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FERRURE CHARLIER R™
S. G- D. G
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AU CHEVAL ET AU BOEUF DE TRAVAIL
ATANT OBTENU
LE PREMIER PRIX DE MARÉGHALERIE A L'EXPOSITION UNIVERSELLE
DE 1867
LA MKDAILLE D OR A LA SOCIETK IMPERIALE ET CENTRALE d'AGRICüLTURE DE FRANCE
Par P. CHARLIER
Vétérinaire, Chevalier de la Lögion d'honneur
Mcmbrede la Société imperialogt^aa^jüede médecine vétérinaire
et de plusieurs S^lt;JSIamp;amp;(SiföBSi?BN£t agricoles.
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SE TROUVE r^Msti^^ i'WJVENTEÜR
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26, RÜE JACOB, 26
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PRINCIPES
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FERRURE CHARLIER RIÉB
S. G. D- G.
ATPLIOrEE
AU CHEVAL ET AU BOEUF DE TRAVAIL
AVANT OBTENÜ
LE PREMIER PRIX DE MARÉCHALÊRIE A L'EXPOSITION UNIVERSELLE
DE 1867
ET
LA MÉDAILLE d'OR A LA SOCIETE IMPÉRIALE ET CENTRALE d'agricdlture DE FRAKCE
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Par P. CHARLIER
Vüturinaire, Chevalier de la Legion d'honneur
Mcmbre de la Société impériale et centrale do médecine vétérinaire
et de plusieürs Sociétés scientifiques et agricoles.
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PRlïVCIPES
FERRURE PÉRIPLANTAIRE.
La ferrure périplantalre, dom je suis l'inventeur, se recom-mande par des avantages immenses, qu'une pratique de plus de deux années sur des milliers de chevaux (1) a mis au jour, et que des recompenses de premier ordre ont consaerés.
Développer ces avantages, après ce qui a déja été écril sur Ie sujet, me paralt inutile dans ce petit opuscule destine ä don-ner simplement les principes de la ferrure, qui, Men comprise et bien exécutée par Ie maréclial, répond h tous les besoins, salisfait ä toutes les exigences.
Rappelons toutefois., car la critique a voulu Ie nier, que la ferrure périplantalre : ]\nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1deg; Évite au cheval une dépense de force inutile, par la lé-
^^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gèrelé très-grande du fer ;
2deg; Qu'elle assure la marehe des aaimaux sur les terrains les plus glissants, Ie pavé de graait et Tasphalte ;
3deg; Que settle, panni toutes les ferrures connues, eile donnc
(1) A Paris, souleniciit, plus de 6,000 chevaux sont acluelleincnl ferrés au Systeme périplanlaire. On en compte 60 ou 80 aux écuries impériales, 2,200 ä Ia Compagnie générale des omnibus; environ i,000 ;i la Compagnfe générale des pcliles voitures; 500 au cliemin de fer de l'Ouest; 150 environ chez MM. Languet et llawes, loueurs de voilures de remise; 1,000 au moins die/ les propriétaires de chevaux de luxe, parmi lesquels nous nous plaisons a citer : M. Ie prince de Belt;inflremont, M. Ie comte Joseph Garayon-Latour, M. Ueisct, M. Ie comte de Virieu, etc. Et en province, Ie nombre est bcau-coup plus grand encore. Partout on ferre avec on sans aulorisation; il m'esl impossible de signaler un chifTre quelconque.
Lea ateliers de maréclialeric oü Ton pratique la ferrure dans Paris, sont, :ivec Ie iiiien, ceux de AIM. Uocbut, Franconi, Alexandre et Valel, médecins vélérinaires.
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au pied son appui naturel sur la paroi, Ie bord externe de la sole, la fourchette, les Larres et les arcs-boutants ;
4deg; Qu'elle permet d'une maniere évidente 1 elasticité du pied, Ie libre développement de toutes les parties de eet organe essen-tiel, et leur bonne conservation ;
5deg; Qu'elle s'oppose, par conséquent, au développement des bleimes, des seimes, au resserrement des talons, a Tencastelure et a tant d'au tres affections du pied déterminées souvent, on Ie sait, par la ferrure usuelle ;
6deg; Appliquée enfin lorsque ces maladies existent déja,, eile concourt puissamment h leur guérison, sans nécessiter Ie plus souvent Ie repos de l'animal, un travail modéré étant même fa­vorable a la reconstitution du pied.
Ces principaux avantages de la ferrure périplantaire, auxquels on peut ajouter la sécurité pour Ie cavalier et pour tous ceux qui conduisent les chevaux, la diminution des accidents de toutes sortes causes par les chutes de ces animaux, l'usure moins prompte deleursmembres, etc., etc, s'expliquent facile-ment par la raison que Ie cheval avait été fait pour marcher jiieds nus. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; /;
La ferrure périplantaire, qui ne consiste qu'en une petite barre de fer, élastique par sa forme h peu prés carrée, et in-crustée dans la muraille, est celle qui Ie rapproche Ie plus de son état primitif, tout en protégeant suffisamment l'ongle d'une usure trop prompte.
Elle n'est ni plus difficile, ni plus longue d'exécution, et re-viendra certainement ä un prix moindre quand on sera habitué h la pratiquer.
MODE D'APPLICATION.
INSTRUMENTS.
Les seuls qui différent de ceux employés pour la ferrure ordi­naire sont les suivants:
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— 5 — Ferretier h I'angluise, plus commode que l'autre (Fie. 1);
'f—o.osa—^.
Fig. 1. — Ferretier anglais.
poingons ronds, d'acier fondu non trempé, bien eflilcs pour étamper (Fig. 2), plus effilés encore et un pen aplatis pour con-trepercer;
Fie. 2. — PoinQon pour étamper.
A
Boutoir h guide (Fig. 3), plus étroit que le boutoir ordinaire, ayant ses bords relevés ä angle droit, d'une hauteur de 1 centi­metre environ, et la face inférieure de sa lame pourvue en son
Fig. 3. — Boutoir ä guide.
milieu d'un guide régulateur forme par le prolongement de la monture, qui donne de chaque cóté une largeur k peu prcs sem-blable ä la largeur de la muraille (1). Ce boutoir sert unique-ment a pratiquer la feuillure; on pent le remplacer par une re­nette ä guide (Fig. 4) pour ferrer seul.
Dans 1'application du fer ä froid, une écouane carrée peut étre utile pour dresser la feuillure, mais eile n'esl pas indispen­sable ; on se sert tout simplement, comme dans la ferrure è chaud, de la rape ordinaire.
(1) Bien que toutes les murailles n'alent pas la même épalsseur, le mêiLe boutoir peut servir pourpresque lous les pieds, faisant agir le tranchant de la lame en plein, ou l'inclinant plus ou moins en dehors.
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— 6 — FEU A EMPLOYER.
Barrcs de 18 millimetres de hauteur sur 15 ou 16 millimetres de largeur pour les plus grands et les plus forts pieds.
Fir,, .'i. — Renette ä guide.
Barrcs de 12 millimetres de hauteur sur 10 millimetres de largcur pour les pieds plus petits, ou bien la vergette carrée plus ou moins forte, que Ton trouve partout dans le commerce.
Choisir du for se forgeant Lien, ne cassant point, dqux et pourtant resistant; le plus eher n'est pas, sous ce rapport, le meilleur, il suffit qu'il soit laminé au bols.
Une vieille déferre ordinaire peut encore servir a la confection d'un fcr périplantaire, quand on a le temps de l'étirer suffi-samment.
CLOUS.
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Les clous, sorte de clous anglais, plus aplatis et non étran-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; jt^.
glés du collet, doivent ctre déliés de lame et de bonne qualllé.
MANIERE DE FORGER LE FER.
On peut forger seul.
A deux on ne contre-forge pas. En bigornant, frapper davan-tage du coté du bord superieur en pince et en mamelles, pour donner au fer rinciiiiaison naturelle du sabot. Étrécir quelque pen les extrémités des branches, qui doivent être un peu moins larges que le reste du fer; pour le fer de derrière, rendre la branche du dedans plus étroite et moins forte que celle du dehors, qui s'use d'ordinaire davantage.
Les étampures, variant de quatre h buit, suivant la grandeur du fer, doivent être petites et rondes, pour ne pas diminuer sa foice; redresser, h eet effet, et effiler le poin^on dès qu'il
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est émoussé; Ie refroidir dans Teau; en bigornant Ie fer, elles se resserrent et prennent la forme oblongue; les percer a dis­tance h peu prés égales, obliquement de rmigre ä gras, en pinee et en mamelles, pour donner plus facilement aux clous la direc­tion voulue; en talons, les rendre plus perpendiculaires (Fig. 5). Pour contre-percer, a\ec Ie poincon effilé qui doit ètre trempé dans la graisse pour faciliter son entree et sa sortie, si Ie trou de Tenclume est fort large, comme il arrive quelquefois, y adapter un morceau de fer, espèce de clou h tête large, percé
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Fic. 5. — Fer grossi ya en perspective. Fig. 6. — Piice ä mettre dans Ie
trou de 1'cnclume pour contre-percer.
en son milieu d'un trou plus pelit, afm de ne point forcer Ie fer et même Ie casser (Fig. 6).
ADAPTATION DU FER.
1quot; Après avoir derive les clous et déferré Ie pied, abattre ä l'aide d'une rape ordinaire, ou du rogne-pieds, l'arète du bord inférieur de la muraille dans tout son pourtour, pour former un biseau ou chanfrein qui facility Temploi du boutoir ou de la renette. Raccourcir lepicd, s'il en est besoin, horizontalement, è plat, mais jamais aux dépens de l'épaisseur de la muraille, ce qui rétrécirait Ie pied sans Ie raccourcir (Fig. 7).
2deg; Pratiquer sur ce biseau, k l'aide du boutoir a guide ou de la renette a guide, l'entaille en forme de feuillure qui doit rece-voir Ie fer, la faisant un peu moins profonde que la hauteur de
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la sole, et un peu moinslarge que lépaisseur de la muraille, se guidant sur la zone ou Ugne blanche qui sépare la sole de la
Fic. 7. — Pied avrc l'arÊte inférieure Fic. 8. #9632; abuttue en cbaafrein.
#9632; Pied avec sa feuillure.
muraille, sur laquelle zone on peut aller, mais quil ne faut pas dépasser (Fig. 8).
3deg; Donner au fer la tournure nécessaire, en commencant par la pince et les mamelies, pour qu'il prenne bien Ie contour du sabot; suivre très-exactement, sans Ie déborder, Ie bord externe de la muraille, sur laquelle il doit s'adapter face ä face dans tout son pourtour et s'asseoir solidement sans autre ajusture que la tournure du pied, jusqu'a Tangle d'inflexion des arcs-boutants qu'il doit encadrer sans jamais les recouvrir; laisser plutót gar-nir légèrement, ä partir de la dernière étampure, Ie bord ex­terne de la branche du fer en dehors, si celle-ci est trop large pour la muraille, diminuée quelquefois d'épaisseur en eet endroit par l'atrophie, Ie renversement ou Ie resserrement des talons;
4deg; Encaslrer Ie fer a peu pres entièrement dans la feuillure, si la sole est forte, concave, et la muraille épaisse; mais, pour peu que Tune ou 1'autre laisse ä désirer, comme il arrive Ie plus souvent aux premières applications de la ferrure périplantaire, notamment pour les pieds plats ou combles, ne pas craindre de laisser Ie fer déborder en contre-bas, du cóté des talons surtout.
On ferre ä chaud ou a froid.
Dans Ie premier cas, ne jamais pousser vers la sole en impri-mant Ie fer chaud dans sa feuillure, mais appuyer perpendicu-
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lairement sur la muraille, tenant Ie fer bien droit par Ie bout des \nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;tricoises effilées et introduites dans les étampures; ne Ie laisser
séjourner que quelques secondes sur Ie pied, pour ne pas dessé-cher la corne, ou chauffer les parties sensibles, peu éloignées dans les pieds faibles. Couper les branches du fer, si elles sent trop longues, en biseau allongé, les limer; limer également avec une demi-ronde Tangle interne de la face supérieure du fer, pour y former un chanfrein qui Tempêche de comprimer l'angle de la feuillure pendant l'appui; abattre l'arête inférieure de la branche interne, soit h la lime, soit au marteau, pour empêcher les chevaux de se couper; enfin, l'attacher au pied avec les clous, les brochant comme on Ie fait dans la ferrure ordinaire, ayant soin de ne raper que jusquaux rivets et Ie tnoim possible (Fig 9).
Fic. 9. — Pied ferré vu en dessous.
Pour ferrer ä froid, prendre Ie soin de faire poser les fers bien ä plat, dans toutes leurs parties, h l'aide de la rape, et, pour plus de facilités dans 1'application, les disposer a 1'avance sur d'autres fers parfaitement ajustés.
PRECAUTIONS A PRENDRE DANS l'APPLICATION ORDINAIRE ET DANS QUELQUES CAS PARTICÜLIERS.
Pour la première application du fer périplantaire, attendre
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— 10 — autant que possible que Ie cheval soit vieux ferré, afin que la sole ait repris ti peu prés son épaisseur normale.
Ne déferrer que deux pieds a la fois, en diagonale, pour que Ie cheval conserve un appui plus ferme ; aller doucement, pour éviter les éclats de muraille.
Enlever tous les vieux clous avec soin, toutes les souches squot;il en reste.
En pratiquant la feuillure, rester en deeii de la ligne blanche, si Ton doit t'errer h chaud; Ie fer, en s'imprimant, achèvera d'approfondir et d'élargir l'entaille suffisamment. Ne jamais tou­cher h la sole ni a la fourchette, ni aux arcs-boutants, qu'on ne doit tailler en aucune facon, h. moins que Ie pied soit trop long, qu'il faille Ie raccourcir, ou qu'il n'existe ü la surface de la sole des parties exubérantes, mortes et dures, faisant corps étran-gers, qu'il faut enlever laquo; plat avec precaution.
Après quelques ferrures, si les arcs-boutants et les barres, qui poussent vitc, viennent h dépasser Ie fer en contre-bas, il faut aussi les parer h plat. Jquot;ai vu des chevaux, a pieds secs et évasés, ètre gênés par leur saillie et marcher mieux dès qu'ils furent tailles.
Aux pieds larges et plats, ä talons bas, dont les fourchettes sont toujours proéminentes, mettre des fers plus forts de branches et les laisser déborder en contre-bas la surface de la sole. De méme pour les pieds combles ou fourbus, auxquels la ferrure périplantaire réussit très-bien moyennant cette légere modification.
Pour ceux dont les talons sont écrasés et remersés de dehors en dedans, talons predisposes aux bleimes, les fers doivcnt être moins forts, plus étroits de branches, bien encastrés, et s'arrêter au niveau du renversement, afin de soustraire cette region h la compression du fer.
Aux pieds a talons hauts, serres, encastelés, h fourchette maigre, les fers doivent ètre plus étroits, plus minces, et en­castrés Ie plus possible, afin de permettre l'appui franc des arcs-boutants, a défaut de celui de la fourchette, et favoriser
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Texpansioa laterale. Ea cette circonstance, l'appui des arcs­boutants sur le sol ne produit pas Ie mème effet qu'aux pieda plats.
Pour certains pieds ä sole mince, incapable de soutenir soli-dement le fer, il peut ètre a\antageux de lever un pinion, an Ier de derrière surtout. Cette precaution est d'autant plus utiie que le cheval travaille beaucoup, fait de violents efforts, et que les fers out plus de hauteur.
Enfin, s'il existe des bleimcs, après les avoir dégagées avec sein, il est souvent utile de couper en biseau allonge la branche du fer qui y correspond. Et si elles sont vives, douloureuses, que 1'operation ait forme ua grand vide, ou que, pour toute autre cause, on veuille soustraire les talons k l'appui en conser-vant l'aplomb du cheval, il faut transformer le fer périplantaire en fer ti planche, dormant aux branches plus de longueur, les réunissant et les soudant, pour former une traverse plate, évi-dée ä sa face supérieure, et sciée transversalement dans son milieu, quand il est ajusté, si l'on veut conserver au fer soraquo; (liifiticité{\).
De cette maniere, le nouveau fer conserve ses avantages et offre ceux du fer a planche ordinaire, sans avoir comme lui le grave inconvenient de rendre la marche du cheval mal assurée, d'écraser la sole et de surcharger le pied d'un poids relative^-inent volumineus. Par l'épaisseur de ses branches, il permet, en outre, de former gorge ä des endroits varies, suivant les besoins.
Pour les glaces prolongées, la neige congelée et très-dure, on s'est bien trouvé d'ajouter au fer périplantaire un petit crampon ä chaque branche, au fer de derrière notamment. Dans les pays seplentrionaux, je conseillerais mème d'y ajouter en pince une petite grappe ou une espèce de pingen renversé qui ferait griffe et mordrait la glace la plus solide.
Suivant les cas, le fer périplantaire peut done étre modifié
(1) Avant de fixer ce fer au pied, doubler ia traverse d'une bande de cuir, rivée d'un cöté, pour empêcher les parlies divisées de se déjeter.
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— 12 — comme tous les autres fers. Il est susceptible de tous les chan-gements nécessaires; c'est a rintelügence du maréchal qu'il appartient de les apprécier et de les opérer.
Ne pas attendre, pour referrer les chevaux, que les fers soient complétement usés; étant très-étroits, lorsqu'ils deviennent trop rainces, ils sont susceptibles de se casser et de provoquer, comme les fers ordinaires, des éclats de rauraille. Ceci est sur-tout ä craindre aux premières applications, quand la corne est peu épaisse, sèche et cassante.
Enfin, si, par impossible, on avait blasse Ie cheval en prati-quant Ia feuillure trop profondément, augroenter Ie clianfrein du fer k Tendroit correspondant a la blessure, pour empêcher la compression et permettre l'interposilion de quelques filaments d'étoupe imprégnés d'un corps gras. Se bien garder, en outre, de poser Ie fer chaud, si Ton a eu du sang,
On reproche a ma ferrure d'exposer Ie maréchal a eet accident, peu grave, du reste, en prenant les precautions indiquées; mais il n'a lieu qu'entre des mains maladroites ou peu expérimentées, j'allais dire mème mal intentionnées. Chaque ferrure, quelle quelle soit, n'expose-t-elle pas aussi h des accidents dans de semblables conditions ?
APPLICATION DE LA FERRURE PÉRIPLANTAIRE AUX BOEUFS ET AUX VACHES DE TRAVAIL.
Depuis Ie jour oü Ton a reconnu la nécessité de ferrer les boeufs, pour les utiliser aux charrois sur les routes empierrées ou sur les terrains durs, on a constaté les inconvénients du fer large et plat qui couvre l'onglon sur teute sa face inférieure.
Ge fer favorise considérablement les glissades, rend, par con­séquent, la marche moins sure, Ie travail moins bon; permet Fintroduction des graviers, qui, en s'interposant entre Ie fer et la sole, et ne pouvant pas s'échapper, blessent souvent l'animal; il dure peu, étant mince forcément pour rester relativement léger; enfin, Ie pincon volumineux, rabattu sur l'onglon, qu'il nécessité pour son attache solide, est une cause de boiteries
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fréquentes, en raison des contusions, de l'ebranlement que Ie sabot éprouve par de violents coups de brochoir.
Aucune autre ferrure, jusqu'ici, na pu remédier d'une ma­niere satisfaisante a ces divers inconvénients. Nous devrons ce résultat a 1'application de la ferrure périplantaire.
laquo; Avec cette ferrure., dit un expérimentateur sérieux, habile maréchal, M. Soyez, de Vihiers (Maine-et-Loire), aucun des ac­cidents de la ferrure ordinaire n'est ä redouter pour Ie boeuf. Par son faible poids, elle ne surcbarge pas inutilement Ie pied de l'animal; par son peu de largeur, qui couvre seulement l'épaisseur de la paroi et laisse a nu toute la sole, eile empêche complétement les glissades tout en protégeant suffisamment ie pied contre l'usure ; incrustée, après quelques applications, ä peu prés au niveau de la face inférieure de la sole, qui devient cpaisse chez Ie boeuf comme chez Ie cheval, quand on la laisse pousser et fonctionner librement, elle dure plus longtemps que la ferrure plate et offre, sous ce rapport, une notable écono­mie ; l'oreille du fer, étroite et flexible sous Ie moindre effort, n'expose point aux contusions de l'onglon pour la rabattre; enfin, les boeufs panards, genouillards, ne se coupent plus. raquo;
M. de Béhague, célèbre agronome de Dampierre (Loirel), qui a expérimenté en grand la ferrure sur ses boeufs, atteste ces divers avantages.
Mode (Vapplication.
Il diffère peu de celui employé pour Ie cheval. Le fer, forgé a l'avance, étampé de maigre h gras, surtout en pince, contourné suivant la forme du pied, ayant son pineon étiré (Fig. 10), on place le boeuf dans le travail squot;il en est besoin, son pied leve et fixé comme pour la ferrure ordinaire; on abat le bord inférieur de la muraille en chanfrein, avec la rape ou le rogne-pied, jus-qu'au talon, et Tony pratique la feuillure n l'aide d'un boutoir a guide plus étroit que pour le cheval, laquelle doit être, surtout si Ton ferre a chaud, un peu moins profonde que l'épaisseur de la sole, un peu moins large que la muraille (Fig. 11).
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Le fer, chauffé au rouge, est contourné sur la bigorne, ä pe-tits coups, pour lui donner la forme du bord inférieur de la pa­rol qu'il va remplacer, et sur laquelle il doit s'adapter parfaite-ment et bien ä plat, sans ajusture ni garniture.
Fig. 10. — For do bociif avcc son pincon iHiru Ot rabuttu.
FlF. 11. — Piod do bocuf avcc la fcuilluio sur un des onglons.
Dès qu'il a la tournure voulue, il est récbaufFé au rose et présenté une dernière fois sur le pied, pour rimprimer h cbaud dans la feuiliure, oil il ne doit rester toutcfois que quelques secondes.
Enfin, on rognc le bout de l'éponge en biseau allonge si eile est trop longue, on donne un coup de demi-ronde pour abattre l'arête ou rive interne de la face supérieure du fer; on attache eclui-ci avec de petits clous, plus pelits ct un pen plus plats quo ceux destines au cheval, et Von raliat ä petils coups l'ünglet ou pincon sur le sabot (Fig. 12 et 13).
On peut encore appliquer le fer périplantaire du boeuf sans qu'il soit pourvu d'un pincon, formant pour le remplacer un prolongement contourné en pince ;i angle droit, comme la paroi
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qu'il a pour objet de protéger, de maniere h ce qu'on puisse aittaclier cette partie du fer par un clou en dedans de chaque on-
Vu;. 12. — Pied de btenf fen-tï vu en dossous, ancien systijmt et tt niveau Systeme.
Fjg. 13. — Pied fcric aux d(!ux systè'mcs, vu do face.
glon (Fig. 14); mais les maréchaux trouvent cc moyen plus dif­ficile d'application que Ie premier, et croient a la solidité moinä grande de l'attache du fer.
Si l'on voulait ferrer ä froid, il suffirait de gar der pour charjue
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bceuf des fers ajustés qui serviraient de modèles pour préparer ceux qu'on voudrait appliquer ultérieurement. La feuillure pra-
Fu.. lli. — Fers appliques sans pinions.
tiquée une première fois n'a plus besoin que d'etre recreusée et dressée ä la rape.
AVIS.
Pour donner le change aux partisans de la ferrure périplan-taire, quelques maréchaux pratiquent une ferrure très-étroite, non incrustée; cette dernière n'a aueun des avantages de la première, eile peut tout juste diminuer quelque peu les glissades, mais eile surélève la fourchette et fausse les aplombs, si le fer est épais, et la sole non parée. Si le fer est mince et la sole pa-rée, eile n'offre plus de resistance ä l'usure et rend le pied fort exposé aux clous de rue ou autres corps pénétrants.
Demonstration et application de la ferrure périplan-taire, rue Billault, 36, et rue de Provence, 52.
raquo;Ï943nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Paris. — Typographie de RENOÜ et MAULDE, nie de Bivoli, 144.
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