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Bibliothcek der
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Afd. Dlergeneelaquo;kunde
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BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT 2856 171 4
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ETXJIDE
SUB
LA PYOGENIE SPEGIFIQÜE
APPELEE
LA GOURME DU CHEVAL
PAR
Charles Martin, VMrinaire
Monographie couronnee par la Societc du Calvados et de la Manche.
IMPRIMERI
E ET LliHUHTlAPHI
E E. GAFFE
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308
Rue (iu Temple, 27 et 29.
18V9
.raquo;öz l'Auteur, ä Brienne (Aube).
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SOMMAIRE
Precis historique de la Gourme.
Son sidge.
Ses formes (benignlaquo;
rave, broDchique, pulmonaire,
erratique).
Sa nature virulente.
Sa contagion.
Son mode d'iuvasion.
Son inoculation avec le moco-pus ct avec le pus d'abces.
La duree dc rincuhatiou.
I.cs causes de la gourme.
Ses effets sur la constitution.
Sa non-recidivite.
Maladies qui simuleut la gourme.
La marchc et les terminaisons des dirferentcs formes de
eettc maiadie. Necroscopie.
Traitement de la Gourme en general. Traitement particulier a chaque forme. Soins hygieniques. Effets dc la saignee.
Traitement de la pneumonite gourmcuse. Append ice.
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SUR
LA PYOGMIE SPECIFIQUE
LA GOURME DU CHEVAL
PAR
Charles Martin, VeWrinaire ä Brienne (Aube)
Monographie couronnce par la Societe du Calvados et de la Manche.
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1879
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REPRODUCTION INTERDITE
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ETUDE SUR LA PYOGENIE SPECIEIQUE
APPELEE
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Sollcysel, Lafosse, Chabert, Gilbert, Bourgelat, Gohier, Huzard fils, ont considere la Gourme comme wie mala-die generale, confagieuse, parliculiere au clieval.
Garsault, Faulet, d'Arborval ont considüre la Gourme
comme une maladie locale, parliculiere aux jeunes chevaux, comme une inflammation de la muqueuse des premieres voies respiratoires, susceptible de se pro-pager aux glandes, au tissu cellulalre, aux ganglions voisins des organes enflammes.
II y a moins de trente ans, on ensoignait dans les ecoles veterlnaires de France et de Belglque ([tie la Gourme est une Inflammation des premieres voles respiratoires, maladie puremenl locale, parliculiere aux jeunes chevaux.
Depuis cette epoque, les idees de certains professeurs
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et d'un grand nombre de vöterinaires praticicns se sont bcaucoup modifiecs, et je puis citer MM. Henri Boulcy et Donarieix an nombre de ceux qui ont dit et ccrit, il y a une vingtaine d'annees, quo ta Gourme est tine affection generale, sid generis, conlayleuse.
Dans deux dictionnaires rccents, MM. Zundel et Rcynal nont rien ajoute h ce qu'ont dit MM. Bouley et Donarieix.
Quand on lit les chapitrcs consacres ä la Gourme, dans les ouvrages anciens, dans los modernes et memc dans les plus recents, on sapen'oit quo rotte question est encore envcloppee par los brouillards de rinceititude.
Aujourd'hui, la contagion de la Gourme et sa nature particulißre sont admises generalement, il est vrai ; mais son inoculabilile est nice par des sommites seientifiqncs et sa recidlvile, jaraais prouvec, est encore un point im­portant a resoudre.
Jusqu'ä present, nul n'a indique unc medication rationnclle ct el'ficace conlre la gourme ; il ne pouvait en etre autrement, la nature intime de celte maladic elant k pen pros inconmie. Aussi, les veterinaires qui se croient le mieux inspires font, centre la gourme, do la medecine de symptomes, sans tenir compte de sa specificile; la plupart, apres quelques annees de pratique, se sont crce unc rou­tine qu'ils suivent, laute de mieux, mais sans se dissimuler son insuffisance.
Sorli des ecoles, je m'etablis dans un pays oil la Gourme regne en toute saison ; des influences climater'-ques y favoriscnt probablement le developpement de cette maladic, car je connais tres-peu de chevanx, nes on amencs jeunes dans mon canton, qui n'aient pas subi son atteinte.
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Deux annecs de pratique ont suffi pour me convaincrc quo la Gourme n'avait pas encore cte bien observee et decrite, car, dans aucun livre, je n'en trouvais une description nosographique qui ressemblät ä ce qui. tous les jours, se passait sous mes yeux.
Des cette (ipoque j'observai, j'experimentai et je pris des notes.
SIEGE.
La Gourme, reduite ü sn plus simple expression, nous apparait comme une inflammation des cavites nasales, une rhinite avec ou sans abces intermaxil-laire, se terminant par une secretion de muco-pus, par un catharrhe nasal; mais tres-souvent, eile attaque le pharynx, 1c larynx, les bronches, le pou-mon, les ganglions externes et internes, le tissu cellulaire de difforentes regions.
Aussi, pour faciliter la description de la Gourme, pour en donner une idee aussi exacte que possible, je erois qu'il est bon de la distinguer ainsi :
1deg; Gourme benigne ;
2deg; Gourme grave ;
3deg; Bronchite gourmeuse ;
4deg; Pneumonite gourmeuse ;
5deg; Gourme erratique. La Gourme se montre done sous cinq formes principales.
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L'invasion de la Gourme, quelle que sou sa forme, est caracterisee par les symptömes gencraux suivanis: anorexie, tristesse, adynamie, marche chancelante, toux, ebrouement frequent, fievre. Ces phenomenes gencraux du debut de la maladie sont toujours les memes ; les phenomenes locaux delerminent la forme parliculiere de la Gourme.
1laquo; forme.— Gourme benigne.
Symptömes: Toux et ebrouements frequents, sen-sibilile de la gorge ä lapression des doigts, celte pres-sion provoque toujours une toux quinlcuse et plus ou moins grasse; muqueuse nasale enflammee, con-jonctive infiltree. Complication frequente : adenite simple ou multiple dans les ganglions sous-glossiens.
G'est la simple rhinite gourmeuse, le coryza, la rhinorhee.
2e forme.— Gourme grave.
La Gourme devient grave quand, aux symptömes de la gourme benigne, se joignent : 1deg; I'inflamma-tion du pharynx avec grande difflculte ou impossi-bilite de la deglutition des aliments et des boissons, leur regurgitation par les naseaux (pharyngite gourmeuse) ; 2deg; l'inflammation du larynx avec cor-nage aigu, quelquefois avec dyspnee suffocante (laryngite gourmeuse).
Complications frequentcs: angeioleucites faciales, tumescences du nez, des joues, des levres, du chanfrein, phlegmons sous-parotidiens, collections purulenles dans las poches gutturales, eruption
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vesiculaire sur les levres, le oez, sur la muqueuse nasale.
J'ai cru devoir reunir sous le nom de Gourme grave ce qu'on appelle encore frdquemment anglne laryngee, angine p/taryngee, esquincmcie.
Par la contiguity des deux organes pharynx et larynx, par la continuity de leurs membranes muqueuses, on comprend fort bien pourquoi la pha-ryngite gourmeuse ne peut guere exister sans la laryngite, et vice-versä; pourquoi la laryngite se montre presque toujours accompagnee de la pha-ryngite ; seulement, les symptömes de Tune de ces deux maladies sont toujours plus evidents que ceux de l'autre.
G'est surtout ä cause de cette simultaneite morbide que j'ai röuni la pharyngite et la laryngite gour-meuses sous le nom de Gourme grave.
3laquo; forme.— Bronchite gourmeuse ou Gourme broncMque.
Dans la Gourme, j'ai rarement observe la bronchite isolee; le plus souvent eile coexiste avec la pharyngite ou avec la laryngite, ou bien eile est le debut de la pneumonite.
Cette bronchite est caracterisee parl'acceleration et la difficulte de la respiration, l'agitation des flaues, la toux frequente et tres-penible ; ä chaque quinte le malade abaisse l'encolure et la tete. On peut dire de cette toux qu'elle souleve la poitrine, seche au debut, eile devient grasse dans la periode d'etat. Par 1'auscultation on pergoit, au debut, un bruit de souffle sec et plus tard le rale muqueux.
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4e forme.Pneumonite gourmeuse ou Gourme pulmonaire.
II est une pneumonite souvont causee par une repercussion, une metastase, effet du froid, d'une averse de pluie, sur des animaux atteints de la Gourme ; ce n'est pas precisement celle-lä que j'appelle pneumonite gourmeusc ou Gourme pulmo­naire.
La pneumonite gourmeuse proprement dite, döbuie d'emblee; eile n'attaque quelquefois qu'un animal dans une ecurie de gourmeux, souvent eile atteint tous ou presque tons les chevaux d'une öcurie, et semble avoir choisi le poumon pour son siege d'election.
Les symptömcs de la pneumonite gourmeuse sont ceux de la pneumonite franche, trop connus pour que je les rappelle ici; je dirai seulement que, dans une öcurie envahie par la Gourme, c'est le plus souvent I'animal qui parait le mains malade, celui sur lequel aucun plwnomene local riapparait dans les premieres voies respiratoires et duns les ganglions externes, qui sera atteint de la Gourme pulmonaire. Sur cet animal, des que le veterinaire remarque une acceleration de la respiration, une toux avortee, pen sonore, des que le murmure respiratoire devient exagere dans la region superieure du poumon, ii doit employer le traitement convenable pour räpri-mer la pneumonite gourmeuse.
Dans la pneumonite gourmeuse, la tristesse, l'adynamie sont plus accusees que dans la pneumo­nite ordinaire, la marche est plus titubante, les
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conjonctives infiltrees presentent cette teinte jaune-grisatre qua j'appelle la teinte pyogenique.
5e forme.Gourme erratique.
La Gourme, qui a son siege le plus ordinaire dansl'appareil respiratoire, peut cependantatteindre diverses parties du corps, eloignoes des organes de la respiration. C'est cette Gourme irreyutlcre et vaga-bonde que j'appelle Gourme erratique.
La Gourme erratique peut succeder ä la benigne ou ä la grave (erratique consecutive}; souvent eile debute d'emblee (erratique primitive). Wie se mani­feste par des tumeurs phlegmoneuses, au bord. trachelien de l'encolure, au poitrail, au bas et en arriere de l'epaule, dans le tissu cellulaire qui enveloppe le rectum, dans les ganglions axillaires, bronchiques, inguinaux, sous-lombaires, dans les articulations du genou, du jarret, dans les gaines tendineuses et ailleurs encore.
Les chevaux sur lesquels la Gourme erratique est conseeutive paraissent bien gueris pendant quelques jours ; rien n'indique sur eux une reappa-rition prochaine de la maladie : its out de la gaite, de l'appetit. A cet etat, succedent tout ä coup I'anorexie, la fievre et rapparition des tumeurs.
Exemples de Gourme erratique.
N0 1.— Eu Mars 1834, trois pouliches appartenant ä M. Jaquot, de Brienne, furent afl'cctecs, deux de la gourme grave ; la troisiemc, apres quelques jours de tristesse, fat attcinte d'un abces volumineux a la partic anterieure du genou gauche.
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N0 2.— En Mars 1854, cinq chevaux ä M. Saget, de Juvanzö, furent atteints de la gourmc bßnigme, une pouliclie de 2 ans toussa, puis fut atteinte de coli-ques causees par un abces dans le rectum.
N0 3.— En Avril 1855, un des chevaux de M. Marc, aubergiste ä Briennc, fut atteint de la gourme benigme; les deux autres curent de I'mappetence, de la fievre, tousserent; puis, tout ä coup, une tumeur chaude, douloureuse, se montra ä la pointe de l'epaulc de chaque cheval et s'abceda.
N0 4.— En Juin 1855, huit cbevaux ä M. Petit, de Rances, furent atteints de la gourmc grave et benigme; un bai de 2 ans, apres deux jours de fievre, eut une tumeur enorme au bord trachelien de rencolure. Arielle, pouliche de 2 ans, demi-sang, eut des abces autour de l'anus et sur la croupe.
No 5.— En Fevrier 1856, chez M. Laurent, ä Chalette, deux chevaux furent atteints de la gourme grave; sur un troisieme, eile fut benigme; le quatrieme eut un abc6s profond dans le tissu cellulaire rectal.
N0 6.— En Juin 1857, six chevaux chez M. Bouillevaux, de Vallentigny, furent atteints de la gourme; un poulain d'un an, que nous croyions exempt de la maladie, fut pris de coliques violentes causees par un abces rectal.
No 7.— Pendant le mois d'Avril 1847, je traitai, avec mon colleguc M. Moreau, d'Arcis, un cheval bai, quatre ans, atteint d'une laryngite gourmeuse; il nous paraissait completemcnt gu6ri, quandun abces se forma dans I'articulation du jarret droit, se cora-pliqua de carie et causa la mort de l'animal appar-tenant ä M. Arnout, de Brienne.
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N0 8.— En Juin 18S8, trois chevaux apparteuant ä M. Lemoine, maire de Morvilliers, furent atteints de la gourme grave ; un quatrieme, rouan, S ans, tousse peu, ne jette pas ; le 16 de ce mois, il devient triste, cesse de manger, ses flancs s'agitent; on m'envoie chercher. A mon arrivee, je trouvai ce cheval eloigne de la mangeoire, je veux le faire avancer, il tombe sur ses genoux, se debat pendant quelques minutes et meurt. — A l'autopsie, je trouvai un vaste foyer purulent dans los ganglions bronchiqucs, entre les feuillets du mediastin anterieur.— Huit jours aprcs, une vicillc jument qui nous semblait refractaire ä la contagion, presenta une tumeur enorme au bord inferieur de l'encolure.
N0 9.— Au mois de Janvier 1831, une douzaine de che­vaux appartenant a M. Merat, de Brevonnelle, furent affectes de la gourme grave et de la gourme be-nigme; une pouliche baie, 2 ans 1/2, demi-sang, qui a quelque peu tousse, est subitement prise de coliques, avee raideur des reins, difficultö d'appui sur les membres postörieurs; eile mourut apres deux jours de souffranccs incessantes. A la nöcros-copie, nous trouvames, dans la region sous-lombairc, un foyer purulent contenant environ 3 litres de pus blanc, homogene et inodore.
N0 10.— Dans le mois de Juin 1835, huit chevaux a M. Rousselot, de Trannes, furent atteints de la gourme; un cheval entier, 6 ans, fut saisi par la gourme erratique primitive, avec abecs dans l'aine et dans Ins ganglions sous-Iombaircs ; un jour qu'on le pro-menait dans la cour, il tomba subitement et mourut.
\0 11.— En Juin 1834, sept chevaux ä M. Mahon, maire de Chaumesnil, sur trois la gourme fut bönigme,
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sur un ellc ful grave, stir deux eile prit d'cmblee la forme erratique avec tumeurs au poitrail et dans I'aine ; sur une pouliche, eile fut pulmonaire.
No jo.— En Juillet 18S8, les chcvaux de M. Moret, culti-vateur k Crespy, enrent la gourme bänigme; un clieval de 4 ans, caslre et gueri depuls plus de deux mois, nous semblait devoir 6tre exempt de cette maladle, quand un abees enorme sc raontra dans I'aine gauche.
N013.— Dans les mois de Juin et Juillet 1860, cbez M. Mouse, a Fuligny, cinq cbevaux furent attcints de la gourme benigme, trois de la grave, six de la gourme pulmonaire et un de la gourme erratique primitive avec abces inguinal.
N0 14.— En Join 18(11, je castrai deux poulains, de 2 ans 1/2, chez M. Larmarange, ä Trannes; le 25 Aot'd, un do ccs animaux cut la gourme benigme; I'aatre toussa, boila ensuite du membre postcrieur droit, puis un abecs enorme so lorma dans I'aine de ce cöte.
// rcsullo done de toutes ces observations, dont je pourrais facUemenl dccupler le nombre, ijue la gourme, cormne I'a si bien dit M. II. Bouley, pout se fixer sur diverses parlies du corps, sans cesser pour cela d'etre la gourme.
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CONTAGION.
La gourme, quelle que soil sa forme, est une ma-laclie virulente, conlagieuse et inoculable.
C'est par co-habitation avec les gourmeux, en mangeant dans les monies auges, dans les meines päturages, en buvant dans les memes abreuvoirs, que les chevaux sains contractent le plus souvent la gourme.
Exemples de contagion.
NM.— Le ö Juillet 1859, M. Merat, de Brevonnelle, vcndit a M. Baroi, de Blaincourt, im (heval de 5 ans; le 10 du meme mois, ce clieval lui fut ramend comme atleint do cornage ; le 11, je constatai qu'il coruait; en effet, mais pour cause de laryngite aigue et gourmeuse. Je visitai l'ecurie de M. Baroi, et je trouvai la plupart de scs chevaux atteints do la gourme benigmc, ä peinc guerie.
M. Merat reprit son cheval et donna, pour le remglacer, une junicnt de 4 ans a M. Baroi. Voici quel Cut le resultat de cet echange: du 20 au 25 Juillet, tons les jeunes chevaux de M. Merat furent atteints de la gourme ; les poulains a la mamelle ne furent pas epargnes. La jument iutroduite par M. Baroi, dans son ccuric, fut aussi atteinte de la gourme, apres quelques jours de co-habitation.
W 2.— En Juillet 1861, je traitrai chez M. Martin-Vincent, a Morvilliers, un cheval entier et une pouliche
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atteints de la gourme grave, et une jument atteinte de la gourme bönigme. Le 24 aoüt, ces trois ani-maux furent mis au paturage, pendant qmlques heures, dans un enclos, avec ceux de M. Mougeot. Le 51 du m6me mois, je fus appele, par ce meme M. Mougeot, pour : 1deg; un cheval hongre atteint de la gourme pulmonaire ; 2deg; un autre hongre et trois juments atteints de la gourme benigme ; 3deg; un pou-lain de 6 mois, gourme grave. Ces six chevaux seals dans le village ont etc atteints de la gourme, parce que seuls ils ont ete en contact avee ceux de M. Martin-Vincent.
N0 3.— Au mois d'Aoüt 185o, je üs Loire un de nies che­vaux (bancal, hongre, S ans), dans Tauge oü s'abreuvaient les gourmeux de M. Mcrat; cinq jours apres, il fut atteint de la gourme benigme.
No 4.— En Mars 1860, je fls, avec intention, boire ma jument (la fleche, 4 ans, trois quarts de sang), chcz M. Baudry, de Vernonvilliers, dans I'augc oil bu-vaient ses chevaux gueris de la gourme depuis une quinzaine de jours. Six jours apres, les premiers symptömes d'une pharyngite gourmcuse se manifes-terent sur eile.
Le virus gourmeux perd lenternent et difficilement son contagium : lorsqu'U a etc depose sur les rateliers, dans les mangeoires, qu'il y a subi faction de fair, de la chaleur, la dessiccation; lorsqu'U a etc melange avec des aliments, des barbotages, des substances non causliques, il conserve encore sa propriete conlagifere.
Exemple: J'ai dit precedemment (au n010), qu'en Juin 1855, j'avais traits les chevaux gourmeux de M. Rousselot, de Trannes; le 20 Juillet, ils etaient parfai-
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tement guöris; le 25 Aoüt, M. Rousselot acheta, ä 6 lieues de son domicile, une jument rouanne, ägöe de 7 ans, pour remplacer un cheval mort de la gourme erra-tique; le 9 Septembre, cette jument 6la.it atteinte de la gourme grave, IA jours apres son entree dans l'ecnrie ct 49 jours apres la guerison des chevaux de M. Rousselot.
MODE D'INVASION DE LA GOURME.
Lorsque la gourme debute dans une ecurie, il ne s'ecoule pas plus de huit jours d'intervalle entre le premier cheval qu'elle atteint et le dernier qui sera contagie.
Au debut, lorsque la gourme envahit une ecurie habitee par un certain nombre d'animaux, je ne crois pas qu'il soit possible, au veterinaire le plus experiments, de dire sous quelles formes eile se mani­festem, de dire si eile sera benigme, ou grave, ou bronchique, ou pulmonaire, ou erralique sur tous, ou sur un certain nombre des chevaux qui compo-sent cette ecurie.
Trente annees d'observation et d'experience m'ont bien convaincu que les formes diverses de la
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gourme, sa localisation, sont independantes de Tage des chevaux, de leur etat d'embonpoint ou de ple-thorc sanguine, independantes de la constitution et du temperament, du genre de nourriture et des Saisons, independantes d'un travail soutenu et quo-tidien ou de la nullite du travail, independantes du plus ou du moins de salubrite de l'ecurie.
Done, lorsque la Gourme debute, lorsque les symplömes generaux de son invasion ont seuls fait leur apparition sur un ou sur plusicurs chevaux, le velörinaire nc pent afflrmer quelle forme eile afFec-tera de preference, parce que les animaux sont vieux ou jeunes, gras ou maigres, parce qu'ils ont etc bien ou medioerement nourris, parce qu'ils ontbeaueoup, pen ou point travaille, parce que la saison est chaude ou froide, seche ou humide.
Le Heu d'ölection de lu gourme, ses formes par consequent, sont soumls ü des causes determinantes que j'ai beaueoup chercMes, que je n'ai jamais pu saisir, et pourtant j'ai observe plus de deux mille gourmeux.
Pour donner une idee exaete de la diversite dans les formes qu'affecte la Gourme, quand eile envahitune ^curie habitee par une quinzaine d'ani-maux, je vais exposer ce qui se passa chez M. Mo'ise, en 1860 :
Le 20 Juin, je fus appele chez M. Mo'ise, formier ä Fuligny, pour une pouliche de 2 ans, quejetrouvai mourante ä mon arrives; eile avait tousse depuis une dizaine de jours, mais eile man-geait bien, depuis la veille seulement, eile etait devenue triste et avait cesse de mauger. J'en lis l'autopsie et je trouvai son poumon rempli d'abces
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de la grosseur d'une noix. Le 26, deux autres pou-liches ägees de 3 ans furent aussi atteintes de pneumonite ct guerirent. Ce meme jour lä, je castrai un cheval de 4 ans. Le 30, ce chevai fat aussi atteint de pneumonite et guerit. Jicsque-lä rien ne prouve que cette pneumonite elail de nature gourmeuso; mais void la suite qui va nous eclairer: Le 7 Juillet, trois juments, suivies de leurs poulains, furent atteintes de la Gourme benigne avee ahces intermaxillaires, arthrites des genoux et des jarrets ; deux de leurs poulains euront la Gourme grave, le troisieme cut des coliques violentes, puis la Gourme erratique se manifesta par un abces dans l'aine et un autre dans le fourreau. Le 14 Juillet, un jeune etalon eut la Gourme grave, deux poulains d'un an eurent la Gourme benigne, un vieux cheval hongre eut la Gourme pulmonairo, et deux poulains d'un an euront la Gourme benigne.
En resume, 14 chevaux furent atleints de la Gourme chez M. Moise :
La Gourme pulmonaire frappa une pouliche de
2nbsp;ans, deux pouliches de 3 ans, un cheval castrd de 4 ans, un vieux cheval de 12 ans.
La gourme benigne fut le portage de trois jumenls suitees et de deux poulains d'un an.
La Gourme grave atteignit un jeune etalon de
3nbsp;ans, et deux poulains a la mamelle.
La Gourme erratique frappa un scul poulain.
La saison etail belle, la nourriture etait de bonne qualite et la meme pour tons, le travail etait tres-modere ; tons ces animaux habitaient la memo ecurie. Quelle cause a done pu determiner sur eux la diversite des formes de la Gourme ?
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II resulte du tableau ci-contre, que, chez 19 cultivateurs, j'ai traite 109 chevaux atteints de la Gourme.
Sur 50 eile a (He benigne (approximativement sur la moitie).
Sur 28 eile a ete grave (approximativement sur le quart).
Sur 13 eile a etc pulmonaire (approximativement sur le huilieme).
Sur 17 eile a cle erratique (approximativement sur le sixieme).
Sur aucun bronchique.
Elle a ete mortelle sur 8 (approximativement sur le treizieme) : trots morts sont au compte de la Gourme erratique; cinq ä celui de la Gourme pulmo­naire.
Je pourrais facilement decuplor deux ou trois fois le nombre des fails semblables ä ceux que je viens d'exposer. car le dernier fait date de 1861 ; depuis cette epoque, seize ans se sont ecoules, pen­dant chacune de ces annces, j'ai soigne au moins 50 gourmeux et la Gourme s'est constamment pre­sentee ä mon observation dans les memes conditions et avec la meme diversitc dans les formes.
Je prtifere ces exemples, anciens en date, ä ceux plus recents que j'ai observes, parce que c'est sur eux que s'est formee ma conviction sur la nature de la Gourme.
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INOCULATION.
Les lentatives d'inoculation de la Gourme faitcs par Gohier, Toggia, Viborg, Reynal, n'ont pas eu de succes (Dictionnaire de Zundel).
Dans un rapport fait ä TAcademie de medecine par M. Henri Bouley ct public dans 1c Becueil de Juillet 1861, on lit cette phrase :
laquo; II y a dos maludks essenliellcment cnntagicuscs ct rjui, cependant, ne sont pas susccplibtes de so Irans-mellrepar inoculation, tcmoin, par cxemple, la Gourme du cheval. raquo;
Le jour oil je fus convaincu que la Gourme est wie maladie virulente, contayieuse, tine pyogönie specifique, je pensai ä tenter son inoculation.
En 1855 et en 1856, j'ai essaye deux fois cette inoculation, en introduisant dans la peau du nez la pointe d'une lancette chargee de muco-pus nasal; j'obtins deux rcsultats negatifs. J'attribuai cet insucces ä recoulement de quelques gouttes de sang qui enlrainercnt sans douto le virus liors do la piqure.
En 1857, je rcussis ä inoculer la Gourme ä un de mes chevaux (Gibcrit, enlier, 4 ans), en lui intro­duisant avec precaution et a plnsieurs reprises, la pointe d'une lancette chargee de muco-pus, sous l'epiderme de la peau du nez et de la levre superieure. Trois jours apres cette inoculation, une angeioleucite se monlra sur la joue droile, le quatrieme jour, mon cheval toussa, perdit l'appätit, eut un jetage peu abondant par les deux naseaux, un abces inter-
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maxillaire ; il me semblait gueri depuis 12 jours,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |'
quand un abces sous-parotidien se montra.
En 1857 et en 1858, je fis encore deux inoculations qui, m'a-t-on dit, reussirent : les deux chevaux inocules habitaient ä cinq lieues de men domicile at je ne les ai pas revus ; je n'en parle ici que pour memoire, ne voulant faire connaitre que les inocu­lations bien surveillees que je pratiquai en 1859, 1860, 1861 et 1863.
Le muco-pus qui s'ccoule des naseaux renferme le virus de la Gourmo. Le pus des abces contient aussi ce virus, puisqu'il possede aussi la proprietc contagifere.
Pour inoculer le virus gourmeux, je mo suis presque constamment servi d'une petite baguette longue de 15 centimetres, je fixe ä Tun de ses bouts un peu d'ütoupe serree avec du fil ; je renferme du muco-pus dans un petit flacon ä large goulot, bouchö avec soin.
An moment de l'operation, je fais maintenir le cbeval avec un tord-nez, je trempe mon tampon dans le muco-pus et je l'introduis ä l'emtree du naseau, en frictionnant legerement sur la cloison nasale, de maniere ä en excorier un peu la muqueuse : je suis certain de cette excoriation quand Tetoupe de mon tampon a pris une teinte un peu rosee. Deux fois j'ai remplace la baguette par mon index, aulour duquei j'avais enroule de l'etoupe.
Exemples :
N0 \.— Le \o Septembre lamp;if), jc 1'us appele ä Lassicourt chcz M. Darnet, pour traitor une pouliche de 2 ans.
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atteinte du cra/pomd dans un sabot posterieur; le 26, la guerison me parut assez complete; ce jour lä, je lui inoculai la gourme au moyen d'une mcche d'etoupe imbibce de muco-pus nasal, cnroulee au-tour de mon index, et j'operai en frictionnant comme je l'ai precödemmcnt indique.
Le 2 Octobre, je revis cette pouliche toussant beaucoup, portant une angeioleucite sur la joue droite, les ganglions de Tauge tumefies et doulou­reux. Le 9, j'ouvris un abces intermaxillaire et plu-sieurs petits abces sur la joue et sur la levre droitcs.
M. Darnet possedait avec cette pouliche, deux juments, une trcs-vieille et une jeunc; cette der-niere fwt affeclce de la gourme le 28 Octobre. N0 2. — Le 17 Octobre 1839, je fus appelc ä Crespy chez M. Hautelin, pour traiter un poulain dge de 8 mois, atteint du crapaud dans les deux sabots posterieurs; le 21, je lui inoculai la gourme avec du muco-pus pris chez M. Darnet. Le 28, je revis ce poulain toussant et jetant par les deux naseaux, avec abces intermaxillaire et, quelques jours apres^ avec un phlegmon sous-parotidien.
Ce poulain ne conlamina aucun des chevaux de M. Hautelin, qui avaient eu la gourme au mois d'Aoüt 1837.
N0 3.— Le 23 Janvier 1860, M. Quantin, cultivatciu- ä Coclois, m'amena une jument, ägec de 6 ans, affectee du crapaud dans les deux sabots poste­rieurs. Je consentis ä garder cette bete dans mon infirmerie, et je previns M. Quantln que j'avais l'intention d'inoculer la gourme ä sa jument, en memo temps que je lui appliquerals mon topique ordinaire.
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Ne pouvant me procurer du muco-pus, je me decidai a essayer du pus d'abccs pour cclte inocu­lation : un poulain appartenant a M. Blard, de Momlliers, avail un abces intermaxillaire qui s'etait ouvertle 16 Fövrier. Le 17, j'introduisis une mcche d'cfoupe dans cet abc6s, je l'y laissai sdjourner pendant une heure, puis je la rctirai et l'enfermai dans mon petit flacon. Le 17, en presence du pro-prietaire et du marechal, j'onroulai cette meche sur une petite spatule et je frictionnai trcs-Iegerement la muqueuse ä rorifice des deux naseaux.
Le 21 Fevrier, cette jument devint triste, eile toussa, eut de l'anorexie; le 24, un vaste abces remplissait la region intermaxillaire. N0 4.— Le 2 Mars 1860, avec du muco-pus provenant de la jument precedente, j'inoculai une jument qui m'apparlenait (Rosette, rouanne, 4 ans, race du pays). L'inoculation produisit sur eile une gourme si grave qu'elle fat malade pendant un mois; eile eut abces sous glossiens, sous-parotidiens et engor­gement de la gaine tendineuse du membra anterieur droit.
N0 o.— Le 16 Mars 1860, avfc du muco-pus recueilli sur ma jument, j'inoculai une pouliche de 5 ans appar­tenant ä Mme Massu, de Pel-et-Der. Cette b6te avait eu, en Avril 1859, une espece de dartre humide occupant les deux membres posterieurs ; je i'avais bien guerie. En Mars 1860, ses membres posterieurs s'infiltrörent, le poil s'y enlevait par plaques et laissait voir une dartre nouvellc, mais seche. Le 16 Mars, j'appliquai sur cette maladie de la peau le meme topique que I'annee precedente et, le meme jour, j'inoculai la gourme ä cette jument. Le 27, je
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rcvis cette b^te toussant, jetant, avec angeioleucite sur la joue gauche et Tauge remplie par un abces.
Lc 7 Avril, une autre jument et un cheval hongre, qui co-habitaicnt avec la jument precedente, etaient affectös, Tun d'une laryngite, I'autre d'une pharyngite, avec dysphagie, jetage, abces, etc. ; la jument avait G ans, le cheval 14; ces chcvaux avaicnt ete elcves dans la maison et n'avaient jamais eu la gourme. N0 6.— Le meme jour, un cultivateur present au moment de rinoculation chcz Mm(; Massu, M. Hubert-Martin, me pria de lui inocder une jument dc 4 aus; cette bete avait eu la gourme deux ans auparavant; depuis, eile etait affectee d'une faiblesse des reins teile que, si on la faisait toorner brusquemeot, eile se laissait choir. Salon M. Hubert, sa jument n'avait pas completemcnt jete sa gourme, de lä sa maladie des reins, qu'une reapparition de la gourme pouvait guerir du lombago chronique dont clle etait affectee.
Je consentis volontiers ä cette experience, annon-(jant pourtant que cette jument, ayant deja. ete atteinte de la gourme, n'etait probablcment plus apte ä la con trader de nouveau.
L'evenement justifla ma prediction, la gourme ne se reproduisit pas sur cette bete.
N0 7.— Pendant l'hiver de 18GO, un carrossier alczan, äge de 7 ans, appartenant au prince de Bauffremont, fut mis en pension chez M. Baudry, cultivateur ä Vernonvilliers. Ce cheval avait eu un ictere en Octo-bre 18ü8, une infiltration des membres posterieurs en Seplembre i860; les topiques, les diuretiques, les purgatifs ne lui furent pas epargnes; son enflure des membres posterieurs disparaissait pendant quel-
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ques jours, puis reparaissait de nouvcau. J'obtins facilement du regisseur la permission d'inoculer la gourme ä cc chcval; le 20 Fevrier ilt;S60, jc fis done cettc inoculation avec du muco-pus. Huit jours apres, il fut ramenö ä Brienne attcint d'une pharyn-gite gourmeuse; le 4 Mars, je lui ponctionnai un abees sous giossien.
J'ai dit que ce cheval avail etc mis en pension chez M. Baudry; quclques jours apres sa sortie de l'ecurie de ee cultivateur, tous les chevaux avee lesquels il avail co-habite furent atleints de la gourme. N0 8.— Du mois dc Juin 1859 au mois de Novembre dc la meme annee, j'avais traite chez M. Polhemont, ä Dienville, line jumenl de 4 ans, allcinte du era-pa ud dans les deux sabols pnsterieurs el dans un antericur. An mois de Mai -IHtiO, le crapaud rcparul dans le sabot anlerieur. J'cngageai M. Polhemont a me laisser inoculer la gourme ä sa bete, il y con-sentit en me declarant, cependanl, qu'elle avait eu cctte raaladie au mois d'Avril 185S. L'inoculation, pratiquee avec soin le 19 Mai, n'eut pas de suites.
Nquot; 9.— Le 17 Mars 1861, je 1'us appele chez M. Breton, a la Giberie, pour trailer une pouliche de 2 ans, affectee du crapaud dans les deux sabots poste-rieurs ; le 12 Juin, eile etait guerie. Au mois dc Seplembre de la meme annee, eile eul une recidive et j'cngageai M. Berten ä me laisser lui inoculer la gourme; I'operation cut lieu le 11 Seplembre. Le 18 du meine mois, eile toussa, les ganglions interma-xillaires sc tumefierent, une angeioleucitc se montra sur cbaque joue ; le 2i, eile jetail abondamment, ct lui ponctionnai deux abecs. Je croyais cctte pouliche
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radicalcment guerie, quand le 17 Octobre, je fus appele pour la trailer d'un enorme abces sous-parotidieu.
Cette bete qu'on avail lenue dans une ecurio separee jusqu'au 12 Oclobre, fut ce jour-lä replacce dans recurie commune, ä cöte de deux poulains ages d'un au el pres d'une jument achetee depuis peu. Le 22 Octobre, je fus appele de nouveau ; un des poulains d'un an etait atteinl d'une pneumonile gourmeuse tellemcnt grave qu'il mourut; i'autre ct la jument furenl atteinls de laryngiles gourmeuses avec dyspnee. Les autres chevaux, tons eleves ä la maison el qui avaient en la gourme en 1805, n'ont point cte atleints de nouveau par cette maladie. N010.— En Scptembre 1861, je traitais a la forme des bales, chez M. Picard, un ciieval enticr dc 5 ans, atteinl du crapaud dans les quatre fourchcttes; depuis dix-buit mois, eel animal avail cu plusieurs recidives de cette maladie. Je lui inoculai la gourme le 26 Septembre. Le 2 Oclobre, je visilai cc cheval atteinl de la gourme benigme avec abces; deux pou­lains qui co-babitaient avec lui lurent aussi attcints de sa maladie.
N011.— Le mßme jour, 26 Seplembre, j'inoculai encore la gourme ä une poulicbe de 18 mois, quo /avals operee d'une petite exomphale quelques jours aupa-ravant et qui avail les membres posterieurs cedc-maties. Le 4 Octobre, je fus mande a Unienvillc, chez Mme Bourcelot, pour trailer cette poulicbe affectec d'une angeioleucite de la joue droile, avec adenite inlermaxillaire et phlegmon sous-parolidien. Cette bete, isolee avec soin, n'a point contamine les autres chevaux de l'exploitation.
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N012.— Le 9 Mai 1863, je visitai chez M. Hautelin, ä Pcrthes, im cheval de 3 ans, atteint d'cedemes aux membres posterieurs avec principe d'eaux-aux-jambes ; je lui iuociilai de suite la gourme; le 19, je lui ponctionnai im abces intcrmaxillaire et uu sous-parotidien qui araient fait leur apparition depuis cinq jours.
Cc cheval a containing un poulain qui co-habitait avec lui.
Nquot; 13 et N014.— Lc 1laquo; Juin 1865, j'ai inocule la gourme dans des conditions particulieres ä une jument et ä un cheval, äges de 3 ans, appartenant tons deux a M. Moniot, d'Auzon. La jument etait affectee d'une maladic de la peau des quatre membres, espece de teigne; lc cheval avait un gonflement chronique des membres posterieurs. Le mueo-pus renferme dans un flacon, y sejournait depuis trois jours; au mo­ment de l'inoculcr, je m'apenjus qu'il avait subi un changement notable; il ne s'en exhalait aueune odeur, mais un caillot blanc asscz consistant s'etait forme, occupant le centre et le fond du petit llacon; autour et au-dessus de lui une espece de serum blanc-opalin s'elait forme. Je me demandai si ce mueo-pus, ainsi decompose, etait encore virulent et hon pour l'inoculation, si sa partie liquide, se-rcuse, contenait le contagium de la gourme ?... Je resolus de tenter l'aventure, et j'inoculai les deux aniraaux avec une epingle d'acier, forte epingle ä saignee que je plongeais dans la partie liquide du mueo-pus avant de rintroduire sous l'epiderme ; je fls ainsi une douzaine de piqures sur le nez et sur les levres de cbaque animal, Le 8 Juin, je fis la
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ponetion d'un abces intennaxillaire sur la jument;
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ce jour la, le cheval etait atteint d'une pharyngite ; le ii, je lui ponctionnai trois ahcbs, et le 19, un abees sous-parolidien ä chaque aniinal.
Resume.
L'inoculation de la Gourme, essayee sur quatorze chevaux, a donne des resullals afftrmatifs sur douze, ncgalifs sur deux, qui avaient deja etc alkints de celte maludie (les n05 6 et 8).
Elle a ete faite sur onze avec du muco-pus nasal; sur la jument no 3, avec du pus d'abces; sur la jument nlaquo; 13 et sur le cheval nquot; 14, eile a ete prati-quee avec la scrosilc scparce du muco-pus.
Sur douze, I'moculation a ete praliquoc par friction sur la muqueuse nasale; sur les ndeg;s 13 el 14, clle a ete faite par piqürcs snus-cpidamp;rmiqiies.
Sur les douze qui out contracte la Gourme par inoculation, sept ont transmis cette maladie auco c/ie-vaux qui ont cohabite avec eux ; ce sont les nr's 1, 2, 5, 7,9, 10 et 12.
Cinq des chevaux sur lesquels la Gourme s'est manifestee apres l'inoculation, etaient atteints du crapaud (n™ 1, 2, 3, 9 et 10.
La jument no 5 etait affectee de dartres aux membres posterieurs.
Le cheval n0 7 etait depuis longlemps maladif et ses membres posterieurs snitiltraient periodique-ment.
La pouliche n0 11 avail aussi les membres oedematies.
Le cheval no 12 etait atteint d'un principe d'eaux-aux-jambes.
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Lajument no 13 etait atteinte de la teigne aux quatre membres.
Le cheval no 14 avait un engorgement chronique des membres postörieurs.
Sur les n05 1, 2, 3, 9, 10, atteints du crapaud, et sur le no 12, atteint d'eaux-aux-jambes, la source de la matiere fetide sembla tarie le jour oü la Gourme apparut. II est bon de dire que je n'avais pas cesse de les panser avec mon topique habituel; mais enfin, leur guörison radicale s'est effectuce avec une grande rapidite, et, sur aucun d'eux, je n'eus ä constater plus tard une de ces recidives si frequentes en pared cas.
Les dartres de lajument no 5 disparurent pour ne plus reparaitre.
Le cheval no 7 fut aussi bien gueri de son infil­tration pcriodique des membres posterieurs; il etait depuis longtemps maladif, apres qu'il eut eu la Gourme, il devint tres-vigoureux.
La pouliche n0 11 guent bien et sans autre remede.
La Gourme ne produisit aucun effet modidcateur sur la teigne faveusc de lajument nlaquo;' 13.
Le cheval no 14 guerit bien.
La jument de M. Breton (no 9), merite une mention particuliere : inoculee pendant une recidive du crapaud, eile fut guerie radicalement. Elle etait d'une famille equine, predisposee au crapaud par heredite.
Je n'ai point la prctention d'insinuer que le cra­paud et les eaux-aux-jambes soul des effels dont la Gourme esl la came. II n'est pas facile dans la cam-pagne de se procurer des sujets d'experience, et
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j'avoue que j'ai un peu exploit^ quelques cultivateurs entiches d'humorisme, pour me procurer des sujets
a inoculer.
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Duree de l'incubation.
J'ai constate l'existence de la Gourme sur les chevaux inocules, chez M. Darnet, ä Lassicourt, 6 jours apres rinoculation ; chez M. Hautelin, a Crespy, 7 jours ; chez Mme Massu, ä Pel-et-Dcr, 10 jours ; au chateau de Brienne, 7 jours ; chez M. Picard, ferme des Haies, 6 jours; chez M,ne Bour-celot, äUnienville, 8 jours; chez M. Breton, ä la Giberie, 7 jours ; chez M. Moniot, ä Auzon, 7 jours ; chez M. Hautolin, ä Perthes, 10 jours.
Mais apres avoir pris des renseignements aussi exacts que possible, sur le jour on les chevaux inocules ont commence ä paraitre malades, apres avoir surveille chez moi avec soin, la jument de M. Quantin (ndeg; 3) et mes trois chevaux, j'ai acquis la certitude que les premiers symplömes de l'infection gourmeuse se manifestenl du quatrieme au cinquieme jour apres I'inoculation.
J'ai pu constater que cet espace de qaatre a cinqjours est aussi la duree ordinaire de l'incubation de la Gourme contractee par cohabitation.
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CAUSES DE LA GOURME.
Je ne crois pas que la Gourme se damp;veloppe spontantment sur les jeunes chevaux plutöt que sur les adultes et sur les vieux.
Presque toutes les fois que j'ai vu la Gourme envahir l'ecurie d'une ferme ou d'une grande exploi­tation, j'ai pu constater que les animaux de trois ans et au-dessous de cet age, n'etaient pas les premiers atteints. Les chevaux qu'on attelle au cabriolet, ceux qui font les longs voyages pour le charroi des grains, du vin, de la pierre ont, le plus souvent, ete frappes les premiers, et je crois qu'ils ont €16 contamines dans les ecuries des auberges oü ils ont sdjourne, oü ils ont bu et mange dans des auges qui avaient scrvi d'abrcuvoirs et de man-geoires ä des chevaux gourmeux.
Car il n'est pas un cullivateur dans nos pays qui hesite ä se servir d'un cheval gourmeux aussitöt que la maladie arrive ä son declin ; l'animal jette bleu encore un peu de muco-pus par les naseaux, ses abces sent ä peine cicatrises, qu'importe, il mange bien, le temps est beau et il est mis au travail. Cette habitude, il fautbien le dire, n'a d'autre inconvenient que celui de propager la maladie.
Les chevaux qui nous arrivent ici par les voies ferröes, venant de la Hollande, d'Outre-Rhin ou de la Normandie, sont tres-souvent affectes de la Gourme quelques jours apres leur arrivee. On consi-dere alors cette maladie comme spontanee, comme
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un efl'et du changement de climat, de nourriture, joint au travail de dentition, quand on ne reflechit pas que des gourmeux ont pu etre transportes dans les memes wagons, quand on ne se rend pas compte de la persistance du virus gourmeux, de sa resis­tance aux agents atmospheriques ; froid, chaleur, humidite, secheresse, ne parviennent que tres-lente-ment ä detruire, ä aneaatir le contage de la Gourme.
Je n'ai jamais vu une jument atteinte de la Gourme et allaitant un poulain, sans que celui-ci en soil atteint aussi presque en mcme temps. Mais il arrive quelquefois qu'une jument qui a eu la Gourme, allaite un poulain et que celui-ci est atteint de cette maladie, dans ce cas la mere n'est point contaminee par son petit. (Voir u I'appendice, no 4).
Lorsqu'une jument fait son poulain quinze jours au plus apres sa guürison de la Gourme, le petit apportc en naissant la maladie dont sa mere parais-sait guerie au moment du part. Gelte höredite virulente est le plus souvent funeste au poulain, qui meurt, epuise par des abces qui se mulliplient et pullulent sur toutes les parties de son corps, meme dans les globes oculaires, comme je l'ai observe chez M. de Montangon, a Crespy, le 18 Mai 1863.
Je n'ai pas de raisons positives pour nier la spontaneile de la Gourme, mais il m'est arrive plu-sieurs fois de croire a cette spontaneite, et, apres enquete, de decouvrir la source oü certains chevaux avaient puise la maladie.
C'est une erreur de croire que la Gourme est une maladie qui correspond nccessairement a I'dge critique du oheval, ä l'amp;ge de sa dentition. J'ai connu quelques
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chevaux qui sont morts tres-vieux sans avoir eu la Gourme, et je connais des chevaux ages do 12 a 18 ans qui n'en ont pas encore ete atteints.
Je vois souvent des chevaux de luxe, nes et elevcs dans le pays, qui, vivant sans contact avec d'autres chevaux, ne mangeant que dans lour ecurie, n'ont pas, quoique vieux, encore eu la Gourme. J'ai traite de ces chavaux-la au chateau de Crespy ; Us avaient vecu jusqu'ä 17 ans indemnes de la Gourme, mais alors, ils ont ete exposes a la contagion par cohabitation et la Gourme s'est montree sur eux dans toute son intensite.
Ge n'est pas que sur les chevaux de luxe, qu'on observe celte pyogenie tardive : j'ai vu souvent le cheval unique d'un petit cultivatour ou d'un vigne-ron, animal toujours bien menu et bien soigne par son maitre, ne sortant presque jamais des litnites du village, vivre jusqu'ä 15 ans sans 6tre atteint de la Gourme, et, lorsqu'ä cet ago eile le frappait, j'ai toujours pu constater oü et comment il avail ete contagie.
EFFETS DE LA GOURME SÜß LA CONSTITUTION.
La Gourme, comme la plupart des maladies specifiques, imprime certaincs modifications ä l'or-ganisme : une premiere alleinle de cette maladie
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procure l'immunite pour I'avenir ; I'animal qui en a cte atteint une /bis rie.st done plus apte ä la conlracter de nouveau.
Pour citer des fails, des examples a l'appui de cette afflrmatiou, j'ai l'embarras du choix dans le grand nombre de ceux qui existent dans mes notes.
N0 1.— Le 26 Mai 1832, je fus appele ä Lassicourt, chez M. Guyot, pour une pouliche rouanuc, de 2 ans, atteinte d'une pharyngite gourmeuse, avee phleg­mon sous-parotidien. L'ecurie etait encore habitee par : i* une poulicbe noire, 2 ans ; 2deg; une jument rouanne, 4 ans ; 3* un poulain noir, 4 ans; 4deg; une jument rouanue, 12 ans. Je predis de suite que la jument rouanne (n0 4), serait scule exempte de la Gourme, parce qu'elle I'avait eue en 1852, cc qui arriva.
N* 2.— Le 9 Juin 18C2, jc visitai cbez M. Scordelle, a Dicnville, plusieurs chevaux qui pnJsentaient les prodromes de la Gourme. En 183(3, tons les chevaux que possedait ce cultivateur avaient et6 atteints de cette maladie, aussi des ma premiere visite, j'affir-mai ä M. Scordelle que ceux de ses chevaux qui avaient eu la Gourme en 1830, n'en seraient pas frapp^s en 1862. L'ecurie etait habitee par : 1deg; une jument de 8 ans ; 2deg; une jument de !) ans ; 5deg; une jument de 5 ans; 4deg; deux chevaux de 4 ans. Tons ces animaux sont nes et ont etc eleves dans la maison. Ce quo j'avais prcdit arriva : la jument dc 3 ans et les deux poulains de 4 ans furent atteints de la Gourme grave ; la jument de 8 ans et celle de 9 ans avaient acquis rimmunite que donne une premiere atteinte de Gourme,
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II faut bien remarquer que tous les chevaux dont je viens de parier et que la Gourme n'a pas frappes une seconde fois, n'ont pas cesse de cohabiter avec les gourmeux, qu'ils ont constamment bu et mango ä la meme äuge et au m6me ralelier.
Au chapilre de l'inoculation de la Gourme, j'ai deja cite les fails suivants : 1deg; le poulain de M. Hautelin (n0 2), qui, atteint en 18S9 de la Gourme inoculce, n'avait pas contaminö les animaux avec lesquels il cohabitait, parce qu'ils avaient eu la Gourme en 1837 ; 2deg; la jument de M. Breton (n0 9) qui, affectco en 1861 dc la Gourme inoculce, conta-mina deux poulains d'un an, une jument achetcc depuis peu, mais ne contamina pas les autres chevaux qui avaient eu la Gourme en 1855.
J'ai mentionnc aussi, dans le meme chapitre, les juments n0raquo; (3 et 8, sur lesquels rinnculation donna un resultat ncgatif, parce que, selou la declaration de leurs propricfaires, dies avaient deja etc atteintes dc la Gourme. N0 5-— J'ai possede pendant \\ ans un cheval (bancal), auquclj'avais fait prendre la Gourme en le faisant boire, a Brcvonnelle, en IS*), dans l'auge oü s'abreuvaient les gourmeux. Depuis cette epoque, je lui ai peut-ötre dix fois inocule du virus gourmeux, je l'ai fail cohabiter, en 1857, avec mon cheval (Giberit), en 18S9, avec ma jument (Rosette), tous deux affectes de la Gourme grave, en \Wb, avec ma jument (la Fleche), afteinte de pharyngite gour-meuse, sans reussir ä faire developper la Gourme une seconde fois sur lui.
Pour qu'un veterinaire puisse bien connailre et juger tous les phenomenes morbides qui so ratta-
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chent ä la Gourme, je crois qu'il est indispensable qu'il soil placö dans des circonstances particulieres de clientele; dans les circonstances oü je me trouve place et beaucoup d'autres collegues aussi, dans un pays on la plupart des cultivateurs elevent et con-servent les chevaux Sieves par eux, de sorte que les ecuries se trouvent composees de chevaux de tons ages, dont les antecedents sont parfaitement connus, et, quand la Gourme se manifeste, on salt parfaite­ment quels sont ceux qui Tont eue 6, 8 ou 10 ans auparavant.
Une ferme considerable m'a surtout servi de champ d'observation : celle de Brevonnelle, appar-tenant ä M. Merat, qui elevait beaucoup de chevaux etn'en possedait pas moins de quarante. J'ai pu, dans cette ferme, etudier la Gourme d'une maniere minutieuse, surtout au point de vue de l'immunite acquise par les chevaux qui en ont dejä ete atteints. La premiere invasion de la Gourme que j'ai bien observöe a Brevonnelle, cut lieu en 1851 ; une seconde se montra en 1855, et aucun des animaux alteints en 1851 ne fut contamine en 1855. En 1859, la Gourme fut apportee dans l'ecurie de M. Merat, parun cheval venant de l'ecurie de M. Baroi, de Blaincourt (voir au chapitre Contagion, ndeg; 1). M Merat et moi, nous remarquämes qu'aucur. des chevaux atteints en 1851 et en 1855, ne fut frappe en 1859.
En Janvier 1864, nouvelle invasion de la Gourme dans cette ferme, immunite complete pour ceux qui Font eue precedemment.
La Gourme produit encore un effet remarquable sur 1'organisme : c'est, dans nos pays, une croyance
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aussi vulgaire qu'elle est bien fondee, que le cheval qui a bien supporte, bien jete sa gourme, devient un animal robuste et peu sujet aux maladies; au contraire, que le cheval chez lequel la Gourme a ete arretee, contrariee dans sa marche, dans son evolu­tion, par des causes repercutantes on debilitantes, devient un animal faible et maldif. Un grand nombre de veterinaires et d'hommee qui se sont s^neuse-ment occupes de l'elevage et de l'education du cheval, partagent cette croyance.
La Gourme c/ievaline ressemble beaucoup ä la Gourme canine par deux points : 1deg; lorsqu'elle a ete bien supportee, le chien, comme le cheval, devient, apres la maladie, plus robuste qu'il etait auparavant; 2deg; sur le chien, comme sur le cheval, cette maladie ne se montre qu'une fois.
Je n'ai jamais pu constater qu'un cheval ait ete atteint deux fois de la Gourme, je suis done bien convaineu de la non recldivUd de cette maladie. J'ai connu deux confreres qui ne partageaient pas ma conviction; Fun s'est converti ä ma croyance, I'autre ne m'a pas encore donne une preuve de la Gourme en recidive.
Ce qui fait que certains eleveurs et meme des veterinaires croient ä la recidivite de la Gourme, e'est qu'il y a des maladies qui simulent la Gourme.
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3IALADIES QUI SIMULENT LA GOURME.
Certaines maladies inflammatoires des voies rcspiraloires preseatent une ressemblance assez frappante avec la Gourme; c'est cette similitude qui a fait dire ä quelques veterinaires que la Gourme pouvait attaquer plusieurs fois le mcme animal.
Des rhinites, des pharyngites, des laryngites, des bronchites inflammatoires existent certainement, qui sont susceptibles de se terminer par une secre­tion de muco-pus et souvent, aussi, par resolution. Ces inflammations s'accompagnent meme de la tumefaction des ganglions intermaxillaires et des glandes parolides ; mais jamais ces ganglions ne s'abcedent. Le muco-pus produit par ces inflamma­tions n'est pas virulent, par consequent, il ne saurait transmcttre la maladie qui lui a donne naissance, ni par cohabitation, ni par inoculation.
Les rhinites, pharyngites, laryngites, bronchites inflammatoires, no sont done pas contagieuses ; ce sont, le plus souvent, des effets de la suppression des fonctions de la peau, causee par des refroidisse-ments, les pluies. Souvent, aussi, ces maladies out pour cause la poussiere fine et irritante qui se dögage des foins moisis ou vases. Si tons les chevaux d'une (icurie out ete exposes ä ces causes morbifi-ques, il est tout naturel que tous ou presque tons soient affectes de la meme maladie. Mais si, dans la
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meme ecurie, quelques chevaux n'ont pas ete soumis ä ces memes causes, la maladie qui a frappe leurs voisins ne se manifeste pas sur eux.
L'introduction de corps etrangers, d'epilets de certaines graminees, dans les canaux des glandes salivaires, sous-linguales, maxillaires ou parotides, peut determiner la formation d'abces qu'il est facile de ne pas confondre avec les abces gourmeux, car le pus de ces abces n'est pas homogene, il est toujours melange k do la salive, il exhale une odeur infecte, insupportable, tandis que le pus de la Gourme est toujours homogene et inodore.
En 1873 et en 1874, dans nos contrees, regna une maladie qui est, je le crois, l'inßuenza. Symp-tomes: debut subit, fievre intense, toux peu fre-quente, symplömes de pharyngite ou de bronchite legeres, beaucoup de tristesse et d'adynamie, tume­faction des ganglions intermaxillaires, gonflement frequent des quatre membres, conjonctivite palpe-brale, chassie puriforme, assez souvent, troubles digestifs. La duree de l'influenza est de huit jours au plus ; beaucoup d'animaux se sont gueris sans qu'aucun traitement leur ait ete applique.
Ce qui prouve qu'on peut confondre cette influenza avec la Gourme, c'est que plus d'un veterinaire Fa traitee comme etant une manifestation de la diathese gourmeuse.
Dans I'influenza, teile que je l'ai observee, la secretion muco-purulente est insignifiante, quant a la quantite, et cette secretion no s'est pas toujours montree ; les ganglions tumefies ne s'abcedent jamais.
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Mes confreres, pour lesquels j'ecris, croiraient que je veux me moquer d'eux, si je leur parlais des symptomes qui difTerencient la Gourme de la morve.
Ce qui caracterise essentiellement la Gourme, c'est: 1deg; I'adenUe suppurce; 2deg; la virulence du muco-pus nasal et du pus d'abces, virulence teile, qu'onpeut, par la cohabitation et par I'inocululion. faire naitre la Gourme sur le cheval qui n'a pas encore etc atteint de cette maladie.
MARCHE amp; TERMINA1S0NS.
(lre forme).— La Gourme benigne, trois jours apres son debut, donne naissance ä une secretion de muco-pus ou jetage, par les deux naseaux, dune matiere homogene, inodore, blanche ou legerement jaunätre ; le Jetage dure deux ou trois jours, puis I'appetit redevient normal, la loux grasse diminue de frequence, la tristesse s'efface, de sorte que, an bout de huit jours, toate apparence de maltidie a disparu. Si cette Gourme s'est compliquöe d'adenite suppuree, vers le cinquieme jour, I'abces est arrive an point oü il est bon qu'il soit ponctionne ; par cette petite complication la guerison n'est point retardee.
(2deg; forme). — La Gourme grave commence souvent par les symptomes de la benigne, avec
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adenite : dans ce cas, c'est vers le troisieme jour que les symptomes de pharyngile ou de laryngite se produisent.
La pharyngite est caracterisee par une difRculte de la deglutition teile, que les boissons et les aliments sent regurgiles par les cavilcs nasales, melanges avec le muco-pus, auquel ils donnent une teinte verte ; par une fievre intense, la diminution rapide du volume du ventre, et, souvent, par I'apparition d'un phlegmon sous-parotidien.
Cette Gourme pliaryngienne pent durer une dizaine de jours ; le declin de la maladie est indique par la couleur du mucp-pus, qui devient blanc et homogene, par la deglütion plus facile des aliments, par la cessation de la fievre et le retour de l'appetit. Vers le cinquieme jour, les collections purulentes sont formees, la fluctuation existe dans les abces, il faut les ponctionner.
La laryngite est caracterisee par le rale laryngien, par la dyspnue, qui pent varier d'intensite et arriver au point de produire le cornage aigu, la suffocation et l'asphyxie.
La durce de cette Goanae larijnyienne est d'envi-ron dix jours, ä moins que la suffocation etant dovenue imminente, on ait recours ä la trachöoto-mie, pour prevenir les suites funestes de l'asphyxie. Son declin est toujours indique par la disparition de la dyspnee, vers le quatrieme jour, au moment oü la secretion de muco-pus apparait.
La terminaison de la Gourme grave est gcnerale-ment heureuse; mais eile peul etre funeste rjuand la pharyngite et la laryngite apparaissent simultancmcnt el avec des complications : Dans ce cas, un engorge-
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ment volumineux se montre, occupant toute la cavite de Fange et se confondant avec les phlegmons sous-parotldiens ; sur le nez, sur les levres, sur les jenes, se developpent des lymphangites, avec tumescence de ces regions, les paupieres sont aussi tnmefiees. II y a dysphagie el dy smascsie (1), impossibilite de la deglutition et de la mastication. La dyspnee reste ordinairement moyenne, la tris-tesse et l'adynamie sont profondes ; de la bouche du malade s'econle une salive visqueuse et quelquefois purulento. Dans cet etat, vers le troisieme jour, des phlyctenes se montrent souvent sur les levres, sur le nez et memo sur la muqueuse nasale, on bien des abees, petits et nombreux, couvrent le nez, les levres et les joues. Si, au bout de cinq jours environ, la suppuration des tumeurs intermaxillaires et sous-parotidiennes ne vient pas diminuer la tumescence de la tete, le pronostic devient grave ; car, quand cet etat morbide et complique dure plus de huit jours, le malade succombe par epuisement et par asphyxie lente.
(3e forme).— La terminaison de la bronchite gourmeuse simple est toujours favorable, eile suit la marche de la Gourme grave, dont eile est souvent une complication faible et pen redoutable. C'est une forme rare de ia Gourme et frequemment le debut de la pneumonite.
(1) L'inflammation du pharynx produit la dysphagie, diffioulte de la deglutition ; ['inflammation ilos levres et des joues produit la dysmasesie, difficnlte de la mastication. En medecine vet^rinaire, on observe souvent la dysphagie sans coexistence de la dysmasesie.
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(4e forme).— La pneumonite gourmeuse est
le plus souvent mortelle, quand un traitement ener-gique ne lui a pas ete oppose des son debut; quand eile est le resultat d'une metastase, eile est toujours mortelle, ä cause de la rapidite de formation des collections purulentes dans le poumon.
La diminution de l'acceleration dans les mou-vements respiratoires, la cessation de la flevre, l'apparition du räle crepilant, lä oü il y avait absence de murmure respiratoire, le döcubitus, la disparition de l'infiltration des conjonctives, indiquent, vers le quatrieme jour, la resolution prochaine de la maladie. L'adynamie progressive, la faiblesse du pouls, l'existence du räle muqueux ä grosses bulles, du bruit de souffle, de frottement, du räle caver-neux, un jetage de couleur brune ou lie de vin, avec odeur infecte, le froid des extremites, indiquent une terminaison I'uneste et prochaine, vers le sixieme ou le huitifeme jour.
La necroscopie demontre que l'hepatisation et la gangrene ne sont pas les alterations morbides qui predominent dans le cas de mort causes par la Gourme pulmonnaire : des abces nombreux, de la grosseur d'une noix, ont envahi tonte la substance du poumon, ou bien, ils sont peu nombreux et d'un volume enorme, souvent Tun d'eux s'est ouvert dans une grosse division bronchique, et Ton trouve encore dans cette caverne, du pus melange ä du sang et ä du detritus pulmonaire. Quelquefois la suppuration est disseminee en globules dans une grande etendue du poumon, eile exsude quand on pratique des coupes et qu'on comprime la substance dans ses doigts. Souvent, aussi, on trouve un vaste
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foyer purulent, forme dans les ganglions bron-chiques.
(5e forme).— La Gourme erratique externe est
une affection sans gravite, dans le cas de tumeurs ä lepaule, au poitrail, ä l'encolure, ä l'ars, a I'aine, aulour de l'anus, eile est le plus souvent mortelle, dans le cas d'abces dans les articulations du genou ou du jarret.
La Gourme erratique Interne se manifeste ordi-nairement dans les ganglions sous-lombaires, dans les ganglions bronchiques, et profondement dans le tissu cellulaire au-dessus du rectum.
1deg; Erratique sous-lombairc.Symptomes : coli-ques, decubitus frequent, raideur des reins, tension des flaues, appui penible et douloureux sur les membres posterieurs, demarche chancelante, fievre, tristesse, anorexie, pen ou point de toux.
Nccroscopie : Lorsque la mort est causee par un foyer purulent sous-lombaire, ce foyer, le plus souvent, a rompu son enveloppe et une partie du pus s'est ecoulee dans la cavite peritoncale ; aussi, on trouve les alterations produites par une peritonite suraigue et du pus melange ä l'epanchement rou-geälre, forme dans le peritoine.
La Gourme erratique sous-lombaire ne deter­mine pas toujours constamment et rapidement la formation de vastes foyers purulents. J'ai vu, en 1850, chez M. Desjardins, en 1853, chez M. Juglat, deux chevaux affectes de lombago avec chancelle-ment de la croupe, accidents consecutifs a la Gourme mal soignee : la paraplegie et la mort s'ensuivirent. A l'autopsie, je trouvai chez ces deux animaux, les ganglions sous-lombaires formant une masse induree
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avec des noyaux purulents enkystes, dissemines dans son epaisseur.
2deg; Erratique hroncldquo.Le seid Symptome qui dccele la presence d'un foyer purulent dans les ganglions bronchiqucs, c'est la plenitude des veines jugulaires, plenitude teile, qu'elles sent gonflees comme quand on les comprime pour pratiquer la saign^e. II est bien evident que cette repletion des jugulaires est le resultat de leur compression par les ganglions bronchiques tumefies.
Necroscopio : Lorsqu'une collection purulente s'est formee dans les ganglions bronchiques et qu'elle coexiste avec la jmeumonitc, on trouve le plus souvent cette collection encore renfermee entre les deux feuillets fipaissis et enflammes du mediastin anterieur, qui lui servent d'enveloppe.
Mais, dans le cas oü l'abces des ganglions bron­chiques existe seul, la mort est toujours causee par la rupture de l'enveloppe de ce foyer purulent, et une parlie du pus a fait irruption dans le sac pleural; aussi on trouve ce pus en meches, en flocons, nageant clans Fepanchement pleural, de couleur rouge, la plevre fortement injectee, de couleur violette et couverte de fausses membranes modes et friables. Lorsque la rupture de l'abces s'est effecluee, le malade pent encore vivre 24 heures.
3deg; Erratique rectale.— La difficulte dans la defe­cation, des coliques, du tenesme, sont les symptomes de la presence d'un phlegmon profond dans le tissu cellulaire qui entoure le rectum : I'exploration avec la main, introduite dans cet intestin, donne la certi­tude de cet accident. Apres l'evacuation du pus, la guerison arrive tres-rapidement.
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TRAITEMENT DE LA GOUßME EN GENERAL.
Tout traitement rationnel d'une maladie est neces-sairement base sur une theorie, sur unc idee acquise de la nature intime de cetle maladie.— L'idee qui m'a conduit au traitement quo j'emploie, parailra aussi pen correcte que surann^e aux histologistes et aux micrographes. Je ne tiens, du reste, ä celte theorie, que parce qu'elle m'a donne un moyen efficace pour combattre la Gourme et pour prevenir les accidents funestes qu'elle cause trop souvent.
Qui dit aujourd'tmi maladie virulente, sous-entend que les microzoaires ou les microphytes en sont la cause premiere. Je crois a la presence des microzaires ou des microphytes dans le pus et dans le muco-pus de la Gourme ; j'y croirais, quand meme les micrographes ne reussiraient pas ä les y decouvrir, parce que je crois qu'il existe des orga-nismes inferieurs, qu'on ne saurait voir, meme avec le microscope.
Elant admises comme vraies les deux proposi­tions suivantes : 1deg; Qu'il est de I'essence mtme de la Gourme de se terminer par la formation d'un pus particulier, que cette formation est indispensable pour I'climination du virus; 2deg; Que la Gourme n'est fatale-ment mortelle que dans le cas oü eile produit des foyers purulents dans des visceres ou dans des ganglions
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internes; tout le traitement de cette maladie doit consister ä deriver, ä fixer La formation pyogdnique ä la peripherie du corps, dans des regions oil, la presence du pus n'est pas incompatible avec la vie.
Cette derivation el cette fixation de la pyogenie sont-elles possibles ? Oui... et la nature, cette force tendante ä la conservation des etres (Buffon), semble avoir voulu elle-meme nous demontrer cette verite. II arrive, frequemment en effet, que la Gourme envahit une ecurie dans laquelle se trouvent un ou plusieurs chevaux qui out subi la castration depuis plus d'un mois (1) ; sur ces animaux, la suppuration a cesse, les plaies sont bien cicatrisöes, le gonflement a completement disparu. Ces chevaux-lä semblent d'abord devoir etre exempts de la maladie qui a frappc leurs voisins, maisbientotils perdent l'appötit, ils toussent quelque peu, ils ont de la flevre ; c'est alors que les ganglions inguinaux se tumefient et qu'un vaste foyer purulent se forme dans I'aine.
Sur ces chevaux le phlegmon inguinal constilue la scute manifestation de la gourme, it n'est jamais precede ni suivi d'aucune autre localisation de cette maladie dans les voies respiratoires ou ailleurs.
Cette apparition de la Gourme erratique dans les ganglions inguinaux, cette localisation exclusive de la pyogenie, consecutive ä une plaie depuis long-temps bien gucrie, furent pour moi un rayon de lumiere, qui m'eclaira et me sortit de la perplexite oü je me suis longtemps trouve sur le choix d'un traitement k appliquer ä la Gourme.
1) Voir au chapitre Gourme erratique, les nquot; 12 ft 14.
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Qu'est-ce, en effet, que ce foyer purulent ingui­nal, sinon la manifestation locale de la Gourme, la formation pyogenique necessaire pour I'elimination du virus gourmeux ?
Mais pourquoi la Gourme s'est-elle localisec dans cette region de l'aine, puisque les plaies de la castration sont, depuis longtemps, parfaitement gueries ? — C'est parce que, malyre I'apparmce de
guörison complete, celte region est encore le siege d'une irritation latente, d'un stimulus, et e'est vers ee -point irrite, vers ce stimulus que se portera le fluxus morbifique.
Ce fait de localisation de la Gourme, en un point encore irrite, fait pris dans l'ceuvre de la nature, demontre que la Gourme, dont les voies respiratoires sont le siege d'eleelion, pout etre derivee, attiree vers une autre partie de l'organisme, si cette region est le siege d'une irritation ou d'un stimulus, pour employer le mot d'Hippocrate.
Le veterinaire pent loujours, au debut de la Gourme, creer un ou plusieurs stimulus, sous la simple forme d'un ou de plusieurs setons, vers lesquels se dirigera la congestion, le fluxus de cette maladie.
Oui, le scion, le vulgaire scion, est par excellence le derivatif, lefixateur do la pyogenie a opposer ä la Gourme. La region sur laquelle il devra etre appli­que variera necessairement selon la localisa'ion de la maladie.
Je le proclame bien haut, car, pour appuyer mon affirmation, j'ai plus de 25 ans d'oxpörience et de succes : avec l'aide du selon el de certains medica-
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ments adjuvants, la Gourme se termine toujours d'une maniere prompte et heureuse.
Mais il faut le dirs, Faction du seton, si efflcace au d^but de la Gourme, devient ä peu pres do nul effet thörapeutique, quand las phlegmons sous-glossiens, sous-parotidiens, sont bien apparents, quand la formation pyocjenique s'est etablie exterieurement ou interieurement.
Existe-t-il des subtances medicamenteuses, qui administreee par les voles digestives, sont absorbees, passent dans le sang et sont aptes ä detruire le virus gourmeux ? — Je ne saurais repondre d'une ma­niere bien affirmative sur ce sujet ; je dirai seulement que, pour combatlre la Gourme, j'ai essaye beaucoup de medicaments, et que I'action d'un petit nombre d'entre eux m'a paru si efficace, que, s'ils n'annihilent pas le virus gourmeux, its en attenuent au moins beaucoup les effets. Ces medi-ments sont: I'assa-foetida, Facide arsenicux, I'essence de terebenthine et Tacide phenique, qu'on considere comme antiputrides, antipyogeniques, vermicides, parasiticides.
A tous les animaux alteints de la Gourme, quelle qu'en soit la forme, je fais administrer, chaquc jour, un des deux electuaires suivants -.
I.— Assa-foetida,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 25 grammes.
Acide arsenieux,nbsp; nbsp; nbsp; 50 centigram.
Reglisse,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;125 grammes.
Miel ou melasse,nbsp; nbsp; nbsp; 125 —
2.— Essence de terebenthine, 25 grammes. Acide ghenique liquide, 5 —
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Reglisse,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 125 grammes.
Miel et mölasse,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 125 — (1).
Faire prendre en trois fois dans la journee, et continuer pendant cinq ou six jours et plus, si cela est neeessaire.
Le seton et les deux electuaires precedents, composent tout I'arsenal therapeutique que j'oppose k la Gourme.
Les purgalifs drasliques, administres au debut de la Gourme n'en arretent pas la marche; il semble meme qu'ils favorisent sa metastase vers Finterieur, et particulierement vers le poumon. Dans le tableau, au chapitre mode d'invasim, j'ai inscrit un medecin qui voulut que sa jument, ägee de 8 ans, et, la Tille de cette bete ägee de 3 ans, toutes deux atteintes de la pharyngite gourmeuse, fussent trailees par les electuaires drastiques : la purgation survint, mais aussi la Gourme pulmonaire, qui les fit passer de vie ä trepas.
Je n'ai jamais pu constater l'aclion mpectorante ei modificatrice de l'emctique sur les voies respira-toires, dans la Gourme. J'en dirai autant du sulfure d'anlimoine, du kennes et du soufre.
Les stimulants, les nevrosthenlqucs, les toniques, les fßrrurjineux, peuvent etre indiques ä la periode de declin de la Gourme et pendant la convalescence.
Je laisse le sulfate de soude, le nitrate de potasse, l'oxyde de zinc, tous les sulfates et carbo­nates alcalins, ä ceux qui out la na'ivete de croire que ces substances peuvent agir efficacement contre
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(1) C'est cet elcctuairc, nquot; 2, que j'emploie 1c plus souvent.
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une maladie speci/ique, virulente, et je declare de nouveau, que les medicaments indiques ci-dessus, seuls, m'ont paru agir centre le principe meme de la Gourme.
Lcs fumigatians ne m'ont jamais paru uliles dans le traitement de la Gourme, elles deviennent nuisibles quand il y a dyspnee, meme peu intense, parce qu'elles favorisent I'anhematosie.
TRAITEMENT PARTIC LJLIER A CHAQUE FORME DE LA GOURME.
La Gourme benigne guerit ordinaircment sans l'assisfance du veterinaire, qui, dans ce cas, ne pent que proscrire des soins hygeniques : il taut evitcr le froid, la pluic ; s'il y a complication d'adenitc, appliquer des liniments on des onguonls vesicants.
Cependant, corame la Gourme benigne n'esl souvent que le jWY;/laquo;/t' d'wie autre forme plus dan-gereuse de celte maladie, si Ton estappele au debut, si l'animal est sanguin, l'application d'un seton et l'usage des medicaments ci-dessus indiqu6s, sent mesure de prudence dont le veterinaire ne se repent jamais.
Dans la Gourme grave, si la laryngitc domine et produit de la dyspnäe, il faut appliquer deux petits
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setons, un de chaque cole, sur la gorge ; c'est un moyen certain de faire disparaitre une dyspnöe assez intense en moins de 24 heures.
Lorsque la dyspnee devient suffocante, il faut, sans plus tarder, pratiquer la tracheolomie ; car, si cette dyspnee date de 2 ou 3 jours, le poumon devient le siege d'une irritation causee par I'anhe-matosie, et ce stimulus amenera certainement un fluxus suivi de la formation d'abcös dans cet organe.
La pha/ryngite gourmcuse, lorsqu'elle s'oppose completement ä la deglutition des aliments solides et liquides, peut devenir mortelle, en obligeant ä une diete prolongee, des animaux maigres et peu sanguins.
Le traitement de la laryngite, deux setons sur la gorge sont un excellent moyen pour eviter la formation des abces sous-parotidiens et autres complications.
Les sinapismes et les vcsicatolres, essayes contre la Gourmc grave, ne m'ont pas donnö des resultats satisfaisants; ils ont, le plus souvent, augmentä la dyspnee, la dysphagie et !a dysmasesie.
Contre la bronchüe gourmeme simple, l'emploi d'un double söton au poitrail, ou d'un seton de chaque cöte de la poitrine, m'a toujours reussi; c'est dans ce cas et dans celui de Gourme grave, que l'emploi des ölecluaires produit surtout de bons effets therapeutiques.
La Gourme erraüqm externe exige le traitement applicable ä tons les phlegmons superficiels ou profonds, l'application de pommades, d'onguents, de liniments emollients, maluratifs ou vdsicants,
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selon rindication. Ges foyers purulents sont quel-quefois recouverts par une couche de tissu muscu-laire, comme cela arrive a la pointe de l'epaule : je conseille de les ponctionner lorsque la collection purulente esl bien formee.
Lorsque des ahces se montrent autour de Kanus, il devienl urgent de mettre le malade au vert ou au barbotage, pour rendre les crottins aussi mous quo possible ; il faut encore dans ce but, employer les lavements emollients, vider memo le rectum avec la main, pour 6vitev I'accumulalien des excrements dans cet inteslin et sa dechirure par les efforts ex-pulsifs quo font les malades.
Contre les arthrites et les synovites gourmeuses, les liniments et les onguents legerement vesicants, la pommade de deuto-iodure de mercure au qua-rantieme, röussissent le plus souvent. Un abces dans une gaine synoviale n'est pas un accident redoutable, mais il ne faut pas le ponctionner avant que le pus soitbien forme. Les abces dans les arli-culations du genou ou du jarret, sonl, au contraire, ä redouter ; le plus souvent, ils causent la mort. Ils sonl heureusement rares.
Gourme errallque interne : cette maladie, loca-lisee dans les ganglions bronchiques, est constam-ment mortelle, memo quand eile ne coexiste pas avec la pneumonite.
Gourme erratiquc sous-lombaire : je crois que s'il possible de guerir cetle maladie, e'est seulement lorsque le fluxus morbiiique esl. lout recent, lorsqu'il n'existe encore aueun commencent de formation pyogenique.
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Je trouve dans mes notes deux exemples de guerison de cette makidie :
Au mois de Juin 1853, je traitais les chevaux gourmeux de M. RouSselot, de Trannes. Un cheval 6lait dcjä mort d'un abcös sous-lombaire ; une pou-liche baie, de deux ans, cessa tout ä coup de manger, eut de la lievre, ne toussa point. Ges symptotnes dataient de 24 heures lorsqae j'arrivai; je trouvai celte bete triste, le ventre vide et les flancs crispes; ses reins sent raides et insensibles ä la pression, eile a des coliques legeres, se tient souvent couchee sans se debattre, porte souvent son nez vers son flanc droit ou vers le gauche indilTeremment; aucun Symptome d'enterite ni de pneumonite. En explo-rant, avec ma main, par le rectum, cette pouliche parait tres-sensible .a la pression que j'exerce en haut, vers la region sous-lombaire. Je declarai au proprietaire que cette bete etait atteinle de la meme maladie que le cheval mort quelqucs jours aupara-vant. Je lis ä cctle pouliche une petite saignee par resection d'une partie de la queue, je lui appliquai deux longs setons aux fesses et deux autres qui, commencant en avant des angles des handles, descendaient jusqu'au grasset. Je fus agreablement surpris quand, deux jours apres, j'appris que cette böte allait beaucoup mieux : eile guerit parfaitement.
Pareil cas s'est presente ä moi au mois d'Aoüt 1862, chez M. Perrard, a Chalette, et j'on obtins la guerison radicale par les memes moyens.
La difflculte dans la defecation, le tenesme, les coliques, sont les symptömes qui decelent la presence d'un abces jvofondemenl sltue duns le rectum : avec la main introduitc dans cet inlestin, on reconnait
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facilement cette tumeur. Les lavements emollients doivent etre employes en attendant la formation du pus. La ponciion de cet abces se fait au moyen d'une longue sonde recourbee on simplement avec le doigt.
SOINS HYGIENIQUES.
Les soins hygieniques ne sont pas ä negliger dans le traitement de la Gourme-: pendant les saisons froides, il faut envclopper les malades dans de bonnes et longues couvertures, les placer dans un lieu oil I'air soit pur, mais ti^de, eviter de les exposer au froid, a la pluie, aux brusques change-ments de temperature, leur donner frequemment des boissons blanchies avec de la farine, avoir soin que cos boissons ne soient pas froides. Quand le temps est tres-chaud, il est bon de tenir les malades dans une ecurie oü I'air, frequemment renouvel^, soit assez frais. La purete, la fraicheur de I'air sont surtout indispensables aux gourmeux atteints de dyspnee.
Je ne mets jamais ä la diete les chevaux atteints de la Gourme, je pense que la maladie les y contraint dejä beau coup trop.
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EFFETS DE LA SAIGNEE.
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La medication depletive, la saignee, pour peu qu'elle soit copieuse, produit des effets funestes dans le traitement de la Gourme ; ces effets seront d'autant plus sürement funestes, que les animaux seront moins sanguins et que cette saignee ne sera pas suivie de l'application immediate des selons.
II y a 25 ans, tous les marchands saignaient leurs chevaux au debut de la Gourme; cette saignee faisait presque disparaitre la maladie qui reparaissait quelques jours apres, le plus souvent sous la forme d'arthrites dans un ou plusieurs membres ; guöries dans un membre, elles se montraient dans un autre, laissant, comme trace de leur passage, des mollettes, des vessigons, des oedemes, des infiltrations des membres.
J'ai yu plus d'un bei animal, saigne au debut de la Gourme, etre deteriore par des arthrites, au point de perdre toute sa valeur venale.
Apres avoir parle des effets de la saignee sur les chevaux gourmeux, mais sanguins, des mar­chands, voyons ce qui se passait, apres la saignöe, sur les animaux moins bien nourris et peu sanguins des cultivateurs :
En Mai 1850, je fus appele chez M. Desjardins pour visiter ses chevaux alteints de la Gourme et pour m'entendre avec un collegue sur leur traite-men* : Ge digne confrere, disciple de Broussais, ne
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voyait que des inflammations dans toutes les mala­dies ; la saignee, la tisane, la diete, le barbotage, constituaient tout le traitement de la Gourme et de beaucoup d'autres maladies.
Void dans quel etat je trouvai les chevaux sou-mis ä ce traitement:
1deg; Un gris entier, 3 ans, hydrohemie tellement avancee qu'aucun traitement ne fut essaye sur lui
2deg; Un hongre blanc, 6 ans, est depuis 15 jours alteint d'un cornage des plus ronflants, qu'aucun traitement ne modifia; il fut abattu.
3deg; Un poulain gris entier, 2 ans, lombago avec chancellement de la croupe; le traitement fut sans resultat. — A l'autopsie je trouvai une enorme tumeur formee par les ganglions sous-lombaires enflamm^s, agglomöres avec noyaux purulents dans son epaisseur.
4deg; Une pouliche bale, 2 ans, anemie assez pro-noncee, crampes dans les membres posterieurs, rai-deur des reins; eile mourut dans mon inflmerie d'un abcamp;s dans les ganglions sous-lombaires.
5deg; Un cheval hongrey 12 ans, non saigne, pha-ryngite recente, on lui mit un seton et il guerit.
6quot; Une tres-vieille jument bale ne fut point contaminee.
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TRAITEMENT DE LA PNEUMONITE GOURMEUSE
Gontre la jneumonite gourmeuse, le traitement, si energique qu'il soil, n'offre aucune chance de succes, s'il n'est pas mis en usage au debut de la maladie. Car, dans la Gourme pulmonaire, le pou-mon est ä peine hyperhemie qua deja la formation pyogenique se manifeste dans ce viscere plus rapi-dement encore que dans les ganglions et dans le tissu conjonctif.
II est done urgent que le veterinaire prevoie I'immmence de la pneumonite gourmeuse : une toux a-vortee, une certaine tristesse, l'infdtration jaune grisätre des conjonctives, une acceleration pen marquee de la respiration, le bruit respiratoire exa-gere dans la region supörieure de la poitrine, I'inap-petence, avec absence de tout pbenomene local dans les premieres voies respiratoires, sent les prodromes de cette pneumonite, et e'est sur ces symptömes encore pen dvidents que le veterinaire devra baser son diagnostic et le traitement.
J'ai bläme l'usage de la saignee dans le traite­ment de la Gourme en general et pourtant j'ai pra­tique des saign^es moyennes dans la plupart das cas de Gourme pulmonaire; dans ces cas, je crois que la saignee n'est pas nuisible. Mais j'ai, plus d'une fois, saignc malgre moi, parce que, selon le
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jugement de certaines personnes, ne pas saigner un animal, alteint d'une fluxion de poitrine quelconque, c'est commettre une heresie medicale, et le veteri-naire qui s'obstinerait ä ne pas saigner serait, le cas echeant, accuse de la mort du malade.
J'ai souvent gueri des pneumonites gourmeuses sans pratiquer la moindre saignee, j'appliquais quatre setons sur la poilrine et au moins un au poi-trail. C'est, du reste, ce que j'ai toujours fait apres la saignee et, quand vingt-quatre heures apres leur application, leur trajet etait bien marque par une tumefaction loagitudinale, je pronostiquais la gueri-son du malade avec la certitude de ne pas commet­tre une erreur.
Le seton, dans la gourme pulmonaire, meparait etre le derivalif special, indispensable, car trop sou-vent j'ai ete temoin, dans ma clientele et dans celle de quelques collegues, de la terminaison facheusc de cette maladie traitee par les sinapismes et par les vdsicatoires.
APPENDICE
N0 i.Gourme erratirjue. — Le Iquot; Juin 1879, en rabsence de M. Fandard, mon snecesseur, je visitai chez M. Bourcclat, niarcliand de chevaux ä l'nien-ville, un theval gris (hongre, 4 ans) qui, le 30 Mai, avail presente tous les symptömes d'une congestion
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de la moelle epiniere; par 1'effet d'une saignee aboudante, la maladic a beaucoup diminue. A cokS de ce cheval, j'en remarquai im autre, du m6me poii et du mamp;me dge, atteint de la Gourme benigne saus adenite et portant un seton au poitrail. — La cohabitation du malade avcc nn gourmeux et la teinte pijorjcnique de ses coujonetives me donnerent ä reflechir; Aussi Je declarai a M. Fandard que la paraplcgie de ce cheval devait laquo;Hre un efl'et de la Gourme qui se manifestait sous la forme erratique sous-lombaire, ot que la medication (loplclive ener-gique produirait probableraent des arthrites sur cet animal. — Le 10 Mai, il fut atteint d'une pharyn-(jiU gonrmcuse tres-grave et vcrs le 15 du mamp;ne mois, ime arthrite apparut dans le jarret droit, puis dans le jarret gauche et, plus tard, dans un genou.
Ce cheval fut malade pendant 6 semaines et ne guerit que grace ä la medication la plus energique appliquee intus et extra.
Je cite ce fait parce qu'il estpourmoi le premier exemple de gourme erratique primitive se depla-?ant, apres 10 jours de duree, pour produire la gourme grave.
N* 2.— Non-rccidivitc. — Le 5 Juillet 1879, men suc-ecsseur me prevint quo la Gourme venait de faire invasion dans Tecurie de M. Moret, de Grespy; II resulte de la verification faite sur mon registre, que les chevaux de ceciiltivatcurontete attcints de cette maladie en Juillet 1874. Je me transportai k Crespy, accompagne de M. Fandard.
L'ccurie de M. Moret se compose de 5 cbevaux ct juments nes depuis 1874, d'une pouliche de 2 ans, d'un poulain d'un an, d'une jnment allaitant unpou-
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lain, habitant une eeurie particuliöre mais buvant dans la meme auge quo les aatres chevaux, Deux fhevaux hongres et une jument restent sculcment dc ceux qui ont eu la Gourme en 1874: ils furent kis­ses ä leur place, an milieu des gourmeux et nc furent point attoints de la Gourme, tandis qua les autres, sans exception, eurent cette maladie sous la forme grave ou sous la forme pulmonairc.
N0 5.— Erratique inguinale apres la castration.— Lc 4 Aoiit 1877, M. Dheu, cultivateur a Louze, me pre-senta une jument blanche malade depuis la veillc; je diagnostiquai les sympfömes precurseurs de la Gourme ct j'engageai lc proprictairc a s6parer cette bete dc son poulain arrive ä Tage du sevrage. Elle fut atteinle de la Gourme grave, qu'elle ne commu-niqua pas ä son poulain, grace a une sequestration parfaitc.
Le 2 Mai 1879, le poulain eu question alors dgd dc 2 ans, ful castre par mon successeur, et le4 Juil-let, suppleant de M. Fandard, je fus appele par M. Dheu pour cat animal malade. Je le trouvai triste, sans appetit, avec une forte fievre, les flancs cris-des, les reins inflexibles, marchant difficilement en trainant ses membrcs posterieurs, toussant un peu et les plaies scrotales parfaitement cicatrisecs. En explorant les aines, je trouvai a droite comme ä gauche, une adenite du volume d'un ceuf de poule et dans l'auge une untre petite adenite. Informations prises, ce cheval avait ete mis en contact avec des chevaux gourmeux, traites par mon successeur at par inoi. Le 8 Juillet, M. Fandard ponctionnait sur ce poulain un trcs-petit abces intermaxillaire, at, le 12 suivant deux abces inguinaux enormes.
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IN0 4.— Non-recidivite.— Le poulain dont je viens de parier cohabitait avcc sa mere et une autre jumcnt de 4 ans, qui avait eu aussi la Gourme en 1877 ; toutes deux allaitient chacune un poulain : ces deux petits furent contamines ; Tun cut la Gourme pul-monaire, I'autre la Gourme grave ; ils ne furent point separes dc leurs meres, qui ne presenterent pas le plus minime Symptome de cctte maladie.
N0 5.— Le scion.— Pour tous les setons, je me sers d'une tressc en fil de deux centimetres de iargeur, je 1'imbibe toujours d'un liniment compose d'essence de terebenthine et d'huile cantharidee, parties ugales.
Mon aiguille ä seton a trente-trois centimetres de longueur, mais sa partie tranchante, sa lance, n'a qu'un centimetre de Iargeur ; eile ne pese pas la moitie du poids d'une aiguille ordinaire ; avec cet instrument, je place des setons dans toutes les regions du corps, sans danger d'hemorrhagie. L'ai-guille ä seton actuelle, avec sa lance de vingt-cinq millimetres en Iargeur, est un instrument nuisible et effrayant, propre äproduire des licinorrhagies ot cou-sccutivemenl la gangrene.
Ce n'est pas moi qui conseillerai ä celui qui pose des setons sur les parois pectoralcs, de traver­ser le peaucier et de les faire passer par-dessus la veine thoracique : le scion ne doit jamais traverser le peaucier et doit s'arreter k quelques centimetres au-dessus de la veine.
FIN.
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