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BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
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31.86nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;C **rS*y
OBSERVATIONS ET RECHERCHES NOÜVELLES
MORVE CHRONIQUE
ET IES
1 I.C'ftR VITOj\laquo; MOR% EITfNEraquo;*
DES V01ES AERIENNES
CHEZ L'HOMME ET CHEZ I.ES SOUPEDES,
PAK AMBROISE TARDIEU,
Inlerne des höpitaux, Vice-Secrclairc de la Sociclc Anatomiqucnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\\
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EXTRA1T DES AUCIUVKS tiEMCHALKS DE HEüFXl.Vt.
Numero de döcembcc 1841.
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PARIS
IHPRIMERIE DE FELIX LOCQUIN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
Rue Notre-Dame-des-Vietoires, 16.
18 il.
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ÖBSERmiONS ET RKCnEBCHES MlVEllES
SL'R LA
MORVE CHRONIQUE
KT I.ES
ULCERATIONS MORVEUSES
DES VOIES AERIE^NES
C U F. Z L ' II O gt;1 Sl K ET C II iquot;, Z t ES S O I. I lgt; fc DES.
Les fnits de morve humaine observes on P'ronre depuis qualre anlaquo;, loiuen so multipliant d'une mani^re verilablenieDraquo; effrayanie, n'avaient guere ajotiie aux premieres rcchercbes de M. Raver, lorsque presqne en nu'iru! temps el depuis qiiel-ques jours sciilenipnt, deux observations nonvellrs viennent de faire faire im grandpas ä ceite imporiante qucslion. T.a premiere, si iristement fournie ä JI. A. Berard par I'lin de nos condisciples, a elabli comme nne verlle cruelle la conia-gion de riiomme ä I'honinie et par infection. La seconde, re-cueillie dans 1e service de M. Rayer et qnenous publionsau-jourd'hiii, prouve l'exisieuce de la veritable morve cbroniqne chez I'hornme; et les details remarquables qn'elles presentenl font nattre des considerations trop neuves pour nepasetre ac-eneiliies avec inleret.
Ce travail comprendra done :
1deg; Le fail principal snivi de retlexions parlicnlieres;
2deg; L'exposc des earaclcres dc la morve chronique cite/, riiomme compares ä (;eux du farcin.
quot;quot;Des considerations stir nne lesion speeialedu larynx et
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de la irachce consisiant en ulcerations de nature morveuse que Von observe chez riiüniiiiu el chez les solipedcs, ei qu'll importe de disiinguer des auires espcces d'ulceraliuns des voies ae-riennes.
Obs. I. Rapports fiabüiiels miec des chei-aux morveux pen­dant sept a/ix.Douleurä la gorge, Eiichiffrenement.—Abciraquo; au pied, Heere d tu v oute palatine. Morve aiguettrminde par la morl en cinq juurs. Lesions variees de la morve aigue. cicatrice d une nlcerulion furcineuse de laute la trachee. Carie de lavoütepalatine.— Lo sujet de l'obser-valion qiiei'on va lire est un homme äg6 de 34 ans, nomine Mariin (,lean-li ipiisit-;, üi' ii Belleville (Seine), mnrit' et pere dv trois enfants. Vaccininon variolti. 11 na jainnisetü militaire ; sa vie a toujoiirs ele sobre, etjusqu'en 1835,11 s'estloujonrs bien |ioi-it'. II iva Jamals eu d'alfectionsyphilitique d'aucune tspice, pas roömed'^cbauffemeat. II l'afßrme ä vingt reprises, et bien qu'on y revienne de mille ma-nicres, il persistlaquo; ä souienir que jamais il n'a eie atteint de la veröle, eomprenaul qu'ii strait absurde de le eaeher. II est impossible apres cela de douter de ses paroles qui sont cumtne on le vena de la plus haule importance. — Eniieä l'ficole d'Alfort en 1834, il y est resle deux ans comme palefrenier, im an conune charretier, et en ^st sorti en 1837. Durantce temps, il faules ieprincipe exclnsive-ment aüaehea une ecurie de chevaux morveuxqu'ilsoignait et qu'll pansait; puls II fat employe par le jardinier a conduiredes chevaux qui tons encore i'taient morveux. —11 ne couchait pas ä l'eourie, bien ipie le directeur voulüt l'y obliger, craignant (pie cela füt malsain, il piefi'a-ait, dit-il, aller k l'auberge. Ccs renseignemenls donnes par le malade onteleconlirines el compleles par l'obligeance de plnslenrs jier.onnes atlachees h IVcole, qui croient cependant pouvuir assurer laquo;lue Martin a du coucher un certain temps dans l'ecurle. Pendant son sejour ä Alfurt, ä la lin de la seconde annee, il ressenlilli la gorge une douleur profonde, persistante, pourla-quelle il alia, h plusieurs reprises, consuiter suecesslvement MM. Bieynie, Ramon et Deguise, m^decinsde la maisondeCha-renlon. Chaque fois ces messieurs 1c renvoyercnt sans neu tronver d'apparent et il ne fit aiicnn remedc. Cependant il se plaignaitd'amp;-Iranglcrel crachail lieaucoup; il ilalt en meine temps tres eiichif-fieiii- el mouchail du sang. Ayanl iiultte Alluit, 11 passa deux ans ä ialerrnela tolle, pies de l'ellt-lionrijjet a llaensuitelrava liier toujonrs eonnne ciiarretier aux carrleres. Mais il fnl oblig^de ce^ser bientöl
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tout ä fait, parce qu'il souffnit davantage; et commenca alorsa uarcourir les dilfeienis liöpilaux de Paris pour retrouvcr la sante (|iii elail perdue pour lui.En ISiO il entre h IHötel-Dieu (salle Sainle Jeanne), el y roste sepl mois; tout cc qu'il peut dire de la muladie qui I'y retenait, c'est qu'il ei.iitenlle de lout lecorps. II va ensuiie ä l'H6tel-Dieu annexe, oil on le soigne pour une anginc sy-phililique, bicn que lä comme ailleurs il n'ait eu ni chancres ni Lubons, et n'uitpas vaiie dans ses d^uegationsä ce Sujet. Fatigue de ce longs^jour dans les bdpitaux, il relourne dan:- son pays pies de la Cour de France ; raais ses jambes ne desenllaient pas; el il csl Mentöt forcß de retourner ä l'aiis. 11 esl admis alors ä l'höpilal Necker oil 11 ne passe que ties p.-u de temps. L'ennui le rami'ne au pays, el des bains de pieds dans la riviere amenent quelque soulage-menl et diminueatlegonflement des jambes. II se remetäconduirs des chevaux ä la Folie, puis, de lä, chez un gravatier (A. Dorigny, boulevart de la Gare , 12), ou les chevaux £(aient m6lH. Ceux que Mariin conduisait habituellement amp;aieni sains, mais il y en avail un ou deux morveux dans 1 ecnrie ofi d couchait sur un lit de camp, derriere les chevaux comma tons les charreliers. Son mailrc etani parli, il est devenu, quatre mois avanl son entree ä la Charit^, boueux chez M. Mansuit (boulevart de l'liöpital 9). Ses chevaux amp; lui etaient bons, il n'y en avail que deux morveux snr soixanle-scize dans I't'curie. C'est la que Martin qui, pendanl plus de sept annces laquo;•onime on le volt, n'a pas cesse d'fitre en rapporl babiluel avec des chevaux morveux esl lombe malade pour la derniere fois.
Un matin, ä 3 Inures, en se levant, il dit ä ses camarades que son pied lui fail beaucoup de mal: en elfet les orteils dn cole gauche etaient ires enttis. A 10 heures, il lui elail impossible de Iravailler. De la consultalion de la I'ili^oiion ne le trouva pas assez malade, il est conduit au Bureau Central, el de la envo.6 ä la Charile dans le service de M. Veliieau, nil il entre le 22 juillel 1841. En tr6s pen de temps, un abcfs s'i-tail formt sur le dos du pied. Celail lä le seid symplöme qui piit lixcr ratlention ; on l'onvre bienlöl, el la suppuration conünue avec abondance. Cependanlon ne tarde pas ä decouvrirque le malade porte en mömc temps h la voüle jialatine une large ulceration donl il esl bien diflicile de igt;rtciser la nature. Comme pourtant la profession de Martin avail un instant donne a M. Velpeau l'idie de quelque affection farcineuse, M-Rayer fntcon-sult6, el le prit dans ses salles, afin de l'observer altentiveraenl.
Le 28 aoftt Martin est place au n0 35 de la sallc Sainl-Michti, d sc präsente dans 1'elal suivanl:
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De laillo moyenne, brun-chdtaiQjd'une constitution^Tidemmeot .-iffaihlic; il ne parait cependant pas encore avoir dipiti notable-raent, ses yeux sont asscz animus, sa iihysionomiepeu Intelligenle, quoiqu'il rojioiule avec precision (iiiand on le laisse suivre le cours laquo;le ses idfies. La peau nest pas Ires souple, qiioi(|ucsanssfcheresse. Le poulsesl jjüiieralcmeiU fai!)k', maislres regulieret ne se laissant {•as depiitner. II se plaint alors , suitoul, de son pied; l'abcfes qu'il l)ortc du cöle gauche, au niveau dn quatri^rae mtftataisi-n, n'est pas iirme, ei laisse couler en assez grande quantity un pus sfireux. Tunt le pied est le sirgc (rune sorte d'empätement douloureux qiii rend les mouvcmcnls ilifficiies. Du raöme cöle il y a un pen de gone et de raidenrdans l'arliculation du genou. Le malade dil qu'il y a longiemps qu'il rcsscnt cette douleur eneore assez Ugtre d'aillcms. Sur nulle aiitre partie du corps on ne d6couvre de traces d'autres abces r^ceiits ou anciens. II n'y a pas non plus de gontlemont soil des os, soit des articulations. La voix präsente une alteration qui indi-que ais^ment une lesion dela bouche. Elle est nasonn^e , penible, mal arliculec; janiais eile u'a eti eteinte, mime incomplilcmenl. 11 y a comme un enchiffrenement continuel, quoique le malade n'i-prouve aueune douleur dans le nez. 11 mouche beaueoup, et ses era-chats qui vieonent en grande partie des fosses nasales, sont 6pais, sales, laches de sang quelquefois. En examinant rintfrieur de la bouche, on voit que loule la voüte palatine esi cecupie par une large ulc^i-ation. C'est une surface couverte de bourgeons irrt'gu-liers de v^gelations d'un rouge lerne, baignfe d'une suppuration abondante. \ l'endroit oü cesse la voüle osseuse, de cbaque cöle de la ligne mediane , existent deux petites perforations elliptiques ä bords lies reguliers et tranchanls. La luetle exisle inlacle, ainsi que le voile du palais. Le malade ne se plaint pas le moins du monde de la gorge, et ne se rappeile plus ä quelle epoque il a cesslaquo;; d'y souf-frir. La nature des lamp;ions qui viennent d'ßti'e d^crites etait bien douteuse ; on cornmenQa done par leur opposer un traiiement an-tisyphilitique. Pendant deux mois, Martin prit exaclement chaijue jour deux pilules d'ongueni mercuriel, et la tisane de Feltx. (11 faut direquece traitemenlemploydcoDStamment par M. Rayer n'a Ja­mals manque dans des cas d'uiceres syphilitiques en apparence lout k fait semblablcs. Nous avons vu , cette annee en particulier , cinq fois des destructions Enormes de la muqneuse buccale et pha-ryngienne cicalrisöes UH rapidement et complelement par ces moyens.) lei l'ulceralion reiste. Tantöt les bourgeons s'affaissaient d'un c.6l(-, il y avail möme apparence de cicatrisation sur les bonls ;
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MORVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
mais le mal reparaissait et s'^tendait dquot;un autre c.6[6. Au bout de ce lon(j traitcment quo Von a aide par des cauterisations rdpßt^es avec le nitrate d'argent et le nitrate acide de mercure, la gu6rison est nulle. CependantTabces fistuleux s'tst ferm(5, une croüle reste sur 1'ouverture, il n'en est revenu d'autre nulle part. La gOne persiste neanmolns dans les articulations du pied et du genou, mais s'il n'y a pas de d^sordres locaux plus graves , l'ötat g6n(5ral est beaucoup plus mauvais. Les forces oni, diminu6 , les membrcs ont considt'ra-bleraent maigri, la face a pftli, les trails se sont älteres, la peau est seclie el teneuse. 11 n'y a pas de devoiement , mais I'appdtit est moindre, ie pouls et la respiration faibles. (Le traitement mercuriel a elf suspendu et rernplacfi par des toni(jues.)
Enlin, le 6 novembre au raalin, aprt'S un malaise qui dure depuis deux jours, iclatent les symplömes formidables de la morve aigue. Sur leeöle gauche dunezet sur les paupieresdu m^me cöli apparait une rougeur ^rysipi'lateuscavecgonHement cedemaleux sans grande douleur a la pression. L'oeil gauche esla moiti6 fermi. L'all^ration de la voix est encore plus marquee, le passage de l'air par le nez plus difficile, les crachats tr^s abondanls el formes d'une humeur sanieuse. II n'y a pas de fievrc. Sur tout le corps on ne voit aucune trace dY'ruption, aucune lache. Pas d'abces nouveaux. Un pen de gonflement avec rougeur livide sur le dos de la main droile. Roideur plus grande avec douleur de l'articulation du geuou gauche. La peau extrömement seche esl reconvene d'une sorle d'enduit terreux tresatlhirenl. Pasdediiirrhee. Uespiralion normale. Lesoir : la fievre s'est allumee assez forte. Chaleur brillante de la peau. Pouls ä 116, tres devcloppe, pas de delire, faible cfphalalgie. L'^rysipele a un peu gagn6. Kfivasseries la nuil.
7nbsp; Nov. (3C jour). — Le matin : Gonflement beaucoup plus consi­derable du nez et des pauplöres. L'oeil est entierement ferine, la rougeur de la peau s'est elendueau sourcil, au front, el s'est chang^e sur le dos du nez et la pauptäre supirieiire lt;n line teinle violacie bleuälreeccbymolique. Sur ce point apparaissaient aussi des pns-tuies presque conduenles et diijä pleincs de pus. La lieivreest moins forte qii'fajer soir (100 pulsations). Rien de nouveau, ni Eruption sur ie corps, ni abces, etc, Dtlireconlinueldurant toute la null. Seiles involontaires.
8nbsp; JN'ov. (3e jour). — Le matin : 112 pulsations. Hebetude. Pas de pustules sur d'autres points du corps que la face. L'arliculation du eoude gauche est Ires douloureusf, un pen gonlK-e, sans changement de couleur !t la peau, Les mouvements y sont presque impossibles.
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Pas d'abct^s. Le dösordre local de la face a encore augmenl^. La teinte violac6e, I'infiltration sanguine des lissus cst plus ^tcndue. 11 y a par la narine gauche un jetagt abondant. La langue est fendill^e, noirfttre, encroüt^e de sang dess6cli6. La voule palatine oil I'Dn voyait d'aliord des lionrgeons charnus trt^s drveloppes ct liaigm's d'une suppuration abondante, est aujourd'hui scche, aride et oom-plElement lisse; tous legt;; liourgcons so sont affciissfs et s^chtis. Le soir, le pouls est toujoursä 112; m^mc ^tat. D^liie la nuit.
9 Nov. (4quot; jour).—Le matin 112 pulsations, Douleursextramp;nement vives dans ies deux genoux et dans les jamhes. I.e moindre mouve-ment cause les plus vives douleurs. Le gonou gauche sentient un pen de liquide. Pas d'aiices ni de pustules snr le tronc ni les mem-lircs. Di.urht'e tr^s abondante. Matiercs ventures tres Ktides. Ala face, les m^mes lesions onl encore fait des progies. La teinte 6rysi-p^lateuse et le gonllemenl sV'tendcnt au cote ilroit, dont la paupitgt;re oed^mateuse peutpourtant se soiilever encore. Des groupesde pus­tules nouvelles s^levent sur le front jiisipie vers la racine des chcvcux. L:£piderme est soulev^ par un iitiuide mi\6 de pus et de sang qui donne unc teinte tnarbr^e bleuftire. Expect' ration de matieies ^paisses venues de l'arriere-gorge. Heli^lnde et insensibilite presque complete. Le jetage gagne la narine dioite. — Le soir : 120 pulsations. Le pouls est beaucoup plus miserable que la veille.
10Nov. (5deg; jour). -- M^meetat: 120pulsations. Peau seche, brö-lante. Doulcurs i)ei'sistaiUes dans les inembres. Ni i^uslules ni abces. La face, surtout it droite, est recouverte d'une couche ßpaisse et croilleuse formee de pus et de sang concretes. Le nez a doublt de volume. Les yeiix sont entierement fermfs, les narines ne laissent aucun passage h 1'air. La respiration est embarrass^e, bruyante, rapide ;40 Inspirations).
Le soir, ;i six hcures et lt;!en)ie, la respiration vient de plus en plus embarrassante. Les crorttes de la face, la matiere du jelage sont s^chdies. Toute s(5rration a disparu. Pouls ä 120. L'intelligence per-siste jusqu'au bout. A cette henre encore le malade repond aux questions, et demande h boire. A onze heures il a ccsst^ de vivre.
Autopsie le 19 ä neuf heures du matin — (Teini)s pluvieux hu­mide, 10quot;). — Habitude extcrieure. — Pas do vergetures sur le corps, ni de traces de putrefaction. Pas de raideur cadavi^rique. Amaigrissement general.
-jcte. Teguments de la face. La tumefaction a diminu^. II restepourtant encore de I'oeddme. Toute la ligne medianeet Iecöt6 gauche dc|)uis la racine des elieveux jusques el y compris la Ifivre
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supfricure pr6sentent line leinte m^-lanp^e de rose violac6 el ile noir plus marquee que pendant la vie. A la place qu'occupaient les pustules exisle une croflte noire ('#9632;paisse desix millimetres, dure el resistant sous le scalpel, sans odeur speciale on pangr^neuse. Ces plaques noircs sonl disposees dlaquo; la maniere suivante : la plus large occupesans inlerruplion loiiie la parlie moyennc laterale {jauehe du nez et de la levre sup^rieun-, se prolongeantsur la joue du mfime C(gt;t6un pen au delä du sillon naso-labial. De la partiesuptSrieure de celte plaque s'en delache une autre sons forme de bände etroile, oblique en dehors et en bas depuis ['angle interne de Tccii qui esl enlierement envahi jusqu'ä einqeenlimelres de l'aile du nez. Elle esl s£par£e de la preeedenle par un intenalle on la peavi prescnte nne coloration lie de vin. Au dessus du sourcil ([auche on remarqiie eneore une petiie plaque arrondie, croiiteiisc conime les autres, mais large seulementcomnie une pi^cedeciaquante centimes. Leurs eontonrs ne sonl pas bien limiti's, et lenr eireonfereneese continue avee une arfiole violaeie, vergelte, on 1'epiderme se sonleve dans quelqnes endroits , et qui se fond insensiblemenl par des nuances ros^cs avec la peau reslee same. Des pustules noires avaneeesä l'angle externe del'oeil surla paupl^reinferieureel sue la lulxirosite malaire presenlenl ä im moindre degrl les monies caraeteres. An milieu du Ironl et an niveau de la raeine du nez esl un gronpede pustules ulc^reesofi le derme est ami sans croüte. L'oeil de ce c6\6 esteutierenient convert par les paupieres qui sotit redrmatifies el agglnlinees par lenrsbords libres. En ouvranl ces paupieres, on esl frappö de 1'aspect plus lerne de Toed gauche compare ;i Toeil droit. La cornee esl moins transparente, r.on nlcente. La eonjonetive esl l^ßercnienlinjeclße dans loule son etendue, mais c'esl evidenment par continuile avfc la eonjonetive palpibralc. Celli-ei, en edel, ?i la paupieie superilaquo; nre, esl le sie;;e d'une violente inflammation; eile esl i)arseiiiec de plusdeviiiijt pusmlcs eonlluemes, dont Tune plac^e en dedans, esl de la lari;eur d'une lentille, et que tonles sonl suppu-r6es. Le lissu cellulaire sous-conjonclival est trois Ibis plus cpais que celui du cote droit, ct inliltre ile pus el de sang. Sur la panpiere inWrieure, on tronveexactementles niörnes lesions, peut-dlre un pen moinsavancees. L'aspecl esl le mönie.
Tittu cellulaire sous cufanc', perioste et aqueletle. — Dans toules les parties que nous venous d'indiqner, le tissu cellulaire souscuiane est le siege d'nne infiltration profonde de sang et de pus, m^lang^e dans quelqnes points en nne couche continue , speciale-ment le long du dos. du nez. du cöle gauche Tins loin, an milieu
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du tissu graisseux de la join', It pus csl rnmi en une foule de pe-titescolleclions qui ne son!. ])as suns analogie avec les abciis me-tastaliques, salaries qu'elles sont par de petils epanthemenls de sang. Cclic infiltration s'clcnd jusqu'aux os du front el de la face.
Le piiioste qui cst lui-mOme le siege de quelijues points ecchy-mos^s et purulenls, s'cnlive sur tonic la mftcliolie sup^rieure avec une facilile im pen plus grande que du cöl6 sain, et il est epais, in-jecle dune maniire ginerale, raais bien plus fortement dans la fosse canine ; la portion osstusc qu'il recouvre pr^seute elle-mfime un pointiile rose qui n'existe pas de l'autre cote. Gelte apparence ä la lace externe de Tos coincide avec les points qui, ä l'interieur, sont le i)liis fortement injectes.
Fosses nasales. — La membrane piluitaire offre presque par-lout une rougeur tres manifeste sur laquelle se detaclicnt des iioints ])lus injectes. La rougeur est pointill£e; dans quelques parties, e'est line veritable injection et une arborisation vasculaire distincte, disposee qnelquefois lineaircmcnt snrtout sur les angles saillants. Dans les points on la rougeur est Ic phis marquee, e'est une verita­ble lache ecchymotique noiiAlre, parsemie de petiles pustules pu-rulentes qui sont innombrahles. Avant qu'on y fil passer un courant d'eau , elleeiait partout enduite d'une couche epaisse de niuctis puriforme.
Cöle gaurlie. Dans la moilie Interieure, vers la paroi externe a iniiqiieuse, outre les caracleres gcii^raiixpröcödeinmciitindicpies, lt;sl tajiissee par une fausse membrane de formation recetite prtjstn-lant quelques slries vasculaires, se detachant facilementen arnere, niais Ires adherenle en avant ä la piluitaire qui est heaucoup jilus rouge, tresramollie, et sedechirant Ma moirulic traction, lorsqu'on vent la detacher de Tos, tandis que la muqueuse d'un individu non morveux qua nousexaminonscomparatiTcment , resiste beaucoup plus. Elle n'est d'ailleurs pas en eel endroil plus epaisse qu'ä I'etal normal. Les cornets iiiferienr el moyen offrcnl surlout dans leur nioilie anteiienii' la coloration et l'eruption pustuleuse que nous avons decrites Le cornet siiperieui' es; le siege de lesions [ilus avan-cees. La muqueuse y est completement noire et ramoliie, et forme une Sorte de deiriius oil Ton reconnait quelques noyaux purulents assez considerables. Dans Ic meat inlerieur, au dessous de la mu­queuse, I'os presente un piquete rouge correspondant au jioint que nous avons indiqne a rexlV-rieur. La substance osseusc n'est d'ail­leurs pas malade.
Cöte droit. L'aspecf general est le m^me. bien que bs points
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malades paraissent mieux circonscrits et plus nombreux. A la partie antärieure Ju tnfiat moyen, on rcmarqne une plaque arrondie de la largeurd'unepidcc de 1 franc , rouge de sang, piquetamp;i ilc points purulents, et autour de laquelle la muqueuse cst saine. Le cornet moyen offre aussi ä sa partie autfrieure des pustules nombreuses, et le cornet superieur, comme d'ailleurs de lautre cölt'; est encore le |)oini oü les lesions s nl le plus avanc^es.
Cloison. C'est seulement snr la cloison, et surlout sur le vomer, quo la inuqueuse (conijian'e ä celle d'un sujel sain] est visiblement öpaissic; de chaque c6t^ eile a t millimetre et demi. A la partie an-tirieurc et moyenne du cöle gauche, so Irouve une large ulceration, äbordsirr^guliers, decoup^s, ecchymosfis, an fond de laquelle se voit ia inuqueuse, noire, alifree , ramollie , et presentant quelques traces de pus. Du cöti'; droit il n'y a que quelques points rouges et ramollls; le cartilage et Tos sout iulacts, sans perforation.
Sinus: Frontaux.— A droite, rien; la rauqueuse est päle et mince comme une pelure d'ognon. 11 y a seulement un peu de mu-cosiie filunte- A gaiicbe la membrane , (pahsiede un liers de rnilli-nielre, est rouge dans tonleson elendoe, iujeoltSe. Lesiims csten-lit'remcnt rempli d'une mucosite gelatiniforme, epaisse, lilanle. On Irouve ä peu prfes 10 on 12 pctiles pustules purulentes au fond du sinns oü le mucus est reraplacö par iiii \\nf..hes, sinu* elhmoldaux, sphamp;notdaux et maxillaires, prfisentent les meines alterations ä un moindre degramp; I! a'y a pas de pustule.
Cavite bueeate. — La langue et la voftte palatine sont convertes d'un enilnil mucoso-purulent tres epais. La muqueuse qui revÄt la vofile est le siege, comme on Fa vu pendant la vie, d'une large iile6-ration ; eile est sur toute la surface oil les bourgeons exislaient, fongueuse, ramollie, surtout en avant; derriere les dents incislves, oü eile est tout ci fait spongieuse, infiltree de sang, el impossible ä detacher. La portion palatine de l'os maxillaire supdrieur est dans le mOme i)oint alt^rt'e. La substance compacte est eroil(?c;riigneiise, percamp;a de trous, et eomme ulceiee elle-möme. Le tissu osseux est ramolli, )a substance spongieuse est inlütn'ie de sang, eile a une teinte noirMre; c'est une veritabilaquo; carle do 1'os qui n'est d'ailleurs pas peifore. Le volle du palais n'est pas d^triiit,mais les lesions dnns la muqueuse palatine se continuent sur sa face InKrieure. 11 est aminci surtout vers les fonds des deux ouvertures notßes pendant la vie. La luelle est Ires eouric, inailt; intacte.
Col. Le pharynx etl'oesophagc nepresenlentpasd'altöratioasrc-
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marquables: troisuu quatre petiles pustules seuiement sur la iiui-queuse pharyngienne.
Le larynx et la trachte, plusqu'aucun aulre organe, iiu'rltenl que nous nous y arramp;ions h cause de la disposition lout a fait remar-quable laquo;iii'ils präsenten! .• {Voir la figure ci-jointe.)
Surface externe. L'^piglotteetle larynx sont re'ßiiliferementeon-formds et tifs d6velopp6s. La trarhee , raesuree depuis le liord infe-rieur du cartilage cricolfde jusqu'ii la liifnrcaiion des hronches, n'a pas neuf centimetres dans sa plus grande longueur; raccourcisse-ment considerable, puisqu'elle lt;n oU're habilinllemeiil de douze a quinze.Vue pardevant, eile n'a mil lenient la Ibrme qui lui est ordi­naire. Cylindrique ä la parlie superieure, eile se rentle dös son troi-sifeme anneau, presenle son plus grand diametrc vers les sixieme et septieme, el nerevienl ä son calibre primitiFqu'au niveau du (pia-torziöme. Elle est ue plus inanifestenimt r6lv6c'\e au point oü eile se bifurque, de teile sorle iju'elle präsente un pen au dessous de sa partie moyenne uue vaste ampoule oü ellc paratt avoir repris en laigeur ce qu'elle a perdu en longueur. Ce renllemeni, qui n'a pas moins de quarante-huil millimetres de diamelre, tandisque le pre­mier anneau nen a que vingt-sepl et le dernier vingt-deux, est aplali, convexe transversalemcnl ec concave de haut en has, de niamere ä presenter une depression mt'diane. Au dessous de cetle premicire dilatation, il en cxisle une secoiulc moins reguliere oü le cylindre est aplali, surtout lateralement, el o'l're en avant des lignes in^galement deprimees. On voit comblenla figure de la trachee est d^formee; en eifet, les tlilferenis anneaux qui la composcnt sont presque tons rapprocht's les uns des antres el fixes invariablement dans cctte position sans pennettrele moindre allongemenl, cequi explique le raccourcissement de la trachee. Quelques uns de ces anneaux out perdu leur forme circulaire, its sout apiatis, on devils, on confondus avec ceux qui les precedent on qui les suivent: ils semblent luxes les uns sur les aulres. Ils ont repris leurs formes et leurs rapports h la bifurcation des hronches, et la conservenl dans ses conduits. Cetle face antärieure de la trachte n'est d'ailleurs le siege d'ancune alteration de texluie , son npparenee el ses rapports sont normaux. En arriere , la portion membraneuse du conduit af-rien est uniformemeut plane, conime de contuine, seuiement les deux lignes (]iii la limilent laterabment sont sinueuses, el rcpre-sentcnl allernativemcnt les courbnres correspondautes aux retre-cissements ct aux dilatations qui fonncnt en avanl les cerceaux cartilagineux.
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Surface interne. On peut dire raquo;I'une manidre g^nC'iale que (Iqmisl'extrimitfi sup^rieure dc I'epiglotte jusqu'^i la division des bronches, la muqueuse (|ue revÄt 1c larynx el la tracli^e n'est plus (prime vaste cicatrice dont la formation doit remonter tri'S loin. La membrane muqueuse est mince, adlKÜrente, {jen^ralement jiftle, presque blanche en certains points, Stiche, transparente, sans injec­tion ni ernplion piistnlcuse. Des brides fibrenses tres resislantet disposees tn li;)n('s nonilirenses intercepl^es, ^toii^es, rinnies de mille manures,constituentun reseau ardolaire qui occupe toutel'i-tenduedela f;icc in lerne du conduit alt;5rien et que nous aliens essayer dedi'crire en particulier dans chacune deses parties.—L'epiglotte, en arriöre, oifre une surface d'un blanc jaunMrecha(;riiiee,creusee dune foule de petils diverticulums qui p^nt'trenl jusque dans la substance du carlilage : celui-ci, qu'll est facile d'apercevoir ä tra­vel's lepithilium ties mince qui la rcconvre, est dötruit dans plu-sieurs parlies, suitout de chaijue cöti- de la li(;ne m£diane; pins en dehors, la muqueuse qui a resiste est rosee, mamelonnee, el olfre au niveau du rcpli aryleno-6pi{,'lütlique du cöl6 droit, une ouverlnre arroiKlie, r^tjuliere, large comtne une lenlille, el qui conduit en haul jiisqu'ä la membranecelluleuse thyro-ipiglotlique, et en bas jusque dans le venlrieiile dioil. An dessousetcn dedansdeceiteperforation on voitune bride peuräsisiantequis'altacheM'exträmit^anUrieure de la corde vocale snpeiifiire. De l'aulre cMk, il n'existe pas d'ou-verture scmldable, mais seulement un amincissemenl de la mu-(|ueu$e. Igt;a glolle, chose remarquable, esl inlacte, les deux eordes ne prisentenl aucune trace d'ulc^ration recente on ancienne. La sup^rieure, du cöle droit, seule est detachee en dehors par la perfo­ration que j'ai indiquie. Les deux infirieures ont leur longueur, leur direcllon, leur structure, normales. I.a face inlerne du ventricule esl saine. Au devant de la giotte, 1c larynx est tapissfi par une veri­table membrane fibreuse !i fibres Iransversales qui partent en rayon-nant de la ligne mediane, et tellement adhirente an cartilage cricoide qu'elle semble se confondre avec lui. A la tniclu'c, sans revenir sur rasped general que nous avons indiqu£ et qui est le mfime partout, nous devons signaler quelques dispositions parli-liculieres. La trachte ^tant ouverte par la partic poslfirieure, il est impossible, au niveau surlout des points oüelleestölargie el aplatie, de la deplier completement. Des brides exlrömemeDt resistanles vont s'inserer h rextr6mit6 des demi-cerceaux csrtilagineux, les recourbenl et les (ixcnlen leur faisant former une sortedegoutti^rc assez profonde, qui conslitue en deux endroils diff^rents de ehaque
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14 cöie. .!c la trachte, .le v^ritables ventricules qui n'oni pns moins de 8 on 10 millimelrcs de profondnir, et qui soni limilcs en haut et en bas par des (il)ie,s ligamenteuses retU'ehies dont l'inserlion corres­pond anx pointsoü la Irachie esl i^trecie, La disposition qui vlent d'Otre d^criie et qui r^sulte ^videmment de la cicatrisation d'une ulceialion enorme de la muqueuse laryngo-trachöenne, cosse ä la naissanoedelabronchedroite, maisse continue encore dans laparlie snpei ieure de la bronche du cöle jauche, dont le calibre, manifes-temtnt retrioi, n'a quo cinq millimetres de diamilre.
Cavil/- thoraeique, — Les poumons remplissent tonte la cavil(5 des plevres, eine s'alfaissenl pas ä rouverture de la poi Irina. 11 n'y a pas d'epaiuhenicnt de liquide dans la plevre, raais de hombreuses adhörences, de formation encore r^centes, enunissentles deuxfeuil-lets, surtont en avant. Les deux poumons, dont le volume est considerable, offient ä consid^rer sur leur face antörienre tie tres nomlireusf.s laches d'iin Wane janniilre, entoiirecsd'unenieoie rose ou rouge, plus ou moins fonefie, qui tranche d'nnc maniere frap­pante snr le reste de la surface pulmonaire, dont la coloration ni la consistunce ne sont alien'es. Ces taches sent Cormecs par des noyaux (rune grande durete, qui se sentent sousledoigf. A la coupe,laquo;n les trouve laquo;onstinu's par inii- infiltration sanguinecircon-scrite, au centre de laquelle on (rouve du pns plus ou moins col­lect^. Ces alxes mdtastatiques, en nombre considerable, cinqnante et plus dans chaijue poumon, varienl pour le volume et se trouvent surtont repandiis ä la surface du poumon et en avant. La face posterienre est 1c siege d'un violent engoiiement qui va, dans quel-ques points, jusqu'ä rii6palisation et lui donne une couleur pres-que noire ; dansaueune partie on ne trouvede tubercules ä quelque degre que ce soit. Lesbronches n'offrent iien de parliculier.
Le pericardc contient environ 150 grammes de serosite , et son fueillet parietal est assez fortemeni injeete dans queiques parties. Le coeur est trös notablement raraoili; ses fibres sont flasques, sans resistance et coramespongieuses, aussi liien au ventricule gauche qu'au ventricule droit. Le sang qu'il renfcrinait en petite quantity s'ecoulepresqueeompletemenljil est tout ä fait iiipiide, et c'cstä peine si on trouve queiques caillots mal formes arrOtes entre les colonnes charnues du ventricule gauche. Les gros vaisseaux , arteres et veines, necontiennenl non plus aueun caillot; il n'y a nulle part de phlebiie.
Cucite abdominale. — De tons les visceres abdominaux, la rate seule esl malade; ses dimensions, considfirablemcnl augmenties.
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soul deilix-seiit ccniimctrcs tie hauteur sur quatorze de largeur. Sa couleur est marbr^e de [jris bleuätre el ros;'; sa consislance esl an dessous de la moyenne, clle est uniform^inent carnifl^e. A Texire-mite inft'i-ieiu'f, il u-\i.ste line collection purulente Men circon-scrite du volume d'une petite aveline; le pus est enlieiemenl ra-molli, cremcuxel blaucliätre. Le foieel les reins soni sains. Lamu-queuse intestinale, dans loulesonelenduc, ne präsente ricn anoter.
Claudes et ganglions. — Les (jlandos salivaires et lestcsiicnlcs sent intacts.
Les {jaiißlions des diverses parties du corps nc presentent qne pen d'altf ration. A la machoire, dans le creux axillaire, dans I'aine , ils sont sains. Ce n'esl (jue le long de la trachte et ties lironches qu'ou en trouvc plusieurs, augments tie volume, ramollis, im seid sup-puvi. Au mfsenlere, quelqucs uns aussi onl cet aspect.
Centres nerreux — Les os du crane , les m^ninges et les or-ganes enc^phaliqucs, sont toutä fail dans I'ilat normal.
Articulations et muscles. — Les ariieulaiions qiii, pendant la vie avaient el(5 le sifyje de douIeurs,n'ofFrent aucun changement tie couleur ä la peau; mais an genon gauche et au coude il y a un gon-Hemenlavec fluclualion manifeste. Le liquidequi les produitn'est que de la synovie accumnlee dans lintt'iicur tie l'articulation, et qui a la consislance cl la eonleur du raiel le plus pur. sans aucun melange de pus. La membrane synoviale n'esl qne faiblemer.t in-jeet^e et im pen epaissie dans quelques points.
Les muscles nc sont nulle part le siege d'inlillralions sanguines on purulenles. Le seul abces qui ait cxisle sur le pied tlroil esl en-tieremenl cicalris6 ; la peau forme line depression ä Tendroit oil correspond I'ouvcrlureet y esl adb^rente; les lissus voisins nesont pas alt^räs, mais 1'os est denuded präsente un commencement de carie superficielle.
sect; I. Avant d'arriver aux details les plus frappanls de celte observation, e'est a dire ceux qui sont relatifsii la morve chro-uique, je signalerai quelques parlicularites senlemcni parmi ics phenomeues de raorve aigui; qui I'ont terraince. Enire lous les signes specifiques de la morve aigue, II en esl un qui a plus vi-vement fixe l'attention des auteurs: je veux parier de l'ernption cutanee generale. Certes, un tel phenomene ne doit pas elrc neglige; mais il ne faudraitpas lui accorder plusd'imporiance qu'il ne inerite, et surtout le regarder comme consiaut. II a
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complc'ienicnt manque dans 1c cas que nous venous de rappor­ter, el esi resie borne aux parlies de la face envahies par I'ery-sipele, el lä les puslules se confondeiil bien vite avec les phlyc-lenes et les ecchymoses qui soulevent repiderme. Cc fail n'est pas unique; el pour n'en ciler qu'un seul avec lui , loul recem-inent M. le docieur Tessier a eu, dans son service a l'Höiel-Dieu, un moiveux qui n'a presenle aucune eruption cutanee. Enfin, pour raiuener ce signe a sa jusle valeur, il convieni de remar-quer que ic nierne medecin a rapporle(l) deux observaiionsdc fievre pnrulcnie avec puslules en dittoremes parlies du corps. II est juste ponrtant d'ajoulcr que rerupiion apparlienl surlout ä lamorveaiguefarcineusequieslla plus frequcnie chezThomme. Je noiciai encore , sans y attacher auiant d'iniporlance, niais comnie renseigneiuent curieux, que les desordres elaieni sur-toiitmarquesetavaient commence du cötä gauche. Ce fail n'a (I'inicrei que puree qu'il coincide avec ce quo jai uouve dans presque ionics les observations do morve aigue pubiiees jus-qu'ici non seulemem chez i'lionune, niais chez !e cheval.
Les alterations aignes que i'auiopsie a fait conuaitre n'ot-Ciaient de nouveau qua la presence do puslules noinbrenses sur la conjonciive et l'aspect lerne de la cornäe de rocil gauche, etat qui n'avail janiais eie vu ä un tel degre dans les yeux chas-sieux qu'on observe d'habiuide. On pcul en dire a peu pres au-tant pour les sinus frontauxoü on n'en a ronconire que dans un seul cas. II manquail bien des lesions parini toutcs celles qui ont ete indiquees; mais n'esl-ce pas un effet de la violence meme du mal que cette localisation capricieuse dans tant d'or-ganes frappes a la fois ou les uns sans les autres.
sect; II. Quoi qu'il en soil, la morve aigue n'est ici que la brus­que terminaison d'une maladie beaucoup plus longue dont les traces, retrouvees apres la mort sous un aspect si nouveau , offrent d'autant plus d'inleret qu'elles doivent nous servir a ca-racteriser la morve chroniqiie. CVst un lail connii el bien etabli
(I) VExperience, ortobre 1841.
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des ä present que les phentmienes speciaux de lamorve aigue ne se montrent que^tres raremeut d'enibleo,ei que presque loraquo; joursils sonl precedes de syiuptümes plus on moios complexes ei plus ou moins prolonges d'uiie aifeciion geaerale loujours grave. Wals dans ions les cas observes depuis IS;1)?, celle af-lection, qui se lonninaii pai1 des accideius aigus,n'etail amre qu'un farcin chronique.
Tom en cliercliani ä distinguer Lei la morve chronique du farcin, 11 imporie de ne pas oubiier que ressence niraquo;';nie des deux maladies ne differe pas. Ce sum deux formes d'mi lype paihologique commun.
En efi'el, si on etudie 1c tableau que M. Kayer , dans sa mo-nographie, en a trace le premier avec une si graude fide liie (1), ou verra que cbez l'bommc conime ehe/ le cbeval, tan-löi les alieratious locales porteut priocipalement sur le Sy­steme lymphalique, consistant en angeioleuciies partielles, in-flammaiions chroniques de ganglions, abees sous-cutanes mul­tiples; taiitoi Tiiifeclion geiiorale qui esl la merae se iraduit specialemeni par deslplilegmasies ulcereuses ä marebe leine des differenles inenibranes muqueuses ei surtoul de celle des voies respiraioires. Dans le premier cas, on a reconiiu le farcin -, dans le second, la morve chronique. Mais il arrive souveni que ces deux formes disiinctes se confondent et engendreul la morve chronique farcineuse. Ceile^fusion est meine ordinaire ä une certaine epoque de la maladie, et il n'esi pas rare, au boul de plusieurs mois de duree, de voir le farcin suivi de morve chronique , pour se lerminer plus tard par la morve ai­gue. Ccla esl toul ä fail commun chez le cheval , ei lesveleri-naires om indique cette forme mixte de la maladie. Mais chez Thomme , la marche n'esi pas si reguliere , et les sytnptömes aigus arrivenlle plus souveni avanl quele farcin se suit trans-forme oumodifie.il peut arriver aussi que la forme primiilve del'infeciion soilplutol morveuse que farcineuse; nialscesi la
!,l; Kajer, De lit Morve et du Fitrrin chez l'hoinme, Paiis 1837, passini.
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i'exceplion. Aiissi,cle louies manieres, la inorve chrouique, soil precedec de farcin , soil precedaiu seule la inorve aigue, esl-clle ties rare chez riiomme.
L'observaiion quc; j';ti rapporl^e mo parait en fournir un exemple beaucoup phis complet qne le petit nombre de cenx qui out etc cites. Hue sera pas sans avantage pourtant de les comparer. Depuis ies trois cas qne renferme le meraoire de M. Rayer, je neu connais qu'uu appartenaiit ä M. Laugier. Malbeureuseinent les details en out etc pcrdus. Voici la seule indication qui resle :
Ods. 11. Morve chronique. — laquo; Dans la stance du 2 juillct 1839, M. Laugier met sons les yeux dc I'aoailcmie ies fosses nasales d'un palefrenier nfgre, mort ä l'hdphal Beaujou des suites de la inorve chronique, La muqucuse nasale esl largement ulcdree en plu-sieurs iioinls; 11 y a des portions d'os necrosees; d'autres sont onlK'rement performs. (Gazelle rnedicale, 1839, p. 4'i9.) raquo;
Les trois observations citces par M. Rayer,comme les seules dans la science qne Ton puisse ratlacher a la morve chioniqne, out eie publiees par MM. Elliotson et Travers et par M. Wil­liams Hardwlcke. Dans ces trois cas, l'apparition des pheno-menes morveux. a etc precödÖ3 des symptömes de farcin chro­nique , el quuiquc par line incroyable el bien fächeuse negli­gence les fosses nasales ii'aieni pas eie onvertes , on ne sauraii meconnatlre l'ensemble des lesions qne Ton rencontre chez les chevaux dans la morve chronique furciaeuse. Nous ncdonne-rons qu'uu exirait succinct.
Obs. III. Farcin et morve chronique. — Matlere morveuseino-euleedans une crevasse du poucede la main dioile; trainees rouges sur le bras ; abces; engorgement des glandes de la mÄchoire et des aincs; tcoulement par les narines. Gutrison incomplete au bout d'un an environ. (L'n ftne. inoeule avec le pus des ulceres de ce ma-lade, mourut morveux.) (Elliotson et Travers.) (1).
Obs. IV. Farcin snivi de morve chronique termine par une morve aigue. — Garcon d'eenrie soignant des chevaux alleinls de la morve. Au debul, donlems articulaires, laches rouges sur les
(1) Raver, toco at. p. 216.
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membres; lumcuräla joue; alicös souscutands. Plus tard, tloii-Ifiirs et abets dans la region temporale ganche. Qualre mois apres, affection du pharynx et du nez. (laquo; La douleur de jjorge ctaitaccom-pagn^e d'une grande gene de la deglutition et de loux avec expec-toration a'nondante.f.e nez, lonjours douloureux, finit par se liou-eher, et le malade eiait force de respirerseulement par la bouche.raquo;) Mort avec tons les syniptönies de la morve aiguS.
Autopsie. Depot de pus et de sang au-dessons de la peau dn crime. Pneumonies lobulaires. Abces sousp^'iiloneal. Les fosses na­sales n'oiit point eli examinees. (Williams Hardwicke.) (2).
Obs. V. Farcin suivi de laryttgo-tracheite morveuse, —Pale-
frenier seiijiianl des chevaux alleinls du farcin. Tiinieiirs qui s'ab-cideiit anx bras el aux jambes. Dix mois apres, la gorge et la Irn-elu'e allere devinrent doulourenses ; la voix s'eieignil. 11 y eut d'autres symplör.ies, tels que maux de t6tc et tonx avec expectora­tion. De temps en temps le malade ressentaii de la douleur vers le nez. Des caillots de sang s'^chappaient des fosses nasales qui ^talent lonjours bouchees. Affaiblissement. Fitvre heclique. Mort aprts quatorze mois. — Autopsie. On n'examina ni les fosses nasales ni les sinus. Le larynx, l'6piglotte, la base de la langue et lesamyg-dalcs oifraient de larges ulc^rations et des points gangr^neux sales et noirälres. 11 y avail oeileme du lissn cellulaire qui avoisine la fjlotlc; la trachee etait nlceree imme'liateraenl au-dessons de ron-verture de la glotle; mature gangr^neuse dans la tracliee; pneu­monies lobulaires. {Ibid.)
II est facile de voir combien I'observation que ,j'ai rappeitee en detail se rapproche des precedeules et surto ut deia dernieie Un lionnne en contact pendant sept anneesavec des chevaux farclneux ou morveuxcsi piis d'abord dedouleurs ä la tracbee d'enchiffrenementjde douleursmusculaires et aniculaires, puis u'une ulceratlon considerable de la muqueuse buccale, puis d'un abces, et enfin ii est enlcve en quelques jours par la morve aigue. A t'antopsie, outre les lesions recentes , qui dans les fosses nasales en onl peut-eire masque de plus aneienues , on trouve , dans le larynx et la trachee , la cicatrice d'un ulcere enorme qui en occupail tome la face interne et nne carie de la
i'l) Two cases of chronic glnsiriers in the liuman siil)jert (nrifi.ih .Jiinrils r.f medic, Ih'h. iR.T. p. 196.) el Raycr toco cit. p. 218 et 243.
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vuulepalatine. Cones, leiiologie, la marchu , la lenninaison et les traces anatomiques de la maladie soni assez caracieiisii-ques. Seuleinenl, dans les trois cas cites par M. Raver, les pre­miers syiuptömes apparlieonent exclusivement an farcin chro-uique, eicc n'est qu'apres uu temps quelquefois tres long que les siguesde la morvechronique se som prououces. Tandis que dans le nütre, la forme morveuse a nou seuiement debate sans avoir ete precedee do farcin , mais de plus cst loujours resiee uomme la seule expression de I'infection generale, si Ton ex-cepie I'abces unique observe an pied,dans tin point qui, chez ie (iieval,seinbleeire tin lieiid'eleclion. II n'yajamaiseu, eneffet, engorgement ganglio-nnaire ni inllaniniaiioii des vaisseaux lynipliali(|ues , ni aiume d'abcös multiples comme dans les tab bien caraclerises. En uu mot, cc fait est, coimnc pem-circ aussi celui de M. Laugier, un example dc morve cbronique propre-mciit dite. Ceux d'Elliolson, Travers el W. Hatdwicke soni des cas de morve cbronique farcineuse.
sect;. III. Lalieraiion si remarquable que nous avons trouvee dans le larynx el la iraclice de noire malade nous a paru nop nouvelle pour qu'il n'y ail pas un reel intcret ä la rapprocher des autres lesions de res organes, afin d'en lirer peul-eire un nouvean chapiire pour leur histolre generale. Si I'exactitude el le s un minutienx avec lequel nous I'avons decrile a pu en don-ner une idee assez compleie, nous ne doutons pas que ron ue pariage noire avis.
L'etude des ulceralious des voies aeriennes a ele reprise tout recemment par M. Barth (1) , el en regardant la question coinmc fix(;e par son iniporlant memoire, on csl sür d'avoir sur ce point I'etat precis tie la science. Or, il resulle dc ce travail, base sur des fails exacts que I'auleur a rapprocbes des obser­vations publiees depuis la fin du dernier siecle, que leplus sou-vent les ulcerations des voies aeriennes sont tuberculeuses on
;i) Memoire surlfsulcirnlions des voies airiennes. Dans ArchU-es genirales de midecine, juin 1830.
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byphiliiiqucs, pius raremrnt cancereuses. Ouire ces irois Va­rietes, quelques unes seraienl simples , dues ;i ime cause calar-rhale sans dependauced'aucunealleration organique, ou sym-ptömaiiqucs de la fievre lyphoide, ou eufin produites par Tabus du lartre slibie. On pourrait rcgarder les autres comnin idio-pathiques; mais il ne faut poim oublicr, ajoute M. Barth, qtie ces ulcerations essentielles sein exiremenieni rares.
Quaiil ä nous , nous vouluus etablir qu'il exisie encore line esp6ce distiucte parmi celles que nous venous d'enumerer; el que cerlaines ulceraiious des vuies acrieimes soul dc nature morveuse, c'est ä dire engciidrees chez l'bümme par ie contact avecdeschevauxfarcineuxoamorveuXjet par rinfectionquien csi la suite. La prcuve n'en serail pas difficile a faire en so Lor-nani meme ä analyser robservation qui fail 1c sujet de ce nie-uioire. Pour öter cependaut tome raison de doutes, nousexa-niineroiis rapidemeni et parvoied'exclusion s'il est possible de rapporter ä tine autre variele I'ulceration dont nous avons de-crit la remarquable cicatrice.
Elle u'a rien de coinmun ä coup snr avec les erosions ties superficielles produiis d'uoe simple phlegmasie ou de i'action des preparations anlimoniales, ni meine avec les ulceres tres circonscrits que 1'on voit surla (rachee dans quelques casde fievre lyphoide. Les deslruciions cancereuses soiu attssi bien distinctes par les desordres varies qui ies accompagnent, par leur aspect et par leur incnrabilite. II ne resie done que les ulcerations tubcrcuieuses el syphililiques.
Les premieres onl des caracteres bien tranches pendant la vie: leur apparition dans Ie coins d'unc affection chronique avec oppression , toux, smaigrissement; leur marclie toujours progressive el leur terminaison funcsie. Et, apres la mort, ['ab­sence de tonte cicatrisation el la presence conslante de mber-cules dans les poumons bien etablie par Bayle, Louis, Andral et Barth, snfiisenl ä les differencier de ionics les antres.
Mais pour les secondes , la distinction est plus delicate, el jusqu'ä un certain point la confusion serail possible. C'est sur-
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tout par leur etendue el leur cicairisaiion frequente que los ul-ceraiions syphililiques paraissent se rapprocher do celle qua presence lepalet'renierMarlin. 11 importaitdunc de rechercher si une seule fois deja on avail observe el decril unecicairice anssi resistanle que celle d'une brulnre, occupant louie la sur­face interne des voies aeriennes depuis le sommci de l'epiglotte jusque dans les broncheseideieruiiuant une deformaiion con­siderable de latrachee. Noire investigation csi rcsiee aussi in-fructueuse qu'elle a ele active. IN'i dans les ouvrages d'analomie pailiologique , et en parllculier dans les belles planches de M. le piol'esseur Cruveilhier , ui dans les iraites speciaux, et entre autres celui du docieur Porter (i), sur les maladies du larynx el de la trachee , el de M. Hawkins (2), sin1 les ulceres syphililiques du larynx , nous n'avons irouve aucune indica­tion, les exemples de guerison , remarquables d'ailleurs, de targes ulcerations de la trachee que rapportent Morgagni (3), Schultz(i)etBorsieri(5), n'offreiurien de semblable. M.Barth n meniionnc lui-nieme plusieurscas de cicatrices syphililiques des voies aeriennes; el inn des pins frappants aete presente par lui I'annee derniere ä la Societe Anaiomique(6).Mais c'esl surloul dans les colleciions du Musee Dupuytren que nous avons cherche quelques pieces pathologiques qui pusseut rap-peler la noire. En voici ('indication precise :
1quot; Ulcerations syphililiques dn larynx ircsciendues, cica-irisiies; desiruciion de la plus grande panic de repiglolte; irajei fisiuleux communiquant de i'espace situeaudessus de la cortlc vocale superieure droiic avec le ventricule correspondant (M. Barth, 1839). Mais le mal nedepassc pas la glotte, el la cicatrice esl prcsque plane. Ce cas csi eile par l'auteur ä la page 15 de son memoire. 2deg; Cas semblable (Chassaignac). 3deg; Cas semblable avee carie du cartilage (Barth, 1840). 4deg; Ul-
(I) Observations on the surgical pathology of the larynx and trachcea. Eiiinburgli IS'ili. — (1) Archives gene/ales de medecine, t.W, i82i.— (3) De sed.etcaus. Epist. 22. art. 27. —(4) Eph. nat. cwr. dec. I. an. 3. Ohs.—(5) Instil, medic, jiract. t. I, p. 61.—(fl) Bulletin de la soc. anat. );gt;' annee, 1840. p. 170.
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2'J ceraiiüii syphililique du larynx cicatrisce; reirecissemenl du diameiredu larynx auniveau du cartilage cricolde; dilataiion de la tracliee d'ailleurs saine (Boudct, 1840). J'omets plusieurs autres pieces du meme genie de MM. Barth el Voillemicr. Dansancunedecellesqniviennenld'dlreamp;iamär^es,iln'existe une cicatrice analogue par son elendue, sa forme el sen siege a celleque nouraquo;avons indiquee.Elleesiveriiablementla seule de cetie espece qu'ii soit possible de citer aujourd'bui. Cependant comnie il ne snfTit pas de disliuguer des cicatrices entre elles, voyons si I'ulceraliun qui s'cst guerie dans la tracliee de notre maladeaurait pu se confondre avcc un ulceresypliiiiliqnc. (^ctte question pout paratlre an premier abord irreflecbie,et il semble qu'elle ne puissc mcnerqu'a une hvpothese; on verra, je pense, qu'il u'en est pas tout ä fail aiusi. En eilet, les caracteres des ulcerations sypbllitiques soat assez bien dcterminees pour ser­vil- de point de comparaison. Leur siege est presqne constam-ment limite ä la partie superieure du lube aericn, et elles se retnarquent ires frequemmeiu stir les cordcs vocales; de lä vicnl l'extinction de la vuix qui est ires coninume dans la laryn-giie syphililique. Les observations de M. Barth el les pieces du Musee confirment ce fail. Or, dans le cas que j'ai rapporle, les cordes vocales etaient seules intacles, ei I'ulcere s'eiendait an dcssous dc la glolle jusque clans les premieres divisions des bronches. Cependant, comnie le doclcur Hawkins a vu , ex-cepiioniiellcinent il est vrai, les nlceraiions occupcr toule la tracliee , il ne faul donner ä la consideration du siege qu'une valeur relative. II est bon pourlant de faire observer que, dans ces cas, le mal inarche de baut en bas ct laisse dans le pharynx des traces que nous n'avons pas renconlrees. Mais, de plus, les uicerations sypbllitiques s'acconipagnent ires frequemmenl encore d'antres sympiömcs veneriens, tels que des uiceres ex-terieurs. des syphilides de formes diverses, etc., etc. Or, on se rappelle avcc quelle force et quelle Constance Martin a soulenu qu'il n'avail jamais eu ni chancres , ni bubons, ni ecoulements, si bien qu'il est impossible de doaler de sa vcracite; et je ne
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sache pas qu'il exisie uh seul cas uii I'ulceraiion des voies ae-i-iennes senle ait pu caractciiscr I'lnfeclion veueiienne ä l'insii du malatlc el en l'absence de lüiii autre sympiüme primitif, se-condaire ou leriiaire. Enfin, apr6s loutes ces considerations, esi-il possible do douter encore que I'ulceraiion cicairisee doni il s'agit ne pcul pas plus s'expliqner par la veröle que par la tuberculisaiioa.
Noire lache est iDaiutenant singulieremenl avancee. IS'ous avons demonire iiue ceriaiues ulceralions des voies aeriennes, donlnous donnons un exeraplc remarqtiable,nesont ni cance-leuses , ni mberculeuses , ni syphililiques. Pour achever de prouver qu'elles ne soul pas non plus idiopaihiques ou essen­tielles , il sullit de lour assigner une cause claire el positive qui n'esi autre que rinfeclion morveuse.
II n'est pas rare de voir dans la morve aigue IVruptioii pus-luleuse se propager jusque dans la irachee; mais ce n'est lä qu'un fait accessoire entre les lesions nombreuses qu'enlraine cetle forme aigne do rempoisonnemenl farciueux. jN'ous ne nous y arretons done pas. Mais, dans les observations quo nous avons rapporiees, d'apres Hardwicke, on verra (Obs. IV et V.) que la forme chronique s'est earaeierisee par des desordres graves du cote des voies aeriennes survenus apres les sym-plömes du farcin. L'etiologie, si claire dans ces deux cas,ne Test pas moins sans dome dans le noire, ou le fail est simplifie par l'absence de lesions farcineuses.
Cetle question, sur laquelle nous ne voulons paslaisser la moiudre obscurite , recevra une grande lumiere des observa­tions de la noedecine veterinaire. M. Kayer, qui a imprime, on pent le dire , ä ranatomie pathologique comparee un niouve-ment aussi nouveau que salutaire, a bien delaquo; it, parmi les alte­rations de la morve chronique du cheval, des ulcerations qu'il a trouvees dans le larynx an voisinage des venlricules ei ä la face interne de l'epiglotte : une fois, dans la tiaeliee, une ulce-ration large comme une pidce de vingt sous doni les bords etaient coupee ä pic el la surface granulee; une autre fois, dans
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la iracliee encore, trois plaques morveuses. ulcerees. La cica-irisaiion n'est pas rare sur de semblublcs ulceres, el forme alors sur la membrane mnqueuse de vdrilabies brides saillames, dures, resisianles,blanches, qui h\ sillonncnt en divers sens. Jc dois a robligeance cl(! mon excellent mattru , d'avoir vu tout ce quejedecris sm- de nombreux el admlrables dessins qu'il a fail execuier d'apr^s nature. On me permeUra , comme confir-maliun plusdirecle encore, s'ilest possible, de rapponerlex-luellement I'observation suivante, qui est peut-eire aussi re-marquable dans son genre que la micmic, et quo je decouvre dans les Bulletins de la Soclete Auatomique (1). (Je ne sup-prime que qnelques details relaiils ä des experiences physio-logiques sur i'injection de liquides dans les bronches.)
Ods. VI. Deformation de la trachte obscrvee ehe: im cheval mvrveux affecti de carnage. (Recucillie par M. Imlin, chef du cours d'^quttation de l'öcolc d'Aifort.)— L'observation suivante a ets' recueiilie sur un cbeval attach^ an cours d'amp;iuitation de l'^cole d'Alfort. Je crois ulile de faire pr^c^der les details qu eile comporte par quelqucs considrralions{jc'ucialcs sur les maladies de cc cheval. —On ilesigne sous le nom de cornage ou de sifflage, en medecine vci^'iinaire , un Symptome de dilferenles affections des voies respi-
ratoires , qui consistlaquo; dans un sifflement plus ou moiiis prononc£, ayant quelque analogic avec leräle sibilant, ou dans un bruitparti-culier comparable a celui que Ton produit en soufflant dans une come. Les causes de ce sifflement se raltachent toutes ä la dlfficidte de la respiration , et consistent !lt;#9632; plus gön^ralement dans le ramp;lvk-cissement des pi-cmieres parlies des conduitsa^riferes, produit soit par une deformation de cc conduit möine, soit parle devcioppement de produits morbides dans leur interieur. On a encore attribue ce bruit, dans certains cas ovi 1'inspeclion anatomique ne fait recon-naitre aucun obstacle sensible au libre passage de 1'air, a line affec­tion des filets qui se rendent anx muscles dilatateurs des narines. Je vais rapporter Ihistoire de cc cheva! aussi brievement que possible.
Le cheval Abm, affectSde morve, appartenant au 12'' regiment de dragons, fut envoye ä l'Ecole d'Alfort le 7 mai 1833, pour y ser-vir aux exercices d'equitation et ä des experiences sur la morve. A
(4) Bulletins de la soc. anat de Paris. !lc anntte, 1830, |gt;. 141.
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son aiTivüe il ctail vigoureux, plein d'ai'deur, et fdisait tri-s bien sa reprise de man6ge ordinaire, mais il ne pouvait soutenir les allures un pen prccipitecs, s;ins faire entendre un bruit de eornage Ires in­tense, et sans etre ossouffle d'uoe maniere extraordinaire.
,1'examinai alors cv. cheval, et je reconnus iiue sa trachee etait aplatie dans toute sa lon;;iieiir, depuis le larynx jusqu'ä l'entr^e de sa poilrine, de teile sorle ipie son diainetre transversal 6taitdeqiia-Ire pouecs ä pen pres, et (jue son diametre anliro-posl^rieur n'^lait •ine de huit ä nenf lignes. Ainsi se piesentait la irachee, lovsque le cheval avail la löte haute , lorsqu'il etait en exercice, on lorsqu'il mangeait an rfitclier; mais ses rapports changeaient dans les raon-vemenis de flexion de I'encolnre, quand ranimal mangeait dans range, on quand il mangeait ä terre ; alors son large diametre deve-nait anteroposteriem-, et le bord infmeur de rencolureressemblait jusqu'ä un certain point au fanon du boeuf. C'esi smiout dans les mouvemenls de flexion , qu'il devenait faede d'apprecier la grande deformation de la traelu'e. Tar le toucher de la trachee, dans nne partie quelconque de son eiendue, mäme sans exerccr la moindre pressioii,on ddterminait immedialement nnelonx forle et liruyante, maisqni amp;ait rare pendant I'exercice. An resle le cheval etait gai, il mangeait bien, ses fonclions s'exercaient normalement: pendant el apres le travail, sa respiration t'lait Ires aecelt'ree, et eile Felait d'autant plus que 1'action avail ete plus lungtemps soulenue, et que I'allure avail ete plus precipilic.
Soumis pendant les vacances, depuis le Ier septembre jusqu'au let octoluc , a un travail nioins regulier et pas toujours en rapport avec les regies de Thygiene et de leqnilation , le cheval ne tarda pas ä sc ressentir de linllnence Funeste de eis exereices violents et ionglemps prolong^s; et hors d'^tat de faire plus longlemps le ser­vice du manege , il fnt, ä mon relour ä l'Ecole , designi- pourÄtre sacrilif. A cette (',po((iie , la difficult^ de la respiration ne se faisail pas seulement apereevoir pendant I'exercice, mais mime pendant le repos ä leeurie, et j'ai plusieurs fois compidi 40 ä 50 respirations par roinute: tandisqu'ä relatdesanie elan repos , le nombre des respirations est ordinairement de lOä 12. Le bruit de coinage qui autrefois n'existait que pendant le travail, se faisait entendre au re­pos il chaqne inspiration. En mömo lemps que Pair inspire faisail fortenicnt vibrer les alles du nez, la traehee et les parois thoraciques, les naseanx elaient largement dilates, les inspirations ilaicnt pro-fondes ei longues , et les expiraiions courtes. A ['auscultation on entendail dansl'inl^rieur de la poitrine nn sifflement Iris fort ä
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chaquf* temps dV'lt'valion des coles, el il 6lait impossiiile de laquo;listin-guer, pendant les inspirations, lemurmurerespiratoire. Pendant les expirations, cc murmure etait ires faible et accoaipagn^d'un räle muqueux ties fort, laquo;nie Ton remarque dans touto 1'elenduc de la poitrine.
Jusqu'au mois de (I6cembre , sa maladiesuivitune marche regn-ligrement progressive. Le cornage et la dyspnec augmcntereni de l)lus en plus; I'animal nc fut sorti ([lie rarement de lecmie; ses membres s'engorgirent, uoe infiltration s^reuse envahitle fourreau, et s'etendit bientöt jusqu'au sternum.
Dans la nuit du 3 au 4 deeembre, incommode par le bruit de cornage que Ton pouvait ties Iden entendre h 50 ou GO pas de la place de I'animal, M. le professeur Delafond descendit dans I'^curie et praliijua an chevai la tiaclieotouiie ; mais , bien que i'ouverlure ile la trachee ne se irouvät qu'a 4 polices de l'entrfie tie la cavite thoracique, le cornage nc fut, par eeite operation, ni aboli, ni diini-nu6, ce ijui lit soupQonner que la trachee et .it defornise bien avant dans la poitrine,
Au moment oü roperation fut pratiqu^e, la trachee sc prisenta par son petit diaraetre, et M. Delafond m'assura le lendemain qu'il avail ept'ouve beaucoup tie difficult^ ä.en inciser les parois, ä cause tie leur ^paisseur el dc leur density aux angles resultant tie leur aplalissement, el qu'au moment oü ii allaii placer le tube ä trach^o-tomie, 1'ouverture ext^rieure ne communiquait plus avec 1'ouver-ture de la trachee; sans doule (ju'alors le chevai avail beaucoup releve la tele, et que la trachee s'etail presentee par son grand tliametre.
Un engorgement Ires considerable suivit cette operation, et ipioi-que l'ouveriure de la traciiee füt asscz grande, el que le lubeä tra-cheotomie fill ai)lali dans le sens niömc de la deformation tie la trachee, il devenait exce.-sivement difficile de rinlroduiic et de le maintenir dans cette ouverture, el son adaptation fut niCme impos­sible le 9 du mime tnois. Alorsla plaie,au milieu decet engorgement, avail pris un caractere ulcereux; ses bords elaieiit renverses, sa surface saignail au moindre contact el etait le sieje d'une secretion abondanle de pus sercux el sanguinolent, repandant une otleur infecle par la loux, qui avail auginenlÄ en m^me temps que la tlifficnllede la respiration. L'animalexpulsa frequemmenl, parl'ou-vcrture de la trachtie, des quantites considerable de maiieregrisAtre, sanieiiscel 6galement infecte. On abat le chevai au mois tie Janvier en lui injectant de 1'air dans les veines.
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A l'aiiloiisif,falle di'ux hearts apres la inoit, les oiyanes abdomi-nniix nc pr^sentaient aucune Itision morbide. Dans la poitrine, le cceur et les gros vaisseaux vcincux. etaient remplis de sang noir, monsseiix ei comme batlu avec de l'air. Les poumons Etaient suins dans une graadepartie de leur ^tendue; toui lelong de leur bord dorsal ils pr^sentaient beancoup de titbercules miliaires et pisi-formcs ii lY'iat de cnutiie et ä l'elal deramollissement, etleurexirfi-miiL- ant^rieure, danslMlendue de deux on trois pouces antour des premieres divisions bronchiques, eiait 1c sic-je d'une induration Idanche. En iiicis;;nt le lissu en diHvrenls sens, je fis sorlir des tuyaux bronchiquesunegrande ijuaiititc de pus blanc et crt'meux; mais je n'ai pu reconnattre aucune trace d'inflammalionsur la inu-queuse des bronches.
D'aprds les symptdmes observes pendant la vie de l'animal, les principaies alterations doiventse trouver dans la trachte. Ce con­duit , en effrt, dans loute son ^tendue, depuis le premier jusqu'au dernier cerceau, etait aplati d'avant en arriere , et cet aplatisse-ment etail smioul remarquable dans le milieu de sa longueur. Tons les cerceaus, ä l'exceplion du premier et du demier , etaient ouverls ä leur face posteiieure, et leurs cxtrerniies eiaienl plus ou moins Pearlies l'une de l'autre; leu;- face anterieure, an lieu d'etre convexe, ('tail plane et mäme concave dans ceux (jui etaient le plus deformes. Snr cetle face, on reconnul dans les neuf cerceaux , une especc de crete longitudinale laquo;pii seroblait provenir d'une ancienne fracture. La paroi posterieure de la traebfie n'ötait formte lt;]iie i)ar la membrane muqueuse et par la membrane charnue; cette der-niere, extraordinairement di'vtlopp^e, avait dans sa partie nit-diane une largeur de quatre pouces , el foim lit avec les extremiles de? cerceaux une vaste gouttlere dans laquelle (';ai! löge l'oesophage. Vers son tiers supirieur, au-dessus de l'eadroit oü avail eie pra-liquee la tracheoloniie, lä oü la face anl4rieiire des cerceaux etait concave , les parois aiitciienre et poslerienrc, (ians leur ligne me-diane, elaient tont ä fait aecolees l'une eon Ire Tau Ire, et il nc reslait, pourle passage de l'air, qirnn ires peiit conduit de chaijue cöt^ du plan median. Deux cerceaux laquo;jui avaient (•Xi atlaques lors de la tra( heotomie etaient le siege d'une lesion profbndejony voyait le lissn cartilagineux rougeätre, ramolli et ayantune odeur infecte. line induration squirrheuse dans I'^tendue de deux pouces ä peu pres, enlourait cetle Ouvertüre accidenlelle, qui s'etaiteon-sid^rablement agraadie par les propres de l'iiiceration. Les bron­ches et leurs divisions n'claienl nullcment dcforniees. Le larynx
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avail sa forme normale; cependant, vers leur reunion, les carti­lages thyroulesfitaient considerablement epaissis el pr^entaient des noyaux d'ossification ; le cartilage cricol'de, dont les parois avaienl pres de irois lignes dVpaisseur, 6tait compUtemeot ossiflä. Dans les caviles nasales, on Iruuve des lesions qui appartiennent ä la inorve.
J'ignore si ties fails analogues ont dt'jii 6t6 observes en m^decine humaine. Dans les ecrils veterinaircs, ;lt;#9632; ne sache pas qu'aucune deformation semblable ait ete consignee.
Est-i! possible cie trouver tine analogic plus frappante quo cello c|ui oxiste euire le Tail quo l'on vient de lire et celui qui nous est propre. Cette lois encore la pathulogie humaine eclai-rera la medecine comparee; car on ne s'etait pas preoccupe de la nature evidemment morveusc dos lesions de la trachee qui exislaienl cliez le clieval ^-i/w*. ATi M. Imlin, qui est un vete-rinairo fort inslruit, ni M. Maillet, dont la peric a ete si pro-fondemeni sentie par tons ceux(iiii avaienl apprecie son esprit distingue, et qui, dans le rapport dont il a fail suivre Tobserva-lion precedente , cite uncas semblable; ail'un ni I'autre n'ont songe au veritable caractero do ces lesions signalees,ilest vrai, en 1836, avani qu'on ail scrute do toutes parts cette queslion de la morve. On en irouve de iiuinbreiix exemples dans les ecrits des velerinaires (I) qui saveni trcs bien quo ces altera-lions sent communes chez les chevanx atti ints de morve chro-nique.
Si lalaryngo-traclieite farcineuse esl aussi bien etablie chez le cheval, on ne fera sans douie plus de difliculte de reconnaiire qu'ellcne saurail etre plus doutcusc chez 1'homme. L'eliologie evidente, dans les observations de inorve chronique qua nous avons citees, ct, d'une autre part, leur analogic avec certains fails averes de pathologic veterinaire , nous aulorise sufllsam-meni ä admettre que cenaines ulcerations des voies aeriennes, el, en parliculier, cclles que nous avons decriles, qui ne sont ni tuberculeuses ni gypbiiiliques, peuvent etre dctachees da
(1) Diet, demid. et de chir. vilirin., par Hurtrot d'Arboval, art. Tr/t-che'otomie, etc. 1837.
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grcHipe que I'on avait denomme idiopatliique , el doivem etre regardees comme donaiuie morveuse. iVous voudrions montrer anssi cc qu'il faul penser de certaines ulceratioDS repuiecses-senlielles. En voici un example :
öiis. VI!. — Coc.her de fiacre, 'amp; ans, non veröle, noil scro-faleux.Engorgements ganglionnaires suroeints leutement, puis disparaissant et suivis de toux. Douleur de gorge et dyspnic.Large tdcerntion de la Irachee.Pas de tubercules pulmonaires. — Pierre Loiseau, cocher de fiacre, ftg6 de49 ans, d'un emhoupoint mediocre et d'un temperament bilieus sanguin, avait toujours jouid'une bonne sante. 11 buvait beauconp de vin et d'eau-de-vie. Janiaisdans son enfance il n'avail eu d'engorgements glandulcux, ni aucun Symptome de scrofules. li I'm aifectd au com­mencement de Janvier I80S, sous le con ct lesaisselles , d'un grand nombre d'eiif.'orgements {jlariiiiileux durs etindolents, de la grosseur d'nne noisette on (i'ime noix. Apres ölre ivst6 stationnaires pendant sept on liiiit mois; ils commencferent vors la fin d'aoütä diminuer progressivement et d'unn inaaidre si rapide que dans l'espace de ijueiipies tuois ils disparurcnt compltteraent. En m^mc temps le malade conitiienra ü tousser elk avoir la respiration genee. Adsnisa la Charite ie2fi mars 1809, il 6tait amaigri et pr^sentait line üyspnee habituelle, Le son ^lait normal. Useeouohait indiff^remment sur fun el l'autre cöie, et n'avait jamais crach6 lt;!(' sang. Sa voi\ etait ä peine enrouee. 11 ne restailaucune trace des engorgements glan-duleux. Pouls mfidiocrement dcveloppe. Expecloralion abondante ut epaisse (Traiiement paliiatif par les narcoliques). Jusqu'ä la mort, arrivfe le 25 a.ril, ii n'eut ni diarriu'e, ni sueursabondantes, ni aucun auirs symptdmequu la dyspnie.—A Vautopiie: La tiachec-artere n'oft'rc rion ä I'exlfirieur. lt;);i irouvedans sa partie infericure, surla surface inlerne, un ulcöre qui avait au moins un ponce el denii de hauteur et ([ui se terminait ä pen de distance de l'origine desbronches. Son aspect n'offre rien lie parliculier, si ce n'est que les Itords sontpen eleves. La partie supfirleure de la irachie itait dans I'etut natuiel ainsi que le larynx. Les ponmons elaieut parfai-tement sains ; si ce n'est un pen de pneumonie iimiiee h la hase tlu pounion droit. Le coeur el les gros vaisseaux elaient dans Petal normal. Dans 1'abdomen el le crane iln'y avait rien de remarquable. Les glandes sympatbiques, lar.l exterieures qu'iiileiicures, parurent toutes exemptes d'aUeratiou. (Cayo!, de la Phthüie traeluale. Those 1810. N0 93, obs. 1quot;.)
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Nousnc sauiions met no trop dc reserve ei de restriction dniis ['interpretation de cc fait remarquable. Et personne plus que nous n'osi penelre de rimpossibililc d'cn tirer autre chose que des conjectures et des probabilites. Nous avons voulu pourtant le rapporter afin que Ton coniprenne bien I'importance qu'il y a ä elabiir d'uue maniere positive des varietes et des eamp;peces distiiictes parnii les difTerentes ulcerations des voles aeriennes. En e(ret, si nous revenons sur les details de robservaliou pre-cedente , eraquo; laisant la part de ceux qui manquent et de l'etio-lügie qui esl tout ä (ait nulie, nous voyons quo ('absence de tu-bercules peul eloignm- I'idee d'une ulceraiiou tuberculeuse; que d'un autre cölö 1c siögc de la lesion, sa marche et ie man­que absolu do tout Symptome venerieu, car on ue peul guere considerer conrnie lei cetengorgement spontanement disparu, ne permettenl guere d'attribuer le desordre de la iracliee ä l'iu-feciion sypliiliiique. li faudrait done voir la une ulceratiou es­sentielle, si ces luineurs ganglionnaires ä marche lento cliez un individu uon scrofuleux , suivies d'ulcere de la Irachee, avec aßfaiblissement general et mort; si loui eela, rapproche de la prolession du malade, no laisait invoiontairement penser ä l'ana-logie que cetle alTection a presentee dans sa marche avec une veritable morve cbronique farcineuse. Encore une fois, nous supplions qu'on ne nous lasse pas dire plus que nous ne disons. Nous ne trouvons ici que le doule el rincertilude; maise'est justemeut pour cola que nous avons cherohe ä fixer i'attention surce point, afin d'yappelerla lumiere en montrant combien il est necessaire qu'il soiieclaire.
L'observalion que nous avons don nee au cunimcncenient de ce Memoire nous a servi ä prouver l'existence de la la-ryngo - tracheite morveuse chez l'homme; mais eile serait insufflsanie pour tracer Ihistoire de ceite maludie parlicua Here (Q. Nous n'ajouterons done que quelques mois. Une ul-
(1) Ilestsoulcnicnl une rcmarquc ä faire au sujeldu diagnostie si im-Iiortant pendant la vie, de eettc lesion caraetöristique. M. Rayer m'a dit avoir assistc a I'ouverturc d'un clicval qui ne prdsentait aucun syra-
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ceraiion des voies aericnnes pent clrc le premier et resier pendani longlcmps le seul effel d'nne infeclion morvsuse; et un liumnie pent eue ompoisoniie ainsi chroniquemeiu saus abees exterieur el sans autre trace que cellc qu'on trouve dans un Or­gane interne. Ce n'est pas lout: Cello ulccration pent se cica-triser, quelle (jue soitson elenduc, de la maniero la plus com-pleie; et, malgre teile guerison apparente, 11 faul se garder de porter un prognostic favorable. Car la cause survit, le poison agit sans cesse , el , s'il s'est epuise d'un cote, il n'en esipas inoins present dans I'organisme qu'il flnit bientot par miner tout ä fait. C'cst ainsi que I'lilceie sc cicairisc, que lesabces se ferment, et que pouitam la morve algue eclate an jour comme terminaison inevitable.
pMme exterieur de morve ou dc farcin, lt;'l rliez leqtiel on trouva deox ulc(!rations morveuses dans la tracbee. Mais on comprend que chez les .-dlipedi's il sera toujours lieaucoup |)1uj difficile lt;!lt;' reconnattre illaquo; scni-blalrles lesions (|raquo;e chez riiomnir, qul, par liiulication lt;Jii siige de la doaleur qu'nccasionne un ulccrc semblalilc, jiourra au moins la faire soupfooncr. II est probable aussi que I'au.scultation scrait d'un grand secoarsen revelant des bruits parLiculiers que le brusque passage del'air, sur une surface aussi altlt;!rde, ne peutsaos doute mnuquer dc protluire.
FIN.
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