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Bibliotheek der
Rijksuniversiteit tc Utredtt
Aid. Diergeneeskunde
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Bibliotheek der
Rijksuniversiteit te Utredl
Afd. Diergeneeskunde
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#9632;
TRA1TE
lit LOKGiXISATIOS
DU PIED DU CHEVAL.
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BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
2912 750 7
TsfOffraplm de E. el V. PtiNAlil) FBEHts. rue du Faubourg-Muututmaic, u 10.
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TRAITEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; v. .:.,gt;.v,-v
HE L()11(1AMS\T1ÜNnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;* —-/ /'
DU PIED DU CHEVAL,
lt; OMPItKNAM
L'ETUDE OK LA STRUCTURE, DES FUNCTIONS ET DES MALADIES DE GET ORGANE;
Pah M. H. BOULEY,
I'lvli'SMMir ile clinique el de Chirurgie a l'tcole nationale veturinuii-e d'AU'ort, Secrclairc yi-iuTal de la SocWte natiomde el eenlrale de mi5dccine vötörinaire.
AVEC UiN ATLAS DE 34 PLANCHES LITHOCRAPHIEES,
iirsgt;iii(;(''s il'iiincs nalnro par U. Eilni. POfiHET.
I'.-is ilc pail, (i.is id: clicval. (Lafossi-. Alaquo; (mil. no hone. .Ilukmiah KitiuiiES
PARIS
LAKE , EDITEUR, I.lHHAIKr, 1)1^ l.\ KAC.lMl'; DE ^h'dicim
KT Igt;K l.\ SOCIKTK NATIONALE KT CKNTBALK l)K JIKHUCINK VKM:Uigt; AlUr,
Plrtcc dc I'Erole-dn-Medm-iiie, 23 annemideg; A ,
Bibliotheck der
Rijksumversiteit te Utrecht
Afd. Diergeneeskundc
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V
)
)
\ %*•
#9632;
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A Monsieur J. GIRiRD,
Chevalier de la F/Jyidii d'honneur el de l'ordrc dc Saint-Michel,
ancien Directeur-Profcsseur dc I'Ecolc d'Alfort,
Mcmbre tlo rAcudemie nationale de meaecine et du la Sotitiii; natioDale ei
centrale d'agriculturej President lionorairc de laSocicte nationale et
ceii! rale de medecine veterinaire, etc.
Monsieur et tres-iionore Maitre,
Pormellcz-moi de mcllro sous rinvocalion de votre nom, venere a laut dc liircs parmi les velerinaires, ce premier essai, donl la ponsee m'a ele inspiree par la lec-inre d'un des excellents livres dont vons avoz dote noire enseignement.
En le redigcant, jo n'ai vouhi quo conliuucr volre oenvre.
Veuillez-en agrcer rhommage corame expression do ma profonde veneration pour vos travaux el do ma bion vive reconnaissance pour Pamilie dont vous tn'avez ton-jours honore.
#9632;
11. BOULEY.
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t
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PREFACE,
Lc livre quo je mchasarde ä soumettre aujourd'hui aujugemenl du public, est la premierepartie d'un travail qui dolterabrasser dans son ensemble I'etude complete de rorganisation du pied du cbeval, consider^ sous lc triple rapport de Vanatomie, dc \aphysiologie et de
lapathologte. En prciiant a nion tour, pour tbemc dc mes iHiules, uu sujcl deja traite d'une maniere si superieure, par Bourgelat, M. Gi-rard, Bracy Clark et M. Pericr, jc me suis inoius propose pour but de faireun travail conipletcmeul original, quo dc presenter dans un nouveau cadre, plus large et plus etendu, toules los connaissances acquises aujourd'hui ä noire science sur cette importaate niatierc. Quoique signe d'un seul nom, lc livre (pie j'offre on ce moment au public, pcut done ctrc cousiderö comme unc ceuvre collective. Je me suis, en effet, inspire pour lc rediger, et des travaux des auteiirs qui rn'ont precede dans la voie oil j'ai essayc d'entrer, et des lecons de mes mailres, de M.Renault prlucipalement, dout les travaux inodits m'ont 6le d'un si ulile secours dans rexeculion dc eclui-ci; et, enlin, des conscils cldesrcnseigiiemenls qu'ont bieu voulu mo communi-quer mes collogues et mes confreres.
En outre, la connaissancc de la langue anglaise m'a permis de metlre ä contribution les recherchessi multipliees quo nosconfreres
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VIIInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TRKFACE.
de la Grande-Brelagnc ont faitessurle pied du cheval, qui aele pour eux, on peul le dire, im sujet de veritable predilection.
Sans doute qu'il y a do ma part quelque t6m6rile ä placer, sous mi patronage aussi considerable, unlivre qui ne ropondra poul-elrc pas an nombre et ä la grandeur des moyens dont j'etaislibrc de disposer pour rexcculcr. Jc ne me 1c suis pas dissimule, mais j'ai du mc inetlre en dehors de eclte preoccupation pour obeir h un sentiment bien na-lurel de reconnaissance envers ceux, devanciers on conteraporains, dont lestravaux m'ont etc si profitables.
Un mot maintenant sur le plan suivi dans la redaction de ce livre.
Ce plan est celui qui m'etait trace par la nature memo.
Dans une premiere partie consacree ä TaiKitomie, j'ai eludie avec plus de developpements qu'on ne I'avait fait encore, la disposition et la structure des differenls lissus, dont 1'admirable assemblage con-stitue la region du pied du cheval, kkiianl ä eviter, autanl que pos­sible, et la surabondance des details trop minutieux qui fatiguent le leeleur, sans beaucoup d'avantages pour son instruction, et la hop grande seclicresse des descriptions qui ne donne pas une idee süffi­sante de la disposition organique qu'on so propose do faire eom-prendre.
Alm de faciliter rinterpriMalion dos faits de I'anatomie, do la phy­siologic et de la palhologie que ce livre a pour but d'eclairer, j'ai cru devoir ajouter ä sou texte un atlas do trcnte-quatre planches, dont rexecution a ete conllee ä M. Ed. Pochet, l'un des eleves les plus distingucs do cot excellentmaitre Jacob, ancien professeur do dessiu ä l'Ecole d'Alfort, oü il a laisse do si bons souvenirs, et qui a eleve h la science anatomique humaine Fun des monuments les plus im-pcrissables.
Unparcil travail no pouvait so I'airc sans dos frais considerables.
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PREFACE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IX
devnnt Icsqucls ont rocule les editcurs de profession, en raison memc du public assez restreint auqiiol s'adresse un ouvrage dc la nalurc dc celui-ci, et de la lenteur de son ecoulement.
Cettc premiere et graiulc difflcultö ne devait pas m'arreter, si jc voulais faire un livrc aussi utile que possible aux vclerinaires.
En general, un ouvrage d'anatotnie a besoin, pour elrcbicn com-pris, d'etre accompagne de planches, qui, mieu\que ne pent le faire le texle, inilionl I'eleve aux secrets dc I'organisalion dont il doil rechercher la connaissancc plus complete par la dissection, et re-mettent micux aussi dans la meinoire du praticien la disposition or-ganique quo la dissection lui a autrefois devollee.
Mais si les planches sont uliles pour l'etude de l'anatomie en gene­ral, leur utilite est surtout incontestable lorsqu'il s'agil des regions du corps qui, idles que le cerveau, la moelle ou les tissus sons cor-nes, so derobent par leur situation meine aux alteintes immodiates du scalpel, el ne peuvent clre mises a decouvert qu'apres la brisure de leur enveloppe resistante; operation difficile el penible toujours, et-qui fail quo, dans la pratique, les investigations de l'autopsie s'ar-retcnl souvent devant celle barrierc.
II m'a semble, en raison de ladifflculte quo presenlc d'habitude la dissection de la region du pied du cheval, que cc serait rendre un veritable service anx eleves coinme aux praticiens, que de donner, a I'aide do planches, la representation lidele des tissus contenus dans l'inlericur de la boile cornee.
C'est un des motifs principaux qui m'ont decide ä faire cxöculer l'atlas joint au lexie de cot ouvrage.
11 est vrai que ee travail complemenlaire du mien n'a pu etrc fail sans qu'il en resultät unc plus grandc elevation du prix de la livrai-son qu'll accompagne.
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Xnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PREFACE.
Dans unc publication essentiellement veterinaire, c'esl lä un in-convenient reel, donl ji1 no mc suis p;is dissirnule la gravite,
Mais eel inconvenient devait-il me faire perdre de vue les avan-lages incontestables quo mc semblait offrir l'adjonclion do planches an toxic de mon livre? Jc ne I'ai pas pense, cl mes lecteurs, j'eu suis bien convaincu, partageronl cot avis, lorsqu'ils verront avec quelle habilele superieurc 1'artiste distingue qui a bien voulu s'associer ä moi a reproduit los pieces anatomiques que jc lui avalsdonnees pour modelos.
Jc me suis, du rosto, fail un devoir de reraplir le plus qu'il m'a ete possible, h l'avantage du public special auquel je m'adresse, !o röle d'editeurdontj'aidü mc charger conlre mon gre, en ahaissanl, aulaul qu'il a dependu de moi, 1c prix de cetlc premiere livraison, et je puis dire avec satisfaction quo j'ai alteint un resultat qui n'est pas ordi­naire dans le commerce dc la librairie.
La dcuxicrae partie dc cetlc livraison trade des differentesfonctions du pied.
Jquot;ai eludie successivement la circulation arterielle et veineuse et la nutrition dans les tissus du pied, le role de cot organe comrae ins­trument principal de I'appareil locomoteur, les proprietes sensoriales qui luiappartiennent, cl enftn les deux söerclions dont ilest le siege, ä savoir la secretion keratogene ct I'exhalation screusc.
Toules ccs qucslions sent d'une importance si dominante dans la Physiologie du cheval, considere commc animal moleur (el c'esl lä su fonction domestique exclusive), quo jo n'ai pas hesite a leur con-sacrer des devcloppcmonts Irös-etcndus.
Jc n'ai pas fait effort, en exposant eclte partie de mon sujet, pour Mter d'etre long, parce quo j'avais la conviction dc no rien dire d'inutile, ct il me sera facile, jc I'cspcrc, dc demonlrcr, lorsquc je serai
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PREFACE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;XI
arrive ä latroisicmc division de mon travail, combicn !cs connais-sances fournics par la physiologic sont fccomlcs dans lour applica­tion a l'hygiöne et ä la therapeutique du pied du chcval.
Cette prciniere livraison n'etnbrasse quo I'anatomie el la physio­logic.
Dans une denxicme, jo Iraiterai de l'aaatomie et dc la physiologic pathologiques, de l'etiologie des maladies du pied, de leur prognose ct do icur traitement, consideres d'uae manicrc generale.
Dans une iroisiemc enfin, je donnerai la description speciale do cos maladies, et je formulerai les principes generaux qui doivent presider ä la ferrure du chcval dans les conditions physiologiques et pathologiques.
J'aurai recours, pour loutcs les questions pratiques si herissees de difflcultes quc comporlcnt cos dcrnieres divisions de mon travail, non-seuleraent aux documents quo j'ai pu recueillir depuis qua je suis attache ä la chaire de cliniquc d'Alfort, soil conme chef de ser­vice, soil comme professeur, mais encore et surtout h la longue el savautc experience de mon perc, et aussi au savoir de M. Vate^,, qni tons les deux onl bien voulu ra'assurer le concours de lours lu-mieres pour raclievemcat de la diflicile eotreprise dont jc me suis charge. J'cspero qu'avcc une pareillc assistance, il me sera possible do la conduirc ä bonne fin.
Je no terminerai pas eel avant-propos sans adresser ici des temoi-gnages publics de ma reconnaissance a mon collegue M. Goubaux, professeur d'anatomie ä Alfort, pour le concours quit a bien voulu me preter dans les recherches anatomiques quo mon travail a neces-sitecs; iiM. CuhiEXT, chef de service de chitnie a Alfort, auqucl je dois des details plcins d'intcret sur la structure dc la come et sur scsproprielcs physiques ctchimiques-, a M. Chauveau, chef do scr-
. .
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Mlnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PREFACE.
vice d'anatomie ä l'Ecolo de Lyon, qui m'a assisle dans mcs Iravaux anatomiques pendant son sejonr comme elcvo ä l'ecole d'Alfort, el a bien voulu me communiquer depuis 1c resullat dc ses rcchcrchcs micrograpbiqucs sur la come, avec d'excellenles planches quc jo n'ai pu reproduire, parce que cola aurait cntrainö de trop grandcs depenses; ä M. Reynal, chef do service de clinique a Allorl, qui a mis ä ma disposition tons los documents qui pouvaient m'ctrc utiles; ä M. Legris Ills, vetorinaire ä Paris, atiquel je doisde Ircs-bons ren-seignemenls, fruits dc son observation parlicuiierc sur l'activilö de la secretion keratogenc dans certaines conditions anormales du pied, et enfln ä M. Deshayes, aclueilemcnl olevo de la quatricme annec ä Alfort, donllezelo infaligable, l'habiiele manuelle cl I'intelligence nrunletcd'nn si utile secours dims la preparation des pieces quo M. rochet a rcproduiles avectaul defidelllc dans son atias.
II. DOULEY.
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TABLE DSS Mi^IBÄ-BS.
Divisions ilu livrc..........................nbsp; nbsp; nbsp; !
PREMlßRE DIVISION. - ANATOMIE. Parties internea du plni.
ChnpiUvr' —APPARBIL OSSKCX...................nbsp; nbsp; nbsp; 5
ß lw* JOfi/a fToitiamp;tne phalange...................nbsp; nbsp; nbsp; ib.
i. Des faces tie la troisiemc phalange................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (1
a.nbsp; nbsp;Face aaterieure (Eminencepatilobe.— Apophyse basilaire. — Scissures vasculaires......................nbsp; nbsp; nbsp; iigt;-
b.nbsp; Face ioferieure (I'lan anleticur. — Plan posterieur. — Crete semi-lunalre)........................nbsp; nbsp; nbsp;10
c.nbsp; Face superieure.....................nbsp; nbsp; nbsp;12
II. Des iordt de ia troisieme phalange...............nbsp; nbsp; nbsp;13
1quot; Bord supericur.....................nbsp; nbsp; nbsp;ib.
iquot; Kind inl'erieur.....................nbsp; nbsp; ib.
3quot; Bord posterieur.....................nbsp; nbsp; nbsp;11
IM. Ex(C6;mi(craquo; de la leiiisieme phalange..............nbsp; nbsp; ib.
IV. 5truelt;urlaquo; de la troisieme phalange...............nbsp; nbsp; nbsp;15
a. De la substance cüiii|iacle de la troisieme phalange.........nbsp; nbsp; ib.
1deg; Üisposition de la substance compacted I'exUrieur de la phalange. .nbsp; nbsp; ilgt;.
2quot; Disposition de la substance compacte ä I'interieur ile la phalange. .nbsp; nbsp; nbsp;16
6. De la substance spoogieuse dans la troisieme phalange........nbsp; nbsp; nbsp;is
Differences entre les phalanges antericures et les postirieures.......nbsp; nbsp; nbsp;19
Vel'appareil ftbrii-carlitagineux elasliiiue du pied...........nbsp; nbsp; ib.
I.nbsp; nbsp;Des parties laterales de 1'appareil libro-caililasineux elasliqnede la troisieme phalange, ou des fibro-cartilages du pled..............nbsp; nbsp; nbsp; -20
a.nbsp; nbsp;Face externe..... ................nbsp; nbsp; nbsp; 21
b.nbsp; Face interne......................nbsp; nbsp; ib.
Bords du cartilage lateral...................nbsp; nbsp; nbsp;22
a.nbsp; nbsp;Bord inferieur.....................nbsp; nbsp; nbsp; Hi.
b.nbsp; Bord snperieur.....................nbsp; nbsp; ib.
c.nbsp; nbsp;Bord anlerieur.....................nbsp; nbsp; nbsp; 23
d.nbsp; nbsp;Kord posterieur.....................nbsp; nbsp; nbsp;ib.
Differences des fibro-cartilages dans les pieds antericurs ct poslerieurs. . . .nbsp; nbsp; nbsp;Hi.
II.nbsp; Du coussinet plantairc ou partie mediane de l'apparcil fibro-carlilagincux elas-tique de la troisieme phalange..................nbsp; nbsp; nbsp;21
a. Face anlcrieurc.....................nbsp; nbsp; ib.
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XIVnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE DES MAXIERES.
I'aRcs.
b.nbsp; Fares laterales...................nbsp; nbsp; nbsp;-#9632;quot;'
c.nbsp; Face postcrieure.....................nbsp; nbsp; nbsp;-quot;
lt;/. Face inleneiire. #9632;...................nbsp; nbsp; '*•
Bords on marges ilu coussinet plantaire..............nbsp; nbsp; nbsp;27
n. Margeanterieure....................nbsp; nbsp; '''#9632;
b.nbsp; Marges laterales.....................nbsp; nbsp; lt;'#9632;
c.nbsp; Marge postcrieure....................nbsp; nbsp; '*•
d.nbsp; Marge superieure....................nbsp; nbsp; 'o-
DeFappareil fibro-carlilagineuxelasliquedelatroisieme phalange consideredaiis
son etiseniblc........................nbsp; nbsp; *
Organisaüüu de l'appareil Rbro-carlilagineux clastiquc de la Iroisieme pha­lange.........................nbsp; nbsp; nbsp;29
1quot; Texture des libro-carlilages lateraux............nbsp; nbsp; #9632;*•
Vaisseanxiles fibro-cartilages..............nbsp; nbsp; nbsp;•quot;
Differences dans la structure des libro-carlilages aalcrieurs etposle-
rieurs......................nbsp; nbsp; nbsp;^
-2quot; Texture du coussinel planlaire on parlie mediane de l'appareil ßbro-
carlilagineux complementaire...............nbsp; nbsp; '''•
a. Texture de la couche infcrieure du coussinet planlaire.....nbsp; nbsp; nbsp;ib-
b Texlure des bulbcs du coussinet plantaire.........nbsp; nbsp; nbsp;:i!
-'II. I)u peliliemmoide.....................nbsp; nbsp; nbsp;#9632;quot;'
a.nbsp; Face supcrieure.....................nbsp; nbsp; 'quot;•
b.nbsp; Face anterieure. • #9632;....... • .........nbsp; nbsp; 'quot;•
c Face inferieure......................!quot;
a.nbsp; Bord anterieursupiirieur..................nbsp; nbsp; nbsp;'6-
b.nbsp; Bord anterieur inferieur..................nbsp; nbsp; tb.
c.nbsp; Kord posterieur.....................nbsp; nbsp; •*•
Kxlremitesdu pelilscsamoide.................nbsp; nbsp; in,
Structure du petit sisamotde...................nbsp; nbsp; nbsp;'^
Ö III. Ue la deuxieme phalange...................nbsp; nbsp; w-
a.nbsp; Face superieure.....................nbsp; nbsp; *
b.nbsp; Face Interieure.....................nbsp; nbsp; '
c.nbsp; Face posterieure......................'
d.nbsp; Face anterieure.....................'nbsp; nbsp; 'quot;'
Structure de la deuxieme phalange.................nbsp; nbsp; '*•
Chapitrell. — Appareic, auticci.aibe.................nbsp; nbsp; nbsp;*'
SS Iquot;. Articulation de la deuxii-mc phalange avec la troitiime, ou articulation
du pied..........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; •*•
Ligaments propres ä I'articulation.................nbsp; nbsp; '*•
a.nbsp; Ligamentelaterauxanterieurs................
b.nbsp; Ligaments lateraux posterieurs. ........... #9632; • •nbsp; nbsp; nbsp; -#9632;
Rapports du ligament lateral posterieur............nbsp; nbsp; nbsp;*'
c.nbsp; Ligament impair ou uitcr-osseux................v
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TADMi m:s MAXIERES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;XV
Pogcs.
Disposition des tendons exttoscur el flechisseur autuui' üe laiüculalion du pied.nbsp; nbsp; nbsp; i,quot;i
a. Disposition du tendon extenseur...............nbsp; nbsp; nbsp;it
b- Disposition du tendon flechisseur profond............nbsp; nbsp; nbsp;M
Galnes flbreuses de renforcentent du leadon flechisseur profond.....is
v) II. Articulation df la prcmirrt'phatanQe avecla dcnxii'rnc........nbsp; nbsp; nbsp;50
Ligaments propres. — Laleraux; posterieur..............nbsp; nbsp; nbsp;laquo;4
.'III. Capsules synnvialet arliculaii es el tcndineuses...........nbsp; nbsp; nbsp; 't,\
I.nbsp; Partie de la galne scsamoldienae situec en arriere des phalange:.....nbsp; nbsp; nbsp;i/j.
II.nbsp; Petite galne sesamoldienne............... . .nbsp; nbsp; nbsp;5i
III.nbsp; Boursesynovialeduleodonextenseur..............nbsp; nbsp; nbsp;ö.'i
IV.nbsp; Capsules articulaires....................nbsp; nbsp; nbsp;Hi.
Arliculation de la premiireaveela deuxicme phalange.........nbsp; nbsp; nbsp;Hi.
V.nbsp; Capsule de rarliculalion du pied................nbsp; nbsp; nbsp;.W
Cliapill'C III. — APPAREIL VASCCLA1RE.................nbsp; nbsp; nbsp;.'.7
J 1quot;. Des vaisseaux arteriels....................nbsp; nbsp; nbsp;ib.
Divisions de i'artere digitale...................nbsp; nbsp; nbsp; 58
a. Divisions anterieures...................nbsp; nbsp; nbsp;59
b- Divisions poslerieures. . . ..............nbsp; nbsp; nbsp; tit)
c Branches lerminalesdel'artiredigitate.............nbsp; nbsp; nbsp;lt;ii
1quot; Branche anterieure on externe de Tariere digitale........nbsp; nbsp; nbsp;ib.
2quot; Branches internes on poslerieures de l'arlere digitale, on arleres plan­tain's.......................nbsp; nbsp; nbsp; (12
Resum£ de la distribution des arleres digitales............nbsp; nbsp; nbsp; til
$ il. Des vaisseaux veineur....................nbsp; nbsp; nbsp;(J5
1. De l'appareil veineux externe..................nbsp; nbsp; nbsp;16.
1quot; Du reseau solaire...................nbsp; nbsp; nbsp;lit;
Canal veineux periplierique ou veine circonflexe.........nbsp; nbsp; nbsp;07
äquot; Dn plexus on reseau veineux podophvllenx...........nbsp; nbsp; nbsp;ib.
3deg; Du plexus veineux coronaire................nbsp; nbsp; nbsp;(is
Partie centrale du plexus coronaire..............nbsp; nbsp; nbsp;ib.
Des parties laterales du plexus coronaire ou plexus cartilagineux. . . .nbsp; nbsp; nbsp;to­ll. Appareil veineux interne ou intra-osseux.............nbsp; nbsp; nbsp;quot;ü
De la veine digitale.....................nbsp; nbsp; nbsp;72
S III, Des vaisseaux lymphaliques..................nbsp; nbsp; nbsp;ib.
Chapitre IV. — Appareil nertbux...................nbsp; nbsp; nbsp;quot;i
Des nerfs de la regioa digitale ou nerfs planlaires............nbsp; nbsp; nbsp;ib.
1deg; Divisions anterieures du nerfplantaire.............nbsp; nbsp; nbsp; 75
2quot; Divisionspostericuresduncrlplantaiie.............nbsp; nbsp; nbsp;7(i
3deg; Divisions terminales du nerf plantaire. •...........nbsp; nbsp; nbsp;77
Aualoniie de rapports................ .nbsp; nbsp; nbsp; TS
(liapilrc V. — APPABEIL TKGUMPSTAIBR................nbsp; nbsp; nbsp;quot;!•
i \quot;. Du lei/ument au-Ucstus du tabot.................nbsp; nbsp; nbsp;S()
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\VInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE raquo;ES MAT1ERES.
Pages.
$11. Dutigument dl'origine detongle................nbsp; nbsp; nbsp;81
I.nbsp; nbsp;üubourrelet principal....................nbsp; nbsp; nbsp;•*•
Surface iln bourrelet....................nbsp; nbsp; nbsp;S2
Bords du bourrelet....................nbsp; nbsp; nbsp;84
Extremites rcOechles du bourrelet................nbsp; nbsp; nbsp;'''•
Couleur du bourrelet....................nbsp; nbsp; nbsp;'''•
Structure du bourrelet...................nbsp; nbsp; nbsp;85
II.nbsp; Du bourrelet perioplique...............- . . .nbsp; nbsp; nbsp;8igt;
V Mi. Dtt tt:'juint'nt stir In surface anli'fifiire dchi troish''me phalange. ...nbsp; nbsp; nbsp;87
Nombreetetcnduesuperficielledesfeuillets..............nbsp; nbsp; nbsp;Si)
Structure du tissti podophylleux..................nbsp; nbsp; nbsp;y'J
$ IV. Du tegument ä la face infirieuro dti doig1.............nbsp; nbsp; nbsp;1*1
Structure du tissureloute....................nbsp; nbsp; nbsp;'Ji
Resume.......'...................nbsp; nbsp; nbsp;Ki
Parries externes elu pied.
Appareil come. Ongle. Sabot. Iloitc corncc.
Cliapilrclquot;.— DESCRIPTION DB L'APPARBII. CORItä...........nbsp; nbsp; nbsp;'-'i
() l1'quot;. De In muniille ou paroi du sabot................nbsp; nbsp; nbsp; *.)'gt;
I.nbsp; Des faces de la paroi.....................nbsp; nbsp; nbsp;l!7
a.nbsp; nbsp;De la iacr externe....................nbsp; nbsp; nbsp;ib.
b.nbsp; De la face interne....................nbsp; nbsp; nbsp;ib.
II.nbsp; Des bords de la paroi....................nbsp; nbsp; nbsp;09
a.nbsp; Dti l)oril superieur....................nbsp; nbsp; nbsp;ill-
b.nbsp; Du bordinferieuroubord planlaire..............nbsp; nbsp; 101
III.nbsp; Des anglesd'lnflcxion de la paroi ouarcs-boutanls des Francis......nbsp; nbsp; 102
IV.nbsp; nbsp;Des barres ou prolongements cenlrlpeles de la paroi.........nbsp; nbsp; 103
1 D^sdivisionsdela paroi..................nbsp; nbsp; 10i
iquot; De la direction de la paroi.................nbsp; nbsp; 100
3deg; Epaisseurdela muraille..................nbsp; nbsp;107
4deg; De la consistance de la ffluraille...............nbsp; nbsp;108
5deg; Couleur de la muraille...................nbsp; nbsp; KW
6deg; Structure apparente de la paroi...............nbsp; nbsp; 11laquo;
iW.Delasvle.........................nbsp; nbsp;II!
I.nbsp; Des laces de la sole......................nbsp; nbsp; 112
a Face superieure ou interne........ ........nbsp; nbsp; nbsp;ib.
b. Face inferieure.....................nbsp; nbsp; 113
II.nbsp; Des bords de la sole.....................nbsp; nbsp;Hi
a.nbsp; Bord cxlerienr.....................nbsp; nbsp; ib.
b.nbsp; Bord iatcrieur.....................nbsp; nbsp; '*.
ill. Des branches dcla sole....................nbsp; nbsp; raquo;*#9632;
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TABLE DES MATIERES.
Vl[
Divisions de la solo..........
Epaisscur tie ia sole..........
Consistance de la sole.........
Couleur de b sole..........
Structure apparcnte de la sole......
$ III. De la fourchelte et du piriople......
I,nbsp; De la Fourcliette...........
1quot; Des faces de la fourdielte.......
a. be la lace superteure de la fourcliette It. Ue la lace externe de la fourcbette. . c. Des faces laterales de la fourcliette. .
2deg; De la base de la fourcliette......
Squot; Du sominet de la fourcliette......
4deg; Epaisseur lt;le la fourcliette......
5deg; Consistance etdensitede la fourcliette.
Gquot; Couleur de la fourcliette.......
7quot; Structure appareute de la fourcliette. . .
II.nbsp; Duperiople ou bandecoronaire......
1deg; Faces du perioplc.........
a.nbsp; Face externe.........
A. Face interne..........
2deg; Bords du periople.........
o. Bord supeiieur.........
b,nbsp; Bord inferieur.........
Etendue du periople..........
Epaisseur. . . . ;........
Cousislauce............
Couleur..............
SliucUiie du periople.........
Ilä ib ib. Hfl iraquo;.
117
ih. IIS
ib 119 120
ib.
ib. 1-1 ib. ib. ib.
,
i;u
ib. IH ib. ib. 125 ib. 126 ib. ib. 127
128 ib. li!raquo; 130 ib. 131
ib.
hapilre II. — Dk l\ corns consideree d'dne maki i 1quot;. Despropriitis el de llt;i itnuturede Id come.
I. Origine, direction, terminaison des lubes comes.
II Forme des lubes comes.......
ill. Longueur des lubes comes.....
IV.nbsp; Diamelre des tubes comes.....
V.nbsp; Arrangement des lubes conies. . . . ß II. Des pruprietvs physiques et cliimigues tic ia come
Appcmllee.
Apercu ginenü des modifiealiom de f'irme et de slruciuri: que prisenle le pied suivant les dges.
Cliapitrc Iquot;. — Des parties istebnes du pibd. $ lquot;'. De la troiliime pholunge.......
135
ib.
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XVIIInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DF.S MATIEKES.
Pages.
gt;; II. Des litiut fibrtux el earlilagineux du pied............nbsp; nbsp; 13laquo;
5 III. Des litiui letjumentniret...................nbsp; nbsp; J39
Chapitre II. — Des parties externes du bibd.............nbsp; nbsp; nbsp;ib.
i l'r. Du sabot avanlla naissance..................nbsp; nbsp; nbsp;ib.
a. De la paroi dans le sabol du talus................nbsp; nbsp; ib,
6-De la sole et de la fourcliette dans le sabot du foetus..........nbsp; nbsp; iraquo;l
c Uu perlople........................nbsp; nbsp; 143
gt;gt; 11. I)u sabot aprisla naismncc..................nbsp; nbsp; ib.
i'111. I'urme du $(ibot aprct un an..................nbsp; nbsp; llfi
Differences entrelespiedsanterieurs et lespostirieurs..........nbsp; nbsp; 14quot;
DEUXIEME DIVISION — PHYSIOLOGIE.
Cliapitre Iquot;. — Db la notritiom dass le pibd.............nbsp; nbsp; 150
51quot;. De la circulation arlirielle dant la rigion digitate..........nbsp; nbsp;151
5 II. bf la circulation vvineuse...................nbsp; nbsp; 155
i\\\- Des proprietis nutritives inhennleiaux dij[i}renlslissits du pied. . . .nbsp; nbsp;i5S
I.nbsp; De la faculledc nutrition dans les us de la regton digitale........nbsp; nbsp; IS'J
a.nbsp; De la nutrition dans la troisieme phalange............nbsp; nbsp; nbsp;ib.
b.nbsp; Petit sesamoTde.....................nbsp; nbsp; 161
c.nbsp; Deuxiemeet premiere phalanges...............nbsp; nbsp; nbsp;ib.
II.nbsp; he la I'aculte ile nutrition dansletissu nbro-cartilagiuenxelastiquc ilela troi­sieme phalange, danslestendousetdaosles ligaments. .........nbsp; nbsp; 102
I* Apparell flbro-cartilagineux clastique.............nbsp; nbsp; nbsp;ib.
u. Renflements bulbeux du eoussinetplantaire..........nbsp; nbsp; nbsp;ib.
b.nbsp; Corps pyramidal du eoussinet plantaire...........nbsp; nbsp; 163
c.nbsp; Cartilages laUraux.................nbsp; nbsp; ib.
2deg; Tendons des phalanges (extenseurs et ileclilsseurs].........nbsp; nbsp;104
3quot; Ligaments lt;le la region digitale................nbsp; nbsp;165
ill De la facultcdc nutrition dans la membrane tegumentaire de la region ilisi-
talc...........................nbsp; nbsp;m\
Cliapitre It. — De la locomotion...................nbsp; nbsp;167
$1quot;. Dc I'appareit locomuteur consideri d'une manitro generate.......nbsp; nbsp; 1(W
ill. Du rule du pied dans In tocomotion................nbsp; nbsp; 175
I.nbsp; nbsp;Du mccanisme des articnlations du pied..............nbsp; nbsp; 177
11. Du mccanisme de i'articulation du boulet............nbsp; nbsp; ii.
b.nbsp; nbsp;Du mecanisme de la premiere articulation pbalangienne.......nbsp; nbsp; 185
c.nbsp; Du mccanisme de la deuxieme anticulation phalangienne.......nbsp; nbsp; 186
II.nbsp; Fonctions des membranes legumentaires el de I'appareil libru-carlilagiiieux elastique du pled....................nbsp; nbsp; IS'J
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TABLE DES MAXIERES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;XIX
l'ageä.
a.nbsp; Role de la culidurc bourrclet) et des nieinljranes enveloppantes dans relaslicile.......................nbsp; nbsp;,8y
b.nbsp; r.öle des prolongements libro-carlllagineux de la Iruisieme phalange dans Telaslicile................... •nbsp; nbsp;raquo;M
e. Röle du coussinel planlaire et de ses bulbes renlles dans Telaslicile. . .nbsp; nbsp;19-2
III. Duröle delabollecorneedans la locomotion............nbsp; nbsp;193
Du mecanisme du sabot comme appareil d'elasticite.........nbsp; nbsp;195
lraquo; Des proprieles ilasliques de la substance du sabot........nbsp; nbsp;196
2* Du volume du sabot comme condition d'elasticite........nbsp; nbsp; ib.
3deg; De rarrangemenlmecauiquc des parties comiiosantesdii sabolconmie
condilion d'elaslicite..................nbsp; nbsp;VS1
/•rcmiereporde. — Hisloriquc de Telaslicile du sabol. .....nbsp; nbsp; ib.
Sysleme de Lafosse perc.................nbsp; nbsp; •*.
Tlieürie de Bracy Clark sur Telaslicile du sabol.........nbsp; nbsp;199
Id^e de Bourgeiat sur les proprieles elastiques du sabol......nbsp; nbsp;20rgt;
Tlieürie de M. Pericr sue Telaslicile du sabol..... ....nbsp; nbsp;208
Experiences de M.GIoag sur r^lasticite............nbsp; nbsp;213
Experiences de M. Ueeve sur Telaslicile............nbsp; nbsp;223
Deuxicme partie. — De la proprietc d'elasticite consideree dans le sabot.nbsp; nbsp;231
S III. Des aplomba considvres dam lareyion tlu pied. .......nbsp; nbsp;213
Chapilre III. — DE L'IMNERVATION DANS LB PIEn.............nbsp; nbsp;252
Cliapilre IV. — Des secrktions du i'iEü................nbsp; nbsp;262
5 1er. De la secretion kcralogene...................nbsp; nbsp; 263
De l'aceroissement de la corne et de son avalure............nbsp; nbsp;285
SU, IJet exhulationt sereusesdupied....... .........nbsp; nbsp; 302
5 III. Ilislcirii/ue de la lecretion kvratogene...............nbsp; nbsp;308
I.nbsp; Theorie de Bourgelat sur la serrelion cornee............nbsp; nbsp;309
II.nbsp; Theorie de Girard fds....................nbsp; nbsp;315
III.nbsp; Theorie de M. Girard pere..................nbsp; nbsp;;!17
FIX DE L* TABLE DES MATIEÜES DE LA PREMM.RE l'AUTIE.
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TRAITE
L'ORGANISATION DÜ PIED DU (WAL.
L'ancicnne liippiatrie exprimait par I'aphorisme quo nous avons pi'is pour epigraplie do ce livrc I'iniportance quo Ton doit altaclier ü l'intögrite absoluedes picds du cheval dans l'appreciation des apti­tudes do eel animal aux services de la domeslicile.
u Pas de pied, pas de clievai; no foot, no horse. raquo;
Quel est, en effct, ['usage exclusif du cheval dans le groupe des animaux quo I'liomme a soumis a son empire? Cclui d'un moteur. Comme ces aierveilleuses machines que I'lndustrie humaine a creees, pour ainsi dire, a sou imitation, el auxquelles il a servi d'unitede mesure, cet animal est employe cxclusivemenl ä engendrer 1c mou-veraent et a le eommuuiquer aux masses inertes avec lesquelles on le met en rapport.
Or, le cheval ne pent I'onctionner comma raoteur et produirela plus grande somme possible d'effets uliles qu'ä la condition de la parfaite solidite de ses colonnes de soulien et de la force des adhe-rences de ses picds sur le sol. Car e'estvers le pied que convergent, et c'esl ii lui qu'aboutissent loutes les actions des ressorts locomo-teurs; c'esl lui qui sort de point d'appui aux leviers que ces ressorts mcttent en mouvement; et, en dernier resultat, e'est de la solidite de cet appui que dependent, el la sürete de la station, et la stuLilile de requililne dc lamacliinn animale, et aussi l'6nergie de la propul­sion qui determine son deplacement.
Pas dc pied, pas dc cheval done. Gelte verite trouve tons les jours sa triste confirmation dans la mine premaluree de bon nombre d'animaux reduits h l'impuissancc de rendro leurs services, paree qu'ils pechent par les pieds.
Tonics les qualiles d'un cheval sont, en effct, consid6rab lernen I amoindries, el peuvent meine etre entieremenl anmdees, par la mau-
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2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ORGANISATION 1)U l'IEU 1JU CHEVAL.
vaise conformation ou les alterations accidentellcs do ces orgaues esscnticls; et, quelle que soil la superiorito de son origine, si par-faitc que so prescnte sa constiuclion d'ensemble, si regulier Tageii-ceracnt de ses parties, si bonne la trempe de ses ressorls : Tanimal n'en demeure pas moins incapable do suffire aux services auxquels il clait aple par sa race el par sa conformation, lorsque ses pieds, älteres dans leurs formes ou rendus douloureux pur des maladies profondes, ne fournissent plus a la macMne qu'un point d'appui ia-cerlain ou hcsile; — lemoin , par excmplc, ces excellents chevaux de la race angluise, fameuse a taut de litres, qui perissent si souvent avant Tage par la ruiue de leurs pieds, qu'un auleur veterinaire a pu dire, sans etre tax6 de trop d'exageiulion dans son langage, qu'une des maladies les plus redoutables et les plus frequcntes dont ils sont alteints, la maladie naviculairc, elait comme une malediclion jelee sur la bonne chaire de cheval.
La region du pied a done une importance priucipale dans I'ordon-nance generale du mecanisine locomoteur, clle le tient lout entier sous sa dependance, comoie la base I'ediflce, comme le point d'appui le Icvicr -, la regularite de sa structure, rintegrite dc sa fonclion, sonl les eonditions essentielles, absolues, de ['utilisation complete du che­val aux usages de la domeslicite.
Cos simples considerations expliquent, et justifleront sans doute aux yeux. de nos lecteurs, les developpemenls assez etendus que nous avons cru devoir consacrer ä retude dc la region digitale du plus ulile dc nos animaux moteurs.
Notre travail coraprendra irois divisions.
Dans la premiere, consacree h rraquo;na(oiii!laquo;f nous etudierons le pied duns lous les details de sa merveillcusc organisation-,
Dans la dcuxieme, nous traiterons dc la püysiologie de cet organe;
Dans la troisicme, cnfin (palhologie), nous considererons les alterations de forme, de structure et de fonctions qu'il pent öprouver, el nous indiqucronsles moyens les micux appropries, soit pour lui conserver, soil pour lui restitueraulant que possible son in-tcgrilc normale.
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AVPAREIL ÜSSEUX,
PREMIERE DIVISION.
ANATOMIE.
La region des membres du cheval ä laqnellc on donne !e nom de pied dans Ic langage ordinaire, n'est ä propremenl parier que I'ex-Iremilc du doiyt, car le pied considere au point do vue zoologique, s'etend depuisle carpe niiic tarsejusqu'ö la derniere phalange. Mais 1'usage a consacre I'applicatlon de cetic dennminatinn ä la partic iln membre qui est iramcdiatcment en rapport avec le sol, ct malgr6 ce qu'elle pent avoir dc vicieux, il y aurait plulol inconvenient qu'avan-tage h ne pas I'adopter dans le langage scientifique.
Lepied dn chcvalcst remarquable par une disposition anatomique assez exceptionnelle pour quo les naturalistes I'aient consideree conmie an earactere zoologique principal dc la famille, tres-nctte-mont distincte, ii laquelle Ic cheval appartient : — son doigt est unique ct son pied consequcnunont indmsö. — D'oü les nomsde muHodaclyks et iesolipedes, sous lesquels les ar.iniaux de cello la-mille sonl assez souvent design es.
Cette simplicitö de disposition anatomique n'exclut pas cependant, dans le pied du cheval, la richessc cl la complexile dc 1'organisalion. Au contraire, le doigt unique dont il est forme, considcrablement devcloppe relativement ä ceux dps autres aniniaux, fait voir, avecun grossissement nnlurcl pourainsi dire, toutes les parlies consliluanies dccet organe, el devoile, par la grandeur de ses dimensions ctl'aclie-veraeut do sa structure, les secrets d'une organisation moins facile-mcnl saisissable dans les autres families d'animaux digites.
Le pied du cheval est compose do deux ordres de parlies, les unes internes, vi (jcniisees et sensibles; les autres externes, formees d'une malicrc organique cornce, mais complelement denuees des proprieles ile la vie.
A. Les parties internes sont:
#9632;1deg; Ijes on, au nombre de trois: la deuxiemephalange, la troisime et le peiit sSsamoide, qui torment, pur leur reunion, Vartictilalion du pied;
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inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
2deg; Des ligaments speciaux, qui inaintiennent ces os dans leurs rapports ;
#9632; 3deg; Des tendons, qui remplisscnl le triple ol'lice d'ageuts de trans­mission du rnouvement, de ligaments articulaires et d'organes de suspension du poids du corps ;
4deg; Un appareil ßbro-cartilagineux elaslique, surajoule ä la troi-sieme phalange, qui la complete pour ainsi dire cu arriere, el elargit la surface par laquelle eile prend son appui sur le sabot, et Iransmet au sol les pressions qu'elle supporte ;
5deg; Des arleres. desveines, ies lymphatiques, des nerfs. remar-quables parlour nombre, par leur developpement et par leur dispo­sition flexueuseet anaslomotlque;
6quot; Uae membrane tegumentaire propre ä la region du pied, qui differe du tegument general auquel eile fait continuity par ses carac-leres exterieurs, sa structure notablement modifiee et ses fonctions speciales.
B. Les parlies externes du pied, au nombre de quatre, la paroi, la sole, la fourclwlle el le periople, forment, par leur assemblage, une boite cornee, I'onfile ou le sabot, qui s'adapte exactement, par sa cavite inlerieure, sur les contours do la face externe de la mem­brane sous-ongulec, conlracte avec eile une adherence intime par engreneraent reciproque, et complete la structure generale du pied en fournissant a ses parties sensibles un appareil epais, dur, resistant et cependant elaslique, qui fait corps avec elles et les protege contre la violence des corps avec lesquels le pied, par la nature de sa fonc-lion, est destine ä etre inccssamment en rapport.
Teiles sent, dans leur ordre de succession du dedans au dehors, les dilTercntes parties composantes du pied du chcval.
Gelte premiere division de notre travail va etre consacree a les elu-dier isolement dans leurs formes, dans leur structure el dans leurs rapports normaux.
Nous considererons done successivement:
A. Les parties internes, comprenant:
1deg; L'api'arku, osseux avec 1'appareil ßbro-cartilagineua) ilastique, qui n'en est pour ainsi dire que le complement;
2deg; LTappareil ahticulaire, comprenant les ligaments speciaux du pied, les tendons, qui en remplissent I'office, el les gaincs syno-viales:
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-UTAKKH. OSSEDX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;sect;
3deg; L'apiwreil vascllaire, coraprenant les arleres, les veineset los lymphatiques;
4deg; L'appareil nerveux-,
'6deg; L'appareil t^gumentaire.
B. Les parlies cxtcrncK, comprcnant un scul apparcil :
L'appareil coENi, on d'aulrcs tormos, I'ongle, le sabot, dontles (iifferentcs parlies constiluanlcs sont: la paroi, la sole, la fourchetle ot k pcriople.
Lorsque nous aurons considörö isolöraont cliacim de cos (Moments de la structure du pied, nous les relablirons dans lour ensemble, afln d'etudior la configuration exlcneure de l'organe qu'ils concourent ä former.
PARTIES INTERNES DU PIED.
CHAP1TRE PREMIER.
APPAREIL OSSEUX.
Trois os scrvont de base au pied du clieval : la troisiemc pha-laiigo, hi deuxieme, et lo pelit sesamoide.
DE l.X TROIS1E3IE PHALANGE.
(Planches r, ii, in, iv.)
La Iroisieme phalange, phalange nngueale do Rigot, coffin bone des Anglais (lilteralement: os du cofTrc, par allusion ä la boile du sabot dans laquellc 11 cst renfermo), plus coramuneraont os du pied, forme roxtromito inforicurc on la premiere assise de la colonno briste quo losinenibros represcntent.
Son etude anatomique offro sous le double rapport do la physiolo­gic et de la ohirurgic une importance principalo qui expliquera les details dans Icsquels nous allons entrcr.
La troisieme phalange est un os court dont la forme, tres-irregu-liere dans sa partic postcrieure, participe cependant de celle du cöne
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6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
par la courbe de sa face anlerieure et par le segment de eirennf^-rence de sa liaso.
Cel os conslitue comme !e noyau du pied, sdivant rexpression assez heureuse de Bracy Clarck '.
Cost autour de lui que se trouve dispose, a la niuniero du pefi-carpe du fruit, le parenehyme vasculaire et nerveux qui continue en dedans du sabot l'cnveloppc tegumentaire g6n6rale; il sert de sup­port ä la colonne ties membres, el de point d'atlache aux plus lea­gues cordes tendineuses qui meltent enjeu leurs leviers.
Pour la facilite de la description el la precision du langage, il faul reconnailre ä Tos du pied trois faces, trois bords et deux cxtivmlles.
i. — Des faces de i.a troisieme phalanamp;e.
a. FACH Agt;rKttliaRF..
{1J1. I, Fig. I. — PI. 11, FiR.I el 2. — Pl.l\ . Fig. 1 et 2.)
Des trois surfaces qui limitent la phalange unguealc, ranlerlcure est la plus etendue-, e'est cue qui, par sa courbure dlrigce d'une exlreinllc ä l'autre, et par son inclinaison de baut en baset d'ar-riörc cn avant, donne ä cet os sa configuration principale, celle d'une section de cone irreguliereraciu tronquee dans sa parlie pos-terlcure.
Cette facede^a phalange est prlncipaleraent remarquable par les aspects differents sous lesquels s'y prescnle le tissu osseux.
Pour en donner une idee, il est necessalre d'en examiner succes-sivement la disposition dans la region mediane, surles parlies late­rales et vers les exlremllcs dc I'os.
A la region mediane, et vers le bord superieur dc la phalange (a), dans rclendue en hauteur de 3 ä 4 centimetres environ, la couclic corlicale est fonneo par du tissu compact dont la superiicie, silloimcc d'empreintes vasculalres, est tres-finement criblee d'une multitude d'ouverlurcs qu'on dirait pratiquöes avec la pointe acerce d'une aiguille.
ImmeiHatomont en bas dc colic couche condensee, le tissu ossenx serarcric ct laissc voir a nu, dessin6es en fin relief, ses Obres con-stitutives, qui affectent ühe disposition reticulaire analogue ä cello dc l'ecorce des arhrcs (b).
Plus bas, co tissu, raretie davantage encore, so divise en latnelles
1 //' ü the nucleus of the foot. 2deg; edition angtaise, p. 128; in-4quot;. Lon­don, 1829.
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APPAREIL OSSEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
tr6s-flnes, quidescenrtent, en s'entrecroisant dans ieur trajet, vers la marge inferieure de la phalange, ct forment par leurs bords libres un reseau trcs-(ielie a inailles clroites ct profoiules.
Siir !es parlies do la phalange immedialoment altenantes ä la region ccntrale, la disposition exlerieure du tissu osscux presente a pen do diff6rences pros los meines caractercs; seulement, en bas de la zone compacte superieure, moins large dans ces parties qu'an-töriouremeiU, on voit seherisscr quelqnes asperites invgulieres qui affccient la struciure lamelleuse propre a toute la couchc corticale inferieure de la phalange.
Cotte structure lamelleuse, qui sc dessine do plus en plus a mesnre qu'on so rapproche des exlremiles posterieures, acquiert son plus complet developpement dans l'elenduc de 5 ä 6 centimclres ea avnnl de ces exlreinites (PI. 11, Fig. 2, c).
La, la substance osseuse n'est plus divisee en lamelles seulement, mais en pclites ccailles, minces ct arrondics sur leurs bords, imbri-quees d'avanten arriere ä la manierc des tulles d'un toil, et main-tenucs ä distance les unes des autres par des lames obliques, de fagon ä intcrccpler entre dies de vastes areoles dont la disposition est surlout saisissablc lorsqu'on les examine d'aniere en avant.
La substance rareliee de i'os, ainsi consideree, presente a i'ob-servaleur les orifices beanls do cellules irregulieres, circonscrites par ces lames ecailleuses.
line disposition analogue se fait observer dans une etendue cor-respondanle a la face plantaire do la phalange, dont I'aspect spon-gicux enntraste dans cc point avec la compacite de sa couche corti­cale (PI. I, Fig. 2, c).
Eminence patilobe (PI. II, Fig. 2, c). — Cctte region ecailleuse des parlies laterales de l'os du pied forme un renflemcnt ovalairc, compris entre la scissure preplantaire et la marge inferieure de I'os, auquel BracyClarck, s'inspirant d'idees thcoriques quo nous aurons plus tard a apprecier, a donnele nom i'iminencepatilobe1, sous le-qucl il est gcncralement designe aujourd'hui.
II avail encore propose de l'appelcr nceud ecaillcux de l'os du pied, scaly node of the co/fm bone, expression qui nous parait meil-leure, en cesens qu'cllc ne rappelle que 1'aspect objectif des parties, sansrien impliquer de leurs usages comme la premiere.
' /' ''f, mivrir; llt;iba, \ • \lt;\t :.
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8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
En ouire des porosites innombrables quo represenleut los nmillos de son r^seau cortical, 1c tissn do la troisicnic phalange laissc voir, sursa face antörioure, une mullitudc considerable d'ouvertures, de (iiamölre inegal, cn gcnöral irr6guli6rcs dans lour situation, varia­bles dans lours formes, qui no soul autre chose que les oriliccs cxle-rieurs des canaux vasculaires dont la iranio de Tos ost iraversee; cc sont tout ä la fois, pour parlor 1c langage dc Bichat, dos cavitös de Iransmission dos vaisseaux intra-osseux ä la membrane qui sert dc revetement ä la phalange, et dos cavites de nutrition qui permettent le passage dans la iranie dc Tos de ses vaisseaux nutritifs.
Parrai ces cavites vasculaires, il eu est quelques-unes qui pr^sen-lent une certaine flxito dans leur Situation et dans lour direction ; ce sont les plus considerables.
Ainsi, vers le bord inferieur de l'os, olles sont goneralement dis-posees, en nombre variable de hui! a douze , sur une li.q-nc parallele ä ce bord lui-meme, ohliqueraent dirigees de baut 011 bas et do de­dans en doliors, allongees dans le sens de l'inclinaison de la surface qifelles traversent, et continuees en demi-canal jusque sur le tran-chant de la phalange, auquel elles donnent quelquefois un aspect deutele (o o o).
Los grandos ouvertures supörieures, moins rögulieres dans lour dissemination et dans lour nombre, affectcnt une direction inverse des premieres; elles traversent la substance osseuse de bas en bant et de dedans en dehors. Deux d'entre elles sont fixes dans leur po­sition , ce sont celles qui tcrminent les scissnros vasculaires pro-fondes dont les faces laterales de la phalange sont creusccs.
Apophyse basilaire (d). — Au-dessus des eminences patilobes, entre Tangle postörienr de la surface articulairc do la phalange et sonextremiteterminalo, s'eleve nne eminence discoide qui se detachc de l'os et se prqjetfc en arriere et un pen on dehors, par dessus I'a-pophyse relrossale (r) (extremite posterieurc), dont eile est separce par une profonde entaille, origine desscissures pr6plantaires.
Celte eminence, jusqu'a prosent innominoe, a etc souvent confon-due par les anatomistes francais avoc \lt;is patilobes do Bracy Clarck. Pour evitcrcotte errour et permettre plus dc precision dans le lan­gage, nous lui donnorons le nom d'apophyse basilaire, en raisou do son siege et de ses usages par rapport au cartilage lateral auquel olio sert de base d'implantation. II laut distinguer dans Tapophysc basi­laire deux faces, un bord terminal et une base.
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APPA11EIL OSSEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;V
Ln face erlerne, aplalie ct rugucuso, a pour revetcrnent cortical uue couche do substance compacle, traversec par une multitude de cavilös vasculaires (res-lenucs.
La face interne (PI. Ill, Fig. 1, d), compactc aussi, plus rimicuso encore que la premiere, et creusec, commc eile, de cavites vascu­laires notnbrcuses, presente dans sa longueur uu renflement al­longe.
Lc honl forme une lövre epaisse, arrondiedans son contour, he-rissee ca el lä de quelques asporilos etcriblee de porosilös.
Scissures vasculaires. — L'apophyse basilaire tient ä la pha­lange par uu podoncule renlle et compact, profondement ereuse d'ar-riere en avant et de dedans en deliors par un demi-canal circulaire, qui isole les apophyses basilaire et retrossale l'une de l'auire ct se continue surla surface convexedela phalange par deux profondes scissures (PI. [I, Fig. 2, e e'); i'une, anterieure(e), rampo d'arriere en avant, sur lo tiers lateral do I'os, dans une direction horizontale, au-dessus do I'eminence patilobe qu'elle limite superienrement, et se lermine dans nn ou plusieurs des trous principaux dont la face con-vexe do la phalange est criblee; I'autre, posterieure, descend jus-qu'au bord tranchanl, en se dirigeant obliquement d'arriere en avant, ii travcrs i'eminence patilobe qu'elle sillonne (e').
Quelqucfois cetto dcrnierc scissure est billexe; l'une deses bran­ches cstalors oblique en avant ctl'autre en arriere jusqu'au sommct do I'apopliyso retrossale, oil eile so termine.
Lo fond do cos scissures destinoes h logcr les divisions do i'artere preplantaire est rcvetud'une couche epaisse de substance compactc. Leurs bords sout herisses d'asperites tres-aigues qui, dans queiques circoustances, sc projcllent au-dessus d'elles et les converlissent par places en un canal osseux presque complet.
La forme que nous venous d'indiquer conime propre ä l'apophyse basilaire est celle qu'elle affcclo, en effet, sur les osphalangiensdes sujels adultes dont lo sabot n'a pas encore eprouvc de deformation.
Mais avec Tage, et parie fait des alterations dont la phalange un-gueale devient prcsquo falalemont le siege dans lo cheval do service, l'apophyse basilaire change do forme el augmente de volume. Los modifications Ires-variables qu'elle pent eprouver scront indiqueos dans la panic do notrc travail oü nous traiterons des alterations mor­bides des lissus du pied.
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lt;0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
S. FACH 1NFBRIBCRK DE LA PDALANGB ÜNODÄALF. (IM. I, III, IV.)
La face inlerieure on la base de la troisieme phalange reprcsente dans son ensemble un segment de figure ovalaire dont la courbe parabollque du bord Irancliant de l'os du picd forme la circonscrip-lion antdrieure et qui ost llmllc en arrierc par la marge transversale de la surface arliculaire supericure.
Cctte face concave, suivant 1c sens de ses deux diametres princi-paux, offre ä consldörcr deux plans distinets, creuses ä des niveaux difföronls, entre lesquels la delimitation est etablie par une crete pa-rabolique {cr$le semi-lunaire a) , concenlrique ä la courbe du bord antcrieur de Tos.
Plan antekieur. — Lc plan situe en avant de la convexite de cette crete esl le plus ctendu et le moins excave (Fig. 2, PL I, IV).
II est revetu, dans son centre, d'une coiicbe assez cpaisse de sub­stance compacte que traverseut, par places irrcguliereiiient dissemi-necs, des ouvertures ovalaires, obliqucmeiUdirigees vers le bord cir-culaire de la pba'.ange.
A mesure qu'clle se rapproche de ce bord, cette couche compacte se rarefle de plus en plus el revet les caractercs du tissu spongieux sur la limitc extreme de la surface.
Cost surtout sur les parlies laterales de l'os et vers ses extreml-tes, aux regions qui correspondent aux eminences patilobes, que ceüelcxlurespongieuse devient plus marquee-, lä, le tissu compacte a disparu completemenl, et laissc voirune succession delamelles im-briquees, maintenues ä distance los unes des autres et intercoptant entre elles de larges areoles de figure ovalaire (c).
PLANPOST£RlEUR(Pl.I,Fig.2-, Pl.m, Fig. 1,2; Pl. IV, Fig. 3). — Le plan situe en arriere de la coneavite de la crete est plus pro-fondement et plus irreguüerement creuse que le plan antcrieur. 11 esl taille obliquement de bas en baut et d'avant en arrlöre. En ar­riere de la crcle et paralleleincnt ä eile exisle de cliaque cöte une scissure infloxe (s) de 2 ä 4- centimetres de longueur qui proeede de la base de l'apopliyse basilaire au point d'origine des scissures pre-plantaircs, dont eile est separce par une sorte d'eperon saillant, longe la courbe inlerieure de la crete et aboutit ä un large foramen ovalaire par lequel eile se continue dans la profondeur de l'os (PL III, Fig. 1, x).
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APPARF.IL OSSF.IX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;11
Celle scissiiro est la voie de transmission de la division plantairo de l'artöre digitale.
En dedans el en nrriere dc ces scissures plantairos, on romarqun une serie d'empreintes ligameoteuses disposces sur unc lignc trans versale (j j).
La couclie osseuse qui sert de revßtemenl ä cetle excavation de la surface planlaire de la phalange est trfes-compacte. Cepcndant ello est tras-crscc par des ouvertures vasculaires, nombreuses surtout h l'endroit des empreintes llgamenteuses et, plus particultereinenl en­core, au niveau du bord qui ctablit la limilc eatre eile et la surface arliculaire superieuiv.
Crete semi-lunaire. —La crctc qui separe los deux plans inega-lement concaves de la face plantairo dc la phalange a recu, on raison do sa forme, lo nom dc crele semi-lunaire (a).
Jetee on maniere d'echarpe dc rcxtremite d'une apophyse retros-salc a I'autre, cotte cretc ne prcsente pas !e möme dcveloppemont dans toute son ötendue.
Dans sa partio centrale, eile forme deux, saillies distinctes; Funo linoairc (a), sorte d'arclc äpro ct rugueuse, qui docrit unc courbc concentrique au bord trancliant de l'os et marque la limitc on arriere du plan antorieur de sa face planlaire; lautre plus renflee, infegale, raboteuse et creusce d'empreintes transversales.
Gelte derniere partie varie, du reste, bcaucoup dans sa forme, meine sur los trös-jeunes sujets.
Tautöt eile constilue une eminence saillanto au-dessus des plans do Tos et dos parties laterales de la crele; d'autres fois eile s'ctalc, so projette en maniere de promontoire entre les deux foramens pro-fonds auxquels aboutissent les scissures plantaires, et empiötejusque sur la moitie du plan concave postcrieur. Dans d'autres cas, enfin, eile n'est roprösentöe que par un groupe d'asperites granuleuses russcmblccs dans une depression de la face plantaire ä cet endroil.
De cbaque cöte de cetle parlie centrale la crele forme un relief sail-lant et arrondi (PI. I, IV, Fig. 2, u), dans le flaue duquel se trouve creusce supericurement la scissure plantairo.
Enfin, ellc se termine soit par un renflemont continu, soil par une sorie d'asperites lubcreuses h la face interne des apophyses retros-sales.
La crSte semi-lunaire sort de surface d'insertion a I'expansion
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I:
ANATOMIE.
membraniforme du tendon fleeliisseiiiquot; profond -, cllc est constitute, comme toules les eminences d'insertion, par un renflemcnt de sub­stance compacte trcs-dense qui no se iaisse travcrscr do porosites vasculaires qu'au niveau des apophyses rötrossales el sur la limite do la scissnre plantaire.
Lc sommet dc cette crete prescule presque toujours des empreintes lineaires, tracees dans le sens da diametre anlero-postorieur, qui semblcnt !e resultat de ['impression des fibres tendineuses auxquelies die donne implantation.
C. FACE SCPEKUXIiF. DE 1..V TROISIKMK PHALANGE. (PI. I.Fig.!. —PI. Ill, Fis 1,2.)
La lace snperieure de l'os du pied , circonserile en avant par une courbe arciforme assez reguliere, et en arriere par une lignedroite transversale qui iviinit rune a 1'autre, a la maniere dc la'corde do Tare, les deux cxlremiles de la courbe onterieure, represente ainsi dans son ensemble un segment de figure ovalaire dont le plus grand diametre serait posterieur.
Cette surface, oblique en arriere et eu bas et concave dans le sens de son inclinaison, constitue une sorte de plan incline, de chaque cole duquel sent, pour ainsi dire, empreintes deux cavites ovalaires, rapprochees Tune dc I'autre par lour extremite anterienre et s'en ecar-tant en arriere (is'x)- Entre cos deux cavites gicnoldales, d'incgale grandeur (I'lnterne csl toujours plus grande quo 1'extorno), exislc un renflemcnt conique de la table articulairo qui les separo Tune do I'autre (c).
A la base de ce renflemenl, en arriere des deux cavilcs glenoidales, lc plan d'inclinaison de la surface articulairo changebrusquement; il dovicnt tout ä coup plus oblique par en bas (PI. Ill, q). L'os pre-senle, ä cet endroit, une facette plane disposee transvcrsalemenl, plus large dans son milieu qu'ä ses exlromiles, et separeo do la panic posterieure dc la surface, qu'elle continue, par une sorle d'arele mousse qui n'est autre chose quo lc sommet do Tangle plan forme par lc changement d'inclinaison.
Cette faccsupcrieurc do la troisieme phalange a pour revetement, comme loutcs les surfaces articulaires, une couchc do substance compacte a laquellcest superpose un cartilage diarthrodial.
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APl'AREIL OSSELX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 13
II. — Bords de i.a troisiemf. phalange.
1quot; BORD SirhlllBLH.
Le bord superieur (f) de la troisieme phalange decrit une courbe onduleuse a trois contours allcrnes reguliers, et forme une anile vive entre la face supericure et la face anterieurc de Tos.
La parlie mediane de celle courbe, dent la convexite saillanle esl lournee en haut, circonscrit une eminence d'insertion, iile pyrami­dale en raison do sa forme (PI. II, Fig. 2, k), qui fait continuile par sa faccanterieure ä la face convexe de Fos du pied, et par sa lace poslericure ä la surface arliculaire supericure qu'elle prolonge en avant et en baut.
Cette eminence präsente anterieurement un relief onduleux (a), concentrique au contour superieur de Tos, et des empreintes irregu­läres (PI. 11, Fig. I, l). La substance qui la forme esl Ires-com-pacte, mais traversee, cependant, de cavites vasculaires assez nom-breuses, surtout ä sou sommet, sur la marge de rarticulalion.
L'ermnence pyramidale doane implantation aux fibres cpanouies du tendon extenseur du pied.
Sur chacun de scs cotes, le bord superieur dc la phalange s'abaisse en decrivant une courbe dont la convexite est Inferieure el va se reunir a angle droit ä son bord postcrieur en dedans des apopliyses basilaires.
Aux cxtremites dcla courbe qu'il decrit, en avant et ä la base des apophyses basilaires, on remarque au-dessous dc ce bord une cavlte d'insertion, de forme triangulaire, large dans sa partie superieure de plus de 1 centimetre, profondement creusee jusque dans le pedoncule de l'apophyse qui la domine, dont les marges sent herlssees d'aspe-rites et traversees de foramens vasculaires assez nombreux (PI. 11, Fig. 1 el i, t).
Ce sent les cavites d'insertion des ligaments lateraux anterieurs de la troisieme articulation phalangienne.
iquot; BORD IM'KHlKLn. . PI. 1, II, D. |
Le bord inferieur, encore appele bord tranchant, forme une arete vive au point de reunion de la face convexe de I'os avec sa face con­cave, et represente un croissant dont les brandies sont tres-prdon-gees en arriere. Les canaux qui continuent les grands irons vascu-
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laires ouverts a l'extreme limitc införienre de la face convexe de la phalange empifetent ca et lä sur son cpaisseur et lui donnent un aspect cleiitelv (Pl. I et if, u).
Daus sou centre il presente presque loiijours une echancrure plus profonde, que Bracy Clarck considere comme une espece de linea­ment par lequel la nature a voulu marquer ie passage du pied des monodactyles au pied des bisulques (PI. I, Fig, 2, p).
La snbslance osseuse qui sert dc base a cc bord de la troisieme phalange ne preseute pas la meine densile sur l'une et I'aiUre des faces dont il est ie point de reunion, el dans toutc son etenduc. Tres-compacte ä la face inferieure, eile est, au contraire, rareiiee et spon-gieuse sur toutc relcndne dc la face antcrieure.
Les memes caracleres de spongioslle sc manifesten! ä la face in-fcrieuro, sur les parties laterales, au niveau des öminences palilobes, lä oü, comme nous l'avons indique plus haut, la substance de I'os presente une texture alveolaire si remarquable.
li'1 ÜORD POSllilUKüll. (PI. I, III, V.)
il s'etend en ligne droite de la base d'une eminence basilaire a I'autre, el elablit la delimitation entre la surface diarlbrodiale ct la parlie poslerieure do la base de la phalange.
11 n'offre pas d'aulre particularile a indiquer que la compacite de sa substance ct la rarcte des ouvertures vasculaires (jui Ie traverseni.
HI. — ExTRiilllTKS DE LA TU01SIE5IE PHALANGE ; EMINENCES
RÄTROSSALES DE BRACY CLARCK.
(PI. I. II, lll,IV,H)
Siluces au-dessous et en arricre des apophyses basilaires, h la ler-
minaison des deux branches du croissant que represente la parlie antcrieure de la surface solaire, les extrcmiles de la phalange sonl Ires-variables el Ires-irreguliercs dans leur forme. Tantot eiles con-stituent une espece de pyramide trianguluirc dont les faces, rinlerne surtout, sent inegales cl rabolcuses; lantölellcs sont seulemenl bifa-ciees; d'aulres fois eiles formcnl une tuberosilc mouss.e, tres-irregu-lieremenl sculptee d'anfracluosiles sinueuscs.
Quelle quo soil la forme qu'ellcs affeclcnl, les extrcmiles de la troisieme phalange sont caraclcrisees principalemenl par leur texture spongleuse, idenlique a cclle des eminences patilobes dont eiles font parlie el qu'elies tcrmiueut en arriere (PI. I, Fig. 2, r). Eiles por-
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APl'AREIL OSSEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 15
tent ordinairement du cote interne et a leur pointe la plus extreme un ou plusieurs tubercules arrondis, qui font continuity, comine nous l'avons dil, ä la crcle semi-lunaire-, et du colo externe une scissure vasculaire, dirigec obliquemenlen arrlörc, qui einane de la scissure principale creusec dans la base de l'apophyse basilaire (PI. I, Fig. 2, e').
Bracy Clarck a donno h cos exlremilos poslericures dc la phalange le nom d'apopbyse relrossale {retro, en arricre-, ossu, os), que nous adoptons parce qu'il permet de meltre plus do precisiou dans ie laogage1.
l\T. Structure de la moisiifflG phalange.
Le tissu osscux sc presente dans la iroisieme pbalange, comma dans toutes les autres parties du squelette, avee les difföreaces d'aspect ct do lexture quo les aiiatomistcs ont distinguees sous les noins dcsubslance compacte ct dc substance spongieuse.
a. DE LA SÜBSTAKCE COMPACTE DANS LA TUOISItME PUAI.ANGK.
La substance compacte cntre dans sa composition:
1deg; Pour constituer son enveloppe exterieure ou corticale ;
2deg; Pour sci'vir de rovetemenl aux canaux de transmission des branches poslericures de Pariere digitale ct au sinus profond dans lequelces branches s'anastomosent;
3deg; Et enlin pour former dans l'interieur dc la substance spongieuse des sortes de poutres ou de contre-forts sur lesquels viennent pren-dre un point d'appui les lamcllcs constilutives de la substance cei-luleuse.
1deg; Dispositlnn dc lu snbBtanee compacte ä rextirlear lt;ic lu pbalange.
L'envcloppe corticale de substance compacte cst complete autour de la Iroisieme phalange, quoique les apparences cxterieures scm-blent, dans quelques points, indiquer qu'ellc fail defaul; mais cctte couche est dilTercmmcnt cpaisse sur chacune de ses faces ct dans les differents points dc lour etendue.
Sa plus grande epaisseur existc a la region plantaire, au niveau du renflement de la crete semi-lunaire, comme on pent s'en assurer sur une coupe longitudinale pratiquee dans le plan median de la
1 Braey Clarck ;i encore designe ccs exlremiles sous les minis An posterior appendice of the cvffin bone, appendice posterieur de l'os du pied. Lc noiu d'apophyse retrossale a, sur ce dernier, I'avania^e di- l^i concision.
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16nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIF..
phalange. Lorsque les os sont arrives ä Icui' complct aelifevement, eile peulequivaioir, dans ce point, aux deux tiers environ d'un cen-linietre.
En avantdelacrete scmi-Iunaire, cettc cpaisseur decroit insensi-blement, au point de se reduirc ä celle d'nnc piece dc cinq francs environ, dimension qu'ellc conserve dans la partic centrale de l'os jusqa'ii sun bord tranchant, inais qui diminuc vers les parlies late-rales, oü la eouclie compacte se rarelle par sa face profonde et acquiert 1c caractere du tissu cclluleux.
En arrierc de la crete semi-lunaire, la couchc compacte s'amineit rapidement aux depens de ses lames externes, et dcviciil presquc pel-liculairc a son angle de jonction avec la table de la face supörieure.
Cette table dc substance compacte, correspondante ä la surface arliculaire de la phalange, prescnte une cpaisseur variable dans les difförents animaux, suivantledovcloppcnicntdc leur syslcme usseux, inais loujours plus considerable sur le meme os dans Ic centre des cavites glenoidales et diminuant insensiblement vers leurs bords.
A la face auterieurc de la phalange ungucalo, la substance com­pacte est inegalcraent repartie. Tres-abondantc et tres-condensee dans toule retendue mesurcc par la hauteur de reminence pyrami­dale; considerabloment epaissic ;i la base de cettc eminence et du cote de ses lames internes, au point d'acqucrir des dimensions pres-que doubles de celles qu'elle prescnte ä sou sommet,e!le decroit sen-siblemcnt aux depens de su couche profonde, ä parlir dc ce renflemenl inlerieur jusqu'au bord tranchant de Tos, point oü die augmenle do nouveau d'epaisseur par la superposition rune ä l'autre des conches de substance compacte qui forment les revelemcnls anlerieur et infe-rieur de la phalange.
Les lamelleset les ecaillcs sculptecs sur la face anterieure de cette phalange, ct qui scmblent accuser ['absence de la substance com­pacte dans toute I'etcnducde la surface oü ellcs so dessinent, son! superposces au plan cxterieur do cette substance et formeesaus de-pens dc ses couches superficielles, comme on pout s'en assurer par rexamen des coupes longitudinalcs ou horizontales pratiquees dans Fcpaisseur de Tos.
Teiles sont les dispositions de la substance compacte ä rexlerieur tie la phalange.
#9632;I* DlspoMtlou de la gubslance compacte a imiirlcui- de la pliulangc.
La substance compacte forme dans rinlerienr de la phalange les
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AVl'AREII. OSSEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 17
jiai'ois d'une vaste cavile cylindrique et demi-oirculaire, que aous appellerous, on raison do sa forme el de ses usages, sinus sem-lu-naire (PI. V, Fig. 1, 2, p s).
Ce sinus, dispose sur un plan horizontal ct dans une direction Iransversale au-dessus ct un pcu en avant do la crete semi-lunaire, cst parallele par sa couche profonde au plan inferleur do la phalange, par sa convexito antörieurc a la courhe parabolique de son bord Irancluint et par sa coucavilr posterieure ä la convexito de la croio semi-lunaire.
Ses parois införieures sont fonnoes par la couche cortlcale do la lace plantaire danslaquelle il est comme incrusto, ct sa voute est con­stitute par une lame do substance compacte dout la surface externe sort do support aux cloisons perpondiculairos du tissu colluleux.
Dans quelqucs cas, la capacity iaierieurc do cc sinus est sopareo on deux eompartiinonts dans sa region centrale par une sorle de pilier qui descend de la voüte au plancher.
Le sinus semi-lunaire est en comimiiiicalion avec les faces ante-rleure el inl'erioure do la phalange par deux groupes do eanaux ou dc luyaux osseux, quo Ton pout distinguer, d'apres leur siege ot leur direction, en anterieurs el en posterieurs.
Les tuyanx poslöricurs (p s), au nombre do deux, sont, ä propre-ment parier, la continuitedela cavite du sinus. lis out une direction obli([ue tie has en haul et d'avant en arriere, comme la couche corli-caleplantairesurlaquolle ils reposent. ConvergentsTun vers I'autre, ils aboulissent, en arriere de la crete semi-lunaire, aux Irons plan-taires (PI. I, Fig. '2, s) par lesquels les scissures du nienie noin (;P1.V, Fig. 2, m), qui no sont elles-memes que la continuity exte-ricure du sinus semi-lunaire, s'ouvrent dans rinlorieur do la phalange.
Les eanaux anterieurs peuvent etre distinguos en descendants el ascendants.
Les eanaux descendants (d d d) affectcnl sur la convexito ante-rieure du sinus une sorie de disposition rayonnee, analogue a celle des raies sur 1c moycu dc la roue.
Sillies sur 1c plan horizontal de la couche corticale plantaire dans laquellcils sent incrustes, comme le sinus lui-meme, ils en suivenl l'inclinaison et descendenl en ligne, ou droile, ou sinueuse, ou Li-furquee, jusqu'aux Irons ovalaires, au nombre dedix a quatorze, qui s'ouvrent sur la face convexe dc la phalange, immödiatemeiU au-dessus de son bord tranchant.
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If
A NAH I'm.
Les canaux asceiulants sV'leveni perpendiculairement de la parlie peripluTHnie anlerieure ct superieure du sinus, el vont aboütir, h travers la substance spongieuse de l'os, h ces ouverlures irregu-lierement disseminees dont sa face anterieurc ost criblee.
Les parois do lous ces canaux sont formees par une lame do sub­stance cornpacie.
Eniin, celte meine substance sernble irradier a Iraversle canevas celiuleux de Tos une multiludc de iamelles solides, disposees et en-trecroisecs coame les poutres d'unc charpente pour reparlir les pressions sur les parlies de l'os qui, par leur densile et lour compa-cile, oflrent le plus de rcsislanec.
Aiusi, par exemple, il existc un pilier Ires-solide tic substance compacte qui so prolonge en ligne perpendiculaire du renflement inlcrieur dcremincnce pyramidale au renflement de la couchecor-ticale inferieure, correspohdant a la crelesemi-lunaire.
Le pilier de separation qu'on remarque, dans quelqties pieces, an milieu du sinus semi-lunaire, peut Sire consid6re comme tin appa-reil de renforcement de la substance Interieure do la troisiemo pbalange.
il. Hi; LA SUBSTANCE SPOKGIECSB DANS LA TROISlfeME PHALARGE.
La substance spongieuse remplit rintervalle qu'iuterceplent, en se reunissant, les trois plans compacts des surfaces do la phalange et les vides laisses entrc les laiuclles de renforcement irradiees d'un plan compact ä l'autre.
Celte substance reprcsenle un assemblage do lamcllcs continues a la face interne du tissu compacte, qui ferment, en s'entrecroisant, une multitude innombrable do cellules,, de configuration et de gran­deur variees, communiquant loules ensemble, comme le deinonlrent les injections an mercure ou meme simplement ä la circ.
La direcliou de ces lamcllcs, comme la disposition de leurs cel­lules, ecbappe a une description do detail.
Co qui sernble ressorlir d'une inspection ä i'oeil nu ou ä la loupe fade sur differentes coupes paralleles, pratiqiiees dans 1c sens de la longueur de l'os, e'est qu'elles paraissent combinees, dans leur dispo­sition generale, de maniere ä Iransmcllre el ä reparlir les pressions sur les regions de l'os qui, par leur structure el leur composition, offrent le plus dc conditions dc resistance.
C'est ainsi, par exemple, que les Iamelles du tissu spongieux si-
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AHPAREIL OSSEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\'J
tui'cs au-dessus de la surface diartbfodiale desceadeUt perjiendicu-laircmnnt, en avant vers le renflemetit inleiiour de la base de remi-nonce pyramidale, et en am6re sin- la couclie compacte qui sert do Irnsc ä la crete scini-lunaire.
La lexliirc do la substance spongieusc n'cst pas la meme dans toute la profondeur de la phalange. Geucralemcnt plus serree au voisinage des lames compactes, clle se, rarofio davantnge et presente dos aieolcs plus larges et plus developpeos dans la parlie centride do fos.
Dillorencüs entro les pbalanges antörieures et posterieures,
Cos dilTerencos no sont pas essentielles; alles consistent seule-nion! dans line modilication legere de la forme, les phalanges poste­rieures presontant un diarnetre lateral plus elroit et un diamelrc nn-tero-poslericur pins etendu quo les phalanges anterieures. Peut-ctre aussi que la densile do cos dernieres est moins forte quo celle des premieres. Mais ä part cola, la disposition exterieure ct la structure interne sont les memes dans les unes et dans les aulres.
Sie I'^itpna-eiX fibro-eai'tilagiMeux laquo;latttiqiic laquo;In pled.
(I'l. VI.MIi, l\-,\,\i.)
La iroisieme plialange est contiauee, et pour ainsi dire completee, ä ses deux cxtremiles el ä son herd posterieur, par un vaste appa-reil librciixct iibro-cartilaginenx qui lui est si intimement uni qu'on pent 1c considerer comme faisant parlie de sa propre substance (PI. VI, Fig. 1).
Sa description doitdonc suivre immediatement celle de l'os du pied.
L'appareil libro-cartilagineux elaslique forme, en arriere et au-dessous de la troisiemc phalange, un vaste bassin fibreux, ä parois souples et flexibles, qui Jone dans l'61asticite du pied un role prin­cipal quo nous aurons plus tard ä apprecier.
Nous distinguerons dans cot appareil elaslique, tres-complexe sous le rapport de la disposition physique el de la structure aua-lomique, Irois parties : deux lalerules symetriques perpendiculaires, et uue meiUane : distinction basee plutöt sur un artifice anatomique que sur line difference de texture; car ces trois parties formenl un tout qui, s'il n'est pas homogene, est parfaitemeut continu et n'est divisible que par le scalpel.
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20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIK.
Lps anatomisles qui nous onl precede donnent mix parlies lale-rales de l'appareil flbreux complemeiUaire de Tos du pied les dif-förents noms de prolongmenls fibro-carlilagineux de l'os du pied (Girard), ßro-cartilages du Iroisieme phdangien (Renault), grands cartilages du pied, greatpodcd cartilages (Bracy Clarck).
Nous conscrverons ces differentes denominations, mais il nous arrivera dans le cours denos descriptions de leur snbslitiier celles tfappendice scutiforme de la phalange ou de plaque cartilagineme, expressions qui joignent ä la concision I'avantage de donner uue idee du contour et de la forme des cartilages, et en nit'inc temps aussi de permettre de varier la monotonie du langage anatotnique.
Nous conscrverons ä la parlie mediane de l'appareil übro-cartila-sineux complementaire le nom de coussinel plantaire, sous lequel eile est depulslongtempsdesignec par les anatomistes francais. Seu-lement, pour en donner une idee plus exaete el plus complete, et pour mieux en faire comprendre la disposition, nous y distiaguerons deux parlies:
'1deg; Une infirieure (Pl. VII, a), renflee dans son centre on Pyra­mide allongeeet disposee en couche horizontale du bord inferieur d'un appendicc scutiforme a I'autre. Nous lui reserverons le nom äerenflementpyramidal du coussinel plantaire, ou, plus brieve-mcnl, de corps pyramidal;
2deg; Nous designerons, avec Bracy Clarck, sous le nom de hul-6e.5 du coussinel plantaire {resilient globes) la parlie de cet organe situee au-dessus du renllement pyramidal, entre les deux plaques earlilagineuses, el qui, bien que continue ä elle-meme dans son mi­lieu, semble divisee en deux globes lateraux par une depression me­diane (PI. XI, f).
Lorsque nous aurons examine separemeul les differentes parties que nous venous de reconnaitre arliflciellement pour la facilite do nos descriptions, nous rcconstruirons l'appareil qu'elles formenl el nous reludierons dans sun ensemble.
I. — Des parties latkrales de l'appareil fibro-cartilagixeux
ELASTIQUE DE LA TROISIEME PHALANGE, OU DES FIBRO-CARTILAOES DE I.'OS DU PIED.
(PI. VI, VIII, IX.)
Ces cartilages s'elevent pcrpendiculairement sous la forme d'un large appendice scutiforme, de cliaque cole de la troisieme phalange,
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A1TAREIL itSSKUX.
:!
en urriere de la cavile d'ioserlion du ligament qui unit cetle derniere ä l'os coronaire (PI. VIII, c).
A leur base, ils englobent, en avant (b), I'apophysc que nous avons appelee basilaire cu raison de cettc position meme, et qui semble deslinee ä leur scrvir de cheville d'iraplantalion-, el en ar-riere Imminence relrossale, au-dessous de laquelle ils se redecbis-sent (h).
Puis ils montent en s'inclinanl un pen en avant, jusqu'au ni-veau de la premiere articulation pbalangienne, se prolongent dc quolques centimetres en arriere de la deuxieme phalange et des ex-tremiles de la troisieme, et se replient, enfin, en arriere et au-des­sous du tendon flechisseur prolond, pour confondre leur tissu dans la partie mediane du vaste appareil que nous ctudions.
II faut reconnailre ä cet appendice flbro-cartilagineux deux faces et qualrc bords.
a.nbsp; Face extkrne (PI. VIII, IX). — La lace externe, irreguliere-ment convexe el bossuee, i'ait continuity par en bas a la face laterale de la troisieme phalange, niais sur un niveau un pen different, car eile se projetle en dchors et en bas, et rencontre consequemment, cette derniere sous un angle tres-obtus.
Gelte face est criblee d'ouvertures vascnlaires obliquement diri-gees de bas en baut et de debors en dedans, nombreuses surtout et d'un diamelre considerable en arriere de l'apopbyse basilaire, au niveau de l'insertion du cartilage, sur les marges dc Imminence patilobe.
b.nbsp; F.4CE interne. — La face interne est concave et moulee, pour ainsi dire, sur la saillie des parties qu'elie embrasse (PI. XI, XII, c c).
II faut y dislinguer deux regions, 1'une antcrieurc, i'autrepos-terieure.
La region antcrieurc, la moins tiendnc, est libre d'adherences; ellc est immedialement en rapport avec la capsule arliculaire aver, laquelle clle est unie par un tissu cellulaire ä grandes lames.
La region posterieure est appliquee conlre les bulbcs rcnfles du coussinet planlaire (PI. XI, c ).
La disposition de la surface interne du cartilage dans colic partie est fort remarquablc.
En haul, la substance du cartilage est creusee d'anfractuosites sinueuses qui nc sont, pour ainsi dire, que t'empreinte du rcseau vci-neux auquel eile serl de support.
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22nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AAAXOIIIK.
Du sommetdes reliefs quiseparcnt ces anlracluusitos, on vpit s'e-chapper do potites brides flbreuses, sortes de ligaments quj plongent dans les bulbes du coussinet plantaire el etablissent entre eux et la plaque earlila^ineusc un commencement decoatinuile. Plus has, ecs ligaments sont remplac6s par des colonnes saillantes qui penötrent dans la masse de ces bulbes et se foadent avec eile. Ces colonnes inlerceptent entre ellcs des canaux complets dans Icsquels rampenl les veincs du plexus cartilagineux interne.
Enfin, plus has encore, le lissu de l'appendice cartilagineux et ce-lui de la couclic iaferleure du coussiuet plantaire se confondent inii-iiieraent, on, pour micux dire, torment un tout continu, imlivis, Ira-verse par de norabreux foramens vaseulaires qui s'ouvrent ä la sur­face externe et infcricurc du cartilage lateral, comuic nous I'avons indique plus baut (PI. XI, e).
II resulle de eel apercu quo la plaque du cartilage lateral cst unie, dans sa partie siiperieure, aux renflements bulbeux du coussinet plantaire par des brides flbreuses et par 1c lissu cellulaire qui recou-vre le plexus veincux cartilagineux interne-, que cettc union devienl plus intime, dans le milieu, par des reliefs saillants qui s'ecliappeni de latrame cartilagineuse et penetrent dans la masse bulbeuse du coussinet; et enlin qu'en has eile s'etahlit par line veritable conti­nu ite dc texture.
Bords du cartilage lateral.
a.nbsp;Bord iNF^RiEua. —Le bord inferieur (PI. VIII, IX, d) consli-tue la base du cartilage lateral. Cost dans son epaisseur quo s'in-crustent l'apophyse basilaire et cette eminence tubereuse, irresulie-rcment anfraclueuse, qui forme I'exlremile do I'os (entvience rr-trossale (n).
II se prolonge jusque par-dessus la scissure preplantairc el implante ses fibres aux asperltes qui la bordent et ä la marge supe-rienrc de röminence patilobe, piiis il se reflechil en arriere et en dessous (h), ä la face inferieure de la troisieme phalange, pour faire continuite a la couche inferieure du coussinet, plantaire.
b.nbsp;Bokd süpäbieür (PL VIII, IX, r). — Le bord superieur, en­core appcle par Bracy Clarck honl coronaire, mince et tailie en ecaille, esl lantot convexe el tantolrectiligne. Sa limite anterieure est ärinsertion superieure du ligament lateral de rarliculation. Sa limite posterieiire est imliquee par line saiilie anguleuse qui marque
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Ai'i'.MiKir. osseüx.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;23
le point oü il s'incliiie en arriöre et en has pour former le bord pos-terienr.
En avant do cello saillie il presenic ordinairement uno encoche profonde, pariaquelle passant rartöreetlaveiaedig|tales(PI. VIII, f).
En dedans de cetle encoche, du cote de la face inlerne, cxisle un petit tubercule auquel s'lmplante la plus conrle branclic du ligament sesainuidien, encore appele ligament lateral posterleur.
c.nbsp; Bord A?fTEiuEia (PI. Vlil, IX, g). — Le bord anlerieur, obli-queinont dirige de haut en has etd'avant en arrieie, est taille en bi-scau par sa face inlorne, et se continue par cclle face avec la partie posterieure du ligament lateral antericur, qui n'est, pour ainsi dire, qu'un renforcemeni funiculaire do satrarae, en sorte qu'il n'y a pas, a proprement parier, de division enlro deux; le lissu do 1'un est con-tinu ä l'autre, fait chirurgical important, sur lequel nous aurons plus lard ä revenir.
Vers son extmnite superieure, cc bord du cartilage projellc en avant et en baut, par-dessus l'origine du ligament lateral, une ban-delclte flbreuse, assez large, qui s'iiitrique en travers avec ses fibres lesplus superflcielles, et va s'unir avec la bandelellc qui lui est sy-metriquement opposec, par-dessus l'epanouissement du tendon ex-lenseiir auquel eile est intimeraent unie.
d.nbsp; Bord postkrieur (j). — Le bord posterieur, convexe et tros-oblique en arrierc, descend, ens'epaississant, jusqu'a la rencontre du bord inferieuravec Icquclil s'unila angle aigu elconslilueunren-flemenl saillant quo Bracy Clarck a designe sous le noni do bulhc carlilagineux (b). C'cst la base do la region qu'on appclle coinmu-uemenl le laloii.
On remarque sur cc bord plusieurs ouvertures vasculaires assez considerables.
Dillercnces des fibro-carlilages dans Itlaquo; pit'ds anl^rieurs et posteriems.
Les fibro-cartilages do la troisierae phalange no presentcnt pas lout ä fait la memo disposition dans les membres antericurs el pos-tcriours. Dans les premiers (PL VIII), ils sont plus epais, plus forts, plus eleves au-dessus du sabot, plus dcveloppesen surface quo dans les seconds (PI. IX).
II exisle aussi enlrc eux des differences do structure quo nous in-diquerons plus loin.
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^inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
II.—DU COÜSS1NET PLANTAIRE OU PARTIE MKDIANE DK L'APPAREIL FIliRO-CAKTII.AGINEUX KI.ASTIQt'E DE LA TUOISII'.ME PHALANGE.
Lc eoussinet plantaire occupe le vaste espace borne de chaque cöte par les apopbyses relrossalcs de l'ns du pied et les plaques fiirlilag-incuscs qui los domincnt; en avant par la lace posterieurc des deux dernieres phalanges et les lendons qni les revelent; cn ar-riere par la peau, et en dessous par le reticulum fibreux qui double la membrane veloutee et sort de support au plexus veineux solairc.
Considere dans son ensemble, le eoussinet plantaire represente line masse pnlyedrique, legte, a la manierc d'un coin, dans cet es­pace anguleux, et dont on peut lacilement concevoir la forme gene-rale el la disposition en fuisant une coupe verticale des dernieres phalanges et du sabot dans ic sens du plan median.
On peut rcconnaitrc a cetle masse libreuse cinq faces distinctes l'une dc I'autre par les rapports qu'elles contractent, et trois bords.
a. Face antkuieure (PI. X, i, PI. XI, f). —La face anterieure et superieure, elendue d'une plaque cartilagineuse ä I'autre, etdepuis le milieu de la deuxieme phalange jusqu'ä la crete serai-lunaire qu'elle debordc dans son plan median (d), est concave de haut cn bas, et moulee sur le coude quo forme le tendon perforant lorsqu'il quilte la face pnstericure do la diuixieme phalange pour s'inflechir au-dessous de la troisieme et atleindrela crete semi-lunairc.
Lorsque celte face est desunie des parlies auxquclles eile adhere, clle presenteen relief la saillie des dcuxhulhes du eoussinet, separes Tun de I'autre par une depression mediane (PI. XI, f).
Elle est revetue d'une membrane ccllulo-fibreuse, hmiqm propre du eoussinet plantaire, qui fait continuite par sa face interne aux cloisons fibreuses dontla substance de ce eoussinet est traversee et adhere par sa face externe a la (jaine de renforcement interposee entre eile ctle tendon perforant.
Au-dessus des bulbes renfles du eoussinet plantaire, cetle mem­brane se proloiige sur la tunique libreuse de la grandc gaine sesa-nioidicnne, jusqu'en arriere des sesamoides, point oü eile se con-fond avec le fascia d'enveloppe propre ii la region supra-phalangieune.
De (;liaquc cote, celle tunique propre du eoussinet plantaire est Imrdeesur sa marge d'une longtic bände ligamenteuse, qui lui forme danstoute son elendue une espece d'ourlel, dont la couleur blanche
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UTAUKH. OSSEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
nacree et la grnnde density contraste avec la leinte mate ct la laxitc du reslaiit do la membrane.
Gelte bride ligamcnleusc est divisee ä son exlremile superieure en deux branches-, I'uno, pins large et moins öpaisse, converge ä la face postericure de l'articulation melacarpo-plialangiemic vcrs la braache du cole oppose el sert, avec eile, ä mainlenir fixee snr la lace posterieure du tendon pcrl'ore, ä son passage sur la grande pon-lic sesamoidicnne, la pelole de tissu ccllnlo-libreux jaune sur la-quelle s'appuie I'onglc rudimentaire que Ton designe sous le nom d'ergot.
L'autrc brauche de celic bride ligamenteuse sail une direction as-cendante, d'arrierc en avant, et va s'implanlerauboulon du perom'.
De ccs deux points d'attache supcrieurs, la bride ourlet do la tu-nique du eoussinct plantaire descend dans une direclion oblique d'ar-riere en avant, ct en augmentant de force et do volume, jusqu'a la face interne de l'apophyse retrossale, oil eile s'attache en dehors des poinis d'insertion des renßements funiculaires de la gaine ßbreuse du tendon ped'oranl.
Leprolongemcntsuperieurde la ^ttwytfejjrqpreducoussinet.plan-taire forme ainsi, en arriere des pbalanges el par-dessus les tendons Ilechisseurs, une gaine d'enveloppe qui, par ses brides laterales do renforcement, pcul clre considerec commc un appareil ligamenteux complementairc.
La face anterieure du coussinet plantaire deborde un peu, de cha-que cote, le tendon perforant, en dedans de la plaque du cartilage lateral.
La, la marge extreme de cette surface esl libre d'adherencc et ii-mile en arriere la cavile celluleusc clroite dans laquelle est logo le renflemeDt de la capsule articulaire de la deuxieme et de la Iroisieme phalange.
b. Faces laterales. — Les faces laterales du coussinet plan­taire sent en rapport de contact et de continuity avec la face inlerne de la plaque carlilagineuse, a laquelle elles s'unisscnt dans sa re­gion poslerioure, ainsi que nous I'avons indique, d'abord par un tissu cellulaire assez lache; puis par des brides fibreuses qui s'eten-dentdel'une a I'autre; puis par des colonnes fibro-carlilagineuses qui s'elevent de la trame de la plaque pour plonger dans celles du coussinet ou dies se confondent; puis enlin vers le bord inferieur, par une verilable continuity de texture.
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2 t)
ANATOMIE,
En outre, i'imiOD des faces laterales du coussinet avec rappendice carlilagineux est consolidee par ['insertion, au bord superieur de cet appemlice el ä son angle posterieur, de cotlc meinhrane fibro-pelluleuse epaisse qui est interposee outre le tendon perloraul et la l'ace aiiicrieure de la masse du coussinet plantaire.
c.nbsp; Face post^riedre.—La face poslerieure du coussinet plan­taire presente deu\' renflements hemisplieriques (bulbes renf/es du coussinet plantaire), separes dans 1c plan median par une depres­sion longitudinale.
Kile esl reveluc, comnic la face anterieure, d'une funique propre flbro-celluleuse elaslique, qui s'implante de chaque cöte an bord posterieur de la plaque cartilagineuse et se prolonge, en avant, sur la grande gaine sösamoidienne, en doublant la membrane de la face anterieure qui sort a cette gaine do premier revclement.
Getto membrane d'enveloppe des bulbes du coussinet est unie par sa face externe avec la peau du paturon qu'elle applique el mainlienl sur les reliefs des bulbes et dans leur sillon de separation.
d.nbsp; Face infkrielue (PL VII). — La face inferieure du coussinet plantaire correspond a ce (juc nous avons appele la rouclie infvricure, a eeqne les anciens designaient sous 1c nom impropre de fourchetli de chair el, mieux, sous celui de corps pijronndnl. Convexe dans le sens antero-postericur, eile presente deux reliefs arroudis (b b) qui procedent des bulbes carlilagineux (c c)dont ils nc sont qu'upe con-linuilö: decrivent ä leur naissance un contour saillanl (e e) dont ia convexile est lonrnec en dedans; puis convergent cn iigne droite l'un vers Taulrc pour se renconlrer au niveau ä peu pres de la crete semi-lunaire, oü ils se fondent run dans i'autrc et forment une sailiie coniquo (f) qui se projette cn avant, au delä du centre de la face plantaire.
Ces deux reliefs saillants de la couclie inferieure du coussinet. plantaire sont connus communemenl sous le nom de branches de la fourchette de chair, ell'on appelle corps de la fourchelle de chair la sailiie conique qu'ils forment cn se rennissant. Nous avons designe cclte projection en relief de la face inferieure du coussinet plantaire sous lenom de renfiement pyramidal.
Les deux branebes du renßement pyramidal intereeptent cnlre elles, avant de se renconlrer, une cavite anguleuse profonde (ji) (/laquo;-eune mediane du coussinet plantaire), et circonscrivent de cliaque
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cöte deux aulres
AITAUMI, ÜSSKI \.
lacunes coQQues sous le
nom de lactmcs
27 hitv-
rates (l l).
J!?or^ oraquo; marges da coussinel plan faire.
a. Marge antkiuf.liik. — Ln marge anlrrieure du coussinet plan-tuire präsente un angle saillant dans sa partie mctliane, el de chaque cote deux conrbes regnlieres, convexes en avanl.
Elle s'implante par la convexite dc ses courbes a la ligne äpre et nigueuse de la crele senai-lunaire, en avant de l'insertion du tendon perforant, avee les libres duquel eile confond les sienuos-, et par sa saiilic mediane ellc se prolonge sur le plan anterieur de la Iroisieme phalange, auquci elle-adüere ä la raaniere d'un tendon.
/;. Mabges laterales. — Les marges laterales de la couclie infe-rieure, paralleles ä la lignc dc direction des extretnltes posterieures de la Iroisieme plialange, soul inlimemcnl unics au bord inferieur des appendices carlilagincux, on, pour mieux dire, n'en sont que la conlinuile reflcchio, au-dessous des apophyses retrossales qu'elles enveloppent de lours fibres el auxquelles elles adherent solidement.
IJnc multitude d'ouvertures vasculaires traversent en ce point, dc dessous en dessus, leur trame rarelicc.
c.nbsp; Marge posterieuhe. — La marge posterieurc presente de chaque cote un relief arrondi, saillant en arricrc, un pen contourne de dehors en dedans et de baut en bas, qui a pour base rangle de reunion du bord postericur de la plaque cartilagineuse avee son bord inlerieiir, ct qui constitue ce que nous avons appeleavec Clarck le hulhe cartilagineux (PI. VII, c c).
Entrc ces deux bulbes existc la commissure postcrieure de la ca-vite anguleuse {Incline mediane) qui separc Tune de 1'autre les deux branches du renflement pyramidal.
d.nbsp; Marge superieure. — Quant a la marge superieure du cous­sinet plantaire, eile estlaillee en biseau tres-mincc, rectiligne, jetec d'une plaque cartilagineuse a I'autre, comprise entre les membranes d'cnveloppe des faces anterieure el posterieurc du coussinel plan­taire el maintcnue immediatcmont appliquee centre le tendon perfo­rant par ces membranes superposees.
De l'appareil iUiro-cartilagiaeux elastique de la Uiniiomc phalange consider^ dans son ensemblei
11 resulte des considerations dans Icsquelles nous venous d'enlrer que Tappareil libro-cartilogineux elastique forme un tout continu.
--S3
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28nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIK.
iudivis, quo I'on ne peutseparer en ces differentes parlies (jue nous y avons distinguees (}ue par uu artifice anatomique.
Si, pour se faire une idee complete de cet appareil eonsidero dans son ensemble, on isole, par uno dissection convenable, la Iroisiemc phalange de la deuxiörae et du petit sesamoide, ainsi quo de ['expan­sion tendincuse du perforant, en ayantsoin de manager I'apparei] iibro-cartilagineux, on obtient ainsi une preparation qui permet par-fnitement d'en concevoir la forme generale ol aussi les usages, comme nous le verronsplus tard lorsque nous traiteronsla question physiologique.
On voit, dans cette preparation, que la troisieme phalange cousti-lue avec I'apparcil flbro-carlilagineuxqui la continue de chaque cote, en arriere el en dessous, une sortc de bassin, partic osseux, par-lie fibro-carlilagineux, borde en avant par Fapophyse pyramidale (PI. VI, k), de chaque cole par les plaques scutiformes des carti­lages (c c) el, en arriere, par 1c bord superieur du coussinet plan-taire.
Le fond do cette sorle de coupe presenle deux plans inclines, op­poses l'un a 1'autre; Tun, anterieur, sur un niveau plus eleve, esl forme par la table superieure do la iroisiemc phalange 51'autre, poste-ricur, oblique d'arriere en avant, plus i'lendu, el infericur par rap­port au premier, esl represente par la face anterieurc du coussinet plantaire (PI. XI).
C'est sur ce double plan quo se trouve repandu el divise le poids de la masse enliere du corps, lorsqu'il lui cst transmis par la conti-nuile des colonnes de souticn dont la dcrniere assise repose dans le fond de cette cavile libro-ossense ([ue nous venons d'essaycr de dc-crire el de faire comprendre.
Dans la description que nous venons de donner de l'appareil tibreux complementairc de la troisieme phalange, nous n'avous pas consider^ comme un corps h part la partie saillanle ä la face plantaire du pied, que les anatomisles qui nous ont precede out appelee corps pyramidal ou fourchetle de chair, el qu'ils consideraient comme constituanlexclusivement le coussinetplanlaire, car pour eux cette derniere expression elait synonyme des deux premieres.
Cette distinction des anciens anatomisles avail, a nos yeux, le tort d'impliquer une delimitation qui n'est pas dans la nature, el aussi une difference dc texture et de fonctions entre des parlies parfaitc-
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#9632;U'PAKKII. OSSI'.l \.
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mentcontinuesä elles-memes et deslinees ä remplir Ips mSmes usages. Ce quo Ton appelle le corps pyramidal ne constitue que le plan le plus inlcrieur du vasle appareil que nous avons decrit plus haul; anatomiquement, 11 n'est que la conlinuation des tibro-cartilages re-flechis au-dessous du pied par leur Lord inferieur-, physiologlque-ment, sesfonclions sont inlinicmciit assooiucs ä cellos de lout I'appa-reil fibro-cartilagineux; cnlin, sous le point de vue de la patbologie, lours maladies out entre elles la plus grande afflnile, et s'engendrent rune par 1'aulre.
ORGANISATION DE l'APPAREIL FIBKO-CARTILAGINEUX EI.ASTIQI.F. DE LA TROISIEME PHALANGE.
Malgre la parfaite continulte de toutes les parlies qui enlrent dans sa composition, I'appareii fibro-cartilagineux no presonle pas dans loule son etendue une loxture uniforme et homogene.
II faul, pour prendre une idee complete dos differences quo cetle texture pout presenter, retudier: 1deg; dans les flbro-cartilages lale-raux ; 2deg; dans le eoussinct plantairo.
1deg; Texture des ßbro-cartüages latiraux.
La plaque dos flbro-cartilages est essenliellemenl eomposöo, comme I'indique le nom donnä ä cos appendices de la troisieme phalange, de tissu fibro-cartilagineux.
Sa substance est d'un blanc nacre et douee d'une flexibilite teile qu'on pout la plier jusqu'a la doubler sur elle-meme sans qu'elle se rompe.
Elle possede une tres-grande elasticite, en vertu de laquelle eile revient toujoursä sa forme premiere, lorsque Feffort sous lequcl eile a flechi cessc do s'cxercer sur eile.
Los tissus fibreux et cartilagineux qui la constituent par lour com-binaison ne sont pas cependanl egalement distribues dans toute sou epaisseur.
Ainsi, a la face externe do la plaque, la substance cartilagineuse predomine, et Ton pout facilement s'en couvaincre en cnlevant, avec un instrument bien tranchant, des lames de sa surface. Le tissu mis a nu par cos coupes presente uneteinte d'un blanc mat; 11 est dense, serre, homogene, et memo, a premiere vue, amorphe. Mais ce n'est la qu'une apparence qui tombe devant un examen plus approfondi. II est facile de reconnaitre, meme a l'oeil nu, qu'il exisle des fibres enlre-croist'jes jusque dans les couches les plus superftciellos de la
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30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIK.
plaque cartilagineuse. Cette texture fibreuse esi rendue surtoiit appa-rente lorsqa'öli interpose entre I'ceil el la Inmieroiine des minces la-meiies detaeliees de sa surface, et, niieiix encore, lorsqu'on 1'examiae avecun inslrument grossissant.
A niesure que, par des coupes successives praliquees parallelo-rnent ä la surface de la plaque da ftbro-cartilage, on penetre plus pro-1'nndcnient dans son epaisseur, on voll sc dessiner davantage sa tex­ture exclusivement fibreuse, mais non pas uniformement dependant el sur les inemes niveaux.
Ainsi, I'epaisseur do la couclie oü la rnaliere cartilagineuse predo-inine snr le tissu fibreux esl surtout considerable ä la partie ante-rieuro el sur la convexile de la plaque ; niais eile est presque nulle versson bord inferieur, au point oü eile s'implante sur Tos du pied; la, ii sufflt d'enlever quelques iamelles toutes superlicielles pour met­tle ä nu le canevas inlrique du lissu libreux.
Versrexlreme bord anterieur, au point dc fusion du flbro-cartilage avec le ligament lateral arliculaire, il n'y a aussiqu'une couche tres-mince de substance condensco superposee ä la frame libreuse.
Vers la partie posterieure, la couclie cxlerieurc de l'appendice car-lilagincux presentc une assez gratule condensation ; raais clle a pen de profondeur. La texture fibreuse de son canevas cst tres-apparente sur les premieres coupes superflcielles quc Ton y pratique, surtoul vers le bord inferieur, nu point de reunion de la plaque laterale de l'appareil libreux complementaire avec sa couclie horizontale.
Lorsque, par des dedolatious successives, on a fait disparailre cette croüte condensee, d'apparence cartilagineuse, qui formelere-velemeut externe dc la plaque cartilagineuse, ct lui donnesa fennete, celle-ci se trouve reduite ä uue membrane epaisse, souple, exclusive­ment fibreuse, dont les filaments entre-croises d'une manierc inextri­cable so dessinent trös-apparents ä sa surface.
Le canevas dc eclte membrane no prcsente pas la meme conden-salion dans toutc son etendue; 11 est tres-scrre vers son bord ante­rieur au point oü il s'unitet se confond avec le ligament lateral. Sur lonle la longueur do la base de la plaque, ä 1'insertion du cartilage sur I'os, le tissu de cette membrane fibreuse cst aussi Ires-condenseraquo; mais non pas d'une maniörc uniforme. On y remarque par places des noyaux plus blancsetplus compacts, lesquels nc sont autrc chose ({ne les bases de cos colonnes rompues iibro-oarlilagineuses qui so
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A I'i'A UK 11. ÜSSF.IX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.'!!
prolongent de la base du cartilage dans l'^paisseur des hnlbes reu-lles du coussinet pianlaire.
Au cenlrc et dans les parlies poslerieures de la plaque, la mem­brane (ibreuse qui lul sort de cbarpente est beaücoup plus rarefiee.
Vaisseaux uf.s 1-ibro-cartilages. — F.a plaque carlilagineuse est trawrsee par deux ordres de vaissenux : les uns qui ne font pas parlie inlrinscque de sa substance et auxquels eile sert de support; les autres qui lui apparüennent en propre et lui fournlssent les ele­ments de sa nulritioD.
Les premiers dc ces vaisseaux dependent principalement du Sys­teme veineux ; ils s'elövcnt perpendicnlairement a la parlie poste-rieure de la pbalange, pen^treut dans le cartilage par les nombreux pertuis desa face externe, so logcnt dans les conduits cylmdriques dont il est traverse entre ses deux lames h sa moitie inlerieure, et viennonl sortir vers le milieu de sa face interne, oil ils ferment en dedans do la plaque un plexus fort rcmarquablc (plexus veineux car-tilagineuxinterne), surlequel noiisreviendrons..(Voy. Systemevei-#9632;neux du pied.)
Les vaisseaux nutritifs du libro-cartilage proviennent de rartere digitale; ils sent tres-nombreux, eonime on pent s'en convaincre par des coupes dedolees praliquees dc sa superficie vers sa profon-deur: mais ils nesont pas egalement repurtis dans toute sa substance.
La couche externe est tres-peu vasculaire: on y remarque cepen-dant un plus grand nonibre de canaux sanguins qu'on n'en observe en general duns le lissu cartilagineux pur; mais, ä mesure quo Ton so rapprocbe de la couclic ftbreuse profonde, les lamelles qu'on de-tacbc de la plaque carlilagineuse apparaissent criblees d'oüvertures tennes et sillonnees de pelits cananx arborises qui lemoignentde la multitude de vaisscaux capillaires ramiries dans la trame libreusc du cartilage.
Cctle disposition vasculaire se dessineavee les caracleres les plus saillants, lorque, par des amincissements successifs, on a rcduit la plaque carlilagineuse ä son canevas fondamental.
Cette prepuralion laisse voir a I'oeil nu une riclie arborisation ca-pillaire qui diminne et sc rarelie vers les bords anterieur et infe-rieur dc la lame fibreuse profonde, lä oü sa Irame est, comme nous I'avons dil, le plusserree.
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,'12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANAT0M1K.
DilTrivrices dans la sirucliire des tibro-carlilages antörieurs el poslertaurs.
L'orgaoisation des fil)ro-cartilages poslerieurs differc de celle des anloriours jmr la predominance marquee du tissu libreux snr lo car-lilagineux, ct consequemment par uneplus graude vascularite-, diffe­rence nolable qui etablit uneassez grande dissemblance dans la mar-che des maladies donl ces organes soul aflcctes.
2deg; Texture du comsinetplanlaire ou parlie tnedkme de l'appareil ftbro-cartilagineux complementaire.
Nous distinguons dans le coussinet planlaire une coucheinferieure horizontale el une parlie superieure que nous avons appeleo bulbcs renlles du coussinet.
iNous aliens les considerer isolement sous le rapporl de leur structure.
a. Texture de la coucbe Inferteure du consslnel planlaire (1).
Gelte partiede l'appareil fibro-cartilagineux complementaire pre-senle une organisation presque cxclusivement libreuse el celluleuse. Le tissu carlilagineux n'cnlre dans sa composition que dans quelques points Ires-isoles.
Son tissu fondaraenlal csl le tissu fibreux blanc-, il constituc a I'ex-lerieur une membrane tres-epaissc qui I'enveloppe comma d'une capsule, on se moulanl sur les reliefs saillants de sa surface. Cette enveloppc libreuse fait continuite en arriere aux bords inferieursde la plaque carlilagineuse, et s'implante en avant, ä la maniere d'un tendon, sur les parties laterales de la crele semi-lunaire; et, dans le plan median, a la face inferieure de la Iroisieme pbalange, snr la-(inelle cllc se continue avec le reliculura fibreux qui lui sort de re-velemenl periostique.
La texture do cette membrane libreuse est Ires-serree dans toute son etendue, mais eile sc rarefie sur ses parties laterales, en arriere, an point de reunion avec le fibro-cartilage, oil eile est traversee d'une multitude de pertuis vasculaircs, obliques de bas en haul el d'avanl en arriere.
A I'interieur de cette capsule fibreuse d'cnveloppe, le tissu du corps pyramidal presente une disposition areolaire fort remarquable, donl on peul prendre une idee en praliquanl des coupes horizontales sur le corps du coussinet planlaire et sur ses branches.
1 Encore appelee corps pyramidal da coussincl, fourrhelte de chair, four' rhptte interne (inlcrnal frog) (Bnicy Clarck).
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APPAREIL 03SEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3^
La surface de oes coupes laisso voir un reseau forme par de grosses brides iio tissu flbreux blanc, entre-croisecs d'une maniere irregu-liere, el interceptant cnlre ellcs de largcs maillcs rcmplies d'une substance molle, jaunälre, dont la couleur contrasle avec celle du canevas blanc qui la supporte. Ces maillcs sent d'autant plus serrees qu'on les examine plus pres de la surface, et plus en avant; ct d'au-lant plus largcs, au contrairc, qu'on penetre plus profondement dans I'epaisseurdu coussinet.
A premiere vue, ct en suivant ce mode de preparation, on saisit (lifUcilemcnt le plan de la disposition do ce canevas flbreux Interieur, inaissi, au lieu de pratiquer des coupes horizontales dans I'epaisseur du revjlcment pyramidal, on en fait une perpendiculaire transver­sale el une autre dans 1c sens de la longueur, on obtient ainsi une preparation qui permet micux de saisir Forganisalion interne du coussinet.
La premiere coupe (PI. XI, g) laisse voir une succession de plans flbreux superposes par couches horizontales et interceptant entre eux d'etroils compartiments dans lesquels est renfermoc cette sub-lance jaunätre dont nous venous de parier, amorphe en apparence, mais susceptible do prendrcune forme membraneuse iorsqu'on ecarle l'un de raulredeux des plans flbreux entre lesquels eile est comprise.
Snr la coupe longilndinalc (Pi. X), on voll so dessiner des brides librenses blanches qui semblenl s'irradier d'un point central dans la substance du corps pyramidal et forment des intersections, dont les uncs inclinecs de has en hautetd'airierc en avant, coupentoblique-mcnl Fespace angulcux interpose entre la membrane celluleuse elas-liquo (i) qui lopisse la face supcrieure du renflement pyramidal et la membrane Qbreuse epaissequi forme son revetement inferieur (a) 5 tandisque les aulres, les plusposterieures, affectenl une disposition perpendiculaire dans I'epaisseur des bulbes du coussinet.
Ces brides, d'apparence iigamenteuse/ne sent autre chose que la tranche des plans libreux quo laisse voir une coupe transversale.
La substance d'aspect jaunätre comprise entre les plans de ces in­tersections a etc consideree par tons les auteurs, ct surlout par Co-leman, en Anglelerre, comrac du tissu graisseux: e'est une illusion d'observalion.
Elle n'est autre chose qu'une membrane celluleuse elastique, avant quelque analogic de forme et de texture avec les fines la-mellesqueron delache par le scalpel de la tunique jaune des artöres.
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34nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
Cette membrane cst largement epanouie sur los cloisons flbreuses du corps pyramidal; olle tapisse los vasles cellules qu'elles intercep-tent ciitre olles, et comme eile präsente une 6tendue de surface lieau-cnup plus considerable quc celic qui est inosuree par la superflcie desparoisde ces cellules, eile est, dans cliacune d'eilcs, doublee plusieurs fois sur elle-mfime, cc qul lui donne I'apparence d'une substance amorphe enferraee dans les areoles d'un canevas flbreux.
Mais il cst facile de lui fairc perdre cette apparence et de lui res-tituer la forme membraneuse en cherchant ä ecarter deux plans li-breux run de l'autre sur uno coupe verticale du coussinet planlaire. On voit alors la substance d'aspect globulcux interposee cnlre ces plans se deplisser sous les doigts et s'etaler on membrane mince ä double leuillet.
Cette membrane parait etre continue ä cllc-ineme dans toutel'e-lendue du coussinet plantaire, el aussi avec la membrane do memo nature qui forme 1c revctement superieur du renflement pyramidal; mais les adherences qu'cllo contracte avec les intersections fibrcusos dc ce renflement soni de teile nature qu'il est impossible de la de-jilisser sur une grande surface et de s'assurer de sa eoiitinuile.
4. Texturlaquo;' dos bolbes du conssinot planlaire.
Les bulbes du coussinet plantaire sont situes au-dessus de sa cou-che horizontale inferieure, h laquelle ils font continuite, et entre les deux plaques perpendiculaires desflbro-cartilages qui envoientdans leur Interieur des irradiations flbreuses.
Pour se fairc une idee de l'organisation de cette masse arroiulie, il faul l'altaquer par une coupeperpendiculaire conduitedans lesens de la lacune mediane du corps pyramidal.
La surface dc cetto coupe laisse voir, ;i sa partie inferieure, la tranche asscz epaisse de la couche flbreuse inferieure du coussinet plantaire, remarquable parsa texture serree el par rinlricalion irre-jruliere de ses fibres blanches (PI. X, c).
Do cc canevas, comme base, squot;elevcnl en rayonnant une succes­sion do lignes blanches quo reunissent ensemble dos ülels de meme nature, diriges obliquement de Fune a I'aulre.
C'est dans les interstices de cc reseau fibreux ä larges mailles quo se trouve comprise la substance jaune fondamentale dcsbuljjes.
Elle so prcsento sous iiu aspect finomont ride dans 1c sens des rayons fibreux qui la supporlenl, comparable par sos apparencos ex-
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Al'PARBU. OSi EL'X.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 33
lei'k'iiivs ä la peau fine qui reset la torsade elastujiid (Tune bretelle on d'unejarreliere.
Sur uno coupe horizontale, le tissu des bulbes offre uu aspect different*, il laisse voir une successioa dc pclils mamelons, serres les mis centre !es autrcs, enlre lesquels se trouvent disseminös irregu-liörcraent des points et des lignes blanches doues d'une plus grajide densile.
Tel est 1'aspect objeetif des coupes pratiquees dans les bulbes ronfles.
Si, sur une tranche mince, enleveeä la surface d'une coupe per-pendiculaire, on exerce, aveclapulpedes doigts, une traction trans­versale ä la direction des rayons übreux, on voit la substance jaunn perdreson aspect ride, ets'etaleren membrane uniect donee d'une grande elaslicile. Lorsque la traction cesse, le lissu revient sur lui-nienie, ct les rides eftacees so dessinent dc nouveau.
Sur une tranche mince d'une coupe horizontale, le nicaie pheno-ineiie se produit: on efface par la traction les mamelons serres qu'elle presente, cl Ton pent etaler son tissn en u.cmhrnne iniace tfes-elas-tiqn , qui revient sur elie-meme et reprend son aspect granuleux lorsqu'on cesse les efforts de distension.
Si mainlenant, an lieu de separer ie corps bulbeux en deux parlies par une coupe complete, on se contenlc do penetrer dans sa pro-fondcur par uno tranchce faite perpendiculaireraent dans sa base librcuse, en le laissant continu ä lui-meme par son sommel, on re-raarque sur les plans do la coupe des rides Ires-lines perpendicu-laircs ii la base des bulbes; el, dans le fond da sillon trace par le trancbant de 1'instrument, une multitude de plis transversaux qui semblent ctre connne les Lords d'une succession de plans juxta-posös.
Ces rides et cos plis disparaissent sous I'intluence d'une tracüon methodique, et le lissu qui les presente se deploie en membrane pour reprendre sa forme premiere lorsqu'il ne supporle plus d'efforts.
Dans quelque sens que Ton exerce ces manipulations, ellesdon-ncnt toujours desresultals semblablcs; en soric que Ton est conduit ä penser que le tissu fondamental des bulbes renfles du coussinel planlaire est constitue, d'apres les apparences, soil par une immense membrane plieesur clle-meme une multitude dc fois cl dontles feuil-Icts superposes auraient contracto adherence par Icurs deux face;, soil par une succession de lames appliquees les unes sur les autres,
(--
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36nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOHIE.
adhorentes ensemble, pliss^es et comine chilfonnees sat ellcs-mfimes pour etre contenues dans un plus petit cspacc.
Le tissu fomlamenlal des buibes du coussinet plantaire serait, d'apres celte maniere de voir, un tissu jauuo elastique, a forme mem-braneuse.
Le lissu fibreux blaue participc toutefois a lour composition dans une assez forte proportion; c'est lui qui en forme la couclie la plus inferieure et qui conslilue dans leur inlerieur ces plans ct ces rayons entre-croises, sorte de cbarpcnte sur laquclle est appuyee la matiere jaune expansible.
sect; 11.
DU PETIT SESAMOIDE.
{PI. Ill, Fig. 3, 4, 5 )
Le petit sesamoide, ainsi nomme en raison de sa ressemblance avec une graine de sesame, encore appele os naviculaire (de navi-cula, polite nacelle) h cause dc sa forme ; osde la mix, en raison do sa situation profonde ; os de la navelle, en raison encore de sa res-semblance avec I'lnstrument des tisserands, est situe transversale-ment entre les eminences relrossalcs, le long du bord posterieur de l'os du pied, dentil continue et complete la surface articulaire.
On peut lui reconnaitre trois faces, trois bords et deux extremites laterales.
a.nbsp; nbsp;PACK SUPERIEDRE.
(Fig. 4.)
La face superieure, ovalaire el tres-allongce transversalement, presente, comme la surface diarlhrodiale de la troisieme pbalange, qu'elle continue et complete en arrierc, un renflement median (a) qui separe l'une de 1'autre deux depressions laterales, correspondaates et continues aux petitcs cavites glenoldales dc la surface articulaire phalangienne-, eile est revetue, comme cetle derniere, d'un cartilage diartbordial.
b.nbsp; nbsp;FACE ANTERIEünE.
La face anterieure (Fig. 4, d, et Fig. 5, n) forme avec la pre­miere un angle plan droit; eile presente vers son bord superieur deux petites faceltes ovalaires, s^parces l'une de l'autre par une de­pression anfractueuse et destinees ä s'adapler an plan forlement
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APPXSEIt 0SSE1JX.
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oblique que presente en arriere la surface diarthrodiale dc la Iroi-sieme phalange'.
Au-dessous dc ees faccltes articulaires, la lace anterieure de I'os naviculaire esl irreguliercment creusee, et laissc voir un assez grand nombrc dc pertuis vasculaires dont quelques-uns ofl'rent un dia-metre tres-considcrable (Fig. 5, e).
C. FACK INFERIECnE.
(Fig- 3.)
La face införieure, ovalaire comme la superieure, mais plus large qu'elle, en raison du relief saillanl que forme le bord inferieur de I'os, presente, dans son milieu, un renllement transversal (c), et, do chaquecolc, une depression Iransversale elle-meme. Elle est revetue d'uneepaisse membrane libreuse, analogue, par sa disposition, aux cartilages diarlhrodiaux, mais differente par sa texture, son organi­sation et ses propnetes.
0. BORD ANTKRIECR SOPERIEÜR.
Le bord anterieur superieur forme une vive arcte,coilvexe entre lesfacettes articulaires antörieures et la face superieure (Fig. 4, d).
b, BOllD AKTElllEÜR ISFERIEÜR.
Le bord anterieur inferieur pent etre considere comme la carene de la petite nacelle dont 1c sösamoide simule assez bien le profll par sa face inferieure (Fig. 3 et 4-, e e).
II constilue une crete convexe, saillante en avant, ä arete tran-chee, sur laquelle s'implantent les brides transverses du ligament in-terosseux.
C. BORD rOSIERIECR.
Le bord posterieur, tres-epais, fournit une large surface d'implan-tation ä une forte ievre on bourrelet qui continue et complete le petit sösamoide en arriere. On remarque sur cc bord un assez grand nombre de cavites vasculaires (Fig. 4, n).
EXTRE.MITES DU SESAMOIDK.
Los extremites de I'os naviculaire (u h) sont mousses, arrondies en mamelons, ct servent d'implantation au bourrelet fibreux comple-mentaire, qui les deborde de chaque cöte et les cnglobe dans sa substance.
#9632;
1 Ccs doiix petiies faccllcs, isolees I'une tic I'autredans le jcunc age, so reunissent avue les progres de ['ossification, et n'eu forment plus qu'nne ä uric epoque phis avancoe do la vie.
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ii'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
Nous reviiMidrnns sur la dispo^ilion do ce bourrelet ttbreux lorstiue nous etiulicrons les moyens d'attache du sesamoide aux phalanges (Voirplus loin aux articulations).
Structure du petit sesanm'de.
Le petit sösamoiclc est cnveloppe par une couche de mauere com-pacte, assez epaisse, au niveau de ses surfaces diarthrodiales supe-rieure et inferieure, at vers ses exlirmiles, rnais plus rare dans les points oil le revetcmeni diarlhrodial disparait. La 11 esl traverse par unassez grandnombre tie pcrtuis vasculaires qui permettent la pe­netration dans son Interieur d'ungrandnombre de vaisseaux nourri-ciers. Le centredecet os est constitue par une substance spongieusc tres-vasculaire a areoles petites et serrees (PI. X, o).
sect;. in.
liE LA ÜEUXIEMB PHALANGE.
La seconde phalange ou phalange moyenne, encore appelee os de la couronne, oscaronaire, par Lafosse et parBracy Clarck (coronal bone), est un os court, de figure cuboidalc, auquel, pour la simplicite de la description, ou pent nereconnaitre quequatre faces.
a.nbsp; La face supdrieure, irreguiicreinent ovalaire, esl taillee sur un plan oblique d'arriereen avant; ellc est cxeavee en gouttiere dansle sens de son grand diamelre, qui est transversal, plus profondement crcusec sur les coles quo dans sou centre, oü ellc presentc un renflc-mcul arrondi et pen saillant qui scpare rune de l'aulre les petites fosses gleno'idales qui constituent ses excavations laterales.
Cello 1'aee est circonscrite par un rebord a vivo arete (pii repele, dans les ondulalions do sou contour, los mouvements dc la table osscusedont 11 forme la limitc.
b.nbsp; La face inferieure, allongee transversalement, est hemicylin-droide; ellepresente, dansle sens anlcro-poslerieur, une eleudue de sur lace plus considerable quo cello quo mesure I'epaisseur de l'os, en sorle qu'elle so prolonge pone ainsi dire sur les faces anlerieurc el poslerieure.
Sou milieu esl ereuse (rune depression anteio-poslericurc pen prol'oude, et, de chaque eöte, sa table renflee constitue une especc de condyie destine a se loger dans la cavite glenoulale correspoadante de la troisieme phalange.
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.U'i'AUlilL OSSEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;39
Iji partie de celle surface qui deborde en avant cst dc forme ollip-lique, et rappelle duns snn contour cclui dc la face postörieure de l'cminencepyramidale de l'os du pied i\ laquelleelle correspond.
Enarriere, son evasement a ponr but dc iu mettre en rapport d'e-tendue avec le vaste bassin diarthrodial qui resultcde la jonctioo du petit sesarao'ide ä Tos du sabot.
Le bord qui circonscrit cetle face de la deuxieme phalange no forme en avant qu'un tres-leger relief; il est taille ä aretes phis vives snr ies parties laterales; et en arricrc, il s'efface do nouveau. [mmediale-ment an dela do ce bord, sur les faces nou articulaires, la substance de Tos est Iraverscc dc pertuis vasculalres nombreux, surtout en arriere.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;M'.plusmn;
c. La face posterieure de la deuxieiuc phalange est aplatie et tail-lee sur uu plan Ires-oblique de baut en has et d'arriere en avant.
Lesomrnetdeceplanconstitue toulti la foisune Eminence d'inser-lioa el de reflexion; e'est uu relief saillant, dispose Iransversalemenl, iloni la surface irreguläre et raboleuse donne implantation äuri ap-pareil ligamenleux sur lequel nous rcviendrons plus loin, etserl ea meine temps au glissement du leiulon perforant.
Aux extremites laterales de cc renflcment osseux existent deux sailiies lubereuses, deslinees ä servir de support au ligament poste-rieur de l'articulalion et d'implantation aux fibres de ses ligaments lateraux.
Uo assez grand norabre do foramens vasculalres se font remar-quer sur cede face de l'os coronaire ct surtout au-dessous dc son ren-flcmenl superieur.
i). La face anterieure, convexe d'un cole ä l'autre, cst rendue inegale panics aspcriles el des fosses symetriquement disposecs pour dooner attache ä des Obres ligamenleuses el tendineuses. Nous pre-ciseronsleur disposition en traitant de l'ensemble do 1'appareil flbreux dont la seconde phalange est enveloppee.
On observe sur toulc l'etendue de cette lace des ouvertures vascu-lairesen assez grand nombre, irrcgulieremcnt disseminecs.
Structure de la deuxiime phalange.
La deuxieme phalange est formee par un noyau de substance spongieuseet une couche trösepaisso dc substance corticale com-paete qin lui donne une tres-grande force de resistance.
Ses vaisseaux nuiriiifs sent tres-nombreux el penötrent dans son
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to
ANATOMIK.
iuterieur piir un grand uombre d'ouvertures dont eile est traversße
sur ses faces antericure et postörieure.
CHAPITRE II.
APPAREIL ARTICULAiRE.
•i ic'.
AUIICLI-ATIOÄ DE LA DEDXIEIME PHAUlNGE AVEC LA TROISIEIHE, OU ARTIGCLAXION UU VIED.
(PI. VII, VIII, IX, X, XI, XII, XIII el XIV.)
Cello articulation resullc tic la recoplion dc I'extremiie inferieure dc la deuxieme phalange dans le vastc bassin diarthrodial forme par rassociatlon de la troisieme au petit sesamoidc.
IN'ous avons indiquc plus liaut la forme des surfaces articulaires , nous n'y reviendrons pas.
Lesmoyens d'union desos dans cette jointure constituent un ap-pareil flbreux tres-complexe que concourent ä former des conies li-gamenteuses propres a rarliculation incnie, les expansions des ten­dons extenseurs ct flechisseurs qui vent s'inserer a la trnisiemo phalange, une gaine libreusc de renforcement superposec ä ccs der-niers, el enlia Pappareil fibro-cartilagineux complemenluirc dc I'os du pied.
I.IGAMIi.MS PROPRES A L*ARTICULATION DU PIED.
Ces ligaments sent au nonibrc dc cinq : deux ligaments pairs, appeles lateraux anterieurs, elablissent l'union de la deuxieme pha­lange avec la troisieme; deux autres, lateraux poslericurs, joignent le premier dc ces os aux cxlreiniles dn petit sesamoidc; le cin-i|uiemc, interosscux, est interpose cntrc le petit sesamoidc ct I'os du pied.
a. LIGAMENTS f.ATKRACX ANTERIKUIIS.
(PI. VIII el IX, (;; et PI. XU, a. Les ligaments lateraux anterieurs fornient deux larges faisceanx Bbreuxquis'etendentobliquementdela face ant6rieura dc la deuxieme phalange au bordsupericur de la troisieme. Courts, renfles dansleur
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Ai'i'AREir. Aimtu.Aiiu:
il
j)iiiiic centraie, amincis sur leurs bords, aplatisdu coto de leur lace inlerne, ilssonl appliques, dans lesquatre ciDquiemes do leur elen-due on longueur, sur lesparties laterales del'osde la couronne, au-quol ils s'altachent par des fibres epanouios et ronflöes dans la fos-selte circulaire d'insertion dont cet os est creuse et sur le relief sail-sant lt;pii la borde.
Otle insertion occupe on ctendue plus de la moitie infericure de la deuxieme phalange.
L'cxlremilö inferieure de celigament s'iinplanle en s'irradiant dans la longuc el profonde rainure qui est creusee, au dela du bord arli-culaire do la troisieme phalange, entrc reminence pyramidale et l'a-popbyse basilaire (PI. II, t). Ses fibres d'insertion se prolongenl an-dolä dc celte rainure, en bas, pour venir s'altacher sur les aspcrites qui bordent la scissure preplantaire, et en arriere pour s'implanter en dedans de l'apophyse basilaire jusque sur les extremites du petit scsanioide.
Lc ligament lateral anterieur est iramedialement on rapport par toule rolendue de sa faee inlerne avec la membrane synoviale de rarliculation du pied, et il lui est si inlimenient adherent, qu'on ne pent les desunir que par la dissection la pins minutieuse et en mor­dant avec le tranchant de rinstrument sur I'epaisseurdu ligament. II est recouverten tolalitö a son cxtremilö snperieure, et sur toule la moitie posterieure seulement de sa face externe, dans toute sa longueur, par le bord anterieur de la plaque du cartilage lateral, dont le tissu sc confond avec le sion d'une rnaniere tellement intime qu'on doit les considerer commc une continuite Tun de l'aulre, car co n'esl que par l'artiüce de la dissection qu'on pent les divisor.
A son insertion superieurc, il unitquelques-unes do ses fibres avec cellos du ligament lateral postcrieur correspondant (PI. XII, d).
Cellos qui s'implantenl ä la troisieme phalange se confondent en arriere avec la Iramcllhrcusodola plaque cartilagineuse et avec les fibres divergentes du ligament lateral poslericur, ä la face interne de de la meme plaque (PI. XII, e).
Enfin, par son bord anterieur, lc ligament lateral anterieur dc rarliculation du pied s'unit intimement ä l'expansion tendincusede I'cxtenseur, d'une part, amp; l'aicle de la bandclettc fibreusc transver­sale qui, de l'extremite anterieure do la plaque cartilagineuse, se projette sur la face anterieure du tendon, et, plus profondemenl, par une veritable continuity de texture (PI. XII, b): en sorte qu'ici
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iJnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
encore il laut l'intervention du scalpel pour operer uue separation. Texture. — Le ligament lateral auleneur est lorme de fibres en-trelacees dont la texture esl ires-serree. Cependaat des coupes ho­rizontales pernaettent d'y reconnaitre a Tueil nuquelques ramitlca-tioiis vasculalres rouges, aombreuses simoiit an point do lusioa de ce ligament avec la trame ftbreuse de la plaque cartilagineuse.
b. I.ICAMENTS LATKUAIX POSTEltlKL'llS. (PI. XII el XIII.)
Les ligaments Iat6raux posterlcurs (n. XII, d) sent situes en ar-riere des anterieurs, obliques coinmc eux el dans le meine sens, mais sous uue plus forte inclinaison.
lls font continuity aux ligaments lateraux do 1'arliculalion de la premiere phalange avec la dciixieme (PI, XII, i), contournent cette derniere sur son bord lateral, glissent dans une cspece do gout-tiere oblique dont ce bord esl entaille, eL vont s'attacher, par des fibres divergentes, d'une pari, aux extremites du petit scsamoide at sur son bord superieur (Pi. XIII, e), ct d'autre part a la face interne de la plaque des cartilages lateraux.
L'insertion superieurc do ce ligament so fait par le faisceau le plus superficiel do ses fibres sur la lace externe du ligament lateral de I'ar-ticulation des deux premieres phalanges, ou, pour parlor plus exac #9632; ment, les fibres de ce dernier constituent, ense prolongeant, la cou-elie la plus superticielle du ligament lateral posleriour, car il ya de Tun a i'autre uue continuite parfaite sans interruption.
Le faisceau le plus profond, forme de fibres plus courtes, s'insere en arriörc et au-dessus de l'insertion snperieuro du ligament lateral anterieur, dans une petite fosse d'implantation que presentent a cet effet les faces laterales de l'os de la couronne. Quelques-unes do ses fibres s'attachent dans 1'espece d'encocbe quc presente le bord late­ral de cet os, au-dessus des condyles arliculaires•, enfin un petit faisceau cylindrique, formant une bride ligamenteuse a part, so de-tache du bord superieiir dc la plaque cartilagineuse el vient so reunir au faisceau principal an moment oil il conlournc le bord do la pha­lange pour s'inflechir vcrs sa face posterioure.
L'exlremile infeiieure dc ce ligament (PI. Xllel Xlll e) s'epanouit en arricre et au-dessous de la douxiöme phalange ct va s'attacher ct se confondre parses fibres divergentes au bourreiet fibreux opaisqui continue et complete le petit scsamoide ä son bord sup^i-ieur.
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Al'l'AUElL ARXICCLAIUK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lgt;
Cc bourrelel compUmenlaire (PI. XUIj c), qu'ou peui consiilerer comme un öpanouissement ronforcö des fibres d'inserlion do liga­ments laleraux poslericurs, presente aux cxtremit6s do I'os aavicu-lairc une 6paisseur beaucoup plus considerable quc dans son milieu, oil 11 aflecte davantage la forme membraneuse.
[1 laisse voir, an point d'inserlion des ligaments posterieurs, une espeee de hgne courbe saillante en relief, qui fait continuile l\ son bord anlerleur el marque la llmilc dc la surface de frotlement du ten­don perforant.
L'insertion du ligament lateral posterieur i\ cette levre comple-rnentairede Tos naviculaire est une veritable continuite de texture, ear ilii'y a pas de demarcation entre Ic tissu du ligament el celui du bourrelel fibreux auquel il s'allache.
En dehors de cette large surface d'inserlion, le ligament lateral posUSrieur s'implante encore par un faisceau divergent a la face in­terne et ä la base de la plaqufi cartilagineuse, dansle iissu delaquclle il confond ses fibres terminates avec les Obres poslerieures du liga­ment lateral anterieur (PI. XII, e).
Enfin, par un autre faisceau, il se prolonge on debors do I'extre-raitc dc I'os naviculaire, qu'il deborde, jusqu'a la lace interne de i'apopbyse retrossale, et forme ainsi, sur la limile extröme du liga­ment interosseux, une forte bride de renforcement (PI. XHi, h) qui assure la solidile des rapports dc I'os sesamoldc avec la troisiöme phalange. Entrc ces deux faisceaux dc terminaison, ce ligament pre­sente une demi-goultiore profondedans laquelle glisse l'artöre digi­tale au moment oü olle va subir sa division lerminalc.
Rapport du ligament lateral posterieur.
f.e ligamenl est superpose et continu ä son origine aux fibres ter-rainales du ligament lateral de la premiere articulation phalangienne.
Sa surface externe est revetue dans cette region par le fascia apo-nevrotique qui fait continuity ä la membrane d'enveloppe du coussi-net plantaire.
Son extremile inlenenre est iimnediatemenl siluee sous la plaque cartilagineuse, et en rapport par sa face externe avec le plexus vei-neux coronaire in lerne.
Sa face interne recouvre en parlie le cul-de-sac superieur de la capsule articulaire dc la derniere articulation phalangienne.
Texture. — La texture de ce ligament esi beaucoup moins serrce
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is
WVIOMIK.
Hi
que celle du ligament lateral anterieur-, ses libres, plus laches sem-blent douees (rune sorle d'61asticiteplus marques qu'on ne I'observe dans le tissu flbreux blanc en general.
Le bourrclet complementaire du petit sesamoide est forme d'un tissu bien plus dense que celui des ligaments auxquels eile fait con-tinuite.
Les fibres y sonf entre-eroisees comma dans le tissu libro-carlila-gineux, dont ses coupes rappellentraspect, la lextureet la compacite.
'#9632;. LIGAMENT IMPAIR OD 1NTKBOSSELS. (PI. XIII.)
Le ligament interosseux (x) forme une espöee de membrane inler-posee entre icbord antero-inferieur du petit sesamoide el le bord postericur de Tos du pied. II presente sa plus grande largeur dans le centre de rarliculation et se retrecit vors les extremites de Tos naviculaire.
Les libres qui le composcnt sont reunies en pcliles brides paral­leles, saillantcs ä la face externe, assez öcartces les unes des autres, entre lesquelles lacontinuile de la membrane liganienlettse n'esl eta-blie quo par une pellicule ftbreuse mince et transparente. Quelquefois les fibres centralcs de ce ligament sont reunies en un faisceau dense et epais.
Ces brides s'elendent en ligne droite du bord anterieur du petit sesamoide, ä la convexite duquel elles s'attaclient, jusqu'ä la crete semi-lunaire de la troisieme phalange.
Son insertion ä cet os se fait par des libres de longueur inegale a tonte retendue de cette surface äpre et raboteuse comprise entre le bord postericur de la phalange et le relief do la crete.
Les plus longues ct les plus superlicielles de ces libres s'attaclient au rcborddo celle crclc par-dessus la scissure plantaire; les autres, d'autant plus courtes qu'elles sont plus profondes, se lixentsur toute retendue du plan incline compris entre la scissure plantaire et le bord postericur de l'os du pied.
Le tissu du ligaraenl interosseux fait continuity en arrierc avec la membrane ftbreuse qui serl de revelement diarthrodial ä la face inferieinc de Tos naviculaire.
Aux extremites de cet os, il se coufondavee un faisceau divergent du ligaraenl lateral poslerieur (h), qui le renforce considerahlcincnt et constilue en ce point, ainsi quo nous l'avons dejä fail observer,
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APPAREIL Aft'nCLI.AIRK.
iti
line bride ligaraenleuse epaisse, interpos6o entre i'cxtreniitc do 1'os naviculaire el la face interne de reminence ivlrossale sur laquelle se proionge la crßte semi-lunaire.
Par sa face supericure, le ligament interossoux est en rapport avec la membrane synoviale de {'articulation du pied, et par sa face in-lerieure avec ccile dc la petite gaino sesamoidienne, qui ic separe ii(! l'expansion tendineuse du perforant (t) avec les fibres duquel ii conlbnd les plus superlicidles des sionnes a son insertion plialan-gienne (s).
Texture. — Le ligament interossoux est forme dc petites brides Uhreuses cylindriques ou aplaties, de longueur inegale, superposees les unes aux autres, et reunies par un tissn cellulaire assez lache. Gelte disposition funiculaire des brides consliluantes du ligament esl surtout marquee dans sa partie centrale oü elles out ordinaireraent line assez grande epaisseur-, sur les parties laterales, dies affectent davantage la forme crime membrane mince et serrec; enlln, elles sent reunies en un seul faisceau tres-dense aux exlrcmites du petit sesamoide.
Le tissu de ces petites brides ligamenteuses a line teinte blanche rosee, un pen differente dc celle qui caracterise le tissu tibreux en general, cl il cxisfc des ramiflcalions capillaires nombreuses dans le tissu cellulaire qui les separe.
DISPOSITION DES TENDON'S EXTENSEUR ET FLECHISSEUR AUTOÜR DE L'ARTICULATION DU PIEU.
La partie de ces tendons qui passe sur rarliculalion du pied con-court d'une maniere lellement cfticacc ä en assurer la soliditc, qu'il ne nous semble pas que leur description doive etre disjointe de celle de rarliculalion meme.
a. UiSPOSITIOS DÜ TENDOK EXTKgt;'SECR. (PI. Vlll.)
Le tendon extenseur (i) commence a s'epanouir en large et epaisse membrane fibreuse au niveau du tiers inferieur de la premiere pha­lange. II passe, en etalant davantage ses fibres, sur la premiere arti­culation intra-phalangienne, revet toute la face anterieure de Tos de la couronne, et vient aboutir par-dessus l'articulation du pied, k la­quelle il forme un large plastron tibreux, a Teminence pyramidale de la troisieme phalange.
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'..(.
AN Uo'.Iii .
Hello cxpansiou tendiaeuse est iixemcui mainleuue dans tout ce Irajet quo nous venous d'indiquer, en Imut, par une ndlieronce assez intime qne sa lace interne contracte avec la lace auterieure de la pre­miere phalange; el, de chaque cöle, par deux longues brides li-breuses (k) qui se delachcnt du tendon au-dessus de la premiere articulation inlra-phalangienne, se rendent en divergeant aux deux forts mamelonsd'iusertion qui dorainent en arriere de la lace supe-rieure de Tos du paluron, glissent sur les maraelons sans y adherer, en croisant la direction des ligamciilssesanio'idienslaleraux, cl vont se lundre avec les brandies terminales des ligaments suspenseurs da boulet auquel ellcs font conlinuile (k').
Sur l'articulation de la premiere el de la deuxieme phalange, le tendon de Fextenseur adhere par un tissu cellulaire tres-scrre ä la capsule synoviale, qui se prolonge jusque sur la lace auterieure de la premiere phalange, pour cftnstiluerun divcrliculum speciale-ment desline ä son glissement.
De cliaque cole, il s'etale sur rorigine des ligaments lateraux de cetlc articulation el s'y unit solidement par un tissu cellulaire Ires-lin.
A la seconde phalange, le tendon exlenseur contracte une pre­miere insertion ; ses Fibres s'implantenl sur la ligneapre qui en horde la marge articulaire superieure.
Au dessous de cette ligne, le tendon esl separe de la face aute­rieure de l'os par une petite bourse a compartiments souvent multi­ples qui lui est specialementdestinee.
II la recouvre en y adlierant intimement, ainsi qu'a ia capsule synoviale de la deruiere articulation phalangienne.
Au dela de cette articulation, I'expansion tendineuse s'elargil el embrasse de ses fibres irradiees l'apophyse pyramidale, sur la face auterieure de laquelle eile les clale el les implante (i').
De chaque cote, les marges de cette expansion tendineuse s'uuis-senl intimement aux ligaments lateraux anlerieurs avec le tissu des-quels eile se continue.
Enlin cette union de conlinuile est encore affermie par la bande-lette apouevrotique qui, do la lace interne de la plaque sculiforme, se prolonge par-dessus la surface du tendon, en inlriquanl ses fibres avec les sieunes.
L'cxpansion du tendon exlenseur peut done elre consideree au niveau de l'articulation du pied comme une especc de ligament capsuiaire ullaehe en haul ä la lace auterieure de la deuxieme pha-
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VPPAREIL -Uli [Q I.AU'.:;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'t'l
lange, en 1ms a Imminence pyramidale de la premiere, et do chaque cöte aux ligaments propres de l'articulation, auxquels eile fait continuite.
Textüre. — Le tendon extenseurest forme d'un fissu ircs-serre et Ires-dense, dans Icqucl on decouvre cependant, niemc ä l'oeil nil, quelques petites ramifications vasculaires. Son epaisseur diminue ä mesure qne scs fibres, en s'etaiant, occupentune plus large surface, en sorte qu'au niveau do la derniere articulation phalangienne, I'expansion dc ec tendon constitue mic membrane fibreuse assez mince et dont les fibres sont beaucoup moins scrrecs que dans loute relendue superieure de sou irajet; fait anatomique qui presenle, eu cliirurgie, une ires-grande importance.
'gt;. DISPOSITION DO TEgt;l)0gt;' FL^CBISSEDB PHOFOMl.
(PI. VII, Mil, IX, x, XI, xii, xm et xiv.-
Le tendon fldebisseur, considere dans scs rapports avec l'articula­tion du pied, doit ctre examine an moment oü il s'echappe d'entre les deux brauches terminales du pcrfore (PI.IX, r), ä la lace posle-rieure dc la deuxieme phalange (t).
A re point d'emergence, ce tendon commence ä perdre sa forme funiculaire; il s'epanouit, et, sans diminucr beaucoup d'epaisseur, 11 ctalc scs fibres en un large eventail dont le bord terminal cst sulli-samment developpe pour s'appliquer sur loute I'etendue do la ligne courbe,mesureepar la crele semi-Iunairc, cnlrc les exlremiles diver­gentes dc la troisieme phalange (PI. XIV, s).
Ses moyens d'union avec les parties qu'il recouvre dans ce trajet sont, en haut, la gaine fibreuse qui reunit l'une ä 1'autre les deux branches du pcrfore, a lour point d'insertion aux exlremiles de la deuxieme phalange (PI, VII, o).
Getto gaine fibreuse maintient le tendon perforant sur la poulie lixe do glissement que constitue pour iui le soinmet du plan incline de la face postcricure do cet os.
Au-dessous do celte poulie, que tapisse la synovialc grande sesa-moidiennc, il s'allachc ä la face poslerieurc de la deuxieme phalange par nno membrane fibreuse jaune (PI. X, w) qui so dirige transver-salement de la lace anterieure du tendon h la lace postcricure de Tos coronaiic, et forme une sorte de cloison sur laquelle s'appuie supe-rieurement le cul-de-sac de la grande gaine sesamo'idienne (PI. X, s), et inlerieurcmenl celui de la capsule articulaire du pied (PI. X, p),
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4N
ANATOMIE.
Lcs fibres de celte cloison jaune sont continues ä celles du tendon perforant, ä leur point d'emergence ä ce dernier. Malgre la difference do leurs tissus constitutifs, la disseeüon nc dömonlre pas enlrc olles de ligne de demarcation.
Iinmodialcmonl au-dessous de cotlc cloison fibreuse, letendon flc-cliisscur profond (PL i\quot;, x) s'ölend snr la poulie de glisscmcnt de la Face inferleure du pelit sesamoide, au dclä de laquelleil se termine ä l'os du pied, par nno large expansion membranifonne (Pl. XIII, t) (|ui s'attache sur loule I'etendue de la crele semi-lunaire, et de clia-que cote ä la face interne de l'apophyse rolrossalo, oü eile confond et mele son lissu avec celui de la coque extorieure du corps pyrami­dal qui la double dans celte region. L'insertion de l'expansion du perforant ä l'os du picd ne s'effectue pas seulement sur los asporitcs de la crele semi-lunaire-, son bord terminal est taillc en biseau tres-allonge au\ dcpens de sa face prol'onde, ses fibres les plus longues se prolongenl au delä de la crele, sur le plan antcricur de la face inferieure de la phalange, tandis quo los plus courtes s'allaclient en dccä, sur les asperilcs du plan posterieur, en avanl des fibres les plus superflcielles du ligament impair.
Giiine fibreuse de renforcement du tendon ßechisseur profond. — Le tendon perforant est lixö sur la petite poulic sesamo'idienne par unc (jaine fibreuse de renforcement dont la disposition fort remarqua-ble a, jusqu'ä present, ecliappe äl'attention de ceux dos anatomistes frangais ou etrangers quo nous avons puconsullcr.
Gelte enveloppc (Pl. VII, VIII et IX, v), qui fait continuile, i)ar sa partie superieure, au fascia cellulo-fibreux de la region melacar-pienne, double, au niveau et au-dessous de I'articulaUon mötacarpo-phalangienne, la capsule fibreuse dela grande galne sesamo'idienne.
Au moment oii le perforant (t') s'echappe d'entre les deux bran­ches du perfore (r a), eile acquiert une epaisseur considerable et se renlle sur ses parlies lalerales de maniere a consliluer denx faisecaux aplalis (x x dans les Pl. VII, VIII et IX el t x' dans la Pl. XII), sortes de brides ligamenleuses qui vont s'allaclier, de cbaqne cote de la premiere phalange, ä une surface rugueuse, souvenl saillantc en mamelon, siluee au niveau de la moitie inferieure de cet os et sur les marges de sa face poslerieure (Pl. XII, x').
De ces points superieurs d'insertion, cos brides funfeulaires se dirigent obliquement en arriere, en croisant les brandies tcrminalcs du perform (b) par-dessus lesquelles elles s'appliquent, atteignent au-
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APPAREIL AKTICLl-AIRK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;40
Jessous do la poulio fixe de la deuxiöme phalange, les marges du tendon perI'oi'uni(Pl.XH,i), an moment oü commence son epanouis-sement; se juxta-posent h lul, s'eialcnt h sa surface en membrane assez epaissc, el lui constituent, en sc reunissant par dos fibres transversales, une gaine eoaiplele (PI. VII, v), qui nelui esl d'abord que superposee, maisqui, a mesure que l'on so rapproche dc son insertion terminale, lui adhere dc plus en plus inlimemcnl, an point qu'il n'est plus possible dc les sepaivr sans empicler sin- run ou sur 1'autre avec le scalpel, au niveau do la poulie scsarnoidicnne inferieure.
laquo;
Le long des bords du tendon, ccs brides dc renforcement conser-venl leur forme funiculaire et restent ind^pendantes dc lui jusqu'au niveau de la lace in lerne des apophyses retrossales, aux tuberosites desquelles dies s'attachent avec les fibres du tendon lui-memc et celles de la plaque du cartilage lateral (PI. XII, u).
Complete par ces brides ligamenteuses de renforcement qui rcni-plissent dans le jeu de l'articulalion du pied un rnlo important que nous aurons plus tard h signaler, t'expansion terminale du tendon perforant, a laquelle on a donnc, en raison dc sa forme, le noni d'a-pontvrose plantaire, peut clre consideree, dans scs rapports avec rarticulation du pied, comme un fort ligament membraneux, attache en haul ä Tos du paturon par ces deux faisceaux (ibreux que nous venons d'indiquer, et en bas par son bord epanoui a la face plantaire de la iroisiemc phalange.
Ainsi envisages, les faisceaux de reforcement font 1'offlce d'une iroisiemc paire dc ligaments lateraux, elendus des faces laterales de la premiere phalange aux apophyses retrossales de ia troisicme
(PI.XII, \'l).
Texture. — Le lissu du tendon perforant est forme de fibres pa­ralleles tres-serrces danssa partic funiculaire. An point oüce tendon s'epanouiten aponevrose, ses fibres deviennent divergentes dc haul en bas et de dedans en dehors du colö do sa face externe; dies se montrent disposces a la surface des coupes faites en dedolanl, a la manierc des barbes d'une plume sur leur axe (PI. XIV, t).
Du cole de la face profondc, cette disposition est inverse, les fibres sont convergentes dc dehors en dedans el de haut en bas.
Au niveau du point oü s'inserent a la face Interne du tendon les ligaments jaunes qui emanenl dc la face posleriourc de Tos coronaire.
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ANATOMIE.
lc tissu du perforanl presenlc im reutorcemcni de fibres entre-croi-sees Iransversales qui augmeatent son öpaisscur.
Ccite eiiaissein- diminue d'une manicro sensible, ä mesure quo le tendon perd sa forme limiculaire, pour affecter la disposition inem-braneuse qui luiavalule mm tfaponivrose plantatre; ums il ne laut pas prendre cette ancienne expression ä la lettre : lc tendon, meine dansla region de sa plus Torte expansion, ne revet jamais les earacteres d'une membrane aponcvrolique, et son tissu so presenle loujours avec la tramc condensee caracteristique du tissu tendineux. Au niveau de son insertion, I'epaisseur du tendon est encore egale i\ eelle d'unc piece de deux francs, et son attache ä Tos, en dega et au delude la cretc semi-kmaire, s'cl'lcclnc, par des fibres d'incgale longueur, sur une etendue superücielle large de plus d'un centimetre et demi.
Lc tissu des tendons perforant etperfore est doue d'une vascula-ritc fort remarquable que Ton peut rendre 6vidente par une simple injection a la cire, sous Finlliiencc de laquelle se dessinent souveut ä leur surface et jusque tlans lour epaisseur les plus belles arborisa­tions (PL XV et XYI).
... ll.
AUTICULATION 1gt;K LA PREMIEUE PHALANGE AVEC LA UEUXIEDIE.
IM. Ni, XII et XIV.)
Nous avons dit, en decrivant la deuxieme phalange, la forme de su surface articulaire supörieure. L'cxlremite inferieure de la premiere phalange, qui correspond ä cette surface, oifre une configuration symetriquement inverse pour s'adapter, par ses eminences laterales et sa depression centrale, aux cavites laterales el a rcminence ceu-trale do la face articulaire superieurc de Tos de la couronne.
Le moule de cettc face donnc 1c relief de cello qui lui correspond.
Les deux premieres phalanges soul mainlenues dans leurs rap­ports articulaires par un appareil fibreux tres-complexe, que con-coureut ä former les ligaments propres a rarticulalion et les tendons iles muscles extenseurs et flechisseurs.
LIGAMENTS PROPRES.
ils sont au nombre de trois, deux lateraiix el un poslerieur impair.
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APPARKIL ARTICULAIHF..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;51
LIGAMENTS LATlinADX.
Les ligaments lateraux (PI. XII, r) forment deux faisceaux aplalis et trös-larges, qui s'etendent obliquement en arricre, ilc Pexlmnite inlerieure de Tos du paturon au petit scsumoide, oil leurs liliresles plus longues et les plus supcrüciellcs (d) sc temiincnt en se confon-duul uvec celles des ligaments lateraux posterieurs de l'articulation •In pied.
Leur implantation ä l'os du paturon s'etablit par une large irra­diation qui embrasse reminence saillante d'insertion situee au-dessus des condylesde la surface articulaire inferieure.
11s franchissent rarliculation en conservant la largeur de leur surface d'origine, ct onvcloppent de leurs fibres epanouies une par-tie des laces laterales de la dcuxieme phalange et le cöte externe des fortes eminences d'insertion qui forment les deux extreinites la­terales du sommel du plan incline de cet os; apres s'etre attaches ä ccs eminences, Us se retrecissent et descendent jusqu'au petit sesa-ino'ide, par-dessus 1c faisceau profond du ligament lateral posterieur, dont ils constituent 1c faisceau superflciel.
Lcbord antericur de ces ligaments est reconvert en partie par le tendon extenseur auquel il est intiraement uni.
Enarriere, ils confondent leurs fibres avecles fibres terminales des branches du perfore et avec celles du ligament posterieur. Leur face interne est en rapport intime auniveau de l'articulation avec la membrane synovialc qui la tapisse.
I.IGA.MENT POSTERIEUR. (PJ. VI, Fig. 2, ct PI. XIV.)
Situe au sommet du plan incline posterieur de la dcuxieme pha­lange, le ligament posterieur constitue une sorte d'appareil sesa-mbidien, complementaire par sa face interne de la surface articulaire superieure de l'os auquel il s'attaehe, et par sa face posterieure de la poulie llxc do glissement quo reprcsente le sommet do cet os.
Co ligament, tres-epais ct ires-dense, est solidement lixe par sa marge inferieure au bord posterieur do la surface articulaire qu'il contourne et deborde, sur les parties laterales, pour s'unir avec, les ligaments pairs dc I'arliculation dont ies fibres sont continues avec les sieuiies.
A son bord superieur, il prescnte irois prolongements fmicu-tau-es, deux pairs et un impair, qui I'unlssenl aux parties supe-rieures.
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5inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
heprolmgement impair (PI. XIV, *.) s'eleve perpendiculairement et dans le plan median de l'os, de la trainc du ligament postamp;'ieur dont il pcul eii'c considöre comma la continuity, sous la forme d'une longue bride, forte et epaisse, qui s'elargitdebasen haul et embrasse h son oxtrcmite superieuro, de ses fibres epanouies, 1c bord infe-rieur des grands sesamoides, avec la coque fibreuse desquels ii se confond.
C'est 1c ligament sesamot'dt'en superßciel des anatomistes.
Les prolongements pairs (PI. XIV, b) du ligament posterieur constituent deux petits faisceaux cylindriques, courts et epais, qui se detachent de sa plaque fibreuse de chaque coLe de I'origine du prolongement impair, el sc dirigent, en divergeant Tun de l'autre et en s'inclinant en avant, sur la lace posterieure de Tos du paturon, oü ils s'insercnt, au-dessous el en dedans des points d'attache des brides laterales tie la gatne de renforcement dc 1'aponevrose plan-la ire (c).
En dehors de ces deux faisceaux ligamenteux, dont la position et la direction sont constantes, il s'echappe des parties laterales de la plaque fibreuse du ligament posterieur, dc petites brides diver­gentes, laiitül isolees les nnes des autres, d'aulres fois conslituant imc membrane continue, qui s'inserent ä la phalange depuis le point d'implantation des faisceaux pairs jusqu'a I'origine superieure des ligaments laleraux de 1'articulation.
Ces brides sont toujours envcloppees d'un lissu cellulaire lies-läche et tres-riche en vaisseaux sanguins.
En arriere de ces faisceaux d'insertion a la premiere phalange, le ligament posterieur presenlc deux saillies laterales qui nc sont autre chose que le renforcement de son tissu par les branches Icrniinales du perfore qui s'implantent sur lui en confondant lours libres avec les siennes (PI. XIV, o).
A cc point de jonction, on remarque en debors, dc chaque cole, une petite bandelette fibreuse transversale, qui se detache dc la brau­che du perfore el va s'insererä uneligncaprc au-dessusde I'origine des ligaments iateraux de I'articulation.
La face antcricurc du ligament posterieur presenle deux excava­tions laterales, scparces par un renflement median, qui continuant en arriere les cavitcs glcnoidales dc la table arliculairc de l'os.
La face posterieure (PI. VI, Fig. 2) est concave dans son centre, bordee par deux reliefs Iateraux, el se prolongc en membrane fibreuse
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AI'I'AliKIL ARTICULAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ö'.i
mince sur le sommet du plan incline posterieur do I'os do la cou-ronne pour eonsiituer avec lui la poulie fixe de glissement du tendon perforant.
Oulro ces moyens si solides d'affermissement de la premiere arti­culation phalangienne, !e tendon extenseur forme ä sa face anterieure une sorte de ligament capsulaire qui ajoute puissamraent encore ä sa soliditc.
sect; ill. CAPSULES SYWOVIALE8 ARTICULAIRES ET TENDDIEÜSES.
'• — Partie de la gaine s^samo'idienne situee en arriere des phalanges.
Lc glissement dos lontlons perfore el perforant run sur 1'aulre el sur les os avoo lesquels ils soul en rapport es!, lacilite en arriere des phalanges par la membrane synoviale qui lapisse la grande gaine sesamoidienne (PI, VI, s).
r.eftc membrane revet la face poslcrioure des sesamo'ides, la face interne de l'anneau du perfore et de ses deux branches terminales.
Au-dessous do la coulisse sesamoidienne, e!!e se ivflechit dans rinterietir de sa propre cavite pour former une enveloppe isolee an tendon perforant. A cc point de reflexion, eile constitue une espöoe de mediastin, mince, transparent et quelquefois perce ä jour comme lemediastin posterieur de la poitrine, quise dirige obliquementen bas ot on arriere, ä la face profondedu perforant.
Ce mediastin de la gaine grande sesamoidienne forme enire les deux tendons une sorte do ligament cclluleux qui sort do support a des vaisseaux.
Au-dessous de celte cloison do reflexion, la capsule synoviale se prolonge par-dessus la poulie fixe silnce en arriere de la phalange moyenne, et eile forme un long cul-de-sac immediatement en bas do oette poulie, a la face posl6rieure de cet os, pour do la so rellechir sur la face anterieure du perforant.
Ce cul-de-sac inferieur do la grande gaine sesamoidienne est appli­que et sontcnu snr la cloison flbreuse jaune qui se dirige transversa-lement, au-dessus du petit sesamoide, do la face anterieure du ten­don a la face posteriouro de I'os coronnaire (PI. X, m).
Cette parlic phalangienne do la synoviale grande sesamoidienne est enveloppöe dans toute sou etendue : 1deg; par une forte gaine
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04nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
flbreuse propre (PL VII, q), qui unit rune ä Taulrc los deux bran­ches du pcrforc, forme avec dies uuc (lemi-goultiöro complete, et va s'attacher, en avant. de ces branches, sur los parties postörieures et laterales de la premiere phalange, par ime succession de brides transversales;
2deg; Par la gaine de renforement du perforant qui, apres avoir attache ses brides laterales de chaque cöt6 de la premiere phalange, so prolonge par-dessus la gatnepropre sdsamo'tdienne et se confond avecelle(PI. VII, v).
3deg; Enfln, par la tunique propre du coussinet plantaire qui va se reunir sons forme d'une membrane flbro-celluleuse au fascia d'enve-loppe dela region supra-phalangienne.
Cependant, malgre cette superposition de gaines enveloppantes , 11 esiste deux points prineipaux oü la membrane synoviale rencontre naoins de resistance ä sou developpement et pent se dilater : c'est au-dessom des grands sesamoides, dahsun interstice que laisseat ontre eux les ligaments transversaux qui unissentles branches du perfore a la premiere phalange, et plus has, au niveau de l'insertion des brides laterales de l'aponevrose de renforcement du tendon per­forant (PI. VII).
II.
Petite (Uine s^sasioidiewne.
Une capsule synoviale (Pi. X, o) est interposec entre la lace infe-rieure du petit sesamoule et la face superieurc dc 1'expansion apone-vrotique du perforant pour faciliter le glissement de run sur I'autre.
Cette membrane tapisse la couche fibreuse qui revet 1c petit sesa-moide, se prolonge sur le bourrelet ßreux complementaire de son bord superieur, jusqu'au ligament jaune (m), qui unit le perforant ä la lace posterieure de la phalange moyonne, se replie sur cctlc cloi-son en formant mi vaste cul-de-sac superieur, adosse au cul-de-sac inferieur dc la grande gaine sesamoidienne, puis so rellcchit sur la lace superieurc de l'aponevrose plantaire jusqu'ä son point d'inser-tion ä la crele serai-luraaire. Uu pen en avant dc cello limite, eile se replie sur eile meme pour former un revetement a la face inferieure du ligament impair de l'articulation du pied.
On voit par cette disposition que la membrane synoviale dela petile gaine sesamoidienne forme une capsule aplalie, h laquelle l'a­ponevrose plantaire constitue dans presque loulc son cteudue un revfitement ftbreux tres-epais.
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U'l'AREIL amp;RTICI L4IRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;05
II ost un point cependant on ce rcvdtomcnt fait defaut, c'est en avant des hrities laterales iio Vaponcvrose de renforcement; \i\ le rul-do-sac superieur do la peiiie gaine s6sainoidienneestimin6diatement en rapport avec les renflciuents bulbeux du coussinet plantaire.
Texture.—La membrane synoviale de la petite gaine sesamoi-diennoest richetnent arborisee de vaisseaux rouges dans 1c fond de ses deux culs-de-sac, superieur et inferieur. Ccltc rlclie arborisation contraste avec la blancheur mate de son lissu a la surface du sesa-mo'ide et de 1'aponevrose plantaire.
l.:.\. Bourse synoviale du tendon extenseur.
Sur la face anterieure de la phalange moyenne, an-dessous du point oil le tendon extenseur contracte une premiere insertion aux asperites de sa table el au-dessus dc 1'articulation du pied, existe nnc bourse synoviale etroite, independante de la gaine articulaire, destince a lacililer lejeu du tendon sur cot os dans les mouvements de flexion, car le glissement est ä pen pres arrelepar l'union intime qu'il a eontractee avec la phalange.
IV. — Capsules articulaires.
ARIICDLATION DE I.\ I'llKMItlU! EI DE LA DEDXIfeHE PBALASGE.
La membrane synoviale de la premiere et de la deuxieme pha­lange presente une etendue do surface plus considerable quo celle qui est mesuree par l'etcnduo des deux surfaces articulaires elles-memes.
En avant, clie presente un vaste diverticuluni central qui lapisse, dansle tiers Inferieur de son etendue, la face anterieure de la pre­miere phalange, et constitue an tendon extenseur une.bourse dc glissement; el en has, eile debordc un pea la surface articulaire dc la phalange coronaire, et forme, sur son contour anterieur, une cspece dc gouttiere circulaire en dehors de la marge articulaire.
Ku arriere, eile se prolonge sur la face articulaire du ligament posterieur, montc un peu au delä dc la marge superieurc de ec liga­ment, et se ivllechit en vastc cul-de-sac sur la face poslericurc dc la premiere phalange au dela de la table articulaire (PI. X, l).
Cette membrane synoviale, richement organisce, est puissammem affermie dans toute sa peripherie par Tappareii flbreux complexe qui enveloppe ['articulation qu'elle tapiss(v.
II n'y a que deux points oil cot apparcil fasse defaut ct oil la cap-
:
3 '#9632;. #9632;
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ANATOMIE.
tl
sulo puisse eprouver des distensions ; c'ost en arriöre, cnirc los fais-ceaux Qbreux qui unissent 1c bord supcricur du Ligament posleriour ä la face de la premiere phalange, de chaque cöte, en dehors des prolongemenis pairs; lä, il n'y a que du tissu cellulaire abondaul qui serve de revclemeni ä la membrane de l'articulation.
V. — Capsule de l'akticülation du pied.
La membrane synoviale de l'articulation du pied forme une gaine Ires considerable dont l'elenduc superflcielleestbeaucoup plus vasle que celles des surfaces articulaires qu'elle revel.
Cette membrane (PL X, c) tapisse !a surface superieure de la troi-sieme phalange, forme en arriere im diverticulum qui glisse entre l'os du pied et le sesamo'ide, el repose par son cul-de-sac sur la face superieure du ligament impair (PI. X, n) ; puis do la eile so reflechit sur Ic sesamo'ide, se prolon^e sur le bourrelet Bbreux qui le horde en arriere, le depasse, monle sur la face anterieure du tendon perl'o-rant, jusqu'au ligament membraneuxjaune (m), sur lequel s'appuie, en haut, le cul-de-sac de la grandegalne sesamoidienne, et, en has, celui dc la petite. La, eile so reflechit sur la lace poslcrieurc de la deuxieme phalange, descend sur sa table articulaire, la revel et vienl so continuer avec ellc-meme sur la marge anterieure de cet os, h la face inlerne de i'expansion de l'extenseur, ä laquelle eile fournit un diverticulum de glissement.
11 resulle dc cette disposilion que la capsule synoviale de l'articu­lation du pied forme, en arriere du sesamo'ide et dc la phalange nioyennc, un vaslc cul-de-sac, adosse, en haul, aucul-de-sac infericur de la grande gaine sesamoidienne, et en arriere au cul-de-sac supe-rieur de la petite. Ces trois membranes rcllechics oat un point com-mun dc rencontre ct dc contact, le ligament jaunc transverse du per-forant (a) qui separe la premiere des deux autres, adossees imme-diatement rune ä i'autre.
La capsule synoviale de l'articulation du pied est puissamment soutenue dans Ic perimetre anlerieur de cette articulalion par le ban­dage flbreux que presenle I'expansion tendineuse de l'extenseur, continue aux faisceaux des ligamentslateraux antcrienrs.
Mais, en arriere de ccs ligaments, au-dessous de la plaque sculi-forme des cartilages, eile n'a d'autre revelcment immödiat que du tissu cellulaire lache qui lalssc un champ libreä son developpemenl, circonstance anatomique importante a signaler pour la Chirurgie.
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IPPAßEIT, VASCf'l, vii;inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 57
Kn arrtere dos ligaments lateraux postörieurs, ies bulbes renfles flu coussinet plantaire s'appliquent immSdiatement sur eile cl la souliennent.
Enfln, ä la face posterictirc dos phalanges, olio a pnur revetcment medint l'expansion apon6vrotique du perforant, qui en est separee par 1c cul-de-sac de la petite gaine sesamoidienne.
H
CHAPITRE III.
APPAREIL VASCULA5RE.
DES VVISSEAIX ARTERIELS.
pi. xv, xvi, xvii, win.
Deux vaisseaux considörables fournissent a la region du doigt du cheval lo sang desline ä sa nutrition et a ses söcrötlons-, oc son! Ies arteres qui, en raison do lour destination et de lour position, ont recu le nomde digitales on encore de collateuales des phalanges (a a'aquot;).
Les artöres digitales sent Ies branches do terminaison principales et constantes deVarterelatSrale stiperßcielle du canon, encore ap-pelce artere plantaire superficielle.
Eiles naissent loutes deux ä la face poslörieure interne du canon (PI. XV, a), du tronc de cette derniere artere, en arriere du tendon suspenseur du boulet, au-dessous des tendons llechisseiirs, au-des-sus du cul-de-sac superieur do la grande gaine sesamoidienne qirelles embrassent dc lour angle d'emorgence.
Geile de ces deux artcrcs qui est situeo du cöte interne, continue en ligne presque droite la direction de l'artere mere; Texterne de­ceit unc-courbo pour contourncr la grande gaine sesamoidienne et aller so placer sur lo cöle de I'articulafion metacarpo-phalangienne, dans une position symelrique ä colle dc la premiörc.
A partir de ce point, la position, la direction, les rapports el les divisions de ces deux arteres sont idenliqucs; la description de l'ime impliquc done necessairement celle do I'autre.
VarUre digitale descend, dans une direction presque perpendicu-
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öSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
laire, dos parties laterales de rarticulation m6tacarpo-phalangieane , jusqu'ä la face iiitorne de l'apophyse basilaire oü eile subit sa bifur­cation terminale.
Dans lout cetrajet, olle suit le parcours des tendons llecliissours, sur 1c bord desquels eile est appuyee et maintenue par im lissu cel-lulaire lache. Elle est flanquee en arriöre par le nerf plantaire, qui recouvre une partie de sa surface, l'enlace de filets aombreux, et lui est assez inlinienient aecoleo pour elrc associce ä toutos ses flexuo-siteset ne constituer avec eile qu'un seül cordon.
En avant, olle osl longco, inais ä une petite distance, par sa veine satellite qui repose dans tout son trajel sur les faces laterales dos deux premieres phalanges.
A sa partie superiourc, pros de son origins sur les parties late­rales de rarticulation mötacarpo-phalangienne, l'arlere digitale est croiste d'arriere on avant par la branche anterieure du uerl'plan-taire (im, el eile osl recouverte dans loute sou etendue par le fascia qui fait continuity a la tunique propre du conssinol plantaire, donl la bride ligamenteuse laterale coupe obliquement sa direction de haul, en bas et d'arriere en avant, au niveau de la partie moyenne de la premiere phalange.
DIVISIONS UK f.'.unt.RK DIGITALE.
Du tronc des arleres collalcrales des phalanges emane une mulli -lüde de canaux secondaires, destines ä porter les (Moments de la nu­trition a lontcs les parties qui se trouvent dans la division de leur parcours.
Cos divisions arterielles sont romarquablos surtout par la multi­tude des anastomoses qu'clles contracient entre alles et avec cellos de l'arlere opposee, on sorlo que toutc la region pbalangienne osl ccrclce, pour ainsi dire, d'anneaux et enlacee de reseaux vasculaires qui offrent ä la masse du sang dos voies de communication toujours largement ouvertes.
Les parlies de ce reseau artoricl qui presenlent les dispositions los plus remarquables ellesplusconstanles, son! situeos aulour do ['ar­ticulation metacarpo-phalangienne, sur la face anterieure de la pre-miere phalange et tout aulour do I'osdela couronne.
Au niveau de rarticulation metacarpo-phalangienne, los arleres digitales emettent, en avant et enarriere, ties rameaux transverses (PI. XV, not g), qui se subdiviseut en ramuscules nombreux el
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MM'AliKII. VASCUr.Alll
#9632;#9632;,'gt;
(Hablissout par leurs anasloraoses mulliplcs dos communicalions cir-culairesentre-les troncs des deux arteres. Los divisions exlromcs de ce iaeis penelrcnt dans ies ns, dans les ligaments, les tendons, les membranes synoviales el la pcan. Aii-dcssous de l'arlieuialion du boulet, nous distinguerons, pour in clarte de la description, les di­visions de Pariere digitale en anUrieures elposttrieures.
a. DIVISIONS ANTKRIELIII'S.
A la parlic moyenuc dc la premiere phalange, i'arterc digitale laisse 6chapper ä angle presque droit unc brauche comic el d'un fort calibre, que Percivali appellc artereperpendiculaire {perpendicular nilenj) PI. XV, c), expression que nous adoptons.
Cette micveperpendiculaire, dc 1 ccntiraötrc ä 2 dc longueur, se divise immediatement en deux raraeaux principaux, dont Pun supe-ricur ou ascendant (d) se dirige obiiquement en haut, par-dessus la bride d'assujettissement du tendon cxtenscur, ct va reiinir ses ra-muscules dc termiuaison au reseau anterieur de l'articulation meta-carpo-phalangiennc.
Quelques divisions considerables de ce rameau ascendant se re-pandent stir la lace antcrieure de la premiere phalange, au-dessus et au-dessous du tendon extenseur, ct s'y anastomosent en cerclc avec les divisions correspondantes de l'artcro opposce.
Le rameau infericur ou descendant (e) de I'arterc pei'pendicnlaire, se dirige obiiquement en bas, 1c long des faces laterales des deux pre­mieres phalanges, ct quclquel'ois en lignc absolument parallele a celle du tronc de rarlere digitale clle-nicmc
I! se divise sur la face antcrieure dc la premiere et de la dcuxieme phalange en plusieurs ramuscules assez considerables, qui se sub-divisent eux-memes en ramuscules plus tenus, lesquels 1'orment, on se reunissant aux divisions correspondantes de I'arterc opposce, de riches arborisations destiuecs aux tendons, au perioste et aux os.
Arrivee au niveaudu bord superieur de la plaque du cartilage la­teral, l'artere digitale envoic un rameau, transverse (f) qui se dirige . en lignc droite sur la face antcrieure de l'os coronaire, au devant du rameau transverse oppose, ct anastomose avec los siennes ses divi­sions tcrminales au-dessus de l'expansion de Textenseur, dc ma-niere a enlacer d'un reseau demi-circulaire la face antcrieure do la dcuxieme phalange.
Percivali, et aprcs lui Rigot, onl doiine le nom de cercle coro-
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GO
ANA KIM IK.
naire superßciel (par opposition au ecrclc arteriel profond formö dans rinterieur do la iroisiömc phalange), au reseau anastomotique circulaire 1'oniiL' au devant de l'os coronaire par los branches tcnm-nales du rameau Iransverse de Tariere digitale.
Le cercle coronaire superfleiei est l'origine d'nne multitude de ramuscules (PL XV, ff) qui descendent perpendiculairement daas la matricederongle, et y constituent un lacis anastomotique fort re-raarquable, ä la formation duque] concourentles divisions a*ceraquo;lt;amp;m/es cxlreracs des branches terminales de l'artöre digitale (Pl. XV, /'' f).
A sa partie superieure, le cci'cle coronaire superfleiei envoie dos divisions assez nombreuses aus arcades anastomotiques supßrieures, formees par la reunion des divisions dos rameaux descendants de Tartere perpendiculaire.
Teiles sont, avantses terminaisons, les divisions mUrieures les plus remarquables do Tartere digitale.
h. DIVISIONS POST^RIOCUiS,
Les divisions poslvrieures sont:
1deg; Siiperieuremont, en arricre de ['articulation metacarpo-pba-langienne, les branches (ransrerses, correspondantes aux branches transverses antcrieurcs qui forment tout autour de cette articulation im plexus arteriel si remarquable (Pl. XV et XVI, c);
2deg; Danstoutela longueur de la premiere phalange, trois ou quatre rameaux cckelonnes (Pl. XVI, n n) qui forment, avec les rameaux oorrespondants, des arcades anastomotiques completes, dont les di­visions sont destinees aux tendons llecliisseurs et ä l'appareil li^n-incnteux complexo situe en arricre des phalanges.
L'un de cos rameaux tendineux (Pl. XVII, h), principalement des­tine au perforant, emane de Tariere digitale, au niveau du point d'e-mergence de Tarlere perpendiculaire, et so projette dansle perforant oii il forme une trös-belle arborisation, pur l'interm6diaire de cette espece de mediaslin, quo la synoviale sesamoidienne constitue en se reflechissant de la face poslerieure des phalanges a la lace anterieure du perforant;
:gt;quot; i.a Iroisierae division poslerieure de Tariere digitale, est Var-lere du coussinet plantaire (Pl. XV, XVI el XVII, k).
Cette arlere, d'unc assez gros calibre, naitä angle aigu, au niveau du Lord superieur de Tos coronaire-, eile descend accompagnec d'uii cordon nerveux destine aux memes regions qu'elle, par-dessus les
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APPARKIL VASCUT.AIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lt;'gt;|
bullies renfles du coussinel plantaire, ot se divise iinraedialcmeiu ou deux brandies principales, don I I'une, I'exteme, la plus courte, contourne le bulbc carlilagineux et so disperse dans lo tissu veloule qui revet la region dos lalons, tandis que rinlerne (PI. XVI, i.) ga-gne la lacune mediane du coussinet plantaire, s'applique a la face interne do ceiie excavation et so prolonge, en dissominant ses ramus-cules divergents dans le tissu veloulo, jusqu'ä la poiulc du corps py­ramidal oil clle forme nne anastomose en arcade avec la branche correspondante do I'artere opposee.
Enlre ccs deux branches principales, I'artere du coussinel plan­taire envoie do nombreuses divisions dans la masse dos bulbes ;
4deg; Enfln, un dernier rameau posterieur important 6mane dutronc da la digitale, juste au niveau du rameau transverse aiitcrieur.
Ce rameau posterieur (!'!. XVil, m) Iransverse lui-rncme, passe au-dessous du tendon perforant, en longeant le bord inferieur du li­gament posterieur do la premiere articulation phalangienne , et complete, en s'abouchant avec Pariere opposee, le cercle vasculaire dont la circonfercnce anterieure csl formee par l'anastomose des deux rameaux transverses anterieurs, e'est-a-dire par le cercle co-ronaire superßciel.
C. BRAKCBES TliUMlKAI.ES 1gt;K I.'ARTEIU: DIGITALE.
L'artere digitale, arrivee ä la face interne el ä la base du 1'apo-physe basilaire, an niveau do rexlrcmite du petit sesamoide, se divise en deux branches (pie Ton pout distinguer en anlerieure on externe el posUrieure ou interne.
1deg; Branche a:iti:ri(-:ire ou externe sic l'arlire digitale.
(PI. XV et XVIII, x)
La branche externe, encore appelee pr4plantatre ot par los An­glais ortere des feuiUels {laminal artery) so dötachc ä angle presque droit, en ari'ierc du tronc de la digitale, on dedans do I'apophyse ba­silaire. De la, eile se dirige obliquement en arriere el en has, ac-compagnec de la branche posterieure du nerf plantaire qui quitte ä ce point le tronc de I'artere mere •, arrivee, apresun trajel de 1 ccn-liiuelre environ, an niveau de l'encoche profonde dontse trouve en-taillee I'apophyse basilaire, clle s'yintroduiten faisant sur elle-mamp;ne un pli ä angle aigu dans lequel eile embrasse la base de cette Eminence.
An moment oü eile prend cette nouvelle direction, eile laisse
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ANATOMIE.
s
ecbapper une peilte branche retrograde qui so divise dans le lissu des luluiis cl des branches du corps pyramidal, s'y anastomose par quelques-uaes tic ses divisions avec les divisions divergentes de l'ar-töre du coussinct plantaire, puis se prolonge lo long de ia crele somi-lunaire, au-dessous de l'aponevrose plantaire, et va au devanl de la branclie correspondante du cote oppose avee laquelle eile forme une anastomose ä grande arcade, dont lesrameaux arborises concourent ä former le lacis arteriel du lissu velotiie.
Uno l'ois traversee l'encoche de l'apophyse basilaire, la branclie externe de la digitale vient se diviser, sur les parlies laterales de la phalange, au-dessous de la plaque du cartilage, en trois rameaux prineipaux-, Vnn retrograde (PI. XVill, r) va disperser ses ramus-cules ä la surface et dans laprofondeur du buibe cartilagineux; le deuxieme se dirige, de conserve avec un lilel nerveux, en avant et en bas, dans une scissurc oblujue qui sillonnel'eminence patilobe el va s'anastomoser, apres s'elre ramiüce dans le lissu podophylleux, avec la gründe artere circonflexe qui longe le bord tranchant de l'os du pied(Pl. XVIIl, i-x).
Lc troisieme rameau conslitue (IM. XVIIl, q) Yavleroprcplanlairc proprement dite. Accompagnee de la branche posterieure du nerf plantaire, ccllc artere s'insinuedans la scissure preplantaire den parcourt Icsillon horizonlal, en s'irradiant par une succession de decompositions multiples, d'une part, dans la trame du lissu feuil-lele oü eile forme un lacis Ires-anaslomoliqiic, de concert avec les ramuscules du cercle coronaire superficiel et avec ceux qui s'ecliap-pent de la profondeur de l'os du pied, a (ravers les innombrables foramens dontilestperce, el d'autrepart, dansle tissu du bourrclet.
Arrivee ä l'extremile du sillon preplantaire, la branche lerminale externe de la digitale, reduite ä un Ires-petit calibre ou represenlee par quelques divisions extremes, plonge dans l'intcrieur de l'os par une ou plusieurs des ouvertures fixes qui sc trouvent a l'extremitö de ce sillon, el va se röunir au cercle anastomotique Interieur dans le sinus semi-lunaire.
2deg; Brancbes internes o;; poslirienres de l'artire digitale, ou arn-rcs plantalreg.
(Pl. XVII el X\ill.;
D'un diametre plus considerable que la branche externe, la brau­che posterieure de la digitale esl, a proprement parier, la continua­tion du tronc de l'arlere-möre (s s).
[mmediatement au-dessous du point d'emergence de la branche
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APPAREIl VASCULAIKK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 03
externe, eile so dirige obliquement, on dedans el en avant, gagae la scissure plantaire, so logo dans pa gouttiere dont ellc snii le con-lour, el plonge, ä l'extr6mite de celte goullierc, dans la profondeur de Tos, par la voic du large foramen qni la tennine ( PI. XVII, s).
Avant de disparaitre par celte Ouvertüre, eile laisse öchapper im rameau transversal qui rampe a la surface dn ligament interosseux, et forme, par sa reunion avec un rameau correspondant de l'artere opposee, une anastomose rectiligae (PI. XVII).
Uno fois introduite dans la profondeur de l'os, eile suit la direc­tion des canaux postoieurs du smtw 5eraquo;M-/laquo;nmre, pen^lrc dans ce sinus el s'inllecliil de deliors en dedans dans rinlerieur de sa cavite semi-circulairo, pour aller ä la rencontre de la brauche corrcspon-danle de l'artere opposöe, avec laquelleelle s'abouche a plcin canal et forme un demi-cercle anastomotique complet, que nous appellerons anastomosesemi-lmaire (PI. XVII etXVIIl, Fig. i).
De la convexite do I'anse forraee par 1'anastomosc semi-lunaire, emanentdeux ordres do vaisseaux secondaires.
Les uns ascendants, d'un plus pelil calibre, suivent la direction des canaux osseux du nieuie nom, s'irradient dans la trarne spon-gieuse de la troisieme phalange, et viennent, commeautant de raci-iics chevelues (PI. X\, uu), s'echapper ; #9632;!;• les nombrcuses onver-lures do sa face anterieure oü elles foment un reseau tres-intriquo, en s'anastomosaut, dans la irame du tissu feuillete, avec les divi­sions extremes de ia brauche anterieure de la digitale et du cercle coronaire superficiel.
Cost ä ees Aivisions ascendantes quo Spooner donne le nom d'ar-lörcs anlerieures des feuillets {anterior laminal arteries).
Los aulres vaisseaux qui emanent de Vanastomose semi-lunaire M que Spooner designc sous le nom d'arteres infericurcs communi-rjuantes {inferior communicaling artenes), ont une disposition rayon-nee comme les canaux osseux descendants dont ils suivent la direc­tion O'l-XVIIctXXlII).
Ils naissent perpendiculairement de la circonference anterieure de l'anastomose semi-lunaire, et s'en detachent, comme autanl de rayons divergenls, lesunsenlignedroite, les autresen so bifurquant, el gagnent, par la voie des canaux descendants, les grandes ouver-tures fixes, au nombre de douze ä quatorze, orifices de cos canaux, au-dessus du bord irancliantde Pos (PI. XVIII, x x).
A leur sortie de la phalange, ccs rameaux descendants envoient,
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ANATOMIE
dans la trame du üssu teuillete, une mullilude do ramuscules ascen­dants qui vont concourir ä former le rescau arteriel de ce tissu; pnis, ils s'inflöchissent versla faceinferieurede la troisieme phalange, en suivunl la demi-gouUiere par laquelle las canaux inlerieurs sc coniinuenl jusqu'ä son bord tranchant; la, ils s'anastomosent trans-versalement par ur.c succession de polilcs arcades (PI. XVIII, x\ x) qu'ils so projettenl dol'un ä l'aulre et formeulainsi un grand canal circonflexe qui suit le contour do la courbe parabolique tin bord tranchant de Tos du pied, du cölo de sa face inferieure; ccslVurlerc circonflexe (PL XV, p p, el Pl. XVI et XVIII, p).
De la circonference inlerne de cetle arlere circonflexe h la forma­tion de laquelle concourt, encore en arriere, lo deuxieme rameau de terminaison de la branche externe dcla digitale, emanent los ar-löres solaires (Pl. XVI, sty), au nombre de quatorze ä quinze, qui convergent en s'irradiant versle centre du cercle, dout Tariöiv cir­conflexe forme le contour exterieur.
Ccs arlercs convergentes so distribuenl dansla trame du tissu ve-loulo, et concourent a en former le riebe reseau arteriel, de concerl avec los divisions oxlreinos do Pariere du coussinet plantaire donl nous avonsvu plusliaul la disposition (Pl. XVI, l).
Hesumö cie la diitribution des artercs digitales.
Iminediatement apres sou emergence du tronc de Farlore laterale superflcielle du canon, Partere digitale enlace do ses rameaux multi­ples Jes faces anterieurc et posterieure de l'articulation nieiacarpo-phalangienne.
Au niveau de la partie tnoyenne de Pos du paluron, eile laisse echapperä angle droit de son tronc une forte brauche, Vartereper-pendiculaire qui, apres un trös-court trajet, se divise en rameaux us-cendant el descendant ei forme, par los subdivisions de ces rameaux, un rescau tres-riche sur la face anlerieure des deux premieres pha­langes. Au niveau du bord superieur de la plaque du cartilage late­ral, Partöre digitale projetie perpendiculairement un rameau irans-verse qui forme, en s'anastonaosant avec le rameau correspondant oppose, le cercle coronaire super fidel, d'oü emanent les arleres du bourrelet.
En arriere, les arteres digitales se joignent l'une ä l'autrepar une succession d'arcades anastomotiques ichelonnees, dont les divisions
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APPAREIl VASCULAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 6?)
se ramifiont dans les tendons, los gaines synoviales, les ligaments, le periostc et les os.
A la hauteur de la poulic fixe de l'os coronaire, elles laissent ecliupper Yarlere du coussimtplantaire.
Enlin, cllcs se bifurquent en dedans do I'apophyse basiiaire et fournisscnt leurs deux divisions terminales : I'anterieure ou artere prc-plantain quigagnela scissure du meme nom apres avoir donn6 deux divisions importantes dcstinecs au tissu veloute, puls se divlse dans le tissu feuillcle ct se reflechit dans rinlerieur de la phalange pour aller se reunir ä Vanastomose semi-hmaire.
La branclie posterieure on plantaire qul longe la scissure dont eile portc lenom, penetre dansle sinus somi-lunairc, s'y anastomose avec sa congencre ct laisse ecliapper, par la pcripliorie do cette anas­tomose, des divisions ascendantes qui vont se perdrc dans le reseau arlcriel podophvlieux#9632;, et ies divisions descendantes qai, pai- leurs* anastomoses r6ciproques, ferment rartore circonflexe de laquelle s'echappent les arleres solaires, derniöres divisions de I'artere dicjilale.
sect; II.
RES VAISSEAUX VEDVEUX.
(PI. \l\. el X\. ;
L'appareil velneux do la region digitale pent elre divise en appa-nil veinem exlvrne ct appareil veineux interne ou intra-osseux.
I. — De l'appareil veineux externe.
L'appareil veineux externe de la region digitale cst (res-remar-quable par le nombre, le developperaent, la distribution superflcielle et la disposition reticulee des canaux qui 1c composent.
On ne saurait rnieux en donncr une idee qu'en le comparant dans sa forme generale ä un filet ä mailles irreguliercs, tendu el mouic sur les deux derniöres phalanges et les contenant dans son reseau.
Lette inlricalion reticuiaire de l'appareil veineux du pied se dessine merveilleusement sur les pieces injectees apres maceration et desse-cliees ensuile.
Pour la facility de sa description, nous y reconnaitrons trois par­ties distinctes par lew situation, bicn que no formant qu'un tout continu, a savoir:
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!•
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ANATOMIE.
1quot; Le rdseau sohtire;
2deg; Le rdseau podophylleux;
ü0 Lc rcscuu coronaire.
1deg; DU RESEAU SOf.AIRK. (P). XIX.)
Les veines du reseau solairc sont remarquables par l'cgalilö de leur calibre dans loute Fetendiio de la surface plantaire, el par l'ab-sence presque absolue de communications anästomoliques avec los parlies profondes.
Soutenues dans un canevas fibreux special (reliculum plantaire) im remplace lc periosle ä la surface införieure de la phalange et fail continuite au chorion du tissu veloute, ees veines paraissent cn effet n'avoir de communication qu'av'ec clies memes, au point qu'il est possible de detacher le riticulnm plantaire de la face inferieurc de la troisieme phalange sans les interesser.
La disposition generale des canaux veineux, dans l'epaisseur du reliculum qul les supporte, rappelle asscz bleu celle des nervures secondaires dans le limbe de certaines feuilles asymetriques. Ils sui-vent, dans leur parcours, une ligne irregulierement brisee et inter-ceptent enlre eux, en s'abouchant ä des intervalles tres-rapproches, des espaecs inegaux, sortes de uiailles ä formes polygonales irre-guileres.
Ces canaux veineux ont un double canal de dßcharge, Tun central (PL XIK, a), le moins considerable et lc raoins constant; l'autre pe-riplierique ou circonflexe, qui correspond ä Fartcrc du meme nom dontil forme la veine satellite (Pl. XIX, bb).
Lc canal central est forme par les anastomoses simultanees d'unc foule de ramifteations veineuses, convergentes vers le centre du doigt-, il est de forme parabolique, et embrasse dans la coneavite de sa courbc (a') la pointe du corps pyramidal, d'oii il projette ses deux brauclies parallclcmeut sur los cöles de ce corps dans le fond des lacunes laterales jusqu'aux bulbcs carlilagineux, points oüii sc de-verse dans le plexus coronaire externe. Getto disposition n'esl ce-pendant pas couslantc; on rencontre assez souvent des pieces oil le canal central, que nous venous d'indiquer, est remplace par des ca­naux multiples plus considerables que les vcincs qui ferment I'cu-semble du reseau, et qui leur servent de deversoirs vers le plexus coronaire superflciel (PI. MX, cc).
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Al'l'AUEIL VASCUI.AIHK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; G7
Canal vclncux perlptiCriyuo uu veiue plccpofiexe.
; IM. MX, Hi;.
Celtc veine d'un gros caliljiv, formee par les ramiiications diver­gentes du röseau solairc et pur les veiaes descendantes du plexus podopliyllcux, longe cn suivanl unc ligue lugercmcnt oudulee, le ümbo exlericur du tissu veloute, en dedans de Pariere circouflexe dont eile cst le salellilc ; eile est quelquefois decomposee, dans cer-lains points de son trajet, en plusieurs canaux plus pelits qui tont continuity h ses ironcons.
Elle recoil, dans sou parcours cireulairc, ia decharge de toutes les veines solaires divergentes et des veines i)odopliyllcuscs descen­dantes, et sc termino, aux extremites du croissant de Ia troisieme phalange, en plusieurs gros rumeaux qui rampent, sous la membrane podophylleuse, jusqu'ä la plaque du carülugc oü ils concourent ä former le plexus coronaire superüciel.
2deg; DU PLBXUS OU RKSKAU VülMilX POSOPHTLLBUX.
(pi. XX.)
Los veines du ivscau podophylleux preseutent une disposition analogue a celles du reseausolaire; ellessont, commc ces derniercs, soutenues dans les maillcs d'un canevas fibreux {riliculvmprocessi-ijerum de Bracy Clarck, reticulum sous-podophylleux) elaie sur ia face anterieure de Tos eu maniere de perioste, et continu au chorion du llssu feuillete. Communiquant largemcnl entre olles pur des anastomoses multiples, eile paraissent, commc duus le röseau solaire, presque completement isolues des parties profondes dont ou pourrait croire communement ququot;elles emaaeut.
Sinueuscs, brisees et rameuses dans leurs cours, les veines podo-pliylieuses serpentent dans 1c sons de lu longueur des lames feuille-lees qui les reveient, tres-rapprocliees les unes des auircs etinter-ceptant enlrc elles des mailles allongees etroites. Leur confluence esl teile, dans quclques points, qu'clles paraissent commc aecolees par leursparois externes.
Le calibre de ccs vaisscaux cst assez uniformement egal dans toute rötendue du reseau podophylleux, si ce u'ost vers les parties posterieurcs oü existentlescanaux prmeipaux dedecharge du plexus podopbylleux dans le reseau coronaire.
Los veines podophylleuses sont en conmmnioation anastomotique, en bas, avec la veine circouflexe du reseau solaire qu'elles concou-
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G8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
rent ä former; et cn haut, avec le plexus coronaire qui n'en est quo la conliiuiite.
3quot; DU PLKXUS VEISKl'X COUOXAIRE.
Lc plexus veineux coronaire (PL XX, b d) esülispose, comme une guirlanderameuse, autour do la deuxierao phalange, ü l'originc de la iroisiemc, et siir la circonference de l'appareil fibro-cartilagineux qui complete cette derniere.
II esl Supporte, comme les aulrcs reseaux veineux du doigt, par im canevas Qbreux immediatement sous-jacent et continu au cho-rion du bourrelet, et il est juxta-pose, en y adlieranl, h repanouisse-inont du tendon extenseur, aux plaques cartilagineuses et aux bnl•#9632; bes renfles du coussinet plantaire.
Co plexus procede des reseaux podophylleux solaires et intra-osseux.
Nousy reconnaitrons, pour la facilite de sa description, Irois par­ties : Fune centrale cl antcrieurc, siluec entre los deux plaques des cartilages, et deux laUrales corrcspondanles ä ces cartilages eux-memes.
Punie centrale dii plexus coronaire.
Lapariie centrale du plexus coronaire (b) immediatement sous-jacente au bourrelet, constitue un reseau tres-serre forme par d'in-nombrables veines radiculaires, qui s'elevent, en serpenlant, du plexus podophylleux auquel elles font coutinuile, jusqu'ä une grosso veine anastoraotique, jetee en echarpe d'un plexus cartilagineux ä l'aulre, et dans laquclle dies s'ouvrent par dix ix douze bouches principalcs (PL XX, k).
Ces veines de la partie centrale du plexus coronaire augmentent graduellement de calibre en diminuant de uombre, depuis le plexus podophylleux, oü ellcs prennent leur origine, jusqu'ä leur canal su-perieur de decharge (n) qui ne parait elrelui-meme que la resultante de leurs anaslomoses successives.
Ues parties iatörales du iilcxus coronaire, on plexus cartilaginenx.
( PI. XX.)
La plaque des cartilages sert de support, parses deux faces el par les foramens canalicules dont eile est traversee, ä un massif de veines convergentes tres-serrees et tres anastomotiques, quo I'on pent disiinguer d'apres son siege sous 1c nom deplexus cartilaginevx.
C.e plexus cartilagineux est forme par deux couches de vaisseaux, l'une superßcielle et Vmire profonde.
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APPAREIL VASCULAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 69
Couche superßcielle du plexus cartilaginevce ou plexus cartilagi-neux super/iciel. — La couclie superficielle (PI. XX, uc) etendue sur la surface externe des plaques et des bulbes cartilagiaeux, prend son origiae, par des racines innombrables, aux veincs de la partie du reseau podopliylleux correspondante ä la superflcie qu'elie oc-cupe. Cos racines, massees en reseau tres-dense, convergent vers les parlies supericures, en diminuant do nombre cl en augmentanf de volume, el flnissent par se fondre, ä 1'aide d'anastomoses successi-ves, en dix ou douze rameaux principaux, lesquels so reuiiissenL cux-memes ä deux branches considerables (a g') situecs sur la limite superieure du plexus. Ces branches, enfln, par leur fusion der-niere (ea c) au niveau de l'extremile inferieure de la premiere pha­lange, constituent la veine digitale satellite de Tariere du ineme noin (PI. XX, f).
Consideree de bas ea haut etsurun pied prealablement prepare par injection, la veine digitale divisec on deux branches, subdivisce elle-meme en rameaux el en ramuscules divergents et epanouis a la surface convexe du cartilage et du bourrelet, rappelle bien la dis­position des arbres tallies en espalier, donl les branches elalecs soul fixees aux murailles sur lesquelles elles sc ramiflent.
Les deux hvnnclKS penplieriques du plexus cartilagineux superfi-ciel elablissent, l'une et 1'aulre, des voics de communication avec 1c plexus cartilagineux oppose, en contractant des anastomosesä plein canal avec les branches de ec plexus qui leur sont symelriques.
Les voies anastoraoliques anlericures sont doubles el superposes l'une ä l'aulre.
La plus inferieure et la plus superficielle est conslituee par cette grosse veine (PI. XX, n) jetee en echarpc d'un plexus ä l'autre, dans lo plan median, h la surface externe du tendon extenseur, el qui serl de canal dc dechargc ä une multitude considerable do ra­muscules veineux cmergcant de la partie anlerieurc du plexus podo-phylleux.
Cette premiere veine commmiquante reunit l'une h fautre les branches anterieurcs du plexus cartilagineux.
La seconde veine communiqmnte, situee ä 2 centimetres au-des-sus de la premiere et au-dessous du tendon extenseur (PI. XX, c), est jelce transversaloment d'unc brauche anterieure du plexus a l'au­lre. Elle s'abouche avec l'une et l'autre de cliaque cöle, au point meine oü vient aboutir la premiere veine commmiquante (n).
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7(i
ANATOMIE.
Sintieux dans son trajel, quelqüefois double, quclquefois lormctlo pliisieurs veinos conflucntcs, comnie dans la PI. XX, cc canal anas-tomotique serl de deversoir ä quelques veines profondes.
L'anastomose enlre los branches ptriphmques postericuros (PI. SIX, d) du plexus cartilagineux, est constituee par une longue veine de gros calibre irregulierement courbe, sinueuse ou brisce dans son parcours, mais toujours d'une longueur beaueoup plus considerable que la distance mesureeentre les deux plaques carlila-gineuses entre lesquelles eile est etendue.
Celle veine communtquante posttrieure sert de confluent ä dos canaux emergents des bulbes cartilagineux, cl ä la parlic posterieüre du plexus solaire qui s'y degorge par cinq ou six veines affercnlcs assez developpees (Pl. XIX, c').
Coucheprofonde du plexus cartilagineux on plexus cartilagineux profund. — La coucho profonde du plexus cartilagineux estformee :
1deg; Par d'asscz forts rameaux ascendants de la partie poslerieure des plexus podopliylleux et solaires;
2laquo; Parl'appareil veiaeux Interieur de la troisieme phalange-,
Kl 3deg; par les veines profondes qui proviennenl de l'os de la cou-ronne, des ligaments ol des tendons qui I'entourent.
Les rameaux ascendants du lissu podopliylleux s'introduisenl par les nombreux foramens dont est (raversee la base de la plaque carti-laglneuse et la coquo übreuse iuferieure du coussinet plantaire, sui-vent les canaux qui continuent ces foramens dans l'epaisscur du cartilage, et viennent ä sa face interne, de concert avec les rameaux qui procedent du Systeme veineux intra-osseux etceuxqui viennent des tendons et des ligaments, former im faisceau de cinq ä six grosses veines convergentes, qui se reunissent en deux fortes branches ascendantes, lesquelles s'anastomosent elles-memes, avant lour reunion definitive, nux deux brandies periphoriques, resultantos du plexus cartilagineux superüciol, et coucourenl avec elles ä con­st ituer la veine digitale.
If. — A.PPAREIL VEINEUX INTERNE OU INTRA-OSSEUX. (PI.V,Fig. 2).
Girard lils et Rigot ont nie que Pariere plantaire cut, dans Finte-rieur de la phalange, un Systeme veineux satellite. Cost une erreur echappeeä cos denx süvönts analomislcs.
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APPAREIL VASCII.A1U!..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 71
La disposition do i'appareil veineux dans rinfmcur t]c la pha­lange, estalisnlumont idcntiqueä colle de I'appareil arteriel.
Los veinules radiculaires satellites des arteriolcs terminales con­vergent, en formant des anastomoses successives, vers le sinus semi-lunaire, dans lequcl elles so rciidcnl par les canaux osseux ante-rieurs, ascendants ct descendants, quo parcourent les arteres cmer-gentes de ['anastomose semi-Iunairc. La, dies se devcrsenl dans un canal veineux dcmi-circulairc, salelliledeccttcaiiastomoso(lgt;l.V; s), lequcl se continue en arriere par deux veines effercntcs (sm) qui suivent les canaux poslerieurs du sinus semi-lunaire, sortent par les foramens plantaires, s'engagent dans la scissure du möme uom, montcnt en dedans de l'apophyse basilaire, s'appliquent ä la face in­terne dc la plaque cartilagineuse dans une des anfractuosites dont eile est sculptec, el concourent h ia formation de la couclic profonde du plexus cartilagineux.
Kn outre dc ces veines convergentes vers 1c plexus cartilagineux, il en est d'autres divergentes, en Ircs-pclit norabre, qui suivent le trajet des arteres et vont se rendre dans le plexus podophylleux, a 1 ravers les porosites anlericures de la phalange.
La dissection des pieces injectöes par les veines, met hors dc doule cetle disposition de I'appareil veineux dans l'interieur de l'os du pied.
Mais est-ceä cc groupe de vaisseaux satellites des arteres ([lie se borne cc Systeme veineux Interieur, ou bien n'est-il pasclendu sur une plus vaste surface, et toutes les areoles du tissu spongieux dc I'os nc peuvent elles pas en ctre considerees comine une dependancc'.'
Cetle maniere de voir semble etro appuyce par le resultat dc cer-laines injections, oüTon volt la inaliercintroduile par les voles vei-neuses remplir toutes les spongioles inlerieures du tissu osseux; mais, cc n'est probableraent lä qu'un accident de l'opfiration elle-meuic, el il esl presumable qua le passage direct de l'injection des voles veineuses dans les areoles du tissu spongieux, tient a la rup­ture des parois vasculaircs, car si le tissu de la phalange formait une sorlcde diverliculum du systcuie veineux, comme I'admet I'opi-nion quo nous exposons, les operalions failcs surle vif on le tissu de l'os est profondementInteresse, devraicnt ctre suivies d'hemorrhagie par les orifices beants des areoles, fait qui no se produit pas.
II ne nous parait done pas qu'il y ail, ä cct egard, dans la struc­ture de la trotsföme phalange, derogation au plan general sur lequcl
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73nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
Ics os sont Cüiistruils, et nous pensons quo sou syslömc veineux in-loiiour csl borni; ä ['ensembledes vaisseaux, durosto, tres-noinbreux, lt;liii aecompagnent los divisions arterielles.
29e la veine digitale.
(Pl. XX, F).
Gelte veine s'ciöve perpendioulairement dos plexus cartilagineux et longe cu ligac droilc los faces laterales do la premiere phalange, parallelemeat a la direction de i'artere, a 1 conlimölrc de iaquellc eile se trouve placcc. Elle esl llanquoo supöricurement, en arriere, de la branche cutanec dn ncrf plantaire, quioccune, par rapport ;i olio, la meine position quo ce nerl'lui-memc, par rapport ä l'artöre digi­tale, cl eile est eroisöo dans sa direction par trois on quatre faisceaux nerveux divergents, emancs de cette branche cl doslines soil ä la penn, soil aux partiesantörieures.
Dans son trajotle long de la promioro phalange, la veine digitale reQoit plusieurs rameaux affereots dont un principal s'anastomosc avec eile au nivoau de la partie moyenne de Tos, et peut etre consi-dero comme la veine satellite de I'artere perpendiculaire (Pl. XX, k).
Arrivoe au niveau de rarticulation inelacarpo-phalangionnc, la veine digitale se rapproche de l'artöre et s'y aecole 5 edle du cole ex­terne s'lntroduit au-dessus de la grande gaine sesamoidienne, entre los tendons flechisseurs et le suspenseur duboulet, el converge vors sa congenere du cotö oppose, avec laquellc eile s'anastomosc pour former la veine laterale du canon.
Cv III.
DES VAISSEAUX LYMPIIATIQUES.
II exislc un reseau lymphalique tres-serre ä la surface de tonlos les membranes du corps desanimaux, ä ce point que lorsque, par line injection au mercure, on reussil a le remplir et ä le metlre cn evidence, ccs membranes paraissent, h l'ceil nu, recouvcrles d'uno pellicule urgentee, tant les vaisseaux lenus dans Icsquols le racial s'cst repandu sont etroitement rapproches les uns des autres.
Lc lissu eeilulaire sous-jaeent ä ccs membranes, et celui qui csl libre cnlrc les differents orgaues, paralt aussi, comme Fadmcttait Mascagui, servir de support ;i la surface de ses mailles ä un reseau lymphalique analogue.
Cct apparcil de vaisseaux lyraphaliques qui entre comme element
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Al'l'AllKU. VASCULAIKE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l.y
esscnliel dans la structure de toutes les membranes du corps et du lissu cellulaire general, se retrouve-t-il 6galeinent dans les tissus te-gumentaire et cellulaire du pied? Oui, evidemment.
A defaut do domonstration direcle, i'analogie dc structure, de fonctions et d'aileralions morliides autoriserail a I'admeltre.
Älais cette demonstration ne nous manque pas. 11 est facile do so convaincre, au contraire, par une dissection meme a I'ooil mi, qu'il cxistc un reseau lymphatique tres-riche et tres-dcveloppö au-dessous de la peau, dans 1c tissu cellulaire qui entoure la deuxieme et la pre­miere phalange.
Les vaisseaux principaux dc ce reseau se presentent quclquefois avec un diainetrc e^al ä celui d'une petite plume d'oie; tres-anasto -motiques dans leur parcours, ilssuivcnt le trajet de l'artere et de la veine digitales, et vent serendre dans des vaisseaux lymphaliques plus volumineux, situes le long des tendons flechisseurs, dans la re­gion raelacarpiennc ou metatarsienne.
D'oü procedent cos vaisseaux lymphaliques? Evidemment, ilsscr-venl do confluents ä cenx plus lenus qui enlrent dans la composition des membranes sous-ongulees et du tissu cellulaire sous-jacent. Mais il ne nous a pas etc possible de rendrc ie reseau de ccs derniers appa­rent par une injection au mercure. L'epaisseur du lissu des mem­branes sous-ongul6es, leur disposition tomenteusc ou fcuilletee, la rigidite dc leur surface nous out oppose des difllcultes insurmon-tablcs.
Malgre ccla, cependant, nous demeurons convaincu quo la pcau prolongee sous l'ongle et le reticulum qui la double, no pre­sentent pas, ä I'egard dc la disposition de Pappareil lymphatique, dc differences essentielles avec le tegument general et le lissu cellulaire qui lui est sous-jacent.
La presence de veines lymphatiqucs volumineuses dans le tissu cellulaire qui environne les deux premieres phalanges, est une forte presomption en faveur de eelte induction; et, d'autre part, les mala­dies particnlieres qui cuvaliissent quclquefois tout Tappareil lympha­tique d'un membre, ä la suite d'une lesion traumalique des tissus te-guraentaircs sous-ongulcs, fournissent ä l'appui de cette opinion une nouvelle demonstration.
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ANATOMIE.
CHAPITRE IV.
APPAREIL NERVEUX.
HliS NERF8 DE LA REGIOIV DIGITALE OU NEIUF8 PLANT AIRES.
(Pl. XXI, XXII, XXIII.)
Divisions lerminales dans le membre anterreur du cubito-cutane et du cubito-plantaire, lesdeux nerfs destines aux regions metacar-pienne el phalangienne, dcsceadeiU perpendiculairement lo long du rayon metacarpien, immediatement appliques sur 1c liord du tendon perforant, cn avant de celui du perfore.
Lcs doux norfs mHacarpims s'cnvoicnt Tun ä l'autre, dans la re­gion du canon, mic brauche anastomotique qui procede du nei 1 in-lerne, ä rextremile superieuro du rayon osseux, et coupe en longue diagonale, dirigee de dedans cn deliors el de haul en has, I'espace intcreepte entre ces deux cordons nerveux, pour aller se joindre au norf oppose, au niveau du tiers inferieurdu canon.
Le nerf metacarpien interne suit la direction de l'artöre plantaire, quiest situ6eun peuen avant de lui sur nn plan plus profond; il lui esl aecole par du tissu celhilaire lache.
La veine satellite de Farlcre est situee plus cn avant sur les bords du tendon suspensenr du beulet, et dans une position plus super-licielle.
Arrive au niveau des grands se?amoules, le nerf metacarpien in­terne continue son trajel le long du tendon perforant jusqu'ä l'apo-physe basilaire, elroitement associe ä l'arterc digitale, sur la circon-ference de laquelle il so moulc et s'attachc ä l'aide d'un lissu ccllulairc assez serre.
Le nerf metacarpien externe s'etablit dans lcs memes rapports avec l'arterc digitale correspondanle, et suit une direction parfaile-mont semblable.
Ces deux nerfs qui ne son!, ä proprement parier, que la conlinuite du tronc des nerfs metacarpiens, prennent dans la region phalan-langicnne le nom de nerfsplantaires.
Le nerf plantaire (ppp)suit dans tout son trajet phalangicn, depuis les grands sesamoidos jusqu'ä l'apophyse basilaire , la direc­tion de Tartcrc digitale sur la face postcrieure de laquelle il est ac-
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col6 ct conimo moulö; au nivoaudc la diaphyse do la premiere pha-lange, it eslcroiscoldiqiicmcnt dcliaut on lias el d'arriereen avant, par la bride ligarnentciise qui s'elcnd du I'anon h la face interne des cartilages lateraux, et forme comme ronriet de la tunlque externe dn coussinet plantaire (PI. XXII, l). Quelquefois il est long-e, dans tout son tra.jct phalangien, par nnc grosse veine qui precede du plexus veineux inlerne, en sorlc qu'il estflanque de deux vaisseaux sanguins volumineux, I'arlero en avant, la veine en arriero; tnais eclte disposition est cxceplionnelle (PI. XXIII, v).
Le nerf plantaire fnurnit dans tout son trajet phalangien nn grand nombre de divisions iinportanles, qui pcuvenl elre distinguees en divisions anlerieures, posterieures et terminales.
1deg; DIVISIONS ANTälUECKBS DO NHRF PLANTAIRE.
a.nbsp; nbsp;\.n premiere est une hranche cutanve (c c), eile emerge du nerf plantaire, au niveau des grands sesamo'ides en a, croise tres-olili-quement d'arrierc en avant, la direction de l'artere el do la veine di­gitales, se place en avant tie cetle veine, ä quelques centimetres au-dessous de son point d'draergence, ct descend parallftlement ä sa direction jusqn'ä la cutidure, ovi ellc distribue ses ramilkalions ter­minales. Dans son Irajet, ello fournit un grand nombre de sous-di­visions dcsiinees ä la peau principalement, au lissu ccllulaire el ä Parleie pcrpendiculairc.
(iellc brancbe cutance anastomose ses divisions avee celles de sa congenöre sur la face anterieure des phalanges, ef constilue aiusi nno sorlc do plexus ncrveux correspondant au plexus vasculaire forme par les anastomoses arloriclles.
b.nbsp; La denxieme division anterieure du nerf plantaire pent etre ap-pelce hranche cartilagineuse. Elle so detacbe du Irene du nerf, ä la hauteur de rcxtremite supericure do la premiere phalange, ä quel­ques centimetres au-dessous du point dY'inergence de la brancbe cutance (bbb); puis eile se dirige obliquement entrc le tronc du nerf plantaire ct la brauche mlanec, en avant de Tariere digitale, dont eile suit la direction jusqu'au bord superieur dc la plaque car­tilagineuse, oil eile so divisc en plusieurs ramnsculcs terminaux qui scdisperscnt dans le plexus veineux coronaire superliciel, la sub­stance dubourrelolct le lissu podopbylleux.
Cetle brancbe cartilagineuse envoie des divisions andstomotiques assez nombreuses a la brauche culnnee, avee laquelleelle forme une
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ANATOMIE.
cspäce de plexus par dessus l'artßre cila vcino digitales (l'j. .\X1,ee). Eh arriero, eile fournit im rameau asscz considerable destine aux bulbes cartilagineux (PI. XXII, ff). C'esl lernmeuu hulbeux. Quel-quefois cc rameau emane directement du nerf planlaire, au-dessous de la brauche carlilagincuse, et forme alors une brauche collaterale parallele ä cetlc denücre, qui rend plus riebe la disposition plexucusc des nerfs plantaires, comme dans la planche XXII.
c. La Iroisieme division anlerieure du nerfplahtaire est une 6mm-rhe transverse, destinee au reseau veineux coronaire interne; eile emerge du tronc du nerf, au niveau du point oü l'artere du coussinet planlaire so detache de Tartere digitale, et se dirige transversalement ä la deuxieme phalange, pour se diviser immediatement en un faisceau divergent destine au plexus veineux cartilagineux interne. Ouelques ramuseules de ce faisceau entourent d'un reseau excessivement fin la tuniquo cclluleuse de l'artere digitale, au moment oü eile va subir sa division terrainale (Pl. XXIII, k).
2deg; DIVISIONS POSTERIFURES DU NERF PLANIAIUE.
a.nbsp; Ce sont, en arriere de l'articulation metacarpo-phalangienne et des tendons llccbisscurs, quelques branches Iransverses (g) corres-pondantes aux divisions de la digitale. Quelquefois une longue brauche, d'un petit diamelre, s'ecliaiipe en arriere des sesamoides du treue du nerf planlaire, et descend parallelement ä luijusque dans la substance des bulbes cartilagineux oü Ton perd son trajet (Pl. XXIII, ii).
b.nbsp;Au niveau du bord superieur de la plaque du cartilage, ä 2 cen-limetres au-dessus du point d'emergencc de l'artere du coussinet planlaire, le nerf planlaire detaehc une brauche considerable qui s'aecole immediatement a cette artere, et va se diviser avec eile dans les bulbes renfles du coussinet et dans la membrane veloutee, oü Ton peut suivre assez loin ses divisions tenninales affeetant une dis­position analogue ä cello de rarlerc. C'esl la brauche du coussinet planlaire (Pl. XXIII, n).
c.nbsp; Enfin, ä l'opposö de la brauche transverse, le nerf planlaire laisse echapper un rameau assez considerable, qui s'engage en dc-hors de l'apophyse reirossale dans le reticulum podophylleux, et en-voie des divisions poslcrieurcs dans le lissu du coussinet planlaire (Pl. XXIII, K).
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APPAREtr, NERVEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 77
3quot; DTVISI0N9 THRMIlSAI.nS ÜU SKUF PI.ANTAIRF.
Arrive a la face inlerne de l'apopliyse basilairc, le tronc du nerl plantaire se divise en un faisceau divergent de plusieurs rameaux, dont lesprincipaux sont ]es suivants :
lt;/. Un rameau anlirieur, le plus considerable de tons, veritable continuity du tronc nerveux lui-memc, qui s'engage avec la division anterieure de Pariere digitale dans la seissure pre-planlairo, ct s'y divise avec eile en unc multitude de ramuscules divcrgents en haul, en has ct en avant dans le tissu podopliylleux el dans la substance del'os. C'est le nerfpre-phmtaire (PI. XXIII, oo).
b.nbsp; Un petit rameau descendant qui accompagne, dans la seissure des patilobes, une division de la digitale, et disperse ses divisions terminales dans les lissus podopliylleux et veloute (PI. XXlIf, q).
c.nbsp; Quelques ramuscules rent ranis, qui forment une sorte do plexus dans la tunique celluleuse de la branclic interne on plantaire de la digitale, au moment oü eile penelre dans la seissure inlerieure (PI. XXIII, r).
d.nbsp; Enlin, un rameauposlerieur considerable qui s'engage en de­dans de l'apopliyse relrossalc dans le reticulum solaire, suit la di­rection de la crete semi-lunaire et disparail, apres avoir decrit un demi-ccrcle parallele ä la crete, dans les couches les plus profondes du coussinel plantaire.
Dans les mernbrcs poslerieurs, les ncrls de la region digitale sont les divisions terminales du üetf grand sciatique on grand ßmoro-poplite. Le nerf petit sciatique envoie aussi une division qui vient se perdre dans le tissu podopliylleux, apres avoir rarape sur la lace externe du melalarse.
Cettc maniere dc decrire les nerfs de la region plialangienno dilTere dc cclle qui est generalement adoptee. On distingue ordinaire-ment dans les nerfs des phalanges deux branches principalcs, que Ton considere comme les divisions terminales des nerfs metacar-piens, h savoir une brauche anterieure qui est noire brunche culanee, et une brauche posterieure qui est le nerf plantaire lui-meme.
Cettc description a le tort de n'ctre pas assez complete. 11 n'y a pas, en.effet, qu'iine seule brauche anterieure, il en exisle deux au moins, quelquefois trois, comine dans la planche XXIII, qui forment ensemble un plexus tres-riche par dessus les troncs vascuiaires des phalanges. II nous a paru plus physiologique et plus commode en meme temps pour la description, de consideror la division nerveuse,
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78nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
qu'on designesous lo iiom de hnwc/ie poslcrieure, comme lo Ironc principal dos nerfs des phalanges, ce qui est, cn effet, puisqu'elle est In continuit6 des nerfs molacarpiens, et de grouper aulour d'elle, cu avant et en arrierc, les dil'i'erenles branches et los ramuscules qui en i'iiianent. La description falte d'apres ce plan est plus simple et plus claire,
Anatomie Je rapports.
La poau de la region pbakngienne n'est separee anlericuremcnl des os et des parlies flbreuses qui leur sont annexees, que par du lissu cellulaire assez lache.
En arrierc, eile est doublee par le fascia cellulo-flbreux, tunique propre du coussinet plantairc, dont les brides ligamentcuses late­rales s'attachent, en haul, par deux branches, rune au boutou du perone, l'autreä la face poslerieurc de l'arliculation metacarpo-pha-langienne, et en bus, ä la face interne de i'apopliysc relrossale.
Co fascia recouvre superieurement et maintient atlaclie, ä la face poslerieurc du tendon llecliisseur, en arriere de l'articulation ineta-carpo-phalangienne, la pelotte de lissu cellulo-flbreux jaune, ä dis­position membraneuse, idenlique au lissu du coussinet plantaire, qui sort de base ä l'ergol.
Les brides laterales de celte lunique du coussinet plantaire croi-sent tres-obliquement, d'arriere en avant et de baut on has, la direc­tion du nerf plantaire, de rarlere et de la veine digitales, et des divi­sions carlilägineuse ei cutanee du nerf plantaire.
C'est jusle au niveau de la parlie moyennc de la premiere pha­lange qu'elles sont immediatement superposes au nerf plantaire (PL XXU, l).
En enlcvantcc fascia cellulo-flbreux, on mot ii decouvert legroupe des arteres, veines et nerfs collateraux des phalanges.
L'arfei'e et le nerf plantairc descendent aecoles l'un ä l'autre, l'arlere en avant, le nerf en arriere, le long des cöles du tendon lle­cliisseur profund , jusqu'en dedans de Tapophysc retrossale. (Voyez les planches de nerfs, igt; le nerf et ü Tariere.)
Arrives au niveau de l'insertion ä la premiere phalange de la bride de renforcement de raponevrose plantaire, ils se glissent sous eile et descendent perpendiculairement jusqu'a ['articulation du pied sur la capsule synoviale de laquclle ils s'appliquent, eu avant dos bulbcs
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APPAREII. iftjüMENTAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;79
ilu coussinet plantaire ct sous la plaque ties eartila^es lat^raux, (#9632;cliancreo ä son boi'd superieur pour lour douner passage. A ce point, oxlremc, 1c aerf continue son trajet avecla brancbe termiaaie
unlerioure do la digitale (Farterc pre-plunlaire), pour se repandre ä la superflcie dc la Iroisieme phalange dans ics tissus qui la revelent, tandisque la branclic posterieurc de rarlcrc s'cnfonce seuledans la profondeur de l'os.
En avant du faisceau forme par Tariere digilalc el ie nerf plan­taire, regne paralleleincnl, ä 1 centimetre environ dc distance, dans toute la longueur des phalanges, lelronc dc la veine digitale (PI. XXI et XXII, v}. Dans la partie superieure de la region plialangienne, le rameau cutane du nerf plantaire (c) demeure accol6 a sa faceposte-i'ienrc; puis il la croise a quelques centimetres au-dessous de son point d'emergence, ot vicnt sc placer en avant d'elle dans presque loute relcndue do la region des phalanges. (Voyez les planches des nerfs.)
Entre les deux canaux dd'artere el dc la veine digitales, cxisle le plexus nerveux forme par le rameau carlilagineux. du nerf plantaire et ics divisions anasloniotiques qui etablisseut des communicaUons entre le Ironc de ce nerf et ses rameaux anlerieurs, on sorte que Tar­iere el la veine digitales sont reeouvertes par un reseau nerveux.
Enfln, 1'appareil lymphatique sous-culanc forme, au-dessus de Tongle, une sorte de treillis difficile ä dislingueretä isoler, entre et sous les inailles duqucl est dispose le faisceau complexe des arteres, veines et nerfs collateraux des phalanges.
CHAP1TRE V.
APPAREIL TEGUMENTAIRE.
L'appareil tegumentaire de la region digitale präsente a conside-rer deux parlies dislinctes: Tune superieure el exterieure au sabot, Tautre eontenuc dans Tinterieur de sa holte.
La panic situee au-dessus ct en duhors du sabot est la continuile, sans demarcation, du tegument du membre, et eile lui ressemble identiquement dans sa forme exterieure, dans sa structure ct dans ses fonctions.
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SI)
ANATOMIE.
Mais edle qui cst renfermee dans rinloriour de la boilc cornöo, differe si notablement du tegument general par sa disposition physi­que, qu'ä premiere vuc on est porle ä la considerer comme un tlssu essentieliement distinct de la peau, comme une chair propre du pied, ainsi que Padmettaient les anciens anatomistes.
II n'en estrien, cependant; le lissu sous-ongnie n'est, h propre-ment parier, qu'iino dependance et qu'unc coiiiinuite do I'enveloppe cutanee ; forme des monies elements anatomiques, construit d'apres les memes plans, destine h des usages analogues, il n'en differc reel-lemeiil quo par cerlaines dispositions dc forme cxlerieure quccom-mandail le plus grand developpcment des fonctions sensoriales else-cretoires dans la region digitee.
Cost en raison de cette identite d'organisation, sous la diversile de la forme, que nous avons cru devoir considerer l'appareil des mem­branes sous-ongulees comme constituant, non pas un tissu h part, un parendiyme, une sorte de chair du pied, mais bien simplemenl un prolongcment do la peau modifiec dans sa forme, pour s'adapter ä des fonctions plus speciales et, si Ton pent dire, plus completes; analogic, du restc, deja parfaitement saisie el demontree par I'illus-tre Bracy Clarck.
Pour faire relude melhodique de l'appareil legumentaire des pha­langes, nous le considerorons dans quatrc regions distinctes, oil il so presente avec des aspects differents, en rapport, du resle, avec la speciality des fonctions qu'il a ä remplir.
Nous ctudicrons done la peau de la region digitale :
1deg; Au-dessus du sabot;
2deg; A I'origine do I'ongle;
3quot; Snr la surface anterieure de la troisicmc phalange ;
4deg; A sa face inlericure.
sect; Ier.
DU TEGUMENT AÜ-DESSUS DU SASOT.
La peau qui revet la premiere et la denxieme phalange, idcutique essentieliement auxaulrcs parties du tegument general, ne presente, comme particularite d'organisation importanteä noler, ä noire point de vue, quo le grossissement, si Ton pent dire, de toutes les parlies qui entrciit dans sa composition.
Ainsi, 1c chorion en est tres-epais et forme une membrane dure et
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nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Tr
APPAREIf. TKGUMENTAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 81
resistantc h la maniÄre d'une aponevrose. A sa surface, s'etale un riebe reseau de vaisseaux arteriels volumineux qui affectent une dis­position rayonnee Ires-belle dans leurs divisions lerminales, conime on peut le voir sur un lambeau de pcau prepare par injeclion et dcs-seche ensuile (PI. XXV, a). Les papules nerveuses y ont acquis un tres-grand developpcment; enfin, l'appareil des bulbes pileux y est tres-considcrable, surlout dans la parlie posterieure de la region, au point que, chez les clievaux communs, les polls de rextreraite inle-rieure des membres acquierent souvent la longueur et le diamelre des crins.
Cette grande epaisseur du chorion de la peau des phalanges ex-plique la gravile des phlegmons sous-cutanes de cette region, les complications gangreneuses qui les accompagnent si souvent, et sort, en meme temps, dc base ä des indications thcrnpeuliques spe-ciales sur lesquelles nous revieudrons.
sect; II.
DU TEGUMENT X LOUIGIIXE DE L'OIVGLE.
Immediaioment ä l'origine de l'ongle, le tegument presente deux renflements heini-cylindriqucs d'inegal volume, disposes I'un au-des-sus de Tautrc, circulairement autour dc la base de Ip deuxicme pha­lange, et separes Fun de l'autre parun sillon parallele profond.
Ce sont les deux bourrekls, organes-matrices des deux parties cornees qui, en se supcrposant, forment le contour exterieur du sa­bot, a savoir : : leperiople ct laparoioix mumille.
On peutappeler bourrelet pSrioplique, en raison de ses usages, le moins volumineux de ces renflements, qui occupc la position la plus superieure.
Le second est le bourrelet principal ou la cutidure, d'apres Bracy Clarck.
Nous allons les decrire isolement, en commencanl par le plus con-sidörable, par le bourrelet principal.
I. — Du BOURRELET PRINCIPAL.
Syn. cutidure, malrice de l'ongle.
(PI. xxiv, xxv et XXVI).
Le bourrelet principal est forme par un renforcement tres-consi-derablc du chorion legumentaire ä Toriginc de Tongle.
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Ce chorion constitue autour de la deuxieme phalange (Pl. XXIV, a) uu reuflcment hemi-cylindroide, auquel leshippiatres ont donne, en raison de sa forme, le nom de bourrelet sous lequel il est usuolle-raent connu. Braey Clarck I'a designe sous celui de cutidure {cutis-dura), expression qui a ete adoptee par les anatomistes frangais, mais qui est moins repandue que la premiere.
On designe encore ce renflement de la peau sous le nom de ma-Irice de Vomjle, par analogic avecla parlie de l'appareil tegumeiitaire du doigt qui, dans l'liomme, remplit la meme fonclion; expression vraie et bien appropriec, si l'on ne considerc que la fonclion de l'or-gane auquel on l'applique; moins juste, si l'on n'a egard qu'ä sa forme, car l'idee de matrice entraine generalemenl celle d'une cavite dans laquelle se moule le produit ä creer, tandis que le bourrelet constitue, au contraire, unc saillie qui depasse le niveau de la peau.
Le bourrelet (Pl. XXIV, a) forme au-dessus de la troisieme pha­lange et ä la limite inforieurc de la deuxieme, une sorle de corniche arrondie (a b), disposee obliquement d'avant cn arriere et de haut en bas, depuis le sommet de l'eminence pyramidal, qui constitue son point le plus elcve, jusqu'aux bulbes carliiagineux au-dessous des-qucls il se reflcchit ä angle aigu (Pl, XXVI, a), de dehors en dedans et de baut en has, pour se prolonger en ligne droitc et aller s'effacer dansle l'ond dos lacuncs qui bordent de chaque cöte, ä la face infe-licure du doigt, icreliefsailiantdu coussinetplantaire (Pl.XXVI, b).
Le bourrelet decrit done trois courbures, l'une circulaire ante-rieure autour de la base de la deuxieme phalange, et deux, en forme d'arcs tres-fermes, dontla convexite est posterieure, au-dessous les bulbes des cartilages.
L'intorvalle laissc entre les deux extremitesreflechies du bourrelet, est rempli par la saillie des bulbes carliiagineux (Pl. XXVI, e) qui ne semblent elre en arriere que la continuite de sa couronne circu­laire, et par les deux branches du corps pyramidal (Pl. XXVI, d) qui se confondent, sans delimitation, avec les reliefs des deux bulbes.
Nous considörerons dans le bourrelet: sa surface, ses lords, ses exiremilcs rd/lccliies, sa couleur, sa structure.
SURFACE DU BOURRBLET.
La surface du bourrelet est convexe dans le sens de sa largeur. Le relief qu'elle forme est surlout dessine du cöte du tegument sous-ongule par-dessus lequel elleproernine, ä la maniere d'une corniche
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APPARF.Il. TKGUMF.NTAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 83
d'enlablement, a la limite superieure de la fagade qu'elle termine.
Elle ne preseiile pas la meme etcndue superflcielle dans loute la ligne de son contour. Plus large dans sa parlie moyenne qui corres­pond au plan median du doigl, eile diminue tres-scnsiblcrncnt de di­mension vers les parties posteri.eures jusqu'a son point de rollcxion, au-dessous des bulbes cartilagineux oü eile acquiert lout ;i coup une plus grande largeur (PI. XXVI, a), pour so retrecir de nouvcau, en sc prolongeant dans les lacunes laterales oü sa saillie s'effacc et s'e-tablit insensiblement sur le meme plan que celui du tegument plan-taire (PI. XXVI, u).
La surface dubourrelet est remarquable par I'aspcct villeux qu'elle presente (PI. XXIV, a).
II s'en eleve, commc de la trame du velours, une multiliule iniioni-brablc de filamenls drus et serres b la maniere des polls qui recou-vrent la peau, et imbriques par en bas, suivant ie sens de rinclinai-son de la surface qui les porte.
Cos filaments, prolongemenls dutissu tegumentairc lui-meme, ne sont que la conlinuitc, sous une forme spöciale, des nerfs et des vais-seaux qui entrant dans sa composition, d'oü les noms de papilles, villosiUs, villo-papiUes (Delafond), houppes villeuses, sous lesquels on ics designe.
Les papilles ont une forme conique ct se presenfent avec un volume et des longueursdifferentes, suivant les points oü on les examine.
Moins developpees dans la partie superieure dubourrelet, oü dies n'atteignent guere qu'ä-la longueur de -I a 2 millimetres, elies s'ac-croissent graduellement en descendant vers sa parlie inferieure et y raesurent jnsqu'ä 5 ä 6 millimetres. Au niveau des angles d'inflexion, elles sc conservent avec ces dernieres dimensions, dans presque loute I'etcndue superlicielle dubourrelet; enfin, sur ses extremites reflecbies, leur longueur est rcduitc a 3 millimetres environ.
Lc nombre de ces bouppes villeuses parait etre 1c meme pour une etendue superficielle egale dans loules les parlies du contour de la cu-lidure; le gazon qu'elles forment est aussi riebe et aussi serre sur ses parlies laterales qu'ä la region cenlralc; tout aussi riebe encore sur ses extremites reflecbies qu'a la partie saillante du bulbe carlilngineux.
On prend facilemcnl une idee de leur forme et de leur disposition, en les examinant, ä iravers une eau limpide, sur uu pied depouille de son ongle par la maceration.
Le mouvemenl du liquide enlraine dans lea differents sens des
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courauls qu'on y determine les villositcs flottantes qui ressemblenl, sous I'eau qui les agitc, a un gazon fin cl touffu dont les feuilles le-gtsres s'inflecliissent sous le vent.
BORDS DU BOÜRIIELET.
La surface du bourrclet est limitec par deux bords, l'un supiirieur, l'autre inferieur.
Bord snperieur. — Lc bord supcriour est forme par une sorle d'a-rete ou de ligne saillante (PI. XXIV, c) qui regne dans toutson con­tour, jusqu'aux bulbes carlilagiueux 011 eile s'efface.
Gelte arete sopare le bourrclet d'un sillon circulaire profond {sillon coronaire perioplique) dont nous allons parlor plus loin.
Bord inferieur (Pl. XXIV, f). — La limite entre la cutidureet les parlies tegumentaires qui revetenl la face anlerioure dela Iroisiemc phalange, est marquee par une zone blanchätrc, sorte de ruban Ires-etroit qui regne, en ligne horizontale, entre les villosiles eutidurales et les feuillets du tissu sous-ongule.
Gelte zone, que nous appelons zone coronaire inferieure, esl tres-etroite, surtout vers les parties poslericures oü eile diminue de sur­face, comme lc bourrclet dont eile suit les inflexions.
Elle parait glubre ä premiere vuc, mais en y regardant de pres et avecun instrument grossissant, on voit qu'elle est semee de prolon-gements villeux tres-petils, mais analogues en tout ä ceux du bour-relet lui-mcme.
EXTIIEMITKS REFLKCIIIES DU BOÜRRELET.
Le bourrclet, apres s'ctrc incurve de dehors en dedans et de des-sus en dessous, en arrierc des extremites retrossalcs de la troisiöme phalange et au-dessous des bulbes carlilagineux, vient se prolonger en ligne droiteparallelement aux brandies du corps pyramidal, dans le fond des lacunes laterales dontil oecupe la moilie posterieuro en­viron. Sa mesure en longueur dans cetlc region est justement don­ate par l'etcndue longiludinale de surface qu'occupc le tissu podo-phylleux de la face planlaire du doigt (Pl. XXVI, c).
Le relief et la largeur du bourrclet s'efl'aecnt insensiblemont dans cette region, d'arriereen avant, au point qu'au centre de la surface plantaire, 11 n'est plus distinct du tissu veloute avec lequel il se confond en B.
COULEDR DD BOÜRRELET.
La couleur reelle du bourrelet est la couleur rouge-vif, qui n'cst,
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Ai'i'AUKU, liGUMENTAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;85
du resle, quo l'cxprcssion dcsa trcs-grandc vascularitö; mais celtc coloralion est souvent dissimulee par la presence d'un pigmentum noirälre, qui lui donnc une leinte bruno tres-fonceo.
Ce pigmentum s'elend toujours ä la surface dubourrclef, lorsqu'il existc sur la parlic du tegument immediatcraent superienreau sabot-, et, inverscment, Ic bourrelel en cst toujours depourvu, soit dans toute son etendue, soit sur un point circonscrit, lorsqu'il manque sur la pcau sup6rieure h I'otlgle, en totalite ou par place-, en sortc quo la coloralion do colte derniöre, uniforme ou variee par absence du pigmentum, donne toujours au bourrelet des teintes corres-pondantes.
STRUCTURE DD BOURRELET.
La base fondamentale du bourrelet est formee par un cancvas libreux tres-dense, sortc d'hypertrophie du chorion tegumentaire, qui lui donnc une trcs-gramle fcrmetc, au point quo Coioman consi-derait cette partie du tegument comme un appareil ligamenteux par-ticulier.
Ce canevas supporte dans los maillcs dc son tissu et ä sa surface, un rescau artericl forme par les branches descendantes du cercle co-ronaire superflciei (PI. XXV, a), les branches ascendantes de Vav-terc pre-plantaire, et les divisions ullimes de Partcre plantaire (PL XXV, BB I!).
Co reseau esl tellement scrre dans les injections bicn reussics, qu'il forme, ;i la surface du bourrelet, une veritable membrane ex-clusiveracnt vasculaire. [..'inspection raicroscopique demontro quo sos arterioles extremes se prolongcnt jusquo dans les houppes vil-leuses cutidurales, el y forment des anses completes accompagnces dc veinules qui affectent la meme disposition.
Probablement aussi que chacune de ccs houppes renfermc des fi­lets ncrveux ; la physiologic et !a pathologic rendent cette induction certainc, mais nous iravons pas assez I'liabltude de l'usagc du mi­croscope pour en donuer la demonstration dirccle.
Existe-t-il dans le bourrelet un appareil keratogene special, ou, en d'autres termes, un assemblage dc glandules disposces dans les maillcs dc sa gangue flbrcuse auxquelles scrait devoluc la fonction dc secreler la come? [/observation direcle ne permet pas dc donner une solution afllrmative ä cette question, dont nous renvoyous, du rcste, rexamcu au chapitre dcla physiologic.
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ANATOMIE.
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11. — DU BOl RRELET PEUIOl'LlgDE.
Lc bourrelct perioplique conslitue un petit renflement hemi-cylin-drique pcu saillant (Pl. XXIV, e), situe au-dcssus du bourrelet prin­cipal, clontil suit la direction circulairc jusqu'au niveau des bulbes curtilagineux. La, 11 se coufond avee la membrane legumentairequi forme le revelcmeat de ces bulbes, taiulis que le bourrelet principal, s'inflecbissaiit en dessous, va se prolonger et s'effacer dans des la-eunes laterales du corps pyramidal.
Le bourrelct perioplique presente, commc la cutidure, sa plus grantle elcnduc superliciellc dans la partie anlerieure de l'ongle, et il se relrecit graduellement d'avant en arrierc jusqu'aux bulbes car-lilagineux, point oü 11 s'elargit tout ä coup en so confondant avec eux.
Sa surface est lierissec, corarae celle de la cutidure, de prolonge-ments villeux, mals beaueoup plus courts, plus uns et plus serres.
La limile superieurc de ce bourrelet est marquee par la rangeo des derniers poils que la peau seeröte avant de s'introduire et de disparailre sous Tongle.
Sa limile inlericurc est formee par un sillon profond creuse entre lui et le bourrelet principal (Pl. XXIY, d)
Cc sillon, parallele aux deux bourrelcls, regne comme eux, dans loule la circonferencc du doigl, Jusqu'aux bulbes cartilagineux, ä la surface desquels 11 s'efface pcu ä pcu; cependant on pent en suivro le trace, sur lc contour de ces bulbes, jusque dans lo fund de la la-eune medianedu corps pyramidal, oü 11 sc rejoint ä lui-mcme.
II est borde inferieurement par l'arete vive qui etablit unc demar­cation tres-neltc entre lui et le bourrelet principal, tandis que, supe-ricurement, sa surface se confond sans delimitation avec celle du bourrelet perioplique.
Ce sillon qu'on peutappeler tmssi perioplique, d'apres son siege, ses rapports et ses usages, ne presente pas la memo etendue super-ficielle dans tout son contour.
Large dans la region ccnlrale du doigl de pres d'un tiers do cen-timelrc, il se retrecit graduellement a raesure qu'il se rapproclie des parlies poslericurcs; puis, il s'elargit de nouvcau, au point dc de-passer ses dimensions ccntrales au niveau des bulbes cartilagineux et de rextremile des branches du corps pyramidal.
Lc fond du sillon perioplique est hemse, commc la surface du
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APPAREIL TÄGliMEINTAIKE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;87
bourrelet du memenom, de proiongeraents villeux, petits, fins el serrcs.
L'ensemble du bourrelet perioplique et du sillon qui le borde infe-rieurement forme I'appareil gcnerateur do la partie do Pongle que I'on designe sous le nom deperiople.
sect; in.
DU TEGUMENT SUR LA FACE ANTEU1EURE DE LA TROISIEME
1'IIALANGE.
Syn. chair cannclee, feuillets de chair, tissu fcuillcte, Hssu podophylleux.
(PI. XXIV, XXV, XXVI, XXVII.)
La partie du tegument qui revet la face anterieure de la troisicmc phalange cst designdc sous les noms de chair cannelee, feuillets (k chair (les anciens hippiatres), tissu feuillete (Bourgelal), lissu lamelleux ou lamineux (les Anglais), tissupodophylleuw parBracy Clavck (de srlaquo;raquo;*, 3-(jlt;rraquo;f, pied, et de ^uaaov, fcuilie).
Ces denominations variees, par lesquellcs, ä difforentes opoques et dans differcnts pays, on a designe la partie du tegument que nous aliens etudier, donnent assez une idee de la forme generate qu'elie affecte.
Elle est, en effet, constituee par un assemblage de feuillets ou de lames paralleles, et disposes de champ , de haut en has, sur ia face circulaire de la troisieme phalange. II faut la concevoir (PI. XXIV, o) comme une vaste membrane d'unc teinte uniforme rouge vif, plissee sur elle-meme, a la maniere de la fcuilie de 1'eventail forme, de facon que ses plis juxta-poses sent egaux en surface et paralleles enlrc eux. On dirait que la nature a eurecours a cc precede pour parvenir a disposer I'appareil etendu de cette membrane sensible et sccretoirc, dans I'espace relativement etroit qu'il occupe et oil il devait etre res-serre pour reraplir son importante fonction.
Tons les feuillets de la membrane podophylleuse presentent une disposition identique autour de la troisieme phalange qui leur sert de support. Ils s'etendent en ligne droite, depuis la zone coronaire in-ferieure (PI. XXIV, f) qui les separe du bourrelet, jusqu'au bond inferieur de la phalange (h) oü ils s'arretcnl sur la peripherie du tegument plantaire qui leur fait continuite.
Chaque feuillet est corapletement isole de ceux qui lui sent imme-diatement adjacents, comme une page d'un livrc entre les deux qui
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88nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
l'ayoisineot. II presente im bord libre, mincc, tranchaat, parlaitc-mcntlissc ä Vcell nu.
Son extremitö supöncure est adliereiUc et continue ä la zone coro-naire inferieure, sur laquelle eile se dessine par un leger relief.
Son extremite inferieure, libre et flottanle sur la marge du tegu­ment plantaire, präsente une disposition remarquabie. Elle est tcr-minee par de pctiles houppes eftilecs de 5 ä 6 millimetres de lon­gueur (Pl. XXIV, ii), identiques aux prolongeraents villeux de la surface du bourrelet, qui torment, par leur assemblage, sur lebord inferieur de la membrane podophylleuse, un riebe gazon de villosites, qu'on pent considerer comme la bordure de celui qui revet toule la surface plantaire.
L'espace compris entre chaque feuillct constitue un sillon angu-laire, etroit et peu profond, liraite, de cbaque cötc, par les faces lisses et parfaitement unics des lames qui Ic 'bordent, et, au fond, par la continuito de la membrane qui le forme.
Cliacun de ces sillons peut etre considerö, ainsi quo nous le ver-rons plus lard, comme la matrice de la lame keraphylleuse qui lui correspond, lorsque le sabot est adherent aux parties.
La disposition feuilletee du tissu sous-ongule se fait remarquer, au-dessous du bourrelet, dans toule Tetcndue de l'espace que mesure son contour; c'est-ä-dirc qu'elle regne sur toute la face antericurc de la troisieme phalange et jusque sous sa face plantaire.
La membrane podophylleuse se reflechit, en effet, au-dessous des bulbes cartilagineux, ä la manicre du bourrelet dont eile suit la di­rection (Pl. XXVI, c et h;.
Ses feuillets et les sillons qui les separent sent disposes en scrie decroissante sur le talus deslacuncs laterales (Pl. XXVI, h).
Leur direction est oblique d'arriere cn avant et de dedans en de-hors. Ils oecupent sur l'aire inferieure du doigt, ou leur aspect cou-Iraste avec la disposition villeuse de la membrane plantaire, une sur­face triangulaire dont le cöte interne est parallele aux branches du corps pyramidal, la base correspondanle aux bulbes du cartilage, et le sommet ä l'angle anterieur de la lacune mediane.
Les feuillets de la membrane podophylleuse n'ont pas la memo etendue en longueur et en largeur sur toute la surface qu'elle tapisse.
Leur longueur est necessairement proportionnee ä la hauteur de cette surface, c'est-ä-dire qu'ils prcsenlent leurs plus grandes di­mensions dans cc sens, ä la parlie mediane du doigt, point oü le
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APPARE1L TKCUMEiSTAlKi:.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 89
bourrelet cst 1c plus cliive, et qu'ä mcsurc quo Ic bourrelel s'inclinc vcrslespartlespostericures, ilsdccroisscntprogrcssivcinent. Encffctraquo; les dernieres lames feuilletces, cellcsqui se trouvent corrcspondanles aux exlreraites reflechies du bourrelet, n'ontguere qii'uno longueur do quelques millimetres, landis que celles de la partie medianc do rongle atteignent ä la hauteur do 8a 12 centimetres, suivanl la laillo des uniraaux.
Quant aux dimensions en largeur, elles no sent pas absolument les memes sur tous les points do la surface podophylleuse. Genurale-meni les sillons do la partie medianc du doigt ct ceux qui correspon­dent aux eminences patilobcs, presentent plus dc profondeur que ceux des parties laterales et dc la surface plantaire surtout; c'esl ä cc dernier point que les lames podoplivlleuses sont le plus etroites.
Outre cette difference, il enest unc autre plus marquee. Eu fcuil-letant, commc on ferait d'un livrc, les lamellcs du tissu podopbyl-leux, on voit da temps en temps, au fond d'un sillou, unc laniello plusetroitc, commc avortec. On rcmarquo cette disposition principu-lement vers les parties postcrieures du doigt.
Considerees sur un seul fcuillet, la largeur des surfaces laterales, et la profondeur eorrcspondantc dos sillons qu'elles limitent, ne sont plus uniformes de baut en bas.
En haut, au niveau de la zone coronairo inforicure, les sillons sont pcu profonds ct les leuillets ne forment, par lours bords libros, qu'un relief lineaire.
Puls ils deviennent graducllement plus larges et les sillons qui los scparem plus profonds, dans une ctendue do quelques millimetres au-dessous do cette zone. Mais une fois qu'ils out acquis une certaino dimension, variant do 3 a 4 millimetres, ils ne la depassent plus et la conservent uniforme el toujours egale jusqu'au bord inferieurdu doigt.
Nombre et etendue supcrncicllc des rentlleu.
Lc nombre des feuillets varic de öäO ä 600, y compris ceux dc la -surface plantaire. L'etcnduo do surface qu'ils represcntent dans lour ensemble, ä les supposer deployes ct etales sur un plan, cst six ä sept fois plus considerable que celle do la superficie exterioure du cylindre du doigt. Ce chiffre est inferieur h eclui do Bracy Clarck, qui admel que les lames podopliylleuses deplissecs occupent unc surface douzc fois plus etendue qu'avant lour döplisscmcnt tnenicj mais nous
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90nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
croyons qu'il y a dc 1'exagcration dans les resultats du calcul du sa­vant veterinairc anglais.
Quoiqu'il en soit dc cette difference d'opinion, cetle appreciation approximative pent donner une idee dc la perfection dans le doigt du cheval, dc la sensibilile tactile donl cette vastc membrane podo-pbylieuse est un des inslruraents principaux.
Structure du (insu podopliylleux.
Le tissu podopliylleux forme une membrane mince, raais tres-resistanteet tcnace, douce d'une ccrtaine clasticite, dans lesens de la longueur de ses lames. Bracy Clarck s'est trompe en le conside-rant commc de nature cartilagineuso; ce tissu a pour base une toile fibreuse, mince, a cancvas fin et scrre, qui est, par rapport a lui, ce que le chorion tibreux dc la peau est ä la totalitc dc cette membrane.
C'est a la surface et dans les mailies de ce cborion que se rami-fient les divisions tcrminales des arteres plantaires etprc-plantaires, pour y constituer un magnifique reseau (PI. XXV), veritable mem­brane vasculaire, dont la presence, sur les pieces naturelles, est ac-cusee ä l'ceil nu par la coloration d'un rouge-vif, caracteristique du tissu podophylleux, et qui, dans les preparations injectees et bien reussies, laisse voir sa trame arterielle dessinee en riches arborisa­tions, dont les divisions extremes semblent eclater en etoiles, a la maniere des fusees d'artifice.
De la trame de cette membrane se prolon^e dans la base de cha-que feuillet une arleriole tres-tenue, qui regne parallelement ä la longueur de la lame etenvoie dans sa profondeur xine multitude de divisions inliniment greles, disposees sur leur tige d'emergence a la maniere des barbes d'une plume sur Taxe qui les Supporte, et se rc-pliant en arcade sur le bord libre du feuillet.
Outre les divisions arterielles, le chorion podophylleux supporle un reseau nerveux, element necessairc de ses fcuillets, et des houp-pes papillairesqui les terminent a leur extremite inferieure, maisdont I'inspection directe, meme avec des instruments grossissants, ne per-met pas de saisir la disposition.
Cc reseau nerveux est forme par les divisions terminales de la branche cutanee et celles du nerf plantaire, qui s'engage avec I'ar-tere pre-plantaire dans la scissure du memenom.
Peut-etre existe-t-il aussi dans la trame du tissu podophylleux un appareil special pour la secretion de la corne (appareil kcratogene),
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.U'PAREIL TßOUMEMAim.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 91
commc il en exislerait un dans la peau, d'apresBreschet etRoussel de Yauzeme, pour la secretion de l'epiderme? Nous en sommes reduits, ä cet egard, ä de pures conjectures, l'observation directe nous fai-sanl defaut pour nous fournir.Ies elements materlels de la solution de cetle question.
La membrane podophylleuse repose, par sa face profonde, sur un reliculum libreux dans les mailles duquel est dispose 1c plexus voineux podopliyllcux, dont nous avons donne plus haut la des­cription.
Ce reliculum, öpais surtout an centre el sur les parties laterales du doigt, (Mablit, enlrc l'os et 1c tissu fouiilele, des rapports tres-etroils de vitalilö el de l'onclions, au point qu'il est difficile do dire s'il ap-partient ä l'os commc son pcrioste, ou au tissu podophylleux commc une continuity de son choriou. Peut-clre qu'a l'egard de Tun el de l'aulre il remplit ce double office.
Bracy Clarck a donne, ä eclte membrane de renforcemcnl du tissu podophylleux, le riom de reliculum processigerum (processus pro-longcmenl et yew je porto; litteralement: membrane qui porle les feuillets). C'esl une expression qui pent elre adoptee avec avantage pour la facilite des descriptions.
sect; IV.
DU TEGUMENT A EA FACE UMEIUEUUE DU DOIGT.
Syn. sole do chair des anciens anaiouiislos, tissu veloutc des muJeincs, membrane secretaire de la sole dc Bracy Clark.
(Pi. XV! el xvu.)
Gelte partie du tegument sous-ongule forme une membrane lo-menteuse epaisse, d'une coulcur rouge-vif, cornrae la membrane po­dophylleuse-, mais eette teinte esl souvent dissiraulee en partie ou rendue plus obscure par un pigmentum colorant noir associe a son tissu.
Elle so moule exactement sur la face inferieure du doigt et forme une onveloppe commune h l'os du pied et h la couche inferieure de I'appareil fibro-cartilagineiix elastique dont eile laisse se dessiner fidelement los contours, en s'adaptant etroitement aux inegalites de sa surface.
Cc qui la caracterise a l'exterieur et lui a valu le nom tres heureux quo les modernes lui ont donne, e'est l'abondance des prolonge-
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!):
ISATOMIE.
inciUs villeux qui s'eleveiu do sa Irame, aussi serrcs ct aussi toulfus que les filaments du velours (l'l. XXVI).
Ces viilosiics ou villo-papillcs sc presentent, commc au bourrelet, avcc mi (leveloppement dilTercnt, suivant les points de la membrane veloutee oü on les consid^re. Sur sa circoniercnce, oilcs sont, lon-gues de 5 a G millimetres, commc celles qui teminent les lames po-(lopliylleuses-, puis dies vont en decroissant successivement, dc la circonfcrence au centre, au point que, sur les parlies laterales du corps pyramidal, clles no mesurent plus qu'une longueur de 2 milli­metres, laquelle se rcduit encore dc moitio pour les villosiles de la lacune mediaue.
Leur nombre parait etrc en raison inverse de leur volume; clles sont plus rares sur la circonförence de la phalange, plusdrucset plus serrees, au conlraire, dans sa region centrale, sur toutc la surface du corps pyramidal.
Quel que soil leur developpcmcnt, les villosiles dc la surface plan-taire sont en tout semblables, sous 1c rapport de la forme, dc la struc­ture et des fonclions, aux houppes villeuses qui lierissent la surface du bourrelet ou qui terminent rextrcmilo inferieure* des lames'podo-pliylleuses.
Elles sont cylindriques ä leur base, acuminees ä leur exlrcmite li-bre, obliquement dirigees d'arriere en avant cthcrissoes a la surface de la membrane dans les conditions normales. Mais lorsquc le sabot a ele separe du doigt par une maceration sulUsantc, clles pcuvent se presenter inflechies, rcnversees,couchecs, tnrdues dans tons les sens par les efforts qui s'exerccnt sur elles; dc la, les formes variees qu'elles affectent. Examinees sous une nappe d'eau limpide, dies s'incliuent suivant le sens du mouvement imprirae au liquide, et commc dies sc maintiennent flottantcs dans sa masse, en vertu dc dc leur densitc moindre, il est facile, k l'aide de cc simple procede, do prendre une idee parfaite de leurs formes et dc leurs dispositions.
Slructurc du llssn vcloulC.
La membrane veloutee a pour base, commc 1c tissu podophylleux, un cborion librenx frcs-serrc et resistant, qui sort dc support ä un riebe reseau arterid forme par les irradiations anastomotiques des arteres solaires et les divisions terminales des artöres du coussinct plantaire, dont nous avonsdonnö plus hautladisposilion (PI. XXVII).
Cbacune des houppes villeuses de la membrane veloutee presente, a I'inspection microscopiquc, la disposition inlörieurc quo nous avons
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APPAREEL T^OUMENTAinE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1)3
indiqute, ü propos des villosites du bourrelet, ä savoir: un faisceau de pcliles arleres disposees en forme d'anses el accoinpngnccs de vei-nules correspondantes, probablomeiu aussi, de filets nerveux dont leurexquise scnsibilite implique la presence. Mais ce n'est lä qu'unc deduction do Petude de la fonction ct non pas le resultat certain de Tobservation directe.
Itelicuhm plantaire. — La membrane veloutee repose, comme le tissu leiiilicte, sur un reticulum fibreux tres-epais et ä mailies assez largos (reticulum plantaire), qui etablitcntrcellc ctla faceinferieure do la troisieme phalange, unc adherence tres-forle et supporlc dans ses maillcs le plexus veineux solaire.
Resume,
Ces trois parlies de l'appareil legumenlaire intra-corne, dont nous venous de donner unc description isolee, pour micux en fairc com-prendre les dilTercnccs apparcntes, forment dans leur ensemble line gaine indisconlinue qui c/iaussc, i\ la inaniere d'uii bas, rexlreniite phalangienne du pied, et qu'on pout appcler la gaine ou I'appareil keuatogene du pied, expression quo nous emploierons souvent en Physiologie.
Les dilTercnccs qui existent entre les trois parlies de cet appareil, ne sont quo superficiellcs; toutes trois sont i'talees sur un reticulum iibreux, dans les maillcs duquel s'elend et sc ramilie un plexus vei­neux tres-serre et tres-richc.
Leur tissu fondamcntal est lo tissu fibreux blanc, qui lour consli-tue un chorion, partout continu ä lui-mcme sur la peripheric dc la dernicre phalange.
A la surface ct dans les maillcs dc ce chorion, epanoui en mem­brane sous la phalange, plissö en fcuillots paralleles sur sa face an-terieure, renfle en bourrelet aulour d'elle a sa parlic superieure, existe I'appareil nervoso- arleriel qui, par la specialite dc sa disposi­tion dans lesprolongcmcnls lamincux ou villeux, donno an tissu te-gumentairesous-corne la specialite de forme et de fonction qui le dis­tingue des autres parlies de 1'enveloppe generale.
Mais, ä partcette particularile dc disposition etde fonction, la peau du doigt est analomiqucmcnl la meme que celle ä laqucllc eile est continue; et meme, physiologiquement, la difference qui separc l'une de l'autre n'est pas fondamcnlalc.
Nous aborderons avec plus de devcloppement ce point important lorsquc nous etudieronsla physiologic.
*.
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94
ANATOMIE.
PARTIES EXTERNES DU PIED.
APPAREIL CORNE.
reg;i@L0
CHAPITRE PREMIER.
Description de Tapparell corn^.
CPl. XXVIII, XXIX, XXX, XXM, XXXII.)
Le revetement le plus superficiel du tissu tögumentaire de l'extre-mite terminale du picd est forme par un appareil cornc tres-epais, qui correspond, par la source d'oü il emane et par la fonction qu'il remplit, a la membrane epidermique, revetement exlerieur da tegu­ment general.
Ccl appareil est designe sous les noms iVongle, de sabot ou encore do boite cor nee.
Considere dans son ensemble, le sabot rcpresente unc sorle de boite ou mieux d'etin, exaclemcnt modele sur les contours des par­ties qu'il envoloppe, et qui commandant sa forme commc ic mouie celle de la substance malleable dont on le revet.
II repete, en effet, a rexlerieur, dans de plus grandes dimensions, la configuration exlcrieure du doigt revelu de son enveloppe logu-mentairc , et a I'iaterieur il en porte I'empreinte, commc la cire celle du cacliet qui l'a pressoe.
Sa forme generale est done donnee par la forme meme de la troi-sierae phalange.
La figure geometrique qu'elle rappelle le mieux, est celle d'un troncon de cylindre coupe par sa base ct par son sonimet, suivant deux plans obliques sur son axe et non paralleles, Finlerieur con. vergeant, en arricre, vers lesuperieur dans uneinclinaison sur Faxe Ires-marquee (PI. XXVIII).
Bracy Clarck conseille, pour donner une idee de la forme particu-liere dc la boite cornee, dc prendre un cylindre de bois ayanten lon­gueur deux fois son diametre, et de le couper avec une scie fine en
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APPAREIL CORNl?.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 95
deux parlies egales, sulvant une ligne formanl avec Taxe un angle de 33 ä 34 degres. En plaganl sur une table, par la surface de leur coupe, les deux morceaux de bois resullats de celte section, on ob-tient, dit-ii, ainsi la representation frappante de deux sabots consi-deres dans leur forme generale.
C'est en effet, lä, un bon mode de demonstration pour donner un aperQu de la configuration d'ensemble du sabot-, mais il ne suffit pas pour faire comprendre la construction de cette enveloppe comple-mentaire du tegument et la fonction speciaie qu'elle remplit.
Pour avoir une idee complete de la disposition de la boite cornee et de son mode de fonctionnement, il faut la decomposer en ses dif-ferentes parties Constituantes, et etudier chacune d'elles avec detail. Une fois faite cette sorte d'analyse anatomique, il nous sera facile de reconstruire le sabot, piece a piece, et de ie comprendre dans son ensemble.
Lorsque le sabot a etc soumis a faction longlemps prolongee de la maceration, les parties qui le constituent par leur reunion se desou-dent pour ainsi dire et s'isolent les unes des autres. Elles sent au nombre do trois:
10 La muraille ou la paroi;
2deg; La sole;
3deg; La fourchetle avec le pöriople qui n'en esl qu'une continuity circulaire1,
sect; Iquot;.
1)E LA MURAILLE OU PAROI DU SABOT.
( The wall, the crust des Anglais.) (PI. XXVIII, XXIX, XXX, XXXU.)
La muraille ou paroi du sabot cst, comme Tindiquent les nomssous lesquels on la designe, cette partie de la boite cornee qui en consti-tuc i'enceinte circulaire et determine, par son contour, la forme cylin-drique qui lui est propre.
Son etendue apparente pent done etre mesuree par la superficie de la partie du sabot, qui est visible lorsque le membre repose sur le sol.
A premiere vue merae, et a considerer la paroi sur un sabot isole
1 Lc perioplc est ordinairement tlecrit comme une quatrieme parlie du sa­bot. C'est une erreur, puisque la fourclieilc et le periople ne font qu'un ct laquo;e se separent Jamals, memc par une maceraiion prolongee.
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ilos parties qu'il rcnfonno, on serait lente de croire que son etendue apparcntc osl aussi son etendue reelle, et que la liraite de cetle par-lie de l'ongle est marquee ä 1'endroit precis oü se dessine en arricre 1c relief des branches de la fourchelte.
Mais ce n'est lä qu'une illusion que Bracy Clarck a, le premier, fail disparaUre par son ingenicuse demonstration de ce que nous ap-pellerons le dvplissement du sabot.
Lorsqu'on examine, en cffct, la paroi sur un sabot donl les diffe-renles parties Constituantes sont desunies par la maceration , on la voit sc reilöchir en arriere ä angle aigu, en dedans de la circonlc-rence qu'elle decrit, et diriger, vers le centre de la capacile qu'elle embrasse, ses deux cxtremites convergentes.
Bracy Clarck a eu l'ingenieusciili'v, pour bien faire concevoir celtc inflexion des cxtremites do la paroi dans l'interieur de Teneeinte qu'elle constitue, de llgurer en carton les differenles parties compo-santes du sabot, dans lours formes el dans leurs rapports normaux.
Sur cetlc piece claslique, tres-commode pour la demonstration, la muraille est represeulee par une longue bände de corne, plus large dans son milieu el decroissant successivement dc hauteur jusqu'ä ses exlremites, par la convergence dc son bnrd inferieur, qui decrit une courbe ä grand rayon vers le superieur taille en ligne droile.
Gelte bände, roulce en cylindre, represente la parlie circulaire de la muraille, ct ses exlremites, repliees vers l'interieur de la ca-vite qu'elle circonscrit, rappellenl bien la disposition des prolonge-menls cenlripetes de la paroi cornee.
Si la muraille naturelle pouvail elre deplissee comme la bände de carton de l'apparcil claslique de Clarck, eile prescnlerail, en effel, une configuration^inon identique, au moius purfaitcment analogue h cellc de celte dcrniere qui en est, si Ton pout ainsi dire, un fac-simile asscz exact, ä partquelqueserreurs que nous signalerons plus loin.
Pour la facilile de la description de la paroi, consideree dans son ensemble el dans ses rapports normaux avec les aulrcs parties du sabot, il faul lui reconnailre:
I0 Deux faces, Tune externe et l'aulre interne •,
'i0 Deux bords, Tun superieur, I'autre inferieur5
3deg; Deux angles d'inffexion;
4U El deux prolongemcnts cenlripetes.
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Al'PAREIL CORNlLnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 97
I. — Des faces de la paroi.
n. I)F. LA TACK KXTKltXK, (PI. XXVII!.)
La face externe de la muraille est luisante et comme vernissee sur les piedsqui n'ont pus cprouve d'alterations malailives.
On vuit s'y dessiner en reliefs lins et serres les fibres constitu-tives de la corne, dirigees en lignes droitos et paralleles, d'un bord ;i I'aulre do la surface h laquelle dies donncnt un aspect UnemeiU rave.
Transversalement h la direction de ces Obres, la superflcie de la muraille porle souvenl I'empreinte pen marquee d'unc succession dc legers sillons superposes, qui regnent d'un angle d'inflexion ä l'autre, en suivaat une lignc sinueuse dont, les courbures s'aiter-neut dans un ordre asscz constant.
Ascendante h partir dos angles d'inflexion, cello ligne decril do cliaque cAic une courbe, dont la convexite est superieure ct so pro-jetleensuile en maniere d'echarpe lorabante, d'un cötea l'autre, sur la face anterieure du sabot, en sorte qu'elle presentc trois courbes inverscmenl disposecs, rune centrale don! la convexiteestinferieure, el deux laterales qui tournent aucontraire leurconcavite par en bas.
Ces sillons onduleux separent run de l'autre, a des etages iin''-gaux, ties reliefs arrondis, a peine saillants dans les conditions nor­males, mais qui, sous l'influence des maladies des organes secre-teurs, acquierenl quelquefois un developpement considerable et prennent alors le nom dc cercles.
L'aspect cerclv do la muraille pout Dependant eoincider avec quel ques modifications imporlantes du regime auquel les auimaux soul sounds, sans eire un signe d'altcrations maladives de I'appareil se-crcloire.
b. DE LA FACE INTERNE DE LA PAROI. I , I. XXIX.
f.a face inter ne de la paroi n'est, a proprement parier, que Pcm-preinte de la surface externe du tissu podophylleux dont eile repöte rarrangementavee uuolidelile parfaite, mais dansun ordre iuverse-meiil symetrique, comrae dans les rapports du moule avec la tigure qu'ilreproduil;c'est-ä-direqu'aux cannelures du tissu podophylleux, correspondenl des feuillets du cylindrc come, el reciproqucmcnl,
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ANATOMIE.
quo los cannelures de ce dernier coincident avec los reliefs des lames podophylleuses'.
Bracy Clarck a donne ä l'assemblage des fcuillels de la luce in­terne de la paroi, les noms heureusement composes de kentp/njlla ou de keraplnjllous structure -. Le dernier de ces noms seul, a etö traduit en francais et a passe dans le langage de nolre Chirurgie; c'esl ä lui que correspondent les expressions do (issu köraphylleux, dunt nous nous servons usuellement:''.
L'appareil keraphylleux n'ctant qu'une reproduction Adele du tissu podophylleux, on doit retrouver en dedans du sabot la disposition lamclleo, sue une ötendue de surface exactementcorrespondaate ii la superficie dc la membrane feuilletee. C'est, en effct, ce que Ton ob­serve. A partir Ac la marge iriferieure de la cavite bemi-cylindroide creusee dans le bord superleur de la paroi {cavile cutigemle) (Pi. XXIX, o), jusqu'a son bordplantaire(p), regnent, disposes en lignes hngitudinaleseten plans paralleles, lesfeuillets conies, pro-porlionnes en nombre, en longueur et en profondeur aux lames podophylleuses correspondantes, et decroissant comme elles de hauteur, a mesure (pie s'abaisse la hauteur de la surface qu'elles revetent.
Et, de la uiernc maniere que 1c tissu podophylleux se reflcchit ä la lace plantaire du doigl en arriere des bulbcs carlilagincux, on voil so dessiner sur le plancher du sabot, 1c long des cxtremit6s cenlri-petes de la paroi, une serie decroissante de feuillets comes, repro-duclion exacte des feuillets podophylleux plantaires(Pl. XXXi, x v).
Les lames keraphylleusos sont done limitees ä leur extremite supe-rieure par la marge de la cuci'e cutiycrale, point oil elles sont moins largos, el les cannelures qui les separent moins profondes que par-lout ailleurs (PI. XXIX, o). Nous avons, du resle, signale plus haut cette disposition dans la region correspondänte des lames podophyl­leuses.
En has, les lames de cornc penetrcnt perpendiculairemenl dans
I
1
1
ä-i -
1 Dc celic inversion ile disposition nisiiUmi,. comme nous le xenon-; en sou lieu, enire la uiembranu icgumenlaiie plialangieune el fcnveloppe un-gueale, des rapports dc eonlacl et dquot;unioii dc la plus iulime especc. De '#9632;;;#9632;?#9632;:, come, el isugt;J.ov, fcuillc.
' Le subslaniif Iceraphylle aurait ;..: etrc egalcmeiit miople dans noire langue; ii eöletc d'un eitiploi cüunnode pour faciiiiei' el abregei les descrip-
liiMIS.
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APPAREIL CORNh'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;99
ie iiiiibe de la sole, ct se prolongent i Iraversson epaisseur jusqu'au bord planlaire de la paroi (PI. XXXII, a).
Leur bord libre est recliligne et aminci en tranchant effll6; leur bord profond jilus epais est udliercm et fait conlinuilc u la croüte pa-rielaire, dont les proccssus keraphylleux no semblenl qu'un prolon-gement inicricur.
Lours faces sont parfaitement lisses ; cues formentdeux ä deux les cannelures de reccplion des lames podopliyllciises.
Le fond de res cannelures esl plein, si cc n'est vers rexlremite inferieure des feuillets oil existent plusieurs pertuis qui punetreut dans I'epaisseur do la rauraille, obliquement do haut en bas, et sont destines ä servir d'etuis aux houppes termiualcs des lames podophyl-leuses(PI.XXIX, v).
Les feuillets de la muraille sont formes d'une corne mince, trans­parente, doueed'une excessive souplesse, qu'elles doiventä I'humi-ditequi les imprcgne. Elles conservent cetle propriete tant quo Ie sabot est attenant aux parties vives ou conserve dans un liquide apres ?a desunion. Mais la dessiccalion la leur fait pcrdre. Elles de-viennent, sous son influence, rigides et cassanles, el no recuperent leur mollesse primitive qu'aprßs uue immersion sufflsamment pro-longee dans un liquide.
ii. — Des boiujs uk i.\ paroi.
(. HL BOKU SOPiRIEDR DE LA PABOl. (PI. WIX, 0.)
Le bord superieur do la paroi porte, dans toute l'etcndue de son contour, l'empreinte du relief du bourrelet, comme riuterieur du sa­bot celledu lissu podophylleux.
Cetlc erapreinte circulaire, creusec de dedans endeliors, aux de-pens de I'epaisseur do la corne, constitue une eavitö hemi-cylin-drolde, qui regne sur tout le pourlour do la paroi et sur le bord su­perieur do ses prolongements centripeles, oü eile disparail en meme teiiips quo les feuillets do leur face Interieure.
On (iesigne cette cavite, depuisBracy Clarck, sous le nora de ca-vile cutigörale (ciitis göro) oa culidurale {cults dura), denomina­tion qui rappeile ses usages-, ellc sert, en effet, ä recevoir et ä loger ie renflement cutanc, appele par Bracy Clarck, culidure, et par los Francais, bourrelet.
Los anciensdonnaient, en raisondesa forme, U'no.u debisean au
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10Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
bord suporiour du sabot, creuso pour s'adaptqp ä la saillie du bourre-let. Cos expressions de cacilr cutigörale on culitlurale et de biseau, doivent elre conservees, ntüis non pas comrae synonymes.
iNüiis appellerons, avec Bracy Clarck, cavile culigörale, la gout-liere creusee ä l'origine du sabot pour recevoir la saillie de la cuti-dure; et nous reserverons 1c aoiu de biseau au bord superieur du sabot (PL XXIX, u), laille, en effet, a la inaniörc d'nu biseau, aux depeus de Tepaisseiir Interieure de la paroi, par l'excavation de la cavitö cutigdrale.
La cavile cutigerale est exaetement proporlionnee, dans releudue de son excavation, aTelendiie du relief que forme lebourrelet; aussi pr6sente-elle ses plus grandes dimensions en iargeur et cn profon-deurdans la partie cenlrale de rongle, la oü lo bourrelet est leplus saillant; et decroit-clle peu ä peu, danscesdeux sens, ä inesure qu'elle se rapproche des parlies posterieures,
Elle offre ses plus peliles dimensions, ä 1 centimetre environ en avant de l'angle d'inflexion, au uiveau duquel eile s'elargit tout ä coup, pour se proportionner h retendue plus vaste de superfleie que presente en ce point le renflement cutidural (Pl. XXX, o).
Passelepli des arcs-boutants, la caviie cutigerale devient de plus en pluselrüiteet superlicielle, merae avant (prall disparule dernier feuillet des barres.
La cavile cutigerale est limitee superieurement par unc vivo arele qui en suit le conlour circulaire, cl se continue en dedans des angles d'inflexion avec le bord superieur des barres (Pl. XXIX, u r,').
Au-dessus de cetle ligne saillante qui correspond au sillon coro-naire perioplique dont eile est le relief, le bord superieur de la paroi est prolong^ par la lamelle amincie Aaperiople, dont nous donnons plus loin la description (Pl. XXIX, ss').
La liraile inferieurc de la cavile cutigerale est indiquee par uno zoneunie de 2 millimetres environ de Iargeur, qui regne circulai-remeiU au-dessus des cxlreniiles d'origine des feuillcts kcraphylleux, et qui correspond a cetle zone coronaire iaferieure, disposee comme im ruban de separation enlre le bourrelet et les feuillets du tissu po-dophylleux.
Enlre cos deux bordurcs, la surface cutigerale est criblec d'une multitude innombrablc de peliles perforations (Pl. XXIX) qui lui donnent, par leur nombre et leur confluence, an aspect flnement chagrine; ce soutles orifices superieiirs d'^MM ou de fourreaux creu-
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APPAREIL C0KM5.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;101
sös obliquement do haut en bas, a une assez grande profondeur, dans I'opaisscur do la paroi, et destines ä loger les bouppes villeuses dont la surface du bourrclet est börissee.
Lc Qombrc ties perluis dc la cavite cutigerale est done exactemcnt correspondant ä celui des villosiles du bourrelet; les dimensions de ccs etuis sonl aussi exactement proporti-onnees ä cellos dos houppes villeuses qu'ils sont deslines ;i recevoir, el consequcmmeiil ils sonl plus largement ouverts et plus profonds h la partie inferieure dc la cavile cutigerale qui correspond a la region oü les villosiles sonl lc plus developpees sur le bourrelet.
Pour avoir une idee dc la profondeur de cos etuis comes, il sul'lil d'enlever, par lamelies transparentes, des couches successives au bord supericur do la paroi, transversalement h la direction de ses li-bres ; ciiaque lamelle dötochce est criblee d'ouvertures ä jour, nom-brcuses comme les glandules dans Fecorce do I'orange, el il faut aller a une profondeur do plus d'un centimetre pour quo les copeaux enlevcs par I'inslrument forment une surface pleine.
Les oritices des etuis des papules apparaissent aussi scrres a su-perficie egale dans toute I'etendue do la cavite cutigerale; et, lä memo oü eclte cavile s'est complelemont effaces, comme au bord supe­ricur desbarres, par excmplc, la presence des villosiles de l'appareil culidural est encore accusee par lc nombre des ouveitures dont la come est traversee.
b, do dü:\igt; i:.Fi;:nii:rR igt;k la paboi ou laquo;oiiu plantairb.
Lc bord inferieur de la paroi est dlcdrique, fürmc par la reunion de deux surfaces, I'une concave (PI. X.XiX, x), continue au cylindre corne; 1'autre plane, lerminsde des fibres de la paroi, et continue 6 I'aire do la sole (PI. XXIX, u).
La surface concave (PI. XXXI a) est canncleo, comme I'inte-ricur du cylindre come, par la continuite desfeuillelskeraphylleux, jusqu'au nivcau de la surface solaire. C'csl ä l'aide dc ccs cannelures qu'cllc contracte, avec le bord periplierique do la solo, une union par cngrenure dc la plus solide espece, qui ne pent 6lrc rompuc lolalc-nieul ([ue par I'influence longtemps prolongee dc la maceration.
Le trace de ceile commissure {Vl. XXXII, a a) est indique sur la coupe des sabots nouvcllemcnl pares par une zone blanche ou jau-nalre, oü Ton veil so dessiner les lineaments des fibres terminales dos feuillcls keraphyUcux.
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102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANA KIM IK.
Sur los pieds qui, faule d'user, onl acquis de tres-grandes dimen­sions en longueur, ii s'6tablit, par I'influencede la dessiccaiion, ime sorlc do tranchec outre la sole et la paroi sur tonic la lignede la com-missurc; el il esl alors trüs-facile de reconnailro la disposition feuil-letecdc la surface conconlrique du bord plantaire (PI. XXXII, a).
Dans les pieds souffranls, la zone de la commissure change de couleurpar rinültralion dein s6rosil6 ou du sang. Mais nous revien-drons sur la valeur diagnoslique des signes qu'elle tournit, ä ['occa­sion de la pathologic.
La face inforieure ou solaircdu bord plantaire est le point deter-minaison dos lllnvs de la paroi. Elle fail conlinuite ä l'aire de la sur­face plantaire do la sole dant eile forme la bordure exterieure. F.llc s'en distingue par sail aspect plus brillant, qui denonce la plus grande densile deb substance qui la conslitue, ct generalement anssi par line couleur differente (PL XXXII).
[II. — DES ANGLES D'lNFLEXION DE LA PAROI Oü \UCS-BOUTAMS
DES FRAIN'SAIS.
Les extremiles tie la paroi, en se reflöchissant en arriere, dans l'interieur de sa cavite, forment diacune line sorto do pli ou d'an-gle plan aigu, auquel Bracy Clarck a donne le nom dßnmid din-flexion (the node of inflexion on iuflcTural node), que nans tradui-sons paries expressions | In; vraies iVanyle u inflexion (PI. XXIa, XXX, XXXi ol XXXI!, hi.
Los awjles d'ivßexion on arcs-boutants das analomisles fraiujais, sonl la base tie la region du sabot, usucllement dosignee, on exlö-rieur, sous le nfän de talons, expression impropre, il est vrai, mais gcneraleraent.admiseet comprise, et quenous conserverons par cda nicnio, nialgre les cxccllentes raisons quo Ilracy Clarck a accurau-lees, dans le but do prouver que le nom de talon, applique ä rolle region du cheval, esl nn contre-sens en anatomic coraparee.
Lesoinmctoul,exlerieurdesatiglesplansd'inflexion(Pl.XXXIf,CB), forme linearöle, lo plus ordinaireraenlsaillanto, quclquefoisarrondie, donl la direction est oblique do haul en 1 as ct d'arriere on avant. Cette arele sort dc support ä 1'expansion cornee membraneuse, quo Ton designe sons le nom de glömes de la fonrchette (PI. XXXII, g).
L'interieur denes angles offre a consid6rer deux parlies; I'une supcricurc, la pins ctendue (Pi. XXX el XXXI), qui esl ouverle dans la cavite de la boiio corneo qu'elle complete ol ferine an arriöre,
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APPAREIL CORNi.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 103
et präsente, sur ses deux laces, la disposition lamellee caract6rislique (hi cylindre cor no.
La parlie itifrricurc de i'angle plan d'inflexion est remplie par l'cxlremile des branches (c) du croissant de la sole (PI. XXXII, d), qui contracte avee scs faces une adherence do la plus forte espece. Cette partie csl donctoujours pleine el marquee, sculeraenl en bas, par le (race ilneaire du bord inlcncur du cylindre do la paroi et do son prolongemcnt cciilripelo.
Mais lorsquela maceration a produitla desoudure des difförentes divisions du sabot, la distinction (|üo nous etablissons est renduc parfaitement saisissabic.
lii. — Des barres ou prolongemenxs centrip^tes de la paroi. {Intortiomes, or intortiomal, or inflewuralparts dc Bracy Clarck.)
' PI. \\\. XXXI, XX^II.)
Les parties do la paroi quo nous appclons scs ptolongments cen-iripetes, sont plus usueliemcnt connuessous le nom de barres. Bracy Clarck les a appelees |gt;flr/laquo;es inflechies de la paroi, inflexuralparts ou encore intortiomes, expression latino pariaquelle il a voulu ligu-rer leur marche rentrante.
Les barres comraencent an sominol (n) do I'angle plan d'inflexion de la paroi, donl ellesferment le c6teinlerieur(Pl. XXXII,be); oilcs so continuent, do l;i, le long du bord interne du croissant do la sole, convergeant, par leurs exlrcmites, vers le centre du doigt, et s'in-clinantrune vers Pautrepar leur bord superionr. 11 resulte do cetle double convergence, qu'elles sont obliquement dirigees du centre #9632; du doigl vers sa peripberie, tout h la fois dans le sons dc lour lon­gueur ol dans celui do leur jargeur (PI. XXX, y).
L'elendue dos barres, en longueur, n'est pas aussi considerable que celle qui lour est donnee dans 1'appareil clastique do Bracy Clarck. Convergentes 1'une vers I'autre, par lours cxlrcmitesjamais elles n'arrivent an contact, au niveau du sommel de la fourchette, comme le demontre col appareil. Los barres so prolongent dans I'o-tendue de la moiliö ou dos denx tiers du bord interne de la solo, mais jamais au-delä (PI. XXXII. e marque l'extrüme haul de In harre).
Les barres prösentont ü considorcr deux faces, Tune laterale in­terne ou suporieiiro, I'autre laterale oxtorne ou inferieure.
La face laterale iulerne (PI. XXX, /, el XXXI, y), obliquement
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ANATOMIE.
Ifl
dirigeede dedans en dehors ei do baut en Ims, porle sur sa partic correspondanlc, ä l'interieur de la boile conu'o, une succession de feuillets, decroissaats d'arriöre cn avanl, qui disparaissent ä ä- oü 5 centimetres en avanl de l'angle d'inflexion. Au-delä, il n'y ü plus de distinction possible entre la bane et la sole ä laquelle eile csl soudee.
La partie inferieure de cetle surface de la barre correspond an bord interne des brandies de la sole, avec laquelle eile es! intiine-menl nine, an point de ne lormcr avec eile qu'un tout coulinu.
La lace lalerale externe des barres (PI. XXXII, y) oblique de de­dans en debors, comma la superienre ii laquelle eile csl parallele, fait partie de la surface plantaire du sabot. Elle se reunite par son bord snperieur, avec le honl superienr des branches de la fourcbette, et, de cede reunion resulte un angle diedro oblus, connu sons le nom de lacune laterale de la fourcbette (f).
Bracy Clarck amp; apvelk commissure la reunion des barres avec la fourchette, et cavites de la commissure (cavities of the commissure), nos lacunes laterales.
Le herd inferieur des barres (PI. XXXII, e) est toujours an niveau dc la face inferieure de la sole sur les pieds uses par le frotlemenl on par I'action mecanique ties insiruments; mais sur les sabots qui, laute d'user, ont acquis une trop grande longueur, le bord inferieur des barres forme quelquefois, au dessus de l'aire de la sole, une sail-lie qui n'arrlve jamais au niveau du bord inferieur de la paroi.
Pour completer la description de la paroi, 11 faut eonsiderer main-tenant :
\quot; Les divisions qu'on y a reconnues;
2deg; La direction qu'cllc affecte dans les dillerenls points de son contour;
3deg; Son epaisseur:
4deg; Sa consistance:
5deg; Sa couleur;
(1deg; Sa structure.
1quot; /Jen divisions de la paroi.
( PI. XXVIII cl XXII.
On a divisela paroi du sabot on plusieurs regions, entre lesquclles il u'existe pas de limitcs naturelles, mais qu'il etait necessaire de dis-tinguer pour lesbesoins dc Part du niareclial,aiiisi que pour la locali-
1'.: #9632;
m
#9632; 9
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APPAHEIL CORNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;10b
sation precise et la description des difförentes alterntions de l'ongle.
Malgr6ie defaut do rigueur qui peutexister dans la delimitation do cos regions, I'usage npprend faciiement a les reconnaltre ei pr6-vient, ä cet 6gai'd, toute confusion dans I'esprit.
L;i partie anterieure centrals de la paroi, cello sur laquelle tombe-rail perpeadiculairement une ligne abaisscc du sommet de la four-cholte, cst dösiguoc, duns 1c langag-e des marechaux, sous le nom de pince ', que la ehirurgie a adopiö (p). Quelle est 1'origine do cc uoin? Peut elrc provieot-il de l'aaalogie do situation ceiidale (|lü existe entre la rögion qui le porle dans l'ongle, el les dents cenlrales do la courbe paraboliquedes m/lchoires qui, en raison de leurs usa­ges, sont aussi d6signees sous le meine nom.
Bracy Clarck fait deriver notre mot^mee du mol latin impingo, frapper, heurter, parce quo e'est cette region du sabol qui, dans la marclie, heurle la premiere le sol. Cost saus doule lii une Etymolo­gie bleu recliereliee!
La pincc regne da bord supcricur mi bord inferieur de la paroi, sur uuc largeurde 4 a 5 ceulimetres environ (Pi. X.VVIU, ap).
Les regions situees de chaque cöle do la pince, son!, en raison meine de leur situation symelrique, designees sous le nom dc ma-meltes (PI. XXXII, 51 a), elics out une largeur do 3 a 4 centimetres environ.
En arriere dos mamelles, do chaque cöte, s'elend la plus conside­rable des regions dc la paroi-, on la nomme^MaWjer, parce qu'elle occupo bien a eile scule le quart de la circonference du sabot (PI. XXVm et XXXir de m en e).
En arriere des quartiers, se trouve la region des talons, qui a pour base Tangle d'inflexion ouarc-ioM^alaquo;/ (b).
Enfln, en dedans deTarc-boutant, on rencontre les barres on ex-tremites centripetes, qui s'eteudent un pen au delä de sa moilie pos-terieure, dans l'echancrure centrale de la sole, et forment, pur leur lace inferieure, le talus externe des lacunes laterales de la fourcbette (PI. XXXII de b en e).
Pincc, mamelles, quartiers, talons ou arcs-boutants el barres, lelles sont les ditTercntes divisions dc la paroi, el par extension de la lolalile de l'ongle.
1 En anglais ci impropremenl: the toe (le doi^i}.
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106nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
-Iquot; Ik la direction de la paroi.
[PI. XXVIII el WXII.)
Si I'on considere la paroi dans sa lotalit6 el comme constituanl un cylindrc come, on pout dire qu'elle est Lronquöe do teile l'aeon par sa base, quo ?os fibres, dans leur dircclion generale et dans lour iu-clinaison, soul paralleles a l'axe des rayons phalangiens; et, par une consequence necessaire de ['admission de Phypothese de la cylindri-cite parfaitedu sabot, on es! conduit a considerer les regions oppo-s6esaux extremitös des diaaiölresdii cylindrc, comme paralleles en-tie ellcs, car, en raison de la forme admise, ellesdoivent etrc paral­leles ä son axe.
Peut-etre en cst-il ainsi dans quelques pieds cxceplionnels? Mais dans Fimmensc majority des animaux solipedes, I'ongle, considere dans son ensemble, parlicipe nn pea de la forme du eöne, e'est-a-dire quo l'aire de sa coupe siiperieure a un diametre un pen moins considerable quel'aire de la base.
D'autre part, dans les sabots qui out conserve leur forme natu­relle sans alteration, 1c cone n'esl pas geometriquement regulier ; la courbe q v (PI, XXXIl) qui correspond an contour du cote interne, apparlien! h une cireonference plus etendue que ceile du cote ex­terne (cp), en sorte que ce dernier a un contour plus saillanl quo le premier-, defaul desymetriequi n'appartienl pas a des solides de re­volution ivguliers.
Considerees dans lour situation respective, les differentes regions du sabot ont les directions suivantes : la pincc ap (PI. XXVIII) est obliquemenl dirigee de haut en has et d'arriamp;re en avant, suivant le plan d'inclinaison des phalanges.
Les mamelles out la inenie obliquite quo la pince a laquellc ellcs font continuite.
Los quartiers sont inclines suivant un plan ii peine sensible du centre dudoigl vcrs sa periplierie, dans presque toute leur etendue.
Sur quelques sabots, celte direction est inverse dans la partic tout ä fail posl6rieure des quartiers, e'est-a-dire que la paroi y est incli #9632; nee de bauten baset de deliors en dedans, mais celte direction ne nous parail pas nalurelin.
C'esl surtout par la direction des quartiers, dans leur region ante-rieure, quo laboite cornee parlicipe un pen do la forme du cone.
L'arcle somniel (c b) des angles d'inflexion estobliquement dirigee
J: ;
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APPAREIL CORM':.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 107
de haul en base! d'arriere en avant, paral!6!cnicnl du plan do la
pin tv.
Enfln, les barres ont, comme nous 1'avons vu, une direction oMi-que teile, qu'elles se rapproclient par lours cxlremitös tcrniinales et parlcur bord snpürieur,.ct s'ecarlent, au conlraire, par leurbord planlaire ci leurs oxlrömiles d'origine mix arcs-boutants,
3deg; Epaisseur de Ja muraille. pi. xxix, \\\; ei xxxii.
Ilexistcun rapport parfail cl constant d'egalllc entre retendue en largeur de la surface do la culidure, d'une part, cl d'aulre pari, 1'c-paisseur do la muraille correspondante-, de teile facon quo, dans tons les points du contour de l'ongle, la mcsure do I'une donne ri-gourciiseiTient los dimensions do I'autre, el röciproqiicinont.
Aussi observe t-on que 1'enveioppe corncepresentoses pins gran-des dimensions en epaisseur a la region cenlrale de l'ongle, aiix ma-melles, ;i la partie antcrieure dos quarticrs el au niveau des angles d'infloxion, points oil la surface du bourrelet offrc lo plus do lar-geur; et, qu'au fur et a mesure que cette largueur diminuc, corame, par exemple, dans les parties posterieures do la couronne cutidu-rale, avant sa reflexion en dedans du eercle qu'elle decril cl surtout au niveau do ses prolongements oonlripolos, la muraille correspon­dante, e'est-a dire colic de la partie postericure des quartierset celle des barres, est beaucoup plus mince quo la corne dos regions de la pincectdes arcs boutants. (Voyez Pi. XXXI!, le contour inferieur de la paroi).
L'epaisseur de la muraille esl ögale dans toute son oteaduo, quölle quo soil la region oü on la considere, depuis la marge inferieiire do la oaviie cutigerale jusqu'au bord solaire (PI. XXIX), comme on peut s'en assuror par une succession do coupes perpendiculaires nionecs dans lesens do la direction do ses fibres.
Les parties syraetriquos du mesno sabot n'ont pas la m^me epais­seur. Goneralement la muraille du cole interne est plus mince que cello du quartier externe ; la barre externe a aussi plus de force que la barre interne.
Si Ton voulait otoblir une echelle d'epaissour dos diliörontes par­lies de la paroi, void 1'ordre dans lequcl 11 faudrait les placer :
1deg; La pince et les maraelles;
:'quot; La region anleriouro du quartier externo;
.
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108
ANATOMIE.
3quot; La region .-inieiioiire du quartier interne;
i0 Lcs angles d'inflexion;
5deg; La region postMeure du quartier cxienic-,
6deg; La region postericure du quartier interne;
7deg; La barre externe 5
8deg; La barre inlerne.
4deg; De la comislance de la mnraille.
La consistance de la corne de la mnraille varie dans les dilTörculs points de sa prolbndenr, de sa longueur et de son contour.
En regle gönerale, la corne cst d'aulant plus souple et inolle, qu'elleest plus voisine des parlies vives-, d'autant plus durceiresis-tanle qu'elle en est plus Moignee.
Ainsi, eile prescnle line plusgrande durete ä sa surface corlicale que dans la partie moyenne de sa profondeur; dans cetle partle, quc vers les couches adjacentes aux lames keraphylleuses; et res cou­ches sent clles-memes pins consislantes que les feuillets körapliyl-leux, doues d'une teile souplesse an toucher, qu'ils donncnl ä la main la sensation d'un corps onctueux.
De meine, l'observation demontrc que le bord supärieur de la pa-roi, mince el penelre de viltosiics vasculaires, possöde une Ires-grande souplesse, tandisque l'inferieur, eloigne des parties vives ci n'ayant avec ellesaucun rapport de contact, est, an contraire, done d'une dnrete el (rune resistance considerables, progress!vement croissanles des parlies profondes aux superficielles, en sorte qne le bord plantaire de la mnraille est d'autan) plus dur que I'onglea plus de longueur.
Enfln, d'apres la loi fpmulee plus haut, la consistance de la corne ctanl en raison directe de son öloignemenl des parlies vives, il suit de la (pie les sabots, en general, sont d'autan! plus durs el resislanls, qu'ils ont plus d'epaisseur, el (itie, sur un meme ongle, ce soul les parlies des regions de la muraille oü la corne a le pins do profon­deur, qui prcsenteul nne couche corlicale plus consistaute el plus du re.
Ainsi, en pince, en manoelles et surtout aux arcs-boutants, 1'e-paisseur de la corne dureesl bien plus considerable que dans les autres regions dn sabot.
Dans les ongles qui ont acquis de la longueur par defaut d'usure, le bord int'ericur des barres, et surtout le sommctdes arcs-boulanls.
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APPAREIL CORNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;109
opposent imo tres-gramle resistance en raison de lour extreme tlu-rete aux instruments du nuireclml.
Bourgelat avail donne mix difförentes couclies, incgalement con-sislantesde la paroi, les nomsde corne moiie, demi-vice cl vive, so basant, pour elablir celte distinction, suruue idee theorique, dual nous aurons plus tan! a discuter la valour quaud nous traiterons do la pliysiologie du pied.
5deg; De la couleur de la muraille.
La couleur des couches cxiericures do la muraille depend do la co-[oration du bourrelet, laquelle, comme nous 1'avons dit, est parfai-temcnl concordante avec cello do la pcau, immediatement sus-ja-cente au sabot. Suivant la teinlo du bourrelet, la couleur du sabot varie du noir au blanc, en passant par la teiule grisc.
Quand Ic bourrelet ost noir, los couches corticales do la muraille sont do la meiue couleur.
Elles sont grises quand 1c bourrelet est gris, cl blanches, eulin, quand cct organc est depourvu do pigmentum colorant.
Et, teile est l'exactitude do celto concordance do coloration entre la pcau des phalanges et les couches extcrioures do la muraille, quo s'il existe au-dessus du sabot un principe do Bahune, qui so pro-longe jusque sur la cutidure, la couleur du sabot ost blanche a I'ex-terieur, dans une eicndue superficielle exactement correspondante ä la largcur de la balzane.
Quelle qucsoit la couleur cMericure du sabol, colic do ses lames interieures ne varie pas, ellc est toujours blanche.
Sur les sabots dont les couclies extcrieures sont noires, il existe entre le bord adherent des feuillets el la couclie la plus profonde de corne, teintepar lo pigment colorant dc la pcau, une zone inlermc-diaire, slrice de noir el dc blanc, dans laquelle la leinle grise est d'autant plus prononcce, qu'on ['examine plus pros dos couches exterieures, et qui devient dc plus en plus blanche a mesure qu'elle se rapproche des couclies profondes. Cettc zone intermediaire nc forme quclquefois qu'une lame k peinc sensible.
Dans d'autres circonstances, ellc occupe loule 1'epaisseur do I'ongle.
Cos varieles dependent do I'etat pigmcnlairo du bourrelet d'ou I'ongle emane.
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HOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
0deg; De la structure apparente de la paroi.
F.a substance do la paroi präsente, dans inutes Ics parties de sou etendue, une appatence fibreuse parfaitement visible ä i'ceil im, aussi bleu h sa surface externe quo dans toute sa profondeur (l'l. XXVIII).
Ceüe contexture, tfapparence fibreuse, est aussi aecusee sur ses coupes transversales, par l'aspect poiutliie que leur donne la section des Qbres interrompues dans leur continuity.
Enlin, la maceration, et, surle vivant, certaines maladies readent encore plus evidente rette disposition en dissolvaat la mauere qui maintient cos /ihres reunies, et on Icsisolant les unes des aatres.
Los fibres constilulives de la paroi, isolees par la maceration el etudices ä ['ceil nu, se presentent avec un volume plus considerable quo celui d'un gros crin ; dies out une forme cylindrique, soul tres-cassanles, el so reduiscnt facilemeat en poussiere par la prcssion des doigls.
Cos fdjres aiTectent, a la surface exterleure de la paroi, une dispo­sition parallele, s'etendant en ligne droitc de son bord superieur ä son bord inferieur, continues a elles-memes, sans interruption et sans confusion, dans toulo son eteuduc (PI. XXVIII).
Coasiilerecs ä la surface d'une coupe longiludinale et perpendi-culaire ä l'epaisseur de la muraillc, elles conservent la meme direc­tion et la meme disposition (PI. XXIX).
Quelquefois on les croiraii intriquees, mais ce n'est lä qu'une illusion des yeux, due aux alternatives de couleurblanche el noire donl elles sont teintes, dans leur trajet, vers Ics couches les plus profondes.
Cette contexture librillaire longiludinale n'appartient a la tnuraille, que jusqu'ä la limile precise on les lames kerapliylleuses so reunis-sent a eile.
Ces lames out aussi une structure d'apparence fibreuse, mais la direction do leurs fibres est differente de cello des iiiires de la paroi.
Elles sont obliquement disposees en lignes paralleles, de lour bord libre h lour bord profond et de bus en haut; en sorte que lorsqu'on Ics examine sur Ics deux lames ccarlccs d'nn memo sillon, elles rap-pcllent parfaitement, par lour direction convergenle vers le fond du sillon, la disposition des barbes opposes d'une plume sur la (ige qui ies Supporte
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APFARBIL CORM^..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ill
La substance de la paroi esi pleiue dans touie sa profondeur, si cc a'est vers sou bord sup6rieur oil ellc cst rareflee dans loule une elendue de 7 ä 8 millimetres cm longueur, par !es vides des lubes qui serveut a loger las viilosites.
On peut prendre une idee parfaite de cette rarefaction par deux coupes, l'une longitudinale et l'autre transversale.
Lorsqu'on culeve ä la surface d'une coupe longitudinale, vers le bord superieur dc la muraille, une mince lamelle de corne, les fibres correspoadanles ä la cavile cutigerale soul isolces les uues des au-tres, daus i'eleiulue de quelques millimfetres, comme les lilaraents d'un pinceau; on a ainsi la mesure de la profondeur des fourreaux des viilosites.
On pread une idee de leur diamelre par des coupes paralleles h la surface meine de la cavile cutigerale; les lamellcs enlevces, couche par couche, sur celle surface, sent criblces a,jour de pclites ouver-tui'es circulaires, de plus en plus etroites, ä mesure qu'on penedc a une plus grande profondeur, el qui Qnisscnt par disparaitrc pour etre remplacees, sur les couches les plus profondes, par le pointille blancMtre, indicateur de la continuation des tubes, donl les perluis superieurs ne sent quo les orifices.
A la Ihnile inferieure ties sillonskeraphylleux, la muraille esl aussi perforce d'ouvertures deslinees h laisscr penelrer daus sa profondeur les houppes terminales des lames podophyilcuses.
sect;. 11.
DE LA SÜ!X.
; J'he sole.)
I PI. \KIX, XXXI et X\X!I.)
La sole forme avee la fourclictteet les prolongeraents ceulripöies de la paroi auxqucls ellc fail continuite, le plancher inferieur do la boile cornee.
La forme de son contour (a a) esl donnee par le trace de la ligne, circulaire renlrante du bord plantaire dc la paroi, ear eile cst ins-crite dans la circonference dc ce bord auquel ellc esl tangcnlc et continue par toute sa periphcrie,
Consideree dans son ensemble el isolee des autres parlies du sa­bot, la sole represenle une plaque cornee cpaisse, irreguliörement convexe par sa facesiipeiieuro el concave parsa face infevieure,d6-
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112
ANATOMIE.
coupee circulairement dans los cinq sixiemes do sou contour et en-tiiiliee dans sa partie posiöriome, d'une 6chancrure angulaire pro-foude, dout les deux bords rectillgnes iic se reunissent qu'au dch'i meine de sou point central.
La configuration göncrale do celto plaque, ainsi deooupee, est cello d'un croissant irregulier dont la ligne int^rieurescraitangulaire au lieu d'etre courbe (Pl. XXXII).
II faut reconnaitre ä la solo :
Iü Deux faces, Wine sup6rieure interne, l'aulrc införieure externe-,
2deg; Doux bords, l'un exterieur circulaire, l'auire Interieur an­gulaire ;
3deg; El deux branches.
I. — Des faces de la sole.
ii. Pi; I.A FACE SLI'ERIlilRK 01' INTERNE. (Pl. KXXI.
La face superieure de la sole qui concourt, avec les barres et la fourchette, a former le plancher de la boitc cornee, represente une surface inegale, saillante par sa partie centrale dans l'interieur du sabot, deprimee, au contruirc, ä sa circonference et surtout vors les parlies poslerieures.
Lc point 1c plus culminant de celte surface correspond au niveau de l'angle de reunion des deux bords do la bifurcaliou de la sole.
De ee point comme centre, la face solaire interne s'abaisse en ta­lus vers loutes les parlies de la periplicrie du sabol, en suivant des plans ä inclinaisons inegales; niais avant d'alteindrc sa marge ter-minale et de se renuir ä la paroi, eile change lout a coup de direc­tion et so relevant en sens inverse, ä la manieie des bords do la bouche d'une cloclie, ellc constituesur toule sa marge uuo sorte do cavite digitale circulaire (PI. XXXI, a), plus elroile cu avant, plus elargie en arricre, et principalement aux oxlromites des branches do la sole qui soul comme excavees en bateau dans l'interieur des an­gles d'inflexion.
L'oblitjtiite do la surface superieure do la sole varie dans les dif-ferentes regions do I'onglc.
Tres-raurquec en pincc, par exemple, eile s'adoucit sur les parlies laterales, s'efface davantage dans la region posterieurcdes quarliers, et devienl h pcine sensible cu urriero du sommet de rechuncrure, le long du bord interne de la sole.
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APPAREILCORKK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;113
Ali sommel dece plan incline postörieur, en avanl do la terminai-son des barres, la lace solaire pivsenle une sorle de depression ou d'empreinte Iransversale, large et pen profonde, qui so conlinue Jns-que dans la cavitö du corps de la fourchette, el qu'on dirait produite par un ecrasement de la surface. C'est, comme nous le verrons plus tard, le point precis oü s'exerce la pression de la dernißre assise de la colonne de scutien du corps.
Touie la superficie de la face superieure do la sole prcsenic une disposition exactement semblable h celle de la cavite cutiyeralc; ello est criblee d'une mullitudc innombrable de perforations tres serrees, qu'on dirait faites avee la pointe accree d'une aiguille, et dontla di­rection est oblique d'arriore en avant (PI. XXXI). Ce sont, comme au biseau, les orifices des öluis corncs, destines ä loger les houppes villeuses quis'el^vent dc la surface du tissu veloute.
On les rencontre plus largement ouverts dans le fond de la cavite digitale circulaire, qui correspond aux villosites tcrminalesdes lames podophylleuses.
On peut, pour la sole, conirac pour la cavite cutigcrale, avoir line idee de la profondeur des etuis comes, en enlevant, couches par cou­ches, des lamelies de corne ä la surface de la sole. II faul arrlver ä une profondeur de i ä ö millimetres, sur sa circonference, avant d'obtenir des copeaux qui ne soicnt plus perces ä jour.
La face superieure de la sole forme, avee la face interne do la mu-raille, un angle diedre tres-aigu en pince, oil le talus dc la sole est le plus prononce, beaucoup plus ouvert sur les parties laterales du sabot, presque droit dans la region posterieure des quartiers, obtus an niveau des angles d'inflcxion.
!gt;. DE LA FACB tgt;'FEBlEDRB DE LA SOLE. PI, \\l\ cl XXXII.
La face inlericurc do la sole (PI. XXXII, s) est concave el comme infundibuliforrae, exactement correspondantc en profoudcur ä la convexite dc la face superieure qui a'en est que 1c relief.
Lc point le plus excavc de cette surface correspond au niveau de l'extreinite de la fourcliette (PI. XXXII, t); de la, clle se prolonge en talus trös-alsaisse vers le bord planlaire de la paroi avee lequel eile se conlinue, apres s'etrc aplanie circulairement ä 1 centimetre environ avant cle ralteindre,
Ccttc surface dc ia ride a pour limite, sur son contour cxterieur,
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le bord plantaire de la paroi; en arriere, ies Meres lui font coati-miite par toute leur face inferieure, et semblcnl la prolonger jusque dans le fond des lacunes lalerales.
La face inferioure de la sole cst unie et egale sur tons les sal)0ts qui ont ete nivcles par les intmments on uses par le froltement.
Maislorsque I'ongle a acqnis, par d6faut d'usure, im exces de longueur, la come de la face plantaireesl pu!?ueiise, inegale, irre-guli^rement anfractueuse et siilonnee de scissures sinueuseset pro-fondes, qui peuetrent dans sa substance et en delachent de larges ecaiiles.
Les barres, dans cot elal de I'ongle, ilouöos de pins de resistance et de tenacity que la corne de la sole, s'elövent au-dessus de son ni-veau ct s'y dessinent en relief.
II. —- Des )iohus de la sole.
a. DU l!ORD KXTEItlEIIl.
Le bord exlerieur ou circulaire do la sole (PI. XXXIf, a a) reprö-seute uno surface cylindrique, donl la largeur (PI. XXIX, t), exac-tement corrcspondante ä Pepaisscur de la sole, augmente avec !a lon­gueur du sabo! et varie comme eile. Elle s'engrene avec les fcuil-jcts de la face concave du bord plantairede la paroi qui Pentoure de toules purls, et contracte avec cette face une union d'une si forte cspöce, qu'il faut soumottre, cinq a six mois, h la maceration, mi pied de longueur natupelle, pour en determiner la dösunion.
/'. BOKD INTESIEVB DE LA SULK (ll).
Le bord inlcrieur de la sole forme la limite dc reehancrure angu-jaire, dont cette plaque cornee est profondemeut cntaillee dens sa [tarlie pnstcricure. II est forme dc deux coles egaux, diriges en ligae droile (in fond de Parc-boutant jusqu'au dela du centre dc la sole, oil iis so reunissent ä angle aigu en i (PI. XXXII).
Moins epaisque le bord circulaire, cos Lords Interieurs del'echan-onirc solaire sont soudes inlimement ä la face laterale inlerne des barres, pros dc leur bord inferieur el aux parlies laterales de la four-clictle, en avant dc la tcrraiuaison de ces denneres.
III. Des branches dk la sole.
On desigue ainsi ics eXtreruilcs du croissant irregulier que la sole represente.
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API'AK EU. CORNIÜ.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 115
Ce sonl, a proprement parier, les parties les plus ivtnVies de la plaque solaire (PL XXXI!. u), celles qui sont iiiscritcs dans les angles d'iullexion etsoudees ä leur face interne.
Considerons maintenant, pour completer cettc elude de la sole, scs divisions, son epaisseur, sa consistanee, sa couleur et sa structure. divisions de la sale.
La sole esl divisöeen regions exactement corrcspondunicsä colics de laparoi, et denoinmoes commeelles.
II y a done une solo de lapince, des mamlles, des quartiers, Jet, lidons et des Ixirres.
Epaisseur de la sole.
La sole, consideree sur un pied qui so Lrouve dans des condi­tions normales de longueur, par une usure reguliere et propor-lionnee ä l'activite de la poussc de 1'ongle, ne presenle pas uuo egale epaisseur dans loulesses regions.
Elle est plus inince a sa partie centrale, au niveau du sommet de sou echancrure, et augmente insensiblement jusqu'ä sou bord cir-culaire.
A la considerer dans sou ensemble, sou epaisseur vario suivant la longueur du sabot: eile augmente etdecroit avecelle. Surlespieds qui, par defaul d'usure, ont acquis une longueur cxageive, la sole pcul avoir jusqu'ä une epaisseur dc 4 a 3 centimetres et mcmeaudela.
Sur ceux, au contraire, qui onl ele uses par des frottements repe-tes ou diminues arlificiellement par des instruments trancliants, la sole peut etre reduile ä mince pellicule comme uue feuille do papier.
En general, dans les sabots qui ont leur longueur normale. I'c-paisseur do la sole, mesuree au niveau des points oü eile est le plus forte, egale cclle de la muraille h la region de la pince; ct c'esl au delä de celte epaisseur (pie s'opere le plicnoraeme de la desquam-mation do 1'ongle arrive, faute d'usure. a des dimensions exagerees en longueur.
Consistanee de la sole. Les considerations que nous avons exposees pour la muraille du sabot, ä l'egard de la consistauce, sonl en lous points applieablcs h la sole-, c'esl-ä-dirc que la durete dc sa substance esl en raison di-reete de son eloiguemcnl .les parties molles-, ct, invcrsemeut, qu'elle presenle d'autanl plus desouplesse et de flexibilile, qu'on la cousi-dere plus pros des tissus vils.
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II suit de In que la sole sera d'autant plus dure oi risistante qu'ellc aura plus cVepaisseur; el qu'aux lioux oil eile est riörmale-ment plus epaisse, la couche corticalc ivsistaniea plus deprofohdeur.
Comparee a la muraille du sabot, la solo pr6sente beaucoup moins de duret6, et se laissc altaquer par les inslrunicnts tranchants avec beaucoup plus de facilite.
Couleur de la sole.
La couleur de la solo reflate exactcment cello de la paroi, e'est-a-dire qu'ellc est noire ou blanche, suivanl la coloration dc cetle dcrniere.
Les colorations partielles en noir ou en blanc de la paroi enlrai-nenl aussi, dans la couleur de la solo, dos modiflcaiions correspon-daiilos.
Quand la solo a une couleur noire, eile ne presente pas ä toutes sos profondeurs unc leinte uniforme. Gen^ralement, los couches su-perflcielles sont plus claires el se rapprochent de la couleur de l'ar-doiso, tandis que dans los couches profondes, la leinte de la corne so fonce de plus en plus. Cost, comme on lo voil, une disposilion in­verse de cello de la paroi, dont los couches profondes out toujours une couleur blanche.
Structure apparente de la sole.
La substance de la solo, examinee a I'oeil nu, paralt etre formee, comme cellede la muraille, dun assemblage de fibres, dontla dispo­sition ot la direction sont rendues evidentes par une coupe perpendi-culaire pratiquee dans lo plan median do I'Diigle (PI. XXIX).
Cos fibres conslitutivcs do la solo so dessinenl a la surface do cello coupe, disposees en lignes droites, obliques d'une surface a I'aulre, dans une tlirection parallele h colic des fibres de la paroi dont elles suiveut I'inclinaison.
Cello structure librcuse est encore manifesiement demontrte par certaincs maladies dos tissus secreteurs de ronglc ct par la macera­tion, qui isolent les unes des autres les fibres composantes, el permet-tentde les observer dans leurs formes el dans lour continuite.
Enfln, les coupes transversales, pratiqueos dans l'epaisseur de la corne solaire, presentent un aspect pointill6 qui implique ici, comme pour la paroi, la disposilion fibreuse. On pout, en effet, s'assurer sur une coupe horizontale conduite perpendiculairement a une coupe longitudinale, que cliacun des points blanchalres do la surface dc la
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APPAREIL CORNß.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; M7
premiere correspond a la terminaison des Obres Evidentes stir la soconde.
La sole osi done formöe do fibres longitudioales paralleles a cellos de la paroi, et non pas de lames superposecs, comme on I'a admis jusqu'ä ces demiers temps, iroinpe par les phenomeaes d'exfolialion pur ecaillesqui so produiseul sur les soles considerableracnt 6pais-sies faule d'user.
La solo no forme pas un agregat cgalement compact dans ionics les [larlies de sa profondeur. Daus les couches qui soul le plus imme-dialemcut cu rapport avec les lissus vivants, sa subslance est dense, serree, et scs fibres constitutives, intimement associees cntre elles, forment mi tout parfaitement continu.
Dans les couches les plus superlieielles, au contraire, 1'agrega-lion esl moins intime; ies lamelles detachces do la surface se redui-sent facilemcnt en poussiere. Dans les couches intermediaires, ces caracteres de la corne de la sole sent cl'autanl mieux dessines, qu'elles so rapprochent davanlage de l'unc ou de l'aulre des surfaces.
sect; ill.
laquo;F. LA FOURCHETTE ET Dl PERIOPLE.
Bicn quo la fourchctte el le periople nc constituent, ä propremonl parier, qu'une memo parlie de Pongle, parfaitement continue ä clle-rncme et ömanant d'une source comnnme, on pent, pour la facilitö de la description, les considerer isolemeut el leur consacrer deux paragraphes speciaux. Examinons d'abord la fourchelte.
1. — DE LA FOURCHETTE. Tlic frog.x PI. \\\, WM, XXXII.
La fourchelte (PL XXXif, k) est, situec dans röchancrure do la sole, cntre les deux prolongemcnls ccntripetes(EE)dela paroi qu'elle reunit l'un a I'autre.
Elle complete ainsi le plancher de la boite cornee, el forme en ar-riere le cylindrc interrompu de la muraille.
Consideree dans un sabot qni repose sur un plan par sa surface unterieui'e, la fourcbelte rcssemblc, cntre les deux angles d'infloxion auxqucls ellc sort d'appui, ä une clef do voüte en bossage cntre les deux voussoirsqui la supportent (PL XXXII).
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118nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
Sa configuration genoralc est done cello criin solide pyramidal fraquo; base posterieure, auquel on peul reconnoitre quatre faces : (ilonx laterales, une superienre et une införieure); une base et m sommcl.
\quot; Des faces de In fourchette,
a. DG LA FACE sül'KlllKrllE TIE I.A FODRCOETTG. Pl. XXXI, n.
La face superieure ou interne de la fourchette peut etre conside-rec commc ['empreinte exaetc du corps pyramidal, car eile repute ea creuxet cn saillic les reliefs et les depressions de cette parlie du coussinet plantaire.
Elle represenle une cavite triangulaire, etroite et plus superücielie anlericuroment, profondement creusee dans sa partie moyeune cu d, et divisec. cu arriere, par une eminence verticale (Pl. VXX et KXXI, f.), en deux branches ou gouttieres (FF)qui se contourneut en dehors et semblenl faire continuite a la cavite cutigörale socou-daire (Pl. XXX, o), au niveau des angles d'inllexion.
Cette eminence du fond de la cavite interieure de la fourchette, en oecupe, par sabasc, presque tonte la parlie posterieure; eile s'a-plalit d'im cöte ä l'autre ä mesure qu'cile s'eleve el se termine a sa partie superieure, qui depassc ie niveau des barres, par un bord eon-vexe (e), mince et tres-saillant. En arriere, clic est brusquemenl tronqnec par une section perpendiculaire.
Bracy Clarck a donne, ä ce relief de la face interne de lafourchette, le nom de frog-slay, litteralemenl etai ou soulien de In fourchette, qu'ona traduit en frangaisparcelui tfarrötte-fourchette; expression impropre qui ne reproduit pas l'idee tlieorique de Bracy Clarck, et ira [ins, ä vrai dire, de sens dans noire langue. Le nom tfarSle de la fourchette nous paraitrait plus convenablc, en ce sens qu'il n'implique que Tidee de la forme saillantc de cette eminence dans la partie mediane de la cavite, du fond de laquellc eile s'elcve. C'est ce-lui que nous adoptons.
La face interne de la fourchette est criblee, comme la surface superieure de la sole et le fond de la cavite cutigcrale, d'une mul­titude d'ouvertures destinees ä donner passage aux houppes vil-leusos qui penetrent dans rintericur des lubes cornes (Pl. XXX. et XXXI).
Ces ouvertures nc presentent pas toulcs les meines dimensions; clles sonl plus larges cl plus profondes dans le fond du sillon que
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Al'PAUElI, COKMLnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 119
repröscale la cavitc tie In fourchette; plus petiles, an contraire, sur los parois laterales de celte cavile el a la superflcie de Varöle de In fourchette.
Leiir direclion varie suivanl leur siege: obliques d'arriere en avant dans le fond de la cavite. elles s'inclinenl sur les cotes vers la Peri­pherie de l'ongle et sont dirigees en arrl^re sur les parties laterales de reiüinence mediane.
La cavite Interieure de la fourchetteest bortlee de cbaqiie cölö pur lc bord superieur des barreset en avant parceux de i'^chancrure de la sole ;cnarriere, eile apourlimite, au niveau desangrlcsitrinflexion, la cavile cutigeraleptrioplique {PL XXX, ssi avoc laquelle eile se continue.
/'. DE LA FACE EXTERXE DK LA l'Ol'IlCUKi li:.
(Pl. xxxn.;
La face externe de la fourchette (Pl. XXXIf, k) represente unc disposition inverse de celle do sa face interne: de teile facon, qu'cllc reproduit en saillie la cavite interieurede cettederniere, et, reeipro-quement, par une cavile centrale, le relief de son arelo.
La fourchette forme done, ä sa face externe, unc projection co-noide (u, pleinedans sa parlie anterieure et divisee en deux herni-cylindres (o), a sa partie postorieure, par mi sillon longitudinal pro-fond (q).
On designe la parlie plcine de la fourchette, sons le nom de corps ou, avoc Bracy Clarck, de coussin de la fourchette {the cushion of I lie frog).
Ses divisions postörioures sont appel6cs ses branches, et le sillon fjui les sepnre reeoi! le? nomsde lacune midiane, fmte ou vide de la fourchette.
Le corps de la foarcheUe est hemi-cylindrique, et memo un pen renfle en f'useau dans les sabots vierges encore tie fcrrurc. 11 corres­pond a la parlie la plusprofonde de la cavite interieurede la four-chetle, el a celle sorte do depression transverse, que nous avous si-gnalee en parlant de la surface superieure de lo sole,
Les branches de la fourchette constituent deux colonncs hcini-cy-lindriques, reliefs extcricurs des goutticres qui longeut l'arötc centrale; elles se contourncnt comme elles un pen obliquemcnt en dehors, el foment, avec l'extremite postericure des barros, un angle aiguqui limitecn arriere les tacnnes laUrales.
La lacune mediane dc la fourchette, evasee en enlannoir A son
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120
ANATOMIE,
l!:
orilice, sc rclrecil bicntöt, au point quo scs deux surfaces so mcltcnl en contact el nc fürment plus qu'une fcnte par lour juxta-posilion.
L'anffic iinlörieur de cette lacune correspond au corps (!lt;gt; la fourchclte, el son angle posterieur mi sillon ;;t;j'/oygt;//V/laquo;e.
Lc fomJ de la lacune forme mi angle plan concave correspon-dant an soramel de fareio de la fourchetle, qui ifeu est que le re­lief interieur.
c. PUS FACES I.ATUBALKS DV. l.A POORCHBITB.
Los laces laterales de la fourcheltc soul planes, obliquemenl diri-gees do haul on has el do dehors on dedans.
Kilos sent intimement adherentes, parlour tiers superieur, a la lace laterale externe dos barres et anterieurement au bord interne do la solo.
Gelte union est teile, qu'il n'existe pas onlro cos parlies de ligne de döniarcation, el quo leurscparaüoii nc pcutßtreobtenueqiie par une maceration prolongce.
La partie nonadherenteoulibre des faces laterales raquo;Iota fourcheltc forme le cfitö interne dos cavites angulaires, designees sous lc nom dc lacunes laUralesoudeoommissuresdelafourchetle (PL XXXII, f), donl le cöir externe ost constilue par la face inferiouro des barres, ainsi que nous ravens vu plus haut.
2quot; De la hase de la fourchetle.
I'l. XXXII. #9632;
La fourchetle a pour base los cxtremites ronlloos de ses brnn-ches, qui constituent deux sortes do bulbes (g), inlimement urn's par lour cote exterieur au cote interne de l'angle d'inflexion (c), et isolös run de I'autre par la fente do la lacune mediano. Cos bulbes do la lourcliette forment, on s'opanouissant, deux plaques arciformes (Pi. XXXIII), appelecs, par Bracy Clark, gldmes {glomifurcates), losqucllcs, aprös avoir embrassö dans leur concavite le soinmol dos angles d'inflexion , so prolongent autour du sabot sous la forme d'unc bänderubanee el constituent \eperiople (PL XXVIII,d); nous rcviendrons plus loin sur cello disposition.
3deg; Du sommet oupoinfe de In fnurc'K'lle.
1'!. XXXII, !.
Lc sommet ou la pointe dc la fourcbettc correspond an centre dc la sole, do la surface de laquellc ii esl separe par un sillon paraboli-que, qui rcimil i'une ä I'autre les deux commissures laterales (PL XXXII, i).
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m'Aiim. corm';.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 121
D'apres la description f|iic nous venous de donner de la four-chette, il faul la concevoir commc une plaque triangulaire, plus large, si eile elail elaiee, que i'espace mesure entre les deux arcs­boutants, et püöesurelle-menK! suivant sou -rand axe, une premiere Ibis, de nMiiiiVo a former une gouttidre longitudiniile par sa face su-perieure ; puls repliee on sens inverse du cöte de sa base, et consli-tuant, par ce second pli, une cavite nouvelle clonl. I'ouvorturc csl inlerieure.
Par ie mecanisme de ce double pli, la plaque cornec que reprcsenle la fourcbelte, se irouve ainsi relrecie et contenue dans I'espace relu-livement etroit on eile doit 6tre renfermee.
'io Epaisseur de la fourchette.
L'epaisseur de la fourchette est un pen raolndre quo cclle de la sole, meine aux points on eile est le plus considerable, comme dans la parlie inlerieure du corps el des brandies et an uiveau do son arete. Sur ses parties laterales, la fourchette s'amincit sensiblement, et eile se termine en biseaua son bord supericurpour se souder avec le bord superieurdes barres.
•'i0 Consislance cl densite lt;le la fonrchetle.
Comparee aux autres parties du sabot, la fourchette est formce (rune corne plus dense el a texture plus serree; et, en memo temps, plus molle et plus faeile a entamer par les instruments tranchants.
Quant ä la durete relative de ses diflerentes couclies, les memes considerations sont applicables pour la corne de cettc partie que pour les autres regions du sabot.
La couche corlicale de la fourchette est d'autant plus resistante, qu'elie recouvre une plus grande epaisseur de substance, et la corne a d'autant plus de mollesse et d'elasticite, qu'on i'examine plus pres des parties vives.
6deg; Couleur de la fourchette. La couleur de la fourchette est toujours plus toncec quo cellc des autres divisions du sabot. Dans les ongles noirs, eile est d'un noir d'ebene, ct sa teinte tire plus ou raoins sur le gris ou sur le blanc jaunätre, dansies sabots dont la come est blanche.
7deg; Structure apparente de la (ourchelle.
(PI. \X\1V. i
r.a fourchette a une structure d'apparence libreusc, comme les autres divisions du sabol (pie nous avons deja examinees. A pre-
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ANATOMIE.
miefe vno, colic dispositioD n'apparait pas, en raisou de la grande densite de sa substance et de l'agregation serreo des fibres qui la couaposent. Mais ellodevient manifeste par la raaeöralion d'abord, qui isole les uues des autres les fibres constitulives et las rend evi­dentes a nr.i' simple inspection '. Müme effel so produit dan:- cer-taincs maladies des organes söeröteurs; enön, il suflit d'une coupe longilii.üiiale praliquee sur un sabot sain, pour donner, a rtieil im, la dcmonsü'alion de cctle structure fibrillaire de la fourchette.
Los Obres apparaissent, snr ootto coupe, dirigeescomme celles de lasole, obliquemcnl d'arriere en avanl, tnais elles ne sent pas comme elles, rectilignes-, elles affectent, au contraire, une disposition flcxucusc el ondulee, plus marquee dans la region du corps que par-tout ailleurs.
ii esl tre.gt; facile de rcconnaitre, sur cette coupe, que cos (ibres font contlnuite aux prolongements villiformes de la membrane veloutco.
La compacite de Tagregalion des fibres de la fourchette est reu-duo manifeste par des coupes Iiorizontalcs. La substance qui la cou-stiluc apparail sur ces coupes avec un aspect vornisse brillant; on la dirail amorphe ä premiere vue, tanl eile est uniforme. Ce n'est qu'a une inspection attentive qu'on reconnait le pointille qui denoncc la structure fibreuse.
Sur les sabots qui ont acquis, faute d'user, une trcs-grandc crois-sance, la surface de In fourcliclte est formce d'unc succession d'e-cailles assoz fines, de dimensions inegales, imbriquecs d'arriere en avant, donl la disposition rappelle d'une maniere grassiere cello du revcLcmcnl exlcrieur despoissons.
11. —-Da pi'riople 01: bände coronaire.
The frog coronary band ilc Bracy Clarck.
pi. xxvm, sxix, sxx, \\\u. xxxm.)
Nous avons dll pins haul que les deux branches de la fonreheile
forraaient, en s'epanouissant, deux plaques arquees (les glömes de
Bracy Clarck) (PI. XXXII, c) qui embrassaient, dans leurconcavite,
les angles d'inflexion, else prolongeaient ensuite, en so rotrecissant,
1 La Fig. -J de la IM. XXXiV represcnte un lambeaii de fourchciie doul Irs fibres sc sdin (lissociecsti'elles-mßincs, sons '.#9632;#9632; pietl dn c.heval, pnr I innuence ilc riimniiliie. Co chcv.d faisait sole el fourchelle neuves, cl ceslcii enluvanl la fourchelle ancienne qn''in dccouvril la fourchelle nouvelle, avec ses fibres desagreg^es, comme k's rcpreseuii; la figure.
I V
m
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AI'PAHEH. CORNl';.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;123
sous la forme d'une i)ande rubancc imtour du Um I suiwrieur flu sa-bol (PI. XXVill, cd). Cettebändeest'le/Jem/j/e oraquo; bändecoronaire dc la fourchelte (the frog coronary band)
C'est Bracy Clarck qui, Ic premier, I'a bicn distinguee et decrilo, en lui donnant les deux noms sous lesqueis eile esi aujourd'hui connue.
Quand on soumet un sabol ä une maceration suffisammenl pro-longee pour dissocier les differentes parlies dont I'assemblago con-siliuc la boite cornee, 1c perioplc resto toujours conlinu aux cxlrö-mU6s des branches de la fourchette, dont 11 ne parail etre qu'une dependance (PI. XXXII!). en sorte qu'a ne le ennsiderer qiTobjecti-vemont, il semble exact do dire qu'ii n'est qu'un prolongemenl la-mine dc la substance de la fourchette. Mais, physiologiquement, ii n'est pas plus exact de considercr le periople comrae un epanouissc-raent de la f mrchelte, (pie celle-ci comme un renforcemeni du perio­ple; ils constituent, par leur ensemble, un lout indivis, dont toutes les parties sont formees en raeme temps dans la place qu'elles occupent par un appareil secreteur dispose circulairemenl audessus du sabot.
Get appareil est constitue, pour le periople, par le sillon coronaire perioplique, et le petit renflement cutane {bourrehl perioplique) qui regne an-dessusde lui; lesqueis remplissent, parrapporl ä la bände coronaire, le memo office que le bnurrelet principal, par rap­port ä la paroi, commo nous le verrons, du reste, lorsque nous trai-terons de la physiologic de 1'ongle.
A partir du renflement cutane qui lui sori de raatrice, la bände perioplique so prolongo en diminuant graduellement d'epaisseur sur la lace cxlerieuro de la paroi, sur les angles d'inflexions et les exliv-inites des branches dc la fourchette, avec la substance desquellcs la siennc sc soudc intimement: aucune demarcation n'exislant en co point enlre la matrice du periople el celle dc la fourchette.
Elle forme done autour du sabot, dc concert avec la fourchette, un cercle complet.
11 faut distinguer au periople, considere dans la continuite du cer­cle qu'il decrit, deux faces et deux bords.
1quot; FACES DO PERIOI'LH.
a. FKCr. KXTEBNE.
(PI. XXVIII. )
La face externe esl legörcniont ondulee par une succession de
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I2inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
cerclcs traasversaux, et laissc voir des strics ires-lines, disposees parallelement dans le seas do la direction des fibres dc la paroi. C.'csl surloul a la region des glömes que la succession de ces cercles ot la disposition striec sont visibles.
Lorsque la conic des sabots est tres-dessecliee, les sillons, qui sö-parent les cercles Iransversaux du pcriople, se creuscul et fonnent aulunl tie petiles tranchees obliques dc haul en has, qui souievenl la corne de cede parlie dc I'ongleen ecaillesimbriquecs.
/'. FACE INTERSE.
La face interne du pcriople esi raodelee sur le contour des par­lies auxquelles eile est superposee el si iutimement adlicrenle, qu'on s'explique facilement comment cctlc parlie de I'ongle avail 6chappc a ratlontion des anciens analomistes.
Cyiindrique dans lout son contour parietal, eile presente, au ni-veaudes angles d'inflexion, line concavite moul6e sur le relief dc ces parties, el se confond ensuite, en dedans de ces angles, avec les ex-tremites des brandies de la fourchettc.
L'adherence du pcriople, par sa lace interne avec les parlies qu'il reconvre, ifcsl pas la meine duns louie sou etendue superiicielle. Supcrieureincnt. dans louie la largeur du biseau et au dela, cette adberence est li'es-inlime, ä lei point qu'elle ne pent etre detruilc, apres la mort, que par 1'action tres-prolongecde lamaccralion. ^lais a mesure que le pcriople s'etend davantage vers le bord inferieur de la paroi, son union avec eile devient de moins en moins lenace, el il s'en detaelie meine spontaneinent par exfoliations lamellees.
Dans la region des arcs-boutants, l'adherence du pcriople aux arcs d'inflexion, presente le möme caractere que suv la face peripherique dc la muraille ; mais a l'extremitödes branches dc la fourchelte, cettc adherence devient une veritable fusion par continuile dc substance, car, a cc point, tonic demarcation disparait entre les organes secro-Icurs dc la fourchelte el du perioplc; les produits de leur secretion so soudent au moment de leur formation.
iquot; li:S BORDS Traquo;l' PCRIOPLE. n. linnl) SUPERIRCR.
Lc fiorrf sup6rieur du pcriople (PI. XXIX, ss) depasse eelui dela paroi. II presente, au-dessus de la cavite cutigerale, unearelc tran-eliante qui regne sur told le pourtour de la paroi, el qui conslituc le relief du siWonperioplique dans lequel il est implante.
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APPAKEIL CORNK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I?.quot;)
Au-dessus de celtc aröio, le p^riople laissc voir n so face interne mio sorte de petite gouttiire culiyerale svcoudnirc raodelöe sur le l)ctii renflement cutane qui longe sup6rieureraent le sillon coro-naii'c, et (\m indique la demarcation entre la peau proprement diio el 1c Systeme leyunieiilairc sous-ongul6.
Gelte eavile culig6rale secondairese retr6cit, comme laprincipale, de la pince a la region poslßrieure des quartiers, puis s'elargil de nouveau aux /mgles d'iuflexion (PI. XXX), oü eile acquicrl des di-inensimis triples de cellos de la region anlerieure de I'ongle. En de­dans des angles d'inflexion, eile se continue sans transition avee les sillons lalcraux de la eavile Interieure de la fourchelte.
La smTaeede cette seconde gouttiere cutigeralc cst, comme colic de la premiere, eriblee d'ouverlures nombreuses, dirigees oblique-meni en lias, qui accuseut la structure villeuse du renflement cutane qu'elle recouvre, el la disposition tubulee do la corne qui emane de ee renflement,
b. iioui) iMi::nii;iu.
Le bord inferieur du periople, plus mince que le superieur, esi de-eoupe en lanieres ii'ivguliercs qui se perdent sur la face anlerieure de la paroi, sur le sonimel des angles d'inflexion el sur la surface des brandies de la lourchelle.
Considcrons maintenant le periople sous le rapporl de sen vlen-due, de son ipaisseur, de sa consislance, de sa Couleur el de sa slruclure.
#9632;1deg; Efendue du periople.
L'ölendue superflcielle du periople cst tres-variable sur les clie-vaux somnis a la domesticity, ä cause de la multitude descireonstan-ccs qui tendent ä 1c detruire, el dont la principaie esl I'intervention du marechal.
Dans les clievaux ä l'elal de nature, le periople forme sur presquc toute relcndue de la paroi, des arcs-boutants el des branches de la fourchette, une enveloppe complete, d'autant plus mince, qu'on la considere plus loin de son origine.
Dans les chevaux domestiques el somnis ä I'lnfliienco mensuelle do la ferrure, le periople esl detruit par l'aclion de la rape dans la moitie el memelcs deux tiers inferieurs de I'ongle, il n'exisle, d'une maincre conslanle, que dans Pelenduc en largeur, do .'( a 4 ccnli-melres an pourlour du biseau el desbulbes do la lourchelle.
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ANATOMIE.
2deg; ipaisseur du pMople.
Le p6riople esl la plus mincc des divisions de l'ougle. Sou epais-seur, variable suivaat les regions oü on le cmisidere.esl exacteraeat mesuree coiame celle de la paroi, par l'etendue en largcur de sa surface d'origine.
Ainsi, au lüvcaudos angles d'inflexion, lä oü le bourrelet seeon-daire presenle ses plusgrandes dimensions en largeur, l'armature perioplique esl considerableinent devoloppee pour constituer les ar-ceaux dos glomi furcates ;mn\veaiüdes quartiersclle esl plus niincc, cl eile s'epaissit de nouveau au point correspondanl ä la pince.
Considere dans lout son contuur, 1c periople esl d'aulant plus epais, qu'il correspond ä une portion de paroi plus mince, ou, en d'autres lermes, qu'il esl plus rapproclie de la peau, ei d'autant plus niincc, qu'il en esl plus eloigne. Daus les pieds normaux, sa me-surc, en epaisseur, dünne presque uu licrs de centimetre en pince, et 1 centimetre complel au niveau desglömes; landis que, par son expansion infericure, i! ne constitue qu'une minee membrane öpi-dcrmo'ide.
Considöree d'une maniere generale, l'öpaisseur du perioplo varie suivanl son etal de sechercsse oü d'humidild.
Lorsqu'il esl mis en contact avec im liquide, sa substance so ren­ne considerablement, et constitue, a l'origine de l'onglc, nnc slt;trte de bourrelet cylindrique, d'une [einte blanchätre, qui en debordc le uiveau et ie surmonteä la manißre d'une corniche.
Dcssöchee, eile s'amincil considerablement, cl forme, a la surface qu'elle recouvre, uu '.#9632;cvelement dur et fendflle, commc l'ecorce de certains arbres.
Sousl'influence d'une grande dessiccatiou, i! s'ecaille et s'exfolie par minces lamelles.
3deg; Consistance du periople.
La consistance du periople est en rapport avec son etal de seebc-resse ou d'humidite.
Quandelle esl impregneede sou liumidite normale, sa substance esl raolle, elasliquc, facilement allaquable par los instruments iran-clianls.
Dans l'etat de dessiccalion, au contraire, eile esl dure et resis-tante, jusqu'a ebreeber les instruments.
4deg; Coideur du pdriople,
Le |)eriople a une couleur bmne-jaunatre sur les sabots noirs, et
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APPAREIL COKMv.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;/| 27
plus claire sur lespieils,aoiit la peau, matrice damp;rongle, manque de pigmentum colorant.
öquot; Struehtre dupiriople. La substance conslituante du periopleesl nlentique, sous lous les rapports, h celle qui compose la fourchelte; (laus lota! aormal, eile est commeeHe, dense et ä structure serree, et en meme temps molie, elaslique, facile ä eutamer par ies instruments tranchants.
Ces caraclercs, trös-differenliels tie ceux qui apparticnnenl ä la paroi, sont facilesä disünguer sur des coupes liorizontales ou longi-tudinales pratiqueesä l'origine del'üngle.
Si Tun entarae en dcdollant le bord supcrieur du biseau '.run sa­bot detache dans sonentier, en ayanl sein de n'e nie vor que de min­ces lamelles, Ies premiers copeaux que I'on obtien! ainsi sont liomo-genes, denses, serres, formes exclusivemont par la substance tin perioplequi deborde un pen la paroi, comme on le salt, au-dessusde la cavile culigörale principale.
Mais, lorsque encreusanl plus proloiidcuiciit, on peiielre dans la substance cornee parielaire, les lamelles detacbees sur les coupes iiorizonlaies preseulent alorsdeux couchesbien distinctes : rune cx-terieure et anterieure, ibraiee par une corne d'une couleur plus claire et plus transparente, d'un aspect mat el homogene; l'autre poslericure, d'une couleur ardoisee, ;'; struclure Qbrillaire bien ac-cusee par le pointille de sa coupe.
Le meme contrasleexistesurdes coupeslongitudinales; la couche mate el dense de la substance coronaire, superposee ä la corne fi-breusede la paroi, tranclio [sir son aspect avec colui de cette dcr-niöre, et s'en distingue tres-netlement ä l'oeil nu.
Lc point de contact, entre ces deux couches cornees superposees, esi marque, sur les coupes longitudinales et horizontales, par uac li-gne parfaitement droite, suivant le sens de laquclle il est facile d'ob-lonir la desunion des deux substances par une simple traction, quandon opere sur do minces lamelles enlcvees sur tout lepourtour circulaire de la paroi.
Dans la region des glömes, la demarcation entre la corne parie­laire et la corne perioplique estlres-distincte sur les coupes jusqu'au niveau des angles d'inflexion. Mais en dedans de cette limite, il ivy a plus de distinction possible entre la come des glömes et celle des bullies de la lonrehelle auxquels iis sont sur-ajoutes. II y a, entre l'une el l'autre, continuile lt;ie s ibstauce. Elles fonnent uu tout par-
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128nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
faitement homogfene, qui lU'Miioutre bien I'idenlilo de leur nature et la communaute de la source rlont olles ömanent.
La corne pcriopliquc cst inanifcsteincnt libreuse cominc cello dc la fourchelte.
Cette structure, evidente ä une simple inspeclion, csi rendue plus saisissable encore, soil par la macferation, soil par l'observation des modifications morbides donl ses organcs secreleiirs peuvent elre le siege.
Lc dernier revetement de 1'ongle csl form6, ä son nrigine, par 1'e-piderrae tcgumcnlaire qui so projoKc par-dessus le perioplc, et forme, a sa surface, une expansion pelliculaire parlailcmenl visible sur les sabots des jeunespoulains, apres maceration.
:
CHAP1TRE II. De la cos'iilaquo;' coiiNiflcree d'une Hianiere
Apres avoir considerc dans leurs formes ct leurs proprietcs exte-rieures ct dans leurs situations rcspeclives, les differcnlos parlies qui composcnl le sabot par leur assemblage, il nous rcste a eludier leur maliere Constituante sous le double rapport doses propriotes el de sa structure, comme tissu, et de ses proprietes physiques el cbimiques, comrae maliere organique.
DES PROPRIETES ET DE LA STRUCTURi: DE LA COKISE.
Le tissu cornc csl inexlensiblc, peu flexible en masse, tr6s-flexi-ble, au contraire, lorsqu'ilesl röduila relatdelamellcsminccs. II est serrc, et semblc forme, a l'oeil nu, par un assemblage de Obres ou de fdaments juxta-poses ct solidement röunis ensemble par une sub­stance aggluliuative de la ineuie nature.
Cette contexture, en apparence libreuse, de la corne, I'avail fait considerer, par les anatomisles, jusqu'ä cos derniers temps, comme une agglomeration de poils, reunis entre eux par une substance in-lermediaire,sortedesucconcret qui transformerait, en se solidiflanl, cette masse coiiglomerec en un tout continu el compact. Mais lesu-
1 #9632;
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APPAREIL COBNK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 120
vant professour Gurlt, de I'Ecole velerinaire do Berlin1, a demon-tre, par I'examen microscopique, que ces fibres ou poils consti-tuanls de la eorne n'^aient autre chose qu'un syslemc de lubes ou-verts par leur extremite superieurc, pour servir de fourreaux engai-nanls aux prolongements villeux des surfaces keratogenes. Suivanl M. Gurlt, ces tubes seraient formes de lamelies concentriques reu-nies par une substance cornee amorphe, parsemee de corpusculcs ponctiformes, laquelle nailrait sur la peau et dans les intervalles des villosiles.
M. Delafond a adopts l'opinion du professeur Gurlt sur la struc­ture tubulee de la corne du sabot1. D'apreslui, les canaux cornes seraient formes de lamelies epithöliales allongees ou ovales, portant un noyau plus ou inoins distinct, dont la keratine ou matiere cornee constituerait relemcnt primordial. Ces epitheliums seraient atta­ches a un prolongement de matiere organique doublant les canaux, et qui leur servirait de support.
L'opinion du savant professeur de Berlin, sur la structure intime du tlssu corne, cst parfaitement exacte.
Effeclivcment, quand on examine sous le microscope, les fila­ments, visibles a I'oeil nu, de la substance cornee, on reconnait qu'ils constilucnt de veritables cylindres ou tubes creux ouverts ä leur ex­tremite supfirieure. Pour se faire une idee complete de la disposition dc ces tubes, 11 faut en considerer successivement :
1deg; L'origine, la direction et la terminaison ;
2deg; La forme 5
3deg; La longueur;
-5deg; Le diametre;
5deg; L'arrangement.
t. — Origine, direction, terminaison des tubes counts.
Los tubes cornes correspondent, par lour extremite d'origine, aux surfaces du bourrelet et de la sole charnuc, dont les prolongements villeux s'engainent dans leur canal interieur, evase superieurement en maniere d'enlonnoir pour les recevoir et leur servir de fourreau.
Leur direction cst tracec a I'exterieur par cello des lilaments cor­nes qui n'en sont pour ainsi dire quo les lineamenls visibles. Its se
' Encyelop. anat, 1. VI, p. 989. — Anatomie ginirah dc He
31110.
- Bulletin de la Sociite rentrale de medecine vetörinaire, l. Iquot;, p. 279; el Recueil de medecine vHerinaire, l, XXII, p, 950.
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130nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
j
prolongent done, parfaiteraent paralleles entre eux, sans jamais s in-1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; triquer, du bord superleur de la paroi ä l'inferieur, et dans la sole et
la fourchette, do la face superieure ä I'lnferieure, sous unc inclinal-son d'arhere en avant, qui les rend exactement paralleles aux tubes de la paroi; leur extremlle inferieure correspond, en consequence, au bord et a la lace plantaire du sabot.
II. — Forme des tubes cortvks.
Les tubes cornesonl une forme cxaclemenl cylindrique dans toute leur longueur, si ce n'est ii leur cxlremilc superieure oil ils proscu-lent un evasemenl en infuiulibulum, de '6 ä 6 millimetres de hau­teur, pour la reception des villosites dos surfaces keralogcnes. Au-dessous do cet evasement, leur cavite inlerieure nuus a toujours sem-ble completement vide de raaüörcs solides ou liquides, jusqu'ä quclques millimetres au-dessus dc leur tcrminaison, oü les refoulo-menlsdc la prcssion sur lo sol en produiscat unc obstruction appa-rcnle. Cependant il faul faire, h l'egard de l'elat de vacuite du canal Interieur des tubes, une exception pour ceux qui ferment le plan le plus superliclel de la paroi; lesqucls paralssent loujours rcnfcrnier une mallere d'apparence spongieuse ou medullaire, la meme sans doutc que Hesse1 consldcre commc un melango dc pigment et de sols lerreux. Les tubes de la fourchette paralssent auamp;si reniplis d'unc matiörc de meme apparencc.
Les lubes de la corne sont loujours rcctilignes dans la sole, flexueux dans la fourcbeUc, surloul du cole de son plan inferieur, et drolls ouondulcux dans la parol, suivanl le plus ou moins dc regu-larite de sa pousse. En general, les tubes des plans profonds sont loujours plus regulicreinent recllllgnes que ceux des plans super-ticicls.
III. — Longueur des tubes cornks.
Ces lubes regnant sans discontinuitedu bord superieur de la parol a l'inferieur, et de la face superieure ;i la face plantaire de la sole et de la fourchette, leur longueur esl au moins egale ä la distance me-suree enlre ces limltes; mais clle la depasse souvent en ralson, solt de leurs llexuosiles, comme ä la fourclielle et dans le plan le plus superficlel de la parol, soil dc leur direcllon oblique, d'arricre en avant, comme a la sole.
1 Encyclopidie anatomique.
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Al'l'AIUUL CORNlLnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ) 31
IV. — DlASKTRE DES TUBES COUNKS.
Le diametre des lubes conies n'est pas le meine dansles dilferenles regions du sabot, el dans les dilTerenles parlies d'une memo rögion.
Ainsi, par cxemple, les lubes de la paroi sonl generuierncnl plus elroils que ceux de la sole, et plus larges quo ceux de la lourchetle. Compares enlre eux, dans les dilTerenles couches do la paroi, ils nc prösenlenl pas uu diametre uniforme. Les plus developpes occupent les plans rapproelies do la face profonde de celle region, landis que ceux des eoucbes les plus exterieures, dont la corne est plus serree et plus dure, ont toujours uu diaraclrc plus elroit. Ces differences sont, du resle, parfailement concordantes avec cclles qni cxislent en-Ire les villosites du bourrelet qui soul plus developpecs du cole de son bord inferieur et moins, au conlraire, vers sa parlie superieure.
On ne Irouvc pas des differences aussi Irancliees enlre les tubes respectifs de la sole et de la fourchette, compares enlre eux. Au con­lraire, ils paraisseut avoir un diametre uniforme dans chacune de ces regions; leurlongueur seule varieproportionnellemcnt aux varia-tions d'epaisseur qui peuvent resulter des irregulariles de I'usure naturelle ou artificielle.
V. — Arrangement des tubes couxks.
Ils sont juxla-poses les uns coulre les autres, dans un parfait pa-rallelisme, sans Jamalss'intriquer, el mainlcnusagglomeres par line substance cornec homogene, qui en forme un lout compact, parfai­lement continu ä lui-incme el tres-resistant. II n'est pas possible do distinguer, dans le massif de ces lubes, une disposition stratiflee, comme dans certains aulres produits de secrelions concretes, dans les cornes frontales, par example. Forniee d'un nicme jet, dans un meine temps, sur une meme etendue de surface secreloire, la corne presente toujours, ä lous les temps do sa formation, un nombre de lubes invariable pour chacune des regions oü onrexamine, pulsque ces lubes correspondenlexaetcmcnlä autant de villosites de 1'appa-reil secreloire, lesquelles sonl invariables dans leur nombre.
Les tubes cornes sont regulieremcnt et uniformement dissemines dans toule l'etendue de la sole, eommc on pent en prendre une idee par 1'aspect poinlille tres regulier que presente sa surface lorsqu'elle est rafraichic par un instrument tranchant. A la fourchette, ils fer­ment un massif plus serre mais d'une egale regularile.
Daus la paroi, ou les dirait plus rarefies du cole des couches les
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432nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE.
plus superficicllos, et en plus grand nombre du cöte dos couchos profondes. Mais ce n'est lä qu'une apparence. Lc fait csl, que les tubes des plans cxterieurs, presenlant un plus petit diametrc, la raa-tlere unitlve interposee entrc eux est plus epaissc, ce qul pcut faire croire facilement ä leur plusgrande rarefaction, tandis que, d'autre part, le plus grand diametre des tubes profonds les fait paraitre plus rapproches et eonsequemment plus nombrcux.
II resultc de cet examen rnicroscopique, que les differentes parties du sabot preseatent partout la disposition tubulee caraclcristique de la structure des produits de söcrctidn concrete, tels que les dents, les poils, les ongles, les onglons, los comes frontales, etc. Nous cberclierons, auchapitre de la physiologie, ([uelleestla signitication de cette disposition rcniarquabic.
Eludions maintenant lc sabot sous le rapport de ses proprielcs physiques et cliimiqucs.
5 ti.
DES mOl'UIETKS PHYSIQUES ET CIIIMIQE'ES OE LA. COUXE.
La corne du sabot est unc matierc solide, consislantc, tenace, d'apparencc übreusc, poreusc dans lc sens de la direction de ses li-bres, dont la densite est egale ä 1,190 environ, celle de l'eau elant supposee egale ä 1,000.
Ses proprietes bygrometriqucs sont assez devoloppces. Plongee dans un liquide, eile erraquo; absorbe une partie, en vertu de sa porosite, et s'y ramollil assez pour devenir facilement aüaquable par les instruments tranchanls auxquels eile opposail une tres-grande resis­tance avant son immersion *.
Soumise ä l'aciion de Fair chaud, eile se desseche, durcit, perd
une partie notable de son poids, et cprouve sur elle-meme un mou-
vement de retrait qui se manifeste dans la totalitc de la boitc cornee,
J
1 Li quanliic d'humidilc dont la corne s'empare pnr edle iinincrsioii n'est, cependant, pas tres-considerable. II resulte d'experiences que M. Cki-menl, chef de service de chimie ;i Alfort, a bleu vonlu faire pour moi sur ce suji't. qu'un sabotencorc allcn.int aus parlies vives n'angniente pas de plus de 14 grammes par une iinmersion de qualre joins dans im liquide. Quelque faiblc que soil la quanlile d'eau absorbee par la corne , on ronQoiiqu'elle soii sufüsante pour on determiner lc ramollissement, puisqu'il n'y a guere que la couche la plus corticale ilu sabot qui soil privee d'humidlte par la dessiccation, les parlies Inlerieures en elant toujotirs pour ainsi diiu; salurdes par le fait de leur voisinagc dos parlies molles et des exhalations qui en emanent.
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MTAKKU. CORNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 133
par Ic rctrecisscnicnl dc sou diametre Iransversal et par l'allonge-incnl de son diametre anlero-püStiTicur.
La corneest mauvais conducteur du caloriquc. D'apres Ics expe­riences de M. Reynal ct dc M. Delafond laquo;, 11 oe faul pas moins dc quatre ä cinq minules d'application du fer incaudoscent a la face ex­terne de la sole on dc la iniiraillc, supposecs i\ I'ctat normal, pour quc le thcrmonietrc, applique ä lour face interne, accuse la trans­mission de la chaleur a travers toutc leur epaisscur. Toulefois, cettc propagation du calorique s'operc avee un pcu plus dc rapidite dans la sole que dans la paroi.
La come cst tres-combustiblc. Soumise ä l'action directe du feu, clle sc ramollit, eprouve une especedc fusion, puisbrüle en laissant degager une furaec trcs-epaisse, d'uno odeur fortement empyreuma-ti(iue. Elledonne, par la distillation seclic, tin carboneeldu sulfliy-dralc d'ammoniaquc.
La potassc caustiquc la ramollit d'abord, puis la Iransforme en une sorle de gelee de peu de consislancc.
ün sabotentier, mis dans un bain de potasse ä la cbaux conoen-iree, cst traverse en moins de dix jours par le liquide dissolvant.
Mais l'action de ce liquide nc s'exerce pas au möme degre sur toutes les parties de la boile cornec. Ce sont d'abord les commissures qu'il detruit, puis il attaque la fourcliette, puis la sole, ct cnlin la pa­roi. La paroi cllc-mcmc nc presente pas dans tons ses points une egale resistance ; en pince, Taction corrosive dc la potasse esl plus lente a se produire qu en raameUes ou en quartiers; ce qui est en rapport, du reste, avee les differences de densite que prcsenlcnt ces parties.
L'acide sulfurique concentre du commerce dissout aussi la corne, mais avee une tres-grande lenteur. II faut au moins quin/.c jours pour qu'un sabot immcrge, dans un bain d'acide renouvele plusieurs fois, soil traverse d'outrc en outre.
L'acide azotique a une Ires-grande action sur la corne, il la dis­sent en la colorant en jaunc. Son action nc sc borne pas au point de contact, clle se prolonge au delä par la vole des tubes cornes dans lesqucls il s'insinuc comme dans des tubes capillaires.
La corne, desorganiscc par le contact de cct acidc, est pulveru-lenteet comme lerreusc.
Bulletin dc la Soeiitc veUHnaire dc la Seine, amiOc 1S-15.
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i^
134nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIK.
II no faul pas plus de huit ;x dix jours d'immcrsion d'un sabot en-tier, dans mi bain d'acide azotique, pour quetoutesses parlies com-posantessoientdesoud6es les lines dos autres cl ä moiliö rongees.
L'aclionde I'acide chlorliydrique est analogue ä celle de la po-lassecauslique. II determine leramollisscment dc laconic el la Irans-forme en uue sorte dc -dec facile ;i diviser par rinslrumcnt tran-chant, cl se delayant immediatcment dans 1'cau,
La conic parait elrc uue modification de l'albumine, C'esl mic ma-lirre sulfuro-azotee. Son analyse demontre qu'elle est composce d'eau, d'une petite quantite de matiere grasse, de matures solubles dans I'eau, dc sols insolublesen petite quantite, el d'uaetres-grande proportion dc matiere animale.
Mais sa composition chimique n'csl pas identiquement la meine pour la paroi, la sole cl la fourchelte.
Void les differences assez notables que M. Clemenl a Irouvcesdans la coraposilion dc ces Irois parlies du sabol :
a:
I
Malicic grasse......
Matieie soluble dans I'cau
Sc^ insiiliihlcs......
IWalicrc animalo.....
Paroi.
10,12 0,95 1,04 0,26
81,(13
Sole.
30,00 0,25 1,50 0,25
G2,00
Fourchellc.
42,00
O.öO
1,50
0,22
55.78
100,00 100,00 100,00
APPEI^DICE,
DES
MODIFICATIONS lgt;n FORUE EX DE STUUCTURE QUE PJRESENTE LK 1'IEI) DU CHEYAL SUIT ANT LES AGES.
Nous diviscrons, dans ccs considerations, les parlies composantes du pied en internes el en externes, comme dans la description gone-rale que nous venons dc donncr.
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APPENCICE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;435
CHAPITKE PREMIER.
DES PARTIES INTERNES.
sect; Ior. — De la troisiejie imiaeange.
La iroisieme plialang'o se developpe par un seul noyau d'ossili-calion.
La premiere forme qu'cllc affecle lorsqu'elle commence ä sc raquo;les-siner, dillere de sa forme definitive :
1deg; Par 1c contour de son bord inferieurqui presentc dans sa partie centrale nn angle tres-saillant-,
2deg; Par rabsencc complete des apophyses retrossales et basilaires, et ie pen dc devcloppemcnt de Feminence pyramidale.
L'angularit6 du bord trancbant de la pbalnnge ungueale est si nel-lement dessinee dans les premiers temps de son developpemcnt, que sa face inferieurc ressemble parfaitement a un triangle isocele, donf. la base correspondrail au bord postörieur de l'os et ie sommet a la pince.
Sur les derniers temps de la vie intra-uterine, les apophyses re­trossales se dessinent sous la forme de deux prolongements angu-laires, minces et aplatis, qui debordent un pcu en arriere de Tangle posterieur de la surface diarlbrodiale.
Les apopbyses basilaires ne constituent encore, ä cettc epoque, qu'un renfleinent tubcrcux, qui contient Fapopbyse en germe; raais ellc n'est pas encore dctachec dc la masse de l'os.
Apres la naissance (PI. IV), la phalange ne tarde pas ä acquerir sa forme definitive; Fapopbyse retrossale se renfle, I'apopbyse basi-laire se defaclic ct se projette en arriere par-dessus la premiere-, reminencc pyramidale s'eleve netlement au-dessus dc la table anle-rieure de Pos. Le bord trancbant pcrd peu h peu son contour angu-laire pour affecter la direction paraboliquc qui lui est propre.
Du vingtieme au vingt-quatriememois, la troisieme phalange a de-linilivemcnt acquis la forme et les caracteres que nous lui avons as-signes plus haut dans notre description i.
A parlir dc cettc epoque, les modifications principales qu'elle eprouve dans sa forme se produisent, surtout, du cöte des eminences
1 Celle descriplion a etü falte, en effet, sur des phalanges dc chevaux arrives a la fin de leur deuxieme aniiee.
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130
ANATOMIE.
I
basilairesct rctrossaics, qui sont les points principaux d'union et de conünuite ontre cet os et son appareil fibreux complementaire.
C'esl principalement l'apopliyse basilairc qui, suivant les sujets, so montre variable dans ses fornies et dans ses dimensions.
Ce prolongement osseux qui plonge dans la masse cartilagiiieiisc (ju'il supportc, est, par rapport eile, commc im noyau d'ossificalioa qui, dans uu grand nombre de cas, tend incessamment ä s'aecroilre par une transformation similaire des parties adjaccnles.
Aussi l'apopliyse basilaire offre-t-elle, sur les differents animaux qui out passe Füge adulte, des formes et des directions si disserabla-bles, qu'clle cchappe ä une description exaeto par los differences in-nomblables qu'ellc presente.
Sur tels os, eile est perpeudiculaire; sur telsautr-os, cllcs'inclinc en avanl; sur d'aulres, eile so rojotte cn arriere.
rionöralemont continue ä la masse de la phalange par une assez large base, lanlöt eile s'oleve au-dossus d'ello cn conservant les memes dimensions on surface que cellos de son assise; d'autrefois eile augniente de diamclrc et s'epanouit, pour ainsi dire, au-dessus do sa base; duns d'aulres circonstanccs, au contraire, eile so rötre-cit en affectanl la forme pyramidale.
Lorsque l'apopliyse basilaire s'esl ainsi accrue ctlransforniöe, aux depens de la ganguolibro-cartilagincuse, dans laquelle eile csl pion-gee, 1'encocLe arterielle de sa base est ordinairement couvertio par le döveloppemcnl du travail de rossilicalion ca im, deux ou trois fo­ramens circulaires, correspondants ebaenn auxscissures anloriouros laterales et posloricures qui sillonnent la face anterieurc do la pha­lange, ses palilobes et quelquolois le sommel dos rolrossales.
Quant ä Papophyse rolrossalc, eile se couvre, avec los progres de Tage, du cöle de sa face interne, d'especcs de vegetations fubereuses qui plongent dans le coussinet plantaire et s'y devcloppent par la transformation de sa substance.
Outre les modifications partielles dans sa forme que presente la phalange unguöale, par le fait, peut-on dire, de son cinpielemcnt sur l'appareii fibro-cartilagincnx qui la complöte et la conlinuc en ar­riere, il en est une autre plus gönöralo, consequence probable des motiilicalions corrospoiulantcs de la boilc cornöc qui la renforme, o'est la diminution goneralo de son volume, proportionnelle au rö-li'ücissement lent et graducl qu'oprouve le sabot avec les progres de läge.
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APPENDICE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;137
Co n'est pas sculement la fürrnc de la phalange qui sc modilie snc-ccssivenient dans le courant do I'cxistcnce, sa structure eprouvc aussi des changemenls foils rcmarquables correspondants aux dil-lercntcs 6poques dc la vie.
Depuis le momenl oil sc constiluc son premier noyau d'ossilica-lion, jus(|u'ä eclui oil elic revet sa premiere forme, ellc sail dans ses üvolutions les phases propres ä tons las os do sa forme el desa structure.
C'csl la nn point d'liistologie sur lequel il n'entre pas dans le plan de noire travail d'insister.
Apres la naissanco, la phalange presente deja, dans sa structure exlerieure el dans la disposition Interieure de ses fibres, le plan bien arrete de 1'organisation qu'elle doit delinilivemcnl acquerir.
Safacc anlerieurc (PI. IV, Fig. 3), rcveluo d'uiic lame mince de substance corapacte, laisse voir un rescau tres-delicat, liiieiiieiii lioinlillo d'ouvcrtures vasculaires innombrablcs et irreguliercment crihle de cos grands foramens, orilices exterieurs des canaux dc transmission dontl'osest traverse.
Les patilobes offrent dejii les lineaments de lour sculpture ecail-Ieiise(Pl. IV, c).
La luce inl'erieure (PI, IV, Fig. 2j, formee par une couclic dejä epaisse ct dense dc substance compacte, laisse a peine voir 1c trace de la Crete semi-lnnaire et de son rcnllemenl central.
Les deux [dans de cello face sent ä pen pros sur le memc ni-veau el continus Pun a rauhe, do manierc ä n'en former qu'un soul uniformement concave.
A niesuro que le squelette sc devcloppe, la phalange unguealc re­vel pcu a pen les caracteres de structure quo nous lui avons assi-gnes dans noire description generale, lesqucls soul completemenl dessines vers la lin tie la deuxiemc annee, et persistent, sans autres variations que cellos inlierontcs aux progres lents do I'ossification, jusqti'ä repoqueducomplel achevement do I'organisme.
Depuis cinq ans, jusqii'a la fin do rcxislcnce, la structure de la phalange semodifie graduellement; la couclic compacte qui forme son rcvetcmcut exterieur s;epaissit; peu a peu, ct en memo temps aussi, s'oljliterc un grand nombre do ces ouverlures tenues qui, par leur mulliplite ct leur continence, lui donncnt, dans le jcune age, un aspect poreux si remarquabie; les plus grandes s'elargissent propor-tionnellemcnt; les scissures vasculaires so creusent, les asperilcs
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#9632;#9632;i
138nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
qui les bordenl acqutörent dn doveloppement et forment, ä la surface de l'os, des sorles de reseifs tres-aigus ; les patilobes s'affaissent, et leur slrnclure ecailleuse disparait plus ou moins compUHemenl par la soudure de leurs lames et robllt6ration iraparfaile de leurs areoles.
A la face inforieure, les progrös de rossilication se produisent par des modifications analogues: la structure areolaire de la region cor-respondante aux patilobes, s'offaee peuä peu; les porosiles vascu-laires, nombreuses encore sur eclte face danslejeune age, malgre la compacite de l'os, disparaissent en partie. La crcte semi lunairc se dessine plus cpaissc ct plus sailiante-, les retrossales s'epaississenf el prennent on caraelöre eburne.
Ces transformations successives qne subit la phalange unguealc avec les progrös de Tage, sent tenement marquees ä une certaine periodc do la vie, qu'cllc devient tres-differenle d'clle-meme, non pas dans sa forme generale, mais dans les details si delicats de son orga­nisation exterieure.
Quant aux differences qu'elie presente dans son organisation in­terne, olios consistent principalement dans la rarefaction do son tissu areolaire, el ropaississementde ses lames ainsi quo despoutrescom-pacles qui la traversent.
Si if. l)i:S TISSUS FIBREUX ET r.ARTII.AGINEUX DU PIKU.
Cos tissus subissent, avec Tage, les modifications propres aux sys-temes dont ils font parlie.
Souples, mous, tres-vasculaires dans les premiers temps de la vie, les tendons, les ligaments et toules les parties fibreuses qui entrent dans la composition do Tappareil complomcntaire delatroisicmc pha­lange, acquuTont pen a pen, a mesuro quo I'organisalion se deve-loppo, lours caracleros propres ; puis, commo los aulres parlies du syslomc libreux, se modilionl graduellement avec Vage en devenant plus rigides, plus denses, plus scrres, plus tenaces.
Le tissu cartilagineux eprouve des modifications corrcspondanlcs dans son organisation.
Comme 1c tissu fibreux, il perd peu a peu les caracleres de sou-plesse, do vascularite ct d'olasticilc, qui lui sont propres dans le jeune age, pour devenir dense, compact el subir merac Ires-souvent la transformation osseuse, phenomenc qu'on pout, a la rigueur, considerer comme physiologique, tant il est commun, mais dont
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^PPENDICE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;139
nous renvoyons l'etudeau chapitre de I'anatomic patbologique) dans le cadre do laquelle il rontrc plus logiquement.
sect; ili. —#9632; Des tissus x^gumentaires.
Los tissus t6gumentaires ne conservent pas intcgraleraont, pen­dant toute la duree de la vie, les caracleres (pie nous lenr avons it connus.
Les modillcations physiologiques qu'ils eprouvenl ont Irait prin-cipalementä Icur vascularite, qui devlent moinsricheet inoins active avec les progrös de l'äge, ol qui entraine cons6queminent des modi­fications correspondantes dans lours facultes vegetatives el se-cretoires.
Aussi remarque-t-on quo ccs tissus subissent une sorto d'atrophie dans les periodes avancöos do la vie. Ils diminuent d'epnissour ot semblent avoir contracte avec I'os une adherence plus intime, par le fait de l'amincissement du reliculum libreux qui leur cst sous-jacent.
Les villosites qui hcrisscnt le bourrelel el la membrane veloulee, perdent de leur developpement; les duplicatures des feuillets, enfin, inoins largos, moins epaisses, so prescnlenl avec une loinlc mains coloreo, qui tomoigno de la plus grande rarefaction de leur appareil vasculaire.
Cos modifications graduelles do I'appareil tegumentaire snus-eorne ont, sur ses fonctions, une influence dlrecte, que nous appre-cierons dans la physiologic.
CHAPITRE II.
DES PARTIES EXTERNES Dl PIED.
gt;5 Ier. ---- Du SABOT AVANT I.A NAISSANCE.
Le sabot du foetus, considere dans les dernirres periodes de la gestation, prescntc des parliculariles do disposition tres importantes a faire, connaitre pour rintelligence des phenomenos physiologiques.
Nous les etudierons dans chacune des parties Constituantes de la boite corneo.
a, DB IA PABOl DASS LE SAUDI PD KOETCS.
La paroi du sabot du foelus arrive a tcruio, differe do cello de l'adulte paries parliculariles suivantes :
10 Elle cst conique en sens inverse, c'est-ä-dire plus large par son
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140nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
bordsuperieur quc par sa base. Son nHrccisscmciit iulerioiir a lieu surtout dans le sens du diamelre lateral, eu sorlc quc la courbc do son*bord inferieur est fortemciit parabolique en pince 5
äraquo; Sa face externe laisse voir des fibres de longueur inegale, dis-posees par couches imbriquees de hauten bas, qui sc delachenten minces pellicules avec une grande facility.
Ces libres n'aflectcnl pas une meme disposition dans loutes les ni-gions; en pince, elles s'etendeut on ligne droile, d'un bord ä l'autre, comme dans la paroi d'adulle. Dans la region des quartiers, elles sont obliques d'arriere en avanl et semblent convergentes versla pince.
Celle face externe n'est pas parfaitement lisse, die porte transver-salemenl i'empreinte de tres-legers sillons onduleux;
3quot; Du cule interne, la surface occupee par les lames keraphylleuses semble relativement mains etendue quc dans I'adulte, difference ap-parente seulemcnt ct qui rcsulte du tres-grand developpemenl do la cavile cutigerale. A part ccla, cetle surface est identiquemenl sem-bla])le ä celle de la paroi d'adultc.
La structure kcraphylleuse s'y dessine avec les meraes caractores, dans les meines regions;
4deg; La cavite cutigerale, dans le foetus, est trcs-remarquable par son vastc developpemenl; eile a dejii, au terme dc la gestation, dans la region de la pince, presque l'etenduc superflcielle qu eile doit avoir dans le sabot d'adulle.
Celle cavitr presente, dans sa disposition generale, celle parlicu-larite que, tres-devcloppee en pince, eile se retrecit de la pince jus-qu'a i'extremite des barres, au point do no presenter auniveaudes arcs-boutants que le tiers de sa largeur anterieure 5
5deg; Bord inferieur. —II est mince comme un parchemin el taille en biseau aux depens de sa couclie externe; il presente, du cole exle-rieur, une imbrication fort rcmarquable dc lames cornees, irregulie-rcment* denlelees, qui lui donnenl un aspect ecailleux-, ct, parson cote interne, il est juxla-pose ä la masse exhubcrantc de la corne de la sole, qui le debotde de plus de 2 centimetres.
La limite en Ire ce bord ct la masse renflee dc la sole foetalc, est marquee par un sillon de quelques millimetres dc profondeur, au dela duquel la paroi el la sole sont inlimemenl unies ct torment un tout continu;
6deg; L'epaisseur de la paroi fetale n'est pas, comme dans I'adulte, proportionnee a la largeur de la surface cutidurale, clie csl beau-
m
'.
i:
:*
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APPENDICE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i41
coup moins conskMrable, fail qui coincide, du roste, aveo la disposi-tion par couclies imbriqußes des lames qui la composcnt, el qui trou-vera son interpretation dans la physiologic.
DilTercnle encore en cc point do la paroi du sabot d'adulte, la pa-roi foelale decroil insensiblement d'epaisseur dc son Lord supericur ä l'införieur, oü eile est reduite ä unc minceur de parchemin.
Quant a l'epaisseur relative dc cette enveloppe cornce dans ies differents points de son contour, la mesure pent en etre aoprcciee par I'elendue en largcur dc la cavite cutigeralc, Fepaisseur de la imi-raillc etant toujours moins forte la oü cettc cavite est ic moins prol'ondc-,
7deg; Consislance. — La paroi foelale immcrgee incessamraent dans le liquide de l'amnios, esl donee d'une tres-grande souplesse, el se laisse lacilcmenl attaquer par I'instrument traucliant. Cependanl eile a deja unc densite rcmarquable, due an mode d'agrrgalion des fibres (|iii la composcnt;
8deg; Coulenr. — Oi'quot;'^ a 'a couleur do colic enveloppe cornee, meines considcralions quo pour colic dc radultc; la presence ou ['ab­sence du pigmcnlum colorant dans la malricc dc Tongle, se traduit dans la paroi du foelns par des teiiiles qui varient du uoir au blanc, en passant par des teintes intcrmediaires ;
9deg; La structure fibriilaire, quo nous avons reconnue clans la paroi d'adulte, est tres-ncltemcnt accusce, ä l'ceil nu, dans edle du foetus, Seulement, les fibres Constituantes de celte dernierc, produilcs, non pas d'un seul jet de corne, mais dc pousses succcssives, dont les plus anciennes sonl les plus profondes, affectent unc disposition par plans imbriques de baut en bas, dont il est Ires facile d'obtenir I'iso-lement avee la lame d'un instrument tranchant.
b. DK LA SOLE ET DE LA FOUBCIIETTE DASS LB SABOT DD KOETUS.
Ces deux parties qui, par leur reunion, forment 1c plancher dc la boite cornee, prescntent du cötc dc leur face superieure unc disposi­tion absolument scmblable ä celle du sabot de l'aduite. Meine vous-sure, memes reliefs, memes excavations, memes einpreinles,
Mais, du cole de leur face inferieure, dies offrent une disposition speciale et trös-differcntielle dc celle qu'clles affectent aprös la nais-sanco.
Dans le foetus, en effet, la sole et la fourcliette forment ensemble, par leur face inferieure, une snrtc de tampon de corne molle, souple
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144nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE.
et elasliquc, qui debordc de plus dc '2 ccntimelres le bord iaferieur do la muraille, et scmble destine a amortir reflet des percussions du sabot contre les parois de la matrice, dans les mouvements souvent tres-enei'idques auxquels sc livre le jeunc sujet vers les deruiercs periodesdcla vie intra-uterinc.
Gelte especc dc (ampun ilastique n'a pas une fornK! bien deterini-nee. Son contour exlcrieur est donne par 1c bord infcricnr dc la pa-roi duns lequel il est inscrit ä son origine; il forme, an-dessous dc ce bord, une grosse levrc molle et arrondie, et presentc, dans son milieu, une depression longitudinale qui regne dans lesens du dia-metre anlero-poslericur du sabot.
11 est forme de fibres obliqiioment dirigecs d'arriere en uvaut, et du centre de l'ongle vers la peripherie. Cos fibres sent faciles a isoler les uncs des autres, soil en lames, soil en faisceaux, soil en simples filaments, tant est faible la force dc cohesion qui les rcunit. Aussi rencontre-t-on le plus souvent le tampon ilastique du sabot foetal, divise en lames el en pinceaux irreguliers, superposes d'arriere en avant.
On separo ccs lames et ces pinceaux en autant de faisceaux que Ton veut, par la simple traction des doigts, et il suflit de ce seul mode de preparation pour apprecier leur disposition.
A premiere vue, on serait porte ä croire que cet appareil d'amor-tissement, que porle le sabot du foetus, lui est stirajoule at tombe apres la naissance; mais e'est la une illusion d'observation. Le tam­pon elastique du sabot fcelal est constilue par les fibres nicincs de la sole et de la fourchette, qui, formees ä la surface plantaire du doigt, en ineme temps qu'a commence la secretion dc la cutidure, ont ac-quis deja unegrandc longueur avant que la corne librillairc dc la pa-mi ait fail sa complete avalure, et la debordent encore, ilans une elendue considerable, lorsque cette avalure est aclievee. II suflit de pratiquer, dans 1c sabot, une coupe longitudinale, pour bien recon-nailrc la parfaite conlinuilc el fidcnlite qui existc entre les fibres qui correspondent a la face superleure dc la sole el de la fourchette, et cellos qui se renflent en un tampon mousse et poreux. ä leur face iu-ferieure.
Une coupe horizontale fail dc meme reconnailrc I'union iiilime qui existc, ä quelques millimetres au delä du sillon qui les separe, entre le bord periplicrique du tampon et la face concave du bord in-ferieur dein paroi.
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appendici;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;143
Enftn, sui' cetlc meme coupe, la place quo la fourclielte doit occu-per apres la naissance est accusee par uue lache triaagulaire dquot;'ime nuance differente dc celle qui colore les librcs composantes de la sole.
Le tampon elaslique de la lace ialcrieure da sabot du Itetus n'est done pas forme, comme on I'a admis jusqu'ä present, par les glömes periopliques de la fourclielte, considerablemcnt duveloppes. Cequi le conslltue, cesonl les fibres meine de la sole et de la fourchette, quj out commence a croitre en memo temps quo celles de la culidure, et qui, continuant a s'allonj,rer en meme temps aussi que cos dernicrs s'appliquent autour de la phalange ct I'enveloppent, oat ainsi sur clles 1'avance d'une tres-grando longueur, et ferment, an tlelä de leurs limites införieures, un tampon qui se mainlienttoujours souple et mou par son immersion dans le liquide amniotique, ot devient, ä rexlremite des membres dn jeune sujet, un appareil d'amortisseraent contre les percussions qu'ils pourraient imprimer aux parois de la roatrice.
C. DU I'liRlOl'LK.
Le perioplc du fetus est loin d'etre, comme on Fa avance, lraquo;oau-coup plus developpe quo dans l'ägo adulte. 11 Test, au coatraire, relalivement beaucoup moins, mais sa disposition goneralc est la memo. 11 forme, sur toute la surface externe du biseau, un ruban tie I centimetre 1/2 environ de largcur, qui devient un pen plus epais en arriere, et so confond intimement au nivean des arcs-bou­tants avec la parlie posterieuredu tampon elastiqneplantaire.
Tout ce quo nous avons dit au sujet du periople, dans notre des-cription generalc, est, en tous points, applicable ü la disposition de cette partie de Tongle dans I'etat foetal.
sect; II. — Dt SABOT APUtS LA NAISSANCE. I PI. XXXIV.)
Iramediatement apres la naissance, le tampon elastique de la re­gion plantaire du sabot sedivise, par le contact du sol,en unemulti­tude de pinceaux comes, divergents du centre ä la circonlerence (PI. XXXIV, a), qui se depoiiillent par la pression de I'lunniditequi les imprcgne, et se reduisent tellement de volume, qu'au bout de quelques beures I'appui commence doja ä se faire sur le herd infe-rieur de la paroi.
Ces faisceaux de come, detritus du tampon elastique fcetal, flctris
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ANATOMIE.
II
par le contact du sol, dessoclu's par l'övaporalion, uses par le frot-temcnt, no tanlont pas ii disparaitre cl ä laisser ä nu la surface plan-taire completcmenl nivclec dans la region ilc la sole vers la deuxieme ou la ti'oisicmc seinainc apres la naissancc.
Ceux (jui correspondent au triangle de la fourchette ne disparais-sent pas aussl complelement. Lcur extrömite librc seulo se (letrit, mais leur base se reduil par la prcssion en lamelles (PI. XXXIV, a), qui s'imbriquent d'arriercen avant, s'agglutinent en se desscchant, ct torment, par leur agglomeration, la premiere fourchette, dont le le relief peu saillant resto au-dessus du niveau dubord plantaire de la paroi.
Vers la dcuxicmo ou troisiörae semainc apres la naissance, le sa­bot commence done dejä a revetir, par sa face plantaire, les carac-leres de sa conli^uration definitive.
Deux mois apres la naissance, le sabot du poulain presente, a 2 ou 3 centimetres dc son bord supörieur, un sillon circulaire, for-tcment accuse, qui indique la limitc cnlrc la pousse de corne anle-rieure ä la naissancc el celle qui s'est effectuee depuis. Le cylindre de corne superieur, ä ce sillon, esl sensiblemcnl plus large quo 1'in-ferieur •, la mensuration domic, en favour du premier, plus dc I cen­timetre de difference. Le sabot s'elargit done ämesure qu'il s'allonge.
A cettc epoque de la vie, il affecte encore la forme conique ren-versee, qu'il doit, du reste, revctir pendant le temps du plus grand diiveloppement do 1'organistne, car cctte forme est le temoignage du (levcloppement progressif qu'acqulert, dans tous les sens, la cou-ronne cutidurale d'oü le sabot tire son origine.
La fourchette du sabot de deux mois dessine nellcment sa projec­tion conoide ä la surface plantaire. Le bord inferieur de ses bran­dies n'est pas encore sur le niveau du bord plantaire de la paroi. Ses lacunes laterales sont tres-profondes; les barres qui les limi-lent en debors sont, a cette epoque, presque perpendiculaires au sol. La sole est peuexcavec^ un sillon circulaire, tres-iietlemcnl dessine, marque la ligne de sa commissure avec le bord plantaire de la paroi. Aulour de la fourchette, 11 existe aussi un sillon parabolique qui iHablil cntre eile cl la sole une delimitation bien trancbec. Los glomes, enfin, encore peu saillants, prescntent ä lour bord inferieur des (lecbiqueturcs irrogulieres, derniere trace de leur continuite avec les lames les plus superficielles du tampon Maslique du sabot foelal.
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APPENDICE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \iquot;)
sect; Hf. —Forme uu sabot apkiis un ais.
I PI. XXVIII, XXXtl
Lorsque 1c premier sabot, forme pendant la vie intru-utörinc, a fait sa complete avalure, ce qui arrive vers le cinquieme on sixieme mois apres la naissancc, ceini qui lui succede pousse encore avec la forme conique renversöe, qui est, comme nous venous de 1c dire, la consequence neccssairc do raccroissement de diamelre qu'acquie-rent, en se developpant, el la troisierae phalange et son cnveloppe tegumentaire.
Cetlc forme conique inverse est caracteristique du pied du pou-lain, jusqu';! l'äge do un an environ.
A celte 6poque, la forme du sabot sc rapproche sensiblement de colic du cyllndrc. Los diametres des circonferences decrltes par scs bords superiour ct infericur sont ä pen pres ägaux, et les sommcts des angles d'inflexion sont inclines d'arriere en avant, dans une di-rcclion parallele a cello de la paroi.
Vers l'äge do quinze ä dix-huit mois, le sabot presents dejti un beau develüppemcnt.
La forme conique sc substitue sensiblement ä la forme cylindrique, qui n'est, pourainsi dire, qii'une forme inlermediairc entre cello du premier age et cello qui appartient deflnitivement ä Tage adulte.
La paroi suit, dans son inclinaison en pince, une ligne parfaite-ment parallele ä Taxe des phalanges; celledes talons affecte la meme inclinaison (PI. XXVJIl).
Lesquartiers ccssent d'etre paralleles entre eux-, ils affectent une legere obliquite de baut en bas et du centre du pied vers sa circon-ference. Celte obliquile est plus marquee dans le quartier externe quo dans J'interne. Le premier est plus saillant, le second plus pro-longc en arricre (PI, XXXII, bp quartier externe et qv quartier interne).
La hauteur de la paroi decroil graduellement do la pince vers les talons, oil eile est reduite do moitie environ, sur les pieds bicn con-formes. Le rapport des talons ä la pince est done, en general, ä re­gard de la hauteur, comme 1 est a 2, rapport neccssaire, ainsi que nous verrons plus tanl p )ur la rectitude des aplombs '.
1 II csi (lilficile d'assigner ;quot;t cet ü^inl des notnbrcs bien rigourcux. Sur un grand nombrc de chevaux do race, Ic rapport dus lalons ä la pince est plus pres d'etre :: i : :'. quo .; 1 : 2. II y a surcc poim de grandes variations iudi-
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UGnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIK.
IJivisagr par sa face planlaire, le sabol du ponlain de quinze ä dix-liuit mois, laisse voir dejä parfaitement accuses les caractöres de sa configuration definitive.
La fourcliellc se dessinc Ires-saillante cntre les dcii\ sillons pro-fonds dc ses commissures latörales ; scs deux branches largement divergentes, pröscnlent, ä leiir extrömite poslericure, im bulbe tres-renfle, et entre dies, unelacunc profondcmenl creusee. Lesbarres soprojeltent hardiment vers la pöriplieric du pied, et ferment, par Icur bord inferieur, un relief qui domine le niveau do la surface de la sole.
A celte epoque, les diametres antöro-postericur el lateral dcla sur­face planlaire sont h pen pros egaux; mais la regularite de sa cir-conference commence a elrc detruite par la saillie plus considerable que forme le contour externe par rapport a I'interne.
Le sabot du poulain de Ironic mois differc un pen dc eclui dont nous venons d'indiquer les formes generales, par le contour plus saillant de son quartier externe, lerenflement plus marque du corps de la fourchette, el la saillie plus considerable des glömes.
A cinq ans, le pied du cheval est arrive ä son complet acheve-ment. Sa forme generale, i\ cello 6poque, est un pen conique •, les talons out unehauteur egale ä plus de la moitie de celle de la pince; Les quariiers s'inclinent d'une maniere presque imperceptible de de­dans en deliors, I'externe plus quo I'interne, en sorte que 1c contour inferieur du premier forme une courbe nolablement plus saillante que cello du second (PI. XXXII, cp, qp).
La fourcliellc (PI. XXXII), lenllec dans son corps et ä rextremito de ses branches contournees au deliors, forme, enlre ses deux pro-fondes lacunes, une projection saülanle, qui s'etablit presque dc ni­veau parsa lace inferieure avee le bord planlaire de la paroi.
La largeur do sa base est egale au cinquiömo environ dcla circou-ference de la surface planlaire.
Les liarrcs so dessinonl en relief par leur bord planlaire surla surface inferieure dc la sole. Leur inclinaison vers la peripherie du ]iied est nettcmcnl accusee.
La lacune mediane forme une large excavation. Les glomes dc la
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viduelles. Tout ce qnc Ton peut dire dc plus general, c'ost qne, ibns les enndi-diiions ile la belle confbrnaalion, la hauteur lt;le*s talons ne doit pas etre moindre (pie la nioiiui de colle de la pince. Nous en dirons les raisons dans la physio­logic.
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APPEND!CK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I47
fourchelle constituent deux renlloments mamelonnes, tres-saillauts en arriöro. Dans cet etat d'achövement complet du sabot, son appui sur le sol nes'effectue pas par tous les points ä la fois de sa surface plantaire.
Au moment (ie poser, le sabol no se met en contact avec 1c terrain que par le bord inferieur de la paroi ct la circonförence de la sole; la 1'ourclielte, etant sur un plan plus eleve, reste distante du sol de prcs do 1 centimetre, et no vient concourir ä l'appui que lorsque le sabot a eprouve, sous I'effort des pressions, un mouvement d'expansion la­terale, qui permct ct determine l'abaissement des parties centrales du pied.
Mais nous reviendrons sur le mecanisuie do ce mouvement, au cbapitre de VelasticiM.
Apres cinq ans, le sabot eprouve graduellcment une sorte de re-trait sur lui-meme, que nous aurons ä etudier plus tard dans ses causes et dans ses consequences.
Nous reservons le dövcloppement de cc sujet, pour la partie do notre travail que nous consacrerons ä la patbologie.
Differences enlre !es pieds anterieurs et les posterieurs.
II n'existe pas, sous le rapport dc la structure, de differences fonda-mentales entre Icspieds anterieurs et les posterieurs -. toutes les par­ties qui enlrentdansleur composition sontdisposeesd'apreslemt-me plan, et arrangees dans le meine ordre. Les seules dissemblances qui se renconlrenl entre olles, consistent generalement dans des mo-diflcationsde forme on de volume.
Dejä, dans la description des os et de Fappareil fibro-cartilagineux elastique, nous avons slgnale eellcs de ces modifications qui sontle plus notables: la forme moinsregulierement circulairc et plus allon-gce de la troisieme phalange posterieure-, le plus grand dcveloppe-inent des fibro-cartilages anterieurs et leur texture plus dense, dans laquelle relement earlilagineux predominc, tandis quo dans les mem-brcs posterieurs, ces memes appareils ont moins do volume et une structure plus llbrcuse.
A part ces differences, lesautres parlies coraposantes du piedsont presqueidcntiquemonlsemblables, quels que soient les membres oü on les considcre : meme disposition des cordes ligamenlcuses et ten-dincuses-, meme distribution des nerfs, dosarteres, des veinesetdes lympliatlques ; meme arrangement, meme aspect et meme structure
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ANATOMIE. — APPENDICE.
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des membranes tegumenlaires qui ont sculement une elendue super-ficielle plus considerable dans les pieds anterieurs que dans les pos-terieurs, en rapport, du resle, avec le voluino plus devcloppe que prescntent les os et les cartilages annexes des premiers, relalivement a ceux des seconds.
Les dissemblances les plus frappantes des pieds anterieurs et pos-terieurs, sont marquees dans la conliguration generale de la boite
cornec.
Le sabot des membres dc derriere est plus allonge d'avant en ar­rive que celui du devant, ct consequemment, le contour de sa face plantaire tient plutol de l'ovale quo du cercle. La decroissance do hauteur de la pince, vcrs les talons, s'effectue suivant un plan beau-coup plus incline, en sorteque les talons en sont genei alement beau-coup moins (Mevcs; la sole en est aussi toujours plus creuse et la fourcbettc beaucoup moins developpee.
Enfin, la corne des pieds de derriere presente en general moins de durcle et de resislanco que celle des pieds de devant, ce qui tient, sans doule, moins ä des conditions particulieres de sa struc­ture, qu'aux influences plus immediales d'humidite cnntinuelle aux-quelles clle est exposee-
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pin Sioux; IE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 119
DEUXlfiME DIVISION.
PHYSIOLOGIE.
L'eliulc anatomique dc la region digitale nous a devoilc la dispo­sition rcinarquabie des differentes parlies qui entrent dans sa cou-sliliuion; ii nous faul mainlennnl les considerer ilans leurs actions respeclives el danslejeu d'enserable des ionctions auxquellcs ellcs coacourent, afln do chercher a obtenir, par l'etude de la vie, I'intcr-pretation aussi complelo que possible de celle inagniliquc organisa­tion materielle.
Co va 6tre I'objet dc celte deuxieme division de noire Iraite.
La region digitale est Ic siege do fonclions nombreuses el eoni-plexcs, analogues chez tons les animaux dans leur mode de mani­festation et dans leur but final, mais qui emprunlcnt un caractere notablemcnt differoneic do la specialite de forme et de structure inlierentc, chez les animaux monodaclylcs, a 1'appareil terminal de leurs membrcs.
Le pied esl im des organes les plus essenliels de l'appareil loco-moleur. Cast par lui que toutc la machine est mise en rapport avec lesol, el qu'elle s'adapte, pour ainsi dire, dans ses differents mou-vcraents, aux inegalites qu'il presciitc; c'csl vcrslui qu'aboutisscnt, cemme un dernier ressorl dcslinc h les decomposer, loules Ins ac­tions de la masse pesaale du corps, dont les colonncs des membrcs peuvent elrc considcrees comme les resultantes.
Le pied esl done lout a la fois un ougane ue support et un appa-
RE1L D'eLASTICITE.
Intcrmediaire enlrc le corps et le sol auquel il Iransmet toules les actions dc la pesanteur dont il esl le point ullimed'aboulisscment, ct enlrc le corps et io sensorium vers lequel il dirige loutes les sensa­tions qui resullcnl dc son contact avec les corps exlerieurs, le pied est en meme temps un instrument du toucher.
Pour I'adaplcr a celte triple fonclion, la nature I'a done dc trois proprielcs en apparenee opposees, el que cependant eile a sn rendre compatibles, savoir: d'unc part, une tres-grandc durete extcricuro
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PUYSIOLOGIE.
qu'il doit a son enveloppe de substance cornöe-, d'aulre part, uue cerlaim flexibiliM, rosultal combine des proprieles physiques de cctte enveloppe corlicale, et de l'arraagement mecanique des differentes parlies qui le component; enfln, en dernier lieu, uue seusibilile ires-developpee qui r6sulte de I'exquise organisation do sa membrane te-gumentaire.
Mais pourreparer I'usure quo produit incessaminent ie frottement surlesol do la couche corneequi le revel, le pied devait jouir de la laculte de la reproduire d'une raaniere indiscontinue, afin que I'acti-vite dc la reparation füt exactement proportionnee ä la rapidite de la deperdition. Cost cc qui arrive, en eile!. Le pied est le siege d'une secretion speciale tres-iinporlante, [a secretion cor-see.
Enfln, la fonction nutritive est aussi douec, dans la region di­gitale, d'une tres-grande activite, comme l'implique, du restc, ce grand developpement do son appareii vasculalre, dont I'analomie nous a dejä fait voir la disposition si remarquable.
Tel est Fcnsemblc des functions complexes dont la region digitale est 1c siege.
Nous aliens les etudier isolement et Jans I'ordre suivant:
1deg; Nutrition-,
2deg; Locomotion;
3deg; Innervation ;
4deg; Secretion.
I;
CHAPITRE PREMIER.
DE LA NUTRITION DANS LE PIED.
L'exprcssion materielle la plus caraclerisliqne do l'aclivite de la fonction nutritive dans un tissu esl le developpement de l'arbre ar-tericl qui y distribue ses branches, ses rameaux et ses divisions dcr-nieres. En eilet, la frequence et la rapidite des combinaisons vitales qui constituent essentieliement I'acie do la nutrition, sont toujours corelalivcs ä rabondance el a la richesse des materiaux organiques quecharrient vers un organcses arieres nourricieres.
Cela pose, nous sommes conduits a etudier d'abord, sous le point de vue pliysiologique, la circulation arlerielle et veineuse de la re­gion digitale, avant d'aborder la question si importante et si leconde
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DE LA NUTRITION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;151
dans ses applications ä la Chirurgie de la facullö de nutrition propre ä chaque tissu.
5 r.
1gt;E LA GmCULATION ARTERIELLE ÜAHS LA REGIOJX DIGITALE.
Deux dispositions remarquables frappent, it premiere vue, dans I'examen de I'appareil arteriel de la region digitale : d'uiie part, la grande epaisseur des parois des vaisseaux principaux, relativement
ä leur calibre, el d'autre part, la multiplicite des relations anaslomo-tiques etablies entre les Irenes, les branches et les rameaux des deux arteres digitales, et aussi entre leurs divisions propres.
Dans line region si eloignee du centre, oü l'influeace des pulsa­tions cordiales, sur la coloane sanguine, esl en partie attßouee par la longueur du trajet que le lir|uide a parcouru, et, aussi, par les obstacles sur lesqucls sa force d'impulsion s'cst en partie dispersee, eel ingenieux arrangement etait aecessaire pour preveiür ou con-trebalancer les difflcultes de la circulation.
Eu eilet, Fepaisseui' des parois arterielles, dont l'eiaslicile est raise ca jeu, au moineut du passage de la colonne sanguine, supplee a rinsufflsance dela pulsation cordiale, l'augmente de toute la force qui lui est propre, et imprime au liquide un nouveau mouvcment de propulsion ; landis que, d'autre part, la inultilude des voies ouvertes par les abouchements des divisions vasculaires, lui facilite un libre parcours.
Ces anastomoses vasculaires de la region digitale, offren-t des exemples de toules les varieles de modes, suivaul lesqueis s'effectue la jonclion des vaisseaux dans toute I'etendue du Systeme arteriel.
Enliaut, par exemple, sur les faces auterieurcs et poslerieures de ['articulation duboulet, les divisions extremes des branches diver­gentes des deux arteres laterales formeut uue sorte de treillis irre-gulier par leur union reeiproque.
De meine, surla face anlerieure de la premiere phalange, les ra­meaux et les ramuscules des arleres perpendiculaires vont a la ren­contre les uns des autres, pour consliluer im lacis, d'oü s'echappenl en haut et en bas, des divisions qui etablissent des communications avec 1c reseau arteriel de la face anterieure du boulel, et ceiui dont lecercle cornnaire superllcicl forme comme la charpente principale.
En arriere, les troncs des collaterales sc reunissent, de distance
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ISSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iMiYSior.oGii',.
en distance, par dos branches transversales, disposces entro ces doiix arteres comme des echelons enlre leui's montants.
C'csl par mi precede semblable que s'etablit anterieurement, ;gt; I'o-rigine de la Iroisienie phalange, la* communicalion transverse, desi-gnce sous le nora do cercle coronaire superßciel, d'oii s'6cliappent dos divisions ascendantes vers le plexus arteriel, lormö par I'iuii ica-tion des ramuscules dc la pcrpendiculaire, et des divisions desccn-dantes deslinees an bourrclet el au lissu podophylieux.
Enün, des exeroples d'anastomoses en arcades sent donnes i\ la region digitale : 1deg; par i'abouchement danslesinussemi-lunaire des deux troncs des arteres plantaires; 2deg; par la reunion des deux arlercs du eoussinet plantalreausommet du corps pyramidal-, 3quot; par lajonc-tion vers 1c bord denlele dc la uoisienie phalange des rameaux des­cendants de Tariere planlairc, lesquels, äquelques lignes de lours points d'emergence sur la face anterieure de Tos, so bifurquent, s'en-voient reciproqnemcnl lours rameaux divergents, etconstituenl ainsi une succession d'arcades, donl rensemblc forme l'artöre circonflcxo do la sole.
On conQoit I'influence que doit avoir, sur la liberlc du cours du san^', cette multitude de voics si varieesdans leurs dispositions, qni ouvrentä ce liquide des canauxd'tehappements dans tousles sens. On concoilaussi que cet arrangement favorisele cours des liquides, on ajoutant une force nouvclle ä cellc dont ils sont dejä animes.
Lorsque, par cxcmple, deux colonnes desccndanles, animees d'une memc quantile de mouvemcut, viennent ä so heurter, pour ainsi dire, dans I'interieur d'un canal transverse ou dans le cul-de-sac quo represento ['arcade formee par I'abouchement reciproque de deux troncs, 11 doit resulter do cet afflux de liquide une distension consi­derable des parois vasculaires, distension oonlrc laquelie reagit leur clasticite dims los intermittences des systoles du coeur. Do la, une impulsion nouvelle coramuniqudc a la eolonne sanguine, qui tend ä la faire ecbapper par les voics beantes, soil mix exlremiles du ra-meau transverse de communicalion, soil par les divisions qui nais-scnt do la convexile do rarcade anastomotique. L'ecoulement du saug, dans cc dernier cas, s'effectue avec une activite nouvelle, par la multitude des canaux ouvcrts devant lui, de meine que Peau versee par l'arrosoir s'ecliappc des ouvertures qui criblent I'evase-meni de son tuyau, avec un jet d'autanl plus precipile, quo la masse de liquide qui fait pression pour sorlir, est plus considerable.
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üne autrc consequence importante rcsulte de cettc disposition si remarquablement aiiasiomoli(|uo de la region digitale : c'esl tout ä ia iois, d'une pari, l'ötroitesolidaritefonclionnellequi existeentre cer-taines pnrlios de cette region, tres-dissimilaires sous le rapport de lour structure, lelies quo l'osdu pied, par exemple, et sa membrane d'enveloppe; et d'autre part, le parfait isolement, l'independance complete dans lesquels ecs parlies, si etroilcniciU unics normale-mon!, peuvent continuer ä vivro; proprieles en apparence conlradic-toires et in compatibles, mais dont I'accord esl explique cependant par l'observation de rarrangcmcnl de l'appareil arleriol.
Expliquons cette pensee föconde en applications dans la Chirurgie.
La troisieme phalange el les membranes enveloppanles ont des appareils arteriels qui sc lient ensemble si etroitement et par laut de points, qu'on pout les considerer comme un sen! el memo appareil commiin a tout le Systeme. En effet, d'une pari, les divisions tie l'ar-Icie plantaire s'echappenl dcrinlerieur de la phalange par ses tuyaux ascendants et descendants, pour aller se ramifler et s'anastomoser danslereticulum processigemm et le tissu lamineux lui-memc; tan-dis que, d'autre pari, les vaisseaux propres du tissu lamineux, lour-nis par les radicules descendantes du plexus coronairc et les ramifica­tions de l'arlere pro-plantaire, vont dans rinterieur de l'os, ä Ia rencontre des divisions emergentes de l'artere plantaire. De meme, les divisions do l'artöre du coussinet plantaire s'anastomosent avec les brandies de la circonflexe, laquelle n'est qu'une resultante des anastomoses reeiproques des divisions descendantes de l'artero plan­faire. De Ia, resullc un reseau tres-coraplexe superliciel et profond, danslequel sent confondus, pour ne former qu'un tout continu, les ramuscules de terminaisons des arleres qui semblent, tout d'abord, specialement deslinees, soil ä l'os, soit ä ses membranes-, de lä, re­sullc aussi une solidarile fonclionnelle que nous demontrerons plus tard,
Cependant, et malgre cettc complexite d'union, los parlies corapo-santes de cot ensemble, ont un appareil vasculaire respectiveraentsi developpe, qu'elles peuvent vivre, sc nourrir et fonetionner daus unc complelc iiidepcndance.
Qu'on suppose, par exemple, le tissu podophylleux complcteraent isolöde la surface osseuse ä laquelle il est attach^ par son reticulura sous-jacent, il conlinuera ä vivre par les radicules emcrgenles du ccrclc coronairc superflciel.
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#9632;154nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;physioloPtIE.
Isole de ce cercle, mais en communication avec I'os, il recevra do hi profondeur de cet organe tons les elements desa nutrition.
Isole du cercle coronaire et de la surface do I'os, dans une eten-ducplus on moias considerable, mais en continuity avec lui-meme par im point, il recevra, de cetle source, une masse de sang süffisante pour s'entrelenir dans sn forme et avec ses proprieles.
De raSmepour la membrane veloulee. Elle pent vivreparses com-munlcations avec I'os, lorsqu'elle csl isolee sur toute sa peripherie de la membrane tegumentaire ä laquclleelleest continue, et reciproque-nioni separ6e de I'os, eile aura encore toutes les conditions de sa ve­getation, si, dans nue eieuduemcmc circonserite, cllc so rattaclic en­core ä la membrane podophylleuse ou au tegument propre.
On coiK'üit inie la Iroisieme phalange rounisso aussi en die les conditions d'une vie independante, puisqu'elle renferme, dans son inlerieur, une arlere nourriciere qui lui deversc largement les ele-ments de sa propre nutrition.
Ainsi done, etroitesolidarity vasculairedansI'etatnormal entreles parties Constituantes principales de la region digitale; possibilite de risolement de ces parlies ct do leur vegetation independante dans certaines conditions pathologiques : teile estla consequence do I'ar-rangement de cetle sorte de rete mirabile quo nous prcscnte, dans eelte region, I'appareil arleriel.
üue deruierc consideration doit ressortir de Feludc dc cet appa-reil dans toute I'etendue dc la region digitale; e'est la faeilile avec laquellc les troncs se supplecnt reciproquement, et les rameaux suppleent aux troncs, dans los cas oü, par suite d'accidents on de maladies, I'nn ou l'autre des canaux principaux on lous les deux ä la fois viennent ä faire defaut.
Ainsi, par exemple, dans l'opcration de rextirpation du cartilage lateral, rarlere digitale csl souvent coupee avant d'avoir fourni ses divisions ullimes, les arleres plantaire el prc-planlaire. La circula­tion, dans re cas, esl rclablie pour le tissu laraineux, par les radi-cules descendanlcs du cercle coronaire superflciel, et par les anasto­moses derarlerc pre-plantaire opposee, ct, pour I'os, par I'anastomosc rectiligne qui sc jelte d'une arlerc plantaire a I'aulre, avant qu'elles penelrent dans le sinus scmi-lunaire.
Dans les cas oil les deux arleres digitales sont simuitanement de-Iruites, comme ccla arrive lorsque Ton fait en memo temps I'opera-tion do rcxtirpalion dos deux cartilages, la circulation cst suppleee.
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en avant, par les radicules du cercle coronaire, et, en arricre, par des branches rentrantes de Farterc du coussiaet plaataire, qui s'a-naslomosent avec des divisions de la digitale, avant qu'elle fournisse les arteres plantaires-, et, ä supposer meine quo cos divisions poste-ricureslissent defaut, les branches rentrantes du reseaupodopii\iieii\ seraient süffisantes pour subvenir ä la circulation intra-osseuse.
Dans tonte l'etendue de la region digitale, la meine substitution vasculaire peut ctre obtenue, grärc ä l'etendue et ä la multiplicite des rapports anastomoliques elablis cnlrc les deux troacs principaux de l'appareil urteriel de celte region.
5 II.
DE LA CIRCULATION VEINEUSE.
L'arrangement de l'appareil veineux dans la region digitale, est dessine d'apres les plans les plus ingenieux, pour ol'frir au sany des voies largement ouvertes d'eeliappcmenl, et permettre son libre re-lour vers le coiur.
il y a, lä, un ensemble de dispositions et un eoncours de forces qui, malgre les nombreux obstacles a surmonter, produisent ce re-sultat avec la facilite la plus complete.
Et, d'abord, par 1c procede des anastomoses, les veincs initiales de la region digitale lonncnt un reseau si complet, quo Ton no peut y distinguer le trajet d'aucunebrunclie determinee, taut les Communi­cations soul aombreuses.
Ce reseau anastomotique est double-, Tun Interieur a Pos, corres-pomlant par ses divisions aux divisions de Tariere plantaire, est moins considerable; l'autre beau coup plus etendu, estsiiue superfi-ciellement en dchors de l'os, dans le reticulum ßbreux sous-jacent aux membranes lamineuse, veloutee et cutanec.
La somme totale de ces deux reseaux, superflciel et profond, pre-senle unc capacile supericurc ä celle des arleres, cn sorte que le sang qui s'echappe des dernieres divisions arlerielles, conlinue son cours dans un Systeme plus largo de canaux.
II est vrai que rette capacile plus grando du Systeme veineux, rc-lativement au Systeme arleriel, doit avoir pour consequence, d'apres les lois de l'hydraulique, un ralentissement dans le cours du fluide.
Mais, d'autrc part, eile etait necessaire afin que la colonnc liquide, incessammeal poussee par unc l'orcc ä leryo, trouvat a s'echapper
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PHYSIOLOGIE.
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avcc line rapidite süffisante pour laisser un libre cours a lu colonne
qui la suit.
Cetle disproportion cntrc le Systeme veineux et ic Systeme arteriel est, du roste, un fuit general tlans l'organisation ; mais sa necessile est surtout manifeste dans ies parlies deeiives, comme la rögion digi­tale, oü la circulation a a surmonter l'obstacle considerable quo lui oppose la pesanteur.
La disposition superflcielle de la partie la plus considerable du re-seau veineux du pied, est une condition tres-favorable ä la circulation dans 1'cnscmble do ses canaux, car eile les met immediatemont sous l'influencc do la pression geu^rale el uniforme que la boiic corn6e exercc a chaque temps de l'appui sur tcule i'etendue des membranes avec losquellcselieesten rapport intime de contact et d'union. Tonlos los fois, en effet, quele pied prend un point d'appui sur 1c sol, la troi-siemo phalange, vers laquelle aboutissent en dernier resultal toutes les actions de la masse pesante du corps, est repoussee pour ainsi dire (lansl'inlericur do la boite qui la renforme, et ses membranes envelop-pantes comprises entre sa face exterieure et la face interne du sabot, sont, pour ainsi parier, mises ä la presse et exprimees de tout Ic sang qu'elles renferment. On pout rcmlre oe resultat frappant, en on-vrant sur le vivant la veine circonflexe ou quelques-unes des veines solaires. II suffit, pour aceölerer lejet de Fccoulcmenl et le rendre plus clomlu, de saisir, entre les mors des trieoises, la sole et la rnu-rnillo, et d'exercer une pressionä leur surface; on voit alors le sang s'ecoulcr par un jet rapide, eoineidemment avec la pression, et se ra-lonlir quand eile ces-e. C'est sur la connaissance cinpiriquement ac-quise de ce fait, qu'ost basoe la pratique de laisser le chcval piendro un point d'appui sur son membre, lorsqu'on a ouvert, dansun but tlierapeuliquc, los vaisseaux du pied. Les piotinemonls causes par la petite douleur de Toperation, favorisent, en effet, singulierement la sortie du liquide.
En outre dc la pression que subissent les membranes cuvelop-pantes de la troisieme phalange, ä chaque temps de l'appui, lejeu d'olasticite dont le sabot est done vient encore en aide ä la circulation, quel que soil, du roste, le mouvement qui s'ctfeclue dans la boite cornee, sous I'lnuuence de la pression du poidsdu corps: expansion laterale el affaisscmont de la sole, comme quelques-uns I'adraettent; expansion ccnlralc el resscrrcment ties talons, suivant d'autres-, peu Importe pour la question ä eclairer en cc moment. Co qui esl cer-
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lain, c'estque 1c sabot est mobile; e'est qu'il change do tonne-, c'est qu'ä im lemps donne il est plus relreci, ä im autrp plus dilate, ctque, grace ä ees niouvements, si Ton peul diro, de systole et de diastole, il fail rofficc, aux extremltes de l'arbre arteriel et aux racines de l'ar-bre veineux, d'uno sorlede coeur snccenlurie, complement mecani-que, dont les mouveraents no doivent pas elre saus quelque influence sur la circulation.
La pratique de forcer ä marcher les chevaux dont les sabots sont le siege d'une congestion ou d'une stase sanguine, et le grand sou-gement que la marche procure, ne sont-ils pas la demonstration jour-ii;diöre de la double influence qirexercent, selon nons, snr le mou-vement du sang, la pression de la boite cornee el le jeu de son elasticity?
Eiifln, danslc Systeme veineux du pied, commc dans toutes les au-tres parties du Systeme veineux general, le mouvement circulatoire est favorisc par la puissante influence du coeur, qui esl le prineipe et la cause la plus durable de sa continuite. Bichat a nie, il est vrai, cette influence; mais l'erreur commise ä cet egard, par cet illustre pbysiologisle, ne saurait avoir cours aujourd'hui. La force d'impul-sion, communiquee au sang par le coeur, ne s'epuisc pas, comme il l'a pense, aux extremltes de l'arbre arteriel. II faiulrait, pour qu'il en fül ainsi, que l'impulsion cordiaie ne se produisil qu'une fois sur une masse de sang donnec. Sans doute, alors cette force s'epuiserait. Mais eile so renouvelle saus cesse, et sans cesse, la colonne san­guine, une fois laneee, reeoit une impulsion de celle qui la suit. En vertu de rincompressibilite des liquides et de la conlinuiie ä clle-meme de la masse sanguine dans toulc l'etendue de l'appareil vasculaire, il est impossible que Fimpulsion qui part du coeur gauche, ne seit pas ressentie jusque dans le coeur droit et reeiproquement. 11 n'y a done pas seulement circulation du sang dans toute l'etendue du Sys­teme; il y a encore, si Ton pent ainsi parier, circulation do la force dont le coeur est la source, qui ebranle partout les molecules san­guines, et leur communique cetle prodigieuse rapidite de mouve­ment qui les anime.
Ainsi done, et en resume, malgre les conditions defavorables que l'action de la pesanteur et l'eloignement de l'organe central du mou­vement opposent ä la circulation sanguine dans le Systeme veineux de la region digitale, cependant, le cours du sang s'y effeclue librect rapide, grace ä l'cnsemble des voies anastomotiques qui lui sont ou-
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PHYSIOLOr.rF,.
vertes avec tant d'art, ä la capacit6 relativement plus grande des ca-naux veineux, ä leur disposition supcrficielle, a la pressiou qui s'exerce tic partout sur la membrane qui las renferme ä diaquc temps de l'appui, au Jeu d'clasticitc du sabot, cl enfin, et principalenicnl ä I'lafluence toujours puissaate des pulsations cordiales.
sect; III.
DES i'SiOPUIKTES NUTRITIVES mBEBENTES AUX DIFFEREINTS TISSÜS DU PIED.
Les proprictes nutritives des tissus etant, d'une maniere generale, exactement proporlionnelles au döveloppement de leur double vas-cularite; ou bien, en renvcrsanl les terraes dc la proposition, sans rien changer i\ sa valeur, le developpement vasculairc etanten rap­port exact avec la iaculle de nulrilion inberente aux tissus organi-ques, on pent dejä pressenlir, d'apri's les considerations anatomiques et physiologiques dans lesquellcs nous vennns d'entrer, quelle esl la part de cette facultcdevoluc ä cbacune des parties Constituantes du pied.
Mais cette premiere appreciation no serait pas assez large et assez profonde; il faut, pour i'intelligence enliere des pbenomenes mor­bides, et I'application sure des methodes therapeutiques, enirer plus avantdansce sujet, et Studier par voie, pour ainsi dire, analytique, les pbenomenes de nutrition qui se produisentdans chacun des tissus composants de la region digitale.
S'il est vrai de dire, suivant la pensoe liippocrati(]iic, que les lois qui president dans Tetat sain aux actions normales, regissent aussi dans l'etat morbide les actions pathologiques, {quce faciunt in suno actiones sanas, eadem in cegro morbosas), on pout en infercr que I'e-tnde des pbenomenes morbides doit conduire h ['intelligence des lois iles functions normales.
Faisant I'application de cette grande loi formulae par Tlippocrate, nous nous servirons souvent, dans 1'appreciation de la faculte de nu-Irition inberente ä chaque lissu, de la connaissancc des pbenomenes dont il est le siege, lorsqu'il est modilie par l'etat inflammatoire, car 1'inflammation n'est, pour ainsi parier, qu'une sorte d'exageralion de la nutrition memc.
Mais nous reviendrons sur celte idee, au cbapitre de l'anatomie patbologique. II demcure bieu entendu que dans les developpcments qui vont suivre, nous ne nous proposous pasl'elude des pbenomenes
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de l'inflamniation^ celte mattere sera traitce en son lieu. Nous vou-lons seuleinentaujourd'liui niellre ä contribution la connaissance de ces phenomenes, pour ödairer la question dc la nutrition, dont ies lois president aux actions inflammatoires.
Cela pose, etudions Ies lacultes de la nutrition dans chaciin des tissusdu pied.
I. —De la faculte de nutrition dans les os de la region
DIGITALE. ll. DB LA NUTRITION DANS LA TROISItSIE PHALANGE.
La troisieme phalange est peut-elre l'os du corps qui soil traverse par les plus fortes arlörcs nourricieres. Comparcz, par exemple, ies deux orillccs planlaires avec le trou aourricier du leimir ou de I'humc-rus, ou de tout autre rayon osseux, et vous verrez qu'il y a une dis­proportion considerable, tout a I'avanlagede la troisieme phalange, enlre le diametre de sos vaisseaux propres de nutrition et ceux des autres organes du squeletle.
A premiere vue, done, et rienqu'ü considerer l'appareil arteriel de l'os du sabot, on pent en infercr que la faculte de nutrition y est tres-developpee.
Toutefois, cc serait une erreur de croire que le sang qui afflue dans la trame de la Iroisieme phalange, par 1c double courant des arleres plantaires et par les divisions rentrantes desarteres pre-plan-taires, est exclusivement dosline ä lui fournir les elements de sa pro­pre Vegetation.
Si Ton rcflecbit ä la structure interieure de l'os du pied, ä ces ca-naux ascendants el descendants qui emergent du sinus semi-lunaire, pourvenir s'ouvrir sur la face anterieure de 1'organe, par cettc mul­titude de foramens qui la criblent, on sera conduit ä penser que le plus grand nombre des conduits Interieurs de la phalange no sont que des canaux dc transmission des divisions lerniinales des arteres plantaires, vers les membranes cxtcrieures auxquclics elles sont deslinees.
Lacliarpenleiiilerieure.de la troisieme phalange rcmplirnit alors ['office d'une sortc de criblc ou de lilicre, destine ä röduire le tronc des arteres digitales en la multitude de divisions qui les lerminenl, et ä servir de support ä ces divisions jnsqu'ä lours points d'emergenee.
II y aurait, d'apres celle manierc do voir, une cerlaino analogic de disposition et de lonctions outre le lissu Interieur de l'os du pied et
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celui des organes glanduleux, dont le canevas fibmix on cellüleux sorl d'appareil diviseur aux ramilications arterielles deslinees ä four-nir les elements de la söcröliou.
En admettaat cclie analogie, dont {'exactitude rcssorlira plus com­plete, ;gt;. la suite des devcloppcmcnts dans lesquels nous entrerons ul-terieurement, Tos du pied serait alors le canevas diviseur de l'appa-reil arteriel propre aux membranes secretoircs keratogenes.
Les artöres plantaires ne doivent done pas elre considerees commc exclusivement uourricieres dela troisieme phalange.
Cependant, si un grand nombre de leurs divisions ne font que 1a travei'ser pour aller so ramifler dans ses membranes d'cnveloppe, beaueoup sout deslinees sp6cialement ä sou lissu; et, meme parmi eellesqui emergent de sa substance, pour se disperser dans le reti-culum flbreux qui lui esl exlerieur, beaueoup encore contribuenl ä lui fournir les elements desa nutrition, car ce rcticulura reraplit, par rapport ä eile, l'offlce de perioste.
11 existe, eu eilet, entre la troisieme phalange et leretieulum sous-lamineux et sous-vcloute, la meme intimite de rapports qu'entre le perioste et Tos qu'il enveloppe. Comme une sorte de perioste, le re-ticulum tient äla phalange par la continuite des vaisseaux qui vont de run dans l'autre, et röciproquement; comme une sorte de perioste, le reticulum selieetroitementaux fonclions nutritives de la phalange, car, ia, oü eile en est depouillee, son lissu so sphacele et s'exfolie en minces lamelies.
Mais l'elroilesse des rapports qui unissent la phalange ä sa mem­brane ftbreuseexterieure, n'est pas teile, cependant, que ses rapports de nutrition soient sous la dependauce absolue de l'integritc de eclte membrane, et de la continuite de son union avec le tissu de i'os. La phalange a une force propre de vegelalion, independante de celle qu'elie puisc dans ses rapports avec sa membrane exterieure, et qui entre enjeu d'une maniere visible, toutes les fois que ces rapports viennent ä elre detruits.
Teile esl la puissance dans l'os du pied de celle faculle vegetative, que son lissu sc couiporte, ä la maniere des lissus mous les plus vas-culaires, lorsqu'il est irrile, cutame ou detruit. L'inflammation qui s'y dcveloppe alors, y marclie avec une tres-grande rapidile; et, soil qu'elie teude ä la cicatrisation par le developpemcnt des granulations bourgeonneuses, soit qu'elie s'aecorapagne de sphacele, soil qu'elie se complique de caries, ses progres y sonl loujours tres-prompls, et
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ses rcsultats, lienreiix uu malheurenx, se produisent ilans un lemps ordinairement tres-court.
On peat done dire que la vitality de la Iroisicmc phalange ne
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cede presque en rien h celle des tissus les mieux doles, sous ce rap-port, dans I'organisation; car, ainsi que l'a avance trös-justement Bielmt, ce qui mesure l'encrgie vitale dans un organe, c'est la rapi-dite avec laquelle i'inflaramation y parcourt sos periodes, el la fre­quence de eclte affection.
b. PETIT SESAM01DE.
Le petit sesauioide regoit im grand nombre de vaissoaux, ömanant de la dernicre anastomose transversale des artercs plantaires. lls pe-nelrent dans sa substance par les ouvertures nombreuses dont il est crible sur sou bord anterieur; d'autres divisions arterielles, mais en moins grand nombre, s'y Introduisent parson bord posterieur. Cotte vascularitö, lresdeve!ü[;pee, denonce que la faculte vegetative doit y etre douec d'une certaine energie; mais eile est pour ainsi dire concentree dans 1c tissu spongieux de l'organe. A rexterieur, l'os naviculaire presente une enveloppe corticale tres-compacte, doublöe d'un revßtement, cortilagineux on haut et fibreux en bas, par lequel il se met en rapport, en haut el en avant, avec les faces articulaires des deux derniercs phalanges, et eu bas avec la face superieure de l'aponevrose plantaire.
Gelte corapacitö de la surface exterieure de Tos naviculaire le rend refraetaire a I'lnflammation pendantun assez long temps; mais lorsqu'une fois eile a penetre par la voie de la continuity vasculaire, jusque daus rinterieur de la substance spongieuse de l'organe, eile en fait Mater, si Ton pout ainsi dire, l'enveloppe corticale, laquelle est successivement eliminee par lamelles du cöte de sa face inferieure, et alorsle tissu spongieux, mis a nu, manifeste, ä un degre tres-de-veloppe d'energie, la vitalite dont il est doue.
c. ni-rxiftM!: et pp-.-5ni:r.E phalanges.
Ces deux os sent cribles, ä l'exterieur, d'une multitude d'orifices
de nutrition, par lesquolspenelrenl, dansleur Interieur, los divisions Ultimos des ramifications des arteres qui les enlacent, sur toules leurs faces, d'un reseau anastomotique si riebe. En outre, ils sont enve-loppes d'un perioste tres-epais et tres-vasculaire. Les conditions de la vitalite y sent done tres-devcloppees, et une foule de circonstances pathologiques les rendent manifestes ä l'interieur, et surtout ä l'ox-
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PHYSIOLOamp;IG.
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tericurde ces organes. Avcc quelle facilile, par exemple, rinflam-
inuliou qui a fait explosion dans les articulations, nc pönetre-t-clle pas, par vole ilc conliimilö vasculaire, jusquc dans le lissu spougieux de ces os!
Combien plus frequentes encore ne sonl pas les deformations de leurs surfaces exterieures, determinees, soil par rinllaminalion du perioste, soil par des aberrations de la force vegetative inbörente au lissu osseux, independamment de cello qu'il puise dans ses rapports avec le perioste lui-meme.
Nous ne citons ici cos exemples d'altcralions si communes dans les deux premiers rayons phalangiens, que pourdonner unepreuve dc la ircs-.uraiulc vitalite dont ils soul doues, vitality de beaucoup inferieure, cependant, a edle de la troisi^oie phalange qui, h eel egard, occupe dans le sysleme osseux un rang lout exceptionncl.
][. — I3E i,A kuxi.TK DE NUTRITIOJS DANS LE TISSU FIBRO CARTILA-G1NELX ICLASTIQl E DE LA TUOISlfejIE PHALAKGE, DANS LES TENDONS ET DANS I.ES LIGAMENTS.
1quot; APPARE1L F1BRO-CAKTILAG1NEUX fXASTIQUE.
L'energie vitale n'existe pas au memo degre dans les differentes parlies de l'appareil fibro-carlilagineux complementaire do la troi-sieme phalange.
On la rencontre trös-doveloppce dans les rcnflenionls bulbeux du coussinet planlairo, moindrc dans le corps pyramidal, el a un degre moindre encore dans les plaques des cartilages laleraux.
Etudions celte propriele dans chacuncdc ces parties composantes.
(.'. RENFLEHENTS BL'LBF.L'X TtV COÜSSINKT PLANTAtRB.
Le lissu dos renllemeiUs bulbeux, compose, comme nous 1'avons yii dans I'analomie, d'une substance jaunatre homogene, souple au toucher, trös-elaslique et de composition fibreuse, reroit de chaqüe cöle unc artere assez volumineuse, 6manant du tronc dos digitales, qui se ramilie, so divise dans sa profoudeur, ct y forme, avcc sa con-genere, des anastomoses multiples. Aussi, le lissu des renflements bulbeux jouit-il d'une vitalite ires-aclive, uniformement repandue dans loute sa profondeur, on raison nieinc dc rhomogeneile de sa substance, el qui, misc en jeu par I'inflammation, y manifeste son energie par la rapidite des plionomenos dc reparation dont il cst le siege. Traverse d'onlro en outre par des inslrumcnts vulnerants;
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coup6, enlame, detruit par contusions, creusö do llslules ou tie foyers pumlents, le tissu des renfleraents bulbeux se cicatrise avee la plus grando facilite.
lgt;, CORPS PYRAMIDAL DO COCSS1XET PtAKTAIRE.
Lo corps pyramidal reeoit aussi des arleres digitales deux ra-mcaux speciaux, qui l'enlacent dans recharpe parabolique de leur anaslomosc, et envoient, dans sa profondeur, une mulliludc de divisions lönues, qui y ferment im reseau tres-riche, de concert avec quelques arleres solaires divergentes, el avec d'aulres divisions ema-nant plus profond^ment des anastomoses transverses des digitales. La vitality y cxisle done, a un degre assez developpe, raais eile n'est pas uniformement rdparlie dans tonte sa profondeur, commc daus l'epaisscur des renflements bulbeux.
Forme de tissus heterogenes, 1c corps pyramidal manifeste son ac-tivite vitale d'une maniere differenle dans ses dilTerentes parlies composantes. Trcs developpee, par exemple, dans la membrane ccl-lulo-fibreuse, qui forme son revetementle plusprofond, etdanscette substance jaunätre, d'apparence membraneuse, qui remplit les in-tervalles des intersections übreuses, cetfc vitalite estbeaueoup moin-dre dans ces intersections nicmes, et dans la membrane fibreuse blanche qui forme sa capsule exterieure, surtout aux points de jonc-lion de cette capsule avec le bord inferieur des plaques cartilagi-neuses; en Sorte qu'il n'est pas rare de voir, lorsque l'inflammalion se developpe dans le corps pyramidal, une partie do sa substance so comporter ä la maniere des tissus les plus vasculaires, reagir avec energic et subir les transformations qui aecusent cette reaction; tau-dis quo, d'autre part, la partie Obreuse de sa trame semble demeurer inerte au milieu des tissus suractives qui l'entourent, et souvent meme s'y comporte comme un corps etranger qui doit etro elimine pour que la cicatrisation soil possible. C'est surtout ä la suite des contusions que ces phenomenes semanifestent. Lcsentamures nettes, par instruments bleu tranchants, du corps pyramidal, n'y delcrrai-nent d'ordinaire qu'une reaction uniforme.
C. CARTILAGES LATIKAUS.
Assemblage et combinaisou do deux tissus dissimilaires, sous lo rapport de la densite et do la structure, 1c cartilage lateral de la troi-siemc phalange ne possede pas une vitalite uniforme dans loutes les parties de sou eteiuluc et de sa profondeur. Exactcment proper-
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1C4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PIlYStOLOCIE.
tionnee a la laxil6 et a la vascularitö des tissus, cctle propriöte sc montre plus de^veloppde dans ics parlies übreuses du cartilage, oü Ics ramiliculions Uvs-ti'iiues Jes divisions de la digitale soul visi-bles, ä Toeil mi, sur la surface des coupes, que dans les couches ex-clusivement cartilagiaeuses, oü la densitc de la substance esl teile, qu'elle presente sous le tranchant du scalpel, unc leinte male imi-t'ornie, sans traces apparentes d'organisalion vasculaire.
(Test done principaleraent dans les couches profondes du flbro-cartilage, que les proprietes vitalesse montrent le plus actives, tan-disque dans les couches superflcielles elles demeurent toujours ires-obscures.
Ces differences d'activite nutritive dans les tissus composants de la plaque cartilagineuse, peuvent 6lre pressen ties rien que par I'aspect objectif que ses couches presententä la dissection, mais dies sent surloui rendues evidenles par I'etat inflammatoirc. Tandis que la couche librouse do t'organe, injectee par 1'inflammalion, se montre fortement vascularisee el granuleuse, la couche cartilagineuse, ou bienreste avec la teiate mate caractörislique de sa densite exlrcmo et do sou defaut de vascularite, oubien revet des coulcurs naorbides qui demontrent que la vie s'est corapleraent etcinte en eile, et ([ue la cicatrisation ne peut 6ire obtenue que par leur eliminalion.
2quot; TENDONS DES PHALANGES (EXTENSEUUS r.T FI.ECillSSEL'US;.
La grande vascularitö et la rapidite des mouvements organiques (luellc implique, ne sont pas compatibles avec les fonctions devolues aux tendons dans l'organisation. Aussi le tissu de ees organes pre-sente-t-il, en general, uue Ires-grandc densite et uuc sorte d'inaper-mcabilile apparente au liquide sanguin. De In resulle la leuleur des actions nutritives dc ces tissus dans les conditions normales, et les difflcultes do leurs reactions inflammatoires dans les actions mor­bides. Les tendons des phalanges ne font pas absolument exception a cello regie. Lenr tissu esl done d'une tres-grandc densite et d'tinc force dc resistance extreme, ee qui cxelui la possibilite d'uu tres-grand devcloppement vasculaire.
Cependant, ces organes semblent participer, dans unc cerlaine limiic, de la vascularite generale siremarquable dans tousles lissus qui composcntrextrcmite digitale du cheval. Des injections, meuie grossiercs, rcndeiU facilement manifeste, h leur surface, uu lacis anastomotiquetrös-developpe, comme nous I'avons vudans i'anato-
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DE LA NUTRITION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Kiquot;;
mic; etceque l'injection ilemontre, les reactions inflammatoires le rendenl plus evidont encore. Souvent IVxpansion aponevrotique du perforant, traversco, d'outre en outre, par im corps vulnerant on cn-tamec par rinstrumont tranchant, se couvre d'emblee aux points de sa lösion, de granululions bourgeonneuses, ä la maniere d'un lissu vasculaire, el so cicalrise sans eliminalion des parlies mortiüees: preuvede sa vitalite assez puissante. 1! cst vrai de direque, tres-or-dinairement, la mortification partielle de l'aponevrose est la cons6-quence d'une lösion qu'eile a subie par mi corps vulnerant, mais, uieme dans ce cas, la puissance de ses actions vitales est encore demonlree par l'energie de la reaction qui se passe au pourtour do la parlic morlifiöe.
Toutefois, qu'on ne s'y trompe pas, l'aponevrose plantaire ne fait pas ä cc point exception aux lois qui president a l'organisation du lissu ßbreux bianc, que toujours sa vilalile soil donee d'un dogre süffisant d'energie pour reslster aux actions traumatiques,
Les cas no son( pas rares oil les lesions exterieures, en apparence les plus simples, sont suivies des accidents les pins graves, faule d'une reaction suffisamment energique pour les reparer.
Co quo nous disons du tendon flechisseur est applicable a l'extcn-seur, avec cette difförence, que 1c lissu de cc dernier cst beaueoup plusrarefle, pins traverse a sou point d'insertion surtout, par des divisions arlerielies, el quo, consequemment, les reactions inflam­matoires y sont plus actives et plus energiquos.
3deg; LIGAMENTS DE LA REGION DIGITALE.
Las ligaments de la region digitale ne component pas de conside­rations bicn differentes de cellos qui appartiennent, dans 1'anatomie generale, aux organes do eel ordre.
Tres-denses et tres-resislants, comme lours fonclions I'exigcnt, ils soul doues d'une vascularile trcs-borncc et consequemment d'une vilalile pen elendue.
Cc delanl d'energie vitale est rendu quelquefois malheureusement Imp manifeste dans l'operalion de l'exlirpation du flbro-cartilage de la phalange. Cefle operation so trouve parfois compromise dans ses resuitats, faute d'un degre süffisant de reaction de la part du tissu du ligament lateral anterieur. Cependant, il n'est pas rare de voir eel organs entame a sa surface, ct memo dans sa profondeur, rea-gir avec uuc energie süffisante pour se couvrir dc granulations bour-
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'ilYSIOI.OGIE.
geoaiieuscs, et contribuer poursa part a la fopmation de la cioatrico sous-culanee.
][gt;. —r)r i i F.'.C'JJ.Tli DE NUTRITION DANS I.ES MEMBRANES TECÜ3IE?{-TAIU :.-#9632; L)E LA UliGION DIGITALE.
S'ii esi vrai, commc nousravons dejä cxprime plusicurs fois, quo la vasculai'ile d'un organc donnc la mcsurj de sa vilaliie dans I'clat normal, et dc sa puissance do reaction dans l'ötat morbide, on pent dire quc c'esl surtout dans les membranes tegumentaires du pied quo ces proprietes vitales sontelevecs ä leur plus haut degre. Cos mem­branes so troiivent, en effet, dans les comlilions do struclurc les plus parfailes pour 1c dövolopperaent et la manifcslation de l'energie vi­tale. C'estvers cue qiraboutisscnt en clernijr lieu, commc vers leur point principal dc destination, tonics les divisions terminaies des arlörcs digitales; soil que, reunies par un rameau transverse en anas-lom ise eirculairo, au-dessus de la cutidure {cercle coronaire super-jicid), cues dispersent, dans cc renllemcnt, lours racines descen-danlcs; suit que, cinergeant de la scissurc pre-plantairc, olios so distribucnt en divisions tenucs dans la membrane podopbyllcuse; soil ciilin quo, doconiposccs par I'apparcil diviscur que 1c canevas intericar dc I'us prcsenlo, dies viennent sourdre a sa surface on divi­sions multiples, pour sc disscmincr dans los membranes podopliyl-leusc cl solairo.
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Los iijombranes tög'umenlaires
'•i plod doivent, a lour riebe com-i los caraclerise.
plcxiuii vasculaire, eclic one dnnl Pactiviledeleurs ronctionssecrctoirestemoignc dans 1'ctat nor­mal, et qui,dans 1'etat patbologique, estrendue si manifeste par I'energie do lours reactions.
Teile cst, en effet, la puissance do la facullö vegetative dans los membranes tegiuncntairos sous-cornees qn'cüos reproduisent, a In raaniere du polype, iinc partie do leur substance, lorsqu'elle a etc detruite dans un point; et qu'elles la reproduisent toujours intögra-lemont avec sa forme et ses proprietes fonclionnelles, si la destruc­tion est superlicielle, et toujours avec sa fonclion, mais non pins dans sa forme, lorsque la destruction est phis profunde, Mais nous consacrerons un cbapitre special d'analomie el do physiologic patho #9632; logiques ä I'olude dc cos remarquables phenomönes-, nous nous bor-nons ici ;i ce simple expose.
Cost encore ü I'energie des propriötes vitales, dans les membranes
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DE LA LOCOHÜTIOX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 167
l^gumentaires (]u pied, qu'il faul atlribuer la facilite avec laquelle rinflaniiiiaUnn s'y developpc, iu rapidite de sa marche, la prompli-ludedesadiffusion, la fröquenccdescompiicalionsprofondesqui l'ac-compagnent, l'aclivile dcssecrelions raorbidcsdont elleesi la source 5 en im mot, toutc la serle des phenomenes patliologiques si graves souvent, etsi souvcnl compliquös, donl les tissus iiilra enrncs sont 1c iheatrc, et qui doivent faire l'objet de nolrefetude speciale dans la troisiemo partie de ce travail.
CHAPITRE 11.
DE LA LOCOfVIOTION.
La nalure, a dit Bracy Clarck, a resolu, dans la construction du cheval, un des problemes les plus difüciles de la mecanique, ä sa-voir : la faculte de sc mouvoir avec un degre extraordinaire de Vi­tesse, associee ä une masse ires volumineuse et pesante '; penseo juste et bien exprlm6e!
Par quelles combinaisons des rouages de l'apparcil locomolcur cet etonnant resultat a-l-il etc obtenu? C'est ce point important do Physiologie qui va faire actueileinent I'objet de nos eludes.
Le pied remplit, dans la locomotion, un role essenliel, puisque r'cst par In! que toute la machine so met en rapporl avec le sol, et que le lieuoü il pose pent clre considere comme le point d'appui dos leviers sur lesqucls agissenl les ressorls locoraoteurs.
Mais pour sc faire une idee complete du mteanismc du pied et de son action dans le deplaccmenl de la machine organique, il faul le considerer'd'abord, non pas comme appareil isole, raais dans ses rap­ports avec I'ensemblc du mecanisme moteur.
Nous aliens done jeter un coup d'oeil general sur le Systeme loco-moteur tout en tier, avant d'etudier, dans ses details, les dispositions de l'apparcil du pied, qui en csl un des rouages les plus mervcil-leux.
' frith the horse ix accomplished one of Ihc most difficult problems in me­chanics, that is to say, the moving of the large andheavy hody with an exlraurdinary degree of velocity.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(Bracy Clarck's I'odonomia, p. 30.)
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PHYSIOLOGIE.
#9632; #9632;
^3 lcr.
DE L'APPABEIL LOCOMOTEUR CONSIDERE D'UISE RIAN1EBE
GENERALE.
Lc clieval, Fun des animaux les phis grands cl los plus lourds de la civalion, esl en meine touips aus.:.! run des plus libres dans ses al­lures, run des plus rapides dans ses mouveraents, i'un de ceux quia lc plus de puissance pour imprimer a la masse de son corps les di-placeraenls instanlanes les plus considerables. Heureuse combinaison de laculles contraires, donl l'etude de sa machine donne le secret.
Les parlies les plus essentielles de cello machine, cousideree au point de vue de la iocomolion, sont les tuembres. C'est d'elles prin-cipalcmcnt que nous aliens nous occiiper, parce que leur elude se rattache directement ä nolre sujet.
Los niembros font l'office, dans la machine animale, de colonnes de support et d'organes d'impulsion.
Aceteffet, ils sont constitues par des rayons solides, superposes cl rendus continus les uns aux autres, a l'aidc de liens flexibles mais Iresresislanls. Variables duas leurs formes, dans leurs dimensions et dans lours rapports respcclifs, ces rayons servenl de support aux muscles, disposes par groupes autour d'eux, el deslincs ä leur im­primer des mouvements en differents sens, ä la manierc de ressorts agissanl sur desleviers.
Ce qui l'rappe, ä premiere vue, dans l'agencement des rayons con-sliluants desmembres, c'est la disposition angulaire qu'ilsaffectent gen6ralement, les uns par rapport aux autres. Ainsi, le scapulmn el riuuuerus fornient ensemble un angle; 1'humerus cl le radius en fer­ment an autrc; lc melacarpe el la premiere phalange en constituent un troisieme. Do memo, dans le membre postcricur, IMliuni et le le­mur, le femur cl le tibia, le tibia el le melalarse, le mctatarse cl la premiere phalange forment, en se rencontrant, une succession d'an-gles superposes.
Ces rapports des rayons ossenx son! sans doute defavorables ä la solidile, puisque la premiere condition do force el dc resistance d'une coionne est dans la superposition perpendiculaire des assises qui la constituent -. mais, d'aulre pari, ils favorisent l'action des ressorts musculalres, tandis que, par un ingenieux anlagonismc de muscles et de cordes tendincuscs, les angles ossenx acquierent, dans les temps voulus, un degre sufflsautde raldeur pour nc pas s'affaisser
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DE l-A LOCOMOJ (ON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1G9
sousl'effort des pressions qui tendent a los fermer, et iic c6der que dans la limitc necessaire ä ramorlissement des reactions.
En sorle quo, grace au mecanisrae de colic disposition, l'apparcil des membres reunit on lui dcux proprieles presque contraires : la ri-giditö et la Qexibite, cn vertu desquelles il est si parfailemcnl adaple ä rerapür son double office decolonnc de soutien et d'organe d'im-puision.
Cos dcux faculles et cotic double function sont communes aux membres anlerieurs el aux postörieurs; inais eiies nc leur appar-tiennent pas au menie degre.
Situcsen arrlere du ccnlr-'1 de gravile, ei plus cn dehors de son action, ies membres posterieurs sont phis particulierement destines, par leur situation mßme, ä imprimer ä la masse du corps los mouve-menls de deplacement.
Places, au contraire, en avant du centre de gravile et plus directo-ment soussa pression, les membres anterieurs out, pour fonetion plus speciale, d'offrir a la masse du corps deplacee par l'impulsion du derriere, les appuis qui doivent la soutenir.
Les membres posterieurs sent done plus particulierement des agents d'impulsion, et ceux de devant dos organes de support; toutefois, la faculte impulsive appartient aussi a cos derniers, de meme quo les premiers fonetionnent aussi commeapparcils de soutien. Mais il y a pour ainsi dire inversion d'apliludes fonclionnelles dans lesunset dans les autres; aussi presentent-ils, dans lour structure anatoraique, des differences cn rapport avec la difference du role qu'ils on! a remplir dans la locomotion.
Pour los membres anlerieurs, parexemple, tout est admirable-men! dispose pour quo la masse du corps trouve, dans lours colonnes, des etais solides, flexibles, souples el elastiques tout a la fois, qui la soutienncnl dansl'etat de repns, luioffrent incessamment dos points d'appui nouveaux, quand eile est deplacee, amortisscnl les ebranle-ments quo les reactions du sol pourraionl lui causer, el lui corarauni-qiion! enfln un nouveau mouvement d'impulsion, an moment 011 ils se degagenl de dessouselle, pour aller au-devant do sa elude.
La solidite do ces colonnes de soutien resulte do la superposition do leurs rayons osseux et de la rigiditö quedonnent aux angles qu'ils ferment, les appareils musculaires el teudiueux qui s'opposentä leur fennel uro '.
1 L'analomie enseignc (juc sin- les sommcls des angles formes dans les
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170nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I'UVSIOLOGIE.
Lour flexibility est la consequence do la niultiplit'ilö des places qui ics composont, el de la nature dos liens qni les unisscnt.
La souplesse est le ivsultal combine d'une foule de dlsposilions iu-gonieuses qui tendentä la produire.
La plus remarquable de ces dispositions, et qui csl loute specialo aux membresanlerieurs, est le defaul de conlinuitö qui existe cntre leurs squelettes et le squelettcdu tronc. L'union du trouc aux mem-bros nc s'effectue, eneffet, que par des parlies molles, musculaires on tibreuses.
La fiiisxc thoracique est soutenue el comme suspendue cntrc Ics oraoplates, par deux larges expansions charaues, doublcesa I'exte-rieur d'unc puissante enveloppe aponevrotique, qui s'appliquenl sur ses parois laterales dans une vaste etendue, et s'attachent par un faisceau considerable de fibres convcrgentes a la face interne du sca-pulum, ca soidi! qu'clles forment, au lliorax, comme une sorte do soupenle, sur laqucllc il esi supports, a la manicrc de la caisse d'une voiture, sur la soupenle do ses ressorts.
Ingönieux raecanisme, tlout on coiiQoit, ii premiere vue, et la dis­position et les consequences.
Mais, differente des liens inertes de suspension, qui presentent une rösistance constante et invariable äl'action des efforts qu'iis ont h supporter, la soupenle thoracique joint d'une lilasticilö active, si I'on pent dire, qui se proportionne et se gradue, suivant I'iulcnsite d'action de la cause qui la metenjeu.
Passifs par leur doublure flbreuse, donl la force de tenacity leur donne la puissance deresisler constamraent, et sans fatigue, ä fac­tion de la pesanteur a laquelle ils font incessamment 6quilibre, les muscles grands denleles deviennent actifs par leurs fibres contrac-.tiles sous-jacentes ä leur enveloppe exterieure 5 et lorsque la masse du corps, lancee par l'impulsion du derriere, vient ä relomber sur les colonnes de devant, les grands denleles, en so contractantau mo-men l de la chute, reliennent pour ainsi dire cello masse cnlrainec par la gravitation, raccourcissent l'espace quelle a ä parcourir, ct augmentent de toute Fenergic do leur contraction la force des liens
membres iwr les rayons osscux, '.gt; leurs points do contact, il exisio dos :i|ii);i-reils tcnilincux ou musculo-flbrcux destines a fairc resistance auN prcssions qui s'exerconi sin- Ics cotes des angles et qui lendent a les former. M. Mignon a develuppe cutie idee dans son ingenieux Essai de mecanique animak. iNons y renvoyons; de plus longs details sur celte question de physiologie nuus ine-neraient au dela de noire but.
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qui imissoiU lo Irouc an mcmbrc. Puis, loi'squ'unc fois IV-lan ilc I'iiupulsion esl elcinl, la cüiilraclion ill1 ia fibre djarnue des muscles suspoiiseurs ccsse , cl lout le poids de la masse reslc supporlö par Icur puissante aponevrosc d'enveloppe.
Les grands muscles cliarnus qui scrcndent du sternum an bras remplisseataussi, par iulermitteace, I'office d'organes de suspension. Principalemenl locomoteurs, comme I'indique leur composition uieme, ces muscles fonclionnent comme suspenseurs, lorsque la masse du corps retombc eulre les deux epnulos.
Du soramet de rhumiirus, devenu alorslcur point lixe, ils aglssent en se contractant sur la caisse thoracique, qui lend h descendre entre les deux colonnes aiUerieures, la retieonent dans sa chute, cl s'op-posent ainsi, coacurremment avec la parlie charnue des grands den-tcles, ä ce que l'aponövrose inextensible de ces derniers receive, dans loute sa force, 1'action dc la gravilalion, augmentee de tonle rintciisilo du mouvement communique.
En dormant aox muscles, dont la puissance de lönacilö augmcnle avec la contraction meme, la fonclion do supporter le premier effort de la pesanteur, au moment oü le corps, lance dans l'espace, vicnlä alteindre le sol, la nature a ainsi prevenu los dilaceralions dont le lissu Qbreux aurait cle infailliblement le sii'-gi1, s'il avail cu ä soute-nir le premier choc; cl, en outre, eile a dispose ainsi im appa-reil d'elaslicilc parfait, toujours proportionne, dans sa force de re­sistance, ä l'intensite des actions qui lui soniopposecs.
Quo si, parcxcmple, il availexisteune connexion entrelemembre anlerieur et lo tronc, par vole de continuile du squelelte, comme dans le membrc posterieur, il y aurait en ä craindre que, dans les chucs de la masse pesante du corps contrc le sol, les viscercs Inte­rieurs n'eprouvassent des 6branlements dangereux pour leur struc­ture, et aussi quo les os de support no devinssent impuissants ä resis­tor a la violence des percussions dans les mouvements si rapides dont la machine du cheval est susceptible.
L'appareil d'amorlissement des reactions que repr6sentelegroupe des muscles suspenseurs du thorax, esl complclo, el pour ainsi dire perfectionnc dans ses Qns, par la direction cl les rapports desos aux-quels ces muscles s'implanlenl.
L'omoplale cl I'liumems ne serencontrenl pas en ligoe droite; ils ferment, ä leur point do contact uu angle considerable, ouvert on ar-rierc, en sens inverse dc celui quiresultc del'union du femur avec
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PHYSIOLOGIE.
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rilium, iloul l'ouverUirc e^t diri^öe cu avant. (quot;los anwies, inverse-ment disposes, que formenl h l'origiae dos membres auiorieurs et poslcrieurs, leurs deux premiers rayons, ont 616 compares aveejus-tesse par Youall', aux ressorts des voitures moderues, avec lesqucls ils onl dos analogies de forme et d'usagc. On conQoit, en effet, quo les pressions exereees de haul en has ou de bus en haut, sur les coles do cos ressorts osseux, aient pour consequence de tendre ä les rap-procher, effet auquel rosistent les muscles antagonistes de leur fer-melure, ct qu'ainsi soil oblenue unc puissance d'61asticit6 sur la-quelle s'öleint toute l'energio dos percussions.
En outre do leur direction oblique do liaulen lias et d'arriere en avant, si favorable ä i'amortissement des reactions, les deux scapu-lums on affectent une autre de hau! en bas el de dedans en deliors, qui lour donno une nouvelle force dc resistance contre les pressions (ju'ils ont h supporter. En effet, en vertu de cette direction, signal6e pour la premiere fois et bieu interprötee par Bourgelat, I'effort qui s'exerce en dedans des oraoplates, a pour consequence de los faire converger, par leur herd superieur, vors les apophyscs epineuses du garrot, sur lesquöllesclles prenncnl un point d'appui commesurune veritable cle de voüle; et, ainsi opposees l'une ä l'aulre par leurs somraets, elles so trouvent dans los conditions les plus favorables poursoutenir le poids appendu entre deux, avec unc grande force de resistance, qui n'exciul cependant pas un certain degre d'elasli-cite, car h; herd superieur des oraoplates cst muni d'un cartilage Jlexihie, par lequel elles s'appuient sur les apophyses epineuses, el qui fait i'office, au moment dc la pression, d'un ressort elastique pro-pro a ramortir.
Ainsi done, dans les regions superiourcs du nicmbrc anlerieur, I'amortissement des reactions cst le resullat combine du mode d'at-taclie du membre au tronc, par des liens musculaires et fibreux, do Fangularite de position des deux premiers rayons, et de l'inclinaison du scapulum vers les apophyses du garret.
Nous verrons plus loin quo. dans lesrögions inferieures, il existe aussiune merveilleuse combinaison de leviers, d'appareils ligaraen-leux et de coussinselastiques pour produire les memes effets.
1 Tliis singular construction of tin' limhs reminds us of the similar arran­gement of the sjnini/s of a carriage, and the en e of motion, and almost perfect freedom from jolting, which arc thereby obtained.
(Youall, The horse, $. 3igt;7, 1846.)
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DE I.A LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;173
Mais, entreces regionsinförieuresetlessup^rieures, dont nous ve­nous (TeUulicr la disposition generale, les rayons osseux onl uric direction perpendiculaire, ct la transmission des prossions et des chocs scmble s'effectuer, suivant leur longueur, sans aucune de-perdition.
II u'cu est rien, cependant; leseffetsde la perpendicularitö uc-cessaire pour la beaule dos formes el la solidile de l'appui, sont con-trcbalances dans ce qu'ils out do favorable aux reactions, par la Imsure des articulatioas carpiennes.
La, uno double rangöe de petils os, rcvclus, sur lours surfaces de contact, do coussins diartbrodiaux, et separes les uns dos autres par lt;los doisons synoviales, s'inlcrpose enlro les deux grands rayons do l'avant-bras ol du canon, c( fail i'office enlre eux d'un appareil d'a-raortissement qui, sans rien changer ii la solidile de l'appui, s'op-pose ä la transmission integrale des pressions superieures ou in-ferieures.
Tout est done calculi,dans les membresanterieurs, pour pcrmetlre a la machine du cheval, si pesante cependant, dc se lancer dans 1'espace avce retonnanle inipetuosite qui est propre a scs mouvc-raents, sans crainle que lorsqu'elle louche la lerro, les reactions dos chocs produisent en dedans d'elle des ebranleraents nuisibles ä scs organes.
Dans les meinhres postirieurs, 11 existe aussi un arrangement parfailement combine pour produire la solidile dc la colonne et sa puissance d'action, unies a un certain degre de souplesse et d'e-lasticite.
Mais ce qui predomine on eux comme organes d'impulsion, e'est la solidite et les dispositions favorables a raction musculaire.
Ainsi il existe une connexion intime enlre la charpentc du tronc et celle du membre. Le premier rayon du membre, I'ilium est com-mun ä rune et a I'autre. Le second est en continuity articulaire avec le premier: el, comme I'ilium est intimement associe, d'une pari, a la tige vertebrate, parses rapports avec le sacrum; el, d'autre part, uux os du bassin aveclesquels 11 ne forme qu'un lout conlinu, memo des les premiers temps de la vie, il en resultc que I'impulsion com-muniquee par l'aclion du membre postcrieur, se transmet sans pcrte aucune, par des parlies solides, a toute la machine: conditions qui n'auraienl pu eiiv qu'imparfaitement obtenues, sile vnzvabTQpropul-
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474nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHTSIOLOGIE.
mir n'ei'it ciö lie an corps quo par des parlies mollos et 6lastiques, ii la manierc de celui qui est principalement tlostine au soulien,
Les autres conditions do soliditu et de puissance d'action du nioiii-bre posterieur, so trouvent dans Ic voluiuc et la density do ses os, dans la saillie do lours 6minences d'implantalion, dans les angles qu'ils fonuoiil plus uorabreux et plus formös quo ceux du raembvc aidoriour, dans Ic developpement dos masses musculaires qui so groupent autour d'oux, et, enfln, dans la force do resistance des mem­branes aponevrotiques qui servent, a cos masses charnues, de revc-lement ou do points d'appui: toutes conditions, soil dos levicrs, soil dos ressorts qui les metlent ou jeu, admirablemcnt combinees pour !a production de mouvemenls tout ä la fois rapides el encrgiques.
Cette construction si favorabledans le membrc posterieur a la pro­duction du mouvement et asa transmission complcle, concourt aussi, par un heureux arrangement, h I'amorlissemcnt dos reaclions. Les angles osseux font, on effct, duns cc membrc coinnic dans cdui ilu devant, I'offlce do ressorts qui cedent graduellement sons la prcssion cl etcignent, dans lour ölaslloiliS lo;-. olibls do la ronoonlre, souvent violenle, du corps contre la terre, dans los mouvemenls de progres­sion rapide.
Co Jon dos angles du membrc postöricur est süffisant pour enn-Irebalancer les consequences dc sa connexion solide avoc le trouc, d'autant surlout, que lorsquo le corps a reru Line vigoureuse impul­sion qui l'a detachö du sol et lance dans respace, les premieres co-lonnos qui viennent a I'appui soul cellos do devant, oü tontest si par-faitement manage pourl'amoindrissemenl du choc ; cellesde derriöre no prennenl lerre qu'en dernier lien, lorsque deja le plus grand cfict do la commotion est prodr.il el on parlie etcint.
Ajoutons, enfln, commo derniere consideration, quo lo membre posterieur esl eloigne du centre do gravite, ol quo la tige verlebralo qui I'unit aux parties anlorieiiros, esl douee d'une certaine flexibi­lity ; double condition qui concourt ä attenuer los effets dos ebranle-ments qu'il pourrait communiquer aux viscrres iiitöriours, suit par rcnergic de sa detente, soil par la violence do ses licurls contre le sol.
II ressort des considerations dans lesquelles nous venous d'en-trer, sur les membres ant^rieurs el poslerieurs, quo ces appendices du tronc supportent dans la station, une pari inegale do la masse du corps, les anlerlcurs elantplus charges quo les poslerieurs, en rai-
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sende lour position respective sous 1c cenlrc de gnivile-, el que, dans la progression, ils remplissent des roles, h quelqucs egards diflerents, les premiers etunt plus parlieulieremcnt destines ä presenter a la masse du corps deplace, les appuis qui doivent la soutenir, les se­conds ayant pourfonction plus speciale de lui communiquer lo mou-veraent d'impulsion.
L'examen anatomique de cos membres nous a fait voir, dans leur construction, des differences en rapport avec la difference de Icur role dans la fonction loeomolrice.
Nous aliens rolrouver dans la region digitale, les nie;i.es parlicu-larltes de dispositions möcaniques correspondantes aux memes ap-litudes fonctionnelles.
Cellc region qui va ctre maintenanl l'objet de notro examen lout special, ! c pouvait etrc bien comprise, an point de vuo de la locomo­tion, Jans rarrangement si complexe de ses differcnlcs parlies Con­stituantes, qu'aprös claquo; coup d'oeil jete sur rensemblc dc i'apparci! dont ellc n'est qu'une dependance.
a. 11. HV ROLE m, igt;lED DANS LA LOCOMOTION.
L'intelligence que nous avons mainlenant des roles speciaux de-volus dans la fonctiou locomotrice, aux groupes des appendices an-terieurs el posterieurs, va nous donner la raison des differences qui appartiennent respectivement ä lours regions inferieures, cl la con-naissance acquise des dispositions mecaniques si parfaitement com-binees dans los regions superieures, pour associer la solidile et la tenacite des parties ä leur souples.se et ä Icurelasticitc, nouseclairoru dans rinlerprolation des dispositions analogues ou semblables quo rextremile digitale prcsente a l'oeil de l'observateur.
La disposition anatomique qui frappe, an premier examen, dans rorganlsation du pied du eheval', lorsquc Ton considerc ectlc re­gion, au point do vue do la locomotion, e'est la predominance pros-que obsoluo des agents passii's de cette fonction, les os, les ligaments, les tendons, sur les organes actil's, les muscles. La fibre musculaire n'y apparait, pour ainsi dire, qu'ä 1'ctat lineamentaire, dans I'epais-
1 Lc mot pied csl pris ici dnnsson sons 1laquo; phis large ; il coinprend Iln re­gions qui s'dlendenldepuisles aniculaiions carpiennes oil larsicnnesjusqu'au sabol inclusivcment.
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seur du ligament susppnscur du boulet, ct aussi dans los peiits fais-ccaux des lombricoides, sorlos d'organes d'altente, qui neparais-seiit pas avoir, dans recononaie du cheval, d'autre ulilile que dc marquer Line transition ä une organisation plus complexe.
A no considcrer cetle region qucsous ce premier aspect, purement objectif, on prevoit d6ja que sou röle doit elre exclusivement passif dans la fonction locomotrice.
El, en effet, le pied forme par les premieres assises des colonnes de soutien, supporte incessamment, dans la station, tont le poids de la masse du corps, ct dans la progression, ce meme poids, dont I'in-tensitö d'aclion s'est augmentee de toute la force d'impulsion qui I'anime.
En outre, e'est par son intermediaire que les ieviers locomoteurs, dont il ost la eontinuite, prennenl sur le sol le point d'appui, h 1'alde duquel les puissances qui les meuvent, soulevent la machine et la deplacent.
Enfln, il contribue, pour sa part, d'une maniöre tres-puissante h lecomposer, dans le jcu do scsressorts, le poids du corps qni Ini est transmis des rayons superieurs, ä allenuer ainsi les effets des pres-sions centre le so!, et, partant, l'energie dc1; reactions qui leur cor­respondent.
Ainsi, solidite ct force de resistance pour supporter les pressions de la pesanteur ct les efforts do la locomotion; souplesse ct elasti-cite, pour allenuer les effets des chocs, ot prevenir les ebranleraents ue toute la machine, telles soul les proprietes quo reunit, an plus haut degre, le mecanisme du pied considere comme organe loco-moteur.
Cos proprietes qui exercent une si grande influence sur la liberte et l'energie des mouvements du cheval, resultent du mode suivant lequel les rayons osseux sc rencontrent ct sc superposent; dc leur agencement avec les cordes lendineuses qui les bordent, ctlcs fais-ceaux ligamenteux qui los entourent; des qualites propres aux mem­branes el aux coussins elasliques annexes ä la dcrniere phalange; ct, enfin, dc la forme, do la consistance, de l'epaisseurdu sabot, de lasolidltü de ses adhörences aux parties qu'il enveloppe, et du jeu particulier do son (Maslicite.
Passons successivement on revue res differentes conditions do structure et d'aptitudes, dont la combinaison et l'heureux arrange-
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meat font du pied du cheval im appareil locomoteur si parfaitement adapte n ses fins.
F. — Du MiCANISME DES ARTICULATIONS DU PIED.
La chai'pente du pied est formee par leconcours de qualreos prin-cipaux : le melacarpe on le metalarse, la premiere, la deuxieme el la Iroisteme phalanges; ctdecinq os compl6mentaires : les deux pero-ues, les deux graads et le pclil sesamoldes.
Celte multiplicity des pieces composantes est dejä, pour la region du pied, uno premiere condition de mobilite, associee ä la force de resis(aiice, car, tandis qua, (rune pari, les brisures de leurs articu­lations perraettent un mouvement total assez etendu, qui resulte des mouvements isoles propres ä chacune d'elles; d'autre pari, les liens nombreux qni les unissent, soul autantde ressorts sur lesquelsse re-partissent el se perdeht les efforts exterieurs,
f^es rayons principaux du pied, dont la contiguite complete el aelieve la colonne do soulien des raembres, n'affectent pas, en se superposant, une direction perpendiculnirc, laquelleest irop favora­ble ä la transmission integrale des actions qui s'exercent en sens in­verse aux extremites de la colonne.
Ici encore, eommc dans ios regions superieures, la nature a me­nage avec un art supreme, par un simple changement de direction, nn ressort angulaire, dontlejeu est toul puissant pour facililer I'ef-I'orl impulsif des puissances loeoraotriecs, ct en meme temps pour attenuer Fenergie des commotions que le lieurt du sol pourrail ini-priraer ä la machine. Ceressort esl celui de rarliculation du boulet.
(J. DU MKCAÄISME DE l'aRTICüLATIOX DU BOHLET.
Le ressort osseux, forme par la direction oblique des phalanges sur les rayons perpendiculaires metacarpiens ou inetatarsiens, pre-sentel'un des arrangements du mecanismc locomoteur, le plusingc-nieusement dispose pour la decomposition ct la dispersion de la force que represente le poids du corps.
En effet, Fobliquile de la direction de la premiere phalange con-stitue sa surface articulairc superieure ä l'elat de plan incline, el lui en donne les proprietes.
La pressionque transmel integralement le rayon superieur meta-carpien ou metatarsien, doit alors, en vertu de la disposition de celle surface et des proprietes qui lui sont inhärentes, elrc decomposee suivant deux directions nouvelles, l'une perpendicnlaire ä la surface
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du plan lui-ineine, l'autre qul lui esl parallele. C'est clfecllvomeiU ec qui arrive. La sommc totale du poids que transmet l'extremite inl'e-rieure del'os du canon ä la premiere phalange, est done divisee en deux parts : rune qui est recueparlc rayon phalangien, ctconduitc suivant son axe ä l'os coronaire sur lequel il repose; l'autre qui, de-viec dans le sens dc I'inclinaison du plan articnlairc, viont aboutir aux deux grands sesamoides, dont les surfaces diarlhrodiales, inver-scment disposees de celles de la premiere phalange, completeul le grand bassin de reception menage pour le jeu dc rextremite infe-rieure du metacarpe ou du metatarse.
Or, les deux grands sesamoides sur lesqucls est ainsi deversee, par leraecanismederinclinaison des rayons phalangiens, une sommc considerable de poids, scut associes a la premiere phalange, d'une pari, par des faisceaux ligamenteux lateraux, doues d'une tres-grande lenacite; et, d'autre pari, ä l'os du canon, par un appareil funicu-lairo, dans lequel setrouvent rcunis, a un hautdegrede developpe-meat, deux attributs presque conlraires : la tenacite et 1'elasticite.
On pent avoir une idee du developpemenl de cellc double pro-priele, en excrcant un effort, dans le sens de rextension, sur les deux cxtremites d'un pied fraichemenl prepare et appuye par ie milieu du metacarpe sur un point resistant. La piece cede un peu sons I'ef-fort, comme ferait une brauche de bois vert de uieine calibre, mais on a la conscience que pour mettre en jeu son elaslicite, il faudrait une puissance bien autrement energique que celle d'un sen! homme.
La force d'elastieite roste done, pour ainsi dire, ;i I'ctat virtuel dans cetle sorte d'experience, mais eile devienl bien manifeste, lors-que, sur le vivant, on coupe a la fois les deux tendons llechisscurs ; l'elfort de traction que subit alors le cordage sesamo'idien superieur sons la prossion du poids que supportent les sesamoides, est süffi­sant pour determiner son allongement dans une assezgrandemesure.
Get apparcii funiculaire, connu souslenomde tendonsuspenseur du boulet, constitueun faisceau si considerable, qu'il remplitentie-rement la goutticre profonde que forme ä la i'ace poslcrieure du ca nnii la saillie des perones. Continu au ligament posterieur des articu­lations carpienne ou larsienne, il conserve une epaisseur et une lar-geur egales dans plus de la moitie superieure de son etendue. Unique dans lout ce trajet, il se divise, au delii dc celte limite, en deux fortes branches qui descendent en s'ecartant Tune de l'autre jusqu'au groupe des deux sesamoides. La, elles s'epanouissenl, cbacuno, en
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DE LA LOCOMOTION.
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im puissant faisceau de librcs divergentes, qui s'atlacbent uu bord
superieur de ees os et sur lours parties laterales, et contractent avec cux unc union si intime, que ies sesamo'ides nc sembient ötrc qu'un noyau d'ossification, dans la masse übreuse dont ils sont entoures.
Le tendon suspenseur du beulet so eonlinuc au-dossous des sesa­mo'ides, et so prolongc en arriere de la premiere phalange jusqu'ä rorigine de la deuxienie, par un Systeme tie cordages aplatis, dont nousavons donnö la description delaillee dans la premiere parlie do ce travail.
Elant donnee cette disposition de cordages tendineux el ligamen-ieiix, en arriere des rayons qui forment, par leur reunion. Tangle articulaire du beulet, on congoit leur mode de fonctionnement.
Tout effort de pression qui tend ä la fermeture de eet angle trouve tout d'abord un obstacle dans la lenaeile de res cordages, dont la longueur esl exactement mesuree sur celle des rayons qu'ilsbordenl; mais, d'autre part, comme ils sont susccptibles de se preter a un certain allongement, en vertu de I'elasticite puissante dont ils sont doues, il en resultc que Tangle articulaire pent coder sous la pres­sion dans unc certaine limite, el reprendre iminedialement, par I'ef-fet de la reaction elasliquc, sou ouverture normale, lorsque Teliort qu'il a subis'estepuisc.
Ainsi se trouve obtenu, par un mecanisme aussi simple qu'inge-nieux, un jeu puissant de ressort, bica propre, tout a la fois, a amor-lir les reactions dn sol centre la masse du corps qui le percute, et a lacililcr son elan impulsif.
Ajontons que, dans la double fonclion de eeressort, Tclficacite de son action se proporllonne exactement aux necessiles qui la com-raandent. En effet, ['angle articulaire subissantun degr6 d'occlusion proportionnel aux pressions qu'il supporte, plus ecs pressions sont Tories et plus eel angle doit coder. Or, sa fermeture a pour conse­quence do rendre de plus en plus inclinee en arriere, la surface arti­culaire surlaquelle repose le rayon superieur, cquot;est-ä-dire de rejeter une parlie, de plus en plus coasideruble, du poids transmis par ee rayon sur les sesamo'ides, et eoüscqucmmenl sur I'appareil funicu lain; elasliquc, a Texlremile duquel ils sont comme suspendus.
En sorte quo, dans un letups donne de la pression, alors que les rayons phalangiens affectent unc position presque horizontale, comme, par exemplc, dans les allures do la course, la masse entiere du corps peul se irouver soulenue par dos cordages elastiques.
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Heureuse combinaison, en vertu de laquelle la plus grande Inten-site des efforts de la pesanteur porte sur ios parties de l'appareil de suslentation les plus propres ä les supporter, lamlis (jue cellos (lout le mode de resistance n'est pas aussi Men adapte a leur action, y snnt en partie soustraites.
Le tendon suspenseur du beulet est done destine ä lutter inces-samment centre raatagonisme de la pesanteur, a la maniere d'une soupente elastiquc qui s'allonge sous I'effort qu'ellesubit, etrevient quand il cesse h ses dimensions premieres.
Mais cette elasticity meme, si puissamment developpee dans ce grand appareil ligamenteux, n'est pas compatible avec !a fixite des rapports que, dans certains moments de la station el de la progres­sion, les os doivent conserver entre eux, malgre leur rencontre an-gulaire, pour fournirun point d'appui resistant auxlevierssupörieurs
de la colonne locomotrice.
11 fallait done, qu'a cote des cordes extensibles qui s'allongent sons reffort el Pepuisent, il y en cut d'autres, donees, tout ä la Ibis, d'une trös-grande force de resistance et d'inextensibilite, qui pussent mettreunelimite h l'allongenieni des premieres, etnpposerdelinilive-ment un obstacle infranchissable ä la force qui lend a fermer Tangle articulaire.
Ce sont les tendons flechisseurs du pied qui remplissent ce der­nier usage i.
Doues d'une force de resistance triple, au moins, de celle des ex-tenseurs qui leur correspondent, ils concourent, avec le tendon sus­penseur du beulet, ä supporter, dans la station, uue partie du poids devers6 sur les sesamoides, par l'inclinaison du plan articulaire su-perieur do la premiere phalange; et, dans la progression, lorsque les efforts de la pesanteur, augmentes de toute l'energie de finipul-sion communiquec h la masse du corps, determinent la fermeture do
1 Dans rarrangement general du Systeme locomolcur, Irs extensenrs sont plus pariiculieremcnt dos forces de station et d'equilibre . el les nedtisseurs des agents do locoinoiion ; aussi les premiers predoiuineni ils sur les seconds parleurdevcloppement ct leur force. L'nsage des flecbisseurs du pied, comme insliuiiicnts de sialion, seinblo, a premiere vuc, line derogationä ecltedispo­sition generalo. Mais, si I'on y rellcchit, ectle ilerogalion est plus apparentc que reelle ; oar. si li s mus( Ios qui inserenl leurs tendons a la face posterieiirc des phalanges fouctionnenl coinnic necidsseurs par rapport a ces os, ils rem­plissent, pourainsi dire,rofliced'extenscius pai rapport ä l'artü ulation mt'ia-carpo-phalangienne, en sopposanl, par leur situation meme, ä la fermeture de I'angle que cette arlioulation forme anterieuremenl.
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rangle articulaire du boulet, et rallongemeat proportionnel du liga­ment suspenseur des sesamoides; c'est encore sur los tendons llö-chisseurs que ces efforts vieanent en deraier resultat aboutir et
s'eteindre.
La preuve de cetle function de support, dövolne anx tendons llö-chisseurs du pied, est donnöe evidente par l'openilion de la tenoto-inie planlairc, que nons rappellions plus haut.
Lorsque los cordes tendineuses posterieures aux melacarpes sont, (oules les deux ä la fois, inlerrompues dans leur continuite par unc section transverse, on volt l'angle articulaire du boulel s'affaisser au moment do I'appui sous 1c poids du corps, le ligament sesamoidien superieur, elaul insufflsant, on raison de son elasticite, pourconlre-balancer une si forte pression.
Les tendons llechisseurs du pied ne sont done pas seulement des organes de transmission auxleviers osseux du mouvement commu­nique par les muscles, ils remplissent aussi la fonction d'especes de soupente inextensible, et supportent incessamment i'effort d'une par-lie de la masse du corps, en sorte qu'il esl vrai de dire avec Spooncr, quo 1'animal, dans une certaine mesure, se tient sur ses tendons'.
Mais pour remplir ce röle d'organes passifs de suspension, les cordes tendineuses des flechisseurs devaient rester dans une com­plete independancc d'action, vis a vis de la partie charnue a laquelle elles font continuite, saus quoi la fibre dc cos muscles aurait cte sol-licitee ä un etat permanent dc contraction, pour lutler conirc I'anta-gonisme du poids du corps, dont eile aurait resscnli incessamment rhiiluence.
Or, il cst une loi de l'economie, dont I'applicalion cst generalo, qui veut que partout l'action musculaire soil intermittente.
Partout oil les puissances musculaires out h hitter conirc des forces dont Faction est incessante, unappareil mccaniquclciir vientenaidc. Amsi, a rencolure le ligament cervical, a 1'abdomen la tunlque li-breuse jaune qui forme le revelemenl exlerieur dos parois, sont des ressorts qui aident la puissance musculaire pour lutter contre I'anta-gonisme de la pesanteur.
Daus la region du pied, le ligament suspenseur des sesamoides ol'fre un nouvel exemplc du concours doniie par I'clasticite, qui ja-
1 The animal, in a measure, stands upon his /Icjoor tendons.
(Spooner, p. 51.
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niais no so lasse ä l'action musculaire si susceptible de faiblesse et il'epiiiscineiiL
Mais si ingcnieuse quo soil la disposition ile eel appareil, il aurait ete insuftisant pourprevonir, dans la station etsurtout dans les vio-lents efforts de la locomotion, les effets d'une traction continue sur la parti.; charnue des muscles flechisseurs. il fallait qu'entrc les fibres contractiles tie ces muscle;-., cxclusivement destiuces ;quot;i imprimerle mouvement, el leurs cordes lendineuses transformees dans la region du pied en organes de suspension, il y eüt un obstacle qui s'opposät ä la transmission des efforts de has en haut, tout en laissant libre la continuitedes communications de hauten lias.
Col obstacle existe en arricro et au-dessous des articulations car-pienne et tarsienne. II est eonsliliiö parune forte bride ligamenteuse qui so detache dos ligaments capsulaires posterieurs dc ces articula­tions, doni eile no parait etre qu'un prolongcment funiculaire, se su­perpose dans I'etendue dequelques centimetres ä la face poslerieure du grand ligament sesamo'idien, ets'unit, par unesorte de soudure, a la lace anterieure du tendon perforant, dont le volume se trouve ainsi subitement accru de toute la somme des fibres propres a cctlc bride dc renforcement.
A l'aide de eelte disposition mecanique, aussi simple qu'ingenieuse, toute la masse de l'effort qui devait clre transmise a la fibre charnue, par la continuity do la corde tendineuse, esl ainsi detournee de son cours nature], et reportee, par lo canal de la bride carpienne, au sommet des metacarpiens, sur lesquels elleprend implantation par une grande etendue de surface.
C'est ainsi que les tendons flechisseurs se trouvent transformes en ligaments de suspension ct peuvent en romplir I'usage, a I'insu , si Ton pent dire, dc la fibre charnue, sous la dependance dc laquellc ils demeurent, toutefois, corarac agents de transmission du mou­vement.
S'il fallait des preuves do ces usages des brides carpiennes ct tarsiennes, on les irouvcraii d'abord dans la predominance dos pre­mieres sur les secondes.
La bride ligamentcuse du genou cst bien plus forte, plus large ct plus longue que cello du jarret, et donne au tendon perforant, en so soudant a lui, un bien plus gros volume.
Cette difference de disposition, dans les instruments cssoniicls do support, so trouve en concordance parfaite avec la diversite de
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structure quo prösenloni les membres anterieurs et los post6rieurs dans lour arrangement general, ei fournitune preuve de plus de la difference de leur aptitude fonctionnelle.
Uno autre confirmation de l'usage dos brides carpienncs el tar-siennes, est donneo par la pathologie. Cos brides, cellos du membre ant6rieur surtout, sontsouvent Ic siege de dilaceralions partielles, a la suite des contractions energiques quo nooossitout la progression ;gt; grande vitesse ou los violents efforts du tirage; el rien d'etonnanl qu'il en soil aiusi, puisque, intermediaires entre Ic tendons et lesos, olios deverscnt sur los seconds toute la masse dos efforts accumules sur les premiers, ct, pour lour part, en subissent I'aotion dans toutc son euergie.
La predominance quo nous avonssignalee plus haut, des tendons dos flechisseurs du pied sur les extenseurs, donl ils out plus de trois fois io volume, n'oxi-Ue quo dans toute retondue do la region lendi-ncusc do cos muscles ; dans lours parties charnues, cetle dispropor­tion serait plulötä l'avantage des seconds sur los premiers.
C'est une nouvello preuve do 1'obstacle quo mettent les brides li-gamenteuses posterieuros des articulations tarsiennes ou carpiennes, a la transmission des tractions do has en haut. Evidemraent, si la parlio charnue des flöcliisscurs du pied avail ete destinee a fonclion-ner aclivemenl, commc organe do station el d'cquiliure, el ä entrer, pour sa part, en lulleavoc la pesanteur, eile aurail du avoir le deve-loppemcnlel l'organisation caracteristiques dos musclesspöcialemenl destines, comme le coraco-radial, par exemplc, a donner aux co-lonnesde soutien la rigidite necessaire pour supporter le poids du corps dans la station ol dans les diffcrentcs attitudes.
On concoit, d'apres les details dans losqucls nous venous d'en-trer, comment dans les efforts qui s'oxercent sur I'angle arliculaire du boulet, le grand ligament sösamoidien et les tendons flechisseurs, convertis, par les brides sous-carpiennesou tarsiennes, en ligaments suspenseurs, mettent obstacle h i'occlusion do eel angle, et main-tiennent toujours ä distance les os angulairemcnt disposes, comme les deux coles d'un rcssort de voiture.
Pour quo ce rcssort du boulet fonctionne avoc le plus do soliditö possible, comme cola, par exemple, est necessaire an moment ou la colonne locomolrice prenanl son point d'appui sur le sol, va com-muuiquer l'impulsion, il laut quo les os, qui le forment par leur ren-
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184nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOGIE.
conlre, soicnl disposes dans los conditions les plus favorables do resistance et do rigiiiitc.
Cos conditions existent toujours dans le bras do levier supmcur iiu ressort, lequel est rorme d'une seule piece, l'une des plus denses el des plus resislautos de lout rappareil ossoux.
Mais dans 1c bras de levier iulerieur, conslilue par la superposition des us phalangiens, la rigidile necessaire ä lasolidile du mouvement, jig pent circ obtenue quo par unc action puissanle de rexlenseur de ces os.
Or, la partie phalangienne du teadon do ccl extenseur est liee nia-teriellement, et fait, pour ainsi dire, conlinuite au tendon suspen-seur ties sesamoides, par rintermediaire de ces deux brides laterales (PI. VnietlX,K) quiseprolongent des branches du second jusqu'aux bords du premier, avcc lesquels elles s'unissenl de la maiiiere la plus intime. Grace h cettc veritable conlinuite de texture entre ces deux apparcils fibreux, tout effort qui s'excrce sur les sesamoides est transmis directcmenl a rexlenseur ct sollicite meciiniquementson action, en sortc que la meme cause qui tend a faire fermer I'angle articulaire du beulet, produil en meme temps ce resultat, dc main-tenir les phalanges dans la plus grande extension possible, ct dc donner au bras de levier qu'ellcs constituent, une riyidite croissanle avec I'inlcnsilc des efforts qu'elles subissent.
A considerer, dans I'ensemble desa structure et des mouvetnenls qui lui soul propres, celte mervcillcuse articulation du beulet, rune des plus importantes dc tout I'appareil locomoteur, on volt qu'en ellc se irouve resolu le difficile probleme, de mobiliser pour ainsi dire le poidsdu corps transmis sur la premiere phalange, de manicre ä ce que sa plus grandc masse soit allcrnativement portee, ou sur les os, ou sur les apparcils souples de suspension quileur sont annexes, ou tenue entre deux dans une sorted'equilibre •, en sortc que, suivant les necessity de la progression et des differentes attitudes, l'appui du rayon perpendiculairedu canon s'effectue, tantot sur un point resis­tant, tanlöt sur la base souple des soupentes dc suspension, et tan­tot, enQn, dans un point inlermediaire entre ces deux extremes.
Heureuse combinaison, en vertu de laquelle la masse si pesante de la machine du clicval irouve toujours un point d'appul solide et resistant pour so lancer dans l'espace, ct un appareil souple d'amor-tissement pour prevenir les effcls de son choc centre le sol sur lequel die relombc.
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DE LA LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 185
b. DU MI:;i;AMSj|l-: DB LA PHEMIfeBB AüTICIXAIKraquo;' PllALAHGIBNKK.
L'articulatioa de la premiere phalange avecla deuxieme reproduit un peu, dans sa forme et dans sa disposition genörales, la grande articulation du boulet; mais cüe en diltere essentielleraent par sa mobility tres-limilee, surtout dans le sens de l'extension. Toul sem-ble, en effet, caicule dans sa structure, pour faire antagonisme aux puissances qui lendent a produire cc dernier mouveraeat. Ainsi, les deuxossont etroitement associes Fun a l'autre, en arriere, par les deux fortes ei courtes brides ligamenleuses qui, de chaque cöte du bord posterieur de l'os de lacouronne, so projettent obliquement (üi avant, vers la faee posterieure de la premiere phalange. Au milieu de res deux faisceaux, le groupe superpose des ligaments sesamoi-diens inferieurs etablit nne foiie union entre les sesamoides etle bord superieur de l'os coronaire auquel il se soude intimement, en con-fondant son tissu avec eehn qui forme le revetement de la poulie lixe (|ue ce bord represente.
Ces ligaments sesamoidiens, exclusivement formes de tissu ti-breux blanc, sent par eux-memes complelement inextensiblcs; mais la continuity qui existe cnlrc eux et le ligamcnl suspeuseur du bou-let, par rinlermediairc des sesamoides, leur donne une sorle d'elas-licite indireclo Ires bornee, qui associe heurenseinent, dans eetlo region, un certain degre de Souplesse ä nne extreme tenaeile.
En li'oisieme lien, l'union posterieure des deux premiers os plia-langiens ost renforeec par les deux brandies du perfore, qui s'atla-chent anx eminences laterales postericures de Tos coronaire, et peu-vent etre considerees comme un appareil ligamenteux complemen-laire.
EnQn, tout ce Systeme, deja si puissant d'union, est complete par les deux fortes brides laterales de la gaine de renforcement de l'apo-uevrose planlaire, qui se superposent en X anx deux branches du perfore, s'insercnt, au-dessus de ee point de croisement, a la face posterieure laterale de la premiere phalange, et en has aux apophyses relrossales et ä la crete semi-lunaire.
Tout, est done parfaitement dispose duns cette jointure pour la resistance centre les forces qui lendenl a produire ['extension. El, en effet, soit quo lepied pose a lerre en pleiu, eonnne dans la sta­tion ; soit qu'il s'arc-boute sur le sol, comme dans les efforts du ti-rage; soit qu'il vienne ä la rencontre du terrain par les branches de
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la fourchelte el par les talons, comme dans les monvonicnts du ste-penr anglais, ou apres un bond qui a detaclie le corps du sol; dans toutes ccscirconslances, I'action musculaire, pins celle dc la pesan-tcur augment^e de la force d'impulsion coinmuuiqaoe an corps, sont antant do puissances quitendentä produire l'extensiou dos pieces dn bras de levlerphalangien, et contrelesquelles il fallait qn'il y ciil im apparcil de resistance proportionne. La nature, comme on vlent do le voir, y a pourvu.
Dans le sons de la flexion, les mouvemenls de la premiere articu­lation inler-phalangienae sont un pen plus etendus quo dans cclui dc I'extension, grace a une certaine laxite quo possodc le ligament cap-sulaireanterieur; maistelle estencore, h col egard, la limitation di1 la mobilite, que cette articulation doit etre consideree moins comme iino jointure desiinöe ä permettre un changement dans les rapports des os qui la forment, quo comme une sorto do Insure du levier pha­langien, dont le bntesl de rompro, ä la maniere des jointures car-picunes ou larsiennes, la continuite des efforts exerces cu sous in­verses aux exlrömites dc la colonne do soutien.
L'obliquite de la surface dc reception que la deuxiömo phalange präsente h la promicre, doit aider ä produire ce rosullat, puisque sur cc plan incline, comme sur celui que Tos du paturon presente a son rayon sup6rieur, il doit y avoir pour la force que represente le poids transmis, decomposition el dispersion dans la double direction dos lignes perpendiculaireset paralleles ä la surface du plan.
lei encore, comme dans I'articulation superieure, la somme de force deviee suivantle sens de l'inclinaison du plan articulaire, doit aller s'amoriir el se perdre sur les ligaments d'union postcricurs, donl les pins considerables, les sesamoidiens jouissent, ainsi que nous I'avons vu plus haul, d'une sorle d'elasticite iudirecte.
C. DD M^CAKISME T)E LA DEDXItME ARTICULATION I'UALANGIENM;.
Le jeu de la scconde articulation inter-phalangicnne, s'effectue dans un cliamp beaucoup plus vaste que cclui dc la premiere, grace ä retendue du bassin diarllirodial qne l'os du pied forme, do concert avec le petit sesamoide, pour la reception de l'extremite inferieure de l'os coronaire, au developpemenl do la gaine synoviale qui sert dc revelemont aux surfaces de ces os, et ä la disposition speciale des li­gaments qni Icsunisscnt.
Les mouvemenls de ccttc articulation sont de deux ordres diflö-
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7)E LA T,0COMnTIONnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 187
rents, suivant quo la enloiüic de soulien est levee ou pose h torrc ct sert a I'appui.
Dans le premier ras, e'est la trolsieme phalange qul so ment sur la deuxiöme, obeissant auxmouvementsd'extension assez bornee nu deflexion plus etendue, quo lui commandent les muscles qul s'inse-rent ä son ominenco pyramidale et ä sa crö'e serai-lunaire. La deuxiöme phalange sert alors de pivot h la troisierae.
Mais, lors du poser sur le sol de la colonne d'appui, los röles chan-gent; l'os dupiedetlepetitsesamoide, appuyessur les coussinselas-tiques qui los supportent, acquiercnl une sorte de flxite relative, et, c'est la deuxiöme phalange qui so meut alors surla trolsieme, dans lo sens de rinclinaison de la surface quo cette derniere lui presente.
La secondc articulation intra-phalangienne fonetionne dans ce cas comme appareil d'amortissement, ä la manlere de la grandejoiature du boulet dont eile reproduit presque idenliquement la disposition.
Le poids du corps, transmis par la phalange coronaire a Tos du pied, est decompose par le mecanisme de rinclinaison de la surface articulaire de ce dernier, et so divlse en deux parts-, rune que Sup­porte la phalange unguealeet qu'ellc Iransmet dircetement au sabol; l'autre qui se devic suivant le sens de l'obliqulte du plan articulaire et quo recoitle petit sesamo'ide.
Or, le petit sesamo'ide est comme suspendu ä Tos de la couronnc par cos faisceaux flbreux, appoles ligaments lateraux postörieurs de la derniere articulation phalangienne, qui remplissent, dansle poser du pied, le röle d'appareils de suspension, ä l'instar du grand liga­ment suspenseur des sesamoides superieurs, raoins toutefois l'elas-ticite dont ils ne sont doues qu'ä un degre fort obscur.
C'est, comme on le voit, une disposition parfaitement analogue ä celle de l'articulation du boulet. Une partie de la pression qu'exerce le poids du corps, au lieu d'etre transmise dircetement au sol, par la continuite des rayons osseux, so disperse et s'epuise sur un os sus­pendu, sons lequel il n'existe pas de pieces solides aptes a recevoir et transmettre les impressions qu'il supportc.
De meme encore qu'ä l'articulation du boulet, eo Systeme special de Suspension est complete et renlorce par le tendon flechisseur pro-fond qui, pour le petit comme pour les grands sesamoides, fait l'of-lice d'une sorte de soupente destinee ä supporter et ä soutenir inces-samment Teffort des pressions que cet os subit.
II est aide, dans cette fonetion passive, par son aponevrosc de
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PlIYSlOLOrrlK.
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renforcement, dontles deux brides laterales s'lmplantent en arrifere sur la diaphyse de la premiere phalange, et dtHourncnt sur die, comme los brides tarsiennes et carpiennes, sur les os auxquels olles s'inserent, la plusgrande somme de l'effort que le tendon supporte-, drniiorc disposition qui complete l'analogie que nous avons etablie outre los deux arliculalions siluöes aux exlremites opposees du le-vier phalangien, el qui donne une preuvo do plus de Turl suprcine avec lequel la nature a su faire concourir los deux tendons posle-rieurs des phalanges aux deux fonctions, jusqu'ä uu certain point incompatibles d'agents de transmission du mouvement et d'organes de Suspension du poids du corps.
Notons, on lerminant, que le Systeme ligamenteux el tendineux, dispose en airierc de ladeuxieme oi de la troisieme phalanges, pour supporter les pressions et les decomposer, fonetionne aussi comme appareil antagoniste de toutes les forces qui tendent h produire l'ex-tension oxiröme des piöeos du levicr phalangien, et, qu'ainsi, se trouvent reunies en urrioro dece levier, les conditions les mieux cal-culees de resistance ii faction de ees forces.
L'arliculation du beulet et celle du pied ont done le raöme mode de fonetionnement, si Ton pent ainsi dire, seit comme rouages du mecanisme locouiotcur, soil comme appareils d'amortissement des pressions et des chocs. Endlos so trouvent röunies presqueau nicme degre, les conditions de la souplesse et de la solidite-, et l'une de cos proprietes y est alternativement predominanle sur l'autre, suivant les rapports qu'aflectent los rayons osseux dans les differentes alti­tudes dos colonnes de soutien.
Eh bien, une chose remarquable dans ces deux jointures supe-rieure et inferieuredu levier phalangien, c'est qu'elles s'alternenl de teile lacou, dans leurfonetion d'amortissement, quo si, par la dispo­sition de l'une d'elles, tous lesressorls de l'elaslicite soul mis en jeu, au meine moment les conditions de la rosislance el de la solidite sent aecumuleos dans l'autre par l'arrangeraent acluel des leviers qui la composent.
Ainsi, par exemple, c'est au moment oü l'arliculation mölaearpo-phalangienne est le plus fermee possible, c'est-ä-dire oil la plus grande masse de la pression du poids est deversee sur les sesamo'ides el sur leur appareil de suspension, c'est ä ee moment que le levier phalangien est le plus leudu el que, consequerament, l'os coronaire osi le plus immobile sur1 la phalange uugueale.
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DE LA LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;189
Lorsque, au contraire, les deux premieres phalanges sonl dispo-secs sur la memc lignequele raetacarpe, el rccoivenl int6gralement toute sa pression, comme ä l'instant du poser du pied pur la piuee, e'est alors quo 1'os coronaire effectue son plus grand mouvemenl de roulis d'avant eu arriere. sur le plan diarthrodial incline de l'os du pied, et rejellc sur le polil sesaaioide la plusgrande somme de i'effort qu'il Supporte.
Ingönieuse disposition mecanlque, qui faitque, dans les differenls temps des altitudes et des mouvements de la colonne iocomoirice, eile reuniten eile, tout h la fois, les conditions de solidlteet de sou-plesse, pour remplir sa double fonclion de ressort destine ä commu-niqucr le mouvementä la machine et d'appareil propre ä la soutcnir.
II. — FONCTIONS DES MEMBRANES TEGUMENTAIRES ET UE l'aPPAREIL FIBRO-CARTILAGINEUX ^LASTlQüE DU rrED.
(let ensemble de dispositions de la colonne des membres, si favo­rable a son elasticite, est admirablement complete par les moyens d'attache an sabot de la troisieme phalange, et par l'appareil de car­tilages el dc coussins tibreux qm lui sent annexes.
Cost le Jen de cos parties qu'il nous taut mainlenanl examiner.
L'elaslieite, au niveau de la troisieme phalange, esl le resullat combine d'actions mecaniques auxquelles concourent, toulä la fois, la peau renflee de la cutidure, les membraneseuveloppantes, les pro-longements cartilagineux, le coussinet plantaire el scs buibes renlles, et eutiu la boile cornee elle-mfime.
Examinons succcssivement la part qui revient ä cbacune de ces parties danslc plieuomeuc complexe de l'elasticile propre ä rexlreme region digitale.
0. ROLE DK LA CCTIDIKK (bOURRELBT) ET DES MEMIUIAXES EXVELOPI'AME.S DASS LEI.ASTICITE.
Lorsque, au moment oü le sabot vicnt a poser sur ie sol, la deuxieme phalange, chargee do tout le poids que lui out transnus les rayons superieurs, s'appuie sur la troisieme, cette derniöre tend, sous I'effort des pressions, a effectuer un double mouvemenl, run tie descente dans 1'interieur dc la boile cornee, suivant le sons do la longueur de la phalange, ou, ce qui revient au meme, suivant la direction des lames podophylleuses j l'autre de bascule en arriere. Ce double mouvemenl dc la phalange ungueale est la consequence de l'obliquitöde sa surface articulaire qui decompose a la maniere d'un
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PHYSIOLOGIE.
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plan inciiaö, ainsi quo nous ravens fait observer plus haut, les pres-sions qu'elic supporlesuivaut dou\ directions : I'une perpendiculaire a la surface du plan, et l'autre qui lui csl parallele.
Or, do ces deux mouvcnicnls, celui qui s'effectue en ligne verli-eale, paralleleraent i\ la direction des feuillets, est immediatement borne dans son elendue, 1deg; par le reuflerncnt cutidural, sorte de tampon circulaire, dont la saillie s'oppose a ce quo la phalange pe-nelro Ires-avant dans le cylindre cornc: 2deg; par l'engrenure des feuil­lets de chair avec les feuillets de corne qui sont unis ensemble d'une maniere Ires-inlime, comme nous le verrons plus loin ; 3deg; enün, par la resistance meuie de la solecornee, immediatement sous-jacente ä la face plaataire de la phalange dont la separe seulement 1'eparsseur de la membrane veloutee, el dureticulum libreux ct vasculaire qui lui est superpose. En sorte que la somme considerable des pressions dont la phalange ungueale est chargee, au lieu d'etre transmise di-rectement au sol suivant la ligne verticole, sc trouve dispersee : en premier lieu, sur le bord superieur de la paroi par le tampon du bourrelet; en deuxieme lieu, sur toule l'etendue de la lace interne de ceite paroi, par chacune des lamellcs podophylleuses 5 en troisieme lieu, enün, sur la face superieure de la sole, par la lace plantaire de la phalange.
Or, comme cette transmission ne s'opere que par I'intermediaire de parlies qui, tolles que le bourrelet, Ibnl l'offlce de coussin, ou sont donees d'une extensibilile assez marquee, comme les lames po­dophylleuses, el surtout leur röticulum libreux sous-jacent, il en re-suite que i'effort de prcssion transmis par la troisieme phalange s'e-puise, en se dispersant, par la souplesse des liens multiples qui le reniivrut.
Le röticulum libreux sous-jacent aux membranes vasculaires sur toute la peripherie de la phalange ungueale, et partout conlinu a lui-meme, peut dune clre considerc comme une sorte de ligament sacci-i'orme, dans lequel la phalange so trouve, pour ainsi dire, suspendue, et qui l'attache eu haut par le renflcmenl cutidural, au bord do la pa­roi, el, par I'intermediaire des prolongements podophylleux, a loute l'etendue de la face interne du sabot.
La preuve, du reste, quo ces parties remplissentbien, pourla pha­lange, roflice d'appareil ligamenteux do suspension, ct que la sole sert plutöl de plastron protecteur que de plancher de support, e'est que, apres la dessolure, la phalange ne s'affaisse pas sous la prcssion
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.superieure, h un nivcau plus bas (iuc iluiis le cas oit le subul esl con­serve duns sun int^grite.
I'. ROLE DKS PROLO.Mil-MK.NTS FIBltO-CAnTll.AGlgt;ElX DE I.A TllOlSlEMi: PHALANGE ÜA.gt;S L'JELASTICITB.
Les flbro-cartilages phalangiens peuvent eire consideres comme im prolongement elastique de la premiere assise des niembres, des­tine a elargir la surface par laquelle eile se met en rapport avec le sabot, el lui communique les pressionsqui lui sent transmises.
L'action des cartilages, comme ressort d'clasticilc, commence lorsque lepoids du corps, deverse en arrierc par rinclinaison de la surface arliculaire do la troisieme phalange, faitexeculer a ecl os son mouvement do bascule.
La phalange cedant sous cette pression, lend a s'engalner plus profondement dans la partie posterieure du cyliudre come, en al'fais-sant sous eile et sous le petit sesamo'ide ciui fait corps avec eile, les couches slraliliees du coussinet plantaire.
C'est alorsque les übro-carlilages du pied, entraincs parce mou-vcmcnl d'abaissement de la phalange dont ils no sent qu'un prolon­gement, font effort pour penelrer, a la maniere d'un coin, dans I'in-terieur de la boite cornee, au-dessus de laquelle ils font saillie par lour nioilie superieure dans les conditions de repos.
Mais, connnc d'une pari, l'envergure de ees series d'ailes flbro-cartilagineuses de la phalange ungueale presenteune plus grande etendue de developpement que no le coiiipoite I'oriUce superieur do la cavite du sabot, el comme, d'autre part, elles sontdouees d'une ires-grande souplesse, elles ploient alors sous la pression, pour se proportionner a Felroilesse relative do cede ouvcrture-, puis, lorsque ce premier effet esl epuise, et que la phalange, descendue ä la der-niere limile ququot;cllc peut atteindredans l'intörieur de la boite cornee, lend ä presser de tout son poids sur la voule do la sole el des barres, les flbro-cartilages lui fournissent un point d'appui elastique, par le renflement de lours bulbes, dans l'cxcavation des arcs-boutants, el eoiuplelenl ainsi Icurfonclion d'amortissement.
En sorte, qu'ä uien considerer i'arrangement el le mode do fonc-tionneinenl des parlies dont 1'assemhlage conslilue la premiere assise des coionncs locomotrices, on volt que le cheval prend son |)oiül d'appui sur une base, en partie osseuse et en partie flbro-carlilagi-neuse, el qu'ainsi so trouve obtenue pour 1c premier rayon du pied, cette morveilleuso association de la solidile el de la souplesse qu'oii
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192nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHYSIOLOGIE.
retrouve partout dans la construction dos membres duclieval. (Voyez les planches VIII et I\, qui iiuliquenl l'6tendue relative qu'occupent l'os et les cartilages dans l'interieur de la boitc corneo.;
La preuve de Timportance du röle que remplissent les übro-carti-lagcs du pied dans l'ölasticite göuerale de la region digitale, estfour-nie par la pathologic. Bien souvent les claudications sont la conse­quence de Im perte de tonic souplesse dans cos organes ossifies.
e. iior.i-: du codssinet plantaire kt he ses bülbes rfM'Les DANS l'ixasticite.
La fonetion dn coussinet plantaire, proprement dit, est iudiquee parsa structure elsa situation mßme. Forme d'intersectionsftbreuses slratillees, entre les plans desquels esl interposeeune substancejaune elastique, et place immediatement au-dessous du pclil sesaraoide, o'est-ä-dire au point centrai sur lequel s'exerce laplus grande somme des pressions, le coussinet plantaire fait l'offtce, comme Pexprime le iKiin tres approprle que lui out donno les anciens anatomistes, de coussin d'amortissement, sur lequel l'effet des chocs vient s'öpuiser cl s'öteindre.
Ceröledu coussinet plantaire, proprement dit, s'explique do sei, rien quo par son aspect objectif, sans do pins amples commentaires.
Mais on comprend moins bien, a prcmiöre vuc, quelle pout etro la fonetion des bnlbes renfles, do eette masse de substance elastique el inolle, silnöe (out a fait au-dessus do la troisiemc plialange, en ar-rirre do la deuxiemo, et par consequent en dehors dc toute pressiou dans les conditions ordinaires, puisque l'appui du membro du cheval se fail par l'extremitö de son doigt, c'ost-ii-dire par la face plantaire ile Vos du pied.
Ces bulbes renfles du coussinet plantaire ne sont pas destines, on eilet, a t'onetionncr dans tons les temps de l'appui, mais seulement, dans los degrös extrömes de flexion du levierplialangien sur lc rayon metacarpien on metatarsien.
Lorsque, comme cola arrive, par cxcmple, dans les allures ä grande Vitesse, le jeu de l'articulalion du boulet est tclletnent onlre, qu'ä chaque temps de l'appui, le levier phalangien se tronve en po­sition presque horizontale, les bulbes renfles l'orment alors anx os et aux tendons, nnc sortc do lit elastique quilessoutient en arrieredans ce raouveraent extreme de flexion, el s'oppose a cc qua la face pos-terleure des phalanges vienne k louehor lc sol.
Vergot, cette sorte d'ongle rudimentaire, silucon arriere do Far-
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DE LA LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I9;i
ticulalion du beulet, el qui semble n'avoir pas d'usage dans le che-
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val, reraplit cependant, dans les allures exiremos, un i'öle idenlique n celui des bulbes renfles el qui csi coraplömentaire de leur propre
function.
L'ergot et le coussin dc substance 61astique (jni lui seri de base, font, en effet, I'offlce, en arriere do I'ariiculniinn du beulet, d'un taru-pon destine ä protöger centre le contact el ics lieurls da sol, la face postörieui'e de cette articulation lorsqu'elle est abaissee jusqiTa terre duns les allures excessives.
Cello fonction des bulbcs et de l'ergot se montre bien evidenlc dansles clievaux de pur sanj,r, ordinairement si longjoinles. On voit, a chaque temps de l'appui dans les allures vives, les phalanges affais-ser, en s'incliaant en arriere, le coussin des bulbes renlles, at, chez certains anirnaux, dont les tendons et les ligaments n'ont pas encore unc süffisante resistance, l'ergot porte si souvent a terre dans les courses rapides, qu'il est use jusqu'au sang: preuve dc la fonction ä laquelle il est destine.
Tel est ['usage, dans la fonction d'elasticitc des membres, de l'ap-pareil cartllagineux el flbreux, si remarquablement döveloppe au-dessous el en arriere de la phalange ungucale du cheval. II fait 1'of-lice, dans les monodactyles, des renflements de substance Qcxible el souple, que la nature a disposes a la region planlaire des animaux donl les doigls sent depourvus d'euveloppe cunieo, cl e'est en lui que vbside essentiellement \a propriete 61astique de la region digitale.
Le sabot, dans la cavitednquel cet appareil est piesqueeomplete-inenl renferme, contribue bien aussi pour sa part au jeu de 1'elasti-cite dn membre, mais dans des limiics beaucoup plus reslreintes, romme la suite dc noire demonstration va le prouver.
111. — DU HOLE DE LA BOITE COHNEE DANS LA LOCOMOTION.
Le sabot remplil un triple office ä l'exlremile de la colonne de soutien :
1deg; 11 lui sert de point d'appui sur le sol;
2deg; II prolege les parties Vivantes contre le contact des corps qui pourraient les blesser-,
oo [1 contribue aussi, de concert avee I'appareil flbro-cartilagi-ncux de la iroisieme phalange, au döveloppemenl de eclte pi'opriele d'elasticitc, dont les conditions se trouvent reunies avec lanl d'arl dans la conslruction de la colonne locomolriee.
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PHYSIOLOGIE.
Examinons-le sous ce triple rapport:
1deg; Interniediairc onlre 1c sol et los premlörcs assisos ilu squelette, ie sabot sert de point d'appui aux leviers de la colonne locomotrice.
Cost done ;i lui qu'aboutissent, en dernier resultat, tons les efforts des innssanccs musculaires daus les differents mouvements de depla-cement: et Ton peut concevoir ce que doit elre la somrae de ces ef­forts, lorque Ton reflechit aux effets qu'ils produisent dans les diffe-renles allures, celles surtout oü la massc entiere du corps est muc avec uu degre extraordinaire de vitesse, cornmc dans les courses an trot rapide on au galop a fond de train.
II fallait, pour que Ie sabot till susceptible de resister ä des actions aussi violentes, quo ses moyens d'attachc aux parlies qu'il recouvre fussent doues de la plus forte resistance. Cost ce qui est effectue par l'engrenure röciproque des lames podophylleuscs et kerapliylleuses, el par rengainement des villosiles cutidurales et solaires dans les lubes comes qui leur correspondent. Et, teile est lasoliditc de l'union qui rcsulte de cettc reciprocity de reception, quesienergiquequesoit raction musculaire d'un clievnl, si puissants les efforts a l'aide des-quels il se cramponne au sol pour deplacer les masses pesantes qu'il doit vaincre, jamais la resislauee des attaches du sabot n'est surniou-tee dans ees circonslances.
11 n'y a d'exemples d'arrachement du sabot par l'effort de I'action musculaire, que dans les cas oü le pied est fortement engage dans uu obstacle qui determine, par sau action violcntc, une douleur exces­sive. Dans de tolles conditions, l'aniraal dont les forces soul exaltees par cette douleur meine, fait un effort supreme pour degager son membre, et il peut arriver, si la pression que Supporte 1c sabot est exlrerae, que eel effort sait süffisant pour rorapre les adherences des parlies Vivantes avec l'ongle.
Et encore, n'e?t-ce pas lä, ä proprement parier, ce quo Ton doit appeler un veritable desengrcnement, car souvent, dans do tels ac­cidents, les lame; podophylleuscs demeurent attachces sur une grandc etendue do surface aux fcuillets keraphylleux, et la desunion jie se produil que par la dechirurc du reticubm processigenm.
La pratique des operations chirurgicalcsfaites sur 1c pied, fournit, du reste, journcllement des preuves de la solidltc de l'union qui re-suite do Feugrenure du sabot avec les parties Vivantes. II nefautrien moins, en effet, ä l'operateur, pour la vaincre, memo dans une petite etendue de surface, que I'action combinee du levier et dos pinces ä
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DE LA I.OCOMOTrON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;195
amchement, etsouvont encore, ilestlorced'yrevenirä plusieursfois avant de ]a surmonter.
2deg; Lc sabot sert de revelemeal prolecteur au\ parlies Vivantes avec lesquelles il conlracte une adherence d'une si intime espcco. Maliere inerte, tres-dure, tres-r6sistante, tres-tenace, et cependant dnueo d'une certaine elasticity, la come estparfaitement adaptee par les proprietes qui lui sont inherentes a ceüo J'oaciiou toulc inccaui-que. Sous son epaisse enveloppe, los parlies si exquisement organi-sees que renferme la boite cornee, peuvent supporter avec impunite les commotions qui leur sont incessamment imprimecs par les per­cussions des pieds sur ie sol, dans les mouvements de deplacement de la machine. Mais il no faut pas crolre quo l'epaisscur et la durelö tie l'ongle empöchent toute transmission des sensations ä travers sa substance. Penetrce de partout par les prolongements papillaires et lamineux de la peau, la mature cornee, bien que depourvue des pro­prietes de la vie, semble posseder en propre, comme nous le verrons au chapitre de l'inncrvalion, un peu de cette sensibilitö tactile dont les organes qu'elle recouvre sont doues a un si haut degre. Or, cette sensibilile, non pas inhärente au sabot lui meine, mais qui Iranssude, pour ainsi dire, ä travers son epaisseur, est justement la condition qui fail de renveloppe cornee un appareil si efficacement prolecteur des parlies vivanies. Car, non-seulement, celte enveloppe ainsi cou-stituee forme ä cos parties une egide dense cl resistante, el les pre­serve ainsi centre la violence des chocs j mais eile leur permet, en plus, de percevoir a travers son epaisseur et de mesurer rintensile de ces chocs, et d'envoyer au centre regulateur des sensations qui le mettent, pour ainsi dire, sur ses gardes et I'avertissent de propor­tionner l'cncrgie des actions musculaires a la force de resistance des parlies sur lesquelles clles s'exercent 5
3quot; Lc sabot complete, par son jeu, le mecanlsme general de l'e-laslicile du raembre.
Nous aliens consacrer ä cette proposition tous les devcloppcmcnts qu'elle comporte.
DU MECANISME DU SABOT COMME APPAREIL D'ELASTICITE.
L'elasticite, ou en d'aulres termes, la propriete d'amortir et d'e-teindre les commotions causecs par les percussions du pied sur le sol, est produite, dans la boite cornee, Iquot; par les proprieles memes de la substance qui la constitue; 2deg; par la grande etenduc relative
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|lt;)Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOGIE.
de la surface qu'elle presente ä l'appui; 3deg; et par I'arrangement me. canique des differenles parlies qui la composent.
1deg; DES I'UOl'lUKlKs iXASTlQDKS DE I.A SCBSTI^NCE IJU SAlaquo;OT.
L'enveloppe cornöede la region digilale complete, paries qualites de sa substance, l'ensemble des ressorts elastiques si parfaitement agences dans la construction dcscolonneslocomotrices, pour la dcs-truction des effets des elioes.
A 1'intei'ieur, clie est souple, molle, flexibie, eoinme onctueuse an toucher, tant ses lamelles cedcnt facilemcnl sous le doigt qui les presse, en sorte que la commotion transmise de rexlerieur vcrsles parties profondcs, doit elre considerablement amoindrie par la mol-lesse meine des couches cornees, en rapport avcc les tissus vivants.
A I'exterieur, an contraire, la substance du sabot est dure, resis-tanle, tenace, douee, en un mot, des qualites necessaires pour faire obstacle äl'usure, et servir de point d'appuiaux leviers locomoteurs; mais cos qualites n'cxcluent pas en eile une certaine ölasticitö de la libre, qui lui permet de flechir sons le choc dans une certaine limite, el de uVn transmettrc les effets que decomposes el amorlis.
Cetle propriete d'elasticite n'existe pas, toutefois, au mßmedegre dans toutes les parlies de la boite cornee-, eile esl pins developpee a l'origine de l'ongle, h la r6gion des glömes, dans la masse de la four-chetle, quo dans la side-, et plus, dans celte derniere, quo dans la paroi qui devait elre plus inflexible cl pins resistante, pour fournir un point d'appui plus immutable ä la colonne locomolrice.
Les conditions hygrometriques influent, du reste, beaucoup sur les qualites elastiques de la corne-, d'aulant pins souple qu'elle est plus impregnee d'humidite, eile devient, an contraire, d'autant pins dure, rigide cl cassaate, qu'elle en esl plus depouillee par I'eva-poration.
2deg; DO VOLCMi: Igt;D SABOT COMME CONDITION d'eLASTICIT^.
Le sabot forme, ü la troisieme phalange el a son appareil comple-mcntairc, une envcloppe, dont les dimensions soul plus considera­bles que celles que mcsure le volume de ces parties, en sorte que la surface d'assise de la colonne locomotrice est, par cc fait, aug-menlce dans une assez -ramie ctendue, principalement dans 1c sens du diauuMre antero-pasleritiir, en arriere des rayons orscux. Cetle disposition esl favorable, a la fois, a la solidite el ä relaslicile de la colonne, carl'amp;endue de la surface par laquelle olio rencontre le sol,
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DE LA LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;101
alU'-niie l'6nergie dos porcussions, cn raison de la mulliplicile des points de contact, d'autant, surlout, quec'est par rinlcrmediairede parties molles quo l'ongle fait continuite h la colonne osseuse.
Le sabol contribue done, par sa masse soule, independamment des propriotes qu'il Hont de sa substance, ä amoindrir los effets des commotions. Mais c'est surtout ä ['arrangement mecanique dos dif-toronlos parlies qui le composent, qu'un röle principal a 6lo assigiic, par los physiologistes, dans la fonetion d'elasticite du inenibro.
Abordons cello importante question.
3deg; DE L'AliIUgt;Oi:.Ui:XT MECA^IQÜE D!S PARTIES COMVOSAKTBS DIquot; SADOT COMME COKDITIOgt;' D'ELASTICITE.
Nous avons fall connaitre, dans l'anatomie, le modo d'agence-nioni, onire elles, des differenlcs parlies Constituantes du sabot. 11 nous faul recherclier quel est, dans los vues de la nature, le but de cettc construction si complexe.
C'est ce quo nous aliens essayer dans los considerations qui vont suivre.
Nous diviserons cos consideratioijs en deux parties. La premiere sera consaeröe ä l'expose historique des difförents systömes qui ont 616 proposes jusqu'ä aujourd'hui, pour expliquer l'6Iasticit6 de la boite cornee. Dans ladeuxieme, nous formulerons nolre maniöre de voir sur cetle importante question.
PflEKIISRE pahtie. — Historiq-ae de l'elasticitc du snbot.
Systeme de Lafosse pire. — Lafosse pere, le premier des hippia-Ires, a omis l'opinion que le sabot jouissait d'une flexibilite propre; mais, dans la penseede ecl auteur, ceilo flexibilite n'est qu'une pro-priele inböreale a la substance memo de la corne, qui la rend aple ä coder sous los pressions aux points oü olles s'exercent, ä s'adaptcr ainsi aux irrogularitrs du terrain et ä sorvird'appareil prolecleur aux parties qu'elle enveloppc.
C'est, ce qui rösulte, tr6s-explicitement, dos passages suivants de la nouvellepralique de ferrer les chevaux. (Paris 17ö4.)
laquo;. Los Tors longs et forts d'cponge, aux pieds qui ont des lalons laquo; bas, y est-il dit, les ecrasentet les renversent, les foulcnt el font laquo; boiler le cheval, quoiqu'on releve l'6ponge et qu'ou voie du jour laquo; entre l'eponge et le talon on levant le pied. Mais dös qu'il est n laquo; len-e, le talon m chercher l'dpongeparce qnc le sabot est flexible.raquo;
El ailleurs: laquo; On pense quo les fortes eponges soulagent los ta-
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laquo; lens faibles, en cc quo le corps du lor meme se plie pour aller laquo; cliercher lo talon; dans cette idee, on rolevo I'eponge el on iaisse laquo; mi vide enlre ellc ol le lalon. Copoiulaul tonl. le eonti'aire arrive :
laquo; 1deg; (quot;es/ lesahnt qui, par sa jlexihitiU, ua trouver I'eponge du laquo; fer qui ne plie jamais ;
laquo; 2deg; Plus I'eponge est epaisse et plus lot It' lalon la rencontre.raquo;
Dans tin autre passage, Lafosse parle du Hani et du #9632;moelleu.p do la solo do come, quand eile esl epaisse, el do la durele quo lui donne sa dessiccation quand eile esl mince.
El plus loin, il revient avec insislance sur ce point: laquo; Los com-laquo; pressions si dangcreuses qui causent rinflammalion ne seraienl laquo; plus ä craindre, si on laissail la solo de corne, les arcs-boutants et, laquo; la fourchettc dans leur enticr. Par lour Hunt, leur epaisseur, leur laquo; flexibility, lour conlexlure el le licuqu'ils occupent, ils semblcnt laquo; uniquement destines, par la nature, ä servir de defense a la sole laquo; charnue, comme en particulier In fourchelle sert de coussinel au laquo; tendon d'Achille, le tout afind'amortir le heurt d'unpave, d'une laquo; pierre ou il'un chicot. raquo;
Mais e'est surlout dans les passages od ii esl question dcla struc­ture et des fonclions do la fourchelle, quo I'idec ijuo Lafosse s'est faite do la flexibilitc dc la corne, se dovoile plus clairement.
laquo; La fourchette, dit-il, esl une corne mollasse et compacte.....do
laquo; \t\ nature d'nne eponge.....eile doit porter a terrc, autant pour la
laquo; facilite quo pour la sürete du cheval dans sa marclic.....eile esl le
laquo; [)oint d'appui nature! du tendon flechisseur.
laquo;..... Le fer tronque en eponges, laisant marclier le cheval sur
laquo; la fourchettect en partie sur les talons; cellc-lä se trouvant rapec laquo; parle frottement qu'elleeprouve sur la terreet sur 1laquo; pave, s'im-laquo; prime par le polds du corps dans les petites cavites el interstices laquo; qu'elle y rencontre.
laquo; Par sa flexibility, ellc en prend pour ainsi dire l'empreinte et lo laquo; contour, do sorte (pie le pied portant en bien plus de parlies qui se laquo; soulagent rautuellement, en multipliant le point d'appui, donne a laquo; I'aniraal plus d'adherence au plan surlequel il marche.
laquo;.....La fourchette est unc substance matelassöe, spongieuse,
laquo; flexible, qui, par son ressort naturel, cede aupoids du corps dans laquo; Vimtant que le cheoal appuie le pied contre le pave ct so rcmel laquo; promplement. raquo;
Cos derniercs ligaessont trcs-explicitcs.
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Evidemment, pour Lafosse, laflexibilite dout jouil la corne, est une propriete analogue u (•eile du caoutchouc, qni cede sous la pres-sion et revient, quand eliecesse, a sa forme premiere.
Eh bleu, il y a loin de cette maniere de voir, a celle que Bracy (.lark a si Lion developpee dans slt;ni remarquabie traile sur 1'orga-nisalion du pied du cheval.
Pour le savant veterinaire anglais, 1'elasticite est une propriete de tonic la boite cornee, qui resulte, non-seulement des qualiles inhc-rentesä sa substance, amis surlout et principalement do I'arrange-ment mccanique de ses differentos parties Constituantes. Dans la con­ception de Bracy Clark, le sabot estua veritable appareil raccanique, admirablement dispose pour rcagir, a la maniere d'un rcssortelasti-que, sous l'effort des pressions, ct completer ainsi l'ensemble des rouages du Systeme locomoteur.
Or, cettc conception est de beaucoup superieure a celle de Lafosse, en co seas qu'elle est phis large ct plus comprehensive, el qu'cllo donne une idee plus süffisante de l'organisation du sabot et de ses fonctions.
Nous ue saurions mieux faire, pour monlrer la difference qui les separe, el aussi pour readrc a Bracy Clark la justice qui lui est due, que do presenter ici, eu regard des idees de l'liippialrc fran-cais, rexpose resume de la theorie sur l'elasticite du veterinaire anglais.
i'unr etrc aussi exacts que possible, nous lerons, pour Bracgt; (Hark, ce quenousavons fait pour Lafosse, nousreproduirons exac-temeatses propres expressions, que nous extrairons de la seconde edition de sou livre, dont la traduction nquot;a pas cte faite en Franco '.
Theorie de Bracy Clark sur l'6lusticite du sahnt. — ,lt; L'ela'sli-
laquo;nbsp; cite, suivant Bracy Clark, est eelte propriete pröcieuse {ineslima-
laquo;nbsp; hie) qui pcrmet au pied de s'adapter, en ccdant, aux differenls
laquo;nbsp; degres de pression et d'efforts qu'il doit supporter; qui le garaa-
laquo;nbsp; lit contre la violence du choc et preserve le corps des reactions,
laquo;nbsp; dos commotions, ct do toutes les injures qui seraient resultces
laquo;nbsp; d'unetrop grande solidite de l'extremite du niembre. Probable-
laquo;nbsp; ment aussi eile favorise lo mouvement impulsif de l'animal, par 1c
laquo;nbsp; retour du pied ä sa forme premiere apres la distension. raquo;
Uippodonomia, or the true structure , laws and economy of the horse-foot, etc; par Bracy Claik, membre de l'Inslilul do France. -Jc edition; Lon-
divs, 18-20.
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Cette proprieto, inherenlo aux pieds de tous les animaux, Bracy Clark la retrouve aussi dans lo sabot du cheval, mais ä un dogre in-feriiiir, ciiosc qui nc doit pas etonner, laquo; si Ton fait altention, quo laquo; dans la construction de col l'animal, se trouve ivsolu Tim des laquo; problömes los plus difflciles do la mecanique, ä savoir: la facnlto laquo; donnöe a un oorps trös-volumineux et ires-lourd, de so monvoir laquo; avcc un dogre extraordinaire do vitessse. raquo;
II fallait, pour qua cette difficulte niecaniquo flit siirmoiiloo, quo lo plod du cheval trouvdt, dans ime enveloppc cornee (rune seule piece, do tolles conditions de solidite, qu'il n'y oül rien de perdu de l'aclion des puissances inusculairos snr les leviers osseux.
C'esl cello grandc solidite du sabot qui a fait meconuaitre pendant si longtemps la propriele elastique dont il jouit.
Pour la douionircT, Bracy Clark commence par decomposer lo sabot, on trois parlies Constituantes, clioso qui, avanl lul, n'avaitpas encore ete faile, el qu'il revendique avec justice corameson invention.
laquo; A pros les avoir considereos isoiomont, nous lescxaminorons en-laquo; suite reunies, dit-il, afln do doinonlrer qu'elles forment, par leur laquo; assemblage, non-seulement une boite cornee dostinec ä protegor laquo; lo pied, comme on 1'a consider6e jusqu'a present, mais encore laquo; une magniüque machine possedanl do remarquables [iroprietes, laquo; et lo pouvoir presquo indöllni de coder sous lo poids, faculte aussi laquo; indispensable quo cello do defendreet deproteger les parlies. raquo;
Comme nous ne nous proposons, par eel expose du Systeme de Bracy Clark, quo do niollro en evidence les idees qu'il a cniisossnr l'elasticitedu sabot, et de prouver ququot;a lui son! revienl I'honneur do gt;a decouvcrte et de sa preniiore demonstration, nous ne citerons ici quo les passages de son ouvragc qui out trait ä cello propriolö.
Si Ton voulail reproduire toid cc qui cst remarquable dans le livre do col auteur, il landrail 1c tradnire.
La proprieto d'elasticite existe surtout, suivant Bracy Clark, dans les parlies posterieures de l'ongle, snr lesfnielles le poids cst rejete on vertu do I'inclinaison do la surface articulaire do la troisiömc pha­lange, ot dont il determine la dilataiionei I'expansion enarrlere.
La, sent reunies toulcs les conditions do l'elasticite,
D'abord, le sabot ost comme fendu dans colle parlie par le repli, en dedans do sa cavile, des extrömiles convergenles de la paroi-, laquo; disposition meconnuc par les ancions ecrivains, qui n'ont on au-laquo; eiine idee do la grande simplicite et do la puissance dc col arran-
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laquo; gement mecaniqued'nnescule piece, si dignc d'oxcitor notread-raquo; miration pour le supremo arcliitecte qui i'a concu.
laquo; Ces parties ainsi inflechles, on ies barres forment, en dedans de laquo; i'eciiancnire de la sole, une sorte de tuuraille inlerieure qui, par laquo; sa projeclion hartlie, prolege la sole mi la I'ourcliette contre la laquo; pression du terrain qu'elles ne doivenl pas supporler.
laquo; Elles sont inclinees en has et en dehors, alin qne toute pression laquo; exercee sur elles par le sol, Ies forcea s'ouvrir el a s'ecarter de la laquo; fourchette; qu'elles suivent ainsi la dilatation generale de la mu-laquo; railleet des quartiers, et qu'elles previennent de cette manirre la laquo; compression trop forte el la contusion des parties sensibles.
laquo; Knlin, on pout admettre, sans trop d'invraisemblance, quo lors-laquo; qne le jeune animal est dans une Ires-forte action, el qu'il s'elanco laquo; en avant avec une velocite prosque ögalc ä celle de l'oiseau qui laquo; vole, cos parties posleneures do la muraillo du sabot cedent sous laquo; l'impression de son poids, aussi librement quo lesfaibles branches laquo; de I'osier flichissent sous le vent; el quo, par leur retour sou-laquo; dain ä leur premiere position, elles contribucnt h ajouter a la ra-laquo; piditc du mouvenaent qui Panime. raquo;
Tel est, d'apres Bracy Clark, l'usage des barres dans I'elasticite, Voyons celui de la fourchette.
La fourchette, suivantlui, n'est pas destinee ä supporter Ies pres-sions dans Ies conditions ordinaires de l'appui, et a agir sur Ies barres pour en oporer la dilatation.
laquo; A premiere vue, on serait porte ä croirc qu'cllo correspond au laquo; coussin central du pied des aniraaux digites; raais cette maniere laquo; de voir n'esl pas correcte, puisqiie 1c coussinet de la patte du cliiou laquo; el du clial est destine ä s'imprimer tout d'abord sur le sol, et ä laquo; sorvir de point d'appui au corps dans los mouvements impulsifs laquo; (is designed for aprimary impression on the yrotind for the ii/ipnl-laquo; sion of f/ie animal), landis qu'il if en est pas do meme de la four-laquo; clietle du cheval. Et, en effet, un animal d'un lei poids el destine laquo; a so inouvoir avec une si grande legerole, no pouvait pas depen-laquo; dro des parlies mnllcs pour sa premioro impulsion. Le pen do re-laquo; sislance du point d'appui aurail certainement paralyse, sinon com-laquo; pletement dotrnit, les eilMs do la contraction musculaire, 11 etait laquo; done necessaire qu'il y out des points do support plus solides, et laquo; cette condition esl parfaitement remplie par la resistance et Tc-laquo; (endue de surface queprescntelc sabot. laquo;
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Bracy Clark revient plusieurs lois, et avec iasistance, centre cette idee, que la fourchette cst destiaee h etre oompriraec dims l'appui du pied sur le sol, idee quiest la base principale do tout le Systeme de Lafosse, ctqui i'lait si chore a Coleman.
Snivaul lui, laquo;la masse triangulaire de la fourchette fait rofflce laquo; d'une clef de voute elastique au sommet d'unearche 6Iastiqueelle-laquo;. meine, communiquant dans quelques cas les mouvements ä collo laquo; arche, et la suivant dans lous ccun. qu'elle suhlt. Sa base, en rai-laquo; son de sa largeur et de sa masse, ost la partie qui possede le plus n d'aplilude ä semouvoir, do conserve avec les barrcs-, mais, vers lo laquo; centre du pied, clic devient moins mobile, parce qu'il y a lä moins laquo; do causes qni dolerminent le mouvement. raquo;
Cependant, la fourchette n'est pas exeraple de toute pression. Sa position mömo sons le pied indique qu'elle esl destinee a en suppor­ter; mais dans quelles limites? C'est ce quo Bracy Clark etablil do la maniere suivante : laquo; La partie inferieure du pied s'adapte, par sa laquo; conformation, aux differents terrains sur lesquels eile doit poser. laquo; Lorsque le cheval progresse sur un terrain dur, lei que le rocher laquo; ou le pave, c'est lo herd infericur de la muraille seul qui porte; laquo; corps dur centre corps dur {hard lo hard). Mais, si le sol esl plus m mou et pour ainsi dire brise, tel quo le sable ou 1c gravier, la mu-laquo; raille s'enfonce un peu et de nouvelles parties servent a l'appui, laquo; c'est le bord externe de la solo et les barres. Eatin, sur un sol laquo; tres-mou, comme celui d'une prairie ou d'un champ labourc, la laquo; muraille s'enfonce plus profondement, le bord externe de la sole el laquo; les barres penelrent aussi, et un troisieme ordre de parlies con-laquo; court ä l'appui, savoir: lo cous'sin de la fourchette d'abord, el sa laquo; base ensuite; ainsi, parties mollessont opposoosa parties mollcs, laquo; et aucun dommage ne pout ülro produit. raquo;
Tel est, d'apres Bracy Clark, I'ordre dans lequel la fourchette vient a l'appui. 11 est contraire, suivant lui, aux saines idees de me-canique de croire quo ce corps qui constitue une sorte d'arche creuse renversee, formee d'une corne qui a presque la consislance du caout­chouc, soit susceptible d'exercer, sur les parties adjacentes d'une nature bien plus resistante, une pression süffisante pour en determi­ner I'ecarlement, laquo;Admettre une pareilleidee, ost tout aussi absurde laquo; quo de croire qu'il est possible de fendre un bloc do bois avec un laquo; coin do pale.raquo;
La preuve quo la fourchelte ne vient a l'appui quo dans I'ordre
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nn; la locomotion.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2(Y.\
qu'il lui a assignö, Bracy (Hark la lire de ['observation ninne du poser du pied duns l'etat de nature.
Si I'on place sup unetable uniele relief en plätre d'un pied qui n'a jamais ele ferr6, et qui a use naturellement, en le faisaiil poser par sa faceplantaire, on voitqueles branches de la fourchetle demeurent 61evees d'environ trois huitiömes de pouce audessus du bordinfc-ri(!ur de la paroi, qui sen! porte sur la table. Au pointoü la i'our-chetle erabrasse les angles d'iaflexion, relevation est de plus d'un demi-pouce.
laquo; Gelte posiliou retiree de la fourchetle, dans la coacavite de la laquo; face plantaire, conduit forcement ä cetle conclusion qu'elle n'a laquo; jamais ele dcstince a supporter ce degrc ediisiderable de pression raquo; uiio quelques-unsontadmis.....
lt;-- Kile no portc ä lerre qu'au moment oü l'aclion du poids el de laquo; 1'effort csl lo plus energique, alors que les cöles du pied sent laquo; 6panouis transversalement, jusqu'ä la derniere limile qu'ilspeu-laquo; vent atteiadre.....
laquo; II csl done clairque la fourcbette n'est pas un coin qui force le laquo; pied, muis que sou usage, clans lo vide dos inflexions, ost do per-laquo; meltre au sabot de s'adapter aux differenls degres des pressions ct laquo; des efforts qu'il doit supporter.....
laquo; Ce n'est que dans les lerres molles qu'elle sort h l'appui, de con-laquo; cert avec les autres parties, ou encore pendant les exercices vio-laquo; lents ou die vient, par intervalle, supporter une parlie du poids.raquo;
Suivant Bracy Clark, I'idee do Lafossc, sur 1'usage ile la four­chetle, est un vieux non-sens iraucais {old french nonsense), ct le college veterinairceslbicn reprehensible de I'avoir adoptee et de l'a-voir prise pour base des aborainables pratiques de ferrurc qu'il a preconisees. (Allusion au for patente de Coleman.)
(quot;est aiusi que Bracy Clark parle du Systeme de Lafosse , auquol on a prclemlu qu'il avail emprunte ses idees sur relasticilc.
Voyons maintenant I'usage qu'il attribuc a la sole.
Elle rcprescnte une voüle inlerrompue dans son centre el dent le vide esl rempli par la masse elaslique dc la fourcbette, dispositii raquo;u qui lui öle la force de resistance d'uue voulc ordinaire, ct lui permel de coder sous la pression, de concert avec les barres qui lui soul ctroi-lement associees.
Lorsque cetle voüle, rendue flexible par ce inecanisme, s'affaissc sous le poids qu'elle supporle, eile tend ä s'elaler par sa circonfe-
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rcnce et ä repousser ainsi le bord do la paroi dans loquel ello est inscrite. C'csl ainsi que toules les partios du sabot combinenl lours actions pour produire le tnouveracnl general d'elaslicite du pied.
Teile cst essentiellement la conception de Bracy Clark, sur Te-lasticite, considerce comme le produit du mecanisme de la boite cor-nec. Nous avons voulu rexposer avec detail, alia de demonlrer quo la plus grande parlie des idees qui circulent aujourd'hui sur ec point do plivsiologie, reinonlonl ä Bracy Clark , comme ä leur source, el lui appartienneiit en propre.
Cost done a tori que Ton s'est efforce de rcvendiquer, pour La-fosse pore, eu France el meine en Angleterre, la premiere concep­tion de l'elasticite du sabot. Quelle difference, cependant, entre la pensee de Lafosse el cello de Bracy Clark, comme on pent en juger par I'expose comparatif quo nous venous de faire de lours livres.
Lafosse n'admet relasticile, on pour prendre son expression, la ßexihilile, quo comme uneproprietfde la substance cornee, et 11 la fait resider essentiellement dans la 1'ourclielie, substance umlelassce, spongieuse, flexible, qui, par son ressort nalnvet, cede aupoidsdu corps, dans i'instant que le cheval appuie le pied conlre Ie pave et se remet promptement.
Bracy Clark, an conlraire, loin de s'inspirer de Lafosse, rejette complelemcnl son idee, qu'il considöre comme tin non-sens et comme la source des plus aboraiDabIescruautes(fliomlaquo;laquo;aamp;/e cruelties), dont leschevauxsont victiraes do lapartdes/ro^-^Meesrng1. (Litt6ralement comprimeiirs do fourclielle) '.
Hans le Systeme de Bracy Clark, la fourchettenc doit pas subir la pression du sol an premier temps do I'appui. Plus elevee quo le bord plantaire de la paroi. eile ne pent so mettre en contact avec le ter­rain, quo lorsquc le sabot s'est ecarlesous la pression el quo la sole ef les barres, en s'affaissant, en ont produit 1'abaissernent. Ainsi, il existe une difference fondamentale entre les deux syslemcs, a regard des usages do la fourclielle.
Oü so trouvenl lours points do ressemblance? Nulle part. Lafosse n'avait memo pas presscnli que le sabot lül susceptible d'6prouver des mouvements alternatifs de dilatation et de resserremeiit. Cost. Bracy Clark, evidemmenl, qui le premier, a decouvert en lui cello
1 Allusion au fer palenlc dc Colcmnn, ilonl le bul csi dexercrtr loujoi sur la fourchelte unc forte compression,
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LIE T,A LOCOMOTION.
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proprlote clasliquc, et en a doniK! ['admirable demonstration dans sou bei ouvrage. II a done raison de revendiquer pour lui, contre M. Girard, contre M. Goodwin , son compatriote, et contre 1'auteur d'un ('#9632;norme Uwe sur la marechallcrie,, la decouverte de ceprincipe de Velaslicite du pied, dont le noiu meine etait inconnuavant lui, ct qui, dit-il avec euthousiasme, laquo;doilelrc ä la physiologic du pied, ce laquo; qn'a etc a i'astronomie le principe de la gravilalion, c'est-ä-dire laquo; qu'elle doll donner I'explicalion de presque tout ce qui, jusquVi laquo; present, est resle obscur el inconnu. raquo; (Page GS.)
S'il fullait d'autres preuves que cellos qui ressorlent do cello de­monstration, en faveur de la priorile queBracy Clark reclame avec justice, on les trouverait dans le silence absolu sur cello question, iles ouvrages anterieurs a la publication de la premifere edition du TVfllaquo;^ de Bracy Clark, qui dale de 1810, en Angleterre, et dontla traduction n'a paru en France qu'en I (SI 7.
Idee de Bourgelat sur les proprieles ilastiques du -sabot. — Bour-gelat est moins explicite encore que Lafosse, sur la /lexibilile de la bolte cornee. Ce qu'il en dil se borne a quelques mots de son Essai Iheorique el pratique sur la ferrure : laquo; Un volume justeraentpropor-laquo; tionne, dit-il dansun premier passage, line lorrae reguliere, une laquo; consistance solide et neanmoins douee de Souplesse, uu lissu laquo; lisse et nni, sent, en general, les qualites qu'on y recherche (dans laquo; le sabot), el qu'il doit presenter. raquo; Et plus loin, en parlaut des in-convenieuts que prcsenle un ongle trop pcu volumineux, laquo; il dil ([tic, laquo; [tar son in/lexibilile, par sa durete et surlout par son rapproche-laquo; ment dos parlies inolles auxquelles il devrait servir do defense, il laquo; occasionne en elles, en les coraprimant, une douleur plus ou moins j. vive. raquo; II y a bien, dans cos passages, connne un pressenliment do I'existence dans 1'ongle d'une propri6t6qui lui permeltcde s'adapter aux pressions, et des dangers qui resullenl de son absence. Mais il n'y a quo cela. La demonstration manque, el Bourgelatmerae s'alta-che si pen a celte idee, qu'il if en fait plus mention dans le restant de son ouvrage, bleu quo ccpendant quelques pages en soienl consa-crees ä l'exposition des moyens quo la nature a mis en usage pour preserver les parlies sensibles, conlenues dans la boile cornee, des effets d'une compression trop forte. Cos moyens, Bourgelat les enu-
1 A booh'. .'lt; very bii/ book indeed. — On ilevincipic c'esl ä i:i voluminPiisc oompilatioii de Juuzc qu'il fnii allusion.
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PIIYSIOLOCIIE.
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more et los expose avec sa profonde sagacity habituelle. II dömontre l'influence de l'obliquite du paturou, laquo;qui doil diminuer neeessaire-laquo; meat, et en grande partie, reiionniio du fardeau dont la pince laquo; semblerait devoir etrc accablee.raquo;
11 fait voir comment une partie du poids, qucsupporle la troisieme phalange, doit etre devcrsee sur le biseau par la saillie de I'eminenec pyramidale; laquo;comment la juxta-position desfeuillets de chair et de laquo; come, reciproquement retjus duns les sillons resultant deleurs in-#9632;lt; tervalles, suffitpour suspendre, en quelquefacon, Tos du pied dans laquo; la capacite du sabot, el pour resistor ix un poids immense;raquo; com­ment, enfm, dans la region des talons, deslincea supporter unc partie plus considerable du fardeau, laquo;la substance qui les forme, ainsique laquo; la fourchctte, constitue une espßce de rnatelas puissant, (|iii, d'un laquo; tissu d'ailleurs moins susceptible do sensibilitc, sauve en cct en-laquo; droll tonic impression douloureuse, landis que les cartilages late-it raux se cbargeant d'une partie de la masse, en diminucnt neces-laquo; sairement les effets. raquo;
Mais e'est h cela quo se borne ce que Ton penl appeler le Systeme d'elaslicitc deBourgelat. Le role du sabot nquot;yosl memo pas indlque. Et cependant, s'il elait vrai, corame on I'a avance, an detriment de Braey Clark, que Lafosse pere eutdejä formulö, ä eel egard, une pensee bien nolle, Bourgelal qui ecrivait apres lui, aurait bien cer-tainement Bxöson attention sur ce point important de doctrine.
M. Girard, dans la preface de la Iroisicmeedilion do son Traitedu pied (1836), conteste ä Bracy Clark sa pretention a la decouverte de relasticite du sabot, et en attribue I'idee premiere, avec plus de patrio-tisme, pensons nous, que de justice, ä Lafosse el ä Bourgelat. laquo;La-laquo; fosse ct Bourgelal n'ignoraient pas, dit-il, que le pied du cbeval laquo; jouil d'une certaine souplesse et d'une elasticite particuliere; il est gt;c vrai qu'ils n'ont pas exannne cctlcpropri6tesous ses differents rap-laquo; ports, mais ils en font mention dans plusieurs passages de leurs o ecrits, oil ils les produisent ä l'appui de certains fails. raquo;
Nous avons deja dem* gt;ntre combien csl pen fondee eettc revendica-lion fuite centre Bracy Clark, enfaveur des premiers maitres do I'art dans notre pays; combien, an eonlraire, il y a do difference entre la doctrine de I'autcur anglais, ct les quelques idees eparses (pie ren-fcrracnt, sur le memo sujcl, los ouvrages des hippiatres frangais ses devancicrs.
S'il nous fallail une nouvelle preuve a l'appui des droits de Bracy
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UE LA LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;207
Clark ä unc decouvertc qui doitlui deraeurer incontestee, nous la trouverions dans les ouvrages do M. Girard lui-mcmc.
La pivmirrc edition du Trailc du pied, qui a paru en 1813, ne fait aucunement mention de I'elasticite du sabot, ii y est dit seule-nient, page 3i, et ce n'est lä qu'une reproduction dc la pens6e de Lafosse, laquo; quela fourcbette est compos6e d'unecorne/)/KS ou moins laquo; flexible; qu'elle concourt avec ie bord införicur de la paroi ä fap-laquo; pui, modere les effets des percussions violciilcs, empfiche ranimal laquo; de glisser sur le pave mouillöet plombe, et sert spccialeraent an laquo; toucher,raquo;
Ca et la, dans la description du sabot, on rencontre encore les expressions de souplesse et de flexibilile pour qualiiier les proprietös de la fourchette, et indiquer les differences de consislancc enlre la cornc des membres postcrieurs et celle des ant6rienrs; mais nulle pari n'apparuit l'idec dc l'elasticile comme propricle inherente a la heile cornee et resullant de sa construction.
Pour renconlrer cettc idee dans le Traite dupied, il faut la reclier-eher dans los editions posterieures a la publication de l'ouvrage de Bracy Clark, et notamraent dans la Iroisieme. La, eile so trouve tres-explicitementformulee, d'apres la doctrine de Bracy Clark lui-merae.
11 demeure done evident (juc Bracy Clark a en le premier l'idec d'attribuer ausabol du cheval, une propriele d'ölasticitecomplemen-laire dc l'admirable mecanisme dos membres, dans lesquels la sou­plesse so trouve si parfaitement associec ä la solidite.
Cc qui a öle cause, sans (ionic, qu'on a conteslc an celebre vetc-rinaire anglais la priorite dc sa conception, e'est que sou Systeme a, en soi, quelque ebose dc si simple et de si satisfaisant pour l'intelli-gence, qu'il s'est bien vite generalise et naturalise partout; c'est que los idees qui en font la base ont pris si rapidement im libre cours, qu'il a somble a ceux qui los rencontraient toules formulees dans lour esprit, qu'olles appartenaient de longue date au domaine commun.
Aussi, voit-onles auleurs, qui ont ecrit apres Bracy Clark, sur la matiere qu'il a si riebcmenleelairöe, no pas so faire scrupule de re-produirc, in extenso, lout son Systeme, saus ineine citer sou uom, conuue s:il y avail centre lui une sorle dc droit dc proscription qui permit de le depouiller legalement.
Les compatriotes meines de Bracy Clark n'ont pas otö justos en-
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PUVSIOLOGIli.
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vers lui. M. W.-C. Spooner, par exemple, auteur d'uu ouvrage sur la Slmclure du sabot, lui a contestc', comme M. Girard, la priority do ses idees sur I'elaslicile. C'cst ä Lafosse aussi qu'il en atlribue la premiere conception. laquo;Lafosse (ccrit M. Spooner, page 67) a dit, il laquo; y a bien longtemps dejä que le pied du cheval s'öpanouit et se res-laquo; serre, el I'a compare ä une soucoupe qui s'aplatirait au moment laquo; du poser sur la terre. Si done, ajoule M. Spooner, le sabot pos-laquo; sede une propriete d'expansion, ä coup sür, ce n'est pas lä une laquo; decouverte moderne. {II is, by no means, a modern discovery.)raquo;
Los pretenlions do Bracy Clark, ä In decouverte de relaslieile, ne sout done [)as Condees, suivant M. Spooner; son principal tilre esL d'en avoir soutenu le principe par des arguments irresistibles, les-quels M. Spooner reproduit presque textuellement dans sou expose des proprietes elastiques du sabot, sans indiquer a quel auteur il les emprunte.
11 en est de meme do Youatt; dans les quclqucs pages de son ou­vrage sur le cheval ion the horse), consacrecs a l'elude du sabot et de son elaslicite, le nom de Bracy Clark n'est pas ecrit une scule fois, mais ses idees soul souvent reproduites.
Quoiqu'il en soil dc ces injustices el de ces negations, le uom de Bracy Clark reslera deDnitivement attache ä la decouverte des pro-prietes elastiques de la boite cornee, et ses ouvrages, sur la Physiolo­gie du pied, marques au cachet d'une si parfaite originalile, seront ton jours consideres, parleshommes impartianx, comme les premiers ecrits qui aieul jete une veritable liimiere sur un point de la science de l'organisation, demeure, jusqu'ä leur apparition, si obscur en­core, malgre les iravaux dejäenlrepris pour reelaircr.
Theorie de .!/. Porter sur I'eUislieilc du sabot. — Les idees de Bracy Clark, sur l'clastieite de l'onglc du cheval, claicnl geuerale-inciil adoptees en France, sans contestation, el servaicnl de base aux pratiques de la ferrure et ä leur interpretation, lorque M. Perier, ve-lerinaire en premier au 2e carabiniers, til parailre, en 183-j, son ou­vrage sur les inoyens d'avoir les meilleurs chevaux.
La conception sur I'elaslicile que renferme eel ouvrage, est pres­que en lous points le contrepied de cello de Bracy Clark.
Preoceupe do Tidee, que si la propriete devolue au sabol de se Ji-later, sous l'influence des pressionsinterieures, n'etait pascontreba-luncee par une force opposce, recartcment de l'ongle pourrait etre
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DE I.A LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iOfl
oxcossif, et fine son rntimilc, avec los parties vivcs, aurait ölö compro­mise, M. Perier admet que ic sabot du cheval possedo la double fa-(niltöde se dilator d'abord, puls de so rossorror cnsuite, au moment de I'appui complet, ol que celte double facullö csl mise on jeu par la iiiöino force, lepoids iransmis pur los rayons osseux, Icquel laquo; devient laquo; lour a tour force dilatante et force conlentim, raquo; suivant les points du sabot oil il excrce sa pression.
Voici, d'aprös M. Perier, dans quel ordre se succedent, ot sui­vant que] mooanisraese produisent ces mouvements succcssifs dc di-lalafion et de resserrement clc I'oiiglo.
Lorsque 1c pled pose h terre par la pince, laquo;le poids principal laquo; s'exerce sur les parties anterieures do I'ongle; il abaisse la por-laquo;f lion do la sole dont la voiitc csl pleine, d'oii derive au meine ins-laquo; laut l'ecarteraent desesbranches.....raquo;
Lorsque I'appui s'effectue par toute I'etendue do la lace plantaire, lepoids tombantä plombsur le centre des quartiers, pose surlo cen-li'c de la sole, et comraande alors Ic plus grand ccartement,
Mais ä cc point la so borne l'action du poids, agissantcomme/bm dilatante. Dös quo les pressions ont depasse, en arriere, le centre des quartiers, el qu'elles vicimont ä s'oxercer sur les parties posle-rieurcs do I'ongle, par le fait meine de I'mclinaison des rayons os­seux, le poids, lout a I'heurc/brce dilatante, devient force con-tentive.
Voici comment M. Perier cxplique ce second effet.
La paroi, suivant lui, est uaturellement oblique en avant des ta­lons, do haul en baset de dehors en dedans, et inclinee, de bant en bas ol d'arriere en avant, au niveau du sommet de Tangle d'inflexion.
Cola pose, lorsque le poids oxorcc ses pressions a la face interne de eettc parlie do I'ongle, il doit avoir pour consequence, d'unc part, de repousser la paroi de dedans en dehors par sa parlie supericurc, et, d'autre part el simultanement, dc la eoncentrer de dehors on de­dans parsa partie införieure; de tnemequ'enexergantun effort dila-tateursur lebord superieur (run vase cylindrique, on tendaretre-eirson fond dans le memc sens.
En so resserrant par en bas, la paroi rcfoule la solo vers la conca­vity dc la face plantaire do I'os, applique plus exactement les talons des branches dc la prcmierccii dedans dos talons du second, el ainsi so trouve produite une snrle d'enclavemcnt des branches de la sole
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ciilre les deux eminences rclrossales, qui ajoute encore ä la puis­sance de 1'action contcntive.
Tolle esl essentiellement la conceplion de M. P6rier, sur Masli-cite. On peul la resumer ainsi :
Lc saboljouil dc la double propriole de se dilater et de se resser-rer. Lc poids du corps est la force qui met enjeu cclte double pro-priete-, force dilettante depuis la pince jusqu'au centre des quartiers, lc poids devient force contentwe depuis cette memo partie centrale des quartiers, jusqu'ä rextremite des talons.
L'action contcntive cst produite par le refoulement, dc dedans en dehors ct en arriere, que produit la descente du poids dans la partie posterieure du sabot, ct par le resserrement simultane que ce refou­lement superieur determine vers les parlies interieures •, resserre-raent qui, en augmentant le cintre longitudinal de la sole, applique plus exacteraent les branches de la sole en dedans des talons de l'os, et donne ainsi une pins grande fixilea Faction contentive.
u Tel est, dit M. Perier, le mccauisme des mouvements de 1'on-laquo; gle que le poids dirige sur les mamellcs et la pince prelude ä sa laquo;. dilatation, qu'il I'accomplit, lorsqu'il arrive sur les quartiers, el .( qu'il la reslreint ä mesure qu'il s'approche des talons; prevoyance laquo; admirable qui, si eile lend a faire jouir les parlies contenues dans laquo; le sabot des avantages qu'elles retirent de son ecartement, a fait .. la plupart du temps debuter celui-ci dans les parlies oü 1'ongle a laquo; lc plus de force, I'a borne lä on il est comme hilurque, et u'en a laquo; permis le maximum qu'enlre ces bornes et la resistance qu'offrent laquo; les premieres.
laquo; Teile est, cnfin, !a dispensation du poids, qu'ä mesure que la laquo; pesanteur en est accrue, par la rapidity des allures, I'animal op-laquo; pose successivement au choc du terrain les parties dc scs pieds les laquo; plus capables d'en modercr recartcment.raquo;
Cos dernieres lignes (page 58) expriment completement quelles elaienl les preoccupations de M. Perier, lorsqu'il s'cstingenieä sub-stituer ä la thcorie do Bracy Clark, si simple et si satisfaisante, la theorie nouvelle donl nous venons d'essayer de donneruue idee, en la depouillanl de la multitude des details dent son auteur Pa entouree duns son ouvrage, ct qui en rendent ä premiere lecture la conception assez difficile.
11 fallait, dans la pensee de M. Perier, quo le sabot eüt une limite ä son tJcartenienl excessif, sans quoi les actions de la pesanteur, aug-
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DK LA LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iH
meuiües eu intensity [tav le mouvement cummuniquc ä la machine, auraiant pu avoir pour consequences sou desengrenement d'avec les parties vives. De lä, nous oe dironspasla decouverte, maisbienPin-vention, falle par M. Perier, de cette force contentive quo le poids met si ü propos en jeu, an moment juste oil sou aclioa dilatante pour-rait deveiiir nuisible.
Cette Uicorie do M. Perier est saus doute ingenieusc, mais est-elic fondee? Nous ne le croyons pas.
D'abord, rien ne justifle I'idee principale tiui lui scrt de base, a sa-voir : quo le sabot pourrait eprouver un trop grand cearleincul sous l'influence des pressions inlerieures, si le poids n'agissaitsur lui a la maniere d'une force contenlive. La propriete contentive du sabot ost inherente ä lui-m6me; elleresulte, toutä la fois, desqualites de sa substance, de rinlimc union de ses differentes parlies composanleset des conditions mcmes de sa structure, qui lout qu'il lend d'auiant plus h revenirsur lui-meme, que ['effort dilatateur Interieur est plus puissant, de meme que Tare revient avec d'auiant plus d'energie a sa forme primitive qu'il a cte inflechi avec plus de force. Inversement, c'est ce qui so passe dans le sabot; il revient avec d'autant plus de force ä sa forme normale, qu'il a ete davaatage eearle par I'actlon dilalanle. La force contenlive du sabot u'est done pas aulre chose quo ['elasticity qui resulle de sa forme meme.
En second lieu, le role assigne par M. Perier au\ talons de l'os du pied, comme instruments de l'action contentive, est impossible. Les lalons de Tos du pied, c'est-ä-dire les eminences retrossales, tie so prolongent pas jusque dans les angles d'inflexion, ainsi que M. Perier semblc I'admettre. Ce sont les cartilages latcraux, au im-lien desquels les eminences retrossales soul englobees, qui remplis-seid de leurs bulbcs Pintcrieur des angles d'inflexion, et s'appuient sur le bout des branches de la sole. II n'est done pas possible que ces parlies flexibles el elasliques laquo; pressent avec assez de force, de laquo; haul en bas et de dehors en dedans, la surface inclinee des bouts laquo; de la sole pour en opercr la concentration,raquo; suivantles propres expressions de M. Perier, extraites d'un supplement inalit do son livre, page xiv.
Elpuis, comment admeltre, avec M. Perier, que les lalons de la Iroisieme phalange remplissent, pour ainsi dire, l'oifice de harpons destines a fixer les deux branches de la sole rapprochees Pane de l'aulre, pendant tout le lomps dc Paction contenlive, lorsque Pou
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considere la surface non pus seulement unie, mais nieme renflde et saillnnte, que presente la face införieure de la iroisieme phalange, dout la concavite est comblee par roxpansiuii du perforant et par I'e-paisseur du coussinet plantaire.
Et puis encore, n'est-il pascontraire auxlois de la mecauique ani-male, telles qu'elles peuvent etre etablies d'apres I'etude comparee des etres, de supposer que lesbases des colonnes do support devien-neal d'autant plus dures, resistanles et inflexibles, quo les actions qu'elles supportent nöcessiteraient en elles des conditions plus devc-loppes de souplesse el d'elastirite? Cette concentration du sabot sous lepoids du corps, cette rigidilc phis grandeque, par cc seid fait, il doit fatalement acquerir, ne sont-elies pas contradictoires aveclout eel ensemble de dispositions si ing6nieusemenl combinces dans la construction des colonnes des membrcs pour amortir les reactions du terrain'.'James Turner a dit, dans son Essai sur la maladie nan'-cv.lnire, que le redressement des barres sons Ic petit sesamo'ide, et la voussure concomittante de la sole el de la fourchette, dans les pieds resserres, representaient une sorte de rocher contre lequel plus de chevaux venaient se detruire qu'ü ne se brise de vaisseaux conlre les recifs de VOcian. Est-ce que la forme que devrait prendre le sabot, sous I'lnfluencc des pressions ä chaque temps do 1'appui, d'apres la tbeorie de M, Perier, ne le constitue pas justement dans ces conditions dedurete el do resistance, si dangereuses pour les parties interleures, que M. J. Turner Signale, dans son style metaphoriquc, comme les causes principales de la maladie naviculaire?
A priori done, la tbeorie toute speculative de M. Perier ne nous parait pas resislerii la discussion, mais eile a de plus conlre eile les resultats de ^experimentation directe qui I'inflrment en tons points et qui prouvent que, sous l'influence des pressions inlerieures, le sabot snbit un ecartement dans toute sa circonferencc inferieure, mais bien plus marque dans la region posterieure que partoul ail-leurs. Les experiences que nous relaterons tout ä I'heure damp;nontre-ront, en toute evidence, pensons-nous, la verite do cette assertion.
En resume, nous croyons que la tbeorie que M. Perier a deve-ioppee sur relastieite du sabol du clieval, n est pas I'expression lidiMe des fails observes ou recherches par i'experimenlation ; quo ces faits, au conlraire, rinfirraent en ions points ou la contredisent. Cepen-dant el raalgre le defaut de fondement dc cette doctrine, nous avons du lui consacrer quelques developpements, n cause d'abord de l'au-
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DE LA LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HS
lorile du nom do son autcur, I'nn des veterinaires les plus rocom-mandables dont notre profession puisse s'honorer; et en second lieu, parce que, chose singuliere, cette doctrine, qui peche par la base, a cependanl 6U' pour M. i'oiicr le point do depart des idees les plus justes et les mi a\ exposeessur les conditions de solidite el de resis­tance des colonnes de soutien que les membres represeuleut. Nous reviendrons, avcc tous les d^veloppements qu'il comporte, sur ce point important, dans Ic chapitreque nous consacrerons plus loin ä l'et.ude des aplombs.
Experiences de M. John Gloag sur I'dlastmtc. — La thöoric sur relaslicite du sabot, quo Bracy Clark a exposee avec tanl de lucidile danssa podonomie, elait rtstee jusqu'a present äpcupres inebran-lee, malgre les efforts ingenieux qu'a leales M. Pcrier pour y substi-tuerune liieorie nouvclle.
Cependant, dans ces derniers temps, un veterinaire del'armee an-glaise, M. John Gloag, vient d'entreprendrc contre le Systeme de Bracy Clark une nouvelle attaque, qu'il nous parait important d'ex-poser ici avec quclques details, en raison des nombreuses experiences instituees par cot auteur pour arriver a sa demonstration i.
La raaniere do M. Gloag est differente de cello do M. Pcrier. M. Pcrier n'a fait aucune experience pour appnyer les assertions qu'il emot. Sa methode est une mcthodo de deduction ; il expose com-lucnt il a coucu le mecanisme du sabot, conduit plutötparses re­flexions quo par 1'observation directe.
M. John Gloag, an contraire, no s'est, propose do soutenir aucune opinion particuliere. Procedant d'apres les principes de Bacon, il a entrepris dos experiences dans le soul but d'interroger la nature et d'obtenir d'elle des reuseignements qui I'eclairent. Voici 1c resume de ces experiences :
Le premier point quo M. J. Gloag voulait 6claircir ötait celui de sa-
voir si la solo et la fourchctte s'abaissent sous la pression, et si, en memo temps, le sabot s'elargit par sa circonförence inferieure. A eel effet, il compara d'abord Ic contour du sabot love avec celui qu'il prcsentc lorsqu'il pose ä terrc el qu'il Supporte tonte la pression du corps, el il no trouva aucune difference. [1 appliqua sous le sabot un for, dont les branches etaient reunies, au niveau de la poinlc et du
' The Veterinarian, mai 1849, p. 251; — juin (s 19, p, 3 r/; —juillet 1849,
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2Hnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOGIE.
corps de la fourchette, par une lame metallique, sur la lace supe-rieure de laquelle elait 6talee une couche de cire molle destinee h re-ccvoir et ä conserver toutes les empreintes -, et l'exaraetfde cello cire, fait apres que le cheval out i'(o exercc au Irot, lui HI voir, au point correspondant au centre du sabot, c'est-h-dirc au niveau de Tos na-viculaire, une fente longiludinalc, do In largeurdudos d'une lame do canif, produite par I'impression du corps de la fourchette.
La mooie experience ful repöleo, en plagant la lame m6tallique destinee a recevoir les empreintes, en Iravers des branches de la four­chette, et la cire no preseuta aucune trace de pression.
Une couche de cire molle ful appliquee sur la jantiVare exterieure d'un ferbien ajuste-, le cheval tut exerce autrot, et la cire n'eprouva aucun deplacemenl de dedans en deliors.
Sur le pied d'un cheval boileux ä trois jambes, par suite d'une seiiuc longiludinalc en pince, uu for fut applique, muni sur chacune de ses brandies d'une bride metallique, que Ton reunit et serra en pince, a I'aide d'un ccron, jusqu'ä ce que Icslevres do la seime fus-sent raises en contact exact. Le cheval parut iminödiatement soulagc el il continua ä porler des fers semblables peudanl plusieurs mois saus inconvenienls.
Un sabol detachc a la couronne ful place entre les deux mors d'un etau, la pression s'cxercanl sur le somraet de l'os coronaire d'une pari, et sur la face solaire de l'aulre. ün latnbeau de la paroi avail etc enleve sur un des quartiers pour meltre ä nu 1c talon de Tos du pied. Le rapprochement des mors de l'etau ne fit eprouver a l'os aueuu mouvement; la base de la fourchette aussi resta immobile.
La mcnie experience, repelec sur un aulre pied ferre ä platjus-qu'aux lalons, fit voir que la fourchette c6dait peu ä pen sous la pression au niveau de son corps. Sa descentc, sous unc pression de deux tonnes, fut d'environ un quart de pouce anglais. Quant h la sole et a la base de la fourchette, M. Gloag nc put saisir aucun mou­vement. Une lame de lor avail clc plaeee en travers des eponges, ponrbienmesurerladescentesi eile s'effectuait-, 11 nes'cnüt aucune.
Une experience semblable tut falle sur un aulre pled, dans le but de mesurer, äTaide dueorapas. relargissement du sabot. La pression de l'etau fut portee jusqu'ä la derniere limite de la resistance du pied, et l'clargissement nc fut quo de l'epaisseur d'une carte ä joucr.
Poursavoir sil'osdu pied descend dans le sabot sous l'effort d'une pression, s'exergant de haul en has, un lanibeau de paroi fut enleve
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en pince, et 1c pied place entre les mors de l'elnuqui furent rappro-ches de maniere h produire une pression enorme. Malgre rela, l'os du pied resla immobile, et, chose remarquable, qni prouve bien quo le lissu veloute n'oprouvo ancune compression , il suffit d'appliquer 1c doigt sur la sole pour faire jaillir des vaisseaux du pied 1c sang que l'enormite de la pression de l'etau etail impuissante ä exprimer.
Un pied dessole, lYit place et comprime enlrc les mors d'un elau, sans qu'il ail etc possible de reconnaitrele plus petit mouvement d'a-baissement de la surface veloutte.
II u'y eut qu'au point correspoadant h l'os naviculaire, quo le corps pyramidal flecliit sensibletnent; son plus grand abaissement sous la plus forte pression fut d'environ un quart do ponce.
La moitie decc memo pied sciedans 1c sons du diamelrc antero-posterieur, suivant la direction dc la lacuae mediane de la fourchette, hit placee dans l'etau, el des que la pression des mors commenca a se faire sentir, on vil Tos de la couronnc presser sur l'os du pied, et ä mesure quo le premier s'abaissait en arriere el en bas, il pressalt sur Tos naviculaire qui descendail, en affaissant sous lui la parlie correspondanteducoussinetplaataire, ct repoussanl, en dessous, 1c corps de la fourchette dans reteadue d'environ un quart do pouce.
L'os du pied paraissait parfaitement üxc, do meme que la sole et la base de la fourchette.
Do cette premiere serie d'experiences, M. Gloag conclut: quo l'os du pied demeure immobile dans la boile cornee, quecoasequemraeat la sole no snpporlc aucune pression el ne subit aucnn abaissement dansrappui; quo lamuraiile n'cpj'onve, non {tins, aucun elargisse-menl par sa circonference inferieure, et que le seul effort produitpar la pression s'exerce, h l'aide du petit sesnmoidc, au niveau du corps de la fourcbette, et a pour effet d'en determiner rabaissement dans une certaine iimitc.
Mais n'y a-l-il que ce point du sabot on un mouvement visible so produise sous rinfluenccdu poids dn corps? C'est ee quo M. Gloag recherche par de nouvelles experiences dont voici le resume :
Un fer ordinaire bien aimle,prolong4en talons, est applique avec soin au pied anterieur gauched'un eheval dc carrosse. L'espace an-gulaire compris entre le prolongemcnt des eponges du fer at les ta­lons du picdjusqu'aux bulbes do ccs talons, cstrempli avec soin de cire preparee, tandis que le pied est maintenu love; la lame d'un ca-nif huile est alors passee entre les eponges du for et la cire, alia de
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216nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOGIE.
menagcr tm cspace etroit entre deux. L'idee etaitque sile sabot s'a-liiiissiiil en nrrii-rc cet espace serait imniedialoinoiil effacö par la prcssion. Lc chcval eul alors la libcrle de poser son pied sur le sol, niais la rente do la cire no disparut pas.
La memo exp6rience ini faite sur un pled mort, plac6 cntie les branches d'un elan, et la lenio faite ä la cire demeura aussi ouverte apres la pression.
Pour savoir si ce no serait pas la resistance opposee par les bran­ches du fer conduites au delä des talons, qui mellrait obstacle ä 1'a-baissement des talons en arriere, M. Gloag cnlrepril alors 1'expe-rience suivante:
Le subol fut coupe, a I'aide d'un trait do seie, a sun bord inlerienr, an nivcau d'un quartier et clans lo sens dc la direction des feuillets-, la pression dc 1'ecrou lit alors abaisser le talon, an point quo la fente falle dans la cire disparut a I'instant, preuvc quo si le sabot ne cede pas en arriere lorsqu'il csl ferre, cela lient ä l'obslacle memo quo le for oppose ä ce mouvement.
Pour confirmerceresultatjM. Gloag fit appliqucr, sous le pied d'un chcval de charrette, un for ä 6ponges fortement raballues en dessous. Co ferportaitä sa face inferieure tine mince barre ni6tallique soudec ä chaque eponge et placee en travers.
Aiissitöl quo le clieval cut la libcrle de se rcposersur son pied, on put rcconnaitre tres-visiblement la descenle du. subol en has el en ar­riere el meine lasentir; cl, ä chacpie mouvement do ranimal, ccttc action particuliere du pied etait visible el sensible.
Dans le but de mesurer l'elendüe de ce mouvement, la face infe­rieure dc la fourebclte et des talons fut revelue de cire preparee, la surface supericure de la barre du fer ayant clean prcalablc liuilec. Lc chcval Int alors cxeree, et Ton put rcconnaitre quo les talons du sabot descendaient presque sur les eponges du fer, ct que la four-cbetle venait en contact avec la barre transverse.
Sur le pied love, les talons rcprcnaient leur position naturelle, et il y avail alors un espace entre la cire el la barre do presque un quart de ponce.
En introduisant a frollcincnt unc sorle de coin de fer dans 1'es-pacc intercepte entre l'6pongc ct le talon, on incllait obstacle ä la descenle du talon de ce cole; lc lalon libre scul effeetuait la sienne, mais dans unc moins gründe clenduc.
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De semblahlcs experiences repelecs duns l'ctau, sur ties pieds morts, (lonneront les mßmes resultats.
M. Gloagen conclut que l'action naturelle du sabot est de ceder tegerement en has et en arriere, dans la direction de ses libres, sous rinfluence de la pression. II clierclic ä soutenir cetle manierede voir en ['appuyant, d'abord, sur cc fait d'observation journalicrc, que la l'acc superieure des vieux fers du cheval presente toujours, outre unc surface brillante eorrespondante aubord inferieur de la paroi, unc sorle d'inapression reguliere en talons, causee par unc pression constaute. laquo;Nese pourrait-il pas, dit ä ce sujet M. (ili)alt;,r, qu'au laquo; lieu d'une expansion laterale, au moment ou le pied du cheval pose laquo; a terre, ilse produisit, au point correspondanl a cette im pression laquo; du fer, un leger rcsserrement, consequence du gonflement des laquo; parties superieures du sabot. raquo; Cequi vient, sulvant lui, a i'appui do cette opinion, laquo; c'est que ce brillant du fer en talon precede tou-m jours du dehors versle dedans. raquo;
laquo;Les praticiens saventtous, dit encore M. Gloag, qu'on obticnl a un grand soulageraent des boiteries, dans beaueoup de circon-laquo; stances, en abaltant simplemcnt les talous; leinnin l'nsage si re-laquo; pandu du i'er ä planche qui, no pressant pas sur les talons, leur laquo; penuel un plus grand degre de liberte.
laquo; Beaueoup de marechaux reussissent ä soulager un cheval boi-laquo; teux par la ferrure, tandis que d'autres manqnenl toujours ce re-laquo; sultat, qui, la plupart du temps, n'est obtenu qu'en abatlantlcs laquo; talons et en donnant au fer de la largeur et de l'aisancc. Cos cas laquo; so presentent journelleraent. Combien v a-t-il de chevaux qui, laquo; sensibles sur lours pieds, apres une ferrure nonvelle, marcheut o franchement au hont, de quelques jours! Ccla n'est-il pas du ä ce laquo; que le fer porte d'abord irop exaetement sur les talons, ce qui met, laquo; obstacle au mouvementde ccs derniers-, mais bienlöt l'usure du laquo; talon et de la partie postcrieure du quartier, consequence du frot-laquo; lenient, restitue ä l'animal son action naturelle et sa liberte de laquo; mouveraents, et la boiterie disparait.
laquo; Combien encore de chevaux sont soulages par l'interposilion gt;lt; d'une plaque de cuir souple entre le fer et le pied, ou seulement laquo; entre les eponges et les talons. Le drap et le feutre sonl tivs-em-laquo; [iloyes par les proprietaires de chevaux pour eel usage, et tons laquo; portent temoignage des avantages qu'ils en retirent, lesquels ne laquo; peuvent s'expliquer que pur les prineipes qui viennent d'etre ex-
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laquo;nbsp; poses. Je crois quo les praticiens demeureront d'accord avec nwi
laquo;nbsp; sur ce point, qu'un fcr qui porle forlcrnetit en talons, est iirejiuii-
laquo;nbsp; ciable duns I'lisagc general, bicn qu'ils pulssent differer sur I'cx-
cnbsp; plicalion.
laquo; Dans les cbevaux lögers, ee mouvement en arricre el en has du laquo; sabot n'est pas Ires-sensiblo, inais il serait convenabic qne rien laquo; n'y mil jamais obstacle, quoiqiul v ail de grandes diflicultes prali-laquo; ques ä ce qu'il soil conserve.
laquo; D'autres preuves dc re.xislcnce de ce mouvement poslericur du laquo; sabot soat .fournies par les pratiques journaliöres de la marecha-laquo;i lerie ou dc la Chirurgie. Combien de t'ois n'arrive-t-on pas h soula-laquo; ger les animaux au debut de la maladic naviculaire, en appliquant laquo; sous le pied un fer en croissant (/t)j) et autour de la couronne un o vesicatoire! Comment expliquer celle metbodc dc ferrure qui ex-lt;lt; pose des parlies dejä meurtries a dc nouvelles meurtrissures, si ce laquo; u'est par ce fait, qu'on resliluo au sabot par l'usage du croissant, a la faculledonliljouil de cedcrun pcucuarriercetenbas, el qu'ou laquo; diminue ainsi reflet du eboe du pied sur le sol.
laquo; Qucls surprenants cbangements s'etablissenl dans les sabots
laquo;nbsp; des cbevaux qui portent des fers en croissants! Au bout dc quel-
laquo;nbsp; (pics inois, lespieds qui, avanl l'usage de cede ferrure, etaient
laquo;nbsp; sees, durs, cassanls, affectent, apres, un aspect lout different; ils
laquo;nbsp; deviennent mous, 61astiqueset comme huileux lorsqu'on entame
laquo;nbsp; la conic. L'echauffementde lafourcbetle disparait en meine temps.
#9632;lt;nbsp; Cela ue peul s'expliquer qua par ce fail, queles diffcrenlcs parlies
laquo;nbsp; du pied out etc rcsliluccs ä leurs actions normales.
laquo; Comment comprendre encore que le sabot devienne plus large, laquo; a sa partieposterieure, parl'iisagc de certaiucs fcrrures, si ce n'est laquo; par laliberte d'aclion laissee anx parlies qui olaiciil. avanl con-laquo; damnccs h Fimmobililc. De meine quo le bras d'un boinrae, main-laquo; lenu immobile dans unc ecliarpe, s'alrophie, ct ne reprend son #9632;lt; volume primitlf que lorsque la lilierlc d'aclion est rendue aux laquo; muscles-, de memc le snbol pent augmenter de largeur par I'asage laquo; tin fer en croissant, dc la ferrure unilaterale, par I'abatlagc des ta­rt Ions, 1c fcr ä plancbcs el les materiaux elastiques interposes entrele laquo; pied ct le fer. Les fers en croissants et la misc en libcrte do I'ani-laquo; mal sur une terre humide, effectucnt bienlol, dans le volume des laquo; sabots, un changement qui nc tarde inalheureuscmenl pas a dis-
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laquo; paraitre lorsquc Ic cheval esi souaiis de nouveau aux condilions laquo; habituelles de la ferrure et de la stabulation.raquo;
Apres ccs döveloppements ä l'appui de sn maniere de voir stir le moiivcment propre du saböt, lequel consislerait daiis une sorle de renversementdes talons en arriere et cn bas, et non pas dans une di­latation laterale, M. Gloag cherclic ä appuyer sademonstration sur de nouvelles experiences.
Un (er portant en i)iiice sur sa rive exlernc, une (ige platevertieale, lui applique sousle sabot d'un cheval. L'espaceangulaire quiexistait entre le sabot et cette tige vertieale, donl le sommet correspondait a la oouronne, fnt renipli de circ preparee, la face du sabot et celle de la tige ayaut 6te au prealable huilees. Aueun mouvemenl nes'effeclua entre la (ige metallique et la circ, taut que les talons du sabot furent en contact avec le fer. Mais des que, par l'abattage do ces talons, la liberte de se mouvoir en arriere et en has, leur cut ete restitute, on vitse produire un niouvcmenl.de flexion du sabot en arriere, el la cire se detachade la tige melallique, dans Petendue d'un quart de pouce, an niveau de la eouronne. Cet espace decroissait reguliere-ment de haul cn bas. Nouvelle preuve que lorsque le sabot a la li­berte de se renverser en arriere, c'est, cn effet, ce mouvement qu'il execute.
La nieme experience fut repetee avec un petil feren croissant de Irois polices environ, ii la pince duquel fut ecronee une lame de fer plate, s'elevantä angle droitdevanl Ic front du sabot. Ce croissant ful applique sur la sole elenseveli a cliaud dans la corne-, on avait en sohl de rognerun pen la paroi en pince aliu que la tige vertieale conservät sa position perpendiculaire. Des que le cheval posa ä terra son pied ainsi ferre, on vit, par Ic fait du reuvcrsement du sabot en arriere, la circ appliquee sur sa face aiitericure se delaclier de la lige vertieale, el lemoigner ainsi du mouvement eprouvc par le sabot par suite de son renversement en arriere.
Teiles sent les experiences nouvelles que M. Gloag vicnl de pu-blierdansle Veterinarian (1849).
Voici, suivant Ini, le resume sommaire dc ce qu'elles lendcnt ä prouver:
1deg; Qu'il n'ya pas d'expansion laterale appreciable des quartiers du pied, ä leur circonference inferieure, dans aucunc circonslance de la ferrure; la seule expansion qui cxistc tMaul le resultal d'une croissance graduelle;
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PHYSIOLOGIE.
Eiil I
20Que lorsqu'un cheval csi ferro avec uu fer conduit egalement jusqu'aux talons, los actions qui se produisent dans le pied sont: a. Line legere ilosccnlo de la parlie anterieure de la fourchette cl des parlies adjacentes de la solo de corne, ä l'oppose de Tos naviculaire; /i, alle tumefaction des tlssus elastiques autour de la couronne, c. et an gonflement de l'appareil elasilquc de la partie posterieure et superieure dos talons, gonflement que determine le renversement cn arriere de l'os de la couronne, et qui a pour resultat d'epanouir los cartilages lateraux;
3deg; Que si li lourcliette est mise en contact avec le sol, eile prciul sa pari de fonetion cn raison de son elaslicite, cl concourt par eile ä garantir le pied du choc; et aussique l'envcloppe periostique, dena-ture elastique qui recouvre la troisicijie phalange, remplit un role im­portant d'amortissement, cn permettantun leger mouvement de res-sort de l'os du pied dans toules les directions ;
4deg; Que dans un cheval ä l'etat de nature on ferre avec les talons abatlus, un certain mouvement du pied vient s'ajouter aux prece­dents; a savoir : une Ieg5re d6clinaison du sabot en arriere daus la direction de ses libros, qui permet ainsi aux talons cl ä la base de la fourcbelte de descendre, ce qui, suivant M. Gloag, est l'action natu­relle du pied ä laquelle la ferrure met obstacle;
5deg; Que la descente de la base do la fourchette est enliöremonl sous la dependance de collodos talons, et quo, dans les conditions ordi-naires de la ferrure, la base do la fourchette est fixe, ce qui met cet important organe entierementhors d'usage-, mais que la legere des­cente dela fourchette cl des parties adjacentes de la solo, immedia-lement au-dessous de l'os naviculaire, s'effectue dans toutes les cir-constances de la ferrure;
0quot; Qu'il n'y a pas de descontc appreciable de la solo de corne dans daus un pied modoromenl concave, ferre suivant les methodes ordi-naires, si ce n'est, peut (quot;Ire, de ccltc panic adjacente ä la region an­terieure de la fourchette sous l'os naviculaire, laquelle cede legöre-monl sous la pression. Mais quo, avec un fer rabattu cn eponses, ou lorsque le cheval osl ä l'etat de nature, il y a une flexion on arriere et en bas de la solo de corne, cn nuMiie temps quo de toute la boitc corneo;
7n Qu'il n'y a pas de descente süffisante de la sole sensible sur la sole do come, dans los circonslances ordinaires, pourcinpccher la circulation du sang dans le pied;
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Hfi Et quo les feuillets sont presque, sinon corapletemcnt inelnsü-quos; qu'ils sonl mus facilcmeiU clunslc sens de leur direclion trans­versale, mais non longitudinalemeat, et que oetlc facilite de mou-vements dos feuillets provient probablement do la construction particuliöre de la couverture 61astique de la troisieme phalange de reliciihim proeessigerum).
Teiles sont les conclusions quo M. John Gloag a cru pouvoir for-niiilcr d'apres ses experiences-, elles tendent, comme on pem en juger, ä la negation complete de la ihooric do Bracy Clark sur l'elasticitc du
sabol et ä h restauration des idoos simples do Lafosse sur cette flex
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hilite du sabot qui permet aux talons, des que lepied cat u ierre d'aller chercher l'öponge du fer qui ne pliejamais.
Cos conclusions sont-elles irrefutables, et le syslcmo du celcbre Clark doit-il elro deflaitiveraent range au nombre do cos conceptions ingenieuses, qui n'eclairent le champ do la physiologic quo d'une lueur trompeuse, et qui, tot ou tard, Qnissent par s'6vanouir devanl la lumiere veritable ct pare qu'irradie le Qambeau do 1'experiencc ?
Avant do formuler notre opinion sur ce point, nous voulons expo-soi- quelles som los objections qui ont ele i'aitos au Systeme do M. Gloag par scs compatriotes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;laquo;
Colic question de i'ölastioilo ou de l'expansion du sabot pendant I'appui, osi une do cellos qui a souleve le plus do discussions parrai los volöi'inairos anglais, depuis le commencement do co siecle. Dc-fendue avec une ardeur passionnee qui rappelle los lüttes du moyen age sur los questions do scholastique, par James Clark, Osmcr, Saint-Bel, Moorcroft, Coleman, Goodwin, cl surtout par Bracy Cark, colic proprtete d'expansibilite inlierenlo au sabol n'avait ren­contre quo de rares contradicteurs, dont los protestations etaient dc-raeurces impuissantes a ebranler la foi dans une doctrine si profon-dement ancree dans los esprits et si vigoureusement soutenue.
Aussi, on poul penserque lenouveau syslömo doM. Gloag, qui nc loud ä rien moins qu'ä reduire au neant cello doctrine si chore, el a effacer d'nu (rail do plume co principe fondamenlal do la physiologic du pied, a du rencontrer des antagonistes redoutablos.
Lc premier qui soil ontrö on lice pour rorapre en visiere avec M. Gloag, ost M. Arthur Cherry, völerinairc distingue do Londres '. L'argumentation de M. Cherry a quelque chose de passionnc et de
1 The Velerinarian, septembre 1849, p. 409.
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personnel, qui lemoigne de cette espece d'irritation que 1'homme eprouve toujoui's en presence des efforts tentes pour ebrunlcr en lui de vieillcs croyanecs. Aussi lraitc-l-il son adversalre avec un döilain süperbe, bien nialseanl dansune discussion scientiflque, et quo Ton aurait peine ii comprendre, si Ton nc savait ionic rimportancc iiui se rattache en Angleterre a la physiologie du pied du cheval, en raison meine des maladies si frequcntes de cetto region, de la dilliculle do los prevenir, dc I'impossibilite, souvent insurmontable, d'y porter remede, et des pertes considerables que ces maladies entrainent si souvent. Ajoutons quo l'art du mareclud a ete en Angleterre singn-lieremcnt systeinalise el domine bieu plus qu'en France, par I'in-lluence des doctrines dc physiologie, en sorle que jeler du discredit sur ces doctrines, e'est inflmer la bonte des pratiques qui n'en etaient que 1'applicalion.De la, saus doute, cette sorle de colere dont la refutation do M. Cherry porle I'empreinte. Cette refutation nc portc, du ivsle, quo sur les conclusions du travail de M. Gloag. laquo; Examiner les experiences qu'il a failes sur les pieds morls, ce se-laquo; rail, dil-il, perdre son temps et son papier, el insulter ä ceux qui laquo; out quelque connaissance do la maliere on quelque aptitude ä laquo; nilledur. raquo; (0*1 hui\\i to those who have any kitowledye of the sub­ject or any reflective powers.)
La manierede M. Cherry, on 1c voil, esl un peu cavaliere. Cepen-danl, an milieu de ces arguments ah irato, il en cst quelques-uns que nous devons reproduire ici, parce qu'ils out une valeur reelle dans la queslion iraporlanle quo nous essayons d'eclaircir.
laquo; Si, dil M. Cherry, il n'y a pas d'expansion laterale des quarliers gt;lt; du pied, comment se fail-il qu'un cheval nc puisse marcher avec laquo; mi fer attache par des clous, broches de chaque cole, en quarliers?
laquo; Pourquoi un lor qui no repose pas sous le pied par une surface laquo; unie, mais par un plan incline de deliors en dedans, cause-l-il si laquo; souvent des boilerics?
k Si la base de la lourcheltc n'ctait pas susceptible dc s'abaisser laquo; pendant i'appui, comment expliquer les boilerics qui sent si sou-laquo; vent la consequence do la rigidite et de l'epaisseur anormale des laquo; glomes, et qui disparaissent par ramincissement jusqu'ä la rosce laquo; do la come do cello region.
a Les fissures des arcs-boutants ue sont-elles pas la preuve du laquo; mouvement d'eeartcment qu'ils subissent?
gt;c La preuve que la sole descend sous rindnence des pressions
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laquo; qu'elle subit, est donnee par la necessile oü Ton est dans la pra-laquo; lique de la ferrure, d'eviter loule pression sur ceüc partic. Celto ic descente pout n'elre que d'un cinquantieme ou d'un centieme de laquo; pouce, mesure h peine appreciable pnur nos sens, mais tres-laquo; (loulourcusement appreciable pour Tanimal, ainsique l'experience laquo; journaliere en temoigue. raquo;
Quant ä ce fait, quo los experiences de M. Gloag tendent h mettre cn rollet', ä savoir : quo Taclion principalc du pied consiste dans un mouvement do flexion en arriere et en bas, c'est, suivant M. Cherry, un point de science si generalemcnt coonuet compris, qu'il ne pen-sail pas qu'il füt plus necessairo.de le dcniontrcr, quo de prouver que los mächoires sont faites pour s'ouvrir et se former. laquo; Si, dil-il, l'e-laquo; cole de Coleinan et de Bracy Clark n'avait pas tail tont de bruit laquo; avec l'expansion du pied, — pauvre bidet qu'on a poussesi ä fond laquo;#9632; qu'il est entiereincut l'ourbu depuis des aunees, — la connaissance laquo; simple et vraie des fonetious du pled n'aurait pas etc si coniplele-laquo; raent obscurcic raquo;
Suivant M. Cherry, laquo; le pied est elastique dans toules los diree-laquo; lions, si ce n'est dans le sens de la direction dos libres de la paroi. laquo; La propriete d'elaslicile existe au plus haut degre ä la couronneet laquo; plus spöcialemeut dans la region dos talons. Kile est raoindre h la laquo; circonference inferieure du sabot et nulle en pinces. raquo;
Tel est l'argumentation de M. Cherry.
M. Gloag a rencontre, dans un autre do ses confreres, völeriiiaiiv ä Londres, M. Reeve, im contradicteur plus samp;rieux1.
Experiences de M. Reeve sur l'elasticüe. — M. Reeve a cherche, en effet, ä combattre M. Gloag, non plus par des raisonnements seu-lement, comme M. Cherry, mais par des experiences directes, Ires-ingenieusement conduiteset plcinesd'interet, comme on va en juger par le resume suivant:
Le but que voulait atteindre M. lieove etait de reconnaitre si la solo eprouvait un mouvement de descente et le sabot laquo;ne expansion laterale pendant l'appui.
Premiere experience. —En consequence, 11 fit choix d'un clieval ayant les pieds bons et moderement concaves;
(Tn for fut prepare, perce de deux etampures sur la brauche iu-
1 The Velerinarian, fevrier 1850, p. (gt;(.
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224nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOGIE.
lerne, irois stir la brauche externe el une en pince dorrierolc pincon. J.a partie de sa face sup6rieure, desünöeä ßire on rapporl avec le bord inferieur do la paroi 6taU parfaitemenl unie, de sorlc quc le ferporlailuniformsect;ment dans toute son elendue, sans qu'il y eut le })kis petit jeu entre les exlremil6s de ses brandies ot les lalons.
I He barre etroilo de fer, (rune epaisseur egale h celle du ferlui-inGine, fut solidement soudee de la rive interne d'une brauche ä l'au-tre, transversaleraent, en avant de la pointe de la fonrchette.
Deux autres barres de fcr, de merae largeur et do meme epaisseur, procedaient de la barre transverse au aiveau de sa jonction avec le I'er, el allaient so souder, de chaque cole, aux eponges. Ces dernieros barres rccouvraient la surface dos branches de la solo.
Trois irous taraudes furentpercesä travers chacune do cos barres, el do fortes rhovilles meLnlliqucs tres-acerees, d'lmlmiliemcdcpouce de diaraelre, furent adaptees pour clre vissees dans cos ouvertures.
Tout elant ainsi prepare, le pied euveloppe, au pr6alable, d'uu calaplasme, fut dispose ä recevoir le lor. La face plantaire fut raise sur uu niveau parfaitemenl droit, de !a pince aux lalons, la solo fut seulement paree, do raanicre quesa süii'uco se prösenlät tres-unie, raais sans grande diminution dc son epaisseur, do peur d'inflrmer le resultat aoblenir. Le fcr lid alors fixe au pied avec des clous bro-elios baut.
Les choscs ainsi raquo;lisposeos, chaque cheville, dont la pointe avail etc trempee dans du goudron, fut vissce dans son iron, la pointe lournee vers la sole el venant affleurer sa surface sans la lonelier.
De celte maniere on avail dispose sous le sabot du ebcval une sortc tie herse renversee, lixec d'une manicre si immuable, quo si la plus legere descente do la sole s'effectuait, les pointes devaicnt la perfo-ror ot demontrer ainsi, non-scuiement quo la sole s'abaissait, mais en­core dans quelle limiLc.
Lc cheval fut d'abord oxcrce au polil pas dans la forgo, cl rexamon du pied fait iramediatement no laissa voir 1'indicc d'aucune descente de la sole. On lc mil alors, pendant quelques instants, au trot, puis au galop. Examen fail du pied, on reconnut que chaque chevilleavait fait son iron. 11 yen avail neul'lrös-visililes, et ecpendant chaque pointe etait exactement ä la m6me distance dela come qu'avanl rexperiencc. La soleselail doncabaissee clelait revenue ;i sa position premiere.
Le lor fut relire pour qu'on put examiner avec soin I'extrcniito iles chevilles. Celles qui etaient siiuees do chaque cole du corps et de
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DE LA LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; iiii
la pointe ile la fourchelte indiquaient une descente do prcsquo un buitieme de pouce, (andisquclcs clievilles de la barre transverse, en arriöre de ia pince, et idles qui ötaicnt placees pres des angles dos talons, n'indiquaient pas une penetration do plusd'un sciziörao de poucc.
Deuxieine experience. — ün far ordinaire (ä ajuslure anglaise) fut forge avec sa brancbe externe sufflsamment couverte i)oiir proje-ter en dehors de la muraille, depuis la pince jusqu'au talon, une garniture d'un demi-pouce de largeur. On souda sur le bord de cette garniture une plaque melallique indexible, occupant loute la lon­gueur de ia brauche du fer, epaisse d'un quart de pouce environ et luiute d'un pouce. Cotle plaque, parallele ä la paroi, limitait entre deux une sorle de rigole d'uu demi-pouce de largeur.
Le for portail six etampures, deux cn pince et qualre ä la brancbe inlerne. La brauche externe, a laquelle la plaque elail attacbee, n'en avait pas.
La surface d'assise du for sous le pied, elail parlailemenl plane de la pince aux talons.
Six irons laruudös furent fores, ä travers la plaque, sur une ligne horizontale, au nivean du bord inferieur de la paroi. des trousavaient une direction convergente vers le centre du pied.
Au-dessus de cette prcniiere rangee, trois aulres Irons, en ligne horizontale, furent perces au niveau des talons.
Dans ebaeune de ces ouvertures furent adaptees des clievilles semblables ä celles qui onl ete doerites dans la premiere experience.
Le fer ayant ete solidement iixö sous le pied, chaque cbeville tut vissee dans sa place, jusqu'a ce que sa pointe vint alUeurer la sur­face de la muraille. L'aiiiinal fut alors mis en action avec cette sorle de /terse Uttcrale attacbee ä son pied.
(M. Reeve auniit bleu voulu faire l'experience inverse avec la Jiersc appliquee surle quartier on dedans, inais cela ne lui fut pas possible, la grande saiilie de l'appareil oxposant trop l'animal ä s'atteindre pendant les raouvements.)
Le resultal de cello experience tut que chaque cbeville avait fait sa piqüre, celles des quartiersei des talons pins profoncUment que eelles des parties anlerieures. L'etendue de la penetration des premieres etait d'environ un seizieme de pouce. La cbeville superieure des ta­lons ne paraissait pas etre entree aussi profondement que celle qui lui correspondait plus iiiföneuromenl.
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M. Reeve fail observer que 1c pied sur lequel il expdrimenta, n'e-lait pus dans des conditions favorables, allcndu que la come en laquo;MaU dure et peu 61astique.
laquo; Ccs experiences, dit M. Reeve, demontrenl qn'il y a une des-laquo; cente mesurable de la sole de corne, et consequcmnient unepres-laquo; sion sur la sole sensible favorable ä sa circulation, et, en second 11 lieu, (pic le sabot eprouve, pendant les mouvements de l'animal, laquo; une cerlaine expansion laterale dans les regions des quartiers el laquo; des talons, au niveau de la circonference inferieure de la paroi. raquo;
Quant ä cette flexion parliculiere des talons en arriere et en bas, que M. Gloay considere, d'apres ses experiences, comme le seul mouvement naturel et possible du sabot, M. Reeve pense qu'il ne re-sullo que des circonslances exceptionnelles et anormales, dans les-quellesM. Gloag placait les pieds sur lesquels il cxperimenlait.
Saus doute, lorsque le lalon du sabot ne rencontre pas sous lui un point d'appui qui le soulienne, comme lorsque la brauche du fer est forlement rabattue en has, Faction du poids du corps est süffisante pour faire flechir les fibres de la paroi; mais, dans les conditionsor-dinaires de l'appui, ce resultat ne so produil pas. Falles marcher un clieval an grand trot, sur unetcrre argileuse; prcnez le moule do I'empreinte que sou sabot mi a laissee sur cette terre, comparez-le h la forme du pied leve, et vous ne verrez aucune difference; preuve, suivant 31. Reeve, que les talons ne so sent pasrenverses en arriero pendant l'appui, comme M. Gloag d'admet.
M. Gloag repeta les experiences de Reeve, mais en les modiflant un pen dans I'application '.
Avant remarque que Ic fer ä herse rcnocrsco, conseillö par M. Reeve, pour les experiences sur la face plantaire, ne permeltalt que difiicilement d'apercevoir l'extremite des chevilles; cralgnant, d'aulre part, que la trop gründe porlec de la barre transversale ne lui laissät du jeu au moment de l'appui, il lit confectionner un pre­mier ler plein, tres-large en couverture (1 poucer,/s)raquo; presentantune surface d'assise de niveau depuis la pince jusqu'aux talons •, legere-menl ajusle pour eviter toute pression sur la sole, et alin aussi de perineüre de voir plus facilement la pointe des chevilles.
Six chevilles acerees, (run peu plus d'un huitieme de pouce de diametre, furent vissees ä travers la couverture du for tout pros do
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OE I.A LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; üquot;
sa rive interne. (]o lor elail muni de Imil ütampures, dispos^es ä la inaniiii'i' babiluelle, cequi pernietlait de le fixer du cötu quel'on dr-sirait. II avail ö ponces '/.. de large.
Un donxicme ler, de forme ordinaire, parfaitement plat h sa face superieure, presentant un pouce do couverture, traverse tie sept
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ctampures, quatre.sur la branche externe el trois sur I'mterne, fut iiumi (rime forte barre transversale soudte a scs deux branches, au niveau delaparlie anterieurede la fourchelte. Une chevllle metalli-qiio ful ecrcuöe ä travers celte barre de chaque cöle do la pointe do la fourchelte.
Ce fer avail quot;) pouces '/j de large.
Quant an fer a herse lattrale, M. Gloag le lit confectionner exac-tement d'apr^s la description que M. Reeve en a donnee.
Dans l'application de cos fers sous lespieds, M. Gloag observa les precautions suivanles : la sole ful conservee aussi epaisse que possi­ble ; on so contenla de la polir. La muraille ful parce de niveau avec la sole. On eut soiu d'appliquer le for a chaud pour le raettre en coaptation exactc do surface avec la corne. Les clous furent bro-clies ct rives solidement. On eul la precaution do disposer h I'avance, dans ieur longueur voulue, les chevilies qui devaient etre vissees dans le fer. Le sabot ne subit aueuiic preparaiion prealable.
Pour l'application du fer ä herse laterale, M. Gloag eul la precau­tion do faire räper, polir et huiler le quartier opi)ose ä la herse, alia que la plus legere empreinte y füt plus visible. Les clievilles fu­rent disposees tres-reguiiörement dans leurs irons, et afln d'eviter le moindre contact avec la corne, au moment oü on les vissait, une mince lame d'etain fut interposee entre leurs points el la surface de la corne.
Ces precautions prises, les animaux soumis a I'experimentation furent exerces sur la terre seclic, au trot et au galop, pendant quel-ques minutes.
Les experiences que rapporte M. Gloag, sonlaunombrc de onze, en voici le resume :
Premiere experience.— Forte jument a large poilrine, un peu
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agneuse. Pieds forts et moderemenl concaves. Le for a herse late-rale ful applique sur son pied droit, avec qualre clous en dedans el deux en dehors vers la pince.
Les clievilles superieures avaient loutes touche la corne, lesposte-rieures, opposees aux talons, plus gt;pie les anterieures. La profon-
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dear de penetralion dos premieres elait peut-ctre tie '/laquo; Je pouce, landisque la marque des deniieres n'elidl ciu'uii eraillemeul. A bleu considerer ccs marques, on nevoyait pas do piqures, h propreraent parier, mais biea des especes d'egratignures, dirigees de haut en bas. Les chevilles do derriere avaient laisse pour empreintes une place comme trlturee, plus large que leurs poiutes, ceque M. Gloag allribue au I6ger raouvement de (loxion, en arriere el en has, que le talou avail eprouve pendant ['action.
Deuxiemo experience. — Lu ineme jument. Le fer a herse ren-versee (n0 11 esl appliqu6 sur son pied gauclie, et Qxe par quatre clous en dchors et trois on dedans. L'examen le plus minutieux de la solo ne pul faire voir aucunc marque h sa surface.
Tniisiemc experience. — La meine jument. La premiere expü-rience fut rcpetee sur le pied droit. II n'y eut pas de difförence nota­ble dans les resultats, si co n'est quo les empreinles fureul continees aux deux chevilles superieures el posterieures. Kilos occupaient la meine etendue quo la premiere fois.
Qualriome experience.— Forte jument ä pieds plals. Le /('/#9632; (i herse inquot; 1) fut applique sous son pied gauche el llxe avec quatre clous en dehors et deux en dedans.
Resultat. —A.vant d'enlever le for, on dovissa chaque cbeville pour examiner avec soin la sole, qui neportait aucune empreinte. Le ier fut alors delache sans qu'on put reconnaitre aucune marque. .Mais le marechal ayanl mouille la conic avec son doigt. 111 aperce-voir une piqüre dont la profondeur parut ögale ä Töpaisscur d'une feuille de papier. laquo;Jo fus surpris, dit M. Gloag, de ne pas voir un laquo; abaissement plus considerable do la sole dans la region centrale laquo; du pied, le seul point ou Jo m'attendais a le rencontrer d'apres laquo; mes experiences*, el jo dois avouer (juc quolque profondes que laquo; fusseat mes convictions sur la nullite de lout mouvemcnl d'abais-laquo; sement de la sole, cepeadant jo n'etais pas sans inquietude sur les laquo; resultats, en voyant un clieval si lourd, pesant do tout son poids laquo; sur une herse do piquants aigus. raquo;
Cinqniöme experience. — Lonrdo jument aux pieds plats. Lo fer ä lierse lalerale fut applique sous son pied droil.
Resultat. — En arriere, au niveau do la cheville la plus supcrieuro, il exislail une empreinte avec les apparences indiquees plus haul. Los autres marques n'elaienl que des eraillcmenls ä peine visiblos, corresponclant tons a la rangee suporieure.
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M. Gloag attribuela marque laissöe surles talons, ä ce quo lo ler, qui n'etail lixe quc pnrsa branche inlernn, luissait im peu de jou au talon, lequel, ens'abaissant enarriere, etaitvenu secontondrecon-Ire lo cheville correspondante.
Sixiemc experience. — La möme Jumout. Lo for ö herse (n0 1) fut applique surson pied gaucheet fixe avec six clous, quatre cn dohors el deux cn pince cn dedans, Aucune cheville ne marqua son em-preiate.
Seplieme experience.—La meme jmnenf. Sür 1c möino pied, le ler ä herse (n0 2) fut lixe avec le meme nombre de clous, broches dans Ics meines ctampures. Aucune empreinte.
Huitieme experience. — Gros elieval de charrette avec de bons picdsmoderöment concaves, ä corne epaisse. Le ferä herse (nlaquo; I), conslruil dans de plus grandes proportions avec uue couverture re-lativemcnt plus large, fut applique au pied droit el lixe par deux clous en dehors et quatre en dedans. Aucune poinle ne penölra dans la sole.
Neuvietne experience. — Le memo elieval. Le ler ä herse lalcrale ful applique a son pied gauche.
Resultat. — Lea deux chevilles superieures et poslerienresavaieiil prodult un erailleinent de haul on has, d'une profondeur ä peineme-surable.
M. Gloag pense quo cct eraillcmenl esl dii a ce quo Ic for, n'elant lixe qued'un cole, avail un pen de Jen ; en le faisant mouvoir avec la main, on voyait que reraillement correspondait a 1'cxlremile des poinles.
Dixicmc experience.—La memo juracnt quc dans I'expericnce premiere. Le lor fut applique sur 1c pied droit. Memo resultat.
Ouzicme experience. — Beau cheval dc charrette avec de Jkmis piedsun peu plats, ä eorne epaisse. Application du Per äherse late­rale. Aucune marque.
On voll que les resultats des experiences de M. Gloag ne sonl pas identiquesii ceux quc M. Reeve a obtenus.
D'oii vienl celfe difference? M. Reeve en trouve la raison dans les modifications quo M. Gloag a apportees aux precedes d'experimon-tation. M. Reeve se servait d'un ferä ajustureanglaise, qui ne porle ä plat quo sur le bord inferieur de la paroi el laissc ä la sole toule ii-berte de mouvement. M. Gloag a fail usage d'un ler plat on seule-ment un pen ajuslc, prenant son appui non-seulement sur la paroi,
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PHYSIOLOGIE.
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niiiis encore sur la circonförence de la sole et maintenu par I'applica-tion ä chaud, en coaptation parfaite avec une large etendue do la surface solaire. De lä I'obstacle oppose a la descente de la sole. gt;c Pour apprecicrla valour d'une experience, (lit M. Reeve, 11 fatit laquo; la repeter a la lettre, el e'est ee que M. Gloag n'a pas fait. raquo; D'ofi M. Reeve conclut que losresultatsobtenus n'inflrment en rien ccux qui Uli soot propres.
Quant aux experiences de M. Gloag-, sur l'expansion laterale, M. Reeve trouve quo la manierc dontelles ont ete executees prouve que leur auteur s'est fail une idee toul ä fait exagöree du degre de dilatation que Ic sabot eprouvc dans ce que Ton appelle son expan­sion laterale.
Pour faire apprecicr dans quelle limite, infiniment petite, cctle di­latation s'effectue, M. Reeve a recours h une demonstration geome-Irique fort elegante *.
laquo; Soil, dil-il, un sabot de 5 ponces de largo ayanl one sole, dont laquo; la concavitemesure un '/lgt; pouce, et qui s'abaissc de'/io de pouco
laquo; au moment de I'appui. laquo; Si Ton represente une coupe transverse d'un sabot de cctte di-
laquo; mension, en laisant un espace vide pour la place occupee par la
laquo; fourcliette, laquelle est supposec
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laquo; avoir i pouce dclargeur, on volt,
laquo; par cette figure, que la coupe do
laquo; la sole represente I'hypolhenuse
laquo; irun triangle rectangle, dont la
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laquo; base serait de2pouces et la hau-
laquo; lour (run '/a pouce. laquo; Ceci etant pose, I'augmentation d'etendue qu'eprouve chaquc
.' base, sous ^influence do la descente de la sole, doit donner une
laquo; approximation tres-exacle du degre de l'expansion.
laquo; Admeltons quo la descente dc la sole soil, do '/to de pouce, la
laquo; hauteur du triangle sera reduile, par ce fail, de 5/ioä Vwtl0 pouce,
laquo; La question cst a present de savoir do corabien chaque base a
laquo; augments? laquo; D'aprös !e iTquot;1quot; probleme. dn Iquot;'livre d'Euclide, la sommo des
laquo; carrös dc la base et de la hauteur d'un triangle rectangle, est egale
The Vclerimrian, favril 1850. p. J080
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DE LA LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 231
laquo; nu carre do l'hypothenuse. Done, 22 0)o2 = 4P,25 reprteen-laquo; lent le carre de la ligae indiquec par la coupe de la sole.
laquo; Do la suit quo lorsque la sole csl dcscendue au point quo la hauteur laquo; dn triangle est mluitc do O^H a 0P,4, la formule y7' 4p,2ü —Op, i ß~ laquo; doit donner la largeur de la huso. Soil, 2p,0il2, somme qui, dou-laquo; Idee, oar il y a un triangle do cliaque cote, donno 4P,044, ou une •lt; augmentation de 0,044 de ponce, qui est la mesure dc {'expansion laquo; causce par la desceate de la sole, c'est-a-dire uu pen plus que la laquo; vingt-cinquieme partie d'un pouce.
laquo; En voyant, ditM. Reeve, combien est petit le dogrede I'expan-laquo; sion laterale du sabot, M. Gloag comprendra los motifs qui m'ont laquo; porte ä mettre immediatement en rapport l'extremito des chevilles laquo; avec laeorue, au lieu delaisser enire deux un intervallc comme laquo; dansses experiences. Etcependant, malgre la mince lame d'ötain laquo; qu'il a interpostieentre la corne et rextremile des chevilles metal-laquo; liques, il a encore obtenu des empreintes de '/.io do pouce do pro-laquo; fondeur avec des erai! lernen is de la corne ! raquo;
Voilä done a quoi se reduirail cette propriete d'expansibilite du sabot, surlaquclle nos voisinsont tantdiscute depuiscinquantcans. Moinsd'une demi-ligne pour le diametro transversal a la partie pos-tcrieure ! Un quart de ligne pour chaque cöte! On pouvuit, du resle, pressentir, en reflechissant ä la construction du pied, que le mou-vement d'expansion de i'ongle no devait se produire que dans ces limitcs inliniraent restreintes qu'indiquelecalcul, puisque, s'il existe, il doit ctrc necessairoment borne au Jen quo perraet l'elaslicite des lamespodophylleuses dans leur sens transversal et celle du reticulum qui lour est sous-jacent.
Mais cette oxpansibilite du sabot existe-t-elle reellement, meme dans ces liraites si etroitesoü l'experimentation directe et l'induction physiologique veulcnt qu'clle soil renfermee? Nous devons a eel cgard formuler noire opinion. La question a plus qu'une impor­tance theorique. N'est-ce pas sur le principe dc la dilatation du sabol que so trouvent basees quelques-unes des pratiques les plus essen­tielles dc la ferrure?
JJEtrxiEKTF. VRRTIE. — 3Jc la propriete d'elastJcitü consicUr^e dans !e sabot.
Cette propriete d'elasticite ost-elle, comme Pa admis Dracy Clark, unc consequence dc I'arrangement niecaniqno des dil'terenles parties Constituantes du sabot; ou bien no serait-clle, comme le pensait La-
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fosse, qu'une qualite do la substance cornöe, inhärente ä olle et uon dependante de la construction spöciale de l'ongle?
Abordons cette (]ue.siiou difficile et obscure encore, malgrMes in-vestigations si multipliöes poursuiyies dans le but de la resoudre.
11 nous faut rechercher d'abord si la disposition menie des difie-rentes parties Constituantes du sabot n'indique pas, ä eile seule, le but de leur assemblage dans l'ordre oü on les rencontre. La nature est toujours si adtnirablement prevoyanle dans ses plans el dans lenr execution, qu'il sufflt souvent du simple aspect objeclil' des instru­ments de la vie pour deviner leurs fonetions; et reeiproquement, teile est l'amp;roitesse des rapports qui existent entre les conditions de la structure el le but ä remplir, que la connaissance de la function conduit souvent l'observateur ä l'interprelation de la disposition or-ganique.
Or, ne semble-t-il pas ressortir, ä premiere vue, de la construction meine de la boite cornee, qu'elle n'est pas destinee a demeurer im­mutable dans sa forme. Si tolles eussent oto, en effet, les vues de la nature, si le sabot avail du offrir une resistance insurmontable ä tons les efforts inlerieurs, n'eüt-il pas ete prolerablo que/laquo; muraille, colio de toutes los parlies Constituantes de l'ongle qui presente le plus de solidile, cut rönne un cvündre parfaitement continu a lui-memc dans tonte sa circonference.
II n'en esl rien, cependant. Au contraire, par le mecänisme de la brisure postcrieurede co cylindre de la muraille et de Finflexion cen-tiipctc des barres, le sabot so trouve divise, pour ainsi dire, dans sa partie postcrieure, en deux mollies, reunies l'une ä l'autre par unc substance plus souple, celle de la fourchelle, qui remplit le vide laisse cnlre les exlremites rentrantes de la paroi: premiäte et forle prosomption pour admettre que !a partie postcrieure de l'ongle est susceptible d'unc certaine mobilile.
En outre, dans ses conditions normales de forme et de structure, le sabot ne pose sur le sol, au premier temps de l'appui, quo par le bord inferieurde la paroi jusqu'aux arcs-boutants inclusivement, et par la marge peripherique de la sole. La fourchelle, les barres et le cenlre de la sole restcnl elevcs au-dessus du terrain, de pres de I centimetre dans la partie centrale de l'ongle, etd'un l/i centimetre environ on arriere.
des rapports de contact de la surface plantaire avec le sol, n'au-toriscnt-ils pas ii conjccturcr, que 1c vide, laisse sous la region con-
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DE LA LOCOMOI [ON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-'33
trale du pied, a pour but d'en porraettre l'abaissement lorsque I'effort do la pression augmentedans I'inlerieur du sabot?
Ce no soul lä, sans doute, que des conjectures qui naissent dans l'esprit de I'observateur, ä la vue de la disposition tnatörielle de Ton-gle-, maisces conjectures doivent, cc noussembie, se transformer en certitudes, lorsque Ton considerc les plienomenos qui so produisent dans un sabot fendu longitudinalement aux regions do la pince ou des quartiers. Au moment de l'appui de I'ongle sur les parlies poste-rieures, on volt les levres de la fente qu'il porte so papprocher tivs-exactemenl dans toute leur longueur, et s'ecarter, aucontraire, lors­que le pied qnittc le sol. Quelle meilleure preuve veut-on de la possibilite de l'ecartement des deux moilies du sabot dans sa region posterieurc? N'est-cepaslaun pbenonieno identiqne äcelui quopiv-senlerail un arc dont les fibres superflcielles, briseos an centre do leur convexite, s'ecarteraient dans le temps do la flexion, at so rap-procheraienl exactemenl lorsque Tare se redresserait?
Cette preuve de 1'expansion possible de I'ongle, que fournit I'ob-servation jnurnaliere, trouve, du resle, sa confirmation dans les rc-sultats des ingenieuses recherches de M. Reeve. Malgre les den6ga-tions do M. Gloag, il demeure demontr6, ce nous semble, par les experiences du premier, quo le sabot eprouve, au moment de l'ap­pui, un mouvement do dilatation, bien pen sensible sans doute, mais süffisant, cependant, pour qu'il prenneel conserve l'empreinle des pointes de fer qui no faisaient qu'affleurersa surface avantle poser.
Enfln, nous donnerons comme dernierepreuve de la dilatabiliio de I'ongle du clicval, les phenomenes que Ton determine a volontö, en soumetiant des pleds fraicheraent drtachos du cadavre ä des efforts de pression, transmis h I'interieur de I'ongle par la memo voie et suivant la nicme direction que dans 1'elat physiologique.
Si, par exemple, on delacbe rextremile d'un membre par un coup do scie donno sur la diaphyse do la premiere phalange, et si on place ce pied coupe entre les mors d'un elan do grandes di­mensions, Fun des mors s'appuyant sur la troncature de la premiere phalange, ct I'autresur la face plantaire du sabot au niveau environ de la moitie des quartiers, on verra, a mosure quo los mors de l'elau seront rapproches, d'abord le biseau se gonfler sur toute la Periphe­rie de I'ongle, mais surtout au niveau des glöraes; puis la lacune me-diane el les deux lacunes laterales s'elargir d'uno maniere sensible ä I'ocil ct au lonelier; puis, enlin, le sabot revenir sur lui-möme, en
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i3inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOGIE.
vertu ile sa propre elasticite, lorsque 1'effort do la pression aura ccssc.
II est faeilo de mesurer, dans ens experiences, le degrö do la dila-laiion quele sabot a eprouvee, en marquant avec un instrument, do diaqne cote, dans la come des talons, un point do repere, et mesu-rant avec un compas la distance qui separe ces points run do rau­ne, avant, pendant et apres Pexperience.
On voit, d'une nmniere ccrlaine, ä l'aide de ces mensurations, que le sabot so dilate on nunue temps par sou bord superieur el par son bord inferieur; quo la dilatation supcrieure est plus considerable quo rinierieure, lorsque, sous riniluence do la pression, los phalanges so renversent en arriere, el compriment la masse dcsbulbes du coussi-net plantaire; mais que la dilatation inlerieure i'emporlesur la supc­rieure, lorsque la dcuxieme phalange roste en position pcrpendicu-lairc sur la troisieme.
Du reste, comme bien on le pease, cello dilatation s'effectue dans dos limites variables, suivanl la forme dos plods, la force, la consis-tance, l'epaisseur et la longueur de la corne-, suivant aussi, cela va do soi, l'energie dos prossious. Nous I'avons vue varicr entre i mil­limetre el I el i centimetres; mais nous nous batons do dire que cette dilatation exlreuie no peut s'obtenir qu'a l'aide de prossious enormes qui broient les os, dechirent et meurtrissent los tissus, et depassent consequemment debeaucoup les pbenomenes de l'etat physiologiquc, quellcs que soicnt la masse du cheval et la quantity do mouvement donton la suppose aniraee. Sous une pression moderee, egalo ap-proximalivcment a colic que supportent les pieds dans les conditions normales de 1'appui, la dilatation quo subit le sabot est tres-peu sen­sible, et no semesure quo par des millimetres. Cos experiences nous semblcnt concluantes a deraontrer quo le sabot du cheval est suscep­tible d'une expansion tres-restreinte mais reelle.
!l no faut pas objector centre lours resultats, qu'on no doit par eta-blir do parite entre les phenomenes do la vie etceux qui peuvent so produire apres la inort. Le sabot etant un corps inerte, un appareil mecanique, doit so comportcr do la memo mantere, sous riniluence dos prossious dirigecs en dedans do sa cavite, quo ces prossious soienl transmises par la masse du corps vivant ou par un lout autre poids.
Nous n'invoquerous pas, comme temoignage ä l'appui de la pro-pricto d'oxpansion dc I'ongle, cette empreinte polio el brillante que
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pnrlc loujours, sur sa face ?uperieuro, le vieux fer, au moment ou on le detache ilti jiieil. A premiere vuc, cette surface brillante pour-rail elrc attribuec au mouvement du sabot sur son fer, et elre consi-ileree commc la preuve de l'elasticite plus grande dans les parties postcrieures de l'ongle, ear la parlie polio du for va loujours en s'e-largissant depuis la pince jusqu'aux points correspondant aux arcs­boutants.
Mais cettc interpretation n'esi pas la bonne.
La marque brillante que presonlc le vieux fer sur sa face supe-ricure, indique exaclement par qucls points il se trouve en rapport avec la corne, et n'estautre rliose que la consequence de la collision qui s'effectue toujours entre deux, malgre la solidilö des moyens d'atlaclie, a chaque pression du pied sur le sol. La preuve, e'est que, si on appliquesous le sabot un fer plat sans ajusture, sa surface su-perieure sera polie dans une bicn plus grande etenduc, partout oil s'etablira le contact; et si, dans les conditions ordinaires de la fcr-rure, e'est surtout fi l'exiremite des branches du fer que la marque do frottement csl !e plus large, cela tient, d'une part, h ce que, an ni-veau des arcs-boutants, le sabot appuie sur le for par une plus grande surface, et, d'autre part, an plus grand jeu de ressovt quo pennct aux brandies de ee fer la dissemination des etampures dans la region anterieure de l'ongle.
Cettc crapreinte brillante du sabot sur son fer n'est done pas une preuve do la faculte de I'expansion de l'ongle; au contraire, eile peut etre invoquee commc une demonstration do la limite excessive • ment restreinle dans laquelle cettc expansion pent s'effectucr. En effet, si Ton compare, par la mensuration, lesdiamelres transverses du sabot h ceux de la figure ovalairc que son empreinte a laissee sur le vieux fer, on voit qu'il y a entre cux la plus parfaite egalite dans Ions les points correspondants, et qnc le bord externe de cello em­preinte est exaclement coincident avec la marge exterieure de la pa-roi. Ce qui prouve que le jeu d'elasticite du pied, si imperceptible dans I'etat naturel, est ä peu pres annule dans les conditions ordi­naires de la ferrure.
Cependant, pour limite que ce soil le champ dans lequcl pent se produire le mouvement d'expansion de l'ongle, ce mouvement n'en est pas moins reel, ainsi quo cela nous semble ressorlir dc la dc-monslralion que nous venons dc donner.
La force qui met en jeu eclte expansibility du sabot est la pres-
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sion qu'exerce dans s;raquo; cavit6 intörieure lairoisieme phalange char-gee de toul le poids quolni out transmis les rayons sup6rieurs.
Lorsque la trnisiemc phalange subit, an moment de l'appui du membre sur 1c sol, la pression de la deuxiöme, olle lend, avons-nous dil, a execuler mi doublp mouvement dans l'interleur du sabot: Tun de descente en ligne oblique en avant, suivant la direction des feuil-lets; fanliv de bascule en arrierc enllgue oblique, parallele h la di-reclion dcson plan articulaire.
Le premier de ces mouvements, borne par la resistance elastique des reuillets de chair, engrenesavee lesfeuillels de come, et parl'ob-staclc que lui oppose le tampon cutidural, n'exerce qu'un effort di-lalateur ä pcine sensible, limileä la region du biscau, dont la corne molle ct flexible ost susceptible dc coder im peu ä la pression Inte­rieure du bourrelet. De la ce gonficment dc la couroune qu'on ob­serve dans les experiences avee 1'etau.
Mais le second mouvement qui s'effeetue dans mi champ plus vaste que le premier, en raison de lasouplesse du coussiaet plantaire dont les couches s'affaissent sous la pression, cs! surtout celui qui peul meltre on jeu celte claslicite dont I'ongle est doue.
En effet, lorsque la phalange s'enfonce, pour ainsi dire, sous le poids qu'elle supporte dans la cavite Interieure du sabot, eile lend a en operer la dilatation, duns une limile excessivemcul restreinte, d'abord par ['effort qu'exercent, sur son bord supencur en arricre, les deux projections flbro-cartilagineuses qui la surmonteat, les-quelles cedent un pen sous I'effort cl so resserrent en vertu de Icur flexibilite propre, mais sout donees cependant d'une süffisante fer-mete a un certain degre de pression, pour forcer le bord flexible du biscau a cctler ä son tour sous leur action propre : double mouvement de ressort qui est un des elements principaux do rolaslicilc dans la parlie posterieure du pied.
En second lieu, le coussinct plantaire, en s'affaissant sous le poids des phalanges, tend a recuporcr, parson expansion laterale, l'espace qu'il perd en hauteur, comme fail une circ qui s'olaleen s'ecnisant, et a operer ainsi, en dedans des plaques cartilagineusos qui I'enca-drent, un effort dilatateur qu'elles transmeltenl aux parties poste-rieures de I'ongle, deuxieme cause de I'expansion du sabot.
Enfln, lorsque cc memo coussinct plantaire est reduit, par la pres­sion qu'il subit, a sa plus petite cpaisscur, il dcvienl susceptible de
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transmetlrc lui-meme la charge qu'il supporle ;iux parlies qui lui soul sous-jacentes.
Cost alors que la sole, les barres et la fourcheltc entrent cu jcu, comroe appareils d'elasticite.
La sole et les barres fonctionnent, dans ce mecanisme, comrno des ressorts Ires-lcndus, duns lesquels la solidile predoniinc sur Trlasti-cite ctdont les inonveincnts sonl parconseqnent Ires-limites.
Ainsi, par exeraple, lorsque les pressions superieures aboutissent sur la voute de la sole, a laquelle elles sont transinises par 1c petit sesamoitle qui marque sur eile profondement son empreinte, cede voiilequi, dans les conditions normales de conformation du sabot, neportejamais sur lc terrain par sa face inferieure, s'affaisse, sous leur effort, h un degre toujours tres-limile, raais variable toutefois suivanl l'energic de ['impulsion commuuiquee ä la machine; siinul-laoement, scs deux brandies s'ecartent, sa circonfcrence s'elargit proportionnellement ä son abaissement central et lc bord inferieur de la paroi qui la circonscrit el lui fait continuity, eprouve un mouve-ment de repoussement de dedans en dehors, exactement correspon-dant au degre d'affaissement {juc la sole a subi dans sa partie centrale.
Le mecanismo du mouvement dos barres esl analogue a celui de la solo, qui lour esl inlimement soude el avec laquelle elles font corps.
Convergcntcs rune vcrs I'autre par leur bord superieur el par leur extremile anterieure, les barres sont disposees de teile facou, par le fait de cette double obliquite, que lorsqu'une pression s'exerce sur elles de baut en bas, elles lendent, en s'affaissant, a devenir de plus en plus horizontales par leur face inferieure, e'est ä-dire a se rappro-clicr l'une de I'autre par leur bord superieur, el ä s'en ecarter par leur bord inferieur.
Or, de cos deux mouvements en sens inverse, le premier, celui de concentration, cst limile el arrele par la resistance elastique que lid oppose la fourchette, interposee enlrc les bords superieurs des barres auxquelleseile fait continuite; landis quo le second, le mouvement excenlriquc ou d'ecartement de leur bord inferieur, se communique aux. angles d'inflexion et tend a en produire l'expansion laterale, de concert avec les branches de la sole, dont I'efforl dilataleur, corres-pondant a l'affaissement de sa voute, s'exerce au meine moment en dedans de la partie posterieure des quarliers.
C'est ainsi que la sole et les barres, en s'affaissant dans une Ires-
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pelile limiio sous ia pressiou qui leur est transmiso, IcudciU ä pro-duire une legßre expansion de l'ongle. La fourcbette cootribue aussi pour sa part ä ce resullal. Lorsque le corps pyramidal, qu'eile loge dims la cavitc longitudi-nalc do sa face supcrieurc, est lorloment compriiuc, comme cela ar­rive, au moment oil la masse cntierc du corps n'a d'appui quo stir uu seul membre, il tend alors, en vertu de sa propre cxpansibiiite, ä elargir l'espace qui 1c reoferme. La fourclieUc, expansible elle-menie, sc prete ace mouvementqu'eile communique au bord supc-rieurdesbarres, lesquellesle transmettcnt, par la continuite deleurs fibres, ä lour bord inferieur el au\ arcs-boutants; el, ainsi s'ajoute, dans la parlic poslericure du pied, un nouvel effort dilatateur ä ccux qui resultcut des actions sliiuUlaiiecs do la solo el des barres.
Ce mouvement d'expansion de la fourcbette csl portö ä son plus haut degre, alors quo la pressiou sY'xercceu pleiu sur ie somrnet do sou arete, comme cela a lieu dans les allures rapides. Refoulee, pour ainsi dire, de haul en has, l'arete de la lourcliello tend ä s'effacer ainsi quo la lacune mediane dontelle est 1c relief Interieur; les glömes re­pousses lateralement par cello sorte d'epanouissement do I'eminence qui les separe, exercent sur les arcs-boutants, auxquels ils soul al-li'iianls, une pressiou de dedans eu dehors, qui porte I'expansion laterale du sabot ä la liniile la plus extreme qu'eile soil susceptible d'alleindre.
Tel n'est i)as 1c seid röle de la fourcbette dans 1'elasticite. Les pres-sions qu'eile supporte tendent ä la rapprocher du sol dent clle est separee par un vide dans les conditions ordinaires de l'appui, el lors-qu'elle 1'a alteinl, eile fonclionne encore comme appareil d'amorlis-scment, eu vertu de la consistance elasliquc de la come qui la forme. Sa projection saillantc, dansla concavitede lasole, fait alors I'offlce, au dessous du pied, d'une sorte de tampon inerte qui, interpose en-Ire les parlies vives el la lerre, contribuc h attenuer les efforts des chocs, de concert avec le coussinet plantaire dont la fourcbette n'est, pour ainsi dire, que le complement cxlerieur.
Quant au jeu special des talons dans relasticite de l'ongle, nous croyons que M. Gloag I'aun pen cxagere.
Sans doute, celle region du pied jouil d une plus grande souplcssc que toutes les autrcs. Avant exclusivement pour base les bulbes du cartilage et du coussinet plantaire que revet supericuremenl la come flexible des glömes et des plaques areiformes du periople, les lalons
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peuvent sc prßler avcc facilitö aux pressions transmiscs ä l'intörieur de l'ongleet serenverser impcu cu arriero lor3(|uc cos pressions sont cxcossives, comme dans les allures les plus prceipilöcs. C'est cc (pie confirment ios resullats dos expöriences faites avcc l'elau. Mais si le renversement dos talons en arncre est rendu facile par le pen de resistance qu'oppose ä l'expansion des bulbes la corne dos glömes du periople, il n'en est plus de meine de la flexion en bas, a quoi met obstacle la resistance considerable des angles d'inflexion dans rinterieur dosqnols repose la base des bulbes. Celte resistance est teile, quo nous n'avons Jamals vu, dims l'ötau, le talon du sabot s'abaisser au-dessous du niveau du plan inlericur du pied, bien que cepeudanl la pression des mors de l'etau no s'exerrül que dans nn point circonscrit.
A co dernier egard, l'idee de M. Gloiiö1, uc nous parait done pas completement juste. Sans doulc, lorsquc Ton a diminue par 1'arain-cissement la resistance des arcs-boutants, ct raonage tin vide entre les talons et la face supericure des eponges du fer, il peutsepro-duire un leger mouvement d'abaissement dc cos parties; mais ce sont in des circonstances oxceptionnelles. Dans 1'etat normal de force et d'appui do 1'ongle, ce fait no nous parait pas so produire.
il resulte des developpements dims lesquels nous venons d'entrer :
1deg; Que le sabot, considere dans son ensemble, n'esi pas compttle-meni immuable dans sa forme; qu'il pcut, dans une ccrtaine liniile tres-reslreinte, il esl vrai, mais reelle, so preter a l'effort des pressions intcrieures et revenir, quand idles cessent, a sa forme primitive, ce qui constitue co que Ton a appelle sou elasticM;
2quot; Quecette elasticite est surtout manifeste dans la partie posle-rienre de l'ongle, lä oürenvelopperesistantedela paroi est interrom-pue duns sa continuiteet remplacee par la corne plus flexible des gbv mes de la fourchetle et des plaques arciformes du periople ;
3deg; Qu'elle estmise en jeu, au moment de i'appui, par la sommc des jiressions que les phalanges transmettent ü rinterieur de la boite cornee;
4quot; Quo la dilatation qui resulte de ces pressions accumulccs so manifeste:
a. Tout autour du bord superienr del'ongle, dont le biseau fie cliit un pen sous rctTort du bourrelet 5
h. D'une maniere plus sensible, au niveau des bulbes des cartilages el du coussinet plantaire, (|ui exercent un effort dilalateur sur les
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glömes ilc la fourchette et les replis arques du pöriople, ol on döter-minent le renversemeut en arriöro;
c. El, en dernier lieu, vers la circonförence inlericure de la paroi, a la region posterieure des quarlierset au nivcau des talons, oil I'e-cartement est le resultat des actions combinees do la sole, des barres et de la fourchette, qui tendent ä produire un mouvement excentri-qne, en s'affaissant sous !e poids qui les coinprime.
Co mouvement excentrique ou do dilatation est d'autant plus mar­que, quo l'effort des pressions s'exorce davantage sur les parlies posterieures de 1'ongle. Ainsi, par exemple, il est porle ä la dcrniere liinile qu'il peut atteindre, dans les allures les plus rapides de l'ani-inul, au moment oil sos phalanges couchees en arriere, en position presque horizontale par le fail de Texlreme fermeture en avant de l'arliculation du boulet, refoulent los halbes renfles du coussinet plantaire entre les deux plaques cartilagineuses, ct pesent, de tout le poids donl cllcs sent chargecs, snr le sommet de Faretedela four­chette, en sorteque, par celte heureuse disposition inecaniqno, la puissance de ressort du sabot se proportionne d'ollo-meinc, pour ainsi dire, ä l'energie des efforts qu'il doit supporter.
En exposant cello Iheorie do rclnslicile du sabot, nous nous sommes inspire, on a pu le voir, des idees principales ([no Bracy Clark a formulees sur co point si important de la physiologic du pied du cheval, mais nous nous sommes cITorce de les depouillcr de tout ce qu'elles presentent d'exagerß dans I'expose qu'en a fail ce celcbre veterinaire.
Dans la conception do Bracy Clark, en effet, rclastieilc du sabot est une propriete si evidente ol qui frappesi immediatement les sens, qu'elle no saurait, suivant lui, etre mieux comparee qu'ä la souplesse ties branches ßexibles de rosier; idee fausse par son exageration menio, ol contre laquelle on ne saurait trop premunir, parcc qu'elle est une dc cellos qui onl exerce I'influence la plus Idcbeusesur lapra-li([uc dc la ferrure. JVest-ce pas en vuc dc la conservation de ce qu'il croyait etre dans 1'ongle une veritable faculte d'expansion, que Bracy Clark Ini-incmc a depense taut d'cl'forls d'argent et d'inlelli-gence, pour rendre usuellenicnl applicable anx plods du cheval le for ä charniere simple ou multiple. Los differents fers a patente de Co-leman, invention malheureuses'il en ful, ne sonl-ilspas le produil do la meme preoccupation excessive, et taut d'autres conceptions du memo ordre, dont llustoire sera mieux plucee ailleurs. Mais e'est
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siirtnut dans les manoeuvres praliquamp;s sur I'ongle lui-m6me qu'ou reconnait la pernicicuse influence de ces doctrines exa^eröcs. N'est-cc pas elles, en effet, qui out conduit ä la pratique deplorable de di-minuer, jusqu'ä mince pellicule, repaisseur des barres, ces sortes d'etais disposes par la nature pour rnetlre obstacle au relrait de I'on­gle sur lui-meme? N'est-ce pas d'ellesquc derivent, en ligne directe, I'operation d'amincir jusqu'ä la rosee rextremitc des brandies de la sole, dans rinterieur des angles d'inflexion ; celle d'abatlre les ta­lons pour diminuer d'autant la resistance qu'ils opposeraient, d'a-presla theorie, ä la dilatabilite de I'ongle; ct cello pratique insen-see, si souvenl raise en usage, cependant, d'ouvrir les talons, c'est-ä-dire de rompre avec rextreraite du drawing knife la conti-nuitc des arcs-boulants, pour donner h la parlie posterieure de I'ongle plus de souplesse ct d'elasticile? Autant d'operalions du-plorables dans leurs resultats qui vont contrc le but qu'elles se proposent d'atteindre, car, en diminuant la resistance du cylindredu sabot, dans sa parlie posterieure, elles ne lendenl ä rien inoins qu'ä en determiner le resserrement.
Combien elait mieux inspire noire Lafosse, lorsqu'il conseillait de laisser aux talons leur hauteur el loule ieur force de resistance pour conserver au pied loulcs scs proprietes.
C'est que, en el'fct, ces regions de I'ongle que rancienne mare-chalerie a si heureusement designees sous 1c nom d'arcs-boutants (arcus pidxans, arc qui pousse), ne sauraient avoir trop de solidile pour s'opposer au mouvement de relrait que la boile coniee, en vertu de sa forme et des qualiles de sa substance, tend incessamment a eprouver sur elle-meme : temoin ce resserrement inevitable qu'elle subit lorsqu'elle est separecdes parlies qu'elle renferme, ct dopouillee par Tevaporation des liquides qui l'impregnent, resserrement si puissant, que memo, en remplissant le sabol de plätre et l'etayant en dedans avec des poutres de for, on ne pent arriver ä y meltre coin-pletement obstacle.
L'art du maröcbal doit sc proposer pour but ä atleindre, de con-server au sabot 1'inlegritc de sa forme si essenticllemcnt lice a celle de sa fonction. Ce rcsultat, on 1'obtiendra en laissant toute leur force de rfeislancc aux barres el aux arcs-boutants, ct non pas, en redui-sant leur epaisseur par des amincissements inconsidercs, pour tächer d'augmciilcr, dans la boite cornee, les conditions de sa souplesse et de sa ßexibiiile; proprietes qui ne lui sent inherentes a des degres
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extremes de döveloppemcnt, que dans los reves des physiologistes, mais qui, en realite, n'existent quo dans une Ires-pelite raesurc.
Ainsi, el nous insistons sur cc point, parce qu'il est capital, cc que Ton appellc la dilatabilite du sabot, son expansibility, son elas-licilc, doit sc reduire äce fait, qu'il n'est pas absolument immulable dansses dimensions; que sa rigidilö n'est pas teile qu'il no puisscse preter ä rexpansion des parties intöricurcs, mais, dans des limites si restreintes, que le mouvement qu'il subil est ä peinc perceptible ä nos moyens d'exploration.
Ce n'est done pas dans le sabot, considere commc appareil meea-uique, que reside la plus grande puissance 61astique de rexlremilc du membre, mais bien dans les parties que le sabot renferme: duns Ja cutidure, dans les membranes d'envcloppes de la phalange, el sur-loutet principalemcnldans ses prolongcmenls carlilagineux et dans son coussiuet plantaire.
Ce sont ccs parlies qui, en vertu des propnetes dont elles jouis-scnt de s'etendre, de sc resserrcr et de sVqmnouir, changent do forme sous I'influence des pressions, et laissent s'amorlir et s'etein-dre, dans la souplcsse de leur substance, les derniers effets des chocs.
F,a cotnpressibilitö dont elles sont donees, qui leur permet de se reduire si facilement ;i mi plus petit volume, ne rendait pas neces-saire que le sabot se prekit dans une grande etendue a leur action expansive.
La construction tonte particuliere du pied de l'äne el du mulct donne bien la demonstration dc la fonclion principale que remplis-sent, dans relaslicile, les parties flexibles contenues dans la boite cornee.
Chez ccs animaux, le sabot est complctemenl inexpansible. II est si clroit, si haut el si fort en talons, si profond dans sa sole, si resis­tant dans ses barrcs et ses arcs-boutants, si epais, si rigide, qu'il n'est pas admissible qu'il puissc se preter au plus petit mouvement dc dilatation Interieure, et cependant eclte conformation de I'envc-loppe cornee du pied ne met aucunc gene a la liberte des mouve-ments. Cost que son inflexibility est conlrcbalancce par le grand döveloppemcnt relatif du coussinct plantaire et des cartilages late-raux qui se projeltenl, en arrierc de la troisieme phalange, dans une elendue beaucoup plus considerable que dans le cheval, etaugmen-
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lent ainsi de beaucoup la parlie elastique Ue la premiere assisc plia-langienne.
En resume, les phönomenes essenliels de l'elaslieile de la region digitale se passcnt dans la cavile meme de la boitc cornee.
Cctte boile ne concourt ä leurproduction quo dans uric tres-petite mesure, puisque le mouvement d'expansion laterale dont eile esl 1c siege no pout se produirc que dans les limiles excessivemonl res-treintes que lui impose fatalement relaslicite si bornee des lames podoplijIleuses et de leurreiiculum sous-jacenl.
Au delä de ces limites, I'eNpansion dc 1'ongle no pourrait s'effec-tuer sans en determiner le desengrenement.
Certaines formes de bleimes ascendanles, le lon^ des lames kera-pbyllcuses, ne reconnaissenl peut-etre pas d'autres causes qu'un ef­fort trcs-puissant de dilatation extreme que Ic sabot a subi dans un temps donne?
C'est cc quo nous apprecierons au chapitre de la pathologie *.
5 III.
DES APLOMBS COIVSlDfenKS DAKS LA REGION DU PIED.
Apres avoir ctudie, dans les paragraphes precedents, les condi­tions generales de la structure du pied, et cherche ä faire apprecier 1c mcrveilleux mode dc fonctionncment des differentes parties qui Ic composenl, comme appareils producteurs, touta la fois, dc la force et de rclasticite, il nous faut maintenant consacrer quelques deve-loppements ;i la consideration des rapports de longueur et de direc­tion des rayons plialangiens, avec coax des regions metacarpiermes ou metatarsiennes -, rapports de l'harmonie et de la rcgularite, des-quels depend la production de la plus grandesommc des effcts utilcs dc la part du mecanismo du pied, avec le moins de deperdition pos-
1 Le lirage de la feuille qui precede celle-ci elait (ail, I jrsqne nous avons eu-leiulu Ai. Keynal donncr communication a la Suciele nationale et ecuirale de medecine velerinaire, danssa seance du 9mai 1851, dune Serie d'expöriences qu'il avail faites, pendant qu'il servait comme veterinaire miliiaire, dans le but de reconnaitre suivant quel mode el dans quelle etendue se produisait ic luouveineiii d'elasiicite du sabot-, admis par Bracy Clark. Cos experiences ont quelque analogie avec celles deM. Reeve que nous avons relatees plus ham, etleur sont anterieurcs, puisqu'clles datent de 1845; mais comme dies smit i-estccs jusqu'a ce jour iuediies, nous n'avons pu en faire mention ailieurs que dans colic note. Elles icndraienl, d'apres M. Reynal, a dcinonlrer que la di-laiation du sabot ä sa circonference plantairc cst complelement nulle.
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sible lt;lcs forces. Cost la une (luestiou d'une importance superieure dans l'applicalion.
II n'enlrc pas dansle plan de ce travail d'etudier toutes les lignes d'aplomb des coloanes locomotrices. Nous rappellerons seulement qu'il faut entendre, sous ee nom, des iignes pcrpcndiculaircs, con-duiles de certains points d'election des regions supei-icures vers le sol, Iignes imaginaires auxquelles l'observateur compare la direction des membres d'uu animal, et qui lui permettent d'apprecier si cette direction esl teile, que 1c poids du corps soit reparli sur les rayons articulaires, dans les conditions les plus favorables pour lasolidite du soutien el la libre execution des mouvements.
Dans la region du pied du cheval, l'aplomb ne pout etre considere comme regulier, qu'autant que les rayons du metacarpe ou du mela-tarse, dans la station immobile, suivent une direction parfailenient perpendiculaire au sol et so reunissenl ä la premiere phalange, en formant avec eile un angle obtus de 135 a 140 degres environ, ce qui suppose quo le sabot rencontre la terre sous uu angle variable entre 45 et 40 degres '.
C'est dans ces conditions de perpendicularite absolue du rayon du canon el d'inclinaisoa des phalanges stir ce rayon et sur le sol, (pie la repartition du poids du corps se trouve le plus reguliere-ment faitc sur les os el sur les soupentes elastiques qui leur sonl annexees; c'est dans ccs conditions aussi que I'action musculaire
1 La figure ci-joinie fait comprendre que tolle doit elrc, ••n effct, la mesure relative tics angles du boulei el du pied sur le sol.
Suit ab le canon perpendicu­laire ci tie le levier pbalangien. II est evident (|ue , si Ton aihnet (jiie Tangle BCD, fonne par la rencontre du pied avec ie sol, esl egal a i5 degres, Tangle ABC doil egaler 135, eel angle elanl la somnie d'un angle droit abc' et d'un autre angle c'bg #9632;= bcd, conniie la construction I'indique.
laquo;
i*) #9632;
Mais it doit elre bien entendii
B
C'
que eette demonstration geome-
\
Irique ne pent pas elre prise a sa
lettre rigoureuse. En fait d'an-
A.
glcs formes par les rayons os- ~ seux, II y a taut de variations
individuelles, qu'on ne doit adinctlre qnc des rncsiircs approximatives de lern nuverture.
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DE LA LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;245
s'effectue avec 1c plus d'avantage pour la production du mouvement,
et quc les ressorls arliculaires fonctionnent avec 1c plus de süretc.
11 est facile de comprendre, cn effet, ä premiere vue et sans autre demonstration quc l'aspcct simplement objeetif des parties, quo si les rayons phalangiens affeclcnt sous 1c canon line direction qui sc rapprochc de la perpendiculaire, le benefice de l'angularite du bou-let, conime instrument d'elasticite, se trouvcra proporlionhellement annule, puisque, dans dc tcllcs conditions, la pins grande somnie du poids du corps sera supportec par les assiscs osseuses, et quo les soupentes clastiques, rcpresentees par le ligament suspenseur et les tendons flecliisseurs, n'agiront plus que comme moyens do conten­tion on comme cordes de transmission du mouvement.
Si, d'autre part, les phalanges sonl trop obliques surle sol ctsons le canon, an effet inverse se produira. Par le fait meme dc la trop grande obliquite de la surface de rapport de la premiere phalange avec le rayon metacarpicn ou motatarsien, une plus grande masse du poids du corps tendra, en effet, ä etre deversee sur les grands se-samoides et sur les appareils funiculaires qui les suspeiulent et les soutiennent : repartition nuisible, qui dimiuue les conditions de la resistance des ressorts, en exageraat cellos de leur souplesse, et aboutit infailliblcment a en causer la destruction.
On pent donner une demonstration geomclriqnecle cettc proposi-lion, en emprunlant h Bourgelat, l'une des ingenieuses idces qu'ii a exposees dans son Traile dc ferrure.
laquo; Soil ä present, dit Bourgelat, le sabot de Fanimal envisage laquo; comme rextremitc d'un levier resultant de l'os du paturon et de la laquo;, conronnc : le point d'appui sera sous le canon, dans la direction laquo; de l'axe de cette partic; le bras accorde ä la resistance se trouvcra laquo; dans la portion du paturon, depassant en arriöre cette ligne de di-laquo; rection, ainsi quc dans les os scsamoides; celui de la puissance, laquo; enfin, aura tonte la longueur restante du paturon et toutc celle de laquo; la conronnc et du pied jusqu'ä la pince. Ce que nous entendons laquo; par la puissance, nepeut elrc autre chose que la reaction du sol laquo; centre le poids de l'animal, et nous supposons ici les articulations laquo; du pied avec la couronne,et de la conronnc avec le paturon, dans laquo; le moment d'inflexibilite qnc produiraitla tension du tendon.
laquo; Dans cet etat, ct hors dc la station du cheval, il est rvident quc laquo; 1c poids dc la machine sollicilcra sans cesse la diminution de l'an-laquo; gle, qui a lieu an boulel entre I'avant du canon ct le dessus du
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246nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOGIE.
laquo; paturon, et quo la sculo force qui pourra s'opposerä cc quo eel cc angle soil de jtliis en plus resserre, n'agira que par 1c Icudon aide laquo; du bras tormine par les ossesamm'des '.raquo;
Representons par une figure cotle ingenieuse ponsce, pour la reiuliv plus frappante el en completer la d6monstration.
Soil, dans la figure Iquot; ci-jointe, lo profll dc la region du pied dc-puis le milieu du metacarpe.
La ligne brisee abc, rcprescnle le levier fictif qn'admel ^ourgc-lat; B csl le point d'appui de ce levier, sous 1c rayon du canon, an ccnlre do rarticulation melacarpo-phalangienne; ab est le bras do levier de la resistance, representcc par les tendons qui glissent sur la surface poslerieurc des sesamoides, el bc estle bras de levier dc la puissance representee par la reaction du sol centre le poids iTu corps, ou, en d'autres termes, la reaction etant egale ä l'action, nc peut elrc consider^ conmc le bras de levier du poids du corps lui-incinc faisant antagonisme aux tendons.
Or, dans un levier brise, la mesure do la longueur des bras est donuecparlaperpeiKliciilairc abaisseed'un point de la direction de la force sur 1c point d'appui. Dans la Figure Ile, bd est done la longueur reelle du bras de levier BC,et comme le poids du corps est tenu eu equilibre en it par la resistance des tendons et par celle du sol, il y a consequemment 6quilibre entre la force ta (celle des tendons) agis-sant en a sur ad, et la force p'c (celle du sol) agissanl en c sur cb. Ce que Ton peut formulcr geometriquement, en disant quo ta X ab
1 Hourgeh^Essailhcorique et pratique sur la fermre; Paris, an XII, p. 156.
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UK LA LOCOMOTION.
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= r'c XDB- (db etant e^al ä cb comme nous venonsdel'^tablir.)
Ccci pose, il devicnl Evident, par le soul cxanien de la Figure II, quelorsqne '(.lepoids de la machine sollicite la diminution de 1'angle laquo; qui a lieuau beulet, entre i'avant du canon el 1c dessus du palu-laquo; ron,raquo; la force ta a a iutter contra un antagonisme dc plus en plus puissant, puisque, a mesure que Tangle pbc se ferme, la longueur du bras dc leviernr, augmente proportionnellement, comme lacon-slrnction de la Figure II le demonlre evidemmont. II faut done, pour quo le poids du corps resle en equilibre en b', quo rinteusile d'action de ta soil augrnenlce aussi proportionnellement meme a I'augmentation de force que donne ä pquot;c' 1'allongement do son bras de levier; d'oü 11 resulte, en d'aütres termes, que les tendons ontd'aulant plus ä sup­porter el ä faire resistance coramc appareils dc suspension, que Tan­gle metacarpo ou mclalarso-pbalangien lend plus ä se former.
Cello premiere demonslralion conduit a bien comprendre quo laquo; si laquo; lebras do levier de la puissance (cb ou c'b' dans les Figures I laquo; cl 11) esl exagere contre nature, comme dans les chevaux long-laquo; joiutes, par exemple, ces memes tendons seront distendus par laquo; une force bien plus considerable, puisque I'exces do ce bras sur laquo; celui do la resistance sera plus grand, et vice versa, dans les clie-laquo; vaux courl-jointes'. raquo;
Faisons ressortir la verite de celte proposition par une figure.
Soil la Figure III, dans la-quello se trouvent mises en parallele pour trapper, par la comparaison, les disposi­tions el les directions les plus differenles des regions pha- . langicnnes, a savoir ; d'une part, la brievole el la recti­tude do leurs rayons, et, d'au-tre part, leur longueur et lour inclinaison. II doracure evi­dent, par la seule inspection do cello figure, quo lo bras do levier de la force p'c (la reac­tion du sol) opposöc a cello des tendons ta, s'est consi-
1 Uuurgclai, loco citato, p. 158.
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PHYSIOLOGIE.
derablemcnt accrue ä mesure (juc les plialaugos se soul ullongees et sc soat incliuees davantage, puisque ce bras do Icvicr bd, duns 1c premier cus, csl devenu bu' dans le second, c'cst-a-dirc qu'il a dou­ble ; exageration de puissance enorme centre laqucllc les tendons no peuvent faire anlagonisrae, qu'avec un bras de levier invariable ab, cl qui accumule sur eux une somme d'efibrls auxquels ils sent sou-vent incapables de resisler, comme nous le demonlrerons dans la pathologte.
Ainsi, ä longueur egale des phalanges, la plus grandc inclinai-son sur le rayon du canon augmente considerablement le bras de levier de la force ä laquclle les tendons font antagonisme ; et, quand les phalanges ont unc longueur exageree, comme dans les chevaux dils long-joinles, les tendons ont alors a lutler contrc une force bien plus puissante encore. Dans ce cas, la grandc longueur reelle des rayons phalangiens et leur grandc inclinaison, qui en est une conse­quence forcee, donnont au bras de levier de cettc force une eten-duc trös-considerable, relativemcnt ä cello du bras de levier toujours invariable dans ses dimensions que represente Faxe des grands se-samo'ides.
Mais ce nquot;est pas seulcment lorsquc les rayons phalangiens ont line longueur exagerre, que le levier qu'ils ferment par leur ensem­ble pout avoir do trop grandes dimensions, rolativcment au bras do levier des sosamoides el ä la force dos tendons qui s'y altacbenl. Daus un cheval, d'ailleurs harmoniquement conforme, et dont les rayons du pied ont une direction parfailement reguliere, lebras de levier phalangien pent acquerir une longueur anormale, par le fail, soil dc raccroissement exagere do la totalite du sabot, seit de la trop gnuido longueur do la pinco rolativcment au peu d'elevation des ta­lons, soit, eiilin, des modifications que la forme, l'epaisseur et l'e-(endue du fer, considere dans son ensemble ou dans que!ques-unes de ses parlies, peuvonl imprimer h rassieltc du pied sur le sol.
On pout faire ressortir la verite de ces propositions par une de­monstration graphique, comme dans les theorcmes precedents.
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DE I.A LOCOMOTION.
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Soil, ca efl'et, Figure IV, 1c profil dein region du picd avec i'envcioppe cornee qui cn-tourc ja Iroisiömc phalange.
La lignc abc cst le levier de Bourgelat, cIbd repröscntc la longueur du bras do levier de la puissance qui s'applique on c, pour faire equilibre ä cellc des tendons appliquee cn a. Supposons maintenant que I'angle rac, qui mesure l'ouverture du beulet, de-meure invariable, et (iue, par le fait d'un accroisscmentcxa-gcre, le sabot mno soit de-vcnu mn'o'; rextrcmite du le­vier bc va sc placer en c', et bd va devenir bd'. De memo, si le sa­bot vient en oquot;nquot;, c' se placera en cquot;, et bd' deviendra bdquot;, et tou-jours ainsi, la puissance du bras de levier de la forceanlagonisle des tendons augmentant ä mesure que le sabot s'accrolt.
Mais la supposition que nous avons faite derimmutabilile de Tan­gle du beulet est toute gratuite.
II cst evident qu'a mesure que le boulet s'aecroit, l'effort exerce sur les tendons, devenant de plus en plus considerable, ceux-ci ce-dent, I'angle du boulet se forme davantage, et la plus graude incli-naisonquiacquiörent les phalanges vient augmenter encore, comme cela est demontre Figure II, la longueur du bras de levier inlerieur, et consequemraent l'inlensite de la force qui s'y attache.
Un effel analogue estproduit lorsque la partie anterieurc du sabot ayant, du reste, sa longueur normale, on diminue considcrableraent la hauteur des talons, car le defaut de hauteur de cetln region a pour cffel de determiner une inclinaison plus forcee des phalanges sur le boulet, et consequemment une augmentation de longueur du levier qu'elles representent. Supposons, parexemple, que la hauteur cd que mesurent les talons, dans la Figure V , soit reduitc ä c'u', I'an­gle abc temlra, par ce fait, a se former et ä devenir a'b'c', ce qui convertira bd cn b'd', e'est-a-dire augntontera considerablcincnt la longueur du bras do levier de la force antagonistc des tendons.
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PHYSIOLOGIE. Fis. V.
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Memc effcl sera produit si on applique sous le sabot un for plus cpais en pincc qu'en talons, ou prolonge au dela dc la limite rte la paroi en avant, carle bras de levierphalanglen se trouvera augnotente dans l'un ct 1'autre cas par le fait, et de la plugt; grandc inclinaison des phalanges sur le boulct, et de l'addition au sabot du processus de for, qui augmcnle maloritilomcnt sa longueur.
Inversemenl, lorsque par suite d'une usure anormale oudes pro-cedes de la ferrure, la pince sera raccourcie, et quo les talons auront acquis une grande hauteur reelle on artiliciellc, les phalan­ges lendront a prendre, sous le canon, uric direction qui se rappro-chera de plus en plus de la lignc verlicale, el le levier qu'clles rcpresentent sera proportionnellement dirainuejusqu'ä ce (Jua, par la vcrticalite complete, il soit complelcmenl annule; la transmission du poids au sol s'operanl dans ce cas, exclusiveinent par la continuity des es, et les tendons ne fonctionnant plus comma appareils de suspen­sion.
Enlin, si l'assiette du sabot sur le sol cst rendue irreguliere par rinegalite des hauteurs de scs parlies laterales, il cst facile de com-prendrc quo les ligaments d'union dos rayons articulaircs subiront une traction d'autant plus forte, quo 1'inclinaison des surfaces arti­culaircs, dans un sens ou dans l'aulrc, fera deverser sur l'un ou sur I'autre cole, une pi us grande sommc de pressions.
II rcssort des considerations dans lesquclles nous venons d'en-trcr, quo rouvcrturc dc Tangle articulairc du boulct se trouvc elroi-
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1JE LA LOCOMOTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;251
lenient dependantc dc la longueur, de la direction et de l'assiclte du sabot sur 1c sol, puisque suivant les dimensions dc I'ongle el les hau­teurs relatives de ses parties, le icvier phalangien tend ä devenir plus ou moins oblique sous le rayon perpendiculaire du metacarpe. Cost done de l'assiette du sabot sur le sol el de la nonnalilr dc ses proportions, quo depend, dans l'articulation du boulet, la repartition liarmonique du poids du corps sur les os qui doivenl le transmcllre au sol par leur continuite, ct sur les tendons qui doivent le suspendre ct en animier l'aetion par le jeu de lour elasticile; repartition donl la justesse est essenlielle a la conservation des membres dans lours aplombs et dans leur inlegrite, car, suivant qu'une plus grande sonime de la masse du corps sera irreguliamp;rement deversee ou sur les os, ou sur les tendons, les tendons ou les os, les premiers, sur-tout, pourront etre insuflisanls pour eel execs dc support, et ainsi se trouveront compromises !cs condition?, soil dc souplesso, soil do resistance, donl 1'heureuse association font du membre du cheval un appareil si parfaitement conslruit pour la production dc la force el I'annulation des reactions.
Dans Petal dc nature, le sabot du cheval est maintenu dans unc longueur reguliere et loujours egale par les deperdilions constantes quo lui font cprouver les frottements dc la marclie; et, consequem-ment, la repartition du poids du corps se fait loujours duns I'articu-latiou du boulet, suivant les conditions normales de sa structure el les neccssitcs dc sa fonction, car Jamals 1c Icvier phalangien n'e-prouve d'alloogement cxagerc par la presence d'unexces de come h l'extremite du sabot.
Mais, dans Fetal de domeslicite, il nquot;en est plus dememc; I'lisure reguliere du sabot est presque conslammenl empecbee par I'interpo-sition d'un for entre lacorne ct le sol. Le sabol cprouvc, en conse­quence, un allongemenl conlinuel que ne suffil pas a compenser la diminution lente de l'epaisscur du fer par le frollement; et pour pea que quelque temps s'ccoule avanl qu'un nouveau fer soil applique sous le pied, el que l'intervention du mareclial ait fait disparaitre I'excedant decorne que le sabol aacquis, l'articulation du boulet no tardepas ä ressentir les effets des actions plus violentes qu'exerce sur eile la force anlagonisle des tendons, ä l'aide d'un Icvier plus puissant. Dc la celte gene, d'abord, de la locomotion, puis cetle he-sitation del'appui, puis celte douleur reelle de la region des tendons manifestec par la claudicalion, puis, en tin do comptc, ccs alterations
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iöinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHYSIOLOGIE.
de la structure des cordes tcndineuses, ces deviations si completes
des aplombs des rayons phalangiens, ces allures iiregnlieres, ine­gales, raeeourcies, empecbees, qui devlennenl si souvenl 1c triste apanage des chevaux fatigues et ruinös sur leurs raembres, par suite d'une repartition trop conslamment inegale du poids du corps sur 1'appareil teudineux duboulct.
La connaissance de cette elroile relation, entre l'articulation du beulet et rassiclie du pied sur le sol, est un fait considerable qui do­mino tout Tart du marechal, et sert de base aux differeales metliodes orthop6diques ernployöes pour remedicr aux defauts d'aplomb des incnibrcs du cheval et aux irregulariles de la locomotion ; mais nous devons nous horner aujourd'bui ä cc simple enouce. Nous revien-drons sur cc sujel au diapitre de la pathologic.
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CHAPITRE III.
DE L'INNERVATiON DANS LE PIED.
#9632; I #9632;
L'appareil do I'inncrvation cst trcs-developpe dans la region digi­tale. Analogues aux arteres par leur nornbre, par leur situation, par leurs divisions multiples, par le lacis anastnmotique qu'ils fer­ment sur les faces anterieure et posterieure des phalanges el par leur mode de distribution derniere dans l'epaisseur des membranes tegumentaires, les nerfs lateraux des phalanges, ou nerfs plantaires, completcnt la riebe organisation de la region digitale, el a.joulcnt ä la puissance vegetative, donl eile est douee, une faculte nouvelle, la
SENSIBILITY TACTILE.
Le siege principal de cette scnsibilile est l'appareil des membranes tegumentaires pbalangiennes, dependance el continuile de i'enve-loppe tegumentaire generale, ä laquelie cst devolno la fonction dc raettre I'organisme entier en relation avee le monde exterienr. Seu-lement, dans cette region, la Constance el la continuile des rapports do contact avec le sol exigeaient quo la faculte tactile y fill tres-developpee, et quo, consequemment, les instruments propres de cette faculte, cquot;cst-ä-dirc les papilles, eusscnt une perfection d'organisa-tion correspondante. C'est ce qui arrive en effet.
#9632;Vi!
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DE L INNERVATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i'V-i
Renfleeen maniere de corniche circulaire autour de I'extremite
superieure de la Iroisierae phalange;
Plissee longiludinalemcnt sur la face anterieure de cet os, de fa-Qon h acquerir une elendue superficiellc sept a huit fois plus consi­derable, que celle qu'elle auralt mesurec si eile n'eüt forrae qu'une surface unie;
Etalee cominc un lomentum epais sur la face plantairc du doigl, la membrane sous-ongulee präsente ä la superlicie de son renlle-ment superieur, sur toute Teleiidue de sa partic plantairo et ä l'ex-tremite införieure des fcuillcts multiples que constituent les plis de sa face anterieure, un riebe gazon de houppes vasculaires et nerveuses qui s'elevent de sa trame, nombreuses comme les lilamenls du velours.
Ce sont les papilles ou villo-papilles auxquelles alioulissent les di­visions extremes des uerfs plantaires.
Engainees dans des etuis propres de la substance cornee, olles vont pour ainsi dire ä travers l'epaisseur de cette enveloppe au-de-vant des sensations, et contre-balanccnt ainsi tout ä la fois par leur nombre, par leur masse, par lour longueur, parlour volume, etsur-loutpar la sonitne de sensibility exquise dont elles sont douecs, leur situation defavorable sousle plastron do come qui les revet et qui rendrait obtuse lour faculte sensoriale, si cet antagonisms de dispo­sitions n'existait pas.
Cos papilles sont les instruments de la faculte tactile dans la region digitale-, faculte tres-developpec, malgre repaisseur de la corne-, car, en general, dans l'organisation, eile cst, non pas en raison in­verse do Fepaisseur du Systeme epidermoide, mais bien en raison direcle du developpement dos papilles et de l'abondance des nerfs qui s'y distribuent; et la region digitale ne fait pas exception ä celte regie.
Tel n'est pas, 11 est vrai, 1c role donne aux papilles du pied du che-val paries auteurs qui out dejä traite de cette question. On lesconsi-dere comme des organcs essentiels de la secretion de la corne-, mais, en leur assignant une fonction sensoriale, nous avons pour nous d'abord I'analogie.
Les papilles du doigt du cbeval ne cnrrcspondcnl-elies pas par leur situation, par leur disposition, et, ä part leur volume exagere, par leur forme meme, aux papilles, sircmarquablcmcnt developpees du reste, des extremilcs du doigt de 1'homme, dont la fonclion
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2-gt;4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOGIE.
comme instruments du toucher cst si manifeste? Ces papules digi­tales du clieval ne sont-clles pas encore les analogues des renflements papillaires sous la patle du chien ct sous les doigts des oiseaux, de ceux surlout qui, tels que le perroquel et les oiseaux de proie, se servent do leurs pattes comme d'instruments de prehension et de toucher?
Pourquoi dans le cheval le Systeme papillaire du doigt aurait-il uu usage different de celui qui est assigne au memo appareil dans les a ulres animaux?
Et puis, ä supposcr que cette demonstration par I'analogie ne pa-rüt pas süffisante, la situation memo des prolongements papillaires du doigt ne dit-elle pas leurs usages? Oil les rcucontre-t-on?
Sur le bourrelet d'abord, e'est-a-dire au sommet des fibres parie-taires, n l'oppose de cellc des extremites de ces fibres qui est en rap­port avec Ic sol, en sorte qu'elles se trouvent imme^iatement sous rinfluence des sensations qui leur sent transmises du sol par la con-tinuite des fibres de la paroi. Qu'öu n'objecte pas centre cet usage, que nous supposons aux papilles du bourrelet, l'epaisseur et surtoul la longueur de la corne qui les separe des objets qui doivent les im-pressionner. Celle disposition cst frequenlc dans l'organisation des etres, el bleu des cxemples puises dans l'liistoire naturelle prouvent que la pulpe nerveuse conserve unc exquisc sensibility, malgre Pe-paisseur de son revetement exterieur. Ainsi, les dents sont sensibles ä uu contact nieme tres-leger, malgre la couche epaisse de substance {''luiriiee qui separe leur pulpe intericure du corps qui I'lmpressionne; ainsi, les instruments les plus delicals du toucher, dans un grand nombrc d'animaux, sont les longs polls qui herissent leurs levrcs : tiges inertes et flexibles, inlerposecs entrc les corps exterieurs et la pulpe sensible dans laquelle alles sont comme implantees: et, pour prendre un exemple qui ait quelque analogic avec le sujet que nous trailons, lebec du canard donne ä l'animal des notions tactiles tres-rainutieuses, grace h un faisccau considerable de la cinquieme paire, qui, d'aprös Dugfes, s'epanouit ä lamächoire supcrieure, ä rorigine du bee, entrc l'os et la corne.
Co n'est done pas forcer la vraisemblance que d'admettre que, malgre leur situation eloignee du sol, les papilles du bourrelet sont les organes de la sensibilile tactile.
Quaut aux papilles qui herissent I'extremite inferieure des lames
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DE l'innehvation.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^55
podophyllcuscs cl la surface du tissu veloulö, il semblc quc leur fonc-tion ressorte de leur posiliou meme.
Gelles du tissu podophylleux penetrent un peu en divergeantdans tonte la circonierence du bord införieur de la paroi, afin d'accumu-ler pour ainsi dire la faculte sensitive dans toute la partie de l'ongle qui, par sa position et sa forme, ctait deslinee ä subir la premiere lo contact du terrain ; colics du tissu veloute distribucnt la meme pro-pricte ä la surface solaire, afln que, partout oü s'ctablil 1c contact, Taiiimal en ait conscience pour la siirctc de son assiette sur lo sol et la solidite do son equilibre dans les mouvements.
L'usage quc nous assignons aux prolongcments papillaires des membranes tegumentaires du doigt nous parait done evidemment deniontre.
Est-cca dire que la sensibilite tactile apparticnt exciusivement ä ces organes dans cctte region? Non. Les papillcs digitales ne sent, pour ainsi parlor, quc des appendices de l'appareil nerveux des membranes tegumentaires, des series de processus destines ä pene-trer la corne et a faire participer cc corps inerte ä la propricte sen-soriale dont ils sont doues, si 1'on pout dire, ä l'exces. Mais les mem­branes qui les supporteut sont elles-memes tres-sensibles, et le tissu podophylleux, qui n'al'fccte la formepapillaire qu'ä rcxtremite de ses lames, jouit d'une sensibilite tresdevcloppeedans toule son etendne. Scs processus iamelleux peuvent elrc considercs aussi comme des dependences de l'appareil general de la sensibilite tactile dans la re­gion du doigl, et comme destines, ä la maniere des papillcs elles-memes, a penelrcr la corne, pour diminuer en quclque sorte son cpaisscur sans altenuer sa solidite, el placer plus directemenl le tissu nerveux sous le contact du corps qui doit limpressionner.
La sensibilite exquise des papilles et des processus Iamelleux du tissu feuillete est, du reste, rendue evidente dans une foule de cir-constances qui temoignent en favour de notre maniere de voir. Ainsi, l'animal manifeste loujours une tres-vive douleur lorsque, avec 1'instrument trancbant, on excise, a la surface du bourrclet, des peilicules do la corne traversee par des prolongcments papillaires; ainsi, rien n'est douloureux pour 1c chcval comme 1c pincement de quelques lamellcsdu tissu feuillete cntre les lövres d'une fissure lon-gitudinale de la ])aroi; enfin, la cauterisation par le for rouge ä tra-vers rcpaisseur do la corne des cxtrcmites papillaires qui la pene­trent, comme cela arrive quelquefois dans I'operation de la ferrure ä
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PHYSIOLOGIE.
,!#9632;';:#9632; ;
cliaiul, cst toujours trus-donloureuse ct cause quclquefois ties acci-dcnls inflammatoires tres-mloutables.
La facullö sensitive n'est pas bornee exclusivement aux mem­branes envcloppantes du doigt; scs autres parties Constituantes la possedont, a un degr6 moindrc il est vrai, mais suffisamment devc-loppe pour que, dans les differents mouvements de sa maciiinc, et dans scs dilTeivntes attitudes, I'aniinal ait conscience des pressions que supportcnt les os ot les coussins d'amortissement qui leur sonl annexes, etaussi des tractions que subissent les tendons et les liga­ments. Cette scnsibilitcdos differcnts tissusdc la region digitale, pins ou moins developpeo ou obtuse, suivant l'ordre des systemes aux-quels ils appartiennent, pent elrc projugee d'apres la distribution meme des divisions Icrminalcs des ncrfs plantaires.
II y a, par example, des rameaux destines aux cartilages latoraux; d'autrcs aux bulbes du coussinet plantaire; d'autres a la trame 11-breuse du corps pyramidal, aux plexus arteriels et veineux, au tissu osseux lui-merae, car I'artöre plantaire nc penctre dans les foramens posterieurs de la troisieme phalange qu'cnlacee par un plexus ner-veux ä filaments tres-tenus. Toutes ces parties traversces par des nerfs jouissent done d'une sensibililc propre, sensibililc obscure dans Petat normal, mais qui eclale en pleine evidence dans les con­ditions palliologiqucs. Combicn douloureuses sont, par exemple, et souvent a I'cxces, les caries de la troisieme phalange, de Tapone-vrosc plantaire, des ligaments articulaires, ou les inflammations des gaines synoviales articulaires ou tendiacuscs?
Toutes les parties composantes dudoigt sont done sensibles ä leur maniere; mais la scnsibilite, pour ainsi dire, accumulee dans les en-loppes tegumenlaires est rendue si parfaite par la disposition de leur appareil papillaire qu'on pent considerer ces membranes commc un organc parliculicr du toucher.
Cetle sensibilile, devolue d'une raaniere si spocialc a I'extrSmite des membrcs du cheval, ä travers l'epaisseur dc la masse cornee qui rcnveloppe, etait necessaire pour permettre ii l'animal de graduer, dans les diffcrentes allures, la percussion de son pied sur le sol -. dc calculer au moment du poser l'assiette de sa lace solaire; et de dis­poser les rayons osseux de sescolonnes dc soutien dans les rapports les plus favorables a l'amortissement du choc.
C'esl, on effel, grace a cette scnsibilite digitale quo l'animal a conscience des qualites du terrain sur lequcl il se raeut, et qu'il y
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DE L'lNWKaVATION,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^57
conserve son equilibre aux differentes allures, quels que soient la forme de ce terrain, sa consistaace, ses iuegalitäset lesobstacles dont il est herisse. Guide par sun instinct, regulateur certain des attitu-ludes que doit prendre le niombre pour venir au soutien de la ma­chine dans ies dilTercnts mouvements, il prevoit ä l'avance, grace ä la sensibility tactile do ses doigts, dans quelle altitude il doit rencon-trer 1c terrain pour la plus grande solidile de son appui.
Du reste, ces mouvements automatiques involontaires, si merveil-leusement combines pour leurs lins, dont la sensibility dc la region digitale est une des conditions essentielles, nous pouvons parfaite-rnent nous faire une idöe des rapports qui les rattachent ä cettc sen-sibilite meme, en reflecliissanl ä nos propres mouvements et ä la nia-aiere dont ils so produisent. Instinctivement, sans que nous en ayons bien conscience et sans qu'il soil necessaire quo la volontö y parli-cipe, dans nos differenls mouvements de progression, rimpulsion de la masse du corps sur Ic membre qui vient ä l'appui puur la sou-tenir est moderee et ralentie par une action admirablemont combinee des muscles du tronc et de ceux du membre qui pose encore sur le sol -, en sorte que, lorsque le poser doit se faire dans une excavation du terrain, la masse du corps descend, non pas obeissant aux loisde la gravitation, mais soutenue et ralenlic dans sa tendance vers la lerre par les muscles qui s'altachent au pivot dc l'autre membre.
D'oü resulteun amortisscmeni du choc dont les avantages nous sent bien demontres parl'ebranlement douloureux quo nous eprou-vons dans tout le corps lorsque, n'ayant pas calculc la profondeur d'un trou qui se trouve sous nos pas, on la hauteur d'une marche ä franchir, nous atleignons 1c terrain en tombant sur le membre pret ä l'appui.
Bien ccrlainement que, sans la sensibilite du pied, nous ne pour-rions pas avoir conscience aussi exactement de la distance qui nous separe du sol, el mesurer avec autant de precision Fespacc k franchir.
Eli bien, il en est de meme du cheval, dont lo principe regulateur i'onctionne d'aprcs les memes lois. Instinctivemeni, et quelle que seit la rapidite du mouvement iinprimea sa machine si pesante, le cheval n'atteint pas le sol comme une masse inerte.
Dans les mouvements oü il no pcrd pas tcrre, sa chute sur le mem­bre qui vient a l'appui est ralentie par Faction combinee des muscles du tronc synergiquement lies ä ceux des membres qui sont encore au soutien; et, dans les allures oü la machine lancee dans I'es-
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PHYSIOLOGIE,
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pace ne progresso que par bonds succossifs, los actions dc la pesan-teur, qui s'oxorccnt alors avec line energie auymentee tie tonic la force d'impulsiori, sent merveilleusement amorües par les attitudes quo prennont les menibres au moment du poser, altitudes de la re-giilarile desquelles la sensibilo tactile du pied est 1c principe fon-damental.
Cost grace ä celte sensibility de scs pieds quo, quelle que soil la vilesse du mouvcment imprimöe ä sa machine (et souvent clle est excessive, comme dans los courses), 1c cbeval conserve un equilibro si solide dans son instability.
Croit-on, parexemple, que, sans cetle propriole do sos doigts cornes, le cbeval des monlagnes aurait cetle siirete de jambesqui lui permet dc longer le bord des abinies sans danger pour lui et pour son cavalier?
Croit-on quo le hunter anglais, lance sur la trace des fox-hounds, pourraitdans sa course impetucuse francbir avec tant do surete les obstacles qui se berissent devant lui, s'il n'avait pas ä rexlrcmite de ses doigts un apparoil du lonelier qui lui donnäl conscience du ter­rain duquel il s'clanco, et de eclui sur lequel il retombe?
Et lecheval aveugle, qui leve haut les membres anterieursä cba-cuu de ses pas ot qui semble, ainsi, sonder du pied I'espace avant do s y lancer, coinmc i'aveugie fait do sou baton, ne donne-l-il pas la preuve de l'usage devolu ä la sensibility digitale dans la pro­gression?
Buffon a ditdans son magniflque langage que le chien voyail par le ncz, tanl la finesse do I'odorat lui sort do guide sür pour suivre la piste do I'animal qu'il poursuit. On peut, en emprnntant I'expression du grand naluralistc, dire des chevaux aveugles (prils voient par les pieds, tant la scnsibilitc tactile de cette region donne encore do su­rety ä lours pas.
Du restc, s'il etaitbesoin d'unc demonstration cxpcrimonlale de la necessity que les doigts cornes du cbeval soicnl douös d'une sensi-bilite tres-developpöe, on la trouverait dans les consequences do I'o-I'.cralion de la ndvrotomieplantaire.
Lorsqu'il cxislc dansle sabot du cbeval unc douleur persistanteet irremediable, qu'accuse incessammont unc claudication tcllemciil marquee que I'animal est devenu imprnpre ä tout service, on se de­cide quelquefois a pallier le mal, qu'on est impuissant ä guerir, en eteignant la sensibilile dans le pied par la section avec perte do sub-
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DE I.'mNERVATIOX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 259
stance des nerfs qui la lui distribuent; operation dont nous traite-rons avec detail en son lieu.
Qu'arrive-t-il alors? C'estquel'animal dont lesoxtrcmilos digitales sent ainsi destitutes dc la propriete de sentir ne sait plus propor­tionner l'energie des percussions de son pied sur le sol a la force de resistance dos parlies qui 1c constituent ; d'une part, parcc qu:il n'a pins aussi exactement conscience do la distance qui separe son pied love du terrain sur lequel il doit ctre pose; et d'autre part, parce qu'il n'est plus prevenu par la sensation do 1'intensile do la percussion. Le sabot est alors ü l'extremite des rayons osseux comme une sortc de masse inerte, independante du Systeme sensible, quo i'aniinal lance dans I'espace el heurte contre les corps qui recouvrent iesol, saus prevoyance de ee qui pent arriver, sans conscience de ce qui est.....et Idle pent elro dans cos conditions la consequence des per­cussions holaquo; calcuUes ct non mesureesdu sabot contre le terrain, qu'il n'est pas nbsolument rare do voir, ä la suite d'allures precipi-tees et prolongees, les chevaux nevrotomises perdre daus lours 11-tieres leurs sabots desuuis des parlies vives fietrles el ramolliesparla gangrene.
La preuve qu'il y a necessite de rintervenlion do percussions sans mesures pour que ces accidents gangreneux se inanilcstont, e'est qn'on ne les veil le plus souvenl survenir que sur les chevaux em­ployes aux rapides allures, ct quo les animaux utilises cxclusivc-menl au pas, apres I'operation, en soul ordinairement exempts.
Mais on pout dire quo ces chutes des onglos, conseculives quel-quefois a la nevrotomicplantairc complete, sont principalement cau-seesparl'extinction dc la force nervcuse, laquelle preside aux actions vögclalivcs des tissus.
Sans entrer ici dans la discussion complete docctte question, qui sera mieux trailee, cl plus a sa place, dans une autfe partie de ce travail, nous dirons quo cette maniere d'intcrprfiter les plienonienes a quelque chose de trop absolu. Saus doute, los nerfs du pied qui enlacent de lours fibres terminates les dernieres arterioles, doivent exercer une influence sur les actions vegetatives des tissnsdc cette region-, mais cette influence n'est pas unique, cl eile n'csl pas ä ce point essentielle quo les tissus demeurent detinitivemenl destitues dc toulc faculto de nutrition lorsque I'action dc ces nerfs vient ä etre d(5-truite.
Interrompez par une resection, m6meconsiderable, la coniinuiie
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PHYSIOLOGIE.
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di;s deux nerfs planiairos avant leur premiere bifurcation, c'est-ä-dire au-dessus du boulet, el cette resection ne nietlru pas obstacle aux manifestations des actions vegetatives; los lissus entames tra-vallleront ä leur reparation avee aulant d'activite et les i'onctions se-cretoires des enveloppes keratogenes continueront ä s'effecluer aussi completes et aussi rapides.
Cespbenomencs de nutrition et de secretion, donl la region digi­tale continue ä ctre 1c siege apres la destruction des nerfs sensitifs, ue peuvent s'expliqner qu'eu admettantla presence, dans les tuni-ques arterielles, de fibres grises ou organiques qui communique-raient aux tissus la force vegetative, c'est-ö-dire la puissance d'af-linitö qui les read aptes ä se combiner avec 1c flulde organisable. i Les alleres, dans cette hypothese, seraient chargees de trnns-meltre aux tissus tout ä la f'ois relemenl materiel de leur composi­tion ctia forcecn vertu de laquelle ils s'en emparent.
L'extinction de la sensibilile tactile des doigts pent done etre consideree comme la cause primitive des accidents gangreneux que Ton volt queiqucfois apparaitre d'une inaniere pour aiusi dire fou droyantc ä la suite de la nevrotomic plantaire.
II en est de meine des exostoses des phalanges, des ruptures des tendons et des fractures des os, dont on a observe des exemples eonsecutivement a la nevrotomic.
L'animal paralyse dans ses pieds, et prive des sensations qui do-vraient s'elever des parties paralysees, nc sail plus proportionner l'e-nergie de la contraction de ses muscles ä la resistance des tendons devenus insensibles auxquels lour effort est transrais, el ä la soiidite des os insensibles eux-memes sur lesqucls ces tendons s'inserenl, et Ton voil alors ces parties ceder comme des corps inertes sous les ef­forts disproportionnes qu'elles subissent.
line autre consequence do l'operation de la nevrotomie, c'estl'lu-ceriitude de l'equilibre dc la machine, surtout dans les mouvemenls rapides.
L'animal, n'elant plus prevenu a temps par le toucher du sol de l'assiette dc son membre, ne sail plus prevoir si les rayons dc ses co-lonnes de soutien actuellement ä l'appui sent disposes dans les con­ditions geometriques necessaires pour la soiidite du soutien de la masse du corps. De lä resulte que ces colonnes defaillanlcs se dero-bent sous les pressions el entrainent la chute de l'animal, et que les
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articulations s'altörent par le fait des efforts qn'ellos subissent (Inn? de fausses conditions d'aplomb.
On evite cn grande partie ccs consequences fatales d'uno nevro-tomie plantaire complete qui prlve le pied totalemcnt. de sa faculte sensoriale, en ne coupant que (es divisions des nerfs qui distribuent la sensibilile au\ regions du pieel oii le mal csl reconnu avoir son siege, et en laissanl loules les aulres parlies en relation avec le cen­tre regulateur par leurs cordons aerveux. La fraction de sensibilite tulelairc laisscc par cette operation partielle ä la region du doigt sufiil pour qiid'aniraal saclie encore faire sonappui avec prevoyance et eviter ainsi les effets de percussions desorganisatrlces.
Ainsi perfeclionnee, I'operation de la nevrotomie est susceptible de reudre de grands services, en permettant encore, pendant qncl-(|iics annees, rulilisation d'animaux devenus complelement irapro• pres a tout travail, par le fait des souffrauces continuelles qu'ils eprouvent dans la region du sabot-, et teile est meine, dans quelques eas heureux, la perfection des resultals qu'elie pent donner, qn'on trouve dans les annales des steeple-chases, des cxeraples de hunters partiellement inerves et qui, malgre cela, out pu sufflre ;i lenrs rudes exercices avec sürete pour eux-niemes et pour leurs cavaliers. Mais nous rcviendrons sur cet important sujet dans un chapilre special.
11 nous sembie ressortir de cc rapide expose que la sensibilile dont les extreraitös digitees du cheval sont donees ä un si baut degrc est la condition fondamentale de la solidrte de ses attitudes et de la sürete de ses mouveraents, sürete si parfaite malgre 1'instabilite do son equilibre.
Le pathologiste salt mcttre ä profit cet to sensibilile si developpee du pied du cbeval pour mesurer, d'apres ses degres memes, la gra-vite des lesions dissiinulees dans la profondeur de la boite cornee.
Le grand art dans ia prognose des maladies inflammatoires des animaux consiste ä peser toujoursa sa juste valeur la douleur dont elb est l'un des symplömes principaux, et ä lui assignor son vrai sens, en la consideranl commerexprcssion lulele de la gravite des lesions, el comme le signe indicateur univoque de ropportunile de l'intervention active du Chirurgien.
C'est siirtout ä l'egard des maladies inflammatoires des tissus sous-ongules que ccs principes dc diagnostic doivent trouver leur application.
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La, rinflammalion doit elro combattue avec activite dös qu'on la voil poindre, en raison de la sensibilite exquise des parties duns Te­int normal et de I'extronie douleur quis'y developpe düs qu'ellessont enflamraees.
Si cette inflammation m^connue ou mal npprecice dans sa cause el dans ses propres est abandonnee ä ellc-meme, il sufflt d'une ou deux fois vingt-quatre heurcs pour que lestissus sous-ongules rcn-dus turgescents par le fluxus inflammaloire, ct comprimes par I'en-veloppe epaissc et inflexible de la boite cornöe, meurent frappes de gangrene dans une vaste etendae, el qu'ainsi des accidents soiivont irrcmediables et toujnurs tres-difflcilement reparables soieat la con­sequence deTexplosion de rinflammalion duns celte sorte iecastel-hnn enrne, si parfaitement adapte dans les conditions normales ä la protection des parlies sensibles qu'ii renferme, mais cause fre-qucntcde leur destruction par la resistance insurmontable qu'il op­pose a leur gonflement dans les conditions pathologiques. Nouscon-sacrerons, du reste, a cello importanto question tous les developpe-ments qu'elle comporte an chapitrc tie la pvoijnose des maladies du pied '.
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CHAPITRE IV.
OEÖ SECaETIOMS DU PIED.
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11 nous reste niainlenant, pour achever I'liistoire physiologique du pied du chevai, a etudier les fonctions speciales qui president a la generation el ä la conservation de l'euveloppe cornce protectrice des cxtremites phalangiennes.
1 Co chapitrc du notre travail claii public i!;ms iß Ikcucil dc medecine vele-rinaire, aprcs la lecture (|ac nous en avons faillaquo; it I'Academic nalioaale lt;ic; inedecine (!;ms sa seance du I i inal iSSO, Inrsque mms avonseu connaissance qne le savant M. Percivall avail exprime, dans son Tratte des boüeries, des klees analogues aux nötres. iNous nous faiso:.s an jii.iisir de reproduire ici le passage de rc traue qui a rapportb cc sujot.
laquo; On ne peut ineltte cn doute, dil M. Pcicivall,qiiele che\a\ a\t la sensation laquo; iln terrain sur lequel il marche, el quo cette sensation sdII 1c prineipe regu-cc laienr de son action ; prineipe cn vertu duqucl il liaimouise ses mouvements
laquo; de mamere a rendre Ic3 |gt;
•iis-iiiiis du sol iiiiiins dures ct molns fatigantes
laquo; pour lui, ct consequi mn.cnt aussi pour son cavalier. Suivant la nature du
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j)ks smuhioNs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2lt;)3
Avant de commencer cette etude, nous nous faisons un devoir do declarer quo la plupart des experiences rapportöes ilans cede partie de aotre travail sur le mode de formation de la come, appar-tiennent a M. Renault, directeur actucl de i'ficole d'Alfort. Bien que scs recherches sur ce point Important de physiologic n'aient jamais mmn, par lui, une publicite directe, 11 est de aotoriete, parmi ses nombreux ('•loves et parmi ses collegues, qne les connuissances bien arrclecs qui out cours aujourd'liui sur la secretion contre sont dues anx travaux do ce savant maitre. Nous devions a la justice de restituer a M. Renault dans ce livre, ä la collaboration duquel il de-vait concourir si ses occupations administratives le lui dissent per-mis, une part qui lui revient si legitimement.
sect; Ier.
Igt;!: LA SECRETION KEUATOGENE.
Le sabot, apparel! inerte, interpose entre le so! sur lequel I'ani-mal repose et les extremites de ses membres qu'il revet et protege, devail rennir en lui tout ä la Ibis les conditions de durete, de resis­tance, de tenacite de substance, de fixite d'adherence aux parties qu'il enveloppe, de soupicsse et d'eiasticite, en vertu desquelles i! peut servir de base aux colonnes de sustentation, de point d'appui aux leviers locomoteurs et d'appareil clastiquo pour amortir la vio­lence des chocs. Nous avons vu, dans !es chapilres precedents, comment ce probleme compiexo etalt resolu par la construction memo du sabot et ses modes particuliers d'adherence aux parties qu'il rccouvre. Mais ilfaliait pour que lebenelice de la reunion deces conditions si complexes demeurat acquisä 1quot;animal pendant toute la durec de son existence, quo le sabot possedät en outre la propriete
laquo; sol et l'energie des mouveraents, la foulee des membres determine unecer-laquo; laine irapressiou sur les uerfs du pied. Or, cesnerfe, en rcmonlant vets 1c laquo; sensorium, renconirent dims Icnr trajetdes nerfs moteurs auxquels lis s'a-laquo; nastomosuiit, el il doit en resulter (|iio les mouvements ;iiix(|ucls cos der-laquo; niers president doivent, par rinierraediaire dc la volonte, etre plus ou moins laquo; inlluenct's, suivant l'energie des impressions que les premiers onl eprou-laquo; vees. Ces impressions font defaut, dans la region du pied, cbez les sujeis laquo; ncvrotoniises; aussi lancent-ils leurs membres en avant, hardiment el sans cc crainte, el percutent-ils U sol avec leurs sabois comme avec im IjIoc inerte, laquo; ce qui iroprime ä loule la machine un mouvementdesaccadefatigantegale-o ment pour le cheval et pour le cavalier. raquo;
( Percivall, On lameness in the horse, p. 190.)
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PHYSIOLOGIE.
de rösister incessamment ä l'aclion des iVnt lernen is qui tendent ä en operer une detrition et une usure conlinuelles. Or, celie proprietc de resistance no pouvait pas resulter uniquement de l'agrögation parliculiere dos molecules de la substance conu'O. II irv a pas de corps, dans la nature, si dar soit-il ct si tenace dans sa composition, qu'un frottement continuel ne linisse par desagregcr el delrnire.
II fallait done, en outre, que la source d'oü la coine du sabot emane, lül toujours active, aiin que saus cesse des molecules nou-velles fussent poussees en avant pour presenter unc resistance tou­jours renouvelee a I'actiou toujours continuee des frottements ex-terieurs.
Teile est, en etfet, la fonction qui appartient aux parties Vivantes quo le sabot revel do son epaisse enveloppe.
Elles jouisseul de la propriety de regeuerer incessamment sa sub­stance, de meine que la peau, les follicules pileux, el, dans un cer-lain ordre d'animaux, les follicules dentaircs conlrebalancent par une secretion continue la conlinuite des deperditions des substances secrelecs.
C'est cello foudion speciale de secretion do substance cornee, propre a quelques-unes Jes parlies composanles du pied, quo nous nous proposons d'6ludicr dans cc paragraphe.
i. La membrane tegumentaire sous-onguUe est I'organe special de In secretion de la conic qui I'enveloppe, de meine que la peau est I'appareil secreteur special de l'epiderme qui la revet.
Cello premiere proposition recoil une demonstration journaliero, soil dans les experiences cliirurgicales, soil dans cellos quo physio-logiquement on pout instituer pour la mettre en evidence. Que si on arrache, en effet, un lambeau de la boile cornee, soil sur la cuti-durc, soil sur 1c lissu podopbyileux, soil sur la membrane veloulec, on verra, au bout de deux jours, suinler a la surface du lissu denude unc couchc de substance concrete , molle el douce au toucher, do consislauce comrac caseeuse, en apparence amorphe, de couleur ge-neraloment jauneou grise, suivant le lieu oil l'op6ration est lentee, qui ne tarde pas a former un revelemeiit protecleur solide sur toulo la surface du lissu depouille el ä reconslituer la conlinuile inlcrieure do la boile cornee en reparant on partie sa breche exlerieure.
Celtesubstancecoucrosciblc, qu'exhaleäsa surface letissusous-on-guiü denude, est unc matiere cornee, fluide a I'elal naissant au mo-
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DES SECRETIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 268
moiit oi'i eile sort de la trame du lissu qui la revel, qui acquiert im-mediatement une consistance päteuse des qu'elle csi etalee ä la surface de la membrane gdnöratrlce, puls se concröle davanlage, puis se flge oniui dans sa forme definilive cn se moulant par sa face interne sur la forme des tissus qu'elle revöt, de maniere ä en repro-diiire exaetement l'empreinte.
Toujours el diins lous les eas on obtlent le menie resultat, si la membrane sous-ongiilec est parfaitement normale el conserve l'in-tegritede sa texture, malgrsect; faction irritante quo ['operation pro-düit necessairemcnt.
C'est ainsi queren voit sereproduirer^piderme, lorsquela peauen esl depouillee par une action vesicante qui u'a pas altere profomle-iiient sa texture; c'est ainsi quo le poll renait du fond de son bulbe, lorsque son follicule generateur est intact, ou encore quo la plume de l'oiseau repousse apres son arrachement, si son follicule n'a pas etc detruit. C'est ainsi meme que, d'apresles experiences de Oudet, ou veil cliez les rongeurs une nouvelle dent se reformer dans 1'al-veole de 1'incisive arrachee, lorsque le follicule secreteur a etc me­nage avec precaution dans cettc operation delicate.
Tons ces pheiiünienes sonl du meme ordre et s'interprelent 1'un par I'autre.
Le sabot est done leproduil concret de la seerölion de la membrane tegumentaire sousongulce.
Mais cette membrane ne presente pas dans toutes ses parlies les memes caracteres exterieurs ct une structure anatomique complete-ment idenliquc.
La cutidure diflere, dans son aspect et dans sa texture, de la mem­brane podopliylleuse, et eile se rapproche par les apparences exte-rieures de la membrane veloulee. Ces differences dans les conditions materielles n'en impliquent-elles pasd'analoguesdans les fonctions, et cliacimc des parties distinctes de la membrane sous-ongulec n'a-t-elle pas un role special ä reraplir dans la secretion cornec?
C'est ä rexperimentation ä nous fournir la solution de ces questions.
Pour proceder ä ces rechcrciies, il faut, suivant la methode adop­tee par M. Renault, lorsqu'il occupait la cliairc de clinique ä Alfort, ctudier isoiemenl ['action secretoire de chacune des parties distinctes de la membrane sous-ongulee.
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266nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHYSIOLOGIE.
Considerous done succcssivonienl loutes ces parlies dans I'ordre oil elles so presentent dc Imut en bus.
II. Les premieres dans ecl oricesoatlamp;bourreletpörioplique et le sillon coronaire sous-jacent qui ic separe du bourrelet principal,
Onel est leur role special dans la secrelion cornee?
II esl faeile de 1'assigner par une experience bicn simple. Arra-chez avee un lambeau de la paroi la partie correspondante du pe-riople qui lui est inlimemcnl unic, et vous verrez la surface du bour­relet et du sillon periopliques se couvrir (func couclie dc matiere concrescible qui se surajoutera ä cellc que laissera exsuder la sur­face du bourrelet propremcnl dil, et s'unira intinicnieul äclle. Avec les progrös du temps, eclte matiere formera a la surface dc la tumour cornee du bourrelet une coucbe grise on noire, tres-dure quand eile est dessechee, mais susceptible de prendre une teiiile grise ardoisee etde devenirmoileelsponsieusclorsqu'elle estsoumise ä Faction do rbuinidite, comma it arrive, par exemple, dans 1c ens dc plaiessup-purantes. Cettc matiere e'est le perioplc regenere. Detruisez au-des-sus du bourrelet principal Ic tissu du sillon et du bourrelet periopli­ques et cette secretion surajoutec ä la come de la paroi ne so produira pas.
Detruisez le bourrelet principal en laissant intact ces deux der-niers organes, et vous verrez le perioplc sculsorlir du fond de sou sillon, tandis quc le travail des granulations bourgeonueuses repa-rera la perte de substance faite a la cutidure.
Enliu, si laissant les deux bourrelels iiilacts, vous vous contentcz seulement de detruire le fond du sillon coronaire pirioplique, vous pourrez obtenir, isolees Tune del'autre, la corneduperiopleet cello do la paroi recouvertes, I'une par i'aulrc, comnie deux tuiles sur un toil, mais sans adliereuccs.
Ce resultat, qu'on obtient artificiellcment par rexperimentation, sc produit spontancment dans quelques cas morbides. Ainsi, dans eclte affection ulcereuse chroniquc de l'origine dc I'ongle, quc Ton designe sous le nom singulier dc crapandine, il arrive quelquefois quel'ulcere, en s'etablissant dans le sillon coronaire, disjoint a leur naissance les deux corncs perioplique el parietaire et les fait pous-ser isolees l'unc de 1'autre.
Dans le crapaud encore, e'est un fait asscz cominun de voir on ta­lons les angles d'inflexion di; la paroi revctus dc deux plaques de
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des sÄCRi5Tingt;s.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;367
comes complamp;ement s6par6es, qui nc soni autre chose que lesglö-mcs de la fourchette dcsuuies de la paroi par une ulccralion interpo-söc onU'c los organes do secretion.
Ainsi done, le bourreletet lesillon coronaireperiopliques sonl les organes spieimx de la söerelion du pMople.
III. Soil maintenanl b reconnaitre lo rölo special de la cutidurc dans la secretion oornce.
Pour cela, enlevez par arrachement ä l'origine de l'ongle, dans une certaine elcaduc circulaire, un lambeau de la paroi, exaetemeut limileinferieurement a la marge inferieurc du bourrelet, do maniere ä ne nietlrcä nu quo la surface de co renüemeat cutanc. Vous ver-rez, au bout de vingt-quatre heures, lespapilles demulees disparai-tre sous une couche d'une matiere jaune, on grise, laquelle, eu so concretant, retablira si bien la continuile du sabot avec lui-nieme, qu'en rexaminant au bout dequinze jours, par slt;i face in lerne, sur im pied dolacbö par maceration , on distingue a poine quelque diffe­rence d'aspect sur la come, ä l'endroit oü la breche a 616 failc.
Voila une nouvelle preuve dc la puissance secretoire dubourrelct. Mais cette experience ne nousdonne pas encore !a demonstration do son role special dans la formation dc la boite coraee. Celto mince couche de corne qui a renipli la breche faite ä la paroi, n'a pas en­core acquis descaraclcrcs suliisammenl prononces pour qu'on ])uiss(! dire au juste quelle est sa texture et h quelle parlio du sabot normal eile ressemble.
II faut done, pour obtenir dc eelte experience une demonstration plus concluante, attendreun plus long temps, afln que cette couche de corne, forraee ä la surface du bourrelet, so soil epaissic par une plus forte poussc cl ait revetu des caracteres plus tranches.
Aubout d'un mois, la corne dc nouvelle formation, ä l'endroit de la lueehe, y constitue une tuineur exuberanlo qui deborde le niveau du sabot normal, irrcguliere ä sa surface, tres-resistantc dans sa couche corticalc, au point que rinstrumenl tranehanl i'attaque avec peine, et mesurant i centimetre environ en largeur depuis la limite de la peau jusqu'ä son bord inferieur. Examinee sur un pied macere, cette tumeur n'existe qu'ä la superflcie? en dedans, le sabot esl par-faitement regulier; sa cavilo cutigerale pn'-scnlc sur tout son con­tour une depression uniforme.
En pratiquant, a I'aide d'une scie, une coupe vcrticale dans la pa-
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roi ä l'cnilroit de la covne de nouvelle formation, on recounait quo la texture de cette cornc est ßbreuse, eomraedans la paroi normale, avec cetfe difference quc ses fibres, au licu de suivre une direction rectiligne depuis leur jioint d-emergence ä la surface du bourrelet, decrivent tuic ligne forlcinent oaduleuse, donl la convexile fait saillie en avant.
A part cette difference dans ['aspect cxlericur do sa coupe, cette come nouvelle csl ideatique ;i celle de la paroi normale sous le rap­port dc sa coiileur, de sa consistaiice el de ses proprieles ctaimiques ct physiques.
Plus tard, lorsque trois ou quatre moissc sont ccnules, celle tu-mcur cornec qui faisait saillie h l'ongirie de Pongle est descendue dc 3 ä 4 centimetres environ el en occupele milieu. Elle forme loujours la meme exuberance ä sa partie inferieure, mais eile va en decrois-sant insensiblement de hauteur jusqu'au bord sup6rieur du sabot oil ellc disparait. L'ongle a repris ä son originc la regularity de son conlüiir. Endedans du sabol macere, la paroi presente le meine as­pect feuillete amp; l'endroit de la breche que partoul ailleurs-, il n'y a aucune irri'ijularile an m\cm du köracele exterieur. Snr une coupe verticale, les fibres de la paroi ont repris leur direction rectiligne ä leur point d'emergence, mais ellcs vont loujours on obliquantun pen en avant h mesure qirelles descendent, et arrivees au niveau dc la projection do la tumcur, ellcs decrivent celle forte courbe onduleuse que nous venons de signaler.
An bout de septä liuit mois enfin, le keracelc extericur est des-cendu an niveau dubord inferieur de la paroi; la surface exlerieure tlu sabot a repris rimiformile presque parfaite de son contour, el sa cavite Interieure est parfaitement uniforme. Une coupe verticale faite a l'endroit de labrcche, ne laisse voir dans la direction des fibres qu'un peu plus d'obliquite en avant, an niveau du bord inferieur du sabot.
La conclusion a tirer de Texpose do celle premiere experience, e'est que la come, d'apparence fibreuse, (jxe nous avons reconnue conslituer laplus gründe masse de la paroi 4mane du bourrelet lui-meme; (/ue le bourrelet est consöquemmenl forgone principal de la secrelion dc la paroi du sabot.
Mais la paroi n'est pas formee senlemcnl jiar la masse compacte de ses fibres longitudinales; a sa face interne, eile presente une disposition lainellenso toute particuliere ct une structure difCcrcnte
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DF.S Sh'CBETIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iG!'
de celle qui apparlient ä la plus grande masse do sa substance.
Le bourrelet seal est-il capable de lui ilonner cette forme compUte, ou bicn n'est-il pas necessairo do I'intervention d'un aulre appareil de secretion pour quo la paroi se modele duns la forme qui lui esl propre lorsqu'elle est completcment achevec.
Cost i\ rexpriiiiicnlation qu'il laut encore demander la solution de celle question.
Dans ['experience prccedente, on voit bien que le bourrelet con-court h la formation de la paroi, mais on nc distingue pas nettement encore quelle est sa part exclusive dans ce concours. 11 faut done etudier son action, completement isolce de celle des parlies qui lui sontannexees.
Dans co but, arrachez sur un sabot un lambeau do la paroi, de-puis le basjusqu'en haut, de maniere ä mellrc completement l\ nu la surface du bourrelet el du lissupodophylleux dansune etendue cor-respondante en largeur; puis separez par une incision transverse 1c bourrelet du tissu podophylieux et enlevez toute la couche do ce dernier jusqu'a I'os, alin do ponvoir etudier isolement Faction se-creloire du premier.
An bunt de quelques jours vons verrez exsuder, a la surface du bourrelet, la couche de cornc concrete qui doit remplacer le sabot ebrecbo, pendant quo, simultanemcnt, s'operera l\ la surface de I'os le travail de granulation, ä l'aide duquel doit se reparer la perle de substance du tissu podophylieux.
Celle cornc de nouvelle formation, identique dans son aspect el dans ses caractercs exterieurs h celle que nous avons vue sc former dans les memes conditions de la premiere experience, constiluerade meine, au bout d'un mois, a l'origine de l'ongle, une tumeur exu-berante tres-dure, irreguliere a sa surface et comme sillonnee de pctits reliefs superposes immediatement au-dessous do la peau.
Apres la maceration, le sabot soumis a eettc experiencelaissc voir sa goultiere culigeralc parfaitement retablie dans sa continuite et dans sa forme, par rospece de jetee quo rcpresentc enlrc les deux cotes de sa breche la pousse dc nouvelle corne. Mais au-dessous de cello pousse la breche existe aussi large et aussi complete qu'au mo­ment de ['operation, le tissu podophylieux detruit n'ayant puappor-ler sou conlingeutn la reparation.
All bout dc trois ou qualrc mois, pendant lesquels on aura du veiller a detruire incessamment le travail de cicatrice dont le tissu
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podopbylleux est le siege, afin'de prevonir son intorvenlion dans la si'cretion cornöc, Ic keracele du biseau sera descendu de 3 ä 4 centi­metres environ, formaaten dehors du niveau du sabot une exube­rance plus saillante que dans la premiere experience, et prescnlanl, comnie caraclere physique, une excessive secheresse et unc durele comme picrreuse do loute sa substance, que les instruments trau-cbants out do la peine a entamer meme avec l'aide d'un marleau. La surface externe de cello come do nouvelle formation est seclic, de-polie, souvent fendillee longitudinalement, ct laissc voir plus nette-raent dessinee sa structure d'apparence flbrillairc. Sa surface interne, eludiec apres arrachemenl on maceration, ne montre aucun vestige de la disposition lamelleuse parliculiere a la lace interne de la boite cornee normale. Elle est concave, irregulicre, rugueuse au toucher, ct laissc apparaitre plus neltement encore que la surface externe la charpente fibreuse do la corne.
Enfln, quand la descente dc la corne nouvelle s'est operee jusqu'en has, ce qui demande dc sept ä liuil mois, suivant les sujels, la conli-nuite du cylindre de la paroi esl relabiie dans toule son elenduc, mais la corne qui occupe le lieu de la breche differe de la corne normale adjacente par sa plus grande saillie, I'irregiilarile do sa surface fen-dilleelongitudinalement, sillonnee de ccrcles transversaux, rugueuse au toucher, secbe, depouillccde vernis.
A sa face inlerne, eclte corne no presente line disposition regu­liere qu'au niveau du biscau oil la cavite cutigferaleest regulierenient formee: mais au-dessous, 1c tissu keraphylleux manque complete-ment, depuis le baut jusque en bas; et ä I'endroit dc la jonction du bord infericur dcla paroi avec la sole, il existeune solution de con-linuile de la boite cornee par defaut do souduro dc ces parties enlrc dies.
Les resultats donncs par Texperience que nous venons de rappor-tcr so produisent souvent spontancmcnl dans la pratique, lorsque a la suite de blessures ou de maladies, comme le crapaud, par oxem-ple, lelissu podopbylleux aeted6truit, transform^ dans sa texture oumodilie dans ses fonctions, ct qu'il ne concourt plus ou qu'im-parfaitement ä la formation de la paroi; faction secretoirc du hour-relet s'op6rant alors isolemenl ou ä pen pres, la corne qui en ömane sc presenie avec les caractercs de forme exterieure ct dc structure quo nous venons d'indiquer.
Cetle experience demontrc, de concert avec les fails pratiques,
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des si5crStions.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;271
(Tune part, quo I'action du bourrelet, isolcc de celle du lissu podo-phylleux, ne pent pas cngciulrer une paroi complete, achevce dans sa structure ot donee de toutes le qiuditos inhärentes ä la paroi nor­male 5 et, d'autrc part, qucsans la participation do la membrane po-dophylleuse, la structure lamelleusc de la face interne de cette par-tie del'ongle ne pent elrc obtenue.
line nonvclle prenve que ccttc participation cst necessaire pour quo la paroi soitj9ar/mVe, e'estque, si au lieudedelruirele tissu jjo-dopbylleux, commc dans ['experience preeedente, on le laisse intact, Ic sabot pent, au bout du temps voulu, recuperer si exadement sa funne extericure et intcrieure et ses qnaliles primitives, qn'il n'est pas possible de reconnailre en lui le moindre vestige de i'alteralion qu'il a subie.
Ainsi done, k bourrelet cat l'organe sicr6teur de In cornea struc­ture d'apparence ßrmse, qui constitue lu plus ymnde masse de la paroi, mais il ne secrete que eclte come. Celle qui forme le lissu kerapliyUeux ne pent etre produitc sans la participation active du lissu podophylleux, et celle du p6riople nait d'un organe special do secretion, le bourrelet el le sillon coronaire pMopliques.
Cette premiere analyse experimcnlale nous indique dgä les roles quiapparlionnent, dans la secretion de I'enveloppe cornee, auxdeux bourrelels et au sillon qni les separe, et eile nous demontre aussi la necessite de ['intervention de I'action podophylleuse pour que la paroi du sabot soit complete dans sa forme.
IV. Mais quelle est au juste la part du tissu podophylleux dans cctle intervention? Dans quelles limites concourt-il ä la formation de la muraille de l'ongle? Quel contingent materiel, entin, apporte-t-il a ccttc formation?
C'estce qu'il s'agit de rechercher en etudiant son action isolcc dc celle du bourrelet.
Lorsque vous arrachez un larabeau de la muraille, depuis le bas du sabot jusqu'au haut, en laissant intacts les tissussous-jacents, au bout d'unmois ces lissus sont dejä rcvetus d'unc corne si concrete et si solide, que 1 animal pent marcher sans souffrance ct reprendre son service. Mais le sabot ainsi rcpare n'est pas encore un sabot normal. Examine apres maceration, il presenle asaface interne me disposition parfailement reguliere; la boite cornee est complefe cl exaclement fermcc par en bas. Le tissu kerapliyUeux regne sans
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discontinuile sur louto sa circoniorcnce inlörleurc, et la goultiöre culigöralo csl ivgulicrcnieiU continue ä ello-inome. Rien, ;i premiere vue, ne fait soupconner, lorsqu'on examine ce sabot^or laquo;a/ocetm-lerne, I'alteration qu'ii vient d'eprouver. Mais si on Tinterpose entre roüil ct la lumiore, on esL frappe dc la plus grande transparence de ses parois h l'endroit de la breche: premier hulice quo la corne n'a pas, ä co point, son epaisseur.
Effectivement, examine du eßle de sa face externe, 1c sabot laisse voir, dans loute l'etendue de la breche qu'il a subie, une depression profonde qui temoigne que la couclie de corne dc nouvelle formation, n'a pas une epaisseur suflisanle pour se mettre de niveau avec la paroi ancienne.
Attendcz trois, quatre ou cinq mois, cede depression restera tou-jours visible, quoique ä un moindre degre, a lapartie inferieuredu sabot; eile disparaitra seulement a la partie superieure par la pousse progressive de la corne du bourrelet, et no s'evanouira, enlin, que lorsque la pousse du bourrelet aura atteint la limite inlerieurc de 1'ongle.
D'oii vient celle corne qui forme au tissu podophylleux un reve-lement provisoire, en attendant quo se soil acbevee la reparation complele toujours tres-leatc de 1'ongle? Evidemmcnl du tissu podo­phylleux lai-ineme. La preuve, e'est que si, apres avoir arraehe un lambeau de la paroi, vous detruiscz ä fond le tissu du bourrelet, de inaniere ä l'anöantir completcment, le tissu podophylleux ne se rc-vclirapas raoins d'un plastron complel de corne, mince d'abord et cornme pellucide, mais qui s'epaissira pen ä pcu au point d'acquerir, au bout dc quelques mois, une epaisseur egale ä la moitiede celle de la corne parietairc normale.
Examine apres maceration, le sabot surlequel cette experience a elefaite presenleun üppareWkerapliytleu.c complet et uniforme-, mais la goultierc cutigerale fait defaul ä l'endroit de la breche. La face ex­terne do la corne qui rcmplacc la paroi normale ne presente pas la meine regularity que sa face interne; au lieu d'etre unie, lisse et vcr-nie, comme dans les conditions naturelles, eile est inegale, raboleusc etsquammeuse-, on en delachefacilement des plaques comme sur une sole epaisse. La corne de cette fansse paroi presente anssi sur sa coupe ime disposition fibreuse mais differentc, dans la direction do ses fibres, de celle de la paroi veritable. Dans cette derniere, les li-bres out une direction oblique de baut en has, perpendiculaire ä la
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surface dont elles emanent. Dans 1 a premiere, les fibres perpendicu-
laires aussi ä leur surface d'cmcrgence affectent cons6quemment unc direction horizontale.
Jamals cette paroi provisoire n'acquiert la forme, l'cpaisseur, la consistance, en im root, les qualitös propres ä celle qui est formee avcc le concours du bourrelet, quelle quo soit, du raste, la longueur du temps ccoule depuis Toriginc de sa formation.
Arrivee ä une certaine epaisseur, eile se sechc, eclate et se detache par ecaille.
Cette experience forme ic pendant de cello dans laquelle nous avons vu le bourrelet fonetionner seul, independamment du tissu podophylleux, et eile conduit ä des conclusions analogues.
Elle prouve evidemment, d'une part, quo le tissu podophylleux est propose ä une secretion speciale, celle de l'appareil keraphylleux qui le recouvre, et qui, dans de certaincs conditions cxceptionnolles, peut acquerir une epaisseur considerable et remplacer provisoire-raeut la paroi normale; et, d'autre part, que sans l'action connexe et simullanee du bourrelet, il est impuissant ä engendror une paroi qui soit aehevce dans sa forme, sa structure et ses qualilüs, de meine qu'inverscment le bourrelet, sans l'action connexe et simultanee du tissu podophylleux, ne peut donner naissance qu'ä unc paroi im-parfaite.
Mais ce serait se faire une idee fausse de la part qui revient au tissu podophylleux dans la formation de la paroi normale, que de considerer sa secretion coramc aussi active et aussi feeondc dans l'e-tat physiologique que dans les conditions accidenlelles oü il est plac6, ä la suite d'un arrachement d'une partie de l'ongle.
Dans l'etat normal, la secretion du tissu podophylleux s'opere d'une maniere conslante et uniforme, mais dans des limiles extraor-dinairement restreintes.
Rcmarquez, en effet, comme premier argument h l'appui de cette proposition, qu'il n'y a pas une tres-grandc difference de poids, d'e-paisscur et de volume enlrc un lambeau de paroi secrete par l'ac­tion exclusive du bourrelet et un aulre lambeau de meme etendue supeificielle, pris sur une region oxaetement correspondantc de l'ongle, qui serait le produit de l'action combinee et normale du bourrelet et du tissu podophylleux : preuve que la couche de corne qu'ajoule ce dernier tissu ä la face interne de la paroi eulidurale, n'a pas unc tres-grande epaisseur.
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D'autre pnrt, pour demnntrer combicn ['action secrötoirc du tissu podophylleux augmente duns les conditions pathologlques, fmios I'cx-pörienco suivanle : arraclioz un lambeau dc la mnraille, dcpuis io bas de l'onglejusqu'en haut, puis separez la cutidure du tissu podophylleux
par une incision transverse, conduite suivant la direction dc la zone coronaire inferieure, ctintroduisez, commel'a faitM. Renault, au-dessous de la cutidure, tine lamelle dc plomb qui la s6pare mecani-quement du tissu fcuillete el s'opposeä la fusion desproduits deleur secretion respective. Avec le temps on obtiendra, par cc proccde, une paroi dedoublee, la conic culidurale opecant son avalure par dessus la conic podopbyileuse, niais sans se sender ä olle, comme cela pcutetre observe, du restc, dans ceriaines conditions palholo-ques, tclles qne la fourbure chronique. Qu'est-ce autrc chose, par excmple, qne le phenoniciie qu'on designe sous 1c nom de fourtni-liere, si cc n'est un dedoublement de la paroi produit sponlanemeiit par un mecanisme analogue? Eli bien, si lorsque so sera operte I'a-valure de la corne culidurale, on vient a comparer, sous le rapport du poids et de I'epaisseur, la masse totale des deux plans de corne superposes avec cello du lambeau qui lour correspond pur son siege ct son etendue, on trouvera qne la premiere cxmle considerable-meiil la seconde : preuve quo le tissu podophylleux fonctionne d'une maniere plus active, comme organe do secretion, lorsqu'il n'est pas revötii par la corne qui emano tin bourrclct.
On pout done dire quela faculte secretoire du tissu podopliylleux restc, pour ainsi dire, ä l'etat virtue! dans les conditionsphysirdogi-ques, et qu'elle ne se manifeste, dans toutc sa puissance el dans toulc son aclivite, que dans certaiiiescirconstancescxceplionnelles, comme, par exemple, ä la suite dc I'arrachement d'une parlie on de la totalite de l'ongle, ou bien encore dans le cas de congestion ou d'inflamraaliou do son appareil vasculaire. Nous verrons, au chapi-tre de la Physiologie pathologique, combien I'lnlervenlion de cette faenlte secretoire cxagcrcc d'une maniere insolitc, pent enlraincr de consequences funcstcs, si Ton no parvicnt pas a la eonlcnir dans scs limites normales par un traitcment approprie et employe ii temps.
Gelte sorte d'inertie secretoire du tissu podopliylleux dans lescon-dilions pliysiologiqucs, n'est pas, du restc, un fait exceptionneldans rorganisalion.
Los autres secretions concretes dc la peau, cello des polls, de l'e-piderme et des appendices conies, presenlcnt des phenomönos du
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mcme ordre. Ainsi, la pousse des polls esl arrel^eou tout au moins exccssivcmeiit ralentie, lorsqirils sont arrives ü une cerlaine lon­gueur ; olle reprend, au contraire, apres lour excision, avec uue nou-vollc aclivile. De meme pour l'epldermc, son rcnouvellcinent ne s'o-perc dans Tetat pliysiologique que d'une maniere excessivement lenle, lente comme ses deperdilions; mais lorsqu'il y a neecssile d'nnc reparation rapide, comme ä la suite, par exemple, d'une vesi-cation superliciclle, qui n'a fail que detacher repiderme sans delruirc lo corps papillaire, la secrelion Mralogine de la peau est singuliere-nientsuraclivee, etl'on voitl'epidernie so former en couches epaissos qui so delachent longlemps par larges ecailles, jusqu'ä ce qu'enfin la secrelion epidermique soil renlree (Jans los llmites normales. N'est-ce pas lä im plienomene de meme ordre que eclui qui se pro-duil ä la surface du tissu podophylleux, lorsque I'enveioppe epider­mique epaisse qui le revel en est detadiee par une action violcnte?
V. Ces points elablis, une question sc presente ä resoudre, c'est celle de savoir comment les cornes cutiduralc et podopbylleuse se soudent ensemble pour former la masse complete de la paroi?
Kvidemmenl, la soudure de ces deux cornes ne pent s'eflccluer qu'a la condition qu'ellesse rencontrcnt ä relalnaissaut, e'est-a-dire avant qu'ellcs aicnt cu le ternps de se concrcter. C'est, du reste, la condition indispensable pour que le sabot soil forme parlout continu a lui-memc. Isolez le bourrelct perioplique de la cutidure, par une legere perle de substance, el les deux cornes qui en emanent se con-crctant avant de sc reunir, pousseronl desormais isolees, comme il arrive dans le crapaud ou dans le mal d'üne.
Separcz la cutidure du lissu podophylleux, et il se formera une veritable fourmilierc, comme dans Fcxpcrience rapporlee plus haut. (Ju'ii exislc une solution dc continuity entre la membrane veloulee et le tissu podophilleux, et la sole reslera disjoints du bord inferieur dc la paroi, comme ccla se volt si souvent a la suite de certaines al­terations chroniques du tissu feuillete. Divisez le bourrelct dans une etendue longitudinale, par une simple incision avec perte de sub­stance pclliculaire, el la corne qui emanera d'une des lövrcs dc Fin-cision, ne pouvanlpas rencontrer avant sa concretion celle de la le-vre opposee, le sabot poussera fendu. C'esl par une cause du möme ordre que les seimes s'entrctienneiU une fois produites.
La condition indispensable, done, de la conlinuite de la boilecor-
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nee dans toutes ses parties, e'est quo, a leurs points de jonction, les differents dopartements del'appareil keratogenecornbincnl leurs pro-duits avant qu'ils soienl solidifies.
Cctte combinaison enlre 1c produit de la secretion du bourre-let el eclui du tlssu podopliyllcux, s'cflectue ä l'origine memo des feuillets de chair, immcdialemcnt au-dessous de la zone coronalre inferioure. C'est au moment oü la come est exhalee ä la surface de celte zone, qu'elle so soude avec cclle qui suinte, si 1'on pcut dire, du fond des sillons podopliyllcux, et qu'elle forme corps avee eile. Cette soiulure etablie, a raesure que I'ongle elTectuc son avalurc, obeissant ä la force ä Icrgo qui 1c pousse incessamment, les lames keraphylleuscs, tres-ctroites au moment de lear naissance en raison du peu de profondeur des sillons qui lour servent dc ma­trices, s'engagent dans la cavile do cos sillons par une sorle de glis-sement insensible et s'accroissent en largcur, a mcsiirc qu'elies des-cendent, par addition dc molecules nouvelles vers icur bord libre, jusqu'ä cc que cette largeur soit cxactement 6gale ä celle des feuil­lets de cliair entre lesqucls elies soul intercalces.
Une fois acquise cette dimension, a quelqües millimetres au-des­sous dc leur point d'origine, les lames keraphylleuses, chose remar-qnable, reslent invariables dans leur forme ct dans leur largeur, ct opcrent, sans eprouver de changement, leur lentc avalurc dans les sillons qui les renferment, b?en que, aufond de ccs sillons, la source dont elles emanent soit loujours active et en puissance d'ajouter des molecules so/n/r* nouvelles ä cciles qui les constituent; les accidents pathologiques ne le dcmonlrent que trop. Mais dans I'etat pliysiolo-gique, cette source ne laisse exhaler, ct encore en quanlite ä peine apjircciable, qu'une matiereonctueuse, sorte de come fluide laquo;on ac-tuellement soiidifiable, qui, en baignant incessamment les lames ke-rapbylleuscs, les maintienl dans un clat iledemi-concrction, en vertu duquel dies sont toujours aptes a se souder avec les nouvelles couches de corue concrescible deposees ä leur surface; c'est ainsi, par exemple, que dans I'etat physio)ogique ellcs contractent adbe-rence, au terme de leur avalure, avec la circonfcrence de la sole, ct se soudent avec die d'une maniere si intime, que six mois dc mace­ration ne suffisent pas pour lesseparcr; e'est ainsi que, dans les con­ditions piilhologiques, elles constituent les kerapliylloceles ou les ke-racelos de la fourbure, en se soudant avec les bouffcos de corue
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raquo;es si5cri5tions.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;277
solidiflable qu'exhale le tissu podopliyllcux sous l'inllucncc d'unc irritation sccrötoirc momentanee.
Cet eint de lluidito permanente du produit do la secretion podo-phylleusc, dansl'ölat physiologique, ötait une condition indispensa­ble pour quo Ja boite cornee conservät une capacite Interieure exaetement proportionnee aux dimensions des parties qu'elle doil contenir.
Supposez, parexemple, qu'aufur et ä mesure que l'ongle fait son avalure, par I'impulsion de la corne nouvelio quo le bourrelet ajoute incessaiiiment ä la corne anciennemeut seerölee , le lissu podophyl-Icux ait fonetionue de raeme, n'est-il pas 6vident que la capacite In­terieure de la boite corn6e aurait cte comblee, avant raolieveinenl, de l'avalure, par l'addition incessante de couches de nouvelle corne en dedans dela paroi; et quo los lissus internes auraient subi, dans Tinle-rieurdecette boite, de plus en plus retrecie, une coinpression analo­gue ä celje qu'eprouve le follicule de la denl, de l'homme dans l'inte-ricur dela cavile dcnlaire qu'il remplit ä la longue du produit de sa propre secretion. Or, cc qui n'estici qu'une supposition nedevient-il pas souvent une malheureuse realitc dans certains cas de fourbure tres-aiguß? Ne voit-on pas alors la secretion podophylleuse, exagcrec oulre mesure, pousser devant eile une masse de mutiere cornee con­crete, qui s'ajoute ä la face inlerne de la paroi, l'epaissit, diminue d'autant la capacite iaterieure de la boite cornee, ecrascpar sa com­pression l'os du pied et les membranes qui ie recouvrent etlinit par en determiner l'atrophie, do memo qne la maliere calcaire accumulee dans la cavile de la racine dentaire, ecrase son lollicule generaleur et unit aussi par le rcduiro a un mince filet?
Oü trouver une meillcuro preuve de la neccssite quo la secretion podopbylleuse demcure, pour ainsi dire, en reserve dans l'elat phy­siologique, prcte a agir pour les besoins d'une reparation urgenle, conime dans le cas d'arrachement de l'ongle 5 mais ne donnant nais-sance, dans les conditions normales.qu'a une malierefluide, qui lu-bretie le tond des cannelures podopbylleuses, y facilile le glissement insensible de l'avalure, et maintient les lames keraphylleuscs qu'clie penelre, dans cct elat de consislance moelleuse, si neccssaire pour rinnocuite des rapports dc renvcloppe cornee avec les parlies si de-licalement sensibles qu'cllc revet.
Ce n'estpas seulemcnt, du reste, dans la region du sabot quo I'ap-parcil keratogene presente la disposition parliculicrc quc nous ve-
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nons ile signaler. On la retrouve encore dans tonte l'elonduc du tegument extericur. Qu'cst-co, en elTct, que ce que 1'on appelle le corps muqueux do Ualpighi, si cc n'est une immense nappe snus-i'pidermique, do matie're concrescible, demi-fluide, preteä se solid!-fier inslantanementcn cpidcrme, lorsquc les besoins de la regenera­tion I'exigent, ets'y substituant h la longuc dans les circonstances ordinaires au fur et ä mesure que les depordilions 1c reclament. Cc n'est pas, pensons-nous, forcer les analogies quo d'ctablir co rap-procbement.
La conclusion gen6rale ä tircr de l'ensemble dos developpcmonls danslesquels nous venons d'entrcr, e'est quelapnroi est leproduil combine de trois appareils secreleurs spSciauat: le bourrelet perio-plique, le bourrelet principal et le tissu podophylleux. Les deux pre­miers, preposes u la secretion de la Ixnule perioplique et de la masse principale des fibresparielaires, le troisieme dormant naissance ex-elusivement a la come lamellee de la face interne du sabot.
I! nous rcste maintcnaiit a cludior la fonction keratogfene dans la membrane qui forme le revctonicnl do la face inferleure de la troi-sicmo phalange et de son appareil ftbro-cartilagineux complemcn-tairc, aulrement dit dans la membrane veloutee.
VI. La membrane veloutee est I'orfjane sccreleur exclusif de la partie du sabot que Von appelle la sole, et eile concourl avec les parties du bourrelet pcrioplapie, qui ceignent les bulbes carlilagi-neux, a la formation de la fourchetle.
La premiere partie do eclte proposition est demontrce journellc-menl paries experiences cliirnrgicalesou physiologiqucs, Arrachez, sur un pied vivant, partie ou totality dc la sole, el vous verrez au bout dc vingt-qualre hcures le tissu veloute mis ä nu, se revctir, dans toule son eteudue, d'une couche Ires-mince de raaticre concrete qui conslitucra, ä sa surface, une espece de fausse membrane pelli-culcusc, laquclle, en se concretant et en s'epaississant, ne lardera pas ä prendre la forme, la consislance et la couleur dc la conic normale.
Au bout de huil.jours, cette sole, de nouvelle formation, aura dejä une cpaisseur süffisante pour servir de plastron prolecteur au tissu qui 1'a engendree , el apres un mois eile aura presquc recupcre son cpaisseur normale.
Examinee a cetle cpoquc, sur le sabot dctacho des parlies mollcs
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des si':ciu':iioivs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'i79
pur la macöraüoD, la sole r6g6n6r6e no prösente aucuae modiflca-
lion dans son aspect et dans sa texture. Comme la solo normale, eile laisse voir, ä sa face supörieure, les ouvertures beanies des ca-naux dans lesqucls peneti-ent les papilles sous-ongulees; comme cllo, cllemonlre sur sa coupe perpeadiculaire la disposition lineuire qui denoncesa texture tibreuse en apparence el en realile caualleu-lee. Seulernent, les fibres cornees a'onl pas une direction aussi recti-ligne dans la corne nouvellc quo dans rancienne, elles sent comme ondu'ecs.
En outre, eette come a une leinlo g-cneralc jaunätre due ä rinfd-Iraliüii de la serosile du sang dans ses pores. C'est par ces caracteres differenliels, pen durables, du reste, qu'ellese distingue dc la corne de secrclion reguliere.
Cctle experience demontre evidemmenl que le tissxi velonfe solnire jouit, comme le bourrelet anquel il ressemble, du reste, par son as­pect extcricur el par sa texture, do. hi proprüti de -sccrcler la corne qui le reret.
A son point dc reunion avec lo tissu podopbyllenx sur toute la circonference de l'os du pied, le tissu vcloute combine le produit dc sa secretion, aVMatnaissant, avec les lameskeraphylleuses, an mo­ment on, poussees par la force de l'avalure, elles sortent molles et demi-concretes des sillons podophylleux. Do cetle combinaison iv-sulte celte forte soudure de la sole el do la paroi, qu'aucune violence ne parvient i\ detruire pendant la vie, cl que Faction prolongec de la maceration pent seule rompre apros la mort.
line fusion de la memo nature s'etablit sur les bords externes des lacunes du corps pyramidal, enlre le produit de la secretion du tissu veloute et les lames keraphylleuses plantaires ; et e'est par eile que los barres et la sole se trouvent si etroitcment associees, qu'elles for-mcnl \\ la boiie corneeun plancber indiscontinu ct en apparence in­divisible.
VII. Le tissu velonle qui revel le corps pyramidal, remplit, par rapport ä In fourchette, le meine rule que le lissu veloute solaire par rapport a la sole.
L'expericnce journalierc le prouve aussi d'une manierc evidente. Le corps pyramidal, dcpouille par arracbemenl de son enveloppe cornee, secrete a sa surface une mauere concrcsciblü qui ne larde
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PHYSIOLOGIE.
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[)as ä revetir les caracleres parliculiers h la corne dc la fourchette el a en prendre la forme ct les dimensions,
Mais ccttc secretion de la corne dc la fourclieltc n'est pas 1c pro-duit exdusif de la membrane vcloutee qul revet le corps pyramidal. L'appareil secreteur du periople y concourt aussi pour une assez lar^c part-, ou pour mloux dire, cet apparel! se confond si bien au nivean desbulbes cartilagineux, au-dessus des exlremites des bran­dies du corps pyramidal et dans la lacune cenlrale de ce corps avec le tissu veloute qui lui sert de revelemcnl, quo toute demarcation disparait entre deux, et qn'ils ne forment plus qu'une meme surface continue, presentant dans toute son etendue le memo aspect, douce des meines proprietes et secrelant partout un produit identique.
On s'cxplique bien, par ectte communaute d'origine, la parfaite bomogeneite de composition el la complete continuite dc substance qui existent entre les exlremites des branches do la fourchette, ies (jlönies et le prolongcment rubane du periople. Ces Irois parties ne sont distincles que par leur situation ; mais elles Jbnl corps ensem­ble ct sont si complelement indivisibles, qu'clles ne sc separent pas, meine par Faction d'une maceration assez prolongee pour dissocier, l'un dc I'autre, les comparliments de l'ongle qui proccdent d'or-ganes secreleurs differents, ct qui ne sont que soudes ensemble.
Ainsi, a bien considerer les cboses, les gldmes et le periople ne sont que des appendices des branches lurcales epanouies surle som-met des angles d'inflexion qu'clles embrassent de leur concavite, ct prolongees autour de l'ongle sous la forme du ruban perioplique.
Apres I'cxpose dc ces considerations, nous pouvons reproduire, commc leur resume, la proposition generale dont nous les avonsfait preceder, ä savoir : que la membrane Ugwnenlaire sous-ongulee est loryane special de Id secretion de la come qui I'enveloppe, de meme que lapeau est l'appareil secreteur special de l'epiderme qui la revel.
Mais les differentes parlies de ectte membrane sous-ongulce ne remplissent pas toutes ic memo role dans la fonction keratogene, et ne sont pas toutes douees dc la meme activite. A cet cgard, il y a entre elles une difference considerable; car, dans lesunes, cellesqni alTectcnt la disposition villeuse, la secretion cornee s'opere d'une maniere reguliere, constante ct indiscontinue, fandis que dans la membrane feuillelee, ccttc secretion est limitee a une zone superieurc tres-circünscrilc, et ne donne naissance ä des produils concrets sur
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tout le reslc de ia surface tlecctte membrane, que d'une maniere in-tenuitlonte el eccnluetle.
YIII. Nous pouvons maintenant conccvoir rextremite digitale du chcvul commc im appareil.glanduleux special, muni d'un nombre inflni de canaux exereteurs, qui laissent suinter par ieurs oriliecs beauts, ets'entasser couebespar couchesäla periplierie de l'organe, le produit coucrescible de son elaboration.
Cctle maniere de voir donne Ia raison de Ia richesse de Forgani-salion de celle region, de rabondanco et du volume des arlcres qui s'y distribuent, et surlout de la disposition tonte exceptionnellc de ces vaisscaux dans rinteriour de I'os du pied, lequel laquo; differc des au-laquo; tres parlies du Systeme osseux parl'ampleur de son appareil vas-laquo; culaire, et, en cela, se rapproche des organes sccreloires dont les laquo; vaisseaux sont ordinairernent ires-considerables en proportion de laquo; leur volume '. raquo;
Cette observation de Girard fils, est d'une remarquable justessc. L'os du pied peut etre considere comme le noyau central d'un appa­reil glanduleux, dontla membrane tegumentaire qui reuveloppc for-merail la substance exterieure. 11 existe, en effet, entre les tissus de l'un et de I'autre une teile etroitesse de connexions vasculaires et nerveuses, qu'il doit y avoir les relations les plus intimes entre leurs lonctions. La paihologie demontre tons les jours la verile de cette induction.
Detruisez ä fond, sur un point des surfaces de la troisieme pha­lange, la membrane vasculaire qui les revet, puis attaquez avec la rugine Ia couclie corticale de cet os, de maniere ä meltre ä nu son tissu spongieux dans une etendue correspondanlo, et vous verrez, au bout d'un certain temps, la matiere cornee sourdre, pour ainsi dire, des bourgeons cliarnns formes de toutes pieces sur le tissu propre de l'os, taut son appareil vasculaire est, si Ton veut ainsi parier, ^re-disposSä la secrclion cornee.
II est done vrai de dire que Ia troisieme phalange fail partie intrin-seque de I'appareil köratogene, puisque c'est des ramiücations inli-nies de ses propres vaisseaux dans les areoles de son tissu, qu'ema-ncnl les ramusculos qui, en so divisant dans le tissu de la membrane sous-ongulee, y alfeclent la disposition speciale de laquelle depend
1 Girard fils, Thite inaugurale. — Kccueit de medecine veterinaire, t. XX, 1gt;. 2()9.
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l'HVSIOI.OOIK.
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sansdoute 1'aptitude secretoire tic cette membrane; puisque lorsque cette membrane est delniite avec la partie do 1'os quila supporte, cet os so recouvre de vegetations qui bientöt affectent la disposition dquot;unc membrane nouvelle, douec aussi de la propriele de secreler la matiere coriiee.
La source de la secretion cornee est done, si Ton pent ainsi par­ier, dansles proiomleurs memes dc la troisi^tnephalange; mals ce n'est que dans le lissu eiaboraleur des membranes exterieures a eel os, que le produit de cetie secretion peul acquerir ses proprietes el sc monier dans sa forme normale.
Ces membranes essentielleraent Mratogenes ne presentent-ellcs, comme parlicularile de leur structure intime, qu'une disposition specialc de leur appareil vasculaire, de laquelle dependrait la facultö secretoire qui lui appartient en propre? On bien no renfement-elles pas, dans les mailies de leur derrae, des glandes blennogenes de la nature de celles queBreschet el Roussel de Vauzemedisent avoir re-connues dans les areoles dn derme tegumentaire?
Ou bien, enfln, serait-ce exclusivement dans lesprocessus villeux, qni lierisscnl la surface dubourrelet et de la membrane veloutce, que residerait la facultö de secreter la corne, comme I'admettent quel-ques physiologistes et cntrc autres M. 1c professeur Dclafond?
II n'est peut-iMrc pas possible encore aujourd'hui de resoudrc completemenl ces questions d'bistologie delicate. .1 priori, il est ra-tionnel d'admetlre que la speciaiite de la fonctlon devolue an tegu­ment sous-ongul6, implique une modification specialc de sa structure ct un arrangement approprie dc son appareil vasculaire. A chaque glande, en cflct, appartiennenl line structure ct une vascularisation particulicrcs. C'est lä le fait principal et dominant que l'anatomic de structure a permisdereconnaitrc. Le mystöre des secretions, et sur-toutcclui des secretions specialcs, es! encore ä dcvoilcr. 11 doit done y avoir dans la culidurc, dans lepodophylle et dans le tissu veloute, nn arrangement parliculier des vaisseaux arteriels qni conslitue lenrs tissus ii I'etat d'organes glandulenx speciaux. C'est lä une in­duction aulorisce par les etudes d'bistologie generale, ct dont les rc-cherches mierograpliiques ne larderonl pas a donner la confirma­tion; ce premier point nous parait hors de donte.
Quaat a la question de savoir squot;il n'existe pas dans les areoles du tissu sons-ongule des glandules blennogenes, comme Brcschct et Roussel de Vauzeme out cru en reconnailre dans les areoles du
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derme, nous n'avons pas pour la resoiulrc d'autres tlemcnts qtie 1'analogie. S'il clail. vrai quo l'öpidermc et la nappe do substance muqueuse dcrai-concrolo qui Ini esl sous-jacente, lusscnt 1c pröduit de la sccrelinn d'un appareil special, eonipose d'unc multitude do petiles giandides quo le derme renfermerait dans la profondeur de scs mailles, 11 serait trcs-admlssihle quo la membrane tögumentaire sous-ongulee, qui n'oslqu'unc continuation de la pcau, servil aussi do support, par son canevas, ä un appareil analogue; il serait memo trcs-ralionnel de supposer, d'apres I'abondance du produit secrete, que dans 1c lissu sous-ongul6, eel appareil do secretion speciale t'ut bien plus devcloppe que dans loul autre deparlement da tegument externe.
Mais pour quece raisonnement par analogic eüt sa pleino valour, il faudrait quo 1c fait qui lui sort do base, lut demontre vrai sans con-testation. Or, en est-il ainsi des organes biennogenes? Lour exis­tence est-elle un fait si bien demonlre aujourd'hul, qu'elle ne laisse plus do doutc dans 1'esprit do personne? Nous ne lo pensons pas; el e'est pour cela que, dans l'mterprötation des phenomenes de la se­cretion cornee, nous no devons pas attacher une importance trop considerable ä la docouvcrte do Brcscbot ct do Pioussel do Vauzeme, qui ne nous parait pas avoir encore tous les caracteres d'authenticitc que reclamenl les exigences do la science moderne.
Reste maintenant ä examiner riiypothese du role que Ton a assi-gne, dans la secretion cornee, a l'appareil des processus nervo-vas-culaires du bourrelet et do la membrane veloutee. Cos processus ont-ils pour fonclion speciale de secreter la cornc qui eraane des sur­faces sur lesquelles ils s'elevent? Oü bien ne conslituent-ils que des papillcs h grandes proportions, destinees a s'onfoncer dans la pro­fondeur deTenveloppe cornee, comme les papillcs sous-epidermiques dans la coucbe concrele qui les revet, do manierc que la substance cornee, insensible do sa nature, devint cependanl, pour le centre nerveux, un instrument certain de transmission des sensations?
Nous nous sommes deja prononce sur ce snjel dans le chapitre de rinnervalion : pour nous, les processus do la membrane sous-on-gulce, ä l'origine eta la base de l'ongle, sont des organes essentiels dc la sensibilite tactile, conslruits d'une maniere plus vasculaire que les papules du tegument general, on raison do la situation profondc quits devaient occuper dans les canaux dc la substance inerte de la
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PHYSIOLOamp;IE.
conic , en raison peut-etre aussi des exhalations liquides dont ils dc-vaioul ctrela source.
Ku dehors des preuves qua nous ontfournies, dans un cliapitre precedent, I'induclion el I'analogie, nous appuierons ici cclle ma-nidre de voirpar !cs resuiiais de 1'experimentation directe. Deiruiscz pur ['incision, par le feu ou par les caustiques, les processus nerveux qui s'elevent ä la surface du bourrelet et du tissu veloule, et au bout de quelques jours, lorsque la lesion traumatique falte aux lissus se-creteurs aura etc reparee, vous verrez la seerelion cornee s'effectuer aussi reyiiliercment qu'avant l'experience. Allez plus loin, uc bornez pas la destruction a la superflcie de la membrane qui sen de base aux papilles sous-ongulees. Entamez dans l'epaisseur de son tissu, el la secretion cornee se relablira encore ä sa surface, lorsque le travail des granulations aura comble le vide fail par rinstrument tranchant.
N'est-ce pas la une preuve evidente que la propriete secrcloire de la membrane sous-ongulec ne depend pas exclusivement el essenliel incnt des processus do sa surface, mais qu'elle procede de la struc­ture intime de celte membrane, depuis ses couches les plus profondes jusqu'aux plus superficielles? S'il en elail autremenl, verrait-on la secretion se conlinuer apres la destruction de ses organes speciaux supposes? Voit-on la dent du rongeur se reproduire lorsqu'on a de-truit son follicule generatenr? Le poll repousse-t-il lorsque son bulbc cst aneanti?
II est done rationnel d'admettre, puisque I'induclion, I'analogie el i'experimentalion directe le demontrent, quo la secretion cornee sc fail en dehors des papilles el independamment de lour action. Les papilles, comrae du res'e, les feuillets du podopbylle, serveut pour ainsi dire de monies, sur lesquels la matiere concrescible secrelee ä leur base, couk et se modele corame la cire versee dans le moule do la bougie sc concrete aulour de la mechc cealrale.
Cost par ce mecanisme que se conslituenl les canaux qui for-ment, par leur assemblage, la masse de la paroi et dc la sole; ca­naux qui ncdevraient pas exister, si, comrae on ['a admis, la secre­tion cornee s'effectuait a la surface des papilles; car evidemmenl, dans cc cas, leur cavite inlerieure devrail etre comblee parle produit de colic secretion, corame la cavite denlairc cst remplic pen a peu par les depots successifs qui sVffcctucnt ä la superflcie du follicule qu'elle renferme. 11 y a plus, si les papilles etaienl reellemcnt des or­ganes de secretion, par toule Pelendue de leur surface, on ne con-
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cevrait pas comment dies ne disparaitraient pas, ('#9632;touffecs par la compression de la matiöre donlelles s'cnvolopperaient elles-mcmes, commo dans les denls h raciaes, Ic follicule s'alropliie sous l'in-fluoiice de la meine cause. Nouvelle preuve de la nullile d'aelion des papilles comme organes secrelcurs.
Les papilles ne sont done essenlieilement que des organes de la sensibiiile taclile. Leur role principal, dans la formation de la corne, est de servir de monies sur lesquels la subslance concrescible, s6-crelec par le llssu qui les supporle, se dispose en canaux cylin-driques, lesquels, apres avoir servi de gaine a cos papilles elles-memes, deviennent ensuile, avec les progres de I'avalure, les tuyaux conducteurs des liquides sereux qu'elles exhalent par leur soramet et qui cntretiennent dans la corne, comme nous aliens 1c voir, I'humidlte necessaire ä la conservation do sa souplesse el de son olaslicile.
11 y a, ce nous semble, une assez grande analogic cnlre la dispo­sition des papilles sous-onguides, par rapport aux etuis corncs qui les renferment et celle de la pulpe des polls, dans le canal de leur ra-cine. Cost sur les uncs et sur l'autre que sc modöle le produit con­crescible au moment do sa formation; e'est par les unes et par l'au­tre, qu'une fois forme, ce produit demeurc en relation intime de contiguite avec les systcmes ncrveux et vasculaire, Stranger de fait a la vie, maisy participant presque par l'etroitesse de ces rapports, qui lui permettent d'emprunter incessamment, aux organes vlvants, les elements matcriels necessaires ä la conservation des proprietes do sa subslance. En sortequ'il est vrai do dire, avec Girard tils, quo I'appareil des papilles sous-onguloes n'est qu'un assemblage de pulpes nervcuscs et vascnlaires, disposces en relief ä la surface du tegument au lieu d'etre enfermecs dans rinlcrieur de lacavilebulbaire, comme les pulpes des poils; et que I'ongle n'est lui-racme qu'un assemblage do pods trös-devolnppös, car les canaux qui le constituent par leur ensemble sont analogues k ces productions du tegument par leur structure, leur composition chimique, leur mode d'accroissement et lour rogoneration.
DE L'ACCROISSEMENT DE LA CORNE ET DE SON AVALURE.
f. La corne, une fois formce, s'accroit incessamment en hauteur, a la maniere des terrains d'alluvion, par la superposition reguliere et la concretion de couches nouvelles de subslance cornee flaide, ä
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Ja surface oncoro molle do cellcs qui sont dejä deposees, lesquelles demeurent immtitables dans lour agrägation molöculairc, et nesubis-sent, apres lour formation, d'autre changement qu'un deplacemcnt de hauten bas, poussäes, coinme ellos le soul dans ce sens, par ces nouvelles couches incompressibles qui vicnnent incessamment s'in-terposer enlre ellcset la surface des lissus dont elies sonl primilive-ment sorties.
La force qui determine la dcscenle de l'ongle n'est done pas aulre quecellequi preside ä son aecroissement5 e'est la force secreloire. L'ongle glissc, pour ainsi dire, do haul en bas, dans les coulisses po-dophylleuses oü sont engages ses lamelles internes, sous l'influence de la double impulsion que lui communiquent la secretion du bour-relet, d'unc pari, el cclle du tissu veloutö de l'autre.
Ce sout ces deux actions combiuecs qui produisent son mouve-ment d'avalure d'une moniere Icnle, mais indiscontinue, par un me-canisme ä teryo, comme cohii qui determine la sortie de I'eau d'une source vivo-, la corne anciennement formee, recevant l'impulsion de cclle qui suinle dos canaux exereteurs, comme rondee liquide qui s'ecoule, estchassee par cclle qui vient derriere eile.
La descente de l'ongle est done cn soi un phenomene tout meca-nique qui n'a rien d'actif quo la cause qui le produit. C'estcn ceia qti'elle dilTerc de la poussc des corncs (ronlales qui, d'aprcs les re-cherches tres-interessantes du savant Numan, s'aeeroissent en lon­gueur, non-seulement par l'impulsion, do bas en haut, quo leur communique la secretion de la pea'u goneratricc qui entoure la base de leur support osseux, mais encore par l'elongaUon active de ce support lui-meme, lequel eu so doveloppant avec le squelettedont il forme un appendice,quot; s'etend dans tous les sens en longueur comme en circonferencc et enlraine avec lui l'etui corne qui lui sort de revö-tement.
Cependant il y a quelqu'analogie, dans les premieres annecs de la vie, enlre l'accroisscment dusabot du cheval eile mode de dövclop-pement des corncs fronlales des ruminants. Dans 1c poulain, en effet, le sabot Ires-petit en proportion, du rcslc, de la taille du sujot, so developpe ensuile insensiblement avec les progres de l'ossiflcation des parlies du squelelte qui lui servcnl de supports. xMais ce deve-loppemciil nc s'effectuc pas par une expansion graduelle du sabot actuellement forme; son tissu inexlensiblenes'y pretcrait pas. C'esl par un mecanisme analogue ä celui qui preside ä l'accroissement suc-
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LES StfCRETIOflS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 287
ccssif des rnrnes frontales, que I'ongle se met peu h pou en rapport do dimensions avec le volume des parties qti'il doit rcvelir.
Llos de la couroime, en augmentant graduellement de volume avec 1c resiant du squelette, eiargit proporlionnellement la ceinture que lui forme le bourrelet, et entraine neeessairement ainsi une augmen­tation du diamelrc du sabot, dont la circonference supericure se mo-dele exactement sur le contour de sa matrice.
Par ce simple mecanisme, la hoitecornee s'elargit h m'esure qu'elle s'accroit, ct offre pen ä peu, ä la troisiöme phalange, mi espace plus vaste ou eile pent se developper ä son lour, e! acqu6rir des dimen­sions correspondanles ä celles du rayon osseux auquel clle est ar-liculee.
Ce developpcmcnt dc la phalange ungueale s'effectue graduelle­ment do son sommel vers sa base, comme l'elargissement de l'ongle qui n'est, du resle, que l'expression du developpcmcnt parallele de la phalange eoronaire. C'csl seulement lorsque cette phalange a ac-quis ses dimensions deluiitives, que la troisicmc s'acheve dans les siennes, meltanl peu ä peu ä profit 1'espace insensiblement i)liis vaste que lui presente la cavile interieurc dn sabot, ä mesure qu'il s'accroit, et entrainant avec clle ce sabot ä mesure qu'elle augmente de volume par les proyrcs de sa propre ossification, de meme que le cornillon, en s'allongeant, soidcve et entraine I'etui cornc quile revet.
Le sabot n'acquiert deflnitivement sa forme cylindrique, quelors-((ue la deuxieme et la troisieme phalanges, complctenient achevees, servent de moules invariables a la mattere cornee que les membranes kcralogenes excretenl ä leurs surfaces.
Avant celte epoque, il presente la forme d'un cöne renvcrsc, qu'ex-plique et que necessite Faugmentalion graduelle el indiscontinue, pendant un certain temps, dc la circonference dc I'os qui sort do support a sa matrice.
IL La force secretoirc qui preside ä raccroisscmont indiscontinu de l'ongle, pendant toute la duree de la vie, est-elle donee d'une egale activite dans tous les points dc rappareil keratogfene? Ou bicn n'y a-t-il pas des regions oil son action, plus considerable que dans d'au-tres, delerminerait une pousse plus rapide de la conic?
C'estlä une question d'une importance principale pour la pratique de Tart.
En general, on admet que les talons croissent avec plus de rapi-
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PHYSIOLOGIK.
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ditö que la pince. Cette opinion qui n'est pas absolument ilestituöe de fondcment, aetebcaucoup exageree par suite d'une illusion d'ob-sorvalion lacile a comprcndre. L'eicvalion des talons etant toujours inferieure ä celle de la pince dans les conditions normales, on conlaquo; coit qu'un accroissement 6gal de l'une et de l'autre region, soil plus frappante dans la premiere quo dans la secoude, puisque relativc-ment ä leurs dimensions respectives, la quantity surajoutce par la croissance cepresente, en fait, une fraction plus considerable dans le premier eas que dans le second. Soil, par exemple, 10 la hauteur du talon et 15 celle de la pince; si par le fait d'un accroisscmcnt egal, une quanlite comme 1 cst ajoutee ix Tun et ä l'autre, cette addition qui represenlcra '/io de la hauteur totale du talon sera plus sen­sible dans cette region qu'en pince, oil die ne constituera que '/is-Et successiveinent, avec lesprogres de Favalure, cc resultat devien-dra plus frappant, en sorte quo le rapport dc hauteur des talons ä la pince, que nous supposons etre primitivement:: 10 :15, devra ncccssairemcnt devenir ä la longuc, sous riiillucncc (rune pousso parfaitement egale,:: lö : 20; ;; iO : 25;;: 25 : 30, etc., ou plus simplement:: 3 : i; ;: 4 : 5 -, :: 5 : G, etc. C'est-a-dirc, en d'au-tres tcrnies, que la difference outre les talons el la pince qui, dans le principe, etait de '/araquo; se reduira successivement ä l/t, l/s, '/eraquo; etc-Difference de moins en moins sensible, qui peut faire croire facilc-ment, ä pi'emiere vue, quo la pousse des laluns a ete bcaucoup plus rapide quo celle de la pince; tandis qu'en fait, l'une et l'autre region se sonl accrues d'une quantite parfaitement egale.
Nous ne sommes done pas fondes h croire quo, dans 1'etat physio-logique tout au moins, les parlies poslerieures de I'appareil keralo-gene soient douees d'une plus grande aclivile secretoire que les par­ties anlerieures.
Au contraire, nouspensons que, dans les conditions normales de i'accroissenient de l'ongle, les organes generaleurs de la come fonc-tionnent avec une egale aclivile dans lous les points de lour elenduc-, en sorte que, dans un lemps donne, une memo quanlite de mattere cornee esl excretee sur loules les parties de leurs surfaces, et que la desccnle de l'ongle s'effeclue d'une maniere reguliere el egale, sous I'influence impulsive d'une meme force, agissant avec une egale in-tensite, en pince aussi bien qu'en talons; sur la circonference de la sole comme sur les bords dc son echancrurc ccnlrale; dans le mi­lieu du corps de la fourcbetle comme ä rexlremile de ses branches.
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DES SECRETIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; iH9
On poul se convuiiicre de celle egalilö d'action de la force de l'u-valure, en imprimant une marque sur diffäreats points du sabot ä une egale distance de son origine; on verra, avec les progrfesde ia pousse, cetle inaniuc s'öioigner dubourrelet, d'une longueur par-failement 6gale sur tousces i)oiiitsä Ia Ibis.
L'observation attentive de la surface exterieure de Ia paroi d'un sabot normal conduit aux meraes resultats.
Dans l'etat normal, la surface exterieure de Ia muraille presenle un aspect legörement onduleux, qu'eile doit a la succession alterna­tive de petils reliefs et de sillons supcrlicicls qui rögnent transvecsa-lement ä la direction de ses fibres, d'un angle d'inflexion ä l'autre. Ces sortes d'ondes, dessinees ä la superficie de ia matiere cornee concrete, semblent correspondre ä des etats alternatifs de plus ou de moins de congestion physiologique des tissus generateurs de la corne, et accuser des degrös dans l'activite de leur secrelion continue.
Mais quelle que soit l'activite de cette secretion memo, l'egalite de son action, dans un temps donne, sur toute l'etcndue de l'organe secreteur, se traduit normalement par 1c parfait parallelisrae, sur toute la circonferencc du sabot, des sillons interposes entre les ondes de la mattere cornee; parallelismc qui devrait elrc rorapu, commo cela arrive, en effet, dans les conditions palhologiques, si, dans un point du sabot, plus que dans un autre, l'action secreloireelait plus active, caralors la zone de corne intereeptee entre deux sillons, de­vrait avoir une plus grande etendue supcrficielle dans le point cor-respondant a une plus grande activite de la pousse.
L'experhnentation directe est done d'aecord avec l'observation, pour demontrer que dans l'etat physiologique la force qui preside a la secretion de l'ongle, une et egale dans son action sur tous les points des surfaces keratogenes, imprime ä toute la masse du sabol un meine mouvement regulier el uniforme de descente.
Mais en est-il toujours ainsi en deliors de l'etat physiologique ? Non, Sons l'influence de certaines conditions qu'il va 6tre important d'apprecier, la pousse de la cornc pent s'elfectuer d'une manierc ir-rcguliere et inegale; soit parce que la secretion qui y preside est de-venue, de fait, plus active dans un point de I'appareil generatenr; soil parce que, dans un autre, eile est empechee et ne pent suivre son cours regulier.
Ainsi, par excmple, lorsque le sabol a depasse les limiles de sa
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PHYSIOLOaiE.
longueur aormale, et que Texcös de corne qu'il a acquis nest pas detruit parl'usure on par unc deperdilion arlificielie, la pousse des talons (levieul pen a pen seusililcment predominumo sur celle de la phicc, enmme on pent s'en assurer pnr inspection des cercles et des sillons transversaux qui s'etendent d'un angle d'inflexlon ä 1'au-trc. Ces sillons n'ont pins alors la disposition de parallelismc parfait qu'ils aft'ectcat snr ies sabots a pousse reguliere; its sont au con-traire beaucoup plus ecartes Ies uns des autres, et interceptcnt con-sequemmenl enlre eux dos cercles beaucoup plus larges dans la region des talons que dans celle de la pincc, ce qui temoigne evidemmcnl d'une plus grande aclivite de la secre­tion dans la premiere que dans la se-conde. Et, effectivement, teile est la predominance do la pousse des talons sur cello de la pince, qu'au bout de douze mois, la difference primitive de bauteur qui existait eiitre deux a pres-que disparu, et que ces regions mesureiil des dimensions ä pen pres egales.
La ligure ci-jointc doune la demonstration graphique do I'asser-tion que nous emctlons. Elle represente le sabot d'un cheval tres-mecliant, qui resta douze mois en fourriere dans une anborge, saus sortir uneseule fois desa stalle et sans que, une seule fois, ses pieds fussent pares par le mareclial.
On voitsurcclte piece que Ies talons presententdes cercles beau­coup plus larges quo ceux de la pince et ont line hauteur, a pen do chose pres, egale ä la sienne, ce qui temoigne de la plus grande activite de leur pousse.
II semblerait dans ce cas que, ä mesure que le sabot s'allonge, la force impulsive du bourrelct en pince rencontrerail, dans la masse Incessamment accrue de la corne, un obstacle de plus on plus diffi­cile ä surmonter, qui ralentirait peu a peu la secretion 5 tandis qu'en talons, l'avalure pourrait so faire avec plus do facilite, d'une part, parce que la paroi moins baute presenlerait une moiudre resistance; et, d'autre part, parce quo I'organe secrcteur, double sur lui-meme auxanglesd'inflcxion,.iouirait peut-elrc dans celte region d'une force impulsive angmenlee par celte duplicature.
L'examen attentif decertaines formes de pieds fourbus, nous sem-
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DES SIlCIUlTIüMS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^Q.)
ble donner une demonstration irrefragable de Ja verite de cetic inter­pretation. Lorsqu'ä la suite de ia fourbure, un coin de cornekera-phylleuse s'esl interpose en pince, enlrc la surface du iiodnphylie et. la face interne de ia paroi, l'avalure du sabot cesse de s'effectuer de-sormais avec ia regularite qui caracteriso Fetal normal. En pince, Ia masse considerable de come accumulee par la secretion morbide resiste ä l'impulsion qne tend ä lui communiquer la come de nou-velle formation cxcrelee par le bourrelet et retarde notablement son
avalure-, en talons, au contraire, et dans la partie postericurc de
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quartiers, Taction impulsive des organes secretcurs rcnconirant une resistance beaucoup moindre, la nouvelle conic pent effectuer sa dcscente, en chassant devant elh11'ancienne, qui eprouve comme un mouvement do bascule d'arriere en avant, sous l'influence de celte impulsion inegale plus puissante en talons qu'en pince.
Teile est la difference qui, dans ces circonstances morbides, pout exister entre la pousse des talons et celle dc la pince, (pie souvent la come de nouvelle formation des premiers aura parcouru tout son irajet, du biseau au bord plantaire, avant que celle de la pince soil arrivee au delä du tiers superieur de son parcours.
La figure ci-jointe met en evidence la verite de celle proposition • Le cercle ne indique la ligne
de demarcation entrc i'ancien sabolBCEClle nouveau a bcd.
On voit que l'avalure de In corne nouvelle qui, en pince, n'est encore arrivee qu'en n,
est dejä en c dans la region
des talons, e'est-a direau niveau du bord plantaii
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C'esl en raison de celle predominance de la force impulsive des la Ions sur celle de la pince, quo les sabots fourbus tendentsi commu-nenicnt as'allonger d'arriere en avant, et a s'incurver en baut ä la maniere des soulierscliinois.
Mais nous reviendrous avec detail sur cede question, dans la par tie de notre ouvrage oü nous traiterons des maladies du pied; pour le moment, nous ne voulons empruntcr ä la pathologic que ce qui nous est necessaire pour l'interpr6tation des plienomenes pliysio-logiques.
U nous parail resulter evidemment de la dömonstration que nous venons d'exposer, que l'action secretoire du bourrelet pent el re ra-
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PHYSIOLOGIE.
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lentie, ou inömo complötemenl entrav^e, par une pression qui met obstacle ä ['excretion do la come de nouvelle formation, cümraec'esl le cas, par exemple, dans les pieds fourbus et dans les sabots e\-traordinairement allonges.
III. Maintenant, la proposition inverse n'est-clle pas aussi rigon-reusemenl vraie, ä savoir: qu'en diminuant les resistances opposees a I'excretion, on favorise et on active la fonction secreloire de l'ap-pareil keratogene?
Oui.cvidennneni encore; et I'experience cliirurgicalc en doime la preuve journaltere. Arrachez, par exemple, un lambeau do la paroi sur un point quelconquede la circont'örence du sabot, et vous ver-rez la come qni se formera ä la surface du bourrelet denudö, acque-rir an bout (run mois une teile epaisseur, par suite de la suractivilc de la secretion, qu'elle constituera une tumeur saillante au-dessus du niveau de la surface exlerieure de la paroi consorvee : preuve qu'au point oü aucune resistance ne fait obstacle ä rechappemenl de la corne secretee, cette matiere est fournie avee plus d'abondance.
Une autrc preuve de la suractivite de la fonction keratogene, dans ce cas special, est donneepar la direction qu'affectent les fibres consti-tutives de la tumeur cornee formee sur le bourrclet. Ces fibres, plus longues quo I'espace mesure enlrc leur surface d'emergencc et l'ori-gine des coulisses podophylleuses sur lesquelles elles doivent glis-ser, u'ont pas une direction rectiligne comme les fibres do la paroi normale, mais elles decrivent une courbe ondulense, dont la con­vexity est antericure et s'adaptent ainsi h I'espace trop etroit relati-vement ä leur longueur dans lequcl elles sent encloses. Ce n'estque plus tard, lorsqu'elles so sont associees ä la corne keraplnileuse, iju'alors cnlrainees par le mouvement do I'avalure, elles reprennenl leur direction rectiligne et effectnent leur descente dans un temps relativemcnt plus rapide quecelui de la paroi normale, comme le le-moigne la plus grande elcnducsuperricielle des cerclcs ilessines sur leur surface cxterieure.
D'aulres preuves de la plus grande activite de la secretion du bourrclet sur les points de sa circonfcrence oü les pousses de la corne nouvelle renconircut le raoins de resistance, sent fournies tous les jours par les pratiques de la marechalerie. Ainsi, par exemple, on active la pousse des talons en les parant jusqu'ä la rosee et en appli-qnanl un fer a la planche qui les soustrait a l'appui et diminne I'in-
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IliCS Sl'CIU'TlONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ü!);}
icusilc des prcssions Iransmises a la parlie du bourrelel qui leur correspond. AJnsi, encore, il suflil quelquefois de remploi niellio-diquc de celteferrure pour obtenir, dans Ic cas de seimequarte, la fornaation d'un cercle de come vpaisse et continue, ä l'endroit de la lissure de la paroi; ainsi, par remploi intelligent dc la ferrure pre-eonisee par Lafosse, on parvient souvent ä rcsliluer aux talons dn sabot la hauteur et le developpement qui leur luisaiciitdefaut.
Do meme, lorsquc los pieds sont de travers, il cst possible, en re-porlanl I'appui par uno ferrure orthopedique, surles parlies del'on-gle ou la pousse de la eorne est 1c plus active, d'en ralenlir la crois-sance, et de 1'acliver, mi contraire, dans celles qui supportent la plus grande sorame des pressions anormales, et qui, par ce fait, out 6tc r-mpöcliees dans leur pousse, etc.
L'influence sur la secretion du bourrelet des pressions inegales qu'il supporte, est rendue surtout evidente dans les pieds rampins. Dans eette sorte de pieds, la secretion cornee est excessiveraent lento, h l'endroit de la pince, oü I'appui se fait exclusivement; tandis que, dans la region des talons qui ne portent Jamals sur la terre, la pousse do la come s'opcreavec une tres-grunderapidite.
Ainsi, pour resumer ces premiers developpcmenls, raccroissement ile la eorne s'opere d'une maniero uniforme, reguliere et egale sur ions les points ä la fois de la couronne cutidurale, dans les condi­tions parlaites de l'ctat physiologique, cn sorte que dans un temps donne, Faetion impulsive de la secretion etant partout la mome, loute la masse dej'ongle effeclue dans ce meme temps son avalure regu­liere. Mais en dehors de cet etat normal parfait, la secretion cornee pouvant etre on ralentieou activee dans quolques points circonserils de l'appareil keratogene, la pousse de l'ongle s'opere alors d'une maniere inegale, qui so traduit ä sa surface par Pinegalitede largeur que presentc dans les diflercnls points do son elendue une zone de memc origine.
L'une des premieres regies de l'art du marechal cst, d'une pari, de savoir conserver ä l'ongle les conditions de sa pousse reguliere cn sauvegardant, par la justesse de la ferrure, la rectitude des aplombs de l'unimal; et, d'autre pari, de mellrc a profit, avec intel­ligence, Pinegalitc possible de Faction secreloire, en cmpecliant dans un point une pousse trop rapide, et en activani dans un autre Faccroissement trop lont ä se produire.
Cos idees, surl'accroissemenl de ja corne, se rapprochenl en quel-
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PHYSIOLOGIE.
ques points de cclles queBourgelal a furmulees dans le passage sui-vant lie son Essai thiorique et pratique sur la ferrure :
laquo; La parlie vive, dit cel illustre auteur, doit pousser, versl'extre-laquo; mite du pied, la partie moyeone et la parlie morte ensemble, ä laquo; mesure qu'elie y est delermiuec elle-mcme par les chocs qu'elle laquo; eprouveet par celie ä laquelle eile code insensiblement la place laquo; (iii'elie oecupail; done, .sehn le degri de resistance, de la part des a parlies quelle doit chasser, l'ouvrage de l'accroissement sera plus laquo; olaquo; moins penible; done, plus lew eleiulue et plus leur volume se-•i ront considerables, plus I'obstacle sera di/ßcile äsurmonter, at-laquo; tendu qu'elles contrebalanceront davantage la force impulsive des laquo; liqueurs recuespar lapartie supörieure;
laquo; Dane, moins les retranchements h faire a l'ongle par Faction de laquo; parerseront frequents, moins l'ongle croitra et moins l'accroisse-laquo; menten sera prompt-, done, plus ils seront micros, plus cel ac-laquo; croissemenl sera diligent et sensible. C'eslsur ces grands princi-laquo; pes qu'il serait superflu d'etendre ici, quo l'artiste doit elayer son laquo; raisonnement et sa pratique. Par eux, et en s'y conformant, il laquo; parviendra facilement ä se rendre mailre de la forme de lous les laquo; pieds, meme les plus defectueux; il en dirigera raecroissement, il laquo; le hätera ou le retardera h sou gre. 11 repartira la uoiirriture a sa laquo; volonte et selon le besoin, sur les diverses parlies •, il la detournera laquo; des unes, il la forcera ä retliier sur les autres, et comme il o'agira laquo; Jamals que d'apres les vues et les conseils de la nature, il sera laquo; certain d'cntretenir ou de reparer avec succes une partie d'autant laquo; plus essentielle, que l'animal le plus precieux pent cesser bientöt laquo; de l'etre, pour pen qu'elle ait recu quelque atteinte. raquo;
Ces propositions, considerees ionglemps comme erronees, nous paraissent etablies sur une juste observation. Nous croyons, avec Bourgelat, laquo;que selon le degre de resistance dela part des parties laquo; qu'elle (la come vive) doit chasser, l'ouvrage de l'accroissement laquo; est plus ou moins penible;raquo; que laquo; plus l'eteuduc et plus le volume laquo; de ces parties sonl considerables, plus l'obstacle est difficile ä sur-laquo; montcr, atlendu qu'elles conlrebalancent davantage la force ira-laquo;#9632;#9632; pulsive des liqueurs recues par la partie superieure, etc.raquo; Mais ce n'est pas seulement la resistance que la masse de corne deja formec oppose ä la force impulsive des liqueurs qui en ralentil ou cn orape-che la secretion, c'est aussi, et principalement, riutensite des pres-sions qui sonl transniises par la continuite de laparoi a la surface
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DES SßCRKTlONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;295
secretoire, comme le tömoigneat les exemples des subois rampins ou de travers, donl In pousse esl si leale dans les regions oü s'cxcrccnt toutes les pressious de Tappul.
Bourgelat D'avait pas reconnu l'iiilluence sur l'aclivite de la se­cretion cornec de cclte derniere cause, si prcponderanleeependant. jNe voyanl comme obstacle a la pousse, plus ou tnoins active de la corne, que le plus ou moiiis de resistance opposee par la masse de l'ongle dejä lormee, il prescrivit, comme prineipe general surlequel l'artistemarichal devail (•lauer son raisonnement et sa prlt;itit/iie, de diminuer la longueur du sabot dans celles de ses regions oü sa crois-saace elail plus lentc ä s'effectuer, etdcla menager, aueontraire, lä oü elleelait le plus rapide, aiin d'aetiver ou de ralcntir la force im­pulsive de la secrelion, en dimiuuaut la massequi lui fail obstacle ou en lui laissant tonte sa force. Et, en partant de cc prineipe, il arriva sanss'en douter, ä ce singulier resullal, d'exagerer demesurement les difformites auxquclles il voulait remedler et dcles rendre plus du­rables et plus constantes par la plusgrande sonime des pressious, que rinegulite methodique du niveau de la face plantaire du sabot de-vait aecumuler sur les regions les plus abaissees.
Si Bourgelat avait ete eclaire par la pratique de l'art donl il es-sayait de fonnuler los regies, cetle erreur n'eül sans doute pas eebappe ä son genie observateur. Quoiqu'il en soil, cependant, l'interpreta-lion qu'il a donnee du mode d'aetionde l'uuc des causes qui favori-sent ou ralcnlissent la pousse de l'ongle, n'en est pas moin^ juste, et aujourd'hui eile sert de base aux pratiques les plus rationnelles de l'art deferrer.
Ainsi done, la secretion cornee peut nc pas s'efi'ectuer avec unc parfaiteegalite sur toutcla circonferencede la couronne cutidurale: olle peut elre aeeeieree ou ralentie dans unc etendue plus ou moins considerable, proportlonnellement ä rintensite des resistances oppo-sees sur les surfaces seerötoires ä recliappement de la corne qui tend incessamment ä sc former.
IV. II est encore d'aulres eirconslanccs qui peuvent influcr sur la secrelion, et donner a cette fonetion une plus ou moins grande ac-livite.
Ces influences nouvelles qu'il nous roste a examiner, peuvent exercer Icur action : 1u sur lorganisme toutenlier, et indircctemenl surl'appareil köratogönc; 2deg; d'une maniöre moins g6n6ralc et plus
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296nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOGIE.
directe sur los quatre pieds a la fois-, 3deg; sur mi seul pied (Tim ani­mal, et mömc sur une region cireonscrite de cc pied.
On pent done los divisor en trois categories pomquot; la facility de röludo.
Mais avantd'eo aborder l'examen, nous devoas faire observer que lous los individus nesont pas susceptibles d'en ressentir i'aetion au inorne degre, parce que cliez tons la fouetion secretoire n'csl pas douee de la meine activilo.
A ecl egard, 11 semble qu'il y a de grandes differences suivant les races, et dans cliaque race suivant les dispositions individuolles et certaines conditions donnoos de structure qu'il est important de proriser.
Alnsi, par exemple, danslc^ chevaux de race,en general, lacorne dusabotest plus dense, plusluisante, plus öpaisse,d'un grain piusfln (ine dans les chevaux d:une origine moins parfaite; eile rosiste da-vantage aux influences des agents extörieurs, et se regenore avec nne plus grande rapidile, comrae il est facile de l'observer dans les regiments qui formentune agglomeration de chevaux de differentes origines, sur lesquols le plienoineiie peut etre etudlc comparati-venionl1.
Dans les individus consideres isoloment, les variations de l'aeti-vite secretoire de Tappareil keratogono sont bien plus nombrenses et plus frappantes.
II est tel animal, chez lequel le sabot ne pousse qn'avecune deses-porante lenteur, au point que d'une ferrure ä une aulre, cest ä peine s'il s'est formöassez de corne pour que le maröchal puissc rafraiclnr seulement le bord inferieur de l'ongle et changer les clous de place.
II en est d'autres, au contraire, sur lesquols la pousse de la corne est tellement active, qu'en moins de trois semaines le sabot a acquis unetrop grande longueur pour la regularite des aplombs.
II n'est pas toujours facile d'apprecier, par des signes oxtoriours, rotte plus ou moins grande aclivite de la seerötion cornec.
En general, cependant, la pousse de l'ongle est plus rapide dans les animanx dont la cornc est epaisse, ogale h sa surface, luisautc, inolinee dans uno direction normale, do coulcur foncee, bleu propor-lionnee en volume a colni du corps, hien conforniöc, avec des talons
' l!rvii;il. Communication inedite.
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DES SlSCRamp;TIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2!raquo;7
bien döveloppös, unc fourchette saillante, des lacunes bien nettes, dos barres reguliärement inclinees, etc.
Celie pousse, au contraire, csl aotablement pluslente duns los sa­bots dont la conic cst mince, inegale et ocrclee ä sa surface, depouil-löe de vernis, inclinee dans une direction qui tend ä so rapprocher de l'horizontale, de couleur claire, d'nn volume trop considerable relativemenl ä la masse du corps; ä talons bas, ä fourchette trop developpee, avec une sole qui n'est pas suffisamment cxcavee et des lacunes trop laiges el tropeffaeees.
L'abondance et la rapidile de la secretion cornee paraissent aussi en rapport avec l'epaisseurdu denno, l'abondance des poils qui 1c re-couvrent et le deveioppement dans la peau du pigmentum colorant. Ainsi, en general, clans les animaux dont la robe egt lonceo, et 1c poil epais el toulTu, le relief de la cutidure presente une forte saillie et se-crete une corne plus epaisse et d'une pousse plus rapide que dans ceux dont la peau cst mince, fine et recouverte d'un poil rare el soyeux. Dans cos derniers, le bourrelet est generalement pen sail-lant; et par une consequence necessaire, la parui a pen d'epaisseur. Aussi, est-il tres-comnum de rcnconlrer des chevaux alezans ou blaues avec des sabots ä parois minces-, et tres-ordinaire, au con­traire, de tronver unc forte muraille dans les sabots des chevaux bais ou ä robes foneees.
II y a done une correlation assez constante entre le plus ou moins d'epaisseur de la peau qui supporte, dans sesmaiilesouä sa surface, les vaisseaux de l'appareil keratogene, et la plus ou moins grande activity secretoirc de cetappareil lui-memc.
Considerons mainlenant les difterentes influences qui peuvent exercer leur action sur la secretion cornee, ä quelque race, du reste, ijue les animaux apparlicnncnt et quelles que soient leurspmlispo-silions individuelles.
La premiere de ces influences et la plus generale, esl celle de la nourriture.
Lorsque les animaux ont eprouve des privations pendant long-temps et qu'ils sont soumisensuitea un regime subslauticl, on voll, au bout de quelques semaines, se dessiner äl'origine de leurs sabots un cercle plus ou moins saillant, qui lemoigne de la plus grande ae-livite des lonclions de La peau, et en particulier de cellos de l'appa -eil keratogene ungueal. Ccl effel esl delcrmine quelquefois d'une
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i[)Hnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOamp;IE.
muniere si souilaiac, par rinfluence d'une alimentauuD iropnourris-
sante, qu'il constitue une veritable niahulio.
C'esl ainsi, par exemple, que la fourbure aigue se declare souveul ä la suite de 1'alimentation avec oertaiues graines tres-alibilcs, ic Itie, cntre autres, et l'orge surlout.
L'iufluence lt;le la nourriture sur la socreliou de la conic esi ren-due encore manifeste par l'usage du vert en liberte. Les animaus qu'on envoie ä la prairie, äl'epoque du printemps.presentent sou vent, au bout dc quelques mois, a I'origine de ieurs ongles, un cercle qui accuse I'activite plus grande de la secretion corncc.
Le retour de la belle saison determine des plienomenos sembla-blos. A celte epoque, les onimaux se depouilleut du poll epais et toulTu qui a forme leur revamp;ement d'hiver; toutes les functions dc la peau eutrent dans une nouvelle activite ä laquelle participe la se­cretion cornee, et qui se traduit par la formation d'un cercle sail-lant h I'origine des ongles-, de meine quo dans les animaux de 1'es-pece bovine, I'activite plus grande dc la fonction keratogene, a l'epoque du printemps, est accusee par le developpement d'un an-neau en relief ä la base des comes frontales.
L'excrcice el l'etat de repos influent aussi d'une raaniere sensible sur la pousse plus ou moins rapide dos sabots.
On concoit, en effet, qne les mouvements dc la marche et les per­cussions repelecs des pieds sur ie sol doivenl, en accelerant la circu­lation dans l'appareil keralogene, imprimer ä sa secretion une plus grande activite. Cost effectivement ce que 1'observation demomre. Ainsi, par exemple, la conic des cbevaux dc regiments croit avec plus de rapidile dans la saison des manoeuvres on ä repoquc des voyages que necessitent les cbangcraenls dc garnison, que lorsque les animaux demcurent dans une stabulation plus ou moins prolon-gec. Cettc dilference pout elrc facilemcnt mesurec par Ic plus ou moins de temps qu'il faut dans ces conditions distinctcs, pour que le nuniero matricule, imprimeavec lefercbaud ;i rorigine dc I'ongle, soil entraine vers son bord infericur '.
Dans la pratique civile, on observe ties fails du memc ordre. A supposer, par exemple, que la pousse des ongles soil egalement ac­tive dans deux cbevaux de meine race, de meine äge, de meine robe el de mr-me poids, si Tun deux travaillc ioul un mois, el si ranlrc
' Ri vii;gt;l Communicalinn inedile.
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DKS SKOitfllOINS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;299
reste pendant loutce Icmps dans le repos lo plus absolu, il laut, a la lin ile cello periode, enlever plus do corne an premier qu'au second, pour restituer a lours sabols leur longueur reguliere et retablir la rcoliliidc des aplombs.
Celle plus grande rapidito de la pousse do I'onglo, dans le cheval qui travaille, est assez considerable pour permellro lo renouvolle-ment de la ferrure jusqu'a deux et mcmc trois fois dans un mois, comrae cola osl quelquefois necessite par une usnro excessive, a 1'e-lgt;n([ue do la saison des pluies. L'ongle du cheval quidemeure inaclif a'aurait cerlaineniont pus assez de longueur pour supporter avec iinpuiiile ces manoeuvres röpetees.
Mais cc Q'est pas seulement I'mfluence de rexercice qui active la pousse do l'ongle dansle cheval qui travaille, e'est aussi I'interven-tion do la ferrure qui, en substituant periodiquementson action me-canique ä colic dos depcrditions regulieres el continues de I'etat nor­mal, (liniinue ainsi la resistance quo I'oxces do la longueur du sabot oppose do plus on plus ä la force impulsive de la secretion.
La preuvc qu'il on est ainsi, c'osl que los dimensions que pout ac-quorir un sabot qu'on laisse croitrc indeflniment pendant douze mois, sans que I'animal sorle do son ecurie, equivalent ä peine au double do sa hauteur normale, landis quo la quantite do corne qu'on en delachc par douze fcrrures succossives, ost bicn plus considerable quo cclle dont celle hauteur donne la mesure, puisqu'il no faut pas plus do six ä sopl mois, dans cos conditions, pour qu'une marque empreinlo a I'origine do l'ongle soil arrivec ä son bord planlaire, e'est-;i-dirc pour que le sabol ail double sa longueur par des renou-vellements successifs.
/Vinsi, le sabot depouille periodiqucment par la ferrure de Fexce-dant do sa corne, croit aulanl en six on sept mois que le fait en douze celui qui n'eprouvo aucunc deperdition naturelle on artificielle.
L'olevagc des animaux en liberle donne encore une demonstra­tion dc la vörilo do la proposition quo nous soutcnonsen ce moment.
On veil, dans ces conditions, l'avaluro des ongles s'effecluer avec bien plus do rapidito, sous I'mfluence dos depcrditions continues pro-duitespar les frollemeiUs do la niarche, que lorsquc les pieds sonl revetus d'un for qui s'oppose a Tusure do la corne.
L'exercice active done la secretion de la corne unguealc lout ä la fois, el par le mouvemenl plus rapide de la circulation qu'il deter-
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PHYSIOLOGIE.
mine dans l'appareil keratog^ne, el par les doperdilions naturelles on artiflcielles deI'onglequ'il produit ou nt'cessite.
Mais ces effets ne se manifestent pas au meine deyre stir tons les terrains. U semblerait, par exemple, que sur des sols sablonnenx, la pousse de rongle serait plus active que sur des terrains argileux, tonics conditions de race et de dispositions individuelles ctanl d'ail-leurs supposes egales. A quoi cela peul-il elre altribnc? Pcut-elrc a cc que les reactions du sol, plus fortes dans le premier cas que dans le second, activent davantage la circulation des tissus sous-cornes, el conseeutivement leur fonction secretoire. Pcut-etrc aussl que i'u-sure tics f.TS etant moindre dans le second cas, on renouvelie moins souvent la ferrure.
L'etal de sanlc ou do malatlie inlltte-t-il sur la secretion corneo? Peut-etre. Mais nous n'avoas pas a cetcgard beaucoup do donnces positives. Toutes les parlies de l'appareil keratogene general etant regies par les memes lois, il est rationnel d'admcllre que les circon-stances morbides qui modiflent les secretions epidermiques ct pii-leuses, doivent produirc quelque effet analogue snr la secretion tics ongles; mais e'est lä un phenomeneencore pen apprecie. Co qn'il y a do plus connu ä eel egard, e'est la relation de causalite que I'obser-valion a demontre cxisler cnlre certaines formes d'indigestion du cbcval el le developpement de la fourbure.
A cöle tie ces influences generales qui, indirectement ou directe-ment, peuvent modifier la secretion cornee, il en esl d'aulres beau-coup plus limitees dans leur action, qui produiseat des clTets analo­gues, soil sur un scul pied, soil möinc sur une region circonscrile du pied.
Ainsi, on poul activer la pousse de 1'ongle d'une maniere tres-rapide, en entretenanl a deiueure une application irritanle autour de la couronne el jusquc sur le bourrelet; on ne larde pas h voir les effets de cette irritation continue so traduirc a l'origine du sabot par I'apparilion d'un cercle en relief, qui temoigne de la formation dans un temps donne, d'une quantile de corne plus considerable que ne le commandaient les besoins dc I'avalure reguliere.
{.'art salt mettre ä profit cello plus grande aclivite secretoire du bourrelet, sons l'influence des irritants, pour oblenir, dans certaines conditions pathologiques, des modifications tie la formt; et ties di­mensions tie la boite cornee.
L'effcl determine sur toute rclendue du bourrelet, par une appli
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DES SKCIU'TIO.MS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3laquo; I
calion irritante generate, peut etre produit dans im point circonscril
de cd organc. L'elat maladif en fournit des preuves journaliercs. Ainsi, quand In couronne est congestionnee ou enflamm^eä I a re­gion iles cartilages, par une maladie de ces organes, on volt des re­liefs de corne (res-saühmts, indices de la supersecretion du bourre-let dans un point circonscrit, se dessiner ä l'originc du quartier correspondant.
L'art s'efforce souvent de produire des effets analogues, soitpour obtenir la reparation de solutions de continuity longitudinales de la paroi, soit pour accelerer la formation de la come dans un point do la couronne cutidurale oü eile est ralentie on pervertie, dans le ras de crapaudinc, par exemple.
Meines effets peuvent elreproduits, soll sur toute l'etendue de l'ap pareil keralogene, soit sur un point circonscrit senlement, par l'ac-linn des causes qui peuvent en determiner la congestion generalcou partielle; tolles, par exemple, que las contusions du sabot centre un corps dur, lespressions violentes, los percussions de la ferrure, los brülures, les piqüres, etc. Toutes causes qui, pour pen que lour ac­tion soil profonde et durable, laissent leur empreinte a la face ex­terne ou interne do la bolte cornec, sous la forme, ou do cerclcs, ou do keraceles, ou simpleraent de suffusions sanguines Intra-cornees.
La ferrure excrce anssi, coinme nousl'avons demontre plus haul, une influence tres-puissante sur Faction des organes keralogencs-, soil que, en conservant la regularity des aplombs, eile determine la repartition uniforme des pressions de l'appui sur toutes les parties qui doivent les supporter, et entretiennc ainsi la regularitö de la secretion cornee sur toute rötendue de la couronne cutidurale; soit que, en soustrayant ä ces pressions une partie circonscrite de cette couronne, eile y determine une secretion plus active par la diminu­tion des resistances opposees a rechappement de la corne qui tend i\ se former.
Une foule de circonstances generales ou locales peuvent done in-tervenir, qui impriment au cours du sang, dans I'appareil kerato-gene, un mouvement do flux, on transitoire, ou plus ou moins dura­ble, lequcl se traduit toujours a la surface de la corne, par des ondulations superposees qui, semblables aux couches d'alluvion deposees sur le rivage d'un fleuve, temoignent du mouvement oscil-latoire du liquide qui les a formecs.
L'art consiste souvent, soit a arreler ce mouvement de tlux, quand
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302nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOGIE.
il est Irop rapide ; seit ä lo tuettre ä profit, soil ä le solliciter suivunt lesindications sp6ciales. Nous revienärons avec detail sur ce point dans la troisiömo partiede noire travail.
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IH'S EXHALATIONS SElaquo;El SES lgt;r I'IF.Iraquo;.
Les aiembranes tegumentaires sous-ongulees ne soul pas seule-meiU les organes de la secreliou keratogene, olles sent encore le siege d'une exhalation continuelle de Quidessereux qui penelreiit in-cessamment la corne de dedans en dehors, et i'entretiennent dans les conditions materielles les plus favorables ä rexeeiilion du röle tout mecanique devolu a l'enveloppe unguöale.
C'esl eclte fonetion exbalatoire qu'il nous reste encore ä eludicr pour achever l'histoire physiologique du pied du clieval.
La corne differe essentiellement des lissus vivants par sa slruc-ture et ses proprietes. Aucun vaisseau, aueun nerf nc s'irradieni dans sa substance, aueun mouvement de transformalion, de depla-cement ou d'echange ue s'y produit; ses molecules eoniposantes dc-ineiirciii immutables dans leurs rapports de cohesion, tant qu'elles ne sont pas desagregees par les efforts des rrottemenls; en un mot, c'esl une matierc inerte, etroitement associee aux parties Vivantes (pj'elle recouvre, mais ne participant pas de leurs proprietes.
Et, cependant, cette matiere si compietement elraugerc a la vie, seinbie emprunter eoinme une sorte de vitalite aux lissus auxquels eile est unic par des connexions si etroiles, car eile nc conserve sa souplesse el son elasticite caraeteristiques, au degre de developpe-ment necessaire pour rexecution de sa fonetion toutc mecanique, (|iie tant que ces connexions persistent; eile no tarde pas ä les perdre, au contraire, pour se transformer en un corps remarquable-menl dur et resistant, des que les rapports de contact immediat onl ete rompus entre eile et les parties molles.
C'est que, en effet, ces parties, dans lesquelles se ramiüent un si ^rand nombre de vaisseaux, sonl le siege d'cxhalations defluides qui penetrent incessamment la substance hygrometrique de la corne, rimpregnent, pour ainsi dire, et entreliennent en eile une huraidile ronslante, condition indispensable de sa souplesse.
L'introduction dans la corne des fluides qu'exlialenl les lissus sous-jacenls, s'opere par une double voie, par les pores des lames
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UES SECRETIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 303
kerapbylleuses et par les ospeccs d'etuis engainants quo formeut, aux villositcs tlc la cutidure et de la sole cfaarnue, les extremites su-perieures des lubes constitutifs de la paroi, de la sole oi de la l'ourchette.
I. Les lames kerapbylleuses, continuellement immergees dans le liquide onclucux qui suiiilc du fond des silions podopbylleux, s'im-prögnent de ce fluide, ä la maniöre d'nn corps poreux, par uae ve­ritable imbibition, et 1c repandeiit, de proche en procho, par les voies de la capillaritc ä travers repaisseur de la paroi, .jiisqu'a la surface exterieure, oü 11 contribue, peul-elre, h former Tcspecc de vernis qiu donne h la corue des pieds bien conformes son aspect caracte-ristique.
La preuve de l'influence de l'imbibiüon kerapliylleusc sur la conservation des qualites essentielles de la corne, est donnce tons los jours par l'observation cliaique et par rexperimentation.
Toutes les fois, par exemple, (pic dans im point de la circonfö-rence du sabot, la paroi est desunie du tissu podopliyllcux, olle ne tarde pas a devenir dure, söche, cassante dans toute l'elendue du decollement et ä perdre son vernis exterieur: temoln ce qui s'observe dans Ic crapaud, dans la fourmiliere et dans tons les cas oü les con­nexions cnlre ja chair ei la sole cannelees sont rompues.
Des effots analogues so remarquent encore, lorsque le tissu podo­pbylleux dötruit est rcmplaco par une membrane lisse, qui n'est que jiixla-posec h la face interne de la paroi, mais no s'engrenc pas avec eile; dans cc cas, la corne parielaire ne pompe pas assez d'bumidite dans les tissus qu'elle recouvre, et eile n'a jamais l'aspect exlerieur et la souplesse caracteristique de la paroi normale.
Enfin, rinfluencede l'imbibition körapliylleusc sur la flexibilite du tissu du sabot esl demontrec par les pliönomenes qui so produisent, lorsque la boite cornce esl separöe des parties raolles et soumise a l'action de l'air. Dans ces conditions, eile se desseebe, perd de son poids et revient sur elle-meme cn contraetant une remarquable du-rete. On peut arretcr indeflniment cette transformation de sa sub-stance, en remplissant sa cavite Interieure d'nn liquide qu'on renou-vclle an fur el ä mesure qu'il disparait par evaporation on par absorption.
L'bumidile quc pompent incessammcnl les lames kerapbylleuses dans les silions podopbylleux, esl done une condition indispensable de la conservation de la souplesse du sabot.
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:J04nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHYSIOLOGIE.
M;iis ce n'esl pas par cetle soulc voie que la corne puise dans ses orgaoes geuerateurs les fluidcs necessaires ä son bon entretien.
II. Los villositös qui la p6a6trent en si grand noinbre, iaissent transsuder de Icur exlremile ol vcrscnt dans leurs gaines envclop-pantesun lluide, (de quelle nature? Nous I'ignorons. Probablement onctueux), leqitel s'introduil dans les tubes constilutifs de la corno et en parcourt lout 1c canal Interieur.
Co fluidc pent elre considere comme une sorlc de seve qui sort, uoii pas ;i la nutrition du tissu corne (11 ncse passe pas dans la corne dc pheuomeucs de cet ordre) mais bien ä la conservation do ses quali-tes int rinsci] ues. C'est ä rimpregnation profonde et continuelle dc celte mattere, que la corne doit I'aspect onctueux qu'elle presenlc sur sa coupe, et la mollesse clastlque qui lui pennet de se laisser entamer facilement pur les instruments tranchants.
Cetle mati6refluide,grasseprobablement, qui parcourt les lubes du sabot, est ä la substance de la corne ce qu'est ä celle des cheveux, des polls, la matiere exhalce dans leur canal iulerieur par leur pulpe radiculaire, et de mßme quo les cheveux et les polls, arraclies de leurs bulbes, perdent leur apparence brillante el deviennent remar-quablement differents de co qu'ils elaicnt lorsqu'ils tenaient par lours racinesaux tissus vivants-, de rnemc, la come, separee des villosites qui sont comrac les pulpes de ses polls agglomeres, sc ternit ä sa surface, perd sun aspect onctueux, sa souplesse, ct devient remar-blementdure et seche.
Sans doutc, il ne nous est pas possible de demontrer experimenta-lementqueles villosiles sous-cornees sont cbargecs do la function cxhalatoircque nous leur assignons. Mais I'lnduction nous autorise sufrisanimcn l ä adniellre qu'ellesjoignentceUe propriety ä la faculte sensoriale que nous leur avons dejä reconnue.
Lc premier argument que nous ferons valoir a l'appui de cette ma­nure de voir, est la disposition lubulee que presenfent les parties du sabot qui sont secretces par des surfaces villeuses.
Pourquoi cctube qui continue I'elui engainantde la villosile, sui-vant toute la longueur de la paroi ct a travers toute rcpaisscur de la sole et de la fourchette, s'il n'avait pas pour usage de scrvir de canal, h travers toute la masse de la matiere cornec, au produit particulier de rcxhalation du processus villeux qu'il renferme dans sa partie su-pcrlenre? ^'est-ce pas lä l'analogue du canal central du crin ou du cheveu, et nedoil-il pas remplir le ineme office?
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DES SECRETIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 305
Remarquons, du rcs!e, que cette disposition est generale, dans 1'organisation, pour tons Icsprotluils du meine ordre. Ainsi, les dents, les poiis, les ongics, les sabots, les oornos frontales, etc., prcsenteiit Ions un arrangement scmblable. N'est-ce pas une forte prcsomplion que ccs prodiiils de secretion concrete sont encore parcourus, apres leur formation, par des fluides emananl de leurs propres organes se-creteurs, et quo, lä, so trouve une condition essentielle de la solidite de leurs connexions avec les parties Vivantes et de la conservation des proprictes, en vertu desquelles ils remplissent leur role special? En efl'et, la dent perd ses caracteres propres lorsque sa pulpo est de-truile ou alropliiee, et souvent menie eile se detaebe de son alveole; de meine, le poll so fane, se lernit et finit par tomber, lorsque sa pnlpocesse de secreterla substance propre de son canal Interieur, etc.-, de meme, aussi, la corne du sabot perd son vernis, sa Souplesse, et devient dure et cassante lorsque ses connexions, avec les villosiles, sont rompues, ou que ces organes out etc detruits.
Ainsi, par exempie, dans un fmw-quarlier forme exclusivement par la secretion du tissu podopbylleux, sans le concours du bourre-let, la corne esl toujours seche, dure, friable, ccaillcuscä sa surface, nialgre l'bumidite que les lames kerapbyllcuses vont puiser dans les sillons du podopliylle, parce que le produit de rexhalation des liouppes villcuses iui manque.
Ainsi, interrompez par un sillon transversal la continuite des fi­bres de la paroi dans une region quelconque du sabot, et vous ver-rez, au bout de quelque temps, la partie de corne inferieurc ä ce sillon, se desseeber et devenir friable, parco qu'elle ne recevra plus des villosiles du bourrelct le fluide necessaire ä la conservation de sa souplesse.
Ainsi encore, quand le bourrelet a ctö detruit ä fond, et qu'ä sa place s'est forme un tissu de cicatrice qui ne presente pas la struc­ture villeuse du bourrelet normal, la corne, engendree par ce tissu de nouvelle formation, est loin de presenter les caracteres de sou­plesse et de llexibilile qui apparliennent ä lä corne pliysiologique.
Tontes les fois enfin que, soil a la paroi, seit ä la sole, seit ä la fourclietle, soil au periople, la corne cesse d'etre en communication avec les villosiles de la surface qui l'a secreteo, eile ne tarde pas ä perdre ses caracteres parliculiers de souplesse pour devenir dure et friable : preuve qu'elle reeoit des villosiles, une des conditions prin-
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PHYSIOLOGIE.
cipales de son entretienet de la conservation de ses proprietes phy-siologiqucs.
Un autre argument, en favour de la fonction exlialanle des villo-sites sous-cornees, nous scmble fourni par leur propre structure. Ces organes sont Irks vasculaires. Or, s'ils etaient exclusivement pre-posesä remplir unc fonction scnsonale, ils n'auraient pas eu bcsoiu d'un appareil de vaisscaux arteriels ou veineux aussi conslderablo-ment d6velopp6. Celtegrande vascularile implique doncqu'ils sont aussi charges d'unefonction de secretion. Mais de quelle secrelion? Ce n'esl pas cclle de la corne. Nous avons dömontre plus haut que si les villosilesfonctionnaiont comme organes keratogeues, la dispo­sition tubulee do la conic n'existerait pas. Elles no peuvent done avoir pour röle, comme agents do secnHion, quo la formation du üuide destine ä parcourir la cavile Interieure des tubes de la sub­stance cornoe, ct necessaire, sans doute, a son bon cntretion.
II nous parait done ressortir do cctte demonstration quo la condi­tion principale, pour que la malicre Constituante du sabot conserve i^cs proprieies physiologiques, cst qu'elle rcsle toujours en commu­nication immediate avec ses organes sccrelours, aliu qu'elle puisse leur emprunter incessamment, soit I'huniiditc, soit les fluides spe-ciaux destines a raettre obstacle ;i sa dessiccation et a son endur-cissement.
La distribution dc ces fluides ne s'effectue pas d'une maniere uni­forme dans foules les couches do la maliere cornee. Arcrs les parties profondes oii la corne avail besoin d'etre donee d'une mollesse pres-qu'egale ä cello des lissus vivants, afln que scs rapports de contact et d'union intime avec eux nc fusscnt pas susceptibles d'en a'lerer 1'organisation, sa substance cst profondement impregnee de Guides, qui communiquent une teile souplesse ä ses couches les pi us internes, qu'elles donncnt aux doigts la sensation d'un corps onclueux.
Au contraire, il ctait necessaire que ses conches cortieales presen-tassent toujours une certaine dureto, afln qu'elles fussent davantage susceptibles d'opposer de la resistance a l'aetion violente des corps exterieurs, et de proteger centre leurconlacl les parlies orgauisees et sensibles auxquelles 1c sabot sert de revetemcnl. Aussi ces couches sont-clies prcsquedcimees d'buiniditc, et, parcela meme, plusdures el plus Inattaquables.
La slruclure intime de la corne favorise cctte distribution inegale des lluides dans son Interieur. Du cole de ses couches profondes, sa
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DES stolÜTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 307
substance cstplusporeuse, et ses lubes presentent un diametre plus large et un cuiiiü plus ouvert, on sorte que la penetraliondes Uuides peut s'y faire avec plus de facilite; landis qu'elle est, au contraire, davantage cmpccliL'c dans les coucbes ics plus extörieures, par la plus grande dcnsllc du tissu, relroitcsse de ses tubes el Fobslruc-tion plus ou moius complete de leur canal ioterieur.
Vers leur exlreniile poriphörique, mais en dehors de cos condi­tions de structure, il ost une aulre cause qui intervient pour s'oppo-ser n l'imbibition facile des couches extericures du sabol par i'luimidile inlra-cornce; c'esl Paclion dessöcliante de l'air qui, cu s'emparant de cclle Iiumiditc, ä mesure qu'elle lend ä sourdre ä ja surface de la come, inainlient toujours sa lame corticale dans un lol clal de dcssecheiiient cl de durete, qu'elle est rendue comnio impe­netrable aux fluides inluricurs.
Ainsi, les variations de la consistance de la conic, dans l'etat phy-siologique, nc ticaneul pas ä d'aulres conditions qn'ä sou imbibition, phis ou moins profonde, par les fluides qu'elle pompe dans ses or-ganes secreteurs. Elle est niolle a sa face interne, parce que sa porosile et 1c diametre de ses tubes la reudent facilement penetrable aux liquides (lu'exlialciilcn abondanceles tissus vivantsaveclesquels eile csl cu rapport intime. Elle osl dure a sa face externe, parce que, en raison desa densite, de Tclroilesse de ses tubes interieurs et de leur obstruction incomplete, les fluides exhales par ses organes s6-creteurs ne penelrcnl que diliicileuicnt sa substance: parce que, d'autre pari, l'air exterieur la depouillo incessamment du peu d'bu-inidilc qui peul avoir liltre ä travers ses pores.
Notons bien, loutefois, que cede action de l'air exterieur est tou­jours iimilee ä une Ires-petile profondeur, taut que la corne conserve sa longueur ou son epaisscur normales. Dans cos comliiions, au delä d'une lame assez superflcielle de sa couche exterieure, 1c tissu come se prescnle sous l'instrument tranchant avec des caracteres de souplesse et d'onctuosile qui denoncent sou imbibition par les li­quides exhales. Mais ä mesure qu'avec les progrös de l'accroisse-ment, la corne de la paroi acquiert plus de longueur et celle de la face plantaire plus d'epaisseur, leurs parties excedanles devienneut de plus en plus dures, parce que leurs lubes, presque completement obstrues, ne se laissent plus traverser par uue quantite süffisante d'humidilc, et que l'actiou dcssechanle de l'air sur leur substance
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PHYSIOLOGIE.
n'est plus conlrebalancee par les exhalations des tissus vivanls dent elles soul trop eloisnecs pour en öprouver I'influcnce.
Ccs parlies, complelement (lessceliees, perdent alors de leur force de cohesion; elles se detritent, se fendillent, s'ecaillent, s'exfolicnt jusqii'u la limite des regions oil la corne esl sufflsamment impregnee de liquides, pour consorver sa souplesse et sa leuacüe normales : nouvelle preuve que, sans rinfluence de riiumidite qui penetre a travers ses pores et reste combinee avec sa substance, la maliere conicc finit par perdreses propriotes physiologiques.
Cello plus grande durelo quo la corne acquiert, a mesure que le sabot squot;allonge et s'epaissit, esl favorable ä la rapidite de son usure, puisque sa force de cohesion dimiaue avec les progres de sa dessic-calion, en sorle que, par une heureuse combiuaison, lorsquc, dans l'elal de iialure, le sabol a acquis un exeös de longueur qui pourralt devenir nuisible aux aplombs, la rapidile des deperdilions ne larde pas ä la contrebalancer et ä retablir les conditions normales.
En resume, la corne no peul s'entrclcnir dans ses conditions phy­siologiques, qu'autant qu'elle a conserve des communications libres avec ses lissus secrelcurs. Lorsqu'elle en est separee on qu'elle a ac­quis une trop grande longueur, comme dans le cas d'un accroisse-menl excesslf, celles de ses parlies qui ne peuvenl plus puiser ä la source vive, perdent leur souplesse et leur elasticite caraclerisliques. Meme effet pent efre produil, lorsque renlcvement de la couche cor-tiealo du sabot favorisc rövaporation de riiumidite interstiliclle, en exposant a l'air des couches plus profondes, moins dures el plus pe-netrables, conseq::eniment, ä I'imbibilion.
Ces considerations physiologiques servirontde base aux prescrip­tions bygieniques qne nous formulerons dans la troisieme partis de ce travail, pour la conservation des pieds du cheval dans leur elat de parfaite integrile.
sect; III.
niSTOlUQUE DE LA SECRETIO:V REnATOGENE.
Nous croyons ulile, pour completer llnsloire de la secretion ke-ratogene, de presenter ici l'expnse rapide des differents travaux fails par nos devanciers ou nos contemporains, sur cetle partiesi impor-laote de la Physiologie du pied du cheval. Co nous sera l'occasion de restiluer h chacun la part qui lui revient dans la doctrine d'ensemble que nous venons de formuler.
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DES SECHKTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 309
f. — Theorie de Bourgelat sur la stfCRihioN eornee.
Bourgelat est, a aotre connaissance, Ic premier auteur qui ait donnö dans son Essai thdorique el pratique sur la ferrure, uno iheo-rie compleLo Ju mode de formation el d'aecroisseaicnt de I'ongle.
Bien que les pages ecrites parcel illustre maitre soicnt loin d'etre en lous points irr6fulables, ellcs portent, commc tout co qui est emane de sa plume, !e cachet d'une remarquable originality, et te-moigncnt, par la juslesse de quciques-unes des idees qu'elles ren-ferraent, que sl leur auteur n'a pas trouve la verite, la faute en est bien moins ä lui qu'au temps oü il vivait et ä robscurile profonde de la question que ie premier il essayait d'eelairer.
Nous croirions laisser unelacune dans ec livre, si nous n'y trans-crivions pas, in extenso, Foxpose de la doctrine de Bourgelat, sur la formation de I'ongle, dans les termes memes oit il l'a donne. Lc voiei :
laquo; Qu'cst-ce que Ie tissu de I'ongle et comment est il forme? Nous ne saurions esperer ici des idees connues sur l'origine de I'ongle hu-main, de verilables lumiercs.
laquo; Dirions-nous, cn effef, en nous pretant ä ropiuion de la plus grande parlie des analomistes, que lc sabot est une continuation de l'epiderrae? Comment un corps aussi solidepourrait-il naitredecette peliicule? D'ou recevrait-il sa nourriturc? Comment son aecroisse-menl aurail-il lieu, puisqu'elle n'a ni vaisseau, ni fibres regulieres, et qu'on ne voit en eile qu'uu reseau forme de repanouissement des dernieres series des vaisseaux qui constituent les pores iunombra-bles dont ie tegument se trouve crible?
laquo; Avancerions nous, ä l'exemple de quelques autres, qu'il ne doit sa naissance qu'ä la juxta-posiüon des hutneurs qui suinteut de la peau, c'est-ä-dire ä des parlies excrementillelles qui sonl desse-chees par le contact de l'air? S'il en elait ainsi, I'ongle croitrait par son extremite, et ne serait pas constainmcnl pousse, commc il Test, ä compter de son prineipe.
laquo; Lc regarderons-nous eniin, avec d'autres observateurs de la na­ture, commc forme par des poils unis et concrcls, ou par des pro­ductions de tendons, ou comme une siiiie des houppes molles, pul-peuses, medullaires, nerveuses, renfermecs dans repiderme, repliees entre elles, desscebees, unics et serrees avec les vaisseaux cutanes devenus solides, etc., etc ?
laquo; Au milieu de tant de contradictions, et de cetle diversitc d'avis.
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PBYSIOtOamp;IE.
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nous n'aurons frardc de reclnmer 1c secours de l'analogie, el nous nous bornerons sagement ä la seule consideration do I'objet qui frap|)i' nos yeux.
laquo; Je vois d'abord ä l'endroit de la couronne m changement subit do la peau, op6r6 dans I'espace d'une seule ligne (i millimetres), ct #9632;hi moyen duquel ie tegument esl tout ä coup transfome en une sorte de come molle, dontla duretö augmente ä mcsure de son prolonge-menl et de son eloignomenl de cette partic.
laquo; Dims le dessein d'cclaircir mes doutes, je prcnds un pied deta-che et coupe verlicalement.
laquo;J'nperrois sur-le-champ deux concliesprincipales : la plus cxlö-rieure comprend ce memo tissu dcgcncrc, resultant du derme et de l'epiderme ensemble-, I'intericure fournit le bourrelet qui remplit exactement le biseau.
laquo; J'examine attcntivement cclle-ci; j-y remarque deux plans de ti-bres tres-distincts, le plan externe naissant dos übres intericurcs, el le plan interne des fibres extcrieures, consequemment an croise-memt des uaes et des autres sur la ligne qui trace la circonl'erence de la couronne.
laquo; hu premier de cos plans resullent cviilcmmenl les feuillels plus Irtcbes qiie nous avons vu se propager parallclement le long de l'os du pied jusqu'ii son bord inferieur oü ils s'evanouissenl, ainsi que nous 1'avons dit, les fibres de ce möme plan s'entre-croisant alors el ne montrant qu'un reseau qui livre passage ä une multitude consi­derable de vaisseaux, et dont les dilTerenles couches torment la sole el la fonrchetle molles et cbarnues.
laquo; D'uneautrepart, le second plan, ouleplan interne, donne nais-sancc aux aulrcs feuillets qui, depuis le biseau, regnent sur la sur­face inlericurc du sabot, dans toute sa circonlcronce, jusqu'ä sa commissure avee la sole solide, oü ces raemes feuillels, dont qnel-ques-uns s'üpercoivent encore sur le revers ct sur le principe des eminences bordant iacavilequi loge \a fourckelte cliarmie, dispa-raissent aussi pour ne presenter do nouvcau qu'un ordre on un ar­rangement do fibres semblables ä celui qui a eu lieu des I'origine do fonglc : on ne trouve done plus qu'un reseau qui tapisse interieure-ment la Äo/e et la/bwrcÄe^e solides ou de corne, ctqui s'ctendjus-qu'a la commissure de cello sole avec l'ongle, oü les fibres de Tune et de ['autre se recroisant on partio, torment el assurent la liaison do ces deux portions, tandis que les couches inferieures sont dirigecs
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des s£cr£tions.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;311
parallelcment entre elles et ä edle de l'ongle, pour former le dessous du pied.
laquo; Eu egard ä la face exlerne 011 ä la portion la plus dure du sabot, nous avons remarque que la couche cxlcricure, ou le lissu degcnei'e, resultant du derme cl de l'öpidcrme ensemble, augmentait eu deu-sitö ä mesurc de son prolongemeat et de sou eloiguemenl de lu cou-ronne. Nous ne pouvons pas dire neaumoins quo toute l'öpalsseur de l'ongle, inferieureinenl au biscau, lui soit uuiquement due; il est visible quele lissu feuillcte conoourt avec lui h donner plus de con-sislaucc ä eo corps compacte el qui devient toujoui'S de plus eu plus dur, selon sa distance du centre, comme selou sa distance de sou origine: du reste, il estbou d'observerque les feuillets qui, daus un sabot frais, n'offrent qirunc certaine resisiaucc, peuvout devenir ve-ritablement corne, ainsi qiril arrive danslc sabot desseebe.
laquo; Eutiu, le meine lissu degenere sc continuant a la partie poste-ricure et ä l'endroit des talons, cn forme la face exteriouro, aiusi que la profondc echancrure qui divise la base de la fourchette solide cn deux portions; ses fibres, d'oii resulte pareillement la face extörioure de la sole et de la fourchette solides, etant au surplus consequentes, par leur direction, ä la forme du pied inferieurement, et marchant parailelemeiit entre elles jusqu'aubord inferieur du sabot.
laquo;; L'ongle parail done etre reelleineut une suite et uue produclion du Systeme general des fibres cutanees; el Ton pent dire que chaque extremite de l'animal est borneeet renfennee dans une sorte de cul-dc-sac operc par le tegument.
laquo;II ne pouvaiteependant etre la suite de ces fibres stilles; lesvais-seaux doivcnt necessairement partieiper ä cettc produclion, ils y sont en effel multiplies ä Finflni : les porosites innombrables donl le bi­scau, ainsi quo la face interne de la sole solide, et memo cbaque feuillet qui tapisse la paroi interne du sabot, sont eribles, en sont une preuve; mais le diamelrc de ces vaisseaux, auxquels toutes ces po­rosites livrenl un passage, diminue tellement ä mesuve de Telroi-tesse et de rinlimite de leur union, qu'ils n'admelteut, lorsqu'ils sont arrives ä uue certaine portion de l'ODgle, qu'une liumeur tenue, des-tinee ä subvenir h la nourriture de cette meine portion, tandis qu'äu dela ce meine ongle n'est plus, en quelque sorte, qu'un corps clran-ger et deuue de toute organisation.
laquo; Or, il me presenle trois parties que je ne peux m'empecher de distinguer.
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l'HVSIOI.OGIE.
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laquo; Li premiere iloil elre uppelee lapartie vive; ellc en esl aussi la plus molle, soil a l'origine du sabot, soil clans sa face interne, soil dans la sole solide, parce qu'eile esl tissue do fibres et do vaisseaux qui y sont infininient moins rapproches et moins serres qu'a une distance plus eloignoc do roriginc el du centre.
quot;laquo; La seconde, plus compacle, et qu'on pout envisager commo Ic point oü finissont les vaisseaux, forme cello iiue je nomine parlic demi-vive, ouparlie moyenne.
laquo; La troisieine, enfin, plus (lure el plus solide quo cette derniere, compose celle que j'appelle portion inorte.
laquo; Quelle que soil l'exilitö des canaux dans hpartie vive, eile n'est pas teile, que la circulation nc puissc y avoir lieu el ne doive s'y executer comme dans loutes les autres portions du corps ; e'est-a-dire que Ic fluide qui y esl porto par les arteres doit etre rappoitc par les veines qui leur repondent.
laquo; Dans la parlie moyenne, que jo croirais elreroellcmcnl Ic tenne de ces raemes vaisseaux, auxqucls la portion superieure ct la moins compacte doit la nourriture et la vie, il ne se fail qu'un suinlemenl d'unc humeur gelatineuse, une iranssudation du sue nourricier, par des porosites imperceplibles ou par des lilicrcs cxtrememcnl tenues, cette portion, la plus subtile dc la lymphc, ne pouvant elre repompee el rentrer dans la masse.
laquo;Quanta la portion inferieure, e'est-a-dire h hportion morle, lors meme qu'on y supposerail des vaisseaux, el quo I'on prcsuinc-rait que les especes de pinccaux, tres-sensibles a la face inferieure de quelqucs soles solides dessechees, pussent etre formes dc ces memes vaisseaux et de ces fibres culances, unies et confondues avee eux, il est certain qu'ils seraient tenement oblilcres, qu'ils n'admet-traient aucune sorte de liquide; el le dessechemenl total des pre­mieres couches que Ton enleve, en parant un pied, le demonlresans repllque : or, des que nulle espece de liqueur ne pout elre charriec dans cette portion, e'est avec raison queje la regarde comme essen-tiellement privec do la vie.
* Ces fails une fois etablis el constants, il est evident que e'est principalemenl dans h\ parlie vive, qui esl !a plus exposee ä l'impul-sion des liquides, que s'operc la nutrition, el par consequent I'ac-croisseraent; aussi voyons nous (|ue I'ongle no s'itend el ne s'epais-sit, soil le sabot, soil la sole solide, qu'a compter de leur portion superieure ou de leur portion molle, dc meme que, dans la vcgola-
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UES SECRETIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .i]:]
lion dos plantcs, la tige 11c so prolonge qu'ä commenccr de la ra-cine. La force de celte impulsion, due ä la contraction du coeur, au battement continue! des arlercs, ainsi qu'ä l'aclion des muscles et ii la pression de l'air, qui sontautant d'agents auxiliaircs, y determine le fluide, qui y aborde avec assez de velocile pour surmonler et pour vaincropeu ä peu l'obstacie quc lui prescnlent Islportion moyenne et \aporlion morte; de manicre qu'elics sont l'une et Faulre chas-sees par la portion supericurc, qui, descendant et s'eloig-nant tou-jnurs insensibiemenl elle-meme du centre de la circulation, par sa parlie la plus basse, devient successivemenl la partie moyenne, et qui, chassee et poussee encore plus loin, devient ä son tour la por-lion morte.
laquo;II scrait assez difficile de penser quo la portion moyenne ou demi-vive put avec succes faire effort centre cette derniero : comme eile ne reeoit la partie la plus subtile de la lymplie que par transsu-dation, l'abord lent et paislble de co sue, qui se Irouve ä l'abri de Taclion oscillaloire des vaisseaux et de lout mouvement progressif ordinaire dans la circulation, ne lui procure en aucunc facon le pou-voir dc chasser devant eile la partie morle; ce n'est qu'autanl qu'elle est un corps continu ä cello meine partie, et qu'elle est reel-lement chassee elle-meme par la partie me, qu'elle peut la contrain-dre, la delermineretla pousser : e'est done dans cette xacmzparlie vive, que le travail el l'ouvrage de raccroissement s'accomplissent.
laquo; Eu egard ä la chute de Fongle el a sa reproduction, cetle chute est-ellcentiere? A-t-elle lieu par unesuppuraiion, on en est-elle la suile? La dcslruclion des vaisseaux intcrdit alors toule communica­tion de 1'ongle avec la source des sues nourriciers, de moniere qu'il se desseche et qu'il tombe, tandis que les humours qui auraient du aller jusqu'ä lui, se raelent el so confondent avec celle qui est sup-puree. Celte chute n'est-ellc que d'une partie qui se separe, el arrive-l-ellc par un dessechemeut au moyen duquel celte parlie s'oppose ä l'entrec des liqueurs? Comme elles se trouvent chassees et qu'elles heurlent sans cesse conlrc eile, elles rompront les vaisseaux dans l'cndroitde l'obstacie, et le mort sera separe d'avoc le vif. Dans I'un et l'autre de cos cas, la reproduction proviondra des fibres et des vaisseaux de la couronne, ainsi que de ceux qui penetrent le tissu feuiilele.
laquo; Enfin, extirpons-nons nous-mcmesla sole solide? II y a dilace-ration de tous les vaisseaux qui penelraicnt de la sole charnue dans
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PHYSIOLOGIE.
Ics porosites de sa surface interne, el qui formaient leur liaison et leur atllierencc. On ne voit aucune goulle de sang suinter de celte meme surface ; ii y a, de plus, rupture de la parlie übreuse, qui est une suite des fibres cutanees : la suppuration clant operee, los par­ties dilacerees vcgclcnt, il s'eleve de loutes parts des grains charnus, qui no different point dans les commencements de inainclons qui so montrent dans les plaics des parties raollcs •, mais lorsque ces chairs sont parvenues ä uncertain point, leur superficiedevient lisseelsechc cornmc une cicatrice: cetle espccc de pelliculc prend du corps, so durcit, devient en pen de temps eutiereracnt semblable ä l'ongle quo nous avons enleve, et s'unil avec la porlion qui l'avoisine, de facon ä ne laisser aucun vestige de la separation qui a öle falle. Ici la re­production depend, cn grande partie, de la sole charnue, et, sur 1c derriere, d'une porlion des tcguracnls. raquo;
On esl frappe, en lisant eel expose de la theorie de Bourgelat, sur le mode de formation de la corne, de la justesse d'observation dont il porle l'empreinte.
Ce grand mailre de l'art avail bien reconnu que le tissu enrne esl penelre de vaisseaux h une cerlaine profondeur; qu'au delä, laquo;le laquo; diamelre de ccs vaisseaux, auxquels les porosiles de la corne li-laquo; vrent passeuje, diminue tcllemenl, ä mesure de I'etroitesse et de laquo; rinlimilc de leur union, qu'ils n'admcllenl, lorsqu'ils sont arrives laquo; ä une cerlaine porlion de Fongle, qu'une humeur leime deslinve d laquo;. suhvenir ä lu nourriture decelle inane porlion, landisque, au delä, laquo; ce meme onglc n'esl plus en quelque sorle qu'un corps elranger laquo; etdenne de toule organisation. raquo;
Voüä cerlainemcnl des fails bien observes ; Bourgelat n'a fait cr-reur que sur leur intcrpretalion. Trompe par les apparences, il a pris pour des vaisseaux propres du tissu corne, ceux qui appartien-nenl aux processus villcux de la peau, et cetle illusion dcvail le con-duire forcement ä considercrla corne comme une Iransformalion ou une sorle de degeneralion du derme et de l'epiderme confondus ensemble.
De lä, la distinction etablie par lui et parfailement fondec, du restc, une fois admise i'erreur du point de depart, de la corne vive, demi-vive et morle, pour expriiner les caraetcres differenlicls que presente ä l'oeil le tissu corne, considere dans ses couches profondes et superticielles.
Malgre cette fausse interpretation des fails anatomiques, Bourge-
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DES SfiCRlÜTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;315
Int, chose remarqunble, n'en est pas moins arrive copendant ä re-connaitre avec un parfait discernement, suivant qncl mode et d'aprös quel mecanistne meme s'opercnt la formation et l'accroissement de l'ongle. La tlieorio qu'il en donne est, eu effet, trAs-ri^ourcuscaient vruie, et la science moderne n'a rien h y changer.
Quand on rellcchit ä la rapklile avec laqueile Bourgelat a r6dig6 Ies_ cenvres qu'il voulait leaner ä son enseignemeat, on demeure etonne de la precocite, si Ton pent dire, et de la justossc de ses con­ceptions sur les matiercs les plus ignorees et les plus obscures.
A eel egard, son Essai thioriqm et pratique sur la ferrure n'est pas le moins remarquable de seseeriis.
IF. — Ces idecs sur la degenercscence de la peau en subslance cornee et sur la structure vasculaire que cetto dernierc conserverait encore dans le prineipe de sa formation, furent aeeeptees sans dis­cussion et regnerent sans partage, appuyees par rautorite de la pa­role du nuiiire, pendant les premiers temps de l'enseignement de nos ecoles.
Girard Als, !c premier, reforma la doctrine de Bourgelat, dans co qu'elleavait de fautif, en etablissant la difference radicale qui exislc entre les tissus vivants du pied et la corne dont ils sont revetus.
Voici comment s'exprimc ä ce sujot, dans sa These inaugurale ', ce savant d'un talent si distingue, quo la mort enleva si raalheureu-sement ä la fleur de I'äge, ä la science veterinaire donlil etait rune des plus belles esperances.
laquo;11 nous reste ä prouver que le tissu reliculaire secrete la corne, car il est evident qu'il est le siege de la sensibilile du pied.
laquo; La plupart des experiences, tout en conörmant qu'il est le siege de celte propriete vitale portee au plus haut degre, prouvent encore qu'il est la malricc de la formation de la corne. Ainsi, lorsqu'on a cnleve une portion quelconque de l'ongle, on voit naitre quelque temps apres, de distance en distance, sur la surface du tissu reticu-laire, de petits noyaux blanchälres, qui sont bien cvidenvnent fepro-duit d'une excretion. Ces petits corps, d'abord mous, dislincts clse-pares, sc reunissent bientöt pour former une couche cornee qui linit par devenir tres-durc, jaunätre et plus cassante que la corne primi­tive, mais qui n'a jamais ['aspect fibreux. Teile est la maniere dont
' Hccucil de medecine veterinaire, t. XX, 1843, p. 275.
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sc fait la secrelion cornee sur loulc la surface du tissu roliculnirc mis ä mi.
laquo; Nous verrons plus loin que cclte coruc (lilTörc, sous beaucoup de rapports, decclle quo fournil Ic bourrelet. Si 1c tissu reliculaireest le slöge d'uue secretion come, il doit etre neccssaircment aussi io foyer central de sa nutrition et de son accroissement. raquo;
laquo; Nous avons dejä prouve quo la corne pent etre proiluite par toules ies parties du tissu reliculaire mis a nu, cl nous avons fait ob­server aussi que cette corne de nouvelle formation, secreteca la Peri­pherie de ce tissu , iv avail pas I'aspect, le liant, Ja souplesse et la texture do la corne formant primilivcment la partic anterieurc dc i'ongle ou la muraille. Aiusi, nous avons vu que ccllc-ci etait lisse et luisante, que celle-la au contraire etait ternc el rugueuse, que cette derniere devenail trcs-dure, cassante ct friable, tandis que la pre­miere elait tres-flexiblc, que cclle-ci avail bien evidemmeat une tex­ture fibrouseque Ton nc retrouvait jamais dans celle-lä.
laquo; Ce n'est done pas le tissu reticuiaire qui secrete 1j corne iibreuse de la muraille: en effet, les experiences nous demonlrent que e'est le bourrelet qui esl la matrice de sa formation.
laquo; Ainsi, lorsqu'on a enleve uue partie dc la muraille chcz un ani­mal vivant, au bout de quelque temps on voil nuitre sur la surface du tissu reliculaire misä nu, de pclils noyaux cornes que j'ai indiques plus haut, et bienlnt la plaie se trouve rccouverte par une couche cornee plusou moins epaisse resullant de la reunion de ees pctlls points. Gelte pellicule, d'abord mince, pen consislanle, acquiert de I'epaisseur, une grande durelc, et devient rugueusc, disposition qui rend le sabot difforme; mais pendant que ce travail s'est opere fi la surface des parlies vives inises ä decouverl, le bourrelet est aussi de-venu le siege d'unc secretion de substance cornee, qui, au fur et h mesure qu'elle augmenle d'clendue, descend en so moulant sur le tissu reticuiaire, et cliassanl en bas la corne qui s'etait d'abord for-mee sur ce tissu. Or, d'apres ces donnecs, on doit considerer la couche cornee piimitivcment secretee ä la surface du tissu relicu­laire, comme un prolecleur provisoire ayant pour but de tenir les parlies denudees a l'abri du contact des corps exlericurs. Mainte-nanl, quand doit-on regarder la guerison comme parfaile? Scra-ce lorsquc les parties vives seronl reconvenes d'tme pellicule cornee? Non, ce ne sera que quand la corne provenanl du bourrelet sera des-
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DES stoiftioxs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;317
cendue au bord infericur de l'ongle, el qu'olle sera de iiiveau avec les aulres parlies non alterees de cet orgaae.
laquo; Si on observe celte corne de nouvellc formation, on y retrouvc tous les caracteres quo nous avons signales a ccllc de la muraille.
laquo; Mais pour que celte rogeneralion se fasse corn me nous venons de l'indiquer, csl-il nccessairc que le i)Ourrelcl soil reste intact? Non. Les observations pratiques prouvenl quo lors inßmc quo cetto parlie a öle detruitc avec rinstrument trancbant, la peau qni fail suite ä la portion detachee devienl le siege d'une seeretion cornee analogue ä la premiere, maisplus lente, cequi permet de conclure que le bour-relel n'est pas un organc parliculier, mais seulemcnt un simple ren-flement de la peau en cet endroil. II n'en esl pas de möme lorsque cetlc partie a öle di'lruile par des ulceres. Les alterations de cc genre delerminent generaiement une viciation düns sa secretion; de la les saillies fongueuses qui so font quelquefois remarquer au bord supe-rieur de l'ongle. F^es compressions et les simples divisions perpendi-culaires deviennent egaiement la cause de plusieurs affections con-nues sousle nom de cercles, seirnes, etc. raquo;
Tolles sont les idees que professait Girard fds sur le modo de formation et d'aecroissement de la corne.
D'apres lui, les lissus vivanls de la region digitale constituent un appareil secrefeur complexe, dont les difKrentes parties concourenl simultanement ä la formation de la boite cornee.
Gelte maniere de voir est Ircs-exacte ; eile depouille la corne de ces proprietes vitalos, que ßourgelat, tronipö par les apparences, lui avail ä tort attributes, et lui rcslitue sa place naturelle parmi les produits d'excrelion organique.
C'esl lä une interpretation Ires-Juste des fails, et les reclierches ullörieures n'ont fait que confirmer la juslesse du prineipe qui lui sertdebase.
III. — Le savanl auteur de VAnatomie vitirimin et du Traüi du pied, M. Girard pere, a emis, ä diflerentes epoques, dans les der-nieres editions de seslivres, des idees analogues ä cellos de son Ills-, mais c'esl surtout dans ses considerations analomiqms sur la corne des grands quadrupides domestiques, que sa maniere de voir ä ce sujel est netlemont formulöe.
laquo; Le tissu röticulaire, dil M. Girard, dans ce dernier travail, peut etre compare aux bulbes pileux aveclesquelsil alesplus grands rap-
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ports.....il ne parait elre qu'une modification du derme; il est ie
si^ge d'une sensibility tres-grande, el il secrete la mattere cornee qui, ii'elunt pus reprise par I'absorption, produit des additions conli-mielles el determine ainsi raccroissement do I'ongle. raquo;
Et ailleurs, M. Girard ajoule : laquo;Ainsi qu'il a dejä etc expliqne, la couche papillaire sous-ongulec a pour office la formation de la imi­tiere cornee; muis cet Organen'est pas scul agent de cette secretion, Vcxperience prouve (pie la peau concourt u la meine fonction, et qu'elle fournit la come jibreuse de la paroi du sabot. Lorsqu'on en-leve uno porlion un peu elendue de cetle muraiile, la surface papil­laire di'iuidce ne larde pas ä se garnir de divers points blancs, ([ui sont autant de rudiments do corne. Ces pelils bourgeons, d'abord mous, blancs et isoles, se rapprochent pen a pcu, se reunissent eniiu en une scale et memc coucbe mince, pcuresislanle cl jaunätre. Cetle production acquiert de la durele, tie l'öpaisseur, et Unit, si eile n'est pas cliassce, par former line corne rugueuse et de mauvaise nature.
laquo; Pendant quo cc travail s'opere a la surface du corps reticulaire, le bourrelet devienl le siege d'une autre secretion, d'ou emano uae substance cornee ([ui s'etend en bas et opfere une cicatrisation com­plete de la muraiile. Au fur cl ä mesure que la pousse du bourrelet descend, ellc se moule sur le lissu fenillcle, se reunil intimement avec I'ancienne corne encore restaqte 5 eile cliasse en bas la couche primitivemenl formee ä la facevivedu corps papillaire, et eile Unit par relablir riulegnte du sabot.
laquo; Toutes les fois que la plaie suit cette marche, la cicatrisation devient parfaite, ct la corne de nouvelle formation offre toutes les qualiles requises. Cel ordre vient-il h elre inlerrompu d'une raaniere quelconque, la guerison ne s'oblicnlqu'incompleteincnt: il y a com-rnunenicat faux quartieret diverses aulres alterations.
laquo; Puisquela bonne regeneration depend du bourrelet, rintegrile de eelte partie semblerait devoir en elre l'une des conditions es-sonlielles.
laquo; L'observalion pratique demonlre que, lors meme que le bour­relet a ele delruit avec I'instrument tranchant, la peau qui fait suite ä la partie relrancbee devienl foyer d'une secretion cornee, analogue lt;i la premiere, mais plus lente, et en quelque sorlc plus difficile. L'on peut conelure, d'apres cela, que le bourrelet nest pas un organs parliculier, mais seulenient un renßement de (a peau ä cet endroit.
laquo; L'accroissement de la muraiile se fait dans le meme sens que
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DES SfiCH^TIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;319
celui de sa reproduction, et il a lieu de haut en bas, du bord sup6-rieur ä l'inferieur. C'est aussi par le bord inferieur que se fait I'usure, la destruction de ia partie, de raaniere que la paroi perd ä peu pres, en raison de ce qu'elle gagne, et 11 y a dans l'ordre naturel une sorte decorapensalion.....
laquo; La muraiile n'aequiert qu'une oerlaine epaisseur qui semble su-bordonnee ä la grosseur du bourrelet, et l'on se demande pourquoi cettc parlie du sabot ne croit pas en epaisseur aussi bien qu'en lon­gueur? L'cxplication de celtc marche, toule naturelle, nous parait facile. Si Ton aecorde que la paroi puissc etre supposee et qu'elle ne soit veritablement qu'un assemblage de poils naissant du bourrelet, nous dironsque ces poils ne peuvent arriver qu'a une certaine gros-seur, tandis qu'ils peuvent s'allonger presque indefiniment. II est bien vrai que l'expansion papillaire fournit un sue come, mais nous avons vu que la corne piieuso poussc en bas et remplace ce produit qui n'est pas d'ailleurs de nature ä pouvoir former une bonne rege-neralion. On pent done presumer, avec quelque fondement, que les fluides secrelös par le tissu reliculaire forliücnt la secrelion pileuse du bourrelet-, toutefois, ils entretiennent lasouplesso, laflexibiiilcde la muraiile, et par cela meine qu'ils assouplissent, ils doivent favo-riser l'allongement des poils qui descendent du bourrelet, et qui de-viennent arides des le moment oü ils depassent le corps papillaire. Aiasi, la substance pilcusc de la muraiile prend racine au bourrelet, d'oü eile descend el s'allongoprogrcssivement. En passant sur l'ex­pansion roticulaire, eile recoil im secours de nourrilure, qui entre-tienl une vigueur et une souplesse egales partout. A partir du point oü eile quitte le corps papillaire, cette meme substance commence ä se dessecher et devient comme morte.
laquo;.....On voit, par ce qui vient d'etre dit, que la couclic princi-
palc de la muraiile liest stiremenlpas une contimite du derme dont eile (li/fcre sous tous les rapporls; eile m est seulement le produit, la malicre d'excrclion.raquo;
IV. — Malgrc les recherches de Girard fils, continuees par son pere, surTorigine et le tlovoloppemcnt de la corne podale, la theorie de la keratoijencse n'elait pas encore complclemcnt formulee. Girard Ills avail bien reconnu, il est vrai, ce fait considerable et d'une im­portance prineipaie, que la secretion est la source de la formation et de l'allongement indiscontinu de la mattere cornee-, mais quelles
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olaient, dans I'aclion secreloire, les attributions bien däerminües tics ililTt'rentes parlies composanlcs de l'uppareil secrtitcur? c'est ce qu'il tf avail pas cxprime d'une maniöre paii'ailemenl olaire ct satis-faisunte pour l'interpr6tation complete des fails.
En assignant au tissu röliculaire, e'est-ä-dire aux tissus feuillcle el vcloutL', un role aussi essenliel que cclui de foyer central de nu-trilion, de matrice deformation de f angle; et, d'autre part, en no consideranl 1c bourroiet quo comme un appareil secondaire, dont la destruction no s'opposait pas a ce que le sabot se regen6rät dans son iniegrite, Girard nc s'etait pas renduun comple süffisant des fonclions speciales des dilTerentes parties dont rensemble constitue I'appareil seerelcur krralogcne.
Restait done ä determiner par de nouvellcs recherches quelles etaient les fonclions respectives de cos parties dans Faction sccrc-toircä laquelle olles concourent simidlancinent.
Cost cotte determination precise et rigourcuse qui a cle le but el le resullat des recherches persevcrantes du savant directeur actucl de l'Ecolc d'Alfort, M. Renault; recherches qui out servi de base ä i'ex-pose thcorique quo nous avons donnc plus haut de la secretion kera-togene.
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