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BIBUOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
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31.86
A L'ACAD^MIE ROYAiE DE M^DEC-iNE DE BELGIQÜE,
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LES MtMOIRES ENVOYES AÜ COjfGaURS EN REPONSE A LA, QUESTION RELATIVE A LA^LEURO^JMlfitMONIE fiPIZOOTIQUE;
PAK M. PETRY,
MEMItBE TITDLAIBE DE L'aCADEHIE , MEDECIN VETER1NAIRE, ETC.
(Extrait du Bulletin, de VAcaddmie royale de Midecine de Belgique, tome X, n01.)
Messieurs,
L'Academie avail mis au coneours pour Tannee 1850, la question suivante : */nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo; Faire Thistoire de la maladie connue sous le nom de pleu-
ro-pneumonie epizootique, en insistant plus parliculierement sur la recherche de ses causes et les meilleurs moyens den preserver les betes ä cornes.
laquo; Determiner, au point de vue de l'industrie, de Ihygienepu-blique et del'economie, le parti que Ton pent tirer, aux differentes periodes de la maladie, des animaux qui en sont affectes. raquo;
Deux memoires sont parvenus a la Compagnie sur cette ques­tion et eile a charge une Commission composee de MM. Lebeau, Brogniez, Delwart, Thiernesse etmoi, de lui faire un rapport sur leur merite respectif.
La Commission vient, par men organe, vous rendre compte du resultat de son examen.
Le memoire n0 1 porte pour epigraphe : laquo; Fagliami il lungo studio e'l grande amore. raquo;
L'auteur etudie dabord I'etiologle de la maladie : il reconnait deux especes de causes, les unes directes, les autres indircctcs. Les premieres sont, suivant lui, celles qui se rattachent ä la temperature ; elles ont, dit-il, pour effet dagir sur les organes respiratoires et sur la peau; e'est ainsi que le passage des ani-
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niuux de la temperature des etables ä Pair libra, est consiuere par lui comme pouvant donner lieu au developpement de la ma-ladie, si les causes indirectes viennent s'y joindre; parmi celles-ci, il reconnait que lusage dune alimentation avarice, d'eaux im-pures et stagnantes predisposenl leconomie ä subir I'influence des premieres.
L'auleur arrive ensuite ä l'etude de la prophylaxie, qui doit consister, a son avis, a ecarter les causes qu'il signale; il propose ä cet effet, de construire les habitations dans des lieux sees et eleves, deviter les alternatives de cliaud et de froid , de s'abste-nir de faire päturer les animaux par un temps trop chaud on trop froid, de donner une provende de bonne qualite, ainsi que des minoratifs de temps a autre, afin denlretenir la libcrte de lintestin et les fonctions de la peau.
Passant a lelude de la Symptomatologie, Tauleur distingue trois periodes: 1deg; la periode inflammatoire; 2deg; celle qu:il appelle blennorhoique; 3deg; la periode colliqualive; a ces trois periodes il voudrait ajouter une quatrieme, la periode d'invasion.
II rend compte des plienomcnes morbides qui caracterisent ees trois periodes, mais dune maniere si diffuse et si incomplete que nous avons juge inutile de vous en presenter lanalyse.
La relation que lauteur fait de ses autopsies, atteste quil ne s'est point tenu a la hauteur dc la science; cest ainsi qu'il parle de poumons exulceres, suppure's, gangrenes, et d'alterations profondes dans les organes digestifs, dont il est difficile de saisir la signification. II rend compte du traitement dont il a fait usage : il preconise dans la periode febrile, les depletions sangui­nes, la diele et les purgatifs salins.
Dans la seconde periode, il voudrait qu'on eüt recours aux stimulants, tels que le camphre, !e soufre, la gentiane et le ca­lamus aromatieus, aides dune alimentation juialeptique.
L'auteur enumere quelques fails desquels il semble inferer que la maladie dont il squot;agit est bien epizootique, mais non contagieuse.
Nous navons pas juge a propos de faire une analyse plus eten-due de ce travail, qui est ecrit dune maniere fort incorrecte et dans un style diffus et bizarre.
jN1ous croyons que ce memoire n'etant en aucun point a la hauteur de la science, ne mcrite pas de fixer Tattention de l'Aca-dtynie.
Le second memoire a pour epigraphe : laquo; Naiuram morho-rum ostendunt curationes. raquo;
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Ce travail est ecrit d'une maniere correcte ct semble apparte-nir ä un liornme qui s'occupe serieusement de la science; ii compte a peu pres quarante pages.
L'auteur nous apprend qu'il habile le Brionnais oil le betail est particuliercment destine ä rengraissement et a toute espece de travaux agricoles, et fait remarquer que les observations qui servent de base a son travail, ont ete faites en 4847, de concert avec un de ses collegues , pendant le regne dune epizootie pul-monaire du gros betail.
Le Brionnais, dit Tauteur, excelle par ses riches päturages et la distinction des betes bovines qu'on y eleve et qu'on y amene au sortir de Thiver, de TAuvergne, de la Bresse etduNiver-nais. Le climat de ce pays n'offre rien de remarquable; comme tout pays de plaines et de montagnes, il est seulement marque par de brusques variations de temperature qui, en 1847, se-taient souvent renouvelees et, chaque soir, avaient amene une recrudescence de la maladie. II cite quarante-huit cas de pneu­monic attaquant le plus souvent les animaux travailleurs; Tau-teur n'a rapporte que les huit observations les plus remar-quables; ces observations sent failes avec soin; quatre d'entre elles se rapporlent ä des animaux appartenant au meme pro-prietaire; toutefois une seule des huit vaches quil a soignees. a gueri.
L'auteur, passant en revue les symptömes les plus ordinaires el les plus constants, sattache presque uniquement aux signes physiques, et laisse de cote les signes rationnels.
Pour mieux faire apprecier son travail, nous le laisserons un instant parier lui-meme.
laquo; L'acceleration de la respiration nva souvent suffi pour diagnosliquer la pleuro-pneumonie epizoolique chez les animaux ayant, a part cela, toules les apparences de la sante.
laquo; Le nombre des inspirations est de vingt-cinq a quarante par minute. La percussion, presque toujours douloureuse, m'a per mis de constater de la matite dans le plus grand nombre des cas.
laquo; L'auscultation estle mode d'exploration que je prefere, car tous les signes qu'il permet d'apprecier, donnent au diagnostic, une certitude presque absolue; aussi toutes les fois que je ren­contre le räle crepitant, je n'hesite pas a diagnosliquer une pneu-monie; il ne m'a jamais trompe; malheureusement la crepita­tion n'est pas toujours sensible, parce que le point malade du
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poumon est trop eloigne de Toreille et plus souvent encore parce qu'on le cherche trop lard, c'est-ä-dire, au moment ou la crepitation est remplacee par le souffle tubaire. Ce dernier bruit est bien plus constant, on le trouve toujours a la derniere pe-riode de la maladie 5 11 s'accompagne quelquefois du frottement pleural cause par Torganisation de fausses membranes dans la plevre enflammee; ce bruit disparait des qu'il se forme un epan-chement un peu fort dans la plevre, alors la matite devient plus sensible.
laquo; J'ai dejä parle des analogies qui existent entre la pneumonic de Thomme et celle du bceuf; cest surtout dans l'etude des si-gnes fournis par I'auscultation que cette ressemblance est plus parfaite, ce qui est bien facile ä concevoir, car ces organes ayant les memes fonctions, doivent necessairement donner les memes signes physiques; la seule difference qu'il y ait entre eux, c'est quil est bien plus facile de les conslater chez Thomme que chez le bceuf 5 on en trouve la cause dans la conforma­tion differente des parlies qui servent d'enveloppes aux pou-mons.
laquo; Le pouls a varie de SO a 100 pulsations par minute, et ne m'a rien offen de remarquable.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (ji
a Je ne ferai pas ressortir les signes generaux qui accom- ' pagnent la pneumonie, parce qu'ils no sont pas constants et qu'on les rencontre dans la plupart des maladies, et de plus, parce que je voudrais voir substituer les signes physiques aux signes rationnels.
laquo; Dans les autopsies, j'ai constamment remarque, comme la theorie l'indique, que chez les bceufs malades depuis longtemps, on trouvail une foule d'abces dissemines dans I'interieur d'un seul ou des deux poumons, suivant que la pneumonie etait sim­ple ou double, tandis que dans ceux qui etaient malades depuis peu de temps, on ne trouvail que de l'hepatisation rouge ou grise; a la place de ces deux expressions, j'aimerais mieux employer celles de ramollissement rouge ou gris, introduites par M. Andral dans la pathologic humaine; elles font bien mieux connaitre l'aspect des poumons a ces deux degres de la pneu­monie.
laquo; Linflammation de la plevre avec production de fausses membranes, a presque constamment accompagne la pneumo­nie.
laquo; La forme de pneumonie que j'ai renconlree le plus souvent
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est la pneumonie lobaire, dont la terminaison la plus frequente est la suppuration.
laquo; Le meilleur traitement consiste, suivant moi, dans I'emploi des saignees au debut et du tartre stibie immediatement apres; on pent encore employer les frictions, les scarifications et le seton sur les cotes.
laquo; Comme dans nos pays les proprietaires croient peu a ia contagion, on separe rarement les bceufs malades de ceux qui ne le sont pas, et je nai jamais vu d'accident bien evident en resulter. raquo;
Abordant la question de l'etiologie, Tauteur divise les causes en determinantes et en predisposantes.
Les premieres se reduisent, selon lui, ä une seule, qui serait l'impression du froid, ou le passage dquot;un degre de temperature donnee, a un degre inferieur.
Les causes predisposantes, quil appellerait volontiers debili-tantes, parce qu'elles enlevent a leconomie les forces dont eile a besoin pour reagir, sont : läge, la constitution, les saisons, les localites, Talimentation, la stablation, la secretion laiteuse et le travail.
Ainsi, I'auteur pense que les jeunes betes, celles qui ne font que peu ou point de travail, ainsi que celles qui sont soumises a I'engraissement, sont moins sujettes ä la maladie; que le prin-temps et l'automne, le sejour dans les montagnes ou leur voisi-nage, la favorisent, comme etant marques de plus frequentes variations atmospheriques; rinsuftisance ou l'alteration des ali­ments et des boissons, les habitations peu convenables, I'excita-tion outree de la secretion laiteuse, sont egalement considerees par lui comme des causes puissantes de la pleuro-pneumonie epizootique.
Lauteur se montre chaud partisan de la contagion. II fonde son opinion :
1deg; Sur oe que generalement on ne rattache pas I'effet a la cause;
2deg; Sur ce que les memes causes doivent toujours produire les- memes effets;
3deg; Sur l'analogie et meme I'identite quil trouve exister entre la pneumonie de Thomme et la pleuro-pneumonie exsudative du betail;
4deg; Sur ce que la pneumonie de Thomme n etant pas conta-gieuse, celle du boeuf ne doit pas l'etre davantage j
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S0 Enfin sur ce que la maladie apparait de preference au prinlemps et en automne, saisons oü les transitions sont subiles.
II apporte ä l'appui de sa maniere de voir, l'opinion de quel-ques auteurs et les faits de non contagion quil puise dans les huit observations rapportees dans son memoire.
II considere la chair des betes pneumoniques comme pouvant sans danger servir daliment a Thomnie, chaque fois que la ma­ladie est ä son debut.
II indique comme moyens preservatifs, le sejour des animaux dans des logements sains, convenablement tenus, I'usage d'une bonne nourritureetde lean amortie, la moderation dans le travail et la rentree ä letable des que les nuits deviennent fraiches ou que le temps est mauvais.
Apres avoir expose d'une maniere aussi exacte que possible les faits ainsi que les opinions de l'auteur, nous alions vous faire part, Messieurs, des reflexions que son travail nous a sugge-rees.
Quelle est la maladie a laquellc l'auteur a eu affaire? Etait-ce bien la pleuro-pneumonie epizootique?
Pour repondre avec quelque precision, nous aurions desire que l'auteur eut mentionne dans son travail le nombre de faitsnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '
qu'il a observes et des cas qui se sont presentes simultanement dans la loealite oü il exerce son art; c'eut ete, pour la Com­mission, jusqu'a un certain point, un moyen de juger si cette maladie s'etait generalisee dans le pays.
Ce qui fait naitre quelque doute dans notre esprit sur la nature de la maladie quil relate, c'est surtout son existence simultanee avec une pneumonic qui regnait chez Thomme, et ensuite les au­topsies de cadavres.
L'auteur dit avoir trouve dans les poumons un grand nombre dabces quand la maladie etait arriveeäuneperiodeavancee, elil ne parle pas de cet etat marbre de l'organe pulmonaire que Ton peut considerer comme le caractere anatomique essentiel de la pleuro-pneumonie exsudative; il ajoute que linflammation de la plevre avec production de fausses membranes, a presque tou-jours accompagne la pneumonic.
Pour ce qui nous concerne, nous declarons n'avoir que tres-exceptionnellement rencontre des abces dans le poumon des ani-maux morts de cette maladie, et avoir constate assez souvent 1p lesion pulmonaire pleurale sans formation de fausses mem­branes.
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Dun autrecote, les ariimaux soumis a lengraisscment parais-sent avoir ecliappe aux atteintes du mal dans le Brionnais, tan-dis quren Belgique Us ont ete, comme ils sont chaque jour en­core, attaques de preference. Cest au point que des etables entieres dengraisseurs ont ete ravagees en fort peu de temps, et meme a plusieurs reprises.
Enfin la critique amere que I'auteur fait des contagionistes, nous confirmedans notredoule; ear sil n'est pas demontre que laffection dont il s'agit est contagieuse, il existe au moins des presomptions qui auraient du rendre son iangage moins explicite.
li en est de cette maladie comme du typhus et du cholera : sädhuc sub Judice Us est.
Au surplus, nous ailons nous livrer a une appreciation suc-cincte des fails quelauteura signales en cequiconcernela Symp­tomatologie.
Nous croyons qu'il eüt du se preoccuper davantage des symp-tömes generaux et des signes ralionnels de la maladie. L'ecarte-ment des membres anlerieurs et le defaut de decubilus sont si constants, a son debut, qu'ils meritent du praticien une serieuse attention. On ne peut se le dissimuler, la medecine des animaux nest pas encore arrivee ä ce point de perfection, que Ton doive avoir une confiance entiere, exclusive dans les signes physiques qui, dans plus dune circonstance, Miappent a I'observateur. En effet, ils sont souvent tres-difflciles a apprecier, et pour ne citer quun exemple, nousdirons que l'epaisseur des epaules qui sappliquent sur une assezgrande etendue de la poitrine, empe-ehe en quelque sorte d'entendre le souffle normal et les rales di­vers qui se percoivent si faciletnent a la poitrine de l'homme malade.
Dun autre cöte, il nefautpas oublier que si la pneumonic chez i honime siege le plus souvent ä la base du poumon, cest assez ordinairement au sommet qu'elle se declare chez les ruminants, et, des lors, l'auscultation et la percussion deviennent impuis-smntes a la reconnaitre; de sortc que le medecin veterinaire se trouverait dans un grand embarras sil uavait a sa disposition (jiie ce seul et unique moyen dexploralion.
Comment ausculter la portion du poumon qui correspond au sternum, ou aux ars, ces parties qui repondent aux aisselles de Ihomme?
N'endoutons pas, si Tauscultation a rendu de grands services a la medecine humaine, eile est difllcilement applicable aux
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animaux , surlout aux grands quadrupedes domestiques.
N'est-ce pas ä limpossibilite dappliquer ce moyen d'explora-ration a la parlie anterieure dc la poitrine, que tant de pneumonies restent inapercues et font perir un si grand nombre de bestiaux?
11 nous semble que, par ces motifs, nous ne devons pas attacher une trop grande importance aux observations quelautcur a faites et qui sont presque exclusivement basees sur ce moyen d'explo-ration.
Sil est vrai que le rale crepitant est le premier Symptome que rauscullation revcle dans la pleuro-pneumonie, il est aussi vrai de dire que nous, veterinaires, nous sommes rarement appeles a une epoque ou ce rale peut encore etre percu par Torcille.
Pour ce qui nous concerne, nous navons pu constater dans un grand nombre de cas que le souffle bronchique, alors que le malade est le plus souvent perdu ; c'cst ce qui se concoit facile-ment lorsquon refleehit que le debut de la maladie est ordinai-rement ignore par le proprielaire, qui croit son betail sain aussi longlemps que celui-ci mange, boit, rumine et donne du lait, tandis que la maladie existe dejä depuis quelque temps et peut meme avoir fait dassez grands ravages.
Arrivant aux autopsies, nous n'avons pas ete peu surpris de voir dans le travail de lautcur la relation d'abces nombreux re-pandus dans les poumons. Pour noire part, ainsi que nous I'avons dit, les abces , dans cette maladie, sont Texception, tandis que letat dhepatisation marbre'e est la regie, bien que lautcur n'en dise mot.
II en est des causes de la pleuro-pneumonie comme de celles de toutes les maladies de Thomme; on peut dire dune manierc generale que Ton ignore la plupart des causes des maladies.
II est certain que linobservance des mesures hygieniques qui servent ä lentretien de la sante, peut predisposer, ct meme dans certains cas, determiner la pleuro-pneumonie epizoolique.
Lautcur reconnait que labaissement subit de la temperature est la cause la plus puissante de cette maladie. Nous attachons sans doute une certaine importance a son assertion ; mais ce qui doit surlout etre pris en serieuse consideration par les praticiens, c'cst Ihumidite atmospberique.
Des l'instant oü Ihumidite se rencontre conjointement avec le froid subit, il est presque certain que plusieurs cas'^e pneu­monic se declareront presque immediatement; cest un fait si vrai, si constant qu'il a frappe lattention du cultivateur qui,
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aujourdhui assez generalement, laisse son betail ä l'etable des que le temps est froid et humide.
L'auteur examine une question bien importante, c'est celle de savoir si la maiadie est ou nest pas contagieuse : il se pro-nonce pour la negative ; il pense que les circonstanees atmos-pheriques suffisent pour determiner la maiadie.
Sur ce point, des auteurs egalement recommandables sont dans le plus complet desaccord ,- inutile de les citerj nous nous bor-nerons a rapporter deux fails propres au rapporteur, sans pre-tendre en inferer que la maiadie est ou n'est pas contagieuse.
Le sieur D., marchand de bestiaux gras, s'approvisionnant chez les engraisseurs du Limbourg oü la maiadie sevissait avee violence, rencontra avec son troupeau de boeufs malades, dans un chemin fort etroit, les vaches du sieur L. qui se rendaient au päturage; bien qu'a cette epoque la maiadie ne regnat pas dans les environs de Liege oü demeure le sieur L., deux de ses vaches tousserent quelques jours apres la rencontre, furent prises de la pleuro-pneumonie et abattues ensuite.
Le sieur Gr., de la commune de Liege, acheta 11 y a trois ans, une vache d'un tenancic- du Limbourg; ramenee chez lui, eile fut placee dans son etable qui comptait quatorze autres betes ä cornes ; toutes, a l'exception dune vieille bete, ont du elre abat­tues pour cause de pleuro-pneumonie ; depuis cette epoque, la maiadie n'a pas quitte son etable, quoique celle-ci ait ete conve-nablement assainie et que les animaux aient ete renouveles a plusieurs reprises.
Certes, ces fails sont insufflsants pour en conclure que cette affection est contagieuse; cependant, quand on les rapproche d'autres fails de memo nature signales par des hommes tres-recommandables, ils donnent lieu a de fortes presomptions en faveur de la contagion.
Nous venons de dire que le froid humide exercait une grande influence sur la production de la pleuro-pneumonie epizootique; nous n'oserions cependant pretendre que cette circonslance en est la cause delerminante j ne pourrait-il pas se faire qu'elle rendlt I'economie animale plus accessible ä I'aclion du principe morbide qui la determine ?
Suivant l'auteur, la methode de traitement la plus efiicace con-siste dans l'emplol des saignees au debut et du tartre slibie im-medialement apres; il conseille ensuite eomme moyens subsi-diaircs, les frictions, les scarifications el le scion sur les cotes.
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Chacun reconnait i'efficacite des saignees au debut du mal, c'est-ä-dire, lors de l'etat congestionnaire. Malheureusement on abuse des meilleures choses, et le paysan qui d'abord regardait ce moyen comme le seul remede au mal, a souvent paye eher cette pratique generalement employee sans avis prealable; car, qu'on Jo remarque bien, autant la saignee repetee est utile, eflicace, nous dirons meme indispensable au debut de la maladie, autant eile parait nuisible lorsque I'hepatisation est un pen etendue ; presque toujours le mal empire par la saignee, et la mortavance de plusieurs jours.
Nous avons, a plusieurs reprises, essaye sur un assez grand nombre danimaux atteints d'hepatisation, la methode spoliative directe et Gelle des revulsifs par les setons sur les parois thora-ciques, et toujours nous avons remarque que non-seulement la vie se prolongeait plus longtemps dans ce dernier cas, mais aussi que souvent on parvenait a sauver les malades.
Nous avons employe et vu employer lemetique ä la dose de 4 ä 6 gros par jour combine aux saignees; les resultals que nous en avons obtenus, sont loin d'avoir ete favorables; aussi en avons-nous depuis longtemps abandonne I'usage.
Sans vouloir nous prononcer definitivement sur la valeur dun moyen qui parait avoir reussi sur un grand nombre de malades dans les environs de Berlin, nous ne pouvons nous dispenser de faire eonnaitre ä l'Assemblee les resultats que le rapporteur en a obtenus sur sept vaches atteintes a differents degres de la pleuro-pneumonie epizootique.
II s'agit du sulfale de fer dont l'autorite administrative a re-commande l'essai aux veterinaires du Gouvernement ,• la dose en est de quatre gros donnes deux fois le jour dans un demi-litre d'eau.
Malgre la repugnance que nous eprouvionsde faire usage dun medicament qui avait I'air d'un arcane, puisqu'on doit I'em-ployer a Texclusion de tout autre moyen et a tous les degres de la maladie, nous I'avons pourtant essaye, quoique ä doses res-treintes, et apres en avoir prevenu les proprietaires des bestiaux malades.
Des sept vaches auxquelles ce medicament a ete employe, cinq ont gueri; il faudrait toutefois des faits plus nombreux pour ap-precier la valeur de cenouveau moyen, et si Tavenir se pronon^ait en sa faveur, on serait tente de se rallier a l'opinion des veteri­naires allemands et sucdois Abilgaard, Sunder, Ampach, Scheu-
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lin, Yeith et Noetel qui considerent cette maladie comme une fievre typholde accompagnee de lesions pulmonaires, ou a celle de Laubender et d'Ammon qui la regardent comme etant de na­ture asthenique.
En hiver, Tauteur du memoire recommande comme moyens preservatifs, le placement du betail dans des etables vastes et propres, ou l'air et la lumiere jouent a l'aise, et I'usage d'une boisson amor tie.
Pour le printemps, il conseille la rentree des bestiaux au logis-des que les nuits froides apparaissent subitement, la bonne nour-riture, I'abstention de tout travail outre, surtout lorsque le betail change de pays.
Ce que Tauteur dit de I'usage de la chair, se resume dans les lignes suivantes, copiees textuellement de son travail :
laquo; D'apres ces faits et dautres connuspartout, je crois pouvoir dire que les betes atteintes de pneumonic, peuvent etre livrees a la boucherie au commencement de la maladie; si on attend, la viande sera deterioree, non par la nature mais par la lon­gueur de la maladie. Ces memes betes peuvent encore fournir ä I'industrie leur cuir et leur graisse, longtemps apres le mo­ment ou leur chair a cesse de pouvoir servir a ralimentation j mais si on laisse mourir ces betes de la pneumonic, il faut les abandonner. Lindustrie aurait trop peu u gagner ä leur ex­ploitation pour qu'on puisse la lui conseiller. raquo;
Cesujet meritait cependant de la part de lauteur, des etudes serieuses, puisque la Compagnie en avait fait le second membre de la question.
La Commission eslime que ce travail est trop incomplet pour meriter le prix institue par I'Academie; mais eile lui accorde une mention honorable et demande quil soit honorablement de­pose dans les archives de la Compagnie.
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