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,. OBSERVATIONS
D'ABGÈS ABDOMINAUX
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a la Société dt' médecine vétérinaire *iu Brabant;
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ALPH. DEGIVE,
Réirftileur ilf fliiiiipic il riioolc de niriU'ciin- vólérinairc .!• I I Iü'
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BRUXELLES,
IMPR1MERIE DE HENRI MANCEAUX,
[MPRlMF.m- UBRAinE Igt;K U'ÉCOLE DE MF.DECINlï VÉTÉRINAIRE l)h l.'ÉTAT, 20, Ruc de l'Étuve, 20
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OBSERVATIONSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^-^
D'ABCÉS ABDOfflINAÜX
COJIMUNIQUÉES ä la Société de médecine vétérinaire du Brabant,
dans sa Séance du dl aoüt 1867;
ALPH. DEGIVE,
Répétileur do clinique ä TÉcole de médecine vétérinaire de 1'Etal.
(Extrait èM^nnaUjgifó^amp;ifiamp;edne tétèrinaire.)
BRUXELLES,
IMPRIMER1E DE HENRI MANCEAUX,
IMPRIMEÜR-L1BRAIRE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE VETERINAIRE DE l/ÉTAT, 20, Rue de 1'Etuve, 20.
1867
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Observations d'aüces addomi.nalx, conpnuniquées a laSociétê de médeeine vétérinaire du Brabant, dans sa Séanee du il aout 1807^ yjio-Alpu. Degive, répêtüeur du clinique
a l'École de médeeine vétérinaire de l'Étut.
Messiears,
Pendant les deux années que j'ai exercé la médeeine vétéri­naire, dans un canton essenliellement agricole de la province de Liége, j'ai recueilii diverses observations plus ou moins in­teressantes, parmi lesquelles se tronvent celles que je vals avoir l'honneor de soumeltre ä votre bienveillante attention.
Si ces observations n'on't pas par elles-mêraes un grand Ynbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; mérite scientidque, elles deviendront peut-étre l'occasion d'une
discussion utile et de travaux plus importants duns la méme direction.
C'cst cette pensee qui m'a determine a vous eommnniquer ces quelques faits, qui se sont présenlcs ä mon observation des mes premiers pas dans la carrière vélérinatre.
Mais avant d'entreprendre la relation de ces faits pratiques, je réclamerai toute votre indulgence pour ce premier travail que j'ai a vous commtmiquer. J'espère qu'elle ne me fera pas délaul, et que vous voudrez bien me l'accorder, ä litre d'en-couragement au moins, vous promeltant de faire tons mes elibrts pour réaliser a l'avenir des travaux plus dignes de fixer votre attention.
Observation I. — Abces forme dans la region üiaque de / laquo;6-domen ebez une jiunent ppulimère. Ie iö juin I8(i'j, la veuve Dutilleux, fermiére a Ilorion, canton de üollogne-aux-Pierres (Liége) me fit demander de bien
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#9632;couloir me rciulre cliez eile, le plus tót possible, afin de donner des solus a line jumenl qui élait, disait-on, très-malade.
A men arrivée a la ferme, vers 9 heures du soir,on me donna sur Tanimal les quelques renseignements suivants: Cetle jument, dans un élat pen satisfnlsant d'embonpoint, sous poll noir, ,iape de 7 ans, a donné son poiilain depuis G a 7 semaines.De-puis lors, on a remar.qué différents changemenls dans son état general, dans scs habitudes exlérieures : Elle est moins gaie, moins ardenle au travail, l'appélit est affaibli et irregu­lier, le poll moins lisse et moins luisant; clle est devenue très-maigre et le poulain qu'elle allaile restc chétif.
Le iö, durant tonte la journée, cetle béte fut mise au patu-rage, oü eile ne mangea que peu de chose. Dans l'apres-raidi eile paraissait souffrir : eile se lint presque conslamment couchée; le soir, a peine rentree a l'ecurie, eile se montra in-quiète et agilée, sua abondamment, parut chanceler sur les membres et se coucha enfin avec precaution.
C'est dans cetle position que je la trouvai et que je pus d'a-bord l'observer. On me ditqu'clle élait couchée depuis plus d'une heure, et que les plus fortes excitations s'élaient montrées inefficaces pour la faire relever.
Elle porie la têle basse; le crane est froid, l'oeü morne, le regard fixe ; la peau, qui naguère était trempée par le produit d'une abondanle transpiration, se monlre maintenantsèche, plutól froide que chaude; Ie poil est piqué, la respiration un pcu accéléréc, le pouls petit, faible, accéléré; les conjonclives sont rougeälres, inflllrées, les baltemcnts du cceur forts et fre-quenls, les exlrcmilés froides, le corps légèrement ballonné.
Excité ä se lever, l'animal refuse d'abord plusieurs fois: il se montre insensible aux coups; il est plongédansle coma le plus profond. De nouvelles et plus fortes excitations finissent cependant par le révciller de sa torpeur, et, avec l'assistance de quelques aides, on parvienl, sans beaucoup d'efforts, a le mellreSur pied.
Debout, l'animal parait géné : il repose alternativement sur Tun et l'aulre pied, porte la têle basse el fléchit bienlól les membres pour se coucher.
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J'eus alors recours ä rexploralion rectale, et je sentis du colé gauche, ä Pentrée du bassin, une tumeur très-voliimineuse, assez dure, irregulierement arrondie, a base large et adhérente.
Get ensemble de symplómes ne me parut caractériser aucim acte morbide bien défini, et j'avouerai que je me trouvais fort embarrassé pour me prononcer sur la nature de l'afl'ection dont je viens de vous rapporter les principaux caractères.
Néanmoins, le pouls petit, faible et accéléré, les battements du coeur, également accélérés, la respiration frequente sans alteration des poumons, les sueurs abondantes, le refroidis-sement des extrémités, me firent présumer l'ouvertare d'uu vaisseau important.
La tumeur, que j'avais constatée a l'entrée du bassin, simulait assez bien, en effet, un caiilot sanguin qui se serait formé sous !e péritoine.
J'émis, en consequence, un pronostic défavorable et je laissai au propriétaire très-peu d'espoir sur Tissue de la maladie.
Pour réveiller, cbez la patiënte, l'aetivité vitale presque éteinte, je lui prescrivis radminislration de deux onces d'étlier sulfurique dans un demi-litre d'eau de menthe; je la (is trés-bien bouchonner et envelopper ensuite de deux couvertures de lainebien chaudcs; puis, on lui passa, en outre, des lavements a l'eau froide.
Une heure aprcs l'administration du breuvage, l'ctat de la malade s'aggrave : eile reste toujours couchée, etend les membres; la respiration s'accélère davantage etdevient plain­tive ; des sueurs froides apparaissent sur la plus grande partk-du tronc;le pouls est petit, filant; les battements du couir sont tumullueux. Je prévois une mort prochaine; néanmoins, je recommande de continuer a tenir le corps chaud et de faire prendre de temps è autre un breuvage emollient, rendu anodin par l'addition d'une faible dose de laudanum. Les lavements froids sont continues.
Le lendemain on vient me dire que la jument est morte vers trois heures du matin, et que, avant d'expirer, eile s'est livróe ä quelques mouvements désordonnés.
Les principales lésions, que l'autopsie du cadavre me révcla,
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avaient leur siege clans la cavité abdoininale. F,n ouvraiit ceUe cavité, j'y constalai d'abortl la presence d'un épancheraent pen considerable—nn litre environ—d'unliquidelróuble.répandani
nne odeur trés-fclicte. Rroiierclianl l'origine de eet épancliement de nature purulcnle, mes regards se porlèrent tout naUirelle-nientsurunetumeuflrès-considérable,dti volume d'une grosse lèle d'homme, siégeant ä rentree du bassin, sur la parbi da jlanc gauche et sur la partie inférieure de la l'ace interne de riliuin du roême cóté. La majeure parlie de celte production occupail la cavité abdominale. Les principaux organcs avec les-quels eile se trouvait en rapport, étaienl : Antérieurement et en haut, différentes anses intestinales: en arrière, la vessie : en dedans, Ie corps de l'utérus auquel eile ndhérait fortement: en dehors, la paroi du flanc gauche et la face interne de rilium.
Elle se trouvaif comprise entre les deux feuillets péritonéaux du ligament suspenseur de la matrice, et tennit a ce dernier organe au point de ne pouvoir en être séparée par la dissection. 11 y avail fusion entre Ie corps de l'utérus et eette lunieur. Jont la surface, irrégulièrement arrondie et hosselée, pré-sentait plusieurs points proéminents, plus ou moins ramolüs. 11 s'écoula de Tincision que j'en fis, une quantité notable dt matière purulente grisälre, d'une odeur repoussante, dans la-ijueile se trouvaient en suspension des déhris de lissus mortifies et decomposes.
A rintérieurde celte production, je constalai ])lusieurs loges, très-irrégulières, de capacité variable, coraplétement séparées les unes des autres par des cloisons plus ou moins épaisses, formées, comme la masse de la tumeur, par un lissu lardacé, ramolli cl plus ou moins alléré par Ie contact du pus. L'une de ces poches a parois aliaissécs, presque vide, communiquait avec la cavité du périloinc, par une ouverture irreguliere peu étendue, resultant, sans doutc, de ramincissement, du ramol-lissement cl de Ia déchirure des tissus en ce point.
Le périloinc présenlail une forte injection et une coloration noinitre sur plusieurs points circonscrils de sa surface, tanl dans sa portion pariétale que dans la viscéiale.
Les ganglions méscntériqnes élaient engorges et quelques-
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raquo;.
tins, abcédés, s'étaient aussi ouverts dans la cavilé abdominale.
Ces différentes lésions nous rendent-clles bicn comple des symplomes observes pendant la vie? Nous expliquent-elles sufiSsamment la terminaison funeste qui en a élé la conse­quence? — La réponse a ces questions ne peut êlre qu'affirma-livc.
Mais, si nous allons maintcnaiit ä la recherche des causes qui ont pu donner lieu au dcveloppement de ces abces, il me semble qu'on peut les assimiler ä celles qui produiscnt des accidents de même genie cbez la femme, et qui, en vertu des conditions au milieu desquelles ils apparaissent, portent Ie nom d'uljcès pverpéraux. Ces abces ont un siége variable; ils se inonlmil quelque temps après un accouchement laborieux on après une lausse couclie; rarement ils se développent pendant Ia grossesse. Ne pourrait-on pas leur assigner pour causes, chez la femme comme cbez nes femelles domesliques, les pressions, les liraillements exercés pendant l'cxtraclion du injius, et, pendant la gestation, l'aclion du poids de la matricc?
M. Ma.corps, médecin vétérinaire du gouvernement, ä Huy, a rapporté (I) un cas analogue ä celui que je viens de vous signaler: il l'avait observe sur une jument a la suite d'un part laborieux pendant lequel il avait l'allu six hommes pour extraire ie poulain, donl Ie dos était lournó en bas et les membres en haut. Une lumeur phlegmoneuse siégeait entre la paroi supé­rieure de la matrice et Ia paroi inférieure du rectum. L'autcur avant pu se rendre compte de sa nature par les explorations rectale et vaginale, l'ouvrit dans la cavilé utérine et oblint la guèrison de la malade.
Eut-il élé possible, dans Ie cas dont je viens de rendre compte, d'alteindre Ie même résullat que dans celui de. M. Macorps? Oui, sans doute, si Ia nature de la lumeur avait élé reconnue assez tót, j'aurais pu ponctionner celle-ci par la cavilé de l'utérus, auquel eile adhérait intimement; je serais alnsi arrive ä évacuer l'abccs et h empécher qu'il se Irayät jour dans la cavilé du péritoine; mais il restait les foyers purulents
H) Annalei de médedne vétérinaire de Bdgique, d8ö(i, p. 47.
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des ganglions mésentériques, qu'il m'eut été impossible d'al-teindre, et dont Ie pus, égaiement déversé dans ia cavilé abdo­minale, aurait produit les raèmes effels funestes.
Orservations II et III. — Abces développés ü la region sous-lombaire chez deux poulains.
Premier cas. — Le 18 juillet 1803, je me rends en toute liäte chez le sieur Louis Wéry, cultivaleur a Horion, pour un poulain agé de 15 mois, qui était atleint de coliques depuis plus de deux heures.
Chemin 1'aisant, Ie domeslique qui était venu me chercher, ra'apprend que ce poulain avait déja eu différentes attaques di-coliques, ä des intervalles assez éloignés; que chaque Cols cellos-ci avaient été peu inlenses et s'étaient dissipées en Irès-peu de temps, soit spontanément, soit apres radministration d'un breuvage compose d'eau, tenant en dissolution du sei et du genièvre. Cette fois encore, Ie fermier pensait en triompher facilement; mals quand il vit le mal persister et s'aggraver, il se décida a me faire appeler.
Je vis le malade a 10 heures du matin : il avait très-bien pris le premier repas du jour; les flaues étaient légèrement ballon-nés, la respiration frequente, le corps couvert de sueurs aux flaues et derrière les coudes. Il se livre fréquemment a des mouvements désordonnés : il se couche, se roule, se relève, frappe le sol avee les pieds antérieurs et regarde de temps en temps les flaues. Le pouls, l'aspect des muqueuses apparentes ne dónotent point l'existence d'un état inflammatoire. On n'a pas remarqué d'efforts expulsifs.
En rapprochant ces symptómes des commémoratifs, j'étairaquo; tenté de conclure que j'avais affaire a une indigestion et d'agir en consequence; mais fidele a ce principe très-important: qu'il est imprudent de se prononcer sur la nature et le siège de la lésion qui provoque la manifestation de coliques-avant d'avoir fouillé le malade, je m'abstins de tout traitement avant d'avoir procédé ä cette exploration. J'étais a me huiler le bras pour rcxéculer, quand je vis l'animal, qui se trouvait debout, se tourner et chercher a se froller le derrière conlre le mur prés
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duquel il était place. Le proprietaire, a qui je fis remarquer ce mouvement, me dit qu'il I avail aussi observe plusieurs fois, avant mon arrivée. J'introduisis done la main dans le rectum et je rencontrai, a la distance de 2ä centimetres environ de I'anus, un rétrécissement assez considerable de eet inteslin, lequel permetlait è peine, en ce point, le passage de la main, et rendait difficile l'excrétion des matières fécales, dont raccumulatkm avait fini par boucher complétement la lumière du rectum dans sa partie antérieure.
Après avoir vide ce conduit, il me fut permis de reconnaitre assez facilement que son rétrécissement était dü a la presence, dans la region sous-lombaire, au-dessus de l'extrémité antérieure du rectum, d'une tumeur de forme ovalaire, allongée dans le sens antéro-postérieur, du volume de deux gros poings, sensible et légèrement fluctuante.
Cette tumeur était évidemment la cause des phtnomènes observes, et il n'y avait qu'un moyen d'y remédier : c'était d'en faire Ia ponction par le rectum. C'est ce que je fis; mais mon operation ne fut d'abord qu'une ponction exploratrice que je pratiquai avec le trocart è paracenllièse: un pus blanc, crémeux sans odeur bien marquée, s'étant écoulé par la canule de l'instrument, je pris alors un bislouri droit que j'avais eu soin d'entourer d'étoupes jusqu'è 2 centimèlres de la pointe, et j'opérai sur la partie la plus saillante de l'abcès une incision longitudinale assez large pour permettre l'écoulement facile du pus : on en recueillit a peu prés un demi-lilre.
Quelques lavements emollients ont suffi pour achever la care et faire disparaitre en peu de temps l'induration assez étendue des tissus qui environnaient le foyer. Depuis lors, les coliques n'ont plus reparu.
Deuxiètne cas. — Environ deux mois plus tard, je fns appelé chez le méme cultivateur pour soigner un autre poulain, Agé de 18 mois, lequel était, depuis une heure, en proie a de légères coliques.
Quoique ayant encore bien présente a l'esprit l'observalion qni precede, je ne m'attendais pas è renconlrer chez celui-cl ua état palhologique analogue.
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A part 1'envie de se frotter Ie derrière conlre le mur, qui ne ^c manifestait pas chez ce sujet, il présenlait, en effel, les meines symptómes que l'autre, a un degré moindre toutefois; iei encore, l'exploration rectale était indispensable pour assurer le diagnostic. Elle scrvit h me rendre compte d'un rélrécisse-ment du rectum occasionné par la presence, en dehors de ses pairois, d'une lumeur analogue ä la premiere, mais plus dure, jiioins volumineuse et siluée plus en avant. Elle élait sensible a la pression et présenlait ä son sommet un point Irès-cir-conscrit, a fluctuation légere et profonde.
Les causes en sont, comme dans le premier cas,restéesignorées.
La fluctuation de la timieur élant peu marquee, je me con-tenlai de vider le rectum et je remis ä quelques jours l'ouver-lure de eet abces en voie de formation. Entretemps, j'ordonnai des lavements émollicnls et Textraction des malières excrémen-titielles si l'animal présenlait de nouveaux symptómes de coliques.
Trois jours après, je revis ce poulain, et je m'assurai que rabcédation de la tumcur élait avancée : la fluctuation élait trés-manifesle. J'en fis aussilólla ponclion en usant des mêmes precautions que dans le cas precedent. Mais le pus, au lieu d'etre blanchälre, comme chez le premier poulain, présenlait une couleur grisalre asscz foncée, comme s'il eut étc mélange è une faiblequanlité de mallere mélanique.
Les suites de I'operalion furent tout aussi heureuses que dans le premier cas.
OüSERVATiON IV. — Abces abdominal interne consécutifa la castration.
Le quot;.) juillet iSGG, le sleur Jamoulle, cullivateur, demeurant ä Warfée, commune de Saint-Georges, canton de Jebay-Bode-gnée, me fait voir un poulain hongre, agé de 16 mois, porlant, depot's quelques jours, sous l'abdomen, une lumeur a laquelle il me prie de bien vouloir porter remede. II me dit que ce pou­lain est chatré depuis deux mois, et que les suites de ropéralion n'onl présenté ricn d'anormal. Cependant il me fait remarquer que depuis lors Fanimal a quelque peu maigri, quoiqu'il
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;iil toujours mangé avcc heaucoup d'appélit. Il esl mis en prairie depuis assez longtemps, et Ton suppose qu'en courant, il se sera heurté centre im quot;orps dur.
Je constate chcz cel animal, sous I'abdomen, un oedème, légèrement inflammaloire, s'étendant de i'aine droite jusqiic sous le cartilage xipho'ule do sternum. La peau ne porteaucune trace de violence. Outre cet engorgement, on observe an point oil I'incision a élé pratiquée pourenlever Ie lesticule droit, un Irajet fistuleux asscz prolond donnant écoulement ä une pclite quanllte de pus de bonne nature. Je m'arrétai un instant a la pensee que I'engorgement ponvait dépendrc de cet(e fistule, maisje Tabandonnai, un peu trop facilement peut-êlre, le pro-p.riétaire insistant beaucoup sur {'action très-probable d'iine violence extérieure ; j'ordonnai de faire des injections aslrin-genles au sulfate de cuivre dans la fistule et de friclionner Ten-iïorgement oedémalcux avec im mélange compose d'une parlie de savon sur deux d'eau-dc-vic.
Plus tard on remplaca ces frictions par des foinentalions émolitentes.
Au bout de quinze jours l'oedème avail pl-esque entiércmcnt disparu.
Le seizième jour, mon altenlion se porie sur une procmi-nence apparente du flaue droit, el, en établissant la compn-raison avec le gauclie, je rcconnais facilement que le premier forme une saillie évidente, manifeste surtout, vers sa parlie moyenne.
En ce point, le flaue esl dur, lendu et sensible a la pression ; il donne au loucber une sensation de durelé profonde et de inollesse très-superdcielle, due, cclle-ci,a une légere infiltration du lissu cellulaire sous-culané; la fistule inguinale persisle toujours, les reins sonl raides, voülés en contre-baut, l'appélit a un peu diminué; l'animal maigrit a vue d'ocil. Ces différents symptómes éloignérent bienlót de mon esprit loute itlée de l'ac-tion d'une cause externe lt; t me (irenl présnmer que la fistule jiouvait avoir quelque rapport avec le soulèvcinent du fianc. Je pensai qu'elle étail peul-étre entrelenue par une collection purulente siluée profondcmenl, laquelle aurait pu étre le point
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de depart de I'dedeme abdominal observe primitivement.
Les données fournies par l'examen extérieur des parties étant insuiiisantes pour éclaircir mes doutes, je résolus de fouiller Ie sujet. Cette fois encore {'exploration rectale me donna les indications les plus précises sur Ie siége et la nature du mal: eile m'indiqua qu'une tumeur énorme, dépassant de beaucoup Ie volume d'une léte d'homme et dont il était impossible de saisir entièrement Ie pourtour, se trouvait appliquée^en dedans des parties moyenne et inférieure de Ia paroi du flanc droit et répondait a ces parlies par une base très-large. Gelte tumeur, arrondie, occupait une grande étendue de la eavité abdominale; inférieurement, eile empiétait sur la circonférence antérienre du bassin. En dedans de l'abdomen ses parois paraissent n'êlre conslituées que par Ie périloine et une légere coucbe de tissu conjonctif. Sa fluctuation et la douleur provoquée par la pres-sion exercée sur sa surface, jointes aux symplómes observes antérieurement, ne pouvaient laisser Ie moindre doute sur l'existence d'une très-grande quantité de pus dans cette tumeur.
La découverte de cette vaste collection, très-probablcment de. nature purulente, venait done nous donner l'explicalion la plus simple des symptómes extérieurs dont la signification parais-sait, avant cela, assez obscure.
Le peu d'épaisseur des parois de l'abcès, du cóté de la eavité péritonéale, me faisant craindre qu'une ouverture ne se pro-duisit de ce cóté, ce qui eüt été une complication de la plus grande gravité, j'en averlis le propriétaire et lui déclarai que la vie de son poulain élait en danger. Je lui fis comprendre qu'il n'y avait qu'un moyen de le sauver, et que ce moyen consistait ä donner le plus tot possible écoulement au pus dont la tumeur était le siége, en pratiquant une incision a la region du liane. Il consenlit a cette operation. — Comme il n'y avait pas de fluctuation manifeste au debors, je choisis pour faire mon ouverture, un point situé un peu plus bas que la partie la plus proéminente du liane droit.
üsant de toutes les precautions possibles, j'enfoncai d'abord en ce point un trocart a paracenthèse. Assure par cette ponc-Uon de la presence du pus a une profondeur de plus de 8 cenli-
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metres, j'agrandis l'ouvérture au moyen du bistouri droit,et je ]a prolongeai jusqu'ä la partie la plus#déclive de l'abcès, afin Je donner au contenu uns voie d'écoulemenl facile. L'incision pra-tiquée élail assez grande pour pcrmeltre facilement l'introduc-tion de la main. La quanlité de pus oblenue par eette ponclion a été évaluée è 6 Hires environ. Je détergeai la cavilé de l'abcès avec un peu d'eau liède el je l'abritai du contact de l'air au moyen de quelques plumasseaux d'étoupe, maintenus par la suture a bourdonnets.
Des injections alcooliques, renouvclces une fois par jour, et rapplication de nouveaux plumasseaux è chaque pansement, ent suffi pour amener, en un mois, la cicatrisation complete de la vaste plaie resultant de mon operation.
Hult mois après, j'ai revu Ie poulain : il se portalt très-bien et préstntait a peine quelque trace de cicatrice au point incisé.
Observation V. — Abces conséculif é la castration d'un cheval eryptorchide.
Le 1(J juin 18CG, je pratiquai, chez Ie sleur Jamoulle, fer-mier ä Dommartin, commune de Saint-Georges, la castration d'un cheval cryptorchide, agé de 4 ans, d'après le procédé de M. Dierickx, médecin vétérinaire è Aeltre.
Les suites de eette operation avaient suivi une marche très-régulière et je croyais l'animal parfaitemenl rétabli, lorsqu'on vinl m'avertir, Ie 5 aoüt, qu'il portalt, depuis deux jours, un engorgement sous le venire; que les mouvements du membre postérieur gauche (correspondant a la region de l'opération que j'avais pratiquée an(érieurement) élaient un peu gênés, et que, quoique bien nourri, il reslait maigre.
Je me rendis done chez le sleur Jamoulle et j'appris de ce cultivateur que le testicule que j'avais laissé rentrer dans le canal inguinal après la ligature du cordon, conformément aux indications de noire habile confrère, M. Dierickx, n'était pas encore tombe.
Un engorgement oedémateux, peu sensible, de i'épaisseur de deux doigls, occupait la moitié gauche de la paroi inférieure de l'abdomen, depuis la region inguinale jusque sous la poitrine.
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La peau ne présentait aucune trace de lésion traumatique. Prés de l'aine, la paroi dii#venlre était dure, lendue et doulou-reuse ä la pression. Sur Ie scrotum du memo cóté, on remar-tiuail rori/ice d'une (istule assez profonde par oü s'écoulait un peu de pus qui, en lorahant, salissail la l'ace interne des cuisses. L'ammal boitait lègèrement du membre postérieur gauche,
Le toucher rectal me permit de reconnaitre, a gauche et en avant du bord antérieur du pubis, une lumeur arrondie, dure, douioureuse ä la pression et ayant acquis le volume de deux poings environ.
Cette tumeur, la fislule inguinale, l'engorgeinent cedémateii'c sous-abdominal, la dureté, la tension, la sensibililé des parois du venire prés de l'aaneail inguinal; raraaigrissement de l'ani-mal, qui était cependnntbien uourri; la presence de symplonies tout ä fait identiques ä ceux observes sur le sujet de l'observa-lion prücédente ne me laissèrent aucuii doute sur la nature du mal que j'avais ä combaltre : je diagnostiquai un abces en voie de formation, abces consécutif ä ia castration, et reconnaissant pour cause très-probable la presence dans le canal inguinal du testicuiequijUne fois mortifié, aura fait l'oiïïce de corps élranger et aura determine ia formation d'un foyer éliminaleur.
La dureté de la tumeur ä l'intérieur ne me faisant ernindre pour ie moment aucune alteration de ce cóté, je me contenlai de pre'scrire quelques appiicallons maluralives sur les parlies les plus tendues des parois abdominales et des fomentations émoiiientcs sur Toedème chaud déveioppé conséculivementsous le venire.
Hult jours plus tard, on viut m'appOPler ia nouvelle que 1'ab-cès venait des'ouvrir sponianémenla i'exlériear, dans la region inguinale, et qu'il s'en élait écoulé une quanlilé considerable de pus grisatre, oxcessivement félide, tenanten suspension des grumeaux de volume variable et ressemblant ä de petits mor-ceaux de cliair décomposée. Ces grumeaux n'étaient sans doute que les débris du tesliculc mortilió el reduit en fragments par suite de son séjourdans la collection puruiente.
Des pansements simples, consislant en injections d'eau-de-vie étendue d'eau, ont amené en peu de temps la cicalrisalion complèle de la plaic.
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La complicalion survenue après la castration, chez Ie cheval qui fait Ie sujet de cetle dernière observation, m'a snggéré l'idée d'apporter une modification au procédé opératoire décrit par M. Dierickx.On sait que eet habile operateur, ayant amené Ie testicule au dehors, applique sur son cordon une ligature bleu serrée, qui en determine la mortification, el, par suite, la chute de l'organe. C'est, en effet, de celte maniere que les choses se passent ordinairement; mais il peut arriver ce'pen-dant que cela n'ait pas lieu : témoin Ie fait que je viens de vous rapporier ; dans ce cas, Ie testicule, au lieu de lomber, est reslé dans Ie canal inguinal, oü, faisant l'office d'un corps élranger, il a determine la formation d'un abces profond dont les suites auraient pu être funestes. Or, il m'a paru que l'on pouvait faci-lement éviter cetle complication en cnlevant directement Ie tes­ticule — dés qu'il a été amené au dehors — soit par écrase-ment, soit par torsion bornée. Ce procédé m'a semblé plus simple et exposer a moins de danger: j'en alt fait ['application; Ie 3 aoüt courant, sur un cheval cryptorchide que j'avais éU appelé ä chätrer, chez un cultivateur de Monceau-sur-Sambre.
Mon très-estimable confrère et ancien condisciple, M. Baii-leux, ä la demande de qui j'ai élé faire cetle operation, vient de m'écrire, sous Ia date du 9 aoüt, que mon opéré se trouve dans les meilleures conditions.
Désirant avoir l'occasion de répéter, Ie plus souvent possible l'opération dont il s'agit, vous me feriez Ie plus grand plaisir. Messieurs, si vous vouliez me la fournir, en m'appelanl ä chä­trer les cryplorchides, que vous ctes dans Ie cas de renconlm chez vos clients.
Telles sent, Messieurs, les observations que j'avais ä vous soumetlre. Elles pourront, avec les données relatives au méme objet, qui sont consignees dans rcxcellente monographic qne M. Ie professeur Lafosse, de Toulouse, ;i publiée en 1852 (I), concourir ä élucider rimportante question des abces de l'ab-domen.
(1) Annalcs de mudecine vétérinaire do Belgique, 18a2, p. -468.
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Ces abces me paraissenl devoir se présenter assez fréquem-ment chez nos animaux domesliques et particulièrement chez ceux de 1'espèce chevaline, sous l'influence de diverses causes, nofamment de gourmes irregulières dans leur marche, de phlébite, de coups, de chute, de corps étrangers, etc, signalés par M. Lafosse, ainsi que des suites d'un accouchement ayant laquo;écessité des tractions vioientes sur ie foetus, comme Ie déraon-tre ma première observation. Mais mon travail me semble devoir étre surtout iilile par les quelques indications nouvelles qui y sont consignees relativeraent au diagnostic de l'affection ciiirurgicale dont il s'agit, et tout particulièrement è l'impor-Jaiice de l'exploraliön de la cavité abdominale par Ie rectum et Ie vagin chez les animaux alteints de coliques, afin de mieux parvenir a determiner les causes de celles-ci, et de pouvoir tou-jours leur opposer un traitemenl approprié.
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