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TRÄITE COUPLET DES MALADIES
DU BOBtJP.
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Toulousr, Impiimtrie J'Aug, Heitavlii
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BIBUOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
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llll llll 2855 720 9
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5^ ^
PATHOLOGIE BOVINE
OU Tl^AITE COMPLEX
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PAR P.-B. GELLE,
MEMERE [IE (.A S0C1ETE HOYALE D'Ar,n(ri!r,TURE DE CETTE VILIE ET DE I.ELLE DE MODT.
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Qut cliacun lt;ns(- ce qu*il sail, loul cenuN] iif , ' t rii -,1 f|ne lt;•lt;#9632; ({u'il sait.
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#9632;'' TOME PREMIER.
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mrlN. — r.ibi;airi'e veteiinnire de'MMBAEO-HoZARD,
loiprimeiir, rue äeTEpermA 7.
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Lyon. Vonioiisc
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—, Chez kviit,, Libiwe, nie SC%amp;nmique.
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. — Chez rAuleur,'.ä PEcblc ro£a!e.Velerii;aiie.
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do?naftifual cf tie ßz, Z/a'eiice tyi'fermavrc,
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Sfmotfliiaige quot;iit ma sinrh-f tamp;Xm.
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Une lacune immense existe dans la litterature nieclicale veterinaire, c'est une description aussi exacte qne possible des maladies de l'espece bovine, basee sur 1'experience et la pratique.
II me serait aussi facile de demontrer cette verite, que de pi'ouver I'utilite ainsi que les pre-cieux avantages que I'agnculture retire de VEleve du boeuf, qui est la base de sa prosperite , de sa riebesse et fait partie inberente de la propriete territoriale. Cesont de ces choses si connues qu'en les signalant on s'expose a des rediles fastidieuses. En effet, ne savons-nous pas que I'illustre Bour-gelat avait bien reconnu que Thippiatrique n'etail pas iunique elude qui devait composer I'enseigne-ment a donner aux eleves des Ecoles veterinaires. On voil, dans ses ecrits , qui seront toujours des modeles ä suivre, qu'il voulait etendre Tart aux autres animaux domestiques; mais la multitude de ses occupations et des difficultes, compngnos facbeuses de toute creation nouvelle, qu'il ne put
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VIUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PREFACE.
surmonter , ne lui permirent que de tracer I'es-quisse de cet agrandissement.
Des l'epoque de Bourgelat, pi usieurs maladies epizootiques furent etudiees et decrites avec soin , des-lors , dis-je , les ecrits des anciens veterinaires , ainsi queceux desmedecins qui s'etaient occupes des maladies des brutes, furent compulses pour servir ä l'instruction des eleves. Chabert, suivant les traces de son maitre , continua ces recherches laborieuses; M. Hazard pere , Gilbert et plusieurs autres savans veterinaires de l'epoque, ajouterent leurs precieuses investigations aux travaux des fondateurs des ecoles. Enfin, depuis quelques an-nees , plusieurs monograpbies de diverses maladies du boeuf ont ete publiees par des contemporains. II ne manque done qu'un cadre qui rassemble tous ces precieux materianx, et les presente dans un ordre aussi regulier que l'etat de la science le permet.
Depuis dix ans j'ai forme ce projet ; mais, outre que l'etendue de ce travail m'a souvent fait reculer devant les difficultes qu'il presente, j'ai ete arrete pardescirconstances et des entraves independantes de ma volonte.
J'aborde aujourdbui la question non pas avec la certitude de surmonter ces obstacles, mais avec le desir de faire le mieux que je pourrai. Aux ecrits de mes predecesseurs et de mes contemporains, je joiudrai tout ce que ma longue carrierc , en veteri-
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PREFACE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; II
naire , ma mis a meme d'observer, ayant soin tie reudre a chacun ce qu'il merite, el de faire con-naitre avec franchise et bonne foi les sources oü je puiserai. Cependant, me trouvant oblige de me restreiudre anx citations indispensables a la demonstration des maladies, je ne pourrai tout rap-porter; ma is je proteste ici que c'est sans intentions , sans dcsseins d'elaguer qui que ce soit, encore moins de ravaler le merite de personne. J'ecris pour la science, pour les veterinaires, pour les agriculteurset n'appartiens ä aueunecoterie. Je ne veux critiqner aucun de mes confreres, parce que je crois que, comme moi, tous ceux qui out public leurs observations ont ete mus par des sea-timens bonnetes ; s'il m'arrive quelquefois de diffe-rer d'avis , si je suis oblige de combattre quelques opinions medicales , ce sera sans eiwie d'offenser , et seulement pour relever ce que je croirai etre des erreurs.
J eviterai surtout tout esprit de Systeme ; car , pour devenir veterinaire, j'ai toujours cm devoir faire abnegation de toute theorie exclusive, et baser mes idees medicales sur la pratique : I'expe-rience est un guide assure et pour ainsi dire in-faillible.
Je pbssede une foule de Memoires inedits que je dois ä l'amitie de plusieurs veterinaires , ainsi que des Iraductions non publiees d'ouvrages alle-mands, espagnols et Italiens , quo jc reunirai aux
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materiaux deja indiques. LThabitude du travail , 1 amour de la science, un zele infatigable me mettront sans doute a meme d'amener cette oeuvre ä bonne fin. Si je n'atteints pas completement le but, j'aurai du moins trace la route ; qu'un autre ]ilus beureux ou plus habile perfeclionne mon travail!
Je livre done cet ouvrage aux savans , aux veterinaires, au public judicieux , aux protecteurs de Tart, a\iec la confiance que donnent ties intentions pures , et, comme i'a conseille Montaigne , je dirai ce que je sais, rien que ce que je sais et tout ce que je sais. Puis-je ajouter encore avec le meme auteur : Ceci est wi livre de verite , ami lecteur.
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rATHOLOGIE BOTINE
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TRA1TE COUPLET DES MALADIES
CONSIDERATION PRELIM1M1RES.
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11 est plus facile d'apprccicr la vie (juc tie la bioii flefinir : nous savons qu'une quantlte plus on moins connue de fonctions I'entretienueDt; mais ces actions ou actes physiologiques sont-ils cause premiere ou effet ? C'est ce que nous discuterons. Nous la voyons croitre et s'agrandir, rester stationnaire et enfin decliner, sui-vant que nous I'examinons dans l'une ou l'autrc des trois grandes 6poques de l'existence de l'bpmine et des animaux.
Considöröe sous le point de vue organiquc, eile est entretenue par deux mouvemcns ou actes genöraux , Tun d'assimilation ( digestion , absorption, hematose, circulation, secretion et nutrition); I'autre de desassi-milation (transpiration pulmonaire et cutanee, urines , defecations).
Mais , observee d'un point plus cleve , on voit I'ani-mal se mettre en rapport avee 1c monde cxlcrieur ; il perroit et compare , il juge , et les ados de volition s'accomplissent.
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12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGIE BOVINE.
L'observation des phönomenes physiologiqucs qui cons-liluent ou sont le rösultat de la vie, et cellc des actions diverses de cette s6rie d'organes, executant des fonctions qui ont toutes un but commun et sont dans unc dependancc mutuelle, decele une v6rit6 fondamen-taic, c'est qu'il existe une force interieure , une nature conservatrice , dont le principe öchappe ü nos sens, mais qui, pour tout observateur dC'gage d'id6es thcoriques, est le caractere principal de l'etre organise. C'est cette force qui preside ä la formation de l'embryon, ä la croissance, au devcloppemcnt des organes, par consequent aux actes conservateurs ; qui lutte sans cesse , qui ramp;igit contre les causes de destruction et preside en un mot a la vie. Elle recut tour-ä-tour le nom de nature. archee, äme, principe vital, etc. , etc. ; nous la nommerons forces de la vie. Proclamee par Hyppocrate , dont la doctrine a traverse les siecles, soutenue par Aretee, Sydenham , Stoll, Barthez , Bichat , etc.. etc. , et de nos jours parce que l'art de guerir a de plus bonorable, eile n'a pu etre meconnue par le professeur Broussais lui-meme, le chef de l'ecole physiologique. laquo; 11 est, a-t-il dit, une providence Interieure dans l'organisme, ä laquelle le medeciu qui veut guerir doit s'en rapporter pour les compositions , les decompositions , les depurations des iluidcs et des solides. Cette providence n'est autre chose que les lois vitales dont le secret nous echappe. *raquo;
Loin de moi pourtant de vouloir faire des forces de la vie on vitales, manifestees d'ailleurs par la sensibi-iile et la contractilite , un etre particulier esistant isol6 dans I'economie vivante, pas plus qu'un principe intelligent qui regne sur eile et preside aux fonctions.
D'apres cette formule , la sante parfaite consiste dans
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Discours prüiiminalrp des Annales de Me'dccine P/ij'siologfque. Cahicr tic äicemhre 1852.
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PAtflOLOGiE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 15
rexcculion uormalc de toutes les functions qui la constituent. Toute cause qui peut I'entraver , rallercr et ten-tire a I'aneantir, produit par consequent une maladie qui me semble n'ötre qu'une reaction vitale, une fonclkmnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;W
pathologiquc , reaction qui peut 6tre g^nerale ou locale : gönerale , si ce sont les centres nerveux ou vasculaires,
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qui aient ressen'ti directement le coup de la cause morbifi-que, ou si elles sont produites par un principe pluson moinsdelelero, ayant p^netre par les voies de Tabsorption interne ou externe, qui a vicie primltivenicnt les liquides et provoque aiusi la reaction du cceur et des centres nerveux ; locale, si c'est un viscere deslindi a raccomplisse-ment d'une fonclion qui a 6le soumis a rinfluencc de la m6me cause. Mais une maladie , une reaction pathologiquc geniale peut se localiscr secondairement surtel
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ou tel organe , sur tel ou tel appareil , en raison do leur susceptibilite vitale , suite necessaire de leur preponderance momentanee. De meme qu'une reaction pathologiquc ou maladie locale , bornee d'abord ä un organe, ä un appareil, peut reagir sur toute l'economie et de-venir bientot generate, selon I'importance physiologiquo de cet organe , et par suite , de cette solidarite rccipro-que de tons les orgaues , d'oii ramp;ulte le balancement do leur action, c'est-ä-dire, le tout qui constitue la vie.
Quelle que soit la complication du probleme de l'organi-sation , il ne faut, pour arriver ä la connaissance des vö-ritös pathologiques , qu'une juste appreciation des pheno-menes vitaux qui traduisent le trouble des fonctions. II ne faut considörer la maladie que comme un acte de l'or-ganisme qui tend ä rötablir l'harmonie, qui a un commencement , un etat et une fin ou terminaison , et commo une veritable fonction accidentelle , ou encore comme faction d'nn instrument, d'un organe. Mais le sit^e de cette reaction ,, de cette fonction pathologiquc n'est pas toujours facile a determiner ; il n'a pcut-etre memo pas
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IAnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATIIOLÜGIE BOVINE.
d'existence malerielle, et ressemble aux functions physio-logiques qui, n'etant que des expressions particulieres de la vie , n'ont rien de materiel, de visible et de palpable. On pent trouver la preuve de cette proposition dans ce fait d'anatomie pnthologique , e'est que malgre que beau-coup dc maladies produisent des alterations de texture dans les organes , on observe souvent que les plus aigues ne laissent, apres la mort, aucune trace de disorganisation.
Toutefois, malgre cette maniere d'envisager une mala-die et surtout pour (h'iler des circonlocutions , je dirai souvent qu'elle consiste dans I'inflammaUon de la membrane muqucuse , ou dans celle de la s^reuse de tel ou tel viscere, moins pour determiner posilivement son siege, que pour faire connaitre , autant que possible, sa nature ct I'organe sur lequel a lieu la reaction patholo-gique.
II faut aussi s'expliquer et s'entendrc sur le mot inflammation , quo j'emploierai tres-fnüquemment.
L'inflammalion comme la fiivre, comme toute mala-dic , n'est pas, ainsi que je l'ai deja fait pressentir, uu etre , ni une substance materielle surajoutde ä nos organes , mais bien im acte de la vie. L'inflammation n'est qu'un mode ou un certain degrö de reaction anormale ou palhologique de l'organisme vivant, ou des forces de la vie. II ne faut done pas la chercher sur le cadavre , on n'y trouverait tout au plus que ses effets ; car la rou-geur, le gonflemcnt , la suppuration n'en sont que les resultats 6ventuels.
[/inflammation n'est, ce me semble, qu'un pheno-mene definissable par les actes vitaux qui le caracttri-sent, tels que l'exaltation de la chaleur et de la sensi-bilite, l'acceleration de la circulation , etc., etc.
D'aprcs cette expression des idees fondamentales de ce que j'appcllerai mon syslemc medical, je vais examiner
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PATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;15
d'une manlere gönörale et rapide les causes des maladies, les symptömes et les signes qu'elles prösentent, leur marche, leurs crises, le diagnostic et le pronostic, l'au-topsie , rihdioalion et les divers moyens curatifs ou agens therapeutiques; enßn , la classification que j'ai cru devoir adopter. quot; •
En parlant ici de l'ötiologie , je n'ai pas le projet de trailer ce sujet ä fond, il est stranger a mon travail; je me bornerai seulernent ä quelques considerations gen6ra-les : il est en effet trop de difficultes ä vaincre dans l'etude des causes des maladies, trop de möcomptes et d'erreursa döbrouiller. Les divisions artißcielies , arbitrai-res de causes prödisposantesetoccasionnelles, (Moignees et prochaines, materielles et formelles, cr66espar les auteurs des nombreuses theories mMicales ne sont pas dans la nature. Souvcnt d6menties par I'observation, rarement ap-pröciables et n'ayant pas toujours des effels constans , je pourrais prouver qu'aux maladies splt;5cifiques pres , les maladies les plus disparates reconnaissent souvent les memes causes , tant occasionelles qu'eloignöes. Les maladies ai-gues surtout, quoiqne difförentes, ont souvent une elio-logie semblable; parce quo dans chaque animal il exisle toujours un tissu, un systöme, an appareil de fonction, un organe qui cst plus apte ä recevoir l'influence des causes de maiadie qui agissent sur un des points de la surface interne ou externe du corps. Ce n'est pas que cette partie soit plus faible comme on le dit le plus com-mun^ment; e'est souvent au contraire parce que la vie y est en exces et l'innervation plus active ; car toujours la plus 16gere cause morbide va retentir dans les parties
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* Je dois dire avant tout que les idees mcdicales exprimees dans ces considerations prelimiuaires, sont, en partie , empruntees aux me'de-clns [lalhologistes de cette epoque; j'ai cru devoir faire une application de ces idees ä la medecine veterinairc, c'est-a-dlrc au fruit de nit's observations et de mes meditations.
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10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVIJiK.
qui sont habiluellement le [ilus cxcitöcs cl dans les orga-nes qui fonctioanent le plus. L'observatidn demontre encore que beaueoup de maladies aiguiis se dc'vcloppent sous ['influence des variations atmospheriques , et que malgre leurs sieges divers et les dispositions individuelles , on ne peut m6connaitre leur type commun. Mais ce que je viens de dire ne detruit pas cette proposition de M. Laennec , laquo; que les causes des maladies etablissent des dil'förences plus grandes entr'eiles, au moins sous le rapport curalif, que la nature meme et Tcspecc des lesions organiques locales. *raquo; Elle se verifle surtout dans les maladies oü il existe une alteration du sang , oü le vtHe-rinaire doit s'atfaeher plutot a remedier ä cette alteration qu'ä combattre les pbenomenes inflammatoires, si reelle-ment cette inllammatiou existe ; ce que nous dömonfre-rons en traitant des maladies typhoides.
Una cause morbide ne produit, le plus souvent, une maladie qu'autant qu'elle modifie Tiiinervation de l'or-gane soumis ä son influence, et detruit l'ötat normal de la partie sur laquelle eile agit. Seuleraent alors l'agres-sion de la cause est suivie de la reaction de l'organisme. Si , par exemple, on expose un animal arrivant d'une course rapide et tout en sueur , h faction d'un air froid et humide , qu'il demeure ainsi a l'etat de repos , qu'ob-servera-t-on?D'abord un trouble vague, des symptumes göneraux qui indiqueront une atteinte profonde port^e ä l'inncrvation et ä la circulation , puis. un on deux jours apres , des symptömes locaux et des signes diagnostiques; enfin la lutte s'engage , et alors , que ce soit l'art ou la nature qui triomphe, laquo; les matieres sont öliminees et con-duites au-dehors par les mouvemens vitaux , raquo; pour me servir d'une heureuse expression de M. Broussais.
Mais toutes les maladies no tirent pas leur origine des
* Tiiiite de rAuscullalion, 5quot; ed., loni. 2, pag. iOi.
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PATHOLOGIE BormE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 47
causes externes aurquelles les attribuent quelqucs prati-ciens; on confoit qu'un coup, unc chute, donnent une raison süffisante d'une luxation, d'une fracture et d'une contusion ; inais il est une foule de maladies auxquelles les causes du dehors n'ont que la plus petite part ; et, dans le plus grand nombre de cas, c'est faction des forces internes qui determine les affections pathologiques , telles quelecaneer, les ulceres phagedöniques, les dartres, les affections qui sont dues ä des virus qui se communiquent ou par contact, ou par emanations, ou par effluves , ainsi que toutes les lesions sans causes pröcises, et que pour cette raison on range parmi les affections spontan^es ou spöcifiques.
II existc aussi en medecine humaine, corarae en m6-decine v6terinaire , un echafaudage th^orique sur I'action continue du climat, de la temperature, de l'elövation du sol, de la nature des alimens, etc., etc. , comme causes de maladies , dont on a fait un strange abus. Saris nier leur influence toute-puissante ,il nefautpas, sans renon-cer au bon sens , ramener sur la meme ligne que les v6-getaux , les animaux vertebres et l'homme.
II est loin de ma pensfe pourtant de vouloir nier ce que l'observation et la pratique justiOent chaque jour; car , sc n moi, un seul fait bien constatö balance l'autoritö de cent theoriciens. Peut-on möconnaitre que les pays froids et humides , ceux ou les variations de I'atmosphere sont irregulieres. ainsi que le voisinagede la mer, favo-risent singulieremenl, dans le cheval, le döveloppement de l'affection tuberculeuse, du farcin et de la morve? Que le froid devient cause de maladie, en soustrayant le calori-que et favorisant la congelation ; qu'il dispose aux inflammations des parenchymes , ä l'hydropisie, ä la diarrhöe , aux affections rhumatiques , auxhemorrhagies, etc., etc., et que comme cause occasionelle il pent produire un grand nombre de maladies. Pourrai-je nier que le sys-
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18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVINE.
teme nervcux est violemment impressionn6 par le froid ; que la circulation n'enressent pas demoindres effets, puis-qu'il lui fait 6prouver un ralentissement voisin de la stase , et que, si son action se prolonge , la rate, la veine-porte, les sinus de la dure-mere , les grosses veines de la poi trine se trouvent gorgöes de sang , ainsi que tous les tissus örectiles.
Peut-on möconnaitre l'effet önervant de la chaleur dont I'action continue determine une faiblesse graduellement croissante, enleve au sang ses parties fluides , I'altere dans ses principes constitutifs, produit les fievres typhoi-des et charbonneuses ? Peut-on douter de son action ato-nisantc sur le Systeme nerveux quand on a. observe les mouvemens convulsifs , la gene , l'accölöration de la respiration qui precede la mort des animaux , qui suc-combent sous I'action d'une haute temperature ( 55 a 56 degr^s Rr), chez lesquels la contractility du coeur s'6teint cnfin, ainsi que celles des muscles ? Ph6nomeiies qu'on observe surtout dans les chevaux pris de chaleur.
Une täche importante en mamp;lecine vetörinaire serait d'ötudier les causes des maladies d'apres leur mode d'ac-tion sur les differens appareils de l'öconomie animale. Cette m6thode serait en harmonie avec la classilication que nous avons adoptee ; mais cet examen m'enlraine-rait dans des considerations trop etendues; je n'aborde-rai done point cette question.
Cependant l'ötat des fluides joue un role trop important dans les maladies des animaux domestiques, pour qu'il ne soit pas l'objet de quelques räflexions: ä part I'^tat plöthorique et celui d'anömie qu'il est facile de constater , nous ne pouvons m^connaitre que I'altamp;ration des liquides pent produire beaucoup de maladies , et que parmi les causes qui les modifient, on a signale les effluves des marais, surtout durant les saisons chau-des, epoque oü les eaux tarissent; les miasraes ^manes
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du corps des aiiimnux atleints des maladies typlioides et charbonneuses entassös dans les etables ; ceux qui se d6gagent des cadavres des bestlaux morts de ces maladies et de toutes autres matieres animales en putrefaction, efflnves et miasmes formant autant de foyers d'infection primitifs ou secondaircs , qui se melent a l'air ambiant, et se combinent avec le sang dans l'acte de la respiration. Les gaz hydrogene sulfurö , l'azote , I'acide car-bonique, etc. etc., combines avec l'air respirö , et dont le sang se sature avec exces dans l'hömatose. L'action des causes mecaniques qui peuvent intervertir ou suspendre la respiration, ou plutot empecher la combinaison d'une süffisante quantite d'oxigene avec le sang , d'oü rösulte l'asphyxie : les gaz pröcitös produisent le meme effet d'une maniere subite , ce qui difförencie leur action de celle des miasmes et des effluves qui agissent lentement et peuvent meme quelquefois etre öliminös par les forces röactivcs de la nature. II en est ainsi de l'introduction dans le sang , au moyen de l'absorption , de l'ichor des ulceres gangreneux , de la matiere de la suppuration passee f\ cet ötat dans la phlöbite et surtout la phlöbite uterine ; celle des produits de söcrötion des membranes muqueuscs , älteres par l'c'tat pathologique ; des poisons aclifs , des virus injectes ou simplement absorbs par les plaies et de divers virus spöcifiques, comme le rabique et les vonins. Une alimentation mal saine et de manvaise nature , comme les fourrages avaries, les grains corrom-pus, le son fermentö, vieux et pourri; les planlos des marais sur lesquelles les effluves miasmatiques sont lenus en Suspension par la rosöe deposöc sur ces vögetaux. Les eaux stagnantes et corrompues tenant en dissolution les produits de la decomposition et de la putrefaction des substances v^getales et animales. L'effet de ces alimens et de ces boissons insalubres est d'empoison-ner la vie dans sa source. Enfin l'nsage d'alimens aqueux
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et peu nutrilifs, qui ne fournissent pas un chyle repa-rateur, appauvrissent le sang et cUHruisent l'öquilibre de ses principes ou ölömens constituans.
Les maladies produites par les causes que je viens d'önuniörer, et dans lesquelles il existe une alteration de sang et des autres liquides de l'öconomie, sontcomme raltd'raüon elle-meme, primitives ou secondaires , aiguös ou chroniques; telles sont les maladies typholdes et char-bonneuses, le catarrhe nasal, gangreneux du boeuf; le mal de tete de contagion et sans doute encore la morve chronique passöe äl'etat aigu. La mötrite typhoide, la dyssenterie et le mal de brou ä leur seconde periode, l'empoisonnement par absorption de l'ichor gangreneux ; la pourriture des moutons et peut-etre aussi quelques affections encephaloldes et cancöreuses , etc. , etc. , ce que je discuterai en traitant de celles de ces maladies qui attaquent le bceuf.
L'obseryation et la reflexion m'ont souvent fait prösu-mer que les causes des maladies typholdes öpizooti-ques et enzootiques, ne sont pas loujours aussi appröcia-bles que celles que je viens d'indiquer et n'emanent pas de foyers d'infection connus ; mais , que, semblabies ä celles qui produisent la peste , le cholera , dies ont l'air pour vehicule , öchappent ä nos recherches ; agissent d'une maniere g^nerale sur tous les animaux d'une con-tröe , mais ne determinent la maladie sur un nombre plus ou moins considerable, qu'eu raison d'une certaine disposition individuelle.
3'aicru devoir m'expliquer sur le sens que je donnaisau mot inflammation. Je vais en faire autantpour l'adynamie.
J'emprunterai les idöes justes et savanles de M. Cayrol: laquo; L'adynamie exprime un 6tat de döbilitö, de prostra-raquo; tion de forces caractörisö par un affaiblissement general raquo; de Faction musculaire , independant de toute com-raquo; pression, de toute alteration materielle et de toute
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raquo; affection spöciale , soit du cerveau , soit du prolon-raquo; gement rachidien, soit des nerfs qui en provienneiit. raquo; Dans l'etat particulier de debility et de prostration raquo; des forces qu'on connait sous le nom d'adynamie , i( laquo; y a coincidence , soit comme cause , soit comme effet raquo; avec un trouble des fonctions nutritives qui attaque raquo; la vie dans sa source : plus d'appötit, plus de diges-raquo; tionquot;, plus d'assimilation des substances ing^rees dans raquo; les voies digestives , ou introduites par les autres laquo; voies d'absorption; et, par suite, plus de söcnHions jgt; ni d'excrötions normales; elles p6client toutes, ou raquo; par exces , ou par döfaut, ou par la nature de leurs raquo; produits. Les humeurs les plus douces , telles que les raquo; lames , la salive, le lait, peuvent devenir acres , irritantes , corrosives ; les surfaces naturelles, lisses et humides ( muqueuses ou sereuses , se dessechent et s'echauffent; les excretions intestinales, livröes ä la fermentation putride, engendrent des produits höte-raquo; rogenes , plus ou moins irritans et delöteres, qui im-raquo; preignent tout I'organisme , en m6me temps qu'ils raquo; affectent par leurs propri6t6s chimiques les tissus deli-raquo; cats qui les contiennent ( comme on le voit dans la raquo; dyssenterie et le mal de brou du bceuf, au second raquo; degrö ). L'air n'est pas mieux digörö dans les poumons raquo; que les alimens dans I'estomac : respiration rare, raquo; froide ; appauvrissement et alterations diverses du sang , raquo; qui n'est plus renouvele par les alimens, ni reviviflö i) par la respiration. Et , d'un autre cöt6 , comme le raquo; cerveau ne regoit plus avec le sang ni excitation vitale , raquo; ni matöriaux de nutrition , on voit peu4-peu les raquo; facult6s intellectuelles s'affaisser , et la vie de rela-)gt; tion s'eteindre.
raquo; Enfin la dernierc pöriode de radi/namie est marquee i) par des phenomenes presque cadaveriques, resultant raquo; d'nne pari de rallerotion des liquides, et de l'autre
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raquo; d'une diminution progressive de la cohesion vitale dans d les solides , qui deviennent alors plus ou moius sus-raquo; ceptibles d'imbibition et de dissolution , comme des laquo; corps inertes ( extravasions de sang et de serositt', raquo; engorgemens hypostatiques et des visceres; sugillations, ygt; petechies scorbutiques , congestions et hemorrhagies raquo; passives, mortifications partielles de la peau et du tissu raquo; cellulairc döterminöes par les moindres causes locales, raquo; odeur cadavereuse s'exhalant par la transpiration cuta-raquo; nöe et pulmonaire, etc. etc. ) raquo; Tous ces phenomenes et ces lesions existent dans les maladies charbonneuses, typhoides , le catarrhe nasal gangröneuxdu bcouf, etc.etc.
laquo; Ces phönomenes palhologiques , considörös dans leur raquo; ensemble, constituent la putridite , qui est le dernier igt; terme de l'adynamie, qui } dans ce cas , n'exprime raquo; point l'id^e d'une putrefaction actuelle , mais scule-x raent d'une disposition , d'une tendance plus ou moins raquo; prononct'o ä la döcomposition; ce qui est fort diffö-)gt; rent, et ce qui, loin d'impliqucr contradiction avec raquo; la vio , indique au contraire d'une maniere exaetc raquo; une certnine modification de la vie, qui constitue , raquo; ou , si l'on veut, qui caracterise I'fetat pathologique raquo; dont il est ici question raquo;.
line maladie n'est, ä mon avis , qu'une fonetion acci-dcntelle qui se traduit par des sympiömes , et se juge par des signes. Toulefois le völerinaire , qui ne prer.drait pour guides que les symptomes, pourrait commettre de graves erreurs. ün praticien eclaire appröcie ces phöno-menes vitaux , cherche ü connaitre les antöcödens et les causes ; ajoutc a ces renseignemens ceux que l'anatomie palliologique lui a fourni dans des cas analogues, pour determiner la nature et le siege d'une maladie. II doit onsuite disculcr successivement les diverses methodes de traitement qui y sont applicables , et de ces rechcr-ches döcoule nalnicilemeiil l'indication, Teile est In mnr-
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ehe ä suivre dans l'ötude des maladies, car l'art de gucrir ne doit 6tre qu'une suite de distinctions , de deductions et d'inductions bien 6tablies.
Mais ä faction directe des causes morbides, sur les divers appareils de l'öconomie, il faut ajouter cette v6rlt6 d'observation, que . de l'altöration qui constitue la ma-ladie primitive , rösultent. encore dans beaueoup de cas des lesions secondaires variables, suivant la nature, la fonetion et les rapports sympathiques de l'appareil ou meme du viscere primitivement malade; ce qui constitue des complications que nous aurons occasion de signaler, et exigent, pour fitre discernös de la maladie originelle, un tact qui ne s'aequiert que par Texpörience et l'ob-servation.
II est gönöralement reconnu que , suivant la constitution individuelle, mais surtout l'äge , un appareil pramp;lomine dans l'economie, et que cette apogöe de la vie d'un organe, le rendant plus impressionnable , il est, par cela mamp;ne, plusen butte aux effets des causes morbides; cet etat successif de chaeun des organes ou des appareils aux diverses 6poques de la vie , jend done l'^tude des effets de Tage de la plus haute importance. pour l'ap-prd'ciation des symptömes et des sigues. Dans la jeunesse il existe une force de formation manifest^e par la predominance du Systeme art6riel, l'activitö , la vivacitö de la circulation; le pouls est large, fort et vite , les vaisscaux chyliferes et lymphatiques sont d6velopp6s, ainsi que les ganglions, vers lesquels ils convergent; la tete est le centre d'un afflux de liquides determine par la dentition ; cette stimulation s'etend quelquefois jus-qu'ä l'encäphale , et devient cause pr^disposante de l'hydrocephale , comme on I'observe dans les agneaux; la dentition dispose encore le cheval a la fluxion perio-dique, ä Tengorgement des ganglions lymphatiques de Tätige , ä la gourme ; 5 ret age la concentration des forces
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de la vie existe parfois sur l'estomac et les intestins, ce qu'on remarque surtout dans les animaux sevrös trop jeunes , ou dont !es meres out peu de lait; si les alimens qu'on donne ä ces petits animaux, pour supplier ä l'al-laitation, sont de mauvaise nature et peu appropriös ä la faiblesse de leurs organes , s'ils sont au-dessus de la force digestive, ils provoquent par leur presence une phlegmasie de la muqueuse gastro-intestinale et par suite des ganglions mösentöriques ; phlegmasie qui passe d'autant plus facilement a l'ötat chronique que I'animal est faibleetlymphatique.Elled6g6neresouventenuneaffeciion tuberculcuse du mlt;5sentere et mßme des pouraons. Ainsi ä cet äge, le v^t^rinaire saura que c'est surtout vers la tele , vers le Systeme ganglionnaire lymphatique ct les muqueuses que son attention doit se fixer.
Cependant, il est d'observation que les effets de la dentition sont moins sensibles , moins actifs dans I'especc bovine que dans le cheval. Dans Tage adulte, toutes les parties de l'organisation sont döveloppöcs, la vie s'affer-mit et rösiste avec plus d'önergie aux causes morbides; leurs efl'ets se manifestent par des symptömes plus violens, par des reactions plus intenses; les mouvemens vitaux s'elevent ä de plus hauts degr6s d'cxasperation. A cet age la nature tend ä etablir l'öquilibre entrc tous les organes; la predominance arterielle doit diminuer, puisque I'ac-croisscment cesse; a cette epoque , on observe encore que les poumons deviennent le centre d'une congestion sanguine tres-marqute , aussi est-ce sur ces organes que toutes les causes morbides agissent de preference , puis-qu'ils fonctionnent le plus et que lour vitalite est plus active; de lä , la frequence des pneumonies, des pleurites et la cause du ramolissement des tubercules, s'il en exisle dans leur parenchyme. Alors encore , qnelqnefois , le Systeme ncrvenx ganglionnaire acquiert, dans ccrlains animaux, uo devcloppcmcut d'irrilabilil6 ct d'aclion qui
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produit les maladies des organes digestifs, urinaires et gönörateurs. Dans la vicillesse , il y a döcroissance; les fonctions des organes s'affaiblissent , ils cessent snccessi-vement d'agir : de sorte qu'au dtelin de la vie , l'animal devient chaque jour moins impressionnable, les reactions vitales sont moins önergiques, les pertes se röparent moins facilement. Les maladies de cette ,.6poque sont celles des organes digestifs, du foie , des reins , de la vessie et des organes genitaux , maladies qni se prösentent le plus ordinairement ä l'etat chronique , en raison de l'abaisse-ment de la sensibilite et de la force de reaction. A cette Periode de l'existence , le rhumatisme et la paralysie sont aussi fröquens que les degönörations organiques, par le fait de l'abaissement des forces.
Puisque c'est de Tinnervation et de la circulation que rösultent le sentiment, le mouvement, la chaleur ani-nimale , la nutrition et les secretions; tons lessymptomes fournis par les centres nerveux et vasculaires sont done de la plus haute importance; et l'union intime de tous les organes par les vaisseaux et les nerfs explique au phy-siologiste les phenoraenes de Sympathie et de concomitance qui compliquent si souvent les maladies.
La respiration 61abore les materiaux nutritifs , eile ne pent cesser qu'avec la vie: tout ce qui exprime de la part des organes qui l'exöciitent un 6tat de souffrance mörite la plus scrupuleuse attention.
Enfin , la mort ne pouvant survenir que par l'inlerrup-tion de l'innervation ou de la circulation , ou de la respiration , le plus ou le moins d'alteration de ces fonctions vitales d^cele la gravite de la maladie. II en est de meme des anomalies de la chaleur animale.
Chaque animal porte en lui une puissance de reaction qui lutte contre tout ce qui tend ä detruire ou ä allerer son existence; c'est ä ce fait de la vie quo se rapporlent les mouvemens vitaux que pout observer le veleiinaire
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appelö aupres d'un animal malade; tous tendent ä tra-duirc la souffranco de l'organe sur lequel se passe la reaction on function pathologique , depuis la plaie simple qui ne fait que diviser les tissus , jusqu'aux effets du typhus nerveux qui trouble et aneantit toute l'öconomie. C'est ce fait de la vie, cette force interne qui , apres avoir ressenti l'action de l'influence morbide, reagit contre cette action ; et les phenomenes qui la suivent ne sont qu'une s6rie d'actes lies entre eux par une union intime et une solida-rite constante , qui tendent amp; ramener la function altöree ä son ryihme normal.
Ainsi, plus ou moins de symptomes et de signes pour-ront caract6riser ou signaler une maladie : les rapports qui existent entre les causes, les alterations des fonctions et le mode de reaction, pourront, 6tant 6tudi6s dans un certain ordre , la faire determiner par I'observateur. Mais le fond do la maladie , ce qui fait qu'elle est, c est toujours la reaction ; et le veterinaire devra surtout en mesurcr le degr6 d'importance. Or, le moyen d'y parvenir sera d'etudier l'animal malade avec melhode; ainsi I'cnsemble de l'habitude gent'rale du corps , I'attitude , le facies en un mot, est ce qui frappe d'abord ses sens ; puis , on examine successivement et par ordre toutes les fonctions , lo digestion , la respiration , la circulation ou le pouls; I'innerva-tion , la chaleur animalo , la sensibilit6, los organes des sens , la locomotion ; enfin les socretions , les excretions , la generation , etc., etc. Toutes ccs fonctions scront tour-ä-tour et successivement etudi6es. L'observateur appreciera sans idte precon^ues , chacun des symptömes fournis par les divers appareils pour parvenir ä connaitre celui qui est souffrant et quelle est la fonction alteree ; il cherchera surtout ü determiner, autant que possible , s'il y a augmentation , diminution , alteration ou suspension de cette fonction. 11 ne negligera pas de s'informer de l'elat an-terieur , d'etudier Tage, le temperament, la race, 1c genre
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de nourriture et de travail. Par cctte maniere d'cxplorer et de regarder , on ne sort pas des faits , on saisit, on dis-tlngne les symptömes essentiels et secondaires , on d6ter-mine les signes, on diagnostique , on pronostique avec toute la süretö de jugement possible , parce qu'on reste dans les limites du cercle de la vie. Enfin , dans I'etude commedansla description des maladies , on doit toujours commencer par les symptömes fournis par I'orgune on l'appareil malade ; on passe ensuite a ceux de reaction g6-nt5rale , de circulation , de respiration, etc. , etc.
Je l'ai döja dit; je pense qu'il ne faut considörer I'etat do maladie que comme un acte de l'organisme qui tend ä retablirl'harmonie; qu'on y distingue un commencement, un (Hat, une fin ou terminaison ; qu'il n'est enfin qu'unc fonction accidentelle , ayantle plus souvent son excitant, son organe fonctionnant et partant une matiere ölaboree, ou ce qui constitue la crise. Or, cet excitant, c'est la cause morbide; et s'il ne survenait pas de reaction par suite de Faction de cette cause virtuelle , il n'y aurait pas do maladie. En effet, que de trouble ne doit-il pas resulter de la diminution de Tabsorption de l'oxigene de l'air dans les poumons , lors d'une pneumonite, et de celle de l'absorp-tion des matieres alibiles dans le cas de gastro-anlerite ? Mais ce trouble no doit-il pas se montrer plus grSve encore lors de l'interruption ou de la cessation de l'excretion des molecules qui ne doivent plus servir a la reparation de nos parties ? Ces agens n'6tant pas rejetes doivent revenir sans cesse dans la circulation , et, en y restant, ils allerent de plus en plus faction des organes sains ; mais si ces memes matieres qui compliquent et agravent la maladie n'en-traincnt pas la mort , elles sont rejetees et determincnt par le fait de cette expulsion ce qu'on nomme une crise. Cette crise qui s'opere d'une maniere sensible ou insensible est nöcessairement le iait dc la force mediatrice de la
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nature. Nous en citerons des exemples dans le cours dc cct ouvrage.
Noiis avons dit qu'une maladie se jugeait par des signes: en effet, le v^tdrinaire qui arrive aupres d'un animal ma-lade , doit cherciier a reconnatlre I'appareil ou I'organe qui souffre, a demeler celui qui a 616 primitivement af-fecte et quelle est la nature de son affection. II ne devra pas croire que M oü il apercevra des signes d'irritation, se trouve precisement et toujours le siöge. de la maladie ; car cette irritation n'en est souvent qu'un effet et peut devenir memeun moyen de guörison. 11 cherchera, comme nous l'avons dejä dit, dans les causes, la marche et les
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symptömes de la maladie, ct par tous les moyens d'explo-
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ration tout ce qui peut la caracteriser pour parvenir an diagnosU'c et au pronosttc. Nous avons dit aussi que le vet^rinaire ne devait pas se borner ä la connaissance de I'organe , de I'appareil, et partant, de la fonction lesee. II devra cherciier a determiner s'il y a exaltation de cet acte physiologique , ou un trouble qui peut occasioner Taugmenlation comme la diminution de son activity ou de son produit normal. Enfin si cette fonction est suspen-due ou anöantie, car ces differens ötats de la fonction modifient essentieilcment I'indication curative.
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Le plus souvent, c'est dans l'observalion de ce qui se passe sur Ic vivant que le diagnostic d'une maladie doit prendre sa source; on n'a pas eu toujours des cas identi-ques a observer ; et puis , aprcs tout, les lumieres de l'ana-tomie pathologique recueillies anterieurement ne sont que des accessoires qui doivent corroborer notre jugement. Mais les ph^nomenes vitaux sont toujours, pour le prati-cien observateur, ce qu'il y a de plus general, dc plus etcndu et de plus reel, parce qu'ils renlrcnt dans le do-maine de la reaction pathologique qu'on a sous les yeox.
Toutefois , nons sommes loin de nier l'utilitc dc I'ana-tomie patliologiqiic et les immenses avantages que I'obscr-
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vateur en retire pour le diagnostic et le pronostic des cas futurs. Elle est pour nous le complöment des etudes m6-dicales; et quoique les lesions ne constituent pas a elles seules toutes les maladies , toujours est-il que bien obser-vöes, que recueillies avcc soin , patience ct discernement, elles jetlent le plus grand jour sur la nature et J'essence de l'affection pathologique, et que le praticien enretirera de grands avantages.
C'est dans les epizootics surtout que les recherches d'anatomie pathologique sont d'une utility majeure ; au milieu du desordre turaultueux qui caracterise le plus grand nombre d'elles, ä peine pouvons-nous distinguer les symptömes des signes, car la brute ne peut nous transmettre cequ'elle 6prouve ; et quelle que soit l'öner-gie d'cxpression des phönoraenes vitaux , le cri de dou-leur des organes n'est pas toujours bien tranche , bien significatif; quelquefois I'expression pathologique d'un viscere ou d'un appareil sympatiquement atteint, parle plus haut que le premier mobile de tons les desordres, communemcnt meme I'etat d'abattement, d'affaissement et de prostration des forces masque tons les symptömes ; comment debrouiller ce chaos ? Les lumieres de la Physiologie expliquent mieux I'etat sain que I'etat malade ; l'etiologie ne nous sert pas mieux, car dans le nombre de ces maladies, les causes sont inappreciables. Les recherches cadaveriqucs deviennent done indispensables; souvent, par elles, un horison nouveau s'ouvre devant I'observateur; des symptömes d'abord confus et presque inextricables viennent se classer dans son esprit dans un ordre lumineux. II compare ce qu' il voit avec ce que les recherches hygiöniques , les antecedens et les phenomenes vitaux lui ont fourni de renseignemens, et peut alors porter son jugement avec plus d'assurance , pour en de-duire une indication rationnelle , curative et preser-vatrice.
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C'est done dc la sörio des rccherchcs que nous venons d'examiner successivement que doit se deduire Vindication. Dansces diverses investigations , le vetörinairc cher-chera surtout a connaitre quelle est la marche de la reaction ; il appreciera la mesure et la force de ses efforts; il jugera s'il y a exces ou defaut, pour se determiner ä agir ou ne rien faire ; point important, surtout pour les jeunes praticiens que la demangeaison d'agir domine souvent , tandis que nous leur conseillons, au contraire, beaueoup de prudence dans l'interet de leur reputation. Qu'ils se rappellent sans cesse que tous les phenomenes pathologiques s'operent d'apres les lois de la vie; qu'ils ont on but, et que c'est au v6terinaire d'en calculer la
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malade ä l'influence des causes, s'il a pu les connaitre, il laissera agir ces forces ; si tout presage une fin, une crise heureuse, c'est le cas de l'expectation ; dans le cas contraire , il agira ; et toutc son attention , tout son travail consistera a faire naitre, au moyen des agens qui sont ä sa disposition , des circonstances favorables ä la guerison , cc qui est l'objet de la therapeutique.
La therapeutique s'occupe du traitement des maladies; eile comprend tous les moyens de guörison connus. En
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medecine veterinaire , eile est bornee aux moyens thera-
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peutiques, physiques, pharmaceutiques ct chirurgicaux , que le praticien doit savoir manier avee art: il devra, au-tant que possible et suivant le besoin , tirer en outre nn parti avantageux de Faction de l'air et de la lumiere, de la chaleur et du froid , d'un atmosphere sec comme d'un air humide ; il modifiera , s'il le peut, ces divers agens ; il retirera surtout un grand parti du regime et ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;du genre de travail dans les maladies chroniques.
Quant aux effets des substances et des moyens de medication et de leur maniere d'agir, de quelque fat^on
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qu'ils soient mis en rapport avcc les corps vivans, i!s ne peuvent produire de changemens notables dans l'öco-nomie qu'en imprimant quelques modifications aux solides et aux liquides; ils diminuent, augmentent ou mo-diflent l'action des solides; augmentent, diminuent ou changent les propriötes des liquides , changemens qui peuvent 6tre rapportes a un certain nombre de pheno-menes physiologiques , auxqucls on a donne le nom d'effets, et qui sont immediats ou directs, secondaires et consecutifs.
La maniere d'agir de certains moyens et d'un certain nombre de substances , groupes d'apres les proprietes analogues , a fait distinguer ce qu'on appelle des medications. Consicterecs d'une maniere göntfrale, elles sont ou debilitantes ou forlifiantes, sedatives ou irritantes. II est, en outre, parmi les agens douös de la meme force generale, quelques-uns d'euxqui exercent plus particulie-rement leur action sur certains organes, quelques autres, sur d'autres; on les a nommes specißques. II est encore une mödication perturbalrice , dont la möthode consiste ä troubler, abröger la marche d'une maladie , d^placer le siege de la röaction pathologique par une veritable revulsion.
Pour ne pas prolonger ü l'infini ces considerations genörales , je me bornerai ici ä quelques reflexions sur les Evacuations sanguines et les revulsifs, qui möritent une attention toute parliculiere.
Chabert a traitö longuement des evacuations sanguines; M. Hurtrel n'a fait que reproduire les idees de ce savant praticien. II existe, de mon honorable confrere M. Vatel, un excellent article sur les divers procedös opöratoires , ainsi que sur l'action de la saignöe dans ses elemens de pathologic vötörinaire. Enfin, M. Crespin , v^terinaire ä Paris, dans une notice intitulöe : Quelques Reflexions
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sur la Saignee, ' s'est 61ev6 contre les abus que la theo-rie physiologique a introduit, en mödecine v6terinaire, daus I'emploi de cesmoyenssiutüesetsi puissansquandils soul bicn appliques. 11 restc done röellement peu de choses ä dire sur ce sujet. Cependant il est une \6tM pratique qu'aucune observation, aueune reeberche cadaverique ne sauraient renverscr: il existe deuxespeces d'inflammations, les inflammatians vraies, Tranches, oü la saignöe fait mer-veille; et les inflammations fausses, les phlegmasies chro-niques, celles compliquöes d'affections nerveuses, malignes et adynamiques que l'on expliquera comme l'on voudra et que la möthode antiphlogistique exaspere; de mßme que l'on rencontre dans la pratique des phlegmasies locales externes qui cedeut ä I'emploi des emolliens, tandis que d'au-tres ne se resolvent que par les Stimulans. Ces propositions une fois etablics et reconnues , i! est facile de conce-voir pourquoi la saignee est favorable dans certains cas de tetanos, et que dans 1c plus grand nombre eile augmente le spasrae et devient nuisible. Pourquoi la saignee, qui a ete funeste et mortclle dans certaines epizootics typholdes et charbonneuses a ete au contraire reconnue utile et van-t6e dans de semblables occurrences par beaueoup de v6te-rinaires , non-seulement comme curative , mais encore comme preservative? Cost qu'en general on a mal diffe-rencie la nature de l'inflammation et meconnu I'etat d'al-töration du sang dans presque toutes ces derniercs maladies; qu'on ne les a considörees que comme des gastro-enterites , chose vraie peut-etre dans quelques-unes et fausse au contraire dans le plus grand nombre : encore faut-il dans ces maladies typhoides raisonner I'emploi de ce moyen , avoir egard amp; la pöriode oü elles se trouvent au temps de l'inflammation , ä I'etat des
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* Journal Vcloriiiaire., thcorique et pratique; calner de Jiiillet 1850, Mai et Septembre 1851.
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estomacs, etc., etc. Dans nombre de ces öpizooties , j'ai rencontre plusieurs fois des bestiaux dans cat 6tat prd-curseur que Gilbert a si bien Signale; alors je dcbarrassai d'abord les estomacs par la diete , les tisanes et. les la-vemens ömolliens , dont j'ordonnai l'emploi jusqu'ä sou-plesse du flanc et ramoliissement des excremens ; ensuite, dans l'intention de pröveuir le developpement de ccs reactions g6n6rales si rapides , si tumultueuses , qui jettent 1'animal dans une stupeur et un accablement toujours mortels, je pratiquai une saignee g(5n6rale plus ou moins copieuse suivant Tage et la constitution individuelle ; je prescrivis ensuite les breuvages amers et aromatiques avec addition d'ac6lale d'ammoniaque ä la dose de 4 ou 6 onces, r6p6tes pendant quatre a cinq jours et quelquefois meme deux fois par jour. Par ces moyens, ainsi que par I'assai-nissemcnt des 6tables, l'emploi des fourrages de bonne qua-lite , des boissons salves ou vinaigrees, j'arrötai ccs maladies et pramp;ervai beaucoup de bestiaux. Mais toutes les fois que l'adynamie 6tait immlnente , je regardai la saignee comme mortelle.
La saignfe est d'un effet salutaire dans la plupart des maladies du boeuf, sansdouteä cause du developpement de son Systeme veineux etparliculierementde celui de la veine porte, en raison de l'immense quantity dc sang qui revient de ses vastes organes digestifs, ce qui explique la frequence de l'hcpatite essentielle ou secondaire. Cependant quelleque soit l'utilile des evacuations sanguines dans I'espece bovine , non seulement pour eviter ou arreter les progres dc I'inflammation , mais encore pour s'opposer aux stases sanguines si frequentes dans les maladies de ce mammifere et particulierement dans les affections typhoides , toujours est-il qu'il faut avoir egard , pour la quantity du sang ä tirer ä l'etendue du thorax, ä la constitution individuelle, ä Tage, au cliraat, au genre de nourrilure , ainsi qu'au
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d(5veloppement ou ä la concentration du pouls, h Vipo que de la maladie et au degre de lösion de la fonction ou de l'appareil malade. 11 faut surtout employer la saign^e en temps opportun, car eile est presque toujours funeste quand eile est tardivement pratiqu^e, meme dans les maladies inflammatoires ou eile determine le passage h I'etat chronique. J'ai exercö long-temps la m^decine v6tö-rinaire dans le Poitou , j'ai aussi vu quelques bestiaux malades dans le Languedoc ; j'ai reconnu que Ton pou-vait faire aux bceufs de la Gascogne et d'une grande partie du Midi des saign^es qui tueraient infailliblement ceux du Poitou , de l'Anjou et de la Bretagne.
Je ne pense pas que la saign6e entraine un effet r6vul-sif, comme on I'a dit long-temps; je crois qu'elle retablit ^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I'^quilibre entre les organes, en sollicitant I'absorption ca-
pillaire dans la trame des tissus. Toute Evacuation sanguine süffisante döveloppe l'action oscillatoire des vais-seaux; sous son influence le sang est röparti 6galement dans tous les organes , d'oü la resolution des congestions sanguines et la mkessite de la repeter jusqu'ä souplesse et regularity du pouls.
Le lieu oü Ton pratique la saignee n'est pas indifferent: dans les maladies graves, on doit. apres avoir fait une saignee generale , localiser le plus possible les Evacuations sanguines. 11 est reconnu que la saignEe ou plutftt I'ar-tero-phlebotomie pratiqute sous la queue du boeuf, a des effets avantageux dans le tournis produit par Tencö-
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phalite , la gastro-arachnoidite et surtout dans la paraplegic essentielle , comme dans la paralysie gastrique a laquelle ces animaux sont si sujets. Les evacuations sanguines sont surtout indispensables dans les boeufs jeunes et en bon etat; on doit etre plus circonspect, plus avare de sang dans ceux qui sont tres-gras , que dans les bestiaux en bonne chair; cet etat moyen entre la maigreur et robcsite etant le propre des animaux sanguins.
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Je lerminerai en disant que si les Broussaisiens ont abus6 de la saignte , il est maintemant des vöterinaires qui la proscrlvent avec trop de sprite , sous le pro-texte que les cas ou il y a trop de sang sonl tres-rares et les inflammations franches difficiles ä determiner. Ces raisons toutes sp^cieuses et qui tiennent aussi a un esprit de Systeme, auront peine ä convaincre les vötd-ri-naires observateurs et praticiens, qui savent tons qu'une Evacuation sanguine, faite ä propos, est un moyen Wroique.
II est essentiel de bien s'entendre sur le sens ä attacher aux mots revulsion , derivation. Cette medication impor-tante merite done de fixer un moment notre attention, tant h cause de l'usage frequent qu'on en fait, que pour ses resultats avantageux.
Je ne vois , ä dire vrai, nulle difference entre la revulsion et la derivation; e'est toujours de leur action sur la sensibilite que dependent leurs effets; et e'est en I'exci-tant, la provoquant que les medicamens agissent, ces deux actions ötant des conditions essentielles de toute revulsion; effets qui peuvent avoir lieu de la peau d la peau , du derme aux muqueuses, du tegument externe ä d'autres organes, de muqueuse a muqueuse, de mu-queuse ä d'autres organes et d'organe h organe. Mais dans tons ces cas, e'est toujours une modification de la sensibilite qui constitue la revulsion. Cette maniere d'en-visager cette medication est toute d'observation et de pratique ; eile indique au veterinaire les diverses manie-res dont il pent la provoquer et la determiner. II con-cevra tout d'abord que , pour qu'elie ait lieu , il faut que la sensibilite des centres nerveuxsesoitconservee, qu'elie ne suit ni trop exaitee , ni trop aneantie, et le plus pres possible de l'etat normal. L'agent revulsif agit sur I'organe sur lequel on I'applique comme une cause morbide; il modifie son innervation, agit directement sur
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eile , excite , irrlte et produit une veritable phlegmaamp;ie, une fluxion morbide; met en jeu les sympathies et par ce moyen change l'ötat pathologique de l'orgaue qui est malade , produit le deplacement, la resolution oa l'absorption de l'irrilatloo ou de la phlegmasie que Ton veut döplacer ou faire disparaitre.
Le veterinaire n'oubliera pas la part que les sympathies qui lient les organes , ainsi que le role important que la sensibilite cöröbro-spinale et la ganglionnaire jouent dans la production de la revulsion; et si l'expö-rience a prouve I'importance de ce moyen , eile a aussi consacre que la senamp;ibilite qui en est la premiere condition , ne devait etre , comme je viens de le dire, ni trop exaltöe, ni trop affaiblie , pour en esperer de bons ramp;ul-tats; et que plus cette sensibilite etait voisine de l'etat normal, plus cette action revulsive etait possible, facile , prompte et salutaire. L'experience a prouvö encore que la revulsion n'6tait efficace que dans les maladies qui avaient ete primitivement locales; partant nulle, et meme parfois nuisible dans les reactions patbologiques gen6ra-les. En traitant des maladies typhoides ct charbonneuses, je prouverai que les sötons, les trochisques, tant vanlös par Gilbert comme moyens preservatifs et curatifs , sont sou-vent dangereux. J'ai remarquai, dis-je, dans ces cas, que j'obtenais de meilleurs effets des sinapismes , lorsque j'avais besoin d'opörer une rövulsion , que des sötons. Les engorgemens que determinent ces exutoires passent presque toujours ä l'ötat gangreneux , tant il est dangereux dans ces maladies de raettre le sang en contact avec I'air. 3'ai vu , dans les maladies typhoides , les incisions , les plaies des saignees , de simples 6gratignures , presenter tres-promptement tons les caracteres du sphacele. II •est reconnu encore que pour agir efficacement, la revulsion n'a pas besoin de produire un degre d'irritation egal ä celui dc la maladie b combattre ; 11 faut seulement
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qa'elle soit provoquee sur une surface plus large , et son action plus long-temps r6p6t6e. Mais il est esscntiel, avant l'emploi de la revulsion, que rirritabilitö generale soit diminuöe et ramenee le plus pres possible de son rythme normal; autrement l'action excitante du r6vulsif toutne , sans nul doute, au profit de l'irritatiori pathologique.
Le vötörinaire observateur remarquera facileraent qu'au debut de la maladie les revulsifs doivent ßtre apppliquös loin du si6ge de la röaclion; tandis qu'a son summum., il les faut placer le plus pr^s possible de l'organe malade. Ces mädicamens topiques serontaussi ötablis tres-voisine-ment du mal dans les maladies chroniques.
Enfin, l'action revulsive pouvant 6tre provoquöe sur la peau et sur les muqueuses , il faut, dans la premiere m6-thode , avoir 6gard h la possibilite de Oxer et de mafntenir lerövulsif, k la sensibilitö spöciale des diverses regions de la peau et a l'abondance du tissu cellulaire sous-cutane. Dans le second cas , nous devons dire qu'on a trop exalte la sensibility de la muqueuse gaslro-mtestinale, et par-lant, trop n^glig^ d'y provoquer des revulsions salutaires, surtout dans les cas des maladies de l'encöphale et du poumon ; l'etendue immense de sa surface libre permet de delayer beaueoup le medicament et de donner par consequent plus d'extension a son action.
Je viens de dire que la possibilite de maintenir le medicament revulsif sur la peau devait etre prise en consideration. Tons les veterinaires savent avec quellesdifficultös on fixe les vesicatoires et les sinapismes aux fesses, au poitrail, aux faces laterales de l'eucolure des grands ani-maux; surtout dans les maladies on il existe beaucoup d'agitation . comme le vertige par exemplc. Pour obvier a cet inconvenient, j'ai plusieurs fois employe , avec suo ces , les setons , avec les modifications suivantes, sur le boeuf et le cheval: je prolongeais le plus possible retendue du seton, ayant soin d'abord de tondre le poil dans une
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surface assez large, je faisais ensuite l'ouverture et la
contre-ouverture; et apres avoir trempö le ruban de fil
dans l'essence de thercbentine, l'avoir roulö dans la pou-
dre de cantharides , je l'introduisais avec precaution sous
la peau, au moyen d'une aiguille un peu large; de sorte
que la meche y passait facilement, sans que la poudre de
cantharide , qui le recouvrait, ne tomMt. Ce seton ainsi
passö, je recouvrais toute la surface de la peau environ.
nante avec de la moutarde en poudre delayöe dans de fort
vinaigre, application que je faisais renouveler tous les
quarts d'heure en frictionnant fortement. Par ce procM6,
fort also ä mettre en pratique , j'obtenais sur le cheval
comme sur le boeuf, en trois heures , un engorgement
considerable qui produisait one puissante revulsion. Je
pouvais scarifier ces tumefactions, si une saignöe locale
lt;Hait n6cessaire, ou y maintenir une irritation prolong6e,
ainsi qu'une suppuration abondante par l'emploi de l'on-
guent basilicum, animö par la poudre de cantharides.il
est inutile de dire qu'il convient de fixer l'animal de
maniere a ce qu'il ne puisse mordre, lecher ou dechirer
les surfaces du corps ou Ton a passö les setons et appliqu6
le sinapisme.
Je n'ai plus ä ajouter a ces considerations pr^liminaires quo quelques reflexions sur le temperament du boeuf et sur la sp6ciaiite de la pathologie bovine, que je crois n6cessaires pour faire comprendre toute ma pensee sur cette brauche de la medecine v6t6rinaire.
La preponderance d'un ou de plusieurs systemes ou appareils organiques, determine le temperament qui est ou sanguin , ou nerveux, ou musculaire , ou lympha-tique, suivant que Tun ou l'autre de ces systemes pr6-domine; il est mixte s'il y a association ou predominance de deux systemes. Tels sont les tempöramens sanguin-nerveux , sanguin-lymphaliquc, etc., etc. Cette disposition donne a chaque homme, h chaque animal, une phy-
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sronotnie qui le caracterise et dopend des divers degres de döveloppement dont chaque partie dominarite estdouöe; eile influe sur rorganisation tant en santö qu'en maladie; mlt;.is avec cette condition , que ce caractere , cette influence sont compatibles avec la conservation de la vie et de la sante. Mais raalgrö que le temperament individuel semble 6tre congenial et transmis par les parens , tou-jours est-il que dans le plus grand nombre de cas, il est acquis et depend de l'action des causes ext^rieures, comme I'air, les alirnens, le climat, le genrede travaux, etc., etc.
Cependant on ne peut nier qu'il n'existe des animaux qui r^sistent ä toutes ces influences et conservent toute leur vie le type originel, surtout quand ils ne sont soumis ä l'action de ces modifleateurs qu'apres leur entier dövelop-pement.
Le tempdrament est encore modifiö par l'äge , en rai-son du röle que remplit successivement chaque appareil de fonetions dans la scene de la vie,soit£lI'6poquede l'accroisse-ment, soit ä celles de l'apogöe ou du decroissement; car ce n'est qu'a l'äge adulte qu'il est parfaitement dessinö. Ces considerations sont d'autant plus importantes que le lem-pörament devient une cause pr6disposante tres-active dans les maladies, et qu'il y a entre le temperament et les maladies une liaison teile que l'on pourrait considörer l'af-fection morbide comme le plus haut degre du premier.
Je ne ferai point ici la description des diverses variötes des tempöramens dans les difförens animaux domestiques, ne devant m'oecuper que de l'espece bovine.
Les v6t6rinaires out ömis des opinions diverses sur le temperament du boeuf; beaueoup ont oubliö qu'il n'y avait dans ce cas rien d'absolu, que tout etait relatif. En effet, les uns, considörant la predominance et le developpement du Systeme lymphatique , l'abondance dlaquo; tissu eellulaire, le peu de developpement du thorax , l'amplitude de l'ab-
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dornen , la constitution lache qui caract6rise certaines races de bötes ä grosses cornes, ont pensö que tons ces animaux ctuient d'un temperament essentiellement lym-pliatique. D'autres, etudiant cet etat physiologique sur cerlaineraquo; races plus heureusement conformöes , comma cclles du Midi, dont le thorax est amplement construit, le Systeme veineux hepatique tres-döveloppe , et les vaisseaux plus nombreux dans la circulation gönörale que dans le cheval, puisque quclques veines sont doubles dans le bceuf; que dans ces races l'energie vitale est tres-pro-noncce ; ayant egard surlout aux bons effets des Evacuations sanguines dans les maladies qui les affectcnt, ont prötendu y reconnailre le type du temperament sanguin. Cepeudant si nous considerons la petitesse du cceur eu egard au volume du corps de l'animal, le developpement mediocre du Systeme arteriel, avec la multiplicite, I'eten-due du Systeme vasculaire lymphatique et l'abondance des tissus celluiaires et graisseux , nous dirons avec quel-ques autres ecrivains veterinaires , que le bceuf est d'un temperament sanguin-lymplialique, et que dans certains animaux ou plutot ü certaines öpoques de la vie, il s'y associe une predominance nerveuse tres - appnkriable. Quelle que soit la haute opinion que j'ai des idees mödicales et physiologiques de Tun de mes honorables confreres, je ne puis admettre un temperament san-guin-veineux; car la predominance de l'arbre veineux ne pent 6tre que la consequence de celle des arteres, le Systeme sanguin Etant un. Je puis errer, mais il me semble que , comme je viens de le dire , l'abondance des tissus cellulaire et graisseux , l'energie vitale toujours moindre , toutes choses 6gales d'ailleurs dans le boeuf que dans le cheval, les habitudes lentes de cet animal, la tendance qu'ont ses maladies t passer ä l'etat chronique, la difliculte qu'eprouve la suppuration ä s'etablir dans les abecs, les setons demontrent evidemment l'association de
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la prödomincincc plus on moins marquöe du Systeme lym-phatique sur I'appareil vasculaire-sanguin, ct prouvc I'exis-tence du tempörament mixte que je vicus de signaler,
Mais le becuf 61ev6 dans des prairies basses, qui ne fournissent que des herbes aqueuses et peu substantielles, doit avoir nßcessdrement un sang peu riche en fibrine, elredouöd'une constitution lAcheet d'unefaibiesse d'önergie vitale qui le font diff(5rer essentiellement de ce-lui des montagnes de l'Auvcrgne , et de ceux du plateau de la Vendee, des plantnreuses vallees de la Normandie et des riches bassins de la Garonne et du Lot.
La castration des males, faite a l'age de six ä ncuf mois ou un an modilie singulierement aussi le temperament du boeuf , diminue son energie vitale, y determine une predominance iymphatique que seconde souvent une nourri-ture peu substantielle.
Le temperament nerveux ayant plus d'affinite ä s'unir avec le Iymphatique que le sanguin , forme un temperament mixte qui est le propre des jeunes betes ä corne, veaux et genisses, ainsi que celui de beaucoup de vaches.
On observe aussi dans le boeuf certaine predominance du Systeme osseux, caract6ris(5e par le volume extreme du squelette, parses formes massives et anguleuses; parl'6-paisseurdeia peau, parlarudessedupoil,parlescornesmal plac^es, avec peu de facility et de lenteur dans l'engrais-sement, qui constitue le beeuf dit de haut-cru. Tandis que ceux dit de nature , ont les os petits, mais denses , le Systeme musculaire , cellulaire et adipeux tres-deve-lopp6s; ilspresentent des formes extamp;rieuresarrondies, gra-cieuses, la peau souple, le poil soyeux, les cornes bien placees et tournees en lyre , avec une grande facility h s'en-graisser. Ces idiosyncrasies m6ritent tonte l'attention du veterinaire sous le rapport physiologique et pathologique.
Les tempöramens ne modifient pas seuls l'action des forces vitales; souvent I'exercice plus ou moins actif de
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lelle ou teile function devient une cause de variation: et de modification dans l'ensemble des actes physiolo-giques ou vitaux , comme nous I'avons dit en parlant de l'Age. Cependant, cet 6tat ne produisant le plus ordinai-rement que des changemens plus ou moins marques dans l'ensemble des functions, nedoitpss 6tre consid6r6 comme un derangement rtel de la sante , mais seulement une disposition ä teile ou teile maladie, que le vd'terinaire doit savoir apprtcier pour pouvoir indiquer les moyens de les prevenir, ou encore pour diagnostiquer avec justesse dans les maladies si insidieuses de l'espece bovine.
Cetteremarque nous conduit nöcessairementä parlor de la specialitede la pathologic du boeuf, c'est-ä-dire des caracteres particuliers de ses maladies et des symptömes qu'elles pre-sentent, comparativement avec celles qui affectent le che-val; differences dues principalement au temperament des betes bovines, a la disposition de leur appareil digestif,
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aux erreurs de regime , et enfin , comme dans tous les
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animnux, ä la domesticity. Aussi, les maladies les plus fr6quentes dans le boeuf sont-elles celles des organes de la digestion , ainsi que nous le prouverons en traitant des spöcialites ; elles forment a elles seules une grande partie de la pathologic bovine , en raison sans doute de l'exces-sif d(5veIoppement de ces visceres , a la privation d'ali-mens verts, sou vent remplac^s par des substances plus
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appropriees aux facultes du proprietaire qu'aux besoins de l'animal, qui occasionent des dörangemens , des alto-rations de la digestion , augmentös souvent par des tra-vaux intempestifs.
Nous avons signal^ l'union de l'influence nerveuse au temperament sanguin-lymphatique ; e'est cet etat mixte qui explique la frequence des affections nerveuses primitives ou secondaires , telles que les paralysies, les vertiges , letournis, si frequensdans l'espece du boeuf et quicom-
|nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pliquent si souvent les flegmasies gastriques. II en est
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ainsi de la frequence des syncopes duranl et apres la sai-gnäe. C'est sans doute cet 6tat physiologique qui predispose les veaux , les taureaux., les genisses et quelques vaches au typhus nerveux, et les boeufs adultes au typhus pestilentiel ou Gevre des boeufs de Hongrie, que les veterinaires regardent comme special a cette race ; tandis que le charbon ou fievre adeno-nerveusede Pinel, avecses Enormes tumeurs gangreneuses, attaquede preference les boeufs des marais dans lesquels existe une predominance lymphatique plus marquee.
La predominance lymphatique inn6e ou acquise , veritable etat de faiblesse constitulionnelle, aide ä expliquer aussi la frequence de 1'affection tuberculeusedans leboeuf, ainsi que la tendance des phlegmasies ä passer ä l'etat chronique , ou a se terminer par I'induration, le squirrhe , le cancer , suivant les organes malades. Elle fait concevoir le pen d'effet ou plutot la lenteu.r avec laquelle agissent quelquefois les sötons , les sinapismes , les vamp;jicatoires , ainsi que I'impossibilite d'amener a suppuration les tumefactions produites par les trochisques.
Ne serait-ce point aussi au temperament mixtelympha-tique-nerveux , ä l'atonie generale , que serait du l'ätat adynamique qui complique et rend parfois si funestes la dysenteric , le mal de brou , la metrite, le catarrhe nasal , etc., de l'espece bovine?
Enfin , les maladies de ces animaux ont presque toutes un caractere trompeur qui en impose facilementaux jeunes v6t6rinaires. Un calme trompeur , une espece d'insensi-bilitö , de stupeur m^me , masquent les affections les plus graves , surtout dans les inflammations des organes digestifs , telles que I'enterite, la dysenterie, etc. ; le froid excessif , la concentration du pouls et une fausse appa-rence d'absencedetoutesdouleurs, indiquent, auconlraire, au pralicien toute la gravity du cas.
Les maladies charbonneuses et typholdes ^pizootiques
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et cnzootiqucs, pramp;entent souvent aussi des symptömes insidieux qui peuvent faire meconnaitre leur veritable caractere, surtout dans leur principe; aussi le v6t6ri-naire a-t-il bcsoin de beaucoup d'experience et d'habi-tude d'observer ces maladies , pour eviter des erreurs de dyagnostic et de pronostic qui pourraient nuire ä set reputation.
Je dois aussi signaler ici avec quelle facility la susceptibility nerveuse s'exalte dans le boeuf , sous rinfluence d'une excitation et d'une irritation pliysiologiques ou pa-thologiques. Je decrirai des affections spasmodiques et meme tamp;aniques compliquant la gastro-enterite ; d'au-tres essentielles et dues ä ^es causes plus ou moins ap-präciables.
J'ai parle , en traitant de la saignee, de la frequence de l'hepatite primitive ou secondaire dans les maladies de l'appareil digestif; il est presumable que cette disposition est due au developpement considerable du Systeme de la veine porte et de l'appareil secreteur de la bile. J'ai constat6 aussi que les boeufs jeunes et vigoureux , que ceux abondamment nourris et dans lesquels la predominance sanguine est Evidente , on observait que les maladies dontilssemontraientatteints (Haientplusaiguiis,plus fran-chement inflammatoires ; que la reaction vitale 6tait plus active et qu'elles avaient meme souvent un caractere he-morrhagique, telles que I'apoplexie , les pleuro-pneumonie, les coups de sang sur les poumons, les ent6rites ou sur-aiguiis ou apoplexie intestinale, les entcro-ndiphrites, la splenite sur-aiguö ou sang de rate , etc., etc.
L'ordre que j'ai suivi dans ces considerations pnMimi-naires dans lesquelles j'ai reuni les id(5es mödicales des savans ä mes vues pratiques, indique la marche que je me suis tracäe pour la description des maladies. Je ne
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cherche point ä me frayer une route nouvelle , ni ä 6cha-fauder un sysleme medical ; mon but, en profitant des ir
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IraVaux des ariciens v(H6rinaires et des fails publics par les modernes, est de m'instruire ä leur 6cole, de röunir ü leurs observations eliniques , celles que j'ai eu occasion de faire , pour en tirer des inductions , des consequences pratiques qui puissent etre utiles aux veitärinaires, et faire de mon ouvrage une nouvelle source d'6tudes pour l'ave-nir; car, dans la mödecine d'observation, tout se lie et s'enchaine , les v6rit6s pr6sentement demontrees pour-ront servir de base ä celles que Ton acquerra par la pratique. Au surplus , essenliellement praticien , je m'atta-cherai ä ramener la medecine vcülerinaire a cette simplicity d'expression , dont le but est de faire connaitre l'etat du travail de reaction des forces vitales et mödicatrices; pour mettre , comme je l'ai deja dit, le v^terinaire ä meme de juger s'ii doit s'en fier a leurs efforts. les r^primer ou les solliciter. Cependant, je suis loin d'avoir la pretention d'atteindreä la perfection ; trop d'incerlitudes existent en m6decine pour y parvenir , et le peu d'identite du sujet sur lequel s'exerce l'art de guerir prete trop a I'erreur , de sorte que je m'estimerais heureux si quelques verit6s pratiques utiles ä la science surgissent de mon travail.
La classification des maladies est plus importante en medecine vet6rinaire , sous le rapport de leur etude, que sous celui de leur traitement; leur nomenclature facile , quand il s'agit d'affections simples et locales, presenle , au contraire , de grandes diflicultes pour les maladies complexes et g^n^rales, comme les maladies typhoides, par exemple. Mais comme il me fallait un ordre, qu'il fallait me fixer ä un point de depart, alors, considerant quo le v6t6rinaire doit, comme le m^decin, explorer les maladies par ordre de fonctions, je les ai classees ainsi, non par esprit de Systeme , puisque j'ai fait ma profession de foi et declare que je n'etais ni Broussaisien, ni Organicien , mais parce que cette m^thode m'a semble plus facile, et partant, moins döfectueuse. Ainsi, l'enserable de ce traitt'
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ne formera qu'une collection de monographies sp^ciales, dont l'ordre des publications est ainsi (1x6 : 1deg; appareil digestif; 2deg; circulatoire; 3deg; respiratoire ; 4deg; secramp;oire ; 6deg; nerveux; Gquot; sensoriel; 7deg; locomoteur; 8' gönörateur. — Appendice. Maladies accompagntes de l'alt^ration du sang , corps strangers, etc. , etc.
(
Je devrais , pour döerire largement mon sujet, mettre en töte de chaque livre traitant des maladies d'un appareil , one esquisse tres-rapide de son anatomie et de sa physiologic, ainsi qua des effets que produisent g^nöra-3nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lement I'exaltatlon , I'augmentation , la diminution , la
perversion , la suspension , l'extinction partielle de cette fonction , sous le rapport pathologique , comme moyens d'assurer le diagnostic et l'indication; mais ces considerations m'entraineraient trop loin , je les bornerai ä l'ap-pareil digestif des ruminans , en raison des nombreuses differences qu'il präsente compart; a celui des autres ani-maux , tant sous le rapport de sa structure, de ses actions physiologiques , que de ses maladies.
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LIVRE PREMIER.
MALADIES DE L'APPAREIL DIGESTIF.
Considerations generales sur I'Anatomie, la Physiologie et la Pathologie de cet appareil, dans les ruminans.
Quatre amples et volumineux visceres, d'une texture musculo-membraneuse , qui sont le rumen , le reseau, le feuillet et la cailiette , une masse intestinale peu volu-mineuse, eu 6gard aux cavit^s gastriques , composent les organes les plus importans de l'appareil digestif des ruminans. Ceux de prehension des alimens, de mastica-
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tion, d'insalivalion et de deglutition , ont. dans ces ani-
maux, beauooup de ressemblance avec ceux des autres
herbivores; de sorte que les differences essentielles que
presentent les organes digestifs de Bisulques , existentnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . '#9632;
principalement dans la structure , la forme et les fonc-
tions des visceres charges de la digestion gastrique on
chylification. An surplus, les trois premiers de ces esto-
macs ne sont consideres par quelques anatomistes que
comme des renflemens desophagiens, tandis que la caii-
lette tapissee par une muqueuse absorbante et exhalantenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\
serait le principal organe de cette fonction.
Chacun de ces estomacs est compost, ainsi que les intestins , de trois membranes : h I'externe peritoneale, de nature s^reuse , veritable modification du tissu cel-lulaire general, les recouvre incompletement, protege, soutient les vaisseaux et les nerfs qui les alimentent et les animent , devient encore le siöge d'une s6cr6tion perspiratoire qui facilite les mouvemens, les glissemens qui existent entr'eux et les intestins. Elle est en outre susceptible d'une ampliation instantanöe , due autant aux replis qu'elle präsente qu'a son elasticity; 2quot; la moyenne ou charnue , veritable muscle creux, formte de faisceaux blancMtres, prösentant deux plans ou couches de fibres disposees en sens contraire; eile forme le corps de ces visceres , fait subir une douce pression aux alimens qu'ils contiennent , leur imprime un mouvement peristallique qui favorise la chimification, la chylification , I'absorption et la d^fiication. Des faisceaux charnus qui regoivent, suivant leur forme , les noms de piliers , de bandes , de cols, de sphincters, fournissent des points de depart et d'appui aux fibres musculeuses, pour la contraction de chaque organe. D'apres cetle disposition croisöe des plansnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I
fibreux et la convergence de leurs faisceaux vers les piliers et les bandes charnues, il r^sulte que, dans le rumen, tout tend, au moment de la contraction , a porter vers
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roesophage tout ce que contiennent les divers comparti-mens de cet estomac ; 5deg; la muqueuse ou villeuse, veritable tegument Interieur, tapisse la face interne du tube alimentaire depuis la bouche jusqu'ä l'anus. Douöe d.'une sensibility speciale , mais variöe, eile exhale, absorbe et devient l'agent essentiel des fonctions des divers visceres quicomposent cetube. Un öpithelium qui, dans les rutpi-nans , s'etend depuis la bouche jusqu'au feuiliet inclusive-ment, recouvre cettc membrane et en modere lasensibilite. Enfm des vaisseaux , des nerfs , des couches de tissu cel-lulaire entrent dans la texture de cet appareil.
La panse ou le rumen , viscere immense, occupant les trois quarts de la cavite abdominale , est de forme ovoide aplatie de dessus en dessous, divisöe en deux sacs, le droit et le gauche, qui sont dölimitös par une scissure mamp;liane , plus marquee, plus reguliere ä la face sup6-rieure. Cc viscere qui touche par sa partie anterieure au diaphragme et s'etend jusques dans la cavite pelvienne, est place obliquement de gauche ä droite , de maniere que son sac gauche occupe toutc la region du flanc du möme cöte , s'applique sur les parois internes de cette partie de l'abdomen , tandis que le droit, plus inKrieur , pose sur les parois inferieures du ventre, et laisse ä sa face sup6-rieure , un cspace triangulaire, repondant au flanc droit, qui est occup6 par le feuiliet, la caillette et les intestins. La panse est en rapport par sa partie anterieure droite avec le foie ; a gauche, avec la rate qui est anssi accclöe au bord lateral et un peu antörieur du sac gauche , pcs-terieurement, dans le bassin , eile touche la vessie dans le male et l'ut^rus dans la femelle. Elle präsente en avamp;nt et en arriere des lobes in^gaux separ6s Tun de l'autre par la continuite de la scissure superieure qui s'etend ensuite ant^rieurement et post6rieurement sur la face in-förieure de cet estomac. L'extr^mit6 anterieure et superieure du sac gauche, qui est le plus gros et le plus
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allongö, rcgoit Tcesophagc etsc continue en bas de cclui-ci, avec le reseau. Los cavites inlt'rieures du rumen sönt analogues ä sa forme exlörieure; il est parlage en deny, grands reservoirs repondant aux sacs gauche ef, droit, qui sont deiimilts anl^iieuremeiit et postörieurement par deux cloisons charnues nommöes piliers et qui respondent au fond des scissures inlerlobulaires; chaeun de ces piliers fournit cnsuite des bandes charnues qui circonscri-vent les lobes et separent chaque sac lateral en trois cavi-t6s; cependaut, comme la cavite moj enne s'ötend trans-versalement du sac gauche au sac droit, il n'existe reellement quo cinq comparlimensintörieurs dans la panse. La face interne de ce viscerc est recouverte de nombreux mamelonsde formes diverses, mais presque genOralement applatis sur les deux sens , conoides ou myrtiformes , tons noirs et durs ; plus abondans, plus forts sur la face in-ferieurc et aux cotes de cet estomac. Ils sont susceptibles de se redresser , se herisscr, se contractor , et sont aussi, ü n'en pas doutcr , des organes de söcrölion.
Deux ouvertures placecs l'une au-dessus de l'autre existent ä VextcüaM anterieure du sac gauche du rumen; la premiere , superieure on oesophngienne, en forme I'en-tree; eile nc se dilate que pour laisser passer les substances alimentaires, qui sont degluties, ou qui remon-tent pour la rumination ; eile forme , dans ce dernier cas . une excavation infundibuliforme qui devicntd'autant plus grande que 1'oesopliage est tire en avant; nous verrons plus loin que cette disposition determine le volume do la boule alimentaire qui va subir la rumination et facilite son ascension dans la bouche. La seconde ouverture. I'in-fericure , plus grande et toujours beante , aboutit dans le röseau ; eile presente , ä son bord inferieur , une cloison semi-lnnaire , formant une valvule en fer ä cheval , obli-quement placee, ayant ses deux extremiles ou angles la-teraux, tournes en baut. Sa disposition opposee A celle
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de l'oesophage fait qu'en sc contraclant eile ramp;Mcit. di-minue l'etendue de la communication qui exisle entre les deux estomacs , ce qui coopere , aide a l'ascension des ali-mens dans la beuche , lors de la rumination.
L'oesophage se continue ensuite ä la droite de l'orifice superieur, pour former la gouttiereoesophagienne, quielle-möme se prolonge jusqu'i la caillette etötablit la communication des quatre estomacs entre eux. Cctle gouttiere presente deux portions , la premiere , dite brauche oeso-phagienne, suit la partie superieure du röseau , c'est-ä-dire sa petite courbure ; eile y forme un canal incomplet, lisse , 6troit ä son origine , mais augmentant de largeur jusqu'au feuillet. II est forme par deux cordons ä base charnue, nommes levres de la gouttiere, quise terminent ä angles obtus ü l'originc du feuillet, cn se conlournant de dessous en dessus , et laissent entre eux une petite ouverture arrondie. a la favour de laquelle les matieres les plus divisees franchissent le reseau pour arriver au feuillet. En se contraetant et s'appliquant l'une centre l'autre, ces levres forment la gouttiere , retierment les substances alimentaires et les empechent de tomber dans le reseau, l'ouverture formee par l'ecartement de ces levresetant tournee du cote de la cavite de ce viscere et de celle de la pause. La seconde portion de ce conduit oecupe la partie inferieure du feuillet dans toute l'ötendue de sa petite courbure , pour se terminer ä l'origine de la petite courbure de la caillette , c'est-ä-dire a l'orifice antö-rieur de ce quatrieme estomac. Cette portion de la gouttiere , sur laquelle le feuillet semble etre a cheval, est divisee dans toute son etendue par des cretes ou lames longitudinales, ä bords denticulfe qui s'^largissent et deviennent plus unies en s'approchant de la caillette oü la gouttiere forme une grande ouverture arrondie. Chaque laquo;onduit ou crßte qui la sillonne repond aux prineipaux groupes des lames du feuillet et porte en avant un gros
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tubercule, espöce d'öperon qui dirige les alimens enlre les lames du fouillet, seconde l'action des lubercuies cornes dont celles-ci sont garnies et dont les usages sent do faire remonter les alimens entre ces lames. La gouttiere est done ouverle ä sa partie inferieure sur la petile cour-bure du röseau et sur la panse ; tandisque, par unchan-gement de disposition et le contournement de ses ievres, eile est ouverle ä sa parlie supörieure sous la pelüe cour-bure du feuillet; disposition dont nous signalerons la necessity , ainsi que les inconveniens.
Le röseau ou bonnet, second estomac, le moins volu-mineux , de forme arrondie , un peu courbe sur lui-meme de bas en haut, se trouve situö entre le diaphragme et le sac gauche du rumen, sous l'insertion de l'oesopliage et sur le prolongement abdominal du sternum ; se continuant ä gauche avec le rumen, superieurement et ü droite avec le feuillet. II presente une face anterieure, une pos-törieure , deux courbures, une grande ou införieure et une petite ou supe-rieure, repondant ä la petite courbure du feuillet placke pour ainsi dire sous eile. La cavite in-Wrieure analogue ä sa forme extörieure präsente dans toute l'ötendue de sa surface des cellules hexagones for-mees par sa membrane muqueuse et Tepilhelium, chaque grande cellule en renferme de plus petites ; toutes sont garnies d'une multitude de petits mamelons formant une surface chagrinee , disposition qui augmente l'amp;endue de sa surface secretante.
La forme du feuillet differe peu de celle du röseau ; il est cependant plus long et moins arrondi; courbe sur lui-meme de haut en bas, il s'applique parsa petite courbure , savoir: ä gauche , sur le reseau ; ä droite , sur la base de la caillette et se trouve situe obliquement du cötö droit de l'abdomen , entre le foie et le sac droit de la panse. On y reconnalt une face anterieure touchant au foie et au diaphragme ; une postörieure, aecolte au
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rumen. Une grandc courbure arrondie. convexe, flxeeä la caillcltc et au rumen par un prolongement de l'öpi-ploon. Une petite courbure faisant suite ä celle du reseau , mais dans une dispositiou inverse. Sa cavitö intörieure prescnte dans sa petite courbure la seconde partie de la gouttiere oesophagienne , limitee par les deux orifices de ce reservoir ; I'anterieure repondant au reseau , la pos-terieure ä la cailletle. Des lames membraneuscs disposces par groupes , fixdes ä la face interne de sa grande courbure , mais libres du cotö de la gouttiere , remplissent cet organe. Ces lames qui semblent, au premier aspect, appartenir ä la membrane muqueuse et a I'epithelium , f-t;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;contiennent des faisceaux musculeux , bien apparens dans
le boeuf et qui (imanent de sa membrane charnue. Chaque groupe compose de plusieurs lames de grandeur variable , offre dans le milieu un feuiilet central , impair ; le plus grand est accompagne symötriquement de chaque cötö de feuillets graduellcment plus petits , mais qui sont separes eux-memes, ü leur base , par une lame mince ou espece cnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de crute denüculöe. La disposition de ces groupes, difle-
rens entr'eox par le nombre et la grandeur de leurs feuillets , est teile qu'ils s'accommodcnt a la forme arrondie-ovalaire de cet estomac et qu'ils forment du cöt6 de la petite courbure une multitude de gouttieres oü s'enga-gent et sont retenus les alimens poury subir faction tri-turante et dölayante de cet estomac. Ces lames qui sont
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plus C'cartd'cs du cöte de la caillette, sont parsemees de mamelons coniques , pointus , courbesen crochets d'avant en arriere et de bas en haut , d'autant plus gros et plus sieves qu'ils sont plus voisins de l'orifice du reseau ; par cette disposition , ils ont la propriiMe de retenir les alimens libreux et de les allirer !c long de la grande courbure de cot estomac et entre les lames precitees.
La caillette , veriiablo estomac, conoide , allongte , courböc en arc de gauche ä droite et de bas en haut, se
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trouve obliquement placke ü droite, entre !e diaphragmcnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I' ?;
et le feuillet, sur le sac droit du rumen , sur lequel e!Ic
est fixee par la continuitt' du prolongement de röpiploon
qui fixe aussi le feuillet. Elle prösenle deux faces , unc
anterieure qyi touche le diaphragme , tandis que la pos-
Wrieure est appuy^e sur le sac droit du rumen. De cesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i*
deux courbures, I'inferieure ou la grande, de forme con-
vexe , est fixee ä l'öpiploori. La superieure ou la petite , de
forme concave , est aussi attachöe , par l'epiploon , ä la
scissure supörieure du rumen. Son extrcmite anterieure,
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la plus grosse, forme la base de cet estomac , eile est
attachöe aussi h la petite courbure du feuillet par l'6pi-
ploon; tandisque que la posterieure et superieure , dilepylo-
rique , est (Hroite , allong^e , contourn^e en baut et en
arriere sur la face superieure du rumen. Sa cavit6 inte-
rieure , tapissee par la muqueuse, depourvued'epithelium,
estvilleuse, absorbante , exhalante, douee d'une sensi-
bilit6 organique ; eile präsente une multitude de lames
molies emanant de la face inlerne de sa grande courbure ,
fibres du c6t6 de la petite , plus mullipltees A la base de
cet estomac oü Tune d'elles, plus large , fait fonction
de valvule. Toutes ces lames, [formöes par des replis de.
la muqueuse, ont pour objet d'augmcnter l'etendue de sa
surface. Cette membrane reflete une couleur jaune ver-
datre ; son 6paisseur est moindre que celle de l'cstomac du
cheval ; eile est molle, pulpeuse et mince dans le veau et
la gönisse , ainsi que dans le mouton. De ces deux ouver-
tures, I'inferieure qui se trouve a sa base about it dans
le feuillet, tandis que la posterieure et supörieuro , (er-
minee par le pylore, ne se fermc Jamals entierement; eile
est pourvue d'un gros bourrelet oucravalecirculaire.doue
d'une sensibilit6 organique, pks marquee que dans los
autres regions de ce viscere , aussi la verrons-nous
etre le si6ge du squirrhe et du cancer; eile s'ouvre
dans le duodenum et donne passage ä la pate cliymcusenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; :,
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54nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVINE.
resultant de l'action de la caillette sur les alimens.
La disposition de ces quatrc visceres ou estomacs est lelle, qu'ils communiquent tousles uns avec les autrespar leurs petitcs courbures , au moyen de la goutliere oeso-phagicnno, ainsi que nous l'avons döjä fait remarquer.
Les rameaux nerveux qui se portent aux estomacs du bccuf et des autres ruminans, sont fournis par le pneumo-gastriqne et le trisplanchnique. Je vais faire une description succinte du premier , et ne parier du second qu'en ce qui a rapport i l'innervation des organes digestifs.
Le pneumo-gastrique , nerf vague ( dixieme paire en-cöphalique , huitieme dans I'homme), prend son origine centrale, dans leboeufcomme dans le cheval, sur les parties laterales et moyennes du bulbe rachidien, c'est-ä-dire des corps olivaires en grande partieet despyramides superieures ou corps restiformes, par plusieurs filets qui se r^unissent pour former uncordon assez grosquisortdu crane par I'hia-tus occipito-temporal, avec la neuvieme et onzieme paire ou accessoire de Willis. Mais, en examinant attentivement le pneumo-gastrique du bceuf ä son origine , on voit dis-tinctement queles racines de la onzieme paire ou accessoire , se confondcnt avec celles de la dixieme ou pneumo-gastrique , avant que celles-ci p6netrent dans le ganglion nerveux qui se trouve constamment, dans le cheval et le boeuf, a l'origine du nerf vague , et que ces deux paires de nerfs, dixieme et onzieme, apres avoir franchi ce ganglion, ainsi que le canal rachidien, restent inlimement unies dans un trajet de six a sept centimetres.
Le pneumo-gastrique , apres s'etre söparede la onzieme paire, cnvoie des filets au ganglion guttural, des rameaux pharyngiens et d'autres ä Tariere cephalique , mais il fournit particulierement deux nerfs laryng^s sup^rieurs , un antcrieur , plus gros, qui donne souvent un filet pharyngien , et un poslerieitr , plus petit et plus long.
Mais ce qu'il y a lä de remarquable dans le bceuf;
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e'est que ces deux rameaux s'anastomosent avec le recurrent ou laryi)g(5 införieur, savoir: le rameau posterieur , moins volumineux, mais le plus long , avec un cordon qui parait venir du recurrent. Cctte anastomose , qui est plesueuse , a lieu a la hauteur des premiers cerveaux car-tilagineux de la trachee-artere , par-dessus et en arriere du larynx. Le cordon larynge supirieur ou ie plus gros s'unit au recurrent ou laryngd inferieur , au moyen d'un rameau venant de ce dernier, qui passe sous le cartilage thyroide pour aller s'unir avec ce nerf larynge superieur et anttirieur. L'anastomose de ces Irois filets destines pour le larynx, forme un plexus situe en arriere de cet organe et sous l'origine laterale de la trachte , d'ou nait un cordon retrograde qui rampe sur la surface inferieure de I'cesophage et s'y ramifie.
Chaque cordon principal des deux pneumo-gastriques suit la gouttiere jugulaire de l'encolure, accolö au tris-planchnique qu'ilaccompagne. Arrives aux ganglions cer-vicaux inferieurs, les nerfs vagues se söparent du tris-planchnique, Tun et l'autre fournissent des rameaux au plexus tracheal, au plexus cardiaque ; mais le pneumo-gastrique droit envoie particulierement un gros filet aux oreillettes du cceur. II ömane aussi de ees nerfs, niais ä des points differens de cette region , les deux laryng6s inferieurs ou recurrent droit et gauche. Les deux pneu-mo-gastriques vont ensuite former le plexus bronchique;; ils regoivent chacun en cet endroit un rameau nerveux trisplanchnique venant du plexus qui entoure le ganglion; cervical inferieur, naissant quelquefois de ce ganglion lui-meme, comme nous Tavons vu en Kvrier 1857 ; mais le plus communement du premier, du dcuxieme ou du troisieme ganglion de la portion thorachiquedu trisplanchnique. Ce petit nerf, qui va rejoindre le plexus bronchique et concourt h le former , se porte obliquement, traverse le muscle sous dorso-atloi'dien, arrive sur les parties-
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•quot;gt;lt;gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVINE.
laterales de i'aortc , y forme un plexus pourvu d'un petit ganglion, d'ou naissent les filets de communication qui se rendeiit au plexus broncliique, tandis que les autres se dis-tribnenl dans raorleetrcesopliage. Gelte description confir-me la döcouverteimportantcfaiteenlSööparM.IIngier*.
Les deux pneumo-gastriques , apres avoir formö le plexus bronchique, concurremment avec les rameaux ve-nant du trisplanchnique , se tcrminent par les deux nerls ccsophagiens , qui paraissent etrc la continuation des cordons principaux; le droit tbrmant l'üesophagien supericur, et le gauche , l'ccsophagien inKrieur! mais ces deux nerfs s'envoient reciproqucment des rameaux anaslomoliques dont la disposition est teile, que chacun des CEsophagiens apparlient egalement aux deux pneumo-gastriques.
Le nerf oesaphagieii införieur , le rnoins volumincux , traverse l'ouverture diaphragmatique et gagne le re-seau ; arrive sur cet estomac , il fournit de suite un petit rameau situe ä gauche et en ibas, qui passe entre le dia-
#9632;lt;*
#9632;lt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; * En rlisscquant, durant I'liivec de 1857-38, pour one lecon ,
1c uerf IrisplaDcliniqne dans lo cbeval, uons avons reeimnu qu'il pnrlnlt laquo;In plexus, ou plulöt du gnuglion cervical inferieur , un filel nervi'ux qwi se porlait raquo;u nerf drapbragrnalique et concouralt a le former en s'iinlssant au rameau venant des raclnes iufcVieures lies sixieme et septiume paires cervicales.
Nous avons vorifie plnsieurs fois dans le Lceuf, la chevre et le clieval, la piesenrc de ce nerf , dont personne n'a encore .;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; paile; de'couverte qui coincide avec celle de M. Hugier, etdonnc
ä presseatir tont ce iju'il y a de vital dans la fonclion de la respi-
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ration.
A la seance de la societe^maloniiqne de Paris, du 20 aoüt M23, )gt; M. Hugiei piesenla uue helle präparntion des plexus pulmouaires, raquo; ou il ddmontra que des fdels einanes de chaque groupe lateral raquo; viennent former mi reseau maniieste en s'anasloniosant entre la raquo; liacliee et l'o'sopliage arcolees ä cc dernier , des branches email nees de Lauastomose flu nerf vague avec le premier ganglion raquo; lliorachique, descendeot au-devanl de l'aorte et vout se rendre an raquo; plexus pulmonaire et au nouveau plexus oesophagien. raquo; Ce fait se Uouve cousigud dans tons les jonruatis scienlifiques do I'epoque.
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phragme et la face antericurc du bonnet, se porte ä lu face posterienre du foie , dans la substance duquel il se ramific , aiusi quo dans la vd'sicule du fiel. Arrivö ä l'ori-gine du canal choledoque , ce petit rameau se reunit ä un (ilet du trisplanchnlque qui accompague Tariere hepati-(jue ; ils torment alors ensemble un plexus dont los nerfs qui eil emanenl penetrent dans le parenchyme du foie, accompagnent l'artere hepalique, tandis que le rameau de continuity suit le canal choledoque jusque dans la portion duodönale de l'inlestin giele. Je dis que ccs lilets nerveux composes pönelrent ensemble dans la substance du foie, en suivant les organes de l'appareil seerö-tcurde la bile, jusqu'a sa termiiiaison dans le duodenum. 11 cxiste unc disposition ä peu pres semblablc dans 1c cbicn.
3'ai dit que le nerf cesopliagicn inferieur arrivait d'abord sur le reseau, oü il formait deux plexus sans reccvoir au-cuns rameaux nerveux elrangers; de cet estomac , le cor
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don principal gagne la grande courbure du feuillet, oü il
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forme encore des ramifications plexueuses , et va enlin se terminer sur la grande courbure de la caillette par un
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plexus considerable. Dans ce trajet, cet ccsophagien four-nit les rameaux suivans: iquot; du premier plexus qu'il forme sur le reseau pres de rcesopliage, divers nerfs superieurs et anterieurs qui se distribuent, les uns sur le reseau , les autres sur le rumen , autour de la terminaison de l'oeso-phage ct dans la scissure inferieure et anterieure de cet estomac , pour se repandre sur son sac gauche ; deux autres filets gagnent aussi cette scissure anterieure , pas-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.: p sent entre les deux lobes ct se ramifient sur la face antö-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I rieure de la pause ; 2deg; d'un autre plexus que cet oosopba-gien va former sur le niseau , partent encore cinq ou / B six rameaux nerveux qui gagnent le feuillet et-se dislri- ' . buent dans ses membranes ; 3deg; d'un plexus existant sur le feuillet cmancnt plusieius filets qui se repandcnt sur
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ce viscerc ; 4deg; enfin , du plexus terminal que nous avons dC'ja dit existcr sur la cailletle, sorlent divers nerfs dont la majeure partie penetre dans cet estomac ; d'aulres vent au pyiore et quelques-uns a I'inteslin
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grele.
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L'oesophagien superieur, le plus considerable. est situ6 cntre l'aorte et l'ocsophage ; il penetre avec ce dernier dans rabdomen , gagne la face supd'rieure de la pause , et forme alors un vastc plexus qui s'^tend sous les ver-.:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;tebres lombaires dans une longueur d'environ neuf
centimetres. Pour former ce plexus, qui a pour centre un ganglion nerveux , l'oesophagien superieur rccoit plusieurs cordons trisplanchniques venant du plexus coe-liaque.
De ce plexus cardiaque ovi les deux genres de nerfs s'entrecroisent, se melent, partent les rameaux composes suivans : l0qualre cordons ant6rieurs, ayant une origine unique, gagnent le feuillet, le reseau et les sacs ante-rieurs du rumen; un d'eux va du feuillet et du rumen aux deux courbures de la caillette; 2deg; plusieurs rameaux lalöraux qui se portent h droite et a gauche sur les sacs du rumen , ainsi que vers roriflce oesophagien ; quelques-uns de ces nerfs s'anastomoscnt avec des filets venant de Tasophagien inferieur ; 5deg; des cordons qui se dirigent en arriere et ä gauche et vont se repandre sur le sac gauche de la pause ; 4deg; de la partie postörieure de ce plexus sor-tent d'abord trois ä quatre nerfs plexueux aussi, qui sui-vent la scissure superieure du rumen , accompagnent les arteres , gagnent la scissure postörieure et inferieure de cet estomac, en se ramifiant dans les parties environ-nantes; 5deg; enfin , du meme point, mais un peu au-
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dessus des rameaux prt'eedens , sortent un ou deux
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cordons Wanes applatis qui se rendent dans les plexus coeliaque ct mesenterique.
La caillette rccoit, outre les nerfs que nous veaons
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d'indiquer , des ramcaux retrogrades venant de l'intestin grele *.
Les organes de la digestion dans les ruminans , re^oi-vent done , 1deg; des nerfs simples venant directement des pneumo-gastriques par le cordon ocsophagien superienr; 2deg; des nerfs composes plexueux et ganglionnaires ema-nant de Poesophagieb supericur , ainsi que du plexus coöliaque qui forment ensemble le grand plexus cardiaque supericur que nous avons decrit. Remarquons, en outre, dquot; que des filets nerv^ux recurrens et composes remontent des inteslins greles ä la caillette, ä laquelle ils fournissent
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do nombreux cordons plexueux qui se ramifient dans sa grande courbure ; 2' qu'un rameau uerveux pneumo-gas-trique , venant de l'oesophagien inferieur , se porte au foie , ä la vesicule du fiel , accompagne son canal excre-teur jusques dans le duodenum, non seulcment dans le boeuf, mais encore dans le chien, animal pourvu, comme le premier, d'une vösicule biliaire , tandis qu'une semblablc
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* Ce tpie je viens dc dire sur 1'origine du pDeumo-gastrique laquo;e se trouve (ins dans I'aiiatomie velerlnaire dc M. Girard. II en est Sememe, Iquot; de'l'anastomose plexueuse des re^nrens et des laryn-ges sii] ericurs toule speciale an bceuf; 2quot; des cordons Irlsplanclini-ques se repdant an plexus bronchique, signales par M. Hugierraquo; 3quot; de la dlsposllion pailicnlicre de chaqne nerf OESopliagien ä leur arrivec anx estnmacs; 4quot; (In rameau nervetix venant de l'oesophagien inlericur se retidanl ä l'appareil secreleur de la bile et dlreclement
ä la vesicule biliaire. Rourgelat neu a pas dit un mot. On lit dansnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '.
Laberc-Blaine, tome 2, page 112, notions fondamentales de lart veterinaire: laquo; La paire vague composcc de ces deux nerfs (la I0enbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;#9632;:
igt; et la11e) sort du crane , apres cela , le nerf acccssoire se separe,
)gt; ou les Irenes rcunis des deux nerfs fournissent line brancbe quinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; :#9632;•
)i s'unit avec le nerf intercostal ( trisplanchique ) , el va se distri-
)gt; buer aux muscles, et aus diverses parlies du pharynx,du Larynxnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;' raquo;,#9632;'
ygt; el ä la partie supärienre du cou. raquo; Notez quid ce veterinaire an- lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gt;
glais ne parle que du cheval. Eu general, meine , tons ces autears out pen parle du bceuf.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' H
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COnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVINE,
disposition n'existe pas dans I'espece 6quine qui ne possede pas ce reservoir.
li faut avoir dissöque tons ces nerfs et les avoir studies plus d'une Ibis pour s'en faire une idee cxacte. On est (Honne do la quaiUitö innombrable de leurs Tilets plexueux. dont la reunion et rcntrelaccment sous la membrane pö-ritoneale forme un röscau admirable , d'oü partent une multitude de lilets nerveux fins, capillaires et plexueux qui penetrent dans les membranes de ces visceres.
Le ramcau ocsophagien inKrieuriae porte surtout aux trois premiers estomacs , ä part quelques fdets qu'il en-voie au foie et ä la caillete ; tandis que les nerfs complexes d'inanant du plexus formö par l'cesophagien superieur et des rameaux trisplanchniques se portent principalement ä la caillette , aux intestins et en quantite moindre a la pause, au reseau et au feaillet.
Si nous considerons la repartition de ces nerfs d'une maniere generale, nous verrons que le rumen parait en rccevoir le plus , surtout vers la cravate et la gouttiere ocsophiigienne ; puis le feuillet, la caillette , le reseau et I'lntestin.
Si les trois premiers estomacsdes ruminans ne sont quedes organes de transport, de broyement, d'atlönuation et d'im-bibition, et si la dissection prouve qu'ils recoivent bcaucoup plus de nerfs pneumo-gastriques et simples , tandis que la caillette ou le veritable estoraac , ainsi que les intestins , organes oil se passent la chymification , la diyli-ficalion et l'absorption du chyle, regoivent, au contraire, plus de rameaux nerveux ganglionnaires ou trisplanchniques , ne pourrait-on pas presumer, avec M. Brächet, de Lyon , que les nerfs pneumo-gastriques, outre leurs usages d'unir les deux centres nerveux et d'etre encore nerfs respirateurs, animent, dans ce cas , la puissance muscu-laire des organes de la digestion , Presidenten un mot au mouvement, delerraincnt la sensation de la faim, trans-
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mettent le besoin de mauger : Uindis que la secretion des fluides gastriques, la formation du chyle, resultat et but de la digestion, son absorption , sont plus specialement sous I'influeuce des neris trisplanchniques ct sous I'action des puissances ou forces vitales.
Malgre I'opinion do MM. Bell ct Magendie, pcut-on raisonnabiement admettre qu'il y ait dlaquo;s nerfs exclusive-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; • I,_ i
ment moteurs, d'autres exclusivemeut sensibles? 3'ai peine älecroire, tous sont plus on moins sensibles; animeraient-ils des functions , s'ils n'eprouvaient aucun effet des Stimulans de ces foiictions?
D'apres ces donnöcs anatomiques ct physiologiques , on ne pent done plus considerer les estomacs des ruminans commc des organes insensibles, raais on doit penser que cette sensibility est speciale dans chaeun des visceres, et modifiee, lraquo; par la nature des nerfs qu'ils regoivent; 2deg; par repithelium qui couvre la muqueuse des trois premiers estomacs , epithelium qui ne permet que des impressions indirectes et qui no sont per^ues par le centre nerveux general qu'ä I'etat pathologique determine par la continuity des causes ou la force de leur action, tels
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que des alimens grossiers , älteres ou aecumulös en trop grande quantite et au-dessus de la force organique de la panse, ou encore toutes les fois que la rumination se trouve entravee ou suspendue par une cause quelconque qui arrete la marche des alimens dans le rumen et le feuillet; ou enfinunc melöorisation subite, mais extreme, qui produit le tiraillement insolite et douloureux des fibres charnues , des vaisseaux , des nerfs et de la membrane pe-riton^ale do ces estomacs. Toutes ces causes sont capables d'irriter les uns ou les autres de ces divers organes , y provoquer le developpement des phenomenes inflammatoi-res qui peuvent se propager de la pause au rumen #9632;, au feuillet, a la cailleltc et aux intestins.
L'epilhelium est done desline a moderer I'impression
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douloureuse que feraicnt sur La muqueuse des trois premiers estomacs des ruminans les alimens grossiers et in-completement tritures qu'ils conlienncnt et transporlent en sens divers pour la deglutition et la rumination. Mais cetle membrane 6pidermoide n'existe pas a la caillette, qui jouit d'une sensibilite speciale , indispensable h ses fonc-tions , telles que l^s^crelion gastrique , la chymification , et sans donte aussi un commencement d'absorption chyli-fere. Sensibilite qui etant surexcitee par une plaie ou un corps vulnörant, ou encore par une irritation, une inflammation suraigu(i ou continue , quoique chronique, se manifeste surtout par !c vomisscment , comme font prouve les expöriences de M. Flourens, et , comme nous le prouverons plus loin par des fails pathologiques; nous avons signals dejä la frequence du squirrhe auquel la sensibilite organique dc ce viscere le dispose ; aussi nous röpöterons que la muqueuse de la caillette du boeuf a beaucoup moins d'epaisseur et de consistance que celle du sac droit de l'estomac du cheval ; que la texture de cette membrane est encore plus faible dans le mouton. Ces donnöes expliquent la facility avec laquelle les substances deleteres , les fourrages vases et demauvaise qualite , les eaux corrompues , les plantes acres, les pousses et les bourgeons de diene agissent sur eile, et la frequence des maladies qui produisent ces diverses substances dans le boeuf et le mouton. Dans le veau el I'agneau , cetle muqueuse gastrique esttres-peu consistanle , mince el d'une sensibilitö si vive quo le vlt;Herinaire ne saurait etre trop circonspect sur l'emploi des remedes actifs dans les jeunes ruminans; les acides minöraux surtout, quoique tres-6lendus, ont souvent des effets funestes.
L'aorte posterieure ne presente d'autres differences bien sensibles dans le boeuf, comparöe ä sa disposition dans le cheval, que dans les vaisseaux qui se portent aux estomacs : ainsi le tronc coeliaque qui constitue un
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vaisseau art(';riel plus considerable quo dans l'ospece öquine, ne se divise d'abord qu'cn deux branches principales : 1deg; rhöpathique qui se comporte comme dans le cheval et se ramifie entiercment dans le foie; 2deg; la gaslrique qui fournit de suite la splenique.
Cette artere splenique differe elle-memc de celle da cheval; car, apres uu trajet d'unpouce, eile se divise en deux rameaux dont un , anterieur, se porte en avant et ü gauche, gagne la scissure de la rate et se ramifie dans ce visceresans fournir de vaisseaux ä la pause ; I'autre , pos-terieur , plus considerable et destine pour le rumen , se dirige d'avant en arriere , suit sa scissure supörieure , passe ensuite dans sa scissure posterieure entre les deux lobes de cet estomac et parvient enfin ä sa face inferieure, oü il se bifurque en suivant les scissures qui delimitent les compartimens de cc premier estomac. Cette artere fournit dans son trajet des rameaux lateraux qui se rami-fient, se distribuent dans toutes les parties posterieures inferieures de ce viscere. Le rameau gastriquc de la coelia-que, ou plutot I'artere gastrique forme aussi deux branches principales : 1deg; I'anterieure qui suit la gouttiere supörieure , se rend dans la scissure interlobulaire ante-rieure , donne divers rameaux aux parties anterieures de la pause , dont plusieurs s'anastomosent avec des rameaux venant de la brauche poslörieure de la splenique ; 2 la posterieure qui donne des nombreux rameaux an reseau , au feuillet et a la caillette. Les veines suivent un trajet analogue pour se rendre dans la brauche splenique de la veine porle.
Par cette disposition , on voitque, dans les ruminans, le rameau posterieur de la splenique remplace les rameaux qui, dans I'espece cheval, vont de I'artere splöni-que äla grande courbure de l'estomac ( vaisseaux courts).
Dans le jeune animal qui tete et dans lequel par consequent la pause ne fonctionne pour ainsi dire pas , on
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remarquc quo les vaisseaux dc la caillcttc sont les plus devcloppes et recoivent le plus de sang. * Mais cette vas-cularitö change au fur et ä mesure que le jeune animal
Vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tise d'alimens plus consislans et susceptibles d'etre rumi-
nes. Toutefois, dans lanimal adulte, la distribution de ces nombreuses ramifications arlörielles est disposee de teile sorte, que la caillette re^oit encore proportionnellement plus de sang que les autres estomacs ; ce qui se rapporte parfaitement avec les sC-crctions et les fonctions dont sont charges chacun de ces estomacs.
Si mainlcnant on considere que dans le boeuf Tariere
#9632;gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; splenique emane de la gaslrique et qu'elle fournit un
tres-gros rameau ü la pause , ne sera-t-on pas portö a dire, avec beaucoup dc physiologistes , que la rate cst un diverliculum circulatoire de l'estomac et du foie. On remarque en effet que durant l'intermittence d'action de l'estomac , la rate recoit le sang surabondant, mais que cette derivation cst suspendue quand l'estomac fonctionne, Le sang qui s'est porte a la rate dans le temps de la vaeuitö
'Mnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;du ventriculc, se degorge dans le foie et augmente les ma-
tcriaux de la secretion bilioire. Enfin , sous le rapport pathologique , cette disposition de vascularite aiderait ä expliquer pourquoi le sang de rate ou la splenite est si fröquente dans les ruminans; pourquoi rengorgemeot san-guin de ce viscere coincide si souvent avec les maladies inflammatoires des organes digestifs dans I'espece bceuf. Enün , pour derniere consideration sur l'angiologie des
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' Lc 2) ck'cemlnc 1852, j'eus l'ocraslon de faireI'aatqpsie dun veau de liiit raort, pen de jours iipres sa nalssance, d'im ctilenlc. Je recounus ijnc les vaisseaux arldriels qui se portaient ä la rale, ii Ja pause, an reseau el an t'euillet elaiient peu volnnilncnx. mais ([lie ceux qui se rendaieal ä la caillelic tlaienl beaucoup plus devcloppes et parfaitement en rapport avec 1 etendue de cet eslomac qui dtait alors le pins considerable, comme il Test toujours ä cette i''po!|ne.
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organes digestifs des ruminans, je ferai remarquer que I'artere grande mamp;enterique , si rameuse ct si considöra-ble dans le cheval, ne se compose dans le boeuf quo d'un seul rameau qui va directement de l'aortc ä l'intcstin, que la petite mesontörique est aussi peu considerable. De sorte que, toutes choses^galesd'ailleurs, les estomacs des ruminans rccoivent beaucoup plus de sang que les intestins ; tandis que les organes digestifs du cheval prösentent tine
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disposition toute contraire, on pourrait done en conelure:
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1deg; que la digestion se passe en majeure partie dans les ventricules du boeuf, d'oü la frequence de la gastrite et de la gastro-entörite dans cat animal; et que, par une cause opposee, e'est I'entdrite qui est plus commune dans I'es-pece Equine. L'observation clinique semble confirmer cette induction.
Les intestins des ruminans occupent le flanc droit et sont places sur la partie postörieure et superieure du sac
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droit de la pause , oü ils forment deux masses; la premiere, plus considerable , se compose des intestins greles du coecum et de la portion cccco-gastrique du colon; la seconde, de la portion flottante du colon et du rectum.
Ces organes maintcnus par les mesenteres sont pen
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volumineux comparativement aux estomacs et le sont aussi moins que ceux de 1'espece cheval.
Get admirable balancement d'orgawes prouve que les intestins sont plus spöcialement disposes pour l'absorplionnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; H
chilifere , en effet plus (Hroits mais plus longs que ceux des autres herbivores ; la marche du chyme doit y etre lente , et les nombreux vaisseaux et ganglionslymphatiques que Ton voit dans les mamp;enteres confirment cette opinion.
Cette disposition explique les constipations opiniutrcs que Ton observe frequemment dans les maladies du tubenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;| M
digestif du boeuf.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .
Le coecum des ruminans est petif; sa poin(e libre est mousse , elie se dirige vers le bassin.
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Fouctiunlaquo; des cliirerlaquo; organelaquo; digcslifs du Boenl*.
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Ces phenomenps physiologiqucs ayant, dans cet animal, beauconp d'anali ^ie avec ceuv qu'on observe dans les autres animaux h :rbivores , je me bornerai a faire remar-qner, iquot; qua dans le boeuf les papilles et les mamelons cornös , nnmbreux et tres-prononces situes h la face interne des joues, de la commissure des levres, ainsi que
:#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;sur la langue , out une direction courb^e en crochet ,
do bas en haut et de dehors en dedans; et que malgr6 que la plupart soient des orifices ^exeröteurs des nom-
vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;breux cryptes qui humeclent la bouche, ils sont cepen-
dant disposes de maniere a pouvoir s'opposer ä la sortie et h la chute des alimens lors de la rumination , ainsi qu'ä faciliter leur deglutition. 11 existc encore une disposition semblable dans les bords denticulös des sillons du palais , qui sont beaucoup plus saiilans dans le boeuf que dans le cheval; 2' que I'appareil salivaire, tres-developpe dans les ruminans , est parfaitement en harmonie avec la depense
i-Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de salive que necessitent les deux deglutitions ct la quan-
tity ainsi que la densitö des alimens ä macher et ingerer;
,-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3deg; que e'est, ä n'en point douter encore , pour la facilite
de la double deglutition et l'ascension des alimens de la pause dans la bouche, que l'cesophage des ruminans est mou , souple et charnu dans toute son elendue ; qu'il passe dans une ouverture assez grande, situee entre les deux piliers du diaphragme; que cet organe est infundibuli-forme a sor insertion dans la pause ; et qu'enfin le voile du palais du boeuf a une brievete qui perraet le relour
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dans la bouche dessubstances venant de l'estomac ; ce qui
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ne pent avoir lieu dans le cheval par suite de la disposition contraire de cet organe, dont I'elendue force les substances vomies a passer par les gouttieres nasales.
La pause ou premier estomac est l'organe essentiel de la rumination, phenomeneau moyen duquel I'animalra-
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möne de la pause dans la bouche les alimens cnfasses dans ce ventriculcpar une premiere deglutition et qui ont besohl de subir une seeonde mastication. Je ne puis croire , a-ec M. Girard, dont je respeote d'ailleurs les opinions et le talent, que la rumination soit facultative : cet acte prepa-ratoire de la digestion est plutöt une consequence naturelle de I'organisation des animaux chez lesquels on l'observe; eile resulte de la disposition et des fonetions differentes des quatre estomacs des didaclyles et de leur mode de digestion. 11 leur est, possible de la dilfercr , mais ilsne peuvent la suspendre; car, lorsque cette suspension a lieu par une cause quelconque, il y a maladic.
3'ai decrit rapidement la structure des quatre estomacs , ainsi que de la gouttiere oesophagienne du boeuf; mais jc notcrai ici que lorsque la pause se contracte et qu'aidöe des muscles de la respiration eile produit l'ascension de la boule alimentairc dans la bouche, les deux extremiles de la premiere portion do la gouttiere cesophagienne se rapprochent, les deux levres s'en-tr'ouvrent, la boule alimentairc y penetre, pour etre moulee , portee dans l'infundibulum de l'cesophage et re-monter dans la bouche. Pour bien concevoir les effets de la contraction de la pause , il faut se rappeler qu'elle. n'a qu'une Ouvertüre ögalement deslinee ä l'entröe et ä la sortie des alimens ; que sa membrane cliarnue präsente des piliers et des bandes qui servent de point d'appui a ses faisceaux musculaires. De cetle disposition , il re-sulfe que lorsque cette seconde membrane se contracte, cette action a lieu d'arriere en avant et de bas en haut; qu'elle tend , par consequent, ä pousser les alimens eontenus dans ce viscera , vers son ouverturc unique. Cette disposition existe egalement dans tons les organes musculo-membraneux , tels que la vessie , la matrice et meme le cceur. La rumination ne doit pas 6tre con-fondue avecle vomissemement, celui-ci est un cas pathq-
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logique, qui differe du phenomene dont nous parlons; dans ce dernier, les alimens sont rejetes par portions röglöcs ct dctacht-es , tandis que dans I'autre , il est 1'cffet d'un etat maladif, insolite , irregulier , dont nous citerons phis loin des exernples.
Le mücanismc dc la rumination est maintenant facile ä concevoir; tout ce qu'en ont dit Chabert, M. Girard et M. Flourens a singulierement 6clair6 la question.
Apres que le boeuf, ou toutautre ruminant, a suffl-samment rempli sa pause d'alimens grossierement mä-chcs et rapidement döglutis, s'il est libre, il cherche un lieu retire , ou encore s'il est dans une stable il se couche. Get animal semble alors etre dans un 6tat d'assoupisse-ment par le fait de la concentration des forces vitales vers les organes digestifs ; une inspiration prolong^e a lieu , eile produit le refoulemcnt du 'diaphragme qui comprime la panse , la membrane charnue de cet estomac se con-tracte en meme temps ; le bol alimentaire p6netre dans la gouttiere cesophagienne ; moule par eile, pousse dans rinfundibulum de l'cesophage, il franchit l'ouverture du diaphragme cntr'ouverte par la position de ce muscle ; une courte expiration a lieu , eile ramene le diaphragme en avant; ses piliers poussent en ce sens le bol alimentaire dans l'cesophage , dont la contraction antiperistalti-que le porte dans la bouche. La , il subit une seconde mastication, d'une dur^e relative h la densite de I'ali-ment, pour etre ensuite d^giuti une seconde fois et par-venir partie dans le feuillet et partie dans la cailletle, suivant qu'il est plus ou moins parfaitement triture.,
De la disposition de ces difKrens organes et des phö-nomenes physiologiques qui resultent de leur action , 11 est positif qu'il existe deux döglutitions ou plutöt deux voies distinctes de deglutition , celle de l'cesophage, et celle du demi-canal; que les alimens prennent Tun ou I'autre de ces deux trajets suivant qu'ils sont grossiers
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et d'un certain volume , ou qu'ils sont atWnuös et fluides. Dans le premier cas, ils passent dans les deux premiers estomacs, parce qu'ils y sont conduits par I'oesophagc qui s'y rend; et dans la seconde deglutition ils arriventnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; f '$
dans les deux derniers , parce qu'ils enfdent le demi-
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canal qui se rend au feuiilet et ä la caillette. De cette
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disposition , il resulte que toutes les fois que les subs-
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tances sont avalees en masse , pouss6es avec force et Ener-
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gie , elles öcartent les levres de la premiere portion de la
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gouttiere oesophagienne et abordent partie dans le rumen,
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partie dans le rtiseau ; tel est, par exemple , le cas de la premiere deglutition des fourrages ; mais si ces alimens
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sont attönu^s, fluides ou liquides ils coulent dans I'oöso-
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phage en suivant la gouttiere et parviennent dans le feuiilet ou la caillette parce qu'ils n'exercent aucun effort sur les levres de ce conduit. II en est de meme des liquides lorsque l'animal les avale ou plutot qu'ils lui sont donnös h grandes gorg6es et precipilamment ; ils 6car(ent les levres de la portion oesophagienne de la gouttiere , torn-bent dans le rumen et le r6seau , tandis qu'une faible partie parvient seulement dans la caillette et le feuiilet. Le conlraire a lieu si Ton imite le jcune animal qui
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tete ou l'adulte qui boit doucement et par gorg(5es.
11 suit de ce que nous venons de dire, que dans Tad-ministration des breuvages ou medicamens liquides , il faut, si Ton veut qu'ils parviennent dans la caillette et l'intestin , 6Iever doucement la tete, le moins haut possible , dans unc direclion droite , verser lentement et par gorges le breuvage qui enfile alors la gouttiere oesophagienne , parvient en grande partie dans le quatrierac estomac et en quantito moindre dans le feuiilet. Mais si Ton veut que le liquide tombe dans la panse , ce qui est ihdiquö dans le cas de md-teorisalion , la tete sera elev^e , portee an pen de cut(sect;, le liquide vers6 abon-damment ct rapidement. La deglutition est alors tunuil-
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tueuse , le liquide qui pese et fait effort sur les levres de la goutlicre les öcarte et tombe presque en totality dans le rumen et le reseau.
L'action des muscles respirateurs est un puissant auxi-liaire de la contraction de la membrane charnue de la pause pour la rumination , et de ceüe des autres esto-macs pour l'execution de leurs fonctions : c'est ainsi que les alimens , sufflsamment tritures , lors de la premiere mastication et delayes par un peu de liquide, tombent d'apres la disposition de la goultiere ccsophagienne dans le reseau ; ils sont ensuite entraines dans le feuillet lors de rinspitation, par le fait Je la pression qu'6prouve ce meme estomac entre le diapbragme et la pause. Dans la compression dont il s'agit, le reseau ajoute ä cette action möcanique la contraction de sa membrane charnue ; et, au moyen de ce double effet, les alimens qui sont encore plus ou moins libreux sont retenus par les inamelons cornes du feuillet, landis que les plus fluides parviennent dans la caiilette. Les recherches d'anatomie comparee et la quanlite immense des mamelons qui existent sur la membrane interne du reseau , prouvent qu'il secrete un liquide destine ä agir sur les matteres qu'il contient et a faciliter leur passage dans la gouttiere ccsophagienne.
Le feuillet est un organe d'imbibition et de tritura-tion dans lequel les alimens öprouvent une division plus parfaite et sont ensuite exprimes, par sa contraction et la pression des muscles respirateurs , dans la portion de la gouttiere ccsophagienne qui so trouvc sous sa petite courbure, pour elre portes dans la cailletle.. L'attenua-tion extreme qu'ils y öprouvent fait pressenlir toute la seusibilite de la muqueuse do ce dernier estomac. En trailant des maladies de ces visceres , nous verrons que de cetle disposition du feuillet, ä cheval sur la gouttiere , r6sulte quelquefois une complication tres-facheuse de Tin-
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flammation des organes digestifs du bceuf. Nous avons dejä dit que c'ötait pröcisöment dans la seconde dt'glu-tition , apres que les aiimens avaient 6t6 rumines qu'ils parvenaient dans le feuiliet, ainsi que ceux venant direo-tement du räseau , et que les mamelons cornös qui existent dans la gouttiere et snrquot; les lames du feuiliet rete-naient et dirigeaient entre les lames de ce ventricule tous ceux qui ötaient fibreux , tandis que les plus liquides parvenaient dans la caillette. Ces mamelons . comme ceux du ramp;eau , sont encore des organes de s6cretion qui exhalent un liquide qui imbibe les matieres alimen-taires et facilite leur attenuation.
La caillette , veritable estomac , ne regoit que les aiimens ä un 6tat parfait de trituration tel qu'ils ne puis-sent irriter sa muqueuse , lä se passe la chimification. L'ötendue de cette muqueuse , augmentöe par les vastes replis qu'elle prösente , les nombreux vaisseaux qu'clle recoit, les nerfs plexueux et \ari6s qui l'animent, t6-moignent de l'abondance de la s6cr6tion gastrique et de toute la ivitalite de cet organe. Son action sur les aiimens pour leur passage dans le duodenum , est l'effet de sa contraction speciale, que seconde l'action des muscles respirateurs. Mais la sensibilite toute spc^ciale du pylore, modere ce passage , qui n'a lieu, dans l'^tat de sanle , que lorsque les aiimens sont chimifies et dans un etat d'homog6iii:it6 parfaile.
II est demonlrö quo la digestion presente , dans les polygastriques, deuxplienomenesbiendistincts,dependans cependant Tun de l'autre , quoiqu'ils se passent dans des visceres differens. De cette disposition rdsulte aussi des maladies diverses que nous tächerons de faire con-naitre. La premiere deglution fait arriver les aiimens les plus grossiers dans la panse, oii ils ne doivent säjourner qu'un certain temps, y subir uue modification prepa-ratoiie a l'acte de la digestion et clre ramoncs dans la
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boache pour 6tre de nouveau tritur6s, broy6s et insalivös. Leur entassement dans le premier estomac en quantity supörieure ä ses forces organiques, la nature et l'espece de ces alimens , leur qualitö röfractaire. Le retard ou la suspension de la rumination causent presque toujours des indigestions simples avec möttiorisation par suite d'un dögagement de gaz, ou compliquös de la surcharge de cct estomac ; maladies plus ou moins graves et quelquefois mortelles dont nous traiterons plus loin. Les alimens ra-men6s de la pause et rumin6s , d^glutis ensuite line seconde fois parviennent dans le feuillet et la caillette: ici encore toute cause qui pent entraver , ralentir ou suspendre Faction de ces deux derniers estomacs, ou pro-duire l'intlammation de leur membrane interne , peut clre suivi, savoir : dans le feuillet de l'accumulation , du durcissement des alimens contenns entre ses lames, cas pathologique d'autant plus fücheux que la position du feuillet sur la gouttiere pese alors sur ce conduit, I'obli-tere plus ou moins complötement, s'oppose au passage de tout liquide ingere , non-seulement entre ses lames mais encore dans la caillette , et les fait tombcr presque en totalite dans la pause , oü ils s'accumulent. Get en-gouement du troisieme estomac , rösultat de son inflammation , est rarement essentiel, mais complique et accom-pagne souvent la phlegmasie Je la caillette; cependant comme cette surcharge du feuillet et la phlegmasie peu-vcutcxister sous l'empiredes memes causes, elles peavent elre spontanes et consecutives.
L'inflammation de la caillette peut aussi 6tre la consequence de la suppression de la transpiration cutan^e , par I'ei'fet d'un vent froid , d'une pluie battante, I'animal 6tant en sueur, ou de la deglutition abondante et rapide d'une eau froide et glaciale , dans la meme circonstance , on encore par la suspension de la digestion par un travail intempestif ou au-dessus des forces dc I'animal. La gas-
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trite et la gastro-enWrite peuvent encore reconnaitre pour cause des alimens acres, irritanset se compliquer d'acci-dens nerveux et de spasmes; ou lt;Hre produites par I'in-gestion de plantes vönöneuses, narcotiques et vireuses, d'ou r^sulte !e narcotisme et l'ergotisme. Enfln, I'usage alimentaire de fourrages submerges , vasös , rouill^s ou mal röcoltäs, est suivi de rapparition de gastro-entörite, typhoides compliquös de l'altöratlon du sang , se mon-trant sous la forme enzootique ou ^pizootique.
Les experiences de M. Flourens, faitesen 1851 et 1855, ont prouvö que toute irritation chimique ou m6canique delacailletteproduisait le vomissemeut. Long-temps avant, nous avions eu occasion d'observer ce phönomene maladif compliquant l'inflammation aiguö ou chronique de la mu-queuse de oe dernier estoraac et devenant un des signes diagnostiques du squirrrhe du pylore dans le boeuf, surtout quand 11 est accompagnö de la memorisation intermittente du rumen.
L'augmentation, l'aptitude des estomacs ä la formation du chyle et une assimilation abondante produisent la vi-gueur et l'embonpoint; si cette faculty digestive est accom-pagnte de l'amplitude du thorax, d'oü rösulte uue höma-tose vaste et considerable , eile constitue le temperament plus ou moins sanguin et dispose ä la plethore et aux phlegmasies franches et aiguGs.
Une debilite gastrite, des poumons peu etendus, une constitution grele, innöe ou acquise , dont les effetssont augmentes par une nourriture insuffisante, de mauvaise nature, un travail pröcoce ou au-dessus des forces de l'animal, le dötöriore et le degrade. Ces conditions produisent la maigreur , le marasme et une debilitö constitutive qui dispose aux inflammations chroniques , aux engorgemens, au squirrhe, etc., etc.
J'ai fait connaitre les effets de la suspension de la digestion ; sa perversion par des conditions hygieniques insalu-
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bres , des habitations mal saines , humides, mal aör^es, des alimens aqueux, döbilitans, alt6r6s, mal sains, tou-tes causes qui determinent un 6tat cachötique , des diatheses vermineuses, cancereuses, tuberculeuses; les complications adynamiques, thyphoides, etc., etc.
La thörapeutiquc de ces difförens cas sera exposte avec l'histoire des maladies qui les caractörisent.
L'etude des maladies des organes de la digestion , ou des alterations de cette fonction , est de la plus haute importance en medecine völerinaire, tant par le nom-bre et la gravitö de ces affections que par les complications qu'elles prescntent.
Cette proposition se verifie par la connaissance de la structure anatomique de cet immense appareil, de sa vascularite , de son innervation, son importance physio-logique dans l'economie animale, et des rapports sympa-tiques qui le lient avec les autres appareils; eile explique les phenomenes essentiels et sccondaires qui traduisent et accompagnent les maladies qui font l'objet de la premiere partie de cet ouvrage.
Je suivrai pour la description des maladies des organes digestifs, l'ordre physiologique indique pour les maladies du boeuf; ainsi je fcrai connaitre successivement les affections pathologiques de la bouche, de rarricre-bouche, de l'cesophage, de l'estomac, de l'intestin ; celles du peri-toine et de ses dependances; celles du foie, de la rate et du pancreas.
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CHAPITRE PREMIER.
MALADIES DE LA BOUCHE.
L'ouverture anterieure ou portion faciale du canal digestif pent etre atteinte de diverses maladies , dont quelques-unes 1'affectent quelquefois d'une maniere g(5-nörale, tandis que d'autres peuvent appartenir spöciale-ment aux levres, ä la face interne des joues , a la languo, au palais , au voile du palais, aux dents , aux glandes salivaires, aux os maxillaires : je vais les decrire succes-sivement.
Le contact continuel de l'air inspire et expirö sur la membrane muqueuse de la bouche, I'action que doivent avoir, sur cette membrane, les alimens, les boissons, la rosee döposee sur les plantes que paissent les ani-maux , le travail de la dentition , l'effet consecutif de rinflammation de toutes les muqueuses, sent autant de causes directes ou indirectes d'affections morbides.
II est insontestable que le peu de methode que Ton a mis dans l'etude des maladies et roubli d'avoir basö ces mötliodes sur I'observation , ont beaucoup retarde rraquo;vaii-cement de la science veterinaire : les maladies de la bouche ont surtout ötö fort negligees: parce que, a quelques-unes pres, on les regardait comm^ fort peu importantes ; cependant les rapports do contiguitc et d'identite de la membrane buccale avec la muqueuse nasale , gastro-intcstinale et le tegument externe, determinant des phö-nomenes de coucoraittance qui semblent iier les maladies de la bouche avec celles des autres organes de la digestion et celle des appareils de la respiration , de la gtineration et de la s^cr^tioii urinaire , ra'obligent de les etudier sous
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ces divers aspects : et pour öviter les negligences que je viens de signaler, j'examinerai ces maladies sous un point de vue plus classlque.
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Maladies ijul afrectcnt la liouclie laquo;I'line manlcrc gcncralc
Infiatnrtiation de la muqueuse de la louche ( stomatite ).
sect; Ier. L'inflammation de la membrane muqueuse de la bouche ( stomatite), n'a point 6t6 ignortie des anciens.
Columelle ( liv. vi., chap. 14 ), dlt : laquo; Aucunes fois, le boeuf ha le palais si enflä , qu'il ne peut manger , et souspire souuent et semble a le voir qu'il penche d'un coste. II fault lors donner du ferrement dans le palais, afln que le sang en sorte , et tremper de l'orobe tir6 hors de ses cosses, et lui bailler ä manger avec des feuiiles verdes, ou autre pasture non rude, jusque ad ce qu'il soit guari. raquo;
Olivier de Serres (liv. iv , chap. 9 ), donne le conseil suivant : laquo; Pour leur lt;5veiller l'appötit (aux bceufs ), la langue leur est souvent lavee et frott^e avec du vin et du sei, pour le moins, chacune sepmaine une fois , et dix ou de quinze en quinze jours, leur donne-on du sei ä manger, la force duquel temperee par boire , leur fait devorer la viande; traitement commun pour toute sorte de boeufs d'engrais. raquo;
J'ai quelquefois 6t6 consults pour des boeufs qui avaient la bouche 6chauffee, e'est I'expression vulgaire ; effecti-vement cette partie est chaude, brülante raeme, la langue est rouge, le palais gonfle; il s'en öcoule une salive 6paisse et visqueuse; parfois au contraire la bouche est seche ; mais le degoüt est un Symptome constant. Cette indisposition s'observe au printemps, quelques jours
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apres qu'on a mis les bceufs dans les päturages ; eile est une suite de la turgescence gönörale que produit une nourriture aboudante, et n'est point alors ötrangere ä un 6tat de phlegmasie pen intense des estomacs et des intestins; car souvent, dans ce cas, il y a constipation ou diarrh6e. Une saignöe ä la jugulaire, que je propor-tionnai ä la force du sujet, 6tait un remede certain , et l'habitude de frotter la bouche avec du vinaigre , du poireau ou de Tail et du sei n'ötait qu'un accessoire que je negligeai impunöment; souvent raeme une alimentation moins abondante et l'eau blanchie suffisaient. tette inflammation de la membrane buccale s'observe aussi quelquefois , ä l'entree de l'hiver , dans les animaux mis h l'engrais ; eile est encore , dans cette occurrence, un effet de la plöthore gönörale que determine une nourriture abondante; dans ce cas, comme dans le precedent, une saignöe et l'eau blanche rötablissent l'animal. Mais eile existe aussi dans les bestiaux qui n'ont pour toute nourriture qu'un peu de foin , de la paille et du chaume; ce cas , qui est le plus rare, n'est qu'un symptörae de l'inflammation des estomacs , manifeste par la plenitude et la duretö de la pause , une constipation assez opiniätre que l'usage des fourrages verts, de racines, de choux , celui de l'eau blanche ou de quelques bouteilles de tisanne font disparaitre; on est rarement obligö d'employer la saignöe, qui ne se pratique qu'avec la plus grande cir-conspection , sur des animaux maigres et dejä affaiblis par une nourriture peu substantielle et insuffisante. Car dans les pays d'öleves , on ne nourrit abondamment que les bestiaux que Ton veut vendre et ceux qui travaillent; le reste s'^chappe , comme on dit, avec les os et la peau , incurie qui ne contribue pas peu ä faire degöncrer les especes et les races des bestiaux.
Je suis naturellement appelö ä parier des barbiixons ; par une ignorance des plus simples notions d'anatomie,
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Je vülgaire protend que les tubercules et les mamelons qui terminent les conduits excröteurs des glandes maxil-laircs, sous-Iinguales, parotides et molaires empechent les animaus de boire et de manger. Et cette erreur n'est pas nouvelle ; Columelle ( Hv. vi, chap, vin) dit: laquo; Les succroissanccs et supcrfluites qui viennent a la langue, empeschent souvent le bestiail de manger; les maröchaults et pastours les appellent les barbes. On les coupe avec un ferremeat, et puis on frotte la place de sei broyt; avec ail, j usque ad ce que toutc I'ordure et flegme soit sorti; puis on lüi lave de vin toute la gueule , et une heure apres on luy donne des berbes verdes, ou des feuilies jusques ad ce que ce palais soit guari. S'il n'ha point les barbes , ne flux de ventre, et nöantmoins il ne veult manger, il fera bon piler un ail avec de Thuile et lui jeder dans les nazeauls, ou luy frotter la gorge et machoueres avec du sei ou de la sarriete , ou oindre cette partie d'auls pilös avecsaulse et saumure d'anchois. Ccci cst bon pour ceux qui sont degoustes. raquo;
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Les idees de Columelle ont traverse les siecles , car
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on trouvc un article de Gonzales (*) intitule : De l'Inap-päence ou Degoüt des Alimens. laquo; On ne parlera pas raquo; dans cette section du manque d'appetit, qui n'est qu'un
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raquo; accident dansplusleurs maladies graves des betes a comes,
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raquo; mais on parlera de celui qui depend de quelque defaut raquo; dans la bouche. 11 arrive plusieurs fois que ces animaux raquo; s'ennuient et se degoülent de la continuation des ali-raquo; mens sees pendant I'hiver; il faut alors leur faire des v lotions avec du vinaigrc, da sei et de Tail, etc. , et leur b laver souvent la bouche : il faut aussi assaisonner les laquo; alimens avec de l'eau salöe. Les animaux n'ont plus raquo; alors de degoüt et recommencent ä manger corame raquo; auparavant; dans le cas que Ton ne puisse changer les
L; :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Cj M^moire sur fes bltes'bovines. Saragosse 1818.
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raquo; alimens, c'est toujours un bon rcmede pour exciter leur raquo; appetit. L'inappetence depend plusieurs fois de ce que raquo; les betes a cornes ont les barbillons trop prolonges ( oa raquo; appelle ainsi dans la Castllle les mamelons aigus qui 11 sont ä la partic interne des joues) ; ce prolongemeut raquo; les empöche de mAcher et par consequent de ruminer, raquo; ce qu'a remarque le docteur Santali. Les Castillans raquo; coupent ces mamelons avec des ciseaux, en les laissant
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i) tres-courts et tres-egaux; ils frottent et lavent ensuite
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i) la partie avec une lotion composee de vinaigre d'ori-raquo; gan , de sei et d'ail; il resulte de cette operation que les raquo; animaux reprennent leur appötit naturel. On a vu plu-raquo; sieurs boeufs etre operes de cette maniere sans qu'il en raquo; soit r6sult6 aucune consequence funcste. raquo;
M. Cruzel, veterinaire a Grenade , a publiö , dans le cahier de fevrier 1852 du Journal de Medecinc veleri-naire, theoriqne et pratique , un article intitule Barhil-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; M
Ions ; apres avoir regarde long-temps, avec tous les v6t6-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;•quot; iil
rinaires , l'aclion de couper les barbillons corame inutile ,
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pour ne pas dire dangereuse , I'experlence m'a demontre ,
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dit M. Cruzel, que, dans quelques circonstances , ces productions de la membrane muqueuse, pouvaicnt acqnerir uncertain degre CCirritation, qui empechait le boeuf de manger et de boire; et que l'animal qui souffre des barbillons ne prend , ä chaque gorgee, qu'une tres-pctite quantite d'eau , dont il laisse tomber une portion par la commissure des levres ; et avant d'avaler celle qui lui reste , il la garde un instant dans la bouche , en remnant sans cesse les mächoires, comme s'il broyait une plante acre qui affecterait desagreablement son gout. Bientotil refuse tout-a-fait le boire ; mange peu, maigrit, son poil devient pique, etc. On remarquera qu'ici il n'existenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*
d'abord d'autre Symptome morbide que [la difficultö de prendre les alimens, et que presque aussitot apres l'opö-ration, le boeuf boit et mange avec facilite. M. Cruzel
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indique ensuite son proc6d6 op^ratoire, qui se rapproche beaucoupde celuidesCastillans, et consiste ä couper , avec des ciseaux courbes sur plat, une portion des barbillons ou plutöt des conduits excröteurs des glandes salivaires, maxillaires, sous-linguales, molalres et des follicules mucipares de la membrane buccale , une lögero liömor-rhagie en est la suite, on jette un pen de vinaigre dans la bouche et le traitement est termini. Enfin , 11 observe que c'est toujours en hiver, lorsque les bceufs sont nourris de fourrages sees , que les barbillons acquierent cet exces de sensibility. La juste reputation d'habile pra-ticien , dont jouit M. Cruzel, ra'interdit toute reflexion ; je feral remarquer seulement que j'ai dit tout-ä-l'heure que j'avais , comme lui, traitö la stomatite avec rougeur des soi-disant barbillons , mais que presque toujours eile 6tait accompagn^e d'une phlegmasie plus ou inoins intense des organes de la digestion. Je n'ai Jamals essay6 du moyen qu'il indique , ne le croyant pas rationnel; 11 m'eüt peut-ßtre röussi comme ä lui; c'est aux vöterinaires ä l'exp^ri-menter. J'opposerai pourtant aux assertions de M. Cruzel, et par analogie; 1deg; celles de MM. Poulet et Giraud , v6t6-rinaires ä rarm^e d'Espagnequi, dans un memoire ins6r6, tome 4, page 121 de la Correspondance vätärinaire jpar Fromage de Feugre , rapportent le fait suivant:
laquo; La paille dont on nourrit les chevaux, couple par morceaux tres-flns , occcasione souvent des aphthes ou ulceres dans la bouche. A Lerida , un grand nombre de chevaux en furent atteints : ces brins de paille s'introdui-sirent dans le frein de la langue, determinerent I'engorge-ment de la partie; I'animal alors ne pouvait prendre aucun aliment, quelquefois ces corps strangers produisaient des fistules salivaires; nous avons vu le canal de Stenon obstru6 entierement. Ces fragmens de paille p6n6trent 6galement sous la membrane muqueuse, et forment des tumeurs qui s'ouvrent souvent ä la face externe des levres.,
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L'eaublancbe, leson pour toute nourriture pendant quel-
ques jours, des gargarismes detersifs et adoucissans Orent
cesser tons ces accidens, ou bien on les rendit moins dangt-
reux, en donnant aux animaux l'orge maceröe, melöe avec
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la paille mouillöe. Lorsque la paille estenfoncöeprofondö-ment sous le frein de la langue, une incision doit etre
pratiquöe de chaque cotö ; alors les plaies, nettoyöes plu-
sieurs fois par jour, ne tardent pas ä se cicatriser. Ce
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moyen ayant (M nßgiigö dans un cbeval , il survint un
engorgement considerable de la partie ; le bout de la langue mortifi6e sortait bors de la bouche , qui 6tait conti-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. ||
nuellement ouverte; l'extirpation de la partie sphacelee,
et les moyens döjä rapportes ont 616 suivis de succes;
I'animal s'enlretient et continue son service.
2deg; Gelles de M. Renault, dirccteur de 1'Ecole d'Alfort,
qui, dans un article intitulö : Äbces salivaires dans le
Cheval ( Recueil de Mödecine voterinaire , cabier de juin
1850), cite des observations pratiques analogues, qui
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prouvent que l'action de couper le petit pavilion oü aboutit
Textreniitedu canal excr^tcur de la glande maxillaire, e'est-a-dire le barbillon, agrandissant l'ouverture de ce canal, y
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facilile rintroduclion des 6pilletsde la brömesterile quise trouve en grande quantity dans la luzernc et dans les autres fourrages, cause une inflammation trös-vive de la bouche et surtout du frein de la langue ; quelquefois, dit-il , le trajet du canal exeröteur de la glande maxillaire est atteint d'une lagere tumefaction qui g'etend depuis son origine jusqu'au fond do la bouche, en suivant la direction de la glande; d'autrefois I'engorgement se fait remar-quer sur le cotö de la base de la langue , ou ne se d^ve-loppe que plus tard; en comprimant le canal salivaire de haut en has et de son origine a sa terminaison , on en fait sortir un liquide purulent. Enfin, des engorgemens plus ou moins considerables , durs , sensibles et chauds, se developpent dans I'auge , dans la direction du trajet
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du canal salivaire. La suppuration s'etablit, l'abcös s'ou-vre ou dans la bouche ou au-dehors dans Tauge. M. Renault a meme observ6 un semblable abces dans la parotide . par suite d'introduction d'6pillets de brome dans le canal de Stenon; 11 trouva de ces öpillets dans cet abces, qu'il fut oblige d'ouvrir ä la base de la parotide, ,jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;entre la bifurcation qui existe ä l'origine de la jugulaire ,
par suite de la reunion des veines faciale et glosso faciale. Ce savant cite h l'appui des observations fort interessantes : il a ouvert les abces avec le bistouri dans la -;',nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;bouche et avec le cautere actuel dans I'auge; il fait,
fort judlcieuseraent , remarquer que la cauWrisation a blanc a de plus l'avantage de cicatriser les fistules sali-vaires, suite de l'ouverture des canaux excröteurs. Du reste, M. Renault a mis en usage la saignde , les adou-cissans , les detersifs suivant I'occurrence , avec le talent qui lui est connu. M. Lacoste, v6terinaire au döpot de remonte a Caen, a combattu victorieusement ce traite-ment des Castiilans , dans un Memoire sur l'exercice de la mMecine v^terinaire dans Je Midi de la France. Main-,;#9632;'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tenant , raisonnant par analogie , on volt que M. Cruzel,
d'une part, MM. Poulet, Giraud, Lacoste et Renault de
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l'autre , different de maniere de voir. II m'est aussi quelquefois arrive d'avoir a trailer, l'etö surtout h I'epo-que de la moisson, des Roeufs , des vaches et des ju-
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mens qui avaient mango des balles de c6r6ales, resultant du vannage des bles, dont les animaux sont tres-friands, parce qu'il y reste toujours quelques grains. J'ai de plus . .•nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; observe , ä Toulouse , les effets des ^pillets de bröme
st6rlle , trop abondans dans la luzerne, qui, en s'intro-duisant dans les orifices des canaux salivaires et dans ceux des cryptes de la bouche , produisaient parfois des accideus graves; souvent je n'elais appeie que lorsque rinflammation de la membrane buccale etait teile , que les animaux refusaient de manger et que les bceufs ne
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ruminalent plus; alors ils avaient la bouche chaude et briilante, il endecoulait unesaliveaBondanteet visqüeüse, parfois m^me fötide. Je fixai solidement l'animal ä im arbre , ä un poteau, la töte haute , la bouche etait tenue ouverte au rnoyen d'un pas-d'üne ; apres l'avoir nettoyö, en y injectant de l'eau, j'apercevais facilement des (f'pil-lets de bröme , des balles des bles , piquös et penetrans dans le goulot des cryptes mucipares et dans los mame-lons coniques que forment les conduits excreteurs des glandes sous-maxillaires , sous-linguales , molaires et m6me les conduits de Stönon ; certes, ils y pen(Hreraient bien plus facilement apres l'operation indiquee par M. Cruzel; aussi me bornai-je ä en arracher le plus possible avec des pinces ä anneaux et ä dissection ; j'ordon-nai cnsuite des injections emollientes, aciduiees , l'eau blanche miellee , des alimens verts, du son , du pain 6mi6. Quclquefois j'ai 616 oblige d'employer la saignee, parce qu'il existait une espece de congestion sanguine vers la tete, qui paraissait tumöfiee; les muqueuses nasale et oculaire ötaient infiltrees et injeclecs, Tanimal portait la tete hasse. Dans deux boeufs cet accident (Halt complique d'une violente ophtalmic causte par l'intro-duction des balles de blös sous les paupiercs; mon premier soin fut de les extra ire, de saigner surtout et d'ajouter aux moyens precitös un collyre adoucissant que j'animai par l'cxtrait de Saturne ä la dose d'une once pour un litre de decoction de guimauve.
La stomatite, dans le boeuf, sc manifeste done par la rougeur de la membrane buccale, son gonllement , la sensation de chaleur qu'öprouve le doigt du vöterinaire qui explore la bouche ; une salivation abondanle , ou la söcheresse de la langue; une inappetence plus ou moins prononcöe ; eile est, comme dans le cheval, reffet de l'action möcanique de certains alimens, tels que les epil-lets de bröme, les balles des certales , etc.; eclui de la
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proprietö irritante des plantes äcres ou de l'usage d'une nourriture trop substantielle, trop stimulante, ou refrac-taire ä l'action de l'estomac ; de sorte que, dans le plus grand nombre des cas , eile n'est qu'un Symptome de l'im-flammation de la muqueuse gastro-intestinale , ou encore l'effet du travail de la dentition qui determine plus spö-cialement un gonflement de la membrane du palais , gon-flement nommö lampas et feve dans le cheval. Cetle intlammalion de la muqueuse de la bouche , que Ton nomme encore bouche echauffee, exige quelquefois la saignee, mais cede le plus communement, dansleboeuf, a l'usage des alimens verts, fourrages ou racines, ü l'eau blanche et aux lotions, aus gargarismes d'oxicrat miell6.
g 11. — De I'Inflammation aphlheuse de la membrane muqueuse de la bouche.
Des alimens avaries, des eaux corrompues, la döpais-sance des plantes chargees de rosöe , de brouillards , la transition subite d'une temperature chaude et seche ä une temperature froide et humide ou brumeuse, sont las causes sous l'influence desquelles on voit apparaitre les aphthes; danscette varietede l'inflammation des parois buccales , on voit le mucus qui les lubröfie changer d'aspect, ex haier une mauvaise odeur ; lasalive, dont la secretion est augmentöe , se mele avec le mucus et s'ecoule sous la forme d'une bave fdante. La langue est tumefiee , rouge , ses papilles sont saillantes , le gonflement de cet organe determine souvent sa sortie hors de la bouche et empeche la mastication. On voit paraitre sur la muqueuse de la langue et de la bouche de petites ulc6ratious , dissöminees sur toute la surface, qui s'öro-dent quelquefois assez profondement, mais sont cepen-dant plus superficielles ä la voüte palatine; souvent elles s'eJendent de prochc en proche, forment divers groupes d'ulceres, ou une vaste örosion a bord-calleux, qui se
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recouvre parfois d'une croüte noirätre d'aspect adynami-que. La cicatrisation de ces ulcerations a lieu par suite de la diminution de rinflammation et de la chute de la matiere mucuso-purulente qui forme ces escarres.
Aussi, ai-je toujours considöre les aphthes comme une inflammation dos follicules muqueux et tenus de la membrane buccale , follicules que la phlegmasie d6ve-loppe et rend tres-apparens ; ces cryptes reprfoentent, dans cet 6tat, de petits points blancs ayant quelquefois un petit point rouge h leur centre ; devenus pro^minens et entourös d'une arßole inflammatoire, ils s'elargissent par l'augmentation de la phlegmasie , sans perdre pourtant leur forme giobuleuse, si toutefois ils ne sont pas con-fluens ; et de leur point central s'exhale une matiere blanche qui rupture I'^pithelium qui les recouvre ; et, comme je l'ai dejä dit, le follicule s'ulcere , ses bords communöment superficiels et arrondis, sont quelquefois saiilans , coupes ä pic , tum6ß6s et entour^s d'un cercle phlegmoneux. Ce ne sont done ni des tubercules , ni des v^sicules , ni des pustules comme Tont prötendu quel-ques ^crivains; mais des follicules enflammös , comme le prouve leur forme presque toujours sphörique, au milieu desquels on voit communöment un orifice central, qui n'est que le goulot de ce crypte. Toutefois comme le propre de la matiere mucoso-purulente qu'exhale quelquefois rinflammation ulcörative des membranes villeuses, est de ronger, corroder les parties sur lesquelles eile se röpand , on voit parfois les aphthes se dilater , se r6u-nir et former des ulceres plus ou moins 6tendus. Des phönomenes semblables s'observant dans l'entörite ulcöree sur les glandes muqueuses de Peyer et de Brumer, m'ont fait prösumer que dans les inflammations de cette classe de membranes, c'6tait ä la vascularile, h I'lnnervation plus dövelopp^es de ces petits organes s6cr6teurs, qu'6taitdue leur tendance ä l'inflammation ulcerative, parce que cette
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vascularite, cette innervation les rend plus impressionlaquo; nables qu'aucune autre partie des muqueuses, et y d6-termine une inflammation spöciale et fröquente.
Gelte maniere d'envisager les aphthes et d'en placer le siege daus les cryptes mueipares , peut ^tre siijette ä controverse ; mais eile m'a paru teile , et beaueoup de mödecins sent de men avis ; eile rend raison des phamp;io-menes qui s'observent dans la stomatite ulcöreuse , pus-tuleuse , membraneuse et gangreneuse ; et par analogie de ceux que presente le catarrhe ou coryza gangreneux du beeuf et du cheval , dont la marche rapide et funeste n'est differente de ccllc du catarrhe simple et inflamma-toire qu'üt cause de l'ctat d'adynamie et d'alt6ration du sang qui est manifeste dans ces maladies.
La stomatite aphtheuse sporadique est rare dans l'es-pece beeuf; eile est plus souvent epizootique ou enzooti-que dans ces animaux. Je l'ai pourtant observö dans quel-ques boeufs et vaches debiles et dansquelques veaux de lait. Dans les premiers, j'en trouvai la cause dans une nourri-ture insuffisante , malsaine et acre, dans le manque des soins hygieniques ; et dans les veaux je devais l'attribuer ä une qualite speciale du lait de la mere, car e'etait tou-jours les veaux issus des vaches qui travaillaient aus char-rois, aux labourages, ou qui (Haient nourries d'herbes provenant du sarclage des jardins et des champs, qui en 6talent le plus fröquemment affeetös ; quelquefois tnöme les meres elaient elles-memes atteintes d'aphthes.
Le 14 aout 1824 , je fus consult6 pour un beeuf de quatre ans , attaque d'aphthes; cet animal, jeune et en bon 6tat, me presenta les phenomenes suivans : la beuche 6tait beante , et il en decoulait une salive visqueuse et obondante. La langue etait sortie et d^passait de beaueoup les levres, eile etait dure , tura^üee , rouge , enflam-mee et couverle d'une multitude de petites ulceres aph-theux et confluens, qui formaient une vaste ulceration
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qui l'envahissait de toutes parts jusqu'a son frein. Le palais, ainsi que toutjp'intärieur de la bouche, etait couvert d'aphlhes qui s'elendaient sur les Sevres et l'ori-fice des naseaux. La pituitaire et la conjonctive (Haient rouges et inject6es ; le pouls accölerö et plein , la soif ardente; le bceuf saisissalt avidement quelques fourrages, mais ne pouvant les mächer , ni les deglutir, il les reje-tait; toutes les fonctions s'exöcutaient et ne pr6sentaient, du reste , rien d'anormal. La maladie exislait depuis huit jours, nn empyrique , tres-famö, avail döclarö le cas incurable ; il prötendait qu'il existait un chancre dans l'^paisseur de la langue, qui la rongeait int^rieuremcnt et ferait perir le boeuf. Cette maladie avail fait grand bruit dans le voisinage.
Saignöe de six livres a la jugulaire; je dötergeai tons ces ulceres avec de l'eau tiede, animee par une partie d'eau de Rabel camphree, sur huit parties d'eau ; je pres-crivis des gargarismes fails avec une decoction d'orge et des feuilles de ronces avec addition de miel, que je faisais
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aciduler apr6s la cuisson avec un peu d'eau de Rabel cam-
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phree. On devait donner de l'eau blanche par la farine d'orge , pour toute noumlure. Le 18 aout, les aphthes de la membrane buccale etaient presque tous gu6ris , mais Tulc^ration de la langue s'cHait peu am61ior6e ; cependant les bords des ulceres etaient moins 6pais el calleux. Meme prescription ; mais comme le boeuf s'affaiblissait par la diete , j'ordonnai qu'on lui fit prendre par jour deux panades un peu salves , pour le nourrir et qu'on aug-mental la farine qui blanchissait l'eau. Le 21 , mßme 6tat, j'abattis le beeuf, et brülai tout le vaste ulcere de la langue avec de l'ammoniaque , que je porlai sur cet organe au moyen d'un nouet d'^-toupes fix6 au bout d'un petit morceau de bois. Ce pansement lourmenta beaucoup le malade et d6termina une abondante saliva-lion qui inqutetait le proprtetaire : mamp;ne proscription.
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Le 23 , le boeuf tömoigna un vif dösir de manger , on lui donna queiques feuilles de choux. Le 24, l'ulcere de la langue 6tait diminue d'titendue ; la langue detumöfiöe lt;5tait rcnlrd'c dans la beuche et la salivation moins abon-dantc ; la gucrison avan^a des-lors rapidement. Le 30, le bmuf mangeait et ruminait, mais je ne permis que
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des alimons verts, pour nc pas irriter möcaniquement
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l'ulcere qui entourait encore le milieu de la langue jusqu'au frein ; enfin le 12 septembre la garrison 6tait complete.
sect; III. — De I'Inflammation aphtheuse de la mu-queuse de la bouche, epizoolique et enzootique dans |.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; le Bwuf.
Le patriarche de la mMecine vetörinaire fran^aise, M. Huzard pere, que la mort vient d'enlever ä ses amis et k la science , a public un article sur les aphthes (Instruction velerinairc , vol. de 1795, page 134 ). II y considere cetle maladie sur tous les animaux , apres avoir dtilini les aphthes , tracö la marche de cette maladie, ct fait judicieusementremarquer qu'ils ne suivent j #9632;;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pas toujours le meme cours dans le meme sujet, puis-
que plusieurs se monlrent, dit-il , lorsque quelques-uns sont dejä parvenus ü leur accroissement; que d'eutres sont en train de guörison et que queiques autres sont dejä cicatrises. C'est precisöment ce mode d'eruption , que j'ai constamment remarque en Poilou , qui prolonge la duree de la maladie. II dit encore que les ulceres aphtiieux profonds , qui s'agrandissent rapidement, dont les bords s'engorgent et dcvienncnt calleux , sont dquot;une
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couleur noirafre ou livide ; que la matiere de la suppu-
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ration est demanvaise qualile , quelle exhale une odeur ftlide, que cos ulceres d'uue espece maligne guörissent plus difticilcmcnt, ct cmportent quelquelois assez rapi-
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dement les animaux. J'ajonterai que cede terminaison s'observe surtout dans les epizootics et enzooties d'au-tomne , et particulierement dans les boeufs et vaches cacochymes, c'est-a-dirc faibles , appauvris , dans les-quels la lymphe et le sang sent dans un 6tatde döprava-tion et d'altöralion manifeste. L'adynamle , la prostration
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des forces compliquent alors la maladie des son appari-
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tion ; le vötd'iinaire pent de suite pronostiquer une fin funeste; tandis que dans le plus grand nombre de cas la maladie n'est que passagere. M. Huzard place comma nous le siege des aphthes dans les cryples mucipares. I! croit aussi
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que les Epizootics aphtheuses sont contagieuses : celte opinion d'tant conforme ä la mienne j'ordonnai, et me suis bien trouvö, de faire separer les animaux sains des malades, dans les enzooties de cette nature que j'ai eu ä combattre. M. Huzard trace une bistoire rapide de cette maladie ; il cite les epizootics aphtheuses de 1765 et 1764 sur les-quelles ont 6crit Sagar et Lafosse. Celle d'Iglaw , en Moravie , attaqua generalement tous les bestiaux ; Sagar, qui I'observa, dit qu'elle 6tait fort contagieuse , qu'elle s'annongait par la tristesse, la chaleur du corps et l'in-jeetion de la conjonctive; la bouche 6tait rouge et chaude, I'lialeine 6tait echauffee , les animaux dögoülös, les aphthes paraissaient du 5e au 4e jour; l'impossibilite de do-glutir aucun aliment les nkluisait ä une extreme mai-greur, et vers le septieme jour les aphthes se couvraient d'une croüte et se cicatrisaient ensuite. II leur sucmlait souvent des depots aux pieds et alors la guerison etait prompte. Le lait des vaches se coagulait par l'action du feu ; il occasionait meme des aphthes aux animaux et aux hommes qui s'en nourrissaient; cette maladie öpi-zootique parait avoir beaucoup d'analogie avec la maladie aphtheuse observee de nos jours et clont nous parlerons tout-ä-l'heure; eile attaquait de preförence, au rapport de Sagar , les beeufs les plus vigoureux , eile fut cepen-
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dant pcu meurtriere ; les pores en furent pourtant assez maltraites. Sagar I'attribue a la rouille deposee sur les planles par les brouillards de Tautomne de 17G5.
Baraillon , medecin ä Moulins, observa une 6pizootie aphthease en 1776 ct 1785. Lafosse dit qu'en 1771 les aphthes compliquaient une dyscnterie öpizootique sur les vaches de Paris et environs.
Les jeunes animaux , comme les poulains et les veaux qui cessent de töter sont, d cette 6poque, assez sujets aux aphthes, dit M. Huzard, et cette maladie parait etre , chezeux, l'effet du changementde nourriture. J'ai queiquefois eu a traiter de semblables affections, qui cedaient dans le plus grand nombre de cas ä des lotions d'oxicrat miel!6 , a l'osage des alimens cuits , comme racines et panades , a I'eau blanche acidulee, tres-fari-neuse , pour les subslauter. Mais quelquei^is los aphthes se continuent dans rarriere-bouche el insque dans Toeso-phage et la caillette; alyrs le cas est grave , la deglutition Ires-difficile; rinflammation de la muqueuse gastrique, occasione des constipations opiniatns , un affaiblissement marquö ; le pouls est petit, concentre, acceler6 , I'ha-leinefetide, I'urine rare et|color6e, etc. etc. Je faisais ad-ministrer. dans cette occurrence, des tisannes mucilagi-neuses d'orge monde miellees , des lavemens emoliiens ; je soutenais les forces avec le lait dans lequel on delayait un oeuf et un pen d'amidon ; ces moyens employes concur-remment avec les gargarismes d'oxicrat miell6, lescata-plasmes d'molliens autour de l'abdomen amenaient la maladie a une lin salutaire ; lorsque les animaux temoignaient de vives souffrances intestinales, j'ai queiquefois donnö l'extrait gommeux d'opium a la dose de quinze grains, dissout dans l'eau et meI6 aux breuvages mucilagineux , ou le laudanum liquide de Sydenham a la dose d'une a deuxcueillerties äcafti. Maismalgrö tousces soins j'ai perdu
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quelques veaux ; dans ces cas mortels raffaiblissement et la maigreur sont rapides ; l'animal exhale une odeur f6-tide, du sangm61laquo;iüraquo;du mucus infect est rejcte par I'anus. La bouche est noire et infecte. M. Huzard rapporte que H6riocles, v^terinaire grec, a 6crit sur les aphthes ; que ce fureat, Rael, Massö et Liger , qui nous transmirent cc qu'il a dit ä ce sujet et qu'ils ont nomrnö cette maladie alcola. Les italiens Ruini et Francini ont aussi traits cette matiere avec quclques details. Enfin , avant de passer ä la thörapeutlque des aphthes, M. Huzard re-commande de ne pas confondre ces ulceres avec le glos-santrax , variety des maladies typhoides dont nous trai-terons plus loin; il indique la saign^e , si rinflammation et la fievre sont violentes ; des gargarismes adoucissans et detersifs de guinnauve , d'orge et de feuiiles de ronces , acidul^s et miellös , suivant les cas et le degre de la phlegmasie locale ; il faut , dlt-il , nourrir avec des plantes fraiches et l'eau blanche. Mais si la maladie a un caractere plus grave et tend lt;i I'adynamie , il conseille d'administrer intörieurement le quinquina, la gentiane , I'auntfe , la theriaque dans le vin ; il indique de racier les ulceres et de les toucher ensuite avec I'acide fulfurique comme dans le glossantrax; je n'ai jamais eu a combattre que des enzooties oü la prösence des aphthes etait le caractere principal de l'affection morbide. Dans ces maladies , il y en avait oü les ulceres de la bouche ätaient compliquäs d'ulceres aux pieds et aux membres ; j'en parlerai tout-ä-l'heure , et dans d'autres oü I'ulceration n'existait que dans la bouche. Dans ce dernier cas , j'ai observe la maladie sur des boeufs, des vaches, des veaux ; des jumens poulinieres et des jeunes chevaux ; les aphthes se declarent presque toujours l'automne , au mois de septembre ou d'octobre ; lorsque a des (5tö chauds et sees succedent tout-ä-coup des pluies froides, abondantes et surtout des brouillards, 1'usage des eaux bourbeuses et
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corrompues par la chaleur , qtie la nöcessitö force d'em-ployer , a aussi cause ces ulceres ; mais I'^poque oü les brouillards sont plus fr^quens est aussi celle oü ils se manifestent le plus facilement. Anssi mon premier soin ötait de soustraire les animaux a l'influence de ces causes en les retirant momentanöment de ces päturages ; les bestiaux sains etaient conduits dans des champs ou des pastis elevös, et seulement apres la ros^e dissip^e et sur-tout apres avoir mango im peu de fourrage ; une saignöe ä la jngulaire, l'usage de l'eau blanche aiguisöe par le sei de nitre , on la creme de tartre , pendant six ä sept jours , quelques lavemens ömolliens . ötaient des moyens pröservatifs assures. Les malades dtaient constamment ä l'ecnrie on h l'ötabie; je dislinguais dans ces animaux trois 6tats differens : dans le premier , il y avait phlogose et rougeur tres-intense rlc la bouche , avec turgescence g6-nörale ; la saignee , l'eau blanche, les gargarismes 6mol-liens mielld-s, les alimens sains , de facile mastication , les choux , les pommes de terre , le son , amenaient une prompte guörison de ce cas le plus simple. Dans le second cas , oü la maladie avait plus d'intensitö , oü les aphlhes ötaient confluens et profonds, je calmais d'abord I'inflammation par la saignöe et les adoucissemens . un regime rafraichissant, et je brulais ensuite les ulceres avec l'eau de Rabel affaiblie , puis j'ordonnais qu'on les detergeät plusieurs fois par jour , avec une decoction d'orge et de feuilles de ronces acidulöe et miellöe ; que Ton soutint les forces des boeufs et vaches avec des pa-nades salöes, et celle du cheval avet du pain, de Tavoine concassöe, de l'eau blanche tres-farineuse ; et je n'ai jamais perdu un seal animal. Mais , dans la troi-siemc classe , je rangeais les animaux , boeufs, vaches, jeunes chevaux , dans un 6tat d'appauvrissement caco-chyme : le fond gris des ulceres multiplies et saignant au moindre attouchement, l'odeur infecte ct gangreneuse
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de l'ichor qui en döcoulait, Vital d'adynamie , la prostration des forces , rendaient la maladie beaucoup plus grave. Dans ce eas, heureusement rare, it m'est arrivö de sauver quelques boeufs et quelques poulains, par rena-ploi des moyens suivans : je brülais de suite , apres les avoir räcl^s. les ulceres aphtheux avec de l'eau de Rabel concentric , ou quelquefois de l'acide muriatique; car jenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632; i
voulais, ä tout prix, empecher la deglutition ou I'ab-sorption de l'ichor purulent des ulceres ; je faisais ensuile injecter frequemment dans la bouche des decoctions d'orge. de feuiiles de ronces, de racines de geutiane mieliee et
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anim^e par l'eau de Rabel camphree ; j'administrai inte-rieurement le quinquina rouge en poudrc , ä la dose de
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quatre gros ä une once, avec trois, quatre ou six onces
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d'acetate d'ammoniaque, suivant la force et l'äge du
malade, (Hendus dans un litre d'infusion de fleurs de
camomille ou de feuiiles de meiisse , donnö ä froid. Ces
breuvages 6taient rep6t6s deux fois par jour s'il y avait
urgence, et apres deux ou trois jours de leur emploi, je
voyais l'animal so ranimer , les muqueuses se colorer , lesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;|
ulceres avoir un meilleur aspect et le pouls se developper.
Ces six ä sept breuvages, qui peuvent entrainer une d6-
pense de 12 a 18 francs par chaque animal peuvent done
laquo;Hre employes sur des bestiaux de prix ; le v^terinaire
pr6vient d'ailleurs le proprietaire du coüt qu'entrainera le
traitement et met ainsi sa reputation ä convert. En ajou-
tant aux trois etats divers de la maladie aphtheuse celui
que j'ai cit6 plus haut, oü les aphlhes existent jusques
dans l'arriere-bouche , l'cesophage et l'estomac , on a je
pense toutes les varietes que peut presenter cette maladie,
non compris le glosso-pede dont je vais parier.
Mon confrere , M. Rodet, a publie une traduction de Lessonna , oü il est parle des aphthes ; cet article, tres-bon ä consulter, renferme des vues utiles sur le traitement de ces maladies. M. Lessonna conseille I'emploi
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de I'acide muriatique oxigene {chlore) comme un moyen curatif propre h relever les forces de la vie ; nous cite-rons, tout-ä-1'lieure, un article de M. Waldinger , oü ce moyen est conseillö; seulement je ne puis partager I'opi-nion de M. Lessonna , quand il indique de pratiquer des sötons au fanon comme moyens pröservatifs. L'experience m'a prouvö'qu'ils 6taient tout au moins inutiles. M. Lessonna parle aussi d'ouvrir les tumeurs qui se forment aux pieds et de panser les ulceres consecutifs avec l'essence de thöröbentine , la teinture d'aloes, etc. ; ce qui nous ferait croire qu'il a en vue une Epizootic semblable ä celle d6-crlte par Sagar.
Le professeur espagnol, Gonzales, damp;jä cit6 dans son traitti des maladies des betes bovines , ne parle pas des aphthes ; il dit •seulement que le professeur Antoine Sandalio de Arias Costa, dans ses lemons d'agriculture, tome 2', en parlant des maladies des bötes ä cornes , dit : laquo; Les plus communes sent les aphthes et la tympa-nite : les premieres consistent en de petits ulceres qui se manifestent dans la bouche et qui sont mortels si on ne les traite pas ä temps ; le remede le plus prompt, e'est de les laver avec de l'eau lögerement salee raquo;. N'äyant, dit-il, aucun cas pratique de cette maladie, ne connais-sant aucun v6terinaire ni fermier qui I'aient observee dans 1 es betes ä cornes , nous n'en ferons pas une longue description. Dans les relations que Ton a revues sur les maladies des bötes ä cornes, qui se manifestent dans la bouche, void ce que disent quelques auteurs : laquo; Ces animaux sont assez souvent sujets h I'etranguillon ( e'est une inflammation de la langue ); on guerit cette maladie par des saignöes et par des incisions cauteris6es , afin qu'elles soient plus promptement cicatrislt;5es, et par des lotions rösolutives pour dissiper I'humeur. Quoique cette maladie [paraisse etre assez commune, cependant on ne 1'a pas observ 6e dans les b^tes ä cornesraquo;. Ce que nous venous
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de citer de M. le professeur Gonzales, prouve que la m6-decine du boeuf est peu avancöe en Espagne.
M. Jörorae Waldinger , professeur et directeur de l'öcole vötörinaire de Vienne , dans un ouvrage publiö en 1810 , intilulö : Trailö des maladies las plus communes des bötes h cornes, parle aussi des aphlhes. Ce qu'a öcrit ce savant professeur est peu connu des v6t6-rinaires fran^ais.
11 nomme l'affection aphtheuse, la maladte de la louche , et dit qu'elle u'attaque pas seulement les bötes ä cornes , mais encore d'autres especcs d'animaux.
Les animaux qui paissent, m6me ceux qui restent toujours ä Tötable, sont, dit-il , ^galement sujets ä cette maladie, qu'il assure 6tre plus fr^quente dans les plaines, surtout depuis le printemps jusqu'ä l'automne (Adami). Les aphthes s'observent surtout quand une temperature froide et humide succede brusquement ä une temperature chaude et seche.
La maladie de la bouche, dit Waldinger, est une consequence des maladies febriles. Adami a meme observe des aphlhes compliquant la dysenteric et la peste.
L'air triste , la töte basse , de frequens frissons indi-quent l'apparition de la maladie. Waldinger döcrit ensuite les symptomes , et pretend que dans les betes fortes et bien nourries les battemens du coeur sont imperceptibles ; que lorsque ces m6mes battemens sont sensibles , il sur-vient une salivation abondante et que la bouche est tres-chaude , ce qui n'arrive pas si les mouvemens du coeur ne sent pas appröciables.
II a reraarquö , ainsi qu'Adami, que si les premiers soins utiles ont 6t6 negliges, ou qu'on ait administr6 des remedes echauffans, le mal empire et se proionge. Les petites elevations rougeätres augmentent de volume , prennent une teinte plus foncöe , se transforment en vesicules qui contiennent une serosite abondante, ces
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v6sicules s'ulcerent. II a observii qu'une stable chaude, mais seche , est beaucoup plus salutaire que si eile etait froide et humide. Que si le desir de manger se manifeste, il faut donner une nourriture tendre. d61ayante et peu 4jitnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; substantielle.
La saignee est le remede le plus efficace quand l'ani-
mal est brülant, sa respiration acc^lertie , quand la töte
',-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;est basse et les baltemens du coeur peu appröciables ; eile
a arrötö les progres de la maladie , la sortie des Elevations
vösiculeuses et la formation des aphthes.
Le sei de cuisine ou le sei de gemme , dissous dans l'eau , est une boisson agreable et favorable ä l'animal ,$•#9632;#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;malade.
Ce vötörinaire pröfere a tout autre remede un breu-vage compose de sei de nitre ou de poudre ä tirer , ä la dose d'une once, et trois onces de sei de cuisine dans deux chopines d'eau tiede. 11 recommandede frotter , dans le principe , les petites (Mövations vesiculeuses avec cinq onces de sei de cuisine dissoutes dans une chopine de vinaigre, au moycn d'un tampon de linge fixö au bout d'un morceau de bois , et veut que ce pansement soit repele deux fois par jour sur toutes les parties malades ^ Vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de la bouche.
Si les premiers soins ont 6t6 nt5glig(5s et que les vösl-cules aient pris une leinte foncöe , il faut, dit-il, les frotter avec le sei et le vinaigre jusqu'au vif.
Apres que la bouche a 6te ainsi frottee, on fait un melange de blanc d'oeuf ou de cröme , avec une Egale quantite de fleur de souffre , dont on recouvre les vösi-eules ulceröes , au moyen d'un pinceau.
L'acide hydro-clorique Etendu dans l'eau est, selon
Waldinger , le mcilleur topique pour deterger les ulceres
• ^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ou aphthes jusqu'ü entiere guerison; si ces ulceres sont
de mauvaise nature, on doit augmenter la dose de l'acide.
II ajoute que l'observation ayant dömontrE que ces moyens
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sont favorables aux chevaux , ils doivent avoir le möme rösullat sur les bötes ä cornes.
Waldinger assure d'apres Adami, que s'il survient des tumeurs sur la surface du corps des animaux qui n'ont pas etöbien soignes , la maladie dure alors quinze , vingt et meme trente jours; que cette maladie est moins lon-gue au printemps , qu'elle est meme alors plus benigne qu'en 6t6. 11 pretend avoir vu souvcnt les aphthes sui-vis de la sciatique et la paralysie ( je n'ai jamais observe ce fait dans trcnte-huit anuses de pratique ) ; enfin , dit-il plus loin , cette maladie est souvent l'avant-coureur de la peste.
sect; IV. — De i'epizootie aphtheuse des hamfs. — Stoma-tite aphtheuse epizootie ou glossopede.
Cette maladie a recu tour-ä-tour les noms de glossopede, maladie aphthongulaire, stomatite-aphtheuse-öpizoo-tique , fievrc muqueuse, etc. , etc. ; eile a etö encore dccritc avec beaucoup de luciditö parM. Hazard. Le nom-bre considerable des bestiaux qu'elle attaqua en d810 et l'etendue du pays qu'elle envahit, dcvinrcnt l'objet de la sollicitude du gonvernement. M. l'inspecteur gönöral des ecoles vöterinaires parcourut plusieurs departemens pour s'assurer de la nature de la maladie , et proposer auministre les raoyensd'en arreter les ravages. Elle s'elait manifestee sur les bceufs et vaches des le printemps de 1809 et 1810 dans les departemens de Seine-et-Oise , Seine-Inflt;sect;rieure, Seine , Seine-et-Marne, l'Oise , l'Eure ot le Calvados: eile avait meme paru en 1802 dans le döpartement de Lot-et-Garonne, de la Dordogne et autres lieux du midi de la France. Elle se manifesta aussi dans les environs de Lyon , dans le canton de Vaud et dans la Suisse Allemande en 1809 et 1810. Je n'eus occasion de l'observer qu'en 1823 dans deux fermes de la Ven-
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d^e , Ires-eloignees rune de l'aulre ; enfin, je la relrou-vai sporadique dans mi basufau mois defevrier suivant, dans une autre metairie de ce depnrlement.
Cette maladie sc manifeste par des elövations rouges dont le centre est blanchätre et qui ferment des ampoules ou phlyctenes qui sc montrent sur toutes les parties de la membrane buccale, sur la face externe des levres et a l'orifice des naseaux. Ces vesicules soulevent Tepiderme ou I'^pith^lium , qui se dechire , d'oü il resulte des raquo;leeres qui donnent issue ä beaucoup de serosilö rous-sätre. Les ulceres qui existent sur la peau se cou-vrent de croütes , tandis que ceux de l'interieur de la bouche exhalent un liquide plus ou moins felidc , qui se mele ä la salive et coule abondamment. Cette difie-rence dans la secretion de ces ulceres est due ä l'ac-tion de Tair qui desseche ceux de la peau ; tandis que le liquide exhale par ceux qui couvrent la muqueuse est humecte , delayö par la secretion perspiratoire de cette membrane. Ces ulceres sent de profondeur et de largeur variables ; le fond en est rouge et sanguiuo-lent , les bords semblent dechires ; ils s'eiendent par la chute de l'öpithelium ; de sorte quo hientot tout I'in-t6rieur de la bouche el surtout la surface de la lan-gue ne ferment qu'un vasle ukere. Dans le principe de la sortie des vesicules, la sensibilitö qui existc dans ces parties empeche le boouf ou la vachc de manger ; mais quand I'ulceration est generale , la mastication de-vient impossible. Les animaux, tourmenles par une soif ardente , boivent abondamment; il est des boeul's chcz qui la difßculte de manger no durc que trois ou qua-tre jours , chez d'aulres huit et meme quinze ; beau-coup ruminent; quelques-uus peuvent plulöt manger du foin que de l'herbe : enfin on a remarque que si on avait I'atlention de leur porter la palure dans le fond de ia bouche, ils pourraient alors la machcr , parce que , selon
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Huzard, la langue et les lövres n'ont que peu de mouvemens ä faire . et ne sont pas obligöes de pincer le foin et de le porter sous les dents. On a remarque encore que la secretion du lait est diminu^e dans beaucoup de vaches et rneme totalement interrompue dans quelques-unes.
On voit survenir ä la couronne, dans I'espace inter-digitö , aulour des ergots, de petites ampoules qui s'ou-vrent promptement ; il en decoule une humeur fetide , analogue ä celle des eanx aux jambes ; ces ulceres splendent et remontent ä la face interne et posterieure des membres , qui sont alors converts d'ulceres et de croütes ; la doulenr qu'ilscausent fait boiter le malade ; souvent lesex-tremilessontengorgöesettres-sensibles. Ces ulceressema-nifeslent quelquefois en m6me temps que ceux dc la bou-che, d'autrefois ils leur succedent. J'ai rencontrö aussi, dans une vache, de ces ulceres sur les mamelles et les trayons , ce qui la rendait tres-difficile ä traire ; des lotions d'eau miellee, animöe par l'extrait de Saturne , les firent promptement dessecher.
11 est un fait remarquable , qui n'a pas 6chappe aux veterinaircs observateurs , et que signalent MM. Huzard ct Mathieu , c'estque Irruption des vcsicules de la bouche et dos membres est une veritable crise que precede fou-jours un acces föhrüe : j'ai fail la m6me observation dans les deux enaooties que j'ai c.uti trailer ; !lt;gt; dans un veau: cetanimal parut lri:;te ,di^outü ; tous ses mouvemens elnient raides ; i! avail le poil lierisse ; il survint un frisson general, darant leqael le poulsötail concentre et nccelere , la respiration genOc , les cornes , les oreiiies froides , le muffle sec ; cet acccs dura environ six Iieures ; la peau repritensuitesa tcmpcralure ordinaire ; la bouche devint cbaude et Ires-coiorec; j'observai snr la membrane mnqueiise beaucoup de pelits points rouges oü se döve-lopperent, plus lard , les ampoules et les ulceres ;
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2deg; dans unc vache de quatre aus , tres-grasse , qui cut deux acces semblablcs ii celui que j'ai observe dans le veau , le premier dura Irois lieures ; le lendemain un second acces de cinq a six lieures eut encore lieu ; mais comme apres ces deux acces febriles il exislait une chaleur brulante de la peau et de la bouclie , line constipation opiniätre qui durait depuis trente lieures, avec durete et frequence du pouls, je fis une sai-gn6e de six livres qui calma toute cette exasperation ; l'eruplion vösiculaire fut peu considerable. J'ai cru voir au milieu des symplomes gen^raux que presente cette maladie quelques signes de phlegmasie gastrique ; mais j'avoue n'avoir pu demeler s'jis etaient primitifs ou secondaires; au surplus,j'ai dejü dit que dans les maladies aphtheuses on rencontre souvent de ces ulcercs non-seulemcntsurla membrane muqueusc de la bouche, mais encore dans I'arriere-bouclie, l'üesopbage et l'eslomac, ainsi que sur la peau ; et, comme ces deux membranes ne sont qu'une continuation l'une de l'autre, au lieu de considerer, avec I'ecole Brous-saisienne qui vent tout locaiiser , cette maladie comme une gastro-dermite , ne serait-il pas plus raisonnable de ne voir en eile qu'une crise exanthemalique qui a cgale-ment lieu sur des portions du tegument externe et interne. L'observation n'a-t-elle pas prouv^ encore que les maladies aphtheuses des bestiaux precedent souvent les öpizootides typhoides, dans lesquelles il existe aussi des tu-meurs critiques a la peau , des ulcerations pustuleuses con-comittantesä celies^de la membrane muqueuse gastro-inles-tinale; ce fait vient d'etre observe par M. llaubncr , vete-rinaire en Prusse ; il a remarqu6 , cbez les animaux morts d'une öpizootie typhiforme , des ulcöralions de l'intestin et de la vesicule biliaire , semblablcs ä celles qu'on trouve chez les hommes qui ont suecombe au typhus. Or, nous prouverons procliainement qn'il y a evidemment
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alteration du sang dans les maladies typhoides et char-bonneuses, et que toute lumeur , pustules , etc., etc. qui surviennent par suite de la reaction pathologiquegfcnö-rale qui caract6rise ces maladies est une crise salutaire , que le v6t6rinaire doit favoriser et dont il doit tirer parti pour la curation de la maladie.
De ce que j'ai vu , observö et lü sur la maladie aph-theuse , il r6sulte qu'elle m'a semble etre speciale, n'avoir que quelque analogic avec les apbthes ; enfin , eile se montre plus spöcialement sur l'espece boeuf, se transmet par contagion et par contact aux animaux de la m6me espece , ainsi qu'aux moutons, aux chevres et roeme aux pores. Je n'ai point d'exemple de son existence sur l'espece 6quine ; je n'en nie pas la possibilil6, mais il n'est parvenu il ma connaissance nul fait qui puissemamp;ne le faire sous^onner *.
Les uns ont attribuö les maladies aphtheuses ä la döpaissance de plantes cliargees de limon apres des inon-dations; d'autres A la mauvaise quality des fourrages donnes a I'etable , quelques-uns ä l'humidite de l'at-mosphere , aux brouillards ; h l'humidite brumeuse succödant ä des chaleurs considerables qui avaient alt6r6 les eaux des abreuvoirs et des mares ; ou encore ä l'effet des päturages humides des vallees, dans lesquels on rencontre des plantes acres ( que les bostianx ne mangent
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* Sans rcxemple de celte maladie, beaueoup daulres jn-ou-veront la specialile de la Pathologie bovine ; Ciiaijue espece , de-puis rhomme jusqu'au plus petit animal , a ses maladies parti-culieres, comme son temperament , son idiosyncrasie ; etc. 11 est done pen ratioimel , pen medical de dire (jue laquo; ä part qnel-ques affections parliculieres ä l'espece brenf , telles qne le tiphus , certaines formes de maladies cliarbonneuses , etc., etc., les antres sont communes aux grands animaux. laquo; Dc tels sopliismcs se refu-tent d'eax-memes et n'en irappseront point aux veterinaires ins-tmils, ä cenxhabituesäbien observer, a le faire sans prevention ni esprit de Systeme.
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pas) ; c'est, en effet, dans les vallees humides de la Normandie que M. Huzard a reconnu que la maladle avail eu plus d'intensite et de duröe; les deux enzooties que j'ai observees en Vendee existaient, Tune dans une ferme oii les bestiaux avaicnt päturö, durant une parlie de l'automne , dans une prairie formee par deux anciens otangs dessecli6s ; dans I'autre, ils avaient paccage les regains d'un vallon attenant aux marais de Saint-Yincent et de Port-la-Claye.
Mais dans 1c bceuf, oü je l'ai observt^e sporadique et isolec , e'etait dans les Brandes de J\'ieul-le-Dolent, sur les plages de la Yendöe, ä quatre lieues des coles ; on ii'avait point souvenance d'avoir vu une semblable ma-ladic dans le pays; e'etait un champ;tif bceuf de cinq ans , maigre et debile ; la maladie avail commencö par 1c dugout, la cessation de la rumination , la conslipalion, la rougcür, la chalcur de la boucbe. Les ampoules s'elaient d'abord declarees ä la bouche, au nez, puis aux membres; la maladie cxislail depuis vingt-cinq jours quand jc fus consulle. Les ulcamp;atiODS envahissaient tonic la boucbe el les narines; une bave infecle , gluante sortait de la bouche; un flax abondant, epais , felide coulatt des narines ; une chassiesacre avail ulct-rö les larmiers et le chanfrciii ; les inn.queuses (5laient päles el infiltrees; le pools laible ct lent ; la debiülö extreme ; la panse elait dare el pleine, la rumination rare; il exislail une diar-rhee inuqueuse infecle. Les levres , l'orifice des narines, le lour des yeux , tcule l'ötendue des quatre membres, le dessous du venire et de la poilrine 6taienl converts de croüles cld'ulceres; les jambes etaient gonfleeset gerc(5es; l'animal etail hideux ü voir. Un etat si miserable ne m'engagea pas ä faire beauconpde frais pour le Iraitement: infusion d'absynlhe etfleursdesoreau .mieiilee ; lavemens emolüens; fomentations adoncissantes sur les ulceres de la peau ; oxicrat miellö sur ceux de la bouche; hon foin ,
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eau blanche aiguisee par le sei marin , panades salves , propretö de l'etable. Le sacrifice du bceuf 6tait fait par le melayer , tant de soins le lassercnt, et malgrö ies recommandations du propriulairc , il le laissa perir de faim et de misere. Mais laissons cet episode pour revenir aux causes de la maladie aphtheuse.
Ces causes ne sont done pas encore bien connues ; ce-pendant, cornme I'observe judicieusement M. Hiizard , il est une de ces causes qui doit etre generate et qui tient sans doute ä quelques influences almospheriques, puis-que on a vu dans les döpartemens oil la maladie s'est repandue des moutons, des pores, des cbiens en ötre aflecles en meme temps quo les boeufs ; et e'est pent-etre ce qui a fait croire a sa contagion par miasmes ou effluves.
J'ajoulerai quedurant qu'une Epizootic aphtheuse sem-blable regnait, en 1820 , sur les betes a cornes des environs de Franclort, il se manifesta sur les hommes uno inflammation des gencives, de la langue et de la cavite buccale , conlre laquelle l'emploi des sels ueutres purgatifs eut memo un tres-hon succes.
L'observation prouvo que cette maladie est rareraent mortclle : l'Ecole de Lyon rapporte cependant la perte de quelques veaux a la mamelle. Dans les deux enzootics que j'ai eu a combattre je n'ai perdu aueun malade : dans la premiere metairie trois veaux de deux ans et deux vaches etaient malades; quatre vacbes , douze veaux et huit ba'ufs furent preserves. Dans la seconde ferine un bceuf de quatre ans , trois vcanx et quatre vaches etaient malades ; sopt boeufs , treizc veaux et quatre vaches furent preserves. Jc ferai remarquer que ce fat ä un mois d'intervalle que je fus appele dans ces deux formes , qui etaient a plus de quatre lieües de distance. L'uno elait siluee dans un vallon qui aboutissait aux rives de i'Yon et rauhe elait voisine des marab
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formes par le grand Lay. Je connaissais alors les me-moires publics par le vätörinaire Saintin , celui de M. Huzard et les comptes rendus des 6coles d'Alfort et de Lyon, sur cette maladie. Dans ces deux mötairies de la Vendee , eile avait un caraclere inflammaloire assez marque ; tous les animaux etaient en bon (Hat. Je sö-parai les sains des malades; j'employai, comme raoyen pröservalif, le trailement d6jä indiquö pour les maladies aphtheuses epizootiques. Car je ne cesserai de dire que cette maladie est contagieuse par contact d'abord, peut-etre par effluves ; mais sa propagation peut d6pendre encore de causes generates. Le traitemcnt curatif consista dans une saignee ä la jugulaire , qui fut de six livres pour chaque bceuf , quatre pour les vaches , deux livres pour les veaux ; des gargarismes d'oxicrat mielle, Le regime consistait dans des alimens sains et l'usage du sei dans l'eau blanche. Les ulceres des pieds camp;lerent aux fomentations de decoctions de mauves ; dans trois animaux je dus dessd'cher les ülceres avec l'eau vegeto-minörale ; dans un animal, un ulcere interdigite exigea I'appli-cation de l'onguent Egypliac.
Certes , je suis aussi peu partisan que M. Huzard de la polypharmacie ; mais cependant je crois que , dans ce cas , un traitement rationnel , mais peu coüteux , accelere la guerison. Je crois aussi que la saignee et un regime delayant sont des prdservatifs pour ainsi dire certains ; car, laquo; I'art quand 11 bien fait, fait mieux que la nature.laquo;
II rfeulte des fails que nous venous de citer , que I'in-(lammation de la membrane muqueuse de la bouche (sto-matite des physiologistes ), peut se presenter sous divers aspects dans les animaux domestiqucs. En effet, dans le bteuf comme dans le cheval, la phlegmasie do cette vil-leuse constitue cequ'on appelle bouche amp;;hauffee,lampas, palais enfles, barbillons. Elle cede d un regime rafrai-
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chissant et aux antiphlogistiques, et ii'est souvent qu'un Symptome d'un 6tat maladif de Testomac. Les barbillons nous ont conduit ä parier des abces salivaires ; nous avons fait connaitre les opinions et les ecrits de MM.jCru-zel , Poulet, Renault, ainsi que nos observations par-ticulieres , et indique ce qui est a faire dans des cas analogues.
La slomalite est souvent aecorapagnee d'une Eruption cxanthemateuse qui constitue les aphthes. Ces ulcöralions peuvent elre sporadiques , enzootiques ou epizootiques simples ou compiiquees d'ulceres analogues danscertai-nes regions de la surface de la peau. Nous avons cite des observations-pratiques sur le premier cas , et entr'au-tre une fort importante sur le boeuf. ISous avons aussi parlö des aphtbes comme maladie epizootique et enzooti-que. La troisieme variete , le glossopede ou la maladle aphtheuse qui atlaque ä la fois le tegument interne et externe, n'a ete observöe que dans le bceuf, le mou-ton , la chevre , le cochon, etc. ; son caractere benin la fait considörer comme une maladie pen dangereuse. Enfm je pourrais ajouter l'exemple d'une stomatite pseudo-membraneuse pour completer l'histoire de la phlegmasie de la membrane buccale *.
II ressort en outre de cc que nous avons decrit, quo rcruption des aphthes et des ulcerations cutanöes , qui les complique quelqucfois , doit etre considöree comme une crise, car eile est toujours precedöe d'acces febriles, qui cessent apres la sortie des exanthemes ; qu'alors un trai-tement presque tout local sufflt pour la guerison; rare-ment on a ä combattre une tendance a l'adynamie et la gangrene , qui ne se montrent que dans des sujets faibles ou dans des animaux soumis ä rinfluence de causes dt'bl-litäntes.
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sect; VI. — Maladies des Uvres. — De Vinflammaiion
des levres { cheilitc ).
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L'JaflammatioQ du tegument ainsi que cello de la substance des levres du boeuf et des autres herbivores n'a
-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; point ete decrite ; quoique ces organes soient expo-
ses aux premieres impressions de tout ce qui penetre dans la boucho, leur pliicgmasie est rarement essentielle , mais bien plus coramunement un efl'et consecutif des maladies aplitbeuses , ou autres de la cavite buccale. J'ai
;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; vu quclquefüis dans le baecage du ci-devant Poitou , oü
les viperes sont tres-norabreuses , quelques booufs ct vaches mordus aux levres par ces ophidiens , quand ils allaient paitre ou broüler aux pieds des haies les premieres plantes qui y croissent au printemps ; cos cas n'ont jamais 616 mortels. Quelques scarilications, la pre-,:;;':;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;caution de brüler avec de rammoniaque la morsure
souvent situee ä la face interne de la levre, et d'en admi-
.;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nistrer interieurement ä la dose d'une once au plus dans
un litre d'eau, dans les cas les plus graves, sulTisaicnt pour faire disparaitre les accidens. Je me rappclle avoir soignö uric vache mordue ä la langue.
Ulceralion des levres.
M. Rhodes , veterinaire ä Plaisance ( Gers) , envoya eh 1819 a la Society royale d'agriculture de Paris , la description et le traitement d'un ulcerc sordide et can-cereux , situe ä la levre inferieure et poslerieure d'une vache , ulceration compliquöe de la carie du maxillaire.
Cette bete, ägöe de sept ans, avait ete elevöe dans un pays bas ct marecageux ; ellc etait logee , depuis trois ou quatre ans, dans une etable mal saine , froide , humide ct exposee aux vents d'oucst. Nourrie depuis un an
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avec des fourrages avaries, eile avait consitterablement maigri et rais bas un chelif veau. L'ulcere existait depuis environ six mois : ayant öte traitö infruetueusement par un empyrique, on s'etait enfin decide ü demander l'avis de M. Rhodes. II trouva la vaclie dans un elat d'elisie , affai-blie a un tel point que le moindre exerciee la fatiguait; enfin la malade n'avait que peu d'appetit ; il existait , depuis vingt jours, un öcoulement considerable de salive; l'ulcere abstergö etait llvide et d'une odeur infecte ; il divisait la levre comme un largo bec de lievre , laissait ädecouvert les dents incisives etleurs alveoles, le maxil-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . ;!
laire etait carie autour des racincs de ces dents. Les bords de l'Lilcere ^taient calloux et roulös en dedans : toufe sa surface etait d'nne sensibilite extreme , le moindre attouchement provoquait rccoulcment d'un sang noir et dissout.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \'M
M. Rhodes , qni prit, dit-il, conseil d'un medecin, cousidera cot ulctire comme scorbutique etpronostiqua une cure difficile. II prescrivit de bons alimens, fit mettre la malade dans une etable saine et la fit promener tous les jours. II faisait nettoyer et panser l'ulcere avec de la teinturc d'aloes et la cauterisait frequemment avec l'acidenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.1
hydro-chlorique. On donnait par jour trois ä six onces de vin auti-scorbutique etendu dans un litre de vin. Apres sept ä huit jours de soins infruetueux , il brüla l'ulcere avec le cautere actuel, le couvrit de poix noire et d'etou-pes, pour empecher röcoulcment de la salive , qui, saus doute n'avait pas cessö , et pour soustrairc encore l'ulcere ä l'impression de l'air. Mais au bout de dix jours la r6ac-tion locale et la chute de l'escare enlrainerent celle de la poix; alors l'ulcere augmenta rapidement, il exhalait une odeur infecte; la carie avait rongö les alveoles, les dents incisives en etaient tombees et la symphyse detrüite; de sorte quo les branches du maxillaire etaient pretes ä se desunir. Tous ces aeeidens et l'etat de marasmc dans
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lequel 6tait )a vache , d^ciderent le propriötaire a la faire ubattre ; M. Rhodes ne put en faire l'autopsie.
Cette observation , que nous avons liU6raIemcnt ren-due est rare en medecine vetörinaire : ces sortes d'ul-ceres , et nous en pourrions citer d'analogues' dans 1c cheval, sont communement spontanes et das a des causes internes; ils se groupent parmi les affections cancereuses, maladies dans lesquelles il faut faire entrer en ligne de compte l'alteration des liquides et peut-etre plus particu-lieremeut de la lymphe , l'appauvrissement general et les rösultats de l'absorption de l'ichor de l'ulcere. Prcsque toujours les causes se trouvent dans une alimentation mal saine , l'air impur des ötables, etc., etc. Au surplus cet ulcere 6tait ä-peu-pres incurable ä l'epoque oü M. Rhodes fut appele. En pareil cas j'aurais excisö les bords de l'ulcere, ruginö les os , cauterise 1c tout avec e fer rougi ä blanc ; j'aurais pause ensuite avec le chlo-rurc de sodium et la teinture d'aloes elendus dans l'eau ou le vin ; et j'aurais donnö interieurement, chaquejour, trois onccs poudre de gentiane , quatre gros de quinquina rouge en poudre , quatre gros de sous-carbonale d'ammoniaque etendns dans deux litres d'cau , donnes froid , le matin ä jeün. J'aurais fait nourrir avecde bons fourrages et abreuver avec l'eau blanche , animee par le sei. La promenade , le bouchonnement, etc. , etc. , et surtout jc n'aurais pas fait usage des acides mineraux qui out la propriete de dissoudre la substance salino-ter-reuse des os, et de ramp;luire , par consequent, ces organes ä un etat do ramollissement funeste.
Je passerai sous silence les maladies des gencives sur lesquelles je n'ai rien observe ni rien trouve de decrit relativemcnt ä l'especc bceuf; leur inllammation ct leur ulceration , d'ailleurs rares , m'ont paru consecutives aux aphthes et au glossopede.
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VII, — Effels pathologiqiies de la denlilion el maladies des Denis.
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Lcs dents sont des osteides secretes par la membrane muqueuse de la bouche , qui, pourcetle fonclion, forme dans chaqne aveole un crypte clos de toules parts , mais qui se rupture et s'ouvre quand la dent a acquis tout son accroissement. Mais cette sortie ne pent se faire sans causer dans ses parlies une vive douicur, produiie par la rupture de la membrane du crypte, de la table osscuse dc la membrane gengivale , et surtout par le refoulemeut et la compression de la pulpe vasculo-ner-veuse entre la dent ct le fond de l'alveole , compression qui est en raison ögale de la resistance ä la rupture qu'offre la voiite ou table gengivale, et qui agit dou-loureuscment sur lcs rameaux nerveux maxillaires ainsi quc sur les alleres dentaires et ra6dullaires. Tons les v^lorinaires savent enfin combien le travail de la dentition et la sortie des dents determine de crises , d'engor-gemens , de fluxions a la tete dans les jeunes animaux, et dans le cheval surtout. Ce travail de la dentition dure jusqu'ä Tage de cinq ä six ans dans le boeuf. Mais c'est surtout jusqu'ä Tage de cinq ans qu'il est plus susceptible de determiner des maladies et notamment ä Tage de dix , vingt, vingt-quatre , trente et irente-quatre mois , quatre , cinq et six ans que ces effets sont plus marqnes dans le bceuf et le cheval ; le veterinaire doit examiner attcntivement la bouche ü ces diverses epoqucs pour eviler des erreurs toujours facheuses. 11 est d'ail-leurs rare quc cette indisposition , souvent toute locale , cause un trouble trcs-marquö dans les functions de la digestion , de la respiration , de la circulation, etc. ,.etc.
Toutefois les effets pathologiques de la denlilion sont beaucoup moins sensibles dans le boeuf que dans le che-
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val, pcut-utre parce qu'il a moins de dents, ou parce qiie Ics racines de scs dents sont moins longues que celles du cheval.
L'eruption des dents est parfois accompagnee dans le bceuf comme dans le cheval, du degout, de la rou-geur et de la chaleur de la bouche; la tete est lourde, les yeux larmoyans , quelqucfois meme il existc de la toux , un eoryza , la diarrlrje. Le vetörinairc doit appre-cier ces accidens et ne pas faire d'erreurs de diagnostic qui nuiraient ä sa reputation. J'ai vu des personnes inat-tentives ou manquant de tact medical, saigner , m^di-camenter des bccuFs sous pretexte d'avoir ä combattre des bronchites , des gastro-enterites ; puisapres deux ou trois jours de soins compliques, le propriefaire ou son bou-vier trouvaient une ou deux dents molaires caduques tombd'es dans la creche; des cet instant la maladie sup-posee disparaissait d'elle-meme et Ton riait aux deepens du veterinaire. L'eau blanche , I'hcrue tendre , le son fraisö süffisant dans ces cas de dentition difficile et dou-loureuse. Quelqucfois un mastigadour , compose de son, demielet de vinaigre , calrne les souffrances de la phlo-gose do la bouche quand eile csl extrßme.
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Dent incisive exlraile. du palais d'un laureau.
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laquo; Le 14 avril 18rgt;7 , 51. Bonhomme me pria de pro-ceder ä l'exlraclion d'une dent piaeöe au milieu du palais d'un jeune laureau. La curiosite du fait ne me fit pas retarder I'operation. L'animal convenablement fixe , j'd'vulsai cette dent d'apres la methodc enseignee. line hemorrhagie assez abondantc suivit rorrachement, qui fut penible, car la dent otait fortement implantce ;\ la voute palatine. Elle elait situec au miiicu de la lignc mediane qui separe le cinquieme slllon droit du
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raquo; cinquieme sillon gauche , et etait parfailement sem-raquo; blable aux dents incisives de l'cspece bovine.
raquo; Ce fait est pent-etre le seul observe chez nos grands raquo; inminans, depourvus , comme on le salt , de dents raquo; incisives a la mächoire supörieure raquo;.
ROCHE LUB1N,
Mcdeclu vcteiinaiie ä liliodc. ( Avoyron ).
Mauvaise usurc des dents.
Enfin la mauvaise usure des dents cause dans le bceuf des accidens qu'il Importe de constater. Je fus un Jour consults pour un bceuf de petite race , age de sept ans , ayant beaucoup travaille, et par consequent deperi. Le propriötaire me dit qu'il avait maigri depuis deux mois; qu'il mangeait et runiinait moinsijuede coutume; qu'il (Hait sujet ä de frequentes möteorisations intermiltentes de la pansc , legeres et de peu de duree ; que durant la rumination il y avait un ecou'crnent abondant de saüve , melee de debris d'alimens md tritures , auquel il attri-buait ramaigrissement de son bceuf , qu'il croyait d'ail-leurs atteint d'une maladie grave et profonde. II ötait facile de supposer une lösion cbronique de la caillette , cependant le pouls elait ä l'etat normal, les defecations annongaient une bonne digestion , et l'animal ne toussait point. En ouvrant la bouche pour l'examiner , je füs frappe de la puanteur de l'air expire, et il me vint ä la pensec quo des ulcercs exislaient dans cette cavite. Ayant 11x6 le kcuf, la tete un peu elevee , je maintins la bouche ouvcrte avcc un morceau de bois qui abaissait la mä-choi.re inferieure , j'y injectai un pen d'eau pour la nettoyer ; et apres avoir tire la languc de cote , j'apercus sur cliaque face interne des joucs, vis-ä-vis les molaires, des ulceres larges et profonds, causes par des asperilcs anguleuses et tranchantes que prescntaient plusieurs dents
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mächelieres irröguliercment usees, dont les bords avaient
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pincü et dechire la membrane wbuccale durant la mastication. Un charron voisin me preta une gouge et un maulet avec lesquels j'enlevai de suite les portions angu-leuses et tranchantcs de ccs dents ; j'unis le mieux quc je le pus les surfaces des tables, n'ayant pas de rape ä ma disposition. 3'indiquai des injections de döcoction d'orge acidulecs et miellees dans la bouche , pour de-terger les ulceres et en optirer la cicatrisation. On nourrit le bceufd'herbe tcndre , de racines cuites et de panades ; on Tabreuva d'eau blanche tres-farineuse. L'animal fut proraptement rötabli, et reprit dans un mois son embonpoint ct sa force.
Co fait doit evciller l'attention des jeunes vötörinaires et leur prouver la nöcessitö de ne pas se contenter d'un examen superficiel.
Fracture des dents.
Les fractures des dents sent peu fröquentes dans nos animaux domestiques , les dents molaircs surtout sont rarement dans ce cas ; cependant quelques chevaux goulus qui devorent I'aYoine peuvent faire eclaler les bords de la table des molaircs , quand il se rencontre quelques potits cailloux parmi ce grain.
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La fracture des incisives est assez frequente dans le
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boeuf et le mouton ; ranimal est (lit alors breche , hreche-dent. Get accident le deprecie singulierement et les mar-chands le font beaucoup valoir , quand ils achetent ces animaux pour l'engrais ä l'herbage ; ils pnHendent, et
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cela se congoit, que ranimal pait avec moins d'avantage. Je crois pourlant que le manque d'une seule dent ne pent pas beaucoup nuire. La forme anguleuse , aplatie et rolletee des incisives dn boeuf et du mouton en ren-£;,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; dent la fracture bicn plus facile que chez le cheval. Cost
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toujours une chute, un coup, peut-etre mdme la presence d'un petit caillou dans la bouchte d'herbe ramassöe par la langue des ruminans et sci6e par leurs incislves, qui causent ces fractures.
sect;. VIII. Maladie de la Langue. Inflammation de la Langue ( glossite ).
L'inflammation de la langue, glossite des physiologistes, est beaucoup moins frequente dans les herbivores et sur-tout dans le bceuf que dans le cheval. Les volailles de basse-cour en sont le plus frequemment attaqu^es. Nos bestiaux 6tant nourris entierement de v^taux qui agissent rarement d'une maniere fächeuse sur la langue, ä moins qu'ils ne soient acres ou älteres; aussi les animaux qui les rejetlent assez ordinairement dans ce cas, en sont rarement atteints. Le mors , le filet peuvent blesser celle du cheval, ce qai ne peut arriver dans le bceuf; mais des dents mal usees ou prösentant des angles accidentels peuvent attein-dre cet organe. Le professeur Toggia a vu un boeuf atteint de la glossite pour avoir mango beaucoup de carex (cype-rolde). J'ai cite la piqüre d'une vipere dans une vache.
J'ai rapporte un exemple d'inflammation de la langue compliquant les aphtlies dans un boeuf. Erifiu , j'ai observe cette maladie sur un veau de deux ans {aoüt 1810) de la belle race du bocage des Deux-Sevres. Le proprie-taire me dit que la maladie de son veau etait survenue apres un combat entre ce jeune animal et un boeuf; ä la suite duquel le veau , tout en sueur, avait otanchö sa soif dans un abreuvoir qui se trouvait dans le päturage et s'etait concha dans un lieu frais et humide.
Ce boeuf 6lait gras, vigoureux et sanguin; des le len-demain du combat, veille de mon arrivöe, on avait re-marquöqu'il tenait la bouche böante, que la langue parais-
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sail rouge, cl la salivation nbondanlc; qu'il ne mangeait ni ne ruminail, el paraissait avaler avee difficult^ I'eau qu'une soil' ardentc !c l'orcait de boire: enfin , le mal ayant empire, on vint redamer mes soins.
La langiic sortie tie la bouclie dsipassait les incisives de plus dc trois pouces ; eile etail tumd'fiee cl doublee de volume , la portion qui etail dans la bouclie etail rouge; celle qui 6tail sortie se trouvait pincee enlrc les incisives eile bourrelet cartilagineux de la machoire su-pörieurc, eile avail ur.e couleur violette foncee. Les levres etaient im peu tumefiöes , la bouclie rouge , brillante , remplie d'une salive cpaisse cl filante ; la gorge etail aussi lum6fi(5e , doulouTeuse ; toute deglutition etait impossible ; la pause etail dure el plcinc. La respiration un peu genee , les yeux rouges el larmoyans , le muffle sec; I'animal portail la tele allong6e, l'anxuHö etail grande ; le pouls dur , plcin el accelch'ö.
Saignee de six livres a la jugulaire ; line beurc aprcs je scarifiai la langue sur ses bords inferieurs ; une plaie entr'aulres saigna beaucoup; j'estime que le vcau perdit par ces incisions pres de deux livres de sang. Collutoires composes dc decoction de mauves et de l'euillcs de grande laitue , edulcores par le micl ; lavemens emollicns , frictions seches, usage de la couverture.
Le lendemain, troisierae jour de la maladie , mieux sensible; la langue est dctumefiee de moitie , eile ne sort presque plus de la bouclie, qui est toujours tenue böante par le gonllement de eel organe ; le vcau a bu un peu d'eau blanche ; mais il esl conslipe, les urines sont rares et crues , les organcs de la digestion seuls sont encore un peu malades; la respiration est normale, le pouls un peu accelcre. Je veux praliquer de nouvellcs scarifications , mais I'hemorrhagie de la veille ayant effraye le proprietaire , il me pria de n'en rien faire. Continuation des collutoires ; tisannc de decoction d'orge miellee ,
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rcnduc laxative par huit onces de creme de lartrc soluble , t'lciidnc dans liuit litres de liquide , ä donner tiede eraquo; quatre breii\ages , dont trois dans la journee et un le jour suivaut au matin ; lavemens 6molliens , can blancha farineuse , diete.
Le cinquieme jour convalescence; on vint me dire que I'animal mangeait quelques feuilies de choux, un peu d'herbe, et qu'il ruminait. Toute medication futcessöe, oxceplö quelques injections d'eau acidulte et micllöe dans la bouche, autant pour dötcrgcr les plaies des scarifications, que pour dissiper un reste d'intumescence; eau blanche, panades et herbe pour nourriture : deux jours apres la guerison 6tait complete.
M. Grognier , dans ses recherches sur le betail de la haute Auvergne, dit, page 95 , laquo; les Barbes ou Bar-billons : e'est une inflammation qui survient sous la lan-guc des jeunes veaux; eile les empeche de teter : e'est une glossite qui quclquefois donne lieu ä des excrois-sances sublinguales qu'il importc d'enlever avec des ci-seaux , operation tres-facile. II suffit le plus souvent de lotionner avec des emolliens la partie douloureuse. Les poulains sont parciliement sujets a celte maladie , et e'est d'apres les marechaux que les vachers auvergnats I'ont numince barbe ou barbillon, raquo;
Squtrrhe de la Langue,
Gohier cite l'exemple suivantdü squirrhe dc la langue : laquo; Une vache , achclee pour ie cours d'opöralions , avail un engorgement squirrheux dans tout cet organe qui I'empechait depuis long-temps de manger. La langue, qui etait presqu'insensible et fort dure, avait acquis un volume tel qu'elie remplissait toute la bouche, ct qu'il en resultait meme une protuberance considerable sous range. Le peu d'alimens que cetta vache pouvait prendre restnit dans la bouche ; eile ne pouvait millement en
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116nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATUOLOGIE BOVINE.
opörer la düglutition , la plus grande parlie de cet Organe touchant le paiais par lequel ii elait comprimö. La cause de celte maladie grave , qui s'opposait meme ü ce que I'animal put boirc , nous fut incounue. Je la com-batlis par les moyens suivans : scarifications profondes avec un long bistouri a serpeltc , dans toute I'etcndue de la langue ; lotions aromatiques dans la bouche M-quemment repetöes; quclques jours apres elles furent rem-placees par des lotions faites avec une decoction de parties c'galcs de racine de gentiane et de ciguö. ün mieux tres-raarquo ne tarda pas ä se montrer, et huit joins apres la vache commenca ä boire et ä manger; au bout de quinze jours , eile se trouva completemcnt guürie.
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sect; IX. — Maladies des Jones. Injlammaiion des Jotfes ( Gnathite ).
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fc',nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; La gnathile des physiologistes , ou inilammalion des
joues u'a poinl 6te observöe dans le boeuf; si la membrane
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muqucuse qui les tapisse interieurement presente quel-
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quefois un (Hat de phlogosc et meme d'ulcöration , il est concomitant ou consöcutif ä celle de la phlegmasie sim-
'.'•:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; plc ou aphtheusc de la bouche.
Kystes dans l'epaisseur des Jones.
,1'ai souvent rencontre dans le bceuf des loupes qui occupaient l'epaisseur des joues. Ces tumeurs enkystöes et indolentes contiennent une mauere epaisse, blanchä-tre et grumeleuse; elles se döveloppent aussi dans la substance des levres et peuvent se rencontrer sur toutes les parties du corps. Ce sont done des alhörömes qui sont situes ou au-dessous du derme , ou au-dessous •i£trnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de la muqueuse buccale. J'ai reconnu que l'adlierence de
ces kystes avec les parties environnanles etait plus serröe, plus intime avec les membranes tegumentaires , qui
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PATHOLOGIE BOVINEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 117
rccouvrent leur surface interne ; qu'ailleurs leur volume varie depuis celui d'une noix jusqu'ä celui d'un gros CBuf d'oie ; ils sent plus ou moins arrondls ou ovales. L'enveloppe de ces loupes est d'une epaisseur variable, dense et fibreuse ; elles ne paraissent etre qu'un crypte sebace plus ou moins developpe ; leur accroissement est tres-lent , elles ne gud'rissent pas spontanöment , et sont tres-faclles ä distinguer des loupes graisseuses, par leur density et leur adherence plus intime avec les tissus environnans.
L'extirpation est le moyen le plus efficace et celui qui m'a le plus completement röussi; eile est pratica-ble quand la tumeur est sous la peau; mais quand eile se trouve plaeöe profondöment ü la face interne des joues , l'extirpation est impossible : ce cas est le plus rare, car je n'en ai que deux exemples, tandis que j'ai extirp6 sept kystes sous-cutanös aus joues de divers boeufs. Dans ceux-ci, apres avoir abattu et fix6 l'animal, je tondais le poll, j'incisais la peau longitudinalement, je diss^quais la surface superieure de la tumeur ä droite et ü gauche ; puis , faisant ^carter la peau avec une örine a bouton, je saisissais le kyste avec une erlne double tres-pointue et le soulevais en tout sens , pour dissöquer les autres portions de sa surface externe , le söparer des tissus environnans et l'exliper en entier. Cette operation ne de-mande que de la patience et de l'adresse; elie est tres-facile; I'h^morrhagie est pen inquiötante ; je pansais a sec avec la rösine en poudre et les etoupes ; la suppuration s'6tablit au bout dc six ä sept jours dans le bcDuf et de trois ä quatre jours dans le cheval ; la propretö est le seul remede. Dans les athcromes sous-muqueux et placös profond^ment dans la bouche, j'abattais l'animal sur le cöt6 oü existait le kyste , je tenais la bouche ouverte au moyen d'un pas-d'änc et faisais tirer la langue en dehors, en dessus et de cote , de sorle que je pouvais
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facilemciit voir le kyste. J'incisais profoiiclement lu tu-mcur dans toute sa longueur; j'ai 6te une lois oblige dc me servir d'une aiguille ü seton bien tranchaiite , parce que la situation profonde de la tumeur exigeait un instrument ä manche tres-long, pour pouvoir I'atteindre. Je faisais sortir toute la matiere contenue dans le kyste , en le pressant et le lavant au moyen d'un tampon d'6toupcs fixe au bout d'un morceau de bois et de l'eau tiede ; ensuite , je faisais chauffer ü blanc deux ou trois cauteres ä boutons et brülais ainsi rapidement toute la poche du kyste. La suppuration s'ötablissait au bout de quelques jours ; on detergeait la bouche avec de l'eau miellöe et acidulee , on nourrissait avec des alimens liquides de facile mastication ; et j'affirme que ces moyens m'out completement röussi sur le beeuf.
M. Escorne, veterinaire ä Rouffignac ( Dordogne ) , rapporte avoir frequemment observe ces kystes. 11 assure les avoir fait disparaitre , dans leur origine, par le vesi-catoire. A une 6poque avancöe , il les ouvre, les panse avec le digestif anime par un causlique qui dötruit la poche du kyste et le tout se fond par la suppuration , qui guerit parfaitement ces sortes de tumours. 11 rejette, avec raison, la cauterisation qui laisse des traces indele-biles et diminue la valeur de l'animal.
J'ai deja parle des plaies de la surface interne des joues , causd'es par l'usure irrägulicre des dents ; plaies qui s'ulcerent et prösentent souvent des fongositfe , mais qui guerisent ordinairement quand la cause cesse.
sect; X. — Maladies des Glandes salivaires.
J'ai eu plusieurs occasions d'observer l'inflammation des parotides dans le boeuf. Je me bornerai ä citer seulement deux faits pratiques qui m'appartiennent ; j'y ajouterai quelques observations rapportees pard'autrcs veterinaires.
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Au mois d'octobre 1817, je fus appele pour an boeuf de qualre ans, race dc Chollet, en bou tHat; il avait 6te. trouve le matin debout centre la haie du paturage, fris-sonnant, les membres rapproches, ayant la gorge cnllcc , la respiration genee , la lete porlöe hprizontalement et la boucbe rcmplie de salive. II fat de suite rentrö a lY'table. On m'assura qu'il etait bien poriant la veille; ilnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;JM
avait travaille ä couvrir du ble, sans avoir paru fatiguö , ni en sueur; il avait bien mange et ruminö toute la journee. On I'avait mis le soir dans le paturage avec les aulres animaux , seulement la nuit avait 6te un pen fraiche.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632; -^
Les glandes parotides et maxillaires C'taient conside-rablement cngorgees , dures , chaudes et sensibles ; cettc intumescence qui entourait la gorge avait envahi I'auge ; la respiration etait genöe , sonore et un pea sifflante ; les flancs etaient agites et I'animal se tenait constamment debout. La bouche etait rouge , chaude , et il en decoulait une salive abondaute; toutes les muqueuses laquo;itaient in-jectöes, le muffle sec, les yeux iarmoyans; le pools etail plein et devcloppö ; la surliice du corps chaude et sechc. Les evacuations alvines frequentes et molles ; l'uriue ü l'etat normal; I'animal buvait I'eau blanchie.
Je ne pus altribuer cette maladie qu'a une disposition particuliere qui avait rendu I'animal plus impressionnable ä la l'raicheur de la nuitque lesautres Lceuls du troupeau. Le pronostic fat favorable.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;flt;j
Saignee de sept ä buit livres ä la jugulaire , qui in-quieta beaucoup le proprielaire ; catapiasmes emoiliens malclasses autour dc la gorge ; loule la surface du corps est vivement friclionnoe et ranimaJ euvdoppe d'une cou-verlure de laine ; aaraarismes d'eau miellce et acidulee tiede. Tisanne laxative de decoclion d'orge , racines de mauves ä laquellc j'ajoulai , apres la cuisson , liuit onces de sei d'Epsom et quatie cueillerecs dc miel pour ho it
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litres de liquide , donnöe tiMe , en trois doses , dans la journfe ; lavemens ömolliens , diete, eau blanchie.
Le lendemain on vint me prövenir quc le boeuf etait mieux, que la respiration ötait libre et les glandes pres-que d^senflees; meme prescription, la saignöe except6e. Le soir , Evacuations alvines plus abondantes et diarrhei-ques; le proprietaire suspendit l'emploi de la tisanne laxative ; et vint, le matin du troisieme jour, me dire que
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l'engorgement des glandes avait disparu ; que le boeuf avait
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rumitiö avant son depart et tänoignait une grande envie de manger. Je fis envelopper le cou d'une pean d'agneau , et tenir toujours I'animal couvert; eau blanche tres-farineuse, un peu de bon foin. La guörison 6tait par-faite le cinquieme jour de la maladie.
J'ai vu des parotides plus tenaces; j'ai quelquefois
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6t6 obligö de renouveler la saign^e le lendemain. Ces eva-
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cuations sanguines aid^es des applications Emollientes et de la tisanne laxative , m'ont constamment reussi. Ce-pendant ayant une fois reconnu un Etat d'inflammation des
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organes digestifs, caractörisö par la rougeur de la lan-gue , la duretö de la panse , la constipation et la concen
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tration du pouls, je me bornai aux tisannes adoucissantes.
Le fait suivant a pr6sent6, des son principe , une tendance ä la chronicite. Vers la fin de novembre 1820 , jc fus consults pour un boeuf de labour, äge de six ans, mamp;iiocrement gras ; il avait depuis deux on trois jours
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un engorgement Enorme de la parotide droite, qui 6ga-
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lait en grosseur un pain de trois livres. Cette tumeur, dont la cause ne put m'ßtre indiquöe, s'Etait formte dans vingt-quatre heures; eile Etait dure, chaude, sensible, et ne paraissait ,du reste, causer aucune indisposition ä I'animal.
Je fis une forte saignEe a la jugulaire. J'indiquai des
applications de cataplasmes Emolliens sur la glande; une
bonne nourriture ; le boeuf refusait obstinement I'eau
blanchie. Cinq jours apres, on amena le malade chez
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moi, ü Bourbon-Vend6e; la parotide cütait dösenflee de moitiö ; eile 6tait dure et insensible; l'animal ne tömoi-gnait aucune souffrance. Le poil qui recouvrait la tu-meur fut tondu avec soin et on fit chaque jour sur eile une friction avec trois gros d'onguent mercuriel double ; l'intumescence 6tant recouverte d'une peau d'agncau , la resolution s'effectua en douze h quinze jours. J'aurais pr^Kre la pommade d'hydriodate de po-tasse, que j'aurais indiquee des-lors, mais les pharmaciens de la ville la vendaient alors fort eher , et j'avais affaire ä un paysan pauvre ; il me fallait done risquer l'onguent mercuriel dont l'usage n'est pas sans danger dans le boeuf, ni sur les jeunes veaux et les vaches.
M. Moussis, veWrinaire ä Oleron , a envoys h la sociötö royale d'agriculture, pour le concours de döcembre 1826, entr'autres observations, la suivante :
laquo; Le departement des Basses-Pyrenöes offre des pätu-rages tres-abondans; aussi, y eleve-t-on beaucoup de betes ä grosses cornes , surtout dans les valises d'Ossau, d'Aspe et Baretous.
laquo; J'ai plusieurs fois eu occasion d'observer , sur cette espece d'animaux, l'engorgement des glandes parotides , maladie tres-commune , connue dans le pays sous le nom d'auzels ce qui veut dire oueaw; cette denomination vient sans doute de ce que les animaux , qui en sont atteints , font entendre un petit sifflement qui ressemble au chant d'un oiseau,
w Dans le principe, cette affection n'est accompagnee d'aucun slgne maladif; a mesure que l'engorgement des glandes parotides augmente, la respiration devient labo-rieuse , l'animal öprouve une grande difficult^ d'avaler, et souvent, si on n'y porte remede , il meurt suffoquö.
raquo; Les causes les plus prösumables de cette maladie, sont le changement de temperature ', le passage subit du chaud au froid , souvent occasionö par la proximite des Pyrenees.
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raquo; Depuis quo je suis livrö ä la pratique, j'ai cu occasion de trailer uraquo; grand nombre d'animaux affectös de cetle maladie; j'en ai presque toujours triomphe , sur-tout ü son developpement (l'engorgement et rinflamma-lion se lerminent le plus souvent par resolution ), au moyen des saignees aux jugulaires, cataplasmes emolliens sur lapartic al'lligöe, tisannes raucilagineuses ; pour toute nourriture un pcu de regain , et pour boisson de l'eau blancbie avec de la farine d'orgc; le pansement do la main regulierement fait deux fois par jour. Quand la maladie elait plus developpce et l'engorgement plus considerable , souvent eile se terminait par suppuration , quelquelbis aussi la maladie resistaitä tous les traitemens , et lamort en etait la suite. raquo;
L'observation de M. Moussis est du plus haut interet; clie moulre la parolidite compliquee d'angine laryngee et pliaryngee ; j'ai du la ciler , n'ayant observe rien de semblabie. Toulefois , je pense qu'apres avoir diminue I'inflammation par la saignee et los mucilagineux , il eut lire un parü avantageux des laxalifs , qur deplacent ou changent le mode d'irritation et favorisent par consequent la resolm'ion.
M. Grognier, dans ses recherches sur le betail d'Au-vcrgne, dit, page 94 , des parotides 10deg; a le Tad , c'est raquo; un engorgement inflammatoire des giandes parotides , raquo; aiix(jiicllcs les boeufs de travail sent parliculierement plus raquo; exposes; et dans la nomenclature presenle , c'est une raquo; parolidite ou parotide, vulgairement oreiilon dans I'es-raquo; pece humaine; celte afleclion est pour I'ordinaire le-#9632;raquo; gore ; on la Iraile en appliquant deraquo; emolliens sur la raquo; parlic , la tenant chaudc , et, au besoin , on pratique raquo; la saignoe. Le laciest, en d'aulres pays. Tune des i) innombrables denominalions du charbon. 11 exprime a ailleurs la gale des moutons. En Auvcrgue , on appelle raquo; lacon , ^engorgement des parotides du pore, du au raquo; charbon ou ü un vice scrofuleux. raquo;
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Fromage do Feugni ( Cours d'AgricuUure, tome 5, page 22 ) , dit laquo; quelqu'un a remarquti quo dans la va-raquo; die, quelquelbis reiigorgcment des parotides paraissait raquo; im peu avant le völagc et so dissipait spontanamp;nent raquo; apres. raquo;
^'engorgement inflammaloire des glandes salivaires a le plus communement son sl6ge dans 1c tissu parenchy-mateux de ces organes et dans celul qui les environne. Quelqaefois aussi Tclöment secreteur ct le vasculaire peuventetreenvahis. La parotidite pent compliquer I'angi-ne laryngöe ainsi que la pharyngee et parait etre plus fre-quente dans le boeuf que dans les autres animaux domes-liques. Elle s'annonce par I'engorgement des glandes, la chaleur , la sensibililö des parties tum^fiöes , la gene do la mastication , la respiration sonore , sifflante ; la dyspnee est alors en raison de l'intumescence des regions parolidiennes et gutturales. Le pouls est plein , deve-loppe, accelere ; la bouche chaude et brülante , la sali-vatiün abondante. Cette maladie reconnait presque tou-jours pour cause des arrets de transpiration ; car I'ob-scrvation demontre que le froid humide la determine I'requemment.
Le diagnostic ne peut (Hre douteux et le pronostic rarement lacheux. Des saignees generates sont tres-effi-caces; les applications (ümollientes , les tisannes mucila-gineuses rendues laxatives par I'addilion d'un sol neutre , operent une douce rövulsion qui est salutaire ; deslave-mens ömolliens et la diete en procurent presque tou-jours la resolution sans qu'il soit necessaire d'en venir a des moyens plus compliques. L'etat de congestion des vaisseaux capillaires amene quelquelbis la suppuration malgre tons les moyens qui lendent a calmer I'inflam-mation ; alors les embrocations emollientes , les onctions d'ongucnt populeum sont encore indiquecs , pour favo-riser la collection du pus. Apres la maturation , on devra
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procurer une issue h la matiere, par la ponction ou I'in-cision de l'abces , faite avee precaution pour 6viter les fistules salivaires ; en ayant soin de n'aggrandir la premiere incision qu'apres avoir explore les parties avec le doigt, pour 6viter d'atteindre quelques vaisseaux ou quelques canaux s^creteurs.
Je n'ai jamais vu la parotidite se terminer par gangrene ; le fait peut exister, mais personne ne l'a cit6 ; ce cas serait le plus grave de la maladie.
11 n'en est pas ainsi de l'induration ; eile succede quel-quefois ä rinflammation , surtout dans le bceuf et le cochon , ainsi que dans les chevaux faibles et lympha-
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tiqnes.
Le 30 juin 1810 , je fus consults pour un boeuf, dge de quatre ans, qui avait eu un engorgement spontane des parotides , qu'on attribua [ä l'effet d une pluie bat-tante, 6prouvte au retour des travaux ; cette maladie fut traitee par un Maige; la parotide gauche resta tu-m^fiöe , froide , insensible, indurde et grosse comme le
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poing , accident qui öte toute la valeut ä un boeuf dans
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un pays d'eleves. J'ai dit que la tumeur etait froide , insensible et induree ; elie envahissait le centre de la parotide dans une longueur de trois h quatre pouces ;
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sur une largeur moindre, eile 6tait irrögulierement ovoi'de,
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et comme eile ne datait que d'un mois, je tentai la resolution. Frictions d'onguent mercuriel double , a la dose de deux gros par jour, dans un seul pansement, avec ratlcntion de couvrir la glande avec une peau dagneau. Apres dix jours de ces soins , la tumefaction est dimi-nuee des deux tiers ; le proprietaire pensant que le reste se dissiperait, sans medication , cesse tout pansement; mais son espoir est trompii, la tumeur reste stationnaire et du volume d'un ceuf de pigeon. On me ramene le bceuf ; j'ordonnai qu'on frictionnät cette tumeur alterna-
tivement un matin avec le liniment volatil et un matin
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avec I'onguent mercuriel. L'ammoniaque fit d^velopper un peu de sensibility des la troisieme application, c'est ce que je dösirais ; j'en fis cesser remploi et contin^er celui de la pommade mercurielle , dont trois onees , employees en douse pansemens , suffirentpour faire r^soudre Tengorgement.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. 'j
Un etalon portait sur la parotide une tumeur squir-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;',:[{
rheuse de neuf pouces en tout sens : I'animal etait en danger d'apoplexie par la compression de la jugulaire ; la tumeur phlegmoneuse 6tait devenue froide par Tabus des ömoliiens , eile fut dissipee par remploi des linimens amoniacaux , combines avec des cataplasmes de ciguC-. ( M. Lamy , veterinaire ä Chalamont.)
En septcmbre 4815 , on confia ä mes soins un jeune bceuf de trois ans , qui portait , sur la partie inferieurc de la parotide droite , une tumefaction applatie , large comme la pomme de la main , 6paisse et saillante de deux pouces. Dans le principe ( deux mois avant) , lenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; :
boeuf avait eu un engorgement inflammatoire des deux parotides et des ganglions de l'auge ; 1c proprietaire avait saigne le boeuf; il avait mis sur les glandes engorgöes des cataplasmes emolliens et de la graisse ; I'intumes-cence avait disparn en grande partie ; mais I'engorge-ment indolent, dur et insensible , que je viens de citer , etait reste stationnaire depuis six semaines ; la tumeur n'incommodalt point I'animal , mais eile lui ötait un tiers de sa [valeur. Applications de cataplasmes Emolliens pendant une semaine, auxquels je fis succeder des frictions d'ongueut mercuriel double , affaibli avec du savon blanc et de l'liuile d'olive melös et broy6s ensemble ; au bout de dix jours , ces frictions ramollirent un peu I'en-gorgemen t ; je fis employer I'onguent mercuriel double pu r; huit frictions r6duisirent la tumeur ä un simple ensrorse-ment froid qui n'avait plus qu'environ trois ou quatrc lignes d'^paisseur. Avec un onguftnt compose d'un gros de subli-
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mc-corrosif, deux onces de thörebentinc , une once d'huilc dc laurier, dont je faisais des onctions sur la tumeur tons les deux jours , j'obtins , des ie Iroisiüme pansement , '|';..,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;uagonflemeiit , une vesication moderee , qui doubla le
'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;volume de rengorgement. ües-lors , je cessai loute appli-
cation ; ii y eut une exsudafion , qui forma une croiite qui tomba d'ellc-meme au bout de sept ä liuit jours et
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fit disparaitre totalement I'engorgement. On graissa les
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parlies malades avcc du miel qui enleva le pcu d'irri-talion locale et fit repousser le poll sur les parties j-;?nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; denud6es.
L'application de ce dernier fondant exige beaucoup de prudence; il faut le mettre par couches minces ellaisscr un intervalle d'un ou deux jours entre les pansemens ,
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parce qn'on doit cesser loute medication des quo la v6si-cation existe ; car si Ton excitait une trop vive irritation , la suppuration denuderait la parfie et laisserait la peau calleuse et tarec.
Jc passerai sous silence deux autres fails analogues ü ceux que je viens de citer. Je n'ai ricn observe de sem-Llabie dans I'espece equine , ou du moins jc n'en ai pas garde des notes. Si j'avais de pareilles tumeurs ä trailer mainlenant , I'emploicrais les preparations d'iodc , qui rvelaienl pas connues ä l'epoque oü j'ai eu ä soigner quelques-uns de ccs animaux ; clles m'ont r6ussi dans des maladies qui avaient beaucoup d'analogie avec ces tumefactions.
M. Leblanc, medecin velerinaire ä Paris , a publiö des observations sur les maladies des ganglions lymphatiques
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dc la region gutturale du bcauf qu'il a guerics en extir-
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pant d'6normes engorgcraens fisluleux , ramollis et pre-sentant divers foyers enkystes. II cite aussi an cas d'exlir-pation de la parolidc d'unc anesse a retat squirreux , qui nc sont pas susceptibles d'analyses el qui lui font le plus grand honneur.
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I'ATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ic27
J'ai elö quelquefois consults pour ces series d'engor-gemens chroniqucs des ganglions lympbatiqnes des regions
gutturales et de I'auge, connucs sous le uom d'ecroiielles , liumeurs froides dans le boeuf. Lorsqu'lls 6taient isoles , peu considerables , qu'ils existaient sur de jeunes ani-maux qnih auraient deprecies, pour les vendre commc been Is de labour, j'en faisais I'extraction en incisant la pcau , dissequant la tnmcur ct passant rapidement dans la plaio un cautere cbaulTe a blanc ; des 6loupes seclies et la proprete faisaient le resie ; mais lorsqu'iis atta-quaient de vieux boeufs , dont rcngrais est ordinaire-ment prompt et fructueux , et que surtout ces tumenrs elaient voluiriincuses et profondes, je me donnai bien de garde d'entreprendre une operation liasardeuse, qui exigc un traiteiuent long , coüteux et qui fait maigrir I'animal; il y a alors reellement a le faire une triple perte pour le proprietaire.
3e vais ajonler ä cet article, peut-etrc döjä frop long , I'extrait d'uue traduclion italienne , sur le meine objet. Elle est tiree d'un ouvragc pnblie ä Turin en 1810 , par loggia pete.
Les bceufs et les pores, dit ce velerinaire , sont spe-cialement sujets ä rengorgement ct aux obstructions des ganglions lympiialiques ducou; ces tumeurs froides sont appelees scrofules ; les latins les nommaient slrumes. Elles sont indolentes , augmentent peu ä pea et ferment des cordes ou chapelets autour du cou , derriere les orcilles , et sous la maclioire inferieure. Elles sont inegales , bosselees; les uncs sont dures et squirrheuses, d'autres sont molles , quelquefois res deux etats se ren-contrent dans la meme glande; leur adherence , aux parties cavironnantes , augmente avee leur densile qui egale quelquefois celie du marbre. J'ai vu , dit Toggia , unassez gros chapelet de scrofules sous la maclioire d'un pore qui adherait tellcment ä l'os, et qui presentaii tine
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si grande duretö, qu'il ressemblait ä une concretion os-seuse ; cet animal parvint cependant ä un engrais parfait.
Ces tumeurs nc viennent point a suppuration d moins d'accidens, ni ne se resolvent ü cause de l'inertie de l'or-*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;gane affecte ; elles parviennent sou\ent ä l'etat squirrheux ,
se ramoliissent et prennent le nom de cancer. Toggia pretend qu'elles peuvent etre hereditaircs , comme dans #9632;gt;:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I'liomme , ce dont je doute; mais il dit qu'elles reccn-
naissent pour causes un atmosphere humide . des alimens
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refractaires ä la digestion , l'exces, de repos, des etables malpropres et humides , ce qui est fort exact. Elles ne sont point contagieuses , n'affectent point les animaux a la mamelle , et ne se montrent que lorsqu'ils se nour-rissent d'alimens solides ; d'ou Toggia conclut que le scro-fule reconnait pour cause des vices de la digestion et la mauvaise qualitö des alimens , ou un (5lat maladif de
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l'estomac. En effet, dit-il , les animaux mal nourris en sont plus souvent, plus facilement affectes, mais encore ceux qui sont voraces; chez ceux, par consequent, oü ia digestion est viciee et le chyle mal elahore. J'ajouterai que cet etat d'alt6ration de ce fluide niparateur influe sur celui du sang.
Les animaux ne souffrent pas la moindre incommo-dite de l'existence du scrofule , puisqu'ils mangent, boi-vent et engraissent comme de coutume; le vdterinaire ne doit en entreprendre la cure qu'autant qu'il s'y trouve forc6 par une circonstance particuliere. Cette pensee de Toggia est de la plus grande sagesse, quand surtout la ;;'•:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;maladie attaque lebceuf etle cochon , qu'il vaut mieux ,
comme je viens de le dire , engraisser, quand ils en sont susceptibles , quo de tenter, sur eux, des operationsdou-loureuses, qui les font beaucoup maigrir et sont fort coütcuscs. Cost toujours dans l'int^ret du proprietain; quo le veterinaire praticicn doit agir ; il ne doit tenter
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li) euro do ses maladies , que lorsquc I'exlraction est
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facile , l'animal jeune ct que la tumeur dirnimio sa valeur commorcialc , ainsi qu'il en cst dans les hcenfs de qualrc d six et sept ans, dans les pays oü on les olövc.
Si 1c propriötaire veut absolumcnt que Ton guörisse son animal, on doit opörer, dit Toggia ; il le Caul encore s'il y a tendance ä la degeneration cancöreuse , on lors-([ue ces tumeurs genent la respiration et que ranimal n'est pas bon pour la boucherie ; il present d'extirper avec rinstrument tranchant et de brüler avec le fer clianfl'e au Wane ; ma is il blame , avec raison , I'emploi des caustiques et surtout des compositions arsenicales. II prescrit, durant le trailement, les bains d'eau courante, si la saison le permet, I'exercice , et veut que Ton tienne l'ötable dans une temperature douce, et surtout tres-propre.
II indique comme ramp;olutif, si la tumeur est röcente, des cataplasmes de racines de bryone, d'aristoloche, de feuillcs de scrofulaire , de tabac , dc menthc , etc., etc. rcmplalre dc vigo , de eigne , dc savon , I'liuile cam-plnee , nn lilimcut fait avec du fiel de beeuf, de I'liuile de noix et du sei; tous remedes iimtiies , auxquels la pomtnade d'hydriodate do potasse cst bien preferable, luifin , il pnHend que ccs tumeurs revionnent apres leur disparilion par los resolutifs. II est plus raisonnabfe de dire que ces maladies tenant ä un 6tat d'altöration de la lymphe , dies sont susceptihles de reparattre si I'on n'eloi-gne pas les causes qui les ont produites , et si Ton ne met pas les animaux dans des conditions plus favorables.
II prescrit un regime tres-ratior.nel, qci consiste ä nour-rir les boeufs de vegetaux salubres, tels que les raves, les caroltcs, les betteraves, la chicoröe cultivöe comme fourrage , et ä faire prendre en breuvage des eaux ml-nerales ferrugineuses on de l'eau chalibee. Enfin , il recommande d'y ajoutor les amers ct. snrtout la gehtiane.
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II scrait utile d'essayer les pröparations d'iode a I'in-'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lericur.
II avertit de ne pas confondre les scrofnles avec le
4.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;goitre , on gonflement indolent des thyroides , que je
!nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;n'ai jamais observe. Rien n'est plus conforme ä l'expe-
:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;rience que cc qu'a dit Toggia, et vaut Lien les theories
brillantes et passageres des savans de cabinet. Jlnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Apres avoir fait connaitre rinflammation des glandes
salivaires, nous devrions nous occuper des lösions que ! -fftnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;prescntcnt les canaux söcröteurs de ces glandes ; mais
comme ces maladies n'ont point et6 observees dans le boeuf, et que dans le cas de leur existence il serait prudent de le vendre pour la boucherie, nous nous dispense-rons de parier de cet etat pathologique.
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hejHyalisme est plutot considörö comme un Symptome, que comme une maladie essentielle; c'est une opinion qui rn'ötait connue , quand je publiai, dans le 5deg; volume de la correspondance sur les animaux domestiques, page 150, les trois observations sur I'ecouiement insolite do salive que j'ai eu a trailer en 1807 , 1809 et 1810 , sur deux jumens, Tune ayant eu une r6cidive. M. Hurtrel d'Arboval, physiologiste ou plutot broussaisien renforcö f y voulut voir un cflet consecutif d'une inflammaiion des organes digestifs , et pr6lendit que j'avais pris un Symptome d'une affection que je n'avais pas connue, pour une maladie. Je crois que cet ecrivain juge un pen lestement les gens et les choses ; je n'annoncai pas , au surplus, ces trois cas comme une maladie nouvelle , je me bornai 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä raconter les fails et ä dire que nul Symptome d'une
autre maladie n'existait; et comme les faits valent mieux que les theories, void un autre cas de ce genre :
Le 12 avril 1818, M. Audebert, aubergiste , ä Alii *#9632;
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loniie ( Dcux-SeVres) , me consultlaquo; pour une vache adulte , qui depuis quelquc temps maigrissait , di-minuait de lait et salivait abondamment. Des portions d'alimcns se melaient ü la salivc, dont Tecoulement 4tait plus considerable quand la bete ruminait. Le pouls ötait faible et lent, les muqueuses püles et infiltrees- la vache mangeait moins que de coutume , mais ruminait bien ; les excremens et les urines 6taient ä l'etat normal, ccpendant la bete ötait d'une döbilitö extreme. J'exami-nai la bouche apres y avoir injects de l'eau , je n'y aper^us ni ulceres. ni aphthes, ni dents mal us^es. Ce proprietaire nourrissait et soignait bien ses bestiaux , la malade ötait dans les mömes conditions et sous les mamp;nes influences que trois autres vaches qui ötaient bien por-tantes.
Je dus attribuer cette salivation ä un (5tat d'excitation insolite des glandes salivaires et consldörer Tötat de debility gönerale comme une consequence de la grande de-perdition occasionee par le ptyalismc. Breuvages toniques composes d'une once d'aloes, quatre onces de sei d'Epsom et quatre onces de racine de gentiane, dans trois litres d'ean ; laissez cuire et nkluire ä deux litres , metfez-y infuser deux poignöcs de fcuilles d'absynthe fraiches, passez , donnez froid , un litre le matin et un litre le soir. Ces breuvages quotidiens furent continues pendant cinq jonrs ; on n'en donna ensuite qu'un le matin pendant cinq autres jours ; puis un litre tous les deux joors. De bon foin, de l'eau blanche rappelerent I'appetit, les forces revinrent , la salivation cessa, la secrdtion du lait devint aussi abondante que par le passö et la vache lt;5tait parfaitement guörie apres vingt jours de traitement.
M. Hurtrel conviendra, avec nous, que dans la m6-decine veterinaire , comme dans foutes la aiences , I'ob-servation et la pratique demontrent tous les jours des vörites nouvclles.
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152nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOÜIE BOViNE.
Lc comple-rendu dc I'ccolo do Lyon ( 1820 ), cite deux cas de ptyalisme sur deux chevaux, dont la cause n'a pu ehe döcouverte, et qui, par consequent, semblaient elre essentiels : attendons du temps et de l'experience.
sect; XI. — Maladies de l'arriere-bouche.
La disposition des organes , faisant partie dc I'appa-reil digestif, silues dans cettc cavite les rendant assez difflciles ä explorer, le diagnoctic en devicnt necessaire-ment plus inccrtain quo celui des affections pathologiques dont nous avons deja parlö.
Inflammation du Pharynx, Angine gutturale ou pharyngee.
Quoique moins susceptible de ressentir les impressions de l'air que celles des cavites nasales et du larynx , la membrane muqueuse qui tapisse cet orgarie cst assez fröquemment enflammec ; le contact des four-rages ou de plantes acres , irritantes ou mal recoltees , ainsi que la deglutition d'uno eau tres-froide, Taiiimal ayant chaud , sembleraient etre les seules causes capa-bles de la produire. Je me suis convaincu qu'ello resulte parfois de I'impression d'un air froid et humide et qu'elle peut encore ölre consöcutive ä riuflammation de la membrane interne de la bouche , des naseaux, du larynx, etc. etc.
Ayant exercö pendant vingt-huit annees la medecine veterinaire dans un pays bocageux , convert, partant humide et oü les animaux passent pres des trois quarts de l'annöe dans les päturages , j'ai remarque que Vangine gutturale ouphanjngcc cst assez frequente parmi les boeufs de travail, surtout dans les printemps et les automnes pluvieux.
Aussi je le röpete; je pense que cette maladie recon-
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nait sou vent pour cause, comme presque toules les ma-ladles inflamniatoires, les vicissitudes almosphC'riques, les refroidissemens subils ou arrets dc transpiration, si fre-quens h ces öpoques, causes qui döterminent quclque-fois la phlegmasie dcs-organcs de la deglutition et dans d'autres circonstances celle du larynx ; aussi ai-je vu la muqueuse qui tapisse ces deux organes etrc enflammOe ä la Ibis, et constituer une esquinancie laryngo-plia-ryngee.
Getto inflammation est grave dans le boeuf, surtout si eile se complique de Tangiue laryngee. Je vais tracer l'histoire de deux esquinancies pliaryng6cs, prises parnii plus de vingt observations dont j'ai garde note ; elles suf-firont pour faire connaitrc cette maladie.
Premiere orservation. — Boeuf de quatre ans, fort, vigoureux et gras. Le 24 octobre 1807, ausoir. au re-tour d'un charrois assez (Hoign6 et penible, cet animal fut mis, avec cinq autres Lceufs , dans un pr6 de regain. II y cut une nuit humide et froide : le lendemain , 23 au matin , le boeuf fut trouvö seal , öcartö des autres, debout centre un gros arbre, cherchant les faibles rayons du soleil levant , les membrcs rassemblds , le dos voussö, la tete allongec , la bouche böante et distiliant beaucoup de salive ; on le fait entrcr ä ratable; lä il refuse tons les alimens c-t les boissons , ne mmine pas. A midi, on vint me cliereher , j'elais absent, j'y fns le soir.
Bouche chaude, rouge , remplic de salive filante; la langue est gonfltie et un pen sortie; on apercoit le voile du palais rouge ct tumefie ; le muffle est sec. la gorge ct I'auge sont engorgees et donlonreuses lors dc la pression. Toutes les muqueuses npparcntes sont rouges et inflltrtes, surtout la pituitaire , cc qui produit une certaine gene dans la respiration ; le pouls est dur , plain; je reraarqnc des frissons vogues el fiM'-quons. —
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L'üiiimal refuse obstinöment l'eau blanche, ne mange ni ne rumine , la panse est pleine , les exerömens et les urines rares , la peau est seche.
Dtagnoslic : angine pharyngöe assez intense , cepen-dant mon pronoslic fut favorable.
Saignee de huit livres ä la jugulaire, calaplasmes ömollicns matelassüs qui enveloppent I'auge, la gorge ct la region parolidienne, et que Ton recouvre d'un mor-ceau d'etoffe de laine pour conserver la chaleur du remede; gargarismes coraposös de döcoction de racines de mau-ves miellöes et legerement acidul6s par le vinaigre. La-vemens ömolliens, frictions seches sur toute la peau; usage d'une couverlure de laine ; litierc abondante. Ces moyens sont continues le vingt-six.
Je revis le malade le 27 de grand matin ; le mieux (Hait sensible, la respiration libre , le pouls souple ct moins vite ; il restait un peu de sensibilite ä la gorge; la langue n'(Hait plus tumlt;ifite , elie paraissait eependant encore rouge, et la bouche chaude ; mais la salivation (Halt moins abondante. La bete avait eu pendant la nuit une defecation abondante ct le ventre etait plus souple. EUe avait bu avec difficult6 un peu d'eau blanche ; on crut l'avoir vue ruminer ; mais eile avait mange quel-ques feuiiles de choux verts , avalees avec peine. Je nc renouvelai pas la saignöe , cette operation röpugne en
''.;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; general aux habilans de la campagne ; memes prescriptions
que le vingt-cinq; j'y ajoutai une tisanne de decoction de racines de guimauveset de chien-dent, miellee .. don-
'••C,-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nee trois fois par jour, li la qnantile de deux litres pour
chaque dose; cau blanche farineuse; je permis quelques feuiiles de choux pour salisfaire le proprietaire.
|i'laquo;|„nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Lc ving-huit au soir, on vint me dire que le boeuf
avait rumine, qu'il temoignait une extreme envie de
:^quot;;';;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;manger, qu'on avait satisfaile en partic. Je fis lenir l'ani-
'J:-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;mal couyert et la gorge cnveloppee pendant deux ou trois
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jours; il fut remis peu-ä-peu ä sa nourriture ordinaire et guöri quelques jours apres.
2me Observation. — 16 avril 1818 , un boeuf de trois ä quatre ans , en bon 6tat et de grande taillc, nouvel-lement achetö, mals moins fort que son camarade , est employö ä labourer un taillis nouvellement d(5fricliö; le travail est fatigant ; et des quatre boeufs attclös ä la charrue , lui seul a et6 un peu en sueur. Le domestique imprövoyant, apres avoir fini sa journee, delie et fait boire ses beeufs, puis les conduit dans un pro oü ils doi-vent paitre et passer la nuit avec d'autres besliaux.
Le dix-sept au matin , ce ba3uf est retirö de la prairie, appäture ä l'ötable et remis ä l'ouvrage de la veille avec ses compagnons de travail. Le valet remarque qu'il ne s'est pas repu , qu'il faut l'aiguillonner et que sa respiration est genöe. 11 va en prövenir son maitre qui fait de suite remplacer la paire de boeufs par une autre, et met le malade h ratable ; il le surveille et s'assure qu'il ne mange, ni ne rumine ; il refuse de boire l'eau blanche qu'il lui präsente. II remarque qu'il coule de sa bouche une salive abondante. Le boeuf est frictionn6 , convert; le soir la gorge est tum6filt;5e, la respiration g6nee.
Le dix-huit, le mal avait empire pendant la nuit; je fus appel^ et je reconnus que la respiration etait sonore et genee, les flaues agitös , l'anxiötö grande, I'animal ne s'etait pas conche depuis la veille ; il portait la lete allongee , la bouche ötait bamp;mte, la langue tumößöe de-passait un peu les levres ; une salive filante sortait de la bouche , qui 6tait rouge et chaude ; la tumefaction de la langue m'empecha d'explorer l'arriere-bouche.. L'auge, la gorge , les parotides etaient tumefiös et d'une fensi-biütö extreme. Le muffic sec , les yeux larmoyans et rouges, la pituitairc enfiammee , le pools dur, plein et accclert. La peau seche , les cornes et les oreilles froides. L'animal se vide fr^quemnient, mais en petite quantite
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chaque fois; les excremens sont noiis et couvorls dc mucus ; les urines un peu foncees. Le malade refuse les alimens, I'eau blanche ; il n'a pas rutninö depuis la veille.
Cette pharyngo-laryngite me parut grave, j'en pr6-vins le propriötaire, je dus lui dire pourtant que rien n'elait desespirö.
Saignöe de huit livres ü la jugulaire ; cataplasmes 6mol~ liens, gargarismes , lavemens et tons le*raquo; memes soins que dans l'obscrvation pr^eödente. Le soir , en rentrant de course, je revis mon malade, il me parut un peuraieux ; il avait bu avec beaucoup de peine un peu d'eau blanche tiede. Seconde saignöe de cinq a six livres; meme prescription.
Le dix-neuf ä midi , mieux marquö ; l'animal boit I'eau blanche, la gorge et les.parotides sont dötumefiees; la langue n'est plus cnflte , mais l'animal tousse assez fre-quemment; sa respiration cst ralante. la gorge encore sensible , la deglutition un peu genöe et le pouls presque ä son rythme normal. Le malade n'a pas ruminö, mais les exerömens et les urines sont h l'ötat naturel, ce qui me porte ä croira qu'il n'existe pas d'inflammation dans les organes de la digestion.
Meme prescription. Seton au fanon, anim6 par I'on-guent vesicatoire ; tisane de döcoction de reglisse et gui-mauve miellöe abondararaent donnöe.
Le vingt au soir, je suis inform^ que le söton a produit une tumeur egalant en grosseur une tete humaine et que l'animal est en pleine convalescence, qu'il a ruminö et vent manger. Je permets un peu de bon foin et de I'eau blanche. Le vingt-un , je visite le bueuf, il est gueri , ii ne reste que la tumour du seton que j'incise profondö-ment dans toute la longueur du ruban de (il, que j'en-levai; cette scarification causa une hemorrhagie assez abon-danle ct qui dögorgca un peu la tumeur. Jc prescrivis
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des lotions emolientes sur le fanon ; I'eau blanche abon-dammant donnöe, et l'emploi de la couverlure de laine ; il fut radicalement guöri quatre ä cinq jours apres.
M. Moncouet, velörinaire dans le corps des Polonais de la garde impöriale , a observe I'angine dans les betes A cornes. Elourdissement subit, marcbe chancelante, orcilles et cornes chaudes, yeux 6tincelans, muffle sec, naseaux dilates, mächoire s'ouvrant a peine ; boucbe tres-chaude avec bave ; si on tire la langue , eile ne rentre pas, on est oblige de la repousser ; une partie des alimens liquides revient par les naseaux; on distingue une espece de mouvement convulsif analogue an hoquet; le pouls est plein et dur, la respiration laborieuse , et la pression sur l'epine dorsale y fait manifester une vive douleur. Tels sont les symptomes de cette maladie qui fait p6rir les bceufs en cinq ou six jours. Les alterations qu'ou trouve dans les cadavres sont la gangrene du larynx et du pbarinx ; ainsi que celle des glandes amyg-dales et thyroldiennes , qui sont devenues d'ailleurs tres-volumineuscs. M. Moncouet a mis en usage , avec succes, des saignees reilerees , les s^tons avec Tonguent vesica-toire au fanon , les boissons acidulees et les fumigations (jmollicntes. Par-lä , dit-il , les animaux ont ele mis sou-vent hors de danger en quarante-huit heures. raquo;
Ce que rapporte ici M. Bloncouet est u:ie esquisse rapide #e I'esquinaricie gangreneuse dont nous traiterons plus loin en parlant des affections typhoides , dont eile n'est qu'une variety.
Le professeur Gonzales, dans son trait6 des maladies de betes a corne, parle tres-succinctcment de i'angine ou esquinancie ; il dit que la litterature veterinaire cspagnole u'a trace aucune observation sur I'angine, et que cette maladie ne parait pas attaquer frequemment les beeafs de la Peninsule. II cite i'observalion de 31. Moncouet et rappelle que Paulet a decrit une angine epizootique qui regna sur les betes liovines en 1770.
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Columelle et les anciens v6t6rinaires ou agronomes n'ont rien dit de notable sur l'esquinancie du boeuf; leurs er-reurs, ä cat ögard, peuvent etre laiss6es dans I'oubli.
De tout ce que nous venons de dire, il r^sulte que Vangt'ne gutturo-pharyngee consiste dans une phlegmasie de la membrane muqueuse qui tapisse le voile du palais et le pharynx, envahit souvent les parties environnantes, dötermine rintumescence du tissu cellulaire sous-jacent, de celui qui entoure et constitue le parenchyme des amyg-dales ou tonsilles, des glandes salivaires et celle des ganglions lymphatiques. Nous I'avons vue se compliquer de la phegmasie de la bouche, de la langue et exister en memo temps que l'inflammation du larynx.
Ses symptömes principaux sont la difficultö de la deglutition , rinflammation de l'arriere-bouche , Ic ptyalisme, l'intumescence des regions du gosier, de Tauge et des paro-tides, avec sensibility extreme de ces parties lors de la pression. II arrive presque toujours que l'inflammation des piliers de la langue et des amygdales est teile , que cet organe est gonflö, sorti et ne pent rentrer: la pharyn-gite est toujours grave dans le boeuf , surtout si eile ^e complique de rinflammation de la membraneuse muqueuse pituitaire et de celle du larynx ; inflammation qui augmente l'etroitesse naturelle des cavit^s nasales de ce ruminant, produit la dyspnöe , la toux et le danger de la suffocation. Elle est presque toujours accompagnee d'une espece speciale de toux , qu'on a nomm6e gutturale. Elle est quelquefois pr6clt;5dee d'un mouvement it'brile ; mais la fievre existc toujours durant le cours des pha-ryngites graves.
Les variations atmosphöriques, c'est-ä-dire le passage d'une temperature chaude Ü une froide et humide ; les Saisons pluvieuses , les brouillards froids , tous les arrets de transpiration par une cause quelconqne; I'ingestion d'un liquide froid, comme les eaux de source hues abon-
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damment I'animal ayant chaud , en sont les causes les plus habituelles. L'esquinancie est au surplus , une ma-ladie de rautomne et du printemps.
Nous n'avons du la consid^rer qu'ä l'etat inflamma-toire et sporadique ; devant traiter des angines 6pizoüliques et gangreneuses, avec les maladies typhoides.
La gravite de l'esquinancie gutturale est en raison de son intensity et de sa complication avec la laryngite. Les Evacuations sanguines brusques et r^petees au besoin, les cataplasmes , les gargarismes Emolliens et rafraichissans, les lavemens relächans, aidamp;s de la diete, de l'eau blanche et du soin de retablir la transpiration, en enveloppant I'animal de couvertes de laine , suffisent assez ordinaire-ment. On retire surtout de bons effets des onclions d'on-guent popul^um sur la gorge , que Ton recouvre ensuile d'une peau d'agneau. L'emploi des boissons et breuvages bechiques adoucissans que Ton pourrait rendre laxatifs, en y ajoutant un sei neutre , comme le sei de Glauber, le sei d'Epsom, ä la dose de quatre ä huit onces par jour, produisent une revulsion lögere, mais salutaire, s'il n'existe pas d'inilammation dans l'estomac et les intes-tins , ou apres qu'clle a ete calmee. On est force quelque-fois d'avoir recours a des r6vulsifs plus aclifs, comme les setons, les vösicatoires. Nous recommandons les sina-pismes modifies par la farine de graine de lin , que j'ai avanlageusemeiit employes sur le boeuf, de preference aux vamp;icatoires, parce qu'ils no produisent pas une döpila-lion aussi forte que les cantharides, ce qui no depr6cie pas le boeuf, ni mome le cheval. Mais, encore une fois, ces revulsifs ne devront elre mis en usage qu'aprcs avoir calme rinflamraation gönörale et locale, et surtout dans les animaux jeunes, sanguins et irritables.
Polype de l'arriere-houchc.
M. Delafoy aine, vöterinaire ä Angerviiie (Seinc-et-
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140nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE liOVINE.
Oise) , a fait connailrc (Rccncil de Mödccine vetcrinaire), l'histoire du Iraitement d'un polype ä base ötroite, d6-veloppö dans I'arriere-bouche d'une vache , que nous ;|,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;allons analyser le plus succinetement possible.
19 novembre 1810. Vache de six ans qui , depuis plusiears mois et ä la suite d'une affection apbtheuse , avait toujours ^prouve quelque difßculte ä döglntir les alimens sous quelque forme qu'on les lui pr^sentät. Cctte gene allait tellcment en croissant, que l'animal ne pou-vait plus vivre que de quelques bouteilles d'eau farineuse.
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M. Delafoy , consulle alors, trouva cette vache maigre , faible , eprouvant les anxi6t(5s de la faim. Consideröe exlerieurement, la gorge etait saillante, les parotides sou levees dans leur milieu , mais Ton pouvait s'assurer par le toucher , que cette tumefaction n'interessait pas ces organes; unepression un pen forte y determinait une
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lagere sensibility ct gunait la respiration. La vache portait
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toujours la tetc horizontalcment et ses narines etaient dilatecs. Le pools elait faible , lent et les muqueuses apparentes decoloroes.
L'action dc macher et de d^glutir le fourrage provo-quait une toux qui faisait rcjeter ces alimens. La deglutition de I'eau Jarineusc , quand on la conlinuail; un pen trop long-temps, causait aussi de violens acces de toux , qui s'opposaicnt souvent h ce qu'on put lui en dormer une quantite süffisante.
A ces symptomes, M. Delafoy presuma que Tobstacle
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ä la deglulition ramp;idait dans rarriere-bouche. Le toucher pouvant seul assurer son diagnostic , il se scrvit d'une pianche troupe lt;iu'il fit placer transvcrsalement dans la bouche , afin de pouvoir porter la main dans I'nrricre-bouche saus etre blessö *. Au moyen de ce procede , il
* An lieu iio la pknebe trouee qui doit avoir pivs de ciiii( pouces ilo largeiuquot;, cl poi'ter un iron ovale de qnatre polices (II' lar^e, siir troisde liauteur, pianche que I'on placedans.la bouche, comnie im pas-aaiie, j :ii vu emplover el me suis servi rnoi-mume d'un
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rcconuut, dans celte cavit6, la prtisence d'un corps clmrnu volumineux, de forme spherique , occupant presquc toute rarriere-bonclic et fixe a la parlie supörieure du pharynx par un pedoncule peu volumineux; et ne douta plus de rexistcnce d'un polype dont I'extracUon devenait le seul et unique moyen de soulager I'animal.
L'operatian fut remise au lendemain ; ce veterinaire fit preparer , pour saisir ce polype, uue paire de tenailies ordinaires , dont il lit allonger les branches de dix pouces; leur partie terminale elait disposec en forme de cuiller, legerement concave et herissüe chacuno de trois petites pointes, ü leur face interne , afin de pouvoir saisir soli-dement la masse charnuc , et rompre, par torsion , son adherence au pharynx.
Le 20, la vache fut abattue , la tete tenue fixe par deux hommes et placöc de maniere ä ce que le ucz flit elev6 ; la planche trouce malntenait les mächoires ecar-tees, tandis qu'un troisiemc aide tenait la langue hors de la bouche et de cöte. M. Delafoy introduisit sa main dans rarriere-bouche, reconnut la position du polype , fit pene-trer les tenailies, en placa les mors et suisit fermement la tumour ; executa un mouvement de torsion qui ne la deta-cha pas d'abord; mais eile cöda a un second qui rompit son pedoncule. II retira alors doucement la tenaille sans lacher le polype, auquel il fit francliir avec precaution
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suljot scie aux deux bouts , a trois pouces et Heini de distance. Sa forme, pi-escpe arrondie, blesse moras la bouche qn'une planche; on I'y maintient avec deux petiles Cordes fixees de chaque ciilö du sabot, au moyen d'un petit trou ; les coi'des s'attachcnl une ä chaque corne. On passe alors facilemeat sa main et son bras dans 1'oayerture on cavile du sabot, pour penelrer dans I'arricre-bouche.
Ce moyen se trouve partout et pent se preparer f'ncilement et promptement., car partout les paysans portent des sabots. L'anneau de for dont s'est scrvi M. Delafoud pour explorer les dents carrices seralt encore utilc en pared cas.
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I'ouverture palatine, et l'op^ration fut achevße sans pcrte dc sang.
Ce polype , ainsi extrait, pesait douze onces trois gros; il avail la forme d'une tres-grosse pomme de terre et of-frait h sa surface de petits enfoncemens ulc6reux.
La vache fut relevee , conduite ä sa place par deux hommes qui la soutenaient; on lui donna un deml-litre de vin ötendu dans one pareille quantity d'eau , qu'elle deglutit avec assez de facility. Elle fut ensuite laissöe tran-quille. On dut lui presenter plusieurs fois de l'eau blanche dans la soiree.
Le 21, la deglutition ötait plus difficile que la veilie , le mouvement des mächoires genö, la bouche pleine dc
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mucositcs ct I'ouverture palatine enflammtte , ainsi que rarriere-bouche. Gargarismes mucilagineux de döcoction de guimauve et d'orge miellöe et acidulöe par le vinaigre , eau blanche. Ces moyens fnrent continues jusqu'au 26, cpoque oil rinflammation de rarriere-bouehe 6tait entie-'amp;;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; rement disparue et la deglutition facile. Un demi-Iitre de
vin soir et matin, et des alimens graduellement augment's. Au bout de quinze jours , la yache fut remise ä son regime ordinaire et reprit promptemcnt son embonpoint.
Gelte observation unique et interessante pour la science devait trouver sa place dans notre ouvrage ; eile peut
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ide dans des cas analogues.
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sect; VIII. -r- Maladie des os dc la Mächoire.
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Nous ne nous occuperons dans cet article que des tu-
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mcurs osseuses qui existent assez frequemment sur les os de la mächoire des boeufs , et quelquefois sur celle des J|,;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; cbevaux. Les luxations et les fractures des os maxillaires
seront decrites aus articles consacres spöcialement a ces ^fpnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; maladies.
Ces tumeurs osseuses, qui ötent toute valeur commer-
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PATHOLOGIE BOVINK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 145
ciale aux jeunes bceufs, ne sont que trop fr^quentes dans les pays oü Ton öleve les bestiaux : j'ai eu une multitude d'occasions de les observer en Poitou , oü elles ont iecu le nom de sur-os et d'os degraisse , sans deute h cause do la dt'genoration lardacee et cancereuse i\ laquelle elles parviennent.
Beaucoup de cultivateurs et d'61eveurs de bestiaux ont rcmarqu(5: 1deg; que l'animal atteint d'une teile tumeur per-dait beaucoup de sa valeur ; 2deg; que le plus grand nombre etait incurable ; 5deg; que I'engraissement devenait imparfait si les progresdu mal 6taient rapides; 40qu'enfln, quoi-que Ton parvienne ä faire engraisser completement le malade , le boucber profitait toujours de la circonstance, en raison de ce que les bceufs portant ces degoutantes tumours ne sont jamais achetes par les marchands qui les menent par bandes ä Paris et dans les autres grandes villes. Pour ces raisons , la plupart se döcident k les vendre tels quels , pour la basse boucherie , ou les mettent un peu en chair pour en tirer un meilleur parti.
Plusieurs fails m'ont prouve que beaucoup de ces tumours ötaicnt curables; j'en citerai plus bas quelques-uns; mais je dirai aussi et je demontrerai que I'art a ses borues et que c'est en n'entreprenant le traitement que de celles qui sont curables , que le vöterinaire conserve des bestiaux , övite des pertes et gagne la confiance des pro-prietaircs.
D'apres l'ötude de ces sortes de tumeurs , j'y reconnais quatre ötats difförens: \quot; poriostose ; 2deg; exostose reccnte susceptible de resolution; 5deg; exostose ancienne ne pou-vant etre fondue et ne pouvant guerk que par I'exlirpa-tion ; 4deg; I'etat lardace, squirrheux, fistuleux et d'osteo-sarcome ou cancer des os. Dans cette quatrieme serie , il en est de guerissablcs ct d'incurables; j'aurai soin de dis-tinguer ces deux cas.
Les causes de ces tumeurs sont communlaquo;5ment des cliu.
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les, des coups ou toutes violences cxt6rieures, telles que les coups do comes que cos animaux so donnent dans les luttes , les combats qu'ils se livrent dans les püturages; les hearts contre la mangeoire et la creche ; et le plus fr6queniment, les coups de sabots , d'aiguillons que leur donnent des bouvlers ignares et brutes.
Le diagnostic est facile : lt;i l'ötat de periostose, la tu-meur est n'icente , un peu applatie et quelquefois meme un peu sensible ; eile u'a pas d'ailleurs la duretö de Tos. Vexoslose est plus ou moins saillante, dure, insensible. L'ötat lardace , squirrlieux, Gstü\enx, Yosieosarcome, en un mot, ne pent etre m6connu, L'exostose ne pent etre confondue avee les kystes, qui existent quelquefois sur les niäclioires et les joues du boeuf ; ces tumours n'ont jamais la densitö de l'os; presque toujours arrondies ou ovales, elles jouissent d'une certainc mobility que n'ont pas les tumours osseuses.
Lc pronostic n'est pas plus douteux : toute exostose an-cienne, volumincuse ct s/ationnaire ne pent se rösoudre. Si clle ne gene pas le bamf, ni ne lui occasione aucuno souffrance , les suites n'en sont point lt;i craindre. Mais si elleaugmente successiveraentde volume , qu'il y existe un peu de chaleur et de sensibility , on devra craindre qu'clle ne se ramollisse ä son centre , qu'elle ne carie prolbndement l'ös , devienne fistuleuse et degenere en ostöosarcome ; on devra alors se hater de l'enlever et cauteriser le fond dc la plaie. Enfin , quand la tumeur est parvenue a l'etat de squirrhe cancercux, on ne pourra en espdrer la cure, qu'autant que rosteosarcome ne sera pas trop volumineux , l'os trop ramolli , desorganisö et carie par les fistules. Mais quand la desorganisation est considerable, les fistules multipliees, profondes, le v6t6-rinaire a plus d'honneur 5 avouer rinsuffisance de fart, que d'entrepreudre le traitement d'une maladie incurable, pour etre ensuite accuse de presomption et d'ignorance ;
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il tloit, je 1c repeteiai toujours, agir Jans l'intördt du propriätaire qui Tlionore de sa conflance. Lcs.exostoses situees sur la michoire supt^rieure sont toujours moius faciles ä enlever , moins curables que celies de l'inferieure, parce quo la table des os su-maxillaires et su-naseauic est peu epaisse , promplement dötruite par la carie, et que le carcinomo fait quclquelbis des ravages dans les sinus, ce qui complique la maladle.
Le traltement consiste 1deg; dans les moyens qui peu-vent faire rösoudre et foudre la tumeur quand eile est rc'cente , tels que l'ongucnt de Scarabö de Solleysel, qui m'a reussi pour les pöriostoses , les frictions d'onguent mercuriel double, et des boutons de feu semes epais, mais peu profonds. A r^latd'cxostosc , l'ablation avec la feuille de sauge , la gouge et le maillet, les couronnes de trepan surtout sur les sinus de la machoire superieure ; cnlin la cauterisation de la plaie apres son oblation. II en est ainsi ü l'etat d'osteosarcome, pour lequel on est quelquefois oblige de repeter la cauterisation pour de-Iruire Ics l'ongosiles qui repuliulent. La cauterisation avec le fer cliaufle a blanc a pour resullat, dans ce cas , de limiter, ä l'os sculement, la mardic destructive de la maladie , de changer la nature ulcerative et corro-dante , qui est le propre de rosleosarcomc . en granu-lations vegetatives; et, cnfin, d'amener rapidement la guerison.
Si , maigre ies crainlcs d'une non röussite , on se do-cidait h operer uiie ostöosarcome ancicn , volumineux , ct qui serait complique d'un (5tat cachelique , comme je lquot;ai vu dans des bceiifs faibles ct lymphatiques, cc quo je n'ai jamais basarde , il serait convenable dc seconder le trailement chirurgical d'un regime nourrissant ; de l'emploi interieur des amers , unis au vin at aux alca-lis; tel serait le breuvage suivant: Prcnez ecorce de saule et racine de gentiane, de cliaque une poiguee ; cendres
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de saimcns , quatre cuillcrees a Louche. Faites bouiliir dans deux litres d'eau jnsqu'a reduction d'un tiers; pas-sez, ajoutez vin rouge un derai litre , donnez tons les matins pendant la dunte du traitement.
11 nous reste maintenant a citer des fails pratiques ä l'appui de co que nous venous d'exposer sur ces tumeurs osseuses.
1deg; Periostose. Elle consiste dans l'inflammation de la membrane fibreuse qui recouvre exterieurement les os. Cette phlegmasie est accompagnee de la secretion d'une matiere compacte , fournie par la face interne de cette membrane ; cette substance ordinairement se durcit avec le temps et devient le principe de l'exostose. II est assez difficile de bien distinguer cette maladie de l'exostose; cependant on doit prösumer qu'il n'y a que pöriostose toutes les fois que la tumeur est recente , un peu aplatie; qu'il existe une intumescence du tissu cellulaire sous-cutanö , ainsi que du derme qui recouvre la pöriostose; et e'est a cet 6tat d'engorgement du tegument que j'at-tribue la sensibilitö de ces sortes du tumeurs.
Le 24 mai 1823 , je fas consulte pour un boeuf de trois ans , ayant une tumeur dure et adhercnte sur le cölö droit de la mächoire inferieure , ä la hauteur de la deuxieme molaire. Cette periostose etait röcente ( ä peinc un mois ) , un peu aplatie , grosse comrae une forte noix, la peau qui la recouvrait etait plus epaisse , plus engorgee qu'ailleurs : il y existait un peu de sensibility.
Jc fis tondre le poil et indiquai de la frictionner tous les jours avec deux gros d'onguent mercuriel double , que Ton fesait bien pönetrer en prolongeant les frictions. Cette medication fit disparaitre la tumeur apres vingt-cinq jours do traitement, durant lesquels je fis suspen-dre les frictions deux fois pendant quatre jours : on ne fit done que dix-sept pansemens.
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Seit qu'on ^lendit trop les frictions , ou qne le boeuf parvint ä atteindre et löcher la region frictionnöe, qu'en-suite 11 porta avec sa langue l'onguent sur diverses au-tres parties de son corps, le fait est qu'il survint ä ces endroits des engorgemens assez voluminenx, chaiuls, sensibles et depourvus de poils ; qu'il fnt lui-meme atteint d'un ptyalismc assez abondant, avec diarrhee. Ces aeeidens eurent Heu sur la fin du traitement. Je fis couvrir la par-tie avec une toile salie par la bouse liquide dii malade , ce qui 1c degouta d'y porter la langue ; on lotionna les engorgemens avec une decoction de mauves tiedes. On fit preudre abondamment au malade des tisanes de decoction d'orgc mielJee; on fit des injections ömollientes dans la bouche , on donna quclques lavemens , et tons ces pbenomönes disparurent. Ayant öprouvö plusieurs fois ces aeeidens par l'usage exterieur du mercure, sur le boeuf. je n'employais ce moyen que lorsque je ne pouvais en trou-ver d'autres.
Au mois de juin 1826 , j'ai fait dissiper une autre pe-rioslose placee sur le su-maxillaire droit d'un heeuf et äla hauteur de la premiere molaire. La tumeur avait le volume et la forme d'un demi-nenf de pigeon , et presenfait les memes caraetcres que la precedentc ; eüe existail depuis citiq semaincs. Apres avoir rase le poil, je faisais appliquer dessus, tous les deux jours, une couche d'onguent de Sca-rabes ( rccelte de SoIIeysel ); apres quatre A cinq parise-mens , la tumeur tripla de volume par suite de l'en^or^e-ment de la poau , du tissu ccllulaire sous-jacent et l'effet vesicant du reinede ; je fis cesscr tout pansement, il survint un suinfementassez considerable, qui, cn seebant, forma une croüte 6paissc qui tomba le quinzieme jour. Le paysan me ramena son boeuf; il existait encore un peu de tumefaction; deux nouvelles applications d'onguent de Scarabes produisirent les memes effets, et apres la chute de cette seconde escare , la tumeur (Halt cnf ierement dis-
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panic satis däpilatiOD. Lc traitemcnt dura cinq semaines. Ayant etc nommö profcsseur rannee suivante, je n'ai pas cu occasion de röpöter celte experience.
2quot; Exoslose. Tumeur dure, adherenle, insensible, situee sur les os, dont elic fait parlie; d'une marchc leute dans les os qui abondent en tissu compacte, et plus rapide dans scs cflets, quand eile affecte ceux qui abondent en tissu spongieux. Quand ces tumeurs sont recentes commc dans le cas suivant, on peut en espcrer la resolution.
Le 18 octobre 1812 , il fut amcue chez moi un bceuf de cinq ans, qui avail sur le su-maxillairegauche, ä la hauteur de la dcuxieme molaire, une exoslose grosse comme un ceuf de pigeon , dure , insensible et existant depuis plus d'un mpis. Le proprielaire me dit ([u'elle s'etait accrue rapidement et etait reslüe stationnairc depuis quinze jours. 11 I'avait friclionne avee de Tonguent mercuricl. Celle exoslose etant r^cente, me parut devoir ccder ä la cautiirisalion ; je la proposal , eile fut acceptcc et prali-quiic de suite. Je parsemai la tumeur et ses environs clc plusicurs pointes de feu, multipliees, elendues , mais pen profondes , pour qu'une cauterisation legere produistt I'effet que jc desirais sans tarer et depr^cicr 1'animal. Quarante-cinq ou cinquante jours aprcs reparation , je revis le bceuf, il ne restait pas vestige de la tumeur ni des boutons de feu.
Mais souvent ces tumeurs sont anciennes , quoiquc stationnaires et sans travail de ramollissemenl Interieur : alors , il est inutile de tenter de les faire resoudre. II est preferable de procedör a leur ablation.
Le 7 septcmbre 181G, on conduisit chez moi un bceuf de quatre ans , qui avail une tumeur osseuse, grosse corame un ccuf, a la partie laterale externe de l'os de la mäcaoire införieure, un pen en avant du passage du canal
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elait cependant circonscrile et tin peu saillanle. Je dccla-rai que l'ablation de cette tumeur offrait seulc des chances de succes; le propriötaire consentit;) l'opöratior. Elle fut pratiquee de suite. Apres avoir abattu, 11x6 1c malade et tondu le poil, j'incisai la pcau dans le sens longitudinal, c'cst-ä-d;re , suivant Taxe de l'os; 1'incision depassait un pen I'exöstöse; pour pouvoir mieux la damp;ouvrir, apres avoir disseque la peau ä droite el A gauche , je prccedai !\ l'ablation de la tumeur qui resista a la feuille de säuge, mais I'ayaat detache dans toute la circonförcnce de sa base , avec une gouge large comme le doigt, jo parvins tk Tcnlever d'une seule piece, en passant ensuile la gouge dessous dans le sens de sa longueur et frappant doucement avec le maillct , je n'cus ä rugincr que deux points oü il existait encore un peu de tissu lardace. Ayant fait chauffer a blanc trois cauteres d boutons, je brulai le fond dc la plaie, tandis qu'un aide en öcartait les deux levres ou plulot la pcau pour ne pas I'atteindre avec les cauteres brulans. Jo fis ensuite oindre Ic tegument avec do I'on-guent populöum ; la plaie fut reraplic par ulaquo; tampon d'etoupes ; il survint le troisieme jour beaucoup d'indam-malion qui fut suivie d'une suppuration abondante et de la chute de l'escarc. On pansa ensuite avec la teinture d'aloes qui amena une cicatrisation prompte, sans laisser aucune trace de la tumeur.
3deg; Ramoliissement, Oslcosarcome. — Quelquefois une inflammation sourde et lente persiste dans les exostoses et so lerminc par la suppuration , le ramoliissement et le cancer de l'os. Dans le premier cas , la tumefaction de I'oss'etend ientement aux parlies environnantcs; la peau sY'paissit , devient livide et se denude dc poil ; la tumeur augmente dc volume et prösente une ou plusieurs saillies qui s'ouvrent et forment des niedres ä bords tumefies , squirrheux, fongueux et livides, d'oü döcoule un pus peu abondanl . sanieux , noirötre , letido, ranis d'itnc
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odeur speciale , ctepilant, corrodaut les parties sur les-
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quelles il sc röpand. En sondant ces fistules, onper^oit gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1'os ou des fragmens d'os : teile est la marche ordinaire
•'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de la carie , dans les exostoses. Mais dans les tumeurs de
tnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; la mächoire des bceufs, il survient des phenomenes plus
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lents ä se develop per , mais plus graves; il s'6tablit au
centre de la tumeur et dans le tissu spongieux des os, un
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travail morbide qui produit l'hypcrtrophie de ce tissu et
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l'accroissement successif du volume de la tumeur. Quel-ques physiologistes pretendent que le si6ge de cette ma-ladie est dans le p^rioste interne ou membrane medullaire; i'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;que c'est eile qui söcrete le liquide g(51atineux , la lymphe
coagulable qui forme le tissu lardacö et remplit les cellules agrandies du tissu spongieux ; cette substance de-
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vient squirrheuse, eile est blanchätre, mel6e de parties
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rougeatres , d'autres sont noires. II s'y etablit divers points de ramollissement qui ferment des trajets flstu-leux , qui s'ouvrent h l'extörieur , carient quelquefois les dents et vont s'ouvrir en meme-temps dans la bouche ; donnent a la tumour une forme irröguliere bosselt'e,
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,'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; fongueuse, denudee de polls ä l'entour des ulceres , qui
surgissent au milieu de masses rouges, saignantes, fi-brenses, carcinomateuses quo recouvre une pelicule noire qui tombe au moindre attouchement et cause une petite hijmorrbagie. Ils'öchappe de ces ulceres cancereux un pus sanieux, heterogene, qui a une odeur de carie et corrode les parties sur lequel il coule. J'ai conserve des os maxil-iaircs de ba3urs ainsi malades ; ils sont hypertrophies , les cellules de leurs tissus spongieux trcs-elargies, ressem-blant ä celles des ruches d'abeillcs; la couche externe
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formte par le tissu compacte est detruite dans beaucoup
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du points par les ulceres ou amincie par quelques parties , ou 6paissie dans d'autres, tandis que I'os est double, triple de volume , ü l'endroit des tumeurs. Tout y annonce, eu u:i mot, une disorganisation profonde et incurable.
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J'ai trouve dans les abattoirs des mikhoires oü l'ulcöratiou avait atteint, cario les dents et form6 des listules qui pönetraient dans la bouche. Tels sont les phenomenes et les lesions que j'ai observe dans Tosteosarcome des mächoires; durant ce travail morbide, on voit, en oulre , les parlies environnantes tumöllees et douioureuses ; l'animal eprouve des souffrances qui sont en raison tsgale du volume de la tumeur et de la rapiditö de sa niarchc. Aussi le boeuf est-il valötudinaire, son appetit diminue , il maigrit ou tout au moins n'engraisse pas, quelque bonne nourriturequ'on luidonne. J'ai vudecestumeurs squirrho-canct'reuses elre accompagnöes d'une maigreur genörale , d'une faiblesse marquee , avee paleur et inflltratiou des muqucuses oodemes aux paupieres et au fanon. Cet (ütat de cachcxie ne se rencontre que lorsque ces ostöosarco-mes sout anclens, volumineux et que l'animal cst lympha-lique, mal nourri, ou use par le travail; la maladie est alors incurable.
Le 10 mai 1804 , on confla ä mes soins un bocuf do labour, age de qualre aus , de belle race. Cet animal porlait sur la brancbe maxillaire gauche, en avant du canal parotidien , c'est-ä-dire pres du bord infericur du muscle zygomato-maxillaire, une exoslose du volume d'une pomme de reinette ; clle occupait presquc toule la face externe de l'os et depassait son bord inKricur ; il exislait a son centre Irois trous listuleux, places chacun au milieu de bourgeons charnus , gros comrae des raarrons d'Inde , reconverts d'une pelliculc noire qui s'enlevait au moindre atlouchement; ces fislules ponelraient asscz prolbndement et donnaienl issue ä un ichor infect, qui noircissait le stylet d'argent, mais n'etait pas tres-aljondant. Le m6-tayer me dit qu'il avait apergu celle tumeur vers la fin de jauvier , qu'elle etait alors reconte, grosso comme un ceuf, dure , peu sensible el sans fistule. Un traiteur de bestiaux lui avail donne an onguentjaunalro et Ires-
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odorant, avec lequcl il graissait tons les jours cetleexos-tosc; puis ensuite, il passait dcssus et ä plusicurs reprises, une brique chaude pour fairepenötrer le rcmedc etamollir la tumeur. Mais ces frictions avaient, au contraire, cause une inflammation et un gonflement gros comme les deux poings , qui empechaient le bceuf de manger; il s'etait forme au centre trois gros boutons rouges qui s'etaient ouverts presque en meme-temps et avaient donnö issue ä beancoup de pus sanguinolent; la tumeur avail dimi-nue , mais les Dstules avaient persiste et, depuis un mois, tout etait reste stationnaire.
Comme la tumeur 6tait saillantc, que I'os ne me porut pas d(5sorganis(5, que nulle fistule n'cxistait ni dans I'auge, ni dans la bouclie, que le stylet ne penelrait pas plus avant quo l'öpaisscur de la tumeur, je jugcai la maladie curable. J'cngageai done le proprietaire ä faire opcrer son beeuf; il se rendit ä nies raisons et nous nous ajournumes au surlendemain.
L'animal abaltu , fixe et le poil tondu , j'incisai la tumeur en cote de melon : par ce procedö, on ne laisse que la peau nöcessaire pour couvrir la tumeur , ce qui 6vile de couper apres le superflu et diminue la longueur de la dissection des tegumens. La peau separce de la tumeur, je pus empörter une partie du lissu squirrheux et des os ramollis avec la feuilie de sauge, les portions plus durcs et osseuses le furent avec la rönette et la gouge jusqu'au fond et memo au-dela des fistules. Ma plus grande aticntion etait d'eviter Tariere glosso-faciale; comme ellc touchail presque la tumeur , j'avais soin d'agir dans celle partie do haul en bas et d'arriere en avant, pour övitcr des echappees, surtout quand je me servais de la gouge. Le ramollissement dc I'os, ni les fistules n'allei-gnaient pas les molaires, il reslait encore une coucheos-seusesaine qui les rccouvrait, j'eus une petite liemorrliagie que je ne chercliai pas ä arreler. Jc brulai rapidemenl et
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pen profondemcnt tout lo fond dc la plaic avec des cau-türes i boutons, chauflc's au blanc; ayant soin d'6viter de brüler les levres de la plaie, je veux dire la pean ; jc pansai ä sec et gralssai la tumeur dc populd'um: vers 1c seplieme jour , les escares tomberent. Lc bceufme fut amcnc, je dus cauteriser encore le fond de la plaie ou cxistaient quelqucs bourgeons blanchätres et noirs a leur centre. La seconde escare tomba plus promptcment que la premiere , eile etait d'ailleurs moinscpaisse ct moins large :les pansc-mens subsequens furcnt faits avec la teinture d'aloes , ct I'animal gueri un mois apres, sans traces de tumear , ni meme de cicatrice.
Feu Petit, veterinaire en Auvergne et raort Chirurgien militaire , a publiö trois observations sur ces tumours ; nous n'extrairons que la premiere : Un bocuf avail unc tumeur considerable qui occupait une partie de la surface externe des os du nez , des zygomatiques et des maxillai-rcs ; eile etait plus evasecqa'elevce ; eile suppurait depais trois mois par trois ouvertures que la mattere s'ölait faites; la peau a l'orifice de ces ouvertures elait rouI6e, rentrante et adherente aux os; irregulierement placees au centre de la tumeur, ces Dstules donnaient issue A une petite quantity d'humeur purulente, fetide.
M. Petit fit deux incisions longitudinalcs dans toutc relcndue de la tumeur , eloignöes aatant que possible l'une de l'autre, pour pouvoir decouvrir, en dissequnut, ia base de la tumeur , qui pouvait avoir sept peaces de dia-metre ; le gonllemcnt etait en parlie osseux et en partie ramolli. Plusieurs cloisons osseuses partageaient divers foyers de malieres fetides et sanieuses ; il cxtlrpa lc tout avec la feuille de sauge et la gouge , en ayant soin de suivrc la direction horizontale des os , de craiote de les enfoncer lorsqu'il frappait avec le maillet. il retire une demi-livre de fragmens osseux et une livre de maliörc squirrheuse. II coupa, dil-il, impunC-ment plusieurs raraeaux nerveux des
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ciiKiuicme et scptiöme paires. II brüla , avec le caulerc actuel . le fond de la plaic; il la pansa avec reau-dc-vic et des (iloupcs seches. Les escares tomberent; une 16gere suppuration et une cicatrisation prompte guerirent la böte en six scmaines.
On trouve dans le compte-rendu de l'ecole de Lyon, aunöe 1817 , page 17 ; laquo; un boeuf affecte depuis long-temps d'un osteosarcome tres-volumineux, ayant son siege dans la branche gauche do la mächoire postörieure, et qui avait dejü subi sans succes un long traitcmcnt, fut amenö dans nos infirmeries. La tumeur emportec , on cauterisa fortement rulcerc , on le pansa avec Tallin calcin^, on donna interieurement la decoction de eigne el de I'öcorce de diene ä haute dose ; l'animal tut gucri dans Tcspacc d'un mois. raquo;
Dans le compte-rendu de la meme öcole de Lyon , annöe 1821 , page 2G, on lit : laquo; M. Pascal, vetörinaire ä Yillefianclie-de-Balves ( Dordogne ) , a envoye une note sur des tumeurs osseuses au chanfrein, dans im grand nombre de betes a conies. Ces tumeurs s'aecompagnaient souvent d'ulceration d'oü decoulait un pus fölido ; elles s'ötendaicnt quelquelois au point d'abolir le mouvemcrit des machoires. La cause de cclte aflection etait obscure ; le traitement a consists dans la cauterisation ; il a etc suivi de succes. Cette observation confirme colics qui out 6te faites sur le memo sujet. raquo;
Les Memoires de la societe royalc d'agriculturc, annee 1824 , page G8 , contiennent ie faitsuivant: laquo; M. Louis Deschodt, veterinaire a. Habebrouck ( nord ), a adresse deux nouvelles observations sur la maniere de guerir les exostoses , en les ruginant et eu appliquaot sur !a plaie un tampon on seton endoit d'onguent arsenical , dispose de maniere ä ce que I'ongaent ne pnjsse tomberdans les parties inierieurcs et y produire des desoidres. Ce moyen de detruiro les tumeurs osseuses par riiistrumenl trau-
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chant et lea caustiques, qui a dejü 616 employö avanta-geusement plusieurs fois , lui a servi a guörir un sur-os ä un canon d'un cheval, et unc autre exostose a l'os de la machoire inferieure d'une vache. raquo;
Cependant, je dois dire lei que dans les commencemens de ma pratique, j'ai eu la gaucherie de tenter de guörir, i0 une tumeur enkystee sur la joue d'un boeuf; 2deg; un osteosarcorme du volume d'un oeuf d'oie , situö a la machoire supörieure d'un autre bceuf, en y introduisant profondöment un troschique de Röalgar ( sulfure d'arsenic rouge natif). J'eus dans ces deux cas une tumefaction extreme, les animaux soullrirent horriblement; les paysans en furcnt d'autant plus mecontens , qu'il me l'allut faire l'ablation de ces tumeurs, damp;organisöes par le caustique, jusqu'ü la limite duvif,bien söparee par la combinaison de l'arsenic avec les substances animales; liraites qui däpassaient celles qu'avaient primitivement les tumeurs, ce qui fit des plaies enormes et tres-longues ä guerir. Je n'ai pas 6t6 tente d'y retourner depuis. 11 est d'ailieurs reconnu maiutenant en mt'decine velerinaire, comme en mamp;lecine humaine , que le fer et le feu sont preferables aux caustiques , dans le traitement des maladies cancereuses , et que les preparations arsönicales, jMr l'ejjet de leur absorption , causent souyent des ac-cidens funestcs, soit locaux comme caustiques, soit gö-neraux comme poison.
On trouve , dans le Recueil de m6decine v6terinaire, un article sur les tumeurs des os des machoires , observes dans l'espece bovine , par M. Leblanc , medecin veterinaire ä Paris ; ce Meraoire est trop long pour etre rapporte en entier et l'analyse lui öterait de son merite. II conlient entr'autres la description de l'ablation d'un osteosarcome situe ü la machoire superieuro d'une vache que M. Leblanc opera avec la hyrdiesse et le bonhear qui lui sout particuliers, rnalgie le volume cousid^rabie
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do la tumour et les delabrcmcns qu'elle avait causes ; toutefois la cicatrice fat difformc et la cure incomplete. N'eAt-il pasaatant valu laisser perirla vache apres qu'elle aurait eu mis bas son veau , ou la vcndre teile qu'elle ä qnelques bouchers de village ?
M. Leblanc cite encore I'ablation d'une tumeur osseuse situee a la parlic inferieurc et interne de la braucbe gauche du maxillaire d'un bocuf , rcmplissant toute I'auge et genant la deglutition dans cctte circonstance. Cepen-dant la cicatrice fut dilforme , il fallut 1c vendrc au bou-clier apres I'avoir mis en chair ; autant valait le faire de suite. Loin de moi I'idee devouloir criliquer M, Leblänc qni, dans son extirpation do la parotide, celle des tumours squirrhenses des ganglions lymphatiques du bocuf, at dans ccs deux operations , a fait preuve d'un talent supe-rieur ; mais je lai dirai toujours, jusqu'd satiei6 , qu'il fant travnillor dans rinlörctdu proprioiairc, et qua toute operation d'un succes incorlain ou soulemont incomplot , no doit pas efrc tentee sur le bcenf quo Ton vend tou-Jours avec plus d'avantago pour la basse boucheric; car il laut porter on ligne de compte losfrais de Iraiiemont, la Dourriture de l'animal , ramaigrissement quo causent les soiiffranccs de l'operation et des pnnsemens, les nou-vellos depenses qu'il faut faire pour la remettre en chair ; alors si Ton veut etrc sincere, on conviendra qu'il y a pc-rtc , cl qu'il vaut micux vcndre le bceüf maiado a tout prix , 1c remplacer do suite par un animal jounc qui donnera un bcueOce certain en mangeant le fourrage que I'autre aurait cousommti sans profit ct avec depenses pour les honoraires du veterinairc.
Nous renvoyons , au surplus , nos lecteurs au Me-moire de M. Leblanc , qui estplein d'intorot et de savoir.
J'aurais pu citer plusiamp;irs autres observations d'exos-toses el d'ost^osarcomes quo j'ai op6r6s et gueris; mais jc crois en avoir dit asscz pour faire comiaUre la naturc0
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la marche el les cas guerissablcs dc ces lumcurs. Jc Ic rcpelc encore , j'engage mes confreres ä ne pas entrc-prendre le traitemcnt dc tumours dc ccttc espece quand clles sont tres-volumincuses, qu'clles ont produit dc grands delobrcmens et unc desorganisation prolbndc , et quand cues ne peuvent lairc esperer qu'un succes in-complet , inccrtain ou ne pas guerir ; c'est nuire aux progres dc la science et diminuer la reputation dc I'opera-teur. Tandis quc lorsqu'on ne tente de traitemcnt que pour les cxostoses et les ostöosarcoraes curables, on donnc une bonne opinion de ses connaissances et meme de sa delicatesse; on force pour ainsi dire les proprie-taires ü recourir plutöt aux voterinaires , puisqu'ils voiont qu'll est des circonstances oil ils reussissent complüte-ment.
CHAPITRE II.
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MALADIES DE L OESOI'IIAGE.
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sect; Premier.—Inflammation de l'QEsophage.
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La structure toutc specialc de l'desophage des ruminans le rend moins susceptible d'etre irrite ou enflammö par les substances ingerees que eclui des autres animaux. En eflet, presque enlierement charnu , fiasque tres-dilalable , ayant sa muqueuse recouvcrle par mi cpitlielium epais, tout coopere a le rendrc moins impressionnable et favo-rise le passage dc la boule alimentairc. Get organc se termine en entonnoir ä son arrivec dans la pansc; fran-chit avant unc large ouverture pratiquee entre les deux piliers du diaphragme, ne prescnte pas ö sa terminaison comma ä celui du cheval , une texture fibreuse, unc fermele et une resistance remarquables , qu'augmeute encore la cravate oesophagienne. Aussi no connais-je au-
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cun fait d'oesophagite primitive ou essentielle dans 1c boeuf; nul vet6rinaire n'en a parlö. J'ai vu seulement rinflamnaation de l'cesophage succamp;ler i\ des manoeuvres grossieres employees pour faire p6n6trer dans la panse des corps strangers arr£tes dans ce conduit, comma j'cn laquo;iterai 1'exemple.
IjCS causes qui peuvent produire cette phlegmasie dans ies ruminans et les herbivores sont moins frequentes que dans I'espece humaine, ces animaux ne d6glutissant pour ainsi dire jamais de liquides , ni d'alimens trop chauds ou Acres , ou spiritueux ; les boissons froides et glacöes pourraient scules la determiner dans quclqucs circons-tances. 11 n'est done que I'lntrodnction accidentello des corps etrangcrs incisifs , piquans ou trop volumincux, qui en sont les causes le plus habituelles.
L'ceäophagitc pourrait encore dire consC-cutivc ü une violentc inflammation do I'estomac. Ello peut aussi cxistcr ä l'etat chronique ; la dysphagie quo certains auteurs con-siderent commc cette maladic a l'ötat chronique , d'au-trcs, avec plus de raison, comme une affection ncrvcuse, n'a encore (5te observee quo dans I'espece equine.
Ilien n'est , au surplus, moins appreciable quo cette maladic , meme dans le cheval. L'observalion rapporlöe par M. Renault (cahicr dc novembre 1854 du Recueil), en cst une preuve convaincante ; et certcs si ce savant vetörinaire a öle cmbarrasse pour ctablir son diagnostic , il est pardonnablc ä tout autre de l'etre. Ce fait important a, du reste, tklaire suffisamment un point dc doctrine sur lequel les veterinaircs n'etaient pas (ixes.
L'animal ne peut done cxprimer la douleur pongitive , la chaleur brulantc que I'homme ressent alors dans cet organc. Mais on peut s'assurrer de la difficult^ de la deglutilion ; on volt parfois le hol alimentaire s'arreter , apres avoir franchi l'islhme du gosier, lt;1 rentrce de roesophage et sou vent olrc vomi. Cette pelote s'arrete
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dans quelques cas an milieu de rccsophagc , et cmp6-che la deglutition. On pent encore s'assurer du gon-flement douloureux de cet organe. II existe prtsque toujours une anxiöte extreme , manifeste par des symptömes de coliques. La seif est imperieuse malgrö la difflculle de la deglutition , qui est teile que souvent le liquide est rögurgitö et rejete par les narines ou la bouche, suivant I'espj-ce d'animal; on voit alors l'animal allonger la töte et exprimer de vires souffrances. Dans I'oesophagite le pouls est plein, acc616re et vite ; le ventre est 16gerement balonn6 , mais moins que dans la m6t6orisation.
La difflculte de reconnaitre cette maladic dans les animaux domestiqucs , la negligence des proprietaircs a röclamer les soins du vöterinairo font qu'cllc est souvent passce a I'etat chronique quand il est appel6.
Quelle que soit l'obscurile des signes diagnostiqnes de l'ccsophagite , ils consistent dans la difficult^ do la deglu-lilion , I'anxiete qu'exprime le malade; la regurgitalion des substances ingerees , ou leur arret dans rccsophage ; le gonflcment , la duret6 de cet organe et sa sensibility plus ou moins dßveloppee; l'exasperation des symptömes apres que le malade a bu ou qu'on lui a fait prendre des brenvages ; l'absence presque constante de la rougeur , de la chaleur de la bouche et de rarriere-bouciie ; enfin la meteorisation de l'abdomen.
Dans I'angine pbaringce , an contraire, il existe une douleur au gosier qni se manifeste par la plus legere pression ; souvent meme il y a intumescence dc cette region ; toujours d6goüt, surtout rougeur, chaleur dc la bouche , de rarriere-bouche avec 6coulemcnt dc sa-live. D'autres fois, et surtout dans le principc , il existe one rougeur et une secheresse de cette cavitö. II est done assez facile dc nc pas confondre ccs deux maladies.
Le traitement consiste dans la saignee ä la jugulaire ,,
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les applications emollienles sur la region tracholicnne dc I'encoluic, les colluloires ct les lavemcns adoucissans , la diete , I'eau blanche jfarineusc miellee, les opiats de rcglisse et de sei de nitre en poudre. — A I'etat chroni-que, ainsi que dans la dysphagie, on obtient de bons effets de breuvages d'infasion de melisse dans lesquels on ajoute le camphie dissout dans le jaune d'eeuf. A I'exterieur les onctionsd'huile camphr^e, les sinapismes , les vesicatoires et meme les boutons de feu. On nourrit alors avec I'orge , les racines cuites, le pain emi6, etc. etc.
sect; II. — Squirrhe el Cancer de rOEsophage.
M. Dandrieu , vcld'rinaire ä Lavcrdac , nous a trans-mis I'liisloire d'unc tumour squirr-heusc de Tcesophage, que nous allons analyser.
Belicr de race commune , malade depuis plusicurs jours sans causes apparcntes ; il maigrissait ä vue d'oeil, ct vomissait, depuis huit a dix jours , les alimens qu'il prenait dans le pacage. II existait une meteorisation lagere , qui augmentait quand I'animal avalait ou rumi-nait; celte action de rummer ne s'executait pas d'une maniere naturelle; la pclote alimeataire ne remontait dans la bouchc qu'apres des efforts reputos; cue etait imbibd'C d'un liquide assez abundant qui etait rejete hors dc la bouchc. La deglutition , qui s'executait avec dii'fi-culle, etait suivie d'unc toux rauque. M. Dandrieu soup-fonna uric lesion organique de la caillcttc , ou la presence d'un corps etranger dans Toesopliage ; il s'attacha ä cctte derniere idee , cxamina attentivement roesophagc , et il reconnut que cet organe prescntait, a son entree dans la cavitö thoraciquc , une tumour indolente tres-dure et de la grosseur d'un ccuf do pouie. Au moment do la deglutition dc cbaquc pelottc de loin , les alimens s'arre-taient fort long-temps dans cet endroit, ce qui fatiguail
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beaucoup ranimal, car le bol alimentaire ne parvenait dans les estomacs qu'a la suite d'efforts r6p6t6s. Frictions d'essence de törtibenline , eau blanche trös-farineuse, pomraes de terres reduites en bouillie. Ce traitement n'amp;ant suivi d'aucune amelioration , le proprtetaire se decide ä faire extraire la tumeur. M. Aodrieu , apres avoir couche ranimal , iixö , 116 les membres , fit laquo; une raquo; incision longitudinale de la peau dirigöe vers I'oeso-raquo; phage, mit ä döcouvert la membrane charnue qui raquo; 6tait d'une couleur livide et recouvrait le squirrhe. raquo; Celui-ci se trouvait h la face externe de la membrane raquo; muqueuse; mais par son volume et sa duretö, il raquo; constituait en dedans du canal une pro^minence qui raquo; devait. en grande partie , obstruer le conduit de l'ceso-raquo; phage. Je parvins, dit ce vamp;erinaire , ä isoler entiere-raquo; rement la tumeur des parties avec lesquelles eile 6tait raquo; en contact et h en faire l'ablation complete. Les deux raquo; bordsde la plaie furent reunis par deux points de suture laquo; et reconverts par un large plumasseau imbibe d'eau-raquo; de-vie 6tendue d'eau. Un bandage maintint I'appareil; raquo; de l'eau vinaigröe fut employee pour I'humecter. Deux raquo; jours apres, tout I'appareil put 6tre enlevö; on se borna raquo; h faire lotionner la plaie, pendant quinze ä dix-huit raquo; jours , avec du vin tiede. Apres cette (5poque , la cica-raquo; trisation etait complete at la cure terminee. raquo;
La pathologic bovine est peu riebe en fails de cette es-pece. Nous rapporterons dans notre feuilleton une observation de kistes vermineux trouvös dans I'oesophage d'une louve.
Pour augmenter, antant que possible, les donnees diag-nostiques sur les tumeurs chroniques de I'oesophage, nous allons citer le fait suivant:
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Ahces silue entre les memhrancs charnue cl mnqueuse de l'mophage d'unc vache ; erreur de diagnostic ; operation de l'ossopliagotomie. — Guerison.
Le 6 avril 1833 . un proprietaire du faubourg Saint-Cypriendc Toulouse, vint äl'Ecole velamp;'inaire consulter M. Gellö , professeur , charge momenlanemcnt du cours de cliniquc , au sujet d'une vache qu'il croyait avoir un corps ctranger arrel(5 dans I'oesophage'. Les sieves Saux ct Tandou y furent envoyes.
La premiere chose qui fixa leur allenüon fut une tumour assez considerable, faisant saillie sur chaque cotti do I'encolure , a la hauteur des jiigulaires , mais plus prononcee du cole gauche ; aprcs I'avoir explorec avec soin, ils firent manger i\ la böte des feuilles de laitues qu'elle n'avala qu'en parlie , lo reslc fut rcjele avec beaucoup de salive. Ils crurcnt a la presence d'un corps Stranger arrete dans l'ccsophage , s'appuyant du rapport du proprietaire, qui leur dit qu'il nourrifsait scs vaches de carotlcs, de pommes de tone et de debris de jardi-nage. Us nc reflechircnt pas que cetle tumeur , nc s'elant pas developpeegraduellcment, ne pouvaitpas etre attribute a la presence d'un corps etranger; la vache ne ponvaitricn manner depuis quatre jours et sc trouvait dans un (Mat maladifqui, aux yeuxde ces jeunes gens , devait indu-bitablement causer une mort prochaine. II y avaitdonc, selon cux , urgence d'en venir ä vine operation qui devait amd'liorer sa position ; dösireux d'agir , comme Ions les jeunes medecins et veterinaires , ils previnrent 1c proprietaire des dangers que courait sa bete si on ne re-courait de suite h une operation qui lour paraissait offrir des chances de succös. Le mailre se clecida done a les laisser agir. Alorset sans remise nos deux jeunes disciples fixent la vache ä un poteau , la maintiennent dans la position la plüsconvcnable. La bete fut Ires-docile. L'und'eux pratique
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sur le cotd- ganche de l'encolure une incision longitudi-nale de six ä sept centimetres d'etcndue , parallele ä la direction dc la jugulaire gauche et repondant au centre de la tumeur. La jugulaire et la carotide sont ecartd-es et maintenues avec une erigne ä bouton. L'operateur d6-truit avec le doigt les adherenccs celluleuses , parvient directoment sur la tumour, qu'il ouvre d'un coup de bis-touri ; mais ä son grand ötonnement il n'en sortit quo du sang, du pus , ainsi que du sable et de la terro , le tout mal melangö et facile ä distinguer. Une nouvelle incision agrandit la ponction döja faife , ct divisa la mu-queuse oesophagienne , donna issue ä de la salive et provoqua plusieurs Eructations. Ayant dc nouveau dilate I'ouverture en haut , ils s'apercurent que le foyer de la tumeur cxislait entre la membrane charnue et la mu-qucuse ; qu'il avait une certaine etendue, no paraissait pas avoir d'issue dans I'oesophage , ct que son gonflement inflammatoire etait la cause des phenomenes maladifs qu'ils avaient observes.
Traitement. La plaie fut exactement nettoyöe avec de l'eau tiede , ses levres rapprochecs et recouverles de plu-raaceaux imbibös d'eau vinaigr6c ; cot appareil fut main-lenii par quatre points de suture a la peau. Abstinence de fourrages , bouillons de töte de raoulon donnes en breuvages et en lavemens; eau blanchie et miellöe pour hoisson.
L'appareil fut levö le 8 avril, un engorgement indolent ayant la durele d'un caillou s'ctait forme autour de I'in-cision ; des scarifications profundes y furent pratiquöes , ellesdonneront issue ä un pen de sang. Apres avoir rem-pli la plaic d'etonpes, la tumeur fut enduite d'onguent Popnleum. Le 10 la piaic exhale une odour insnpporh-blc , les chairs sont blancMtres et livides dans quelqucs points, elles sont saupoudrecs de charbon pilö et pansecs avec des phimasseaux imbibes d'eau alcooliseo. Le 12
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la tumeur cst diminuöe de volume , la plaie exhale une odeur moins Ktide , son aspect est meilleur; on pratique encore quclqnes legeres scarifications ct Ton panse comme ci-devant. La bete fut noume do panades animees par le vln. Le IGla vache a pris do la force , la tumeur a beaucoup dimimie; la plaie tend i\ se cica-triser , la carnification en est belle. Le 20 la plaie de 1'cesophage est presque guerie , mais la tumeur qni I'en-
irnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;toure persiste , eile est memo devenue dare ; application
de quatre pointes do feu. Le 50 la convalescence mar-
^ :,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ehe avec rapidilö ; l'oesophage est cicatrise , la vache
mange bien le vert ct rumine; enfin le 12mai clle est
V;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;entierement guerie.
Le rapport est signö Takdoi; et Salx , c-leves vC'Wri-
:f;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;rinaires.
Le diagnostic de ces tumours est cependant assez facile : elles se formen t lentcment; les accidens qu'elles produisent sent gradnels ; tandis qua les corps etrangcrs delermincnt un etat maladif subit , plus dangereux et röclamant des soins plus pressants , comme nous I'in-dirons lout-ä-riieure.
V;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Leur pronostic est relatif h leur volume, lenr posi-
tion , aux phenomenes patbologiques qu'elles (leterniincnt; I'incision , I'extraction meme , quand eile est praticable , est le seal moyen qui doive faire espörer quelques sneces.
sect; III. — Plaies de tasophage.
Le 1quot;; scplembre LSOO , je fas demande pour voir une jeune et belle vache de quatre ans, qui avait sur la partie moyennc laterale gauche de Tencolure une tumeur grosse comme un pain de qnafre livres , s'ötendant depuis environ la moilu; de cetle region jusqa'au thorax , et depuis la gouttierc jugulaire jusqu'au fanon ; cet engorgement ein it mou , fluctuant , peu sensible, cependant larespi-
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ration etait gßnee , l'anxiötö grande , le pouls accölcrö, plein , la panse un peu metöorisee ; la bete Jaisait des efforts comme pour vomir , la bouche etait remplie de saliva qui coulait en dehors.
J'ai cru, mc dit le proprtetaire, que cette vache avait avale, ce matin, une pomme dans le pre oü eile pa-cageait , car il en tombe toujours des arbres qui sont dans la haie ; j'ai ete chercher un traiteur de bestiaux , il lui a passö une baguette dans la gorge, la böte s'est beaucoup defendue; mais ayant dit ensuite que e'etait le charbon , il lui a donne une bouteille de vin avec de la theriaque , ce qui a fait venir la grosseur que vous voyez^ enfin, croyant ma vache perdue , il l'a abandonn^e. Un voisin lui a donne un breuvage semblable au premier , depuis lors, je la trouve plus malade.
Je soupronnais que le charlatan avait rupturö l'oe-sophage avec son morceau de bois , et que la tumeur fluctuante n'elait que le breuvage qui avait penetre dans le tissu cellulaire environnant, par la plaie decet organe: 3'explorai de nouveau ct attcntivement l'encolure ; je distinguai parfaitcment un corps dur arrete dans I'oeso-phage , vers la moitie de l'encolure; mon diagnostic ne fut plus douteux.
La vache fut abattue avec precaution , la tete lenue un peu etendue. J'incisai la peau d'avant en arriero, et üs p(5n6tier la lame du bistouri ä environ deux pouces, le corps dur me guidait ; j'incisai au-dessus , en suivant la parlie supericure de la goutliere jugulaire , ct pres du bord inferieur du muscle masloido-humeral. J'intro-duisisensuilerindex dans la plaie que j'avais faitc ; je de-bridai etclechirai avec ledoigt le tissu cellulaire , ct j'arri-vai enfin dans le centre de la tumeur ; tout-a-coup le vin et la theriaque jaillissent ; guide par une sonde cannelöe, j'agrandis la plaie d'un coup de bistouri et trouvai I'ccso-phage qui faisait saillie. Jc dctergeai el ncllovai les de-
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ohiremens produits par le liquide öpanchö , et fus mümc obligö de faire une contre-ouverture ä la peau, vers l'ori-gine du fanon pour que tout 1c liquide öpanche put s'öcouler. Apres avoir bien abstergö ce depot d'un nou-veau genre, je dus m'occuper de l'extraction de la pomme. L'incision prolongee en bas mit ä dccouvert la plaie ou döchirure de l'oesophage faite par la baguette ; quoiqu'clle füt assez grande pour que j'y introduisisse facilement le doigt, force me fut de la prolonger en bas dans une eten-due de quatre centimetres pour pouvoir obtcnir , ä l'aide d'une douce pression , le fruit engage dans Tcesopliage.
Une colonne d'air , d'une odeur acüteuse ; fülidc , et venant de la pause, s'echappa par la plaie et la meteo-risation ccssa tout-ä-coup. Jecoupai avec le ciseaucourbe quelques lambeaux de la dechirure de l'ajsophage; j'abs tcrgeai de nouvcau la plaie avec de l'eau salce, animee par un pen d'eaude vie ; et, sans m'inquictcr d'une petite hemorragie, je la reraplis d'ötoupes fines . trempees dans cette dissolution de sei; je fixai le tout par deux points de suture ä bourdonnets faits ä la peau, et pres-crivis une diete severe. Le 17 jc revis la vacbe; Tinllam-malion locale et la fievre ötaient assez intenses , la bete 6lait devoröe par la soif. Je praliquai tout d'abord une saignee de six livresäla jugulaire droite , etlevai ensuite 1'apparcil ; la plaie avaitun bon aspect, il mesemblaque des bourgeons s'elevaient dejä de son fond. Je fis presenter unseau d'eauticde tres-farineuse ä cette vacbe ;pendant que je rapprochais et boucbais la plaie de l'oesophage avec un gros tampon d'etoupes, eile le but avec avidito, mais le liquide s'echappait en grande partie par la plaie; cepen-dant il en passa dans l'oesophage ; on donna un second seau, la malade n'en prit que k moitie , la deglutition 6tantdouloureuse et fatigante. Je pansai avec soin comme la surveille; j'ordonnai des fomentations de decoctions de mauves tiedes sur toutes les parties tumefiees , et re-
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commandai de presenter deux fois par jour de l'eau tiedc farineuse et d'appuyer lögörement la main sur l'apparcil dnrant que la vaclie boirait. Le 19 , on rae rapporta que beaucoup d'eau elait döglutie et que le roste sortait par la plaie, et sur-lout par la contrc-ouverture du fanon. Je levai l'appaieil; la plaie me parut belle , une suppuration pen abondante etait ölablie, Ics bourgeons char-nus etaient rouges et tumefies, et les parties environ-nantes encore cnfLftnmees ; ayant fait presenter ä boiro avec les memes precautions , je remarquai que l'eau pas-saitmieux. La plaie l'ut nettoyec de la farine que Teau blanche y avait laissöe; je pansai comme ci-devant. La bete avait une faim devorante; il fallut lui mettre une musoliere en rescau pour l'empecher de manger la iitiere. Elle fut nourrie avec des panades claires , donates en breuvages , qui furent versees doucement par gorgees, et sans tourmenter ni (Hendre trop la tete, en donnant ensuite l'eau blanche liede.
Je no vis la vache que tous les trois ou quatre jours; la cicatrisation avan(;ait rapidement ; on augmenta la dose et la consistance des panades. Le quinzieme jour apres l'operalion il no sortait qu'un filet d'eau gros comme un brin de paille ; je permis un peu de feuilles de choux verls coupees , que la bete mangea bien. Lc vingtieme jour le liquide passait entierement, la rumination s'effectuait bien: on lui avait donne un peu de regain. Je recommandai de la remetlre avec precaution ä son regime ordinaire ; un mois suffit pour la guerison complete.
Cos observations prouvent que les decliirurcs et plaies de roesophage se reunissent et se cicatrisent saus l'opera-tion de la suture recommandec par les anciens. Fassons maintenant a l'iHude de la lesion de cet organe nomme jabot.
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sect;IV. — De la dilatation de l'cesophage ou jabot.
Le jabot est une hernieoesophagiennequi estle rösultat de l'accumulation instantanöe , mais considerable, d'une pclotte alimentaire dans cet organe ou de quelqu es corps ötrangers , aigus, dechirans et volumiueux. Dans ce cas les fibres de la membrane charnue sont (icarties ou d6-chir^es , et la membrane muqueuse , plus dilatee qu'elle, poussöe par les corps etrangers, sort par la solution de continuitö et fait poche ou hernie. Cette rupture est done n^cessairement l'effet des efforts que fait I'animal oupour vomir oupourd^glutir etdebarrasserl'cesophage; efforts qui font rarement rupturer les deux membranes cesophagiennes a la fois, la muqueuse pramp;entant des replis qui lui permettent une grande dilatation.
On soupconne qu'il y a jabot quand I'animal vomit tout-a-coup, sans prodromes ni autre 6lat maladif, des matieres muqueuscs et alimentaires tout ä la fois par la bouche et par les narines ; cette sortie de matieres est presque toujours accompagnee de rots , d'eructations d'une odeur dcsagreable et acide; enfinle doute se change en certitude si on peut toucher et distinguer le jabot , comme cela a lieu quand il est place dans la portion cervicale de l'cesophage.
Les carnivores y sont les plus sujets, ä cause de leur voracity et des os qu'ils avalent ; en seconde ligne vien-nent le cheval et le boeuf. Ces sortes de dilatations out plus frequemment lieu dans la portion flottantc ou thora-cique de Toesophage que dans la cervicale , sans doute parce que dans la poitrine , I'oesophage, malgre son 6paisseur et sa density plusgrandes, est flottant, et que les parois ne sont soutenues par aucun organe voisin , comme dans la region de l'encolure.
J'ai vu une jument bretonne de trait, tres-goulue ,
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qui avait peut-etre uraquo; jabot dans la portion Ihoracique de roesopliago, du moins les accidens precites li;i arri-vaient sou vent, quand eile mangeait du son ou de l'avoine; le propriötaire tout eft'rayö m'envoyait chercher, et sou-vent ä mon arrivee je la trouvais tranquille. J'ai perdu depuis cette bete de vue. Je n'ai jamais observe cet accident sur le bajuf qisi doit y (Hre moins sujet, a raison de la structure de son cesophage.
sect; Y. — Corps Grangers dans l'asophage.
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Le 28 septembre 1826 , une vache de deux ä trois ans, mise dans un paturage entourö d'arbresä fruit, avala une pomme qui, n'ayant pas e!e atteinte par la mastication , s'arreta dans Toesopliage vers le milieu de l'encolure. Le proprietaire etait absent; les domestiques, aides des voi-sins, firent tons leurs efforts pour faire couler ce fruit dans la panse, soil en introduisant a plusieurs reprises des baguettes de bois flexibles, soit en pressant et en con-tondant ce corps etranger. Enfin , apres huit heures de tentatives inutiles , effrayes d'ailleurs par I'etat alarmant de la vache , ils vinrent röclamer mes soins ; e'etait ä un quart-d'heure de la ville de Bourbon-Vendee oil j'habi-tais ; je m'y rendis de suite.
La panse etait excessivement ballonnee; un emphyseme considerable existait depuis les parolides jusqu'au thorax ; l'encolure semblait insufflee, I'asphyxie etait imminente, la bete etait dans un etat de delire furieux , ses yeux saillans et larmoyans , sa bouchc beante et ecumcuse, sa demarche egaree, lui donnaient un aspect effrayant. La dyspnee etait extreme , tout semblait annoncer une mort prochainc. Jc plonge un bistouri droit dans la par-tie superieure du flanc gauche , les gaz s'echappent du rumen avec bruit. Les paysans stupefaits croient que j'ai tue la vache ; pen d'instans apres, la respiration est plus
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facile , mais la congeslioii cörebrale 6lant ä crainiiro ; je fixe la vache et lui fais une saign^e de six livres ä la jugulaire droite. Ces moyens ayant calm6 la bete , jc m'occupai du corps etranger :• la göuisse 6tant tenucpar des aides, la tete un pen C'levee, je fis ouvrir la bouche ct sortir un peu la langue de culc, j'y versai deux verrcs d'liuile et j'introduisis dans I'cesophage une lon-gue sonde en baleine , munie d'un bouton ; je parvins i toucher la pomme, qui, poussee doncement et a phisieurs reprises, se deplace enfin, et tombe dans la pause. La sonde retiree ctait teinte de sang , ce qui me fit penser que les manoeuvres grossieres des paysans avaient blessö cet organc. La vache fut misc a ratable : je rexaminai une heure apres; eile etait plulot abaltue que calmee, le pouls etait vite et concentre , la respiration accd'ler(ie, les cornes et les oreilles froldcs; rencolure 6tait toujours emphysemaleuse , la peau crepitante, on sentait I'cesophage tumefie et douloureux ; la bouche etait brulante, la langue rouge ; la vache refusa les alimens et les bois-sons. J'attribaai ces symptömes d'oesophagite eonsöcutive an döchirement de la membrane muqueuse de rcesophage, et peut-etre aussi ä un commencement d'inflammationdes organes digestifs, car le venire etait dur , un peu douloureux, la bete n'avait pas videdepuis le matin.
Seconde saignee de quatrc livres , tisane de decoction d'orge monde, graine de lin et raicl; lavemens ömolliens; cataplasmes ömolliens sur la region ccsophagienne de l'en-colure. Je fis donner en outre deux breuvages de lait tiede avec un peu d'huile d'olive, que je faisais alterner avec les mucilagineux. Diete , eau blanche.
Malgre cc traitement, qui fut ponctuellement suivi par l'eleve Mourain, le degoüt, la cessation de la rumination , la difficulte d'avaler , la sensibility et l'intumes-cence de I'cesophage, ainsi que I'emphyseme persisterent, la bete ne prenait volontaircmcnt qu'un pen d'eau blan-
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ehe qui ötait döglutie avec peine; cependant le 3 octo-bre survint la convalescence. Mais reraphyseme persista jusqu'au 8 , epoque oü la guörison fut complete.
Le 19 octobre 182G , un beeuf avait avalö une pomme qui s'arr'jta dans la porlion thoracique de l'cesbphage ; ii prösentait des symplömes presque aussi alarmans que la vache pröcilöe. On l'avait amenee chez raoi; je fus obligö de ponetuer le rumen ; niais le delire furleux per-sistait, six hommes ne pouvant tenlr cet animal, force me fut de rabattre,au moyen des entraves, pour pou-voir introduire une sende en baieine dans reesophage et pousser le corps ölranger dans la pause.
Une saignee de huit a neuf livres , des applications refrigerantes sur la löte , des lavemens emolliens, la dlete et l'cau blanche firent disparaitre tous les symptömes prC'cites et surtout l'especedc coma dans lequel etait tombö le boeuf pendant plus de dix heures apres I'operation.
M. Advcnicr , veterinaire ä Saint-Pourfaln ( Allier ), envoya ä l'öcole de Lyon une observation sur une vache qui avait avalö une pomme de terre crue, de la gros-seur d'une forte pomme de rcinette, et qui s'etait arre-tC'e dans l'cesophage, un peu au-delä du pharynx.
Au lieu de pratiquer , dans ce cas, Topöration de l'cesophagotoniie , ainsi qu'on la recommande aux öcoles, M. Advenier poussa avec peine et assez d'efforts ce corps dans la pause, ä l'aide d'une longue baguette de saulc preparee a cet eilet. La vache , ä la suite de cette operation , a etc tres-dangerensemeat malade ; il y a ea exfoliation de plusicurs portions fort eieadues de la membrane interne de l'oesophage ; et M. Advenier avoue avec candeur et bonne foi quo , sans des soins assidus, il n'an-rait pu sauver cette vache. Voici done un autre cas d'ceso-phagite seeondaire.
Feu Gohier a cite un fait pratique tres-curieux, appar-
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tenant ä M. Saloz, vetGrinaire, demeurant alors dans le canton de Yaud en Suisse.
Lc 27 octobre 1809, uue vache ägee de cinq ans, conduite dans un pre, saisit un gant de peau , oublie par le jardinier, qui s'en etait servi pour tondre la haie; eile le mache et l'avsle malgre les efforts du jeune bou-vier qui la gardait, et qui cbercha ä le lui arracher de la bouche. l)es-lors refus de manger et malaise. La bete fut remise a l'etable, et le proprietaire lui fit prcndre de l'huile , de l'eau de son , qui ne fireut qu'augmenter les accidens.
Six heures apres l'evönement, le veterinaire est appelö; il observe les symplomes suivans : meleorisation extreme de la pause, agitation et trepignemens des pieds postö-rieurs ; la bete porte la tcte et l'encolure horizontale-ment en faisant des efforts pour vomir ; il dccoule une salive abondantc de sa bouche , eile fait entendre des plaintes qui expriment des violentes souffrances.
Ponction de la pause , la canule du troquart est laissee dans I'estomac ; malgre une exploration attentive, M. Saloz ne pouvant perccvoir le corps etranger dans I'arriere-bouche et le trajet cervical de l'oesophage , presume, avec raison , qu'il est resle dans la portion flottanle ou thora-cique ; alors il introduit dans le pharynx une sonde en baleine pourvue d'un bouton , qui penetre fort avant; il sent le corps arrete ä l'extremite de I'cesophage , et ne pout, quelques tentatives qu'il fasse, le faire tomber dans la panse ; ces moyens n'eurent d'autres rösultats, dit-il , qne de faire souffrir inutileraent I'animal.
La nuit etant avancee , on remit an lendemain I'em-ploi de tous moyens ulterieurs.
Le 50 on tenta de faire parvenir le gant dans la panse, en introduisant de nouveau la sonde dans I'cesophage; rinsucces de ce moyen determina M. Saloz ä proposer d'agrandir I'ojiYerture faile ü la panse par lc troquart;
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de vieler cet organe (Time partie des alimens qu'il con-tenait, pour pouvoir faire parvenir la main jusqu'a la gouttiere ocsophagienne et y atteindrc le corps etran-ger, que ce veterinaire supposait, comrae je l'ait dit, occuper l'ouvcrture ccsophagionne de la panse. Apres bien des rellexions , le proprietaire y con?enüt. La fache (ifant debout, on lui appuya le cötö droit contre !e mur do la grange , oü eile fat maintenue par des cordes et des aides, qui s'opposaient ä tout mouvement. La canule du troquart fut retiree , un bistouri droit ploiig6 dans le (lane gauche, ä deux doigts de distance des apo-pliyses transverses des vertebres lombaires , et dirigeant en un seul temps Tincision du haut en has , dans le milieu du flanc et en comprenant les parois du rumen , Tonverture fut assez grande pour que M. Saloz put in-troduire le bras dans la panse.
Lcsmatieres alimentairesse prescnterent d'abord ; quoi-que un peu seches, cllcs etaient ccpendant en fermentation et en assez grande quantity. Je passai immediate-ment, dit M. Saloz , un linge propre dans la pause , en faisant correspondre Tun de ses bouts au dehors de l'ou-verture externe , dans le but d'eviter , par cettc precaution , l'eflusion des alimens dans I'abdomen ; au moyen d'un petit vase en bois ; il retira environ trente livres d'aliraens , cc qui lui permit d'arriver ä I'oriiice du canal cesophagien. La sonde fut introduitc dans roesophagc , confiee ä un aide qui no devait la faire agir sur le corps etranger que lorsque I'operateur aurait le bras dans la panse. Parmi les alimens retires , se trouva un moucboir de poche qui avait conservö sa couleur, mais qui so dC'-chirait au moindrc effort.
L'aide tenant la sonde, devait favoriser le rapprochement de rorifice oesophagien de la main de roperaleur en poussaut d'avant en arriere. Le bras introduit dans le rumen, ol la mainarrivöe ä la gouttiere cesophagienne ,
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M. Saloz toucha I'un delaquo; doigts du gant, il le pinca avcc l'index et le pouce , mais n'ayant qu'ime fiiible prise sur ce corps etranger, qni encore 6tait humide etgluant, il ne put I'arracher, car il tenait si fortement dausl'ori-fice qu'il lui eclinppait ä tout moment. II essaya d'in-troduire le doigt clans cct orifice, mais il existait un tcl resserrement de ces parlies qu'il ne put en venir ä bout. Ilse munit de petites tenailles, saisit avec elles le doigt du gant qu'il avait dejii aiteint, il le tira doucemc-nt en lournant la main, et parvintcnfir. a I'extraire. L'humi-dite I'avait renclu trcs-volnmineux , et ce gonflement s'ctait sans doutc opposö ä son passage.
La diete, des substances d6Iayantes et raucilagineuscs, l'altcntion de nettoyer la plnic avec du vin Uede et de la couvrir d'un plumasseau chargö de lörcbcnthinc et maintcnu au moycn d'un emplätre agglutinaüf, amene-rent une prompte gucrison. Des le donzieme jour la vache put manger un pen de fourrage, et le vingt-dcuxieme eile etait guörie. Quoique la b6te fut plcinc , eile fit son vcau ä terme et sans aucun accident.
A la suite do cette description, M. Gohiera ajoutö que le gant, qui lui avait (He cnvoye avec I'observation , par M. Saloz, etait d'une forte pcau de daim , ayatrt six pouccs de longueur ; qu'une fois imbibe par les sues ajsophagiens, il devait acqnerir un quart et memo un tiers de volume , determiner une dilatation de l'oesopliage, et devenir pour la deglutition un obstacle, qui augmentait avec I'imbibition successive do ce gant. M. Goliier voulant verifier les doutes qu'on avait elevös sur la possibilite d'extraire, par le procede de M. Saloz, un corps etranger de l'oesopliage , rapporte une experience analogue qu'il fit sur une vache, et qui lui rt-ussit completement.
Nous devons a M. Andrieu, veterinairc , une his-toire fort curieuse d'une tympanite , nccasionee par la presence d'une conlouvrc dans I'oesophage.
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17 mai 1826. Une vache, ilgee de sis ä scpt ans , pais-sait avec d'autres, le long d'un fossö bordä par une haie tres-ßpaisse ; environ Irois heures apres eile ccssa de manger , manil'esta de grandes soulTrances, faisanl des efforts pour vomir, courant de part et d'aulre, la Louche entr'ouverte et ecumante. Getto böte fut rentree a l'elable, et M. Andrieu fut appele; il trouva la vaclie forlemeut meteorisee et presentant les symptömes sui-vans : tristesse, pesanteur de la tete, respiration difficile , ponls plein et dur , muqueuses conjonclive et nasale rouges et injeetees; yeux hagards, fixes, saillans, pupille dilalee , naseaux tres-ouverts, beuche böante , remplie d'une bave epaissc et repandant une odeur acc-teuse; la bete faisait de fröquens efforts pour vomir ; los membres etaient rapproches , le dos vousse et la panse tres-saillante ; l'anxiele etait extreme.
M. Andrieu fut oblige de ponetuer la panse avec un bistouri droit ; un degagement considerable de gaz ren-dit la respiration plus facile et procura un mieux subit. Cepcndant l'cnvie de vomir persistait et memo la meteo-risation reparut, aceldensqui firent presumer ä BI. Andrieu quo les causes de la maladie existaienl dans les organes de la deglutition. L'oxamen de la region ceso-phagienne ne lui fit rien decouvrir ; 11 ouvrit la bou-chc , et dans cet instant la bete ayant fait des efforts pour vomir, il apercut , ä son grand etonnement, la queue d'une couleuvre qui sc montrait en dcliors de la bonohe, sur la commissure droite des levres. II la saisit de la main droite, puis s'appuyant de la main gauche sur la corne du meme cote, il entraina au dehors ce reptile, par un mouvement soutenu et uniforme. Getto couleuvre avait Irois pieds onzc ponecs de long ; eile elail morte , ne portait aueune trace de plaie, et etait seulemont re-couverte d'une bave verdatre et ecumeuse.
La mclöorisation et les envies de vomir cessdrent tout-
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a-coup. Aprcs avoir laissü rcposer la vache, on ltd donna (je ne sais pourquoi) un breuvagc compose d'un demi-verrc d'cau-de-vie, d'unc once do muriate de soude dans un vcrred'cau. Lavemens ümoiliens , diete, eau blanche tiede. Le Icndcmain 18, la bute fut trouvce mieux , eile avail nimine ; la plaie du fianc fut fcrmcc par un cmpla-trc agglutinatif. Foin , eau blanche , promenades , lavemens. Le 19 eile (ilait enticrement gueric et fat remise peu-ü-peu ä son regime accoutume.
Quoique je n'aie cite quo deux observations de corps etrangers arretes dans I'cesophage, tiroes de ma pratique, j'ai eu de nombrcuses occasions d'observer ce genre d'ac-cidens en Poitou , pays dans lequel les piilurages sont entoures de hales oü se trouvent des pommiers et des poiriers , dont les fruits tombent et sont avidement manges par les bestiaux. L'ussge des racines crues cou-pues que Ton donne a manger aux animanx , cause aussi cet accident, parce qu'il s'en trouve parfois quel-ques-unes qu'on a neglige de depecer. Ces cas palholo-giques s'observent bien plus frequemment chez les boeufs que dans les chevaux, parce que les premiers ne broicnt qu'incompletement les alimens pour la premiere deglutition et les avalent avec une avidite qui ne s'observe pas dans I'espece equine. Les vaches dites rongeantes y sont aussi plus sujeltes, comme le prouve l'observation de M. Saloz, des portions d'os , des aretes de poissons, pcuvent aussi rester dans le pharynx ou dans l'oesophage des carnivores ; mais je n'en ai point eu d'exemples dans ma pratique.
Dos clous, des aiguilles, des epingles, pcuvent aussi s'arrcter dans la portion thoracique de roesophage des grands herbivores , empecher la deglutition des solides ainsi quo la niminalion , et permettre seulement le passage des liquides. Ce cas , qui esl fort rare , parce que souvent cos pctits objets se trouvent entourös ct masques
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par la pelottc alimentaire ; cas que je n'ai d'aiUeurs ja-mais vu , produit, a-t-on dit, des mötöorisations inter-mittcntes , le marasme , la mort, et simulc la gastrite chronique. Peut-on sörieusement avancer une teile proposition et faire une pareille errenr de diagnostic? Si des clous , des aiguilles, des öpingles s'arretent lors de leur deglutition et peuventobstruer l'oesophage, et jedoute qu'un clou, une öpingle, une aiguillequi s'implante dans les parois de l'organe , le fasse compl^tement, ranimal 6prouve alors les monies accidens que dans le cas d'arröt de fruits, de racines, etc.. etc., et les alimens qu'il d6-glutirait, si tant est que ceia arrive, seront arret6s par ces obstacles , produiront un jabot en s'accumulant au-dessus du corps stranger. Quelques auteurs ont pourtant 6crit que la deglutition pouvait avoir lieu dans le cas de corps strangers dans I'cesophage; je declare ne I'avoir jamais vu. 3'ai reraarquö, au contraire, quo les animaux refusaient toute sorte d'alimens ; je pense qu'une 6pin-gle, une aiguille, ct voire m6me un clou, peuts'arrß-ter, s'implanter dans les membranes de I'cesophage , gener la deglutition , la rendre douloureuse , mais les sympto-mcs seront subitset ne se manifestcront qu'ü l'instant oü la boule alimentaire sera ingeree. La rumination eprou-vant les memes obstacles, doit etre plus rare, incomplete, determiner par consequent des meteorisationsinstantanees. Mais ce cas ne pent etre confondu avec la gastritc chroni-que, ä la suite de iaquclle I'animal deperit lentement; mais il mange, ii avale , il rumine mime jusques a quelques jours avant sa mort. Tout est chronique dans ce cas, tout est aigu dans I'autre.
La presence d'un corps etranger dans la portion cer-vicale de I'cesophage est ordinairement facile ä reconnai-tce; mais on a dit que lorsquc cet accident avait son siege dans la portion thoracique ou (lottanlc de cet organe , I'animal en etat souvenl la victime, parce quo le plus
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ordinairemenl on ne le soupconnait pas. Los v6t6rinaires, accoutumös h voir des maladies, ne diront certaiuement pas ainsi; car, dans ce cas, au refus subit des alimens et de la cessallon de la rumination , se joint une anxiet6 extreme; la boucbe est beanie , remplie de salive filante , I'animal fait des efforts pour vomir; la panse des rumi-nans, le ventre des chevaux sont meteorises. Si ces symp-tomes laissent encore quelques doutes , il ne s'agit que de verser , avecles precautions oidinaires , un pen d'eau tiede dans la bouclie de I'animal ;#9632; la presence du corps etranger en empechera la deglutition , et le liquide sera rcjetede suite. Le diagnostic n'est plus alors douteux. J'en ai agi ainsi sur deux vaclies : les symplomcs etaient obs-curs , les proprietaires n'avaient point vu avaler le corps stranger, mais le rejet du liquide verso dans la boucbe fit cesser toules mes incertitudes , et je fis parvenir le corps stranger dans la panse au moyen de la sonde en taleine.
On a proposö divers moyens pour remödier ä cet accident. C'est ainsi qu'on a conseille de prendre un billot de bois avec lequel on pousse le corps laquo;Hranger ä gauche pour qu'il präsente une forte saillie en debars, et qu'on puisse ensuite I'ecraser dans I'oesophage avec un maillet de bois. On protend qu'ensuile la deglutition s'en opere aisement. Ce moyen , le plus mauvais de tons, ne pourrait, a la rigueur, laquo;Hre employö que pour 6craser des corps peu consistans , comme des racines cuiles. Mais toutes les fois qu'ils auraient beaucoup de densile et qu'il faudrait frapper rudement pour les (icraser, il en rösul-teiait nöcessairement des contusions, des meurtrissures qui dötermineraient rinllammalion de l'cesopbage , celle des partiesenvironnantes et des aeeidens graves; ces considerations m'ont determine ä ne jamais le mettre en usage.
M. Delafoy , vötörinaire , lt;Mant appel6 pour le cas qui
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nous occupe , fit abaltre la vache sur le cote droit, 1c corps etranger elant plus proemincnt du c6t6 gauche , et lui fit avaler nn plein vene d'huile d'olive , qui par-viut jusqu'ii I'endFoit oü 6tait robstacle. Un aide main-teuait et comprimait avee ses doigts l'cssophage , ä l'en-droit (su'il lui designait ; c'ötait, je pensc , au-dessous du corps stranger, mais sans goner la trachee-artere. Pendant que la pomme do lerrc, arrctca dans I'ocsophagc dtait ainsi fixee , M. Delafoy exer^ait sur eile une pres-sion qui lui faisait faire un mouvement retrograde, qui la fbreait ä remonfer vers le pharynx. II parvint bientot ä la faire arriver ä l'arricre-bouche ; et pour aller la chercher la, ce veterinaire imagina de confectionner la planche percee dont nous avons parlö ; il la fixa et parvint sans peine dans la cavite de l'arriere-bouche, oü il saisit la pomme de terre et lui fit fraachir avec faci-lile Touverturc palatine. La bele fut relev6e, misc ä sa place; deux heurcs apres on lui donna de l'eau blanche, eile passa la nuit fort tranquille , le lendemain on la remit ä son regime ordinaire.
Nous passcrons sous silence une scconde observation du meme veterinaire , parfaitement analogue A la pre-cedente.
J'ai essaye une fois du proeöde de M. Delafoy et e'etait la lecture de son article qui m'en avail donne l'idöe ; j'avais prepare d'avance un sabot percc , comme je l'ai indique , pour remplacer la planche trou6e, ou le pai-d'une. Quoi qu'il en soil de ce procede, je nepus, par ce raoyen , deplacer le navel arreie dans rocsophage du bfüuf , malgre que j'eussc fail avaler auparavant de Thuile d'olive et quo le malade souffiil bien patiemmeot toutes^mes manoeuvres; force me fut de recourir ä ma sonde en baieine , au moyen de laquclle je fis cooler, avec assez de peine pourtant, cettc raciue dans iu pause. Les contractions de rocsophage s'opposent anssi a cc que
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le corps laquo;Hranger neVemonte vers le pharynx : la baguette ou la sonde flexible est done ordinairement preferable et beaucoup plus simple, car si le corps arret6 est susceptible de giisser pour remonter, il le sera pour descendre.
Des v6terinaires instruits et dignes de foi ra'ont assur6 6tre parvenus aussi ä faire remonter des corps strangers arret^s dans la portion cervicale de l'oesophage , par le proced6 suivant : ils mettent d'abord dans la bouche du beeuf im pas-d'äne , qui s'oppose a tout mouvement de däglutition ; ils versent un pen d'huile d'olive. Le boeuf est ensuite fixt', la tete lev(5e et entendue ; I'operateur manoeuvre pour faire deplacer et faire remonter le corps stranger; et ä l'instant oü il arrive dans le pharynx, il fait abaisser brusquement la tete : ce mouvement rapide fait franchir l'isthme du gosier au corps Granger, qui est
rejet6.
M. Felix , v(Herinaire, n'a pu aussi r6ussir par le proc6d6 de M. Delafoy ; il lui prüfere I'msophagotomie. II I'a faite avec succes en juin 181o a une vache qui avait aval6 une pomme de terre; apres l'extraction de laquelle , il fit une suture rapprochte de rocsophage , ce qui est inutile et angmente les accidens inflaramatoi-res ; malgr6 tout la bete fut gu6rie vingt jours apres l'opöration. II l'a pratiqud'e de nouveau de 4 mars 1826 sur une vache qui avait aval6 une rave Enorme, qui s'6tait arretee dans la partie moyenne de la portion cervicale do I'cncolure. Cette fois M. Felix ne St aucun point de suture et pansa comme pour une plaie simple ; il assure qua la bete fut guerie en douze ou quatorze jours. II fait d. la suite du narr6 de cette operation quel-ques reflexions sur le proced6 de M. Delafoy. laquo; Si le raquo; procöclö imaginö par ce v6t6rinaire lui a paru d'abord raquo; simple , facile et i\ la portee de tous les vel^rinaires , je raquo; crois qu'il s'est fait illusion a cet egard. II me semble, )gt; au contraire, (pie la machine oporatoirc est tres-com-
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raquo; pllqude, et que, si eile ne se trouve point tonte prete, raquo; il taut beaucoup de temps pour en fabriquer uue raquo;. J'ajouterai A ces idöes fort justes , qu'on n'a pas toujours les instrumens propres ä la confectionner. M. Felix dit que M. Lagrange, T6t6rinaireä Lauzun, apratiquö deux fois l'opöration de l'cesophagotomie sur deux cochons, sans faire aucuns points de suture, et toutes deux ont ötü couronnees du succes le plus complet.
M. Michel, vöterinaire , ayant 6t6 appele pour unboeuf qui avait avale unc grosse pomme qui s'etait orretee dans I'oesophage , fut d'abord oblige de ponctuer le rumen pour prövenir l'asphyxie. II essaya ensuite et inutilement de la sonde flexible pour repousser cette pomme dans la panse. Ce qui m'lt;Honne, car j'ai fait toraber dans le rumen des pommes Enormes; enfm il se d6termina ä pratiquer Tocso-phagotomie, qu'il put faire l'animal ötant debout; mais ä peine fut-elle retiree, que le bceuf, qui jusque-la , ac-cablö sans doute par la douleur, btait Tcsti tranquille, se livra a de tels mouvemens, que M. Michel ne put pratiquer ä l'ccsophage une suture, comme il en avait l'in-tenlion ; A quelque chose malheur est bon, car eile (5tait au moins inutile ; il se borna done ü une suture a bour-donnet pour Cxer une (itoupade. Des soins bien entendus compld'terent la eure en trois semaines.
M. Peyrou, veterinaire ä Saumejan ( Lot-et-Garonne), a praliquö avec succes l'opöration de l'oesophagotomie sur une genisse qui avait un morceau d'ccorce de pin arrele dans l'ccsophage. On con^oit qu'il ßtait assoz difficile de faire pönetrer cetle 6corce avec la baguette; on avait d'ailleurs ä craindre le döchirement de l'organe qui devait etre peu resistant dans une jeune bete encore ä la mamelle.
Je saisis cette occasion pour faire remarquer qu'il est toujours dangereux d'abattre un animal möt^orise ; on doit craindre des ruptures mortelles, seit des estomacs.
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seit du diaphragrae , toujours avant de les Cxer ainsije ponctuais la panse.
J'ai pratique deux fois roesophagotomie, j'ai rapports la premiere operation (plaies de I'msophage); la seconde fut faite sur une vache qui quot;avail avalö un navet assez gros qui 6tait arret6 en basdu larynx. J'essayai vainement de le faire remonter, l'emploi de la sonde flexible fut sans succes. II fallut en venir a l'opöration , malgr6 la repugnance du mötayer et les pleurs des femmes qui jetaient des cris ä chaque coup de bistonri. L'opöration fut facile et promplemcnt faite. Une suture h bourdonnet maintint I'appareil, la guörison 6lait parfaite apres seize jours ; c'^tait en Janvier 1827.
Je suis toujours parvenu ä faire couler les corps strangers dans la panse au moyen de la .sonde et de l'huile d'olive.
M. Perrier rapporte un fait analogue oü la baguette flexible suffit pour faire couler une rave arrette dans I'oe-sophage d'une vache : il dit qu'elle est fröquemment employee en Perigord pour les bceufs qui se gorgent des chiUaignes qu'on leur donne pour alimens ( Correspon-dancc vet. , torn. A, pag. 119 ). L'opöralion de l'ocso-phagotomie doit done elre le moyen extreme et n'ctre mise en pratique qu'apres l'insucces de tons les antres. Je suis 6tonn6 quo M. Michel ait el6 oblige d'y avoir recours pour une pomrae; je presume qu'il avail negligö de faire deglutir d'abord un pen d'huiie qui facilile le glissemenl. Mais quand le corps etranger est inegal comme le sont quelques pommes de terre, certains navcts el raves qui ont leur partie lerminale on chevelue rcpliee, ou entin que le corps est tres-volumineux , il n'y a pas de doute qu'il faut opörer , car en tentant de faire glisser ces sorles de corps, on fatigue inutilement l'animal et Ton pent faire rupturcr I'cesophage.
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CHAPITRE III.
DES MALADIES DE l'eSTOMAC.
J'ai ti6montr6 l'imporlance physiologiquc des estomacs des ruminans , j'ai fait connailre les nombreux rameaux nerveux qu'ils recoivent des pneumogaslriques et des trisplanchniques , ainsi qne les vaisseaux mullipliös qui parcouvent leurs membranes, organes qui les lient sym-pathiquementavec lous les autres appareils de i'economie.
Recevant conünuellement l'impression de toutes les substances ingeiees, soit alimens, boissons, m^dicamens, poisons, ils soul sans cesse exposes ä l'action des corps, et dans une permanence de fonctions qui les rend sus-ceplibles d'etre freqnemmcnt impressionnes par les causes morbides. Aussi, h l'action pathologique des ingesla, faut-il joindre lout ce qui inlervertit la transpiration cutancc et pulmonaire, l'innervalion , la circulation , la locomotion, etc., etc. Ne voyons-nous pas en effet I'in-flammation des organes de la digestion compliquer les maladies des appareils de la respire , de la circulation , etc., etc. , ou röagir sur les diversOs fonctions et produire secondairement des arachnoidites , des apoplexies , des paralysies, etc. , etc. ; d'autrefois I'etat maladif de ces organes, soit qu'il soit primilif, ou du ä la mauvaise qnalite des alimens , rend les digestions imparfaites ; digestions qui ne produisent alors qu'un chyle mal elaborö , qui altere le sang et les aulres hu-meurs, et complique la gaslro-ent6rite d'un etat adyna-mique.
De cet enchainement de causes et d'effels, d'affections primitives et secondaires, rösultent souvent des maladies compliquees et geniales, dont il est quelquefois difficile de demöler le point de depart.
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Aussi verrons-nous que Tinflammation des organes digestifs est la maladie la plus fr^quentc des ruminans , et qu'elle complique , dans nombre de cas, les autres affections pathologiques. En effet, l'ötendue et le d6v6-loppement des estomacs des didactyles, leur mode de digestion , qui, avons-nous dit, se passe presque entiere-ment dans ces organes, le peu d'ötendue des intestins, qui ne paraissent etre dans ces animaux que des organes d'ab-sorption, la nöcessitöde la rumination , souvent trouble , interrompue par mille causes extöricures, surtout dans l'etat de domesticity, la quantity considerable d'alimens que contiennent ces estomacs , la nature de ces alimens, les erreurs de regime, sont autant de causes de la frequence des maladies de ces organes.
Ce que j'ai dit de l'innervation et de la vascularitö des organes de la rumination et de la digestion , a du prou-ver, contrairement aux id6es regues, leur susceptibility et la possibility de la frequence de leur inflammation . puisquc les innombrables filets nerveux qui les animent , les vais-seaux multiplies qui les parcourent, se ramifient dans une membrane muqueuse dont la surface est trcs-etendue, sur laquelle les substances ing(5r6es agissent largement et constamment. On doit amp; la v6rit6 tenir comple de l'action modöratrice de l'öpithelium qui tapisse les trois premiers estomacs, comme do la mollesse et de la sensibit(5 exquise de la muqueuse de la caillette.
J'ai signals les caracteres insidieux des maladies du boeuf; je citerai pourpreuve do cette assertion les affections typhol'des , si graves et si funestes qui s'annoncent quelquefois sous les signes trompeurs d'une gasiro—entente , d'ou il pent resulter des erreurs funestes, si Ton n'examine que superficiellement et inattentivement la maladie. Dans mes considerations preiiminaires, j'ai dit que, malgr6 les ecrits do quelques personnes savantes , je pensais que la predominance lympliatique etait frappante
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dans le bceuf; que son terapöramment ötait mixte, c'est-a-dire sanguin-Iymphatique : aussi , je le r6pele , la plupart des maladies de ces animaux ne se dessinent pas d'une maniere tranchee, comme celle de l'espece Equine et des carnivores. Dans le bceuf, plus le calme est apparent, plus rinflammation fait, dans beaucoup de cas, des progres interieurs , rapides et funestes. Aussi ai-je vu des boeufs atteints d'affections mortelles, debout , presque immobiles, n'accuser aucunes souffrances, avoir la respiration peu troublee, pr6senter en un mot des symp-tomes qui eussent inspirö une söcuritö funeste au vetö-rinalre qui n'a pas I'habitude sp^ciaie de voir, d'ötudier ces animaux, de juger leurs maladies. Or cette insensibility trompeuse n'est-elle pas le cacbet de la constitution lymphatique?
sect;. Ier. — Meteorisation de la panse.
Cette maladie consiste dans un dögagement subit de gaz dans le rumen , qui distend considerablement cet es-tomac, produit le refoulement du diaphragme, pent de-venir une cause m^canique d'asphyxie , met I'animal dans le plus grand danger et le fait quelquefois meme perir presque subitement.
C'est un des cas les plus fröquens de la pratique \6i6-rinaire , aussi l'ai-je observe une multitude de fois avec des complications diverses; et comme differentes causes peuvent la produire, je me vois dans la nöcessilö de citer quelques faits pratique, pour öclairer ce point de doctrine , avant de passer ä des considerations sur sa nature, ses causes et son traitement.
Indigestion möphitique simple.
lrc observation. Au mois de septembre 1802 , une vache fat imprudemment mise dans un champ de hi-
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zerne mouillee par la pluie, dont I'lierbc ötait tendre ct aqueuse ; sur les dix heuresdu malin la böte fut trouvöe 6normement enflee et prete ä mourir. On vint en toute häte me chercher.
La malade avail trois ans, eile lt;Hait pleine de quatre mois, grasseet belle; la melöorisalion elait considerable, le Qanc gauche depassait le niveau des coles et des lombes ; ce ballonnement 6lait accorapagne d'ui nclalions fivquenles avec sortie d'un liquide verdäite mcle de quolques par-celles d'alimens. La bondic etait boanle , la langue un pen sortie, la membrane buccale rouge etchaode; nne salivc aboiidantc , melee de mucus nasal, decoulait de la boucbe el des narines. Les dejections alvines elaient fre-queules, liquides, el I'liriiie sorlait par jets. L'oppres-siou , la dyspuec etaienl grandes r Tcxpiralion sonore ; le pouls elait embanasse el pourlanl aceölere ; l'ansietö extreme.
Uu voisiii avail liiil; promener celte vache ; il lui avaft donue uu coup de poudro dc chasse dans du lail et un laveroeut d'eau liede. II avail en outre mis, dans sa boucbe , un billot enioure de sei de cuisine , maintcnu par un linge.
La meteorisalloD existait done depuis plus de quatre heures quand j'arrivai ; el commc le soiilevemenl du flanc gauche elail considerable, je voulus de suite poncluer le rumen, raais la fermieres'y opposa. J'adminislrai environ six gros d'ammoniaque dans un litre d'eau froide et don-nai deux lavemens d'eau salce liede. On promena la vache au pas, sept miuules s'eiaienl ti peine ecoulees que le llanc s'abaissa el que la malade rendit abondaramenl des malleres fecales accompagnöes de degagement de gaz.
Quelques inslans apres, celte bete temoigna un vif dösir de boire , je lui fis presenter un peu d'eau blanche liede qu'ellc avala avec aviditö. Je fis donner encore deux lavemens emolliens; on frictionna la vache, on la couvrit ct
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on la promena de nouvcaii, ce qui lui fit rendre beaucoup d'excröraens liquides et des gaz , qui procurerent un sou-iagemenl marqii6.
Je recommandai la diele jusqu'mi lendemain malin et ne permis que de i'eau blanche , donnöe en pelile quantity ä cliaque fois et ä phisieurs reprises.
2e Observation. Le 22 jnlilcl 1814, une vache ägf3e de six ans , en assez bon etal , me ptesenta les symp-tomes suivans : pause dtue, plcinc et lympauisee, bouciu; brulanle, langue rouge v, ses boreis , ponis accelere mais embarrasse, art ere leiiduc , muffle sec, oreilles et cornes froides , öpine dorsale tres-seusible et voülöe; mamelles fletries et secretion du lait subitemenl larie , nuiles dejections alvines; respiration courle , accelcree et plaintive , froissement des denls.
Cette maladie s'etait annoncee des le jnatin , par l'ab-sence de la rumination , le refus des alimens et la tristesse ä la suite d'un repas copieux fait avec du trefle vert. On avait fait promener la böte , on lui avait donne un lavement d'eau tiede ; mais deux heures apres la meleorisalion s'etait manifestee. Ce fut alors que je fus demand^.
J'administrai de suite un breuvage compose de quatre gros d'elher sulfurique et quatre gros d'eau spirilueuse de melisse , ölendus dans nn litre et demi d'eau liede miellee. Je fis donner plusieurs lavemens emoliiens et promener la böte; ces moyens firent cesser la lympanite; mais comme la bouchc etait ebnude, la langue rouge, la pause dure, je cms devoir faire donner quelques breu-vages de tisane de decoction d'orge et de reglissc miellee, que j'ordonnai de verser doucemeut et saus elever beau-coup la tete , pour que la plus grando parlie parvint daus la caillettc; je prescrivis en outre quelques lavemens emoliiens, des frictions seches, la diete et l'eau blanche.
Le lendemain matin le mieux titait tres-sensible , ce-pendant la vache n'avait pas beaueoup d'app*5tit, le von-
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tre etait paresseux, le pouls un peu concenlrö. Je pres-crivis huit litres de la m6me tisane, rendue laxative par huit onces de creme de tartre soluble, donnös en quatre fois, ä trois heures de distance et suivis de lave-mens emolliens ; diete, eau blanche liede que la bete buvait bien. Ces moyens produisirent desle soir la sortie d'excr6niens noirs, fetides et ramollis et le surlendemain, 24, on vint m'annoncer que la vache 6tait gu^rie.
5e Observation. 28 fövrier 1825 , un boeuf fut pris d'unc mölöorisation subite du rumen; je fus apDel(5 de suite: je trouvai la pause dure et tres-ballonuee , la bouche chaude et pleine de salive, la langue rouge, le muffle froid et sec, les cornes et les oreilles froides, le pouls accelerö et plein, la respiration agitee, avec oppression, anxietö , plaintes , froissement des dents, et cmbarras du train posterieur.
Ce bceuf ägö de huit ans , nourri h l'etablc et tres-avance de graisse, etait gorge d'alimens. Ce jour-lä on lui avait donnö beaucoup de pommes de terre , coupC'es, melees avec du son. mais qui etaient tres-gcrmees ; et ce fut peu de temps apres les avoir mangees que survint la tympanitc.
Le propriötaire avait saign6 son boeuf, pendant qu'on 6tait venu me chercher. J'administrai deux breuvages composes chacun de six gros d'ethcr sulfurique , (Hcndu dans l'eau tiede miellöe ; et donnös ä peu-pres ö une demi-heure de distance , suivis de lavemens ömolliens.
La memorisation c6da au second breuvage ; mais je crus devoir prescrire une tisane de decoction d'orge et de racines de roauves , miellee ; des lavemens ömolliens, la diete et l'eau blanche. Je ne revis le bceuf que le surlendemain 50 au matin ; l'appeüt etait un peu revenu, ainsi que la rumination ; mais le ventre elait paresseux, les exeremens sees, la panse durc et pleine, les mu-queuses, et surtout la buccale , pAles et infiltrees, le
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pouls peu döveloppö et lent; les reins 6taient laibles et l'animal se levait avec difficult^. II me sembla voir dans cet etat un embarros gastrique, avec inertle des intes-tins. Je prescrivis une tisane de decoction d'orge miel-16e , aniraöe par deux onces d'aloes. 6tendues dans douze pintes de liquide , donnöe dans deux jours , en quatre breuvages par jour , d'un litre et demi chaque , suivie de lavemens emolliens, de frictions seches d'une alimentation peu copieuse et de l'eau blanche nitree ä volontö. Ces moyens provoquerent la sortie des excr6mens, ra-nimerent l'appötit et terminerent la cure.
J'ai transcrit ici cette troisieme observation , teile que je l'avais rödigöe dans le temps. J'avoue que j'ignorais alors avoir affaire i un empoisonnement par la solanine, qui se trouve abondamment dans les pommes de terre germöes.
4quot; Ohservation. 12 avril 1825 : on vint rdclamer mes soins pour une vachc laitiere, attaquöe d'une tympa-nitc , qui ctait d'autant plus inquictante que le pro-prietaire en avait perdu une subitement la surveille, sans avoir eu le temps de venir me chercher.
Symptomes : meteorisations subite et considerable de la panse , le flanc gauche 6tait excessivement proeminent; cette tympauite existait dcpuis environ une heure et de-mie , la respiration 6tait acceiöröe , sonore et plaintive; on cntendait un froissemcnt aigu des dents ; le pouls (Hait acceler^ ct tendu ; la bouche brülante , la langue rouge; les ycux injcctes , saillans ct larmoyans ; les dejections alvines frequentes et liquides; les oreilles et les cornes etaient froides , I'anxiele extreme, I'asphyxie im-mineute ainsi que la congestion ceröbrale.
Cette meteorisation avait cte produite par la depais-sance d'une herbe tendre et aqueusc, dans un pro bas ct fertile , attenant ä l'ötable , et ou on avait eu I'im-
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prudence de meltre paitre les vaches a jeun, I'herbe elant couverte de rosöe.
L'imminence d'une congestion cörebrale me fit döbuter par une saignee de six livres ü la jugulaire , qui soulagea subitement la malade, qui parut plus calmc et donl le flanc gauche s'abaissa un pen. Je crus pouvoir me dis-peiiser d'ouvrir la pause ; j'administrai six gros d'ellier dans une decocliou d'orge moude miellö, que j'avais fait preparer ä la hüte ; je dounai quclques lavemeus d'eau tiede ; la böte hit promenee un instant el le gon-flement do la pause disparut. II y avail encore un pen dc tisane do reste, je recommandai de la faire prendre h la vache , une heure apres , el de lui douner deux lavemeus , de I'eau blanche el uullement ä manger. Le soir on me dil que la vache avail vide, je la trouvai presquc guerie. Je prescrivis une alimentation moins abondaule, et I'eau blanche; la bete parut parfaitement relablic le 14. Mais le 16 la meleorisation reparut; le proprie-taire me dil que le domestique I'avait laisse paitre un instant ce qui avail produit dc nouveau la tympanile , qui ä la vörite 6lait moins considürable que la premiere fois ; la vache rendail beaucoup d'excrcmens noirs, fe-tides el moles de mucosilös , la bouche etait chaude, le pouls vite et concentrö ; les mamelles ötaienl flölries. L'öther ä la memo dose fit disparaitre la möleorisation; cependant la concentration du pouls , la chaleur de la bouche, m'engagerent a faire conlinuer la tisane adou-cissanle, les lavemens 6molliens , la diele el I'eau blanche jusqu'au 18 , 6poque ou cos symplomes avaient disparu et oü les dejections alvines elaienl a I'elat nalurel; mais la bete ne fut reellement retablie que le 25, La guerison eut et6 plus prompte si le proprid'taire eut voulu me lais-ser saigner sa vache le 16.
5e Observation. 12 septcmbre 1855. Une vatholai-tiöre , on assez bon 6tat , fu! amende a I'ecoie vole-
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rinaire de Toulouse. J'otais momenlanöment chargö de la clinique ; le propritilaire avail eu ia maladresse do met-tre cellc bete pätuier dans un regain de luzerne {midi-cago saliva, nommee sainfoin dans le 3Iidi); environ deux heiires apres il Ia trouva extremement meteorisee et dans un etat fort inquietant. 11 employa divers moyens, et les voyant infructueux , il amena sa vache ä l'Elabiis-sement. La tympanite , qui exislait depuis pres de qualre lieures, elait teile que les flaues, et surlout le gauebe, d^passaicnl de bcauconp le niveau des cotes et des lombes ; la pause resounait comme un tambour, et Ton pomait juger que sa distension tHait plnlot due au degagement des gaz qu'ü une surcharge d'alimens ; l'anxieie elait extreme, la respiration acceleree , courte. et Ia dyspnee considerable. La bete rendait par la beuche beaueoup de mucosiles verdäfres , melees de parcelles d'aliniens et de salive, dont I'ecoulement elait facilile ou plulöt aug-menle par la presence d'un billot en bois , que le pro-prielaire lui avail mis dans la boucbe. Les dejections alvi-nes elaienl liquides el frequenles ; les cornes froides , le pouls accelere.
Je rassurai le proprielaire sur les suites de celte me-tamp;msalion. Je ne jugeai pas la ponction necessaire. Je fis dormer ä la vache environ une once d'ammoniaque liquide etendue dans un litre d'eau , et deux lavemens d'eau tiede salee ; on la promena, eile vida abondam-ment, la meleorisation dispanit et le calme revint. Tout cela fat I'affaire de vingt minutes. La diele et l'eau blanche jusqu'au lendemain amenerent la cure.
Pour completer la description de la metöorisation. ajou-tons ü ce que nous venous de dire , que lorsque la ma-ladie miste ä toute medication ou tue promptement I'animal, on voit, aus approches de la mort, la paiise se meteoriser de plus en pins , les mombres sc rapjiro-cher du centre de fffävite; le malcde devient insensibfö ,
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raide, immobile; ou il mugit, s'agite, tombe et mcurt en rendant par la bouche et les narines des matieres vertes et bouillonnantes quej'ai vues quelquefois mßlees de sang , surtout dans l'espece ovine.
Si l'asphyxie a etö prompte et a causö subitement la mort, ou trouve le ccrveau plus ou moins gorg6 de sang noir ; la muqueuse nasale et celle de l'arriere-bouche noire et hypöremiöe. Le diaphragme 6tant refoulö par la pause, les poumons sont comprimös et engouös de sang noir et liquide ; toujours les estomacs et surtout la panse, sont distendus par des gaz; ils contiennent des alimens aecumules, ferraentös, exhalant une odeur acide , ceux du feuillet un peu durci; l'epithelium se soulevant toujours , on voit la muqueuse rouge; les villositös de la caillette sont plus ou moins inject6es, de sorte que la muqueuse est pointillee de rouge et un peu öpaisse; les intestins sont quelquefois distendus par des gaz, et prö-sentent aussi de larges ecchymoses rouges et violacees ; enfin le pöritoine est aussi color6 dans quelques points de son etendue.
Dans les faits que je viens de citer, et dont je pour-rais de beaucoup augmenler le nombre , la mötöorisation ötait simple (o0 observation ), mais quelquefois il existe un principe ou un certain degrö d'inflammation dans les organes digestifs (5deg; et 4e observations), quelquefois en effct la surcharge et l'extreme distension de la panse tiraillent les nerfs nombreux qui animent cet estomac. l'irritent vivement et y determinent une inflammation plus ou moins intense qui s'etend , se communique aux aulres estomacs et surtout h la caillette, veritable estomac recevant le plus de nerfs et partant doue de plus de scnsibilite organique. Pour demontrer l'existence et je dis meme la frequence de cette phlegmasie , je vais citer des cas oü ses signes ne sont pas douteux ; ils prou-veront qu'en medecine surtout, l'experience et l'obser-vation valent mieux que les theories.
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PATHOLOGIE ItOVIXK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I9o
Indigestion mtyhitigue compliquee d'inflammation.
(gt;e Observation. 30 avril 1812. üne vache laitiere , en bon otat, fut subilement attaquue d'un gonflement de la panse , qnc j'attribuai au son de fromcnt dont on gorgeait celte bete.
Le rumen etait excessivement metöorise et soulcvait ies flancs , surtout le gauche ; lo pouls elalt acclt;51ere et l'ar-tere tendue , la respiration vite. sonore , plaintive et l'air expire chaud; la bouche etait brillante, remplie de salive et de mueosites ; la membrane buccale ötait rouge , ainsi que la langue, que la malade tenait souvent hors de la bouche. On entenJait im frequent froissement des dents; les yens 6taient injeetös, saillans et larmoyans; le muffle sec , froid , l'öpine dorsale etait tres-sensible a la pression; enfin la vache n'avait ni fiente, ni urine de la matinee , et les mamelles elaient fletries. Get 6tat de souffrance avait empire depuis trois a quatre heures et inquietait le proprietaire , qui ne voulut pas que la saignee fut prati-quee, disant quesa vache avait une indigestion.
L'etat de la bete n'etait pas tres-alarmant et raon pro-nosfic ne fut pas grave. J'administrai six gros d'ether sulfuriqne dans un litre d'eau tiöde miellee et fisdonner des lavemens de decoctions de mauves , animes par le sei de cuisine, qui procurerent la sortie de quelques excr6-mer.s et la disparulion de la tympanite , mais le flanc etait dur, Ic pouls accelere et Tariere tendue , la respiration plaintive et la bouche brülante. Je dus prescrire line tisane adoucissante do decoction d'orge monde et d'un peu.de graines de lin, miellee , quo jc faisais donner fre-queroment,par litres, et verser doucement; chaque brou-vage etait suivi d'un lavement de döcoclions de mauves • diete , can blanche , tiede , frictions seches , usage de la couverlure de iaiüc.
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194nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGIE DOVINE.
Lc lendemain Ier mai , mieux, respiration plus (ran-quille , cependant la vache tie mangeait ni no ruminait; la panse etait dure , la bete constipee , ct la secretion du lait n'(Hait pas revenue. Refus obstine de la part du pro-prietaire de laisscr pratiqner la saignee; memo tisarme que je rendis laxative en y ajoutant dix onces de creme de tartre soluble , pour huit litres de liquide; lavemens C'tnol-
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liens , qui procurerent la sortie de quelques excremens
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ct un peu d'amd'lioralion.
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Le 2 mai la bete paraissait moins accablee, le pouls Otait moins concentre , cependant il survint un nouveau ballonnement do la pause , que sixgros d'elbcr sulfurique t';leiidus dans I'eau tiede miellce firent disparaitre ; on ad-minislra en outre , dans la journee , deux litres de tisane ct quelques lavemens; le soir il y eut d'abondantes evacuations alvines ; le pouls etait plus developpe; la bete tnnoigna le desir de manger, eile rumina memo pendant ; 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;un instant; diete , eau blanche.
Le 5 , le lait (5lait assez abondant et la vache se trou-vait en pleine convalescence , je permis un peu de bon . jinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;foin , de I'eau farineuse ; le 4 , tous les signes de la santö
ctaient revenus.
7e Ohservalion. , 12 octobre 1827. Un mötayer des environs de Bourbon-Vendee , ayant donne ä ses bceufs
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de travail beaucoupde feuilles de clioux verts pour leur
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diner, s'apercut le soir, en labourant, quo Tun d'eux avait le flanc gauche tympanise, et qu'il paraissait ma-lade. II lc raraena a I'etable ; la meteorisalion devint cx-lieme ainsi que I'anxiete ; la respiration etait genee , acceleree, Tanimnl etendait rencolure , la bouche 6(ait 'v;:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; buante , il survenait des vomissemens glaireux , verda-
Vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;tros et mel(5s de fragmens de feuilles de choux ; ces de-
jections se renouvelerent deux ä trois fois ; I'anus s'en-u ';nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Irouvrait en memc-temps avec bruit et le bocuf rejetait
- inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; des excremens liquides. L'auxiele et la dvspnee augmen-
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T1I0LOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 19S
tereut .ranimaltombait, se relevait, poussait des gömis-semens profonds. Lc paysan accotimt mc chercher, j'ctais absent; desespere de en contre-temps-, il revint chez lui et se decida ä plongcr plnsicurs fois vine lame de canif dans lc ll-inc gauche de son boenf; une do ccs incisions perga lc rumen , alors dos gaz s'en gchapperent avec bruit et le bceuf fut soulage. A six heures du soir je me rendis aupres du malade ; il exislait encore im peu de möleo-risation , mais ayant placö mi tube do sureau dans I'in-cision , les gaz sortirent avec faciiito. Ccpcndant le pouls etait concentr6 , accölore; lo bceuf öprouvait des frissons vagues; les cornes et les oreiliesjötaient froides, la con-jonctive injectec, les yeux larmoyans, la boucbo bru-lante , I'anus s'olail ressorre depuis environ deux heures et le malade ne fionlait ni urinait.
Saignce do sept livres ä la jugulaire, deux lavemens d'ean ticde. Je prescrivis une tisane mucilagincuse gom-mee, qni devait otre donnöe tiede pendant la nuit, ä la dose do deux litres loufes les deux heures, et versce dou-cemont dans la bouche. Cos breuvages devaient otre sui-vis dc lavemens ömolliens , de frictions söches, l'animal lenu convert, ayant do I'eau blanche ä discretion.
Le 15 au matin, le metayer vint me dire que son bocuf avail rendu beaucoup d'excremens felidcs, cc qui I'avait soulage ; i! avail memo rumiue et cherchait ä manger. Diete , memo prescription jusqu'ä trois heures da soir oü jc pus aller voir lo malade. Lo pouls Olnit developpe , la temperature du corps ä lV;(at normal ; mais le muffle (Mait sec el la bouche chaude , les exerämens ramoHis et melösdo mucosilcs ; cc qui me decida ü pres-crire la diele, quelques breuvages adoucissans et des lavemens , quoique Tappölit et la rumination fasiCiit menus. Le lendemain li , ;i midi, j'appris quo le mieux per-sistait, alors jc prescrivis une alimentation legere, de hon foin et l'eau blanche , cc qui relablil eiiticrement ie boeiif dans deux jours.
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JOGnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATUOLOGIE UüVi.M:.
8* Olsermtion, 5i octobre. üii bordier des environs
de Bourbon-Vendee s'apergut en iabourant qn'un de ses bceufs paraissait souiTrij-. 11 susperidit son travail , el vit lo flanc gauclic de cet animal so soulever , sa respiration s'embarrasser, ses yeux devenif pro6minens et lar-moyans. La tympanite devenant excessive , ranxietc extreme el !o boeuf elant pros d'asphyxier , il se hi\te dc
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l'uler du joug pour !c raaiener au toil; la marche elait
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penible, il Tanule do nonveau , il incise la peau da
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flanc gaucbe el n'ose penetrer plus avant; remis en route , le malade a fait a peine cent pas qu'il tombe et expire ; un sang noir el bouillonnant soil par la bouche , les narines el 1'anus, el le cadavre se ballonne excessi-vemeat apres la mort. Le paysan craignant lt;[ue ce ne
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lul une maladie charbonneuse, vint le lendemain de
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grand malia mo prier de venir faire l'aulopsie de son boeuf.
Ndcroscopie faite quatorze heures aprcs la mort. Les chairs etaienl helles , le Systeme vcineux sous-cu-tnae elait injecte d'un sang noir et rutilant. Toules
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les muqueuses (italenl de couleur rouge vif , leurs vais-seaux C'taient tres-injcclcs ; la tracheaie surtout elait de
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couleur rouge vineux; les poumons gorges d'un sang noir cl liquide , les bronches remplies de raucosües spu-.':nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; menses el sanguinolentes. Lc ceeur 6tait rouge ä r.exle-
ricur, quciqnes petechies noircs accompagnaient les vais-seaus coronaircs el spiroldes; les cavitös venlriculaires
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el les orcilleltes elaient plus colorees , surfoul lesdroites
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qui conlcnaienl du sang noir el liquide. L'epiplüon , les mesenleres elaient parsemes de petechies ct prcsentaient ••; /;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; une vive injection capillaire; cette injection exislait aussi
sur la pcnloneale des estomacs et des inlcsiins. La pause baüonneo ä 1'exces, contenait un gaz d'une odeur ace-tense qui se degagca avee violence quand cllc fut inci-iamp;;;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; sC'c ; eile eiait pleine d'aliraens et surtout de feuiües de
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PATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 197
clioux verts, grossierement mächlt;;es; rt'pithelinm de cet estomac ainsi que cclui du röseau et du feuület se döta-clnit fucilement et laissait ä nu la membrane mnqueuse qui me parut epai^sc, et qui ötait rouge vif avec des plaques violacces. La mnqueuse de lacaillette pramp;entait aussi de larges ecchymoses de meine coaleur, surtout vers sa grande courbare et ü son cul-de-sac. Cesecchymoses etaient aussi tres-frequentes sur la viüeuse des gros infestins ; mais ä la portion flottante da colon , cette membrane etait epaissie , de coulenr rouge vincux ; du sang avait trans-sud6 sur sa face libreoü il formait une pseudo-membrane. Tous les autres organes n'offraient rien d'anormal et le cadavre n'avait aucune odour.
Le proprietaire me dit avoir donn6 beaucoup de choux fraichement cueillis ä ses boeüfs; quoiqu'il connüt 1c danger d'employer ces fcuilles toutes humides, il avait esperö qu'il u'en resulterait aucun accident pour celtcfois.
0e Ohservalion. Le 2SI juin 3850 , une vache de 5 ans, tres-grasse, mise dans une lozerne voisine de l'ecole ve-t^rlniiirc de Toulouse , fut attaquee subitement d'uneme-teorisation considerable de la panse, qui amena promp-lement la mort. N'ayant pas vu la bete durant sa mala-ladie , je vais me borner a narrer la necroscopie qui fut faite h l'ecole, douze heures apres la mort.
Ballonnement extreme; tissu celiulaire sous-cutanc in-filtre de saug tres-noir , principalement aux parties supe-rieures du corps et vers le bord införieur de l'encolure.
Abdomen : Le rumen ötait tellement distendu, qu'il refoulait le diaphragme dans la poitrine, jusqu'au cceut, ä la hauteur de la cinquiöme c6!e sternale. La panse ayant 6le ponctuee , il s'öchappa une grande quaulite de gaz ; i'incision ayant ete prolongce , on y trouva une grande quantite d'alirnons verts , ayant une odeur ace-teusc et fetide. L'epiiheiium qui tapisse la face interne de la pause, du reseau et du feuület, s'enlevalt avec les all-
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mens et laissait ü nu la membrane muqueuse de cos vice-res ; eile etait rouge, injectöe et couverte d'une multitude d'ecchymoses de diverses grandeurs , rapprochöes et de couleur rouge vineux. La muqueuse de la caillette et celle des intestins etaient an peu colorees. Le foie etait gorgö de sang noir, les cananx biliaires contennient quelques concretions; le parcncliymc des reins etait rouge, les autres visceres abdominaux ne presenlaient rien d'anomal.
Thorax. La muqueuse tracheale et bronchique elait de couleur rouge-brun et couverte de mueositös spumeu-ses; les poumons etaient engouesde sang et empbysema-leux. Le venlricule droit du coeur contenalt une petite quantite de sang noir et coagule , le gauche etait vide; la membrane söreuse ou interne de l'apparcil circulatoire couleur rouge foncö , surtout celle des caviles veineuses. L'aorte posterieure etait vide , l'auterieure cpnteoait un long cailiot sanguin , noir.
II existait sur les nerfs pneumogastriques beaueoup d'ecchymoses de couleur rouge vineux.
Apres avoir fait connaitre des exemples de meleorisa-tionssimples, j'ai cite des fails et decrit des lesions, qui, sclon moi , prouvent, contrairement aux opinions de quelques veterinaires, que la lympanite dela pause peut ßtre suivie et compliquee de l'inflamaiation de sa muqueuse et de celle des autres estomacs. Mais il existe une autre variete de cette maladic , dans laquelle la pause est surchargöc d'alimens refruetaires ä son action , qui la distendent ä un tel point que la rumination ne peuts'exe-cuter. Or, l'experience demon tre que toutes les fois que les substances ahmenlaires , meme celles de la meilleure qualite , sejournent dans la panse et ne sontpas ruminees en temps utüe , il s'y developpe une fermentation qui produit la meteorisation de cet organe.
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1gt;ATH0L0ÜIE UOVISE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 199
Indigestion incphilique avec surcharge d'alimens.
Cette maladie se montre ordinairement vers la fin des hivers rigoureux, durant lesquels on est oblige de nour-rir les bestiaux de mcnues pailles, de balles de cereales, de mauvais fonrrages , de grandes pailles de seigle , d'avoine , d'orge , de mais , et souvent de chaume. On prodigue meme alors ces alimens , croyant suppleer ü la qualite par la quaiitite. Les animaux sont d'autant plus exposes ä leurs mauvais effets , qu'ils sont maigres et af-faiblis par un lei regime.
Cette variete de l'indigestion n'est pas tres-frequente dans la partie boisee du Poilou , que j'ai long-temps habitee ; parce que les bestiaux sont mis dans les piitu-rages cn toute saison , excepte pendant quclques jours trop rigoureux. Le peu d'herbe qu'ils paturent, ramo-lit plus ou moins les alimens que contiennent les estomacs et tient le venire plus libre.
L'observation devant toujours juslifier les propositions, je citerai encore quelques fails pratiques.
I0e Observation. Le 13 mars 1805 , je fns consults pour un boeuf de cinq ans nourri ä l'etable, avec des four-rages sees. La maladie s'elait declaree par la meteorisation de la panse , avec constipation. Un enipirique avait fall prendre de la Uieiiaque dans du vin , ce qui avait aug-mente le mal. Un autre avait donne des breuvages de lait et d'huilc d'olive, des lavcmeus de decoclion de mauves , toujours sans ramp;ullats.
A mon arrivee ( le 15 au soir , la maladie elait A son seplieme jour; l'aiiimal efait deboutdans un 6tat d'insen-sibilite taciturne ; la panse etait excesslvement ballonnee; en la pressant au bas du flanc , on sentait une masse d'alimens durcis, tandis qu'ä sa rögion superieure eile resonnait comme un tambour. La respiration etait frt'-
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iJOOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGIE BOVINE.
quentc , courle ct g6nec; rexpiralion plaintive, le pouls petit, concentre, accekJrö, mais faible. Lc beeuf dejä maigre , avait beaucoup dcp6ri depuis le debut de la ma-ladie ; la pcau etait secbe , le poil pique. les orcilles et les conies froides, les yeux enfonces dans les 01 bites, et le muffle sec. La bouche etait chaude , seche , la langue rouge a scs bords. Ce boeuf refusait toute espece d'aiimens et de boissons; il n'avait pas rumine depuis bull jours; la
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constipation etait interrompue par la sortie de quelques
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mucosiles melees d'excremens noirs et fetides, les urines
V #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; rares et colorees.
#9632;c'.;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Je suis charge des besliaux, mc dit le metayer , j'ai 6le
obligö de les nourrir principalement avec du chaume asscz
||i ;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; fourrageux , mais qui a 616 mouillö sur pied ; cependant
je leur donne un peu de foin avant de les faire boire et
;i ;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;un peu de paille de seigle apres ; mais la principale nour-
riture est, comme vous voyez , du chaume. Mes grands
m*/;,. •.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;bceufs ont beaucoup travaillö a defricher deux champs ,
, '. -nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;et celui qui est malade ötait tres-ardent ü l'ouvrage, aussi
jPl? .-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; crois-je qu'il s'est creve, jc le rcgarde comme perdu ,
gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; faites tout ce qua vous pourrez.
Diagnostic. — Indigestion möphilique avec surcharge
.:;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d'aiimens.
:;;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Pronoslic. — Douteux; je crus devoir retardcr la gas-
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lif:
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tronomic.
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Breuvages mucilagineux de decoction d'orge miellee, avec qualre gros d'ether sulfurique, ct autant d'eau spi-ritueuse dc melisse; lavemens emolliens, frictions seches.
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usage de la couverture do laine.
Le lendemain matin 14, meme 6tat, memo breuvagc ethörö, lavemens Emolliens qui ne produisitent aucun effet; je prescrivis deux lavemens d'eau savonncusc, un ä midi, l'autre le soir, ainsi que des breuvages d'infu-sion de mölisse dans une decoction d'orge miellöe ; le soir ranimal rendit des exerömens liquides rauqueux,
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PATHOLOGIB BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;201
noiratres et fclides; le proprietaire donna im lavement de decoction de mauvcs.
Le IS l'oppression et la dyspnec avaient angmente ; je poncluai la pause , il se dcgngea nne quan.tite considerable de gaz fetide ; le bosuf en parnt sonlage ; je pres-crivis des breuvages muciliigincux cilieres , des lavemens cmollieiis; je fixal la canuledu Irois-quartsdans la panse, d'oü se degageait conliiuiellement des gaz.
Le 16 , meme elat: le pouls me parut plus faible; con-vaincu de rinsuffisance de tous Ics moycns que j'avais employes, je nie decidai ä debarrasser la pause des ali--mens qui la surcliargealent et dont l'övacaation elait au-dessus de tous las moyens naturels. Je proposal done au proprietaire l'operation indiquee par Ghabert, en cette occurrence, sans pourtant en garanlir le succes; il y consenlit. J'incisai, d'un seal coup de bistouri, la peau et le rumen . en prolongcant rouvertnre du trois-quarts ; des parcelles de paille et de fourrages ramollies , gluan-tes , d'une odeur aceteuse , mais fetide , se presenlerent h rouvertnre ; je les sortis avec precaution. Je fis pöne-trer dans la panse un morceau de linge d'une forme carree, allongee , dont un bout pendait au dehors sur la peau ; j'introduisis ma main dans le rumen et en re-lirai ä diverses fois pres de quarante litres de fourrages gluans , aglomeres, mal tritures , et fermcr.les. Je net-toyai la ])laie avec de l'ean vineuse , et versaraquo; dans la panse quatre litres d'infusion d'absynte animee par deux fortes cuillerees de sei de cuisine ; deux points de suture fails ä la pcau mircnt en contact les levres de la plaie. On donna des lavemens emoliiens ; I'animal but enfln un peu d'eau blanche tiede , ct me parut tres-faligue de l'operation, qui avail dine pres de vingt minutes.
Le 17 , le pouls etait plus developpe , Taniraal s'elait couche, il me parut mieux. Je prescrivis deux panades liquides par jour , pour le soutenir ; trois breuvages dc
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202nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVINE.
(lücoction d'orge miellöe, animös par l'eau spiritueuse de melisse, ä la dose de trois gros par breuvage; on con-tiima les lavemens emolliens, et l'eau blanche aiguisöe par le sei de cuisine ; rauimal fienta, urina et se cou-cha , dans la journce. Le 48 le mieux pcrsisla, meme prescription. Jerevisle malade le 20 , il temoigna le do-sir de manger; je pcrmis environ deux litres de bon foin , du restc meine prescription. Le 22 la cicatrisation de la plaie elait comnienc6e; le bceuf buvait bien l'eau blanche , sa niminalion elait relablie : panades plus öpais* ses , im peu de foin , lavemens, eau blanche. On continua ce regime jusqu'au 2G, epoque oü Ton commenca a augmenter peu a peu la nourriture. Sa guerison etait com-ple(e ä la fin du mois.
11quot; Observation. J'ai eu occasion d'observer une ma-ladie semblable , en fevrier 1803; je fus tardivement ap-pele le dixieme jour de la mabulie. Le bocuf, äge de huit ans, maigre et epuise par le travail, (Hait excessivement raeteorise ct aneanti ; il existait an flux diarrheique fö-tide et noir; le ponls ötait faible et concentre. Je pre-vins le proprietaire de l'incurabilite do la maladie, niais il me sollicita de l'operer; j'incisai la pause , d'oü il s'cchappa beaucoup de gaz fötides, et je retirai, avec les precautions precedemment indiquecs , pres de deux doubles decalitres de paille et de foin fermeutes et sees ; le bceuf supporta bien I'operation , mais rien ne put re-moiiler le ton des parois de la pause , ni les forces de I'animal ; il languit encore quinze jours et mourut dans un etat de marasme extreme. A Tautopsie tous les tissus etaient pales , decolores ; il existait un etat d'anemie frappant, car a peine trouvämes-nous du sang; la mn-queuse do la caillette, cello des gros intestins ötaient de couleur gris do plomb , ^paissies , ramollies; ces visceres contenaient des gaz Glides ct peu d'alimens.
L'indigcstion möphitique, avec surcharge d'alimens, nc
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PATFlOLOGi;-: BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;205
reconnait pas toujours pour cause tics fourrages sees: loule espece d'alimens acciimulcs qui distendent considö-rablement !e rumen etcontrebalancent ou meme surpassent sa force conlrative.produit le meme effet. Cilonsenpreuve une observation de M. Bernard, völerinaire ä Parlhcnay, (Deux-S6vres),
l%* Observation. Le 3 novembre 1810, on le con-sulla pour une vache de six ans, tenue ü l'engrais de-puis deux mois, qui fut Irouvee meleüiisee le 5 au matin ; eile s'etnit delachee durant la unit, avail (He ä un tas de pommes de ierre, qni se trouvait dans l'etable et en avait maiii-e avec execs. Un empirique fit promener celte vache el lni enfonca, ä plusiears reprises, un tronc de chou dans I'anus pour la faire vider. La tympanite augmenta, on cut recours a M. Burmrd : mC'leorisation exlvemc du rumen, flanc gauche depassant le nivcau de la hanche, respiration laborieuse, pouls embarrass^, an-xietc extreme, yeux saillans el rouges. Administration de I'am'moniaque dans I'eau froide , lavemens, promenade. Mais la meteorkUion devcuant de plus en plus inquie-tante, ce vülcrlnaire ponctua le flanc gauche, avec un bistouri droit ; il sorlit beaucoup de gaz , d'une odeur aigrc, qui s'echappenl avec impetuosile et entrainent avec eux quelques parcelles d'alimens; il introduisit en-suilo dans la plaie de la pause le tube d'un entonnoir ; le flanc s'abaissa sensiblement, !a be!e fut plus caime ct la respiration nioins laborieuse. Ce mieux nc dura qu'environ une lieure; la meleorisalion reparut plus considerable , la respiration elait genee , I'anxiete grande, le coeur battait avec force, les yeux elaient proeminens et la conjonctive rouge-noir. M. Bernard agrandit alors I'Duverture dejä falle ä la pause , des gaz en sortirent #9632;.mcorc avec des alimens; il introduisit sa main dans ce visccre, d'ou il lira, a diverses reprises, environ trenlc livres d'alimens : il y injecta ensuite do rammoniaque
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204nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGiE BOVINE.
c'lcndiie dans une infusion aromatique , qui fit cesser le d^gagement des gaz. La plaie du rumen fut nettoyee , pansee et couverte d'ötoupes imbib^tts d'eau-de-vie cam-phree. Cetle operation fatigua beaucoup la vache, qnl
avail le pouls petit. Elle fut mise ä l'elable.
Le lendemain la malade etait micux , son ponlss'etait d6.velopp6. M. Bernard lui administra des breuvages cor-diaux; h midi on lui donna des pommes de tcrre bouillies
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#9632;.''#9632; #9632;#9632;#9632;#9632; :#9632;#9632;#9632;-#9632;
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et un pen de son , le soir eile eut deux livres de foin et
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un domi seau d'eau blanche nitröe ; la plaie de la pause i'ut pansee comme la veille.
.;. .'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; La bete rumina des le 3 : on contimia les breuvages
.:,'#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'infusion aromatique; on nourrit avec les pommes de
terre cuites, assaisonnees de sei, un pen de foin et de
':;' ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I'eau blanche.
.;.;'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Le 13 on supprima les breuvages, mais on continua
les pommes de terre cuites, et I'ean blanche ; le rumen
. .-'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ne fut plus pause qu'avec des etoupes seches. Le 29, la
IliCinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; vache fut remise h son regime ordinaire , la plaie etait
!i'#9632;quot;'-.j.-v #9632;amp;f' |nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;fcrmec , et le 10 deccmbrela cicatrice elait complete.
.fe;' |nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;!ö0 Observation.. (*) Danslanuit du 17 au 18 mal '1823 ,
:'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;M. Taiche fut consulle pour une vache meteorisee an
:'vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; point de faire craindre l'asphyxie. II envoya six gros d'am-
:: #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; moniaque li(iviicle qui furent elendus dans un litre d'eau
m-f-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; el donues de suite.
Si1,'!,'-
ji :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Le lendemain 18 , 11 trouva la vache debout, ayant le
fc?1: .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;dosvoüle , le venire assez dur, mais excessivement bal-
loune des deux cotes, surtout le gauche; le pouls elait petit ct concentre, le muffle froid et peu humide. La
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bete d'lait triste , eile fuisait entendre des gemisseinens plaintifs , sans qu'il y eut beaucoup d'anxiclci, mais la marche etait difficiie. La raaladie s'etait annonceo dc
(*) Jonrnnl de Mddeclne vötcrinairc, ihdoriqne el pratique , flt;5-
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y-.:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;vrier 1830.
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I'AIIIOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 203
le 17 an matin, par la Iristesse , le refus des alimeiis, desdouleurs abdominales, deceleespar raclion desecou-eher et de se lever fmiucmmcnt ct enfin par la meteori-sation. M. Taicbe cnit avoir affaire ä une indigestion me-pbitique qui cederait a la ponction et A 1'administrationde Tether. 11 plongea un bistouri dans le flanc gauche , mass rnalgre un degagement assez considenshle de gaz, il n'y cut qu'un tres-lcger affaissemeut du flanc ; et quoiqu'il eut la prd'caution de met (re un tube dans la ploie., le degagement de fliiides clasliques n'eut point iieu. Mais ;1 l'aide de ce tube, il sentit que des alimens entassös sur-chargeaient la pause. 11 employa des breuvages d'infusion de fleur de tilleul et de lavande, avec addition de cinq gros d'ether sulfurique. Ces moyens , aidi^s de la promenade , furent sans effets avantageux. 11 se dcicida a iuciser la pause, et sorlit de cet estomac environ Ips deux tiers d'un seau d'alimeus , au moyen d'une cuillieree d'etain reeourbee. Cctle operation fut suivie de radministration d'un second breuvage semllable au precedeni; , de la promenade el de la diete, cc qui fut sans effet. A cbaque mouvemout respiratoire l'air enlrait et sortait do la plaie de la pause, et entrainalt des parcclles d'alimeus. Nou-veau breuvage avec lether; le soir mieux , venire moins tendu , pouls bon , l'animal chercha ä manger; M. Tasche ferma la piaic par deux points de suture et pres-crivit une diete severe.
Le 19, la memorisation avail disparu , la rumination ct I'appetit elaient revenus , mais la secretion du lait avail cesse ; eau blanche , uu peu d'herbe el de pommes dc terre cuites.
Le 20 , le proprielairc mil imprudemment paitre sa vache dans un verger oü eile ue trouva que de mau-vaise herbe, eile avail meme mange sa illiere la veilie , paixe qu'elle etait mal altachec , aussi la melöorisalion avail-elle reparu plus intense , la dyspnee extreme ct la
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PATIIOLOGin BOVINE.
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locomotion difQcile. Nouvelle cxtraclion d'cnviron trois litres d'alimens par la plaie de la panse , breuvage aro-matique, promenade, diete. v,-'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Le 21 , la tympanite avail disparu , le mieux d'tait
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#9632;#9632;y #9632;
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sensible , la bete cherchait a manger ; deux breuvages
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nromaliqiies , un peu d'herbe le soir , eau blnnchic , promenade.
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Le 22 , les fds dc la suture tombercnt; il sortit des
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parcelles d'alimens par la plaie, cependant la bete nliait
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bioD, eile ruminait; un breuvage aromatiqne , nettoie-
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ment de la plaie avec une inCusion aromatique , quantity d'berbes augmentee, Ijoissons blanches.
Les alimens continuerent a sorlir par la plaie les 23 et 2i , et, qupique la vache parut bien , cllc maigrissait
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beaucoup.
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Le 25 , M. Taiche rapprocha les levies de la plaie par une espece de suture a bourdonnets ; memo regime que le 22. Le 27, ayant su que I'air passait par I'incision de la panse, il la couvrit d'un cmplutre agglutinatif,
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fail dc terebentine.
m4,. Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Le 50 , tout I'appareil etait tombe el les alimens sor-
taienl a plcinc ouverture dc la panse; cependant avec #9632;^v::nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;rattention de tenir la plaie propre , elic etait complele-
'iß:-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ment cicalrisee le 18 join.
M. Taiche remarqoe que cette observation prouve combien I'incision dc la panse cst peu daugcreuse , cl prouve aussi que la suture n'csl pas neccssaire pour la cicatrisation de cette plaie.
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Causes de la MeLvorisaiion. Les causes de la m6teori-
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salion soul variecs el nombreuses, et la maladie d'au-tant plus frequente quo les animaux sont plus 61oign63 quot;Ainbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de l'etat de nature. Tons les auteiirs se sont accordes
pour dire que les ruminans ä l'etat sauvagc , satisfaisant ,/ #9632;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; libremenl a leurs besoins , n'en^ d'taient point atteints. II
cst constant memo quo la mötöorisation cst plus rare dans
11 #9632; gt;
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PATHOLOGIE BOVifiE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 207
les pays oü Ton se livre ä I'amp;lucation des bestiaux , oü ilsvivent, presqne durant toute raunee, dans des palu-rages plantureux qu'ils broütcnt h leur loisir, tandis quc cotle pueumatose est tres-fröqnenle dans les pays oü ces auimaux sont nourris avec des fourrages artificiels.
Le trefle, la luzerne employes comme alimenlet donnös i^ ratable, fraichement coupes ou manges surpied, sont les causes les plus frequenles de la meleorisation de la pause. Ces fourrages agissent encore d'une manieie bien plus prompte et plus funeste s'ils sont mouilles ou converts de rosee , de gelee blanche , et s'ils contiennent beaueoup d'eau de vegetation , comme il arrive dans Ic vert prematurement consommö.
La meleorisation de la pause a 6te attribute par les uns ä la propriete que ces plantesont de degager beaueoup de gaz , ou ä la vaporisation de la rosee ou de toute autre humidite qui les recouvre, vaporisation prodnile par la chaleur du nouveau milieu oü se trouvent ces plantes. L'une et l'autre de ces causes pourraient agir simullanömcnt. Presqne toiijours la meleorisation n'a lieu que lorsqne I'animal en a mange une quante considerable et au-dessns de la force contractive des parois de la panse , qui ne peut comprimer ni resistcr au develop-pement des gaz , c'esl-a-dirc quand la puissance digestive du rnmen ne pent plus confrebalancer Faction des affinites chimiques qui sont mises en jeu dans les alimens qu'il contient, par la baute temperature de ce viscere. Cependant j'ai vu des auimaux fortement meteorises apres n'avoir mange qu'une petite quantite de ces fourrages; alors il y avait sans doute disposition maladivc ou atonie de la panse.
La fermentation des alimens ne precede pas tonjours la meleorisation ; car celle-ci a communöment lieu imme-diatement apres le repas, tandis quo la fermentation ne s'olablit dans les alimens contenus dans la panse que
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;208nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGIE BOVINE.
lorsque la ruminalion a et(i rclardee, empechee par I'en-tasscmcnt des fourragcs dans cet organe, par leurqualite refraclaire ou tout autre cause ; parce qu'alors cnoore les affiiiitös chimiques out pu s'excrccr en raison egale de la faiblessc ou de la surcharge du viscere. Aussi la me-teorisation , qui en est la consequence , n'a lieu que long-temps apres le repas.
Olivier de Serres signale le danger de la luzerne qu'il appelle sainfoin : laquo; Tant grassement nourrit le beslail ( la luzerne ), que u'estant corrigee avec d'autre foin ou do la paille qu'on y niesle parmi, le bestail qui en mangerait d'ordinaire par trop abondante nourriture en serait suffo-que , e'; surtout la bouvine, etc. raquo; (4e lieu , chap- 4.) M. Tessier dans la Ge note, dit qu'i! ne faul dqnner la luzerne verte, aux betes ä cornes, qu'apres I'avoir cueillie d'a-vancc , I'avoir laisstie fletrir au soleil ; et si on croit devoir conduire lesanimaux dans une luzerniere, ce nedoit etre qu'apres plusieurs jours de secheresse, et aux heures les plus C'loignces de celles oü il y a de la rosec.
Ce savant agricullcur dit encore (note 24 du meme livre ); laquo; La luzerne est un tres-bon aliment pour les animaux , ineiileur encore dans les departerr.ens möri-dionaux que dans les aulres ; mais on ne pent en faire manger de verte aus rnminans sans quelqnes precautions. Si on la mele avec du fourrage sec, soit foin , soit paille, eile n'est point nuisibic; si on est force de la donner seule , au moins faut-il, avant, I'exposer plusieurs heures au soleil, et jusqu'ä ce qn'eile soit amortie. 11 paraii qu'alors le gaz deletere , qui la rend morlclle dans quel-ques cas, est dissipe ou resle en moindre quantitö, etc.raquo;
II est dc fait que les betes a cornes et les betes a laine sont subitement gonflees et meurent, pour la plu-part, sur-lc-champ, surtout quand, apres une pluie qui developpe rapidement la vegetation de la luzerne , on la leur donnc fraichementcoupee, ou lorsqu'oD les conduit
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PATHOLOGIE BOVINEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;209
dans une luzerniöro raquo;. Je pcnse , (lit encore M. Tcssier, qu'il est prösumable quo la frequence de la tympauite, par le fait du degagemcnt des gaz des aiimens acctimulös dans la panse des ruminans, vient de ce que ces four-rages n'ont subi qu'une mastication grossiere avant d'etre döglutis, et ne sent qu'incompletement imbibes de saiive et de mucus , tandis que dans le cheval qui mache, broie et insalive mieux ses aiimens, qui Ics avale plus lentement, et n'en entasse jamais une aussi grande quantite dans son estomac que le boeuf le fait dans sa pause, est rarement exposö ä cc degagement de gaz. En effet, les aiimens contenus dans la caillette du boeuf ayant subi une seconde mastication , puisqd'ils ont 616 rumines, puis triturßs et humeetös par le feuiilet, degagent rarement des gaz, se troiivent alors dans le meine ötat d'attenuation et de cliimificalion que ceux que contient l'estomec du cheval. De meine l'indi-gcslion avec ballonnemcnt de l'estomac ct vertigo dans lespece equine, allaque de pnMerence , ou plutot ne s'observe quesurles chcvauxgoulus, quiboivent', comme on dit, I'avoine ou le son , et dans ceux que Ton gorge do ces aiimens , croyanMeur dormer plus dc force et d'ar-deur au travail : dans ces cas , ces aiimens sont comme ceux de la panse, mal broyes, incomplelement maches etinsalives, susceptibles de fermenter dans l'estomac, et plus refractaires a son action.
L'iierbe tendre et aqueuse des pres naturels el dont la \6-gölalion a 616 rapide , comme on le voit dans Ics premiers jours du printemps et de l'automne, cause aussi la me-töteorisation de la panse. ( 4deg; oüsiüiv. ) Les animaux pas-sent ä ces öpoques du regime austere de l'hiver, ou des päturages torrefies de l'ete dans les pros de regains ; transitions qui produisent aussi des gastrites et des ententes tres-intenses , comme nous le verrons plus loin. M. Gro-gnier dit que cette maladie, nommöe empansement en
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Auvcrgnc, survient au betail qui , apres avoir souffert lt;ie la (aim pendant I'hivernage , se Irouvc, au prin-temps, dans des prairies trop substantielles, comme sont celles des vallc'es d'Aurillac. Ce que nous avons dit pre-cedemment des fourrages artificiels, verts et humides, s'applique a l'herbe aqueuse des pres; mais ces herbes sont encore plus funestes, quand elles sont couvertes de rosöe et de gelöe blanche , qui se vaporisent avec une grande promptitude dans le rumen, et le dilatent consi-dörablement. Enfin, il est d'observation que la depais-sance des herbes couvertes de gelöe blanche font pres-que toujours avorter les vaches et les jumens , soit des effets de la mötöorisation de la pause , ou de l'estomac, ou des gros intestins , soit encore d'enterite sur-aiguö.
On assure que la m6thode de plätrer les prairies arti-ficielles a rendu les affections tuberculeuses et les in
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digestions mephitiques beaueoup plus funestes sur les ru-minans , dans les environs de Lyon.
Les feuilles de choux verts, donnöes en trop grande
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abondance , fraichement cueillies ou mouillees, cou-
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vertes de roste , l'animal 6tant ii jeun , causent encore des tympanites funestes (8e observ. ); aussi recommandais-je, l*^: :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; en Vendee, oil ces alimens sont tres-usites, de les cucillir
.#9632; 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'avance et d'attendre qu'elles fussent essoroies , avant de
Ipr^ :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;les donner aux bestiaux; et si on 6tait oblige de les
:#9632;, ;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laver, pour en öter des malpropretös, j'exigeais qu'on
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;les laissät sicher avant de les delivrer aux boeufs.
11 est reconnu que les fourrages verts. les plantes pa-jWfH;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pillonacöes et les cöri^ales surtout, sont daulant plus
(. , gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;funestes, que ces substances, au-dessus des forces digesti-
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ves et contractiles de la pause , la surchargent, la dis-
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tendent, suspendent la rumination , fermentent dans cet estomac , s'y agglomerent, se dessechent et forment des masses que les mucilagineux , les adoucissans ne peu-vent delayer, pas plus que ramraoniaque et l'ether ne
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condcnsent les gaz qui se degagent de leur fermentation ; j'ai vu les glands de chene produire le mtime effet.
J'ai donnö ( 3deg; oiiserv. ) un exemple des mauvaises qnalites des pommes de terre , quand elles sont germ^es. 3'ai en occasion de me convaiucre du danger de lour cmploi comme aliment dans cet etat; les jels etioles sont surtout ics plus malfaisans. J'ai vu notamment an cochon pörir de coliques, avec tympanite, diarrhöe et paralysie du train de derriere , pour en avoir mange one assez grande quanlilö qu'on avail jetee dans une cour. Ainsi germees en tas, ces racincs tuberculeuses ont une pro-pricte narcotique due a la solanine, et en effet ce cochon ötait dans un etat d'engonrdissement et d'affaiblissement extremes ; il avail les yeux gonfles, les pnpilles dila-tecs, avec de fröquens vomissemens; ii succomba promp-temcnt. L'etat d'atonie dans lequel tomberent les organes digestifs du bceuf qui fait Ic sujet de la 5deg; ouserv. pre-citec, semble aussi etre une preuve de la propriete narcotique quo nous venons de signaler.
laquo; Des accidens arrives ä Brunswicli, en donnant au gros betail des residus provenant de la fabrication d'eau-de-vie de pommes de tcrrc germees , ont engagö M. le doctcur Otto u examiner 1c germe do ces tubercules. II a done traite ces gcrmes par I'eau acidulce avec I'acide sulfurique; puis precipitant la liqueur par l'acetate de plomb pour isoler I'acide sulfurique , I'acide phosphori-que et une mauere extractive , i! a filtre. La liqueur 111-tree, saturee par uu laic de chanx, fournit on preci-pite d'oü Ton separa par I'alcool bouillant la solanine, qu'on obtient ensuite pure par plusieurs cristallisations successives. raquo;
laquo; Des experiences directes entreprises sur l'action de la solanine sur rteonomie , ont demontrö que la sulfate de solanine, ä la dose d'un grain, a donne la mort ä
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212nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGIE BOVINE.
un lapin , en six heures; que snr un animal plus gros, il a fallu Irois grains pour le faire perir au bout de neuf heures. On a particulierement remarquö , cliez ces onimaux, la paralysie des extrömites postörieures. Le meme phönomene a 6tö observe chez les bestiaux nour-ris avec les residus de pommes de terre germees. raquo;
laquo; M. Blanchet a analyst, par les proc^des de M. Liebig, la solanine extraite des germes de la pomme do terre, et l'a trouvee composöe de carbone G2,H ; hydrogene 8,92; azote 1,64 ; oxigene 27,55... Gelte composition differe de celie qui a ete donnöe par MM. Henry et Plisson, pour la solanine retiree des tiges de la douce-amere. raquo; ( Journal de Chimie , avril 1854).
Les herbes fraiches, entassöesdans lesöcuriesetlcsctables ^tantsusceptibles de subir un commencement de fermentation, quand onleslaisse alnsi amonceld'essans les remuer, sont alors des alimens dangercux et capabies de causer la möteorisation de la panse. On s'assure de cot etat en introduisant la main dans ces tas d'herbes oü Ton sent une chaieur insolite si la fermentation y existe ; il faut alors les (Hendre , les faire un peu sicher pour empe-cher qu'elles ne soient nuisibles. Les sarclores des bles et des jardins oü se trouvent souvent des coquelicots , sont aussi tres-dangereuses.
Un v^t^rinaire , fort instruit, a dit, dans un concours, que l'usage des farineux causait le ballonnement de la panse , parce que ces alimens se precipitaient par le fait de leur propre poids au fond de cet estomac, qu'alors ils etaient difficilement ramenes dans la bouche pour la rumination ; qu'enfm ce s£jour accidentel döterminait dans ces substances une fermentation et un dögagement de gaz , que produisaient la tympanite. On sent, disait-il, un gargouillement qui est l'effet de cette fermentation ; il n'y a l'incision de la panse, pour en sortir ces alimens, qui puisse sauver I'animal; on les voit sou-vent jaillir äl'instant de la ponction.
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J'ai bien vu les glands, le son , le ble, produire des effets analogues; j'ai meme gueri les animaux sans incision ni ponction de la panse. Aussi , pour en 6viter le retour , je conseillai aux eultivateurs de concasscr les glands et de les meler, ainsi que l'orge et le sou , avec du foin grossierement coupö qui les enveloppait ; je remarquai qu'alors ces alimens ^taient ramenes plus faci-lement dans la bouche pour la rumination. J'ai meine lieu de croire que ce proeödö a övite des accidens. Cepen-dant M. Gasparin a fait des expöriences qui prouveut que des animaux nniquement nourris avec des betteraves couples, les ramenent dans la bouche pour etre rumin^es, d'oü Ton pent conclure que les substances pultacöes sent aussi soumises ä cette seconde mastication , et que les effets dangereux de certains alimens viennent surtout de leur facilitö a passer ä la fermentation.
Ainsi nous avons vu le son produire, par ses propriöt^s fcrmentiscibles et par un certain degrö d'altöration qu'ou neglige souvent de constatcr avant de le donner aux animaux, des möteorisulions graves , ainsi que le prouve la
2deg; OBSEUV.
M. Vollet, vötdrinaire ä Aubigny, a observe dans une vache la meteorisation produite par deux (ipingles im-plantees dans les parois de la panse qui traversaient aussi la region du diaphragme contre laquelle touche cet es-tomac. 11 remOdia plusieurs fois ä ces accidens au moyen desalcaiins, des lavcmcns et l'emploi des panades et des legumes cuits , comme aliment. La presence de ces corps etrangers causant une vive douleur, la vacheretardait ins-tinctivement cette action physiologique ; de sorte que la meteorisation revenait tontes les fois que la bete mangeait, par suite do la fermentation des fourrages incomplete-mens rumines. Cc velerinairc döcida le propri(5taire ä ven-(irc sa vache pour la boucherie. A I'autopsie il reconnut que la paroi inferieure ol atilmcure de la pause (itait
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214-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVINE.
traversee, do dedans en dehors, par deux grosses Singles en laiton , qui transpercaient aussi le diaphragms, röunissaient ces deux organes et s'opposaient ä leur contraction pour l'ascension de la boule alimentaire de la #9632;, .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;panse dans la Louche, lors de la rumination,
Dans un mömoire präsente i\ la Societe royale d'agri-culture , pour le concours de 1821, par M. Tressignez, vcterinaire a Douai (Nord), se trouve une observation faite 1*1 :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;sur un jeune veau , qui mourut d'unc meteorisation de la
panse causee paruneegagropilequi ötaitplacecdans uncn-Ibncement contre nature , situe pres de l'ouverture ccso-pliagicnne du rumen, de maniere h empecher le retour des
fe;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; aümens vcrs la bouche pour le complement de la rumi-
^Ip;!'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nation, Les seuls signes auxquels cette singuliere affec-
' tion donna lieu , furent la maigreur extraordinaire de l'animal et des mcHeorisations frequentes , aussi fut-clle
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-#9632;i
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mecounue jusqu'ä la mort.
Si Ton peut anatomiquement et physiologiquement demontrer que la panse est une annexe de la caillette ou
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du veritable estomac des ruminans; qu'elle est un organe
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ou les alimens subissent une modification qui les prepare a la digestion ; si l'experience et l'observation out pronve quo plasieurs causes peuvent troubler instanlanement et subitement les fonctions de ce viscere, et produirc, enlre autre effets , un degagement considerable do gaz qui distendent enormement cet estomac , cette maladie est
;'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; done röellement une indigestion. Aussi est-ce une erreur
de dire, en parlantde la möteorisation de la oanse , que la oil il n'y a pas de digestion , il ne peut y avoir indigestion; puisque la rumination doit etre consideree com-me un commencement de digestion , et un phenomene
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physiologique , mais pröparatpire de la fonction de la
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caillette , qu'ils executent avec des precautions et dans des
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circonstaiiccs qui s'observent dans tous , soil ä l'etat do
h-r.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nature . soit i.\ celui de domesticity.
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Nous ne röpeterons pas ici les symptöraes el les sigues qui caractörisent la m6t6orisation de la panse , les ayant suffisamment fait connaitre dans la description des fails pratiques.
Le diagnostic de la meteorisation de la panse n'est point equivoque. La tympanite subite el spontanee est 1c Symptome essentiel de cetle maladie , qui apparait sans prodrome , quelle qu'en soil la cause , comrac le dt'mon-trent les observations que nous avons pröcödemmcnt cilees. Tandis que la mamp;öorisation qui complique la gastrite el la gastro-entörite, ne se manifeste qu'apresledeveloppement de la maladie primitive. On ne doit pas confondre la meteorisation avec la splenile ou sang de rate, dont je tralterai plus loin.
Pronostie. — Toute raamp;6orisation subite et considerable est loujours une maladie grave , quand la dyspnee, l'anxiöte sent extremes ; l'asphyxic ct la congestion cere-brale imminentes. Le pronostie est fächeux dans ccs cas, commc il Test encore dans les meteorisations produitcs par la surcharge de la pause ; rinerlie des membranes du rumen est quelquefois, dans ce cas , au-dessus des se-cours de l'art, surtout chez les bestiaux malgres, ali'ai-blis par un mauvais regime ou par Tage ; olle prend alors, malgre l'operation de l'extraction des alimens. un carac-tero chronique; il survient quelquefois une diarrhöe sou-vent morlelle , ou encore l'opöration de la gaslrotomie est suivie d'une perilonile funeste dont nous signalerons la cause.
La meteorisation produite par le son fermente, avariö, par des fourrages vases. älteres, par les pommes de terre germees , les sarclnres des bles oü se trouvent des co-([uelicots, sont aussi fort graves, parce que ces substances , oulrc leurs proprietd-s refractaires ä l'aclion de la panse qu'elies surchargent et la fermentation que fait developper lour scjour accidentel, fournissent encore des
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216nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PArnor.OGiE bovine.
gazqui out dos propriOtös narcoliques et des effets funes-los. Un do mes collegues a dit memo que dans la mötöori-salion les gaz degages ont quelquefois one vertu seplique
j.'.; f.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;qui agit sur le sang , puisque Ton voit apparaitre dans
qnelques cas des tumeurs semblables a cellos qni so mani-p-J;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;feslent dans les maladies charbonneuses.
La metöorisatlon intense peut_ produirc ravortement
^ #9632; #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; par la compression qn'exerce alors ce viscerc sur ruterus,
compression qui empeche la circulation placenlairc , pro-duit le detachement de cette membrane fcclalc, la mort
;#9632; #9632;quot;,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; du füelusctdetous les accidensquiaccompagncntson csput-
lfevlt;;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; sion prematuree.
f0-gt;'\:'_nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Cliabcrt a\ait d(5jä Signale le gaz acide carbonique qui
se degage des alimcns conlenus dans la panse dans le cas
.Vfvnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; do meleorisalion. Des analyses plus exactes ont etc faites
do ii03 jours. M. Plucher de Soleurc rerut, en octobre 1825, de M. Lathi, \eterinaire, une vessie romplicdu gaz recueiili du corps d'unc vache fortenflee, qu'il vcnait
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d'ojerer. Ce gaz avalt une odeur forte et fetide a I'instant
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/j f ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de ia sortie du corps. Apres avoir passe dans plusicurs
,;|'v: Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;verres ou recipiens, au moyen d'une cuve pneumatique
\ ;#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;remplie d'eau distillöe , cc gaz avait encore une odour
Wamp; -nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; foridesagreable; il ötait incolore et confenait du gaz acide
carbonique liois ciuquiemes, et du gaz oxide do carbone , $jSi':- .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;deux cinquiemes.
;. vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; L'analyse d'une autre vessie pleine de gaz , retire qucl-
;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ques jours apres du rumen d'une autre vache raeteorisee,
cohtenait les memes elemens chimiques, mais le gaz acide lif'i;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;carbonique en formait les qua Ire cinquiemes.
. ;!nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Gerniin qui a aussi decompose ce gaz , developpe
dans Teslomac apres Tusagc immodcre du trefle, a re-connn que 100 parlies contenaient acide hydro-snlfurique 80 ; b.ydrogene carbone 15, acide carbonique 5.
M. Lassaigne qni s'est aussi oecupö de la composition j ?#;:;;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; chimique du gaz extrait de la panse d'une vaclie mötöo-
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risöc, soigneusement reciicin , conserve et analyse trois heures apres, a reconnu qne 100 parties rontenaient gaz acide carbonique, 29; gaz oxigene, 14,7; liydrogenc carbone, 6 ; azote, 50-5 ; Ogal 100.
L'hy.lrogenc carbonö renferme dans ce gaz ticnt Ic milieu par sa composition entre l'hydrogene proto-car-bone et l'hydrogene deulo-carbone. II est forme de deux volumes d'hydrogene et d'un volume et demi de carbone.
L'analyse de M. Pluchcr pronve la predominance de l'acide carboiii(|iie dans le gaz soumis ä ses reeberches; c'est l'acide hydro-sulfariqae qui formait les qualre-vingls centiemes de celui soumis a riiive?ligation de Gemlin ; landis que l'azote entrait pour la moilie et l'acide carbo-nique pour uii quart dans celui dont M. Lassaigne a separe les prineipes constiluans.
Que prouvent ces differences de resultats constates par des hommes recommandables et verses dans la pratique des operations chimiques? Ou que les causes de la meleo-risalion n'elaient pas les meines dans les divers animaux sur lesquels on a rccueilli ces gaz, ou qu'ils Tont ele dans des circonslances et li des epoques differentes. C'est peut-elre cettc varietö de composition cbimique qui fait que les alcalins et l'amoniaque liquide out reussi an plus grand nombre des velerinaircs, l'etlier sulfurique ä d'au-Ires, ctl'eau spirilueuse do melissectendue dans les tisanes mucilagineuses dans quelques cas.
Quant au Iraitemenl de la meleorisalion de la pansc , eile se guerit, 1deg; par la sortie des gaz , dögagös soit par la bouclic , soit par I'anus; -2deg; soit par la neutralisation de ces gaz au moyen de substances medicamenteuses; 5deg; enfin par la ponction de la pause, ou par son incision , au moyen do laquelle on evneue gaz et alimens.
Examinons ces differens moyons, et les indications diverses que presentent les varieles de la meleorisalion.
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218nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGIE BOVINK.
Mais discutons d'abord la proposition suivantc dont jc tairai rauleur: laquo;La pouclion do la pause est le seul #9632;raquo; rcmede qui mörite de la confiance ; il doit etre em-#9632; f.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;laquo; ploye do suite , car le bocuf peut guerir spontanöment
raquo; de la moleorisation , par la faculte qu'il a de rendre raquo; les gaz par la Louche; et lorsque cette maladie gu6-raquo; rit sans ponclion, c'ost plutot la nature qui a triom-raquo; phe de la maladie que rether et l'amoniaque. raquo;
A la \eritu lorsque la meteorisation est peu considerable , la promenade la fait quclquefois disparaitre, parce qu'alors la distension dos parois du rumen n'est pas au-dessus do sa resistance et de la force contractile de sa membrane charnue ; celle-ci röagit sur los gaz ct operc lenr evacuation par des rots, des rogurgitations et des defecations liquides , accompagnees de vents. Niianmoins ces raoyens naturels do guörison peuvent etre secoudes par I'application do plusiours linges oud'unc couverture, imbibee d'cau froidc, sur les lombos, les flancset I'epi-gastre. Co traitement est connu de tous les cullivateurs qui le meltent souvent et infructucusement en usage , avant do reclamer los secours du velörinairo. Maisquand la tympanite est grave , quo la panse soulevo les flaues au-dossusdu niveau des cotes, des hanches et des lombos, avec anxiete, dyspnöo , etc., etc., les eructations ,
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r #9632;#9632; • [
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les vomissemons , les dejections alvincs liquides et ven-
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teuses no font point cesser la pnoumalose et l'aniraal pcrit. Tandisquesi on administrede suite de i'annnoiiiaque liquide ,ou do rether, seloulescas, on voitcommunöment le Haue s'abaisser et la pdeumatose disparaitre ; il est rare memo qu'il faille repetor le breuvoge. Or , jo demande si dans cos divers cas e'est la nature qui a triomphe ? Enfiii , rexperience m'a encore prouve que Ton guerit le pins grand nombie des moieorisations sans la ponction du rumen , malgie qu'elles soient intenses et exigent les secours de fait.
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PATHOIOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;219
L'observation ayant prouvö que dans les mötöorisa-tions graves, les gaz ne pouvaient naturellement sortir de la panse en assez grande quantitö pour operer ia guö-rison de la maladie , on a propose de les faire sor'ir au moyen d'une baguette flexible, introduite dans I'ocso-phage ; mais ce precede est dangereux , surtout dans des mains inhabilcs. D'aiileurs I'ccsophage se contracte sur la baguette et empeche la sortie des gaz par la bouche. L'introduction de cctte sonde n'arrele pas la fermentation des alimens , ni ne neutralise les gaz. Enfin , la presence prolongee d'un corps dur dans I'ccsophage pent causer des accidens subsöquens, que la conlraintc et rim-patience du bccuf rendraient plus funestcs. La sonde crense dont parle de la Bere-blaine, et que Ton attribue ä Monro d'Edimbourg n'a pas sans doute repondu aux esperances qu'on en avait concu , car eile est peu employee. Cependant M. Jeannet , veterinaire pres Bar-besieux, m'a ecrit en avoir obtenu de bons effets. Je n'ai point cssaye ce procede ; je crois pourtant qu'il pour-rait etre avantageux , parcc qu'il fournit non seulc-ment 1c moyen de faire övacuer les gaz, mais encore celui de faire parvenir dans la panse des breuvagcs propres a les absorber et les ncutraliser. Et qu'en raison de sa flexibiiitö , la presence de cette sonde, memo un pen prolongee dans rocsopliage , causerait moins d'accidens qu'une baguette toujours plus ou moins resistanle.
Plusieurs medicamens out la propriete de ncutraliser les gaz degages des alimens contenus dans la panse.
Chabert, considerant que ces fluides elastiques etaient en grande partie composes de gaz acide carbonique , indi-qua , pour cet effet, les alcalis lels quo la lessive de cen-dre de bois neuf, l'eau de cliaux , la potasse du commerce etsurtout l'alcalivolatil fluor ou l'ammoniaque liquide. Les succes qu'on en obtint firent la reputation de ce medicament ; e'est encore le rernede le plus geueralemeut cm-
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':#9632; #9632;
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220nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE laquo;OVINE.
ploye, sa Jose csl de six gros ä une once, une once et demic pour la gros ruminans, et de deux gros pour les moutons ; on I'eteud dans uu litre d'eau froide pour les premiers et dans un verrc de ce liquide pour les seconds. L'expöriencc m'a prouve son efficacite toutes les fois quo la metöorisa-lion est recente el produite par les fourrages verts , parce qu'alors il ne pent y avoir inflanimationdesorganes digestifs. lAimraoniaque se combine, dit M.Prevost de Geneve , avccl'acide carbonique ou I'liydrogene sulfurö, qui font la base de ces gaz; de cette combinaison il r6suUe ou du carbonate d'ammoniaque , ou de l'hydro-sulfate d'am-inoniaque , qui , ainsi combines , occupent rnillefois moins de volume qu'ä I'etat gazeux. On doit seconder les effets de ce medicament par la promenade et les lavemens d'eau liede , tenant en dissolution du sei de cuisine ou du savon ordinaire, qui sollicitent Tevacuation des excremens ac-cumulös dans le gros in'estin.
Mais toutes les fois que I'etat du pouls , la rougeur de la langue et la chaleur de la bouche, ont pu me faire soupconner un commencement d'inllammalion , J'ai employe de preference t'other sulfurique, parce qu'il condense tre.i-promptemeut les gaz ct ne cause aucune irritation. J'y ajoutai memo l'eau spiritueuse de melisse , ce qui me mellaita memo de diminuer la dose de l'etber. L'eau de melisse a une propriele slimulantc et diffusible qui solli-citc I'action contractile des membranes de la pause, sans trop exciter le Systeme nerveux , ce qui seconde puis-samment I'action de l'etlier ; e'est un de ces medicamens que les veterinaires doivent toujours avoir ä leur disposition.
Mais de tous les moyens indiques, e'est ä l'etlier que j'accorde le plus de confiancedil M. Prevost. En effet, il agit le plus souvent avee une promptitude ötonnante. L'etlier, dit-il encore, eu se vaporisant dans la pause comprime les bulles gluantcs dans lequellcs les gaz sont
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cnveloppcüs, il les creve ; opere ainsi la reunion de la masse gazeuse auparavant tres-divisee , et perrnel son ejection , de lä raffaissement de la panse. Quelle que soit la maniere d'agir de l'ether , toujours est-il que je l'avais employ6 avec avantage douze ans avant la publication des memoiresde 31. Prevost ; j'y avais (ütö conduit par les succes que j'en avais obtenus dans les ccli-ques du cheval, avec möleorisation des gros intestins.
En novembre 1825 , un boeuf meteorise pour avoir trop mango de feuilles de choux , fut confie aux soins de M. Prevost , il guerit par l'emploi de l'ether; deux henres apres la disparution de la tympanite , le pro-pridtaire se decida ä le faire tuer , pour l'usage des gens de sa maison ; mais la viande fraiche nvait si bien conserve le goüt et l'odeur de reiber , qu'il fut impossible de la manger. On croit pouvoir faire disparaitre cette odeur en la salant, mais eile conserva toujours le goüt, l'odeur de l'öther , et tomba en pure perle. M. Prevost pensc que l'ammoniaque produirait le meme effet. Cette observation doit done engager les velörinaircs d faire difförer , de deux jours au moins, l'abattage des animaux pour la boucherle, quand il leur a ete admi-nistr6 des medicamens diffusibles et tres-odorans.
J'ai fait la meme observation pour le lail: ayantdonnö de l'ether ä des vaches m(itd'oris6es, je reconnus avec surprise que le lait qu'on leur avait lir6 le soir et meme le lendemain de leur guerison , avait une odeur d'clher insupportable. J'ai fait cette remarque la premiere föis sur une vache tympanisöe , apparlenant a une marchande de lait, et sur une autre vache d'un hospice civil. Depuis cette öpoque (1813), j'ai toujours recoramande de jeter le lait tire durant les deux jours qui suivaient le traile-ment, l'odeur disparaissant toujours le troisieme.
M. Chariot, ( Recueil, mars 1851), considere la me-teorisation de la panse par les gaz qui se degagent des
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alimcns, comme l'effet de leur fermentation , ce qui n'est pas constant ; il rapporte l'analyse de ces fluides flastiques fait par 3IM. Fremi et Lameyran, qui les ont trouvö composös d'hydrogene sulfurö , d'hydrogene car-bone et d'acide carbonique. Puisque I'hydrogene predo-mine dans ces produits gazeux , dit M. Chariot, il faut choisir pour les neutraliser, une substance qui ait beau-coup d'afOnite pour ce gaz, et qui, en le faisant entrer dans de nouvelles combinaisons, puisse facilemcnt le condenser. Les chlorures lui parurent propres ä remplir ce double but.
Pour justiGer ce choix , il cite une operation chimi-que dans laquelle il met en contact un melange de gaz acide carbonique, hydrogene sulfurö et hydrogene car-bone , avec du chlorure d'oxide dc sodium ,' qui les con-densa a I'instant.
Passant au mode d'emplois , il prescrit 1deg; pour les indigestions et les m(5teorlsations rccentes resultant d'ali-mcns verts , une cueilleree de chlorure d'oxide dc sodium dansunebouteilled'eau de lessive froide.parce que I'acide carbonique doraine dans ce cas et qu'il convicnt d'aug-menter la dose d'alcali. 2deg; Pour les indigestions et me-teorisations chroniques, comme celles qui ont lieu ü la suite de Temploi de certains alimcns sees , il recommandc deux culllcrees dc chlorure dans une bouteillo d'eau froide, afin que la grande quantite d'hydrogene carbone et sul-fure qui existe , dans ce cas , puisse etre entierement decomposec par le chlore.
M. Chariot conseille de ne jamais etendre les chlorures dans des infusions ou des decoctions qui contiennent des substances organiques , dont la grande affinite pour le chlore en neutraliserait faction; tellesque celles deplantes ameres , aromatiques , le vin , les huiles , les mucilages. II faut toujours, dit-il , faire usage d'un alcali fixe comme la potasse , la sonde , la cliaux ; on n'associe , dit-il,
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jamais une chlorure a Tammoniaque , car celle-ci serait d(5compos6e et neutraliserait ainsi l'action th(5rapeutique du chlore. On peut unir , au contraire, l'öther aux chlo-rures, sans avoir ä craindre de decomposition.
Ce vetörinaire cite des mamp;öorisations dans le mouton, gueries avec une cuilleröe d'eau de javelle (chlorure d'oxide de potassuin) dans un verre d'eau froide; chlorure qui est preferable ä l'ammoniaque pour les betes ä laine , non seulement ä cause de sa grande efficacitö, mais encore parce que l'ammoniaque occasione souvent une vive irritation qui determine le passage d'une portion du liquide dans la trachee et cause l'asphyxie.
II cite encore un fait pratique oü le chlorure d'oxidc de sodium , a la dose de deux cuillerees ;i bouche eten-ducs dans une bouteille d'eau froide soulagea aussitot un mulet tympanisö , qu'un second breuvage guerit com-pletement. M. Chariot en a indiquö plusieurs fois l'em-ploi sur des mulcts et des chcvaux tympanises et pour un chevalayant des coliquesdetermineespar une indigestion.
Le mode de traitement indique par ce veterinaire , dans cctte maladie, est un moycn thörapeutique de plus pour la medecine des animaux domestiques , que je n'ai pas eu occasion d experimenter par moi-meme , mais qui a reussi une fois a ma connaissance sur une vache ; ce qui m'inspire assez de confiance pour l'indiquer aux vete-rinaires.
La saignec est aussi un puissant auxiliaire de l'ammoniaque et de l'ether , surtout s'il y a danger de congestion cerebrale et d'asphyxie. Elle nTa paru souvent indis pensable ( 3e Observation). D'autres fois j'y ai eu recours apres la ponetion de la panse.
M. Besnard , veterinaire lt;i Boulogne, rapporte , dans un memoire couronn6 par la societe royale d'agriculture en 1827 , que la meteorisation de la panse des gros rumi-nans , causee par la presence d'une quanlite plus ou
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moins Cüiisidt'rable d'alimens vcrfs et humides , est con-nuc dans le pays qu'il liabite sous Ic nom de froid-sang ; que Ic traitement qu'il a le plus ordinairement mis en usage consiste dans unc saignee pratiquäe ä unc des veines sous-cutanees , qui guerit les animaux comme par eiicliantement, de sorte qu'on est rarement oblige d'avoir recours ä d'autres moyens. Enfin, M. le professeur Toggia indique le sei de nitre dissout dans une infusion de cam-momille et de fleur de surcau comme un remede tres-efficacc dans rindigestion mephilique simple.
Ma!gr6 tout ce que je viens de dire , toutes les fois que ia meteorisation est extreme, que le ballonnement du rumen repousse tellement le diaphragme qu'il est expose ä se rupturer, ou qu'il y a danger imminent d'as-phyxie, on doit se hater de ponctuer la pause avec un trois-quarts. Gelte ponction doit etre taite ä la partic supe-rieure du flaue gauche repondant a la face superieure du rumen, ä egale distance de la derniere cote, de Tangle externe de la hauche et des apophyses transverses des lombes, et jamaisplus has. Quoique cette operation seit une derniere ressource, dit Fromage de Fcugrc, il Importe cependant ä son succes de ne pas atlendre que la bete soit dans un etat desespere pour la pratiquer ; car il n'est pas doutcuxque e'est par ce retard funeste qu'ellc est discreditee , et que souvent alors on impute la perte de l'animal ä la t(5merit6 du vetd'rinaire , tandis que la mort du malade est le resultat de la negligence des pro-prietaires ä appelcr l'homme de l'art. L'experience dö-montre en effet que loutes les fois que cette operation est pratiquöe des que la meteorisation devient inquie-tanle, ou apres i'cmploi infruetueux d'un ou de deux breuvagesabsorbanscomposesd'ammoniaque, d'ether, etc., on sauve presque tous les animaux malades.
II y a done egalement erreur de dire qu'on ne doit pratiquer la ponction qu'ä toute extremitii, comme a
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assurer quo c'est le seul remede efficace, poisque beau-conp d'indigestioas avec metcoiisalion guerisseni. sans ce secours. C'est au velerinaire ä decider de son opportu-nile. li doit d'aillcurs s'altendre ä eprouver de grands obstacles si cetle operation n'a pas encore ölö pratiquee dans 1c pays oil il debute , c'est ce qui m'est arrive dans le commencement do ma pratique ; mais lorsqu'clle a reussi dans deux ou trois occasions, le public est plus confiant. Cependant il ne faut jamuis ravaler le merite de la ponctiOD de la pause et dire que rien n'est si simple que ce procede operatoire , car il arrive olors que les cultivaicurs se metlent ä la fairc cux-memos et la font mal, comme j'en ai vu des exemples et comme M. Prevost de Geneve a eu occasion de l'observer. Je passerai sous silence son procede operatoire; il est connu de tons les velerinaires, ainsi que le trois-quarts dcChabert. II est utile de boucher le tube laisse dans la panse, lorsqu'il ne sort plus de gaz , dans le but d'empecher l'entree de I'air exterieur dans cet eslomac. Mais dans la meteorisation avec surcharge d'alimens oil la fermentation cesse pendant plusieurs lieures, pour recommencer ensuite, on doit laisser la canule plusieurs jours ; la precaution de la bouclier dans les intervalles des dögagemens de gaz , est une chose indispensable.
Les details dans lesquels nous sommes cnlre dans les observations relatives ii I'indigestion mephitique compli-quee d'inflammation des organes digestifs, nous dispen-sent de revenir sur cette maladic.
II nous reste maintenant ä parier de I'indigestion mephitique avec surcharge d'alimens ; maladie plus habituelle chez les bestiaux tenus a l'etable et nourris avec des fourrages sees ; maladie qui est caracterisee par la meteorisation moins subite du rumen , avec durete et plenitude de cet estomac, amaigrissement rapide, pouls petit el concentre , quclquefois faible , et a laquelle succede
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toujours l'iiiflammalion des organes digestifs, si eile n'est pas comballue ä temps.
Quelques vötd'rinairos ont confondu celte maladie avec !a gastrite compliquec de ballonnement du rumen , dont nous parlerons plus loin ; ce qui est une erreur de diagnostic. Dans la gaslrite , la mütöorisalion n'est que secondaire et due ä la fermentation des alimens contenus dans la panse qui y sejournent au-dclä du terme normal , puisque la rumination est suspendue. Tandis que dans la tympanite avec surcharge, la meteorisalion est, ä quelques prodromes prcs, le premier Symptome, et auquel il laut ajouter la plenitude et la duretc de la panse ; car net organc est le siege et le point de depart de la maladie qui peut sc compliquer secondairement de i'inflammation des organes de la digestion.
Cette variötö de la tympanite resists aux breuvages delayans raucilagineux , ä l'ammoniaque , ä l'öther, et meme a la ponction. Les alimens accumules, durcis et dessechös dans le rumen , forment des agglomerations, des pelottes de matteres alivncntaires qui ne peuvcnt plus etre ramenees dans la bouche, pour y subir une secoude mastication : elles sont au-dessus de la force contractile du premier estomac. 11 faut absolument inciser la panse, y introduire la main pour la vider des alimens qui la sur-chargcnt.
Rien ne prouve mieux l'efficacitö de ce moyen que la 15e Observation appartenant d M. Taiche. En cffet, si sous rinfluence d'un traitement aussi timide que celui employ^ par ce veterinaire , il a gu6ri une maladie as=ez grave, on doit tout cspürer d'un traitement plus actif; car, si M. Taiche cut extrait deux seaux d'alimens de la panse , des la premiere incision , il cut obtenu une guerison prompte , et 6vite la sortie continuelle de par-celles d'alimens qui pouvaient tomberdans la cavite abdominale et causer une p6ritonite mortelle. Ii aurait peut-
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clre evilö möme la seconde rneteorisatiou , pour laqucllc il a rnoiitrö le meine läloiinement. I! en cst de rincision de la panse coinme de sa ponction ; il imporle a son succes de ne pas l'entreprenäre quand la maladic cst trop avaueöe.
Je pensc qu'il est nuisiblc de verser des liquides , soit medicamenteux, soit nourrissans, en grande abondance, par rincision faite ü la panse, pour extraire les alimens qui la surchargent; et j'attribue a ce procedö la mort de quelques animaux sur lesquels on l'a employe.
La panse n'est point l'estomac oü les alimens sont di-geres, reduits en chyme et oü commence l'absorption chi-lifere. Ceux qui parvienneut dans cet estomnc, meine ü l'etat pulpeu.v , doivent encore etre ramenes dans la beuche et rumines, n'ayant pas etc suffisament tritures par la premiere mastication. II faut, pour raccomplissement de ce phenomene , que la panse se contracte on lout sens pour poussor les alimens vers la goutlicre cesophagiennc dont les levres s'entr'ouvrent, recoivent, moulent la pe-lolte alimenlaire qui enfile et rcmonte l'cesophage. La contraction önergiquc du diaphragme et des muscles ab-dominaux aide ä cette ascension. Or, si la panse , apres avoir 6te incisee et inondee de liquides, se contracte soit par la stimulation des substances qu'elle contieut, soit pour l'ascension du hol alimentairc lorsqu'elle est ainsi remplie de substances solides et fluides, n'est-il pas a crain-dre qu'une partie des breuvages et quelques fragmens de fourrages, ne passent par I'incision praliquee aux parois superieures du rumen et tombent dans la cavite abdominale? La presence de cos substances dans le sac peritoneal dclerminera indubitablement une inflammation vio-lente du peritoine ct la mort de l'animal, comme j'en ai eu des preuves , que je ne puis citer parce qu'elles ne m'apparliennent pas et qu'elles pourraient nuire ü leur auteur. Tünüis quo lorsqu'on a injecte une polite (juan-
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litö de liquides dans la panse, il n'y a pas de p^ritonite ii craindre , et les animaux guörissent.
Autant done j'approuve l'introduction de quelques litres de substances liquides stimulantes, apres I'exlraction d'une parüe des alimens qui surchargeaient le rumen , et cela pour ranimer la force contractile de ses parois et delayer les alimens qui y restent encore , autant aussi je trouvc nuisibies et dangereuses les autres injections, pour les motifs que je viens de citer.
JVai-je pas prouvö d'aillcurs , en signalant les deux modes de deglutition des rnminans , que les liquides verses douccment et par gorgees parvenaient en majeure parlie dans la caillette ? II est done preferable de les ad-miuistrer ainsi dans le cas dont il s'agit ( soit qu'on veuille nourrir I'animal , ou remedier a I'inflammation subsöquenle des organes digestifs), parce que les alimens liquides , farineux ou feculens , n'ont pas besoin d'etre soumis ii l'acte de la rumination , et que les -, boissons medicamenleuses doivent aussi passer en majeure partie dans la caiilelle.
Dans le narre de nos diverses observations, nous avons indiquö les moyens preservatifs de la metöorisation. M. Prevosl dit, ca outre , qu'un peu de foin donn6 ü l'etable avant de mener paitre les animaux , previent la tympanite ; il defend aussi de les faire boire imin6-diatement apres un repas dc fourrages verts , si on craint la meteorisation, et de ne pas faire travailler de force les bestiaux apres qu'ils ont mangö du trefle et de la luzerne ; il veut meine que , dans cette circonstance , on les ramene doucement ct an pas des päturages. II dit, enfin , qu'une cuilleree ü bouche de poudre amere et autant de sei, donnees avant de les conduire aux champs csl un excellent pniservatif contre la tympanite.
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Guerisons spontanees de la meieorisation de lapanse*
Nous venons d'exposer, avec lo plus de inelhode possible , les diverses nuances sous lesquelles se presente !a mötöorisalion de la pause; nous avons indique cc que la thörapeutique offre de moyens pour combattre celle ma-ladie, et pourtant nous n'avons pas encore epuisö lout ce que l'observation , si feconde en rösuilats, offre uux recherches du praticien. Nous allons voir eu effet que la nature fait, dans certaines indigestions avec möteorisa-tion tous les frais de la eure et debarasse spontanöment la panse surcliargöe d'alimens prc'cipitamment aecumu-les ou dont la rumination a 6t6 suspendue par des tra-vaux intempestivement exiges: circonstances qui produi-sent 6galement l'indigestion , le degagemeut des gaz et la tympanisation de ce vaste röservoir.
Les faits que nous allons citer, et qu'il ötait impossible de grouper parmi ceux que nous avons decrils , ne nous appartiennent point; et cette lacune dans la collection de ceux que nous a mis ä meme de reunir notre longue experience , prouve que les travaux des predö-cesseurs et des contemporains sont des documens precieux que le veleriuaire modeste , vraiment observateur, con-sulte toujours avec avantage.
Nous cilerons en premiere ligne une observation de M. Cruzel, de Grenade, dont les ecrils lumineux ne sau-raient elre trop appröcies ; et enfin deux faits pratique inödits, appartenant ä M. Saintin, de Dourgne, autre vC't^rinaire non moins estimable.
laquo; Dans le mois de janvier 1825 , dil M. Cruzel (journal pratique, aoüt 1850) , im brernf refuse tout-u-coup de manger; il lient la tele basse, la panse est lögere-ment mc'leorisee, il ne rumine point, pousse quelques mugissemens plainlifs ; se couche , se relevc , gratte
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quelquefois la litiere avec les pieds de devant; il a les oreilles froides et basses, le muffle sec. On me fait ap-peler et je le trouve dans l'^tat que je viens de döcrire. Pendant que je le considere avec attention , pour 61a-blir un diagnostic certain , ce boeuf tire sur sa chaine. rassemble les quatre jambes vers le centre de gravity, elevc l'epine du dos , approche le muffle du fanon, fait une prüfende inspiration suivie bientot d'un mugissemeat sourd, tend la tete , tire la langue , et vomit ä grandes gorgt'es plus de douze livrcs de matiercs ä demi triturees. G'elait de la luzerne qu'il avait mange quatre heures auparavant , et qui ne paraissait avoir eprouvö dans le rumen aucune alteration.raquo;
laquo; Le vomissement termine , les mouvemens de la respiration sont precipites, le bceuf cst peu sensible, il se mcut avec peine ; on reconnait que la secousse imprimee par le vomissement l'a beaucoup fatiguö ; on le laisse tran-quille, il se couche et une hcure apres il ruminait. Enfin, cettecrise fut immediatcment suivie du retour a la santö. raquo;
laquo; J'ai ögalement observe, dans plusieurs circonstances, que les bceufs vomissaient lorsque a cause d'une meleo-risalion subite, provoquee par l'injection de la luzerne, les paysans les forgaient ü courir; alors ils e^pulsent sou-vent des gaz en grandc quantitö, et quelqucs debris d'alimens. raquo;
a Une brebis mörinos paissait depuis deux heures; tout-ä-coup le berger s'apcrroit qu'elle vomit plusieurs pe-lottes d'herbes fraiches, et que Ton voyait bien ne pas avoir ete ruminees. Ce vomissement n'eut pas d'autres suites pour ce jour-lä. Le lendemain ce phenomene se manifeste de nouvcau pour ne plus reparailre. raquo;
laquo; Un troupeau de moutons avait ete conduit dans un champ de bladette, oü se trouvaient beaucoup de grains, que la forte chaleur avait fait tomber de l'epi ä l'cipoque de sa maturity. Ils en mangerent par consequent une
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grande quantite. A peine les a-t-on ramenös vers la ber-gerie, que plnsieurs portent la lete et les oreilles basses, et sont metöorlses. Huit rendent par !e vomissement plus d'une jointee de cc ble h moiliö tritiire; beaucoup de grains ne I'etaient pas. Tous les moulons cliez qui le vomissement eut lieu guerirent. Un tiers des autres peril dans les douze heures qui suivirent cet accident. raquo;
Je ne transcrls de la note que m'a remis M. Saintin , que le fait suivant ; le second 6tant abso.'uraent sem-blable :
laquo; Le 2 deccmbre 1814-, M. C. me fit appeler pour donner mes soins ä une vache. Cette bete venait de charrier du bois de la montagne ; le bouvier reconnut qu'elle u'avait pas sa vivacile ordinaire : apres qu'elle fut degagöe du joug eile se mit a vomir pendant deux beures une quantite prodigieuse d'alimens ; apres cette Evacuation eile avait perdu tout son ventre, une aiguille l'eüt pour ainsi dire traversee. Un Symptome m'ötonna beaucoup, ce fut la paralysie de Foreille gauche qui Etait pendante et cou-chee sur la parotide , ainsi que l'occlusion de l'oeil du möme cotö , dont la paupiere superieure (Hait reltlchee et engorgöe , tandis que le globe de l'ceil avait toute sa transparence. Enfin la böte cherchait h manger, mais eile vomissait les alimens des qu'elle les avait pris.raquo;
laquo; Causes : Le m6layer me dit qu'il avait fait travailler ses vaches des qu'elles avaient eu cessö de manger, et qu'il avait remarque que ceile-ci n'avait pas rumine du-rant les instans de repos comme sa camarade. raquo;
laquo; Traitemenl. Breuvages d'environ deux litres d'infu-sion de menlhe des jardins , avec addition de six gros de camphre 6tendu dans une quanlile süffisante de vinaigre. Deux heures apres son administratioD on donna ü la ma-lade une petite quantity d'alimens qu'elle mangea avec aviditö, mais qu'elle vomit peu dc temps apres. Le len-demain 5, nouveau breuvage, danslequel le camphre fut
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-Olnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVINE.
portö a une once. Trois lieures apres la prise du remede on donna im peu de son qiii fut mange avec appölit; on vit m6me la vache ruminer. Mais ä deux heures apres midi la böte ayant encore mango d'antres fourrages , les vomit dix minutes apres. Le soir autre breuvage ; quel-ques temps apres, un peu de son, qui ne fut pas rejete; la bete rumina encore. Le 4 au matin eile dejciina de
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bon appelit, cependant un quart d'heure apres clle vomit
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une petite quantity des alimens quelle avail pris. Breuvage semblable aux precedens ; le soir eile mangea. rumina, no vomit plus; eile se retablit ensuite assez faci-v .;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lement, et fut remise ä son travail ordinaire. raquo;
laquo; L'oreille gauche se redressa d'clle-meme; la paupiere
||]^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; desenfla et se rcleva. Durant la maladie les dents incisives
IIPl;,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;devinrcnt noires et plus mobiles dans lours alveoles, mais
peu de temps apres elles recouvrerent leur blancheur naturelle. J'ai pensd' quo cette coloration des dents etait due :':;:;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; aux matieres acides que vomissait la malade. M. Cousinier,
Hhnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;vök'Jrinaire , m'a dit avoir vu un cas tout-ä-fait idcntique
ä celui-ci et qui a eu la meme terminaison. raquo;
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gt;#9632;.#9632;•#9632;
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Sans vouloir ici blamer M. Saiutin , nous pensons que la diete, I'eau blanche, quelques panades auraient suffi, ct que les breuvages cxcitans ont sollicite les nou-veaux vomissemens , en stimulant faction contractile de la pause, ou peut-ötre en agissant sur la caillette; car les experiences de M. Flourens ont prouve que toutes les causes d'irritation de cet estomac produisent le vomisse-ment.
Nous citerons plus loin des cas pathologiques ä l'appui de cette assertion.
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• ##9632;$nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Plates de pause.
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M. Cruzel a fait insurer dans le journal pratique de Jlödecinc Veterinaire , annce 1828 , page 156 , deux observations sur des plaics contuses de la pause.
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PATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;253
iTe Observation, lln bocuf ruminait, couchesur le cutc droit, dans une prairie; la pasise pleine d'alimens et rc-ponssee du cutö opposö par la position de l'animal , faisait salllie sur le flaue gauehc. ün autre bocuf le frappe d'un coup de corne. un peu en arriere des lausses coles gaudies et vis-a-vis rartieuialion coxo-femorale; röpiderme i'ut enleve dans une longueur de 7 ä 8 pouecs ; i! snrvint im engorgement considerable que le bouvier lotionna avec de l'eau salee.
M. Crnzel vit ce boeuf le lendemnin malin : il elait un peu triste, le llano gauche etait iegeremeut tendu , l'appö-tit diminue et la rumination s'operait lenlement; !'aiiimal semblait 6prouver une gene douloureuse a l'instant de Tascension du bol alimentaire de la panse dans Tceso-phage , que cc velt'rinaire attribue ä la douleur qu'eprou-vaient les muscles abdominaux en sc conlraclant pour aider cette ascension, douleur dont la pause ressenlait, selon moi, sa part, et qui devait goncr la conlraclion de sa membrane charnue, que je regarde comme l'agent essentiel et principal de la ruminalion. L'artere 6tait pleine, saus acceleralion du pouls; les exeremens etaient ä l'tHat normal. La tumeur produitepar le coup de corne egalaitdeux fois le volume d'une tete humaine; elles'öten-dait depuis la partie superieure du flanc, oü existait l'ex-coriation , jusques vers le bas de cette region. Cette tumeur n'avait ni les caracteres du pblegmon, ni ceux d'unc infiltration sanguine, ni ceux d'un epanchement s^reux. Pour s'assurer de l'elat de la panse, M. Cruzel fit une incisiond la pean , sur le centrede cette tumeur, incision qui donna issue ä queiqnes brins d'alimens n demi tritures, ce qui lui prouva que les muscles et les parois de la panse avaient etc ruptures par Ic coup de corne. Ayant agrandi le premier coup de bistouri et introduit la main dans la plaie, cc veterinairc reconnut que la solution de continuity 6ga-lait relcrulue de l'cxcoriation de la peau ; que ses bords
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25inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;p.vrnoLOGiE bovine.
decliiiös presentaient des lambeaux, et qu'environ quatre ä cinq joint6esd'alimens , Miappees de la panse, ötaient resides extravasees cntre la peau et les muscles abdomi-naux ; quo partout cette ouverture s'etait resserröe et ne donnait plus passage aux alimens. 11 lotionna la plaie , en retrancha environ un kilogramme de lambeaux noirs et meurtris. line compression legere faite avec des (^toiipes fines facilila la reunion immödiale. 11 prescrivitla diele; mais le paysan enfreignit cetle ordonnance, parcc que son boeuf efait gai, ruminait et tömoignait l'envie de
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Deux jours apres les etoupes ötaient tombees, la peau rapprocbee , un peu de pus recouvrait la plaie de la pause , ses bords etaient coadaptes, tout faisait presumer une reunion procliaine et complete. Un traitement ration-ncl cat iiulique. Quinze jours apres, M. Gruzel revit cc boeuf, on I'avait nourri pour la boucherie, il avail acquis de rembonpoint ; I'incision elait cicatrisee, mais il exis-tait un peu plus bas une tumeur arrondie grosse comme ie poing, veritable abces par congestion, dont le siege principal existait dans la plaie suppurante des muscles abdomiuaux et du rumen. Le proprielaire du boeuf etant decide a le vendre au boucher , s'opposa ä ce que cet abces füt ouvert ä fond : aussi 31. Cruzel se borna-t-il a une incision snperficielle.
Le maiade ayant 6t6 livre quelque temps aprös au cou-tcau , ce veterinaire fut ä meme d'examiner les parties et l'elat de cicatrisation de la panse. Du cotö de la face interne de eel organe la reunion elait entiere , les rides larges et nombreuses qui la bordaient indiquaient 1'eten-due de la perte de substance qu'avait occasioncc la plaie. La face externe de la panse adhörait aux muscles abdo-minaux ; un kyste contenant un pen de pus existait dans l't'paisseur de cette adherence ; il ötait, scion M. Cruzel, roriginc do I'abces prccite.
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PATHOLOGIE BOV1XE.
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23 Observation, ün autre boeuf recnt aussi mi coup de corno un peu ou-dessous du flanc gauche : il se forma une petite tumeur arrondie qui resta stationnaire pendant six semaines, mais eile tripla ensuite de volume.
M. Gruzel, y reconnaissaut l'existence du pus, l'in-cisa , i! en sorlit une certaine quantite m616e de quel-ques onces d'alimens en elat de decomposition , mais de möme nature que ceux contemis dans la panho. 11 y avail; eu deux divisions des parois de cet organe ; mais elles n'cxistaient plus , et i'auteur presume que leu!1 reunion avait cu lieu pendant quo le travail de la suppuration se Ibrmait sous la peau.
M. Cm/el ne cite, dit-il, ces fails que pour pronver que la panse est un reservoir douö de peu de sensibility. Je les rapporte , moi , comme un cas pathologique dont le r^sullat pent assurer le diagnostic pour les fails ä venir.
J'ai demontrö analomiquemcnt, physiologiquement et palli()logiquemeiit que les Irois premiers estomacs des ruminans n'etaient pas des organes aussi depourvus de sensibilite que quelques veterinaires l'avaicnt pense. Et contrairement ä mon assertion , M. Cruzel cite encore un boeuf atteint d'une gastro-enlerite aigue, traitee par un empirique, qui , croyant avoir affaire ä une indigestion de la panse avec durcissement des alimens, fit une large ouverture au flanc gauche pour les extraire; leqnel animal traitö ensuite par les anti-phlogisliques , guerit malgre la plaie faile au rumen pendant rexistencc de la phlegraasie. Cette guerison prouve , solon moi, les res-sources de la nature; car les details anatomiques dans lesquels je suis entre sur la vascularite et rinnervation de la panse, du rcseau et du feuillet, les csemples quo j'ai cites de leur inflammation , sapent done la theorie de M. Cruzel , theorie que j'ai dejä combattue. Je con-viendrai quo ces organes ont une sensibilite pcrccvante,
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•.t;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 256nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;P.lTnOLOGJE BOVINE.
i |.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; un pcu obluso , cc qui ötait ulile pour I'accomplisse-
mcnl des phönomenes digestifs'et spöciaux dont ils sont charges. Mais je pense aussi que leur sensibiiitö organi-• v f;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;que lie ie cede en ricn ä cclle des autres visceres, comme
le prouvent les nombreux cxemples de phlegmasie aiguc quot; ^ .#9632;;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (jne j'ai fait connnitre , ainsi que les adlierences entre
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la pause el les muscles abdominaux trouvces par M. Cruzcl lui-meme dans la premiere observation, la promptitude
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H'vilnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de la cicatrisation des plaies contuses de la pause qu'il cite
|, V #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;dans ces deux cas : phönomenes morbides qui out 6t6
;;-r-,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'ailleurs accompngnes de symptomes inflammatoires,
VffMynbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pen intenses a la verite , tels que la plenitude de Tariere /
Mnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;le malaise , la douleur locale , la diminution de l'appetit,
,pj;i;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;l'impcrfection de la rumination, etc. etc, dtoits par ce
,/.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;veterinaire.
fe-Vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Herme du liescau.
: #9632;quot; :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;On trouve dans le compte rendu des travaux de Töcole
,;VVnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'Alfort, annee scolaire 1809 et 1810 , le fait suivant:
jv. ]nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Une vaclie d'une douzaine d'annees , sacrifice pour I'ins-
ikL'tnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;truction , a ofl'erl I'exemple d'une lierniedu reseau, assez
: #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; considerable , qui, penetrant a travers le diaphragmc,
'..#9632;•nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ölail logee dans la cavile thoracique : I'ouverture qui
donnait passage äce second estomac , ötait au-dessus du
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prolongement abdominal du sternum ; eile (Halt ronde ct avait neuf centimetres de diametre ; le viscere s'avau-rait jusqu'aupres du pericarde, 6lait rnaintenu accole aux parlies environnantes par un tissu lumineux tres-abondant, et n'avait eprouve aucune alteration.
Ce deplacement ancien du reseau prouve que les Iier-nies n'influcnt en rien sur raccomplissement des fonc-lions , tant qu'il n'y a pas (Hranglement. 11 eüt öle curienx
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pourtant de raquo;'assurer si la respiration n'offrait pas quel-quos anomalies ; car la presence de cet estomac , dans le thorax , devait nuire ä la dilatation des poumons.
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PATHOLOGIE 110V1NE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;257
Dans ce cas encore, ou le röseau (Halt hors de l'in-fluence du diaphragme et des muscles abdominaux , ne lrouve-t-on pas une preuve que la contraction de la membrane charnue des estomacs et des inleslins est la puissance active et premiere qui preside ä la rumination , au passage des alimens d'un estomac dans im autre, ainsi qu'aux divers phenomenes du mouvement dans la digestion , et que les muscles pröciles ne sont qu'auxiliaires?
sect; II. — Inflammation de la Caillette et de l'Intestin gröle ( gaslro-enlerile).
L'inllammation du quatrieme estomac ou caillette des ruminans , ainsi que d'une portion plus on moins considerable de Vintestin grele, constitue la gastro-enterite des physiologistes. Cette maladie, dont quelques patho-logistes ont presque nie l'existence, n'en al pas moins reelle. Le professeur Toggia, dont ropiniori fait auto-rite , dit : laquo; L'inflammation du ventricule et des inlestins raquo; est une maladie qui atleint indistinetement tous les raquo; animaux, mais plus frequemment l'espece bovine , dans raquo; laquelle eile est d'une guerison plus dillicile a cause de raquo; la structure des organes digestifs , de la quantitts et de raquo; la quaiite des alimens qu'ils contiennent, ce qui affai-ygt; but faction des medicamens dont les eß'ets ne sont que raquo; lardivement sensibles (*) raquo;.
C'est en un mot la gaslrite et lenlerite rännies, comme l'indique le nom de gaslro-enlerile ; car les causes qui peuvent produire la gastrite ne bornent pas toujours leur influence ä restomac ; dies peuvent ötendre leur action jusque dans l'intestin grele et particulierement dans sa portion gastrique ou duodenale ; de meme l'inflammation de l'intestin peut s'ötendre jusqu'ä la caillette. Les
C) Lccons mannscrltes sur la Pathologie.
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238nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIK HOVINK-
symplomes do cotte maladie d(iiiotent souvcnt cotte extension de rinllammation de restomac ä l'intestin et de Tiü-testin a Testoinac; dans ce dernier cas surtout, elie debute par la diarrhee , les coliques, etc. , etc.; et dans le premier par I'anorexie, la soilquot;, la cephalalgie, la cha-Icur et la steheresse de la peau, mais rarement par 1c vomissement dans les herbivores ruminans. Mais si I'ex-tension dc la phlegmasie de l'un de ces visceres ä l'autre a lieu durant le cours de la maladie , les signes que nous venous d'indiqucr ne sent pas aussi tranches.
J'ai dejiii dit que cette maladie est cello qui attaque le plus frequemment I'espece bceuf; qu'elle est aussi dc toutes les affections pathoiogiques qui lui so.;it propres la plus difficile ä decrire et ä faire comiaitre d'une ma-niere lucide et positive. Ces propositions sont d'autant plus vraies que la gastrite est rarement simple , franche et döpouillee de complications, ainsi que je le prouverai plus loin. Aussi est-ce un sujet que j'aborde avec une grande circonspection.
II serait tres-important pour le diagnostic de pouvoir isoler et connailre l'ölat maladif de la caillette ou veritable estomac des ruminans, de celui du duodenum ; mais celte distinclion est fort difficile enlrc des organes dont les fonctions sont si analogues , I'innervation , la vascularite d'une origine commune , et les symptomes maladifs ä peu pres semblables. A la vöritö , beaucoup d'anatomistes ont considere -a juste titre le duodenum comme un second ventricule oü se passe la chylification; de plus cet intestin presenle dans tous les animaux une forme speciale, un renflement, une concavile, des cour-bures, qui ne permettent pas de le confondre, ni avec la caillette, ni avec le resle de Tintestin gröle, puis-qu'il en est limite et separc par les ouvertures pylori-que ct inteslinale; qu'il recoit les canaux excreteurs du pancreas et du foie, ct qne sa muqaeuse est le si^-ge d'une
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PATHOLOGIE ItOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;259
söcnHion folliculaire et perspiratoire plus abondnntc que dans le reste de l'nitestin : or, pour ces motifs et a cause de rimportance et de la spöcialile de ses l'onctions , il est difficile , dans l'etat actuel de la science du diagnostic en veterinaire , de separer la description de la gastrite de celie de ia duodenite ; nous nous croyons done autorise ä les comprendre dans le meme tableau ; toute dlsli.'ic-tion ä ce sujet serait inutile puisque ces deux maladies reclament le meme traitement. IN'ous verrons que dans le plus grand nombre de cas, les faits d'observations physio-logiques coincident avec ceux que presente l'elat palho-logique.
On s'etonnera peut-etre aussi que je ne fasse pasd'ar-ticlcs söpaies pour les maladies du reseau et celics du feuillet, avaut de decrire celles de la caillelle, mais nous manquons d'observations positives sur les maladies de ces deux visceres, si tant es'; qu'ils soient susceplibles d'etre isolement enllammes ; la science est encore en defaut since point. Cependant nous verrons plus loin que rinllam-mation du feuillet est quelqaefois une suite de celle do la panse ainsi que do celle de la caillelle , et quo la pbleg-masie de ce troisieme cstomac produit alors une complication grave par le fail du dessechement et de l'eudurcisse-ment des alimens qu'il contient et de la pression qu'il exerce alors sur la gouttiere oesopliagienue.
Pour faire connaitre d'une maniere melhodique la gastro-entörite des ruminans, j'indiquerai d'abord les causes diverses et nombreuses qui peuvent la produire , la nature de cetle inflammation, et la decrirai succes-sivement ä l'etat aigu , sur-aigu et chronique, soil simple, soil compliqaee, el sous toutes les nuances qui peuvent en rendre le diagnostic et la curation plus on moins difficiles. Ces descriptions seronl toujours appuy^es par des faits pratiques. Elles seront ensuite suivies de considerations generales sur sa marchc, ses symptomes.
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240nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIK laquo;OVINE.
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1 #9632;
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son diagnostic, son pronostic , et les diverses indications
qu'elle pent presenter.
Les causes des gastrites sonl souvent inappreciables : '* ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; leur action variable depend, dans nombre de cas, de pr6-
i^ '.'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; dispositions individuelles dont la nature echappe ä notre
f'4;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; investigation.
l0\.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Mais le plus souvent on pent en connattre I'originc.
.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;J'ai döjä dit au commencement de ce cliapitre, que le
'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;temperament lymphatique du boeuf, la structure speciale
:'-\.:.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de ses estomacs , la quantile d'alimens qu'ils peuvent
#9632; #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;contenir, le mode particulier de la digestion , sont autant
', '#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de causes predisposantes do la gastro-ent(5rite, surtout
|-;;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;dans i'etat de domesticite.
'%amp;#9632;,#9632;-#9632;'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; JJliiis il en est une multitude de detcrminantes que
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j'ai dejä signalees en partie, pages 72 et 73 , et que je dois reproduire ici avee plus do developpemcnt, pour la lucidite de ma description. Teiles sont lü cellcs qui agis-sent directement sur les villosites de la muqueuse gas-Iro-intestinale, comme les alimens , les boissons , les medicamens parmi lesquels nous rangerons les plantes acres, stimulantes, öchauffantes ; les fourrages ligneux , röfractaircs ä la digestion comme les laiches, les glaieuls, les iris, le jonc velu, les roseaux. Toutefois il ne faut pas croire , avec Cbabert, que les laiches soicnt acres et Irancliantes; ce sont tout simplement des alimens de mauvaise nature et d'une assimilation difficile. La renon-cule acre et surtout la renoncule scelörate sont d'autant plus dangereuses, qu'elles ont erü sur des terrains plus humides et dans des saisons pluvieuses. Lour usage, en vert, constitue un veritable empoisonnement; mais man-gees seches elles sont moins funestes , et ne causent quelquefois que des cnleriles , des diarrhees qui cedent aux adoucissans. Tons ces accidens ne rcparaissent plus si Ton donne aux animaux des fourrages de meilleure quaiite.
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Les colchiques sont aussi un poison ikre quo les ani-maux mangcut rarement en vert, et seulement lorsnu'ils sont presses par une faim devorante. Ces planles causent le plus ordinairement des gastro-enterites et des entöro-nephriies quelquefois morlelles.
Les lourrages mal recolles, charges de limon, de vase, rouilles, avaries et plus ou moins corrompus, que les animaux mangent dans les lemps disc-Ueux, durant Jes hivers rigoureux, ou par le fait de l'incuric ou de ia position de fortune des proprietaires , fourrages dont les effets sur la muqueuse sont d'autant plus actifs qu'ils agissent sur des animaux dont les organes sont afiaiblis par la diete et la misere : Ces alimens, dis-je , sont encore d'une digestion difficile; ils s'aecumulent dans les esto-macs , agissent lentement, produisent meme commune-ment des indigestions successives et continues ; alors il s'en degage des gaz qui metöorisent les organes digestifs et delerminent un emphyseme general ou partiel qui com-plique la gaslro-entörite d'un etat adynamique et de tumeurs crepilantes de nature gangreneuse.
Les fourrages verts provenant des prairies artificiellcs , les planles papillonnacees, ainsi que les fourrages nouvel-lement recoltes d'oü se dögage du gaz aeide carbonique meteorisent le rumen et produisent parfois des gastrites secondaires, comme j'en ai cite des exemples : j'ajouterai que si la surescitation de l'cstomac se prolonge par la continuitede l'aclion de la cause et qu'elle reagissc vive-ment sur le Systeme nerveux, la gastrile se complique d'araclinoiclite et d'etat verligineux.
Les alimens aqueux et froids, converts de rosee , de gelee blanche , ont parfois une action prompte et subite qui produit renterorrhagie ou la gangrene par exces d'in-flammalion et snrtout Tavorleraent des fcmelles. Tel est aussi l'effet de rintligeslion des eaux seleniteusesctsurtout des eaux froides provenant des puils, des sources, de la
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fönte des neiges, hues I'animal ayant chaud. Mais les eaux bourbeuses, celles qui sont corrompues et qui tien-nent suspension des döbris de vögölaux et d'insecles en putrefaction , agissent comme les fourrages corrompus ; eiles irritent et cnflamment la muqueuse gastro-intesti-nale; l'absorption du chyle qu'elles produisent, son passage dans le torrent circulatoire peuvent determiner une alteration du sang qui n'est plus m6connue de nos jours, alteration dont les effets se manifestent non-seulement sur la tunique interne du coeur etdes vaisseaux sanguins, mais encore sur les centres nerveux, d'oü I'adynamie, l'ataxie et l'ötat typhoide.
Des medicamens toniques , Stimulans , echauffans , des purgatifs intempestivement administrös, peuvent changer un simple embarras gastrique, une legere inflammation de la muqueuse de l'estomac et de I'intestin , en une gastro-anterite suraiguö grave et morteile , par la surexcitation qu'ils determinent; car les purgatifs dras-tiques ne produisent point d'evacuations alvines dans le bceuf , ils no font qu'enflammer I'intestin ; c'est a I'em-ploi des sels neutres et des purgatifs minoratifs que Ton doit avoir recours , lorsqu'il y a indication de solliciter ces evacuations.
2deg; Une temperature froide et humide , des refroidisse-mens subits de la transpiration par un vent froid et chargö d'eau , ou par une pluie abondante , la neige , la grele sont autant de causes de la gastro-entörite , sur-tout si les animaux sont soumis ä leur influence durant le travail ou le repos , quand ils sont en sueur. L'action de se coucher sur un sol humide apres un exercice fati-guant a le möme rösultat. L'habitude qu'ont les cultiva. teurs de döteler les boeufs dehors, h leur arrivee des tra-vaux, de les mener aux abreuvoirs et de les conduire de suite dans les päturages, quelque temps qu'il fasse, et dans quelque etat d'agitation et de transpiration que soient
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ces bcstiaux, en est ane cause fröquentc. Toutes ccs causes refrigörantes agissent d'abord sur la peau , donl; le reseau capillaire se laisse alors moins facilemcnt tra-verser par le sang , qui est nöcessairement refoule vers le centre. La transpiration cutanöe n'ayant plus lieu , il faut que les organes en rapport de sympathies avec la peau, tels que les membranes muqueuses, les sereuses supplöent A cetto fonction , d'oü rösultent des gnslrites , des bronchites, des pleurites , des pneumonites , des csquinancies, etc. etc., selon la predisposition individuelle. Car ces membranes intörieures, surprises par l'abord inattendu de ces nouveaux fluides, irriKes par celte congestion , s'enflamment avec d'autant plus d'in-tensite que le sujet präsente plus de reaction vitale; et si cette Auction persiste , eile determine necessaire-ment une pblogose plus ou moins intense et relative ä la vitality individuelle de l'animal malade. Des variations subites de l'atmospbere ,,du chaud au froid el du sec ti riiumidc froid, produisent !es memes effets; tandis qu'nne temperature chaude et humide pent causer des gastro-enterites en diminuant renergie vitale et produisant dans tous les tissus une mollesse remarqnable , en frappant les organes digestifs d'une atonie extreme qui rend l'elaboration des matieres alimentaires lente et impar-faile ; ces maladies prennentmeme indnbitablement alors uu caraclere nerveux et adynamique , surtout si cette constitution atmospherique persiste quelque temps.
5deg; Les gastro- anterites sont quelquefois produites par des vives impressions qui modifient et aKerent la circulation et rinncrvation , suspendent et arretent la digestion ; telles sont la frayeur causee par les eclats du tonnerre , l'attaque et merne seulement la vue d'un animal carnivore , commc le loup , qui force l'animal effrayö a une fuite rapide pour eviter un combat qui lui scrait funeste. Une operation chirurgicale ou tout autrc cause
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de douleur, ainsi qu'un travail au-dessus des forces de ranimal et ex6cut6 imm^diatement apres le repas, ou durant la rumination et la digestion, produisent les memes effets. La masse des alimens ingörös devient alors un corps (Granger qui fatigue, irrite l'estomac et les intes-tins, determine tons les accidens qui constituent I'indi-gestion et la gastrite.
4deg; Des coups , des heurts violens sur I'abdomen , peu-vent aussi causer l'inflammalion des organes digestifs. Enfin, 11 est pen de maladies un peu graves des autrcs organes qui nc se compliquent do symplomes consecutifs de gastrite, par 1c seul effet du trouble qui existe alors dans la circulation et l'innervation.
t)0 J'oubliais une cause assez fröquente de rinflamma-tion des estomacs et des intestins du bocuf, c'est la privation des alimens verts et l'affourragement continuel ou exclusif avec le foin ou la pailie , car le bceuf prefcre et exige m6me que Ton altcrne ces alimens avec des plantes ou encore des racines vcrtes et aqucuses ; il exige de meme une boisson abondante dont il puisse aisöment user. Aussi remarquc-t-on que les gastro-ent^rites sont tres-fröquentes ä la fin des hivers longs et rigoureux , durant lesqueis les bccufs sont nourris constamment ä l'etable , oil on ne leur donne quo de la pailie de seigle , de froment ou de mals, du chaume mfone et un peu de foin. La connaissance de ces vöritös pratiques , plus röpandues , plus appröcife chaque jour , a determinö beaucoup d'agriculteurs intelligens a cultiver , comme fourrage , les choux , les navcts , les raves , la pomme de terre , la betterave champßtre et des verts hätifs du printemps , de maniere qu'en toutes Saisons iis peuvent donner des alimens verts ä leurs besliaux et les alterner avec des fourrages sees; par ces sages precautions on (Svite nn grand nombre de maladies.
Cepcndant parmi les effets des causes que je viens de
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signaler, j'al eu I'occasion d'observcr quelquefois que les substances refractaires a la digestion , les alimens avariös , les purgatifs interapestivemcnt administres , bornaient souvcnt leur action ä provoquer des söcrötions plus abon-dantes de mucosiWs, en augmentant l'exalation de la villeuse et döveloppant la secrötion des follicules de Peyer et de Brunner. D'autres Ibis ces agens Stimulans agissent avec plus d'energie sur les vaisseaux capillaires sanguins; alors les mucosites evacuees sont rougies par des fila-mens et de petits caillots de sang , tandis quo dans d'autres ils developpcnt, exagerent la sensibility nerveuse , causent des douleurs atroces , des accidens graves et une gastro-enlerite suraigue , ce qui depend , comme nous venons de le dire , de la constitution individuelle. Aussi pour juger avec certitude les effets des causes nombrcu-ses qui peuvent produire rinflammation des estomacs , il faut se rappeler les divers Clemens anatomiques qui en-trent dans leur composition , et avoir egard ä la double innervation qui les met en rapport avec le centre ner-veux cörtbro-spinal , au moyen des rameaux que leur fournissent les pneumo-gastriques , et avec le centre gan-glionnaire, par ceux que leur envoient les trisplanclmi-ques. On congoit alors la possibilite des nombreuses complications des gastro-ent6ri(es et des phönomenes sympa-thiques et de concomittanccs qu'elles prteentent, sur-lout quand la cause a agi d'unc manicre forte , continue, et produit une phlegmasie suraiguö. L'importance phy-siologique des organes digestifs une fois rcconnue comme centre principal de l'^conomie animale , ainsi que l'union physiologique de tous les appareils , il devient facile d'expliquer comment les organes digestifs exercent une grande influence sur toutes les fonctions de I'economie animale , en raison de la reaction sympathique qu'il leur est facile de recevoir des autres visceres, comme de communiquer fortement les impressions qu'ils eprou-
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)
jj #9632;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;vent. On pcut möme douter qu'il y ait sur le canal
digestif une concentration de forces vitales qui les ap-pelle ä jouer un grand role dans I't'conomie et leur
.' ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;donne une grande part dans les maladies ; mais rame-
nor entierement cette puissance physiologique et pa-thoiogiquc amp; I'irritation , est, selon moi, une errcur. £st-il supposable que cette fecou^c variöle de reactions
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sympathiques que Ton observe dans les maladies depende toujours de la phlegmasie et de la rougeur de la mu-
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qucuse gastro-intestinale ? N'est-il pas , comme nous l'avons dit, des maladies, des fievres en un mot qui
; #9632; :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;affectent primitivement les centres nerveux et vasculai-
res, et que nous avons considörte comme des r^aclions göuörales , qui ont pour agens ces centres nerveux et vasculaires? Et il en r^sulte , avons-nous dit, des maladies generalcs mais qui peuvent se localiser sur tcl ou tc' apparcil, tel ou tel visccre ; alors des symptömes de gas-
' .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; triles peuvent compliquer une pneumonite, une ne-
phrlte, etc. etc., et n'etre alors qu'un accident, qu'un
raquo;•, ,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; cffet sccondaire dus ä la Sympathie , au concensus ner-
veux qui disparait avec la maladie principale et dont I'ap-
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preciation constitue la vraie science du diagnostic.
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II me reste a dire un mot sur I'indigestion ot la gas-trite que Ton confond quelquefois : I'indigestion peut etre cause ou cffet de la gastritc. Dans la m^teorisation , I'lu-digestion est essentielle. Si la m6t6orisation est suivie ou compliquöe de rinflammation de la muqucuse digestive , rindigestion est cause de la gastrite. Si rinflammation de la caillelte est primitive, comme nous en verrons des preuves , et qu'il yait ensuite meteorisation de la panse, cessation do la rumination , la gastrite ou meme rente-rife est la cause de I'indigestion qui n'est que secon-dairc.
Parmi les symptömes les plus constans de l'inflamma-tiou do la muqueuse gastro-intestinale, nous verrons
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figurer la perte de l'appötit dans tous les nnimaux, et la cessation de la rumination dans le bceuf. Nous devons considörer ce plienomene comme une sage precaution de la nature , qui previent ainsi l'ingestion d'alimens que restomac n'est point alors susceptible de chymifier ; car robservationprouve que, meme durant la convalescence, le moindre 6cart de regime produit des rcehutes funestes.
Si cette phlegrrasie est intense , on remarque que la langue semble s'etre resserree et qu'elle parait plus (Hroite, plus acöree; les papilles qui la recouvrent s'erigent et s'injectent. Cet organe rougit alors ä sa pointe , ainsi qu'ä ses bords; il est sec dans toute sa surface.
L'estomac est-il au contraire daus un lt;5tat d'atonie , ses villosites sont-elles baignöes de mucositfe glaireuses? on voit la langue large, molle , pale, recouverte d'un enduit muqueux. Cet 6tat que je considere comme un embarras gastrique que je signalerai plus loin , est accom-pagne quelquefois de la diminution ou de la perversion du goüt.
Dans certaines gastritcs intenses et graves dans les-quelles l'estomac ou la caillelte , le duodenum et le foie sontenvahis par l'inflammation , la langue est jaunc ou verditre; cette coloration s'ätend möme quelquefois ä toutes les muqueuscs apparentes.
Le vomissement, qui ne pent avoir lieu que lorsqu'il y a ballonnement primitif ou secondaire des estomacs , dönote presque toujours une irritation tres-intense ou plus commun6ment continue de la caillette , du pylore , ou encore de la gouttiere ccsophagienne ; aussi est-il constant dans la gastro-anterite chronique , et rare dans l'aiguö. Cepcndant si une partie des alimens est vomie et que l'autre passe de la caillette dans le duodenum, comme j'en citcrai un exemple , il est presumable que le siege de la phlegmasie esiste principalement dans la caillette.
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La diminution et meme la cessation de la söcrötion du lait, conslanfe dans les vaches atteintes de la gastrite , n'est quo le resultat du döplacemeat de l'action vitale de l'orgaiic s(5cr6teur , par l'effet de la phlegmasie vio-lente qui envahit la muqueuse des organes digestifs.
Enfin , les sympathies digestives exercent un si grand empire dans l'economie vivante, surtout a l'ötat patho-logiquc, que nous verrons la phlegmasie de ces visceres determiner ou un ötat de lassitude ou d'abattement, ou la prostration des forces suivant leur plus ou moins d'in-tensitt'.
Deccqneje viens d'exposer, ou presscnt que l'inflam-malion de la membrane muqueuse gaslro-intestinale , commc toute phlegmasie , peutse presenter a des degres divers; qu'ellc est surtout modillee par la puissance ner-veuse individuelle et par le plus ou moins de chaleur animale parliculierc et spöciale ; aussi est-clle moins aiguö chez les animaux cachectiques , chez ceux d'un temperament lymphatique et d'une fälble önergie vitale.
Je l'ai dit: rien de plus frequent que l'inflammation des muqueuses digestives; lä , corame dans tous les tissus , eile parait avoir principalement son siöge dans 1c reseau capillaire des organes, et le sang envahit alors des petits vaisseaux qu'il n'est pas appele ä parcourir. Gelle phlegmasie est bien evidente pour l'intestin dans la dysente-rie , maladie dans laqueile cette viileuse est fortement engorgüe; tandis que dans le cas oü cette muqueuse est inlaclc et que le tlssu cellulaire qui l'unit a la charnue est seul injec!6 , il n'y a pas une veritable inllammation, mais une simple congestion sanguine , une plethorc du Systeme vasculaire. Je ferai remarquer encore que Ton trouve souvent la muqueuse digestive dans un (Hat d'in-jeetion qu'il ue faut pas confondre avec la plogose. C'est ainsi qu'apres la moriproduite par les maladies du coeur, comme par rengouement pulmonaire qui determine
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laquo;'Hypertrophie des ventricales, il existe sur la muqucuse gastro-intestinale des slascs sanguines d'unc teinfe rongc violet, ainsi que des engorgemons fous-serenx , sous-muqueax et sous-cutanes qui feraient croire que l'ani-mal a succombe a une violente inflammation, si l'em-barras, I'entrave de la circulation n'espliquaient pas lu mecanisme de ses stases. J'ai Signale plus haut los slases lyphoides , je n'y reviendrai pas. Le vrai caractere ana-tomique de rinflammation , los lösions positives qu'ello produit sont Tinjeclion arborisee et plexueuse , la reni-tence des membranes, Texiidution ä leur surfnee.
L'innammalion peut n'elre l'qu'une simplephloyose , qui n'est; pour moi que lo premier degn; de cet acte vital, qui est aiors pen intense ; les membranes sont injectöes de teile Sorte, que Ton pent toujours suivre, sur un fond blanc , les branches, les rameaux et les petites subdivisions des vaisseaux ; les plus fines ramifications ne parviennent pas jusqu'ä la surface des membranes qui sont alors ou trop seches ou trop humides. Teile est la gastritc simple dans laquelle les proprifHes physiologiques sont legörement exallöcs , mais sans reaction ou fievre bien sensible.
2deg; L'inflammalion est ä l'elal atgu lorsqne les membranes muqtieuses sont plus injeclees que dans la phlo-gose, les globules sangains sont parvenus jusque dans les vaisseaux exhalans. Alors la surface de ccs membranes semble herissee de fiiamens Qoconneux avec secretion de lympheet de mucus. Danscecas il existe un degre .de force, une activite plus grande ajoutee amp; la phlogose qui pousse le sang dans les dernieres terminaisons des vaisseaux ; le courant des humeurs se dirige sur la surface libre des membranes, qui devient le theatre d'une nouvelle secretion , sans changemens appröciables dans la texture ou le tissu des organcs. Alors lös aeeidens, les symplömes de rinflammation sont plus apercevables et
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les propriötcs physlologiques plus exaltöes qne dans la phlogosc ; il pent y avoir encore un engorgement sanguin de la membrane et rarefaction de son tissn, sans rd'ni-tencc , ni duretö. Le sang paratt alors avoir distendu les vaisseaux et meme s'etre exlravasö dans les areoles cellu-laircs. 11 n'est plus possible de distinguer les ramifications vasculaires , ni leur direction, tout est uniforme ; la partie enflammöe ressemble ä une masse rouge et charnue.
Squot; L'inflammation ^eut 6tre suraigue; dans cet 6tat 1c tissudela membrane est fortement engorgö, la tum6-faction qui en rösulte est communöment dure et renitente. II se manifeste une exaltation extraordinaire des mouvemens vitaux , une reaction genörale proportionnee a l'ötendue et ä l'importance physiologique du tissu enflamme ; la partie souffrante devient le centre d'un travail physiologique tres-marqu6 ; la surface libre de la muqueusc est alors inegale et mamelonnöe; eile se gerce , s'excorie , suppure et voilä comment s'ctablissent des ulceres ä ces organes.
La phlogose attaque de preference les lames du tissu cellulaire sous-muqueux et les muqueuses ellcs-memes, L'inflammation aiguß envahit les memes tissus, aug-menle les secretions et ne determine jamais ni I'uloSra-tion ni surtout la gangrene , ä moins qu'll n'y ait depravation des humeurs. L'inflammation suraiguü attaque de preference les parenchymes et surtout les membranes muqueuses ; eile seule passe ä la suppuration. Cepen-dant lorsqu'elle s'accompagne d'une stase des humeurs , ou lorsque les forces vitales sont en exces ou en defaut, il s'associe ä la suppuration un (Hat gangrencux. La gangrene est surtout amp; craindre lorsque rinflammation aiguß passe h un ötat suraigu ; c'est-ä-dire lorsque le phlegmon est trop penetre de sang et que cclui-ci subit lui-meme un changemcnt dans sa composition ou dans si vita lite.
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La phlogosc d'une muqueuse peut passer ä l'ötat chro-nique; il se cr6e, dans ce cas, des matieres nouvcllcs par suite de l'organisatiou de la lymphe coagulable; de nouveaux tissus , avec ou sans analogues , se forment au milieu des organes ; il en arrive ainsi dans le cas d'in-flammation timidement combattue, ou encore dens les maladies qui affectent des bestiaux vieux, 6puises ou lymphatiques. L'inflammation suraigue, en devenant chronique , produit les ulceres, l'erosion , etc. etc.
L'inflammation des muqueusesetsurtoutde lagastro-in-testinale , produit rarernent des exsudations de lymphe coagulable ; rarernent aussi eile se termine par la suppuration, mais eile peut se termiuer par gangrene , quand une in: flammation suraiguö 6touffe les forces vitales, de sorte que la surexcitation nerveuse s'est dölruite par ses propres exces. Mais dans la muqueuse gastro-intestinale c'est l'ötat d'altöration du sang qui est une des causes puis-santes de la gangrene, ainsi qu'on l'observe dans les maladies typlioides.
La phlegmasie de cetfe muqueuse est aussi quelque-fois suivie de l'exhalation du sang , comme le prouvent les petöchies, les ecehymoses, et plus encore la transsu-dalion de ce liquide ä leur surface libre , soit que ce phenomene soit actif ou passif. Les exhalaisons actives n'ont lieu que dans les inflammations graves , quand les capillaires de la muqueuse digestive sont excitt's et dans un etat de congestion , sans que , pour qu'elle s'effectue , il y ait aueune solution de continuity , mais seulement une modification pathologiqne de celte villeuse , ainsi qu'on l'observe dans les coliques violentes ( ententes , enterorrhagie). Le sang alors s'est infiltrö , exhale, non seulement dans l'epaisseur de la muqueuse et dans le tissu ccllulaire sous-muqueux, mais il a de plus trans-smle, il s'est repandu eu couches sur la surface libre de rinlestin; il y cnveloppc les exeremens, y forme des
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caillots, öaestävacirä liquide, rutilant, ou m616 aux mucosilös sous forme de filamcns, ou de plaques mem-braneuses. Cc phenomene s'observe de preference dans les animaux jeunes, sanguins , plöthoriques. Les exhalations passives ne s'observent au contraire que sur les bestiaux vieux , affaiblis , ou douös d'un temperament lymphatique et d'une constitution debile cachectique. De ces verites pratiques il decoule cetle induction , qu'il existe qticlques rapports entre les transsudations, les exhaiaisons sanguines et la force nerveuse. C'estainsi que dans les maladies aigut-s , presque toujours accompagnees d'un elat febrile, plus ou moins continu , il semble exis-ter duns le sang un mouvement intrinseque plus rapide, qui dispose aux hemorragies , et ne pent etre aliribue ni a I'actioD lente de la nutrition , ni a la composition , ni ä la decomposition chimiques; rnais, tl men avis, ü unc influence plus prompte , plus instantanöe et plus vitale. On dirait que dans ces cas d'hömorragies le prin-cipe nerveux se mele avec le sang et entraine avec lui la vie du malade.
Apres avoir expose, formula , pcut-etre trop longue-ment, toule ma pensee sur la phlegmasie des organes digeslifs , consideree d'une maniere genera'e, je vais faire connailre successivement les diverses nuances, formes et complicalions que m'a presenle la gaslro-enlerile , seit ä Vamp;tsXaigu, soit ä l'etat chronique.
Gastro-enlerile atgue.
Getto maladie est quelqucfois simple, peu intense , et consiste dans une phlogosede lamuqueuse digestive qui se traduit par des symplomes peu alarmans et se resout sous riufluence d'un regime dietetique et d'une medication simple et facile. Tels sont les cas suivans :
i™ Observation. M. Pauleaucite , page 567 du jour-
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nal pratique de Mödecine Vötörinaire, annöe 1829 , le fait suivant : Une vache fnt conßee ä ses soins; eile avait refuse de manger eiant aux champs. laquo; Symptömes. Gaitö ordinaire, ballonncment du rumen , respiration genee et plaintive, region lombaire tres-sensible i\ la pression , cornes et oreilies chaudes, muffle sec , excrömens durs et reconverts de glaires (mucus concnite), pouls fort et accöiöre , rumination suspendue. Diagnostic. Gastro-en-terite legere, Traitement. Saignöe de sept livres environ , boissons mucilagineuses miellöes et lögerement nitrees ( 2 gros pour 13 litres de liquide ), lavemens ömolliens ; diele severe. Le lendemain matin , la vache mange sa liliere; sa respiration est libre, la möleorisa-tion lagere a disperu, la rumination a lieu commo en sanl6 ; les crottins sont encore un pen sees. On adminis-tre le reste des boissons, et on donne deux lavemens ; nourriture legere , pommes de terre cuites melees ä du son , six livres de bon foin. Le 24 , la bete est guörie; on la met un peu k la prairie, pendant une heure seu-lement; on la couvre bien raquo;•
IP Observation. Le 8 mars 1812, par nne temperature froide et seche, je fus appelö pour un jenne boeuf de labour, en bon 6tatet malade des la veille : il n'avait ni mange , ni rumine depuis quinze heures. La pause 6tait dure , pleine et s'ötait un peu ballonnöe depuis environ six heures. La constipation existait des l'origine de la maladie ; la bouche elait chaude, la langue de cou-leur rouge ä ses bords, et les muqueuses apparentes un peu injectees. La secretion de l'urine n'offrait ricn d'anor-mal. Le pouls elait legerement concentre et accelere , la respiration plus vite , I'expiration plaintive et accompa-gn6e de quelques froissemens des dents. Le muffle etait peu humeetö; les cornes et les orcillcs froides, la peau seche ; l'öpine dorsale sensible et le regard elait triste. Malgrö que la maladie se fut accrue assez rapidement
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depuis son invasion, je ne vis lü rien de bien alarmant et pronosliquai une prompte guörison. Je dus attribuer celte maladie, dans laquelie il y avait surcharge des estomacs, an regime sec, composö d'un peu de foin et de paille de seigle, d'autant plus que le fermier me dit que I'animal elait grand mangeur.
Diagnostic. Gaslrite simple et peu intense. Pronoslic. Favorable. Tra^ewenC Tisane de decoction d'orge mond6 et graincs de lin , rendue laxative par dix onces de cröme de tartre , etendue dans dix litres de liquides, donnec en cinq doses h deux heures de distance; lavemens 6mol-liens , frictions seches; usage de la couverture. Diete; le malade refuse I'eau blanche. Le 9, au matin, la md-teori-sation avait disparu , la panseetaitmemeun peu ramollie ; quelques crottins durs ötaient sortis avec les lavemens. Dix litres de la meme tisane furent donnas dans la jour-n6e ; le soir le mieux 6tait sensible , I'animal cherchait ä manger et buvait I'eau blanche tiede. Le 10 , convalescence , panades, feuilles de choux verts, eau blanche. U est remis peu ä peu ä son rögime habituel.
Ces deux faits suffisent pour caracWriser cette gastrite simple, qui est tres-fr^quente , jamais mortelle et pour laquelie je ne croyais pas la saignee nt'eessaire; mais ellc se monlrc parfois avec plus d'intensite, ainsi que je vais le prouver.
5e Observalion. Le 26 Mars 1809 , je donnai des soins ä une vache Inilier-e , agee de cinq ans, en bon (Hat et malade de la veille. Sijmplumes. Perle de l'appötit; cessation de la rumination; constipation opiniitre; bouche brülante; panse dure et pleine; ventre resserrö, un peu douloureux; respiration agitee et plaintive ; froissement des dents ; coliques frequentes manifestoes par I'anxiete , le trepignement ; pouls petit, concentre et accelere, muqueuses rouges ; peau seche adherente; polls herisses ; cornes et oreilles froides; sensibilite extremes de l'cpine
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dorsale. La cawi
ture etait froidi
geait peu depui
diminue peu ä
Diagnostic. Gs
Traiterncnt: se
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guimauves A la.
de nitrate de p
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rent la sortie t
ramollis, melös
venu , le soir, (
un demi gros d
litres de tisane
distance. Le 27
calme et parais
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graines de lin
cuisson une po
onces de sei de
pour huit litre
mens ömolliens
mangeait rumi
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I'eau blanche.
bete : son lait;
encore dure ,
6tait capricious
fin ä cet etat
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lin , dou/e om
dans un seau c
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dorsale. La cause, ne put nous etre connue; la temperature etait froide et humide; la bete (Halt triste et man-geait peu depuis quelques jours; la secretion du llaquo;it avait dimiaue pcu a peu et etait enfin entierement suspendue. Diagnostic. Gastro-enterite aiguc. Pronoslic. Douleux. Trailetnent : saignce de six Ihres a la jugulaire ; tisane mucilagineuse compos(5e d'une decoction de racines de guimauves ä laquelie j'ajoulai 8 onces de miel , 2 onces de nitrate de potasse, pour 12 litres d'eau r6duite a 8 litres par la cuisson. Lavemens emolliens qui provoque-rent la sortie d'excremens en partie durs et en parlie ramollis, melös de mucosites sanguinolentes. Je fus pr6-venu , le soir, que les coliques continuaient; je fis ajouler un demi gros d'opium que Ton fit dissoudre dans trois . litres de tisane donnes en deux doses , h une heure de distance. Le 27, on vint me dire que la bete 6lait plus calme et paraissait moins souffrir, sans qu'il y eut relil-chement du venire. Tisanne de decoction d'orge moude et graines de lin , a laquelie on ajoutait sur la fin de la cuisson une poignee de fleurs de coquelicot seches ; 8 onces de sei de Glauber et quatre cuillerees de miel , pour huit litres de tisane , a donner en deux jours ; lavemens d'molliens , eau blanche. Le 29, mieux : la malade mangeait ruminait, mais le ventre etait paresseux et les excremens durs. Le propriamp;aire la crut guörie ; il se con-tenta de donner ä sa vache des lavemens emolliens , de la nourrir avec des panades , des feuilles de choux verts et l'eau blanche. Le 5 mai j'eus occasion de revoir cette bete : son lait n'6tait revenu qu'en partie , la pause etait encore dure , les excremens rares et coiffes , l'appetit 6tait capricieux et la rumination incomplete. Pour mettre fin ä cet 6tat de convalescence, je prescrivis une tisane laxative composC'e d'une decoction d'orge et graines de lin , dou/.e onces de creme de tartre, 4 cuillerees de miel dans un seau d'eau r6duit a 10 litres, qui furent donnes
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en cinq doses et en deux jours. Chaque breuvage fut suivi de l'administration de lavemens emolliens, de frictions scches et de la promenade. Des le lendemain la vache vida beaucoup et fut parfailement relablie le 8 Mai.
Aquot; Observation. Le 29 avril d82ö , je fus appelö pour un bceuf malade des la veille. Symptdmes observes : refus des alimens ; suspension de la rumination ; pause dure et pleine; bouche brulanle , langue rouge en dessous; constipation , urines rares, plainles et froissemens ties dents ; muffle sec, piluitaire et conjonctive rouges; respiration acccieree, air expire cbaud; fievre assez intense ; pouls dur, accelerö, mais concentrö, oreilles et cornes chaudes; epine du dos sensible ; abattement. Comme le proprietaire du domaine etait avec moi , je ne pus obtenir du mi-layer aacuns renseignemens positifs sur les causes de celte gastro-enlörile aigue , mais nous pr^sumames qu'elle ölait la suite de charrois futiguans et forces que le poysan avail fail i\ son profit, et qu'il avail dcs-lors inlöret ä cacher; nous sümes seulemcnt quedepuis la veille ilavait refusö les alimens et les boissons et qu'il n'avaitpas fienle. Saignee d'environ sept livres ä lajugnlaire , tisane muci-lagineuse de decoction d'orgc monde et graines de lin , nitree et miellc-e , donnöe tiede a la dose de deux litres toules les deux hcures ; je fis ajouler dans quelques breu-vages un demi verrc d'buile d'olive. Lavemens ('molliens, frictionsseches, usagede la couverturc delaine; dieie, eau blanche, que I'animal buvait facilemcnt. Des le 28 au soir il rendit beaucoup d'excrömens noirs , fetides. meles de mucosites colorees par des lineamens sanguins ; il com-mengaä ruminer ; malgrö cela je fis conlinucr le traite-raent jusqu'au 50. Cependant des le 29 je fis donner deux panades par jour, el un pen de foin pour l'exciter ä boire I'eau blanche ; il fut remis dans les päturages le Ier mai.
Se Observation. Le 51 Janvier 1827 on m'amena a Bourbon-Vendee un boeuf, äg6 de 4 ans , en bon etat,
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malade depu: ric ; I'ayaut presenta les sation de la nature]; bou rement mote coliques asse Tariere tend mugissemem sec, muque oreilles froid^ de l'epinc do tro-inteslinal rapidement i troncs de du tude de la pa et la meteori pronoslic do deux laveme renvoyai le extreme qui avail aggftn posee de dei gommc duS des cataplasr seches suivie
Lc 2 fevr abattu , mail saignee de ci
LeG, I'a prescription sei de Glaub
Le 7, asj de tete rassi el accelere;
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malade depuis deux jours, Jc fis mcttre Taniinnl ü Tocn-ric ; I'ayant examine , apres unc iieure dc repos , il mc prösenta les symptömcs suivans: perle de l'appelit, cessation de la rumination , constipation ; urines a I't'tat nature!; bouche bruiante, langae rouge, pause dure, lege-rement möteorisöc: l'animal avait eu precedemment des coliques assez intenses; le pouis etait concentrö, accelerö . I'artere tendue ; respiration freqnentc , air expirö chaad, mugissemens plaintifs et froissemens des dents ; mulfle sec, muqueuses apparentes injectöes , yeux larmoyans , oreilies froidos , poiis herisses , peau adherente , sensibilitö de repine dorsale. Cctte inflammation de la muqucuse gas-tro-inteslinale (itait survenne apres un repas trop copieux, rapidement et furlivement pris ä un tas de feuilles et de troncsde choux verts ; eile s'etait manifesteepar la plenitude de la pause, le degout, la constipation, des coliques et la meteorisation. La gravity de la maladie rendit mon pronostic douteux. Saignee de six livres ä la jugulairc, deux lavemens emolliens. Environ deux licures apres jc renvoyai le inalade bion convert , car il faisait un I'roid extreme qui me fit blamer l'imprudence du voyage qui avait aggtavö la maladie. Je prescrivis unc tisane com-posee de decoction d'orgc et de graines do lin avec la gommc du Senegal ctle miel, des lavemens mucilagincux , des cataplasmes emolliens autour du ventre , des frictions seches suivies del'emploi de la couverture de laine.
Le 2 fevrier , je revis mon malade ; il me parut moins abattu , mais rien n'ötait change dans son etat : secondo saignee de cinq livres , möme tisane et traitement.
Le G , l'animal etait dans la meme situation; memo proscription , la saignee exceptde ; j'ajoutai seulemcnl ic sei de Glauber ä la tisane pour la rendre laxative.
Le7, aspect tranquille , regard assez vif, expression dc tote rassurante, muffle convert de rosee, pools tendu et accelere ; qnelques excremens liquides meles de muco-
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sil^s avaiont tM6 expulstis avcc les lavemcns , mais la constipatiüii persistait, ainsi que l'absencede l'appölit, la cessation tie la ruminalion et la durete du venire. Je me d^cidai, vu l'elat du pouls, h praliquer une saignSe aux thoraciques, d'oü je ne pus avoir ä peine que trois livres de sang , alors j'essnyai d'op6rer une revulsion sur la pcau pour deplacer rinflammation, en appliquant un large sina-pisme sous le ventre, en continuanl du reste le möme traitement.
Le 9 an matin je revis ce boeuf: le sinapisme avail pro-duit une large et öpaisse tumefaction , que je scarifiai et d'oü 11 s'ocouia environ deux litres de sang ; on pansa avec la graisse et {'etoupe conpöe. 11 n'existait plus de m6teori-sation , la panse mememe parut plus souple ; les lavemens avaient entraind quelques excremens mous , infects ct noirs, meles de mucosilös. L'animal avait beaucoup maigri; il ne prenait que de l'eau blanche. Mt-me traitement ; seulement jo .fis alterner les breuvages de tisane laxative , par des breuvages de lait tiede , nielö ä l'huile d'oiive.
Le 13 j'cus occasion de voir mon pauvre malade; il 6l.ait trea-l'aible el amaigri ; le pouls cependant C'tait assez ddveloppe; il avait mango un pen de bon foin , bu de i'eau blanche et avait rumine pendant quelques instans ; les excremens sorlaient en petite quantity , mais infects , noir.gt; , liquides et toujours me'ös de raucosites. On ne lui avait donne depuis deux jours que de la tisane mucilagi-neuse micliec , faute de medicamens. Je prescrivis encore quelques breuvages laxatifs precites, ainsi que les lave-raens , les frictions , etc.
Enfin , le 14 au soir il s'opera une Evacuation consid6-roble d'excremens infects et noirs , des-lors le mieux fut sensible ; l'animal fut remis avec precaution ä son regime habituel, mais il fallut le vert du prinleraps pour le rela-bür et faire disparaitre la maigrcur.
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La gastrite aigaö simple, analogue aux cinq observations auxquelles j'ai boraö mes citations, guörit toujours quand on emploie un trailement rationel; mais riniensite de l'infl.immalion , caractürisee dans les 58 , 4e et oe observation , exige imperieusement les 6vacuations sanguines et quelquefols meme I'emploi des caimans , comme dans la 3e.
Cependant', malgre la gravile de la tnaladie et la phleg-masie profonde de la muquease gastro-intestinale , 11 est des circonstances oü , en raison de la faiblesse de ranimal, reffacement.du pouls et la prosiralion des forces, la saignöe serait morteile. Nous allonsen citer un exemple:
6deg; Observation. Le 16 fßvrier 1826, on vint me e'iercher pour un bosnf, malade depuis quatre jours ; un empirique lui avait dornig du vin , de la thöriaque et des bqaiilons d'ail. II lui avait fait plusieurs incisions sur ledos. La maladie de ce bceuf, äge de4 ans, de belle race et en bon 6tat, etait manifesteee par des coliques , la constipation et enfln une legere möteorisation du rumen. Le paysan Pattrlhuait lt;!l un repas trop copieux de feuilles de choux verts mouilles par la rosfe. Etat acluel: perte de l'appelit ; cessation de la ruminalion depuis quatre jours; pause plcine, un peu meleoris(5e depuis liois jours , mais sans surcharge: constipation, urines rares, bouche brü-lante, langne ronge ä ses bords et ä sa face inferieure , muqueuses apparentes , rouges et comme filtrees; muffle sec , cornes et oreilles allernativement froides et chaudes, peau adherenle , seciie , epiue dor.so-lombaire doulou-reuse au toucher. Le pouls eiait tres-conceutre , presque efface, mais febrile et accjiere. La respiration elaitfre-quenle, Texpiration plaintive et suivie du froissement des dents. La maladie elait au quatrleme jour , l'animal dans im 6tatd'abattement extröme, presque toujours couch^ , ayant le corps replie, la tete posee sur le flanc et dans un elat de prostration des forces voisin de radynaxnie, Toutes
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ccs circonstances mo dctcrminerent ä ne point employer la saigncc. quelle qne fnt rintensit6 de rinflammalion de la maqaeupi gastro-inlestinale. Je prescrivis une tisane dc deccclion d'oige moiidc cl flc graines delin, avec addition de i onces de gomnae du Senegal et 8 onecs de sei de Glauber pour dix litres de liquide, que je fis (idulcorer avec du micl; on donnait ces breuvages tiedes, a la dose d'un Hire toutcs les heurcs ; je fis memo ajouter un pen d'huile d'ülive dans qnelques-uns d'eux.. On secondait l'action de ccs breuvages adoucissans et Icgerement laxa-tifs, par des lavemens emollicns, d'un litre chaque, pour qu'ils fusscnt absor])cs. Des bains de vapours suivis de frictions scches ötaient employös pendant le jour , tandis que pour la nuit onenvcloppait le corps dd'animal d'un calaplasmc emollient. 3o faisais tonir devant lui dc I'eaii blancbc tiede , dont il buvait qnelqnes gorgecs. Ces moyens produisirent un rclacbemcnt salutairc; et desle londemain, 17 au soir, le malade rendit, ä plusieurs reprises, plus d'un double decalitre d'excremens noirs , durs , fetides , mclcs de mucositcs ; le micnx fut sensible , la panse devint souple. Quelqnes heurcs apres le boeuf chercha h manger ct rumina; jo fis pourlant continuer la tisane et les lavemens jusqu'au lendemain soir 18; on lui donna un pcu dc foin pour l'exciter ä boirc I'eau blanche , ot 1c 19 il fut remis a son regime habitucl.
La gastro-entörite aigue simple se prösentc aussi quel-quefois avec dos tpiphenomenes (ju'd est important dc faire connailre : e'estainsi que je l'ai vue, avec tons les symplomes d'unc vive irritation do la caillelte, sc comp'i-querdu vomisscment.
7C Observation. Le 2 decembre 1811 , jc fns appele pour im veau de deux ans, malade , et qui vomtssait frcquommont dopuis deux jours. Cejeune animal , en bon etat, 6tait nourri u i'ötable de foin et de paillc ; on le mcltait quelquefois dans les paUirages qnand le temps
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etait beau ; il ötait soumis au mamp;nc rögimo quc tous les autres boeufs de la ferme, qni elaicnt nombreux; on nc s'etait spercu de rien qui fut capable de causer la maladie dont il ölait affcctö, maladie dont les symptömes (-talent devenus de plus en plus graves depuis son invasion; eile s'etait annoncec par 1c refns des alimens et des boissons , ainsi quc par l'expression d'une vive souffranec. Des Ic premier jour , la pause etait instantanöment tympanisöo , le vomissement avait cu lieu. Ce plienomene loujours precede par la möteorisation s'ötait rcnouvele fmiuem-ment depuis la survcilic ; la conslipatiou s'etait manifestee depuis le prineipe. Cependaot, malgrö le degoüt et l'anxielö extreme , le malade ruminait par boutades dans rintervalle des vomissemens. Le second jour tous les sym-tömes augmenterent; cnfin, letroisieme , ä mon arrivee, le veau avait le rumen plein , dur et ballonnö; la bouebe (jtait cbaude , rouge , la langete coloree a ses bords et pointue; il refusait opiniätrement les alimens , les boissons et ne ruminait plus; la constipation persistait, les urines etaient rares et crues; le pouls etait vito , mais petit et l'artere tendue; la respiration accüicrec et un peu genee par le ballonnement de la panse ; les yeux etaient rouges , animes; l'animal 6tait dans un clat d'agitation extreme; la peau 6tait seebe, adherente , scnsiiile . les poils berisses; l'action de pincer Tepine dorso-lombaire aurait fait lombcr le malade. 11 vomit deux fois, dovant moi, plusicurs litres d'un liquide glaireux d'une odeur aigre, mais fetide , melees de parcclles d'aümcns , partie grossierement tritures venant dc la pause , partie a I'etat cbymeux venant dc la caillette. Diagnostic, Gastrite tres-aigue avec irritation de la caillette et de la gouttiere oesophagienne. Lc vomissement etait favorisö par la metco-risation de la pansc , qui pröcödait cc symptöme on aug-mentait a son approchc. .le presumai (jue ce jeune animal avait mange quclques plantes Acres , asscz communes dans
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les bas-fonds du bocaga du Poiton, les besliaux dtant tres-friandsde plantes vertes durant I'liiver, öpoque oü elles sont rares. Pronoslic. Douieus. Trailemenl : Je parlai de faireune saignee , mais il failut y renoncer , le proprietaire aurait cru son veau mort. Tisane de decoction d'orge mondö et racines de chiendent, dans laqueils j'ajoutai du miel et mis h infuser snr la (in de la cuisson une (orte poignee de feuilles d'orangers; cette tisane fut donnee a la dosed'un litre loutes !es deux heures et versee doncement. Je fis ajoutcr trois gros d'öther sulfurique dans le premier breuvage et dans le dernier au soir ; je prescrivis beaueonp de demi-lavemens ömolliens. Dos le 5 au malin le mieux fut sensible, le ballonnement dela pause avail disparu et le vomissementeessö ; vers le soir nicrnc , le veau nsmina un peu , temoigna le desirde manger el but un psu d'eau blanche ; mais comme la pause etait encore pieine, on continua pendant deux ou trois jours les breuvages de tisane adoucissanle sans addition d'dther, ainsi que les lavemens et l'eau blanche. On aliments avec des panades et un peu de bon fein. 11 survint, des le 24, au matin , d'abondantes Evacuations d'excremens noirs , felides, en parlie durs et en partie rumoliis, meles de mueosites , qui rötablirent complötement le malade.
Enfin la gastro-enterite s'est terminöe, dans lecassui-vant. par une tumeur critique, avec d'autres circonstances fort remarquables.
8deg; Observation. Le 13 juillet 1827 , un mötayer des environs de Bourbon-Vendee vint rdclamer mes soins pour un boeuf Age de 3 ans , malade depuis la veille au soir. Ce eultivateur avait döjä perdu un autre beeuf, peu de jours auparavant, d'une maladie qui lui paraissait tout-a-fait semblable ä celle qui afiligeait en ce moment le beeuf pour lequel il venait me chercher. Un empiriqne des environs avait donnö , au premier boeuf, des mtidicamens qui, d'aprös ropiniondu paysan, avaient hAtö la mort du
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malade et l'avaient d6cid6 ä ne pas le consuKcr pour le second. Symptomes acluels: Abattement frappant, yeus tristes , rouges et larmoyans; pouls accelere , concentre ; fievre intense; respiration halelante, plaintive, avec frois-sement des dents , la Louche (Mait brülantc et secl.e , la pituita:re injectee; refus des alimens, suspension de la rumination , pause dufe , sans etre möteorisee , le ventre ,(5tait meme resscrre ; la constipation existait depuis la nuit pröcödenle , mais le malade rendait par l'aiuis des muco-sites sanguiaoleiites et beaucoup de vents felides ; les urines t'taient rares et colorees; le muffle 6tait sec et la surface du corps froide , la peau adhörente . les polls heriss6s. La prostration des forces me parut extreme dans un animal jeune , vigoureux , en bon 6lat, et malade seu-lement depuis quinze heures. J'attribuai cette gastro-entö-rite fort grave, oü. j'entrevoyais une tendance ä l'ady-namie . ä la mauvaise qnalite de l'eau que les bestiaux de laferme avaient p(gt;ur boisson journalicre , dont l'actiondö-letere etait secondöe par un vent du Midi et une tempö-ralure tres-chaude qui r(5gnait depuis plusieurs jours; aussi d'apres ces considerations mon pronostic fut-il fort douteux. Trailement: L'abattement ne me paraissait 6tre que I'effet d'une violente reaction vitale , et dans le but de prevenir un trouble plus tumultueux et plus dangereux , je pratiquai une saignöe de six livres a la jugulaire; je prescrivis des breuvages de tisane de döcoclion d'orge mondö, ä laquelle j'ajoutai lagomme du Senegal , le mlel et le nitre; eile 6tait donnee loutes les deux heures ii Is dose d'un litre et demi. Mais comme le nitrate de pofasse ne me paraissait pas süffisant pour prevenir I'adynamie , j'^tendisquatregros decamphredansquatre onces d'acetale d'ammoniaquequi furent ajoutes aux deux premiers breuvages. J'ordonnai des lavemens ^molliens aciduI6s par le vinaigre de vin , ainsi que des bains de vapeur suivis de frictionsseches, la diele, l'eau blanche. L'auimai fut mis
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iJGinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVINE.
seul dans une elable propre et aeree. Des le 14 , cc bceuf rendit beaucoup d'excrtmens noirs extremement fetidos , meles de mucosites sanguinolantes , et des-lors il fut sou-lage; je (is coiilinucr les breuvages mucilagineux nitres etles lavemens acidules. L'animal ayant ruminöet tömoi-gne desir de manger , je prescrivis des panades , quelques carottes crucs et l'eau blanche. Le i5 au soir, le metayer amena son bceuf chez moi; il paraissait gudri, mais il lui etait survenu spontanement une tumeur situee profondö-ment, dans le tissu cellulaire qui environne les ganglions lymphatiques , situes a la base de l'encolure et en avantdu scapulum; eile ögalait le volume d'un pain de deux livres, durceltres-douleureuse : fomentations emollientes. Le 16 söton au fanon , continuation des fomentations. II survint une tumour considerable au fanon ; je la scarifiai profon-dement. La tumour de l'encolure diminua de plus de moitiö ; il s'etablit au seton et aux incisions un suiiilement abundant que favorisaient les fomentations emollientes. Le 20 , la tumeur tendant ii la resolution , je la fis frictionner avec I'ongucnt mcrcuriel qui la fit disparailrc en moins de dix jours.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; f
L'eau corrompue de la marc oü s'abreuvaicnt los bes-tiaux de la ferme avait fixö monattention. Je recommandai au paysan de les mener ä un autre abreuvoir et prescrivis divers autrcs sdns hygieniques. Mais laparesse, rincuric, l'emportcrent, et dans les premiers jours do septcmbre une maladie typhoido se declara sur les'bestiaux dc cctte md'tairie , et le boeuf qui faitlesujet decette observation fut une de ses premieres victimes. Le malheureux md'tayer reconhut trop tard ses torts , puisque dans tous les environs rien de semblable ne s'ötait montr6. Trois becufs ou vaches succomberent ä cette enzootic ; vingt-sept furcnt guöris ou preservös. Nous y reviendrons plus tard.
Mais I'lnflammation de la muqueuse digestive a souvent des caracteres plus graves et se compliquc dc la surcharge
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des cstomacs par des alimens röfractaires ä la digestion , soil dans le rumen , soit dans le fouillet. J'ai cite des cas dans lesquels la gastrite avait succedö il la meleerisalion de la pause ; dans les observations suivantes, ce sera au contraire la tympanite du rumen qui compliqucra la gastrite aiguß. car la phlegmasie de ces organes suspeudant tous les phenomenes digestifs et particulierement la riimi-nation, les alimens retenus dans la pause fermenteut avec d'outant plus d'activitö que la chaleur insolite qui existe alors dans cet organe favorise 1c developpemei.t des affinity's chimiques et le degagement des gaz, C'est une veritable indigestion consecutive ; et la surcharge des estomacs depend autantdel'interruption de la rumination et des autrcs phenomenes digestifs , que do la nature des alimens , puisque, outre la plenitude do la pause, il existe quelquefois un autre phönomenc , le durcissement des alimens contenus dans le feuillet, par suite do l'extensioii de rinilammation de la caillcltc a tous les organes digestifs.
Columelle a Signale la möteorisation secondaire de la pause en parlant de rindigcslion dans le becuf (liv. 0deg;, chap. G ) laquo; et qui ne met remede ä cettc erudite et indi-raquo; gestion: le ventre s'enfle et leur vicnt grande douleur raquo; d'entrailles et de boiauls , qui les engarde de manger , raquo; les fait geindre , gemirou se plaindre et ne les laissc raquo; cstre on demourer en lieu arretes; ils se couchent ä laquo; terre , ils remucnt la tote et la queue souvent. raquo;
Le durcissement des alimens dans le feuillet cst tou-jours un accident tres-grave et quo nous avons deja signale ; il s'oppose au passage des liquides dans la cail-lette, qui tombent alors n^cessairement dans la pause , se melent aux alimens qui y sout accumules, fermenteut et produisent parfois des meleorisations considerables capa-bles de causer la mort par asphyxie ; mais clle est le plus communemeut le resulUil de rinilammation de l'apparcil
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digestif. Dans ce cas fächeux on voit la mötöorisatioii persister ainsi que la constipation; la bouche est secho, I'abdomen est tendu , le flanc droit est dur , tandis que le gauche est tympanic et soulevö. La peau fait eprouver, ä la main qui la palpe, une sensation de chalenr acre ; eile est cjllöe aux parlies sous-jacentes , les polls sont piques , lieriss^s; tout annonce nn 6tat d'inflaramation et de spasme general ; les urines sont rares et colorces. I.es boissons et les brenvages qui tombent dans la pause pro-duiserit une fluctuation que Ton rcconnait en pressant cet orgaije ä sa region inferienre; il fait absolumeut I'effet d'une oulre en partie remplie. Ce dernier signe est diag-nosüque.
Ces deux cas, surcharge de la pause ct durcissement da feuillet, qui se rapporlent A-pou-pres A ce queChnbert a impropremeut nomme indigeslion puiride simple, indigestion putride compliquee de la dureU de la panse et que M. llurtrel d'.Vrboval designe sous le litre d'indiges-tion gazeuse, sont nommes indigeslion on empansement par feu Grognier. Ce regrettable eollegue dit, page 100 de ses recherches sur le bet ail do la Ilaule-.Vuvergne : laquo; 19deg; Uue autre espece d'empansement est I'indigestion ancienne , puiride , quisurvient au bneufde travail, nourri beaucoup plus abondamment qu'il ne I'etait avant d'etre mis ä la charrue; ä ceux surtout qui se pressentde manger enlre les deux attelees, parce qu'ils savent par experience que le repas sera fort court, a ceux dont on exige du travail au-dessus de leurs forces. Cette espece d'indi-geslion est plus grave que les precedentes, parce que son siege est moius dans la panse que dans les autres estomacs et dans les inteslins. Lorsqu'elle s'accompagne de metöo-risalion , la ponction n'est qu'un palliatif; et e'est le plus souvent sans succes qu'on donne soil les toniques, soil les adoucissans , soil les purgatifs. raquo; Les fluides qui mötöo-risent alors la panse sont du gaz hydrogene carbon^ ou
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PATHOLOGIE EOVISVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;267
sulfure , que Chabert nommait putride on inflammable ; de nature septique , ils produisent qnelqnefois des emphy-semeset des Inmeurs crepilantes d'nn caractere charbon-neux et typhoide, qni presagent une mort presque cer-tainc. J'ai vu , unlaquo; fois entr'antres, cetle maladie ainsi compiiqu^echez un bceuf nourri avec dc mauvais fourrages alleres et de difficile digestion ; il eut successivement deux on trois gastrites compiiqnees de lympanite que je pus guerir ; tnais une Ires-intense qui fut accompagnee d'em-physemes enormes cmporla le malad/;. Cetlc perte sanva les antres bestianx de la ferme, en determinant le pro-prielaire !lt; nchelerdubon loin : la peur fit plus quetoutes mcs instances.
Presqne foujonrs cette maladie , que je nommerai gas-tro-enlvrite avec surcharge des eslomacs , est prOcedee d'embarras gastrique, d'indigeslion gazeuse, pen intense, qui cedent a nn traitement simple ; mais, soit que les orgaues soient mal disposes on de plus en pins affaiblis , soit mauvaise qnalile ties alimens, erreurs de regime , ou l'action de nouvelles causes occasionelles, la maladie se declare enfin avec plus d'intensitö , comme nous le verrons plus loin.
Avant d'exposcr snecessivement divers exemples de cette Yarict6 de la gastrite , je ferai remaquer , 1' que dans celle suiviede la tyrnpauite de !a pause et avec surcharge des estomacs, la saignee est rarement utile , parce que les gaz qui se degagent etant denature septique , eile pourrait en fa\oriser ^'absorption; d'aillenrs cetlc Evacuation sanguine, t'trnt essentiellemeut aifaiblissanle , ne doit etro employee que dans le principe de la maladie , dans le cas d'une vive el franche inflammation, sur des sujets jeunes , vigoureux et en bon etat, dans le but de diminuer le tumulte et les accidens qui pourraient accompagner une violente reaction fObrile. La ponction du rumen pour don-ner issue aux gaz , {'incision pour exfiaire les alimens
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2lt;j8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATiroLoaic boyink.
accutmilus sont inutileraquo; , si dies ne sont dangcreuses : dies pcuvent augmenter encore rinflammation. Pour neutraliser ct condenser ce gaz , Temploi de Tether sulfu-riquc est preferable a celui do Tammoniaque, parcc qu'il produit moins d'irritation sur les muqueuses digestives ct que je lui croisdcs proprietös anti-scptiques, que n'a pas rammoniaque. 2deg; Dans le cas de durctö dnfeuillet par le dessL'chcment des alimens , il faut etre avare do breuvages et de liquides, ou tout au moins on doit les administrer ä pctitesdoses, souvent repetees, les vcrser doucement et par gorgees. On combinera ces breuvages mucilagineux , ddayans avec I'huile d'olive ; on comptera bcaucoup plus sur les lavemens. 6molliens , les bains de vapours et les cataplasmes omolliens autour du ventre (*); enfin , un large sinapisme que Ton appliqucra sur I'abdomen , pour le scantier quand il aura produit une forte tumefaction , anya le double avantage d'une evacuation sanguine et d'une revulsion souvent salutaire.
Citons maintenant quelques exemples des cas que nous venons d'indiquer d'une manierc gönerale :
9deg; Observation. Un bordier des environs de Parllicnay vint, le 6 juin 1818 , me prior d'aller chez lui pour y voir une vache lailicre qui etait malade depuis quolque temps. 11 y avait plusieurs jours quo la bete elait degoulee , mai-
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(*)Rien n'est plus simple que ccs cataplasmes: on trempe dans une ddcoction cmollienle cliaiule un drap fie lit, ou mien x une couverture en laineque Ion pile d'unelargenr egalcä la distance du coude a la rolule; ou passed'abord sous le venire etl'on raiucne les deux bouts sur le dos pour les y fixer par des points d'aiguilles- On prend ensuite un autredrap sec pour recouvrir le mouille , pile et passe de la meine mauiere ; mais on a soin de mettie successivemenl entr'eux-deux de la paille seche qui les isoleel entrclient lacbaieur. Lanimalresteainsi enveloppe tanl que 1c cataplasme conserve une temperature assez elevee; lorsqu'on lote on a soin de friclionner 1c malade pour le seclier el on 1c rccouvre d'une couverture bien ciiauffee. Cc proedde , que fiadiquerai souvent, remplace io bain, presqne impraticable pour b.'s grands animaux.
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PATHOLOGIE BQVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2ß9
grequ'on ciit chcrcliü ä ranimcr son appölit par des ali-mens dioisis. Lo lait diminualt graducllcmcnt, los cxcrc-mens etaicnt devenns de plus cnplnsdnrs, eile avait raemc ccssö de fienter depuis deux jours , les urines eluient rares et crucs; la pause paraissait toujoursjpleine quoiqoe la Lele ne mangeAtpas; la meleorisation ne s'etait pourlant manifeslee que le o. ün empiriqne lui avait donne des remedesqui n'avaient fait qu'aggraver son mal. Je treuvai la malade lres-met6oris6e , la panse etait en outre pleine, (hire et le flaue soulevö; eile refusait tous ies alimens et les boissons; eile n'avait pas rumine depuis deux jours ; la beuche etait cbaude , seclic, la languc rouge ä solaquo; bords; le pouls ötait concentrö , accölore , mais dur et lendu ; la respiration etait genee par la meleorisation, Fexpiraüori etait plaintive ; on entendait un froissoment aigu des dents qaifatiguaitl'oule ; los yeux etaicnt rouges et larmoyans , les oreilles et les cornes froides , le muffle see et gerce , la peau adlitfrcnte et seclie ; Tepine du dos lies-sensible et la secretion du lait totalcment cessee. On ne put me donner aueuns renseignemens positifs sur les causes do cette gastro-enterite ; la bete etait bien nourrie et en assez bon etat , quoique agee de 8 ä 9 ans et ayant fait plusieurs vcaux. Quoique cette gastro-enterilc avec surcharge de la panse, füt grave et dejä ancienne , je cms pouvoir on pronostiquer fovorablement. L'indication se bornait h calmer ririfiammalion de la muqueuse des estomacs, ä delayer les alimens qui embarrassaient ces organes et a solliciter deucement leur action contractile et digestive. Jefis faire une lisanne de decoction d'orge et de racines de guimauve miellee, rendue laxative par 8 once,; de sei de Glauber , dissous dans laquo;^ Ihres de cette tisane , que je faisais donner liede , ü la dose de deux litres, toutes les trois heures. Dans l'intervalle do ces breuvages on donnait un litre de luit liede, mele avec 4 onces d'huile d'olive ; ces breuvages elaieut sui\is de lavemens ömolliens.
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On fit prendre dans la journöe , ä la maiadc , un bain de vapenrs emollientes ; eile fut ensüite bouchonnd'e et cou-vertc; on lui presenla del'eau blanche qu'ellerefusa. Le lendemain 7 , meme traltcment. Des le soir il y eut line abondanle evacnalion d'excremens durs et fetides , molös et recouverts de mticosiies ; celte defection fit disparattre la tympanile. Le 8 , les excrömens 6taient mous et pres-que li l'6tat normal, le venire assoupli, la bele beaucoup miens , I'appelit revenait , eile nimina un instant. Je supprimaides-lors tons les breuvages ; je fis donner chaqne jour nne panade , des feuillesde choux , un pen de foin et de I'eau blanche qne la bete buvait bien. On continna ce regime et les lavemcns jusqu'au 10, 6poque a laquelie la bete fut remise ä son regime habitael.
lOquot; Observation. Le 22 deccmbre 1826, un propriö-tairedeBourbon-Yendeö avait fait venir des denrces d'un domaine eloignö de cinq lieues ; les boeufs avaient ete mis au jong ct elaient partis imme.lialeraent apres un repas copieux; le temps (Hail pluvieux , lescliemins mauvais.A leur arriv6e ä la ville ces bestiaux dtaient fatigues et en sueur; cependantils resterentsur la me exposes ä un air froid et humide , durant que Ton dechargeait les voitr.res. Enfin on les renlra ä l'öcurie et Ton s'apercut que I'un d'eux ne mangeait pas et avait le venire ballonnc1. Je vis J3 malade ä six heuresdu soir. C'ötait un bceuf age* de ;gt; ans, en bon etat et d'une forte constitution; lebouvier me dit qn'il avait remarquequ'il n'avail pas rvminc'; depnis le repas du matin, t'est-a-dire clans les instans de repos comme le font les aulres boeufs; il me dil aussi que durant la route il avait fallu I'aiguillonneri II refusait les alimens etl'eau blanche; la panseötaltdure, pleine et ires-meleo-risöe; il ne fientail ni n'urinait el elait tourmentö par de vives coliques, qui le faisaient trepigner, agiler la queue ; (in eutendait de frequens borborygmes ; la bouche 6tait chaude, la langue rouge, la respiration accöleröe, la tym-
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PATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 271
panite causait une oppression avec plaintes et froissement des dents ; le pouls ötait accölerö , un peu concentre , quoique Tariere Cut tendue ; les yeux otaient saillans, animes; ragitation assez grande , les cornes et les oreilles froides. Voulant m'assurer de lY'tat de la vessie je Ic fouillai par le rectum , et la trouvai mödiocrement pleine. J'attribual cettc maladie an depart de la ferme, immödia-lement apres un rcpascopieux , la fatigue de la route ayaut suspendu les premiers piienomenes de la digestion ; enfin ä une repercussion de la transpiration culandecausöe par I'air froid , humide , auxqnels les besliaux avaient ele exposes pendant pres d'une henieapres leur arriveeü la ville. La violence de Pinflammation, la force et l'etat d'erabon-pointllu hcenf me faisant craindre une vive reaction, je me delerrninai ä faire de suite une saignee de 8 livres a une jugulaire, malgrela pleniludedes estomacs. On fridioiina le bceuf, onreuveloppa d'une couverture de laine ; je lui iis dono.er un lavement emollient; on ailminislra ensuile des breuvages de decoction liede , d'orge el de graines de lin, avec addiliou de gpnune el de miel , ä la dose d'uh lilre et demi, toules les heures; puis on frictionnait el on don-nait un lavement. Apres la troisieme dose, sur les dix heures. le bcfiuf rendit quelques excremens avec les lave-mens, il uriria el de suile la meleorisalion de lapansedispa-rul; le mieux ful sensible et le malade cberchail ä manger, il rumina memo un instant. Diele , eau blanche. Le len-demain 23 je (is dormer qualre breuvages de la meme tisane, ä trois heures de distance, suivis de lavemenset do frictions, car la pause elait encore dure; diele, eau blanche. 1! vida beaucoup et urina; le soir, je fis donner environ quatre livres de foin , qu'il devora ; il but aussi de I'eau blanche. Le 24 , le pouls (Hail ä l'etat normal , le venire libreetsouple; cependant ralimentalion fut peu copieuse, on continua I'cau blanche et les lavemens; jele renvoyai ä la campagne le 25, ou il repril sou regime ordinaire.
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He Observation. Lc 21 fevricr i817, jo fus consullo pour un vcau do deux ans, malade depuis la veillc. Ccpcndant qnelques jours avant il avail refusö de manger et cesse de ruminer, la panse s'etait un peu mölöorisöe , mais ccttc indisposition avail cede H la diete el ä quelques lavemens. Cel etal s'ötail renouvelö le 10 d'une manierc plus inquietante par le refus des alimens, la cessation de la rumination , la plenitude, la duretö du rumen; la mo-teorisation de cet estomac ne s'6tailmanifcsl6equedurant la null precedente ainsi que la constipation; la tympanitc etait considerable au moment de mon arriv(5e. Le malade avail la bouche chaude el la langue rouge ä ses bords, mais les muqueuses apparentes, quoique un peu rouges , me parurent infiltrees; le pools ötait concentrö, accölere,. I'artere petite el tendue; la respiration 6lait halclante , genöe, plaintive, avec froisscment des dents; lesoreilles ct les cornes etaient froides ; la peau etail adhercnte ct d'une chaleur acre, les polls hörisses, l'epine lombairc, sensible, le mufile (5tait sec : I'aDimal etait dans un elat de laciturnile et d'insensibilite qui, aux yeux d'un veteri-naire peu habituö ä voir ces maladies, cut eloigne toulc idee do souffrances interieures. Cel animal 6tail habitucl-lement nourri avec duchaume, de la paille de seigle el seiilcment un peu de foin avant d'etre mene a I'abrcuvoir; il etait maigre, affaibli par cc regime peu substanticl, consistant en alimens refractaires ä la digestion. Teiles Tiircnt les causes que j'assignai ä cclte gastro-enterile avec surcharge des cstomacs dont je ne desesperai pas. La jeu-ncsse du sujet, sa debilite , alnsi que I'etal d'ombarras gas-trite proscrivaierit la saignee. Dans le but de vider les cstomacs el calmer rinflammation , je prescrivis la tisane suivantc : decoction d'orge monde el de graines de lin , micllee, dans laquelle je faisais infuser deux poignees dc melisse seche. Apres (lu'elle etait retiree du feu je passai et ajoutai six ouces de sei de Glauber pour huit litres
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de liquide; eile fut donnte tiedc ä la dose d'un litre et demi foutes les deux lieures et suivie de lavemens emol-liens; on Dt prenure cliaque jour un harn de vapours, on frictionna et couvrit le malade. Dietc , eau blanche , ces moyer-s, conlinu(5s pendant trois jours, produisirent la sortie d'cxcremens durs , reconverts de mueositös et la dispairition de la tympanite; los urines devinrent plus abondanles, mais la pause etait toujours dure et pleii.e , le ventre rcsserre et l'inappetencc persistait. Je me deti-dai ä stimuler davantage les organes digestifs, et je fis ajouter ä la tisanc dejä citee quatre gros d'emetique, dont six ü sept litres furent administres en deux jours ; on em-ploya aussi des lavemens , des frictions seches, etc., etc. Ces derniers raoyens produisirent des defecations abondanles d'cxcrömens durs, noirs, infects et meles de mueo-sitfe, ä la suite desquelles le venire s'assouplit, I'appötit et la rumination reparurent; un regime consistant en pa-nades, qnelqucs feuillcs de choux, de bon l'oin et surtout l'eau blanclie, terminerenl la eure.
Ce dernier fail demontre que celle varielc de la gastro-entcrile est quelquefois tenacc et quelle se prolonge et resisle long-temps aux remedes les plus ratlonnels: prou-vons ces propositions par de nouvelles observations.
iL20 Ohservalion, Le 7 fevrier 1819, je fus demandu pour voir une vacbe malade depuis (S a 10 jours. Celle bete, agee de 5 a G ans, en bpn (5lat, nc rumiuait plus, refusait les alimens et les boissons; eile avait la bouche brülante et päteuse, la langue rouge ä ses bords; le rumen etait plcin, dur et meteorise; la constipation opiniatre et les urines rares et colonies. Elle eprouvait de temps ä autre des acces de colique assez intenses durant lesquels eile elait dans un etat d'anxiele et d'agilalion ; le pouls t'tait petit, concentrö, accelere; la respiration plaintive, op. pressee; on entendait quelques froissemens aigus des dents; le muffle etait see, les oreilles et les comes froides,
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!es poils piques, la peau scchc; les mamelles etaient M-tries cl no secrelaicnt plus da lait; la bete avait le regard sombre , avec un aballomeut sensible. Tel olait so-i etat depuis environ huit jours ; deux ou Irois guerisseurs y avaient öpuise lenr science.
Gelte varietd' de la gastro-enterite est tres-frequcnte dans le bocage, ä la fin de l'hiver ; eile est due au manque do nourriture verte ct au regime austere anxquels les bes-tiaux sont soumis; les Maiges disent alors quo I'animal est harre. 11s les tuent presque toujours par les moyens incen-diaires et les purgatifs drastiques qu'ils emploient, tels que I'aloes ct le jalab, ccs medicamens produisant I'cxlen-sion da rinflammation jusquc dans le gros intestin.
L'anciennetö de la maladie , la faiblcsse de la vache ', proscrivaient la saignee ; j'indiquai une tisahe rnucilagi-neuse et laxative, composee de decoction d'orge , racine de guimauve , sei de Glauber et miel; des lavemeos emol-licns , des bains de vapours , des frictions secbes ct la precaution do tenir la malade couverte; eau blanche, diete.
Le lendemain 8 , la vache avait rendu quelques excre-mens durs et coiffes avec les laveraens, mais la pause etait toujours meteorisec. Jc fis prendre six gros d'elher dans une fusion de flours dc tilleul miclice , que jc fis repeler 1c soir. La tisane fut conlinuec et rendue plus active par l'addition de quatrc gros d'd-metique.
Le 9 , la meteorisalion avait ccsse , la bete avait rendu plus d'uu double decalitre tl'excremens noirs, fetides et meles de mucosites; cllc chcrchait ä manger : tisane mu-cilagincuse , lavemens, can blanche, une panade. Le 10, la rumination (ütait rctablic , je permis un pcu dc loin , de l'eau blanche et supprimai toute medication. Elle fut reraise ä son regime ordinaire et la secrt-tion du lait so retablit.
iöe Observation. Le 6 mai 1824, un metayer des environs de Bourbon-Vendee vint me prior d'aller chcz
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lui pour donner des soins ä un boenf, malade depnis six; jours et pour leqael ii avait eu vainement rccours h divers mededns de betes, des environs. Cc beeuf, propre au labour , etait ago de quatre ans , de la belle lace dc Chollet. La maladic 6tait surveuue ä la suite d'un arret de transpiration causö par unc pluic froide , ranimal etanl en sueur ct revenant d'un charroi; cllc s'etait manifestee par le refus des aümens, la cessation de la rumination, la constipation et la mötöorisation. Je trouvai , outre ies symplomes que jo viens d'önoncer , la pause pleine , dare et tres-lympanisöe ; la bouche etait chaude, secho ; la langue rouge ä ses bords et en dessous; le pouls etait petit et reellere ; la respiration difficile et luctucuse , avec i'roisscinent des dents ; le muffle ötait sec et froid, la peau adhercnto et seche; le regard ötait tranquille, ä la legere dyspnee pres , il existait un calmc insidieux asscz frequent dans les maladies des betes boviues. Gette gastro-enterite avec surcharge de la pause me sembla grave , et mon pronostic fut douteux. Je prescrivis une tisane de-layantect laxative, composec de decoctions d'orgemonde, de creme de tartre , gomme du Senegal et miel; des lave-mens ömolliens , des frictions seches et fis abreuver avec dc Teau blanche. Ce traitement fut continue' jusqu'au 9 • 1c boeuf rendit quelques excr6mens ramollis par les lave-mens, sans mieux sensible. Le 10, le paysan revint me chercher ; la meteorisation avail beaucoup augments , il croyaitson bceuf perdu. Cettc tympanisation n'avait point augments la dyspnee, ni fait disparaitre le calme tröm-peur que je viens d'indiquer. J'^tendis environ nne once d'etlier sulfurique dans un litre d'eau tiede mielide, quo jc versai rapidement dans la bouche, pour qu'il parvint dans le rumen ; on frictionna le malade , on le couvrit et Ic promena au pas; le flaue s'abaissa tout-ä-coup ; l'animal eprouva de legeres coliques qui furcnt suivics de ['expulsion de vents ct d'une quantity considerable d'exemnens
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noirs et fotidcs, de consistancc inegale et meles de muco-sites ; lo miens fut subit, car tout cela sc passa devant moi et en moins d'unc heure. Jc prescrivis une tisane simple, raucilagineuse et miellec , !es lavemens et l'eau blanche. Je recommandai de soutenir le malade avec des panades ct un peu de bon foin. Le bccuf guerit an bout dc 4 ä 3 jours do regime, mais la maladie I'avait tellement maigri qu'il ne put reprendrc son embonpoint qu'aux herbes , c'est-ä-dirc en juin suivant.
M. Flammens , v(5terinaire ä Castelsarrasin , a publie une relation de cette maladie sous le titre d'Emoarras Gaslriquc. 11 a remarque qu'elle s'obscrve surtout vers la fin deThivcr, lorsquc , par une incurie qu'il Signale et blame , on n'a nourri les becufs que de pailles de cereales et de fcuilles seches de peuplier, d'ormeau , de saule, etc., etc. Cos fourrages pen nutritifs pourraient, dit ce veterinaire, ctre de quelque ulilite , meles ä d'autres alimens plus substantiels qu'eux ; mais donnes seuls, ils sont röfrac-taires ä la digestion : les feuilles d'arbres sont surtout, dit-il, difficiles a elre ruminees ; il pense aussi que ccs substances dessechent promplement les muqucuses digestives , en absorbant le produit des secretions folliculaires ct salivaires.
Los symptömes qui traduisent cet etat maiauif sont: I'ocil flxc, les conjonclives rouges et injectees, la bouche chaude ct pateuse, le grincement des dents, le degoüt, I'abatte-ment, la rumination imparfaite, la secheresse du muffle, les matieres fecales rares, avec souplesse du ventre , sans meteorisation. Plus tard, I'animal pieline, fait de conti-nuels efforts pour evacuer ses excremens et no rend que des matieres glaireuses melees a quclquesslrics sanguinolcn-tes; a cetle periode I'animal refuse toutes series d'alimens. Si ccs phenomenes persistent jusqu'au septieme ou hui-tieme jour , dit encore cc veterinaire , on remarque alors que le muffle cst reconvert d'un eiuluit noiratre ; il sur-
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vient dpres une diarrhee (elide. Symptome precurseur du developpement d'une gastro-enterite chronique, laquello amenc le marasme et la mort des le douzieme ou (juiuziemo jours. A. l'aulopsie, dit toujours M. Flammens, on trouvo la pause a demi pleine, conlcnant des raatiercs peu ou point 6!aborees , ayant une odeur infecte; le r6seau dur et presque plein d'alimens peu humcctös et ressemblant ä de la paille hacheo; le feuilletconsiderablement distendu, quoi-que contenantpeu de substances alimentaircs ; la gouttierc ojsophagienne est resserr^e ; la caillette rcnferme quelques mucositös , mais sa muqueuse est de couleur rouge fonce; les inlestins contiennent des matieres liquides, noiratres et lour muqueuse est de couleur plombee.
Traitement : Suppression des allmens präcitäs ; fumigations de baies de genievre pour exciter l'organe cutane; boissons farineuses tiedes et nitrees , lavemens ömolliens. Si ces moyens ne suffisent pas , huile de Riciu , ä la dose d'une livre, etendue dans la decoction do prunes seclies , que Ton doit repeter une seconde et meme une troisieme fois s'il en est besoin. M. Flammens se louo des effets de cette medication ; il ajoute que les boissons dölayantes secondent puissamment le remede qu'il indique, etproscrit avec raison l'emploi des excitans loniques.
Dans cette observation fort inlc-ressante nous voyons un embarras gastrique , une indigestion suivic de la gaslro-entörite qui passe promptement ä l'etat chronique, parce qu'elle altaque des animaux affaiblis par un regime peu nourrissant et meme döbilitant puisqu'il conduit au marasme.
M. Flammens insistc sur les bons effets de l'huile de Ricln, comme purgative ; je partage entierement son opinion ä cet egard.
l-l0 Observation. .Te träitai, en janvicr 1822, un beeuf adulteaffccted'unegastro-enlerite,compliqueede plenitude ctde meteorisation de la panse, et ayant beaueoup d'analogie
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avcc edle decrite dansla lle observation. Les symptömes inflammatoires cöderent ä deux saignßes et aux dölayans mucilagineux ; l'animal rcsla cnsuile pendant trois jours dons nne apyrexie complete , 'mais pendant ce temps il ne prit d'autres alimens que do I'eau blanche et nc rumina pas ; la langue elait pale et recouverte du mucosites; il fut conslipö, les urines d-taient rares et crues. Cependant le veutre nc devint ni dar , ni ballonnö. Get etat cju'au-trefois on n'eüt pas manquö do qualifier d'asthönie secon-daire , me parat dependre du söjour, dans les cryptes de l'intestin , du produit aU6r6 de leur söcrd'tion. Partant de celtc idee, je mo dd-cidai ä administrer uu medicament dent I'action put augmenter rcxhalalion de la muqueuse, la sderötion des follicules , et par consöquent faire cesscr cot (Hat d'embarras et d'atonie gaslriques. Men chois tomba sur Taloes quo j'atlminislrai comme amor ct tonique ä la dose d'une once , auquel j'ajoutai 4 gros d'emetiquc, ('•(ciulus dans 8 Hires d'une infusion concentrte d'absynthe que je fis donner en quatre prises dans deux jours; sous rhilluencc decette medication, l'appetit rovint et 1c troi-sieme jour l'animal offrait lous les signes d'une santc parfaite.
.Te dois maintenant faire connaitre quclques exeinples de gastro-entörite avec surcharge de la panse et dur-cissement des alimens dans le feuillet.
•J5e Observation. M. Pauleau rapporte dans le journal pratique de 1829 , page 550 , que le 24 fevrier il fat apnele pour donner des soins ä unc vaclie, agee de 4 ans, race normandc , qui refasait les alimens depuis deux jours et qui avait velo le 15 de ce mois. Elle ayait eu pour ailment principal des pommes de terre gelbes, melangecs avec des ballcs de ble et uu peu de son , et enfin de mau-vais foin d'eiaug. Symptömes : diminution du lait depuis deux jours ; la böte est tombce ct ne s'est pas rclcvdc depuis le meme temps; temperature du corps (51ev6e, peau
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Südic , poll pique , corncs et orcillcs froides , muffle sec, rumination suspenduc , plaintes qui deviennent plus sensibles quand on comprime I'abdomcn; meteorisation , cx-tröraites froides, bouche et rectum chauds et rouges ; ii s'echappe par Tanus des gaz infects ; pouls plein, serrö et accc'iere ; battemens de cocur tres-forts; excretions nülles. Diagnostic : Gaslro-enterite compliquee d'obstriiction du feuillet; on avait intempestivement donne ä la malade une bouteilie de vin chand sucrc4. 3Vlaquo;!7emenf .-Diete severe ; saigneede six livres aux sous-culanecs abdominales ; bois-sons mucilagiiicuses, miellecs et legerement nitrees, don-nd'cs A la quantity de deux littres toutes les heures ct suivies de demi-lavemens de decoctions do mauves. Le 25, la bete u'a rendu que peu d'alimcns durs et coifffcs; eile est toujours couchöe, nöanmoins les douleurs sont moins vives; desir de manger , pcau chaude , membrcs froids ; bouebe moins chaude, muffle moins sec; pouls petit, serr6 et accelöic1; urines abondantes ct claires: saignec dc quatre livres; memo traitcment que la veillo ; frictions de vinaigre chand snr les membrcs , sachet dc son bouilli sur les lom-bes. Le 2G au matin , la bütc cherche ä manger ; clle a ruminc; ellc ne pcut encore se rclcver. BIcmc traitcment sauf la saignec ; dietc. Le propriölaire cut I'imprudencc do donner des aiimens, que la bete mangea avee avidile , mais qui causerent des accidens graves ; meteorisation , respiration huletante , douleurs abdominales vives , peau chaude,ponls efface : lotionscmollientestiedcs sur tootle corps , exceptc la teto et 1c cou ; meme regime , meme traitement. Lc 27 au matin la bete se relevc toute sculc ; tremblement general qui disparait au moyen de frictions seclics; mieux soutena, expulsion d'une grande quantity d'excremens noiratres , coiffes , infects , urines ä I'ötat normal ; pouls bor., rumination relablie. Lc soir la vachc se leve encore ct marcbe; meme traitement (pie la vcille : can d'orgc mielife ; orge cnite comme aliment, Le 28 ,
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excr6tions abondantcs , legere diarrhöe, excremens monis fetides. M. Paulcau arrive fort heureuscment pour empe-chcr radministration d'un breuvage compost de plantcs aromaliques infusees dans 1c vin rouge, breuvage qu'avait conseiile unc commere et qui cut ete indubitablement fu-ncste. La bete fut remise avec precaution ä son regime habituel, la secretion du lait revint avec la sant(5 apres huit jours dc convalescence.
4GC Observation.. Lc 15 Janvier 1815 , un metayer des environs dc Partlienay vint me chercber pour un bocuf, age dc six ans, dc forte taille , un peumaigre, qui etait indispose depuis quelques jours ; la maladie avait pris un caractere plus grave lc 12. Je trouvai le rumen ploin, dur ct soulevant le flanc gauche , prcsque sans memorisation. Le maladc rcfusait tous les alimens et ne ruminait pas, il n'avait pas ficntc depuis la veillc ; la bouclic 6lait cliaude ct secbe , la langue allongee , rcsserree ct rouge en des-sous ; les urines claient rares ctjauncs; le pouls etait acc(i-Idrii, rartere petite et lendue; la respiration etait gen(5e , rexpiralion plaintive , aecompagnöe de froissement des dents; les muqucuscs apparentes ctaicnt injectces ; le muffie froid ct sec , les oreilles , les cornes et les membrcs ftoids; la peau adherente, secbe, cliaude, les polls börisses. L'animal lemoignait une sensibility extreme quand on pincait l'epinc dorsale ; il eiait dans nn etat dc spasmc general. La plenitude de la pause , sa durcte , I'etat d'op-pression , mc firent penser quo la surcharge du rumen etait aecompagnee de cclle du feuillet et que ces deux visceres , en repoussant le diaphragme , ctaicnt la cause deladyspnee. J'attribuai cctte gastro-enterite, ainsicom-pliquee et venue de longue main , a unc nourriture r(5-fraetaire ä la digestion , comme le chaumc , la paille de seigle , les bestiaux n'ayant durant tout riiivcr qu'une petite quantite de foin pour les faire boire. J'etais con-firrac dans mon diagnostic par la constipation, la durcte
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des eslomacs, un 6tat d'eruthismc et d'irritalion göneralc. 3e dus douter du succes du traitemcnt dans un bceuf pres-que maigre, ayant beaucoup travailiö ; je m'abstins de saigner et prescrivis une lisane mucilagineuse , composöe d'une dd'coction d'orge et de graine de lin miellöe , don-nee ä la dose d'un litre toutcs les heures et versee tres-doucement pour qu'elle put parvenir dans la cail-lette, malgrö la pression accidentelle du feuillet sur la gouttiere ajsophagienne. On devait donner de frequens lavemens 6molliens et appliquer des cataplasmcs de meme nature autour du ventre , suivis de frictions seches apres lesquelles on enveloppait l'animal d'une couverture de lainc , moyens qui devaient produire un relächement indispensable ä la eure de cette maladie. Le 15 , ötat stationnaire ; je crus meme distingucr une certaine fluctuation dans la pause , causee par quelques portions de breuvages tombdes dans cet eslomac. Je le repele, ce Symptome est pathognomonique ainsi que l'oppression et rerethisme gönöral. Je fls continuer la meme tisane ä laquelle je fis ajoutcr quatre cuillerees d'huile d'olive par dose, avec la precaution de secouer pour op6rer le melange; du reste memes moyens secondaires qui furent continues jusqu'au iquot;, öpoque oü le malade commen^a ä rendre des exerömens durs et coiflfe , ce qui m'engagea ü ne rien changer dans le traitement. Le 191a rumination s'exd'cula et le boeuf clierchait avec soin les portions de fourrages qui etaient ä sa portee. Ccpendant comme le pouls 6tait toujours concentre etaccelörö, la panse encore pleine quoique plus rarnoliie et souplc , les excr6mens marronnes et melös de mueosites, je fis continuer la tisane mucilagineuse miellee et les lavemens C'moliiens; la bete fut tenue couvertc ; on la soutint avec des panades et l'eau blanche jusqu'au 21 , (ipoque oü tous les signesde la convalescence annoncaient une guörison prochaine. Le beeuf fut des-lors remis avec management ä sou regime
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babituel, avec la piöcnution de l'abreuver d'eau blanche. GuC'iison apres 10 jours de medications et de soins.
17deg; Observation. Vn bordier de la commune do Secon-digny , pres Partbenay , vint me prier d'aller voir une de ses vacbes qui elait malade depuis quclques jours; c'etait le 23 mars 4819. Elle me presenta les phenomencs pa-tbologiques suivans: perte de I'appulit et cessation de la rumination, exislant depuis la vcille; bouche brillante , languc rouge ä sesbords, pause dure et pleine; excremcns rares ctdurs ; oppression et gone du respire , plaintcs et froisscmcnt des dents; pouls vite, un pou concentrö , artere tenduc; muffle sec, oreilles et comes froides , polls herisses ; epine du dos sensible ; mamclles fletries, secretion du lait suspendue. La bete ugeo de 7 ans , elait maigre et nourrie avec da cbaame , de la paillo et quclques poignees de foin ; eile avait eu depuis quinze jonrs deux indispositions dont les symptömes les plus saillans etaient la plenilude de la panse , le degoüt et la constipation : elles avaient cede a la diete et d des lavemens; mais depuis trois jours et surtont la vcille son elat etait devenu plus inquielant. Je pronostiquai une gaslro-enleri'te avec surcharge de la panse et du feuület; maladie qui, pour le dire une fois pour toutes, affecte plus specialeraont les bestiaux affaiblis par la gestation, le travail, on im regime peu substanliel. Je prescrivis une tisane composee d'unc decoction d'orgc, de racines de guimauve et de miel ; des lavemens ömoliiens , des bains de vapeurs et des frictions seches ; la bete tenne couverlc devait etre sou-mise a une diete severe etabreuvee d'eau blanche. Apres 4 jours de ce traitement, c'est-a-dirc le 27 , la vacbe rendit beaueoup d'excremons durs, melcs de mueosites; je sup-primai der,-lors la tisane , car la bete avait rnmine et te-rnoigne !c d6sir de manger; eile fut nourrie avec des pa-nades , de l'orge euile, un peu de foiu et de l'eau hlancbe; on lui donna des lavemens emollicns matin et soir. Eile fut compli-toment guOrie le 29.
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Nous venons de d(5ciire plusieurs variölös de la gastro-cntörite-aigue dansle bceuf; aucundes casque nous avons cMs n'ont 616 mortels , cependant un succes constant ne couronne pas toujours les efforts du praticien. La maladic cst sou vent au-dessus des ressources de l'art, surtout quand I'inflanimation est suraigue et grave , on qu'un traitcment intempcslif ou inccndiaire a aggrave la maladie et renda sa curabilitö impossible. C'est le cas assez frequent dans lequel se trouvcnt les vöterinaires qui ne sont souvtnt appel^s que lorsque les charlatans, les donneurs decon-seils, out öpuise leur prötendu savoir.
P6ur abröger mon travail, dans lequel j'ai dc'ja narrö assez de faits, je vais me borner a presenter le tableau raccourci des signes mortels de rinflammalion dc la mu-queuse digestive, et des 16sions cadaveriqucs que j'ai ob-servöes a I'autopsie.
Dans les diverses nuances graves de la phlegmasic de la muqueuse gastro-intcstinale du genre de celles que nous avons cities, si, apres deux ou trois joursd'un traitcment rationnel, la maladie loin de diminuer d'intensite fait plus tot des progres , on doit s'attendre a unc fin funestc : on voit alors le ventre se durcir , se ballonner , ou la melöorisa-lion persister; la marche du malade devenir penible et chaiicelante avec abattement et prostration des forces; la respiration devient plus fröqnente , luctucuse ct I'air expire fetide dans q\\ elques malades; le povils est dc plus en plus concentrö et accelörö , quelquelbis intermittent, irrögulier, plus tard il cst moins appreciable et il fmit par s'effacer. Le regard du becuf devient sombre et farouche; Ton apercoit des soubresauts dans les muscles et les tendons; la constipation persiste, ou il survient unediarrhöe muqueuse , noire , fetide ; les mouches s'attachent a 1'animal, sans qu'il cherchc d s'en dd'barrasser ; Tepine dorso-lombairc devient insensible ; ellc se trousse quel-([ucfois par 1c rapprochement des membres; alors I'animal
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cst dans un elat d'insensibilitö qui n'est inlcrrompu quc par quelques gömisseraens accompagnant respiration ; enfm, dans ces divers cas, on voit le malade sc couchcr ou tomber, ce qui cst rare , et mourir du 7e au 10deg; ou 12e jour. Les derniers inslans de la vie sont pr6c(5des, dans quelques bestiaux , de convulsions ou d'emissions de nia-tieres sanguinolentes par l'anus. Si encore le boeuf at-teint d'une gastro-entörite grave resle couche , la tete (Hendue et allongOe sur le sol ou repliee de cötö , conlre les cötes et le flanc , dans un etat d'insensibilitö taciturne sans que rien de ce qui l'entoure ne serable frapper ses sens, on ;doit craindre la mort , car ce signe est tres-fächeux. Je ferai remarquer ici que la reunion de tous ces signes ne s'observe pas toujours dans le meme animal.
Si au contraire ceüe maladie doit se resoudre par suite d'un traitement mölhodlque ( car je n'ai pas d'exomple oü cette affection un peu grave ait guM spontanement et d'elle-memc ), on voit l'expression de la tele et du regard devenir plus gaie , le muffle sc couvrir de rosee; la peau s'assouplit et la transpiration cutan6eserctablit;ranimal s'etend et s'alonge quand il sc leve; la respiration devient plus calmc,Iu pouls se dcveloppc; l'appulit et la rumination reviennent peu ä peu ; les defecations sont moins fetideset prennent leur aspect normal.
Pour donner une idöe assez exaetc des lisions que laissc la gastro-entörite sur les divers organcs , je vais d'abord önumerer rapidement ce que j'ai observe dans les autopsies que j'ai pu faire durant ma pratique; puis je citerai la necropsie d'un boeuf mort de rinflammation sur-aigue des organes digestifs, faite avec soin a l'ecole de Toulouse.
J'ai sou vent rencontre le rumen rcmpli d'alimcns non digörös, sees et reunis on masse ; ce qui existe surtout quand le boeuf mange encore dans le prineipe de la maladie et ne rumine pas (ce quiindique lanecessitö de la diele), tandis que dans les cas oü rappclil a cesse un peu
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fwant la rumination, la panse contient moins d'alimens apres la mort; mais s'il y a surcharge des estomacs et surtout du feuillet, cclui-cl est dur, volumineux; il a d(5prini(5 la panse ct marque la pression qu'il exercait sur eile par un enfoncement ; pression qui oblitere la gout-tiere oesophagienne , ainsi quo le prouve la presence , dans la panso , des liquides qu'a pris le bceuf durant sa maladie. Enfm les alimens accumules lentement par I'imperfection de la digestion, entre les lames de ce troisierae estomac, sont dessechös , durs, pulvorulens et forment des gäteauA qui entrainent avcc eux repithelium. J'ai souvent trouvö sur la muqueuse des trois premiers estomacs , mise ä d6-couvert oar renlevement spontanö de leur öpiderme , des traces de phlogose, des ecchymoscs et des pötöchies de coulcur rougc-violct. A cctte rougeur se joignalent l'injec-tion , l'öpaississcment ct un ramollissement peu marquö a la veritc, mais sensible. La muqueuse de la caillette et ccllc des intestins greles präsente loujours de l'injection, de repaississement avec ramollissement. Ces surfaces phlo-gosees sont disposes par plaques , ou forment des ecehy-moses plus ou moins nombreuses. Sur les diverses regions de cette muqueuse on rencontre en outre des pointilla-lions rouge-vif, dues ä riiyp(5römic de ses vülosites. Les vaisseaux capillaires so.us-muqueux sont aussi plus ou moins injectes ; j'ai trouvö parfois des exsudations sanguines dans le canal intestinal, mais plus particulierement dans le coccum et le colon , organes qui offrent d'ailleurs des lesions analogues a cellos que presentent les intestins greles. Lorsque la maladie a traine en longueur et qu'elle a durö 10, L2 jours et plus , la muqueuse presente , dans certains points , nne teinte rouge-sombre , ou des plaques violacees et d'autres d'un gris ardoisö , sur lesquelles le ra-mollissementcstplusmarquequ'aillcurs.Quelquesrougeurs hyperemiques existent quelqucfois sur la membrane peri-tonöale. Si la reaction vitale a 6X6 prompte et rapide, le
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coiiir, les gros vaisseaux et les poumons portent aussi des traces de la violence dc rindammalion. Les organes uri-aaires out rcssenti encore les efi'ets de cette vive phlogose.
Le 23 aovembre 1829 , il fut apportö i\ l'öcole royalc vetcrinaire de Toulouse le corps d'une vache, iigee dc 12 ä 13 ans , qui venail dc mourir. Le propri^'taire nous deciara quo cette vache avait mis bas son veau depuis un mois , que la parturition avait ctö naturelle et que la bele s'etait bien rctablic. Mais le lOcourant, au matin, eile refusa les alimens et cessa de ruminer , sans qu'il put assigner aucune cause i cette maladie; la pause paraissait plcinc et gonflöc, la vache öprouvait des frissons par toutc I'liabitude du corps ; scs mamellcs etaient fletries et la secretion du lait avait cessö. Le 20 , le ventre et le flaue gauche ötaient toujours plcins, rnais sans möteorisalion ; la malade cut des coliques assez violentes qui la forQaient äse coucher, ä se lever , h se rouler d'un bout a l'autre de l'ätable. Le 2!, les coliques forent moins vives et moins douloureuses, cependant les frissons existaient a des in-tcrvalles plus eloignes quo la veille , mais la vache elait abattne. Le 22 , un rnarechal , qui fut consulle , lui donna un purgatif , ce fut 1c coup dc grace; cllc mourut le 25 , ciuquieme jour do sa maladie.
Necropsic faite environ 20 heures apres la mort : les visccres reufermes dans la cavitc thoracique n'ont offert ricn dc bien remarquable , cependant le iioumon gauche contenalt deux petits depots clos , remplis dc maliere pu-rulenlc , rouge-noir , dc la capacite d'une noix et situfe pros du coeur. Abdomen : 11 exislait sur le peritoine des pointillatioDS rouges , des ecchymoses violettes assez eten-dues, ct les vaisseaux sanguinsdes organes dc la digestion etaient gorges de sang noirätre. LV;piploon offrait les memes lesioäis ainsi que le mesentere ; la pause et le feuillet con-tenaientdes alimens delayes, et la muqueuse dc ses esto-macs etait rouge-vif; mais ccllc dc lacaiilelteetaii partout
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tres-color(5e, (^paissie, parsemöe de pointillations plus lon-ciies; aux environs de son orifice pylorigue et dans une largeur egale ä coile de la main, cette muqueuse 6tait d'un rouge tres-vif et parsemöe d'ecchymoscs noires , lar-ges coininc des lentilles; les vaisseaux capillaires qui ram-pcntdtns le lissu cellulairc sous-muqueux (itaient dansun etat de congestion plus marquee aux environs du pylore. La muqueuse de l'intestin grele, examinee depuis 1c pylore et dans une longueur de 24 pieds ou 8 metres , etait sen-siblement epaissic et rolletait une couleur noire ; examinöe de pres, on voyait que cette coloration C'tait due a une quantity innombrable do petits points noirs formes par riiyperemie tres-vivedu sorametdes villositös inteslinales. Cello membrane muqueuse ötait d'aüleurs tellement ra-mollie et difiluenle , qu'elle cödait ä l'impression du doigt; cn la separaut de la membrane charoue , on voyait sa face adherentc trcs-coloree et les vaisseaux sous-muqueux injeetes et rouges. 11 existait ä la suite de cette portion de rintestin grelo, une invagination de quatre pieds, au raoins, de longueur ; l'ayant ouverte et delruite dans toute son ötenduc, il s'en cxiiala une odeur de gangrene ; eile etait epaissic , noire ; un cpanchement sanguin et noir existait entre la muqueuse et la charnue de ces parties invaginees; tout etait diffluent et il etait meme difficile d'en distingoer los diverses parties ; dans quelques points cependant ontrouvaitla muqueuse assez apparente, mais öpaissie , de couleur noir-bronzc etgaugrenüe. A partir de la terminaison de cette invagination et en se portant en arriere, cette membrane muqueuse inteslinale etait de couleur rouge vineux; ses villosites noircics par le sang qui les engorgeait, formaient des pointillations mnlti-pliöes qu'il ne fallait pas confondre avec quelques petites tumeurs md-laniques qui existaient daus toute l'etenduede l'intestin. Au fur et ä mesure que la coloration etait moins vive, cette muqueuse etait moins epaissic et moins
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ramollie; et vcrs la fin des deus; tiers antörieurs de l'inlestin grcle , ces lesions n'existaient plus dans une certaine ötendue ; raais aux environs du ccecum elles avaient la naeme iutensite, la meme coloration , les memes pointillations et une diffluencc ögale ; il existait en outre dans cette region beaucoup de petits tubcrcules crus situös dans l'epaisseur de la muqueuse , dans le tissu cellulaire sous-muqueux et entre la membrane charnue et la pöritoneale; de sortc qu'ils formaient de petites tumeurs saillantes, soit ä la face externe , soit ä la face interne de l'intestin ou libre de sa muqueuse. Ccs tubercules va-riaient en grosseur depuis le volume d'une lentille jusqu'ä eclui d'un grain de petit millet. II y existait aussi quelques pcliles tumeurs raelaniques sous-muqueuses, grosses com-me des lentilles et faisant saillie ä la surface libre de la villeuse. A cet endroit quelques ganglions mösenteriques etaient engorges, noirs et laissaient suinter en les inci-sant un liquide de cette couleur; quelques-uns conte-naient aussi des tubercules crus. La muqueuse du ccecum et du colon etait hyperömiee, coloröe en rouge-vineux, epaissie; les vaisseaux qui la parcourent etaient gorges de sang. Des arborisations admirables et nombreuses se des-sinaient ä la surface libre de cette muqueuse , qui conte-nait aussi quelques tubercules dans son epaisscur, ainsi que des petites tumeurs melaniques, oü les unes et les autres etaient cependant plus rares que dans I'intostin grele. Le ccecum presentait ä cinq pouces de sa pointe un retröcis-sement assez marque. On voyait sur la muqueuse du colon de larges ecchymoses noires qui etaient moins apparentcs dans le ccccum. La malrice et la vessie n'ont prösentö rien d'anorraal.
Les veterinaires sauront distinguer, dans ccs lesions, celles qui apparliennent a la gastro-enterite aiguü et h l'invaginatioii qui la compliquc , do celles qui, plus an-ciennes, comme les tubercules et les melanoscä, lui sont ('trangeres.
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J'indiquerai plus loin les signes diagnostiqnes du passage de la gastro-cnterite amp; l'ölat clironique.
La phlcgmasie de la muqueuse gastro-iuteslinale est quelqucfois produite par l'ingeslion de vegelaux mal-faisans , moles en diverses proportions aux fourrages verts, ou faiiant partie des alimens que Ton donne aux bestiaux dans les saisons disettenses, et quelquefois par une öconomie que p.6ccssile la pauvrete des proprtetaires. Nous ferons rertiarquer ici quo tous cos vd-getaux qui ne produisent communöment d'effets malfaisans que lorsqu'ils sont manges en vert , sont Leaucoup moins dangereux et souvent meme inoflensifs ötant fanes, sees et meles aux autres pluntes fourrageuses dont ils diminuent alors la quality nutritive et la valeur commerciale. L'aclion de ces plantes acres, astringentes et quelquefois döleteres , agit avec d'aulant plus d'önergie que la muqueuse du quatrieme estomac est tres-impressionnable dans les animaux rumi-nans, ainsi quo nous I'avons fait remarquer pag. 35 et 62.
La veritable medecine consistant pour nous dans des faits et les deductions que Ton pent en tirer , nous aliens citer des cas dans lesquels des plantes acres, stupöfiantes, veneneuses, ou rcnfermant de I'acide gallique , employees comme aliment, out produit diverses maladies des orga-nes digestifs, quand la nöcessite , la faim , out vaincu la repugnance et trompe l'inslinct des animaux.
18deg; Observation. Le 6 avril 1809, un journalier de Partlienay , qui tenait des vaclies lailieres , vint reciamer mes soins ponr une d'elles, malade de la vcille ; eile me presenta les symptomes suivans: refus des alimens , suspension de la rumination, pansedure, pleine , sans memorisation ; le ventre etait meme relracte et surtout trös-douloureux au toucber; constipation existant depuis le 5; urines rares et colorees. La secretion du lait qui avail ete moindre des le 14 au soir, se trouvait ä pen pros totale-ment suspendue; cc liquide etait meme sereux et dt^sagrea-
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bte au goüt; le pouls 6tait vite, concentrö, l'artere ten-due; la respiration 6tait acceleree, plaintive, mugissante, avec froissement des dents; laboucheetaitbrülante, rem-plie de salive visqueuse ; la langue rouge en dessous, tou-tes les muqueuses apparentes etaient injectees; les yeux saillans et humides exprimaient quelque chose de farouche ; le muffle elait sec , les oreilles et les cornes froides, la peau 6tait seche, adhörente, tout le rachis d'une sensibility extreme et la demarche chancelante. Cet homme qui 6tait pauvre nourrissait en grande partie , depuis les premiers jours du printemps, ses vaches avec des plantes coupees, ramassöes ?a et lä au bord des chemins , au pied des haies, oü se trouvaient en plus ou moins grande quan-tit6 la renoncule des pros, lacircec, laciguö, les orties, l'arum, le thlaspis si odeur d'ail, etc., etc., plantes tou-tes plus ou moins acres et vönöneuses.
Je ne pus md'connaitre l'etat de spasme general de toute l'öconomie et la vive phlegmasie de la muqueuse des esto-macs et surtout de la caillette. Je crus pourtant ne pas devoir d6sesperer de la guörison de cette vache, qui etait en assez bon 6tat et dans la vigueur de la jeunesse. Je pra-tiquai une saignöe d'environ cinq livres, au grand chagrin du proprietaire ; je prescrivis une tisane composte d'une Idgere döcoction de racines de guimauves et de graines de lin , miellee , ä laquelle j'ajoutai 2 onces de cristal mineral pour dix litres de liquide ; eile fut administree ä la dose de deux litres toutes les deux heures, versöe douce-ment et suivie de lavemens 6molliens aeidulös par le vinaigre, de frictions seches; je recommandai que Ton promenät la Mle apres l'avoir couverte; diete , eau blanche. Ces moyens ayant 6t6 continuösjusqu'au 9 , la malade se trouva mieux, eile commengait meme ä manger quel-ques feuilles de choux , du foin et a ruminer ; mais le ventre 6tait toujours dar, les exerömens mel6s de mueosi-Ws rougeätres; la bouche 6tait seche et brüla nte, le lait
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rare el le pouls encore concentre. Ccs signes d'inflamma-tion m'engagerent ä prescrire une tisane mucilagineuse et des lavemens ömolliens , quelques brcuvages de lait tiede md'Ie ü I'huile d'olive. On nourrissait avec des panades ct des pommes de tcrre cuiles. Cette medication ernployöe le 9 et le 10, produisit d'abondantes evacuations alvines et une gucrison tres-promple.
19quot; Observation. On trouve dans le cahier de fevrier 4826 , du Journal pratique , une observation de M. Leloir que son importance nous engage ä transcrire ici : laquo; 14 mai 1819; je fus appele pour donner des secours ä 12 vaches, auxquelles les feuilles et les coques encore vertes du colchique , avaient el6 donn^es la veillc comme seule nourrilure , ä la dose d'environ 4 ü 5 livres pour chaque. Je remarquai dans tous ces animaux les symptomos sui-vans : tristesse, inappetence, pesanteur dans la raarche , diminution du lait, suppression de la rumination, seche-resse du muffle, de la peau et des polls , have abondante et mousseuse; yeux enfonces , ternes, larmoyans; corps clignotant et conjonctives pales ; respiration courte et pönible, gemissemens plaintifs et frequens; douleurs cau-söes par des acces de coliques: ces vaches regardaient sou-vent leur ventre du cote gauche; il existait une diarrhöe abondante et fetidc. melee de stries de sang, ainsi que des öpreintes souvent repetees. II sortait quelquefois avec les excrcmens des mucosites noirulres et fetides; les urines etaient claires et abondantes; les oreilles, la base des cor-nes et la peau froides. Tous ces symptömes n'ont eprouvö aucun changement jusqu'au 16 ä 4 heures du matin, ou la plus vieille de ces betes, ägee de 8 ans, est morte, quoique la veille eile parüt la moins affcclee. raquo;
raquo; Necropsie. La cavite abdominale conlenait unegrande quantite de liquide roussälre. Le rumen etait rempli d'une 6norme quantite de vtigetaux parmi lesquels on remarquait des parcelles de feuilles et de coques de colchique. La
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caillette conlcnait forl peu d'alimens , moles de stries de sang : sa membrane interne epaissie, ötait de couleur lie dc vin; grattte avec le scalpel, eile presentait de peliles taches d'une couleur plus fonc^e que le reste; sa membrane externe 6tait plus rouge que dans I'etat naturel ; I'intestin grele et le colon , surtout le premier, renfermaient une maticre de la consistance de la bouillie, de couleur brune melee de stries de sang; la surface interne grattee , a pr6-sente les memes lesions que celies de la caillette. La portion flottante du colon renfermait la meme maliere, mais on ne remarquait point les petites taches dont j'ai dej;i parle. Toule la surface externe de I'intestin et l'etendue du mesenlere etaient d'un rouge violac^; le col de la vessie 6tait rouge ct gonflc. Deux autres vaches , qui out suc-combö 14 et 18 heu res apres la premiere, ont presente ä l'ouverture les memes lesions. raquo;
laquo; Ce ne fut que le dcuxieme jour que je fis adroinistrer, a tres-forte dose et en breuvage. une döcoction de graine de lin , traitement que je fis continuer jusqu'au 50 mai. Un taureau , äge de 5 ü 4 ans, et deux genisses, dont l'une avait 8 mois et l'autre 6, ayant commence ä ruminer le 6e jour, j'ordonnai pour alimens des fourrages verls de pres 6Ievcs, avec un melange de son et d'avoine; les six autres betes ne ruminerent que le 8e jour, et je leur fis donner la meme nourriture. Les dejections devinrent de moins en moins frequenles et moins liquides. Les autres fonctions se rötablirenl peu a peu . le lait fut plus abon-dant et le 12deg; jour elles se trouverent entierement r6-tablies. jgt;
20e Observation. M. Gaullet a observe l'empoisonnement de 8 vaches {recueü. cahier de fev. 1829), par les tiges du pavot-coquelicot (Papaver-Rheas. L.), dont l'action sur la muqueuse de la caillette et de I'intestin a donne lieu A une gastro-entamp;rile avec complication de symptömes nerveux et que nous aliens rapporter.
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laquo; Une maladic a fait pörir, dans le cours de sept semai-ncs, 8 vaches de la commune de Brienne-Ia-Ville ; eile se dt'clara d'abord sur deux aniraaux ä 10 ou il jours d'intervalle , en juin et juillol. Les symptomes qui se manifestaient des le premier et le deuxieme jours de la maladie ötaient döjii trös-graves; ils consistaient dans la cessation subite et presque complete de la söcrötion quot;du lait, qui 6tait s6reux , sans substance caslt;lquot;euse et buty-reuse; dans un refus de toute espece d'alimens solides; dans une soif tres-marqu6e; l'accöl^ration et la petitosse du pouls; le retroussement des flams ; la söcheresse de la peau; le hörissement des polls; un grincement frdquent des dents molaires et des convulsions pöriodiques du bas-ventre, comme elles peuvent exister dans les coliques les plus aiguCs. Apres un peu de calme , les animaux se levaient brusquement, et, la bouche remplie de salivc ecuireuse, ils se jetaient avec fureur sur les pcrsonnes qui les approchaient; ils se mordaient les membres dc devant au point d'y determiner de fortes excoriations, et de faire supposer ä beaucoup de monde , par cet ensemble dc symplomes , qu'ils etaicnt affecles de la rage. raquo;
laquo; Apres trois ou qualre jours la marcbe devenait si difficile , surtout sur les membres de derriere, qu'ä peine ces vacbes pouvaient-elles sc soutenir; elles rendaient ä cel!e epo([iie peu d'excremens solides, dessechös, mais en partie reconverts de glaires sanguinolentes; les yeux, qui ötaient vife et larmoyans , restaient souvent fixös sur les parties laterales de la region d-pigastrique ; enfin ces symptomes s'aggravaient jusqu'au Ce ou 7e jour, temps oü les malades succombaient sans dc grandes convulsions, a la suite d'un devoicment dysenlerique de 2i on 20 heures, ct apres avoir fait entendre pendant toute la maladie des mugisse-mens presque continuels.raquo;
laquo; Appell apres la mort do six des huit animaux qui succombcrent, je regrelte do no pouvoir donner ici quo les
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details de l'autopsie cadav6rique d'un seul malade. La pause etle bonnet contenaientpeu d'alimens solides, les-quels nageaientdans un liquide d'odeur alcaline; les membranes paraissaient dire dans un etat de relächement an-noncö par les plis multiplies de la tunique interne ou muqueuse. Cette tunique etait recouverte d'une humeur gluante. et sa lame (üpidermoiide ne se damp;achait pas faci-lement, au contraire dece que j'ai g6neralement remarqu6 dans les inflammations du rumen et du reseau ; du reste ccs deux premiers reservoirs n'6taient memorises ni avant ni apres la mort. Le feuillet, dont le volume 6tait de beaucoup augmente, offrait dans son interieur des malleres alimentaires durcies au dernier degrö, reprösenlant en quelquo sorte , ä cause des lames de l'organc , aulant d'ardoiscs minces qu'il y avait de compartimens particu-liers dans la cavity du viscere. Chacun de ces amas dc matieres alimentaires nc pouvait s'eulever sans qu'il en-trainät avec lui la couche epidermoide qui le recouvrait. La cailiette contenait des matieres liquides d'une odeur infecte; les intestins gr^les etaient enllammes et tres-retird's ccmme etran-desdansplusieursendroits. Les reins d'taicnt enflammös; ia' vessie remplie d'urine jaunc et t5paisse , d'une odeur fort desagreable , quoique pendant la maladie cette humeur eiit paru avoir et6 evacuee assez fr6quemment et avec les caracteres de l'urine de erudite. raquo; M. Gaullet fait remarquer que les coquelicots ne devin-rent funcstes que lorsque leur floraison 6tait passlt;5e et lor~que les capsules se formerent; alors, dit-il, ces plantes 6taient plus durcs, d'une digestion plus dilficile , et pos-sMaient sans doute des proprietes d6leteres qu'ellcs n'avaient pus auparavant. Lour abondance , dans les champs, due cette annee ä la temperature du printemps, avait engage ics particullers ä les donner comme aliment, cclt;.;ui ca\isa unc especed'epizootie, qui eveilla rattenlion de radniini^liutioii. Ce veterinaire, envoyepouren com-
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battre les effets , en arröta les progres en bannissant l'usage alimenfaire de ces pavols , et prescrivant l'eau blanchie par le son de froment el exposee a l'air, dans laquelle on faisait dissoudre quatre gros de nitre par seau d'eau; il fit nonrrir les vaches partie dans les prairies et partie ä l'etable avec le foin et la paille ; enfin, il con-seilla de donner des lavemens emolliens aux betes qui rendaient des excremens sees et enduits de mueosites. J'ai observe mi cas analogue sur uuejument, je le rappor-terai dans le Feuilleton.
Mal de brou ou mal de bois.
Nommö aussi le bouton en Poitou , il a ötö plus ou moins exaetement decrit par plusieurs auteurs ; je ne rapporterai point ici ce qu'ils en ont dit et me bornerai ä rendre le plus lucidement possible ce que j'ai observö dans cette maladie.
Les effets de cette nuance de la phlegmasie des organes digestifs se manifestent principalement sur la caillette et l'intestin ; ils s'ötendent ensuite sur les organes de la s6-cretion urinaire. Tous les veterinaires vralment observa-teurs y remarquent deux periodes bien marquees, une d'innammation , l'autre d'adynamie.
Le mal de bois regne ordinairement dans les mois d'avril et mai sur les bestiaux des fermes environnfe de forets et de bois taillis. La rarete des fourrages, surtout ä la fin des bivers rigoureux , engage les cultivateurs ä y envoyer paitre les animaux ; la se rencontrent quelques plantes printannieres dont le boeufs sont trcs-lriands, mais la petite quantite de ces berbes et surtout la fnim, les forcent ä manger les jeunes pousses et les bourgeons des arbres, principalement ceux du ebene qui sont le plus abondans et les plus dangereux: aussi cette maladie est-elle , ä cette Saison , une veritable epizootic dans les pays foresüers, comme je l'ai observe clans le bocage du Poitou.
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Je n'ai point eu occasion de la voir sur d'autres ani-maux que fespece boeuf; j'ai vu meme beaucoup de ces bcstiaux öchapper aux effets funestes de cette alimentation, telles que de vieilles vaches habituees ä son usage.
L'action funeste de eette alimentation n'est pas subite: la maladie a pkitöt une marche lente et gradute. L'inflam-malion do la muqueuse gastrite pen vive d'abord , mais prjfonde , produit un amaigrissement sensible, et qui augmenle chaque jour avec les progres de la phlegmasie et la continuation de l'action de la cause sur les organes digestifs; action qui s'etend sur la muqueuse des organes uriuaircs soit par identite de structure, ou plutot par la propri6t6 irritante ettoutespociale qu'a, sur ces organes, le principe ramp;ineux qui abondedans les bourgeons des arbres.
Quelques vöterinaires ont considörö le mal de brou comme un veritable empoisonnement, agissant ü la ma-uiere des acides concentres ; pour moi je pense que dans la premiere periode il y a inflammation par le fait de l'action irritante du principe astringent, acide et resineux sur les rauqueuses : inflammation qui, parvenue a son summum, altere les produits de la söcretioa de la villeuse digestive et les decompose ; et que de ['absorption de ces produits morbides , et de leur passage dans le sang avec le clryle, resulte I'adynamie si frappante durant la seconde periode. Pendant cette derniere, il existe reellement une alteraaon du sang et un veritable empoisonnement par absorption , ainsi que le prouvent la prostration des forces, l'abaltement, l'effaccment du pouls et l'apparition assex rare des tumeurs cbarbonneuses, que nous signalerons plus loin.
Les veterinaires physiologistes ont consider^ cette maladie comme une gastro-entöro nepbrite. Nous ne dirons rien de cette dednilion, dans laquelle on fait figurer a tort un 6piphenomene comme un caractere principal, puisque I'luimaturie n'est pas constante.
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Symplomes. lrc Periode. L'animal cst nonchalant et triste , il mange peu , flaire l'hetbe sans pailrc , ou s'il mange , il s'arrele et cessede broviler ; la rumination cst capricieuse, instantant-e et incomplete; la bouclie est brü-lante et seclie; le muffle et les levres sont quelquefois engorges ; le vcntre resserrö et dur , de frd'quentes epreintcs sont suivies de la sortie d'excremens durs et coiffes de mucositös sanguinolcntes; d'autres fois il y a constipation. On observe aussi des coliqucs avec trepigne-ment et balancement de la queue. Les urines, dont rejection est rare et penible , sont le plus souvcnt colorees , quelquefois rouges et ecumeuses; dans ce cas leur couleur uniforme indique que rinflammation a son si6ge dans les reins. Si Ton fouille l'animal, on trouve souvent la vessie pleine et dans un (Hat d'inertie qui nuit ti la sortie de rurinc, dont on determined'ailleurslepassagedans le canal de l'uretre en pressant largement et doucement ce reservoir. La söcrötion du lait d'abord diminu^e , dans les vaches, finit par se tarir entierement. J'ai vu des tau-reaux avoir de fnkpientes Erections, et des vaches Jonner des signes de chaleur; le pouls est vite, mais petit, dur et l'artere tendue ; la respiration est accolöröe, souvent plaintive , avec froissement des dents ; le muffle est sec; les cornes et les orcilles froides , la peau sechc et les polls heriss6s ; la conjonctive est constamment rouge et enflam-m6c; lapituitaire est, dans quelquesanimaux, rccouverte d'un enduit jaunätre, avec lt;5couleraent par les narines d'unc serosite de meme couleur, mais rare. J'ai aussi remar-quö, parfois, que l'anus ötait rouge et engorge; en fin la colonne epiniere est souvent voussee et les membres rap-proches sous le centre de gravity; il existe dans la region dorso-lombaire une chaleur et une sensibility remarqua-bles, quelquefois meme un embarras qui rend la locomotion penible.
quot;2deg; Periode. La maludie augmente d'intensite : les yeux
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qui sent rouges et larmoyans s'enfoncent dans les orbites; I'expression tic la töte est sombre et triste; Tanimal refuse toute espece d'aliment et ne rumine plus; le ventre se levrelte , les flancs sont tendus et durs, la constipation persiste ou il se manifeste un flux dysentörique ; 1'urine resscmblo ä du sang pur et sort avee difficult^ , coliqucs et trepignement. Le pouls devient plus frequent, plus petit et concentrö ; la respiration est toujours aceöleree et plaintive , le froid des oreilles et des cornes est glacial; des sueurs froides se manifestent sur le dos, les 6paules et les cotes ; des trevnblemens partiels existent aux jambes; la prostration des forces est extreme, l'adynamie frappante. Les muqueuscs apparentes sont violacöes, la nasale est recouverte d'une croute noirätre; la bouche est rouge-noir , brülanle, aride ; l'air expire infect. Des lors la ter-minaison funeste arrive a grand pas , le pouls s'efface ; la respiration est Mletante et l'animal fait entendre des mu-gissemens piaintifs ; il n'urine ni ne fiente plus ; ou le plus communamp;nent un flux dysent6rique infect, mu-queux et sanguinolent, amene un coliapsus mortel, et l'animal tombe, expire apres 8 , 15 ou 20 jours de maladie.
Je n'ai jamais observe ces symptömes de fureur indi-qu(5s par quelques auteurs, malgre le grand nombre de bestiaux , atteints de cette maladie , pour lesquels j'ai ete consulle; je renconlrais plus tot I'abattement adynamique que je viens de signaler.
3'ai, comme Chabert, vu, maisrareraent, des tumeurs cbarbonneuses, empbysemateuses et cnipitantes surgiraux membrcs, sous le ventre , le Uiorax , sur le dos et les lombes ; alles passaient rapidement ä l'etat gangreneux et anuonc-aient une fin prochaitie et funeste. J'ai rencontrö des aphthes dans un seul bocuf, its s'etendirent rapidement, prirent un mauvais caraclerc et furent suivis d'une prompte mort.
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Malgrö que j'aie decrit, d'une maniere generale , les lesions que l'on trouve ä l'autopsie des animaux qui out succombö ä la gastro-entörite , je crois devoir faire con-naitre celles que j'ai rencontröes dans les animaux morts du mal de brou ; elles prouvent la nature de cette ma-ladie.
Des traces d'une inflammation profonde et intense existent dans les organes digestifs ; le rinnen , le reseau , le feuillet contiennent des alimens durcis et desseches, entrainant l'epithölium , et iaissant a decouvert la mu-queuse qui est parfois seche et parcheminöe, communö-ment rouge et lie de vin , avec des plaques gris ardoisö. La caillette est toujours relrecie ; sa muqueuse epaissie, offre des taches lie de vin, ou il existe un ramoüissement sensible. La villeusc des intestins gröles, du coneum et du colon präsente aussi des surfaces infiltrees, öpaissies, oü eile se döchire facilement. Ces surfaces ramollies reflö-tent tantöt une couleurlie de vin, tantot une teintegris ardoisö. On trouve dans ces visceres du sang exhale sur la muqueuse, mele de mueosites et entourant de petites masses d'excremens. Les vaisseaux du mösentere sont gorges de sang noir , ainsi que les ganglions lymphatiques ; des pötechies noires couvrent l'^piploon et le peritoine parietal et viscöral ; la rate est souvent molle, diffluente, gorgee de sang noir et liquide ; le foie toujours volumi-neux est quelquefois decolore , d'autres fois ramolii; les reins sont liypertrophtes de couleur rouge-noir et tres-ramollis ; les membranes de la vessie cpaissies , sa muqueuse rouge-cramoisi ä son fond; cc reservoir contient un peu d'urine coloree , fetide et meiee de sang. Les poumons sont recouverls de larges ecehymoses ; si on les incise, il en dccoule un sang noir , liquide, mele de bulles d'air ; le coeur est ramolii, violace et contient du sang partic coagule, parlie liquide , quelquefois des masses jaunes et iibrineuses. J'ai Irouvö les möninges et le
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plexus choroTde tres-injeetös dans unc jeunc vache et un taurcau.
Le mal de brou on de bois est done övidemment du ä raction irritanle sur les muqueuses digestive et urinaire de l'acide galiiquc, des principes astringens et resineux que contiennent les jeuncs pousscs et les bourgeons des arbres forestiers; on accuse aussi les pousscs du genista linctoria. Ce qu'il y a de positif e'est que je ne I'ai observd' que sur les boeufs et vaches a qui on laisse parcourir , durant le printemps , les forets et les tailiis. Cos animaux nourris pendant l'hiver de chaume , de paille et d'une pelile ration de foin, se jettent avec avidite sur les pousses des arbres, les forets ne leur offrant alors que pen de plantes fourrageres, melees de renonculcs ct d'anemones des bols. L'action funeste de cette alimentation est , comme je I'ai dit, lente ; ce n'est que la continuity de ce genre de nourriture qui provoque rinflammation des orga-nes digestifs et urinaires; aussi n'est-ce qu'apres 15 ou 20 jours do son usage que ses mauvais cffels se manifestcnt dans le plus grand nombre d'animaux ; car il en est qui en usent impunement, surtont les vieilles vaclies des pau-vres bordiers , accoutumöes ä vivre de tonles sortes d'ali-mens et comme on dit rompnes ä la misere.
Diagnostic. Cetle variete de la gastro-ciitürile se rc-connait surtont ä la retraction du ventre , la durete des flaues , les epreintes , le flux dysenlerique , la rarcte ct la coloration des urines, rerethisme general ; le vous-sement du dos et le rasseinblemcat des quatre membres; enfin, la saisqn, la localile, le genre de nourriture snfli-sent pour eviler toute erreur dans ce ens.
Pronostic. Le mal de bois est guciissablo , par un Irai-tement rationnel, ä son premier degre; il est plus grave dans un temps plus avance , et toujours mortel quand radyuamie est evidente.
TiaikmeiU. Gelte maladie altaquaut presque toujours
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beaucoup d'anirnaux a la fois ct ayant un caraclere (ipi-zootique, ilest utilede diviser les animaux en trois classes, sans que pour cela il y ait nöcessitö de les seporer, car eile n'est point contagieuse. La premiere cat^goiie com-prendra les animaux qui ont 6t6 exposes ü l'acticn de la cause , mais qui ne sont point encore malades; la deuxicme, ceux dans la premiere periode de la maladie; enQn la troisieme, les bestiaux dans lesquels la ma!adie est a sa seconde periode.
La premiere indication est de faire cesser l'aclion de la cause, en retirant les animaux des forets et bois taillis; de les mettre pailre dans les champs, ou de les tenir ä l'elable , jusqu'A ce que l'lierbe des puturages ait poussö et que la feuillaison des arbres soit parfaile ; car ä cello 6poque l'aclion des pousses des arbres est beaucoup moins malfaisante. Le velerinaire convaincra aisement leproprie-taire de la nöcessitö de cette mesure; son influence morale doit surmonter rempire de l'habitude. II lui est facile de prouver malhemaliqucment qu'il y a plus de benöfice ä achetcr quelques quintaux dc foin , qu'ä perdre un seul animal. II agira d'ailleurs suivant les localites et les res-sources qu'il aura ä sa disposition.
lre Calcgorie. — Traitement prdservatif. Saignee ü la jugulairc , proportionnee ä la force, a Tage des animaux, mais que je proscrivais pour les vaches vieilles et maigres et pour les becufs faibles et fameliques. Eau blanche pour unique boisson , dut-on la faire prendre avec la corne ä ceux i qui eile repugnerait; pommes de terre , orge, cuites pour nourriture, ainsi que des feuillcs de choux, l'herbe des champs, le vert hatif, le bon foin. Si quelques animaux avaient la peau seche, le poll herisse , si les excr^mens etaient durs , raarronnes, je faisais donner quelques lavemens. Trois ä qualre jours de ces soins suffi-salent pour u'avoir plus aucune craintc.
2e CaUgorte, — Traitementcuratif. Ire Periode de la
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maladie. Cette (üpoque 6lant celle de rinflamnoation , j'ai toujours eu ä me föliciter d'avoir dcbutö par la saignee a la jugulaire (il moins qu'il n'y eüt faiblesse marquöe), que je reiterais le lendemain aus thoraciques si le pouls ne se developpait pas et si les symptomes de phlegmasic per-sislaient. Je prescrivais Pemploi alternatif de breuvages mucilagincux composes de decoction de graines de lin ou de racines de guimauve, ou d'orge monde avec addition de micl, et ceux de lait mel6 avec l'huile d'olive. Je fai-sais donner fröquemment des demi-lavemens emolliens, injectes doucement et avec pröcaution pour ne pas irriter le rectum, eviter lenr rejet trop prompt et pour faciliter l'absorption d'une partie du liquide. Les bains de vapeurs, les frictions seches , l'usage de la couverture de laine, l'application de cataplasmes emolliens sur les lombes sont d'excellens auxiliaires. La diete, l'eau blanche, des pana-des, composaientle regime. Sous l'influence de ces moycns j'ai constamment röussi ä guerir les bestiaux confies ä mes soins.
Le sei de nitre, remede banal entre les mains de beau-coup de veterinaires, ne peut qu'etre fnneste dans la lre periode de cette maladie ; il doit nöcessairement augmenter rinflammalion existante dans les organes urinaires, dont il est un irritant special.
Je me bornerai ä citcr trois observations a l'appui du traitement que j'indique.
22e Observation. Le 30 mal 1808 , un metayer de la commune de Chichö , pres Parthenay, ayant plusieurs boeufs atteints du mal de bois, me fit appeler; ces anirnaux avaient pacage depuis plusieurs jours dans un taillis dependant de sa forme. J'arrivai et trouvai huit ä dix boeufs plus ou moins malades; tous furent saignes, sept furent gueris par cette Evacuation sanguine, la diete et quelques lave-mens; mais trois dans un Etat plus grave et prEsentant les symptomes suivans, exigerent une medication plus
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active : perte de l'appötit et cessation de la rumination; bouche brülante, ventre retrousse, flaues cordös et durs; constipation opinidlre , epreintes fröquentes suivies de la sortie du mucus öciimeux et sanguinolent; urines colo-r6es et sorlant avec une difficultö douloureuse ; pouls petit , concentre et accelerö ; respiration fröquente et plaintive; muffle sec, oreiiles et cornesfroides; muqueuses apparenles injectöes ; peau seche, adherente , poils heris-sös , öpine dorsale doloureuse et un peu voussee.
Je ne desesperai d'aucun; je ne fus oblige de röiterer la saignee que sur un seul, et la maladie ceda ä la tisane mucilagineuse de döcoction de graines de lin et racines de mauves, miellee , ä des breuvages de lait tiede mölö ä l'huile d'olive , aux lavemeus ömolliens, aux frictions seches. L'eau blanche et les panades furent la seule nour-riture que je permis jusqu'ä la convalescence. Le traite-ment du beeuf le plus malade ne dura que quatre jours.
Tous les animaux de la ferme furent, des mou arrivöe, relirös des bois et conduits dans les champs oü l'herbe commencait A etre assez abondantc.
2oe Observation. Le 27 mai 1814, un mötayer de la commune de Vouhe, pres Partbenay, eut quatre beeufs et trois veaux atteints du mal de brou , ä la suite de la depaissance dans des bois oü ils avaient mange de jeunes pousses de clique, faute d'autre nourriture. Tous etaient dans la premiere pöriode de la maladle , et souffraient depuis deux ou trois jours. J'observai les phönomenes sui-vans : dögoüt, suspension de la rumination , ventre le-vretö et dur , anus tumefiö, epreintes suivies de la sortie de quelques exeremens durcis et coiffes; bouche brülanle et seche , muqueuses apparentes rouges, yeux larmoyans, chassieux, regard triste et abatlu ; pouls vite , petit et serrö; muffle sec, gerce; 16ger flux'de mueositös jaunätres par les narines ; respiration un peu genöe , fr^quente et plaintive , froissement des dents; sensibilitö extröme de
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lY'pinc dorsale qui etait voussee. Les urines etaient rares, colorees et sortaieiit avec peine.
Cinq des plus vigoureux furent saignes ä la jugulaire ; je m'abslins de ce moyen dans un boeuf et un veau mai-gres. Je prescrivis une tisane mucilagineuse miellee , ä laquelle je faisais ajouter l'huile d'olive ; des lavemens emoliiens et des calaplasmes de mcme nature sur les reins. Apres deux jours de ce traitement je fus oblig6 de reiturer la saignöe aux thoraciques sur trois malades. On conlinua l'usage de la tisane mucilagineuse , a laquelle on ajoutait la gomme , le miel et on retrancha l'huile; des bains de vapeurs, des lavemens ömollieus guörirent cnfin les sept bestiaux malades.
Le rögime consistait en des panades et l'cau blanche. On retira des bois tous les autres beeufs et vaches de la forme et la maladie ne lit pas de nouvelles victimes.
24e Ohservaiion. Le 20 mai 1818, un formier de la commune de la Fernere, en Parthenay , vint reclamer mes soins pour plusieurs bestiaux qu'il soupconnait atta-quösdu mal de bois. La metairie qu'il exploitait, situee dans une vastc lande , avoisinait une foret et etait entouröe de bois taillis , essence de clieue et chätaigniers. Tous les ans , le mal de brou alteignait quelques boeufs et vaches, mais d'une maniere peu grave ; il suffisait de les relirer des bois , de leur donner quelques lavemens (imolliens et de les abreuver d'eau blanche, pour que tous les aeeidens disparussent. Cetle ann6e cette maladie s'6lait montree grave et alarmante; je trouvai a mon arrivöe dix boeufs, vaches et veaux qui en etaisnt affeetös depuis environ huit jours, et sur lesquels on avait inutilement employe les moyens que je viens de citer. Neuf de ces animaux ötaient dans un etat ä-peu-pres semblable ä celui que j'ai döpeint dans les deux observations preeödentes et la möme medication les rendit ä la santö.
Mais un seul boeuf, äg6 de quatre ä cinq ans, en bon
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etat, ötait plus gravement atteint : parvenu au sixieme jour de la maladie, il refusait tous les alimens, mcme I'eau blanche , et n'avait pas rumine depuis cinq jours. Blotti dans ratable , le dos voussc, les quatre membres rassemblös, il avait les yeux rouges, chassieux , enfoncös ; son regard exprimait une atteinte profonde; sa bouche 6lait chaude, rouge et seche; les levres enfleelaquo; ainsl que l'anus; l'abdomen retracte et dur. Atteint d'sinc constipation opiniätre , de fröquentes coliques , d'epreinles douloureuses, il etait encore tourmentö par la difficiilte d'6vacuer une urine rouge et mousseuse. Son pouls etuit accelöre , petit, avec tension de Tariere ; sa respiration fröquente , plaintive , avec froissement aigu des dents.
On s'etait bornö ä lui faire prendre quelques bouteilles de lait, et on lui avait donnö des lavemens 6moIliens.
Comme nul signe d'adynamie n'existait, j'eus l'espoir de le guerir : saignöe de six livres ä la jugulaire, cata-plasmes emolliens enveloppant tout le corps, suivis de frictions seches et de l'usage de la couverture de laine; breuvages mucilagineux , ödulcores par la gomme et le miel, demi-lavemens emolliens frequemment röpötes; eau blanche tiede donnee avec la corne.
Le 21 au soir, mörae etat; le pouls est seulement un peu plus döveloppö; saignöe de six livres aux thoraciqucs; meme prescription , on y ajoute les breuvages de lait liede et d'huile d'olive.
Le 22, nul changement, raais aucun signe d'adynamie ne vient augmenter nies craintes. Large sinapismc sous le ventre ; du reste memes prescriptions, le cataplasme Emollient except^. Le 25, au matin , la moutarde avait produit un engorgement de plus d'un pied en lout sens et laquo;üpais de trois pouces; je le scarifiai profondement; 11 en decoula environ cinq livres de sang, ayant eu la precaution de tcnir dessous de Teau bouillante dont les vapeurs
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favorisaient I'licmorragie, ct, ayant reconvert apres Tecou-lemenl du sang cettc intumescence d'un large cataplasrae de farine de graine de lin , je no changeai rien au trai-tement intärieur. Des le soir il y cut un mieux sensible; I'aDimal rcudit beaucoup d'excremens durs, coiffes et infects ; ce mieux continua les 24 et 25 , sous l'empire de la mamp;lication adoucissante. Le 2G. le bocuf etait en pleine convalescence. Je I'avais soutenu par des panades et l'eau farincuse; des lors je permis quelqucs feuillcs de choux, puis un peu de fein. La guerison etait complete le 50.
J'ai eu encore deux occasions d'employer , avec succes, le sinapisme dans cetlc maladie; mais au printemps de i826 , I'ayant mis en usage sur un boeuf de trois ans, dans \m (5tat de prostration extreme des forces, avec quelques signes d'adynamie , j'eus des accidens d^plorables : I'en-gorgement se forma lentement et incomplötement, la gangrene s'y manifesta de suite ; la mort suivit de pres ce Symptome ftkheux.
5e Calcgorie. — 2e Periode. Je n'ai jamais pu triom-pher de cette maladie rendue ä cette periode funeste et d'ailleurs fort courts. J'ai vainement employ^ 1c camphre dissous dans le jaune d'eeuf et uni aux breuvages muciia-gineux; I'acetate d'ammoniaque etendu dans la decoction d'orgc et de riz , micllee , dans lebut de remedier ä l'al-töration du sang et arreter les progrcs de l'adynamie , dont je secondais les effets par les frictions seches, les lavemens emolliens acidules, l'eau blanche : tout a ete Inutile ; d'ailleurs les propriiitaircs decouragös par I'acca-blement des animaux, ne consentent qu'avec repugnance ä la moindre medication.
Je n'ai pas etlt;5 plus heureux dans trois cas oü s'etaient manifestes des emphysemes et des tumours charbonneuses; j'ai eu beau les scarifier, les cauteriscr , employer meme en 1827 le chlorure d'oxide de sodium , soutenir le mou-vement excentrique par le quinquina, dcnn6 a titre d'ex-
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pörience sur un bceuf, et dans les autres pax* le camphre et l'acetate d'ammoniaque , raes malades ont succombö.
Cette maladie n'est, seien moi, reellement guerissable qu'ä sa premiere pöriode ; dejä intense et grave ä sa deuxieme, l'empoisonnement par l'absorption et l'altöra-tion du sang , ayant portö dans r^conomie un trouble, un prineipe d'adynamie au-dessus des moyens que l'art peut opposer, enfin rinflammalion extreme qui existe dans les reins et les autres visceres de l'apparei! de la söcitHion urinaire devient une complication indubitablement mor-telle.
Je pense ne m'6tre point ecartö de mon sujet en pla^ant parmi les inflammations des organes digestifs les maladies döcriles dans les sept dernieres observations (effets des colchiques, des coquelicots, pousses et bourgeons de diene, etc.), plutöt que de les trailer comme des empoisonne-mens ; quoique quelques auimaux aient suecombö aux effets des proprtetes astringenles, irritantes ou narcoti-co-äeres de certains vögtHaux, toujours est-il que la maladie n'a revetu dans aueun cas les caracleres des empoi-sonnemens. Ceux-ci pr6scntent toujours un ensemble de phönomenes morbides qui so developpent ä la suite de l'introduction dans l'economic d'une substance capable, meme a une dose assez minime, de dötruire promptement la vie, en agissant d'une manierc rapide et fimcste soit .sur le Systeme nerveux , soit sur le songuin , ac-eidens qu'on n'a point observes dans le cas dont il s'agit. Tons les fails que nous avons cit6s ont au contraire präsente övidemment les signes diagnostiques de rinflamma-tion de la villeuse gastro-intestinale. Dans l'observation de M. Gaullet, il est meme facile de voir que cette phlegmasie etait compliquee de la surcharge des esto-macs , du durcissement des alimens contenus dans le feuillet et surtout des symptomes nerveux , type de l'exal-tation.
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Je crois, cnfin, qu'on ne peut m'accuser raisonnable-ment de ne voir que des gastrites et d'en faire, h rexemple de Broussais , la raaladie gönerale; jai pris de son Systeme ce que l'experience et robservation m'ont prouve 6tre vrai, n'adoptant pas avcc enlhousiasme , ni ne rejetant pas avec dedain ou prevention sysUJmatique. 11 y a plus de 1700 ans qu'Arretce a recounu l'existence de la gas-tFite ; il dit : a La premiere chose ä faire dans les dou-leurs d'estomac est de prescrire le repos et la diete.... S'il y a de la tension et de l'inflammation vers l'orifice 6pi-gastrite de Testomac, il faut pratiquer dans cette rögion une ventouse scarifiee, et souvent ce remede suffira ; tou-tefois on peut encore apres la cicatrisation des plaies appliquer des sangsues dans le meme lieu. ( de curat. DiATiiiN. morb.) raquo; En medecine veterinaire, j'ai cite Colu-melle qui vivait vers l'an 41 de notre ere , sous l'empire de Claudius , et j'ai prouvö , par le passage extrait. qu'il n'avait pas möconnu la gastrite dans le boeuf. La doctrine de M. Broussais ne lui est done pas plus particuliöre, qu'elle n'est nouvelle.
Je n'ai fait passer jusqu'ici sous les yeux de mes lec-teurs que des exemples de phlegmasie de la muqueuse gastro-intestinale , presque toujours bornöe aux organes digestifs , parce que rinflammation des organes urinaires, qui complique le mal de bois , n'existant pas toujours, ne doit 6tre consideree que comme un epiphenomene assez frequent ä la vöritö. mais qui peut döpendre , comme je l'ai dit, d'une action spöciale et speeiflque du prineipe resineux contenu dans les bourgeons des arbres forestiers et surtout dans leur enveloppe extörieure ; prineipe dont la quantity varie suivant l'^poque de la feuillaison et dont l'effet m'a paru plutöt etre simultanö que secondaire.
11. me reste done ä d6montrer les complications assez nombreuses observöes dans la gastrorentörite , qui paraissent ötre commun^ment le r6sultat des sym-
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pathies qui unissent tons les organes entr'eux, et que prouve cette vamp;rlte d'observation, que la msladie d'un organe entraine soovent celle d'un autre , ou en deviant cause, s'il y a liaison ou dependance röciproque de leurs fonctions. Les praticiens ont aussi remarque que ces maladies secondaires sont d'autant plus frequentes que le temperament de l'animal est plus sanguin-ner-veux et le sujet plus impressionnable. C'est ainsi qu'une vive excitation inflammatoire de l'estomac et des intes-tins , dans un sujet jeune et facile ä exciter . reagit promptement sur le cceur , augmente I'activitö de la circulation et determine une congestion sanguine sur un autre organe qui se trouvera, dans cet instant , dans un etat d'exercice plus actif qu'ä l'ordinaire , ou qu'une cause accidentelle aura mis dans un etat d'activit6 vitale plus ou moins insolite. D'autres fois encore ces complications sont simultanöes , comme nous le verrons plus loin ; et puisent leur cause dans une innervation et une vascularite d'origine commune. Enfin ces nuances diverses que va nous präsenter l'inflammation de la muqueuse gastro-intestinale sont sans doute aussi en rapport avec les causes dötermi-nantes et plus encore avec des predispositions individuelles qu'il n'est pas toujours facile d'apprecier.
Exposons mainlenant des faits oü la gaslro-entörite s'est montröe 1deg; avec complication de rinflammalion de la membrane muqueuse des bronches et du parenehyme des poumons ; 2deg; avec celle des organes secreteurs de la bile ; 5deg; avec des symptomes de fureur et des acces ver-tiginieux qui ne lui ont valu la denomination de gastro-araclinoidite, dont j'ai deja parle avec quelques details dans le eahier de seplcmbve 1850 du Recueil de M^decine Tet6rinaire ; 4deg; et enfin des cas oü la cause agissant aussi spontanement ou secondairement sur le Systeme nerveux locomoteur, la gastro-ent6rite se complique ou se termine par la paraplegic
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A. Gaslro-enlerite compliquee de l'inflammation de la muqueuse des bronches.
2oe Observation. En aoüt 1805 , un propriötaire de Parthenay me fit prier de passer chez lui pour voir un veau malade : cet animal, ägö de deux ans , de belle race et d'une forte constitution , me pramp;enta les symp-tömes suivans : La maladie avait d6but6, la veille , par le refus des alimens, la suspension de la rumination , l'embarras des estomacs; la panse 6tait tres-dure et pleine, avec constipation ; respiration accelörte et rälante. Outre ces symptomes, je trouvai la bouche brülante et remplie de saliva ; la langue rouge, le pouls acc616r6 et plein ; la respiration sonore et rälanle ; il fluait des narines , dont la muqueuse 6tait rouge et infiltree, une mucositö abondante; les yeux6taient rouges et larmoyans; les cornes et les oreilles chaudes. L'animal tömoignait bcaucoup de mösaise.
Causes. Je crus devoir attribuer cette maladie a un arrßt de transpiration , survenu apres une lutte qui avait eu lieu la surveille avec des bestiaux d'une ferme voisine, dont les bceufs, apres s'titre bien repus, avaient brise la haie du pre ou ils etaient pour aller qucreller leurs voisins.
Diagnostic. Phlegmasie de la muqueuse gastro-intes-tinale compliquee de bronchite.
Pronoslic. Favorable en raison du peu d'intensitö des symptömes, de la force et de la jeunesse du malade.
Traitement, Je n'osai saigner, c'etait l'erreur de l'öpo-que ; je prescrivis une tisane b^chique-adoucissante, com-posöe de decoction d'orge, racines de guimauve 6dul-coröe par le miel, des lavemens ömolliens, des frictions seches et l'usage de la couverture ; la diete et l'eau blanche. Le lendemain au matin, le mieux 6tait peu sensi-
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ble , mt;me prescription ; le soir je passai au fanon im st'ton que j'animai avec les cantharides ; on dut conti-nuer le meme traitement. Deux jours apres je revis le malade, le S(5ton avait produif une tumeur considerable ; cette revulsion avait rendu la respiration plus libre, raais l'embarras gastrite existait toujours, aitisi que la constipation et la perte de l'apptHit. Je scarifiai assez profon-döment la tumefaction du s6ton d'oü il s'd'coula environ deux litres de sang; la tisane becliique fut rendne laxative par le sei d'Epsom et l'emötiquc donn6s framp;juem-rneot en grand lavage (4 onces de sei et o gros d'6m6ti-que pour 8 litres de tisane) ; du reste memes soins. O-i soutint les forces avec deux panades cliaque jour. Apres deux jours de cette nouvelle medication , il y eut un mieux sensible; le malade avait rendu beaueoup d'excre-mens; 11 avait commencö ä ruminer et tömoignait le desir de manger. Je fis donner encore de la tisane ce jour-lü seulement, ainsi que quelques lavemens, on nounit avec des panades et l'eau blanche ; mais l'animal , etant on pleinc convalescence le lendemain , fut remis peu ä peu ü son regime ordinaire et promptement gu(sect;ri.
26e Ohservation. l.'i Janvier 1827, un meunier des environs de Bourbon-Vendee vint nie chercher pour uue vache prete, disait-il, ä pörir.
La bete avait cess6 de manger des le maiin , eile avait le rumen dur, un peu ballonne et ne vidait pas. Quelques heures apres la respiration 6tait devenoe prccipilee et sonore , la beuche et le nez distillaient des muGositcs abondanles. C'est alors qu'on avait aecouru chez moi. Je visla malade dans l'apres-midi. Raide sur ses qualre mem-bres , cette bete avait la respiration tres- acceler^e et ralante ; un bruit semblable ä la deglutition d'un liquide se faisait entendre , l'oppression etait extreme; on cut dit la vache pres de s'asphyxier; sa tete etait horizontalc-ment allougee; un flux inuqueux et salivairc tres-abou-
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dant avail lieu par les nariues qui 6taient dilatöes, et par la bouclie qui 6lait b6ante et chaude; langue rouge et pendante. De temps ä autre eile faisait froisser ses dents; le rumen me parut excessivement balionnö et dur ä la parlie inferieure du flanc; aucun excrement n'^tait sorti depuis le matin. Le pouis 6tait accölere et plein, les yeux rouges et larmoyans. Les mamelies etaient flasques et fletries; les urines rares. Une moiteur gönerale et vapo-reuse humectait la peau ; enfin l'epine du dos 6tait tres-sensible, surtout en arriere du garrot et aux lornbes.
Je ne pus connaitre les causes dc cette maladiequi, du roste, ne me parut pas incurable.
Saignce de Iiuit livres a une jugulaire ; la bete etait forte et replete; cette Evacuation sanguine calma de suite Toppression et le rälement. Je iis frictionner fortement ct long-temps, puis donner un lavement; la malade vida un pen et le flanc gauche sembla s'abaisser. Je prcscrivis une tisane bechique adoucissante , composöe d'une decoction d'orge et graine de lin avec la gomme et le miel, donn^e tiede, ä la dose d'un litre et demi par breuva-ges, repeles qualrc fois dans la journee; lavemens emolliens, frictions seclies, usage de la couverture ; diete, eau blanche. Le 14, la bete avait vide copieusement , le räle ötait beaucoup moins bruyant; clle etait plus calme, mangealt et ruminait un pen. On conlinua le mamp;ne trailement jusqu'au 13 ; alors eile entra en convalescence, et un regime bien suivi la guörit promptement.
27deg; Observation. Le 25 mars 1826 , je fus appele chcz un metayer des environs de Bourbon-Vendee ; il avait un boeuf malade depuis trois a quatre jours; des empiriques l'avaient traite , et comme le mal s'etait accru par leurs remedes il eut rccours a moi.
Boeuf de labour, ago de quatre a cinq ans, de forle race et en hon etat. La maladieavaitdöbute depuis trois jours, par le refus des alimens, la cessation de la rumination, la
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chaleur de la bouche, la rongeur de la langue avee constipation ; urines rares; respiration gen6e , accelerlaquo;5e , expiration incomplete, courte , penible et sonore quoi-que les narines fussent diiatöes ; l'air expire etait cbaud , la toux penible , cependant grasse : la toax et l'oppression ne s'6taient manifestoes qne le second jour de la maladie. Je remarquai que I'animal se tenait presque toujours debout, les membres anterieurs ecartes; que la locomotion 6tait difficile , pönible, qu'il portait la tete un pen basse ; son pouls ötait duret plein ; toutes les muqueuses injectöes , les yeux larmoyans et la surface du corps chaude.
Causes : Ce boeuf fat mis, sans precautions , le jour qui pr6ct5da l'apparition de la maladie , dans un pre abon-dant en herbe prdcoce, tendre et fraiche, au retour du travail et ayant chaud; trois autres boeufs , dans des conditions semblables n'en furent point incommodes; mais sur celui qui fait l'objet de cette observation, on vit, des le lendemain , les symptomes de gastrite se developper les premiers , c'est-a-dire le refus des alimens , la cessation de la rumination , le ballonnementde la pause, etc., tandis que la toux et Toppression ne se manifesterent que le second jour de la maladie. Malgre la gravity des symptomes , je crus pouvoir rassurer le paysan.
Traitement. Saignöe de huit livres ä la jugulaire; tisane de decoction d'orge , racines de guimauves, avec la gomme et le miel, donnee tiede et doucement, a la dose d'un litre et dcmi toutes les heures; lavemensemolliens, bains de vapours, frictions seches, diete , eau blanche tiede.
Ces moyens continuels jusqu'au lendemain soir, eurent un plein succes : trois heures aprcs la saignee la respiration fut plus facile et la toux moins frequente; le soir meme le bceuf rendit une quantite considerable d'excre-mens durs et fetidcs, ce qui augmenta le mieux, fit
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disparaitre la tympanile; l'animal cliercha mcme ä manger. Le 25 au soir la rumination ötait retablie; l'etat de convalescence dissipa toutes les craintes. Je permis un peu de fein et quelques feuiiles de choux ; l'eau blanche et les lavemens acheverent la eure qui etait parfaite le 28.
Climque de l'Hcole Velerinaire de Toulouse. — Phley-masie aigue des organes digestifs et respiraloires, compliquee d'un prineipe de paraplcgie. Guörison.
Le 28 avril 1835, le sieur Gaillard , marchand de bestiaox A Saint-Orens , conduisit t\ l'öcole un bcjeuf de labour, tige de G ans , qu'il soup^onnait atteint de vices redhibitoires , pour qne Ton contatät le cas , ou que Ton employat les moyens propres ä le guerir. Sur le premier point il fut reconnu qu'il n'y avait pas lieu ä la resi-liation du marche. Sour le rapport pathologique le malade prösenta les symptömes suivans:
Renseignemens. Depuis quelques jours le boeuf raange peu, rumine incomplelement, il tousse. Symptömes ac-luels, perte presque complete de l'appetit, cessation de la rumination , rougeur de la bouche qui est paleuse: on remarque par intervalles delaquo; frissons ou tremblemens asscz in tenses, la peau jouit de sa souplesse normale, mais le malade a maigri. Les dejections alvines sont mollcs , melees de mueosites et de stries sanguines ; une touxgrasse, rälante mais peu frequentc sc fait entendre; le pools est acc616rö, la respiration irreguliere.
Diagnostic. Phlegmasie des organes digestifs , compli-quee de Symptomelaquo; de bronchite.
Pronostic. Favorable.
On no put obtenir aucun renscignement sur les causes, mais on soupronna que la maladie etait, due a un refroidissement subit dc la peau.
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Le professeur charge de la clinique ( M. Gel)6 ) confia le malade aus soins de l'öleve Tandou.
Indication. Tisane de decoction d'orge et racines de guimauve mielkie , donnöe tiöde soir et matin ä la quantity de deux litres chaque fois, lavemens emolliens, frictions seches frequentes , usage de la couverture de laine, eau blanche avec la farine d'orge; diete.
Apres quelques jou-rs de ce traitement l'ötat de l'ani-mal s'amöliora, la toux devint plus grasse , mais on re-marqua un embarras , une raideur du train post^rieur, avec insensibilitö de repine dorso-lombaire et difficultö de marcher, qui necessita quelques frictions spiritueuses sur cette region. Apres huit jours de soins, I'animal fut rendu guöri au proprieiaire.
Les deux premieres observations pourraient 6fre con-fondues avec le catarrhe; mais en ötudiant atteutive-ment les symptömes qu'ont präsente les malades, il est facile de se convaincre que les estomacs sont les organes primitivement attaques. Dans le premier fait, un combat violent avec d'autres animaux, au moment oü la digestion doit s'effectuer , trouble et arröte cette fonction et notammentla rumination; la lutte avait aussi döter-minö un exces d'exercicc du poumon et un etat de congestion sanguine ; necessairemeut aussi les transpirations pulmonaire et cutanee ötaient augmentöes. Le combat cessant, les animaux chercherent le repos et le frais si facile h rencontrer dans le bocage du Poitou. La transpiration cutanöe fut övidemment refoulee, par la frai-cheur et l'ombre, sur les muqueuses gastriques et pul-monaires en exces d'activitö dans ce moment; ce refou-lement dut indubitablement determiner leur phiegmasie et les ph6nomenes pathologiques que j'ai decrits. Dans la deuxieme observation les phönomenes gastriques ont encore övidemment pröcedö la bronchite ; les causes n'ayant pu elre appröciöes, j'ai dii juger d'aprcs les fails.
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Je me liatai de saigner; cette evacuation sanguine amena la resolution de la maladie en trois jours, tandis que les revulsifs employes dans le premier cas n'ont pu I'operer qu'apres neuf jours de traitement. Ce terme de compa-raison prouve clairement l'avantage de la phl6botomie. Enfin j'ai prouve que lorsque I'embarras gastrique per-siste , on ne doit pas craindre de stimuler l'estomac par les laxatifs.
Cette complication de la gastro-entörite est au surplus asse/ rare ; j'ai cependant eu occasion de l'observer sur d'autres animaux , mais j'ai neglige d'en conserver I'his-toire.
La troisieme observation a beaucoup d'analogie avec les prec(5dentes sous le rapport de la marcbe et des effets. La congestion pulmonaire etait dejü assez considerable pour mettre la vie de l'animal en danger: cependant la saignöe, faite a temps , a relabli requiiibre. Un effet si promple-ment salutaire surpassa raon altente; je m'attendais ä ramp;terer I'evacuation sanguine , et peut-ötre ä me voir dans I'obligalion d'employcr les sinapismes. Mais, des la seconde visite, trouvant le boeuf dans un etat satisfaisant, je me bornai ü l'emploi des breuvages adoucissans et me gardai bien de troubler le travail de la nature. La qua-trieme observation , faite ä la clinique, n'a pas besoin de commentaire ; il est facile de concevoir que l'arret de transpiration a cu lieu apres un travail forcö; et comme aueun Symptome alarmant n'existait, j'ai presque laiss6 marcher la maladie; aussi sont-celes forcss conservatrices de la nature qui ont amene la guerison.
11 ne m'a pas lite possible de prendre des notes exactes sur deux ou trois autres cas serablables, mais j'ai bien souvenance d'avoir perdu en 1801 un bceuf, ago d'environ dixans, destine ä l'engrais, ntteint de gastro-pneumonile. L'etat de plenitude et d'embarras des estomacs et aussi l'etat du pouls m'empecherent de saigner le malade , le
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proprtetaire ayant d'ailleurs uue grande repugnance pour cette operation. Je bornai ma prescription aex adoucissans böcliiques et aux rövulsifs (setons et sinapisme); le boeuf mourut le 7e ou 8C jour de sa maladie ; ä l'autopsie je trouvai tous les visceres abdominaux , surtout la caillette et le duodenum trcs-enflammös; leur muqueuse de cou-leur rouge lie de vin , öpaissie et ramollie jusqu'il la dif-fluence.Ceux contenus dans le thorax etaient dans unetat de congestion considerable, les pouraons surtout ötaient gorges de sang ; ils pramp;entaient des masses d'hepatisatioa rouge et grise, melees de concretions avec divers foyers de ramollissement. Je crus trouver dans ces lesions anciennes la cause determinanle de la nouvelle peripneumonie secon-daire qui avait rendu la gastro-enterite grave et mortelle.
B. Gastro-enterite compliqnee d'hepalite.
Cette complication de la phlegraasie de la muqueuse des organes digestifs est peu connue dans l'espece bceuf; je l'ai observe quelquefois dans ma pratique. Pour en abr6-ger la description je ne cilerai que deux faits.
28e Observation. Le27 noyembre 1828. un nourrls-seur du faubourg Saint-Michel, ä Toulouse, vint me prier de voir unede ses vaches, malade depuis quatre jours.
Commemoratif. Le lundi 24 , au matin , cette bete fut trouvee couchee dans ratable, ce qui n'6tait pas ordinaire ; eile avait rendu dans la nuit une quantity considerable d'excrlt;sect;mens liquides et fötides, sans que Ton put connaitre la cause de cette diarrhee. EHe mangea peu ce matin et donna beaucoup moins de lait que de cou-tume; eile fut cependant menee dans un pr6 avec deux autres vaches ; le soir on I'y trouva couchee , ayant la peau trös-froide et la pause un peu ballonnöe. Rendue a ratable, cette vache refusa toute espece d'aliment et ne rumina pas; le proprtetalre lui donna quelques lave-mens et l'eau blanche. Ces moyens, continues jusqu'au 27,
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n'empecherent pas la maladie de s'aggraver. L'ecole vöte-rinaire vcnait d'etre etablie , je fus indique ä ce nourris-seur; je me rendis ä sa priere et fus chez lui avec quel-ques sieves,
Symptdmes: Vache d'une taille moyenne, dg6e de 4 ä 5 ans, en bon 6tat; la panse ötait pleine et dure, la bouche chaude, sa muqueuse de couleur jaunätre 6tait recouverte d'nn enduit muqueux plus 6pais sur la langue , qui 6tait rouge en ,dessous et a sa pointe ; une constipation opiniätre existait depuis trois jours ; les urines (Haient, me dit-on, rares et coloröes; le pouls 6tait petit, concentre, acctHere et donnait 80 pulsations par minute ; la respiration etait frequente et plaintive. II existait un abat-tcment, une prostration extremes des forces; la bete cban-celait et semblait prete a tomber quand on voulait la faire marcher. L'öpine dorsale ötait d'une sensibilitö extreme; les oreilles et les cornes 6taient froides, le muffle sec et froid ; la conjonctive tres-injectee reflötait une couleur jaune; les mamelles ötaient flötries depuis trois jours.
Je ne pus connaitre les causes de cette gastro-enterite compliquöe d'hepatite; je ferai seulement remarquer que la vache habitait une 6table basse, tres au-dessous du sol, nullcment aöröe, chaude, pleine de furnier et qu'on öprouvait en y entrant un mesaise du respire et qu'une odeur et des exhalaisons suffoquantes, ammonicales, irri-taicnt le nez , le larynx et les yeux. Je dus , au debut de l'ecole, etre fort discret dans mon pronostic ; cependant je laissai entrevoir au propriötaire que je ne dösespörais pas de sa vache.
Traitemenl: Saignöe de six livres ä la jugulaire; im-mödiatement apres la bete urina copieusement; ce liquide toujours fetide etait de couleur jaune-noir. Je pres-crivis des breuvages composes de decoction d'orge monde, avec la gomme du Senegal , le miel, et ä laquelie je fis ajouter quatre onces de creme de tartre pour douze litres
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de tisane; des lavemens ^molliens acidulös par le vinai-gre, des frictions seches, la diete et l'eau blanche.
Lo 28, la vache ötait moins accablöe, cependant eile chancelait toujours quand on voulait la faire marcher; le pouls donnait encore 80 pulsations par minutes et les symptomes , quoiquc moins intenses , 6taient les memes. Saignöe de six ä sept livres a la thoracique. Je remarquai, dans I'f.pres-midi , commo je l'avais fait la veilic, que la fievre s'exasperait le soir ; mome prescription.
Le 29, je trouvai la malade mieux; le pouls ne donnait plus que 60 pulsations par minute ; eile avait rendu beaucoup de mucosites öpaissies, blanc-jaunätre et san-guinolenl.es , avec quelques crottins durs et coiffes. Les symptomes ayant beaucoup moins d'intensite, je pronos-tiquai unc guörison prochaine ; meme traitement.
Le 50 , le mieux se soutint; les dejections ctaient les memes que la veille ; la malade t6moigna le däsir de manger; eile se couchait et se levait facilement; cependant ayant ete un peu brusquement poussee elie toraba en marchant; continuation du möme traitement. panades, can blanche.
Le lor decembre, convalescence : excremens mous, sans odeur , urines encore un peu color6es ; desir de manger ; les muqueusessont moins jaunes; maisl'arriere-main est toujours faible ; je fais supprimer la tisane, donner encore des lavemens et nourrir avec un pen de foin , des panades et l'eau blanche.
Le 2, continuation de la convalescence , mamp;nes soins et regime. Mais comme la croupe 6tait toujours chance-lante, je prescrivis une friction fortifiante sur les lombes, composee de trois onces d'huile d'aspic, unc once d'essence de terebenthine et un demi verre d'eau-de-vie.
Le o , meme friction et mome prescription. Mais le nourrisseur ravi de voir manger et ruminer sa vache lui avait, des le 2 au soir, donnd; du foin , de feuilles de
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choux et du son. Pareil repas fut offert ä la malade le 3 au matin apres ma visite ; aussi vers le midi eile fut trouvöe malade n'ayant pas rumine ni fiente de la jour-n(5e; la beuche etait chaude, la panse pleine et dure ; le pouls acc616re et un peu concentre. la respiration vite et plaintive, avec froissement des dents. Je prescrivis de nouveau la tisane adoucissante, sans creme de tartre; les lavemensamp;nolliens, une diete severe et l'eau blanche, que l'on 6tait obligö de faire prendre avec la corne. Des le 4 au soir la malade fienta et parut beaueoup soulagöe par cette Evacuation. Le 3 , eile mangea un peu de fein , but l'eau blanche et rumina. Des-lors un regime mieux suivi amena une prompte guerison.
Clinique de l'ecole de Toulouse. M. Gelle, professeur, en etant momentanöment chargö. — Gastro-hepatite dans un bcBuf.
Le 30 avril 1833, M. M....., conseiller, eut un beeuf
malade a sa terre de Peschbusque. Un maröchal des environs ayant ete consullö avait saignö cet animal et lui avait fait prendre de l'ether dans une infusion de plantes aromatiques.
Le der mai on vint röclamer le secours de l'ecole ; deux sieves y furent envoyös. Ce hoeuf, äge de 3 ä 6 ans, de forte race gasconne et en hon etat, presenta les symptomes suivans : refus des alimens, cessation de la rumination , bouche chaude et päleuse , panse pleine et un peu möteorisee, avec rötraction et tension des flaues , constipation ; cependant quelques exerömens reconverts de mueosites sortaient aprös des epreintes douloureuses ; les urines sont rares et colorees. Les muqueuses apparentes sonl injeetees et de couleur jaunätre , le regard est sombre et farouche; la respiration est plaintive ; on observe des frissons vagues, ainsi que de Tabaltement ou plutöt une lagere prostration des forces.
Causes Inappr^ciables. — Traitement, Saignee de six
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Hvres a la jugulaire; tisane mucilagineuse avec addition de sei de Glauber, lavemens emoliiens, baios de vapeurs.
Le2 mai, les sieves revoient le malade ; laffaiblisse-ment est tel que le boeuf ne peut se relever qu'avec peine: saignee de cinq livres, meme prescription.
Le 3 , ä la sollicitation du propriötaire , le professeur se rendit sur les lieux. Les symptömes precitös out augments d'intensilö ; le malade est presque toujours cou-ch6, la tete repliöe vers le flanc et appuyee sur le sol; I'abattement est extreme; la constipation opiniätre, le pouls concentrö et accelerö ; les muqueuses colorees en jaune ; les membres, les oreilles, les cornes froids; les frissons fröquens. Ayant fait lever le bceuf ä force de bras, on s'assure que la pause contient quelques liquides.
Biagnoslic. Inflammation des organes digestifs et du foie , avec complication de celle de la muqueuse intesti-nale ; le froid des extremites , les frissons vagues, I'ex-treme concentration du pouls , font presumer qu'il y a exsudation sanguine sur la muqueuse inlestinale { enie-rorrhagie). — Pronoslic funeste.
Trailement: Tisane mucilagineuse avec addition de gomme du Senegal; lavemens emoliiens; cataplasme de möme nature sur Thypochondre gauche ; des frictions revulsives de vinaigre cliaud doivent etre faites toutes les 2 ou 5 hcures sur l'abdomen et les membres.
Le 4 , meme etat, mamp;ne prescription.
Le S , on vint rapporter que le boeaf avait rendu par Tanus des caillots de sang noirs assez gros, ainsi quo des excramp;nens liquides muqueux et m616s de sang. II Unit tard , on fit continucr le traitement.
Le 6 , les Sieves vont revoir le malade et croient devoir employer les sinapisraes, mais ils sont obligös de les placer sur chaque öpigastre, le bccuf ne pouvant se relever; du reste m6me traitement intörieur. La moü-tardc ne produisit aucun effct; la maladie s'aggrava de plus en plus et la raort survint le 9,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 21
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Autopsie faite par les sieves 6 heures apres la raort.
Abdomen : Traces d'une vive inflammation sur la mu-queuse de la caillette et celle de l'intestin grele, dans une longueur d'environ cinq pieds ; cette membrane est 6pais-sie , ramollie , de couleur rouge-noir; un epanchement sanguin sous forme membraneuse recouvre la villeuse inlestinale; du sang liquide est m616 aux matieres qua contient ce viscere , et le tissu cellulaire sous-muqueux est infiltre; la panse contieut une assez grande quantity d'alimensnoirs , fetides; ceux contenusdansle feuilletsont durs , sees et pulverulens; le foie est decolore , ramolli, sa vösicule est remplie de bile noire, 6paisscet odorante.
Cette varietö tres-grave de la gastro-enterite , qui ne se montre qu'äretatd'inflammation sur aigue, a ötö nommöe ßevre gastrique par quelques v6t6rinaires , et gastro-h6patite par les physiologistes ; eile est plus frequente dans le cheval et surtout le mulct , dans lequel eile se montre aussi assez souvent avec des signes d'adynamle , manifestos par I'abattement, la prostration des forces et la concentration du pools.
Nul doute que dans ces observations les symptömes gastriques ne se soient manifestes avant ceux de l'höpa-tite , qui est d'ailleurs beaucoup plus rare que la gastro-entamp;ite. L'organe secröteur de la bile ne recoit pas en effet, comme Testomac , l'impression directe et immediate des alimens, des boissons, des mödicamensetde tpus les ingesta capables d'irriter, ces organes. Le regime des animaux domestiques herbivores est d'ailleurs peu susceptible d'occasioner Tinflammation du foie ; mais on voit cette pblegmasie compliquer la gastro-enterite surai-guö, sous rinfluence des causes graves dont Faction prolongee finit par irriter et enflammer I'estomac , ainsi que le duodenum , agissent sur les systemes nerveux raquo;et sanguins , et produisent une vive reaction gen^rale, que compliquent des symptömes nerveux, toujours frequeng
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dans les maladies graves du boeuf. L'espect de simulta-nöite des affections deia cailletle et du foie ne pent trouver sa source que dans une innervation et une vascularite d'ori-gines communes, la cause lorsqu'elle agit fortement, ayant alors la propriety de meltre en jeu le developpe-ment de la sensibilitö et de la vie , portfe dans ces orga-nes par des valsseaux et des nerfs qui ont des relations si intimes. Une temperature tres-chaude et long-temps prolongee , I'habitation dans des ^tables chaudes et mal agrees, sontdes causes predisposantes qui deviennent occa-sionelles par leur persistance. Les Emanations putrides ou morbides, celles du fumier, se melant ä l'air respirö^ p6netrent dans les poumons, vicicnt et alterent directe-ment }e sang et sent des causes de gastro-hepatite; leur action sedative sur le systöme nerveux explique I'abat-tement, la prostration des forces et la tendance ä l'ady-namie qu'on observe dans cette maladie compliquee. Uu purgatif drastique intempestivement administrö, un coup violent sur riiypochondradroit, sont des causes qui I'occa-sionent souvent d'une maniere subite.
Cette tendance i\ I'adynamie, qui estun des caracteres de cette maladie compliqu6e, indique l'emploi des acides veg(itaux unis aux laxatifs. La saign^e indispensable dans le principe, serait mortelle quand l'adynamie est Evidente ; l'acetäte d'ammoniaque, le kina meme pourraient etrc alors salutaires, mais apres qu'on aurait EvacuE les premieres voies; je n'en ai jamais fait usage; la creme de tartre , le tamarin , des lavemens acidulfe , I'cau blanche nitnüe , m'ont suffi.
Je citerai plus loin un squirrhe de la cailletle cora-pliquEe d'hEpatile cbronique avec abces au foie.
C. Inflammation de la nmqueuse digestive compliquee de symptomes ccrebraux. ( Gastro-arachnoidite).
Les causes qui produisent rinflarnmation des organes
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digestifs peuvent, en raison de leurs propri^tes spöciales , du temperament de Tanimal malade, ou de toute autre disposition particuliere, agir sponlan^ment sur I'estomac et le cerveau, ou , ce qui est plus probable , sympathi-quement sur le Systeme nerveux pr^sidant ä la sensibility g^nerale, compliquer la gastrite d'acces vertigineux, de symptömcs de fureur, et determiner les maladies que les vct^rinaires physiologlstes ont nommces gastrite avec symptdmes nerveux et gastro-arachno'idite. Je citerai un exemple de ces effets sympathiques en dtoivant la gastrite chronique.
J'ai prouvä ailleurs l'existence de ces maladies dans I'espece bovine; j'ai reconnu deux vartetes: la gastro-entamp;ite avec symptumes nerveux et envie de mordre, la gastro-arachnoidite, maladie tres-analogue au vertige abdominal du cheval.
lre Variete. — Gastrite avec symptomes nerveux et envie de mordre. — Les anciens v6t6rinaires I'avaient consid^ree comme une maladie des organes de la digestion, Chabert et C6sar qui ont 6crit sur eile , ainsi que Moussis, ayant borne leurs recherches d'anatomie pathologique aux cavit^s abdominale et thoracique, l'avait consideröe , les uns comme une indigestion , les autres comme une gastrite. Toutefois ils n'avaient pu meconnaitre la part que les centres nerveux avaient dans ces symptomes. Sans avoir eu l'occasion de pousser plus loin qu'eux mes recherches , je n'h^site pas a la placer dans le cadre des gastro-entamp;rites compliqu6es. Les spasmes, les convulsions , les acces de fureur et les autres symptomes nerveux , n'attestent-ils pas que cette maladie est une reaction pathologique, dont les effets s'ötendent des organes de la digestion ä tout le Systeme nerveux ? Au surplus examinons ce que chaque Remain a dit a ce sujet.
Chabert I'attribuait aux plantes acres et tranchantes des marais: 11 dit qu'aux symptomes d'indigestion succedent
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les symptömes nerveux, le spasrae, le trismus, la rai-deur du tronc, les acces de fureiir, puis la prostration , l'abattement et Tadynamie; terminaison frequente et toute naturelle des maladies qui envahissent le Systeme nerveux.
Cösar observa et combattit en 1809 celtemaladie : les symptömes dominans ötaient la fureur et l'envie de mor-dre. II examina seulement les organes de la digestion, qui 6taient tres-enflammös, particulierement la caillette, mais il ne parle pas de l'^tatdes autres appareils. II crut en trouver la cause dans l'ingestion des bourgeons et des jeunes pousses de ebene que les vaehes mangeaient dans un bois oü on les menait paitre. J'ai dit pröeödem-ment que j'avais exerce long-temps la mamp;lecine vöteri-naire dans le bocage vend^en oü le mal de bois est tres-frequent, et que jamais je n'avais observe dans cette maladie les symptömes de fureur que cite Cesar. II est probable que les bestiaux soumis ä l'investigation de ce vetörinaire, d'ailleurs trßs-bien famö , auront, 6tant presses par la faim, mangoquelques plantes acres, comme l'anemone des bois, quelques titymales , des arum et d'autres plantes de cette nature qui se döveloppent les premieres au printemps. dans les foröts , et qui sont susceptibles de produire les aeeidens qu'il rapportc. Au surplus Cesar ne nous dit rien de l'etat d'embonpolnt ou de maigreur de ces animaux , de leur regime, ere. etc.
M. Moussis, vetörinaire ä Oleron , observa le 18 Janvier 1823 , cette maladie sur une vache ; eile presentat les symptömes d'une gastro-antörite suraigue; la bete cherchait ä mordre les objets qui ölaicnt ä sa portte, sans temoigner l'envie de blesser les personnes qui l'ap-prochaient et sans autres symptömes de fureur. Elle mou-rut; il n*expIora que l'abdomen et trouva des traces d'in-flammalion ä l'intestin grele et au colon. M. Moussis observa h la möme öpoque et dans le meme cas, sur cinq
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autres vaches, line gastro-ent6rite , sans qu'elles tömoi-gnassent l'envie de mordre.
29e Observation. Je n'ai eu l'occasion de voir cette maladie qu'une seule fois, c'ötait le 5 avril 1818 : Le sujet 6tait une jeune vache de deux ans et demi, malade des la veille , et ä moitie terme de sa premiere gestation. Symplömes : Refus des alimens , cessation de la rumination , pause dure tympanisöe et douloureuse au toucher; constipation. Urines rares et crues ; pouls vite et concentre , artere tendue. La bouche est brülante et rem-plie de salive ; les mächoires im peu serr6es , permet-taient cependant la deglutition des breuvages et des bois-sons , et ce principe de Irismus n'ätait pas compliqu6 de la contraction des muscles de l'encolure. Les muqueuses npparcntes sont tres-inject(5es ; les yeux rouges , saillans , anim6s , la pupille diiatt'e. 11 existe unspasme general; la bete est debout, les flancs agiles; eile se piaint , se meut tout d'une piece , le tronc et les membres sont rai-des , la queue est relevee en arc , sur les reins , comme on peint cello du lion; l'^pine dorsale est d'une sensibility extreme , la peau adherente , le poil piquö. Diagnostic : Un tcl 6r6tisme, un spasme si marque , furent un spectacle nouveau pour moi. Cependant je ne crus pas error dans mon diagnostic en considerant cette maladie comme une gastro-enterite compliquee de symptomes nerveux, que Ton ne pouvait confondre avec le tetanos. Celle vacbe , achelee depuis peu de temps dans un (Mat de maigreur et ayant eprouvö des privations chez ses premiers maitres , avait 616 abondamment nourrie cbez le proprietaire actuel; clle avait pacage depuis quinze jours dans les douves dess6chees d'un vieux chateau , ou crois-sait une herbe tendre, melee de beaucoup de renoncules et d'aulres plantes laquo;leres; el!e avait acquis rapidement un peu d'embonpoint.
Tfaitemenl : Saiguee de quatre livres a la jugulaife ;
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tisane de decoction de guimauve et de graines de Hn, miellöe; lavemens emolliens , bains de vapeur , frictions seches, usage de la couverture de laine , diete , eau blanche, que la malade buvait assez frequemmcnt. Amendement des symptömes des le 6 ; excrötions alvines dures, noires, fölides et abondantes; desserrement des mächoires. Le 7, dösir de manger ; convalescence le 8 : guerison le 10.
Le diagnostic de cette variötö de maladies dont je traite ne peut etre douteux ; eile ne peut se confondre avec le tötanos, dans lequel le trimus est accompagnö de la contraction permanente des muscles de l'encolure , du tronc et surtout des extenseurs; tandis que dans le cas qui nous occupe il y a eu , ä la verite, un peu de resserrement des mächoires, raideur du tronc, mais non point contraction rausculaire permanente ; et de plus l'exaltation gönerale a 6t6 bien moindre que dans le te-tanos.
L'envie de mordre l'a fait confondre avec la rage ; ce-pendant il y a entr'elles une difference assez sensible : la ragese manifeste par des acces de fureur , durant lesquels le boeuf pousse des beuglemens plaintifs et sourds ; il a le regard fixe, la bouche b(5ante etecumeusc, quclque-fois memo horreur de l'eau et de la lumiere ; ä tous ces symptömessuccedc l'abattement. Maisdanscettevariete de la gastrile , les symptömes sont continus , moins inten-ses , le regard n'est pas fixe, il n'ya aueune horreur de l'eau, etc. etc.
Les spasmes, les symptömes nerveux qu'on observe dam cetle maiadie, sont-ils l'effet de Tacüun möcanique ou chimique des alimens sur les nerfs de la muqueuse des organes de la digestion , qui reagissent sympathique-ment du Systeme nerveux ganglionnaire sur le Systeme cerebro-spinal ? line observation rapportlt;5e dans le comple rendu des travaux de l't'colc vetörinaire de Lyon , annce
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scolaire 1822-23, aidera nos recherches , en prouvant la possibility de cet effet secondaire. laquo; L'a^ministration , ä raquo; plusieurs reprises, de trois kilogrammes de verre ä raquo; vitre pilö, dötermina , dans un chien , la constipation , raquo; des dejections sanguinolentes, l'envie de mordre , le raquo; refns des alimens solides , sans hydrophobie. Deux raquo; chiens, introduits dans sa löge, furent mordus avec m fureur: aucun d'eux ne devint malade. L'estomac et raquo; les intestins n'ont präsente que des traces d'une legere raquo; inflammation. raquo; Maintenant les herbivores ingerent-ils des alimens aussi tranchans que le verre ? ces alimens ne sont-ils pas un peu mäch6s avant d'arriver dans la pause, puis rumin6s etsoumis ä Taction du feuillet avant de pönetrer dans la caillette, viscere douc d'une scnsibi-lite beaucoup plus vive que les autres estomacs des rumi-nans, et le seul oü les vet^rinaires qui ont fait des autopsies aient signal^, dans des cas analogues , des traces d'inflummalion ? Si cet organe est le point de depart de cette maladie, et que la cause existe dans la nature des alimens , on ne peut attribuer leurs effets funestes qu'ä leurs quaiites acres et caustiques qui agisseut alors di-rcctement sur les nerfs de la muqueuse de la caillette. Ainsi quand le bon , le respectable Chabet s'imaginait envelopper , 6niousser par Jos mucilagineux et l'huile , ie tranchant des roseaux, 11 ne faisait qu'adoucir et calmer I'lrrltation inflammatoirö de la muqueuse gastro-in-testinale.
Je pense done, d'apres ce que je viens de dire, que cette Variete de !a gastro-enterite a son siege primitif dans les organes de la digestion, et que la reaction pathologique, primiüvement locale, devient ensuite generale , en affec-tant sympathiquement ou secondairement le cerveau et la raocile epiniere, en vertu de la liaison qui s'etablitpar les pneumogastriques entre le Systeme nerveux ganglion-naire et le centre cen3bro-6pina!, surtout lors d'un (itat pathologique.
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2e Varitle, — Gaslro-arachno'idite.—Jevais d'abord döcrire rapidement le peu de faits publics par les v6t6ri-naires sur cette maladie; je passerai ensuite aux observations qui me sont particulidres.
En 1823 , MM. Roupp et Brabant observerenl cette maladie, Tun dans les environs de Namur, I'autre dans I'arrondisseraent d'Abbeville. Outre les symptomes de gas-tro-enWrite, qui dßnotaient une maladie tres-aiguc et tres-grave , puisque les bestiaux atteints pfcrissaient dans un jour ou deux, il existait des malades dans lesquels
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on observait des mouvemens convulsifs tres-violens ; certains boeufs semblaient effrayös des moindres objets; ils entrainaient culbutaient tout en poussant des mugisse-mens horribles. La bouche distillait une salive abondante ; la langue 6tait rouge , tum^fi^e , pendante ; les narines dilatees , les yeux hagards etlarmoyans ; les muqueusesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; [A
apparentes, rouges et injectöes ; la surface des corps bru-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ..;.
lante; le pouls presque efface.
Autopsie. On trouva le Systeme vasculaire sous-cutan6 gorgö de sang noir ; les muscles döcolores, atrophiös et se rupturant ä la raoindre traction; des traces de p6ri-tonite, d'inflammation de la muqueusc gastro-intestinale, qui etait parsem^e d'ecchymoses nombreuscs et noires. La rate se dechirait facilement; eile etait gorgee de songnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^
noir , ainsi que le foie. Les poumons ötaieiit dans un titat de congestion sanguine tres-considörable, ils refle-taient une couleur rouge-noir et etaient converts de p(M6-chies. La muqueusc de la trachee-artere et des bronches 6tait aussi enflammee et de couleur rouge-brun. Le coeurnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;•. I
etait ramolli , ses cavitös presentaient de larges ecchy-moses et etaient reraplies de caillots sanguins tres-noirs ; le pericarde, sur lequel il existait des traces d'inflammation, contenait de la sörositö. Les vaisseaux sanguins du cerveau et du cervelet 6taient tres-injectös, ainsi que les meninges cörebrales et spinales ; les ventricules hid-
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raus du cerveau contenaient beaucoup du liquide; la moellc allongöe ; et la moitiö anterieure de la moelle üpinicre etaient parsemees de pointillations rouges; elles ötaient, ainsi que leurs meninges, infiltrees de sang noir et de serosites jaunätres.
M. Chevrier , medecin-vöterinaire ä Melun , a publiö , dans 'e cahier du 8 octobre 1827 du Journal de Mede-cinc Yotörinaire, deux observations sur cette maladie : elles furent faites dans les moisde juin et juillet. Ilremar-qua les symptömes sulvans : Anorexie , tristesse , tete basse , conjunctive rouge , artere tendue, pouls fort et developpe dans un animal; artere petite, roulante, pouls concentre dans l'autre. Deft'cations muqueusos, jaunä-tres, assez abondantcs; raarche irröguliere , chancelante ; salivation abondante ; yeux injectes , fixes , hagards , fa-culte de voir eteinte ; machoire serr6e ou grincement des dents , respiration courte et stertoreuse. Les animaux s'appuyaicnt sur le mur et prenaient la position de cbe-vaux affectcs de vertigo; chüte apres de violens mouve-mens convulsifs , agitation devenue g6nerale , anöantisse-ment successif des forces et mort.
Necropsie. On trouva , dans ces deux animaux , le tissu cellulaire sous-cutane de TencoUire et de la tete injcctc , les muscles de l'avant-main fortement colores. La cailletle et la moitie anterieure de l'intestin grele ren-fermaient beaucoup de mucosites sanguinolenles ; la muqueuse de ses organes etait rouge. Le cccur offrait des ecchymoses ä sa surface et dans ses ventriculcs. Le cerveau etait ramolli, les vaisseaux qui l'environnaient etaient gorges; l'arachnoidc etait epnissie , parfaitement injeetee , et se detachait au raoindre effort de la substance cerd-brale ( n'etait-ce point plutöt la pie-mere ? ) le plexus choroide tHait pblogose ; la membrane muqueuse nasale , celledcs cornets et des sinus (5tait rouge et offrait aussi les traces de la plus vive inflammation^ M. Chevrier
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attribua cette maladie ä l'usage d'une nourriture abon-danle, tres-substanlielle, ä la depaissance dans des terrains sees et sieves.
Je dois rapporter ici une observation in^dife, mais fort interessante que m'a communique M. Lafore, chef de service ä l'Ecole de Toulouse, observation qu'ii a eu l'occasion de recueillir durant sa pratique ä Layrac ( Lot-et-Garonne):
öle Ohservalion. lt;r Le 7 octobre 1853 , je fus appele pour dormer mes soins h un boeuf äge de halt ans , de forte taille, malade depuis deu\ jours et que l'on avait confie aux soins d'un empirique. A mon arrivee j'ob-servai les symptömes suivans: Bouche chaude et päteuse , legere meteorisation et duretö de la panse ; defecations presque nulles, exeremens coiffes, durs et fetides ; l'ha-bitudeexterieuredu corps est d'une temperature moyenne, mais la tete est chaude; les yeux sont a moilie recouverts par la paupiere superieure , qui est legerement tumefiee et tombante. II existe quelques mouvemens convulsifs.raquo;
laquo; Diagnostic, Gastrite-aigue. raquo;
laquo; Saignöe a la jugulaire (G livres) ; tisane mucila-gineuse composec de decoctions de racines de guimauves, micllee, donnöe plusieurs fois daiiä la journec , lavemcns emolliens , diete. raquo;
Le 8 , 1c metayer me rapporta que pendant la nuit precedenle, l'animal avait semble etre mieux , qu'i! s'ötait couche et avait ruminö, mais que vers neuf heures du matin il avait paru plus malade , qu'il portait la tete hasse et aurait tournc- s'il cüt etö libre. Je trouvai mon malade tres-abattu. La tete etait d'une chaleur brillante, surtoutä la region de la nuques. Les yeux etaient hagards, la conjonetiverouge, ses vaisseanx tres-injeetes. l^a panse , quoique meteoris(5e, etait cependant moins dnre, mais les exeremens 6laient toujours rares. Nouvelie saignee de six livres a la jugulaire, memo tisane el lavemens. Ucux
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onces de cröme de tartre (tartrate acidule de potasse), sont donn^es dans le premier breuvage. Dietecomme la veille.raquo;
lt; Le 9, l'ötat de l'animal s'est aggravö , quoique le ventre se soit reläche et que la memorisation ait un pen diminuö. Mais les symptomes de verlige sont tres-prononces ; la tete est d'une chaleur extreme, surtout h la partie supörieure et postörieure. Les extr^mites sont froides. On entend un grincement des dents , qu'accom-pagnent de bäillemens fröquens ; la tete est basse et 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; portee a droite; abandonnee ä lui-meme l'animal tourne
du cötö droit; il est en proie h des convulsions violentes; il flechit tons les membres h la fois et tombe tout-a-coup ä terre oü il reste quelques instans, sans mouvemens , comme en repos, pour se relever plus calme. Amputation de la corne droite, j'obtins environ deux livres de sang par cette voie; application sur la region de la nuque d'un cataplasme matelasse par des etoupes, que Ton arro-sait continuellement avec de l'eau froide acidulee. Tisane mucilagineuse miellöe, lavemens 6molliens , diete absoluc , frictions revulsives, faites sur les quatre membres avec de bon vinaigre chaud. raquo;
laquo; Le 10. les symptomes de vertigo sont les memes , malgrö que la region de la nuque soit un pcu moins chaude. Porte du sens de la vue , sans que Ton aperg.oive d'aulres alterations dans le globe de I'ceil que la dilatation de la pupille. Les bäillemens sont toujours fröquens. Meme medication , continuation des frictions revulsives sur bs membres et des applications refrigörantes sur la tete. La corne amputte est pauste avec le digestif anim6. Meme regime. raquo;
laquo; Le ii , les symptömes de vertigo out un peu dimi-nue d'inlensite, les convulsions sont moins frequentes , les excremens moins rares. La temperature des membres est un peu plus elevte. Continuation des memes moyens. Deux stftons sont passes au fanon. raquo;
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Le 13 mieux marquö, les convulsions ont 'cessö, l'animal mis en liberte ne tourne plus; mais comme il n'a pas encore recouvr6 le sens de la vue, il reste immobile ä la place oü il se trouve. La corne donne une suppuration louable; les sötons ont produit un engorgement considerable. M6me medication , les sötons sont animes avec le basilicum. On dlrige des vapeurs amp;nol-lientes dans les naseaux. raquo;
laquo; Le 15 rien de particulier, seulement les symptomes ont diminue d'intensilö; l'etat de l'animal onnonce une convalescence prochaine ; il cherche meme ö manger : on cesse les frictions sur les membres, meme tisane. On donne en outre six litres d'eau blanche avec la corne , et en quatre doses. raquo;
laquo; Le 18, le ventre estdevenu livre , les excr6mens sont de bonne nature, la region de la nuque est revenue a sa temperature normale; les bäillemens ont cesse, l'animal a ruminö pendant cinq ä six minutes. On supprime les applications froides sur la t6te ; on donne de l'eau blanche ä discretion , ranimal la buvait bien. Je permets une poignöe de mais vert, qu'on a eu le soin de laisser trois heures au soleil apres I'avoir coup6. raquo;
laquo; A compter de ce moment, l'etat du malade s'est ameiiorö chaque jour. Le 23 il etait en pleine convalescence , et le 30 il fut remis ä son regime ordinaire. Toutes les fonctions s'executaient bien, la excite seule persistait. Je supprimai les selons, mais j'entretins la suppuration de la corne pendant plus de quinze jours. Durant ce temps on versait soir et matin dans les yeux quelques gouttes du collyre suivant: eau de plantain, 4 onces, pierre ophthalmique un gros. Ce Collyre entre-tint une lagere irritation dans les yeux , et l'animal avait parfaitement recouvr6 la vue le 23 novembre. raquo;
J'ai eu occasion de traiter cette maladie sur environ \ingt boeuf ou vaches. J'ai recueilli douze observations
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que j't'iiumörerai en masse pour abröger et eviler des redites. Mais il en est une qui. par son intöret et les phenomenes pathologiques qu'elle a presentes , ne peut etre confondue avec les autres et que je crois devoir trans-crire ici.
o2e Observation., IG juin 1807. Une vache de deux ä trois ans, ayant les formes belles et arrondies, de la variete dite de nature, avait mis bas son premier veau , eile lui temoignait rattachement le plus vif; on le lui ota im mois apres pour ne pas faliguer cette petite bete , qui avait ete saillie trop jeune et furtivement. Des-lors eile temoigna une inquietude extreme: mugissemens con-tinuels , impossibilitö de la tenir dans les päturages, d'oü eile s'echappait pour venir chercher vainement ä l'etable l'objet de sa sollicitude. D6goüt, diminution de la rumination , durete de la panse, tristesse et larmoiemens. Cet etat dura huit jours; il empirait, on vint me chercher. II e.xistait alors une perte totale de l'appetit, la beuche etait brülante, la rumination ne s'executait plus , la panse etait durc et ballonnee , la constipation opiniätre , la säerötion du lait beaueoup diminuee. ün frisson tres-long avait pr6cöd6 une fievre fort intense ; le pouls etait concentr6 , accöler^ , les extremitös etaient froides ; j'ob-servai une tension genörale des muscles, avec raideur du tronc. La böte etait debout, portant la tete basse et dans un etat comateux ; la conjonetive Hall rouge , les yeux larmoyans et fixes , la pupille dilalöe ; eile semblait insensible ä l'action de tons les corps environnans. L'ac-tion de frapper sur le chignon , le front on les cornes , causait une vive douleur et determinait des mouvemens convulsifs dans les yeux et les levres; l'^pine dorsale etait d'une sensibilite extröme. Le soirde ma premiere visite , il y eut une exasperation des symptömes febriles, le pouls devint plus developpö et la chaleur exterieure considerable. Cette maladie dura encore cinq jours, pendant les-
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quels la fievre fut continue avec redoublement le soir , et eut un caractere de römittence quotidienne bien marquee. Les symptömes qui diminuaient d'intensit6 chaque jour, 6taient moius alarmans des le troisieme jour, et avaient disparu le cinquieme. Traitement. Saignamp;i de six livres , breuvages mucilagineux miellös, dans lesquels je mettais iufuser des fleurs de tilleul, et dont je faisais prendre six litres par jour en quatre doses. Laveroens emolliens, bains de vapours, frictions seches, usage de la couverturede laine; diete, eau blanche: le quatrieroe jour la rumination (slant rötablie, je donnai un peu de foin.
Les onze autres observations sur cette maladie, rap-portees d'une maniere gönörale, conticnnent les faits sui-vans : symplömes ; dans le d6but l'animal est triste , refuse les alimens, ne rumine plus; la panse est dure et pleine, quelquefois un peu meteorisee; il existe une constipation opiniätre , ou des defecations compos^es de matieres noires, liquides, muqueuses , souvent fötides ; les urines sont rares quelquefois crues , le plus souvent colorees ; le pouls est fort et tendu dans le principe , mais la maladie augmente rapidement; l'animal porte la töte basse , les yeux sont tum^fiös, la conjonctive rouge et injectöe , la bouche chaude remplie de salive . rare-ment seche ; le pouls devient plus accölere, la respiration vite et souvent plaintive. On observe , dans quelques animaux, des mouvemens convulsifs aux yeux , aux oreilles , aux levres ; la tete est quelquefois contournee sur une epaule sans que Ton puisse la remettre h sa position ordinaire. On observe dans presque tons des sueurs partielles, des soubresauts dans les muscles, une raarche incertaine , chancelante ; communement il y a stupeur et les sens sont obtus. Dans le plus grand nom-bre il survient des acces de fr6n6sie; le bceuf pousse au mur ou sur la mangeoire, s'y appuie fortement et y
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reste immobile; les youx s'animent; la pupille est di-latee; l'^nimal ne voit plus ou son regard est fixe et farouche. Dans d'autres les yeux pirouettent dans leurs orbites. Durantces acces, la bouche est ouverte , lalan-gue est pendante , 11 s'ecoule une salive abondante; 11 en est qui font entendre des mugissemens effroyables; d'autres se plaignent et font froisser leurs dents. Ces acces , qui durent quelques minutes , cessent; l'animal reste abattu pendant quelques heures; un nouvel acces a lieu, une stupeur, un.vrai collapsuslui succede ; 11 se renou-velle quelquefois encore; mais ensuite l'animal accablö tombe et meurt. II est rare que l'on voie plus de trois ou quatre acces; communamp;nent le deuxieme tue le malade. J'ai vu des btcufs qui ,au lieu de pousseren avant, tiraient en arriere sur leur attache; d'autres au contraire ont la tete trds-basse, öcartent les jambes et sont dans un (ütat de taciturnity conlinuel, avec des mouvemens con-vulsifs aux yenx, aux oreilles, aux levres. La maladie dure 24 , 48 et 72 heures; si eile se prolonge au-delä du oe ou 4ejour, les symptomes dimlnuent d'lntensitö et l'on peut espörer la guamp;ison.
A l'autopsie, j'ai trouvö le plus ordinairement la panse remplie d'alimens fermentes, d'une odeur acöteuse , mais desagröable; le feuillet rempli d'alimens dessechös et durs; l'epithelium de la panse et du feuillet se d^tachaient et la muqueuse mise ä döcouvert, 6tait dans beaucoup rouge injectöe; la caillette contenait un chyme mel6 de mucositös fötides; sa muqueuse ötait rouge enflammöe , parfois öpaissie ; celle des intestins 6tait aussie öpaissie, parfols ramallie et ses vaisseaux (5taient injectös. J'ai rencontrö sur cette villeuse des intestins greles, des ec-chymoses assez nombreuses et plus ou moins (Hendues; de larges taehes rouge-vineux existaient sur le p^ritoine, le mösentere et l'epiploon- Le foie semblait cuit, il (5tait d(5color6; la bile öpaisse et noire ; la rate presque toujours
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gorgöe de sang ötait ramollie ; les poumons ^faient cons-tamtnent dans un 6tat d'engouement et de congestion sanguine, et les bronches remplies souvent de mucosites spumeuses; car dans cette maladie les animaux pörissent commun6nient asphyxiös par l'interruption de l'action du cerveau et de la moelle öpiniere sur les organes de la respiration ; aussi trouve-t-on fWquemment le coeur decolorö, ramolli; ses cavitös , surtout les droites , rebplies de caillots sanguins nöirs et souvent de sang liquide; sa membrane interne, ainsi que celle des gros troncs veineux et artöriels , parfois colorte en rouge plus ou moins fonce ; du reste les plövres sont rouges et enflammees; le pöricarde , dans le mßme etat d'hypörömie , contient quelquefois de lo scrosito. Les meninges et surtout la pie-mere sont injectees ainsi que le plexus [chonoide. Ces lesions c^räbrales, de m^me que l'engorgement sanguin des sinus de la dure-mßre , sont presque constantes dans le boeuf. J'ai trouve parfois aussi sur le feuillet visceral de Tarachnoide des taches noires, form^es par des poin-tillations tres-rapprochöes. D'autres fois j'ai vu la substance du cerveau tres-injecWie, rougeätre, et, en la cou-pant par tranches , eile laissait öehapper une multitude de gouttelettes sanguines; enfin dans les animaux oü l'^tat comateux, le delire taciturne avaieht persists deux ou trois jours , on rencontrait les grands ventricules pleins de sörositö, le cerveau ramolli. Je n'ai point ouvert la moelle 6piniere.
Je ferai remarquer que dans la gastro-arachnoidite du boeuf, on ne peut trouver d'alimens non-dig6r6s accumu-16s dans la caillette, comme on en trouve dans l'estomac du cheval, dans cette maladie; parce que ce quatrieme esto-mac ne re^oit que des alimens qui ont subi la triple action des dents, de la pause et du feuillet.
Pourrait-on , d'apres le tableau des symptömes et des lesions que präsente cette maladie, m6comiaitre une gas-
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tro-arachnoidite? Tout ne prouve-t-il pas övidcmment qae la reaction pathologique a primitivement existö sur la muqueuse gastro-intestinale et s'est ensuite irradite sur l'encöphale en raison de l'intensitö des causes et des effets, car I'arachnoidite ue complique jamais que les gas-trites sur-aiguüs. La marchc et les signes qu'elle präsente ne peuvent p^rmetlre une erreur de diagnostic.
Cette müladic , qui s'observe presque toujours Töte, attaque de preference les animaux plötoriques , et recon-nait pour causes une temperature elevee, l'insolation, des travaux forces imm^diatement apres un repas copieux, surtout si les alimens ont de la tendance ä passer ä la fermentation; une nourriture trop substantielle , les four-rages sees nouveaux, surtout ceux des prairies artiücielles; l'ingestion de plantes acres comme moyen d'alimentation, celle de l'eau froide et crue. l'animal ayant chaud; un arr^t de transpiration. La o2e observation semble seule faire exception; eile a d6but6 par l'indigestion qui 6tait l'effet d'un sentiment instinetif vivement exprimö dans cette jeune vache.
Sur une vingtaine d'animaux que j'ai eu ä traiter de cette maladie , j'ai eu peu de succes; dans le plus grand nombre de cas, d la vamp;rite , le v6t6rinaire n'est appelö que lorsque les empiriques ont rendu la maladie incurable par un traitement incendiaire. Je n'ai gu6ri que trois boeufs et la vache qui fait le sujet de la o2e observation; les seize autres ont suecombö. J'ai conserve note de douze cas oü les proprtetaires m'ont mis ä möme de suivre la maladie, j'ai fait l'autopsie des huit malades qui sent morts; aussi toutes les lesions que j'indique ici ne se rencontrent pas dans tous les malades, c'est le resumö de ce que j'ai vu dans la totality.
Comme moyens curatifs, je mettais en usage la saignöe ä la jugulaire, que j'ai quelquefois r(5pet6e aux saphamp;ies. 3'aurais pu m^me lt;Hre moins timide sur ce point que je
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ne l'ai 6te dans le commencement de ma pratique ; je pense que Ton pourrait obtenir de bons effets de l'artero-phlebotomie faite ä l'origine de la queue. Je secondais ensuite l'effet des evacuations sanguines par les boissons mucilagineuses ; et lorsque j'avais diminue l'inflarnmatiou des premieres voies, je rendais cette tisane laxative par I'addition du sei de Glauber et de la creme de tartre ä haute dose. L'huile de Ricin a produit, d'apres le lunoi-gnage de plusieurs vötörinaires, d'excellens effefs comme laxative, ä la dose d'une livre ä unc livre et demie. Je prescrivais aussi des lavemens emolliens auxquels j'ajou-tais quelquefois le sei de cuisine. Je ne n^gligeais pas les applications röfrigerantes sur la tete, mais avec des precautions que je vais indiquer tout ä l'heure. Enfin, apres deux ou trois saignöes et l'emploi des mucilagineux, je passais des sötons aux fesses, au col, au fanon ; j'en activais l'effet en trempant le ruban de (il dans l'essence de teröbenlhine et le roulant dans la poudre de cantha-rides, ainsi que par des frictions faites sur la surface et alentour des sötons, avec la moutarde dölayd-e dans le vinaigre ; ces frictions souvent r6p6tlt;5es , produisent promptement un engorgement considerable et une revulsion rapide. J'ai toujours pensö que les physiologistes ont exagt5r6 la sensibility de la muqueuse gastro-intestinale dans ces maladies. Je crois qu'apres quelques saignees et les boissons mucilagineuses , qui moderent et font souvent disparaitre les symplömes gastriques , on tirerait un parti avantageux d'une revulsion opöröe sur 1c tube ali-mentaire, au iftoyen de l'emetique et du sei de Glauber donnes en grand lavagc, ou encore de l'huile de Ricin.
L'emploi des röfrigörans locaux , comme l'application de l'eau froide , la neige, la glace sur la töte des animaux vertigineux , exige , ai-je dit, beaueoup de precautions , car si cette medication a frouve autant dc detracteurs que d'apologistes, e'est que l'emploi de ce moyen heroique
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n'a pas souvent eu lieu d'apres la connaissance de la throne du refroidissement organique.
Un röfrigörant, plus ou moins önergique, appliquö passagerement sur une partie du corps des animaux, produit deux effets bien constans, savoir : reconomie des courans caloriferes de tous les points de l'^conomie vers la partie sur laquelle on applique le topiqun röfrigö-raut, et l'accumulation du plus ou moins de chaleur dans ccUc partie : effets qui tiennent ä la difference considerable do temperature qui existe instantan6ment entre la partie refroidie et le reste de l'organisme , et ä ce que, par l'enlevement du refrigerant, on a empechö la sous-traction du calorique surabondant, l'effet des courans caloriferes determines vers cette partie par le refrigerant instantane ne pouvant plus s'arreter. Cost dans la connaissance de ces deux principes que reside I'indication therapeutique rationndle du froid. Ainsi, en appliquant d'abord sur le crane d'un animal, affecte de vertige , de la glace piiee et suspendant instantanement cette application pour la remettre ensuite , on accumule neces-sairement de la chaleur dans I'encephale , puisqu'on determine vivement les courans caloriferes vers cet organe , ce qui proddit un effet tout oppose ä celui que Ton se pro-posait, augmente l'irritation encephalique et y determine une phlegmasie mortelle; car l'influence subite du froid et les intermittences de son action sont toujours funestes. On 6vitera ces accidens en employant successivement et par intervalles, 1quot; I'eau a la temperature de l'air; 2deg; I'eau de puits; 5deg; de la neige ou de la glace, ou de I'eau amenee au degre de congelation par des moyens artißciels. Mais une condition de rigueur est de persister dans l'empioi de ces moyens jusqu'ä un mieux marque ; enfin on suivra , pour en cesser l'empioi, la meme gradation ; ainsi ä la glace succedera I'eau de puits, et a celle-ci I'eau ä la temperature atraospheriq,ue ; ce qui produira un refroi-
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dissement lent et successif qui mod6rera et dditruira les effets dangereux du mouvement inflaramatoire et amenera un rösultat salutaire.
D. Inflammation de la muqueuse digestive compliquee de faralysie sympathique. ( Gastro-enlörile compliquee ou suivie de paraplt'gie.)
Quelques vötörinaires ont public des observations sur la parapl^gie ou paralysie lombaire essentielle dans quot;es-pece boeuf. Mais je ne connais aucun tfcrit sur la complication de rinflammation de la muqueuse de l'estomac et de l'intestin par la paralysie lombaire, dont je vais parier dans cet article. Je crois done Hire le premier qui Signale cette nouvelle nuance des maladies des organes digestifs.
Je vais d'abord citer les cas que j'ai observes et je me livreral ensuite ä quelques reflexions sur la nature. les causes et le traitement de cette grave maladie.
o5e Observation. Le 18 janvier 1823 , un mötayer des environs de Bourbon-Vendee vint reciamer mes soins pour un beeuf de labour qui, d'apres les rensci-gnemens que j'obtins , me parut affecle d'une inflammation de la muqueuse gastro-intestinale. Ne pouvant alier cbez lui que le lendemain, je lui conseillai de lui faire prendre quelques litres d'une tisane adoucissante, composee d'une decoction d'orge et de graine de lin, avec addition de gomme du S6n6gai et de miel; de lui donner quelques lavemens ömoliiens, et de lui präsenter de l'eau blanche.
Le 19 , au matin, j'observai les ph6nomenes suivans : perte de l'appölit, cessation de la rumination , bouche chaude, langue rouge h sa pointe, pause dure et plcinc, constipation, urines rares ; respiration accöläröe plaintive, froissement des dents; pouls concentre accd'iöre ; mufle
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sec, oreilles et comes froides, polls h6riss6s, insensihi-lile de l'epine dorsale. Je ne fis pas assez d'altentlon ä ce dernier symptöme. Get animal avait 6t6 connu malade dös ie 16 et confix aux solus d'un empirique.
On ne put me donner aucun renseignement sur I'ori-gine de cette maladle; les bestiaux tenus ä ratable ii'6taient assujettis ä aucun travail dans cette saison. -
Je crus avoir affaire ä une gastro-ent(5rite tres-gueris-sable et fus loin de soupgonner la fin funesle qu'aurait cette maladie. Je le röpete. rinsensibilite de l'öplne dorsale est presque im cas Insolite dans la gastro-entörite. Peut-elre que si j'eusse fait sortir le boeuf de l'ötable je me serais apergu d'un embarras, d'une faiblesse dans rarriere-main, ce qul eut 6clair6 mon diagnostic ; puisque dans la paraiysie lombaire essentielle on remarque, comme signe pröcurseur, que la piste des pieds post6rieurs qui ordinairement depasse un peu celie des pieds ant^rieurs dans les boeufs en route , ne les atteint jamais dans ce cas; ce que les paysans du Poitou exprlment en disant que Vanimal ne joint pas ä ses pas. Ce Symptome , je le röpele , cut pu m'etre tres-utile.
Je fis une saignte de six livres a la jugulaire et pres-crivis la tisane , les lavemens et le regime pröcitös.
Le 20, le proprtelaire vint me dire que son bocuf buvait el mangeait bien, que la rumination ötait meme rötablie , et que le malade avait rendu beaucoup d'excrö-mens. Mais une chose I'lnquietait , I'animal paraissait avoir , disait-il, les reins pris, au point que les membres abdominar.x pliaient sous lui. Je revis ce bceuf dans la soiree ; le pouls , la respiration , la digestion ^talent a I'etat nature!; aucune fonclion laquo;'^tait troublee, except^ la locomotion qui 6tait penible , I'animal pouvant ä peine se lenir sur son derriere. J'avoue que mon (Honnement fut extreme. Cette complication nouvelie pour moi, apres 2i) annöcs de pratique dans des departemens oü lä
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principale richesse est Veleve des bestiaux, et oü par consequent j'en voyais beaucoup , me rappela ce qu'a dit le vieillard de Cos: la vie est courte et l'art est long. Je ne pus done m6connaitre une paraplögie secondaire tres-grave et pr6vins le fermier du pronostic funeste que je portal sur son boeuf. 11 me donna carte blanche.
Je passai de suite un seton a chaque fesse ; les meches furent trempees dans l'essence de t6r6benthine et routes dans la poudre de cantharides. Je fis faire des frictions sur les lombes avec l'essence de t6rebenthine et l'huile d'aspic ; toute cette medication tourmenta beaucoup I'animal, car la sensibility des parties n'ötait en rien diminueüe. Je laissai des mödicarnens pour faire une autre friction Ie22. On dut le nourrir avec de bon foin et l'abreuver d'eau blanche.
Le 24, il 6tait tombä et ne pouvait plus se relever; toutes les functions s'executaient bien , la paralysie seule existait. Les s^tons n'avaient produit aueun effet; je les pansai avec I'onguent vfeicatoire anim6 par le sublim6 corrosif. Je fis faire une nouvelle friction avec l'essence de t6r6benthine et l'huile d'aspic, dont on augmentait I'effet, en tenant, ä une petite distance , deux pelles en fer rougies au feu. Le bceuf fut insensible ä tout; une quatrieme friction fut faite Iff 26 ; enfin je revis mon ma-lade le 1er fövrier et le trouvai-dans le meme etat. La chaleur animale 6tait, A peu de chose pres, la meme dans ie train post^rieur que dans le reste du corps, mais il n'y avait plus ni mouvement ni sensibilitc1. Le paysan avait fait le sacriflce de ce bceuf, je lui proposal de lui mettre le feu en pointes sur les lombes, il y consentit; 72 boutons de feu p6n6trans, sur lesqueis je passai plu-sieurs fois le cautere et que je frictionnai ensuite avec un melange de poix blanche, huile de laurier fondue ensemble, animöe par l'essence de t6r6bcnthirie , n'exci-terent nullement la sensibility du malade ct ne produisi-
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rent aucun effet. Vingt jours apres la cauterisation, le fermier fit assommer son beeuf, et ne m'en prevint qu'apres la mort du malade.
34e Observation. Le 30 novembre 1826, un cultiva-teur de la commune de Sainte-Flaive (Vendee), vint me chercher pour un boeuf de labour, äge de cinq ans, ma-lade depuis 8 t\ 10 jours.
La maladie avait commence par le dugout, la cessation de la rumination, la duret6 de la panse et la constipation. Un empirique l'avait d6jä traits. Je reconnus a mon arrivee, outre les symptömes d€jä cit^s , une lagere m6-teorlsation de la panse , avee chaleur , s^cheresse de la bouche et rougeur de la langue ; la constipation existait depuis huit jours ; les urines tHaient rares; le pouls etait concentre et acc61t;r6; la respiration fr^quente, plaintive, avec froissement des dents ; le mufle 6tait froid et sec ; le poll 6tait Ii6riss6 et les yeux enfonc^s dans les orbites ; l'epine du dos 6tait encore insensible et l'animal paraissait affaibli; cependant je le fis sortir et il me parut marcher librement. Cette gastrite s'etait d^claree ä la suite d'un charrois, durant lequel les boeufs s'amp;ant arröt^s et ayant chaud, furent exposes ü une pluie froide et battante.
Toulcfois l'exemple de l'observation pr6cedente, larai-deur et l'insensibilit^ de la region dorso-lombaire , avaient eveiI16 mon attention , ce qui joint a l'anciennet^ de la maladie me fit mal augurer de ce nouveau cas.
L'^tat de d6bilite dans lequel je trouvai ce boeuf me fit proscrire la saignee. Les symptömes de phlegmasie de l'appareil digestif prescrivant toute medication active sur ces organes, je dus done employer les moyens sui-vans : tisane mucilagineuse gommde ; lavemens comma dans l'observation preccdente ; frictions seches, suivies de l'usage de la couverture de laine ; dicte , eau blanche. Mon projet 6tait d'appliquer le lendemain un large sina-pisme sur le cote gauche de l'abdomen, de scarifier en-
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suite et d'y entretenir un point de revulsion au moyen de Tonguent vösicatoire; mass le 1er döcembre le bojuf rendit beaucoup d'excr^mens durs, noirs, fötides et moles de mucosit6s, ce qui le soulagea; i! mangea , rumina ; le paysan le crutsauvö; il se borna a suivre le traitement adoucissant; il fit plus, il eut l'imprudence de donner des feuilles de choux verts h son boeuf.
Le 3, il vint me prier d'aller encore chez Ini. laquo; Je croyais mon bueuf sauv6, me dit-il, mais ce matin la panse est encore trös-ballonn6e et il ne pent plus se tenir sur son derriere. raquo; Effectivement, je trouvai que ies symptömes de gastrite avaient plus de gravite qu'ä mon premier voyage. Le pouls 6tait petit, concentre, la panse 6tait de nouveau m6t6oris6e et la constipation revenue; la respiration ötait accelöröe, avec dyspnöe , plaintes et froissement des dents ; le derriere etait chancelant, les membres abdominaux pliaient sous le boeuf, quand on le faisait marcher ; il tombait mihne et ne pouvait se relever sans l'aide de deux ou trois vigoureux villageois.
Cette complication de la gastrite par la paraplegie me fit considörer le boeuf comme perdu.
M6me prescription en tisane, lavemens, frictions que le 30. Mais ne pouvant encore agir sur la rauqueuse gas-trique, j'essayai d'un puissant moyen de revulsion sur la peau et me hätai de faire sur chaque cötö de la region lombaire trois incisions transversales de la longueur d'un pouce et demi chaque ; je dötachai ä l'entour de chacune d'elles le tissu cellulaire sous-cutane, et fis faire stir Ies lombes une friction d'un mölange, ä parties Egales , d'esseuce de töröbenthine, huile d'aspic et huile de pe-trole blanche, en total neuf onces, en ayant rattenlion de faire penetrer par la voie des plaies, le plus que je pus de cette mixtion, dans le tissu cellulaire sous-cutanö. L'animal tömoigna une sensibilitö extreme et se döfendit vigoureusement duranl cc douloureux panscment; il
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sembla möme 6tre ranime par lui, car il rentra leste-ment A I'etable; mais le lendemain il ne pouvait plus se relever; la paralysie seule persistait , tons les symptömes de gaslrite avaienl disparu. Des lors le paysan fit le sacrifice de son bceuf et le fit assommer quelques jours apres sans m'en prövenir.
5Se Observation. 19 aoüt 1827. Je fus appelö chez un metayer de la commune du petit Bourg-sous-Bourbon , pour un veau de l'annee , souffrant dcpuis quinze jours. II etait maigre; sa maladie s'ctait manlfestee par le dögoüt et la raretö de la rumination; je trouvai la pause un peu tympanisce, les excremens sees et converts de mucositös; le pouls cencentrö, mais faibie. Les yeux etaient tristes et enfoncös, les oreilles froides, la pean adh^rente, les polls heriss^s ; lupine du dos tres-sensible et l'animal 6tait si faibie qu'on l'eüt fait tomber en le poussant; depuis trois jours il chancelait sur son derriere , et se relevait avec peine lorsqu'il 6tait couclie , cependant cet animal mangeait encore un peu.
Je ne pus connaitre posilivement la cause de cetle gastro entörite avec complication de paralysie lombaire; le metayer me dit seulcraent que ce veau qui etait avant sa maladie gras et vigoureux, avait sans doute luttö avec quelques bceufs plus forts que lui. Mon pronostic fut douteux.
La döbilite de l'animal me fit proscrire la saignee; mais le peu d'intensit6 des symptömes de gastrite me delcrmina ä agir sur le tube digestif. Je prescrivis done unc tisane de decoction d'orgc et graines de lin, miellöe, rendue laxative par l'addition de 12 onces de sei d'Epsom et G gros detartre stibie, dans 6 a 7 litres de liquide dont l'admi-nistralion par dose d'un litre et demi, toutes les deux heures , ötait suivie de lavemens emolliens. Je fis faire en outre tons les deux on trois jours des frictions sur la region des lombes, avec parlies ögalesd'essence de töröbenthine et
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d'huile d'aspic; pour regime un peu de foin, l'herbe des pros et l'eau blanche. laquo;
Ces moyens eurent un succes qui surpassa monaltente. Les lögers symptömes d'inflammation des premieres voies disparurent, l'appötit et la rumination revinrent; la mar-che devint plus libre;.enfin les symptömes de paralysie n'existaient plus jpres 8 ä 10 jours de traitement, darant lesquels il fut fait quatre frictions fortiflantes sur les lombes.
Je passerai sous silence une observation faite le 18 de-cembre 1827 , qui ne serait, a peu de chose pres, qu'une repetition de la precedenle, pour arriverau narre d'une autre faite avec plus de soins.
3Ge Observation. 24 septembre 1851. Je fus consults pour un boeuf, ügö de 8 i 10 ans, de forte race gasconne et en bon 6tat, employe aux charrois, appartenant ä un bouvier de la viile de Toulouse. On me rapporta que ce boeuf avait 6t6 malade dans le mois de juillet; a cette epoque il semblait avoir la tete prise; les yeux etaient gonftes , presque ferm6s par la tumefaction des paupieres, dont la conjunctive etait rouge avec larmoiement; il cessa de manger et de ruminer; le forgeron lui fit une saignee de six h sept livres qui fit disparaitre tous ces accidens.
Je vis cc boeuf le 24 septembre au matin , accompagne de deux sieves de la 4deg; annöe d'ätudes ; il (ilait malade des la veille. Ce qui nous frappa d'abord, ce furent les violens efforts qu'il faisait pour expulser ses excremens et durant lesquels l'anuss'ouvrait extrömement, de sörte que l'air, en y penetrant, faisait entendre un bruit tout particulier. Les excremens expuisös, en petite quantite h la suite de ces efforts, etaient moos , meies de beau-coup de mucositds, d'un peu de sang et de builes d'air. L'animal portait la tote hasse, il avait les yeux gonfles, rouges et larraoyans ; la respiration ctait accelöree, sonore ; le pouls etait dur et plein ; la bouche elait brü-
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lante et rouge , la panse pleine et dure ; les estomacs pa-raissaient surcharges; le boeuf refusait toute espece d'ali-mens et de boisson , et n'avait pas ruminö depuis la veille ; les urines 6taient coloröes; les oreilles et les cor-nes chaudes ; le mufle sec ; l'^pine du dos sensible et la marche chancelante du train de derriere, depuis le matin seulement. Le proprtetaire ne put nous donner aucuns renseignemens sur les causes de celte maladie ; le boeuf faisait le meme travail que trois autres qui 6taient dans ratable , et etait soumis au meme regime qu'eux.
Diagnostic : Gastro-enterite suraiguö compliqute de paralysie. Pronostic : Funeste.
Traitetnent : Deux saignöes ä la jugulaire, une le matin, l'autre le soir; tisane de decoction d'orge etgrai-nes de lin , miell^e, donnee toutes les deux heures et suivie de lavemens 6molIiens; sachet de plantes aroma-tiques, cuites dans le vinaigre , et applique, chaud, sur les lombes.
Le 23 , la maladie a augment6 de gravity : le pouls est petit et vite; le boeuf porte ia tete penchee ä droite ; on entend im frequent froissemenl des dents qui exprime de vives souffrances; toutes les muqueuses sont enflam-m6es, la reaction est non moins vive sur le Systeme nerveux cerebro-spinal ; la respiration est sonore, avec dyspnöe due au retröcissement qu'öprouvent les narines par Tinflammation de la pituitaire , qui est rouge et in-jectee. o0 Saignee : la gene du respire est teile que la compression qu'exerce la corde sur la trachte artere , fait craindre l'asphyxie , je suis oblige de faire comprimer la jugulaire avec la main, par un cleve ; amputation de la corne droite , qui ne produit qu'une faibic hömorrhagic. memes prescriptions quo la veille; vapeurs 6mollientes et injections d'un liquide de meme nature dans les narines, qui font expulser beaucoup de mucus ^paissi.
Le 26, le malade se leve avec difüculte ; le pouls est
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toujours petit, concentrö et accekire, la dyspnöepersiste; des mucosites abondantes fluent par les naseaux. L'animal a perdu l'usage de la vue, par l'occlusion et ?e gonfle-ment inflammatoire des paupieres. Le sang tiro des la veille n'a formö qu'un petit caiilot peu Obrineux et na-geant dans beaucoup de sörum. Diagnostic : La gastro-enterite est decidement compliquee de möningite et de paraplegie. Pronoslic : Toujours funeste. M6me prescription. Ne pouvant eficore agir directement sur les premieres voies, je passe au fanon et aux fesses des sötons, que j'anime avec I'essence de ter^benthine, Jes canthari-des et les frictions de moutarde pulvörisee, dölayee dans le vinaigre ; l'animal tömoigne peu de sensibilitö durant ces operations. Le soir ces exutoires n'ont produit aucun effet; je fais appliquer un large sinapisme sous la poi-trine et animer les salons par I'onguent vesicatoire.
Le 27, la paralysie lombaire est manifeste; l'animal est tombe et ne peut plus se relever ; il se souleve vai-nement sur ses membres anterieurs et s'est ainsi tour-mentö toute la nuit; la respiration est plus acc616ree; le pouls tres-vite est petit et peu appreciable ; la fievre est Intense ; le bceuf tHend la töte sur la litiere et semble ne pouvoir la soutenir. II existe une tumefaction emphysö-mateuse et crepitante sur la region dorsale gauche; tout annonce l'extinction des forces. Les s^tons ainsi que les sinapismes n'ont produit aucune revulsion. Pronoslic: Mort prochaine. Je scarifie l'emphyseme; je fais encore animer les salons, renouveler les sinapismes. Je cherche ä ranimer les forces avec l'acötate d'ammoniaque; mais le soir le pouls n'est presque plus appreciable; la dyspnte est extreme, la respiration intermittente, c'est-ä-dire que le boeuf apres quatre ou cinq inspirations et expirations acc6ierlt;5es, cesse de respirer pendant un temps 6gal ä celui des 4 ä 5 respirations prdcitees. La paralysie se complique d'une insensibilite gönärale. Une sueur assez abondante couvre la surface du corps.
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Je fais rrictionner le malade; j'incise la region lombaire et frictionne comme dans la 54e observation. Cette operation, toujours tres-douloureuse, n'excite nullement le malade, qui mourut enfin le 28 au matin.
Necropsie faite quatre heures apres la mort; dteubitus ä gauche; injection de tousles vaisseaux capillaires sous-culanes du cote gauche. Les vaisseaux de la t6te sont ge-nöralement gorges de sang.
Abdomen : La panse contenait une grande quantite d'alimens liquides; la portion anterieure da la gouttißre oesophagienne , repondant ü la petite courbure du reseau, 6tait rouge, injectee et ses levres (Haient un pen tum6-fiöes. Le feuillet voluraineux contenait une grande quantite d'alimens sees, durs et pulvärulens ; son 6pith61ium s'enlevant avec eux, laissait a döcouvert la muqueuse qui etait injectee et coloree; les mamelons qui s'elevent sur eile ätaient augmentes de volume, de couleur rouge-vif et comme saignans, examines ä la loupe, ils n'avaient point l'aspect corne et paraissaient plutöt en raison de leur grande vascularit6 6tre des organes de säerötion. La caillette contenait beaucoup d'alimens liquides, sa muqueuse 6tait un peu öpaissie , de couleur rose-vif, avec des pointillations rouges produites par une vive injection de ses villosites. Une grande partie de l'intestin grele refl6tait une teinte rouge-vineuse ä Text^rieur, les vaisseaux mesenteriques arrivant ou partant de ces points coloräs, 6taient injects. Les iutestins ayant 616 ouverts, je trouvai beaucoup de surface oil la muqueuse 6tait 6paissie , violacte; sa surface libre 6tait recouverte dans quelques-uns de ces points hyp6remi6s d'une couche de sang exhalö par les villosites. Ces lesions etaient moins prononcöes dans le coecum et le colon; la v^sicule du fiel contenait beaucoup de bile; les reins 6taient un peu rouges et injects ; la vessie dont la muqueuse 6tait rouge et hyper6mi6e. contenait beaucoup d'urine Ktide et fonc6e en couleur.
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Organes respiratoires : La muqueuse nasale, celle du larynx, de l'arriere-bouche et de la trachte, ötaient göne-ralement coloröes, injectees et öpaissies; mais plus parti-culierement sur les cornets et la eleison cartilagineuse oü eile 6tait rouge-cramoisi. Les caviles nasales et surtout les gouttieres införieures conlenaient des mueositös ; la muqueuse des bronches offrait de larges ecehymoses et 6tait recouverte de mueositäs spumeuses ; le poumon droit 6tait un pen colore ; le gauche ötait envahi par uu engoueraent sauguiu qui n'etait qu'un effet cadaverique.
Systeme nerveux. Les deux pneumogastriques etalent colorös en rose , leur növrileme etait tres-injeete ; en les coupant et les pressant on faisait sortir des goutte-letes de sang de leur substance. La pie-mere etait la seule des raöninges qui füt injeetee ; ses vaisseaux ötaient variqueux dans quelques points; quelques bulles d'air interrompaient le sang qu'ils contenaient. Le cerveau avait sa consistauce normale, le plexus choroide 6tait rouge vif et injects. Le cervelet etait dans un 6tat d'in-jeetion assez considerable; il (Hait moinsdense qu'A l'etat normal. La moelle 6piniere n'offrait rien de particulier jusqu'ä la huitieme ou neuvierae vertebre dorsale, mais ä partir de ce point jusqu'ä sa terminaison, on voyait les vaisseaux de sa pie-mere d'autant plus injeetes qu'on se portait plus en arriere; la face införieure de cet organe etait couverte d'ecchymoses , qui se touchaient presque toutes ä la region lombaire. Les racines införieures des nerfs qui cooperent ä former les plexus cruraux avaient leur növrileme extr^mement injeetö; enfln, ayant retirö cette moelle öpiniere du canal rachidien et l'ayant etendue et ouverte par sa scissure införieure, nous remarquämes que la substance grise 6tait ä l'ötat normal jusqu'aux huitieme et neuvieme vertebres dorsales, mais depuis ce point eile ötait d'autant plus decoloree qu'on approchait de sa terminaison; cependant les vaisseaux capillaires qui
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penötraient la pie-mere et la substance de cette region iaferieure et mödiane 6taient rouges et inject6s.
Ces fails demontrent, d'une maniere evidente, que I'in-flammation de la muqueuse des organes digestifs peut, dans le boeuf, comme dans les autres animaux , dtre com-pliquee de paralysie ou plutöt de paraplegie sympathique et de paraplegie concomitante.
Les paralysies sympathiques ont leur source dans un organe plus ou moins 61oign6 du Systeme nerveux cere-bro-spinal, mais qui est en Sympathie avec lui. Teiles sont celles qui sont deterrainöes par une sur-excitation du tube digestif; teile est la paraplegie qui s'observe presque constamment dans la metrite suraigue de la vache : sur-excitation qui va sympathiquement se d^ve-lopper dans le cerveau , ou tout autre partie du Systeme nerveux c6r6bro-spinal, et y produire les alterations dont la paralysie est la consequence. Cette complication a et6 observee a I'ecole veterinaire d'Alfort sur quatre chiens atteints de gastro-colite, dans lesquels eile fut suivie de Tinflammation de la moelle öpiniere et dont deux pöri-rent. J'ai vu la gastro-ochnoidite avec paraplegie, dans une jument jeune et peu accoutumee au travail, se manifester ä la suite d'un voyage long et penible , fait par un temps froid et humide; je fus möme assez heureux pour la guerir. Tel est le cas detaillö dans la 33e observation , maladie dans laquelle les symptömes de gastrite ont precede ceux de paraplegic. II en est ainsi dans la 54e observation. Mais la paralysie etait concomitante dans les 35e et o6e observations. Dans ces deux cas les animaux sont tombes malades, Tun ä la suite d'une lutte avec un boeuf plus fort et plus vigoureux que lui; I'autre etait employe ä des travaux penibles dans Toulouse, oü les bouviers charroyeurs mesusent impitoyablement de la force de leurs boeufs. Partantde ces donnees, il est, selon moi, facile de se rendre compte de cette complication.
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Etablissons en principe que tout exercice trop prolonge ou trop violent produit dans le tissu de I'organe en action une congestion d'autant plus forte que I'exercice a 6te plus considerable et que I'organe est relativement plus faible.
Cette vörite physiologique est fecoode en r6sal(ats : eile peut s'appliquer aux organes digestifs et expJiquer l'apparition des gastro-entörites ä un muscle, et devenir la cause des rhumatismes aigus , des paralysier et meme des hemorrhagies , comme on le voit dans les animanx forces et pris a la course.
N'est-il pas rationnel de penser, dans le cas qui nous occupe , que la cause, quelle qu'elle soit, une repercussion de transpiration , par exemple , a agi en möme-temps sur deux organes en action, et par consequent plus impressionnables en raison de raugmentation de vitalite , savoir: I'estomac pour la digestion , et la region lom-baire centre de mouvement oü se trouvent les muscles qui sont les agens essentiels et actifs de la locomotion generale.
Or, qu'un boeuf, ou tout aulre animal, soit soumis ä un travail long, penible et continu, immediatement apres un repas copieux, la digestion sera indubitablement trouble et mßme suspendue; le travail deviendra aussi plus fatigant, par le fait du malaise general qne determine la difficulte de la digestion. L'estomac excite par la presence des alimens röagira vivement sur eux pour leur assimilation ; ces alimens irriteront meme alors , par leur presence, la muqueuse gastro-intestinale. Ces diverses causes rt^agissent nöcessairement aussi sur le coeur et les poumons; l'accelöration de la circulation, de la respiration augmenteront la transpiration cutanamp;j et la sueur. Si toutes ces actions et reactions se passent sous une temperature froide et humide , ou durant que I'animal malade se trouve sous I'empire d'une cause de refroU dissement, la transpiration cutan^e sera nöcessairement
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refoulee, pactie sur la muqueuse gastro-intestinale, et partie sur les muscles de la region lombaire.
L'(Hat de surcharge dans lequel se trouvent les esto-macs du boeuf, l'action du refoulement de la transpiration cutanöe, d6termineront des effets plus prompts, une phlegmasie plus rapide sur la muqueuse de ces orga-lies ; l'exces d'excitation de cette villeuse sera transmise du centre nerveux ganglionnaire k celui de la vie animale, comme il arrive toutes les fois que des impressions vives agissent sur les visceres de la -vie organique : d'oü la fievre et les ph^nomenes concomitans.
Ainsi plusieurs causes agissent h la fois pour determiner la paraplegic, savoir : l'exercice immodcre des muscles de la region lombaire, Tcffet du refroidissement qu'ils ont ressenti au moment de la congestion determinöe par l'exercice , et enDn la reaction de rinflammation des orga-nes digestifs sur le centre nerveux cärebro-spinal : reaction retentissant de preference sur les organes de relation qui se trpuvent eux-m^mes alors dans un ötat d'excitation insolite.
Nous ajouterons , pour ^clairer le pronoslic , que l'inflammation de la moelle dipiniere, stege principal des paralysies, puisque c'est d'elle que partent les nerfs locomoteurs, produit souvent le ramollissement des substances blanches et grises qui la composent, avant d'etre bien appr^ciables: ce qui explique le peu de succes qu'ob-tient le vetMnaire dans ces cas, en employant möme un trailement tres-rationnel.
Dans ces circonstances les organes digestifs etant pres-que constamment le point de depart de la reaction patho-logique, I'indication principale est, 1deg; de combattre l'inflammation de la muqueuse gastro-intestinale par la sai-gnöe et les damp;ayans mucilagineux; 2deg; d'agir, apres cette phlegmasie calm6e , sur le tube digestif pour 6vacuer, par les laxatifs, toutes les matieres heterogenes et les
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alimens mal digörös qui sont ou le nisullat ou la cause
do cette inilammation , ce qui produira en outre unc
revulsion salutaire pour le Systeme nerveux ; 5deg; d'op6rer
aussi sur le löguraent externe pour y produire nae rt-vul-
sion active et efficace. Cette medication dölayante, cal-
mante et ensuite perturbatrice, nous a paru rationnelle;
ellc a (5te suivie de succes dans la ooc observation etnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; r
dans la jument plus haut cit(5e , dont je parlerai dans le
feuilleton.
sect; III. Gaslro-enterite chronique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;|^
Pour eviter tonte erreur systematique et döerire avec exactitude le passage de la phlegmasie aiguc des organes de la digestion a 1'elat chronique ( si toutcfois les lesions qui constituent Ic squirrhe et le cancer de ces organes sont toujours precedes de symptömes inflammatoires), expo-sons d'abord les actes vitaux ct les phenomenes patho-logiques les plus marquös qu'ont presents les maladies de ce genre, que nous avons el6 a meine d'observer ou sur lesquelles d'aulres vötörinaires ont ecrit; car la nature intime des maladies ne nous etant pas connue, nous elevens nous bonier a des fails pratiques; et. sans sorlir dc ce cercle , tächer d'en tirer des inductions rationnellcs qui puissent eclairer le diagnostic , le pronoslic et l'indi-cation dans ces maladies insidieuses et graves.
lre Observaiion. Le 22 aout 1825 , un propri6faire de Bourbon-Vendee m'envoya chercher pour vöii; unenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lj-
de ses laquo;aches, agee de sept ans, indisposce depqls lo matin. Arrive aupres de la molade , j'obscrvai los symptömes suivans : la panse etait dure et meteorisee; la bete refusait toute espece d'aiimens , dc boissons depuis le matin, et n'avait pas rumine; eile avait la bouche brü-lante et seche, la langue rouge ä ses bords, et n'avait pas fiente dans la journee, ni la nuit precedente ; son mufle (Halt sec, ses cornes, ses oreilles froides; eile avait
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la pcau söchc et le poil piqu6; le pouls ötait acceler6, concenlrö et Tariere tendue; la respiration 6tait plus fr6quente , plaintive, avec froissement aigu des dents. II existait un 6tat d'anxi^W frappant, et l'epine dorsale , depuis le garrot jusqu'ä la croupe , 6tait d'une sensibility extreme.
Cette vache avait döjä 6t6 plusieurs fois atteinte de cette maladie, depuis qu'elle 6tait dans la possesion de M. T.., qui avait remarqu6 que les acces devenaient plus frequens et plus graves, n'6tant dans le principe que des indispositions passageres, et cela depuis deux ans, ce qui n'avait pas empt*ch6 la malade de faire deux veaux. II avait remarqu6 aussi qu'une nourriture verte trop abon-dante provoquait le retour des acces ; en effet, on avait donne beaucoup de feuilles de choux verts aux vaches, depuis quelques jours.
Ptaginostic. Phlegmasie ancienne de la caillette, dont I'origine nous etait inconnue, et que la moindre cause d'irritation faisait reparaitre avec plus d'intensitö.
Pronostic. Favorable , c'est-ä-dire que je concus I'es-poir de faire disparaitre l'accident present; mais je ne cachai pas au propriötaire que la maladie aurait une On funeste , et que je croyais qu'il 6tait prudent de vendre cette vache pour la boucberie, tant qu'elle 6lait en bon 6tat.
Traitement. L'6tat d'embonpoint de l'animal, ainsi que la concentration du pouls et la tension de Fartere, me döciderent h faire une saignee de cinq livres ä la jugu-laire. Je prescrivis une tisane de decoction d'orge et de guimauve miellöe et gommöe, h laquelle je fis ajouter des feuilles et des sommitös de grande laitue blanche prßte d fleurir, des lavemens ömolliens, la diete. l'eau blanche. D6s le lendemain la malade vida beaucoup, la memorisation disparut, eile tömoigna le damp;ir de manger; enfin ces moyens continues pendant trois jours firent
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disparaitre tous les symptömes (Tinflammation ; la secretion du lait se r^tablit; la vache reprit son regime habituel.
2e Observation, he 9 juiliet 1827, laquo;n inätayer de la commune de Saligny (Vendee), vint me prier d'aller chez lui, pour voir un bceuf qui 6tait raalade depuis long-temps. Je vis cet animal le lendemain : il etait äg6 de cinq ans. d'une forte race, en bon ötat, et de ceux qu'on appelle Bceufs de nature. Le metayer me dit qu'en-viron un mois avant, cet animal avait 616 tres-maiade, qu'il avait eu la pause met6oris6e , refusait les aliroens et ne ruminait pas; un mamp;lecin de bestiaux lui avait fait prendre du vin , des noix muscades, des bouillons d'aulx; la m6t6orisation ayant disparu il avait cru son bceuf guM , mais depuis quinze jours cet animal 6tait affect6 de vomissemens fröquens qui Tinquietaient beaucoup. Je trouvai la pause un peu ballonnöe, le malade rendait par l'anus des excramp;nens ä l'^tat normal, les urines ne m'offrirent rien de remarquable , le pouls 6tait bon et tranquille, la peau souple, le poil luisant et les forces physiques ne semblaient nullement diminu6es; I'animal mangeait et ruminait comma de couturae, le vomissement 6tait done le seul Symptome maladif. Effectivement, du-rant que j'6coutais le narr6 du fermier et que j'examinais avec attention son bceuf, je vis cet animal rapproclier la tete du poitrail, en courbant I'encolure , 6lendre ensuite le cou , conlracler tous les muscles du thorax , faire une forte expiration accorapagn^e d'une toux grasse, et vomir abondamment des matieres alimentaircs ä l'etat de chyme et telies qu'on les trouve dans la caiilette ; la bouche en 6tait salie et remplie. 11 r6p(;ta ce vomissement deux ou trois autres fois durant le temps que je passai ä la ferme, et depuis quinze jours il en 6tait ainsi, seule-ment les vomissemens devenaient de jour en jour plus frequens.
Diagnostic. Je pr^sumai que j'avais affaire ä une gas-
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tro-entefile chronique ä son ttebiit, qu'il n'y avait encore qu'infiltration du tissu cellulaire sous-muqueux de la cail-lette et intumescence de sa muqueuse : je dus pramp;umer encore qua le siege de cette phlegmasie existait au pylore qui en ötait rötreci et dou6 d'une insensibiiitö insolite, qui ne permettait le passage qu'ä la portion la plus fluide , la plus d61i6e du chyme , tandis que la portion plus öpaisse remontait la gouttiere et etait vomie. Je pensai aussi que rinfiltration cellulaire sous-muqueuse n'6tait point encore parvenue a I'etat squirrheux ; car, outre que la maladie 6tait recente, que tout annoncait une vive irritation de la caillette , le pouls , ma boussole ccrtaine dans ce cas, n'etait pas accelerö , concenträ, avec tension de l'artere , signes diagnostiques positifs dans le squirrhe de la caillette et des intestins.
Pronostic. Je prövins le proprietaire de la gravitö de cette maladie, et lui dis combien j'avais peu d'espoir du succes. Cependant la certitude que je croyais avoir que le squirrhe n'existait pas, la jeunesse, I'etat de force de I'aniinal me determinercnt a tenter un traitement.
Medication. L'heure 6tait avancee, il faisait une cha-leur extreme , I'animal avait copieusement mange avant mon arrivee, le rumen ötait rempli et dur ; il n'etait done guere rationnel de saigner ce boeuf dans cet instant; personne dans les environs ne savait faire une phleboto-nie ä la jugulaire ; je n'avais pas le temps de retourner le lendemain ä cinq lieues de chez moi. Je remis done cette operation A un autre jour, s'il n'y avait pas de mieux; j'clais decide, dans ce cas, a appliquer un large sina-pisme sur rhypochondre gauche , que j'aurais scarifiö et entrctenu en suppuration par les vösicatoires , et je vou-Inis aussi donner interieuremeut l'opium. Je me bornai done ä prescrire provisoirement des breuvages composes de tisane de decoction d'orge et de guimauve , miellee, tiede, \ersee lentement, doucement, la tele peu elevee,
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et des breuvages de lait tiede m616 avec I'lmile d'olive, des cataplasmes ömolliens autour du corps, des bains de vapeurs suivis de frictions sfiches et de remploi de !a couverturede laine, ainsi que des lavemens ^molliens. Lc regime consistait en panades trös-liquides, de l'eau fari-neuse, point de fourrages, ni verts, ni sees. Ce fraile-ment, qui fut continue pendant quinze jours , eut un plein succ6s , le mieux fut sensible vers le cinquieme jour; le douzieme on donna un peu d'herbe ä demi sechc ; le vomissement itant moins fr6quent, l'animal etant par-faiteraent guöri le quinzieme jour, il fut remis dans lies päturages.
3e Observation. Le 3 novembre 1836, M. GotnbauJ, v6t6rinaireä Blaye, döpartement de la Gironde, m'a ddresse ce fait pratique.
Le 15 avril 1856, un eultivateur vint me consulter pour un boeuf malade, auquel un empirique des environs donnait des soins depuis un mois.
Je suivis le proprietaire ä son domicile et observai les symptömes suivans: poil piquö , maigreur extnhne aug-raenlant chaque jour, raufle sec , yeux enfoncös dans les orbites, raembres postchrieurs engages sous le centre de gravitö ; refus absolu de toute espece d'alimens , cessation de la rumination , conlinuelles envies de vomir, frö-quemment suivies de la sortie d'alimens semblables ä ceux que contient la caillette ; les exeremens rejetös par l'anus rares et coiffös; les flancs sont retroussös, ce qui fait pa-railre le maiade beaueonp plus maigre. La faiblesse est teile qu'il cliancclle et semble toujours 6tre en danger de tomber. Le pouls est diir , accelere , Tariere est tendue.
Ce beeuf a 6te ^corne un mois avant que la maladie se soit d6claramp;j.
Causes; Exccs de travail. Ce beeuf, aecoutume ä etre noiirri avec de bons for.rrages, sc trouve, en raison d'une penurie momentanco, aliments de foin de mauvaisc qua-
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lite ; la plaie de la come s'6tant dess^chöe, Tempirique l'avait pans6 avec la poudre de cantharides.
Traitement employe avant l'arrivöe de M. Gombaud: mödicamens excitans tels que gentiane, thöriaque, assa-fötida, dans une tisane d'infusion de sauge , tliym , romarin , etc., etc. •
Traitement indiquö par le v^törinaire : lavemens emol-liens, tisane rafraichissante , bains de vapeurs sous le venire , frictions seches, usages de la couvcrture de laine. M. Gombaud dil avoir employö quelques diuretiques trcs-tHendus dans l'huile d'olive , mais il ne les designe pas et je me borne a rapporter textuellement ce qu'il m'ecrit; il ajoute : apres quinze jours de ce traitement l'animal tut parfaitement guöri et travaille maintenant.
Cette observation constate un fait et corrobore la prö-cedente ; et toutes deux prouvent que toute irritation de la caillette, meme m6canique , provoque le vomisse-ment, comme l'a d^montre M. Flourens par ses belles experiences sur la rumination , que j'ai d6jä eitees.
4e Observation. Le 25 octobre 1824, un cultivateur de la commune de Beaulieu-sous-Bourbon , vint mc cbercher pour donner des soins Ä un bceuf malade depuis quatre jours.
Ce boeuf, äg6 de 5 ans, de belle race et en bon etat, refusait ies alimens et ne ruminait pas ; ii avait la panse dure , un peu meleorisöe, la bouche etait chaude, la langue rouge a ses bords ; les excrömens ttaient rares. durs, quelqucfois mous, mais toujours melös de muco-sites sanguinolentes ; les urines 6taient rares et color(5es; la respiration , un peu plus frequente qu'ä l'ötat ordinaire , d'tait plaintive , avec froissement aigu des dents-Le pouls eiait concentrö, acceler6, mais i'artere me parut tcndue. Get animal avait l'exprcssion de la tete triste, le regard abattu ; son rnuflo etait sec, ses corncs, sesoreilles glacces ; ja peau etait seche et le poil pique ; l'epine dorsale tres-douloureuse dans toute sa longueur.
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Diagnostic. Gastro-entörite aiguü due ä im arröt de transpiration; quelques jours avant le büeuf se trouva expos^äunepluieabondante, etantarrötö etayant chaud; des le lendemain il parut indispose.
Pronostic : Douteux. Gas grave.
Traitement : Saignee de 8 livres ä la jugulaire; tisane composöe de döcoction d'orge, racines de guimauves, quelques totes de pavot blanc et le miel; lavemens 6mol-liens , bains de vapeurs, frictions seches , diete , eau blanche; un peu de mieux le 27. Je supprime les pavots et fais ajouter ä la tisane la cröme de tartre ; du reste, meme prescription. Le 51 , l'animal rumine ; il raange un peu , les excrömens sont presque ä l'etat normal , ä quelques mucosites pres, qui les entourent; tisane rnuci-lagineuse, lavemens emolliens , eau blanche, panades, un peu de bon foin. Je döfendis expressöment de lui donner aucune nourriture verte; je ne refus plus aucune nou-velie et crus leboeuf gueri.
3Iais le 12 novembre le paysan vint me dire que son bceuf etait dans un 6tat dösespöre : laquo; Le croyant guöri, me dit-il, je lui ai donn6 des choux verts qu'il paraissait desirer, il en a mangö beaucoup ;' je vois bien quej'au-rais du vous croire et que c'est eux qui ont fait reparaitre la maladie de mon boeuf. Depuis quatre jours, il est tres-meteorisö ; il rögurgite beaucoup d'alimensen ruminant; il inonde la ergehe d'une saliveaigre, melee defburrages ä demi broy6s et ne fieute pas. raquo; Ne doutant pas de l'incu-rabililö de la maladie, je ne cms pas devoir aller le visiter de nouveau ; je conseillai de lui donner une tisane mucilagineuse gommee et d'y mettre encore des teles de pavots ; de revenir anx bains de vapeurs, aux frictions seches, aux lavemens Emolliens et de ne donner que de l'eau faririeuse pour aliment. Le lo, le proprielaire de ce boeuf revint encore me voir ; laquo; mon beeuf souffrait , disait-il, horriblemcut : il se plaint et fall froisser ses
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dents ; la mötäorisation ne se dissipe que pour reparaitre; les vomissemens lui succedent; il est constipö et ne rend que des mucosites sanguinolentes et infectes; enfin il est furieux, ses yeux sent rouges et mena^ans, il cherche ä frapper; il y a du danger a I'approcher car il se defend avec malice. raquo; Ce rapport n'6tait pas rassurant, d'autant plus que les ganglions lymphatiques des aines s'amp;aient engorgös. Je ne doutai plus qu'il n'y eüt squirrhe de la caillette d'origine d6jä ancienne , et que I'arrfitde transpiration , l'erreur de regime, n'avaient fait que dötermi-ner une inflammation nouvelle , entöe sur une ancienne maladie. Le pen de consolation que je donnai ä ce pauvre homme et la peur qu'il avait des acces de fureur de son boeuf, le d^ciderent ä l'abandonner ; il mourut IS jours plus tard , continuant toujours ä etre furieux; la m6t6o-risation intermittente et les vomissemens persisterent; enfin une diarrhöe coliquative infecte I'affaiblit prompte-ment; il tomba pour nc plus se relever et mourut. Ne pouvant, ä cause de I'eloignement, en faire l'oruverture, je recommandai a l'ecarisseur de m'apporter plusieurs portions des visceres ou il verrait quelques choses ex-traordinaires. J'y reconnus les lösions suivanles: il exis-tait des ganglions lymphatiques remplis de tubercules dans les environs de l'estomac et du foie , dont quelques-uns ötaient ramollis , d'autres a l'ötat de erudite. Les parois de la caillette (Haient gen^ralement öpaissies; sa membrane muqueuse couleur gris-ardois6, epaissie, ramollie, etait parsemöe d'ulcdres ä fond chagriue-rouge, a bords 6pais et rugueux; le tissu cellulaire sous-muqueux etait squirrheux, cpais d'un pouce et demi au pylore et ü ses alentours. Les ganglions lymphatiques du mösentere etaient engorges et rouges.
De Observation. Le 25 fevrier 1802 , un formier des environs de Parlhenay m'envoya chcrcher pour voir un boeuf qui l'inquiötait beaucoup.
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Je m'y rendis le lendemain matin. Parmi ses bestiaux ä l'engrais, un superbe boeuf, ago de neuf ans , avait moins mange depuis quelques jours. Le domestique avait remarquö que lorsqu'il ruminait il perdait beaucoup de salive mßlöe de portions d'alimens ; que la panse g'^tait ensuite ballonnee, que l'animal rögurgitait des alimens et que ce vomissement 6tait accompagnö d'eructations. Ces accidens, qui s'^taient successivement accrus etreve-naient ä des espaces d'abord 6Ioign6s, (Hant devenus fr^quens, je fus mande. Je trouvai le boeuf malade; ii mangeait peu , la möteorisation de la pause reparaissait plusieurs fois dans la journee, provoquait des eructations et des rögurgitations abondantes qui donnaient issue ä un liquide aigre etfötide, compost de salive , de mucus ver-datre , m616 de sues gastriques et de parcelles d'alimens, plus ou moins parfaitement mächös. Durant la rumination qui 6tait instantanee, incomplete, le bceuf perdait beaucoup de salive et de parcelles d'alimens. On entendait pendant ces phcnomenes un gargouillemcnt que je crus d'abord venir de la trach^e-artere , mais .qui avait lieu dans rarriere-bouche et l'oesophage lors de la deglutition et des vornissemens. Les excrömens ötaient rares et mtilös de quelques mucositös ; le pouls etait accellt;5r6 , concentre et Tariere tendue ; la respiration plus frequente. On entendait aussi quelques froissemens des dents; cependant l'animal mangeait encore avec assez d'appetit. Je remar-quai que les ganglions lymphatiques des aines (Haient gros comme le poing, et insensibles; je fis sortir le bceuf de l'etable et reconnus que le train de 'derriere chance-lait, que la piste des pieds posterieurs n'attcignait pas celle des anterieurs.
J'avais dejä observe, incompletement ä la vörite, deux faits pareils, un sur un boeuf et l'autre sur unc vieiilc vache : dans le premier, unc meteorisatiou iiitcrmillenle prccödait le vomissement; les ganglions des aines otaient
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aussi engorges et durs; je soupgonnai le squirrhe de la cailiette, je le fis vendre pour la boucherle et ne pus laquo;Hre present ü l'autopsie. Je fus plus actif pour la vache qui etait dans le möme 6tat que le boeuf et qui de plus chancelait en marchant; le boucher qui la tua m'apporta la cailiette et deux ganglions mesentöriques. Un squirrhe ulcöre considerable envahissait toute la partic posterieure de la petite courbure de la cailiette et son pylore en entier; les deux ganglions lymphatiques etaient gros comme des oeufs d'oie et remplis de matiere tubercu-leuse que je ne connaissais pas alors. Eclair6 par cesdeux observations qui, toutes imparfaites qu'elles 6taient, m'avaient fait r^ftechir sur celte maladie, je döclarai ä ce fermier que son boeuf 6tait attaque du cancer de l'esto-raac et que beaucoup de tumeurs blanches, dures, gra-nuleuses , de diverses grosseurs , semblables a la tumefaction des ganglions des aines , existaiCnt dans la cavit6 abdominale et celie de lapoitrine; que le chancellement de la croupe me faisait prösumer que ce boeuf se serait paralyse du train de derriere avant deux jours; qu'il (5tait prudent de le vendre pour la boucherie durant qu'il 6tait gras , ce qui fnt execute dans le jour. Le len-demain, ä l'ouverture du thorax et de l'abdoraen , je fus frappe d'etonnement : une quantite innombrable de tubercules de toutes grosseurs existaient dans le ventre autour des visceres ; les plus volumineux se trouvaient i\ la region sous-lombaire; j'en detachai un gros comme le poing et voulus l'ouvrir avec le bistouri, mais je n'y pus parvenir et fus obligö de prendre un coutcau d-3 boucher. Gelte tumeur, dont j'ignorais alors le nom , me parut enveloppee d'une membrane fibro-sereuse; je re-connus que c'etait un ganglion lymphatique rempli de ce que nous avons nommö depuis tubercules. 11 etait divise en lobes irreguliers; un tissu fibro-celluleux en formaitle cabevas et contenait dans ses vacuosites une substance jau-
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nätre salino-terreuse, grumeleuse, resistant au tranchant du scalpel; j'en explorai plusieurs autres de diverses gros- * seurs, tous 6taient semblables. Beaucoup de gapglions rnösenteriques et ceux des aines etaient plus ou moins avancds dans cet 6tat de transformation tuberculeuse. Le boucher qui avait tue plusieurs boeufs, ainsi affectös, me dit que cet 6tat des ganglions lymphatiques 6tait vulgairement appelö les rats, en Poitou. L'affection tuberculeuse 6lait peu connue ä cette 6poque ; car, malgrö qu'Hippocrate l'eüt signalee il y a plus de vingt siecles ( de morbis, lim. i, cap. viii), il a fallu que le savant Bayle les renouvelüt pour ainsi dire des Grecs; que Laen-nec, Broussais, les demontrassent de nos jours, et que M. Dupuy, s'emparant de leurs recherches, en fit l'appli-cation , avec peut-Clre trop d'extension , ä la mödecine vötärinaire, pour les faire connailre aux Hippiatres. Je reviens ä mon autopsie : le boucher detacha les estomacs du bceuf et me donna la caillette; toute la partie postiere de ce viscere ainsi que le pylore etaient envahis par un squirrhe bosselö et divisö en plusieurs lobules, dont deux etaient un peu ramollis ä Idur centre , mais non ouverts ; la membrane muqueuse, intacte dans sa texture, ötait cependant un peu öpaissie, de couleurnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '
rouge-vineux dans certains points et gris-ardoisö sur d'au-tres. Le foie me parut intact ä l'ext^rieur, car je ne le coupai pas ; le boucher ne l'aurait pas voulu. Des ganglions lymphatiques, dans le raeme (ütat de d^genöres-cence, existaient ä la base des poumons, et en palpant ces organes respiratoires on sentait de petites agglomerations dures dans leur substance.
Cette autopsie fut, pour moi, un trait de lumiere; eile rögla depuis mon diagnostic et mon pronostic , dans plus de vingt occasions semblables , pronostic qui fut v6-rifie par sept ou huit autopsies, plus ou moins rögu-lieres et, comme on les fait dans la pratique, ä la Mte etnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;|
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au milieu des champs; aussi les passerai-je sous silence pour armer ä des observations faites avec plus d'exac-titude.
6deg; Observalton. 17 mars 1829. Un proprietaire de Toulouse me fit consulter pour un boeuf qui 6tait malade ä sa campagne. Je le vis le 6e jour de sa maladie; U etait äge de 12 ans, d'une tailiemoyenne , plutötmaigre que gras; des le 12 il avait refuse les alimens et cesse de ruminer; la panse se möteorisa, les excrömens raquo;5taient rares, durs et mölös de mucositös ; quelques lavemens parurent le soulager. Le lo, le ballonnement devint intermittent et cette m6t6orisation de la panse 6tait accom-pagn^e de rögurgitations et de la sortie d'un liquide muqueux , filant, verdätre , mel6 de bulles d'air et de parcelles d'alimens mal tritures. Cet et'at persista jus-qu'au 17deg; jour de mon arrivöe. Le facies de cet animal indiquait l'abattement et la souffrance ; ses yeux etaient enfoncös et mornes; sa bouche etait chaude , sa languc coloröe en dessous et ä ses bords, la salive abondante, cpaisse , visqueuse ; la panse etait ballonnee ; l'animal ne mangeait ni ne ruminait; ilrendait avec quelques dif-ficultes, mais sans efforts, des excremens sees, marronnös et melös de mueositäs sanguinolentes; je ne vis point de rögurgitations; les urines ötaient, me dit-on , rares et foneees en couleur; le pouls 6tait vitc, concentrö, l'ar-tere tendue et ses pulsations un peu fortes. Cependant le mufle etait convert de rosöe, et la temperature du corps assez uniforme , malgrö que la peau füt seche, adherente et le poil herisse, La pituitaire et surtout la conjonetive ötaient rouges et injeetees; la colonne dorsale etait peu sensible.
Aucunes causes appniciables n'avaient amp;6 remarqutes. Cet animal etait depuis six ans dans la ferme; seulement on me dit qu'il etait grand mangeur.
Diagnostic. Inflammalibn ancienne de la muqueuse
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gastro-mtestinale, plus spöciale ä la caillette et au pylore, oü je soupQonnai l'existence d'une squirrhe.
Pronostic : Peu favorable ; le peu d'acuitö des symp-tömes, la vieillesse de l'animal, tout pr^sageait une phleg-masie chronique mortelle.
Trailement : Saignee ä la jugulaire ; tisane mucilagi-neuse miellee, lavemens ömolliens, bains de vapeurs, frictions seches, usage de la couverture de laine , diäte, eau blanche fariueuse. Sous l'empire de cette medication les symptomes inflammatoires disparurent, le mieux fiit sensible des le i8; plus de m^teorisation , de r6gurgita~ tions; l'animal mange un peu, rumine, les excremens se ramollissent, mais contiennent encore quelques mucosites sanguinolentes. II en fut ainsi le 19 et le 20. Le 21, je revis mon malade; il etait couche et se leva avec quelques difßcult^s, cependant sa demarche me parut plus assuree que le 17 ; il recula möme avec facility et la region lom-baire avait sa souplesse normale. Le regard 6tait moins sombre ; la bouche 6tait de couleur rose-vif ; l'animal mangeait et ruminait par boutades ; il buvait bien l'eau blanche, rendait des excremens un peu durs; ses urines etaienl claires et abondantes ; le pouls 6tait lent, concentre , mais l'artere 6tait tendue. Du reste la conjonctive 6tait päle , la peau adh^rente et le poil hörisse.
L'inapp^tence, le caractere du pouls, forüfierent mes soupgons sur le squirrhe de la caillette. Meme prescription , la saignte except^e ; alimentation legere, panades, eau farineuse pour boisson.
Le 26 la mötöorisation reparut ainsi que la pertede l'app^tit et la cessation de la rumination; tous ces acci-dens se dissiperent, pour revenir ensuite h diverses reprises , tellement que le 29 le bceuf paraissait mieux, mangeait et ruminait ,' tandis que le 30 au soir tous les symptomes precödens existaient avec plus d'intensitö ; le bouvier avait mßme remarquö que depuis l'invasion de la
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maladie il y avait exasperation des symptömes tous les soirs; qu'alors les cornes et les oreilles £taient alternati-vement froides et chaudes.
Le 31 je revis le boeuf pour la troisieme fois. Amai-grissement sensible , yeux enfoncös, rumen m6töoris6, bouche exhalant une odeur fetide; appötit capricieux, tres-diraiiui6 , rumination rare et incomplete , conjonc-tive injcctöe et jaunätre; une mucositö s6ro-purulente m616e de stries grisätres d(5couIait de la narine droite , ccpcndant le mufle 6tait couvert de ros(5e. Une toux rare, petite , faible, trainee , se faisait entendre; les excrömens etaient durs, moulds , converts de mucosites ; les urines ä l'ötat normal. Le pouls (Hait concentr6, l'artere parais-saittendue, malgrö que ses pulsations fussentpeu sensibles et comme vermieuiaires. Ce caractere du pouls joint aux anteeödens, conürma mon premier diagnostic, et je ne doutai plus de l'existence du squirrhe de la cail-lette. Mon pronoslic ne put qu'6tre funeste.
Traitement : Seton au fanon, fortement anime, dans l'intention de changer le mode d'irritation ; möme tisane. Ayant remarqu^ que le foin provoquait la mötamp;msation, je recommandai de nourrir le boeuf avec les panades et l'eau blanchie.
Je revis mon malade le 13 avril, on me rapporta que les setons n'avaient produit qu'un faible engorgement; le ballonnement de la pause continuait toujours avec ses ramp;nittenees ordinaires; les exeremens Etaient durs , l'iia-leine avait perdu de sa fetidite. L'aspect de l'animal annon-gait une espece d'insensibilit6, les forces baissaienl visi-blement; s'il se couchait il ne se relevait qu'avec peine. Le pouls avait le meme caractere que le 31 mars. N'ayant aueun espoir de guerir cet animal, je n'indiquai aueun remede. On l'avait sorti de ratable pour que je le voie; il mangea devant moi un peu d'herbe , ce qui causa peu d'heurcs apres une forte nryiteorisation.
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II cessa de manger le 19, et la paralysie du train de derriere ötait teile qu'il ne pouvait plus se relever. Lc 21 la meteorisation de la panse 6tait extröme ; dans la nuit du 22 au 25 le rumen se ballonna si considärablement que ce pauvre animal s'asphyxia.
Autopsie faite douze a treize heurcs apres la mort, en presence de M. le Prince , depuis chef de service amp; 1'ecole de Toulouse, qui avail vu quelquefois le malade avec moi, ainsi que plusieurs eleves qui assisterent aussiä cette n^cropsie.
L'abdomen etait excessivement ballonne; en transpor-tant le cadavre , il sortit par les narines environ un seau et derni de mucosites verdätres melees de parcelles de fourrages ; la bouche et l'arriere-bouche elaient remplies d'alimens rögurgitös.
Thorax: Le pericardeetait plein de serositös sangui-nolentes. les veines du c(Eur injectees de sangnoir; i'oreil-lelle et le ventricule droits remplis de sang noir fluide, meles de birlles d'air; la membrane inlerne du ventricule gauche etait d'un rouge eclatant, ainsi que celle de I'aorte ; la sereuse ou inlerne des veines pulmonaires etait aussi un pcu coloree ; le ventricule gauche conlciiait du sang noir imparfaitement coagule. La trachße-artere et les bronches elaient remplies de mucositös spumeuses et leur membrane muqueusc un peu coloree ct injectee • des parcelles d'alimens avaient penetrö dans la Irachöe et les bronches par suite des r^gurgitations et avaient enliere-ment oblitere ces canaux rcspiratoires ; le liquide qui les delayait s'etait infiltre dans la substance du poumon I'avait colore en vert et lui avait donne une odeur her-bacee tres-prononcee.
Abdomen. La panse ötait excessivement distendue par des gaz, eile contenait beaucoup d'alimens mous, delayäs-11 en etait ainsi dans le feuillet. La membrane muqueuse de la caillette reltelait une couleur gris-ardoise depuis
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l'ouverture du feuillet jiisqu'aiiprcs du pylorc , tandis qu'aux environs do cd endroit die offrait , sur un fond blancMtre , de legeres poiiilillalions sanguines jusqu'ä la naissance dc rinlestin gröle ; lä oü exislaient cette colora-tion blancMtre et cos pointillalions, la muqueuse de cct estomac offrait une epaisseur marquee et etait moins adheronte ; le lissu cellulaire sous-muqueux contenait de potites lumeurs arrondies , du volume d'une petite noix. mais qui angmentaient progressivement de volume , au point do former autour du pylorc im enorme bourrelet epaisde quatre u cinq pouces, ce qui reduisait rorifice py-lorique ä moins d'un dem! pouce. Ces tumours developpte dans !e lissu cellulaire sous-muqueux 6laient faciles ä isolcr des membranes muqueuse et charnuo; cependant pros du pyloro la muqueuse avail contracts un peu d'adhe-ronce ; ellc sc separait d'autant moins facilement qu'ello elail ramollie ct so d^chirait par uno faible traction. En incisant cos tumours, qui etaient d'un blanc grisatre , elles laissaient sur la lame du scalpel un liquide puriformc ; pressees entre les doigls , elles s'ecrasaient facilement. Ces tumours formaient des circonvolulions semblables ä cellos du cervcau , qui etaient soparees par une couche epaissc d'une demi ligne d'un tissu plus consistant qu'elles et semblable au squirrhe.
Entre los replis de la membrane interne et au milieu do la grande courbure de la caillolle , exislaient cinq pocbos largos d'un demi pouce a leur entree , un peu plus largeraquo; a lour centre et profondes de deux ä trois pouces; cespoches qui semblaient plissees A leur ouvcrture , ölaient fortunes par les trois membranes de l'eslomac et conle-naient dos alimens tres-attenuös et un peu sees. Los ganglions lymphatiques du mösenlere ct de l'opiploon gi'ne-ralemonl tumölies , de formes irregulieres et du volume d'un oenf de poule ä eclui d'un oeuf do pigeon, conte-naieut une substance ct un lissu semblables aux lumeurs
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de la caillelte ; quelques ganglions, cantonnös pres de la division de l'aorte ventrale, offrant le merce (Hat morbide que ceux du mesentöre, prösentaient en outre une substance noire et mölanique melöe avec la tuberculeuse ; un petit kyste sphörique, rempli d'une maliere lie de vin , adherait il Tun de ces ganglions. Le foie n'avait que la moitiö de son volume ordinaire, la vesicule du fiel etait distendue par la bile, et la rate 6tait mince, aplatie et allongee.
Cerveau. II existait des bulles d'air dans le tissu cellu-laire qui söpare les meninges ; ce viscere un peu ramolli, refletait une couleur jaune , et presentait des pointilla-tions d'oü s'ccoulaient quelques gouttes de sang.
Les vaisseaux arachnoidiens de la portion lombaire de la moelle 6piniere elaient injcctes; il.existait tout le long des sillons supörieurs et inferieurs, ainsi que sillies faces laterales de ce centre nerveux , des lignes noM-tres irrögulieres , largesd'un millimetre, semblablesä une dissolution d'encre de Chine, qui disparaissaient en enle-vant la pie-mere. La substance de la moelle epiniere 6tait jaune, ramollie ä son centre ou portion grise ; toute son epaisscur offralt de plaques sanguines dont les poin-lillalions elaient d'autant plus nombreuses qu'elles se rap-prochaicnt de la partie postörieure.
7e Observation. Un cnltivateur des environs de Bourbon-Vend6e acheta , ä une foirc voisine, une boeuf tlg^ de cinq ä six ans, maigre, mais qui ne presentait ä scs yeux aucuns symplomes de raaladie. Son espoir ötaitdc le r6la-blir, au moyen du repos et d'une bonne nourriture. Mais, des le soir meme , en se rendant chez lui, apres un trajet de trois lieucs , il connut le boeuf subitement malade et remarqua une agitation extreme des flancs, puis il le vit tout-ä-coup tombcr , se döbatlre et mourir. II se crut en droit d'intenter une action en garantie ; je fus nomme expert par le president du tribunal. Le
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5 oclobre 1827, je me rciulis sur les lieux , vcrs lesdeiix heures du soir, accompagne de l'aclieteur et de deux lemoins dösigm^s par raulorilö , en Tabsencedu vendeur. On me montra le cadavre d'un LncufAge de cinq ä six ans, taillc d'un metre trente-cinq centimetres, gris-fauve et mort de la veille au soir. L'animal (Hait maigre ; il decoulait de sa beuche et de ses narines des mucositös sanguinoientes et fetides. Apres le lever de la peau par 1'ecanisseur, je reconnus que les chairs (Haient blafardes et ramollies; quelques epanchemens sanguinolens et se-rcux cxislaient dans diverses regions du tissu cellulaire sous-cutane. L'encephale n'offrail rien de particulier, ex-ccpte un pen d'injection dans les vaisseaux des meninges. A rouverture de Tabdomcn, je trouvai sur la membrane periloneale mamp;enteriquc , epiplo'ique et intestinale , plu-sicurs ecchytuoses , de nombreuses petechies violacees, avec une injection assez marquee des vaisseaux sous-sO-reux. La fate etait parsemee de pclits tubercules jaunes ct do granulations violettes , applaties et du volume d'une lentille ou d'un haricot. Sur la face posterieure du foie cxislait nn gros squirrhe meie d'agglomerations tubercu-leuses enkyste, clos , ramolli a son centre, et conte-nant au moins deux litres de matiere encephaloide lique-fiee, de couleur blanc-verdatre et ipodore. Ce squirrhe (Hait prcsque contigu et adherent a une autre tumeur encephaloide enkystöe reufermant an vaste foyer dc ramollissemcnt , dos , ä parois öpaisscs et lardacees, contenant au moins quatre litres d'une semblable matiere encephaloide blanc-verdätre. Ce vaste squirrhe envahissait la face posterieure du feuillet vers la petite courbure et loule l'origine ou partie antörieure de la caillette , de sorte que ces deux tumours unissaient ensemble le foie , le feuillet et la caillette. D'autres petits squirrhcs gros comma des noix existaient encore dans le tissu cellulaire sous-muqueux de la caillette en s'approchant du pylore.
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Tout le tissu cellulaire qui enviröunait ces trois visceres Ibirmait une couclie inlillree, lardacüe et squirrheuse, melee de tubercules ramollis , de sorte qu'il elait impossible d'y reconnailre rorganisatiou primitive. Cet elat squirrheux envahissait aussi le tissu cellulaire sous-mu-queux du pylore, et les parois de la caillelte avaient ä cet endroit plus de deux pouces d'epaisseur. La membrane muqueuse de ce quatrieme eslomac et ccüe de l'origine du duodenum 6taient öpaissies , ramollies et d'une couleur gris-ardois6. La trachöe-arlere et les bronebes ötaient remplies de mueosites spumeuses et san-guiuolentes ; la membrane muqueuses de ces organes eli.il un pen pblogosöe et injeetee'. La poitrine contenait im (üpanchement de sörosiles sanguinolentes; les plevres etaient injeclt'es et couvertes de fausses membranes pen epaisses , adhörentes au poumon et au thorax , dans quel-ques points. Mais le poumon droit etait surtout fixö au dia-phragme par une quantitö considerable de tubercules milliaires, entourös, röunis par une masse d'höpatisa-tion grise ü son Interieur et rouge ä l'entour, du volume du poing. Au tiers superieur et anterieur de ce memo poumon existait une vomique enkystöe , contenant environ un demi-litrc d'une matiere assez epaisse de couleur blanc-verdatre et inodore , tnpissee par une membrane d'aspect muqueux et dont les parois ejaient dures, callouses , et d'une epaisseur irröguliere, entouröcs aussi d'une hepatisation assez öpaisse , marbree [de couleur grise et rouge , et mßlee de petits tubercules crus. Un tubercule isole, gros comme une noix , ä l'etat de erudite , existait encore ä la base de ce poumon. Le p(5ri-carde ötait injeete, il contenait un peu de serosite ; le cceur etait ramolli et l'intericur de ses cavitös rouges.
Je crus que ces lesions indiquaient l'existence d'une ancienne gastro-hepatile , compliquec de pneumonite , passec depuis long-temps ä l'etat chronique; tandis quo
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les traces de rinflaramation röcente n'ötaient que l'effet de la reaction qui avait pröc^de la mort. Je conclus ä l'application de I'art 1641 du Code civil, et le tribunal adopta mon opinion.
8deg; Observation. M. Cailleau , veterinaire du departe-ment du Gers , rapporte (Journal pratique Vötörinaire , cahier de janvier 1831)1 qu'ayant etö appelö pour soi-gner une vache de Tage de douze ans, affectee de vomis-scment et de difCcultö dans la mastication et la dögluti-tlon, il obscrva qu'elle avait le poll terne , h(5riss6 , la peau seche , adhörente, les yeux petits, enfoncös , les rflembranes conjonctive, nasale et buccaie decoloröes ; le pouls etait faible : il y avait des Eructations fröquentes , accompagnöes d'un bruit semblable ä celui des borbo-rygmes et des Evacuations par l'anus comme dans la diarrhee. Cette vache avait prEcödemmeut avortö et il avait fallu extraire l'arriere-faix ; plus tard eile avait 6te atteinte d'un rhumatisme aigu: enfin le proprielaire actuel avait consulte M. Cailleau pour arreter les vomis-semens qui s'ötaient manifestos depuis quelques temps. Ce v6terinaire indiqua des breuvages oü entrait la gen-tiane ü fortes doses , et une bonne nourriture. Cette medication n'ayant point ameliore le sort de la bete , la m6-teorisation reparaissant au contraire tous les jours , sur-tout le soir , la maladie fut abandonnöe ä la nature, apres dix jours de traitement. L'appEtit diminua progresslve-ment et la maladie fit des progres funestes. 11 survintune tympanite avec emphyseme gEndral; peu de jours apres eile ne put se lever , refusa totaleraent les alimens et mourut. A l'autopsie , M. Cailleau trouva le tissu de l'cesophage tres-epais et brunfttre dans toute son eten-due ; environ deux litres de liquide semblable ä du sang veineux EpanchE dans la poitrine , les poumons noirätrcs dans leur partie anterieure et emphysemateux postörieu-rement; le p6ricardc Epaissi et noirätre , le coeur ramolli;
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il existaitaussi un öpanchemenl danslacaviteabilomiuiile; le peritoine ötait bläfard , la muqaeuse des quatre cslo-macs couverte d'ecchymoses cl de larges plaques violettes. L'öpiploon adherait fortement au rumen ; il presentait des tumeurs de la grosseur d'une noix , dont le iissu in-töriear 6tait jaunatre (c'etaient saus doutedes tubercules). On voyait ü rexlremitö droite de la caillette et dans l'epais-seur de ses parois, une transformation durc, lartlaoee , squirrheuse , qui avait presque bouche l'ouverture pylu-rique. Los membranes du reste du canal alimentaire ötaient egalement öpaissies et decoloröes , !a rate dimi-nu6e de volume ; le foie ötait gorge et de couleur tres-l'oncee.
9quot; Observation. Le squirrhe du rumen n'a point encore öte döerit par aueun vßterinaire; je crois done ren-dre un service ä mes confreres, en publiant l'observa-lion suivante :
Un nourrisseur du faubourg Saint-Cyprieh ä Toulouse , acheta , vers le mois de juillet 1831 , une vaclie agee de douze ans , valetudinaire et maigre , dans l'espoir de la rötablir. II avait su que sa derniere parturition avait ete suivic d'une maladie grave , qui l'avait laissee dans cet (5tat de souffrance ; et malgrö tous les soins qu'il prit de cette vache , il la voyait maigrir et s'affaiblir de jour cn jour. Dans la nuit du 22 novembre 1831, eile tomba dans un fosse , qu'elle voulut franchir , et s'y noya. Son cadavre fut apporte a l'Ecole vötörinaire, le 25 au matin , et destinö amp; la demonstration des organes de la rumination.
Apres le lever de la peau , je procedai a rouverture du cadavre, pour mettre les estomacs ä decouvert et les preparer pour la lecon projetöc ; mais , ayant rencontre des lesions graves, je dus les examiner et les etudicr avec soin.
11 esistait sur la portion supericure et anlörieuso du
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sac droit du rumen un squirrhe Enorme , de forme irrö-guliere , bosselö et du volume d'un double decalitre, qui s'ötendait aussi sur le lobe ant^rieur du sac gauche. Ce squirrhe , reconvert par l'öpiploon et la graisse , occupait la place du feuillet et avait ä peu pros sa forme. Je m'assürai que le siege primitif decette tumeur etait dans le lissu cellulaire sous-muqueux, et reconnus qu'elle renfermait un foyer de ramollissemcnt irrögulierement arrondi, ä parois bosselees , comme ä Textcrieur , de la cpntenance d'environ six litres, dons lequel il existait un patrilage couleur lie de vin , sanguinolent, mele de concretions blanches friablcs , albumino-fibreuses , variant de volume depuis eclui d'un oeuf de poule jusqu'ä celui d'un grain de mais, et exhalant une odeur tres-fetide. Ce foyer avait quatre ouvertures : il communiquait avec l'intörieur de la panse par deux ulceres fistuleux qui s'ou-vraient ü la partie supörieuredu eul-de-sae antörieur du sac droit; l'une de ses ouvertures avait un pouce de diame-treet l'autre environ deux. Un troisieme ulcere fistuleux , ayant environ deux pouces de diametre, penötrait dans le cul-de-sac anterieur gauche, et communiquait avec cette massc squirrheuse qui enveloppait extörieurement la gout-tiure oesophagienne. Enfin , une qualrieme fistule presen-tant une ouverlure de plus de trois pouces de diametre repondait au c6t6 droit de cette gonttiere ä sa terminai-son dans la cailletle , qui paraissait saine; la paroi infe-rieure et laterale droite de cette gouttiere seule etait squirrheuse. Ces quatre ouvertures fistuleuses communi-qnaient done avec le foyer Interieur du squirrhe cance-reux, dont les parois etaient d'une 6paisseur irreguliere qui , terme moyen , etait d'environ deux pouces; la texture on etait lardaede de couleur blanc-grisätre , dure , criant sous le scalpel, melöe de masses tuberculeuses jmuiatres , qui n'avaient pas subi le ramollissemcnt de la masse principale. II cn etait ainsi des portions de la mem-
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brane charnue et du tissu cellulaire sous-muqueux des sacs droit et gauche du rumen envahis par le squirrhe. Lo tissu cellulaire sous-muqueux (itait lardaceet la membrane charnue confondue avec le squirrhe ; mais la mnqueusc n'etait malade qu'alentour des ouvcrtures du foytr principal dans les cnls-de-sac etdanslagoutticreocsophagjenne. Du reste le rc'seau , le feuillet et la cailleile etaient sains , ainsi que les divers prolongcmens epiploiqucs et la rate. Cependant divers ganglions lymphaliques environnaus ötaient volumineux , indiirös et contenaicnt quelques tu-bercules jaunes et peu consistans.
11 existait sur le lobe droit du foie et ä sa face pos-terieurc un squirrhe tuberculcux ramolli , gros comme les deux poings, aplati , qui se reunissait ä la region du squirrhe principal repondant au sac droit du rumen, et envahisssait ensuile la substance du foie jusqu'ä la veine cave postericure. Ce lobe , ainsi que celui de Spigel , contenait divers tubercules , les uns t\ l'^tat de cru-di(6 mais le plus grand nombrc et surlout les plus volumineux etaient ramollis et enkystes.
Les ganglions lymphatiques du mösentere etaient engorges , durs, de couleur gris-ardoisö; ils criaient sous le scalpel et prösentaient quelques granulations melani-ques et quelques tnbercules milliaires crus.
Le poids de cettc (5norme tumeur, que j'ai evalue ä trente livres, avait entrainö la pause de haut en bas et de dedans eu dehors; le feuillet ainsi que la caillette etaient leliement deplacös, que le troisieme estomac elait fix6 presque sur le bord externe du sac gauche. Aussi me fut-il impossibIe.de me servir de ces estomacs pour la demonstration anatomique.
La vache etait, du rcsle, dans un elat de maigreur qui n'etait pas de l'etisie, mais tous les tissus etaient decolores, et quelques infiltrations gelatiniformes existaient dans les replis des membranes sercuses splanchniques autour des masses graisscuses.
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La vcinc azygos allait s'ouvrir direcleincnt dans l'oreil-lotto droite.
Je crois devoir passer sous silence diverses aulres observations recueillies durant ma pratique , et me borncr ä rapporter I'analyse d'un fait appartenant amp; M. Bernard , velörinaire ä Partenay (Recueil de medecine vötörinaire , janvier 1829, page 18 ). II suffira pour completer la serie des phönomenes varies quo presente la gastro-cnterito chronique.
10e Oisermtion. 17 janvier 1827. Boeafde charrue, Agö de G ans , en assez bon ctat, ayant ete eleve chcz le pro-prietaire, qui lenoarrissait bien et la faisaitpeu travailler. Get animal, malade depuis deux jours seulement, avait beaueoup pcrdu de sa vivacitö naturelle: il refusait les alimens et les boissons, ne ruminait pas, avait le flanc gauche dur et eleve au niveau de la hanche , les dejec-tionsötaientrares, duroseten petitequantitö ; l'excretion des urines ä l'etat naturel; le pouls etait dur et serr6 ; les vaisseaux de la conjonctive elaicnt engorges, le mufle humccte commc dans l'ötat de santö, la peau seche sans etre adherente; le malade se plaignait beaueoup. M. Bernard ernt avoir affaire ä unc inflammation des estomacs avec surcharge d'alimens; il prescrivit une tisane de döcoc-tion de graine de lin nilree dans laquelle on devait faire infuser de la sauge , et des lavemens emolliens nitres.
Le 29 , l'animal allait beaueoup plus mal , il vacillait sur ses membres abdominaux et ne pouvait se deplacer sans s'aeculer jusqu'ü terre. Cepcndant la metöorisation du rumen avait cessö, la rumination et l'appetit etaient revenus ( meme prescription , frictions de teinture de canlharide sur les lombes, un söton ä chaque fesse). Le 7 Kvrier, möme ötat , les setons sont en suppuration. Le9 , perte de l'appetit, cessation de la rumination ; deux jours apres l'appßtit revint et disparut de nouveau. Le malade buvait peu , ses exeremenä etaient tantöt durs
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et moulös et alors la pause (Halt metüorisee et du;e , avec absence de l'appetit et de la rumination ; tantot !es ma-tieres fecales etaient molles , fluides, rares, la pause s'affaissait et s'assouplissait , Tnppelit et la rumination revenaient. Le sulfate de magnösie tut subslitue au sei de nitre dans les breuvages pröcites; on les alternait avec des breuvages de petit lait. Cette medication fut conti-nuöe jusqu'au 15 fövrier sans produire aucun change-ment favorable; la paraplegie ötait arrivöe au point quo le bceuf une fois couchö ne pouvait plus se releve r; ramaigrissemcnt rapide et la paralysie firent prösumer a M. Bernard qu'il exislail im engorgement des ganglions du has-vcnlre, pärticulürement dans ceux du mösentere , engorgement qui comprimait quelques nerfs des plexus lomhaires ou sacres. Co veterinaire admi-nistra comme fondant incisif le mercurc doux et l'ipöca-cuanha , avec la ter6bentliine et la poudre de reglisse (5tciidue dans le miel, pour en confectionner des bols que Ton administrait le matin u jeun. Regime ; foin, cau blanche. Cette mödicalion ne produisit aucun effet jusqu'au 2(3, mais a cette 6poque les urines devinrent plus colorees, les dejections fröquentes , molles , puri-formes , felides ; la mötenrisation qui etait permanente se dissipa , l'appötit revintainsi que la rumination ; l'ani-mal se levait seul pour alier ä l'abreuvoir; frictions sur les lombes ; animation des sßtons par les cantharides. L'ipöcacuanha cst augments dans les bols ; des le second jour il survint des dejections plus abondantes aecompa-gnöes de coliques. Cependant cc mieux passager se sou-tint, de sorte que le 4 mars l'espoir et le courage revin-rent au vötörinaire et au proprid'tairc; mais le 8 I'iliu-sion cessa, plus d'appetit ni de rumination, le rumen se möteorisa, la constipation futopiniätre ; cet elat conti-nua jusqu'au io, epoque ä laquclle survinrent de nouveau la paraplögie, des eructations et des rögurgitaüons par
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la bouche et les nai Ines avec des alternatives de diarrliee, de möteorisation , d'csaltation et de faiblesse ; mais vers le 20 raffaiblisement et la maigreur ötaient extremes; enfin le 21 on le fit assommer. Autopsie. Abdomen: Les or-ganes qu'il renfcrme ötaicnt pales; une quantity prodi-gieusc de ganglions lymphatiques elaient engorges, sur-tout dans le bassin; ils etaient gros comme des boules ä jener et conlenaient des foyers considerables de suppuration ( je transcris mot ä mot) , quelques-uns moins volumineux n'elaient point en suppuration , enfin d'aulres petits et du volume d'une tete d'6pingle exislaient a la surface et dans le parenchyme des organes. La cailletle elait dure , squirrheuse et lardacee; ses parois avaient autour du pylore quatrc pouces d'öpaisseur, ce qui I'obs-truait en partie. II existait dans l'interieur de cctte masse cancereuse des foyers de suppuration qui commu-niquaient par des ouverturesfistuleuses avec l'interieur de cet estomac. La membrane muqueusedela caillette offrait, outre cos ouvertures, des nlcöralions i\ bords franges. Thorax : II existait des ganglions lymphatiques engorges comme ceux du mamp;enterejä la base des poumons. Crane: Le ccrveau etait mou , ses ventricules remplis de serosite. La moClle epiniere 6lait tres-molle et infdtrOe a la region des lombes.
Le bceuf qui pr^sentait ces lesions organiques , dit M. Bernard, appartenait depuis deux ans au meme metayer , qui ne 1'avaitjamais connu malade avant le 27 Janvier. Quelle est l'epaque du developpement de l'affection que j'ai traitee ? quelle en est la cause? G'est cc qu'il m'esl impossible de prouver , dit ce veterinairc.
Si nous analysons maintenant les diverses observations que nous venous d'exposer, nous voyons que dans la premiere il existait, dans les organes digestifs , une inflammation ancienne et chronique, qui prcnait un caractere inllammatoirc aigu , sous l'influcnce de la plus legere
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cause d'irrilation; quo les acccs dcvcnaient toujours de plus en plus frequens et inqutetans , mais qu'ils tödaient cependant sans peinc ä ün traitcment anli-phlogistique. Toulefois les phenomenes pathologiques n'avaient point encore un caractere grave, puisqu'il n'existait ni Eructations, ni voraissement , quoique le pouls füt un pcu accelere, concenlrö et l'artere legeremcnt tendue.
Dans la 2e observation la maladie debuta par une ga.laquo;-lio-enteritc intense, avec meteorisation de la panse , dont la nature sembla triompher malgre les rcmedes de rempirique. Mais la plilegmasie assoupie par reloignc-ment des causes et les forces conservatrices de l'econo-mie , se rüveilla pou do jours apres, soit sponlancment, soit par l'effet dc finelquc agent que je n'ai pu connaitre. Lc dogout preceda le vomissement, qui ne parut qu'ä des intervalles (iloignüs , mais devint ropklement plus frequent , plus considerable et plus inqnietant. line medication adoucissante , unie ä un regime analogue et qui ne fatignait nullcment les organes digestifs , fit cesscr tons les accidens. Dans cc passage de rindammation aiguö a I'etat chronique , veritable elat intermediaire entre I'in-flammation et le squirrhe commengant, il est presumable qu'il n'existait encore qu'hypertrophie, par infiltration, du tissu cellulaire sous-muqueux de la caillette , surtout aux environs du pylore, ct un epaississement inflamma-toire de la muqueuse susceptible de resolution , car le pouls etait normal et navait rien de J'acceleralion , de la concentration , et surtout de la tension de l'artere qui caract^risent le squirrhe , ou tout au moins le travail do transformation qui precede cet 6lat. La 3C observation vient confirraer la 2e et n'exige aucun commentaire.
La 4e observation caracterise le passage de la plilegmasie algae de la caillette amp; I'etat chronique dans un boeuf jeune et en hon Etat. Cependant le pouls accelerE , concentre comme dans rinflanmiation franche , est com-
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plique de la tension de Tariere , type de la tendance a la deg^nerescence squirrheuse. La saign6e , les mucllagi-neux opiaces semblent faire disparaitre tons les symp-tomes maladifs ; ce mieux persiste quelques jours, quand vine erreur de regime reproduit tons les accidens anle-rieurs et de plus le voaiissement. La meme medication n'arrete pas les progres de la maladie; I'irritation est teile qu'elle reagit snr le centre nerneux cörebro-spinal presidant a la sensibilitti generale et determine desacces du fureur, faciles üi dovelopper dans un animal jcune , vigoureux ct d'une cxcilabilite nerveuse tres-active , dont nous avons cite des exemples dans la gastro-enterite aiguö. Mais les meleorisations instantan6es, le vomisse-ment sont pour moi la preuve d'une origine dejä ancienne de la transformation squirrheuse du tissu cellulaire sous-muqueux de la caillette , et me font croirc que l'arret de transpiration qui a cause la gastro-entörite aiguii, n'a dt'terminö qu'un epiplienomcne qui accülere les efiets du squinhe commeiicant, c'est-ä-dire le vomis-sement, ['affaiblissement göneral, la diarrhee colliquative et la mort. L'aulopsic prouva la jastcsse de mon diagnostic , puisqu'aux lesions qui caract6risent I'lDQammatioD chronique do la mnqueuse gastrique , s'ajoutaient le squirrhe du pylore et des tubercules en parties ramollis , lesions qui ne peavent se former dans I'espace d'iin mois.
La äquot; observaüüii rclracc l'histoire du squirrhe de la caillette compüque de I'affection tuberculeuse , parvenus l'un et l'autre an plus haut degrö de leur dövcloppctnciit et cela sans symplomes qui puissent les faire meme soupcoaner , puisque le beeuf depuis long-lemps enlre les mains du proprielaire n'avait paru malade que lorsque la dögenerescence squirrheuse et I'affection tuberculeuse elaient mortclles.
La Gc observation a beaueoup d'analogie avec la pre-cedenle : le boouf qui en fait le sujet n'avait pas ele un
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seul instant indispose pendant 6 ans ; cepcndant des le debut mon experience ue fat point en defaut, et mon diagnostic fut confirme par les 6venemens. Dans cet animal le squirrhe elait complique de I'aCfectiOD tuber-culeuse et de la paralysie lombaire.
Dans la 7e observation il existait des traces d'une inflammation de la caiilette , pass^e depuis long-temps ä l'elat chronique et compliqu6e d'nne ancienne hepaiite devoloppee spontanement, ou dans laqueile la phlegraasic s'elait elendue dc la caiilette et du duodenum au foie.. Ces vastes foyers ulcöres et remplis de mauere enceplia-loicle ramollie, se communiquaient et (Maient compli-ques de tubcrcules. Jc n'ai pu me procurer aucuns rensei-gnemens sur les anlecedens.
La 8deg; observation constate encore l'exislence du squirrhe de la caiilette complique de rafi'ection tuberculeuse. Deux maladies graves et anciennes avaient precede cello qui a fait perir la vache ; or nous savons quo, dans les niminans surlout, toute reaction pathologique ua peu intense, relentit constamment sur i'estomac. II est done presumable que dans ce cas le squirrhe de la caiilette n'etait qu'une deg6nerescence d'une ancienne inflamma-!ion de ce viscere.
La 9deg; observation qui nous a fourni l'occasion de faire connaitre le squirrhe du rumen , dont les annales de la science n'ont point encore fourni d'exemples , fait prö-sumer que cette dugenerescence est la suite d'une inflammation de cet organe , et prouverait, s'il ötait nöcessaire, qu'il n'est pas döpourvu de sensibilite comme on I'a cm long-temps. La position du squirrhe autour de la gout-tit're oesophagienne qui est, de cet organe , la portion la plus douee de contractilite , de vie et de sensibilite, semble confirmer cette opinion. La maladie grave qu'avait 6prouv6 la bete , apres sa dernierc parturition , etait bans doute unc iuflammation des orgoncs digestifs qui
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avaitencore envahile foie. Al'affection tuberculeuse pres, compagne fidele du squirrhe , tous les autres organes olaient sains , voire meme la caillette. Les organes de la göneration, que la maladie qni avait suivi la mise bas devait faire soupconner malades, 6taient dans l'6tat normal. Les organes loses ont (5te long-temps conserves au cabinet d'anatomie de l'ecole.
La 10e observation., recneillie par M. Bernard , pre-scnte 1c tableau d'une affection cancöreuse du quatrieme estomac , qui a fait perir , apres deux mois de souffrances, un boeuf agö de six ans , qu'on n'avait pas connu malade dcpuis deux ans. Elle confirme la 4e observation. Le ra-mollisscment de la raoelle epiniere vers la region lom-baire , explique la paraplegie qui vientcompliquerla maladie.
Enfin , pour completer la description de la gaslro-ente-rite clironique j'ajonterai le fait suivant :
M. Barbaste, veterinaireä Saint-Michel-Lan(5s (Aude), a cu I'occasion d'obscrver rindammation aiguä et ulcöra-live de la mnqueuse gastro-intestinale, entee sur une maladic clironique de cet organe.
9 Octobre 1854. .Tenne beenf de labour achelc ii une fuire. En le ramenant il sc coucbe sur la route durant quo son compagnon urinail; on le fait relever ; arrivö ä l'etablc il se coucbe dc suite , refuse les alimens et les boissons; le veterinairc est appele : le boeuf est triste , le pouls vite, petit et concentrö ; la bouclie est scchc et päteuse; la langne blancbe ä son centre est rouge a sa circonfercnce ; il n'cxiste ni n'a existe auparavant ancun ballonnement des estomacs; les excremens sent rares , noirs et glutineux. Cet etat de matieres alvines avait et6 remarquä par le proprietaire au moment do Tacbat ; l'abattemcnt du malade est extreme. Breuvages de döcoc-tion de racines de guiraauve miellee , lavemens ; meme elat et meme traitement jusqu'au 13 ; on ajoute la
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manne et la gomme ä la tisane pour combattre la constipation qui est devcnue opiniütre. Lo 14, la paresse du vcntre continue , le pouls est fort , dur et fräqucnt : saignec , tisane mucilagineuse raiolleo ; le iii, memc 6tat, seconde saignec et mcme prescription. Mort le IG.
Autopsie faite quelques heures apres la mort. Cräne : rien d'anormal; thorax : epanchement de slt;5rositcs dans le pericarde ; abdomen : lagere phlogose aux intestins greles ; la caillette prösentait los principals lesions; sa muqueuse elait göneralement öpaissie , ramollie , dlf-fluente meme ; eile refletait une teinte gris de plomb melee d'injections sanguines. II cxislait, vors son origine, dans le sens de sa grande courburc, une solution de con-tinuite longue de 12 ä 14 centimetres, a bords irreguliers, difduens suppures, paraissant produitc par le ramollisse-ment infiammatoire et ulceralif de l'organe. Gelte lesion occupait n-peu-pres le plan median de cet estomac ; eile repondait superieurcment au diapbragme et avoisinait le cartilage xiphoide. Plus, posterieurement et sur la paroi droile et superieure de cet estomac, exislaient les traces de la cicatrisation d'une ancienne perforation de ses membranes; eile elait ronde , a bords irreguliers avee epaissis-gt;ement et Iransformalion fibro-lardacee de la muqueuse el de la cbarnue. Sous cette cicatrisation existait une raassc blancbatre aibumino-fibreuse , assez considerable , dejä ancienne, se portantenavant. enbaset a gauche , placee par consequent entre le diapbragme, la caillette et en bas de la solution de continuity. Cette production patho-logique avait contracte , au moyen d'un tissu cellulaire lache, des adherences avec le diaphragmc, la caillette et le foie; ouverte, son centre contenait quelques gra-viers qu'on a soupconnes elro venus de la caillette lors de l'ulceration ancienne maintenant cicatrisec.
Cette observation est fort interessante en cc sens qu'elle prouve, ainsi que je l'ai precedemment dit, quel'inflam-
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mulioi! uk'cralivc tics muqueuscs cst une consequence du passage rapide de l'iiiflamination aigiic ä l'elat de cliro-iiicite, et (jue le ramollisscmcnt cst aussi tres-prompt dans les inflammations aigniis qui surgissent surdes orga-nes envaliis par des lesions ancienncs.
Ke devons-nous pas conclure de toutes ces observations , que j'ai crues süffisantes pour caracteriser la gas-tro-enleriie chronique:
1deg; Qu'elle succede quelqüefois is I'inflammation aiguO do la muqueuse digestive, surtoutdans les animaux ages, dans ccux epuises par le travail ou unc mauvaise nour-riture. Celle degenerescence de rinilammalion aigue cst ä craindre quand , apres un mieux sensible, les symp-tumes essenlicls persistent et demeurent stationnaires, ou que Tanimal reste dans un elat valeludinaire, mangeant, ruminant pen et par boutades, que les excremens ne sont pas h l'elat normal; enfin si la maiadie se prolonge au-delä de 20 , 2u ou 50 jours; alors I'amaigrissement cst rapide , les yeux s'enfoncent dans les orbites, la peau cst sechc, adlierente , le poil pique , le pouls plus ou moins accelere , concentre ; Tariere, d'abord rigide, devient dc plus en plus tendue. Avcc les progres du squirrhe, on observe une exasperation des symptömes, une espece de fievrc vers le soir; la panse se ballonne d'abord d'unc maniere fugace ct peu considerable ; Tanimal perd en ruminant beaueoup de salive melee de parcelles d'ali-mens. 31ais plus lard la ruminalion cst intcrrompue par la meleorisalion , qui est ellc-raeme suivie d'eruclalions, de regurgitations et de vomissemens qui la font dispa-raiirc pour revenir , ainsi que les vomissemens. Les substances alimentaires rojetccs viennent de la caillette ; leur melange avcc les sues gastriques, kuir mastication assez parfaite, et leur odeur acide en sont les preuves. Dans le meme temps !cs excremens sont d'abord rares et coif-les, puis liquides et meles de raucosiles; cnDn survient
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la dlarrträe muqueuse et sanguinoleute , ensuite colliqua-tive qui presage line mort prompte ; car la gasiro-ente-
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rite chronique , qui succcde ä l'aigue , a une terminai-son rapide et funesle , surtout dans les bestiaux maigres on vicux , on uses par des travaux excessifs. Outre que les forces baissent graduellemcnt, on voit encore la paraplegic compliquer la maladie. Le pouls indique ses pro-gres ; les pulsations plus ou moins accölcröcs s'affaiblis-sent graduellement, mais Tariere est toujours tendue, I'etat febrile plus prononce le soir. Vers la fin de la maladie les pulsations sont moins appröciables, puis inter-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '•., mittentes, vermiculaircs , et enfin inexplorables. A cctte L epoque les membranes muqueuses sont pules, la chalcur animale diminuoe , I'air expire froid , quclqucfois fefide ,
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I'animal tombe, s'eteint, meurt; quelqucfois cependant,
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comme dans la o0 observation, une möteorisation excessive pent causer I'asphyxie. La gastro-enterite chronique a parfois trois mois de duree, ä dater de l'invasion de la plilcgmasie jusqu'a la mort;
2deg; Ou eile so manifeste sans prodomes sur des animaux qu'on etait loin de soupgonner malades, comme dans les öc, 6e ct 10deg; observations. C'est souvent, comme nous le dirons lout-a-l'heurc , un dial pathologiqtie specifi-que, sans precedens inllammatoires appreciables et qui semblc etre le propre des bestiaux öminemment lymphati-qucs, que ce temperament soit innö ou acquis par I'effet do travaux excessifs, ou par une alimentation insufflsante ou pen substantielle , et dans la vaclie par de fröquentesquot; parturitions. Aussi ferai-je remarquer que la gastro-cn-teritc chronique ne s'observe communemenl quo dans les animaux adulles , parce qua cette öpoque de l'apogöe de la vie , le temperament est dulerminö et Influe par consequent puissamment sur les maladies de cot age. Dans cc second cas, lorsquc la phlegmasie chronique (ic la cailleUe en est au point dc prodaire les meleorisaf.iot.F
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intermittentes et los vomissemcns, los symptömes sont ensuile les memes quo dans le cas precödciit, comme lo proiivcnt les Irois observations que je viens de citer.
Pour revcnir ä co second etat de la gastro-cnterile chro-Bique , je dirai que les observations qui la caracteriscnt, appuyecs des reclierches si nombreuses de MM. Dubois et Boyer , prouvent qu'il existe dans certains individus, l-.ommcs comme animaux, mio tendance a la degencrcs-cence cancereusc , de teile sortc qu'une cause qui deler-minerait dans le plus grand nombre des individus une maladie loute difförente , produira , quelque 1'aible qu'ellc soil , le squirrhe ou le cancer. Les causes extörieures no sont rien dans ces circonstances, qu'on a designees sous le nora de diathese , puisque Ton voit la maladie se devc-lopper sous l'influence de causes cachees, de puissances occultes mais röelles, que j'ai qualifiees do forces internes dans mes notions preliminaires : forces internes dont on ne pent nier I'existence dans les maladies spe-dfiques telles que le cancer, les ulceres phagedöniques , les dartres, etc., etc., forces qui poussent spontan6raent, incessamment I'economie dans une direction et une fin constantc, dont le resultat est sans doute prepare d'avance dans I'iiitimilö des tissus. Nous avons des exernples do ces vörites pratiques dans les trois observations precifijcs, dans lesquelles le squirrhe ou cancer ne s'est manifesto quo lorsqu'il a et6 asscz grave pour interverlir et sus-pendre les fonctions des cstomacs, sans que les animaux eussent auparavant donne le moindre signc d'indisposi-tion ou dc maladie; cependant tons laquo;itaient eminemment lympliatiiiues, vieux , ou epuises par le travail ; nous -perrons les memes causes et les memos eflcls dans le squirrhe de l'uterus si frequent dans les vaches debiles et cachectiques. II est presumable que dans ces circonstances , les causes reagisscnt toujours sur I'organc qui devient le siege du squirrhe sans y pioduiro jamais une inflammation franche.
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Dans les deux cas quo nous vonons de caracteriscr, nous voyons que 1c temperament et Tage influent puis-samrnent sur la production du squirrhc , et que la gas-tro-enterite aiguO a une tendance ä passer a l'eiat cliro-nique dans les animaux faibies , soil conslitutionnelle-ment, soit aeeidenteiiement, soit peut-etre par une predisposition hemlitairc , dont on ne tient pas assez de corapte, ou que Ton ignore souvent en medecine vtleri-naire. 1! en est ainsi quand la phlegmasie a peu d'intcn-sit6 , comme on l'observe dans les bestiaax d(5pourvus d'energie, dans les males qui ont subi la castration, chez qui la reaction vitale est faible, ou encore lorsque l'in-ilammation a etö timidement ou faiblement combaltue , ou quand , prete ä se resoudre, eile a etö de nouveau sol-licitec pardes medicamens irritaos, ecliaulTans, etc., etc.
Ainsi le squirrhe et rencC'phaloide ont souvent pour cause premiere une irritation locale prolongee , ou sur-viennent sans causes appreciables par l'effet des forces internes et par suite d'une indisposition generale de l'or-ganisme qui depend peut-etrc d'unc alteration de la lym-phe ou du sang, ce qui cxpliquerait leur facilile ä se rcproduire.
La diathese cancereuse , que nous venous de signaler, pent surtout s'ötablir sous influence continue do causes debilitantes, comme I'liabilation dans des elables mal saines, des travaux excessifs, une alimentalion insufli-santc ou refractaire qui ne repare qu'imparfailement les pertes de rcconomie. Nous avons cito l'cxemjtle d'un ulcere phaged{5niquc observe par M. Tlhodes , veterinaire, qu'll supposait etre survenu sous rinlluencc de causes scra-blables. Les accidens que prodnit 1c squirrhe ainsi que fencöphaloide s'oggravent et restent inaperpus jusqu'ä ce (|iie ces productions morbides soicnt parvenues au point d'entravcr l'accomplisscment des fonclious ; car le silence des animaux ou plutol leur manque de moyens d'expri-
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mer les douleurs lenteset internes qu'ils öprouvent, donnc a ces maladies un caractere insidieux qui en rend le diagnostic difficile. Toutefois la maigreur presque constante et croissante indique que la nutrition est alteree dans sa source; et si les organes respiratoires n'aecusent aueun trouble, c'cst au vet^rinaire ä examiner attentivement l'appareil digestif, il y trouvera le siege du mal; la il y a imperfection des digestions et de l'absorption intes-tinale ; car l'affaiblissement successif, sans doute aussi la paralysie, ainsi que la mort, ne sont que l'effet de l'inani-tiou par döfaut d'assimilation; mort plus prompte dans les animaux que dans l'homme qui peut rösister plus long-temps a ces agens de destruction , parce qu'il use d'ali-mens reparateurs et de facile absorption , que l'organi-sation des animaux ainsi que leur valeur bornce ne permettent pas de mettre en usage.
Le squirrhe, ä l'ötatde cruditö, est une matlere tantot blanclie , tantot bleuAtre ou grisätre, presque transparente, consistante et criant sous le scalpel, d'une densile egalant la couenne de lard et parfois celle du cartilage, communement homogene et paraissant etre divisee cn masses, subdivisees clles-momes en lobules reunis par un tissu cellulaire serrö, variable dans ses formes, ressem-blant ordinairement aux alveoles des rayons de mich J'en ai vu dont la texture avait de l'analogie avec celle du navet, du marron d'inde , etc., etc.
La matiere eneephaloide ou cerebriformc peut elre cn-kystdc , fassemblee en masses irregulictes ou infiltröc dans le tissu des organes. Elle est homogene, d'un blanc laiteux , semblable d la substance medullaire du cerveau , d'une telnte rosöe , transparente si on la coupe par tranches minces; si on la presse entre les doigts on en ex-prime une matiere qui ressemble au suif fondu, reunio en masse , eile präsente plusieurs vaisscaux sanguins qui pencireiii son tissu. Si ces vaisscaux se rupturcnt, commc
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PATHOLOGÜ': BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 39i
il arrive quelquefois, on y trouvo des caillols sanguins qui donnent au lobule encephaloide l'aspect du ccrveau d'un animal mort d'apoplexie. Mais, parvenu a I'elat do ramollissement, l'cncephaloide ressemble ä un pus epais, blanchalre ou blanc rose, comme dans la 7deg; observation; et s'il y a du sang extravasö, comme dans la 0e observation , il prend une coulcur rouge lie do vin. Cost sur-tout les masses cer6briformes enkyslöes qui offrenl des lobes dont les divisions ressemblent aux circonvolutions du cerveau.
C'est la fibrine du sang decoloree qui joue un role principal dans la formation do ces productions morbides; leur siege est dans le tissu cellulairc et le tissu libro-celluleux; elles prennent toujours naissance dans cot or-gano gönörateur. Nous avons vu en effct quo les squir-rhes et les encephaloides de la caillctte , que nous avons decrits , existaient dans le tissu lamineux qui unit les membranes muqueuse et cliarnue de ce viscere; et qu'ils n'interessent l'une ou l'autre do cos membranes que lors-qu'ils sont parvenus a I'etat d'ulceration fistuleuse. Telie est aussi l'opinion de M. Cruveillier.
J'ai dit que le developpcment du squirrhe ct do I'ence-phaloi'de etait lent et gradue , sans se traduire ä l'exte-rieur par aueun Symptome. Voici les diverses phases do formations quo j'ai observees : 1deg; infiltration du tissu cel-lulaire sous-muqueux , avec rougcur et liyperlropbie do ce tissu ; si rinllammatioii chronique do la muqueuse a succedö a la gastro-enterito aigue , il existc quelquefois an peu dc coloration et d'injection dans cetlc membrane; 2deg; augmentation de l'infiltration et passage ä I'etat lar-dace ; 5deg; le squirrhe et rcncephaloi'de se dessinent en masses lobulees; 4deg; enfin surviennent l'induration et 1c ramollissement.
Comme la nature et le siege de ces tissus sont partout les memes, nous nc reviendrons plus sar les considöra-
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tions d'anatomie pathologique dans les autres cas de squirrhe.
Les lösions que pnüsentent les animaux morts de la gastro-entd'rite chronique ayant 6te suffisamment döcrites dans les diverses autopsies dont nous avons tracö l'histoire, nous nous dispenserons d'en parier de nouveau.
Mais dans ces diverses relations du squirrhe et de rcncephaloi'de des organes digestifs , nous avons cons-tamment remarquö que deux affections palhologiqucs compiujuaient ces maladies; 1deg; l'affection tuberculeuse; cn effct les ganglions lymphatiques des mesenteres, des epiploons, des bronches, etc., etc., sont en grandc par-tie tumefies, indurös et remplis de lubercules , non seu-lement dans la gastro-entörite chronique , mais encore dans le squirrhe de I'uterus et autres maladies analogues. Sans doute que ces deux productions morbides nais-scnt et se developpent sous l'empire de causes sembla-blcs ; mais comme nous parlerons plus amplement des tubercules en traitant de la phthisie pulmonaire ou pom-meliere, nous bornerons lä nos reflexions ä ce sujet ; 2deg; la paralysie lombaire et le ramollissement de la moelle epiniere 6tant un phönomene qui complique parfois la gastro-cnterile aigue, nous avons pensö que dans ce cas grave la cause avait agi ä la fois sur dcux organes en exercicc au moment de son fiction; mais il n'en peut etre ainsi dans cette maladie a l'etat chronique , et j'avoue quo l'explication de ce fait mc parait tres-difficile. Cepen-dant si j'osais hasarder unc conjecture , je dirais que par suite de l'imperfeclion de la digestion et de l'absorpliün, la nutrition (Haut incomplete , le sang ne fournit plus aux organes et particulierement au Systeme nerveux loco-moteur les prineipes de reparation et de stimulation nöcessaircs ä l'accomplissement de leurs fonetions; tons les phenomenes organiques et vitaux doivent necessaire-ment s'affaiblir cn raison de cette alteration de nutrition
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et de sliraulation vitale. Aussi ne voyons-nous la paraplegic se manifester que lorsque ramaigrissement est extreme , le squirrhe et l'encöphaloide parvenus au sum-mum de leur döveloppement et meme quelquefols ramol-lis. Souvent alors rinsensibilitö des parties paralysees an-noDce que toute innervation y est elcinte. Dans la paraplegic qui complique la gaslrile aiguC, la sensibilite existe rnalgre la perle de la faculte locomolrice. L'effet de ces causes debilitantes sc manifeslera do preference ä la i'egion lombaire, centre des grands mouvemens geriö-raux , et ü la portion de la modle epiniere qui fournit de gros rameaux norveux aux muscles essentiellement destines ä ces mouvemens : muscles toujours plus ou moins malades et infiltrös dans des bcsliaux uses par le travail; car le dos et les lombes du beenf sont d'une structure si faible que la moindre affection pathologique y determine unc sensibilite insolite.
J'arrive au diagnostic de cette maladie : Les mötöo-risationsinstantanöes, intermittentes du rumen apres le repas et durant la rumination , une perte considerable de salive ä l'instant de cette secondc mastication, les eructations , les rögurgitations, le vomissement de matieres liquides contenant des parcelles d'alimens semblables d ceux que Ton trouve dans la caillette ; mais surtout le pouls ou moins accelere, concentre, avec tension de l'artere et exasperation febrile vers le soir : telssont, je le repete , les signes palhognomoniques de la gastro-cnlerile passöe ä TiMat chroniqae, du squirrhe et de l'ence-phaloide des organes digestifs, seit secondaires ou pri-milifs , c'est-ä-dire dus ü la dialhese cancereuse. J'ajou-terai ä ces signes les symptomes suivans : renfoncement des yeux dans les orbiles, le regard sombre et sinistre , l'amaigrissement rapide ; la peau seche , adherentc , ter-reuse, le poil lerne, pique , l'affaiblissement augmen-tant successivement ; les dejections rares; seches, coif-
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fücs; puis ramollies, muqueuses, fclides et la diarrhec colliquative ; le pouls intermittent, vermiculaire , rnisö-rable ; la paraplegic.
Cette maladie nc peut laquo;Hre confondue avec la phthisic p.ulmonaire : les hocufs attaints de la phlhisie font entendre unc toux trainee, sonore, specialeet asscz frequente; on observe chez eux unc anhelation du respire , memo apres 1c plus leger exercice, qui excite une toux frequente quinteuse. On a rcmarque que dans quelques boeufs phthisiqucs , si on appuie fortementlc poing sur le cartilage xiphoide , en poussant de bas en haut, l'animal eprouve une vive douleur qui 1c fait soulevcr et vousscr le dos ; ce signe n'est pas constant, il s'observe d'ail-leurs dans quelques cas do maladies aigues de la poitrine. Les bneufs phlhisiques nc se couchent qne rarement ; ils ont en general les epauies plates et serrees, la poitrine etroile, Tencolure longuc. Dans le squirrhe de restomac, le boeuf malade nc tousse que peu ou point; il cst sou-vent couche , sa con formation n'a ricn do particulicr ct la respiration n'offre riend'anormal.
I! existe encore une certaine identile entre les symp-tömes de la gaslro-enlerite chronique etceux de renterite chronique ; cependant dans ce dernier cas on n'observe pas les metcorlsations intcrmittentes du rumen , ni les eructations et les vomisscmens; mais ramaigrissement est plus rapide ; on entend des borborygmes; l'animal eprouve des coiiques frequenles, la diarrhec se declare presqiic dc suite, eile est muqueusc dans 1c principe et devient bientot noire, fetidect colliquative. L'etat du pouls cst 1c meme, mais raneantissement est plus prompt. Sous 1'in-fluence dc cette irritation lente les ganglions mesenteri-ques passent promptement ä l'etat tuberculeux, et ccux des atnes sont presquc constamment lumefius, engorges, durs et insensibles.
M. Cruzel , velerinaire ä Grenade, a vu no boeuf dans
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lequel les meteorisalions periodiques de la pansc exis-taient et qui fut vendu pour la boucherie. A l'autopsie , au lieu de trouver la cailletle squirrheuse, on renconlra beaucoup de tubercules ou plulöt do ganglions lympha-tiquei tumefies et tuberculeux qui entouraient et com-quot; prinuiient l'oesophage dans son {rnjet entrc les plevres mediastines. Ce meme vötörinaire a vu perir un autre bocuf avec tous les symptomes de la gaslro-enterite cliro-nique, c'est-a-dire les meteorisalions inslantanees et les vomissemens; il fut long-temps souffrant. A l'autopsiö , il trouva une pelotte de laine et de linge volumineuse dans le reseau , qui genait, s'opposait meme en partie au retour des alimcns de la pause dans l'oesophage pour la rumination'. La membrane muqueusedu reseau presentait des traces d'une inflammalion lenle etchronique, inflammation qui prouve encore sa scnsibilitö.
Ces deux observations prouvent, au surplus, I'impor-tance des signes diagnosliques et speciaux fournis par ie pouls , pouls spöcial quo j'ai toujours rencontre dans Ie cas de degenerescence squirrheuse et encephaloide.
Traitement : 11 est toujours infructueux quand le squirrhe ou l'encöphaloide exisle. On ne pcut esperer de succes que lorsqu'il n'y a qu'infiltralion du tissu cellulaire sous-muqueux et epaississement inflammatoire de la mu-queuse de la caiileüe, comme dans les trois premieres observations ( seuls cas dans lesqucls , A ma connaissance, on ait obtenu la guerison ) : de memo que lorsqu'on voit que la gastro-enterite aigue a une tendance a passer ä l'etat chronique , il exisle alors un pen de chaleur anormale dans la bouche et de rougeur dans les muqueuses apparentes; le pouls accuse un certain degre do force et moins de souplesse; enfin, les excremens sent durs , sees et la maladie a de 12 a 20 jours de durec. On pcut, s'il existc de l'eretisme , do la tension , un resle d'inllam-mation, tenter les moyens qui m'ont reussi dans les
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premieres observations; et, apres avoir relache les lissus, faire unc saignee locale au moyeu d'un sinapismc quc I'on scarificra ; ou encore cssayer de la methode pertur-batrice ; commc Temetique donne li haute dose, une once, par exemple, etendue dans 5 a G litres de tisane muci-lagineuse miciiee , donnee dans l'espace de 24 ä 50 heures. Ce moyen cst surtont avantageux dans le cas de paresse du venire; on en seconde les effets par les bains de vapeurs et les lavemens emollicns; mais j'ai vu Temelique enter une inflammation aigue sur le squirrho confirme de la caillette et accelerer la terminaison fu-neste do la maladie.
Quelques veterinaires out propose les chlorures 6tendus dans les mucilagineux comrae pouvant changer , selon eux, le mode d'irritation. J'ai ete temoin d'un essai de ce genre fait avec le chlorure d'oxide de sodium qui n'eut aucun succes; il est vrai qu'ä Tautopsic on trouva le squirrhe a l'etat lardacö ; 6tait-il ainsi quand ou commcnca le traitement, ou parvint-il a cet 6tat malgre cettc medication , ou bicn cclle-ci a t-clle accelere ses progrcs, ce qui cst probable? Je n'ai point rapporte ce fait sur lequel j'ai tons les details necessaires pour ne blesser I'amour-propre de personne. Malgre tout ce que je viens de dire , le traitement le plus rationnel consisle 1deg; dans un regime logcr , substantiel, comme I'eaa blanchie avec la farinc d'orge uu pen epaisse; les panadcs, les caro'les et les navets cuits; point d'hcrbeni d'alimcns verts; les bains de vapeurs, les frictions seches et l'usage de couvertures de laine ; 2deg; les tisanes mucilagineuses miellees ct opiacees avec les teles de pavots blancs; a leur defaut les feuilles et les tiges dc grandc laitue blanche pres de fleurir; les lavemens emolliens ; oraquo; enfin l'opium dissous et ajoute ä ces breuvages a une dose d'un demi gros par jour, puis un gros et enfin deux gros. Gelte medication cst surlout indispensable quand il existe unc vive excitation.
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sect; IV. De l'appelit deprave ouViccn.—Vaches rongeanles.
Cette növrose de la caillettc , veritable estomac des ruminans, est assez frequente dans i'cspece bovine ct particuiiercmentdansles vaches. En general lesanimaus at-teints de cclte especc dc tic, c'est ainsi que 1c qualifie Clia-bert, sont loujours maigrcs ct soufi'rans ; c'est plutot un Symptome d'nn etat pathologique de l'cstomac qn'une ma!a-dic essentielle. Cesanimaux dövorent le bois sec, pourri et surtout le lingc qui se trouvo ä leur porlce ; ils ont 1c meme gout pour les platras , 1c cuir, ils lechent Ics murs; ils appclcnt tout cc qai est absorbant, sale. Les ani-maux dans cet otat ont la peau adherentc , dure , epaisse , le poll herisse ; ils lonssent assez frequemment; ils font quelquefois froisser lenrs dents et sont faligues par des eructations frequenles d'une odeur acide. Le fait diminuc dans les vaches ct devient serenx. Souvent le marasme precede la mort; aussi a-t-on I'liabilude de ven-drc ces animaux pour la basse boucherie.
Chabert dit qu'on trouve les ravages de la phthisic pulmonaire dans les vaches morlcs de l'appätit deprave; mais il ne decrit pas ces lesions. Je n'ai Jamals fait d'ou-vertures de ces cadavres; mais dans le Poitou, oü d'ailleurs cette affection est rare , on vend ces animaux pour la basse boucherie. Quelques debilans m'ont rapporte avoir trouvo la caillette et les poumons malades; le premier organe ötait squirrheux et le second rempli de tuberculos en partio ramollis.
M. Sorillon fils , vöterinaire , a vu dans les environs de Libourne , une genisse , agee de 3 ans , qui rechcr-chait avec avidite les excremens humains et avail con-tracte cette habitude depuis Tage de G mois. Cette belo 6tait dans un otat satisfaisant d'embonpoint, jouissait d'une parfaitc sante , ccpcndanl ellc tonssait depuis un
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an , cc que cc völöriiiairc considörait comme un prodrome de la pommcliero. Une sceur de celle genisse rongeait tons les os qu'ello trouvait. Toutes ces circonstances m'ont toujours fait considerer celte affection, dans le plus grand nombre des cas, comme symptomalique , car nous vcnons dc voir que I'appelit capricieux , les Oructalions, les regurgitalions, la toux , I'aUeration du lait ct le ma-rasme sont des signes communs an cancer de la cail-lette et a la phthisie pulmonaire ; aussi conseillais-je de vendrc pour la basse boucherie les bestiaux qui elaient dans cet elat.
J'ai cepeudant renconlrö des bceufs, mais surtout des vaches , ayant l'appetit ainsi depravö , sans toux , ni regurgitalions , ni marasme , et atlribuant cet elat ä une surabondance d'acides dans la caillelle , je donnais avec succes la magnesie blanche ( carbonate de magnesie), dans une infusion d'absynlhe miellee. Sous I'empire do celte medication je voyais disparailre celle anomaüe du gout et les animaux rcprendre lour embonpoint; les ayant depuis perdus do vuc j'ignore si celle anomalie a reparu.
sect; V. — Du Vomissemenl.
Regarde naguerc comme un prejugö et comme une chose impossible dans les ruminans, il n'a pu etre nie quo par des pcrsonnes qui out ecrit avant d'avoir observe la nature , on par des hommes inexperimcntes qui croicnt devoir nier rexislcnce de cc qn'ils n'ont pas vn , on voulu voir ; maniere de faire phis facile que touie autre et qui convienta bien des gens ; c'est une espece de force d'iner-tie. Pour nous qui prenons toujours I'experience pour guide, nous crcyons avoir demontre, 1deg; que ie vomissemenl cst un mo'yen quo la nature emploie quelquefois sponlanement pour debarrasser le rumen dans le cas de meleorisation , ainsi qn'on Tobserve dans le cas dc
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Kiiigestion de fourrages verts et humides, pris cn trop graude quanlilä et degldUs goularaent. Lc vomissc-raent dans ce cas n'cst que Teffet de la force de contraction de la membrane charnue de la panse , conlrc une distension insollte qui sollicite co phenomene vital en agissaht sur son elemenl nerveux ; la metäorisation et le vomissement causes par la suspension de la rumination apres le repns sont dans le meme cas; 2deg; que Ic vomissement peut exisler dans la gastro-enteritesuraiguö quand il y a meteorisalion extreme de la pause; 5deg; quo les diverses observations citees en trailant de la sastro-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i
enterUe chronique ont demonlre qu'un des symplömes constans mais graves du squirrhe et de rencepliaioi'do da la cailleUe et surlout de son pylore, elait le vomissement par suite de l'irritation organique qui y cxislc et de la suspension des fonclions digestives. Toulefoisla 2deg;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot; \
observetion, page 557, fait supposer qu'il suffit de la simple Hypertrophie oude I'epaississemcnt inflammatoire des membranes qui composent la caillelle pour produire tin semblable plienomenc, Prouvons mainlcnant qu'un etat spasmodiqae des organes dc la digestion , no sousnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;r
I'inQuence de quelques causes irritanles, pout produire la meleorisatiou du rumen et un vomissement qu'il no faut pas confondre avec les effets du squirrhe du4eeslo-mac , puisqa'il cst guerissable.
Je tiens de M. Saintain , velörinaire deja cite, les fails suivans :
lre Observation:. Le 21 juin 1812 , je fus appele pour dormer mes soins ä un boeuf affecle d'un vomissement continuel. Depuis une quinzaine de jours un empiriquc lui avait donnö inutüement et a fortes doses dc I'huile d'olive, de noix et de lin. Symplömes : yens enfonces dans les orbiles, pouls faible , marche incertainc ; 6ou-liim'e ou faim vorace; I'animal machait bleu les alimens; quand il en avait degluli une certaine quantile il s'ar-
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rßtait brusquement et temoignait beaueoup de malaise. L'on voyait lout-a-coup les muscles abdominaux entrer en contraction, le boeuf allonger le cou et {'ascension des alimens avoir lieu. Cliaquo fois que ces maticres elaient vomies, elles remplissaient la bouclic ; eependant quelques regurgitalions ne se composaient que de glaires. Lorsque les vomissemens avaient rejetö a pen pros autant d'alimens que le boeuf en avait pris , il se remcllait ä manger de nouveau comme s'il eüt joui de la sante la plus parfaile. Les boissons produisaient le meme effet, seulement le vomissement (itait plus prompt et plus fort car l'animal les rejetait fort loin , les liquides n'eprouvant pas autant de resistance quo les solides.
J'observai ce beeuf pendant six heures tant ces phöno-menes me paraissaient extraordinaires; je remarquai surtout qu'il ne ruminait presque pas.
II me fut impossible d'obtcnir des renseignemens sur les causes de celte affection pathologique.
Pronosiic : L'ötat de maigreur de l'animal me faisait craindre une mort prochaine.
Trailcmenl : Des le soir je (is administrer un breuvagc de deux litres d'infusion de mcnlhe coq , ü iaquelle j'ajoutai une once de camphrc dissoule dans une süffisante qnantile de vinaigre. Trois heims apres l'admi-nistration de cc breuvage, je fis donner au malade un peu de fuin ; il le mangea' bien et no le vomit pas , comme il le faisait ordiuairement; on lui presenta de l'eau blanche avec de la farine de seiglo, il en but et ne la vomit pas ; enfin il rumina les alimens qu'il avait pris. Le 29 au matin je fis donner un breuvage sem-blablc ä celui de la veiilc , deux heures apres on lui donna du foin , on lui fit boire de l'eau blanche ; il rumina deux fois avant midi. Le melayer enchante de ce mieux , mit pouvoir augmenter la ration de fourragesau diner, mais une partie fut vomie. 11 vint m'avertir de cet ac-
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cident, je fis donuer, dans la soiröe et le 30 au matin deux brcuvages sembiables aux pröcödens. Dans le cou-rant de la jonrnce du 50 je permis quelques alimens solides el liquides , que le boeuf rumina Wen et ns vomit pas encore ; des-lors la convalescence fut ötabUe , le malade fut promplement gueri.
2- Observation appartenant ä M. Cruzel , völörinaire ä Grenade, exlraite du journal-pratique de medecine v6-lerinaire, cahier d'aoüt 1850. laquo; Dans le mois d'aout 1821, je suis appel(5 pour voir un boeuf qui prösentait les symp-tomessuivans: poll pique, peau seche, rugueuse , adhe-rente . mufle sec. legere tension du flanc gauche, appetit diminue ; rumination rare, mais ayant lieu comme dans I'etat ordinaire. Quand cette fonction s'exöcutait, le boeuf etait plus gai, et j'ai pu me convaincre qu'il n'y avait, entre cet acte et le vomissement, aucune espece de rapport. raquo;
laquo; J'etais prevenu que cet animal vomissait de temps en temps, et je me resignai ä rester dans Tetable jus-qu'a ce qu'il me fut possible de m'en assurer. Unc heure apres mon anivee , la rumination s'execule apres avoir cHc' precedee d'öructations profondcs et sonores ayant une odeur pöiKitrantc. raquo;
laquo; Cet acte dure 10 minutes, apres quoi I'animal sc releve , se reculo, tire sur la chaine , eprouve des trem-blemcns dans ses membres thoraciqnes , rapproche les extrömites posterieures du centre, tend la tete, et apres laquo;ne inspiration tres-forte , il vomit environ 10 litres de matieres mi-liquides et parftiitement triturees. Le vomissement tcrmine , le boeuf reste un moment debout, sans faire aucun mouvement; bientöt il se couche de nouveau et rumine. A peine avait-il exöcutö cette fonction pendant 55 minutes, qu'un nouvel acecs de vomissement se manifeste parfaitement semblable a celui que j'avais observe premlemmcnt. raquo;
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raquo; I.a tempörature atmosphßrique 6tait alors Irös-elcvce ; une longuc sC'clicressc aflligeait nos campagncs- La mutai-rlc oü elait cc boöuf, situöe dans la Gascognc , sur un co-leau presque aride, n'avaitd'aulre reservoir d'eau qu'iinc cilcrne fangeuse qui, depuisquclques jours, ölaitä sec. II fallait quo les'animaux fussent conduits a pres d'une lieuc do cetle metairie pour elrc abrcuves d'eau potable. On no les menait boire quo deux fois par jour dans un temps ou la chaleur etait si forte , et oü ils elaient at-teles des trois heures du matin. Un scul , il est vrai, eprouvait des vomissemens, mais les aulrcs trois maigris-snicnt a vuc d'ceil; ils (Haient cor.slipes , avaient la pean seclie, 1c poll berisse ; Tun porlait depuis quclqucs jours un ccdeme sanguiu au fanon. raquo;
laquo; Le rapprochement des circonstanccs parlicnlieres que je viens d'enumerer, les symptomes que j'observais sur l'animal inalade , tout me prouvait rcxistencc d'une irritation dans le tube digestif, occasion6e 'par Tinsuf-ßsance de la boisson. L'indication tlierapcutique consis-tait done a faire disparailre celte cause , et ensuite ä (ombatlre rirrilation. Tons les animaux furcnt abrenves plus souyent; celui qni vomissait futsaigne ; on lui admi-silstra a giandes doses des breuvages de decoctions adou-cissantes; bientot le vomisseraent ceda aves I'affection dont il elait un Symptome. raquo;#9632;
Dans ^observation de M. Saintin , le siege de l'irrila-tion et du spasmc qui produisaient le vomisseraent pa-! rhsait exister dans la goutliere cesophagienne ; car ces gurgitations avaient lieu des que la seconde deglutition , suite tie !a rumination , sollicitait l'äction do cetle ttiere. Dans le becuf contie aux soins de M. Cruzel, lege de I'affection morbide semblait exister dans la olte , parce que le vomissement n'avait lieu qu'apres rumination , lorsque la portion d'aiimens chimiiies • it francliir !o pylore. Cette difference de siege ex-
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piiquc ie sucd-s des deux medications opposees dans deux cas oü il cxistait plutöt im Hat nerveiix et spasmodique qu'iinc inflammation franche. En effet, 31. Saintin ar-relc le vomisscment par les anti-spasmoJiques, mais il devait agir sur une membrane rauqueuse, peu .excitable et recouverte par im epithelium. M. Cruzel fait disparaitre l'irritation et les vomissemens au moyen des mucilagineux, des adoucissans et l'^loignement des causes ; mais il avait affaire ä une muqueuse dou6e de beau-coup de sensibility.
Nous avons remarquö que dans ious les autres cas de vomissement, le ballonnemcnt de la panse precd'dait toujours ce pliönomene, et semblait etre une des conditions necessaires de son aecomplissement; en effet, on coneoit que par la meteorisation , le diaphrag/ne pousse en avant par le ruiren prenait d sa face pectoraie une forme convexe qui agrandissait son ouverture cesopha-gienne en ccartant ses piliers et facilitait I'ascension des alimens dans roBsephage. Mais, comme dans ces deux dernieres observations !c baüonnement a etö mil dans la premiere et peu considerable dans la seconde , nous devons presumer que les estomacs , siege de l'affeclion morbide , ne sont point inertes dans i'execulion du vomissement , puisqu'ils sont au contraire 1c point d'irra-dialion sympathique qui determine l'action des muscles abdominaux et du diaphragrne , dont la contraction seconde celle de leur membrane charnue. Enfin, vu qi!e dans ces cas les causes agissent directement sur Telement nervensde la muqueuse dos estomacs malades, 1c vomissement , n'amp;ant que la consequence de cet etat morbide, doit toujours etre considerö comme symptdmalique.
Quant au diagnostic, ces deux cas de vomissement ne pouvaient dire confondus avee le squirrhe de la cail-lelte, qui a ses symptomes propres, symptomes qui man-quaiont dans cetle circonstance et qui sent le plus com-
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munöment : cxasporaliüii febrillaquo; 1c suir, möteorisations intcrmiltcntes prteödanl 1c vomissemcnt, expression dou-loureuse de la l'ace , amaigrissement et aflaiblissement rapides , etc., elc.
Je pensc qne tout hommc de bonne foi conviendra que pour faire connaltre pour la premiere fois les nombreüses varieles , les complications diverses des affections des voies digestives, j'etais dans l'obligalion de eiler des faits qui non seulcment deviennent des preuves irrecu-sables , mais encore amenent naturellemenl mes deductions. J'ccris pour fonder une pathologie bovine; d'au-tres viendront apres moi qui s'etaieront de mes observations sans devoir les rapporter tout au long. Jamals les fondemens d'une colonne n'ont Telegancc de son chapileau.
C1LVP1TRE IV.
DES MAlAülES DE UTESTE
De I'inflammation ties Inlcstins.
Cette plilcgmasie des membranes du tube intestinal, quoique beaueoup moins frequenle dans le boeuf que la quot;astro-enlerite , s'obscrve cependant assez souvent dans la pratique. On a d6signe plus specialemenl sous le nom lYenlcrile rinllamraation de la muqueusc des intestins grelcs , et sous eclui de colile cellc du gros intestin. Cette distinction n'est pas toujours exaetc pour renterite dans laquelle rinflammalion s'etend quelquefois jusqu'aux gros intestins.
Je ferai remarquer ici, comme je l'ai fait en trailant de la gastro-enteritc , que plusieurs elemens anatomiques entrent dans la composition de la muqueuse intestinale; ils peuvent elre enflammes tous ensemble on chacuu en parliculior et Indäpendammcnt les uns des autres; ou
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Lien ils peuvent participer a rinflammation dans des com-bioaisons diflerenles. II est evident quo la maladie ne pent plus etre la memc suivant chacunc de cos differences do siege on do combinaisons. Ainsi !cl!e inflammation des exhalans produira la diarrhee , landis que celie des cry pies muqucux occasionera la dysenterie , on unc autre variöle nommee en mödecinc humainc dolltinen-Ivrile , fievre putride , fievre lyphokle, etc. , etc. , ct dont quelques veterinaires ont cru avoir observe quet-qiies-uns des caracteres dans 1c typhus charbonneux. Cello des capillaires sanguins ou du tissu memedc la muqueusc constituora renlerile proprement dile; e'est la plus fre-(Iiiente dans le bceuf : enfin il pent y avoir inflammation francbe dons la dysenterie et par consequent une complication de l'entdrile et de la dysenteric dans laquelle il faut d'abord combaltrc rinflammation, ensuile le flux dyseuterique. Je signalo en passant cette distinction qui est de la plus haute importance.
sect; I. Inflammation de la muqueusc des inlestins greles, Enldrile.
Je viens de definir cette maladie; j'ai fail presseutir qu'il pent cxisler une enterite villeuse , une folliculeuse ct memo une pseudo-membraneusc , et qu'en raison dc la gravile ou dc {'intensity des symplomcs qu'elle präsente , renterile peut etre aigue simple , aiyuli grave, suraigue ou enlirorrhagique et se compliquer dc rinflammation concomilante ou sympatique de quclque aulre viscere ; qu'enfin cello maladie peut encore exisler a I'clat chronique, L'observation prouve aussi que le temperament, rage, le genre dc nourrilurc , dc travaux, etc., elc, lui impriment des modifications qne je tdcherai de faire ressortir.
l/enlerile sc manifesle phis fröquemment sous I'in-
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fluence d'une temperature devde; eile se döveloppc aussi sous celle des excitans; eile peut, comme la gastro-entä-rite , 6tre dötermin^e par Tingestlon d'alimens Acres , vcSnoneux , de fourrages avariös , poudreux , moisis ; par l'eau Iroide, surtout quand eile est glacce A sa surface et Luc par un animal qui est en sueur, par l'herbe couverte de gelee blanche, etc., etc.
Les causes qui peuvent la produire agissent done, comme dans l'inQammation de Testoraac, direclement sur la muqueuse intestinale, comme l'eau, les alimens, ou in-direclement comme la repercussion de la transpiration cutanöe produite par un courant d'air froid , unc pluie battante Tanimal ayant chaud, les variations subites de l'atmosphere , etc. ; l'entcürite pent aussi etre la suite d'une violente irritation de la peau , comme une brü-lure (*).
Symplomes considers d'une manicre g6nerale : refus des alimens , des boissons et cessation de la rumination ; cependant quelques beeufs mangent de temps en temps quelques brins de fourrages ; tous se plaignent et font froisser leurs dents; la langue est blanche ou jaune et rouge ä ses bords; il y a commun6ment constipation , ou il ne sort par l'anus que des mueositös spumeuses, melees d'un peu de sang; d'autres fois il s'effectue des defecations de matieres liquides , muqueuses , f6tides ; on entend de fröquens borborygmes. Le malade est tour-mentö de coliques plus ou moins vives ; il so couche , se releve souvent, gratte le sol avec les pieds de devant. lance des ruades ou se frappe l'abdomen avec les pieds posterieurs ; il se plie , se tord en tout sens et regarde son flanc ; la queue est agitöe de mouvemens tres-vifs ; I'anxi6t6 persiste, eile est mßme extreme dans certains cas.
(*) J'iü vu unc juincnt tres-nerveusc , etre alteinte d'une violenlc colique Iminccllalciuenl npres l'applicalion du feu aux deux merabres
'loslericurs.
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Cependant j'ai vu des boeufs atteints d'entörile grave dans lesquels il n'cxistait aucun Symptome de coliques ; Yolpi cite i;n boeuf maiade d'unc entente depuis huit jours, durant lesquels il fut toujoul's eteiidu sur la litierc sans accuser aucune douleur du ventre. Les urines sont rares clcolorees danscette maladie; le lait diminuc dans les vaciies; le pouls est variable : ainsi il est accölerö et jpöme im pen plein s'il y a constipation ; petit, accelere et concentrö dans le cns de diarrliee, en general concentre , accelere et dnr; la respiration est quelquefois fre-quente , les flaues agiles et tremblolans. Vers le 2deg; ou o0 jour, si la maladie fait des progres , on observe un bri-sement extreme des forces musculaircs ; les flancs sont tendus , le ventre rölracte , d'autrcs fois un peu ballonne et souvent douloureux ä la pression. La constipation est opinialre ou eile est interrompue par des diarrhees pas-sageres , des defecations de matieres spumeuses . mu-queuses , sanguinoleules, meloes d'excremens durs , coif-füs et dont la sortie est procedee de violens tenesmes ; les urines deviennent plus rares et plus colorees ; la seerötion du lait cesse; la bouche devient seche , fuligineuse , la langue rouge et chargöe; les nauqueuses nasale et con-jonetive rouges, la soif est intense ; l'oppression aug-mente; on reraarque des soubresauts dans les tendons; tout annonce une terminaison funeste.
Quelquefois cependant u cette epoqne ( 2deg; ou 5e jour ), j'ai vu survenir tout-ä-coup une diarrliee critique qui don-nait issue u beaueoup de matieres liquides , noircs , tres-fetides , melees d'excremens u divers degres de consistance et de mneosiies sanguinolentes, qui produisait un chan-gement salutaire et amenait la convalescence.
Dans d'autres cas, pour lesquels le vetörinairc est lar-divement appelö, la maladie est plus avancec, le bocnf est abattu , la peau est coüec anx os, le poil hörisse , le venire tendu et memo le;|eremenl ballonne , d'une sensi-
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bilitö assez vive lors de la pression ; des borborygmes, des coliques sourdes attestent l'intensit^ de la phlegmasie et font cralndre une peritonite secomlaire et grave.
J'ai vu la maladic 6lre moins rapide , quoique aussi funeste ; le malade cst presque toujours couche , le cou allonge et la tete appuyee sur la litiere; ou bien il est debout, ses mernbres rapprochös du centre de gravitö et le dos vouss6. II semble frappe d'un etat de taciturnity comateux avec prostration des forces. Qu'il soit couchä ou debout, la bouche est chaude , seche, la langue thargee et jaunätre ; toutes les muqueuses refletent aussi cette couleur ; des öpreintes douloureuses donnent issue ä quelques exeremons noirs, muqueux et folidcs ; alors le foie est consOcutivement enflamme ; le pouls sc concentre de plus en plus, les yeux s'enfoncent, le regard, est sombre , l'aspect sinistre ; l'amaigrissement progressif et rapide , l'adynamie imminente ; eependant, comme je viens de le dire , la maladie marebe lentement et sc pro-longe jusqu'au 15deg;, 20deg; et oOejour. Dansce cas on sou-tient l'anJmal par l'eau blanche farineuse qu'il boit avec aviditö et par les panades. Mais la maladie mine l'existenco du beeuf, le pouls devient Intermittent, miserable ; un flux diarrheique collicalif, de couleur gris-ardoisö , infect et mele de bulles d'air augmente cliaque jour l'appauvrissemcnt et l'adynamie ; on observe des frissons partiels, des soubresauts dans les tendons; l'ani-mal meurt enfm hideux, aneanti et sans convulsions.
ün boeuf ä qui l'on avait prodigue le vin , la muscade-, la theriaque , quoiqu'il fül alteint d'une enterite aiguö , et pour lequel je ne fus consulte que le 1 Oe jour de la maladie, se möteorisa tout-ä-coup et eprouva des rögur-gtlations qui durerent trois a quatre jours. A ces symplö-mes succederent des coliques, des frissons, des tremble-mens de tout le corps , qui reparurent regulierement a midi pendant 12 ä 15 jours. Gelte espece de fievre
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continue mais remittentc, se lermina , apres im mois de maladie , par une diarrhec garigreneuse et mortelle.
Dans des cas, assez rares ä la veritö , l'enteritc est foudroyante et sc monlre avec toas les caracteres d'une veritable apoplexie inteslinaie. Lc boeuf cst tout-c\-coup atteint de colitfues alroces ; i! se couche , se reieve , se tient sur le dos, les membres relrnctes , et reste ainsi quelqnes instans. 11 est des animaux qui se plaigncnt , mugissent, font froisser leurs dents, se plient le coqlaquo; , agitent la queue et tombent commc une masse; le pouls est concentre , vite , dur ; la respiration accöleree , les flaues tumultueusement agites ; quelqnes Loeufs sont cons-tipes, d'autres rendent des mueosites melees de saug, seit en strics , soit en caillot, ou bieu rouge , rutilant et coulant le long des cuisses ; les epreintes sont continues, Farms s'eutr'ouvre, se renverse; la vulve des vaches est uoire et lumefiee , les mamelles sont flelries ; l'epine dorsale est d'une sensibilite extreme, la prostration marquee , le malade aneauti; le pouls s'efface, toutes les muqueuses deviennent päles et la mort survient en 24, 48 ou 72 heures. Mais, quelquefois ä l'elat d'exaspöraliou que je viens de döerire succedc un calmlaquo; trornpeur; la prostration persiste , le malade reste couchä, refusant alimens et boissons; le pouls est concentre , parlbis efface et les extremites froides. Des coüques , des öpreinlcs in-terrompent cet etat d'aneantissement; Je bauf se reieve et rend quelqnes matieres muqueuses melees de caillots sanguius ou des exerömens noirs et ftHides. Ces dejections sont precedees de borborygmes et de ballounement des intestins; les urines sont toujours foncöcs en cou-leur et rares ; le cceur bat avec violence quoique le pouls soit presque efface et peu api)re( iable. L'amaigrissement est subit , le regard est sombre et sinislre, les muqueuses pälissent, le venire se ballonne et la mort survient du 3'; au oc joiiF.
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Diagnoslic : L'entörite se distingue de la gastro-ente-rite par les coliques qui , dans le plus grand nombre de cas , sent le Symptome dominant. On n'obscrvc point en outre ni la plenitude , ni la möteorisation du rumen, qui denotent rinflammation des estomacs. La constipation et les epreintes sont aussi des signes diagnostiques de Tentörile.
liest rare que rinflammation developpeo primitivement sur les intesüos envahisse le duodenum et la caillettc.
Pronostic : La violence des coliques, la prostration des forces , la concentration du pouls , le froid des extrcmites sont des symptoines funestes, ainsi que rabaltement taci-turne et rinsensibilite de l'animal ä Tactioii des objets exterieurs ; enfin Tamaigrissement rapide , renfoncement des yeux dans les orbites , I'existence d'une diairht'e muqueuse , colliquative et infecte sont aussi des presages funestes.
Mais si le pouls se developpe a la suite des evacuations sanguines et des möyens indiquös; si les coliques dimimient d'inlcnsitc' et de frequence , si la peau devient moite, si l'on voit le mafle so couvrir de rosee et les delucations se rapproeber de plus en plus de l'etat normal, on pourra esperer une prompte guerison.
Pour rendre maintenant la description de l'enterite plus lucide, je vais citcr des (aits pratiques sur diverses varieles de celte raaladie et indiquer le traitement qui m'a scmble le plus rationnel.
Enlerile simple.
lre Observation. 17 mars 1800. Veau de rannee , malade depuis deux jours : rindisposilion d'abord legere s'est accrue graduellement. Symptömes : pouls petit et concentre, oreilles et cornes ßroides, peau seclie, poil pique , perte de l'appetit, cessation de la rumination ,
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•' if bouche chaudc et seche , ventre dur saus meteorisation,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\M
constipation opiniiltre depuis 48 heures , urines rares,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;fej
legeres coliques, sensibilitö de l'epine dorsale.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;||j
Causes : Repercussion de la Iranspiralion : ce veau a
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soutenu un combat assez prolonge avec un aulre taureau
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d'une ferme voisine ; apres la lulle il s'est couche dans
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un lieu frais et humide.
Diagnostic : Inflammation pen intense de la muqueuse des intestins greics.
Pronoslic : Favorable.
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Trailement : Saignöe de qua'ro livres, tisane d'orgc et
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graine de liu miellee rendue laxative par la creme de tartre, lavemens ömolliens; l'animal est enveloppö d'une couverture do lainc ; eau blanche pour boisson.
Le IS., mieux. Le malade a rendu quclques excr^mens durs , coiffes et meles do mucosiles : il a temoigne le desir do manger et a rumine pendant quelques instans; tisane sans creme de tartre , lavemens emolliens ; eau blanche , un peu de foin. Guerison complete le 20.
2e Observation. — Entente aigue. IG aoüt 1809. Vacheaduitc connue malade depuis quelques jours. Symp-tumes : Oreiiles et cornes froides , muflo sec; perle de l'appetit , cessation de la rumination , bouche chaudc , seche, langue un pen rouge; le rumen est plein , sans hallonnemcnt, constipation depuis Irois jours, diminution du lait, liigeres coliques pröcedees de borborygmes ; le pouls est petit, concentre ; la peau adherente, le poil pique ; le rachis sensible lorsqu'on le pince ; le malade se plaint ct fait froisser ses dents.
Causes : Inappreciablcs. Diagnostic: Enterile-aiguepeu grave. Pronoslic : Favorable. Prescription : L'inflamma-tion ayant peu d'lntcnsitt' , je pensai qu'il sufGrait de delayer les alimens contenus dans les premieres voies ct de stimuler legercment les membranes inlestinales pour determiner une evacuation. Tisaned'orge el graine do lin
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miellee, rcnduc laxative par 1c sei d'Epsom et ramp;namp;ique en grand lavage. On donnait loutes les deux heures environ deux litres de ces breuvages et on ajoula dans les premiers quelques cuillerees d'hüile d'olive ; ils etalent suivis de radminislration de lavcmens emolliens; on em-ploya qnelquesbainsde vapeurs, on tint la malade envclop-pee d'unccouvertnre de laine; eau blanche pour boisson.
Le surlendemain 18 , la vache rendit une quantite considerable d'cxcrtimens fetides , dnrs, meles de muco-sitös. Des le soir Je mieux fut sensible; eile rumina quelques instans et temoigna le desir de manger. Je per-mis quelques poignees de fein; la bete buvait l'eau blanche avec avidite. Quelques iavemens et im regime bien suivi suffirent pour obtcuir une prompte guerison.
5deg; Observation. 9 dcücembre 1825. Bccufdo labour, age de cinq ans , malade depuis deux i\ trois jours ; on l'avait confie aux soins d'un empiriqne qui l'avait saignö ä la queue , incise sur le dos et medicamenle. Symplötncs : llefus des alimens, cessation de la rumination , bouche chaude , borborygmes et coliques assez frequentes , constipation ; urines rares et colorees ; pouls petit, concentre et accelere ; piainles et froissement des dents; seusibilite extreme de repine dorsale; les miiqu^uses apparenles sont rouges et injeetees; yeux tristes et larmoyans ; muflesec, oreillcs et cornes froides, poil herisse , peau adherenle. Causes: La maladie 6tait siirvenuc a la suite de travaux inaecoututnes et durant lesquels on avail prodigue les feuilles de choux verts comme alimens. Diagnostic : Entente aigue peu grave. Pronoslic : Favorable. Trat' tement : Saignee de 7 ä 8 livres ä une jngulaire ; le malade ötait jeune et en bon etat; tisane de decoction d'orge, graine de lin, miel et gomme du Senegal animee par le sei de Glauber, frequemment adminislree ; Iavemens ömolliens , cataplasmcs de meine nature autoar du corps, frictionssäches, eau blanche,
Ce tiailcmcnt out un plein siuxes ; des le lendemain
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an soir le bcenf rendit beancoup d'cxcrömens noirs, fötides; möl(5s de mwcosilos. Lc li il rumitia ct man-gea , mais je recommantlai de ne Ins donner qu'uti pen de foin , beancoup d'ean blancbie , qn'il prenait facile-menl; jo lui fis donner encore quelques lavemens. II fut remis avec precaution ä son regime babituel el radi-calement gneri Ic 15.
ic Observation. 23 avril 1824. Vache de i ä o ans, de forte taille et tres-grasse , malade la vcille. Symp-lömes : La bete refuse les alimens et no rnmine pas ; eile est tonrmenlee par des coliques manifeslees par le trepignement des pieds , utie vive anxiele , froissement des dents. Elle est souveut coucböe, la tt-te repliec snr les (lanes, se releve et rend quelques e'xeremens mous , fetides , meles de mueositös. Les urines sont rares et les mamelles tlelries ; le pouls est accelere , concentre ; la boucbe est brillante , seche, la langne rouge ä ses bords et en-dessous, la respiration acceleree et sonore , l'affiiis-sement general assez marque, l'expression de la face est triste; le muileestsec, les cornes el Icsoreilles froides , les poils soul berisies, Tepine du dos tres-sensible.
Diagnostic : Enterite aigue, donl je ne pus demeler la cause ; quatre autres vacbes belles et bien porlantos sont dans les mC'mcs conditions que la maladc.
Pronoslic : Douteux , en raison de la gravite des symplomes.
Traitepienl: Saignee de six livres ä la jugnlaire ; tisane de decoction d'orge mielleeavec addition de gomme e.t do creme de tarlre , donnüc a la dose de deux litres toules les deux benres; lavemens mucilagineux sonvent repetes , ä petites doses el injectes doncement; la bete est fric-tionnec et enveloppee d'une couverture de laine; eau blancbe dont olle böit peu.
Le 24 , la maladc est moins souffranle , mare I'ano-rexie, la constipation persistent; continuation des raemes
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moycns. Lc 2o, döföcalion abondante d'excremens pres-quc ä Tclat normal ; l'appamp;it so manifeste snr le soir et la bete rumine pendant qu'elques instans ; le pouls est developpö. Convalescence. Six litres de tisane, sans creme de tartre, sont donnös en trois doses dans le courant dc la journee , lavemens tmolliens , frictions seches; la malade est tenue envelopp^e, e!!e boit bienl'eau blanche; le soir clle mange un peu de bon foin. Le 26, eile est presque gncrie, la secretion du lait est revenue; deux jours do soins suffisent pour completer la guörison.
Teile est I'enferite a I'etat le moins grave ; on voit qn'ellc ne differe , pourainsi dire , de la gastrite que par lesi6ge, comme je l'ai dejä fait prcssentir. Aussi une crrcur de diagnostic qui confondrait cesdeux maladies est-elle pen grave ,les moyens tberapeutiques ötant Ics memes.
Dans les quatre observations que je me suis bornö ä citer pour la caracteriser , la premiere , rösultat d'une repercussion de la transpiration cutanöe sur le tube intestinal, cöda promptement ä un traitement simple. Dans la deuxieme , I'inflainnaation etait moins vive , plus prolongee; mais Ton remarquera que la malade etait une vache adulte, d'un lempcrament plus lymphalique que le veau et dans laquelle la reaction vitale etait moins energique; aussi une tisane laxative dclayante a-t-elle suffi pour retablir le cours päristaltique des excremens et ramener la sante. Dans la troisieme , la maladie avait deji'i quclques jours d'exislence ; un meige avait medica-mentd' le bosuf. Une alimentation peu convenable , des travaux forces et sans doute quelque arret de transpiration avaient determine I'enterilc; rinflammalion avait une ccrtaine intensity. La saignee retablit l'^quilibre de la circulation, calma I'cxasperation, fit dövelopper le pouls; des laxatifs debarrasserent l'intcstin et tout reiitra dans I'ordre. Une vache tres-grasse bien tenue fait le sujetde la quatricme obrervation. Je pensai que sa maladie (5tait
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due ä une ajimenlatkm trop abondante. Les symptomes avaicnt une ccrtaine gravitö , la malade appartenait ä un ancien mö(lccin;je venais de debuter a Bourbon-Vendüe, jo devais ctrc fort prudent. La saignde surtout effrayait le propriölaire, je parvins pourtant ä lui persuader qne i'inteiisite des coüqucs, la concentration da poüls'; l'af-faissement produitpar i'oppression des forces t'esigeaient. i^ilc eilt un cffet salulairc , ainsi que les laxalifs et les soins dont j'entourai la malade.
Avant observe (jue dans des entcrites pen graves , ia nature se debarrassait quelquefois, par une abondante evacution crii.ique,d'excremens felides meies de mucosi-ies, je pensai que le veterinaire devait l'imifer; aussi est-ce aux laxalifs que j'avais recours et je rn'en trouvais bien , meme des le debut, ou apres avoir calme la reaction vilalo et I'exaspöratiön par la saignee , quand le pouls paraissait l'indiquer. Sous riiifluence de ces moyens simples la peau reprend ses fonctions ; les estomacs et les in-teslins debarrasses de matieres stercoralcs devenues nui-sibles par leur sejour insolile, appettentde Eioiivea;ix ali-meus qu'üs digerent avec facilite , si on ne les donnc que graduellemeat et avec sein.
Mais souvent celle eiiteritc simple et peu dangereuse a ele aggravee par un traitemeiit intempestiü, öchauffant, ou eile a fait des progres par i'incurte et !a nögligence des proprietaires. Dans certains cas mönie la phiegmasie de rintestin se complique , comrae je l'ait dit, d'une peri-lonile secoiulairc doül je parlcrai plus loin.
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Entente aiguS grave.
Celle variete ne differe de la pröcamp;lcnte que par l'iii-lensile plus gründe de i'laflammation, et les suites fu-nestes qu'elle pent avoir si le traitement n'est dirige activement et avec connaissance de cause. C'cst dans
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cc cas, corame dans beaucoup d'aulres , qn'un vdtöri-naire qni lülonne et change sa melhode et ses remedcs ä cliaque instant ne doit pas röussir ; car un experimen-tateurest souvent un dangereux philosophe en mamp;lecine.
lrc Observation. 2i mors 1824. Genisse de six mois, malade de la veille; le fermier qni vint reclamer mes soios la croyait perdue parccqn'il assuraitque c'elait une pesle qui l'avait frappee.
Symplumes observes : Abattement et brisement des forces musculaires; la malade est souvent couchee et semble nc pouvoir se tenir debout ; lorsqu'cllc est sur la liliere, le corps est replio sur lui-meme , la tote qni cöloie le flanc est appuyee sur le sol; eile est dans un 6tat de taciturnity frappant; j'eus quelque peine a la faire relevcr. Le pouls 6tait vite , concentre , l'artere tendue ; la respiration etait un peu acceleree, plaintive, avec froissement des dents. La malarlQ n'avait ni bu, ni raangö, ni ruminc' dopuis la veille; sa beuche elait brillante, la langue rouge ä ses bords et i sa poinle ; une constipation opiniätre existait depuis 24 heures ; des coliques la tourmentaient, la fonjaient alors a se lever et se coucher ä chaqne instant; les oreilles et les cornes ötaient froides, le mune see, la peau etait seche et adhörente , les polls ht-rlsses et l'epine dorsale d'unc grandc sensibilitc.
Causes : Inapprc'ciables. Diagnostic : Entente aiguü et grave. Pronoslic : Doutenx. Cependant les symptdmes nerveux , indiquant plutöt une exaltation trös-concevable dans un animal jciinc et cn bon etat, que rapproche du coma typholde , et l'animal ne preseutant nul signe d'adynamie , je cherchai ä rassurer le proprietairc sur les suites de cetle maladic.
Traitement : Saignec d'environ un litre ii lajugulairc, qui effraya les assistans ( c'elait le premier animal d'espece bovine que je voyais iVBo'.nbon-Yendee oü j'elais depuis
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un mois); la gönisse est frictionnöe par tout Je corps et cnveloppöe d'une couverture en laine : tisane de decoction d'orge monde , h laquelie j'ajoutai le miel , la gomme du Senegal et un peu de sei de nitre ; lavemens t5molliens, bains de vapours ; eau blanche dont la malade ne but que quelqucs gorgces.
Le 23 , la bete rendit beaucoup d'excremcns fetides; le soir eile est mieux ; meme prescription. Le 26, convalescence ; guörison le 28. La malade fut nourrie avec de bon foin et de l'eau tres-farinensc, du 2G au 28 , et remise ensuite avec precaution ä son regime ordinaire.
2quot; Observation. 9 novembre 1815. Boeuf malade , de-puis 5 ou 4 jours, t la suite d'un charroi eloignö et pönible, durant lequel l'animal avait eprouve un arret de transpiration.
Symptomes observes : Coliques sourdes manifestees par le trepignement des pieds , les mouvemens de la queue , Taiixiölö , un malaise qui force le malade ä se lever , se coucher souvent el le fait se plaindre et froisser ses dents. La bouche est tres-chaude, seche , la langue rouge et chargöe ; I'anorexie cxisle depuis quelques jours , la rumination est suspendue, le ventre est dur sans ballon-ncment, la constipation opiniätre et datant de I'orifine de l'entörite. L'urine est rare et coloree ; le pouls est vite et concentre , rabaltement extreme; les corncs et les oreilles sont froides, les yeux tristres , le mufiL' sec #9632; la pcau est adherentc, et fait entendre un craquement remarqaable quand on veut la detacher; les poils sout herisses.
Diagnostic: Entente aiguö grave. Pronoslic: Douleux. Traitemenl: Je crus la maladie trop avancee pour re-courir A la saignee , que l'elat de prostration contr'in-diquait. Je provoquai une defecation afin do debarrasscr l'intestin: tisane laxative composec d'nne decoction d'or^c graine do Iln , creme de tartre et miel, donnec freonem-
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inul el ü grandc dose ; lavemens 6molliens , l)ains du vapours sous le venire , usage de la couverlure de laine. Cellc medication fut conliimöe juMju'au 13 saus chan-gemeot bleu marque ; rauimal elail plus (ranquille, mais il ue mangeait ni nc buvail ; quelques exerömens noirs et felidcs sortaient avec les lavemens. JMemc prescription ; cependant je substitoai le sei de Glauber ä la creme de lartre et le portai ä nnc forte dose. J'insistai sur les bains de vapeurs et les frictions.
Le 4!) la maladic etait encore stalionnaire. .Te fis dis-soudre quatre gros de tartre slibie et huit onecs de sei rle Glauber dans six litres de tisane , qui fut donnC-e en trois doses dans le courant do la journee; on conlluua !es lavemens , on fit un bain do vapeurs apres lequel le bocuf fut friclionne et bioiju convert.
Knfin le 20 , il y eat une crise ; I'animal rendit line grande quanlilö d'excremens noirs et felidcs, ce qui le soidagca subitement, car il chercha h manger ; il rumiua pendant quelques instans et but un pou d'eau blancbo. Des lors je permis quelques alimens ; je Hs abreuver avec Teaii farincuse ; mais on continua ['usage dc la li^ane adoucissantc , des lavemens eraolliens pendant 3 on 4 jours ; cos soins amenerent la gnerison apr6s i-'J jours de maladie.
3C Observation, Le 5 juin 1822 , on formier vint mo prior d'allor avec lui voir un boeuf malade depuis cinq jours , ä une do ses mdlairios.
Symplomes : Rcfus des alimens, cessation do la rumination et constipation depuis I'invasion do la maladie ; quclquefois cependant les lavemens oiiirainaient quelques excremens möles de mucosilos sanguinolentes ; la bouche etait chaude , soche , la langue recouverte d'unc couohe dc matieres dc couleur jaune-noir; le venire etait retraele et les flaues durs ; les urines elaient rares et colortfes ; le pouls etait petit , concentre, accclcrc ; la respiration
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un peu acceleröe , l'expiration plaintive av.ec i'roissement des dents. L'aspect de ia lele exprimait la souffrance; le malade (Mail abatlu , anöanti , tout annoncait une lesion profunde et grave ; les oreiües et les cornes dtaicnt i'roidos ; le muflc sec , les yeux enfonces dans les orbiles; le poil 6tait lierisse, la peau collec aux os et couverte de mouches , anx piqüres desqnelles le boj'af paraissait insensible.
Nons ne pumcs oblcnir du metayer aueuns renseigne-mens surlea caM,laquo;eÄclecelte maladie , mais nous soüpcon-nämes qu'elle dtait la suite d'nn cliarrois fait sans le consentement du mattre , et au retour dufjuei on avait mis sans precaution le boeuf dans le palnragc.
Diagnostic : Enlerite aigu;'' grave. Pronoslic: Je ne dissimulai pas les risqües que courait le malade. Traüe-mcnl: II cut (He dangereux de pratiquer la saignüe en raison de la debilile et de rimminence de l'adynamie ; rindicalion etait de calmer rinflammafion , de delayer les exerömens durcis et accumnles dans l'inteslin , enfin de solliciter doucement nne evacuation alvine; tisane nmei-lagineuse; de decüclion de racines de guimauve et d'un peu de graines de lin, avec addition de miel et de sei de Glauber. 11 fut donne dans los iulcrvalles dos breu-vages laxalifs, quelfjiies litres de lait tiede mele avec un peu d'hnile d'olive; ccs moyens furent secondes par les lavemens (jinollions et les bains de vapours sous le ventre, suivis de frictions seches : Tcau blanche fut le seu! aliment quo Ton donna au malade , il en buvait quelques gorgeos.
Le 4 , il sortil quelques exeremens avec les lavemens le pouls nie sembla raoins concenlrö. Le 6 , le mieux etait sensible ; les breuvages laxatifs avaient determine unc defecation copicuse coinposee d'excremcns durs noirs , infects et raeles d'abondantes mucosilcs sanguino-lentes. Ce boeuf mangea quelques feniiles vertes qu'on
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lui prescnta , il rumina pendant quelques inslans; le pouls (itait plus döveloppö. les corncs et les oreilles etaient revenues ä leur temperature normale; l'aspect de ranimal 6tait mcilleur , son regard plus anirae. On continua cependant la tisane jusqu'au 7, ainsi que les lavemens. Je fis nourrir avec des panades (*), un peu de bon foin melö avec de l'lierbe fraiche ; on I'abreuvait d'eau blanche farineuse. Tons ccs soins employes avec precaution terminerent la maladie vers le H.
4C Observation. Elle appartient ä M. Bernard , vele-riuaire dtyä eile : Le 10 juiilct 1815 , sur les onze beurcs du malin, un boeuf, age de G ans, aj anlöte imprudem-mcnl conduit ä l'abreuvoir, au relour du labourage , fut atteint de coliques violenles : il s'agilait, grallail el frap-pait le sol avec ses pieds, ruait ä droile et a gauche , se couchait, se relevait, regardail son ventre ; il se con-tournait el se ployait le corps en se penchant de cote comme s'il cut voulu se laisser tomber. Des defecations frequenles donnaient issue ä de peliles quanliles de malieres fecales presque fluides. Malgrö celle indisposition ranimal fut envoye dans le pacage ; mais les symp-tomes ayant augmenle d'intensile on renlra le 'malade d l'd'table et on lui donna une bonteille da vin ciiaud. A une heure apresmidi il se manil'esla une dianhee assez abon-danle qui ne parut pas fatiguerce boeuf. Cependant le len-demain il (Hail triste, abaltu , efflanqmS ; des dejections peu considerables donnaient issue ä uns pelile quantite d'excremens ramollis, sangninolens , recouvcrts de muco-siles, avec tönesmes douloureux et froissement aigu des
(*) J'ai parld sonvent de ces panades; void c.n qnoi dies consistent: on coupe une certaineqnimlite de piiiii, on lefait boiiilhr long-temps dansTeau etlorsqu'il est cull on couledansnne passoire. Get aliment auqu'el on ajoute du sei el qiielquefois de la poudre de genllane, donnee suivanl rindicalion, doit etre assez liquide pour etre degluti comme un breuvage; on doit le verser doncemcnt pour qu'il enfile la gonttiere cesophagienne el penetre diicclemenl dans la caillettc.
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dents. Les poils s'etaient Jiörisjüs, los yeux s'ölnionl retires dans les orbites ; inutile de dire quo le malade refusait ali-menä et boissons. Le 12 , meme etat, cependant il man-gea quelques brinsquot;d'herbe.
Le do , M. Bernard fut appele, il trouva l'animal dans l'ötat snivant :
Bouche päfense ,£ langue chargüc et jaunätre, salive visqueuse ; döjeclions peir.abondnnles, mollasses , letides , jaunätres et sanguinolentes avec tenesme ; la soif est grande ; le pouls est pelit, vif et concentrequot;; la demarche est nonchalante , il existe une grande sensibility a la region du garrot; les cornes et les orellles sont brillantes et le mufle est cependant couvert de rosee. Administration d'une demi-once d'ipucacuanha dulaye dans un litre de decoction de graines de lin ; lavemens emolliens.
Le 14, vers midi, 2i henres apres avoir pris le breu-vage pröcitö , le malade eprouva de coliques frequentes , sa langue est epaisse et enduite d'une couclie jaunätre ; il est dans un etat d'anxiöte extreme , se plaint , se couclie , allonge i'encolure en s'appuyant la tote sur la litiere ou sur le bord de la mangeoire. A une heure il survient une dejection abondante d'excrömens tres-fefides , qui sortent sans tenesmes ; a 5 heures du soir ces exerömens sont moins abonclans et plus consistans; ä lt;S heures ils sont ä-peu-pres comme dans l'etat normal. Les yeux semblent ressortir des orbites, ranimal parait plus gai , il n'eprouve plus d'anxiöte , mais la soif o-X extreme : eau blanche coupee avec une decoction de graines de lin pour boisson ; ranimal mange eusuite im peu de foin et rumine.
Le IS urines rares, matieres fecales plutöt duresque molles ; Eruption critique de boutons sur toutc la surface de la peau; yeux vifs , pouls developpe , demaiche plus libre et mieux assuree ; ranimal est moins ei'flanque qüe la veille , la rumination s'opcrc facilement et reguliere-
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merit; tout annonce le retour dc la sant6, cependantla soif est toujours grande ( mßrne boisson que la veille ); on donna au malade du foin mele avec de l'herbequ'il mangeait de preference.
A la suite d'un regime Lien suivi, ce boeuf rcprit son travail ordinaire ie 25.
5deg; Observation. L'entörite aigulaquo; est frequente cliez les betes a conies , dit M. Benard, völerinaiie ä Bou-logne-sur-Mer, dans un mcmoire couronne en 1827, par la societc royalc et centrale d'agricullurc de Paris : cctte maladie est presqne toujours confondue avec la gastrite quoique ses symptomes soient dillcrens. Elle est assez souvent mortelle; les vaches dans ce cas se couchent a chaque instant, mais restent pen dc temps dans cette altitude, elles agitent presque continueliemcnt la queue ; les yeux sont rouges ; elles se livrcnt quelquefois ä des inouvcraens desordonnes, sejettent sur les murailies centre lesquelles elles poussent quelquefois avec leur tete, Ces symptomes n'existent pas toujours ensemble et leur intensity est plus ou moins grande.
L'usage des sarclures des jardins, les herles que les pauvres gens vont arracher dans les avoines , les dreclies do genievre , et quelquefois ravortement, sont les causes ordinaires de cette maladie.
La saignce rt5petee scion I'indicalion, les boissons mucilagineuses tiedes , les lavemens emolliens, les vapours de meme nature dirigöes sous l'abdomen et ur.e diete severe , en procurent quelquefois la guerison , sur-tout lorsque ces moyens sont employes avant que la maladie soit parvenue ä son plus baut dcgr6 d'intensite.
A l'ouverture des cadavres des animaux qui meurent de cette maladie on trouvc I'intestin grele rouge, tres-cpaissi, quelquefois il est noir; souvent aussi on rencontre les lesions d'une peritonitc joiutes ä cclles que Ton vicnt de decrire ; ainsi il y a öpanchement dans I'ab-
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dornen d'un liquide saiiguinolent ; le ptiritoiiie est plus
on moins rouge et ses vaisscanx sout itijectes; la vcssicnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;A
dans Tun et l'aulre cas participe äi rinflammation , eilenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \\
est remplic d'urine roussitre , quelquefois sanguinolente ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '#9632;
noire , toujours claire. Lorsque h maladie est la suite dc
lavortemcnt , la malrice offre des lesions qui attestent
dc son inflammation.
Unc genisse fait le sujet de la premiere observalion : les symptomes d'abattement el de prostration que pre-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;...
senta renterite dont eile etait atleinte , viennent ä l'appui de ce que j'ai dit page 41 , quo la susceplibilite nerveuse s'associait frequemmentet de pröference a la predominance lymphatique, et que ce temperament mixte etai; le propre des jeunes animaux dc I'espöce bovine et surtoutnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j
des femclles. Maigre l'accablcmcnt de la malade, Tetat de vitesse, do concentration du pouis ainsi (juc la tension de l'artere, indiquaient la saignce : jo la pratiquai pen copieuse en raison de la jeunesse de la malade ; j'ennbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. ' ;
secondai les effets par une tisane mucilagineuse, et ces moyens simples ct caimans suffirent pour opcrer promp-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;'. #9632;'
tement im changement salutaire.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;,
Dans la 2deg; observalion ce furent les laxatifs en lavages qui lirent tous les frais du traitemenl; je dus ra'abslenir de saigner, mais aussi je dois faire remarquer que la resolution de rinflammatioD fut plus difficile et la maladie plus longue, el qu'il fallul meme recourir a I'em^tique pour produire revacuation stcrcorale qui termiua la maladie.
La troisiemc observalion a quelque analogic avec lu prec^dente, I'elat adynamique y etait cependant plus imminent ; jc dus encore ne pas saigner et la curalion fut plus lente.
La 4' observalion me suggere les reflexions suivantes:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\%
I'emploi do ripecacuanha ne reussil pas toujours ; ii faul avant de radminislrer elre assure que rjrritation inflain-matoire csl de beancoup diminuee , autrement on doit
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craindre des accidens graves; ränrätique n'a pas ces in-convöniens; il y a long-temps que rexplt;5rieiice m'a prouvö qu'il 6tait pröKrable ä l'öcorce de la racine brö-silienne. Une eruption critique de boutons survenue sur toute la surface de la peau, dans le bceuf qui fait le sujet de cette observation, prouve toute la Sympathie qui unit, en sant6 commc en maladie , les tegumens interne et externe.
La note de M. Benard, que j'ai cotee 5deg; observation , est en harmonic avec mes opinions medicales sur renlerite : la saignec est selon lui le remede höroTque et il a raison ; eile doit ßtre preferee ä tout autre moyen quand eile est praticable ; eile seule retablit promptement l'equilibre dans la circulation et favorise efficacement la resolution de la phlegmasie intestinale. L'autopsie a de plus demon-tre ä M. Benard que l'inflammation n'est pas, comme je l'ai insinuö, toujours bornöe ä Tintestin grele. Enfin ce vöterinaire a aussi observö la complication de l'enterite par la peritonite , ce que je signalerai bientöt.
Tels sont les faits auxquels j'ai cru devoir me borner pour caractcriser cette variety de l'enterite aigue : je l'ai vue passer deux fois a l'etat chronique et faire perir les animaux du 25e au 50e jour. 3'avais ^te appele tardive-mcnt ( du 9e au H0 jour de la maladie i; on avait pro-digu6 des remedes incendiaires et notamment les purga-tifs. Aux symptömes decrils dans la 3e observation j'ajouterai que ces malades elaient excessivement affaisst's, qu'ils avaient maigri rapidement , que la reaction vitale ^tait fälble, sans önergie et l'adynamie imminente. II y avait soif ardente ; le pouls s'effacait graduellement, de-vcnait intermittent, miserable ; la diarrhee augmentant devenaitcolliquative, infecte, d'une couleur gris-ardoisö ; l'air expire etait fetide; on observait des frissons partiels. des soubresauts dans les tendons ; enfin le malade , sem-blable ä un cadavre devorö par la consomption , expimt sans convulsions.
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Les lesions les plus essentielles que je trouvais i\nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j
l'autopsie consistaient dans lY'tat special de la muqueusenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; rii
intestinale, qui etait couverle de plaques gris-ardoise , sous lesquelles eile etait epaissie , ramollie et difduente. Le tissu cellulaire sous-muqueux 6lait epais de plus de deux ü trois lignes, infiltre, hypertrophie, partout oü il existait des traces d'infiltralion de la villeuse. Dans un bceuf ces lösions s'etendaient au scccum et au colon. Le canal intestinal contenait aussi des malieres muqueu-ses infectes. sanguinolentes ; plusieurs ganglions lympha-tiques du mesentere (Haient engorges, inOlträs et de coa-leur blanc-mät.
De cc qui precede , il rßsulte que le traüement denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;,•
ce cas pathologique doit ßtre actif: calmer l'inflamma-tion, vider les premieres voies par les laxatifs et sur-tout Temötique , sont les indications principales; je me suis expliquö sur l'emploi de ripecacuanha; j'ai en ma possession des faits qui prouvent qu'il a 6te funeste quand on l'a adminislre sans precautions.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,'.
Les sinapismes et les revulsifs ä la peau , quoique indiques dans ce cas , exigent une certaine attention : employes trop tot ils augmentent la reaction febrile et les accidens inflammatoires; appliques trop tard, lorsqu'ilnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;?
y a faibiesse et tendance a l'adynamie , les engorgemens, les infiltrations qu'ils produisent se gangrenent rapide-ment; ils causent des accidens horribles et funestes , soit par l'extension de la mortification , soit par les suites de Tabsorption de Tichor gangreneux.
EnUriie sur-atguS avcc hemorrhagie (enterorrhagie).
3'ai dit que l'enterite se montrait dans certains cas avec un caractere sur-aigu souvcnt tres-funeste , et qu'clle pouvait meme elrc accompagnite d'une violenlc congestion saivguino , d'une veritable apoplexie du tube digestif.
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i2(gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATfrOLOGlE BOVINE.
lre Observation. 18 mars 1825. Jo fus domaiule pour an boouf Age de cinq ans , en Ixm etat et d'une belle race , atteint dc coliqnes tres-graves depuis 1c matin. Le malade a refuse subitement dc manger et cessii dc ruminerdes le point du jour ; il a paru tout-a-coup trcs-abattu. Symptdmes : La bouche est brulanle , la langue rouge; des coliqnes frequentes manifestoes par 1'agitation de la queue, le trepignement, des mouvemens de torsion du corps, accusent une anxiele , un mö.aise extreme ; des borborygmes tres-bruyanspröcedenl les efforts que fait I'animal pour expulser des mucosües melees do caillots de sang sans excremens. Le boeuf restc couclie pendant quelques instans dans un etat d'abattement taci-turne , la tete repliee sur le corps ou posant sur le sol ; ilse releve tout-ä-coup, se plaint , fait froisser ses dents ; on observe des epreinles , des efforts , Taiins s'entr'ouvre avec bruit; le rectum se renversc , sa muqueuse est rouge et enflamniee ; le malade expulsc quelques muco-sites spumeuses et sanguinolentes ; les urines sont rares et foncees en couleur ; la respiration est aceöleree et plaintive ; le pouls est vite , concentre , I'artere tendu ; le poil est herissö , i'epine du dos tres-sensible ; les yeux larmoyans et rouges, le mulle sec, les cornes et les oreil-les froides.
Diagnostic : En'erite sur-aigue , avec congestion sur le tube intestinal. Pronoslic : Grave , tout faisant crain-dro une mort prompte. Causes : inappreciables. Prescription : Saignec de 8 livres ü unejugulaire ; administration d'une potion cnlmantc composee dc deux gros d'opinra et quatre gros dc nitre dans une infusion miellee de guimauve ; tisane d'orge , graines de lin, gomme du Senegal et miel , donnec a la dose de deux litres toutes les deux heures ; lavemens emolliens ä peinc tiedes , can blanche , fumigations emollientes sous le ventre, frictions seches, I'animal est envcloppe avec lino couvcr-
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lure en laine. Ces moyens, continues pendant trois jours, calmerent un peu les coliques et amenerent un mieux rassurant. 11 n'existait plusqu'une constipation cpiniutre ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; B|1
la clialeur de la boucho avec concentration du pouis etnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; !
tension de Tariere. Saignamp;j aux thoiaciques d'oü je tirai quatre livres de sang ; tisane de dwoclion d'orge et gui-mauve, avec addition do gomme et creme do tartre ; lavemens ömoiliens qni procurercnt devant moi la sortie de quclques excremens noirs , fötldes, raclös de miico-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;.
sites et de caiilots de sang, Lo 23 je revis le malade pour la troisieme fois : desir fugace de manger , rumination itislanlanee , toutes les muqueuses apparentes sont pales, l'animal est debile ; tisane mucilugineuse mielleeet creme de tartre ; lavemens , frictions seches, panades , eaunbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;|
blanche et un peu de (bin. Le 26, le bcouf etait en convalescence , il avail peu d'appelit et ruminait; il existait une diarrliee assez abondante composee d'excremens voi-sins de l'etat normal; le malade ötait devenu maigre et laible; je fis donner de bon foin , de l'eau farineuse ; soir et matin on lui faisait prendre une panade ä laquellejenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j. •
faisais ajouter l'extrait de genievre. En sept a hull joursnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;,
I'appdlil etait revenu , la rumination ct la digestion par-faites, mais le bocuf ne reprit son embonpoint qu'au moisnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-.
do mai dans les paturages.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; : ;
2e Observation appartenant ä M. Lafore , chef do service :
Un taureau de 2 ans , arrive a I'ecolc veterinaire depuis deux jours, fut connu malade lo 16 juiri l8o6.Symp-lumes : Abaltement , diminution sensible de l'appelil , diarrliee, excremens tres-liquides et fetides. Le 17 an matin memo etatque la veille; pouls petit, dur, accelcre , mufle sec, conjunctive rouge, bouclie cliaude, refus desnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'vi
alimens et dos boissons; a 5 heures le pouls est petit; les excremens plus fetides que la veille sottent en jets rapides; loute I'liabitude du corps et surtout les extrc-
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mitös, les corncs et les oreilles sent froides. Ä. 7 heures du soir, l'animal baissequot; tout-ä-coup la tete , se laisse tomber et se releve de suite; le pouls est, dans ce moment , presque efface , l'artere tendue et la peau froide.
Diagnostic: Entörite sur-aiguö.
Trailemenl: Saignee de cinq livres h une jugulaire , tisane de decoction de^racines de guimauves, lavemens emolliens.
Au moment oü Ton praliqua la saignee , le veau rendit par l'anus des fausses membranes , ayant la forme de l'inlestin, composees de substances fibrineuses, parsem^es de taches rouges, contenant dans I'interieur du canal qu'elles formaient des parcelles d'excremens.
Deux heures apres la saignee , le malade etait mieux , il cherchait ä manger , le pouls, etait developpe ; il rendit dans la nuit du 17 au 18 de nonvelles fractions de fausses membranes. Le 18 , convalescence et le 20 guerison parfaile.
Ces fausses membranes mises dans l'eau la colorerent en rouge , comme l'eut fait un caillot de sang ; ellcs n'etaient que le resultat de l'exhalation sanguine ou d'une hömorrliagie par transsndation , qui aecompagne les inflammations sur-aiguüs de la muqueusc inlestinalc avec vive excitation et congestion des capillaires artericls qui concourent ä former les villositös de cette membrane.
Dans ce cas et dans ceux analogues, outre le sang exhale , il exisle une quanlite pramp;lominante de lymphe-plastiqueexsudee sur la surlace libre des muqueuses, lors de leur inflammation aiguC; la presence de ces concretions cylindriques constitue Venlerite pseudo-membraneuse.
Get animal faisait partie d'un convoi de taurcaux , achetfe dans les deparlemens du Gers et de Lot-ct-Ga-ronne , pour le compte de celui de la Ilaute-Garonne. Ils 6taient arrivfe ä l'ecole veterinaire fatiguös, aggraves, echauffös par la marche^ et une temperature ölevee. De
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semblables voyages, des döplaccmcns aussi subits, fati-guent loujours beaucoup de jeunes animaux öleves ä l'elable.
Je vais rapporter trois observations quo je dois a Tobli-geance et aux talens de M. Pressecq , mddecin-vetörinaire ü Mo n tau ban.
oe Observation. Je fus demande pour donner des soins ä im boeuf Age de 4 ans, de race gasconne. Get animal apres avoir pris son repas s'ötait couclie pour ruminer ä l'aise , ne presenlant aucuns signes maladifs. laquo; Tout-ä-coup et environ deux heures avant mon depart pour vcnir vous chercber, me dit le propriötaire, il a cesse de ruminer et paru eprouver de vives douleurs; il s'est couchö , releve, roulö dans l'etable et fait entendre des mugisscmens plaintifs. Ilse ma!mlaquo;nebeaucoup (expression paloise et locale), et je crains qu'il ne perisse. raquo; En eilet, je me häte d'accourir , mais a mon arrivße je trouve le bqeuf raide-mort; et quand je dis raide je 1c iais ä dessein , dit M. Pressecq , car dans une autre maladieia rigidile cadaverique n'est ni aussi prompte, ni aussi prononcee quc dans le cas qui nous occupe. Je fus force de renvoyer l'autopsie au lendemain , eile presenta les lesions suivantes: ä part les alterations morbides que Ton observe sur tous les cadavres , telles que le ballon-nement , l'infiltration cellulaire et surlout riiyptiremie hypostatique , tons les organcs paraissaient sains , excopte les intestins greles qui elaient parsemes exterieuremcnt de petecbies; les ayant ouverts je trouvai la membrane muqueuse qui les revöt inlörieuremcnt d'une couleur rouge-violet; cette teinte 6tait entrecoupöe en zigzag par des nuances d'une couleur beaucoup plus foncee. Ces lesions perdaient de leur intensite ä mesure que Ton approchait du gros intestin. Les matieres fecalcs elaient remplacöes par des caillots de sang noir et violet , qui nageaienl dans du sang encore liquide et ressemblant par-
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faitement ä de la lie de vin. Les aulres visceres des cavit^s splanchniques n'ofFrirent rien d'anormal, lout semblait prouver quo la congestion avail en son siege principal dans l'intestin gröle et s'öiail (erminee par unc hömor-rhagie prompte et morlelle, donl Ics effets seuls sent comms et la cause inapprdciable. Ce ba3uf ötait dans les memes condilions quo cinq autros compagnons de ses travaux, el celui qui s'altelait avec lui elail de meme Tigc , de memo race , de memo temperament, c'estdit-on la predisposition... A d'aulrcs rexplication , je me con-tenle d'etre fidele narratear.
4deg; Observation. 29 novetnbre 1838. Boenf de labour äge de 4 ans, forte laille, rare agenaise : Gel animal mis la veille dans le palurage ä Irois heares du soir , mange bien , rumine et bondit meme dans la prairie avec les aulres bestlaux ; mais le 29, ä trois heures du malin , il a refusö los alimens, s'öloigne de la creciic et mie demi lieure npres il est atteint de tremblcmcns par-tiels; il se plaint , s'agitc comme 1c font les boeufs affccles de calculs urinaires , et ce n'est pas la premiere fois , dil M. Pressecq, que j'ai remarque cette analogic des symplomes de la colique enteroiiiagique , avec ceux de la colique nepbreliquc cali'nleuse. Arrive pres du malade je le trouvai dans une anxiöle extreme , tourmcnlc de coüques tres-vives et in tenses, avec douleur de l'ab-domen lors de la pression ; le ponls etaii plein et eleve, la respiration frequenle et courle ; unc sueur tanlot froide', (antöt chaude , bameetait la peau; lesoreilles, le nezel surtout les extremites eiaient froids; la face elailgrip-pee. Ce dernier Symptome est remarquable, diagnoslique ainsi que des mouvemens couvulsifs dans loule l'habiludo du corps cl particulieremenl de la queue. Dans cetle maladic encore , si Ton introduit la main dans le rectum pour vider ct fouiller ranimal , on trouve cet inlestin brülant, les excremens qu'on en retire sont imprögnes
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d'iine couchc de sang; cnfin le malade se debat, se roule sur la litiere ct menrt en äprouvant des douleurs atro-ccs. Dans ectte variöte do rentöritc do Ixcuf les urines sent toujours claires.
Causes : Inappreciables; les alimens dout usent les Les-liaux de la forme sont de bonne (jiialite , le travail presque mil , la temperature de la saison reguliere et le malade etait dans un etat d'embonpoint satisfaisant. Diagnostic : Enterite sur-aiguö. Pronosiic : Funeste.
Le traitemenl devenait tres-dinicile; calmer i'inflam-mation , refnedier ä l'enterorrliagie, teile etait I'indica-lion ; o cos fins je fis deux saignees repetees ö deux heures de distance et de quatre a cinq livres chaqüe;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;C;gt;:
emulsion do son tenant en suspension du laudanum li-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'#9632; .
quide, administree toutes les deux heures , lavemens ömolliens ; bouclionnemens frequens sur toute la surfacenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9658;
du corps, frictions avee le vlnaigre tres-cliaud sur les extremites. Mort quatre heures apres I'lnvasion de la maladie.
Autopsie faite une heure apres la mort : rigidile cada-verique extreme et subile, quoique la temperature at-mospberiquc fut encore assez elevee. Cette rigidite quo Ton n'observe ordinairement que 4 ä 5 heures apres la mort, maisquisurvient constamment et aussilot quo les bestiaux out suecombö lt;i cette variete de l'enlörite dont eile est une lesion speciale , m'a frappö d'6tonnement; car le boeuf qui fait le sujet dc cette observation etait jeune ; il etait mort d'une maladie aigue dans une etable close ct dont la temperature (Halt pour ainsi dire chaude, pour-tant la raideur etait teile , qu'une heure apres la mort , il fallut fracturer les canons pour Ic sortir de l'ecuric; je ne puis me rendre comple de ce phenoraene (*).
(*) ,1'ai (l(;j:quot;i fait pressenlir que rlans certaines maladies, dans Ics-quelles resaltatiob vitale est considerable, jepensais (jnc le sans; pon-vait clrc falure da (luidc uerveux , de chaleur animale, de force de
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Les trois cavites splaiiclmiques explorees avec soin , ne m'offrircnt de lösions remarquables que sur hntestin grele. La surface cxtöricure de ces visceres 6tait rouge-noir; I'liemorrhagie int^rieure avail non-seulement de-truit toule la membrane muqueusc , mais dans certains points de leur t'tendue les trois membranes 6taient per-forccs, ct leur solution presenlait des bords franges; le sang öpandie en assez grande quantity elait de coulcur noire-violelte ; environ trois litres de liquide sero-sangui-nolcnt existait dans la caviW abdominale.
lie Observation. 5 Janvier 1859. Je fus rcquis, con-jointementavec un autre commissaire-expert , pour visiter le cadavre d'un bceuf qui venait, disait-on , de s'utrangler, et que Ton avail döpouille pour le vendre ä la boucherie. C'ölait un animal de 4 ans, de race agönaise , en bon 6tat de chair; n'ayant trouve aucunes traces de strangulation et soupconnanl ä la couleur des organes que ce boeuf avail (51(5 malade , nous declarämes la viande impropre a la con-sommalion el nousconclümes t\ ce qu'elle ful enfouie.
Desireuxd'eclaircir mes doutes sur les causes de la mort de ce boeuf, je me rendis si la voirie pour en faire l'au-topsie : mais avanl je lirai ä part le bordier el le ques-lionnai : laquo; Jc suis parti ce matin ä cinq heurcs, mcdit-il, pour transporter ä la ville un charroi de sarmens. J'avais
#9632;vie qui, clans le cas d'hcmon-liagu; , s'e\halaient avec lui, ce qui explique , autant que possible, la inorl qui suit une perte de sang, nieme peu considerable; landis que dans d'autres circonstances ou I'heniorrliagio est plus passive, ou le sang s'ecoule plus lentemenl et dans lesquelles il a pen ou point d'excitalion vitale , le malade peut perdre une qnanlitc considerable de' ce liquide, pour ainsi dire, sans danger imminent pour son existence. Or, il me scmble que le refroi-disseraentsipromptetla raideur cadavärique si premattiree, survenus apres la mort des deux bceufs qui font l'objct des observations de M. Pressccq, peuvent etre attribuds äl'influx nerveux ou vital rapidemeut depense durant la lutte pathologique , I'liemorrhagieactive et mortellc qui a termind la maladie. De semblables phenomönes, des resullats pareils s'obsci'vent dans I'asplivxic par submersion.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;qraquo;raquo;lt;raquo;
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pansö mes bceufs comme de coutume, ils ont bien fait la route et rumintS meme dans les instans de repos. A deux-henres, lorsque je me pnSparais ä les mettro sous le joug, pour m'en retourner chez moi, j'ai remarquö que eelui qui est mort Iremblait, se couchait, se rele-valt, et paraissait avoir le mal de ventre. J'ai coum vous chercher pour reclamer vos soins , vous etiez absent; je suis revenu a l'auberge oü j'ai Irouvö mon boeuf mort. raquo; Cet homme soignait et nourrissait Lien ses bestiaux ; durant tout l'hiver il les avait toujours abreuvös avec I'eau blanchie par le son. Je passerai sous silence l'autopsie qui m'offrit les mcmes lesions quo la pröcedente.
M. Pressecq a recucilli douze cas semblables , qu'il se dispense de rapporter h causa de leur analogic.
La lre observation trace l'histoire d'une entörite sur-aiguß , dont la cause nc put m'6tre connue ; la rapidite de sa marche , la gravite de ses symptomes rendirent mon pronoslic tres-douteux; la saignöe, l'opium cal-merent les premiers symptomes ; les mucilagineux , les laxatifs terminerent la eure apres huit jours de soins et de medications. La 2e observation , sppartenant äM. Lafore, interesse plutöt par les phenomenes morbides que par la gravite de ses symptomes ; la sortie des pseudo-membranes est le propre de cette variötö de l'enterife, que j'avais autrefois imparfaitement observöe. Les trois observations de M. Pressecq sont du plus haut interet; elles caracterisent renterorrhagie et sont decrites avec talent et exactitude.
Dans l'intcnlion de diminuer le volume et I'etcndue de cette pathologic , je n'ai cit(3 qu'un seul fait tin} de ma pratique , quoique j'aie eu plusieurs occasions d'ob-server cette maladie, de la traiter avec un succes vari6 et j'avouerai peu constant. J'ajouterai d'abord quo j'ai rencontrö parfois la gangrene d'une portion plus
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ou moins 6tendiic de l'inlestin grßle; et, outre les lösions deja cilC-es et communes a l'entörile sur-aiguö avcc enlö-rorrhagie, j'ai vu rinflammation du coecutn et du colon dans deux cas differens : les membranes de ces vlsceres d-taient epaissiespar le sangqui les infdtrail; elles avaient absoluraent l'aspect d'un caillot sanguin , reflötaient nne couleur rouge-noir et presentaient une öpalsseur de 5 a 4 lignes. Lc sang transndö dans rinterienr de cos intestins entourait, baignait et recouvrait les exerömens, ou s'y trouvait en caillots. Le tissu cellulaire qui unit la mu-qüeuse ä la charnue etait envahi par une infiltration gölaliniformc , me'.iic de linöamens sanguins ; cette in-Üiltralion detachail et separait pour glusi dire ces deux membranes.
On le voit : les causes delcrminantes de rcnlerorrhagie sont commundment diföciles a appr^cier; il faut so con-tenler de la constater.
Quant au trailemcnl, voici cc que j'ai fait : si j'arri-vais dans le priucipe , je me biltais de pratiquer nnc saignee assez ample et proportionnöe A Tage , la taillc et au temperament de l'animal ; je l'ai poussee une fois presque jusqn'ä la syncope , dans un jcune boeuf, et m'on suis bien tronve. Je prescrivais des breuvages mucila-gineux mielI6s , h peinctiedes, ä pctites doses souvent röpetöcs, ainsi que des lavemens d'eau acidul6e , froide. L'abdomen et les membrcs ctaient frictionnes d'abord avec le vinaigre tres-chaud, puisavec du vinaigre charge de poudre de moutarde , dans le but d'operer sur la poau une r6vulsion salutaire. II m'est arrive de reilörer la saignee aux thoraciques , aux saphenes quand le pouls ne so developpait pas. Mais si la maladie dalait de quelques heures ct 6tait deja avanccc, quand les eoliqnes ötaient in-tenses, le pouls concentre, le corps froid , je me bAlais de pratiquer une saignee copieusea laquo;ne ou deux veines thoraciques ou aux saphenes ou encore aux mamraaires dans
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IM les vaclies ; je la reiterais 4 ä S henres apres . suivant
l'ötat du pouls. J'employais d'abord et de suite les frictions de vinaigre tres-chaud, puis j'appliquais sur l'ab-domen un large sinapisme , que je scarifiais des qu'il avait prodnit une infiltration sous-cutanöe assez tpaisse ; le sang ^coule , je mettais , quelquefois, sur les scarifications de la poudre de moutarde ötendue sur des etonpes , dans 1c but d'entretenir une forte revulsion. Je faisais administrer en meme temps les breuvages rnu-cilagineux gommes, les lavemens froids acidules , comme je viens de le dire; et si j'ötais assez heureux pour voir les symptomos maladifs diminuer d'intensild, j'employais ensuite un traitement semblable ü celui que j'ai indique pour la gastro-enterite aigu'J.
M. Rigot, professeur ä l'öcole d'Alfort, m'a remis, en 1828 , la note suivante :
Inflammalion pusluleuse de l'mleslin du hwuf. Varietes de l'entörile.
laquo; Ouvertüre d'un bosuf falle le 10 mai 1824. Duodenum: rougeur uniforme de la muqueuse avec epaississement, ramolüssement et taches petechiales. Dans la portion coecale de l'intcslin grelc , ainsi que dans la portion moyenne, il existait sur les glandes de i'cj/er de petites pustules arrondies, blancMtres ä leur sornmet et cir-conscrites par une aureo'e rougeatre. Dans quelques en-droits et ä cote de ces pustules, il existait des ulcamp;rations assez elendues qui paraissaieut etre les ramp;sultats d'une degenerescence des pustules qui les avaient precedees; une matiere noirAlrc s'echappait de ces ulccrcs. L'inflani-malion qui les aecompagnait etait dans quelques points diffuse et dans d'autrcs circonscrite. raquo;
raquo; Dans quelques parlies la muqueuse intestinale etait entieremont detruite. Les ganglions moicnteriqucs etaient ^ros, rouges et ramollis. raquo;
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J'enregistre cct interessant narrö, il pourra un jour ticlairer un point de doctrine ; car , je le r^pete , je cnüe l'tidifice avcc des maleriaux plus ou moins parfaits, plus tard , avec de nouvelles observations, moi ou un aulre , perfectionnera ce travail. Je m'estime heureux d'en ras-sembler laborieusement les moyens de construction et en cela je crois m6riter I'indulgence, pour ne pas dire la reconnaissance des v6t6rinaires.
L'enterite se montre aussi quelquefois avec des complications que je dois faire connaitre.
A. Enlero-peritonite aigue.
J'ai observe quelquefois cette maladie dans diverses contrees du bocage des Deux-Scvres h la tin de l'etö ou au commencement de l'automne, surtout lorsquc la temperature estivale avait 6t6 cbaude et seche, et quand les eaux des petites rivieres et des abreuvoirs ötaient rares et corrompues. Elle se declare ordinairement quelques jours apres que les bestiaux out 6te mis dans les pr6s de regain , surtout dans les values humides. Elle a mßme dans quelques cas , suivant certains dcrivains, une appa-rcnce öpizootique.
Symptomcs : Tristesse, lenteur de la marche ; le bceuf malade quitle le troupeau, se ntfugie aupres des haies, reste dcbout et enfonce souvcnt sa töte dans le feuillage; l'appetit diminue, la rumination cesse , la bouche est chaude , la langue rouge et tumefiee ; le ventre est douloureux au toucher et lögcrement ballonnö, les excre-mens sont dnrs , muqucux , coiffäs et rneles quelquefois de tries sanguinolentes; l'urine est rare , odorante , öpaisse , huileusc. On observe de legeres coliques manifestoes par le tröpignement des membres abdominaux ; la respiration est acceleree et courte, les flaues agites et tremblotans; le pouls est plein , acc616r(5, d'une vitesse
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double de celie de 1'elat normal ( 70 ü 80 pulsations par minutes). Toute la surface du corps est chaude, le mufle est sec , les muqueuses apparentes rouges; l'epine dorsale et lorabaire est d'une grande sensibility , le train poslö-rieur est chancelant; l'animal tombe tout-ä-coup, pörit tres-promptement, avec de legeres convulsions, d'autres semblent ötre frappes de la foudre et meurent au sortir des travaux ; quelques-uns sont trouves morts dans le päturage ou dans l'ölable ; le corps se tympanise promp-tement apres la mort, le rectum devient saillant, sa muqueuse est rouge-noir. Dans tous les cas la maladie affecte une marche tres-rapide et dure de 2ä 4 jours, rarement 6 et 7.
Autopsie : L'abdomen contient un ^panchement dc sörositö sanguinolente ; le pöritoine cnflamme est parseme de pötöchies et d'ecchymoses noires ou grisätres, de pa-reilles lesions existent ä l'^piploon ; divers points du pe-ritoine sont reconverts d'une couche gölatiniforme, par-liculierement sur le diaphragme et dans le bassin. La vessie, dont la pöritonöale est rouge, contient une urine 6paisse; la rate est diffluente et noire , le foie volumineux et sans consistance; la muqueuse fntestinale präsente les traces d'une violente inflammation; des plaques entöror-rhagiques, des caillots de sang purs ou mel6s de mu-cositös la recouvrent , et la membrane externe ou st5-reuse est parsemöe d'ecchymoses violettes. La muqueuse des trois premiers estomacs, mise ä döcouvert par la chute de I'6pith61ium , est rouge et celie de la cailletle est cnflamraee, ^paissie et injectee. 11 existe aussi un epanchement söro-sanguinolent dans le thorax ; des taches petechiaies existent sur les plevres et le pöricarde; les poumons sont emphysemateux. L'encöphale et le rachis ne m'ont offert rien de reraarquable.
Causes : La d^paissance des plantes couvertes de poussiere , torrcfiöcs par la chalcur atmospherique durant
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l'ötö , et l'usage des eaux stagnantes sont les causes pre-disposantes de cettc maladie; eile est döterminße en automne par le s^jour des bestiaux dans les vallees et les pr^s de regain genöralement humides, et dans lesquels les animaux restent nuit et jour , depuis la (in d'aoüt jusqu'ä celle d'oclobre, vivant de l'herbe aqueuse de ces päturages et exposes ä toutes les intempöries atmos-phöriques. Ce qui confirme cette opinion c'est que renle-ro-peritonite est plus frequcnte quand l'aatomue est humide.
MM. Taiche et Boizot, väterinaires, ont observe cette maladie en 1826 et 1827 ; ils en ont donne une bonne description dans le cahier de mai 1828 du recueil. Cependant je ne l'ai pas vue aussi fröquente dans le Poitou , que ces messieurs dans leur pays. Lorsque l'au-tomne 6tait pluvieux, j'avais cä et lä quelques bestiaux atteints, mais l'entöro-pöritonite atteignait rarement assez d'unimaux pour que je considerasse cette affection com-me öpizootique et surtout comme contagieuse ; je ne voyais Itl qu'une phlegmasie des söreuses et des muqueuses de l'abdomen.
Diagnostic : La rougeur, la chaleur de la bpuche , la cessation de la rumination, la constipation et les coliques, jointes au leger ballonnement de l'abdomen, ainsi quo sa sensibilite lors de la pression et I'embarms de la marche , sont les signes pathognomoniques de cette maladie.
Pronoslic : L'intensitö des symptömes, le plus ou moins de döveloppement du pouls , la rapidite de la maladie, l'affaissement gön^ral , le gonflement de l'abdomen, sa sensibilite et l'opiniiUrete de la constipation guident le vetörinaire pour l'appreciation du pronoslic.
Trailement : Saignee a la jugulaire (de o a 7 iivres) que je reiterais rarement et seulemcnt quand 1c pouls 6tait encore plein et accölöre ; celle seconde evacuation sanguine se pratiquait de preference alors anx veines
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Ihoraciques ou aux abdominales et aux saphenes; breu-
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vages mucilagineux de decoction d'orge mondö, de ra-
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cines de guimauve , nitrate de polasse et miel donnös trois et qualre fois par jour ; lavemens ömolliens aci-duies par le vinaigre , bains de vapours, frictions sechcs. Lesanimaux ötaient avant tout rentrös a l'ötablect tenus dans unc temperature douce.
Ce trailement produisait de bons effets des les 2e et 5deg; jours; j'ai 6te rarement oblige de le continuer plus de 0 fi 7 jours; apres cette epoquc, les animaux d-taient or-dinairement hors de danger.
Durant la convalescence, je faisais nourrir de panades et d'eau farineuse; des alimcns plus substantiels n'etaient permis que lorsque la rumination etait retablie.
Si la maladie pramp;ente un caractere epizootique, comme quclques veterinaires I'ont observe, un traitement pre-servalif devient indispensable pour les animaux encore sains. II consiste dans une saigntic gönerale . quelques lavemens , I'eau blanche , une bonne nourriturc et le soin de soustraire les bestiaux aux influences du froid et de l'liumidite.
Les setons , remede banal, couseille par quelques veterinaires , sont au moins inutiles; ils n'accelerent nul-lement la cure , produiscnt des tumours qui exigent un traitement particulier et düplaisent aux proprietaires.
Enlero-perilomle dans un Veau naissant.
Le 20 octobre 1828 , une vache pros de mellro bas, appartenant ä un nourrisscur du faubourg Saint-Michel de Toulouse, fut impnulcmment misc dans un paturage voisin de la Garonne , par un temps un peu frais et humide ; eile y fit son veau et fut trouvee le soir cou-ciiee , blotlie pros de lui, cherchant ;i le rechauffer et le vanimer. Apres avoir renlrö ses bestiaux ä l'etable. le
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propri6taire remarqua que le petit veau qui fait le sujel de cette observation, restait toujours coueh6; qu'il avait l'air triste, la töte allongöe sur le sol; il le fit relever, lui presenta plusieurs fois le pis , mais il refusa cons-tamment de le prendre. Le lendemain, meme essai pour faire töter ce veau, meme refus; le malade est prcsque toujours couchö, abattu, il öprouvede lögeres epreinles. Je fus appele et me rendis chez ce nourrisseur avec quel-ques öleves.
Symplömes : Toute la surface du corps est froidc. la bouche est seche, chaude et la langue rouge ; le ventre est dur, un peu gonfle et douloureux ä la pression; l'animal eprouve quelques coliques, fait des efforts penibles pour fienter, qui donnent issue ä quelques portions de mtkxmium agglomörö en boules, recouvertes de rnuco-sites assez abondantes , jaunätres et sanguinolentes. Le pouls est concentr6 , presque inappreciable , mais le coeur .bat avec une vitesse extreme; la conjonctive est tres-injeetöe.
Diagnostic : Ent6ro-peritonite. causöepar l'impression d'un air froid et humide au moment de la naissanec-Pronoslic : Tres-douteux. Traitement : Döcoction d'orge mond6, avec la gomme, que l'on mele avec le lait de la mere, administree tiede par demi-verres, toutes les heures. Lavemens ömolliens d'environ un tiers de litre, donnös doucement. Je fis envelopper l'abdomen d'un mor-ceau d'6toffe tremp^edans une äöcoction ömoiliente chaude et bien recouvrir d'une autre Stoffe seche. Dcux heures apres , on frictionne le petit malade, on l'enveloppe de linges chauds; ce pansement est renouvelö tous les jours. Ces soins , qui furent continues avec perseverance , gut-rirent ce veau en trois jours.
Ayant dejlt;\ indique cette complication de rinflammalion de la muqueuse intestinale, en parlant de l'enterite aigue simple, je crois inutile de citer d'autres faits. Toujours
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eile m'a paru laquo;Hre la suite de l'aclion du froid humide agissant seul ou avec d'autres causes capables de produire rinflammation de l'intestin et le refoulement de la transpiration cutanöe sur la sereuse abdominale. Je l'ai vue grave et mortelle, j'ai decrit les lesions qui en sont la suite .: j'ai dit que les evacutions sanguines etaient le premier remede ; saignee h la jugulaire, que je röiterais au besoin quatre ou six heures apres aux veines thora-ciques ou aux abdominales, ou encore aux saphenes: mais cette seconde phlöbotomie doit 6tre moins copieuse. Je porsistais dans l'emploi des breuvages mucilagineux et laxatifs; les cataplasmes , les bains de vapeurs öraolliens, les frictions , les lavemens, etc., etc. Lorsque ces moyens etaient sans effets avantageux , j'appliquais sur l'abdo-men un sinapisme assez 6tendu , que je scariflais des qu'il avait produit un engorgement. Ce rövulsif est un moyen puissant qu'il ne faut pas trop tarder ä employer et dont j'ai reconnu les bons effets.
B. Enterile compliquce de l'inflammation des organes de la secretion urinaire.
Je n'ai point eu l'occasion d'observer cette variete de l'entörite dans le boeuf, ä part le mal de hrou ou de bois que je n'ai pas cru devoir placer dans cette categoric, malgrö les quot;opinions de quelques vötörinaires : Les uns out cru y voir un empoisonnement, d'autres une entöro-nöphrite; Cösar veut que ce soit une indigestion avec symptömes de fureur ; Chabert limitait son stfge aux organes de la digestion , et l'opinion de cet observateur en valait bien un autre. J'ai dit la mienne sur le mal de Brou , je vais done me borner ä rapporter ici le fait sui-vant, sur rentero-nephrile, ainsi que le narre d'un völc-rinaire du Cantal sur l'entöro-cystite, pour eu tircr ensuitc les consöquences que je croirai propres ä formuler une indication rationnclle.
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442nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATU0L0G1E BOVINE.
Lc 7 aoiit 1850, unboeuf de labour, laquo;ige do Sans, de petite taille et en bon etat, fut connu malade dans la soiree , ä son retour des travaux ; il refusait de manger, ne ruminait pas et paraissait abattu. Le 8 au matin, un forgeron le saigna ä la jugulaire; le soir, on consulta un veterinairede la villedo Toulouse. Sympldmes : {'animal cst tres-abattn , il porle la tote basse, il a peine ü so tenir debout, sa demarche est chancelanle, il so cou-clie et so rclove frequemment, eprouve des coliquos manilbstoes par l'anxiete, le trL'pigiiemoiii. des membres abdominaux , I'agitalion do la queue , les plainles et le froissement des dents ; le malade n'a pas mango ni ru-minö depuis deux jours ; il existe une constipation opi-niutre , on ne I'a pas vu urincr. L'opine dorsale est d'une sensibilite extreme, surtout ä la region lombaire. Le pouls est petit et concentre ; la respiration est sifflante , sans agitation des flancs, qui sont creux ; le corps est applati, le ventre tombant. Les yeux sont tumefies et presque formes, la conjonclive est rouge, injectoe; les cornes ct les oreilles clmudes. Le mufle cst enfle, la muqueuse nasale rouge-cramoisi ct epaissio ; il döcoule des narincs uu mucus epais et abondant.
Causes ; Iiiappröciables.-Copendant, on soupQonne un arrot do transpiration. Diaynosiic : Le dögoüt, la suppression de la rumination , la constipation , les coliquos, la sensibilKö el la chaleur do la region lombaire , la ra-rele des urines, etc., etc., accusent une enlero-nephrUe. Pronoslic : Funeste. Traitement : Saignee ä la jugulaire, breuvages de decoction de gentiane, lavemens omolliens. Le 9 au matin , on s'aper^ut quo l'animal rendait des mines tr6s-sauguinolentes, dont remission etait lYöqucnte et prücödöo do coliqucs, de trepigneuiens des membres abdominaux ainsi quo d'agilalion el do mouvement do la queue. Le pouls est toujours petit, concentre, I'abatte-inent extreme, de meine quo le chanoellement du train
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posterieur; tons les autres symplomes out augments d'in-tensite ; on observe de frequens frissons, la peuu devient froide, seche , le poil se hlt;5risse. Meine prescription. Le soir, les symptoraes sont encore plus alarmans. Le 10, le pouls est inappreciable , l'abaüemcnt et la faiblesse extremes, l'hematuric abondante ; enfin le boeuf meurt ä 7 heures du soir.
Autopsie : Durant laquclle je pris les notes suivantes : Elle ful: faite 18 heures apres la mort, par une temperature chaude et humide. Abdomen : Lc peritoiue est ia-jecte , les intestins greles reflelent exterieurement une couleur violette. La muqueuse de la caillette et celle des intestins greles est rouge-cramoisi et epaissie ; les vais-seanx sous-muqueux injectes et rouges; le foie est deco-lor6 et ramolli ; la rate gorgee de sang noir et diffluente. Les reins sont rouge-noir; apres les avoir ouverts, on voit que leur parenchyme est rouge vif, il en decoulc du sang, on en distingue difficilement les deux substances ; les bassinets contionnet une urine sanguinolente , la muqueuse qui les tapisse est tres-injcctee. La vessie con-lient environ un litre d'urine sanguinolente melee de caillots de sang. Sa muqueuse est ridee , rouge et injec-töe. Thorax : Le pöricardc conticnt un liquide rougeütre; le cccur est decolore, ramolli, le ventricule droit contient du sang noir et en parlie liquide, sa membrane interne est rouge-noir; les cavites gaudies sont moins colorecs ; les poumons sont gorges de sang, la muqueuse des bron-ches et celie de la tiachee Ires-injectees et celle dos caviles nasales rougo et epaissie.
On lit dans lc compte-rendu des Iravaux de I'Ecole de Lyon (1815), que M. Prut fils , veterinaire u 3hirat ( Canlal ), a observö une inflammation gangreneuse des intestins et de la vessie, dont furent atleintes beaüconp de vaclies pendant les mois de juillet et aout 1814.
En troitant des maladies des organcs de la secretion
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uiiiiuire, nous verrons que riiematurie, la nephrite, la cystite inflammatoires ou calculeuscs sont assez fre-quentes dans les bceufs. Cerlains vötörinaires physiolo-gistes les ont confondus avec les entöro-nephrites, que j'avoue n'avoir pas eu occasion d'observer. Toutefois , cette variete de l'inflammation de la muqueuse intestinale peut exister, comme le prouve övidemment l'observation pröcitee et que j'ai recueillie avec soin. Des arrets de transpiration , des plantes acres melees avec l'herbe des prös maröcageux peuvent en etre la cause , ainsi que l'usage continuel de fourrages sees, tres-substantiels, etc., etc. Si j'avais ä combaltre rentd-ro-nöphrite, je chercherais a faire avorter ou rösoudre promptement l'inllainmatiün par la saignee plus ou moins copieuse, suivant rüge, le temperament et la force des animaux , par des tisanes mucilagineuses gomm^es , des lavemens ömolliens, des cataplasmes de meme nature sur les lombes; je prescrirais un repos absolu et ferais mettre le malade dans une stable fermee et ii une temperature douce.
Le sinapisme est indique dans ce cas : on l'applique sous le venire pour le scarifier ensuite , dans le double but de faire une saignöe locale et d'opörerune rd'vulsion salutaire.
Je bannirais les Stimulans, les toniquesainsi que lescl de nitre , tous ces mamp;licamens etant coritr'indiques.
sect; II. Inflammation de la muqueuse des gros intestins,
La colile : Inflammation de I'iutestin colon , rnais a laquellc je donne une signification plus etendue, puis-(lu'clle comprend , selon moi, loules les formes et les divers degres de cette phlegmasie , depuis la diarrhde la plus beuigne , jusqu'ä la dysenteric la plus grave ; quant au siöge, j'ai vu la colique s'etendre depuis le ccccum jusqu'ä u rectum inclusivement.
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De la Dysenterie.
Ceüe maladie est beaucoup plus fröqncnle dans rcspece boeuf que dans les autres animaux domestiques ; cllo consiste dans une inflammalion souvcnt violente , main presque tonjours ulcörative des inlcslins colon et recUim, que caracterlse un besoin pressant , irresistible et frequent d'evaeuer des excremens tres-fölides , plus ou mcins liquides , muqueux , aecompagne d'epreintes , de vives douleurs , d'escretions sanguinolentes et de fievrc. Con1, munement sporadique , eile attaque pourtant quelque-fois une assez grande quantite de boeafs et vaches , sur-tout dans les localiles humides, marecageuses, et cons-titue alors une öpizootie assez grave que l'on voit regner surtout lors d'une grande irrögularite des Saisons et quand les fourrages ont 6i6 avariös.
La dysenteric cst queiquefois un Symptome, une complication du typhus du gros belail. II arrive encore que renlörite aiguä prend , dans quelques boeufs debiles , une marche lente et se tcrmine par la djsenlerie ; dans ce cas rinflammalion seiend de rintestin greie au coecum et au colon ; on voit alors l'animal s'affaiblir lentement et perir dans le raarasmc. Cette chronicite de la dysenteric primitive ou secondaire est le propre des bestiaux lymphatiques, de ceux öpuiscs par le travail, une mau-vaise nourriturc , ou encore des vaches qui se trouvent dans les memes conditiens.
Causes : Elles sont nombreuses et se distinguent en prcdisposantes et occasionelles.
Parmi les premieres nous rangerons le sejour dans les lieux bas et humides, ceux oü regnent frcquemment des brouillards 6pais et fetides ; les constitutions atmosphe-riques chaudes et humides , ou froides et humides ; les automnes pluvieux qui succedent ü des eles brülans et
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loutes les vicissitudes atmospheriques; c'est ainsi que si I'liivcr a ele froid el see , et si le prinlemps est plu-vieux et surtout chaad et humide, on voit la dysenteric so manifester par l'action de la moindre cause oecasio-ncile, les bergeries insalubles, malpropres, mal aeröcs , celles oü les aniiraux son entassös, un tempörament lympbatique, une constitution affaiblie , döteriorec par des travaux excessifs; enfin l'usage d'aümens peu alibiies qui faliguent et affaiblisscnt les organes digestifs, etc.. Celfe maladie est encore frequenfe dans les annöes discllcuso.s, dans celles oü les fourrages ont etö alterös par les inondalions, par les pluies s\ lY'poque de la rccolle. Les foins et pailles ainsi altörös agissent sur la muqueuse digestive, en y produisant une irritation locale , spc-cialc qui determine diverses maladies et notamment la dysenteric. Ces alimens nc pouvant fonrnir qu'un chyle peu ruparateur et mal sain compliquent les maladies d'un caractere adynamique tres-fiappant dans cette affection. La depaissance des plantes torrefiees par la chaleur et char-gees de poussiere ne cause la dyscnlerie que lorsque des pluies d'orages et laquo;ne chaleur humide succedent ä une long-ue sechcressc. Est-ce ä l'action de Thumidile sur la peau qui refoulc la transpiration entanäe , ou aux exha-laisons fetides qui rayonnentdu sol dans ces circonsinnces et se melent ä l'air respire qu'est due l'apparition de la dysenteric, ou h ces deux causes A la fois ? J'ai remarque dans ce cas quo cette maladie prenait promptement un caractere adynamique; j'ai observe encore que les plantes torrefiees ii'incommodaient pas les besliaux s'iis buvaient abondamment de Tcau salubre ; d'oü j'ai tire la coase-quence que. e'etaient los effl.uves du sol , abondamment et subitement impregne d'eau d'orage, ainsi que I'ir.gcs-tion de l'eau stagnante corrompuc par la chaleur , qui causaient la dysenteric et les maladies patrides el; (y-plioides.
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Gelte maladie cst souvent dötcrroiiiee par I'eau froide . quc ranimal ayant chaud , par un rcrroidissemcnt subitdc la peau , ce qui arrive quand les besliaux , durant ou apres des travaux qui activent la transpiration, se Iron-vent exposes aux elfets d'une pluie abondante et froide , d'un air froid et humide qui refoulent la Iranspiration culancc sur la muqueuse inteslinale , d'oii resultc I'in-flammalion des follicnies et des villositd's de cette mcm-branc ol la presence d'ulceres , que nous signalerons plus loin , qui soul le propre de cette maladie. Je l'ai vae survenir ä la suite de l'emploi des purgatifs resineux intempestivemeut administrcs pour combaltre I'enterite ; et de celui de l'opiuni, du vin dans la diarrhee; cette maladie alors est souvent mortelle.
La dysenlerie a quelquefois un caractere epizooti([iie: j'ai remarquö au'ellc se manifeste sous cette forme lors-que les causes geucrales plus haut signalees agisscnt sur les animaux ; mais commo cet effot n'est pas constant, il cxistc alors pcut-etre dans les animaux attaints unc pro-disposition individuelle qui les rend plus susceplibles do ressentir les mauvais effets des fourrages älteres, ou do Tötat insolite et variable de l'atmosphere.
Quand la dyseiilerie doit etre mortelle eile prend or-dinairemcnt, des son apparition , un caractere adynami-que qui pent depcndre soit de la nature de la cause qui I'a produite , soit de l'absorplion des produits alleres do la muqueuse inteslinale. Elle a toujours dans le boeuf unc mardie lenlc lout spöciale.
Paulet, Ilabert, Barrier , Romenot , ont publie des observations sur la dysenlerie ; Ciicliy I'a decrile avoc des dclaüs et des considerations auxquelles nous renvoyons le lecleur.
Sympiamp;mes: Gelte maladie s'annonce par un mesnise general , des frissons vagues plus on moins fröquens; l'appötit diroinue, ranimal cesse morae de manger ct deruminer;
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la bouche, la langue d'abord humectöes et blnnchätres deviennciit scches , rouges , brülantes ; la soif est vive dans quelqucs sujels, d'autres refnsent de boirc ; la peau est seche et chaude, les cornes et les oreilles froides; des-lors la ficvre se manifeste et deviant continue; le pouls est frequent et serre , on petit, faible, concentrö, mais accelere. J'ai vu alors exister une constipation opiniatre, ct d'autres fois une diarrhce asscz abondantc. Toujours on observe des trancliccs, de frequenles envies d'evacuer des excremens , preeödecs de vains et douloureux efforts expulsifs. L'anus est brulant; il y existe , dans quelques animaux , une demangeaison faligante qui les porte ä se frotter contre les corps qui les environnent ; dans certains cas cet orifice naturel est tres-contractö au point de ne pouvoir admettre la canule de la seringue ; dans d'autres il s'entr'ouvre largement, se renvcrse meme a la suite des öpreintes; et Tirritation est teile que tous les remedes sent rejelös ä l'instant, quelques precautions quo Ton prenne pour les y introduire. Le bocuf se plaint, mugit, fait froisser ses dents; son fades cxprime la souf-france et l'abattement: l'epine dorsale est d'une sensibi-lile extreme, le ventre est douloureux , retracte ; cepen-dant, a la suite d'efforts penibles, le malade expulse dc pelites quantites d'excrömens liquides, jaunätres, ou for-mant de petites pelottes marronnees et coifföes, meles de mucosites et de sang sous la forme de stries etendues ou de caillots , ou bien liquide et rouge. D'autrefois les matieres rejetöes ressemblent ä des lavures de cbairs; d'autres contiennent des fragmens de fuusses membranes composees de fibrineet de mucus epaissis. Ces dejections sent accompagntes d'epreintes tres-douloureuses avec de-gagement de gaz infects , et de la presence de bullcs d'air melees aus liquides cxpulses. Toujours les organcs urinaires participent a rinflammation de l'inlestin ; I'urine est true dans le principc , eile devient ensuitc odoraule,
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coloree, cpaisse et sa sortie est plus ou moitis donlou-reuse. La maladie est alors ä sa periode d'etat.
Si la phlegmasie doit se resoudrc, on voit les symp-tonies diminuer d'intensite, les cöliques etrc moins fro-quentes , les epreintes , les tencsmes de moins en moins douloureux; les dejections deviennent plus abondantes, les excremens reprennent pcu-a-peu leur aspect normal; la peau s'assouplit, devient de moins en moins aride, rcprend insensiblement sa chaieur normale, la bouche s'humecte , le pouls se developpe. Mais la moindre cause , la plus faible irritation peuvent renouveler les accidens , la muqueuse intestinale etant alors dans an etat d'exci-tabiiite qui doit faire redouter la moindre erreur de regime.
Si la dysenteric tend a une terminaison funeste, I'air expire est froid, I'haleine fetide ; une bave ecumeuse decoule de la bouche , I'inflarnmalion fait des progres rapides ; l'animal s'alfaiblil et chancelle du train de der-riere ; le pouls devient fiiiformc, la prostration marquee; les matieres stercorales sont muqueuses, grisatres, meleos de bulles d'air, de sänget out une fetidite insupportable. Les muqueuses pälissent, s'infiltrent; l'expression de la face est siuistrc , les ycux se crensent, s'enfoncent; un marasme horrible, des defailiances et reflacement du pouls annoncent une mort prochaine.
Quoique cetle maladie prescnle, dans le bocuf, un ca-ractero dc lenteur qui lui est particuliere, on voit dans certains anininux l'inflammation faire des progres rapides et la dysenteric atteindre promplcmcnt le plus haut degre d'intensite , surtout dans les bestiaux jeunes et plethoriques; alors, et sans signes precurseurs, des tranches frequentes atterrent presque toul-a-couple malade , les matieres stercorales prennent, des le second four, un aspect muqueux et snnguinolenl; on observe des tenes-mes , des epreinles frequens, douloureux , comniunement
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sans Evacuations; dans ce cas, laphlegmasiedu gros intestiii laquo;#9632;tivaliil I'intestingrele ; uno reaction febrile vive , intense , determine la gangrene par exces d'inllammation ; 1c ponls sene , petit et tres-acc6lerü dans le principe , s'ettace et devient intermittent; la chaleur animale diminue rapide-ment; un froid glacial, une insensibility totale et la lelidite de l'air expire sont les presages de la mort.
Dans d'autres bestiaux la maladie , quoiqae anssi fu-neste , alTecle une marche plus lenle ; mais soil iai-blesse constitulionnelle , soit etat d'alteration ou de vi-ciation des liquides , une adynamie lente mais profonde se manifeste par la päleur des muquenses, Textreme i'etidite des excremens , la puanleur de l'air expire , l'eruption d'aphthes et d'ulcerations tegumentaires con-comitantes ä cellos de la muquense intestinale; on voit des tumours charbonneuses surgir sous l'abdomen et la poitrine ; olles so gangrönent rapidemont, lepouls s'efface , Fanimal tombe et mourt.
.Vai vu les dejections jauniitres, grises-verdätres, ex-cessivement fetides, melees de pus sanguinolent, do parcellcs do pseudo-membranes , avec faiblesse du pouls, caractoriser la lerminaison par suppuration : ä l'autop-sie je trouvais des ulceralions nombreuses sur la villeuse du colon.
Touto dysenterie qui so prolongc au-dolä do 12 a l-'i jours , passe ä Telat chrouique et so terminc prcsquo constarament par la mort; clle est le propre des boeufs et vaches lympbatiqnes , vieux , maigres, öpuises. Les symptömes out raoins d'intensitö , mais les signes essen-tiels persistent; la soif est intense, la peau conserve une dialeur acre, le pouls est frequent sans etre vite, mou , mais concentre. L'animal maigrit rapidemont, les (lanes se rötractent, les yeux s'cnfoncent, le marasme, l'cede-matie des membres et des regions sons-sternales et abdominales aecompagnent les aulres symptömes de la raa-
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ladie; des aphthes nombreux denofant, comrue je l'ai dit et dans tous les eas, l'ulcöration de la muquease intesti-nale , se manifestent non-seulemcnt dans la beuche , mais quelquefois encore autour de l'orifice des narines. Enfln im etat de marasme degoütant, hideux , l'effacement graduel du pouls, des defaillances, annoncent une pro-chains extinction de la vie.
On ne pent mcconnaitre dans la dysenteric un caractere adynamique qui existe dans sa periode d'etat; il est sans doute le resultat de l'absorption des produits älteres de la secretion et de l'ulceration de la muqueuse intestinalo, que les anciens nommaient saburres, absorption qui determine un 6tat d'alteration du sang que denotent les ccdemes , les tumeurs charbonneuses et la gangrene , qui corapliquent les symptömes de cette maladie. Ces acci-dens sont bien plus frequens et pour ainsi dire particu-liers ä l'espece bceuf.
Quclques veterinaires ont considere la dysenteric des betes ä cornes comme une maladie contagieuse; e'est une opinion que je ne puis admettre : je l'ai observee plusieurs fois a l'ötat sporadique et l'ai constamment vue n'attein-dre qu'un ou deux animaux places souvent loin I'un de l'autre dans des etables nombreuses , dont tous les bes-tiaux se trouvaienl dans des conditions semblablcs et pour lesquels on ne prenait aucunes precautions sanitaires ; alors meme des boeufs ou vaches places pres des malades n'en etaient points altcints. J'ai cu aussi 1'occasion de la combaltre lorsqu'elle etail (jpizoolicjue : eile afieclait dans ces circonstances 2,5,4 boeufs ou vaches par metai-rie, en epargnait 20, 30 et plus, et franchissait une on plusieurs fermes pour aller atteindre les bestiaux d'nn domaine eloigne. La dysenlerie ('•pizootique n'a jamais d'ailleurs cette frequence si desolanfe, ceite propriete de s'etendre, qu'ont les maladies typhoules. Si quelques bestiaux sains venus d'ailleurs , meles avec des beeufs de
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meluiiies oü rcguait la dysenlerie , en ont (He altaques , c'est qu'ils out ot^ exposes ü rinllnencc des causes de cette maladie, causes qu'oa avail neglige d'eloigncr ou de deliuire. Co cas est d'ailleurs rare et doit faire pre-sumor que ranimal tntroduit est dans un etat de predisposition qne j'ai deja signale.
L'aulopsie demontre qüe le siege do la dysenteric est dans le gros intestin : en el'fet, laissant de cole I'atropliie generale ct toutes les lesions secondaires , on trouve la rauqueuse du gros intestin et particuliörement cclle du colon epaissie , injeclce , rouge , couverte de larges ec-chymoses noires, dans reteudue desquelles la nuiquense offre un ramollissement marque ct exhale une odeur de gangrene. Des erosions, des ulcercs que jc vais decrire , des exsudations puriformes existent sur cette villcuse des intestins; ccs visceres sent presque vides d'excremens, rnais gonflcs par des gaz letides, ils contieunent en outre des mueosites sanguinöleutes , du sang liquide ou en cail-lots exhalant une odeur rcpoussanle ; qucliiuelbis encore tine infiltration gelalineuse existe dans le tissu cellulaire sous-muquenx; la villcuse intestinale est alors noire, epaissie , ramollie , ellc s'ecrase sous les doigls comme un putrilage. La panse ct surtout 1c feuillet contieunent des alimens dcsseclies et durcis ; lour muqueuse depouillee de son epithelium est couverte d'ecchymoses et dc laches noires; la membrane periloneale des intestins est parscmco de petechics; la rale csl goidlec , ramollie par un sang noir et liquide; le foic semble cuit; le coeur el les gros troncs veineus conlicanent du sang noir liquide ou im-parfaitement coagule.
C'est sartout dans les dysenteries epizootiques qu'existo rinflammation ulceralive de la membrane muqueuse in-lestinale : j'ai rencontre dans ces cas des ulceralions plus on moins arrondies qui formaient souvent parlour reunion des surfaces as:ez larges el irregulieres, dont les Lords
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(Hnient laillös ü pic. II m'a sembI6 ou plutöt j'ai pu me convaincre qua, dans le plus grnrul nombre de cas , ceraquo; ulcöres avaient leur point do depart dans les follicales de Brunner. La muqueusc elait dsHniite dans le fond de ces ulceres et la couclie cellulensc mise a nu , quelquefois me-nio ['ulceralion peuetrait jnsqu'ä la membrane ciiarnuc ; enfiu des velörinaires m'ont assure avoir Irouvtf Tintestin perfore. Ces ulceralions avaicut secrete un pus grisalrc qui rccouvrait 1c fond de l'ulcöre, s'ötait meme repandu sur la surface librc de rintestin et avail la plus grande analogic avec celui mele aus mucosites expulsees. L'odeur exhalee du cadavre et des inteslins est encore plus felide que dans los dysenteries sporadiques, la decomposition cadaverique plus prompte, l'etat d'alteration du sang et sa fluulite frappans. Dans ce cas encore j'ai trouve les visceres abdominanx gorges de sang noir et liquide, tandis que ceux contcnus dans le thorax et le criine etaient dccolores, excepte le coeur et les gros troncs veineux qu' presenlaient des lesions scmblnbles ä cclles deja cilees.
La medecine veterinaire devant elre, ainsi que nous ne cesserons de le dire, nne science qui so demontre par des faits que l'experience doit conlirmer , je vais completer 1c tableau symptomatologique de la dysenteriepar le narre de quelques observations tirees de ma pratique.
'lrc Observation. 23 avril 180G. Bceuf de labour, äge de 5 ans , atteint d'ime dysenterie commencante; cet animal avait ete imprudemment delie, mene ä l'abreuvoir et conduit dans les paturages pour y passer la nuit, au retour d'un travail faligant et par un temps humide. Du resle le melayer etait pauvre en fourrages et ses bestiaux etaient mal nourris.
Sympamp;mes ; Perte de I'app^tit, cessation de la rumination , bouche brillante , ventre serreet dur, exeremens rares , fetides , liquides , meies de mncosiles de stries c( de caillots sanguins, dont la sortie est pr^c6dlt;ie d'efforls
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penibles et d'epreintes douloureuses; les urines sont crues, le boeuf est un peu abattu , l'expression du regard triste , les cornes et les oreilles sont froides, le mufle sec , la peau collee, aride, ckaude; les muqueuses apparentes sont rouges et un peu infiltrees; le pouls petit, concentre, accelere.
Diagnostic : Dysenterie commentante. Le boeuf ötait malade depuis trois jours. Pronoslic : Favorable, en raison du peu d'intensite des symptömes. Trailcment : Breu-vages de decoction d'orge raiellee , renduc laxative par la creme de tartre ; lavemens raucilagineux , frictions seches, usage de la couverture en laine , diete, eau blanche. GuC'rison apres trois jours de ces soins.
2e Observation. 20 Janvier 1815. Bceuf de labour, äge de 4 a 5 ans , malade depuis trois jours. Aspect triste , yeux un peu caves, chassieux , conjonctlve rouge et infiltree ; les membres sont rassembles sous le centre de gravite. Depuis deux jours il a obstinement refuse toute espece d'alimens et n'a pas ruminö ; sa bouche est seche et brülante , son ventre est retracte et douloureux ; il est tourmente d'epreintes, de coliques vives , douloureuses , avec dilatation et sortie de l'anus, et froissement des dents. Quelques efforts donnent issue a des exerömens jaunes-verdätres mClös de mueosites spumeuses et sanguinolentes d'une extreme fetiditö; la secretioa urinaire est ä l'etat naturel; raais la peau est adhdrente, chaude , les poils herissös ; l'amaigrissement est sensible; l'epine dorsale Mch'it douloureusement lorsqu'on la pince; les cornes , les oreilles sont froides, le mufle sec; le pouls petit, concentre et accelere.
Diagnostic : Dysenterie simple dont je ne pus connai-tre la cause; les bestiaux ne travaillaient pas depuis plus d'un mois; seulement ce bceuf et son compagnon etaient abondamment nourris pour etre mis en vente. Pronostic: Favorable, ün traitemenl semblable ä eclui decrit dans
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robservation precodcnte , auquel on ajouta seulement quelques breuvages de lait tiedlaquo; mele avec I'huile d'olive , procura une enliere guerdon.
5e Observation. 13 juia 1818. Genisse dc 6 mois, maladc depuis 4 jours. Elle eprouvait de frequentes coli-ques , elalt tourmentee d'öpreintes douloureuscs et ren-dait apres quelques cflbrls des malieres lecales veivlalrcs, melees de mucosites jaunes, abondanles, et contenant beau-coup de sang en slries et en pelils caillots; ces liquides ötaient d'une fetidite repoussante. La malade refusait ali-mens et boissons, n'avait pas rumine depuis le 11; sa bouche C'tait secbe et brülante , la muqueuse recouverte d'une couche jaunätre; le ventre etait aplati, les flancs tendus , le pouls etait petit et febrile. Enfin la petite malade se plaignait, faisait Iroisser ses dents, etait dans un etat de souffrance et d'abattement assez marqu6.
Causes : Inappreciables ; eile etait sevree depuis quelques semaines et n'cn avail pas paru incommodöe. Diagnostic : Dysenterie peu grave. Pronoslic : Favorable.
Traitement : Tisane d'orge monde , miellee , rendue laxative par Taddition de trois onces de manne grasse et une once et demie de sei de Glauber, pour trois litres de liquide , donnes en trois doses, deux dans la journee , une le lendemain matin ; lavemens rnucilagineux ä petites doses ct doucement injectees. Le IG au soir je revis cette genisse, eile avail evacu6 plus ais6ment : les epreintes elaient plus rares, mais les mucosites etaient toujours abondanles, sanguinolentes , letides : breuvages de decoction d'orge monde avec le miel et le sei de Glauber ; je fis ajoutcr dans le premier un demi gros d'ipe-cacuanha en poudre. Le lendemain 17 au soir, mieux sensible; les excremens sent presque ä l'etat normal el les C'preinles out cesse; jo fis nourrir avec, des panades . abrcuver d'eau farineuse, et versle 1!) laguerison etait complete. Ces moyens therapeutiques furent secoudi's pat
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des bains de vapeurs sous le ventre, des frictions sdches et ['attention d'envelopper la malade dans une couverture chaude.
4e Observation. 5 juin 1807. Je fns appclö dans un domaine des environs de Bressuire, pour voir dcux bcculs de labour, ages de 4 ä 5 ans, malades depuis qualre jours.
Des charrois longs et penibles durant une chaleur assez intense, continues depuis quelques jours , et surtout la fnneste habitude de conduire chaque soir les bceufs, au retour des travaux et sans precautions, dans des pätu-rages abondans mais humides, pour s'y rcpaitre et y passer la nuit, me parurent clre la cause de cette ma-ladie qui n'avait atleint que deux animaux d'attelages dillercns , sur huit grands bceufs existantdans la metairic ot sournis aux nvemes influences. Ces animaux avaient döja 6X6 traites par un medecin de bosufs.
Symplumcs : Ces bestiaux ont rapidement maigri : je remarquai un brisement des forces musculaires ou plutöt un abattemcnt porte jusqu'ä la prostration , et un etat de taciturnite inquietans ; la bouche est brillante , seche ainsi que la langue qui est recouvertc d'un cnduit mu-qucux jaundtrc et dont les papilles sont apres et herissees ; inutile de dire que l'appetit etait uul, la rumination interrompuc. Un mösaise, un etat d'anxiete accusent des donleurs d'entrailles profondes; de frequcntes et penibles epreintes , des efforts durant lesquels l'anus s'entr'ouvre et se renverse , sont quelquefois suivis de la sortie de pe-(ites quantites d'excremens ramollis tres-fetides, de cou-leur jaune-noirätre , meles de mucosites, do stries et de gouttclettes de sang; le ventre est rötracte; les urines rares et jaunatres. Du reste la peau est adherente , seche et chaude; eile fait entendre un craqucment lors-qu'on veut la detacher ; l'epine du dos est douloureuse au toucher; les cornes et les oreilles sont d'un froid
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glacial; les yeux sont enfonces dans les orbites , la con-jonclive est injeclee et jauuätre ainsi que la muqueuse nasale ; le mufle est sec et le pouis petit, concentre, presque faiblc.
Diagnostic : Dysenteric grave. Un traiteraent incen-diaire ( la theriaquc, le vin ) avait augments rinilamma-tion , et l'adynamie etait imininentc. Pronostic : Je dou-lais du succes et lis part de mes praintes an regisscnr du domaine qui m'avait accompagnc.
Traitemenl : Je crus devoir commenccr par une tisane composee de decoction d'orgc monde, d'un petit nouet dc graines de lin , miellee, avec addition de creme de tartre ( G onces pour 8 litres de liquides ) ; ces breuvages donnes trois fois par jour etaient suivis dc lavcmens mucilagi-neux doucement injectes. On devait donner en ontro deux breuvages de lait tiede, mele avec I'liuile d'olive, alternes avec la tisane. Des bains de vapours emollicntes, des frictions seches et le soin d'euvolopper les malades avec une couverture de laine avaicnt pour but de röta-blir la transpiration ct d'operer une revulsion sur la peau. Le 5 , ce traitemcnt avait produil reffet que je desirais ; les souffrances etaient moins vives, la peau plus souple , le pouls moins concentre et les excremons pins abondans; mais les mucosites etaient toujours fetides el sangnino-lentes; je crus devoir provoquer les evacuations alvines en ajoutant au premier breuvagc de la tisane precitce donnöe devant moi, et a celui du G au matin , quatre gros d'ipecacuanha en poudre ; les breuvages subsequens etaient semblables ä ceux presents le 3. Continuation des lavemens mucilagineux , ( frictions seches, can blanche. Le 7, convalescence : tisane d'orge miellee ajoutee a I'eau blanche , que Ton est oblige dc donner avec la bou-teille ä Tun des boeufs ; panades dans lesquelles on casse et mele quelques oeufs, lavemens. Le 9, on pent donner quelques feuilles de choux , de Torgc cuite, et des le 12 les animaux sont remis ä leur regime ordinaire.
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5deg; Observation. Dans I'liiver de 1817-1818 , la dijsen-terie se maaifesta, sous la forme epizooliquc, dans le nord des Deux-Sevrcs. Le printemps et l'etö precedens avnient etc pluvieux, froids, la recolte des fourrages dillicile; ceux des prairies basses furent inondes, vases et une grande partie du foin des pres eleves fut recolte par un temps pluvieux; aussi etait-il rouille, ainsi que bcaucoup de paiiic, les blcs ayant versö et la moisson faite par un mauvais temps. La maladic se manifesta sur uraquo; assez grand nombre de betes ä corncs ; j'eus par consequent l'occasion de voir beaucoup de malades.
Je citerai un seul exempie , observe dans une metairie situce sur les bords du Thoue, dont les foins et les pailles furent difficilcment recoltes et par consequent älteres. La dysenteric s'y manifesta en d6cembre 1817 , par une temperature froide et humide. Les bestiaux nourris de ccs fourrages avaries ctaicnt, comme dans toute la con-tree, loges dans des etablcs basses, mal aerees et remplies de furnier. Je nc fus appcle dans cette ferme qu'apres la mort d'un boeuf et les soins inutiles d'un traiteur de bestiaux ; deux autres boeufs et une vache d'puisee par de nombreuses gestations etaient malades.
Symplömes : Maigrcur extreme , rapidement venue , aflaiblissement et prostration des forces, flux dysenterique existant depuis quelqucs jours, avec.de frequentes epreiu-tes, et des tcnesines douloureux; les matiercs expulsd'es sont composees de mucosites sanguinolentes , melees d'ex-crcmens d'un jaune-grisatre d'une fetidite insupportable, de bulles d'air et de caillots sanguins; le ventre est r6-tracte , dur ; I'anus est saillant, il se renverse durant les efforts expulsifs; I'urine est epaisse, coloree et d'une odeur forte. Le fades dc ces animaux exprime une atteinte pro-fonde; les yeux sont caves et enfonces ; les oreilles et les comes froides , le mufle sec , la bouche brülante; la peau collee, aride et chaudc. Lepouis concculre, petit.
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accelerö; la fievre continue avec leger redoublernent versnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j i
le soir. Un cedeme existc sous le ventrc de la vache, ses
membrss abdominaux sont engorges, ses mame'les fie-
tries; la bouche est couvcrte d'aphthes ; il decoule de sesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |!j
narines un flux muqueux , fetide; eile a le pouls faible,
Ires-concentre, I'air qu'elle expire est Iroid ; tout an-
nonce chezelle un ötat d'adynamie profondo. Elle mourut
en effet le surlendemain de ma visite,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;[ m
L'etable fut nettoj'öe ä fond et desinfectee par des fumigations guytonniennes ; les bestiaux malades farent mis sous un toil separe; les sains, au nombre de 51, furent nourris avec le foin que je fis d'abord battre ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i . •
secouer et asperger d'eau salee ; on leur donna des pom-mes de terre coupees, melees avec du son et saupoudröesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'm;\
de sei marin ; on les abreuva avec I'eau blanche acidulee ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; K'A
que Ton fut force de faire prendre a quelques-uns avec une bouteille. Le pansement de la main fut fait avec soin,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, gt;
l'etable aeree et la maladie s'arreta.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.||]
Les deux bojufs malades prirent chaque jour trois breu-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' M||
vages de decoction d'orge monde, miellöe , ä laquelle onnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -!i||
ajoutait la creme de tartre jusqu'a saturation ; dans le breuvage du matin on supprimait la creme de tartre , maison ajoutait, pour chaque boeuf, deux grosde camphre dissous dans un jaune d'oeuf etquatre cuillerees a bouche d'acötate d'ammoniaque. On administrait chaque jour 5nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i '
ä 6 demi-lavemens de decoction de graincsde lin ä peine tiedes ct injectes doucemcnt; des lavcmens de lait. dans lesquels on faisait bouillir du suif de mouton frais et ennbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.#9632; ;i
gousses, calmerent l'irritation du gros intcslin et paru-rent soulager les bestiaux. On soulcnait les forces des malades avec des panades anxquelles on ajoutait le lait.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;m
On recourut aux fumigations, aux frictions seches et änbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;K;
l'usage de la couvcrture de lainc pour assouplir la peau ct solliciter la transpiration ; enfm on abreuva avec I'eau farincuse. Sous l'empire dc cctte medication, I'elat ge-
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nöral des besliaux s'amöliora et la convalescence survint apres 4 ä 5 jours. Alors on se borna a l'emploi d'une simple tisane d'ovge miell(';e, et de quelques lavemens. On alimenta avec l'orge, les pommos de terre cuites. Tel fut, ä quelques modifications pres , le traitement que j'employai sur environ 30 malades, dont 4 senlcment suecomberent.
Do tout ce qui precede il resulte que la duree et la rnarche de la dysenteric sont assez variables et difßciles ä determiner : lorsque cette maladie est benigne eile se resout ordinairement du 4e au 7deg; jour ( lrc et 2C observations ); cst-elle plus grave , eile exige quelquefois 8 ä 10 jours de soins assidus ( 4e observation ); mais si eile se prolonge au-delä du '12e jour , eile passe ä un etat ebronique presque toujours mortel et dont j'ai trace-le hideux tableau.
Diagnostic : Cette maladie ne peut elre confondue avec aueune autre phlegmasie des organes abdominaux; les tenesmes, les epreintes et surtout la presence des mueo-sites sanguinolentes dans les dejections alvines la distin-guent de la diarrhee.
Pronostic : A ce que j'ai dejä dit sur le diagnostic et le pronostic de la dysehterie, j'ajouterai que cette maladie a l'etat aigu et sans complication est gnerissable , comme le prouvent les 'lre, 2e et 5deg; observations; quo la difli-culle de la deglutition due souvent ä la presence d'apbthcs dans l'arriere-bouche et le pharynx est seulement grave, mais que lorsque la surface du corps est tres-froide , la peau adherente , quand l'animal exhale ivne odeur mfeete, que les yeux sontenfonces dans les orbites , le regard fixe et la retine insensible, la mort est proebaine; qu'il en est ainsi quand le flux dysenterique devient colliquatif, qu'il est mele de beaueoup de sang , ou que les matieres expulsees sont purulentes, tres-ffetides ou semblables a des lavures de chair; ou encore quand la prostration est
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extreme, radynamiecaracturisee par la coloration en noir ou rouge-violet des membranes muqueuses, ot que ceile de la Louche est couverte d'un cncluit fuligineux. La tytn-panlte de l'abdomen , eilet constant do I'inQammation sur-aigue de I'mtestin compliquee d'unc peritonilo secon-daire, est souvent un signc mortcl.
Traitement : Comme dans toutes los phlegmasies , la resolution est le mode de terminaison lo plus favorable dans cette maladie, et que le veterinaire doit lucher d'ob-tenir, soil en faisant avorter I'inllammation dans son debut, soit en la calmant quand ello e\iste.
La premiere indication est 1c repos des organes digestifs et par consequent une diete rigoureuse ; car I'aliment de la plus facile assimilation , la substance la plus alibile laisse toujours un residn qui agit comme un corps elran-ger sur Tintestin, l'irrite et provoque des evacuations al-vines douloureuses.
On dcvra ensuile calmer rinflammalion de la muqueuse intestinale par les tisanes, ies boissons adoucissantes mu-cilagineuses , telies quo les decoctions d'orgo monde , de laitues eduicovees par 1c miel ct la gomme du Senegal , dent on scconde les effels par les bains de vapours , les applications emollientes sous lo ventre , les lavemens ernol-liens, mucilagineux doucement injectes; on des demi-lavcmens, si i'irrilalion da reciurn est extreme.
La saignee ne doit elve mise en usage que dans le debut de la maladic , sur des animaux jeunes et plelhoriques , lorsque le poulsa une certaine force et de racceleralion. On devra la pratiquer de preference auxveines abdominales, mammaires, saphenes : son action est alors plus pro-chaine ct plus locale. L'evacuation sanguine sera moderee, sauf ä la repeter si le cas I'exige. Cette operation est rare-ment favorable le troisieme on qnatriemc jour ; elie esl nuisiblc, dangereuse dans les animaux ages, faiblcs, lym-phatiques et dans les vaclies alfaiblios. Les sangsues , les
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ventouses sont des moycns inutilcs et sans effets dans le bffiuf.
Lcs laxatifs ä doses minimes sont d'un emploi favorable apres quc rirritalion a (3te calmöe; aussi, ai-je toujours nssocic avantageusement la creme de tartre, le sei de Glauber et la manne aux tisanes adoucissantes precitees, pour faciliter l'evacuation des matiercs contenues dans rintestin. Lorsque , malgre ces moyens , la dysenteric se prolongcait quoiqne rinllammation füt diminuee, et si des mueosites, des saburres, que Ton me passe ce mot, en-gouaient les villositcs de la muqueuse (ce qui est indique par Infiltration de la membrane buccale qui est blafarde, par un pouls lent ou ralenti, une faiblesse gönerale sans ndynamie, et la diminution des epreintes), j'unissais avec succes l'ipecacuanha cn poudre, ä la dose de quatre gros a uneonce, a un litre de tisaned'orge et de creme de tartre ; je renouvelais encore l'administration de ce medicament le lendemain , et j'obtenais toujours une Evacuation salu-taire par suite de la legere stimulation operöe sur la nuiqueuse gastro-intcslinale ( 5deg; et 4deg; observations ). Ce breuvage avec l'ipücacuanha donne le soir et repetö le lendemain matin ne m'empechait pas d'employer, avant et apres , la tisane d'orge avec la creme de tartre , los lave-mens mucilagineux, etc., etc. Gependant j'ajouterai que je n'ai Jamals employe ripecacnanha que lorsque je croyais n'avoir rien ä redoulcr de ses proprietes astrin-gentes et lorsque je me voyais dans l'obligation d'eva-cuer les produits alleres de la secretion ou de l'exsudation pathologique de la muqueuse digestive, dont l'absorption cut pu elrc funesle.
L'opium ä la dose d'un demi-gros est un calmant ntile,
quand les douleurs sont extremes et intolcrables , mais
' ii ne doit elre mis en usage qu'avec discretion ; les
feuilles de laitucs le remplacent incompletement; il n'en
laquo;•si pas ainsi des telcs de pavots qui ont i'avantage d'etre
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moins chercs que ce sue thebaiquc. L'opium est contr'iu-diquö en breuvages lorsqu'il existe beaueoup de sang dans les exeremens; il est alors plus prudent de le donner en lavemens et de lui substitner d'abord les teles de pavots, sauf ä Temploycr si cellcs-ci sont insuiBsaptes. Cependant l'opium et les sedalifs out dans cc cas la double propriete de calmer la doulcur et de ralcntir los mouvemens peristaltiqucs des inteslins, en agissant lout ä la fois sur les nerfs fournis par les trisplanchniqocs et par les pneumogastriques. c'est-ä-dire sur les nerfs fouclion-naires sensitifs et sur ceux de mouvement.
Si je soupconnais une tendance a l'adynamie , mani-feslee par rabattement et la prostration des forces , j'unissais a un breuvage de decoction d'orge miellee , deux gros de camphre dissous dans un jaunc d'ceuf et deux onces d'aeetate d'ammoniaque. Ces medicamens pro-(luisaiout une stimulation tonilianle; ce breuvage stimulant diffusible, que je repelais avec succes le lendemain, n'excluait point l'emploi de la lisane d'orge et de creme de lartre.
Le regime consislait dans l'eau farineuse miellee ; et comme aueun aliment solide n'est tolerable, je soutenais les forces du malade, quand la dysenteric so prolongeait, par des panades auxquelles je faisais quelquefois ajonter des ceufs bien delayes. Le bouclioiinement, les frictions seches, I'usagc Je la couverture de laine , la promenade sont des moyens secondaires qni portent h la peau et fa-vorisent la resolution de la maladie. La prnprele des (Hnbles est indispensable , ainsi que l'attention d'en de-tourncr tout ce qui pourrait les rendre humides ou froides.
Des racines cuites, l'orgc bouillie , le bon foin en tres-pelite quantity ne peuvent elrc donnes que dans la convalescence.
Dans le cas do dysenteries epizootiques il laut surlout
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464nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATUOI.OfilF. BOVINK.
chercher ii connaifro, eloigtier, ou modifier les causes supposöes, et souslraiie autant que possible les animaux ä leur influence.
De la Diarrhee ,
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( Du grec diarreo je coule de toutes parts, diarrhoea ah'i, profulvium). La colile c/irom'^ue , Yulgairement
nominee fhu: de venire, dcvoiemenl, diarrhee, est une malailie qui est caracterisee par des evacuations alvinos, liquides et irequentes.
Cette modification de rinflammation du gros intestin, nominee enlerile diarrheique par quelques auteurs , csl toujours la consequence d'nne inflammation plus ou moins intense de la muqueuse do I'intestin colon , qui s'etend qnelquefois an coccuin et presque toujours an rectum : piilegmasie ä laquellc les villosites exhalantes et les cryptes ou ibllicules muqueux dc cette membrane participent toujours. On coiifond generalement sous 1c nom de diarrhee des affections de nature diverses qui n'ont qu'un Symptome commun , la frequence des dejections alvines et la liquidite des matieres excretees. Ainsi la diarrhee qui pent etre la consequence d'une legere inflammation flu colon est presque toujours due a un arret de transpiration ; alors on pent la considerer comme une espece de crisc, de reaction vitale dans laqueüe on n'observe ni acceleration du pouls, ni chaleur el rougeur insolite des muqueuses, ni secheresse et augmentation de la tom-perature de la peau. Cette indisposition tres-frequente dans les betes A cornes guerit d'cllc-memc dans le plus grand nombre de cas. Le devoiement pent aussi etre produit par une indigestion, comme il pent etre plus grave , concomitant ou symptömatique dans certaines maladies organiques.
Les symptdmes gtneraux de la diarrhee sont ledegoül.
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la diminution de la rnminatioD , la sensibility de Tabdo-inen, le trouble des dejections, de legeres coliques , des borborygmes, un sentiment de chaleur el de prurit ä I'anus.
Les sympldmes spfaiaux eonsistent dans la frequence des selies et la liquidity des dejections : la diarrh^e pent etre legere et se borner k des evacuations alvines plus rapprcchecs et abondantcs , ou composees de matieres verdatres, jaunatres dont la sortie est prtokleede borborygmes, de vents avec mösaise et faiblesse, dimintquot;-lion de l'appetil et execution incomplete de la rumination ; mais alors eile est sans ilevre ; les douleurs abdominales et les coliques precedent on n'existcnt que durant la sortie des excremens.
D'autres fois eile est plus intense : dans ce cas les evacuations alvines sont plus frequentes , plus liquides ; leur sortie est precedee et accompagnec de borborygmes , de coliques assez vives et douloureuses ; il existe une irritation ä I'anus qui est gonfle , irritation qui contraint l'animal ä se frotter contre les corps voisins. Les excr6-inens sont jaunatres, sereux, melesde mucosites, quel-quefois de bulles d'air et toujours d'une ftHidite parlicu-liere. L'appötit est presque mil , la rumination rare ou suspendue; la bouche chaude et seche, la langue rouge et resserree ; quelques animaux sont tourmentes d'une soif intense ; le pouls est concentre, febrile , plus acce-Ier6 le soir; le mulle est sec ; les oreilles, les cornes t'roides, la peau seche , l'amaigrissement rapide, l'expres-sion du regard a quelque chose de sinistre et l'affaisse-ment general est assez marquö.
L'abondance des mucosit6s qui entrent dans la composition du flux diarrheique est en raison de l'inflammatiou de la muqneuse ; mais jamais elles ne sont meines de sang , et leur sortie s'effectue presque toujours sans epreintes.
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Ainsi la diarrhöe peu intense pent 6lre la suite d'un arret de transpiration , comme je viens de le signaler, c'est-ä-dire de toute cause susceptible de produire un rc-froidissement de la peau ; aussi est-elle assez fröquente dans les saisons humides , pluvieuses , durant lesquelles les bestiaux restent nuit et jour dans les paturages exposes ä toutes les intemperies atmospheriques. L'usage subit du vert apres les liivers rigoureux et disetteux , I'exces d'alimentution , la mauvaise qualite des alimens peuvent encore les produire ; ct Ton voit cette maladie cesser des que Ton soustrait les animaux a l'influence de ces causes. D'autres fois eile survicnt sans causes appreciables et doit 6tre consideree comme un benefice de nature, qu'il nc faut chercher ä arreter que lorsque 1c malade parait affai-bli par des Evacuations alvines trop abondantes.
J'ai vu quelquefois la diarrhee etre frequcnte , avoir presque un caractere epizoolique , quand I'automne etait excessivement pluvieux, brumeux', que l'herbe des paturages 6tait par consequent trop aqueuse , et quand surtout des brouillards fctides et epais s'Elevaient dans les vallecs oü paissaient les bestiaux. Ces causes produisaient memo alors la dysenleriii dansquelques betes a comes plus debiles on differemment predisposöes. Le soin de rentrer les boeufs et vaches dans les ötables , de les y nourrir de bons fourrages sees et de les abreuver avec I'eau blanchie, de les bouchonner et les tenir sainement, suffisaient pour faire cesser tons ces accidens.
La diarrhöe la plus fröquente dans I'espece boeuf est celle qui attaque les veaux ä la mamelle : lorsque cette maladie se manifeste des les premiers jours de la nais-sance eile est salutaire , et dueä lapropriete purgative du premier lait ( colostrum ) , lait que beaucoup de cultiva-teurs considerent a tort comme nuisible , en raison de son aspect sereux , jaunätre et qui est destinö a provo-quer l'övacuation du meconium, matiere poisseuse et noi-
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rätre , resultant du produit de la sd-cretion iatestinale durant la vie foetale. Aussi ne doit-on chercher h I'arrfiter qae lorsquelle dare plus de trois ä quatre jours et qu'elle affaiblit le malade. Mais la diarrhee des veauv cst quel-quefbis plus grave , eile se manifeste peu de temps apres
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la naissance : le veau est degoute , ne teteque parinter-
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valles eloigni^s et refuse souvent de prendre le tetir, ; il
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est faible , maigril prömptement, se tient souvent cou-ch(5; la bouche est seche , chaude , pale ou jaune ; lesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'llM
excrömens qu'il rend sortent abondamment, meles de ma-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; •:
cosites jaunatres , poisseuses, letides, qui s'attadient an-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ||
tour de l'anus , sur les fesses et salissent la queue; la defecation est quelquefois accompagnec d'efiforts doulou-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;#9632; II
reux , le pouls est febrile, les muqueuses pales, jaunatres , infdtrees; les yeux enfonces clans les orbites et tristes; la peau seche , adhörente, les cxtremiles froides et le petit malade de plus en plus an6anti. Gette maladie guerit cependant par les moyens que nous allons indiquer, mais dans certains animaux la maigreur augtnenle ainsi que lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4
dd-bilite, et le veau perit dans le marasme. Cette vari6t6 de la diarrhee reconnait done pour cause, ou la privation du premier lait, comme je viens de le dire , ou les qualitesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lt;#9632; :i
acres et spöciales du lait des meres soumises ä des tra-vaux excessifs , nourries dc fourrages sees , älteres , onnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;'$
paissant dans des lieux oü abondent.des plantes aquati-ques acres qui influent sur le goüt et la qualite du lait, tellesque les rcnoncules, Tail sauvage , la cigue, etc.,etc. Cette alteration du lait pent encore otre produite par unenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;#9632;%
course, une fuite rapide , la mere etant effrayee parnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.j
le bruit du tonnerre ou la vne d'un animal carnassier et ennemi , la piqiire des mouches , des taons, etc,, etc. La diarrhee du veau peut aussi etre causöe par le travail de la dentition , un sevrage pröcoce , le söjour dans desnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.^1
etables humides et mal tenues; humidite et malpropretenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'.%
qui est prcsquc generah.' et agil d'une maniere funestenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
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sur la sanl6 des bestiaux. Aussi puis-je assurer que la diarrhöe , la dysenterie et beaucoup d'autres maladies *ont moins frequentes dans les fermes oü les tables sent bien tenues. La diarrhöe des veaux attaque aussi plus fr6-quemment ceux qui naissent durant les Saisons froides , pluvieuses et brumeuses. La sortie des dents molaires ( vers 10 mois , 1 an , 2 ans , 3 ans, 4 ans ) influe plus que celle des caduques (du 1er au öc mois) sur le deve-loppement de la diarrhee ; dans ce cas le flux est s6reux , les exeremens liquides , verdätres , avec soif ardente , et presque toujours sans fievre.
Cette maladie n'est quelquefois qu'un Symptome d'une maladie plus grave, teile que le squirrhe de la caillettle , laphthisiej'affectiontuberculeuseou carreau, la cachexie aqueuse ; alors la diarrhee est colliquative, sereuse , mt-lee de bulles d'air, excessivement fetide et presage une mort prochaine.
Cependant j'ai vu la diarrhee se manifester sous une forme lenle et presque chronique , 6tre essentielle , naitre sous l'inHucnce de causes ordinaires , independante de maladies antöricures ou concomilantes , affecter surtout les boeufs et vaches lymphatiques, ou ceux dont la sant6 avait 6tö alloree par des travaux excessifs, une alimen-lalion insuffisante ou de mauvaise qualite, et consistant en fourrages alterös ou peu alibiles , secondöe par faction d'une atmosphere humide, propre au climat, accidentelle ou appartenant aux etablcs ; dans ce cas, la maladie est lente,ellc fait maigrir insensiblement l'animal, dure jus-qu'ü deux mois et faitperir le malade dephthisieetde ma-rasme ; durant son cours il survient des engorgemens oedemateux au fanon , sous le sternum , le ventre et aux
membres.
Ainsi les causes les plus ordinaires de la diarrhee dans l'espece boeuf, chez lequel cette maladie est d'ailleurs plus £röqaente quo dans le cheval, sans doute ä cause de
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PATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1-69
la predominance lymphatique qui modifie le temperament des betes ä cornes , proviennent en g6n6ral de l'humi-dM et surtout du froid humide qui r6percute ia transpiration cutan6e sur I'intestin. Le vert, aqueux et premature, peutaussi en etre la cause , surtout s'il est mele de plantes acres et vöneneuscs (an6mones des bois, renon-cules aquatiques, ciguö , ail sauvage, etc., etc.), qulaquo; les bestiaux d6vorent au printemps , ou de plantes d'une digestion difficile et peualiblles (joncs, carex, iris, etc.etc.). C'est surtout sur les vaches vieilies , alTaiblies par la gestation, I'aliaitement, le travail, une nourriture insuf-fisante , que cette maladie se manifeste quand on les met paitre , soit au printemps, soit en automne , dans les paturnges qui contiennent les plantes que je viens de citer.Les effets ne s'en manifestent pas subitement, mais bien apres queiques jours. La diarrh^e alors pent devenir grave en raison de la döbilite constitutionnelle ou ac-quise des animaux atteints ; on doit done y remödier d6s qu'on la reconnait.
Autopsie. J'ai fait quelquefois , plus ou moins parfai-tement, l'autopsie de boeufs et vaches morts de la diar-rhee : il existe un amaigrissement, un marasme de toute l'habitude generale du corps. La muqueuse des gros intcs-tins est epaissie , ramollie, parfois rouge-vineux, sou-vent gris-ardoise; on observe clt;i et lä sur la muqucuse des plaques plus coloröes exist ant sur un fondblanchalre. Cette muqueuse est dans presque tons les animaux et dans certaines regions d'une couleur gris-de-plomb , lä eile est erodee, ulceröe meme; le pourtour dc ces erosions, de ces ulceres est indure et le fond rouge-brunätre. La villeuse intestinale est couverte de mucosites analogues h celles que rendent les malades. Le tissu ccllulaire sous-muqueux est presque toujours inllltre ä l'endroit des plaques ecchymotiques , des ulcörations. J'ai rencontre , dans un boeuf el dans une vieille vache ,168 valvules qui
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existent ü la termiuaison de l'inlestin grele dans leccDCum et ä I'originedu colon, presenter im (Hat d'epaississement lardace qui envaliissait la muqueuse et le tissu cellulaire qui l'unit ä la charnue.
Diagnostic. — La diarrhce ne peul etre confondue avec la dysentcrie; l'intensite moindre de la maladie , l'absencc du sang dans les matieres alvines et ceile des tenesmes, des epreintes ou tout an moins leur pen de gravite ; racuite moindre des symptömes febriles, enfiii, la marche moins aigue et moins prompte de la diarrhee comparee ä la dysenteric rendent son diagnostic facile et sür.
Prono.slic. — Tonte diarrhee de courte duree , qui n'alTaiblit que pen on point le malade est pen grave. Gelle qui a une marche rapide , qui est aecompagnee de lievre, d'un amaigrissement prompt et d'nn abatlement marque exige un trailcment actif et devient plus inquietantc. La diarrhee qui se manifeste sur des keufs et vaches vieux , affaiblis, est grave ; eile est mortelle si eile se complique d'engorgomenscedemateux considerables. Elle est un Symptome de morl quand eile complique les maladies orguni-ques anciennes , et qu'elle est colliquative.
Trailemenl. — En regle gunerale , on doit diminuer ralimenlalion :si l'appetit se conserve, onne donnera qnc desalimens de facile digestion, des racines cuiles , le four-rage de premiere qualite; on abreuvera avec l'eau blanclnc par la farine d'orge. Des frictions seches , lesoiu de tenir les animaux couverls raniment les functions de la pean et operent une revulsion salutaire. L'atfention d'entre-lenir les elables propres, aerees , en faisant cbaquejour enlever le furnier et changer la litiere, les rendent plus saines et moins humides.
On ne doit jamais arreter brusquement la diarrhee , inais il est rationnel de remedier ä cette maladie quand fllo dure plus de trnis ä quatre jours et qu'elle affaiblit le malade.
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La saiguee est raremenl efficace : j'ai traitii beaucoupnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1^
de bestiaux atteints de cette maladie et n'ai jamais vu cetle Operation indiquee dans les boeufs ( comme eile Testnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^1
ordinairement dans le cheval, mis au vert). Les breu-vages mucilagineux , de decoction de racines de mauvcs ,
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de guimauve, d'orge monde et de riz , ödulcores par le
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miel; les lavemens mucila
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IglUUUA uu ucuuuuuu uc giatucs
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de lin ; les bains de vaneurs emollientes dirigö
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ventre sont les remedes ämettre en usage quand la pbleg-masie de la muqueuse intestinale a une certaine inten-silö. Lorsque I'emploi de ces moyens a diminue rinflam-mation et que la diarrhee pcrsiste , on eniplolera avan-tageusement les laxatifs pour evacuer les mucosites intes-tinales dont la presenceentretient la maladie; on y ajou-tera la rhubarbe dans le cas oü la faiblesse sera immi-nente ; tandis que ce seront les preparations d'opium que l'on meltra en usage si l'irritation de la muqueuse persiste. L'eau vineuse mlollee , conseillee par quelques auteurs , dans le cas pour lequcl j'iudique larhubaibe , ne doit etre employee qu'avec la plus grande circonspection et lors-(ju'il y a debility reelle. Les purgatifs sont toujours fu-nestes: outre qu'ils ne produiscnt pas d'evacuations dans le hccai , ils peuvent ranimer rintlammation , produire rcnterite ou la dysenteric. Ce sont les laxatifs doux qui seuls doivent 6tre employes pour debarrasser rintestin.
La diarrbee qui atlaque au printemps les animaux mis ä l'lierbe, sans qu'on ait eu rinlention d'eviter une transition subite de regime , et qui se montre de preference sur les bceufs et vaches debiles , ne devra etre com-battue que lorsqu'elle affaiblit los animaux. Dans ce cas les malades seront retires des päturages , mis ä l'eau blanche farineuse , nonrris avcc un peu de bon foin mele avec l'herbe; mais si la diarrhee persiste apres ce changement de regime , on emploiera la tisane de decoction d'orge et de riz edulcoree avec le miel ; on administrera quel-
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ques lavemens mucilagineux ; on slimnlera les fonotions de la peau par les frictions et l'emploi de la couverture ; si apres deux on trois jours de ces moyens les directions continuent, si les animaux sont afiaiblis, on ajoulcra la poudre de gentiane et de rhapontic, aux breuvages preciles ; j'indique le rhapontic parcc que la rhubarbe est trop cliere. 11 est rare que ces moyens ne suftiscnt pas.
Quand cettc maladie survient ca tout autrc circons-tancc , on doit debuter par des breuvages de decoction de guimauve ou d'orge edulcoree avec le miel , les lavemens mucilagineux ; mais si la diarrhee continue , si les mucosites sont abondantes dans les excremens , la bouche pateuse et les muqueuses apparentes infiltrees, on aura rccours aux laxatifs commc les sels de Glauber, d'Kpsom actives par le rhapontic et adulcoräs par le miel ; celte medication procure une evacuation salutaire qui failordi-nairement cesser les accidens ; cependant j'ai quelquefois et6oblige, ä cause de la persistame de I'irritation, tn^me sous le type chroniquc , de recourir ä l'emploi de laudanum liquide ä la dose de deux cueillerees pour les grands animaux , (Heudu dans une decoction de riz ou d'orge , ce qui produisait une sedation favorable.
La diarrhee symptömatique ex ige le memo traitement que la maladie principalc : mais j'aidtjädit qu'etant un Symptome funeste , eile etait trcs-rarement curable.
Gelle qui attaque les veaux ülant la plus Cräquente exige des developpemens plus circonstancies : si Ton croil que les alimens dent use la mere donnent ä son lait une propriety funesfo pour le veau , il laut avant tout changer, s'ilest possible, le regime de la vache. Mais si I'altera-tion du lait ticut ä un vice constitutionnel , ä une ma-jadic chronique, on devra doimer une, autre nourrice au veau malade; ce qui est assez facile et praticable dans les pays d'elite, ou chaque mtHairle possede plusieurs va-ches ; mais quand on n'en a qu'une, il faut la sonmettre
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ä uu rL'ghne plus salubre qui puisse modifier avantageu-
sement la secrötion du lait, ce qu'on n'obtient pas tou-
jours; alors on devra sevrer le veau, l'alimenter avee du
lait de chevre , ou avec des panades, des purges de pois ,
quelques oeufs , de la mie du pain et graduellement avecnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;;.}
un peu d'herbe et de bon foin.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ilj
La medication k employer pour le veau malade con-sistedans radministration d'une tisane de decoction d'orge mond(i ou dc riz, adoucie par la gomme du Senegal et le
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miel ; des demi lavemens de decoction de
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q1 nun in mi ,
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des le second jour on rendra cette lisane laxative en y ajoutant le sei de Glauber et la manne grassc. J'ai vu cette maladie diner neuf ä dix jours et no coder qu'ä l'emploi de laudanum liquide , ä la dose d'une cuilleree ä caK, (Hendue dans uu demi litre de decoction d'orge
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grillee ; d'autre fois, au coutraire , j'unissais la rhubarbe en poudre ( un demi-gros ) aux laxutifs, si le veau etaitnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;f.l';
faible, les muqueuses päles et infiltrees. Je soutenais les forces de ces pelitsanimaux par un pen de lecule de pom-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;•'#9632;'
mes de terreen bouillio , ou par des panades tres-claires
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t;t des ocufs frais casses dans la boucbe.
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Le 9 juin 1822, on conüa ämessoins un veau de trois mois alteint d'une diarrlice assez intense avec affaiblisse-nienl. La maladie cxistait depuis cinq a six jours : je d6-butai par des brenvages laxatifs dans lesquels entrait la manne et le sei de Glauber , je fis donner des lavemens mucilagineux , et le neuvicme jour le malade etait gueri. Dans les jeunes veaux, on donne par jour environ trois litres dc lisane en trois doses.
Le G mai 1821 , un autre veau de cinq mois presenla des symptömes de diarrlice , je fus consulte de suite : tisane mucilagiueuse micllec ; le lendemain 7 , au soir , breuvages laxatifs semblables a ceux indiques dans le cas precedent , auxquels j'ajoutai la rhubarbe pulverisöe , a
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cause de riufiltiatioa des muqueuses el de l'ötat de la.xile du malade; le 10 gut';rison.
Enfin , le 12 mai 1825 , un veau de deux mois est connu malade ; je suis appelö , je reconnais les symplö-mes d'une diarrhee qui , malgre mes soins , rösista aux tisanes d'orge et de riz miellees , aux lavemens. Vers le 18, le malade (#9632;laut ties-aflalbli , le flux diarrhei'que, söreux , jaunälrc et fetide , j'ordonnai quatre verres par jour d'une tisane falle avec l'orge grillte et le riz ; dans la verree du matin et dans celie du soir j'ajoutai les deux tiers d'une cueilleree ä cafe de laudanum liquide ; chaque breuvage .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ölait suivid'un demi-lavement mucilagineux , de frictions
seches; on avail rattention de lenir le malade convert et chaudement; les forces du petit animal furent soutenues par des panades tres-claires el quelques oeufs. Trois doses de laudanum suffirent pour calmer rirrilalion inlestinale et arreler le flux. 11 guerit radiealement au moyen des soins ulterieurs.
Iluzard a dit, 4deg; lieu du Theatre d'Agricullure, note 65 , page 009 , tome 1 , en parlant des veaux , raquo; ils sont fort sujels a un devoiement ou flux dysentericpie , qui les jette dans unc maigreur extreme , qui les conduit fre-quemment ü lamort. On arrete les mauvais effels de cct accident en leur donnant plasieurs fois par jour , jusqu'a guerison , des jaunes d'ocufs delayös dans du vin rouge , en leur faisant prendre quelques la\emcns d'eau dans laquelle on a fait bouillir du son. Environ une once de diascordium donnö le matin pendant quelques jours, suffit souvent aussi pour remedier ä cette diarrhec; mais si les maticres etaient extremement Ictidcs, il faudrait delayer le diascordium dans un verro d'infusion de fleur de soreau et y faire fondre un domi-gros de sei ammoniac. raquo;
Quol que soit le respect (pic j'aie pour la memoire et les talens dc feu lo c616bre Hazard , jc suis force de dire
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qu'ajaiit itv. dans le cas il'observcr un nombre infini do Ibis la diarrhee dans des bceufs et vaciics adultes ainsi que dans les veaux etgenisses , il m'est rarement arrivö de les Irouver dans un etal de laxlle lei que je fusse dans I'obli-galion de leur donner le vin et les jaunes d'ocnfs d('layes dans ce liquide et encore moins le diascordium. Ce dernier medicament est une veritable macedoine pharmaceu-tique on se trouvent entassees une foule de substances disparates qui , malgrö le laudanum qui s'y trouve , ne peuvent qu'augmenter les accidens inllammatoires.
Je lerepele, il y a dans la diarrliec qui consistc dans une inflammatioD ehronique de la muqueuscdu gros in-testin, et suivant les cas , trois indications a rcmplir : 1deg; calmer I'inOammation par les nnicilagineux ct relablir les fonctions de la peau. 2deg; Debarrasser I'intestin au moyen des laxatifs doux , des mucosites , des malieres provenant des secretions anormales , ainsi que des erosions de la membrane , qui entretiennent rirritalion. 5deg;En-fin produirc, avec I'opium , une sedation qui fasse dispa-raitre la stimulation , l'irritation insolite et ehronique qui existe sui relement nerveux do la muqueuse , entrc-tient l'abondance des secretions anormales et la contraction peristallique de l'intestin.
sect; III. — Maladies cKrontqües des Inicslins.
Outre les divers modes d'inllammation des membranes du tube alimentaire , dent nous avons äid des cxemples, cos organes, et parliculierement la muqueuse , peuvent presenter difierons aulres etats de phlegmasic ehronique , dont le diagnostic est toujours plus ou moins obscur et le pronostic sujet ä crreur. Parmi les affections organi-quesde ces visceres , le squirrhe dc la caillette a (He (16-rrit avec assez d'exactitude; nous avons fait connaitre diverses autres alterations pathologiques analogues ä cette
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affection , exislanl sur d.,ers points du canal intestinal et notamment en traitant de la colite.
Fidele ä notre sysleme de prendre toujours Tobserva-lion pour point de depart, et bien convaincu de l'exacti-tude de cette heureuse idee de M. Renault , directeur ä Alfort, laquo; que toutos les vörites mamp;licales out leur source dans robservation et rexperience raquo; , nous ne parlerons encore, dans celte circonstance , (pie de faits connus et decrits , pour ne pas faire de la patliologie bovine par analogic.
Anus anoimal observe fur nous lorsgue nous exercions la medecine velerinaire ä Bourbon-Yendöe. (*)
En septembre 1824, je fus consulte pour un bceuf de labour , ägö de cinq ans, qui avait un anus anormal situe ä-peu-pres au tiers superieur du cote droit du thorax , entre les deux dernieres cotes asternales. Cette maladie etait la suite d'un coup de corne donne par un autre boeuf; il n'y avait point eu de plaies ext6rieures; il survint un engorgement considt'rable , puis un abces qui s'ouvrit de lui-memc et se termina par la flstule qui donnait issue aux excremens.
L'ouverlure etait callcuse , la peau adherentc, desor-ganis6e el ses bords squirrheux ; son diametre double de celui d'unc plume ä ecrire ; la sonde y penetrait un pen obliquement d'avant en arriere ä di\ pouces de profon-deur , sans quo I'animal td'moignat la moindre douleur; les excremens ä qui eile donnait issue ötaient semblables ä ceux que Ton rencontre dans le colon et avaient la meme odeur.
Je jugeai que le coup de corne, qui d'abord n'avait pas entame la peau , avait dechire les muscles inter-costaux , le bord charnu du diaphragme et contondu la surface dc 1'intestin qui le touche en cet endroit et dout
quot; Journal praliquede MedecineVelamp;'inaire ,tDn]e .i,;tiiiicc 1827 . page 7ü.
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#9632; if.5* I PATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;477
la resistance avait ete en raison de son 6tal dc plenitude; que la contusion el Tirritation qui en avaient et6 la suite, yavaient determinö un abces, qui s'elait ouvert de lni-meme et tout a la fois ä la surface de la peau et de Pin-testin ; qu'cnfin la suppuration et rinflammatioii avaient determine une adherence entre 1'intestin , le diaphragme, les muscles intcrcostaux et la peau dans tous les environs de la flstule.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |:|i;
L'iudication etait d'oblenir la cicatrisation do cctte flstule, euenlevant la pseudo-membrane qui la tapissait, la reduisant ä l'etat de plaie simple el meltant les sur-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; amp;:
faces en contact au moyen d'une suture.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I #9632;
Je proposal ce moyen au proprietaire qui y consentit;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;l-
mais le metayer en etait tres-eloigue , 11 craignait qnenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-'i
son boeuf n'en mourüt; je parvins a le rassurer eH'opera-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;fe
lion fut decidee pour le 17 septembrc.
Mon honorable ami , le savant docteur Bquot;quot; qui se trouvanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0
present ä ma consultation voulut etre de la partie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-'.^
Je fls fabriquer une aiguille a suture , forte, courbee , longue de cinq pouces et large d'une ligne et demie ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
tranchante et ä arete en dessus.
Arrive ä la metairie au jour indique, le beeuf etantä
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jeun , abattu et fixe convenablemeut, je dilatai la fistule de deux coups de bistouri, suivant la direction des cötes, unen bas, I'autre en haut, le dos de Tinstrument au cen
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tre de la fistule ; ensuite partant du haut de chaque incision , je renouvelai les bords de ses deux levres et j'eu enlevai, de chaque cote , une couchc d'environ deux lignes , ou plutöt tout ce qui me parut squirrheux et d6sorganis6.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;] ';
Je me döcidai pour la suture ä anse : j'armai done monnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gt;:,
aiguille d'une soie doublee en six, ciree et aplatie , longue de huit a neuf pouces ; j'en avals prepare trois brins semblables, voulant faire un point double au milieu etnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;;
deux autres aussi en anse, I'mi en haut , I'autre en bas
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de la plaie ; ces sutures fluent failed en traversant les levres de la plaie, d'abord de dehors en dedans , puis de dedans en dehors ; les bouts de fils furent li(5s en anse sur des bourdonnets. Cela fait, un plumnsseau fut lix(5 en long sur la plaie, k l'aide des bouts desoie des sutures. Le tout fut bieu serre pour öviter la sortie de 1'air , qui se manifestait par un sifflement. Deux pelotes d'etoupes trempees dans du vin maintennient les levres ; un drap de lit double en qualrc enlourait le corps ct soulenait I'appareil.
Saignee copieuse, ablutions d'eau froidc , diöle conli-nuC'e pendant quelques jours : I'appareil ne fut leve que (juatre jours apres l'opöration, et remis apres le panse-ment; il y avait unc legere phlogose , un peu de suppuration ; mais au boutd'unc quinzaine de jours, les points de suture tomberent, les excremens sortaient encore par un tres-petit filet , car le calibre de la fistule s'etait de beaucoup relreci. J'eus l'intention de pratiquer une se-conde suture , ce qui parut faire unc grande peine au paysan; je me bornai done ä recommander de tenir la plaie tres-propre et couverte d'un plumasseau charg6 de terebenthine, persuade quela reunion de ses levres aurait Heu ; ce qui s'effectua en quarante ä cinquante jours. La cicatrisation fut complete et la eure radicale ; il resta seulement une petite tumeur allongee , qui röunissait la peau et les muscles ; eile etait insensible et avait la forme etle volume d'un oeuf depoule. L'animal reprit depuisses travaux , saus qu'aucune de ses fouetions parüt troublee.
La connaissance que j'avais de la facilitö avec laquclle les membranes sereuses contractent des adherences quand leurs surfaces libres sont rapprochöes, et que l'irritation y developpe unc inflammation adhesive , me fit tenter cette opamp;ation , que personne n'avait encore döerite; le succes couronna un essai qui prouve toutes les ressour-ces de l'art et de la nature.
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Le lieclum , en contact avec los inalleres fäcales, susceptible, en outre, d'etre blesse par rintroduction de corps
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strangers, peut presenter des pheuomcnes pathologiques
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divers, mais plus ladles ä diaimosliquer que ceux qul senbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ';'|3
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döveloppent sur le colon et le coecum.
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Toutes les causes qui deterniineronl rinllammation dunbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. [
colon orcasioneront simultan^meut, et dans noinbre de cas, celle de l'origine et meme de toute l'etendue du rectum. J'ai vu quelquel'ois des epreintes, des tcnesmes douloureux et frequens, n'avoir d'autres causes que la phleg-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |,-masie de cette derniere region du tube intestinal, ceder ä rcmploi des lavemeris emolliens, ä un regime rafraichis-sant et adoucissaut; dans un seul cas, je dus recourir ä une saignec laito sous la queue et pres de I'anus.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; m
Le reiiversementdu rectum s'observe bien plusrarement dans I'espece bceuf que dans le clieval : il accompagne quclquefois la metrite aiguii, souvent 11 n'est qu'un symp-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;:
tömed'une violente entente, de la dysenterie, de la diar-rli6e. J'ai vu cet accident etre la suite de l'infiltration qui accompagne certaines inflammations lentes dn gros intes-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j,
tin, surtout dans les bestiau.x jeunes , faibles et cachecti-ques. Ce cas, assez difficile et long ä guerir , exige un regime alibile, grartuellement tonique ; puls , la reduction de la portion renversee de I'mtestin , precedee et suivie de l'emploi des astringens locaux, comme lagentiane en pou-dre, et des demi-lavemens froids et astringens.
M. Roche-Lubin , vetörinaire äSainte-Afriquc, a publie la relation suivante d'une fislule complete ä I'anus () :
laquo; Le 25 octobre 1854, un boeuf appartcnant au sicur Carriere, cultivateur pres de Sainte-Afrique, descendant de la montagne un chariot lourdcmcnt charge de tiges de
(*) .lorninl de Mi'drriiu: vAe'rinairepralique. Toulouse, 1quot; annde,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. ,'#9632;
mai I S5(), page 51.
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bois, s'implanta, dans rintestin rectum, iiiie de ces tiges emoussee et garnic d'asptiritös; eile avait penelrö quatrc polices environ, et donn(''lieu, par son extraction, ä une hemonhagie pen abondante, et ä im leger engorgement de la mnqueuse rectale.
laquo; Apres m'etrc assurö, par rcxploralion du rectum , qu'il n'existait dans cette cavite aucun fragment de la ti-ge, je fis sur celte parlie quelques fomentations huileuses, et le trosieme jour l'animal fut remis ä son travail ordinaire.
laquo; Le 17 novembrc, je suisappele dc nouveau pour voir ce meme boeuf qui etait devenu bcaucoup plus malade; il avait perdu inseusiblement I'appelit, la ruminalion avail etc interrompue, la deföcation elait penible et doulou-reuse; Ton voyait sortir par une ouverture oblongue n bords renverses, situec sur le cotö droit, ä un pouce environ et au-dessus de l'anus, une matierc visqueuse, purulente, laquelle se trouvait quelquefois melöe aux excremens.
laquo; Le boeuf convenablement (ixe, j'introduisis ma main gauche dans le rectum, ct exercai sur le trajet fisluleux une legere pression de haut en has, et d'avant en arriere , alin d'en faire sortir la matierc purulente. Lediametredc la fislulc etant assez considerable, j'introduisis, par I'ex-treinite non tranchante de mon aiguille ä seton, une meche de filasse imbibee de vin tiede , alin de deterger l'interieur de ce foyer de suppuration; apres ce , j'en ap-pliqaai une a anse, imbibee d'eau de Rabel, a sa partie moyenne; je prescrivis un regime dietttique, et j'ordon-nai de pratiquer dans le rectum des fomentations huileuses pour faciliter la dd-föcation.
laquo; Le 18, le bceuf parait plus gai, il cherche ä manger; cependant il eprouve encore beaucoup de douleur en fien-lant. En retirant la meche de la veille, il s'ecoula, par l'ouverture externe de la flstule, une quantite assez con-
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föii PATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 481
siderable de liquide puriforme; introduction d'une nou-velle meche imbibde d'eau de Rabe!; möme rögime , monies fomentations.
laquo; 19. La suppuration a beaucoup diminuä, suppression de la meche, memos fomentations ; on donna ä l'animal un pen de pailic.
raquo; 20. Le bocuf a rnmine pendant la nuit; la defecation n'est pas aussi donloureuse. lls'eeoulc, par rouveriurc interne de la fistule, une sörositi'' noiralre chargee de quelqnes parcelles de (issu cauterise. Memes fomentations, ayant toujours !e sein d'exercer une compression asse?; forte pour determiner la sortie du liquide qui peut cxister dans letrajet fistüleux; memessoins jusqu'au 2o.
raquo; 2G. L'ecoulemeutpuriforme estä peine sensible; les bords de la fistule sont resserres et tendent ä se cicatriser.
raquo; 30. Les deux ouvertures sonl parfaitement cicatri-sies; ranimal, complelemcnt gueri, est livre ä ses tra-vaux ordinaires.
raquo; Cette observation est d'autant plus interessante . qu'elle est la seuie publiee jusqu'a re jour, et peut-efre
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observec sur I'espece bovine.
raquo; Eile prouve lt;iue Teinploi des caustiques et la compression exencc sur le trajet fisluleux, out produit la cicatrisation et la guerisoa radicale , quoi qu'en dise Ilurtrel d'Arboval, dans son Dictionnaire, page 86 dunbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1;i
2.e volume. raquo;
L'inflammation du rectum se termine quelquefois par
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un C'tat d'epaississcmenl de sa muqueusc etdn tissu celllaquo;,
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laire sous-jacent qu'on appelle cancereuse, comme le prouve le fait suivant, qni m'a etc communique par M. Deshoms, veterinaire ä Etauliers pros Elaye.
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Tumeur squirrheuse de Vintestin rectum.
An mois d'aoüt 1838 , je fus appeie par M. Büiet, du port de Brand, pour donner des soins ä une ieiuic vache
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4.S;2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGIE BOVINE.
uue ce propiictaire erpyalt 6tre malade dos suites de IV vortement: nul Symptome de cet accident n'exisfait, selon rnoi; mais la bete etait tourmenlee de coliques, de la diffi-cultti d'operer la defecation, et d'eflorls frequens et douloureux qui donnaient issue a des matieres glaireuses, noires el let ides, qui me Brent croireä l'existence d'une dysenteric commenQOute.
Je pratiquai one saignec de quatre livres ä la jugulai-re; j'ordonnai des breuvages dc decoction d'orge legere-meut aciduiue , des lavemens emolliens, des fumigations , descataplasmes do mfime nature sous rabdomeu et sur les lombes. Go traitement, continue pendant Irois jours, n'ayant produit aucune amelioration, je nie döcidai ä explorer le rectum : ma main introduite n'y reconnut aucune chaleur anormale; je dus penser que cette difficult^ de fienter (5tait duo a tout autre cause qu'ä I'in-flammation que j'avais suppose exister dans le gros iu-testin. J'avais remarque, des ma premiere visite, que ia böte reccvait bien les lavemens, mais qu'elle n'enrendait aueun, et que nlcessairement il devait exister dans la portion floltante du colon un obstacle, une pclotte d'ex-cr6mens, par exemple , qui s'opposail ä la defecation; partant de cette idee , je me damp;idai a employer les laxa-tifs. J'ajoutai le sei de Glauber ä la tisane d'orge, et fis continuer les lavemens, les cataplasmes el les bains de vapours 6molliens. Ce traitement lul continue pendant. IS jours sans aucun succes, el se termina par la mort de la vache, qui, durant louto sa maladie, ne but, ne mangea, ni ne rendit aucuns lavemens.
Autopsie, faite 12 heures apres la mort. Abdomen. Les estomacs ne presenterent rien d'anormal; seulement, iis contenaient une petite quantity d'alimens; une grandc partie des breuvages administr'es se trouvait dans la pause ellacaillette, tandisque les liquides injectesetles lavemens baisnaient !o colon. A la termiuaison cle la portion flot-
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tante du colon, pros de l'origine du rectum, cxistait unenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;', jj
tumeur squirrhcuso , ä parois lardacees, qui envahissait toute la largeur de I'intestin, et s'etenduit dans le indj-scnlere; die avait environ 17 centimetres (6 pouces)de circonterence; eile cunlcnaii une matiere noire letide: une valvule formee par un repU de la muqueuse inlesti-nale, qui etait induree, epaissie et scniblable ä du cuir
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L'anc qu'on aurait aplati ä coups de marteau, occupait la parlie anlerieure et superieure de cette tumeur, ayant sa partie fixe du cote du rectum, et le Lord iibrc du cote du colon; par cette disposition, elie faisait I'effet d'une veritable soupape qui, en se portant en avant, s'appli-quait sur la paroi de I'intestin , ct permettait I'injection et le passage des lavcmens, en s'opposant au rejet du liquide par l'anus. Le colon etait d'aiüeurs retreci ä sa ter-minaison et dans une longueur de plus de 50 centimetres (15 a IG pouces); dans toute cette longueur et autour de la tumeur, les membranes in'testinales etaient indu-ramp;es et epaisscs de deux centimetres ( 1|2 pouce); ce qui avait tellement retreci le canal intestinal, qu'll n'avait la que deux centimetres de diametre. La muqueuse epaissie, ramollie, avait une couleur rouge-vineux dans toute I'^tendue de cette transformation. Tons les autres organes contenos dans le ventre , le thorax et le crane , etaient sains.
Quelques jours apres j'ai ete appeie pour une aulre vache qui m'a presenle les memes symptömes que la precedente ; eile est morte le huitieme jour. Je regrette beaucoup de n'avoir pu en faire I'autopsie.
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J'ai vu l'atonie du rectum et !c reläcbement de son
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sphyncter, ainsi quo son renversement partiel, compli-quer on. phitot 6tre un Symptome fnnesle de la paraplegic, et devenir incurable comme !a maladie primitive.
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CHAPITRE V. MALADIES DU PER1T0I1.
Oa sail quo la söreuse qui revot los parois abdominales, n'est qu'un tissu cellulaire modi fie en membrane qui , sous le nom de periloine , enveloppe tons les. orgaoes qu'elle renfermc , concourt ä leur formation et fournU des prolongemcns qui les fixcut et soutienuenl les vais-seauxet les nerfs propres h cos parlies. Dans ce sac sereux: s'effectue une secretion perspiratoire , vaporeuse dans lY'tat de santö , cl susceptible de se condenser en un liquide tlont la quantity et les proprietes physiques varient, sous I'influence de causes pathologiques.
Soustrait au contact de l'air , mais neanmoius en rapport sympathique de fonctions avee la peau et les mu-queuses , le peritoine, sans pouvoir tMre directement affects par les ageas exlerieurs , sauf le cas de plaies penetrantes on de rupture des organes environnans, n'en cst pas moins modiiie dans ses fonctions par les causes morbillques qui frappent vivement les tegumeas externe et interne, on encore les divers visceres qu'il revet.
Si le diagnostic des maladies de cetle vaste membrane cst Ires-obscur dans I'liomme , combien ne doit-il pas I'fitre dans la brute qui ne traduit ses souffrances quepar des symptomes souvent Equivoques ou communs ä plu-sieurs affections. Aussi.a parties plaies,lescontusions...etc., qui peuvent donner une raison süffisante de I'lnflam-malion de cetle membrane , louies les maladies do cet organe exigent des investigations tres-exactes pour en determiner la nature et le siege : runed'eiles surtout, la peritonite aigui1, est tres-importante ä recpnnattre des son debut, parce qu'elle est Ires-promptemeut morteile et quc souvent eile passe, dans I'espece bopuf, a un elat chro-
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nique toujoursincurable. Pour parveair a ce l)ut, etudions cette maladie avec soiraquo; et envisageons successivement cha-cune des formes qu'elle est susceptible de revetir : pöri-tonite aigut;, chronique et peritonite tuberculeuse ( car-reau).nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j
8 Jer — Perilmtte aiquc.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,!
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Do tous les animaux domestiques, le boeuf esl celui
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dans lequcl on observe lo moins fröquemment cette ma-
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amp;
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ladie , sur laquelle on a d'ailleurs recueilli bien pen d'ob-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; | servations. Elle consiste dans rinflammalion generale ou partielle du peritoine et pent elre primitive ou secondaire, c'est-ä-dire naitre sous I'inflaence d'une cause qui a aginbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; :, plus ou moins dircctcmcut sur cette sörcuse , ou accom-
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pagner les phlegmasies de quelques-uns des visceres qui composent les appareils digestif, urinaire et g6nital. La peritonile pent encore elre la suite de la ponction
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ou dc I'lncislon dn rumen dans le cas d'indigestion ; do
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la rupture de ia vessie , dans le cas de retention d'urine ou de calculs : circonstanccs qui occasionnent I'epan-chemeat des alimens , des boissons , de l'urine dans la cavit6 abdominale , et occasionent des accidens quo nous signalerons plus loin.
Causes predisposantes. — L'age adulte , I'etat pletiio-rique , les elables froides , humides, mal aerees , malpropres , les saisons froides et humides, tout ce qui pent diminuer lentement ct d'une maniere constante les fonc-tions de la peau , en rcfoulant la transpiration sur la sereuse abdominale.
Causes occasionnelles. — line repercussion subile do la chaleur ; produite par une pluie froide et battanle , Tanimal ayant chaud ; les p'aies de l'abdomen qui produi-sent la section ou le dechircmeut d'une partie assez 6ten-due dn peritoine; les operations chirurgicales longnes el douloureuses; renlree do l'air ou de quelques matieres
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liquidei uu solides dans le sac p^ritonöal; la ruplure de qaelque viscere; les hernies elranglees, etc. La peritonile accompagiie presque toujours la m^trite, dans les vaches , et les traces de celte inflammation del'ulerus sontaiors plus apparentes sur sa sereuse qne sur les autres membranef. Nous traiterons de cellc-ci, uommee encore fievre pucr-pcrale , avec ies maladies des organcs genilaux de la femeile.
Symptömes. — Invasion : La phlcgmasic duperitoine s'annonce d'une maniere brusque quand eüc est essentielle et la suite d'im arret de transpiration, comme je l'ai vu sur un bcßuf mis inconsiderement dans les patu-rages par un temps humide et froid , l'animal etant en sueur et revenant d'un charroi fatigant. Son apparition est encore subite ä la suite d'une plaie par laquelle une grandc quantite d'air peat s'introduire dans la cavitö abdominale. Je l'al vue succeder ä un accouchement labo-rieux dans une vaclie primipare. On observe des frissons partiels, des coliques legeres et frequcnlcs, le trepigne-ment des membres posterieurs ; le ballonncmcnt plus ou moins marque de l'abdomen, avec sensibiiite de laquo;es parois. La rnarche est lente penible ; le boeuf s'yrefuse et, hors les acces de coliques , il raste debout immobile , les membres rapproches du centre de gravity. L'animal mugit , regarde son flaue, dont le gonflement augmente graduel-ement; des-lors la constipation est opiniätre , la beuche est seche et chaude , la langue rouge , resserrec et par-fois enflee ( ce Symptome est propre au beeuf) ; Tappetit cesse , la rumination est interrompue , la soif souvent intense. La respiration est genee , courte, costale et plaintive ; les flancs sont tremblotaus ; on enlend parfois une toux rare et seche. Le pouls est d'abord dur, petit, serre , concentrö, puis il s'aecelere (j'ai compte dans un boeuf 75 pulsations par minute) ; mais il reste toujours dur; s'il devient irrögulier et intermittent , la maladle est
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PATÜOLOGIE bovine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;487
grave. La peau est sedie , aride ; la pituitaife rouge-fonce sans söcretion de mucus; le räufle tst sec et gtrce. La constipation persiste; les excremens quisortent avecles luvemens sont durs et reconverts de mucosites meines de sines sangüinolentes. Les urines sont rares, huileuses et odoräntes. Les mamelles se ilelrissent , el la secretion du lait se tarit des le principe. La lace est grippöe ; les levres et les narines söch'es, IVoücecs; les jeux enfonces dans les orbites , ce qui donne an malade un air de tris-tesse sombre. Le bceuf s'isoledu troupeau , la tete tourncjc du cole de la hale et cachee dans le feuillase.
Quoique la perilonite ait une marche plus lenfe dans le bceuf que dans le cheval, eile pent cependant tuer le malade en quatre ou cinq jours. Celle qui se declare apres la rupture ou la perforation deqaelqae viscere avec epan-chement est la plus aiguö et la plus funesle ; si eile est essentielle el due ä un arröt de transpiration , eile est un pen rnol-ris rapide ; enfin , cello qui coraplique la phlog-masie de quelque viseäre est la plus lento.
La resolution s'annonce par le developpomont du pouls. la disparition dos symptömes sympathiques , puis colic des signes essentiels teisquele ballonnement, les collques et la constipation ; le relour do la secretion du lait est d'un
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bon augure.
Si la raaladie persiste , si le pouls devient accdlörö et intermittent, il y a öpanchement :alors le gargouiilomonl du liquide s'enlond par l'auscultatiöfi et sopenjoit par la pression du venire. Dans ce cas funesle, on observe des frissons irrogulicrs ; le froid des oxtrömites d'abord peu sensible devient extreme ; enfin rellacement du pouls
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precede la mort.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ||'
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Diagnostic : 1! ost important mais difficile ; Icballon-nemonl du venire , sa sensil)ilil(5, In difficult^ dc la loco-motion, la respiration g^riöe , costale, incomplete, le pouls pelil, senr, la coristipatiofl , la laicle dos urines,
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les coliques , la söcheresse de la peau, la rapidile de la marche sont les signes essentlels de la peritonite aigiui.
Le pronoslic est souvent facheux : parvcnue au plus haut degre d'intensite eile laisse peu d'espoir. Plus sa marche est rapide , plus eile est funeste. Une diarrhec abondante succedant ä la constipation , le pouls vite et, irregulicr , les soubresauts des tendons , les sueurs froides et rafiaissemcnt sont des signes de mort prochainc. Mais si la douleur du ventre est legere, si le pouls se ralentit et se devcloppe , si la constipation cesseainsi que la tym-panite , l'expression de la face etant meilleure, on devra pronostiquer une terminaison favorable.
Autopsie : La maladic ayant, dans les ruminans , une marche moins rapide que dans le cheval, scs lesions sont plus marquees: le pöritoinc est injecte , parseme de p6-töchies et d'ecchymoses plus ou inoins nombreuses et rap-prochöes ; la congestion donne ä cette membrane une teinte rouge violacee ou rosee, sur laquelle se dessinent les ecchymoses , les pötechies et les arborisations vascu-laircs. On rencontre des epancheinens considerables de liquides exhales; une couche albumino-fibrineuse recou-vre quelquefois le periloine et devient roriginc des l'ausses membranes qui apparaissent completes dans la peritonite chronique. Los visceres contenues dans l'abdomen parü-cipent plus ou moins ä l'inflammation generale : la mu-queuse intestinale surtout est plus ou moins epaissie , injeclee et enflaramöe ; le foie semble cuit , la rate est gorgee de sang, etc. Les plevres et le pericarde sont aussi dans un etat de rougeur et d'injection qui atteste que la phlegmasies'est etenduc sur toutes lessereuses. J'ai trouve dans le sac pericardien un epanchement liquide coloreen rose.
M. Escorne , vöterinaire ä Rouflignac ( Dordogne ) m'öcrit qu'en faisant l'autopsie d'uu veau mort d'une peritonite aigut1 il trouva plus de trois seaux d'un liquide
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roussitre exhalantunemauvaise odeur , remplissant louto
la cavite abdominale, el dans lequel oageaieut des llo-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j '0i
cons albumino-fibrineux. Tous les visceies de cetle cavite
etaient blafards.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;:
Traitement : il doit cLre actif ct ratiounel : eloignernbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632; |
les causes supposees, se conduirc suivaat l'elat du ma-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,;;
lade, l'epoque de la maladie, et se garder surtout de ne pas troubler les eflbrts conservateurs de la nature si I'on est appele ä l'iastantque quelque crisese prepare ouque la resolution commence a s'operer.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j j (
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Si la maladie est a son debut, ([ue I'inflammatiou sou intense , aiguc , le pouls dur , concentre, accelere , on pratiquera une saignee generale qui sera d'aulant plus copieuse que le boeutquot; ou la vacbe sera jeune et ple-thorique; car les evacuations sanguines sont indiquees
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dans ce cas meme chez les sujets peu sanguins en appa-rence , dans le but deretablir l'equilibre de la circulation
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et diminuer l'afflux du sang vers une parlie dont I'in-flammation est orJinairement mortelle , si on ne I'arrele
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pas subitement dans ses progres. On emploicra de suite les bains de vapeurs ot les cataplasmes emolliens sous le vcntre ; des breuvages de decoction de raciues de gui-
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raauve, de mauve, d'orge monde, edulcoree avec le miel
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et meme la gomme du Senegal , dans laqucile on mettra infuscr uncpoignee de llcurs de sureau pouractiver lege-rement la transpiration cutanee et operer une revulsion sur la pcau. On admiuislrera dos lavemens mucilagineux, peu copieux, souvent repetes et doucement injectes.
L'animal sera tciui convert, mis dans une elable
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seul , s'il est possible , pour eviter que rien ne le tra-
casse.Ontiendra constammcnt devant lui de l'eau blanchenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -li;
et on lui fera une bonne litierc.
Si , quatre ä cinq heures apres la premiere saignee, le pouls est encore serre , concentre et dur , on en pratiquera une seconde , soit aux veines thoraciques , soitaux
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abdominales ou encore aux mammaireraquo; ; mais cctle evacuation sera rnoins considerable que la premiere ; on cöntlnüera l'emploi da lu tisane , des bains do vapeurs , des lavemens; i'animal sera frequcmaicnt bouchonnö , friclionneet cliandemenl convert. La saignee pourra 6tre riip6tee une troisieme Ibis , si la lievrc continue ; mais dans aucun ens la plilebotomie ne doit ctre tellement copieuse qu'elle puisse produire raffaisscment; ce point cst d'autant pins important qu'il est indispensable de laisser ä la nature assez de force de reaction pour opcror la resolution. On insistera snrtout surles bains de vapeurs , les frictions, la diete, I'eau blanche, sans trop prodi-gucr les breuvages et les lavemens , qui doivent etro donnas ü doses minimes pour ne pas trop distendre les organes digestifs. J'ai uni avec avantage les feuilles de laitues ä la tisane; la tliridace qn'elles contiennont cal-me I'excitation el ia phlegmasie.
On doit eviter surtout de tourmenter lo malade , car tout monvement violent et force est une cause de dou-leur qui augtnente ics accidens. Dans les snjets faibles , ages , epuises , la saignee generale sera moins copieuse ; il faudra recourir de preference aux saignees locales , ayant une petite ouverturc et etant bavcuscs pour eviler une depletion trop subite.
Les sinapismes sur fabdomen ne peuvent elrc employes qu'apres l'inflanimation diminuee , et surtout lorsque la maladie tend ä passer ä l'etat chronique : ils produisent une revulsion salutaire.
Si la nature tend ä operer une crise par la peau ou par les urines , il faut la favoriser , la seconder par des breuvages sudorifiques Ids que I'mfusion de fieurs de su-reau , ou diureliqucs commc les tisanes mucilagineuses nitrees ct animecs par Toximcl sciliitique.
Dans le cas oü nulie crise ne serail imminonle , of on la constipation persisterait sans augmentation notable
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de rinflammation , les lasatifs doux en lavage pourront
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operer une revulsion salutaire sur in inuqueuse intesti-
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nale ; ainsi les sels neutres comme le sei d'Epsom , de
Glauber, unis ü Temetique , ctciidiis dans nne decoction
d'orge mor.de niiellee , administres ä doses fractioniees el
souvent repelces, prodairont un effet salntaire contraire-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,':M\
ment a l'opinion des pliysiologisles. Je n'ai pas craint
d'employer de semblables moyens dans I'entOro-periloLite
et m'en suis bien irouve.
Un regime assez severe, mnis substantiel , I'eau fari-neuse , 1c bouchonnement ct la promenade sont indiqufe dans la convalescence.
Je citerai deux fails tires de ma pratique, qui, du reste , ne m'a pas iburni de nombreux cxemples de peri-fonite simple et essentielle.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; V
2(3 septembre 1820. Bccuf de quatre a cinq ans, en bon etat et d'un temperamentsanguln. Get animal avait lt;5te employe avec im autre bceuf un pen plus fort que lui, ü un charroi penible ; 1c soir au rclour, lo bouvier ie detcla , lefit boireet le conduisit tout haletant de suenr et de fatigue, ainsi que son pareil , dans le pre ou ils devaient so repaitre et passer la nuit avec les autresbes-tianx de la ferme , par un temps brumeux et humide. Le
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lendemain matin le malade estfronv6debout la tetcbassc,
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cnfoncee dans la haie , il estagitepar des frissons vagues, et son vcntrc est un pen tendu. Rentre ä I'elable on lui presente du fourrage qu'il refuse, de I'eau qu'i! dedaigno. Le fermier remarque que ce boeuf n'a pas llente en rcve-nant du pre, ni depuis qu'il est etable ; la peau est aride, le muflc sec ; I'animal trepignc et surtout no rnmine pas. Jefus mande vers midi; j'etais absent ct no pus voir le malade que sur les trois heures. Ce qui precede m'est raconte. J'observc les symptomes suivans : La respiration est acc6l(5r6e, gC'nöe, costale ; le ventre est legeremenl tondu et douloureux h la pression dans loule son ^'tendue;
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le trepignemeat des membres post^rieurs persiste , la queue est de temps en temps agilee ; dans les instans de calme le boeuf reste debout, les membres un peu ras-sembles , le dos vous?e , la tete basse ; le pouls est con-coiilre , accelere et dur ( 05 pulsations par minute) , le mufie est sec, la bouche chaude , la languc rouge , la constipation persiste ; l'urine est , ä ce qu'on me dil , rare et coloree ; le malade refuse obstinemeiit aliraens et boissons, et n'a pas ruminö; la peau est aride , le poil berisse, l'epine dorso-iondjaire tres-scnsible , les exlre-mitös froides ; le regard est fixe, la face grippee , tout exprime la soulTrance.
Diagnostic. Peritonilc aiguC, sans complication.
Pronoslic. Douteux; cas grave.
Traitement. Saignee do six livres ä une jugulaire. Le malade est mis seul dans une petite ecurie; on lui fait une bonne iitiere, il estbonclionne aveedes linges chauds, ilest envelopped'unecouverluredelaineetonluipresentedereau blanche. Tisane de decoction de racines de manves , feuil-les de laitues et miel, dans laquelle on fait infuser une joinlec de fleurs de sureau. Ce medicament est administre par litres loutes les deux beures; on donne ensuilc un lavement de decoction de fcuillcs de mauves. Fnmigations emollicntcs sous le ventre , repclees trois fois par jour , apres lesquelles le malade est envcloppe dans une couver-lure de laino bien chaufitc.
Le lendemain matin, 27, le pouls est encore concentre, accelere, dur, mais moins que la veillc (56 pulsations par minute). La peau est toujours aride; le malade n'a presque rien pris que les breuvages. Scconde saignee de qoatre livres ä une thoracique ; memes prescriptions.
Le 28, la peau est noire, le pouls plus developpe (47 pulsations); le malade a rendu quelques exeremens monies, coiffes; l'urine est jaune, odorantc et huileuse. La bouche csl liumeclee; il a bu quelques gorgees d'cau.
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blanche. Infosion de flcnrs'de sureau , avcc In gomme du Senegal et le miel; lavemens; deux baius de vapeurs, avaut et aprös lesquels on i'rolie le malade avec des bri-ques chaudes enveloppecs de linge, et on le couvre bien chaudement. Dans la iournee/il boit ä diverses fois un seau et detni d can blanche ; il rend des excremens liaui-des meies de mncosiles jaunatres; 1 urine est plus t;b(m-dante ctplns claire.
Le 29, convalescence; deux breuvages sudoriOques, lavemens, frictions; le malade femoigne le desir de manger : deux panades, une poignee de bon foin , de l'eau fa-
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rineuse. Des soins bien entendus firent le reste.
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Le (gt; juin 1822, je vis un veauatteintd'nne peritonile nigiiö survenue apres un arret de transpiration : le malade s'etait ecliappe du palurage la veille , et elait alle atta-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i #9632;
quer des bcrufs d'une metairie voisine, qui le batlircnt et le culbulörent, (out convert de sueur et d'ecumc, dans une mare pen profonde. On accourul, on le retira denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,:
l'eau et on le rentra ä i'etable, tout tremblant el pouvanlnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,'.#9632;
ä peine se soutenir. 11 fut rieltoye, bouchonne , et on luinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i .
donna une bonteüle de vin. Je t'us nppcle dans la soiree : rctaureau , age de 18 mois, fort, vigoureux et gras, menbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;%
prcüeuta Ions los symplomes de perilonite, decrits dans I'observalion preciklente , mais ü un plus haut dcgrü d'in-tensite: le pouls etait dur, accelere, ct donnait 72 pul-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ', .
sations par minute; le venfre etait tendu et douloureux , autant par le fait des contusions que par la periiouite. Sai-gneo de qnatre livres, lisane, lavemens et fumigations, comme dans le cas precedent.
Le 7 , la maladie s'etait aggravec; le pouls, qui etait dur et accelere, battait 80 fois par minute; le ventre dtait c-xlremement ballonne; la respiration tellement courte, genec , acctJlercc, que le maiade etait sur le point de s'as-phyxicr. Secondc saignee de trois livres; meine prescription. Mort dans la nuit du 8.
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Autopsie faite ä la luilc, environ ß heures apres la mor! ot au milieu des champs. Lc peritoine prösentail les traces d'une violente inflammation. Des contusions existaient sur
diverses parties du corps; celles do la region abdominale avaient Interesse la panse ct I'intestin; un 6panchement sero-sangainolent cxistait dans Tabdomen , ainsi que dans le pericarde; les vaisseaux veineux et les cavites droiles du coeur elaient gorges do sang ; le poumon en etait en-goue; le foie etait ramolli; la rate enorme et dans un etat de congestion , etc., etc.
L'observation intitulee : Remarques sur line hemorrha-(jie du pih'itoine dans Je ba'vf, par MM. Dupuy ct Prince (Journal pratique de medecine velerinairc, mai 185! , page Hii), nous offre aussi I'histoire d'une peritonite sur-aigue.
laquo; Le 21 mars 1851, un proprietairede Launaguet, village pen 61oign(5 de Toulouse, apporta ü l'ecole un boeuf mort depuis 18 ä 20 heures.
raquo; Les rcaseignemens sont precis, mais peu delailles. Depuis plusieurs mois ce boeuf toussait; la maladie qui I'a fait perir s'est montree tout-ä-coup : sa marche a cl6 rapide; eile n'a dure que quelques heures. On n'a remarque aucun accident; i! n'y a eu aueun exces de travail qui ait pu en etre !a caiise : la mort a ete suivied'nu ballonne-incnt considerable et rapide.
raquo; L'autopsie cadaverique de cet animal nous a fait voir ' les alterations suivantes : l'abdomen contient de 12 ä 1sect; litres de sang; le canal inlesliual est sain; les gros vaisseaux du ventre , Faorfc, les veines cave ct porte, explores dans toute leur etendue, n'offrent c-ucune solutio:i par laquelie ait pu se repandre le sang contenu dans le pö-ritoine. Cette membrane n'est pas colorde : 1'epiplooni qui s'efend sur la face inferieure du rumen contient, entre ses lames, un caillot de sang epais de six lignes environ ; son Lord inferienr esl dechirö en lanieres ; ce caillot offre
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I'ATFIOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4:91t
nn conimencement d'organisation iamelleuse, cl son adherence anx leuillets ^piplolqnes est lollo qu'ou ne I'cn stv pare quedifBcilemeut; le toicest augmcutedu double an moitis dc son volume; sa substance tres-inolle, friable et pen granuleuse, est d'mi grisardoise; la rale est trois fois aussi grosse que dans I'animal sain; toute soi; enve-loppe serense est sonlevee par un caillot sanguin de 3 a i ligncs. Au-dessous do ce caillot on vuit intacle, dans toute son ötendue, la capsule ßbreuse propre ä la rale ; renveloppe peritoneale, au-dessous de laquelle se troavc le coagulutn, est deduree vers le milieu du herd införieur du viscere, dans une ölendue de 4 ä o pouces ; le tissu de la rate est presque diffluent, sa couleur est d'un rouge
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raquo; La poitrine n'offro de remarquable qu'un pen de rougeur de l'oreillette et du ventricule droits du coeur. Le pöricarde conücnt Tin demi-litre environ de serosite saiiguinolente; le Systeme musculnire exttricur est aussi pen colore que si ranimal elait mort par effusion de sang, bnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i'
J'assistai a celte autopsie : j'y reconnus une violente peritonite , une veritable apoplexie de cette sereuse, avec transudation et rupture des vaisseaux. laquo; Gelte membrane, diseut ccs messieurs, n'est pas coloree. raquo; 1! y a plus on
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incins d'exaclitude dans ce iaiS; j'y ai vu, moi, un pen de coloration. Tons les observateurs ne conviennenl-ils pas que dans les violentes peritonites, commo dans loutes les inflammations sur-aiguös des membranes, ces organes sont souvent faiblement injectes et colores ? Broussais lui-menie convient de ce fait. Dans ccs cas, {'absorption moieculaire el capillaire persiste encore apres la mort, surlout dans les maladies qui tuent rapidemenl; alprs cette absorption post mortem fait disparaitre en grande partie hi congestion sanguine. Je cilerai des exenmies serablables dans la lueirile.
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J'ai ilit, page 227 , que la peritonile pouvait compli-qner rindigestion miiphitique avec surcharge d'alimens , lorsqu'apres avoir incisö la panse pour en extraireles malleres accumulees, on versait abondamment dans ce vis-cere des litiuides qui, par l'effet de sa contraction, pou-vaient ensuite tomber dans rabdomen. Citons des fails ü l'appui :
Le S d^ccmbre 1827 , je fus consults pour une vache malade depuis liuit jours. Commemoratif: La bete avait ccsse lout-ä-coup de manger et de ruminer; eile se plaignait; la panse etait un peu meteorisee ; le proprietaire la saigna h une jugulaire. Un empirlque consults ordonna des breu-vages de decoction de racines dc bryonc miellee , qui aug-menterentles accidens: 1c rumen se ballonna excessiveraent; l'anxiötö devint extreme , la respiration suspirieuse et plaintive; I'empirique administra un secondbreuvagccompose d'une infusion de sommites d'hyssope,-avec la thcria-queet Tellebore pulverise...! La pauvre vache fut dans un lt;5tal desespöre; eile vomit deux fois des liquides muqueux, aceteux , meies de parcelles d'alimens. Le miserable mede-cin en fut tellemcnt ei'fraye qu'il s'enfuit et laissa le metayer livre ä lui-meme. Ce!ui-ci saigna sa vache sous la queue, fit diverses incisions ä la peau dc la region du dos , et donna vers la moitie infeneurc du flaue gauche nncoup dc canif qui ouvrit le rumen; beaucoup de gaz se degage-rent et soulagerent le maladc. Mais cette incision s'etant bouchee, les accidens reparurent; nouveau coup de canif, nouveau degagement dc gaz; les levres de la plaie se colo-rent encore, et la tympanite reparut. C'est alors que je fus consultc : ne pouvant aller voir cette vache que lelen-demain, j'indiquai une tisane mucilagineuse miellöe et. des lavemens ömolliens. A mon arrivee , le 6 döcembre , j'observai les symptömes suivans: respiration plaintive , fievre, pouls concentre, acc61ere, artcre tendue, cornes ei orcilles chaudes, polls herisses, yeuxenfoncös, muflesec.
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PATHOLOGIE LUVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;497
La LgucIic ost suche et pAteuse, la langue rouge ä ses
bords, la panse est Ircs-ljallonneo, rabdomen (endu et
douloureux au toucher, dans tpute son clendue ; il existe
im llu.\ diarrlieiquc compose d'excreniens liquiJes, mu-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;;
queuxel felides, qui existait depuis le commencemeut de
la maladie; les urines soul jaunes, les mamelles fletriesetnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'m
la secretion du lait interrompue. La böte est dehout, se
refus.ml ä tout mouvßraeut; lout exprime une souffrance
profunde et de rabatteiftent, La malade n'a ni mange ni
ruminü depuis hull jours, mais eile Loit abondamment
J'eau blanche.
Je rac halai de decollcr les bords de l'incision faile ä la
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pcau et au rumen, el d'y introduire un tube de sureau
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quo je mainlins au moyen d'une ficelle qui enlourait le corps; il se degagea beaucoup dcgaz; la vachc en parut soulagee; mais je remarquai que quelques liquides soiv
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#9632; '#9632;.
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laient avec l'air degage de la pause, et que l'incision faite trop bas et au milieu du flaue devail facililer la chute de quelques fractions d'alimens et surtout de liquides dans la cavile abdominale, En effel, je fis donner devant moi,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; • j
par le metayer, un breuvage de tisane mucilagineuse a lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;lt;
vaclie; on versail rapideraent le liquide et la tele ötait tenue haulc : je voyais alors sorlir par la plaie une grandc parlie de la tisane. Je ßs suspendre radministralion du remede qui, au dire du proprielaire , produisait loujours un semblableeffet. Un instant apres, je fis clever la tete de la vache , que l'on tint dans une position presque ho
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rizontale , et versai moi-memc doucement et par gorgt'cs le reste du breuvage, dont il nc sortit pas un alome par la
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plaie de la pause.
De lous cos fails, je conclus que cclle gaslro-enleritc qu'on avail aggravee par im Irailement incendiaire, (5tait cempliquee d'une perilonile tres-intense, causec par les liquides et les parcelles d'alimens tombes dans rabdomen par rouverlure de la pause. Je declarai la maladie ineura-
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b!c. Cependant, eedant aux priercs du formier , je fis unc saignec aux dein veines mammaires, d'oii jo tirai environ 4A olivresde sang; j'ordonuai unc lisane mucilagineuse gomm^e etmieüee, des lavemens amp;nolliens, des bains de vapeurssousle venire, l'usage de lacouverture de laine , la diete el I'eau blanche. Mais, maigre lows ces soins ct I'at-tenlion do mainlenir un tube dans ronverturc du rumen , la meleorisationet la lympamledevinrcnt considerables; la vache momul deux jours apres: je ne la revis pas et ne pus faire l'autopsie.
Ce fait esl doublement interessant : il offre I'liistoire d'une perilonile secondaire, et il conslale quo la deglutition est differenle dans les rnminans, suivant q;;c Vow admi-.,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nistrc le breuvage , comme je l'ai dit page i'-i).
M. Jouet li!s, vcHerinaire a Rambouillet, m'a communique quelques fails pratiques quo ic ferai connaflrc alte-rieuremenl. Jeciteraiseulementicilesaivant, qui vient ä i'appui de la proposition deji\ demoiitrec par I'obsenalion prlt;5ctklcnte.
Dans le courant de Janvier ISoS , je fus appele par M. Houdouin, cullivateur aux Charmes, pour trailer une vache qui s'ötait tout-ü-coup meteorisee et que je trouvai dans I'tHat suivant : les qaatre membres sontrapprocWs du centre de gravite; la colonne dorsale est voüt(5e; I'en-colure allong^e et la tele portee en avant; les yeux sont fixes; la peau elt;t seche, collee, les poih piques; la surface du corps froide ; la respiralion est laboriense et plain-live; la langue est violacee et sort de temps en temps de la bouche, dont la muqueuse est d'un rouge fonce : les conjonctives sont injectees el rouges; le mufle est sec et froid; le pouls petit, maisaccelere : le flanc est souleve, tendu, et la pause extremement meteorisee; la pression y faitreconnaitre Texisfcnce d'uue masse insolite d'alimens tres-dure, qui louche la parlie införieure du flanc gauche. Jh'aynoslic : indigestion mephitique. produite par uue
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surcharge d'alimens. Pronostic : mort prochaine. Ce-pendant, je proposal au proprielaire de faire la ponction et rincision du rumen , qu'il me laissa pratiquer de suite. Cette operation soulageabeaaconpla malade; je pus ex-traire du rumen deux seaux et demi de debris de paille tout ä fait dessöch^e. Graignant qu'un videanssi prompt et aussi considerable aggravat la maladie, et encore dans Vintention de delayer les alimens restant dans le rumen , j'injectai dans cet estomac environ six a sept litres d'gau tiede legercment acidulee. Des breuvages excitans, ouen-iraient la racine de guimauve et l'absintbe, furent pres-crits ainsi ((lie des lavemens de decoction de son el d'oseille. J'ordonnai qu'on fit penctrer dans le rumen. toutes les qualre heures, deux A trois litres d'eau blanchie par la farine d'orge. Du reste, diete, usage de la couvcr-hire de laine , frictions seches.
La böte vecut ainsi pendant deux ou trois jours, don-nant quelques signes de mieux ; mais clle mourut subile-ment le troisi^me.
Autopsie.—Abdomen : le peritoine etait tres-epaissi et refietait une teinte jaunätre livide, parsemöe de qucl-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'.'
ques taciics vcrdatrcs. Toute la masse de i'intestin grele semblait dessechec, ct sa muqueuse avait unc couleur gris-plombe. Le gros intcstin otait afl'aisse, ralatine, el contenait peu d'alimens. La muqueuse de la caillettc pre-sentait quelques legeres eccliyrnoses. Le feaillet etait dur et renfermait des alinKüis sees et pulv6rulens, qui entrai-naient avee eux son epilhelium. Dans ie reseau, d'ailleurs volumineux , se trouvait un liquide melö de parcelles de paille; fouverture par iaquelle i! communique avec la pause ötait presque oblit(5ree par unc pelotte d'alimens de la grosseur du poing, composäe de brins de paille, de billies de graminees et de polls inlimement serres; les balios ct les polls occupaieat ie centre de cette polole, qui 6tai( eivanglee a sa varWe moyenne. Avant examine avec atten-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *)
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tion 1c rumen, en le debarrassant de tous les alimensqu'il conlenait, je trouvai une autre pelole isolöe de la masse des alimens, et obliterant completement l'ouverture qui s'ouvre dans le bonnet. Formee de brins de paille et de balles d'avoine, sans aucun poil, eile avait le volume d'une tete d'cnfantet une densite considerable.
La peritonite aigue pout encore elre consecutive ä la rupture de la vcssie: le contact de l'urine öpancWc dans la cavitö abdominale determine sur la sereuse perilonealo une inflammation grave et funeste. Quelquefois mome l'ab-sorption de l'urine, et son passage dans le torrent circula-toire, ne se borne pas a une simple deviation de la secretion urinaire vers tel ou tcl ämonctoire ; eile cst dans quelque cas compliquüe d'un Hat aJynamiquc, qui cst la consequence d'un empoisonnement par absorption, dont les rösultats funestes dependent sans doute d'uuc predisposition , d'une faiblesse constitutionnelle ou acquise, et toute individuelle.
Je me bornerai ä citer l'observation suivante : en trai-tant des maladies des organes de la secretion urinaire , je rapporterai d'autrcs faits qui viendront a l'appui de cc que j'avance. Un boeuf de labour, äge de douze ans, n'urinait pas depuis plusieurs jours et presentait tous les symplö-mes qui annoncent la presence des calculs urinaires dans la vessie ; il fut pratique , par je nc sais qui , une incision sur le trajet de l'uretre , maii cettc operation n'eut aucun succes et ne procurera ni la sortie de l'urine, ni l'extraction des calculs. Le 5 octobre 1829, on vint proposer ce boeuf ä l'Ecole, ü fut achetö pour los travaux anatomiqucs, et amene ä l'amphitheatre sur une char-rette; il mourut en chemin. Vaulopsie cn fut falle de suite : l'abdomen contenait environ cinq seaux d'un liquide trouble , blanchtilre; les Epiploons etaient rccouverts d'un commencement de fausses membranes ; plusieurs dhC'rences pseudo-membraneuses reccnf.es cxistaient cntre
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les portions antörieures des estomacs ot le diaphragme. Lenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;.: i
puritoinc prtisenlait dos traces d'iaflammatiOD pen intenses,
il rcfletait une couleur rose-pule , parsemte de poinlilla-
tions rouges et de quelques arborisations vasculo-capii-
laires et n'elait nuliement öpaissi. La muqueusc de la
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caillotte etait de couleur rou
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lic-de-vin. La vessieötait
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rupturt'e depuis environ trois pouces do son col jusqu'au-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -Mj
pros de sa partie inlerieure et anterieurc , dans une eten-due d'environ quatre pouces ; les bords de la solution avaient suppurö ; ils etaient de couleur rouge-noir, ar-rondis et calleux ; la membrane interne do ce reservoir urinaire ötait rouge , injectec on quelques endroits, poii;-tillöe dans d'autres; ailleurs recouvertc de fausses membranes diversement coloreess'ötcndant sur les bords ulcörös de la rupture ; il contenait on outre dix a douzo calculs pisiformes. Les urötöres logeaient aussi quelques frag-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;!
mens calculeux , enfin le canal do l'uretre ötait oblit6r6 par un amas do pus concrct, situö au-dessous de l'öpine iscbiale. On trouva dans le foie quolquos amas do matieres tuberculeuses enkysWes. Los poumons contenaient quelques hydatides.
La presence do fausses membranes , la nature ulcöra-tivo et calleuse des bords do la rupture annon^aient quo la vessie s'6(ait dediireo depuis plusiours jours ct quo la pöritonite consöcutivo avail eu une marche peu rapide.
Dos vd'törinaires distingues et on lesquels je dois avoir confiance, m'ont assure avoir observe la pöritonitc consecutive a römasculation par bistournage, dans le boeuf. Je n'ai point d'observalion sur ce fait, mais je pense quo dans ce cas assez grave , le vet6rinaire doit agir comme dans la p6rilonite aigue.
EnOn , j'ai decrit , page 436 , Ventera-pirilomte dans I'espece boeuf.
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sect; II. — Peritonile chronique.
Ce mode de temrinaison de la pöritonite est quelquefois la suite d'unephlegmasicaigue de la sörcuse abdominale, dw rant laquelle est survenu un öpanchement tropconsiderable de s6rosit(5 dans rabdomcn , pour pouvoir etre absorb^ par les vaisscaux lympbatiques de cetto cavity. Tel esl sans doute le cas cito dans le compte-rendu de l'ecole d'Alfori, annöe 1820. laquo; Dans unc vache, morle d'une perilonite chronique trois semaines apres avoir fait son veau, on trouva dans I'abdomcn une collection considerable d'bu-meurs puriformes et floconneuses. Le rumen adherait au foie, au diaphragme etau pöritoine. raquo; Je suppose, malgre la concision de ce recit, quecet öpanchementetaitconsecu-tif ä une phlegmasie aiguü, l'observation m'ayant prouvö un grand nombre de fois que la mötrite des vaches est toujours aiguö, et que, d'ailleurs , lorsqu'elle est cbroni-que, eile a une dunte plus longue que dans le cas cit6. Enfin, les adherenccsdu rumen , que Ton signale elablies dans si peu de temps, militent en favour de celte opinion.
La perilonite chronique secondaire ou primitive est le propre des boeufs d'un temperament lymphatique, vieux, ^pulses par des travaux excessifs ou par un regime peu röparateur, des vaches agees affaiblies par de frequentes parturitions , et enfin des bestiaux jeunes habitant des contrees basses, humides, ou qui out 6t6 sevres trop tot, ou nourris d'alimens r^fractaires peu substanticls, abandonnes dans les vallons maröcageux, et logeant dans des etables froides et humides. Toutes ces causes predisposantes peuvent, par leur persistance, damp;ermioer des peritonites essentielle-menl chroniques.
Quand la peritonile chronique succede ä l'etat aigu , on observe d'abord un mieux peu sensible et lent; les symptö-mes essentiels persistent, mais diminuent d'intensitö ,. de
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PATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;505
idle sorte quo ia maladie continue sans s'aggraver. On
observe de temps ä autre de legeres coliques; lappeül sc per 1, la digeslion est imparfaite, !e vcntrc reste ballon-ne, douloureux, ct un pen tcndu; le pouls est faible, legeremeiit accelere, concentre; dans certains cas, les battemens arterieis conservent toujours un peu ck durete. L'epanchement des liquides dans rabdomen marche gra-duellement; il se diagnostique par la fluctuation ct le gargouillement; la peau est seche; les yeux sont cnfcncamp;s, chassieux: enlin surviennent une diarrhte colliquative et la mort. La maladie ne durc guere que de 40 ä 50 jours. La perilonitc secondaire presente, dans quelques cas , des symplumcs plus obscurs que ceux qult;} je viens de signaler, et qui rendent son diagnostic plusdifficile : ilsson!: bornes dans certains malades ä la simple tumefaction du1 ventre, ä la douleur exprimec lors d'uue pression exercce sur cetie region, et a raccumulation des liquides dans fabdomen qui, dans cc cas, est tombant ct augmente successivement de volume. Si cet epanchement est considerable, il repousse lediaphragmc et cause dans la respiration une gene toujours croissante ; la soif est extreme, les urines rares, et, commc jo I'ai dit, le marasrae precede une mort toujours lento.
En avril 1822, un metayer des environs do Parficney me consultapour un bocuf Age do 8 aus, qu'il avail atv::t6 maigre pour 1c faire remettre en chair.
Cet animal fut employe, avec son pareil et deux autres boeufs, ä un charrois de bois de marine; les chemins etaient mauvais , le temps pluvieux et fro id ; arrives ä la destination, les boeufs furent deteles et mis sous un hangar expose au vent du nord-ouest; la , ils se repurent et se reposerent. Le bouvier remarqua , en partant, que le boeuf dont il s'agil n'avait pas mange comme les autres, et ([uo son aspect amionrait un mesaise ct un 6tat insolitc auquel il ne fi( qu'une legere attention, puisquc le soil ,
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.'JOinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGIE BOVIKE.
au icloni , il le mil dans um pAtis.avcc Ions (es bestiaui do la mötairic.
Lc lendomain, 20 avrll, il fut trouvö malade ; renlro ä l't'tablc, ilrefusa toutcspöcc d'alimcnsctde boissons, ne rumina pas; son ventrc etait un pcu balloimö ; on no lc vit pas fiontcr, mais seulcment urincr pendant un instant. Ce boeuf se tenait debout, blotti ct les membres rasscm-bld's; sapean 6tait aride; le mufle ötait sec. Un traiteur de bestiaux le saigna ii la queue, incisa la peau du dos et des lombes, et donna des breuvages avec le viu blanc et la thoriaque. II futainsi m(5dicamcnte de diverses manieres pendant 7 jours. Lc 28, je vis cc boeuf par haserd. ct dansunetournöe: maigreurgcnerale, poulslres-concentre, petit, aveeunpeu d'acceleratiouctdedurctö; rcspiralion courle, gaice, et toux seche; ventre gros, tombant; flaues creux, quo son ulat de maigreur rendait plus appa-rens. Je crus reconnaitre un pcu de fluctuation en tou-chant les parties inferieurcs de cello region , et remarquai que la pression que j'y exerfai en sens divers causaitassez de douleur pour que le malade so defendit. La peau etait seche, terreuse, les exlremites froides , les muqueuses apparentes pales ct infiltrees , les yeux chassieux; uu mucus jaiinälre, mais liquide et de mauvaise odeur , s'ecoulait des narincs; le mufle 6tait sec et gorce. Lc malade n'avait pas mange ni rumine depuis lo 19 , et n'nvait bu que les tisanes et lesmamp;licainensliquidesqu'ou luiavait adminislres; labouebe etait pftle; la panse nc paraissait contenirque pen d'alimens; une diarrhec aqneuse et puaulc salissait la queue, la cnisse et lesjarrets; depuis deux jours, l'animal rendait un peu plus abondamment une urine jaune et odoranle.
Diagnostic : Peritonito aiguß, passec ä l'elat chronique par suite d'nn traitement intempeslif et de la debilite du malade.
Pronoslic, funeste : rafialblissement general, la mai-
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glenr de cc boeuf ne faisaient esperor aueune reaction sa-lutaire.
Traitement. N'anguran't aueun succes, je mc bornai ä
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indiqaer une tisane mucilagineuse diuretiqne, composöe
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de decoction de parietaire et de racines de mauves, avec addition de sei de nitre et de miel; quelques lavemens mucilagineux. Je fis nourrir avec des panades, de l'eau blanche farineuse, administrecs avec la come; on dut cou-vrir le malade , le tenir proprement, ce qu'on avait
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neglige; mais, comme je m'y attendais, il suecomba
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lc5 mai.
Aulupsie. Lc crane, le thorax, ne m'offrirent rien denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; H;
remarquable, si cc n'est une puleur generale et im pen de seroMle epancht-e dans les plevres et le pericardc; Tab-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; my
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dornen coiilcnait environ 12 lilies d'un liquide blanc Irou-LIc, baignantles visedres; leperitoine etait moins diaphane qu'ä l'etat normal; il pr(5senlait gä et lä quelques pele-chies agglomerees, des ecehymoses de couleur do lie de vin pale. Je Irouvni sur la panse, le foie et cn bas du diaphragme des couches isolees et plus on moins efendues de substances albumino-fibrineuses molles, pulpeuses, epaisses d'cnviron une liane, que je considerai commc autant d'origines d'une faussc membrane assez constanle dans cc cas. Dareste, taut etait pale et blafard; le loic etait decolore , ramolli; la muqueuse de la caillettc etait A I'ölat naturel; il existaiteependant sur quelques points de celles du ccecum et du colon des surfaces epaissies, ramollies, de couleur violacöe pale et grls-de-plomb. La vessie etait distendue par unc urine jaune et fetide. J'ai eu plus d'oecasions d'observer la peritonitc chro-nique essentielle : cclic-ci se developpe avec Icnlour ; sou-vent son originc est tres-obscure ; et si im faible etat inllammatoirc l'a qnelquefois precediic, les symplomes en ont ete presque insensibles. Des alimens pen alibiles , a(iii(ni\, röfractaires, insufflsans, l'action prolongöc d'une
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raquo;tmostphere iVoido, humide, etsurtoutunepredominance lymphatique individuelle sont les causes pr^disposanles de cette maladie, qui sc declare cnsuito sous i'empire de celles (]v.'i en sont les ir.oins directes, comme les eiabies humides dans lesquelles les besüaux sout souvenl mis dans im etat de transpiration cutanee exaliee par des travaux fatigaus. Toutefois, je dyis faire remarquer que toutes ces causes ne doivent leu.r efficacite qu'a !a conlinuite de leur action sur des anunaux faihles et lymphatiques.
Certains pretendeut qu'elies s'annoncent par des coli-ques vagues et legeres, que je declare u'avoir jamais observees; il n'en esl pas ainsi d'une diarrhee irreguliere dansses apparitions, d'uu amaigrissement lent etprogressif, de la paleur, rinfiltralion des muqueuses, puis d'une grande perversion dans la fonetion de la digestion : l'appetitde-vient capricieux, rare meme; la rumination incomplete et parfois interrompue par des meteorisations vogues et legeres; imo constipation de peu de duree suspend la diarrhee. Les mamelies des vaches se fletrissent peu ä jieu , et la seerötion du lait diminue insensiblement. Dcs-lors, le veiitro augmente de volume, et les signes qui caractensciit cette maladie etant les memes queceux pre-cedemment decrits , je me dispenscrai de les repeter.
Le pronoslic de la peritenite esseutiellemeut chronique ne pent qu'etre funeste, ä raison de l'eippauvrissement du malade, de la gravite et de l'ancieunetö de la maladie.
line vache de 4 ans, sous pail alezan-clair et d'un temperament lymphatique, me fut presentee le 13 septembre 1826 ä Bourbon-Vendee; eile avail mis bas son premier veau au commencement de mai; la parturition avait ete naturelle ; le veau fut vendu trois mois apres. La secretion du lait continua ensuite ä elre abondanle; rien dans cette vache n'annoncait le moindre derangement do la sante. Ce ne fut qu'au mois d'aout que le metayer recon-iiutque cette bete maigrissait de jour en jour; quo son
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appetit diminuait quoiqr.'il IcsoliicUiU pardcsaliracnsclioi-sis, etque le ventve Jevenait de plus en plus lombant et vo-lumineux. Le lait, d'abord moiiis abondant, avail cesse promptement, et une diarrhee aqueuse verdätre se ma-nifeslait de temps a autre , sans qu'il püt assigner aucune cause a cette maladie. Je savais cependant quc ia n.etairie ötait situee dans un vallon et l'etable adossöe au coteau , et que depuis ie mois d'aoüt la malade paissait, ainsi quo les autrcs betes aumailles , dans une prairie uu peu ma-recageuse, et y couchait ia nuit.
Etat acluel. Le venire est voliunineux, lombant; l?s flancs sont creux; celle region ne tömoigne qu'une sensibility tres-obluse ä la pression; on disiingue cependant un peu de fiucluatiün vers Ia parlie inlericure; la bouchc est pule, sans clialeur, le frcin de la langue infillrö, i'air expire frc id; Tappelit est pen considOra!)le; la rumination rare et lenle; une diarrlide aqueuse donne issue ä des excremens verts, liquides, meles de quelques mucosit6s glaireuses; les urines sont assez abondantes et coloröes. La peau estseche, le poll pique, la maigreur assez pro-uoncee; les muqueuses apparentes pales et infiltrees; des mucositcs decoulenl des narines; la vache est dans un (Hat de debilile cachecliquc; son pouls est concealre et accelere.
Diagnostic : Pamp;ritonite chronique essentielle, avec 6pa n cliement dans le sac perilüneal-,
Pronoslic : Peu rassurant.
Traitement : Le propriötalre n'elaat pas decide ä se mellre en frais de traitement pour une vache de faible valour, j'indiquai seulement une tisane de decoction de parielairc et sommites de digitale pourpree, nilrte, dos ia-vemens de decoction de mauves , des frictionsseches, une elable saino, l'usage de la couverlure. On devait nourrir avec de bon foin asperge d'eau salee, quelques panades et de l'eau blanche farineuse. Ce traitement, suivi pendant
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12 ä 15 jours, n'empeclia pas la maladic de s'aggraver ; le mC'laycr mc prövint qu'il allait fairc assommer la malade.
Autopsie falte de suite. Toute l'habitude g(?nörale du corps est dans le marasme; une infiltration de serositös envahit tout 1c lissu cellulaire sous-cutan6 des regions sous-sternale et abdominale, et les membres postörieurs. L'abdomon contient environ 15 litres d'un liquide trouble et sans odeur ; tons les visceres sont blafards ; le foie est ramolli, rapelisse; la rate decoloree; la muqueuse gas-tro-intestinale päle; celle de la vessic offre seule un peu de rougeur. L'uterus, que j'cxaminai attenliveraent, n'offrc rien d'anormal; les ganglions du mesentere sont un pen tumefies et infiitres; des rudimens d'une fausse membrane pulpeuse, öpaisse d'une ligue, existent sur le foie et l'estomac; j'y rencontre qnelques granulations jaunatres et molles. Le thorax n'offre rien de remarqua-ble ; les poumons sont de couleur rose pale ; je trouve environ un demi-verre de serosites dans le pericarde. Le sang, quo je rccueillis encore cbaud dans les prineipaux troncs veineux et les cavitamp;s droites du cocur, me parut ü Tetat naturel.
Dans trois autres autopsies que j'ai faites sur des bö-tes a corncs, mortes de la peritonite chronique essentielle, j'ai rencontre dans l'abdomen des öpancliemens assoz considerables ; le peritoine etait epaissi el reconvert de fausses membranes plus ou moins orgauisöes, contenant de pc-tites granulations blanches ou jaunatres; ces fausses membranes etaient dans un commencement d'organisation. Dans une vieille vache, dont je ne lis que l'autopsie, les fausses membranes n'existaient qu'au diaphragme , ä la pause et au foie : regions oü s'etaient formOes des adhö-rences ancienncs, puisqu'elles avaient un aspect celluleux; olles contenaient des tubercules miliaires, qui existaiont avec des granulations molles et jaunatres, situees sur la
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pöritonöale de la caillelto , et quo je consitlörai commo uu (itat intcrmödiaire entre cctte maladie et la päritonite t,u-berculeuse que je vais decrirc : dies out, ä n'en pas douter, une eliologie commune.
M. Escorne, velerinaire dejä cito, m'a rapportö que le 17 fövricr 1828 il assisla , par ordrc , i rautopsie d'un bceuf destinö ä la boucherie, dans rabdomen duquel cxis-tait un epancbemcnl sd'i'eiix, puant el trouble, qu'il eva-lua ä pres d'un scan. Le foie , cntierement dusorganise, exhalait en rincisant une odeur insupportable cl pesait 4-3 kilogr. Lc suif de ce bocuf elait colore en jaune. Le propritHairc, qui l'avait garde trois ans, assura ne l'avoir Jamals conuu malade ; seulement, ajoutat-il, le venire lui devenait de plus enplus volumineux.
M. Cann fils, vetörinaire (*), fut consultd'pour une gönisse de 15 mois qu'on avait d'abord nourrie au lait, et qui, sous rinlluence de ce regime, jouissait d'une santö parfaite et d'un embonpoint satisfaisant, mais qui avait beaueoup maigri depuis qu'ellc avait el(3 raise dans les herbages. L'appätit qyait d'abord dimiuue peu ä peu , puis entierement disparu ; de sorle quo la bete etait dans un litixl de maigreur extreme. Le poil elail pique, la peau se-clie et aride, le pools petit et frequent, les muqueuses pales, le mufle sec. L'abdomen avait acquis depuis deux moisun volume considerable; les flaues etaient agites, et si l'on hätait la marche de celte genisse , eile paraissait pres de s'aspbyxier. II s'etait i'orme ä l'ombilicune tumeur ögalant la grosseur de la tele d'un enfant. M. Canu crut avoir affaire ä une bernie; mais, l'ayant exploree , il la trouva fluclueuse dans toute son etendue , et constata la presence d'un liquide. II prevint le proprietaire de l'exis-tence d'une hydropisie, et nc lui dissimula rien de ce qu'il
(*) Me'moircs de la soelute \c;tc:i-iiiairc du Calvados, lüinc 2, page 92.
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y avait a craindre de cette maladie; il lui proposa de faire la ponction do cette Uimeur, cc qui fut accepts. L'animal, convenablement fixe , i'iastrument fut inlroduit laleralc-mcnt dans la crainte qu'une hernie ne vtnt h se declarer. La ponction donna issue ä unpus blanc , caillebottö; le doigt, introduit dans Tincision, peaetra dans I'abtlomen par une ouvertured'environ un poucede diametre; rayantagrandie, ce velerinaireobtint environ 20 litres d'une matiere blan-chätre inodore, ressemblant ä du lait caille mele de pus. L'operaleur elait oblige d'y introduireledoigt pour cxlraire des flccons qui arretaient l'öcoulement du li(iuide. La pause descendait ä mesure que le liquide s'ecoulait; de sorle que les flaues, d'abord pleins et releves, devinrent creux; un vide aussi subit refoula le diaphragme en arriere, et la respiration , d'abord genee, dcvinl tout-ä-coup grande et leiic que la malade, d'ailleurs aflaiblie, tomba dans uneespöee de syncope. L'^coulement fut de suite suspendu; on donna ä la genisse une ro'.ie an cidrequi la ranima. Quelques heures aprds on rouvrit l'incision, et le reste du liquide contenu dans l'abdomen s'ecoula. La piaie fut pansee avee des plu-masseaux imbibes d'eau alcoolisöe; ils remplissaicnt la poche formee par la lumcur. Quelques jours apres, on pansa avec le digestif anime ; la malade fut nourrie avee un peu de bon foin et de la farine d'orge melee an son.
Je revis, ditM. Canu, la malade iö jours apres; olle avait toujours ete de mieux en micux; la plaie eiaitpres-que fermee; el!e put etre remise dans l'herbage et fut veudue un bon prix au bout do six mois.
M. Canu parait indecis sur la nature tt le caractere de cette maladie, qu'il attribnc ä une ancienne perforation de la caillelte, cc qui n'est pas probable; ellc presentc plulöttous les carncteres d'une ventuble peritonite primi-tivement el essentiellement chronique, duns laquelle le sevrage el i'humiuiie des vaiires plantureuscs de la Nor-niiiniii;' onl jouö un grand role.
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M. Gaillan, maredial-vctcriuaire ä Montaut (Gers), rapporte dans !e compte-rendu de Tecole de Lyon pour iHUi, page GO, qu'il a eu Toccasion d'observer raquo;nie peri-tonite chronique, lennineeparla mort, ä la suite d'epan-chement de serosile et formation de couches membra-niformes sur la portion di? periluine qui concourt ;i la iormationdureseau, dans un veaudedeux ans. Unc forte aiguüle ä coudre qu'il trouva implantee dans les denx membranes internes de cot estomac, et dont la pointe irri-taitla tunique sercuse, est consideree par lui comme !a cause de la peritonite et de la mort.
Traüement: Daus une circonstance oü il me sembla qu'i! y avait tendance ä une erise par les sueurs, parce que la peau laquo;itait moite, j'employai vainement les infusions sudorifiques de lavande et de lleurs de sureau , animees ]iar l'acetated'ammoniaque, les bainsde vapours, les fumigations de baies de geurevre, les frictions secheset 1'usage de la couverture de laiue.
Une autre fois et sur uu veau d'un an et demi, malade depuis deux mois, la secretion de l'urine s'etaut tout-ä-coup sensibloment accrue , j'essayai sans succes les tisanes de meines de guimauve nilrees, animees par la digitale pourpree et la scille, aiusi que tous les outres moyens accessoires döjä ciles.
Qi\e conclure de ce qui precede? Ceque nous avons döjä dit: que la peritonite chronique pouvait etre secondaire ou primitive et qu'clle etait !e propre des bestiaux parvenus i\ uu etat de debilite constilutionnellc ou acquise qui la ren-dait rarement curable. Pour mou compte, jel'ai observee quatre a cinq fois et n'ai pu la guärir; l'observation de M. Canu est je seul cas de succes quo je connaisse : il lui fail honneur; mais, on le voit, sa malade n'elait pas dans un etat d'aflaiblissement comparable a celui des bestiaux pour lesqnelsj'ai etc consults.
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sect; III. — Perilonite luhcrculeuse, Carreau ou Atrophie meseuterique.
Cctte maladie qui, suivant l'opinion commune, consisto dans une afleclion tuberculcusc des ganglions lymphatique* du mesenterc, altaque tous les animaux domesliques et plus parüculierement l'especc beeuf, dans luquelle eile se montre avec autant de frequence chez les bestiaux adulles que chez les veaux et genisses.
J'ai eu mainies occasions d'obscrver cctle variele de la pöritonile, qui m'a paru avoir beaueoup d'analogie avec la phthisie pulmonaire, le cancer et rcncephalüide. Lepeu d'observalions qu'on a ecrites , quoique incompleles sous certains rapports, viennent ä l'appui de mon opinion. Keaumoins je la place parmi les maladies de l'appareil digestif, me reservant d'en parier plus amplement en traitant de l'affection tubcrculeusc.
Pour donncr a cette description , pour ainsi dire isolee, tout I'interet qu'elle merite , je mc vois dans Tobli^ gation de citer parmi les fails que je possöde ceux qui me paraissent indispensables a I'lntelligcnce d'un narre autant exact que possible, et duquel on puisse tirer des inductions propres ä eclairer son diagnostic, son pronos-tic et les indications qu'elle peut presenter.
in Observation. En septembre 1856, M. Lafore , chef de serviceä l'ecole de Toulouse, etant alors ä Leyrac (Lot-et-Garonne), fut consulte pourlc cassuivant: un ba'uf de 4 ans maigrissait ä vue d'ocil depuis trois mois; sa mar-che 6tait lente, mais son appetit bon ; cepeudant les fonc-tions digestives etaienl allcrnalivemcnt troublees par unc diarrhec ct unc constipation qui denotaient une alteration assez grave do la muqucuse intcstinale. Tonics les mu-qucuses apparentcs elaient pales, les ganglions lympha-tiques des nines legerement tum^Qös et douloureux ; le
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fades de ranimal exprimait rabattement ct la f'aiblesse.
Trois mois avant, ce boeuf avait amp;£ soumis i\ un travail penible (des cliarrois de pierres), qui I'avait d'autant plus affaibli qa'il etait alors nourri avec des fourrages de niau-vaise qunlite. Les fächeux efTels do ces causes u'avaient point ecbappö au proprietairc , qui, pour y rcmedier, 1c nourrissaitbiea et n'avait cxige de lui aucun travail de-puis un mois ct demi; mais ces soins tardifs ne purent. •mpecher I'animal de maigrir et la maladie de s'aggraver.
Diagnostic. Phlegmasie chronique des ganglions lym-phatiques du mcsenterc. L'animal ruminait bien , et ricp n'indiquait un etatdcsouffrance des estomacs.
Prescription : Breuvagc , compose de deux onces de poudre de gentiane , delayöes dans deux litres d'eau, ad-ministre tous les matins et dans lequel on ajoutait, tous les' deux jours, douze grains d'iode dissous dans I'eau-de-vie ; pansement de la main; etablc assainie; alimentation bonne et substantielle, dans laquelle se tronve comprise unc forte ration dc betteraves ; chaque jourquot; le boeuf est mis dans un pulurage, lorsque 1c temps est beau.
Des la premiere quinzaine de ce traitement, l'animal parut plus gai; les ganglions cruranx n'elaient plus aussi engorges, ni si douloureux, et apresun mois ia guärisoii i'ut complete.
:2e Observation. Parntti plusieurs memoires adrcsses a Ja Societe royale et centrale d'Agriculture, par M. Rhodes, velerinaire h Plaisance (Gers) , on trouve le fait suivant: Une vache deperissait ä vue d'oeil depuis quelque temps et elnit fr^qnemrnent constipeo. On avait remarque en outre que le lait, qui avait d'abord diininue de quän-titö, avait cesse de couler. Un Jour, eile int subitement prise d'une violehle tympanite; on courut chercher SL Rhodes qui, croyant avoir ö'combattre une indigestion avec ivu'teorisalion , administra Tammoniaque liquide ä la dose d'une once dans une bouteille d'eau. La pause
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s'alTnissa , el il put reconnaitre qu'elle conlenait peu d'ali-meus; le poulä 6tait regulier, mais le rcgardötaitmorne. Une demi-heure aprcs celle vache se mölöorisa de iiou-veau; on entendait wn bruit de glou-glou dans Tabdomen; im second breuvagc (il encore disparailreleballonnement. M. Rhodes fit dormer des iavemens el parlit, avec la precaution de laisscr de l'ammoniaque au proprietaire. La malade fat miso a la diele et ä l'eau blanche, et prit le soir, suivantla prescript ion du vcHerinaire, une bouteille de vln et une demi-once d'extrail de genievre.
Le lendemain, la meteoiisation reparut el disparut d'heure en heure ; le bruit de glou-glou se manifeslait de nouveau avec plus de force, ccpendant la bete etait alors tranquille et mangea meme de l'avoine. Un second breu-vage de vin avec l'exlrait de gentiane fut administre; une heure apres, la mölcürisalion reparut plus i'orte et teile quo ce velerinaire crul que Tun des estomacs elait rupturö. Vingt-qualre heures apres la vache (Hail morle.
Autopsie, llexistait dans I'abdomen unequantite innom-brable de lumenrs blanches placees entre les lames du md'sentere ou sous le periloine qui recouvre el enveloppe les estomacs el les intestins ; ces tumours, qui elaient de la grosseur d'une noix ä celle d'un oeuf d'oic, se trou-vaicnt sur le trajet des vaisseaux lyraphatiqucs. Les plus grosses s'etaient, dit loujours M. Rhodes, dcvelopp6cs dans le parenchyme des ganglions lymphatiques ; il en etait qui elaient placees sur I'intestin.
Ces tumeurs elaient d'un blanc jaunatrc ä Texterieur , plus blanches ä rinl6rieur, homogenes, de la consistance du lard eldonnant par I'expression un suclaileux. Deux önormes tumeurs, scmblables ä celles de I'abdomen , exislaient dans le thorax, aupres de la lerminaison du canal lyraphatique tracheal dans le tronc brachial.
5e Observation. M. Dufour, velerinaire, fait, dans le '!''r volume des memoires de la soci^le velerinaire du
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Calvados, page 74, le narröde la maladie dquot;une vache , sur laquelle s'6{aient döveloppös, depuis plusiears jours, des ongorgemens au pourtour de la basedel'encoJure, dont, le developpement avail ete rapide ; ils etaient durs , in-dolens et peu chauds. Un occupait la pointe de l'öpaule droite : sou volume egalait celui d'un pain d'une livre ; l'autre, silue ä gauche, 6tait plus volumineux : ilsY'ten-dait depuis I'epaule jusqu'au fanon. L'animal mangeait pen, Ja deglutition etait difficile, la respiration laborieuse; les jugulaircs avaient acquis le double de leur volume, normal. Tons ces phenomenes, dit M. Dufour, etaient occasiones par la compression qu'exerfaiont ces tumeurK sur les organes environnans. Lotions ömollientes sans r6-sultat, onctions maturatives r^ptHees qui n'eurent pas plus de succes.
M. Dufour eut occasion de montier cette vache a M. Lecocq, vöterinaire a Bayeux, qui avoua n'avoir rien observe de semblable , et indiqua Tcmploi des onguens vösicans; mais sous l'empire de cette medication , les en-gorgemens augmcnlerent en volume ct en duretö , avec affaiblissement progressif de la vache.
La tumeur du cote droit, qui etait la moins grosse, fut incisöe longitudinalement; on en enleva , de chaque cote, des portions asccz considerables; mais une hemorragie abondante et la faiblesse de la malade forcerentl'opörateur ä arrßter recouiement du sang, au moyen du tamponne-mentetdela suture ä points continus; IS ä 18 heures apres, il survint un engorgement considerable quiem-pechait les mouvemens de l'öpaule, et dont la gravite fai-sait craindre la gangrene. M. Dufour dut enlever les points de suture, pratiquer plusieurs scarifications, et faire des frictions avec le liniment volatil campbre, alterndes par des fomentations emollienfes. Uno suppuration abondante s'etablit letroisieme jour, les etoupes tombe-rent; rengorgement disparut et se cicatrisa au bout de 1 quot;i
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joins. Appuye de cc hasarclenx succes, ropcraieur loiitü les monies moyons sur I'autre tumour du cöt6 gauche : I'lidnnorragic fut moins considerable et plus rationnelle-menl arreleeavec le cautere incandescent; nn6suppuration semhlable ä la premiere fit i'ondrc rcngorgement.
D'apres ce double succes, je devais , dit 31. Dnfour , espörer 1c retablissement de la vache ; mais mon atlenle fut trompiie : la vache ne se nourrissait pas micux, la respiration et la deglutition elaient aussi genees; je dus prösumer que de semblablcs tumours oxistaieut dans la poitrine. La malado tomba dans le marasme et succomba au bout do deux mois.
Autopsie. Abdomen: losganglionsmöscntoriquesötaioiil un pen plus volumineux que dans I'elat normal. Thorax : les ganglions bronchiques rtaient enormes : un pesait 2 kilog. ; ces organos elaient durs , squirrheux , criant sous le scalpel; ils presentaiont plusiours foyers do ramollis-sement.
4deg; Observation. M. Tlammons , velt'rinairc a Castel-sarrasin, a public le fait suivanl dans le journal de medecine velörinaire pratique do Toulouse , cabior do septembre 1856, page 178, sous le tilre do Scrophules ohservöes dans le bamf. Deux becufs do haute taille, hors d'agc, iloues d'une forte complexion, I'un vu en novem-bre 1854, I'autre en septembre 1850, prescnlerent los pbamp;iomamp;ies suivans : Symptamp;mes locaux; ccttc maladic s'est inanifostee par dos tumeurs indolentes, dures, mobiles ot irrogulieros, se developpant lentcment, variant do grossenr depuis cello d'un oeuf do pigeon Jusqu'a celle do la tofc d'un enfant, occupant les regions do la gorge , do l'epanlo , des ars anterieurs et postcrieurs, s'onfiam-mant avec formation d'un liquide sero-purulent. L'abcos (iiivorl dunnait issue A une mattere grisalre ; rulcorecHait hideux et so cicalrisait dil'ficilemont. Sympiamp;mes gene-raux • tristesse, abattement, yeux larmoyans, conjonctives
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d'abordenflammees, puis pdles; inappetenco , ramination incomplele, froidear generale du corps, horripilation , flaues retroussös; maigreur condaisant plus ou moins len-tement au marasme et ä la moil.
Trailemenl. L'iucision des tumeurs ct I'iatroduction dos mcches nc donna qu'uoe suppuration peu louable; les plaics curent un mauvais aspect et se cicatriserent diffici-lement. L'cmploi des toniques, dessoins liygicniques bicn dirigös, n'apporterent aucune amölioralion et n'arreterent pas les progres de la dcgenercscence des ganglions lym-phatiques.
Autopsie. Outre les tumeurs exterieuresdöjä iiuliquees, il exislait dans I'abdomen unc quanlile considerable de ganglions lymphatiqucs engorges, arrcndis, ovoides, disposes en chapelet, du volume d'une pomme de terre ä celui d'un melon, ou Ibrmant des masses irrögulieres , occupant le mesenterc , ou places le long de la colonne vertebrale jusquedans lebassin. 11 en existait aussi dans le tliorax , aumediastin, autour du cocur, pres des bronchos , etc., etc. Ces ganglions ainsi hypertrophies etaient la plupart ramollis et remplis d'une suppuration blanche , homogene, infecte ; lespoumons, rapetisses, etaient converts de tubercules ü l'etat de erudite. L'encepbale etait ramolü , et les vcntricules remplis de serositö roussatre. M. Fiammens fait remarquer que les ganglions d(5gen6r6s etaient plus nombrcux , plus ramollis vers la citerne lom-baire et au mesentere.
oe Observation, faite ä l'ecole veterinaire de Toulouse , le 27 juin 1829 : un beeuf öge de G ans, de petite taille, n'ayant jamais eu unc conslilution robuste, maigrissait depuis long-temps; des un mois surtout il s'afl'aiblissait de pins en plus, lorsque vers le 20 juin on s'aper^ut qu'il chancelait; deux jours apres il tombatotalcment paralyse du train do derriere, qui avail perdu tout ä la ibis le mou-vement et le sentiment; car en le piquant proi'ondemeiit
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avec un instrument aigu , il n'en 6tait nullement affecte. Les ganglions lympliatiques des ars et des aines etaient depuis long-temps engorges. 11 fut achetö comme sujet d'^tude pour retablissement.
Tue par exsanguification, on n'oblint qu'une bien faible quantilö de sang.
Autopsie. Maigreur g6n6rale. Abdomen. Trois tuber-cules enkyst^s , ramollis existaicnt vers 1'oriGce pylorique de la caillette , entre la muqueuse et la cbarnue ; un etait du volume d'une noix; les autrcs d'un ccuf de pigeon ; la muqueuse de l'intestin grele un peuepaissic, etait de cou-leur gris-ardoisö. LescryptcsdePeyeretdeBrunncr etaient en partie transformes, les uns en tubercules milliaires ü l'etat cru , d'autres s'etaient ramollis et formaient des ulceres de diverses largeurs ; ces ulcerations etaient plus nombreuscs vers le coecum : sembiables ü ceux de la pitui-tairc des chevaux morveux , ils avaient leurs bords epais-sis, le fond rouge et grenu ; I'ulceration avait delruit la muqueuse et interessö la membrane charnuc. Genera-lement isoles , ils etaient ccpendant dans quelques points reunis et formaient des trainees assez ötendues. A leur pourtour , ces plaques ulcörees 6taient plus injectces et plus vasculeuses qu'ailleurs. Dansle coecum ct le colon ces ulceres etaient plus larges mais moins froquens , la membrane muqueuse y 6tait plus (5paissie. Tons les ganglions lympliatiques du mösentere ötaient infiltrös par la ma-tiere tuberculeuse ä l'etat cru ; ils variaient de grosseur depuis une noix, jusqu'au volume du poing ; arrondis , ovoides , röniformes , tous etaient enkystes et d'une texture fibreuse , ceiluleuse ; les vacuoles dc leur paten-chyme contenaient la matiere tuberculeuse topliacee ; ouverts , ils reflötaient une couleur jaunutre , ils avaient un aspect grenu, sabloneux ct criaient sous le scalpel. De pareils ganglions tuberculeux se rencontraient dans I'tfpiploon , il en existait aussi dans le bassin. Le foie pr6-
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PATHOLOGIE BOTiNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;519
sentait beaucoup de tubercules piiiformes repandus ä sa surface et dans son parencliyme ; im enkysttiet olosexistait dans le lobe droit; ilelait ramolli et contcnait an moins un tiers de litre (rune matiere homogene, jaanätre et inodore. — Thorax. 11 existait dam le mediastin une masse de tubercules grosse comme un pain de deui livres accoleecontrelediaphragme ; quelques tubercules a l'etat cru se trouvaient sur les plevres et dans le parencliyme des poumons. Les ganglions bronchiques claient engoigös , lardaces et contenaient quelques petils tubercules milliai-res; le perlcarde parseme exterieurement de ces peüts tubercules tophaces etait epaissi; son cnveloppe ainsi que les deux lames de la sereuse claient confondues et adht-rentcs au coeur; une iaültration gelatiniformc avait en-vahi le tissu ccllulaire qui unit ces membranes; la cavitö ou poche pcricardicnne avait disparu ; eile 6tait remplie par cette infdtration qui, ayant forme une fausse membrane ä la surface librc de cetle sercuse , s'etait accolöe i\ la söreuse pcricardicnne ainsi qu'au coeur, qui se trou-vait comprime au milieu de toutes ces membranes , etait atrophie et avait ä peine la moitie de son volume normal; de sorte que ses deux ventricules etaient tres-rapetiss6s , ses parois moins epaisscs , mais sa substance musculaire (Halt aussi consistante qu'ä l'ordinaire.
Le canal vertebral contenait une substance graisseuse , jaunatre et dil'duente. La möninge, l'arachnoide et la pie-mere claient reunies et adhörentes entr'clles, par une infiltration gelatiniformc formant , comme au pöri-carde , une fausse membrane qui comprimait la moelle (üpiniere dans une grancle parfie de son etendue et par-ticulierement a l'origine des nerfs dorsaux , lombaires et sacres, oü cetle fausse membrane elait tres-epaisse.
Le prolongement rachidien isolede ses membranes ölait pen volumineux et decolore au point que sa substance grise ötait plutot recoanaissable par sa difflueuceque par sa coloration.
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L'habilude et le volume gönöral du corps etaient tres-(iiminuös ; le squelette de cet animal ressemblait a celui d'une femelle du mßme Age.
Un homme dont Fopinion a du poids en mamp;lecine v(it(5rinaire avait dit, public et meme 6crit, quc dans I'affection tuberculeuse , le phosphate calcairc des os etait en quantity raoindre qu'ü l'etat normal et se retrouvait dans les tubercules. Cette deviation de la secretion nutritive de la substance osscuse me paraissait peu probable, puisque ces organcs ne presentaient aucuns caracteres physiques qui justifiassent cette opinion. Je resolus done de verifier le fait. Je pris en consöquence deux fragmens d'os provenant de la colonne vertöbrale du beeuf faisant l'objet de cette cinquieme observation , ainsi qu'un de ses ganglions m(5senteriques ä l'etat tubcrculeux , et priai M. Dispan d'en faire i'analyse avec soin. En voici le re-sultat, narrd' par ce savant, enleve a la science et ä ses amis :
raquo; M. Gelte, professeur a I'Ecole royale Veterinaire de cette Ville , me remit , il y a quelque temps , pour etre analyses , des fragmens d'os d'un bocuf ayant une affection tuberculeuse generale des ganglions lymphatiques, et un Ochantiilon de ces ganglions tuberculeux.
Art. Iero — Fragmens d'os. — laquo;25 grammes d'os dessöcht'S ä une douce chaleur ont perdu 1 gramme o , ce qui doit etre attribue a de l'eau.
raquo; Les 25 grammes 3 restans ont et6 calcines avec soin en deux reprises. Ils sont devenus tres-blancs, ont perdu par cette operation 10 grammes 5 , et se sont nkluits par consequent h 15 grammes.
raquo; On a pris 10 grammes sur cos 15 qu'on a traites par I'acidc nitrique. Tout s'est dissous, et Tammoniaque a precipire de cette dissolution 8 gr. de phosphate de chaux; apres quoi le sous-carbonate de potasse a fait tomber 2 gr. 1 de carbonate de chaux , ce qui re-
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PATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d2 f
presente les dix grammes mis en experience. 11 est vraisemblablc qu'un peu de phosphate de magn^sie dc-vait se Irouver parmi le phosphate (!e chaux ; mais I'objet de ce travail n'exigeant pas celte distinctioQ , on a laisse ensemble les deux phosphates,
raquo; Ainsi 10 grammes de fragmens d'os out donne :
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Phosphates de chaux ou de magnüsie. H gr.
Carbonate de chaux. .... 2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1
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10 gr. 1
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Dednisant 0 gram. 1 pour une le-
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gere difference dans la dessication. 00nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1
Reste ä 10 gr. Cela revient pour les 15 grammes obtenus dont on n'avait analyse que 10 , a
Phosphates.......10 4
Carbonate de chaux. .... 2 6
13 gr.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;#9632;
Et en resultat 2'6 grammes des os,nbsp; dontnbsp; il s'agit , contiennent:
Phosphates tcrreux.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; /(#9632; (:
Carbonate de chaux.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (gt;
Matiere animale......nbsp; nbsp; nbsp; 10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S
Eau. .........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I)
Total 25 gr. 0 Art. II. — Ganglions. — raquo; 23 grammes 35 de ganglions tuberculeux ont perdu 1 gram, par la dessication , a tres-pcu de cliose pres.
raquo; Les 22 grammes 53 calcines deux fois se sont reduits a 7 grammes 2.
raquo; Ces 7 grammes 2 trailes a Teau bouillante ont donne 8 decigr. de sels solubles, formes en tres-grandc partie d'hydrochlorates et de phosphates de potasseou de soude, avec exees d'aeide phosphorique sensible an tournesol .
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522nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVINE.
provcnant sans doute de la decomposition d'un peu de phosphate ammoniacal.
raquo; Lc residu, dissous dans I'acide nilrique, a donne par rammoniaque 5 grammes 9 de phosphate dc chaux , et 0 gramme (5 de carbonate de chaux.
7gt; Les tubercules etant une concretion morbide , on a cru devoir s'assurer s'ils contenaient du phosphate am-moniaco-magnesien , comme on en trouve dans les cal-culs intestinaux des chevaux, et on s'cst assure qu'il n'y avait point de magnesie parmi le phosphate de chaux.
raquo; A cctte premiere difference d'avee les os , les tubercules des ganglions joigncnt celle dc contenir beaucoup moins de carbonate de chaux , puisque, d'apres les proportions de ccux-ci, ils auraient du en fournir environ 1 gramme 5 ct qu'ils n'ent ont donne que 0 gramme 6; le Systeme de leur composition est done tres-different de celui des os, h quoi il faut ajouter les sels solublesqui s'y trouvent, et qu'on ne trouve pas dans les os ; et cnlln la proportion beaucoup plus grande de matierc animale , d'ailleurs tres-differenfe aussi de celle des os, an moins en tres-grandepartie ; les ganglions paraissaient tenir assez do sang. raquo;
raquo; T.os 93 gr. 5o etaient composes dc Phosphate de chaux pur. . . . agr. 9 Carbonate dc chaux. .... 0 6 Sels solubles avecexces d'acide phos-
phorique....... 0 8
Matiere animale. ..... io 55
liau......... i
21gr.58 Legere difference dans la dessication. 0 97
22gr.55 \ Toulouse, lc in ddcembre 1829.
DISPATS ,
. Professeur de Chimie ula Faculte des Sciences.
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Jetons mainlenant un coup-d'üeil rapide üur ccs cinqnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;',
observations : la lr0 renferme I'liistoire d'une mala-die chronique dos organes digestifs , dans laquelle on a du soupgonner I'existence d'un engorgement des ganglions lymphatiques du mesentero , ä raison de l'etat de ceux des aines, qui est un Symptome diagnostique de la peri-tonite tuberculeuse ; dans ce ba3ul' ellc ;ii'etait |qu'au premier degre , on avail pu la combattre ä temps parnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; T:
l'eloignement des causes et un bon regime plutöt que par la medication , qui du reste, ä cela pros que les doses denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; : i
gentiane et d'iode etaient trop minimes, etait parfaito-ment rationncile. Ici, je le repete , la maladie ötait a sou debut, car la diarrhee , quand eile est ä son summum , cst colliquative et devicnt un signe mortel. Cependant pour tirer de cette observation des inductions plus positives , il eut fallu ne pas perdre de vue le becuf, savoir si la maladie n'a pas reparu , ct avoir pu s'assurer si, aprcs sa mort venue nalurellcment ou npres son abattage pour la boucherie , les visceres do I'abdomeu n'ont presente aucunes lesions. Car j'ai vu souvent cette maladie sus-pendrc son cours, pour reparaitre ensuite sous I'influencenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,.'
de la plus legere cause.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i''
On rcconnnit dans la 2deg; observation rengorgement sqairrho-lardacd des ganglions lymphatiques du m6-senterc , presentant , comme dans I'observation prece-denle , un certain elat d'acuiie. 3Iais nousdevons le dire , le veteriuairc Rhodes n'a pas , comme M. Lafore , dialaquo; noslique juste ce cas palhologiquc. Nous aliens voir la memo erreur dans I'observatiun suivaute.
La 5deg; observation , toute imparfaite qu'ellc est, presente aussi rengorgement squirrho-hndace des ganglions lymphatiques du mesenlere ; ici cependant on voit Taffection tuberculeuse ee developper , puisque les ganglions bronchiques criaient sous le scalpel. Nous lirerons de ce fait, comme du precedent , cette consequence quo
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.'gt;2inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGIE BOVINE.
oelti' maladie est extrömement insidieuse ct tic sc tra-duit quc lorsquc, par la gravite de ses lesions . eile cu-raie les fonctions vitales et nutritives.
La 4e observation presente aussi les caractercs ana-tomiques de l'engorgement squirrheux des ganglions du mesentere ; eile vient en prcuve de co fait'd'observa-tion pratique quo cette affection pathologiqiie no se manifeste souvent dans la brute , qui nc pent cxprimcr ses souffrances intericures , que lorsqu'cllc a fait des ravages graves et funestes.
La 5e observation , que j'ai faite avec soin ct que quelqucs personncs out voulu s'attribuer en partic , presente un tableau assez complet: ellc prouve que I'affec-tion tuberculeuse ne sc borne pas au möscnterc , et constate Texistence des ulceres atoniques do la muqucuse intestinale dont aueun veterinairo n'a parlö, si ce n'esl un ecrivain qui a voulu y voir la fontc tuberculeuse. Rien ne prouve micux la longue durce de cette maladie, ses effcts lents et graducs et son caracterc insidicux que cette alteration , cette ruinc lente et graduce de la constitution , produite par renraiement graducl ct consccntif du devc-loppement de 1'affection tuberculeuse ; le poumon envalii, iletri par les tubercules , admct moins de sang ct d'air : I'liematose est moins complete ; 1c Cücur est resscrr6, alropliic par I'epaississement ct la diminution d'etendue du pcricardc, la circulation devicnt moins active , moins grande. La moclle epiniere comprimee par radhcrence lardacce de ses meninges enraie rinnervation , d'oü le manque d'encrgie des mouvemens, la vitaiite moindre , puis la paralysie. Enfln, etavant tout peut-etre, I'absorp-lionchylifere tres-incomplcte par suite de relattubcrculeux des ganglions mösenteriqncs , devicnt la cause premiere de l'alteration generalc de la nutrition , du marasme,etc. Tout s'oxplique ; le tableau sedcroule ; mais on voitcom-blen le mutisme des animaux nuit ä la facilitc du diag-
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PAinOLOGlE BOTINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;gt;2igt;
nostic eu mcdecine vöterinairc. L'analyse do Dispan a ('emonlrcquc rien n'ötait changödans la composition chi-mique des os dcsanimaux altcints dc I'affection lubercu-icusc ; eile prouve ä quelies aberrations dc jugement 1'cs-prit de Systeme pent conduirc les hommes les plus recom-mandables.
Des faits que nous venons d'exposer , il resule que la peritonile tubcrculcusc est unc maladie clironiciue, qui preseiilc des alterations organiques a des degres divers et des caracteres qui coincident avec l'epoque ä laquelle elles sont soumises ä l'investigatioii du veterinaire, ä commen-cer par la plus simple infiltration jusqu'ä l'etat tubercii-leux devenu pour ainsi dire general ct constitulionncl.
Quelques pralicicns pretendent qu'ellc se manifeste , dans Iq priucipe, avec un caractere inflammatoire, pen intense ä la verite, mais que je n'ai jamais observe. On rencontre, disent-ils, une legere phlogose; les vaisseaux qui sc portent aux ganglions sont un pen injectes; le pa-renchyme ganglionuaire malade est inflltre, ilestdecou-leur bianc, rose, et parcouru par quelques vaisseaux capillaircs rouges et grossis; il decoule des incisions faites aux ganglions un liquide assez abundant, epais laiteux ; I'organe lui-meme est diffluent. Des l'instant on la peri-tonile tuberculciisc devient mortelle, ellc est ancienne , ct on aura pris l'etat d'acuite, les traces de la reaction qui precedent la mort, pour les resultats d'une inflammation primitive ct recentc. Mais lorsquc la peritonitc est plus ancienne, circonstance qui est la plus ordinaire, on tronvc rarementdes traces de plilegmasie : ces organes out acquis un volume plus on moins considerable; lenr tissu est lar-dace, sqnirrbcux; quelqucs-uns sont ramollis ct prcscnten!: des foyers dc fonte suppurativc ; alors quelques tubercu'es se rencontrent (ja et lä , et dc preference sans doute dans les regions oü la maladie s'est d'abord manifestee. Dans le plus grand nombre de cas cepeadant, la diathesc tuber-
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culeuse est gönöralc (öe observation); eile envahit l'abdo-men, le thorax et meme Ja moelle epiniere; enfin , nous avons vu que cet 6tat pathologique des ganglions lym-phaliques n'est pas borne ä ceuxdes cavites splanchniques; mais que l'elat squirrheux et le tuberculeux envahissent en memo temps, et quelquefois des le principe, ceux can-lonnesauxars, aux aines, ä la base de l'encolure, a la rögion parotidienne. Dans un boeuf, pour lequel je fus consult^' lors de monsejour ä Bourbon-Vendee (dans lequel cette maladie elait teliement avaneee, que je dus le faire vendre de suite pour la basseboucherie), outre toutes les 16sions squirrheuses , les infiltrations membraneuses et l'ctat tuberculeux decrits dans la 5deg; observation, los ca-vitös orbitaires contcnaicnt plusieurs ganglions lympliati-ques a l'ötat d'infillration lardacee assez volumineux pour en avoir chasse les yeux, qui 6taient saillans, groscomme le poing durantla vie, et entoures de tumefactions irrd'-gulierement arrondies produites par ces ganglions patbo-logiquement developpes.
J'ai eu occasion de faire , durant ma pratique, 7 ä 8 autopsies d'animaux morls ou que je faisais abattre par les Louchers ; je dois meme avouer qu'a l'öpoque oü je faisais la n^cropsie des premiers, je ne connaissais pas ratfection tnberculeuse; ce que j'ai vu n'ajouterait rien ä ce que j'ai decrit. 3'ai seulement remarque que dans les cas anciens la plupart des ganglions devenus tuberculeux sonl enkys-tes, et que la matieretnberculeuse infiltre leur parenehyme. J'en ai rencontr6 qui etaient ä l'etat squirrho-lardacö, envelopp6s d'une membrane de nature übreuse; leur parenehyme contenait seulement quelques granulations tu-bcrculcuses, dont quelques-unes s'etaient rumollies lors de la fönte de la matiere squirrheuse. Dans le plus grand nombre de cas, le peritoine ainsi que les sereuses splanchniques semblent sains , oxceple les cas d'adherences pro-dniles par les transsudations devenues membraneuses.
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romme dans la 5e observation, pour le pericarde ct la moelle epiniere.
Les ganglions lymphatiques sont, dans cette maladic, les organes les plus profondement affeclcs. Les ulcerations de la membrane muqueuse intestinale sont aussi un desnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.
caracteres anatomiques de l'atropliic mesenlerique an-
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cienue ; ces ulceres so rencontrent de prtTereuce a Tcndroit des cryptes muqueux, mais leur siege n'est pas corutam-inent dans ces petits organes; its ne sont pas toujours non plus une consequence de raflcction tuberculeuse; car, outre que j'ai ouvert quelques animaux dans lesqucls cette
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diathesc etait generale, sans trouver un seui ulceredans
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I'intestin, j'en ai rencontrö dans des boeufs phthisiques oü ratfcction tuberculeuse ötait cxactement iimitüe aux poumons, mais qui , avant de mourir, avaient ete long-temps atteinls d'une diarrhee colliquative. 11 est done presumable qu'ils sont le resultat d'une phlegmasie lente , chronique et de nature ulcerative de la villeusc intestinale , et que j'ai vu accompagner souvent les maladies organiquos.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; v*
La peritonile tuberculeuse prösente une serie de caracteres diverset dislincts, ets'annoncerarcmentdansrespecc boouf par des symplomes inflammatoires. Un amaigrissc-ment , auquel ii est souvent impossible d'assigner une cause, se manifeste lentement et d'une maniere toujours croissante; la pcau est seche ct semble collee aux parties sous-jacentcs, les poüs sont herisses et sees; il existe un derangement dos lonctions de l'iutestin qui se manifeste par une diarrbeo intermittente , qui affaiblit momen-tanement le malade et donne issue ä des excremens verdatres et liquides. On remarque une intumescence d'abord peu marquee , mais qui s'accroit insensiblement dans les ganglions lymphatiques cantonnes aux aines , c'est-ä-dire en bas du flanc; cependan.t cos organes de-passent rarement !c volume du poing; ce signe esl dia-
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'quot;gt;2Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pai)io:.ogik no vine.
gnostiquc. L'animal reslo dans cet etat un temps quel-quefois asscz long , mangeant de bon appötit , ruminant bien , mais maigrissant ä vue-d'ceil; Tabsenec de la tonx est le seul Symptome qui distingue alors la perito-nite tuberculeuse de la phlliisie pulmonaire commen-gante. Ciiez les vaches le lait diminue et dcvient d'abord plus aquetix , peu butyreux , et offre souvcnt une teinte bleufttre , comrae ,oq I'observe aussi dans la pommeliere. Enfin , apresnn temps variable dabs chaque animal, 1'amai-grissement devientplus rapide ; on voitles ganglions situes aux ars, a la base de l'eneolure , aux parotidcs, autour et dans les cavites orbitaires grossir, so tumefier assez rapidement; la respiration est genec, et le venire aug-mente de volume par rintumescence graduelle des ganglions lymphatiques , pulmonaires et abdominaux. Lelait tarit dans les vaches; la diarrhee reparait, devient continue ; la maigrcur , raflaiblissement du malade augmen-tent et so tormincnt par le marasme. Les reins sont fai-bles , les membres poslerieurs se trainent ; la diarriiöe
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devient muqueuse , les liquides rejetes sont felides, m6I6s
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de bulles d'air et le flux est colliquatif. Le malade tombe aneanti, paralyse et meurt. Des l'augmentation dc la mala-die, toutes les muqueuscs deviennent pales, infiltrees; le yens se creusent et se relirent au fond des orbites , hors le cas de la presence de ganglions tumefies dausces caviics. La temperature du corps baisse , etsur la fin de la maladie les extremites sont froides et l'air expire glacial. J'ai vu , dans quelques animaux la maigreur , la debiiile , la diar-rliee, etc. , suspendreleurs progres funestes, la lumefac-liondes ganglions lymphatiques persister seule, etle malade reprendre pour ainsi dire sa vigueur ; mais cetie appa-rence de sante ne durait que quelques mois ct la maladie reprenait son cours funeste par le fait d'un travail meine leger , on de tout autre cause doterminanle pen intense.
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PATUOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;52!)
Un temp^ramentöminemmeiil lymplmtique, I'liabilation dans des lieux humides , des alimens pen nourrissans,
aqueux ou refractaires, des travaux un peu forces mais conlinus, sontdes causes predisposaiites dont la perseverance hate Ics progres de la perilonile lubcrculoulaquo;o, ma-ladie que je considere , ainsl que je l'ai dit, comme une diallu'se, dont je tacherai de determiner la i;alure dans le livre prochain. line rnaladie inflammatoirc des organes digestifs, rcspiratoires , urinaiics , cntc^c sur cette affection chronique esl t'liiineniment morlelle , en .determinant 1c ramullissemcnt , la fönte des masses squirrho-lardactes et des ganglions tubercnleux.
J'ai indique les signes diagnosiiques. Le pronoslic ne peutJamals ölre favorable: c'est an vett'rinairc consults dans ce cas d'engager le proprietairc ä faire unc fin prompte du malade , dont la viande pent dire consommöe sans dangers et debilfe laquo; la bassc boucherie.
Je se parlerai point des mtJtliodes curatives que j'ai essay^es, car j.e n'aj jamais voulu employer les moyens medicinanx que je savais inutiles ; je me bornais done ä des moyens hygiöniques.
Sans vouloir faire ici la critique des fraitemens que j'ai precedemment rapportös, je feral remarquer que la m6-Jication indiquee par M. Lafore est la seule ralionfielle ; seulement la gentiane devra titre porlee lt;\ quatre onces par jour et l'iode de quinzc h vingt-qualre grains, en commengant par quinze grains et augmenlant de trois tous les cinqö six jours. Apres avoir administröce remede pendant unc semaine , on en suspend I'usage pendant quatre h cinq jours pour le reprendrc dc nouvcau, et ainsi de suite. Cette medication alt^rante doit etre continuie pendant au moins quarante jours, el n'etre tentee que sur des malades jeunes , d'une constitution assez saine , forte , et surtout au debut de la rnaladie, avant qu'elle f^oit devenue conslitutionneile. Des soins hygi^niques bier;
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entendus , une nourriture substantielle , de facile assimilation et surtout un peu stimulante, la promenade, une habitation saine , cnfin l'eloignement des causes, sont des conditions de rigueur.
L'experience a demontrö que l'emploi de l'iode long-temps continuö a une action toule speciale sur le Systeme glandulaire; ainsi, par le traitement prC'citö la s^crötion du lait sera sinon aneantie , du moins tres-diminuöe ; la faculte reproductive du taureau eprouverales memes modifications , si Ton est dans l'obligation d'user long-temps et ä de fortes doses des preparations de ce puissant fondant. C'est au veterinaire ä tirer parti de ce fait d'observation m6dicale.
Mais on est rarement consults a une (5poque de la ma-ladie qui fasse espd'rer quelques succes. M. Lafore s'est trouv6 dans une circonstance heureuse ; MM. Rhodfe et Dufour ne connaissaient pas la maladie qu'ils avaient a combattre ; M. Flammens a parfaitement juge de l'inu-tilitö de tout traitement: il se plaint avec raisou de 1'in-curie des propriötaires ; appel6 ä temps , le veterinaire agirait ou tout au moins donnerait d'utiles conseils.
Je le repete , il est plus rationnel, plus prudent mCme de faire vendre le boeuf pour la boucherie que dc tenter un traitement douteux ; aussi me bornais-je, dans ma pratique, a indiquer un regime , des soins hygieniques qui pussent diminuer ou arreter les progres de la maladie , surtout quand les fonctions digestives s'esecutaient bien; des que le malade etait un peu refait je le faisais vendre pour la boucherie.
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CHAPITRE VI.
laquo;ÄÜDIES 8Ü FÖIB(
sect; Ier. — De l'llepcüitc aigue ou Injlammalion du Foie.
J'ai Signale, pages 55 ctöi, combien !e bteuf etait prödisposö aux maladies du foie ; en effet , con^ide-röe sous ie rapport anatomiqne el physiologique , ceüe önorrae glande presenle , dans cet animal, plusieurs con-ditions qui la prödisposent ü diverses maladies : une quantity considerable de sang veineux y arrive de ses vastes organes digestifs , et la veine-porte, unique dans son genre de ramifications terminales , devient I'oriolne des veines dites sus-hcpalhiqiies, (\ui , malgre leurnom-bre , representent dans leur ensemble un calibre bien moindre que celui de la veine-porte dont elles emanent. Cette disposition atteste la quantite Enorme de sang que döpense la secretion biliaire et nous cxplique, ou tout au moins fait pressentir la predisposition de cet or-gane aux stases sanguines , ainsi qu'a I'inflammation, a raison du mode de circulation sanguine qui y existc specialement. Ajoutons ä ces faits materiels la quantite'! et l'importance de la secretion biliaire dans le boeuf , ainsi que les rapports sympathiques et fonctionnels otablis entre le foie et les organes digestifs , et surtout avec la portion gastrique do I'inteslingrele ( duodenum), et Ton saisira de suite la verite de ma proposition.
Cependant si nous considerons qu'ä part les coups , les contusions , les blessures qui Interessent la region hypo-gastrique droite . le foie so trouvc pen expose aux effets directs des causes ext^rieures, nous ne serons plus 6ton-nes que , dans la pratique , on rencontre si rarement l'inflammation de cet organe ( Flepatitr) , comme effec-
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tiüraquo; pathologique essentielle, mais seulement et assez fröquemment comme une maladie secondaire, concomi-tante ou sympathiqüe.
Quoi qu'il en soit, l'h^patite aiguö etant une maladie des pays chauds, ne s'observe guere dansnos climats que vers la fin de l'ötö et surtout lorsqu'ne chaleur atmosphö-rique insolite a torrefiö l'herbe des päturages, dessöche Ics abreuvoirs et corrompu les eaux des marais destines h la nourriture et ä Yeleve de nombreux troupcaux de boles ä grosses comes. C'est dans ces conditions föcheuses que nous la voyons se manifester sous la forme epizootique , accompagnant ou compliquant souvent la gastro-ent^rite alnsi que la pneumonile, et presentant quclquefois des symptömes adynamiques qui augmentent sagravite; trcs-rarement eile estessentielle. J'ai cru qu'il suffirait de citer im exemple du premier cas(page317 ).En 1797 des v6t(5laquo; rinaires constalerent qu'une epizootic qui rt-gnait alors 6tait une inflammation genörale et violente, qui setermi-nait dans quelques bestiaux par la p^ripneumonic et dans certains boeufs par Thöpalite (*): aux symptömes de l'in-flammation des poumons ou des organes digestifs se joi-gnaient constamment la couleur jaune desyeux et de l'hu-meur qui lluait de la conjonctive inflammee , cello de la peau des ars , des aines et de la face interne des cuisses , ainsi qu'un flux bilieux par I'anus , signes univoques , disent-ils, de l'inflammation du foie. Al'ajtopsie ils trou-verent , entre autres lösions, celles que laisse I'li^patite , c'est-ä-dire l'engorgement des visceres du bas-ventre , des laches noires nipandues surles intestins dontla membrane interne ölait Ires-enflammöe et en partie corrodee par l'äcretö du flux bilieux qui avait pröcödö la mort. Les vaisscaux sanguins, et principalement les veines , 6taient
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(') Instructions sur les maladies inflammatoires äpizootiques (jui affeclent les lu'tis ä comes, par IJnz.ard et Desplas, An. Y.
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remplis d'uu sang noir, 6pais et encore licjuide ; le foic reflötaitunecouleurgris-marbrö tres-remarquable; il 6tait d'un volume önorme et pesait de 40 ä 50 livres; des obstructions , des concretions , [des hydatides ainsi des doaves ( fasciola hepatica L ) se rencontrerent non seule-ment dans le parenchyme du foie , mais encore dans les canaux biliaires ct la vamp;icule qui ötait distendue par une bile tres-fluide, etc., etc. Ces vcHorinaires, rcjetant avec raison toutes les causes banales supposes dans ces sortes de cas , rapportent l'eliologie de ceüeöpizootleaux fourrages de mauvaise quality, vases ,'corrornpus, h la de-paissance des päturages marecageux des bords de la Moselle , du Rhin , de la Nab, etc., etc. , durant les mois d'aout et de septembre; ils apportent en preuves qne dans plusieurs villages de l'Allemagne et du döparteraent du Bas-Rbin , oü les bestiaux ont 6t6 nourris abondam-ment avec de bons fourrages et des racines fraichcs . lY'pizootie n'a pas attaquö un seul animal. Ils ajoutent avec raison que pour les bestiaux des pares d'approvi-sionnement , les causes de cettc maladie sont les marches forcöes durant les fortes chaleurs , la mauvaise qualitö des fourrages ct la privation d'eau. Ces commissaires as-surent aussi que l'öpizootie n'avait pas un caractere char-bonneux, et attribuent sa propagation plutöt h la genö-ralite des causes qu'ä une contagion que rien ne prouvait k leurs youx. Le traitement prdservatif et curatif qu'ils indiquerent consistait dans reloigncraent des causes, im meilleur rögime, l'emploi de la saignlt;5e, des breuvages delayans , mucilagineux aeiduies , l'eau blanchie animee par le sei de cuisine , des lavemens ömolliens , des billots d'assa-fötida ; et apres les prineipaux symptomes d'in-llammalion disparus , des breuvages de döcoction de racines d'aunee ct de gentiane qui remontaient le ton des organcs et'acct'ltiraient la cure. Inutile de dire que les scions au fanon fnrciit aussi incliqncs ; rependant ils
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n'etaient , selon moi, opporluns que dfins le cas de maladies des organes respiratoires, Ces messieurs s'cMevereut avec (inergie conlre l'emploi de l'ammonique , du cam-phre , etc., etc.
Lessona a public, en 1827,1'liistoire d'uiic 6pizootie , sur I'espece bovine qu'il qualifie/iräre gastro-hepalique, ä laquelle nous trouvons beaucoup d'analogie avec la pr6-c(5dente : parmi les symptomes il cite I'acc^leratioii, la plenitude du pouls , le battemeut des fliuics , la difficultf4 de respirer , les mucositesct les matieres jamiiitres mölt'es aux excremens, ainsi que I'abatlement des animaux et un 6tat adynamique presque constant. On observait en outre un cbancellcment de la marche , une coloration en jaune de la conjonclive et de la muqueuse buccale qui (Hait, ainsi que la langue , seche et brillante. 11 assigne comme causes de ccttc maladle la dcpaissance des pälurages mart-cagcux et chauds de l'ltalic , oü croissent les joncs, les souchets , etc., etc. , les alternatives d'humidite et de grandes söcheresscs, de fortes chaleurs et de froid , aux-quclles les animaux sc trouvaienl exposes dans ces prairies ; l'aclion irritante et extrcmemeut pcrnicieuse des eaux malpropres, corrompues et putrides des marcs et des marais. 11 indiquc aussi le traitement anti-phlogis-liquc : saignee , diete , boissons, breuvages ddayaus aci-dulös et animes par le sei de nitre et la creme de tartre. Mais il fait judicieosement remarqucrque si, apreslrors nu qualre jours de l'emploi tie ces movers , il sc manifeste des symptomes d'abattemeut et d'adynamie tels que la prostration des forces, rirrcgnlarite de la circulation , la coloration rouge pale ou jaunAtre ou bien lividc de la bouche , le froid des parlies extericurcs du corps, un etat nerveuxetla felidile des matieres fccalcs , il faut recourir aux excilans topiques, tels que levin aromatique. l'extrait de genievre , etc. , etc. , j'ajouterai I'ac^tate d'ammoniaque et le quinquina.
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Gonzalez , dans un article intitulö de l' Ictere (de la liiel), dit que M. Nayer, maröchai et vd'tt'iinaire ä Villar-luengo, lui a commnniquö sur cette maladie les rensei-gnemens suivans ('). Le fiel ou l'ictere esl une maladie qui attaque fr6quemment les betes a corties de ces conlrees et qui les fait pd'rirle plussouvent; c'estune effervescence de la bile qui se manifeste avec tons les caracleres de rinllam-mation , comme soubresauts et: convulsions musculaires, torpeur , chaleur , dugout et presque toujours une forte oplitbalmie dont les bestiaux restentsouveut aveugles ; il decoule en outre de la bouche et des narines une humeur si acre qu'elle corrode et ulcere ces parties.
Causes. Elles sont gen6rales ; mais cette maladie se manifeste surtout ä la suite des travaux excessifs c?iecut(5s durant l'ete , ou apres les combats que les taureaux et boeufs se livrent entr'eux.
Traitemmt. La saignöe dans le principe, surtout s'il y a plethore; dans le cas contraire les evacuations sanguines ne produisent pas un grand effet; des breuvages purgatifs de decoction de racines de brione , d'arislolocbe et de mauve , auxquels on ajoute quatre gros d'aloös et une once de nitre pour deux litres de liquide : can blanche nitröe , diete , douches d'eau acidulee sur la töte et des frictions seches sur les membres.
Je ne cite cettc observation, dans laquelie les symptA-mes sans doute mal decrits resscmblent peu ä ceux de riiepatüc, que pour faire remarquer que cette maladie est plus frequente dans les pays chands , et que e'est surtout les vetörinaires Italiens qui en ont le plus parle, tandis que des auteurs allemands que j'ai sous les yeux n'en disent pas un mot.
II regne asscz habituellement dans les marais du Bas-Poitou une gastro-enterite compliquöe d'höpatite, qui se
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maiiifcsle ä la (in des etös tres-chautls et sees. Gelte ma-ladie, assez rarement mortelle , a re^u le nom de /im-e-jaune ; eile attaque non-seulement les boeufs, mais encore les chevaux; olle oflre en göntTal les synlptömes de la maladie decrite par le professeur Lessona, mais avec des raracteres moins graves. Elle cede faeiiement auxsaignöes , aux breuvages delayans aciduMs et aux lavemens ömol-licns. Ici encore le söton au fanon , remede banal, bleu inutile dans ce cas, n'est pas oubliö. Ce Iraitement est mieux seconde par l'aüention de retiror les bestiaux des palurages , de leur dorinor ä Telable de bons fourrages , de l'eau blanche acidukfe , de lenir les animaux propre-ment et dans des haliilations saiirös , et enfin de ne re-meUrc les bestiaux ä I'licrbc qu'au mois de septembre , ([iiand des pluies rafraichissantfs ont tenouvelö I'caii et facilifö la croissance de l'herbe d'automne on regain.
II n'existe aueune description de I'liepatitc aigue simple dans le; ecrils des völerinaires : je ne l'ai observec quei deus ou trois fois, et n'ai cru devoir rapporter que le fuit suivaht: En aout 1820, un bajuf ago de 6 ans, cn bon etat de chair, fut commc indisposö au retour d'un char-rois öloigne; ilparaissait triste, abaltu, etportaitla (etc hasse; cependanl, il fut mis le soir dans le paturage pour s'y repaitre et passer la nuit avec tons les grands boeufs de la mtitairie. Le lendemaiu 22, de nouveaux Iravaux exigeant plusicurs boeufs; on fut les chercher dans le pft-tis : le malade fut (rouve couche sur le c6ti5 droit, la töte allongüe et appuyee sur le sol , se plaigntnt et refusant de se lever; on Icsoilicilc, on raiguillonue et il obeit avec peinc. Ramcno ä lY'lable, 11 dedaigne loutc especc d'alimens ; conduit ä l'abreuvoir, il boit aveeavidite; mais h peine römis ä sa place , il est attaque de frissons; le melayer remarque qu'il rt'a pas Heute ä Telahle, et verifie qu'il ne s'est pas non plus vide dans le palurage. Je suis maudü et ne pus ai river queie soir. Commimoralif; Le
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metayer a eutrepris de conduire des fagots, proveiiant d'un bois laillis, ä Bourbon-Vendee, ct depois cinq jours les Locufs d'attelages font journellernent six licues, trai-tiant pendant la inoitie du chemin unc forte charge ; la chaleur et la söcheresse sont grandes; les beeufs employös a ces chatrois ensouffraient bcaucoupauretourdela ville. Le 21, une pluie d'orage (5tait tombd'e ä flots sur ces bes-tiaüx ä l'instant ou ils arrivaient ü Bourbon, touthaletans et couverts de sueurs; il fallut qu'ils resta^sent sur le pavö durant que Ton d^chargeait les deux voitures et pendant que les bouviers et les bceufs prehaieht leur repas. Ces animaux , ddja pr^dispost-s par la chrtleur et la fatigue , ßprouverent un refroidissement subit d(3 la pcauj dont les effets furcnt plus marques sur lebeeuf malades
Elal achiel de cö dernier animal i perte de 1'ap-petit, cessation de la rumination depuis la veille , respiration genC'e , (Mat d'anxietö qui force l'animal ä se toucher et se lever souvent; il existe des frissons vagues ; !e pouls est acc616rÖ, pJein , engoue, jecompte 04 pulsations par minute. L'hypochondredroit est plus gonflö que dans Tetat normal; en le pressant en tout sens, j'y recon-nais unc sensibility plus marquee pres du cercle cartila-gincux des cötes; le boeufse döfend meme si je presse un pen trop fort; la pansC est moderementplcinesansballon-nemcnt ; la conjonctive est injeetöe, jaunutre; la bouche eslclmude, seche, lä muqueusc d'uh jaune päle; la peau estseche, adherenteet brülanle. Jc ne sais que diagnosti-quer : de nouveaux frissons se hionlrent; je fais encore marcber le malade : il urine devant moi; le liquide est rare, do couleur jaune ct exhale une odeur forte et mus-quöe. Je pince la colönnc dorsale, eile llecliitcxtremement; le becuf a le regard sombre, il exprime rabattcment, il rcgarde le flanc droit, se plaint et tömoigne un mesaise plus marque par intervalios, el surlout quand jc le fais marcher. Gelte nouvelle investigation determine mon
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diagnostic; je crois recoiinaitre une Mpatite aiguii simple. Mon pronostic, quoique douteux . tut rassurant. Traitement: saignöe de huit livresä la jugulaire; le ma-Jade est ensuite mis seul dans un coin do la grange, sur uue bonne litierc et convert d'un drap de lit; tisane de raciiics de mauves et dechiendent, miellöe , aciduleeavec im demi-verre de vinaigrepour un litre ctdemi de liquide; lavemens do decoction de son de Iroment acidulii, eau blanche nitric; un Lain de vapeurs änollientes le soir; diete. Le 25 je revis le malade : meme elat, sans augmentation de sj mptömes, si ce n'est quo les muqueuses appa-rentes, tout I'intamp;ieur de la bouche, la peau des ars, des aines, le scrotum et le pourtour de l'anus sont de couleur jaune, et que ladouleurde I'liypochondre droit persiste : le pools est encore accetere, plein, et donne 60 pulsations. Ce boeuf n'a pas fiente, mais il a un peu urine et bu, outre scs breuvages, trois seaux d'eau blanche; se-conde saignee de six livres; meme prescription. Le 24, mieux; mais la constipation persiste ; tisane laxative de dd'coction d'orgeet depruneaux sees, dans laquelle jemets une livre de sei de Glauber pour 5 litres de liquides, qui seront donnäs en 5 doses , deux dans la soiree et une le lendcmain matin; lavemens, bain de vapeurs, diete. eau blanche simple: Le 2a an matin le malade renditbeaucoup d'excremens liquides, un peu fetides, meles de mucosites jaunalres; il est plus calme; Ton me rapporte quele corps est plus plat, le venire souple, et quo la sensibility de l'hypochondre droit a disparu ; d'apres ce narni, j'indiquai une tisane d'orgc, chiendent, miel et surtartrate de po-tasse, donnöea grandes doses, des lavemens emolliens, de l'eau blanche farineuse ct une panade pour soutenir les forces du malade. Le 2G, on vint me dire qu'il avaitmange quelques fcuilies de Irene et d'ormcau , qu'il avait rumin6 un instant ct paraissait avoir appetit; je permis un pen il'* foin mole avecde i'herbe: cessation cle toute medica-
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tiou exceple quelques lavcmens, eau blanche acidulee , promenade maün et soir ; et le malade fut r^tabli vers le 30.
Maintenaot, si je r^capitule le peu que j'ai vu et que j'ai lu sur I'liepalite aigut-, il en resullera que ceUe affection, assez rare a l'etal essenliel, est une maladie plus habituelle dans les pays chauds (Italie, Espagne),, que dans ceux lempd'rd's, oü on I'observe quelquefois duranl des chaleurs fortes, prolongees et insolites. Elle s'annoncc subiteinent par des frissons qiuse prolungent quelquefois, mais se repelent frequemment, parlaiievre, racceleration et la plenitude du pouls, le degoüt, la cessation de la rumination, la constipation; la rarete, la coloration des urines; la chaleur, la secheressc de la peau, et surtout la coloration en jaune des muqueuses conjonctive, buccale, nasale, avec gonllement et douleur de l'hypochondre droit.
L'hepatile est une inaiadie de Tage adulte, dont les si-gnes diagnostiques ne sout pas toujours appreciables ä son debut, mais qui consistent principalement dans la coloration subito des muqueuses en jaune, raballement, lesou-levemcnt, la sensibilitede I'liypochondredroitarec/irere; car rictöre ou la coloration en jaune des muqueuses , ainsi que de la peau et des regions precitees, sans llevre, n'est souvcnt qu'un Symptome qui peut existcr sans inllamma-iion du foie, et qui pout elrc le fait de la presence d'un calcul biiiaire, do concretious, d'obstructions ou de toutc cause qui oblitere plus ou moins parfaitement les canaus cholamp;loque etcystique, etc., etc.
Bletaxa dit ciue dans riiepatitc ou inflammation du foic la conjonctive se colore en jaune , que le bccuf sc couclie sur le cot6 droit, eprouve des contorsionsdouloureuscs , el que I'liypochondre est dans un i'tat de tension dou-loureuse.
loggia a observe que dans cette maiadie le boeuf cesse
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de rutniner, poftc la tßtebasse; qu'il a les yeux larmoyans ct rouges, la conjonctive, la pituitairc et la membrane buccalc jaunes, et qu'on observe des tremblemens, suivis de gömisseidens avec fievre asscz intense.
Un vötörinaife m'a assuröquclesbestiaux atteintsd'hö-patite aiguC -öprouvaient ü la peau une dömangeaison qui laquo;Halt caraclöristique.
Les causes giscnt dans une chaleur insolite et prolon-g6e de l'atmosphere, le manque d'eau et l'usage dc celie qui est corrompue par la chaleur ct la stagnation ; les fourrages et les herbes despüturages de mauvaisequality, vasös, älteres ou reconverts de la gaze (membrane verdä-tre) que laisse sur les plantes des licux aqualiques Töva-poratiotl des eaux corrompues. Ces causes prödisposantes deviennent occasiolielles par leur persistance. Un refroi-dissement subit de la peau par le froid des units des pays et des Saisons cliauds, les pluies d'orage, peuvent faire apparaitre de suite riiepatile aigui;, quand les bestiaux sent depuis quelque temps sous l'cmpire des causes prc-disposantes que je vichs d'enumerer. Mais il faut souvent la reunion de la chaleur insolite de ratmosphere, l'usage de l'eau corrompue et le fefroidissement subit de la peau pour determiner rindammation aigue du foie. Sans doutc aussi que e'est aux effluves qui s'elevent alors des marais que sont dus les symptömes d'adynamie qui la compli-quenf, souvent.
L'hepatite aigue accompagnc ou complique le plus communement la gaslro-enterilc aigue : il est en effet reconnu que toutes les glandes dont les canauxexcreleurs viennent s'ouvrir sur une membrane eniammöe, partici-pent ä ccllc pliiegmasic , soit par continuile de tissu, soit par Sympathie nervcuse et vasculaire. II est probable memc quo dans le cas dont il s'agit, le pancreas se trouvc |ilus ou moins malade; mais que profomiement place , et He traduisant, par aueun Symptome bien appreciable dans
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les animaux, la phlegmasie dont il estatteint, olleamp;happo a noire investigation,
L'inflammatiou du foie compli(iue aussi quelqucfois les maladies de poitrine, comme j'en citerai un exomple ä r6tat chronique. Quand il y a phlegmasie aiguü, le cas est tres-gravc si les portions de pievre et de peritoine qui lapissent le diaphragme se trouvent compromises; alors les symptömes founds par les appaivjils digestif et respira-toire consistent dansle hoquet, qui est diagnostique , la respiration genee, une toux rare et penible , une anxi6t6 extreme, le pouls plein , engoue, et la coloration des mu^ queuses en jaune.
Je passe sous silence Ymdopsie, n'ayant pas en I'occa-sion d'ouvrir de hccuk morts de I'liepatite, ni trouvd' de relations faites par des vöterinaires.
Signes diagnostiques: invasion subite, frissons , cou-leur jaune des muqueuses, fievre, soulevement et douleur de l'öpigastrc droit, chaleur de la peau, dugout, soif, constipation. Le diagnostic des abces du foie est tres-obs-cur: j'en rapporterai unexemple ä l'ctat chronique. L'exiS' tence des tubercules pent se prösumer quand cette affec^ tion est gönörale. Enfiu , I'liepatite aiguö pent etre me-connue quand eile n'est pas grave. Le gonfleraent du foie pout 6tre un effet de la stase du sang produite par un obstacle quelconque ä la circulation; il faut qu'il y ait fievre, douleur lors de la pression ct coloration en jaune des membranes, pour diagnostiquer I'liepatite aigue. 11 n'y auraitpas un grand inconvenient a confondre I'liepatite avec la gastro-enterite, lorsqu'elle est peu intense; mais si eile 6tait aiguö, et que cette erreur put eloigner le y^ terinaire de l'emploi des evacuations sanguines, ie cas pourrait devenir grave, car une saignee dans cette occurrence est le principal remede; eile peut seule faire cesser J'engouement, la stase et faire avorter I'inllammation.
Le pronoslic so base sur ('intensity des symptömes,
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ia porteo et l'intensite des causes soupQOnnäes ou connues.
Terminaisons. Cette maladie se terminecommandment par la resolution , ou passe A I'elat chronique dans le boeuf; je n'ai point cu d'exemples de la gangrene du tbie; cepen-dant on lit dans le compte-rendu de l'tfcole vtHcrinaire de Lyon, pour 1813 : laquo; M. Balestra, ex-r^petiteur, 6tu-diant en medecine a Genes, a transmis un memoire sur une maladie des animaux ruminans, nommee mal de fiel: c'est une tres-forte inflammation de la vösicule bi-liaire, qui souvent se termine par la gangrene de cette poche. raquo; Dans le cas de suppuration, la respiration est gente, le pouls est large et mou; on observe des frissons alternös par des sueurs; mais dans !e bceuf l'äbcedation est souvent inapparente et marchc lentement, säns qu'aucun Symptome aide au diagnostic.
Une crise heurcuse peut avoir lieu par la peau ou par les urines; c'est au völerinaire ä la lavoriscr paries sudo-rifiques , tels que l'infusion de fleurs de sureau dans le premier cas, et les diur6tiques, lei que le sei de nitre, dans le second. Volpi ditqu'un boeuf, qui, depuis un mois, etait sujet ä un flux bilieux qui I'avait fait extremement maigrir , fut gueri par l'emploi du sei de nitre et l'usage de l'herbe pour tout aliment, ce qui determina une crise salutaire.
Le (ra/femlt;?nt doit etre prompt et actlf; j'en ai citeun exemple; la saignee repetee jusqu'ä souplesse du pouls , mais graduelle et sans etre portde jusqu'u produire un af-faiblissement qui pourrait devenir funeste; les boissons d(5layantes acidulties, les breuvages de c'öcoction d'orge , chiendent, racines de guimauve miellee; les lavemens ^molliens fails avec la decoction de mauve , dc parietairc; les bains de vapeurs emollientes et anodines, comme la döcoction de mauve et de morelle, etc., calment les acci-dens inflammatoires. On passera d l'emploi des laxatifs , lels que la decoction de pruneaux , la cr?me de (artre , le
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sei de Glauber, si la constipation persiste. Si lo (logout, raffaiblissemen!; sont les seals symptomes qui restent de la maladie, on y remediera par l'emploi de la racine de gentiane etd'aunecen poudre, deluyec dans une infusion de quelques planlos aromaliques, teile que la petite sauge. Ladiete, I'eau blanche acidulee ou rendue nourrissante par Taddition d'une farine suivant TinJicalioii, les pana-des, le bon foin mele avec de l'herbe fraiehe, la proprelö des 6tables , etc., sont des moyensauxiliaireseldietetiques dont le veterinaire tirera habileraent parti.
J'ai dit que Viclere n'etait souvent qu'un Symptome d'uu embarrasdans les organessecreteurs de la bile; en effet, M. Clnrlot, veterinaire, a observe un ictere occasione par la presence d'un gros calcul dans la vesicule biliaire d'une vache. Cette bete , qui avail cinq ans, etait extremement maigre, avait la membrane buccale et la pituitaire tres-jaunes, et les excremens sees. Elle regardait frequemment son flanc droit en beuglant; eile temoignait de la douleur lorsque Ton comprimait cette region ; eile se couchait sur le cote gauche et y restait peu de temps. On sacrifia la vache, et Ton trouva , dans la vesicule biliaire, un calcul pesant IS onecs, de consistance molle et ayant une forte odeur de bile. II perdit 6 onces en se dessechant; il etait compose d'acide margarique , d'une maliere resineuse verte tres-amere , de mucus animal, de chaux et de magnesie.
M. Bouissy, veterinaire äSte-Livradc,cite une observation surl'hypertrophie dufoie chezunegenissedc20mois: son accroissement etait tres-lent depuis un an , son ventre etaitdevenu tres-volumineux ; onl'avait soumiseu un trai-tementcarminatif et vermifuge qui n'avait produit aucun effet. Etat actuel : maigreur , tete basse, marche lente, yeux enfonces, conjonctive d^coloree; peau adherente et seche; la colonne vert^brale est insensible, l'appölit de-r(5gl6 , et les exerömens tant61 dnrs et. fant(Ait liquides ; le
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vontre est volumineux et tendu ; on pergoit, par la pres-sion , unc masse tres-lourde oocupant l'hypochondre droitr
La böte fut sacrifice h la boucherie.
Necroscopie. Le foie seul präsente des lesions remarr quables : il est hypertroph^, son volume est önorme, eu figard ä Tage de l'animal; il pese 11 liilog. 5 hect. ( 21 livres). Sa consistance et sa pesanteur spöcifique nY'taient point changöcs; mais sa couleur avait perdu de son in-: tensite et prösentait quelque analogic avcc ccllcdela rate. La vösicule biliaire, triplce de volume, ressemblait a une petite bouleille. Le canal höpato-intcslinal 6tait aussi tres-dilate. La bile n'offrait rien d'anormal.
J'ai eu l'occasion d'observer un cas d'höpato-pneumor nite chronique, qui est trop interessant pour quo je le passe sous silence.
Ih'palo-pneumomle. 15 d^cembre 1827 , un bocuf fut vendu, dans les environs de Bpurbon-Vendee, ü un mar-chand du pays, qui s'aperfut que ce boeuf toussait et se plaiguait en marchant #9632; le soupfonnant phthisique, il me Tamena pour le visiter, le croyant dans le cas de la rcdhibi-tion. Je le fis laisser dansmoninfirmerie pourrexamincr; l'animal, quoique abondamment nourri chez le vcndeur, avait pris peu d'embonpoint; l'aspect cxtericur annonfait Ja santc; mais une toux fröquente , spontap^e , seche , quinteuse, se faisait entendre; l'expiration 6tait entrecour pöe comme dans la pousse des chevaux. Ces symptomcs ötaient plus apparens apres un repas copieux, et alors l'expiration d'tait plaintive. Faisait-on marcher l'animal promptcment et dans une descente, la touxötait violcnte , J'animal ötait menacö de suffocation , la languc sortait, la dyspnöe etait extreme, les plajntcs, les gemissemens ,6taient alors plus fröquens et plus bruyans.
Je mandai le vendeur : il reprit son boeuf que je consi-r (d(3rai comme phthisique. II fut revendu de suite ä un bou-
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eher qui l'abattit le soir mfime pour le debiler; j'6tais present ä l'ouverture : les chairs (Haient belles, l'animal elait dans un etat mediocre d'embonpoint. A la face antsect;-rieure externe du reseau , il existait de pelils tubercules rougealres, semblables ä des grains de sable, dans une largear de la paumc de la main ; ä l'enüroitoü la vesicule du fiel verse la bile dans le duodenum, une portion du foie adherait a cet inlestin par un kyste ramolli gros comma le poing, a parois epaissos, rugueuses. et contenant une maliereöpaisse, d'un blanc verdatre,semblabieä la mauere encephaloi'de ramollie. Le foie adh6rait encore au dia-phragme par trois autres kystes suppures, semblables au precedent et ä poches epaisses; plusieurs petits tubercules ramollis existaient dans la substance du foie; ils äfaient enkystes et conlenaient une matiere albumineuse , casöi-forme, de couleur blanc-verdälre etd'uneodeurdösagreable. Le poumon etait hepatise, rouge dans divers points de son 6tendiie; le lobe gauchesurioutetaitpresqueentierement envahi par cet etat d'hepalisation qui augmentait sa densitö et le rendait en divers points impropre ä la respiration. En coupant, en divisantles portions hepatisöes , on y aperce-vait de peütes granulations jaunätres qui 6taient autant de tubercules miliaires. La presence des tumeurs enkystees situees ä la portion anterieure du foie, au moyen desquel-les il adherait avec le diaphragme, m'expliqua pourquoi l'etat de l'animal etait pirc apres le repas, et pourquoi la marche dans an terrain en penle lui faisait eprouver udc vive douleur, et causail la dyspnee; en effet, dara ces deux cas, le foie, portantsur le diaphragme qu'il repous-sait en avant, devait, en comprimant ces kystes suppures, causer la souffrance qu'exprimait le boeuf etproduire la gene extreme de la respiration, ainsi que les symptdmes de suffocation que j'ai cites.
Cetle observation curieuse prouve combien dans les ani-maux , et suriout le beeuf, il est difficile de reconnaUre
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HiGnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOriNE.
certaines lesions chroniques et profondes des visc^res; de les distinguer de celles d'autres organes life ensemble par d'6troites sympathies. Enfin, eile est une nouvelle preuve de la coexistence des lesions organiques du foie avec celles du poumon que j'ai döjä signaltes.
Je parlerai des calculs biliaires, en traitant des corps ötrangers de cette espece d'une maniöre g6n6rale.
CHAPITRE VII.
raquo;ALADIES DE LA BATE.
La splemte, ou inflammation de la rate, si teile est Tcxpression que Ton doive employer pour la designer, est une maladie pen connue, malgre les quelques observations qu'onen a faitessur le bceuf, le mouton et les autres ani-maux domestiqucs. Fidcle a mon plan, je ne m'occuperai ici que de celle qui attaque les bßtes ü grosses corncs, me röservant de pubiier une dissertation sur la splönite, ou sang de rate du mouton, dans im prochain feuilleton.
Pour proc^der avec m(5thode aux recherches que je me propose de faire, je vais döcrire d'abord ce que j'ai vu et ce que les v6t6rinaires out public sur cette maladie; de cette reunion de faits, je tirerai les inductions que je croirai utiles ä dclairer son diagnostic et sa tMrapeu-tique.
La spl^nite ayant et6, selon quelques öcrivains, obser-vlt;5e ä l'ötat aigu, h l'ötat chronique, et parfois compli-quöe de symptömes typhoides, je vais presenter les faits connus d'apres ce plan , dont je me reserve d'appröcier plus tard I'exactitude.
sect; Ier —Splenitc aigue. J'ai conservö seulement 12 observations sur cette maladie , prises ä diverses 6poques de ma pratique; la premiere date de 1S02. Je vais tircr de leur ensemble ce qu'elles m'ont offcrt do remarquable.
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Envlsogöe d'un point de vue g(h\6ral, la splönite se montre ordinaircment ä l'ötat sporadiqnc dans le boeuf: et quoique j'aie vu un certain nombre de bceufs en 6tre attaquös ä la fois, ellcnem'a jamaisprösentelcs caracteres qui constituent une öpizootie, ni m^me une enzootic. Dans le plus grand nombre de cas, eile se manifeste d'abord par un frisson g6n(5ral qui precede fröquemment le soulevement du flanc gauche, ainsi que l'etat de congestion du parenehyme des organcs et celui des muqueu-ses. II existe dans certains animaux une faiblesse gra-duellement croissante; dans d!autres une agitation, une anxi6te frappantes, et meme des raouvemens convulsifs , un trouble de la respiration et de la circulation, que je signalerai; enfin, il m'a semble que dans ce cas, comme dans les chevaux pm de chalcur, e'est la congestion pulmonaire qui amene l'asphyxie et la raort.
Symplomes speciaux. llefus presque subit des alimens, cessation de la rumination'; la respiration est difficile, gßnee; le boeuf est dans un (Hat de faiblesse et d'abatte-ment interrompu par un malaise, une anxi6te, manifestos par le trepignement des membres abdominaux, I'action de se coucher et de se lever frequemment. Les yeux deviennent sailians, rouges, larmoyans, avec cli-gnotement des paupieres. On observe un frisson general plus sensible, plus convulsif aux cuisses; le flanc gafiche sc souleve, mais la panse ne r6sonne point commc dans l'indigestion avec mötöorisation; la rate, deplacee par suite de l'etat de congestion sanguine qui renvahit, sc porte mecaniquement en arrierc, öchappant ainsi ä la pression du cercle cartilagineux des cotes , et s'ötend sur le sac gauche du rumen ; de sorte quo e'est autant a son (5tat de gonflement insolite qu'est du le soulevement du flanc, qu'ä la mötöorisation du rumen; aussi en palpant ccttc region, en la percutant, on sent distinclement qu'il existe entre cet estomac et les parois musculeuses de
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54Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVINE.
('abdomen un corps 6pais mollasse (la rate), qui empöche
la resonnancc et devient un signe diagnostique. II se
manifeste alors et spontanöment ü la beuche, aux levres,
au nez , aux oreilles, ä ranns, ä la vulve, une intus-
mescence ou congestion sanguine. La chaleur animale est
augments, les oreilles, les cornes sont trös-chaudes; le
pouls est plein, embarrasse, quelquefois dur et toujours
acc6i(5re; la tete est basse, rabattement est extreme, la
demarche chancelante et penible; il existc dans certains
bcEufs un mouvement de vacillation du corps d'avant en
arriere. On a vu des animaux tomber tout-ä-coup et
mourir presque subitement elant atteles a la charrue. La
respiration est penible , tumultueuse, les flancs sont agi-
tös ; lesmuqueusesnasale, tracheale et bronchique, rouges
et congestionnees, distillent des mueosites abondaules,
que j'ai vu quelquefois rougies par des stries sanguines;
leur prösence gene le passage de l'air, et produit un
röle muqueux qu'on enlend d'assez loin; le malade cherche
ä les deglutir, ce qui produit un bruit ä peu pres sem-
blable a celui du passage rapide d'un breuvage dans le
pharynx. La peau devient tout-a-coup seche , dure et les
poils se h^rissent. Dans un boeuf pris d'une violente dysp-
n6e. j'ai vu le sang jaillir par les narines; enfin le malade
tombe et expire. La meleorisalion de la panse est parfois
accompagn6cde sorties frequentes d'excremens liquides;
il existe d'autres fois une constipation opinialre. L'excrö-
lion des urines presente les memes anomalies : ellessont
tantöt jaunes, odorantes et rares, d'autres fois crues et
abondantes.
Cette maladie, tres-redoutöe des eultivateurs, a done une marche excessivement rapide, et dure 2 heures au moins et 10 ü 12 heures au plus; je l'ai vue, ä la verite.se prolonger2et o jours; mais c'ötaient plutöt des complications, des epiphönomenes resultant d'alterations consö-cutives des fonetions digestives ou respiratoires, que les suites de la maladie elle-m6me.
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Causes. La splönite aiguö se decJare surtout sous l'iu-fluencede la chaleur humide du prinlemps et derautomne; lorsque soufflent les vents d'ouest, de sud-ouestctdusud; presque toujours aussi les bestiäux quej'en ai vu atteints, habitaient des ctables chaudes et enoornbröes de furnierlaquo; Elle affecte de preference les animaux laquo;anguins, ceux qui sont un peu gras, que l'on relient a l'ölablc pour les en-graisser, et surtout ceux qui passent subitement d'un regime insunisant ou peu substanliel ü une nourriture plus abondanle. J'ai vu la döpaissance trop prolong^e de l'herbe tendre et aqueuse qui croit au printernps et en automne dans les pres bas et humides, produire cette maladie dans des boeufs maigres et alTamös, que Ton y met pailre ä la (in des hivers longs et disetleux, ou apres des etes brülans qui ont torrifie i'berbe des pätu-rages; e'est dans ces circonstances surtout que la maladie se compliqoe du pissement de sang. Des travaux forces et continus executes durantles grandes cbaleurs de l'elö, ont ete suivis de cet accident dans deux animaux pour lesquels je fus consulte.
Autopsie. J'ai eu d'assez nombreuses occasions de voir des boeufs et vaefces atteints de la splenite; j'ai etö assez heureux pour en guörir beaueoup, de sorte que je n'ai faitqu'une seule ouverture de cadavre, au prinlemps de 1813 : c'etait un boeuf de 9 ans mis ä l'engrais; ii exis-tait un (5tat de congestion generale de tonte l'öconomie; ie sangruisselait au lever de la peau. Abdomen. Tons les visceres contenusdans cette cavite elaient fortement injects et colords, surtout !e pöritoine et les muqueuses digestives, et particulierement celle de la cailielte. La panse, ploine d'aliraens (herbes et foin) et dislendue par des gaz fötides, avait refouie fortement le diaphragme eu avant; la rate surtout etait enorme, triplee de volume , ramollie, diffluente et gorgöe d'un sang noir et liquide. Le foie (Hait anssi engou^ par un sang noir.njais blaquo;raquo;u=
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coup moins quelarate. Los reins 6taient de couleur rouge-noir, et grossis par la congestion sanguine; la vessie conte-nait une urine colorie , melöe de stries sanguines. Les pou-mons (Haient aussi dans un (Hat de congestion : il döcoula beaucoup de sang noir et liquide des incisions que j'y prati-quai; les bronches etaient remplis de mucosites spumeuses et rougies de stries sanguines. Le cceur contenait du sang noir en partie coagule; l'intöricur des cavitös droites (5tait colorö. La nuit et l'^loignement m'cmpecherent de pousser plus loin mes rechcrches.
Trailement. Je döbutai constamment avec succes par une copicuse saignöe ü large ouverture, que j'ai rare-ment öie obligö de röitercr; breuvages d'eau aeidulöc par le vinaigre; quelques lavemens d'eau presque froide , 1a dicte, l'eau blanche m'ont toujours sufO. Lorsque des symptömes d'inflanimation ties organes digestifs ou respi-ratoires persislaiont encore lorsque ceux de spl6nitc avaient disparu , je faisais administrer des breuvages delayans , mucilagineux , ™ell6s, que je rendais laxatifs ou bien bamp;shiques, suivant l'indicalion; des lavemens lt;5molliens terminaient la eure.
Le professeur Pozzi dit, dans ses lecons de pathologic manuscrites, que les symptumes de la splenite ont quelques analogies avec ceux de l'hepatile, si cc n'est que la tension, rintumesccncc et la douieur , au lieu d'cxister dans rhypochondre droit, existent dans le gauche ; que le boeuf est surtout sujet ä unc splenite tres-aigue et sou-vent 6pizootique qui peut causer la mort de Tanimal en 5 ou 4 jours et meme cn quelques heures; il combat l'opinion de ceux qui considerent cette splenite comme une varictü des maladies charbonneuses, parce que, dit-il, il n'est pas probable que le charbon attaque seulcment la ratö, mais bien tous les autres visceres ; qu'elle depend plutöt selonluidela constitution atmospherique, etatteint par consequent plusieurs animaux en meme temps; qu'au
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surplus m6me alors la contagion dont on I'accusc u'est pus prouv^e : il semblerait penchcr vers Topinion quc I'etat pathologique de la rate dans les maladies charbonncuses u'est qu'un ^piphönomene. La splC'nite aiguö eonatitu-tionnelle attaque fWiquemment, selon Pozzi, les bceufe de l'Italie; eile se traduit par les symptomes suivans : le malade perd tout-ü-coup l'appötit, la rumination cesse ; il restc dans un 6tat d'immobilit6 stupide; est atieint d'un tremblcment gönöral partout le corps ct so soutient ä peine, surtout sur les membres post^rieurs; le venire se mött'orlse du cötö gauche. Le pouls est rigide; lapcau adhere aux cötes et fait entendre un craquement quand on #9632;veut la detacher; eile cröpite mßme quelquefois comme un parchemin. Les boeufs morts de cette maladio ont la rate treii-volumineuse et pleine de malieres sanguines et lymphatiques; son parenchyme est plus diffluent et ne prd'sente plus sa texture naturelle ; les portions du rumen correspondantes ä la rate sont enflammöes. Si la splönite est de nature charbonneuse, dit Pozzi, eile est incurable des l'instant qu'elle a atteint I'animal; mais il n'en est pas ainsi de celle qu'il appelle constitutionnelle (produite par l'ötat de l'atmosphere). Dans le premier cas, selon lui, on ne peut arreter les progres de la maladie que par des moyens pröservatifs et la möthode contre-stimulante , comme la saignöe, l'emploi du nitre et quclques purgations. Dans le second cas, e'est la saignöe et le nitre qui peuvent guörir le malade. 3'ai traitö et guöri / dit toujours ce professeur, un boeuf ayant döjä tous les symptomes que j'ai indiqufe : le propriötaire avait administrö, des le premier jour de la maladie, A onecs de creme de tartre qui ne produisirent aucun effet; le jour suivant, on en donna 5 autres qui ne firent qu'augmenter les symptomes sans produire d'6vacuations, exceptö quelques crottins trfis-durs que Ton fut obligö d'extraire du rectum. Jefus alors appel6; je prescrivis une saignöc de 6 a 7 livres
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Ha livre italienue est de 12 onces); je fis prendre deux livres et demie d'huile d'olive et des lavemens emolliens ; l'animal fut guöri en pcu de jours: il est vrai que le cas n'6lait pas grave.
Le professeur Toggia parle aussi, dans ses lemons , de deux varietes de la splenite : une qui pent causer la mort du blt;Euf en 5 on 4 jours, et dans laquelle on trouve ä l'autopsie la rate ayant un volume extraordinaire, gor-gee de sang et quelquefois de lymphc , semblables ä de la matiere suppuröe, et qui, au premier aspect, font penser qu'il existe une afiection ou un principe charbon-neux; la contagion semble 6tre son caractere distinctif. II cite enfin une splenite aigu(J dans laquelle les Emissions sanguines copieuses et quelquefois röpetees sont le remedc efficace; il indique int{sect;rieurement le nitrate depotasse, ainsi que le sei d'Epsom. II rapportc que Yolpi a eu la satisfaction de voir guerir par ce traitcment les divers bestiaux confies ä ses soins.
On trouve dans l'ouvrage du professeur espagnol Gonzalez, döjacitd', un article intituö de {'obstruction de la rate (del bazo 6 bacera). Par celto denomination, on distingue en diffcrentes provinces d'Espagne une maladie des betes a cornes et ä laine qui, quoique contugieuse ä toutes especesd'animaux (sansexcepter I'liomme, cbezqui eile produit la pustule maligne), n'a jamais ete observee avec assez d'cxactitude pour pouvoir elre decrite d'une maniere claire; dans cette supposition, noustranscrironsce qu'on lit dans un article du Söminaired'agriculture et des arts, sur l'obstruction de la rate , communique aux edi-teurs par le Mariscal; le voici: laquo; L'obstruction de la j rate est tres-funcste aux betes ä cornes et ä laine ; on raquo; reconnait cette maladie h ce que le boeuf est fort triste i et trcs-abaUu ; le flanc gauche est plus eleve ; on volt, gt; sur la surface externe de la peau qui correspond a la * rale, se former au lever du soleil une espece de vapeur
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PATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä55
]gt; ou de transpiration qui se condense sur le poil; en remar-* quant, comme un signe tres-certain, quc quand Tani-raquo; mal marche, le pied gauche de derrierc n'arrive jamais t oü il pose celui de devant, comme dans l'elat naturel. raquo; L'animal ne rumine pas et qaelquefois il rcjetle du sang raquo; par los nariues. Gelte maladie est mortelle, et malgre j soncaractereinflammatoire lessnngsuessont inuliles, de raquo; meme que l'operation de piquer la rate avec un poin-raquo; (-on dötrempe. Gelte maladie est tres-contagieuse ;; toute raquo; espece de troupeaux. raquo; II rapporle (ic Mariscal) plu-sieurs observations sur rcxlension g(5nera!e de cette contagion. On rendraitdonc, disent les editeursduSeniin;;ire d'agriculture, un grand service ä la sociöte en lui presen-tantun cadre exact de cette maladie; et Ton invite pour ccla lous les praticiens ä communiquer leursobservatious, que l'on publiera avec le plus grand plaisir.
On lit dans le coinpte-rendu des travaux de l'ecole d'Alfort, pour 1822, page 4S, le faitsuivaut : Congestion sanguine sur le lubc alimentaire d'un bosuf. Au mois d'aout 1822, 150 bueufs maigres furent amenes du Borri et de la Vendee ä la garenne de Golombe, pres Paris, pour y etre engraisses dans un päturage abondant en herbe tres-subslantielle ; durant la premiere quinzaine de leur sejour dans ce päturage, quelques-uns de ces bceuls p(';rirent subitement sans avoir paru malades ; bientot apres, 4 autres boeufs furent trouves morlsle meine jour. Le propriötaire sentit alors la nöcessite de reclamer les sc-cours de l'Ecole. M. Barthelemy aine s't'lant transporte sur les lieux, fit faire l'ouverture d'un autre boeuf qui venait de perir, interrogea le propriötaire, les bouviers et l'ecarrisseur, concernant l'ouverture des boeufs morts prteedemment, et il demeura convaineu que la maladie cousistait dans une phlegmasie gt-iuirale dont les effets se manifestaient essenliellcment sur le cceur et la rate.
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öoinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATB0L0G1K UOVIMi.
L'examen dötaiUe qu'il fit cnsuitc du troupeau eüt suffi pour le convaincre s'il eüt conserve quelqucs doutcs. Tons lesboeufs, en general, avaient la pcauchaude et seche, 1c poll rude et pique, 1c mufle plus ou moins sec, les yeux rouges, le pouls dur, plein , embarrass^, et Tariere ten-due; la constipation etait des plus opiniMres. les feces C'taicnt noires , dures, dessöchöes, recouvertes d'une fausse membrane , ce que Ton nomme vulgairement coiiTees. On diminua la nourriture, on saigna tons les boeufs, et on repela memecette opöration sur un grand nombre d'entr'eux; on aiguisa les boissons avec I'acidc sulfurique, on donna des lavemens une fois le jour, et tons les soirs on conduisit ies beeufs ä la riviere pour leur faire prendre un bain d'unc demi-heurc au moins. Au bout de quelques jours tous les symptoraes avaient dis-paru, et depuis l'arrivöe deM. Barlh6icmy , aucun boeuf n'est mort d'une maladie qui se montrait si rcdoutable.
M. Cruzel, md'decin vetörinalre que j'aideja cite, con-sidere la splenite comme une maladie essentielle : laquo; L'in-raquo; flammation de la rate s'obscrvc fröquemment sur les raquo; boeufs; peu intense dans son d(5but, eile disparait b quelquefois subitement, pour se montrer de nouveau raquo; lorsque Faction de la cause qui I'avait d'abord provoquee raquo; recommence. raquo; Apres avoir önumere ses symptömes essentiels, tels que le soulevement du flaue gauche, du principalement ä l'engouement de la rate qui est deplac^e et posee sur le sac gauche de la panse, il fait remarquer avec raison que cc gonflement du flaue dans la spldnite n'est jamais aussl subit ni aussi considerable que dans la möteorisation , et qu'il donne par la percussion un son mat et plein, en quoi la splenite differe de l'indigestion mephitique dans laquelle le flanc rösonne comme un tambour, etc. etc. II traite d'une maniere gönörale des causes, de la marche et des terminaisons de cette maladie, ct cite ä l'appui de ses opinions trois observations queje vais Iranscrirc litteralcmcnt.
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EATHOtOGlK BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;533
Va Observation. — SpUnite aigm simple. Dans le mois d'avril 1854, remarquable par un temps constamment pluvieux, un bocuf est attcle pour un transport de gravier. Get animal, äge de huit ans, de grand appetit, a. vaste capacity abdominale, venait de faire un rcpas copieux de luzerne sechc , travailla pendant deux heures sans paraitre malade, et pourtant ü n'avait pas encore rurnine , parcc qu'il n'en avait pas eu ni 1c temps ni les moycns, faisant cmploi de toutes ses forces pour irainer un tombereau pesammcnt chargö. Son pareil, d'une plus forte constitution, et d'ailleurs moins sensible ä l'ai-guillon , ruminait par intervalles. Tout-ä-coup on s'a-perooit quo 1c premier est gene dans sa marche, qu'il sc refuse a trainer, et quo son flanc gauche s'est 61ev6. Je suis appelö immediatement pour lui donner des soins ; ii 6taittranquilleet ne mauifestaitaucune doulcur ä la prcs-sion des reins: raais il paraissait sensible ä celle que Ton exercait avec force sur les dcrniercs fousses cotes superieu-rement. Lc flaue gauche 6tait tendu , dur ; il rendait par la percussion un son mat et plein. Le raufle n'etait pas humide, mais il n'etait pas non plus tout-a-fait sec et rugueux. comme cela arrive dans les phlegmasies abdominales tres-intenses.
Diagnositc. Splenite aigue simple.
Traitement. Saignee de douze livres ä la sous-cutanüe abdominale; pendant cette operation , la tension du flanc se dissipe entiercraent. La rumination commence. Repos pendant deux jours, demi-ration de fovrrage. Guerison.
2deg; Observation. — Splenite aigue trcs-inlensc, avec gaslro-enlerite. Guörison. Dans le mois de scptembre 1815, un bocuf, employö ä des transports de vendange ,, n'avait pas ruminö depuis le matin; vers une heure de l'apres-midi, on lui trouve la marche pesante,. son flaue gauche estelevö, la tension s'etend des dernieres fausses cutes supericureraent; par la percussion, lc flanc (tonne
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S.S6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PATHOLOGIE BOVINE.
un sou mat et plein. Le keuf est sensible ä la pression dc cette partie; il fait entendre quelques mugissemens sourds et plaintiis.
Diagnostic. Splenite aiguü avec irritation gastrique; les mugissemens plaintifs sont un Symptome pathognomo-nique tie cette dcrniere affection.
Traitemmt. Saignee de douze livrcs, repos, diete ; boissons mucilagineuses.
Deuxieme jour. Point de rumination ; muflesec, ru-gueux,merne tension du flanc etdel'hypochondregauches; doulcur manifeste a cette partie; commc la veille, mugissemens plaintifs, urine claire et pen abondante , ma-tieres fecales rejetees avec effort, en tres-petits fragmens, raous et enduits d'une couche miiqiienso.
Traitemmt. Saignee abdominale de dixlivres, breu-vages de decoction de guimauve, lavemens emolliens ; application sur la region splenitjue de linges trempes dans de l'eau froide.
Troisieme jonr. Les symptomes ont perdu de lour in-tensite, l'engorgement de la rale a diminne des deux tiers, le boeuf ne pousse pas aussi sou vent des mugissemens plaintiis; il a rnminL', et, pendant la rumination, la bave elait blanche et epaissc; il a manifeste l'envie de manger; les matiercs fecales sont expulsces sans peine, mais elles n'ont pas encore leur consistance normale.
Trakement. Breuvages muciiagincux , lavemens (emolliens, lotions froides sur la region de la rale; un quart de ration dc fogt;:rrage. et pour boisson l'eau blanchie avec la farine d'orge.
Quatrieme , cinquieme ct sixieme jours. Amelioration de plus en plus sensible. L'animal est remis pea ä peu k son regime ordinaire; le dixiemc jour il travaillc; gueri-son complete.
Dans cette observation, on voit la spltfnile, si eile a debute la premiere, se trouver bientöt compliqucc de la
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gastro-entörite, et, sans l'energie du Iraitement, celle-ci n'aurait pas manque d'atteindre, en peu de temps, un tras-haut dcgre d'intensite , parce que , dans cetle circons-tance, eile paratt s'ulre declaree sous rinfluence de la meme cause qui avait donne Heu ü la spld-nite.
Dans robservation qui va suivre, nous verrons la sple-nile prcsqu'immedialement lerminec par la dediirure de l'organe, parce quo sa cause n'a pas cesse d'agir avcc uns violence inusitee.
5e OßSEnvAiioN. — Splmile aigue tres-inlense. Mort. Le 25 juillet 1854, un boeuf, Ires-bien conform^, ägö de six ans, et presque uniquement employe ü des transpo.-ls de bois , mange vers rainuit, pour son repas du matin , une grandc quanlite d'epis de mai's vert. Les animaux de cette espece sont tres - friands de ce fourrage, et celui-ci devant faire un voyage de dix a douze heures, sans faire de balte , on lui en laissa prendre tant qu'il en put avaler. Lc repas tcrmine , il est altele et mis en route. Conime il faisait la premiere parlie du voyage , n'ayant ä trainer, avcc son pareil, que la charrette vide , le conducteur les fit marcher aussi vite quo possible , de sorte qu'ils ne ruminerent point. Arrivös au Heu oü ils devaient prendre leur charge , on ne tarda pas d les atleler de nouveau a une charrette chargee au-delä de ce qu'clle devait etre. Le matin , avant le jour, l'air etait frais et humide; mais lorsqu'ils furent remis en route, ä dix heures avant midi, trainant un poids au-dessus de leurs forces, un soleil sans images emhrasait 1'atmospMre ; devores par les insectes, et respirant avec la-poussiere un vent du sud qui abattait leurs forces et rarefiait leur sang, ces animaux etaient essoufdes. L'un, celui qui fait le sujet de cetle observation , tombe ; on le force ä se rclever , et Ton s'aper^oit que son venire se ballonne. Le conducteur qui voulait le faire arriver vers moi. afin que je pusse remedier ä ce qu'il croyait elrc
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une indigestion , le pousse, l'excite de nouveau avec I'al-guillon, et le boeuf arrive effectivement jusquedans mon inlirmerie; mais aussitot qu'il fut Hbre du joug il tomba ct mourut.
Ouvertüre deux heures apris la mort. La panse conte-nait une grande quantity d'epis de mais ä peine mäch6s; il y avait plusieurs litres de sang 6panch6 dans I'abdomen. La rate, volumineuse et dechiree en plusieurs endroits de son bord posterieur, etait tres-brune, sa texture mollc, friable et exprimant du sang. On apercevait, sur le peritoine , quclques rougeurs de peu d'ötendue ; le foie (Halt aussi trcs-volumineux, noir ct friable. Le poumon , blanc ä sa surface, comme celui d'un animal mort par anemie. Lcs cavites du coeur contenaient peu de sang.
sect; II. — Splenite chrontque. M. Cruzel est le seul V(5-tMnaire qui a donnö une description de ce qu'il nomme la splcnile chronique. Je me bornerp.i quant a present ä transcrire la description qu'il en fait, me röservant de discutcr plus loin l'opinion de ce vetörinalre.
laquo; La splönite devient chronique lorsqu'elle a 6te d'abord peu intense, et que la cause qui la provoque continue son action, quoique avec peu d'önergie; eile le devient g6i\6-ralement si la cause agit p6riodiquement: alors la splönite affecte le type periodique, et la disorganisation de l'or-gane n'en est pas moins la consequence inevitable. Au rcstc cette lesion n'est jamais seule. Si la rate devient squirrheuse ou tuberculeuse, on est assurö de trouver les memes desordres sur d'autres visceres.
raquo; Un boeuf, ago de six ans, habituellement maigre, et ayant le poll herisse, quoique bien nourri, Ciait empl6y6 au labourage. Attehü par la t6te, il avait un camarade dont la lenteur contrastait avec la vivacity de son allure; aussi le premier 6tait sans cesse en action , et supportait presque tout le faix du travail.
raquo; Tons les jours, apres avoir 1ravaill(5 une on deux heu-
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res, il paraissait fatigu6, etsonflanc gauche s'tilevait; sou-vent la rumination s'opörait pendant cct 6tat; d'autresfois, si la tumefaction 6tait plus considerable, eile eiait suspen-due. Get engorgement de la rate durait ordinaircment jus-qu'a la fin du travail du matin. Amv6 h I'etable, I'animal se couchait, restait quelques instans dans une espece de repos somnolent, et bientot il se relevait, n'avait plus 1c ventre tendu , etil manifestait l'envie de manger; s'iletait ramon6 au labour dans I'apres-midi, les memes ph^nome-nes morbides sc rcpr^scntaient; dans le cas conlraire, ils n'avaient point lieu. Les jours de repos habitue), cebciuf ne paraissait pas malade. Get 6tat durait deja depuis un mois lorsque je fus consulte. Je diagnostiquai un engorgement pöriodique de la rate, occasionepar la fatigue et la disposition particuliere de cet organe. Le bocuf fut tenu en repos; on diminua sa ration de fourragc; je pratiquai, ü la jugulaire , une saignöe dc huit livres. Ge traitement semblait avoir amelior^ lY'tat de cct animal; son poll etait plus uni, la peau etait devenue onctueuse, la rumination s'op6rait bien, il etait gai, manifestait un grand appötit. Huit ou dix jours de ce regime me parurent done suffisans et avoir detruit la tendance inllammatoire de la rate ; d'autant que pendant cet intervalle, tantque leboeuf n'avait point travaill6, la tumefaction n'avait pas reparu. II fut attelö de nouveau.
raquo; Le premier jour, I6ger engorgement qui dure une demi-heure.
raquo; Les deuxifimc el troisieme, röapparition de la splö-nite avec autantd'iutensiteque les joursqui avaient precede le traitement. Nouvelle prescription du repos. Deux sai-gnöes de six livres chacune, ä deux jours d'intervalle I'unc de l'autre. Application, sur le flanc et l'hypochondre gaudies, decompresses mouillöes avee de l'eau acidulee, quoiqu'il n'existat point d'engorgement. Le bocuf rcprit de l'embonpoint sous l'influcnce de cette medication. Jo
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conseillai rengraissement dans la crainte de voir ia sple-
nile reparattre avec le travail.
b Des molifs particuliers s'opposerent.ä ce que mon con-seil fül suivi; co bceuf fut encore employ^ an labourage. Pendant les premiers jours il semblait entierement gueri de la spienite, mais il lialelait presque d'habitude ; et (jiiclquefois, avant de commenccr la ruminalion, il tous-sait avec beaucoup de force. 11 continua de travailler , rengorgemement de la rate se montra de nouveau, d'abord peu intense et periodiquc ; mais deux mois apres, je revis cc boeuf, il etait constamment enfle , eprouvait une douleur vive par la pression dc I'bypocbondre gauche; il etait affecle d'une diarrli(5c felide, sa toux 6tait faible et frequente. L'habiludc du corps approcbait du marasme.
raquo; N'ayant plus aucun espoir de s'en s'ervir, ni de pou-voir I'cngraisser, ce proprietairc se detcrmina ä le faire abaltrc. Je procüdai ä Tautopsie. L'abdomen contenait une petite quantite de serosite; la rate etant volumineuse, eile avait contracts des adhörences tres-intimes avec la pause et la rögiou de rhypochondre; eile etait bosselee sur quelques points de son ctendue : je 1'incisai sur plu-sieurs sens ; sa texture (Mait cbangee en partie en une masse tuberculeuse, les bosselures qui se rcmarquaient extericuremcnt renfermaient du pus concrct ou mi-fluide liquide. C'etait avec pcinc si Ton pouvait retrouver quelques traces des vaisseaux sanguins propres aux visceres; mais la desorganisation la plus complete existait a la par-tie superieure, celle qui touebe au diaphragme. II y avait aussi quelques tubercules peu volumineux dans la substance du foic et du pancreas ; la muqueusc gastro-inlestl-nale etait ulceree sur quelques points de son etendue : le peritoine, I'epiploon etaient pales et epaissis.
raquo; Dans le thorax , le poumon gauche adherait h la plevre costalc , mais sain d'ailleurs; I'autre portait h. sa
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PATHOLOGIE BOVHIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;361
partie poslcrieure un grand nombre de tubercules, et le mediiistin n'elait plus qu'un amas de ces productions morbides variant de volume et d'lt;sect;tat ; i! formait un corps d'npparence squirrheuse uni ä l'cesopliage d'une facon tres-inlime. Cette derniere circonstance explique la toux convulsive que faisait entendre le boeuf avant de ruminer; c'elait, pour ainsi dire, une secousse preparaioire cju'il (5tait oblige d'imprimer ä ce canal pourse preparer ä l'as-cension du bol.
raquo; Je ne citerai que cet exemple de splönite chroniqiie ., d'abord intcrmitlcntc, pour ne pas tomber dans des röpö-titions; mais il faut remarquer que cetle maladie affecte souvent nos boeufs de travail ; je l'ai obsenec ]gt;liisieurs foi:;, et il est d'autant plus important de la dislinguer que l'usage en fait un vice rödhibitoire, et, cette fois, il faut avouer (\uc c'est avec raison; car il est bien demontrö (jue si la splenite est devenue chronique , qu'clie soit ou non compliquee d'une autre lesion organique, le boeuf n'en est pas moins perdu pour le travail : il est tout an plus susceptible d'engraissement lorsque la maladie iva pas encore fait de grands ravages, qu'clie n'est pas accom-pagnec do devoiement et que I'animal n'est pas dans le marasme. raquo;
sect; 111. —Splenite compliquee de symptömes typho'ides. Tscheulin , medecin-vetdTinairc du grand due de Bade , a pulilie uiic description de ce qu'il appelle I'inflammation gangveneuse do la rale dans le cheval, le boeuf et 1c mouton (*).
S'appuyant sur une pratique de 20 annöes, il dit que cetle maladie se manifeste pendant les clialeurs de jnillet, aont et sepfembre, rarement en d'autres temps; qu'elle est ordinairement 6pizootique et allaquo tons les animaux domestiques.
(*) Correspondance sur les auinjaux domestiques, recueillie par Fromage tleFeugre. tome 2 . pagiquot; 7i. Paris iSiO.
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laquo; Les biles ä comes tombent d'abord dans une graude faiblesse; les yeux sont fixes , troubles, larmoyans, ä demi-fermfe, sou vent jaunätres, rouges, gonflös; la surface du corps tan tot chaude et froide; queiques parties souvent tres-froides tandis que les autres ont une chaleur intense; le nez tres-sec, quelquefois humide. Elles ne se lechent plus les naseaux; la pituitaire est lantot pale, tantot rouge, et I'expiration tantot plus chaude, tantöt plus froide qu'ä 1'ordinaire, avec une inspiration gen^e; les pulsations des arleres et celles du coeur sont inegales, souvent intcrmiltcntes et insensibles pendant queiques minutes; les poils ne sont plus luisans; le ventre est gonfle; il y a pen ou point d'app^tit; la rumination est faible ou supprimöe; le lait est aqueux, sans gout, ou bien il a cessö tolalement: les excremens sontnoirs, durs et en pelite quantite.
raquo; La maladie vient quelquefois avec tant de violence que I'animal se trouve totalement surpris par la difficult^ do la respiration et de toutes les fonctions, avec cntlure, (5cume ü la bouche, convulsions, h^morragie par la boulaquo; cbc, par les naseaux . par I'anus.
raquo; Alois il no se forme pas de bubons ou enflures, et la bete tombe morle eu queiques heures dans des contrac-lions et des convulsions considerables.
raquo; Mais si la maladie vient lentement, alors on voit les mßmes symplomes que dans les chevaux. raquo;
En parlant des chevaux Tscheulin dit que a la fievre 6tant devenue continue, I'animal est extremement faible et tombe quelquefois a terre ; qu'ensuite on voit paraitre des bubons ou des enflures ordinaires molles et froides. Quelquefois aussi on observe ces bubons avant la fievre; tres-rarcment chauds dans leur commencement; ils con-tiennent une serositö acre, jaune , melee dc sang noir; ils acquicrent une grosseur extreme en queiques heures; quelquefois ils disparaissent et I'animal est en grand dan-
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ger; jamats Je ne les ai vu suppurer, mais? toujours la gangrene s'en empare. Ces cngorgemens sc montrent in-difföremment sur toute la surface du corps, ü la töte, au cou , ä la poltrine, aux öpaules, au ventre, aux parties göritales , aux mameiies, aux pieds; mais ils vien-nent ordinairent üi uu seul endroit et rarement üi de;jx.
raquo; Autopsie. Tous les animaux nminans ont Jes excrC-mens lres-dess6ches , sans cependant qu'iis le soier.t au degrö ou on les voit dans beaucoup de maladies de ces animaux; le quatrieme estomac est ordinairement gangrene; il contient une s^rositö bruneet puante ; quelque-fois j'ai observe, dans les trois premiers estomacs, ä leurs faces externes, des taches ronges-brunes.
raquo; Let intestins greles sont gangränös, et conticnncnt un fluide semblable ä cclui du dernier estomac des rumi-nans. Les gros intestins ne sont pas aussi endommages, cependant ils sont ennammös; les excremens sont noirs , c^pais ou tres-liquides; souveul on trouve dans ces gros intestins du sang noir et caiilö.
raquo; Le foie est jaune, decompose, la bile dissoute, brune ou noire. Ordinairement c'est la rate qui est le plus affectee : sa substance est molle, sans cohesion, et son volume triple; ce gonflement est du ä un sang noir , 6pais et dissous, quelquefois ecumeux et rouge.
raquo; Les reins sont peu lösös, mais la vessie est quelquefois enflammee, et alors les urines sont melöos de sang.
raquo; Le diaphragme est souvent enflamme et tachete de noir; les poumons dessöchcs, ou gonfles et tachetös, rarement enflammes; les bronclies pleines de glaires et d'ecume; le coeur est fort enflamme ä l'extdrieur, de Couleur rouge claire ou foncöe, mais il est toujours flasque; le sang qu'il contient, ainsi que les vcines, est dissous, et la lymphe coagulöe en globules. On trouve souvent une slt;5rosit6 jaune dans le pörirarde, dans la poitrine ei In ventre.
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t)C}4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1gt;ATH0L0GIK BOVINR.
raquo; Le cerveau est plus mou et ses ventricules contien-nent beaucoiip de s^rosite transparente et quelquefois branätre. raquo;
Causes. Les etes sees, la grande chaleur, les variations subites deTatmosphöre, le dtlaut de boisson, les marches forcees pour aller ä Teau, les eaux pourries, les mauvais päturages, le deiaut de bonne nourriture, I'air vici6 ou tres-froid : les chaleurs de juillet, d'aout et de septembre, pendant lesquelles les fonctions digestives soulfrent beau-coup ; les etalles sombres, humides , etc.
Tscheulin est intlöcis sur la question de la contagion ; il pease cependant qu'il est utile de s6parer les animaux sains des malades, dans la crainte, dit-il, qu'ils ne gaguent la maladie par les ecoulemens de la bouche ou des na-seaux, ou par la transpiration, etc.
laquo; Cette maladie , qui affecte les organcs digestifs et surtout la rate, est une fievre inflammatoire appelöe sy-noque, typhus, et eile est sthdmique ou aslhenique. Elle degeneie souvent en cachexie, en hydropisie, en phthisic pulmonairc el en iievre lente.
raquo; Les taureaux y sent sujets quand ils ont eu un trop grand nombre de vaches ä servir , et alors ils tombent dans une consomption et un amaigrissement funestes.
raquo; Moyens curatifs. Si celle maladie est sthenique, il faut lui opposerdes remedes caimans, comme lessaignees copicuses et reiterees, scion la force de Tanimal, et cela dans les premieres 8 a 10 heures de I'invasioD de la maladie ; des boissons d'eau acidulee par le nitre et la creme de tarlre; des laveraens mucilagineux nitres; enfin il faut couvrir la rdgion de la rale de linges trempes dans I'eau froide. L'essenliel est d'en avoir bien dislingue les diffe-rens degres. Elle est : 1deg; avee fievre pulridc; alors la respiration et la circulation se font tres-diflicileinent, et il sort par les naseaux et par I'anus une matiere brune et Wide , souvent avee flux de sang ; 2deg; avec fievre nerveuse;
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et dans ce cas il y a verlige, trouble des sens, et le pouls öprouve peu de changernent; 3quot; la rate cst dans ime grande faihlessc, et meme eile perd tolalement son action , 6tant surchargee de sang: alors il fant d'abord ou-vrir la veine pour s'opposer ä la congestion du sang , et apres cette saignce employer les renuHles irritans , sans oublier le traitement special des bubons.
tgt; Au commencement, le vin fort snffit souvent seul. Si la maladie est ncrveuse, on emploie les remcdcs irritans et volatils; la valeriane, le camplirc, Topium , sontd'un grand secours. Si la rate souffre le plus, on emploie l'aloes, le calamus, unis a l'alcool campbre, et lateinture d'aloes, dans une decoction d'absiutbe, en brcuvages souvent repetes. S'il y a fievre putride, les acides mine-raux, et notamment Tacide muriatique, avec l'esprit de vin, etendus dans la decoction d'absinlhe. raquo;
11 recommandede bruler les bnbons aveclefer rouge, etc.
Jerome Waldinger, professeur ä l'ecole imperiale v6-törinaire de Viennc, a traite aussi de la splenile , sous le titre de Vinflammatim de la rate, ou de Vi'inzoouc de la rale {').
11 dit qne l'inflammation de la rate est en general une fievre intlammatoire gangreneuse qui, d'apres l'etat de tonicite ou de laxite des tissus , prend le caraclere in-llammatoiro ou celui de pntriditö. Elle attaque non-seu-lement le bccnf, mais encore le cheval, lecodion, etc. 11 dit qu'Adami a remarque que cette maladie une fois guerie pent encore reparaitre dans le meme animal. .
Les Saisons chaudes, une temperature tres-elcvee et seche, predisposent ä cede maladie qui, d'apres Adami et Rumpelt, se complique de la pestc. Dans l'espece bovine, eile attaque plu:; facilement les laureaux, puls les
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(*) 1 raile lt;lts miladies les plus connmines des lietes h cOraes, Vienne 1810,
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bceufs et les vaches. II range parmi les causes däcrmi-nantes Je travail excessif durant l'^tö , le manque d'eau pendant les chaleurs.
Symplumes. L'abattement est le premier Symptome : l'appötit se maintient jusqu'ä la mort, mais le malade mange nonchaiamment; les excrtmens sont durs et sees, et quclquefois recouverts de mueositfe; les urines sont rares, foncöes, mais cruesdanscertainscas.il fait re-marquer quo la queue est sans mouvement. Un frisson g^nöral ebranle tout le corps; le mufle est sec, la pitui-taire rouge , les yeux enflammös; les battemens du coeur sont souvent imperceptibles; lepouls, irregulier, s'öleve, assure-t-il, ä 90 pulsations par minute. 11 existe, dans queiqnes animaux, une expression du regard qui aunonce raccablement; les yeux sont chassieux ; le mufle est reconvert d'une croulc muqueuse sur laquelle existent de petites gouttelettes de serositös tres-rares. Si les battemens du coeur deviennent irreguliers , profonds, si le pouls est peu perceptible , que la fievre ait acquis un haut degrö d'inlensHe, que la respiration soit courle, accelör^c , fair expire bnilant, il cxiste un etat d'adynamic grave ; alors encore les exf remites sont tres-froides, tandisquela surface du corps est hrulanle.
Waldinger prescritcomme premier remede une copieuse saignöe jusqu'au developpement du pouls, un süton au fanon, anime par l'essence de tertbenthine et la poudre de cantharides; les lavemens d'eau tiede animes par le sei marin, dans le cas ou les exerömens sont sees et rares, Ces lavemens doivent 6tre composes d'une infusion de camomille romaine, anim^e par le sei marin , a laquelle on ajoute la farine do seigle , si des mueositös abondantes recouvrent les excromens. II indique aussi des breuvages nitres et camphrös. Mais si l'öpine dorsale est tres-sensi-ble et les battemens du coeur appreciablcs et accelerös, il laut ajoutcr anx breuvages nitres un peu d'huile de töre-
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benthine, jusqu'i ce que le pouls se r6gularise ct que la
trouble des urines indique une crise. Des frictions d'esscnco
de teröbenthine sur les lombes soni saiutaires quand cette
region est trös-douloureuse. Si rinflammalionde Ja rate
a 6t6 mamp;onnue , et que les extrömitös soient refroidies,
Waldinger indique une copieuse saignöe, secondöe par
des frictions seches sur le membres. Quand ie sang coulo
lentement, difficilement de la veine, et qu'il reflete une
couleur noire, il existe une inflammation gangröneuse de
la rate qui exige une abondante saignde. 11 ajoute que si les
soins et les medications ont 6t6 n(5gliglt;5s dans le principe de
la maladio, on voit survenir sponlanöment sur toute la
surface du corps une Ebullition sous formes d'ampoules;
Adami dit meme qu'il a vu surgir en outre des tu-
meurs cbarbonneuses sur les fesses, et Rumpelt affirme
quo la sortie de ces tumeurs h la region des fesses sauve
lesanimaux, tandis que celles qui apparaissent sur I'ab-
domen , les testicules, sont dangereuses, et que celles
qui existent ä la tete, sur lencolure, sont morteiles.Tou-
tes ces tumeurs volumineuses que Ton voit se d6velopper
dans cette maladie ne viennent point ä suppuration; aussi
doit-on les ouvrir, les empörter autant que possible jus-
qu'au vif, et panser les plaies avec du vln arornatique et
de I'huile de töröbenline.
Waldinger pense que cette maladie n'est point conta-gieuse; il rapporte qu'apres la mort la rate est doublte ct triplöe de volume; qu'elle est gorgöe de sang noir, molle et diffiuente ; d'autres fois ce viscere est mou et noir sans fitrc augmentö de volume. Adami a trouvE des abces ou tumeurs contcnant un liquide brim, dans l'epaisseur des parois abdominales; il existe sous la peau des Epanchemens d'un liquide g^latiniforme et jaunätre; les cavites du coeur sont vides de sang, et le cadavrc passe rapidement h la putrefaction. L'inflammation de la rate tue souvent 1c boeufsubiterncnt, ct alors la saign^e est un pmcrvatif assun!' pour les autros hosafs du troupeau.
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Je dois maintenant analyser les divers fails que je viens d'exposcr, les apprecier ä leur juste valeur, pour arriver h la connaissance de l'eliologic et de la nature de la sple-nite. Je sufvrai dans ce second travail !e memo ordre que j'ai dejä adopte. La premiere sr'n'e d'observations, ayant trait a la spUnite aigue, ne prösente, a I'investigateur degage de tonte idee precon^ue, qu'une turgescence gd1-neiale , un elat plolhorique qni se manifeste prcsque sn-bitement sous rinflucnce d'unc temperature almosplierique elevee , ou bien cliaudc et humide, agissantdepuis quel-ques temps , et dont les effets seront plus prompts et plus adifs s'ils sont augmentes par le travail; ou encore a la suite d'un regime nutritif, abundant, donne subite-ment et sans precaution, soit pour engraisser les animaux, soit pour reparcr les effets affaiblissans d'une alimentation parcimonieuse ou pen alibile. 11 en est ainsi du sejour inaccoutume et prolonge ä I'etable, comme je fai observe en fevrier et mars 1803 ct 1804, sur quatre bceufs rete-nus ä I'etable et abondamment nourris pour la boucherie. Ce sont surtont les animaux sanguins qui sont atleints de preference, el sur lesquels celles de ces causes propres ä iburnir au sang une quantity iusolile de fluides repara-tours determinent une maladie gcnerale dont le siege pourrait etre dans I'appareil circulatoire, et qui frappe d'une maniere snbite tout I'organisme sous l'empire de la plus legere cause determinante, ou par le seul fait do la continuile des causes predisposantes. 11 se manifeste alors un frisson general qui denote la concentration sanguine sur les visceres interieurs, et qui estsuivie d'une reaction prompte, violenle , d'une turgescence plelhorique qni en-vahitde preference les organes les plus riches en vais-seaux capiilaires, tels que les poumons, le foie et surtout la rale, qui est un diverliculum du sang (page 05), et dont la texture cellulo-vasculaire se prele le plus facile-znent ä i'aborddu sang. En effet, quels symptomes pre-
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sente la prötendue splönite aigue? Unc congestion frene-ralc qui engoue d'abord lo parenchyme pulmonaire, pnis les muqueuses respiratoire et digestive , le fdic , la rate , la peau et tons les organes cellulo-vasculaires : plöthore que traduisent la gene de la respiraüon, le räle produit par I'liypeiemie et le gonflement de la muqueuse (pii la-pisse les cavites nasales, la tracliec et les bronches, cette membrane n'offrant que pen on point de resistance ä l'abord du sang. On observe aussi ä la peau unechaleur insolilequi n'est que l'effet de l'injection el de la congestion des capil-laires de ce tegument. Le balkmnement du flanc gauche , l'engouement de la rale, le gonflement des paupieres, des narines, des levrcs , de l'anus et de la vulve , no sont aussi quo des el'fels secondaires de congestion , survenus dans des organes et des parenchymesexcessivement vasculaires. Or, lout est general dans cc cas, loute I'economie est cu-vahie; et si le poumon et le loie etaient, comme la rale, susceplibles d'un depiacement, nous les verrions produire des gonllemens insolites , comme cot organe le fait lors-que, cliasse en arriere par la pression de la panse et des cotes, il vient augmenter le laquo;oulevement du flanc gauche , occasione dejä par le degagemeut des gaz dans la panse.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .|
Les lesions quc m'a offerles la seule aulopsie quo j'ai rapporlee, ne soul que les effets d'uu violent coup de sang, qui a principalement porte sur les organes abdomi-naux; la rale elait enorme, mais tons les autres visceres n'elaient-ils pas aussi dans un etat de congestion Ires-marque , el les organes de la respiration ne parlidpaienl-ils pas a l'engouement vasculaire general?nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;|
Pozzi et Torjaia ne constatent qu'un fait, rexistence de la maladic; mais ils deliinilent mal l'elat aigu inflam-matoire de l'elat adynamique et typhoide , non pas com-pliquant, mais complique de l'engouement apoplectique de la rale. Au surplus, les noles prises sur les lecons de
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ces savans professeurs, qui m'ont 616 communiques par des sieves Italiens röfugiös, sont toujours suscepti-bles d'altöration, en raison du degrö d'intelligenco de l'eleve.
Gonzalez ne fait que rapporter ce que des auteurs d'une publication scientifique, le Seminaire d'agriculture, transcrivent d'un ouvrage intitul6 le Mariseal (le Marcchal), dans lequel l'auteur avoue tonte la gravity de cette maladie et son ötat apoplectique göneral, comme le prouvent l'epistaxis qu'il Signale et la mort rapide de l'animal.
Les trois observations de M. Cruzel sont concluantes : la 2e n'est qu'une gastro-entörite sur-aiguü compliquee de congestion de la rate : les faits le prouvent; l'öpipheno-mene disparait le premier, mais la maladie principale, l'inflammation de la muqueuse digestive, persiste et exige im trailement special.
J'ai observe le meme cas le 27 vendömiaire, an XIV, sur uu beeuf de labour appartenant au sieur Rossard, m6-tayer ä la Tousoliöre, commune de Lapeyrate (Deux-Sevres). et ne vis d'abord, comme M. Cruzel, que ceque je nom-mai la splenite ou sang de rate. La 5deg; observation est fort concluantc : un beeuf mange avidement et abondam-ment un aliment tres-nutritif ; il est soumis ä nn travail au-dessus de ses forces, sous rinfluence d'une temperature brillante de juillet et sous le ciel du midi; une apoplexie est le resultat de l'imprudence du bouvier, et le bo^uf meurt comme les chevauxpm dechaleur. Que montre l'autopsie? un öpanchement considerable de sang dans l'nbdomen, resultant de la dechirure de la rate ; le pöritoine (Hait hyp6r6mie, le foie dans un (Hat de congestion, et la pause surtout 6tait excessivement ballonnee. Qui ne voit que cette mötöorisation 6tait süffisante pour determiner l'etat apoplectique, l'asphyxie et tons les acci-dens qui ont causti la mort? Le poumon etait dans un
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elat do päleur anßmique, mais cet 6tat etait une consö-quence de riiömorragie abdominale et de la compression des organes respiratoires, refoulös par le diaphragme, pendant la meteorisaUon de la panse. Je citerai tout-üi-l'heure un cas analogue sur un mouton.
L'observation rapportee avec taut de lucidity par M, Renault, directcur de l'ecole d'Alfort, sur uaeirritation hcmorragique des princlpaux visceres abdominaux, dansnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ]
une vache (*), n'est aussi qu'un veritable coup de sang sur ces organes. Le 14juin 1827, une vache laitiere , ägöe de 8 ä 9 ans, de forte taille, dans un ctat d'embon-point Ires-marquö, nourrie au vert pris ä Tetable, refusa tont-ä-coup de boire et de manger, sc concha et parut beaucoupsouffrir, la tete appuyöe sur le so! et dans un abattement tres-marque. La peau lt;5tait seche, le poil terno,. Tariere ötait pleine et molle, lo pools lent et presque ef-faeö, la respiration genöe; les vaisseaux des muqueuses olaient gorges d'un sang noir. et la bete completemcnt paralysöe du train de derniere. Quel futle diagnostic? On pensa qu'il existait une congestion sanguine sur tous les visceres contenus dans la cavitö abdominale. On pratiqua une saignee ä une jugulaire; le sang qui en sortait 6tait noir et avait la consistance d'un sirop, ne coulant que lentetnent et avec difficulty, üue seconde saignöe n'eut
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pas plus de succes, malgrö des frictions seches faites sur tout le corps dans le but d'aecelörer la circulation. Le pouls s'effa^a, les yeux s'enfoncerent, s'eteignirent, les muqueuses palirent, le froid devint gönöral, et la bete mourut trois-quarts d'heure apres l'apparition des premiers symptömes. A l'autopsie, on trouva un epanebe-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; | ment sanguin dans la cavite abdominale ; quelques rou-geurs existaient sur la villeuse intestinale qui etait unpeu
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öpaissie, couverte de mueositös sanguinolenteset destries
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(quot;#9632; Jounial pratique de medecinc vclcrinmre, tome 2 , page 570.
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de sang molöes aux alimens; [le foic ölait volumineux et diffluent; la rate avail le double de son volume ordinaire; de larges ecchymoses de couleur rouge-vineux se dessi-naient sur le fond noirätre de sa surface; son tissu etait saus consistance, le sang qu'elle renfermait etait epais, noir et visqueux. Le mesenlere avait ses vaisseaux gorges d'un liquide de meine nature , et d'enormes caillots de sang etaient epanches enlre ses duplicatures au niveau du gros intestin , et y formaient des espöces de tumeurs de 5 a 4 pouces d'epaisseur. Une dticliiruro existait ä la capsule de Tun des ovaires; !cs organes gcnitaux elaient aussi congestionnes, etc. 31. Renault, enjudicieuxobservateur, n'a vu lä qu'une congestion sanguine gcn^rale des organes abdominaux; et quoiqu'il di^e que cette maladie avait beaucoup d'analogie avcc le sang de rate, il est trop boa juge pour localiser une maladie qui affecte tout l'orga-uismo.
J'ajouterai que dans certains cas de maladies inflamma-toires des organes digestifs bien dessimies, j'ai vu la rate gorgee de sang, doublee, triplce meme de volume, et [nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; cependant aucun des symptömes spcciaux de la prelenduc
splenite aignii ne surgissait d'une maniere tranchce au milieu de ceux propres ä la maladie principale quej'avais ii combattre. J'ai fait la meme observation duns rindiges-tion avec meteorisation de la pause. Je vais citer en preuve an fait qui m'est elranger et que je dois ä M. La-fore, chef de service. —Un montou s'öchappa et fut paitre dans un champ de trolle; il u'y resta que peu de lemps, et en re\ int tellement meteorise, que tons les soins qu'on lui prodigüa ne parent empecher 1c ballonncment d'augmenter et l'asphyxie de devenir si imminente que Fanimal tomba tout-ä-coup: avaut la mort, !e flanc gauche se ruptura (peau , parois abdominales et pause), d'oü il s'ecb.appa une grande quantity de gaz. L'animal fut 'lejiouilie immediatoment : on trouva la rateextremement
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gorgöe de sang noir et liquide, el ayant au moins six fuis son volume ordinaire. — Etäit-ce la cciigeslion de la ratequi 6tnit ici lamaladie e?seniielle?IN'on , sans deute, et l'engouement sanguin de ce viscere n'elait qu'un t-pi-phenomene resultant uon-seulemeut de la compression des vaisseaux, mais encore de la congestion gönerale dans laquelle se trouvait l'öconomie.
Je borncrai lü toute citation , tonte remarqne ;) I'appui de mon opinion , croyant avoir suffisamment demontre quela splenite algueu'estpoiut une maladie inflammaloire et spöcialede la rate, mais bien un epipiienomene resultant d'une maladie generale et apoplectique.
La deuxieme scn'e, qui renferme I'observation unique de M. Gruzel snr la splem'le chronique , jugeed'apres ies symptömes qu'il decrit, nous monlre un soulevement du flanc gauche, que ce velerinaire semble attribuer ä la tumefaction de la rate, sans dire quit s'est assur6 par le toucher du deplacement de cet organe. Ce phönomene se montrait de prefci-encc apres le travail et n'empechait pas toujours l'aniraal de ruminer; le repos ä l'etable le faisait disparaitre. M. Gruzel dlagnostisqua un engorge-gement periodique de la rate; il paraissait tcllement pe-netre de cette opinion , qu'il neglige encore d'iiuliquer les signes sur lesquels il a elabli son diagnostic. Le repos, une diminution de la nonrriture, une saignee de 8 Ihres paraissent ameliorer l'elal general de ce beeuf et detruire la tendance inflammatoire de larale. Pen de jours apres, cet animal est remis an travail; des-lors reapparition de la splenite. Consulte de nonveau, le velerinaire indique le repos, pratique deuxsaignees et fait meltre des compresses d'eau acidulte sur le Haue et l'hypocliondre gaudies ; mieux nouveau. Convaincu de la gravite du cas , M. Gruzel conseille le repos et rengraissement. Mais celle sage indication n'est pas suivie; on soumet Tanimal ä un travail fatigant, et deux mois apres ce velerinaire revolt le
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bcüuf, qui cst alors constamment enflö; I'hypochondre gauche est douloureux ; mais le veterinaire nöglige tou-jours de dire si la rate 6tait deplacöe corome dans le cas de splenile aigue; une diarrhöe'Jnfecte, une toux faible et fröquentc, un marasme hideux döterminent M. Cruzel ä conseiller I'abattage.
A I'autopsle, oti trouve toutes les lösions qui caractö-risent une affection tuberculeuse genörale ayant envahi tons les visceres des cavites abdominale et tboraclque. La rate est transform^ en une masse tuberculeuse en partie ramollie ; ä peine , dit ce v6lerinaire, trouve-t-on quel-ques traces des vaisseaux sanguins propres ä ce viscere. Un amas squirrho-tuberculeux cntoure et est uni ä la portion thoracique do I'oesophage ; la muqueuse gastro-intestinale est ulcöree sur quelques points de son etendue; le pch'itoine, I'epiploon sont pales et cpaissis.
Jugcons maintenant ce narrö sans prevention , et avec toute la reserve que merite I'opinion d'un veterinaire aussi recommandable que 31. Cruzel. ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Les symplomes qu'il dtcrit me paraissent avoir beau-
coup d'analogie avec ceux de la gastro-enterile chronique que j'ai 6num6r6s pages öoo et suivantes : rulc^ralion de la muqueuse digestive , I'elat squirrheux de la portion tboracique de l'ccsophage et l'affeclion tuberculeuse ge-nerale, compagne constante du squirrhe de la caillette , me portent ä croire que M. Cruzel a mal vu. La desor-ganisation do la rate ne permettait plus au sang de circu-ler dans ses cavitös cellulo-vasculaires, et cola depuis long-temps, car l'^tat avanc^ de I'affection Uiberculeuse doit faire supposer qu'il y avait plus de trois mois que la rate etait malade. 11 n'est pas certainement presumable que dans une partie dont les fonctions sont si obscures et si passives, dans un viscere qui, de tons les organes digestifs, cst celui qui re^oit le moins de nerfs, les agglo-möralions Inberculeuscs qu'il coutenait provoquassent,
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comme l'öplne de Wanhelmont, une congestion p^riodi-que , une inflammation qu'aucun Symptome ne tra-duit, du moins d'apres les descriptions qu'cn fait M. Cruzel.
Citons un exemple analogue : amp; la fin de Janvier 1837 , un tres-vieux cheva! blanc fut achetö pour les travaux anatomiques : il porlait des tumeurs mölaniques peu volumineuses autour de l'anus et sous la queue. Nourri de paille et soignö comme le sont tous les chevaux destines a la dissection, cet animal ne prescnta rien d'ex-traordinaire : toutes les fonctions s'executaient comme ä l'ölat normal. Le 15 fevrier, 11 fut abattu. A I'autopsic; , nous trouvames presque tous les muscles des membrcs et particulierement ceux des regions de la croupe et de la cuisse, infiltr^s, enveloppd'S par des productions n\6-laniques assez considerables , qui se propagcaient entre les apophyses ^pineuses du sacrum et p^nötraient dans le canal racbidifn, oil la melanose formait de petiles tumeurs allongöes existant entre ce canal osseux et la dure-mere , ainsi qu'entre cette membrane, I'arachnoide et la pie-mere. L'öpiploon presentait aussi des infiltrations nombreuses et noires semblables ä des grains de sable ; mais la rate offrait les principales lesions : presque triplöe de volume, eile pesait 2 kil. 8G gram. (4 liv. 6 onces), sa longueur etait de 4o centim. (18 pouces), sa largeur de 25 centim. (10 pouces) ü sa base, ct sa plus grande 6paisseur etait de Gcentim. (5 pouces); eile avait conservö sa forme gönerale, modiflee cependant par des tumeurs melaniques au nombre de 17 principales ; six de ce3 bosselures avaient au moins le volume du poing; les autres variaient entre la grosseur d'un oeuf d'oie et celui de pigeon. Quelques-unes resultaient de l'agglomeralion de plusieurs autres tumeurs de moindre volume. Toutes elaient enkystees et, partant , d'origine tres-ancienne. Environ 9 autres pclites tumeurs de forme ovoide aecom-
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pagnaicnl Tartere splenique, et la matiöre qu'elles conte-naient (ilait ramollie.
Le parenchyme cellulo-vasculaire de la rate etait peu distinct; les vaisseaux de cet organe semblaicnt inlacts, et la circulation nc paraissait pas en avoir 6te troublec. Cependant, malgrö cette alteration organiquc tres-grave el ancienne, cet animal, ä ce qu'on nous a assnrö , n'a offert aucun symptötne maladif dans les fonctions digestives , et a travaille jusqu'au moment oü il a ete vendu a I'Ecole.
Si nous jugeons par analogic , les lumeurs tuberculeu-ses envahissant la rate du bfeuf cild' par M. Cruzel ne devaient pas etrc plus offensives que les tumeurs melani-ques du clieval.
Que conclure de ce que nous vcnonsd'exposer?qu'iine observation isolec et aussi peu concluante que celle de 31. Cruzel nc peut suffirc pour prouver rexistence d'nne spUnite chroniqut, el qu'il laut attendre du temps et de rexperiencc dc nomeaux cxemples dece cas pathologique, qui, pour nous, csl fort doutcux.
La troisieme serie , Vinflammation gangrineme de la rale, la splcnite avec symptomes typholdes, me para it aussi peu demontrce que les prccedcntcs. Tscheulin , en parlant dc cette maladic , n'a pas etabli la difference qui e.xiste entre retat adynamique et celui de congestion subito ou coup de sang sur I'abdomcn. Ainsi, en croyant tracer le tableau d'une splcnite, i! a decrit une fievre typholde qui se manifeste par rabattcment, les frissons , la gene dc la respiration, 1c trouble dc la circulation , le gonflement du corps, etc., sans specifier celui de I'liy-pochondre gauche. 11 signale une eruption dc bubons carbonculaires ou d'enflures molles et froides, mais de mauvaise nature. 11 dit avoir observö une autre varietö fort grave de ceücmaiadie, qui sc manifeste tout-ä-conp par une grande difficulte de la respiration, l'enraiement de
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toutes les fonctions, l'enfluredu corps, des convulsions ; la bouche est ecumeuse , des hcmorragies onl lieu par la bouche, les naseaux et l'anus, sans öruption des bu-bons carbonculaires signals plus haut; l'animai meurt au bout de quelques heures. Cette description ferait rcssem-bler cette maladie au sang de rate.
L'autopsie, au dire de Tscheulin, montre ou bien les lesions d'une fievre typholde, ou les desordres du coup de sang ou apoplexie , tels quo le volume disproportionne de la rate, qui est gorgöe d'un sang tantöt noir etdissous, tantöt rouge et spumeux.
Les causes qu'il assigne ä cette maladie sont aussi diverses et peu distinctes quant ä leurs effets ; les unes produisent les affections gangreneuses : eauxcorrompues, fourrages altörös, air viciü, etc.; les autres occasionent l'ötat apoplectique : chalcurs estivales, travaux forces , etc.
Uno preuve de la confusion des idöcs de ce vötörinaire, e'est son incertitude sur la contagion de la maladie qu'il döerit; certes, ce qu'on nomme splenile aiguci ne pos-sede point cette propriety; landis que les fievres typhoides se transmettent, comme chaeun salt, par un virus fixe ou par contact.
Waldinger n'est pas plus fixe quandildil que rinflamma-tion de la rate est, en general, une fievre inflammatoire gan-gröneusequi, d'apres l'ötat de tonicitö ou delaxite des tis-sus, prend le caractere inflammatoire ou bien celui de la putridity. M6me incertitude, mßme döfaut de precision dans la description des symptömes que dans le narr6 de Tscheulin : une foule de signes de la congestion sont con-fondus avec ceux de l'adynamie ; pas un mot du souleve-ment du flanc gauche par la möteorisation de la pause, ni de son gonflement par le deplacement de la rate. 11 doute de la contagion de cette maladie; ce qui ferait pr6sumer qu'il a observö plus framp;juemment le sang de rate que la
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578nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGIE BOVINE.
splenite adynamique. La seule Msion remarquable qu'il signalc, est rengouement insolite de la rate , qui est, tlit-il, doublec et triplee de volume, gorgöe de sang noir, molle et diffluente. A cote de cette prcuve d'un coup de sang sur Tabdomen , il rapporte des lesions citees par Adami, qui dönotent l'etat typhoide : abces dans Tepaisscur des parois abdominales, öpanchement gan-greneux sous la peau , putrefaction rapide du cada-vrc, etc.
Au milieu de ces incertitudes et de cette confusion des symplomes , je ne m'd'lonne pas que M. Delafond se plaigne de la difficult^ de distinguer, seit pendant la vie, seit apres la mort, le sang de rate ou les maladies dites de sang de la rcdoutable fievre charbonneuse (*).
?-;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; J'ai decrit le coup de sang sur les visceres abdominaux,
quo Ton designe sous le nom de splenite aiguii ou sang de rale; ses symptömes sont rapides, et toutdönote l'ötat apopleclique auquel suecombe le beeuf malade.
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Dans la varit'te que Ton a voulu creer sous le nom
d'inflammaU'on gangreneuse de la rate, je ne vois , je le röpele , qu'unc affection cbarbonneuse protöiforme , comme toutes les maladies typhoi'des, mais ayant des caraetcres assez marques et tres-diffürens de ceux du sang de rate. Un (Hat comateux ou d'une excitation cer6-brale, des especes de vertiges que ron prendrait pour de la gait6, precedent l'abattement adynamique, le trouble de la respiration, de la circulation et le tumulte general; il existe reellement un gonflement du ventre, mais ce soHlevement de l'hypochondre gauebe n'est pas special ni caraetöristique comme dans le sang de rate. II surgit des bubons, des engorgemens charbonneux vagues, des em-
/•; Traite de polirc Eanitaiie, page 461— I vol. in-8quot;, Paris, chiv. TWhrl jpnnp.
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PATHOLOGIE BOVlgt;E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;379
physömes cr^pitans et irräguliers, qui s'ötendent dans le tissu cellulaire et passent rapidement ä la gangrene. Quelques animaux sont foudroyös par unc espece d'apo-plexie nerveuse et typholde, apres Jaquelle la putrefaction du cadavre est tres-promple. Dans tous les sujets. les intumescences que Ton observe aulour de la bouche, des yeux , de l'anus, sont froides, gangreneuses et, par-tant, bien difKrentes de celles qu'on observe dans le sang de rate.
L'autopsie nous offre aussi des lesions distinctes; daus le sang de rate, la congestion apoplectique est remarqua-ble : la rate est enorme et gorgee de sang, le cadavre est quelquefois ballonne,, l'intestin rectum sort par l'anus, le sang ruissele des ouvertures naturelles; tout denote un exces de vie. Dans la splenile typhoide ou inllarnmation gangrtineuse de la rate, ce viscere a encore acquis un volume excessif, par suite de l'engouement sanguin qui, 6tant presque constant dans les fievres typhoides ou char-bonneuses de l'homme et des animaux, a induit en erreur; mais loin d'etre dans ce cas un effet do I'apoplexie , il ramp;julte plutöt de la stase typholde. Du reste, toutes les autres lesions que Ton observe alors d6notent suflisamment l'adynamie et la gangrene. Je me reserve do parier deces maladies dans le deuxieme volume.
Cependant, je crois quo lY-tat pl6thorique general qui existe dans le sang de rate pent, si la maladie seprolonge un ou deux jours , prendre dans quelqucs animaux un caractere adynamique, par Faction de cerlaines causes pr^disposantes et individuelles, dues ü une constitution debile ou altt'röepr^camp;lemmentpar un regime insalubrc, d^bilitant, ou par tout autre agent deletere. C'est sans doute cette circonstance rare, mais fikheuse, qui pent donner lieu aux erreurs que j'ai ddja signalees sur la nature de la spl6nite, ct causer l'embarras du diagnostic de cette grave affection. Dans ccs circonslances difficiles, le
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igt;80nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PATHOLOGIE BOVINE.
v^terinaire doit chercher a s'öclairer du temperament, du rögime antd'rieur, du genre de travail et de I'amp;at actuel du malade.
A ce que je viens d'exposer sur la nature et les causes du sang de rate, j'ajouterai les considerations suivantes : ce que j'ai dit (pages Co et suivantes) sur l'angamp;ologie ou angiologie de la rate, miiite puissamment en faveur de l'opinion qui fait de ce viscere un diverticulum pour le sang qui se portc aux estomacs.Quoi qu'il en soit, le role de cet organe est obscur et passif; ses rapports avec les agcns hygiöniques sont presque nuls ou du moins fort eloignös; ses sympathies sont bornees ä l'estomac. La rate ne peut done, ä part des coups des blessures direc-tes, etre atteinte d'affections pathologiques essentielles; en consequence, son inflammation, si toutefois eile en est susceptible, ne peut ^tre le resultat: 1deg; que de violences exlericures; 2deg; ou d'une phlegmasie des organes digestifs , avec lesquels eile est unie par une Sympathie de fonclions et par une angiologie et une innervation d'ori-gincs communes; 5deg; d'un trouble general, d'un exasperation apoplectique de la circulation, ä raison de sa tcxture-toute vasculaire, et de la fonction toutemöcanique qu'on lui attribue; 4deg; enün eile peut etre occasionee par un miasmc lyphoide stupefiant, deletere, qui, malgrö l'aclion reactive de la puissance vitale, produit si souvent dans ce viscere une stase funeste, un engouementsanguin special, qui est un caractere anatomique presque constant dans les fievres typhoides et charbonneuses.
Teiles sont les causes qui peuvent, je crois, rendre compte de l'engorgement sanguin de la rate, de son en-goucment apoplectique. Cette maniere de voir, toute physiologique , m'explique ( hors les cas de contusions directes) la presque impossibilite d'une inflammation primitive de ce viscere, de la splenite essentielle que quelques ecrivaihs ont voulu intröthrife danlaquo; !p cadre nnsologique.
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PATHOLOGIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ö81
De ce qui precede, je crois pouvoir conclure que l'amp;at apoplectique de la rate, dont on a voulu faire la splenite , est l'effet d'une maladie gamp;ierale; son engouement, celui d'une stase typhoide ou miasmatique; son engorgement inflammatoire, un 6tat sympatiqueoü concomitant d'une phlegmasie de la muqueuse gastro-intestinale; enfln, que l'ätat d'inflammation chronique sous lequel on l'a d(5crite est loin d'etre prouvö.
Son diagnostic se base sur ses signes que j'ai indiques avec soin, et qui caractörisent les differens cas precites.
L'indication consiste ä attaquer la cause ou plutöt la maladie essentielle; et, dans le casdit de spleniteaiguü, les Evacuations sanguines , les breuvages temperans aci-dules sont des moyens curalifs efficaces. Une hygiene ra-tionnellement appliquöe est le meilleur preservatif: l'öloi-gnement des causes connues ou supposees, l'attention de ne jamais faire passer subitement les animaux d'un regime insuffisant ou peu alibile, ä une nourriture substantielle et abondante, etc.
La splenite, causöe par des violences exterieures, se juge et se combat d'apres la gravitö des lesions et des symptomes.
La contagion, comme maladie inflammatoire, n'existe pas; son extension sur plusieurs animaux ä la fois tient A des causes gönerales ou ü des hearts de regime com-muns ä tous les besliaux atteints. Ce n'est que dans le cas de maladies charbonneuses qu'existe une contagion qui leur est tonte speciale.
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F1N DU PRKM1ER VOLUME.
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582nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE DES MATIERES.
COXTfSXCES üi\V.*i I.I-: PRE31IEB VOLUME.
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Pages.
JPrefare...................nbsp; nbsp; VII.
Consulemlioiis priUiniitmircs...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ii-
LIVUE [quot;'— Malauies de l'appahEiL DrcESTiF. Considerations gcneralcs stir I'Aiiatomie , la Physiologie et la
Pathologie tie cct appareil flans les ruminans. . . .nbsp; nbsp; nbsp; 4*3.
Fonciions des divers organes digestifs du bceuf. . . .nbsp; nbsp; nbsp; 66.
CHAPITRE Iquot; — Maladies ue la Bouche.....nbsp; nbsp; nbsp; jS.
Stomatite, inflammation de la muqueuse de la Louche. .nbsp; nbsp; nbsp; 76.
Inflammation aplitheuse de la muqueuse de la bouche. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;84-
Inflammation aplitheuse de la muqueuse de la bouche , epi-
zootique et enzoolique...........nbsp; nbsp; nbsp; 88.
Epizootie aphtlieuse des boMil's, glossopede......nbsp; nbsp; nbsp; 97.
Maladies des Levbes. — Cheilite, inflammation des levrcs.nbsp; nbsp; nbsp;106.
Ulceration des levres.............nbsp; nbsp; nbsp;106-
Effets pafliologiques de la dentition. — Maladies des Dents.nbsp; nbsp; nbsp;109.
Dent incisive extraite du palais d'ttn taureau.....nbsp; nbsp; nbsp;1 10.
Mauvaise usure des dents............nbsp; nbsp; nbsp;til.
Fracture des dents..............nbsp; nbsp; nbsp;'12.
Maladies de la Langue.—Glossile, inflammatioudelalaugiie.nbsp; nbsp; nbsp;1 i3.
Squirrhe de la langue............nbsp; nbsp; nbsp;115.
Maladies des Joces. — Gnatliitc ^ inflammation des Jones.nbsp; nbsp; nbsp;116
Kystes dans l'epaisscur des joucs.........nbsp; nbsp; nbsp;116.
Maladies des Glandes salivaires.........nbsp; nbsp; nbsp;118.
Du Ptyalisme................nbsp; nbsp; nbsp;i3o.
.Maladies de L'ABWfiBE-SeseBK.— Angina pharyngee, inflammation du Pharynx...........nbsp; nbsp; nbsp;i^gt;2.
Polype de ramere-houciie...........nbsp; nbsp; nbsp;'So-
Maladies des os de la Maciioibe.........nbsp; nbsp; nbsp;i-'tquot;-
CHAPITRE II.— Maladies de l'OEsopiiage. . . .nbsp; nbsp; nbsp;iS;.
Inflammation de l'OEsopiiage..........nbsp; nbsp; nbsp;iS^.
Squirrhe et cancer do TOEsophage........nbsp; nbsp; nbsp;160.
Ahces entre les membranes de I'OEsophage. . .nbsp; nbsp; nbsp;ioy.
Plaies de l'OEsopiiage............nbsp; nbsp; nbsp;164.
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TABLE DES MAXIERES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;583
Paares.
Jabot ou dilatation de l'OEsophage.........nbsp; nbsp; nbsp;168.
Corps ctningci-s cLuis l'OEsojÄfage........nbsp; nbsp; nbsp;16c).
arAPlTUE Hl. — Maladies de l'Estomac......nbsp; nbsp; nbsp;i85.
Mc'tcorisation rlc J:gt; pnnsc............nbsp; nbsp; nbsp;1 85.
Indigestion mdpllitique'siinple...........nbsp; nbsp; nbsp;i85.
Indigestionmdphiticpie compliqueed'inflanimaüon. . . .nbsp; nbsp; nbsp;iqS.
Indigestion m^pLitiqne avec surcharge d'alimens. . . .nbsp; nbsp; nbsp;igg.
Gudrisons spontanäes do hi ni('tc:ürisiilioii de la panso.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;vig.
Plaies de la pause..............nbsp; nbsp; löi.
Heruie du rt'scau..............nbsp; nbsp; 25(3.
GasIm-cntiTitc, inQamniation de Ja muquense de la call-nbsp; nbsp; •237.
IctLe cl dn liutcstin gixlc...........nbsp; nbsp; nbsp;9.57.
Gastro-enterite aigue....... .....nbsp; nbsp; 262.
Jlal de bron nu mal de liois...........nbsp; nbsp; 295.
(jaslro-ciiterile , ronipliqnee de l'iiidammation de la rau-
nneuse des brbuchcs............nbsp; nbsp; .iro.
Gnslro-enterite compliqüde d'lidpatite.......nbsp; nbsp; 517.
Inflammation de In muqueuse digestive, complic|nee de
sjinplumcs cereliraux............nbsp; nbsp; 523.
Gastrite avec symptömes nerveux ou envie de mordre. .nbsp; nbsp; 524.
Gaslro-araclmuidlle..............nbsp; nbsp; ^ag.
Gaslro-entdrite, compliqude ct. suivie de paraplegic. .nbsp; nbsp; 341-
Gastro-entdrite chroniqne............nbsp; nbsp; 555.
De l'appdtit deprave ou Plcca..........nbsp; nbsp; -^OT-
Du Tomisseraent...............nbsp; nbsp; -iqS
CHAPITRE IV. — Maladies de l'Intestin.....nbsp; nbsp; 4o4.
Enterilc, inflammation des intestins greles......nbsp; nbsp; nbsp;4o5.
Enterite simple...............nbsp; nbsp; 410.
Entdrite aigue grave.............nbsp; nbsp; 4'5.
Enterorrhagie. Enterite aigue avec liemorragic. . . .nbsp; nbsp; 42.5.
Inflammation pnstuleuse de l'intestin........nbsp; nbsp; 435.
Entdro-pdritonite aigue...........^nbsp; nbsp; 456.
Entdrite compliqude de riiitlammation des organes de la
sdcrdtionsijinaire..............nbsp; nbsp; 44'•
Colite üu inflammation du grosintestin.......nbsp; nbsp; 444-
Dysenterie.................nbsp; nbsp; nbsp;445.
Diarrliee..................nbsp; nbsp; 4ß4-
Maladies chroniques des Intestins.........nbsp; nbsp; 475.
Tun.enr squirrheiisc de l'intestin rectum.......nbsp; nbsp; nbsp;481,
CHAPITRE V.—Maladies du Pkritoine......nbsp; nbsp; 484.
Pdrifonite aigue...............nbsp; nbsp; nbsp;485.
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TABLE DES MAXIERES.
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Peritomte cliroiiique.............nbsp; nbsp; 5oo.
Peritonite tuberculeuse, Garreau ou Atrophie ine'senterique.nbsp; nbsp; 512.
CIIAPITRE YI. — Maladies du Foie.......nbsp; nbsp; 53i.
Hepatite aigue...............nbsp; nbsp; 551.
Ilepato-pneumonite clironique..........nbsp; nbsp; 544-
CHAPITRE YII. — Maladies de la Rate.....nbsp; nbsp; 546.
Splenite aigue................nbsp; nbsp; 546.
Splenite chrcmique..............nbsp; nbsp; 558.
Splenite typhoide ouinflamraatiou gangr^neuse de la rate.nbsp; nbsp; 56i.
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FIN DK LA TABLE.
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Toulouse, nirimiEKiE d aug. iilnault.
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