellesvaches malades furentenvoy^es, par les soins de la commission, a la ferme de la Pommeraye et placees;
La premiere, Jeanne II (ndeg; 22 am), dans I'elable 4, entre Bahet et Coquette, a la place qu'avait occupee la premiere vache Jeanne I (ndeg; 23), morte le 19 novembre 1851;
La deuxieme, Manon II (ndeg; 21 his), fut placee dans l'etable B, entre Biche et Nebula, ä la place qu'avait occupee Manon I, morle de la peripneumonie le 25 novembre;
Et la troisieme, Jolie (ndeg; 22), fut placee dans l'etable B, entre Homard (ndeg; 14) et Suzon (n013).
II y eut done, en tout, six vaches malades introduites ä la ferme de la Pommeraye, trois dans l'etable A et trois dans l'etable B. Sur ces six vaches, dont la maladie avail ete tres-rigoureusement coastatee par la commission, trois sont gueries et trois sent mortes.
Les vaches mortes sont:
1deg; Jeanne I (ndeg; 23), entree le 16 novembre au soir dans I'amp;able A et morte le 19 au soir.
La duree de son s^jour dans ratable a done ete de trois jours settle­ment.
2deg; Jeanne It (nquot; 23 his), entree le 2 decembre au soir dans l'etable A et morte le 7 decembre pendant la nuit.
Son cadavre est reste pendant douze heures dans l'etable. La duree de son sejour dans Telable a ete, tout.compris, de cinq jours et une nuit.
3deg; Mation I (ndeg; 21), entree le 16 novembre au soir dans l'etable B et morte le 26 novembre.
Son cadavre est reste dix heures dans l'etable. La duree de son sejour parmi les betes saines a done ete de dix jours et deux nuits.
Les vaches introduites malades et gueries spontanement, sont:
1deg; La Tulipe (ndeg; 24), venant de Lille. Introduite le 10 novembre au soir dans l'etable A, eile a presente jusqu'au 20 decembre les sym-ptömes de la maladie, e'est-a-dire pendant trente-quatre jours.
2deg; Jolie (nquot; 22). Introduite dans l'etable .B le 2 decembre 1851, eile
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a präsente les symptömes de la maladie jusqu'au 21 du memo mois, c'est-ä-dire pendant dix-neuf jours.
3deg; Manon II (ndeg; 21 bis). Introduite malade dans l'etable B le 2 decembre 1851, eile a presente les symptömes de la maladie jusqu'ä la fin de decembre, c'est-ä-dire pendant vingt-huit jours.
Yoici maintenant les phenomenes qui se firent remarquer sur les animaux des etables A et B, apres l'introduction de vaches malades:
1deg; filABLK A.
Bös le 21 novembre 1851, c'est-ä-dire six jours seulement apres l'introduction dans cette etable des vaches malades nos 23 et 24, les vaches La Noire (nquot; 16) et Norma (nquot; 2) furent affectees d'une toux particuliere, sans que l'auscultalion fit reconnaitre de lesions appre-ciables dans leurs poumons, et sans que leur sante generale parüt autrement derangee, les bamp;es continuant ä manger et ä ruminer comme dans l'etal normal.
Puis ce Symptome unique se manifesta successivement:
1deg; Sur Coquette (ndeg; 3), l'une des voisines des deux malades 23 et 23 his, le 22 novembre;
2deg; Sur Rosine, voisine de Tulipe, vache malade, le 23 novembre;
3deg; Sur Berthe (nquot; 8), le 25 novembre;
W Sur Babet (ndeg; 7), l'autre voisine des deux malades 23 et 23 bis, le 3 decembre;
5deg; Sur Clara (ndeg; 1), le 5 decembre;
6deg; Sur Olga (ndeg; 6), le 7 decembre ;
7deg; Et sur Martin, laureau (n* 15), le 10 decembre.
En sorte qu'ä cette epoque, vingt-quatre jours apres l'introduction des deux premieres malades et huit jours apres l'introduction de la derniere, sur dix animaux sains soumis ä l'experience de la cohabi­tation, neuf presentaient comme Symptome anormal une toux parti­culiere.
Une seule vache, La Caille (ndeg; 11), conserva les caracteres de la sante la plus parfaite.
Apres l'apparition de ce premier signe anormal, on vit se manifester
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successivemeul sur six vaches les symjttomes qui caraeterisent posi-tivement la #9632;pe'ripneumonie, ä savoir:
Au debut, la tristesse, une attitude plus immobiie, moins de sensi-bilite aux attouchements, une appetence moins grande pour les ali­ments solides ou liquides, la rumination s'effectuant ä de plus grands intervalles et avec plus de lenteur, des meteorisations intermittentes, la secheresse plus grande des matieres fecales, l'acceleration de la res­piration (25 a 30 par minute), et la plainte determinee ä la volonte de l'observateur, par la pression de la colonne verlebrale, siege dune sen-sibilile remarquable dans quelques sujets, et par la pression des parois tboraciques; la toux petite, secbe, avorlee et douloureuse. A I'auscul-lation, on percevait, a cetle periode de la maladie, de chaque cote de la poitrine, un bruit respiratoire plus intense que dans I'etal normal, sans que, sur le plus grand nombre des sujets, il füt possible de reconnaitre encore le siege precis du mal; la secretion lactee etait notablement diminuee, la peau etait seche et adherente aux cötes. A ces symptömes s'ajoutait l'acceleration de la respiration avec tension du pouls, I'in-jection des muqueuses apparentes, la chaleur plus grande du mufle sans secheresse, et les alternatives de froid el de chaud a la base des cornes et aux oreilles.
Puis, au bout de trois, quatre et cinq jours, lorsque la maladie etait defiuitivement confirmee, eile etait caracterisee par une plus grande tristesse, rimmobilite et l'insensibilite des malades, la station ä dis­tance de la creche dans l'attilude de Fabaltement, la tele maiutenue en position uu pen horizontale, la cessation de l'appetit, la suspension de la rumination, I'ecoulement par la bouche dune bave filante, el sur quelques sujets la diarrhee. A cetle epoque, la respiration etait nota­blement acceleree (30, 40 et 50 par minute), et l'auscultation faisait reconnaitre le bruit supplementaire dans les parties du ou des pou-mous encore permeables ä l'air, et le bruit de souffle avec la matite ä la percussion dans celles qui etaient envahies par la maladie. Chez quelques sujets, ces symptömes coincidaient avec un oedeme sous tho-racique. A ces symptömes s'ajoutaient la plainte synchronique avec chaque temps de l'expiration; la toux petite, grasse, douloureuse el difficile; le jelagc par les names de matieres spumeuses, queiquefois
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sanguinolentes; la sensibilite extreme des parois costales; la faiblesse du pouls; la decoloration des muqueuses; Tadherence de la peau de plus en plus accusee, sa secheresse et son refroidissement chez la vache dont la maladie eut une terminaison mortelle.
Deux sujets ont ete affecies d'ophthalmie avec precipite, dans la cbambre anterieure de l'oeil, (fun depot d'apparence albumineuse.
Les vaches qui presenterent ces symplömes lui'ent les suivantes, dans l'ordre oü la maladie se declara:
1deg; Olga (qdeg; 6), le 17 decembre, trente-et-un jours apres I'introduc-tion des deux premieres vaches malades, entrees dans I'etable le 16 no-vembre;
2deg; LaNoireijaPlb), le 18 decembre, trente-deux jours apr6s la premiere imroduclion;
3deg; Clara (nquot; l), le 21 decembre, trente-cinq jours apres la premiere introduction;
4deg; Rosine (n0 9), a la meme date, le 21 decembre;
5deg; Norma (ndeg; 2), le 23 decembre, Irente-sept jours apres la pre­miere inlroduclion;
6deg; Coquette (n0 3), le 12 Janvier, clnquante-sept jours apres la pre­miere introduction.
Sur ces six vaches bien reconnues atteintes de la peripneumonie par les membres de la sous-commission de Rambouillet et examinees plu-sieurs fois par la commission, une seule, Olga, succomba a la peri­pneumonie le 6 Janvier, apres dix-neuf jours de maladle. Son cadavre fut transporle a Alfort le 6 Janvier, oü l'autopsie qui en a öte faite en presence des membres de la commission fit reconnaitre toutes les lä-sions caracteristiques de la peripneumonie.
Sur les cinq aulres vaches atteintes de la peripneumonie, la maladie parcourut ses differentes periodes dans des temps differents et avec des caracleres variables d'intensite; mais chez toutes eile setermina, sicen'estparune guerison complete, chose que les autopsies ne pei-mettent pas de dire, ainsi que cela resultera des suites de ce rapport, au moins par un retablissement assez parfait des forces et des fonc-lions pour que les animauxpussent elre considamp;res. d'apres leur appa-rence exterieure, conune en bonne saute.
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Quant aux irois autres anintaux de l'etable, ä savoir: Berthe (n0 8), Bähet (n07) et Martin (n'' 15), qui avaient commence ä tousser des les premiers jours de rintroduction des vaches malades, ils out conti­nue ä presenter ce Symptome pendant plusieurs mois, mais sans que leur sante geuerale fut autrementderangee.
Ainsi, pour resumer cette premiere partie de rexperience faite dans l'etable A de la ferme de la Pomeraye:
1deg; Sur dix animaux parfaitement sains que renfermait cette etable, xjjuf ont ete affecles d'une toux particuliere dans les vingt-quatre premiers jours qui ont suivi l'introduction des trois vaches malades parmicux;
2e Sur les neuf animaux affectes de ce premier Symptome, six ont ete atteims de la peripneumonie bien caraclerisee dans les cinquante-sept premiers joürs qui ont suivi l'introduction des vaches malades dans l'etable;
Enfln, sur ces six animaux, un seul a suecombe ä la peripneumo­nie ; les cinq autres ont resiste et presente, apres leur guerison, les ap-parences exterieures de la same.
2raquo; £table B.
Le 25 novembre 1851, c'est-a-dire neuf jours apres l'introduction dans l'etable B des vaches malades nos 23 et 24, les vaches saines de cette etable furent affectees de la toux particuliere que nous avons dil s'etre declaree, ä la meme epoque, dans l'etable^, coincidemmentavec la meme circonstance, c'est-ä-dire l'introduction de vaches malades dans cette etable. Ce symptörae se raontra successivement:
1deg; SmSuzon (n0 13), le 26 novembre ;
2deg; Sur La Garde (n0 20), le 2 decembre;
3deg; Sur Marlon (n0 5), le 3 decembre;
W Sur Kettly (nquot; 17), le 7 decembre;
5deg; Sur Leduc (nquot; 18), le 10 decembre;
6deg; Sur Nehula (n0 4), le 18 decembre ;
7deg; Sur Homard (n014), le 28 decembre. Ea sorte qu'ä cette epoque, ürente-deux jows apres l'introduction des
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deux premieres vaches malades, sur dix auimaux sains soumis a I'ex-perience de la cohabitation dans I'etable B, sept presentaient comme Symptome anormal une toux particuliere.
Trois animaux, Junon (n0 19), Bringe (ndeg; 10) et Biche (n0 12), conserverent les caracteres de la plus parfaite sanle.
Apres l'apparition de ce premier Symptome, ccux qui appartiennenl en propre a la peripneumonie se declarerent saccessivemenl sur qualre vaches, et dans I'ordre suivant:
1deg; La Garde (u010), le 2 decembre, seize jours apres I'introduction des deux premieres vaches malades, entrees dans I'elable B le 10 no-vembre 18S2;
2quot; Ledue (nquot; 18), le 16 decembre, trente jours apres la premiere introduction;
3deg; Marton (n0 5), le 21 decembre, trente-cinq jours apres la pre­miere introduction;
4deg; Homard (ndeg; 14), le 28 decembre, quarante jours apres la pre­miere introduction.
Sur ces quatre animaux, bien reconnus atteints de la peripneumonie par les membres de la sous-commission de Rambouillet et examines plusieurs fois par la commission, deux succomberent ä la peripneu­monie, ce sont Leduc, mort le 25 decembre, apres neuf Jours de ma-ladie, et La Garde, morte le 17 decembre, apres neuf jours de maladie egalement.
Les cadavres de ces deux animaux ont ete transportes a Alfort, et leur autopsie, faite en presence des membres de la commission, a per-mis de reconnaitre toutes les lesions caracteristiques de la peripneu­monie.
Les deux autres vaches affectees de la peripneumonie en guerirent, Tune, //bmart^au bout de vingt-deux jours et l'autre, Marton, apres trente-cinq jours.
Quant aux trois autres animaux de I'etable, qui avaient commence a tousser des les premiers jours de I'introduction de vaches malades par-mi eux, Us ont continue a presenter ce symptdme pendant plusieurs mois, raais sans que leur sante generate fut autrement derangce.
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Ainsi, pour resumer cette partie de l'experience faite dans 1 etable B de la ferme de la Pomeraye:
1deg; Sur dix animaux parfaitement sains que renfermait cette etable, sept ont ete affectes dune toux parliculiere dans les trente-deux pre­miers jours qui ont suivi rintroduction de vaches malades parmi eux.
2deg; Sur ces sept animaux, affectes de ce premier Symptome, quatre ont ete alteints de la peripneumonie bien caracterisee, dans les qua-rante premiers jours qui ont suivi l'introduction de vaches malades dans I'etable.
3deg; Enfin, sur ces quatre animaux malades de la peripneumonie, deux sont morts et deux ont resiste et ont presente, apres la guerison, les caracteres exterieurs de la sante.
Resume general de I'experience sur la contagion de la peripneu­monie par voie de cohabitation, faite dans les e'tables de la ferme de la Pomeraye.
1deg; Un troupeau compose de trois taureaux et de dix-sept vaches est choisi, avec 1c plus grand soin, parmi des animaux originaires de pays oil la peripneumonie n'a Jamals existe, et dans des localites qui n'ont jamais ete non plus envahies par cette rnaladie.
2deg; Ce troupeau est divise en deux lots egaux, qui sont places dans les compartiments, parfaitement isoles Tun de l'autre, d'une etable sise dans une localite oü la peripneumonie n'a jamais fait son apparition.
3deg; Six vaches provenant de pays differents, mais bien reconnues atteinles de la peripneumonie, sont introduites, trois dansun des com­partiments de I'etable habitee par des animaux sains, et trois dans l'autre.
If Consecutivement ä cette introduction, et au bout, d'une periode de temps, variable entre six jours et trente-deux jours, seize animaux sur vingt, furent affectes d'une toux particuliere; quatre conserverent les caracteres de la plus parfaite sante.
6deg; Sur les seize animauxpresentant ce symptöme remarquable, dix, c'est-ä-dire la moilie des sujets en experience, furent attaques de la peripneumonie, avec des degres differents d'intensitö, dans une periode de temps qui a varie entre seize eteinquante-septjonrs.
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6deg; Snr ces dix animaux, trois sont morts et sept sont revenus a la sante an bout d'un temps plus ou mo ins long.
Conclusion,
II resulte des experiences qui viennent d'etre relatees que la peri-pneumonie epizootique des betes a cornes est susceptible de se transmetlre des animaux malades aux animaux sains de la me'me espece par la voie de la cohabitation.
D'apres ces premieres experiences:
Sur 100 animaux de l'espece bovine, 20 seraicnt refractaires a raclion de la contagion, et 80 eprouveraient ä des degrös divers les effets de l'influence conta-gieuse;
Sur ces 80 animaux, 50 contracteraient la peripneumonie;
Et sur ces 50 derniers, 35 gueriraient de cette maladie et recupereraient apres leur guerison
toutes les apparences exterieures de la sante, et 15 succomberaient ä ses suites.
Une circonstance remarquable est a signaler dans celte experience, c'est que la transmission de la peripneumonie pourrait s'operer dans les elables ä une certaine distance, et qu'il ne serait pas necessaire d'un contact immediat pour que ce phenomene se manifestät.
Ainsi dans I'etable A, ce sont, il est vrai, les vaches Norma et Ro­sine, voisines de Tulipe, vache malade, et Coquette, voisine de Jeanne, autre vache malade, qui ont ete les premieres atteintes de la toux, le premier Symptome consecutif ä la cohabitation; mais simul-tanement, la Noire, separee des malades par deux autres vaches pre-sentant le möme Symptome, et Bähet, l'autre voisine de Jeanne (vache malade), n'en etait alteinte que beaucoup plus tard.
Quant a la maladie elle-meme, eile ne se declara pas tout d'abord sur les vaches immediatement voisines des malades, mais bien sur d'autres qui en etaient plus eloignees.
Ainsi, ce fut Olga, separee de chaquecöte des malades 'par deux voisines, qui en fnt la premiere atteinte; puis vint la Noire, qni amp;ait
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separee aussi par deux autres vaches, du n0 23, vache malades puis ce fut le tour a Clara, voisine d'Olga, la premiere attaquee ; puis enfin Mosine et Norma, ies deux voisines de Tulipe (vache malade), et Co­quette, voisine des Jeanneraquo; (vaches malades), presenterent les symp-tömes caracteristiques de la maladie.
On prendra ime idee plus complete de la marche que la maladie a suivie, par le tableau suivant oil sont indiques les rapports des animaux sains avec les animaux malades, et oü se trouve marque, par des chiffres en regard de chaque nom, I'ordre dans lequel la maladie a apparu successivement, sur ceux des animaux en experience qu'elle a attaques.
Etable A.
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INDICATION DES RAPPORTS us
ANIMAUX SA1SS AVEC LES MALADES.
ORDKE D'ArPARlIIOraquo; M
LA TOUX. (Premier Symptome.)
ORDRE d'apPARITION Dl
LA PERIPNEÜMONIE.
1
2
3
i
5
6
1 7
8
9
10
11
12
13
La Noire.......\
Berthe........V saines.
Babel........./
Premiere. Qualrieme. Cinquieme.
Deuxieme.
raquo;
Septieme.
Sixieme.
Troisieme.
Premiere. Huitieme.
Deuxieme.
Sixieme. raquo;
Premiere. Troisieme. Quatrieme.
Cinquieme.
Jeanne I....... , ,
malades. Jeanne 1/......
Coquette.......\
Caille......... 1
Rosine.......'
Tulipe....... malade.
Norma........1
„ „ [ saines. Martin........
Dans I'etable B, voici I'ordre d'invasion de la maladie : le premier Symptome, la toux, apparait d'abord sur Suzon, voisine de Jolie (vache malade); puis sm Lagarde, voisine de Suzon; puis sur Marton, se­paree des vaches malades ndeg; 21 bis, par une intermediaire; puis sur Leduc, separee de Jolie (vache malade) par une intermediaire; puis sur Nebula, voisine des Manons (vaches malades); puis enfin sur Homard, voisine de Jolie, vache malade.
Quant a la peripneumonie, eile se declare dans I'ordre suivant:
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1deg; Sur Lagarde, separee de Jolie, vache malade, par une interme-diaire;
2quot; Sur Leduc, separee de Jolie par une intermediaire;
3deg; Sur Marlon, separee des Manons par une intermediaire;
Udeg; Enfin sur Homard, voisine de Jolie, vache malade.
Voici le tableau indicateur des rapports des animaux sains avec les malades, et de l'ordre que la maladie a suivi dans son invasion.
Ex able B.
1
a
at o quot;ia
z
INDICATION DES RAPPORTS
D1S AS1JIAUX SAINS AVEC LES laquo;ALADES.
ORBRE d'apPARIIIOIC
DE
LA TOUX. (Premier Symptome.)
ORDRE D'APrARIIIOM Dl
LA PER1PNEUMONIE.
1
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Qualrieme. Sixieme.
Premiere. Deuxiemc.
raquo;
raquo;
Cinquieme. Troisieme.
Deuxieme. Qualrieme.
raquo; Premiere. l raquo; raquo; raquo;
Troisieme.
Homard.......| saineS-
Jolie......... malade.
Suzon....., . . V
Lagarde.......i
Kellly.........f
gt; saines. Junou........./
Bringee........1
Biclie........./
Ifonon /.......(
„ „ } malades. Manon 11......)
Nebula........i .
•i . t saines. Marlon........j
Ainsi il semblerait resuller de cette experience, qu'il n'est pas neces-saire absolument d'un contact immedial des animaux malades avec les animaux sains, pour que, dans une etable, la maladie se transmit des premiers aux seconds.
DEUXIEME SERIE D'EXPERIENCES.
Cette premiere experience faite, une deuxieme question se presen-tait a etudier, question dune importance pratique considerable, celle de savoir : laquo;*' les animaux qui ont subi, une premiere fois, les atteintes de la peripneumonie, a un degre quelconque, sont doue's actvellement (comme cela parait resuller des renseignements recueil-lis par M. Yvart, dans son voyage d'Auvergne), dune raquo;orte ctimmu-
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nitd qui leur permet de vivre, sans danger pour levir sante, dans un nouveau foyer d'infection.
Simultanement, la commission dut aussi se proposer de rechercher, si les animaux qui avaient ete soumis une premiere fois ä l'influence de la contagion et y etaient demeures refractaires, devaient ce privi­lege au hasard, on s'il leur etait acquis par une force de resistance qui leur füt propre.
Dans le but de resoudre cette double question, la commission a ins-titue deux experiences paralleles, qui ont ete poursuivies : l'une ä la ferme de Charentonneau, pres d'Alfort; I'autre a la ferme de la Pome-raye.
La commission a profile de ces experiences pour rechercher, en mamp;ne temps, si des vaches qu'elle avail inoculees avec du sang, de la have, de la mauere de rexpectoralion et des liquides excrementitiels, aux dates des h et 14 novembre 1851 (experiences dont il sera rendu compte plus loin); avaient, par le fait de cette inoculation, obtenu le privilege de l'immunite centre l'invasion ulterieure du mal.
Voici, Monsieur le Ministre, comment ces experiences complexes örit ete instituees et quels en ont ete les resullats :
a. EXPERIENCES DE LA FERME DE CHARENTONNEAU.
Qaestloos A resoudre:
laquo; 1deg; Y a-t-il des animaux de l'esptice bovine qui soient d^cid^ment r^frac-laquo; taires ä la contagion de la p^ripneumonie ?
laquo; 2quot; Les animaux de cetle espfice sont-ils prßserv^s, li l'avenir, des at-laquo; teintes de la p6ripneumonie, lorsf]u'!i la suite d'une premiere cohabilation laquo; ils n'ont präsente que les symptdmes d'unc indisposition lagere, caract^-laquo; ris^e principalement par une toux plus on nioins persistante ?
laquo; 3deg; Les animaux qui ont contract^ une premiere fois la p^ripneumonie laquo; ne sont-ils plus susceptibles de la contracler de nouveau? raquo;
Pour resoudre ces questions complexes, la commission a fait placer le 5 mars 1852, dans l'etable de la ferme de Charentonneau:
1deg; Cinq vaches, extraites de la ferme de la Pomeraye, oü elles avaient ete soumises ä une premiere epreuve d'infection par cohabita-tlont ainsi qu'il vient d'etre relate dans le paragraphe precedent; ceraquo; vaches etaient:
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a.nbsp; Bringe'e (ndeg; 10), de ratable B de Rambouillet; eile avait reiste completement ä l'influence de la contagion, et n'avait presente aucun Symptome de maladie.
b.nbsp; Rettly (n0 17), de l'etable B de Rambouillet; eile avait resistlaquo;* completement ä l'influence de la contagion, sans presenter aucun Symp­tome de maladie.
c.nbsp; nbsp;Clara (nQ 1), de l'etable A de Rambouillet; eile avait ete la troi-sieme decelte etable atteinte de la peripneumonie, ä la date du 21 de-cembre 1851.
d.nbsp; Norma (n0 2), de l'etable A de Rambouillet; eile avait ete la cinquieme de cette etable atteinte de la peripneumonie, ä la date du 23decembre 1851.
e.nbsp; La Coquette, de l'etable A de Rambouillet j eile avait ete la sixieme atteinte de la peripneumonie, ä la date du 12 janvier.
2deg; Avec ces cinq vaches, on mit dans la meme etable deux vaches parfaitement saines et vierges de tonte experience anterieure, savoir : Marion (nquot; 7) et Zula (nquot; 8).
Ces deux vaches devaient servir de sujets de comparaison pour ap-precier la nouvelle influence de la cohabitation, sur les vaches de la Pomeraye.
3deg; Enfin, six autres vaches, savoir -.'Rose-de-Mai (ndeg; 1), Mille-Fleurs ((1deg; 4), Jacqueline (ndeg; 3), Blanchette (11deg; 8), Rosette (nquot; 3) et Bucheronne (n0 5), inoculees avec du sang, du mucus nasal et des liquides excrementitiels, dans un but experimental qui sera relate plus loin et qui n'est indique ici que pour ordre, furent soumises sirauliane-ment ä la mamp;me epreuve de cohabitation.
L'etable de Charentonneau, ainsi composee, contenait done en tout treize animaux d'cxpei iences, a savoir :
1deg; Trois vaches provenant de Rambouillet et ayant dejä ete attelntes de la peripneumonie;
2'' Deux vaches, ayant vecu pendant tout le temps de l'experience de la Pomeraye, dans le foyer de la contagion, sans contracter la ma­ladie et sans presenter le plus leger Symptome morbide;
3quot; Deux vaches parfaitement saines, et n'ayant subi encore aucune experience d'inoculation el de cohabitation ;
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Et 4deg;, six vacbes inoculees avec les matieres indiquees ci-dessus.
Les choses etantainsi disposees, le 21 janvier 1852, deux premieres vacbes malades furent introduites dans l'etable de Cbarentonneau; l'une, la Regresse, fut placee enlre Rosette, inoculee avec du sang chaud, et Zula, qui n'avait encore ete soumise ä aucune experience j l'autre, Vlnvalide, fut intercalee enlre Marion, vacbe qui n'avait en­core ete soumise ä aucune experience, et Mille-Fleurs, inoculee avec du mucus nasal cbaud.
La premiere de ces vacbes, la Regresse, vecut dans l'etable du 21 juin au 9 juillet, jour oü eile fut sacrifice ä Alfort, pour servir ä des experiences d'inoculation dont il va etre parle plus loin (en tout dix-buit jours); l'autre mourut dans l'etable le 30 juia (neuf jours apres son introduction).
Le 27 juin, une nouvelle vacbe malade, la Bringee-blanehe, fut introduite ä Cbarentonneau et placee entre Bringee (11deg; 10) et Kettly (n017), vacbes provenant de Rambouillet.
Elle y resta jusqu'au 30 juin, jour de sa mort. Le 30, deux autres vacLes furent placees; l'une, la Joue-Blanche, ä la place qu'avait oc-cupee Vlnvalide, entre Marion et Mille-Fleurs; lautre, la Grande, entre Bringee (ndeg; 10) et Kettly (ndeg; 17), ä la place qu'avait occupee la Bringe'e-Blanche, l'une et l'autre ne vecurent que quarante-buit beures.
En tout, cinq vaches malades furent introduites dans l'etable de Cbarentonneau, du 21 au 30 juin. II sera indique plus loiu, danslepa-ragraphe consacre ä la relation de l'experience speciale qui les con-cerne, ce qu'il advint des six vacbes, prealablement inoculees, soumises ä cette epreuve de contagion par cobabitation.
Pour eviter la confusion, on ne parlera ici que des cinq vaches de la Pomeraye et des deux vacbes vierges de toute experience prealable, qui furent exposees avec elles, dans un but comparatif, ä la contagion par cohabitation.
De ces sept vacbes, six sortirent saines et sauves de cette epreuve, savoir : les cinq vaches de la Pomeraye et une des vacbes saines, Ma­rion (nquot; 7).
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Seule, Zula (n0 8), I'autre vache saine, contracta la peripneumo-nie, apres ireiite-cinq jours de cohabiialion.
Conclusions de eette experience.
Cette experience tend a demontrer:
1deg; Que la peripneumonie est susceptible de se transmeltre des ani-maux malades aux animaux sains, qui n'ont eu aucune relation ante-rieure avec des animaux malades; fait dejä demontre par la premiere experience de la Pomeraye;
2deg; Qu'il y a des animaux refractaires ä la contagion de la peripneu­monie ;
3deg; Que les animaux qui out etö alteints une premiere fois de la pe­ripneumonie, ne sont plus susceptibles de la contracler de nouveau.
It. EXPERIENCES DE LA FERME D£ POMERAYE.
Queatlonraquo; ä resoudre:
lt;t 1deg; Y a-t-il des animaux de I'espSce bovine qui soient d6cidamp;nent r^frac-laquo; taires ä la contagion de la peripneumonie ?
laquo; 2U Les animaux de cette espöee sont-ils pr^servis, k l'avenir, des at-laquo; teintes de la peripneumonie, lorsqu'äla suite d'unepremiöre cohabitation laquo; ils n'ont pr^sent^ que las symptömes d'une indisposition 16g6re, caracl^-laquo; ris^e principalcment par une toux plus ou moins persistante ?
laquo; 3deg; Les animaux qui ont contract^ une premiere fois la peripneumonie laquo; ne sont-ils plus susceptibles de la contracler de nouveau ? raquo;
Dans le but de poursuivre cetie recherche, la commission fit reunir au mois de mai, dans une seule etable de la Pomeraye, I'etable A, tout ce qui restail du premier troupeau de celle feime qui avail servi a la premiere experience de cohabitation dontla relation a ete donnee plus haul.
Ce troupeau se composait des animaux suivants:
1deg; La Jolie (n0 22), vache inlroduite malade dans I'etable i? le 2 de-cembre 1851, et guerie sponianemeni;
2deg; Homard (n0 14), de I'etable B; eile avail eu la peripneumonie ä la suite de la premiere cohabiialion;
3deg; Rosine (ndeg; 9), de 1 etable Aj eile avail contracte la peripneu­monie ä la suite de la premiere cohabitation;
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SO-ft0 Bähet (nquot; 7), de l'eiable A,- eile u'avait preseate d'autres symp-tömes que la toux;
5deg; Suzon (ndeg; 13), de l'etable B,- eile n'avait eu d'autres symptömes que la toux.
6deg; Nebula (n0 4), de l'etable B; eile n'avait eu d'autres symptömes que la toux;
7deg; Martin (n0 15), de l'etable A, taureau; il n'avait eu d'autres sympiömes que la toux, bien quil eütsailli des vaehes affectees de la pe'ripneumonie ,•
8deg; La Biche (n013), de l'etable B,- eile avait resiste ä la premiere experience de la cohabitaiion;
9deg; Junon (n019), de l'etable B; eile avait resiste ä la premiere expe­rience de cohabitation.
II y avait done, dans ce troupeau, trois animaux qui avaient dpjä ete atteinls de la peripneumonie; qualre qui n'avaiem presenle d'autres symptömes, ä la suite de la premiere cohabitation, qu'une toux plus ou moins persistante, et deux qui etaient demeures completement refraetaires ä rinfluence de la contagion
Le 6 juillet 1852, cinq vaehes affectees de la peripneumonie furent envoyees de Paris ä la ferme de la Pomeraye, et intercalees dans les rangs des vaehes ci-dessus indiquees, reunies dans l'etable A. Les animaux malades et les animaux sains furent disposes dans l'ordre suivant:
1deg; Jolie, vache introduite malade le 2 decembre 1851 dansle trou­peau de la Pomeraye, et guerie;
2deg; Cora, nouvelle vache malade envoyee le 6 juillet 1852, et morle le 6 aoüt;
3deg; Bähet, vache de la Pomeraye, eile a tousse mais n'a pas eu la peripneumonie;
4deg; Fictoire, nouvelle vache envoyee malade le 6 juillet ;1852, et morte le 14;
5deg; Uomard, vache de la Pomeraye ayant contracte la maladie par cohabitation, et guerie j
6deg; La Rouge, nouvelle vache envoyee malade le 6 juillet, et guerie spontaneinent;
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T9 Suzim, vache de la Pomeraye, ayaat cüiuracte la peripneumonie ä la suite de la premiere cohabitation;
8deg; Rosine, vache de la Pomeraye, ayant contracte la peripneumo-nie ä la suite de la premiere cohabitation ;
9deg; Junon, vache de la Pomeraye, n'ayant jamais ete malade;
10deg; Citronne, nouvelle vache envoyee malade le 6 juillet, et morte le31;
11deg; Nebula, vache de la Pomeraye, ayant contracte la maladie a la suite de la premiere cohabitation;
12deg; Martin, taureau de la Pomeraye n'ayant pas ete malade, mais ayant tousse;
13deg; Follelte, nouvelle vache envoyee malade le 6 juillet, et morte le 12;
14deg; Biche, vache de la Pomeraye n'ayant jamais ete malade.
De ces cinq vaches, introduites malades a la Pomeraye, une seule guerit, la Rouge; les qualre autres moururent dans I'etable, savoir:
1deg; Cora, le 7 aout, apres trente-deux jours de sejour dans I'etable;
2deg; Victoire, le li juillet, apres sept jours;
3deg; Citronne, le 31 juillet, apres vingt-cinq jours;
4deg; Et Follette, le 13 juillet, apres six jours.
II est remarquable que, malgre la longueur du sejour de quelques-unes des vaches malades dans I'etable de la Pomeraye, aucun des ani-maux de cetle elable, soumis ä cette deuxieme experience de contagion par cohabitation, non-seulement n'a contracte la maladie, mais meme n'a presente le plus leger Symptome morbide.
Ce resultat est surlout frappant, si on le rapproche de celui qui s'est produit, apres la premiere introduction des vaches malades au milieu du troupeau de la Pomeraye, introduction qui a eie suivie du develop-pement de la peripneumonie sur la moitie des auimaux en experience.
Conclusion.
Gelte experience tend consequemment ä demontrer, comme celle du meme ordre faite ä Chareutonneau el rapportee plus haut :
1deg; Qu'il y a des animaux de l'espece bovine refractaires a la conta­gion de la peripneumouie;
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2deg; Que les animaux de cette espece sont preserves contre de nou-velles atteintes de la peripneumonie, lorsqu'ils ont conlracte une pre­miere fois ceitemaladie, ou lorsqu'ils n'ontpresente que des symptömes d'uae indisposition legere, ä la suite d'une premiere cohabitation.
sect;11. Experiences mm? I'lnoeulatlon de la peripneumonieraquo;
La commission s'etait propose, par son programme, de rechercher par quelles voies la peripneumonie peut se iransmettre des animaux malades aux animaux sains, et notamment si le sang, la have, la ma-tiere de l'ecoulement nasal et les malleres fecales ne pourraient pas etre les vehicules de l'agent propagateur de cette maladie.
Dans le but d'eclairer cette question, eile entreprit une premiere experience d'inoculation qu'elle suivit a la ferme deCharentonneau pres Alfort, en meme temps que celle de contagion par cohabiiation qu'elle avail instituee a la ferme de la Pomeraye et dont il vient d'etre rendu compte.
PrUvUli HE SERIE D'EXIMilVIEACES. Queslionlaquo; i rtsoadre:
laquo; 1deg; La peripneumonie est-elle susceplible de se Iransmettre aux animaux laquo; sains par I'iiioculaiion du sang, de la have, de la matiöre de l'ecoulement laquo; nasal et des matitires excrememitielles provenant d'animaux affectes de laquo; cette maladie ?
laquo; 2deg; Les animaux sains que Ton a soumis a rinoculation de ces matidres laquo; ont-ils conlract6 par ce fait une immunity ä un degr^ quelconque, contre laquo; l'influence contagieuse de la maladie ? raquo;
Les experiences enlreprises pour resoudre la premiere de ces ques­tions furent specialement confiees ä la surveillance dune sous-com­mission composee de MM. Delafond, Renault et Reynal. Elles se firent ä la ferme de Charentonneau.
L'eiable choisie pour loger les sujets d'experience etait daus des con­ditions excellentes de salubrile.
Huit vaches saiues furent achetees, le 29 septembre 1851, par les
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soins de M. Renault; six chez M. JDuclos, maiire de poste et cultiva-teur a Lieusaint et membre du conseil general de Seine-et-Marne; deux chez M. Bourdin, cullivateur k Noisy-Cramayelle, distant de k kilometres de Lieusaint.
Ces vaches avaient ele achetees deux ans auparavant dans le Coteu * tin, oü la peripneumonie n'a Jamals apparu, et depuis I'epoque de leur acquisition, elles etaient reslees chez leurs nouveaux proprielaires, dans la commune de Lieusaint, oü la maladie n'a jamais sevi, ainsi qu'il resulte de la declaration de MM. Duclos et Bourdin et d'un certificat du veterinaire de la localite, M. Chevrier. Elles etaient tres-vigou-reuses, et leurs proprielaires ne consentaient a les vendre que parce qu'elles etaient les moins bonnes laitieres de leur troupeau.
L'elat de parfaite sante de ces animaux, deja reconnu, au moment de leur acquisition, par les moyens d'exploration ordinaires et par I'auscultation, fut conBrme par plusieurs membres de la commission, apres leur livraison a Alfort, le 6 octobre 1851.
Elles furent logees, des leur arrivee, dans l'eiable de Charentonueau preparee a cei effet, et soumises au meme regime que chez leurs anciens proprielaires; mais leur ration, ayant ete reconnue irop forte, fut di-minuee de 7 kilogrammes par tike.
Au bout d'un mois de sejour dans le pays oü elles venaient d'etre trausportees, ces vaches, ayant, loutes, conserve les caracteres de la plus parfaite sante, furent soumises, dans les seances des 5 et IU no-vembre 1851, aux experiences d'inoculation auxquelles elles etaient destinees.
1deg; Deux premieres vaches, denommees et nutnerolees Rose-de-Mai (nquot; 1) et Mille-Fleurs (nquot; 4), furent inoculees avec du mucus nasal chaud, provenant de vaches affectees de la peripneumonie, dans les re­gions suivantes: a. de chaque cote de la vulve (par deux piqüres); h. de chaque cöte de l'encolure, dans-la goutliere des jugulaires (par deuxpiqüres); c. au-dessus des trayons anterieurs (par deux piqüres); d. a chaque paupiere superieure (par une piqüre); et e. a la region du muffle (par trois piqüres).
Depuis le 5 novembre 1851, jour oil ces vaches furenl inoculees par ce mode, dans les regions et avec la matiere qui viennent d'etre indi-
3
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- 34 -quiteraquo;, jusqu raquo;ii mois de juillet 1853, ces auimaux ue presentereut au-cun signe nmladiC; les piqures se cicauiserent saus trace* appreciable!raquo; d'inflammalipn el de reaction locale.
2quot; Deux autres vaches, Jacqueline (n0 2) et ßlanohette (nquot; 6), servirent, a la meme date, ä des essais d'inoculation avec des liquides excremeulitiels, pris sur les animaux qui avaient fourui la matiere de l'experience precedente. Les inoculations se flrent aux memes regions que sur les premiers sujets, et ne produisirent aucun phenomene appa­rent d'inflammation et de reaction locales; au bout de six mois, les sujets de celte experience avaient toujours conserve les signes de la sante la plus parfaite.
3deg; Deux autres vaches, Rosette (nquot; 3) et Bucheronne (n0 5) furcnt inoculees dans les memes regions indiquees ci-dessus, avec du sang chaud puise a la meme source, et les resulials de ces inoculations furent aussi nuls en apparence que dans les deux premiers cas.
If Enfin, deux dernieres vaches de ce iroupeau, Marion (nc 7) et Zula (nquot; 8), ne furent soumises acluellement ä aucune experience, pour servir de terme de comparaison.
L'attenlion et les moyens de la commission ayant ele concentres sur i'elude plus imporiante de l'inoculalion, consideree comme mesure preventive de la peripneumonie, les experiences qui precedent n'out pas ete repelces, el comme elles ne soul pas assez nombreuses pour servir de base ä une conclusion quelconque, la commission ne les (ait enregistrer ici que pour memoire.
Toutefois, bien que ces differentes inoculations n'eussent pas *;te accusecs par des symptomes appreciables, il eiait inieressani cepcu-dant de rechercher, si les animaux inocules suivant le mode el avec les malieies qui viennent d'etre relates n'avaient pas coiuraclt', a un degre quelconque, une immunile coutre Tinlluence coulagieuse dc la peripneumonie. Celte idee avail ele emise daus la commission par un de ses membres, M. Renault, daus sa seance du 12 mai 1852.
Dans le but de poursuivre celte recherche, la commission resolui de soumetlre les sujets de celte experience a l'influeuce de la contagion par cohabitation, daus Iq meme elable de la ferme de Charenlouneau,
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oü furem eul'miiees, pour eire expusees ä la menie influence, let cinq vaches de la Pomeraye dont 11 esl parle plus haut. (Deu.vieme serie dexpeiienccs de coliabiiaiioii, rubiique a.)
En consequence, les six vacbes qui avaient servi a la premiere expe­rience d'inoculaliou furent associees, en meme temps que les deux vaches du meme troupeau restees intactes pour fournir un terme de comparaison, auxciuq vaches du troupeau de la Pomeraye, et soumises a l'influence de la contagion par cohabitation, comme cela est indique au paragraphe sus-relate (voir ce paragraphe et le tableau annexe).
Cette experience avail ete commencee le 22 juin 1852. Le 27 juillet 1852, Rosette (nquot; 3), inoculee avec du sang chaud, voisine d'une des vaches malades introduites dans I'etable, contracta la peripneumonie.
Puis ce fut le tour de Zula (nquot; 8), l'une des vaches de Charenton-neau non inoculee, voisine de gauche de la Ne'gresse; eile presenta les symplömes de la peripneumonie le 28.
Puis Blanchette (nquot; 7), inoculee avec des liquides excrementiliels, tomba malade le 29; eile etait separee des vaches introduites malades par une intermediaire.
Enfin, Jacqueline (n0 2), inoculee avec des liquides excrementiliels, fut alleinle de la peripneumonie le 5 aout.
Ainsi trois des vaches de la ferme de Charentonneau qui avaient servi aux experiences d'inoculaliou relalecs ci-dessus, conlraclereut la peripneumonie, en meme temps que Zulu non inoculee, apres une periode de cohabilalion variant de irenle-cinq a quaraule jours.
Trois de ces quatre vaches guerirent spontanement: ce furent Blan­chette el Jacqueline (inoculees avec des malieres excrementitielles), sur lesquelles la maladie ful assez benigne, el Zala (vache non ino­culee), sur laquelie eile fut au contraire tres-grave, el qui ne se relablit qu'apres irenle-huil jours.
Rosette (inoculee avec du sang chaud), la plus malade de ces vaches et sur le point de mourir, fut aballue, par mesure d'economic, vu son etat d'exlreme embonpoint. Son aulopsie, fake en presence de deux membrcs de la commission, demonlra que la peripneumonie etait ar-rivee a son degre le plus availed.
Le tableau suivant indique les rapports des animaux sains avec les
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animaux malades, dans la ferine de Charentonneau, et la marche que la maladie a suivie dans son invasion.
INDICATION DES RAPPORTS
D1S
Ä.HIHADX SAIHS AVEC LES MAlADtS
INDICATION
ORDRB D'APPARITION
DK U FERIPNEUUOniE
L'ETAT AHTERIECR.
Rose-de-Mai. . . . i
_ .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; } sanies.
Zula.........(
La Negreise. . . . malade.
Rosette.......nbsp; nbsp;\
Bucheronne.. . . .nbsp; nbsp;gt; saines.
Marion.......nbsp; nbsp;)
Invalide......i
, _, .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;} malades.
Juue Blanche. . . )
Mille-Fleurs. . #9632; #9632;nbsp; nbsp;\
Jacqueline.....nbsp; nbsp;'- saines.
Blancli.'lle.....nbsp; nbsp;j
Coquette......nbsp; nbsp;J
Claranbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp;I valt;:'lessa'nes
Norma.......| Rambouillet.
Bringee.......]
Bringie-Blanche. I
, _ ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;; malades.
La Grande.....|
Kellly........ saine.
Inoculee avec le mucus. Non-inoculee.
Inoculee avec lie sang cliaud. id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Non-inoculee.
Deuxi^me.
Premiere.
Inoculee avec le mucus. Inoculee avec les excrements.
id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Peripneumouie It Rambouillet. id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
id,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Nou-malade, inalgre cobabitat.
Qualrieme. Troisieme.
Non-malade, malgre cobabitat.
Nota. Clara et Kellly furent placees entre Roietle et Zula pendant lout le temps de
up mnlailip.
leur maladie.
Conclusion.
En presence des faits donnes par celte experience, la commission croit ulile de faire observer que sur les six vaches inoculees avec du sang, des matieres excrementilielles et du mucus nasal, irois seulement ont conlracte la maladie, ä savoir : les deux qui onl ete inoculees avec des malieres excrementitielles et une de celles qui furent inoculees avec du sang; tandis que les deux vaches inoculees avec le mucus na­sal, et une de celles qui' furent inoculees avec du sang ne Tout pas contractee.
II ne serait done pas impossible que Tun de ces modes d'inoculation, et principalement celui que Von -petit faire avec la #9632;mattere detecou-lement nasal, donnütt de bons resultats comme moyen preservatif de la peripneumouie.
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De nouvelles experiences devront etre faites pour resoudre celle importante question.
DEUXIEME SERIE D'EXPERIENCES.
Apres avoir fait, aux termesde son programme, ces premieres expe­riences, ayant pour but la recherche des proprieles conlagieuses de la peripneumonie, par voie de cohabitation et par i'inoculation de quel-ques-unes des matieres provenant des aiiimaux malades, la commission s'est trouvee en presence de la grave question soulevee en Belgique par le docteur Willems, de Hassell, question dont la solution est des plus importantes pour la pratique et I'hygiene publique veterinaires, celle de savoir :
1deg; Si la peripneumonie est transmissible aux animaux sains par I'inoculation de la mauere morbide que contienneut les poumous dts animaux malades;
2deg; Si son inoculation par ce mode, transmet aux animaux qui la su-bissent une maladie plus benigne que la maladie developpee sponta -nement;
3deg; Enfin, si les animaux inocules sont, par ce fait, preserves ä l'ave-nir des atteinles de la maladie spontanee, ou transmissible par voie d'inoculation ou de cohabitation.
Les experiences de cohabitation qui viennent d'etre relatees, ten-dant a faire presumer que la maladie n'attaque pas deux fois un m£me animal, il etait rationnel de rechercher, d'apres les indications du doc­teur Willems, si par I'inoculation direcle, dans le cas oü ses conse­quences seraient benignes, on ne pourraii pas arriver d'emblee a doter les animaux de cetle immuniie, qu'ils n'acquierent, dans les circon-stances habituelles de la pratique, qu'en courant les dangers de la mort, et si 1'on n'obliendrait pas ainsi, comma par riuoculaliun de la variole de l'homme et de la clavelee du mouton, un moyen de mettre le gros belail ä l'abri du plus terrible fleau qui i'atteint aujourd'lmi.
En presence de cette question si considerable que M. le docteur Willems disait avoir resolue completement par I'affirinative, dans le memoire qu'il a adressc a votre adminisUation, la commission, il'exa-
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men de laquelle cö travail eiait rcnvoye, a cru devoir s'öcciipi^r, tdnles untres affaires cessanles, de verifier, par rcxperimeniatioh, si la doc­trine de i'lionorable doclcur beige etait fondee.
Toutcs les recherdies dont il nous resle ä vous rendre compte, Monsieur le Minislre, ont ete dirigees exclusivemenl vers ce but,
EXPERIENCES SUR L INOCULATION PREVENTIVE. QuogllouK A rOsomlrc;
laquo; 1deg; La pdripneumonie est-elle susceptible de se transmetlre, avee sa forme laquo; et scssympiömcs caiacteristiqnes, aux animaux sains de Tespece bovine laquo; par l'ihocüiation du lii|uiile extrait d'un pouriion malade?
k iquot; Dans le cas oil 1'inoculation ne determinerait pas sur les animaux lt;c sains une röpelilion exaele de la forme et des symptömes de la maladie laquo; inoculee, comme ce!a se remarque a la suite de I'lnaculation dc toules les ft maladies contagipuses, quels sont les plienomt'nes locaux ou gfineraux laquo; qui en sont la consequence? Dans qnellesproportions etavec qnelscarac-laquo; t6res jdus ou moins graves d'intensitä ces ph^nomenes se produisent-ils ?
laquo; Combien d'animaux succombent aux suites de linocnlalion ?
laquo; Combien r^cuperent la sant6 apres avoir ^t^ soumis ä son eplreüve, et laquo; dans quelles conditions? raquo;
Afin de faire, dans loutes les conditions desirables de reussite, les differentes experiences propres a lui donner la solution de ces impor-tantes questions, la commission dut d'abord s'inquieter de trouver un local assez distance des maisons d'habilation pour qu'elle n'eut pas h craindrc le contact de ses propres animaux avec des animaux VoiSins, dont 1 etat sanitaire ne lui serait pas connu;
Assez spacieux et assez bien dispose pour qu'il put servir ä loger ilii troupeau considerable dans toutcs les conditions exigees par I'liygiene;
Auqucl, enfin, seraient annexes des pülurages conveflables sous le double rapport de la qualite et de letendue, qui pussent permellre de mettre les animaux en liberte une partie de la journee et de les hotirrir ä un prix modere.
Toules ces conditions lui parurent reunies dans une ferme de Mai-sons-Alfort, sise ä 2 kilometres de l'Ecole veterinaire, dont les etabtää iSööt vastes et bien aerees, et dont les terres, divisees en plu'sieürä en-clos de päture par des haies vives et des palissades, lui offraleftt jtisti-inent une disposition excellente pour separer en differents lots, si on le
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jugeait necessaire, les animaux sur lesquels on se proposait d'expamp;i-menter.
En oulrc, la commission reserva les elables de la feme de Charen-tonneau, dans laquelle avalent ete faites les experiences de cohabita­tion et la premiere serie d'experiences d'inoculation dent il vient d'etre rendu compie, pour soumettre ä l'epreuve de la cohabitation avec des animaux malades un lot d'animaux. qui auraient subi lepreuve d€ Tin-oculation preventive a la ferme de Maisons-Alfort.
Choix des aniinaux propres aux experiences.
La question de 1'moculallon, envisagee sous le triple point de vtie que nous avons indique plus haut, ne pouvait etre comp'.etement et rapidement resolue qu'autant que, d'une part, on se servirait, pour experimenter, d'une assez grande masse d'animaux sur lesquels 1'in-oculation serait tentee simullanement, afrn que les faits reunis, pour ou contra, pussent etre assez nombreux pour fournir les elements d'une demonstiaiion certaine dans tin sens ou dans I'autre ;
Que, d'autre part, on soumetlrait a l'influence de la contagion, en meme temps que les animaux inocules, un certain nombre de sujets vierges de toute inoculation, et qui serviraient de terme de compa-raison pour verifier si reellement l'inoculation possede des proprlelös preventives;
Et que, en troisieme lieu, les ianimaux Servant ä cette double expe­rience proviendraient d'urt pays oü la peripneurtionie serait encore nconnue, et consequemment offriraient, ä ce point de vue, toutes les garanties sanitaircs desirables.
Mais, pour obtenir la reunion de toutes ces conditions, il fallait täcber de faire racquisitiött des animaux aU prix le plus ihödere pos­sible, afm que les limiles du ci-edit ouvert h la commission ne fussent pas depasseeS.
C'est ce motif qui deeida la commission ä faire acheter les animaux dont eile ävait beSoin dans le departement dii Loiret, au milieu de la foret d'Orleans, oü se trouve une väriete de beites ä comes, de petite taiile, tres-rustique, et qui, jusqu'ä present, n'a pas eprouve les aiteintes de lä pcripnoumonie.
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-i En consequence, Tun des membres de la commission, M. Renault, directeur de l'Ecole d'Alfort, re^ut la mission de se rendre dans le Loiret pour y acquerir des animaux d'experiences, et, grace ä ses soins, la commission eut ä sa disposition un premier troupeau de ciu-quante-six betes, achetees au prix moyen de 100 fr. par tete, sur les-quelles ont ete tentees les experiences d'inoculation dont il va etre rendu compte.
Procedes suivis dans la pratique de Pinoeulation preoentive.
La commission s'etant propose tout d'abord pour but de verifier les resultats annonces dans le memoire de M. Willems, dut s'aslreindre, dans quelques-unes de ses experiences, a imiter exactement les procedes d'inoculation que le medecin du Limbourg a indiques dans son travail.
Or, M. le docteur Willems avait dit, dans son premier memoire, qu'il iuoculait le liquide sereux qui suinte de la coupe d'un poumon malade, lorsque le poumon est encore chaud, soil que la bete dont il provenait eut succombe a la peripneumonie ou qu'elle cut ete sacrifice.
II indiquait que la maladie ne devait pas etre a sa premiere periodlaquo;; pour que le liquide inoculable possedät toutes ses proprietes.
II pratiquait I'inoculation a quelques centimetres de rexlremile de la queue, de preference a toute autre region du corps, parce que les engorgements conseculifs a I'inoculalion lui paraissaient moins dan-gereux dans cette partie que dans toute autre.
Enfin, apres avoir indique le precede d'incision sous-cutanee comme le meilleur, M. Willems, eclaire par I'experience, prescrivit d'inserer le liquide inoculable par uue simple ponction de la peau ä l'aide d'un grattoir et d'une lancette.
La commission s'est fait un devoir de suivre, dans une premiere sörie d'experiences, les indications donnees par le docteur Willems, donl eile voulait verifier les propositions, tout en essayant comparati-vement d'autres procedes.
En consequence, dans les seances des 9, 21, 25 juillet et 5 aoüt, eile proceda ä I'inoculation d'un premier lot de vingt-deux animaux de la maniere suivante:
Le 9 juillet 1852, on fit abatlre dans Tamphitbeätre d'anatomie de
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i'Ecole d'Alfort unc vache affectee de la peripneumonie, ä une periode qui n'etait pas encore la periode derniere, sans qu'on put preciser au juste ä quel degre la maladie etait arrivee, les signes a I'aide desquels on pourrait indiquer les degres marques dans la theorie manquant dans la pratique.
L'autopsie de cette bete faite, il fut constate qu'elle etait affectee de la peripneumonie parfaitement caracterisee par les lesions propres.
On pratiqua l'inoculation du liquide sereux. qui suintait de la coupe du poumon malade :'
1deg; Sur deux vaches numerotees 1 et 2, par deux incisions de 2 cen­timetres environ, faites sur chacune, ä quelques centimetres de l'ex-tremite de la queue, et qui interessaient toule la profondeur de la peau jusqu'au tissu cellulaire sous-cutane j
2deg; Sur deux aulres vaches numerotees 14 et 15, par deux incisions sous-epidermiques, a I'aide de la lancette, pratiquees sur chacune, a la meme region de la queue.
Le 25 juillet, l'inoculation par le precede d'incisions longitudinales et profondes de la peau de l'extreaiite de la queue fut pratiquee sur quatre vaches numerotees 3, 4, 5,6.
Sur ces quatre vaches, on insera dans les plaies, non-seulement du liquide qui suintait de la coupe d'un poumon malade, mais de la ma-tiere de ce poumon obtenue par le grattage de la surface de la coupe avec le tranchant du bistouri.
La vache dont le poumon servit ä l'inoculation avail ele abattue en presence de deux membres de la commission, qui I'avaient choisie la veille dans ur. lot de vaches malades.
Elle etait affectee de la peripneumonie ä son debut, d'apres les ren-seignements recueillis sur la date de sa maladie et l'aspect des lesions morbides.
A la meme date du 25 juillet, l'inoculation du liquide provenant du poumon de cette vache fut faite, par le precede des piqüres sous-epi­dermiques, ä quelques centimetres de l'extremite de la queue (trois piqüres) de la vache portant le ndeg; 16.
Le 5 aoüt 1852, on proceda a 1'inoculation du liquide de la peripneu­monie : 1deg; sur les deux vaches portant les nM 11 et 12, par le precede
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d'incisions loogliudiriales, k quelqües cenlimelres de Textriemite de la queue; 2deg; sür les vaches portanl les nos 7, 8, 9 et 10, par des piqüres, au nombre de deux, faites a la ineme region de la queue, a I'alde d'un grattoir de bureau charge de liquide inoculable; 3quot; sur les vaches poriant les nos 13,17,18, 19 el 20, par des piqüres soiis-epidermiques, praliquees ä la meme region de la queue, a l'aidc de la lancelle ordinaire.
La vache donl le poiimon fournit la matiere de i'inoculalion avail cte choisie par deux des membres de la commission dans tin lot de vaches malades.
Afiii d'apprecier les effets comparatifs de rihoculalion de la maliere speciale de la peripncumonie et de oelle provenaiit des plaies gangre-neuses ou pulrides, la commissioh fit iiioculcr le 20 juillet: 1deg; ä la vache portanl le nquot; 21, de la maliere pulride provenaiit de la matrice d'une vache non dclivree el donl le delivrc clail pulrefie dans 1 uterus; 2deg; ä la vache portanl le nquot; 22, de la maliere pulride provenant d'une plaie penelranlc de l'abdomen d'une vache qui avail peri ä la suile de cet accident.
Apres avoir precede a ces premieres epreuvcs d'inoculation sur cc groupe de vingl-deux animaux, la commission, desirant suivre elelu-dier la marche des phcnomenes consecutifs ä ces operations, differa, pendant quelqües semaines, de conlinucr ses experiences sur les aulres sujets du truupeau. Elle lies reprit aux dates des 11 el 12 septcmbre 1852, el proceda de la maniere suivanle :
Vingt-cinq animaux furenl inoculeS ä quelqües cenliinetres de l'ex-tremile de la queue; ce furenl les sujets poriant les noi 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 32, 33, 34, 35, 38, 40, 42, 43, 44, 46, 47, 48, 49, SO, 51, 54, 55.
L'inoculatiOn fut pratiquee avec uhe fenille die sauge double, ins­trument vetiTinaire donU'extremite dc la lame a double tranchant est semblable ä celle de la lancelle de la Chirurgie de l'homme, tnais dans de pltis grandes proportions.
Cet inslrumenl futplöngepcrpendicülairement, ätravelsrepäissetir de la peau de la queue, jusque dans le lissu crlliilaii'e sous-cutane, ä 5 ou 6 centimölrei äu-dessüs de l'extremite terniihale db I'orgarife.
Ufes piqüres, äu nortibre dfe trois sur töus les stijets ibofctiles, ekcSfrt^
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Srir ceux poriaut less nquot; 29 et 80 sur lesquels il n'y eil eut que döux, mesuralent un cenlimetre environ de longueur, et furent praliquees indifferemment surles faces dorsale,laleiales et inferieure de la queue.
Le liquide qui servit aux inoculations fut, pour presque tous les su-jets de cette experience, une sorosile paifailemcnt limpide et incolore recueillie dans le fond dun sillon creuse avcc la tranche du bistouri, ä Iravers la subsiance d'un pouraon malade, immediatemenl extrait dun cadavre encore chaud.
Pour trois des vaclibs inoculees seulement, les nos 48, 49, 50, celte serosite elait rendue rougcäire par son melange avec du sang, et pour une seule, portant le nquot; 49, la matiere inlioduile dans les piqüres de la queue elait une mallere boucuse, oblenue par le graltage fait avec le tranchant du bislouri sur la coupe du poumon maladc.
Sur cinq vaches porlanl les nos 31, 37, 39, 52 et 56,1'inoculaUon fut faite a la region du fanon, par trois piqüres avec le gralloir, qui servi-rent a inlroduire, jusque dans le thsu cellulaire, de la serosile limpide recueillie sur la coupe d'un poumon malade. Oulre les piqüres d'inocu-lation faites au fanon, la vache ndeg; 37 en portait une a la face laterale droite de l'encolure.
Deux väches, cellcs portant les n0' 45 et 53, furent inoculees ä lä re­gion de l'encolure, avec de la serositö pulmonaire limpide, la premiere par deux piqüres, l'une stiperieurc, I'aulre inferieure, sur chaque c6t6 dö Tencolure; la deuxieflie par trois piqüres, deux a droite et une a gauche.
Enfin, I'inoculation fut faite sur les vaches marquees par les n05 36 et 4i, ä la region des oreilles : sur la premiere par deux piqüres ü la face interne de l'oreille gauche, el sur la seconde par Irois piqüres ä U face externe de la mcnie oreille.
A la date du 12 seplembre 1852, cinquante-quatre animaux avaient doncele soümis ä I'epreuve die I'inoculation prevehlive, dans des regions variees du corps et par des precedes difierehts, ainsi qu'il vient d'etre indiqüe.
Voici mainteiiant les resultats sommaires de ces inoculations:
Lei rah^uänre-qüatre animaux qui out serti h ces experiehces d'ino-eulation preventive de la peripneumonie, doivent amp;re divises eft tr6ü
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categories distiactes, d'apres la nature et la marcbe des phenomeues qui ont ete consecutifs a I'operation.
A.nbsp; — Dans la premiere caiegorie, doivent 6tre places les animaux chez lesquels l'inoculation n'a ete suivie que de pbenomenes inflamma-toires locaux, ou d'accidents generaux Ires-legers et qui ont gueri com-pletement, sans que I'lnoculaiion laissät d'aulres tracesqu'unecicatrice, ä peine visible, du point oü le liquide inoculable avait ete insere.
B.nbsp; — La deuxieme categorie comprend les animaux chez lesquels I'inoculalion a determine des pbenomenes inflammatoires tres-intenses de la partie inoculee, et consecutivement la gangrene de cetle partie et sa destruction dans une etendue plus ou moins considerable; niais qui, malgre la gravite de ces accidents, ont resiste et ont gueri, au bout d'un temps plus ou moins long.
C.nbsp; — Enfin, dans la troisieme caiegorie doivent etre compris les animaux qui ont succombe a la suite des accidents inflammatoires et gangreneux, determines par rinoculation.
A. — Premiere catögorie d'animaux inoculeslaquo;
(L'inoculation n'a ete suivie que d'accidents legers ou nuls.)
Les animaux de ceite categorie portent les nos 2, 4, 11,12, 15,16, 17, 19, 20, 23, 24, 25, 28, 30, 32, 33, 34, 35, 38, 40, 42, M, 46, 49, 50, 51, 55, — 31, 39, 56, — 36, — 45, 53, — en tout trente trois animaux, un pen moins des deux tiers de ceux sur lesquels l'inoculation a ete experimemee.
A l'exception des animaux portant les nos 31, 39 et 56, sur lesquels l'inoculation avait ete faite au fanon; du nquot; 36, inocule a la face interne de roreille gauche, et des nos 45 et 53, inocules a I'encolure, tons les aulres avaient ete inocules a l'extremite de la queue par les precedes suivants:
1deg; Le precede par incisions longitudinales profondes, avec insertion de serosite et de matiere pulmonaire pour les n0* 2, 4, 11 el 12;
2deg; Le precede par ponclion avec le grattoir pour les n05 23, 24, 25, 28, 30, 32, 33, 34, 35, 38, 40, 42, 44, 46, 49, 50, 51, 55;
V Le precede par piqure sous-epidennique pour les nquot; 15,16, 17, 19, JO.
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Quant aux inoculations des regions de Toreille, de l'encolure et du fanon, elles furent toules pratiquees avec le grattoir, par ponction de la peau et insertion de la serosile limpide du poumon dans son epais-seur, et jusque dans le tissu cellulaire sous-cutane.
Chez tous ces animaux inocules et gueris sans accidents, les pheno-menes consecutifs ä rinoculation ont ele h peu pres semblables, ä quel-ques differences pres dans I'lntensile.
11s ont consiste geueralement: d'abord dans la dessiccation des levres des plaies, et la formation de croüles adherentes ä leur surface; puis un engorgement inflammatoire chaud, douloureux, genöralemenl tr'6s-clrconscrit ä la region de la queue, plus volumineux au fanon et ä l'en­colure, pouvant meme alteindre le volume d'une tete d'homme comme dans le ndeg; 39 inocule au fanon, s'est manifeste et a ete suivi d'un suin-tement sereux sous les premieres croütes formees qu'il detachait. Dans un assez grand nombre de cas, les petites plaies ont pris alors un ca-ractere comme ulcereux, puis elles se sont de nouveau reconvenes de croütes trcs-adherentes, revamp;ant dans quelques cas le caractere d'es-chares tres-circonscriles, interessant touie l'epaisseur de la peau comme dans le ndeg; 32 ; puis enfin est arrivee la periode de desquamma-tion, et la cicatrisation a ete achevee.
Dans trois cas, sur la vache 16 inoculee ä la queue, sur la vache 31 inoculee au fanon et sur la vache 36 inoculee a l'oreille, il s'est forme des abces simples aux points des piqures.
Le temps necessaire pour Tapparition des phenomenes d'inflamma-tion locale a varie suivant les sujets; ces phenomenes ont apparu:
1deg; Sur les vaches portant les nos 33 et 35 inoculees ä la queue, deux jours apres l'inoculalion;
2deg; Sur les vaches 39 et 56 inoculees au fanon et sur les vaches 2, 4, 49, 50, 51 et 55 inoculees ä la queue, trois jours apres l'inoculation;
3'' Sur la vache 15 inoculee au fanon, quatre jours apres l'inocula­tion;
4deg; Sur les vaches 40 et 42 inoculees ä la queue, six jours apres Fino'-culation;
5deg; Sur les vaches 19 et 34 inoculees ä la queue, sept jours apres l'inoculation;
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6deg; Sur la vache Uk iuoculee ä la queue, dix joui-s apresluiuculaiiuu ; 7deg; Sur la vache 36 inoculee a I'oreille, onze jours apres I'moci^jj-
tioil;
8deg; Sur les vaches 23, 24, 25, inpculeps a la queue, douze jpur^ WfgS ripoculalion;
9deg; Sur les vacbes U inoculee ä la queue et S3 inoculee a rencolftie, quatorze jours apres rinoculalion;
10deg; Sur la yache 28 inoculee a la queue, vingt jours Jjpres I'iflgpJSJf-tion;
11deg; sect;ur Ißs vacbes 12 et 15 inoculees a la queue, yipgf et up JPPgt; apres l'inoculalioa j
12deg; Sur la yache 16 inoculee £gt; la queue, vingt-trois jours apres rinoculalipq;
13quot; Sur la vijclie 32 inppulee a la que^p, vingt-pinq joipc^ aprps rinoculalion;
14deg; Sur les vaches 30 et /i6 inoculee? ä 1$ queue, irenic jours jipreb rinoculalion;
15quot; £t sur la yache 17 inoculee a la qpeue, quarauie jours iippe^ rinoculalion.
Sur les vaches 20 inoculee a la queue et 45 inopn}ee a I'encolufe, les phenonjenes dc I inpcnlalipu cm elp poipplelennent nuls.
Quant aux. phenonieues genpraux, ils put ele a peifie ^ppreciab^s pour la plupartdes animaux iuocules.
Chez uu seul, le nquot; k, on ^ renjarqup un niouvepient febrjle aypc trislesse el refus de manger, vingt et un jours apres 1'iuoculalipn.
Chez deux animaux, lesnos 15 el 19, il s'est prpdwit une erHpliou pusluleusc ires-remarquablc desmamelles, pour le premier vingt jpuigt; el pour le second sept jours apfes rinoculalion.
La durce totale du temps necpssaire pour la dispwiion pompjelp de^ phenomenes locaux conseculifs if Ijflocplalipn, a varje i^ussi suivaul Ips sujels.
Gelte duree esl iudiquee daub le tableau suivaul, oil le uombre des jouispendant ksquels les phenomenes de reaction locale ont pef^ig, couseculivemeiit a riiiüculaiiün, esl marque par des cbiffres en regard du uumero dislinclif des sujels d'experiences •
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nquot;' 1SB1CAIIFS
des
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out persiste apres
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animaux d'experiences.
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B. — Douxiemc categorie d'animaux inoculös.
(L'inoculation a ete suivie d'accidentsgangreneux et do chute de la queue.)
Les animaux. de celte categorie portent les n051, 6, 7, 8, 9, 13, Ik, 18, 26, 27, 29, i3, 47, 48, 54; en tout quinze sujels sur cinquanle-quatre inocules, un peu plus que dans la proportion de un sur qualre.
Les procedtis suivis pour rinoculalion de cps quinze animaux onl ete les suivanls, savoir:
1deg; Le procede par incisions longitudinales profondes ä la queue, avec insertion de la serosile et de la substance pulmonaire elle-meme sur les animaux portant les n051 et 6 ;
2quot; Le procede par ponction de la peau avec la lancclte (une seule .piqüre ä 10 centimetres de l'extremile de la queue), avec insertion de la serosite et de la substance pulmonaire, grattees ä la surface d'une coupe de l'organo, sur l'animal portant le nquot; 18;
3deg; Le procede par ponction avoc le grattoir ä 10 centimetres de l'ex-tremite de la queue, et insertion de serosite incolore du poumou ; une seule piqüre sur l'animal portant le nquot; 7, deux piqüres sur les animaux 8, 9 et 29, et trois piqures sur les animaux 26, 27, 43, 47,48 ej 54j
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4deg; Le procedö par piqures sous-epidermiques ä 10 centimetres de rextremilö de la queue, avec insertion de serosite pulmonaire pure r deux piqures sur les animaux portant les nquot; 13 et 14.
Chez tous ces animaux, sur lesquels I'inoculalion praliquee par les quatie modes differents qui viennent d'etreenumeres a ete suivic d'ac-cidents gangreueux et de chute de la queue, les phenomenes consecu-tifs ä cette operation ont varie dans leur intensite-
A cet egard, ces animaux peuvent etre divises en deux groupes : le premier, comprenant les sujets portam les nquot; 1, 6, 7, 9, 27, U3, 48 et 54, sur lesquels I'inflammatiou consecutive a I'inoculation s'est circon-scrite d'eile-meme, dans des limiles assez etroiles, amour des points oü Tinserlioa de la matiere inoculable avait ete faite, et le deuxieme groupe, comprenant les uos 8, 13, 14, 18, 26, 29 et 47, sur lesquels rinflammation consecutive s'est propagee des points de I'inoculation jusqu'aux regions superieures de la queue, embrassant les muscles croupiens el fessiers, et se compliquant dans ces regions d'accidents gangreneux des plus graves.
a. — Sur les sujets du premier de ces groupes, I'influence speciale de la matiere inseree dans les plaies de I'inoculation s'est caracterisee d'une maniere ä peu pres identique, ainsi qu'il suit:
1deg; Au bout d'un temps qui a varie de deux ä vingl jours, les plaies des inoculations d'abord indolentes, seches et recouvertes d'une croule plus ou moins adherente, produite par la dessiccation du sang et de la serosite qui s'en elaient ecoules, sont devenues douloureuses, turges-centes, representant chacune des sortes de nodosiles papuleuses, les-quelles grossissaient rapidemeni et ne tardaient pas ä former autour de la queue un bourrelet complet, cbaud, douloureux, tendu, ä la surface duquel la peau, refletantune teinte violacee, se couvrait de nombreuses phlyctenes qui denongaient par leur presence, tout a la fois, et l'exces et la nature de l'inflammation speciale qui les avaient produites.
2deg; Les plaies des inoculations s'ouvraient a la surface de ce bourre­let enflamme, laissaient ecouler un liquide purulent, sanieux, prenaient en se renversant un aspect ulcereux, puis se dessechaient et se rev4-taient d'une large croüte noirätre, ayant les apparences d'une eschare et participant de sa nature, car cette croüte etait en partie formee par la
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— 40 — tuortiflcation superficielle des bourgeons et des lamp;vres de la solution de cominuite.
3deg; vSiinulianemenl la temperature de la partie de la queue, situee au-dessous du bourrelet inflammatoire, s'abaissait insensiblement, denon-qanl ainsi rexlinction graduelle des actions vitales dans cette partie; tandis que, au conlraire, dans les regions superieures, 1'cxaliaiion per-sistaute de la chaleur et de la sensibil.le, la couleur plus foncee et la tumescence de la peau tendue, accusaient une reaction inflammatoire intense.
Udeg; Entre la partie inferieure de la queue devenue froide, insensible, inerte, retiree sur elle-meme et comme momifiee, et la partie supe-rieure chaude, douloureuse, gonflee, s'etablissait un sillon disjoncteur qui creusant incessamment, mais avec une cerlaine lenleur, fiuissait par scparer definilivement la partie morte de la partie vive, au bout dun temps qui avarie de \ingl-trois ä quarante-lrois jours.
5deg; Une fois celle separation faite, la cicalrisation marchait rapide-ment ä Texlremite de l'organe Ironque, et lous les phenomenes inflam-maloires setcignaient.
Sur les animaux portant les nos 7 et 18, on a vu se produire, comme sur irois des animaux de la premiere categoric, une eruption pustu-leuse particulicre des mamelles, sur le premier deux jours, et sur le deuxieme un jour apres rinoculalion.
Les vaches porlanl les ns 9 et 43 ont mis bas re^ulieremcnt la pre­miere vingt el un jours, et la deuxieme dix jours apres 1 inoculation.
Sur la premiere, les phenomenes inflammatoires conseculifs a rino­culalion se sont manifestes trois jours apres cetie operation, en sorte que ia partiiriilon a coincide chez celle bete avec la reaction inflamma­toire locale, landis quelle l'a preccdce dans la seconde, la reaction ne s'elant produie chez eile que dix-hull jours apres rinoculalion.
Apart ces phenomenes, soil d'eruplion spcciale des mamelles, soil de parturition, qui viennent d'etre relates, on n'a pas observe sur les sujets iuocules de ce premier groupe, des symptömes generaux bien marques qui accusassent I'action sur tout l'organisme de-la matiere iuoculee. Les animaux soumis a celle epreuve n'ont pas cesse de manger et de ruminer comme dans l'etat de sante; tons les phenomenes anormaux
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consamp;utifs ä l'inoculation, se sont produits et conceotres an lieu möroe oü cetle operation avüit ele praliquee.
Le lemps necessaire pour lapparilion des premierssymptomes d'in-flamraalion locale, conseculifs ä linoculaiion, a ele de deux jours pour les animaux porlaal les nos 1, 6, 54; de tiois jours pour les iius 3 et 48; de onze jours pour le nquot; 7; de dix-huil jours pour le nquot; 43 et de vingt jours pour le n0 27.
La formaiion du sillon disjoncieur indiquant la morlificalion definitive de rextremile de la queue, s'esl operee dans les delais suivanls: Vyches ndeg;s 1 et 6.....19 jours apres rinoculalion.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'43.....24 — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 54.....26 — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 9.....27 — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7 et 48.....29 — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 27.....38 — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Enfin la separation complete de l'extrcmite de la queue mortifiee d'avec les parlies vives s'esl produite :
Sur les vaches ndeg;s 6 au bout de 23 jours.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1......28 —
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;48......37 —
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7, 9 el 43......38 —
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;54......42 —
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — el 27......43 jours apres l'inoculation.
h. — Le deuxieme groupe de la categoric des animaux inocules, surlesquelsriiioculationaetesuivie d'accidcnlsgangreiieux, comprend les sujetscliez lesquclsces accidents onlete beaucou|j plus graves.
Ce somles animaux porianl les u05 8, 13, 14,18, 26, 29 el 47 (7 sur 15).
Sur ces animaux, les phenomenes cousecutifs ä riuoculation se sonl succedes d'unc maniere ä peu pres idenlique, dans Tordre suivant :
1deg; Au bout d'un temps qui a v;irie de ueuf a vingl-cinq jours, appa-Filioo dans la region de la queue, oü rinoculalion avail ele faile, dune tumefaclion chaude, douloureuse, tendue, se manifeslant d'abord avec les memes caracleres, et suivant la meme maiche que sur les animaux
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du premier groupe de cette categorie, dont l'histoire vient d 6tre re-laiee.
Mais cette tumefaction, au lieu de raster circonscrite dans des limites assez elroites, comme dans le premier cas, autour des piqures de l'ino-culalion, suivaii une marche rapidement ascendante, et progressait de rexiremile de la queue vers sa base en conservant pendant quelque temps, dans lout le trajet qu'elle avail parcouru, les caracleres de cha-leur, de rougeur, de sensibilile extreme et de tension qui sonl propres ä rinflammation portee ä son plus haut degre.
2deg; Coloration rouge-vlolacee de la peau dans loule l'elendue de la tumefaction inflammaloire, et apparition a sa surface de nombreuses phlyclenes qui devenaient, en s'ouvrant, la source d'un ecoulemenl se-reux tres-abondant.
Simultanement, elargissement des plaies de l'inoculation qui pre-naient,en se renversant, un caracteie ulcereux, laissaient ccouler pen­dant quelque temps un liquide purulent, sanieux, puis ne lardaient pas ä se dessecher et a se couvrir dune croute noiratre, ayant I'aspect exterieur et les caracleres d'une eschare.
3deg; Marclie ascendante de rengorgement inflammatoire de la queue vers les muscles croupiens et fessiers; infiltration oedemateuse de la marge de l'anus et des levres de la vulve, avec obstacle ä la defecation due ä la compression du rectum par rinßltration du tissu cellulaire.
hdeg; Dans les sujets portant les nos 13,18, 26 et 29, formation sur les parties laterales de la queue, ä l'origine des muscles fessiers et dans la region croupienne, de vastes abces el de larges ulceraiions causees par la chute deschares gangreneuses de la peau et de vastes lambeaux de muscles mortifies.
5deg; Refroidissement progressif de la queue, depuis son extremile lerminale jusqu'a un point plus ou moins rapproche de sa base; puis extinction de la sensibilite et cessation simullaneo de la circulation dans la parlie refioidie, signes de la mortification qui s'en elait em-par ee.
6deg; Formation d'un sillon disjoncteur, elahli sur la limite des parties vives et des parties incites et separation complete, au bout dun lemps
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variable, de claquo;s deruieres par l'aotiou de i'influminuiiou eliminatrice dout les premieres elaient le siege.
7quot; Enfin, cicalrisatiün lenle des plaies sitiiees a i'exiremile et sur^ toul ä la base de la queue, et retour ä la sante au bout d'un temps qui a yarie de quarautc-ueuf ä quaire-vingt-un jours.
A ces phenomenes locaux, consecutirs ä rinoculalion, se joignaienl commo symploiues geueraux, d'abord les signes caracteristiques d'une lievre de reaction ires-inteuse, coincidaut avec la periode de lagrande reaction inflamniatoire dansla parlie inoculee; puis cnsuite les signes d'une grande faiblesse caracteristiques de la gangrene confirmee dans celte partie, et entin les caracteres propres du retour des forces, lors-que la delimiiation elail eLiblie entre les parties saines et les parlies mortifices, el que le travail de la reparation s'acconiplissait.
De meine que sur les animaux portanl les nus 7 et 18, il s'esi produit sur la vache ndeg; 8 uue eruption particuliere des mamelies, quatre jours apres rinoculalion; en outre celte vache a ete atleinte d'une affection intesiiiiale, compliquee de dyssenlerie et de rexpuhion de fausses membranes canaliculees, laquelle maladie, survenue le troisieme jour apres l'inoculalion, a semble rclarder leruption de rinflammation lo­cale qui ne s'est manifeslee que quinze jours apres rinoculalion, alors que les symptömes de la maladie intesiiiiale avaienldisparu.
Sur la vacbe 14 il s'esl produit iiussi une eruption sur les mamelies, vingt-ncuf jours apres rinoculalion; celle vacbe esl morte des suiles d'une meteorisation accidenlelle, quarante-neuf jours apres rinocula­lion, alors que tons les accidents inflammatoires elaient conjures et que la cicatrisation des plaies etait presque achevee.
La vache ponanl le nquot; 29 avorla trente jours apres Vinoculalion; conseculivement ä cel avortement, il se declara une puraplegie ä la­quelle eile succomba au boul de vingt-deux joui s; les plaies de l'ino-culation et de tons les accidents gangreneux quelle avait entrahies eiaieut alors en voie parfaite de cicatrisation.
Le tempsnecessaire pour lapparilion des premiers symplömes d'in-flammation locale consecutifs ä rinoculation a ete de huit jours pour la vache n013 ; de neuf jours pour les animaux n0814,18 et 26; de seize
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jours pour le nquot; 29; de viugt jours pour le nquot; 47 et de vingt-cinq jours pour le nquot; 8. L'elimination complete de la queue mortifiee a ete achevee: Sur les vaches nquot;s 14.....25 jours apres rinoculalion.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;29.....31 — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;18.....37 - —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8.....50— nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;13.....52 — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — 26 eU7.....69 — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Enfin, la cicairisallon des plaies n'a ete achevee que dans les dclnis suivants :
Vaches nM 14.....49 jours.
—nbsp; nbsp; nbsp;18.....64 —
—nbsp; nbsp; nbsp;13.....68 —
—nbsp; nbsp; nbsp; 8.....71 —
—nbsp; nbsp; nbsp;29.....73 —
—nbsp;26 el 47.....81 —
Nota. — Pendant toute la duree de la fievre de reaciion delennineu par rinflammation locale consecutive ä l'inoculation, rauscullalion n'a pas fait reconnaitrelexistence de lesions pulmonaires chez aucun des sujets inocules.
C. — Troisieme categoric d'animaux inocu't't,
(L'inoculation a ete suivie de mort.)
Les animaux de cette categoric portent les nos 3, 5, 10, 37, 41, 52; en tout six animaux sur cinquante-quatre, juste dans la proportion de 1 sur 9.
Les procedes pour ces inoculations ont ete les suivants:
1deg; Le procede par incisions longitudinales ä la queue, avec inser­tion de serosite et de detritus pulmonaires pour les animaux 3 et 5;
2deg; Le procede par ponction avec le gratloir pour les animaux 10, 37, 41,52.
Sur la vache portant le n0 10, l'inoculation a ete faite avec de la se-
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iosile pulmonaire incolore par deux piqüres ä Vextremiti de la queue.
Sur la vache porlant le n0 37, I'inoculation a ete faite avec de la sd-roslle pulmonaire incolore, a Vencolure par une piqüre, et au fanon par deux piqüres de chaque cöte.
Sur la vache porlant le n0 52, rinoculalion a ete faite avec de la sc-rosile incolore par deux piqüres ä la region du fanon.
Enfin, sur la vache portant leiiquot; 41, rinoculalion a ete faite avec do la serosite limpide par trois piqüres a la region de Voreille gauche, face cxlerne de eel organe.
Sur ces animaux, les premiers phenomencs consecuiifs ä I'inocula­tion out consisle, comme chez les sujets de la deuxieme categoric, duns une tumefaction ohaudc, douloureuse, tendue, de la region inoculee, tumefaction qui a apparu du deuxieme au dix-seplieme jour apres rinoculalion.
Gelte luniefaction suivait une marche progressive ires-rapide, en conservant pendant quelque lemps ä un ires-ham degre les caracteres propres a rinllammalion.
Ascendante sur les animaux nos 3, 5 et 10 inoctiles ä la queue, eile s'est propagee dequot; l'exlremite de cet organe vers les regions de la croupe, des fesses et des lombes, s'accompagnant des meines sym-plömes de chaleur, de douleur, de tension, de coloration, d'oedeme, de phlyctenes, de refroidissement et d'abces gaugrcueux que dans les animaux de la deuxieme categoric dout I'histoire sommaire a ele rela-tee plus haut.
Sur la vache n0 37, inoculee ä Tencolure et au fanon, la tumefaction propre de l'aclion speciale du liquide iuocule, idenlique ä celle de la queue, quant ä ses caracteres inllaminaloii'cs, a pris rapidementun de-veioppement peripherique, selendant dans lous les sens et avec des proportions enormes, depuis les mächoiies jusqu'au sternum et du boid superieur de l'encolure ä rinferieur.
11 en a ele de meine de la tumefaction conseculive ii rinoculalion faite au fanon sur la vache nquot;52.
Eufiu, sur la vaclie wquot; hi, inoculee äToreille, la tumefactiou a suivi ime marche üescendaule, se propageant, de proche eu proclie, aux
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parotides, a la region de la gorge et a toute la töte, qui devint le siege d'une infillralion considerable.
Outre les symptömes locaux caracterisliques de rinoculaiion, les sujels de celtc calegorie out presente des symptömes generaus tres-accuses, mais toujours colncidant avec lepoque de la plus grande in-tens te de la reaction locale, et proportionnels a cetle iutensite. Ces symptömes fiaient: la trislesse, risolement des sujets malades dans les päturages; la dimnuiiou de lappetit, leralentissementde la runiina-tioii, la cessation de la secrelion laiteuse, la faiblesse caraclerisee par la lenteur et l'liesitation de ia marche, et le decubitus constant; lacce-leraiion de la respiration, la vitesse et lapetilesse du pouls, le fioidet le chaud alternatlfs de la base descornes et des oreilles; les polls pi­ques, l'adhereiice de la peauj la voussure de la colonue vcrtebrale. Mais, malgrc cet ensemble de symptömes generaux, rauscultation ne fit Jamals recoanaitre de lesions concomitantes des po .mons, el I'au-topsie demontra, en effet, que cos organes etaient demeures parfaile-ment sains.
La mort est survenue consücutivement ä ces inoculations dans les delais suivants:
Vaches n 3.....19 jours apres l'inoculation.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 10.....28 —nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 37.....22 —nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 41.....37 . —nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 52.....26 —nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
En regard des eflels produits par liiioculatiou du liquide de la pe-ripneumonie, il taut placer les resultats donnes par rinoculaiion de matieres putrefiees, essayees sur les vaclies nos 21 et 22.
Gelte inoculation, t'aile le 20 juillet 1851 a la region de la queue, par le procede d'incisions longitudinales profondes et rinsertion dans ces incisions dune quanlite assez considerable de matieresputrides, deter-mina des le fendeitiain un engorgement cliaud, douloureux, tres-tendu de la panic inoculce, lequel, elendii de 1 decimetre environ, con-serva ces car; cteres pendant trois jours et disparut pen a pen, sans que la sante de la vache ail presente la plus legfrre alteration.
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Ce sont la les seules experiences qui aient etc faites avec des malieres septiques; la commission les enregislre ici pour memoire sans en tirer de consequences.
Resume des experiences d'inoculatian preventive.
1deg; 56 animaux ont ete achetes par les soins de la commission dans un pays oü la peripneumonie n'a jamais regne. 54 ont scrvi aux expe­riences d'inoculations preventives, et 2 aux experiences d'inocnlalions comparatives de matieres putrides.
2quot; L'inociilalion a ete pratiquee a la region de la queue sur 45 ani-inaux; a la region du fauon sur 5; ä la region de l'encolure sur 2, et a la region de l'oreille sur 2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
2)deg; Les procedes mis en usage pour les inoculations ont ete les sui-vants : a. le precede par incisions longitudinales profondes a la region de la queue, avec insertion de serosile et de detritus pulmonaires sur 8 animanx; h. le precede par piqüres sous-epidermiques a la region de la queue sur 8 animaux (inoculation de serosite limpide); c. le pro-cede par ponction de la peau avec le grattoir (inoculaiion de serosite pulmonaire limpide) ; sur 29 animaux a la region de la queue; sur k au fanon; sur 3 a l'encolui e; sur 2 aux oreilles.
lideg; Gue'ris. Sur les 54 animaux inocules, trentre-trois, soil öl pour 100, n'ont eprouve consecutivement a riuoculation que des acci­dents tres-legers.
Ces 33 animaux se subdivisent, au point de vue du precede employe pour I'inoculatiun, ainsi qu'il suit :
4nbsp; ont ete inocules a la queue par Je precede d'incisions longitudinales profondes, avec insertion de serosile el de detritus pulmonaires (premier piocede.attribue a M. Willems);
18 par le procede de ponctioa avec le grattoir ä la region de la queue (inoculaiion de serosile; deuxieme procede de M. Willems);
5nbsp; par le procede de piqures sous-epidcrmiques ä la region de la queue (inoculation de serosite);
3 par le procede de ponclion avec le grattoir a la region du fanon (inoculation de serosite);
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2 ä la region de rencolure par la ponclion avec le gralioir (inocula­tion de serosile);
1nbsp; ä la region de loreille par le procede de ponclion avec le gralioir (inoculation de serosile).
Les phenomenes locaux caracteristiques de l'acllon de la maliere inoculee ont apparu sur les animaux de cette categoric du deuxieme au irenlieme jour apres Tinoculation, et ils ont disparu du onzieme au soixanle-quatorzieme jour.
5deg; Accidents gangreneux. Sur les hh animaux inocules, quinse, soil 27 pour 100, ont eprouvc consecutivement ä rinoculation des acci­dents gangreneux tres-graves, et n'ont gueri qu'en perdanl une partie plus ou moins considerable do leur queue, region sur laquelle rinocu­lation avail ete pratiquce.
Ces 15 animaux se subdivisent, au point de vue du procede employe pour I'inoculaiion, ainsi qu'il suit:
2nbsp; ont ete inocules ä la queue par incisions longitudinales profondes, avec insertion de srrosile elde detritus pulmonaires (premier pro-cede aüribue ä M. Willems);
1nbsp; a Qte inocule a la queue avec la lancette par une seulc piqure, avec insertion'dc serosile et de deirilus pulmonaires.
10 ont ele inocules ä la queue avec le gralioir par une, deux ou trois piqüres (inoculation de serosile pure; deuxieme procede de M. Wil­lems) ;
2nbsp; cm ete inocules ä la queue par piqures sous-epidermiques.
Les phenomenes locaux caraclerisliqucs de l'action de la maliere inoculee ont apparu, sur les animaux de celle calegorie, du deuxieme au viugl-cinquieme jour, el rdliminalion de la partie de queue morti-fiee a ete achevee du vingt-cinquieme an soixante-neuvieme jour; il a fallu de cinquante a quatre-vingts jours pour que la cicatrisaiion des plaies gangrcneuses fin accomplic.
amp;* Marts. Sur les ok animaux inocules, six, soil 11 pour 100,soni morts des suites de rinoculation.
Ces 6 animaux se subdivisent, ainsi qu'il suit, au point de vue du procede employe pour rinoculation :
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2 ont amp;e inoculös ä la queue par incisions longitudinaies profondes, avec insertion de serosile et de detritus pulmonaires (premier pro-cede attribue ä M. Willerhs);
1 a ete inocule ä la queue par le grattoir (inoculation de serosite pure; deuxieme precede de M. Willems);
1 a ele inocule ä l'encolure et au fanon par le grattoir (inoculation de serosite limpide);
1 a eie inocule au fanon par le grattoir (inoculation de serosile lim­pide) ;
1 a etc inocule a. loreillc par le grattoir (inoculation de serosite lim­pide).
La mortest survenue du dh-neuvieme au vingt-sixieme jour.
Ainsi sur ok sujeis inocules par des procedes differents et dans dif-fcrenles legions du corps, les trois quarts environ sent sortis sains et saufs des epreuves de rinoculation; plus que le quart, pres du tiers, a eprouve des accidents gangreneux tres-graves ä la suite de cette ope­ration, et le neuvieme y a succombe.
Voici quels ont ele les rapports des guerisous, des accidents gangre­neux et des morts avec les procedes d'iaoculations et les regions oil ces inoculations ont ete pratiquees :
Sur 8 auimaux inocules ä la queue par le precede d'incisions longi­tudinaies profondes, 4 sont gucris sans accidents; 2 ont eprouve des accidents gangreneux, et 2 sont morts.
Sur 8 animaux inocules par le procede de piqüres sous-epider-miques, 5 ont gueri et 3 ont eprouve des accidents gangreneux.
Sur 29 animaux inocules ä la region de la queue avec le grattoir, 18 ont gueri, 10 out eprouve des accidents gangreneux, et 1 est mort.
Sur 4 animaux. inocules ä la region du fanon, 3 ont gueri et 1 est mort.
Sur 3 animaux inocules a rencolure, 2 ont gueri et 1 est mort.
Sur 2 inocules aux oreilles, I'un est gueri el lautre est mort.
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- 59 -Conclusionraquo; de cette raquo;e'rie d'experiences tur I'inoculation,
II resulie des experiences qui viennent d'etre relatees:
1deg; Que rinoculalion du liquide cxtrait du poumon d'une bete malade de la peripneumonie, ne Iransmet pas aux animaux sains, auxqaels on la pratique, une maladie semblable, lout au moins par son siege, ii celle d'oit precede le liquide inocule;
2deg; Que les phenomcncs appreciables, couseculifs a I'inoculalion, sonl ccux d'une inflammation plus ou moins intense qui se developpe au lieu de rinoculalion, au bout d'uu leinps variable de deux a treule jours;
3quot; Que cette inflammation, susceptible de se compliquer d'accidents gangri'iieux plus on moins etendus et graves, s'accompagne d'une reaction generale plus ou moins intense, exacleineut proportionuelle ä rintensite de la reaction locale ;
üquot; QuesurlOO sujets inoeules, I'inocnlation scrait benig'ne dans ses effets pour 61, compliquce de gangrene pour 27, morleile pour 11;
5'' Que lous les snjets souinis ä repreuvc de rinoculalion el gueris des accidents ou legcrs ou graves, consccutifs a cette operation, pre-sentent, apres leur guerison, les caracteres de la saute la plus parfaite, sauf les alterations locales que rinoculalion pent avoir entrainees.
Ces resultats oblciuis, la commission avail ä rechercber si, bien que I'inoculation du liquide exlrail des poumons malades dillerc essenliel-lement, par ses effets, des inoculations virulentes, en ce sens quelle ne fail pas naltre dans l'organisme des animaux soumis ä son influence, une maladie semblable ä celle d'oü procede le liquide inocule; cepen-danl eile ne possederalt pas, comine rinoculalion de la variole de l'hüinme oude la clavelee dumouton, une vertu preservative teile que les sujets qui auraieut passe par son epreuve ne seraient plus suscep-libles de contracler la peripneumonie par les voles les plus habituelles de sa transmission, c'esl-a-dire par la cohabitation.
Tel etait le grave el important probleme que la commission avail a resoudre, et c'esl dans le but d'en poursuivre la solution qu'elle a ins-liluc la serie d'experiences nouvelles doul il va vous elrc rendu comptc. Monsieur le Ministre, dansle paragraphe suivanl.
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60 —
sect; III.
Experiences sur Ics eflPets preventlfs de l'lnoculation.
Qucsllon a regoudre:
laquo; Les animaux tie I'espece bovine soumis a l'^preuve de l'inocula'ion ac-laquo; quierent-ils, par ce fait, la privilege de ramp;sister ä la contagion de la p6ri-laquo; pneumonie ? raquo;
Une fois en possession d'une scrie d'animaux qui avaienl passe par toutcs les phases de rinoculalion, benigne dans ses cllels, ou plusou moins redoulablc par ses consequences , la commission se proposa pour but principal de resoudre la question de savoir si ces animaux avaient acquis,'par le fait de cctte inoculation, une immunitc tdle, qu'ils fussent ä l'abri des atleinles do la peripneumonle, soit pour lou-jours, soit pendant un temps plus ou nioius long qu'il s'agissail de de­terminer.
Mais, pour obtenir cette solution, il lui fallait avoir, comma lerme de comparaison, un certain nombre de sujels nouveaux, comidetement viergcs des influences de la peripneuinoiiie, afin de pouvoir apprecier, comparativemi nl, les effets de la contagion par cohabitation sup des sujets deja Inocules et sur des animaux qui n'avaient cte soumis, au prealable, ä aucune epreuve preventive, ou sipposee teile.
En consequence, un nouvcau troupeau, compose de vlngt-quatre betes, fut achete par les soins de M. Renault, dans la forel d'ürleans, d'oü provenaient les premiers animaux qui avaienl scrvi aux expe­riences d'inoculation. La commission avail fixe son choix, on se le rappellc, sur cette variele d'animaux domesliqucs, dune part, en rai-son du bas prix auqucl on pouvait 1 s acquerir, ot d'autre part, parce quo leur elat sanitaire donnail loulcs les garantics desirables, la peii-pneumonie n'ayantjamais fait invasion dans cette panic du Loiret.
La commission arreta en oulre qu'elle mettrait ä profit le temps pendant lequel les animaux inocules seraient soumis ä l'influence de la contagion par cohabitation, pour repeter, de nouveau, les experiences dejä failes aux fermes de la Pomeraye et de Charentonneau (voir plus
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-Öl­haut), ayant pour but de rechercher, d'une part, si les animaux qui out contracle, une premiere fois, la piripneumonie, p.ossedent, par ce lait, le privilege de resister ä l'avenir ä I'influence de la contagion, et, d'autre part, si ceux qui sont demeures refraciaires une ou plusieurs fois dejä ä cette influence possedent indefiniment cette proprietc de resistance.
Ainsi, d'apres ce plan complexe, la commission pouvait etudier l'in-fluence de la cohabitation des animaux malades de la peripneumo-nie:
1deg; Sur des animaux parfaitement salns, et qui n'avaicnt encore ete soumis ä aueune epreuve preventive;
2deg; Sur des animaux inocules avec de la serosil^ pnlmonaire;
3deg; Sur des sujels qui avaient dejä contracte la peripueumonie par une premiere cohabitation;
4quot; Enfm, sur des animaux qui avaient dejä cohabite avec des ani­maux peripneumüniques, mais sans conlracter leur maladie.
Ce plan d'experiences arrete, voiei commenl la commission le mit ä execution, dans les deux fermes de Maisons-Alfort et de Charen-tonneau.
A. — FEKME DE MAISONS-ALFORT.
La ferme de Maisons-Alfort renferme trois etablcs qui furent nu-merotees 1, 2 ei 3, et dans lesquelles les animaux d'experience furent disposes de la maniere suivante :
Et able n0 t. Dans cette ctable, la plus vaste des trois, les animaux d'experience furent places, en nombre egal, sur doux rangs, ä droite et ä gauche de la portc d'enlree. l.e cote droit fut oecupe paries vaches inocu-lees et le cöte gauche par les vaches saines, nouvellement achetees dans la foret ü'Orleans.
Le tableau suivant indique l'ordre dans lequel les vaches furent pla-cees et, pour les vaches inoculees, le lieu et le mode de l'inoculalion.
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— 62 —
FE8ME DE MAISONS-ALFORT. (ETABLE Kdeg; i.)
Camp;t6 gauche.
(AU drolt (vaclies inoculecs;.
1
VACHF.S
N-
LIEÜ
MODE
SUITES
HON-IKOCULKES.
d'oudue.
DE I'INOCÜLATIOX.
DE L'ISOCHLATIO^.
DE L'lNOCUlATlON.
57
1
Queue.
Incision longitudinalc.
Gangrene, cliule de la queue.
i 58
2
-
id.
Inoculaliun benigne. i
59
4
id.
id.
60
6
-
id.
Gangrene, cliute de la queue.
61
7
Ponction, gralloir.
id.
62
8
id.
. id.
63
9
id.
id.
6i
11
Incision longiludinale.
Inoculation benigne.
65
13
-
Piqüre sous-epidcrmique.
Gangrene, cliule de la queue.
66
17
-
id.
Inoculation benigne.
67
43
-
Pouclion, gralloir.
Gangrene, chute de la queue.
68
(8
id.
id.
69
54
-
id.
id.
1 70
Outre ces vingt-six auimaux, il y avait encore, dans cetle elable, un jeune veau ne d'une vache inoculee.
L'experiente de cüiabhaiion avec des animaux peripneumoniques commeiKja le 12 novembre 1852 ; et, du 12 novembre au 18 decembre, ou introduislt, dans celle etable, on/e vaches malades, qui furenl pla-cees de chaque cöle, dans le rang des animaux inoeuies et dans celui des animaux. uon inoeuies, ainsi que l'indique le tableau suivanl:
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— 63 —
FERME DE MAISOiVS-ALFORT. (KTABLK N0 1.)
TABLEAU indiquant lesrapports des animaux malada
avec les
animaux
tCexperiences et la duree du contact.
\ CÖTE GAUCHE.
CÖTE DROIT.
1 Nquot;'.
iTAX
DES
UDRfeE DÜ CONTACT.
„M
ETAT
DÜRRE UU CONTACT.
D'ORDRE.
AS1MACX.
V1VANTS.
MORTS.
DORDRE.
AM1MADX.
V1VANTS.
MORTS.
57
Non-inocule.
1
Inocule.
' 59
id.
2
id.
CO
id.
4
id.
.Vaclie D 61
Malade. Non-inocule
DiiI6rov.52 au 15 fcv. 53.
Vaclie A — F
Malade. id.
24 lieures. 12 —
6 lieures 12 —
C2
id.
- G
id.
5 jours.
18 —
03
id.
— L
id.
9 -
61
id.
6
Inocule.
G5
id.
7
id.
GO
id.
8
id.
67
id.
9
id.
Vache C
Malade.
7 jours.
#9632;2i lieures.
11
id.
— E
id.
5 —
24 -
13
id.
— U
id.
i -
18 -
17
id.
—nbsp; nbsp; nbsp;K
—nbsp; nbsp; K
id.
- id.
5jquot;18lis #9632;ii lieures.
15 -
Vaclie B 43
Malade. Inocule.
Hu I2nrv. 52 auialtv.53.
63
Non-inocule.
48
id.
69
id.
5i
id.
70
id.
Tel fut I'ordre primilif dans lerjuel furent placees les vachcs de l'eiable nquot; 1, de la ferine de Maisons-Alfort. Mais, cet ordre ne ful pas toujours le meme, et il arriva necessairement, par les exigences du service, qu'il s'elablit des rapports frequents entre les vaches malades et les autres sujets d'experlences inocules ou non ioocules; en sort^
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— 64 —
que si les rapports de contact ont etc plus constants et plus intimes cntre les animaux. malades et ceux qui les avoisinaient directement ä letable, cependant, toutes les vaches de l'etable ndeg; 1 ont pu, a uu mo­ment donne, se trouver en contact direct avec les malades.
Yoici maintenant ce qui fut observe dans les jours qui suivirent 1'in-trodiiction des vaches malades, dans l'etable nquot; 1.
Les animaux inocules, occupant la rangelaquo; droile de l'etable, ne pre'senterent absolument aucun signe d'indlsposition.dcpuis le 12 no-veiabre 1852, jour oü l'experience commenga, jusqu ä la fin d'avril 1853 oü eile fat terminec.
Au conlraire, cos animaux prirent de l'elat et se firent rernarqucr par le lustre du poil, la souplesse de la peau, la vigueur de l'appetit, l'energie des mouvements musculaires, et tous les signes enfin qui ca-Tacterisenl la same la plus parfaite.
Dans la rangee gauche de letable, occupee par les animaux non quot;inocules, les choses se passerent tout autrement.
Sur les treize animaux de cette rangee, cinq seulement porlant les tn'15 63, Gd, 66, 68 et 69 sortlrent sains et saufs de l'epreuve de la co-Hhabitation.
Les huit autres presentercnt des symptömes de maladie ä des degres differenls d'inlensite.
La maladie des vaches portanlles n05 57, 59, 62, 70, nc fut ä propre-ment parier qu'une indisposition passagere caracterisce par la trisiesse des sujets, la diminution de l'appetit et de la seerdtion lactee, la sensi-bilile des rcins, lacceleration de la respiration el une loux petite, quin-teuse, avoi lee, sans qu'il füt possible de reconnailre, ä l'auscultation, les lesions propres a la peripueumonie.
Ces symptömes apparurent cliez ces vaches du quarante-deuxieme ;au soixantieme jour apres le commencement de la cohabitation, et jn'eurenl qu'une duree ephemere de sept a huit jours.
Les vaches portant les n05 60, 61, 65, 67, prcsenlerenl lous les symp-löa gt;es de la peripueumonie bien caracterisee.
•Cette maladie fut assez benigne chez les vaches 60 et 51; grave pour la vache 65, morlelle pour la vache 67 seulement.
Les premiers symptömes de la maladie apparurent:
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- 65 -^
Sur les vaches nquot; 60 . . . .
. 41 jours
— — 61 ... .
. 32 —
— •— 65 ... .
. 36 —
— — 67 ... .
. 20 —
apres le commencement de la cohabitation.
La duree totale de la maladie a ete de :
22 jours pour la vache ...
nquot; 60
15 - - - . . .
— 61
55 — — — . . .
— 65
et 20 — — — ... — 67 (morte).
Ainsi, en resume, sur les vingt-six vaches misesen experience dans I'etable nquot; 1 de la ferme de Maisons-Alfort, les treize inoculees avec de la serosite pulmonaire occupant la rangee droite de l'elable, ne pre-senterenl aucuns symptomes, meme de Tindisposition la plus legere, pendant les cinq mois que dura I'experience.
II en fut de mamp;ne de cinq des vaches non inoculees placees dans la rangee gauche.
Les huit autres vaches de celte rangee presenterent des symptomes de maladie an bout dun temps qui a varie du vingtieme au soixantieme jour, apres le commencement de la cohabitation.
Quatre de ces dernieres furent seulement indisposees, sans presen­ter de symptömes bien specialement caracterisliques.
Les quatre autres furent affectees de la peripneumonie bien carac-terisee, benigne sur deux, grave sur une troisieme, mortelle sur la quatrieme.
Onze animaux malades ayant ete inlroduils dans celte etable, et quatre ayant contracte la maladie, il en resulte que la propagation et la transmission de la peripneumonie a pu s'operer par I'intermediaire de quinze sujels infectes.
Stable k0 2.
Les experiences faites dans cette etable furent la repetition decelles qui avaient deja ete faites dans les fermes de la Pomeraye et de Cha-rcntonneau, ayant pour but de rechercher si la peripneumonie pent attaquer une seconde fois I'animal qui I'a contraclee une premiere.
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— 66 —
Les animaux qui servirent ä celte troisieme experience furent les suivanls:
1deg; Blanchette, inoculee avec des liquides' excrementitiels, el qui avail contracte la maladie a CLarenlonneau le 27 juillet 1852, par la cohabilalion;
2deg; Coquette, provenant de l'etable ^4 de Rambouillet, oil eile avail contracte la peripneumonie, le 12 Janvier 1852; celle vache avail ete soumise, a Charentonneau, a ime deuxicme epreuve de cohabitation et avail resisle;
3deg; Jacqueline, inoculee avcc des liquides excrementitiels; eile avail contracte la maladie a Charentonneau, 1c 5 aoüt 1852.
4deg; Zula, vache uoii inoculee du premier troupeau de Charenton­neau ; eile avail contracte la maladie dans celte ferme, par cohabita­tion, le 27 juillel 1852;
5deg; Clara, de l'etable B de Rambouillet, oü eile avail contracte la maladie, par cohabitation, le 21 septembre 1851;
6deg; Mille-Fleurs, vache inoculee ä Charentonneau, avec du mucus nasal; eile avail resiste a une premiere epreuve de cohabitation ;
T Norma, de l'etable B de Rambouillet, oü eile avail contracte la peripneumonie par cohabitation ; eile avail resiste, ä Charentonneau, ä Tepreuve de la troisieme cohabilalion, a laquelle eile avail ete sou­mise ;
8deg; La Tulipe, Jolie et Marion, vaches introduites malades dans la leime de Rambouillet, et gueries sponlanement.
En lout dix animaux, dont un seul, Mille-Fleurs, inocule avec du mucus nasal, n'avait pas encore cu la maladie, bien qu'il eül ete sou-mis ä Charentonneau ä une premiere epreuve de cohabitation.
Le 6 docembre 1852, on inlroduisit dans celte etable, ainsi composee, deux vaches malades marquees L et JV.
La premiere ful placee enlre Zula et Clara, oü eile resta jusqu'au 13 fevrier 1853, jour oü eile ful abattue.
La deuxieme fut intercalce enlre Manqn et Blanchette, et y resla jusqu'au 10 decembre 1852, jour de sa murt.
Malgre rinlroductiou, dans cetle etable, de deux animaux peripneu-moniques, aueun Symptome de maladie ou d'indisposition passagere
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ne se declara sur les animaux qui I'habitaieiit. Tous conservereut les caracleres de la sante la plus part'aile jusqu'a la fin d'avril 1853, oil I'experience fut lerminee.
fitAELE Nquot; 3.
On plaga, dans celte etable, di.v des animaux inocules avec de la se-fosite pulmonaifre, pour les soümellre a l'epreuve de la cohabitation avec des animaux malades.
Les sujets de cetle etable furent les süivants; Ndeg; 21, inoculee a la queue avec de la mallere pulride; Nquot; 23, inoculee par ponction a la queue avec de la serosite limpide
(inoculation benigne); Nquot; 2U, inoculation par ponction a la queue avec de la serosite limpide
(inoculation benigne); Ndeg; 28, inoculee par ponction ä la queue avec de la serosite limpide
(inoculation benigne); Nquot; 31, inoculee au fanon avec de la serosite limpide (inoculation
benigne); Nquot; 32, inoculation a la queue par ponction (inoculation benigne); Ndeg; 38, inoculation ä la queue par ponction (inoculation benigne) ; Nquot; 39, inoculee au fanon (serosite limpide; inoculation benigne); Nquot; hb, inoculee ä l'encolure (serosite limpide; inoculation benigne); Ndeg; 46, inoculee par ponction a la queue (serosite limpide; inoculation
benigne);
Le 21 novembre 1852, on introduisit dans celte etable :
1deg; Une vache malade, marquee I, qui futplacee entre le nü 24 et le nquot; 28, et y resla quarante heures vivaute, et vingl-qualre heures morle;
T Une deuxieme vache malade, marquee /, qui fut placee entre les nos 38 et 39, et y resla du 21 novembre au 13 fevrier 1853 ;
3deg; Une aulre vache malade, marquee A/, placee entre les n0' 45 el 46, qui y resla quatre jours et douze heures vivante, et quinzc hcttfes morle.
Depuis le 21 novembre 1852 jusqu'au 27 avril 1853, jour oil I'expe­rience fut lerminee, aueun Symptome d'indisposilion ou de rnaladiene
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put etre observe sur les dix vaches inoculees qui avaieut cohabile avec les trois animaux malades introduits dans leur t;table.
Ii. — FERME DE CHARENTONISEAU.
La ferme de Charentonneau renferme deux etables, qui furent nu-merotees 1 et 2, et dans lesquelles les animaux soumisaax experiences de cohabitation furent disposes de la mauiere suivante:
ElABLE Ndeg; 1.
Dans cette etable, la plus grande des deux, on plaga vingt-deux ani­maux; onze inocules avec de la serösite pulmonaire, et onze parfaite-ment sains provenam du dernier troupeau Importe du Loiret.
Ces animaux furent disposes sur deux rangs distincts, comme dans I'etable n01 de la ferme de Maisons-Alfort.
Le tableau suivant indique I'ordre dans lequel ces animaux furent places, et, pour les sujets inocules, le lieu et le mode de l'inoculation.
Premier rang.
Deuxiime rang.
VACHES 1N0CÜLEES.
VACHES NON-INOCULEES.
i N0'
LIEU
MODKS
SUITES
D'ORDRE.
DE L'lNOCBLATlON.
DE L'iSOCUUTION.
DE L'ISOCULATION.
ISquot;' D'ORDRE.
12
Queue.
Incision longitudinale.
Inoculation benigne.
71
18
id.
Ponction.
Gangrene.
72
25
id.
id.
Inoculalion benigne.
73
27
id.
id.
Gangiene.
74 ;
30
id.
id.
Inoculauon benigne.
75
i 34
id.
id.
id.
76
35
id.
id.
id.
77
40
id.
id.
id.
78 ;
ii
id.
id.
id.
79 i
47
id.
id.
Gangrene.
80
4raquo;
id.
id.
Inoculalion benigne.
81
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- 69 —
Quatre vaches malades ont ete inlroduites dans cetie etable le 12 de-cembre 1852, et intercalees :
La premiere, marquee O, entre le n0 18 et le n0 25, vaches inocu-lees; eile y est reslee un jour vivanle el un jour morte;
La deuxieme, marquee P, a pris la place de la premiere, et y est reslee deux, jours vivame et un jour morte;
La ü-oisieme, marquee Q, a ete placee eutre les nos W ct 47, et y est restee dix jours vivante;
Enfin, la quatrieme, marquee R, est restee vingt jours malade entre les nos kk el/i7, et soixame etun jours bien portante.
Depuis le 12 decembre 1852 jusqu'au 16 mars 1853, jour oü I'expe-rience fut lerminee, toules les vaches de cette elable, aussi bien celies qui n'avaient pas ete inocult.es que celies qui I'avaicnt etc1, presen-lerent les signes de la sanle la plus parfaite, et rien exlerieurement ne parut denoncer que les unes ou les auties avaienl ressenti, ä un degrc quelconque, Tinfluence de la maladie a laquelle eliesavaient ete ex-posees.
Cependanl, ä l'autopsie de six des onze vaches non inoeule'es, on rencontra dans les organes pulmonaires les alterations caraclcristiques que la peripneumonie laisse le plus orclinairement dans les ponmons qu'elle a envahis.
Ces alterations consistaient dans IVnkyslement de la parlie malade par une membrane ä parois dures et resistanles, formanl line poclu; parfailement close, et dans le sequestrc complel, an milieu de celte poche, de cetle parlie morlifiee de l'organe.
On a rencontre ces alterations complexes dans les six vaches doni les numeros suivent:
1deg; N' 73. Le scqueslre, gros commc un oeuf de poule, etaitsitiii' au bord superieur et a l'exlremite antei ieure du pournon dioit, sous I'epaule.
2deg; IN0 74. Le sequestre, pesani 5 ä 6 hectogrammes, occupaii le lobemoyen du poumon clroit.
3deg; Nquot; 75. II y avail irois sequeslres : un du volume du poing dans le centre du poumon dioit; uu deuxieme, de meme volume, dans Tap-
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pendice anterieiir du poumon gauche, et le troisieme tout :i fait en ar-riere du meine poumon, pies de la surface diaphragmatique.
4deg; JNquot; 79. Sciquesire dans le lobe aulerieur du poumon droit, de la grosseur du poing environ.
5deg; Nquot; 80. Sequeslre dans le lobe anlerieur du poumon droit.
go jyu 81 Sequeslre prolbud du poumon gauche, du cöle de sa face poslerieure.
II est remarquable que ces alterations, tres-circonscrites, elaient toules placees dans des regions du poumon qui echappent, par leur Situation profonde, a Fauscultatioa. C'est, sans doute, cetle situation profonde qui a fait qu'elles n'ont pas ete reconnues du vivant des ani-maux, d'autant qu'il ne s'est manifeste aucun trouble bien sensible de leur same, qui ait pu en faire suspecter I'existence. Mais il est vraisem-blable que ces alterations, trouvees en si grande proportion et si carac-leristiques par leur forme, avaientpour cause rinfluence de la cohabi­tation sur les animaux dans lesqucls on les a renconlrees, surtout si Ton prend on consideration la race de ces animaux, le pays dont ils provenaient, oü la peripneumonie n'a jamais regne, et la parfaite inte-grite des organes pulmonaires, constalee a l'autopsie des animaux de meme race qui n'avaient pas ete exposes ä rinfluence de la contagion, on quiy avaient etc exposes apres I'inoculation.
Sur les cinq autres vaches non inoculees, les poumons ont ete trou-ves parfaitement sains.
II en a ete de meme dans les onze vaches inoculees, a I'exception d'une seule, celle poriant le nquot; 35, dont les deux organes pulmonaires etaient le siege de noyaux indures d'apparence tres-aucienne, iden-liques a ceux que Ton rencontre dans les poumons des vaches afieclees de la phthysie tuberculeuse ou calcaire.
Etable nquot; 2.
On pla^a, dans cette etable, les douze betes inoculees, dont les nu-meros suivent:
1deg; N0 15, inoculee ä la queue par piqure sous-epidermique (inocu­lation benigne);
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2deg; Nquot; 16, inoculee ä la queue par piqure sous-epidermique (inocu-
laiionbenigne); 3deg; Nquot; 19, inoculee ä la queue par piqure sous-epidermique (inocu­lation benigne); 4deg; N0 22, inoculee avec de la matiere pulride ; 5deg; Nquot; 26, inoculee a la queue par ponclion ; — gangrene; 6deg; Nquot; 33, inoculee ä la queue par ponction (inoculation benigne); 7deg; N0 36, inoculee ä l'oreille gauche (inoculation benigne); 8deg; Nquot; i2, inoculee a la queue pur ponclion (inoculation benigne) ; 9deg; N0 50, inoculee ä la queue par ponclion (inoculation benigne) ; 10deg; N0 51, inoculee ä la queue par ponclion (inoculation benigne); 11deg; N0 S3, inoculee a. rencolure (inoculation benigne) ; 12deg; N0 55, inoculee ä la queue par ponclion (inoculation benigne).
Ces douze animaux furent ten'us en reserve pour etre places dans les aulres etables oü la contagion etaii experimentee, si besoin en etait, el, en meme lemps, pour etudicr les alterations qui auraient pu se deve-lopper dans leurs poumüns sous l'influence de l'inoculation settle.
Aucun animal malade ne fut introduit dans I'etable qu ils habitaient, laquelle etait completemcnt isolee de I'etable nquot; 1, oil se laisail, dans la meme ferme, l'experience de la cohabitation; seulement c etait le meme vacher qui soignait les animaux de l'une et de Fautie.
Le 14 fevrier 1853, une vache de celte derniere etable, portant 1laquo; nquot; 51, inoculee a la queue, le 11 septerabre 1852, par ponction avec le grattoir (inoculation benigne), fut affectce de la peripneumonie bieu caracterisee.
A l'autopsie de celte bete, qui fut sacrifice le 26 fevrier, on trouva, dans le poumon gauche, toutes les lesions caracterisliques de cette maladie.
Toutes les vaches de cette etable, qui furent abattues par le boucher le 27 fevrier, avaient les organes pulmonaires parfaitement sains.
Conclusions.
Les experiences relatees dans ce paragraphe lendent a demontrer ce fait principal, ä savoir : que l'inoculation du liquide extrait des pou-mons d'un animal malade de la peripneumonje, investit l'organisme de
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la plupait des animaux, auxquels on la pratique, d'une immunite qui les protege coutre la contagion de cette maladie, pendant six mois au moins, temps que I'experience a dure, puisque sur UG sujets inocules, 1 seul (soil 2 pour 100) a contracte la peripneumonie dans cette pe-riode, landis que sur 24 sujets non inocules, servant de terme de com-paraison, qui furent soumis, pendant le meme temps, a Tepreuve de la contagion par cohabitation, 14 (soit 58 pour 100), avec ou sans sym-ptomes apparents, ont ressenli I'influence contagieuse.
RESUME GENERAL
EXPERIENCES DE LA COMMISSION SCIENTIFIftUE DE LA PERIPNEUMONIE.
La commission scientifique de la peripneumonie a institue deux series principales d'experiences ayant pour but:
Les premieres de rechercher I'influence que peut exercer sur I'orga-nisme des animaux sains de l'espece bovine leur cohabitation avec des animaux malades de la peripneumonie;
Les deuxiemes d'etudier les effels de l'inoculation de la peripneumo­nie sur les animaux sains de l'espece bovine, et surtout de reconnaitre si les animaux, inocules avec le liquide extrait des poumons d'une bete affectee de cette maladie, acqueraient par ce fait le privilege d'une im-munite qui les mit a l'abri de la contagion.
Voici le resume de ces deux series d'experiences et les conclusions auxquelles elles conduisent:
A. — Experiences sur- la cohabitation.
La commission, en instituant ces experiences, s'etait propose la so­lution des questions suivantes:
1deg; La peripneumonie epizootique du gros betail est-elle susceptible de se transmettre, par voie de cohabitation, des animaux malades aux animaux sains?
2' Dans le cas oil la contagion de la peripneumonie s'opererait par cette voie, tous les animaux de l'espece bovine qui vivent dans un foyer
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d'infection, contraclenl-ils la maladie, ou en esl-il qui resistenl ä l'in-fluence coniagieuse? Dans ce deruier cas, quelle esi la proportion des animaux. qui devienuent malades et des animaux qui restent sains?
3quot; Parmi les animaux qui coutractent la maladie, combien recuperent leur sante et dans quelles conditions?
Combien succombent par la maladie ?
Un Y a-t-il des animaux de l'espece bovine qui soient decidement refraciaires a la contagion de la peripneumonie?
5deg; Les animaux de cette espece sont-ils preserves ä ravenir des at-teinles de la peripneumonie, lorsque a la suite d'une premiere cohabi­tation ils n'ont presente que les symptömes d'une indisposition legere, caracterises principalement par une toux plus ou moins persistante?
6quot; Les animaux qui out contracle une premiere fais la peripneu­monie, ne sont-ils plus susceplibles de la contracter de nuuveau?
Pour obtenir la solution de ces questions, la commission a soumis ä differeules epreuves de cohabitation 46 animaux de l'espece bovine, parfaitement sains, el dans de tellos conditions de provenance qu'ils n'avaient jamais ete exposes a rinlluence du contact d'animaux atieints dc la peripneumonie.
Ces 46 sujets d'experience out ete repariis ainsi qu'il suit: 20 a la Pomeraye (premiere experience);
2 ä Channtonneau (dcuxieme experience); IS ä Maisons-Alfort (iroisieme experience); 11 ä Charentonneau (qualrieme experience) ; Surcenombre, 21 animaux ont paru refractaires a la contagion, dans une premiere epreuve de cohabitation; 10 ont eprouve une indisposition passagere; 15 ont contracle la maladie.
Total. . . 46
Sur ces 15 malades de la peripneumonie, contractee par cohabita­tion, 11 sont gueris et 4 sont morts.
Consequemment, le nombre des animaux refractaires, en apparence, ä une premiere epreuve de cohabitation, s'eleverait ä. 45,65 pour 100.
Celui des animaux iadispoMis, a..........21,7.3 pour 100.
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Celui des animaux malades et gueris, ä.......23,91 pour 100.
Celui des animaux morts, ä............ 8,69 pour 100.
Mais si, au lieu de s'en rapporter aux apparences exterieures des animaux exposes ä la cohabiialion, on prend en consideration les re-sullats donnes par les autopsies, qui ont demontre que 6 des 11 ani­maux, mis en experience ä la ferme de Charentonneau (quatrieme experience), avaient conlracle la maladie, on voit qu'il faut compter 6 animaux en plus, comme malades par suite de la cohabitation, et 6 refractaires en moins, ce qui donne, en definitive, les resultals sui-vants:
15 refractaires..... 32,61 pour 100.
10 indisposes...... 21,73 pour 100.
17 malades gueris. . . 36,95 pour 100. li morls. . . .... 8,98 pour 100.
46nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;100,27
Sur les 42 animaux qui ont ete exposes aux premieres epreuves de cohabitation faites ä la Pomeraye et a Charentonneau, et qui en sont sortis avec leur sante sauve ou recouvree, 18 ont ete soumis une deuxieme fois aux memes epreuves, et sur ces 18, 4 une troisieme fois.
Ces 18 animaux se decomposaient ainsi qu'il suit:
ö avaient conlracle la maladie ä la suite de la premiere cohabitation et en elaient gueris ;
9 etaient demeures refractaires a une premiere influence conta-gieuse;
U n'avaient ett* qu'indisposes par suite de la premiere cohabitation.
Quant aux 4 animaux qui furent soumis a la troisieme expe­rience de cohabitation, ils faisaient partie de la categoric de ceux qui avaient contracte la maladie par le premier contact, et qui en etaient gueris.
Aucun des 18 sujets soumis ä ces nouvelles epreuves, dans ces condiiions, ne contracta la peripneumonie et ne presenta meme les plus legers symptömes d'indisposition.
Des resultats de ces experiences de cohabitation, la commission a tire les conclusions suivantes :
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~ 75 — Conclustons.
1deg; La peripneumonie epizootique des betes a cornes est susceptible de se transraetlre par voie de cohabiialion, des animaux malades aux animaux sains de la meme espece.
2deg; Tous les animaux exposes a la contagion par cohabitation ne contraclent pas la peripneumonie ; il en est, parmi eux, qui demeurent completement refractaires ä Taction conlagieuse, ct d'autres qui n eprouvent, sous son influence, qu'une indisposition legere et de peu de duree.
3deg; Parmi les animaux qui contractent la maladie, les uns guerissent et recuperent apres leur guerison toutes les apparences exlerieures de la sante, et les autres succombent.
W Les animaux qui ne presentent que des symptömes d'une indis­position legere ä la suite d'une premiere cohabitation, paraissent pre­serves par ce fait, ä l'avenir, contre les atteintes de la peripneumonie.
5deg; Les animaux qui ont ete attaints uhe premiere fois de la peri­pneumonie, ne paraissent plus susceptibles de la conlracter de nou-veau.
Teiles sont les conclusions generales que la commission s'est crue autorisee ä deduire de ses experiences sur la contagion par cohabita­tion. Quant aux questions de savoir quelles peuvent etre, dans un trou-peau soumis ä l'influence de la contagion, les proportions relatives des animaux qui demeurent refractaires ä son action; de ceux qui devien-nent indisposes; de ceux enfin qui conlractent la peripneumonie, et parmi ces derniers quel est le rapport des morts aux guerisons, la commission n'a pas pense avoir reuni un assez grand nombre de faits, pour formuler une conclusion qui fut l'expression absolue de ce qui se passe dans les conditions habituelles de la pratique. Elle a du se bor­ner ä enoncer ici les chiffrcs qui resultent de ses experiences particu-lieres.
D'apres le releve de ces experiences, 45 animaux sur 100 ont con-tracte la peripneumonie par le fait de la cohabitation, et 21 ont eprouve une indisposition legere; ce qui fait, en resume, 65 animaux qui ont
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ressenti I'influence conlagieuse ä des degres divers, el 32 qui s'y sont montres refractaires.
La proportion des animaux qui ont recupere toutes les apparences exterieures de la sante, apres avoir conlracie la maladie, a ete de 83 pour 100 des animaux malades, et celle des sujets qui ont succombe a ete de 17 pour 100.
B. — Experiences stir ^inoculation de la pe'ripneumonie.
Les questions que la commission s'elaii propose de resoudre par ses experiences sur rinoculalion de la peripneumonie, etaienl les sui-vanles :
1deg; La peripneumonie esl-elle susceptible de se iransmeltre aux ani­maux sains par rinoculalion du sang, de la have, de la maliere do recoulement nasal, el des malleres excremenütielles provenant d'ani-maux aflectes de celle maladie ?
2deg; Les animaux sains que Ton a souinis ä rinoculalion de l'une ou de l'autre de ces substances, ont-ils contracte, par ce fail, une iramu-nile a un degre quelconque, con ire I'influence contagicuse de la ma­ladie?
3deg; La peripneumonie esl-elle susceptible de se iransmeltre, avec sa forme et ses symptomes caracteristiques, aux animaux sains de l'espece bovine, par rinoculalion du liquide extrait du poumon d'une bete ma-lade de celte maladie ?
Udeg; Dans le cas oü rinoculalion de ce liquide ne delerminerail pas sur les animaux sains une repetition exacle de la forme et des sym­ptomes de la maladie inoculee, comme cela se remarque a la suite de l'inoculation de toutes les maladies contagieuses, quels sont les pheno-menes locaux ou generaux qui en sont la consequence? Dans quelles proportions et avec quels caracteres plus ou moins graves d'intensile ces phenoraenes se Iraduisenl-iis? Combien d'animaux succombent aux suites de rinoculalion ? Combien recuperent la sante apres avoir ete soumis ä son epreuve, et dans quelles conditions?
5quot; Les animaux de l'espece bovine soumis ä l'epreuve de l'lnocula-tion du liquide pulmonaire, acquierent-ils par ce fail, le privilege de resister a la coulagion de la peripneumonie?
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Les experiences faites pour resoudre la question de la contagion de la peripneumonie par l'inoculation du sang, de la bave, du mucus na­sal, etc.....n'ayant porte que 6 animaux, la commission n'a paspense
qu'elles fussent assez nombreuses pour servir de base a une conclusion quelconque, aussi ne les a-t-elle fait enregistrer dans ce compte rendu que pour memoire. Toutefois, la commission a cru devoir signaler ici cette circonstance, que les 2 vaches qu'elle a fait inoculer avec le mucus nasal et qu'elle a soumises ensuite a l'epreuve de la contagion par cohabitation, n'ontpas contracte la peripneumonie.
Les experiences d'inoculation du liquide extrait des ponmons d'une bete affectee de la peripneumonie, onl ete faites sur 54 animaux par-faitement sains, et dans de telles conditions de provenance, qu'ils n'avalent jamais ete exposes a la contagion de la maladie.
En voici le resume:
Des Si sujets inocules, aucun n'a contracte la peripneumonie par le fait de l'inoculation.
Sur 33, les effels de l'inoculalion ne se sonl traduits que par une in­flammation locale legere et tres-circonscrite;
Et sur 21, cette inflammation, conseculive a l'inoculation, a ete Ires-grave, lies-etendue, et s'est compliquee de phenomenes gangrenenx, dont les consequences ont ete morlelles pour 6 des sujets inocules.
Consequemmenl, le nombre des animaux sur lesquels Tinoculalion a ete benigne, s'eleve ä..........61,11 p. 100
La proportion de ceux dans lesquels la gangrene s'est declaree ä la suite de l'inoculalion et a determine la chüte de la queue, est de........•....... 27,77 p. 100
Et enfin, celle des morls estde........... 11,11 p. 100
Done 88,88 sujets sur 100 sortiraient des epreuvgs de l'inoculation avec leur sante sauve ou recouvree, et 11,11 succomberaient a ses suites.
Des hS sujets sortis sains ou saufs des epreuves de l'inoculation, 2 sonl morts d'accidents etrangers ä cette operation et 34 ont ete ex­poses pendant une periude de cinq ä six mois a l'influence directe de la contagion par cohabitation, avec 24 sujets de meme provenance non inocules, devant servir de termes de comparaison.
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12 animaux inoailes, qui avaient ete places dans une etable a pan pour eire utilises a des experiences ulterieures, ne furent pas exposes au contact direct d'animaux. malades de la peripneumonie, mais ils fu­rent pauses par le menae vacher qui elait charge du soin de ces ma-lades.
Sur ces 46 sujels inocules, un seal (soil 2 pour 100), habitant I'etable non contaminee, contracla laperipneumonie,taiidis que surles 24 ani­maux non inocules, servant de termes de comparaison, qui furent sou-mis ä l'influence direcle de la contagion, en meme temps que ok des sujets inocules, f4 (soil 58 pour 100), avec ou sans symptömes appa-renls, ont ressenti I'lnfluence contagieuse.
Des resullals de ces experiences sur l'inoculation de la peripneu­monie, la commission a tire les conclusions suivantes :
1deg; L'inoculalion du liquide extrait des poumons d'une bete bovine, malade de la peripneumonie, ne transmet pas aux animaux sains de la meme espece auxquels on la pratique une maladie semblablc, lout au moins par son siege, a cello d'oü procede le liquide inocule.
2deg; Les phcnomencs appreciables, conseculifs a l'inoculalion, sont ceux d'une inflammation locale, legere et circonscrile au lieu de l'ino-culalion, sur an certain nombre des sujets inocules; grave, diffuse, accompagnee d'une reaction generale, proportionnelle a l'intensile de la reaction locale, et compllquee d'accidents gangreneux sur un autre nombre des animaux inocules, pouvant en fin se terminer par la mort pour quelques-uns de ces demiers. — (Dans les experiences de la com­mission, l'inoculalion a ete benigne dans ses effels sur 61 pour 100 des sujets inocules; grave et compliquee d'accidents gangreneux sur 38; morlelle pour 11. 88 sujets, sur 100, ont done recupere leur sanle apres l'inoculation; 61 sans presenter de traces apparentes de l'opera-tion qu'ils avaient subie, et 27 avec des lesions exterieures locales, plus ou moins etendues et accusees, suivant l'intensile des accidents gangreneux auxquels l'inoculation avail donne naissance.)
3deg; L'inoculalion du liquide extrait des poumons d'uu animal malade de la peripneumonie possede une vertu preservatrice; eile inveslit l'organisme du plus grand nombre des animaux auxquels on la pratique d'une hnmunile qui les protege centre la contagion de cette maladie,
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pendant un temps qu'il reste ä determiner, mais qui dans les expe­riences rapportees plus haut n'a pas ete moindre que six mois.
— Si maintenant, pour apprecier la valeur economique de l'inocu-lation dont 1'experience direcle demonlre les proprieles preservalrices, on voulait comparer les resultats que sa pratique a donnes dans les differents essais rapportes plus haut, avec ceux qui ont ete fournis par toutes les experiences de cohabitation relalees dans ce comple rendu, voici les conclusions auxquelles ce rapprochement conduirait:
Du releve stalislique des experiences faites par la commission, il resulle d'une part #9632;
Que sur 100 animauxde lespece bovine exposes a l'influence de la contagion par cohabitation,
32,61 sont epargnes, et
21,73 n'eprouvent qu'une indisposition passagere et de peu d'impor-tance pour leur sante; considerable cependant, en ce sens favorable, quelle les premunit ä Tavcnir contre les atieintes du mal;
Soil en tout 54,3A sujels, sur lesquels les effels de la cohabitation sont ou loul ä fait nuls ou lies-legers;
45,65 sujets contractent la maladie a un degre plus ou moins in­tense ;
35,95 en guenssent, et 8,69 succombent aux suites de la maladie.
D'aulre part, il resulle des experiences d'inoculation faites par la commission, que sur le meme nombre 100 d'animaux soumis a l'epreuve de cetle operation:
61,11 n'en eprouvent que des effets tres-benins; qu'elle est plus ou moins dangereuse, ou tout ä fait uuisible par ses suites, pom- 38,88 su­jets;
Que sur ces 38,88 sujets, 27,77 guerissent apres avoir eprouve des accidents gangreneux plus ou moins graves, et 11,11 succombent par suite de ces accidents gangreneux.
Le tableau suivant presente, en regard, les resultats chifires donnes par les deux experiences d'inoculation et de cohabitation faiies par la commission :
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j COHABITATION.
INOCULATION.
Le nombi'e des sujets d'expeiience
Le nombre des sujets d'expeiience
100
ctanl suppose............
L'inoculatton serait bi-nigne pour. .
100
La cohabitation serait ou nulle dans
61,11
ses clfcts, ou tres-benigne pour.. .
54,34
El plus ou moins nuisible pour. . . .
38,88
Et plus ou moins uuisiblc pour. . . .
45,65
Dans ce dernier cliiifre, la guerison
I Dans ce dernier chiffre, la guerison
serait representee par........
27,77
sei-ait represenlee par........
36,95
El la moil par.............
11,11
Et la mort par.............
8,69
En resullat definiiif, le nombre des
En resuU,il detinilif, 1c nombre des
animaux si r tisdes epreuves de co-
animaux sortis des epreuves de
liabitatlGB avcc la sante tauve ou
rinoculation avec leur sante tauve
recouvrie s'eicverait, d'apies ce
ou recouvree s'eieverait, d'apres
\ releve, au chiffre de........
91,29
ce releve, an cliiffiede.......
88.88
8,G9
11,11
Le premier fail qui ressort de ce rapprochement, est quel'inocula-Uon a cause une mortulite plus grande que la maladie dont eile avail pour but de prevenir les ravages.
En outre, il faut considerer que les animaux qui ont resiste aux. acci­dents gangreneux consecutifs a rinoculation, ont perdu une grande partie de leur valeur venale apres leur guerison, parce qu'ils n'ont pu recouvrer leur same qu'apres un long temps de souffrance qui les a beaucoup amaigris, el qu'ils demeurent ä jamais tares el d'une manure difforme, par la perle d'une parlie plus ou moins elendue de leur queue ; tandis que, au conlraire, les vaches qui, dans les experiences de la commission, onlconiracte la peripneumonie et en sonl gueries, onl recuptTe a peu pros leur valeur apres leur guerison, la maladie n'ayanl laisse sur elles aucune trace extcrieure appreciable, et n'ayant pas sensd)lemenl modifie, par son influence, raptitude des animaux soil a la lactation, soil a I'engralssement.
Maisil est juste de dire, pour faire enirer enlignede compte tousles elements de la solution imparliale de cette grave question, que le plus grand nombre des animaux qui recuperent les apparences de la sante apres avoir conlracte la peripneumonie ne guerissent pas completement de cetle maladie. Dans l'immense majorite des cas, ainsi qu'en temoi-gnent les autopsies faites par la commission, une partie de leurs pou-
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Si­mons, plus ou moins etendue suivant l'amp;endue de la maladie primiiive, reste frappee d'une veritable mortißcation. Gelte lesion demeureisolee, il est vrai, au milieu du rlaquo; ste de l'organe conserve parfaitement sain j il s'opere autour d'tlle un travail remarquable de sequestration, en vertu duquel toule communication est interceptee entre les conduits aeriens el la partie mortifiee qui echappe ainsi ä la decomposition putride, et c'est ce qui explique comment une lesion de celte nature peut, malgre sa gravile apparente, n'etre pas incompatible pendant un assez long temps tout au moins, avec la conservation des apiitudes de ranimal a IVngraissement et ä la lactation; mais ce mode de terminaison de la peripneumonie ne pent pas, apres toul, elre considere comme une gue-rison, dans le sens rigoureux du mol, el en definitive il est juste de dire que si, aupoinldevueecoiiom que, leplus grand nombre des ani-maux qui recupeient la sanle apres avoir conlracte la pmpneumonie, n eprouvent pas dans leur valeur venale de depreciation notable, ils n'en sont pas moins atleints de lesions assez graves d'un Organe essenliel qm, au point de vue pliysiologique, ne laissent pas que d'avoir une grande importance, et qui peut-elre finiraient par faire senllr leur in­fluence, si la vie des animaux de l'espece bovine se prolougeait davan-tage.
Doit-on conclure des resultats donnes par le releve statistique des experiences de la commission, que Imoculation ne saurail ctrecon-seillee des aujourd'hui comme une mesure pratique a opposer ä la pro­pagation de la peripneumonie, el que les proprietaires de betes bovines auraient moins d'avantage a I'adopter qu a laisser la maladie se re-pandre dans leurs troupeaux, suivant son mode habituel ?
Non sans doule, car il faul considerer d'une part que les tatonne-menls des premiers essais, les imperfeclions des premiers procedes ont pu grossir, dans les experiences de la commission, le nombre des accidents et des perles que la pratique de Tinoculalion peut entrainer, tandis que d'un autre cöte le chiffre de 8 pour 100, qui dans ces expe­riences represente la mortalite causee par la contagion de la peri­pneumonie, est de beaucoup inferieur ä celui qui exprime les penes determinees par la marcbe naturelle de cette maladie, dans les circon -
t
stances les plus graves et peut-elre les plus ordinaires de la pratique;
e
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(Jifffireqoe q\iexpliqusect; san* 4ouie la rusticiie i\x plus grand nombre des sujets doni la cümiMissiftii s'e^t ßervis, dans ses experiences sur la contagion par coljabiiaiiou..
En dcfiniiive, quoiqu'il ne ressorle pas des experiences actuelles de la commission, que rinoculaiion soil economiquement line mesure avantageuse; cependant, comme ces experiences paraissent demon-trer sa verlu preservative, en presence de ce fait considerable, la commission est d'avis que la pratique de l'inoculation doit etre encou-ragee, et eile a l'esperance quelle deviendra profitable a ragricullure lorsqu'elle aura ete pei fectionnee, dans I'applicaiion, par une etude plus complete.
La commission ne s'est pas basee exclusivcment sur ses propres experiences pour formaler l'opinion quelle vient de vous soumittre, Monsieur le Ministre, eile a cru devoir aussi s'inspiivr des resuliats des experiences ou analogues aux siennes ou poursuivies dans une autre voie, qui ont ete enlreprises parallelemcnt en Hollande, en Bel-giqae et dans les dcparlemciits du Nord et du Pas-de-CalaU par des commissions scieiitifiqucs, instituees dans le but de recbcrclier la va-leur de rinoculaiion preventive de la peripneumonie epizootique du grosbetaü.
Le resume analylique des travaux de ces commissions se trouve pre-sente dans le paragraphe suivant que la commission frangaise a cru ulile d'annexer au complo rcndn de ses propres recherches, afin de les completer et de grouper en un seul fuisceau tons les documents qui peuvent contribuer ä reclaircissement de rimporlante question d'hy -giene publique dönt votre administration poursuit la solution.
#9632;
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S iv.
Expes^ •ommalre dem experiences ffaltes en llollantllaquo;, en Belgique et laquo;fans letlaquo; departementti du IVord et du Pas-de-Calais, par lea eonimlsisions seientifliiiies i.i-stttuees poup reclierclier la valeur de l'inociilatiou couime nioyen prevent if de la peripneumonie.
Les rdppoits officiels des commissions bollandaise, beige et lilloise conliennent des documenls de deux ordres differenls qu'il faul bieu disiinguer les uns des aulres, afm de simplifier, aulant que possible, le probleme a resoudre.
Parmi ces documents, Its uns ont e;e obtenus dans les condiiions suivanles :
Les experimeniateurs ont fait choix de betes bovines parfaitement eaines el exemples, par leur pays de provenance, de toute influence contagieuse prealable;
IIs oat inocule ces animaux avec du liquide extrait des poumons d'un sujet malade de la peripneumonie;
Une fois cette inoculation falle et ses effets obtenus et eteinls, les sujets ioocules out ete soumis a l'epreuve de la contagion par cohabi­tation, en meme temps que des animaux de meme provenance, non inocules, qui deA'aienl servir de sujets de comparaison.
amp;;s experienees, dans lesquelles les elements da probleme il re­soudre sonl aussi simples que la maliere le eomporle, ont, comme on le volt, une grande aualogie avec les experiences de la commission frangaise doijt le compte rendu vieut d'etre doune dans ce rapport, el consequemment les resulials des unes et des aulres peuveut eire con^ sidercs comme des quaaliles de meme nature qui peuvent etre reuuies dans un meme groupe.
Les ducumenls du deuxieme ordre ont une valeur probaiive moins rigourcuse; ils out ete obtenus en pratiquant des inoculations sur des troupeaux. de Ijeles bovines qui, ou bien renfermaient en eux dejä le germe de 1 epizootic, ou bien subissaieni acluellement ses ravages, en
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sorte que lorsque la maiadie se dedarak sur des sujets inocules daiis de pareilles conditions, il etait impossible de discemer si son devclop-pement lenait a la nullite d'iufluence de i'inociilation comme inoyen prevenlif, ou a la preexisicnce du germe morbide que celle Operation auruit ete impuissanle ä e.eindie.
Celte distinction necessaire etablie, voici l'expose sommuire des expe­riences insiituees par les commissions hollanduise, beige et lilloise, et les resullals que ces experiences ont donnes :
A. Experiences d'inoculation sur des animaux par-
FA1TEMENT SAINS.
1deg; Experiences de la commission scientifique de Hollande.
Dix-neuf vaches furent achelees par les soins de la commission ä Scherpenzeel et Woudemberg, localites reconnnes pour elre demeurces exemptesjusqu'a present, des ravages de l:i pcriptienmonie.
Ces vaches, apres avoir ete soumises pendant quelque temps ä une observation rigoureuse. furent, ä lexceplion de 2, toutes inoculees, du 1er au h aoüt 1852, ä l'extremile de la queue d'apres le procede de M. Willems elavec la mutiere pulmonaire qu'il indique.
L'inoculalion fut mortelle pour une de ces vaches, entraina la pertc de l'extremile de la queue chez une autre, et suivit ses phases Iiabi-tuelles, sans complications graves, avec des degres variables, chez toutes les autres, ä l'cxception d'une seule, sur laquelle les effets d'une premiere inoculation furent mils et qui fut reinoculee au bout de qualre seimines, mais sans plus de succes.
Le 16 seplembre, lorsque tousles phenomenes produiisparl'inocu-lation eurent cesse, on reunit dans une möme etable les 17 animaux inocules avec 5 autres provenant du meme pays, maisvierges de tuule inoculation et devant servir de termes de comparaison, et Ton inlro-duisit dans cette etable successivement, depuis le 16 seplembre jusqu'au 8 octobre, 5 animaux affectes de la peripneumonie bien confirmee, plus 1 chez lequel la maiadie parul douteuse, en tout 6 animaux, dont 4 moururent et 2 guerirent, Le nombre des jouruees pendant lesquelles les animaux malades resterent dans l'etable, soit simultanement, soit
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successivement, en contact avnc ks sujets d'experience, a ete de soixante-quatorze; il ne fut pas assigne de places fixes aux beies ma-lades ; ellesetaient alternativement mises aux cöles des animaux inocu-les et non inocules qui mangeaient le fourrage souille de leur bave.
Auboul de trente-huit,quaraute-el-iin, quaiame-quatre ilquaranle-huil jours de cohabitation, la peripneumouie se declara successivement surU des5 betes non inoculees de cetr-upeau d'experience, et loutcs 4 snccombenl äcelte affection.
Quant a la cinquieme bete non inoculee, eile ne presenta que des symptomes obscurs qui laisserent douleuse la question de savoir si eile avail ele alteime de la peripneumonie.
Toules les betes inoculees ont presenie jusqu'au 28 decembre, date de la redaction du rapport de la commission, tous les signes d'une sante parfuiie.
laquo; Chez aucune de ces vaches, dit le rapporteur, il ne s'est mani-laquo; feste, pciiJant line periode de irois mois que I'etable est demeuree laquo; infeciee, le moindre Symptome morbide qui ail pu faire soupgonrier, laquo; meme au digi'e le plus faible, l'exislence de la pleuropneumonie. laquo; Toules se sent fait remarquer, au coniraire, par leur etat d'embon-laquo; point, leur aspect luxuriant el le lustre du poll. raquo;
Ces experiences fournissi nt la preuve rcmarquable, suivantla coin-mission neerlandaise, que Ton ne saurait denier a Tinoculation un pou-voir du muins temporaire de garanlir centre la contagion de la pleuro­pneumonie ; il resie neanmoins incertain pour eile jusqu'ä qiul point la predisposition ä contracter cette roaladie se perd ou toialemeut ou pour un temps limile.
2deg; Experiences de la commission scientifique de Belgique.
Voulant degager rinoculation des nombreuses questions raquo;cccssoires que celte pratique souleve, la commission adopta pour ses experiences ce simple programme:
1deg; Acheter des betes saines; les observer peud ml un certain temps, afin des'assurer de rintegrile des organes pulmonaires; 2deg; PrierM. Willems de les inoc.der; 3deg; N'admettre comme preservees que celk-s chez lesquellet ce me-
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decin aurait reconnu rinflammaiiou specifique provoquee par une inoculation fructueuse; et qu'il aurait ddclarees jouir de limmunite; W taire cohabiter ces Mtes avec des animaux atteints de ia pcri-pncumonie exsudative, tout en placant dans des conditions idenliques des animaux non inocules.
En consequence de ce programme, un premier convoi de 8 vacbes et genisses ardennaises fut achele dans des localilcs prcservees de la pleuropneumonie et inoculeei par M. Willems le 16 aoüt 1852; le 16 sepiembre suivant, 6 d'entre elles presentaieut tons les signes d'une inoculation reussie.
Le memo jour, M. Willems inocula 8 aulres betes bovines achctees pour le compte de la commission a la foire de Tirlemont, sans qu'on put savoir si elles etaient originaires d'une localite exempte de la pleu­ropneumonie ; la commission constata seulement qu'elles etaient par-failement saincs. Le memejour, les 2 betes du premier convoi, refrac-taires a une premiere inoculatiun, furent inoculees de nouveau; toules les betes du convoi de Tirlemont, a I'exceplion d'une seule, s'etant montrecs refi actaires ä une premiere inoculation, la commission re-peta I'opei alion sur 6 d'entre elles ä la date du 18 oclobre, ct pour la troisieme fois sur une des vaches du premier convoi inoculee dejä deux fois sanssncces. Ellercserva seulement 2 animaux dejä inocules sans succes, un du premier convoi et l'aulre du second, pour les soumettre, sans lesreinoculer, a Tepreuve de la cohabitation. Enfin, une troisieme inoculation fut essayee encore, mais sans plus de succes, sur les 6 animaux du convoi de Tirlemont dejä inocules deux fois infruc-lueusement.
Soil done en tout 16 animaux inocules, dont 8 avee succes a la pre­miere inociilalion, 6 sur lesquels I'moculaiion fut repetee trois fois in-fructueusement, el 2 qui lasubirent deux fois infiuctueusement aussia en juger tout an moins par les symplömes de reaction locale qui furent nuls.
Ces inoculations achevees, on mit dans une meme etable en contact avec des animaux atteints de la peripneumonie :
1deg; 2 des vaches ardennaises et 1 boeuf du convoi de Tiflemont inocules avec succes;
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— 87 —
5deg; 2 desvaches ardennaises inoculees deux fois sans sucC^si
3deg; El plus tard 2 vaches agccs, inoculees par M. Willems h Hasselt et cnvoyecs par lui ä l'Eeole de Curghem pour subir cette epretive.
laquo; Depuis le 24 seplembre, jour du commencemenl de rexperience, lt;c dit la commission, jiisqu'aa 6 fevricr 1853, date de la redaction du laquo; rapport, 11 ne s'est passe, cpi'une premiere periode d'un jour et une laquo; seconde de huit, pendant lesquellcs I'etable n'a pas enferme de betes laquo; peripneumoniques; le uombre de celles-ci a varie de 1 ä 3 ; jusqu'ä (( ce jour, toutes les Mies d'experience renfermees dans cette etable laquo; n'ont eprouve aucune alteinle de la cohabitation avec les animaux. laquo; infectes. raquo;
Les autres betes inoculees, avec cu sans succes, ont ete envoyees, par les soins de la commission et sous sa surveillance, dans des etables infrctces par la peripneumonie et pas une d'elles n'a contrücle la maladie.
II n'est pas dit, dans le rapport beige, qua la commission ait fail la contre-cpretive de ces cssais romme dans les experiences des commis­sions frangaise el hollandaise, en meltant simultanemenl en contact avec les animaux malades, el des sujets inocules, el des beles de mdme provenance n'ayant pas subi l'epreuve de rinoculation.
Tols sont les fails que le depouillement des rapports officiels des com. missions eirangeres a pcrmis ä la commission fran^aise de recueiilir.
Les experiences de ces commissions viennent appuyer, par leurs rcsullats, les conclusions que la commission francaise a formulees, d'apres ses propres recherches, sur la veriu prevenlive de rinocula­tion, mais elles n'ont pas une egale valcur probative, parce qu'elles n'ont pas ele failes dans des condilions idenliques relaiivement au nombre et au choix des sujets el a la duree de rexperirnenlalion.
Toutefois si Ton groupe ensemble les fails oblenus par les expe­riences de la commission francaise el ceux de la commission neerlan-daise, qui sont assez analogues aux premiers pour en elre rappro-ches, on arrive a ce resultal remarquable que: sur 100 animaux inocules, moins de 2 contracteraient la peripneumonie, tandis que, sur le meme nombre de sujets non mö6ulamp; et sonmis a l'epreuvfe de la
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contagion par cohabitation, plus de 65 seraienl atteinls de cetie mala-die et 17 succombeiaient.
Voyons maintenant, d'apres les nombrcux releves statisliques pu­blies jusqu'a aujourd'hui, les resaltats qu'on a obienus, dans la pra-lique, en recouiaiil a I'lnoculaiion pour prevenir ou arreter les ravages de Tepizoolie duns les troupeaux qui en etaienl menaces ou qui en subissaient les alteinles.
Ü. — ExP^RIEJiCES d'iNOCDCATION, FA1TES DANS LA PRATIQUE, SUR LES TKOUPEAUX DE BETES A CORSES MENACES OU RAVAGES PAR L EPIZOOTIE PERIPNEUMOMQUE.
1deg; Experiences de la commission scientifique de HoUande.
Le nombre total des animaux sur lesquels ont porte les experiences d'inoculalion piatiqii' que la commission neerlandaise a fait connailre dans sou premier rapport, s elevait ä 247, se decomposant ainsi; savoir: 154 vaches laitieres,
6 jeunes vaches n'ayant pas encore vele, 82 genisses, 5 veaux.
Total.
247
Tons ces animaux appurtenaient ä des cultivateurs des environs d'Ulrecht, chez lesquels la peripiieumonie sevissait depuis longlemps.
On s'est servi, pour rinoculation, du liquide exprime de p umons provenant de betes bovines aballucs des l'appariiion des premiers signes de la peripneumonie, en prenanl la precauiion d'employer ce liquide dans les premieres lieuns oü il avail ele recueilli.
Les effets de rinoculation ne se manifcslerent par des symplömes apparenls que sur 132 sujets; 115 demeurerent nifractaires. II n'est pas dit dans quelle proportion se declarerent les accidents gangreneux non suivis de mori; 10 animaux suecombercnt aux suites de rinocu­lation, soit dans la proporlion de 7,50 pour 100 des animaux inoculcs avec succes. L'aulopsie n'a fait reconnaitre aucune lesion pulmonaire dans les animaux qui avaient succombe äl'inoculation. Sur les 247 su­jets inocules, avec ou sans symptAmes extprieurs au point de l'inoclaquo;-
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— 89 — lation, 16 ont contracie la peripneumonic, soil dans la proportion de 6,47 pour 100.
laquo; Ces experiences, dit la commission hol'andaisc, ne dernontrent laquo; pas la valeur de Tinoculalion comme moyen prevcntif de la pleuro-laquo; pneumonie, parce que les inoculations ont ete pratiquecs sur des laquo; troupeaux, parmi lesquels la pleuropneumonie sevissait depiiis long-laquo; temps; clles n'elablissonl qu'une presumption qui ne sera convertie laquo; en certitude que lorsque des animaux sains, inoculcs avec fruit, au-laquo; ront cle exposes ä l'influence de la contagion et y seronl demcures laquo; refractaires. raquo;
2deg; Experiences de la commission scientipque de Belgique.
La commission beige n'a pas recueilli moins de 5,301 faits d'inocu-lation pratique.
Pour oblenir une masse de documents aussi considerables, eile a mis a profit rorganisalion du service velerinaire civil, en Belgique, qui lui a pcrmis d'appeler a son aide le concours empresse et intelligent dun grandnombre de collaborateursäla fois.
De son cote le gouvernement encouragea rinoculalion, d'une part en assimilant les pertes causees par l'application de cetle operation a celles qui resultent de I'abattuge d'animaux ordonne par mesure d'uti-lile publique, et d'autre part, en instituant des commissions locales, chargees de diriger l'inoculation el de rassembler tous les fails propres a eclairer son hisloire.
Le cliiffre total de 5,301 betes bovines inoculees, dont la commis­sion beige fait mention dans son rapport general, se decompose ainsi qu'il suit:
Betes ä Tengrais........... 2,732
— maigres ou laitieres..... 2,189
Veaux et jeune betail ........ 380
Total..... 6,301
Dans ce cbiflre total 2,330 habitaient des etables saines, el 3.971 habitaient des etables infeclees.
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L'inoculaiion reussit, c'cst-a-dire se iiiaiiifesla par d6s syBiptOiiies d'luflamniatiou locale appreciables sur 4,324 animaux, dont 2,030 habilaienl des elables saincs, 2,294 habilaieni des elablrs inreclecs.
1,077 animaux sout rcsles refraciaircs.
86 betes (soil daus la proporlion d'ä peu pres 2 potir 100 des ani­maux inocules avec reacliou locale) sont merles des suites dc I'inocu-lation.
304 (soil 7,03 pour 100) ont perdu une parlie de la queue.
74 (soil 1,07 pour 100) onl perdu la queue complelcment.
Eufia 73 (1,06 pour 100) onl comrade la plcuropneumonie exsu-dalive, malgre rinoculation preventive.
Tel esl le resume slalislique du rapport de la commission beige, dans la forme meme oü eile l'a prescnle. Si on laissait a ces chllTrcs, ainsi groupes, une signiflialion absolue, leresullat qu'ils expriment mililerail foilement en faveur rfc linoiulalion comme moyen proven-lif, puisqu'en definitive, il lendrait ä prouvcr que la morlalile, par suite de cello operation, ne serait que de 1 et une fraction pour 100, et que le benefice de i'immunile serait acquis, par le fail de I'iaoculaüoja, a plus de 96 animaux sur 100. Mais la commission beige n'a pas cru de­voir laisser ä ces chiffrcs une teile significalion.
Pour eile, les fails qu'clle a reuuis en un seul faisceau, dans le but de presenter un resume statistique general, doivenl se diviser en trois categories:
La premiere comprend tons les fails qui lui semblent prouvcr que rinoculaliun possede reelleminl une vertu preventive. Leur nombre serait environ de 1,800 a 1,900, dapres le rcleve que nous en avons fail.
Dans la deuxieme categoric, admise par la commission de Belgique, doivenl-etre ranges lous les fails donl la valeur probative, en faveur de rinoculation, se irouve allcnuee, suivant eile, par celle circonslance que les eff. is de linocolaiioQ co'incideraienl avec un mouvement de decroissance dans rinlcnsile de la maladic, el que consequemnient cette immunite abtuelle dont les bestiaux parailraient jouir, pourrait
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— 9t -toot aussi bien s'expliquer par cette diminution d'intensite de l'epi-zootie que par l'influence de ropcialioii preventive.
Enfin, la troisieme calcgorie einbrasse tons les faits dcsqucls il re-sulte que rinoculalion u'a pas ete preservative.
Apres avoir donne dans cet ordre lexpose des faits quelle a recnoil-lis, la commission beige en a conclu : laquo; que rinoculalion avec 1c liquide laquo; extrait d'un pounion hepatise par suite de la pcripneumonie exsu-laquo; dative, n'est pas un preservatif absolu conlrc cette maladie raquo;
Puis, comme les conditions complexes dans lesquelles eile avail experimenle avaient fait naitre dans son csprii certains domes sur la valeur des resullats genei aux qu'elle avait obtenus, eile a ajiiute ä cette premiere conclusion une di uxieme ainsi formulee : laquo; Quant au point laquo; de savoir si rinoculalion possede reellcmenl une vertu preservative, laquo; et en ce cas, dans quelies proportions et pour quelle duree, eile laquo; conserve rimmunile aUX animaux qui I'üuI subie, cetle question ne laquo; pourra etre r(5sölne que par des reclierchcs ullerieures. raquo;
— Outre les rapports ofliciels des commissions beige et nccrlan-daise dont eile violil de presenter le resume, la commission fran^aise a re^u le compte rendu d'experiences d'iuoculalion, pratiquees dans les departements du Nord et du Pas-de-Calais, par une commission mixte de la Sociele de medecine et du Comice agricole de Lille. Elle croit utile ä reclaircissement de la question de faire coiinalue ici la sub­stance de ce compte rendu.
3quot; Experiences d'inoculatioa de la #9632;pe'ripneumonie epizootique du gros betail duns le nord de la France, par une commission mixte de la Sucie'te centrale de medecine et du Co?nice agricole de Lille.
Les experiences de la commission lilloise ont ele failes sur 1,245 ani­maux de l'espece bovine, appartenant lous ä des proprietaires du de-partement du Nord.
Elles avaient pour double objet d'etudier comparativement les effets de rinoculalion du liquide de la peripneumonie, et des matiercs sep-tiques.
Les inoculations avec le liquide de la peripneumonie sont au nombfe
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!
— 92 -de 1,21G. Sur ce nombre 978 ont rcussi, c'est-a-dire se sont maui-fesiees ä I'exlMeur par des symplömes de rcaclion locale appreciables, et 238 sont rostees sans effeis araquo; moins apparents.
La proportion des accidents gangreneux enlrainant la chute d'une partie plus ou moins etendue de la queue a ete de 179 (soil 14,72 pour 100).
Et celle des accidents morlcls de 17 (seit 1,39 jiour 100).
Enfin 29 animaux (soil 2,38 pour 100) onlcontracle la pleuropneu-monie, maigrerinoculation, el panni eux 8 ontsuccombe.
Les experiences d'hinciilation de nialieres septiques ont porte sur 29 sujels; clles ont reussi sur 27 el soul reslees sans effel sur 2. 10 ont perdu une partie plus ou moins considerable de la queue, a la suite de ces inoculations (soil 34 pour 100).
Aucun n'est mort.
Voulant apprecirr si les animaux, qui avaient ele soumis ä l'epreuve de celle inoculation, avai£iil comrade ä un degre quelconque rimmu-nile conlie linfluence contagicuse de röpizootie, la commission les mil au contact avec des animaux malades. Trois conlraclerent la peripneu-monie dout un succomba.
Apres avoir obtcnu ces resullats comparatifs, la commission lilloise a formule ses conclusions en ces termes:
1deg; Comme en Belgique el en Hollande, les inoculations execulees sur divers points desdeparlements du Nord el du Pas-de-Calais de-montrenl que rinserlion a la queue des betes bovines, et rabsorption du la serosile provenant des pouraons atleints de lesions plcnropneu-moniques n'ont pas conjure, sur une laquo;ertaine proportion d'animaux, l'invasion, les desordres et les consequences funesles de lepizoolie regnanle du gros betail.
2deg; Le procedeoperatoire, dont il s'agit, provoque lui-meme des acci-denls el des dangers chez les animaux qui le subissent; les uns en-irahient la mortification el la chute totale ou partielle de la queue; les autres la mort par la propagation, de proche en proche, des pbeno-
3quot; La serosile pulmonalre morbide n'agit pas do la meme roaniere que les virus, c'est-ä-dire en produisanl une maladie identique a celle
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qui lui a donne naissance; son action ne differe en rien de celle resul­tant de l'inserlion du sang putrefie, et semble consequemment bien plulöt se rattacher ä une absorption pnrement septique.
4quot; L'influence precise exeroee sur l'action desastreuse de la pleuro-pnemnonie epizooiique, par Tinoculation teile que la pratique le doc-teur Willems, reste enlouree de doutes et d'inccrlitudes qui ne peuvent etre dissipes qu'en elucidant, par Tobservation et rexpciilt; nee plus completement qu'on ne I'a fait jugt;qu'a present, les termes nombreux d'une quesiun aussi complexe.
Tel est le resume des differents documents officiels qui sont parve­nus a la commission (1).
Que si, mainienant, on additionne ensemble tons lesfaits semblables obtenus en France, en Belgique et en Hollaude, par l'inoculation de la peripneumonie a des iroupeaux de betes bovines menacees ou ravagees par I'epizootie, on arrive au rcsullat suivanl :
D'apres la recapitulation sommaire qui vieiitd'etre faite,rinoculatiou a ele employee, comme moyen pratique de prevention de la peripneu­monie, sur 6,764 animaux de Tespcce bovine, savoir :
Par la commission hollandaise, sur. . . . 247
Par la commission beige, sur....... 5,301
Par la commission lilloise, sur......1,216
Total......6,764
Sur ce chiffre de 6,764 inoculations, 5,434 ontreussi, et 1,430 sont restees sans effets exlerieurs appreciables.
Le nombre des accidenis morlels eönseculifs a Imoculation, s'eleve a 113, ou dans la proportion d'un peu moius de 2 pour 100.
Et enfin le chiffre des animaux qui out contracte la peripneumonie, apres et malgre rinocnlation, est de 118 ; soit environ 2 pour 100.
(I) M. le doctenr Desaive a annonn^, ilestvrai, dans un travail special surrinoculalion preventive dn gros Mlail, qu'il avail pra(iqu£ celte opi'ra-ratlonsurune jjiMinle echclle dans les provinces dePrusse,sous le patronage du goiiverncmcnt prussien, et qu'il ^tait parvenu ))ar ce moyen ä arröter its ravages de I'epizootie dans les etables oü i! I'avait employ^; mais, comme il ne donne dans son comple rendu auciin r^sidtat chiffre, ses experiences ne peuvent £tre rappclees ici que pour ineraoirc.
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Le rapport de la commission bollandaislaquo; n'ayant pas iudique le cbiffre des accidents gangreneux, survenus ä la suite de i'inoculation, on ne pent pas elablir ici la proportion enlre ces accidents, et la somme totale des inoculaiions praiiquees; mais si Ton fait ce calcul, d'apres les seuls chlffres fournis par les commissions beige el lilloise, on voit que les accidenls compliques de la perle d'une partie plus ou moins considerable de la queue sent, reiailvement aux inoculations failes en Belgique et dans le departement du Nord, dans la proportion de 4 ppur 100.
Maintenant si Ton donne ä ces chiffres leur significalion la plus simple, on voil qu'en definiiive ils expriment le resultat suivant, ä savoir :
Que sur 100 animaux. de l'espece bovine aüxquels on pratique rinoeulalion comme moyen prevemif de la peripneumonie, dans les conditions les plus defavorablcs, e'est-a-dire alors que les troupeaux dont ils foul parlie sont on sous la menace de l'epizoolie on acluelle-ment ravages par eile :
2 animaux succombent aux suites de rinoculation; 2 nialgre rinoculation, conlracleuilamaladie} Et 96 demeurent a l'abri de ses aiteintes. Sur ces 96 animaux, 92 sortent parfailemenl sains et saufs des epreuves de rinoculation, cl 4 eprouvent des accidenls gangreneux ires-graves qui les dei-recieul considerablement.
II ressorl incoutestablement de ces relevcs slatistiques des inocula­tions essayees jusqu'a aujonrd'hui dans la pratique, comme mesures preventives conlre la coulagion de la peripneumonie, que la decrois-sance dans l'intensile de celte maladie, le nombrc des animaux qu'elle altaque el consequemment la morlalite qu'elle enlraine, a coincide constamment avec la pratique de rinoculation dans les troupeaux ra­vages acluellemeut ou menaces par l'epizoolie.
En rapprochanl les resulials donnes par ses experiences directes sur I'inoculation prevenlive, des lesullats semblables obtenusparles expe­riences de meme nature faites a I'Ecole veterinaire d'Uirecht; en com-parant le cbiffre si afifaibli de la inomliti; dans les troupeaux inoculesraquo;
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aux cluffres si considerables des accidents mortels dans les troupeaux ravages par i'epizoolie suivant sa marche naturelle, la commission franQaise s'est crue aulorisee ä formuler la proposition suivanle comme la conclusion defai live de ses rccherclies sur rinoculalion preventive do la peripneumonie epizootique du gros bctail •
laquo; l.'inoeulalion du liquide exlrait des poumons d'un animal malade laquo; de la peiipiieumonie possede une vena preservative; eile investit m l'organisme du plus grand nombre des animaux auxquels on la pra-laquo; tique d'une iinmuuile qui les protege centre la conlagion de cette laquo; nialadie pendant un lemps encore indeierniinc. raquo;
De nouvelles experiences restent ä faire, Monsieur le Ministre, pour rechercher si cette immunite conslalee reste a(;quise pour toute la vie de l'animal ou si eile ne Test quo pour un temps limite;
Pour savoir si eile est puissanle non-seulemeut centre la contagion et dans toules les ciiconstances de la pratique oü eile exerce sou in­fluence, mais encore centre les differenles conditions de regime et d hygiene qui peuvent fa re develupper spontaiiement la maladie;
Pour perfectionner enfiu les precedes d'inoculalion.
Teiles sont. Monsieur le Minisue, les propositions que la commis­sion iusiiluee pres votre min slere, pour eludier la peripneumonie epi-zooiiqne du gros betail, a l'honneur de soumctire ä lappreciaiioii de Votre Excellence.
Le rapportcttr de la commissiün, H. BOULEY.
Certifie conforme:
Le president,
MAGENDIE.
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__ qlaquo; _
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TABLE DES MATlfiRES.
-------
Pages.
AVANTPROPOS.................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1
Plan des iravaux ob la commission.............,.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; a
Experiences de la commission.........................nbsp; nbsp; nbsp; II
S Iquot;. — Experiences sue la contagion de la peripneumonie epizootique par voie de
cohabitallon................................nbsp; nbsp; nbsp; *'•
Premiere serie d'experiencos.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1-
Deuxieine serie d'expi'riences........................nbsp; nbsp; nbsp; 'A
5 II. — Experiences sur rinoculaliou de la peripneumonie..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;32
t Premiere serie d'expcriencos........................nbsp; nbsp; nbsp; laquo;'*•
Deuxieme seiie d'experienccs........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;37
J III. — Experiences sur les effels prevcntifs de l'inolaquo;ilation............ 60
Ferine de Maisons-Alfoit.......................... 01
Fenne de Cliarcntonncau......................... fi8
} IV.__Expose sommaire des experiences faites en Hollande, en Belgique et dans les
departemenls du Nord et du Pas-de-Calais, par les comniissions scientifiques in— stituees powr reclierclier la valeur de l'inoculation coninie moyen prevemifde la
peripneumonie................................ 8S
Experiences d'inoculalion sur des animaux parfaitemenl sains....... 84
Experiences d'inoculation, faites dans la pratique, sur les troupeaux de biles ä cornes menaces ou ravages par repizoulie peripneumonique....... 8g
Paris. —Typographie de E. et V. PEMAUl) FRkRis, 10, rue du Faubourg-Moatmarlre.
*
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