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BIBUOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
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TRAITE
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MEDECINE VETERIN1IRE
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PRATIQUE,
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PAR L. V. DEI.WAR.T.
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Professctir de pathologic, dc diniqtie quot;-t dVpizooücs ;'t rEcolc vöu:rinuirc y\v P£ta(
i Curngbcm-loz-Bruxellcs; Mcmhre titulairede rAeadeiuieroyalu *1quot; mödecine; Presidcntde U Sociätc
iio mcdccine velirinalrlaquo; de Del^iquc; niembre lionorairc de rAcodemie royalij dc mvdcclnti
!!lt;• Madrid ct dc In Soriiilii dc m^declnc vdWrinalrr dc Londrcs:
quot;Hmjuirc carrespondanl des Socictcs vettirinnircsdu (;;il\;i'tcs et de !;i ^Tauche,
•tu Nord ii Aw Pus-dc-Caluis, de Lot-cl-Garonne, otde la Smictc centralcde la Sefue; dc la Socletu
des sciences mcjdicales cl nnlurelles do Druxelles;
dc hi Soclctedc mcdccine pratique dc WlUcDroeck., etc., etc.
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11 ne faul plus do vues liypotheliqucs, plus ilc vains ä}-st£nies; ies iilces lltcoriques qui ne sont pus la conscquencti ^viiientc el inconleslablc ties ofascr-vnlions et ilrs oxpörienccs , pourraient-ellSs sr soutenir a cole da tableau raisomie tlecesexpu-t'ieuccs el de ees observations? CABiKis.
{Reforme dc to. nnJUccinc.)
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TOME PRERIiER.
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. #9632;
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•#9632;;
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BJRUXELLES.
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J. B. TlRCnERv^rM^felM^liiV-LIBUAlRE, laquo;i i; !gt;ii l'etuve, 20.
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1850
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PREFACE.
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laquo; Depuis vingt ans. (lit M. Delafond , la medecine des animanx a jete au loin los brassieres quo lui avail mises la medecine humaine pour la guider et la conduire; eile s'est afiranchie de sa tuteile. ct. disons-le avec orgueil, les veterinaires out fait depuis lors ct font encore au-jourd'hai de la medecine d'observation. Les fails nc nous manqueraient point pour prouver cette assertion . aussi la bonne medecine veterinaire,celle cjui ne perirajamais. (lale-t-elle de celle epoque memorable. raquo;
Les progres incessants que fail la pathologic veleri-
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quot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PREFACE.
naire agrandissent chaq^ie jour son donmiae; ces pro-gres sont consignes en grande partie dans des publications period!ques. co qui ne permet pas aux praliciens d'en etre instruits, ä moins de s'imposer des sacrifices one-reux. C'est pour combler cette grande lacnne que nous nous'sommes decide ä publier vet ouvrage, sous le litre de Tratte de medecine vdterinairepratiqtie. La lache etait grande . nous ne nous 1c sommes point dissimule; mais comptant sur les nombreuses publications qui ont öte taites sur la mauere, et sur le fruit de node experience et de nos observations, nous I'avons entreprise, dans I'espoir d'etre ulile a notre belle et importante profession.
LeTraite que nous publions aujourd'huipeut etre con-sidere comme le Vado mecum, le guide journalier du praticien. Pour faciliter les rechcrches, nous avons jage ii propos de classer les maladies par ordrc alphabetique; nuns nous sommes specialement attacheä une description symptomatique plaire et precise de chaque individualite morbide dans loutcs les especes d'animaux domestiques, a leur cliologic et au Iraitement (pi il convient d'opposer ;raquo; chacune delles.ct, pour rendre notre travail plus coin-plet et plus utile, nous avons largement puise a toutes les sources; eiiliu. nous n'avons admis- comme moyensthe
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PREFACE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;hi
rapeutiques, quo coux dont I'efficacite a clcgt; sanctionnee
par des fails.
Pour rosier fidele aux principes quo nous avons tou-jours professes, nous avons eludie chaque maladiedans cv qu'elle olTre de plus saillanl et de plus caracteristique, laissant do cote loulos les theories hypothetiques, qui. le plus souvent, conduisent ä l'erreur. Nous nous sommes renferme dans un cadre esscnliollcmcnt pratique; heu-roux si nos efforts altcignonl le but quo nous nous sommes propose en enlroprenant un ouvrage aussi long et aussi ardu.
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MEDECINE VETERINAIRE
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PRATIQUE.
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ACROBUSTITE. —M. Vatel designe, sous cette denomination , une affection qui se rencontre assez souvent chez le cheval entier ou hongre, le mouton, le better et le chien, et qui consiste dans Finflammation de la peau de rinterieur du fourreau ou prepuce.
Chez le cheval, cette legere affection se declare par la difiiculle qu'il eprouve quand le penis doit sortir de son fourreau; I'obstacle qu'oppose la turgescence infiamma-toire ne peut etre surmonte qua la suite d'efforts douloureux , qui sont annonces par des douleurs analogues a celles qui revelent l'existence de la cystite; I'animal urine dans son fourreau; chaque fois qu'il satisfait ce besoin il ressent ce malaise douloureux, et quelquefois un ecou-lement sero-purulent vient s'ajouter aux symptömes precites.
Chez le mouton, I'acrobustite se decele par I'erigorge-ment du bout du fourreau {boutri), qui devient douloureux et s'ulcere.
Chez le chien, cette maladie apparait par un leger gonflement du prepuce, qui devient rouge et douloureux; le gland pent a peine sortir de cette game enflammee et ne peut y rentrer qu'avec effort et douleur. L'inflamma-lion du penis vient quelquefois s'ajouter a I'acrobustite,
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10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AG.UAXIK.
nlors il y a pliimosis, la tlouleur est plus prononcee, lanimai potisse des cris a la moindre pression exercee sur cette par tie, il leche le bout de son prepuce, une secretion de matiere purulente setablit et simule une gonorrhee syphilitique.
Les causes de l'acrobustite consistent, chez le cheval, dans raccumulation de I'liumeur sebacee dans 1c repli de la peau du fourreau. Cbez le mouton, cette inflammation est due a la malproprete, occasionnee par I'urine et le furnier, qui imbibent et salissent la laine qui recou-vre le houtri #9632; le contact de ces matieres irritantes enflamme cette partie de la peau qui suppure et s'ul-cere. Chez le cbien , les memes causes ont les memes effets.
Traitement. — La malproprete etant la cause princi-pale de l'acrobustite, il laut d'abord nettoyer les parties par le lavage; cette premiere indication remplie, on fera usage de lotions emollientes pour combattre I'inflamma-lion; lorsque rdcoulemeiit purulent a lieu, il convient d'user de fomentations et d'injections restrinctives. Ce simple traitement sufifit pour amener la guerison en quelques jours.
AGALAXIE. — L'agalaxie n'est point, ä proprement parier, une maladie, c'est l'absence du lait. dans les mamelles ä l'epoque de la parturition. 11 ne faut pas confondre cette absence de la secretio^ laiteuse , avec l'abolition de cette function occasionnee par certains cas maladifs. Dans l'agalaxie la fernelle parait en parfaite sante, il n'y a que les glandes mammaires qui soient in-actives et comme atropbiees. Plusieurs causes ont ete citees comme pouyant donner lieu a lagalaxie, panni
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lesquelles nous signalerons I'epuisement occ.isionne par un travail excessif, les maladies graves avant le part, le defaut d'alimentation , la faiblesse de la mere, sou irascibilite , etc. Nous admettons volontiers ces causes comme pouvant donner lieu a I'agalaxie; mais nous I'a-vons rencontree tant de fois chez des animaux trad u'a-vaient pas ete ni n'etaient influences par ces causes, que nous considerons l'etiologie de cet etat anormal comme problematique dans la majeure partie des cas.
De toutes les femelles de nos animaux domestiques, c'est la jument qui nous offre le plus frequemment I'agalaxie ; a l'approche de la mise-bas, les mamelles demeu-rent affaissees, comme lletries, rien n'annonce un travail actif dans ces organes ; c'est alors qu'il convient d'exciter ces glandes refractaires, par des frictions alcooliques rei-terees, pour attirer dans ces parties les materiaux indispensables a leui^s fonctions- Les frictions secbes le long des veines mammaires, une nourriture farineuse abondante et quelquefois une saignee, si la jument est forte et ple-tborique, secondentefficacement les frictions alcooliques. Si, apres la mise-bas , la secretion n'est point etablie, il faut redoubler d'activite; outre les moyens sus-indiques, il faut conduire, le plus possible, le poulain ä la mamelle; les succions reiterees auxquelles il se livre , excitent les glandes et les provoquent ä la secretion du lait. Maintes fois nous avons ete temoin de Teflicacite de ces moyens , qui ne doivent etre abandonnes que quatre a cinq jours apres la parturition, alors que tout espoir de retablir cette fonction est passe.
II faut en agir dc meme envers les autres femelles domestiques.
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12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AGGRAV1-E.
AGGRAVEE ou ENGRAVEE. — On donne ce nom
a une affection particuliere ä lespece canine, et qui a la plus grande analogic avec la fourbure. Le chien qui en est atteint est souffrant des extremites des pattes, qui sontchaudes, enflees et douloureuses; il a de la fievre, reste constamment couche et crie a la moindre compression exercee sur ces parties enflammees.
Les cliiens de chasse nous offrent frequemment I'ag-gravee, qui se developpe ä la suite de marches forcees, par la chaleur, sur un sol chaud et dur.
Traitement. — Quoique 1 aggrayee ait la plus grande analogic, sous tons les rapports, avec la fourbure, eile n'est pas aussi grave que cette maladie chez les animaux dont l'extremite du doigt est enveloppee d'une boite cornee qui ne cede point au gonflement inflammatoire, comprime les tissus qu'elle contient et amene des desor-dres difficiles ä retablir. Chez le chien, le gonflement a lieu, sans compression nuisible; aussi quelques bains refrigerants , les cataplasmes restrinctifs suivis d'un repos de 24 ä 48 heures, suffisent pour aneantir la maladie; la retrocession du fluide sanguin s'opere sans laisser de traces de son passage. Si, centre toute attente, la retrocession ne s'opere pas , Tinflammation devra etre combattue par des cataplasmes emollients. L'animal est-il fort souffrant, a-t-il de la fievre, la saignee et la diete doivent etre placees en premiere ligne comme moyens therapcutiques.
ALBUGO. — L'albugo est une maladie de l'oeil qui apparait sous forme de tache blanche opaque, occupant enpartie, quelquefois en totalite, la cornee transparente. Cette affection a re^u differentes denominations tirees de
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ALBUGO.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 15
la forme quelle affectc ; ainsi eile a recu le nom de taie , lorsque l'opacite n'est que partielle; de nuage , lorsque toute la cornee est envahie et que la lame externe parait seule etretroublee ; de letccoma, lorsque l'opacite depend de la lame interne ou de la cicatrisation d'une plaie ovi d'un ulcere. Toutes ces varietes d'une meme affection , ne pouvant contribuer qu'a jeter de la confusion dans les etudes, nous nous bornerons a les enumerer sans consa-crer pour chacune d'elles un chapitre particulier.
Les causes de l'albugo sont variees : l'ophthalmie , les coups, les blessures, les abces et les ulceres de la cornee lucide peuvent etre regardes comme pouvant occasion-ner le plus frequemment cette maladie ; on pent encore ajouter ä retiologie de cette affection, certaines maladies bumorales, la gourme chez le cheval, la clavelee chez le mouton , la variole chez le pore , la maladie dite des chiens, chez les animaux de cette espece, la rzspe ou maladie des chats.
Hurtrel d'Arboval rapporte, dans son JDictionnaire de Mcdecine et de Chirurgie veterinaires, quelques cas d'al-bugo epizootique sur I'espece bovine , recueillis par Coquet et par M. Grognier.
Traitement. — Comme l'albugo est le resultat de causes variees et que tres-squvent il n'est que symptomatique , son traitement doit varier selon l'intensite des causes et la gravite de leur influence.
L'albugo n'est pas toujom-s incurable , dit Hurtrel d'Arboval, sa gravite varie en raison de son etendue, de sa profondeur, de sa position, de sa duree et de l'etat de l'oeil ainsi affecte. Cependant, ajoute cet auteur, il est souvent tres-difficile d'en obtenir la guerison , et Ton y reussit d'autant moins que presque generalement on
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linbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ALBUGO.
semble prendre a tache de suivre uue marche inverse k celle cpi devrait etre observee. En eftet, ne voyons-nous pas frequemment opposer ä l'opacite partielle ou generale de la cornee lucide des substances medicamenteuses excitantes, corrosives meme, sans tenir compte des causes qui ont provoque et qui entretiennent ces troubles de la vision ? Ces agents employes a contre-temps ne font qu'ag-graver le mal et le rendent incurable. 11 faut d'abord s'entourer des causes qui ont pu faire naitre Falbugo, les mitiger ou les aneantir autant que possible : I'oeil etant derobe ä toutes les influences excitantes exterieures , on aurarecours aux applications emollientes, anodines ; les saignees gene'rales et quelques sangsues appliquees au-tour des paupieres ne sont pas contr'indiquees quand l'inflammation est violente et qu'il y a fievre de reaction; les revulsifs sur le tube digestif, les exutoires appliques sur les joues et la diele sont les moyens les plus ration-nels ä opposer ä cet etat pathologique.
11 amve quelquefois qu:un nuage recouvre la cornee transparente , sans inflammation du globe ni des parlies environnantes, alors ilconvientd'employer un leger excitant pour activer les vaisseaux absorbants et favoriser la resorption du fluide albumineux coagule entre les lames de la vitre de I'oeil et iui rendreainsi la diaphaneite indispensable a la vision j une pomraade composee d'un gros d'oxyde rouge de mercure (precipite rouge) incorpore dans une once d'onguent rosat, nous a reussi dans un grand nombre de cas semblables : on en introduit, gros comme une noisette, deux fois par jour, dans Tangle nasal de I'oeil, on rapprocbe les paupieres pour en empecher la sortie et en favoriser la fonte. II convient aussi d'en onc-tionner le pourtour des paupieres.
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ALBUM1NURIE.
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Si la maladie persiste, apres avoir combattu les symp-tomes inflammatoires on peut recourir aux collyres sees, composes de Sucre candi reduit en poudre impalpable, melange avec du nitrate de potasse, ou d'oxydede zinc,que Ton insuffle dans I'oeil au moyen d'un chalumeau ou d'un tuyau de plume ; Toxyde de bismuth a ete employe de la meme maniere et avec avantage, en medecine humaine, par M. J. Cloquet.
Ces medicaments paraissent agir en usant la tache et surtout en activant I'action absorbante. II semblerait que cette multitude de petits corps etrangers , lances dans I'oeil, surtout ceux qui, par leur nature, jouissent de pro-prietes corrosives, produiraient des desordres graves sur un organe aussi sensible et aussi delicat, mais des faits rapportes par des auteurs consciencieux prouvent le contraire.
On a aussi conseille de ruginer les lames de la cornea lucide; nous ne sachons pas qu'en medecine veterinaire on ait pratique cette operation.
Ces moyens therapeutiques sont loin d'etre toujours suivis de bons resultats, ils echouent frequemment, surtout lorsque I'opacite occupe les couches profondes de la cornee ; dans le cas de leucoma par example, tout traite-ment est inutile, Taffection est incurable.
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ALBTJMINURIE. — Cette affection avail passe in-apercue chez les animaux domestiques , lorsque notre collegue M. le professeur Verheyen, dans un Memoire savamment ecrit, vint, en 1843, entretenir 1'Academic royale de medecine de deux cas d'albuminurie qu'il avait observes chez le cheval. Nous aliens les transcrire tex-tuellement.
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laquo;laquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ALBDMINURIE.
laquo; Premier gas. — Forme cliroiiique.
raquo; Le 10 mars 1842,une jument du regiment des guides, ägee de dix ans, sous poil bai, dune faible constitution et d'un temperament lymphatique, entra ä I'infirmerie.
m Get animal n'avait jamais ete malade anterieurement. Le cavalier avait remarque que son cheval commencait a maigrir, qu'il ne mangeait plus completement sa ration, que la soifetait grande , et qu'il urinait beaucoup. On observa , en outre , de la noncbalance dans ies mouve-ments, la päleur des muqueuses apparentes, la mollesse et la lenleur du pouls; la peau etait adlierente , la colonne dorso-lombaire voütee en contre-haut, raide et dune in-sensibilite parfaite. A lecurie, le tete elait appuyee sur la mangeoire ; on y confirma les signes foui-nis comme renseignements par le cavalier.
raquo; La grande quantite d'urine excretee qui, au rapport du sous-officier d'infirmerie, etait claire, limpide et tout a fait disproportionnee avec les boissons , nous porterent ä dia-gnostiquer un diabete. Kous administrämes, en consequence, le bol d'Armenie associe aux toniques vegetaux , et, comme aliments, de l'avoine Iiumectee que l'on rem-placait, dans Tintervalle des i'epas , par une tranche de pain. Cette medication , si fldele dans les flux recents d'urine , n'amena aucune amelioration. L'animal ne tou-chait guere a l'avoine qu'on lui presentait, il paraissait prendre le pain avec plus de plaisir ; la secretion urinaire continuait a etre aussi abondante. La peau devenait de plus en plus seche et collee aux os; la maigreur fit des progres, le marasme devenait imminent. Nous cherchames encore ä eveiller Faction de la peau, par des boucbonne-ments, des couvertures , des bains de vapeurs generaux ,
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ALBUMINURIEi
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par l'apjjlication tie sachets chauds et humides sur le dos, des boissons liedes; le tout en vain.
raquo; Nous trouvant un jour a la visite du matin pres de ce cheval, et reflechissant sur son etat, il se mit ä uriner, et nous ne fumes pas peu surpris de voir s'ecouler, au lieu dun liquide clair, transparent comme de l'eau, tel, en un mot, que sent les urines diabetiques, une urine epaisse, opaque, d'un jaune verdatre. Des ce moment nous etions persuade que nous avions porte un faux diagnostic. Une certaine qnantite de ce fluide fut recueillie et remise a M. Stas , professeur de cliimie a I'EcoIe militaire, avec priere de vouloir en faire lanalyse. Quelques jours apres, nous renconträmes M. Stas, qui nous dit que le liquide que nous lui avions fait tenir, etait de lalbumine presque pure.
raquo; Nous i'essayames a notre tour par une infusion de noix de galle, l'acide nitrique et le caiorique. D'apres le resultat de cette analyse chimiqu , il n'y avait plus a s'y tromper, nous avions affaire ä la inaladie de Bright (1) ou I'albumimtrie.
raquo; L'affection etant reconnue, il surgissait une nouvelle difficulte : ä quelle alteration organique est du ce change-ment dans la composition elementaire de l'urine? par quels agents therapeutiques faut-il la comhattre? Ces questions ne nous donnant aucune indication precise, nous nous bornämes a relever l'economie de l'etat asthe-nique dans lequel eile etait tombee, par des bouillons de viande. La saison du vert etant arrivee , nous donnames de forge pour nourriture. Sous linlluence de cette alimentation et du bouillon qui fut continue, fexcretion
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(I) Ainsi nommcecn raedecine humaine, parcc que Bright a signnle 1c premier ia presence de l-albumine dans les urines.
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ISnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'ALBDJUINURUS.
urinaire diminuait en frequence et en quantite ; mais, es-sayee ä diverses reprises, la chaleur decelait toujoursune grande quantite d'albumine dans cette humeur excremen-titielle. L'etat general du sujet devenait cependant plus satisfaisant; il n'avait plus l'air aussi triste , aussi abattu; il paraissail meine prendre quelque gaiete : I'appetit s'etait reveille ; il mangeait tout cc qu'on Itii presentait. La peau n'en restait pas moins seche et adherente, la mue ne se faisait pas, la colonne vertebrale conservait son insensibility et son inflexibilite, le pouls ne sc relevait pas. Tant que le vert put etre donne, il y eut un temj)s d'arret, la maladie fut enrayee; mais aussitot que Ton fut force, vers la mi-juillet, de cesser la dispensation de cette nourriture, ])eu de jours suffirent pour faire perdre tout ce que Ion avait gagne.
raquo; L'urine n'augraentait neanmoins pas en quantite, mais eile restait albumineusej I'appetit, qui s'elait si bien sou-tenu depuis l'usage du vert, disparut de nouveau ; le.ma-rasme survint j il fit de tels progres que, le 4 aoüt, I'animal ne pouvait plus se lever; il resta couchc sans boire ni manger jusqu'au 7, jour ou il expira.
raquo; Autopsie. — Maigreur effrayante ; muscles pales , llasques. Quelques tubercules non ramollis dans les ])Oumons.
raquo; Le tube intestinal entierement vide ; les intestins lege-rement distendus par les gaz; la muqueuse gastro-intes-tinale pAle, sans aucune trace de rougeur dans toute son etendue.
raquo; Les reins n^ont pas augmente de volume, ils sont flas-ques ; la substance corticale est pale , dun aspect blanc-jaunätre; eile prcsente, dans lapartie centrale, trois tacbes d'un rouge fonce, du diametre d'une piece d'un centime
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ALBÜMlNÜRtE.
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a celie de deux centimes. Ces taches sont isolees, elles n'ont aucune communication avec la surface externe des reins. La substance tubuleuse est dun rouge fonce.
raquo; 2deg; cas. — Forme aiijuii.
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raquo; Le 25 mars 1843, le cbeval portant le ii0 de matricide 1360 , hongre bai clair, age de dix ans, d'une assez forte constitution, temperament sanguin, entra ä l'infirme-rie, atteint d'une violente congestion pulmonaire quis'an-noncaitavec un cortege de symptomes des plus alarmants. La dyspnee etait portee au plus haut degre, la marche chan-celante , le pouls insaisissable ; il y avait spasme partiel de la region musculaire de l'epaule et de la hancbe, la temperature de Fair expire n'avait pas augmente. 11 etait huit heures du soir ; on pratiqua immediatement une saignee 3 le sang noir et epais coulait d:abord avec peine; insensi-blement le jet devint plus fort, et la dose extraite peut etre evaluee a une dizaine de livres.
raquo; Le lendemain, la gene de la respiration etait moindre, mais il existait une pneumonie parfaitement developpee ; les muqueuses apparentes presentaient aussi une teinte jaunätre. Traitee par les emissions sanguines, le tartre stibie en lavage et plus tard par les revulsifs, la maladie tendait vers la resolution ; deja le 31, le cbeval temoignait le desir de manger, et prenait cpielques morceaux de ca-rottes qu'on lui presentait.
raquo; Le 2 avril, l'animal est triste et abattu, il refuse les carottes; on ne peut songer a une recidive, car la respiration et les mouvements des flaues sont aussi tranquilles que cbez uu cbeval sain. Le pouls, tres-accelere, offre peu de durete ; il s'est aussi manifeste une legere diar-
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SOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ALBUMI.MJIUE.
rhee. Les urines sont epaisses, d'un rouge intense, I'ex-cretion a lieu avec vine douleur visible, I'animal ne se campe pas , la colonne \ertebrale est legerement recour-bee en contre-bas dans la region lombaire ; remission du liquide constitue plutot un ecoulement qu'un jet; il urine frequemment, mais peu a la fois. Lorsqu'on comprime les lombes , la douleur devient si intense que le cbeval se plie jusque pres du sol pour s'y soustraire; il ne se couche pas.
raquo; L'urine, recueillie dans un vase et abandonnce a elle-meme, prend un aspect boueux , eile depose des Ilocons de meme couleur. On present mie decoction de graine de lin laudanisee.
raquo; Get etat se prolonge sans aucun changement appreciable jusqu'au 14, sauf la diarrhee qui cessa le 4. Tou-jours immobilite parfaite, sans decubitus , I'appetit nul, quoiqu'on lui ei\t presente du vert d'orge, dont il prenait quelques bouchees dans le principe, et qu'il finit egale-ment par refuser. La soif n'avait pas sensiblement aug-mente ; cbaque fois qu'on lui presentait a boire,il avalait trois ou quatre gorgees sans temoigner de l'avidite pour le liquide. Le pouls avait perdu la legere durete qui le caracterisait le premier jour de Thematurie, il etait petit, mou et tres-accelere.
raquo; Le 9, on fit une saignee d'une livre ; le sang conserve dans le vase, ofTrait un caillot tres-consistant qui ne separa que fort peu de serum. C'etait peut-etre une indication pour avoir recours aux emissions sanguines; mais les fortes depletions qu'avait necessitees la pneumonic, ainsi que letat du pouls, nous paraissant etablir une contre-indication, nous y renoneämes. L'eau de graine de lin laudanisee fut alternee avec de petites doses de
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ALBÜM1NURIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 21
toniques astringents, dont le carbonate de fer formait la base. Cette medication ne donna pas lieu a la constipation.
raquo; Le 14, le cheval se couche et se leve alternativement, comme s'il etait atteint de coliques, sans cependant se livrer a des mouvements desordonnes; le decubitus a toujours lieu sur le ventre ; il fait entendre des gemisse-ments plaintifs qui temoigaent de ses profundes dou-leurs. La mort survint le 17 et jusqu a cette epoque , on n'a observe aucun changement dans les urines.
raquo; Autopsie. — II n'y a presque pas d'amaigrissement.
raquo; Les poumons n'offrent rien d'anormal; il en est de meme du tube intestinal. Le foie est ramolli, presentant la couleur de l'ocre.
raquo;Les reins ont augmente de volume ; ils sont tres-ramollis ; a leur surface, on voit quelques bosselures infiltrees de sang; unrein etant divise, il laisse echapper un liquide epais , visqueux , rougeätre, qui en penetre le tissu. 11 etait du plus haut interet, ajoute M. Verheyen, de connattre les changemeuts qui s'etaient operes dans la structure intime des reins, c'est a M. le professeur Ginge, de l'universite de Bruxelles, qu'il confia le soin de les analyser ; il lui remit aussi de l'urine, dans laquelle les reactifs cbimiques lui ont demontre quelle contenait une dose considerable d'albumiue, et que la maladie etait une veritable albuminurie ou maladie de Bright. raquo;
M. Verheyen s'empresse, a la fin de son Memoire, de rectifier une erreur qu'il a commise en annoncant que I'albuminurie avait passe inapercue avant qu'il ne la signalatj laquo; le veterinaire anglais, Markam, dit-il, en a observe un cas qu'il a consigne dans le N0de fevrier 1842, p. 81, du recueil periodique The veterinarian, or montly
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22nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ALBUJIIMJIUE.
journal ofveterma/ry science. Voici comme Markam s'ex-prime :
laquo; Je vous envoie le cas assez curieux d'un cheval excre-tant de 1'urine alhumineuse. C'est pour la quatrieme Ibis, depuis cinq a six mois, qu'il a eu, par intervalles, tie sem-biables acces, ct chaque acces etait plus ATiolent que le precedent.
laquo; Le 23 octobre dernier, M, Thompson, de Bromly-Hurst, m'envbya chercher en toute hate j il craignait que son cheval ne füt mort avant mon arrivee chez lui.
raquo; M. Thompson me dit que son cheval se trouvant avec quelques autres dans un paturage adjacent a son hahita-tion , I'avait quitte pendant la nuit, et etait rentre a son domicile. Hie trouva le matin , se debattant dans la cour devant lecurie, atteint de violentes coliques.
raquo; Lorsque je le vis, il s'etait un peu calme; il avait urine, mais un caillot d'urine plus epais que de la gelatine, pesant environ un'e demi-Iivre, pendait au penis. Le pouls etait legerement accelere. Je lui pratiquai une saignee de sept livres, et lui administrai un fort pui'gatif. raquo; La pression exercee sur la region dorso-lombaire n'e-tait nullement douloureuse ; en explorant les arleres renales par le rectum, je trouvai leurs pulsations tres-fortes. La difference entre les battements des arteres renales de ce cheval et celles d'un cheval sain , place ä cote de lui, etait plus marquee que chez un animal qui aurait eu le membre fortement enflamme.
raquo; Je fais ces remarques, parcc que j'ai lu dans ITIippo-
pathologie de M. I'ercival, que quelques medecins pre-
tendent qu'une personne dont les urines sont albumineu-
ses, n'estpas toujours atteinte d'une maladie des reins.
raquo; Je suis d'avis que cc cheval, äge de douze ans, portc
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AMAimOSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 25
une affection chronique des reins, qui, de temps a autre, prend vine forme aigue, et alors I'urine devient tellement epaisse, qu'elle n'est excretee qu'avec peine. L'exercice de cette fonction donne lieu ä des coliques, car anssitot que ranimal est parvenu a lexecuter, il parait Leaucoup plus tranquille.
raquo; Apres la saignee et le purgatif, je donnai, pendant trois a quatre jours, les antimoniaux; la guerison etaitparfaite, le cheval travaillant bien et urinant avec une grande facilite.
raquo; Je fis bouillir le caillot d'urine pendant au penis, il prit tout a fait l'aspect du blanc d'ceuf, mais la couleur en etait plus foncee. raquo;
La ressemblance frappante des symptömes qui signa-lent I'albuminurie, surtout lorsqu'elle revet la forme chronique, avec le diabete, nous a engage ä rccueillir les urines de plusieurs cbevaux que nous considerions comme atteints de cette derniere maladie; I'analyse nous a de-montre maintes fois la presence de l'albumine dans ce
fluide excrementitiel ; nonobstant la presence de cettenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j
substance dans Furine, le traitement queraquo; nous dirigions contre le diabete tat continue et suivi d'un plein succes. En presence de ces faits, je demanderai encore, comme je l'ai fait dans une seance de la Societe de medecine veterinaire de Belgique (20 avril 1845) : Y aurait-il erreur de diagnostic en prenant falbuminurie pour le diabete? oubien , dans certains cas de diabete, les urines ne contiendraient-elles pas une certaine quantite d'al-bumine?
AMAÜROSE {ambliogie, goutte sereine). — Cette affection de foeil ou des yeux consiste dans la paralysie du
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#9632;iinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AMAUnOSE.
nerf optique ou Je la retine; I'oeil conserve en apparence son aspect primitif, son volume et sa forme 3 au premier abord, on le croirait dans tin etat d'integrite parfaite; mais un ex amen attentif fait reconnaitre qu'il y a cecite. L'oeil frappe d'amaurose n'a plus cette vivacite d'expres-sion qui caracterise la bonne vue , il est un peu terne ; le fond du globe offre une couleur pale, verdatre, la pupille est dilatee outre mesure, de maniere a simuler son absence ; l'aboi'd des rayons lutnineiix ne produit aucune impression sur cette production nerveuse, si sensible a 1 etat sain, eile est sans mouvement dans le cas patholo-gique qui nous occupe.
L'amaurose n'est pas toujours complete : alors I'animal qui en est atteint apercoit encore confusement les objets; il est peureux et meme retif, il approche les objets qui I'efTraient avec precaution et defiance : les oreilles sont portees en avant, les pupilles sont dilatees outre mesure 5 quoique n'ayant pas entierement perdu leurs mouvements, elles ne se resserrent que faibleraent. On dit alors que la PMe est faible, que la vue est affaiblie.
Les causes de l'amaurose sont, dans la plupart des cas, inconnues) cependant on regarde, comme y donnant sou-vent lieu, les inflammations fortes et prolongees de l'oeil, les metastases de certaines maladies , les compressions du nerf optique, exercees par une tumeur osseuse ou par le retrecissement du trou orbitaire , raffaiblissement subit occasionne par une forte bemorrhagie portee jusqu'ä la syncope (1).
(1) Nous avons ele tomoin d'un cas d'amaurose survenuc subltemcnt a la suite d'une hemorrliagie portcc jusqu'a la syncope; la cecite fat complete etin-slantance, et I'animal rcsla avcugle malgre le traitement employe pour lui rendre la vue.
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ANAPHRODISll'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 25
1VI. ßoulcy rappoi'te un cas d'amaurose determine par une indigestionvertigineuse. Girard filsfuttemoind'un fait semblable , sur un gros clieval de labour en proie a des coliques vertigineuses. II eut aussi occasion de voir et de trailer un chien caniche qui devint aveugle deux lieures apres l'invasion d'un cliolera-morbus bien caracterise.
Trnitemcnt. —Le traitement de l'amaurose est presque constamtnent inefficace 5 cependant, si la maladie est due a une metastase, il convient de cliercher aramener TafFec-tion primitive vers le lieu qu'elle a abandonne, en y pro-voquant une forte irritation par les vesicatoires, les sina-pismes , etc. Si eile est leresultat d'une forte hemorrhagie, on lui oppose les toniques analeptiques, les corroborants, dans le but de relevor les forces abattues. Si la goutte se-reine est la suite d'une inflammation prolongee de l'oeil, on obtient quelquefois une revulsion salutaire par les vesicatoires, les sinapismes ou les setons, appliques sur les parties laterales et superieures de l'encolure. Les pur-gatifs administres ä doses fractionnces, dans le but d'entre-tenir une fluxion vers le tube digestif, comptent quelques partisans. Dans tous les cas, ces moyens sont souvent in-suffisants, et l'auimal frappe de cecite, Test pour toute sa vie.
ANAPimODISlE. — Cet etat pathologique consiste dans l'absence des desirs veneriens. laquo; L'anaplirodisie dif-fere de l'impuissance, diL Hurtrel d'Ai'boval, en ce que dans celle-ci, le desir du co'it persistänt, faction des or-ganes genitaux demeure comme engourdie. Quand l'anaplirodisie n'est pas, chez les animaux , feffet d'un age avance, eile reconnait pour cause fabus de l'acte de la copulation , le defaut d'alimentation , les aliments pauvres
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26nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANASARQÜE.
en principes nutritifs, les maladies de longue duree et les travaux excessifs. Le traitement consiste dans I'eloigne-ment des causes et dans I'usage d'une meilleure nourri-ture, composee d'aliments toniques, sagemeiit distribues. Cette marche est preferable a radministration des substances dites aphrodisiacrues , qui souvent exciteut trop, irritent quelquefois les voies digestives, et nuisent par consequent. raquo;
ANASARQUE. — L'anasarque est une intumescence generale, ou du moins tres-etendue, du corps et des mem-bres, produile par de la serosite infiltree dans le tissu cellulaire. C'est proprement I'hydropisie generale de ce tissu (1).
On divise l'anasarque en primitive ou idiopathique et en symptomatique. Celle-ci depend souvent d'une lesion organique du coeur, du poumon, du foie, etc. L'anasarque idiopathique, celle qui doit nous occuper ici, est ou active ou passive : la premiere est causee par l'exaltation des proprietes vitales des vaisseaux exhalants, par une exha-lalion surabondante ; la seconde par le defaut d'action des absorbants, par la diminution de rabsorption. Cette division de l'anasarque en active et en passive, adoptee par les medecins,nousparait admissible en medecine veterinaire, vu la difference qui peut exister dans le developpement, la marche et les suites de cette hydropisie du tissu cellulaire.
ANASARQUE IDIOPATHIQUE ACTIVE DU CHE-VAL. — Cette maladie debute tout a coup; en quelques
(I) Nyslen, Dictionnaire de mideeine.
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ANASARQDE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 27
lieures, un engorgement plus ou moins volumineux, cir-conscrit, s'observe a la partie inferieure des membres: cet engorgement, d'abord mou et oedemateux, offre peu de chaleur et peu de sensibilite; son accroissement est rapide , il gagne bientöt le poitrail, le ventre, les aines, les bypochondreSj les levres, les alles du nez, les joues, enfin la serosite epanchee dans les mailies du tissu cellalaire, se depose avec tant d'abondance, que les engorgements se reunissent et ne forment plus qu'une intumescence qui en-vahit presque tout le corps : quot;vingt-quatrea quarante-huit beures suffisent pour que I'anasarque active ait atteint ce degre d'intensite. A cette epoque de la maladie, I'animal est souffrant, I'appetit est diminue ou tout ä fait aboli, le pouls est petit, serre ; la conjonctive est d'un rouge jau-natre, parsemee de petechies ; on en remarque aussi sue la pituitaire.
L'engorgement des membres augmente encore; la peau qui recouvre ces extremites s'eraille et laisse ecbapper de la serosite; I'enBure du nez , des levres est teile que I'animal respire avec la plus grande difllculte , et quil ne peut plus saisir les aliments. C'est a cette periode, dit M. H. Boulej, professeur a FEcole nationale d'Alfort, dans un memoire savamment ecrit, qu'il a public dans le Pie-cueil de medecine veterinaire pratique, annee 1842; c'est a cette periode que I'anasarque se transforme en maladie typboule compliquee de gangrene. M.H.Bouley explique d'une manieie fort lucide cette transformation par I'alte-ration des liquides circulatoires.
L'anasarque active se developpe le plus souvent a la suite d'une repercussion cutanee, occasionnee par faction du froid humide qui s'exerce sur la peau en sueur, et sup-prime tout a coup la secretion abondante dont eile est le
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siege. C'est ä la suile laquo;l'un refroidissement subit, occa-sionne par im courant d'air froid , lorsque le corps est en sueur, que nous avons vu surgir instantanement cette affection (jui a souvent des suites funestes. M. Fodere a vu des hydropisies s'operer tout ä coup, chez 1 homme, sous linfluence du froid humide.
laquo; Des hommes robustes, ditce medecin, exposes apres des marches forcees ä des causes capahles de supprimer brusquement la transpiration, tombent tout a coup dans l'hydropisie. J'ai vu, ajoute-t-il, plusieurs caspareils apres le passage du mont Cenis , pendant i'hiver. Quelques in-dividus etaient devenus enfles apres le passage des rivieres. Un beau grenadier, entre autres, qui avait passe a gue la riviere du Tagliamento etant tout en sueur, etait enfle partout comme un lonneau (1).
M. H. Bouley attrihue ^alteration du sang, qui change tout a fait la nature de la maladie, au peu d'air que la tumefaction du nez laisse pene'trer dans les poumons qui, a leur tour, ne peuvent plus fonctionner librementa cause de la serosite abondante qui comprime ses lobules. laquo; Or, de cette double opposition mise ä Fhematose, dit-il, resulte au bout de pen de temps, Talteration du sang, de laquelle resulte la transformation typhoide ä la seconde periode et la gangrene a la troisieme. raquo;
Comment etablir au debut la difference de l'anasarque idiopathique active, de certaines affections typhoides car-bonculaires, qui s'annoncent par les memes symptomes? €e n'est guere , nous parait-il, quc dans la rapidite de linvasion, dans l'etat d'energie et de sante de l'animal, quelques instants avant I'apparition des premiers symp-
(I) Diclioumiiri ch Medct'mc it de Chirurgie pratique.
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ANASAUQÜE.
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tomes el dans la presence des causes actives qui 1'ont de-terminee , f|ue Ton pent diflerencier 1'anasarque idiopa-thique active, des affections typhoYdes carbonculaires,ces dernieres etant toüjours precedees d'une periude prodro-mique. Cette difference est d'une tres-liaute importance pour le praticien ; car tel traitement qui convient pour arreter la marclie de la premiere maladie, neferait qu'ac-celerer la marclie des secondes.
Traitement-—Cette maladie, si rapide dans sa marclie, et si funeste dans ses effets, doit etre combattue des le prin-cipe de son invasion. L'indication qui se presente tout d'abord dansle traitement de cette maladie, dit M. H. Bou-ley, est de faire disparaitre le liquide sereux qui remplit les mailles du tissu cellulaire et qui, dans certaines regions, pent, par le seulfait de sa presence, amener ces transformations si graves dont il est parle.
Pour remplir cette indication, la saignee au debut, vingt-quatre a quarante-huit lieures au plus apres I'inva-sion de la maladie, doit se placer en premiere ligne.
M. H. Bouley a retire de bons effets des emissions sanguines proportionnees a l'etat d'energie et de plethoredes sujets.
Ce professeur distingue a vu, a la suite de saignees re-petees cinq ou six fois de suite dans l'espace de quatre ou cinq jours, et dont la somme totale pouvait equivaloir ä trente-cinq ou quarante livres de sang, disparaitre les pe-techies nasales et les engorgements qui avaient commence ä s'etablir.
M. Goux, medecin veterinaire äCorsan, rapportedans le Journal veterinaire du Midi, plusieurs faits de gue-rison de l'anasarque idiopathique active par les Urges emissions sanuuines au debul de la maladie,
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On seconde les saignees par la diete, les boissous nilrees , et par l'application sur les engorgements , de topiques irritants, qui, par leur action locale, dit M. Bou-ley, activent dans les regions malades les mouvements de la circulation, et par suite les fonctions d'absorption qui s'y lient d'une maniere si etroite 5 les frictions d'essence de terebenthine , d'alcool camphre, de teinture de can-tharides, etc., sont recommandeesdans ce cas. Les scarifications plus ou moins profondes, en rapport avecl'epais-seur de l'intumescence, ne doivent pas etre negligees , elles favorisent considerablement la sortie du liquide epancbe dans les mailles du tissu cellulaire, et operent un degorgement notable et instantane des parties.
A l'interieur, on administre avec avantage les excitants diffusibles. M. Bouley recommande le vjn chaud, les infusions aromatiques alcoolisees , pour produire d'une maniere generale l'effet local determine par les topiques irritants.
Lorsque la maladie est parvenue a sa seconde periode, les saignees sont contr'indiquees, leur action debilitante ne ferait qu'aggraver la maladie et en accelerer la marches il faut, au contraire, avoir recom-s aus toniques amers et ferrugineux administres a l'interieur a bautes doses.
Localement, les frictions seront remplacees par de profondes et larges scarifications suivies d'une cauterisation inherente energique; enfin on se comportera, dans cette occurrence, comme on doit le faire dans le cas d'affection typhoide carbonculaire.
ANASARQUE IDIOPATHIQUE PASSIVE DU GHE-VAL. — L'anasarque idiopathique passive consiste dans une bydropisie plusou moins etendue du tissu cellulaire
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ÄNASÄBQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 31
sous-cutaue, et ne differe de l'oedeme froid que par son etendue et consequemment sa gravite. Elle s'annonce sous forme d'intumescence etendue quelquefois generale,molle, sanselasticite, conservantlongtemps l'impression du doigt: la douleur estpeu sensible, la peau est seche, tendue, et sa temperature est abaissee.
L'bydropisie du tissu cellulaire qui nous occupe se de-veloppe lentement, les membres commencent k s'engor-ger pendant le repos, l'engorgement gagne ensuite, il en-vahit les cuisses, leventre, les bourses, le poitrail, le cou, enfin rintumescence devient presque generale. A ces symp-tömes il faut ajouter Tinquietude et la noncbalance de l'animal; les forces musculaires sont diminuees , le poids est lent, faible et petit, les urines sont peu abondantes, souvent colorees, deposant un sediment d'un jaune rou-geätre assez abondant , l'appetit est diminue, la soif est vive , il y a quelquefois constipation , mais plus souvent diarrhee, enfin la prostration augmente dejour en jour , et la mort vient terminer cette affection.
L'anasai'que idiopathique passive depend principale-ment du defaut d'action des vaisseaux absorbants , par la diminution de fabsorption. C'est ce qui se remarque lorsque faction secretoire de la peau est suspendue ou supprimee, ou que la secretion des reins est insuffisante pour absorber la quantite de liquide introduit dans l'e-conomie.
D'apres Hurtrel d'Arboval, l'exposition habituelle a un air humide, aux bröuillards et aux pluies, le sejour pro-longe sur des terrains spongieux, converts d'eau comme sont la plupart des marais environnes de montagnes, la trop grande quantite d'eau prise babituellement en boisson , surtout si eile est saumatre, dormanle ou alteree
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Sinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANEMIE.
dune maniere quelcüuque, le defaut d'alimeuts de bonne qaalite, l'usage et Tabus de ceux qui abondent en mucilage aqueux ou qui croissent dans i'bumitlite, peuvent occasioaner insensiblement I'anasarque.
Traitement. — Ufiuit tout d'abord cberclier a retablir les fonctions supprimees en provoquant laction absor-bante des reins et de la peau. Les breuvages avec la sciile, le nitrate de potasse et le tartrate acidule de potasse sont les diuretiques que I'on conseille dans ce cas; on en seconde I'effet par des frictions spiritueuses camphrees sur les membres , labdomen et le thorax. On administre avec avantage les purgatifs , lorsquil n'y a pas diarrbee, leur usage continue moderement amene souvent un amende-ment et contribue puissamment a la cure. Les scarifications des parties les plus turgides de rintumescence, sont aussi indiquees dans le plus grand nombre des cas.
Si I'anasarque depend d'une lesion organique quel-conque, c'est-ä-dire s'il est symptoraatique, il faut diriger les moyenstlierapeutiques vers la raaladie primitiye, tout en favorisant l'absorption du liquide epanche dans les mailles du tissu cellulaire, par les topiques que nous venous d'indiquer pour exciter I'action absorbante de la peau.
ANEMIE. — L'anemie est un etat pathologique qui consiste dans une diminution du fluide sanguin incompatible avec la sante. Dans cette alteration du sang, laquo; les globules, dit M. Andral (1), s'abaissent beaucoup au-dessous de la moyenne pbysiologique et, diminuant de plus en plus, eile arrive ä un chifFre si bas, que Ton com-
(I) Essai d'haudtologie pathologique.
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ANEMIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ÖTt
prend a peine comment, avec si peu de sang, la viepeut encore se maintenir. raquo;
L'anemie s'observe dans les animaux domestiques: le cheval, le boeuF, le mouton et le chien nous en ofFrent des exemples. Elle se manifeste parune faiblesse generale, laquo;ne prostration qui met les animaux dans Timpossibilite de travailler ou de rendre le plus le'ger service ; les muscles sont reläches et flasques, la peau a perdu sa temperature et sa moiteur, les membranes apparentes sont pales, I'appetit est diminue, les digestions sont penibles et tardives; les veines superficielles sont deprimees , !e pouls est vite et petit; les battements du coeur sont forts et retentissants; la saignee ne donne qu'un jet baveux, peu colore, le sang se coagule lentement. D'apres M. Dela-fond (1), dans le sang du cheval les globules se separent de lapartie aqueuse en huit ou dix minutes; et le caillot examine apres la separation du serum , est etroit, retreci dans son milieu , d'un rouge pfile et teint legerement les mains.Le serum est abondant, remplit plus que demoitie i'hematometre, et oifre qiielquefois une teinte blancbe opaline ou legerement laiteuse. La proportion de la fibrine est toujours fort minime, I'hematosine est aussi en petite quantite.
On range parmi les causes occasionnelles de cet etat d'appauvrissement de la masse sanguine , les aliments peu substantiels, aqueux ou distribues avec parcimonie , les travaux excessifsprolonges, qui exigent une depensed'be-matosine et de fibrine qui ne peut etre reparee par la nourriture, les grandes bemorrbagies, certaines maladies cbroniques du tube digestif, le defaut des fonctions assi-
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(I) Traili depathohgie clde therapeuliquegendraks vcterinaires.
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3*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANEVRISME.
milatrices; et ([uolquefois aussi cette alteration se deve-loppe sans causes appreciables.
Traitement. — Reconstituer la masse sanguine affaiblie par la diminution des globules ou partie coloree da sang; rendre a cet element regenerateur, indispensable ä l'en-tretien de l'organisme, les principes constituants qui lui manquent; tel doit etre le jjoint de mire du veterinaire. A cette fin , I'anemie reclame l'nsage prolonge des toni-ques ; les amers et les martiaux sont d'une indispensable necessite dans ce cas , pour stimuler et rendre des forces anx oi'ganes de la digestion, et les mettre a meme de di-serer et d'assimiler une alimentation nutritive et corro-borante, cjui doit aider a reconstituer le sang afFaibli. Les malades doivent etre loges dans des endroits sees, oü un air pur et vif circule librement, et soumis a un exercice leger.
Sous l'empire de ces agents therapeutiques, les forces et la vigueur renaissent insensiblement, les muqueuses re-prennent leur couleur rosee, la peausa temperature et sa moiteur, les muscles leur fermete ; enfin tout marche vers la guerison. 11 faut un mois, et quelquefois davantage , pour combattre I'anemie, lorsquelle n'est pas portee a ses dernicres limites.
ANEVRISME (1). — On donne ce nom aux tumeurs sanguines produites par la dilatation soit du coeur, soit des arteres. 11 existe de telles differences entre l'une et l'autre. dit Ilurtrel d'Arboval, sous le rapport des causes, des symptümes et des caracteres anatomiques , qu'il n'est guere possible de les embrasser dans une meme descrip-
(1) Nous emprantons au Dictlonnaire de medeeine et da Chirurgie velerinaircs d'Hurlrel d'Arboval, (out cc qui est rapportedans '.echapilre/Im/ummc
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ANEVRISMEw
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tion generale, il convient done de les decrire separe-ment.
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ANEVRISME DU COEUR. — L'anevrisme du coeui-consiste dans la dilatation, raugmentation des cavites de cat organe. Partiel ou general, il pent etre accompagne de l'amincisseinent ou de l'epaississement de ses parois.
Dans le premier cas, dit Fauteur du Dictionnaire de medecine et de Chirurgie veterinaires que nous venons de citer, l'anevrisme se manifeste le plus ordinairement dans les cavites droites du coeur, par l'effet dune accumulatiüu de sang, determinee elle-meme ])ar des efforts, un travail penible , ou one course rapide longtemps continuee. Peut-etre linflammation joue-t-elle un role dans la production de l'anevrisme du coeur, et agit-elle en ramol-lissant le tissu de l'organe, qui se laisse ensuite plus faci-lement distendre par l'abord du sang , et revient sur lui-meme avec moins d'energie.
Dans le second cas (e'est toujours le memo auteur qui parle), qui est beaucoup plus rare, il n'en est pas tout a fait de memo, et Ton voit parfois, chez le clieval, la capa-cite du ventricule gauche du coeur plus grande que dans I'etat normal, ses parois etant epaissies, au lieu d'otfrir de ramincissement. Mais ces phenomenes pathologiques ne se reconnaissent qu'a I'autopsie.
Qu'il appartienne a Tune ou a l'autre variete , l'anevrisme du coeur determine des derangements dans I'exer-cice de la respiration , qui devient laborieuse, et dont les mouvements sont precipites et irreguliers.
Parmi les signes qui peuvent quelquefois deceler unc dilatation du coeur sur I'animal vivant, il n'en est pas de bien certain, il n'y a gucre que I'auscultation qui puissc
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30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANEVniS.ME.
mettre sur la vüie du diagnostic. Ce mode d'investigatiun a dejä ete essaye chez lliomme dans le cas qui nous oc-cupe, et voici ce qu'il a fait decouvrir : Si le bruit de contraction du ventricule est aussi sain que celui de la contraction de i'oreillette, et s'il se fait entendre dans une grande etendue, la dilatation est considerable. Elle occupe le ventricule droit , si le son se fait principalement entendre sous la partie inferieure du sternum et dans le cote droit de la poitrine; eile a son siege dans le ventricule gauche, si, au contraire, le son clair etbruyant se fait entendre entre les cartilages des cinquieme et septieme cotes sternales. Ces moyens d'investigation pourraient elre appliques aux animaux que Ton soupconne atteints d'ane-vrisme du coeur, et on pourrait en retirer des lumieres susceptibles de conduire a des decouvertes utiles.
Ce qui frappe surtout, ajoute le savant auteur de Particle que nous venons de transcrire, ä louverture des ca-davres, c'est la remarquable hypertröphie du coeur, dont le volume est double, triple, et quelquefois plus augmente encore, puisquon fa vu egaler une tete d'hommeen gros-seur. En ouvrant une chienne de cbasse, morte dune rupture des deux oreilletles du coeur, dans une chute, M. Rodet trouve, a foreillette gauche, outre une large rupture, un anevrisme d'autant plus remarquable que non-seulement le volume normal etait plus que triple, mais encore que les parois tres-amincies ne consistaient plus, dans le fond, qu'en une pellicule sereuse et transparente, aussi peu epaisse que lepiploon. M. Leblanc constate une dilatation des quatre cavites du coeur (formee avant la mort), avec amincissement de leurs parois, et caillots fibrineux remf)lissantla pres([ue totalite de I'oreillette et du ventricule droits (chevai). Un caillot tres-noir,
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AlNEVKISMfi.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 37
remplissant les cavites du coeur, est aussi observe dans tine jument, par M. Vezelessi : le coeur a un volume enorme, il mesure un pied de sa base a sa pointe, et dix pouces de la pointe au sommet des ventricules; ses parois amincies sont faibles , et plusieurs piliers charnus sont dechires. Une observation de MM. Riss et Meyer, relative ä un ane-vrisme de l'oreillette droite du coeur, sur le clieval, fait voir cette oreillette du double au moins de sa capacite ordinaire , avec un tel amincissement de ses parois , quo la partie perforce par une rupture etait de maniere a ne former qu'une espece de membrane de l'epaisseur d'une feuille de papier.
Inutile d'ajouter que ces lesions organiques sont au-dessus des ressources de l'art, et que la decouverte de leur existence pendant la vie de l'animal, ne pourrait ser-vir qu'a empecher un traitement plus ou moins long et dispendieux.
La dilatation arterielle connue sous le nom d'ane-vrisme vrai ( pour la distinguer de Tanevrisme faux qui resulte de l'epanchement du sang d'une artere ouverte dans le tissu cellulaire environnant), peutetre formee par la dilatation simultanee des trois tuniques arterielles, par celle de deux d'entre elles ou par celle d'une seule de ces tuniques, les autres ayant eprouve une solution de con-tinuite. Les parois des arteressont souvent, dans I'endroit oü siege I'anevrisme, cartilagineuses, osseuses ou dege-nei-ees en tissu jaunätre et lardace. On rencontre quel-quefois des vers accumules dans les sacs anevrismaux. Lorsque les parois anevrismales se rompent, elles don-nent lieu a des bemorrbagies ordinairement mortelles.
Les anevrismes externes sont souvent traumatiques , c'est-ä-dire qu'ils resultent ordinairement do contusions.
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de plaies, de pressions, de tiraillemcnts , etc. Les ane-vrismes internes sont souvent spontanes. On pense nean-raoins que I'afiaibUssemeut des arteres ou leur inflammation , le plus souvent cbronique , en sont les causes predisposantes et peut-etre determinantes.
La presence des anevrismes ne peut guere etre consta-tee que sur les arteres supei'ficielles; eile pourrait etre reconnue aux caracteres suivants : tumeur, placee sur le trajet dune artere, arrondie, renittente, indolente, sans iluctuation , presentant des battements , ou pour mieux dire, des alternatives de tension ou de dilatation, et d'af-faissement ou de resserrement isochrones aux battements du pouls, augmentant lorsqu'on comprime le vaisseau au-dessus d'elle, s'affaissant au contraire, lorsque la compression a lieu au-dessus, c'est-a-dire entre eile et le coeur. Quoi qu'il en seit, nous ne possedons que peu d'exemples d'anevrismes reconnus pendant la vie des animaux , le seul exemple bien constate est peut-etre celui de i'ane-vrisme de l'artere palato-labiale, observe par M. Moreau, encore a-t-il donne lieu a vine hemcrrhagie mortelle.
Les anevrismes internes n'ont pas encore etc reconnus pendant la vie- Seulement,a louvertured'animaux morts presque subitement, on a quelquefois trouve des dilatations anevrismales de l'aorte abdominale , au niveau de lorigine de Tariere coeliaque et mesenterique anterieure, dont la rupture avail cause la mort. Ces tumeurs anevrismales se sont olfertes tantot sous la forme de renflements allonges, d'un volume variable, occupant tout le pourtour du vaisseau, et communiquant dans toute leur longueur avec sa cavite , d'autres Ibis elles se bornaient a Tun des cotes ou ä la face inferieure de l'aorte, et ne paraissaient tenir a ces vaisscaux que par an pedoncule retreci, seid
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ANGINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;59
point par lequel la poche anevrismale communiquat avec la cavite arterielle normale.
A Touverture des animaux que Ton sacrifie pour les tra-vaux anatomiques, on rencontre souvent de pareilles dilatations anevrismales, a I'aorte, aux arteres pulmonaire , coeliaque et carotide.
On pourraitopposeraux anevrismes externes, les seals susceptibles d'etre reconnus aux symptömes precedem-ment indiques, l'application de deux ligatures, une au-dessus et l'autre au-dessous de la tumeur. Les refrigerants et la compression ne peuvent etre mis en usage dans ce cas sur les animaux domestiques.
ANG1NE [sqiiinancie, larynyo-pharynyite). —L'in-ilammation de la membrane muqueuse qui tapisse les organes contenus dans rarriere-bouclie ainsi que le pharynx et le larynx, constitue I'angine.
Cette maladie se rencontre frequemment dans la pratique veterinaire; tons les animaux domestiques y sont exposes.
On divise I'angine en aigue et en chronique, en crou-pale et en gangreneuse.
ANGINE AIGUE DU CHEVAL (1). —Cette inflammation s'accuse par une toux gutturale, seche et legere, accompagnee d'un ecoulement sero-muqueux par les narines; la muqueuse nasale est rouge, injectee, la bouche chaude et pateuse, la deglutition plus ou moins genee , la soif vive , la gorge douloureuse; lorsquon la comprime I'animal se defend en retirant brusquement
(I) L'angine aigiiü de l'äne et du mulct, elant en tout idcnlique avee I'angine aigue du chcval, nous disjiense d'en faire uu chapitre it part.
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4(1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AlSGIINE.
la tete et se jetant de cote. Ces symptomes rTamioncent que le debut de l'augine aigue 5 Lientütla toux augmente et devienl grasse, le jetage plus abondant et plus epals ; la respiration devient diOicile et fait entendre un rale mu-queux; les ganglions lympbatiques de l'auge se tumefient, s'endolorissent, le tissu cellulaire qui les environne s'in-liltre, une tumeur phlegmoneuse circonscrite se forme et s'abcede endeans quatre a cinq jours.
Quelquefois I'angine apparait sous un aspect plus alarmant, ^inflammation s'etend a toute la muqueuse de rarricre-bouche, du pbaiynx et du larynx, la reaction est forte, ily a fievre, le pouls est fort etaccelcre, la bouche, seche et päteuse, exhale une odeur repoussante, fair expire est chaud , la pituitaire est rouge et injectee, I'ap-petit se fait a peine sentii-, la deglutition est presque impossible, les boissons sont rejetees par les narines; l'engorgement de lauge devient enorme, gagne la region des parotides , comprime le larynx et gene la respiration , au point de compromettre la vie du malade par l'as-phyxie.
Dans la pluralite des cas , I'angine aigue reconnait pour causes les variations de l'atmosphere, le froid humide, les transitions subites du chaud au froid , les courants d'air lorsque la transpiration est activee. L'approche du prin-teraps nous a fourni plusieurs fois I'occasion d'observer I'angine sous des apparences enzooliques • tous les che-vaux d'une meme ecurie, du meme hameau, etaient pris d'angine, ce qui faisait croire aux habitants de la cam-pagne que la contagion n'etait point etrangere a la propagation de la maladie. Quelquefois aussi eile est la consequence dune autre maladie, c'est ainsi que nous Tobservons dans la gourme.
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ANGINE.
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Trailcmcnt. — Lorsque lä maladie n'est point intense, ie traitement doit etre simple, le regime debilitant; la diete, les hoissons tiedes blanchies avec de la farine d'orge, une temperature douce et uniforme, suffisent pour amener la guerison de l'angine- 11 est convenable, dans tous les cas, d'entretenir la chaleur des regions de Tauge et des parotides, en enveloppant les parties d'une peau d'agneau ou d'un morceau de tissu de laine.
Si rinllammation est plus intense, les reactions sympa-thiques sont annoncees par la tristesse, Tauxiete, l'acce. leration du pouls et de la respiration ; alors il faut recou-rir aüx saignees generales, aux revulsifs (setons animes , sinapismes) , que Ton applique sur les parties laterales de Tencölure le plus pres possible du point enflamme, aux boissons emoüientes edulcorees avec le miel et aux elec-tuaires adoucissants. On appliquera sur l'engorgement de Tauge et des parotides des cataplasmes emollients, matu-ratifs, dans le but d'activer le travail de la suppuration. qui est la terminaison presquc constante de cette maladie. Lorsque la fluctuation se fait sentir, on se batera de donner issue au pus en ponctuantTabces; on detergera le foyer et on j introduira une meche d'etoupe enduite d'on-guent suppuratif. Les soins de proprete et la precaution de soustraire Tabces aux influences du debors , sont aussi les conditions d'une prompte guerison. Si, par TefFet de l'engorgement, la respiration est genee au point de faire craindre la suffocation , il fautrecourir a la tracbeotomie. Si Tangine est la consequence de la gourme, alors nous avons d'autres indications a remplir. (Voyez Gourme.)
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mOim CHRONIQUE DU CHEVAL. — L'angine chronique, qui n'est le plus souvent que la suite de Tan-
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#9632;i-2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANGINE.
girie aigue, se manifeste par 1 emharras visible qu'eprouve i'animal pour avaler les aliments ; la deglutition provoque une toux. seciie et quinteuse , la region gutturale accuse tie la douleur lorsqu'on la comprime; la respiration est plus ou moins genee, quelquefois le passage de Fair fait entendre, en traversant le larynx, un bruit, espece de räle qui conslitue le corjiaye. Une legere expectoration par les nafines accompagne souvent cette inflammation clironique.
Traitement. — Le traitement de ce mode maladif repose sur la revulsion ; les vesicatoires, les sinapismes, appliques sur les regions parotidiennes , les setons animes, places a l'encolure et rapproches de l'endroit souffrant, remplissent findication. Les purgatifs sent aussi preconi-ses pour combattre faiigine chronique. Tout en faisant usage de la medication revulsive, il convient de soumettre le malade a un regime doux , et aux bains de vapeur emollients.
AKGINE AIGUE DU BOEÜF. — L'angine aigue du boeuf s'annonce par les memes symptomes que celle du olieval 5 la gene de la respiration, une toux legere et une certaine difliculte d'avaler les aliments marquent le debut de cette affection. Au fur et a mesure que la maladie fait des progres, le malade eprouve plus de gene dans la respiration , un räle muqueux plus ou moins prononce se fait entendre ; la toux, rauque et parfois quinteuse, devient fatigantej lesmuqueuses qui tapissent la boucbe et les ca-vites nasales sent rouges , epaissiesj un flux muqueux s'ecoule par les narines 5 la bouche, entr'ouverte, laisse echapper une certaine quantite de salive, parfois la langue est pendante, gonflee ; fanimal allonge la tete pour res-
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pirer plus facilement, la gorge, tres-sensible, se tumeüe, la deglutition est difficile, douloureuse, les boissons sont re-jetees par les cavites nasales. A ces symptömes se joint souvent une fievre de reaction intense, caracterisee par un pouls fort, plein et vif; la chaleurde la peau, le i'efus de toute espece d'aliaients, la durete des excrements, l'anxiete et la gene de la respiration, qui est rälante, sutfo-cante, accusent la gravite de la maladie, qui peut se terminer par la gangrene et occasionner la mort au bout de trois ou quatre jours.
Get etat pathologique se developpe sous l'influence des memes causes que chez les solipedes ; les arrets de la transpiration, occasionnes par les transitions brusques du chaud au froid, peuvent etreregardes a juste titrecomme causes efficientes ordinaires de cette maladie.
Traitement. — L'agent therapeutique le plus certain dans rangine, dit Gelle, est la saignee ; eile doit etre co-pieuse et repetee au besoin, suivant läge, la force , le temperament du boeuf, et encore selon l'intensite de la maladie. Les evacuations sanguines devront etre conti-nuees jusqu'a souplesse du pouls et diminution de l'op-pression.
Pour agir methodiquement, ajoute cet auteur, la premiere saignee doit etre copieuse; mais dans les suivantes il convient d'etre un peu plus avare du sang. 11 faut sou-mettre le malade a un regime doux; les boissons blanches tiedes, edulcorees avec le miel, les gargarismes adoucis-sants, les cataplasmes de meme nature surl'intumescence de la gorge, sont les moyens therapeutiques les plus ra-tionnels a opposer ä cette maladie.
Si toutefois on n'obtenait pas le succes attendu de ces agents, il faudrait recourii' aus revulsifs ; les setons animes
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avec l'onguent vesicatoire ou la racine d'ellebore noir, appliques sur les faces laterales de l'encolure A'ers la par-tie superieure, sont indiques. Dans ce cas, M. Gelle s'est bien trouve de I'application dun sinapisme sur la region du larynx, qui produisit, au bout de cinq ä six heures , un engorgement qui lui permit de faire des scarifications, d'oü il s'echappaune ample emission sanguine qui fut sui-Tie dune prompte resolution. La respiration est-elle em-bai-rassee au point d'inquieter le veterinaire? II faut pre-venir I'asphyxia par la tracbe'otomie. L'engorgement de la region gutturale s'abcede-t-il? UfautFouvrir, le deter-ger et le traiter selon findication. Y a-t-il constipation? II faut chercher a la combattre par des lavements purga-tifs et par des breuvages laxatifs , si f etat de la gorge en permet la deglutition sans aggraver le mal.
ANGINE CHRONIQUE DU BOEUF. — Comme chez les solipedcs, I'angine cbronique du.boeuf est une modification de I'angine aigue; eile s'annonce par une toux seclie, quinleuse, cpii augmente lors de la deglutition ; la region gutturale offre de la sensibilite lorsqu'on la comprime, la respiration est plus ou moins genee et quelquefois sif-flante.
Le traitement de cette maladie cbronique repose sur les revulsifs appliques au pourtour de la gorge, les pur-gatifs, les bains de vapeur et un regime doux.
ANGINE AIGÜE DU PORC. — L'angine du pore est plus dangereuse que celle des animaux des autres especes. D'apres Hurtrel d'Aiboval, fattaque est soudaine et pent tuer rapidement. Cette maladie se manifeste par la tristesse , le degout, la difiiculte d'avaler; la voix est
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ANGINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 45
rauque, la toux frequente, la respiration genee, la bouche chaude et seche; la gorge ofFre une intumescence doulou-reuse dont la moindre compression arrache des cris au malade 5 le pouls est agite, la soif est vive , il y a fievre; lanimalreste constammentcouche,allonge lateteetouvre la bouche pour respirer plus facilement. La marche rapide des symptomes et l'intensite de rinflammation,oc-casionnent souvent la mort par suffocation, avant que la maladie ait eu le temps de parcourir toutes ses periodes, ou bien la gangrene Tient mettre un terme a sa marche envahissanle.
On altribue I'angine du porc ä l'insalubrite des toits, a la malproprete, au trop grand nombre d'animaux loges dans un espace donne , aux grandes chaleurs , aux eaux bourbeuses et corrompues, au defaut d'eau de source oua la parcimonie qu'on apporte a sa distribution. Cette maladie regne souvent d'une maniere enzootique , et se tra-duit quelquefois en affection carbonculaire contagieuse.
Traiiement. — Les moyens therapeutiques les plus rationnels sont les antiphlogistiques adoucissants; les decoctions emollientes edulcorees avec le miel ou la racine de reglisse, les saignees, les cataplasmes emollients sur la gorge, sont tres-souvent efficaces pour combattre I'angine du pore; les lavements emollients, si les fecessont dureset d'une expulsion difficile, ne doivent pas etre oublies. L'in-tumescence de la region gutturale offre-t-elle de la fluctuation ? on en fera la ponction. Outre ces agents curatifs, on ne negligera point les soins hygieniques, on logera les animaux en petit nombre, ou un ä un si la chose est possible, dans des endroits frais et bienaeresj la litiere sera renouvelee deux fois par jour; a ces soins hygieniques on ajoutera, comme prophylactiqucs, les bains d'eau fraiche,
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dans la riviere ou dans un ruisseau; I'lierbe fraiche, si la saison le permet, leur sera donnee pour nourriture, et, ;'i son defaut, les carottes ou les betteraves crues.
ANGINE CHRONIQUE DU PORC. — Cette maladie nous est a peine connue , une legere toux quinteuse, un peu d'embarras dans la deglutition et une respiration sifllante accompagnee d'expectoration nasale, sent les seuls syraptomes qui nous accusent son existence. Elle est une modification de l'angine aigue, et reclame, pour etre combattue, un regime doux. Les purgatifs salins sont preconises dans ce cas.
ANGINE AIGUE DU MOUTON. — Les betes ä iaine, dit Hurtrel d'Arboval, a cause de la cbaleur babituelleet du defaut d'air des bergeries, a cause aussi du passage subit de cette atmosphere dans une autre moins cbaude, toujours froide et humide a l'automne et au printemps , sonttres-exposees aux affections catarrhales ; comme elles vivent en troupes nombreuses, on ne s'apercoit de l'angine , chez elles, que par lecoulement nasal qui se manifeste ; mais alors la maladie est deja parvenue ä un certain degre. Les betes malades, ajoute l'auteur du Dictionnaire de medecine et de Chirurgie veterinaires, s'ebrouent fre-quemment, toussent quelquefois, et levent la tete comme pour respirer plus librement par la bouche. Quelquefois les cavites nasales s'obstruent sans qu'on s'en apercoive, et pour peu qu'il s'y joigne de la constriction a la gorge, la suffocation a lieu et entraine la perte de l'animal.
Traitement. — Comme ces animaUx vivent en trou-peaux, et que l'angine sevit a la fois sur un plus ou moins grand norabre de betes, il convient de les diviser par lots,
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ANGINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 47
atin de pouvoir disti'ibuer a chacune d'elles les soins que leur etat maladif exige; les antiphlogistiques, les adou-cissants, les bains de vapeur, les cataplasmes emollients sur la gorge, doivent figurer en premiere ligne comme agents curatifs, et un air doux souvent renouvele , une uourriture rafraichissante, comme agents hygieniques et prophy lactiques.
ANGmE CHRONIQUE DU MOUTON. — L'angme chronique des betes a laine est la consequence de l'angine aigue ; les betes qui en sont atteintes conservent une toux plus ou moins forte , accompagnee d'expectoration par le nez ; la respiration est parfois un peu genee et la deglutition difficile. Une nourriture adoucissante et quelques soins bygieniques suffisent, dans la raajeure partie des cas, pour combattre cette sub-inflammation.
ANGINE AIGUE DU CHIEN. — Cbez le chien, l'angine se rencontre assez souvent ; eile s'annonce par des symptomes qui portent le vulgaire ä croire a l'existence d'un corps etranger arrete dans la gorge; en elFet, l'ani-mal, atteint d'angine commencante, tousse frequemment et fait des efforts pour vomir ; il ouvre la gueule pour respirer plus facilement, el y porte les pattes comme s'il voulait ecarter I'obstacle qui le gene ; la soif est vive, le malade rechercbe I'eau avec avidite, mais il ne peut pas la deglutir ou n'en deglutit qu'une faible partie. Lorsque l'angine n'est point arretee dans sa marche , eile arrive bientot ä son apogee : alors, lanimal refuse toute espece d'aliments; il ne boit plus, il hurle a la maniere des chiens enrages, ce qui a valu ä cette affection le nom de rage mue. La gueule entr'ouverle, baveuse, exhale
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une odeur 1'etide ; la membrane buccale et la langue ol-frent une teinte violacee; ce dernier organe est pendant ct sort de sa cavite; la region de la gorge est tumefiee et douloureuse. A cette epoque de la maladie, I'aphonie est complete, la respiration est difficile, sifflante ; alors gene-ralement tout espoir de guerison s'est evanoui, et le ma-lade ne tarde pas a succomber.
Les causes de l'angine du einen sont les memes que celles qui font naitre cette maladie chez les autres ani-maux domestiques.
Trattement. —Cette affection a mai-che rapide, et sou-vent funeste, reclame, au debut, un traitement energique et bien entendu. A l'apparition des premiers sympt6mes,il convient d'appliquer a la gorge dix a vingt sangsues, selon la taille et la force de l'animal, et l'intensite dc I'inflam-mation, de recouvrir cette region de cataplasmes emollients j les gargarisrnesadoucissants, legcremeut acidules, et les boissons emollientes, tiedes, sont lesmoyens tliera-peutiques les plus rationnels a lui opposer. Si la premiere application de sangues n'a point produit d'amen-dement, on doit la reiterer ; il corrvient aussi d'etablir un point de revulsion , au moyen d'un seton anime avec I'onguent vesicatoire, place sur la partie superieure du cou. Ce traitement, pour etre efficace , doit etre employe au debut de la maladie ; plus tard, lorsque le mal est arrive a son plus baut degre d'intensite, la mort est presque certaine.
ANGINE CHRONIQUE DU CHIEN. — Quoique rare dans 1'espece canine , l'angine cbronique n'est pas sans exemple ; eile se manifeste, comme chez les autres ani-maux , par une toux seche, quinteuse, prov-oquee par la
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deglutition , surtout si les aliments dont se nourrit le malade , sont imtants; par des nausees , souvent suivies de vomissements 5 par im petit sifflement que fait entendre Fair en traversant le larynx, et par l'expectoration de mu-cosites qui s'agglutinent au pourtour des narines, et en obstruent quelquefois I'ouverture.
Quant au traitement, il doit etre tout antiphlogistique et adoucissant; les revulsifs appliques sur la region du gosier, sont loin d'etre contr'indiques dans ce cas; au contraire, ils aident puissamment a la resolution.
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ANGINE CE.OUPALE (croup, angirie pseudo-mem-brnneuse). — L'angine croupale est une maladie qui fat longtemps meconnue en inedecine veterinaire ; ce n'est guere que depuis une vingtaine d'annees , que des vete-rinaires praticiens ont eveille l'attention de lem-s confreres , en publiant le fruit de leurs observations sur cet etat patbologiquc. Cette maladie qui, au premier abord , pourrait etre regardee comme une angine ordinaire, con-siste dans la formation des pseudo-membranes ( fausses membranes ) qui obstruent le larynx et fextremite superieure de la trachee-artere, de maniere a gener la inspiration au point d'occasionner l'asphyxie.
De fausses membranes ont ete observees dans les broncbes , ce qui a fait admettre par M. le professeur Delafond, une laryngo-hronchite crotipaleou croup bron-chiquc.
M. Barrere pense que l'angine croupale est une inflammation de nature particuliere; il se demande s'il ne serait pas de l'essence de Tinflammation croupale de donner lieu a des secretions pseudo-membraneuses sur les tissus, sur lesquels on provoquerait un point d'irrita-
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tion ? Ce praticien distingue a vu se former des pseudo-memLranes autour des meches de setons appliques au poitrail d'un boeufquot;afFecte de croup.
Parmi nos animaux domestiques, Tangine croupale a ete observee sur les especes clievaline, bovine et porcine ,• nous allons decrire separement les caracteres de cette maladie dans cbacune de ces especes.
ANGTINE CROUPALE DU CHEVAL. — Cette affection chez le cheval est, selon nous, plus frequente qu'on ne Tavait suppose jusqu'a ce jour • mais eile est souvent confondue avec I'angine aigue ou laryngo-pharyngite; cependant, en observant son invasion, en examinant les symptomes et la rapidite avec laquelle eile parcourt ses periodes , on ne pent guere se meprendre sur sa nature. En effet, cet etat palhologique s'annonce tout a coup, sans prodromes; an rale suffocant se fait entendre , on ne voit pas d'engorgement aux regions gutturale et paro-tidiennes , les compressions exercees sur ces regions ne decelent aucune douleur, ä moins qua 1'affection qui nous occupe ne soit concomitante a l?atigine, les mu-queuses apparehtes n'offrent pas la rougeur qui accom-pagne toujours finflammation aigue du pharynx et du larynx ; le pouls, dans le plus grand nombre des cas, conserve son rhythme normal, I'appetit se soutient; le seul Symptome apparent au debut, c'est la gene de la respiration, qui augmente au moment de la mastication et lors de la deglutition; mais les symptomes, peu alar-mants d'abord , s'aggravent, le pouls bat fort et annonce de la fievre, Tappetit disparait, la gorge est tres-sensible a la pression , la difliculte de respirer devient plus grande, le rale augmente, la toux est suffocante, laniraal allonge
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la tete, ia tourne a droite et ä gauche, trepigne continuel-lement, ouvre la bouche comme pour permettre ä lair tie penetrer dans les poumons et de trouver ainsi du sou-lagement, les narines sont dilatees outre mesure, les yeux hagards et la face grippee ofTrent un aspect alar-mant j ajoutons a cette serie de symptomes, le sifllement aigu qua fait entendre la colonne d'air en travcrsant I'en-droit retreci du larynx, la grande agitation des flaues, et nous aurons les signes d'une asphyxia imminente. Tous ces symptomes se succedent rapidement; 24 heures suffisent quelquefois pour produire la suffocation.
L'angine croupale chez le cheval reconnait pour causes, le refroidissement subit, les arrets de transpiration, les pluies froides auxquelles les animaux sont exposes; enfin, tout ce qui pent faire naitre une angine ordinaire peut occasionner cette maladie.
Le traitement de cette affection doit etre prompt et energique, il doit consister dans les saignees generales , l'application des revulsifs tels que sinapismes, vesica-toires ou setons, appliques sur les parties laterales et superieures de l'encolure, l'usage des boissons emollien-tes , adoueiss'antes, des gargarismes de meme nature; une precaution que le veterinaire ne doit pas negliger, surtoul si le malade ne peut etre constamment soumis a son observation, e'est de pratiquer la tracheotomie; il vaut mieux recourir a cette operation avant qu'il y ait urgence, que de se bercer dans une fausse securite et attendre que I'animal soit menace de suffocation ; les symptomes s'exas-perent quelquefois tout a coup et si subitement, que la mort arrive presque instantanement. Ces moyens thera-peutiques nous out parfaitementreossi dans les nombreux cas d'angine croupale que nous avons eu a traiter. Si les
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pseudo-membranes ne se detachent point et ne sont pas eliminees par ['expectoration, certains auteurs conseillent de se servir dune sende dont I'extremite est garnie d'une eponge que i'on imbibe d'une liqueur caustiqne composee de dix-buit grains de nitrate d'argent pour un gros d'eau distillee, de 1'introduire par une ouverture pratiquee a la tracbee-artere et de la porter ä differentes reprises sur tons les points de la membrane muqueuse du larynx; cette operation a pour but de detacher les fausses membranes , et de changer le mode d'irritation par la cauterisation que cette liqueur caustique produit; ils conseillent de repeter cette operation, qu'ils appellent ecouvillonner, six fois le premier et le second jour, trois fois le troisiemc et une fois le quatrieme.
M. Lamy a observe le croup sur une jument de 6 ans , qui guerit par les seuls efforts de la nature, ranimal ayanteu une forte bemorrbagie nasale, a la suite de la-quelle it expulsa des fragments de fausses membranes.
M. Jacob rapporte une observation d'angine croupale, aussi sur une jument de 6 ans , qu'il guerit par la diete, la saignee, les bains de vapeui'S, lemetique a la dose de quinze grains , le troisieme jour, el de troisquot; gros le quatrieme, un opiat kermetise, un purgatif et un seton.
M. Delafond, a qui nous sommes redevables de don-nees claires et precises sur I'angine croupale, en rapporte deux observations : la premiere a pour sujet un cheval de 5 ans , affecte dune angine croupale survenue a la suite d'une pluie froide pendant un trajet de sept lieues. — Saignees, gargarismes d'oxymel simple, respiration de vapeurs emollientes (1), onction d'onguent populeum
il) 1! ii'csl pas prudent, dans luus les cas, de faire respirer des vapeurs
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autour de la gorge, qui est eutouree (Tune peau de mou-ton, lavements irritants. An moment de pratiquer la tra-cheotomie, le cheval tousse, ebroue plnsienrs fuis et rejette par les naseaux trois lambeaux de fausses membranes. Des lors la respiration Jevient plus facile et la guerison s'ensuit.
Le sujet de la seconde observation est un cheval de 5 a 6 ans: il est traite de la meme maniere que le sujet precedent; apres une toux tres-forte, Fanimal ebroue et rejette par les narines des debris de fausses membranes , qui sent suivis de guerison.
ANGINE CROUPALE DU BOEUF. — D'apres les
observations du professeur Gelle, cette maladie se pre-sente plus frequemment dans l'espece du boeuf que dans les autres especes domestiques ; sa marebe est rapide et 1'animal rneurt suffoque si l'art ne vient ä son secours.
Cette aifection apparatt tout a coup par une toux rauque , accompagnee d'une gene de la respiration et de frissons. Ces premiers symptömes ne demeurent point stationnaires : ils s'aggravent, la respiration devient excessivement genee et sifflante, la toux convulsive et rälante se manifeste par quintes qui ebranlent toute I'e-conomie, le malade reste debout, la tete allongee sur fencolure; la bouche beante laisse echapper une quantite de mucosites glaireuses et livre passage a la langue qui est tumefiee et noiratre; les yeux sont gonfles, proemi-nents, la conjonctive est injectee, bleuätre, le pouls est plein , accelere, I'artere est dure; la maladie continuant a faire des progres , la respiration devient de plus en plus
cmollicnlcs, lorsque la respiration es( suffocantc, il serait imprudent d'en
fairc usage.
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diflicile; le rale sitflant et la grande anxiete de 1 animal accuseut rimminence de l'asphyxie:
L'angine croupale parait reconnaiti-e pour causes priu-cipales les repercussions de la Iranspiration cutanee. M. Gelle, a qui nous empruntons une partie de ce cha-pitre, la vue survenir quasi instantanement sur un jeune hoeuf, qui, a la suite d'unelutte vigoureuse, le corps tout en sueur, alia se couch er dans un lieu frais et humide.
Trattement. — Les moyens therapeutiques a opposer ä l'angine crovipale doivent etre les memes que ceux employes pour comhattre la meme maladie chez le cheval; les saignees generales, les hains de vapeurs emollients , les gargarismes adoucissants, les cataplasmes de farine de lin sur la gorge, et les revulsifs h 1'encolure , comptent heaucoupde succes. La tracheotomie est indispensable pour prevenir la suffocation.
ANG1NE CROUPALE DU PORC. — L'angine pseudo-membraneuse ne parait point epargner lespece porcine : ce sont principalement les jeunes gorets quelle attaque et tue promptement. Au debut, lanimal est triste, il ne recherche plus la mamelle avec la meme avidite, il tousse de temps en temps, les narines charrient une mu-cosite qui s'agglutine au pourtour de leur orifice , la respiration est un peu genee, la plus legere compression de la gorge arrache au malade des cris aigus et percants. Tous ces symptomes augmentent a mesure que la maladie avance , I'animal devient plus triste, il refuse d'aller ä la mamelle quil nepeut plus saisir, la deglutition est difficile, meme impossible, la respiration est rälante, sifflante, la toux est suffocante, les yeux sont proeminents et sem-blent vouloir sortirde leur orbite 3 la bouche est entr'ou-
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verle, baveuse , enfin la grande anxiete et la difficulte de respirer annoncent une mort prochaine par asphyxie. Vingt-quatre heures suffisent souvent a la maladie pour parcourir ces difFerentes periodes.
On attribue Fangine croupale du pore ä I'msalubrite des logements, a leur malproprete, et, pour les gorets a la mamelle, au lait des meres a Tepoque du rat, lorsqu'elles sent echaußees, et que le lait acquiert des proprietes mal-faisantes, etc. Quelques personnes pensent qu'elle peut se transmettre par contagion 5 rien n'est moins prouve ; cette opinion, d'ailleurs, ne repose sur aueun fait qui puisse militer en sa faveur. Si nous l'avons observee a la fois sur plusieursjeunes porcs qui babilaient le meme lo-gement, ce n'est pas une raison süffisante pour admettre la contagion ; tons ayant ete influences par les memes causes, etant de meme origine et du meine age ou ä peu pres, peuvent contracter la meme maladie, sans que celie-ci puisse etre appele'e contagieuse.
Traitement. — Les soins a donner aux animaux qui ont ete influences par des causes capables de faire eclater cette cruelle maladie, doivent etre tout ä fait hygieniques et prophylactiques. Ainsi, comme soins hygieniques, les animaux seront loges dans un endroit salubre, propre, oü l'air seit pur et'dune temperature douce et egale; on leur donnera une nourriture saine, des boissons rafraichis-santes legerement nitrees ; s'il s'agit des gorets ä la mamelle, la mere sera soumise au meme regime. Comme moyens prophylactiques, il est bon de pratiquer une sai-gnee et d'etablir, au moyen de la racine d'ellebore noir, un point de revulsion a la queue. Cette medecine prophylac-tique aidee del'hygiene, nous a procure maintefois I'avan-tage d'arreter le mal des son apparition 5 e'est la que doit
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ehe le point de mire du veterinaire; car il est plus facile de pievenir la maladie que de la combattre lorsquelle est developpee. Les moyens cm-atifs sont rarement effi-caces, les malades succombent a la suffocation malgre les saignees , les gargarismes, les cataplasmes emollients sur la gorge, les revulsifs, les lavements purgatifs, etc.
ANGINE GANGRENEÜSE. — L'angine gangreneuse est une affection tYplioide , charbonneuse , une veritable alteration du sang , qui attaque principalemant les ani-maux des especes bovines et porcines , sans pour cela epargner les solipedes, et qui se montre sous forme enzoo-tique et epizoolique.
Les epizootics d'angine gangreneuse furent observees surlesboeufs, en Allemagneen 1564j.enl)auphineexi 1762; Bourgelat l'observa en 1770. Cette meine epizootic sc manifesta en 1771 , 1772 et 1773 en Flandre, en Artois et dans le Boulonnaisj Huzard l'observa, en 1809, dans les environs de Rosny.
Le professeur Gelle (1) etudia cette maladie en 1815 dans la commune de Chanteloup (Deux-Sevres) oü eile apparut sous forme enzootique, et moissonna beaucoup d'animaux de l'espece bovine. Cette esquinancie typho'ide, dit cet auteur, enlevait les malades en huit, douze ou vingt-quatre heures; eile attaquait de preference les boeufs les plus gras et le mieux portants • ceux dont on admirait la vigueur le matin etaient morts le soir. Le meme auteur eut occasion d'observer Tangine gangreneuse epi-zootique sur les mulcts et les mules, en 1826, dans les environs de Lucon, oü il fut envoye par le prefet.
(1) Tniile et mplel des maladies du häuf.
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M. Marel, veterinaire a Valreas (Vaucluse), a public, dans le Journal des ve'terinaires du Midi, annee 1838, cinq observations d'angine gangreneuse, dont quatre re-cueiilies sur des mules et une sur une jument. Nous aliens rappoi-ter les prineipaux passages de cette importante publication.
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ANGINE GANGRENEUSE DU CHEVAL ET DU MULET. — Cette affection putrescible et meurtriere s'an-nonce chez ces animaux par une respiration difficile, bruyante, s'executant en partie par la bouche, qui est remplie de have ecumeuse ; toux quinteuse, naseaux for-tement dilates, membrane muqueuse d'un rouge violace, grande scnsibilite de la gorge, rale continuel, deglutition un pen genee , soulevement des parotides, engorgement des vaisseaux de la face, pouls plein et, frequent. Ces symptomes ne rcslent point stationnaircs. ils augmentent rapidement; la difficulte d'avaler et de respirer devient plus grande ; il y a anxiete, petitesse et concentration du pouls ; haleine fctide , chaleur des oreilles et de toute la lete ; couleur rouge-fonce de rinterieur de la bouche. La maladie n'etant pas contrariee dans sa marche progressive, 3a fetidile de Fair expire augmente, les parties qui d'abord avaient ete cbaudes, sont froides, le fond de la bouche devient de couleur violette ; la langue s'engorge, eile se recouvre de quclques points blancs exhalant une odeur infecte ; le pouls est affaibli; un leger flux sanguinolent s'etablit par les naseaux; la respiration est cxtrememenf genee, et faniraal meurt dans les convulsions.
A l'ouverlure des animaux morts de cette maladie, M. Marel a rencontre unepanchement sanguinolent entre i'enveloppe cutanee et les chairs, ä la tete, a l'encolure et
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aux voisinages des glamles parotides, etc.; la membrane muqueuse qui tapisse rinterieur des cavites nasales, tres-engorgee, et en partie decomposee ; les cornets du nez et Tetlimoide noiratres, larriere-bouche sphacelee, la face interne du pharynx et du larynx mortifiee, la trachee enflamme'e jusque dans les bronches, et la muqueuse de l'oesophage jusqu'a son tiers superieur; ces mu-queuses, parsemees de taches noires , se dechiraient fa-cilement; la mort fut suivie dun prompt ballonnement du corps.
Traitement. — Une ou deux saignees au debut, selon Tintensite de la fievre de reaction ; boissons emollientes , miellees et opiats, gargarismes, fumigations et lavements de ineme nature.
Le troisieme jour de la maladie , vesicatoires aux faces laterales de l'encolure, setons animes au poitrail, elec-tuaires toniques ( antiputrides) , fumigations et gargarismes de meme nature, lavements laxatifs.
M. Marel obtint deux guerisons sur quatre malades , par ce traitement. La jument qui fait le sujet de la cin-quieme observation, fut soumise tout d'abord ä un traitement tonique energique, et guerit.
ANGINE GANGRENEUSE DU BOEUF. — Dans I'es-pece bovine l'angine gangi^eneuse se manifeste , d'apres Gelle, par les symptömes suivants : Abattement et prostration subite des forces, degoüt, mouvements febriles, legeres difficultesdans la respiration. Peud'instants apres, les muqueuses laryngienne et pharyngienne sont enflam-mees et colorees ; le pouls est plein et vite, la respiration est acceleree et genee: les flaues sont agites , l'encolure est raide et allongee, la region du larynx douloureuse,
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tumefiee ; la bouche est beante, la langue sortie ; il existe une certaine difficulte d'avaler ; la tete est chaude, les yeiix presque fermes et larmoyants; la pblegmasie de la muqueuse s'accroit rapidement, ces membranes devien-nent de couleur rouge-brun; l'epaississement des mu-queuses nasale et laryngienne augmente avec leur in-ilammation, ce qui rend la respiration de plus en plus stridente et difficile. 11 decoule de la bouche et des naseaux un flux sanieux, purulent et infect; le pouls se concentre, se resserre et s'alFaiblit j les cornes, les oreilles et les membres deviennent froids , Fair expire est fetide. A. cette epoque, les vaches pleines avortent, le lait, deja plus ou moins altere des le principe de la maladie, devient ou sanguin, ou noir et decompose. Durant le cours de cette esquinancie, I'appetit est mil, la rumination suspen-due, le pouls se durcit, le flanc se retire} il y a d'abord constipation, puis diarrhea muqueuse et fetide ; les urines sont rares, colorees et huileuses. Enfin, la gangrene se manifeste par une insensibilite trompeuse et que Ton prendrait pour un mieux subit; mais le froid glacial des extremites, la fetidite de l'haleine, le pouls faible , inappreciable, le regard sinistre, la puanteur cadavereuse des dejections , annoncent I'aneantissement adynamique et l'extinction des forces ; la respiration devient ralante et suffocante, le malade tombe com me assomme ou perit apres quelques mouvements convulsifs.
Les lesions cadaveriques prouvent a Tevidence que I'angine gangreneuse n'est point une inflammation ordinaire ayant une tendance toute particulicre ä se terminer par gangrene , comme semble le croire Hurtrel d'Arboval , mais bien une affection charbonneuse a marche rapide et destructive. En effet, immediatement
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apres la mort, la putrefaction s'empare du cadavre, la decorapüsition est rapide, le corps se ballonne et exhale une odeur insupportable, sui generis. On observe des engorgements sous-cutanes formes par l'accumulation de serosites jaunatres melees de stries sanguines ; c'est sur-tout, d'apres Gelle, a rencolure, a la gorge et a la lete que ces infiltrations et ces engorgements infects existent. Les muqueuses nasale et buccale sont noires, sphacelees ; elles se detaclient en lambeaux gangrenes, surtout dans l'arriere-bouche et 1c larynx; ces lesions s'etendent dans la trachee-artere et les bronches. Le coeur est decolore, ramolli 3 convert de petechies • ses cavites contiennent un sang noir et liquide, ainsi que les veines caves; le poumon est engoue de sang noir et coulant 5 son parenchyme est ramolli et se dechire facilement. On rencontre anssi la meine destruction sur la muqueuse des organes digestifs, en un mot, l'organisme entier offre des traces de cette efFroyable m aladie.
Causes.— C'est dans les marais, dans les lieux bas, aqua-tiques, et d'oü s'elevent des brouillards epais et fetides, que cette maladie s'observe le plus frequemment. An dire des auteurs qui ont ecrit sur cette affection , eile se rencontre frequemment dans les päturages bas et marecageux de Ferrare, de Modenc, de Mantoue, de Veröne, etc.
L'angine gangreneuse s'observe aussi a la suite d'an-nees pluvieuses qui ont altere les fourrages : eile se manifeste eneore apres les etes brulants et sees, durant les-quels les eaux des mares et des etangs sont corrompues par la decomposition des plantes aquatif[ues, ainsi que par une multitude d'insectes qu'elles contiennent , et servent de breuvage aux bestiaux. faute d'eau claire et potable. Outre les causes materielles que nous venomgt;
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d'enumererj ne pourrions-nous pas invoquer une constitution atmospherique qui imprime a l'economie certaines modifications inappreciables , et qui rend la maladie sep-tique, typhoVde? Ne pouiTions-nous pas aussi invoquer la contagion, qui est si subtile dans toutes les maladies typlioides?
Traitomeid. — La gravite du mal et le peu de succes que Ton peut esperer d'un traitement, quelque rationnel qu'il soit, lorsque la maladie est declaree, nous fait un devoir de porter notre attention vers les moyens propres a en empecher la propagation , et a en preserver les ani-maux qui ont ete influences par des causes susceptibles de la developper.
Le traitement preservatif consiste principalement dans des mesures d'hygiene ; il faut separer les animaux sains des malades , les soustraire ä l'influence des causes con-nues ou supposees, ou tout au moins en affaiblir la puissance et les eflets. Les animaux devront etre loges dans des etables saines, bien aerees, ou rcgnent la proprete et la iraiclieur ; une nourriture saine et rafraichissante, une eau pure , legerement acidulee et blanchie avec de la farine d'orge ou du son, et un exercice modere, tels sont les moyens hgt;gieniques generalement admis en pareille circonstance.
Gelle conseille de pratiquer une saignee generale aux animaux jeunes, forts et sanguins 5 de passer des setons au fanon, si nul signe d'adynamie ou une debilite con-stitutionnelle ne contrindiquent ces deux puissants moyens.
Pour les animaux suspects, c'est-a-dire presentant quelques symptomes precurseurs, tels que la toux, la raideur des mcmbres, radhcrcnce dc la j)cau, le heris-
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sement du poil, etc., le meme auteur conseille d'adminis-trer quelques breuvages de decoctions d'orge monde et d'oseille animes par l'acetate d'ammoniaque, a la dose de soixante ä quatre-vingt-dix grammes ; de tenir le ventre libre par des lavements emollients acidules, de donner de l'eau blanche nitree, et de diminner la ration de four-rage.
Lorsque la maladie a fait son invasion, le traitement esl fort incertain et laisse peu d'espoir de guerison , a moins qu'elle ne soit attaquee desl'apparition des premiers symp-tömes, et au rapport de Gelle, de qui nous allons trans-crire le traitement, quand la marcbe de la maladie est peu rapide, c'est-a-dire de quatre a sept ou hnit jours. Saignee generale dans le debut, mais peu copieuse et pratiquee seulement sur les animaux jeunes et plethori-ques, pour prevenir les dangers de la reaction generale et la rendre moins tumultueuse 5 application dun sina-pisme autour de la gorge , que Ton scarifie apres qu'il a produit un engorgement considerable : ce moyen produit une revulsion salutaire et une evacuation sanguine qui fatigue peu le malade 5 on pent entretenir cette revulsion en appliquant ensuite Tonguent vesicatoire. Injecter souvent dans la beuche des collutoires composes de decoction d'orge acidulee et miellee. Administrer des opiats oü entrent le quinquina (trente grammes), le sous-carbo-nate dammoniaque pulverise (vingt-deux grammes) et le campbre aussi pulverise (buit a dix grammes), danssufli-sante quantite de miel; cette dose du medicament sera donnee deux fois le jour. Si la deglutition est possible, on fera prendre queiques litres d'une tisane de decoction d'orge et de racine de gentiane, animee par l'acetate d'ammoniaque. Cette medication a valu a Gellc, la gue-
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rison cle deux boeufs atteints de l'angine gangreneuse. Ce traitement, aide des gargarismes precites , des lavements emollients acidules, de l'eau hlanche nitree, de la diete et de la transpiration cutanee provoquee par les fumigations sous le ventre, les frictions seches, l'usage de la couverture de laine, est rationnel et peut etre salutaire. Les setons et les trochiscjues produisant des tumeurs qui se gangrenent avec une rapidite effrayante, doivent etre exclus du traitement. La maladie, parvenue au troisieme temps, c'est-ä-dire a celui dans lequel existent l'abattement et le collapsus, est incurable.
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ANGINE GANGRENEUSE DU PORC. — L'angine gangreneuse est plus frequente qu'on ne le suppose parmi les anirnaux de l'espece porcine ; mais le peu de soins quon apporte au traitement deleurs maladies, et la negligence des proprietaires ä recourir aux lumieres du vete-rinaire pour des anirnaux qui, ä leurs yeux, n'ont que fort peu de valeur, sont les causes, nous parait-il, de Tignorance dans laquelle nous sommes encore concern ant la plupart des maladies du pore; le mutisme complet sur l'angine gangreneuse vient a l'appui de ce que nous avancons.
L'angine gangreneuse du pore s annonce par une toux rauque accompagnee de prostration et d'inappetence; la soif est vive, la deglutition difficile, la respiration plus ou moins genee ; ces symptomes accusent l'invasion de la maladie. Bientot ils s'aggravent : le inalade eprouve de la difficulte a rester debout ; il est presque con-stamment couche la tcte aUongee sur la litiere, la bouche entr'ouverte, baletante; la membrane muqueuse buccale olFre une teinte brunAtre; lair expire exhale une odeur de gangrene tres-prononcee ^ un icborsanguinolent
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Oinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANGINE.
s'ecöole Je la Ijouclie et Jes narines ; la gorge s'cnfle et devient violacee; des taches de meine couleur appa-raissent sur d'autres parties da corps; la prostration aujy-meute, les douleurs cesseat et le malade suecombe le plus ordinairement vingt-quatre ou trente-six heures apresl'in vasion de la maladie. A })eiiie la vic a-t-elle cesse que la decomposition s'empare du cadavrc ; des gaz mephiti-laquo;[nes se developpcnt rapidement dans les grandes cavites splanebniques et dans les tissus; une odeurde putrefaction des plus desagreables se repand a une certaine distance ; eniln l'autopsie nous montre des lesions que Ton rencontre dans tons les anitnaux qui succombent a une alteration profonde des liquides circulatoircs, de nature typhoide carbonculaire.
Causes. — On attribue cette profonde alteration du sang a Tinsalubrite des logcments, a la malproprete dans laquelle croupissentles animaux de cette espece; maisla cause principale scion nous, et d'apres les observations ([lie nous avons faites, reside dans le manque d'eau fraicbe et potable; ü la suite de secberesscs prolongees, dans des endroits eleves at snblonneux, ces animaux doivent se desalterer avee de l'eau stagnante, corrompue, qui produit, aubout d'un certain temps, une veritable intoxication du lluidesauguin. La contagion sur les animaux qui ont ete influences par ces causes ne nous parait point etrangcre a la propagation de la maladie.
Traitement.— Aübune medication, aucun traitement ne peat enrayer la marebe envabissante de cette redoutable maladie ; une fois qu'elle est developpee, le malade pent etre considere comme perdu. En presence d'une affection aussi meurtriere , e'est dans la propbylactique que nous devons puiser nos moyens pour empecher la maladie de
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ANGIOTßNlTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; fij
faire de nouvelles victimes. Acetlefin il faut eloigner les animaux du lieu infecte et faire disparaitre les causes qui ontlaplus grande influence; il convient de mener les pores dans un endroit frais, sur le bord d'un ruisseau ou d'une riviere, oü ils puissent se desalterer d'une eau fraiche etlimpideetsebaigner ävolonte ; si on ne petit se procurer ces avantages reunis, on y supplee en faisant quelques sacrifices pour se procurer de l'eau de riviere ou de source, afin de leur en donneren abondance 5 I'lierbe fraiche pour nourrilureconvienl egalement. Pour les animaux suspects, e'est-a-dire pour ceux qui oflPcent de la prostration et de la nonchalance , il faut faire usage de boissons nitrees; un trocbisque a la queue au moyen d'un morceau de racine dellebore noirproduit une revulsion salutaire dans ce cas. Ces moyens prophylactiques nous ont procure I'avan-tage d'arreter les progres d'une epizootie qui raenacait d'etendre ses ravages, et qui avait deja moissonne bon nombre de victimes.
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ANGIOTEN1TE. — M. Festal appelle de ce nom, une inflammation des systeraes vasculaire et nerveux, qui en-trent comme parties Constituantes dans le tegument externe; on voit deja, dit cet auteur, quelle est sa ressem-blance avec le catarrhe nasal (que nous avons rapporte a I'article Coryza) qui est une inflammation de la pituitaire exactement correspondante. Elles ne different Tune de l'autre que du dedans au dehors, et sont quelquefois tra-duites par des symptome.s tellement identiques qu'il est difficile et meme impossible d'annoncer si e'estune angio-tenite ou un catarrhe nasal. Peut-etrememe serait-il possible, dans quelques circonstances et tout a fait au debut, de eboisir laquelle des deux affections on prefere com-
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Ü6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANGIOTEMTE.
battre, car leurs sympathies sont si etroitement liee5 qu'au moyen de frictions irritantes, energiques, ou de fumigations de meme nature, on obtient quelquefois une complete metastase de l'alTection d'un Organe sur lautre. raquo;
L'angiotenite a une marche moins rapide et moins ef-frayante que celle du catarrhe nasal, et cela se congoit : celui-ci se termine le plus souvent par j'asphyxie, par la gangrene de la pituitaire, ou par une alteration du sang; tandis que la gangrene de la peau qui n'est pas de la meine nature que celle de la membrane du nez, noccasionne que des desordres exterieurs qui sont elimines de l'economie parlareaction physiologique, qui tend a expulser audehors tout ce qui ne peut servir a son enlretien. Mais , nean-moins, ajoute ce praticien, il ne faut pas jouer avec eile, et si on n'a pas le sein d'attaquer vigoureusement au debut , on peut redouter une infiltration sereuse considerable qui s'epanche dans ies areoles du tissu cellulaire sous-cutane general, apres avoir filtre, ä la deuxieme pe-riode de l'inflammation, atravers les pores elargis des vais-seaux veineux , gorges de sang par l'effet de lirritalion , qui, obeissant alors aus lois de la gravitation , gagne les parties les plus declives. raquo;
Ces engorgements, qui sont parfois enormes, enlrainent la desorganisation, la veritable gangrene par dessiccation de l'organe cutaue, et conduisent lentement le malade au marasme , puis de la ii i'elephantiasis ou a la phthisie tu-berculeuse. De la done Tindication d'etudier soigneuse-ment la Symptomatologie, 1 etiologie et les moyens soit chirurgicaux , soit medicamenteux qu'on doit opposer a cette affection. raquo;
A la premiere periode qui est celle de congestion , de
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reaction febrile generale, le boeufest triste, |)res([ue con-stamment debout malgre sa faiblesse generale ; il Supporte le poids de son corps tantot sur un membre, tantot sur I'autre ; la tete est basse, les yeux rouges, la rumination suspendue ou considerablement diminuee j I'appetit est nul ou languissänt; le mouvement de pandiculation a cesse ; les cornes et les oreilles sont moins chaudes qne dans le catai'rhe nasal; la face est legerement plissee ; la region dorso-lombaire et les parois thoraciques sont tellement douloureuses a la pression et a la percussion qu'on pour-rait croire ä l'existence d'une pleurite aigue ; la peau est brülante, raide, seche, beaucoup plus sensible que dans le catarrhe nasal j la marche est penible, les membres genes, le pouls grand et fort, I'artere tendue.
A la deuxieme periode , qui est celle d'inflammation locale ou de localisation, les symptomes, aulieu d'envahir la pituitaire, se portent a la peau qui devient adherente, collee aux os, plus raide, plus epaisse, un peu moins dou-loureuse et recouverte d'une poussiere grisatre , comme dartreuse ; le muflfle s'engorge legerement au pourtour des ailes du nez ; la respiration devient un peu nasillarde : un leger jetage jaunatre s'epaississant au contact de l'air obstrue en partie les cavites nasales ; puis un cedeme se developpe ä Tauge, gagne le fanon et les quatre membres en commencant par les anterieurs , et 1'on voit a cette epoque le pouls perdre de son intensite.
A la troisieme periode qui est celle de desorganisation, on observe des crevasses aux plis des genoux et des jar-rets ; le muffle se fendille ainsi que la peau et tombe en lambeaux plus ou moins considerables faute de nutrition ; les yeux deviennent cbassieux, la depilation commence, puis la madarose la suit. Des plaies occasionnees
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par la chute tie plaques cutanees se fönt remarquer sur les cotes , aux jarrets, aux pointes des epaules, aux plis des genoux, et sont souvent tres-difficiles a cicatriser. La peau cesse presque completement de fönctionner ; aussi voit-on a cette epoque les secretions urinaires augmenter de beaucoup. II n'est pas rare de voir tomber les crins de la queue , et meme une portion considerable de cette partie. A cette epoque, la maladie revet completement le type cbronique ; le patient devient bectique et traine encore assez longtemps une existence inutile.
La maladie narrive pas ä ce point en sept ou huit jours comme le catarrhe nasal) samarche au coütraire est assez lente, et ce n'est guere qu'apres trois semaines ou un mois que I'afFection arrive a I'etat cbronique, qui est sa termi-uaison la plus ordinaire.
Les causes de Tangiotenite sont de meme nature que celles du catarrhe nasal : ainsi, les grandes cbaleurs de juillet et d'aoüt , les etables mal aere'es, trop chaudes ; peuvent etre rangees en premiere ligne ainsi que lexposi-tion longtempscontinuee desanimaux a I'action dun soleil bmlant; puis viennent les arrets de transpiration, soit directs soit sympathiques, dont les effets , agissant sur la peau, font se developper rafiection qui nous occupe. raquo;
Traitetnent. — M. Festal , tout en annoncant que I'an-giotenite est moins redoutable et moins prompte que le catarrhe nasal, recommande neanmoins de ne pas perdre de temps si Ton veut amener promptement la maladie a une heureuse terminaison par resolution 5 on devra se hAter de recourir a la methode antiphiogistique vigou-reuse , aux abondantes saignees aux jugulaires, tantöt ä droite tantot a gauche5 car icinous verrions, dit-il, se pro-duire dans les infiltrations sereuses les memes pbeno-
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menes pathologiques que daus le catarrhe nasal. Mais le cas etant moins grave , ajoute-t-il encore , il faudra aussi moderer remission sanguine dans le meine rapport; ainsi, ä idiosyncrasie egale, il retire dans l'angiotenite trois ou quatre livres de sang de moins. Versla fin de la deuxieme periode, il a eu ä se louer des saignees petites et repetees aux veines laterales des jarrets.
Les bains de vapeur emollients et les revulsifs internes sont recomtnandes 5 ils favorisent energiquement Faction des saignees; on ne negligera pas non plus les tisanes rafraichissantes ä grandes doses. Lorsqu'il y a engorgement du fanon et des membres, quelques veterinaires repoussent la saignee comme dangereuse et aneantissant l'absorption. M. Festal n'estpas de leur avis 3 car l'expe-rience lui a prouve que ce procede clururgical, loin d'em-pecber l'absorption, la favorise, au contraire, d'une ma-niere etonnante.
Les diuretiques sont aussi bien indiques; l'auteur em-ploie a cet effet une poudre de sa composition formulee de la maniere suivante : nitrate de potasse, tritoxyde de fer et tartrate de potasse et d'antimoine; des deux premieres substances 15 grammes, et de la derniere, 4 grammes; il administre le tout en suspension ou dissolution dans la tisane. C'est le meilleur diuretique purgatif qu'il con-naisse pour le boeuf.
Vers la fin de la deuxieme periode . quoiqu'il existe un commencement d'oedeme au fanon, M. Festal ne se dispense pas d'y placer un trodhisque ; il est au contraire, dit-il, d'une tberapeutique bien indiquee de favoriser et d'aider cette espece de crise par un irritant dans le tissu cellulaire de cette partie et d'avoir bien soin, apres le de-veloppement de I'engOrgementj de donner issue a la sero-
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site accumulee par de profondes et nombreuses scarifications, tout en venant au secours de la resolution par I'action du cautere actuel.
ANKYLOSE. — L'ankylose consideree en elle-meme n'est point, ä proprement parier, une maladie : eile n'est qu'un efFet ou qu'une suite d'autres affections, et eile peut succeder ä toutes celles qui detruisent quelqu'une des conditions sans lesquelles une articulation ne peut se mouvoir (1).
L'ankylose reconnait pour cause immediate une soudure des extremites articulaires entre elles, ou une adherence totale ou partielle des feuillets apposes de la syno-viale, ou une simplesecheresse de cette membrane ou seu-lement une rigidite des parties molles voisines ou des muscles qui meuvent les pieces dont se compose I'articu-lation alFectee (2). De lä la distinction en ankylose com-plete ou vraie, et en ankylose incomplete ou fausse: la premiere etant constituee par la soudure des surfaces articulaires ; le seconde, reconnaissant pour cause ladhe-sion simple de ces surfaces, ou les autres alterations dont il a ete question.
L'ankylose complete ou vraie se reconnait a I'impossi-bilite de faire mouvoir Tune sur I'autre les pieces qui con-courent ä former une articulation, et a la deformation de la partie ankylosee; l'ankylose incomplete ou fausse permet encore quelques mouvements, mais ils sont tres-bornes.
Les catises de l'ankylose sont nombreuses; elles com-prennent tout ce qui peut alterer le poll des surfaces articulaires, faire cesser la secretion de la synovie, diminuer
(1) Ratier, Dicliomwin de medecine el de Chirurgie pratiques. (9) Ibid.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ibid.
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la souplesse des ligaments ou des parties molles qui errvi-ronnent une articulation, gener les mouvements des tendons ou des muscles, tout ce qui peut ou empecher tout a fait les surfaces articulaires de glisser l'une sur l'autre, ou du moins apporter une gene considerable dans leurs mouvements. Ainsi, toutes les maladies des articulations et des tissus environnants, quelles que soient les causes qui les aient determinees, peuvent etre regardees comme pouvant donner lieu a l'ankylose.
Traitement. — Lorsque la soudure des surfaces articu-laii-es est etablie, l'ankylose est incurable. Si l'articulation peut encore executer de legers mouvements, il convient de faire usage des moyens indiques par la nature de Taf-fection qui enraye l'articulation et l'empeche de se mou-voir librement. Chez les animaux domestiques cette gene etant occasionnee le plus souvent par des inflammations chroniques,suites d'efforts, de tiraillements, de contusions, on obtient de bons effets de l'emploi de vesicatoires et surtout de l'application du feu. Si Ion n'amene pas une guerison parfaite par ces moyens, au moins on a souvent iavantage de borner les progres du mal et de conserver ä la partie malade les mouvements qu'elle est encore susceptible d'executer.
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APOPLEXIE. — On donne cette qualification a tous les epanchements de sang spontanes dans Tepaisseur de divers organes, ainsi qua la turgescence des vaisseaux qui les parcourent, de maniere a en abolir plus ou moins les functions.
Les organes les plus exposes a l'apoplexie sont; le cer-veau, la moelle epiniere, les poumons, le foie, l'intestin et les pieds: de lä les denominations d'apoplexie cere-
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brale, rachidienne, pulmonaire, du foie, inteslinale et du pied (fourbure).
APOPLEXIE CEREBRALE. — Tous les animaux Jomestiques (mammifei^es) peuvent etre frappes d'apo-plexie cerebrale, mais les plus exposes sont : le cbeval, le boeuf, le mouton et le porc.
On divise lapoplexie cerebrale en legere et en forte ou foudroyante.
L'apoplexie legere cbez le cbeval s'annonce par la pe-santeur de la tete accompagnee de vertiges passagers et de baillements frequents ; la vue et l'ou'ie sont sensiblement diminuees et presque abolies ; il y a toujours stupidite ; les membres sont engourdis et quelquefois il y a commencement de paralysie d'uiie ou de deux de ces extre-mites ; le pouls est plein, developpe ; la conjonctive et la pituitaire sont d'un rouge pourpre etgorgees de sang 5 les vaisseaux de la face sont remplis et battent avec precipitation. On ne considere l'apoplexie comme prononcee, dit Hurti^eldArboval, qu'au moment oü Tanimal tombe tout ä coup, sans autre mouvement que celui des flancs; cependant les symptomes que nous venons d'enumerer, et que l'on considere comme des prodromes , decelent bien un etat apoplectique, et il ne faut pas attendre que l'animal soit tombe et paralyse de deux ou de quatre membres, qu'ilyait grincementdes dents, salivationabon-dante, fixite et insensibilite des yeux, soubresauts dans les tendons, pour asseoir son diagnostic; il est vrai qu'il n'y a alors qu'une forte congestion et une turgescence des vaisseaux qui se distribuent dans la substance cerebrale; mais nous pensons que cette congestion, cette turgescence des vaisseaux, constituent l'apoplexie legere, et que l'epan-
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cliement sanguin constitue une apoplexie siiion foudroy ante, du moins toujours tres-grave et constamment mortelle.
L'apoplexie foudroyante apparait tout ä coup, le plus souvent sans prodromes aucuns ; rpielquefois eile est la suite de l'apoplexie legere; I'animal tombe comme s'il etait frappe de la foudre et expire au bout de quelques instants.
Apres le cheval, le boeuf est, d'apres les auteurs, I'animal le plus expose a l'apoplexie; eile s'annonce toutä coup chez lui par la perte du sentiment et du mouvement ac-compagnee de battement des flancs, de respiration sterto-reuse et de sueurs abondantes qtd precedent de quelques instants une mort prompte. La marche de cette maladie est si rapide que,dans vingt cas au moins, Gelle rapporte n'avoir pas eu l'occasion de l'observer, etant toujours arrive quand le malade avait de ja succombe. Nous avons plusieurs cas semblables ä enregistrer.
Des veterinaires m'ont assure, dit Gelle, et quelques auteurs rapportent que, dans certains cas. la maladie a une marche un peu plus lente et pent durer un certain nombre d'heures et meme de jours, ce qui permet de porter quelques secours; mais ils ajoutent que si, contre toute probabilite, les bestiaux se retablissent, ce n'est qu'imparfaitement et qu'ils i-estent paralyses du train de derriere ou dans un etat de trembletnent convulsif qui les rend impropres a tout genre de travail. Cette at-taque subite est quelquefois precedee des signes pre-curseurs que Ton observe chez le cheval.
La bete a laine est plus exposee a l'apoplexie foudroyante que les autres animaux; l'attaque est rapide et la mort presque instantanee.
Le pore meurt quelquefois subitement frappe d'apo-
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plexie sans avoir dcccle dc prodromes capables d'en faire soupQOnner 1 invasion.
L'ouverture du crane des anirnaux qui ont succombe a L'apoplexie, nous laisse voir quelquefois une turgescence desvaisseaux gorges de sang, d'autres fois, et e'est dans la majeure partie des cas , un epanchement sanguin dans la substance meine du cerveau ou dans ses ventricules.
On classe parmi les causes principales qui peuvent don-ner lieu a l'apoplexie cerebrale, les irritations del'organe encephalicpie , le temperament pletliorique, une nour-riture excitante tres-nutritive qui donne au sang trop de plasticite, rend la circulation diflicile et les stases sanguines frequentes, les grandes cbaleurs de Tete lorsque les anirnaux sont exposes a une insolation prolongee et ar-dente qui attire le sang avec affluence vers le cerveau, la temperature trop elevee des logements, le repos absolu, les travaux excessifs et les grands efforts musculaires, un collier ou un harnais mal ajuste qui comprime les jugulaires et s'oppose au retour du sang venant du cerveau, vers le coeur, les commotions cerebrales, les abus de la copulation, les irritations gastro-intestinales, les indigestions vertigineuses, etc., etc.
Trailement. — L'apoplexie cerebrale etant une mala-die rapide et meurtriere, le traitement doit etre actif et energique ; une saignee large et copieuse doit etre prati-(mee au plus vite ä la jugulaire pour debarrasser le cerveau de la fluxion sanguine qui menace d'eteindrela vie : la saignee pent etre repetee une ou deux fois dans les vingt-quatre heures qui suivent l'attaque, seien la force et l'etat du malade; mais il laut bien se garder de mesuser de ce precieux moyen : 1'extreme faiblesse qui en serait le resultat, rendrait toute reaction et par consequent toute
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jjueiison impossible. Huzard conseille, dans le cas qui nous occupe, de saigner a Tariere temporale ; Hurtrel d'Arboval prefere, lorsqueles animaux sontvieux etdoues d'un embonpoint mediocre, les saignees a la saphene, ou l'arterio-phlebotomie en coupant un noead de la queue. On a propose les saignees a la pituitaire en incisant cette muqueuse sur les sinus de la cloison cartilagineuse, a cause des rapports du reseau veineux de cette membrane avec la circulation veineuse du cerveau. laquo; Quelques gouttes de sang par le nez debarrassent infiniment plus le cerveau qu'une grande hemorrliagie par toute autre voie. raquo; Cruveil-hier (1).
Les emissions sanguines devront etre secondees par une diete severe, par des boissons legerement nitrees, par des douches restrinctives distribuees avec profusion sur le crane, ou par Tapplication sur cette region d'un sachet rempli de glace pilee-
Lorsque la fluxion commence ä se dissiper, on en favo-rise la disparition par les revulsifs cutanes, tels que les frictions ammoniacales sur les membres, les sinapismes, les vesicatoires, ainsi que les setons animes places ä l'enco-lure. Les lavements irritants et les purgatifs drastiques, favorisent puissamment la guerison, en faisant deriver FafHux sanguin qui se porte au cerveau, vers la muqueuse gastro-intestinale. II ne faut pas perdre de vue que ces moyens therapeutiques ne peuvent etre efli-caces que dans l'apoplexie legere, lorsqu'il n'y a que lurgescence des vaisseaux ; l'apoplexie foudroyante est incurable. Si I'etat apoplectique depend de la compression du cerveau occasionnee par une commotion
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(I) Dictiiinnaircdo matcciuc et de Chirurgie praüqites.
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qui a afFaisse les parois du crane, il faut se Later de ia faire disparaitre en relevant la partie affaissee au moyen de la trepanation.
APOPLEXIE DE LA MOELLE EPINiERE. — Les
maladies de la moelle epiniere ont ete longtemps mecon-nues en medecine veterinaire; elles etaient fort peu con-nues il y a quelque vingt ans. M. Vatel, dans son ouvrage sur la Pathologie veterinaire, public en 1828, ne fait qu'enumerer succinctement les symptömes et les causes de la myelite, qu'il regarde comme frequente chez le chien et souvent mortelle ; il ne dit presque rien de son traitement. Hurtrel d Aiboval, dans la premiere edition de son Dictionnaire de madecine et de Chirurgie veteri-naires, ne revele rien de satisfaisant sur les maladies de la moelle epiniere, qu'il regarde comme tres-rares et peu etudiees. Ce n'est qu'en 1829, que M. Bouley jeune, me-decin veterinaire distingue de Paris, attira l'attention des praticiens , par l'excellent Memoire qu'il publia dans le Recueil de medecine veterinaire, sur les maladies de Tap-pared intra-racliidien dans l'espece chevaline. Tous les auteurs se taisent sur l'apoplexie de la moelle epiniere, qui'ls confondent avec la myelite.
L'apoplexie de la moelle epiniere est assez frequente dans l'espece chevaline ; nous favons prouve dans un memoire intitule : De la myelite, de la congestion ou apopleccie de la moelle epiniere, public dans le Journal veterinaire et agricole de Belgiqne, annee 1842. Depuis cette epoque, plusieurs cas de cette affection se sont presentes a nos investigations et sont venus confirmer davantage le diagnostic que nous avions porte sur cet etat pathologique.
L'apoplexie de la moelle epiniere se declare tout a coup
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chez des animaux bien portants, par la paralysie de deux cm1 des quatre membres ; c'est ordinairement le train de derriere qul commence a faillir: la crovipe s'affaisse, les boulets flechissentetprennentappuisur lesol, de maniere a laisser apercevoir la face plantaire, et la ciiute du malade suit de pres Tapparition de ces premiers symp-tomes. Quand raffection est legere, qu'il n'existe qu'une forte congestion qui comprime le prolongement rachi-dien, souvent les autres fonctions ne sent point troublees, et les symptömes se bornent a la paralysie des membres abdominaux : l'animal parait assez calme et conserve meme son appetit; mais il n'en est pas toujours ainsi; l'attaque est souvent suivie d'une flevre intense j alors le malade est agite et fait entendre des gemissements plaintifs; les membres sent raides et tendus, le corps convert de sueur, la respiration tres-acceleree; le pouls bat de 65 a 70 pulsations par minute; enfin la reaction est generale et denote un epanchement sanguin dans la gaine rachidienne. Ces symptomes sont, dans la majeure partie des cas, accompagnes de constipation, d'inconti-nence on de retention d'urine ; ces epiphenomenes sont le resultat de f aberration des secretions , de la paralysie de l'intestin et de la vessie.
A l'ouverture des animaux morts de cette aftection, nous avons reconnuun epanchement sanguin, quelquefois sero-sanguinolent, sous-arachnoklien , avec ramollisse-ment et destruction de la moelle epiniere dans certaines parties de sa longueur; c'est surtont vers la region lombo-sacree que ces lesions pathologiques s'obser-vent.
L'apoplexie de la moelle epiniere, comme I'apoplexie cerebrale, attaque principalement les animaux forts et
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plethorlques, qui lout usage tl'une nourriture aboadante et nutritive: c'cst aiasi que nous l'avons observec Tau demier sur un etalon du liaras de l'Etat qui, apres une promenade de cinq minutes au pas, fut frappe subite-ment d'une paralysie des quatre membres , au point qu'on,dut, en quelque sorte, le trainer dans l'ecurie la plus rapprochee de l'endroit oü il etait tombe. La myelite, ainsique certaines causes traumatiques, peutaussi dormer lieu a cet etat pathologique.
Traücvient. — Cherclier a favoriser la retrocession du sang epanche ou a desemplir les vaisseaux sangviins dont la turgescence comprime le prolongement racbi-dien , teile doit etre la premiere indication ä remplir; a cette fin, les saignees generales occupent le premier rang : deux ou trois larges saignees , selon Tetat de force et de plethora de i'animal, doivent etre pratiquees dans les vingt-quatre heures qui suiventl'accident. Nous nous som-mes bien trouve,dans un cas que nous avons observe recem-ment, de ramputation de quelques noeuds de la queue; la saignee arterio-veineuse qui en est resultee, agissant plus directement sur les vaisseaux qui se distribuent dans le canal rachidien et la moelle epiniere, produisit, presque instantanement, une depletion bienfaisante qui contribua puissamment a la guerison; ce moyen nous parait ration nel et peut etre mis en pratique dans le cas qui nous occupe, sans toutefois negliger les saignees generales, sauf a en etre moins prodigue. Les douches refrigerantes dirigees continuellement le long de la colonne dorsodombaire dans le but de faire refluer le sang qui y abonde, les revulsifs aux fesses tels que les setons animes, les vesicatoires , les sinapismes, dans le but de provoquer une fluxion vers ces parties, out une tres-grandc valeur tberapeutique ; 11
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ne faut pas non plus negliger les frictions essentielles sur les membres paralyses. Si ces moyens therapeutiques n'amenent pas ramendement qu'on espei-e obtenir dans les vingt-quatre heures , il faut recourir aux purgatifs tlrastiques qui, en favorisant l'expulsion des matieres fecales retenues dans le tube intestinal, par le fait meme de sa paralysie, produisent une revulsion salutaire sur la grande muqueuse digestive. La medication purgative doit etre continuee simultanement avec les moyens precites, sauf a en modifier les doses selon Tindication , afin d'en-tretenir la fluxion intestinale et de prevenir la constipation. Si, par I'efTet de la paralysie de la vessie, il y a retention d'urine, il faut sonder le malade plusieurs fois dansle courant de la journee. Grace au catheter urethral invente par notre collegue et ami M. Brogniez , cette operation est reduite maintenant ä sa plus simple expression: on peut sonder le chevalentier avec la meme facilite que la jument: et, vu son innocuite, on peut y recourir autant de fois que la necessite s'en fait sentir. Les lavements aloetiques ne sont pas non plus contr'indiques.
11 est inutile de recommander la diete et l'usage des boissons rafraichissantes : le regime dietetique trouve sa place naturellement dans toutes les maladies de cette nature ; mais une observation cju'il ne faut pas perdre de vue, c'est qu'il convient de placer le malade sur une bonne litiere epaisse et souvent renouvelee, et de le laisser dans le repos le plus absolu, en ayant soin, lorsqu'il se trouve fatigue d'etre couche trop longtemps sur le meme cote, de le retourner avec pi-ecaution sur le cote oppose, et non pas, comme on en a I'habitude dans lescampagnes,de fati-guer le malade en voulant a force de bras le mettre sur pied, et de l'y maintenir au moyen de sangles; cette manoeuvre
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inconsideree ne pent quaggraver le mal et accelerer la morf.
Quoique cette maladie soit des plus graves, nous ne sommes pas sans pouvoir enregistrer quelques succes ob-tenus par le traitement que nous venons d'indiquer.
APOPLEXIE PULMONAIRE. — Cette affection, de meme que l'apoplexie du cerveau, offre plusieurs degres : tantot eile tue l'animal instantanement, d'autres fois sa marche est moinsrapide et laisse quelque repita I'individu qui en est frappe.
Lorsqüe l'apoplexie est foudroyante , l'animal tombe tout ä coup , bat des flaues et meui't presqu'a i'instant meme.
Lorsque I'attaque est plus legere , l'animal s'arrete brusquement, ecarte les membres anterieurs , allonge le cou, ouvre la beuche et les naseaux pour rendre moins penible la respiration qui devient suffocante , bruyante; les flancs sont agites, le corps se couvre de sueur, la face se grippe, la dyspnee augmente, le malade chancelle, tombe et meurt.
A l'ouverture des animaux morts de l'apoplexie pul-monaire on trouve le poumon pesant, gorge de sang epan-che dans son parencbyme , ou bien une lesion de conti-nuite qui a donne passage a une quantite considerable du fluide sanguin qui se trouve epanche dans la poitrine.
L'apoplexie pulmonaire frappe particulierement les su-jets jeunesetpletboriques, fortementnourris : les grandes chaleurs deLetejles travauxfatigants, les courses rapides, peuvent etre consideres a juste titre comme les causes de-terminantes de cette affection du poumon.
Traitement. — La gravite de cette maladie et la rapi-
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ARACHNOIDITE.
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dite de sa marche, la rendent incurable dans tous les cas. Ce nest guere que dans I'apoplexie sans dechirure de la substance du poumon, qui est un peu plus lente dans sa marche, qu'on pent employei^ la saignee, les revulsifs ä la peau, les boissons froides acidulees, etc. Mais ces moyens ont toujours ete infructueux dans les quelques cas que notre pratique nous a fourni Toccasion d'observer.
L'etat acluel de la science ne nous permet pas de re-connaitre, du vivant de lanimal, l'apoplesie du foie et de la rate; par consequent nous la passerons sous silence. Quanta I'apoplexie du tissu reliculaire du pied, nous ren-voyons nos lecteurs a I'article Fonrbure.
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ARACIINOID1TE. — Cette affection qui consiste dans rinflarnmation de Faraclinoide n'a pas encore ete etudiee d'unemaniere satisfaisante dans les animauxdomestiques ; la grande difficulte de la distinguer isolement de rinflarnmation du cerveau et de ses enveloppes, est sans doute le motif qui a determine beaucoup de veterinaires ä decrire cette maladie sous la denomination d'enceplialo-aracbno'i-dite; cependant, par une observation attentive, on peut jusqu'a un certain point arriver ä des donnees assez positives sur les symptomes qui caractei'isent cette affection. Hurtrel d'Arboval rapporte que 1 ecole de Lyon a public, en 1825 , quelques observations d'arachnoidite. L'auteur de ce compte rendu, M. Roussart, etablit que cette maladie aiguci, primitive ou directe, dans le cheval, est due ä la lesion de I'aracbnoVde, lesion qu'il attribue a Fepancbement cerebral. II considere le verlige comme etantle plus souvent une arachnoidite aigue, dont le re-sultatest rbydrocepbale aigue. A 1 etat chronique, eile est decrite par M. Roussart sous le nom dapoplexie seretse.
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82nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ARACIINOmiTE.
Gelle rapporte plusieurs observations d'araclinoidite thronique dans I'espece bovine. Le chien nous a aussi iburni maintes fois l'occasion d'observer cette maladie ä l'etat chronique.
ARACHNOIDITE ATGUE DU CHEVAL. —L'arach-
no'idite aigue se manifeste par une agitation continuelle qui semble rendre le malade inquiet et peureux; I'appetit diminue , est capricieux., irregulier; la mastication est souvent interrompue, s'execute lentement et avec difficultej la tete est haute:, ies oreilles sontconstammeut en mouve-ment, allernativement pointees en avant et dirigees de cöte, comme cela se remarque chez lecheval, effraye par un objct qtielconque 5 quelquefois il cherche a se de-fendre et mcme a mordre quand on lapproche; on observe des mouvements convulsifs aux muscles de la face et de l'encolure; les yeux sont aziimes et pirouettants 5 le malade releve brusquement la tete par acces convulsifs, ii tire sur sa longe et se porte en arriere avec taut de force, que si le lien qui le retient ceJe, il se renverse ; le bruit l'agite et exaspere les symptumes ; le crane est chaud , douloureux ä la percussion ; les conjonctives sont rouges et injectees, le pouls est plain et frequent, et lorsque la maladie estarri-vee a son apogee il y a perte tie la vue et de l'audition. Tels sont les .symptömes qui nous out fait diagnostiquer une aracluio'klitc aigue sur quelqucs chevaux qui furent confies aux soins de la clinique de lecole veterinaire • tels sont, a peu de chose pros aussi, ceux rapportes par M. Roussart.
Les causes sous I influence desquelles larachnoVclite se declare, sont: I'iiisolation, les percussions sur le cräne et les phlegmasies du cerveau. D'autres causes moins di-
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rectes peuvent aussi ydonnerlieu, en agissant sympa-tliiquement ou par une sorte de metastase 5 de ce nombre on cite les phlegmasies des membranes sereuses, celles du foie et des voies digestives, ainsi que la suppression de l'action secretoire de quelque organe.
Traitement. — L'arachnoidite aigae doit etre combat-tue par les saignees geneiules, repetees autant de fois que la necessite s'en fait sentir, par les douches restrinctives sur le crane ou bien par Fapplication , sur cette region , d'un sachet rempli de glace pilee; par les revulsifs, tels que les sinapismes, les vesicatoires ou lessetons animes appliques aux parties laterales de l'encolure. Lorsque la maladie n'est pas la consequence d'une vive inflammation des voies digestives, il convient de faire deliver la fluxion sanguine vers ces parties par des purgatifs drastiques, dans chacun desquels on fait entrer deux gros de calomel, ce qui nous a paru favoriser puissamment la resolution de cette phlegraasie. Si le redoublement des acces convulsifs ac-([uiert un caractere alarmant, il convient de recourir aux anti-spasmodiques: une infusion concentree de racine de valeriane, administree a la dose de deux ä trois litres par jour, modifie ces acces, calme firritation nerveuse et fait cesser cette surexcitation perturbatrice. Tons ces moyens therapeutiques doivent etre secondes par une diete severe.
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ARACHNOID1TE A1GUE DÜ BOEUF. — L'etude de cette maladie du boeuf ne parait guere plus avancee que celle du cheval. Gelle, dans son Traue de pathologie bovine, ne fait mention que de l'arachnoidite chronique, qu'il nomme encore vertige idiopathique; il garde un silence absolu sur son etat aigu. Les differents cas que nous avons rencontres offrant des caractcres aigus , se son!
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manifestes par les symptomes suivants : lappetit est dimi-nue ou alioli, la rumination suspendue ; les yeux sont ani-mes et se contournent dans les orbites ; la conjonctive est rouge, injectee ; les paupieres ont des clignotements con-vulsifs ; les levres , les muscles de la face et de i'encolure se contractent aussi convulsivement; la tete est haute, souvent portee par saccade en arriere et sur le cote ; le malade se recule brusquement et par acces , le moindre bruit parait TefTrayer; il agite les oreilles , les porte alter-nativement en avant et de cote; le crane est brulant, une legere percussion exercee sur cette region, exaspere les acces epileptiformes que nous venons de signaler; le pouls est dur et frequent. Tels sont les symptomes qui nous ont autorise a diagnostiquer 1'arachno'idite aigue dans I'espece bovine.
L'ouverture du crane dune vache morte apres trois jours de maladie, nous a montre Tarachnoide epaissie, plus rouge qu'a I'etat normal, les vaisseaux qui la par-courent. injectes et un epanchement de serosite rougeatre sous-araclmoidien. Le cerveau ne nous a offert rien de remarquable.
Les causes qui occasionnent Tetat pathologique qui nous occupe , sont les memes que celles qui determinent cette affection dans I'espece chevaline.
Traitement. — Le traitement de l'arachnoidite aigue du boeuf repose sur les memes bases que celui que Ton emploie ])our combattre la meme maladie chez le clieval; ainsi, les saignees generales repelees selon I'indication, les douclies restrinctives ou la glace appliquees sur le crane, les revulsifs a I'encolure et au fanon au moyen de setons animes avec la racine d'ellebore, enfin les purga-tifs avec le calomel, et les antispasmodiques pour calmer
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les acces nerveux, tels sont les inoYens tlierapeutiques que Ton doit opposer a cette maladie.
ARACIINOIDITE CHRON1QUE DU BOEUF (ouver-tige idiopatliique chroniqne. Gellk). — L'arachnoidite chronique dans l'espece du boeuf, a etc fort pen observee jusqua ce jour. Gelle en rapporte quatre observations, une seule lui est propre; les trois autres lui ont ete com-muniquees par des veterinaires praticiens.
Elle s'annonce, dit ce savant pathologiste, par la diminution de I'appetit et de la rumination ; les yeux sont animes: les conjonctives sont rouges; la bouche est cliaude ; la secretion de la salive est augmentee ; il y a un leger flux muqueux par les narines. Lanimal, qui fait le sujet de cette observation , mis en liberte tournait constamnient ä droite, ce qui fit croire au paysan que son boeuf avait le tournis ; du reste, rien de particulier dans les autres fonctions. Cinq jours plus tard, Gelle revit son malade; ä son gi-and etonnement , il ne tournait plus: il avait neanmoins pen d'appetit; la immination etait rare, le pouls accelere, petit, ramaigrissement assez prononce. Ces symptomes lui firent diagnostiquer une irritation des membranes de l'encephale (arachno'idite), avec d'autant plus de raison que ce boeuf avait eu, peu de temps aupa-ravant, une paraplegic assez intense.
Deux jours apres, Gelle eut occasion de revoir ce boeuf; il tournait encore a droite; dans les acces il fran-cliissait toutes les difficultes et passait a travers des obstacles qui auraient arrete toutautre animal; sa langue ne se remuait qu'avec difllculte, eile etait retiree a droite; il ne pouvait manger que lorsqu'on lui portait le four-rage dans la boucbe. L'oeil droit clait rouge, injecte et
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ARACHN0IO1TE.
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larmoyaiit; des mouvements convulsifs, precedes dJun tremblement general, se montraient aux levres et a I'oeil droit, avec des symptomes de trismas. Le traitement oppose jiour combattre cet etat pathologique n'apporta que pen ou point d'ameridement, et trois semaines apres l'apparition des premiers symptomes , le boeuf tournait a gauche, l'appetit et la rumination avaienttotalement dispa-ru, les mouvements convulsifs des levres etaient plus frequents, le pouls etait petit et accelere, et le tournoieraent si rapide et si prolonge, que les chutes etaient frequentes.
Teile est la serie de symptomes qui se sont presentes a l'observation de l'auteur du Traite de patholoyie bovine.
La mort de cet animal est survenue six semaines apres l'apparition de la maladie. L'ouverture du cräne montra la pie-mere et l'arachnoi'de assez injectees, surtout a la partie anterieure et entre les deux lobes du cerveau : lä les vaisseaux meningiens etaient variqueux; le plexus choro'ide etait egalement engorge et de couleur violette; la glande pineale etait noire.
Ces lesions, traces d'inflammation m'etonnerent, dit l'auteur de cette observation; je ne pouvais concevoir qUune maladie, lente a la verite, mais mortelle, put laisser d'aussi faibles alterations de tissus.
Traitement. — Le traitement de cette affection chro-nique consiste dans les saignees a la jugulaire, les setons tres-animes au fanon, la tisane mucilagineuse miellee, rendue laxative par la creme de tartre et les compresses d'oxycrat froid sur le front. L'auteur pense que s'il eiit persiste dans ces moyens , au lieu de pratiquer complai-samment foperation du trepan pour salisfaire son client, qui croyait a I'existence d'un ver dans la tete de son boeuf, il eut gueri son malade.
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Cetle observation, ajoute Gelle, pi-ouve evidemment l'existence de l'aracfanoi'dite chronique, etdemontreaussi quelles anomalies presentent les affections cerebrates et quelle difliculte on eprouve souvent pour indiquer leur
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cause et leur siege.
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ARACHNOIDITE AIGUE DU CHIEN. — Le chien qui en est atteint a perdu sa gaiete, parait sourd ä la voix de son maitre, tourne constamment en cei-cle plus ou moins retreci et toujours du meme cote; sa marcbe est chancelante et sans regularite comme s'il etait dans un etat d'ivresse; il tombe meme quelquefois; les yeux sont hagards et animes, les conjonctives injectees, la tele portee de cote ; les levres, les muscles de la face et du cou se contractent convulsivcmeht et par acces 5 le som-meil est agite et soüvent interrompu par des secousses qui arrachent des cris au malade : la lanquot;ue sort de sa cavite et est en partie paralysee; la salivation est abondante. L animal, dans ce cas maladif, conserve son appetit, mais il ne pent prendre les aliments, qu'on lui presente ; il faut les lui porter a la bouche: les excrements sont durs, et la defecation diflicile. Cette affection parcourt ses diverses phases et unit par la mort si un traitement rationnel ne i'arrete dans sa marcbe et ne fait cesser le trouble quelle occasionne.
L'arachnoidite s'observe le plus souvent a la suite de la maladie dite des chiens; d'autres causes peuvent aussi y donner lieu , mais dans la generalite des cas, elles restent inconnues.
Traitement,— 11 convient, pour combattre cette maladie, de soumettre le malade a une alimentation legere et peu abondante, d'etablir un point de revulsion au moyen
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#9632;#9632;II-
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ARQURE.
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d'un seton anime, place a la parlie posterieure du cou, de faire usage de la poudre purgative coinposee d'apres la lor mule ci-joinle :
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^l- Calomelas. Jalap pulv.
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raquo;r. xu.
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Melez et divisez en 4 doses ; administrer une dose par jour aux animaux de la petite especa ; on pent en don-ner le double aux grands.
On fait visage de cette poudre purgative dans le but d'evacuer les matieres excrementitielles durcies dans le tube digestif et de prevenir la conslipation , ainsi qu'en vue de provoquer une fluxion derivative sur la grande muqueuse gastro-intestinale. Lorscpie les acces nerveux sont violents, on emploie avec avantage, conjointement avec les autres moycns ci-dessus enonces, les anti-spasmo-diques, une forte infusion de racine de valeriane, dont on fait prendre au malade de six; a douze cuillerees a bouche par jour, selon sa taille et sa force. Si la pou.dre purgative fatigue le malade, ou si eile amene le ptya-lisme , il faut en suspendre l'usage, sauf a le reprendre lorscrue ces epiphenomenes sont dissipc's, si toutefois la maladie en reclame encore I'emploi. Ce traitement nous a valu quelques succes.
ARQURE [cheval arque). — L'arqure d'un ou des deux membres anterieurs du cheval, a ete regardee jusqu'ä ce jour comme dependant uniquement de la retraction de faponevrose du muscle coraco-radial; si dans certains cas d'arqrire il en est ainsi, il est demontre par le fait que nous signalons a la fin de ce chapitre , quelle pent aussi etre la consequence de la retraction des muscles sus-car-
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ARQÜRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 89
piens. Le membrearque ne tomLe pas d'aplomb sur le sol; il devie de la perpendiculaire et tlecrit un arc de cercle en avant tlont le genou oITre la plus grande courlmre; dans la progression I'animal traine le pied sur le sol, butte frequemment et est expose aux chutes. On remarque au niveau du pli que forme le bras avec I'avant-bras, une espece de duplicature longitudinale fortement tendue, simulant une corde formee par raponevrosecoraco-radiale retracte'e.
L'aponevrose dont nous venons de parier, et qui fait de-vier le genou en avant, est le plus souvent occasionnee par les grandes fatigues, ct donne 1'indice d'une usure plus on moins avancee^ quelquefois eile est congenitaie; alors le cheval est dit brassicourt.
Traitcmcnt. — Pour obvier a cette defectuosite qui met le plus souvent le cheval hors dc service, il faut ope-rerla section sous-cutanee de l'aponevrose coraco-radiale, et des tendons des muscles sus-carpiens s'ils sont tendus et retracles.
Pour pratiqucr la section de l'aponevrose coraco-x-adiale, on fait une petite incision longitudinaleci la peau; on portc le tranchant d'uu bistouri cunvexe, a lame etroite, sur la partie la plus saillante de l'aponevrose pres dc la veine de lars , et on incise en retirant 1 instrument en dehorsjus-qu'a section complete. La division etant terminee, le genou se redresse, s'il n'est pas retenu par d'autres causes dans une flexion permanente ; le rnembre se rapproche de la perpendiculaire et i'animal semble en parlie gueri. Quel-ques ablutions d'eau froide durant les quatreou cinq premiers jours qui suivent ^operation, et le repos absolu, tels sont les soins subsequents quot;que necessite cet etat patliolo-giqne : mais les choses ne se passent pas toujours ainsi: il
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arrive souvent que la simple section de laponevrose du muscle coraco-radial ne remedie qu'imparfaitement ou point du tout ä ['accident qui nous occupe ; dans un cas tout recent, il nous est arrive qu'un chevai est reste nrque, apres avoir subi cette operation. Notre savant collegue, M. le professeur Brogniez, a qui le coup d'oeil chirurgical fail rarement defaut, lemarqua que chez cet animal les tendons des muscles sus-carpiens etaient tendus et faisaieut saillie ; il en fit la section un pcu au-dessus de leur insertion, c'est-a-dire immediatement au-dessus du pli du genou, et le membre se redressa a Tinstant: au moycn d'un or-thosome de son invention , il maintint l'articulation du genou dans line extension permanente jusqu'ä parfaite cicatrisation,Un mois plus tard, ce chevai qui, avant cette operation, etait estropie au point de ne pouvoir servir a un travail quelconque, fat remis au service actif de voitures puLliques ; il etait radicalement gueri. Malgre le travail fatigant auquel il est soumis, depuis cinq mois qu'il est sorti de notre infirmerie, on n'observe aucune deviation du membre,.partant, aucun indice de recidive.
Cette precieuse decouverte chirurgicale merite de fixer ['attention des praticiens; eile rendra , nous en sommes persuade, de grands services , en conservant a I'agricul-lure et au commerce des animaux qui, sans eile, seraient voues a la voirie.
AllTIIIllTE. — L'arthrite est l'inflammation des articulations, ou pour mieux dire, ['inflammation du Systeme llbreux de ces regions, quelle que soit la cause qui la determine. Cependant, en raedecine veterinaire, on n'a conserve cette denomination que pour l'inflammation occa-sionnee par certaines influences qui ne sout pas toujours
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faciles a saisir, telles que I'arthrite rlmmatismale et celle qui attaque les jeunes animaux a la mamelle; tandis quo les douleurs arliculaires occasionnees par des causes trau-matiques out recu difTerents noms selon le siege de lama-ladie ; c'est ainsi qu'on donna le nom d'ccart aux douleurs de I'aitiGulation scapulo-humerale, ftamp;niorse a celle du boulet, d'effortdL celles de la lianche et du jarret, etc.
Nous i-envoyons le lecteur a chacun de ces articles.
A la suite de certaines maladies les articulations s'en-dolorissent et s'enflamment quelquefois; c'est ainsi que Ton observe souvent des clavidications tres-intenses pendant le cours et principalement sur le declin de certaines pleu-rites et de la gastro-enterite aigue; ces douleurs arliculaires n'etant que la consequence de ces maladies, nous n'en parlerons pas ici, nous reservant d'en dire un mot en traitant des affections dont elles ne sont que des epiphe-nomenes.
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ARTHRITE RHUMAT1SMALE {rhumaUsme articu-laire). — On donne cette denomination a la plupart des phlegmasies articulaires, soil aigues soit chroniques, a toutes les douleurs qui se manifestentdans la continuite des raenrbres et que n'accompagnentpasles autres carac-teres de 1'inflammation.
Parmi les animaux domestiques , cette maladie esl moins frequente qu'on ne le suppose; on a pris souvent pour eile le rhumatisme musculaire dont les Annales vetdrinaircs nous ofirent une foule d'exemples : pour notre compte nous n'avons pas beaucoup de fails d'arthrite rlmmatismale ä enregistrer : le cbeval et le pore seuls, nous ont fourni I'occasion d'observer cette maladie. Nous alions essayer de donner une esquissc de cc (pie nous avons ob-
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serve dans Ic courS dc notre pratique relativeinent h cette affectioii.
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ARTHRITE RHÜMATISMALE Du CIIEVAL. —
(iliez le cheval ccttc maladie sc manifeste par des dou-leurs articulaires plus ou moins intenses, susceptibles de se deplacer, se portant d'une articulation a une autre, disparaissant pendant un certain temps pom: reparaitre ensuite ; une claudication intense ou legere se manifeste, sans gonflement ni chaleur de la partie souffrante ; eile est rarement aiguö etn'npporte. dans la majeure partie des cas, aucun trouble dans les fonctions. Quant au siege du mal, on le reconnait au peu de jeu de Tarticulation souffrante et a la douleur cpr'accuse fanimal lorsqu'on fail executer a cette partie des mouTements en tons sens.
Le rlmmatisme articulaire est generalement attribue aufroid et a rimmidite des ecuries, aux paturages bas et marecageux oü les cheA'aux doivent sejoumer jour et unit sansabri. et anx variations atmosplieriques. Ke pourrait-on pas aussi invoquer une cause individuelle, une dia-these particuliere qui predisposat les animaux a contracter cette maladie? Nous penphons vers faflirmative.
Traitcmenf.— L'arthrite rhumatismaleoffrant raremeni un caractere aigu, le plus sou vent le traitement doit consis-ter dans les revulsifs appliques autour des articulations ma-lades, les frictions irritantes, .les vesicatoires, les setons el. en dernier lieu, la cauterisation transcurrente. Ces agents therapeUtiques nous out procure maintes fois la satisfaction de guerir le rhumatisme articulaire. 11 est inutile de dire que, pour obtenir quelque bienfait de cette medication . il est indispensable d'eloigner les causes susceptibles dentretenir ou de faire renaitre la ma-
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ARTHMTE.
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ladle. Si le rhumatisme se presente sous le caractere aigu, outre les levnlsifs locaux il faut avoir recours a la saignee, soumettre Fanimal a la diete, aux boissons alterantes, diu-retiques; le nitrate de potasse administre a la dose de deux ;i qnatre onccs par jour remplit fort bien 1 indication ; lorsque lamaladie resiste a ces moyens, les purjjatifs sontindiques.
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ARTHR1TE RHÜMAHSMALE DU BOEUF. — Gelle rapporte, dans son ouvragesurla Pathologie bovine, un cas d'arthrite chronique ct periodique observe sur un boeuf de labour, ago de 13 ans. Get animal etait, depuis trois ans. sujet a des claudications momentanees assez graves, qui rempecliaientde travailler, et qui se manifestaient toutes les ibis que la constitution atmospherique eprouvait un changemeut quelconque, surtout quand eile etait froide et humide. L'articulation scapulo-humerale droite etait tumefiee, dure et insensible 5 rintumcsccnce de cette articulation etait encore plus prononcee au sommet anterieur et interne de Tangle quelle forme ä la pointe dc 1'epaule, precisement entre le bord inferieur et interne du scapulum et la partie superieure et interne de l'bu-merus ; eile paraissait avoir son siege dans les teguments capsulaires et les abouts osseux.
Le genou du meme cote etait aussi tres-tumefie dans toute son etendue, surtout a la face interne et superieure de cette articulation. Get engorgement etait insensible el tres-dur: il paraissait. comme ä 1'epaule, envabir les abouts osseux et les teguments capsulaires. Gelle remarqua surtout que, bien que l'aplomb du membre fut interverti, il n'existaitni tension, ui contracture l)ien marquee dans les muscles environnants.
Gelle intumescence diminuail bcaucoup quand If
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ARTURITE.
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Icmps ctait cliaud et sec ^ alors le malade boitail pen. Dorant les acces, Tetat general du boeuf netait nullement trouble, les digestions etaicnt bonnes, et la maladie toute •locale.
Traitement. — Pour combattre le rhumatisme arti-culaire du boeuf, il faut recourir aux moyens thera-peutiques que Ton emploie conlre la meme maladie cbez le cheval ; les revulsifs iocaux, les purgatifs et les diuretiques. Si la maladie se presente avec des carac-leres aigus, il faut avoir recours a la saignee et mettre le malade a la diete.
ARTHBITE RHUMATISMALE DU PORC (1). — De tous les animaux domestiques le pore est le plus expose a larlhrite rbumatismale; eile se presente cbez lui sous deux etats, l'aigu et le chronique.
Lorsque la maladie revet un caraotere aigu , eile s'an-nonce par la difllculte que I'animal eprouve a se lever et par la douleur qu'il accuse, quandil est debout, par des grognemeuts repetes et un pietinement continuel. II rapproebe les membres du centre de gravite, et, a la moindre pression sur les bandies , il se laisse tomber pour se relever peniblement ensuite. Les grandes articulations , qui sont specialcment le siege du mal, n'olTrent point ä l'exterieur d'engorgement insolite; la chaleur n'est pas augmentee ; mais par la pression on fait accuser une douleur vive a I'animal qui, du reste, conserve un pouls naturel et un appetit ordinaire.
Aprescette periode d'invasion, I'etat s'aggrave. Le ma-
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il) Nous empruntons .i rcxcellcnt Memoire pnblie par M. Goux, et pro--onie a la Societe veterinaire do Lot-ct-Garonne. la mnjeure partie dc cc cha-pitrc.
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lade ne se leve plus ou ne se leve qu'ä demi: il marclie en trainant son derriere; les articulations sent chaudes et laquo;'iigorgees, et la peau qui les entoure est rouge ; le pouls est vite et plcin, la bouche cbaude et päteuse, l'appetil nul, l'amaigrissement rapide. La maladie, arrivee a ce point, reagit sur leconomie enticre; Tanimal dedaignc loute nourrilure, se plaint, respire avec difficulte, tousse parfuis sans jamais relever la tete etendue sur la litiere. Les rares excrements qu'il rejette sont noirs et sees; le j iouIs est faible et irregulier, et enfin la mort vient, au bout de sept a buit jours , mettre un terme a ses souffrances. L'etat cbronique est ou primitif, ou simplement la suite de I ctat aigu ; les symptomes qui le caracterisent sont loin de presenter la meine intensite quo quand la maladie revet le caractere aigu. Las animauxne se levent et ne se soutien-nent quavec peine ; les articulations, principalementcelles des boulets, sont empatees , douloureuses, sans chaleur. sans rougeur a la peau; les mouvements sont tres-bomes ; les membres sont flechis et semblent coatractes. On ne remarque pas de inouvement febrile, quelle que soit la violence des douleurs ; lappetit est mauvais, le malade teste chetifetmaigre. Cette maladie, qui necesbitesouvent le sacrifice de lanimal. est connue dans quelques contrees du pays wallon, soais le nom Particles.
On attribue larthrite rhumatismale du pore aux memes causes qui amenent cette maladie cbez le cbeval et chez ie boeuf: ainsi rimmidite , le l'roid et la malproprete dans laquelle ces animaux sejournent, doivent etre re-gardees comme les plus puissantes d'entre elles. M. Goux croit a la predisposition , mais il la passe sous silence, parce que, dit-il, des faits suffisants ne lui out pas permis de bien I'apprecier.
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ARTHRITE
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Traitemmt. — II faut d'abord souslraire les aniraaux a riulluence des causes, ca les Irtfjeant dans des endroits excmplsdhumlclite, enleur donnant une litlere propre el epaisse et une nourriture substantielle. Ces conditions bygieniques etant remplies, on doit avoir recours aux revulsifs externes; quelle qua soit la douleur des teguments, M. Goux conseille de frictionner les articulations souffrantes avec le vinaigre ciuu-id , le liniment ammo-niacalsimple ou Tcssence de terebenthine. Quand laffec-tion se complique d une gastrite symptomatique, on doit soumettre'le malade ä la diele et lui administrcr a I'inte-ileur des tisanes adoucissantes et des lavements de meme nature. M. Goux a observe que la saignee ne produisail aueun eilet dans le traitement du rüumatisme artipulaire du pore.
Quand la maladie debute par I etat cbronique, et e'est sous cette forme que nous lavons etudiee seulement. ou (fuelle y arrive apres avoir passe par letat aigu, il faut rfecourir aux excitants locaux ; les frictions essentielles de terebenthine, de liniment ammoniacal, les vesicants ap-oliques sur la region malade, provoquent souvent vine revulsion salutaire; les purgatifs ne sent pas contr'indi-ques dans ce cas: le sulfate de soude administre a la dose de une a trois onces par jour, selon^Tajje et la taille de l'animal, seconde puissamment les agents locaux. Lors-que la maladie est tres-ancienne et que des tumeurs tophacees environnent les articulations, on pent la regar-der comme incurable.
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ARTHRITE DES JEUNES ANIMAUX A LA MA-iVIELLE. — Pendant les premiers mois de la vie , les pou-lains, les veaux, les a{;neaux et les gorets sont exposes a
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une affection ai'timlaire gfrave, et c[iii fait chaque annee un grand nombrede victimes. Cctte affection si frequente int iongtemps meconnue des veterinaires ; il n'en exis-tait aucune description dans les ouvrages de pathologie , lorsqu'en 1837 nous en fimes mention dans un Traitd de pathologie que nous publiämes a cette epoque; nous crumcs d'abord pouvoir en invoquer la priorite; mais plus tard nous apprimes que M. Benart, veterinaire a Boulogne , avail, avant I'apparition denotre ouvrage, public, dans !e Recueil do mededne veterinaire pratique , plusieurs observations interessantes sur cette maladie.
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ARTIIRITE DU POULAIN. — Cette maladie du premier ägese manifeste par une legere nonchalance qui nature pas d'abord 1 attention despersonneschargeesdusoin des animaux. Cette nonchalance amene de la tristesse ; le poulain parait inquiet et degodte: il tette avec moins d'avidite, et abandonne souvent la mamelle. Ces premiers symptomes, que Ion pent considerer comme les prodromes de la maladie,saggravent: la tristesseaugmente, les dou-leurs articulaires commencent a se faire sentir, le malade appuie tantot sur un membre, tantot sur un autre^ il reste la majeure partie du temps couche; les articulations des boulets, des genoux, des jarrets et des rotules se tume-Gent; une infiltration sereuse baigne le tissu cellulaire qui les environne5 loeil est terne, le pouls accelere, la respiration jgt;recipitee , la boucbe chaude , les excrements sont rares et durs. La maladie continuant sa marclie ascendante, la claudication apparait; lanimal jie sait plus sur quel membre prendre appui; a peüie peut-il se sou-tenir pour aller a la mamelle ; quand il est couche il seleve
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avec peine ; les articulations s'endolprissent et.se
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davantage; la moindre pression exercee sur ces parties occasionne uiio donleur vive et prolöngee. A uneperioile plus avancee de lä maladie le decubltus est permanent j le malade ne pent plus se relever ni se soutenir; le pouls devient petit, äccelerej la respiration est courte, plaintive; les excrements sont durs et coifTes et le plus souvent il y a constipation 3 en un mot, une reaction generals ebranle toute 1 economie et ne tarde pas a occasionner la mort qui arrive, termemoyen, dusixieme au dixicmejour.
Les lesions cpie nous decele rinspection du cadavre se montrent aux articulations des membres ; le tissucellulaire peri-arliculaire est imbibe de serositejaunätre qui enrem-jilit les cellules ; la capsule synoviale est tendue par la rande quantite de liquide qu'elle contient; la ponction
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e cette pocbe laisse ecfaapper en abondance de la syno-
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vie rougeätre, plus ou moins alteree , dans laquelle se trouvent des flocons albumineux analogues a ceux que Ton rencontre a I Ouvertüre de la poitrine des animaux morts de pleurite ; la membrane synoviale est epaissie, ofTre des traces evidentes d inflammation , et presente , dans certains cas, quelques ulcerations; les cartilages d'incrusta-tion semblent ramollis et legerement tumefies.
D'aprcs ces donnees, nous sommes autorise a conclure (|ue cette maladie ties nourrissons est une inflammation des sereuses articulaires. et que les lesions que Ton rencontre sur d autres parties du corps doivenl etre conside-rees comme consecutives ou secondaires.
Causes. — L'etiologie de cette affection n est pas encore bien connue, mais les causes le plus generalement aclmises dependent de l'etat ties nourrices, soit quelles se trouvent echanfTees, soit qu'elles soient soumises a une alimentation excitante trop aböndante, susceptible d'imprimer au
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AUTIlUITJi.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;llaquo;9
lait des principes irritants nuisibles a la saute de leurs nourrissons. Nous croyons encore que les habitations humides, mal aerees, ou les animaux croupissent dans lor-dure , pcuvent contribuer plus ou moins enerjfiquement au developpement de cette maladie.
Traifement. — Get etat pathologique reclame des soins prompts et bien entendus ; leloignement des causes sup-posees capables de donner lieuä cette maladie ou de lag-graver, doit d'aboi'd fixer l'attention du veterinaire; la jument nourrice sera soumise a un regime debilitant; les boissons nitrees blanchies avec de la farine d'orge, et la paille, formeront sa nourriture ; si eile est jeune, pletho-x-icjue, si le pouls est fort, si eile est echauffee , ce regime dietetique devra etrc seconde par une ou deux saignees , selon 1 indication-5 la mere et le poulain seront places dans une ecurie seche et bien aeree, ouregneront la proprete et une temperature douce et egale. Ces premieres indications remplies, on doit avoir recours aux frictions irritantes ou aux vesicatoires sur les articulations soulFrantes, afm de provoquer et d'obtenir une revulsion energique; le liniment ammoniacal, en vertu de lactivite de sa puissance revulsive, et par la facilite de son emploi, ma paru preferable aux autres rubefiants et vesicants ; deux ou trois frictions de cette preparation pharmaceutique, par jour, sent süffisantes pour atteindre le but que Ion se propose. Ce traitement local ne pouvant suffire dans tons les cas, il faut administrer des breuvages mucilagineux et des lavements de meme nature; si le malade est en proie ä une vive reaction , la saignee a la jugulaire est indiquee ; on tirera une ou deux livres de sang , selon la force de 1'ani-mal et l'intensite de la fievre : on pent la reiterer au besoin ; y a-t-il constipation, il faut la combattre par de legers
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jmrgatifs ; le Sulfate de soude ä la dose dune a deux onces. 1 liuile de ricin administree ;i la dose de six ;i liuit onces par join-, nous out procure des avantages incontestablcs dans le tiaitement. de larthrite du jeune poulain. Si le petit sujet ne peut plus aller seul a la mamelle, ilfaut I'y con-duire, et le soutenir taut qu'il lette ; si cela le fatigue trop, ou si son grand abattement ne lui permet plus de sucer le lait de sa mere, il faut la traire, et faire prendre au malade le lait tout chaud, sortant du pis.
Ce tiaitement qui, au premier abord, pourrait paraitre irrationnel, intempestif meme . et qui a ete consideie comme tel par quelques veterinaires. ne I est cependant pas. Qui ignore les bons eiFets de la medication revulsive pour combattre les inflammations des sereuses ? Quel est le veterinaire qui s'avisera jainais d'appliquer un cataplasme emollient ou anodin sur la jioitrine dun cheval, poui' guerir une pleurite ? aucun, croyons-nous; mais bien un sinapisme, un vesicatoire, etc. D'ailleurs, les nombreux succes que nous avons obtcnus de ce traitement et ceux quc nous en oblenons encore tous les jours, sont la pour ap-puyer ce que nous avancons etparlentplus haut que toutes les theories plus oumoinsspecicuses que Ion a emises sur la nature et le traitement de cette maladie.
MM. Benard et Lecoq conseillent de faire usage de ca-taplasmes emollients , anodins . sur les articulations souf-frantcs, tout en annoncant le peu d'eflicacite de ces applications locales.
M. Ilainaid, dans un article plein d erudition. pre-coniselesmemes agents locaux : il admet les revulsifs a la peau (setons , vesicatoires), appliques d'autant plus pres du lieu malade, que la maladie est moins violente et plus ancienne. Nous ne partageons point l'opinion du savant
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ilirecteur de l'ecole de Lyon sur, ce mode d user des rcvul-sifs: l'experience nous a demontre que plus I inflnmmation est intense, plus la revulsion doit-etre energique et directe,
qua ne pas profiter hardiment des benefices de cette puis-sante medication est une erreur grave, qui permet a la maiadie qui nous occupe, de faire des ravages, damcner la destruction des tissus articulaires et la mort.
ÄRTHRITE DU VEAU. — Lc veau de lait est sujel aux atteintes dune artluite particuliere, qui ressemble en tous points ä celle que nous venons dedecrire cbez le poulain : de meine que chez ce dernier, eile s annonce pai' Ja tristesse et la nonchalance a aller a la inamelle ou a böire le lait de la mere ; le malade reste souventcouche 5 ilalocil morne et abattu ; chaque fois f[u il se leve, il eprouve de la raideur et de la douleur dans les articulations; il leve alternativement les membres. Deux a trois jours apres ['invasion de la maiadie, les articulations se gonüent ei deviennent, ])lus douloureuses ; la moindre pression exer-cee sur ces regions imprime de vives douleurs que le malade accuse par un beuglement: l'appetil diminue, la fievre augmente; a cette periode de la maiadie, les feces sont dures . parfois il y a constipation. A mesure que l'affection avance , les symptömes s'aggravent, la prostration augmente au point que 1 animal ne peut plus se tenir deboul. et la mort arrive, comme chez le poulain, du sixieme au dixiemejour.
Traitement. — Cette maiadie etant identique avec celle c|ui attaqae le poulain , le traitement doit etre en tout analogue; placer la mere et lc veau dans des conditions hygieniques convenables . saigner le malade, cm ployer les purgatifs pour combattre la constipation et pro-
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voquer une revulsion sur le tube digestif, faire usage des vesicants et des rubeCants energiques sur les articulations soufTrantes, tels sont les moyens therapeutiques les plus efflcaces pour triompher de cette grave affection.
ARTIIR1TE DE L'AGNEAU ET DU GÖRET. —
f agneau et le göret ä la mamelle ressentent des douleurs articulaires qui les rendent tristes et abattus ; ils ont 1 oeil morne et restent presque constamment couches; fappetii diminue, les selles sont rares et dures; ils ont de la fievre; les articulations s engorgent, s'oedematicnt et devientient tres-douloureuses ; la plus legere pression exercee sur elles arraclie des cris aux malades ; la prostration devient de plus en plus grande; ils ne peuvent plus se tenir debout. la constipation est opiniätre, la fievre est ar-dente, et enfin la mort vient mettreun terme aux grandes douleurs quils ressentent.
Traitcmcnt. — Le traitement de l'aithrite de fagneau et du goret doit etre le meine que celui que nous avons present pour combattre cette maladie chez le poulain et le veau.
ASCITE [hydropisie abdominale). — L'ascite consiste dans une accumulation anormale de serosite dans la cavite peritoneale. Celte maladie n'est pas rare chez les animaux. Le boeuf, le mouton et principalement le chien , nous en ont fourni des exemples 5 parmi les autres especes , nous ne ravens point observee , bien que pour cela elles n'en soient point exemptes.
L'ascite se forme le plus ordinairement peu a peu ; dans le principe eile est tres-difficile a saisir et passe souvent inapereuc ; cast sculcmentlorsquc laccuaiulation a aequis
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AsciTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I or.
line certaine importance, que le cliajjuoslic devienl plus facile; alors on observe une augmentation graduee el egale du volume du ventre , ainsi qu'une fluctuation plus on moins prononcee occasionnee par le deplacement du liquide epanche. A ces symptumes vient se joindre len-gorgement oedemateux des membres, des organes geni-taux du male et des mamelles de la femelle. A mesui'e (pie la collection sereuse augmente, les parois abdominales se distendent, cedent difficilement a la pression et sont douees dun degre delasticite plus grand qua leur etat normal 3 la grande quantite de serosite accumulee dans la cavite du peritoine refoule les visceres abdominaux vers le diaphragme et s'oppose par ce refoulement au libre developpement des mouvements d inspiration ; de la la grande difficulte de respirer qu'eprouvent les animaux hydropiques. Lanimal atteint d ascite est triste , marche difficilement 5 le plus leger exercice lessouffle et le jette dans une grande prostration; la peau est seche; la perspiration cutanee est abolie ; la soilquot; est vive. les urines sont rares et colorees: souvent il y a constipation. Lorsque la maladie arrive a sa derniere periode, les symptomes s'aggravent, les membranes apparentes sont pales, la conjonctive est injectee, lanasarqueet 1 hydrothorax vien-nent souvent complicpier Tascite, et un devoiement qui epuise le malade annonce l'approche de la mort.
Causes.— On s'accorde k considerer, comme lesprinci-pales causes de 1 ascite, Inaction dafroid et de l'humidite, et t(jutes les influences en general qui peuvent suspendre brus-fpiement quelquune des secretions dont celledu peritoine estcongenere. Ainsi, la suppression subite dune forte transpiration cutanee pent donner lieu a 1'ascite dite active, c'est-a-dire a celle qui se developpe avec le plus de rapidite
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*;t dent les causes ont agi directement sur le peritoine en augmentant sa fonction secretoire. D'autres causes plus eloignees peuvent donner lieu a lascite : on classe parmi cclles-ci la debiiite des vaisseaux lymphaliqucs, les diverses alterations des organes abdominaux , ct patticu-lierement cellos du foic, une lesion du Systeme de la vcine-porle quiembarrasse la cifculation dans ce Systeme, iiotamment sou obliteration. Un obstacle dans le coursdu sang, dans les cavites du coeur, enfin toutes les maladies qui mettent obstacle au cours du sang dans le Systeme veineux , sont autant de causes qui peuvent amener i'as-cite dite passive.
Traitcmcnt. — II faul d'abord rechercher les circon-stances qui ont amene la maladie et les combattre sii est possible. Si 1 hydropisieabdominale se declare surun sujet plethorique , ä la suite dun arret subit de la transpiration eutanee, il convient de debater par une ou plusieurs sai-gnees ä la jugulaire, dexciler la diaphorese paries fric-iions seches dirigees sur toute la surface du corps, de cou-yrir lanimal de couvertures de laine , dad minis tier it i interieur des boissons sudoriliques, et tout cela dans le hut de retablir la fonction supprimee de la peau, et de la-voriser la resorption du liquide epanche dans le sac peri-loneal. Ces agents therapeuliques ne conviennent quau debut de lascite dite active; sils ue suffisent pas pour faire disparaitre l'epanchement, et e'est ce qui arrive dans la majeure partie des cas, il convient de recourir aux ve-sicatoires , aux purgatifs , aux diuretiques energiques el aux preparations niercuriellcs. be protochlorure tie mer-cure administreavec prudenceet entemlement, nous parafl un agent tres-actif dans le traitcmcnt des hydropisies, quels que soient leur siege et leurs causes. Ces moyens
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ÄSTHEN1E,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 105
employes simultafiement outour a tour, selon que nous en reconnaissions I'utilite, nous ont procure maintes cures d'ascite active chez le chien. Ainsi, (lit M. Bouillaud, soit que vous saigniez, soit que vous purgiez ou que vous pro-voquiez les sueurs, les urines, etc., il en resulte un degor-gement du Systeme circulatoire plus ou moins prononce, et ce degorgement Hivorisela resorption du liquide epan-che, ainsi qu'il est demontre a la fois et par la pratique la plus repetee et par les experiences sur les animnux vivants. S'il s'agit de combattre une ascite passive, produite par une maladie du coeur, du foie, ou par I'obliteration ou rinflammation de quelques gros vaisseaux, c'est vers ces maladies que le veterinaire doit diriger ses moyens, et non vei\s I'hydropisie, qui n'est que consecutive li ces affections ; on parvient aisement, dans ce cas, a faire disparaitre la collection sereuse , mais ellc reparait promptement et dure aussi longtemps que la maladie primitive persiste. Quant ä la paracentliese, que Ton pratique en medecine humaine le plus souvent pour soulager momentanement le malade et prolonger son existence, eile ne pent guere etre employee en medecine veterinaire, vu quelle ne procure qu'un soulagement de p-eu de duree el que ce n'est qu'un palliatif.
ASTHEN1EDE L'ESTOMAC. — Etat pathologique de Testomac auquel M. Vatel a donne la denomination d'as-thenie stomacale. Cette atonie de l'organe principal de la digestion se rencontre frequemment chez le cheval et le boeuf; eile a ete longtemps prise par les partisans dc la medecine physiologique, pour une gastrite chronique ; cette erreur a valu a lagriculture des pertes qu'on aurait pu lui epargner en suivant Texemple des anciens prati-
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ciens, qui donnaient ä cette afTection le nom deparesse dc Vcstomac, et administraient des excitants pour reveillei l'action de l'organe affaibli.
ASTIltNlE STOMACALE DU CHEVAL. — L'asthe-nie stomacale chez le cheval s'annonce par des symptömes peu saisissables d'abord. L'appetit diminue , devient ca-pricieux ; 1'animal mange nonclialainincnt, et par inter-valles ; il esl triste, lent dans ses mouvements , et sue au moindre exercice ; chaque jour, la faiblesse augmente , l'appetit diminue encore, les digestions deviennentdifliciles et laborieuses ; ranimal leche le phltre du mur, mange de la terra,par une sorte d instinct, comme s'il voulait trouver dans ces substances un excitant pour stimuler cette grande ionctionassimilatrice; le puuls est lent et faible; les membranes muqueuses apparentes sont pales et humides 3 le tissu musculaire est llasque et sans energie ; la peau est secbe et adherente; les poils sont longs, berisses ; le plus leger travail fatigue le malade, ressou{lle,le met en sueur, et le jette dans une teile prostration qu'il pent a peine marcher, et tpie s'il tombe. on doit venir a son aide pour le relever. Ces symptomes se succedent lentement; ce n'est qu'apres un certain laps de temps que la faiblesse devient generate ; alors I'animal se trouve dans Timpossi-bilite de travaillerj la maladie a atteint son apogee, et la mort est le resultat de cet epuisement.
Les aliments peu nutritifs, relacbants, tels que le treflc, la luzerne, le sainfoin, fherbe, donnes verts comme unique nourriture durant un travail soutenu et fatigant, l'usage de la paille liacliee, des balles de cereales, du son, etc., peuvent etre regardes, a juste titre, comme causes de l'asthenie de 1'e^omac.
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ASTHßMlE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;107
Quelques auteurs pensent que les gastrites et les gastro-enterites ue sont point etrangeres au developpement de l'asthenie stomacale; cette idee pent etre fundee; mais pour notre compte, nous devons dire que nous n'avons Jamals rencontre cette grande faiblesse de l'estomac a la suite de ces affections , mais bien a la suite dime alimentation peu substantielle , peu nutritive , a laquelle les ani-mauxetaientsoumis depuislongtemps. Les vieux chevaux epuises par la fatigue, nous ont offert plusieurs cas de cette nature.
Trattefne?it. —• Toutes les maladies astbeniqucs en general reclament un traitemeut propre ä stimuler, a exciter les tissus, et ä relever les forces abattues. L'asthenie de l'estomac devra etre combattue par les toniques amers et ferrugineux; l'usage de ces agents tberapeutiques devra etre continue pendant un certain temps, pour en obtenir les resultats qu'on est en droit d'atlendre de leurs vertus. Ce traitement doit etre seconde par une alimentation nutritive , substantielle , contenant, sous un petit volume, beaucoup de principes alibiles. On la dispen-sera d'abord avcc moderation ; ii mesure que Tappetit se fera sentir, et que la digestion s'effectuera avec moins de peine, on en augmentera la quantite, et on n'accor-dera' la ration entiere que quand l'estomac sera a meme de remplir ses fonctions naturelles. La promenade ou un exercice leger ne sont pas contraires au retablissement de la sante.
VSTIIENIE STOMACALE DU BOEUF. — Chez le boeuf, nous observons frequemment l'asthenie des reser-voirsgastriques; eile sedecele par la diminution dc lappetit, sans ficvrc ni reaction: la digestion esl penible. Immedia-
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lenient apres le repas, l'animal est triste, parait inquiet: une legere meteorisation souleve les flancs , la respiration parait genee ; au bout (Tun certain temps , la rumination commence , mais eile s'execute mal, eile est imparfaite ; alors les symplomes diminuent, mais ne disparaissent pas entieremenl: un certain malaise persiste. A chaque repas, les symptomes reparaissent et vont en s'aggravant, sfti point de troubler toutes les grandes functions de la vie. La maigreur, la secheresse de la peau qui est adherente,la paleur des muqueuses, la faiblesse du pouls, la flaccidite des muscles, la mollesse de leurs contractions, la cessation de la rumination et l'abolition de la secretion laiteuse chez la vaclie, accusent assez Tetat de prostration et de debilile de 1 economic. Les matieres a^imentaires ne pouvant etre digerees, sejournent dans le rumen et le feuillet, fermen-tent, puis se durcissent et donnent lieu a des indigestions difficiles a combattre, et qui occasionnent souvent la mort.
Les vaches dun age avance, debilitees par de nom~ breuses gestations et par une abondante secretion de lait, soumises a une alimentation indigeste, peu substantielle ou parcimonieuse, sont les plusexposeesacet etat adyna-mique des estomacs.
Traiiement. — Des matieres alimentaires etant accu-mulees et durcics dans les reservoirs ^astriques, le vetermaire , pour prevenir tout accident ulterieur que la presence de ces matieres, qui agissent comme corps etrangers , pourrait occasionner, doit cbercber d'abord ä debarrasser les estomacs par des purgatifs. Cette premiere indication remplie, on aura recours aux amers et aux ferrugineux; une alimentation nutritive et de facile digestion sera accordee a mesure que les forces
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ASTHEME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 109
renaitront • par ces moyens bien dispenses, on guerit la plupart des malades, a moins que deja avant leur emploi I'organisme n'ait ete dans un etat complet d'epuisement.
ASTHENIE INTESTINALE. — Par les memes raisons que pour I'estomac, la masse intestinale peat etre debi-lit(*e, affaiblie a-tel point que ses functions soient lan-guissantes et ne se fassent que lentement et d'une ma-niere imparfaite.
ASTHENTE INTESTINALE DU CIIEVAL. — L'asthe-nie intestinale cbez le clieval accuse son existence par de legeres meteorisations du flanc droit, occasionnees par les gaz qui s'accumulent dans le gros intestin ; les defecations sont rares et difficiles ; les excrements sont mal clabores et exhalent une mauvaise odeur; le ventre est plus volumineux que de coutume et l'animal eprouve de temps en temps de legeres coliques qui se dissipent apres I'evacuation par Tanus dune certaine quantite de gaz ; le pouls est lent et faible, les muscles sont flasques, les membranes apparentes sont decolorees, et si cet etat de debilite continue, les matieres excrementitielles s'accumulent dans le gros intestin , y sejournent, etdonnent lieu a I'incligestion intestinale et aux pelotes stercorales.
Les cbevaux vieux, mal nourris et reduits par la fatigue, nous offrent frequemment des exemples de cette maladie.
Traitement. — Cette affection , a laquelle on a encore donne le nom Ae paresse du venire, doit etre combattue par les purgatifs d'abord , afin d'evacuer les matieres accumulees et qui surcbargent fintestin ; cette premiere indication rempiie, on administre pendant quelques jours les breuvages toniques : ces substances medicamen-
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teuses, secondees par one alimentation saine et nutritive, ne tardent pas a rendre a I'intestin 1 energie et le ton ne-cessaires a rimportante fonction qui lui est devolue. et a faire disparaitre tout Symptome maladif.
ASTHME. — Lasthme est un etat pathologicpie qui consiste dans un embarras de la respiration, caracterise par une dyspneeintermittente. et qui se manifeste le plus ordi-nairement par acces. Cette affection ne se rencontre pas frequemment en medecine veterinaire: dans le cours de notre pratique nous navons trouve loccasion de la consta-ter que deux fois dans 1'espece chevaline, et cinq a six fois dans Fespece canine. Hurtrel d'Arboval rapporte trois cas d'asthme convulsif observe chez des änes par M. Guillau-me,et un cas daffection nerveuse dans le cheval observe par M. Berger, et qui pent etre rapproche des observations de M. Guillaume.
Les symptömes decrits par M. Guillaume. sont: laquo;. enco-lure alloiigee; naseaux dilates; yeux saillants, fixes, tres-ouverts; vaisseaux de la tete injectes ; muqueuses d'un rouge pourpre : bouche s'ouvrant ä cbaque inspiration : bave epaisse, ecumeuse; membre pendant ;i moitie hors du fourreau; constrictions spasmodiques e( diminution des mouvements des parois tboraciques ; respiration on ne peut plus dißicile , et accompapfnee, ä cbaque mouvement des flaues, d'un tres-grand bruit, analogue au sifflement des chevaux affectes de cornage; ce bruit semble partir des bronches, roule dans la tracbee - artcre . et finit par un ton aigu. que lui im-prime le larynx ; parfois et pendant quekpies secondes, cessation du bruit et facile execution de la respiration; alors lanimal se couche ordinairement; mais bienlol
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ASTHME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Hi
tous les accidents reparaissent. Quelcjuefois deglutition
tliliicile , les untres functions s'executant bien; cepen-dant le battement des flancs existe parfois, ainsi quune diminution de l'appetit et an leger trouble dans les fonctions; la langue est engorgee et pendante, le ventre deprime : anxiete, mines abondantes. pouls diflicile ä explorerj mais presque nature!; ebrouements plus on moins frequents ou nuls ; agitation des oreilles et de la queue : bäillement. pandiculations : celle derniere serie de symptomes n'existait pas danstous les malades. raquo;
Nous avons rencontre cbez unejumenten etat de gestation de buit mois, des symptomes analogues ä ceux que rapporte M. Guillaume; les saignees et les anti-spasmo-diques les firent disparaitre au bout de trois semaines. L'annee suivante. aune epoque aussi avancee de la gestation, les memes symptomes reparurent avec la meme intensite, et cederent aux memes moyens tberapeutiques. La bete ayant ete vendue a cause de cette alFection, nous ignorons si les acces se sont renouveles.
T.a maladie observeepar M. Ringoot, medecinveterinaire ä Asscbe, et inseree dans le Journal veterinaire ct agricole deJBelgique, annee 1846, sous le nom de spasme pulmo-naire, ne pourrait eile pas etre consideree comme un acces d asthmePM. Ringoot nous fit voirI'animal en proie a cette singuliere affection ;cetait une bellejument.de quatre ans. .dun embonpoint satisfaisant, n'offrant au repos dans lecu-rie, aucune irregularite dans la respiration, ni aur.un trouble dans les autres fonctions; sortie de l'ecurie., a peine avait-elle trotte deux cents pas, quelle fit entendre un rale suffocant et s'arreta tout court , ecarta les membres ahte-lieuis, allongea lencolure ; les naseaux dilates et la face grippee annoncaient une profonde anxiete ; un tremble-
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H2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASTHME.
tuent cönvulsif se manifesta et la chute ue se lit point atteu-Jre. Alors le pouls cessa de battre, la respiration se sus-pendit, les membranes muqueuses apparentes devinrent violacees, puisbleuätres, enfin labolition des sens et des mouvements etail complete. Cet etat de spasme dura pres de trois minutes, puis un leger bruit, espece de räle, se fit entendre: ce bruit serepeta, devint plus fort, plus prolongs; le pouls commenca ii battre denouveau, et aubout de cinq minutes, la malade etait debout, inquiete et tres-agitee; un quart dheure apres eile etait redevenue calme. Cette scene se reproduisait cbuque fois quou exercait lanimal au trot.
Les saignees et un ATesicatoire a I'encolure ne produisi-rent aucune amelioration; nous resolümcs de faire usage des anti-spasmodiques : une decoction de racine de vale-riane tres-cliargee fut administree a la dose de trois litres par jour ; le vesicatoire fut remplace par deux setons ani-mes appliques aux faces laterales de I'encolure; onaccorda la demi-ration, et Ion enjoignit un repos absoiu. Ce traite-ment fut couronne dun plein succes; deux mois suflirenl au retablissement de cat animal; depuis lors aucun acces n a reparu.
Lasthme est attribue h une foule de maladies organiques. et principalement aux lesions capables dentraver plus ou moins, soit directement, soil indirectement, fexercice de la circulation pulmonaire et de la respiration. laquo; Dans-quelques cas, ditM. Jolly (1), toutes les rechercbes des ana-tomistes ont ete infructueuses, et Ion n'a pu rapporter la maladie qu'ä une influence nerveuse, dernier retranche-ment oü il faut bien nous refugier en pared cas. raquo;
(1) Diclionnairc dc mcdecinc et de Chirurgie pratiques.
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ATROPHIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ilö
Traitcmcnt. — La saijjnee, les revulsifs appliques a l'exterieur , les anti-spasmodiques et le regime dietetiqiie soulagentles animaux asthmatiques, et les jjuerissent quel-lt;[uefois. Si laffectionest symptomatique, c'estvers la ma-ladie essentielle que le praticien doit diriger ses moyens Jherapeutiques.
ATROPHIE. — Oa donne le nom d'atrophie a cet etal dans lef[uel un Organe a perdu notabiement de sa masse naturelle. Cette definition , dit M. Bouillaud, est purement anatomique, et pour definir physiologiquement l'atropliie, il faudrait dire quelle consiste dans une diminution de la nutrition des.organes.
laquo; Puisque l'atrophiesuppose une diminution de la nutrition, ajoute M.Bouillaud, il est eviflent que, pour connaitre son mode de production , il ne s'agit que de determiner quelles sont les circonstances organiques ou anatomiques ({ui peuvent donner lieu a cette diminution. Or, comme le sang est la source outous les organes puisent les mate-riaux de leur nutrition, ce nest reellement que dans les lesions de l'liematose et de la circulation que nous pour-rons trouver la cause prochaine de l'atrophie. Ces lesions peuvent etre rapporteesauxtrois especes suivantes : 1deg; un obstacle quelconque au cours du sang arteriel qui apporte a un organe quelconque lesprincipes de la nutrition ; 2deg; une alteration dans la composition du sang, teile que ce liquide ne contient plus les elements propres a la nutrition normale des organes; 3deg; un trouble de Finner-vation , sil est vrai que la nutrition soit efFectivement sous linfluence directe du Systeme nerveux.Que Ion examine bien attentiveraent la pathogenic des diverses atrophies , et Ton se convaincra qu il n'en est aurune qui, en
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tUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ATROPHIE.
derniere analyse , ne puisse etre rapportee a l'une des trois lesions qui viennent d'etre indiquees.
raquo; Parcourons maintenant, continue M. Bouillaud, les diverses causes determinantes ou occasionnelles de l'a-trophie, et novis verrons que leur mode d'action est con-fbrme a ce que nous avonsavance, touchantle mecanisme de cette maladie. 1deg; Au nombre des causes determinantes les plus ordinaires de ratropliie,ilfaut ranger la compression,qid a pour resultat ine vilable de diminuer plus oumoins la quantite du sang que recoivent normalement les capil-laii-es de l'organe soumis a son influence. 2deg; On sait que le defaut d'exercice de certaines parties des muscles, par exemple, ne tarde pas a en determiner I'atrophie.Eh bien, n'est-il pas parfaitement reconnu que l'exercice des or-ganes en general et du Systeme musculaire en particulier fait affluer le sang dans leur tissu, et que le coutraire doit arriver quand ces organes z-estent dans I'inaction ? 3deg; La diminution on la suspension de I'influence nerveuse, neces-saire a l'exercice de certaines fonctions , est aussi une cause d'atrophie ; cela doit etre, puisque cette absence ou cette diminution de l'innervation condamne les organes ou eile se remarque a une inaction complete ou incomplete, et que nous venous de voir comment cette inaction ou ce defaut d'exercice determine I'atrophie. 4deg; Les maladies des organes respiratoires et les maladies des autres visceres en general, quand elles sont prolongees, finissent par entrainer une sorte d'atrophie generale que Ton a de-signee sous le nom de consomption , de pbthisie, etc. ; n'est-il pas encore bien clair que, dans ces cas, c'est a la diminution ou a lalteration de la masse du liquide nutri-tif ou du sang qu'il faut attribuer fatropbie ? 50Enfin, les phlcgmasies cbroniques sont quelquefois suivies de l'atro-
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ATROPHIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MS
pliie des organes qu'elles ont affectes. C'est peut-etre parce que linllammation ayant envalii le Systeme arte-riel de ces organes, eile l'a rendu inhabile a remplir ses fonctioiis. Or, nous savons que la nutrition dun Organe ne peut s'exercer dans toute sa plenitude . qu'autant que le Systeme arteriel de celui-ci remplit librement ses functions, et verse dans la frame de l'organe auquel il est destine une suflisante quantite de sang. raquo;
Les regions sur lesquelles l'atrophie partielle se remarque le plus souvent chez les animaux domestiques , surtout cliez le cheval, sont lepaule, la cuisse, la croupe et le pied.
Traitcment. — Les indications therapeutiques relatives ä l'atrophie, decoulent naturellement des considerations precedentes. La premiere de ces indications consiste ä combattre la cause occasionnelle ou determinante de cette affection. Lxiste-t-il une compression ä laquelle vous puissiez rapporter l'atrophie que vous ohservez ? com-mencez par faire disparaitre cette cause , et vous verrez bientot I'elFet disparaitre de lui-meme. Faites exercer, quand les circonstances vous le permettent, les organes qui ne sont tombes dans l'atrophie qu'a la suite d'une longue oisivete. Que si l'atrophie depend de quelque maladie des principaux visceres , il n'est pas besoin de dire qu'il faut commencer par combattre cette derniere.
Lorsque l'atrophie de l'epaule et de la croupe est le re-sultat de douleurs qu'eprouvent les articulations de ces regions, c'est aux moyens que nous avons indiques aux articles Ecart et Entorse coxo-fcmorale qu'il faut recou-rirj pour combattre l'atrophie du pied, c'est it ceux indiques a VavticXeEncastelure. (Voirces maladies).
Nous avons observe mainte foisl'atrophie de lepaule
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chez le cheval sans causes appreciables connues; les muscles sovs et sus-aeromiamp;ns disparaissaieuten quelque sorte, tant ils etaient emacies, et laissaient deux enfoiicements separes par racromion qui, danscecas, esttres-prononce, tres-proeminent, et cela sans qua I'animal qui en etait atteinl presentat un indice de la ])lus legere douleur de iarticuiation scapulo-humorale, ni de la plus lagere claudi-cation 3 dans cecas, c'est aux frictions irritantes svir les parties atrophiees que nous avonseu recours, aux setons a l'epaule et ä un exercice rnodere. Sous i'irdluence de ces moyens therapeutiques les muscles reprennentostensible-ment leur etat primitif; la cure est longne, mais eile esl presque constamment certaine.
ATTE1NTE. — On donne ce nom a une contusion avec on sans perte de substance, que le cbeval se fait en mar-cliant ou qu'il recoit dun autre animal cheminant derricre lui ou ä son cute ; la cause en est souvent dans les crampons dont les fers sont pourvus dans le but dempecber les glissades et les chutes; enfintous les corps contondants ou vulnerants qui viennent frapper les regions du paturon et de la couronne donnent lieu a Vatteinte.
Auciennement on drvisait I atteinte en simple, sourde , encornee et compliquee ; ces divisions ne sont d'aucune ulilite pour la tberapeutique ; ce nest, au reste , qu'une plaie ou une contusion dont le degre de gravite doit etre apprecie par le veterinaire.
Traitement, — Lorsque le cheval se coupe en marchant. ce qui depend souvent d une mauvaise ferrure , d'une direction vicieuse des membres, d'un defaut dans les aplombs , de la faiblesse, de la fatigue, etc., il faut dabord chercher a corriger ces defauts par une ferrure appröpriee
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ATTEINTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 117
(ferala turquc). par le repos et une nourriture succulenle et nutritive pour les chevaux faibles et fatigues. Quant a la lesion, eile doit etre traitee selon Tindication, c'est-ii-dire comme toutes les lesions de continuite; ainsi. si la plaie est simple , cpielques pansements faits avec des etoupes sedbes, ou enduites d'un peu de cerat, suffisent souvent pour amener la guerison. Si 1 inflammation se developpe, on emploie les bains et les cataplasmes emollients pour la combattre; si la plaie prend un caractere ohronique et tend a degenerer en ulcere, il convient de l'exciter parquelque stimulant: lateinture d'aloes dans ce cas est employee avec avantage. Si les bords de ila plaie deviennent durs. calleux, on a recours a une legere adus-tion operee au moyen du cautere incandescent promene snr les parties indurees . dans le hnt de changer le mode d'irritation.
Si I'atteinte est produite par le crampon du fer qui s'est implante dans la cutidure, alors le cas est plus dangereux; de graves complications peuvent occasionner des desor-dies qui necessitent un traitement serieux ; il faut, dans cette circonstance, se bäter de pratiquer une breche a la muraillc pour permettre au gonflement inllammatoire de s'operer sans etranglement; cette breche, de forme semi-lunaire. met le tissu podopliylleux a decouvert. permet de s'assurer de la profonfleur et de la gravite du mal. tout en prevenant les complications inevitables de l'etran-glement des tissus contus. On doit faire usage de bains et de cataplasmes emollients, quelquefois anodins , pour combattre f inflammation et mitiger les grandes douleurs qui laccompagnent; la saignee. la diete et les boissons nitrees sont souvent de rigueur dans ce cas. Lorsque I'inflamma-tion est combattuc . on pent se rclacher sur ces moyens;
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USnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;BARB1LL0NS.
des pansements simples 011 faits avec le cerat ou la tein-ture d'alo^s, suffisent pour terminer la eure.
BARB1LLONS. BARBES. —II existe de chaque c6te du frein de la langue, iin peu en avant. chez la plupart de nos quadrupedes domestiques . deux petits mamelons fibro-cartilagineux. qui servent de pavilions protecteurs aux orifices inferieursdes conduits exereteurs des glandes salivaires sublinguales. Les anciens. imites encore aujourd'liui par des marechaux ignorants. regardaient les barbillons comme une maladie qui empechait les chevaux de boire et de manger, et procedaient a l'ablation de ces replis de la membrane buccale. Ce n'est pas , dit Ilurtrel d'Arboval, que ces appendices ne pnissent devenir qucl-quefois le siege d'une inflammation, se tumefier. presenter de la rougeur. de la douleur. gener l'action de boire et de manger j et si alors l'excision cjue Ton pratique guerit, c'est sürement par la perle de sang qui calme l'irritation de la partie. Quoi qa.'il en soit. il n'est pas indispensable de supprimer un organe malade pour guerir la maladie dont il est atteint; il nous serable c{ue Ton peut trouver, dans le traitement de la stomatite, les moyens propres ä com-battre ce que Ion appelle vulgairement les barbes ou barbillons , sans ctre oblige d'en faire l'ablation.
Cependant, ajoute le meine auteur, l'excision des bar billons , mise en usage en beaueoup d'endroits par les habitants des campagnes eux-memes, reeoit. ä l'egard du boenf, la sanction de M. Creuzel. Ce veterinaire distingue designe, sous ce nom de barbillons , les protuberances molles et tres-nombreuses qui sont les canaux exereteurs des follicules muqueux de la membrane qui tapisse ia bouche du boeuf. Klles ontleur siefre au bord interne des
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BLE1MES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;119
levres , de cliaque cote seulement et dajis I'interieur de la bouche, et le long des dents. Rieri de semblable ä ces prolongements muqueux n'existe chez les nionodactYles ; aussi M. Creuzel convient-il qu'on a hlame avec raison i'excision des barbes quand les cbevaux eprouvent de la difficulte pourboire et pour manger. Mais dans I'es-pece bovine , lorsque les nombreux foliicules muqueux dont il s'agit sont devenus le siege d'une tumefaction inflammatoire, M. Creuzel assure que i'excision des bar-billons est avantagense. et que plusieurs essais I'ont con-firme dans cette opinion, be boeuf qui en est affecteboit avec une tres-grande difficulte d'abord, et finit par ne plus boirej il mange peu et maigrit. Le seul Symptome morbide est la difficulte de prendre les aliments. Le pro-cede operatoire consiste a bien assujettir le boeuf. Un aide le saisit par les comes .. puis par les narines , et leve la tete ; un autre tire la langue hors de la boucbe . en la portant de cote, et l'operateur avec des ciseaux courbes sur plat. retrancbe quelques lignes de ces productions membraneuses. Un peu de sang s'ecoule , on gargarise la bouche avec un peu de vinaigre, et tout est termine. [/animal boit et mange presque aussitot apres Tope-ration.
Certains jeunes veaux eprouvent aussi une inflammation sous la langue, qui les empecbe de prendre le lait, et qui quelquefois donne lieu a des excroissances sublin-guales. On pent piatiquei%cliez ces jeunes sujets, la meme operation que sur le boeuf. et lotionner ensuite avec de 1 eau vinaigree.
BLEIMES. — On donne le nom de bleimes ä certaines affections du pied, qui consistent dans la meurlrissure
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du tissu podophylleux de la face plantaire, dans la suppuration de ce tissu et dans une induration circon-scrite, peu etendue, d'une pärtie de la sole 5 elles onl tou-joürs leiir siege vers les talons et occasionnent une clau-dicationplus ou inoins intense.
On divise les bleimes, en lquot;oulee,'suppuree et seche.
Lableime foulee n'est autre chose qu'une contusion, avec extravasation dun sang noir au-clessous tie la portion de corne qui a recu [.'impression du corps contondant.
La bleime suppuree est la consequence de la bleime foulee ; le tissu poclophyllenx enflamme suppure: le pus detache une plus ou moins grande etendue de la sole, fuse, si on ne ltd menage une issue süffisante ä la face plantaire, sous le quartier, le detache et va se faire jour ä la cutitlure ; d'autres fois le bord de Tos du pied corres-pondant a la bleime, s'enilamme et s'exfolic: des fistules plus ou moins profundes s'etablissent: le fibro-cartilage du pied s'ulcere et constitue le javart cartilagineux; enfin ties desordres tres-graves penvent surgir de cette affection legere d'abord, si eile n'est pas traitee methotlique-ment ou si eile est negligee.
La bleime seche pent etre consideree comme un veritable cor au pied; le tlurillon corne qui la constitue con-tient des stries de sang desseche qui lui donnent un aspect rougeatre ; ce tlurillon comprime les parties vives et determine une claudication en rapport avec son etendue et son volume.
Dans tons les cas de bleimes , le premier Symptome qui attire I'attention est la claudication ; lorsqu'on explore le pied au moyen de tricoises, I'animal accuse de la dou-leur a chaque compression exercee sur le point souf-frant.
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BLEIMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;121
Les bleiraes se rencontieut le plus souvent chez les ehe-vaux qui out les pieds plats, ä talons faibles, Las, ii come seche et aride; les compressions cxercces par les branches du fer, les graviers, les cailloux engages entre 1c fer et la sole, les marches forcees sur des terrains durs, paves, sent autant de circonstances qui peuvent y donnei lieu.
Traitcmcnt. — Le pied etant deferre, on le pare ä fond, on amincit la sole autant que possible, et on enleve la portion de corne qui recouvre le mal 5 si la bleime n'est que foidee, le sang ecchymose s'ecbappe, la compression douloureuse qu'il occasionnait disparait et l'animal sc trouve soulage; quelques pansements simples suffisent, dans la majorite des cas, pour obtenir laguerison de cette lesion. Si la suppuration est etablie, 011 pour me servir de lexpression usitee, si la bleime est suppurce, il faut em-porter toute la corne soulevee par le pus, mettre la plaie bien ä decouvert, et la panser avec des etoupes imbibees d'eau-de-vie ou de teinture d'aloes : si le mal se borne a la portion veloutee du tissu podophylleux, ces moyens le guerissent en quelques jours; la plaie est simple et se cicatrise promptement; si, au contraire, linllammation est profonde, si los du pied est rnalade, le traitement doit etre plus serieux, et la cure ne s'obtient qu apres lexfoliation et ['elimination de la partie necrosee de los ; dans ce cas, la suppuration est abondante , le pus sanieux, la claudi-cation intense; l'animal est souffrant; ii peine ose-t-il prendre un leger appui sur le membre malade ; alors il convientdc panser la plaie tous les jours avec le digestif simple; s il survient des fistules qui se dirigent vers la base du fihro-cartilage lateral du pied, ce qui indique le ramollis-sement ou lulceration de cet organe, e'est-a-dire lejavart
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129nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;BLEPHÄROPTOSE.
cartilagineux , it laut recourir aux moyens propres 1raquo; combattre cette complication. (Voyez Javart cartila-gineunB.) Lorsque la bleime est seche, il sufllt d'enlever le (lurillon corne, et de pariser avec l'onguent de pled pour la guerir.
Tous ces moyens therapeutiques doivent etre secondes par une ferrure methodique, et par des cataplasmes emollients applicjues sur la boite cornee, dans le but d'en en-tretenir la souplesse et lelastlcite, et de calmer rinflam-mation destissus quelle renferme.
BLEPHÄROPTOSE.-On donne le nom de blepharop-
fose ii I'abaissement accidentel de la paupiere superieure sur le globe de l'oeil, qu eile recouvre en partie ou en totalite,'en mettant obstacle a la vision. La blepharop-tose, clit Hurtrel d'Arboval , depend quelquefois du relachement excessif des teguments de l'organe alFecte, et d'autres fois de la paralysie du muscle releveur de la paupiere (orbite palpebral). On distingue ce dernier etat a ce qne la paupiere retombe d'elle-meme aussitot qu'on eloigne le doigt qui a servi a larelever. Quelquefois cette affection est le resultat dune inßltratiou sereuse du tissu cellulaire de cette partie, d'un oedeme local qui entraine la paupiere par le poids qu'exerce sur eile cette accumulation de serosite.
Lorsque la blepharoptose est la consequence de la paralysie du muscle orbito-palpebral, il iaut avoir recours aux agents propres a reveiller Faction nerveuse de ce muscle ; les ve'sicatoires, la cauterisation transcurrente et objective ont souvent triompbe de cet etat morbide. M.Le-blanc guerit un einen au moyen de la lumiere condensee a Taide dune loupe: il fit une projection cbaquejour, et
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BOULETE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;125
une semaine suflit ä la guerison. Si. malgre ces inoyens. la paralysie persiste , on conseille de pratiquer une incision avec perte de substance, en forme de cote de melon, a la peau de la paupiere , et de reunir les levres de la plale par des points de suture ; la cicatrisation etant achevee, la paupiere se trouve raccourcie et relevee. Si la blepharop-tose est le resaltat d'un oedcme local, il faut recourir aux. excitants locaux : les frictions irritantes . les leafers vesi-cants, aides de mouchetures pour permettre au liquide de sechapper, remplissent l'indication et amenent prompte-ment la guerison.
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BOULETE. — Le cheval est dit boulete lovsqae l'arti-culation carpo ou tarso-phalangienne de'vie de la perpen-diculaire. se porte en avant, et par consequent s ecarfe de sa rectitude normale. Ce defaut d'aplomb est le plus souvent la suite de l'usure et de la fatigue; cependant on le rencontre quelquefois chei de jeunes chevaux dont la conformation droite des boulets les rend boulctcs, alors meme qu'ils n'ont pas ou presque pas encore travaille; on l'observe aussi ä la suite de certaines maladies des tendons des muscles flechisseurs du pied,de la nerf-ferrtire, etc-; dans tons lescas, cette defectuosite qui constitue le pied-hot est toujours la consequence du raccourcissement des tendons des muscles flechisseurs du pied (perforant et perfore) et quelquefois du ligament suspenseur du houiet.
Traücment. — On ne pent remedier a ce defaut d'aplomb, qui finit toujours par mettre l'animal bors de service . qu'en divisant transversalement le tendon ou les tendons retractes, cest-a-dire en pratiquant la trnotomie. Differents procedes ont etc employes pour faire cette Operation ; c'esl a celui de M. Delafond que nous avons
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I Sinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nOL'LETE.
accorde la preference, comme etant le plus prompt, le plus simple et le plus sür. Le volci :
Le membre du malade abattu etant desentrave et so-lidemcnt fixe au moyen d'une plate-longe serree en 8 de chiffre au-dessus des genoux ou des jarrets , on lait une incision longitudinale ä la peau avec un bistouri convexe sur tranchanl; on disseque les tendons pour les separer si un seul doit etre coupe , ou au moms pour les isoler des parties a respecter ; un levier courbe , arrondi et mousse les contourne pendant qu'un aide , place du cote du dos ou de la croupe de lanimal, flecbit le pied en tirantsur la plate-longe placee dans le paturon ; I'operateur coupe alors en sciant transversalement, mais de maniere a ce cjue les fibres se brisent par le mouvement d'extension que Ton imprime au doigt. Lette manoeuvre a pour but d'epargner les vaisseaux et les nerfs s'ils etaient embrasses par le levier avec les tendons. C'est ceprocede, par incision laterale a la peau, que SI. Delafond prefere pour redresser les chevaux bouletes.
' laquo; Je suppose , dit M. Delafond, la section du perforant : l'incision de la peau etant faitc, le perforant et le perfore etant separes I'unde 1'antre, I'operateur introduit entreles deux tendons les pointes reunies des lames d'une paire de ciseaux courbes, contourne sur la concavitele tendon perforant, et fait sortir hors de la plaie les lames des ciseaux, sur lesquelles se trouve appuye ce tendon. L'operateur examine alors si les vaisseaux et l^s nerfs ne sont pas ac-coles au tendon, qu'il coupe ensuite transversalement avec le bistouri. Aussitut les deux bouts tendineux disparaissent dans la plaie, et les ciseaux restent libres ä sa surface.
raquo; Si les tendons n'ont pas contracte d'adherences dans la region oü Ton opere, el s'il est indispensable d'en faire la
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BOULETE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;125
section en meine temps, l'operateur contourne en passant les lames des ciseaux enfre Ic tendon suspenseur du hou-let et la peau, sort les deux tendons hors de la plaie, et apres setre assure quc les vaisseaux et les nerfs ne sent j)a5 accoles a leur surface, il opere leur section transversale, comme nous I'avons dit plus haut.
raquo; Gelte inaniere de proceder , comme on le voit , dispense d'introduire un instrumenttraachant entre les tendons; eile simplifie le precede; eile n'expose pas ä faire des echappes pendant les mouvementsde l'animal, et eile evite les accidents de Messer les vaisseaux, les nerfs, les sjnoviales et la peau. raquo;
Les soins subsequents a cette operation consistent d'a-bord ä appliquer sur la plaie un bandage circulaire pour y maintenir un plmnasseau. Au bout de deux a trois jours, rinllammation se developpe dans la partie, qui se tumefie, devient chaude et douloureuse; un pus roussatre s'eehappe de la plaie; alors il faut calmer rinflammation par des bains et des cataplasmes emollients, anodins , etc. Lorsque rinflanunation est ('ombattue. souvent il reste un engorgement dur, indolent, s'etendant aux tissus voisins; dans ce cas il faut mettre le feu sur la partie tumefiee. pour exciter labsorption des fluides qui tendent a s'indu-rer, comme pour activer la transformation fibreuse quis'ö-pere entre les deux bouts tendineux et lui faire acqfuerir toute la duiete et toute la resistance qui caracterisent le tissu fibreux.
On est encore dans I'usage d'appliqaer un fer a pince prolongee ou a hec, apres la section des tendons des muscles flechisseurs du pied3 si ce fer nest pas nuisible. ii est tout au moins inutile, parce que l'animal nc prend pas assez d'appui sur le membre opere, durant les pre
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126nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;BR0NCH1TE.
jniers jours qui suivent loperalion, pour quil soil tic quelque utilite ; I'experience nous 1'a demontre suffisam-ment. Un appareil indispensable apres la tenotomie, sur-tout loi'squ'on a opere la section des deux tendons a la fois, est l'orthosome de M. le professeur Brogniez (\oiv son Traitc de chiruryic, tome II, page 386). Get orthosome simple et pen dispendieux produit l'extension du doigt, mais il en borne aussi Taffaissement au gre duveterinaire. On en fera 1'application avec arantage dans tons les cas de tenotornie pour redresser les clievaux bouletes.
Cette operation compte fort peu daccidents ulterieurs . et permet a lanimal de travailler vingt-cinq ä trente jours apres lavoir subie ; ordinairement. apres ce laps de temps, la cure estradicale, c'est-a-dire que la partieoperee ne necessite plus de soins particuliers. L'accident conse-cutif ä la tenotomie le plus a redouter est la recidive de la retraction, s'il est vrai que le tissu de cicatrice interpose entre les deux abouts tendineux reste pendant long temps le siege d'une sensibilite anormale qui est cause d vine boiterie persistante ; rien ne justifie mieux la necessite de faire toujours lapplication dun orthosome , et de le maintenir jusqu'a ce que la cure soit radicale ; alors, nous en sommes persuade, les recidives seraient infini-ment plus rares qu'elles ne font ete jusqu'a ce jour.
BROINCHlfE {catarrhe pulmonairc). — La broncliite est finflammation de la membrane muqueuse qui tapisse les bronches. Cette maladie , que Ton nomme encore catarrhe pidmonairc} affecte indistinctement tons les ani-maux domestiques. On la divise en aigue et en chro-nique.
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BRONCHITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;127
BRONCHITE A1GUE DU CHEVAL. —Gette affection
s'annonce par une gene de la respiration , accompagnee d'une toux intense, quinteuse, seclie et frequente, d'un püulsjalein, accelere, de la rougeur de la pituitaire et de la chaleur de l'air expire; les flaues sont agiles; la respiration est frequente . linspiration petite et douloureuse ; la soif est vive et l'appetit diminue. A cette periode de debut succedeune toux plus grasse, moins penible, accompagnee d'une legere expectoration muqueuse ]iar les narines ; le pouls s'assouplit, ne bat plus aussi fort, mais il est plus large; I'auscultatioD de la trachee-arlere , au-dessus des muscles pectoraux, fait entendre un rale muqueux occa-sionne par le deplacement des mucosites accumulees dans les bronclies. Lorsque la broncbile parcourt ses periodes rcgulierement, ['expectoration par les deux naseaux devient plus abondante et plus facile ; la matiere expec-toree est blanche, floconneuse ; la toux, moins fatiganfe, diminue ; la respiration se regularise, l'appetit revient • en un mot la resolution s'opere, Douze a quinze jours suffisent. le plus souvent, a la maladie pour parcourir ses diverses periodes.
Quelquefois les syinptömes inflammatoires disparais-sent; le jetage et la toux seuls persistent; alors la maladie est passee a I'etat chronique.
La bronchite est rarement mortelle, mais il arrive quelquefois qu'ellese complique de pneumonite ; alors le cas est grave, ct c'est vers cette derniere maladie que doivent se diriger les moyens tberapeutiques.
Les causes qui donnent le plus generalemcnt lieu ä la bronchite, sont les transitions subites du chaud au froid , les courauts d'air, les boissons froides lorsque le corps est en sueur, ['inspiration de vapeurs ou de gaz irritants.
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I2Hnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;BR0NCB1TE.
la presence de corps etrangers, ids que le sable ou la Doussiere, dans les tuyaux bronchiques : quelquefois eile precede de la pneumonite et de la pleurite. Oa la remarquc aussi sous forme enzootique ; alors les causes nous echap-pent el on I'attribue a une constitution atmospherique particuliere.
Traitcincnt. — Lessoins liygieniques jouent un grand role dans le traitement de la bronclnte; il faut d'abord soumettre le malade ;i un regime dietetique, lui adminis-trer des boissons adoucissantes , de l'eau tiede blancliie avee de la fariue d'orge et edulcoree avec du miel, le placer dans une ecurie oü regne une temperature douce et egale, et lui faire prcndre des bains de vapenr emollients. Si l'affection est legere, ces simples moyens suffisent pour la guerir.Si, au contraire, la maladie debute avec inten-sile. outre les moyens sus-indiques , il Taut avoir recours a la saignee, que Ton reitere au besom, et aux eiectuaires bechiques adoucissants ; la poudre de reglisse, la gomme ammoniaque, le kermes mineral, favorisent I'expeetora-lion , par consequent remplissent parfaitement le but du veterinaire. Si la toux. est fatigante et penible, on ajoute avec avantage aux eiectuaires precites, un peu de sirop diacode ou d'extrait aqueux d'opium. Les bons effets dc I'emetique donne a la dose de deux ä quatre gros par-jour, dans les boissons, sont incontestables dans la maladie qui nous occupe. Les setons animes au poitrail en favorisent puissamment la resolution. Si la maladie tend a envahir les poumons, il faut recourir aux sinapismes que Ton applique sous la poitrine.
BROKCH1TE CHRONIQUE. — La broncMe cbro-
nique succede, dans la pluralite des cas. a la bronchitc
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BR0NCH1TE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;120
aigue; rarement cette phlegmasie debute sous la premiere lt;le ces formes; cependant on ^observe quelquefois sax des chcvaux moos, lymphatiques et sur ceux que Tage a epui-ses et affaiblis. Cette sub-iiiilammation se caraclerise par une toux grasse, rauque et prolongee, revenant par quintes; la respiration cstirreguliere, plus frequente qu'a letat normal; le moindre exercice met Tanimal en sueur, I'essouffle; il existe un jetage blancliAtre, grumeleux, par les deux narincs; ['auscultation de la tracbee-artere fait entendre un rale muqueux ; ä la longue le malade maigrit et finit par ne plus savoir rendre de services.
Trailemcni. — Cette maladie est tres-rebelle et resiste souvenl au traitement le mieux suivi. On emploie pour la combattre les bechiques, le kermes mineral, remetique, les bains de vapeur aromatique dirigee dans les cavites nasales, et les setons au poitrail. La revulsion cxcrcee sur le tube digestif par l'nsage des purgatifs donnes a doses f'ractionnees, entretenuc pendant un temps plus ou moins long, compte quelques succes. Un regime doux, les pan-semcnts de la main bien faits, et la promenade au pas , secondent eflicacement le traitement de la broncliitechro-nique.
BRONCIIITE AIGUE DU BOEUF. — De mcme que cbez les solipedes, la bronchite aigue chez le boeuf s'an-nonce par une toux secbe et quinteuse d'abord, mais qui devient grasse quelques jours apres le debut de la maladie ; Tanimal cprouve de la fievre ; le pouls est accelere; la respiration est genee, ralante ; les yeux sont rouges, larmoyants 5 la bouche est ebaude, remplie de salive; la rauqueuse nasale est injectee ^ Vair expire est chaud; la soif est ardeute; I'appetitest un pen diminue et la rumi-
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nation est irreguliere, incomplete. Tcls sonl les symptumes qui signalent le plus ordinairement ['invasion de la bron-cliite aisue cliez ces ruminants.
Quelqucfois la bronchite debute par des symptumes i)lus alarmants ; on observe des frissons, la perte de i'ap-petit. et de la rumination, accompagnee d'anxiele et de reaction febrile intense; la toux quinleuseestfatigante;les veux sont saillants; la bouche beante et les narines dila-teesindiquent ['oppression et la gene que I'ammal eprouve pour respirer.
La seconde periode est signalee par une toux grasse, moins fatigante, accompagnee d'expecloration par la boii-clie et les narines do mucosites melaniiees avec la salive . le pouls se reluche et n'est plus aussi accelere ; la respiration est moins geuee ; ['auscultation de la trachee-artere fait entendre unrale muqueux caracteristicjue, qui'accom-pagne toujouis la bronchite lorsque la resolution commence it s'operer, Enfin le declin de la maladie est marque par la diminution de la toux et de ['expectoration; l'appetit et la rumination se retablisscat, et la gaiete revient avec la sante.
Cette maladie parcourt ses differentes periodes en huit ou dixjours; quelquefois eile se prolonge au dela de ce tei'me et dure quinze a vingt jours; alors il est fort a crain-dre de la voir revetir I'etat chronique.
Causes.—Les causes de la bronchite aigue chcz le boeuf sont les memes que celles qui occasionnent cette maladie cliez le cheval; ainsi la suppression de la transpiration pul-monaire et cutanee, due aux transitions subites clu chaud au- froid, doit etre placee en premiere ligne; L'eau froide donnee en boisson, lorsque le corps est en sueur, fair charge de poussiere, la respiration d'un gaz irritant. etc.,
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BRONCHITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; löt
sout susceptibles de faire naitre oette affection:, quelcruefois clle esl la consequence d'une pnenmonite ou d'une pleurite. Traitement. — Get etat morliifle reclame la saignee an debut, si la reaction febrile est intense ; on pent meme la reiterer si l'animal est adnlte et vigoureux ; mais il faut bien se garderde mesuserde ce puissant moyen therapeu-lique chez le boeuf, dans la crainte de le jeter dansi une prostration qui rendraittoute reaction impossible ; le pouls d'ailleurs doit guider le praticien, et lorsqu'il commence a reprendre de la souplesse, on doit s'abstenir de tonte emission sanguine. On administre des breuvages adoucis-sants, calmants, composes dune infusion de fleurs de gui-mauve, de sureau et de coquelicot. edulcoree avec dumicl; on pourra ajonter a ces breuvages, si la toux esl fatigante, douloureuse, de quatre a cinq gros d'opiüm dissous dans I'eau. Les setons places an fanon, animes avec la racine d'ellebore noir, prodnisent une revulsion bienfaisante, ct sent necessites toutes les fois que Ton a a combattre line bronchite intense , ou que cette broncbite tend a passer a I'etat chronicpie; les bains de vapeurs emollientes el un regime adoucissani doivent former le complement du traitement de la broncbite aigue , sans qu'on oublie toutefois de placer le malade dans une ecurie cbaude et bien aeree.
BRONCIin E CHRONIQUE DU BOEUF. — La broncbite cbronique est rarement primitive cbez le boenf; comme cbez le cbeval, clle est le plus souvent la conse-quence de la broncbite aigue ; les symptomes qui la carac-terisent sont: une toux persistante qui icvient jjar acces, une gene legere de la respiration, un flux muqueu.x par les narines, et la persistance du rale muqueux broncbique 3
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132nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;BRONCHITE.
toutes les autres fpnctions de leconomie ne paraissenl point alterees; cependaivl a la longue I'animal s'afTaiblit, et la maladie pout degenerer en phtliisie pulmonaire. laquo;Le passage a I'etat chronique, dit Gelle, est toujours une terminaison fdcheuse que Yon doit faire eclitaier par tous ies moyens possibles. raquo;
Traitement.—Lorsque la maladie est un pen ancienne, et que I'animal a encore de l'energie, Gelle conseille d'em-pioyer les brcuvages d'infusion de lierre terrestre, dans lesquels on delayera de la poudre d'aunee ä la dose de soixante grammes et que ion animera avec Toxymel scil-litique, ainsi que des opiats de poudre d'aunee et de re-yiisse animes par le kermes mineral a la dose de vingt-quatre a trente grammes; il conseille encore le tartre sti-bie a la dose de buit a seize grammes etendus däns de Teau blanclie, ou mieux, dit-il. dans une tisane de decoction d'orge, dans laquelle on mettra infuscr du lierre terrestre et dissoudre le tartre stibie, poür etre donnee ä la (juantite de six litres par jour en trois doses.
11 recommandc aussi les fumigations de bales de genie-vre, les frictions seches, et le seton au fanon anime avec i'cllebore.
BRONCHITE VERM1NEUSE.—M. Delafond(1)donne ce nom a une affection quil a rencontree et etudiee sur les veaux de la vallce de Bray, aux environs de Gournay, et quiconsiste dans 1'accuniulalion, dans les bronches, dime quantite innombrabic de petits vers allonges, de la gros-seur dun fil ordinaire el de la longueur de 10 a 12 centimetres (strongles Qliaires, stronyylus filarici), cntrelaces, pelotonnes et fonnantdes paquets qui obstruent les grosses
(I) Recueil dc Sledccine vdtdrinaire pratique, anace I8ii.
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BItONCHITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;153
divisions des brooches. M. Vigncy, veterinairc, cxcrrant dans la basse Normandie, a public dans les Memoires de la Sociele velerinaire des dcpartements du Calvados et de la Manche, annee 1830, un rapport interessant'sur cettc maladie qui attacpie les jeunes aniraaux de lespece bovine. M. Michiels (1), medecin veterinairc a Bevcren (Flandrc) , rapporte un cas dc maladie vermineuse des bronclies qu'il a observe sur une vache agee de six ans. M. Eug. Fisciier (2) rapporte aussi avoir rencontre, a I'au-topsie d une vache mortc a la suite de symptumes particu-licrs, une quantitcdestroiißlcs fdiaires, routes eh paquets, qui occupaient les bronches j usque dans leurs dernicres rainillcations.
JN'ayant jamais cu I'occasion detudier cette maladie par nous-memc, nous allons rapporter ce qu'en dit notre ancien condisciplc M. Vigney , qui 1'a etudiee sur piu-sieurs troupeaux de jeunes animaux de l'cspcce bovine.
Symptdmes. — laquo; Toux forte, quinteuse, un pea sonore dans le commencement, langue sortant de la bouclie pendant faction de la toux , conjunctive et pituitaire rouges , ptyalisme de plus en plus considerable, pouls large dans 1c principe , poil terne et pique, respiration acceleree et difficile, diminution de l'appetit, rumination imparfaite ; t'animal est souvent couche, et cherche l'ombre et les buis-sons ; il y a souvent constipation.
raquo; Si la quantite de ces vers nest pas assez considerable pour obstruer les voies aeriennes, que rempbyseme du puumon, rinflammation ou Ihemorrhagie de cet organe n'aient pas lieu , les bestiaux peuvent rester longteraps dans eel elat; mais il n'en est pas de meine si une ou plu
(I) #9632;loitrnnl Velerinaire it agricoh de Dclgique, nnnüc 1^55. (-2)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ibid.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ibid.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; artnee 1850.
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!Ö4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; BRONCBITE.
sieurs de ces complications se font ressentir : la toux , de forte et sonore quelle etait auparavant, devient raumie, puis comme avorte'e, se repete a chaque instant; le cou et la tete sont allonges, la bouclie est presque toujonrs ou-verte et remplie de bave; la langue est a chaque instant sortie de cette cavite; ies naseaux sont dilates et remplis de mucus , quclquefois melanges de sang ou remplis de sang pur : quand rhemorrliagie a lieu, il en sort aussi beaucoup par la Louclie ; la conjonctive est pale, les yeux s'enfoncent dans l'orbite , l'appetit et la rumination de-viennent presque nuls, la marche difficile et cbancelante. Les animaux offrant ces sympt6in.es cjuittcnt 1c troilpeau, s isolent dans un coin de l'herbage, chercliant a se sous-traire ä l'attaque des mouches qui les poursuivent avee acharnement; la respiration est extremement laborieuse. le ventre se retrousse, les flaues se rapprocbent, la mai-greur augmente quelqiiefois jusqu'au marasmc, la peau devient serree, s'attache m/vos, la diarrhee survient, 1'be-morrhagie , cbez quelques-uns, se lenouvelle, particulie-rement le soir ou la nuit, le pouls devient de plus en plus serre, et l'animal meurt souvent sufToque.
raquo; Quoique le developpement de ces vers soit prompt, ct qu'il attaque tout le troupeau en merne temps, ou presque en meme temps, la marche et la duree ne sont pas toujours les memes cbez tous les sujets soumis ä Imfluence de ces parasites ; la quantite et les complications f sont pour beaucoup. Quoi qu'il en soit, I'afFec-tion peut restcr statiounaire et la duree pent en etrc longue. Quand meme la terminaison serait bcureuse, les symplomes persistent, fort longtemps, particulierement la toux, quclquefois meine de deux a trois mois apres que les accidents se sont manifestes pour la premiere fois.
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raquo; Quancl la terminaison est funeste, la mort se fait atten-dre d'un mois a deux , suivant 1 age et l'embonpoint du sujet. Les plus vigoureux et les plus ages resisteut plus longtemps que ceux qui sont jeunes et faibles. raquo;
Causes.— Toutes les recherches quej'ai pufaire jusqu'ä ee jour, ajoute M. Vigney, m'out ete infructueuses; le jeune age y predispose, dit-il,ainsiquela cohabitation avec d'autres sujets afTectes du meine mal; ce sont la les seules circonstances qu'il lui soit permis d'avancer et de recon-naitre comme capables de donner lieu au developpement de ces Arers; le reste lui est totalement inconnu. 11 paraitrait pourtant que certaines annees y sont plus aptes que les autres. Par exemple, quelles particularites I'annee 1830, se demande-t-il, a-t-elle offertes relativement aux annees precedentes? 11 n'en a pu reraarquer. Ce ne sont ni lespluies abondantes, ni la seclieresse,ni le manque de fourrage ou d'eau, ce n'est point non plus le froid ni la cbaleur qui de-terminent cette maladie; etpourtant M. Vigney I'avue re-gner cnzootiquement dans plusieurs formes, ety faire plus uu moins de ravages. Cet auteur adrnet, comme probable, ([ue cesvers sedeveloppentspontanement cliezun ou chez plusieurs animaux, et que ceux-ci, soit par leur salive, soit par les mucosites nasales, soit encore par I'berbe sur la-quelle ils deposent leur bave , transmettent le germe aux autres, toujours en enexceptant les adultes et les vieux sujets.
Autopsie. — 1/Ouvertüre des animaux morts de cette maladie a laisse voir des milliers de petits vers allonges, rassembles en pelotons soit dans les broncbes et leurs divisions, soit dans la tracbee, soit dans le larynx, de maniere a en operer l'obstruction et produire fasphyxie. Si I'ani-mal a suceombe a Tbemoptysie, on trouvc du sang dans la trachce et dans les broncbes.
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Trattetnent.—M.Vigney a employe, pour combattre v.'ctte airection, le protochlorure dc uiereure (ealomel), en suspension dansune decoction Je racine de fougere male; cebreuvagea parudonner du soulagement;maiscecju'il a employe pluscommunement,e'est du vieux cuir impregne d'huile empyreumatique, qu'il faisait grilles pour en faire respirer la furaee aux malades. On pent aussi employer, dit-ilj leshuiles essentielles de lavande et de terebenthine lt;[ui se volatilisent facilement, I'assa-fcxilida ou toute antre substance dont les proprietes medicales sont vermifuges ct qui peuvent cti'C portees dans les voies aeriennes par le nieme precede.
II conseille encore la saignec lorsque rinflammation du poumon est a craindre : il la croit meme presquc toujours ntile, parce que la force de la toux fait porter le sang vers la tete et qu'on pent ainsi par ce moyen empecber i'hemoptysie.
11 recommande aussi dc pratiquer la tracheotoraie , lorsque la respiration est genee au point de fiiire craindre l'aspliyxie, et de rctirer parl'ouverture faitc ä la trachee, la Louie de vers cpii obstrue le larynx.
M. Delafond conseille de pratiquer matin ct soir , pendant trois a quatre jours, des fumigations dans les voies respiratoires, en vaporisant a parties egales de l'etber sul-furique et de Tessence de terebenthine. La tele du veau etant recouverte par un drap ou par une couvcrlure, dit-il, on projette le melange antlielmintiquö, par petites portions, dans une cuiller de fer legerement chaude, et on laisse respirer la vapeur qui s'en eleve au jeune animal, pendant cinq minutes. On seconde ce remede externe par ['administration interne dune decoction de trente grammes (une once) de fougere male dans laquclle on ajoulc tic deux a quatre grammes de calomel prepare ii la vapeur.
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BRDLÜRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 137
ile traifement simple, ajoate ce professear, conveaable-ment execute pendant quatre a cinq jours, tue les vers et debarrasse le veau d'une maladie qui, trop souvent, le fait inourir.
BRULUp.ES. — La lesion organique appelce brulure, laquo;lit le eelebre Dupuytren, est constamment Leffet de l'ac-tion du calorique concentre sur les tissus vivants. C'est a la nature de cette cause cpi'elle doit les caractei-es qui lui sont propres , et qui ne permettent de la confondre avec aucune autre espece de lesion. Ceux-ci sont toujours les memes. quelle que seit la partie du corps quelle affecte, et participenta la fois de la nature de Iniflaramation^ de celledes plaies, et de la desorganisation.
Les plaies resultant de la brulure sont le plus souvent entourees d'une aureole d'un rouge vif, dont la profon-deur varie, selon lintensite de la cause et la duree de son action, et c'est pour cette raison qu'on en a fait six degres, qui sont: 1deg; la rubefaction : quot;2deg; la vesication; 3deg; la destruction du corpsmuqueux; 4quot;la reduction en escarre de touto lepaisseur de la peau ; 5deg; la carbonisation des muscles, et 6deg; la destruction totale de Lepaisseur de la partie brulee.
Le premier degre ou la rubefaction, est caracterise par uue rougeur vive, lorsque lepiderme permetd'aperccvoir ce plienomene de rintlammation, non circonscrite, analogue acelle de lerysipele et disparaissantsouvent au bout de quelques beures.
Ledeuxieme degre ou la vesication, est marque par des
pblyctcnes remplies de serosite iimpide , qui recouvrent
la surface brülee ; ces phlyctenes se dechirent au bout de
quelques jours, la serosite s'ecbappe, lepiderme detache
sedesseebe et torabe par desquamation ; lorsque la brü
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lure iuesure une large surface, l'animal est en proie a one reaction plus ou moins intense.
Le troisieme tlegre. qui consiste dans la destruction du corps muqueux, est annonce par une cscarre brune ou jaune. accompagnee de douleur a la moindre pression de ia partie brulee, et d'une fievre de reaction dont 1'intensite est en rapport avec l'eteudue de la Lrülure et lirritabilite du sujet. Au bout de quelques jours. Fescarre se detaclie par la suppuration, les douleurs diminuent et la cicatrisation s'opcre lentcment. C'est une brülure ä ce degre que I'on fait cljaque fois que Ton emploie la cauterisation transcurrente dans le but de iaire disparaitre certaines. lumeurs indolentes, notamment les synoviales.
Dans le quatrieme degre, toute l'epaisseur de la peau et quelquefois la coucbe superficielle du tissu cellulaire sous-cutane, sont reduites en une escarre profonde, secbe, jaunatre ou noiratre, insensible au toucher. La peau saine qui la borde est foncee ct comme grippee ; les plis rajon-nes qu'clle forme autour de la partie brülee, indiqüent le degre deraccornissement que celle-ci a subi. Au bout de trois ou quatre jours, les douleurs s'eveillent ;un cei-cle in-flammatoire se forme autour de l'escarre, dont 1'elimina-tion alieuduquinzieme auvingtiemejour; la plaierepond par son fond , au tissu cellulaire sous-cutane ; la suppuration qu'clle fournit esl tres-abondante, les bourgeons cbarnus A'egetent avec vigueur. Tels sont les caracteres de la brulure au quatrieme degre, rapportes. par le savant Chirurgien en chef de. ITIutel-Dieu a Paris.
Les brulures aucinquieme degre ne different guere des precedentes qu'ence qu'elles atteignent des parties situees plus profondement, et qu'elles peuvent etre suivies dacci-dcnts graves. Les escarres qui comprennent des aponevro-
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BRÖLURES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IS9
seS, des inuscles, ties tendons, et dans l'epaisseur desquelles on leucontre ([uekjuefuis des vaisseaux et des nerfs qui ont resiste a ['action desorganisatrice du feu, sont sonores, noires, friables, deprimees, et mettent beaucoup plus de temps a se detacher. La suppuration est beaucoup plus abondante, et la cicatrice dans laquelle les organcs mo-teurs eux-memes ont ete compromis, reste infdrme, adhe-rente, et laisse des pertes de mouvement irremediables.
Les caracteres qui distinguent le sixieme degre sont des plus faciles ä reconnaftre. La partie brulee est alors carbonisee ä sa surface, dure, insensible, sonore a la per-.cussion, facile a se rompre sous les efi'orts qui tendent ä la ployer, et l'escarre, en se detachant, laisse a decouvert une plaie profonde, irreguliere, selon que le feu a atteinf les divers elements organiques a des hauteurs diffe-rentes.
Traitement, — Le traitement des brulures doit varier selon leurs degres et linflammation qui en est la suite. Ainsi celles des deux premiers degres ne reclament le plus souvent que des applications refrigerantes, quelquefois emollientes, pour etre combattues; tandis que les brulures des autres degres necessitent des soins plus grands, mieux combines, et toujours en raison de la profondeur et de la largeur de la destruction.
La conduite du praticien doit tendre a faire avorler rinflammation locale ; on emploie a cette fin, sur la partie brulee, si l'epidermc n'est pas entieremcnt detruit, les ablutions longtemps continuces et frequemment renou-velees d'eau froide, d'eau de Goulard, ou deau aci-diüee, etc. Les aspersions d'ether, dalcool, d'une dissolution de sulfate de fer, de Sulfate dalurnine et de potasse ou d'ammoniaque produisent de tres-bons elTels,
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i 10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IlULiLCRES.
Si la Lrulure a alteinl plus profondement les tissus, ii i'aut avoir recours aux applications auodines pour calmer la douleur ct diminuer la fievre de reaction qui en est la consequence : les cataplasmes emollients sur lesquels on ajoute un peu de laudanum liquide, ou que 1 on arrose dune dissolution d'extrait gommeux dopium, remplissent fort Lien les vues du therapeute ^ la dicte et les saignees sont indiquees dans tous les cas debrtllure un peu graves, snrtout chez les sujets jeunes et plethoriques. Lorsque Ion a affaire a des brülures du 4e, 5deg;, ou 6deg; degre, lorsque les escarres se detachent et sont eliminees par le pus, on pause les plaies avec des plumasseaux legers, enduits de cerat simple, de cerat de Saturne ou bien d'onguent populeum; les pansements doivent se renouveler deux ou trois fois par jour, selon l'abondance de la suppuration, en ayant soin toutefois de ne pas laisser longtemps les plaies exposees au contact de l'air. Si la suppuration, par la grande quautite de pus qu'elle fournit, affaiblit le malade et le debilite au point de faire craindre le marasme, il convient de relever ses forces par des breuvages toniques et par une alimentation nutritive. Les deux derniers de-gres de la bmlure, lorsqu'une large surface est envahie, sont mortels dans la majeure partie des cas ; I'animal suc-combe, a la fievre de reaction ou est entrame dans le marasme malgre les soins qu'on y apporte.
Le traitement de la bmlure, dit le professeur Dupuy-tren (Ij, repose sur les indications suivantes : 1deg; enlever la cause de la bmlure ; 2deg; faire avorter 1 inflammation ; mo-derer et calmer, dans les deux premiers degres, les dou-
(1) Lerons vrales dc cUnique chirurgicale, tonic Inr. Nous avous lire ilc cet excellent oiivnigo la toajearc partie de ce lt;jue nous venons d'ecrirc sur la brulurc; nous nc pouvions puberä mcilleuresource.
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imULIJRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ul
leurs et I'irritation cufanee qui se developpeut ä l'instant de Taccident, et prevenir leurs efTets sur les organ es internes; 3deg; maintenir Jans de justes homes linflamma-tion secondaire qui preside a la separation des escarres et
a retablissement dc la suppuration: 4deg; favoriser et diriger, a l'aide de soins bien entendus, la cicatrisation des plaies quelies laissent apres elles; 5deg; s'opposer par consequent ä la formation de brides ou d'adlierences vicieuses qui pourraient gener plus ou moins las mouvements des parties, ou les priver de leurs fonctions ; G0 enfib, combattre les accidents geüeraux primitifs ou consecutifs qui peu-vent se presenter dans le cours de la maladie.
BRULURE DU PSED.—De toutes les parties du corps, le pied est le plus souvent le siege de plaies produites par laction du calorique ; c'est surtout chez les solipedes, aux pieds desquels on adapte des fers pour les garantir des corps exterieurs et les preserver d'une trop grande usure, que Ton observe ces lesions. L'animal qui a le pied brule boiteplus ouinoins fortement; la face plantaire est chaude, douloureuse a la pression; en In parant on apercoit, vers son pourtour, une infinite de petites porosites d'oü suinte line serosite jauuätre; quelquefois la sole se trouve deta-cliee dans toute sa circonference et soulevee par le pus qui s'y trouve accumule.
Ces lesions sont toujours le resultat de l'application prolongee d'un fer cbaud sur le pied, surtout lorsque celui-ci a ete aminci par le boutoir ou par I'usure.
Traitemcnt.—Commepour toutes les lesions produites par faction du calorique, le traitement de la brülurc du pied doit etre en rapport avec la profondeur de la plaie et la desorgauisation des tissus. Si eile est legere, on amin-
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li-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CACHEXIE.
cit la sole jusqu'a la rosee et on la recouvre d'un cata-plasme resolutif astringent. Si I'mflammation se developpe, on tache lt;le la combattre par les cataplasmes et les lgt;ains emollients. La suppuration est-elleetublie, on enlevetoute la come soulevee parle pus at on panse la plaie avec de l'eau-de-vie ou Je la teinture d'aloes; ces simples moyens suffisent presque toujours pour amener la gucrison en fort peu de temps; rarement d'autres indications se pre-sentent; s'il en survient, c'est a la sagacite du praticien de modifier le traitcment selon le genre et la nature des modifications survenues.
CACHEXIE AQUEUSE. — Cette affection, a laquelle M. Delafond a donne le nom A'hydrohemte} et d'autres celui d'ictdro-vermmeuse, consiste dans une alteration prüfende des liquides circulatoires ', le sang a perdu une grande partie de ses principes vivifiants; la llbrine et l'liematosine sont diminuees au point que I'animal s'aifai-blit, et la vie s'eteint parle manque de ces deux elements reparateurs de l'organisme. Tous les animaux mammi-feres domestiques peuvent ctre atteints de cachexie aqueuse , mais eile se rencontre plus frequemment parmi les ruminants : le moulon et le boeuf nous en ont offert de nombreux cas, par consequent nous nous bornerons a decrire cette maladie dans ces deux especes. Les betes ovines etant plus sujettes a cette affection que les betes bovines , c'est par dies que nous aliens commencer.
CACHEXIE AQUEUSE DU MOUTON. — La cachexie
aqueuse du moulon, connue sous le nom vulgaire do pourriturc} s'annonce par des syraptomes lents et peu apercevables pour les personnes soignant le troupeau,
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qui croient aucontraire que les betes cachectiques pren-ncnt de l'emboupoint ä cause des formes arrondies quelleraquo; acquierent par raccumulation de la serosite dans les mailles du tissu cellulaire sous-cutane ; mais cat embonpoint trompeur decele bientot sa veritable nature ; le mouton malade perd de sa gaiete et de savigueur; il suit noncbalamment le troupeau, se fatigue vite et se couche souventj I'appetit est pen soutenu et la rumination est imparfaite. Les membranes muqucuses apparentes sont j)ales et humides, surtout la conjonctive: les vaisseaux sont flasques et deprimes ; le pools bat vite, les pulsations precipitees sont a peiiae sensibles a I'exploration ; la peau qui, dansl'etatde sante,orrre uneteinte rosee, est deco-loree, mate; la laine a perdu le suint onctueux produil par la transpiration cutanee qui est supprimee dans ce cas ; elie s'arrache a la moindre traction qu'on lui fait subir. La maladie continuant sa marche lente et progressive, les symptomes precites augmentent; le malade s'affaiblit au point de i-ester en arriere du troupeau .- I'appetit se perd, la rumination dispaiait, la soif est vive: I'infiltration se-reusedu tisstrcellulaire, devenant plus abondante, s'accu-mule dans les parties declives et forme des engorgements oedemateux; son observe a la region intermaxillaire, un pen en arriere du mentou, un engorgement de cette nature auquel les bergers ont donne le nom de bourse ou houteille : le ventre se gonfle par la granclc abondance de liquide qui s'accumule dans l'abdomen (liydropisie abdominale) : en explorant cette cavite on s'assure facilement de cet epancbement. par le ballottement et la fluctuation de la serosite epanchee. A cette epoque de la maladie, la prostration est grande, la laine s'arrache facilement, 1'ani-inal perd en partie sa toison qui tombe par plaques en
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saccrochant aus haies et aux buissons; la plus legere agitation lepuise, il totnlie sans pouvoir se relever; ce phenomene. que nous avons ete a meine dobserver plu-sieurs fois lorsque le ciiien du berger s elaneait impetueu-sement dans le troupeau, annonce une mort prochaine. qui est precedee d une diarrhee fetide et. abondante.
Autopsie. — L'ouverture des animaux morts de la oadiexie aqueuse,nous offie tous les caracteres dune alte-ration profunde des liquides circulatoires, suivie de l'etat adynamique, auquel les malades out succombe. Le tissu eellulaiire renferme une grande abundance de serosite ; les muscles sont llasques , decolores, et semblent avoir subi un certain degre de maceration ; ils restent humides et sans fermete; les cavites thoracique et abdominale con-tiennenl line quantite considerable de liquide analogue ä celui qui baigne le tissu cellulaire; le coetir est llasque et sans consistance, le sang qu'il contient est tres-sereux el tres-fluide; les plevres sont epaissies; les intestins et le peritoine sont päles et comme laves; le foie est ramolli et so reduit en puteilage ii la moindre compression ; la vesi-cule du fiel est plus on moins distendue, •contient une bile alteree, noiratre, et renferme, ainsi que les canaux hiliaiies, une quantite immense de fascicles on distumes (douves). Ces etres parasites sont quelquefois si nom-breux, que M. Dupuy en a compte plus de mille dans un seul individu ;les reins sont ramollis ; les ganglions mesen-teriques sont tumefies : la membrane muqueuse gastro-intestinale offre les meines alterations que les autres tissus, eile est pale , llasque et sans consistance- Teiles sont les principales lesions pathologiques que Ion rencontre chez les animaux morts de la cachexie aqueuse.
Causes. — L'etiologie de la cachexie aqueuse est gene-
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ralement connue. L'herbe, impregnee tl bumidite et
chargee tie vase , dont les moutons font leur nourriture •liabiluellc eh paissantdans des prairies basses et mareca-geuses , ou croissent des vegetaux pen succulents et aqueux - les pluies froides auxqnelles ils sont constam-ment exposes, la paille rouillee et le foin moisi ou'on leur donne a la bergcrie, le defaut de grames de cereales ou de legumineuses, ou la parcimonie que 1 on apporte a leur distribution, sont autant de causes debilitantes cpii font naitre la pourrilure. En examinant Ibistorique de cetle maladie, nous voyons quelle a sevi principalement a la suite d annees pluvieuses, dont les fourrages uont pu etre lecoltes avantageusement et ont perdu, en grande parlie, leurs pr-incipes aromatiques et assimilables 5 c'est lonjours a la suite de ces annees calamiteuses que nous avons vu la cachexie aqueuse regner sous forme enzootique ou epi-zootique, et occasionnei: des pertes immenses a lagri-culture.
Ilurtrel dArboval. tout en admettant les causes que nous venous d enumercr, ne regarde pas la cachexie aqueuse comme one affection essentielle, dependant d'une alteration profonde primitive du sang, consistant en une decomposition de ce liquide causee par des substances vegetales depourvues de sues nutritifs; il la considere au contraire comme secondaire et dependante d'une irritation gastro-intestinale; voici comme il argumente pour appuyer son opinion : laquo; 11 faut se rappeler ici , dit-il, que lesang, comme toutes les humeurs de l'organisme, est forme par les organes avec les materiaux qui leur sont confies, et que les alterations dont il pent etre susceptible, ce que nous sommes tres-loin de contester, n'ont
lieu que sous la dependance de faction des organes elabo-
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rateurs Je ce iluide. Nous nc saurions done admettre la decomposition du sang eomme constituaut une maladie essentielle primitive. Pom- soutenir I'aflfirmativeil faudrait attribuer au sang des actions orgauiques qu'il n'a pas. II n'est pas, il est vrai, un corps purement inerte, puisqu'il est dans les combinaisons que la vie seulc peut former, mais il n'a de vitalile que celle qu'il recoit des solides , et il ne saurait se former de lui-meme. Si actuellement, ajoute-t-il, nous considerons le sang dans l'etat de maladie, nous serons amenes a cette verite. qu'il ne peut s'al-terer que consecutivement et noa par lui-meme , man-quant, nous le repetons, de vitalite qui lui soil, propre; d'oü ilsuit, ce nous semble, que l'alteration du sang ne peut pas constituer fessence d'une maladie speciale. raquo; ' Malgre 1'ingenieux raisonnement de physiologie patho-logique (jue nous venous de transcrire, il n'est plus per-mis aujourd'hui de regarder la cachexie aqueuse comme consecutive a une irritation gastro-intestinale: e'est une affection essentielle du sang, due ä la predominance desa parlie aqueuse, et dont, pour nous exprimer comme M. I)e-lafond, lafibrine et Vhematosine sont usees, a la suite d'une alimentation jieu substantielle et longtemps prolongee.
Trailcmoit. — l.es causes de lacaclicxie etantconnues, il ne faut pas oublier I'axiome d Jlippocrate : (f.Silt;hiatd raquo; causa tollitur effhetus. raquo; A cet effet il convient de placer les animaux dans des lieux sees , bien aeres, et ou regne la proprete; de leur dormer une nourriture nutritive de bonne qualite et de facile digestion; l'usage de gerbes d'a-voine, de feveroles et de seigle non battues est indique dans ce cas; a leur defaut on choisira 1c meüleurfourrage, que Ton aspergera d'eausalee j il est convenable de placer dans la bereerie an bloc de sei brut : les moulons en le
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lechant salivent ahontlammeut ct tleglutlsscnt cette salive satureedeprincipes quistinmlent lesfonctionsde Indigestion 3 on ne fera sortir les animaux crae par un beau temps, et on ne les fera paitre quo dans des lieux sees et eleves, et lorsque la rosee aura disparn. Tels sont les moycns Iiy-yieniqiies el, propiiylactiques capables de neutraliser I'in-lluence des causes auxquelles les animaux ontete exposes, et de rendre au sangles elements vivifiants qu'ila perdus.
Les moyens curatifs cpie reclame la caehexie aqueuse, doivent etre pulses dans la medication tonique et secondes par les moyens liygieniqucs precites; conune la maladle attaque souvent tin grand nombre d'animaux, il convient. pour ne pas occasionner de depenses au dclü de leur valour venale, de clioisir les agents medicamenteux parmi les simples ; on fera de la tisane amere avec de la racine de gentiane, de l'ecorce de saide blanc et de ebene, de l'ab-sintbe, de la tanaisie, de larmoise, du boublon , eniin, avec d'autres substances dont les proprietes toniques sont reconnues , on administrera ä chaque bete malade dun demi-litre ;i un litre de celte decoction par jour. Ondon-nera pour boisson de l'eau ferrugineuse (eau ferree) : ä cette fin on dispose dans la bergerie des baquets remplis d'eau dans laquelle on fera refroidir des barreaux de fer rougis au feu. Ce n'est guere que pour certains animaux precieux pour la reproduction, qu'il est permis d'user de preparations raartiales , du quinquina, etc., qui certai-nement ont une valeur therapeutique plus grande et plus efficace quo la tisane amere, mais qui sont trop dispen-dienses pour le traitement d'un nombreux troupeau.
11 faut observer que ce traitement n'est efficace qua lapparitiun des premiers sympturaes : lorsque la tnaladie est paivcnue au point do former des engorgements sereux
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dans les parties dcclives, et notamment celui que I'on observe en arriere du menton (bourse ou bouteille), tout espoir de guerlson est evanoui: il est impossible de recon-stituerla masse sanguine et de lui rendre les elements qui lui font defaut. 11 est vine condition qu H no faul pas perdre de vue : pour administrer aux betes malades les soins que reclame leur etat, il convient de les classer par lots ou ans des ecunes separees.
CACHEXIE AQUEUSE DU BOELT. — La cachexie
aqueuse dans lespece bovine est plus rare que cliez les betes a laine : cependant eile sest montiee sur les grands ruminants, ä differentes reprises , dune maniere epizoo-tic[ue, et a occasionne des pertes considerables. M. Diclry, veterinaire ä Montmedy, la observee ea 1829 et en 1830 dans le deparlement de la Mause, oü eile enlcva pres de 5,000 tetes degros befall sur environ 25.000 que possedail ce departement.
M. Mangin, veterinaire ä Verdun, la vue regner dans le ineme departement, depuis le mois dc decembrc 1029 jusqu'en avril 1830. M. Taicbe, medecin veterinaire. a aussi observe la cachexie aqueuse cliez le boeuf, en 1830 et 1831, dans le departement de la Nievre , el M. Lessona, veterinaire italien, en parle dans un ou-vrage intitule : Medecine du Imnf, traduil par M. Rodet.
Quoique n'ayant pas eu I'occasion ([observer la cachexie aqueuse chez le boeuf, sous forme epizootique ni meme enzootique, nous ne sommes pas sans 1 avoir rencontrec frequeminent, dans ie cours de notre pratique, isolee on sporadique.
La cachexie aqueuse du boeuf debute, comma celle du mouton, par une faiblesse et une nonchalance remarqua-
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bles : le malade se fatigue avi muindre exercice et u de la peine a suivre le troupeau; les muscles sont flasques, sans eneijyie;lepouls estlent, mouetfaible; les vaisseauxsuper-ficiels sont deprimes? l'oeil est chassieux et terne ; la con-jonctive est päle et humide; les muqueuses nasale et buc-cale sonl decoloreesj la secretion laiteuse est diminuee, le lait est plus sereux ; la Lete maigrit, a la peau seche , le jjoil herisse, et oflre sous la ganache un4engorgement indolent, plus ou moinsvolumineux, forme par un epanche-ment de liquide sereux dans les mailies du tissu cellulaire de cette region. Les fonctions de la digestion et de la respiration ne sont pas sensiblcment troublees ä cette periode de la maladie.
Lorsque la maladie nest pas arretee duns sa marche, tons les symptomes qui caracterisent son invasion augmen-lent; la prostration devient grande - le malade ne pent plus suivre le troupeau, il tombe en marchant et no peut plus se relever; le pouls est faible, ondoyant et presque efface 5 les yeux sont caves, enfonces dans les orbites et remplis d'une chassie degoütante; l'engorgement de la region intermaxillaire acquiert plus de volume, linfiltration sereuse devient plus geucraie: en incisant la peau, on voit fluer un liquide limpide, au lieu de sang, par les incisions; le fanon est aussi le siege dun engorgement oedemateux analogue ä celui dc la ganache ; en explorant fabdomen, on enlend distinctement le bruit qu occasionne 1 agitation du liquide epancbe dans sa cavite ; le ventre esttombanl. les flaues sontcreux, la maigreor est extreme, la diarrhee se declare et la mort arrive deux ou trois mois apres 1 invasion de la maladie.
Autopsie. — Les lesions cadaveriques que lquot;on observe sont en tout semblablcs a celles que 1'on rencontre die/, le
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mouton mort de cachexie aqueusej ainsi le tissu cellulaire est infiltre de serosite limpide; les muscles sont flasques, pales et decolores ; les cavites thoracique et nbdominale sont remplies d'un liquide sereux, analogue it celui que l'on rencontre daus les mailles du tissu cellulaire, qui baigne les orgaues f|u'elles conliennent, les rend mous et leur domie I aspect de tissus ayant subi un certain degre de maceration; le coeur et les gros vaisseaux contiennent a peiue quelques livresd\in saug päle et saus consistance. La substance dufoie est considerablement ramollieet contienl une quantite de vers globuleux nommes cysticerques} echmocoques. Les conduits biliaires contiennent aussi une infinite de fasciolesMpatiques. Teiles sont les principales lesions rapportees par MM. Didry etMangin, et que nous avons constatees maintes Ibis sur des animaux de l'espece bovine, morts de la cachexie aqueuse.
Causes. — Les causes de la pourrittire du boeuf sonl les memes que celles qui occasionnent la meine maladie chez le mouton j rhumidite constante de l'atmosphere, I herbe humide, chargee de vase, lesfourrages avaries, etc., peuvent etre consideres a juste titre comme causes clli-cienles de la cachexie aqueuse.
Traitemcnt.—Cette maladie, essentiellement asthenique, reclame, pour etre combattue. lusage de toniques ainers et ferrugineux, et une uourriture nutritive corroborante.
On fera prendre, cbaque join-, au malade, de six ä buil litres de tisane amere, composee de houblon. dabsinlhe. decorce de saule blaue et de diene, de racine de gen-tiane,elc.. a laquelle il convient dajouter quatre onces de sous-carbonate ou doxy de de fer; on lui donncra une alimentation saine et nutritive, l'avoine et la feverole en gerbe et en graine; on aspergera les aliments d'eau salee;
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CALCULS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ISI
on ne meneral'animalau päturagequequand l'bumidite de la nuit sera dissipee, et on ne Ic fera paitre ([ae dans des lieux eleves ; il fautouvrir les engorgements lymplialiques qui se developpent ä la region intermaxillaire et Sur d'au-tres parties da corps, en cauteriser rinterieur avec un fer chauffe a blaue, et panser avec l'onguent vesicatoire. Pour recueillir les benefices de ces precieux agents therapeuti-ques, il faul persister dans leur usage jusqu'ä ce que les forces du malade soient en partie retablies.
V.c nest, guere qu'au debut de la maladie qu'il est per-mis desperer la guerison de la cacliexie aqueuse ; lorsque Jes liquides circulatoires sont trop profondement alleres dans leurs elements, ces moyens sont impuissants ; il con-vient done d'y recourir de bonne heure et meme d'en faire usage comma agents prophylaetiques.
CALCÜLS — On designe, sous ce nom , des concretions inorganiques et insolubles , qui se forment accidentelle-ment dans*les dilferents produits des secretions animates, et dont la forme, le volume, la consistance, la couleur et la composition varient suivant les differentes parties de 1 organisme oil on les rencontre.
Les calculs ne different des concretions propremen! dites f[ue paree que celles-ci sont generalement moins denses, et paraissent n'etre dues qu a l'epaississement des liquides animaux : mais la distinction est difficile, etd'ail-leurs inutile ä etablir. Saus nous arreter aux hypotheses qui ont ete imaginees pour expliquer la formation de ces corps. dit Hurtrel d'Arboval, nous dirons seulement qu'ils s'observent dans la plupart des organes destines ä servir de reservoirs aux liquides, au milieu des materiaux qui semblent concourir a leur composition, et qu'ils pren-
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nent differents noms suivant les lieux üü on les trouve.
On en rencontre priucipalemeut clans les organes biliaires, dans les ventricules du cerveau, Jans 1 estomac et les in-lestins. dans les glandes et les conduits salivaires et dans les voies urinaires.
CALCTJLS BILIAIRES.— Ces calculs peuvent occuper tmis les points des organes biliaires : mais, le plus souvent, c est dans la vesicule du fiel des grands ruminants et dans les conduits excreteurs du foie c[u'on les rencontre. 11s ont pour caracteres essentiels d'etre legers et friables, d'avoir ramertume de la bile , et d'exhaler une odeur qui varie suivant c[u ils sent frais ou desseebes. Dans le premier cas, leur odeur est la meme que cellc de la bile; dans le second, ils cn repandent une musquee. des qu'on les alt;gt;ite au grand air. Leur composition, leur forme, leur superficie et leur Couleur sont egalement variables : on en voit de verts, de jaunes, de blanchätres, de lisses, de raboleux. etc.. et Ton peut en distinguer trois varietes. La premiere renfermc ceux qui sont formes de petits grains agglomeres. et dontla forme est quot;eneralement arrondie etla surface irreeuliere: la deuxieme comprend ceux qui sent formes de couches superposees, et qui presentent toujours plusieurs facettes, parce qu'il en existe plusieurs ensemble, et qu'ils sont places les uns a la suite des autres. Quelques-uns des calculs de celte cavite sont libres et polis ; les autres sont ac-coles cl plus ou moins irreguliers. Quant ä la couleur. il en est dun bleu dazur, il en est de noiratres et de ver-datres. Dans la troisieme variete sont ranges les calculs biliaires ä ecorce ; ils sont tres-durs, ovoides, et l'ecorce a le plus ordinairement une couleur blanche.
Ces calculs, tres-rares dans les monodaetyles, se treu-
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vent frequemment dans la vesicule biliaii-e du boeuf, üu ils ressembleut a de petils graviers, surtout chez oeuxde ces animaux qui ont ete longtemps enfermes dans des etables chaudes et peu aerees. Ils disparaissent au printemps, epoqne du vert, et oil 1 atmosphere est plus stimulante. Pousses dans les voies digestives , ils peuvent y sejourner pendant quelque temps, ou etre immediatement rejetes au dchors.
La presence de calculs dans les voies biliaires ne produit aucun trouble appreciable dans les fonctions du boeuf, et nulsigne pathognumonique ne pent en deeeler iexistence. Ce qui le prouve, c est que la majeurc partie des boeufs sacrifies dans les boucheries, qui ne presentaient aucun derangement, aucun signe maladif, offrent de ces calculs. Le diagnostic en est done tres-obscur, puisque le plus souvent on ne soupconne pas meme leur presence.
11 n'est point de traitemeni contre ces calculs. On a bien propose diverses substances pretendues dissolvantes, telles quo Tether, les hydrochlorates d'ammonia([ue, de potasse et de soude , l'aeetate de potasse , le savon , un melange d'alcool rectifie et de terebentbme ; mais on ne connait rien de certain sur Fefiicacite de ces moyens.
CALCULS ICERLBRAUX.—Les concretions calculeuses qui sc forment dans les ventrieules de l'encephale sont rares. Ces calculs sont arrondis, rugueux , plus ou moins irreguliers, et se trouvent soutenus par le plexus choroide. dans les ventrieules du cerveau et du cervelet. Les causes en sont aussi ignorees que celles des autres calculs. et Ton ne connait aucun Symptome qui soit capable de de-uoter leur existence, ni meme d en faire naitre le moindre
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soupcon. On nc conn ait non plus aucun mode de trai-tement a leur opposer.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. quot;
CALCULS GASTRIQUES.—Ces calculs sont rares dans les monodactyles, si meme ils existent chez eux ; raais on en rencontre dans les ruminants . et le reseau de ces der-niers en contient quelquefois une assez grande cpiantite. Les calculs gastrlcrues des ruminants sont plus ou moins gros et de forme tres-variee : les uns sont arrondis, les autres carres ou a facettes ; d'autres anguleux, ordinaire-ment de couleur grise ou d'un Llanc mat. Composes de couches superposees, ils sont generalement accoles et pour-yus de trous a leur surface, et ils out constamment un noyau central, constitue par un corps etrauger qui s'est introduitdu dehors, comme une tete de clou, du bois. du gravier, etc. II est encore douteux quo ces sortes de corps se develuppent dans 1'estomac des herbivores monogas-triques ; du moins ceux qu'on a notes comme provenant du vcntricule de quelques-uns d entre eux paraissent-ils n'etre (|ue des amas de matieres toutes apportees tlu dehors.
Les symptomes susceptibles de denoter la presence des calculs gastriques sont tres-difllcilcs. pour ne pas dire impossibles, a saisir. On remarque bien des appetits depraves, des indigestions fiequenles , des coliques qui se reprodui-sent a des epoques plus ou moins rapprochees ou eloignees, un deperissement progressif, avec tension de fabdomen ; mais ces phenomenes se rencontrent egalement dans les maladies vermineuses et dans les affections du canal ali-mentaire.
Les calculs dout il s'agil. parvenus a un certain degre , ne peuvent etre ni dissous ni evacues; s'il y avait quelcjue esperance de les detruire, ce ne serait jamais que dans le
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principe de leur formation. On pourrait alors tenter d'en favoriser 1'expulsion a l'aide de purgatifs eiier5yi({ues; mais nous no voyons pas quel pourrait ctre reffet des amers et des touiques qu'on a proposes contra eu\.
GALCULS 1NTESTINAUX. — Ces calculs. qui ont beaucoup d'analogie avec les precedents. tant par leur forme que par leur nature, sont mieux connus. Us se rencontrent frequemment dans les monodactyles , et ont pour caracteres generaux. d'etre tres-durs. pesants, diversement colores, plus ou moinslisses.Sionleschaulfe, ils exhalent une odeur analogue a celle des matieres con-tenues dans la cavite oü ils resident; ils donnent aussi une saveur de meine nature que ces matieres, et sont formes de couches superposees de cristaux lamelleux ou aiguilles.
On pent diviser les calculs intestinaux en trois Varietes principales. La premiere comprend ceux que Ton connait generalement sous le nom de bczoards ; la seconde renferme des calculs generalement petits. ovo'i'des, aplatis sur les deux sens , et diversement allonges ; la troisieme variete embrasse une foule de petits corps calculeuV que lontrouve ramasses dans le colon des monodactyles et dans le reseau du bocuf : ceux-ci ont une forme tres-variee 5 ils sont parsemes de petites cavit.es irregulieres, ou polis et semblables a de petits cailloux. D'apres I'analyse chi-niique, il parait cpe ces calculs sont essentiellement composes de phosphate ammoniaco-magnesien , melc ä quel-ques aiitres substances.
Les causes qui donnent lieu a la formation de ces calculs sont inconnues, et il est a peu pres impossible de s'assurer dc leur existence dans I'animal vivant;, ce n'esl gucrc (|uc
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lorsquils soul engages dans la portion flottante du colon, lorsqu ils obslrucnt celte partie de i'inlestin , qu'on peat en soupconner 1 existence, par des symptumesdecoliques que lanimal cpruuve , syrnptömes analogues, identiques meme , a ceux qui caracterisent, la presence d'une pelote stercorale {voycz ce mot); de meme que pour cette der-uicre, on n'a pour ressource que les pürgatifs drastiques energiqiies pour tenter de les expulser.
Calculs salivaires. — Ces sortes de calculs peuvenl occuper les glandes parotides, les glandes sous-maxillaires et les sublinguales; mais c'est surtout dans les conduits excreteurs de la salive, et le plus communement dans le canal parotidien, qu'on les rencontre. Ils sont d'un blanc mat, de forme oblongue et semblable a celle du canal, tres-durs, tres-pesants, insipides, sans odeur, ayant pour noyau un grain d'avoine ou un gravier qui s'est introduit dans le canal par la boucbe. Generalement lisses et polis, soit partout, soit sur quelques points de leur surface, et poreux sur d'autres, ces corps portent desfacettes a leurs extremites, toutes les fois qu'ils ne sont pas solifaires et quils se toucbent. Ces monies extremites sont arron-dies lörscrue le calcul est isole, ou qu'il existe seal, ce qui estle plus ordinaire.
Les calculs salivaires constituent de veritables corps etrangers et agissent de la meme maniere que ces der-niers, c'est-a-dire en irritant par leur presence, et en mettant obstacle a l'exercice des functions dont la partie qui les reccle est cliargee. Pen commuus dansles animaux, on en rencontre neanmoinsdansceuxquiappartiennent aux grandes especes. Quand ils se trouvent places sim le trajet sous-cutane du canal parotidien , leur presence est facile a recoxmaitre : il y a vine elevation, one resistance donee
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de mofailite ; mais cruand le calcul est situe a l'orifice du canal excreteur, a moius qu'il'ne soit dun volume considerable, il est tres-düficile ä decouvrir, parce qu'il n'oflre pas de saillie apercevable. Toutes les foisque la production anormale dont il s'agit est exuberante dans la Louche, eile determine un frottemeut qui pruduit l'excoriation desgen-cives, rend la mastication difficile, douloureuse et s oppose jusqua uncertain point ä l'excretion de la salivc. En explo-rant la cavite buccale avec soin, on pent parvenir a recon-naitre des saillies formees par des ealculs; souvent les mouvements que Taniinal en se defendant fait executor aux inaclioires, determinent des chocs entre ie calcul el le cote externe des dents auxquels il correspond.
Les ealculs salivaires ne deviennent prejudiciables qu'autant qu'ils genent faction de manger, qu'iis obstruent eompletement le canal, et empechent la salive darri-ver dans la bouche; alors, les aliments netant plus suffisamment penetres de cette liqueur, il en resulte de mauvaises digestions, et des indigestions repetees qui peu-vent devenir pernicieuses a fanimal. En general ces corps etrangers croissent lentement, et ne produisent qua la longue fefTet dont nous venons de parier. Parvenu a ce terme, le calcul forme une tumeur tres-dure; toute la portion du conduit excreteur comprise en arriere de la tumeur, est gonflee par la presence de la salive accumulee dans cette partie du canal, et la parotide eile-meine eprouve un gonilement du a un etat de turgescence sali-vaire. D'apres lanalyse chimique faite par M. Thenard, les ealculs salivaires paraissent etre formes de phosphate calcaire, associe a un peu de carbonate de chaux.
Nous n'avons aueun moyen de procurer la dissolution des ealculs salivaires: maii ilesl quelques casoul'Dn par-
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vientä les extraire, meine sansqu'il soit bcsoin d'ouvrir ce canal, operation qui nest pas Jans tous les cas sans incon-venients; le calcul se trouvant a l'orifice buccal du canal, on pent l extraire sans incision, et meine avec facilite. s il n'est. retenu oue par I'opposition qu'apportent les dents molaires a son expulsion; il suffit alors decarter la joue, et d'ebranler le corps calculeux, pour le detacher et I em-porter. La bouche etant tenue ouverte au moyen du speculum oris. on fixe sur un long manche un bistouri ä serpette : on saisit la langue de la main gauche, on la tire bors de la bouche, le long de la commissure des levres opposee a celle qui correspond an calcul; ayec la main droite on engage la pointe du bistouri dans le canal, le tranchant dirige vers l'entre'e de la bouche ; lorscpi'elle est engagee. on tire a soi et Ton dilate ainsi l'orifice du canal. Ce debridement suffit ordinairement et souvent le calcul tombe de son propre poids ; s il ne tombe pas, on peut le saisir et lextraire. Pendant les premiers jours qui suivent loperation, on prive Tanimal de tout aliment solide ; car des parcelles alimentaires s'introduiraient dans le conduit, dont l'orifice est dilate, pourraient l'obstruer de nouveau, et peut-etre servir de base a un nouveau calcul. An bout de quelques jours, I'ouverture se retrecit, la plaie se cicatrise , et Ton peut sans inconvenient remettre Fanimal ä son regime habituel.
Le calcul est-il place dans la portion sous-cutanee du canal parotidien,s'il n'est pas volumineux, iln'est pas encore impossible, par une manoeuvre adroite, de le faire glisser, et dele conduire jusques a l'orifice, mais cela est rare-ment praticable par la negligence que Ton met a appeler le veterinaire 3 presque toujours celui-ci, en arrivant. trouve le calcul deja gros, obslruanl le canal ct occasion-
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iiant des douleurs par sa presence. 11 n'a d'autre rcssource alors que de retirer ce corps du lieu oü il reside, en pra-tiquänt une incision sur le canal lui-meme.
Lorsque le calcul est extrait et le canal desobslrue, on rapproclie les bords de la plaie : on les maintient en cef etat par un emplatre agglutinatif, ou mieux par quelques points de suture assez rapproches , afin de favoriser la cicatrisation; il est bon d'exercerune pression surle canal excreteur, du cute de la glande, pour arreter rafilux de la salive. Dans le cours de ce traitement. on doit prendre tuutes les precautions necessaires pour empecher les mouvements des mächoires , et donner a lanimal des aliments liquides qui n'exigent aucune mastication. Toutes ces precautions elant bien observees, rarement la ilstule salivaire se produit, et au bout de liuit ou dix jours, la cicatrisation est complete.
CALCÜLS ÜRINAIRES.—Ces calculs peuvent se former sur tons les points des voies de l'uiine, et quekpiefois hors des conduits naturels de ce liquide, dans les parties oü il penetre accidentellement. Composes des principes consti-tuants de I urine, et principalement de carbonate de chaux, plus les matieres animales qui leur servent de lien, ils sont formes de coucbes de differente nature, et affectent des couleurs, des formes, des grosseurs et une-consistance diverses ; mais tons sont pesants , conservent une odeur et un goüt urineux, et sont plus ou moins solubles dans une liqueur acklulee. Les causes des calculs urinaires ne nous sont pas connues ; on sait seulement qu'un corps solide, contenu dans la vessic, qu'il soit forme dans ce reservoir ou venu du debors, devient inevitable-ment, s'il y sejourne, le noyau dun calrul. Les sympto-
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mes et le Iraitemcnt des oaleuls urinaires varient suivant un grand nombre de circonstances, inais surtout d'apres i endruit ([u ils uccupent; c est pourquoi, a raison de leur siege et d'apres les organes qui les renferment, on les a distingues en rcuaux, ureti'rai(x, urdthrautc} et vesi-caucc.
CALCÜLS RENAUX. — Ces calculs preseiitenjt deu\ varietes principales dans les monodactyies. ].es uns sont durSj compactes, melanges de jaune, de vert et de blanc sale; ils out one türme variable, mais le plus souvent ils prennent celle du bassinet, ils sont formes de couches superposees, et, quand on les scie, on trouve un noyau central. Les autres sont areoles, tuberculeux, plus oumoins irreguliers et grenus , moins diu-s , moins compactes et moms pesants que les precedents , et composes de grains agglomeres.
Les calculs renaux peuvent exister longtemps et ac-querir un volume considerable, avant de produire du trouble dans la sante de l'animal; nous possedons un cal-cul renal pesant trois onces et demie, trouve a l'ouverture dun cheval apparteuant a un officier du regiment des guides; cet animal setant fracture la sixiemc vertebrc lombaire fut sacrifie. Le rein droit avait totalement dis-paru; son enveloppe formaitune poche enkyslee, remplie dune serosite jaunatre, dans laquelle se logeait cette concretion. Ce cheval etait au regiment depuis trois ans, et il avait toujours bien fait son service et navait jamais pre-sente aucun Symptome maladif. Mais il arrive souvent qu'au bout d uncertain temps, les calculs determinent des derangements presque toujoursfunestes. Une inflammation vive dans letissu des reins, la suppuration, et par suite ladesor-
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ganisation de ces orjjunes, tels sont. les principaüx phenu-menes pathologiques qui se developpent dans ce cas. La nephrite calculeuse esl annoncee par des coliques perio-diques qui occasionnent des douleurs atröces , survenant assez frequemment apres des travaux penibles ou apres un violent effort, et qui cessent quelquefois aussi subilement ({ueües ont paruj parfois aussi, lorsqu'elles disparaissent, l'aniinal rend une urine sedimenteuse , qui contient de petits graviers. La suppuration et la desorganisatiön des reins sont decelees par le deperissement progressif du sujet. la douleur lombaire. la presence de pus et de sang dans l'urine, et la sortie de quelques calculs par l'urethre, ou par des abces assez considerables pour faire perir les animaux.
On pcut apaiser les douleurs lorsquelles existent , mais il est impossible de faire disparaitre les calculs qui les occasionnent. Ainsi quand on observe les sisnes de Tinflammation des reins , on pent la combattre par la saignee, les boissons rafraicbissantes. les lavements emollients, ies sachets sur les lombes, etc. Si Ton parvient a calmer les douleurs, on donne du nitrate de potasse en breuvage et en lavements. On a parle aussi d'administrer des purgatifs dans les moments de remission, ii cause de la secousse qui en resulte et qui, en se communiquant aux reins , pourrait faire descendre les calculs dans les ure-teres. Nous ne concevons pas cette maniere d'agir des purgatifs dans ce cas, et nous doutons beaucoup de leur efTicacite.
CALCULS URETERAUX. — Ces calculs. encore pen connus dans les animaux domestiques, viennent constam-raent des reins, et produisent des effets varies selon leur
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volume, leurs asperites , et las obstacles qu'ils appörtent au cours de l'urine. Ces obstacles, et l'irritation qu'ils de-terminent. peuvent occasionner des accidents tres-graves dont il est presque toujours impossible de reconnattre la cause pendant la vie. Les calculs ureteraux se font sentir, suivant Chabert, ä la main qu onintroduit dans le rectum. Le principal Symptome est le ralentissement et meme la suspension de l'urine. Dans ce dernier cas la suspension est complete ou incomplete, selon quc les corps calculeux occupent les deux ureteres ou un soul. Le diagnostic est toujours obscur et le pronostic grave. Les remedes sont tous insuffisants.
CALCULS URETIIRA.UX. — Les calculs qui s'enga-gent dans le canal uretbral viennent toujours de la vessie. Une douleur vive dans les lieux qu'ils occupent. la diffi-culte ou lunpossibiiile d'uriner, quel([ueiüis meine l'ecou-lemeiit d'un pen de sang par Torifice dc rurethre, telssont les signes qui peuvent faire soupgonner leur presence. Tres-rares dans la plupart de nos animaux, ils paraissent nean-moins trcs-frequents dans les boeufs, suivant le temoignage des personnes qui exercent la medecine de ces animaux, surtoutdans les departements du midi de la France.
La presence d'un ou de plusieurs calculs dans le canal de rurethre s'annonce par des coliques qui se renouvellent frequemmcnt; le chevaltrepijjne des extremites posterieu-res, se couche et se releve a cbaque instant, frappe le sol avec les pieds anterieurs, regarde son flanc, fait souvent de vains efforts pour uriner; quelquefois il evacue un peud'u-rine, ce qui ne le soulage que faiblemcnt-, la verge sort du fourreau et rentre des que les efforts cessent. La queue est continuellement agitee : le poulsest dur et precipite, et la
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vessie est distentlueaupoint deremplir la cavitepelvienne. En explorant lurethre, M. Rossignol a reconnu un calcul de la grosseur dun oeuf de pigeon . situe au-dessous du bourrelet forme par la peau du prepuce. On peut encore sassurer de la presence dun calcul dans ce canal, au moyen de la sonde.
Lorsqu'un ou plusieurs calculs sont engages dans le col de la vessie ou dans le canal urethra!, leboeuf trepignedes membres posterieurs, et cesse de manger et de ruminer ; il se couche souvent, regarde ses flaues, baisse les x-eins et la croupe et opere diflferentes contractions de ces parties ; on remarque au canal de Turethre des especes de bonds, ou plutöt un battement regulier, qu'un mouvement sem-blable de la queue aecompagne; le pouls est eleve ; si 1 animal n estsecourupromptement, son anxiete augmente, il se laisse tomber comme une masse; la main introduite dans le rectum trouve la vessie tres-dure et d'un volume considerable ; si le calcul est au col de la vessie, on peut le sentir en tenant la main dans le rectum. Souvent il par-vient jusqu'au commencement de VS que decrit le penis au niveau des bourses : arrive Iti il s'arrete toujours ; quand il y est fixe, si Ton touche cette partie, lanimal temoigne de la douleur ; il baisse les reins et semble vouloir saecu-ler pour se soustraire a 1 impression quil i'essent- Pour peu que l'on comprime cette partie, l'animal continue a se de-battre ; enfin la vessie se dechire et ä cet etat de trouble succede aussitöt un calme qui trompe les personnes peu aecoutumees a observer ce genre d'afFection. Le malade ne meurt que vingt-quatre heures apres la rupture de la vessie, et souvent il vit beaueoup plus longtemps encore. Des que la vessie est. deebiree , le bond n'a plus Heu , selon M. Santin : quand on l'observe , on est certain que le
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calcul est parvenu a l'S du penis; si I'on n'observe point ce bond , ef que 1 on ait des donnees precises sur I'existence dune retention durine due a un calcul,il faut s'assurer de l'etat de la vessie au moyen de l'exploration par I'anus.
Dans tons les cas de calcul retenu dans le canal de l'urethre, il faut avoir recours a I'urethrotomie pour en operer I'extraction, a moms que Tobstacle ne se trouve assez rapproche de Textremite du penis pour etre saisi avec des pinces. Cette operation n'est pas dangereuse; il suffit, apres l'avoir pratiquee, de sournettre lanimal a la diete, de lui faire une saignee s'ilest irritable, de lotionner la partie, d'abord deau vinaigree. que I'onremplace ensuite par lean de mauve , pour obtenir une guerison complete au bout de quinze ou vingt jours. Rarement oette operation est suivie de fistule urethrale.
CALCULS YES1CAUX.—Ces concretions qui out beau-coup d'analogie par leur nature avec les precedentes, ne se forment pas toutes dans la vessie ; quelqties-unes des-cendent des ureteres ; mais c'est le plus petit nombre. Formees des mcmes elements, elles conservent assez long-temps une odeur et un gout d'urine. Les ones sont pen consistantes,inolles, sous forme de pate ductile ou de depot: sedimenteux, et d'une certaine consistance au centre ; les autres constituent, des petrifications pins ou moins com-pactes, tubereuses ou chagrinees, de forme et de grosseur variees , qui n'ont ni la meme couleur , ni la meme consistance , ni la meme structure interieure. Elles peuvent etre libres dans la vessie ou fixees a ses parois etencha-tonnees. Elles alfectent generalement uneteinte jaunätre. tirant plus ou moins sur le blanc ; quelques-unes devien-nent terncs par l'effet du sang epanche dans la poche
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urinaire. 11 en est d'ovo'ides, d'allongees el amincies par un seul böut ou par les extremites, et de splieroVdes. Certains calculs vesicaux sont moins compactes dans leur centre que vers la ciiTonference ; C[uelqTies-uns,mais c'esf
le plus petit nombre , ont un noyau central forme d'une matiere etrangere et autre que celle du calcul. Parfbis la inatiere Constituante se trouve confusement assemblee et entassee sans ordre : d'autres fois eile oßre des couches concentriques , plus ou moins serrees , et cl'autant moins nombreuses qu'elles sont plus epaisses. Dans quelques calculs, ces couches sont tres-prononcees vers la circon-ference, et presquc imperceptibles au centre.
Ces corps etrangers peuvent, en general, exister long-temps et acquerir un grand developpement, avant de determiner des derangements sensibles et de deceler leur existence d'une maniere certaine. Souvent ils ne produi-sent, pendant quelques annees , que des incommotlites assez obscui-es. Les mouvcments de la croupe sont moins decides 5 quelques chevaux se couchent moins souvent: d'autres remuent la queue frequemment, ou, etant couches, ils aiment a rester de temps en temps leves du devant et assis sur le derriere. Les depots sedimenteux. places dams la premiere Variete des concretions vesicales, s'annoncent pair l'elat de 1 urine, qui devient graduellement plus epaisseet plus blanche, par les besoins frequents d'uriner. par la difficulte et la douleur que I'animal eprouve en satisfaisant ce besoin 3 quelquefois la marche est lente et penible, les reins sont voütes et plus ou moins raides ; dans quelques circonstances I'urine est acre, irrilante, et il y a engorgement des parties circom'oisines. La pierre vesi-cale est plus consistante et forme un corps solide: eile peul occasionner I'irritation iidlammatoire do la vessie, et
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i6(gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CALCÜLS.
par suite le raccornissement 7 rinduratiou squirrheuse, lulceration 5 mais le plus ordinaireraent eile n'excite de douleurs vives que dans linstant oü, occupant le col de la vessie, eile obstrue le passage , determine une difficulte plus ou moins grande d'iu'iner, et s'oppose meme a I'ecou-iement de 1 urine. Alors lirritation occasionnee par la presence du corps etranger, excite de frequents besoins d'uriner, queranimalcherche asatisfaire, et pour lesquels il fait des efforts d'autant plus grands que ces besoins sont devenus plus pressants. 11 allonge le membre, il se campe, mais souvent en vain, ou bien I'urine ne sort que goutte ä goutte ; eile est quelquefois sanguinolente ou sablon-neuse, et rendue avec des douleurs extremes. L'irrilation portee ä un certain degre, se propage ordinairement au loin , et donne lieu a des coliques qu il n'est pas toujours facile de distinguer des autres'tranchees. Tant que les douleurs ne sont pas excessives , le cbeval atteint de coliques calculeuses cherche ä se frapper le fourreau avec l'un des pieds posterieurs ; il regarde ses flancs, y porte la dent, et secoue parfois la tete. Si, au lieu de se calmer, les douleurs prennent plus d'intensite, le malade se coucbe, se debat, se r-eleve frequemment, se tourmente de plus en plus et se livre aux mcmes mouvements que dans le cas d'enterite suraigue. Les sueurs qui se mani-festent assez ordinairement alors, repandent une odeur forte et urineuse. L'on a vu des juments expulser, dans 1 exces de la souffrance, le calcul qui les tourmentait, et se trouver par lä subitement soulagees. 11 peutarriver encore qu'une allure rapide occasionne des secousses de la pierre et des douleurs dans la vessie; quelquefois I'animal, lance au galop, est arrete tout ä coup par le besoin d'uriner, et ne pouvant parvenir ä le satisfaire, il refuse de
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CÄLCULS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i67
repartir. 11 urine seulement lorsque, par le relachement de la vessie, le calcul est retombe dans ie fond. Au reste, les douleurs deviennent plus frequentes et plus vives, a mesure que le corps calculeuxgrossit et que la.poche uri-naire est plus irritee. On a vu sur la fin jusqu'u sept a huit acces par. jour, et l'animal deperir beaucoup par la fre-quence du retour des soufFrances. Enfin. il est des cas oü l'cxistence du calcul se manifeste d'une maniere funeste, saus que fanimal ait perdu son embonpuint . sans qu'il soit empeche de travailler jusqua la veille de sa mort.
Mais les signes qui annoncent les calculs dans la vessie n'etant pas toujours tres-certains, on y supplee par le toucher. Si, par ce moyen . on ne decouvre pas leur existence, on emploie la sonde qui, selon nous , est le moyen le plus sur pour s'assurer de leur presence; cestpar une incision que Ton pratique au canal de luretlire. sur le contour qu'il decrit sur I'arcade iscliiale, que Ion parvienl directement dans la vessie ; on fait agir la sonde en diffe-rents sens, et lorsqu'elle rencontre un calcul on percoit un choc assez prononce; on profite de cette ouverture jiour extraire la pierre avec des tenettes ad hoc • c'est le seid moyen de debarrasser fanimal d'une infirmite qui, tot outard, le conduirait a la mort. Les soins subsequents doiventse deduire des complications qui peuvent survenir 3 dans tons les cas il est indispensable de mettre le malade a la diete, de lui faire prendre des diuretiques adoucis-sants ä haute dose et de lui passer des lavements emollients. Quant a la plaie de i'urethre. eile se cicatrise le plus souvent spontanement, en huit ou dix jours.
Chez le boeuf, la presence de calculs dans la vessie s'annonce par des symptomes analogues a ceux que 1 on
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KiSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CÄPELET.
observe chez le olieval ; on s'en assure par les memes moyens, et on emploie le meme traitement.
Chez les chiens et les autres petits animaux, outre la douleur qu'ils eprouvent poururiner, on pent s'assurer de
la jjresence dun calcul dans la vessie, en introduisant le doigt de la main droite dans le rectum, tandis .que de la main gauche, placee centre le ventre, on souleve la vessie et on la ramene en arriere : I'animal etant debout, la main gauche seule, ainsi placee, sent quelqnefuis le calcul. Lextraction de la pierre par loperation de la taille est le seal moyen efficace que nous possedions.
Nous avons emprunte une grande partie du chapitre des calculs lx liurtrel d'Arboval, qui lui-iueme a profile des Memoires publics par Fromage de Feugre, par MM. Gi-rardpere, Santin, Jouanaud, Roche-Lubin^ Lafontaine et Vincent 5 nous ne pouvions puiser ä de meilleures sources.
CAPELET OU PASSE-CAMPAGNE. — On donne ces
denominations a une tumeur qui survient a la pointe du jarret, produite par lirritation du tissu cellulaire de cette partie. Cette intumescence est arrondie, proeuiinente, le plussouyent sans chaleur ni douleur, offrant une fluctuation peu sensible occasionnee par raccumulatiou dun fluide sereux dans les mailles du tissu cellulaire; quel-quefois la collection sereuse se truuve reunie dans une poche et cpnstitue un veritable kyste. Lorsquela tumeur revet un caractere phleginoneux, on y remarque de la chaleur et de la douleur; lanimal marche avec difficulte et boite meme quelquefois assez fortement.
Les frottements, les contusions, les coups, etc., sont les causes ordinaires de cette aflection.
Traitement. — Les moyens therapeutiques que Ion
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CARCINOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ICÜ
emploie pour combattre Ic capelet, doivent verier selon son elat inüammatoire oedemateux; mais la premiere indication a observer est deloigner les causes ([ui 1'ont produit.
Loi'sque le capelet est recent, douloureux, il convient de chercher a faire avorter rinllammation par des applications restrinctives; on fait usage, dans ce cas,de cataplas-mes composes d'argile, de vinaigre et de sulfate de fer; ces applications doivent etre continuees pendant plusieurs jours pour produire de bons resultats. Lorscrue linflam-mation s est emparee des tissus, il faut avoir recours aux cataplasmes et aux bains emollients pour la combattre. Le capelet est-il enkyste? il convient den faire la ponction, et dinjecterdans linterieurdelapoche une liqueur escar rotique dansle but dedetruire la membrane accidentelle qui la tapisse et den provoquer la supparation; l'eau de Villate s'emploie avec avantage pour amener ce resultat. Lorsquelecapelet est mou, indolent, il faut recourir aux ru-befiants, aux vesicants et ä la cauterisation transcurrente ; un moyen qui nous a quelquefois reussi dans ce cas, c'est {'introduction dun cautere mince, efTde, cliauffe a blanc, dans ['Interieur de la tumeur, enprocedant debasen baut, de maniere äfaciliterrecoulemeiit du liquide contenudans ies mailles du tissu cellulaire et du pus qui se forme a ia suite de cette operation. Y a-t-il carie de Ia pointe du cal-caneum et de la portion du tendon du muscle bifemoro-calcaneen qui vient sy inserer, il fautse häler de detruire les tissus caries et de borner lesprogres de la destruction: la cauterisation inberente est le moyen le plus eflicace pour combattre cette grave complication.
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CARCINOME DE L'OEIL. — La degenerescence car
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cinomateuse de loeil est une maladie grave, et dont la suite coustante est la destruction de l'organe malade. Cette aflPection s'annonce d'abord par la perte de la diaphaneite de la cornee lucidej loeil n'a plus sa forme spherique, il devienl irreeulier, bossele. Bientöt la cornee s'ulcere, la
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degenerescence prend de l'accroissement, et le globe oculaire ne tarde pas a etre envabi parle carcinome, qui secrete un pus abondantd'une odeur infecte ;les parois de iorbite s'ukerent, les os se earient, et si on neparvient point aborner les progres de la destruction, la mortpeut mettre fin a rette longue et degoütante maladie.
Gelte degenerescence carcinomateuse est attribuee ä la plupart des maladies de Toeil, telles que le stapliylöme, lopbtiialmie suraigue-, etc. On pent encore ajouter a ces causes , la variole, la maladie dite des chiens, les coups, les blessures de iocll 5 des veterinaires rapportent I'avoir observee ä la suite de Fextirpation du corps clignotant (operation de l'onglet).
Traitcmcnt. — T.a perte de l'organe affecte etaut assu-ree dans lous les cas de carcinomes,il convient, pour abre-ger les grandes douleurs, pour epargner un traitement long ci infructueux , et eviter ties desorganisations qui pour-raient occasionner la mort de l'animal, de recourir sans besitation ä Fextirpation totale du globe de l'ocil. A cette lui, l'animal etant abattu et solidement fixe. 1'operateur passe au travers de l'oeil un iil cire assez resistant pour supporter une forte traction, ou bien il implante une eri-ene dans l'organe ii extirper, pour.le soulever et en favo-riser la sortie de Iorbite; puis. ä la faveur dune incision pratiquee a la fosse sus-orbitaire, on opere la section des muscles et du nerf optique. Cette section etant achevee, on implante un bistouri droit bien acere, eu-dessous des
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CARCINOälE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;171
paupieres ; on circonscrit I'oeil en coupabt les tissus qui le retiennent encore dans I'orbite, on le souleve avec le fit cire ou l'erigne et il se trouve ainsi dechatonne. L'extirpa-tion etant aclievee, on remplit la cavite orbitaire d'etoupe (]ue Ton mainlient par line suture ;i bourdonnets ou par un bandage approprie ; la compression de ce premier pan-sement doit etre assez forte pour arreter I'hemorrbagie. On ne lt;loit lever I'appareil qua cpiand la suppuration est. bien ctablie. Si la (iegenerescencecarcinomateuse n'a pas porte ses ravages au dela du globe oculaire, on ne rencontre aucune complication : la plaie est ordinairemenl belle: les soins de proprete suffisent alors, et la guerison ne se fait point attendre. Si, au contraire, les tissus cir-convoisins ont participe a la degenerescence, il convient de delruire,'par le cautere incandescent, ce qui aurait pu ecbapper ä linstrument trancbant, et dans tolls les cas, en vue de changer le mode d'irritation de la partie. La cai'ie des os doit etre combattiie par le meme moyen. Enfin, c'est au praticien a saisir les indications cpii peuvent survenir, et a modifier le traitement selon le besoin.
CARCINOMEDU PIED DU CT1EVAL {orapaud) (1). — Affection connue de tons les veterinaires, de nature particuliere, qui survient au pied du cbeval. Le crapaud s'aimonce d'abord dans les lacunes late'rales de la four-chette par un leger suintement d'bumeur grisatre, d'une odeur forte, desagreable . et qui ramollit les tissus avec
(I) Nous allons transcrirc presque testuellement ce quc nous avons ecril en 1845, Jans unc brochure intitulce : Du carcinome du pied dit cheval (crapaud) et de sestnoyens euratifs, en j ajoulant loulefois cci|iic noire |gt;r;(-(iquc nous a demontre ili'iniis cclle epoquc.
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lesquels eile se trouve en contact. Ce suintement, peu abomlant dans le commencement de la maladie, aug-mente ensuite et prend de l'extension ; la come se dete-riore et devient filandreuse; le tissu podophylleux cor-respondant acquiert de la consistance, s'cngorge et secrete une matiere caseiforme li laquelle M. Dupuis a donne le nom de savonvle ammoniacal. Cette maladie, dont la marche lente et insensible ne fait pas d'abord bcjiter les animaux qui en sont attaints, finit par envahir toute la face plantaire, qui n'offre ])lus qu'une masse grisätre ou plututqu'un paquet fibreux, mollassCjd'oüs'echappe abon-damment une bumeur jquot;ici-e et letide. La degenerescence carcinomateuse forme des especes de racines qui traver-jent lexpansion aponevrotique et vont souventsimpianter dans la face inferieure de fos du pied. Cette degenerescence gagne quelquefois aussi le tissu podophylleux des faces laterales de los du pied, le detruit et finit meme par attaquer le fibro-cartilage lateral du troisieme pha-langien.
Lorsque la maladie a envalii et detruit le coussinet plantaire et ququot;elle a occasionne en partie les ravages sus-enonces, les talons s'ecartent, le pied s'evase, le sabot sebranle et semble ne plus tenir que vei-s la cutidure; ä cette periode de la maladie, la claudication est tres-forte. lappui ne se fait plus qne sur la pince, le beulet se porte en avant, Taniinal maigrit et se trouve liors d'etat de rendre encore le moindi'e service.
Dans 1 expose de la metbode curative du carcinome du pied, nous croyons utile denumerer succinetement les moyens qui ont ete employes pour combattre cette affection : tous les anteurs qui en ont traite regardent, dans le plus grand nombre des cas, la maladie comme incurable et
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CARCINOME.
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se reproduisarit souvent apres avoir ete cumbattue.Ce tlonte des maitres de la science, de guerir dans presque tous les cas et sans recidive, le temps et les depenses c[ue necessite cette cure incertaine , effraient le jeune praticien et vont jusqua le faire renoncer a I'entreprise dun trailement qui, tout en conservant quot;a 1 ajjriculture un de ses princi-paux auxiliaires, pourrait lui faire sa reputation et lui creer une clientele nombreuse. C'est pour parer ä cet inconvenient et etre utile a la science veterinaire, que nous nous sommes decide ä publier, en 1843, le fruit de seize annees d'observations pratiques, que nous rapportons dans I'ouvrage que nous publions aujourd'hui, en y ajou-tant ce que I'experience nous a appris depuis lors.
Avant d'aborder le traitement du crapaud , qu'il nous soit permis de dire un mot sur la nature et les causes de cet etat pathologique , et de passer en revue les opinions des auteurs, emises a ce sujet.
On a regarde pendant longtemps le carcinome du pied comme une alteration du tissu corne qui rccouvre le cous-sinet plantaire. Ce nest que depuis quelque temps que des veterinaires eclaires et guides par des connaissances en anatomic pathologique, ont reconnu que cette alteration est le resultat dime irritation particuliere du tissu podo-pliylleux. laquelle donne lieu a la secretion dune corne mollasse, filandreuse, doü s'echappe un liquide ichoreux, de mauvaise odeur, qui corrode et detruit a la longue les parties avec lesquelles il se trouve en contact. laquo; Le siege de la maladie. dit ITurtrel d'Arboval (1), n'est pas dans la corne desorwmisee, mais bien dans rorquot;ane de secretion de cette corne modifie dune maniere particuliere, et sur
(!) Dictionnnire de medecinc r( dc chiriirifie ixtcrinairrs, 2quot; edition.
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lequel . par consequent, il Importe de porter son attention et ses remedes. )gt; Presque tons les veterinaires partagenl
Fopinion de ce savant anteur sur le siege de radection qui nous occupe. Dans les nombreux cas de crapaud que nous avons ete appele ;i traiter. nous avons toujours observe, apres avoir enleve la corne et mis a Jecouvert le tissu po-dophylleux de la face plantaire, une plus ou moins grande etendue de ce tissu malade, quoique recouverte dune corne saine et de bonne nature; dans tons les cas, nous avons observe une aureole jaunätre . qui annoncait un commencement dedegenerescence carcinomateuse audela de la corne alteree. Cette aureole morbide se prolongeail quelquefois jusqu'au tissu podophylleux de la muraille, sans que la come de cette partie du pied ent subi la plus legere desorganisation ; mais par quclles causes cette ma-ladie se declare-t-elle. et par quelles causes est-elle entre-tenue? Cette question detiologie a ete et est encore le sujet d'opinions diverses : nous allons chcrcher a donner quelques eclaircissements sur ce point.
Les causes du carcinome du pied ont ete le sujet d'opinions differentes : les uns ont reearde la maladie comme locale, et comme due a des causes locales, par consequent: d'autres ont admis des causes individuelles, tout en adop-tant des causes aceidentelles; de la est resultee la division de crapaud accidentel et de crapaud constitutionnel. Sans vouloir censiuer les opinions des hommes de merite qui ont traite des causes de cette affection, nous devons, dans I'in-leret de la medecine veterinaire, cliercher a detruire cette division . et a prouver non-seulement que la maladie est identique dans tons les cas, mais qu'elle se developpe toujours sous l'influence des memes causes.
D'apres ce que nous avons observe dans le developpe-
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CAKC1N0ME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I7S
ment et la marche Je la maladie , nous admettous. nous, c[ae la constitution de l'individu prepare , entretienl, el determine meme souvent lafFection; f[ue la cause locale ou accidentelle y contribue , il est vrai, inais que son influence cst. fort minime en raison de la cause conslitution-nelleou individuelle; et nous osons avancer que, sile temperament du sujet ne favorisait pas en grande partie le developpement du crapaud, la malproprete ou les causes locales seraient insuffisantes, et la maladie ue se declare-rait pas ; nous aurions tout au plus , par ces causes, des fourehettes dites echauffees, dites pourries, qui u'ont au-cune analogic avec la degenerescence carcinomateuse, et qui cependaut sont confondues avec le crapaud leger peu invetere. D'apres Solleysel, laquo; les fics ou crapauds sont tou-jours les egouts des humeurs corrompues du corps qui se jettent avec abondance sur les pieds. raquo;
Examinons, en effet, ie plus simple crapaud : il resiste plus ou moins longtemps au traitement qu'on lui oppose ; de sorte que, meme apres avoir enleve les portions de corne detachee de mauvaise nature; apres avoir extirpe les iissus carcinomateux jusquaux parties saines : apres avoir place le pied dans des conditions bvgieniques convenables, e'est-a-dire, apres avoir eloigne les causes accidentelles, nous observons encore a cliaque pansement, une secretion abondante de matiere blanchatre, caseeuse, qui recouvre une corne mollasse, luisante, de la meme nature que celie que Ion a enlevee precedemrnent, et ce nest qu'apres avoir change le mode d'irritation, en detruisant en quel-que sorte, par un traitement rationnel interne soutenu, le principe morbibque qui entretient et fait renaitre le mal, que Ion parvient ä retablir une secretion de corne de bonne nature, eta obtenir une guerison radicale. Deux
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. fails recents vienuent confirmer ce que nuns avancons louchant la constitution individuelle comme cause du carcinome. Deux clievaux de race flamande. portant clia-cun deux crapauds tres-anciens ettres-inveteres aux pieds pnsterieurs, furent amenes a la cliniquede Fecole ; un seul pied fut opere ä chaque animal, et pause avec I'onguent eeyptiac ; les malades furent soumis au traitement interne et aux soins hygieniques que nous avons decrits dans no-tre opuscule sur le carcinome du pied ; quinze jours apres cette premiere operation , nous disposant a operer I'autre pied malade, nous ne fumes pas mediocrement surpris de voir que le mal avait disparu. A quoi devons-nous attribuer cette cure inattendue, si ce nest aux toniques amers et ferrugineux auxquels ces deux animaux avaient ete sou-mis? Si la maladie etait due It une cause locale ou acciden-telle. eile serait toute locale; lextirpation des tissus älteres et 1 eloigncment des causes suffiraient pour guerir instanta-nement; nous voulons dire que Ton aurait ä finstant meme une plaie simple qui marcherait rapidement vers la gueri-son ; I'experience nous a prouve et nous prouve encore tons les jours le contraire. Des soins particuliers et bien diriges doivent seconder le traitement, et ce n'est qu'a-pres avoir modifie I'organisme , en mitigcant les causes constitutionnelles, que Ton arrive a une cure prompte et radicale.
N avons-nous pas , dans les annales veterinaires , des exeraples de crapauds aux pieds posterieurs, gueris, et reparaissant quelque temps apres aux pieds anterieurs malgre I'hvgiene la mieux observee? II est plus que probable que dans ce cas, la cause individuelle n'avait pas ete suffisamment modifiee ou combattue. JNotrecollegue et ami M. Brogniez rapporte, dans son excellent Traite de
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CAUCINOMK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 177
Chirurgie veterinaire, qu'il fut appele a doaner ties solas ä un jeuiie cheval atteint de quatre crapauds. Le pied anterieur gauche avait ete traite infructueusement pendant un temps assez long. laquo; Nous avons reopere, dit-il , le pied anterieur gauche , le plus afFecte , en em-portant tous les tissus malades au moyen de l'instruc-ment tranchant. Les suites de Toperation out ete lieu-reuses. Au bout de quelque temps, la plaie fut en voie de cicatrisation et bientöt couverte d'une couche de corne solide et de bonne nature.
raquo; La meme operation, excepte lenlevement du cpiartier externe et celui du cartilage pratique sur le premier, et les memes moyens employes successivement sur les trois autres. amenerent le meme resultat, et on regardait lani-mul comma parfaitement gueri, lorsque le mal se montra de nouveau au pied traite en premier lieu ; tout le quartier nouveau s'est decolle, ses progres furent extraordi-nairement rapides, il resista ä tous nos efforts et devint incurable.
laquo; Peut-on , ajoute M. Brogniez. attribuer une reci-dive aussi prompte a des causes locales qui auraient agi sur le pied ? INon sans doute , car il a toujours ete sec et Lien soigne de toutes manieres (1). raquo;
Notre confrere, M. Crevecoeur, veterinaire du haras de 1'Etat, a vu presque tous les produits d'un etalon atteint de crapaud, eontracter le meme mal qui devint une cala-mite hereditaire.
r
If etalon Eclypse, anglais de pur sang, du haras de. rEtat,portantdes crapauds aux quatre pieds, fut envoye en 1844, a lEcole veterinaire, pour y etre traite. Soumis
{i) II est a observer quo ce jcune animal etait issu d'une jument qui portait üi meme afTtclion aux pieds poslerieurs.
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ä notre metliüdc curative, il guerit en quarante-deux jours. En 1848, un deses produits, issu dune jument de labour, fut coafie ä nos soins pour etre traite de deux crapavids (ju'il portait aux pieds de derriere.
Les rapports de ces homines de merite et le fait precite ne sufliraient-ils pas pour prouver li Tevidence que le car-cinome du pied n'est pas une maladie locale. et que la source de cetetat pathologique reside dans Tindividu lui-meme? Nous opinons pour raflirmative.
Certes nous ne pretendons pasquil soit impossible de gue-rir le crapaud neu inveteresans soumettre Fanimal a un traitement interne : l'experience nous a pi^ouve le con-traire ; mais la eure est plus longue, moins certainc et la reeidive est plus ä craindre.Une preuve entre autres qui rnilite encore en faveur de ce que nous avanrons sur les principales causes ducarcinome dupied , cest qu'il serencontre tn s-souvent, pour ne pas dire toujours , chez des sujets d'un temperament lymphatique , a formes empa-tees, arrondies, a jambes grosses, chargees de polls longs et gros, li pieds evases , ä fourchette volmnineuse , etc. C'est principalement dans le jeune äge, ;i l'epoque dutra-vail de la dentition, partant a l'epoque ou la constitution est plus molle, ou les tissus sont plus läches, plus impre-gnes de liquides, que nous rencontrons le plus frequem-ment la degenerescence carcinomateuse du pied, Ce sont ces verites qui nous ont porte vers la metliode curative que nous avons publiee etsoumisealasanction des veterinaires.
Ces differences d'opinions sur la nature et les causes du crapaud, ont fait naitre des methodes curatives differen-tes. Solleysel dit de n'enlever que les portions de corne detachees et soulevees , de n'e.vtirper que les vegetations privees de vie, en evitant autaut que possihle de faire sai-
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gner la plaie. 11 pause celle-ci, tantül avec un onguenl des-siccatif pour resserrer les chairs, tantut avec un onguent caustique pour les ronger. 11 conseille une forte compression et de bien bander le tout avec des eclisses. Pendant ce traitement local il faut encore administrer les purga-tifs ct les diuretiques.
laquo; Le fie ou crapaud, dit Degarsault, est un mal du bas des talons ou de la fourchette; on le reconnait par une excroissance de chair spongieuse et fihreuse, ayant quel-quefois la forme dun poireau, d'une tres-mauvaise odeur. Cette tumeur denote presque toujours une mauvaise disposition de l'interieur, e'est-a-dire embarras, obstruction, provenant de quelque reste de maladie ou du temperament vicie ou phlegmatique du cheval j aussi les gros ehe-vaux charges d'humeurs y.sont-ils plus sujets que les autres. raquo; II regarde la maladie comme souvent incurable et toujours difficile ä guerir. 11 conseille d'extirper les fibres jusqu au delä de la racine, de pariser avec un melange de terebentliine et dhuile de laurier , quelquefois avec de legyptiac, etdetablir une compression uniforme. II emploie les breuvages aloetiques, I'acier etle foie dan-timoine, le tout, dit-il, pour empecher que !a fluxion ne se continue sur le mal.
Lafosse conseille la dessolure et extirpe le fie ou crapaud jusqu'a la racine; il pause la plaie avec lessence de terebentliine , et applique sur l'endroit du carcinome des plumasseaux charges d'onguent egyptiac. Si Tos du pied est carie, ce qui arrive souvent, il le rugine et le recouvre d'un digestif simple pour favoriser ['exfoliation. Si le fie, dit cet auleur, gagne la chair cannelee et detache lacorne du quartier, on est oblige delenlever {)our avoir la facilite d'alteindre le crapaud et de ledetruire; ilrecommande de
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JSOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CÄliCINOJlE.
panser tons les deux jours, en ayant soin d'etablir une compression forte et egale.
Chabert est du meme avis que Lafosse : il enleve toute la corne qui pent gener pour atteindre le crapaud; il pousseles delabrementspresqueau dela des tissus älteres ; il pause avec l'egyptlac et recommande une foi'te compression.
M. Girard ecarte tout delabremenl : il se borne It Tex-tirpation de la corne detacbee ou soulevee , et a Tablation des parties fdandreuses , fongueuses et sans vie. 11 pause tons les jours avec I'ouguent egyptiac, en ayant soin d'en-lever TescaiTe produite par ce caustique, avec la precaution d'eviter toute effusion de sang; il recommande une bonne compression.
Ce savant auteur regarde la maladie comme incurable quand eile est due a des causes constitutionnelles ou individuelles et surtout lorsqu'elle est accompagnee de phyina-tose (eaux aux jambes).
M. JeannetjVeterinaire a Maastricht, alors eleveal'Ecole d'Alfort, guerit quelques chevaux atteints de crapaud , par le precede deSolleysel legerement modifie.
M. Vatel conseille de mettre le tissu affecte a decou-vert: on enleve avec la feuillede sauge la portion de corne detacbee jusques un peu au dela de sa desunion . et Ton ampute les parties fongueuses et filandreuses. II pause avec I'egyptiac; sil nest pas assez caustique. il y ajoute du sulfate de cuivre oudu sublime corrosif; il enleveavec precaution le follicule forme par 1'escarrotique, pause tons les jours et recommande une bonne compression. ML Vatel compte peu fie succes obtenus par ces moyens.
M. Dupuy adopte un traitement ä peu pres analogue;! relui deM. Girard : on devra d'abord, dit-il, cnlever les
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CAUCINOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1SI
productions epidermiques alterees ; oter le plus exacte-ment possible le savon ammoniacal qui lesdeteriore ; ajgt;ir sur le foyer de nutrition de la corne, afin d'eviter que le savonule ne se reprodttise, et exercer sur ces parties une compression plutot exacte que forte , teile qu'elle existait naturellement avant la destruction des parties. Cette compression tres-exacte doit eire exercee sur le tissu reticu-laire ; pour y parvenir il faut enlever toutes les fibres mortes. en ayant la precaution de ne point faire saigner ou de ne le faire que le moins possible. 11 fautaussi ratisser legerement autour des pedoncules du tissu corne ramolli, de maniere a enlever la substance blanche fetide qui les entoure. On devra, de plus, passer entre les fibres des etoupes scches, roulees autour d'un bistouri, pour deter-ger le plus exactement possible.
M. Dupuy regarde le crapaud comme presque toujonrs incurable et toujonrs long et difficile ä guerir.
laquo; Apres avoir enleve toutes les parties de corne detacliee. comme lindique M. Girard , dit Hurtrel d'Arboval. nous recouvrons loute la partie operce d'un melange de poudre de cbasse et de soufre sublime . que nous tou-cbons avec un fer incandescent; la poudre s'enflamme tout d un coup et allume le soufre, qui brüle lente-ment. Si la combustion languit trop, nous avons soin de l'activer et de l'entretenir par le meme moyen. Lors-qu'elle est terminee, la plaie se trouvc convertie en une escarre noire, qui ne presentepas une tres-grande solidite. Nous enlevons doucement avec la feuille de sauge, tout ce qui pent se detacher sans effusion de sang; nous saupoudrons de nouveau et nous etablissons sur la partie une nouvelle adustion semblahlc a la premiere. Nous repetons lememc precede jusqu'a ce que nous ayons lieu
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de croire les tissus penetres dune suÜisante quantite de calorique, pour delruire entieremeut tout ce qui serait susceptible de regenerer le crapaud. Lorsque la cauterisation est arrivee au point oü eile doit s'arreter, afin d'en-tretenir lexcitation de la surface cauterisee et des tissus contigns. nous remplissons tout le vide de poix de Born-gogne ou de poix-resine fondue; nous laissons refroidir sur place et nous mettons Tetoupade, le fer, etc. Nous levonslappareilau premier signe de suppuration, et nous procedons de la meine maniere, mais sans adustion, aux pansements subsequents, en y laisant entrer la poix jas-qu'au moment oü la plaie est vive et belle. Le digestif et ensuite l'egvptiac suffisent pour terminer. raquo;
Cet auteur dit avoir gueri quelques crapauds legers ou recents, par ces mojens, mais il en avoue finsuflisance dans la majeure partie des cas un peu inveteres.
M. Renault, directeur de l'ecole d'Alfort, enleve tout ce qu'il y a dinsolite. 11 ne faut pas, dit ce savant veteri-naire, se laisser eflrayer paries delabrements, il fautatta-cpier le mal dans sa source, il faut ruginer et cauteriser Tos du pied s il y a necessite. II promene sur tons les points älteres un pinceau impregne dun melange ä parties egales d'alcool camphre et dacide sulfurique ; quelques plumasseaux imbibes de ce melange sont appliques sur les points älteres qu'on se propose de cauteriser. II renouvelle les pansements tons les cinq a six jours et recommande vine forte compression. 11 administre durant le traitement quelques legers purgatifs, dans le but de remplacer une secretion par une autre.
M. Renault rapporte quelques cures obtenues parcette methode; mais il avoue que le crapaud invetere. existanl aux deux ou aux quatre pieds, cst incurable ; il regarde
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CÄRCINOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IKö
aussi comme tel celui qui attaque un sujet dun temperament mou, lymphatique , atteiatde pliymatose.
M. Mereier, inedecin veterinaire ä Evreux, dans une brochure ayant pour titre : Die crapaud, ou podoparen-(•liijdermite chronique du cheval, suividu pidtin ou podo-parenehydermite chronique du moicton , regarde le cra-paud comme une maladie essentiellement locale. Sa me-thode curative consiste dans l'extirpation de tous les tissus älteres; il recouvre la plaie dun melange, qu'il regarde comme 1 agent principal de son traitement, compose d'une partie d'acide sulfiuique sur quatre d essence de tereben-tliine. 11 pause tous les quatre jours avec ce melange, jusqu'a ce que la secretion de la corne seit de bonne nature : les pansements subsequents se font avec i'essence tie terebentliine pure. Cette methode ne differe de celle de M. Renault, que dans le topique ; M. Renault se sert dun melange d'acidesulfurique et d'alcool; M. Mereier. (Tun melange d'acide sulfiuique et d'essence de terebentliine. L'auteur termine son opuscule sur la podoparenehy-dermite, en se demandant: laquo;Le crapaud est-il toujours guerissable par ma methode, quel que soit son degre d'anciennete ? Je crois pouvoir repondre par l'affirma-tive. raquo;
Quatre observations de crapauds inveteres viennent ä lappui de sa methode ; dans ces quatre observations il accuse deux insucces ; du reste, son traitement est long et incertain, comme le prouve sa deuxieme observation. Les moyens locaux que nous employons pour combattre le carcinome du pied ne sent pas de nouvelle creation ; Degarsault, Lafosse, Chabert, M. Renault, etc., les ont opposes a cette affection. Ces moyens locaux consistent dans l'extirpation des tissus degeneres jusqu'aux parties
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saines. Pour alteindre ce but, souvent on est force d'ope-rer la dessolure, d'enlever le coussinet plantaire. de rugi-ner l'os du pied, s'il est allere, d'operer levulsion du quartier, si letissu podophylleux de cette partie partieipe a la degenerescence cardnomateuse , et meme d'enlever le fibro-cartilage lateral du pied, s il y a necessite ; enfln on doit pousser les delabrements jusqu'au delä des tissus malades, etchercher, autant que faire se peut, a amener la plaie a l'etat le plus simple possible.
be premier pansement se fait avec des etoupes secbes, maintenues par des eclisses et par des tours de bände ser-res de maniere a exercer une compression uniforme, equivalente äla compression naturelle de la corne saine. Deux jours apres Toperation on leve le premier appareil, on deterge la plaie, on pause avec l'onguent egyptiac, dit de Solleysel (1), les points mollasses qui offrent un aspect grisätre, toujours en observant les metnes precautions qu'au premier pansement. bes pansements subsequents se font tons les jours et de la meme maniere, jusqu'a ce que la corne de nouvelle formation soit de bonne nature et ne secrete plus la maticre ieboreuse qui desorganise les parties avec lesquelles eile se trouve en contact. A chaque pansement on doit avoir soin d'enlever I'escarre produite par l'onguent caustique, d'entretenir la plaie dans un etat de proprete et d'extirper les vegetations de mauvaise nature qui pourraient s'y developper. Si la causticite de l'onguent egyptiac nest pas süffisante pour detruire les tissus morbides et changer le mode d'irritation de la par-
(1) Cello preparation so compose dc : mid, 2 livrcs; vert-de-gris pulverise, 6 oncos; couperose blanche pilee, 6 onces; litharge l)icn pileo, A ohces; arsenic en poudre, 2 gros; melangez le lout, el failes chauffer ä pelit feu jnsqu'a con-sistancc convenablc.
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CARCINOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ist;
tie, on peul I'augmenter par I'addition d'un gros de deuto-chlorure de mercure (sublime corrosif) par once d'on-guent; ou bien . en faisant entrer dans la confection de ronjjuent une plus grande cpiantite d'arsenic.
Ces moyens therapeutiques sont insuffisants dans le plus grand nombre des cas, comme 1'ont prouve Degar-sault, Lafosse, Chabert et M. Renault, si on neglige d'atta-quer la cause principale dans sa source, et de detruire par la le principe morbilicpie qui entretient le mal.
Pour nous, envisajjeant le carcinome du pied comme une affection dependante de la constitution du sujet, d'une idiosyncrasie particuliere, se rencontrant prescpie toujours sur des individus ä temperament lympbatique , nous avons seconde le traitement local par Tadministration des toniques , des ferrugineux a rinterieur, par deux ou trois purgatifs durant la cure, par l'application de setons aux lesses ou au poitrail, selon le siege du carcinome. Cette medication tonique doit etre soutenue, pour en re-tirer de bons efFets; la poudre de gentiane et le carbonate de fer doivent etre donnes a baute dose et tons les jours ; on se sert pour vebicule d'une decoction d'absinthe ou d'eau Ferrugineuse; on peat aussi administrer ces substances medicamenteuses en pilules ; mais le vebicule liquide sus-indique est preferable. Ces agents tberapeuti-ques doivent etre secondes par une nourriture saine , abondante. riebe en principes nutritifs, pour imprimer a l'economie entiere une tonicite teile que les tissus en soient modifies et aient en qaelque sorte change de nature.
Sous Finlluence des amers, des martiaux ct d'une alimentation nutritive, on voit bientot les dierestions devenir plus parfaites, I'animal reprendre dela vigucur. reinbon-
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])oint reiiaitic;. le pus secrete par les seluns acquerir plus de consistance, la secretion de la matiere caseeuse qui re-couvre la ]gt;laie du pled, dimiuuer, et une regenerescence cornee de bonne nature ne pas tarder h remplacer le tissu carcinomateux ; en un mot, on voit un bien-etre dans rensemble de rorganisme, et tout maixbe vers une gue-rison prompte et certaine.
Pour prouver l'efficacite du traitement que nous oppo-sous au carcinome du pied , et pour corroborer notre opinion sur les causes de cet etat pathologiqae, nousavons joint ä ropuscule que nous avons publie sur cette maladie, dix-neuf observations choisies panni les crapauds reputes incurables ; depuis cette epoque, la clinique de l'ecole ve-terinaire nous a fourni l'occasion de trailer au nioins trente chevaus. affectes de crapauds inveteres aux deux et aux quatre pieds, dout quelques-uns compliqaes de pby-matose (eaux aux jambes), lesquels ont ele gue'ris au bout crun a deux inois de traitement; un scul, portant des crapauds a trois pieds, a exige un traitement de trois mois.
Lepeu de succes obtenu par les moyens employes jus-qu'a ce jour pour combattre le crapaud, le temps et les depenses qu'exigeait un traitement souvent infmctueux, les recidives presque certaiues, etc., ont fait renoncer ä, lentreprise de la cure de cette maladie, qui fat declaree incurable : aujourdluii, e'est avec la plus vive satisfaction ([uc nous pouvons venir confirmer ce que nous ayons avance dans la brochure que nous publiämes en 1843: 1deg; que le crapaud invetere, meme attaquant les'quatre pieds et compiique de phjmatose , cede au traitement cu-ratifque nous lui opposons : 2deg; epiele crapaud peu invetere sc guerit au bout de trois semaines ou un mois de traite-. merit, sans exiger, pour cela, un repos absolu ; les animaux
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CARD1TE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 187
peuvent ehe utilises aux travaux des cliatnps durant la cure, si 1 on a soiu toutefois de proteger la face plantaire par uue plaque de töleengagee sous les crampons du feiet fixee par deux clous en pince ; et 3quot; que nous n'avons aucune recidive a enregistrer depuis vingt ans que nous cmployons cette methode curative.
CARD1TE. — La cardite est l'inflaimnation du coeur. Cette affection fat longtemps meconnue en medecine vete-rinaire; cependant eile existe et parait plus frequente qu'on ne favait supposejusqu'a ce jour;des observations recueillies avecsoin , des autopsies bien faites, sent venues constater son existence et jeter de la lumiere sur sa Symptomatologie et son etiolorrie.
laquo; Si l'etude des maladies du coeur est lente, mais progressive dans sa marche, dit M. Lecouturier, medecin veterinaire distingue, cest sans doute parce que les fails sur lesquels I'observation devrait enricliir la science, pas-sent sotrvent sans etre apercus. Chez le clieval, les maladies du coeur sent rares , mais plus frequentes que ne le disent les auteurs. Ces derniers ne nient pas 1'existence des affections qui nous occupent, mais ils accusent I'im-puissance actuclle de la science sur les moyens de les reconnaitre. raquo;
Les animaux sur lesquels nous avons observe la cardite , sont le cheval, le boeuf et le chien.
CARDITE DU CHEVAL. — Cette affection, dans I'es-pece chevaline , a souvent une marche rapide , se declare subilement, sans prodrome , et enleve le malade en •quelques hcures. Quelquefois la maladie s'annonce avec moins d'intensite : alors la mortn'est point aussi prompte,
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et le malade succombe ordinairement du deuxieme au quatrieme jour.
Comme nous veiions de le dire , la cardite suraigue s'annouce tout a coup par la tristesse et l'abattement; la (ace grippee denote une grande anxiete ; la dyspnee est extreme : le pouls est jilein, irregulier, 1 artere hat avec force et donne de 60 a }J0 pulsations par minute. Les contractions du coeur sont tumultueuses et s'entendent a distance ; ses battemeuts sont si forts, qu'on voit les cotes rebondir a chacun d'eux ; la main appliquee sur la region de cat organe percoit les chocs comme si on percutait la face interne des cotes avec un maillet; I'animal a Voeil hagard. porte la tete hdroite eta gauche, la releve comme pour respirer plus facilement; le corps se couvre de sueur; des convulsions saisissent le malade et ne l'abandonnent qua la mort, qui survient trois ou qviatre heures apres 1 invasion de la maladie.
La cardite n'a pas toujours ce degre d'acuite, ni cetlc marcberapide; lessymptömes que nous venous de decrirc existent hien , mais ils sont moins violents , moins graves ; ainsi on remarque, dans ce cas, tie la tristesse et de l'abattement; le malade a la marche penible, se remue avec pcine, traine les memhres de derriere sur le sol; ianxiete et la dyspnee sont tres-prononcees; il y a frissons et tretn-blements convulsifs ; 1c pouls est petit, irregulier, parfois intermittent; les contractions du coeur sont fortes, preci-pitees , tumultueuses meme , et sepercoivent facilement; on observe souvent aussi la claudication d'un des memhres anterieurs, surtout de celui du cote gauche, et uu engorgement oedemateux a la face inferieure de la poi-trine et de l'ahdomen. Lorsque la maladie marche comme nous venons de le dire, le malade ne succombe ordinaiie-
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CARDITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iS'.t
meat queietroisiemeoulequatrieme jourapres sou invasion ; la naort est toujours precedee tie fortes convulsions et d'une agonie douloureuse.
Hurtrel d'Arboval parle de la cardite chronique. laquo; Les aniinaux, dit-il, deviennent alors iocapables tie rendre aucun service 5 ils restent dans un etat do maigreur gene-rale qui leur permet a peine de se mouvoir, et, tout en manccant bien, ils tombent dans une crande maigreur et finissent par mourir dans 1c marasme, ou par devenir mor-veux ou farcineux. raquo; Get etat pathologique ne doit pas etre facile a saisir pendant la vie ; pour notre compte, nous avouons franchement que nos connaissances nous font defaut, etqu'il nous est impossible d'etablir le diagnostic de cette maladie; tout au plus pouvons-nous en soupconner I'existence.
Les causes de la cardite peuvent se rapporter ii celles sous rinfluence dcsquelles se developpent les autres phlegmasies pectorales, telles que la pleuresie, la pneu-monie, la pe'ricardite; dans certains cas, eile pent etre la consequence des phlegmasies aigues. Les travaux excessifs, les courses rapides , une nourriture substantielle abondante, en imprimant au sang une plasticite et une excitabilite au-dessus de Letat physiologique, peuvent aussi etre consideres comme causes efllcientes de la cardite.
Traitemmt. — Lorsquc la cardite se developpe avec l'appai-eil formidable des symptumes qui caracterisent la cardite suraigue, il n'y a aucun moyen it lui opposes*; la mort enleve cliaque fois le malade en quelques beures. Mais , lorsque la maladie se declare d'une maniere moins intense, qu'ellene tuepasdes soninvasion, alorsI'espoirest eneore permis; il conviebt, dans ce cas, depratiquer de
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CARD1TE.
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larges saignees generales, repetees autant de fois que I'exigera la persistance des symptumcs. laquo;II fawdrait hien se garder, dit M. Eouillaud. de considerer conune contre-indication aux emissions sanguines, les defaillances. la petitesse et l'inegalite du pouls 3 en efTet, ajoute ce savant medeein , ces phenumenes sont reffet de la phleg-masie du coeur elle-meme, et ce n'est qu'en moderantou en faisant avorter celle-ci par de copicuses saignees qu'on parviendra a dissiper le trouble de la circulation. raquo; La diete absolae , le repos le plus parfait, les boissons delayantes, adoucissantes et rafrafcbissantes devront seconder les emissions sanguines.
Si, malgre les moyens que nous venous d'indiquer, la maladie ne cede pas completement, il faut avoir recours aux revulsifs appliques sur la region du coeur 5 les vesica-toires , les sinapismes, les setons animes . conviennent dans ce cas; l'usage des medicaments calmants, et surtout de la digitale pourpreeetde ses preparations, est reclame dans cette circonstance.
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CARülTE DU BOEUF. — Cette. affection, dans I'es-pece bovine, ne se declare pas par le cortege de symptomes alarmants qui marque linvasion de la cardite chez les so-lipedes ; quoique moins rapide dans samarche, eile n'est pas möins luneste dans ses effets, et se termine presque constamment par la mort.
La maladie qui nous occupe s'annonce par la tristesse et le degnut; la respiration est anxieuse, les nai-ines sont dilatees; le pouls est faible et accelere; le coeur battumul-tueusement; les jugulaires sont gonflees, et quelquefois on observe une clavidication du membre anterieur gauche. V mesure que la maladie avance, les syra])t6mcs augmen-
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CARDITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l.Ü
ieul et s'aggravent; la respiration devient tres-laborieuse et gemissaute; I'animal porte la tete en avant, ouvre la bouche pour respirer pluslibrement; il eprouve de temps en temps des acces convulsifs; les palpitations sont grandes et precipitees ; des engorgements ocdemateux se forment au fanön et sous la poitrine: la faihlesse devient extreme, ic pouls se deprime et le malade succombe dans d'liorri-bles convulsions, apres huit on dix jours de soußrance. D'autres symptumes pourraient etre ajoutes a ceux que nous venons d'enumerer, mais nous les passerons sous silence, les considerant comme communs a beaucoup d'af-fections viscerales aigues.
La cardite cbez le boeuf pent se developper sous les rnemes influences que chez le cheval, mais cllc est le plus souvent leresultatde corps etrangersquivont s'implanter dans la substance ducoeur; la medecinc velerinaire ibur-mille de cas de cardite due ii la presence d'une aiguille, d'une epingle, d'un morceau de fil de fer, dans les parois de l'organe central de la circulation ; pour notre part, nous pouvons en fournir plusieurs excmples. On serait etonne que des corps etrangers pussent atteindre le coeur sans traverser les parois de la poitrine; mais quonre-flecliisse que le soin des vaches est generalement confie a {les femtaes ; celles-ci perdant lesepingles etles aiguilles qui servent a fixer leurs vetements , les animaux les ava-lent avec les aliments, et. par les mouvements respira-toires, ces corps etrangers s'implantent dans les membranes gastriques, les traversent. percent le diaphragme , penetrent dans le thorax, y clieminent dans le sens de leur pointe et arrivent au pericarde et au coeur.
Traitement. — La cardite du boeuf reclame les memes moyens therapeutiques que cclle du cheval 5 les saignees
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generales, copieuses, 1c reposabsolü, la diete, les boissons rafraichissantes nitrees, la digitalepourpree etses preparations, les revTilsifs, etc., conviennent dans ce cas. Quand la cardite est la consequence d'un corps etranger implante dans le coeur, eile est constamment mortelle.
CARD!IE DU CIIIEN. — La cardite chez cet animal se manifeste par la tristesse, l'anxiete et le degoüt; les flaues sont tres-agites; les cotes se soulevent outre mesure a cliaque inspiration; le cocur bat de facon a l'entendre ä distance; la main appuyee sur la region cardiaque recoit, a chaque contraction de l'organe malade, un choc tres-sensible; la plus legere pression de la poitrine arrache des cris au patient ; des mouvements convulsifs s'observent par intervalle; le pouls tres-accelere est presque imperceptible 5 la gueule entr'ouverte laisse apercevoir la rou-geur de la langue et de la membrane bucoale; lasoifest vive et souvent I'animal vomit. Ces symptomes marchenl sans interruption jusqua la mort, qui survient ordinai-lement au bout de six. ou liuitjours.
Les causes de la cardite, chez I'animal qui nous occupe, peuvent etre considerees comme les memes que celles qui occasionnent ('ette maladie chez le cheval.
Traitemoit. — Les saignees generales. les emissions sanguines locales, au moyen de sangsues que Ton applique sur la region du coeur. les boissons rafraichissantes, I'usage de la poudre et du sirop de digitale pourpree et les re-vulsifs. sont. les agents curatifs qui conviennent dans cetle maladie.
GARDE. — La carle est la suppuration ou plutot 1 Hl-ceralion du tissu osseux et des cartüaees. Elle se manifeste
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CAIUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;195
par un ulcere dont le fond est forme par des chairs fon-gueiises et livides , adherentes a Tos malade, et qui fournit un pus sanieux xTune fötidite particuliere qu'on nomme odeur de carie. Un stylet introduit a travers ces chairs penetre jusqu'ä I'os, dont la substance ramollie se laisse traverser en faisant eprouver la sensation dune multitude de petits fragments. Cette sensation et l'odeur particuliere sont regardees comme les signes pathogno-moniques de la carie. Lorsque c'est le tissu cartilagi-neux qui est carie, les symptömes sont analogues a ceux du tissu osseux; le pus fourni par l'ulcere charrie des parcelles vcrdatres qui ne sont autre chose que des debris du cartilage malade.
Parmi les causes qui donnent ordinairement lieu a la carie, on pent ranger les contusions, les plaies, les fractures, le contact de corps etrangers ; enfin tout ce qui peut
determiner l'inflammation du tissu osseux ou cartilasi-
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aeux. La carie peut etre aussi la consequence de certaines maladies du Systeme osseux; c'est ainsi qu'on la voit dans Vosteosarcome, lespina vontosa,ilans certaines maladies du sang, telles que le farcin, le scorbut, etc. Quelle que soit la cause de la carie , dit Hurtrel dArboval, eile est tou-jours precedee de symptomes qui attestent lexistence d'une irritation plus ou moins vive et d une inflammation aigue ou chrohique du tissu osseux.
Traitement. — Le traitement de la carie doit tendre a convertir en necrose, c est-ä-dire ä mortifier toute la par-tie malade. A cette fin on emploie les dissolutions caus-liques de deutonitrate et de deutochlorure de mercure, l'eauescarrotique do Villate, etc. Si ces moyens sont inefii-caces, le feu ou cautere actuel chauffe a blanc, applique sans timidite, de maniere a briiler toute la partie cariee ,
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et meme au delä, ii la convertir en escarre , reussit pres-que toujovu-s. Cette cauterisation, en desorganisant le tissu osseux affecte , suscite dans la partie encore saine une reaction vitale, suivie d'une inflammation favorable; des bourgeons cellulo-vasculaires de bonne nature so deve-loppent sous lescarre produite par le feu : la suppuration soulcve cette derniere, lelimine, et sotivent cette elimination est suivie dune prompte cicatrisation, a moins qu'on n'ait pas atteint et detruittoute Fetendue de la carie; dans oe cas^l convient de cauteriser de nouveau, sans tarder, pour arreter les progres de la desorganisation. Lcs dents cariees doivent aussi etre cauterisees avee le fer incandescent 5 si on ne pent parvenir ä les guerir par ce moyen, il faut en operer ['extraction.
Lorsque la carie est la consequence d'une maladie interne , e'est vers cette derniere que Ion doit diriger les moyens therapeutiques, tout en usant des moyens locaux que nous venous d'indiquer.
CÄ.TABACTE. — La cataracte est l'opacite du cristallin, de sa membrane, ou de I'liumeur limpide dite de Mor-iragni, ou de toutcs ces parties a la fois.
On appclle cataracte cristallino ou Icnticulairc, celle qui est bornee au cristallin ; cataracte capsulaire ou mem-hraneuse, celle qui n'afTecte que la capsule cristalline; cataracte interstitiello, celle qui consiste dans le trouble de fhumeur de Morgagni; enfin on nomme cataracte mixte, celle qui depend de l'opacite simultanee de ces diverses parties. Ces distinctions n'etant pas trancbees par des symptomes caracteristiques difFerentiels, il nous est impossible deles reconnaitre en examinantTtjeü affecte:, par consequent, nous devons nous contcntCr d'en decrire lcs symptomes communs.
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GATARACTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i 9S
La cataracte naissante s'annonce par un aflfaiblissement de la vue d'abord leger, mais qui augmented insensible-ment jusqu'a la cecite complete. Le cristallin eprouvedes modifications dans sa transparence, qui diminue; il parait forme de petits points blancs, de petites lignes en zigzag, convergeant vers le centre, et dautant plus nombreuses et plus visibles que le mal est plus avance; il finitpar ne plus se laisser traverser par les rayons lumineux. Lorsqu'on examine un ceil cataracte, on apercoit par I'ouverture pu-pillaire, dans le fond de roe'il, en avant du corps vitre, une tache plus ou moins large, dontla couleurvarie et est due ä l'opacite du cristallin et de ses accessoires. C'est quand la cataracte est bien etablie que cette tacbe offre des couleurs variees; eile est, selon les cas, d'un blanc nacre, jau-natre , verdatre, ou a le reflet de feuille morte ; a travel's ces nuances, le blanc parait toujours dominer. Lapupille, ti'es-dilatee , n'est plus susceptible d'executer ses mouve-ments de dilatation et de resserrementj l'iris n'est plus impressionnable aux rayons lumineux, quelque abondants et quelque vifs qu'ils soient; en un mot, la cecite est complete.
Les causes de la cataracte sont assez nombreuses ; les coups , les blcssures qui peuvent interesser ou offenser le cristallin ou sa capsule, tout ce qüi produit un afllux san-guin vers la tete et donne lieu ä une inflammation de l'oeil, peut occasionner la cataracte. C'est principalement a la , suite de la fluxion periodique, dont eile est presque tou-joursla terminaison, que la cataracte se declare. On observe aussi des cataractes congeniales, et il paraitrait que Iheredite n'est point etrangere ä leur developpe-ment.
Traäemcnt.— Lorsquc la cataracte esla sou commen-
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cement, on peut tenter de la combattre par les resolulifs let plus energiques ; on vante les preparations mercurielles,. ä cause de la propriete qu on leur attrihue d'exciter le Systeme absorbant, la pommade opbthalmique de deutoxyde de mercure, de suliure de mercui-e, d'oxyde de zinc et de cerat; moyens locaux que Ton seconde par les purgatifs7 les diuretiques., les sudorillques et les setons. laquo; Mais, mal-gre toute la perseverance possible, dit d'Arboval, et nous sommes de son avis , malgre quelques exemples dun succes meme complet, il est reconnu que tous les excitants et les collyres stimulants out ete employes, jusqu'ici sans aucune chance de reussite. laquo; C'est done a la Chirurgie que nous devons emprunter des armes pour combattre cettc grave affection.
L'operation de la cataracte a ete tentee nomhre de fois sur le cheval; le succes est loin d'avoir repondu a I'attente des experimentateurs ; ce qui le prouve , c'est qu'elle est abandonnee paries veterinaires, qui se conlentent de dire en voyant an cheval atteint de cataracte : il est aveugle, il n'y a j)lus Tten a y faire. Notre infatigable professeur de Chirurgie , M. Brogniez, ne sest pas contente des rapports de ses devanciers: il a voulu experimenter ä son tour j il sest livre a une serie d'experiences comparatives, pour s'assurcr d'abord du proccde le plus convenablc a employer; il a invente des instruments nouveaux qui faci-litent Toperalion, la rendent plus simple et raoins chan-ceuse. Le precede par extraction du cristailin nayant pas repondu a son attente, il s'est fixe au precede par abaisse-ment et hroiement de ce corps lenticulaire ; le succes complet qu'il vieut d'obtenir par eette metliode, sur un pou • lain d'un an atteint de deux cataractes congeni tales, nous fait espercr qu'il sera dedommage de ses peincs et de ses
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CATARRHE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 197
labeors, par le sei-vice qu'il aura rendu a la Chirurgie ve-terinaire, partant a ragriculture. Pour plus ample informe, voyez son Traue de Chirurgie, tome II.
CATARRHE. #9632;— Nom donne a toute inflammation aigue ou chronique des membranes muqueuses, avec augmentation de la secretion habituelle de ces membranes, et par extension, a toutes les inflammations de ce Systeme, qu'elles soient ou non accompagnecs de cet accroissement de secretion. Nous ne conserverons cette denomination, comme etant plus generalement admise en medecineveterinaire, que pour designer une legere phlo-gose superficielle, avec augmentation de secretion, de la membrane muqueuse des cavites nasales, ou de celle de loreille.
CATARRHE NASAL DU CHEVAL {Mimte).—€eüje affection chez 1'espece chevaline se traduitparde frequents ehrouements, par la rougeur et une legere tui'gescencede la membrane pituitaire enflammee, qui devient le siege, apres la premiere periode, d'une secretion sereuse, laquelle acquiert en peu de temps plus de consistance et devient mucoso-puruiente, s agglutine au pourtour des na-rines et est rejetee au dehors par flocons plus ou moins abondants. La membrane phlogosee offre que1((uefois a sa surface de petites erosions superficielles, dues a la destruction de lepitheJium; quelquefois la region de Tauge devient le siege dune accumulation de serosite dans les mailles du tissu cellulaire dabord, et qui se traduit ensuite par la formation dun foyer purulent, par un veritable ab-ces ; la sante est rarement troublee: I animal conserve son appetit et ne parail pas soulfrir beaueoup de cette legere
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#9632;1(J8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CATAIUUIE.
indisposition. Au bout tie six a sept jours les symptumes ci-clessus enonces diminueut; le jetage disparait iusensi-hlement,et tout rentredans I'ordrejleplus ordinairement, au Lout de neuf ou dix jours.
11 arrive queiquefuis cependant que, les symptömes inflammatoires ayant disparu, la secretion mucoso-pu-rulente continue et que lengorgement de l'auge persiste; alors la maladie revet le caractere chronique; la membrane muqueuse perd son poli et sa teinte rosee, et devient rugueuse et pale; le jetage est plus ou moins abondant et a lieu le plus souvent paries deux narines. Le catarrhe nasal chronique resiste souvent tres-long-lemps au traitement qu'on lui oppose , et fait croire a l'existence de la morve cjui pent en etre la consequence.
Les causes du catarrhe nasal se trouvent dans le refroi-dissement subil de la temperature, les courants d'air, les vents coulis, le passage d'un endroit chaud dans une atmosphere froide, enfin dans tout ce qui pent supprimer brusquement la perspiration cutanee.
Traitement, —-Les moyens therapeutiques a employer pour combattre le catarrhe nasal recent sont simples; il suffit de placer le malade dans un endroit oil la tempera-lure est douce et egale, de le mettre au regime rafraichis-sant, aux boissons farineuses legerement nitrees et de lui faire prendre deux ou trois bains de vapeurs emollientes par jour. Si la region de lauge est tumefiee, il convientde labriter du froid par un morceau de tissu de laine ou de peau de mouton; si 1'enfjorgement est douloureux, on usera de cataplasmes emollientsj en cas contraire, on aura recours a un ongneut maturatif, excitant, pour provoquer la suppuration; celle-ci elablie, il faut sc buter d'outrir
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. CATARRHE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 109
le foyer ; le pus s'en ecoule, la partie se deterge ct se cicatrise bientut.
La reaction apparait-elle par un pen tie fievre, on ajou-tera la saignee aux moyens que nous venous d'inditjuer. ^]e traitement est constamment suivi de succes, si aucune complication ne vient I'entraver.
Le catarrhe nasal chronique reclame d'autres agents therapeutiques pour etre combattu; aux bains de vapeurs emollientes on substituera les vapeurs aromatiques et on ferausage d'injections d;eau cbloruree dans les narines. Si dies restent sans effets, elles seront i-emplacees par des injections de solution de niti'ate d'argent. Dix, ou quinzc grains de nitrate d'argent, dissotis dans quatre onces d'eau distillee, suffisent pour cliaque injection, que Ton renou-vclle tons les jours jusqu'ä parfaite guerison. Pour profiter de tous les bienfaits que pent produire cet agent therapeu-tiquc, il CODvierit de pratiquer deux ou trois couronnes de trepan sur les sinus frontaux, de lancer par ces ouvertures cpielques sei'inguees d'eau tiede pour detergerces anfrac-tuosites, ct d'injccter ensuite la solution escarrotique pre-citee. Cette maniere d'agir nous a procure l'avantage de guerirplusieurs cas decatarrbe nasal chronique qui avaient resiste a tous les moyens mis en usage pour les combattre. 11 taut avoir soin, aprcs chaque injection, de mettre un bouchon dans cliaque ouverture faite par le trepan, pour cmpccher quelle ne s'obstrue par les chairs qui tendent a se cicatriser. Durant la cure, qui est souvent de longue duree, on pent nourrir I'animal comrac de coutume ct le soumettre a un travail modere.
CATARRHE NASAL DU BOEUF. — Par cette denomination nous n'enlendons pas parier de cette maladie siquot;
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reJoutable crui attnque les betes ;i cornes du midi de la France, et dont parlent Gelle, MM. Creuzel, Laborde et Festal, surtout de celle rapportee par ce dernier et que nous avons consignee ä Farticle Coryza {voycz cette mala-die); mais bien de la legere pldogose de la pituitaire avec augmentation de secretion de cette membrane, que nous rencontrons souvent dans notre pratique.
Le catarrhe nasal du boeuf n'est pas une maladie redou-lable : c'est une simple inflammation de la membrane mu-queuse des cavites nasales ; eile s'annonce par une legere turgescence de cette membrane, avec un flux sereux d'a-bord, qui accpiiert. en quclques jours, de la consistance, s'attaclie au pourtour desliarines et en obstrue les ouver-tures au poirit de gener la respiration. Les ailes dunez se tumefiei)t parfois, et quelques erosions se remarquent sin-la membrane muqueose phlogosee. Cette maladie benigne parcourt ses periodes en sept ou liuit jours, et cede faci-lement aux agents tberapeutiques qu'oo lui oppose ; quelquefois eile disparait spontanement.
Les variations atmosplieriques, les transitions subites du cbaud au froid, les courants d'air, etc., sont les causes les plus ordinaires de la maladie qui nous occupe.
Traitement. — Les mo-yens curatifs doivent etre en tout semblables a ceux que Ion emploie pour guerir le catarrhe nasal aigu du cheval.
CATARRHE NASAL DU MOUTON. — Les betes ovines plus encore que les betes bovines sont sujettes au catarrhe nasal; cette affection, encore designee sous le nom vulgaire de morvc de hrehis, consiste, comme chez les autres aniraaux, en une irritation de la membrane pituitaire avec augmentation de secretion. Le mucus
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CATÄBRHE,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 201
secrete dans cette circonstance, est (Tabord aqueux, lim-pide; a mesure que rirritation s'apaise, il devient plus abondant et plus consistant, quelquefois purulent, fetide et accompagne d'excoriations aux naseaux. 11 s'y mele meme quelquefois des stries de sang. 11 est parfois assez epais et en quantite assez considerable pour obstruer les narines et gener la respiration. Les betes malades s'e-brouent frequemment et levent la tete pour respirer plus facilement par la bouclie.
raquo; Le catarrhe nasal des betes a laine devient aussi quelquefois chronique ; il se prolonge alors, dit Hurtrel d'Ar-boval, pendant les intemperies del'liiver. meme jusqu'au retour de la belle saison, epoqtie a laquelle il se dissipe quelquefois de lui-meme. Cependant, dalis plusieurs cas, ajoute cet auteur, rirritation persiste, le mucus prend un aspect purulent et verdatre, et Tecoulement nasal se continue indefiniment. Dans quelques autres cas particu-liers , les betes a laine maigrissent, et le marasme qui survient est le precurseur ou le compagnon de la phtbisie, de la cacbexie aqueusc ou d'autres affections de ce genre.
raquo; En general, cette affection ne parait pas influer d'une maniere notable sur la sante des animaux ,.qui con-servent ordinairement leur embonpoint. L'ebroueraent et lecoulement nasal sont les seuls phenomenes qui fixent ordinairement l'attention des bergers et des proprie-taires. raquo;
Les causes de cette maladie de l'espece ovine sont analogues a celles qui determinent la meme affection chez les autres animaux 5 on peut citer comme les principales et comme celles qui y donnent le plus souvent lieu, la sortie des bergeries , dans lesqiielles les animaux sont
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renfermes en grand nombre, oü il existe unc grande (ilia-leur etpeud'air, par un temps froid et humide ; les orages crui refroidissent subitement la temperature, tres-chaude
auparavant; les pluies et la fraicheur de la nuit lorsque les betes sont au pai-cage.
Traitcmcnt. — Comme le fait observer Hurtrel d'Ar-boval, il cst difficile d'appliquer aux betes a laine aflectees du coryza aigu (c'est sous cette denomination qu'il decrit le catarrhe nasal), un traitement methodique suivi, parce ([uelles vivent en troupes toujours tiomLreuses ; heureu-senaent que chez elles cette affection se guerit souvent d'elle-meme; aussi n'emploie-t-on orcÜnairement aucun traitement pour la combattre. 11 convient cependant, dans tons les'cas, de soustraire les betes aux influences qui out determine la maladie.
Lorsqu'il s'agit de betes de prix, de race precieuse, si la maladie devenait assez intense pour exiger des soins par-ticuliers, d'Arboval conseille de mettre a part les moutons afiectes; de les placer dans un lieu oü il regne une cha-leur moderce; de les exposer aux fumigations d'eau chaude sous le nez et d'observer les regies hygieniques reelamees en pareille circonstance. Sur la fin du traitement, et comme d'ailleurs il s'agit d'un animal naturelle-ment mou et debile et que la moindre circonstance maladivc dirige vers Tatonie, des fumigations de plantes aromati-ques, des provendes aspergees d'eau salee , de bons aliments pounaient devenir avantageux pour relever le ton des orsanes aflaiblis. On ne doit reunir ces animaux au troupeau, surtout si on le feit parquer, qüautant que la maladie a tout a feit cesse.
CATARRHE AURICÜLAIKE (o/^e). — •L'inflamma-
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CÄTARRHE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; M7gt;
lion de lä membrane muqueuse qui lapisse l'oreillej esl l'requenle chez le einen; eile s'observe, mais bien rare-ment. chezlesautresanimauxclomestiques; le cheval nous en a fourni quelques exemples.
Elle s'annonce chez ce dernier par un prurit incommode qui le force a se frotter la partie irritee contre les corps qu'il peut atteindre;, un suintement plus ou moins abondant salit les poils qui bordent l'orifice exteime de l'oreille; la membrane muqueuse de cet Organe est rouge, tumefiee. A mesure que la maladie fait des progres, les symptomes s'aggravent; l'humeur secretee devient. plus epaisse, plus abondante et exhale une odeur des plus desagreables ; la membrane muqueuse s'epaissit, devient ruyueuse: on observe de legeres ulcerations et qaelquefois des vegetations qui obstruent le conduit auditif et occa-sionnent une surclite plus ou moins prononcee.
Chez le chien, cettemaladie se manifeste dabord par les memes symptomes que chez le cheval 5 un prurit qui force lanimal a se frotter loreille ou les orellles avec les pattes, et un leger ecoulement de serosite en accusent 1 apparition. A mesure que la maladie fait des progres, les symptomes se dessinent davantage : le prurit devient plus incommode, moins supportable; l'animal se gratte les oreilles et secoue la tete avec force ; lecoulement prend plus de consistance et d'odeur; la membrane est rouge, tumefiee, douloureuse ; raudition n'est plus aussi parfaite. La maladie continuant sa marche ascendante, Thumeur secretee devient puriforme,jaunatre, abondante et exbale une odeur infecte, insupportable; la membrane auricu-lairc s'epaissit, se couvre dulceres plus ou moins nom-breux; des excroissances rugueuses s'y developpent, obstruent le conduit auditif, s'opposcnt au passage des
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rayons sonores et occasionnent la surdite. A cette epoquer la maladie a revetu le caractere chronitjue, modification qui lui est fort commune, si on la neglige ou si on ne lui ojipose au debut un traitement methodique rationnel.
On cite generalement comme donnant lieu au ca-tarrhe auriculaire, le vent froid, les courants d air qui donnent sur la muqueuse de l'oreille, 1'eau fi'oide qui peut s'y introduire, la presence d un corps etranger; mais I'ex-perience semble demontrer qua cette affection est le plus souvent le resultat de la malproprete , de raccumulation du cerumen, qui se durcit et finit par irritcr la membrane muqueuse qui le secrete; c'est surtout chez les chiens a longues oreilles pendantes que nous I'obsei'vons le plus frequemmenl: il semble en quelque sorte etre le partagc des races canicbe, epagneule, d'arret, de Terre-Neuve et des montasnes.
Traitement. — La premiere indication qui se presente est de soustraire l'oreille aus influences qui onl donne lieu ä la maladie ou qui I'entretiennent; il faut debarrasser le conduit aviditif de la matiere cerumineuse quis'y trouvej sil existe un corps etranger, de quelque nature quil soit, il faut I'extraire. Cette premiere indication remplie, on cberche a calmer Tinflammation par des fomentations et des injections emollientes ticdes. quelquefois anodinesj il convient de reiterer ces fomentations et ces injections neuf ä dix fois par jour, d'agir avec douceur et de main-tenir sur la membrnnc pblogosee, au moyen d'unbeguin, un leger plumasseau imbibe du liquide emollient anodin.
Lorsque la maladie est recente et peu intense , ces simples moyens suflisent pour la guerir en huit ou dix jours ; mais si, par l'acuite de linflammation, quclques troubles fonctionncls s'observent, s'il y a reaction febrile , alors il
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CHARBON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;20y
faut ajouter aux moyens precites , 1% saignee generale. 1 application de quelques sangsues sui- la membrane aiiri-culaire, et la tliete. Si, apres la periotle d'acuite, la secretion sero-pumlente est tout aussi abondante , il font avoir recours aux injections et aux fomentations restrinctives; le sous-acetate de plomb liquide (extrait de Saturne) etendu d'eau, nous a valu quelques succes dans ce cas; on conseille encore, dans le but de tarir cette secretion morbide , de faire usage d'injections emollientes laudanisees.
Lorsque ces agents therapeutiques n'amenent pas d'a-mendement au bout de quatre ou cinq join's de leur em-ploi, et c'est ce qui arrive souvent lorsque la maladie est ancienne, il faut recourir aux injections dune solution de nitrate d'argent, a la dose de hurt a douze grains de ce sei par once d'eau distillee; cette dose pent etre augmentee au besoin. De tons les moyens employes pour combattre le catarrhe auriculaire chronique, ce sont les injections de cette solution qui nous ont le mieux reussi: nous en avons obtenu des cures inesperees en fort pen de temps. S'il existe des excroissances cbarnues dans Foreille, il faut les exciser, et les cauteriser ensuite avec la.pierre infernale, ou les detruire seulement par le cautere potentiel.
CHARBON. — Le charbon est une maladie grave qui, d'apres nos connaissances acluelles, consiste dans une alteration du sang , a laquelle M. Delafond a donne le nom de pe'loomie. Cette affection . a laquelle les herbivores do-mestiques sont plus exposes que les autres especes d'ani-maux, apparait sous divers aspects et sur differentes regions du corps; ce qui lui a valu une foule de denominations, selon le siege ou les tumeurs font leur apparition et les organes sur lesqucls le depot iclioreux se manifeste.
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Ainsi on tlonne le nom Ranti-coaur, a I'efflorescence char-bonneuse qui se declare au poitrail; de trousse-yalant on noire-cuisse, a celle quise developpe äla cuisse; (\eylosmn-thrax au charbon ä la langue ; de coryza yanyrcneux (morve aigue), a celui du riez ; ftanyine yanyrcneiise } k celui de la gorge; deperiptieumoirieyanyreneuse,lorsi[u.e la crise eliminatoire s'opere sur les poumons; de fievre charhonncuse, lorsque la maladie existe sans apparition de fumeurs, de typhus cbarbonneux, etc. Nous avons pense qu'il etait necessaire, pour l'intelligence des praticiens et la facilite de l'etude, de decrire separement ces dilFerentes formes qu'affecte le charbon; nous reiwoyons nos lecteurs aus articles qui en traitent.
CHARBON DU CHEVAL. — Le charbon chez les so-lipedes annonce son invasion par tin mouvement fehrile general; le pouls est accelere ; I'animal est inquiet, souf-frant; les flaues sont agites ; le poil est terne et pique; la prostration est gran de. A ces symptumes de conrte duree succede I'apparition de tumeurs plus ou moins ctendues, qui acquierent en peu de temps un volume considerable; ces tumeurs occupent tonjours les parties declives; leur volume est en rapport avec la quantite de tissu celluiaire de la partie oil lepanchement de lelement cbarbonneux se depose ; le poitrail, les parois abdominales, les cuisses et les membres sont les regions sur lesquelles ces engorgements apparaissent le plus souvent. Quelquefois les efflorescences charbonneuses se montrent tout a coup, sans etre precedees de prodromes ni de fievi'e.
Lorsque ces efflorescences se declarent. elles sonl ordi-nairement petites, douloureuses, et lices entre elles par des especes de traineescpii ne tardent pas a les reunir. eta
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ClIAKliON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;207
former un engorgement enorme; en quelf jues lieures, nous avons vu des tumeurs de la grosseur dun ocuf depoule, occupant les parois abdominales, se reunir et former un engorgement du volume d'un pain de six livres. A cctte periode de la maladie, les tumeurs perdent de leur sen-sihilite; elles deviennent froides, crepitantes . emphyse-mateuses, plus ou moins circonscrites; les polls qui les recouvrent charrient des gouttelettes de sang fluidifie, cor-rompu, cjui transsude a travers les porosites de la peau : e'est surtout aux membres que Ton observe ce pbenomene. Ouand on incise ces intumescences , il s'en ecbappe un sang icboreux, incoagulable , melange de serosite; les iissus sont froids , gangreneux , et oiTrent one teinte vio-lacee, noiratre.
Lorsque la maladie est ärrivee a ce point, I'animal est tres-abattu; le pouls est accelere, petit: la respiration est frequente; les flancs retx-ousses sont fortement agites; les naseaux sont dilates; les yeux sont etincelants, bagards ; la prostration est grande ; enfin, le mal continuant sa marche envabissante, les tumeurs tombent en lambeaux sphaceles , le pouls s'efiace , et la mort vient mcttre vin terme a cette redoutable afFeclion.
Le cbarbon se developpe quelquefois dans la boite cor-uee ; alors il se declare tout ä coup par une claudication ac-compagneed'unefievre intense; Fanimal tient le pied leve et n'ose plus I'appuyer sur le sol; la cutidure s'en gorge, devient humide, violette ; le bord superieur du sabot se cletache; si Ton pare le pied a fond, on trouve la sole detachee, soulevee par un sang noiratre , icboreux ; le lissu podopbylleux est froid, spbacele; ces symptomes marcbent avec tant de rapidite qu en deux ou trois jours le sabot se detacbe, tombe, et I'animal meurl.
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CHARBON.
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Autopsie. — A peine les animaux sout-ils morts que leur corps se meteoriseet exhale une odeur insupportable; le tissu musculaire cst ramolli, nohiitre avix endroits qui ont ete le siege de tumeurs-, le tissu cellulaire est impregne d'un sang dissous, incoagule, imprimant sa teinte aux tis-sus tni'il tache ; les principaux visceres sont älteres et re-duits en putrilage; les poumons et le foie sont engoues de san^ altere, corrompu; la muqueuse gastro-intestinale participe a la desorganisation, et offre parfuis des ulcera-tions sur divers points de son etendue; enfin on x-encontre les desordres dune alteration generate de Teconomie, ou plutot la putrefaction des solides et des liquides de l'orga-
nisme.
Causes. — On range parmi les causes qui peuvent don-ner lieu au charbon dit essentiel ou sporadique, I'usage ijrolonge daliments avaries, les habitations chaudes et humides d'ou il s'exhale des emanations putrides , pro-venant de la decomposition des matieres animales ou ve^etalesj les nuits froides, succedant ä des jouimees tres-chaudes; les travaux excessifs et epuisants par les grandes chaleurs ; enfin la contagion soit par contact im-mediat, soit par une sorte d'inoculation, ou par lair infect que respirent les animaux sains en cohabitant avec un certain nombre d'animaux malades dans une atmosphere reduite; et tout rapport, dit Ilurtrel d'Arboval, des sujets bien portants avec le principe contagieux de la maladie , pent occasionner le charbon, qui, sous I'in-flucnce des causes communes et generales, pent devenir enzootique ou epizootique.
Traitement. — Beaucoup de veterinaires preconisent la saignec au debut de la maladie, lorsque letat febrile est tres-prononce, et les boissons mucilagineuses nitre'es,
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acidulecs , etc. Si la nccessile tie recourir aux emissions sanguines est imperieusement indiquec , il fautenuser, mais avec beaucoup de circonspection ; I'experience a demontie que dans la majeure partie des cas, dans les maladies carbonculaires, les saigaees sont plutot nuisibles qu'utiles, et meme parfois mortelles. Une indication qu il ne laut pas perdre de vuc, et qu'il importe de remplirau plus vite, c'estde donner issue a I'ichor (|ui coastttue les efllorescences charbonneuses; Cbabert dil avec raison : laquo; Les tumeurs charbonneuses en general peuvent ct doi-vent etre regardees comme I'effet dun effort que fait la nature pour se debarrasser de l'humeur qui la surcharge et dont il importe de favoriser la sortie par toutes les voies qui peuvent la lui procurer. raquo; Acette fin, il faut avoir re-cours a l'ablation totale de la tumeur ; mais comme il nest pas toujours permis , h cause de sa position^ de son volume, etc., de mettre cette pratique en usage, il faut faire de larges et profondes scarifications que Ton cauterise cnsuite avec le fer chauffe ä blanc, de maniere a detruire les tissus gangrenes, a borner les progres de la destruction , et a dormer une libre issue a I'icbor septique que t intumescence renferme. Les plaies resultant de ces operations doivent etre recouvertes d'onguent vesicatoireoude plumasseaux charges d'ammoniaque liquide, d'essence de terebenthineoude toute autre substance irritante. Oadoit faire usage de ces topiques jusqu'a ce que la suppuration soit etablie^ alors les pansements doivent etre faits avec de i'eau-de-vie ou de lateinture d'aloes. Letraitement local doit, etre seconde par I'usage a linterieur des medicaments stimulants, cuts antiputrides ; ainsi ilconvientd'user larme-ment des preparations ameres et ferrugineuses: la poudre de gentiane et d'ecorce de chene, le sous-carbonate de fer,
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le camphre, doivent ctrc administres ä hautes doses dans unc infusion de plantes aromatiques, aulant et aussi long-temps que la prostration du malade en indiquera la ne-cessite. Une nourriture saine, nutritive et digeste con-tribuera puissamment a relever les forces abattues et aclivera la convalescence.
Le charbon etant une maladie toujours trcs-grave et sou-vent au-dessus des ressources de la medecine, il convienl de soustraire les animaux aux influences qui peuvent le developper : le veterinaire atteindra ce but, en eloi-gnant les animaux sains des malades, en les lojjeant dans des habitations saines et bien aerees, en leur dormant une alimentation de bonne qualite, nutritive et digeste, el en leur evitant toute communication, soit directe, soit indi-recte, avcc les malades.
CHARBON DU BOEUF.—Comme chez les solipedes, le charbon se manifeste chez les animaux de l'espece bovine par un etat febrile general qui est promptement suivi de Tapparition de tumeurs sanguines crepitantes, entourees d'infiltrations , passant rapidement a la gangrene. Ces tumeurs connues sous le nom de charbon, de huhons. dit Gelle, sont necessairement une suite, un effet de l'effort conservateur et reacfif des forces de la vie.
Au debut de la maladie qui nous occupe, on remarque une anxiete accompagnee de raideur du corps et de frissons; les oreilles,les conies, iemuflle sont alternativement chauds et froids ; la peau est aride; les poils sont herisses ; la colonne dorso-lombaire est tres-sensible; fappetit et la rumination sont abolis; les excrements sont durs et enve-loppes de mucosites chez quelques animaux ; il y a constipation dans d'autres ; la secretion du lait se tarit et les ma-
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inellcs se fletrissent; le pouls est petit, accelere; la prostration est jfrande. A ces phenomenes snccedebientot ['apparition des intumescences charbonneuses sur difFereuts points de la peripherie du corps 5 les regions du fanon, de 1'en-colure, des cotes, du grasset, de Tabdomen sent princi-palement le siege de ces tumeurs qui acquierent un grand volume dans l'espace de douze a vingt-quatre lieures. D'autres fois rhumeur cliarbonneuse se porte sur le pied : la claudication est intense; la fievre est tres-forte ; le sabot ou les sabots sedetachent, tombent; le tissu podopbylieux estnoiratre, entierement desoiganise, et 1 animalsuccombe dans le court espace de douze a quarante-huit beures.
Une autre variete de charbon, decrite par Cliabert, sous la denomination de charbon blanc, rapportee par Hurtrel d'Arboval el par Lafore, s'annonce par une legere tumefaction empliysemateuse et crepitante sous la peau ; sans la soulever et sans donner lieu a une tumeur appa-rente, eile penetredans I'epaisseurdes chairs ; on la recon-nait cependant, dit d'Arboval, a une durete plus ou moins enfoncee . ronde, circohscrite dans la partie qui en est le siege; a une espece d'enfoncement resultant de la mortification des chairs gangrenees ; ä la tumefaction des muscles et a la crepitation de la peau.
On a encore divise le charbon en essenttel et en symp-tomatique ; cette division n'etant basee que sur la forme et l'apparition de certains symptomes, nous la croyons superflue et inutile, vu que la maladie est clans tous les cas de la meine essence et de la meme nature.
Autopsie. — La decomposition du cadavrc est rapide ; le corps se ballonne: des narines, de la bouche, de lanus, decoulent des mucosites sanguinolentes melees de bulles d'air, qui exhalent une odcur infectc, insupportahle; le
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tissu cellulaire sous-cutaue, surtout aux endroits oü sie-gent les tumeurs charbonneuses, offve mie leinte noirätre^ on y remarque ties stases sanguines noii'es, gangrenees, entourees d'epanchements sereux jaunatres , meles de stries noires et de gaz fetides. Les ganglions lymphatiques sont tumefies, entoures d'epanchements semblahles ;i ceux que nous venous de citex-. 11 decoule de toutes les parties un sane noir dissous et incoasulahle.
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Les ofganes contenus dans les cavites splanchniques nous offrent des lesions analogues a celles que nous remar-quons a la peripherie du corps : partout la gangrene et la Desorganisation des tissus ; partout des traces de cette grave alteration des liquides circulatoires.
Les causes du charbon du hocuf sont les memes tjue celles qiii donnent lieu a cette maladie chez le cheval: ainsi les aliments avaries, le foin moisi, la paille rouillee, I'lierbe chargee de vase dans des päturages has et mare-cageux, les eaux stagnantes corrompues dont on ahreuvc les animanx, les miasmes putrides qu'exhalent des ma-rais desseches. peuvcntetre places en tete, sans toutefois Dublier l'encombrement des animaux loges dans des etables chaudes et humides, et la contagion.
Traitement. — Les moyens therapeutiques ä opposer au charbon du hoeuf. doivent reposer sur les meines bases que ceux que 1 on emploie pour combattre la meme affection chez le cheval; ainsi on scarifiera les tumeurs charbonneuses pour donner issue a I'ichor septique qu'elles contiennent; on cauterisera, avec le fer cliauffe a blanc. les tissus gangrenes; on recouvrira les plaiesd'onguenl ve-sicatoire oadeplumasseaux charges d'ammoniaqne liquide nu d'essence de terebenthine; on continuera l'usage dc ccs topiqucs jusqu'ä ce que la suppuration soit ctablie;
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alors on pansera avec l'eau-de-vie camphree oula teinture d'aluesj on usera largement des preparations ameres et feirugineuses; la poudre de gentianeetd'ecorce de clienc, !e sons-carbonate de fer, le camphre, seront administres ;i hautes doses, dans une infusion de plantes aromatiques, autant et aussi longtemps qne la prostration dumalade en indicrnera la necessite; une nonrriture saine et digeste ne fera pas delaut pour relever les forces abattues et acce-lerer la convalescence.
Gelle (1) a vu le charbon symptomatifjue ( c'est ainsi qu'il qualifie raffection cpie nous venons de decriie ) regner sous forme enzootique et epizootique; les moyens curatifs qu'il a employes pour combattre cette malaclie sont analogues a ceux que nous venons de prescrire, sauf qu'il ajonte le quinquina et l'acetate d ammoniaque, et il a obtenu des succes inesperes. Nous devons rappeler ici en passant, que, toutes les fois que Ion a affaire a une ma-ladie qui pent se transmetlre par voie de contagion, il est urgent disoter les animaux du lieu infecte, et de leur faire subir un traitement propbylactique; voici comment Gelle s'y est pris dans les circonstances calamiteuses d'en-zooties et d'epizooties diarbonneuses : laquo; Je divisai les bes-tiaux en trois classes, dit ce praticien distingue de qui nous empruntons volontiers les lumieres : les sains, les suspects et les malades.
raquo; Animaux sains : Saignee aux plus jeunes et aux plus vigoureux; tisane delayante d'orge et de cbiendent , avec addition de sauge mise a infuser apres la cuisson ; lavements emollients acidules ; eau blancbe dont les animaux burent pen ; diminution de la nonrriture; fourrage
(I) Pathologie 6ouilaquo;c, page SU6.
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asperge d'eau saturee de sei de cuisine. Apres deux ou trois jours de ees soins, les estomacs etaieut debarrasses, le ventie etait libre ; je passai un seton au fanon que j'ani-mai avec \m trochisque d'ellebore noir; on continua I'em-ploi du sei et de l'eau blanche pendant quelques jours.
raquo; Animaux suspects: Je ne crus pas devoir saigner; le pouls dans tous me parut petit et faible ; meme regime; seton au fanon; breuvages d'infusion de sauge et d'ab-sintbe animes par la gentiane et le camplue dissous dans l'eau de Babel. Quatre ou cinq jours de ces soins suflirent pour faire disparaitre tous les signes faclieux.raquo;
Lesanimaux malades furent traites comme nouslavons indique plus baut.
CHARBON DU PORC. — Le charbon, dans l'espece porcine, a recu les denominations de soie, soijon, poil pique, soies piquees* etc. laquo; 11 est presumable, dit Ilurtrel d'Arboval ä qui nous etnpruntons la majeure partie de la description suivante, que la premiere idee de ces denomi-nations est venue de la presence de plusieurs soies reunies en faisceaux d'un cute ou des deux cotes du cou; les-quelles soies , apres avoir traverse le corps de la peau , s'enfoncent progressivement. en passant a travers les tissus, parviennentmemejusqu'au larynx, Tirritent, le perforent, et font ainsi perir les animaux par suffocation ; mais la maladien'en est pas toujours une, puisque ces houppes de soies existent ehez presque tous les pores sans determiner les memes accidents; il a done fallu cliercher ailleurs la cause qui peut les fme naitre. C'est ainsi que, s'attacbant ;i quelques symptumes le plus souvent mal observes, on a fait de la soie, tantot une fievre charbonncuse, le charbon malin. attendu la rapidite dc sa marclie dans beaucoupdo
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cas, tantut une angine, une esquinancie dite gangreneuse, tant a raison de l'enflure du cou, qui a lieu dans celte derniere maladie, que par la rapidite de la succession des symptura.es qui ltd sont propres ; enfm de ce que, dans le cours ou au declin tie cette affection, la peau prend une leinte Ariolacee. raquo;
Hurtrel d'Arboval regarde la soie comme une irritation inllaminatoire du tube digestif, occasionnee par lusage prolonge dune alimentation excitante ; nous ne pouvons partager entierement ropinion de l'auteur du Dictioimniro de mcdecine et de Chirurgie veleriimires ; la description des symptumes qui va suivre ne nous reveie aucun indice dirritation gastro-intestiuale primitive. Si le savant d'Arboval a rencontre des lesions a la inu-queuse digestive , nous pouvons, dans le cas qui nous occupe, les rapporter a I'ichor charbonneux. qui imprime sa presence sur tous les tissus de Torganisme.
Chabert, au dire de d'Arboval, rapproche la soie de la pustule maligne qui a pour caracteres, suivant la description qu'il en donne : une tacbe noire, assez large, ä la peau, d'un cote ou de chaque cote du cou, avec les soies dans cet endroit reunies en faisceaux , et une douleur excessive quand on les tiraille.
Selon cet auteur et ceux qui ont ensuite ecrit dans le meme sens que lui, la soie est une maladie particuliere au cocbon, une maladie que nul autre animal dornestique ne partage avec lui; eile a son siege a Tun des cotes du cou, queiquefois aux deux, entre la jugulaire et la tracbee-artere, a quelque distance des parotides. et directement sur les amygdales. La par tie affectee presente une espece de bouppe epanouie, formee par la reunion de donze ou quinze soies qui la recouvrent. Ces soies, diflercntes des
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aulies . laut par leur force que par leur cüwIcui1. sont lieiissees. druites , clures, plus rondes et plus fortes que les autres, terries, blanchies chez les pores blancs, et de-colorees chez ceux a poil noir. Le tiraillement de ces soies, meme le plus simple attoudiement. fait eprouver ä lanimai de tres-vives douleurs ; il cxiste , en premier lieu, dans le pointd'implaiitalion, un enfoncemenl, line concavite, avee rougeur de la peau ; mais eclle-ci ne tarde pas ä se deco-lorer en cet endroit. a devenir livide on violacee ; de plus, les bulbes des polls malades sont confondus en une masse du volume dune feve . et les parties raolles sin* lesquelles cette lesion est fixee sont comprimees, resserrees, desse-cliees,niortifiees meine. La soif precede cet etat, et la tris-tesse, le degoüt. le grincement des dents raccompagnent (pielquefois. La maladie faisant des progres , ranimal de-vient abattu, paresseux, sourd a la voix, insensible aux coups, et reste toujours coucbe ; la soif s'eteint; les forces musculaires paraissent I'abandonner 5 il chancelle, si on le force ä se lever; les flaues sont agites ; la langue est luligineuse, rouge a sa pointe et sur sesbords j la boucbe est brillante et pleine de bave ; les yeux sontinjectes; fair expire est cl 1 aud et infect 5 la mächoire iiderieure s'agite d'un cote a lautre; la conjonclive est enllammee. Les douleurs devenant plus grandes, les symptömes s'exas-perent; lanimai pousse des cris plaintifs ; il devient con-stipe , et si Ion ne se liäte de lui porter secours, il peril de suffocation en vingt-quatre ou quarante-huil beures, ce qui s explique par la compression que latumeur exercesur ia tiachce-artere; cette tumeur, devenant plus conside-rable , interceple le passage de fair dans le conduit, et ranimal meurt asphyxie. D'autres fois, la terminaison est dilferente; an lieu de la constipation,e'est une diarrhee des.
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plus infectes qui s'etablit; eile soulage momentanement le malade, eile prolonge meme sa vie et ses soufFrances, sou-vent cruelles, mais eile ne le guerit pas 5 il tombe dans le raarasme, et des convulsions horribles mettent un terme a son existence, du septieme au neuvieme jour.
Les autopsies ne laissent aucun doute sur la nature de la maladie; elles nous montrent la degenerescence gan-greneuse aux muscles et aux glandes du cou, a la trachee-artere , au larynx , ä l'oesophage , au pharynx , etc. C'est surtout lorsque les cochons ont succombe de tres-bonne heure, que ces phenomenes pathologiques sent prononces. Quand, au contraire, les animaux ont peri plus tard, a la suite d une entente diarrheique consecutive, ces parties sont inoins alterees, mais les intestins presentent des taches gangreneuses, et les organes du thorax des traces evidentes duiflammation. La chair des cochons egorges des linvasion de la maladie, est mollasse et blanchätre et a une graisse sans consistance; eile ne prend point le sei, et ne se conserve pas.
On donne pour causes au charbon du pore , les grandes chaleurs, la secheresse, la malproprete et la mauvaise tenue des toits, I'air infect que les animaux respirent, un repos absolu ou un exerciee force, les differentes constitutions atmospheriques, lusage de boissons alterees, celui daliments avaries , moisis ou putrefies, le defaut de boissons salubres, etc. Chabert pretend que la soic est epizootique et contagieuse parmi les cochons, et il lui attribue un tel degre de facilite pour se communiquer, qu'il cite I'exemple d'animaiix carnivores qui ont succombe apres avoir mange la chair ou le sang de cochons infectes. 11 rapporte que des personnels ont ete victimes pour avoir *depece de tels cadavres, et il conseille, en pareille occur-
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rence, d'user largement des moyeiis de la police sanitaire des epizootics. La contagion est conteslee par quelques anteurs, notamment par Hurtrel d'Arboval, qui a vu cette maladie regner epizootiquement, de 1820 a 1822, dans les departements du nord de la France ; du reste, ajoute cet auteur, si Ton n'est pas assez convaincu de la non-contagion de la maladie, rien n'empeche de separer les animaux sains des malades • on n'en aurait meme que plus de facilite a traiter ceux-ci.
Traitemcnt. — Malgre la gravite de la maladie et le danger qu'elle presente, eile n'est pas absolument incurable , si le traitement qu'on lui oppose est approprie ä la nature de l'affection ; au dire de d'Arboval, le plus efficace est celui indique par Chabert; il est generalement suivi. laquo; Le mal ctant commencant, il suflit quelquefois d'appli-quer un bouton de feu a l'endroit oü la soie a coutume de se montrer, et de le couvrir d'un coi'ps gras; le mode de vilallte cbange, il s'etablit sous lescarre un travail in-flammatoire favorable, etjl'esearre tombee, la plaie se cicatrise comme une plaie simple. Mais leplussouvent cette pratique est insuffisante, et Ion est oblige den venir a Fexcision complete de latumeur danstoute sa circonference et sa profondeur, meme ä quelque distance au delä de sa base. A cette fin, on implante une erigne dans fepaisseur de la peau qui recouvre la tumeur , de maniere a rendre cette derniere plus proeminente et plus fixe j au moyen dun bistomi droit, on incise en contournant lintumescence et en enlevant toute la pailie malade jusque dans son fond, et meme un peu au-dela. Si le fond de la plaie est noir, on y applique un bouton de feu, on y met un peu da soufre sublime, et on y applique le feu de nouveau. Le soufre etant briile, on pause avec un peu de beurre ou d'axonge..
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raquo; A ces movens locaux, ilfaut ajouter les boissons rafrai-chissantes, acidulees, les breuvages d'infusions tie plantes aromaticjiies , alternes avec les amers et les ferrugineux. Si on suppose une surabondance de matieres muqueuses ou saburrales dans restomac, il convient de Ten debarras-ser par un voraitif.
raquo; Moyens preservatifs. — Qu'on gouverne mieux les pores, qu'on les tienne proprement, qu'on les place sous des toits on Fair puisse circuler, qu'on les nourrisse con-venablement d'aliments sains, qu'on leur donne pour boisson Teau la plus pure, souvent renouvelee ; qu'on la blanchisse avec du bon son ou de la mouture de froment, seigle ou orge, pour la rendre plus agreable et plus nour-rissante ; qu'on I'acidule meme avec le vinaigre dans quelques circonstances; qu'on soumette les animaux aun exercice leger, evitant l'epoque de la journee oü la chaleur est la plus forte; qu'on les mette a portee des nappes et des courants d'eau, oü ils puissent se vautrer a leur aise, pour tenir leur peau fraiche, et la preserver de Faction dessiccative de l'air ; en un mot, qu'on s'occupe de l'hy-giene de cet animal, beaucoup trop negligee, et Ton previendra en lui le developpemeut dun grand nombre de maladies. raquo;
CHARBON DU MOUTON. — Notre pratique ne nous ayant pas fourni l'occasion d etudier les affections carbon-culaires des betes a laine, nous allons reproduire ce que rapporte Hurtrel d'Arboval, sur le cbarbon qui attaque les animaux de cette espece.
laquo; Dans ces animaux, le cbarbon se manifeste sous forme de bouton et sous forme d'in filtration ; il pent regner epizootiquement ou enzootiquement.
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raquo; La premiere variete, ou variete boulonneuse, se montre frequemment en Languedoc et en Roussillon , el parait plus rare en Provence, ce qua M. Gasparin pense devoir attribuer a la plus grande finesse de la peau des Letes a laine de ces premieres provinces, qui permet aux eruptions de se faire jour au dehors plus facilement.
raquo;L'animal cesse d'abord de ruminer et de manger 5 il se manifeste ä quelqu'une des parties denuees de laine, ou le poll est oi'dinairenlent plus fin, telles que le dessous du ventre, linterieur des cuisses et des epaules, le cou , les mamelles et la tete, une petite tumeur plus ou moins sail-lante, dure, circonscrite, un peu rude au toucher, d'un rouge vif et tres-doulourcuse. La peau qui la couvre prend bientot une teinte violacee, et le centre du bouton ne tarde pas a etre marque d'un point noir, eonstituant une petite escarre. Cette tumeur qui, dans le principe, presente tous les caracteres du phlegmon , fait bientot des progres sensibles, et parvient en peu de temps ä la grandeur dune piece de cinq francs et plus. Vers le milieu, et tout autour, paraissent des phlyctenes remplies dune serosile acre, qui irrit'e les teguments sur lesquels eile coule, les altere et en prepare la desorganisation plus ou moins prochaine. En outre , il se forme un engorgement ocdemateux dans le tissu cellulaire sous-jacent 5 le charbon ou point noir s'etend et parait pousser devant lui les phlyctenes, qui gagnent du terrain ; les environs sont de couleur livide, et donnent des marques visibles de gangrene. 11 arrive alors ou que la gangrene se borne, que la portion occupee par la tumeur tombe, et quelle laisse ä nu une ulceratiou qui fournit une suppuration abondante et amene ainsi la guerison de l'animal; ou bien que la tumeur charbon-neuse s'etend, que la gangrene gagne de proche en prochc.
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devient meme generale, etque la mort du malade s'ensuit.
raquo; Les symptomes generaux sont: one constipation opi-niätre, le meteorisme et des coliques violentes. Lorsqu'il y a fievre, ce qui amve le plus souvent, I'animal, outre, le defaut d'appetit et de rumination , est triste, abattu 5 il reste couche , et meurt quelquefois le deuxieme jour ou au bout de cinq a vingt-quatre h eures; la mort arrive surtout lorsque la tumeur charbonneuse s'affaisse tout a coup, et qu'une metastase d'irritation fait des ravages a rinterieur.
n Quand le cbarboii se developpe aux extremites, prin-cipalement aux posterieures, la bete k laine parait souffrir les plus vives douleurs pendant dix a douze heures , la gangrene survient, et la cbute du sabot et ses suites ont lieu, ainsi qu'il a ete dit dans 1 article precedent.
raquo;La marche de la maladie est assez rapide dans les betes a laine, ct le danger qu'elie presente est relatif a I'intensite des symptömes, surtout a celle de la fievre, a la partie qui est attaquee et aux complications qui peuvent se rencon-trer. La complication la plus dangereuse est celle du char-bon avec la clavelee, avec une fievre analogue au typhus des betes a comes, ou d'autre^ maladies graves • le cas est aloi-s presque tonjours mortel. Le charbon est d'autant plus dangereux, qu'il est plus rapprocbe du centre ou des parties essentielles a la vie.
raquo; Jusqu'ici le charbon a ete reconnu contagieux ; mais on a cru-remarquer qiie celui qui est transmis par contagion est moins difficile a guerir que celui qui a ete contracte spontanement, et dans lequel l'ensemble de l'organisation se trouve en general plus promptement affecte. Nous n'avons rien a ajouter a ce que nous avons dit des causes du charbon, si ce n'estque, a la suite d'un mauvais precede
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de clavelisation, on a vu des tumeurs cliarbonneuses star-venir ä l'endi-oit des piqüres, et determiner la mort de Tanimal.
raquo; Les moyens de curation sont ceux qui ont ete prece-demment indiques. Ainsi, on extirpe la tumeur chai'bon-neuseaussitut qu'elle parait, avant quelle ne passe a la gangrene, et Ton cauterise, avec le cautere actuel, la plaie qui en resolte. Si, apres l'extirpation, le mal etend ses progres, on renouvelle l'appücatiön du feu a toutes les parties affec-tees, et Ton pause les plaies cauterisees avec le chlorure de soude ou de chaux, pur d'abord, et ensuite coupe d'eau. A I'interieur, on pent administrer, en grand lavage et en lavement, de l'eau gelatineuse, qu'il est possible d'obtenir a peu de frais en faisant bouillir des tripes. On pent aussi employer lean acidulee au degre conve-nable, mais seulement durant les premiers moments, dans la vue dabattre la force de linllammation. DArboval conseille de se tenir en garde contre ladministration des sudorifiques violents tant prönes, des breuvages d'extrait de genievre dans le vin, des purgatifs, etc., moyens excitants qui ne peuvent qu exasperer la maladie et accelerer la fin du malade. La saignee ne reussit pas mieux que clans les autres circonstances de charbon, et on doit la proscrire.
raquo; Comme il n'est pas toujours facile de se procurer du bouillon de tripes, surtout iorsqu il se trouve un grand nombre d animaux qui en reclament 1'usage , ne pour-rait-on pas le remplacer par des tisanes ameres, par des preparations martiales, et par 1'usage de farine de froment? Cette proposition me parait admissible et rationnelle , eile rentre pleinement dans le traitement general des maladies laquo;arbonculaires.
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CHARBON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 220
laquo; On peut rapporter ä la seconde variete du charbou ties betes a laine celui qui, avec les meines phenomenes generaux, se montre assez frequemment a la tete de ces animaux, et devient tres-dangereux. L'epiderme se couvre d'ampoules, qui se crevent, etdonnent, issue a line serosite acre 5 la peau cesse d'adheier aux tissus sous-jacents ; eile est comma soufflee, fait entendre a la main qui la presse une crepitation tres-marquee, se couvre de taches noires, se desseche et se gangrene enfin. La serosite des ampoules se repand sur les parties environnantes, telles que Toreille et lorbite ; eile desorganise et detruit, avec une grande rapidite, les organes qu'elie touche. Alors, Tanimal est febricitant, etourdi, comme dansle coma ; des convulsions succedent a ces symptomes, et l'individu malade succombe au bout de deux on trois jours.
raquo; Go!der rapporte, dans le tome II de ses Memoires et observations sur la Chirurgie et la mcdecine vetcrinaires, un cas fort singulier de charbon, annonce par Glos : 11 se faisait sous le ventre , autour de 1'ombilic , une crevasse fongueuse de laquelle secoulait dabord une serosite, et qui donnait issue älintestinetä l'epiploon ;quelques mou-tons cependant mouraient sans qu'aucun viscere cut paru au debors; certains vivaient encore quelques jours en trainant a terre leurs bovaux. A I'autopsie cadaverique, on trouvait des points gangreneux sur les visceres du bas-ventre, specialement sur les intestins greles et le mesentere; toutle reste etait sain. Ce mal, tres-contagieux, dura pendant deux ans dans une metairie et dans le voisinage: il s'etendit aux vaches, aux cocbons, aux cbiens, aux volailles memes; mais les bommes furent toujours epargnes. II pa-rait que les animaux transportes bors de cette localite, cesserent d'etre ainsi affectes, ce qui fait soup^onner une
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224nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ClIAnBO'.
cause enzootique, toujotirs plus active que la contagion. Ce cas, tres-curieux, n'a jamaisetebien eclairci, et il ne s'est plus represente.
raquo; Nous arrivons, dit Hurtrel d'Arboval, alaffection qui sert en quelque sorte de type a la variete de charbon dont nous nous occupons; eile est d'autant plus importante a connaitre, quelle est peut-etre la plus commune , que le nombre des Lctes a laine qui en sont attaquees augmente progressivement, depuis huit ou dix ans au moins, dans le pays que nous habitons (Pas-de-Calais), et qu'elle immole passablement de victimes. Elle consiste en one infiltration aplatie, etendue en longueur et en largeur, sur laquelle se developpent des pldyclenes. Elle se manifeste principale-ment aus. glaudes inguinales et axillaires, d ou eile se pro-page bientüt a toute la surface interne dc la cuisse ou des ars anterieurs, et quelquefois aux parois de l'abdomen el du thorax. On Eobserve aussi au cou, memo sur les reins, mais plus communement aux membres posterieurs. Cette infiltration se convertit bientot en une vaste escarre gan-greneuse, sous laquelle les tissus sont desoi ganises et infil-tres dune matiere sero-gelatineuse; ses progres sont tels quelle cause la mort en moins de vingt beures.
raquo; Les symptomes generaux sont pen apparents. Lemou-ton parait bien portant, mange et va au paturage avec les autres ; tout a coup il sarrete, cesse de manger, deviant tres-malade, el n'a plus que quelques beures a vivre. A la bergerie ou au pare, on en a trouve de morts le matin, qui n avaient donne aucun signe de maladie la veille au soir.
raquo; Nous avions d'abord cm remarquer dans noire pratique, que cette facheuse affection attaquait dc preference les betes ä laine trop sedenlaires ou trop nourries; nous avons eu lieu de nous assurer ensuile que dautres trou-
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CHARnON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2i;gt;
peaux, places dans dautres circonstances, nen etaient pas pour cela exempts. Nous n'avons pas encore pu saisir les causes premieres, qui ne sont pour nous que simplement presumables ; mais nous nous croyons autorise a penser qu'ellessonttoujours locales, etquelles peuventdependre, soit des habitations ou du regime, soit de iquot;influence de 1 etat de latmosphere dans certaines saisons, mais qu'elles sont jusqu'a present inappreciables.il est bien reconnu que la maladie dont il sagit, attaque indifforemment lestrou-peaux en tous temps et toutes saisons; cependant, c'est plus communement en hiver que ce malheur arrive, et 1 hiver est la saison oil les betes sont trop ou trop peu nourries, suivant les idees des proprietaires. Elle parait frapper de preference les agneaux antenais, les moutons de quatre ä six dents, et qui sont disposes a etre engraissesj les moutons de 1 engrais et les brebis pleines, aussi bien que celles qui allaitent, sont moins frequemment attaques , mais ne sont point pour cela constamment epargnes.
raquo; Nous ne croyons pas ce charbon contagieux, puisqu'il respecte une grande partie des individus quicomposentles troupeaux ou il penetre: mais nous avons quelques rai-sons de penser qu'il se communique par voie d'inocula-tion. Nous avons reconnu et constate que !e froid et la laquo;elee ensuspendentle cours. qui reprendensuite sousTinfluence d'une temperature plus douce.
raquo; On concoit que la forme particuliere qu'affecte cette maladie , et la promptitude de sa terminaison funeste, ne permettent guere I'application dun traitement local con-venable,tel que celui qui est, indique pour les autres char-bons; aussi glisserons-nous legcrement sur les moyens tlie-rapeutiques. pour nous occuper de ceux qu'il convient d employer, ahn de ne pas tout perdre. soil en tiraiit.
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quelque parti des betes qui commencent ü ctre malades, soil en cherchant a las preserver tie le devenir. raquo;
laquo; M. Girard m'a dit avoir vu tres-souvenl echouer les traitements les mieux raisonnes , et ne venir a bout de faire cesser la mortalite que par I'eiuigration des troupeaux, moyen qui, selon ltd, a constamment produit mi resultat avantageux, at fait disparaitre I'af-fection. Jl serait done a propos de tenter ce moyen comme preservatif. Nous avons essaye de loger des troupeaux dans des granges vides, bien Tastes et bien elevees, dc les soumettrc au regime temperant, a I'usage du sei et des boissons salees, nitrees ou acidulees, de pra-tiquer une saignee a la jugulaire; nous avons quelqaefois reussi, maispas assez constamment pour pouvoir conside-rer ces moyens comme reellement efficaces. M. Girard conseillerait de faire usage , pour les animaux malades , tant ä l'interieur qua l'exterieur. de lat-etate d'ammo-niaque ou esprit de Mindererus, que l'on modex^erait sui-vant les betes, et selon leur etat de maladie. II lui sembleraita propos, (jue l'on puisse ounou executer l'emi-gration, detenir les betes k.un regime temperant, de leur donner dc la menue paille, uu peu de regain, surtout quelques racines bachees, et de leur faire prendre du sei en grain et melange alternativemeat avec le son et l'avoine. il convient aussi d'abreuver les animaux avec de la bonne eau, et l'on pourrait saler avantageusement celle des ba-quets. Ces diverses prescriptions sont suseeptibles de va-rier suivant une foule de circonstances que le veterinairc doit savoir apprecier mieux que personne. raquo;
D'Arboval conseille de sacrifier les animaux des quo le mal commence a se manifester, et d'en livrer la chair a !a consommation ; il serait imprudent. meine dangereux
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de suivre ce conseil pour une maladie aussi meurtriere lt;|ue contagieose. N'avons-nous pas une foule d'exemples lt;l accidents survenus par suite de 1 usage, comme aliment, des chairs des animaux atteinls de charbon ? Pour nous , le conseil le plus sage et le plus prudent est d'en-fouir les cadavres a plusieurs metres de profondeur. sans meme les depouiller de leur peau.
CITICOTS [surdcnts, dents de loup).—Les chicots sont des asperites plus ou moinslongues qui s'avancent en dedans ou en dehors des arcades dentaires, blessent la joue ou la langue, et genent la mastication, qnelquefois an poijit que le clieval, qui a une pareille irregularite des dents molaires , ne pent plus prendre assez d'aliments pour compenser les pertes qu'il eprouve continuelle-ment.
Cette irregularite des dents molaires depend du defaut de rapport qui doit exister naturellcment entre les tables dentaires ; les frottements n'ayant pas lieu sur toule leur etendue, l'usure est irreguliere; il resulte de cet etat do choses, que des dents ofirent des prolongements aigus ou tranchants qui s'opposent ä la trituration exa(;te des matieres aliaientaires. Ces asperites , que Ton rencontre le plus communement chez les vieux cbevaux , blessent pendant la mastication la face interne des joues, quaiul elles sont a la machoire superieure, et la langue, lors-qu'elles existent a la maclioirc inferieure; pendant la mastication , I'animal s'arrete tout a coup et laisse tomber de sabouclie des aliments imparfaitement macbes. il s'en accumule aussi entre la joue et la machoire; I'avoine qu'on lui donne est en partie rejetee au dehors. et en partie avalec sans efre broyee : e'est ce qui se confirme par les
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excrements, qui en contiennent en quantite qui n'a pas subi la moindre trituration; a la longue la difliculte aug-mente, 1 economie s'appaurrit foute de nutrition, et la mai-greur et la fiiiblesse rendent le cheval qui en est atteint incapable de faire le plus leger service.
Traitement. — Pour obvier a cet inconvenient et rendre a 1 animal toute !a faculte de cette importante function , il faut abattreces pointes, ces cbicots, et niveler enquelque sorte les tables dentaires. Anciennement on se servait pour cette operation du carreau, espece de grosse lime que Ion donnait a macher au cheval, et sur laquelle se brisaient les surdents; ce mode operatoire flit remplace par la gouge et le maillet, que la majeure partie des vete-rinaires cmploie ennwe aujourdhui, et que nous avons abamlonnes pour le rahot odonthriteur de M. Brogniez. qui, sous tons les rapports, offre des avantages incontes-tables sur tous les autres instruments connus pour cette operation. II arrive quelquefois que ces asperites sont resistantes en raison de leur volume et qu'on ne pourrait les entamer avec la gouge ou le rabot, sans ebranler la mächoire ou faire eclater l'alveole; alors il convient de se servir du ciseav odonthriteur Ae I'auteur que nous venons de citer. 11 faut en agir de meme lorsque la mastication est intorvertie par la longueur demesuree d'une ou de plusieurs dents molaires; c'est ce qui arrive lorsque celles-ci n'eprouvent plus d'usure sur les dents opposees qui, par suite de carie ou de toute autre cause, out diminue de longueur et rendent tout frottement impossible. II est inutile de faire observer que ces asperites se reproduisent, et qu'il faut de nouveau recourir a ['operation lorsque Tanimal se trouve gene pour manger.
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CHONDRITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2ffl*
CTIONDRITE. — L'inflammation du tissu caitilagineux est plus frequente, dit M. Vatel, c[ue ne sembleraient le faire supposer la simplicite tie son organisation, I'obscurite tie ses fonctions et son elüignement de tous les agents dir-ritation.
Les phenomenes de rinflammation des cartilages articu-laires sont tres-obscurs. et sont presque toujours confon-dus avec ceux qui caracterisent I'arthrite; par consequent , a defaut de tlonnees precises sur cette affection consideree isolement et d'une maniere idiopathique, nous renvoyons le lecteur au cbapitre qui traitc de l'inflammation articulaire {voyez Arthrite).
La chondrite auriculaire est la seule que nous puissions envisager isolement ; eile se rencontre le plus frequem-ment chez les chiens qui out les oreilies longues et pen-dantes. Elle s'annonce par la chaleur, la douleur et l'en-gorgement de Fextremile de l'oreillej ranimai qui en est affecte, eprouve un prurit douloureux ; il secoue la tete avec force , et ballotte les oreilies au point de les faire saigner, les frotte sur les corps environnants, les arrache, en quclque sorle, avec les pattes. Ces causes entretien-nent et aggravent rinflammation; il se forme un ou plu-sieurs ulceres ä bords arrondis, tumefies, calleux, resultant tie la carie de l'extremite du cartilage de la conque. Ces ulceres que Ton nomme chancres, grandissent de jour en jour, et, si on ne leur oppose un traitement approprie, finissent par envahir et detruire la majeure partie de la portion flottante de l'oreille.
Comme nous I'avons dit plus haut, ce sont les chiens a longues oreilies pendantes qui nous donnent le plus d'exemples de chondrite auriculaire; ceux tie chasse sur-toul. qui, forces de traverser les broussailles ct les faillis.
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se blessent les oreilles, se les dechirent; ainsi nuns pouvous regarder cetle inflammation comme la consequence de causes traumatiqnes.
Traitemmt. — La condition indispensable pour obte-nir une guerison en peu de temps, consiste a fixer les oreilles de maniere a en empecher les battements et les frottements; c'estaumojend'unbeguin^spece decoiffeen cuir, que Ton remplit cette intlication. Les oreilles doivent etre fixees sur le sommet de la tefe ; on y place d'abord an plumasseau sur lequel on retourne uneoreille : puis un second plumasseau pour recevoir l'oreille opposee et la tenir separee de la premiere, et enfin un troisiemeplumasseau pour maintenir le tout et supporter le beguin. Si linflammation est recente et existe sans ulceration du cartilage, on fera usage des applications emollieutes j les bains, les fomentations et les cataplasmes conviennent dans ce cas. Si la maladie est ancienne, s'ily a carie, chancres, on recouvrira les points ulceres avec la poudrc de charbon de bois, I'alun calcine ou toute autre substance dessicca-tive ou legerement escarrotique. Ces moyens therapeuti-f[ues, dont I'efficacite ne peut eti-e contestee par aucun praticien, nous rendent journellement d'importants services pour coinbattie cette maladie, reputee si rebelle et si difficile a guerir.
On conseille encore, pour guerir les chancres aux oreilles, d'enlever la portion de cartilage malade et de cau-teriser ensvnte ; nous nenous sommes jamais trouve dans la necessite de devoir recourir ä cette operation, qui certes est tres-rationnelle et tres-facile a executerj mais avant de mutiler un animal dont les oreilles font le plus bei ornement. il convient de tenter d'abord tons les autres moyens.
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CHOREE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2ÖI
Les chasseurs vantent beaucoup un remede pour gue-rir les chancres aux oreilles; il consiste ä circonscrire ces chancres avec des meches de laine. rapprochees iune de l'autre et qui traversent le cartilage de part en part • ces especes de petits setons de laine bleue (notez bien (iiia leurs yeux la laine d une autre couleur n a pas les meines vertus) enflamment la partie, la rendent douluureuse au point (pie I'animal n'ose remuer latete ; il arrive cine, par cette immobilile des oreilles, les chancres disparaissent quelquefois lorsqu'ils sont recents ; mais ce moyen enipi-rique, contraire auhon sens, est loin de reussir souvent. Qne de Ibis n'avons-nous pas ete appcle a traiterdes chiens cpii avaient subi difiercntes fois cette operation, et chez lesquels la maladie setait aggravee a la suite d'uo pared traitement!
CHOREE {danse de Saint-Guy).—Cost une affection singnliere du Systeme nerveux, donl le caractere essentiel et vraiment pathogaomonique, consiste en des inouve-ments desordonnes et irresistiblesd'un certain nombredes organes qui sont müs par le Systeme locomoteur volontaire. (^ette nevrose, d'apres M. Bouillaud (1) , est pour les functions locomotrices volontaires ce que sont pour les fonctions intellectuelles certaines formes d'alienation men-tale. La lesion des mouvements qui caracterise la choree, varie beaucoup relativetncnt au nombre des parties qu:elle pent affecter ; cest ainsi que laquo; ce singulier melange de paralysie et de convulsions, raquo; comme dit d'Arboval, peut ctre general ou partiel. Tantöt c'est un membre. la tete et le cou qui eprouventles secousses convulsives :
(I) Dictionnaire de medeeine cl de Chirurgie pratiques.
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ITrlnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CHORßE.
d'autres foiscesont les meinbres anterieursou posterieurs qui eprouvent des soubresauts , et quelquefois les quatre meinbres a la Ibis: alors le cbien malade est dans une agitation continuelle , le repos lui est interdit, le corps s'afiaisse et se redresse convulsivement et sans reläcbe, le sommeil meine n'accorde pas de tranquillite au malheu-reux animal atleint de choree a ce degre. Cette maladie qui parait etre le partage, sinon exclusif, au moins tres-frequent du chien. se termine quelquefois par la paralysie des parties aflTeclees et par la niort.
Ce bizarre phenomene pathologique, donl on ne connail ni la nature ni le siege de la lesion qui le produit, est toujoursla consequence, dans lespece canine bien entendu, de la maladie dite des ohiens; c'est ordinairement vers la periode de declin que cette grave complication nerveuse survient.
Traitement. — Lorsque la choree est legere et n'affecte qu'une seule partie, eile peut quelquefois se guerir par le seul benefice de la nature; nous avons vu hon nomhre de fois cette nevrose disparaitre insensihlement sans traitement aueun, sous rinüuence d'une alimentation nutritive etd'un exercicc modere ; mais cette heureuse terminaison est loin d'etre commune, et n'arrive qu'aprcs un laps de temps le plus souvent tres-long.
Les moyens curatifs les plus generalement admis pour combattre la choree sont pris parmi les anti-spasmodiques; le camphre , l'assa-foetida , la valeriane , sont principale-ment reconnus efiicaces contre cette affection. Nous nous sommes bien trouve de l'usage prolonge d'une forte infusion de racine de valeriane, donnee a la dose d'un quart de litre pour les chiens de petite taille, et d'un demi-litre et plus par jour pour les grands. D'autres anti-spasmodi-
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CHOTtEE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2S3
ques, tels que la pomme epineuse, la belladone , lo-pium, etc., ont ete mis ea usage dans certains cas de choree. On a aussi oppose a cette affection lemploi alter-natif des saigne'es et des purgatifs ; cette methode curative, conseillee par le docteur Bouteille, et mise en usalt;je par ce praticien pour combattre la choree dans I'espece humaine, a reussi; le nombre des emissions sanguines que ce docteur a prescrites aux jeunes choreiques a ete ordinaire-ment de detxx ; il n'a jamais excede trois. Souvent la premiere emission ne produisait aucun soulagement, tandis que la suivante etait evidemment avantageuse. Outre les purgatifs et les emissions sanguines , le docteur Bouteille recommande les temperants ou rafraichissants , ainsi que les calmants , soit mucilagineux, soit anti-spas-modiques. Cette methode curative pourrait bien etre tentee en medecine veterinaire , dans certains cas de choree qui resisteraient aux anti-spasmodiques que nous avons indiques plus haul. Lorsque la choree est ancienne, on peut retirer quelque avantage des revulsifs , tels que cauteres, moxas , setons , appliques dans les regions du dos et des lombes. M, Bouillaud rapporte que, a une epoque oü quelques enthousiastes croyaient avoir trouve dans I electricite cette panacee universelle, dont la recherche, dit-il, n'est pas moins absurde que celle de la pierre philosophale oudela quadrature ducercle, Telectricite fut appliquee ä des individus choreiques. Un des premiers medecins qui traiterent la choree par l'electricite est le celebre de llaen, qui parait en avoir exagere l'utilite, mais dont les observations semblent prouver que ce moven ne doit pas etre entierement neglige.
Le celebre Dupuytren employait avec. avantage, pour
guerir la choree chez l'liomme, les bains et les affusions
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CLAVELEE.
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d'eau froide, Voici 1c procede de ce professeor : laquo; Le ma-
iade est saisi par deux homines qui lui tiennent, Tun les deux bras, I'autre les deux jambes , et qui font passer rapidement tout son corps entre deux lames de l'eau froide contenue dans une baignoire. Ce passage ne dure qu'un instant et doit etre repete cinq a six fois dans I'es-pace dun quart d'lieure ou de vingt minutes environ. Apres cette immersion, on essuie le malade avec soin . on le fait promener et on lui fait prendre un exercice assez violent pendant une demi-heure ou uneheure. Au bout de quelques jours, une amelioration notable se manifeste presque constamment, et apres un temps quelquefois tres-court, quinze jours, un mois , par exemple, une choree qui durait depuis quelques annees, est entiere-ment dissipee.
raquo; Les simple;; affusions d'eau froide sur latctc, le malade etant assis dans un fauteuil. repetees sept ou huit fois de suite . sont suivies des memes effets avantageux que les bains froids. raquo;
Ce moyen tres-simple pourrait etre tente en medecine veterinaire pour combattre la choree, maladie si frequente dans I'espece canine, et qui resiste souvent aux anti-spasmudiques, auxquels il pourrait etre associe.
CLAVELEE. — La clavelee est une maladie particu-liere aux betes a laine : eile n'affecte qu'une seule fois ie meme animal, fait beaucoup de victimes, et regne toujours sous forme enzootique ou epizootique.
Cette fievre eruptive, si frequente dans les contrees meridionales. parait respecter cell es oü la temperature est plus froide, ou au moins n'y apparaitre qu a de rares iiitervalles : en Eelgitpie eile est presque inconnue.
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CLAVELEE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -iö:;
La clavelee se manifeste a l'exterieur par uue phlegma-sie cutaiiee, suivie d'une eruption de buutons qui s en-flammqnt, secretent un fluide virulent (claveau), se des-sechent et tombent.
Lorsque la clavelee marche d'une maniere reguliere, on distinguequatre periodes : rinvasion, leruption, la suppuration et la dessiccation. Dans ce cas eile s'annonce par de legers symptomes febriles, accompagnes de nonchalance, de tristesse et dabattement, de perte de l'appetit et de Suspension de la rumination. Cette premiere periode dure trois ou quatre jours ; puis arrive feruption ou deuxieme periode, marquee par de petites laches d'un rouge violet, du centre desquelles s'elevent bientot des boutons plus ou moins enflammes, isoles ou confluents. Ces symptumes s'observent sur les parties denuees de laine, aux ars ante-rieurs et posterieurs, puis successivement ä la face interne des avant-bras et des cuisses , au pourtour des yeux, au nez et aux levies, au bas-ventre, au-dessous de la queue, au fourreau, aux mamelles, et finissent par se propager en plus ou moins grand nombre sur tonte la surface du corps. Le sommet de ces boutons est presque toujours blanc; leurs bords,bien marques, sont entoures dune aureole rouge ; leur centre est aplati; leur largeur varie de oelle d'une lentille a celle d'un franc. Quand la maladie est legere, les phenomenes febriles cessent des que les boutons se developpent, jusqu'au temps de la suppuration ; c'est la marche la plus reguliere et la plus heureuse; eile ne laisse apres eile aucune alteration grave. La troi-sieme periode ou la suppuration arrive quand leruption est terminee ; eile se manifeste corame la premiere, c'est-a-dire par labattement, la tristesse , le degoul et an etat febrile; les buutons clavdoux deviennenl blancs ä leur
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soinmet, secrclent une serosite jaunätre, transparente, visqueuse (claveau). Cette serosite s'epaissit, tlevient opaque, puis puriforme. C'est a cette epoque que le flux nasal et le gonflement de la tete se manifestent, surtout quand la clavelee est irreguliere; la duree de cette pe-riode est de trois a quatre jours. Enfin, vers le douzieme jour de la maladie depuis le moment de linvasion, arrive la quatrieme periode ( dessiccation,desqiiamation); alors les pustules s'affaissent, rompent les teguments qui les enveloppent et donnent issue ä la matiere qu'elles contien-nent. Le bouton a cette epoque forme une croilte plus ou moins epaisse , jaunätre ou noirätre , qui se detache, tombe en poussiere ou en ecailles furiuracees; alors la maladie est depouillee de ses principes contagienx ef Fanimal recouvre la sante. C'est cette derniere periode qui est la plus longue ; eile dure quelquefois trois semaines et meme un mois.
Quand la clavelee prend une marche irreguliere, I'inva-sion ne dure que deux jours, ou se prolongs jusqu'au sixieme, septieme ou huitieme jour; la fievre, I'anxiete, la douleur du dos, des reins et des memln-es, la dyspnee, la fetidite de l'lialeine, accorapagnees de la prostration des forces, sent ii leur comble; ajoutez ä cela la päleur des muqueuses apparentes , la chute des flocons de lame. Paugmentation de la temperature du corps, I'acceleration du pouls, la cessation de la rumination, la chaleur de la bouche, lardeur de la soifet la difficulte de la deglutition.
Des les premiers jours de linvasion, il y a ecoulement abundant de bave, flux nasal epais, ichoreux, jaunätre, souvent mele de stries sanguinolentes. d'une odeur infecle et formant quelquefois des croutes au pourtour des na-rines qu'il obstrue. La respiration est bmyante, la marche
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fatigante, les yeux sont caves, ternes, gonfles, larmoyants, les paupieres sont tumefiees, chassieuses, et quelquefois collees I'une a l'autre ; il y a quelquefois aussi cecite complete. Les levres, les oreilles, la tete et les membres sont considerablement gonfles ; des boutons, reunis par grou-pes, forment des plaques sur le nez et les articulations.
Dans quelques cas rinflammation des muqueuses est tellement Ariolente, que I eruption cutanee ne s'eflectue pas, ou ne s'opere que difficilement. La fievre pex'siste, les autres symptomes continuent et l'animal meurt. D autres fois un grand nombre de boutons se manifestent sur tout le corps: ils sont petits, livides, groupes, pleins de sero-site sanieuse, quelquefois livides et affaisses ; leur meta-stase arrive, la diarrbee ou la constipation survient, le malade tombe et meurt . tantot dans un etat convulsif, tantut dans un etat lethargique.
L'etiologie de la clavelee a ete le sujet d'opinions dif-ferentes. D'apres Hurtrel d'Arboval, Ramazzini attri-bue la clavelee ä la rouille des plantes ; Hastfer, a une surabondance d'humeurs qui se portent a la peau; Car-lier, a la malproprete des bergeries, aux mauvaises nour-ritures et a l'ennui qu'eprouvent les moutons depayses; Barberet, a l'efFet des variations de l'air et des mauvaises exhalaisons. L'auteur de la Mcdecine des hetos ä lernte re-garde la maladie dont il s'agit comme une depuration du sang. Bourgelat pretend qu'aucune bete ä laine n'atteint le terme de sa carriere sans avoir eprouve l'affection cla-veleuse. Faulet, Barrier et plusieurs autres assurent qu'elle peut se developper spontanement. M. Gayot, cu presentant quelques-unes des obsei'vations que lui a sug-gerees sa pratique dans le departement de la Ilaute-Marne, met en evidence la possibilite pen contestable, si
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eile peut I etre encore, de la manifestation quelquefois spontanee de la clavelee, qui d'ailleurs a du necessaire f raent naitre spontanement une premiere fois.
laquo; Quoi qu'il en soit, ajoute d'Arboval, cette maladie est presque toujours introduite par voie de contagion, et eile doit alors son developpement a la presence et a Faction d'un quot;principe special que nous nommons claveau, dont il ne faut qu'une bien legere particule pour exciter, dans des corps meme tres-sains , des mouvements mor-bifiques susceptibles de determiner une eruption plus ou moins generale.
raquo; Le principe contagieux n'a besoin , pour developper son action, que d'etre mis en rapport, soit avec lederme, soit avec les surfaces muqueuses. 11 peut se fixer sur les corps vivants et ce qui leur appartient, comme sur toutes les substances vegetaleset animales inertes ; il peut y de-meurer sans s alterer sensiblement, se couserver plus ou moins longtemps , suivant qu'il est recueilli de maniere ä etre plus ou moins prive d'air, et agir ensuite sur I'animal auquel il est applique. Ainsi la contagion, dont la con-stante et funeste influence ne saurait etre revoquee en doute, se transmet le plus ordinairement par voie de communication de lindividu infecte a celui qui est sain, par la cohabitation ou le sejour quelque peu prolonge de celui-ci avec celui-la. Maisil ne faut pas conclurede la, ajoute cet auteur, que le contact immediat soit toujours rigou-reusement necessaire pour que la maladie se propage. Inexperience demontre que les troupeaux peuvent etre atteints en allant paitre sur des terrains qui ont puaupa-ravant servir de päturage ä d'autres troupeaux infectes. II est aussi certaines saisons, certains etats de latmospbere qui ont de rinlluence sur le developpement et le cours
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de la clavelee. Les bouchers, les bergers, leurs chiens, ios marechaux , les guerisseurs, les marchands de moutons peuvent transporter et communiquer la contagion, soit en parcourant les campagnes, soit en visitant et maniant des betes saines, apres avoir manie et visite des betes malades. Le transport des laines, despeaux, des famiers provenant de moutons infectes, celui de tous les objets qui out pu servir a leur usage, le passage ou sejour des troupeaux sur les routes ou les terrains par oil passent ou sejournent des troupeaux claveleux , peuvent encore concouiir plus ou moins a provoquer , dans certaines circonstances, le developpement de la maladie.
raquo; La clavelee survient indifferemment dans toutes les Saisons de l'annee, mais eile est beaucoup plus grave pendant les grandes chaleurs de l'ete et le froid humide de l'automne et de l'hiver, qu'au printemps et au commencement de 1 automne. Elle attaque ordinairement toutes les betes du troupeau en trois temps ou hou/fees; les plus jeunes sont souvent les premieres victimes ; lorsqu'elle commence, quelques individusseulementen sontattaques, puis quelques autres et ainsi de suite jusqu'a ce que le quart ou le tiers du troupeau soit entrepris ; puis la maladie reste latente pendant quelque temps , se montre ensuite sur de nouveaux animaux, et ainsi successivement jusqu'-d ce que tous les individus composant le troupeau en soient atteints, ce qui parait dependre de ce que la clavelee n'est reellement contagieuse qu'a lepoque de la secretion des boutons et non a celle de leur desqua-mation, comme on l'a mal a propos avance. Toutes les betes a laine n'ont pas d'ailleurs la meme aptitude a contracter la clavelee en meme temps, parce qu'il n'y a pas uniformite de disposition clans tous les sujets. Dans le
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cours regulier de la premiere invasion, Cfui est dun mois environ, la contagion est circonscrite et la maladie legere, parce que les emanations, peu considerables, n'agissent qne sur un petit nombre d'individus et n'ont que peu d'mtensite ; tnaisapres cette premiere periode, la majeure partie du troupeau est attaquee, et Test en general plus gravement et plus longtemps que lors de la premiere apparition du mal. Ce phenomene n'est pas etonnant : les effets de la contagion doivent s'acci'oitre et s'aggraver en proportion de l'augmentation du nombre des animaux malades. Enün, vers le commencement de la troisieme periode, qui coincide communement avec le troisieme mois, une derniere invasion a lieu sur la partie du troupeau qui jusquä cette epoque avait resiste a la conta-quot;ion, et cette troisieme invasion est constamment de la nature de la premiere, e'est-a-dire beaucoup moins meur-triere que la seconde. La raison en est que les individus qui ont offert le plus de resistance aux atteintes de la conta-jdon sont ceux qui avaient le moins d'aptitude a succomber a son impression continuellement agissante. II resulte de ceci que la duree ordinaire de la maladie est de trois a quatre mois dans un troupeau ; mais cela n est pas telle-ment invariable quon nait jamais vu cette duree se pro-longer davantage ; on a aucontraire eu Heu de remarquer quelle pent etre de cinq, six et meme Jiuit mois dans un grand troupeau, et que plus le troupeau est nombreux, plus il pent demeurer de temps en proie a la maladie. raquo; Traitement curatif. — Le defaut d'observations per-sonnelles nous met dans la necessite de copier prcsque litteralement le traitement de la clavelee consigne dans le Dictionnaire de medecine et de Chirurgie veterinaires, d Hurtrel d'Arboval.
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raquo; Qserait fastidienxet inutile,dit cet auteur, derappor-
ter tons les moyens curatifs que Ton trouve dans les auteurs; mais les principes de traitement proposes par Gilbert, Tessier et M. Girard, sont coneas dans des vues judicieuses etmeritent une attention particuliere.
raquo; Ne point troubler la marche de la nature, diminuerla noümture, donner, non pas des breuvages, mais seule-ment quelques boissons d'eau blancbe ticde, aignisee dun peu de muriate de soude (sal commun), procurer une temperature egale etmoderee.renouveler I'air, eviter desortir les troupeaux quand il pleut ou qu'il fait de trop grands froids. ecarter les substances excitantes, les purgatifs, les saignees et les vesicatoires ä contre temps, pratiquer nu besoin le sefon, tels sont les moyens curatifs proposes par Gilbert, recommandes par Tessier et M. Girard, moyens simples, faciles a appliquer et presque tonjours efficaces quand la claveleeest reguliere, quand eile existe sans complications, et quand il ne survient pas de ces accidents qu'on nest pas toujours le maitre de prevenir.
raquo; bes preceptes traces par les memes savants, pour com-battre une clavelee qui ne serait pas reguliere, ne sont pas moins recommandables : ils consistent a donner plus d'activite aux fonctions de la peau , si 1c developpement de leruption pustulaire parait languir,et ä clever la toni-cite de laction vitale, si les forces paraissent abandonner le malade. Une infusion de fleufs de sureau, une eau vineuse edulcoree tiede, avec addition dun peu de quinquina scion le besoin, suffisentordinairement pour remplir cet objet.
raquo; Ayant suivi le traitement de la clavelee sur des millions dindividus, ajoute lauteur, nous avons eu bien des occasions de verifier la justesse des observations de Gilbert.
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sur le regime et les substances excitautes, sur leniploi des purgatifs, de la saignee et des vesicafoires : comme lui nous avons reconnnu quc tout ce qui est propre a deter-miner une excitation doit etre soigneuscment proscrit.
raquo; Une medication excitanle a le funeste cflet de provo-quer. dans le commencement de son action, une sueur aLondante, qui presque toujours cesse tout d un coup : au bout de quelques jours , les intervalies des pustules deviennent blaues et livides, la phlegmasie de la peau menace do delitescence , la mort.est a craindie et souvent inevitable.
raquo; L'emploi des purgatifs est souvent suivi de l'affaisse-ment des pustules, dc la disparilion de l'enflure, et d'une diarrhee qui conduit I'animal a la mort.
n La saignee produit les memes ellets, done eile doit etre proscrite du traitement de la clavelee ; il en est de meine des vesicants dans la majeure partie des cas. Le seton pent avoir son utilite, mais ilfautbien en saisir Vindication.
raquo; Lorsque la clavelee est reguliere, sa marchc est extre-mement simple et eile n'exige aucun traitement. On doit, dans ce cas, se contenler de quelques soins relatifs au regime, et eloigner toutes les causes capables de trou-bler le travail favorable de la nature. Ainsi Ton ecartera soigneuscment tons les pretendus specifiques et tous les medicaments, on logera les animauxä I'aise sur une bonne litiere, dans des bergerics tres-seches, fraiches sans etre froides, oü lair se renouvelle iVequemmeiit: les faire parquer (juand la saison et le temps le permett'ent, ou sorlir tous les jours lorsqn'ii fail dou\ et beau, les tenir renfermes pendant les temps froids. humides et pluvieux: s'attacher plutot a la ({ualite qu'a la qiiantite des aliments, et par consequent diminuer un pen la nourriture
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et la cliuisir aussi bonne que possible : voila tout ce c^uil y a a faire, ee qu'il est indispensable de preferer aus pur-;gt;atifs, aux saignees, a toutes les drogues, mmie aux exu-toires, qui sont loin de convenir dans tous les cas, qui sont meine tres-rarement indiques.
raquo; Ces moyens simples qu'on combine et varie de tna-niere a etre convenablement appropries ä l'espece, au genre d education et de gouvernement des betes ä laine, sont d'une application d autant plus facile qu'ils cmbras-sent la troupe en masse. Cependant et qnoique la clave-lee soit reguliere, il se trouve toujours quelques betes qui sont aflfectees plus grievement que les autres 5 il convient alors de mettre ces betes a part, afin de leur donner des soins plus particuliers encore. Si c'est au pare, on fait ä cet efiet de petiles separations dans lenclos. Cette precaution est surtout necessaire dans le cas de clavelee irregu-liere , accompagnee de symptomes alarmants ou d'acci-dents graves; alors seulement les secours de lart devien-nent veritablement utiles. La violence de l'etat febrile exige l'usage des antipblogistiques, quelquefois meine de la saignee , mais tres-moderee, et sur I'emploi de iaquelle on ne saurait etre trop reserve, attendu la constitution laible des betes a laine, la dißiculte de juger saine-ment de leur pouls , la mollesse et le pen de vitalite de leurs tissus, circonstances qui rendent les evacuations de sang presque constamment nuisibles, meine dans les cas oil ellessemblent tout a fait indiquees. Aussi est-il raison-nable de renoncera ce moyendans !e plus grand nombre des circonstances,et de le suppleer par un regime dietefiqiie adoucissant. L'atonie. la langueur de l'eruption . le pen de developpement des boutons, reclament bien quelques touiques ; mais il laut bien se garder den abuser. et sur
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toutevitev t(jul ce qui est trop actif: les boissons diapho-retaques, un pen de sei commun, 1 infusion de fleurs de sureaiij le vin tiede. mielle et coupe, tels sont les seuls tnoyens dont il est alors pennisd user moderement. Recou-riraux cordiaux les plus energfiques, qu'on prodigue si souventsans le moindre discernement, abuser du vin, de l'eau-dc-vie, de la theriaque, du diascordium, du quinquina, et de tout l'attirail auti-adyaamique, anti-ataxique, ce serait sacrifier a des prejuges qua le vrai praticien sent la necessitede fouler aux pieds. Danslecas despasme, de tetanos, coVncidant avec la clavelee, les calmants et les anti-spasmodiques sont indiques, autant que le permet i'etatdes voies digestives. Enfin les complications d affections vermincuses, de pourriture,-etc., veulent de legers toniques, des vermifuges, etc.
raquo; Dans le cas oil. aux environs de I'oeil, l'organe cutane est menace de desorganisation locale et partielle, par une oplitlialmie grave, apres letraitement antiphlogistique il Importe de faire usage de quelque collyre susceptible d'abattre finflammation, sans afFaiblir l'organe malade, et en le fortifiant s'il est possible. L'acetate de plomb liquide oucristallise (extrait ousel de Saturne), un pen de muriate d ammoniaque (sei ammoniac) ou de suifate de zinc (vitriol blanc) etendu ou dissous dans I eau simple, dans lean de sureau passee aupapier gris, dans l'eau de rose, peuventremplir cet objet. Au surplus, cest au vete-rinairc qui dirige le traitement ä determiner la composition du collyre, suivant la nature et le degre d'intensite du mal.
raquo; Lorsque rinflammation de la membrane pituitaire est considerable, que le flux nasal est de mauvaise qualite, que les nascaux sdbstrucnt par des mucosites plus ou
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moins concretes accumulees an point de gener le passage de Fair, et par consequent l'acte de la respiration, Ton injecte de temps en temps et avec precaution, dans ces parties, de lean tiede miellee, ou line decoction miellee d'orge, de ronce ou d'aigremoine, et l'ontäclie de desob-struer les conduits avecune plume nontaillee ou unautre instrument analogue, en prenant bien garde de ne pas irriter oude dilacerer la membrane pituitaire. llfautpour cela une main adroite et patiente.
raquo; Si 1 occlusion des narines a lieu, l'asphyxie est immi-nente; il fiiut recourir alors li la tracheotumie.
raquo; Si 1'eruption boutonneuse aflecte cjuelques parties essentielles, telles que les yeux, l'orifice des narines , les levres, I'anus, etc., il ne laut pas tout ä fait sen rappor-ter a la nature pour donner issue a la matiere claveleuse ; il est bon d'ouvrir, avec un instrument vulnerant, cedes des pustules qui, par leur volume et leur sensibilite, me-nacent de creuser, d'alterer la texture de la partie. Oa choisit, pour prendre ce soin, le moment ou les pustules commencent ii blancliir , et on parvient quelquefois a prevenir la deterioration de la peau ou la perte de roeil.
raquo; A l'egard des pustules qui se fixeraient sous la come des pieds. ce que Ion reconnait aisement a la claudication. ä la chaleur considerable de la partie. il faut s'assurer par la pression, du point le plus douloureux , de celui sous lequel se trouve le mal , ne pas besiter pour extirper la portion de corne qui le recouvre et panser la plaie avec le digestif anime d'abord , puis avec le vinaigre et 1'oxyde de plomb (blanc de ceruse). On sent que cette operation exige la main d'un bomme lt;le I'art . qui connaisse bien la structure du pied.
raquo; 11 arrive aussi que dautres pustules s'aggiomerenl
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parfois sur quelques parties, fomient des escai-res, des plaies on des ulceres etendus ou incommodes, qui passent promptement ii la gangrene ; ou Lien que des lumeurs ganereneuses s'elevent des endroits ou Ton a era devoir placer des exutoires : ies lotions si recommaudees de decoctions de feuilles de noyer, de ronces ou d'aigremoin'e, sont presque loujours insuflisantes ; Pecorce de tan ou le quinquina infuse dans du gros vin , ou mieux encore l'eaustyptique(eaud'Alibour), sontinfiuimentpreferables pour bassiner plusieurs lois le jour ces parties plus ou moins desorganisees ; un peu d'huile empyreumatique est aussi avantageuse pour ranimer les surfaces aiterees el pour preserver de l'abord des mouches.
raquo; A l'egard des tumeurs ganereneuses . on est oblige d'avoir recours, moins aux scarifications, c[ui narrctenl pas les progres de la gangrene , qu'au liniment ammo-niacal camphre.
raquo; On a eu des occasions de remarquer que des betes a laine, memo attaquees dc clavelee irreguliere, sur les-c|uclles on avait ouvert des pustules pour en extraire 'e claveau , ne s en etaient pas moins gueries plus promptement que le restant du troupeau, plus promptement meine que les beles attaquees de clavelee reguliere sur lesquellos on n'avait pas pris du claveau. MM. Iluvellier, Rigot, Dupuy, Prince et Delafond ont fait cette remarque. Si k la longue. de nouveaux faits venaient. confirmer cette remarque et prouver qu'en percant les pustules clave-leuses . on diminuerait Tintensite de la maladie, soit en empecbant I absorption d'une grande partie du claveau el (acilitant son ecoulement an dehors , soit en portant lirri-tation cutanee au maximum par l'entamure des boulons , qui alms lend moins aunerepercussion, toujours funcstc
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itlanimal, comme le remarquent les auteurs precites , suit enfin par toute autre cause dont 1'explication n'est pas encore possible, si l'on parvenait ä un tel Resultat, ces meines auteurs auront eclairci un point important en the-rapeutique veterinaire, et rendu un j;rand service aux proprietaires de troupeaux.
raquo; Traitementpreservatif.— Pour prevenir ledevelop-pement de la clavelee. dit d'Arboval, il faut : 1deg; ecarter soigneusement des troupeaux sains les personnes , les animaux de toutes especes , et meme les substances ina-nimees on inertes crui, directement ou indirectement, ont pu avoir quelqnes rapports avec les animaux ou les lieux infectes; 2deg; empecher l'entree des chiens etrangers et tenir a l'attache ceux des bergers et ceux de la fermej 3deg; ne jamais conduire ou laisser passer un troupeau sain sur des terrains ou chemins frequentes par des troupeaux daveleux , la contagion pouvant avoir lieu, dans cette cir-constance , par la matiere animale que la troupe infectee a pu deposer, et qui est susceptible de conserver assez d'activite pour donner la maladie aux betes saines : 4deg; au-tantquc possible faire soi-ineme les eleves necessaires au recrutement de la troupe, ou du moins n'aclieter que dans des troupeaux connus , et non aux foires ni aux marchands lt;le profession; 5deg; cantonner rigoureusement les troupeaux aftaques a deux cents metres au moins de tout endroit habile et de tons les lieux destines ä la pature, en tracant,au moyen de bonnes haies doubles de cloture, a une certaine distance lune de l'autre, des lignes de demarcation , et en invitant les communes limitrophes a en faireautant de leur cote; 6deg; eviter de resserrer les betes. malades les unes centre les autres dans les locaux qui leur servent de logement, ce qui ne pent qu'aggraver la maladie et en rendre les suites plus mallieurcuses; 7deg; avoir
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pour le choix et la mesure des aliments , les precautions ijue nuns avons reconnues plus haut necessaires ; 8deg; percer des jours au haut des parois des bergeries qui en nian-quent, afin d y procurer des renouvellements et des cou-rants d'air. eviter quo des fourrages y sejournent, menie lorsqu'ils sont tasses sur des pieces de hois brut, de forme arrondie. qui font oflice de soliveaux , et tiennent lieu de planches ; 9deg; tenir les chiens a l'attache, surtout ceux de berger, des qu'ils ne sont plus employes ä la garde des troupeaux ; 10deg; entretenir les bergeries dans une exacte proprete; 11quot; n'acheter de nourriture pour le troupeau que chez des proprietaires eonnus pour etre exempts de la clavelee, ou mieux encore n'en vendre ni acheter s'il est possible 5 12deg; eviter, ainsi que nous l'avons dejä recom-mande, les saignees de precaution, les secrets et les remedes; 13deg; enfouir les betes claveleuses mortes , ainsi que leurs peaux et leur toison, a une profondeur conve-nahle; 14deg; purifier avec soin les bergeries; 15deg; enfin, si la clavelee prend un caractere enzootique ou epizootique , solliciter l'intervention de I'autorite administrative pour ordonner des cantonnements ; suspendre temporairement la circulation et le commerce des betes a laine, etc. raquo;
Tous les veterinaires qui ont ele ä meine d'observer la clavelee conseillent, lorsqu'elle regne dans un canton voisin , de claveliser les troupeaux , dans le hut de faire naltre la maladie dune maniere henigne, reguliere, et de diminuer considerahlement par cette utile methode, les dangers et les dommages qui resultant ordinairement d'une invasion claveleuse naturelle. Personne aujourd'hui ne peut contester l'immense avantage de l'inoculation de la clavelee, non pas, commc le fail observer d'Arboval. dans le but de preserver les moutons de la maladie, mais bien pour rendre cette derniere plus legere, et preserver
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a tout jamais les animaux clavelises, d'une invasion natu-relie. Leremede le plus salutaire. ajoute J'Arboval, perd beaucoup de son efficacite lorsqu'il est'applique trop tard ; de meme, si l'on clavelise des betes prises dans un trou-peau deja en prole ä l'infection claveleuse, on ne fait sou-vent que developper la maladie la oü eile etait latente, et quelquefois on nc peut eviter des inconvenients , incom-parablement rnoins graves cepeiidant que ceux qui resul-tent dune invasion naturelle. 11 est done inliniinent preferable , et de l'interet de tout proprietaire, de tout fermier, quand la clavelee regne dans le voisinage et qu'on peut en craindre la contagion, de s'attacher k la prevenir, pour eviter de plus grands maux, et cest dans cette vue que nous signalons speeialement le seul moyen r-eellement efficace contre un tel flcau, le moyen le meilleur de diminuer considerablement le nombre des pertcs qu'il occasionne. De cette facon. en praliquant la clavelisation sur des betes qui n'ont pas encore eu la maladie, on de-veloppe chez elles une clavelee presque toujours reguliere et benigne, qui parcourt rapidement ses periodcs , entreprend en meme temps la totalite du troupeau, quelque populeux qu'il soit, et le debarrasse pour toujours, en trente ou quarante jours ou deux mois au plus , sou-ventmoins , des effets devastateursde lamaladie. Celle-ci, au contraire, introduite par voie de contagion naturelle, s'entretient'Sur les troupeaux pendant trois , quatre ou six mois et plus, et y cause des ravages toujours plus con-siderables. Peut-on raisonnablement balancer entre un procede aussi prompt, aussi simple et aussi profitable, et une maladie longue: desastreuse, entrainant trop souvent la perte d'une grande partie des troupeaux.
Les experiences qui ont ete lentees sur des agneaux de
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lait n'ont amene aucun resultat satisfais.int. tous soul morts au milieu tie la periode d'eruption.
La matiere claveleusc , le veritable claveau, est le pro-duit d'une secretion qui s'etablit a la surface du boutou claveleux, sous I'epiderme detaclie. etdonne une serosite roussätre, selon M. Girard, claire, liquide et de couleur argentine suivant M. Gayot. Cette serosite ne reside pas comme en depot dans le centre du bouton, mais on la voit suiuter de tous les points de sa surface, des qu'on a enleve la pellicule oula couche membraneuse, blaacMtre, demi-transparente, avec laquelle eile se combine. Tout bouton ainsi recouvert, oü cette serosite existe, pent etre consi-dere comme capable de fournir du claveau. Celui-ci. pour etre pur et a son point d'elaboration. doit etre limpide ; si Ion attend qu'il ait acquis de la consistance, il est trop tard de le prendre pour claveliser: il a deja perdu une partie de la qualite et de la propriete dont il est doue a fetat de linipidite. C'est ordinairement vers le septieme ou le buitieme jour de son apparition que le bouton peut donner avec avantage le produit de cette secretion. C'est a cette meine epoque que le claveau parait avoir le plus denergie, et qu'il peut etre employe le plus eflicacement a la clavelisation.
Lorsquon a uu troupeau nombreux ou plusieurs trou-peaux a claveliser, on se procure ordinairement, et pour commencer, du claveau sur des betes affectees naturelle-ment, et 1'on puise ensuite sur celles qui out ete claveli-sees pour faire finsertion aux autres. A cet egard, il est une observation bien digne de remarque, c'est que le claveau perd de son activite et de sa propriete par la succession de son inoculation. Vierdin a observe qu'ä la cin-quieme clavelisation, il ne produit plus quun bouton
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unique, et Baudouin fixe a la douzieme on ijuinzieme clavelisation successive, le dernier def|re de l'affaiblisse-nient du claveau.
On a dit cru'il etait indifferent de se scrvir, pour clave-liser, de la mutiere prise sur une bete ayant la clavelee reguliere ou lirreguliere. Quoi qu'il en soit, ditd'Arboval, de 1 assertion relative au claveau puise indifferemment sur des sujets aflectes de clavelee reguliere ou irreguliere, nous n'osons pas engager a imiter cet exemple; nous sommes plutdt porte a penser crue le choix du sujet n'est pas absolument indifferent pour prendre du claveau destine a la clavelisation: nous croyons qu autant que les circonstances le permettent, il est plus prudent et plus sur de chercher la matiere a inserer sur des animaux sains d'ailleurs j exempts de toute affection maladive, surtout de celles qu on regarde comine contagieuses , sur des animaux qui ont une clavelee spontanee ou inoculee reguliere, offrant des boutons petits, separcs, peunombreux et en pleine secretion. II n'y a aucun danger a snivre cet avis.
On n'avalt pas encore cherche, rapporte d'Arboval. a determiner, jusqu'a ces derniers temps . si le claveau pouvait etre recueilli, conserve et transporte comme le vaccin , et, dans la supposition affirmative, par quels moyens et pendant quel temps la matiere claveleuse con-servait son activite. M. Girard est le seul qui se soit occupe de cet objet. 11 recueillit sur des betes ä laine malades une certaine quantite de claveau, en chargea un fil de colon, et en mit entre des plaques de verre, maintenues appliquees lune centre l'autre au moyen de cire ductile.. Au bout de quatre jours , il inocula ce meme claveau sur Irois agnelles antcnaises. Trois jours apres ['operation , il
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parut setablir un leger travail, qui alia en augmentant, se montra successivernent dans toutes les incisions, et devint le signal d'une veritable eruption clavelense, Un mouvement febrile se developpa le cinquiemejour apres celui de l'insertion du claveau , il fit des progres jusqu'au neuvieme, et commenra ii baisser vers le dixieme, epoque ä laquelle la secretion sereuse se fit remarquer dans les boutons. Gelte clavelee inoculee fut tres-benigne, eile par-courut reguüerement ses periodes, et les beles en furent debai-rassees au bout de vingt jours. Les Irois agnelles souniises ensuite a plusieurs contre-epreuves , y resiste-rent, elles ne contracterent point la clavelee, et infecterent au contraire d'autres betes avec lesquelles on les mit en communication ; le claveau pris sur elles servit a des clavelisations qui reussirent. Le meme auteur experimenta avec du claveau recueilli depuis ti'ois mois; malgre les nornbreux essais quil fit, il ne parvint pas a developper la clavelee, ce qui tend a prouverque le claveau conserve relient peu de temps sa propriete contagieuse.
D'Arboval conseille, pour conserver le claveau sous forme liquide, de se servir des tubes capillaires de M. Bre-tonneau. Pour recueillir le virus on applique l'extremite de Tun de ces tubes sur uu bouton claveleux ouvert dans toute son etendue, et reconnu en pleine secretion : on voit de suite.la matiere monter dans le tube; et quand il est rempli ou quon ne pent plus obtenir de claveau du bouton, on scelle les deux extremiles de ce meme tube avec de la cire a caclieter, ou mieux on les lute a la flamme d'une bougie. 11 convient de placer les tubes a l'abri des corj)s qui pourraient exercer one action quelconque sur le fluide renferme. A cet eflet, on met ces tubes dans lean, pour les conserver frais, ou dans du charbon por-
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j)iiyrise et humide, jiour les faire voyager : ou bien ä l'eau et au cliarbon on substitue un corps huileux choisi parmi ceux qui soiit le moins sujets u se concreler par le froid.
Lorsqu'on veut se servir de la matirre contenue dans ces tubes, on en casse les deux bouts cachetes : on en applique un dans un autre tube un pen plus large et un peu plus long, et lautre est appuye sur une lame de verre; on souffle dans le tube qui recoit celui qui est charge, et la matiere, si eile a pu se conserver liquide, coule sur la lame de verre, d'oü on la prend pour claveliser.
L'endroit oü doit ctre insere le claveau n'est pas indifferent ; c'est ordinairement au plat des cuisses et a la face interne des avant-bras, que Ton pratique I'insertion. Hurtrel d'Arboval conseille d'operer aubas-ventre; sur mille soixante-deux betes a laine. de taille, de race, doge et de sexe diiTerents, toutes operees en cet endroit, a I'ex-ception de vingt-cinq sur lesquelles le succes de lopera-tion a ete douteux , toutes les autres furent a fabri de contracter ensuite la clavelee.ce qui prouve f excellence dc I'operation. Aucune bete sur le nombre total n'a presente la moindre apparence de tumeur gangreneuse, quelques-unes ont eu seulement, aux endroits piques, un ou deux boutons ou petiles tumeurs, dont le volume variait depuis la grosseur d'une noisette jusqu'ä celle d'un oeuf de pigeon. Ces produits locaux se sont termines par suppuration, sans qu'il ait ete besoin de recourir a aucun traite-ment pour que les animaux guerissent. Quelques praticiens assnrent que fendroit le plus propre a I'insertion du claveau, est la face inferieure de la queue; queiques-uns executent cette operation aux oreilles.
Pour praliquer la clavelisation. I'opefateuv fait mainte-
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nir fixe, sur une table, ranimal qui doit recevoir le cla-veau et sur une autre table celui qui doit fournir ce (luide ; lorsqu'on clavelise ä la queue ou aux oreilles, les animaux peuvent etre operes etant debout. Arme de la lancet te ou delaiguille cannelee,leveterinairechoisit le bou-ton dans lequel il doit puiser le virus, puis avec la pointe de son instrument, il enleve avec precaution et legerete 1'en-veloppe du bouton designe; il recueille sur la pointe de la lancette ou de l'aiguille, en evitant de piquer, de racier, ou de faire saigner le bouton mis ;i nu, la serosite, aussi pure que possible, exsudee de la surface denudee ; I'in-strument ainsi charge , Foperateur en fait penetrer le bout sous lepiderme, en ,1'enfoncant obliqucment et avec precaution, de peur de traverser les tegoments, I'y main-tient cruelques secondes en lui donnant une position ver-ticale pour que le liquide descende, et puis le retire en appuyant legerement avec fun des doigts de la main gauche sur la place operee, afin d'y mieux fL\er le claveauet lt;i'en determiner I'absorption. Deux ä qualre piqüres parais-sent süffisantes.
Une seconde methode de clavelisation compte encore des partisans : elle consiste dans lintroduclion sous 1 epi-derme d'un fil de coton imbibe de claveau. On se sert, pour pratiquer cette operation, d'une aiguille moyenne, ä coudre ou a suture, on fintroduit dans lepaisseur d'une certaine portion de la peau, on engage le fil dans le trajet de l'aiguille, on I'y laisse, en ayant soin de raccourcir les deux bouts, de maniere a ce qu'ils excedent seulement un pen de chaque cote de 1 insertion.
Les betes clavelisees n'exigent aucun soin bien particu-!ier; seulement elles demandent ;i n'etrc ni fittijjuees ni lourmentees. On leur fait eviter tout ce ({ui peut retarder
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ou aggraver les eftets Je linsertiün du claveau. S'il fait doux et beau, on peut les laisser sortir et paitre ä volonte, meme parquer s'il fait beau et si les nuits sont douces, cu mettaut de la prudence dans lemploi des chiens. En tout temps, dit d Arboval, il faut se conformer aux reglements de police sanitaire, la clavelee inoculee etant aussi conta-gieuse ([ue la clavelee naturelle. Mais si le temps est froid et humide, il est indispensable de faire rentier les ani-maux le soir ä la bergerie, et il convient de les y tenir pendant le jour, meme dans les grandes cbaleurs si on est dans la saison oil elles ont lieu. Une bonne hygiene et quelques soins particuliers ä certains individus qui se trouvent plus gravement affectes que les autres, c'esl, tout ce qu'exigent les betes clavelisees. Mais en laissant les animaux exposes a la pluie, a la neige, a un froid rigou-reux, a une forte chaleur, ä des orages, etc., 1'on court le risque d'arreter te developpement des boutons sur plu-sieurs individus. Les boutons perdent leur forme, s'affais-sent, se creusent et se dessechent; la peau prend autour d'eux une teintc marbree, livide, et Ton voit quelquefois survenir des escarres et des tumeurs gangreneuses. Une fievre de reaction s'etablit; les animaux sont degoutes et ne mangent plus, une faiblesse extreme les saisit, et presage presque toujours les suites les plus funestes. Si ces complications surviennent, il faut chercher a les com-battre par les moyens indiques centre les elFets desas-treux de la clavelee irreguliere.
D'apres un releve de plusieurs clavelisations faites a lEcole veterinaire d'Alfort, la perte nest evaluee qua un mouton sur quatre cents. DArboval rapporte que 32,317 betes ä laine ont ete clavelisees ; savoir : 32,121 avec succes et 19o sans succes : 31,851 ont ete gueries.
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et 270 seulement sont mortes, ce qui etablit la proportion dune perte de trois individus sar 400 environ. En
presence de pareüs fails, il est incontestable crue la cla-velisation des hetes a laine est le plus precieux et le plus efficace raoyen pour arreter les ravages destruc-teurs de la clavelee spontanee.
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CLOU DE RUE. — On donne le nom de clon de rue ;i une blessure plus ou moins penetrante, faite a la sole ou ä la fourchette du pied des monodactyles, occasionnee par des clous oudautres corps vulnerants, tels que cbi-cots,tets, etc., queces animaux s implantenten marcbant. Ces blessures, sous le rapport de la gravite, sont en rai-son de leur profondeur et de la direction du corps aigu qui a penetre , dechire et contus les tissus de la partie inferieure du pied.
Ondivise le clou de rue en simple et penetrant.
Le clou de rue simple est celui dont le corps vulne-rant n'a penetre que la sole ou la fourchette, et blesse le tissu podopbylleux de laface plantaire, sans atteindrel expansion aponevrotique ni los du pied.
Cette blessure ne fait que faiblement boiterTanimal; il suffit, pour la guerir, d'extraire le corps etranger sil est encore engage dans les tissus, de parer le pied a fond, et surtout d'amiucir la corne qui entoure la piqüre, de pra-tiquer une Ouvertüre infundibuliforme assez large pour atteindre le fond de la plaie. Cette simple operation, quel-ques pansements methodiques, bien faits, legeremenl compressifs, suffisent, dans la majeure partie des cas, pour amener la guerison en quelques jours.
Le clou de rue penetrant occasionne une blessure d'autantplus grave qu'il s'enfonce profondement, traverse
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l'expansion aponevr-otique, attcint l'os du pied ou le ])clit sesamoide. et ouvre la capsule synoviale.
L'animal ainsi blesse epi-ouve une vive douleur; il appuie a peine le pied sur le sol , il a de la fievre , i inflammation des parties contenues dans le sabot de-vient intense. Si linflammation continue , les symptomes s'aggravent, des engorgements surviennent au-dessus de la cutidure, des depots se forment, il s'y etablit des fls-tules, Tos du pied et quelquefois le jietit sesamoide se carient, la capsule synoviale sesamoVdienne s'ulcere, la synovie coule , l'expansion aponevrotiqÜB s'exfolie, des douleurs incessantes jettent le malade dans une grande anxiete, TalTaiblissent au point, qu'il ne pent plus rester debont , et la mort arrive souvent apres un traitement long, douloureux et penible.
Traitement. — Le clou de rue penetrant reclame des soins bien entendus , diriges de maniere a prevenir les graves complications que nous venous de signaler. Lorsque la blessure est recente il faut se hater de deferrer le pied, de parer la sole jusqu a la rosee, de sonder la plaie pour s'assurer de sa direction, de sa profondeur, ousi-le corps vulnerant ou quelques fragments de ce dernier ne sont pas restes engages dans les tissus , afin de les extrairc. Cette premiere indication remplie, On pratique une large Ouvertüre infundibuliforme, on met, le fond de la plaie a decou-vert, on panse legerement avec des etoupes seches ou im-bibees d'eau-de-vie, que Ton maintient par des eclisses; on place I'animal en repos sur une bonne litiere, on enve-loppe le sabot dun cataplasme emollient en vue d'assou-plir la corne, qni, par lelFet de rinflammation des tissus quelle renferme, devient, sans cette precaution, dure et resistante; on spumel le malade a la diete, on lui fait
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line saignee s'il est irritable et si la reaction s'elablit. Deux jours apres, siles circonstarices n'obligent ale faire nlus tot, on leve 1c premier pansement, apres avoir au prea-lable plonge le pied clans un bain emollient, et on panse la plaie avee le digestif simple ou la teinture d'aloes, en ayantsoin de se comporter selon Vindication, e'est-a-dire de reprimer et de combattre les complications s'il en etait survenu; on remet Tanimal ä sa place et on continue I'ttsage du cataplasme sur ic sabot. S;il ne survient aucune complication , une suppuration de bonne nature setablit, la fievre de reaction diminue, la claudication nest plus aussi intense, enfin tout Cut presager une cure prochaine. Malheureusement les eboses ne se passent pas toujours ainsi; ce n'est que dans la minime partie des cas que nous pouvons esperer une cureradicale par ces simples moyens ; lorsque le corps vulnerant a blesse 1'aponevrose plantaire, entame Tos du pied ou le petit sesamoide, ouvert la synovialc, alors il faut se hater de recourir ä la dessolure, sans attendre que la suppuration soit etablie et que la sole soit en partie detacbee par le pus ; !e but de cette operation est de produire une depletion sanguine locale abondante, de permettre au gonflement inflamma-toire de se developper sans compression trop forte ni etran^lement, causes les i)lus ordinaire;, des desordres qui surviennent a la suite de cette lesion. laquo; L'obser-vation prouve, dit M. Brogniez dans son Traite'de Chirurgie veUrinaire, que l'on n obtiendrait pas les memes effets par 1'amincissement de la come que par I'evul-sion. La pellicule restante cede bien a. la pression. mais eile reste encore dans les memes limites, de sorte que pour pen qu'elle so desseebe par le fait de la chaleur de la partie, eile ne saurait donner assez de liberte au
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lissu reticulaire pour permettre au sang d'y circnler ayec la facilite desirable ou pour rendre possible le gonflc-ment inllammatoire ; tandis qu'au contraire la couche tie come de secretion nouveile qul saccede a 1 extraction de la sole et de la fourcbette, loin d'agir de la meme manierc, reste molle jusqua lextinction de 1 inflammation. raquo;
Lememe auteur ajoute. et nous partageons entierement son opinion: laquo;II n'est dailleurs pas plus irrationnel d'ex-traire la corne des pieds pour eviter l'etranglement des #9632; parlies Vivantes qu'elle renferme, que dinciser les apone-vroses a I'effet d empecher la compression des parties profundes fortement enflammecs qu'elles recouvrent. raquo;
Lorsque la sole est enlevec, on examine avec attention les parties mises ä decouvert, on s'assure de la gravite du mal, et Ion avise aux moyens a lui opposer. Si le corps vulnerant a traverse le coussinet plantaire et s'est dirige vers Tos du pied et le petit sesamo'ide, il convient den faire l'extirpation totale ou partielle, pourraettre le fond du mal a decouvert; si I expansion aponevrotiqueest lesee. il faut la debrider, toujours dans le but d einpecber I'e-tranjjlcmentdes tissuseullamines qu'ellerecouvre. Ces indications remplies. on precede au panscment, comme il est indique pour le clou de rue simple, et Ton se comporte de la meme maniere a legard du malade.
Si des exfoliations aponevrotiques ou osseuses se pro-parent, il convient d'en favoriser la chute par des panse-ments faits avec le digestif simple ; la plaie est-elle pale, blafarde, le pus de mauvaise nature, il faut la ranimer avec la teinture d'aloes ou lalcool camphre; I'os cst-il caiie , il faut le rUjjiner oumieux le cauleriser avec le fer chaud; la capsule synoviale sesamofdienne est-elle ou-verte , il faut appliquer sur cello parlie uu plumasseau
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CONDYLQME.
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(;liarge de pate camphree, en ayant soin, a chaque pause ment, de ne pas l'ebranler et de le maintenir en place jus-qu'a ce que la synovie ait cesse de couler; survient-il des abces, des plilegmons, il faut les ouvrir et les panser selon le besoin ; lorsque des trajets fistuleux se forment et vonf se faire jour soit au paturon . soit ä la cutidure, il faut y passer des mecbes de chanvre ou de lin, irabiliees des substances medicamenteuses que reclame l'aspect des tissus. En resume, la conduite du veterinaire doit tendrc a ranimer les plaies ä l'etat simple, a prevenir et a com-battre les complications. Pour atteindre ce but, il faut operer ä temps , abattre la lievre de reaction , inevitable dans cette grave lesion , par les saignees et le regime die-tetique; reprimer, par les bains et les cataplasmes emollients , rinllamination locale; panser methodiquement tons les join's s'il y a necessite, et tons les deux ou quatre jours, si ties causes particulieres n'exigent point de multiplier davantage les pansements. Malgre ces soins, la cure est toujours longue, dillicile, et quelquefois impossible.
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CONDYLOME. — On donne ce nom ii des excrois-sauces cbarnues, indolentes, molles ou dures, plus ou moins vulumincuses, qui se developpent a I'orifice de la vulve et piincipalement sur la membrane muqueuse du vagin. Ces excroissances cbarnues, veritables productions polypeuses , s'ollVenlt sous forme de vegetations molles rougeatres, recouvertes par la membrane muqueuse; dautres fuis elles sont plus fermes, lisses et a surface reguliere. Le plus ordinairement les condyiomes sout couiques, ä base ciroonscrite; souvent ils ne tiennent que par un pedicule, suat Qottants dans le vagin et meine sor-tent quelquefois de celte cavite et se font voir au debors ;
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CONDYLOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2(11
rarement ilssont a base large. Laccroissement de ces productions morLides est toujours lent; elles n'eveillent I'at-tention que lorsquelles datcnt de longtemps, alors quc la bete eprouTe de 1 incommodite et de la douleur, de la diniculte pour uriner, que la vulve est tumefiee et qu'il s'cu ecoule un liquide sanieux, snnguinoient, dune odeur desagFeable. Ces excroissances, dans les grandes femelles domesliques , sont pyriformes et acquierent quelquefois 1c volume dune tete dliomme.
Les causes de ces productions patliolojjiques sont les irritations de la membrane vaginale, produites par des parturitions laborieuses et par l'usage inconsidere du co'it; aussi est-ce cbez la chienne que nous les observons le plus frecjiiemment; cette femelle, a lepoque du rut, reooit tous les males qni se presentent, souvent de grandeur disproportionnee a sa taille, accomplit l'acte du co'it (juinze a vingt fois par jour, si eile en a I'occasion ; ajoutez a cet abus de copulation , la disposition anatomique du jienis du cbien. qui. au moment de 1 ejaculation, forme un bourrelet qui I'attache a la femelle , et ne lui permet de s'en separer que quand I'erection est dissipee; il arrive souvent que, dans cette position, ces animaux se trouvcnt deranges et forces de se separer brusquement; cette separation, souvent difficile, ne peut se faire sans irriter, sans mcurtrir la membrane vaginale ; de ces causes naissent le plus souvent les condylomcs.
Ces excroissances dans lespece bumaine sont regardees comme dues a un virus sypbilitique, il n'en est pas de meine cbez les animaux; des experiencestcndant aeclairei-cette question n'ont pas confirme le fait de la contagion.
Traitcment. — Les moyens therapculiques doivent
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202nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CONDYLOME.
consister dans 1 ablation des tumeurs polypeuses. Si elles sont pedonculees on a base etroite, on en fait la ligature le plus pres possible de la membrane sur laqnelle elles sont implantees. Si elles sont a base large, on en fait I'ex-cision et Ton cauterise ensuite la plaie, dans le but de clianger le mode d irritation et de prevenir un nouveau developpement de semblables productions. 11 est d'obser-vation que, si Ion neglige la cauterisation , de nouvelles vegetations se manifesterontbientut, et que la guerison ne sera quemomentanee.S'il arrive que lescondylomessoient situes profondement et que 1 etroitesse de la vulve rende faction du cautere difficile , on se trouve alors oblige do fendre la vulve et de debrider de maniere a mettre a de-couvert la surface a cauteriser. Lorsqra'on opcre la resci-sion ou la cauterisation des condylomes, il Importe de menajyer, autant que possible, lemeat urinaire, qui, etant lese, pourrait en se cicatrisant so retrecir ou s'obturer, de maniere a produire de graves accidents. Si on s'apercevait, apres 1 operation qui nous occupe, que fexpulsion de furinefüt genee, difficile, ilfaudrait se bäter d'introduire dans le meat retreci, afin d'eA prevenir I'occlusion , une sonde a demeure ou des tentes propres a en elargir et ä en entretenir le calibre, il convient, lorsque I'on cauterise, de se servir du cautere ä entonnoir pour menager les surfaces voisines. Si les condylomes sont nombreux, il convient de les attaquer a differentes reprises, en commen-cant par les plus rapproches dc I'orifice exterieur de la vulve ; ceux-ci detrnits, ct fiinlaramation, inevitable apres cette premiere operation, calinee. on attaque ceux situes plus profondement.
S'il s'allume une inflammation intense, il faut. dans tons les cas, la combattre par des bains emollients locaux. par
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CONGESTION. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2G5
des injections et des fomentations de meme nature el quel-quefois par ['application de quelques sangsues sur la muqueuse enllammee.
CONGESTION. — La congestion est un elat morbide flans lequel les vaisseanx sont distendus par un sang sur-abondant, avec stase sanguine au milieu des tissus, et dont la circulation est ralentie et ernbarrasseej enfin, c'est une simple accumulation de sang dans un lissu ou un Organe , qui persiste pendant un temps plus ou moins long avec des caracteres speciaux , et disparait sans laisser les traces ordinaires de rinflammation.
laquo; Pour l'ecole physiologique, dit M. Rainard dans son Traitc da pathologie gener ale} la congestion nest qu'un premier degre de rinflammation ä laquelle eile doit ne-cessairement aboutir ; eile se trouve placee comma inter-mediaire entre lirritation et rinflammation donL eile n'est (ine le premier degre. Sans doute, toute inflammation commence par une congestion, en ce sens qu'il y a un alllux de sang: le sang est, avec le lluide nerveux, I'agent eeneral de l'oreanisme, et il afllue la oü les functions na-turelles s'exercent plus activement qua rordinaire ; mais ce sang qui afllue pent engorger et distendre les vaisseaux sans cesser de circuler, gener la fonction des organes par la simple compression et, dans dautrcs cas , s epancber hors de ses canaux, se solidifler au dehors et au dedans, par suite dc I'interruption de la circulation dont on a cher-che a expliqucr dc piusieurs manieres la cause premiere. Ce sont la deux elats dillerents. Le premier est la congestion proprement elite, le second est rinflammation. raquo;
Ainsi, tout organe congestionne pent etre dailleurs dans des conditions parfaites d'organisation et de vitalite;
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tc (jui le prouve, cest que, a I'aiitopsie, on ne.rencontre, sur ies organes ou la congestion s'est operee, aucun ves-lige d'alteration , ce qui n'a Jamals lieu dans une phleg-masie proprement dile, on les tissus conservent des traces indelebiles de Tetat inflammatolre.
Les causes des congestions soul nombreuses; on place en premiere ligne la plethore et toutes les circonstances qui la favorisent, et en deuxierae, 1c repos succedant h une vie active, I'exces d'embonpoint, la chaleor vive et la secberesse de l'air, les journees orageuses et etouffantes , les courses rapides , etc. Elles peuvent encore dependre de causes traumatiques.
Sous le rapport de leur gravite, les congestions sont en raison de rimportance de l'organe quelles frappant.
Dans le traitement de la congestion , on doit s'attacher ä combattre la cause directe, e'est-a-dire l'exageration des forces circulatoires plutüt que les clFets locaux rjui en dependent. Cest dans ce cas surtout que les saignees larges et abondantes, repetees suivant l'intensite de la cause et la force des sujets, peuvent etre suivies des plus beureux effets. On doit, d'ailleurs, faire concourir au traitement des congestions. tons les moyens hygieniques et pharma-ceutiques propres ii ralentir le mouvement circulatoirc d'apres la nature de l'affection qu'il s'agit de combattre. JN'ous traiterons plus aiuplement des moyens tlierapeuti-ques qui convienncnt dans cet etat patiiologique, en par-lant des congestions dune maniere speciale.
CONGESTION CEREBRALE. — La congestion cere-brale se manifeste par un etat dc somnolence, de torpeur. qui donne a 1 animal un air stupide : les yeux sont a demi fermes . la tote est lourde , basse , le crane est ciiaud , les
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CONGESTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2!ib
oonjoüctivcssont rotiges, fortement injectees et tumefiees; les vaisseaux de la face soul rempusquot;, les arteres battent avec force, la marche est chancel ante, peuassuree ; quel-({uefois le malade reste couclie , et ne peat se relever qu'avec beaucoup de peine ; il est sourd a la voi.x et pres-que insensible aux coups. Tel est le cortege des symptömes qui accnsent l'existence de cette hyperemie.
La plethore, une nourriture abondante tres-nutritive, rendant le sang phis epais , plus plastique , partant moins coulant; le repos absolu . les travaux forces, les grands elforts musmlaires, i'insolation prolongee sur le crane, les coups portes sur cette region, etc., sont regardes, a juste litre, comuie les principales causes de la congestion du cer-veau. Le cheval et le boeuf sont, de tous les animaux do-mestiques, ceux qui sont le plus exposes a cette affection.
Trattemenf. -—- Le traitement de la congestion cerebrate doit etre tres-actif j il font s'attacher ä moderer i'exagera-tion des forces circulatoires, et I afflux du sang vers le cer-veau, par deiarges saignees, que Ton reitere autant que le besoin sen fait sentir, par l'usage des douches d'eaufroide sur le cräne, et, dans ie but de produire une derivation sur le tube digestif, et dy fixer un etat fluxionnaire. par I'administration d'un on de deux purgatifs drastiques. Tels sont les principaux moyens qui forment la base du traitement. II convient, dans tous les cas, de placer le malade dans un lieu frais , de le soumettre a une diete severe . et de lui administrer des boissons nitrees. Si la congestion n'est pas portee jusqua letat apoplectique. ces moyens sont,dans la majeure partie des cas, couronncs dun plein succes.
CONGESTION DE LA MOELLE EPINIERE. (Voyez
.Apoplexie de la moelle eptniere.)
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COMJESTION.
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CONGESTION PULMONAIRE. — La congestion pul-monaire est annoncee par la dyspnee, l'acceleration des battements des Qancs, la dilatation des naseaux, le souffle respiratoire bruyant ; eile est souvent precedee d'une toux quinteuse suffocante, de l'entr'ouverture de la bou-che, de recartement des membres anterieurs , de labais-sement de la tete, du decubitus volontaire pen prolonge. de l'etat anxieux, des sueurs abondantes, de la cliute du corps et des convulsions; la mort survient quelcpiefois fort rapidement, comme cela s'observe chez les chevaux et les cbiens ;i la suite de courses, par le grand tirage, et les efforts soutenus pendant les ciialeurs etouffantes de l'ete. (le tableau symptomatologiquc, si bien trace par M. Rai-nard, est conforme a celui que nous avons toujours observe dans les nombreux cas de congestion pulmonaire qui se sont presentes a nous dans noire pratique.
Le traitement de cet etat pathologique doit consister dans de larges emissions sanguines, des frictions seches sur 1c corps, au moyen dc la brosse ou du bouchon de paille, dans le but d'acdver les fonctions de la peau , que Ion favorise encore par des couvertures de laine sur tout le corps. Si la congestion ne parait pas ceder ä ces moyens llierapeutiques, si un mieux ne se manifeste pas au bout de quelques beures , il est urgent, tout en persistant dans les premiers moyens, de faire usage des revulsifs; les frictions essentielles et ammoniacales sur les extremites des membres, les sinapismes appliques sur la region ster-nale, en vue de deplacer la fluxion, nous out procure d'immenses avantages dans le traitement de la maladie qui nous occupe. II est indispensable de soumettre le malade aux boissons rafraicbissantes nitrees, et de le nlacer dans un endroit frais et bien acre.
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CONTUSION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 207
CONGESTION DE LA PEAÜ. (Voyez ächauboulurc.) CONGESTION DU PIED. (Voyez Fourbure.) CONGESTION DE LA RATE. (Voyez Sanrj de rate. ) CONJONCTIV1TE. (Voyez Ophthalmie.)
COiNTUSION. — La lesion produite dans les tissus •vivants par le choc d'un corps a large surface - sans solution de continuite a la peau , a recu le nom de contusion ; au contraire, lorsque le corps contondant a divise les teguments^ on donne a la blessure le nom de plaie contuse.
Les contusions sont frequentes parmi les animaux domesticpies qui travaillent, par consequent les monodac-tyles sont ceux qui y sont le plus exposes; outre les frot-tements des harnais mal ajustes qui froissentet meurtris-sent les tissus sous-cutanes, il faut encore mettre au nombre des causes des contusions, les coups de pied que les animaux se donnent, les mauvais traitements auxquels ils sont exposes lorsqu'ils sont confies a des conducteurs rustres et coleres , qui les baltent k coups de manche de fouet, de baton, etc., ainsi que toutes les violences exte-rieures accidentelles qui agissent sur les teguments sans les entamer rii les diviser.
Les contusions offrent une foule de nuances , depuis le plus leger degre, oü la percussion a a peine entame le tissu cellulaire sous-cutane et les vaisseaux capillaires qu'ii renferme, jusqu'au degre le plus eleve, oil les parties , tant molles que dures, ont ete desorganisees.
Quand la contusion est legere, quelle est le resultat dun simple froissement - clle n'affecte que les parties
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2(iSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CONTUSION. #9632;
situees immeiliatement sous la peau. Celle-ci s'endolorise legerement, la circulation capillaire est a peine interrom-pue. et en peu de temps la parties recouvre lexercice liLre de ses functions. Lorsque le corps contondant a frappe avec violence, les tissus sent meurtris, la circulation capillaire est interrompue , le sang sinliltre dans le tissu cellulaire . riuflammation locale se developpe. Quelque-fois il en resulte une tumeur molle, fluctuante, qui se ma-nifeste tout ä coup, sans chaleur ni douleur de la partie contuse.. Si la contusion est plus considerable encore , les muscles , les vaisseaux, les nerfs peuvent elre dechires . .et les os nieme fractures. Alors les parties profondes . moins elastiques que la peau, ont ete broyees a travers cette enveloppe, que le corps contondant a deprimee sans la rompre.
Traitement, — Les moyens tberapeutiques ä opposer aux contusions doivent ctre subordonnes ä leur intensite et aux differentes modifications qu'elles peuvent presenter. Lorsque la contusion est recente, il s'agit de moderer l'abord des liquides dans la partie irritee, par des appliia-tions d'eau froide, d'eau vinaigree, de glace, de neige, de cataplasmes d'argile et de vinaigre, etc. Pourobtenirtous les benefices que peuvent procurer ces substances aslrin-gentes , il faut que leur usage en soit continue sans interruption pendant douze , quinze , vingt-quatre beures . et meine davantage, si on en reconnait la necessite, en un mol n'en cesser lemploi que quand la retrocession des liquides epanches s'est operee. Sil arrivait qua la suite dune contusion, une tuineur fluctuante se developpät, sans cba-leur ni douleur, il faudrait alors en faire la ponction pour donner issue au liquide epanebe: ce liquide est or-dinairement sereux, entrainant quelqnefois a sa suite des
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COR.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5209
caillots de saug, des flocons fibrineux et des debris des tissus meurtris. Lorsque la partie est debarrassee de la serosite quelle contenait, on y introduit une mecbe d'e-toupe seche ou enduite d'un onguent excitant; une legere inflammation se declare, la suppuration s'etablit, et apres un laps da temps , souvent tres-court, la guerison est achevee.
Quand, malgre les moyens que nous venons d'indiquer, 1 inflammation de la partie contuse se declare, il convient de subsütuer a la medication astringente, les fomentations . les bains et les cataplasmes emollients: si le gon-flement inflammatoire acquiert du developpement,, rend la partie tendue, renitente, il faut se bäter de pratiquer de profondes et larges scarifications, qui, en prevenant tout etranglement, opcirent une depletion sanguine locale, salutaire en pareille occurrence; lorsque la suppuration s'etablit, on doit donner issue au pus, et se comporter comme on le fait pour une plaie simple suppuranle.
Si, par la violence de Taction du corps contondant, les tissus sont broyes, les vaisseaux detruits, les os fractures , alors d'autres indications sont reclamees : il faut remedier aux desordres et tacber de prevenir les accidents ulte-rieurs , en enlevant les tissus dont la vie est aneantie, en liant les vaisseaux et en reduisant et maintenant les fractures. Enfin, c'est au pratioien a juger de l'opportunite de lemploi des dilferents moyens tberapeutiques a opposer aux contusions, ct tonjours d'apres les modifications et les complications qui surviennent.
COR. —Le cor est une tumeur epidermique, dure, circonscrite et calleuse, espece d'escarre denuec de poil-qui offre l'aspect du cuir tanne. Cedurillon cutane, inerte.
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sobserve sur les endroits oil les harnais, le collier, la seile et le bat exercent un frottement prolonge, une compression inegale, froissent et meurtrissent la partie sur laquelle ils agissent; aussi est-il commun cbez le chevaK et le rencontre-t-on sur le garrot, le dos, les reins et les cotes.
Lorsque la cause n a pas agi trop longteraps, le cor esl superficiel, il n'interesse pas toute iepaisseur de lapeau, il n'y a que les lames externes qui se trouvent modifiees. Quand la cause agit depuis longtemps, avec un peu d'ac-livite, le cor gagne en epaisseur, la portion de peau tout entiere est entreprise, memeletissu cellulaire sous-jacent.
Le point central du cor est ordinairement le plus epais; quelquefois il s'etablit, sous cette production pathologique, une suppuration qui tend a reliminer, la detache parfois li la longue et finit par la faire tomber.
Traiiemcnt. — Les meilleurs moyensde guerir lescors consistent, apres avoir ecarte les causes qui avaient pro-voque leur apparition, et s'ils sont superficiels, ä enlever, en dedolant avec un instrument bien trancbant, le tissu mortifie jusqu'aux parties vives, et ä faire usage de corps gras en vue d'amollir les portions indurees qui auraient puechapper au trancbant de l'instrument, et d'en provo-quer ainsi ['elimination.
Si Ion juge, a cause de la largeur et de la profondeur du sphacele de la peau, que par les moyens precites on ne parviendra pas ä le guerir, il faut avoir recours ä Tenle-vement total des tissus mortifies, et en faire une plaie simple qui, le-plus souvent, n'exige que quelques soins de proprete pour etre guei-ie promptement.
CORNAGE. — Le coinage, siftlage ou bailey, est un
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CORNAGE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;271
bruit que fait entendre le cheval, suit pendant soit apres I exercice , occasionne par un obstacle queiconque qui s'oppose au libre passage de lair dans le conduit qu'il parcourt; ce nest done point une maladie, mais bien un Symptome particulier a plusieurs affections.
Le cornage, suivant les causes qui le produisent, peut etre divise en momentane et en permanent.
Le cornage momentane est celui qui est produit par cer-taines maladies inflammatoires et certains obstacles passa-gers qui retrecissent les voies aeriennes, et qui peuvent etre gams ou ecartes. Comme pouvant donner lieu a ce cornage, nous citerons le coryza , les angines , la gourme, la repletion des pocbes gutturales, la parotidite, les polypes des cavites nasales, fenfoncement des os du nez, etc.
Parmi les causes qui donnent lieu au cornage permanent, on peut ranger les vices de conformation des voies aeriennes et certaines affections qui ne peuvent etre com-battues ; ainsi, l'etroitesse des cavites nasales, le develop-pement d'une tumeur osseuse dans leur interieur, les polypes qui se trouvent loges vers les sinus frontaux et ethmoidaux, quon ne peut atteindre ni detruire; I'apla-tissement des os de la tete, surtout sur les faces du chan-I'rein ; la ganache etroite, l'attitude de la tete et de l'en-colure dans les chevaux qui s'encapucbonnent; lepaissis-sement de la glotte et de l'epiglotte, leur paralysie : faplatissement de la trachee-artere, le derangement de quelques cerceaux cartilagineux, etc., sont les causes les plus ordinaires qui rendent le cheval cornard.
M. Vatel place le cornage parmi les nevroses, tout en reconnaissant qu'il est un signe daffections materielles des voies de la respiration, et que e'estdans un tres-petit nomine de cas que cette maladie vient du spasme des organes
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•iTünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CORNAGE.
inspirateurs. Selon M. Dupuy, dans le plus grand nom-bre des cas, ce defaut est occaslonne par la compression des nerfs pneumogastricru.es avant quils fournissent les larynges inferieurs.
Le cheval cornard peut encore rendre des services qui n'exigent pas une depense considerable de force, ni une trop grande celerite, lorsque l'aflfection n'est pas portee ä un trop haut degre; il n en est jias de uienie de celui den! laccident est plus prononce : le moindre travail un pen preeipite 1c met dans 1 iinpossibilile de le continuer et le force au repos.
Certains chevaux ne font entendre le bruit de cornage que lorsquils sont exerces un certain temps au trot ou au galop, ou atteles a une voiture lourdement chargee; pour sen assurer il convient de les soumettre a ces ditfe-renles epreuves: et €omme il nait souvent des contestations judiciaires a propos de cornage, le veterinaire ne saurail. meltre trop de circonspection dans son examen 5 avant de se prononcer, il doit s'assurer si le bruit qu il entend n'est pas le resultat de la pression du collier, de la sous-gorge tropserree, de la maniere dencapuchonner le cheval en le montant, ou sil n'est pas le resultat dune maladie passagere. Toutes ces considerations sont dune tres-haute importance; les negliger, seraits'exposera faire depenser de Pargent aux partiesinteressees et ä porteiquot; atteinle a sa propre reputation.
Trnitemcnt. — Lorsque le cornage est la consequence d'une maladie appreciable, c'est vers eile que Ion doii diriger les moyens therapeutiques ; celle-ci combattue, tout rentre dans l'ordre et le bruit disparait. il neu est pas ainsi quand le cornage est la consequence d'un vice de conformation, d un defaut de capaeife des voies aeriennes.
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CORYZA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 270
vTune afiection qui nc pent etre ni saisie, ni combattue ; alors, si le sifUcmcnt n'esl pas trop fort, il faut tirer parti du cheval tel qu'il se trouve, en I'utilisant a des travaux qui conviennent a son etat. Si le comage est porte a un degre qui ne permet plus de l'utiliser, il faut pratiquer la tracheotomie et placer un tube a demeure. Les vete-rinaires se rappellent Thistoire d'une jument de carrosse qui comait fortement' a la suite d'un dechirement dans quelques points de la partie superieure de la trachee-artere et qui, par cela meine, etait incapable de travailler : M. Barthelemy atne, alors professeurde clinique ii 1'ecole d'Alfort, lui pratiqua la tracheotomie et fixa solidement un tube. Cette jument fit un travail tres-actif a I'ecole pendant plus de deux ans, et pouvait en outre donner des poulains. Des faits de cette nature ne sont pas rares. Pour notre compte, nous en avons plusieurs a enregistrer ; nous en avons un entre autres qui me'rite d'etre cite ; le voici : Un cheval entier do premiere force , de race indigene, %e de quatre ans, comait depuis 1 äge de deux ans; le proprietaire, desespere de l'etat de son animal, qui nc pouvait plus travailler, le confia en dernier ressort aux soins de I'ecole veterinaire : un examen attentif nous fit decouvrir un aplatissement antero-posterieur de la partie superieure de la trachee-artere ; notre decision fut bientot arretee , la tracheotomie fut pratiquee incontinent ct le tube place. Depuis cette epoque, e'est-a-dire depuis trois ans, l'animal respire par cette Ouvertüre; il n'a pas cesse un instant d'etre employe a un service des plus durs et des plus fatigants, et sa sante n'a jamais ete dcrangee.
CORYZA. — Le coryza est une afiection qu'il ne fan! pas confondre avec le catarrhe nasal; dans cette derniere
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CORYZA.
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maiadie. I'irritation parait se boi'ner :i la superficie de la membrane pituitaire et aux follicules mu({ueux, tandis que, dans le coryza, toutes les parties Constituantes de la membrane muqnense qrai tapisse les cnvites nasales et les sinus, sont enflammees, et se detachent par cscarres mortifiees qui laissent, apres leur chute, de larges et pro-fondes ulcerations (1).
Tous les mamrniferes domestiques peuvent contracter cette maiadie, mais elleest plus frequente chez le cheval, leboeuf et le montan qne chez les autres especes.
On divise le coryza en aigu et en gangreneux.
CORYZA AIGU DU CHEVAL. — L'inflammation de
toutes les parties constituant la muqueuse qui tapisse les cavites nasales et les sinus, est une maiadie qui ap-parait sous des symptömes assez graves, quoique ne com-promettant que rarement la vie des animaux de l'espece chevaline. Elle s'annonce par un pen de tristesse et de degoxit; quelqucs legers frissons, de la nonchalance, et un leger jetage accompagne d'ebrouement, marquent son apparition. Ces symptömes ne restent pas stationnaiies, ils augmentcnt. la fievre prend de Tintensite, le pouls est
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(I) Loin de nous l'iilee d'elargir notre cadre nosologique par de vaines dis-linclions; mais nous devons fixer Pattention des prutlciens surdeux affections qui n'ont cntie elles que dos rapports de localite et dont les Icnninaisons sonl differcnlcs dans tons les cas. En effet, le caiarrln; nasal est regarde conune line legere irritation de la pituitaire, avec flux mnqueux par los narines.sans reaction febrile; tundis que la maiadie que nous nous proposons d'appcler particalierement coryza eonsisle dans rinflanimation aigue, qaelquefots gan-grenease, de tous les lissus qui entront commc parlies Constituantes dans la membrane muqueuse nasale, avec reaction febrile, et dont le enractere special est de sc terminer par la gangrene des parties endainmccs. !Nc pourrions-nous pas elahlir quelque analogic entre le coryza et raffed ion faronculeuse? I.'analomie pathoiogiqüe semble nous y autoriser.
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CORYZA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;27:gt;
fort, accelere, la peau est seche, brillante, la sou esL vivc, I'appetit sehsiblement diminue, la membrane pituitaire est rouge, tumefiee, le jetage est abondant, epais, les ailes du nez se ^onflent, les ganglions lympliatiques de lauge s'endolorisent et s'engorgent, la conjonctive est rouge, injectee. en un mot on remarque une vive inflammation du nez accompagnee d'une fievre de reaction tres-pro-noncee.
, Au bout de deux ou trois jours, la fievre semble dimi-nuerj les ailes du nez sont tumefiees et obstruees pfir les mucosites qui s'y attachent, au point dje gener la respiration et de la rendre nasillarde ; la membrane muqueuse se detaclie par j)laques spbacelees. qui sont rejetees avee la matiere mucoso-purulente qui sort abondainment des narines ; des ulcerations iarges et profondes, irregulieres, marquent le degre de la destruction ; les yeux sont ohas-sieux ; ces symptömes, joints ä rengorgcment des gan- ' glions de lauge, simulent la mofve, et ont coüte la vie ä beaucoup de cbevaux abattus comme morveux.
Lorsque la maladie a passe cette periode, qui dure deux ou trois jours, la fievre de reaction disparait, Tappe-tit renait, l'animal reprend de la gaiete, mais le jetage reste abondant et persiste assez longtemps; la cicatrisation des ulcerations s'opere lentement; a mesure quelle s'eflectue, la secretion mucoso-purulente diminue, Ten-gorgeraent de Tauge disparait, et au bout de trois semai-nes a un mois, on ne rencontre plus de traces de son passage que sur la pituitaire, qui offre destaches blanchatres, formees par le tissu de cicatrice qui remplace la membrane detruite.
On attribue le coryza aigu aux influences atmospheri-ques: les vents froids et humides auxquels les animaux
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restent exposes apres un travail ou une course, le corps etant en sueur, ou apres la sortie (Tune ecurie trop ohaude et pen aeree, les nuits froides et pluvieuses de l'automnc et du printemps , lorsque les animaux doivent les passer sans aLri, etc., sent autant de causes qui peuvent donner lieu au coryza aigu.
Traitement. — Lorsque la reaction febrile se fait sentir au debut de la maladie, il faut avoir recours a la saignee et meme la reiterer si le pouls conserve sa plenitude et sa force; on place le malade dans une ecurie oü regne une temperature douce, et uniforme, et on le soumet au regime debilitant; 1'eau d'orjje, un peu de son et de la paillo doivent former sa nourriture ; les narlnes doivent ctre fomentees plusieurs fois par jour, avec une decoction emolliente, dans le double but de debarrasser les orifices obstrues par les mucosites , et de calmer lirritation dont ils sont le siege j les bains de vapeurs emollientes, donnes ä plusieurs reprises dans le courant de la journee, contri-buent puissamment a la guerison , et, s'il ne survicnt aucune complication , ce simple traitement suflit dans la majeure partic des cas pour amener la guerison.
CORYZA GANGRENEUX DU CHEVAL {mal de Ute
de contmjion, morvc a/iguS). — Le coryza gangreneux est une maladie carboneulaire, qui a recu les denominations de morvo aicjuc, de med de tete de contayion; il apparait tout a coup, par des symptumes alarmants et rapides , sur la membrane muqueuse des cavites nasales, sur le nez, les levies et le tissu cellulaire environnant.
Gelte maladie debute d'une manicre soudaine, sans prodromes apparents, par la tristesse et la perte de l'ap-petit; on apcrcoit d'abord un ecoulement de mucus
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jylaircux, jaunatre, par une seule narineou par les deux ; la membrane pituitaire. iegerement boursouflee, est dun rouge vif, quelqucfois jaunätre, offrant a sa surface des petechies, occasionnees par l'extravasation du fluide san-guin dissous et altere; les yeux sent larmoyants , les alles du nez et les levres sont tumefiees , les glandes de Tauge sont empatees et douloureuses, la respiration est acceleree, le pouls est vite et concentre.
Cette periode de debut dare tout au plus vingt-quatre heures ; au bout de ce temps le flux nasal augmente, ii devient sanguinolent; les alles du nez se tumefient au point de gener la respiration , elles sont douloureuses ; le nez et les levres s'engorgent rapidement, de maniere ä dormer au malade une pbysionomie particuliere : cet engorgement gagne en hauteur et ne s'arrete que vers les oretes zygomatiques, oü il se termine par ua bourrelet circonscrit, ä cause sans doute de la rarete et de la densite du tissu cellulaire qui unit la peau de ces regions aux os ; la membrane pituitaire est ulceree, noiratre; les glandes de Tauge ont beaucoup de volume; les yeux sont chassieux ; la conjonctive est injectee et presenle sur differents points de sa surface des petechies, veritables ecchymoses analogues a celles que Ton obsex've dans les narines; les mem-bres s'engorgent, et des intumescences de nature char-bonneuse se developpent aux parois abdominales, au scrotum, au poitrail, etc.; trois ou quatre jours suffisenl a. la maiadiepour atteindre ce degre d'intensite.
Apres ce second temps de la maladie, les symptomes s'aggravent; l'engorgement de la partie inferieure de la tete devient enorme, la respiration est genee au point dc menacer lanimal daspliyxie, lejetage est abondant, sanguinolent, la membrane pituitaire est detruite par la gan-
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CÜIWZÄ.
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grene, la cloison nasale est parfois perforce, lair expire est des plus infects , les engorgements des membres , de Fabdomen et du poitrail ont accpiis leur summum de deve-loppement, on remarque souvent sur les poils qui les recouvrent des gouttelettes dun sang päle et dissout, qui transsude au travers des porusites de la peau ; l'animal est tourmente par une dyspnee fatigante et laboxüeuse , le pouls est vite et petit, les forces s'epuisent et il tombe dans une adynamie profonde pour ne plus se relever. Huit ou dix jours suftlsent, le plus souvent a cette ma-ladie, pour produire les ravages que nous venons de signaler et occasionner la mort de L'animal.
On regarde generalement comme pouvant donner lieu au coryza gangreneux, les nourritures avarices, le foin moisi, la paille rouillee, l'avoine ecbauifee au magasin ou mal recoltee, les travaux exccssifs , une longue stabula-tion dans des ecuries chaudes et humides, Fencombre-ment d'animaux , enfin toutcs les influences qui peuvent insensiblement modifier la masse sanguine, et lalterer au point de lui ravir les proprietes excitantes nutritives, indispensables a l'entretien de f organisme , et de lui faire acquerir les principes septiques qu'on lui reconnail dans cette maladie, ainsi cpie la contagion, qui est eminente.
Les animaux qui succombent a cette redoutable maladie, se gonflent et se putrefient instantanement, et repan-dcnt une odeur iusujjportable: les lesions que Ton rencontre ä l'autopsie sont analogues a celles que nous avons signalees chez les animaux morts du charbon; par consequent il serait superflu de les enumerer ici.
Traitement. — Le peu de succes des dilferents traite-inents que Ion a opposes a cette affection, presque tou-
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jours mortelie, nous autorisent h glisser legerement sur les moyens tlieiapeutiques que Ton emploie pour com-battre cette maladie.
II s'agit d'abord de placer le malade dans des conditions hygieniques convenables ; ainsi on le logera dans une ecurie saine, ou I'air circule librement. Une alimentation excitante, nutritive, lui sera dounee, si 1 appetit se fait encore sentir, ainsi que des boissons blanchies avec de la farine defroment; on lui administrera des breuvages anti-septiques, composes de poudre de gentiane, de quinquina, de carbonate de fer et d'acetate d'ammoniaque ; ces substances medicamenteuses doivent etre administrees dans une infusion de sauge, de tbym ou de serpolet, a plusieurs reprises dans le courant de la journee. On doit scarifier les engorgements de la tete, des membres, du poilraii, de labdomen, afin de donner issue a I'ichor qu'ils contien-nent, et les cauteriser ensuite avec le cautere incandescent; les plaies resultant dejä scarifications et de la cauterisation doivent etre pansees avec Fammoniaque liquide, l'essence de lerebenthine ou I'ongucnt vesicatoire ; il convient aussi d'injecter dans les cavites nasales une solution de chlorure de cbaux, dans le but de faire disparaitre l'odeur infecte qu'exbale la fnuqueuse gangrenee, et en vue d'entretenir la proprete j ces injections doivertt se reiterer de dix ä douze fois par jour.
S'il arrive que la maladie prenne une tournure favorable, on apercoit dans Tensemble du malade un bien-etre marque, par la diminution de lanxiete, des engorgemenis du nez, desmembres, du poitrail et de l'abdomen, par la suppuration des points scarifies et cauterises , par un pen d'appetit, etc. Alorsil convient de modifier les agents tlie-rapeutiques : on fera usage des tisanes ameres , on accor-
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dera au malade une nourriture digeste ct nutritive, dans le hut dc relever ses forces abattues ; on pansera les plaies qui suppurent avec de l'eau-de-vie- camphree ou de la teinture d'aloes ; ce traitement devra etre seconde par une petite promenade, que Ion prolongera a mesure que les forces se retabliront; en un mot, il convient de diriger la convalescence de maniere a lui imprimer une marclie sure et prompte.
Dans cctte maladie , comme dans toules celles a carac-teres septiques ct contagieux , il Importe plutöt de la pre-venir que de chercher li la comliattre lorsqu'ellc est deve-loppee; les moyens prophylactiques sont ceux que le velerinaire doit employer et diriger de maniere a empe-cher le fleau de faire de nouvelles vxcümes. Ainsi, la premiere indication aremplir, c'est d'eloigner les animaux sains du lieu infecte, et de les soustraire aux influences qui pourraient favoriser le developpement du mal. A cette fin, ils doivent etre loges dans des ecuries seches et bien aerees, isolees autant que possible de celle ou la maladie a pris naissance ; toute communication du lieu infecte avec les ecuries saines sera rigoureusement interdite. La seconde indication consiste ä dormer aux animaux qui ont ete plus ou moins influences par les causes de la maladie, une alimentation de bonne qualite et de facile digestion ; il est bon dadministrer a chacun deux un purgatif, et de leur faire prendre , durant l'espace de sept ä huit jours , des tisanes toniques , dans le but de rehausser les forces digestives et assimilatrices; il est aussi conveoable d'etablir un exutoiic au poitrail au moyen d'un seton qui, dans cette circonstance , ne peut etre que tres-avantageux; les pan-sements a la main , un travail modere ou la promenade, ne doivenl point elre oublies.
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Tels sont les moyens preservatifs que nous avons employes nombre de fois dans notre pratique, et dont l'e\-j)eiience nous a demontre I'eflicacite.
CORYZA ATGU DU BOEUF.— Dans I'espece bovine, jias plus que dans I'espece clicvaline, nous ne pouvons confondre le coryza avec le catarriie nasal, quoiqxie les auteurs qui out traite speciaietneut de cette aSection du hocuf I'aienl decrite sous cette derniere denomination : nous citcrons entre autres , Geile, MM. Creuzel et Festal (Philippe).
Nous aliens reproduire quelques passages d'un rapport insere dans les Amiales de la Societe de medecinc vetcri-naire de Lihourm, oeuvre de son president M. Festal (Philippe). Voici comment s'exprime ce savant praticien.
laquo; Cette malarlie particuliere a I'espece du boeuf, dont les ravages sont si effrayants, merite ä tons egards d'etre minutieusement etudiee quant a ses sympt.omes, son trai-tement et ses causes.
b Elle consiste en une phlegmasie aigue de toutes les parties qui entrent comme parties Constituantes de la mu-queuse qui tapisse l'intericur des cavites nasales et qui se propage dans les sinus frontaux,
a Sa marche est tellement rapide que, si le praticien meconnait les symptömes du dehnt, il aura perdu un temps precieux que les moyens curatifs les plus energi-ques et les mieux entendus ne pourront lui faire recou-vrer; car, en six ou sept jours, la maladie se sera terminee par lamort. II est done indispensable d'etudier avec soin les symptömes d'incubalion et d'invasion qui pourront procurer les moyens de combattre victorieusement la maladie, et meme de la faire avorter,
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raquo;Debut... Le premier jour, le bocuf est triste,porte la tete basse; il rumine et mange encore, mais pen el moUement; la temperature de la peau est augmentee; des ])lis longitudinaux commencent ä se dessiner sur les faces de l'encolure et des joues, le pouls est grand et fort, I'artere tendue; les earotides battent avec force ; le sang veineux crui aflluc en trop grande abondance vers I'oreil-lette droite, se trouve refoule dans les jugulaires. Les cornes et les oreilles sont tres-chaudes a la base, la co-lonne verte])rale a augmente de sensibilite. surtout au niveau du garrot; le pod est pique, la peau seche, adhe-rente, douloureuse lorsqu'on la pince avec les doigts : les yeux rouges et larmoyants, quelquefois grands ouverts; la sensibilite de la retine est vivement exaltee par 1 ap-proclie dune lumiere ou jiar 1'exposition au soleil; la marclic est raide, embarrassee, le train posterieur vacil-lant; il y a prostration generale des forces 5 le muile est tres-sec, fair expire tres-cbaud ; les muqueuses en general, et la pituitaire en particulier, sont d'une rougeur re-marquable. Si la maladie reconnait pour cause un arret de transpiration, on rcmarque des tremblements partiels aux coudes, aux cuisses, aux grassets, qui s'exasperent par intervalles et c|ui doivent faire redouter une compli-cation daracbnoidite, surtout s'ils sont brusques, saccades, convulsifs.
raquo; Dans quelques cas rares, le catarrhe nasal debute par une boiterie dun seid ou des deux membres poste-rieurs qui, alors, s'engorgent au niveau des boulets; mais il se pourrait bien que cette boiterie füt concomit-tante du catarrhe nasal sans en etre le resultat; toujours cst-il, dit fauteur, que ['affection a ete constamment mor-lelle, lorsqu il l'a vue debuter de la sorte.
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raquo; Dans dautics circonstances, ce sont des shies sau-guinolentes maculant Ics cavites nasales, qui sont les premiers indices de l'invasion du catarrhe nasal. Du reste, on remarque tout le cortege de symptomes generaux qui accompagnent les violentes inflammations. raquo;
M. Festal insiste beaucoup sur les symptomes du debut, lt;( car, dit-il, c'est seulement alors quon peut esperer, par un traitement methodique et vigoureux, de triom-pher silrement de la maladie ; mais si on les laisse croitre en inteosite, on aura a combattre une des affections les plus redoutables qui puissent sevir sur I'espece bovine, el en supposant que le patient en echappe, la guerison ne sera pas francbe, car on verra tomber en gangrene des lambeaux de peau qui tareront I'animal pour toujours.
raquo; A cette reaction febrile generale, succede la periode de localisation : vers le troisieme jour, on voit tous les symptomes euouces ci-dessus grandir lapidement et ve-nir se concentrer sur les cavites nasales avec d'autant plus d'energie que la cause a ete plus intense. La peau devient brülante, d'une sensibilite exa^eree, malgre 1 afflux sanguin vers les cavites nasales ; les cornes sont d'une chaleur excessive; les larmes coulent abondamment sur le chanfrein , la poitrine est douloureuse ä la perxussion, le mufie s'engorge aux ailes du nez dabord, puis, vers le quatrieme ou cinquieme jour, la tumefaction monte quelquefois jusqu'au niveau des yeux ; la respiration est gcnee, silllante, ce qui rend les flaues agites. Un leger jetage jaunatre, produit par la congestion sanguine, s'atta-cbe au pourtour des cavites nasales, et se trouve souvent melance a du sane. Les cornes et les oreilles sont deve-nues brillantes dans toute leur etendue, mais il arrive aussi quelles sont alternativement cbaudes cl froides, si
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la maladie reconnait pour cause un violent anet de trans-piration.
raquo; Si le calarrhe nasal n'est point arrete dans sa marclie, on le voit, le quahieme jour, ayant fait des progres si efTrayants qu'alors tout traitement est le plus souvent inutile ; le mufle est enorme; une infiltration serense commence par Fange, gagne le fanon et enTahit prompte-ment les quatre metnbres . en debutant par les parties inferieures. La pituitaire devient dun rouge lie de vin, la respiration tellement geneeque I'asphyxieest imminente; le jetage augmente. les yeux deviennent chassieux, la peau du front est tres-diaude ; 1'humeur aqueuse se trouble, revel la couleur blanc laiteux, et la cecite est complete. Souvent laspliyxie empeche la maladie d'arriver ii sa troisieme periode, qui est celle de desorganisation. A cette epoque, c'est-a-dire vers le sixieme ou septieme jour, le mufle se fendille, des lambeanx de la largeur dune piece de devix francs, se decollent; la peau est dure, seche, cassante, et se detache par plaques considerables sur les cotes, la croupe, etc., principalement sur les regions osseuses ou eile est plus tendue. On remarque alors qu'il y a une veritable gangrene senile; car la serosite epanchee dans ie canevas muqueux de la peau s'est orga-nisee avec le tissu cellulaire, et a empeche de la sorte les parties exterieures de recevoir les molecules nutritives que leur deposaientphysiologiquement les vaisseaux sanguins actuellement interceptes.
raquo; Des ulcerations resultant du ramollissement, de la decomposition putride de la pituitaire, criblent presque toute sa surface, et se trouvent surtout confluentes a louverture exterieurc des cavites nasales ; a cette ej)oque, (lorsqu il y a ulceralion) la matiere du jetage change de
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nature et devientplos sereuse, acre et corrosive, et comme cette liumeur parvient toujours dans La bouclie et dans le pharynx, on voit la salive changer aussi denature : il y a alors supersecretion, eile surabonde at file jusqua terre par les commissures des levres ; pnis si I'on examine le cadavre, partout oü celte humeur a ete en contact avec line muqueuse, ou rencontre de pareilles ulcerations. II est presque constant, alors de voir une diarrhee sereuse et fetide remplacer la constipation opiniatre qui regnait depuis I invasion de la maladie.
raquo; L infiltration sereuse devient. presque generale, il y a anasarque. ct I'animal meurt le huiticme, le neuvicme ou le dixicme jour.
raquo; Les principaux desordres pathologiques se rencontrent dans les cavites nasales et la peau. Une serosite jaunatre abondante se trouve epanchee dans le tissu cellulaire sous-cutane general, et souvent forme, avec lui,un commencement dorganisation. Au fanon on remarqne une volumineuse tumeur formee par lelement sereux, organise la aussi avec le tissu cellulaire sous-cutane de cette region; si on a essaye dquot;y passer des setons ou de se servir du cautere actuel pendant le cours de la maladie, on y rencontre tons les pbenomenes de la gangrene putride. Aux membres. on voit aussi le serum organise avec le tissu cellulaire et meme avec les gaines synoviales.
raquo; La peau est epaissie, eile est dure, secbe, recouverte dune poussiere grisätre : si on la disseque avec minutie, on voit que liuduration, resultat de lepancbement de lü partie sereuse du sang, existeprincipalement dans le tissu cellulaire qui unit eotrc elles les ramifications sanguines qui forment la charpente du corps muqueux du tegument externe.
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raquo; La pituitaireest dun rouge violet, tumefiee; sonepais-seur est au moins deux fois plus considerable que dans son e'tat normal; c'est encore lelement sereux qui joue un si grand role dans ces affections, compagnon inseparable de rinflammation, et qui, epanche dans les mailles du tissu cellulaire sous-muqueux, s'est organise avec ltd. Des ulcerations plus ou moins nombreuses , discretes ou confluentes, out ronge quelquefois toute son epaisseur et envabiune vaste etendue de sa surface en arrivant jusqu'a I'os, duquel on detacbe la rauqueuse avec une extreme facilite; et Ton remarque, au-dessous de sa face adherente, que ee decollement a ete occasionne par un epancbe-menl de serosite melangee parfois a du sang. 11 n'est pas rare de remarquer, ä la face interne des sus-naseaux et sur la cloison nasale , une injection considerable des vaisseaux sanguins, des os et du cartilage. Les meines pbenomenes morbides, mais sur un plus petit cadre, se font remarquer dans les sinus frontaux. raquo;
M. Festal range parmi les causes principales du catar-ilie nasal, les grandes cbaleurs et les arrets de transpiration ; c'est principalemenl pendant le mois de juillet et d'aoüt, (pie ce veterinaire fa vu sevir le plus cruellement et dune maniere presque enzootique, cbez les proprie-taires dont les etables sont trop basses, trop cbaudes, mal aerees, et oü les urines croupissent. Les vapours ammoniacales, provenant du furnier et du croupissement de l'urine, determinent, par leur passage si frequemment reitere dans les cavites nasales, rinflammation de la mu-queuse qui les tapisse. et le developpement de cette crnelle affection.
Traitoment. — laquo; Le seul traitement , l'unique moyen therapeutique sur lequel on puissc compter, dit l'auteur
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de cc Memoire. c'est d'user larsement ct sans timidite do la methode antiphloglstlque dans toute son etendne ; il n'y en a pas d'autres, c'est I'experience lt;jui I'aprouve. On nc saiyne Jamals trop et bien souveut pas assez , comme, en general, dans presque toutes les affections qui vicnnent frapper les grands ruminants du Midi. Si, des le debut, vous ne faites pas, sur le Systeme veineux ou arteriel, une depletion sanguine a flots considerables , et que vous vous amusiez a des moyens insignifiants de medecine expeo tantCjVous pouvcz vous attendre a voir lamaladie grandir si rapidement, qu'il vous deviendra impossilile meme d'enrayer sa marclic.
raquo; Au debut de ma pratique, alors que je n'etais point familiarise avcc l'idiosyncrasie meridionale et avec le temperament essentiellement sanguin veineux du boeuf, je n'osais pas user de ces larges saignees: aussi m'arriva-t-il d eprouver quelques echecs d'autant j)lus danyereux pour moi, qu'ils ebranlcrent presque entierement ma reputation naissante. raquo;
Tons les animaux que M. Festal avus succondjer ;i cette redoutabie affection, sont morts par trop de sang, soit que la maladie n'eüt pas ete reconnue a son debut, ou que quelques epiplienomenes, une diarrliee abondante, par exemple, fussent venus intimider le praticien. 11 ne sau-rait trop le repeter, dit-il; quelles que soient les complications, que ce soit une vacbe pleine ou une nourrice, ou un animal sous l'influence d une diarrliee intense qui. dans tout autrecas, serait un empechement, saignez large-ment et laissez couler a Hots. A la suite de son Memoire. 1'auteur donnc une serie d'observations qui prouvent reflicacite de ce moyen tlierapeulique et qui rendent irrecusable ce qu'il avance.
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Au debut de la maladie, alors que le mufle n'esl que peu ou point engorge, les abondantes saignees arterielles aux coccygiennes determinent presque constamment une lieurense derivation sur le train posterieur, qui amene frequemment l'avortement de l'airection , surtout si on a soin de la favoriser (la derivation), par quelques revulsifs energiqiies. Plus tard , M. Festal prefere la saignee aux jugulaires. L'experience lui a prouve, qu'apres l'invasion de la maladie. touteautre saignee que celle des jugulaires ne convient pas aussi bien pour operer le degorgement du mufle; c'est pour lui le principal et le plus sür guide, quant ä la quantite de sang qu'il doit retirer ; et pour prou-ver ce qu'il avance, il invite les veterinaires, ceux qui font de la medecine autre part que dans leurcabinet, a se dunner la peine d'examiner attentivernent reffet de la saignee a la jugulaii'e dans un cas de catarrhe nasal ; ils verront, dit-il. sept a liuit heures apres. le mufle se degorger presque du double, du cote seulement oü on aura pratique la saignee ; et ils se convaincront que, s'ils retirent constamment du sang par la meme Ouvertüre, le cote oppose restera tres-volumineux, qu'une infiltration sereuse enva-hira les membres et le dessous du ventre, toujours du cote oppose a la saignee : de la done, 1 indication toule naturelle douvrir altemativement les deux jugulaires.
M. Festal subordonne la quantite de sang qu'on doit tirer, a 1 intensite de la cause, des symptömes, et a lidio-syncrasie du patient. Si c'est au debut et qu'on se propose l'avortement de la maladie, on peut retirer des coccygiennes depuis douze jusqu'a seize livres de saug arteriel. 11 recommande de ne pas se laisser intimider par le proprie-tairc ou les assistants , qui trouvent enorme une pareilie quantite de sang. Si c'est la jugulaire qu'on ouvre, le
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meilleur guide pour la cessation de lecoulemcnt, c'est lacceleration de la respiration et layitation des flancs ; il laisse assez ordinairement couler le sang jusqu'a ce que l'animal cliancelle , et plusieurs fois il lui est arrive, chez des animaux essentiellemeut sanguins , d'en tirer de vingt a vingt-deux livres en une seule saignee a la jugu-laire. 11 rappoite que, dans une autre circonstance , il a tire cinquante livres de sang veineux , en trente-deux heures , au meme sujet sous I'influence dun catarrhe nasal suraigu des plus intenses. Toutes les saignees qin'I pratique centre cette maladie ne sont pas si fortes , mais il certifie n'en avoir jamais fait dans ce cas. qui fussent au-dessous de douze livres, meine sur des animaux de quatorze a quinze ans.
Comme moyens secondaires , I'auteur recommande les purgatifs drastiques energiques eu breuvages, dans le but dctablir une revulsion avantasease sur le tube di.lt;vestif.
Les frictions irritantes sur les memLres produisentaussi dexcellents elfets.
Les fumigations emollientes dirigees dans les cavites nasales , les bains de vapeur sous fabdomen repetes trois ou quatre fois par jour, ne sont point non plus sans aider a la resolution de la maladie.
La tisane, quon administrera a grandes doses pour modifier la masse du sang, pour agir sur sa composition moleculaire et diminuer sa trop grande plasticite, sera antipblogistique, rafraichissante et legerement aiguisee par un acide quelconque. On peat aussi user de diureti-ques , mais avec moderation.
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CORYZA GANGRENEUX DU BOEUF. — Cette maladie du boeuf, que Ion nomme encore mal de tete de
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contagion j a beaucoüp d'analogie, quant a ses caracteres physiques , avec le catarrhe nasal aigu (coryza aigu), donl parlient MM. Creuzel, Laborde et Festal: mais quant a sa nature intime, eile en differe. Gelle la regarde comme tine affection septique carbonculaire avec alteration du sang , et la dit assez frequente dans le midi de la France.
Cette maladie se manifeste par la tristesse, la perte de l'appetitrla vue est basse et fixe, Tanimal ne pent changer de position : le pourtour des naseaux s'engorge, puis la tete et enfin les yeux ; le mufle devieat jaune, sec et chaud; la muqueuse nasale s'enflamme. une morve jau-nätre, infecte et rare decoule des narines; quelques tumeurs semanifestent autour de la trachc'e-artere; la respiration est tellement genee que I'aniinal court risque de suffoquer ; I'air expire a une odeur cadavereuse ; les levres et le mufle se tumefient et se gercent; la pituitaire devient violette et s'ulcere; le flux qui decoule des narines est grumeux, inele de sang corrompu ; le malade est dans un etat comateux permanent; le pouls est vite, petit et concentre; les yeux engorges, larmoyants , chassieux. se couvrentbientot dun nuage blaneMtre quis'epaissit insen-siblement; des que le malade ne voit plus, sa fin est pro-chaiue, rarement il depasse le terme de huit ouneuf jours.
L'autopsie laisse voir des desordres que Ton rencontre dans toutes les maladies charbonneuses : c'est principale-ment vers la tete, dans les cavites nasales et les sinus fron-taux que les lesions les plus graves s'observent; la membrane muqueuse qui lestapisse, estdetruite au point d'etre meconnaissable ; on ne voit qu'ulcerations et gangrene ; la decomposition cadaverique s'empare, en quelques heures, de tous les solides organiques, les desorganise et les reduit en un putrilage des plus infects ; le sang, noir et
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incoagule, imbibe tous les tissus et leur imprlme sa teintc; enfin on apercoit, dune maniere evidente, une profonde alteration des liquides circulaloires.
Cette affection est attribuee aux mauvaises nourritures, aux pacages situes dans des endroits marecageux, ou I'her-bage nest forme que de plantes de qualite medioere ou mauvaise, aux cffluves fetideset malfaisants qui s'exhalent de ces lieux pendant les grandes thaleurs del'ete, aux eaux bourbeuses et corrompues dont s'abreuvent les animaux, aux cliangements brusques de l'atmosphere, aux pluies froides qui inondent les bestiaux apres les fortes cbaleurs, aux arrets subits de la transpiration, et a la stabulation pro-longee dans des etables cliaudes, humides et peu aerees.
Traitement.— Cette redoulable affection, rare et meme presque inconnue dans notre pays, doit etre combattuc par des agents propres ä relever faction vitale et l'etat de prostration du malade. Gelle, considerant cette maladie comme une alteration du sang, conseille des breuvagcs antiputrides et diffusibles, composes de quinquina rouge pulverise, d'acetate d'ammoniaque, a la dose de soixante grammes de cbaque substance, de dix grammes de cam-pbre dissous dans quelques gouttes d'alcool, etendus dans an litre dune infusion de camomille , de feuilles de sauge, ou de melisse; ces breuvages sont repetes soir et matin. II present des lavements emollients ani-mes par le vinaigre, de l'eau blanche acidulee, ou une tisane d'orge miellee et nitree , si le malade refuse lean blancbe; ü recommande de couvrir le front de lingcs trempes dans le vinaigre chaud, qu'on arroserait souvent; il indique , en outre , de faire respirer des vapeurs emol-lientes acidulees, et de pratiquer cbaque jour une friction avecle liniment ammoniacal sur tout le rachis. Apres trois
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jours de ce traitement, dans quelques cas iieureux, il a obtenu la convalescence, et quatre jours de soins et de regime ont ramene le malade a la sante.
Quoique cette maladie ne soit pas regardee comme emi-nemment contagieuse, que Gelle meine et d'autres croient qu'elle ne peut se communiquer par cette voie (la contagion), il est toujours prudent, dans tous les cas, de separer les animaux sains des malades, de les eloigner des causes capables de provoquer la maladie, de les soumettre a des soins hygieniques propres h paralyser les influences aux-quelles ils ont ete exposes; ainsi il convient, dans ce cas, de faire subir a ces animaux un traitement prophylactique, comme nous I'avons indique pour le coryza gangreneux du cheval. (Voyez cette maladie.)
COURBE. — On donne le nom de courbe u une tu-meur osseuse, plus ou moins dure, qui survient a la face interne du jarret du cheval, a I'endroit correspandant an condyle interne du tibia. Cette exostose a souvent une forme oblongue, plus etroite a sa base qu'a sa partie infe-rieure. Quelquefois cette tumeur osseuse offre de la clia-leur, de la douleur, et fait boiter L'animal; d'autres fois, et c'est dans le plus grand nombre des cas, la courbe est indolente et sans chaleur; la claudication, peu sensible d'abord , augmente a mesure que la tumeur prend du developpemcnt, rarticulation du jarret perd peu a peu de son jeu, et finit par ne plus executer que des mouvements tres-raccourcis.
Lorsque la courbe est le resultat d une violence exte-rieure, qui a determine dans la partie contuse une inflammation plus ou moins prononcee , il convient d'user de bains et de cataplasmes emollients pour la calmer; mais.
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CRAMPE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 205
lursque plus tarcl la tumeur tlevient Jure, indolente, il laut recüurir aux resolutifs les plus actifs ; si ces moyens sont impuissants, on emploie le feu. Si, par I'application du feu, on ne parvieut pas a faire disparaitre la courbe , dumoins il est d'observation que, dans toutes les tunieungt; osseuses, il a l'avantage den borner les progres. M. Renault recommande I'application du cautere en pointe dans lepaisseur des tuineurs osseuses anciennes. Les cauteres dont il se sert ä cet effet sont efliles vers ieur pointe et du diametre d'une plume a ecrire vers leur base. 11 procede avec lenteur, ne sarrete pas lorsque le cautere penetre au delä de la peau, et continue jusqu'a ce que cbaeune des pointes penetre de deux a trois lignes dans fexostose, en laissant six lignes entre cliaque point cauterise.
CRAMPE. — Expression qui sert a designer la contraction subite, spontanee, involontaire, tres-douloureuse et passagere dun ou de plusieurs muscles de la jambe et de la cuisse. Le cheval est le seul animal domestique chez lequel la crampe aitete observee; eile s'annonce tout a coup lorsque I'animal se met en mouvement, et surtout lors-qu'il sort de lecurie, par une rigidite et une contraction douloureuse des muscles ; la partie contraotee est dure, le membre, enraye dans son mouvement, ne peutprendre appui sur le sol. Cet etat dure deux ou trois minutes, rarement davanlage, puis le relacbement arrive, et I'animal reprend sa marche comme si eile navait pas ete in terrompue.
M. Prevost, de Geneve, a public d'excellentes observations sur les crampes cliez les monodactyles. 11 en recon-nait trois especes : cedes qui s'observent constamment a la suite d'un rcpos tros-prolonge et qui sont d'une duree de
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294.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;[ CRAMPE.
quelqucs instants; celles dont la duree est cle quelques jours, et qul disparaissent completement 5 enfin celles qui se renouvellent a des epoques plus ou moins eloignecs, mais dont l'existence est bornee ä quelques minutes et quelquefois ä plusieurs heures.
Les causes des crampes sont loin d'etre connues. M. Pre-vost, qui s'est livre a une etude particuliere de cette ma-iadie, nialgre les recherches les plus minutieuses, n'a pu les decouvrir, tout en reconnaissant combien il serait interessant de s'assurer si les causes des crampes sont suscep-tibles d etre distinguees en idiopathiques et en symptoma-tiques; si elles peuvent provenir d'un embarras dans la circulation, dune extension forcee, dune fausse position, de la compression, de la contusion ou de la piqure d'un nerf; ou bien si elles peuvent etre le resultat dune lesion dans la substance cerebrale, racindienne ou nerveuse; enfin pourquoi les membres posterieurs y sont plus sujets que les anterieurs.
Le traitement des crampes consiste principalement dans les frictions secbes ou alcooliques sur les muscles convulses, et dans Fexecution des mouvements du membre qui en est afFecte. M. Prevost met en usage, pour combattre les crampes qui resistent longtemps, les embrocations emol-lientes anodines d'buile campluee et opiacee ( une livre d'buile, quatre gros d'opium et une once de camphre), repetees trois fois par jour, qu'il fait suivre, des qu'il y a diminution marquee dans l'intensite des symptömes, dun meme nombre d'onctions d'un liniment compose de parties egales d'buile dolive fine et deau-dc-vie, et il ter-mine par des frictions fortifiantes avec I'alcool savonneux. Sur un cbeval chez lequel ces frictions avaient etc sans succes, M. Prevost employa un appareil compressif, forme
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CREVASSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 59:;
uvec une bände de teile de la largeur dctrois doigts, en-tourant et comprimant le jarret au-dessus et au-dessous, pendant trois heures, et il obtint la guerison.
CREVASSES [Mules trctversieres, mules travcrsines). — Les crevasses sent des lesions de continuite . transversales, etroites, plus ou moins profondes, qui surviennent au pli du paturon et sur le derriere du boulet du cheval, le fontboiter et le mettent quelquefois dans I'impossibilite de pouvoir travailler. Ces entamures de la peau sont a bords calleux ; le fond est grisätre et offre un aspect tdce-reux, il s'en ecoule une Immeur jaunälre qui s'agglutine aux polls ; l'extension de la partie affectee occasionne une vive douleur, le boulet se tumefie, Tanimal eprouve de la fievre, tient souvent le membre leve,et craint de le reposer sur le sol. Les quatre membres peuvent etre entrepris a la fois, mais e'est le plus souvent ceux de derriere qui en sont atteints.
Les crevasses sont le partage ordinaire des cbevaux incus, d'un temperament lache et lympbatique , ayant les extremites inferieures des membres grosses et char-gees de polls epais et longs. A cote de cette idiosyncrasie particuliere qui predispose certains cbevaux a contracter cemal, nous devons ranger, comme agissant plus directe-ment, lamalproprete, le froid humide, les boues acres, les urines , le fumier, etc. Ces causes locales, agissant plus specialement sur les membres posterieurs, nous expliquent pourquoi i!s sont plus souvent crevasses que les anterieurs. II arrive quelquefois que les crevasses precedent lappari-tion de la phymatose (eaux aux jambes); d'autres fois, elles sont la consequence de cette maladie.
Traitcment. — Au premier abord, on serait tente de
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croire que les gercures des extremites inferieures des membres cederaient facilement, dans la majeure partie des cas, a un traitement local simple; mais il n'en est pas toujours ainsi; ces entamures, ces ulceres de la peau, resistent souvent aux topiques, ou si Ton parvient, a force desoins, ä les guerir. ce nest que momentanement; elles reparaissent aussitot que les causes locales que nous avons signalees font sentir de nouveau leur influence ; c'est pourquoi il est toujours avantageux de faire usage, en meme temps, dun traitement interne approprie a la nature de raffection.
La premiere indication qui se presente consiste dans l'eloignement des causes susceptihles de contrarier les bons eftets qu'on est en droit d'attendre d'un traitement Lien entendu et bien suivi ; ainsi, on evitera de sortir les animaux, surtout par un temps froid et pluvieux, en les retenantdans une ecurie seche. propre et chaude. Lorsquc les crevasses sont reccntes, les membres tumefies et cn-flammes. il faut chercher a ramollir les teguments de la partie affectee, a calmer I'irritation locale, par des bains et des cataplasmes emollients. Quand 1 inflammation est com-battue, on pause avec avantage les plaies qui commencent ä suppurer, avec la teinture d'aloes ou I'alcool campbre ; si, par l'usage de ces moyens, la cicatrisation ne s'opere que lentement, ou demeure stationnaire , on doit avoir recours aux siccatifs ; I'onguent egyptiac est indique dans ce cas, pour exciter les tissus malades et faire tarir la secretion. Si, par reffet de ranciennete, les crevasses offrent un aspect ulcereux, il convient de changer ce mode anormal de vitalitc par une legere adustion , portee jusqu'a la formation dune escarre, au moyen du fer cbaud. L'es-carre, detachee et eliminee par la suppuration , laisse
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CYSTITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 207
voir une plaie vermeille, qui ne necessite, le pins souvent, que des soins de proprete pour etre amenee a guerison. Comme nous I'avons dit plus haut, ce traitement local serait souvent infructueux , s'il n'etait seconde par tin traitement general; ainsi, si la fievre de reaction s'allume, il faut la combattre par la saignee et le regime dietetique. Lorsque cet epipkenomcne est combattn , il convient dadmiinstrer un ou deux purgatifs, dans le but de pro-duiie une derivation sur le tube digestif; de faire usage cnsuite de quelques breuvages toniques et d'une alimentation nutritive, en vue d'activer les functions digestives et assimilatrices. Un ou deux setons aux fesses,ou au poi-trail, selon le siege du mal, sont d'une utilite incontestable, surtout lorsqu'il existe en merne temps un principe de phymatose.
CROISSANT. (Yoyez Fourmiliere.)
#9632;
GROUP. (Voyez Anginc ci'oupale.)
CYSTITE. — La cystite est I'mflammatipn de la vessie. Des auteurs ont donne le nom de catarrhe vesical \\ \quot;\n-flammation de la membrane muqueuse qui tapisse ce reservoir, et ont reserve celui de cystite pour designer I'in-flammation de toutes les membranes qui forment cet organe. Les connaissances actuelles acquises a la science veterinaire. ne nous permettant pas d etablir ces differences , nous conserverons la denomination unique de cystite.
Le cheval, le boeuf et le chien sont, de nos animaux domestiques, les plus sujets a la cystite. le cheval surtout. Au rapport d'Hurtrel dArboval, la cystite passe pour etre
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epizootiqae surles betes a laine, dans le mkll de la France, oil eile est designee sous le nom de yencstade.
CYSTITE DU CIIEVAL. — Cette affection s'annonce par vine grande anxiete; lanimal sagitecontinuellement, il trepignedes membres posterieurs, remue la queue, piaffe et gratte le sol avec les pieds de devant; il est en proie a des coliques, il se couche et se rclcve frequeinment, il se campe souvent pour ui'iner, se livi-e a des efforts expul-sifs qui amenent un peu d'urine rougeatre et filante, quel-quefois trouble et sedimentease, dautres fuis sanguino-lente; cette evacuation, toujours penible, s'obtient par jets et exaspere la douleur ; cbez la jument, la vulve se contracte, souvre et se ferine alternativement comme si eile etait en cbaleur ; la muqueuse vaginale est rouge, en-flammee; cbez le cheval, le penis est presque constam-ment en erection, l'extremite du meat urinaire est rouge, tumefiee, le pouls est accelere, les pulsations sont larges : la main, introduite dans le rectum, accuse une grande
cbaleur.
Lorsque la cystite est la consequence de la presence dun calcul, les douleurs sont incessantes, on se renouvellent cbaque fois que le besoin d'uriner se fait sentir ; I'urine n'est rejetee qu'avec peine et douleur, eile est sanguino-lente, et contient souvent des caillots de sang, Lorsque le calcul vient a s'ebranler et va se placer centre le col de la vessie, de maniere a en boucber I'ouvertui'e, alors il y a retention d'urine; malgre les efforts auxquels se livre le malade, aucun jet d'urine ne peut s'echapperj les douleurs sont atroces et sans remission. Ces donnees, quoique souvent precises, mettent sur la voie du diagnostic mais ne sont pas süffisantes pour I'asseoir definitive-
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CVST1TK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2(J0
meat, ia strangurie pouvant dependre lt;le rinflammation et de la turgescence du col de la vessie; il est done conve-nable da s'assurer, par rexploration, si les symptomes que Ton observe sont la consequence de la presence d'un corps etranger. A. cette fin, on introduit la main dans le rectum, on palpe legerement la vessie en lappuyant sur le pubis ; cette manoeuvre, executee avec adresse , suffit souvent pour s'assurer de l'existence dun calcul. Si. par ce moyen, on n'a pu acquerir une certitude, il faut recourir a la sonde.
11 arrive quelquefois aussi que l'irritation de la vessie est entretenue par un depot sedimenteux , un veritable magma terreux, qui occupe le fond de la pocbe urinaire; dans ce cas, comme dans celui qui precede, les douleurs sont continues, parfois assez intenses; lanimal eprouve de la peine pour uriner ; I'urine, quil i-ejette par jets et en petite quantite a la fois, est trouble, bourbeuse, at depose dans le fond du vase , apres un repos de quelques beures, une matiere grisätre; cette substance sedimen-teuse est abondante, nous en avons recueilli jusqu'a quatre onces dans un litre d'urine.
On reconnait generalement comme causes de lacystite. le sejour prolongede I'urine dans la vessie, Tabus des diu-retiques excitants, 1'usage de certaines substances alimen-taires avarices, l'avoine et le foin moisis, par exemple. Une particularite que nous remarquons tous les ans, e'est que la cystite est plus frequente a l'entree de l'biver qu'aux autres saisons de l'annee ; eile apparait surtout lorsque les animaux passent tout a coup dun travail actif a un repos presque absoluj cela est tellement vrai que les cultivateurs de nos contrees l'appellent mal de ventre d'hiver. Les ma-tieres etrangeres. calculs, giaviers, sediment, sont, comme
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nous l'avons dit plus haut, des causes provocatrices de la phlogose vesicale.
Traitement. — Le traitement de la cystite doit varier en raison de son intensite et des causes qui Tont provoquee. Lorsque rinflammation est legere, la saignee, la diete, les liuissons et les lavements mueilagineux. la guerissent en quelques lieui-es. Si la maladie est plus intense, ce qui est indique par les mouvements anormaux auxquels se livre ranimal, ilfaut user largement de la saignee, des lavements et des boissons adoucissantes diuretiques legerement ni-trees. On emploie aussi, dans certaines circonstances graves, un sachet de son chaud at mouille, sur les reins ou, ä son defaut. une couverlure de laine, que Ton a soin d'ar-roser de temps ä autre avec une decoction emolliente. Si, dans le cours de cette maladie, il y a retention d'urine, il faut se hater de l'evacuer au moyen de la sonde (1).
Si Ton reconnait la presence d'un calcul. il faut I'ex-traire. Lorsque I irritation de la vessie est entretenue par le depot sedimenteux que nous avons signale, outre les diuretiques adoucissants donnes a hautes doses, il con-viendrait, nous parait-il, d'agir directement sur la vessie par des injections emollientes tiedes, lancees par le canal de Furetre j le contact de ce liquide calmerait la membrane phlogosee, tout en delayant la matiere sedimen-teuse et en rentrainant au dehors avec soi lors de son expulsion. Cette proposition nous semble applicable a tons les cas de cystite.
(I) Grücc au cathclcr de rinvcnlion de notre colleguc, Df. !c professcur Brognicz, nous sondons le cheval avec autant de i'acilitc que la junicut, et nous ne soinmcs plus lorccs de rccourir, pour eracuer la vessie, ä cello mani-pulalion, dilTicile el souvenl infruclueuse, qui consiste ä inlroduire la main dans le rcclum, el \\ exercer une legere prcssion sur I'organe dislcndu, en vue de vaincre I'obstaele qui s'opposc a la sortie du liquide qu'il conlicnl.
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Lesmoyens therapeutiques que nous venous de de'crire. sont d'une eflicacite incontestable pour combattre I'in-flainmation de la vessie ; si eile ne reconnait pas pour causes la presence d an calcul, de graviers, eile cede or-dinairementa cetiaitement en quelcpies heuresj rarement eile dure de quatre a cinq jours.
CYSTITE DU BOEUF. — Cette maladie, chez le boeuf, se presente a pen pres sous les memes nuances sympto-matiques que chez le cheval. L'animal en proie ä cette affection est anxieux . agite , eprouve des coliques , se doücbe et se reieve frequemment, trepigne des membres posterieurs, agite la queue, regarde son flanc, a de fre-quentes envies d'uriner qui ne sont suivies, apres des efforts reiferes , que de remission dune petite quantite d'urine trouble, rougeati-e, filante, d'une odeur ammo-niacale assez prononcee,et quelquefois melee destries de sang. Les symptumes que nous venous de signaler sont accompagnes d'un pouls plain et accelere; le mufle est sec, la respiration est parfois acceleree, suspirieuse ; il y a de la fievre.
Gelle rapporte que la cystite se termine assez souvent par la gangrene, et que parfois le malade succombe a la rupture de la vessie. Nous navons pas observe ces funestes terminaisons dans notre pays; les cystites pour lesquelles nos soins ont ete reclames, out cede au traitement que nous leur avons oppose.
La cystite du boeuf est due aux memes influences que celle du cheval ; la presence de calculs ou de graviers dans la vessie , l'usage journalier de fourrages älteres, acres et poudreux, les jeunes pousseset les bourgeons des arbres que les animaux broutenl au prinlemps, la reten-
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lion cTurine, sont generalement reconrms comme causes de cette afFection.
Traitement: — Les evacuations sanguines copieuses, en raison de la violence de Finflammation; l'usage de tisane adoucissante nitree donnee abondamment, les lavements emollients, le sachet de son mouille, chaud, applique sur les lombes, sont les moyens curatifs qui comptenl le plus de succes. S'il existe des calculs, des graviers, il faut les extraire et, s'il y a retention d'urine, il iaut avoir recours a la sonde. On sonde la vache avec beaucoup de facilite ; mais il n'en est pas de meine du taureau; pour introduire la sonde dans la vessie de ce dernier, on est oblige de pratiquer une incision au canal de luretre. a Tendroit oü il fait son contour sur i'iscbion ; mais avant d'user de ce moyen, il convient d'introduire la main dans le rectum, et de faire quelques tentatives, en exercant de legeres pressions sur la vessie, pour vaincre la resistance qui s'oppose a la sortie de furine.
La cystite du chien se manifeste ii peu pres par les memes symptomes : l'animal est triste, souffrant, a de frequentes envies d'uriner ; il ne satisfait ce besoin qua-vec difiiculte et douleur, 1'urine est evacuee goutte a goutte, et souvent melee d'un peu de sang.
Les causes sont analogues a celles qui produisent la cystite chez les autres animaux : nous pourrions y ajouter Tabus du coit auquel le chien se livre souvent.
Le traitement doit etre en tout semblable a celui epie nous avons decrit pour le cheval et le boeuf; mais la grande facilite de baigner le chien nous donne une pre-cieuse ressource de plus pour combattre la cystite j ainsi il est convenable de faire prendre au malade trois on quatre bains eoaoliients par jour.
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La cystite des betes a laine, celle qne Ton remarqaedans le midi de la France sous forme epizootique, et tpii y est conntie sous le nom de yenestade , est la consequence de l'usage du genet d'Espagne. Voici ce qu'en dit d'Arboval : II est a remarquer qu eile (la cystite) se manifeste presque tous les ans dans les cantons ou les communaux sont plan-tes de genet d'Espagne, oü les habitants des campagnes sont dans l'usage de recolter une assez grande quantitede ce vegetal, et de le donner comme aliment aux troupeaux pendant Diiver. Le genet produit le mcme efTet quand il abonde dans les prairies oü vont paitre les animaux. Les betes a laine aiment cette plante ; elles sont surtout friandes des gousses qui contiennent des graincsj elles les preferent aux tiges, et cesont particulierement ces graines qui occasionnent, a ce qu'il parait, la maladie ou qui lui donnent plus d'intensite. Les moutons malades, de retour a la bergerie, se retirent ä l'ecart et font de temps en temps quelques pas dune maniere lente; ils ne mangent plus, les yeux sont mornes , les oreilles pendantes, le ventre gros, et ils se campent souvent pour uriner. II existe dans quelques-uns, a l'orifice de l'uretre , une hu -meur epaisse et visqueuse, qui ne pent couler, a moins qu'on ne glisse la main sur le canal dans la plus grande partie de sa longueur. Quand la mort doit avoir lieu, eile arrive ordinairement du deuxieme au troisieme jour. Lorsque les animaux perissent, ce qui nest pas tres-rare, puisque la maladie tue le dixieme au moins et quelquefois le cinquieme de ceux quelle afFecte , onremarque, ä l'ou-verture, les effets d'une forte inflammation de la vessie, particulierement vers le col. Elle est ballonnee et commu-nement remplie d'urine jaunätre etdemauvaise odeur.La membrane muqueuse presente des traces evidentes d'in-
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flammation, notamment des taches dites gangreneuses, qui ne sont peut-etre que des ecchymoses, at qui se voientpar-ticulierement au spliineter. Cette maladie pai-aitrait done interesser specialement le eol de la vessie. Le plus suv raoyen de la prevenir serait de ne pas faire usage de genet pendant I liiver ni pendant l'automne, et pendant le reste de rannee, de ne laisser que peu de temps les troupeaux dans les champs qui en contiennent. Quant au traitement euratif, ilne difFere pas de celui qui a ete indique prece-demment.
CYSTOCELE.—On donne le nom de cystocele a la her-nie formee par le deplacement de la vessie ; cette lesion de rapport est extremement rare chez les animaux; pour notre part nous ne Tavons jamais observee. Ilurtrel d'Ar-boval rapporte plusieurs cas de cystocele, publies par MM. Dandrieu, Saintas et Chariot.
M. Dandrieu a public, dans le Journal de mddeoine rcterinaire comparee, un cas remarquable de cystocele par iarcade oruralechezune vaclie,a la suited'uneparturition difiicile et d'un renversement complet de la matrice. La dissection des parties deplacees a fait voir la vessie totalement disparue de Fendroit quelle occupe dans le bassin, engagee dans Fai'cade crurale, ses ligaments etant ruptures pres de leurs attaches.
M. Saintas est appele aupres d'un cheval qui offre les symptomes suivants : tristesse, inappetence, pouts petit et concentre, artere legerement tendue, bouche et conjonc-tive pales, pupille dilatee, colique peu violente, legere meteorisation de 1'abdomen. L'animal tombe comme une masse lorsqu'il clierche a se coucher. II se campe souvent pour uriner, de teile maniere que le penis touche presque
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CYSTOCELE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.-(Ki
a terre ; malgive tous ces efforts, il ne rend qu'une jictito quantiHe (l:urirte trcs-jaune. Vers Fanneau inguinal droit, on apcrcoit une tumeur de la grosseur du poing, separee pour ainsi dire du scrotum , et pendant presque jusqu'au pli dujarret. L'engorgement, si considerable qu'on est oblige dappliquer im suspensoir, se propage au pcrinee et jusqu'au pourtour de lanus. La main introduite dans le rectum tröuve la vessie pleine et tombee dans la cavite abdominale ; il est impossible de la ramencr dans sa position naturelle; on decouvre quelle fait hernie avec etran-glement. La mort est inevitable, eile a lieu le lendemain. L'autopsie vient confirmer le diagnostic; la partie poste-rieure de la vessie forme, au dela de lanneau, une espece de pocbe de forme oblongae. A l'endroit ou eile est pressee par lanneau eile presente des points noiratres, surtout a la partie qui pese sur le cordon tesliculaire. Ce dernier offre aussi de semblables tacbes ou ecehymoses.
M. Chariot est appele pres d'une vache qui, depuis trois jours, etait dans les plus grandes souffrances et ne pouvait mettre bas ; ellebuvait peuet ne mangeait point. Ventre legerementmeteorise, pouls faible, oreilles froides, yeux ternes et enfonces dans I'orbite, respiration courte ; de temps temps cris plaintifs et penibles efiorts qui n'a-vancent en rien la parturition. Une grande quantite de mu-cosites secoulent de la vulve qui est rouge et enflammee; ses levres ecartees, on apercoit une masse arroudie, fibreuse, blanchatre, lluctuante, nayant pas la couleur ordinaire des enveloppes foetäles. On en fait la ponction; le liquide, dont la couleur et lodeur l'etonnent, etant entierement ecoule, on reconnait un dechirement qui existait ä la paroi inferieure du vagin et qui avail donne passage a la vessie.
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line circonstance des plus fäclieuses, dit d'Arboval. et qui ote dans les animaux tout espoir de reduction, par consequent aussi de guerison, c'est que la cystocele existe rarement ä Fetat simple; presque toujours eile est accom-pagnee de la sortie d'un sac peritoneal renfermant une portion de quelqu'un des visceres abdominaux. Mais füt-elle reconnue exister a 1'etat le plus simple, serait-elle alors reductibie par le taxis comme une liernie intesti-nale ou epiploique? C'est une question que la Chirurgie humaine n'a peut-etre pas encore resolue et qni n'offre que la perspective de l'etre par la negative dans les animaux. Nous n'osons done point penser, ajoute d'Ai'boval, que la reductibilite de la cystocele doive etre consideree comme absolument impossible ; car, en supposant meine qu on parvienne ä ramener dans sa position naturelle la portion dc Tessie qui s'est echappee de Tabdomen, pro-bleme qui est loin d'etre resolu, comme cet organe est toujours accompagne de quelque autre dans son deplace-ment, il devient peu possible de contenir les liernies dont la vessie fait partie; ainsi le mal doit etre regarde comme incurable dans tous les cas.
DANSE DE SAINT-GUY. (Voyez Choree.)
DARTRES. —Afiections cutanees, consistant en une pblegmasie ordinairement chronique , quelquefois inter-mittente, caracterisees pardesphlyctenesoupetitsboutons rouges, vesiculeux, formant des plaques plus ou moins larges, circonscrites, accompagnees d'un prurit incommode , sur lesquelles se forment ensuite Une espece de poussiere farineuse, de larges exfoliations epidermoVdes, des ecailles, des croütes , et quelquefois une secretion
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DARTRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^{17
ichoreuse. On remarque parfois, sur ces parties depilees, des ulcerations plus ou moins profondes qui laissent apres leur cicatrisation des traces indelebiles.
Les difierents aspects sous lesquels se presentent les dartres, en onl fait etablir plusieurs varietes, qu'on a de-signees sous les noms de dartres sechcs ou furfuracees, dartres Juimides, dartres crustacees ou croiiteiises, et dartres rongcantes ou ulcerees.
La dartre scche est celle qui s'offi^e sous forme d'ecailles furfuracees grisätres, qui se detachent et tombenten poussiere. La partie malade est recouverte d'une multitude de petits boutons rapproches qui echappent a I'oeil nu ; uue legere exsudation qui se fait apercevoir au debut seule-ment, un prurit incommode et la depilation de la portion de peau phlogosee, sont les symptomes qui caracterisent cette afFection culanee. Cette dartre s'observe le plus communement aux endroits ou la peau est presqueimme-diatement appliquee sur les os , tels que les parties sail-lantes de la tete, le front, les cotes, les banches, etc. Cette variete de dartre est commune cbez le clievalj le boeuf et le chien.
La seconde variete ou dartre bumide s annonce par une rubefaction circonscrite dun ou de plusieurs points de la surface des teguments, sur lesquels se forment de petites pustules, qui s'ulcerent et se mulliplient, occasion-nent du prurit, et laissent suinter un liquide icboreux qui rassemble les poils en meches et en provoque la chute. Cette variete attaque de preference le chien, et s'observe principalement sur la croupe, la region dorso-lombaire, le cou et les testicules.
La troisieme variete ou dartre croüteuse se manifeste par des plaques irregulieres, plus ou moinsepaisses, dun
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gris jaunMre , fonnees par l'exsudation d'un liquide ichoreux qui se concrete et se durcit. La depiiation de la partie malade et la demangeaison accompagnent toujours la dartre crustacee.
La quatrieme quot;vnriete ou dartre ulceree consiste dans un epaississement de la peau qui devient dure, calleuse, s'ulcere et laisse echapper un ichor grisätre de mauvaise odeur, qui corrode les parties environnantes, les excorie et en fait tomber les polls. Cette dartre rougeante, dont les pi'ogres sent quelquefois rapides, se remarque principale-ment chez le chien; le bout du nez, les faces laterales des mäeboires, les extre'mites inferieures des pattes, sont les regions qui en sont le plus souvent le siege. On remarque aussi cette variete de dartre aux plis des genoux et des jarrets des solipcdes.
Les dartres sont attribuees a la malproprete, a I'insa-lubrite des habitations, oil les animaux croupissent dans lordure durant une grande partie de l'annee, ä la vieil-lesse, ä la suppression des fonctions do la peau, aux aliments de mauvaise nature, ä differentes phlegmasies de la peau, telles que reiysipcle, la gale, enfin a la disette et a repuisement.
Certains animaux, d'apres leur constitution , sont quelquefois aptes a contracter des affections dartreuses qui disparaissent dans certaines saisons de l'annee pour repa-raitre ensuite. Cette predisposition parait etre hereditaire et dependre du temperament ou dune idiosyncrasie par-ticulicre.
Traifcment. — Les moyens therapeutiques a employer pour combattre les dartres doivent varier clans une foule de circonstances, selon la variete a laquelle elles appar-tiennent et selon les causes qui les ont determinees. Une
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DARTRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;riOi)
precaution quine pent etre negligee dans aucuu cas, cest d'observer rigoureusementles regies de l'hygiene ; ainsion tiendra les animaux Jans des iogements propres et Lien aeres, on executera les pansements ä la main minutieu-sement ; si lanimal est debilite par 1 age, le travail, ou afFaibli par une mauvaise alimentation, il convient de relever les forces abattues, par une bonne nourriture, le repos et quelques breuvages amers. Lorscpie les animaux sont dans un etat d'embonpoint prononce , la diete et la saignee favorisent singulierement le traitement local.
Pour les dartres seches, il faut faire usage, pendant un certain temps, de bains et de cataplasmes emollients ; lorsque I'irritation locale est combattue, on emploie les solutions de sulfure de potasse, ou le soufre sublime incorpore dans laxonge-
Les dartres bumides reclament aussi l'usage des bains emollients, continues jusqua ce que rinflammation de la peau soit combattue ; alors il coirvient d'user des bains sulfureux, et, sur le declin de la maladie, dadministrer de legers purgatifs salins.
Les dartres croilteuses qui affectent quelquefois le boeuf et le chien, doivent, comme celles des Varietes precedentes, ctre traitees par les applications emollientes et ensuite par les preparations sulfureuses; M. Leblanc dit quil triomphe des plus rebelles par l'usage de la pommade suivante :
Soufre sublime......2 parties.
Sulfure de potasse.....1 id.
Hydrocblorate dammoniaque. 1 id. Axonge........G id.
Melez pour faire un onguent.
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3iOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DAHTRES.
Les dartres ulcereuses ou rongeantes ne cedent pas facilement au traitement qu'on leur oppose 5 les moyens que nous venons d'indiquer pour guerir les autres Varietes de dartres sont, dans lamajeure partie des cas, insuffi-sants pour triompher des dartres ulcereuses ; nous en avons la preuve dans celles qui surviennent dans le pli du genou et du jarret, auxquelles on a donne les noms de solandres et de malandres , selon qu'elles affectent les membres anterieurs ou les posterieurs. Ces ulceres dar-treux reclament l'usage des corps gras, emollients, pour assouplir leurs bords calleux; apres quelquesjours de ces applications, on emploieavec avantage les rubefiants et les vesicants, appliques sur la partie malade, et meine il est quelquefois necessaire, pour detruire les callosites et changer le mode de yitalite de l'ulcere, d'user du cau-tere actuel. Ces dartres, souvent tres-rebelles, sont le par-tage des chevaux mous et lymphatiques, par consequent les purgatifs , les toniques et une alimentation nutritive sont presque toujours indispensables pour en obtenir la guerison.
Gelle rapporte un cas de dartre rongeante, qu'il a observe sur une jeune vache. Une dartre de dix-huit a dix-neuf centimetres carres occupait la partie superieure de la croupe; eile avait trois mois d'existence et avait resisteau traitement d'un empirique. La peau etait ulceree assez profondement, epaissie, douioureuse, inegale et ra-boteuse, avec prurit frequent; il decoulait de cet ulcere entierement depile, et dout les bords etaient calleux, un pus ichoreux, grisätre, fetide et rongeant. II fit nettoyer le fond de lulcere, soir et matin, avec de l'eau de mauve et de savon j le troisicme jour, il employa longuent sui-vanl :
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DIABETE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 311
Soufre sublime, i
r, #9632; inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;/de chacfue 9 decaer. 5 fframmes.
braisse de pore. }nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;a o
Cantharides pulv.......24 grammes.
Melez pour faire un onguent.
II recouvrit l'ulcere d'une couche de cet onguent, qu'il fit penetrer ensuite avec une pelle rougie au fen, tenue ä une certainedistance de la partie malade. Un second pan-sement fut fait le lendemain; il produisit une vive vesica-tion, avec gonflement et suintement abondant, puis il se forma une croüte brunatre, qui ne tomba entierement que septou huitjours apres. Ouelques petits ulceres isoles existaient encore : ils furent panses avec le reste de l'on-guent, dent faction fut encore animee par la pelle rougie au feu et produisit les meines effets ; a la suite de ces nou-velles escarres la dartre etait totalement guerie.
131 ABETE. — Le diabete est une maladie qui attaque les animaux de i'espece ciievaline, et dont le principal Symptome consiste dans une supersecretion d'urine; ce liquide est limpide, douceatre, et expulse avec force; Vanimal en läcbe douze ou quinze fois autant que dans fetat de sante ; la qnantite ne parait plus en rapport avec les boissons qu'il prend. Cette abondante secretion ne tarde pas a amener des troubles dans forganisme • la peau devient seche et adberente, sa temperature est diminuee, le poil est pique; les membranes apparentes sent pales ; le pouls est petit. faible et lent; la soif est insatiable, l'animal en eprouve constamment le besoin; l'appetit est diminue ; quoique se faisant sentir par moment, il ne se soutient pas ; les excrements sont durs , la defecation difficile : les membres s'engorgent, s'oedema-tisent, le malade maigrit et meurt d'epuisement.
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Si Ton considere l'obscurite qui regne encore sur la nature intime du diabete, on ne sera pas etonne que difTe-rents traitements aient ete opposes a cette affection, et qu'aucun ne repose sur une base solide.
On a attribue le diabete , tantot a une inflammation obronique des reins, a leur liypertropbie , tantot, a une irritation secretoire, etc. Ces differentes idees, emises sur la nature de cette maladie, ont fait varier les moyens tbe-rapeutiques a lui opposer; depuis les emissions sanguines abondantes et la diete la plus severe , jusqu'aux toniques les plus energiques et. les aliments les plus substantiels, tout a ete dirige centre cette affection avec plus on moins de succes. Tout ce que nous pouvons dire de cet etat pa-tbologique , c est que nous I'avons vu survenir a la suite de l'usage prolonge d'une nourriture debilitante et de mauvaise qualite ; lavoine et le foin moisis , ecbauffes, et un travail excessif, nous ont fourni plusleurs fois 1 occasion d'observer le diabete.
Traitement. — Le traitement du diabete doit consistcr dans l'usage des toniques amers et astringents, et d'une nourriture substantielle et de facile digestion. Nous ne pouvons rien faire de mieux, pour donner une ideedeTef-ficacite d'un traitement tonique dans la maladie qui nous occupe, que de transcrire une observation, cboisie entre vingt autres, recueillie a la clinique de l'Ecole veterinaire, suruncbeval atteint de diabete porte au plus baut degre. En 1839, un clieval hongre appartenant a ladministra-tion des messagenes Van Gend, fut amene aux büpitaux de lecole de Cureghem, pour y etre traite. Nous recon-nümesen lui les symptomes suivants: (lux abondantd'urine claire , fade} ce liquide est rejete au deliors avec force et frequence ; ä peine existe-t-il cinq ou six minutes d'inter-
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DIABETE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 515
valle entre chaque evacuation ; cet etat Jure deja depuis une dizaine de jours; le malade est triste, abattu, le poil est pique, la peau est seche, la soif est vive et inextingui-ble, la bouche est seche, le pouls est petit, serre, les excrements sont rares, dnrs, et ne sont expulses qu'avec peine; le grand affinblissement et 1 amaigrissement rapide font craindre le marasme et la mort.
L'etat de ce malade nous paraissant au-dessus des res-sources de la medecine, nous nous decidames a renou-veler une experience que nous avions faite avec succes sur un clieval morveux atteint dediabete. Nous lui fitnes administrer deux onces de creosote dans deux litres d'eau ferrugineuse. Dans le courant de la journee, cet animal recut pour boisson six seaux d'eau dans laquelle on avait fait refroidir desbarres de fer rougies, et six litres d'une decoction amere. Cette medication fut secondee par une nourriture tres-substantielle.
Le lendemain, l'etat du malade ne paraissait pas change : cependant nous crumes remarquer que le flux d'urine n'etait plus si abondant; nous renouvelämes les prescriptions de la veille.
Le jour suivant, le flux etait sensiblement diminue, l'appetit se soutenait, quoique le malade eprouvat de la douleur dans la bouche. qui etait remplie de phlyctenes occasionnees par la creosote; nous cessames l'emploi de ce medicament, et nous fimes continuer l'usase des amers et des ferrugineux, auxquels deux onces de sous-carbonate de fer furent ajoutees.
L'usage des boissons ameres et des preparations ferru-
gineuses fut encore continue pendant quatre jours; les
symptömes alarmants qui faisaient craindre pour la vie du
malade, ayant disparu sous linfluence de ces substances
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SUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DIDYÄHTE.
medioameriteuses , nous fimes cesser tout traitement: une nourriture abondante et nutritive ne tarda pas a reparer les forces abattues, etFanimal reprit son service babituel. II nest pas necessaire de faire usage de la creosote dans tous les cas de diabete ; nous ne remployons que lorsque la maladie a atteint son plus haut degre de gravite ; les to-niques atners et ferrugineux , et une bonne alimentation, suflisent, dans la majeure partie des cas, pour triompher de cette aifection; l'experience nous l'a prouve ä Tevidence.
DTARRHEE. (Voyez Enteritc diarrhamp;que.)
DIDYMITE. — La didyraite est rinflammation des tes-ticules ; cette affection se manifeste par la douleur et l'en-gorgement. L'organe malade acquiertun volume quelque-fois enorme; l'epidydime aussi est engorge, douloureux ; lanimal eprouve de la gene dans la marche , il tient les membres posterieurs ecartes l'un de l'autre, il est triste et sonfamp;ant, l'appetit estdiminue, le pouls est accelere, la fievre de reaction est parfois tres-intense. La didymite se termine quelquefois par la formation d'un foyer purulent dans l'epaisseur des tissus phlogoses; d'autres fois la cha-leur diminue, la douleur s'apaise , et 1 engorgement seul demeure stationnaire ; c est l'etat chronique. Le sarcocele ou la degenerescence squirrheuse peut etre aussi la consequence de la didymite, ainsi que l'atrophie de l'organe malade.
Les causes les plus ordinaii'es de cette maladie sont les violences exterieures . linflammation des tissus qui envi-ronnent les teslicules oucelie de leurs annexes.
Traitement. — Lorsque linflammation a un certain degre d intensite, il convient de debuter par une ou deux
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tCAUT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 515
saignees generales et de soumettre Tanimal a la diete. On emploie localement les cataplasmes emollients, ou un bandage matelasse que Ion a soin dhumecter souventde decoctions emollientes mucilagineuses. Ce bandage a le double avantage de maintenir les substances emollientes sur les testicules, et de servir en meme temps de suspen-soir pour supporter I'organe malade et eviter des tiraille-ments douloureux du cordon testiculaire. Les saignees locales aumoyen d'une application de sangsues, et les bains emollients, conviennent pour les petits animaux,sans toute-fois negliger l'usage du suspensoir et des autres moyens que nous venonsdindiquer pour ceuxdes grandes especes. On continue les emollients jusqu'ä ce que I'inflammation soit combattue. Si on ne parvient pas a obtenir la resolution de la didymite, si eile passe it I'etat clu-onique, il laut recourir aux frictions irritantes : le liniment savonneux camphre et le liniment ammoniacal sont indiques dans ce cas. Si la suppuration s'etablit, si un foyer purulent existe, il convient d'en operer la ponction , de deterger la partie et de panser la plaie avec des plumasseaux legers, sees ou impregnes de substances alcooliques ou de teinture d'aloes, selon que l'exige letat des tissus.
DUODENITE. — (Voyez Entertte.)
DYSSENTERIE. — (Voyez Entertte dyssenterique.)
EAUX AUX JAMBES. — (Voyez Phymatose.)
ECART. {Arthrite scapulo-humerale). — On donne cette qualification ä une affection beaucoup plus commuue chezles solipedes que chezles autres animaux domestiques.
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et qui consiste dans une douleur plus ou moins grande dans I'articulation scapulo-humeiale. Plusieurs opinions ont etc emises sur la nature et le siege de cette affection j les uns ont pretendu qu'elle etait le resultat d'un tiraille-ment des tissus qui unissent I'epaule au thorax ; d autres, qu'elle etait de nature rhumatismale; quelques-uns,qu'elle dependait de douleurs musculaires; le plus grand nom-bre , et nous sommes de cet avis pour la majeure partie des cas, que le mal reside dans le tissu ligamenteux de larticulation de I'liumerus avec le scapulum. Le but de notre publication ne nous permettant pas de discuter la valeur de cbacunede ces opinions, novis nous contenterons de les faire connaitre.
L'ecart ofFre differents degres de gravite ; lorsqu'il est leger il se signale par une legere claudication ; au pas on ne s'en apercoit guere, au trot Tanimal boite un peu; dans ce cas. le diagnostic nest pas facile ä saisir, il fautun examen scrupuleux et un ceil exerce pour decouvrir le siege de cette douleur sourde ; ce n'est que par la confrontation des epaules que Ton pent hasarder un diagnostic: lanimal etant sur une surface egale, les membres ante-rieurs places lun ä cote de l'autre sur une meme ligner l'explürateur se met a la tete quil releve un peu pour mieux apercevoir les pai'ties quil explore; lepaule ma-lade parait aliongee, les muscles sontlegerementemacies. surtout si le mal estancien; lejeu de I'articulation n'est pas aussi libre du cote oppose; si on fait marcher fani-mal dans vine boue epaisse ou sur un fumier , il ne pent degager le membre malade qu'avec peine, par consequent la claudication augmente, ce qui n'aurait pas lieu si le siege du mal exisfait dans le rayon inferieur du membre ou au pied. On peut objecter que le mal residant au ge-
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tCAKT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ö17
nuu amenerait la meme difliculte ; nous sonimes loin de vuuloir contester cette verite ; mais rarticulation du genou etant supcrficielle et degagee , pent etre exploree en tous sens, et la plus legere douleur de cette partie est accusee par la piession et les diflerents mouvements qu'on lui imprime.
Lorsque la maladie est plus intense, le diagnostic est moins obscur : I'animal boite dans toutes les allures, les mouvements de l'articulation sont genes au point que le membre est porte en avant comme s'il etait fait dune seule piece, en decrivantunecourbeendebors, ce qui constitue Faction de fan eher ; les muscles de l'epaule sont sensible-ment emacies ; la compression de l'articulation et les mouvements de semi-rotation qu'on lui fait executer, occasion-nent de la douleur qui force le malade a se soustraire ä ces manipulations. 11 arrive que , par suite d'une cause plus intense, la maladie offre plus de gravite que dans le cas precedent; alors les douleurs sont grandes, I'animal peat a peine prendre appui sur le membre malade, qu'il traine sur le sol lorsqu'on le force a changer de place; Tangle scapulo-humeral est tumefie, offre de la cbaleur: la plus legere compression exercee sur cette partie, ou le plus leger mouvement de rotation qu'on lui imprime , accuse une vive douleur ; I'animal se cabre pour se soustraire a ces explorations.
Devons-nous admettre comme ecarts les claudications intermittentes que nous observons quelquefois cbez certains chevaux, ou devons-nous les rapporter au rhuma-tisme articulaire ? La meme demande nous paraft pouvoir se faire pour ces claudications dites de vieux mal. L'ani-mal qui en est affecte, tantot boite a froid, e'est-a-dire en sortant de l'ecurie, etapres une marclie de quelque temps,
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lorsqu'il est echauffe, il ne boite plus du tout. D'autres fois c'est I'inverse, il boite a chaud: c'est-a-dire quapres un repos de quelques jours, souvent il ne boite pas du tout en sortant de l'ecurie, et ce nest qu'apres une course, lorsqu'il est echauffe, que la claudication revient. Nous laissons a Texperience le soin de resoudre ces questions.
Les efforts , les glissades , les chutes , les tiraillements , enfin tout ce qui agit avec violence sur Tarticulatlon sca-pulo-humerale et tend ä endetruire les rapports, peuvent etre regardes comme causes efilcientes de 1'ecart.
Traitement. — Les moyens tlierapeutiques que Ton emploie pour combattre lecart, varient selon diverses circonstances que doit apprecier le praticien ; ainsi. dans le principe, il faut faire usage des bains et des cataplasmes restrinctifs: les ablutions d'eau froide faites avec profusion sur lepaule, les cataplasmes d'argile et de vinaigre, la neige, la glace, etc., sont d'une utilite incontestable lors-quils sont employes au debut, alors que linflammation n'est pas encore developpee. Pour retirer tons les avan-tages de ces agents restrinctifs dans ce cas, il faut qu'ils soient continues sans interruption pendant plusieurs jours j nous pouvons enregistrer une foule d'exeuiples de guerison d'ecarts qui sofFraient sous les symptumes les plus alarmants , par ces seuls et uniques agents. 11 con-vient quelquefois, dans certains cas graves, accompagnes de reaction febrile, d'employer la saignee et la diete. Un repos absolu est souvent de rigueur.
Lorsque l'ecart est de date plus ancienne, on a recours aux frictions alcooliques, essentielles, ammoniacales. etc. Ces frictions ne sont pas toujours süffisantes pour guerir 1 arthrite scapulo-bumerale ; dans la majeure partie des cas, elles sont impuissantes; il faut employer les setons
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KCART.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;31!)
sur ['articulation souffrante. Ces setons. au nombre de deux, trois ou quatre, selon le degre de revulsion qu'on se propose d'etablir, doivent etre places a trois travers de doigt Fun de lautre et de maniere a ne pas (jener les mouvements de l'articulation ; c'est done sur le cote qu'il convient de les passer ; rarement iecart resiste a leur action plus ou moins prolongee, l'experience nous l'a demontre a Tevidence.
Lorsque l'ecart est rebelle au point de resister aux setons, on emploie les vesicatoires et le feu en raies sur l'articulation. M. de Nanzio , directeur de TEcole veteri-naire de Naples , preconise la cauterisation sous-cutanee, d'apres un precede qui lui appartient et qui consiste. suivant un article de M. Leblanc, 1deg; a faire une incision verticale de six a neuf centimetres dans la peau qui recouvre l'articulation malade, en ayant sein de ne pas prolonger l'incision au delä de l'epaisseur du derme ; 2deg; ä dissequer la peau dans une etendue circulaire dont le diametre soit egal a la longueur de 1 incision; Squot; ä en-foncer successivement et lentement un cautcre a pointe mousse, rouge-cerise, dans les tissus qui se trouvent au-dessous de la peau dissequee, de maniere a ce que le fer penetre a une profondeur de trois a quatre centimetres ou environ, selon les sujets et suivant la region sur laquelle on opere. On doit eviter de cauteriser la peau que Ton fait relever par un aide , ou que I'operateur releve lui-meme avec un crochet plat, apres I'avoir dabord enveloppedans du papier ou dans un linge mouille applique sur ses deux faces. On fait quatre, cinq ou six plaies cauterisees, ega-lement espacees, sur toute fetendue ou la peau a ete dissequee ; 4deg; a remplir l'incision avec une etoupade seche d'abord,puisiiTipregneedquot;onguent digestif simple, pendant
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320nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EGÄRT.
le cours tie la cicatrisation des brdlures et de 1 incision. Les autres soins du pansement se bornent a tenir propre le pourtour de la plaie, lorsque la suppuration est etablie.
L'animal opere ne doit etre soumis a aucun travail pendant la cicatrisation de la plaie ; on le laisse en liberte dans tme ecurie , autant que possible. Si le cheval reste attacbe avec un licol, on le promene de temps en temps ; les promenades doivent etre d'autant plus longues qu'il y a plus de temps que I operation a ete faite. On peut encore, avec avantage , lacber le cheval dans une prairie. Si , quand la cicatrisation est complete, le cheval boite sensi-blement moins , on peut le soumettre a un travail doux , au pas , au labour , si c'est un cheval de trait.
M. de Nanzio assure avoir obtenu de ce genre de trai-tement, des succes frequents dans les claudications des rayons superieurs des membres. Nous avons employe ce traitement dans un cas qui avait resiste a tons les autres moyens et qui datait de plus d'un an , et nous avons obtenu un plein succes.
Nous extrayons des Archives de medccine militaire, un article intitule : Traitement des claudications de Vepatile et de la hauche, cliez le clieval, traduit de rallemand par M. Verheyen.
clt; On sait combien les boiteries, qui ont leur siege dans l'epaule et la handle, sont parfois opiniätres ; il en est qui exigent uu traitement de longue duree, d'autant plus incertain que les recidives sont frequentes. La chronicite met le cheval hors de service et le conduit a la reforme.
raquo; LuckoAV fait connaitre une methode de traitement qu'il applique depuis quatre annees et dont de nombreuses guerisons , obtenues sur des chevaux chez lesquels les moyens ordinaires avaient echoue, ont constate les avan-
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ECART.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; rgt;2l
tages. Les agents therapentiqucs employes par I.uckow, ne sont pas nouveaux, dit le traducteur, mais la nianierc laquo;lout il les utilise offre des particularites qui en assurcnt ie sncces.
laquo; Un cheval atteint d'une boiterie recente est traite par les moyens ordinaires ; s'ils echouent et que le mal tende ä passer ä letat chronique, au lieu d'avoir recours aux Charges vesicantes ou anx setons , Luckow enveloppe I'a-nimal d'un camail et de doubles couverturcs ; il le (i\c en attachantles renesdu bridon li la sanglc, puis il friclionne avec le melange suivant:
Aimnoniaque liquide . . \
T-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i a.' -i ti • t 32 fframmes.
Lssencc cie tercbentlnne. ) a
Alcool campbre.....)
. . . ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(48 grammes.
Alcool de savon. . . . . /
Pour une dose.
raquo;On frictioinieuniformeinenttoutela surface de l'omo-plate, la pointe de lepaule ct la partie inferieure du muscle mastoido-humeral, jusqu'ii ce que la peau se cou-vre d'une mousse blancbe.-Cette manoeuvre rend le cheval inquiet, il cberclte ä s'y soustraire; le poil se dresse, la peau se fronce et prend une teinte noire.
laquo; La friction terminee, ['animal cst exerce a la plate-lunge, le membre malade en dehors du cercle; on ne le rentre que lorsqu'une abondante transpiration s'est fail jour. Place ä l'eeurie, et malgre la sueur dont il est convert, on ltd applique sur lepaule malade un sac trempe dans de l'eau fioide. Ce sac, tordu pour qu'il ne laisse pas egoutter le liquide, est dispose de maniere a ce que le contact avec la region frictionnee soit intime et uniforme. De deux beures.en deux Iieures . onrenouvcllc I'applica-
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52-2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ECHAUBOÜLÜRE.
lion froide ; la derniere, qui a lieu vcrs le soir. cst enlevee Ic lendemain matin .'ivec les couvertures.
raquo; Pendant les huit jours suivants , on sonmet ranimal, bien convert, a une promenade au pas, dune demi-lieure. A mesure que ['amelioration fait des progres , on accelere l'alliire. La guerison est ordinairement complete au bout de deux a trois sernaines.
)) Onfall usage du meme precede dans les claudications de la liandie.
raquo;Une chaleur extraordinaire se developpe a l'epaule; la transpiration persiste pendant six a huit heures; on la favorise par des barbotages et par des boissons dietes.
raquo; L'efficacite de ce trail einent inspirera sans doute de lin-credulite j Luckow avoue que lui aussi y croyait d'autant moins, que l'officier superieur duquel il tient cette me-tluxle, lui assura qu'ellc amenait une guerison radicale en vingt-quatre heures. Faisant la part de l'exageration , ce veterinaire affirme qu'il ne saurait assez recommander un precede qui lui a valu d'eclatants succes, alors meine (jue le feu et les setons avaient echoue.
raquo; A ce temoignage vient se joipdre celui des veterinaires Wichmann et Dannemberg; et si Ton avait encore des scrupules , la note suivante de M. le professeur Hertwig cst de nature a rassurer les plus incredules.
laquo; Par ordre du Ministre de la guerre, la methode curative preconisee par le lieutenant-colonel Werder a ete essayee depuis 1844. a l'Ecole veterinaire; les resultats ont ete identiques a ceux annonces. raquo;
ECIJ-iUBOULUIvE. — Cette affection, que Ton designe encore sous le nom A\'bi/Ui(ion: consiste dans une eruption de boutons circonscrits, plus oumoins nombreux et rap-
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ECHAUBOULÜRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 32ri
proches, qui sc manifeste sur la surface du corps, princi-palemenl a l'encolure, aux epaules, sur les cotes et la croupe, des boutons aplatis, indolents, ont toujours leur siege ;i la surface ties teguments, sous l'epiderme ; jamais ils ne sont sous-cutanes; leur apparition est souvent subite et leurs progres rapides, surtout dans rebullition qui se declare a la tete et a l'encolure : en quclques heures, Ics boutons sont reunis eu masse large, epaisse, qui obstrue les narines et gene considerablement ia respiration; la marche rapide de cette affection lui a valu le nom dc feu #9632;volant.
On remarque dans respece chevaline une vai-iete d e-chauboulures qui lui est particuli^re, qui apparait perio-diquementen ete. disparait communement en hiver. Cette affection , connue dans le vulgaire sous le nom de yah d'ete, se manifeste par de petits boutons nombreux, dis-semines sur l'encolure, le dos et la croupe, desquels il s'echappe un liquide acre, qui agglutine les poils, les ras-semble en meches, et eu occasionne la chute. Cette forme d'echauboulure est accompagnee dun prurit incommode qui ne laisse aucun repos a I'animal; d'uu autre cote, i! est assailli par des rayriades d'insectes qui s'abattent sur sou corps et le tourmentent ]iar leurs piqures ; il mai-i^rit et eprouve parfois de la fievre.
L'ecliauboulure parait etre le partage du clieval et du boeuf; mais eile est plus frequente chcz le premier, et reconnait pour causes un etat plctliorique du ä une alimentation echauffaute et les graudes chalcursde fete qui, par leur action stimulante, provoqueut les congestions cutanees. L'ecliauboulure periodique semblesedevclopper sous I'influence d'autres causes : la constitution ne nous semble point etrangere a cat etat pathologique ; nous
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Ö2-4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; J-CHAUDOULUUE.
l'avons vtie se uevelopper sur des animaux issus de parents qui en etaient atteints; par consequent, l'heredite pent, a juste titre, etre consideree comme la cause predisposaate et meine efllciente de cette afTeotion.
Trailcment. — Dans la majeure partie des cas, Techau-boulure ne reclame aucun traitement; la resolution s'opere spontanement, lorsque leruption boutonneuse n'est pas considerable; mais il est toujours prudent de soumettre I'animal a quekpies jours de diete, et de lui pratiquer one saignee. Lorsque la maladie debute subitement par I'ap-parition d'une multitude de boutons, qui se reunissent de manicre a ne former qu'unemasse diffuse (feuvolant), ac-compagnee de fievre de reaction, il faut se hater d'ouvrir la veine, den extraire sept a huit livres de sang ; si, par cette premiere emission sanguine, la congestion cutanee ne se dissipe point, il faut la reiterer. Les boissons acidu-lees, rafraichissantes aident puissamment ä la resolution, qui s'opere d'ordinaire en vingt-quatrc heures, quelque-fois plus tot.
Lorsque Ton a ä traiter lechauboulure periodique, il convieut de prevenirle moment de linvasion de la maladie par des saignees, un regime rafraichissant, un exercice modere, et les pansements de la main bien faits, pour en-trctenir la souplesse et la proprete de la peau. Quand la maladie est developpee, I'irritation cutanee reclame leni-ploi des fomentations emollientes, du regime et de la saignee. Lorsque la periode dacuite est en partie dissipee par les antipldogistiques, on pent operer une revulsion sur le tube digestif par radministration de quelques legers purgatifs 5 cette revulsion est aussi tres-salutaire comme moyen prophylactiqne. Une precaution qu'on ne doit point negliger, cest de recouvrir le corps de I'animal d'un tissu
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ECTROPION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;525
leger, pom- le soustraire aux attaques incommodes des insectes. Cette affection est toujours rebeile , et on ne par-vient le plus souvent qu'a la mitiger ou a la pallier.
Lorsque I'echauboulure se declare sur les animaux de l'espece bovine, ilfaut la combattre paries memes moyens que eelle qui se developpe dans l'espece chevaline.
ECTROPION (Renvcrsement en dchors despanpicrcs.} — Cette maladie, pen commune parmi nos animaux do-mestiques, affecte le plus communement la paupiere in-ferieure, et ne se voit guere que chez les ehiens et les chats.
L'ectropion , que la simple inspection fait reconnaitre, ])eut dependre de rinflammation ebronique de la conjonc-tive, de sa tumefaction, de son etat sarcomateux; quelque-fois il est le resultat d'une plaie avec perte de substance, dune brülure, d'uu ulcere, qui laissent apres leur gue-rison une cicatrice vicieuse; il pent aussi etre la consequence de la paralysie du muscle orbiculaire des pau-pieres.
Quelle que soit la cause qui determine rectropion, il ne tarde pas a s'accompagner du bourrelet de la conjonctivc que Ton remarque, et a avoir des consequences plus ou moins graves par rapport a l'organe de la vision.
Traitement. — Si l'ectropion est la consequence d'une inflammation chronique de la conjonctive, il faul employer la pommade stimulante d'onguent rosat avec deu-toxyde demercure, a la dose dun gros de deutoxyde par once d'onguent. On conseille encore d'en venir al'appli-cation du nitrate d'argent. Si ces moyens reslent impuis sants, on excise le bourrelet sarcomateux; cette simple operation , dont faction est beaucoup plus sure et plus prompte, doit obtcnir la preference sur les moyens sus-in-
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220nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Elephantiasis.
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tli([ues(}iii, le plus souvent, font perdre du temps sans pro-duire le moindre amendement. Pour pi-atiquer cette legere operation , on fixe I'aniinal d'une maniere convenable, on saisit, avec unc pince anatomique ou avec une erigne, la portion engorgee de la conjonctive, et on la retranche d'un coup de ciseaux courbes sur plat ou a I'aide d'unbistouri. L'hemorrhagie qui en resulte s'arrete spontanementou par quelques ablutions d'eau fraiche. On pause ensuite la plaie tons les jours avec des compresses imbibees d'eau de mauve tiede, que Ton a soin de maintenir humides, en les arrosant a diverses reprises avec la meme eau. Si la plaie fouruit des bourgeons cbarnus trop exuberants , ou si la paupiere manifeste quelque tendance a se renverser do nouveau . il faut la toucher avec le nitrate d'argent, afin de determiner, dit M. Sanson, le retraitde la cicatrice, el par suite celui de la paupiere vers rinteiieur.
Si le renversement de la paupiere est du a une cicatrice, il faut exciser cette derniere ; s'il est la consequence de la paralysie du muscle orbiculaire des paupieres, on lui oppose les frictions excitantes de teinture de cantharides, dammoniaque liquide, et, en dernier lieu, la cauterisation et lelectricite.
EFFORT. (Voycz Entorsc.)
ELEPHAjXTIASIS. — On donne ce nom, en medecine veterinaire, ä une affection cutanee du boeuf, a laquelle on a reconnu une grande analogic avec lelephantiasis de l'espece humaine. Cette rare affection ne s'etant pas presentee dans notre pratique, nous nous trouvons dans la necessite d'emprunter tout ce qui a rapport ä cette mala-dic. aux veterinaires qui Tont observee et decrite. (Test
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ELEPHANTIASIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;327
dans le Dictionnaire d'Hurtrel d'Arboval que nous allons puiser les documents, que cet auteor a lui-meine om-pruntesa Gelle, MM. Cruzel, Taiclie et Pradal.
laquo; Le bceuf qui est atteint d'elephantiasis a la peau seclic, rugueuse, dure, epaisse, chaude sur certaines parlies, ci adherente aux protuberances osseuses; le poil est ser, herisse, ayant de Ires-petits bontons a son origine. Apres ees commencements, la peau de tout ou parlie du corps est soulevee, crepitante et dessechee; eile se fendille dans toules les directions, presente des crevasses profondes de dinerentes grandeurs, qui se croiscul. en sens divers, etablissent de tres-])etites divisions dans certaines parlies et circonscrivent des lambcaux de peau dans d'antres. De ees crevasses, qui vont en s'approfondissant et cn s'elar-gissant du centre a la circonference, en formant des espe-ces de losanges, suinte un liquide sereux sur quelques points, sero-purulent sur d'autres, et toujours dune odeur fetide. Leur fond parait rouge, elles se recouvrenl de crodtes ecailteuses, qui rendent la surface cutanee raboteuse. Le poil tombe enfin par le plus leger frotte-ment.
raquo; Si c'est la tete qui est particulierement affectee. cette partie oflfre un aspect hideux ; les yeux, presque inaper-cevables, ä cause de grosses crevasses a bords renverses des paupieres , paraissent eux-memes comme des crevasses plus grandes que les aulres; toutefois ils conservent la vision, la chassie qui en decoule detruit les poils qui se Irouvent aux laquo;viands angles, ainsi que les cils devenus rares sur tonte l'etendue des paupieres; la conjonctivc qui recouvre celles-ci est infiltree et rouge. Le tour des narines et des levies est tres-epaissi. Le mufle est extre-mement tumeüe, ce qui retrecit les naseaux et rend la
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52laquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;fiLKPIIAiSTIASIS.
respiration sifflante et penible. La pitaitaire est infiltree el de couleur rose; il decoule des narines des mucosites epaisseset jaunes; mais la membrane buccalese conserve dans l'etat normal, et 1'air expire n'a aucune odeur.
raquo;Sice sont les membres quisontle siege de l'elephantia-sis , ils deviennent dun volume extraordinaire, surtoutä partirdes genouxetdesjarretsiuscpi'ä l'origine dcla corne. 11 se forme aussi, a cette partie, un bourrelet qui circon-scrit les ongles et les recouvre presqu'en enlier. On n'a-percoit plus de traces d'articulation aux membres posle-i'ieurs: la marche etant devcnue impossible, le boeuf restc couche tant qu'oji ne !e releve point, et, lorsqu'il est debout, il conserve cette position jusqu'a ceqae la fatigue le force a se laisser choir ; alors il pousse des mugisse-ments plainlifs, et pendant unc lieure ou deux on voit, ä ['agitation de son flanc, combien doit lui elre penible ce cbangement de position. Selon l'observation de Gelle, la peau des regions du pied, lesquelles commencent supe-rieurement par la premiere phalange ou paturon, pre-sente. outre les gercures et l'etat d'indaration, des ae-glomerations ou grappes tuberculeuses , ulcerees dans quelques points, d'autant plus rapprochees qu'elles avoi-sinent davantage les sabots, irregulieres, communement larges coinme une piece de dix sous ; les grains en sont gros comme des lentilles; il n'en existe point dans les espaces interdigites. Un prurit un pen vif force I'animal a se lecher souvent.
laquo; Les pbenomcnes generaux et sympatbiques qui precedent det etatpathologique sont : Finaptitude au travail ; ramaigrissement qui suit les travaux continus et penibles; lirregularite de l'appetit, la lenteur de la rumination, le trouble des functions digestives, la constipation, la mar-
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IXKPH.WTIASIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 329
ehe chancelante, la sensibilite a la pression sur la colonne vertebrale ou sar le cartilage xyphoide, etc. Dans quel-qaes animaux on commence a sentir, en plissant la peau et clans son epaisseur, dc petites bosselures dares et indolentes auxeadroits qai doivent etre eavahis. Plus tard les animaux ne pcuvent se coucher a cause de la raideur des membres; s'ils I'entreprennent, la rumination cesse, la secretion du lait des femelles diminue : a la constipation succede qudquefois la diarrhee. La marche de la maladie esl toujours lente, sa duree est de plusieurs mois.
raquo; Le pronostic lt;ie cette affection est toujours grave, et d'autant plus grave qua les animaux sont plus extenues, plus äges, et que la maladie date dc plus loin et s'est pro-lonjyee davantage. On ne lajuge pas cependant au-dessus des secours de l'art, et ce cpri parait extraordinaire, cest qu'on en a triomphe par des moyens curatifs d'une pro-pi'iete absolnment opposee.
raquo; En lisant les ecrits precites, dit Hurtrel d'Arboval, on ne trouve rien de positif sur les causes de la maladie qui nous occupe. M. Ouzel soupconne une irritation de l'appa-reil intestinal; M. 'laiche , une phlegmasie gastro-intesti-nale, due a l'abondance et a la qualite irritante des herbages, accompagneeetsuiviedune phlegmasie de l'organe cutane; M. Pradal, les variations brusques de l'atmospbere, telles que le passage subit des pluies froides ä la chaleur, et Tinterruption de celle-ci par des journees tres-froides; a quoi Ion pourrait aj outer la malproprete de la peau, les maladies cutanees accompagnees de prurit, comme la plu-part de celles eruptives et psoriques, etc. M. Pradal croit aussi que la mauvaise habitude de saigner les bocufs au printemps les predispose a lelephantiasis. Geile ne s'explique pas. N'etant pas mieux instruit sur le chapitre
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330nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; KLf.PIIANTIASJS.
des causes, on ne pent sortir des grandes generalites. raquo; Selon M. Pradal, ontrouve tout simplement, a I'autop-sie, des infiltrations roussätres au-dessous de la peau, prin-cipalementa la partie inferieure des membres; lesorganes digestifs, de meme que les visceres pectoraux, sont pales et blafards. 11 v a presque toujours one ceftaine quantite de liquide roussatre dans lapoilrine et dans rahdomen ; la trachee et les bronches renferment une matiereecumeuse. M. Cruzel fit rouverture d'un beeuf qui fut abattu et il nota ce qui suit : les portions mortes du corps, qui ressem-blaient a du parchemin ou n de la come mince chauffee fortement, etaienl formees de lepiderme et du tissu reti-culaire, autant qu'il put s'en assurer ; les crevasses n'al-laient pas au dela. Une substance lardacee, dont I'epaisseur variait, suivant les parties du corps, de un a deux pouces. avail remplace le derme et les aponevroses. Les muscles, amaicris, decolores, adheraient a ce corps pathologiquc: deux onclons des pieds posterieurs se detachaieut: la corne. vers les talons, etait desorganisee, comme cela a lieu dans Tulceration connue sous le nom de crapaud des monodac-tyles. Dans l'interieur des cavites nasales, on voyait deux ulceres larp-es et plusieurs petits ; Tun avait corrode la cloison cartilagineuse. La base de la langue etait rouge, el sou volume paraissait augmente. L'appareil encephalique ne presentait aucune lesion manifeste. Daus la substance pulmonaire, les ganglions bronchiques et le mediastin, il y avait un tres-grand nombre de lubercules de grosseur variable; plusieurs etaient a l'etat de suppuration. La plevre pulmonaire gauche etait adherente. Dans la cavile abdominale, epanchement de quelques litres de serosite ; la membrane muqueuse de la caillette ofl'rait quelques taches un pen bmnes vers le pylore. Dans linlestiu grele,
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ELEPHANTIASIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;531
on apercevait des plaques roussatres , ä bords legerement arrondis, et qui etaient le produit de la disparitlou des portions correspondantes de la membrane muqueuse. Dans les gros intestins, point de lesion apparente, si ce n'est la diminution de volume. Les quot;anjdions mesenteri-ques etaient engorges et parsemes de tubercules nom-breux. Ainsi, ajoute Ilurtrel d'Arboval, toutes les alterations pathologiques paraissent, d'apres ces resultats d'autopsies, se bonier it la peau et aux tissus sous-jacents, aux ganglions Ijmphatiques, aux vaisseaux du meme ordre, ce qui serait toutefois a verifier quand les occasions s'en presenteront, en recherchant si ces vaisseaux ne sont pas dilates, et si leurs parois ne sont pas ramollies. 11 y aurait aussi a täclier de decouvrir si ces alterations du Systeme lympbatique sont primitives ou conse'cutives, et si elles sont constantes ou non. )gt;
raquo; Traitement. — MM. Cruzel et Gelle debutent bardi-ment par la saignee. Le premier y ajoute les lotions savon-neuses ou alcalines. pour bien nettoyer la peau ; les frictions avcc une brosse ou un morceau de toile. afmd'enlever tout corps , toute matiere qui cut pu se coller aux teguments ou dans les crevasses : apres quoi il juge necessaire d'adoucir la peau au moyen des embrocations d'buile ou de graisse cbaude , afin de ramollir les couches superli-laquo;#9632;ielles, partout oil les teguments sont aflfectes. Lorsqu'ils le sont dans une grande etcndue, et que les crevasses cir-conscrivent des portions de peau qui ont ainsi I'aspect tu-moral, M. Cruz.el conseille d'eniever toutes ces portions circonscrites avec I'instrument tranchant, afin deiairedes plaies simples, lesquelles, par des soinsbien entendus, peu-vent se cicatriser dans 1 espace de deux mois. C'est a pen pres le meme traitement qu'a suivi Gelle. M. Pradal blame
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55inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ELEPHANTIASIS.
la saignee, el (lit que les symptumes d'inflammation soni de si courte duree, qti'au lieu de les faire seulement avor-ter par une extraction de sang, on plonge, par ce moyen, I'animal dans un etat adynamique tel, que, le plus souvent, on ne pent parvenir a changer cet etat, meine par Tem-ploi des plus forts corroborants. Ce veterinaire conseillela diete durant la periode de la fievre, celle durant laquelle se fait I'eruption cutanee ; il emploie ensuite de legers dia-jjhoretiques, afin de favoriser I'eruption. Le repos absolu est indispensable. M. Pradal conseille aussi le seton au fanon applique drs la periode eruptive, les breuvages to-niques, les lavements, surtout s'il y a constipation, mais qu'il faut supprimer des que la cbaleur de la peau et la fievre ont cesse. Les frictions d'eau-de-vie camphree sur la colonne dorso-lombaire sont aussi conseillees par M. Pradal, et ilveut meine qu'on les emploie nonobstant la cbaleur cle la peau de ces parties : toutefois, il recommande de faire suivre ces frictions de l'application d'un sachet emollient sur la nieme region, et il insiste pour qifon emploie les toniques el les anodins, lorsque le pus du seton reste sereux et comme roussatre. Enfm, M. Pradal conseille de frictionner. avecl'eau-de-vie camphree, lesengor-gements survenus aux membres , a la tele . etc., et de trailer avec la teinture d'aloes les plaies provenant du de-collement de la peau.
raquo;Hurtrel d'Arboval ajoute quelques reflexions autraite-ment de M. Pradal, cjue nous trouvons fort sages ; il ne rejette pas absolument les emissions, mais dans le cas oil elles seraient indiquees, il voudrait qu'elles fussent employees au debut, et dirigees sur le trajet des vaisseaux lymphatiques, si on les croit enflammes. On pent les seconder, dit-il . par des applications de lopiques emollients
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ENCÄNTHIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 335
el narcotiques pendant la periode d'acuite. Plus tard. on pourrait recourir aux pnrgatifs drastiques a petites doses et longtemps continues , pour entretenir one revulsion continue sur la membrane gastro-intestinale, mais il fau-drait que l'etat des voles digestives le permit. On pourrait, ajoute cet auteur, employer les diuretiques dans le memc but, en meme temps qu'on continuerait le traitement ex-terieur. Sur la fin. les sujets etant epuises, on pourrait leur faire prendre interieurement des tommies. raquo;
ENCANTHIS.—L'encanthis consiste dans I'bypertrophie ou la degenerescence de la caroncule lacrymale. 11 s'ofFre lt;[iielquefois sous forme dune legere tumefaction inflam-matoire ; d'autres fois il est plus volumineux, il sort de I angle nasal de foeil. depasse les paupieres. s'oppose ä leur rapprochement, se prolonge sur la cornee lucide quil recouvre en partie et parfois en totaiite; gene le corps clignotant, comprime le sac et les points lacrjmaux, et force les larmes a couler sur les joues.
L'encanthis parait etre le partage exclusif du boeuf ef du einen ; cbez ce dernier animal nous le rencontrons fre-quemment.
Traitement. —#9632; On conseille d'user dans le principe, lorsque la tumefaction offre un pen de cbaleur. des applications restrinctives , refrigerantes, et meme de la saignee, si l'animal eprouve de la douleur; et lorsque la maladie date d'un certain temps , de recourir a I'ablation totale de la caroncule lacrymale hypertrophiee. Les applications refrigerantes sont impuissantes pour combattre l'encanthis, elles ne font que calmerI'irritation locale, par consequent, il est inutile de consacrer du temps a des moyens dont 1'impuissance est reconnue 3 I'experience
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5.quot;gt;inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ENCASTELURE.
nous a demontre qu'il est prefei-able d'en vcnir tuut dc suite a 1'ablaliou , operation simple et constamment cou-ronnee de succes.
Pour operer 1'ablation de Pencanthis , on passe dans le centre de la tuineur ua fil, ou on y implaute une erigne, on tire assez fortcment dessus pour amener la base a decouvert, et on lextirpe d'un seul coup avec le bistouri ou des ciseaux courbes. bes soins subsequents consistent, dans les ablutions d'eau froide; jamais nous n avons du recourir a d'autres moyens pour gueiir radicalement ia maladie qui nous occupe.
ENCASTELURE. — L'encastelure est une alteration de la come, qui consiste dans le retrecissement de la boite cornee qui termine les pieds des solipedes. Le degre de gravite de cette affection varie depuis le simple retrecis-semeut des talons jusqu au retrecissement le plus prononce des quärtiers.
Le simple retrecissement dun soul, et meme des deux talons , np constitue pas une maladie grave; lanimal boite, mais on pent y remedier facilement. II n'en est pas de meme lorsque les quaitiers sont retrecis au point de comprimer les parties vives contenues dans la boite cornee et den produire I'atropbie : alors les douleurs sont grandes, la claudication est forte et l'animal qui en est accidente se trouve dans Timpossibilile de pouvoir elre utilise.
L'encastelure parait etre le partage exclusif des pieds anterieurs. Cet accident n'attaque parfois quun seul pied, un seul quartier ; mais il arrive quelquel'ois que les deux ])ieds sont aüectes: alors le cas est plus grave; lanimal en repos a lattiliuie d'un cheval f'ourhn ; lorsqu'il marclie
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ENCASTELURE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;r^'.i
il rapprodie le plus possible ies membres posterieurs du centre de gravite; les membres anterieurs sont portes en avant avec hesitation , et en rasant le sol; I'appui se fait principaleinent sur les talons ; en un mot, on dirait, pour nous servir d'une expression vulgaire, qu il marcbe sur des epines et que les epaides sont enohevilMes.
La corne, dans I'encastelure, a perdu sa souplesse et son poli; on remarque ordinairement des cercles, des enfoncements , des rugosites sur la portion retrecie. Si on examine la face plantaire, on trouve la fourchette, comprimee entre les arcs-boutants, diminuee de volume au point qu'on a peine a la decouvrir.
Differentee causes peuvent donner lieu a cette affection : l'aridite et la seclieresse de la corne, seit naturelle, soit accidentclle; aussi la rencontre-t-on le plus souvent chez les chevaux qui ont les sabots etroits, a talons hauts et forts, chez ceux qui travaillent snr des terrains sees et dont on neglige de graisser ct d'assouplir la corne. La mauvaise ferrure et l'oubli de la renouveler en temps opportun, les differentes maladies de lamatrice de l'ongle, les inflammations des tissus renfermes dans la boite cornee, etc., peuvent etre regardees comme les causes les plus ordinaires de I'encastelure.
Traitemont. — Quant au traitement, il consiste dans la ferrure , l'emploi des corps gras pour assouplir la corne et levulsion des quartiers retrecis. Quatre sortes de ferrure sont preconisees pour obvier a cette affection : le fer ä lunette ou a brandies tronquees, le fer a plancbe, le fer a pantoufle et la pantoufle expansive de Defays sont, selon les cas, employes tour a tour pour favoriser lelargisse-ment du sabot.
Le fer a brandies tronquees s'applique quand le retre-
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Tj'Cnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENCASTELÜRE.
cissement cst leger et yue la fourchette est assez volumi-neuse et assez forte pour appuyer sur le sol ; on doit avoir soin de parer le pied, tout en respectant les arcs-boutants, et d'abattre la corne des talons pour que I'appui puisse se faire sur la fourchette , afin de produire, par son refoule-ment, l'elargissement des quartierst
Le fer ä planche s'emploie dans les cas oü le resserre-ment du sabot est plus prononce et la fourchette plus petite3 comme dans le cas precedent, on abat le bord inferieur des talons pour eviter toute pression de ces parties sur le fer, qui doit etre court et doat, la planche (traverse) doit reposer sur la fourchette, a 1'endroit ou se reu-nissent les deux branches du V que presente cette partie du pied, de maniere a ce que le corps pyramidal soit refoule par la pression de la planche et agisse en guise de coin pour elargir les talons ; on sait que, pour donner au pied toute son elasticite, les etampures de ce fer doivenl le plus possible etre rapprochees de la pince.
Le fer a pantoufle s'emploie quand la fourchette est. atrophiee ou quelle ne presente pas la resistance conve-nable pour supporter une forte pression longtemps cou-tinuee.
La pantoufle expansive s'emploie dans les memes cas que lefer a pantoufle ordinaire; les resultats avantageux que nous en avons retires nous engagent ä la recommander aux praticiens.
Onamincit aussi la corne des quartiers, au moyen de la rape, pour diininuer la compression des tissus sous-ongules et rendre ])lus efficace le bien-etre de la ferrure; on applique, dans certains cas, quelques pointes de feu sur la cutidure, dans le but d'activer la secretion du tissu corne, at on met les pieds en permanence dans une espece
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EXCASTELURE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;gt;7
debottesen cuir qui contiennent de l'onguent de piecl oa de I'liviile de poisson , etc.
Cesmoyenstherapeutiques,appliques raethodiqxiement, remedient a I'encastelure dans la majeore partie des cas; mais its sont quelquefois sans effets oa ne remplissent qu'lmparfaitement le but qu'on se propose d'atteindre. Nous avons a7u nombre de fois le resserrement du sabot resister a ces differents modes de traitement. et la clau-dication se perpetuer en quelque sorte, et necessiter le sacrifice de ranimal.
Lorscpie I'encastelure resiste aux moyens c[ae nous venous de signaler, il faut recoimr a l'evulsion des quarters retrecis ; nous avons mis cette pratique en ocuvre et nous n'avons eu qu'a nous en feliciter. Cette operation, aussi simple que rationnelle, fait disparaitre la compression et la douleur et permet au sang d'allluer dans le tissu podophyllcux, atrophie par letreiate qu'il a subie par le resserrement du sabot; la cutidure, excitee par cette operation: secx'ete une come plus souple, les tissus sous-unguicules n'etant plus comprimes, reprennent leur volume et se recouvrentdun ongle qui n'exerce plus sur eux une pression douloureuse.
Si les deux quartiers sont retrecis, on commence d'a-bord par operer le quartier le plus malade , et on n'a recours a 1 evulsion de l'autre que quand la come du premier opere est presque entierement regeneree , un mois apres , par exemple. Si les deux pieds sont encasteles , on opere un quartier; neuf a dix jours plus tard , on peut faire levulsion d'un quartier du membre oppose et agir de la meme maniere pour les deux autres. Ces cures sont longues , lorsqu'il faut evulser les quatre quartiers , nous en convenons; mais quand on reflechit au temps que ne-
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3Ö8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENCEPHALITE.
cessite l'encastelure pour etre guerie, etau pen d'avantage que Ton retire des moyens tlierapeutiques employes jus-qu'a ce jour, lorsque la maladie est ancienne et portee au plus haut degTe: on ne doit pas liesiter ä recourir a ce mode de traitement. Certes, nous n'avonspaslapretention de poser ceci comme une loi irnmuable, et de proscrire tout ce qui a ete fait pour combattre cette alteration de l'onstle: au contraire, nous n aurons 'recours a ce traile-ment que quand les autres moyens auront echoue, ou que nous jugerons I'accident trop grave pour en obtenir d'heu-reux rcsultats (1).
ENCEPHALITE. — L'enceplmlite que Ion nomme en-coi-e vertige essentiel, idiopatliique, pour la distinguerde rindigestion vertigineuse ou vertige abdominal, est lin-flammation du cerveau. Cette affection est assezcommune cliez les animaux domestkpies 5 eile pent etre simple ou compliqueede l'inflammation des membranes du cerveau. Nous allons decrire res deux etats pathologiques ; le premier sovis le nom d'encephalite . le second sous celui d'encephalo-arachno'idite.
ENCEPHALITE DU CHEYAL. — Cette maladie se manifeste chez cet animal par la nonchalance, la perte dc la vigueur et de la gaiete ; il est plus pesant a la main, butte frequemment ; il est moins ardent au travail; it leourie il mange par intervalle, tient la tete basse ou ap-puyee sur la mangeoire; cet etat de torpeur est interrom-pu de temps en temps par des baillements ; les conjonc-
(1) Unegraiule parttc de ce cbapitre csl exlraito d'un article intilule : de I'La-castelure, (juc nous avons public dans le Journal vdtcrinaire et agricole dc Ihl-giquc, tlnhce ISii.
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ENCliPllALlTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5311
lives rouges, ibrtement injectees, le pouls plein et large annoncent assez la turgescence sanguine du cerveau.
Ces premiers symptümes, que Ton pourrait appeler precurseurs de la maladie qui nous occupe, passent sou-vent aux yeux des personnes chargees de gouverner les chevaux, pour de la fatigue, et n eveillent leur attention que lorsqu ils se traduisent d'une maniere plus prononcee, loisque rinflammation est etablie. Alois I'animal appuie fortement la tete centre le mur ou sur le licol qui letient attache ; les sens sont obtus ; il reste dans un etat de somnolence que Ton pourrait dire apoplectique ; rien ne peut le tirer de sa torpeur; il est sourd a la voix, insensible; les yeux, ä demi-ferraes,sont mornes,les conjunctives sont rouges, lumefiees; les arteres glosso-faciales et temporales battent avec force ; les veines superficielles de la face sont remplies et tres-prononcees ; le front est chaud, bridant; enfin, tout annonce que la tete est le siege d'un afflux san-guin considerable. Si on detacbe le malade, il marchesans discernement, la tete baissee, comme s'il cbercbait un appui, il ne voit plus ; si on lattacbe ä un poteau ou a un arbre au moyen dune corde mobile, comme cela se pratique malheureusement trop souvent a la campagne , il appuie sur le licol qui le retient a la longe , et tourne en cercle jusqu'a ce que I'epuisementle force au repos; alors il tombe, se debat quelque temps et meurt.
11 arrive quelquefois que fencephalite perd de son acuite, soit par suite d'un traitement, soit dune maniere spontanee ; les symptömes alors diminuentdintensite 5 le malade semble reprendre de la vigueur, mange un peu, noncbalamment, mais il conserve un etat de^ torpeur qui indique que la maladie n'est pas entieremenl dissipee, (juclle a revctu le tyj)e cluonique. A la suite dc cet etat,
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5 illnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENCEPHÄLITE.
lanimal a l'air hebete,il est taciturne, sou\entendormi, il Läille frequemment. Nous avoiis ete temoin mainte fois de la paralysie de la machoire inferieure et de rimmobilite dues a 1'encephalite cbronique.
L'iuflammation du cerveau parcourt ordinalrement ses periodes avec rapidite ; les prodromes on premiers symp-tömes qui accusent son apparition , durent souvent deux ou trois jours ; apres ce temps , la maladie prend de 1 in-tensite; la peiiode d'augment, si Tanimal ne succomLe ])lus tot a une apoplexie, dure quatre a cinq jours : alors si linflammation, arrivee ;i son apogee, ne tue pas le ma-lade , la resolution commence a s'operer et en quelques jours eile est terminee, ou bien la maladie passe a I'etat cbronique.
Les causes les plus ordinaires de l'encepbalite sont : I'etat de plethore dans lequel se trouvent les animaux a la suite d'une alimentation trop succulente , qui donne an sang une plasticite teile qu il cirrule diliicilement dans les extremites des vaisseaux capillaires du cerveau, y produit des congestions qui finissent par se traduire en pblegma-sie; les courses rapides, les travaux excessifs et fatigants, I'exposition prolongee du crane a l'ardeur brülante du soleil , les coups portes sur cette region sont autant de causes qui peuvent occasionner I'encejjlialite.
Traitement. —Le traitement de l'encepbalite doitetre prompt et arlif 3 c'est au debut de la maladie qu'il faut agir , alors que les desordres de rinflammation ne se trouvent pas au-dessus des ressources de la medecine, pour obtenir un succes, qui, plus tard, deviendrait impossible.
Les moyens therapeutiques les plus rationncls et les plus cflicaces consistent dans les emissions sanguines, le?
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ENCEPHALITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;341
douches refirigerantes sur le crane, et les revulsifs sur le
tiil)e digestif. Ainsi, il faut debater par une saignee de sept a huitlivres a la veine jugulaire ; ensuite diriger, sans interruption aucune, des douches d'eau froide sur le crane on appliquer sur cette region un sachet en permanence, rempli de glace pilee ou de neige ; ces deux premieres indications etant satisfaites , on administre un purgatif drastique en vue d'etablir une fluxion sur la muqueusc gastro-intestinale et d'operer une heureuse derivation du sang cpxi tend a se porter vers lorgane enflamme. Des ve-terinaires conseillent d'appliquer des setons aux fesses, a rencolure, des vesicatoires, des sinapismes, etc. : I'expe-rience nous a demontre le peu de confiance qu'on doit accorder ä ces agents revulsifs , qui , sans etre nuisibles dans aucun cas, ne remplissent ([ue rarement les vues du praticien : c'est done sur la grande surface muqueuse qu'il convient d'agir; les relations sympathiques qui existent enlre eile et le cerveau favorisent considerablement la revulsion quon se propose d'obtenir par les purgatifs. et e'est sans contredit a leur action que Ton doit la plus prompte et la plus energiquedes derivations.
La saignee doit etre reiteree autant de fois que 1 etat de torpeur dans leqnel est plonge le malade et la force du pouls l'indiquent; fouverturede härtere temporale, de laquelle on extraittrois a quatre livres de sang, n'est pas sans avantages lorsque I'inflammation est intense et menace d'une apoplexie ; I'usagedes purgatifs et des douches refrigerantes doit etre continue jusqu'a ce que la maladie soit entierement combattue. Par ce traitement, employe des l'apparition des premiers symptomes maladifs . nous avons obtenu, en trois ou quatre jours, des guerisons que certainement nous n'aurions pas osc esperer par les
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5i2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ENCfiPHALlTE.
moyeus eni[)Ioyes auciennement pour combattre celte grave affection.
Lorsque 1 encejjhalite est passee a letat chronique, il faut user a peu preß des memes moyens tlierapeutiques: les purgatifs a doses moyennes peuvent etre adminis-tres tous les deux jours ; les petites saignees, repetees de temps en temps, sont avantageuses et diminuent la congestion encephalique qui tend a s'operer 5 c'est dans ce cas maladif que les setons appliques sur les regions paroti-diennes, animes avec longuent vesicatoire, ou les vesica-toires appliques aur les memes regions, sont d'une grande cflicacite et contribuent puissamment au succes de la cure. On conseille encore, dans le cas qui nous occupe, la cauterisation transcurrente sur le crane. Nous ne pou-vons point apprecier la valeur therapeutique de ce dernier moyen, ue I'ayant jaraais mis en visage.
Un regime dietetique severe doit seconder le traitement dc lencephalite, tant aigue que cbronique.
ENCEPHALITE DU BOEUF. — Cette affection parait
moins frequente dans les animaux de 1 espece bovine que cliez les solipedes ; s'il faut en croire Gelle, il serait un des premiers veterinaires qui aurait decrit cette maladie dans un article sur le vertigo, considere cliez le boeuf, dnsere dans le Recueilde medccine veterinaire, cabier de septem-bre 1830. Get auteur rapporte, dans son ouvrage sur la pathologic bovine . un grand nombre dobservations qui lui sont propres, et plusieurs qu'il doit a l'obligeance de ses confreres.
L'encepbalite, cliez le boeuf, se manifeste par on etat de lorpeur et de somnolence, la diminution de l'appetit et de la rumination; lauimal appuie forlemcnt la tele sur la
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ENCliPIIALO-ARACHNOlDlTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;340
mangeoire et contre le mur: les yeax sont larmovants . la conjonctive est injectee et roüge, le pouls accelere, I'artere tendue, la bouche chaude; les excrements sont durs, sees, leur expulsion est rare et difllcile; les cornes, les oreilles et le front sont chauds, brülants : l'epine dorsale, insensible. Si on abandonne le malade en liberte dans une prairie, il marche sans discernement, en tournant oon-stamment du meine eöte , jusqu'a ce qu'il rencontre un obstacle contre lequel il appuieda tete ou que I'epuise-ment le force au repos. Tels sont les principaux symptomes qui caracterisent Tencephalite idiopatbique du boeuf.
Les meines causes qui produisent I'enceplialite cbez le cbeval la font naitre aussi cbez le boeuf.
Traitemmt. — Les moyens curatifs que Ton empioie pour corabattre cette pblegmasie cerebrale, doivent etre analogues a ceux que Ton dirige contre cette meme affection chez le cbeval; ainsi, une saignee large, copieuse, que Ton reitere au hesoin ; les douches refrigerantes sur le crane, la diele , l'usage de tisane mucilagineuse , avec addition de sulfate de sende ou de creme de tartre, a doses purgatives, et les lavements emollients, sont dune eflica-cite constatee par la pratique. Gelle rapporte bon nombre de cures que lui a values ce traitement employe des le debut de la maladie, et nous l'avons nous-meme employe avec succes.
ENCEPILVLO-ARACHNOIDITE.—Cette affection con-siste dans rinflammalion du cerveau et de l'arachnoVde j eile se manifeste, cbez le cbeval, par de la tristesse, de la somnolence et du degoüt; l'animal a les yeux a demi fermes, et la tete appuyce sur la mangeoire, ou poussant contre le mur; le pouls est large, accelere; le front est
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:Uinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EKCEPHALO-ARACHNOIDITE.
chaud, brülant; de temps en temps, le malade estarrache a cet etat fie torpeur par des acces freneliques ; il releve brusquement la tete, se jette en arriere, comme s'il Aroulait se renverser, il eprouve des mouvements convulsifs par-tiels; les yeux pirouettent dans les orbites. Ces paroxysmes sont ordinairement de courte duree : une fois passes, le malade retombe dans la stupenr et le coma, jusqu'a ce qu'un nouvel acces le tii'e de cet etat. Tel est le tableau symptomatique de l'encephalo-arachno'idite du cheval.
Chez le boeuf, celte affection se traduit par les memcs symptomes ; lanimal tient la tete appuyee centre le mur et reste immobile dans cette posilioji, qui n'est interrom-pue que par des acces de frenesie : alors le malade eprquve des mouvements convulsifs dans les yeux, les muscles de la face et delencolure:une salivation abondante accompagne chaque paroxysme. L'acces termine , lanimal retombe dans la stupeur et la somnolence. Chez tons les animaux domesliques, la tendance quils ont a se porter en avant est un Symptome de Tinflammation cerebrale et arachnoid ienne.
Les causes de cette double affection sont les memes, chez tous les animaux, que celles qui donncnl, lieu separement a l'encephalite et a larachnoidite.
Traitement. — Les saionees ceneiales, les douches re-frigerantes sur le crane et les pnrgatifs drastiques, doi-vent etre diriges contre cette maladie. Pour toutes les especes d'animaux, il est avantageux d'associer le calomel aux purgatifs qui conviennent a chacune d'elles.
Lorsquc la piilegmasie est passee ä letat chronique, il laut se comporter de la meme maniere que pour lence-phalite qui a revetu ce caractere.
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E:\CHEYETUURE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ö45
ENCHEVETRURE. — On donne ce nom ä uue meur-trissure, ä une plaie contuse du paturon, occasionnee par line prise Je longe ; ranimal, soit en se grattant, soit d'une autre maniere, s'engage quelquefois le paturon du pied de derriere dans la chevetre avec laquclle il est attache; les efforts qu'il fait pour se degager froissent la peau , la de-chirent et entament plus ou moins prnfondement les tissus sous-jacents', d'ou il resulte une inilammation en rapport avec l'action qui l'a produitc.
La plaie resultant de' l'enchev^trure occasionne une douleur plus ou moins vive ; l'animal boite , quelquefois il n'appuie plus sur le membre, il est souffrant, a de la fievre; la peau meurtrie se detruit et tombe en lambeaux sphaceles, une plaie suppurante avec perte de substance, iente ä guerir, en est la consequence. 11 arrive quelquefois, soit par la negligence, soit par des soins mal diriges , que cette lesion de continuitc revet les caracteres de l'ulcere ; alors les bords sont durs, epais . la suppuration est moins abondante etfournitun pus sanieux, roussätre. Ala suite de cet etat chronique, la guerison que Ton obtient avec peine, laisse souvent une cicatrice epaisse, grise, calleuse, qui tare Tanimal et entretient quelquefois la claudica-tion.
Traitement. — Les moyens therapeutiques de l'encbe-vetrure doivent varier selon le degre et 1 ancieanete du mal. Au moment de l'arcident, on emploie les ablutions et les bains d'eau froide : lorsque linflamrnation existe, les emollients , les cataplasmes de meme nature doivent suc-ceder aux refrigerants ; si la fievre se declare, et c'est ce qui arrive souvent cbez les animaux nerveux , la diete et la saignee sont indiquees. Si la plaie passe a l'etat chronique et prend les caracteres de l'ulcere, il faut en raviver
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UCinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ENCLOÜDRE.
les boids en les excisant, cm mieux en les cauterisant avec !e fer incandescent • lorsque les escarres occasionnees par la cauterisation sent eliminees, les pansements subsequents doivent se faire avec des plumasseaux imbibes de substances alcooliques : l'eau-de-Tie campinee et la teinture d'aloes convienneut parfaitement dans ce cas. Lorsqu'une cicatrice calleuse, desagreable ;i la vue ou nuisible aux mouvemenls de la partie existe, il faut en faire l'ablation, en ayant la precaution de ne laisser aucune parcelle de cc tissu de nature semi-cornee, I'experience nous ayant de-montre sa tendance a repulluler, s'il n'a pas ete enticre-ment detruit. l^a plaie simple, qui resulte de cette operation , reclame les memes soins que la plaie recente. Un repos ]gt;lus ou moins absolu est indispensable durant tout le traitcment.
ENCLOUURE. — L'enclouure est une plaie du pied occasionnee par un clou qui demeure implante dans les lissus, faite par des marechaux maladroits lorsqu'ils ferrent les animaux. La gravite de cette blessure est sou-vent en rapport avec le sejour plus ou moins prolonge du corps vulncrant dans les tissus. L'animal encloue boito plus ou moins fort; il chercbe a prendre appui sur 1c cote oppose au mal; si on le deferre, le clou implante dans le vif est taclie par du sang, si son sejour est recent, ou sali par dc la serositenoirdtrepuruleute, sil date de quel-ques jours 3 en sondant le pied avec les Iricoises, l'animal accuse de la douleur chaque fois que Ion compi'ime le point conespondant a l'enclouure; en parant le pied a fond, en enlevant la portion de come qui recouvrele mal, on peut mcsurei l'etendue des ravages quil a occasionnes. Si on neglige de deferrer lanimal et de sonder ie pied,
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E.NüllAVtL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 547
les douleors continuent et deviennent plus grandes, le sabol est eliaud, rinflammation gagne en surface, le pus ne pouvant se faire jour au travers de la sole, remonte le lonjr des lames du tissu podophylleux, desunit la come quirecouvre son trajet et va se faire jour a la cutidure, souffle au foil.
Traiiement.— Lorsqu'un animal est encloue il faut le deferrer le plus tot possible et mettre la plaie a decouveit en amincissant et en enlevant la portion de corne qui recouvre les tissus leses; ce n'est pas une petite Ouvertüre infundibuliforme qu'il convient tie faire, mais bien une large breche qui permette d etablir un pausement me-thodique compressif. Si la cbaleur du sabot annonce une inflammation un peu intense, on enveloppe le pied dun cataplasme de farine de lin. Si la suppuration existe, 011 pause a la teinture d'aloes ou avec des etoupes seches seien I indication. On s'empresse quelquefois de recourir ül'evulsion du quartier, quand le pus s'est fait jour a la cutidure ; sans vouloir blamer la conduite du praticien laquo;pii en agit ainsi dans certain cas, nous devons cepen-dant recommander de n'avoir recours a cette operation qu'avec la plus grande circonspection, Texperience nous ayanldemontre frequemment, alors cpte le pus soufilait au jioil et que le quartier etait decolle, quil etail encore permis d'esperer uue guerison sans cette operation, qui con-damne lanimal qui I'a subie, a un repos de trois semaines ä un mois.
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ENGRAVEE. — Les animaux ruminants sont exposes a cette maladie, ainsi nommee parce quelle est le plus sou-vent occasionnee par des graviers qui s'enchässent entre lesdoigtset yrestent lixes. La presence de ccs corps etran-
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318nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ENT1-R1TE.
gers froisse les tissus, les irrite, les enflamrne. Dans le principe, la bete ne fait que feindre; mais ä mesure qua le mal fait des progrcs, la douleur devient plus vive, la clau-dication augmente quelc[uefois au point de mettre Fanimal dans fimpossibilite de marclier ; ces symptomes sont sou-vent accompagnes d'une legere fievre de reaction. Cette maladie, assez commune chez les gros ruminants, a beau-coup d'analogie avec la foulure de la sole et des talons du chevalj comme eile, eile constitue une veritable bleime qui suppure, detacbe la corne et pent produire les memes desordres dans le pied, si eile est abandonnee a la nature ou mal traitee.
Les boeufs et lesmoutons, qui marchent sur des cbemins pierreux, sont exposes a Fengravee.
Traitement. — La premiere chose qa'il convienne de faire, c'est de visiter le pied et d'extraire les graviers engages entre les onglons ou encbasses dans ta corne. Ensuite le repos, les bains et les cataplasmes emollients sufTisent dans la majeure partie des cas, si le mal n'a pas faittrop de progres, pour amener la guerison. Si la suppuration est etablie, il faut faire une breche a la corne pour donner issue au pus, et panser la plaie avec des etoupes seches, le digestif simple, la teinture d'aloes, etc., suivant que le reclame l'aspect des tissus.
ENTER1TE. — Inflammation des intestins. Ce nom sapplique presque exclusivement ä l'inflammation de la membrane muqueuse de lintestin grele , celui de colite etant reserve pour designer la pblegmasie de la membrane cpii tapisse I'intestin colon. Cependant, comme I'observe judicieusemenl Hartrel d'Arboval, il nest pas prouve que la pblegmasie de la muqueuse qui donne lieu a la diarrhec
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ENTJSRITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Zi'J
et a la dyssenlerie , ait son siege exclusil'au culon. Nous decrirons cctte affection sous lesnoms d'entdrtte diarrhei-qve et d'enterite dysscntdrique.
A l'instar de d'Arboval, nous diviserons lenterite en aigue, suraigue, chronique, diarrheique et dyssenterique.
Nous aliens decrire separement les diverses nuances qui caracterisent lenterite cliez les principaux animaux domestiques.
ENTEI11TE A1GUE DU GHEVAL.— Cette ptlegmasie
de la membrane muqueuse de lintestin grele sannonce par la diminution o\\ la perle de l'appetit ; l'animal est triste, nonchalant, il tient la tete basse; les eonjonctives sont un pea injectees , rouges et relletent une legere teinte jaunatre, surtout lorsque e'est la portion duodenale de lintestin qui se trouve enflammee ; le pouls est dur, petit; les excrements sont durs et coiffes , e'est-a-dire reconverts d'une pellicule blancliatre, ils sont parfois ma-cules de sang ou enveloppes dune mucosite glaireuse ; leur expulsion est penible, diflicile, et quelquefois il y a constipation. Dans le cours de cette maladie , l'animal eprouve parfois des frissons, la peau est secbe, sa temperature ordinaire est abaissee, le poil est pique, enfin le malade est dans un etat de prostration plus ou moins prononce.
On regarde generalement, comme pouvant donner lieu ;i I'enterite, I'usage d'une alimentation avarice , teile que le foin moisi, I'avoine ecbauffee, la paille rouillee , les ])lantes acres que broutent les animaux lorsqu'ils sont abandounes dans les paturages, I'ingestion d'eau tres-froide lorsque le corps est en sueur, I'emploi inconsidere des purgatifs ou d'autres medicaments irritants, les repercus
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sions de certaines malndies cutanees peuvent aussi donner lieu ä la maladie qui nous occupe.
Traitement. — I/enterite aisne cede ordinairement ä la diete, a lasaignee et aux tisanes mucilafjineuses, lege-reinent nitreespour les i'endreplus digestes. Si la maladie ue se tfou'.e pas amendee au buut de deux ou troisjours de lemplüi de ces moyens, il faut ajouter les lavements et les bains emollients; comme il n'est pas possible de placer un cheval dans une baignoire, on se sert, pour les bains, de couvertures de laine, trempees dans une decoction emollieiite de 30 a 35 degres de chaleur, avec lesquelles on enveloppe toute la region abdominale , en ayant soin de les arroser de temps en temps pour entre-tenir une chaleur humide continuelle. Si la defecation est rare, diflieile, ou sil y a constipation, on ajoutera, au traitement precite, les breuvages laxatifs oleagiueux , et meme, si ces breuvages ne suffisent pas pour deplacer les matieres exorementitielles durcies et accumulees dans I'intestin enflamme, on pent se permetlre l'usage de quelques pur-gatifs salins; deux a quatre onces de Sulfate de soude don-nees dans un large vehicule mucilagineux , nous ont procure des effets salutaires dans ce cas. Si la maladie resiste a ces moyens curatifs , si eile tend a revetir 1 etat ehro-nique, on emploie avantagcusement les setons. les vesica-loires , les sinapismes , selon la force revulsive qu'on se propose d'obtenir, appliques sur la region hypogastrique. Rarement lentei-ite aigue simple resiste a ce traitement; six a hviit jours suffisent pour en obtenir la resolution, qui est la terminaison la plus ordinaire de cette maladie ; rarement eile passe a letat chronique.
ENTJiRlTE SUK-A1GUE. -De toutes les phlegmasies
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intestinales qui peuvent trapper leschevaux et autres ino-nodactyles, dit Hurtrel d'Arboval, la plus dangereose et la plus frequente peut-etre, est I'enterite sor-aigue, plus
generalement connue sous le nom de coliqve sanguine^ de tranchccs rouyas. Quant a la gravite de cette maladie , nous la recoimaissons.comme I'auteur que nous venous de citer; mais quant a sa frequence, nous soinmes loin de 1 avoir eonstatee souvent, et ce n'est qu'ä de rares inter-valles que notre pratique nous a fourni l'occasion de l'ob-server • il est tres probable que cette affection est plus frequente dans les contrecs meridionales qu en Belgique. L'enterite sur-aigue s'annonce tout a coup, son invasion est brusque, aucun signe piecurseurne pent en faire soup-conner le developpement. Le cbeval atteint de tranchees rouges est en proie aux plus violentes douleurs abdominales, il se couclie, sc releve frequemment, des plaintes lui et'bappenl de temps en temps , il gratte le sol, flecliit les genoux comme s'il voidait se coucber, regarde son flaue ; le mal s'aggravant, les symptomes augmentent, le malade se laisse tomber sur sa litiere sans piesque flecbir les membres, se roule et se debat violeinment- aucun instant de repit ne lui est accorde . indice certain des douleurs atroces qui laccablent; le pouls est plein, bat avec force, les flancs sont agites , les naseaux dilates et les yeux ba-gards, des sueurs partielles s observent ä la face, ä 1'en-colure et aux flancs. Apres ce premier temps de la maladie , qui est toujours de tres-courte duree, outre les soulfrances que I'animal eprouve, le pouls devient frequent et concentre, on observe des tremblements convulsif's par-tiels , le corps se couvre de sueur tantot chaude, tantot froide , il j a parfois grincement de dents. Les forces vitales se concentrant sur le theatre de rinflammation, dit
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U'Arboval, elles abandoanent successivement les autres jiarties. Alors la temperature generale balsse, le froid est surtout sensible aux oreilles, au bout du nez et au bas des membres , le pouls devient petit et intermittent, les pu-pilles se dilatent, la face se grippe et se couvre de sueur froide, des convulsions raquo;jenerales s'observent et la mort #9632;vient mettre un terme aux douleurs du malade.
Tel est le sinistre tableau de cette cruelle et terrible malaclie, qui tue presque toutes ses victimes en quelques heures.
On attribue I'enterite sur-aigue a l'usage de l'eau tres-froide, lorsque 1 animal est en sueur, et qu on iui en laisse prendre a discretion apres des travaux excessifs ou une course vehemente ; a la suppression subite de la perspiration cutanee dans la meme circonstance; au trouble de la digestion, etc.; mais, nous devons I'avouer. le plus souvent, l'etiologie de cette maladie nous fait defaut.
L'äutopsie des animaux qui ont succombe ä I'enterite sur-aiguti laisse voir des desordres patbologiques. qui nous donnent vine idee de la gravite et de lincurabilite de cetle affection-. La membrane muqueuse de l'intestin offre des traces evidentes dune inflammation intense; eile est noi-ratre, injectee, ramollie. se dechire facilement; du sang se trouve epanche entre la membrane charnae et la sereuse, et quelquefois entre les lames dumesentere ; assez souvent Tinterieur de l'intestin est rempli d un sang noir diffluent. Lorsque la mort a ete le resultat de la terminaison par gangrene, on trouve des portions plus ou moins etendues du canal intestinal, qui n'oflrent plus de traces de leur organisation premiere. Toutes ces lesions s'observent, tantot a l'intestin grele , tantöt au gros intestin, et quel-quefois sur toute la longueur du tube intestinal.
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Traitement. — Due maladie tlont la marche est si rapide, les plieiiümones si violents et les alterations patholo-yiques si graves, dit Hurtrel d'Arboval, donne pea d'espoir de guerison. Ce n'est qu'aa debut de la maladie, alors quelle n'a pas encore atteiat toute son intensite , que les saignees jjenerales abondantes, repetees autant de fois que la durele du pouls Tindiqae, l'asage de decoctions degraine de iiu, de mauve, de guimauve, rendues anodines par l'addition des opiaces, les lavements de meme nature, le Louclionnement, etc.. pcuvent. dans des cas tres-rares, procurer quelque soulagement au malade , et parfois le guerir ; mais , nous le disons avec franchise, tons les animaux atteintsde cette maladie, que nous avons traites, ont succombe malgre les moyens tberapeutiques que nous venons d indiquer.
ENTERITE CHRONIQUE. — L'enterite chronique parcourt lentement ses periodes: eile s'annonce d'abord par du tlegoüt. de la tristesse et du malaise; la peau est secbe et adherente, le poil est pique ; ranimal eprouve une certaine raideur dans la marche, la colonne vertebraie est un peu voütee et n'est plus aussi souple qu'ä l'etat de sante ; le pouls est petit, concentre , les excrements sont. durs, coifFes 5 quelquefois ily a diarrbee. Au bout de quelque temps, le malade eprouve de l'anorexie. il maigrit; parfois il est en proie a de legeres coliques, qui se dissi-pent assez pi'omptementj les ilancs se retroussent, quelquefois l'abdomen semeteorise : c'est ce qui arrive lorsqu'il 3' a constipation ; enfin, cette maladie lente peut se traduire par une diarrbee abondante , ietide , qui conduit l'animal au marasme , et le fait succomber.
L'enterite chronique peut etre la consequence de Tents
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lerite iiigiu-; mais le plus ordinairement, eile se developpe sous I'mfluence d'une manvaise alimentation. On range encore parmi les causes (j:ui peuvent I'occasioimerrla cha-leur humide de Uatmosphere, le sejour dans des lieux has et humides, les eau\ chargees do particules nuisibles donnees en boisson . la presence de vei-s intestinaux, la constipation opiniatre, etc.
Traitement. — L'enterite chronique reclame I'usage dun reaime doux : les boissons blauclaies avec de la farine d'orge, nn pen de bon foiu de trefle, une ration de carottes. constituent un regime dielelique approprie ii la nature de cettc affection. On administreavecavantage les breuvages mucilagineux, auxquelson ajoute, si les crottins sonl durs. si la defecation est difficile, ou s'il y a constipation, quel-ques petites doses de sulfate de soude. Lorsque les symp-tomes inflammatoires sont dissipes. on use avec avantage de tisanes ameres, que Ion administre a difFerentes reprises dans le courant de la journee, dans le but de rendrc aux organes afFaiblis le Ion necessaire ii 1 execution des fonctions qu'ils ont a remplir. Si la maladie se traduitpar nnc diarrbee compromettante pour la vie de l'animal, il laut avoir recours aux breuvages et aux lavements muci-laeineux opiaces. Les pansements de la main, executes au moyen de la brosse, pour rammer la perspiration cutanee. l'usase de couverlures de laine pour tenir le corps chaud etle soustraire aux influences de ratmosphere, la promenade ou un leger travail, si le malade est convalescent, secondent parfaitement le traitement que nous venous d'indiquer, lequel, dans la majeure partie des cas, triom-phe de la maladie si eile n'est pas trop ancienne, ou sil ne survient pas une complication facheusc durant sou cours.
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ENTERITE D1ARRI1E1QUE. — L'enterite diarrhei-tjiie, ou la diarrhee, consiste d;ins une inflammation plus on inoins intense du colon (oolite). Cette inflammation est tantdt aigue, tantot chronique. Dans le premier cas, cllc se manifeste par des dejections alvines liquides, frequentes, stercorales oumucoso-sereuses , quelquefois sanguinolen-tes; Tanimal est en proie li de legeres coliques qui arrivent par intervalles : il eprouve du malaise et un peu de fievre-on entend de temps eu temps des borborygmes qui precedent ordinairement cliaque evacuation. Lorsque la phleg-masie intestinale est un peu intense, le malade eprouve du degoüt pour les aliments solides; la soif est vive , le rectum est brülant, l'anus es! douloureux et sensiblemenl. tumefie. Cette maladie qui, dans la majeure partie des cas, u'est pas compromettante pour la vie du malade, pent revetir tout a coup un caractere de gravite iiiquietant, et meine occasionner la mort.
L'enterite diarrheiqgt;/e vJironique est lente dans sa mai-ehe ; sa duree est ordinairement tres-longue ; les animaux qui I'eprouvent deperissent, devienneut Hiibles etmaigves, suent au moindre exercice; de memo que dans l'enterite dianlieique aigue, des evacuations liquides et de mau-vaise odeur out lieu a chaque instant, des borborygmes s'entendent continuellement; mais rarement on observe des coliques; enfin, it la lüiigue, cette affection peutepuiser le malade et le mener an marasme.
Chez les poulains de läge dun an et demi a trois ans, on observe souvenl une diarrhee chronique qui n'est pas du tout inquietante ; leur saute n'en parait nulletuent al-teree , seulement ils sont plus efilanques qua I'ordinaire: la queue esl constammenf humide et salie par les matieres li([iii(les rejelees par l'anus ; les fesses se depilenl, sexco-
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SS6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMEIUTE.
rient; du reste, ces jeunes animaux conservent l'appetil; et ne temoignent d'autres derangements que ceux que nous venous d'indiquer. Get etat dure ordinairement plu-sienrs seraaines. plusieurs mois meme, et finit 1c plus sou-vent par disparaitre spontanement.
Les poulains a la mamelle sont souvent attaints tie diarrhee ; eile s'annonce par la sortie plus ou moins abon-laquo;lanfe. et souvent repetee, de matieres excrementitielles liquides, jaunatres, grisatres, verdätres, et quelquefois sanguinolentes, selon l'intensite de lamaladie dontelles ne font que deceler rexistence : en cffet, elles sont toujours ie resultat dune inflammation plus ou moins forte de la muqueuse intestinale, avec ou sans reaction sympathique sur les organes circonvoisins, et c'estvers le tube digestif phlogose que le veterinaire doit diriger ses moyens cura-tifs. M. Benard decrit cette maladie sous le nom de diarrhee arise des poulains.
L'enterite diarrheique peut devenir funeste a ces jeunes animaux; lorsque linflammation est intense, I'appetitse perd completement, la fievre sallume. les matieres evacuees sont projetees au loin , exhalent one odeur fetide ; 1 abattement devient grand , et la raort enleve sa victime en liuit ou dix jours.
Une foule de circonstances peuvent occasionner la maladie qui nous occupejon place en premiere ligne lusage d aliments de mauvaise qualite et des plantes acres qui crois-sent dans les prairies marecageuses, feau froide prise avec avidite lorsque le corps est en sueur, la grande humidite de Fatmosphere ou des lieux , les metastases de certaines maladies cutanees, lelles que la gale, les dartres, la piiy-matose, etc. On observe encore l'enterite diarrheique a la suite de la transition brusque d'une noumturc sechc a
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i'usiige exclusifdu vert, de Tabus des purgatilsoade Teffet de eeux qui sont trop actifs. Les jeuaes poulains a ia ma-melle sont tres-exposes ä la tliarrhee. lorsque leurs meres sont soumises a Tusage d'aliments ecliauffants ou de mauvaise qualite, ä des travaux excessifs , exposees enfin aux causes capables de vieler la nature du lait, dont ces jeunes animaux font leur nourriture exclusive. On l'ob-serve encore ii 1 epoque de la premiere chaleur des nour-rices,c'est-a-dire du rut, qui survient. ordinairement liuit ou dix jours apres la parturition.
Traifement. — laquo; La nature aujourd'liui bien connue de la diarrbee , dit d'Arboval, a change les anciennes idees qu'on avait de son traitement, et demontre que la diete et les antipldogisliques sont indiques pour calmer l'irritation dont l'intestin est le siege. raquo; La premiere cbose a laquelle le veterinaire doit s'attacher,c'est decarter toutes les causes susceptibles d'allumer ou d'entretenir la jddegmasie. Cette indication etant remplie, on soumet le malade a tine diete blanche : la farine d'orgo delayee dans de l'eau ticde edul-coree avec un peu de miel ou de la melasse , an peu de paiile de froment ou de foin de trefle, doivent former sa nourriture exclusive. On administre des breuvages de decoctions de graine de lin, de mauve ou de guimauve. tiedes, legi'rcraent acidules pour les rendre plus digestes; on use de lavements de meme nature. Lorsque la diarrbee est accompagnee de coliques, on ajoute aux breuvages pre-cites les preparations opiaeees :• le laudanum de Sydenbam, celui de Rousseau, et meme l'extrait d'opium, sont dune efficacite incontestable dans cet etat morbide. Si les dou-leurs abdominales sent fortes, aecompagnees de fievre de reaction, il faut recourir aux emissions sanguines et aus couvertures de laine trerapees dans un liquide emollient
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cliaud. avec lesquelles on enveloppe toute la region abdominale , en ayaut soin de les arroser de temps en temps , pour en xetirer les avantages que procure tin bain general. Dans tons les cas, il est bon de placer le malade dans un lieu cliaud, de le panser plusieurs fois par jour avec la brosse ou le boucbon, de le couvrir de couver-tures de laine, enfin d'user de tons les moyens propres ;i activer les fonctions cutanees. Lorsque I'animal est convalescent, il convient de lui faire faire une petite promenade chaque joui-, si le temps le permet.
L'enterite diarrheique chrooique reclame a pen pros les memes solus, quant au regime, que l'enterite diarrheique aigue, sauf que 1'on pent accorder au malade un peu plus de nourriture ; la methode antiphlogistique, dans ce cas, est loin de repondre aux vues du praticien ; I'experience nous a demontre que les infusions de fleurs de sureau, de ca-momille , d'absinthe, dans lesquelles on ajoute une decoction de tetes de pavot, donneescbaudes, a la dose dequatre a cinq litres par jour, produisent tie bons effets ; les emissions sanguines sont plus nuisibles qu'utiles, elles abattent les forces et plongent I'animal dans un etat de prostration tel que toute reaction devient: impossible. Si les dejections alvines sontabondantes au point d'amener le marasme, on ajoutera aux breuvages legerement toniques sus-indiques, une ibis par jour seulement. sept a huit gros de laudanum liquide de Sydenbam, ou deux a trois gros d'opium. A mesure que les fonctions digestives se retablissent, on augmente la ration, on accorde au malade une nourriture plus excitante. et on le soumet h un exercice leger et de courte duree.
A l'egard du jeune poulain a la mamelle , il convient, dans tons les cas, dc soumettre la mere ä une diete plus ou
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moins severe, et meine de lui faire une saignee, si on b trouve echauffee 5 on la fera saillir, si le desir de l'etalon est la cause du devoiement que l'on remarque; si c'est un etat maladif de la jument qui viele le iaiL dorit se nourrit le petit sujet, il faut lui donner une autre nourrice ou le sevrer. Qnant au ponlain, on lui administrera des boissons mucilagineuses, calmantes, des lavements de meme nature; si des symptomes de coliques se font apeicevoir de temps en temps, on aura recours aux bains generaux donnes au moyen de couvertures, comme il est dit plus bant, a la saijfnee a la queue par I'amputation, aux breuvages emollients avec addition de dix. a quinze gouttes de laudanum de Sydenham ; on peut reiterer la dose une ou deux fuis dans lecours d'une journee, si la necessite s'en fait sentir; enbn, on emploiera tous les moyens propres ä combattre rinflammation dont la diarrbee n'est qua la cunsequence.
ENTERITE DYSSENTERIQUE. — L'enterite dyssen-terique, ou la dyssenterie, consistedans rinflammation de Hntestin colon (colite), portee au degre !e plus eleve. Les principaux symptomes qui la caracterisent, consistent dans des evacuations frequentes d'une matiere muqueuse ou puriforme, souvent melee et quelquefois presque entiere-ment formee de sang, accompagnee de vives douleurs abdominales qui obligent le malade ii se livrer a des movi-vements desordonnes 5 il se couche et se releve a cbaque instant, a tics envies frequentes, et parfois continuelles, de rendre des excrements, et fait souvent de vains efforts, qui n'ont pour resultat que la sortie dune petite quantite de matieres sanguinolentes. Ces symptomes caracteristi-ques de la cofo'fe laquo;laquo;ya^Me sent accompagnes d'une fievre de reaction intense ; ic pouls est serre et vite ; 1 animal
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eprouve de la repugnance pourles aliments solides, il recherche i'eau fraiclie, qu'il prend avec avidite pour eteindre la soif qui le devore; la peau est seclie et chaude, les parois abdominales sent douloureuses a la pression, on en-tend des borborygmes qui precedent chaque evacuation; I'anuSjtres-resserre,est chaud, douloureux et tumefie, le tenesme est grand.
Si la maladie n'est point arretee dans sa marche ascen-dante, ordinairement au bout de six ä sept jours les symp-tomes s'exasperent; les douleurs abdominales sont plus intenses et presque continues; les matiores excrementi-tiellcs sero-sanguinolentes . quelquefois ressemblant a du sang pur, fluide et vermeil, ou en caillots noirs et cor-rompus , sont projetees a distance; des gaz mepiiitiques dune odeur insupportable s'echappent par I'anus qui. par suite de I'inflanimation qu'il eprouve , s'excorie , se fen-dille; une portion de la membrane rectale apparait quelquefois nu dehors . violacee ou nuiratie , par les grands efforts auxquels se livre Tanimal pour operer la defecation.
Lorsque I'enterite dyssenterique tend vers une termi-naison funeste, tout ce que nous venons d enumerer s'ag-grave encore, les dejections deviennent de plus en plus abondantes et repetees, les epreintes sont insupportables. le malade est en proie aux plus vives douleurs; il s'agite, se leve et se couche continuellement, eprouve meme parfois des mouvements eonvulsifs ; il a la tete pesante, tombe dans 1'abatteraent et finit par succomber, epuise par des evacuations excessives et par les soulfrances , et bors d'etat de vivre , dit d'Arboval, ä cause de la desorganisa-tion de la membrane muqueuse intestinale.
L'enterite dyssenterique se developpe sous linlluence des memes causes que l'enterite diarrheique; seulement
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leur action plus intense imprime ä 1 intestin colon une inflammation plus grantle , partant plus damfereuse. C'est principalement lorsque les animaux font un usatre prolonge d'une alimentation de mauvaise qualite, de fourrages et de grains moisis , echauffes par la fermentation et en partie corrompus, que la dyssenterie se declare. On range encore dans la categoric Jes causes, les eaux stagnantes, bourbeuses , chargees de debris d'ani-maux et de vegetaux ; le sejour des animaux dans les lieux bas et bumides , sur les bords des marais et des etangs , les habitations malsaines dans lesquellcs ils sont loges en trop grand nombre , etc. Ne pourrions-nous pas regarder la contagion comme pouvant y donner lieu, lorsque la dyssenterie regne d'une maniere enzootique ou epizootique? Ilurtrel d'Arboval ne le pense pas ; voici comme il s'exprime : laquo; II est certain que jamais un animal ne 1'a contractee (la dyssenterie) pour avoir toucbele corps dun autre animal qui en etait afTecte ; il nest pas meme demontre qu'elle puisse se transmettre d'une maniere quelconque dun sujet a un autre : il est seulement re-connu que les animaux peuvent la contracter en allant habiter dans les contrees, dans les logements ou eile regne, en participant alors a l'inüuence des causes qui peuvent la faire naitre- raquo; Nous ne partageons pas entierement lopinion de l'auteur du Dictionnatre de mc'decine et de Chirurgie vetdrinaires; nous admettons avec lui que les animaux habitant les contrees oil la maladie regne, sont influences par les memes causes et peuvent la contracter ; mais s'ils sont loges avec des animaux dyssenteriques, ils la contracteront plus surement et plus promptement 5 des emanations putrides s'ecliappant continueltement des matieres excrementitielles des malades, fair empestifere
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j)ar ces exhalaisons miasmatiques, deviendra pour eux un veritable poison et fera eclater la maladle chez lt;les indi-vidus laquo;pii, par la force de leur tfemperament et de leur constitution , auraient ete epargnes , sils n'eussent ete exposes quaux causes generates qui regnent dans la con-tree. La dyssenterie se declare quelquefois dans le cours de certaines maladies , telles que la clavelee , le typhus, etc.
Traitement. — La premiere des clioses que le veteri-naire doit avoir en vue lorsquc I'enterite dyssenterique se declare clans une ecurie, est d'ecarter toutes les causespre-sumaLles de son invasion. Ainsi, on commencera d'abord par evacuer les animaux sains, qui seront leges dans des ecuries propres et bien aerees; on les soumettra ä un regime doux, rafraicbissant; il leur sera donne des aliments de bonne nature, de facile digestion, en petite quantite ; on leur fera deux ou trois foispar jour des frictions Seches sur tout le corps pour activer les functions dc la peau, el on les couvrira ensuite de ccuvertures de laine pour les Earantir du froid et favoriser la transpiration ; si 1'on a affaire a des sujets jeunes, plef^oriques, il convient d'avoir recours a la saignee. Ces moyens proplrylactiques doivent etre secondes par la promenade ou un travail modere, si le temps et la saison le permettent.
A l'egard des malades, on doit se comporter d'abord comme envers les animaux sains que Ton veut soustraire aux influences morbides qui out fait eclater la maladie ; ensuite, si I'affection est recente. il faut recourir äla sai-enee , repetee autant de fois que la force du pouls en in-difiue la necessite ; des veterinaires conseillent de saigner aux veines sous-cutanees dioraciques et abdominales. M. Clichi assure avoir retire de grands avantages de l'ap-plication, plusieurs fois repelee, des ventouses scariliees ä
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1'anus. On administre ävantageusement des breuvages et ties lavements de decoction de racines de mauve, de gui-mauve et de graines de lin, tiede et leg^rement nitree. Si les malades ne sont pas trop tourmentes par les coliques, on emnloie les bains de vapeurs emollieutes sous le ventre ; en cas conlraire , on doit avoir recours aux couvertures de laine trempees dans une decoction chaude de graines de lin ou do mauve, que 1 on applique et que Ton main-tient constamment sur les parois abdominales , en ayant la precaution de les arroser de temps en temps, sans les deplacer, avec la memo decoction.
Si, par ces moyens curatifs, on ne parvient pas a dimi-nuer les douleurs abdominales, les epreintes et les evacuations alvines, apres deux ou trois jours de traitement, il faul recourir aux preparations opiacees en breuvages et en lavements ; le laudanum liquide, Topium, lex trait aqueux d'opium, les fortes decoctions de tetes de pavot, etc., sont d'une efficacite incontestable dans ce cas : ils calment les douleurs, font diminuer le flux dyssenterique qui, trop abundant, pour peu qu'il dme . plonge le malade dans une faiblesse extreme, une prostration dont on ne peut plus csperer de le relever.
D'Arboval conseille de remplacer I'opium par 1'extrait de pavot blanc du pays, dont le prix est moins eleve ; il laut seulement, dit-il, en augmenter la dose.
Le veterinaire doit bien se garder de faire un usage premature des substances medicamenteuses, connues sous le nom d'aniidi/ssenferiques , d'antipiiirides : ces substances toniques , astringentes, ne doivent etre employees laquo;pie quand l-inflammation intestinale est en grande partie combattue, alors epic la maladic tend ä revetir un carac-tere de chronicite inquietant par les grandes evacuations
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de matieres excrementitielles qui conduiraient infaillible-nient l'animal au marasme.
Tous ces rnoyens therapeutiques doivent etre secondes par une diete severe; duraiit la periode d'acuite, le malade ne recevra pour toule nourriture cpie de l'eau tiede blan-chie avec de la farine d'orge ou un peu de farine de fro-ment; on n'accordera des aliments solides que lorsque la maladie marchera vers la periode de declin ; alors on pourra dünner au malade qui entre en convalescence un peu d'orge cuite, edulcoree avecdumiel ou de la melasse, un peu de son de froment liumecte d'eau tiede, quelques carottes, un peu de bonne paille de froment et de foinde trefle , et on le ramenera insensibleraent ä sa nourriture ordinaire.
Lorsque la maladie tend vers une terminaison favorable, les coliques deviennent moins frequentes, les dejections plus faciles et moins douloureuses , le tenesme s'eloigne, la peau redevient moite, le pouls reprend son etat na-turel. Si, au contraire, la maladie doit avoir une terminaison funeste, les symptumes s'exasperent, les dejections deviennent de plus en plus abondantes et sanguinoleates , les douleurs abdominales sont atroces, le pouls s'eilace et lanimal suecombe six a huit jours apres l'invasion de la maladie.
Si renterite dyssenterique regne d'une maniere enzoo-tiqueou epizootique, outre le traitementque nousvenons de signaler, il faut user des rnoyens sanitaires que reclame toute maladie qui tend a revetir ce caractere, c'est-a-dire isoler les malades et eviter tout ce qui pourrait favoriser Textension et la propagation de l'afTection.
ENTtRITE AlGUE DU BOEUF. — L'enterite aiguedu
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boeuf se manifeste par la cessation de la rumination , le refus plus on moins absolu des aliments solides, et la soif un pen A'ive ; le pouls est dur, accelere; la langue}rouge a ses Lords , est recouverte d'un sediment dun blanc jau-natre; la bouclie est seche, pateuse; le mulle, sec et chaud, est depourvu de ces petites bidles de serosite, semblables ä des {jouttelettes de rosee, true Ion observe dans l'etat de sante ; de temps en temps le malade fait entendre une es-] raquo;ece de grincement de dents en les froissant les unes contre lesautres; la secretion laiteuse est diminuee ouaboliej il y a souvent constipation, ou bien les excrements, durs et reconverts d'une pellicule jaunätre et de mucosites, sont expulses avec peine ; parfois Tanimal eprouve des coliques plus ou moins vives; il se coucheetse releve fre-(juemment; la peau est cliaude, seche, le poil est pique; les oreilleset les cornes sont froides. Vers le deuxieme ou troisieme jour, si la maladie n'est pas interrompue dans sa marche, les symptömes s'exaspcrent, le malade est dans un profond abattement, les flaues sont. tendus, le ventre retracte , parfois ballonne et douloureux a la pression ; la constipation estopiniätre, quelquefois eile est interrompue par des diarrhees passageres , des defecations de matieres spumeuses, muqueuses, sanguinolentes , melees dexcre-ments durs , coiffes, quelquefuis de debris de pseudo-membrane qui semblent, par leur forme cylindrique, avoir ete moule's dans I'intestin grele , et dont la sortie est pre-cedee de violents tenesmes : les urines deviennent plus rares et plus colorees; la bouche devient plus seche et plus päteuse ; la langue est cbargeej fuligineuse ; la muqueuse nasale et la conjonctive sont rouges; la soif est intense; loppression angmente; on remarque des soubresauts dans les tendons : tout annonce une tenninaison luneste.
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Le professeur Gelle , dans l'ouvrage duquel nous nous ] liaisons a puiser des lumiereslorsqu'il s'aglt des maladies du Loeuf, a vu i'enterite aigue etre moins rapide , quoi-que aussi funeste. laquo; Lc malade, dit cet auteur, est presque toujours couche, le ecu allonge et la tete appuyee sur la liliere ; ou bien il est debout, ses membres rapproclies du centre de gravite et le dos vousse. 11 seinble frappe dun etat de tacituruite comateux avec prostration des forces. Qu'il soit coucbe ou debout, la bouche est cliaude, seche, la langue chargee et jaunätre: toutes les muqueuses re-fletent aussi cette couleur; des epreintes douloureuses donnent issue ä quelques excrements noirs, muqueux et felides : alors le foie est consecutivement enflamme ; le pouls se concentre de plus en plus, les yeux s'enfoncent, le regard est sombre , l'aspect sinistre , I'amaigrissement progressif et rapide, ladynamie imminente : commeje a iens de le dire , la maladie marche lentement et se pro-Innge jusqu'au 15c, 20deg; on 30laquo; jour. Dans ce cas, on sou-tient Tanimal par lean blanche farineuse quilboit avec avidite et par les panades. Mais la maladie mine I'exis-tence du boeuf, le pouls deviant intermittent, miserable: un flux diarrbeique colliipialif, de couleur gris-ardoise, infect el. mele de bulles d'air, augmentecbaque jour lap-pauTrissement et ladynamie ; on observe des frissons pa r-tiels . des soubresants dans les tendons; ranimal meurt enfm bideux. aneanti et sans convulsions. raquo;
llarement I'enterite passe a l'etat cbronique ; Gelle la vue deux fois revetir ce caraetäre et faire perif les ani-maux du 25e au 30deg; jour. Outre les symptomes due nous avons decrits pour lenterite aigue, Gelle ajoute ceux-ci: ct Que les malades etaient excessivement aSalblis, quiis avaient maigri rapidement , que la reaction vitale etait
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fälble, sans euergie, et i'adynamie imminente. 11 y avail soif ardente, le pouls s'efTacait gradaeHement, devenait intermittent, miserable ; la diarrbee augmentant devenait colliquative , infecte , d'une Couleur gris-ardoise ; 1 air expire etaitfetide; on observait des frissons partiels, des soubresants des tendons; enfin, le malade, semblable a im cadavre devore par la consomption , expirait sans convulsions. ))
L'enterite se developpe le plus freqnemment sous l'in-(luence de l'nsage d'une alimentation malsaine, qui rend les digestions difilciles etlaborieuses; des fourrages avaries, taoisis, de 1 ingestion de plantes acres, veneneuses^ de l'eau froide lorsque le corps est en sueur; on la voit encore se developper a la suite de transitionssubites de l'atmospbere et de la repercussion de certaines affections cutanees.
Tmitement. — An debut de l'enterite aiguti, une ou deux saignees , selon la violence de l'infiammation , sont indispensables; les bons effets cpie Ton retire des emissions sanguines dans ce cas, sont connus de tous les praticiens ; on administre des breuvaees et des lavements mucilasi-neux, a baute dose et souvent repetes dans le cours de la journee ; on peut aussi donner avec avantage une tisane de decoction d'orge miellee, a laquelle on ajoute trois ä (juatre onces de sulfate de soude ou de creme de tartre, pour buit a dix litres de decoction, afin de la rendre legere-ment laxative ; cette tisane peut etre donnee ä la dose de deux litres toutes les deux beures. On fait des frictions seebes ^ur toute la surface du corps que Ion recouvre en-suite d'une couverture de laine. Le inalade doit etre sou-nais a une diete absolue : l'eau blanchie avec de la farine d'orge doit former son unique nourriture.
Si, apres deux ou trois jours de ce traitement. la mala-
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die no cede pas et semble prendre des proportions qui pourraient compromettre la vie du malade , il faut redou-bler dactivite dans l'emploi des moyens que nous venous d'hidiquer ; il faut user de bains de vapeur sur les parois abdominales ou dc couvertures imbibees d'une decoction emoliiente chaude; il faut surtout s'attacher a debarrasser le tube digestif, ;i combattj'e la constipation opiniati-e qui accompagne toujours cet etat patbologique, et qui de-vient une complication redoutable ; le sulfate de soude , administre a la close de cniatre onces, dans un vehicule mu-cilaginoux, etrepete ti-ois ou quatre fois par jour, produit souvent desefiFets salutairesjil faut combattrela constipation, c'est la condition sine qua -non pour guerir ; nous avons vu mainte fois la convalescence suivre de pros les abondantcs evacuations provoquees par les bieuvages sus-indiques.
Les revulsifs ii la peau ne sont guere utiles que lorsque la maladie, arrivee a sa periode d'etat, tend a passer ä l'etat chronique.
ENTERITE SURA1GÜE. — Chez les betes a cornes de nos contrees, I'enterite suraigue avec hemorrhagie est a pen pres, sinon tout a fait inconnue. Vingt-trois annees de pratique ne nous out pas procure I'occasion de l'observer une seule fois j par consequent, nous allons transcrire une des observations rapportees par Gelle, dans son Tratte depathologie bovine. Yoici comme il s'exprime: laquo; Le 18 mars 1825, je fus demande pour un bocuf äge de cinq ans, eu bon etat et dune belle race, atteint de coliques tres-graves depuis le matin. Le malade a refuse subitcment de manger et a cesse de ruminer des le point du jour ; il a paru tout ä coup tres-abattu.
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raquo;Symptomes.—Labouclieestbrulante, lalangue rouge; des coliques frequentes manifestees par l'agitation de la queue, le trepignement, des mouvements de torsion du corps accosent une anxiete, mi malaise e.vtreme; des borborygmes tres-bruyants precedent les efforts que fait ! animal pour expulser des mucosites melees de caillots de sang sans excrements. Le boeuf reste couche pendant quelques instants dans un etat d'abattement taciturne, la tete replice sar le corps ou posant sur le sol: il se releve tout a coup, se plaint. fait froisser ses dents ; on observe des epreintes, des eflTorts, I'anus s'entr'ouvre avec bruit; le rectum se renverse, sa muqueuse est rouge et enflam-mee ; le malade expulse quelques mucosites spumeuses ct sanguinolentes 5 les urines sont rares et foncees en cou-leur; la respiration est acceleree et plaintive ; le pouls est vite, concentre, lartere tenduc j le poll est herisse, I'epine du dos tres-sensible; les yeux larmoyants et rouges, le mufle sec, les comes et les oreilles froides.
raquo; Diagnostic.— Entente suraigue, avec congestion sur le tube intestinal.
ygt;Pronostic. — Grave, tout faisant craindre une mort prompte.
ygt;Causcs. — Inappreciables.
raquo;Prescription, — Saigneedehuitlivres a une jugulaire, administration d'une potion calmante, composee de deux gros d'opium et quatre gros de nitre dans une infusion miellee de guimauve ; tisane d'orge, graines de lin, gomme du Senegal et miel, donnee ä la dose tie deux litx-es toutes les deux heures ; lavements emollients a peine tiedes, eau blanche, fumigations emollientes sous le ventre, frictions seches; Fanimal est enveloppe avec une couverture de laine. Ces moyens, continues pendant trois jours,calmerent
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un peu les coliques . et amenereut un mieux rassnrant. !1 n'existnit plus qu'une constipation opiuiatre, In clialem- tie la Louche avec concentration du pouls et tension de Far-tare. Saignee aux thoraciques, d'ou je tirai qualre livres tie sang : tisane de decoction d'orge et de quot;oimauve, avec addition de eomrae et de creme de tartre : lavements einol-lienls (iLii procurerent devant moi la sortie de quelques excrements noirs, fetides, meles de mucosites et de cail-lots de sang. Le 23, je reATis le inalade pour la troisierne fois : desir fugace de manger, rumination instantanee ; toutes ies muqueuses apparentes sont pales ; I animal est debile ; tisane mucilagincusemiellee et creme de tartre; lavements, frictions seches. panades . eau blanche et un peu de foin. be 26 , le boeuf etait en convalescence; il avait peu dap-petit et ruminait; il existait une diarrbee assez abondante, composee d excrements voisins de 1 etat normal; le malade etait devenu maigre et faible : je lis donner de bon foin, de I'eau farineuse ; soir et matin, on lui faisait prendre une panade a laquellejefaisais ajouter de lextrait degenievre. En septa buitjours, 1'appetit etait revenu,la-rumination et la digestion parfaites, mais le boeuf ne reprit son embonpoint qu'au mois de mai dans les paturages. raquo;
Gelle rapporte encoi^e plusieurs observations d'enterite suraigue , oü il ne fut plus aussi beureux ; les memes moyens curatifs ecbouerent contre cette rcdoulable ma-ladie.
ENTERITE DIARRHEIQUE. — Cette affection, con-nue sous lesnoms de diarrhce}jhix de Tentrc,devoicinent. consiste, comme nous lavons dit plus baut, dans une in-ilammation plus ou moins aigue du colon , dont le flux diarrlieique n'est que la consequence.
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Lenterite diarrlieique aiguc s'annonce par le lt;legoi\t, la suspension on la diminution de la rumination , de legeres coliques accompajjnees de borborygmes, suiviesde dejections alvines frequentes et liquides, de couleur verdatre ou jaunätre , et dont la sortie fait eprouver a lanimal un sentiment de chaleur douloureux a I'anus. avec malaise et fievre plus ou moins prononces et diminution de l'appetit.
Lorsque I inflammation est plus intense. les douleurs abdominales sontplus grandes; les dejections excremen-titielles, plus frequentes et plus fetides, contiennent quel-quefois des bulles d'air; I'anus est rouge, tumefie, tres-douloureux : labouche est chaude, seclie, la langue rouge et resserree; la soif est vive, le pouls est petit, dur, concentre, en un mot febrile ; le mufle est sec ; les oreilles et les comes sont froides, la peau seclie, I'abdomen sensible a la pression, le regard sinistre, ramaigrissemcnt rapide et la prostration generaie assez marquee.
La diarrhee sc declare quelquei'ois sous forme cliro-nique ; dans ce cas, la maladie est lente dans sa marche, eile fait sensiblemenl rnaigrir ['animal, dure deux ou trois mois , amene le marasme et la mort; des engorgements oedemateux se manifestent, durant son cours, au fanon, an ventre, sous le sternum et aux membres.
Les veaux de lait sont exposes a une diarrhee parfois assez grave qui se manifeste quelque temps apres la nais-sance : le jeune malade devient triste , ne tette plus ou refuse le lait qu'on lui presente, se tient presque constam-ment couche , rend abondamment par farms des mucosites jaunatres, fetides, qui s'attachent a son pourtour, sur les fesses et sur la queue; les efforts de la defecation sont douloureux, le pouls est petit, dar; les muqueuses apparentes sont pales, infiltrees, etrefletent une teinte jaunätre ; les
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yeux sont enfonces dans les orbites, Je regard eat morne , les extremites sont froides, la peau est seche ; enfin, le malade est bientut plonge dans un aneantissemenl complet, et meurt dans le marasme.
Les aliments verts, aqueux , surtout ceux qui sont meles de plantes äcres et veneneuses, que les bestiaux mangent avec a-vidite au printemps , une noumture in-suffisante ou alteree, peu nutritive, l'humidite de l'atmo-sphere ou desetables, sont les causes les plus ordinaires de lenterite diarrheique.
Gelleavuladiarx'hee frequente avoir presqueuncarac-tere epizootique, quand rautomne etait successivement pluvieux et brumeux, que Iherbedes päturages etait,par consequent, trop aqueuse, et quand surtout des brouillards fetides et epais remplissaient les vallees ou paissaient les bestiaux.
La diarrliee des jeunes veaux de lait depend le plus souvent de la qualite acre du lait, lorsque les meres sont. nourries de plantes aquatiques, de fourrages älteres, etc. La protrusion des dents, Tabsence du laitdoux de la mere, que Ton remplace souvent par du petit-lait aigri, le sejour dans des etables humides et mal tenues, sont autant de causes qui peuvent donner lieu ä cette maladie.
Traitement. — On doit commencer par soumettre l'a-nimal ä lusagede l'eau blanchie avec de lafarine et dune alimentation legere, donnee par petites portions , d une facile digestion, teile que les racines cuites, le fourrage de premiere qualite. 11 faut avoir soin de loger le malade dans une etable propre, cliaude et aeree; de lui faire des frictions seclies et de le couvrir d'une couverture pour ra-nimer les fonctions de la peau. On administre des breu vages nmcilagineux de decoction de racines de guiraauvc et de riz, edulcores avec le miel; les lavements de decoction de
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giuines de lin , les bains Je vapeurs emollienles diriges sous le ventre, sont les moyens qui conviennent pour com-battre la phlegmasie de la muqueuse intestinale, lorsqu eile a un certain degre d intensite. La saignce, si souvent utile pour combaltre I'enterite diarrheique dans I espece che-valine, est rarement indiquee chez le bceuf^ ce n'est que quand I'inflammation est fort, intense qu'il convient d'y avoir recours, encore doit-on etre fort circonspect dans son emploi. Si , malgre ces moyens, l'acuite de la maladie ne dirninue pas, il faut user des preparations d opium.
Lorsque 1 inflammation est diminuee et que la diarrhee persiste , si eile revet le type chronique, Gelle conseille lusage des laxatifs : le sulfate de soude active avec la rhu-barbe , incorpore dans du miel, procure des evacuations salutaires qui font ordinairement cesser la maladie. Si les evacuations abondantes afFaiblissent le malade et menacent de le reduire au marasme . il faut recourir au\ opiaces:, le laudanum liquide de Sydenham, administre dans une decoction de riz ou d'orge, liladosed'unedemi-once, x-eitere trois fois par jour, a procure des efFets avantageux. Sur la fin de la maladie, lorsque le devoiemcnt depend plutot d'un etat astlienique que sthenique de rintestin colon, les toni-ques amers, les martiaux, les analeptiques, en relevant les forces abattues, font quelquefois cesser une diarrhee oompromettante pour la vie du malade.
A fegard du jeune veau, on lui administre une tisane de decoction d'orge ou de riz adoucie avec le miel, et de petits lavements de decoction emolliente ; des le second jour, Gelle conseille de rendre cette tisane laxative, en y ajou-tant le sei de Glauber et la manne grasse. Si la maladie resiste six a sept jours, on emploie le laudanum liquide, a la dose de quinze ä vingt gouttes dans un dcmidilre de
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tisane de riz. On soutient les fuices du jeune malade par des panades, des bouillies de iecule de pommes de terre ou de fleur de froment; les menageres ont l'liabitude de Uli faire prendre des oeufs frais, qu'elles lui cassent dans la bouche et qu'elles l'obligent davaler.
Dans tous les cas, si l'on prevoit que la diarrliee est la consequence dune alteration du lait de la mere, il con-vient de changer de nourrice.
ENTEMTE DYSSENTERIQUE. — Au dire de Gelle, de qui nous invoquons souvent La vieille experience, laquo; cette maladie est heaucoup plus frequente dans l'espeee hoeuf lt;{ue dans les autres anitnaux domestiques 5 eile consiste dans une inflammation souvent violente , mais toujours ulcerative des intestins colon et rectum , qne caracterise un besoin pressant, irresistible et frequent d'evacuer des excrements tres-fetides, piusoumoins liquides, muqueux. accompagne d'epreintes, de vives douleurs - d'excretions sanguinulentesetdeßevre. Cominunementsporadique,elle attaque pourtant quelquefois une assez grande quantite de boeufs et de vacbes, surtout dans les localites humides, marecageoses, et constitue alors une epizootic assez grave, que l'on voit regner surtout lors dune grande irregularite des saisons, et quand les fourrages out ele avaries. raquo;
L'enterite dyssenterique s'annonce, dit lauteur de la pathologie que nous venons de citer, laquo; par un mesaisc general, des frissons vagues plus ou moins frequents; lappelit diminue, l'animal cesse de manger et de ruminer; la bouche , la langue, d'abord Immectees et blanchätres, deviennent seches, rouges, brillantes 3 la soif est vive dans quelques sujcts, d'aatres refusent de boire : la pcau est seche et chaude, les corncs et les oreilles froides; des
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lors la fievre se manifeste et devient continue; le jgt;ouls est frequent et serre, uu petit, faible, concentre, mais accelere. Gelle a vu alors existerune constipation opinia-tre, et d'autres fois une diarrhee assez abondante. Tou-jours on observe des tranchees, de frequentes envies d'evacucr des excrements precedes de vains et douloureux efforts expulsifs. L'anus est brnlant; ii y existe, cbez quelques individus, une demangeaison faligante qui les porte a se frotter centre les corps qui les environnent •, dans certains cas, cet orifice naturel est trcs-contracte, au point de ne pouvoir admettre la canule de la seringue; dans d'autres , il s'entr'ouvre largement. se renverse raeme a la suite des epreintes, et l'irritation est teile que tous les remedes sent rejetes a I'instant, quelques precautions cjue Ion piennc pour les y introduire. Le boeuf se plaint, mufjit, fait froisser ses dents ; son fades exprime la souflTrance et labattement ; lepine dorsale est d'une sensibilite extreme, le ventre est douloureux, retracte; cependant, a la suite d'efforts penibles, le malade expulse de petites quantites d'excrements liquides, jaunatres, ou formant de petites pelottes marronnees et coiffees , meles de mucosites et de sang, sous forme de stries etendues ou decailtots, oubien liquides et rouges. D'autres fois les matieres rejetees ressemblent a des lavures dc chair ; d'autres contiennent des fragments de fausses membranes composees de fibrine et de mucus epaissi. Ces dejections sont accompagnees d'epreintes tres-doulourcuses avec degagement de gaz infects et de la presence de bulles d'air melees aux liquides expulses. Toujours les organes urinaires participent a rinflammation de Tintestin : I'urine est crue dans le principe; eile devient ensuite odoi'ante. coloree, epaisse. et sa sortie est plus ou moins dou-
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loureuse. La maladie est alors a sa periode detat.
raquo; Si la phlegmasie doit se resoudre, on voit les symptu-mes diminuer lentement, les coliques etre moins frequen-les; les epreintes, les tenesmes de moins en moins douloureux ; les dejections deviennent moins abondantes; les excrements reprennent peu a peu leur aspect normal ; la peau s'assouplit . deviant de moins en moins aride et perd insensiblement sa clialeur normale; la bouche s'humecte, lepouls se developpe ; mais la moindre cause, la plus faible irritation, peuvent renouveler les accidents, la muqueuse intestinale etant alors dans un etat d'excitabilite qui doit faire redouter la moindre erreur de regime.
raquo; Si la dyssenterie tend a une terminaison funeste, l'air expire est froid, l'baleine fetide; une bave ecumeuse decoule de la bouche; rinflammation fait des progres rapides ; ranimal s'affaiblit et cliancelle du train de derriere ; le pouls devient filiforme, la prostration marquee ; les matieres stercorales sont muqueuses, grisatres, melees de bulles d'air, de sang, et ont une fetidite insupportable. Les muqueuses pälissent, s'infiltrent5 l'expressioa de la face est sinistre, les yeux se creusent, s'enfoncent; un ma-rasme horrible, des defaillances et Feffacement du pouls annonccnt une mort prochaine.
)) Quoique cette maladie presente, dans le boeuf, un caractere de lenteur quiluiest particuliere, on voit, dans certains animaux, 1 inflammation fiire des progres rapides et la dyssenterie atteindre promptementle plus haut degre d'intensite, surtout dans les bestiaux jeunes et plethori-ques; alors, et sans signes precurseurs, des tranchees fre-quentes atterrent presque tout a coup le malade; les matieres stercorales prennent, des le second jour, un aspect
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muqueux et sanguinolent; on observe des tenesmes et des epreintes frequents , douloureux , communement sans evacuations ; dans ce cas, la phlegmasie du gros intestin envahit I'intestin grele ; une reaction febrile vive, intense determine la gangrene par exces d'inflammation : le pouls serre, petit et tres-accelere dans le principe, s'efFace at devient intermittent; la chaleur animale diminue rapide-ment; un froid glacial, une insensibilite totale et la feti-lt;Iite de lair expire sont les presages de la mort.
raquo; Dans d'autres bestiaux, la maladie, quoicrue aussi funeste, afifecte une rnarche lente; mais, seit faiblesse constitutionnelle, soit etat d'alteration ou de viciation des liquides, une adyoamie lente mais profondc se manifesto par la paleur des muqueuses, l'extreme fetidite des excrements, la puanteur de lair expire, leruption d'aphthes et d'ulcerations tegumentaires concomitantes a celles de la muqueuse intestinale; on voit des tumeurs charbon-neuses surgir sous l'abdomen et la poitrine; eiles se gau-grenent rapidement, le pouls s'efface, l'animal tombe et ineurt.
raquo; J'ai vu, dit Gelle . les dejections jauuatres, gris-ver-datres, excessivcmenl fetides, melees de pus sanguinolent. de parcelles de pseudo-membranes , avec faiblesse du pouls , caracteriser la terminaison par suppuration: ä l'autopsie je trouvai des ulcerations nombrenses sur la villeuse du colon.
raquo; Toute dyssenterie qui se prolonge au dela de 12 ä 15 jours , passe a fetat chronique et se termine presque constamment par la mort; eile est le propre des boeufs et vaches lymphatiques, vieux, maigres. epuises. Lessymp-tömes ont moins d'intensite, mais ies signes essentiels persistent; la soif est intense, la peau conserve une chaleur
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Acre, le pouls est frequent sans etre vite, mou, raais concentre. L'aniinal maigrit rapidement, les flancs se retrac-tent, les yevix s'enfoncent; le marasme, roedemalie des membres et des regions sous-sternale et abdominale, accompagnent les autres symptömes de la maladie; des aphthes nombreux denotent, comine je Tai dit et dans tons les cas, l'ulceration de la muqnense intestinale, se manifestent non-seulement dans la bonclie, mais quelque-fois encore autour de l'orifice des narines. Enfin un elat de marasme degovitant, hidevix, reflfacement graduel du pouls, des defaillances, annoncent une procbaine extinction de la vie.
raquo; On ne pent meconnaitre dans la dyssenterie un carac-tere adynamique qui existe dans sa periode d'etat; it eat sans doute le resultat de Tabsorption des produits älteres de la secretion et de l'ulceration de la muqueuse intestinale , que les anciens nommaient sahurres, absorption qui determine un etat dalteration du sang que denotent les oedcmes , les tumeurs cbarbonneuses et la gangrene qui compliquent les symptömes de cette maladie.Ces accidents sont bien plus frequents et pour ainsi dire particu-liers a l'espece du boeuf. raquo;
Gelle distingue les causes de la dyssenterie en predis-posantes et en occasionnelles.
Parmi les premieres il range le sejour dans les lieuxbas etbumides, dans ceux oü regnent frcqnemment des brouil-lards epais et fetides; les constitutions atmospheriques chaudes et humides, ou froideset humides ; les automnes pluvieux qui succedent a des etes brülants et toutes les vicissitudes atmospheriques : c'est ainsi que, si l'hiver a ete froid et sec, et que le printemps soit pluvieux et surtout chaud et humide, on voit la dyssenterie se manifester par
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faction tie la moindre cause occasionneile, los etablesinsa lubres, malpropres, mal aerees, celles oü les animaux sonl entasses, un temperament lympliatique, une constitution alfaiblie, deterioree par des travaux excessifs; enfin Tusagedaliments peu aübiles qui fatiguent etaffaiblissent les organes digestifs, etc.
Cette maladie est encore frequente dans les annees de disette , dans celles oü les fourrages ont ete älteres par les inondations ou par les pluies a Tepoque de la recolte. Les foins et les pailles ainsi älteres agissent sur la mu-queuse digestive en y produisant une irritation locale speciale, qui determine diverses maladies , notamment la dyssenterie. Ces aliments, ne pouvant fournir qu an chyle peu reparateur et malsain, compliquent les maladies d un cäractere adynamique tres-frappant dans celte affection. Une alimentation de plantes torrefiees par la chaleur et cbargees de poussiere ne cause la dyssenterie que lorsque des pluies d'orages et une chaleur humide succedent a une longue secheresse. Est-ce a faction sur la peaude riiu-midite qui refoule la transpiration cutanee, ou aux exhalations fetides qui rayonnent du sol dans ces circonstances ct se melent a lair respire quest due I apparition de la dyssenterie, ou a ces deux causes a la lois? laquo; J'ai remarque dans ce cas, dit Gelle, que cette maladie prenait prompte-nient un caractere adynamique ; j'ai observe encore , ajoute-t-il, que les plantes torrefiees n'incommodaieut pas les bestiaux s'ils buvaient abondamment de l'cau salubre; laquo; d oü 11 a tire la consequence que e'etaient les eftluves du sol, abondamment et subitementimpregne d'eau d'orage, ainsi que l'ingestion de l'eau stagnante corrompue par la chaleur, qui causaient la dyssenterie e\ les maladies pu hides et typhoYdes.
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Des veterinaires considerent la dyssenterie des hetes a ccrpes comme contagieuse j Gelle nest pas de cet avis pour la dyssenterie spoiadique , et seinble encore douter de sa contagiosite lorsqu'elle rcgneepizootiquement; pour nofre compte,nous croyons quela prudence nous autorise a prendre, dans ce cas, toutes les mesures de precaution que commandent les maladies putrides, typlioides, etc.
laquo; Traitement.— La premiere indication est le repos des organes digestifs et par consequent une diete rigoureuse; car laliment de la plus facile assimilation, la substance la plus alibile laisse toujours un residu qui ayit comme on corps etranger sur l'intestin, l'iirite et provoque des evacuations alvines douloureuses.
raquo; On devraensuite calmer rinflammationde lamuqueuse intestinale par les tisanes, les boissons adoucissantes, mu-cilagineuses, telles que les decoctions d'orge mondee, de laitue edulcorees par le miel et la gomme de SenegaL dont on seconde les efTets par les bains de vapeur , les applications emollieutes sous ie ventre , les lavements emollients, mucilagineux , doucement injectes , ou des demi-lavements, si Tirritation du rectum est extreme.
)gt; La saignee ne doit etre mise en usage qu'au debut de la maladie , sur des animaux jeunes et plethoriques , lorsque lo pouls a une certaine force et de lacceleration. On devra la pratiquer de preference aux veines abdominales, mammaires, saphenes; son action est alors plus prochaine et plus locale. L'evacuation sanguine sera mo-deree , sauf a la repeter si le cas lexige. Cette operation est rarement favorable , le troisieme ou quatric-me jour; eile est nuisible . dangereuse dans les animaux ages , fniblcs. lymphatiques et dans les vacbes affaiblies. laquo;
Les laxatifs ;i doses minimes sontd'un emploi favorable
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apres que rirritation a ete calmee ; aussi Gelle a-t-il tou-jours associe avantageusement le sei de Glauber et la manne aux tisanes adoucissantes precitees, pour faciliter l'evacuationdes matieres contenaesdans I'intestin.Lorsque, malgre ces moyens, la dyssenterie seprolongeait, quoique ! inflammation füt diminuee, et si des mucosites , des sa-burres , engouaient les villosites de la muqueuse (ce qui cst indique par 1 infiltration de la membrane buccale qui est blafarde , par un pouls lent ou ralenti , une faiblesse generate sans adynamie, et la diminution des epreintes), il unissait avec succes I ipecacuanha en poudre , a la dose de quatre gros ä une once, a un litre tie tisane d'orge avec creme de tartre ; il renouvelait encore ladministration de ce medicament le lendemain , et il obtenait toujours une evacuation salutaire par suite de la legere stimulation ope-ree sur la muqueuse gastro-intestinale. Ce breuvage avec Tipecacuanha, donne le soir et repete le lendemain matin, nc Tempecliait pas demployer, avant et apres, la tisane d'orge avec la creme de tartre, les lavements mucilagi-neux , etc. Cependant il ajoute qu'il n'a jamais employe 1 ipecacuanha que lorsquil croyait n'avoir rien a redouter de ses proprietes astringentes et lorsquil se voyait dans l'ohligation d'evacuer les produits älteres de la secretion ou de l'exsudation pathologique de la muqueuse digestive, dont ['absorption cut pu etre funeste.
L'opium a la dose dun demi-gros est un calmant utile. quand les douleurs sont extremes et intolerahles, mais i! ue doit etre mis en usage qu'avec discretion ; les fenitles de laitue le remplacent incompletement; il n en est pas ainsi des tetes de pavots qui out Tavantage d'etre moins cheres que ce sue thebaique. L'opium est contr'indique en breuvages lorsqu'il existe beaucoup de sang dans les
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excrements; il est alors plus prudent tie le donncr en lavements et de lui substituer d'abord les tetes dc pavots, sauf a I'employer si celies-ci sont insuflisantes. Cependant ropium et les sedatifs ont dans ce cas la double propriele de calmer la douleur et de ralentir les mouvements peri-stalticrnes des intestins, en agissant tout a la fols sur les nerfs fournis par les trisplanchniques et par les pneumo-gastriques, c'est-a-dire sur les nerfs fonctionnels sensitifs et sur ceux du mouvement.
Si Gelle soupeonnait une tendance al'adynamie, niani-festee par l'abattement et la prostration des forces, ilunis-sait a un breuvage de decoction d'orjije miellee, deux gros de campbre dissous dans un jaune d'oeuf et deux onces d'a-cetate d'ammoniaque. Ces medicaments produisaient une stimulation tonifiante; ce breuvage stimulant, diifusible, qu'il repetait avec succes le lendemain, n'excluait ])oint l'emploi de la tisane d'orge et de la creme de tartre.
Le regime consistait dans I'eau farineuse miellee ; et comme aucun aliment solide n'est tolerable, il soutenait les forces du malade , quand la dyssenterie se prolongeait, par des panades auxquelles il faisait quelquefois ajouter des oeufs bien delayes. Le bouchonnement, les frictions seclies, lusage de la couverture de laine, la promenade, sont des moyens secondaires qui portent ä la peau et fa-vorisent la resolution de la maladie. La proprete des eta-bles est indispensable, ainsi que lattention d'en detourner tout ce qui pourrait les rendre bumides oufroides.
Les racines cuites, forge bouillie, le bon foin en tres-petitecjuantite, ne peuvent etre donnes que dans la convalescence.
Dans le cas de dyssenteries epizootiques, il faut surtout rbercher ä connaitre, eloigner ou modifier les causes sup-
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posees, et soustraire autant que possible les animaux ü ieur influence.
Tel fut, a quelqaes modifications pies, le traitetnont que Geile employa sur environ cinquante malatles, dont quatre seulement succomberent (1).
ENTERITE AIGUE DU MOUTON.—Quoique lame-decine des betes a laine suit confiee aux soins des bergers , en ce qai regarde les maladies sporadiques, ce n'est pas une raison pour nous dispenser d'en parier dans cct oavrage. Nous savons bien que les lumieres du veterinairc ne sont redamees quen cas de grandes calamites : de maladies epizootiques qui ravagentles troupeaux ; nonobstant, nous crojons utile de ne pas passer sous silence les principales maladies sporadiques qui attaquent ces animaux.
L'enterite aigue du niouton se declare par I'inappetencc et la tristesse ; la boucbe est scche, pdleuse, la langue est ehargee d un sediment gris jaunätre, les conjunctives injectees offrent un reflet jaune orange, la soif est vive; le malade, avide d'eau froide et limpide, refuse souvent I'eau blancliie avec de la farine ou ehargee de mucilage ; la fievre est plus ou moins ardente ; la rumination est im-parfaite ou a cesse totalemcnt; le nez est cliaud , sec ; le pouls, dur, serre , bat precipitamment; les dejections al-vines sont rares, dures et coifFees , quelquefois il y a constipation opiniatre; des douleurs abdominales faibles et passageres accompagnent souvent cette alFection, qui pent avoir les memes suites quo celle des gros ruminants.
L'enterite chronique n'a ete guere observee chez les
(I) N'ous avons exlrait presque en lo'alitc, cl prcsquc mol pour mot, 1c chapilrc do l'enterite ilysscuteriqiie de l'onvrage du professcur Gelle (Pallio-logie bovine).
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animaux lt;1eI'espece ovine: die est peut-etrc plusfrequente qii'on ne le suppose ; mais, nous le repetons, les soins du veterinaire sont souvent meconnus pour le traitement des maladies sporadiques de ces animaux , et c'est pour cettc raison cpie notre cadre nosologique est si retreci concer-nant les affections du mouton.
L'enterite aigue chez lachevre s'annonce par les memes symptömes que celle du mouton ; notre position de profes-seur de clinique nous a fourni ^occasion de l'observer Lon nombre de fois ; rarement nous Favons vue revelir le caraclere chronique.
On peut attribuer l'enterite aigue du mouton a I'usage d'une nourriture de mauvaise nature; aussi se rencontre-t-ellc frequcmment ä la suite d'un ete pluvieux qui n a pas permis la rentree des recoltes sans qu elles ne fussent plus oumoins avarices par riiumidite; eniintoutes lesinfluences qui occasionnent l'enterite aigue et chronique chez le boeuf, sont celles que Ton doit considerer comme donnant lieu a ces maladies dans les especes ovine et caprine.
Traitement. — Le traitement cle l'enterite aigue doit consister dans I'administration d'une tisane adoucissante, rendue laxative par laddition de deux a quatre onces de sulfate de soude on de creme de tartre. Ces sels neutres doi-vent etre incorpores dans quatre a cinq litres de tisane, et celle-ci etre administree dans le courant d'une journee, ä la dose d'un demi-litre chaque fois. La saignee,les lavements mucilagineux doivent seconder ces breuvages laxatifs : si le malade eprouve des douleurs abdominales, il faut enve-lopper le veutre d'un cataplasmc de farine de lin ou de mauve. Cos agents therapcutiques sont (rune efficacite incontestable, et aincnent souvent en trois ou quatre jours un amendement notable, qui permet de se relacher dans
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la severite du traitement. Si la constipation est opiniätre au point lt;le resister li l'usage prolonge de la tisane laxative, il faut administrer le sulfate tie soude on la creme lt;le tartre a doses purgatives; car il importe de faire cesser cette complication pour obtenir une heureuse issue de la mala-rlie. Les bergers sont dans l'usage d'appliquer Vkerbe de feu (racine d'ellebore noir) ;i la queue, dans prescrae toutes les maladies des betes a laine; dans celle qui nous occupe, an point de revulsion est avantageux, meine indispensable, si la phlegmasie est intense. L'etat chronique reclame {'usage d'un regime doux, d'un exercice modere, de legers laxatifs de temps en temps, et de tisanes ameres.
L'enterite de la chetre reclame les menies soins et le meme traitement que celle du mouton.
ENTER1TE DIARRllEIQUE. — La diarrl.ee chez les betes a laine se montre frequemment; cette affection est, cai^acterisee chez elles comme chez les autres animaux do-mestiques, par de frequentes evacuations alvines liquides, sereuses, rendues en abondance. par des borborygmes ct de legeres douleurs abdominales: il y a souvent de la fievre, decelee par Tacceleration du pouls, la diminution de l'appetit et de la rumination , la souquot;, la chaleur de la bouche et la rougeur des muqueuses apparentcs. Si les evacuations se prolongent, qua lamaladie soit aigue on chronique , elles alfaiblissenl beaucoup les animaux, les font maigrir, tomber dans le marasme et mourir d'epui-sement.
On met au nombre des causes de la diarrbee des betes a laine, la päture des herbes nouvelles au printemps, celle des herbes humides el tendres qui repoussent en autoinne, celle des planlos que les grains perdus a la moisson out pro-
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laquo;luiics en genuanl et vegetantapres lespluiesd'aüüt. Dau-benton place au rang des monies causes, les herbes obar-jjees de rosee ou de gelee blanche, dans le temps oil les belcs ä laine se nouirissent d'herhes fraiches ; il pense cjue les premieres, alors, refroidissent ces animaux , leur causent dos indigestions ou leur donnent lodevoiomeut. Tessier pens*quot;, quele tlevuieincnt,lorsquilestpr()duit])ar 1 usagedcriierho fraiche printaniere, fut-elle mangeeaveeavidite, n est pas nuisible auxtroupeaux: il le regarde, au coatraire^comme une purgation utile, qui cesse d'elle-meme aussitot que le-herbes ont acquis plus d energie et que les estomacs, habitues depuis quelque temps aux fourrages sees, soni accoutumes au changement de nourriture. II avoue cepen-dant que le devoiement dont il parle peut devenir asses, considerable pour nnire aux animaux dont il s'agit, et meme tuer ceux qui sent faibles ou ages. Le memo auleur #9632;ajoute qu'il V a des diarrhees qui sent de vrcms maladies. 11 fat consulte, pour Tune d'elles, avec Vicq-d'Azir ; elie avait enleve en pen de temps dix betes d'une borgerie des environs dEiampes : ce n'etait pas une dvhsenterie, dit-il, car les belcs ne rendaient pas do sang dans lours excrements • dies mouraient en trois ou quatre jours :, a I'ou-Aorture du corps, on ne trouvait qu'une tres-grande dilatation do la pause (rumen), causee par lo sejour des aliments que les animaux ne digeraient pas, et par Uair qui s'etait degage des matieres en fermentation. Ces deux savants penserent quo, pour arreter 1c mal, il suflisait d'oblieer le berger a mener son troupeau sur les terres e!e\ees de la ferine, au lieu do le eonduire, comme il le faisait, dans les parties basses. Cela fut execute, et la diar-rhee cessa sans autre remede. La diarrhee peut aussi de~ pendre d'autrcs maladies, tolles que la cachexie aqueuse la davclee, etc.
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Traitanienl. — Le veterinaire doit s'attacher principa-lement ä decouviir les causes qui dunaont lieu ä la diar-rhee du mouton et a les erarter. s'il est en son pouvoir de le faire. Ainsi, si la malatlie est la consequence de 1 usage exclusif dherbes fraiches et tendres, quo les animauxsa-vourent avec avidite, il faut les soustraire ;i 1 influence de cette nouiritiue. en les tenant a la bereerie et en leur dunnant des aliments sees, de bonne qualite et de facile digestion : la cause enlevee,les effetscessentsouventd'eux-memes. Si, parmi les betes malades, il se trouve, soit a cause de leur constitution debile, soit a cause de leur age avance, que la diarrhee persiste chez quelques-unes d'elles et fasse craindre l'epuisement et. la mort, il convient de leur administrer quelques breuvages toniques: la decoction de racine de gentiane, d'ecorce de saule blanc, de ebene, d'absintbe, etc.,dünnee a la dose dun litre par jour en trois fois , ranime les forces digestives et opere souvent un amendement. notable apres trois ou quatre jours dun usage continu. Dans certains cas de diarrhee rebelle, on associe avantageusementlesmartiaux a la tisane amere precitee; l'oxyde de fer, le sous-carbonate de fer, l'eau ferrugineuse, etc., sent dune grandc utilite pour com-balfre cette affection qui, le plus souvent alors, est passee ä letat cbronique.
Lorsque la diarrhee est la consequence d une vive in-llammation de la membrane muqueuse du gros intestin, il faut user largement des moyens propres a calmer la pblegmasie ; lesboissonsmucilagineuses et les lavements de meme nature doivent fonner la base du traitement. La saignee n'est pas contre-indiquee cliez les moutons jeunes et vigoureux. Si la maladie revet un caractere suraigu , ce qui s'annonce par la fievre, les douleurs abdominales,
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rabondance des selles liquides, fetides et sanguinolentes (dyssenterie), aux decoctions mucilagineuses on ajoutera des tetes de pavot, du laudanum liquide ou de ropium , tout en prenant les mesures generates d'hygiene quexige la prudence.
ENTiRlTE AIGUE DU PORC. — Chez le pore lente-rite aigue se manifeste par le refus des aliments solides; le malade esl triste, abattu ; la bouche est chaude , secbe et jiateuse : la langue est recouverte d'un sediment gris, jaunatre; la soif est vive, Tanimal prend Teau froide pure avec avidite et refuse, pour lordinaire, leau mvxcilagi-neuscj les coojonctives sont rouges, legerement tumefiees; lepouls est seiTe. dur; la peau est seche et brülante; le ventre est douloureux a la pression; les dejections alvines sont rares, diverses, dures et recouvertes d'une pellicule d'un blaue jaunätre ou de mucosites ; quelquefois il y a constipation.
La marche de cette maladie est assez rapide : en trois ou quatre join's eile a atteint sa periode d'etat; lorsqu'une crise favorable arrive, la resolution s'opere, lanimal re-prend tie la gaiete et de l'appetit; la peau est moins brülante et moins seche; les excrements sont moins durs , leur expulsion est plus reguliere ; en un mot, on voit la saute renaitre, et en quelques jours la convalescence est achevee.
Lorsque Tenterite tend vers une terminaison funeste, les symptumes inflammatoires persistent ets'aggravent: la fievre est ardente, la constipation est opiniatre; le malade refuse les boissons:; la bouche. seche et fuligineuse, exhale une mauvaise odeur; les yeux sont mornes, le pouls concentre est a peine perceptible, enfin l'abattement et la
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prostration sont les signes precurseurs tie la uiort. lagan-grene s'etant emparee des tissus enflammes.
Les aliments indigestes, moisis, avaries, L'usage dean bourbeuse provenant des mares et des rnarais qui contien-nent des matieres animales et vegetales en putrefaction, peuvent eti'e regardes comme les principales causes de l'enterite, et leur inllueuce deietere comme provoquant la fermhiaison de cette maladie par la gangrene.
Traitement. —Les principaux moyens therapeutiques pour combattre la maladie qui nous occupe , consistent dans la diete et l'usage des breuvages et des lavements mucilaginenx ; les decoctions de graine de lin, de feuilles et tifgt;es de mauve, de racine de guimauve. administrees ä Lautes doses et a differentes reprises dans le courant de La journee, modiEent la phlegmasieetlavorisent I'evacuation des matieres fecales. Si la fievre est intense, la saignee el les cataplasmes emollients, appliques sur le ventre, sont dune utilite incontestable. Si une constipation opiniatre fait craindre une tenninaison facheuse, il Taut la combattre par les laxatifs : on administre lliuilc de ricin a la dose de quatre a sis. onces , et meine le sulfate tie soude ä la dose tie deux ä trois onces . seien la for(;e et la taille de 1'animal, dans un large vehicule mucilaginenx, car il Importe de faire cesser la constipation pour triomplier de la maladie.
ENTERITE DIARRHEIQUE.—L'enterite diarrheique
s'annonce par des selles frequentes, liquides, de mauvaise odeur; 1'animal eprouve du malaise , quelquefois de la fievre, du degoiit et des douleurs abdominales ; on en-tend ties borborygmes qui precedent le rejet des matieres letales; pour pen quecetetat dure el que les evacuations
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suieiit copieuses, le malade s'aflfaiblit, s'epuise et suc-combe.
Les goretsde lait sont les plus exposes a la diarrhee; on lattribue a la mauvaise qualite du lait de la mere ; cliez les animaox plus ages, la mauvaise nourriture , le fi-oid luimide, l'insalobrite des logemeuts oü ils CFOupissentdans i'ordure, sont les causes les plus ordinaires de cette ma-ladie.
Traiiement.—L'cloignement des causes occasionnellos est une condition indispensable ; ainsi il faut loger les animaux dans des ectiries propres, bien aerees, et leur donner une nourriture saine, digeste ; quant aux gorets de lait, il convient de les sevrer, ou mieux, de leur donner une autre nourrice. Cette indication remplie, il faut avoir recours aux tisanes mucila^ineuses, adoucissantes ; si les dejections alvines sont abondantes, accompagnees de coliqucs , on ajoute aux tisanes une decoction concentric de totes de pavot, ou un demi-gros a un gros d(^ laudanum liquide. Ce traitement, suivi exactement et employe au debut de la maladie, la guerit presque toujours.
Lorsque la diarrhee estchronique, ce qui s'annonce par 1 absence de tout autre Symptome, les toniques amers et fcrrugineux , auxquels il convient quelquefois d'ajouter des opiaces , sont utiles : dans ce cas leur usage fait cesser 1c devoiement.
ENTERITE DYSSENTER1QUE. — La dyssenterie est rare chez I'espcce porcine, du moins dans le pays que nous habitons; eile differe de la diarrhee, sous le rapport symptomatologique, en ce que les selles sont sanguino-lentes , d'une odeur infecte, accompagnees de tenesmes douloureux et de coliques violences ; I'anus est tumefie,
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rouge et brülant; la compression des parois abdominales arrache au malade des cris peicants; la fievre est treK-prononcee, la bouche secbe, la langue fuligineuse et chargee dun sediment brunatre, I'baleiiie fetide; les yeux sent caves, les conjonctives sent injectees et refleten! une teinte jaunätre; le pouls est petit, vile; la prostration est grande, I'animal refuse toule espece de nouniture, s'epuise et meurt en trois ou quatre jours.
Cette afTection , qui parait avoir quelque chose de sep-tique dans sa nature, se developpe sous l'inflaence des causes qui alterent profondement l'economie : eile est la suite de l'usage prolonge d'une alimentation avarice, raoisie, de l'insalubrite des logements encombres par 1c trop grand nombre d'animaux qui y sejournent, ou regne un air chaud et humide, peu oxygene, partant, impropre a la sanguification; enfin, la contagion ne parait point etran-gere a la propagation de cette maladie, surtout lorsqu'elle sevit d'une maniore enzootique ou epizootiqne.
Traitcmcnt.—L'enterite dyssenterique intense reclame l'usage des antiphlogistiqaes. Connne chez tous les ani-maux domestiques, cette maladie doit etre combattue par les saignees, les boissons mucilngineuses , adoucissantes , les lavements de meme nature et la diete absolue; e'est principalement au debut de raffection . lorsque les selles sont sanguinolentes, accompagnees de tranchees violentes et depreintes brülantes a I'anus , que Ion retire de pre-cieux effets de ces agents therapeutiques. Les saignees locales sont employees de preference: une application de dix ä quinze sangsues a I'anus, est d'une utilite reconnue pour combattre la phlegmasiede la muqueuse intestinale. Les opiaces sont recommandes dans les cas oü la dyssen-terie n'est point accompagnee de fievre ardente, oil il
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existe des evacuations excessivement abondantes qui epui-sent le malade en peu de temps. Ces medicaments sont encore avantageux dans le eas ou les douleurs et les epreintes persistent apres que les dejections ont repris leur Couleur et leur consistance naturelles.
Lorsque les tranchees , les epreintes et par consequent la fievre sontdissipees, on retire de bons eliets des medicaments toniques et surtout des toniques astringents ; leur efficacite dans ce eas leur a valu la qualification d'anti-dyssenteriques.
Lorsque la dyssenterie se declare dans un troupeau de pores , il est indispensable, pour arreter les ravages que peut occasionner cette maladie, de placer les animaux dans des conditions hygieniques convenables ; on separe les betes saines des malades . on les loge dans des locaux propres et bien acres , on les soumet a un regime rafraichis-sant et on leur donne,en petite quantite. une alimentation choisie et de facile digestion. II est necessaire, dans tons les eas de dyssenterie, d'user de tons les moyens propres a einpccber la propagation de la maladie; la contagion pou-vant etre une voie de communication , 1 isolement le plus absolu est de rigueur.
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ENTERITE AIGUE DU CHIEN. — L'enterite aigue
est fort commune cliez le chien; eile se manifeste par la tristesse et le dcgoüt: l'animal refuse tout aliment solide ; la seifest viva; la gueule est seche, pateuse; la langue, rouge a ses bords, est cbargee d un sediment jaunatre ; le nez est cbaud ; les conjunctives sont rouges , legerement tnmefices; le pouls est dur, serre; la peau est chaude, secbe; les muscles abdominaux sont retractes; la compression esercee sur la region bypogastrique arraelie au
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ENTERITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;393
malade des cris douloureux ; il y a constipation plus ou moins opiniätre, et parfois des tranchees qu'accuse ranimal en se roulant sur le sol et par ses cris.
Cette maladie aigue, qui passe rarement ä Tetat chro nique,cede ordinairementäun traitement dequalie a cinq jours ; rarement eile occasionne la mort.
Les aliments indigestes dont on nourrit ces anirnaux, ceux de toute nature qu'ils ramassent dans les ordures, salis par des substances irritantes, refractaires a la digestion et qui s'arnassent dans Tintestin grele, peuvent etre regardes le plus souvent comme les agents provocateurs de l'enterite.
Traitement, — On emploie avec avantage, pour com-battre cette affection, les tisanes mucilagineuses, adoucis-santes; la decoction d'orge mondee, de graines de lin , de racine de guimauve, a laquelie on ajoutera une a trois onces d'buile de ricin , administree a la dose d'un demi-litre a un litre par jour, suivant la lailie de I animal, en rinq ou six fois , est dune grande utilite pour calmer i'in-(lammation, favoriser revacuation des maticres alvines ct faire cesser la constipation. Si ['inflammation est intense, il faut appliquer a I'liypogastre dix a douze sangsues pour les anirnaux de forte taille, et quatre ä six pour ceux de taille petite ou moyenne: on emploiera les cataplasmes emollients sur le ventre, les bains et les lavements muci-lagineux. Si la constipation est opiniatre au point de faire craindre une tenninaison fächeuse, il faut cbercher a la combattre par les laxatifs : Ihuile de ricin , administree ä la dose de deux a quatre onces par jour, et les lavements purgatifs , sont d'une utilite incontestable dans ce cas.
Si la maladie passe a l'etät chronique, ce qui s'annonce par la diminution d'iiitensite des symptomes febriles, par
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l'appetit faible et [leu soutenu, les dejections exerementi-tiellcs, rares, dures et de difficile evacuation, la soif vive, la maigreur et la secheresse de la peau, il convient de faire usage des laxatifs, alternes par I adtninistratibn de toniques vegetaux et dune alimentation nutritive et de facile digestion : les bouillons de viande, de tetes de mou-ton ])ar exemple, nous out procure, dans maintes circon-stances, des resultats avantageux dans cetle maladie.
ENTERITE DIARRH^IQUE.—CommecLez les autres
aiiiniaux domestiques, cette forme d'enterite s'annonce chez le chien par des dejections alvines liquides, sereuses, abondantes, accompagnees de fievre , de borborygmes el de douleurs abdominales : comme chez eux, ces evacua-lions sont le resultat dune inflammation de la membrane muqueuse du gros intestin; par consequent elles reclament •les meines agents tlierapeutiques, e'est-a-dire les boissons raucilagineuses, les lavements de memc nature, les bains emollients, les cataplasmes de farine de tin ou de mauve sur le venire. Si la phlegmasie est intense, une application de sanesues sur les parois abdominales, les boissons ano-dines, opiacees, calment les tranchees et diininuent les selles (Uli epuisent le malade et le plongent souvent dans un etat de prostration qu'il n'est plus perrnis de relever. Si, dans quelques cas rares, la diarriiee se presente sous forme chronique, ii laut la combattre par l'usage des toniques astringents. Si la maladie resiste a ces agents medi-cinaux, on peutleuradjoindie ropiumouses preparations. Ouelques praliciens rapportent avoir obtenu de bons elfets de purgatifs legers : cette medication abortive, en changeant le mode dc nutrition , en modinaut les secretions muqucuses, a fait cesser des diarriiees qui avaient resiste opiniätrement a tons les autres moyens.
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ENTERITE DYSSENTERIQUE.—Ccttc affection, rare chez le chien, se manifeste par lt;le la fievre et du clegoiit; i'animal est triste, abattu; il epiouve des douleurs abdominales , accompagnees de borborygmes , d'evacuations alvines liquides, sanguinolentes et d'epreintes; I'anus est tumefie , rouge , brillant: le pouls est dur. accelere ; la gueule est secbe . pateuse, la soif vive, la peau aride, le poll pique ; la moindre compression de l'abdomen im-prime de la douleur que le malade accuse par des cris aigus. Cette maladie , dont la marche rapide epuise promptement I'animal, se termine souvent par la gangrene et occasionne la mort en quatre ou cinq jours.
Les influences morbifiques qui donnent lieu a la dyssen-terie chez le chien, sont les memes que celles qui occa-sionnent cette maladie dans les autres espcces d'animaux ; ainsi, quoique cet animal puisse manger impunement des chairs putrefiees, memc de celles provenant de betes mortcs de maladie putride, carbonculaire, l'usage des substances vegetales avariees, de pain moisi ou de celui fait avec des cereales gatees par les pluies et la vase, qui forme souvent son unique nourriture, peut faire naitre !a dyssenteric , ainsi que la malproprete, Ihumidite des lieux, lenoom-brement et la contagion , lorsque la maladie sevi! dans une meute dune maniere enzootique.
Traitement. — La dyssenterie du chien reclame les memes soins que celle qui affecte les autres animaux domes, tiques ; les boissons mucilagineuses, adoucissantes, les lavements de meme nature, les cataplasmes emollients et les sangsues appliques sur l'abdomen, doiventetre emploves au debut de la maladie pour calmer la violence de I inflammation. Si le flux dyssenterique, accompagne de tranchees, augmente, il faul recourir aux opiaces : le laudanum liquide
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3iraquo;(inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENTORSE.
de Sydeaham adrninistre a la dose d'un detni gros ä un gros pai- jour, selon la taille et la force de 1 animal, dans une decoction do mauve on une emulsion de gomme arabique, convient dans ce cas ; l'administration de cette potion nar-coticjue est parfaitement secondee par une decoction de tetes de pavot donnee en lavement ä tiois ou quatre reprises dans la journee, et par la continuation des cataplas-mes emollients, rendus anodins par quelques gros de laudanum liquide, sur I'abdomen. Si, apres avoir combattu les principaux phenomenesinflammatoires et calme les dou-leurs abdominales, le flux dyssenterique continue et epuise le malade, il convient de relever ses forces abattues et d'em-pecher qu'il ne tombe dans lemarasme, par une decoction de deux onces de quinquina dans un litre d'eau, a laquelle on ajoute quatre gros de sous-carbonate de fer. Cette decoction antidyssenterique doit etre administree de deux en deux heures, a la dose d'un verre a vin pour les animaux de moyenne et de grande taille, et de deux cuillerees a boucbe pourceux de taille plus petite ; ilfaut en continuer i'usage jusqu'a ce que les selles aient repris ä peu pres leur consistance naturelle, et seconder leur action par une nourriture nutritive et facile a digerer.
Si la dyssenterie se declare dans une meute, il faul isoler 1 es animaux sains des malades, et prendre toutes les me-sures que reclament les maladies contagieuses.
ENTORSE. — On donne le nom d'entorse au tiraille-ment oua la rupture des ligaments qui fixent une articulation, sans deplacement ni lesion de rapport des surfaces articulaires, c'est-a-dire avec retour subit et spontane de ces surfaces quand elles ont ete plus ou moms deplacees par une violence cxtericure. Ainsi toute action qui a pour
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effet d'exagerer, dans un sens cjuelconque. les mouve-ments qu'execute ordinairement une articulation, qui tend a lui faire executer un mouvement en sens contrairc a sa conformation, ou a eloigner les surfaces articulaires. (jui tiraille ou meme rupture les ligaments, produit 1 en-torse.
Ue toutes les articulations , ce sont celles des membres qui sont le plus exposees aux violences cxterieures, par consequent, les plus sujettes aux entorses. Nous aliens consacrer un chapitre special ä chaque variete de fen-torse, en tant quelle se manifeste dans des articulations diilerentes.
EjNTORSE DU BOULET {Arthrite metacarpo et nie-tatarso-phalangienne ).
Cette affection, connue encore sous les nomsd'effbrt de botilet, Aemdmarchure, se manifeste par une douleur plus ou moins vive qui fait bolter lanimal. A cette douleur vient bientöt se joindre de finflammation; farticulation se tumefie et offre de la chaleur; I'animal marche avec plus de peine, il n'appuie le pied sur le sol qu'avec hesitation, et chaque fois qu'il le pose sur une surface inegale, il eprouve une vive douleur qu'il accuse par un mouvement brusque du membre souffrant, qu'il tient leve sans oser prendre un nouvel appui.
Lorsque I'entorse est violente, les douleurs sont plus grandes ; le malade ne repose plus le pied sur le sol, il le tient constamment leve, et la fievre de reaction est quel-quefois si grande qu'il refuse tout aliment solide. II arrive parfois que finflammation se termine par suppuration : alors des foyers purulents setablissent, la peau s'ulcere el donne issue au pusj d'autres fois, I'inilammation perd
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ile sou intensite^ la douleuretla chaleur diminuent, sans disparaitre totalement; rengorgement subsiste et jjene les mouvements de l'articulation ; la maladieest passee alors a I'etat chronique.
L'articulation du boulet est tres-exposee a cet accident qui est le resultat des faux pas, des efforts que fait I'ani-mal pour degager son pied retenu entre deux corps durs, des glissades, enfin , comine nous l'avons dit, de toule action qui tend ä faire executer a l'articulation un mou-vement brusque dans un sens contraire ä sa conformation. Traitement. — Le traitement de l'entorse doit varier en raison de son anciennete, de son iatenslte et des coin-plications qui peuvent survenir. Lorsque laccident est recent, c'est-a-dire, si le veterinaire est appele quelques heures apres, il fautuser largement des refrigerants et des restrinctifs: les bains et les ablutions d'eau froide, la neige, la glace, les cataplasmesd'argile etde vinaigre, etc., conviennent pour pre'venir rinflarnmation on tout au moins pour en niitiger les effets lorsqu'elle selablit. Ces moyens ont valu a tons les praticiens des cures qu'ils n'auraient ose esperer dans des entorses graves. Mais pour que ces moyens soient effieaces, il faut qu'ils soient continues sans interruption pendant douze, dix-huit, viugt-quatre beures, et memedavantage si le cas lexige^ enfin, ils doivcnt etre continues jusqua ce que i'apneldes liquides ait enticrement cesse dans la partie; car il est constate par des faits, que la cessation prematuree de lemploi du froid determine une reaction suivie d'un afflux sanguin plus considerable que celui auquel on voulait primitivement s'opposer.
Si luiflainmation s'est emparee des tissus , il faut sub-stituer aux refrigerants et aux restrinctifs, les bains et les
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cataptasmes emollients; si ladouleuresttres-vive,onajoute avec avantage aux substances einollientes, dans le but lt;le Jes rendre anodines, une forte decoction clc tetes de pavot, on bien on ariose chacrue cataplasme d'un n deux gros de laudanum liquide. Si lanimal epronve de la fievre, et c'est ce qui arrive dans toutes les entorses violentcs, il liiut recourir aux saignees generales, repetees autant de fois qua l'etat du malade semblera l'indiquer.
S'il se forme des foyers puiulents, il laut se hater de les ouvrir. 11 ne faut pas attendre, comme on le fait quelque-fois pour satisfaire a certain prejuge on a certain caprice des proprietaires, que 1 abees soit miAir et qu'il s'ouvre spon-tanement; ce travail morbide ne peut sefiire qu'en ulce-rant la pean sur une etendue plus ou moins large, d'ou il resulte une plaie difficile ct lente a guerir, qui laisse une cicatrice qui tare I'animal pour toujours. Lorsque le pus est evacue, on deterge la plaie et on la pause avec des etoupes imbibees d'eau-de-vie, d'eau-de-vie camphree ou de teinture d'aloes, ou bien on continue les emollients si 1'inflammation ne pcrmet ])as ['usage des excitants lexers; du reste, c'est au veterinaire a juger de lopportunile de l'emploi des moyens qu'il a a sa disposition.
Quand I'iuflammation perd de son acuite. il faut acti-ver la resolution par des frictions d'eau-de-vie camphree, ou par des compresses, arrosees plusieurs fois, dans le cou-rant de la journee, de cette substance medicamenteuse, et que Ion maintient par des tours de bandes moderement serrees et disposees de maniere a former un bandage compressif.
Si la maladie a passe tout a fait a l'etat chronique, il faut employer les frictions irritantes : l'essence de tere-benthine , melangee a parties egalcs avec Falcool cam-
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phre, le linimentammoniacal, les vesicatoires, etc., trioni-phent souvent du mal; si cos agents therapeutiques sont impuissants, il faut avoir recours ä la cauterisation trans-currente.
L'entorse legere sc guerit facilement et en tres-pcu de temps, quelques jours suffisent dans la majeure partie des cas; mais il n'en est pas de meme lorsque I'action qui en est la cause a ete violente, lorsque les ligaments articulaires ont ete fortemeut tirailles, lorsqu'ils sont erailles ou ruptures ; alors l'accidentest des plus graves, il faut du temps et des soins pour en triornpher; deux, trois, quatre et meme six mois suffisent a peine, et, dans certains cas, le mal resiste et ranimal reste estropie ou succombe aux uom-hreuses complications qiii surviennent.
Une des conditions indispensables au fraitement de l'entorse du beulet, e'est un repos absolu ; le plus legor mouvement de l'articulation y imprime une vive douleur el active linflammation ; nous avons ete a meme de constater ce fait dans notre pratique sur des clievaux qui etaient. en pleine voie de guerison, et qu'on avaitsoumisä un travail peu fatigant , en guise d'exercice, avant quo la douleur ne fut entierement dissipee : nous avons vu chez eux la maladie prendre de la recrudescence, et devenirplus grave qu'elle n'avait ete primitivement. C'est surtout lorsque les ligaments ont etc ruptures qu'il faut chercher a tenir l'articulation dans rimmobilite la plus parfaite, pour leur permettre de se cicatriser. En resume, les indications curatives qui se presentent dans les entorses, consistent it prevenir fafilux du sang dans la partie, lorsqu'on est appele a temps ;acoinbaltre linflammatiun lorsqu'slle est forraee ; a empecher le tiraiilement des ligaments disten-dus , et ä en favoriser la reunion , s'ils sont dechires.
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L'immobilite absolue de l'articulation malade est indispensable pour satisfaire aux deux dernieres indications ; a celte fin, on emploie le bandage compressif, comme nous I'avons indique plus haut, ou mieux encore, le bandage inamovible que nous employons avectant d'avantage dans les fractures et les luxations. (Voyez Fractures.) 11 nous parait superflu de recommander aux praticiens de n'em-ployer ces bandages que lorsque Tinflammation est en partie dissipee.
ENTORSE COXO-FEMORALE. ( Arthritc coxo-femorale). — L'entorse coxo-femorale, que Ton nomme encore effort de hauche, se manifeste par une claudication plus ou moins forte; l'animal temoigne de la douleur lors-qu'on comprime cette articulation ; quand ii marche , le pied est porte legerement en deliors 5 au trot, les mouve-ments de larticulation sont tres-bornes, le membre est en quelque sorte porte en avant, comme s'il n'etait forme que d'une seule piece; ä chaque pas, la croupe, de ce cote , execute un mouvement d'abaissement; la lianche est plus basse, et si la douleur que l'animal eprouve est grande,il saute sur trois membres, en tenant le membre malade sus-pendu et porte eu dehors. Si la maladie date d'un certain temps, les muscles de la croupe sont emacies, et un enfon-cement tres-prononce s'observe au pourtour de l'articulation souffrante. Lorsque lentorse est legere, et quelle est ancienne, lemaciation des muscles de la croupe du cote cor-respondant au mal, est presque lunique Symptome que nousayons pour nous mettre sur la voie du diagnostic; c'est par la confrontation des deux moities qu'on pent sen aper-cevoir dans beaucoup de cas. Pour proceder a cet examen, on place Tanimal sur un terrain dont la surface est unie,
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les deux membres poses l'un ä cote de l'autre, comme dans le repos; le veterinaire se place derriere, dirige ses regards vm pen au-dessusde la base de la queue, et examine les deux moities de la croupe qu'il ccmfronte facilement; le cute malade est amaigri, tandis que l'autre a conserve son Yolumc et sa forme.
II est des cas ou cette affection, passce a letat cbroniquc ne fait pas boiter 1 animal apres un repos de quelque temps ; mais un exercice fatigant ramene la claudication ; d'au tres fois, cest le contraire : lanimal boite en sortant do l'ecurie , et lorsqu'il est exerce pendant un quart d beure ou une demi-beure au trot, la claudication a disparu; mais cette disparition n'est que momentanee , le mal reparait aussitot que 1'articulation est refroidie.
Les efforts violents que font les animaux pour retenir une voiture lourdement cbargee , les sauts, les glissades, les cbutes, etc., sont, ä juste titre, regardes comme don-nant le plus souvent lieu a lentorse coxo-femorale.
Traitcment. — Empecber lafllux du sang dans les tissus imteSj par des ablutions d'eau froide, par la glace, la neige, ouce qui est plus facile ä faire, et que Ton pent sc procurer partout et en toutessaisons, par les cataplasmes d'argile et de vinaigre : tel doit etre lunique but du veterinaire. Ces agents tberapeutiques, employes metbodiquement, comme nous I'avons indique pour lentorse du boulet, c'est-a-dire continues sans interruption jusqu'a ce que l'appel du sang dans la partie ait cesse,et le repos absolu, suflisent souvent pour prevenir une inflammation dont les consequences pourraient etre fäcbeuses.
Lorsque les soins du veterinaire ne sont pas reclames a temps, ou qu'il n'est pas parvenu, par les restrinctifs, ii prevenir linflammation, e'est a la medication revulsive
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qu'il faut emprunter ses moyens iherapeuticfues, les emollients ne pouvant etre appliques immediatement sur les tissus enflammes, a cause cle la position profonde que ceux-ci occupent. 11 est d'usage d'employer les frictions irri-tantes, I'alcool camphre, l'essence de terebenthine et de lavande,le linimentammouiacal, etc.;mais la revulsion que Ton obtient par ces substances est impuissante pour com-battre rinflammätion,pour pen quelle ait de rintensite;ce n'est guere epie clans l'entorse legere et recente que ces moyens triomphent du mal; il vaut mieux recourir d'abord a l'application de deux, trois ou quatre setons, en raison de l'intensite et de l'anciennete de l'entorse, qu'on applique sur I'articulation; rarement la maladie resiste a la revulsion continue qu'ils operent. Si, apres quinze jours ou trois semaines de traitement, on n'a pas obtenu tin amende-ment prononce, il convient de passer de nouveaux setons, ce qui mallieureuscmentrepugnesouventau proprietaire, lequel oblige le veterinaire a abandonner les seuls agents capablcs, dans la majeure partie des cas , de produire la guerison ; I'experience nous a demontre tant de fois lefll-cacite des setons, que nous desesperons, en quelque sorte, lorsque le mal resiste ä leur action.
Lorsque les moyens caratifs que nous venous d'enume-rer restent sans eflfet, on emploie les vesicatoires et le feu en raie et en pointe , sur Tarticulation; ces moyens reus-sissent quelquefois, mais rarement; d'ailleurs, on ne doit y recourir que lorsque tous les autres out echoue. Nous avons encore a opposer k I'arthrite coxo-femorale rebelle, la metbode curative de M. de Nanzio et celle de M. Luc-kow. (Voir a l'article Ecart, oü elles sont exposees.)
ENTORSE DORSO-LOMBA1RE. {Tour dc reins.
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effort des reins } tour de bateau.) — De toutes les en-torses, c'est sans contredit celle de la region dorso-lom-baire qui est la plus dangereuse et la plus difficile a gue-rir. On ne doit pas s'en etonner : cette region ne peut recevoir une commotion, un effort capable de tirailler le tissu fibreux qui unit les vertebres entre elles, sans que la moelle epiniere et ses enveloppes en soient lesees ; de la s'ensuit une my elite plus oumoins intense, qui amene quelquefois des desordres insurmontables.
L'animal attaint d'un tour de reins a la marche vacil-lante, sans regtilarite; le train de derriere a perdu sa mo-bilite, les jarretss'entrecroisent, la region des lombes est tres-flexible , douloureuse ä la pression , la croupe se bercs; lorsque le malade descend une cote , il eprouve la plus grande difficulte et s'abat meme quelquefois; il en est de meme lorsqu'on lui fait executer le recul ou qu'on le fait tourner sur place un peu rapidement.
Traitement.—Imbusqu'ils sont d'un principe errone, admis par nos devanciers, qu'il fallait dans le cas de fen-torse donner du ton aux fibres tiraillees, nous voyons encore des praticiens user des frictions irritantes, des charges fortifiantes, des vesicatoires, etc., dans la maladie qui nous occupe, sans tenir compte de letat recent de i'accident, ni de Finflammation qui en est la suite; tout au debut ils emploienl ces substances irritantes et forcent l'animal ä rester debout, dans un travail, supporte par des sangles ; cette maniere d'agir est tres-nuisible et doit etre totale-ment abandonnee. Les moyens curatifs qu'il convient d'employer dans l'entorse dorso-lombaire, sont ceux que nous employons pour combattre linflammation de la moelle epiniere et de ses membranes. {Yoyez my elite.)
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ENTORSE FEMORO-TIBIO-ROTULIENNE. [Arthrite fiimoro-tihio-rotulienne, effort de larottile). — L'inflam-mation qui resulte de l'entorse femoro-tibio-rotulienne, s'annonce par la daudication, la douleur, la chaleur et le gonflement de la partie ; la rotule ne pouvant plus glisser librement sur la surface articulaire de rextremite infe-rieure du femur, lemembre se trouve enraye dans sa projection, il ne pent etre porte en avant qu'en decrivant un quart de cercle en dehors et en rabotant le sol avec la pi nee du pied. En explorant la partie malade, en la com-primant, on voit lanimal accuser de la douleur, dont I'in-tensite est en rapport avec le degre de Tinflammation. Quelquefois il se forme des foyers purulents, des abces; d'autres fois la maladie passe a 1 etat chronique.
Les efforts yiolents, les glissades, les coups portes sur I'articulation , etc., sont les causes de ce genre d'en torse.
Traitement. — Les moyens therapeutiques a opposer ä cette entorse doivent etre en tout les memes et diriges de la meme maniere que ceux que nous avons indiques pour combattre l'entorse coxo-femorale,telsque les refrigerants et les restrinctifs au debut de faccident, les cataplasmes emollients, anodins, lorsque linflammation est declaree, et le repos absolu. Si par la violence de l'inflammation , lanimal eprouve de la fievre, si l'engorgement de la partie est fort et tendu, il faut recourir aux saignees generales, au regime dietetique et aux saignees locales, en prati-quant des moucbetures ou de petites scarifications ; la depletion sanguine locale qui en est le resultat, detend lengorgement, fait cesser l'etranglement des tissus pblo-goses et concourt puissammenta la guerison. S'il se forme des abces, il faut les ouvrir avec la precaution que reclame
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le voisinage (Tune articulation; les soins subsequents doi-vent etre diriges selon indication. Si I'entorse devient (•lironicjue, il faut user des frictions essentielles et ammo-niäcales, ou mieux encore, recourir aux setons que Ion applique sur la face externe de la region rotulienne. Si ces agents therapeutiques restent sans produire les effets qu'on en attendait, il faut employer les vesicatoires et, en dernier lieu, lefeu.
ENTORSE DU GENOU {Arthrüe du genou, effort du (jcnoii). — L'entorse du genou est suivie de douleur, de chaleur et d'engorgementj lanimal buite, ne peut plus flechir I'aiticulation; il traine le membre en marchant; la compression de cette partie ou quelque mouvement de torsion, fait eprouver au malade une douleur qu'il accuse en se jetant de cöte ou en se cabrant. Get etat inflamma-toire peut se modifier par la suppuration; des phlegmons se forment et s'ulcerent; la carie peut s'emparer des ligaments et des os; enfin, I'etat cbronique et toutes ses consequences, 1'ankylose ou la semi-ankylose, peuvent etre le resultat de l'entorse de cette articulation complexe.
Eorsque finflammation est forte, les douleurs sont
tres-aigues: la reaction est annoncee par le peu d'appetit
queprouve le malade : son anxiete, son agitation, I'etat
du pouls donnent au praticien la mesure du degre d'in-
tensite de la fievre qu'il eprouve.
Les chutes, les efforts, les glissades et les coups sont les causes ordinairesde l'entorse du genou.
Traitemcnt. — Les refrigerants et les restrinctifs employes au debut, et le repos absolu, doivent satisfaire ä la premiere indication. Lorsque finflammation s'est emparec des tissus, il faut la combattre par des bains et des cata-
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ENTORSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;',07
plasmes emollients, anodins. Si le malade eprouve de la fievre, on le met a la diete, on lui donne des boissons blanches nitrees, on lui pratique une ou deux saignees, selon l'etat du pouls et la force du sujet qu'on a ä traiter. Si des abces seforment, on las ouvre, on les nettoie avee sein et on les pause, tan tot avee de l'eau-de-vie camphrec ou de la teinture daloes, tantot avee un digestif simple ou avee des etoupes scchesj e'est I'indication fournie par 1 etat de la plaie qui doit guider le praticien dans le clioix de ses agents curatifs. La carle exige d'etre combattue par les scarrotiques et la cauterisation actuelle inherente. L'etat eluonique reclame les rubefiants, les vesicants et le feu, qui est le moyen par excellence pour prevenir I'ankylosc.
ENTORSE DU JARRET {Arthrite du jar ret, effort du jar ret), — A la suite de coups, d'efforts ou d'autres violences dont faction tend a faire executer a I'articulation du jarret des mouvements lateraux , les ligaments articu-laires s'etendent, s'eraillent, se dechirent; une inflammation douloureuse s'empare des tissus leses; il y a arthrite ou entorse.
Les symptomes caracteristiques de cet etat pathologi-que sont tres-faciles a saisir, par consequent, les en-eurs dc diagnostic sont pen communes; la clouleur, la chaleur et l'engorgement accusent son existence; fanimal boite plus ou moinsfortement. Si linflammation est intense, la douleur est grande : le malade a de la hevre, il tient le membre presque constamment leve, le pouls bat avee vitesse, les flaues sont agites, des sueurs partielles s'observent parfois aux flaues et sur la face, I'appetit est nul, la soif est vive, enfin la grande auxiete qu il eprouve indique assez la gravite du mal.
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408nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENTORSE.
Souvent, dans le cas d'entorse grave, il se forme des foyers purulents, des trajets fistuleux desquels s'ecoule une serosite purulente entratnant avec eile des debris de ligaments et quelquefois des parcelles d'os.
Lorsque la maladie revet le caractere chronique, la chaleur et la douleur se dissipent, Tengorgement se cir-conscrit, les tissus articulaires se durcissent, se transfor-meiit en une masse homogene, les os se boursouflent, se soudeut quelquefois et produisent une ankylose plus ou moins complete.
Traitement. — Le traitement de cette grave affection merite toute fattention du veterinaire: des soins assidus et bien diriges sont seuls capables de prevenir les nom-breuses complications qui en sont souventla suite. D'abord, comme pour les autres entorses, il faut employer les refrigerants et les restrinctifs ; si par ces moyens on ne par-vient pas ä empecher finflammation de s'etablir, au moins on en mitige l'invasion, Quand linflammation est develup-pee, on a recours aux bains et aux fomentations emol-lientes, narcotiques, aux cataplasmes de meme nature. Si l'animal eprouve de la fievre, les saignees, la diete et les boissons nitrees sont indiquees. S'il se forme des foyers purulents, il faut les ouvrir, les deterger et panser la plaie avec des plumasseaux tres-doux imbibes d'alcool camphre ou deteinture d'aloes. S'il existe quelques trajets fistuleux, il faut les dilater autant que leur situation le pcrmet,et les panser de la meme maniere que la plaie resultant des abces. S'il, se presente des exfoliations ligamenteuses ou osseuses, il faut en favoriser la sortie et les extraire, s'il est possible. S'il y a carie des os ou des ligaments, il faut en arreter lesprogres, soit en appliquant sur le point carie une meche imbibee d'une substance scarrotique (la
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I-MUOI'ION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i09
liqueur de Yillate par exemple), soitpar quelques injections dela meme substance dirigee vei-s ee point, soit par I application du cautere chauffe a blanc, ce qui vaut mieux si on peut I'employer sans courir le risque dc cau-teriser quelque partie quil importo de respecter. Si la maladie est passee a I'etat clironique, les frictions rube-iiantes, faitesavecun linimentainmouiacal, et les vesicatoi-res sont indiques ; lapommade de bi-iodure de potassium est on puissant resolutif qui pourrait aussi convenirdans laquo;ecas. Sicesmoyens n'aincneut pas le degorgenaent de la partie, il taut employerlacauterisation, et surtout no pas attendre que larticulation soit ankylosee, pour y recourir.
ENTROPJON. Renvwsement du bord libre des pau-
pures vers la globe de rcvil. —Cette affection, peu grave par elle-meme, le devientpar Timtatiori continuelle de la conjonctive, de la cornee lucide, occasionnee par les ells devies vers leglobe oculaire; la rougeur, la dovdeur et 1 intumescence de la paupiere affectee, sont les symplomes qui accompagnent souvent I'enlropion,
Get etat pathologique est le resultat de blessures , de coups de dents qui out arrache la paupiere ; de certaines cicatrices de la conjonctive, suites d'uleeres ou d'autres affections qui out occasionne une perte de substance, par-tantont fait eprouver ä la paupiere oua la conjonctive an raocourcissement qui entraine le bord ciliaire vers le globe de l'oeil.
Trailemcnt. — Si I'entropion est le resultat (rune cicatrice qui rend la conjonctive plus courte et attire le bord libre de la paupiere en dedans, ilfautautant que possible la detruire en la divisaut avec I'instrument trancliant; ce premier temps de ['operation etant acbeve.on pratique
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une incision elliptiqne, avec perte de substance, a la peaxi (jui recouvre la paupiere ; on reunit ensuite les levres de la plaie par quelques points tie suture , pour ramener le bord renverse au deliors , et tenir ecartes les bords de la division faite ala conjonctive, lesquels, sans cette precaution, se reuniraient sans donner a la membrane muqucuse de l'ceil lelendue indispensable a la guerison.
L'incision de la conjonctive se fait avec le bistouri , et celle de la pean au moyen dc ciseaux courbes sur plat. Les soins ulterieurs consistent dans des lotions d'eau froide, ct dans quelques lotions emollientes si rinflammation se developpe. Si la paupiere est arrachee ou detruiteen par-tie, si le renversement n'est que partial, alors il laut i etrancber la partie device : c'est le moyen le plus expeditif et le plus sür dc guerison.
EPARVIN. —On emploic cette expression pour uesi-;'iier deux affections qui n'ont pourtant entre elles aucune ressemblance ni aucune analogic : i'unc consiste dans une cxostose qui survient a la partie laterale interne et supe-iieure du canon du membre posterieur du cheval • I'autre est caracterisee par une flexion convulsive du membre au moment qu il outre en action et sans aucune grosseur apparente.
La premiere de ces deux affections a rem le nom iVcparvin calleiix ou osseuamp;•; eWe s'annonce, comme nous ravens dit plus baut, par une tumeur plus ou moins vo-liunincusc, dure, indolente, de nature osseuse, qui a son sic^e a la paitie superieure et interne du canon, immedia-tement au-dessous du jarret. Lanimal qui en est atteint ne parait pas souffrir au repos , mais en exercice il est plus ou moins gene dans ses mourements et tres-souvent
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EPAItVIiV.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ill
il boite. C'est surtout lorsque cette exostose a acquis un certain volume, ou que , par sa position posterieure, eile genele glissement des tendons des muscles flechisseurs du picd, qu'elle est prejudiciable et nuisible au service: c'est alors que l'animal boite plus ou moins fortement.
On attribue l'eparvin calleux aux coups portes sur ia partie qui en est le siege, aux efforts , a la fatigue, a l'u-sure; mais nous devons I'avouer, dans la majeure partie des cas, les causes nous sent inconnues. Des veterinaires pensent avec plus ou moins de fondement que cette tu-meur osseuse peut se transmettre par voie de generation, qu'elle est bereditaire : c'est pour cette raison que le gou-vernement a eloigne de la saillie de ses etalons, toutesles juments atteintes d eparvin calleux.
L'eparvin osseux resiste souvent aux fondants les plus energiques, aux vesicatoires ; il faut recourir ä l'application du feu en raies aussitot qu'il apparait, et ne |)as attendre qu'il prenne de 1 extension ; c'est au commencement que le feu est efllcace : alors du moins, s'il nopere pas la resolution complete de la tumeur, il en borne les progres. Plus tarcl, lorsque l'eparvin est ancien, il resiste souvent a la cauterisation transcurrente; alors il faut employer la cauterisation preconisee par M. Renault, pour combattre les tu-uieurs osseuses ancienncs. (Voyez Coni'bo.)
La seconde affection a recu le nom cVeparvin sec. Elle consiste dans unmouvement convulsif, precipite du mem-bre au moment on il entre en action , ce qui constitue Faction de harper. Cette infirmite, pour nous servir de 1'ex-pression d'Hurtrel d'Arboval, se remarque tantot ä un seul membre, tantot aux deux membres a la fois; dans ce dernier cas, qui nest pas aussi desagreable ä la vue, le cheval trousse beaucoup , el pour pen qu'il ait de la vi-
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*länbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EPAKV1N.
gueor, les mouvementspiecipitesqu'il executelui donnenf un air de cadence qui passe ordinairement, aux yeux de certains demi-connaisseurs, pour une beaule.
Beaucoup d'opinions erronees avaient ete emises sur les causes de ce mouvement convulsif qui constitue 1 e-parvin sec, et l'onenetaitencore ä se demander si, parrai toutes ces opinions,il squot;en trouvail une qui put etre admise et donner quelqueseclaircissements au praticien, loi-sque M. Boccar , veterinaire en chef au premier regiment de cuirassiers, comniuniqua a la Societe de medecine veterinaire de Belgique, dont il est un des membres titulaires, quelques fails pratiques qui vinrent jeler un grand jour sur l'etiologie et la tlierapeutique de cette alTeclion. Ce praticien de merite avail dans son regiment une jument qui harpait au point de se battre ie ventre a chaque pas, avec les deux membres poslerieurs; aussi se tenait-elle obstinement au repos, et lorsqu'on voulait la deplacer. les jarrets se coudaient fortement, la croupe se bais-sait, en meine temps que la colonne vertebrate se cour-bait fortement en haut. Cette attitude etait la preparation necessaire pour parvenir ä lui faire faire quelques pas tres-peniblement ou seulement pour la changer de place. Le plus leger service etait impossible depuis longtemps : cette jument fut reformee comine n'etant plus propre a rien et devant etre sacrifice.
Al'attitudeprementionnee de cet animal, il fautajouter la tension et la saillie des tendons extenseurs de la region digilee sur le devant du jarret, Symptome qui provoqua la determination queM. Boccar prit de pratiquer la teno-tomie.
Apres avoir abattu lanimal sur le cote gauche, il fit au membredroit une petite incision ä la peau, et aumoyendu
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EPARV1N.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 415
bistouri boutoune dont on se sert pour anglaiser, d'apres
la methode de M. Brogniez, il fit la section du tendon peroneo-phalangien. Aussitot rcleve, il ne harpait plus do ce cute , an grand etonnement de toutes les personnes presentes ; aussi M. Boccar, enliardi par ce premier suc-ces, opera-t-il sur-le-champ del'autre cote oil il obtint im-mediatement le meme resultat. Huitjours apres cet essai. lejument qui, avant loperation, ne valait que la peau. fut achetee par M. Hendrix. proprietaire a Ypres.
Les suites furent si heureuses que, cpiinze jours apres les tenotomies , la cicatrisation etait complete , et aujour-dliui la jument sert au cabriolet ainsi qu'ä dautres usages journaliers. aussi bien que si eile n'avait jamaisharpe; ce-pendant du cote gauche opere en second lieu, cote le plus affecte primitivement, on remarquait encore une tres-iegere flexion, qui est bientot devenue imperceptible.
M. Boccar a fait la remarque que les jarrets, de coudes qu'ils etaient, sont revenus a leur direction naturelle apres loperation, et quil n'y a jamais observe la moindre trace d'exostose (1).
Depuis cette epoque, M. Boccar eut I'occasiou d'operer plusieurs chevaux qui barpaient, et il obtint le meme resultat.
Conjointement avec uotre collegue M. Brogniez, nous avons opere plusieurs chevaux harpeurs , par le precede de 31. Boccar , et nous avons obtenu les meines resultats satisfaisants.
Loperation de la tenotomie peroneo-prephalangienne est des plus simples, des plus faciles a pratiquer ; I'aaimal
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(1) Extrait d'un article public par M. Brogniez, dans 1c Journalvetirinain ct Agricok cic Belgique, caliicr do Janvier 1817.
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•414nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EPARVIN.
etant abattu, on fait une petite incision, en forme de bou-tomriere, a la peau qui recouvre le tendon du muscle pe-roneo-plialangien , un peu au-dessous du jarret, et pres de sa jonction avec I'extenseur principal des phalanges ; on passe un bistouri sous le tendon , que Ton coupe, avec perte de substance, de la longueur dun pouce. L'opera-tion etanttcrminee,les soins subsequents doiventconsister d'abord dans lesrefrigerants; si i'inflanimation se declare, on emploie les emollients : mais dans la majeure partie des cas, la plaie resultant de cette tenotomie ne necessile aucun soin.
II arrive quelquefois que 1 animal opere harpe encore qüelques jours apres I'operalion; il con\ient, danscecas,de lui dormer de lexercice pour dctruire les adherences que le tendon aurait pu contracter le long de son trajet: c'est ce que nous avuns ete oblige de faire, et ce qui nous a reussi.
Ilurtrel dArboval parle dun eparvin dans I'espece bovine, s'annoncant par une tumeur qui occupe presque toute la jjartie laterale interne du jarret. laquo;Molle dans son origine, dit-il, et quelquefois aussi un peu chaude el dou-loureuse, eile se durcit avec le temps, et petit ä petit devienl insensible et comme platreuse. Le bocuf ne boite jamaisdans le commencement, mais seulement a mesure que la tumeur s'accroit et se durcit. Lorsqu'elle commence avec des signes d'inflammation , les fomentations emol-lientes et les cataplasmes de meine nature sont indiques ; on y fait succeder, lorsque finflammation est calmee, de frequentes frictions aromatiques et spiritueuses. raquo; Ilurtrel d'Arboval renvoie a la Courhc et ä YEwostosu, pour les autres moyens a employer lorsque la tumeur a resiste aux premieres applications qu'il indique.
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KPILEPSIE.
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EPILEPSIE. —Cette affection, connue encore sous les denominations de mal cadi(C, de malsacre, hmtt mal, mal de Saint-Jean, s'annonce subitement cliez un animal qui paraitjouir detous les attributs dune sante parfaite, par des acces convulsifs generaux ou pai-tiels, accompagnes de la perte instantanee de la sensibilite, de la suspension ou de 1 abolition de l'exercice des sens. Le malade tombe comme sil etait frappe de la foudre; les muscles se con-tractent convulsivement, ceux de la face executant des mouvements contractiles dans tous les scjis . qui im-priinentä la pbysionomie un aspect horrible et sinistre; la mäcbüiie infeueureestagiteeen sens divers, ily a grince-ment des dents, une bave ecumeuse s ecoule de la bouche en grande abondance 5 les yeux executent des mouvements de rotation, ils sont saillants, la pupille estdilatee, eile se resserre ä I'approche dune vive lumiere, la retine a perdu sa sensibilite ; 1 animal est insensible a I'ac-tion des corps vulnerants et contondants 3 il n'entend plus; I'encolure se raidit, ses muscles portent la tete en tous sens el la precipitent violetnment et a coups redoubles sur la terre 5 les membres deviennent raides, tendus et sont saccades de diverses manieres ; les parois du thorax se soulevent et sabaissent avec une incroyable rapidite; quelquefois on obser^ve des dejections alvines involontai-res. Certains animaux font entendre des cris au moment dc ['apparition de faeces epilepdque • le boeuf beugle, le chien pousse des plaintes et quelquefois des hurlements epouvantables qui le font croire enrage, le pore gro-gne, etc. Les membranes inuqueuses du nez et des yeux sont d'un rouge livide et tumefiees 5 les vaisseaux de la tete sont gonfles d'une maniere remarquable} le pouls est dur, vif, frequent et parfois irregulier. Quelquefois,
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U6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EPILEPSIE.
mais tres-rarement, L'animal ne tomlje pas : il previent sa cliute en s'appuyant con lie un mur, les membres raidis el ecartes, et conserve cette position jusqu ä ce que Tacces soil clissipe.
Les acces cpileptiques durent ordinairement trois ou quatre minutes, rarement davantage; ils sont d'autant plus longs et plus violents qu'ils sont plus rapproches; peu a peu tons ces phenomenes se dissipent et disparais-senl; mais le malade reste epuise, abattu, stupide et liehete ; le chien se met quelquefois ä courir corame s'il etait poursuivi, mais bientot il s'arrete etonne ; enfin, toutes les fonctions reprennent en quelques instants leur regularite accoutumee.
Tel est, chez tous les animaux domesliques, le tableau symptomatique de cette affreuse maladie, qui se renou-velle a des epoques indeterminees, et dont on ne pent prevoir ni prevenir les acces : il n est pas commun de les voir revenir chaque jour ou plusieurs fois par jour; cependant nous en avons des exemples.
Une foule d'influences diverses ont ete regaixlees comme pouvant donner lieu k I'epilepsie ; ainsi on cite comme causes, divers etats morbides de Fencephale ou de ses dependances, comme les plaies. les contusions sur le baut de la tote, certaines depressions de la boite cranienne , des exostoses dans le cräne, des esquilles quicumpriment le cerveau. la phlegftnasie chronique et repaississement des meninges, celle de la substance blanche du cerveau, Tby-datidc cerebrale, enfin une certaine disposition de l'ence-pbale qu'on ne definit pas et que certains auteurs regar-dent comme bereditaire.
Les vers intestinaux, les irritations de l'appareil digestif, la maladie den chiens, peuvent aussi determiner lepi-
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ßPfLEPSIE.
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iepsie ; alors eile n'est que sympathique et n'ofTre pas un
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caractere aussi grave.
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Dans la majeure partie des cas, I'etiologie tie cette afFec-lion est fort obscure et fort problematicrue; ce {[ui est certain, c'est que la scene pathologique estle cerveau, oü le sang est appele par un travail morbide tres-actif et le congestionne plus ou moins fortement.
Traitement.—Jusqu'ici, en metlecine veterinaire comme enmedecine humaine, on n'a pas encore trouve des moyens de traitement qui reussissent dans la graude majorite des cas d'epilepsie primitive ou idiopathique ; on a dirige tour a tour contre cette afiection, les antipblo;yistiqiies. les revulsifs tant externes qu'internes , les antispasmodi-ques, etc., sans compter bcaucoup de succes. Volpi parlc dun cheval, epileptique depuis plusleurs mois, dont les acces s'etaient tres-rapproches, et qui fut gueri en dix jours par la digitale pourpree, donnee en infusion a la dose dune once par jour. Gelle rapporte un cas d'epilepsie chez un bocuf, traite par M. Rodes; ce dernier ordonne une decoction mediocrement concentree de racine de valeriane, a la dose de deux bouteilles par jour, le matin et le soir. Six jours s'ecoulerent et ce moyen ne produisit aucun effet 5 alors il fit ajouter quatre gros d'opium par breuvaire. dissous d'abord dans I'alcool ;il en donna trois bouteilles par jour; deux jours apres il y eut un leger amendernent; quatre jours plus tard, les acces claient beancoup moindres. Enfin, continuant toujours ce traitement, les symptomes diminuerent, de sorte qu'apres vingt jours I'epilepsie avait disparn. M. Felix guerit une lament qui avait des acces tres-rapprocbes, par des sai-gnees, des setons. des ablutions d'eau froide sur la tele, fusage de la valeriane, des lavements nitres, des purgatifs,
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418nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KPISTAXIS.
et enfin de la digitale et de ropium. M. le j^rofesseur Gaudy a obtenu la guerison d'une jument epileptique. par Tadminlstration d'une forte decoction d'armoise. administree a la dose de trois bouteilles par jour jusqu'a la disparition complete des acces. Lecole veterinaire de Lyon a observe de bons efFets de I'liuile volatile de tere-bentliine sur le cliien. M. Begin rapporte avoir obtenu des resultats avantageux sur Tbomme . de l'usage de la terebenthine, a dose assez. forte. Dans notre pratique, nous avons obtenu d'beureux efFets, sur des cbiens epilep-tiques, de l'usage du sirop de valeriane a la dose d'une demi-once a une once par jour, administre par cuilleree de deux en deux heures; nous nous sommes aussi fort bien trouve d'une infusion concentree de la meme racine, administree le matin, I'animal etant a jeun. a la dose de deux a quatre onces, selon sa force et sa taille, et continueedurant phisieurs jours consecutifs. Si I'epilepsie est la consequence des vers intcstinaux oude toute autre affection, e'est vers la maladie primitive que les agents therapeutiques doi-A-ent ctrediriges.
D'apres ce qui precede, nous voyons que ce sont les antispasmodiques et les narcotiques qui out etc employes avee le plus de succes contre I'epilepsie ; e'est an praticien ii en faire un emploi sage et raisonne, et de leur adjoindre comme auxiliaires les autres moyens therapeutiques que nous venous d'enumerer, s'ils sont reclames par I'indica-tion.
EPISTAXIS. — Ecoulement par les narlnes de sang qui est exhale ii la surface de la pituitaire. L'aninaal qui le-prouve ne parail point souffrir; cependant il a la tete lourde et semble inquiet; parfois les yeux sont injectes,
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EPBTAXIS.
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les arteres carotides et temporales battent avec plus de force et de frequence : c'est quand I'hemorrhagie est la consequence de la plethore. Le flux sanguin n'a lieu que lentement, goutte a goutte, rarement par jet continu; le sang est plus ou moins fonce en couleur, il n'est point ecu-meux, ce qui le difFerencie de celui qui vieut des poumons danslliemoptysie ; aussi, dans cettedemierehemorrhagie, le sang est rejete avec force et abondamment par les deux narines, tandis que dans I'epistaxis, le plus souvent I'ecou-lement ne se fait que par vine seule.
De tous les animaux domestiques, c'est le cbeval qui est le plus souvent atteint d'epistaxis : la perte du sang par le nez peut etre le resultat d'un etat pletborique , des grandes cbaleurs de fete, lorsque les animaux sont long-temps exposes a l'ardeur du soleil, d'un travail penible avec des harnais trop etroits qui compriment la region du cou, de coups portes sur le chanfrein. de blessures de la pituitaire, etc.; on I'observe encore cbez certains che-vaux atteints de morve.
Traitement. — L'hemorrhagie nasale legere sarrete souvent spontanement; dans le cas contraire, on emploie les ablutions d'eau froide sur le front, les tempes et le chanfrein, la glace, la neige sur les memes parties. Si ces moyens hemostatiques ne suflisent pas, et que 1'abon-dance de sang repandu fasse craindre quelque accident, il Importe de recourir au tamponnement des fosses nasales; ce moyen de compression nest efiicace que quand le sang vient des parties inferieures du nez. Si on doit tamponner a la fois les deux narines, il faut au prealable pratiquer la tracheotomie. Si 1'animal est jeune, plethoriqne, la saignee et une alimentation rafraichissante et pen nutritive seront indiquees.
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EPOjNGE. — Tumeur phlegmoneuse.qui survient a ia partie superieure de Tolecrane. Get engorgement, dabord inflammatoire, ne tarcle pas ä revetlr les caracteres chro-ni([ues; alors la tumeur se circonscrit. devient flasque , spongieuse, indolente, se tradoit en un veritable kyste sereux, a parois epaisses et resistantes, offrant de la fluctuation. Quelqueibis la tumeur acquiert un volume considerable, les tissus se transforment en une masse homo-gene, dure, d'un aspect squirrlieux. E'eponge li I'etat inflammatoire occasionne de la douleur et gene parfois les mouvemcnts des membres ; ce qui arrive encore lorsque, par sa grosseur et son poids, eile oppose un obstacle au libre jeu de larticulation humero-radiale.
Les clievaux qui ont 1 habitude de se coucher en vache, c'est-a-dire les membres anterieurs sous le thorax , le coude appuye sur lextremite de la brauche interne du fer, sent exposes acetle affection. Dautres causes agissant dans le ineme sens, c'est-a-dire en froissant ou cüntondant les tissus de cette partie , peuvent amener les memes re-sultats.
Trattemenf. — Comme cest labranche interne du fei qui occasionne le plus souvent ieponge.ilfaut commence!-par en rogner l'extremite ; et en vue d'eloigner le pied du coude et de faire perdre a l'animal Ihabitude qu'il a contractee de se coucher de cette maniere, on fait usage d'un bourrelet circulaire, cylindrique, que Ton place au-dessus du boulet, de maniere a faire devier le pied en dehors et a leloigner du coude. Eorsque laccident est recent, encore a 1 etat de congestion, il faut emplojer les applications refrigerantes et restrinctives; les ablutions d'eau froide , les cataplasmes d'argile et de vinaigre sont dune utilite incontestable dans ce cas. etsufliscnt souvenL
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EUGOTISME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i-gt;l
pour faire avorter I'mflammation, partant pour guerir ra-dicalement. L'etat inflammatoire reclame l'usage des emollients en bains et en cataplasmes. S'il se forme un abces. on I'ouvre, on deterge ie foyer, et on panse avec des etoupes imbibees d eau-de-vie camphree. J^a transformation dc I'eponge en tumeur enkystee necessite aussi la ponction, pour evacuer la serosite renfermee dans cette pocbe, et pour pouvoir agir directement sur la membrane seieuse accidentelle qui la tapisse et qui secrete le liquide qu'elle contient; une condition indispensable a la guerison est de detruire la membrane sereuse qui fournit le liquide ; sans cette precaution, I'ouverture faite aukyste se cicatrise et la pocbe ne tarde pas a etre de nouveau remplie. Pour atteindre ce resultat, on fait une ou deux injections par jour, dune liqueur scarrotique : lean de Villate (voir la preparation a I'article Javart) ou une solution de nitrate d'argent, ä la dose de douze ä quinze grains par once d'eau distillee, nous a valu des succes dans une foule doccur-rences semblables. Lorsque la tumeur est transformee en une masse squirrbeuse, on est dans I'usaged'employerles vesicatoires , les sinapismes , le feu, etc., dans le but de ranimer faction de la partie et d'amener la suppuration ; mais ces agents tberapeutiques restant le plus souvent sans effet, il faut recouinr a l'ablation des tissus in-dures , en ayant la precaution de menager la peau qui les recouvre. Lorsquon doit user de ce dernier moyen , la cure est ordinairement longue, et necessite des soins bien entendus.
ERGOTISMS. — On designe par ce nom la maladie que fait naitre l'usage alimentaire du seigle ergote. D'apres M. Rocbe, I'ergotismc se montre a I'observation
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sous deux aspects bien difierents; tantut il se manifeste par des vertices, des spasmes et des convulsions, et tantut par des symptumes de gangrene seche, attaquant princi-palement les membres. De la, deux varietes de cette mala-die, connues sous les noms d'ergotisme convulsifou spas-modiquo, et deryotisme yauyreneux.
Ces deux ordres de symptömes, ajoute cet auteur, n'annoncent pas deux, maladies de nature differente; ils indiquent seulement deux degres de la meme. C'est ce qui resulte evidemment des experiences nombreuses faites sur les animaux, par Tbuillier, Salerne, Read, Tessier. Des canards, des poules, des chiens, des lapins, des cocbons, auxquels ils out fait manger du seigle ergote mele en proportions diverses avec d'autres aliments , ont presque tous commence par eprouver des accidents convulsifs, et ont tous fini par la gangrene dans differentes parties du corps, telles que la queue, les oreilles, les pieds chez les quadru-pcdes, le bee chez les oiseaux. Les symptömes convulsifs, continue M. Roche, apparliennent done au premier degre de la maladie, et la gangrene au second degre ; quand le seigle ergote est pris en petite quantite ou que Tusage en est peu prolonge, ce sont les accidents spasmodiques qui se manifestent: dans le cas contraire. c'est la gangrene.
En general, la gangrene semble se propager du centre ä la circonference; eile marche avec beaucoup de lenteur ; eile poursuit ses ravages jusqu'au tronc, et alors les ma-lades succombent; ou bien eile s'arrete, et un cercle in-flammatoire s etablit entre le mort et le vif. Dans ce point, ils'etablit une suppuration abondanteet trcs-fetide.Toutes les parties frappees par la gangrene sont dessecbees, rac-cornies, dures et comme cbarbonnees; quelquefois un raeinbreentier se detacbe, sans qu'il s'ecoule une seule
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goutte tie sang, et ordinairement un bruit, un craquement particulier se fait entendre au moment de la separation. Lorsque Ton ampule les membres, bien que Ton coupe dans le vif, il n'y a ordinairement pas d'hemorrhagie. Sou-vent la gangrene se reproduit apres I'operation.
L'auteur du chapitre Ergotisme, du üictionnaire de medecine et de Chirurgie pratiques, duquel nous venons d'emprunter ce qui precede, trouve une parfaite analogic entre la gangrene senile et l'ergotisme gangreneux, et il conclut que ce dernier est reffet d'une arterite par empoi-sonnement du sang.
Nous lisons dans le Recueil de medecine veternnairepratique, cahier d'oetobre 1848, un petit memoire intitule : de VErgotisme, ou des effets de l'ergot de seigle sur les animauvjpnv M. Decoste, veterinaire a Sezanne (Marne), dans lequel se trouve une observation de gangrene seche determinee par l'usage du seigle ergote donne comme aliment. Cette observation etant des plus interessantes, nous aliens la transcrire textueilement. La voiei:
laquo; Dans le courant du mois d avril 1832, traversant un
village pres de Sezanne, M.....m'appela pour visiter une
vache, qu'apres mon examen je reconnus etre afFectee d'une vieille indigestion avec irritation des estomacs. Ici , j'observerai que, dans nos localites, cette maladieestassez commune a la sortie de fhiver et vers le printemps.
raquo; Bien des vaches ne vivent que de paille, principale-ment de celle d avoine, de mauvais fuin nature! et de regain de ces pres; le plus souvent elles ne sent abreuvees qu'une fois dans la journee. Ce regime de mauvaise nature, ces aliments sans proprietes nutritives, sans soins convenables pour en arreter les mauvais effets , exposent a cette maladie ces malheureuses betes qui, pour bien de raisons, sont
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encore aujourd'liui regardees comme des fabriques afu-mlei': aussi la plupart sont-elles dans un etat de maigreur voisin du marasme. Cette degenerescence de lespece bovine est teile que le rendement en lait, et plus tard en viande, est a pen pres nul; il est ä regretter que, dans d'aussi mauvaises conditions, on multiplie les especes, qui arriventaun abätardissement complet, si,toutefois, beau-coup d'entre elles ne sent dejä arrivees au dernier degre.
)gt; Cette vaclie, objet de mon observation, par suite de bons soins, ne tarda pas a se remettre de sa maiadie 5 son etat de maigreur m'engagea a conseiller le grain cuit comme nourriture, et en quantite süffisante , pour remonter cette macbine animate si delabree, les boissons farineuses , les fourrages asperges d'eau salce.
raquo; Six semaines apres ma demiere visite, le proprietaire me vit passer, et m'appela de nouveau pour me parier de sa vache : il ajouta qu'elle etait bien remise de sa maiadie, qUclle avait un embonpoint satisfaisant, mais qu'en se promenant. eile avait perdu deux ergots de ses pieds du cote gauebe, que, du reste, eile n'en paraissait pas souf-irir, que son appetit etait le meme, et qu'elle en boitait peu.
n A ma visite, on voyait bien visiblement que les parties inferieures des membres du bipede lateral gauche avaient perdu de leur grosseur, a partir du genou et du jarret jusqu'au pied; la peau de ces regions etait froide , dure , seche, sans odeur sensible; les poils qui la recouvraient n'avaient plus cette teinte vivante ; un cercle eliminatoire bien prononce sur la peau de cette partie mortifiee la se-parait de celle des parties superieures, dont la clialeur, la souplesse tranchaient avec celle des parties inferieures. La peau, les parties tendineuses et osseuses faisaient corps;
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entierement momifies , ces tissus avaient acquis un tel degre de durete que la feuille de sauge avait peine ä les entatuer. Cette vache, sans malaise bien appreciable, mar-chait avee assez de facilite ; a peine sortie de l'etable, eile perdit les os du pied dont les onglons etaient detaches; les autres se detachereut graduellement, sans faire sentir de nouvelles douleurs ; les canons resterent les derniers; plu-sieurs jours se passerent sans quils eprouvassent debran-lement; les deux boutsservaient de maintien pour I'appui; quclques jours apres ma visite , le canon anterieur tomba completement 5 laplaie etait belle, avecune tendance tres-grande ä la cicatrisation ; le canon posterieur ne tarda pas ä se separer, pour ne laisser a cette malheureuse vacbe que le blpede lateral droit. L'instinct de conservation ne mancrua pas ä cette pauvre bete, qui se i-elevait avec une grande precaution : une fois debout, des soutiens prepares a. cet efiet lui servaient de point d appui: soumise a un regime nourrissant, eile prit de l'etat et fot livree a la bou-clierie.
raquo; Dans certaines contrees de la Champagne . il y a peu d'annees encore, la culture du seigle etait la seule suivie pour le gros grain ; avant d'etre livrc a la vente, il etait nettoye, et ce n'etait trop souvent que le mauvais qui ser-vait ä la nourriture des bestiaux que Ion soumettait a Tengrais. Je priaile proprietaire de me laisser examiner 1c grain qui avait servi a cette vache: tout etait compose dc seigle a petit grain avorte , de nielle, d'ivraie , enlln de seigle ergote qui entrait dans une tres-graude proportion. Cette vache seule avait ete soumise a ce regime, et cela explique que, chez eile, les symptömes de l'ergotisme se soient prononces d'une maniere aussi frappante.
raquo; Des ponies et des canards, nourris exclusiveraent
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tie ce melange , ont eprouve ies meines effets de lergo-lisine.
raquo; Chez une poule , au bout de dix-lmit jours, les cfFels so sont fait senlir; une pattc s'est detachee, son bee a subi un ehangement de couleur, le luisant de la come s'est terni, le bee a perdu de sa grosseur.
raquo; Chez une seconde poule, au bout de quinze jours, une patte s'est dessecliee; la crete prineipalement a subi uu grand ehangement dans sa texture.
)gt; Chez un canard, la membrane palmaire est le tissu qui a ele le premier frappe; eile s'est noircie, dessechee, cassee, les doigts sojit tombes. raquo;
Anciennement, lergotisme constituait des epidemies et des epizootics meurtrieres ; aujourd'liui que la culture est inieux raisonnee , plus rationnelle , le scigle ergote est en si minime proportion que scs effets se font a peine sentir j en Belgique, I'ergotisme est inconnu.
Traitement,—laquo;11 est :i rcgrettcr, dit M. Dccoste, qu'en presence de ces cbangements de tissus frappes a des degrcs differents, la science reste spectatrice , aucun moyen ra-iionnel n'etant encore venu arrcter la marcbe de la maladie (jui les produit. Ce n'est done plus a la therapeulique que Ton duit avoir recours, mais bien a I'hygiene; e'est ä cettc hranehe importanle de la medeeine a eloigner les causes qui peuvent occasionner d'aussi grands desordres.
raquo; Quelques moyens ont ete employes centre rempoisou-nement de l'ergot. Au debut, chez les animaux qui ont la faculte de vomir, ce sont les vomitifs pour debarrasser Teslomae, puis les purgatifs evacuants, les boissons adou-cissantes , mucilagineuses, donnees en abondance , 1 am-moniaque liquide, le cafe pris a haute dose, qu'on fait boire d'heure en beure.raquo;
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Mais, tlit M. Roche, si Fergotisme consiste dans une in-Qammation ties arteres , que peut-on attendre de la medication qui precede? Ne serait-il pas preferable, ajoute-t-il, d'avoir recours a la saignee gcnerale. si efficace entre les mains de M. Dupuytren centre la gangrene dite senile? Plusieurs auteurs en out depuis longtemps conseille Tem-j)loi.
ERYSIPELE.—L'erysipelc est une inflammation exan-tbemateüse, extensive, caracterisee par une teinte rouge delapeau avec gonflement du tissu cellulaire sous-cutane, se terminaut ordiuairement par resolution , quelquefois par suppuration et rarement par gangrene.
En medecine veterinaire, on divise cette phlegmasie cutanee en Erytheme, Erysipele simple, Erysipele phleg-moneux, Erysipele üedemaleux et ErysipcMe gangre-neux.
Ces divisions nous paraissant supcrllues, parce que nous les envisaüreons comme des degres diflerents de la meine maladie, nous decrirons cette affection sous lenoin d'erysipele proprement dit, et sous celui d'erysipele gan-greneux.
Touslesanimaux domestiques peuvent contracter I'ery-sipele proprement dit, tandis que I'erysipele gangreneux parart ctre le partage exclusif des moutons et des pores.
1. erysipele proprement dit consiste dans une phlegmasie de la peau sans gonflement bien sensible, noh cir-conscrite, dune etendue variable, superficiellc on se communiquant au tissu cellulaire sous-jacent, susceptible de se deplacer, caracterisee par une rongeur uniforme lirant sur le jaune : lanimal eprouve d'abord un prurit qui le porte a se frotlcr centre les corps environnants on
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ä se mordre la partie affectee; a mesure que la phlegmasie tlevient intense, la douleur augmente, la rougeur devient plus vive ; au bout de quelques jours apparaissent de pe-tites vesicules bleuatres , d'oü suinte im liquide sereux qui agglutine les poils et provoque leur chute. L'inva-sion de l'erysipele esl quelquefois accompagnee dune fie-vre qui dure deux ou trois jours, lorsque la maladie est legere, mais qui se prolonge davantagequandeile prend un caractere de gravite 5 alors le malade est souvent constipe.
En general, cette maladie suitune marche reguliere, et si rinflammation du tissu cellulaire sous-cutane ne vienl pas entraver la eure, eile se termine en six a sept jours par la resolution; cette heureuse terminaison s'annonce par la desquamation de Tepiderme qui se detache sous forme d'ecailles furfuracees ou de poussiere farineuse j les symptomes generaux s'effacent dans la meme proportion que les symptomes locaux, et la guerisou s'opere promptement.
Lorsque la phlegmasie attaque toute l'epaisseur du derme et s'etend au tissu cellulaire sous-jacenl, les symptomes que nous venons de decrire existent avec plus d'in-tensite; la peau est plus rouge, plus douloureuse , et la chaleur plus prononcee ; le prurit tourmente heaucoup le malade. La peau est soulevee par le tissu cellulaire tu-mefie par rinflammation, un engorgement large et pro-fond en est la consequence ; lorsque Ion comprime cette partie plilogosee, I'animal eprouve une vive douleur qu'il accuse par les mouvements auxquels il se livre. Si la suppuration s'elablit, la tumefaction devient plus proeminente et se ramollit vers le centre 5 la fluctuation est manifeste quand le foyer est forme ; la peau s'amincit, finit par s'ul-cerer et donne issue ä vine (|uaiititc pins ou moins consi-
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ilerable de jjus sero-sanguinulent. Lorsque I'exantheme erysipelateux est intense, il est souvent accompagne d'un engorgement cedemateux qui environne la partie plilo-gosee de la peau.
Comme nous ravens mentionne plus haut, l'erysipele proprement dit pent attaquer tons les animaux domesti-ques ; il pent se montrer sur toutes les parties du corps, mais e'est sur la tete et les membres qu'on lubserve 1c plus souvent.
G'est chez les animaux plethoriques, qui font usage dune alimentation trop excitante, que Ton rencontre le plus souvent cet etat pathologique'; il peutse declarer a la suite de la suppression de quelque ecoulement habituel, operee brusquement, a la suite dun arret de la transpiration cuta-nee, de plaies, de contusions, d'ulcercs, d'une trop longue exposition du corps a Fardeurdes rayons solaires, de l'ap-plication de corps irritants sur la surface cutanee , du froltement prolonge de deux points de la peau en regard Tun de l'autre, des cuisses et des ars par exemple; du frottement desharnais, de la malproprete habituelle de la peau et de l'application d'une multitude de remedes onctueux, irritants , que Ton emploie sans discernement pour combattre les maladies psoriques.
Traitcmeiit. — Quelles que soient l'espece de l'animal et la forme que l'erysipele affecte, nous mettons en premiere ligne les soins hygieniques, l'exacte proprete de la peau et celle des logements, qui doivent etre acres et d'une temperature non elevee (Hurtrel d'Arboval). Lorsque l'erysipele est simple, sans complications , il sudit dc re-trancher les aliments echauffants, de soumettre lanimal a Tusage des boissons farineuses, rafiaichissantcs, acidu-lees ou nitrees, de la paille, des carottes, etc., et de fomen-
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tor la partie phlogosee dc la peau, avec unc decoction emolliente, tiede, de maniere alamaintenirconstamment humide, pour dissiper I'erysipele en quelques jours. Mais quand lexantlieme erysipelateux est accompagne de fievre et mesure vine large etendue , il faut recourir a la salgixie ; toutefoia il faut etre reserve sur les emissions sanguines, elles doivent etre petites, et memo on doit se borner a une seule si l'etat du malade n'en reclame pas imperieusement un plus grand nombre ; on administre avec avantage des breuvages legerement diaplioretiques. tiedes, composes de tisane de fleius de sureau et de coque-licot. S'il y a constipation, on la combat par radministration des sels neutres ; !e sulfale de soude, de magnesie, le sur-tartrate de potasse (creme de tartre) donnes a doses laxatives, sont d'une grande utilite dans cette circonstance, ainsi que les lavements emollients. La partie phlogosee doit etre, dans ce cas, recouverte d'un bandagematelasse, que Ion arrose frequemment d'une decoction de mauve, de maniere a entretenir une chaleur douce et humide.
Si I'erysipele a le caractere phlegmoneux, il faut cher-cher ii en prevenir les progres, a iaire avorter I'infiamma-tion par des saignees locales et generates ; e'est dans ce cas que les nombreuses applications desangsues sontindi-quees;mais le prix trop eleve de ces annelides est toujours un obstacle qui ne nous permet pas den user pour les grands animaux domestiques . ä cause du laquo;rand nombre qu'il faudrait employer pour en retirer des bienfaits reels; nous les remplacons avantageusement par de simples scarifications ou des ventouses scarifiees qui produisent une abondante quantite de sang et degorgent et relächent les tissus enflammes. On recouvre et on arrose la partie comme nous 1'avons indiqne plus baut. Lorsque le pus est
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forme, ce qui s'annonce par la fluctuation, quelquefois dif-llcile a recounaitre, il faut sc hater de pratiquer de larges et profondes incisions qui, en permettant au jjus de s'echapper , font cesser letranglement et previennent la gangrene des tissus enflammes. Si la mortification s'est emparee de quelques lambeanx de peau. il ftiut les enle-ver. Les soins subsequents doivent etre en rapport avee les indications; la nature du pus.son abondance et letenduc de la surface malade doivent diriger le praticien dans le choix des agents therapeutiques.
ERYSIPELE GANGRENEUX.—Cette affection, con-nue encore sous les denominations de feu Saint-Antoine, feu sacre, feu celeste, etc. , consiste dans la phlegmasie dune eertaine etendue de la peau et du tissu cellulaire quelle recouvre, qui a pour caractere essentiel de sc ter-mhier par gangrene. Cette maladie, qui parait tenir du charbon, regne dune maniere enzpotique ou epizootique sur les animaux des especes ovine et porcine ; eile fut ob-servee une seule fois chez le cheval, par un veterinairc des Basses-Pyrenees.
ERYSIPELE GANGRENEUX DU MOÜTON. — Dans
I'espece ovine I'erysipele gangreneux s'annonce par 1'in-qnietude, la tristesse et le degoüt; l'animal est faible. cesse de manger et de ruminer; il sagite, bele fre-quemment et parait beaucoup souffrir. La peau de la par-tie phlogosee prend une teinte rouge fonee, merne viola-cee j il apparait des ampoules plus ou moins grosses et nombreuses, remplies dun liquide sereux,ä la suite de la rupture desquelles la laine sc detache et laisse le tissu cu-lane a nu. Quelquefois 1'inflammation occupe une grande
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etendue et s'accompagne de doulears vives, de tension, de chaleur locale considerable et de fievre. Quelquefois aussi la phlegmasie change de siege, plus rarement nean-moins que dans l'erysipele proprement dit. Mais bientot ia peaudevient d'vm rouge ou d'un violet plus rembruni; eile perd sa chaleur, devieat insensible, inolle, flasque, et se gangrene. Alors il y a grande prostration ; lepouls, qui etaitj)etit, frequent, serre, devient inexplorable 5 les membranes muqueuses sont päles, la Louche, le nez, les oreilles et les extremites sont froids ; lemphyseme suc-cede et de la colonne vertebrale, ou il se montre d'abord, il gagqe toute la peripherie du corps 5 la bete deperit et finit par mourir. La marche de lamaladie est assez rapide pour que la succession des symptomes ait lieu en vingt-quatre ou quarante-huit heures , et seit alors suivie de la mort. (Ilurtrel d'Arboval.)
C'est dans les pays chauds que l'erysipele gangreneux a ete observe : on le rencontre encore en italic, en Espa-ptic et dans les departements meridionaux de la France; mais il est trcs-rare dans la partie septentrionale de TEu-rope, si meine on I'y rencontre encore.
D'apres Ilurtrel d'Arboval, on ne connait rien de posi-tif sur les causes de l'erysipele gangreneux des betes a laine; les uns accusent I'liumidite froide d'etre susceptible de le developper. D'autres pensent qu'il se manifeste ä la suite des grandes cbaleurs. des longues seche-resses, lorsque les animaux eprouvent des deperditions abondantes par la transpiration cutanee, surtout s'ils sont prives d'eau, ou s'ils n'en ont que de mauvaise, comme au commencement d'un automne tres-doux, succedant k un ete tres-chaud et tres-sec. On peuse aussi que les aliments avaries sont susceptibles de donner lieu au devc-
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loppement de laflPection: mais la contagion parait etre . aux yeux de plusieurs auteurs, la principale cause de sa propagation.
Traüemcnt. — 11 n'est guere permis d'esperer d'un traitement quelconcpie !a gueiison d'une maladie aussi prompte dans sa marche (jue meurtriere dans ses effets : neanmoins, Hortrel d'Arboval conseille uue metliode perturbatrice de traitement; on peut alors, dit-il, en desespoir de cause, adrninistrer a Finterieur l'acide sul-hirique alcoolise etciidu d'eau, les infusions vineases aro-matisees et ameres, ou tout autre deces excitants auxqueis on a donne le nom lt;X'antiputrides, antiyangreneux. A 1 exterieur, il recommande de changer le mode actuel d'irritation des surfaces culanees malades, par des frictions de liniment ammoniacal, des lotions d'eau-de-vie camphree, clc. Aussitot cpie les boutons inflammatoires apparaissent , avant qu'ils soicnt gangrenes, on les excise en tneme temps qu'une portion des Lords voisins, jusqu'a l'endroit ou les chairs sont vives et de bonne nature. La meme extirpation est encore a tenter lorsque la gangrene est etablie; quelque incertain ou impuissant quc jiuisse clrc ce moyen, ajoute cei; auteur, nous neu voyons point de preferable. 11 est bon de cauteriser ensuite, avcc le fer rouge, la surface de la plaie jusque dans le tissu cellulaire sous-jacent. afin de produire des escar-res, de provoquer une inflammation suppurativc. de mo difier le mode vicieux de vilalite, et d'amener la lesion a l'etat de plaie simple, s'il est possible.
Les auteurs anciens etaient si persuades de lincurabi-lite de rerysipele gangreneux des betes a laine. et de fimpossibilite darreler les elfets de la contagion, quüs n'hesitaient pas a proposer rassommement, saus tenter
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ancun moyen curatif; ils occisaient toutes los betes f[tii avaient conamunique ensemble, aussi bien les saines que les malades, et, comnie le fait observer Hui'treld'Arboval, ils detruisaient des troupeaux eatiers pour les debarras-ser dune maladie crui , au moyen de soins bien diriges et bien entendus, aurait pu en epargaer une partie.
La chose la plus essentielle k faire lorsque eette maladie appai'ait, c'est de s'occuper des moyens preservatifs ; ainsi il fautse hater d'ecarter toutes les causes susceptibles de la developper, soustraire les animaux a leur influence, prcvenir la contagion par l'isolement absolu et la desin-fection des lieux et des objets qui lour out servi ; enfin mettre en pratique les mesures sanitaires que reclame tonte maladie eminemmeut contagieuse.
ERYSIPELE GANGRENEUX DU PORC. — Si I'ery-sipelegangreneux est deja rare dans les betes ovines, dil Tlurtrel d Arboval, il ne Test pasmoins dans 1c cochon ; la description qu'il fait de cctle affection est empruntee a Paulet.
La maladie sVumonee par 1'inquietude, la tristesse, le degout, la nonchalance dans les mouvemenis. Cos premiers symptomes durent cinq a six jours. Du septieme au huitieme jour, les symptomes augmentent graduelle-ment; la vacillation des membres est plus marquee, la marche devient chancclante; il y a des alternatives de froid et de chaud: les oreilles sont pendanles et deviennent ii-oides; la tete est bürde et diflicile ä soutenir; on remar-lt;jue un cbansement tres-sensible dans la couleuj'de la Ian-cue ; 1'haleine est, fetide,il y a ecoulement par les naseaux d'une matiere epaisse et muqueuse. La phlegmasie cutanee sc manifeste par une rougeur erysipelateuse non saillante,
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ERYSIPELE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;433
qui est surtout tres-sensible sous le ventre, ct les dou-leursque Fanimal eprouve sont telles cju'il poasse prescjue constamment des cris extremement aiijus. T.et, etat din-flammation des teguments se convcrtitbientoten gangrene deeidee, qui se manifeste par la coulear livide et enfiu bteuatre on violette de la surface malade. La mort alors ne tarde pas a avoir lieu.
Aces symptömes on pent ajouter lagitation, le tretn-blement, la have, filante, Tinjection des oreilies, des coa-jonctives. de la Louclie et de toutes les mucpieuses. Ce n'cst pas seulement le dessous du ventre qui pent etre le siege de cet erysipele, c'est aussi la face interne des cuisses, le con , les oreilies et les membres : quelqucfois la phlegmasie s'etend au tissu Lamineux sous-cutane. La gangrene est proche lorsque la coulcur rouge de la peau passe auviolace brun. Jusqu'ä ce que la maladie soit par-venue a sou plus haut degre, les pores malades eprouvent une reaction febrile prononcee; Ilsjrecherclient les liquides aigres et les fruits acides.
Nous lisons dans le Journal vetdrinaire et agricole de Belgique)anaamp;e 1845, une instruction pour les cultivateurs sur la maladie eonnue sous la denomination de feu Saint-Antoine, publiee en 1U44 par la Commission provinciale dagriculture de la Flandre Orientale, et traduite du llamand par M. Van den Eede, medecin veterinaire ä Opwyck.
Les symptömes les plus saillants de la maladie, rappor-tes dans i'instruction sus-mentioiinee, consistent dans la soif beaucoup plus viveque d'ordinaire, Hnappetence et la tristesse; le malade i'este eioigoe de Tauge el immobile dans un coin frais ou humide de son toit, sans ccouter la vuix qui lappclle. Les oreilies et la queue sont pendantes, cette derniere n'est plus enroulee commc de coutume, et
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#9632;iSI'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l-UVSIl'ELIi,
les soies sont Jierissees. Le train de demere devient faible. vacillant, au point que 1'animal s'abat ou ne peut plus marcher,
Lc second ou quelquefois le premier jour, des taches paraisseut au col, aux oreilles, au bas-ventre, aux cuisses et sur lesorganesgenitaux. Au commencement, ces taches sont rouges, puis deviennent foncees, et a la fin tout a fait noires. Le grognement du pore affecte se change en un son indefinissable. L'animal grince des dents et sa ma-choire inferieure se meutconvulsivement. Les excrements deviennent durset coiffes; souvent on voit lc malade faire des efforts pour vomir, et ä la fin il rend une matiere glai-reuse. La peau devient sensible aux frictions. Tel est le tableau succinct des symptömes de celte terrible maladie qui sevissait avec intensile en 1844, dans le district agri-cole d'Alost. et qui tuait ses victimes avec une extreme rapidite, quelquefois en huitoudix heures.
La meine maladie exercait encore ses ravages dans la meme province, en 1811 ei; 1821 ; a cette derniere epoque., eile etait si intense qu'au commencement de son apparition, sur dix animaux atleints neuf mouraient.
Les causes de cette terrible maladie ne sont point con-uues ; son apparition cut lieu nrdinairement aux mois de juin etjuillet, et cessa de sevir au mois d'octobre.
En presence dun pared fleau, e'est aux moyens preven-tifs qu'il faut avoir recours ; a cette fin, on ain-a soin que le toit soit entretenu le plus proprement possible 5 tons les-jpurslefdmier devraetreenleve et remplace par une litiei'e fraiche; on soignera lecoulement des urines, on faci-litera Faeces de lair par un nombre süffisant d'ouverturcs pratiquees dans le haut du raur. et quelques-unes plus etroitesj au rez-de-cbaussee : de cette maniere, linterieur
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tUYSIPELE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;457
du toit sera convenablcment rafraichi, el le courant d'air cxistera sans qvie la peau de l'animal en soil impres-sionnee.
Lorsque l'atmosjdiere sera calme et sereine, on sortira les cochons , en ayant soin de ne pas les exposer troi) longtemps a l'ardeur brillante du soleil; on les conduira dans un endroit frais, oü ils pourront se baigner et se vau-trer dans la fange , toutefois en ayant soin d'enlever. par le lavage, la boue qui saiit la surface du corps. Si on ne pent se procurer un endroit convenable pour faire baigner les animaux, on pourra remplacer cette indication par d'abondantes ablutions d'eau froide, repetees de jour a autre, ou, ce qui vaut mieux, tons les jours.
Quant a la nourriture, on ne la preparera pas d avance , coinme on a l'habitude de le faire comiuunemenl ; on s'abstiendrade donnerdes alimentsfermentes,ecbaufFants, tels que des residus de distillerie, de la dreche, des feve-roles, etc. La boisson devra etre preparee au moment de cbaque repas; ellc sera rafraichissante et legerement aci-dulee avec un pen de vinaigre ; les aliments consisteront en herbe fraiclie, carottes, salade, fruits acides, etc.; el comme la maladie est eminemment contagieuse , il faut prendre toutes les mesures de precaution possibles pour en empeclier la propagation. Ces moyens, mis en usage dans la Flandre Orientale, ont eu les plus beureux resultats.
Traifcmcnt. — La saignee est recommandec au debul de la maladie; la quantite de sang a extraire devra etre calmlee d apres 1 age et la force du malade, linmediatc-meut apres 1 emission sanguine, si des nausecs apparais-sent, on administrera de deux a buit grains dc tartre stibie (emetique) ; ensuite on donnera , quatrc fois par iour,une demi-bouteille d'eau edulcoree avec de la melasse
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iöSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EXOPHTHALMIE.
ou du iuiel, a laquelle on ajoutera quarante ä cmquante gouttes Jacide sulfurique. On doonera egalement, une ou deux fois par jour, jusqu'ä ce que la defecation seit revenue ä son etat normal, un lavement adoucissant.
Un point de revulsion , etabli a la face interne des cuisses, au moyen d'un seton anime avec Fongueat vesi-catoire, est aussi recommande dans cette maladie. Pour faii-e disparaitre les engorgements glandulcux que l'ou re-marque toujours, surtout au debut de la maladie , il est utile de les frictionner deux fois par jour avec de l'huile camphree ou de ronguent cantharide, et d'en frictionner egalement la gorge et le cou, apres avoir, au prealable, rase les soies qui recouvrent ces parties.
Si fetat du malade s'ameliore, et que neanmoins il reste encore abattu et faible, il faut changer de medication : les tisanes ameres de decoctions de geutiane, dabsiuthe, de sauge, etc., relevent les forces abattues, et concourout puissamment au retablissement de la sanle.
EXOMPIIALE. (Voyez Herme ombilicale.)
EXOPHTHALMIE. — La sortie de l'ocil de sou orbite constitue cette affection , assez commune chez le chien et le chat, et qui reconnait le plus souvent pour causes chez ces animaux les coups de gritfes, de dents, qu'ils reeoivent quand ils se hattent, outoute autrecontusion qui porte sur le globe oeulaire. Certaines productions morbides peu-vent aussi chasser loeil de sa cavite; c'est ainsi que les kystes de l orbite, les fongosites du perioste, etc., donnent lieu a l'exophthalmie. On rapporte plusieurs exemples de cette affection chez le clieval, survenue ä la suite d oph-ihalmie tres-intense.
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EXOSTOSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; $5!)
Traitcmcnt. — Si des fongosites ou d'autres productions morbides se developpent dims I'orbite, forcent Tocil ä se deplacer et a sortir de sa cavite, on doit chercher les moyens de les faire disparaitre; malbeureusement il esl souvent tres-difficile de les atteindre et surtout deviter qu'elles ne se reproduisent. C'est lorscpi'elles sont naissan-tes et situees de maniere a pouvoir elre attaquees par ['instrument Iranchant, alors que la pression qu'elles exercent sur le globe n'a pas encore produit de grands desordres, qu'on pent esperer quelque succes; 1'ablation doitetre suivie de la cauterisation qui, en detruisant leur base, change le mode d'irritation et previent la recidive. Le caustique dont on se sert en pared cas est le nitrate d'argent.
Lorsque I'exopbthalmie est la consequence dune violence exterieure , dun coup de griffe, de dent ou de baton , il faul replacer I'oeil dans I'orbite et ly maintenir par des compresses imbibees de substances refrigerantes, d'eau froide, par exemple, dans le but de prevenir lin-flammalion et de rendre aus tissus le ressort qu'ils out ]gt;erdu. Ce n'est guere que quand l'accident est leger et recent, qu'il est permis d'esperer la guerison 5 lorsque 1 ceil est ent ierement sorti de sa cavite, ce qui ne pent avoir lieu sans eraillement ou rupture du nerf optique et des muscles oculaires , loute tentative de reduction devient inutile, I'organe est perdu, il faut en faire l'ablation. Dans tous les cas , il est indispensable d'abriter les parties ma-lades du contact de fair, et de calmer 1'inflammation par des ablutions emollientes et par l'application de quelques sangsues, si la violence de la phlegmasie Texige.
EXOSTOSE. — On appelle exost'oses des tumeurs
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osseuses developpees a la surface d'un os avec la substance duquel dies so confondent. En medecine veterinaire, les exosloses ont reeu des noms differents selon le sie^e qu'elles occupent; ainsi, au jan-et, on rencontre I'eparvm, la courbe, la jarde ou jardon : a la couronne, la forme, et sur le canon , les suros. Nous renvoyons nos lecteurs aux articles qui traitent de ces affections.
FARCIN. — De tout temps cette maladie avail ete consi-deree comme le partage exclusif du cheval,de l'äne et du mulct , lorscpie des praticiens distingues du midi de la France font signalee dans les animaux cle I'espece bovine ; longtemps aussi on 1'a regardee, et beaucoup de vete-rinaires la regardent encore comme ayant un certain de-gi-e deparente avec la morve chronique; ilsdisentque la morve et le farcin sont cousins germains. U'autres ont avance que ces deux affections sont identiques, qu'elles sont de meme essence et qu'elles ne different Tune de lautre que par les symptomes. que e'est la memo maladie s'offrant sous deux formes differentes ; ils considerent le farcin comme une morve externe. Sans entrer dans les considerations qui onf pu amener des bommes eminemment instruits a emettre cette opinion , l'experience et l'obser-vation nous ont demontre le contraire ; I'invasion , les symptomes, la marclie et les suites de ces deux affections ont principalement fixe notre attention et ont puissam-ment contribue a former notre opinion a cet egard ; en effet. que Ton suive ces deux maladies . (pie Ton etudie tout ce qui se passe dans leurs evolutions , et Ion sera frappe de la difference qui-existc entre elles ; si elles etaient de meme essence , leurs rapports seraient plus intimes , leurs symptomes plus ressemblants , leur marcbe
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FARCIN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;1
et leurs suites plus uniformes ; deux faits de meme nature doivent se ressembler plus ou moins.
M. Schaack, veterinaire a Fontaine-sur-Saune, apublie, dans le Journal de medecim Veterinaire de Lyon, N0 de juillet 1845 , un article tres-interessant, intitule : Farcin cotnpliqne de hoiteric avec recidive farcineuse. Les observations de l'auteur , les conclusions qu'il en tire , et les reflexions qu'elles suggerent , sont de nature a ebranler plus d'une conviction , et a. faire douter si l'opinion qu'on s'etait formee jusqu'ici sur l'objet en question, ne serait, point basee sur une theorie plus ou moins specieuse. M. Scbaack ne pense pas que la morve et le farcin soient deux formes de la mememaladie; et, sans contester leurs nombreux points de contact, dit-il, il restera dans cette croyancejusqu'a ce que des faits concluants soient venus lui prouver le contrairc.
En examinant le tableau comparatif symptomalique de ces deux affections, on est frappe de la difference des portraits ; en cffet, nous voyons d une part une maladie se developpant sans reaction ni trouble, ä progreslents, peu sensibles, et demandant des mois, des annees meme, pour arriver au point de nuire aux grandes fonetions de la vie (la morve ) ; de 1 autre part, une maladie qui frappe pro-fondement leconomie, qui trouble les functions, altere les Üuides et les solides, et en quelques semaines amene la decomposition des tissus et la inert (le farcin). L'une se guerit souvent par un traitement rationnel, fautre resiste ä tous les moyens therapeutiques qu'on lui oppose. Ces arguments nous paraissent suflisants pour motiver notre opinion, et en attendant des faits qui soienl denature ä ebranler notre conviction , nous resterons , comme M. Scbaack, dans la croyance que la morve et le farcin sont deux maladies differentes.
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FARCIN DU C11EVAL (1). — Le iaicin est considerlaquo;! oomme une iuflamination clironique, une sub-inflammation des ganglions et des Yaisseaux lymphatiques, que precede ['alteration du sang. Ce qui milite en favour de cette opinion , c'est la tendance du farcin a se traduire en affection carbonculaire. Cette maladie s'annonce, chez les solipedes, par la nonchalance, la tristesse ct rinappetence; le poil devient terne, se herisse:, les membranes apparentes sont päles , humides. Ces symptomes precedent de quel-([ues jours I'eruption farcineuse. A la suite d'un mouve-ment febrile on voit apparaitre des turgescences sous-cu-tanecs, dures,non adherentes a la peauj tantut elles ont la forme de gros boutons dissemincs ca et lä sur differentes parties du corps (farcin cul-de-poule), d'autres fois ce sont des nodosites separees parties etranglements simulant un chapelet (farcin en chapelet), ou en forme de corde qui suit un trajet veineux (farcin corde). ou sous forme d'en-gorgement jjIus ou moins volumincux (farcin confluent). Ces differences dans la manifestation de 1 eruption farci-j;euse , avaicnt amene les anciens hippiatres ä les consi-derer comme autant de maladies distinctes , partant a etablir autant de traitements qu'il y avait de formes dans les symptomes; aujourdhui que la medecine veterinaire est eclairee du flambeau de fanatomie pathologique, il n'y a plus de doute sur la nature identique de cette affection, quelle que soit la difference des symptomes qu'elle revet.
Les sieges de ces intumescences sont le plus ordinaire-ment les trajets des veines oh les vaisseaux et les ganglions lymphatiques abondent ^ aussi les rencontre-t-on souvent partant de l'espace intermaxiltaire, se prolon-
(1) Ccci sapplique cgalcmcniä Pane ct au mulct.
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FARCIiN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;laquo;3
geant sLir lu joue, les levres, Igs ailes du nez, le long de la jugulaire, de la veine de l'ars, de la sous cutauee du thorax, de la sapliene, etc.
Au bout de huit a dix jours, quelquefois avant ce laps de temps, ces boutons, ces nodosites se ramollissent, sup-purent; une plaie ulcereuse , plus ou moins crease, ü fond grisätre et a bords calleux , d'ou s'ecoule une sa-nie purulente aboudante, remplace le point ulcere; de uouveaux boutons apparaissent et se ramollissent a lern: tour ; le malade s affaiblit, maigrit a vue d oeil, il refuse tonte espece de nourriturej des engorgements bypos-tatiques se declarent sur les parties les plus declives des membres, de la poitrine et de l'abdomen, ce qui prouve evidemment une profonde alteration des liquides circula-toires ; la prostration devient de j^lus en plus grande, at la mort vient mettre un terme ä cette seiie de symptomes.
Les animuux dun temperament lympliadqtie sout plus exposes que ceux doues dun temperament sanguin a contracter le farcin. Pour peu que des animaux ainsi constitues se trouvent influences par des causes aslheni-ques, hyj)ostlienisanles, ils ne tardent [)as a en ressentir les effels 5 ainsi on regarde a juste titre , comme causes deter-minantes du farcin, I'usage d'aliments avaries, vaseux, poudreux, qui nc fournissent a rassimilafion qu'un cbyle altere; 1'eau insalubre, les travaux excessifs , le sejoor dans des ecuries froides, pen aerees , ou il se trouve un grand nombre lt;L animaux reunis ; les arrels de transpiration, occasionnes par des transitions subites du chaiul au li-oid : les affections clironiques du tube digestif; enfin toutes les influences qui lendent a vicier la masse sanguine, et la contagion.
Traitement, — Lc farcin etant une alfeclion cininem-
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U-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;FARCIN.
meat astlieni(jue , doit etre combattu par ties moyens pro~ pres a rendre au Systeme sanguin la predominance qu'il a perdue; lusage prolonge des amers, des ferrugineux et des aliments analeptiques, remplit cette indication. Les tisanes aineres dabsintlie, de houblon, auxquelles on ajoute deux ;i quatre onces de poudre de gentiane, et une a deux onces de carbonate de fer, doivent etre adminis-trees ä la dose d'un litre a uu litre et demi chaque matin 5 adefaut de ces tisanes, on emploie de la biere brune ou de Teau ferrugineuse. On seconde ces agents toniques par une alimentation nutritive , de facile digestion , que Ion augmente au fur et a mesure que les organes digestifs reprennent du ton et que Tappetit se -reveille.
Les cordes farcineuses et les boutons indures doivent etre reconverts d'une couche d'onguent resolutif fondant, d'un melange compose dans la proportion d'un gros de sublime corrosif (deutochlorure de mercure) par once de tereben-tiiine deVenise; on reitere cette application jusqu'a la fonte complete des intumescences. Lorsque les nodosites farcineuses sont ramollies ouqu'elles suppurent, il fautles cau-teriser avec le fer incandescent. Quelques jours apres cette operation, c'est-a-dire lorsque I'escarre produitepar la cauterisation est detachee , on nettoie lulcere avec de la tein-ture d'aloes et on le saupoudre ensuite avec de la poudre de quinquina ou de gentiane. Quelques praticiens conseil-lent d'enlever les tumeurs farcineuses avec finstrument trancbant, lorsqu'elles sont encore a 1'etat d'induration; sansvouloir contesterfefficacite de ce moyen, nous croyons qu'il est permis de ne pas y avoir recours dans la majeure partie des cas; nous devons avouer, du reste, ne l'avoir Jamals employe. D'autres preconisent la saignee et 1c regime antipldogistique au debut de la maladie; s'il se presente
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FARCIN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4-4ö
quelques rares exceptions qui reclament ce traitement, il faut etre tres-circonspect dans sonemploi; cen'est quau debut, au moment de leruption farcineuse accompagnee d'une vive reaction, qu'il convient d'y avoir recours; mais le mouvement febrile une fois combattu, il serait imprudent, dangereux meine d'y persister 5 on plongerait, par la, le malade dans une teile prostration, que toute reaction deviendrait impossible.
Durant le traitement, le malade doit etre l'objet de soins hy^ieniques particuliers; la grande proprete , les pansemenls de la main bien faits, un exercice leger, une temperature douce et uniforme,entretenue par descouver-tures de laine, enlin tout ce qui tend a activer les fonctions de la peau, secondent merveilleusement les moyens thera-peutiques que nous venonsdindiquer, et qui sont, Si moins que lanimal ne se trouve dans un etat de deperissement avance, d'une efficacite presque toujours constante.
FARCIN DU BOEUF. — Cette maladie nest point con-nue en Belgiqoe ; aucun veterinaire , que nous sachions , ne I'a signalee; pour notre compte, nous ne I'avons jamais observee; par consequent, nous allons puiser tout ce qui est relatif ä cette affection dans le Traite do pathologie bovine, de Gelle.
laquo;Le farcin se manifeste, chez cet animal, par I'eruption lente et successive de boutons circonscrits , durs, parve-nant difficilement ä suppuration, qui suivent, comme dans le cbeval, le trajet des veines, forment une corde pen prüfende , qui existe le plus frequemment ä la face interne des membres, quelquefois aussi sur le trajet de la jugu-laire , et rarement sur celui de la thoracique et des mam-maires. Les boutons sont dc grosseur variable^ ceux dans
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lesquels la foute suppurative s'etablit, s ouvrent rareiricnt k I'exterieur, ils formeat plutut des infiltrations sous-cutanees qui suivent le trajet de la corde en s'elargissant sur les cotes. Si on incise ces points ramollis , on en fait sortir une matiere blancbatre, inodore, quelquefois semplable a du fromage mou. La suppuration qui suit cette operation est presque nulle , la plais se ferme au bout de cinq ä six jours , tie nouvelle matiere se forme; cette matiere Unit par elre absorbee en partie , ce qui determine rinduration ; de sorte qu'en incisant ces cordes farcineuses, on ne trouve qu'uu tissu lardace et adherent a la peau.
raquo; La marche du farcin est excessivement lente; cette maladie peut cxister un an, dix-buit mois, et meme plus, sans alterations manifestes de la sante. Les cordons far-cineux des membres ne causent point de claudications; cependant, on a remarque (pie les bestiaux farcineux se fatiguaient plus promptement qua les autres. L'existence de ces boutons et de ces cordes ne diminue point la secretion du lait dans les vaches , mais cette maladie rend I'en-graissement du boeuf ilifficile ; aussi les paysans sont-ils reduits a les vendre pour la basse boucberie, car jamais eile ne cause la mort.
raquo; Les animaux de l'espece bovine qui paissent le long des lleuves et des rivieres, dans des marals, qui font un usage constant d'aiiments aqueux , avaries, qui sejournent dans des etables mal entretenues et peu aerees, sont exposes a contracter le farcin. M. Mousis La vu regner epizootique-ment a la suite de frequcntes interruptions de transpiration, occasionnees par 1 intemperie des Saisons. Les boeufs qui en furent plus particuliercment atteints , faisaient un service penible au milieu des Pyrenees, oü la temperature varie a
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chaque instant, et oü des orages frequents surprennent les nnitnaux tout couverts de sueur. D'apres Maillet, la conta-jjion est loin d'etre prouvee; Gelle pense, comme lui, cpi'on n'a sur ce point que des faits negatifs.
raquo; Traitcment.—La medecine active, ditM. Nebout, ve-terinaire, est d'un grand avantage envers le boeuf: I'expe-rience m'a montre que, pour les tumeurs, les abces chauds ou froids, les plaies, les ulceres qui surviennent ä cet animal , la cauterisation est un moyen etonnant de faire une cure rapide. Ainsi , cauteriser profondement avec des pointes de feu les petites tumeurs, extirper celles qui sont devenues squirrheuses avant de les cauteriser, sont les moyens qu'indique M. Nebovit; il friclionne ensuite la partie avec du vinaigre cantbaride, et quand les escai'res sont tombees , il pause les plaies avec de Feau-de-vie cam-pbree, juscru'a parfaite guerison ; il assure que ce traite-ment lui a constamment reussi. M. Nebout cite a I'appui decequ'il avance un boeuf qui avait une corde farcineuse sur tout le trajet de la cepbalique , et comprenait dix-sept boutons, les uns squirrbeux, les autres ulceres, qui, par ce traitement, furent gueris en trois semaines; un autre boeuf qui avait une corde farcineuse sur la saphene, et un troi-sieme dont les boutons suivaient le trajet de la sous-cutanee thoracique.
raquo;M. Mousis, qui a eu I'occasion d'observer le farcin a I'etat epizootique dans lete de 1826, employait la saignee au moment ou peu de temps apres feruption farcineuse, les lotions et les cataplasmes emollients sur les tumeurs qui presentaient un peu de cbaleur et de douleur: des 1 instant qu'elles etaient rainollies, il les ouvrait et les pan-sait avec l'ongaent egy])tiac et des etoupes bacbees. A cbaque pansement, il detergeait d'abord les ulceres.
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Lorsque l'alicedatlon des tumeurs so faisait lentement, il laclivait par ties applications d'onguent resolutif fondant. Une bonne nouniture, l'eau blancliie par la farine d'orge, un leger travailj le pansement de la main bien fait, furent de puissants auxiliaires de cette medication. Ce veteri-naire l'avait dejä employee sur deux boeufs en 1824 et, dans lepizootie de 1826 , six boeufs et quatre vaches ont ete gueris en quinze jours. Deux autres vaches ont exige un traitement qui a dure deux mois. 11 est presumable, dit Gelle, que si M. Mousis eut employe la cauterisation sur ces deux betes, la guerison en eiit ete plus prompte. raquo;
FAUX-QUARTIER. (VojezKerapset/de.)
FIBRO-CHO?iDRlTE. (Voyez Javnrt cartilagineux. )
F1EVRE. — La fievre est un etat maladif dent on ne })eat donner de definition exacte. La frequence du pouls, faugmentation de la chaleur animale, accompagnec dune soif vive, sont les phenomenes qui caracteriscnt la fievre.
Plusieurs auteurs ont avance que le cheval n'etait jamais affecte de fievre essentielle, et qu'elle ne sevissait pas non plus sur les autres animaux domestiques; que 1'etat febrile que 1'on observe quelquefois est la consequence d'une autre maladie, dune afiection locale dont la fievre n'est que le Symptome. Feu Girard fils, dans un Memoire publie dans le Rccucil dc mededne ve'tdrinaire, nie lexis-tencedes fievres essentielles ; ce savant professeur, eideve trop tot a la science, dit qua la suite des affections repu-tees fievres pestilentielles , charbonneuses , bilioso-adyna-miques, des epizootics du dix-huitieme siecle, etc., on a
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FlftVRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;U9
toujours trouve, a l'ouverture des cadavres , de violentes traces d'inflammation dans differents organes, surtout dans les visceres digestifs ; qu'il n'est pas permis, avec les observations que Ton possede, de considerer les fievres comme pouvant exister dans les animaux domestiques independamment de la lesion dun organe ; que le mot fievre, employe pour designer tantöt des maladies plus ou moins dangereuses, tantöt un effort salutaire de la nature qui tend k delivrer leconomie dun principe nui-sible, ne doit s'entendre que dun groupe de symptömes accusant et representant plus ou moins fidclement une inflammation. liurtrel d'Arboval partage entierement fopinion de Girard fils.
M. le professeur Bouillaud , apres avoir pose eh principe que toutes les maladies designees sous le nom de fievres essentielles, se confondent avec les phlegmasies, presente les propositions suivantes , comme lexpression generalisee des faits observes : 1deg; la fievre consiste essen-tiellement en une irritation idiopathique ou sympathique du Systeme sanguin : c'est une angio-cardite plus ou moins intense: 2deg; la fievre inflammatoire essentielle des nosologistes n'est autre chose qu'un degre de cette irritation ; 3deg; les phenomenes propres de la fievre bilieuse ou meningo-gastrique, de la fievre adeno-meningee, de la fievre adeno-mesenterique, proviennent d une inflammation du canal digestif; la forme typboide, adynamique ou outride, coincide specialement avec l'inflammation de la portion inferieure de lintestin grele, laquelle inflammation predomine dans les glandes de Peyer; 4deg; les phenomenes generaux de putridite ou dadynamie resultent do faction de matieres putrides sur le sang et par suite sur tout le Systeme de forganisme, Ils constituent une sorte de complication de l'etat purement febrile.
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Plusieurs veterinaires rapportent des observations de lievre intermiltente a type quotldien dans le cheval; entre autrescas, M. Glichy en rapporte un ties-interessant, que voici : laquo; Un jour, vers les cinq heures du soir, un cheval eprouve un tremblement de tout le corps, est accule au beut de sa longe, et ne cesse de manger qu'au moment des frissons. Ceux-ci durent deux lieures et sont suivis d'une tristesse profondeavec perte d'appetit. Trois heures apres, tous les symptomes disparaissent, Tappetit et la gaiele reviennent. Le lendemain et les jours suivants, reappa-rition des meines phenomenes febriles , avec la meme periodicite. M. Clichy volt Fanimal le sixieme jour, pendant la i-emission ; il explore, 11 examine avec la plus scru-puleuse attention, et il lui est impossible dedecouvrir 1c plus leger derangement clans aueune des fonetions. Ce meme jour, \crs les cinq heures du soir. on observe une inquietude suivie de tristesse profonde ; la tetc tantot est basse, tantot appuyee sur le bord de la mangeoire ; les yeux sont ä demi fermes, sans etre cnflammes; poil pique et sec ; corps froid ; raideuret inüexibilite de lacolonne ver-tebrale; marche lente. Peu de temps apres, frisson general, plus prononce aux epaules; pouls petit et lent, bouche cbaude, appetit nul, respiration s'executant par secousses. Au bout d'une heure et demie, cessation du frissonne-ment, corps hrülant, beaueoup de peine ä faire changer l'animal de place; tete toujours lourde, yeux totalcment fermes ; bouche legerement limoneuse et tres-chaude; soif vive, point d'appetit encore ; pouls plus developpe, bat-tant avec plus de vitesse ; air expire tres-chaud. Get ctal dure deux heures , apres quoi, disparition progressive de tous les symptomes morbides. Le lendemain et les jours suivants, l'animal eprouve les raemes acecs a la meme heure. Apres un certain temps, les paroxysmes diminuent
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el finissent par disparaitre totalement. raquo; Depuis cettc observation, M. Clichy a rencontre la mcme maladie cliez quatre chevaux.
Notre pratique nous a fourni maintes fois I'occasion d'observer une maladie analogue a celle rapportee par M. Clichy, sur des chevaux et des vaches. Des faits aussi importanls, sur une affection dont on nie en quelque sorte rexistence , doivent figurer dans un ouvrage de medecine pratique; en voici deux des plus remarquables: Un cheval hongre de six ans, de forte constitution, est trouve chaque matin tout couvert de sueur; il parait triste et abattu, neanmoins il prend la ration qu'on lui donne, et ne cesse pas de travailler toute la journee sans temoi-gner la moindre indisposition ; toutes les nuits, la meme chose se manifeste et cesse vers les quatre heures du matin. Le proprietaire, alanne de l'etat de son cheval qui maigrissait malgre la bonne noui'riture qu'il lui don-nait, l'amena ä la clinique de l'Ecole veterinaire; les investigations les plus minutieuses ne nous ayant fait decouvrir aucune lesion qui aurait pu dormer lieu a ces troubles passagers , nous resoMmes de nous rendre h son domicile pour 1'observer au moment du paroxysme. Vers les dix heures du soir, le cheval, qui etaitun instant aupa-ravant gai et dispos, devint triste et commenca a trembler de tout le corps ; la peau etait froide, le poll pique, le pouls petit et lent. A cet acces de froid, qui dura deux heures , succeda une transpiration des plus abondantes ; en moins dune demi-heure le corps ruisselait de sueur, il etait brulanl, le pouls etait fort, la bouche chaude et päteuse, fair expire etait tres-chaud. Cet etat dura environ deux heures , et, insensiblemenl le calme se relablit; sculement I'animal parut fatigue, ce qui ne rempecha pas
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de manger sa ration et de travailler toute la journee. Le lendemain, a lameme heure, le paroxysme reparut etsui-vit la meme marche qua la veille, et ainsi de suite tousles jours et a la meme lieure pendant une semaine; alors nous fimes administrer, deux heures environ avant I'apparition de l'acces , un breuvage amer compose de quatre onces de poudre de gentiane et dune demi-once de salicine. Cette premiere administration retarda l'acces de trois heures, ce fut vers une heure du matin seulement qu'il apparut, mais moins fort et de plus courte duree. Une deuxieme administration le lendemain empecha 1'aeces ; on continua l'usage du meme breuvage pendant quatre jours, et la gue-rison fut radicale.
Dans le courant de mars de cette meme annee (1849), une vache laitiere de laferme du gouverneinent,se trouvait tons les matins mouillee de transpiration ,et dann ait moins de iail que de coulume, sans montrer dautre part aueun Symptome maladif. Get etat durait dejä depuis quinze jours lorsque nous fumes consulte; audirede la personne char-gee de soigner cette vache, les sueurs etaient precedees de Iremblements , de frissons generaux et de grince-ments des dents. Comme le paroxysme arrivait toujours a la meme heure, et suivait constamment la meme marche, trois breuvages amers furent administres en trois jours , et lemal ne reparut plus. Depuis cette epoque, e'est-a-dire trois mois apres, I'animal qui fait le sujet de cette observation , a joui et jouit encore de la plus parfaite sante.
En presence de ces deux faits et de celui rapporte par M. Clichy, ne serait-on pas autorise a croire que la fievre intermittcnte attaque quelquefois les animaux domesli-ques? Nous penchons vers I'aflirmative.
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F1EVRE VITULAIRE. — On est convenu de donner le nom de fievre vitulaire a une maladie particuliere a la vache et qui survient du premier au troisieme ou qua-trieme jour apres le velage. Cette affection consiste dans une paralysie generale qui survient subitement, sans sympto-mes prodromiques qui pourraient en faire soupconner 1'apparition; longtemps ellefut regardee comme une me-tro-peritonite suivie de paralysie du train posterieur,inais des observations recueillies avec soin par des praticiens de nierite, des autopsies faites scrupuleusement, sont Arenues demontrerque Ion s'etait trompe sur la veritable nature de cette maladie; qu'il n'y avait aucune trace d'inflamma-tion de la matrice ni du peritoine. To^^s les veterinaires qui out ete a meme d'observer cette affection sont ;i pen ores d'accord sur sa nature. M. Rainard se demande: laquo; Est-elle une congestion cerebrale violente avec suspension de toutes les fonctions ? C'est ce qu'on peut presumer, dit-il, d'apres les autopsies deM. Bragard. raquo; M. Coenraets, mede-cin veterinaire a Puers, qui a etudie cette maladie sur une grande echelle, a rencontre les traces d'une congestion cerebrale, et souvent une obstruction du feuillet par des aliments sees. M. Fischer I'envisage comme une fievre essentielle et continue; M. Blicbiels, medecin veterinaire a Beveren, comme une indigestion aigue du feuillet. M. De-vleeshouwer, medecin veterinaire a Londerzeel, nous a assme que, dans les autopsies qu'il a faites, il avait toujours rencontre une forte congestion du cerveau et de ses enve-loppes, et qu'il regarde la maladie comme une apoplexie cerebrale: nous nous sommes assure par nous-meme de l'exactitiide de ce fait.
M. Festal (Philippe), dans un memoire qu'il presenta ä la Societe centrale de medecine veterinaire de Paris,
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intitule : Apoplexie cerebrale apres lepart chez la vache, vient d'eclaircir tous les dcmtes.
laquo; Je me suis convaincu, dit-il, d'apres mes recherches, que cette maladie est une apoplexie et quelle n'est point exclusivenaent particuliere aux vaches bretonnes et gati-naises, mais bien aux vaclies laitieres, et surtout aux meilleures laitieres, c'est-a-direa celles qu'on utilise exclu-sivement pour le lait. Jai eu occasion de voir et de traiter cette affection six fois dans ma vie : trois fois sur des vaclies bretonnes . une fois sur une gatinaise et deux fois sur deux belles auvergnates. Sur ces six cas j'ai obteuu, ou du moins la nature a obtenu une seule cure. II ne faut pas la confondre avec la paraplegic, qui attaque assez souvent les vaches qui viennent tie mettre bas. Les symptumes sont trop faciles a differentier pour que j'eta-blisse ici un tableau comparatif. Lapoplexie cerebrale, une fois guerie, est susceptible de recidive. A la parturition suivante, les prodromes sont pour ainsi dire insaisis-sables, la marche foudroyante, et la terminaison ä pen pres toujours funeste. raquo; M. Coenraets signalc deux cas de recidive survenus a une annee d'intcrvalle, a la suite du velaije.
Les alterationspathologiques observees par M. Festal, sont celles de l'apoplexie cerebrale ; epancbement de sang sous-aracbnoidien ; eaillots en plus ou moins grand nom-bre, tant sur le cerveau que sur le cervelet; vaisseaux de la pie-mere tout [Jorges de sang.
Cette affection debute tout a coup, souvent sans syrup-tomes prodromiques: cependant on observe quelquefois, une ou deuxbeures avant la chute de ranimal, que I'ap-petit est un pen derange, et la rumination suspenduc; les yeux monies et larmoyants sont ä moitic fermes , la
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conjonctire est injeclee, le mnfle est sec, la surface du corps est froide, le pouls est serre et vite, le train de der-riere estvacillaut. Apres ces prodromes, la vue se trouble : I'animal, au lieu d avoir les yeux a demi fermes, lesouvre tres-grands, mais le regard est hebete ; la bete ne fait pas attention a ce qui se passe autour d'elle ; la tete par inter-valles va toucher la litiere, la marche devient vacillante comme celle d'un bomme ivre, puis tout a coup la vache tombe, se debat, principalement des membres anterieurs, agite en divers sens la tete qu'elle soulcve souvent et laisse retomber de tout son poids sur le sol; le plus ordinaire-ment eile la porte de cote vers 1 epaule, et quelques efforts que Ton fasse pour lui faire prendre une autre direction, eile revient a sa premiere position aussitot que ces efforts cessent d'agir; la vue est completement eteinte et la pu-pillc est tres-dilatee; le pouls tres-accelere cesse de battre par intervalles, la respiration suit la meme marche; toutle train posterieur est prive de mouvement; les membres de devant s'agitentcontinuellement pendant les cinq a six premieres beures qui suivenl la chute, mais passe ce temps, ils finissent par demeurer a peupres immobiles.Tout le train posterieur est prive totalement de sensibilite ; les parois tho-raciqucs, au debut, en attestcut encore un pen, mais ellc disparait tout a fait en une ou deux heures ; les membres anterieurs et 1'encolure sont encore un pen sensibles pendant les quatre oucinq premieres heures : la defecation est nulle, la languc devient pendante bors de la bouclie, les yeux se vitrent, les extremites se refroidissent prompte-mentet lamort arrive vingt-quatre ou treute beures apres le debut. Tel est le tableau symptomatique observe par les veterinaires qui out. suivi et eludie cette maladie, et notamment par M. Festal.
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D'apres les obseivations recueillies par les veterinaires et relies qui nous sont propres, Tetat pletliorique desva-chcs aü moment de la parturition peut etre regarde commo la cause predisposante de la fievre vitulaire. laquo; J'ai remar-crue, dit M. Coenraets, que cette maladiese rencontre ordi-naircment chcz des vacbes ayant beaucoup d'embonpoint, nourries de residus de distilleries, de drecbe, etc., cm d'autres aliments tres-substantiels, et a tout lt;ige comme en toutes saisons. D'apres les renseignements que j'ai pris, ajoute-t-il, on la remarque rarement chez les animaux faisant beaucoup dexercice, tels que ceux qui circulent dans le commerce forain ou qui servent au labour, etc. laquo; M. Festal regarde la pletbore comme la cause certaine et palpable de cette maladie. Ce qu'il y a de umarquable, cest que cette affection se declare, le plus souvent, a la suite d'une parturition beureuse et facile.
Traitcntent. — Comme il est suflisamment demontre que la fievre vitulaire n'est autre chose qu'une apoplexie cerebrale, qui attaque les bonnes vacbes iaitieres donees d'embonpoint et plethoriques, e'est aux moyens preven-tifs que Ton doit avoir recours. M. Festal recommande, et nous sorames parfaitement de son avis, desoumettre ces animaux a un regime delay ant pendant un mois avant le part, et memo de pratiquer une ou deux saignees de precaution. M. Coenraets administie, comme moyen preser-vatif, un breuvage purgatif douze ou vingt-quatre heures avant le velage, se reglant ä ret egard d'apres I'indication que fournit le proprietaire sur l'epoque du terme de la gestation.
Comme moyens curatifs, M. Coenraets emploie les saignees, les breuvages purgatifs at les lavements de memo nature } sur seizecas, rapportes AaixiXe Journal vete'rinaim
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FIEVRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ira
-it agrtcole de Bclgique, M. Coeni'aets a obtenu onze gue-risoiis par ce traitement. Nous croyons que I'observation rapportee par ce veterinaire ne sera pas deplacee dans notre ouvrage, essentielleincnt pratique. Voici comme il s'exprime: laquo; Le 27 du meme mois (octobre 1843), le sieur P. Van Heirstraten, bouclier ä Heften, vint me prier de me rendre chez lui pour une vache. Cette bete de race indigene, agee de neuf ans, sous poil gris, tres-grasse, etait couchee sur le cote jjaucbe. Elle avait vele sans diffi-culte la veille.
raquo; Symptömes. — Tete pcnchee vers le cote droit, coma jusquä perte de la vue, pouls petit, accelere, respiration assez normale, conjonctive injectee, beuche chaude et seche, oreilles, comes et extreinites des membres froides, mulle sec, seci-etion laiteuse se faisaut assez bien, defecation nulle.
raquo; Saignee de sept Uvres, breuvage purgatif compose de :
Feuilles de sene......o'j ß-
Aloes pulv. ....,., ^iß. Eau......... lit. 1.
raquo; Lavements aloetiques toutes les lieures, I'animal fouille prealahlement : traire souvent, administration, de temps en temps, d'une decoction de graines de lin, et couvrir I'animal dune couverture imbibee d'eau chaude , sur laquelle etait superposee une couverture seche pour main-tenir la chaleuraussi longtemps que possible.
raquo; Le 28 , meine etat que la veille 3 le breuvage n'ayant produit aueun effet, je le renouvelai en recommandant de ••ontinuer le meme traitement.
laquo; Le29, I'animal parait plus gai, plus attentif a ce qui se passe autour de lui; il avait expulse une faible quantite
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(Texcrements durs et coiffes. Renouvellemeut du breu-vajje purgatif. Kemplacement tie la couverture humide par des couvertures seclies. Diminution du nombre des lavements.
raquo; Le 30, defecations plus repetees , excrements moins durs. L'appetit commence a sc faire sentir. J ordonne quelcraes carottes bouillies et jc fais relever la bete au moyen de sangles , en meme temps qu'on fait cesser I administration des lavements.
)i Le 31, l'appetit augmented station ferme sur les mem-bres anterieurs , mais pas encore sur les membres poste-rieurs. Je fais frictionner le long de la colonne vertebrale et les membres avec Talcool camphre et l'essence de te-rebenthine; je prescris des aliments plus fortifiants (vieille biere, pain, etc.) , et en plus grande quantite.
laquo; On continue a donner ces soins pendant quclques jours, et le 5 novembre je trouve la vache tout a fait guerie. n
M. Festal regarde le trailemcnt comme des plus chan-ceux : il doit etre employe au debut, dit-il, si on veut esperer quelque cliance de succcs. II lecommande une saignee de six a sept kilogrammes a la coccygienne, les frictions fortement irritantes sur tout le corps, les douches refrigerantes sur la tete , les purgatifs drastiqu.es a grandes doses, les vesicatoires auxfesses. Enfin, ajoute-t-il, en dernier ressort, on pourrait essayer la teinture de strychnine.
MM. Festal et Coenraets sont parfaitement daccord sur les moyens therapeutiques a opposer ä cette grave ma-ladie; les depletions sanguines larges , soit ä la jugulaire, seit a la queue, les revulsifs sur la peau, par les frictions irritantes, et les revulsifs sur le tube digestif, par les pur-raquo;
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PISTOLE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 489
gatifs drastiques, nous ont procure des eures inesperees, et lous les jours la clinique de l'Ecolc veterinaire nous fournit la preuve de lern- efiicacite.
FISTULE. — Solution de continuite , ordinairement etroite , a trajet plus ou moins prolonge , entrelenue par une alteration locale permanente, et laissant echapper soit des matieres purulentes, soil des liquides exeremen-titiels ou autres, devies de leurs reservoirs ou de leurs conduits naturels.
Les flstules sont toujours la consequence de lesions locales profundes qu'il Importe detudier avec la plus grande attention , car on ne saurait les guerir qu'en remontant a leur origine et en tarissant dans sa source 1 ocoulement dont elles sont le siege. C'est ainsi que celles qui sont formees et entretenues par lacarie des os, les necroses, les esquilles, la presence de corps etrangers retenus dans les lissus ou obstruant des canaux, le clou de rue , le javart, etc., ne peuvent etre queries quautant que Von parvienne ii en eluigner les causes. Nous ne traiterons pas dans ce chapitre de toutes les flstules en particulier, nous reservant d'en parier en traitant des affections qui les produisent; nous nous bornerons done ici a parier des flstules ä l'auus, lacrymale, salivaire et urinaire.
FISTULES A L'ANÜS. — Ces lesions de continuite sont peu communes cliez nos animaux domestiques ; les exemplcs que nous en possedons ont ete recueillis sur le cheval et le cbien.
La fistule estdite comp/cte, lorsqu'il existe deux ouver-tures , l'une a lintestin , 1 autre a la peau j incomplete ou borync, loisquil n'y a qu'nne seulc Ouvertüre comrauni-
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460nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;FISTÖLE.
quant dans un foyer, de maniere que la solution de con-tinuite constitue un veritable cul-de-sac. Elle est dite externe lorsque son unique ouverture se trouve au pour-tour de l'anus , et interne lorsqu'elle s'ouvre dans le rectum.
Les fistules a l'anus se reconnaissenl facilement lors-qu'elles sont externes; il existe une ou plusieurs ouvertures situees au pourtour de l'anus, tantot en haut, tantutenbas, ou lateralement, communiquant a un conduit etroit, si-nueux, plus ou moins profond, d'oü s ecoule une matiere purulente plus ou moins abondante, et des parcelles de ma-tieres excrementitielles , si la fistuleest complete. Lorsque la solution est ancienne, les bords sont epais, les parois de son trajet se durcissent, et des callosites s observent a ses orifices. Rouppe , pere, a observe sur un clieval hongre , une fistule dont I'ouverture etait sur le perinee, du cote droit de l'anus,et setendantdans le bassin le long du rectum a quarante-huit centimetres et demi (dix-huit ponces) de profondeur, oü cette fistule se terminait par des callosites dans l'interieur de I'intestin qui etait perfore 3 les deux orifices donnaient issue a une assez grande quantite de matiere puriforme. De semblables fistules font souffrir fanimal chaque fois qu'il fiente, et si Ton y introduit la sende, eile penetre dans le rectum, ce dont on sassure en passant la main ou le doigt par lanus, pour aller a lai'en-contre de l'extremite de la sonde.
L'existence de la fistule interne n'est pas aussi facile a constater ; eile se developpe lentement, et rien ne peut faire soupconner la presence dune pareille lesion. Cepen-dant on s'apercoit, longtemps avant que des pbenomenes positifs se manifestent, que l'animal.eprouve de la douleur chaque fois qu'il fiente. et que les excrements sont
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parfois recouverts de matiere purulente ou parsemes de stries de sang. Les symptömes apparents,positifs, se niani-festent au pourtour de l'anus par une tumefaction indolente d'abord, qui pousselapeauaudehors, qui a lalongue Fenflamme. I'ulcere et donne issue a une quantite de matiere purulente, melangee de debris excrementitiels. Cette fistule est souvent accompagneede constipation opiniätre, et toujours l'animal eprouve de vives douleurs lorsqu'il doit fienter.
Les fistules a l'anus sont le plus generalement occasion-nees par des plaies penetrantes dans le bassin, des phlegmons au pourtour de l'anus, par l'opcration de la queue a 1 anglaise , etc. 5 ces causes n'occasionnent que des fistules externes ordinairement horynes; les corps etranjjers qui lesent l'intestin rectum , le perforent, donnent lieu a la fistule interne; aussi rencontre-t-on plus souvent cette derniere dans les animaux carnivores; les chiens qui man-gent des os y sont plus exposes que les autres; des fragments de cette nourriture s'implantent dans la membrane rectale , la dechirent, detruisent le plan charnu , et per-mettent aux matieres stercorales de s'accumuler dans le tissu cellulaire qui environne le rectum ; la presence de ces matieres, dont l'abord continue d'avoir Heu, ulccre les tissus et vient former la saillie exterieure que l'on apercoit au pourtour de l'anus.
Traitement. — Lorsque la fistule a lanus est recente . pen profonde , externe , lorsqu'elle est la consequence de foperation de la queue a l'anglaise, de la ponction ou de l'ouverture spontanee d'un phlegmon situe dans le tissu cellulaire qui avoisine le rectum, ou de toute autre cause traumatique, il est permis d'en esperer la guerison en peu de jours, par des moyens bien simples:; il suffit, poui
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atteindre ce but , d'introduire dans le trajet flstuleux quelques meches souples, detoupe ou de lin , imbibees d'eau de Goulard ou de teinture d'aloes; de les renouveler tous les jours, et d'apporler a chaqne pansement une pro-prete minutieuse. Si la fistule est plus ancienne , ou (.pie les moyens que nous venons dindiquer demeurent sans effets, on pent employer des injections legerement scarro-liques de dissolution de nitrate d'argent, ou d'eau de Villate, en vue de provoquer une inflammation substitu-tive ; mais il n'en est plus de meine lorsque la solution est ancienne, a bords calleux, profonds, et surtout complete; alorsil faut avoir recours a Toperation dite de la fistule a Vamis.
Deux modes uperatoires sont en usage : la ligature et 1 incision.
premier MODt:. — Licjcihore.
L'operation par ligature se pratique au moyen d'uno sonde de plomb un pcu plus longue que deux fois la longueur du trajet fistuleux. On Imtroduit de la main droite dans l'orifice exterieur de la fistule , tanclis qu'on la suit de la main gaucbe enfoncee graduellement dans le rectum jusqu'ii ce (|u'elle rencontre le bout de la sonde au milieu de la perforation de cet intestin ; le doigt indicaleur de cette main recoit l'extremite de la sonde et la ramene sur le rectum enpoussant I'mstrument de la main droite, de maniere a former une anse et a la faire sortir par 1'anus. Les parties comprises entre la fistule et l'anus etant ainsi embrassees, on joint les deux extremites de la sonde, et on forme une torsade en serrant de maniere a exercer une certaine constriction etmeme a lacerer la paroi intestinale qui se trouve engagec entre les deux fils de plomb dans
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une direction parallele, et en continuant de tordre la sonde
de douze millimetres (ua demi-pouce) environ, chaque
jour; cette methode , par laqueile Rouppe, pere, a gueri
sur un clieval une fistule a lanus dans 1 espace de vingt
jours, pent convenir pour les fistules completes, longues
ct tres-profondes, hors de la portee des instruments ; mais
clle est plus longue que la sviivante . dit cet auteur. La
cicatrisation s'opere bien derriere la ligature , a mesure
cpie celle-ci fait des progres vers Fexterieur : mais si Ton
serre trop, de graves inflammations, et meme la gangrene
peuvent s'ensuivre ; de plus, la peau resiste plus que le
tissu eellulaire et les membranes intestinales , et Ton est
soüvent oblige d'acbever la division avec linstrument
trancbant pour couper court aux douleurs locales c[ue I'ani-
mal eprouve dans ce cas; il y aurait done ties desavan-
tages ä trop se precipiter, et il est preferable de serrer la
ligature lentement , plutot que de sexposer a avoir des
accidents consecutifs.
DEÜXIEME MODE. --- Incision.
L'animal ayant ete prealabletdent prepare pendant quel-ques jours au moyen d'un regime severe, par des lavements emollients et meme par qnelques laxatifs, le veterinaire, ayant a sa disposition un bistouri droit, un cylindre de bois susceptible de distendre suffisamment, les parois du rectum, presentant une rainure parallele a sa longueur, et une sonde cannelee de longueur proportionnee,introcluit le cylindre, convenablement graisse, dans le rectum, de maniere que la rainure rcponde a la ligne qui est supposee setendrede louverture exterieure a l'ouverture Interieure de la fistule, quand eile est complete, ou jusquä son fond si eile est incomplete, externe ; puis, ilintroduit la sonde
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dans son orifice exterieur, et l'enfonoe jusqu'a ce qu'elie rencontre la rainure Ju cylindre ; alors, s'armant du bis-touri , il le fait glisser, le trancliant en rapport avec les tissus a inciser, le long de la cannelure de la sonde qui lui sert de guide, jusqu'a ce qu il se trouve arrete par le cylindre ; le trancliant engage dans la rainure de ce dernier instrument, il incise la cloison et tout ce qui se trouve compris entre le trajet fistuleux et lanus ; il retire en meme temps et sans les desunir, le cylindre et la sonde, pour s'assurer qu aucune des parties que ces instruments eoxhrassaient n'a ete epargnee par le tranchaut du bis-touri.
La partie du traitement subsequent, dit Hurtrel d'Ar-boval, ne serait pas plus facile, si celui-ci n etait pas concu et execute de maniere a laisser dans un certain ecartement les surfaces laterales de la vaste plaie que Ton a faite, au moins pendant les premiers jours et jusqu'a bonne et louable suppuration, afin d'eviter une reunion trop immediate , et, par suite , le retablissement de la fistule. La principale piece de l'appareil doit consister en un morceau de cuir epais et elastique, taille dans la forme triangulaire que presentait lespace compris entre la sonde et le cylindre a rainure, tandis que ces instruments etaient en place, et plus grand que cet espace en hauteur, de teile sorte que, placee de champ, cette piece pose inferieurement et re-monte jusqu'au delä de la section prolongee du rectum. 11 est necessaire de la garnir detoupes mollettes, recouvertes dun linge que Ton enduit d'uo corps gras, et d'eviter une grosseur demesuree qui froisserait et irriterait les parties. Pour fixer et maintenir cette meme piece, son herd exterieur doit exceder un peu au dehors, et etre adapte a un bandage qui consiste en un morceau de toile refendu en
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riSTULE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; iÖU
deux branches a chaque bout, lenfourcluue des inferieures etant plus aigue que celle des superieures qui doivent em-brasser ie trongon de la queue , tandis que les autres ne contiennent que le principe du scrotum. On adapte un lien a chaque chef, et on applique le bandage de maniere que la piece de cuir garnie qui j est adaptee soil introduite et demeure dans une situation convenable pour remplir son i)bjet. Ensuite, on conduit les liens de dessous labdomen sur les lomljes ou ils sent fixes Tun ä lautre, et Ton arrete ies liens superieurs au\ precedents par des noeuds. Ue cette facon , I'anus se trouve reconvert, ce qui ohlige de retirer le bandage six heures par jour, ä divers intervalles, afin de laisser sortir les excrements. On profite de cette occasion pour passer un ou deux lavements , et Ion a soin d'amener au dehors la matiere de la secretion purulente, surtout dans le commencement, en passant la main dans le rectum, et l'appuyant en haut en la retirant. Au bout de quelques jours, le bandage pent demeurer moins long-temps en place. S'il se manifeste une diarrhee plus on moins abondante, que l'irritation de la partie inferieure du rectum semble pouvoir produire, on la combat par des breuvages et des lavements mucilagineux et calmants, par des cataplasm.es sur le bandage , et des fomentations emollientes dans le moment oh il est retire, mome par des saignees pratiquees le plus pres possible des parties , si celles-ci sont violemment enflammees. Le regime du ma-lade doit etre tel que les dejections soient faciles et les matieres stercorales de consistance mediocre ; il doit etre surtout compose de substances ahmentaires sous forme liquide, telles que du son bien gras, du pain trempe, des moutures delayees, etc.
Cette methode operatoire est empruntee ä la chirurgie
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liumaine; on la modifiee pour la rendre applicable au cheval; reais le precede qui reunit le plus tie suffrages est celui par ligature , que nous avons decrit precedemment. Le traiteraent de la fistule ä l'anus chez le chien, repose sur les memes principes que celui des autres animaux do-mestiques.
FJSTULE LACRYMALE. — Cette affection est tres-rare chez nos animaux domestiques ; Bourgelat, Lafosse et M. Leblanc I'ont observee sur le cheval; on la rencontre aussi chez le chien.
La fistule lacrymale ou plutot la maladie qui la produit, se manifeste sous deux formes principales, qui dependent de ses degres successifs de developpement, et qui different entre elles selon que le sac lacrymal n'est encore que dilate, ou que sa perforation adonne lieu a une Ouvertüre exterieure par laquelle secoulent les larmes, ainsi que les mucosites allerees quil secrete. Dans le premier cas, ellc a recu les noms d'hydropisie du sac lacrymal, de tumeur lacrymale; dans le second , eile constitue la fistule lacrymale proprement dite.
La tumeur lacrymale nait et saccroit ordinairement dune maniere presque insensible. Ce nestd'abord qu'un gonflement a peine appreciable, situe au dedans et au-dessous de Tangle nasal de I'oeiL Circonscrite, sans chan-siement de couleur ä la peau , exempte de douleur, cette tumeur se vide aisement au debut , lorsquon la presse, soit par le reflux de la matiere quelle contient a travers les points lacrymaux, soit, ce qui est moins commun, par lecoulement de cette matiere dans la narine. La matiere qui s'en ecoule par le reflux vers les points lacrymaux , differe a peine dabord du liquide lacrymal; plus
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lard , eile devient visqueuse, et Ton y apercoit des stries blanchatres , opaques, puriformes , dont la c[uantite aug-mente graduellement, jusqua ce qu'elle offre enfin les caracteres d'un pus consistant, homogene et jaunatre.
Latumeur, toutefois, grossit successivement; l'epiphora qui aecompagnait scs premiers developpements , devient de jour en jour plus considerable, et la totalite des larraes finit par se repandre sur la peau qu'elles depilent et erail-lent. Cet etat de la maladie peut se prolonger indefiniment; la rapidite de ses progres est subordonnee, d'une part ä l'intensite de rirritation locale, de l'autre, a la susceptibilite et ä la resistance oreanique des sujets. Mais une epoque arrive enfin ou les parois de la tumeur s'amincissent, oü eile ne se vide plus par la pression, oü de la chaleur et de la douleur se font sentir a la region qu'elle occupe, oü enfin sa surface s'euflammc. Ces phenomcnes annoncent un surcroit de phlogose dans les membranes du sac lacrymal. La tumeur offre l'aspect d'un phlegmon aigu, de la fluctuation s'y fait sentir, et eile s'ouvre enfin au dehors. Des cet instant, l'inflamniation se dissipe, la rou-geurdiminue et se circonscrit aux environs de l'ouverture anormale qui persiste et devient fistuleiise.
Cet etat pathologique peut, a la longue, entrainer la desorganisation des tissus affectes et l'extension de la maladie aux parties voisines. Alors des vegetations nais-sent de la fistule, des duretes callouses en garnissent les environs, la membrane muqueuse du sac et du canal nasal se ramollit, devient fongueuse, se detruit meme dans une elcndue variable, et le perioste partage cette destruction , ainsi que los mis ä nu et carie dans le fond de la fistule.
Les tumeurs et les fistules lacrymales reconnaissent pour causes tout ce qui peut s'opposer au libre ecoule-
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meat des larmes par les voies naturelles: ainsi les compressions exercees sur le canal nasal par des tumeurs polypeuses qui se developpent dans les cavites nasales et piessent sur l'orifice inferieur du conduit des larmes, les exostoses des os voisins , les esquilles detacheesde ces os lorsqu'ils viennent ä etre fractures, etc.; outre ces causes mecaniques, on doit encore admettre les irritations du canal nasal, du sac lacrymal, enfin toutes les inflammations primitives ou secondaires des voies lacrymales.
Traitement. —Les efforts duveterinairedoivent tendre a rendre aux larmes leur ecoulement normal et a calmer firritation de la membrane interne qui tapisse les voies lacrymales. Pour atteindre ce but, on doit eloigner etfaire disparaitre toutes les causes qui pourraient comprimer le reservoir ou le canal lacrymal et s'opposer au passage des larmes. Cette premiere et indispensable indication etant satisfaite, on doit recourir aux medications antipblogisti-ques et revulsives pour calmer I'inflammation ; les applications locales emollientes , soit en lotions , soit au moyen d'un bandage matelasse, un seton ou un vesicatoire applique sur la joue correspondante a la fistule, suOisent, fre-quemment pour guerir la maladie. liurtrel dArboval conseille les saignees aux veines sous-orbitaircs et des tempes; il nom parait preferable d'operer de petites emissions sanguines locales au moyen dune application de sangsues , et de les reiterer au besoin. Lorsque, par ces moyens tberapeutiques, on ne parvient pas a com-battre faffection qui nous occupe, cjue le canal lacrymal reste obstrue, il s'agit d'en operer la desobstruction. On se sert, a cette fin, d'une sende en gomme elastique ou en baieine, de la grosseur d'un re de vielen , que Ion enduit d'Jiuile et que Ion introduit vcrs le grand angle de I ocil,
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par Tun des points lacrymaux; une fois la rencontre du canal lacrymal faite, la sonde s'y engage; on la pousse lentement et sans employer une grande force, de maniere ä ne rien leser. Lorsque ['obstacle n'est pas trcs-resistant, il cede aux efforts de la sonde , dont l'extremite finit par se presenter a l'orifice inferieur du canal. On recom-mande, si le retredssement est dit a des matieres mu-queuses epaisses , provenant de l'engorgement des parois internes du conduit, d'y introduire un fort fil de soie pour empecher lobstruction de se renouveler, ce qui s'opere en le fixant a l'extremite de la sonde avant de retirer celle-ci par oü eile est entree. On assujettit cette sorte de meche, et on la laisse en place juscpfa ce que le canal ne presente plus de tumefaction et qu'on le suppose desob-strue: alors on pent la retirer et la supprimer sans inconvenient.
Quand la üstule a son siege dans la paroi du sac lacrymal . on est oblige d'ouvrir ce sac et d'y penetrer d'abord. M. Leblanc, qui a pratique cette operation, s exprime en ces termes: laquo; Lecheval etantabattu et convenablement fixe, la tete disposee de teile sorte que le nez soit plus eleve que la nuque, un aide, place derriere les oreilles , forme les paupieres et les tire vers 1'angle temporal, en exercant une compression de dedans en dehors, de maniere que I'angle nasal soit tres-tendu. L'operateur, la main droite armee d'un bistouri a lame etroite, contribue, autant que possible, a tendre la peau qu'il doit inciser ; il enfonce linstrumenttranchantimmediatement au-dessous de la peau qui recouvre le muscle orbiculaire des paupieres attache au tubercule lacrymal; ilpenetre dans le sac, et faisant executer un mouvement de flexion aux doigts qui maintiennenl le bistouri, il pratique une incision
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d uii centimetre (cmatre ligiies et demie) environ, dans la direction dune ligne qui , avec le tendon , formerait un angle de quarante-cinq a cinquante degres . ligne qui se trouve verticale quand I'animal est debout; il arrive ainsi au trou lacrymal, c'est-a-dire au trou que presente la portion orLitairede la face externe de l'os lacrymal; c'est cc trou qui, en se prolongeant dans le nez , constitue la base du canal nasal; il saisit ensuite la sonde dont nous avons parle. I'introduiL dans ce canal, puis manoeuvre et agit ainsiquil a ete dit. De cette facon, la liberte du passage se trouve retablie, et la presence de la mecbe de cette espece de seton empecliant que la voie ne s'intercepte de nouveau, les larmes , a mesure qu'elles sont deposees dans le sac , tombent dans les sinus et sortent par les na-rines. La fistule alors se cicatrise. Telssont les moyens de curation, dit Hurlreld'Arboval, qu'on a presentes comme preferables ; on n'en a pas encore fait assez d'applications pour que nous puissions les ofFrir comme tres-efficaces, car les occasions d'operer aiusi se presentent rarement aux veterinaires.
F1STULES SAL1VAIRES. — Les ouvertures fistu-leuses qui donnent issue a la salive, ou les tumeurs dans lesquelles s'amasse ce liquide avant de se frayer une issue anormale au dehors, ont communement leur siege, soit ä la glande parotide et a son conduit excreteur, soit au conduit excreteur de la glande maxillaire. Ces solutions se presentent en general sous forme d'ulcerations etroites, sinueuses et tres-profondes, dont 1'ouverture est arrondie, a bords durs, calleux, doü il s'echappe un liquide purulent de mauvaise odeur, resultant de falteration de la salive et des tissus cnüainmes.
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FISTULE DE LA GLANDE PAR0T1DE. — Par suite de blessures, d'abces ou d'ulceres qui out entame profon-dement la region parotidienne et penetre juscru'au corps glanduleux, cette solution de continuite peut se develop-per 5 eile differe des plaies superficielles, phlegmoneuses, par le liquide blanc, visqueux, demi-transparent, melange avec du pus, quelle fournil abondamment, surtout lors de la mastication, et il arrive parfois epie la salive sort pure et sans melange.
La fistule de la glande parotide qui a toujours ete regardee comme tres-dangereuse, est consideree aujour-d'hui comme plus incommode et plus degoütante que uuisible a la sante; il est bien vrai que la salive perdue par l'ouverture fistuleusene pent pas servir a la digestion, mais la glande opposee, fonetionnant, fournit assez de liquide salivaire pour satisfaire ä cette grande fonetion de la vie ; lextirpation de la glande, sans resultats ulterieurs desavantageux pour la sante, est un sür garaat de ce que uous avancons.
Traüemcnt.—Lorsque la fistule est recente et surtout lorsqu eile est le resultat d'un corps vulnerant qui a divise la glande par une section nette, il convient de tenter den obtenir la cicatrisation par le rapprochement des bords de la plaie au moyen demplätres agglutinatifs, Supportes par un tampon et par un bandage approprie ; mais lorsque la fistule est ancienne, a bords calleux, il faut recourir aux applications stimulantes : les caustiques, et meine le cautere actuel ont ete employes avec sueees dans cc cas. En developpant dans le tissu de la glande parotide une inflammation intense, dit M. Begin, en desorganisant meine sa surface mise a decouvert, on determine alors la formation d'escarres epaisses et de bourgeons eclluleux
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et vasculaires solides, qui scrvent de barriere a l'ecoule-ment de la salive et, par suite, de base a une cicatrice de bonne nature. Panni les caustiques auxquels on accorde generalement la preference, le nitrate d'argent fondu est recomraande comme agissant dune maniere speciale. Apres i'avoir assez fortement applique, on favorise son action ä l'aided'une compression exacte et prolongee, qui affaisse les parties, entrave la secretion salivaire, soutient I'escarre qu'il a formee, et rend la cicatrisation plus prompte. Durant tout le traitement I'animal doit etre pi-ive de tout aliment solide : les moutures , le pain trerape, 1'orge cuite, doivent former sa nourriture; enfin on doit eviter tout ce qui pourrait reveiller et activer la secretion de la salive.
Si les moyens therapeutiques que nous venons d'indi-quer restent sans resultat satisfaisant. il faut recourir a ['extirpation de la glande parotide. M. Leblanc, et apres lui M. VanMfeelst, alors veterinaire an 2e regiment de cuirassiers belfjes, ont pratique cette operation avec succes dansle cas de fistules salivaires du canal de Slenon, qui avaient resiste a tons les moyens employes pour les com-battre. Voici le precede operatoire que M. Vanhaelst a mis en usage dans cette circonstance. laquo; Apres avoir rase le poil dans toute Fetendue de la peau qui recouvre la parotide, je fis (c'est M. Vanhaelst qui parle) une incision per-pendiculaire ä la peau vers le tiers anterieur de cette glande, dans le but de rendre plus facile la dissection de son bord anterieur qui est uni au bord posterieur du maxillaire par un tissu cellulaire dense et serre. Cette incision s'etendait depuis la base de t'oreille jusqu'a Fex-tremite inferieure de l'organe ä enlever.
raquo; Je separai ces deux portions de peau de toute la sur-
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face externe de la parotide ({ui se trouve alors n'etre recou-verte que par les muscles sous-cutane de la face ct paroti-do-auriculaire. Ces deux plans musculaires ne doivenl pas etre detaches de la surface de la parotide, pour deux motifs puissants: 1deg; parce que leur dissection est tres-lente et fait beaucoup souffrir üanimal, a cause de la section des nombreux fdets nerveux qui se distribuent dans leurs fibres ; 2deg; pai-ce c[ue leur conservation est tout ä fait inutile, puisque. apres l'ablation de la jjlande, ils ne peuvent se reunir aux parties sous-jacentes. et que la mortification ne tarde pas a sen emparer.
n Un aide, muni de deux erignes, souleva la peau qui recouvre la partie antericure de la glande, tandis qu'arme dun bistouri droit, j'incisai. h partir du nerf ficial, le muscle sous cutane de la face, selon la ligne correspon-dant au point dcreuniou du bord anterieur de la parotide avec le bord posterieur du maxillaire.
raquo; Cette division operee, je pus distinguer le bord anterieur de la glande, et je coinmencai ä le separer du bord posterieur du maxillaire en procedant de haut en bas, at prenantpour point de depart le nerf facial. Je rencontrai d'abord le tendon aplati du muscle sterno-maxlllaire, que je separai de la glande ; plus bas se presenta le canal de Stenon que jecoupai en travers ; je ne tardai pas a rencon-trerla veine glosso-facialc que je separai entiereraent de tous les points de la glande ii laquelle eile adhere, sans que je dusse avoir recours a la ligature, et je continuai la dissection de forgane jusqua son extremite inferieure.
raquo; Je me dirigeai alors vers le bord anterieur de l'apo-physe trachelienne de Tatloide, dont je separai le bord posterieur et superieur de la parotide. En continuant la dissection, je rencontrai la veine faciale que je detachai,
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igt;;uib avoir recours ü la ligature, du canal qiie lui fournil la parotide.
)gt; Je separai alors la face profonde Je cette derniere des parties sous-jacentes, ayant soin de menager l'artere faciale et ses divisions. Jerenversai la elande sur la region temporale et continual ä la detacher 5 arrive pies de Tar-tere sous-zygomatique, du nerf du raerae nom et du nerf facial , j'apportai la plus grande attention pour ne pas leser ces parties. Ce dernier obstacle surmonte, j'achevai la dissection da la glande, jusqu'a la base du cartilage conchinien.
)gt; Cette operation fut terminee sans que je dusse avoir recours a aucune ligature. raquo;
M. Vanhaelst pansa journellement la plaie resultant de cette operation, et le 33e jour la gue'rison etait radikale.
M. Brogniez a pratique plusieurs fois Fextirpation de la glande parotide, sur des clievaux destines ä la clinique experimentale, et toujours avec succes. M. Thiernesse a fait la meme operation sur un cheval sournis aux inhalations de vapcurs d'ether • cet animal ne presenta aucun Symptome de fievre de reaction apres ['operation et guerit en fort peu de temps.
F1STULE DU CANAL P:1R0TIDJEN. — La fistule du canal de Stenon se reconnait a la sortie d'une quantite plus ou moins considerable de salive qui s'ecoule par une ouverture accidentelle qui existe sur le trajet de ce conduit. Cette ouverture, souvent etroite, a bords calleux, livre passage a la salive qui coule sur la joue; cest surtout au moment de la mastication que le liquide salivaire est repandu en plus grande abondance ; il sort alors par
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jets et en teile quantite qu'on a vu des chevaux en rendre un litre pendant qu'ils mangeaient un demi-boisseau de son. Hurtrel d'Arboval a suivi le traitement de cette lesion chez une jument qui rendait une teile quantite de salive au moindre mouvement des mächoires, qu'en moins dune heure il se perdait plusieurs litres de ce liquide pendant Faction de manger. 11 resulte de pertes aussi considerables que la digestion en souffre et que 1 animal s'epuise.
La fistule du canal de Stenon reconnait pour causes les blessures de ce conduit, les ulceres qui se forment sur son trajet, son obstruction par un calcul qui se developpe dans laquo;on interieur, etc.
Traitement. — Cette fistule reclame les memes soins et les memes precautions que celle de la glande parotide, pour ctre combattue , mais le succes en parait moins certain que dans cette derniere , quand la solution est ancienne.
Lorsque la fistule est recente, quelle est le resultat d'unc blessure, dun coup qui a divise le canal de Stenon, il faut reunir les levres de la division par quelques points de suture a la peau, par des emplalres agglutinatifs bien fixes ou, si I'ouverture est petite, par une epingle et une meche de crin, comme pour fermer une saignee. Si le canal est obstrue par un calcul qui s'oppose au cours normal de la salive, il faut l'extraire et se comporter ensuite comme nous venons de l'indiquer pour la fistule recente. si toutefois la plaie se trouve encore dans des conditions qui permettent la reunion immediate. Le fait suivant, que 1'on doit a M. Mazure, prouve assez l'efficacite de la reunion de la plaie par premiere intention dans le cas qui nous occupe. et nous convie a nc recourir ä d'autres
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moyens que quand celui-ci aura ete tente uu qu'ii sera pbysiquernent regarde comme impuissant. M. Mazure reconnait I'existence d'un calcul saiivaire; lextraction en est faite, il en sort trois par la meme ouverture, pratiquee dans la longueur et sur le milieu des concretions. A la suite de l'extraction du dernier, il s'ecouie par la plaie environ un demi-verre de saiive retenue par les calculs, et fonnant une tumeur niollc. M. Mazure rapproche les levres de la plaie par le moyen d'une suture simple, sans aucune autre precaution. Les bords de la plaie se sent reunis, et 1 animal a parfaitement gueri.
Lorsque la fistule est ancienne , cpi'elle offie les carac-teres d'un veritable ulcere , les simples moyens que nous venous d'indiquer sont impuissants, ce seraiten vain qu'on les tenterait; alors le cas est grave, la cauterisation de l'ou-verture anormale n'olFre pas beaucoup de garantie; la quantite de saiive que secrete la glande arrivant avec affluence, surtout lors de la mastication, detruit la faible escarre produite par la cauterisation, et l'ourertare, loin de se retrecir par ce precede, s'elargit au contraire et ag-grave le mal. Hurtrel d'Arboval conseille la ligature du canal parotidieti.laquo; Ons'oppose ainsi, dit-il, a l'excretion de la saiive ; la glande continue bien ;i secreter pendant quel-que temps ce lluide; mais Texcretion n'ayant plus lieu, la secretion diminue et finit par s'eteindre. Cependant il s'ensuit quelquefois des engorgements , des tumefactions, des abces assez considerables, avec degoüt, tristesse, etc. Nous avons vu, ajoute le meme auteur. Tune et l'autre de ces suites arriver sans ofFrir un grand danger pour le ma-lade , et lorsque Farret de la saiive dans la parotide n'a point amene peu ä peu la perte de son action, nous n avons trouve d'aulre remede cpie de detruire completement cette
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glande, en la charbonnant dans toute son epaisseur et son etendue, au moyen du fer incandescent. raquo; II nous parait preferable, dans ce cas, de recourir a l'extirpation de la fjlande, comme I'ont fait MM. Leblanc et Vanbaelst, ce moyen etant plus sur et plus expeditif. Voyez la description de cette operation a la suite du traitement de la fistule de la glande parotide.
FISTULE DE LA GLANDE MAXILLAIRE.—Le canal
excreteur de cette glande est expose a etre obstrue par des corps etraagers qui s'y introduisent, par consequent a de-venir le siege d'un abces qui s'ulcere et donne lieu ä la fistule. Ces corps etrangers sont des parcelles d'aliments, tels quedes grains d'avoine, des epillets de brome sterile, des barbes dorge , etc., qui s'introduisent dantant plus lacilement. queFextremite du canal excreteur est privee du petit mamelon fibro-cartilagineux , nomme harbil-lon. qui le protege. Sur une vingtaine de cbevaux traites pour cette lesion, parM. Renault, plus de la moitie avaient eu les barbillons coupes anterievirement. Nous emprun-tons au savant direcleur d'Alfort ce cpii suit :
laquo; Les premiers effets apparents de rintroduction de ces corps permettent diflicilement de les soupconner. L'animal conserve son appetit. mais il mange difficilement; la mastication est iente, penible, et bientöt le malade refuse les aliments iibreux, pour peu qu'ils soient durs ; oubien. aprcs les avoir longtemps maches et retournes dans sa boucbe, il les laisse tomber, et il est facile de reconnaitre qu'ils ne sont que rassembles en pelottes. mais imparfaite-ment tritures. Lavoine est egalement refusee, et souvent la premiere. C'est a ce moment qu'apparaissent les premiers symptömes de la maladie. La bouche est chaude, la mu-
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queuse d'un rouge vif, la salive claire, filanle et abondam-ment secretee. Quelquefois, le canal excreteur de la glande maxillaire est rendu apparent par une legere tumefaction qui seiend depuis son orifice jusqu'au fond de la bouche, en suivant la direction de la glande ; d'autres fois, I'engor-gement ne se fait remarquer que sur le cöte de la base de la langue ou meme n existe pas du tout, et ne se deve-loppe que plus tard. En comprimant le canal de haut en bas et de lorigine vers la terminaison. on voit s'echapper par l'orifice un liquide purulent, blanchätre et de consis-tance de bouillie claire ; parfois avec le pus sortent les par-celles alimentaires qui se sont introduites dans le canal et ont occasionne la maladie. La partie de l'auge qui correspond a la glande malade est le sie^e d'un engorgement plus ou moins considerable, dur, sensible et chaud. Get engorgement semble etre en raison inverse de celui qui se manifeste dans l'interieur de la bouche ; cependant cela ne sobserve pas constamment, et il peut arriver que la tumefaction soit tres-volumineuse et dans la bouche et sous l'auge.
raquo; Si, tout a fait au debut, lors de l'apparition des premiers symptomes. on parvient, en appuyant sur le conduit salivaire , a faire sortir tons les grains d'avoine ou les bromes qui ont penetre dans le canal, la maladie ne fait pas de progrcs, et il suffit d'un jour ou deux d'abstinence d'aliments fibreux, et de quelques gargarismes, pour que tous les symptomes aient disparu. Mais il arrive presque toujours qu'il n'en est pas ainsi, et alors de deux choses Tune : ou la tumefaction principale se fait remarquer dans la bouche, ce qui indique que c'est dans l'interieur de cette cavite que labces doit se former et s ouvrir ; ou bien, c'est ['engorgement de l'auge qui se developpe davantage. el
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alors il est extremement probable que c'est en deiiors que le pus devra se frayer une issue.
raquo; Si c'est dans la bouclie que l'engorgement principal se manifeste, il y a bien un leger empatement dans toute l'etendue de Tauge, mais il n'y a pas de veritable tumeur; il n'y a pas autant de tension, la cbaleur n'est pas aussi prononcee que dans le cas oü la maladie affecte principa-lement cette region. La salivation augmente, et son produit acquiert quelquefois une mauvaise odeur; la muqueuse buccale devient tres-rouge, lanimal ne mange plus et perd l'appetit; toute la region connue sous le nom de canal se tumefie, et si une seule glande est malade, la langue est dejetee du cöte sain 5 mais si les deux sont afFectees, eile est d'abord soulevee peu a peu, et l'eng-orgement faisant des progres, eile est repoussee bors de sa cavite. C'est alors que l'animal tient constamment la bouclie ouverte et la langue sortie et pendante, comme s'il etait affecte de glossite ou meine de glossantbrax. La teinte rouge et quelquefois violacee que reflechit, dans certains cas, la muqueuse tumefiee, pent en imposer un instant a ceuxqui observent cette maladie pour la premiere fois, leur faire cr-oire a l'existence de l'une ou de l'autre de ces deux affections. II est pourtant important de ne pas se meprendre sur la nature de la maladie , d'abord parce que ces abces ont une gravite beaucoup moindre que la glossite ou le glossantbrax, ensuite parce que le traiteraent qui leur convient est loin d'etre le meme. L'examen du corps de la langue, qui n'est pas sensiblement affectee dans les abces, et la sortie du pus ou du corps etranger par les canaux sa-bvaires , lorsqu'on les comprime , suffisent pour caracte-riser nettementla maladie qui nous occupe. Lessympfomes de reaction febrile generale , qui se font alors remarquer,
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sont d'autant plus intenses que la maladie est plus avancee, que les deux glandes sont malades, et que le sujet est plus irritable. 11 est rare pourtant quils revelent un caraclere de gravite alarmant; presque toujours ils diminuent et cessent peu de temps apres leur apparition, lors de l'ou-verture de l'aboes et de Fevacuation du pus.
raquo; J'ai dit quil arrivait aussi que Fabces se format sous I'aune ; cest ce qui a lieu le plus ordinairement, et cequi peutarriver de plus heureux. Quand la maladie prend cette direction, Tengorgement s'etend ä toute la region, pent se prolongersous la gorge, et meine quclquelbis sur lecote de la parotide. 11 y a tension, douleur extreme sur tous les points de la tumeur, et principalement sur son centre qui cependant n'est pas proeminent. La muqueuse buccale est rouge et chaude, la salive visqueuse et abondante, beau-coup moins pourtant que dans le premier cas; les soulFran-ces de i'animal paraissent aussi moins vives; mais les mou-vements de la tete sont plus genes ; eile est etendue sur rencolure . et souvent basse et appuyee sur le bord do la mangeoire ou sur la longe. Uanimal, dans cette attitude, est presque immobile et parait beaucoup souffrir quand on cberche a le faire changer de position ; sa respiration est genee , lente , profonde, et quelquefois plaintive. Au bout de trois ou quatre jours , et meine plus tut , si on explore toute letendue de l'engorgement, on distingue un point oü les ligaments paraissent moins resistants . oü la peau semble s'amincir ; bientut ce point devient lluctuant, se declare et donne issue a la mauere de l'abces. Cette ouverture spontanee se fait quelquefois attendre quatre a cinq jours apres la formation bien reconnue du pus.
raquo; Quand on est appele au debut de la maladie. et que les parcelles de fourrages n'ont pas encore penetre bien
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PISTOLE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4SI
profoadement dans le conduit salivaire , il nest pas rare que Ton previenne Ic developpement d'un abces en faisant cesser la cause qul aurait pu le produire: c'est en enlevant i'obstacle a l'ecüulement de la salive. On y parvient, suit en comprimant sur le canal de haut en has , et en pous-sant ainsi vers son orifice les matieres etrangeres qui s'y sont engagees et que cette pression force a sortir ; solt en pratiquant une incision sur la portion du canal oü Ton reconnait la presence de ces corps, et en les enlevant avec des pinces ou par des injections abondantes dans la Louche. Des le lendemain, ranitnal pent etre rendu a ses travaux hahituels; on a seulement soin de le nourrir pendant quelques jours avec des boissons farineuses tres-epaisses, des grains concasses et du foin de bonne qualite.
)) Lorsqu'on est appele trop tard pour esperer cet heu-reu.v resultat, que deja lengorgement du canal ou de Tauge est assez considerable pour empechcr l'animal de manger, on le soumet a la diete blanche la plus severe, et on met en usage les gargarismes acidules, d'autant plus repetes que la bouche est plus ou moins chaude et la salive plus abondante et plus epaisse.
)gt; Si l'engorgement de Tauge est volumineux, et qu'il y ait de ce cute imminence de la formation dun abces, on couvre toute cette region d'une enveloppe de laine ou de peau d'agneau ; si l'animal n'est pas trop irritable, on fait sur la tumour des applications maturatives.
laquo; Quand c'est dans la bouche que I'abces est forme, il s'ouvrepresquetoujours de lui-meme, et beaucoup plus promptemcnt, ä cause de la minceur plus grande de ses parois. On s'en apercoit rarementa I'instant memo parce que,dans ce cas, I'ouverture qui a lieu, d'abord tres-petite, ne s'agrandit qu'insensiblement, cequi ne pcrmet au pus
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de s'ecouler cjue pea ;i pen; et coiume il est mele ii de is salive cpii toinbe au dehors , ou bien est avale avec eile, il echappe a l'atteation des personnes qui soigncnt les nuimaux. 11 estaise dereconnaitre que labces estouvert, 1deg; par l'amelioration bien evidente survenue dans I'etat du malade ; 2deg; par la nature de la salive qui a un aspect purulent; 3quot; j)ar la fetidite de I'lialeine : 4deg; par la diminution sensible de l'effgorgeinent da canal; 5deg; enfin par I'introduction dudoigt surle cote de la base de la langue, oil Von reconnait I'endroit par lef(uel le pus s'est procure une issue plus ou moins large, et qui domie au toucher la sensation d'une plaie ä bords franges et iaegaux comine ceux de certaines ulcerations des muqueuses.
raquo; Des lors I'animal est en voie de guerison. et il no reste plus qua nettoyer souvent la bouche par des injections frequentes et des gargarismes mielles et acidules. On continue les farincux pendant quelques jours. II est inutile de dire qu'on doit eviter de donner a I'animal des substances fibreases ou de difficile mastication, tant que la plaie du canal n'est pas cicatrisee parfaitement.
raquo; J'ai vu deux cbevaux chez lescpiels , malgre I'ouver-ture de labces, I'engorgement qui s'elait developpe sous la base de la langue, loin de diminucr, comme cela arrive ordinairement, augmenta d'une maniere effrayante et prit k lexterieur une teinte brune, marquee de taches violacees et blanchätres. La langue etait pendante hors de sa cavite, mais ne paraissait pas malade. Ce n'etait qu'avec les jilus grandes difficultes qu'on parvenait a faire avaler les boissons. Des scarifications profondes furent prati-quees dans l'epaisseor des tissus tumefies, et ne donnerent issue qua une trcs-petite quantite de liquide sanguine-lent. Je n'y rcmarquai aucune trace de pus. Neantuoina
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le degorgement s'opera sans suppuration aucune , mais tres-lentement. Un de ces chevaux ne fut parfaitemeut retabli quau bout de vingt jours. L'autre fut rendu a son proprietaire le crainzieme jour. Je ne dois pas oublier de dire que chacun de ces chevaux fut saigne deux fois pendant sa maladie.
)) La formation d'un abces sous lauge est.,conime je l'ai de-jadit, la terminaison la plus desirable. Aussitot qu'ons'est assure de lexistence du pus, on ouvre la tumeur, soit avec le bistouri, soit avec le cautere en pointe cliauffe a blanc; et comme c'est assez ordinairement a la region de Tauge qui avoisine le canal parotidien qu'apparait le point fluctuant, on doit prendre garde, en ponctuanl, de blesser ce canal oules vaisseaux qui raccompagnent. Je prefere me servir du cautere en pointe pour ouvrir ces sortes d'abces, ayant reconnu que louverture resultant d'une sim])le incision se fermait beaucoup trop tot, et donnait ainsi lieu a la formation dune nouveile collection purulente.
raquo; Le pus qui s'ecoule de ces abces est blanc, sans consi-stance, d'une odeur infecte, tres-penetrante et trcs-tenace. Qnelquefois on y trouve des portions de tissu cellulaire et meme glanduleux. 11 n'est pas rare d'y rencontrer des grains d'avoine ou des epillets de brome.
)gt; Je n'ai eu qu'une seule occasion d'observer un de ces abces developpe dans le corps meme de la glande paro-tide, par suite d'introduction de brome qui avait penetre dans cette partie de la glande. Mon pcre, a qui j'ai ra-conte oe fait, m'a assure I'avoir plus d'une fois observe.
raquo; L'abces ouvert, on le deterge par quelques injections legerement alcoolisees; on y introduit une meclie pour prevenir le retrecissement trop prompt de 1'ouverlurc, et on recouvie dune enveloppe. L'abondance de la sup-
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jmration indique ensxiite la frequence du panscmeutj il est rare que l'ou soit oblige de le repeter plus d'une fois pai' jour, lluit ou dix jours suffisent pour la guerison complete, quand il ne survient pas de complication.
raquo; liest des accidents qui peuvent suivre l'ouverture de ces abces, et qu'il n'est pas toujuurs possible deviter^je veux parier de l'ecoulement de la salive par l'ouverture qui a procure i evacuation du pus. il en resulte une veritable iistule salivaire, qui peut durer plus ou moins long-temps. suivant le diametre du canal ouvert et l etendue de lablessure du canal. Je n'ai pas besoin de dire que ces fistules, moins faciles a reconnaitre quand elles unt lieu dans la bouclie, y sont aussi moins graves. Elles se cicatri-sent d ailleurs beaucoup jjlus vite que quand elles onl lieu au dehors. raquo;
FISTULES UR1NAIRES. — Les fistules urinaires sont excessivement rares dans les animaux: celles des reins, des ureteres et de la vessie sont inconnues; celles du canal de l'uretre sont les seules qui aient ete signalees.
La fistule uretrale reconnait pour causes le retrecisse-ment du canal excreteur de l'urine, son obstruction par la presence dun calcul ou de tout autre corps etranger, les contusions violentes du perinee et les abces urineux qui en sont quelquefois la consequence. On cite encore comme cause de cette lesion, la solution de continuite resultant dune blessure ou de Tincision de ce conduit. Cette der-niere cause nous parait un peu exageree. M. Brogniez, dans son cours de clinique experimentale, ouvrit maintes fois le canal de l'uretre et introduisit, dans louverture tiuil avait pratiquee. une sonde en plomb par oil s'ecou-lait l'urine; il llt;i laissa a demeure pendant huit ct quelque-
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fois quinze jours, en vue de provoquer une flstule, mais ce fut toujours en vain; lorsque, apres ce laps de temps, il retirait la sonde, I'urine continuait encore pendant qnelques jours a couler par I'ouverture artificielle , mais celle-ci ne tardait pas a se cicatriser spontanement.
Traitemamp;nt. — Desobstruer le canal de l'uretre el emp^cher I'urine de s'introduire dans le Irajet fistuleux, teile est la double indication qu'on a a remplir. Si e'est la presence d'un calcul qui s'oppose au libre cours naturel de I'urine, il faut I'exlraire d'abord en pratiquant une Ouvertüre sur le point qu'il occupe; si ce sont d'autres coi'ps etrangers qui forment obstacle , il faut en debarrasser le canal soit avec la sonde, soit avee des injections einol-lientcs. Cette premiere indication etant salislaite, il faut proceder a la cicatrisation de la plaie fistuleuse. Si eile est receute on en rapproclie les levres au moyen d'un emplä-tre agglutinatif ou par quelques points de suture a la peau; s'il eile est ancienne et qu'il existe des callosites autour de l'orifice externe de la plaie, il faut en rafraicbir les bords et les rapprocher ensuite comme il vient d'etre indique; s il n'est pas possible d'en agir ainsi, on detruit les callosites a L'aide de caustiques; le nitrate d'argent fondu et le cautere incandescent sont les agents escarrotiques le plus generaleraent admis dans ce cas pour triompber de la fis-tule de l'uretre.
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FLUXION PERIODIQUE {ophthalmde pdriodique). —
La fluxion periodique consiste dans une pblegmasie des yeux de nature particuliere ; cette affection parait etre le partage du clieval; cependant quelques veterinaires rap-portent l'avoir observee sur l'ane et le mulct.
Nous n'entreprendrons pas de faire riiislorique de cellc
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maladle, ni de passer en revue tout ce quo I on a ecrit, toutes les opinions qui ont ete emises sur la nature et les causes de roplithalmie intermittente; le but de notre ou-vrage ne nous permet pas do nous engager dans le champ des hypotheses, oü Ton ne rencontre le plus souvent que des routes qui conduisent a I'erreurj par consequent, nous nous bornerons h en decrire les symptomes, la mar-che, les causes les plus generalement admises et le traite-ment, laissanl a d'autres le soin de lever le voile qui recou-vre la nature intime decette maladie.
La fluxion periodique se manifeste par une inflammation aiguc d'un ceil, quelqnefois, mais rarement, des deux yeux a la fois. Lorsque le premier acces apparatt, on croit avoir affaire a une phlcgmasic ordinaire de i'oeil resultant dun coup ou de toute autre cause; l'organe malade est rouge, tumciie : la conjonctive esttres-injectee ; la grande sensihilite du globe oculaire et les douieurs qu'occasionne l'abord des rayons lumineux forcent lanimul a le tenir constamment ferme : les larmes coulcnt en grande abon-dance sur le chanfrein, les humeurs sont troubles et la cornee lucidc a perdu de sa diaphaneite. Ce premier acces dure ordinairement trois ouquatre jours, puis loeil recouvre insensiblement son etat a pen pres primitif. Ce n'est euere qu'au second acces, qui survient apres un laps de temps plus ou moms eloigne du premier, trois semaines, un mois et quelqnefois davantage, que Ton s'apercoit du type intermittent de fophlhalmie, ({ui revient au meme oeil; alors les symptumes s'aggravent, le mal est plus grand, le paroxysme dure plus longtemps, les humeurs de locil restent plus longtemps troubles, la cornee lucide reprend plus diflicilemenl sa transparence , la conjonctive est plus lente ii sc degorger. Apres ce second acces, for-
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gane visuel a perdu de son brillant, il parait diminue de volume. Les paroxysmes se succedant ä des intervalles plus ou moins eloigues, loeil perd de plus en plus de sa faculte de voir: les humeurs, apres chaque acces, demeu-rent troubles ; la cornee lucide devient terne, se fletrit, la vision est afiaiblie; on apercoit, dans le fond de la chambic anterieure, un depot dun jaune grisatre; le globe oculaire a perdu sensibiement. de son volume et de sa proeminence ordinaires 3 la paupiere superieure pre-sente des rides, se plisse en quelque sorte. Ces sympto-ines sont d une baute importance pour reconnaitre I'exis-tence de la maladie entre les paroxysmes, pour se mettre en garde contre la fraude, et pour ne pas faire l'acquisition d'un cbeval borgne ou aveugle an lieu d'un clairvoyant. Apres cinq ou six acces et quelquefois plus , la cataracte se declare et l'animal est frappe de cecite. Une observation qui se presente constamment dans la pratique, c'est que I'oeil cataracte n'est plus expose a de nouveaux acces; mais en revanche, il arrive souvent que celui qui a ete epargne lorsque la fluxion se portait sur 1'aulre, se trouve a son tour en proie a la maladie, qui ne cesse que quand il a subi le meme sort, quand il a perdu la faculte de voir. Nous ne possedons pas dexemples qu'un animal aveugle par suite dc la fluxion periodique ait contracte de nouveaux acces : la maladie semble se perdre avec la vue.
Des opinions plus ou moins specieuses ont ete emises sur les causes de cette affection periodique ; le docteur Mayncnc a soutenu que lophtlialmie periodique etaitune fihvre intarmittente , due a des influences qui font naitre cette maladie clans L'espece bumaine. M. Dupuy l'attribue ä l'alteration due a une influence exercee par le nerf de la cinquieme paire sur la nutrition de I'oeil, a la compression
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de ce oerf par les racines des dents molaires. D'autres enfm la regardent comme etant le partage des chevaux a tete volumineuse etempatee, etc. Ce que nous savons de positif surl'etiologie de cctte maladie, cest quelle se rencontre le plus souvent dans le jetine age, a lepoque de la protrusion des dents raolaires, lorsqu'un mouvement fluxionnaire se porte vers la tete, sur des chevaux a temperament lymphatique qui vivent dans des contrecs humides, boisecs. M. Bonnevai dit que le developpement de roplithalmie periodique pourrait etre du surtout a I'in-fluence des localites ; que dans les pays montueux, isoles, oü les patnrages sont sees, lair elastique, cette maladie n'existe pas, ou est au moins tres-benigne 5 que dans les pays humides, entoures de hois, eile est tres-frequente et ties-grave. MM. Benin et Lebel n'hesiteiit pas a admettre Theredite au nombre des causes de la maladie qui nous occupe ; MM. Dupuy, Mangin , Mazimpoey partagent cette opinion. La transmissibilite de cette affection par voie de generation, nous parait fort pen contestable : nous possedons dailleurs des faits qui corroborent notre opinion a cet egard.
Quelques auteurs ont avance que la nourriture pouvait avoir quelque influence sur le developpement de la fluxion periodique : l'usage de l'avoine, de la feverole, disent-ils, donnees dans le jeune age, alors que I appareil dentaire n'a pas encore acquis toute sa perfection, y contribue, ces substances alimentaires tres-dures exigeant de la part des or-Fanes masticateurs des efforts qui provoquent une fluxion vers la tete, et partant la maladie. Nous nepouvons admettre ces causes que sous toute reserve. Si nous considerons les conditions dans lesquelles se trouvent les jeunes ani-maux qui sont le plus frequemment atteints de l'ophthalraie
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intermiltente, nous voyons que c'est predsement ie con-traire qui arrive; en etFet, la maladie se montre de preference chez les chevaux de trait, qui sont nourris presque exclusivement, dans leur jeune age, dherbe quiis brou-tent dans les paturages ou qu'on leur distribue a lecurie; rarement ils recoivent une ration d avoine, encore leur est-elle souvent donnee d'une main parcimonieuse, et ce n'est guere que lorsquils rendent des services qu'on leur en accorde; tandis que les chevaux de race distinguee, qui sont nourris d'avoine des leur plus tendre jeunesse, nous en offrent rarement des exemples. Chabert mettait au nom-bre des causes de la fluxion periodique I'asage d'un collier trop etroit qui comprime les jugulaires et s'oppose au libre retour du sang vers le coeur.
En presence de toutes ces causes diverses, auxquelles devons-nous nous arreter? Cette question est loin d'etre resolue; cependant, nous croyons que les influences des localites, des lieux et de l'lieredite peuvent etre considerees comme prenant une part active au developpc-ment de la maladie qui nous occupe ; certaines, contrees de la Belgique, le Condroz, par exemple, qui avoisine les Ardennes, nous en donnent la preuve ; les foires de Waremme, de Huy et de Ciney, qui sont pourvues en grande partie des provenances de cette contree, offrent une quantite de chevaux borgnes ou aveugles, et d'autres qui ont deja la vue affaiblie par les acces qu'ils ont epro uves.
Traitemenl — be plus souvent, le traitement que Ton emploie en vue de combattre la fluxion periodique, n'est que palliatif; si Ton a quelquelbis obtenu de bons efFets, c'est-a-dire si Ion a combattu le mal sans retour, par les moyens therapeutiques que Ton emploie pour guertr
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une ophthalmie ordinaire, ce nest gaere que sur tie jeunes chevaux chez lesquels le travail de la dentitioxi comptait pour beaucoup dans le developpement de la maladie; ce travail acheve, la cause efliciente etant eloignee, le mal ne se renouvelait plus : nous avons cpielques exemples semblables h enregistrer. Mais mal-beureusement il n'en est pas de meme dans rimmense majorite des cas : le clieval atteint de fluxion periodique est condamne a devenir aveugle, on borgne tout au nroins, quels que soieot les moyens que Ion oppose a cette funeste terminaison. Dans tons les cas, Tanimal atteint de cette maladie doit etre mis a la diete et saigne si les douleurs sont vives et qu'il eprouve de la fievre ; on recouvre I'or-gane souffrant d un bandage matelasse que 1 on arrose fre-quernmentd une decoction eraollientc, ou bien on y applique un leger cataplasme emollientj on seeonde ces raovens par I'application d'un ou deux setons ä la parde superieure de l'encolure, ou de setons anglais sur les joues, en Aruc d'operer une revulsion sur ces points. On administre aussi quelques purgatifs. Lorsque le paroxysme est a sa fin, on favorise le degorgement des parties malades, en faisant usage de la pommade de Dessault, modifiee par Rodet de la maniere suivante :
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Deutoxyde de mercure. Deutoxyde de plomb. .
Oxyde de zinc......
Sulfate d alumine et de potasse. Deuto-chlorurc de mercure. .
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On porphyrise le tout et on l'incorpore dans une süffisante quantile d onguent rosat: on y ajoute ensuite une once de
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bi-sulfure de mercure que l'on mele bien exactement. On emploie encore dans le meme but, une pornmade composee d'une once d'onguent rosat et d'un gros d'öxyde rouge de mercure. L'usage de l'une ou de lautre de ces pommades consiste a en introduire gros comme un pois dans langle nasal de l'oeil, en ayant soin de tenir les paupieres rap-procbees jusqu'a ce qu'elle soit fondue; on reitere cette application deux ou trois fois par jour.; il convient aussi d'en oindre le pourtour des paupieres. Quelques veteri-naires et des medecins, ayant cru trouver de l'analogie entre la fluxion periodique et la üevre intermittente, ont feit usage des amcrs ; le quinquina, le snlfate de quinine, la poudre et lextrait de genliane, etc., ont ete employes sans resultat satisfaisant.
En presence d'une affection aussi rebelle et qui a d'aussi funestes suites, il faut chercher les moyens de faire avorter ou de mitiger lintensite des acces; c'est a l'approche de chaque paroxysme qu'il faut agir; a cette fin, on soumet l'animala une diete blanche farineuse et a la paille pour nourriture, on lui fait une ou deux saignees selon son etat plethorique. et on lui administre ä differentes reprises des purgatifs minoratifs pour entretenir un point iluxionnaire sur la muqueuse gastro-intestinale. Nous avons vu differentes fois, par ces moyens , la maladie disparaitre sans retour.
FORME. — On donne le nom de forme a une tumeur osseuse qui survient a la region de la couronne, un peu au-dessus dusabot du cheval. Cette tumeur diue, le plus souvent indolente, est formee par une exostose qui se developpe sur los de la couronne ou deuxieme phalangien el sur I'extremite inferienre de l'os du paturon ou premier
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phalangien. Dun volume plus ou moins considerable, eile occupe ordinairement les parties laterales de cette region, descend dans le sabot, au-dessous du biseau , coinprime les parties vives et fait boiter lanimal; la claudication est eu raison de son volume et de la compression quelle exerce sur le tissvi podopbylleux. La forme depend quel-auefois de rossification du cartilage lateral de l'os du pied.
laquo;Cette tumeur, dit Hurtrel d'Arboval, est toujours accidentclle et se developpe le plus ordinairement a la suite dun coup , dune picpue ou d:un autre mode de lesion exercee sur cette partie. raquo; Nous ne contestons pas que la forme puisse se developper accidentellement, mais nous pensons qu'il n en est pas toujours ainsi; nous avons vu des chevaux portant aux quatre pieds des formes qui envabissaient les deux cotes de la couronne, for-caient le bord superieur du sabot a devier. de maniere a le rendre cane ; bien evidemment, dans ce cas, ces tumeui-s osseuses netaient point la consequence dune cause accidentelle, mais bien le resultat dune bypertro-pbie osseuse. analogue a celle qui constitue Fepai^'n, le jai-don , etc.; il est d'observation qua .;cette espece iVc forme pent se transmettre par voie de generation, et c est pour cette raison que les juments entachees de ces exos-toses, sent rejetees de la saillie par les etalons du Gouvernement.
Traitement. — Lorsque la forme est due a une cause accidentelle, quelle est recente et douloureuse, on pent tenter d'en obtenir la resolution par l'application des cataplasmes emollients; lorsque rinllammation cutanee est calme'e on emploie les frictions spiritueuses, les onc-tions (Vonguent merenriel double, et si la forme resiste
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a ces agents therapeutiques, on use d un vesicatoire. Mais si ces moyens xie repondent pas a l'atteiite du veterinaire, il fluit avoir recoui-s Ix la cauterisation.
Lorsqae la forme n'est pas la consequence dune cause accidentelle , les emollients , las fondants et les vesicants ne produisent aucun amendement: c'est au feu qu'il faut avoir recours ; au moins, si par ce moyen on n'ohtient pas la resolution totale de la tumeur, on a I'avantage, dans la majeure partie des cas, d'en borner les propres : de la, la necessite de lemployer avant quelle n'ait acquis un volume considerable, et de ne pas perdre un temps pre-cieux en applications medicamenteuses. Le feu en pointes fines rapprochees, penetrant dans la substance osseuse, a produit de bons effets dans des formes anciennes, volu-mineuses, qui avaient resiste a laction de la cauterisation ordinaire.
Lorscrue la forme est due a l'ossification du cartilage lateral du pied, l'ablation de l'organe ossifie est le moyen le plus simple et le plus rationnel que 1'on puisse employer.
rOURBURE. — La fourbure est une affection particu-liere aux animaux dent les extremites des membres sont pourvues d'une botte cornee ; eile est d'autant plus grave que cette boite ofTre des parois plus epaisses et plus resis-tantes,qui ne se pretent point, on fort peu, au jjonflement produit par la congestion du tissu podopbylleux qu'elles recouvrent, ou a la turgescence inflammatoiredece tissu, forme d'un reseau vasculo-nerveux d'une irritabilite extraordinaire. De tous les animaux domestiques, cesont les solipedes et les gros ruminants qui sont le plus souvent fourbus. Le dhien lest quelcpiefois aussi: la fourbure s.
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reru chez cet animal, !e nom d'agyrave'e. (Voyezce mot.) Cette affection, divisee en aigue et en chrouique, at-taque un ou deux membres, et meme les quatre membres a la fois.
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FOURBURE AIGUE DU CHEVAL. — Le cheval all'ecte de fourbure aigue est souffrant, a de la fievre; sa marche est incertaine, difficile, son attitude est peu solide, vacillante. Si les quatre membres sont afFectes a la fois, il reste immobile a la meme place; les membres, ecartes la-teralement, serapprochent du centre de gravitej la colonne vertebrale est voutee; il appuie fencolure sur la man-geoire, ne se deplace qu'avec beaucoup de peine et de douleur; les sabots sont bmlants; les regions de la cou-ronne et du boulet sont quelquefois engorgees et doulou-reuses; le pouls est plein, accelere; la respiration est activee , I'appetit nul. la soif ardente; lanimal reste presque constamment couche ; on remarque de temps en temps des tremblements sur differentes regions du corps, notamment sur relies de la partie posterieure de 1 epaule et de la cuisse.
S'il n y a que les deux pieds anterieurs d'affectes , le malade prend une toute autre attitude ; il porte les membres posterieurs vers le centre de gravite pour supporter la majeure partie du poids du corps, et soulager les pieds soufamp;ants ; ceux-ci sont portes en avant et n'appuient que sur les talons; I'animal allonge le cou, et semble vou-loir prendre un peu d'appui sur la mangeoire ; lorsqu'on le fait marcher, il s'accule et reporte la masse du corps sur le train de derriere; il allonge le pied malade, ne le pose sur le sol qu'avec crainte et hesitation, en appuyant entierement sur les talons ; du reste. la fievre dc reaction
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est, commc dans le cas de fourbure dos quatre membres , en raison directe de l'interisite et de la gravite de la ma-ladie.
Lorsque les membres posterieurs sont seuls afFectes de fourbure , l'attitude du corps est diametralement opposee ä celle dont nous venons de parier ; les membres anle'rieurs sont inclines d'avant en arriere pour supporter la masse du corps; la croupe est relevee, la tete et l'encolure sont poi'tees enbas, la marcbe est tres-difficile ; les extremites anterieures, cbargees de supporter le plus grand poids , sont vacillantes et, comrue la fort bien dit M. Girard, ne tardent pas elles-memes a ressentir les efFets de la fourbure. Aussi cet auteur la regarde-t-il comme plus dange-reuse quand eile aliecte les pieds posterieurs.
La fourbure d'un seul pied est tres-rare ; eile ne s'ob-serve qu'a la suite dun appui prolonge sur le meine mem-bre pour soulager le nicmbre oppose, souffrant d'une affection quelconque : alors eile passe souvent inapeiTue au debut, ct ne decele son existence que quand rinllam-mation a produit des ravages souvent insurmontables. Dc la, la necessite de s'assurer de fetat du pied sur lequel I'auimal preud constamment appui, pour opposer a temps un traitement rationnel a une affection qui, negligee ou meconnuc, a toujours des suites funestes. Le pied fourbu est chaud; la cutidure est tumefiee, douloureuse : la flevre de reaction est plus ou moins prononcee: en un mot, on remarque la meme douleur locale qui sobserve lorsque la fourbure attaque plus d'un pied.
Fourbure chronique. — La fourbure chronique est toujours la consequence de la fourbure aigue; lorsque cette modification de f inflammation du tissu podophylleux s'opere, la fievre de reaction dirainue et devient pen sensible; l'appui est incertain et se fait sur les talons, lamarche
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est tlouloureuse •, ä mesure que le mal fait des progres, 1c* sabot devient rugueux , se couvre d'exuljerances cicloides qui rendent le pied cercle et se retrecit vers son bord supe-rieur; la pince se releve; on remarque a la partie ante-rieure de l'üngle, un peu au-dessous de la cutidure, une excavation plus ou moins profonde; le tissu podophylleux, modifie , secrete une corne morbide au-dessous de la mu-raille 3 ce tissu de mauvaise nature qui constitue la four-#9632;miliere (voyez ce mot) , force los du pied a operer uu mouvement de haut en bas et d'avant en arriere ; cette deviation du troisiemö phälangien rend le pied comhie, fait bomber la sole; son bord tranchant la perfore et constitue le croissant. La maladie arrivee a cette periode est des plus graves, met le plus souvent lanimal dans 1'impos-sibilite de rendre le moindre service, et pent etre consi-deree comrae incurable.
La fourbure aigue reconnait le plus generalemeut pom-causes une marche longue et penible sur des cbemins durs, paves, pendant les grandes chaleurs ; I'usage d'une abondante alimentation nutritive, en rendant les animaux pletboriques, les dispose aux stasessanguines; uneferruie trop serree, le sejour prolonge a lecurie. surtout si rappui doit se faire sur un membre pour soulager celui du cote oppose souffraut, enfin tout ce qui pent provoquer un afflux sanguin dans le tissu podophylleux au dela des li-mites compatibles avec lexercice libre de ses fonctions, pent determiner la fourbure. On 1'a vue surgir a la suite d'une indigestion. La fourbure chroniquc depend toujours de la fourbure aigue, dont eile n'est quune modification.
Traitcmcnt.—La fourbure au debut doit etre combattue paries larges emissions sanguines operees a lajugulaire;
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deux ou trois saignees, suivant l'inteiisite du mal et I etal pletliorique du malade, dans Fespace de dix ä douze Iieu-res, employees des l'apparition des premiers symptomes, suffisent, dans beaucoup de cas , pour faire disparaitre la turgescence sous-ongulee, pour retablir la circulation dans le tissu podüphylleux congestionne, operer la retrocession du fluide sanguin epanche, et amener la guerison en vingt-qualre Iieures , quelcjnefuis en moins de temps ; mais les emissions sanguines , reconnues dune efficacite incontestable dans le cas qui nous occupe, doivent etre secondees par lusage descataplasmes restrinctifs, composes d'argile et de ranaigre, auxquels on pent ajouter une dissolution de sulfate de fer, que Ton applique sur les pieds fourbus, et que Ton a soin d'humecter avec du vinaigre froid, ä mesure qu'ils perdent de leur humidite 5 on place Tanimal sur une bonne litiere ; on le deferre si la ferrure est trop serree, et on reapplique celle-ci legerement; on le soumeta une diete severe : la paille et les boissons blancbes nitrees doivent former sa nourriture. Si, par lelFet de la fievre de reaction, les dejections alvines sontdures et rares, il convient de passer quelques lavements emollients. Les cataplasmes restrinctifs doivent etre renouveles au moins deux fois par jour; il est bon, si Ion a a sa disposition une mare ou une riviere ä proximite, et si la saison le permet, d'alterner les cataplasmes avec les bains, en y menant le malade deux fois par jour, et en ly laissant pendant une, heure chaque fois, en ayant soin que l'eau ne depasse pas les genoux et les jarrets. On seconde parfaitement et avec avantage cette metbode curative par des frictions irri-tantes sur les parties laterales des membres , dans le but d'operer une revulsion salutaire sur ces points. Ce traite-ment, bien dirige, suffit, dans la majeure partie des cas,
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pour triompher de la^fourbure aiguti en quatre ou cinq jours. Nous avons dit de saigner deux ou trois iuis en douze hcures au debut de la maladie : cela ne dit pas de ne plus saigner apres ce laps de temps; au contraire, si la four-bure prend de la recrudescence , ce qai est annonce par la Hevre et la douleur qu'eprouve ranimal, il faut saigner autant que le pouls en fournit rindication , c'est-a-dire jusqua ce qu'il ait repris ä pen pres sa souplesse et son calme ordinaires. Si, malgre ces moyens therapeutiques, la maladie se prolonge au dela de buit a dix jours, il est a craindre quelle ne passe a I'etat chronique 5 alors il con-vient, pour eviter cette funeste modification de 1'inflam-matica du tissu podopbylleux , d'user largement des frictions d'essence de terebentbine, de teinture de cantlia-rides . etc., sur les parties laterales des membres , et d'ad-ministrer quelques purgatifs drastiques, en vise doperer une revulsion sur le canal intestinal, tout en continuant le regime et l'usage des boissons nitrees.
La saignee en pince , les scarißcations de la cutidure si quot;lie est eneorgee - les bains et les cataplasmes emullieuts , sont titiles dans ce cas.
La fourbure cbronique reclame des moyens propres a prevenir la desorganisation des tissus , et surtout \a. four-mtliere. Pour satisfaire ä cette indication , on enveloppe les pieds malades de cataplasmes emollients et de corps laquo;ras pour assouplir la corne qui estsecbe et rugueuse; on famincit autant (pie possible avec la rape pour soulager les parties quelle recouvre et diminuer la compression (lu'elle exerce sur les tissus enflammes; on applique sur les pieds , qui dans ce cas sont comhles, vine ferrure cou-verte, legere, pour proteger la sole : s'il y a croissant, il faut retrancber le bord de los du pied qui perfore la sole.
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le cauteriser ensuite, et le panser avec le digestif simple 5 M. Girard conseille de pratiquer quelques renettures au sabot, pour lui donner plus d elasticite, partant pour faire cesser ou mitiger letranjflement des parties qu'il ren-lerme. Lorsque la maladie est arrivee a ce point, eile est des plus graves , et souvent au-dessus des ressources de lart; la fourmiliere gagne en eteudue. et met lanimal hors de service.
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FOURBURE DU BOEÜF.—Ala suite dune marche lon-gue, pendant les grandeschaleursde rete,sur deschemins durs ou paves, a la suite d'une station prolongee etforoee, le boeuf pent devenir fourbu ; c'est ce que nous voyons tous les ans cbez des taureaux et des genisses qui sont Importes de l'Angleterre. La traversee quils doivent faire debout sur le pont du paquebot, occasionne la fourbure sur bon nombre d entre eux ; cela se concoit d'ailleurs facilement : les animaux de l'espece bovine n'etant pas ferres, la sole , non protegee par une plaque metallique, appuyant sur le planclier du vaisseau, est refoulee sur le tissu podophylleux de la face plantaire, le meurtrit et len-flamme par suite de cette compression prolongee.
Le boeuf fourbu souffre beaucoup : il se tient presque constamment coucbe: il a de la fievre, le pouls est fort, tendu, la respiration agitee, la soif vive 5 les onglons sont chauds; la cutidure est tumefiee et douloureuse ; la marcbe est penible, et si la maladie attaque les quatre pieds eiledevientimpossible,lanimaldemeurantimmobile malgre les coups quon lui inflige pour le faire changer de place. S'il n'y a que deux pieds de malades, c'est avec la plus grande hesitation qu il se decide a marcher ; I'appul se fait sur la partie posterieure des pieds souffrants. Deux
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ou trois jours apres linvasion de la maladie, il arrive que Ja sole se detache vers les talons ; une serosite rougeätre sJecliappe de la desunion , la suppuration s'etablit et finit par la separer entierement du tissu reticulaire de la face plantaire. Dans quelques cas graves, on a vu la chute d'un ou de plusieurs onylons.
Traitementi — Le traitement de la fourbure du boeuf doit etre analogue a celui de la fourbure aigue du cheval; ainsi, la saignee a la jugulaire. que Ion reitere au besoin , le repos absolu sur une epaisse litiere, les catäplasmes x^es-trinctifs appliques sur les pieds malades, les frictions irri-tantes sur les membres, les boissons nitrees, les lavements emollients et la diete doivent etre employes au debut de la maladie, et continues jusqu'ä parfaiteguerison, ä moins que des circonstances imperieuses n exigent des modifications. Si la sole est soulevee par la serosite purulente quelle re-couvre, il faut laniincir et pratiquer quelques petites ou-vertures pour donner issue a cette secretioü morbide ; si eile est decollee dans toute son etendue , il faut en operer l'evulsion totale, et panser la plaie avec le digestif. Si, par la violence de rinflammation du tissu podophylleux, on craignait la gangrene, partant la chute des onglons, ilfaut recourir aux depletions sanguines locales , en pratiquant des saignees en pince et en scarifiant la cutidure; on recouvre ensuite le pied d'un cataplasme emollient.
FOURCHET. — Une circonstance particuliere d'orga-nisation fait que le mouton est le seul de nos animaux domestiques qui soit expose au fourchet. Cette affection consiste dans unephlegmasie du canal biflexe interdigite. et s'annonce par la douleur, le gonflement et la rougeur de In partie. Borne d'abonl a I'espace interdigite, le gon-
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flement inflammatoire gagne peu a peu le pourtour du canal biflexe et finit par envahir les parties superieures, la couronne , le paturon, le beulet, et quelquefois meme le canon. La tumefaction est toujours plus considerable et plus marquee autour de l'orifice interdigite, d'oü sort une bumeur, sereuse dans les premiers temps, puis sero-purulente fetide. Le mal continuant a faire des progres , le canal folliculaire s engorge , devient foyer d'abces , et degenere en un ulcere qui occupe, en tout ou en partie, la surface interne du canal, et qui pent devenir la source des plus grands desordres. On remarque, a l'endroit du oanai, une saillie produite et par le gonflement de celui-ci et par l'accumulation de la matiere secretee, laquelle, a son tour, augmente rirritation, tandis que cette derniere augmente encore la secretion. 11 en resulte que I'ulcere fait toujours des progres et monte entre les deux os coro-naires,d'ou s'eleve comme untourbillon duquel secbappe une matiere purulente et sanieuse. En outre, le pus peut fuser, soit inferieurement en penetrant sous longlon et detacbant le sabot , soit superieurement en soufllant a la couronne, remontant vers les articulations et y produi-sant de nouvelles tumefactions, de nouveaux ulceres. Ce qui rend le fourcbet encore plus grave, c'est que souvent il est complique dupietin ; il existe alors en meme temps, non-seulement ulceration de la peau qui tapisse le fond de la bifurcatien du pied , mais aussi ulceration des tendons et des ligaments. On concoit alors toute la gravite du cas.
Le plus souvent le fourcbet n'attaque qu'un seul pied, et l'animal marcbe sur trois membres assez facilement; quelquefois il attaque les deux pieds de devant ou de der-riere, et jamais tons les quatre en meme temps. Au com-
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mencement le raouton boite , devient trainard , boite de plus en plus, ne peut plus suivre le troupeau, et finit par tenir le pied constamment en I'air, ou par se porter sur les genoux , si le bipede anterieur est malade. Si c est le bipede posterieur crui est attaque, le malade reste couche et souffre beaucoup. Les soulFrances que le mouton eprouve dans ce cas, sont assez fortes pour determiner la cessation de la rumination, le degoüt pour les aliments, la soif, la fievre, le battement du flanc, le deperissement et la mort.
Les causes les plus generalement admises du fourchet, consistent dans raccumulation de l'humeur sebaceedans le canal biflexe interdigite, 1 introduction et lamas de quelques corps etrangers dans ce reservoir, tels que la boue, la poussiere, la terre, les graviers, etc. Ce qui pour-rait faire croire a l'influence de ces causes, c'est qu'en general I'affection est d'autant plus frequente que les terrains sur lesquels patarent les troupeaux, sont plus durs, plus arides, plus sees, plus pierreux et plus ecliaufFes par le soleil. Le fourchet parait etre plus commun dans les departements meridionaux que vers le Nord ; il passe meme pour etre enzootique sur les bords de la Gironde , dans le bas Medoc, sur les bords tie la mer. dans les Pyrenees, etc. Le grand nombre des animaux qui en sont at-teints Ta fait regarder comme epizootique dans quelques circonstances, et meine comme contagieux ; Hurtrel d'Ar-boval, de qui nousempruntons ce cbapitre, attribue plu-töt la propagation de ce mal sur beaucoup d'individus ä la fois, ä leur participation a des causes communes.
Traitemcnt. — Le traitement, du fourchet varie sui-vant le degre oü il est parvenu. Toutau commencement, 5 inflammation locale qui le caracterise. cede quelquefoiraquo;
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a l'extraction des corps etrangers qui se sont iutroduits dans le canal hiflexe interdigite, ä la grande proprete de cette partie et de tout le pied, aux pediluves et aux lotions tiedes repetees. Si cela ne suffitpas. on pratique plusieurs fois par jour, au pourtour du canal , des lotions avec le sous-acetate de plomb liquide (extrait de Saturne) etendu dans de I'eau bien froide, ou avec une dissolution de proto-sulfate de fer (couperose verte) ; lorsqu'il y a du gonfle-ment et de la chaleur aux parties environnantes, on se-conde les lotions dun cataplasme, d'abord emollient, puis astringent, dont on enveloppe tout le piedjusqu'au milieu du canon. Le cataplasme astringent se compose or-dinairement de suie de cheminee , passee au tamis et liee avec une süffisante quantite de vinaigre : on peut y ajouter . si Ion veut, du blatic d'oeuf. La resistance ou une plus grande intensite de linflammation exige en outre des saignees locales, que Ton pratique en faisant quelques scarifications autour de la couronne; dies degorgent les parties , attenueut Tactivite du mouvement circulatoire , aident etfavorisent efficacement Tusage des autres moyens. II arrive encore que I inflammation est portee au plus baut point et reagit sur tout ou partie de reconomie, que le siege de Taffection est fortement engorge et presente une certaine tension 5 la degenerescence gangreneuse est alors a crainclre , et, pour la prevenir, il est utile de pratiquer aussi une ou plusieurs saignees generales, et de donner de l'eau acidulee en breuvages et en lavements.
On ne peut guere operer la guerison avec les moyens precedents, dit Hurtrel d'Arboval, qu'autant qu'il n y apas encore dalteration organique declaree au canal biflexe, et qu'on sy est pris des le premier moment de l'invasion; encore le traitement emploie-t-il vingt a trente jours et
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quelquefois plus. Mais quand on a laisse echapper ce moment opportun, les progres du mal continuent et vont en croissant; alors meme que l'on parvient ä calmer I'in-flammation, la douleur persistant dans le pied , la durete et la rougeur autour de l'ouverture du canal , I'humeur acre, fetide, sereuse ou purulente qui s'en echappe , indi-quent assez qu'il y a ulcere ; dans ce cas il est indispensable d'en venir a I'operation dite dti fourchet, qui con-siste dans l'ablation du reservoir dont il s'agit. Cette operation, d apres les deux modesindiques par M. Girard, se pratique avec un scalpel droit, une erigne et une pince a dissection ; eile n'exige nulle autre precaution opera-toire que celle de degorger les parties. On opere en inci-sant le canal ou en ne I'incisant pas primitivement. Lors-que le canal gorge de matieres fait une saillie a la face anterieure de la region digitee, on le circonscrit par une incision circulaire qui comprend toute l'epaisseur de la peau: on le saisit ensuite avec ferigne ou avec la pince, et on le retire au deliors. Son extraction est facile et ne de-mande d'autre precaution que celle de couper les filaments qui tiennent un peu fortement entre les os de la couronne . Si, au lieu d'etre proeminent, le canal forme unenfonce-ment ou se trouve seulement au niveau des autres parties , on commence par faire une incision longitudinale, qui part de l'ouverture du canal et monte plus ou moins haut, quatre centimetres , terme moyen ; on fait ensuite tenir les deux onglons bien ecartes, on enfonce le bout du manche du scalpel entre les os des couronnes , en faisant agir linstrument de maniere a dechirer le tissu lamineux qui derobe le corps ä extraire ; des que cette poche fol-liculeuse est visible, on la saisit avec lerigne ou la pince , on la retire, on la renverse au dehors, et on la coupe au
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point ou la peau se replie pour la former. On procede ensuite au pansement avec des plumasseaux imbibes d'eau-de-vie, on enveloppe tout le bas du membre avec d'autres plumasseaux trempes dans de l'eau salee et vinaigree, en ayant soin den passer quelques-uns entre les onglons ; Ion maintient Tetoupade avec un linge que Ton applique par-dessus et que Ton fixe au moyen de quelqucs points de suture. Les pansemcnts subsequents sont les meines, et ils ont lieu tons les jours. La cause du mal cessant, 1 inflammation se reduit a celle qui est inseparable de toute plaie simple recente : eile ne tarde pas a se terminer de meine, et peu de jours suffiseut pour que le mouton opere boite et soufifre beaucoup moins ; non-seulement il est bientut gueri du mal actual, mais Torgane lese nexistant plus, il n'y a plus de recidive a craindre.
Dans le cas de complication du pietin, de soulcvement d'une portion de Tongle et d'ulceration des parties ren-fermees dans le sabot, ce n'est plus assez faire que de se bonier a renlevement du sinus biflexe 5 on doit encore enlever, par tranches successives, toute la corne desunie, ainsi que les chairs baveuses et filandreuses qui se trou-vent par-dessous. Le pansement et les soins subsequents sont les memes que ceux deja indiques, et 1'operation, quoique compliquee, ne rend pas la guerison beaucoup pluslongue, alors meme qu'on a jvige a propos de caute-riser, avec le nitrate d'argent fondu, les points qui peu-vent se trouver ulceres.
Les animaux operes doivent etre retenus a la bergerie, y etre nourris sobrement ct abreuves d'eau limpide, lege-rement acidulee; des breuvages d'eau vinaigree sont administres aux betes gravement affectees, qui refusent de prendre d'elles-memes les boissons.
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Le moyen de prevenir les dangers attaches ii cette ma-ladie. serait de visiter souvent son troupeau. afm de recou-naitre les betes qui, sans encore boiter decidement, ont seulement l'apparence de feiudre. En les tenant aussitot a part, et en s'occupant d'elles saus perdre de temps, on pent parvenir a resoudre ['inflammation premiere et empe-cher mi phis grand mal, dont on esl raremctit le maitre darreter les progres, pour peuqu'on ait oublie ou neglige de le trailer des le principe.
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FOURMILIERE. — Denomination donnee , a cause de la ressemblance cru'ona era lui trouver avec une fourmi lure, e'est-a-dire avee un nid de fourmis, ä une affection qui est toujours la consequence de lafourbure chronique. et qui consiste dans la secretion morbide d'une corne alte-ree, mollasse, poreuse , de laquelle s'echappe un liauide iaunatre, quelquefois noiratre, qui exhale une tres-mauvaise odour et donne a la muraille une epaisseur double de celie qu'elle offre naturellement. L'os du pied, comprime et presse par cette corne de mauvaise nature, devie d'avant en arrierc et de baut en bas, de maniere qu'insensiblement il prend une direction verlicale ; son bord tranchant en regard de la sole la fait bomber d'abord, etpuis la perlure un pen en avant de la pointe de la fourchette, ct constitue le croissant, ainsi nom-me a cause de la forme que presente cetle perforation. La face externe de la muraille offre des cercles cornes et une depression plus ou moins profonde ä sa partie ante-rieure, un pen au-dessous de la cutidüre; les talons se resserrent. la pincese releveetle pied devient comble, au point que I'animal nc pent prendre qu'uu faible appui sur les talons. Lorsque la maladie a atteint ce degi'e, il nest
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F0ÜRM1LIERE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;f)07
plus possible d'y remedier, du moins efllcacement: on ne peut guere que soulager un peu l'aoimal par une fer-rure appropriee, et dans la majeure partie des cas on se trouve dans la necessite d'en faire le sacrifice.
Traitcment. — Ce n'est guere qu'au commencement, alors que I'ajOPection n'a pas encore cause de ties grands ravages dans le pied, qu'il est permis d esperer quelque succes ; il faut, dans ce cas , sattaclier a calmer I'irri-tation du tissu podupliylleux qui secrete cette corne alteree 5 pour atteindre ce but il faut amincir la paroi jus-^[u'au vif ä l'endroit correspondant a la fourmilicre, an moyende la rape ; on recouvre ensuite la partie de cata-plasmes emollients, d'onguent de pied, ou d'axonge, en vue d'assouplir la corne et de faire diminuer la compression exercee sur les tissus sous-jacents ; la saignee en pince ne peut elre que salutaire dans ce cas, la depletion locale quelle opere contribuant puissamment ä calmer I'irrita-tion du tissu podopbylleux. Ne conviendrait-il pas mieux d'enlever toute la portion de corne qui recouvre la four-miliere, d'extirper tons les tissus insolites et d'appliquer directement, sur les points malades, des agents tberapeu-tiques appropries a la nature de 1'affection ? Cette proposition nous semble rationnelle et logique; en eflfet, en de-truisant la compression, nous diminuons les douleurs, nous evitons la deviation de 1 os du pietl. par consequent le croissant, et en outre nous avons l'avantage de pouvoir calmer, exciter ou detruire, selon les indications qui se presentent, les tissus malades. On conseille de laisser la sole intacte, de lui conserver toute son epaisscur pour op-poser une resistance a la deviation de Tos du pied; nous avons partage cette erreur, mais aujourd'bui qne la pratique nous a cclaire, nous declarons qu iloonvicnt dumin-
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cir la sole le plus possible, de la rendre souple par des applications etnollientes, et meme d'en operer I'evulsion, toujours en vue de calmer la douleur et l'irritation des tissus, que la compression entretient et aggrave. Dans le traitement de cette maladie, qui est toujours long, il est indispensable d'appliquer sur les pieds malades, des fers legeiset converts, bien ajustes, pour proleger la sole et rendre l'appui moins douloureux. Si l'os du pied fait sail-lie au dehors, il faut retrancber toute la portion qui exu-bere et la cauteriser ensuite avec le fer incandescent. Les soins subsequents doivent etre subordonnes aux indications qui sepresentent.
FRACTURE. — La fracture est une solution de conti-nuite du tissu osseux. Cette lesion de continuite est dite complete lorsque fos est divise dans toute son epaisseur, et incomplete lorsqu'elle n'afFecte qu'une partie de 1'epais-seur d'un os.
Toutes les fractures ne suivent pas la meine direction: de la, la subdivision en transversales, obliques ou en bee de flute, et en comviinnlives.
La fracture est dite transversale quand la solution par-tage fos circulairement; obliqiie. quand les abouts fractures presentent une coupe oblique, et comminutive, quand l'os est reduit en plusieurs fragments ou esquilles, qu il se trouve ecrase, broye.
Lexistence d'une fracture s'annonce d'abord par la douleur locale, la diminution ou l'impossibilite des mou-vements de la partie fracturee , sa deformation, I'ecarte-ment ou l'irregularite des fragments , la tnobilite de fos dans un point oü il n'existe pas d'articulation. enfin par un bruit parliculier, une espece de cliquetis, de cre-
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pitation, qui resulte du frottement des surfaces fracturees les unes contra les autres, lorsque Ton rend lendroit lese le centre des mouvements qui lui sont imprimes.
Lorsque la fracture est transversale et sans deplace-ment, surtout si eile est recouverte dune forte masse mus-culaire, il est diflicile d'en constater I'existence : c'est au cliquetis, au froissement des abouts fractures Tun contrc I'autre, qui est dans tous les cas de fracture complete un des symptomes pathognomoniques, que nous devons nous en referer pour le diagnostic; son absence nous laisse dans le doute.
Bientot apres 1'accident, un engorgement inflamma-loire se developpe ii lendroit fracture ; I'animal eprouve de la douleur , et une fievre de reaction plus ou moins vive se declare. C'est a ces deux derniers symptomes quo nous devons nous rapporter pour constater une fracture incomplete, qui, dans tous les cas, est toujours fort obscure ct fort diflicile ä diagnostiquer.
Les coups de pied, les chutes, les glissades, les efforts violents que font les animaux pour vaincre une resistance ou pour degager un pied retenu entre deux corps durs , enfin toutes les violences exterieures, peuvent occasionner des fractures.
Traitemenl. — Trois indications se presentent en general, et lemploi des moyens propres a les remplir con-stitue le traitement des fractures. Ces indications sont : lraquo; de reduire la fractiu-e ; 2deg; de la mainlenir reduite ; 3deg; de prevenir ou de combattre les accidents locaux ou generaux qui pourraient entraver la guerison. Ces dispositions doivent etre observeesjusqua la consolidation ducal, et on ne doit abandonner la partie a elle-meme, que quandce dernier a acquis assez de solidite et de resi-
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stance. Chez les grands auimaux adulles , au bout d'un mois ä cinq semaines on peut sans crainte lever 1'appareil,
et chez les petits au bout de trois semaines.
Lorsque la fracture affecte un des os longs des mem-bres, la reduction se compose de trois operations qui sont Vextension, la contre-extcnsion et la coaptation.
On nomme extension la traction que I'un exerce sur le fragment dcplace pour le ramener a sa situation naturelle et pour restituer au membre sa longueur et sa direction normales, fa con/re-ea-^seb/iconsiste dans un eifort exerce en sens contraire et dont le but est d'empecher le corps ou le membre de ceder ii l'effort extensif. De ces deux efforts resulte 1'alignement des fragments . et leur exacte restitution dans leur situation respective constitue la coaptation, qui n'est exacte qu'autant que toutes les sortes de deplacement, suivant I'axe, la longueur, l'epaisseur et la circonference, ont disparu.
Chez les grands animaux domesliques ces trois operations sont difficiles ä executer, et meme. dans certaines fractures, impossibles ; dans tous les cas, il faut des aides vigoureux pour vainere la resistance musculaire qui s'op-pose au rapprochement des fragments. Dans les petils animaux, au contraire, la reduction est trcs-facile.
Longtemps les fractures ont ete regardecs comme incurables dans lespecc clievaline. Nous ne parlerons pas des idees emises par les anciens sur les causes de l'in-curabilite des fractures chez le cheval; nous nous borne-rons seulement a enumerer celles qui ont fail conserver cette opinion parmi le plus grand nombre des veterinaires contemporains.
Parmi ces causes nous citerons : 1quot; l'indocilite des animaux ; 2deg; la diflicultc de ramener les abouts fractures en
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contact et de les y maintenir ; 3' le defaut d'un appareil applicable a toutes les regions.
Dans les annales de la medecine veterinaire nous ne trouvons que fort peu de guerisons de fractures dans les grandes especes, sauf quelques cas de fractures du meta-tarsien et du metaearpien gueries par le bandage ordinaire, et encore, cliez dejeunesppulains; cellesducubilus. du radius, de lliumerus , du scapulum, du tibia, etc., etaient abandonnees et necessitaient le sacrifice de l'ani-malj pn n'en tentaitpas meine la reduction, vu qu'il semblait impossible d'y fixer un appareil et de l'y maintenir assez longtemps pour permettre au travail de la cicatrisation de former un cal assez solide pour resister au poids du corps.
Le bandage a attelles, dans les fractures de lavant-bras et de la jambe , obeissant aux lois de la pesanteur , ne peut etre maintenu que par une compression extraordi-nairement forte , qui doit intcrceptcr la circulation et amener la mortification des tissus comprimes ; et encore, etant applique sur ces regions qui ont la forme d'un cone renverse, a la longue il se deplace et descend ; il peut tout au plus servir lorsque los qui forme la base de chacune de ces regions est fracture vers sa partie inferieure 5 il ne peut nullement convenir lorsque la fracture occupe le tiers superieur du radius ou du tibia.
Le bandage a attelles ne pouvant prendre le contour et maintenir les fractures de l'olecräne , de lliumerus , du scapulum, etc., on essayad'en faire un de carton mouille, applique sur la partie fracturee, et maintenu par des tours de bandes; mais le peu de solidite qu'oöre cet appareil, et la difliculte de le maintenir en place, y ont fait renon-cer. On compte seulement quelques cures obtenues par
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ce bandage , chez les chieus ile petite taille. Le loiidatevxr des ecules veterinaires , rillustre Bourgelat, imagina des ferrements pour maintenir les fractures et les luxations des cxtremites superieures des membres; ces appareils, ne pouvant remplir lindication , sont totalement aban-doiuies.
La couclie ])oisseuse preconisee par plusieurs veteri-naiies , et entre autres par M. Hazard fils, avait besoin, pour atteindre le ])ut propose, de subir une modification ; cette modification , nous Tavons apportee en y ajoutant des bandes de toile appropriees et disposees de maniere a. former un bandage inamovible , applicable a toutes les fractures des membres de nos animaux domestiques ; les resultats avantageux que nous en avons retires, nous out engage a publier dans le Journal Vetdrinaire et Agri-cole de Belyique (annee 1844) la maniere dont nous en faisous l'application et les principales cures qu'il nous a procurees.
Le bandage amidonne, employe avec tant d'avantage en Chirurgie humaine , ne pent convenir en Chirurgie veterinaire 5 l'indocilite des animaux et la puissance mus-culaire dont ils sont doues , enapecberont toujours den faire une heureuse application. Get appareil d'ailleurs exige trop de temps pour se solidifier, et Ton ne pent son-ger scrieusement ä y recourir pour le traitoment des fractures des animaux domestiques ; nous I'avons employe ä titre d'essai et toujours sans succes.
Le bandage inamovible des veterinaires se compose d un melange de parties egales de poix noire et de poix grasse de ßourgogne, et d'un quart de terebenthine de Venise, que Ton fait liquefier dans une bassine ; de bandes de toile dc dilferentes longueurs, ct d'attelies dans cer-
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laines fractures des membres des grands aiiimaux. Ce melange resineux a l'avantage de se figer a mesure qu'on I'applique, et acquiert a I'instant la solitlite necessaire au maintien des fragments, qui se trouvent emboites et fixes sans compression incommode ou douloureuse.
L'application de ce bandage exige une certaine habitude pour etre proprement et bien faite. 11 faut avoir la precaution de ne pas employer le melange resineux ä une temperature trop elevee; il pourrait s'ensuivre des bru-lures plus ou moins graves qui ameneraient des contrarie-tes dans la cure. Les bandes de toile , de la largeur de deux a quatre doigts et de dilferentes longueurs, doivent etre appretees d avance ; on emjiloie les plus courtes les premieres, pour donner plus de points d'adherence au bandage et plus d'epaisseur ä la partie de l'appareil qui repond a la fracture. Pour les petits animaux on emploie des bandes de ruban de fil dc la largeur dun pouce. Nous indiquerons , en traitant des fractures en particulier, la maniere d'appliquer notre bandage pour chacune delles.
Lorsque, a la suite dune violence exterieure, on soup-conne ['existence d'une fracture incomplete, la prudence exige que Ton applique un bandage pour empecher qu'elle ne s'achcve.
Les fractures comminutives sont incurables et neces-sitent l'amputation du membre fracture , ou p'utot le sacrifice de ranimal, sauf chez les animaux de petite laille. Cbez le cbien, par exemple,il est encore permis, par des soins bien entendus et bien diriges , d'en tenter la cure et d'esperer de reussir.
Les accidents qui compliquent les fractures et les ren-dent quelquefois incurables, sont les plaies, les dechire-ments des parties molles , les esquilles ou les fragments
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osseux detaches du corps de los et qui demeurent im-plantes dans les chairs , ^inflammation et la suppuration qui en sont la suite, le gonflement et la gangrene; accidents qu'il faut chercher a comhattre des leur apparition , etaprevenir par un traitement methodique, lorsque la -fracture est cotnpliquee.
FRACTURES DES OS DU CRANE. — Ces fractures sont genei;alement fort graves, ä cause de la lesion de i'cncephale et de rinllammation qui enresulte: elles peu-vent a juste titre etre considerees comme incurables. Cependant on conseille, si la fracture a lieu sans deplace-ment, de condjattre les elfets consecutifs, c'est-a-dire I'encephalite ; et s'il y a deplaceiatent , enfoncement denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;',
quelques fragments osseux qui comptiment lecervcau, de recourira la trepanation, et au inoyen d'un elevaloire, de relever les fragments et de les replacer fhVns leur position naturelle. Nous reconnaissong volontiers toute la justesse de cespreceptes: maisnous nljcesserons de dire que. quand la hoite cranienne est enfoncee par une 'chute ou par un corps contundant cjuelconque, que des fragments osseux blessent le cerveau, le mal est incurable; par consequent, si c'est un animal dont la chair p^ut servir a la nourriture de Thomme, il vaut mieuN le sacrilier imme-diatement apres l'accident, et tircr parti de sa depouille.
FRACTURES DBS OS DE LA FACE. — Nous com-nirMflut dans cette denomination collective, les fractures du frontal, dune partie du temporal, du zygomatique, du grand sus-maxillaire , du petit siis-maxillaire et des sus-naseaux. Toutcs ces fractures reconnaissent pour causes des violences extcrieures : ce sont des coups, des chutes qui les produisenl.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; £ß
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La fracture du frontal se reconnail a une depression ijue Ion remarque sur la partie priucipale de eel os ; la piece osseuse est enfoncee dans les sinus, et ne pent etre relevee et remise dans sa position normale epie si Ton pratique au moyen du trepan une Ouvertüre qui permette d'y introduire un levier pour ramener la portion enfoncee au niveau de la partie saine. Cette operation achevee, il suilit de combattre Iniflammation consecutive par des ablutions d'eau frpide, pour en obtenir la guerison en peu de temps. Dans la majeure partie des. cas. cette fractureS/ se guerit sans que Ton doive recourir a la trepanation, et sans etre reduite ; on se borne seulement a faii-e des ablutions d'eau froide durant les premiers jours qui suivenl laccident; dans ce cas, il reste toujours une depression ä la place de la piece enfoncee. Lorsque e'est 1'apopliyse orbitaire qui est fracturee, alors il faut reduire, s'il est possible, juxtaposer les fragments l'un contre l'autre, et les maintenir par des emplätres agglutinatifs.
La fracture du temporal ne s'observe guere que dans fappendice qui forme farcade temporale; eile est grave et se reconnait d'abord ii renfoncement de la partie fracturee, bientot remplace par un gonflement douloureux, et a la gene que I'animal eprouve dans la mastication, qui est toujours tres-douloureuse et parfois impossible. Cette fracture, qui est produite par des coups de pied ou d'autres violences, par des cbutes, etc., se rencontre assez souvent chez le cheval; e'est sur cet animal que nous favons observee plusieurs fois ; son degre de gravite est en raison du deplacement, du nombre des fragments et du point de la lesion de continuite ; e'est ainsi, par exemple, lorsqu'elle a lieu au niveau de l'articulation temporo-maxillaire , e! qvie celle-ci est ouverte , ce qui se reconnait a I'ecoule-
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ment de la synovie, que le mal est dangereux etdi iHcile a guerir. Dans tons les cas , il faut retablir autant que possiblel es fragments dans leur position naturelle, el les y maintenir par des emplätres agglutinatifs : mais une condition indispensable, c'est d'empecher les mouvements de rarticulation temporo-maxillaire, quand la fracture a son siege a rendroit qui correspond a cette articulation j pour remplir cette indication importante, il faut borner le mouvement de la machoire inferieure an moyen d'une muserolle modereinentserree. oudu bandage inamovible, et nourrir Tanimal, durant toute la cure, de mouture, de panades liquides qui n'exigent point la mastication pour etre degluties ; si le malade ne peut en faire la prehension, il faut les injecter dans la bouche au moyen dune grosse seringue. Les accidents consecutifs locaux doivent etre combattus selon les indications : ainsi on combattra linflammation par les emollients, on detergera la plaie qui suppure, on extraira les esquilles a mesure qu'elles se detacberont, on opposera le tampon a fecoulement de la synovie quand I'articulation est ouverte, on en menagera le caillot jusqu'a ce que 1'oc-clusion de la capsule soit entierement achevee ; enfin, le praticien se comportera de maniere ä obvier a toutes les complications qui pourraient contrarier la cure. 11 n'est pas toujours indispensable de borner exactement les mouvements de larticulation temporo-maxillaire dans la fracture de Farcade temporale, comme nous favons dit plus baut , mais il est toujours indispensable de nourrir les animaux,durant la cure, de substances dontla trituration ne necessite que peu defforts de la part des organes masticateurs. Si, apres la consolidation de la fracture, le cal forme une tumeur qui gene les mouvements de 1'arli-
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lt; ulation temporü-maxillaire, qui rende par consequent la mastication difficile, il faut avoir recours a la cauterisation.
La fracture du zygomatique est le resultat d'une violence exterieure qui porte sur cet os; eile a toujours lieu par enfoncement, les fragments sont refoules dans les sinus : bientot apres, un engorgement douloureux se deve-loppe, la suppuration s'etablit, et si la peau est demeuree intacte et n'a pas cede a l'action de la cause, eile s'ulcere et donne issue ä un pus sanieux dans lequel on rernar-que des parcelles osseuses. Calmer rinflammation locale, deterger la piaie quand eile suppure et extraire les esquilles detacliees : lelles sont les indications a remplir pour guerir cette fracture, qui dailleurs ne presente aucune gravite.
La fracture du grand et du petit sus-maxillaire, comme la precedente, n'offre aucune gravite; eile est le resultat de causes analogues , et necessite les memes soins.
La fracture des sus-7iascaiix, plus fiequente que les precedentes, estsignalee par une depression, un enfonce-ment des fragments osseux dans les cavites nasales, suivi d'un engorgement inflammatoire qui gene quelquefois la respiration et la rend sifjlantc. Cette fracture est le plus souvent la consequence de coups de pied, de coups de baton et de chutes qui portent sur cette partie. Dans le cas de fracture des os du nez, il faut relever les pieces osseuses enfoncees, les ramener a leur niveau naturel et les maintenir dans cette position au moyen d'un tampon d'etoupe ou de linge, que Ton introduit dans la cavite nasale et que 1'on maintient a I'endroit correspondant a la fracture. Si Ton ne peut parvenir a relever la partie enfon-cee et a poser le tampon par !'orifice externe de la narine,
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il faut recourir a la trepanation , et par l'ouvertuie prati-quee avec le tre[)an , relever les fragments et intro-duire le tampon, qui doit etre maiutenu en place jusqu'a ce que la cicatrice soit assez resistante pour s'oppo-ser a un nouvel affaissement; quatre a cinq jours suffi-seiit ordinairement. S'il faut tamponner les deux nari-nes, il est inutile de dire que cette operation doit etre precedee de la tracheotomie. Les soins subsequents doi-vent se deduire des indications qui se presentent: c'est au veterinaire a les saisir et a y satisfaire.
FRACTURE DU MAXILLAIRE. — La fracture de la machoire inferieure est un accident que Ton rencontre assez communement chez le cheval. Cette solution de con-tinuite presente differents degres de gravite, suivaut le siege quelle oecupe, ses complications, et selon quune seule brauche ou toutes les deux sont fracturees. Lorsque la fracture existe li une seule hranche. et c est le cas le plus frequent, le diagnostic n'est pas d'abord des plus faciles a saisir, surtout si cette fracture a lieu vers l'articulation tem-poro-maxillairej il est plus saisissable quand la solution oecupe la partie droite de cet os : dans tous les cas, on la reconnait ä la difficulte que l'animal eproüve pourbroyer les aliments : il les prend, les retourne en differents sens dans la botiche, et les laisse retomber en pelotes impregnees de salive gluante; la salivation est abondante, la bouclie est chaude et la membrane qui recouvre le point lese est rouge, lumefiee et douloureuse. Si l'on examine attentive-ment et si l'on explore la mäcboire a Texterieur immedia-tement apres l'accident, on sent une legere depression qui bientot fait place ä un engorgement produit par l'inflam-matiou des tissus qui environnent la fracture : plus tard
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los se tumefie et constitue une veritableexostose produite par le sue osseux qui a servi ä la formation tlu cal.
La fracture simple (Tune des branches du maxillaire se guerit ordinairement au bout de trois a cjuatre seraaines, et. comme il n'existe presque jamais de deplacement, il suflit de borner plus ou moins les mouvements de la ma-choire, par quelques tours de bände enduite du melange resineux qui sert ä la confection de notre bandage inamo-vible, que Ton applique sur le point fracture. Duränt la premiere quinzaine, ilfaut nourrir lanimal avecdes fari-neux, de la miede pain, enfin ne lui donner que des aliments qui n'exigent que peuou point laete de la mastication, et ce n'est que quand le cal a acquis unecertaine solidite, cru'on peutlui permettre I'usage dune nourriture tendre , qui n'ait pas besoin d'efforts pour etre tri-tnree.
Lafrachire des deux branches du maxillaire est exces-sivement rare; beaucoup plus grave que lorsqu'elle nexiste que dun seul cote, cette double solution de continuite necessite l'application du bandage inamovible pour rnain-tenir la coaptation des fragments et rendre les mouvements de la machoire impossibles. Pour proceder a fapplication de ce bandage, on place d'abord dans Tespace inter-maxillairc, un tampon d'etoupe cylindrique impregnc du melange resineux, assez volumineux pour remplir exacte-ment I'intervalle qui separe les branches de l'os , et pour supporter les fractures ; puis on applique une a une des bandes de differentes longueurs qui embrassent toute la partie et qui viennent se croiser sur le chanfrein et sur le front. [Voijezpi. I, fig. 1.)
Lorsque le maxillaire est fracture a la reunion des deux branches, e'est-a-dire au menton, il faut reduire cette frac-
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ture et la maintenir par le bandage que Ton emploie pour Ja fracture des brandies du maxillaire, sauf que le menton doit etre supporte par une attelle en tole, circulaire, inate-lasseeou garnie d'etoupe, de maniere ä embrasser exacte-ment la partie et a la condamnerkune iinmobilite absolue. {VoyezplA,fig.2.)
Dans l'un et l'autre de ces deux derniers cas, I'animal doit etre alimente au moyen de la seringue; on lui injecte dans la boucheet par I'espace interdentaire, autant quele besoin s'en fait sentir, de la farine d'orge, d'avoine ou de froment delayee dans de Teau ; cette espece de bouillie doit servir a le sustenter durant tout le traitement, qui est ordinairement de trois semaines a un mois.
FRACTURES DES COTES — Les cotes seraient plus souvent fracturees si, par leur mobilite, leur elasticite et leur obliquite, elles n'etaient disposees a eluder laction des efforts qui tendent ä les rompre ; cependant les coups de pied que les chevaux se donnenl entre eux occasion-nent parfois des fractures des cotes : mais a cause de leur peu de deplaceraent elles passent souvent inapercues et se euerissent spontanement; c'est cedonton pent se convain-cre sur de vieux chevaux que Ton sacrifie pour les tra-vaux anatomiques : on voit sur certains d'entre eux des traces de fractures anciennes qui ont ete ignorees pendant toute la vie. La fracture des cotes est plus souvent oblique (itie transversale, plus frequemment en dedans, crest-ä-dire avec tendance des fragments a se porter plutöt du cöte de la poitrine qu'en deliors : eile est quelquefbis commiimtive, compliquee de plaie, de lesion delaplevre, du poutnon, de l'artere intercostale, etc.
JLa fracture des cotes se reconnait a la douleur qu'e-
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prouve lanimal lorsque Ton comprime le point fracture, a rengorgement qui se developpe stir cetendroit et a la crepitation , ou craquement que Ton reconnait lorsqu'urie des mains etant appliquee a plat sur la partie douloureuse, de l'amp;utre on passe a cpielque distance de ce point sur la cote rompue, surtout au moment de Tinspiration ; quelquefois on observe des inegalites que Ton sent au toucher, en promenant les doigts le long du bord ante-rieur de la cote.
A moins que la fracture des cotes ne soitcomminutive, eile nest accompagnee ni cVun grand deplacement , ni d'aucune deformation, parce que les fragments de los brise sont retenus en place par les muscles intercostaux et par ceux des cotes voisines cjui lui servent d'attelles. Mais quand il y a un grand deiabrement, quand, par exemple, plusieurs cotes ont ete fractui^ees par un objet qui a violemment frappe la poitrine, alors il pent y avoir un deplacement et meme un chevaucliement jilus ou moins considerable.
Traitemcnt. — Dans le cas de fracture simple sans deplacement, il suffit de mettre les parties dans le repos le plus absolu possible, en condamnant les parois de la poitrine a l'immobilite, et en forcant le malade a respirer presque uniquement parle diaphragme, pour obtenir une coapta-tion exacte. On remplit cette indication a I'aide d'un bandage de corps fortement serre, et rendu inamovible par le melange resineux que nous employons au traite-ment des autres fractures. (Foyer pi. 1, ficj. 3.) Ce simple appareil convient et suffit pour guerir les fractures dont les fragments sont restes en rapport, c'est-a-dire sans ou presque sans deplacement; mais lorsque la
fracture est compliquce, qu'il y a deplacement, des
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esquilles, plaie, en un mot quelle est comminulive, alors d'autres soins sont reclames; le bandage inamovible de corps ne peut plus remplir rindication : il faut combattre les efiets consecutifs que reclaraent les indications qui se presentent, tout en maintenant les fragments dans les conditions les plus favorables a la coaptation.
Quoi qu il en seit, ilest toujours utile de laisscr lanimal en i'epos, de le soumettre a la diete et de pratiqucr, des le debut du traitement, une ou deux saignees proportiou-nees k la taille, au temperament du sujet et ä la gravite du mal. Quinze a vingt jours suffisent au traitement; apres ce laps de temps on peut enlever le bandage, le cal est assez solide.
FRACTURES DES OS DU BASSIN. - Si ces ractures sont rares, attcndu la couche profonde et l'epaisseur des parties molles qui entourent les os du bassin et les prote-gent contre Faction des corps exterieurs, dit Hurtrel d'Ar-boval, en revancbe el les sont tres-graves a raison des lesions etendues des parties molles exterieures dont elles peuvent elre accompagnees, et de l'ebranleinent, du declii-rement meine qu'elles occasionnent souvent aux organes interieurs. 11 faut une cause qui agisse avec une grande puissance pour les determiner, comme des percussions directes tres-violentes, des chutes sur cette partie, etc. Quand elles existent partiellement aux os dont il s'agit, dans leurs points profonds, elles sont tres-dißiciles a re-connaitre, parce qu'elles n'ont [)as de signes bienevidents; cependant elles sont souvent suivies de suppuration, de carie et quelquefois de gangrene. Mais quand la fracture a son siege dans quelque point exterieur, on la reconnait au defeat d'alignement, de niveau. a la deformation de la
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FRACTLRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SSJT
partie fracturee. C'estainsi par exemple que lorsque Tangle externe de rilium est fracture, la partie detachee de l'os est entrainee en has et disparait, de manicre que l'abaissement de la handle est tres-sensihle et rend lani-mal chanche on epointc. Get accident est assez frequent chez les grands animaux domestiques , surtout chez le cheval, mais il n'est pas dangercux ; il se guerit toujours spontanement et, dans la majeure partie des cas, permet a I'animal de continuer son service.
Dans ions les cas de fraclures des os du bassin chez les grands animaux, la reduction est impossihle; ilfaut tout attendre de la nature, en soumettant le malade a un regime dietetique et en le placant dans des conditions favorahles au repos et a rimmohiiite des parties hrisees ; c'est a cette fin qu'on le place dans un travail pourvu d'un suspensoir sur lequel il puisse se reposer, afin d'eviter les elforts quil devrait faire, etant couche, pour se relever.
Nous lisons dans le Dictionnadre d'llurtrel d'Arboval, une ohservation de fracture du sacrum sur une vache qui se renversa et tomha sur la croupe au fond d'un precipice, par M. Saussol. La hauteur de la chute est prodi-gieuse 5 I'animal se relcve seul ; il est conduit a I'etable, qui n'est pas eloignee. Etat de stupeur fres-marque, pouls developpe, yeux bagards, respiration genee. Le milieu de la croupe est la partie la plus meurtrie, et il y existe uu enfoncement clans lequel on peut loger le bras. La main, introduite dans le rectum, decouvre cet intestin retreci par le sacrum fracture. M. Saussol prend deux büches; Tune d'elles est dressee verticalement derriere I'animal, de teile facon que son extremite superieure, qui est au ni-veau de l'anus, se trouve eloignee d'un pied de la fesse de I'animal; lautre buche, poliea Tune de ses extremites,
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FRACTURE.
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est entpuree cl'un iinge fin bien huile. Cette derniere buche est introduite dans le rectum, pour servir de levier; prenant un point d'appui sui- la piece de bois dres-see en arriere de la queue, M. Saussol reduit parun coup brusque la fracture du sacrum. Une legere hemorrliagie survient, produite par la contusion 5 I'os demeure a sa place natureile. On administre beaucoup de lavements. Le lendemain, perte d'appetit, gene dans le train de der-riere, ecoulement de matieres sanguinolentes par I'anus, abattement des forces. Saignees, lotions emollientes sur la croupe, lavements. Le troisieme jour, legere amelioration dans les symptomes. Tisane emoiliente, nitree et miellee. Lemieux se continue, en six scmaines laguei-ison s'acheve. L'intestin rectum n'offre aucune alteration- on remarque seuiement une legere depression sur la croupe.
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FRACTURE DES OS DE LA QUEUE. _ 11 semble-rait que, d'apres le mode d'articuiation des os coccigiens entre eux et la grande mobilite dont jouit ce prolongement, les fractures de la queue fussent peu communes; cepen-dant, par suite de coups portes sur cette partie, de tiraille-inents qu'on exerce sur eile pour aider les animaux a se relever, etc., on en observe quelquefois. Le diagnostic est des plus faciles : la simple exploration suffit pour decou-vrir le point fracture.
Traitement. — Apres avoir reuni les fragments, c'est-a-dire apres avoir reduit la fracture, on maintientlacoap-tation par le bandage inamovible, et on fixe la queue de maniere a lui permettre le moins de mouvements possible. Chamontel guerit cette fracture chez une vache en placant la queue a la poulie , ainsi qu'oa le pratique
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l-RACTLUK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S2;j
an cheval a la suite de l'operation de la queue a l'an-
glaise.
FRACTURE DES VERTEBRES. — La situation profunde de ces os, qui sont reconverts de masses muscu-laires qui les garantissent des violences exterieures , leur pen de longueur, leur grande epaisseur, ieur mode d'ar-ticulation et la grande flexibilite de la colonne vertebrale, pourraient faire cioire a Timpossibilite de leur fracture ; pourtant il n'en est pas ainsi; ces graves accidents arrivent quelquefois a la suite de chutes, d efforts violents dont faction porte de toute sa puissance sur la colonne rachidieune. Notre pratique nous a procure l'occasion de constater plusieurs cas de ces solutions de continuite, un entre autres sur un cheval jeune et vigoureux, appartenant a un oflicier du regiment des guides ; cet animal setant engage sous une barre fixe qui le separait de son compa-gnon, se fractura , en se relevant brusquement, la troi-sieme vertebre lombaire ; un autre cheval, qu'on abattail pour lui faire une operation, se fractura lasixieme vertebre dorsale. Ces deux fractures furent suivies instantanement de la paralysie complete du train posterieur ; une depression tres-prononcee, des inegalites rugueuses et le froisse-ment que 1'on percevait en faisant executer des mouve-ments a la partie lesee , caracterisaient la fracture de la vertebre lombaire ; celle de la vertebre dorsale , quoique fortement soupconnee , ne se decouvrit qua 1'autopsie, aucun signe local n'en trahissant I'existence. Dans tous les cas, les fractures des vertebres sont toujours incurables , quelle que soit la region qu'elles occupent. et quels que soient les animaux qui en sont atteinls.
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FRACTURE DU SCAPÜLÜM. — C'est ordinairement vers !e milieu de la partie relrecie, c'est-a-dire a son col. que le scapulum se fracture. Cette lesion a leplus souvent lieu sans deplacement, et lorsque ce deplacement existe, il est pen pronouce et se fait en dehors, les faces costales s'opposant a ce qu'il ait lien en dedans.
Le chcval qni a lepaule fractmee ne prend aucun appni sur le membre malade : il le traine lentement sur le sol en temoignantde vives donleurs ; bientot ilsurvient, a la hauteur du point lese , un gonflement plus ou moins considerable; I'epauleest deformee. Lorsque, pardesmou-vements en tons sens que I'on fait executer a la partie malade, la main etant appliquee sur lepaule a I'endroit cor-respondant a la fracture, I'on entend ou Ion percoit par le tact, la crepitation, lefroissement des fragments I'un centre lautre, le diagnostic est assure. Les memes symptumes caracterisent la fracture du scapulum chez les autres ani-maux domestiques. La lesion qui nous occupe est presque toujours simple et transversale ,.a moins qu'une cause directe violente ne vienne briser l'os et la rendre com-pliquee ou comminutive. Dans tons les cas, il faut reduire et maintenir la coaptation des fragments par un bandage approprie a la partie qui en est le siege.
La redaction de la fracture du scapulum s'opere le cheval etant debout; le peude deplacement des fragments la rend facile; il sufiit, pour y parvenir, de faire maintenir le membre dans I'extension et de refouler avec la main fermee la partie de l'os qui fait saillie au dehors. Ce premier temps acheve, le membre toujours tenu dans I'extension , on precede a l'application de lappareil inamovible de la maniere suivante.
L'operateur, pourvu de bandes de toile de la largeur de
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FRACTUUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 52T
trois a quatre travers de doigt, les prend une ä une par les deux extremites, les plonge dans le liquide resineux dispose a cet cffet; il passe les premieres en dessous du bras et les ramene , en les croisant, sur le point fracture, jusqua la partie superieure de l'epaule ; puis il dispose d'autres bandes qui partent obliquemenl du sommet du garrot, passent sur le point lese, embrassent Tarticulation scapulo-humerale el vont se fixer, les unessur le poitrail, tandis que les autres se replient et se collent sur Tavant-bras. Ces premieres bandes etant appliquees comme nous venous de l'indiquer, on en dispose d'autres qui embrassent I'avant-bras a parlir dau-dessus du genou, et sont placees de maniere a ce que chacune d'elles vienne se croiser de bas en haut, sur la face externe de cette region. Lorsque le bandage a acquis la solidite necessaire pour maintenir la coap-tation, on le termine par quelques bandes qui partent de la partie poslerieure de l'epaule, embrassent le poitrail et vont se fixer sur toute la largeur de l'epaule opposee , et par une large bände de teile qui ceint la poitrine et affermit la partie poslerieure du bandage. {Voyez pi. 2, fig. 1.) A la suite de cette fracture, le cheval peut rester en li-berte sur une bonne liticre ou il puisse se couclier et se relever a volonte.
Chez le chien, la fracture du scapulum se reconnait ä la paraljsie du membre, qui demeure flotlant et comme suspendu ; par lexploralion de l'epaule, on sent, lorsquil y a un leger deplacement, des inei;alites , et par les mouvements qu'on fait execuler ä cette partie, on entend la crepitation, les froissements des abouts fractures fun centre lautre.
Pour reduire la fracture de l'epaule, on place I'animal sur une table, on le couche sur le cote et on le maintient
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M8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; FÄACTüRE.
dans cette position de maniere a lui interdire tout mou-vement; deux aides füntl'extensionet lacontre-extension, et loperateur procede a la reduction des fragments ; iors-que la coaj)tatioa est exacte, on opere Tapplication du bandage inamovible de la maniere suivanle : on fait passer plusieurs bandes enduites du melange resineux lique-fie, Tune apres lautre au-dessous du bras; on les ramene en les faisant croiser sur la partie lesee jusqua la partie superieure de l'epaule; d'autres bandes plus courtes sont disposees de maniere a envelopper le membre depuis le genou jusqu'au-dessus du coude , et on termine I'appareil par quelques bandes qui partent de la partie superieure de l'epaule, dcscendent en se collant sur tous les points jusque vers lapointe du sternum.( Foy. pi. 3, fig. 1.) Une fois le bandage applique , on laisse Tanimal en liberte, et s'il ne survient aucune complication, on peut le lui uter au bout de quinze a vingt jours , terrne ordinaire de la guerison.
FRACTURE DE L'HUMKRUS. — La fracture del'fau-me'rus chez le cheval presente ä peu pres les memes sjmp-tumes que celle du scapulum ; comme cette derniere, eile a ordinairement lieu sans deplacement,et lorsque ce dernier existe, on observe une legere saillie nu dehors que le tact fait reconnaiire ; raniraal ue peut plus prendreappui sur ce membre, il le traine douloureusement sur le sol ; les mouvements que Ion imprime a la partie malade font percevoir la crepitation, le froissement des fragments fun centre I'autie ; quelque temps apres faccident, e'est-a-dire au bout de douze a vingt-quatre beures, on observe, ä la hauteur du point fracture, un engorgement plus ou moins considerable, douloureux ä la piession.
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FRACTURE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; T.tS
La fracture de l'hainei-us chez le cheval reclame ies memes soins , Ies memes precautions et le metne bandage que celle du scapulum. (Foyc: pi. 2, fig. 1. )
Chez le chien} la fracture de lluunerus est tres-fre-qaente; eile s'accase par la paralysie du membre, qui flotte en tons sens , par un engorgement qui survient au niveau de l'endroit fracture, par le froissement que Ton entcnd en faisant executer quelques mouvements a la region du bras . et quelquefois par une depression due au deplaceraent des abouts fractures.
La reduction de cette fracture est tres-facile, on s'y prend de la meine maniere que pour celle du scapulum . et on fait usage du meme bandage. (Voycz pi. 3 , fuj. 1. }
FRACTURE DU CUßlTÜS oü OS DU COUDE. —
C'est chez le cheval que Ton rencontre quelquefois la fracture de cet os : c'est dans sa partie retrecie, au niveau de l'articulation humero-radiale quelle a constamment lieu ; dans ce cas, ranimal ne pent preudre aucun appui sur le membre, qui demeure dans une flexion permanente, el dans la progression traine sur le sol comrne un corps inerte ; ily a deformation du coude, qui setrouve remonte par Ies muscles extenseurs de lavant-hras, et, par la manipulation, on sent Ies fragments et Ton entcnd le froissement quils exercent Tun centre I'autre.
L'on a toujours rcgarde la fracture complete de l'ole-crane comme incurable, non-seulement ä cause de la diili-culte que l'on eprouve pour ramener Ies fragments en contact, mais encore pour Ies y maintenir ; cependant il n'en est pas aiusi, et dans la majeure partie des cas cette lesion de continuite se guerit radicalement. I.orsque par l'extension du membre on est parvenu, en portant le pied
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FRACTURE.
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en arriere, a reduire cette fracture, on place a la face interne du coude, un coussinet cylindrique d'etoupe assez volumineux pour supporter I'olecrane en dedans et le porter en dehors ; ce coussinet, que Ton a impregne au prealable du melange resineux, doit elre soutenu par le bandage inamovible que nous avons decrit pour les fractures duscapulumet de l'humerus. (Voyezpl. 2, fig. 1.) Durant la cure, le cbeval pent rester libre, se coucber et se relever a volonte, sans inconvenient aucun.
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FRACTURE DU RADIUS. — L'avant-bras etant de-tacbe du tborax , et moins defendu que le scapulum et le femur, est plus expose a etre fracture: aussi rencontrons-nous plus souvent cette fracture que celle du bras et de Fepaule.
Che: Iccheval. la fracture du radius est souvent oblique et rarement sans deplacement : eile est facile a reconnai-tre, la simple inspection du membre suffit quelcjuefois pour la decouvrir : sa cure n'estpas impossible comme on 1'a suppose jusqu a present; lorsqu'elle existe sans com-plication , el surtout lorsqu'elle est transversale, eile est toujours curable si les fragments sont reduits et mainlenus metbodiquemeut par un bandage approprie; le cas suivant entre autres nous en donne la preuve : En 1[542 , nous fumes requis pour une fracture complete oblique, avec leger deplacement, du tiers superieur du radius. Apres en avuir opere la reduction , I'animal etant debout, des bandes de toile de trois pieds de longueur, larpes de trois pouces , enduites du liquide resineux, furent appliquees de dedans en dehors sur le point fracture et vinrent se fixer en se croisant sur la face externe de l'avant-bras et la partie inferieure de lepaule. Apres
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FRACTUKE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;531
avoir dünne assez de cünsistauce a cette partie du bandage pour s'opposer momentanement au deplacement des fragments, nous disposames de pareilles bandes depuis le milieu du canon juscpie sur le point fracture., de maniere a borner totalement les mouvemenls du genou; pourmieux supporter la fracture et pour donner plus de solidite au bandage, nous appliquam.es a la face interne de roiecräne. un bourrelet d'etoupe, de forme cylindrique et dun pied de circonference; ce bourrelet, cbarge du melange resineux liquefie, fut fixe par des bandes assez longues pour se croiscr sur 1 epaule, envelopper toute cette region et venir se fixer sur le cote oppose du garrot et de l'cncolure; le bandage fut termine par une forte attelle qvii partait de la partie superieure de lepaule et se prolongeait, en se collant sur toute la surface externe du membre, jusqu'a la partie inferieure du sabot. Cette attelle fut maintenue par des bandes circulaires, collees sur toute sa longueur. ( Voyez pl. 2, fig. 2.)
L'operation etant termiuee, fanitnal fut place dans un travail construit ä cet elfet, dans lequel on avait dispose des supports pour le repos. Au bout de quatre semaines lappareil fut leve : la claudication etait assez forte, mais l'appui etait franc. Nous eümes occasion de revoir la jument qui fait le sujet de cette observation, quatre mois plus tard; eile etait attelee a une voiture lourdement cbar-gee, et ne boitait plus du tout. — Une precaution utile qu'on ne doit pas oublier clans le traitement de cette fracture, c'est de depaver lendroit sur lequel le membre malade doit reposer, et d'y faire une excavation que Ton remplitde sable pour rendre l'appui plus doux.
Chez le einen, la fracture du radius est une des plus fre-quentes : il se passe rarement une semaine sans que nous
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5.5inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;FRACTURE.
en ayons plusieurs cas ä notre clinique. Cette fracture, quelle que soit sa direction , esttoujours facile a reduire et ä raaintenir. Si la lesion a lieu vers la partie superieure de 1 os , on applique le bandage comme il estindique pour la fracture de l'epaule. (Foyer pi. 3 , fy. 1.) Si eile existe vers le milieu de los ou sur le tiers inferieur, le bandage pent se borner au niveau de l'epaule. (Voyez pi. 3 , fly. 2.) 11 convient d'appliquer une attelle sur la surface externe du bandage, surtout pour les petits cliiens qui vivenl pres du feu , dans des salons; la chaleur ramullissant le melange resineux, lanimal, en se coucliant sur le membre malade, pent imprimer au bandage une courbe qu'il conserve apres s etre refroidi et qui rend la patte de travers.
FRACTURE DU FEMUR. — Chez les grands animaux domestiques la fracture du femur est generalement incurable , les masses musculaires qui recouvrent cet os opposant une resistance qui ne pent etre vaincue, rendent par consequent la reduction impossible; et quand meme on parviendrait a vaincre cette resistance et a reduire la fracture, on ne trouverait jamais un appareil assez solidlaquo;; pour maintenir la coaptation des fragments: par consequent, lorsque la lesion est bien reconnue, il faut sacrifier l'animal et tirer parti de sa depouille. Nous venons de dire ; lorsque la lesion est bien reconnue, car la fracture du femur nest pas toujours facile a constater : il esl: bien vrai que le cbeval qui a le femur fracture se soutient a peine debout, qu'il ne prend qu'un faible appui sur ce membre, auquel on imprime des mouvements dans des directions qui ne sont pas en rapport avecson moded'arti-culation avec le coxal; mais il faut encore, pour en etre bien assure, que Von entende le frnissement des abouts frac-
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FiucxunE.
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tures, la crepitation, signe pathognomonique de toute fracture; si nous insistons surce Symptome, c'est que nous avons ete trompe sur une lesion du membre posterieur qui simulait exactement la fracture; ce n'est qu a I'autop-sie que nous avons reconnu notre erreur. Nous decrirons cette lesion a rarticlei^/^re, car nous supposons qu'elle est due a la rupture dun tendon ou d'un muscle de la cuisse.
Chez les petits animaux, chez le chien par exemple, la fracture du femur est tres-facile a diagnostiquer; la grande facilite que Ion a d'explorer cette partie, met ä merne de s'en assurer d'une maniere positive. La reduction de cette fracture n'est point difllcile : par l'extension et la contre-extension on ramene les fragments a leur niveau, et on en opere la coaptation; apres ce premier temps de l'operation , on procede ä Tapplication du bandage inamovible, en passant d'abord des bandes de dedans en debors qui embrassent I'aine, se croisent sur la cuisse et vont se fixer sur le sommet de la croupe de maniere a emboltcr tuute la cuisse ; d'autres bandes sont placees successivement sur rarticulation femoro-tibiale at sur toute la jambe jasquä la partie inferieure du jarret. {Voyez pi. 3, ßg. 3.) Les succes que nous avons obte-nus de l'application de ce bandage dans la fracture du femur, nous portent \\ la considerer comme curable dans tons les cas.
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FRACTURE DU T1R1A. — La fracture du tibia est plus frequente que celle du femur, eile est presque tou-jours complete et oblique chezie cheval: toujours difficile ä guerir et meme incurable, lorsqu'elle est oblique, lors-qu'il y a chevaucbement des fragments et lorsqu'elle a
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FRACTURE.
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lieu vers le tiers superieur de los ; au'contraire, lovsqu'elle existe vers le tiers inferieur, quelle est transversale et sans deplacement, eile se guerit constamment par i'appli-_ cation dun bandage inamovible qui doit partir de la partie superieure du boulet et se prolonger jusqu'au-tlessus de la rotule. Ce bandage doit etre loiiifie par deux fortes atlelles, I'tine externe, partant de la cuisse et descendant jusqu'au boulet, lautre interne, partant du niveau de la rotule et se dirigeant enbas, egalement jusqu'au boulet. (Foy. jd/. 2, fly. 3.) II est indispensable, dans la fracture qui nous occupe, de placer ranimal dans un travail pourvu de suspensoirs sur lesquels il puisse reposer, et de l'y lais-ser jusqu'ä la levee de l'appareil , cpii ne peut guere se faire qu'au bout d'un mois ä cinq semaines.
Cliez lechien, cette fracture se reconnait et se reduit avec facilite; quelle que soit sa direction et sa position, eile est constamment curable; on s'y prend, pour la reduire, de la meme maniere que pour la fracture du femur ; on lui appose le meme bandage , sauf quand la fracture a lieu vers le tiers inferieur; on peut alors se dispenser.d'y com-preudre toute la cuisse, l'appareil peut se borner au-des-sus de la rotule. {Voy. pi. 3, fig. 3.)
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FRACTURE DE LA ROTULE. — Au dire de certains auteurs, la rotule peut se fracturer: Lafosse, entre autres, en rapporte un exemple chez le cheval.
Cette fracture, tres-rare et surtout tres-diificile a recon-naitre, a constamment lieu, dit-on, dans le sens de la longueur de los, par consequent sans deplacement, et il suf-fit, pour en obtenir la guerison, de condamnerle clievala un repos absolu pendant quinze ä vingt jours, le pied porte legerement en avant au moyen dune plate-longe.
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FRACTURE.
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II nous semble qu'il serait plus convenable , dans le cas de fracture de la rotule , d'appliquer un bandage inamo-vible qui envelopperait toutecelle region.
FRACTURE DU METACARPIEN ET DU META-TARSIEN. — Ces deux os, qui formenl la base du canon, le premier, dumembre anterieur, le second, duposterieur, sont souvent fractures; etant degageset situes immediate-ment au-dessous de la peau, Us ne sont nulleinent garantis des violences exterieures et subissent toute la puissance de leur action. La fracture du canon anterieur est sou-vent oblique chez le cheval ; on lareconnait a la plus legere inspection de la partie; la reduction en est ordinaire-ment facile. On applique, pourmaintenir la coaptation des fragments, un bandage inamovible, de la partie inferieure du paturon jusque vers le milieu de l'avant-bras ; ce bandage doit etrc fortifie par quatre attelles qui secollentsur toute la longueur de l'appareil. {Toy. pi. 1, fiy. 4 et 5.)
La fracture du canon posterieur est comme la prece-dente ordinairement oblique cbez le cbeval; sa reduction est quelquefois diflicile, et exige un concours de forces assez grand pour ramener les abouts fractures en contact j poury parvenir, on est souvent oblige de coucher fanimal, de faire executer Textension par deux aides , avec deux autres pour la contre-extension. Lorsque les fragments sont rapproches, on les maintient par un bandage qui part de la partie inferieure du membra et se prolongej usque vers la partie moyennede la jambe; on se sert dabord, pour donner plus d'epaisseura la partie inferieure du bandage et remplir le paturon, de mecbes de chanvre chargees du melange resineux, et ensuite de bandes disposees de bas en baut, de manicre a ce que chacune d elles vienne se
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croiser sur la face externe du niembre ; on applique alors quatre fortes attclles, dont deux laterales qui se prolon-gent de la partie supericure du bandage jusqu'au bord inferieur du sabot, une anterieure qui monte jusqu'au pli du jarret et une posterieure qui se prolonge jusqu'au niveau de la pointe du oalcaneum. Ces quatre attelles, col-lees dans toute leur longueur par la substance agglutinative du bandage, doivent etre maintenues par des tours de bandes impregnees de la meme substance. ( Voy. pi. 1, f(j. 5.) Dans ces deux cas de fracture, 1 animal peut tester en liherte.
Cliez le chieH) la fracture de cet os laquo;yuerit facilement: la reduction etant achevee , on applique un bandage qui embrasse toute la patte depuis les premieres phalanges jusqu au-dessus du genou ou du jarret: quinze jours suffi-sent a la guerison. {Voy. pi. 3, fiy. 5.)
FRACTURE DÜ PREMIER PHALANGIEN, ov OS DU PATURON. — L os dupaturon, quoique court, epais et place dans une region peu accessible aux violencesex-terieures , peut se fracturer a la suite d'un faux pas ou d'effortsviolentsauxquels selivre lanimal pourretirerson pied engage entre deux corps durs; c'est chez lecheval sur-tout que nousavonseu occasion de voirplusieurs fois cette fracture ; eile s'aunonce par des mouvements qui ne sent point naturels ä cette partie, par le craquement des fragments et la position relevee du membre qui ne prend aucun appui. Cette fracture se consolide toujours, il est fort facile d'y appliquer un appareil et de mainlenir les fragments dans limmobilite la plusabsolue j mais il arrive souvent qu'aprcs la cui'e I'animal reste boiteux par I'an-kvlose des articulations voisines. par la durete de Yen-
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FRACTURE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 837
j-orgeineut qui en estla suite, par [a formation d'excrois-sances osseuses qui proviennent ducal,s'etendent sous ics tendons et entretiennent uae douleur plus on moins vive. Lorsque les choses se passent ainsi, il faut recourir a la cauterisation, unique moyen propre a en provoquer la resolution , et qui maliieureusement reste souvent sans effet.
FRACTURE DU DEÜXIEME PHALANGIEN ou OS DE LA COURONNE. — La fracture de los de la cou-ronne est difficile a constater; le defaut dappui du mem-bre, la grande claudication, I'engorgement de la partie , la douleur qu'eprouve Tanimal quand on la comprime, et la fievre de reaction, sont les seuls indices que Ton puisse avoir pour etablir son diagnostic. Quand cette fracture n'est pas compliquee, eile se guerit pour ainsi dire sponta-nement : fongle, formant un appareil naturel, s'oppose au deplacement des fragments ; cependant il est indispensable de laisser Tanimal en repos, de calmer linflamma-tion locale par des bains et des calaplasmes emollients, de le mettre a la diete et de le saigner, si la fievre de reaction est intense.
FRACTURE DU TROISIEHE PHALANGIEN ou OS DU PIED.—L'os du pied, par sa position et la protection du sabot, semblerait ä l'abri de violences capables d'en produire la fracture : cependant on I'a observee quelque-fois ; les symplomes sont des plus obscurs et tres-souvent on n'en pent que soupconner lexistence par la grande claudication el la douleur qui en sont la consequence ; dans tous les cas, cette fracture ne reclame aucun appareil, le sabot remplit I'indication; mais il convient d'as-
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5r,Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; FURONCLE.
souplir la corne et de calmer l'inflammation qui resulte de cette solution de coutinuite, par des bains et des cata-plasmes emollients ; le pied doit etre deferre et pare jus-qu'a la rosee. Si les douleurs deviennent insupportables el qua Ton craigne le developpement de la gangrene par ja compression trop forte du sabot sur les parties enflam-mees, ilfaul se hater derecourir aux saignees locales pour produire le degorgement des tissus : les scarifications an pourtour de la couronne, la saignee copieuse et la desso-lure sont les moyens que Ton emploie pour satislaire a cette indication.
FRACTURE DES CORNES. — Ces solutions de conti-nuile sont frequentes 5 elles resullent presque toujours de batailles , que los animaux pourvus de ces defenses se livrent entre eux ; les bceufs et les vacbes qui vivent en troupeaux abandonnes dans les päturages , y sont tres-exposes ; le plus souvent il n'y a que I'etui corne qui logc I'apophyse osseuse appelee cornillon, qui se trouve detach e ; on arrete rhemorrhagie qui en resulte par un pen d'etoupe que Ton mainlient et que Ion serre moderement par une ligature.
Quand il y a fracture du cornillon, on rapproche les fragments et Ton en maintient la coaptation par une etoupade maintenue par quelques tours de bände, si Ion juge que la portion detadiee puisse encore se rattacher; en cas contraire, il faut enlever le fragment avecla scie ou lin-strument tranchant, et panser la plaie comma il est indi-que plus haut.
FUPxONCLE. — Cette affection, connue encore sous la denomination de Javart cutane, consiste dans une
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inflammation circonscrite, plus ou rnoins large, dune partie des teguments qui recouvrent lextremite inferieure des membres, et qui a pour caractere distinctif la termi-naison constante par la gangrene de la portion de peau enflammee et son elimination sous forme de bourbillon, entrainant avec eile une certaine quantite de tissu cellu-laire sphacele.
On divise le furoncle en simple et en multiple, en cuti-dural et en interdigite.
Les trois premieres divisions appartiennent au cheval, ä I ane et au mulet; la quatrieme est le pai'tage du boeuf.
FURONCLE SIMPLE. — Le furoncle simple se manifeste par une claudication assez intense , accompagnee de fievre de reaction. Lorsqu'on passe la main sur I'extre-mite du membre malade, la portion de peau enflammee olTre de la cbaleur et L'animal eprouve une vive douleur a la pression. Ces premiers symptomes sont de courte duree. a peine existent-ils vingt-quatre a trente-six hcures; alors la fievre disparait, les douleurs s'apaisent, la partie enflammee a perdu sa chaleur- une legere tumefaction circonscrite marque la delimitation de la peau saine; un suintement ichoreux baigne la partie; le bourbillon se detache , tombe et laisse une plaie dont ia lar-geur et la profondeur sont en rapport avec l'etendue et lepaisseur des tissus gangrenes.
Cette terminaison constante par la gangrene des tissus enflammes, se concoit facilement quand on reflechit a la structure anatomique du derme. Lorsque I'inflammation s'empare des parties qui entrent comme parties Constituantes de la peau, et e'est ce qui a lieu dans le furoncle, le gonflement. inflammatoire ne pouvanl s'operer ou etant
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tres-borne par la resistance que lui oppose le tissu der-moide, retranglementdela partie phlogosee est intlubita-ble; de la, les grandes douleurs et la fievre de reaction, de la aussi, la terminaison constante dont nous venons de parier.
Le ftironcle simple se rencontre le plus sou vent chez les chevaux de trait , mous et lymphatiques. ä jambes grasses, chargees de poils longs et jjros, chez lescpiels les pansements (ie la main sont loin de repondre aux regies de rhygiene. C'est surtout dans les saisons froides, plu-vieuses, lorsque les cbemins sont. remplis de boue, que rette affection est frequente ; ainsi, nous pouvons porter au nombre des causes, outre la predisposition individuelle., la malproprete entretenue par les boues acres, le fumier. Furine, etc. C'est pour cette raison cpie Ton rencontre plus frequemment le furoncle aux membres posterieurs qu'aux membres anterieurs, ces demiers etant moins exposes aux causes determinantes que nous venons de signaler; et c'est aussi pour cette raison que la peau du paturon et du boulet en est plus souvent affectee que cello qui recouvre le canon.
Trditement. — Si le furoncle pouvait etre reconnu des son debut, on pourrait peut-efre faire avorter Tin-ilammation et eviter la gangrene de la peau , en y pratiquant quelques scarifications , pour produire le degorgement de la partie pblogosee et prevenir I'etran-glement: mais comme il arrive dans la majorite des cas, ou que la nature de l'alfection passe inapercue tout d'abord, ou quo le veterinaire n'est consulte que loi's-que la maladie ne permet plus de tenter ce moyen . il faut faire usage des bains et des catapiasmes emollients anodins dans le but d assouplir les tissus. de calmer la
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donleuret de favoriserla chute du bourbillon. Le hour-billon etant elimine, il reste une plaie profonde, a bords epais, le plus souvent irregfuliers, la peau sernble avoir ete enlevee avec un emporle-piece; le fond de cette lesion de continuite avec perte de substance cst grisätre, la sup-puration est de mauvaise nature. le jius qu'elle fournil est roussatre et de mauvaise odeur #9632; alors i! convient de panser tous les jours avec des plumasseaux, charges d'al-cool camphre ou de teinture d'aloes, et d'apporter a chaque pansement la j)lus grande proprete possible. 11 arrive quelquefois que , malgre ces soins, la plaie prend un caractere adynamique et se transforrae en un veritable ulcere;;dans cette occurrence il est rationnel desti-muler les lissus malades par une legere adustion que Ton pratique en toucliant la surface de la plaie avec le fer incandescent; les pansements subsequents reclament l'u-sage de la poudre de quinquina ou de la teinture de cette ecorce. II ne serait pas irrationnel, dans ce cas, cVadminis-tre'r quelques breuvages toniques et de soumettre l'ani-mal a un regime nutritif stimulant.
La eure du furoncle reclame un temps plus ou moins long, en raison de la perte de substance et des complications qui peuvent survenir; nous avons mainte fois observe, lorsqu'une large plaque de la peau du beulet ou du paturon etait detruite par la gangrene, qu'il fallait un laps de temps d'un mois a six semaines, pour que la cicatrisation flit parfaite.
FURONCLES MULTIPLES. — Cette redoutable mala-die se rencontre quelquefois chez le cheval; nous avons ete a meme de l'observer plusieurs fois dans le cours de notre pratique. Elle s'annonce tout a coup par une forte
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H42nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;FüRONCLE.
claudication accompagnee de douleurs atroces qui obli-gcnt 1 animal ;i tenir le membre levej la fievre est ardente, le pouls et la respiration sont acceleres, le corps se couvre de sueur ; le malade est agite, il saisit les aliments avec fureur et les tient entre les dents sans les mächer; l'ex-tremite du membre affecte est tumefiee, tendue, chaude et douloureuse. Cette periode inflammatoire, qui peut etre a juste titre consideree comme le debut de la maladie, dure tout au plus vingt-quatre a trente-six heures; alors on observe sur la peau du canon, du beulet et du paturon. une quantite de furoncles qui se detachent et tombent en gros bourbillons formes par la peau et le tissu cellulaire sous-jacent sphaceles , laissant des trajets fistuleux qui communiquent entre eux et fournissent un pus abondant, de mauvaise nature, charriaut des debris de tissus gangrenes ; la desorganisation continuant sa marche envabis-sante , de nouveaux lambeaux de peau se detachent, les ligaments et les tendons sont mis a decouvert, et une suppuration des plus abondantes entraine l'animal au ma-rasme et ii la mort.
Les causes de cette maladie sont generalement incon-nues ; linfluence des causes locales ne nous parait pas susceptible de produire des desordres aussi grands et en aussi peu de temps, sil n'existait autre chose que nous ne pouvons saisir ni definir. A defaut de donnees positives sur l'etiologie de cette maladie , nous devons nous atta-cher ä etudier les moyenspropres a en arreter les progi'es, laissant au temps et a l'experience le soin de lever le rideau qui couvre ce mystere.
Traüement. — Comme dans toutes les maladies ä marche rapide, le traitement du furoncle multiple doit etre actifethardi; il ne faut pas se borner aux bains et aux cata-
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plasmes emollients auodios, dans le but de calmer I'in-flammation; on doit, des l'apparition du mal, operer de larges et profondes scarifications longitudinales, pour donner ecoulement aux liquides qui abondent dans la partie irritee, pour faire cesser l'etranglement et empecher la destruction des tissus. Cette premiere indication etant remplie, il convient d'user largement de bains et de cataplasmes emollients anodins ; leur application dans ce cas acheve de dissiper la fievre, de calmer la douleur et de combattre rinflammation. Inutile dajouter que ces moyens therapeutiques doivent etre precedes d'une ample saignee ä la jugulaire.
Si, par ces moyens, on ne pai'vient pas a calmer rinflammation locale etä empecher la destruction des tissus, oubien si Ton est appele trop tard pour les employer, il est indispensable de provoquer la chute des.bourbiilons, en les saisissant avec des pinces et en les ebranlant pour les detacher, et meine d'exciser les lambeaux de pcau et de tissu cellulaire gangrenes. La partie etant debarrassee des tissus mortifies, on deterge les plaies, on les pause, soit avec de la teinture d'aloes, de l'essence de terebentbine, du quinquina ou de la teinture de quinquina. Vu l'abon-dancede la suppuration etla tendance ii la destruction, il convient de renouveler le pansement deux ou trois fois par jour, en ayant soin chaque fois d'y apporter la plus grandeproprete; on continue sur ce pied aussi longtemps que l'indication fexige, c'est-ä-dire jusqu'ä cc que les progres de la gangrene soient combattus et que la suppuration soit diminuee sensiblement; alors un seul pansement est süffisant.
Lorsque la maladie prend une marche favorable, les plaies se couvrent de bourgeons cellulo-vasculaires roses
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et vermeils ; le pus acquiert de la consistauce, il de-vient blanc , cremeux et u'exhale plus de mauvaise odeur 5 en un mot. on voit un commencement de cicatrisation et la santerenait. Si, a la suite de la grande suppuration, Tanlmalse trouve affaibli,epuise, il faut chercher a relever ses forces abattues par les toniqucs amers et une alimentation saine et nutritive.
Comma nous I'avons dit plus haut, c'est au debut qu'il lliut agir pour juguler la maladie ; car une fois que les tissus sont gangrenes, que la peau tombe en lambeaux , il est rare que Ion puisse arreter les progres de la destruction , et l'anlmal mcurt d'epvusement au bout de cinq a six jours.
FURONCLE CUTTDURAL. — La cutidure est quel-quefois le siege d'un furoncle qui pent produire de grands desordrcs, estropier Tanimal et meine devenir incurable. Ce furoncle a le plus souvent son siege a la par tie anterieure du pied, envahit toute la region de la cou-ronne, gagne letissu podophylleux et constitue la maladie connue ancienneraent sous le nom de javart encorne.
Le furoncle culidural se manifeste par une tumefaction douloureuse et chaude, accompagnee dune forte claudi-cation et de ficvre; le pouls bat avec force, les flaues sont agites , la soif est vive et l'appetit nul; la cutidure , sous forme de bourrelet circulaire, depasse de beaucoup le bord superieur de la muraillc ; lorsque ranimal chemine, I'appui sefait sur les talons, lelevc du pied malade s'opere par un mouvement brusque de bas en haut, analogue a celui qu'execute un cheval harpeur ; cettemarche indique assez le siege de la douleur, et peut, en quelque sorte , donner la mesure de fetranglement des tissus enflammes.
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V.etle periode inflammatoire qui est celle du debut, ne laquo;lure pas longtemps ; la peau qui recouvre la tumefaction et y participe , perd sa cbaleur et devient froide, un suintement abondant arrose les parties malades, one iluctuation profonde se fait sentir, le bourbillon se de-tache et tombe. Une plaie plus ou moins profonde laisse apercevoir toute I'etendue et la gravite du mal : la cuti-dure est detruite, le tissu podopbylleux qui a participe a rinflammalion est gangrene et. dans les cas les plus graves, l'articulation du deuxieme pbalangien avec le troisieme est ouverte, les plans arlicalaires sont ä nu; alors la ma-ladie peutetre consideree comme incurable, les ligaments et les os s exfulient, le malade maigrit , la iievre hectique s'en empare , et la mort vient terminer cette serie de douleurs.
Cette affection se developpe sous l'influence des mernes causes que le furoncle simple; eile est quelquetbis aussi le resultat dime cause traumatique ; nous avons observe plusieurs fois le furoncle cutidural survenu a la suite dim coup de crampon du fer porte sur la cutidure.
Trmtemait. — Lorsque le furoncle cutidural se declare , il laut s'empresser de prevenir ou de combattre letranglcment des parlies enflammees.- il convient de faire cesser d'abord le pincement produit par la pression du bord superieur de la muraille sur la cutidure pblogosee, et de souiager le tissu podopbylleux enflamme et corn-prime par la boite cornee. C est au moyen dime breche semi-lunaire pratiquee vers le bord superieur du sabot, que 1'on satisfait a cette indication, ce qui est indispensable pour prevenir les accidents ulterieurs, calmer la douleur et abreger la cure. II convient egalement de scarifier la cutidure
et la peau de la couronne. de faire penetrer, en procedant
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54rinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;FÜRONCLE.
lt;le bas en liaut el par la breche faite ä la eoine, an bis-touri dans le tissu cellulaire soos-cutane , dans le but d'operer une foi'te depletion sanguine locale; ensuite it faut user de bains et de cataplasmes emollients anodins. Ces moyens tberapeutiques doivent etre jirecedes d'une large saignee ct accompagnes d une diete severe.
Lorsque la jyangrene sest emparee des lissus enflain-mes, ilfaut provoquer la chute du bnurbillon, oü enlever, avec linstrument tranchant. toutes les parties mortifiees; on deterge la plaie et on la pause avec des plumasseaux imbibes de teinture d'aloes ou d'alcool camphre. On re-nouvellc le paosement deux fois par jour si la suppuration est fort abondante , on les eloigrie au fur et a mesure quo cette secretion morbide diminue. S'il survient quelques complications, c'est au praticien qu'il incombe demodifier le traitement et de l'approprier ä la nature des complications survenues.
Dans tous les cas,le furoncle cutidural est toujours une maladic fort grave, non pas qu'elle compromette souvent la vie de lanimal, mais eile le deprecie beaucoup ; lorsque 1'organe principal de la secretion de la corne, lorsque la cutidure est detruite, il reste une plaie qui se cicatrise a la longue par la formation d'un tissu calleux depourvu de poil, qui remplace la perte de substance occasionnee par la gangrene: un engorgement dur, plus ou moins volumineux, subsiste ; la partie anterieure du sabot, secre-fee par le tissu podophylleux, est rugueuse et inegale; en un mot si lanimal ne conserve pas une claudication per-petuellc, il conserve des lares qui lui olenl considerable-mentde sa valeur ;et c'est pour ces raisons qu'il faut, dans tousles cas, recourir franchement aux moyens que nous venous d'indiqucr pour prevenir tous ces desordres.
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FUROISfCLE INTERD1G1TE {Limace). — La peau de
la region interdigitee est parfois le siege dune inflammation qui a pour caractere special de se terminer par la chute dun bourbillon. Cettemaladie, desi^nee encoi'e par le nom de limace^ sannonce par la claudication , la clia-leur , la rougeur et 1 engorgement de la peau et du tissu cellulaire qui separent les doigls duboeuf; I'animal est souffrant, a de la fievre, la marche est difiicile, fatigante, I appui se f;iit sur les talons, les onglons sont ecartes ; au bout de deux ou trois jours la peaudevient humide, prend une teinte violacee, perd de sa temperature et offre une iigne de demarcation qui la separe des tissus respectes par litiflammatiün : c'est le commencement de la gangrene. Bientöt la separation des tissus mortifies s'opere, le bourbillon s'ebranle et tombe , une plaie suppurante, large et profonde en est la consequence. Des complications neuvent survenir et ascraver le mal: la carie du lirament interdigite, la carie des os ot quelquefois le decollement dune portion plus ou moins grande des onglons, donnent a la maladie un caractere plus serieux , qui exige des soins tres-longs et bien entendus pour etre combattu.
La region interdigitee est tres-exposee a cette maladie, les pieds etant presque constamment plonges dans les bones acres, l'urine, le furnier ; eile pent etre aussi le resultat d'une piqure ou dune contusion produite par des graviers ou d'autres corps etrangers qui s'engagent et sejournent entre les onglons.
Le furoncle interdigite s'observe encoi'e a la suite de la maladie des betes a come, connue sous les noms de stoma-tilc aphtheuso, aphthonyulaire, fievre mnqueuse; dans ce cas nous devonsle considerer commc un Symptome et non commc une maladie idiopbatique.
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Trattement, — Le traitement du furoncle interdigite
doit etre analogue a celui du furoncle cuiidural. 11 faut, comnie pour ce dernier, tenter de faire avorter rinQam-mation par des scarifications, des bains et des cataplasmes emollients ; eviter et faire dispaiaitre la compression exercee par la corne et par le rapprochement des deux onglous. Pour remplir convenablement cette indication , il faut enlever les portions de corne du bord interne et superieur de chaque ^abot, et maiutenir les onglons ccar-tes ix une certaine distance, au moyen d'une ciieville de bois placee et maintenue entre leurs pointes. Si par ces moyens on ne parvient pas au but desire, il faut, tont en faisant usage des bains et des cataplasmes emollients, attendre l'elimination de la partie sphacelee, la chute du bourbillon. Apres cette periode, les pansements de la plaie doivent se faire avec de la teinture d'aloes ou de lalcool camphre; les plumasseaux doivent etre disposes de ma-niere a remplir l'espace interdigite sans produire une compression incommode, et maintenus par une bände de toile moderement serree pour borner l'ecartement des onglons ; sans cette precaution , leur eloigneinent mu-tuel produirait des tiraillements douloureux qui aggra-veraient le mal et retarderaient la guerison. S'il y a carie du ligament interdigite ou des os, il convient de toucher le point malade avec le cautere incandescent pour en arreter les progres.
GALE. — La gale esl une inflammation cutanee. apyretique . contagiense , caracieiisee par des vesicules pointues, legerement elevees au-dessus du niveau de la peau, contenanl un liquide visqueux et sereux, constam-ment accompagnecs de prurit, pouvant se developper sur
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CALF..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; M9
tuutesles parties du corps. Tous lesanimaux dornestiques peuvent la contracter, mais c'est principalement le clie-val, le chien et le inouton qui y sont le plus sujets. On observe dans les vesicules de la gale un insecte aptere. ])resque invisible ä Toeil nu, auquel on a donne les noms de ciroiij d'acai'us, de sarcopte. Lexistence de cet insecte parasite fut constatee en 1812 et 1814, par le professeur Gobier, sur le cbeval, le boeuf, le chien, le chat et le lapin. Le sarcopte du mouton a ete decrit et figure par Wuiz; il est plus petit que celui du boeuf.
GALE DU CHEVAL. — Un prurit incommode qui force I'animal a se frotter la partie qui en est le siege sur les corps environnants , est le premier signe qui accuse la presence de la gale ; ttes-bornee d'abord, eile envahit insensiblement une plus large surface , le poil devient terne , feutre et tombe. La peau envahie devient plus epaisse , il s'y eleve des vesicules qui contiennent le liquide visqueux qui souleve 1'epiderme , lequel se de-tache et tombe en desquamation.
La serosite exsudee se concrete par le contact de lair atmospherique, sous forme de croütes minces, roussätres; sous ces croütes l'epiderme se regenere, puis se des-quame de nouveau, et ainsi de suite, de maniere que le travail morbide de la peau finil par devenir permanent. Si la maladie n'est pas interrompue par un traitetnent ou par des soins quelconques , eile progresse insensiblement et unit par s'etendre sur presque tonte la surface du corps. Quand le mal existe depuis quelque temps, dit M. Vatel. le tissu cutane, continuellement irrite , et souvent meme le tissu cellulaire sous-cutane sepais-sissent. s'infdtrent de fluides btancs et passent ä un etat
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(TinJuiation qui a fait donner a la maladie le noni de gale onjanique. C'est surtout sur I'encolure, dans la cri-niere et principalement sur le garrot des chevaux de trait, entiers, qui ont I'encolure grasse, epaisse et dont on prend pen de soin , qua cette complication se fait re-marquer ; on I'observe aussi a la base de la queue qui, comme I'encolure, perd ses crins, devient calleuse , se genlaquo; et offre parfois des uleeres qui suppurent. La gale organique est encore designee sous le nom de ronx-vieux#9632;
La gale peat se developper spontanement et se propa-ger par contagion. La malproprete, les mauvaises nourri-tures, les habitations mal entretenues, humides, les tra-vaux excessifs, enfin Tonbli de toutes les lois de Fhygiune, sont susceptihles de faire uaitre cette maladie. C'est a l'influence d'un concours de semblables circonstances, auxqueiles viennent s'ajouter la misere et les vicissitudes atmospheriques, que les armees en campagne doivent ces gales epizqotiques qui attaquent les chevaux et les pares de boeufs. La gale une lois developpee se transmet avec une extreme facilite aux animaux de la meme espece. Quelquesauteurs ont avance quelle pouvait contagionner des animaux d espece dilferente, el meme se transmettre a I'liomme; quelques fails sembleraient prouver cette assertion, mais ils ne sont pas assez nombreux ni assez concluants pour etre admis sans examen • le temps et lexperience nous 1'apprendront.
Traitement. — Quand on examine la liste des moyens preconises pour guerir la gale , on est etonne de leur nombre et de leur dissemblance , et on peut en tirer la consequence que Ion ne triomphe pas toujours de cette maladie . surtout lorsqu'elle se developpe spontanement et quelle est inveteree. De tons les agents therapeuti-
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ques employes contre la gale, ce sont ceux dont le souf're est la base qui comptent le plus Je succes.
Lorsque la jjale est recente et qu'elle n'occupe qu'une petite eteudue de la peau, eile cede ordinalrement aux soins de proprete, aux fomentations emollientes et a quel-ques lotions de sulfure de potasse. Dans tous les cas, il convient d'assouplir la partie malade par des lotions emollientes, pour la disposer a recevoir plus efficacement les substances medicamenteuses, dites antipsoriques , et en meme temps pour calmer rirritation prurigineuse de la peau. Lorsque ces moyens restent sans efficacite on peut avoir recours aux frictions de sulfure calcaire , ou a la pommade antipsorique de Lebas 5 eile se compose de la maniere suivante :
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On eteint le mercure avec une petite portion de graisse et de soufre, on fait chauffer les cantharides dans une autre portion de graisse, et on mele successivement le tout pour en former une pommade. On peut diminuer Faction de cette pommade en ajoutant une plus grande quantite d'axonge, et faugmenter en y ajoutant des cantharides ou de l'essence de terebenthine. Apres quel-ques jours de l'application de cette pommade, des escarres tombent et laissent une plaie qui suppure et qui guerit par des soins de proprete..
C'est principalement dans le roux-vieux que la pommade de Lebas est eflicace; avant (fen faire lapplication contre cette gale, dite oryrmique. il faut nettoyer I'enco-
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lure avec vine brosse et du savou, presser fortement les callosites quelle presente pour en faire sortir la matiere
screuse cm purulente et meme les acares ; on ouvre les clapiers, s'il en existc, enfin on lave et on nettoie a fond plusieurs fois par jourjusqua ce que Ton juge opportun de faire usage de la preparation antipsorique. On doit se comporter de la meme maniere a l'egard du roux-vüux qui a son siege ii la queue.
Lorsque la gale do la queue est recente, on peut en obtenir la guerison en impregnant, plusieurs jours de suite, la partie qui est le siege du prurit, avec de I'liuile
de lin.
On conseille encore de ne pas negliger letraitement interne, dit Hurtrel d'Arboval, quand la gale est ancienne, (luand la nature s'est habituee a la deperdition qui s'est etablie par la peau, et au travail propre a la reparer 5 on prescritdans cette intention, lessaignces, les purgatifs, le regime tonique et legerement diaphoretique, les exu-toires meine. Sans considerer quelques-uns de ces mojens accessoires comme absolument inutiles, ajoute cet auteur, nous n'y attaclions pas une grande importance , ni fidee d'unc necessite absolue, si ce n'est tout au plus dans (inelques cas exceptionnels. Dans tous les autres , nous veconnaissons la nullile de toutes ces medications internes, (luelquefois tres-compliquees , qu'on a era devoir pres-crire pour eviter ce (pie Ton appelle vulgairement la ren-tree de la gale. Nous partageons entierement, sous ce rapport , l'opinion de lauteur du Dlctionnaire de medecine vctdrinaire.
GALE DU BOEUF. — La gale est moins frequente chez lesanimauxde lespece bovine que chez le clieval,
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i'iXLE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 883
vom me chez le dernier, eile se manifeste d'abord par un prurit local et une certaine rougeur de la peau; on observe de la cbaleur et de la sensibilite stir les parties qui en sont atteintes. Des pustules sphcroides apparaissent cnsuite ; elles sont dures ä leur base et presentent. a leur somrnet une petite vesicule jauöätre qui se decbire facilement, et laisse echapper la serosite visqueuse quelle i'enferme.Les houtons de la gale sont ordinalrement nombreux et con-iluents, et ferment, lorsqu'ils sont ouverts, autant de petits ulceres creux qui, par leur rapprochement, se eonfondent quelquefois; le pus en se dessechant forme une croüte noi-rfttre ou rouge-fonce. La detnangeaison est extreme , la peau s'epaissit, le pus s'epancbe, les ulceres s'etendent. leur suppuration est de courte duree, pen abondante: com-munement eile se desseche et tombe en ecailles furfura-cees. Si 1'on nj porte remede, dit Gelle ^ ces pustules ainsi dessechees sont remplacees par d'autres, ce qui pro-page la maladie, elend fulceration du derme et perpetue ia gale.
Cette maladie se developpe sous l'influence des memes causes quechez lecheval. Goliien-apporteque la gale etait presque generate sur les boeufs hongrois des pai'cs dc larmee auti'icliienne lots de finvasion de 1814. Ce pro-fesseur, qui observa ces animaux avec soin, dit qui Is etaient tres-maigres, converts de pustules et d'acares; la malproprete, les fatigues continuelles, les grandes privations, les sueurs abondantes, les plaies, etc., peuvent etre regardees comme les principales causes de cette gale en-zootique.
Traitement. — La gale du boeuf est, suivant Tavis de Chabertj la moins grave de toutes ; il suffit souvent de soustraire I'animal qui en est atteint ä Tinfluence des causes
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lt;#9632;!. d'employer cpielques moyens hygieniques, plus de proprete dans la tenue des etables, plus d'exactitude dans le pansement de la main, des lotions emollieutes et une meilleure nourriture, pour la faire disparaitre. Dans des cas un jieu plus graves, Gelle conseille les fomentations partielles faites avec une decoction de feuilles de tabac, animee par le sei de cuisine, dont on lave une ou deuxfois par jour les surfaces de la peau oü existent les pustules et les ulceres de la gale. Mais si la maladie envahit une grande partie de la peau, ajoute 1 auteur que nous venons de citer, il faut. apres avoir nettoye et assoupli le derme par des fomentations emollieutes, frotter, laver une surface donnee avec la decoction precitee, en ayant soin de la -fiictionner d'abord avec un bouchon de paille tres-rude pour dilater les pores de la peau et faire penetrer le remede. Ainsi, si la majeure partie du tegument est enva-hie, il est prudent de la traiter par fractions d'un quart par exemple, et, celle-ci guerie, on en lotionne et pause une autre partie.
Si ces simples movens sont insuffisants, Gelle recom-mande l'onguent suivant :
Graissede porc fraiche. i , .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;in,-,
' ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;' de cliacun un \\A KUOgr.
Soufre sublime. . • . )
Huile de cade, un hectogramme 87 grammes.
Melez pour faire un onguent.
L'emploi de ce remede demande les memes precautions quo la decoction salee de tabac ; les surfaces atleiutes de la raquo;'ale n'en seront graissees qu'une on deux fois, et par fractions si elles sont tres-etendues.
Gelle recommandede nejamaisajouter les preparations mercurielles aus onguents antipsoriques employes pour le
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boeuf, en raison des accidents graves (juelles causent presque toujours.
GALE DU MOÜTON. — 11 est tres-important d'etu-lt;lier la gale des betes a laine. dit Hurtrel d'Arboval, a cause de la rapidite avec laquelle eile se propage dans les trou-peaax et du grand prejudice qu'elle porte aux proprle-taires.
On reconnait la presence de la gale chez le mouton, par le besoin insurmontable qu'il eprouve de se gratter con-tinuellement; il ne cesse de se frotter contre les arbres, les murs, les rateliers, les creches- il se gratte avec les pieds.
La demangeaison peut egalement annoncer d'autres affections prurigineuses de la peau ; mais on s'assure que cestbien la gale en ouvrant la laine aux endroits suspects, ou lorsqu'on voit sortir des meches detacbees en ces endroits. Cette laine aussi cst deierioree; eile est comme frisee, et n'a plus ni le meine eclat ni la meme couleur; eile est moiiis abondante, seche^ cassante, sans elasticite, et tres-disposee a etre attaquee par les vers apres avoir ete depouillee. Si l'on ouvre la toison aux places malades, on y trouve lapeau rouge, durcie, rude, tumefiee, recou-verte de granulations rugueuses et parsemec de petits boutons surmontes dune vesicule transparente renfer-mantde la serosite. Le pincement de ces boutons avec les doigts e.xcite l'animal ä se defendre, mais il temoigne res-sentir un sentiment de bicn etre, si Ton se borne a Faction de gratter. Bientöt la peau est couverte de ces pustules psoriques, qui se multiplient a l'infini, si on neglige de les combattre. C'est surtout aux aisselles, a la face interne des cuisses, oü la peau est plus douce, plus fine et moins
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lainee, que la gale apparait; on la voit aussi au cou, aux epaules, au dos, ä la croupe et a la queue. Les animaux frappent du pied, mordent leur toison ; mais ils n'offrent pas d'ailleurs d'alteration dans leur sante. ils mangent comme ä l'ordinaire. Au bout de deux ou trois mois, si la gale a ete abandonnee a elle-meme, sans traitement, on observe des phenomenes trcs-analogues a ceux qui se manifestent sur les chevaux galeux. La maladie se pro-page ä toute la surface du corps et la laine se detaclie partout et vient ä la moindre traction ; eile est tassee, feutree, entrelacee, et tout a fait impropre a la fabrication des etoffes. Lorsque les vesicules sont dilacerees en grand nombre. il y a formation d'ulceres qui se reunis-sent, secretent un liquide sereux que lair concrete en partie, d'oüces croütes au-dessous desquelles la secretion continue. Plus tard la toison tombe presqu'entierement. etlapeau, recouverte decailles, ne presente plus ck et la que quelques brins de laine.
La gale du mouton n'a rien de fixe dans sa duree, et se montre quelquefois intermittente; e'est ainsi qu'on la voit parfois disparaitre au printemps, pour reparaitre fhiver suivant.
Quoique les animaux de toutes les races, de tons les sexes et de tous les ages, puissent etrc indistinctement atteints de reruption psorique, Hurtrel d'Arboval, ä qui noXis empruntons ce cliapitre presqu'en entier, la regard? comme plus frequente cliez les merinos, et, parmi les races indigenes, on a cru remarquer que les troupeaux du midi de la France en sont plus frequemment alfectes c[ue ceux du Nord.
Comme la gale du cheval, colic du mouton pent se deve-lopper sponlanement sur des troupeaux qui s'y trouvent
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predisposes par l'etat regnant de 1 atmosphere, une mau-vaise alimentation et peut-etre d'autres circonstances par-licailieres dont on n'apprecie pas la valeur. Une fois deve-loppee sur quelques individus, I'affection ne tardc pas a se generaliser par contagion. Rienn'est plus pre]udiciable, sous tons les rapports, aux betes chargees d'une epaisse toison, que les päturages humides et marecagenx, les pluies froides de l'automne et de la fin de Tete, et les grandes giboulees qui entretiennent la laine mouillee et peuvent alterer les fonctions de la peau, surtout lorsqu'on rentre les troupeaux a la bergerie avant qu'ils soient se-ches. Une alimentation insufiisante ou composee d'aliments deteriores d'une maniere quelconque , altere la constitution des animaux, et sils sont atteints de la gale dans cette circonstance. un quot;rand nomhre d'entre eux sont exposes a en perir. La malproprete j^eut aussi bien faire naitre la gale sur lespcce ovine que sur les autres especes de nos animaux, et meme s'opposer ä la guerison, quels (pie soient les moyens therapeutiqnes que Ton mette en usase. La contagion est une autre cause bien autremenl eflicace, tout le monde le sait; eile est meme plus manifeste que chez le cheval.
Cette contagion, qni transmet la gale d'individu a indi-vidu, par conlact mediat ou immediat, est si pen douteuse, si certaine, ajoute Hurtrel d'Arboval, qu'il sufilit d'une hete galeuse pour infecter tout un troupeau ; que lors de la tonte , des animaux sains se trouvent en contact avec des animaux atteints de la gale, que les premiers se frot-lent contre les creches, les rateliers ou les claies oü les seconds se sont frottes, que les animaux pele-mele se trouvent serres en sortant de la bergerie ouen y entrant, qu'ils mj frottenl les uns contre les autres. que le berger tow-
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ehe ou inanie Jes holes saines apres avoir touche et mauie les betes malades, (;es circonstances, favorahles a la transmission de la maladie, ne manquerunt pas de la produire. Les acares transportes d'une maniere quelconque sur des betes reuiiies, ouvrent une voie nouvelle et certaine a la maladie. De meme que chez le cheval, on trouve, dans las croütes de la gale du mouton, un acare qui est parli-culier a lt;:e dernier animal : e'est meme sur ceiui-ci que I'animalcule psorique a ete dahord observe par M. Walz.
Traüement.—Les premiers moyens ä opposer a la gale du mouton, continue Ilurtiel d'Arboval, sent essentielle-ment hygieniques et generaux, et consistent a eloigner les causes, qu'elles soient dependantes de 1'ali mentation ou autres, surtout cedes qui peuvent produire la contagion; la separation des individus sains des malades est indispensable si Ion ne veut voir les premiers devenir bientöt
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Les bergers pratiquent ä leurs moutons galeux quel-que chose de semblable ä ce qui se fait aux chevaux aflPec-tes de roux-vieux; ils ecartent les meches de laine, grattent et dechirent les pustules de la galeavec les ongles ou avec un petit instrument, en fer, termine par deux petites dents qui servent a divisor la surface des pustules ; puis ils font im pli ä la peau, qu'ils prennent a deu\ mains entre chaque pouce et chaque index, et qu'ils frottent en pressant pour exprimer la serosite, 1c pus et la-care; ils terminent en appliquant sur la partie malade, soitde Ihydrochlorate de soude (sei marin)impregne de salive. ou du tabac mache impregne do la memo liqueur, soft de l'huile de poix, de l'huile de cade, de l'huile em-pyreumatique animale. lt;iu un melange d'huile volatile de
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terebentbioe et de graisse, suit ties decoctions plus ou moins concentrees de plantes acres ou narcotico-äcres, telles crue l'ellebore blartc ou noir, 1 aristoloche, la cle-matite, la jusquiame, etc. Ces divers antipsoriques peu-vent reussir dans la gale recente et isolee, inais leur ener-gie therapeutique n'est pas assez prononcee pour qu'on puisse sen promettre des succes dans la plupart des cas.
M. Walz conseille d'oindre la peau avec la composition suivante ; prenez : cbaux nouveilement delayee, quatre parties; potasse du commerce, cinq parties 5 huileempy-reumatique. dix parties ; goudron, trois parties, et delayez le tout dans suilisante c[uantite d'eau et durine de bceuf. avec lattention indispensable de disseminer Ihuüe em-jiyreumalique dans toule la composition avant de s'en servir. Lcs moutons doivent etre d'abord laves, puis on appUquela preparation, qui suflit, svnvant M. Walz, pour tuer tous les acares et detroire leurs oeufs. Si Ton a beaucoup de moutons ä trailer, on met, pour chaque animal, deux livres de ce melange dans un baquet, on I'etend d'eau ct 1 on y baigne le sujet. On repete ce bain le len-demain matin, et cela suflit ordinairement.
M. Barthelemy aine a obtcnu de bons effets de l'usage continue des bains de sulfure de potasse.
On se sert encore pour guerir la gale du mouton, du melange suivant : prenez une livre de tabac ä fumer, quatre gros d'ellebore, quatre gros d'euphorbe ; mettez dans cinq pintes d urine de vache, et faites bouillir pendant une heure: retirez ensuite, couvrez letout pour empecher I'evaporation; passez cette decoction, et, au moment de vous en servir, joignez-y par bouteille une once et demic d'essence de lerebenthine.
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M. Saussol emploie la composition suivante : graissc oxygenee, soufre sublime, Imile volatile Je terebenthine, de chaque dix parties ; poudre J'euphorbe , une partie; mercure coulant, cruatre parties. M. Saussol met le mal conipletement ä decouvert, lotionne pendant quatre jours toutes les parties du corps avec une decoction de mauve, et le cinquieme il fait, avec l'onguent, desonctions surles parties malades. Pour les agneaux, il emploie la graisse, le soufre sublime et l'essence de terebenthine a parties egales. 11 est necessaire de continuer ce traiteraent tant que la maladie persisle en quelques endroits. ce qui demande quelquefois du temps.
Lorsque par les moyens que nous venons dindiquer, on ne parvient pas a combattre la gale, on couseille d employer le moyen donne par Tessier, et qui consiste a met-tre les animaux dans un bain arsenical compose de : arsenic blanc, trois livres, proto-sulfate de fer (couperose verte), vingt livres, eau, cent litres. On faitbouillir jusqu'a reduction de deux tiers: on remct autant d'eau qu'il y en a eu d evaporee par rebullition ; on laisse encore bouillir un instant; on retire, et Ton decante dans un cuvier. Cette quantite est etablie pour cent moutons. Pour faire usage de ce bain, on place une partie du troupeau nouvellement tondu dans un pare qui soit sur de la terre nue ; on ap-proche successivement cbaque animal du cuvier; trois hoinmes le saisissent; un tient les merabies de derriere, un autre lt;eux de devant, et le troisicme empeche la liqueur d'enlrer dans les oreilles de l'animal: on plooge celui-ci deux Ibis dans le cuvier, et on le frotte avec de bonnes brosses par tout le corps. Au rapport de d'Arboval.. on a fail usage de cc moyen violent sur des brebis pies de mettre bas, sur des brebis qui avaient agnele la veille, el
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sur des agneaux nouvellement nes ; il n'a pas produit le moindre mal ; il convient surtout dans les gales invelerees, dans celles qui existent depuis plusieurs annees. M. La-cliapelle, ayant un troupeau de merinos afTecte de la gale depuis trois ans, avait inutilement employe tons les moyens possibles, lorsque, d'apres le conseil du professeur Groenier, il eat recours au bain arsenical, et les moutons plunges trois fois dans ce bain, guerirent radicaleinent; seulement il survint lannee suivante, sur quelcmes betes, de petits buutons isoles, qui disparurent facilement a la suite de lapplication de l'huile de cade.
M. Donnarieix, vetcrinaire ä Saint-Fargeau (Yonne), a adresse ä la Societe ceutrale de medecine veterinaire un mernoire sur l'emploi du bain ferro-arsenical de Tessier, centre la gale des betes a laine. M. Delafond, rapporteur de la commission cbargee de I examen de ce mernoire, s ex-prime en ces lermes :
laquo; Le 3 mai 1847, M. Donnarieix est appele par M. de Thou, pour dunner des soins ä un troupeau compose de 300 betes a laine atteintes de la gale. Au mois doctobre de lannee 1laquo;UG , le troupeau de M. de Tliou , compose alors de beliers , de brebis pleines et de moutons, tons metis berriclions, formant ensemble 300 betes, etait en parfaite sante, quoique loge dans trois bergeries, gene-ralement mal aerees et humides.
raquo; C'est a cette epoque quo 60brebis, la plupart atteintes de gale recente, acbetees a une foire des environs de Cosne-sur-Loire , fiirent introduites dans ce troupeau. La gale dont ces nouvelles betes etaient affectees ne tarda pas li se repandre sur differents points du corps et a pro-voquer la chute dune partie de la toison. Bientöt aussi tout le troupeau ancien fut atteint de la meme maladie,
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^t les agneaux, au nombrede plus de 100, qui vinfent au mois de ievrier, ne larderent point ä la contracter.
raquo; Pendant six mois. diiierentes preparations antipso-riques, irritantes et causticpies avaient ele employees, mais sans succes. 100 betes elaicnt dejk mortes. Le reste du troupeau, forme alors de 240 grosses betes et de 60 agneatix de deux k trois mois , fut confie aux soins de notre confrere. Les 300 betes galeuses furent divisees en quatre lots, lesquels devaieut etre traites chacun separe-mciit par le bain de Tessier.
a Le jjremier lot, compose de 100 et quelques brebis agees de deux, trois et quatre ans, avait les muqueuses apparentes , pales et infiltrees. La presque totalite de la peau etait denudee de laine et recouverte de croütes, au-dessous desc|uelles se montraient des plaies rouges sai-gnantes. Les ganglions lympbatiques de laine et de Leu-tree de la poitrine etaient tres-engorges. La faiblesse etait extreme et la maigreur tres-grande. 25 a 30 do ces brebis, dans un etat de marasme complet , etaient sous le coup dune mort prochaine.
raquo;Dans ce lot, 52 brebis etaient mortes depuis I'appari-tion de la malauie.
raquo; 60 agneaux de deux a trois mois composaient le deuxieme lot. 20 de ces jeunes animaux etaient tres-maigres, et leors muqueuses conjunctive et buccale tres-päles. La peau , depourvue 9a et la de sa fourrure, etait recouverte de croütes epaisses et dures. Ces agneaux etaient au nombre de 120 quand la gale, qui sevissait stir leurs meres, les attaqua, el 60 d'entre eux en moururent.
raquo; Les brebis et les moutons composant les deux tiers du troisieme lot etaient aiFectes de vesicules galeuses dis-seminees, qui n'avaient encore provoque la chute que dc
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quelques flocons de laine ; mais les betes formant le tiers; restant avaient perdu leur toison ; leur peau etait epaisse, couverte de croütes , leur faiblesse tres-grande et leur maisreur voisine du marasme.
raquo; Enfin 5 heliers. composant uq qviatrieme lut. etaient afrectes dune gale recente, qui auraitpu elreguerie, sans doute, par des topiques irritants, mais qui, a la demande du proprietaire, fut traitee par le bain de Tessier.
)gt; Tel etait , messieurs, Tetat maladif du troupeau de M. de Thou.
raquo; La gale qui y avait ete introduite par contagion, da-tait de six mois, et avait resiste a des lotions et a des pom-mades irritantes et caustiques; eile sevissait sur des be-liers, des brebis , des moutons et des agneaux, dont le j)lus grand nombre etaient depourvus de leur toison , faihles . maigres ou dans le marasme, et ofFrant tons les caracteres qui appartiennent a la gale ancienne. consideree generalement comme incurable ; plus de 100 betes sur 400 avaient deja succombe a la gravite du mal, plus de 60 allaient perir et la mort menacait de frapper le troupeau lout entier. M. Donnarieix proposa Fcmploi du bain de Tessier comme le remede le plus sür pour obtenir la guerison.
m Le 25 mai, et par une temperature douce, les betes furent tondues, a ['exception des jeuncs agneaux, les fu-miers des bergeries enleves, les murs, les rateliers, les auqettes laves i\ lean chaude et blancbis a la cbaux vive. Une ecurie isolee fut preparee pour y placer les betes apres Faction du bain.
raquo; La liqueur ferro-arsenicale convenablement preparee , cinq hommes sent designes pour placer . fiotter ct nettoyer cbaque animal dans le liquide antipsorique,
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maintenu a la temperature de 40deg; centigrades. Mais, au moment de mettre Ics mains et les bras dans la liqueur empoisonnee, les aides hesitent d'abord , puis refusent dexecuter 1 operation. M. Donnarieix, voulant demontrer dune maniere tres-convaincante rinnocuite du bain, plonge aussitut ses mains et sesbras dans le liquide ferro-arsenical et s en lave la fmure. Des lors toute crainte dis-parait. L'operation commence, s'execute habilement et s'acheve selon les regies prescrites par Tessier.
raquo; Pour le premier lot, compose, ainsi que nous I'avons fait remarquer, de 100 brebis tres-galeuses, et dont 25 a SOetaient sous le coup d'une mort prochaine, le bain fut prepare d'apres la formule que M. Lassaigne et le rapporteur de votre commission ont consignee dans le Tratte de pharmacie qu'ils ont public (!)• L'operation a dure sept lieures, et le bain pourchaque brebis a ete de quatrc minutes a peu pres.
raquo; Parmi ces 100 betes, deux vieilles brebis, Tune at-teinte d'une maladie de poitrine chronique, accompagnee d'un jetage ielide par les naseaux, lautre dun aplatisse-ment considerable des cerceaux de la tracbee , et toutes deux pres de mourir, furent marquees avec de locre rouge en sortant du bain , afin qu'il fut bien constate que, si ces deux betes venaient a perir, leur mort ne füt point attribuee a la liqueur ferro-arsenicale. Ces deux A'ieilles betes moururenl deux jours apres leur immersion dans le bain.
(I) Voici celtc formule; 21 aciiie arseniwix . . - 1 kiiog. prolo-sulfatc dc fer. . 10 •
Mcllez ecs deux sulislances dans une chaudiere cl environ 9-4 litres d'eau. Faites bouillir jusqu'ä rednclion du liers : remeltez autant d'eau qu'il s'en cst eraporc, lais?cz Ijomllir nn instant. - Rclircz et versez daiü un ruvicr pour lebain.
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raquo; Le Iroisiemelot, compose de lOObrebis et moutons, dont 60 atteints de gale recente et 40 dejjourvus de leur toison et dans un etat de marasme, fut tondu, lave d'a-bord dans une eau courante , puis plonge dans le bain. La peau ayant ete nettoyee par un premier lavage, I'ope-ration marcha plus vite, Quatre heures suflirent pour haicner tons les animaux, qui ne sejournerent chacundans le liouide formule par Tessier que pendant deux a trois minutes au plus.
raquo; Le deuxieme lot, compose de 60 agneaux de deux ä trois mois, et dont la toison, nous le ferons bien remar-quer, navait pas ete enlevee, et dune trentaine de brebis, fut soumis a Taction du bain modifie par M. Lassaigne et nous, apres avoir ete lave a I'eau courante. L'operation dura cin({ heures, et chaque animal resta plonge dans le bain pendant trois minutes.
raquo; Enfin , les 5 beliers, composant le dernier lot, furent tondus et soumis a l'action du bain chacun pendant trois a quatre minutes.
raquo; Nous avons dit que 60 agneaux de deux ä trois mois n'avaient point ete depouilles de leur toison, M. Donna-rieix ayant pense qu'ä cet age, la laine etant fine, peu longue et peu tassec, ne s'opposerait point a la penetration du bain et a son action sur le tissu cutane malade. 11 n'en a point etc ainsi : les agneaux continuerent a se gratter; la gale avait persiste. Bientöt ces jeunes betes devinrent maigres, s'etiolerent, et buit d'entre elles perirent dans respacede vingt-six joui's. Les agneaux restants au nombre de 52, furent tondus, laves a I'eau courante, plonges dans le bain arsenical et guerirent.
raquo; Cette experience , Messieurs , demontre done I'utilite de tondre les betes a laine, afin de favoriser laclion imme-
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Sfifi
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GALE.
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diäte du bain sur les parties galeuses, precaution que le
rapporteur de votre commission a toujours consideree comme indispensable, non-seulement parce qu'elle assure Faction du remede, mais encore parce que le liquide ferro-arsenical, donnant une teinle rouge a la laine en l'impregnant de sulfate de fer at la rendant dure et cas-sante, lui fait perdresa valeur commerciale pour la fabrication des etoffes d'une couleur claire.
raquo; Apres la sortie du bain , M. Donnarieix a remarque que la peau prenait une teinte jaune d'ocre, que le pouls battait avec force, et que toutes les muqueuses appa-rentes, notamment les conjonctives. prenaient une teinte d'un rouge vif. Ces derniers effets , I'auteur les attribue non-seulement a faction des substances composant le bain, mais encore, et surtout, a la temperature de 40deg; cen-tigrades dans laquelle fanimal venait d'etre plonge. Vos commissaires , Messieurs, ont partage cette opinion.
raquo; (^omme cffet local de la solution ferro-arsenicale sur les parties atteintes de gale, I'auteur a constate avec beau-coup de soin qu'en plissant la peau on apercevait une teinte d'un blanc rose sous les croiites qui la recouvraient encore, crorites qui, se detacbant apres dix a quinze jours, laissent Yoir la peau avec sa couleur, sa ßnesse et sa souplesse normales.
raquo; M. Donnarieix signale un fait digne, Messieurs , de vous etre rapporte, et qu'il importe aux veterinaires et aux agriculteurs de ne point ignorer.
raquo; Notre confrere a remarque que, trois jours apres avoir fait prendre le bain arsenical , le prurit. un des principaux caracteres de la gale, que ressentaient vive-mcnt les animaux avant leur immersion , avait persiste. Les betes sc frottaient contre les corps environnants et se
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roulaieut dans les champs avec une espece de fureur; prurit, dit M. Donnarieix, qui me fit croire a I'existence de la gale et m'engagea a prescrire risolement des 100 premieres betes qui avaient ete soumises a I action du bain. Apres 15 ou 20 jours au plus, cette douleur prurigineuse avait disparu , et la gale etait parfaitement guerie. Ce prurit si intolerable, que M. Donnarieix n'a point cber-cbe a expUquer, qui a etonne Tun de vos commissaires et qui a inquiete plusieurs veterinaii-es et beaucoup d'a-griculteurs , n'cst point dtt, Messieurs, a la per distance de la gale, mais bien ä une demangeaison qui s'etablit dans les nombreuses petites plaies superficielles et sou-vent ulcereuses existant a la peau, et continue a se faire sentir pendant toute la duree de leur cicatrisation, ou jusqu'au moment oü les croütes se detacbent entiere-ment des parties malades ; par consequent, pendant un temps d'autant plus lung, que les alterations cutanees sent plus nombreuses, plus profondes et plus graves.
•raquo; r.nfin , comme resultat definitif, M. Donnarieix a constate que, trois mois apres le traitement, toutes les beles Iraitees de la gale avaient repris de l'embonpoint et n'etaient plus reconnaissables • la guerison etait complete.
raquo; Le 'il juin 184raquo;}, ou (reize mois apres lemploi du bain , le troupeau, visite de uouveau, etait dans un etat parfait de satite : les agneaux avaient ete vendus depuis plus d'uii ah , mais la gale n'avait pas reparu cbez leur acquereur. La guerison etait done radicale.
raquo; M. Donnarieix a essaye, comparativement, la formule de Tessier, dans laquellc entre plus dacide arsenieux et moins de Sulfate de fer que dans la formule que M. Las-saigne et Tun de vos commissaires out consignee dans leur
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Trnite du pharmacie, et ila constate que les deux fürmules avaient fait obtenir le ineme resultat therapeutique.
n Enfin, nous devons aussi vous faire remarquer, Messieurs, que les hommes qui ont trempe leurs mains dans le bain, brosse la peau rugueuse des betes galeuses ä trois reprises differentes et pendant cinq, six et sept beures, et qui ont recu pendant faction de frotter, du liquide antipsoriquc sur la face, aussi bien que M. Don-narieix , qui a trempe ses mains dans le bain et sen est lave la figure , n'ont ressenti aucun mal du contact du ferro-arsenical.
raquo; Le memoire de M. Donnarieix , Messieurs , est tres-detaille et renferme bon nombre d'observations qui n'a-vaient pas encore ete consignees dans les divers travaux publies jusquä ce jour sur le traitement de la gale du moutun par la solution ferru-arsenicale. Sous ce point de vue, fauteur a done etc utile a ia science eta la pratique.
raquo; Les betes ä laine de la Puisaye, oü reside fauteur, contree riebe en chevaux et en gros betail, maisboisee et generalement liumide, sent tres-suuvent atteintes de la gale, notamment pendant 1'bivernage ; et e'est dans cette contree, que Fun de vos commissaires, enfant de ce pays, apres avoir quitte les bancs de lecole d'Alfort, a fait usage, avec succes, du bain de Tessier sur plus de 2,000 betes a laine.
i) M. Donnarieix , en demontrant de nouveau que la solution ferro-arsenicalc , employee sous forme de bain , elait un moyen simple, pen coüteux , d'un facile emploi, et guerissant d'tme maniere prompte, constante et radicale fune des plus desastrcuses maladies des betes a laine, a done concourua rendre un veritable service ä la medecine veterinaire et ä l'agriculture. raquo;
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GALE DU PORC. — La gale du pore n'a ete guere etudiee que par Eric Wiborg; cette maladie que Ton nommc encore royne, se manifeste par des vesicules supei ficieiles qui se montrent aux aisselles, ä la face interne des cuisses , sous le ventre, autour des oreilles, et quelquefuis sur tine tres-grande etendue de la surface de la peau. L'animal qui en est atteint cprouve un prurit considerable : il se gratte constamment, se frotte contre les murs de sa loge, se vautre sur sa litiere ; se mord meme quelquefois les parties sur lesquelles il eprouve les plus vives douleurs prurigineuses. Bientot les vesicules psoriques se dilacerent et font place a des ulceres qui sccretent un fluide sereux d'ahord, qui devient bientot purulent et forme, en se dessechant, des croütes plus ou moinslarges sous lesquelles la secretion continue.
On altribue pour causes a cette maladie, excessivement commune dans I'espc'ce porcine, I'insalubrite etlamalpro-prete des toits, la mauvaise nourriture et la contagion.
Traitcment. — Lorsque la {jale du cochon est recente, on la combat au moyen d'une forte decoction de tabac, avec laquelle on liumecte et frotte a differentes reprises ct plusieurs jours de suite les endroits affectes, en ayant soin, au prealable, de nettoyer la peau et de l'assouplir par quebpies bains emollients ou par queiques fomentations de meme nature, ainsi que d'assainir et laver le toit qu'il babite. On conseille encore, dans le cas de gale recente, de faire usage de la racine hellebore blanc en decoction , ä la dose de deux onces par litre d'eau. Dans la p\'de inveteree, Wiborg conseille d'appliquer sur les parties galeuses, prealablement assouplies par les emollients, un melange compose dune partie de goudron et de deux parties de savon vert, fondus ensemble. Au bout de
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(|iiel(jiic temps de cette application , dit-il, les ulceres se sechent, les croütes tombcnl et la guerison a lieu ; on lave alors Tanimal avec de l'eau tiede^ et s'il se trouvait qnelques endroits qui ne fassent pas encore gueris, on repeterait la meme operation.
Dans les rares cas de gale cpie nous avons rencontres dans le cours de noire pratique, sur les aniinaux de cette espece, nous en avons triomphe par les soins de propre te et les ablutions repetees , plusieurs jours de suite, dune solution concentree de sulfure de potasse.
GALE DU CHIEN.—Cette affection est tres-frequente chez les animaux de Tespece canine: eile s'annonce par line demangeaison, on prurit qui force I'animal a se gratter avec les pattes ou ä se frotter contre quelque corps dur : nn apercoit d'abord quelques petits boutons rouges, vesi-culeux, entoures d'une aureole enflammee; ces boutons se multiplient, se rapprochent et finissent par envahir de plus larges surfaces : la serosite visqueuse qui s'en ecoule agglutine les poils, les fait tomber, et en se dessechant, forme des crontes qui recouvrent les points galeux, les-quels ne cessent de continuer de secreter le liquide pso-rique. Cost ordinaircment sous le ventre , au plat des misses et aux ars, que les vesicules jjaleuses se manifestent au debut ; mais si Ton n'y porte remede, la maladie fait des progres, se propage aux pieds , entre les doigts , sur les cotes, le dos, le cou, enfm finit par envahir et depiler toute la surface cutanee; alors eile pent etre consideree comme ebronique et inveteree.
La gale qui se de'clare sur le dos, se manifeste egale-ment par des pustules d'oü s exsude une serosite liquide, et par une douleur prurigineuse qui ne laisse aucunrepos
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a raniinal qui en est atteint; cette gale porte vulgairement
les noms de rogne et de roiix-vieux, sans doule a cause des larges plaques croüteuses qui recouvrent les vesicules psoriques, de lepaississement de la peau de cette partie, qui est gercee , depilee et dun aspect repoussant. Cette gale peut egalement se propager au con, ä la croupe, ainsi quaux autres parlies du corps.
Une espece de gale , ou plutot une aflection cutanee particuliere au einen , apparait quelquefois tout ä coup par une eruption de petits boutons rouges, tres-multiplies, qui recouvrent toute la face interne des cuisses, le ventre, les aisselles et quelquefois la partie inferieure du cou. Cette eruption est accompagnee de prurit, de demangeai-son incommode, et c'est ce qui lui a valu les noms de gale rouge, gale miliaire.
La gale du chien se developpe sous l'influence des memes causes que celle des autres animaux domestiques; la malproprete et la contagion peuvent etre invoquees, dans la majeure partie des cas, comme causes de la gale; cependant cette affection s'observc quelquefois chez des animaux qui n'ont pas subi ces influences : c'est ce qui se voit chez ceux dun age avance, bien nourris et qui se don-nent pen de mouvement, peu d'exercice.
Traitemcnt. — Que !a gale soit ancienne ou recente, il convient toujours d'en commencer le traitement par quelques bains emollients pour nettoyer et assouplir la peau, et la rendre, par ccsmoyens, plus impressionnable a faction des substances medicamenteuses que Ton em-ploie pour combattre cette affection.
Les bains de sulfure de potasse sont generalement employes pour combattre la gale du chien : f animal malade doit en prendre un chaque jour jusquä ce que le prurit
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et les boutons aient disparu. Si Ton ne pent faire usage de bains a cause de l'abaissement de la temperature atmospherique, on les remplace avantageusement par des fomentations de memo nature. La gale recente, peu inve-teree , cede ordinaircment au Lout de quelques jours ä ces simples moyens therapeutiques. 11 arrive quelquefois cependant qu'elle durc plus longtemps et resiste ii ce traitement ; dans ce cas, nous nous sommes bien trouve des frictions de sulfure calcaire alternees tous lestrois ou quatre jours avec des bains emollients.
M. Prange, yetcrinaire au 8deg; bussards, a adresse ä la Socicte centrale de medecine veterinaire une note sur les proprietes tberapeutiques d'un medicament employe avec succes centre la gale du cbien. Cette preparation, a la-quelle M. Prange a donne le nom A'oh'o-sulfo-taniqxiey est ainsi formulee :
Prenez : Iluile de noix. . . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1500 grammes..
Soufre sublime ...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 80nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;
Noixdegallepulverisee.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 30 raquo;
L'buile de chenevis peut remplacer l'liuile de noix , niais cctte dernierc est preferable.
Faites ehauffer l'buile jusqu'a ce que le doigt ne puisse plus en supporter la temperature ; projetez le soufre par petites parcelles dans 1 huile; agitez sans cesse avec une spatule de bois, pour empecber la formation de grumeaux au fond du vase: ajoutez par petites portions la poudre de noix de galle; laisscz le tout au meine degre de cbaleur pendant line demi-beure, retirez du feu, et ie medicament est prepare.
Cette quantite suflit pour traiter un einen de taille ordinaire : pour plusieurs on multiplieleraquo; proportions suivant Ac nombrede chiens ä traiter.
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Pour employer ce remede , on prend un batonnet, a Tune ties extremites duquel on voule et attaclie un mor-ceau de vieille couverture enlaine, partie quo Ton trerape dans la preparation maintenue a. la temperature de 50 a CO degres. Le chien etant bien fixe , i'operateur fric-tionne alors vigoureusement la peau pendant trois a quatre minutes, notainment la oü eile est tres-galeuse, avec le bout du batonnet revetu de la laine et imbibe du medicament. L'aiiimal est ensuite place dans un lieu chaud.
L'action du remede se fait aussitot sentir. Dans tons ies emlroils galeux se manifeste une vive rougeur. L'animal se lecke sans qu'il en resulte aucun inconvenient 5 mais il ne cherche plus ;i se gralter.
Le second jour, la rougeur est moins considerable, les ulcerations, s'il en existe, se retrccissent, se recouvrent dune croüte du troisieme au quatrieme jour, et se cica-trisent. Les vesicules galeuses se desseclient et sont bientot remplacees par une pellicule furfuracee qui ne tarde pas a se detacher.
Le sixit'ine jour on nettoie la peau avec de 1'eau savon-neuse, ou avec une solution faible de carbonate de potasse, et si la yale etait recente eile a disparu completement.
Line nouvelle application est necessaire. si la maladie est ancienne. Pendant le traitement il est bon d'employer les purgatifs.
Sur quatorze cbiens atteints de gale aux deux premiers degres et traites le meine jour par M. Prange, treizefu-rent gueris par une seule application. Le quatorzieme, qui portait des ulcerations aux oreilles et a la pointe des fesses fut traite de nouveau, et la guerison etait radicale quelques jours apres.
3ious avons obtenu les resultats les plus satisfaisants du
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tiaitetuent de M. Prange, dans des cas de gale recente et ancienne, et meme nous avons gueri par son emploi des cliiens atteints de gale inveteree qui avail resiste aux agents antipsoriques que 1 on emploie ordinairement ; par consequent, nous ne saurions trop le recommander ä l'atteiition des praticiens.
On emploie encore contra la gale des cliiens. dillerentes pommades dites antipsoriques5 celle de Lebas entre autres est preconisee pour guerir cette maladie, lorsqu'elle a acquis un certain degre d'anciennete.
Malgre cette abondance de remedes que Ton preconise pour guerir la gale, eile resiste quelquefois, lorsqu'elle est tres-inveteree , aux agents therapeutiques les plus renommes, et rcste incurable. Quelquefois elie disparail pour reparaitre avec plus d'intensite quelque temps apres.
La gale rotnjc , miliaire cede presque toujours aux bains emollients: rarement on est oblisre de recourir aux bains de sulfure de potasse ou aux fomentations de meme nature pour en triompber.
GALE DU CHAT. — La gale du chat, que Ion nomme encore vulgairement rispe, se manifeste par des boutons pustuleux aux oreilles et au pourtour des yeux ; ces boutons se reunissent , sasnent en surface et envahissent bientottoute la peau de la teteetducou, et se propagent quelquefois tout le long du dos et sur les pattes. Le liquide qui s ecbappe des vesicules psoriques agglutine les poils et, en se dessecbant, forme des croütes plus ou moins epaisses. Ce liquide, sereux d'abord, acquiertde la consistance: les ulceres fournissent unemaliere purulente qui agglutine les paupieres, obstrue les narines et doune
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a I'animal I'aspect le plus deguutant ; toutes les parties galeuses sont depourvues de poils et recouvertes de croütes soulevees par la suppuration qui s'opere au-dessousd'elles. Cette affection grave se complique de diarrhea et peut occasionner la mort au bout de quelques semaines.
On ignore souvent les causes qui donnent lieu a la gale de Tespece feline; la malproprete et la nourriture sont mises en jeu dans Fetiologie de cette maladie ; mais tout ce que nous avons observe, c'est qu'une fois developpee, eile se communique subtilement aux animaux delameme espcce. rsous avons vu dans de grandes metairies ou. il se trouvait un grand nombre de cbats , la maladie se com-muniquer avec une teile rapidite, qu'en quatre ou cinq semaines il n'en restait plus un seul; tous avaient suc-combe a cette affection psorique.
Traitement. — C'est tout au debut de la maladie, a Fapparition des premiers boutons, quil faut agfir pour ar-reter le progres du mal et le combattre. 11 convient d'as-souplir la peau et de calmer l'inflammation par des applications emollientes; les fomentations d'eau de mauve ou de graine de lin conviennent dans cecas. Lorsque la peau est bien assouplie par ces fomentations , il laut faire usage dune pommade composee d'une once de soufre sublime et de quatre d'axongej on en oint, plusieurs fois par jour, les parties galeuses, et en peu de temps le mal est com-battu. Cette simple preparation nous a valu bon nombre de guerisons de la sjale des chats. D'autres antipsoriques rempliraient sans doute les memes indications, et amene-raient egalement la guerison. Lorsque la maladie est an-cienne, eile est incurable ; souvent meine, avant quelle ait atteint ce degre, on sacrifie les chats malades, telle-raent ils sent degoiitants.
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üne precaution qu on ne doit point ouLlier , c'est d'eloigner les animaux sains des malades , et d'eviter autant que possible les rapports directs ou indirects qui pourraient s'etablir entre eux.
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GANGRENE. — Etat de mortification et d'extinclion de laction vitale dans line partie plus on moins considerable du corps , la vie se continuant encore dans le reste de Torganisme, On donne le nom de necrose au meine etat, lorsqu il a lieu dans les os ou les cartilages.
Les causes determinantes de la gangrene peuvent etre rapportees aux categories suivantes :
1deg; Violence excessive d'un raouvement inflammatoire aigu.
2quot; Action mecanique susceptible, ou de froisser les tissus de maniere ä y aneantir iinraedialement I'organi-sation et a les reduire tout k coup en escarres , cornmc dans les contusions trcs-violentes. dans les plaies par armes a feu : ou d'y detruire plus lentement la vie, soit en comprimant leur masse , soit en exercant une forte constriction sur les ouvertures a travers lesquelles ils se sont deplaces.
3quot; Interruption de i'influx cerebral ou de I arrivee du sang arteriel, par la compression, la ligature ou la destruction des gros troncs nerveuxoudes principales arteres.
4deg; Action physique ou cbimique du froid, de la cba-leur concenlree, des alcalis, des acides mineraux, etc., portee an degre necessaire pour devenir desorgani-sante.
5quot; Action inconnue dans sa nature, bien que constante et facilement appreciable dans ses effets, decertaines ma-tiercs deleteres, putrides ou autres,comme les substances
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animales en putrefaction, la sanie provenant Ju charbon
ou de la pustule raalisjiie, etc.
6deg; Euliii, l'usage du seigle ergote , ainsi que i'imper-fectiüii ou le desordre cpie läge et les exces entrainent graduellement cliez certains sujets, dans la distribution et l'assimilation des materiaux nutritifs.
Teiles sont les circonstances qui determinent le plus generalement la gangrene. Leur etude est moins propre encore a fonder tine classification, d'ailleurs peuutile, des diverses Varietes de ce mode de lesion des organes, qu'a cuider le praticien dans le choix des moyens varies du traitement qu'il convient de ltd opposer.
En beaucoup decas, les influences morbides que nous venons d'exaininer suflisent seules , independamment de toute disposition individuelle concomitante. pourproduire la gangrene. Cela a lieu toutes les fois quelles sont fort energiques ou du moins assez puissantes pour surmonter la resistance que leur opposent constamment lestissus vi-vants. Mais plusieurs alterations organiques propres ä i'individu, ainsi que divers etats des modificateurs qui L'entourent, sont susceptibles aussi de favoriser leur action, et deviennent ainsi des causes predisposantes a la mort partielle qui nous occupe.
Le temperament lymphatique, la mollesse et la flacci-dite des tissus , leur infiltration sereuse ou sanguine , cer-taines alterations organiques, etc. , ont ele regardees comme les principales dispositions qui rendent la gangrene plus facile a se produire, plus prompte a s'etendre, plus grave, relativement a ['influence quelle doit exercer sur Fensemble de l'organisme.
Relativement aux circonstances exterieures ou envi-ronnantes_, susceptibles de cooperer aux memes resultats.
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on a note leschaleurs excessives. letat de surcharge elec-trique de l'atmosphere , I influence d'une temperature chaude et humide, etc.
Lorsque la gangrene se declare dans one partie, la dou-leur, qui elait auparavant excessive, dimiaue tout h coup et disparait presque entierement; la chaleur s'apaise en meme proportion; la rougeur eclatante ou bleuätre qui exislait d'abord, fait place ii la lividite ; la pression du doigt qui la faisait disparaitre, ne produit plus oet elFet ; a la tension elaslique etvivante succedent rafiaisseinent et la mollesse inerte des lissns. l.a partie alFeclee se couvre sou-vent de phlyctenes qui renferment un liquide rougeäfre, sereux, sanguinolent, sous iequel ou decouvre une tache grisdtre, insensible, qui n'estautre chose qu'une veritable escarre. Dans d'autres eirconstanccs , les parties livides prennent une teinte ardoisee, puis passent a letat gris , sans quaucune exhalation ait lieu a leur surface et sou-leve I'epiderme qui les protege. Celui-ci se detache sous forme de lam beaux plus ou moius considerables. Presque toujo.urs, plusieurs points dc gangrene se manifestent ä la fois sur divers endroits de la partie enilamaiee, puis s'etendent, se rapprochent et se confondent, de maniere ii i'envabir plus ou moins completemcnt. Leur insensibilite absolue, un froid cadaverique, une absence manifeste de toutc circulation , caracterisent cette mort locale. A me-sure quelle s'opere, une odeur speciale , qu'on ne saurait oublier lorsqu'on la une fois sen tie, s'exhale de la partie malade, se propage an loin et devient si penetrante quelle suflit pour deceler au praticien cxerce I'existence d'u.u seul cas de gangrene parmi de nombreux animaux ma-lades reunis.
Lorsque la gangrene est la suite d'un etranglement qui
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s'opere au contact d'ixne ouverlurc inextensible ou pen susceptible d'extensron , sur les parties niolles qui Tout franchie en se deplacant, la douieur qui accompägnäit l-'elranglement s'apaise tout ä coup et dispärait ä ce point, a mesuie quo la mortification s'opere , que Ion prendrait ce cliangement, precurseur de la mort, pour une amelioration a laquellc ie praticien experimente se gardera bien de croire.
Traüement. — Le traitement de la gangrene a pour objet: l0dquot;en prevenir, toutes lesfois que cela est possible, la manifestation ; quot;2deg; d'en bonier les progres : 3deg; de favo-riser la chute des escarres auxquelles eile a donne lieu, ou de debarrasser, par des operations convenables, loi'-ganisme des parties frappees de mort, lorsque la nature ne pent suflire ii leur elimination, ou qu'elles laisseraient apres elies des piaies trop diiliciles a cicatriser.
On ne pent prevenir la gangrene qu'en opposant aux affections snsceplihles de la provoquer, un traitement actif et rationnel. Ce traitement ne saurait etre le memo dans tons les cas : il laut Tapproprier aux causes variees dontil s'ajrit de conjnrer un des plus funestes cffets. Ai nsi. 1deg; dans toutes les inllammations suraigucs et trcs-violentes , les medications antiphlogistiques generates et locales, ctsjie-cialement les evacuations sanguines seront employees arec une energie proportionnee ä Tage ainsi qu'a la constitution des sujets. Eteindre l'irritation dans les parties me-nacees. et provoquer leur degorgement, est manifestement le inoyen le plus sür de les conserver.
2deg; Lorsque Ton reconnait que des compressions anormales, surtout des etranglements , menacent certains or-ganes de gangrene , il convient de lever immediatement les unes, et de proceder sans retard au debridement des
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lames fibreusesqui operent les autres. Quekjuefois memer comme dans les plaies profondes, celles par armes a feu. par exemple, 1'experience ayant apprisque la tumefaction des parties traversees sera genee par les aponevroses cir-convoisines, et que des etranglemcnts pourront resulter de cette disposition, on previent des constrictions toujours icdoutables, et Ton simplifie davance les lesions, en ope-rantdes incisions plusou moins etendues, et en procurant aux tissus qui en sont le siege line liberte que la nature semblait leur avoir refusee. C'est egalement sur la pratique des debritlements , operes avant que la tension inflammatoire ait acquis une violence excessive, que repose le traitement des furoncles, des phlegmons profonds. et de toutes les affections analogues.
3deg; Lorsque, par suite de la ligature d'une artete impor-tante ou de loute autre cause, la circulation se trouve arrelee dans ses voies normales, et que les parties devien-nent froides, insensibles, il convient de favoriser autant (jue possible l'abord du sang dans les tissus qui en sont en partie prives, par les branches coliaterales, au moyen de frictions irritantes et d'y entretenir de la chaleur par des sachets de son , de cendre et de sable mediocrement chauffes.
4deg; A la suite de f impression produite par des substances deleteres, telles que celles ([ui provoqucntle charbon, les symptomcs d irritation locale et de reaction sympathique, s'ils sont intenscs, doivent etre combattus a laide de bois-sons delavantes, acidulees, dapplicationsde topiques emollients et, dans quelques cas, assez rares il est vrai, d evacuations sanguines locales et generales , employees avec beaucoup de moderation et de prudence. On ne doit pa^ oublier alors que le mal tend a porter une atteinte g;rave au
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GANGnKNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;81
Systeme nerveux, ä determiner la prostration des forces, et qu'il font eviter de hater on de provoquer , par 1'abus des inoyens debiiitants , un affaiblissement qui pourrait avoir pour consequences l'apparition subite et Tintensite considerable de cet etat toujours dangereux.
Dans la plupart des cas. on previent la gangrene et Ton concentre en meme temps les effcts de la matiere septique sur les parties d'abord envabies et menacees de mort, ou dont la mortification ne faitque debater, en y appliquant sans delai quelques caustiques fortenergiqnestels que les acides mineraux concentres, le deutochlorure d'anti-moine. ou mieux encore le cautere actuel. Gelte pratique, dont I'experience a demontre les excellents resultats dans le cbarbon et la pustule maligne, se concilie parfaitement avec le traitement antiphlogistique general on local que la nature des symptomes pent d'ailleurs reclamer.
Chez les sujets alTaiblis, qui sont dans un etat d'astbenie, dont le systeme nerveux a ete de prime abord frappe dune violente stupeur , le trailement stimulant et anti-septique devra etre employe exclusivement. La partie affectee sera cauterisee sans retard^ puis recouverte de cataplasmes aromatiques, camphres. A Tinterieur, les preparations de quinquina , de gentiane , de serpentaire de Virginie,le campbre, etc., devront etre mises en usage ä doses proportionnees ä letat des malades.
Les medications employees lors de limminence de la gangrene, afm de la prevenir, sont encore celles qui , dans la plupart des cas , conviennent apres quelle est de-claree, pour en borner les ravages.
Cependant lorsque, par ses progres , eile a envabi la plus grande partie des tissus irrites trop violemment, ou fortement comprimes. ou etrangles avec energie, et que
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GANGRENE.
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la chaleur, la rougeur, ainsi que la douleur diiniiment et cessent, le traitement antipliiogistique local et general doit etre gradtiellenient abandonue. L'organiiine lombe alors presque constamment dans un etat d'asthenie pro-portionne ä la violeace des mouvements inilammatoires dont il a supporte l'intensite, et que vient encore augmea-ter la mortification locale, dont les produits liquides ou gazeuxsont plus ou moins activement resorbes et portes dans le torrent circulatoire. Dans ce cas il laut recourir, a I'interieur, aux toniqucs, tels que les decoctions de quinquina, de gcntiane, auxquclies on ajoute riiydrochiorate d'ammoniaque et le camphre.
En meme temps que ce traitement est mis en usage a I'interieurj on recouvre les parties externes, dejä envahies par la gangrene, ainsi que celles qui, tumeliees, bleuatres et oederaateuses , en sont menacees , de jilumasseaux. im-])ibes dline decoction de quinquina camphre ou dautres topicpies stimulants et antiseptiques analogues. Les pou-dres de charbon, de quinquina et de camphre sont employees avcc avantage, specialement lorsque la gangrene est tres-humide, dans la double intention de stimuler les parties encore Vivantes, de s'emparer des liquides putrides, de les neutraliser et de rendre leur absorption moins facile et moins pernicieuse. Mais unmoyen qui remplace efficacement ces topicpies , ou qui pent etre dans tous les cas combine avec utilite a la plupart d'entre eux, con-siste dans le chlorure de sodium ou liqueur de Labarraque. Cette preparation, employee seule ouetendueavec parties egales , soit d eau pure, seit de quelque infusion ou decoction appropriee, a pour eilet d'aneantir presque au meme instant lodeur si penetrante de la gangrene, de detruire les emanations putrides et, par consequent, de prevenir
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GASTBÜTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;85
les effets que pourrait produire leur inhalation. Pen de substances medicamenteuses sont douees de proprietes plus certaines , et jouissent d'une reputation plus juste-ment acquise parmi les praticieos. Le chlore, rpie les chlorures liquides degagent incessamment, non-seulement penetre les escarres par imbibition, mais va stimuler legerement les parties non encore mortifiees , change leur mode d'action organiqüe, les conserve et devient ainsi un agent eneroique pour arreter les progres du mal (1).
Quant a la gangrene produite par des agents cauteri-sants et par lusage du seigle ergote, nous renvoyons le lecteur aux articles Brülurc et Eryotisme.
GASTRITE. — La gastrite est rinflammation de la membrane muqueuse de l'estomac; assez commune a l'etat aigu, eile est excessivement rare a l'etat chronique chez les animaux domestiques. Rarcment cette pldogose se borne uniquement a l'estomac ; eile occupe presque toujours en memo temps une etendue plus on raoins considerable de rintestin grele: alors il y a gastro-enterite. ( Voi/cz vctte maladte.)
GASTRITE AIGUE DU CHEVAL. — Cette affection se manifeste par la tristesse et le degoüt; l'animal qui en est atteint tient la tete hasse, i'efuse les aliments solides ou n'en prend que fort peu quil mäche nonchalamment: la soif est vive, l'eau claire et fraiche est recherchee avec avidite et prise de preference aux boissons farineuses , que le malade refuse quelquefois ; la boucbe est chaude, seche et pateuse; la langue, rouge ä ses bords et ä sa
(I) Begin, Üictionmurcde medeeine et deehirvrgiepratiques.
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mnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; GASTR1TE.
pointe, est recouverle dun sediment grisatre ; le pouls esi serre, bat vite; I'artere, terulae, est roulantej la conjonc-tive, plus ou moins injectee, estd'un i-oiige tres-prononce; le poil est pique et la peau est seche 5 les dejections alvines sont rares et quelquefois coiffees. Tous ces symp-tomes sont constants , mais ils variant d'intensite selon la gfravite de la maladie ; lorsque cette derniere est legere, l'animai ne parait que faiblement indispose : il mange encore un peu, mais la digestion est penible; il semble plus malade apres avoir pris quelques aliments; la soif est plus prononcee que de coutume. la bouche est un peu plus chaude et plus seche ; mais un Symptome qu'on ne doit pas perdre de vue, c'est la rongeur de la conjunctive : la lueur de la plus legere gaslritc semble venir se peindre sur cette membrane. Lorsque rinflammation est intense, tous ces svmptomes sont plus marques et plus graves : le malade refuse toute espece d'aliments. il ne prend que de l'eau froide et refuse obstinement les boissons fari-neuses; la tristesse est grande; l'animai semble frappe dune profonde prostration; le pouls est petit, presque imperceptible; I'artere est tendue etretnplie; les conjonc-tives sont tres-injectees et tres-rouges ; la boucbe cbaucle, piiteuse, exbale une odeur fade et fort desagreable; la temperature du corps est abaissee ;. la peau est seche et les poils sont berisses ; il y a souvent constipation. Lorsque la maladie a atteint ce degre d'intensite, eile pent avoir des suites funestes et occasionner la mort de l'animai.
On attribue generalement pour causes h la gastrite, les aliments indigestes , de mauvaise qualite, tels que le foin moisi, ravoine mal recoltee ou ecbauffee dans les maga-sins, les plantes acres des prairies basses et marecageuses. l'ingestion de l'eau froide lorsque le corps est en sueur, les
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GASTtUTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;585
indigestions et I administration inconsideree de substances medicamenteuses excitantes.
Traitemmt. — Le traitement de la gastrite doit etre entierement antipblogistique3 la diete, lesboissons blanches legerement nitrees et la saignee süffisant pour com-battre en quelques jours une gastrite peu intense; mais iorsque la maladie est plus grave, il faut etre plus sevei'e dansles moyens que nous Tenons d'indiquer : la diete doit etre absolue5 on naccorde au malade que des boissons , Teau blanchie avec un peu de ferine squot;il lappete, ou de l'eau pure, claire et fraichej on administre, a diflferentes reprises dans le courant de la journee, quelques litres de tisane de mauve, de guimauve, ou une decoction legere de graines de lui, ainsi que des lavements de meme nature j la saignee serarepetee au besoin, selon la force ct la durete du pouls. Si la maladie ne cede pas ä ces moyens iherapeutiques . si eile tend au contraire a s'aggraver ou a revetir le caractere cbronique, il faut se bäter de re-courir aux revulsifs; les onctions de pommade stibiee sur i epigastre, ou les sinapismes appliques sur la meme region, rempiissent parfaitement findication dans ce cas; notre pratique nous a fourni Foccasion, bon nombrc de fois , d'apprecier les bons effets de ces moyens actifs. Lorsque la gastrite ne se complique pas d'une autre affection quelconque, eile se guerit. ordinairement au bout de six ä sept jours; rarement eile occasionne la mort, el rarement aussi eile passe a I'etat cbronique.
GASTRITE CIIRONIQÜE.—Comme nous I'avons dit plus haut, la gastrite cbronique est tres-rare chez les animaux domestiques ; on a confondu avec cette affection, un etat patbologique de 1 estomac qui se presente assez
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souveut chez lecheval, et qui cohsiste dans une veritabfe
astlienie de cet organe. (Voyez Asthenie stomacale.) II est important de ne pas confondre ces deux maladies, attendu qu'elles reclament des moyens therapeatiques difFerents, et que ceux qui conviennent pour combattrc la premiere, sont tres-nuisibles dans la seconde.
La gastrite chronique, cjui est souvent la consequence de la gastrite aigue ou dune gastrite legere negligee on que Ton a mal traitee, se manifeste par le defaut d'appetit; ianimal mange encore, mais il ne prend que fort peu de nourriture: l'avoine et le foin sont presque constammerrt refuses: il prend par intervalles, par boutades, un peu d'herbe, de trefle, de luzerne ou quelques carottes, il recherche les aliments rafraichissants; la soif, sans etre A'ive, est plus prononcee que de coutume ; la Louche est se-che, pateuse, la conjonctive toujours injectee ; le pouls reste petit et serre, lapeau est seche,le poilterne et herisse ; la digestion est laborieuse, et les excrements , mal elabores, exbalent unc tres-mauvaise odeur. Pour peu que la ma-ladie persistc, l'anirnal maigrit et. au bout de cinq a six semaines , quclquefuis avant, tombe dans le marasme ct succombe.
Traitemenf. — Dans le traitement de cette maladie , on doit compter beaucoup sur le regime adoucissant, la pommade, les pansements de la main et les frictions seches, pour retablir les fonctions de la peau. Pour satis-fairea ces indications, on tiendra le malade a la diete, on ne lui donnera pour nourriture que des farineux, en petite quantite. delayes dans de l'eau; la farine d'orge, le son, etc., conviennent dans ce cas ; quelques carottes, de rherbe, du trefle ou de la luzerne tendres et de facile digestion, doivcnl former son unique alimentation : rarc-
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ment la saiguee esl indiquee, mais toujours il convient d'etablir un point de revulsion, soit au moyen de setons appliques sur les hypocondres, soit par des onctions de pommade stihiee, sur I'epigastre. La revulsion doit etre soutenue pendant un certain temps et sans interruption pour produire quelque bien, et on ne doit l abandonner que lorsque I'afFection se trouve entierement dissipee. Vers la fin de la maladie, les breuvages amers et une alimentation un pen nutritive donnee a mesun: que les fonctions digestives se reveillent, activent la guerison at retablissent les forces abattues. Dans quelques rares exceptions, et seulement lorsque les moyens que nous Tenons d'indiquer sont restes sans effet, on pent administrer quelques legers purgatils ; la secousse qu ils produisent, rinflammation substitutive qu'ils provoquent, sont quelqucfuis favorables a la guerison^ toutefois, nous ie repetons, nous n'employons ces moyens que quahd les autres out echoue, et avec la plus grande circonspection.
GASTRITE DU BOEUF. —C'est lequatrieme estomac
ijui est 1c siege dc la pblogose qui constitue la gastrite cliez les ruminants. Cette affection est rarement isolee, la portion gastrique de l'intestin parlicipe som'ent a cette pblegmasie. Comme il est tres-diflicile, pour ne pas dire impossible, d'etablir par des symptomes caracteristiques, ['existence de rinflammation de la caillettc isolee de celle de l'intestin grele, noüsne faisons ici que la signaler, nous reservant d'en traitor dune maniere tres-detaille'e a I'ar-ticle Gastro-cnterite, auquel nous renvoyons le lecteur.
GASTRITE DU CHIEN. —L'inflammatiou de la membrane mnqueuse qui tapisse restomaCjs'observefrequem-
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GASTRITE.
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meut chez lechien ; eile se signale par I'mappetence et (e relus des aliments solides , las nausees et les vomissements de matieres saburrales. La soif est vive, i'animal recherche avec avidite I'eau froide, limpide, et semble n etre jamais desaltere ; la gueule est seche, päteuse ; lalangue, cliargee dun sediment grisatre, est rouge ä ses bords et ä sa pointe ; les yeux sont ternes et chassieux, la conjonc-tive est enflammee; le malade est fort triste, il recherche les endroits solitaires, ou il demeure couche; quelquefois. et surtout quand I'inflammation est intense, il eprouve des envies de mordre, ce qui fait croire ä iexistence de la rage; presque toujours il y a constipation; lorsque Ion comprime les parois abdominales, vers la region gastrique, il accuse de vives douleurs par des cris aigus; la peau est seche, aride et les poils sont herisses. Tons ces symp-lömes varient, non pas dans leur apparition , car ils sont constants. mais bien dans leur gravite qui est en raison de Fintensite de la maladie.
La gastrite chezle cliien parcourt ses dilierentes phases avec rapidity au bout de cinq ä six jours ordinairement, eile a atteint son stimmum dintensite, ou eile est sur son declin, si eile tend a une issue favorable, oubien I'animal succombe ä la gangrene ; rarement cette maladie passe ä i'etat chronique.
Les aliments grossiers, indigestes, dont on nourrit ces aiiimaux,ceux qu'ils ramassentdans les ordures et qui, le plus souvent, sont salis par des matieres etrangeres re-fractaires a la digestion, les substances medicamenteuses irritantes que le vulgaire n'administre que trop souvent pour garantir les chiens de la maladie, ou qu'il donne en vue de les guerir lorsqu'ils sont malades, etc., sont autant de causes qui peuvent occasionner la gastrite.
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GASTRO-liRONCHlTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;89
Traitement. — Lorsquela gastrite est legere, la diete plus ou moins severe, un regime lacteet l'usage de tisanes adoucissantes amenent souvent la guerison en quelques jours. Mais il n'en est pas ainsi lorsqu'elle est intense, tres-aieue ; alors on ne doit donner au malade que des boissons froides, legerement acidulees. Lorsque la iievre est torte, que l'anxiete est grande, il convient de recourir a la sai-gnee, ou plutut ä une application de six a douze sangsues, selon la taille et la force de l'animal, sur la region epigas-trique; on petit reiterer cette application si on le juge ne-cessaire ; les bains emollients et les cataplasmes de meme nature sur l'abdomen, secondent parfaitement les emissions sanguines ; on emploie aussi quelques lavements adoucissants pour provoquer et favoriser les selles : si la constipation est opiniätre , il convient de faire prendre au malade, tout en employant les moyens que nous venous d'indiquer, quelques legers laxatifs; l'huüe de ricin administree a la dose dune demi-once a une once, selon la taille de l'animal, amene quelquefois des evacuations salutaires qui contribuent puissamment ä la guerison. Lorsque les douleurs stomacales sont trcs-aigues, les vomissements frequents , on pent administrer une potion anodine et en continuerl'usage jusqu'a ce qiie celte aggravation des symptomes soit dissipee.
La gastrite cbronique, comme nous l'avons dit, est excessivement rare cbez le einen ; lorsqu'elle existe, le regime adoucissant, lacte, le bouillon de tripes ou de teto de mouton, sont les moyens les plus efficaces pour la com-battre.
GASTRO-ßRONCHlTE. (VoyeziVö/arf/e des cMens.)
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GASTRO-ENTERITE.
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GASTaO-ENTERlTE. —Broussais a le premier desi-gne sous ce nom I'mflammation de la membrane mu-queuse de l'estomac et des intestins, inflammation me-connue, quoique tres-frequente, en medecine humaine, jusqu'a ce savant professeur. Les immortels travaux de cet homme illustre, ont attire Tattention des veterinaires, et ce fut en 1825, alors qu'elle regnait epizootiquement dans plusieurs departements francais, qua cette maladie futsiVnalee et etudiee stir les animaux de l'espece cheva-line; c'est a dater de cette epoque que MM. Girard pere, Bernard, Leblanc, etc., ont donne de bonnes descriptions de cette affection chez le cheval.
La gastro-enterite attaque indistinctement tous les animaux domestiques.
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GASTRO-ENTERITE AlGüE DU CHEVAL. — Cette alFection se manifeste par la tristesse et le degoüt; l'animal tientlatetebasse, appuyee sur la mangeoire, les yeux sont fermes et larmoyants , les conjonctives tumefiees presen-lent une teinte d'un rouge fonce au travers de laquelle on observe un reflet jaunatre ; la bouche est chaude, secbe et pateuse; la laugue, cliargee d'un sediment grisatre, est rouge a ses bords et a sa pointe : la soif est vive, le malade recherche Teau pure et claire , il la prend avec avidite et de preference aux boissons farineuses : I'appetit a tout a fait disparu ; le pouls est plein et serre, I'artere est dure, roulante et ne s'affaisse sous les doigls de 1'explorateur que par les efforts dune certaine pression ; les pulsations sont petites et precipitees ; la peau seche a perdu de sa temperature, le poil est pique ; la colonne vertebrale est roide, inflexible, et semble avoir perdu toute sa sensibi-lite, la marcliecst chancelante, 1c train de derriere vacil-
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laut menace la chute da malade ä chaque pas ; aussi reste-t-il presque constamment debout, a la meme place , comme un automate Supporte par quatre colonnes, ne se decide a changer de position que lorsqu'on IV force, et ne le fait qu'avec la plus grande difliculte; les crottins sont durs, coiffes, quelquefois noiratres, et souvent il y a constipation. Tel est le tableau symptomalique de la gastro-enterite du cheval, a son debut, c'est-a-dire durant les deux premiers jours de son existence. Si la maladie n'est point enrayee dans samarche ascendante, les symptomes que nous venons de signaler s'aggravant, le malade reste constamment dans un etat comateux, la tete appuyee sue la maugeoire, et ne prend plus qu'un peu d'eau claire; le pouls est petit, devient imperceptible, la chaleur du corps a disparu, la peau est seche, le poil terne et pique ; les forces vitales semblent concentrees a linterieur, la prostration est grande, la marche est desplus difficiles et meme impossible; I'animal ne pent changer de place ni executor avicun mouvement de locomotion sans etre soutenu, car sa chute est presquinevitable ; les extremites des membres s'engorgent, ainsi que le fourreau ; des engorgements oede-matcux se developpent sous le ventre; la defecation devient de plus en plus diflicile, le malade rejettc avec peine quelques rares crottins sees et noiratres, le plus souvent il y a constipation opiniatre ; de temps en temps, au fort de la maladie, I'animal fait entendre des grincements de dents. Quand la maladie suit cette marche rapide, eile met cinq a six jours pour atteindre son plus baut degre d'intensite ; la faiblesse alors est extreme, la langue est beaucoup plus chargee , fuliginense; I'engor-gement des membres posterieurs augmente, gagae ceux de devant, setraduit quelquefois en tumeurcharbonneuse;
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les crins sarraciient ä la moind re traction ; la constipation est quekjuefois remplacee, ä cette periode de la maladie, par une dyssenterie abondante qui se termine par la mort.
Cette maladie insidieuse, a marche rapide, caracterisail l'epizootie de 1825 ; nous l'avons suivie et etudiee ä cette epoque, alors que nous etions eleve repetiteur du cours de clinique ä l'ecole d'Alfort. En 1826, au debut de notre pratique, nous l'avons vue sevir epizootiquement en Bel-gique, inais eile etait loin d'offrir des caracteres aussi alarmants; la marche etait plus lente et les terminai-sons plus heureuses que dans celle qui regnait en France Tannee auparavant; rarement les animaux succombaient ä cette affection et, en cinq ä six jours, ils etaient enpleine convalescence.
La gastro-enterite regne quelquefois aussi dime ma-niere enzootique, et sous forme sporadique 5 dans ce dernier cas eile est moins dangereuse et cede facilement, en quelques jours, a un traitement approprie ä sa nature inflammatoire.
Les principales lesions cadaveriques,que Ton rencontre ciiez leschevaux qui ont succombe a la gastro-enterite, se trouvent sur la muqueuse de l'estomac et des intestins; cette membrane folliculeuse est injectee et offre des pla-([ues ecchymosees rouges, parfois brunes et foncees ; on V remarque des erosions superficiclles, des ulcerations. meme des escarres gangreneuses. Dans quelques cas les matieres renfermees dans 1 intestin ont de la consistance et sont comme dessechees, ce qui se rencontre plus ordi-nairement dans le arcs intestin, ä raoins quil n'y ait eu diarrhee avant la mort : le Cfjecum presente presque tou-jours le meine gerne dalteration, qui se continue, mais
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GÄSTRO-ENTERITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Uli)*.
• i'une maniere moins marquee dans la partie tepliee du colon. Outre les traces de la plus violente pidegmask; gastro-intestinale, le foie est tumefie , ses vaisseaux vei-neux contiennent beaucoup de sang, sa substance est päle et sans consistance ; chcz quelques sujels, sa surface exterieure iaisse apercevoir des ecchymoses et des adhe-rences recentes : le pericarde est enflamme et contlent souvent de la serosite rongeatre ; le cceur est mou, volu-mineux et decolore; la membrane qui tapisse ses cavites est tantöt rouge-ecarlate, d'autres fois dune couleur lie de vin: la meme alte'ration se fait remarquer dans les arteres et les veines pulmonaires, jusqu'a leurs bifurcations. Teiles sont les principales lesions observees par MM. Girard. Bouley jeune, etc., sur les cadavres de plu-sieurs cbevaux qui ont succombe a la gastro-enterite de 1825.
On range parmi les causes de la gastro-enterite, et en premiere ligne, toutes les substances irritantes , telles que les aliments solides gates, l'eau alteree et corrompue dont on abreuve les animaux, les fourrages moisis, poudreux, vaseux, lavoine mal recoltee, moisie ou echauffee au ina-gasin, etc. On cite encore comme pouvant y donner lieu, l'usage inconsidere de purgatifs ou d'autres breuvages stimulants, les poisons, certains corps etrangers piquants et contondants, les vers intestinaux, etc. L'epizootie de 1825 a ete generalement attribuee aux pluies continuelles qui ont dure pendant plusieurs mois; ä la cbaleur, a la secberesse et aux vents d'est et de nord-est qui y ont suc-cede ; aux fourrages. mal recoltes, aux mauvaiscs nourri tures. On a vemarque que les cbevaux les plus gras ont ete les premiers et les plus dangereusement attaques; que c'est parmi eux qu'on a compte le plus grand nombrc de
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S04nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; GASTP.O-ENTERITE.
victiraes. Beaucoup de veterinaires ont pense quelama-ladie dontils'agitsepropageait par contagion; M. Girard, alors directeur de lecole d'Alfort, etait de cette opinion; d'autres, au contraire, ont nie l'existence de cette funeste propriete ; dans tons les cas, il est prudent, en presence d'une pareille maladie, de prendre toutes les mesures possibles pour lisolement des animaux malades, le doute nous 1 impose.
Traitement. — Le traitement de la gastro-enterite doii consister dans lasaigoee generate, repetee selon le besoin, c'est-a-dire selon l'etat du poulset la fievre qui I'accom-pagne, la diete absolue et l'administration de tisanes adou-cissantes et de lavements de memo nature! Si la maladie est intense, ehe/, un animal jeune et pletborique, on debute par une forte saignee que Ton reiterc si Fartero conserAre sa plenitude et sa durete ; on fait prendre au ma-lade une decoction de graines de lin ou de chieudent, que Ton administre a la dose d'un litre, et quo Ton repete sept ä buit fois par join-; les boissons rafraicbissantes blanchies avec de la farine d'orge, legerement nitrecs , doi-vent etre presentees souvent, en petites quantites ii la fois; si l'animal repugne ä les prendre, on les remplace par de leau fraicbe quil appcte toujours dans les inflammations gastro-intestinales.
Les functions cutanees etant supprimees dans la maladie qui nous occupe, il est bon de mettre sur le corps do l'animal des couvertnres de laine, et de ltd faire des frictions seches avec le bouebon de paille ou la brosse, pour stimuler la peau et provoquer la transpiration. Lorsquc, malgre ces moyens tberapeutiques, la maladie ne cede pas au bout de deux a trois jours, il laut recourir a la medication revulsive : un sinapisme applique sur la region
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GASTROrENTERlTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S'Jü
opigastrique est preferable aux autres revulsifs, il ajgt;it promptement et permet en quelques heures de pratiquer ties scarifications dans lengorgement qu'il provoque; remission sanjjuine locale qui en resulte est des plus effi-caces. Si, malgre l'usage des lavements, le malade ne fiente pas, s'il y a constipation opiniatre, on administre, pour combattre oette complication, un electuaire laxatif: deux onces de creme de tartre et deux onces de sulfate de soude, incorporees dans de la poudre de reglisse et du miel, nous ont procure des resultats salutaires dans le cas qui nous occupe ; cet electuaire doit etre donne en deux ou trois fois dans le courant de la journee. Lorsque la maladie est franchement inflammatoire et sans complication aucune, eile cede ordinaireraent a ce traitement au bout de quatre ou cinq jours; alors on voit diminuer les symptumes, le malade reprend insensiblement de la gaiete, recherche la nourriture et, en quelques jours, la convalescence est achevee; durant ce temps il faut etre tres-sevcre sur le regime et n'accorder au convalescent quo des substances alimentaires legeres, rafraichissantes et de facile digestion^ des moutures d'orge, des carottes, un peu d'herbe frniche doivent etre distribuees alternativement et en petite quantite a la fois ; on augmentera la ration a mesure que les forces renaitront, et on ne ramenera qu'insensiblement et par gradation I'animal a sa ration ordinaire. La promenade au pas, par un temps doux, est salutaire aux convalescents.
Dans I'epizootie de 1825, il survenait des complications, des epiphenomenes , qui necessitaient des modifications dans le traitement, et qu'il importait de comhat-trej c'est ainsi, par example, lorsque des efflorescences charhonncuses apparaissaicut, qu'il fallait se häter de les
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cauteriser avec le fer incandescent, et de reveiller lelaquo; forces vitales affaiblies par des breuvages amers et antipu-trides. Beauccmp d'animaux succombcrent a cette gastro-enterite, qui avait tjuelque chose de septique dans sa nature, et une tendance a se traduire en alfection ady-namique, tjpbo'ide.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;', ,
GASTRO-ENTER1TE AIGUE UHJ EOEUF. - Chez les ruminants, c'est dans la membrane muqueuse de la cail-lette et de l'intestin gi-ele que la scene pathologique se passe; les autres reservoirs gastriques et le gros intestin cffrent aussi des traces d'inflammation, mais elles y sont moins prononcees et peuvent etre regardees conmie con-secutives a la phlegmasie de la caillette et de l'intestin grele. Cette maladie, a I'etat aigu, se declare par la tris-tesse et 1'abattement, la suspension de la rumination et la diminution de la secretion laiteuse ehez la vache. A ces premiers symptömes, que Ton pourrait appelei'prodromi-ques , d'autres viennent s'ajouter : I'appetit se perd, I'animal epi'ouve un degoul pour les aliments solides, qu'il refuse obstinement; la soifestvive, la boucbe est seche, cliaude et päteuse; la langue est reeouverte dun enduit d'un gris jaunatre, le nmfle est sec et chaud; la conjonctive injectee offre une teinte rouge-jaunatre , les yeux sont mornes . et les paupieres tumefiees recouvrent en partie ou en totalite la cornee lucide; le pouls est petit et vita, l'artere est, dure et remplie au point que les pulsations sont a peine sensibles; la marehe est difficile et chancelante. surtout dans les membres posterieurs; la colunne verte-bralc, contrairement ä ce que Ton observe chez le cheval, est tres-sensible a la pression : ily a prostration des forces musculaires, quelquefois coiiftlipation. ou bien le malade
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ne rejette que des excrements durs et recouverts d'une matiere muqueuse tres-abondante. k mesure que lamala-die fait des progres, la prostration augmente ; l'animal est j^longe dans un etat comateux tres-prononce; les cornes et les oreilles sont froides , ou alternativcment chaudes et froides ; la peau est seehe, sa temperature est variable, le poil est pique ; le ventre devient sensible a la pression, quelquefuis il est meteorise; la respiration est plaintive, difficile, il y a grincement des dents. A cette epoque de la maladie , la soif est inextinguible, la constipation opi-niätre, et le peud'excrements qui s echapjoent sont maron-ncs, noirs et tres-fetides; a cette constipation succede quelquefois ladiarrhee, qui se traduit parfois en dyssente-rie, etdont la fetidite est insupportable ; le malade eprouve des coliques , il se couche et se releve frequemment, et des uiouvements convulsifs dans les muscles dueou et des membres sobservent souvent ä la fin de la maladie, lors-que celle-ci doit avoir une terminaison funeste.
La duree de la gastro-enterite du boeuf est ä peu pres la meme que cbez le cbeval ; sa marebe est plus ou moins rapide, eile peut en deux ou trois jours tuer le malade; mais le plus communement, il s'ecoule quatre a cinq jours depuis le debut jusqu'a la periode d etat; arrivee a ce point, si la maladie doit avoir une terminaison beu-reuse, les symptomes diminuent. insensiblement 1 animal reprend de la gaiete, I'appetit renait avec la sante et, ordinairement, au bout de quatre ou cinq jours, la convalescence est acheveej dans le cas contraire, les forces s'epui-sent, la dyssenterie, qui succede a la constipation, plonge le malade dans un etat adynamique qui rend toute reaction impossible; cette periode dure deux a cinq jours, puis l'animal succombe.
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Ji'JSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;GASTKÜ-EVriilUTE.
Comme chez les animaux de l'espece chevaline, la gastro-enterite passe rarement a I'etat chronique cliez les ruminants; eile reconnait les memes causes que chez les premiers : les aliments de mauvaise qualite, gates, moisis, vaseux, irritants, les eaux corrompues, stagnantes, qui contiennent des detritus d'animaux et de vegetaux en putrefaction, etc., sont consideres comme donnanl le plus souvent lieu a cette pldegmasie gastro-intestinale. M. Gaul-let rapporte qu'en 1832, une gastro-enterite epizootique s'est manifestee sur les vaches de la commune d'Ham-pigny, arrondissement de Bar-sur-Aube. Ce veterinaire, cliarge de lacombattre, s'est particulierement attache a la rechei'che des causes , afin den faire cesser Tinfluence. S etant fait conduire dans les päturages, il decouvrit qu'une petite riviere avail son cours interrompu Lien au-dessus des paturages, oü eile ne consistait plus qu'en desirous dissemines de place en place el remplis plus ou moins d'eau stagnantc el infecte. Ce qui ajoutait encore a I'im-purete de cette eau etait la putrefaction d'un nombre considerable d'oisons jetes morts dans la riviere avant qu'elle füt lai'ie. Plus de trois mille oisons vivanls parquaient encore dans ces paturages. Pendant plus de deux mois qu'a dure la secheresse, les vaches allanl dans ces memes paturages n'onl eu d'autre boisson que l'eau de cescloa-ques, infectee par les restes des nombreux oisons putrefies, boisson aussi degoütante qu'insalubre , dont les animaux n'ont pu meme boire assez pour salisfaire leur soif. C'est a cette cause que M. Gaullel attribue le developperaenl de cette epizootic, qu il admit pour une gastro-enterite avec symptomes ataxiques. La maladie etait accompagnee de l'envie de mordre, et les habitants de la commune I avaienl prise pour la rage. M. Gaullet n'eul pas de peioe a les
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GASTRO-ENTERITE,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ÜOO
desabuser de celte idee et ii couper court a lepizootie, en faisant cesscr la cause qui I'avait fait naitre.
Traüement. — line des premieres indications ä remplir est de rechercher les causes qui out pu donner lieu ä la gaslro-enterite , de les eloigner sil est possible , ou d'en mitiger Finfluence par des soins hygieniques bien entendus.
Au debut de cette phlegmasie, il est indispensable de recourir aux emissions sanguines ; une ou deux larges saignees, selon letat du pouls et la violence de l'inflam-malion, procurent souvent un soulagement marque; on soumet le malade ä une diete absolue , on ne ltd donne que de l'eau blanchie avec de la f'arine d'orge ou de son, at legerement nitree ou acidulee; on admiiiistre en breuvages , les decoctions de graines de lin, de mauve , de guimauve, etcela a la dose de deux litres toutes les deux heures, ainsi que des lavements emollients ou mucilagi-neux. A ce traitement interne , si la maladie est intense, on ajoute les bains de vapeurs sous le ventre , ou mieux encore Ton applique et Ton maintient sur les parois abdominales, des couvertures de laine liumectees d'une decoction emolliente tiede, que 1'on a sein d'arroser de temps ä autre pour entretenir une chaleur constaute et humide. Si la constipation existe , il convient de la combattre par 1 addition de six a huit onces de sulfate de soude ou de surtartrate de potasse, que Ton administre en deux fois, matin et soir, dans un litre de tisane emolliente; si la constipation persiste , on reitere la medication laxative, toutefois sans prejudice des autres moycns , car il importe de faire cesser cette complication qui, a la longue, pour-rait avoir des suites funestes. Ces moyens therapeutiques, combines de maniere a repondre a toutes les indications, suflisent, dans la majeure partie des cas, pour triompher
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fiOOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;GASTRO-ENTERITE.
en fiuelques jours de la gastro-enterite aigue. Si, apres la disparitiou des priucipaux symptumes, la maladie tendalt a passer a I'etat chronique, il fandrait reveiller Faction vitale par les breuvages de decoctions de racine de gentiane, de petite centauree, d'ecorce de saule blanc , etc. ; ces breuvages amers aiguillonnent 1 appetit, favorisent les digestions et relevent les forces abattues par la diete at les emissions sanguines.
GASTRO-ENTERITE AIGUE BU MOÜTON. — Cette
affection etant en tout semblable a celle du boeuf, nous croyons pouvoir nous dispenser d'en faire un paragrapbe separe; cependant il importe de rapporler ici deux observations consignees dans le Dictionnairedemddecine pratique dTIurtrel d'Arboval; elles sont de M. Gruzel, les void :
Un troupeau de trente moutons a demi-gras etait nourri avec du foin sable qu on lui donnait la nuit en aussi grande quantite quil pouvait le consommer. Apres quinze jours, deux animaux sont degoütes et bientot apres, pris de diarrhee ; ils meurent au bout tie trente-six heures. be lendemain, meme chose arrive cbez trois autres moutons.
Necroscopie.— Membrane muqueuse de la caillette d'un rouge vif; celle de 1'intcslin egalement phlogosee dans toute son etendue . principalement dans le colon oü sont contenues des matieres muqueuses sanguinolcates. Le peritoine est rouge , injecte , les vaisseaux mesenteriques sont gorges de sang.
Traitement. —Vingt-cinq moutons restent, sept ontla diarrhee. M. Gruzel pratique sur ces derniers une forte saignee ; on doit leur administrer souvent une decoction mucilagineuse miellee en breuvage ; le foin sable est rem-place par du regain bien recolte. be troisieme jour du
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GASTR0-ENTER1TE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;fiöl
traitement, la Jiarrhees'est arreteej I'appetitrevient. Deux moutons ont paru tristes dans l'intervalle du premier au troisieme joui- : ils ont ete saignes et n'ont point eu de diarrhee. Le sixieme jour du traitement et de la derniere visite , il n'y avait plus de malades: ceux crui Tout ete sont en pleine convalescence.
Quelques jours avant la tonte, quatre-vingts brebis etaientrenfermees dansune bergerie etroite, peu ou point aeree; le furnier y avait ete soigneusement conserve depuis un mois, et i'on ne mettait plus de litiere. Quatre brebis sont d'abord afFectees de diarriiee,avecpcrte de I'appetit, et meurent le second jour de la maladie apres avoir rendu, avec de grands efforts , beaucoup de matieres muqueuses et sangalnolentes. Le nombre des malades augmente pro-gresävement, et bientotvingt-huitont succombe. M. Cru-zel, appelejuridiquement, precede de suite a louverturc de six brebis cjui venaient de mourir. ü y a rougeur et infection des membranes du cerveau, et ramollissement de cet organe ; les poumons sont gorges de sang noir, la rateest engorgee. se dechire facilement; le peritoine esi rouge, la membrane miujueuse de la caiUette, de Imtes-tin grele et des gros intestins, parsemee de plaques vio-lacees, circonscrites par une aureole. Le colon contient des matieres stercorales , melees ä une substance mu-queuse, filante. Le troupeau est place dans une bergerie spacieuse et bien aeree ; on doit renouveler souvent la litiere , abreuver les animaux d'eau blancbie avec de la farine de seigle. Toutes les brebis sont saignees. Sur dix qui presentent dejii les premiers symptömes de la maladie lorsque ce traitement est mis en usage, quatre perissent. et la morlalite unit avec dies.
Ces deux observations de gastro-enterite semblent
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laquo;02nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;GASTRO-KNTliRITE.
iadiquerquelque chosed'autre quuneinflammatioi) iucale dc la miupeuse de l'estomac et de l'intestin; les causes lt;jui onl donne lieu li cette maiadie, les symptomcs qui la signalent, sa marche rapide et les lesions cadaveriques que Ton rencontre a l'ouverture des animaux qui y ont succombe, nous revelent I'existence d'une affection ty-phoide, carbonculaire, ou pour parier lo langage des anciens, d'une fievre putride.
GASTRO-ENTERITE AIGUEDU PORC. — Le pore atteint de gastro-enterite est triste et degoute, il se tient ordinaireinent couche dans un coin de son reduit; la soif est vive ranimal refuse les aliments solides ; il eprouvc de frequentes nausees qui sent quelquefois suivies de vo-missements; la bouche est seche. pateuse, la langue est chargee dun sediment jaunätre ; les yeux sont rouges , les paupieres sont injectees ; la peau est seche et brillante, les excrements sont durs, noiratres , reconverts dune pellicule membraniforme ou de mucus glaireux : quelquefois il y a constipation, rarement diarrhee. Cette maiadie marche rapidement chez cet animal : quatre a cinq jours lui suffisent pour atteindre son degre culminant, alors eile decroit, ou se termine par gangrene et tue le malade.
Traitcmcnt. — Cette phlegmasie doit etre combattue j)ar la saignee, la diete , les boissons mucilagineuses nitrees, acidulees et par les lavements emollients.
GASTRO-ENTERITE AIGUE DU CHI EN. — Le cbien atteint de gastro-enterite perd d'abord L'appetit; il a l'air inquiet et souffrant; le pouls est plein , dor ct fre-(iiient, les conjonctives sent rouges, injectees; les paupieres sont legerement tumefiees; la bouche est cbande,
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sechc:, la membrane buccale est eiiflaminee ; la langue, rouge a ses bords, est chargee d'un enduit grisatre; I'ani-mal eprouve de frequentes nausees etvomitcpielquefois; c'est surtout apres qu il a pris quelque nourriture, que cet
acte anomal s'execute ; les selles sont dares, rares ; sou-vent ily a constipation, ct parfois line diarrhee abondante et fetide accompagne cette phlogose gastro-intestiuale. Si Ton comprime les parois abdominales , le malade eprouve de vives douleurs qui lui arraclient des cris aigus; lie temps en temps il est en proie a des coliques plus ou moins violentes. Quelques auteurs out signale conime un Symptome de la quot;astro-entente aisue du cliien . l'cnvie de mordre; si ce Symptome existe quelquefois dans cette maladie, il n'est rien moins que constant, et ne doit etre considereque comme un epiphenomene de neu de valeur pour le diagnostic. M. Rainnrdaffirme que la morsure des cbiens affectes de gastro-enterite est contagieuse ; nous n'avons pas cbercbe a verifier cette assertion, dil Hurtrcl d'Arboval, mais si eile se trouvait exacte, ajoute-t-il , oü serait la difference qui pourrait exister entre la gastro-enterite et la rage? C'est ce que M. Rainald ne dit pas.
Les aliments indigestes et grossiers dont on nourrit la plupart des cbiens. tels que le pain bis vieux, moisi, fabrique avec du son ou de la mouture d'avoine de mau-vaise qualite, l'usage des chairs putrefiees et Fadminis-Iration inconsidereede substances medicamenteuses, sont generalement regardes conime causes de la gastro-enterite cbez le cliien.
Tinitement. — Cette maladie , dont la marclic ost ordinairement rapide, doit etre attaquee par la saiguee, les bains emollients et les cataplasmes de meine nature que Ion applique sur les parois abdominales. Outre ces
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604nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;GASTRO-ENTERO-HEPATITE.
moyeiis, on fait prendre au malade, tout es les heures , uue ou deux cuillerees de tisane adoucissante et on lui passe trois ou cruatre lavements de merne nature par jour, selon le besoin. Si la maladie resiste a ces moyeiis thera-])eutiqucs, il faut recourir a l'application de saugsues sur la region epigastrique; leur nombre doit varier, selon la taille de I'aQimal et l'intensite de la phlegmasie, de dix a vingt-cinq. S'il y a constipation , il faut la faire cesser; a cette fin , on adminislre par cuillerees des potions hui-ieuses, ou plutöl Tliuile de ricin. Si , au contraire, la diar-rhee est abondante et menace d'epuiser le malade, il laut tenter de larreter par Fusaged'une potion opiacee; quatre onces d une emulsion de gomme arabique , a laquelle on ajoute dix ä quinze gouttes de laudanum liquide de Sydenbam, administrees d'heure en beure a la dose d'une cuilleree, nous ont procure des resultats satisfaisants dans le cas qui nous occupe.
Au bout de quatre a cinq jours de ce traitement, on voit souvent les symptomes diuiinuer d'intensite, et insen-siblcment la sante se retablir; mais lorsque la maladie persiste au delä de ce terme sans amendement, il est fort a craindre quelle n'ait une terminaison luneste. Cest ce qui arrive presque constamment quand il y a diarrhee colliquative abondante.
GASTRO-ENTERO-HEPAT1TE. — Gelle a observe quelqueibis, dans sa pratique, l'inflammation de la mu-queuse des organes digestifs compliquee de la pblegmasie du foie, cbez les animaux de l'espece bovine, il la consi-dere comme tres-rare et n'en cite rpie deux faits dans son ouvrage sur la Pathologie du hcenf.
Le 27 novembre 1828.ua nourrisseur du faubourg
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GASTftO-ENTfiRO-HEPÄTITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OOii
Saint-Michel, ä Toulouse, vint prier Gelle d'aller visiter uue de ses vaches, malade depuis qoatre jours.
Le lundi 24, au matin, cette bete fut trouvee coucliee dans I'etable, ce cfui n'etait pas ordinaire ; eile avait rendu dans la nuit une quantite consideraLle d'excrements liquides et fetides, sans que Ion put connaitre la cause do cette diarrliee. Elle mangea pen ce matin, et donna beau-coup moins de lait que de coutume; eile fut cependant menee dans un pre avec deux autres vaches; le soir, on I'j trouva couchee, ay ant la peau trcs-froide ct la panse un peu ballonnee. Rendue a 1 etable, cette vache refusa toute espece d aliments et ne rumina pas; le proprietaire lui donna quelques lavements et de lean blanche. Ces moyens, continues jusqu'au27, n'empechcrent pas la ma-ladie de s'aggrarer. C est alors que Gelle fut consulte.
Sijniptomes. #9632;—La panse etait pleine el dure, la bouche chaufle; sa muqueuse.de couleur jaunatre, etait recouverte d un enduit muqueux plus epais sur la langue , qui etait rouge au-dessous et a sa pointe ; une constipation opiniätre existait depuis trois jours ; les urines etaient rares et co-lorees; le pouls etait petit, concentre, accelere et donnait 80 pulsations par minutej la respiration etait frequente et plaintive. Jl existait un abattement, une prostration extremes des forces ; la bete cbancclait et semblait prete a tomber quand on voulait la faire marcher. L epine dor-sale etait dune sensibilite excessive ; les oreilleset lescor-nes etaient froides , le mufle sec et chaud ; la conjonctive, tres-injectee, refletait une couleur jaune : les mamelles etaient fletries depuis trois jours.
Gelle ne put connaitre les causes de cette gastro-enterile compliquee d'hepatite; il fait seulement remarquer que la vache habitait une etablebasse, tics au-dessous du sol.
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606nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;GÄSTJRO-ENTERO-HEPÄTITE.
nüllement aeree, chaude, pleinede furnier; ({u'üji eprou-vait en y entrant un mesaisedans la respiration, et qu'une odeur et des exhalations suiTocantes, ammoniacales , irritaient le nez. le larynx et lesyeux.
Traitement. — Saignee de six livres a la jugulaire ; immediatement apres la bete urina copiensement; le liquide, toujours fetide, etait de couleur jaune noir. II prescrivit des breuvages composes d'une decoction d'orge monde, de gomme du Senegal, de miel et fit ajou-ler quatre onces de creme de tartre pour douze litres de tisane. Lavements emollients acidules par le vinaigre, frictions seches, la dicte et l'eau blanche.
Le 28 , la vacbe etait moins accablee, cependant eile chancelait toujours quand on voulait la faire marcher; le pools donnait encore 80 pulsations par minute, et les symp-tomes, quoique moins intenses, etaient les memes. Saignee de six ä sept livres ä la thoracique. Gelle remarque dans lapres-midi, comme il I'avait fait la veille . que la fievre s'exasperait le soir ; meme prescription.
Le 29, il trouva la malade inieux portante; le pouls ne donnait plus que 60 pulsations par minute ; eile avait ren-du beaucoup de mucosites epaisses, d'un bläne jaunätre et sanguinolentes, avec quelques crottins durs el coilFes. Les symptömes ayant beaucoup moins dintensite, il pronostiqua une guerison prochaine ; meme traitement.
Le 30, le mieux se soutient; les dejections etaient les memes que la veille ; la malade temoigna le desir de manger ; eile se couchait et se levait facilement; cependant. ayant ete brusquement pouss.ee,elle tomba en marchant; continuation du meme traitement, panades, eau blanche.
Le 1quot; decembre , convalescence : excrements mous , sans odeur; urines encore un peu colorees ; desir de man-
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GÄSTRO-ENTERO-HEPATITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; C07
ger 5 les muqueuses sont moins jaunes ; muis l'arriere-mairi est toujours faible ; on supprime la tisane, on continue encore les lavements et on accorde un peu de foin.
Le 20, continuation de la convalescence, meines soins, meme regime. Mais comme la croupe etait toujours clian-celante, Gelle prescrivit une friction fortifiante sur les lombes, cornposee de trois onces dhuile d'aspic, une once d'essence de terebenthine et un demi-verre d'eau-de-vic.
Le 3, meme friction et meme prescription. Mais le nour-risseur, ravi de voir que sa vache mangeait et ruminait. lui avait, des le 2 au soir, donne du fein, des feuilles de chou el du son. Pared repas fut offert a la convalescente le 3 au malin ; vers midi, eile fut trouvee malade, n'ayant pas rumine ni fientede la journee ; laboucbe etait chaude, la panse pleine et dure , le pouls accelere et un peu concentre, la respiration vite et plaintive, avec froissemenl des dents. On prescrivit de nouveau la tisane adoucissante, sans creme de tartre , les lavements emollients, une diete severe et l'eau blanche. Le 4 au soir, la malade fienta et parut beaucoup soulagee par cette evacuation. Le 5, eile mangea un pen de foin, but lean blanche et rumina. Des lors. un regime mieux suivi amena une prompte guerison.
M. Van den Eide , medecin veterinaire a Opwyck (Brabant), a observe pendant le second trimestre de fan-nee 1843, une gastro-entero-hepatite qui a regne enzoo-liquement parmi les cochons de M... , amidonnier a Lebbeke (1).
Lors de l'invasion de la maladie. les pores eprouvaient plusieurs jours de suite des lassitudes dans les membres ,
(I) Journal veterinaire et cu/rkolc do Belgique.
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laquo;08nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; GASTRO-ENTERO-HEPAT1TE.
les articulations devenaient douloureuses et tres-gouilees, au point que les mouvements etaient impossibles ; appetil moindre , soif inextinlt;;uib!e, abattement general, pouls dur . plein et frequent , ceil fixe et comma egare, con-jonctive tres-injectee, langue rouge et comme depouillee autour et vers la pointe; douleur aigue, tantot a I'epi-gastre, tantut au bas-ventre, souvent aux deux points a la fois, a la plus legere pression; selles abondantes, urines rares, ouliien constipation, urines f'requentes et copieuses. Durantles trois oucinq premiers jours, 31. Van den Eide observait un pen dc remission loi-s de sa visite du matin, et tons les soirs, vers sept lieures, la pyrexie redoublait, ac-compagnee de toutle cortege des symptumes precites. Ceux chez lestpiels I'acces dimiuuait cliaque fois, entraieut en convalescence du huitieme au dixieme jour , et une se-maine de regime suflisail pour ramener une sante parfaite.
Chez ceux, au contraire, qui depassaient ce terme, on remarquait: reuversement de la tete en arriere , lanimal etant couclie ; ycux fixes , pupilles dilalees et paraissaiit insensibles ä la lumiere la plus vive; pouls deprime et irregulier ; langue seclie et dare comme une ecorce, soif inextinguible, cris percants et incoherents; plusienrs ma-lades entassaient la pailic sous leur poitrine. Si, apres quelques jours , la mort ne terminait pns cette scene morbide, la langue s'humectait legcrement, 1 appetit se faisait sentir, et apres six on sept jours au plus, la fievre cessait entierement, et les convalescences etaient decourte duree.
M. Van den Eide accuse comme causes essentielles de cette enzootie, 1quot; un cliangemeut subit de la vie vaga-bonde des jeunes pores qui en out cteatteints, a l'etat de domesticite: 2deg; I'encombrement outre mesure dans des
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tolls trop pelits pendant la saison qui, com me on le sait, est Ja plus propre au developpement de la gastro-enterite ; 3deg; enllu, une nourriture trop substantielle donnee en trop grande quantite et a des heures auxquelies ils n'etaient pas habitues.
Traüemcnt general. — Le jour de luivasion de la ina-iadie, les malades etaient mis a la diete la plus severe ; on ieur donnait pour boisson iiabituelle lean d'orge leg^re-ment acidulee avec du vinaigre, ou bien lean pure me-langee avec du lait. Uue saiguee fut kite aux veines auri-culaires et aux arteres de la queue. Le ventre etait convert d'un sachet de son cbaud , renouvele toutes les deux heures. LTne potion gommeuse etait administreepar cuilleree de deux en deux heures les premiers jours, et le piussouveut eile etait coutimiee pendantle cours de la ma-ladie, si le malade ne devenait pas trop difiicile pour qu'on la lui administrut. Quil y eiit constipation ou diarrliee, M. Van den Eide faisait passer quatre lavements emollients dans les vingt-quatre heures, laut que rirritation continuait. Si le lendemain la frequence du pouls persi-stait, ainsi que la douleur de l'epigastre et de l'abdomen, si la langue et la conjunctive etaient encore rouges. on pratiquait une nouvelle saiyneeplus forte que la premiere. Souvent on fut oblige d'y revenir trois ou quatre fois. Rarement une saignee a sufli , et nombre de fois une secondea etesuiviede la convalescence. Dans la deuxieme et la troisieme periode, des revulsifs a la peau ont ete mis en usage. Ces revulsifs consistaient en de fortes frictions acetiques , tres-cbaudes, sur les membres thoraciques et abdominaux ; et quclquefois on y ajoutait de la poudre de moutarde pour les rendre plus actives. Les symptomes cerebraux qu'on a observes dans la deuxieme ct la troisieme
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filünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CASTRO-HEPATITE.
periode, considered comme sympathiques de rafiection primitive, ont ete combattus avee avantage, a l'aide de la saignee aux oreilles. Tel a ete le traitement suivi genera-letnent pour tous les malades , a quelques modifications pres. M. Van den Eide ne perdit que trois animaux sur plus de quarante qui furent atleints de cette affection.
GASTRO-HEPAT1TE (Inflammation de l'estomao et du foio.) — Dans une observation qui lui est particuliei'e, M. Saussol donne des details tres-precieux sur les symp-tomes de la gastro-bepatite du cheval. Un animal de cette espece, äge de 12 ans et d'uu temperament sanguin, ayant eprouve des sueurs copieuses qu'on ne pouvait attribuer qu'a un exces de travail, est examine avec beau-coup d'attention et presente les symptumes suivants: Diminution de l'appetit, abattement et trislesse, flancs cordes, bypocondres douloureux, poils ternes , yeux chassieux , marclie lente et incertaine, muqueuses dun jaune-safran , respiration acceleree, langue cliargee d'un enduit muqueux, tres-epais , pouls dar et plein. —Diete, saignee de douze livres, boissons mucilagineuses, fmniga-tions emollientes sous le ventre, couverture de laine. Seconde periode : Tristesse extreme, yeux ternes, peau froide; urine fortement sedimenteuse, jaune-rougeätre et de consistance huileuse ; pouls accelere, respiration preci-pitee, frisson general de deux minutes environ , suivi de sueur fetide.— Saignee de dix livres, meme traitement. Troisieme periode : Meme couleur des membranes, con-jonctivetres-injectee, sueurs colliquatives, acces semblable au precedent. Electuaires adoucissants, rendus purgatifs par I'addition del'aloes. — Continuation des memes soins ; sinapismes sous la poitrine, setons au poitrail et aux fesses.
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GASTRO-HePATITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;IM
boissons melees de decoction de quinquina rouge, a laquelle on ajouta , ä la fin , 1 acetate d'ammoniaque a la dose d'une once par jour. M. Saussol a obtenu un heu-reux resultat de ce traitement.
Gelle parle d'une gastro-bepatite qu'il a observee sur un boeuf. En voici les symptömes : Refus d'aliments, cessation de la rumination, bouche chaude et päteuse ; pause pleine et un peu meteorisee , avec retraction et tension des flaues, constipation; cependant quelques excrements recouverts de mucosites sortaient apres des eprein-tes douloureuses; les urines sont rares et colorees. Les muqueuses apparentes sont injectees et de couleur jau-natre ; le regard est sombre et farouche: la respiration est plaintive; on observe des frissons vagues , ainsi que de l'abattement ou plutot une legere prostration des forces.
Traitement. — Saignee de six livres a la jugulaire; tisane mucilagineuse avec addition de sei de Glauber, lavements emollients, bains de vapeur.
Le lendemain , raffaiblissement est tel que le boeuf ne peut se relever qu'avec peine : saignee de six livres, meme prescription.
Le troisieme jour, les symptomes precites ont augmente dintensite; le malade est presque toujours couche, la tete repliee vers le flanc et appuyee sur le sol ; l'abattement est extreme, la constipation opinialre, le pouls concentre et accelere; les muqueuses colorees en jaune; les mem-bres, les oreilles, les cornes froids; les frissons frequents.
Le froid des extremites, les frissons vagues, I'extreme concentration du pouls font presumer qu'il y a exsuda-tion sanguine sur la muqueuse intestinale : tisane muci-lagineusc avec addition de gommedu Senegal , lavements
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619nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;GUÜCOME.
emollients ; catapiasmes de niome nature sur l'hypocon-(Jre droit; des frirtions revulsives de vinaigre cliaud doi-vent etre faites toutes les deux a trois lieures sur l'abdo-men et les mcmbres.
Deux jours plus tard. le boeuf rendit par l'anus des caillots de sang noir assez gros, ainsi que des excrements liquides tnuqueux et meles de sang; on lit continuer le traitement.
Lesixieme jour, on appiiqna les sinapismes, mais ils ne produisirent aueun eilet, et Tanimal muurut le neuvieme jour.
GLAUCOME. — Maladie enji a pour caractere principal la couleur vert de mer que prend le fond de l'oeil vu a travers la pupille.
On connait fort peu la nature et meine le siege veritable du glaucome.La plupart regardent cette affection comme une degeneration particuliere du corps vitre. Wenzel et Weller, qui ont eu occasion de dissequer desyeux affected de glaueome, pensent qu'il a son siege primitif dans la retine et le nerf optique. Le dernier se fonde sur ce quo l'alteration de couleur qu'a eprouvee le corps vitre est beaueoup moins intense que la nuance verdatre que l'on apereoit pendant la vie, en regardant le fond de loeil . tandis que cette coloration est, au contraire, plus evidente dans la retine. que la dilatation de la pupille et les chan-gements de densitesurrenus dans les milieux transparents de locil permettentd'ailleursde mieux distinguer: il fait enfin observer avec raison que si cette alteration de couleur avait son siege dans rimmeur vitree . les malades devraient d'abord voir les objets colores: ce f{ui na nas bou,
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GLÄUCOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; r,!quot;
D'apres ces remarqües, dit M. Sanson, dans le Diction-naire de mcdccinc et de. Chirurgie pratiques , le glaueome devrait done etre considere comme une vaviete de l'amau-rose, et il faut convenir, ajoute-t-il, que les premiers symptömes par lesquels cette maladie se declare sont ä peu pres les memes que ceux de la goutte sereine en general.
Le glaueome n'est pastres-rare chez les animaux, mais il est souvent confondu avec l'amaurose. D'abord il n'af-fecte ordinairement qu'un seul oeil, dont la vision estobs-Gurcie. Plus tard, et plus ou moins rapidement . la conjorictive et la sclerotique se couvrent de vaisseaux variqueux dun rouge fonce ; le reseau qu ils forment s'ar-rete brusquement a une petite distance de la circonference de la cornee transparente, de maniere a laisser entre eile et lui im cercle dans lequel on apereoit le tissu de la sclerotique qui est d'un blanc sale ; les douleurs sont intenses ; l'iris acquiert une teinte verte qui semble penetrer le corps vitre, et que l'oeil reflechit. Le cristallincommence alors ä sobscurcir et a prendre egalement une couleur verte, et un volume tel qu'il fait quelquefois saillie dans la chambre anterieure de l'oeil. A cette epoque de la maladie, la pupille est tres-dilatee, l'iris devient immobile ; les vaisseaux variqueux de la ennjonetive et de la sclerotique se dilatent davantage, l'oeil diminue de volume , perd son brillant, s'atrophie quelquefois; alors la douleur locale se calme insensiblement. II est d'observation que, quand la maladie commence par un seul oeil, eile fihil par lautre, et que la cecite est la suite ordinaire, constante meme de cet etat pathologique.
Les causes qui produisent le glaueome sont fort obscures ; on admet generalement, comme pouvant ydonner
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lilinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;GLOSSANTflRAX.
lieu, toutes les irritations qui ont une action directe on sympathique sur 1 organe de la vue.
Traitement. — Le traitement du glaucome ne peut etre que palliatif. 11 consiste a combattre, par de petites sai-gnees, les fluxions inflammatoires qui se font quelquefois sur l'organe afTecte, et k faire cesser les douleurs atroees qui font le tourment des malades, par l'usage externe et interne des agents narcotiques.
Mais quand la maladie est bornee ä un oeil, demande M. Sanson, peut-on preserver I'autre? Cest a cela sans doute que doivent tendre tous les efforts du praticien. Les moyens qui ont le mieux reussi jusqu a present, sont ceux qui ont le plus d'efficacite pour combattre I'amau-rose. De petites saignees reiterees de temps a autre, des revulsifs puissants appliques sur la partie superieure de l'encolure, et les purgatifs administres a doses fractionnees, et continues de maniere a etablir une revulsion permanente sur le tube digestif, tels sont les moyens qui constituent le traitement le plus rationnel et le plus efficace. Cependant, il faut le dire, ils echouent souvent; aussi a-t-onchercbe a entrouverdautresenmedecine bumainc. Onapense detruire lespece d'action sympathique que I'oeil malade exerce sur I'oeil sain , en evacuant le premier ; raais cette operation a ete faite sans succes.
GLOSSANTHRAX. [Clmrbon a la langue.) — Notre pratique ne nous ayant pas fourni Toccasion d'observer cette maladie, nous nous trouvons dans la necessite d'etn-prunter au Dictionnaire d'Hurlrel d'Arboval le chapitre qui traite de cette affection.
Cette maladie, ainsi que Tindique son nom, attaque la langue, le pharynx, le larynx el le palais dc la plupart
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(JLOSSAMHRAX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(Üb
des herbivores : les chevaux, les änes, les mulcts, les vaclies et les bceufs, mais principalement les betes bovines. Elle a de nombreuses analogies avec l'ulcere charbonneux qui atteint l'espece humaine ; eile en differe seulement en ce qu'elle attaque d'autres parties organiques et se developpe souvent jusqu'au point d'envabir plus de parties. Elle etait autrefois beaucoup plus cumtuune qu'aujourd'hui chez les betes a grosses cornes ; eile paraissait etre quel-quefois enzootique et tneme revetait la forme epizootique. On trouve dans les ouvrages anciens et modernes sur l'art veterinaire, i'histohe de plusieurs de ces epizooties et meme de plusieurs epidemics de glossanthrax. D'apres les observations de M. Frechner, on 1c connaissait dejä dans l'Etat de Venise en 1514. On lit dans le Journal des savants, du mois de novembre 1682, que le gros betail fut ravage en France par cette maladie, qui commenca, en ete, dans le Lyonnais et le Daupbine, d'oü eile se repandit avec lureur dans plusieurs provinces du royaume. En 1683, eile s'etendit avec une etonnante rapidite des frontieres d'Ilalie, par la Suisse et l'Allemagne, jusqu'en Pologne. Elle reparut epizootiquement en Dauphine en 1705 ; il en est fait mention dans un ouvrage de la Societe de me-decine de Geneve, intitule : Reflexions sur la maladie du betail. Cette epizootic se renouvela en France en 1731, sur les boeufs et les chevaux. Sauvages, qui l'a observee a cette derniere epoque, dit qu'elle regne cliez tous les herbivores, excepte les moutons, et qu'elle n'epargne pas meme les bommes, qui, a Nimes particulierement, en furent atteints. Elle se manifesta la meme annee en Au-vergne et dans le Bourbonnais, principalement ä Gannat pres de Moulins. Baillou l'avait vue regner sur les hommes ä Paris, en 1751. Elle detruisit les boeufs de la basse
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610nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;GLOSSANTHRAX.
Normandie en 17(51 et 1762 ;*on tlit qua la meine epoque les betes a laine eprouverent la meine maladie en Lorraine. A vine epoque beaucoup pIusrapproch.ee de nous, en 1780, aux mois de septembre et octobre, Richard a observe une epizootie de pustule maligne de la langue. sur ies ciievaux et les boeufs, aux environs de Fontai-nebleau. et la vnerne annee Volpi et Ferdenzy I'ont vue regner dans le Mantouan. Les eleves de LLeole royale ve-terinaire de Lyon 1 out rencontree dans ie Lyonnais, le Daupbine et les pays environnants. Knfm Gastellier et Lami ont remarque une epizootie, mais tres-benigue, sur les betes ii grosses comes, ie premier, en 1801, aux environs de Montargis, le second a Chalamont, departement de l'Ain, en 1821. Dans ces difierentes epizootics, le raquo;ylos-santhrax a frequemment regne dime maniere isolee, el de nos jours on le voit quelquefois sur les bestiaux.
Le glossanthrax est coutagieux ; de.gt; qu'il se moutre sur un animal, il pent se communiquer ä dautres de la meine espece oud'espece difi'e'rente quand ils ne soni pas isoles, etpeutmemese transmettrede ranimal arbomme, au moyen du contact, ainsi qu'on en a va des exemples. On rapporte qu'en lGo'2 un bomme mourut pour s'etre scrvi dune cuillcr d'argent qu'on avait employee ä ratis-ser la'langue d'un boeulquot; malade, et qu'un autre bomme fut attaque du meme mal et bdllit en perir, pour avoir porte dans la bouche et tnanie une piece d'argent qui avait servi au meme usage. On observa en 1683, en Allemagne ainsi qu'en France, que ceux qui saignaient les bestiaux malades, sans se precautionner contre la contagion, etaient bientot frappes eux-meines et perissaieot , ainsi (rue leurs betes, de la meme maladie. Celle-ci regoa indis-tinctement ä d'autres epoques tantsur piusieurs especelaquo;
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iTanimaux que sur les homraes, notammeat a Nimes, en 1731.Ainsi la contagion du glossanthrax n'est pas equivoque; mais ce terme ne doit etre pris ici que dans son accep-tion rigoureuse et sans aucune extension d epidemic, puisque le contact estune condition necessaire de sa transmission, et que les animauxet les hommes qui s'en sont garantis n'enont eprouve aucune atteinte. C'est en eflTet ce qui a eulieu auxenvirons de Lyon pendant que la maladie y regnait: les animaux nourris au sec avec de bons four-rages, et renfermes dans les ecuries et les etables, en ont ete constamment exempts.
C'est surtout au printemps et en automne qu'a regne cette maladie, principalement par les temps humides ; eile a paru dependre, dans la plupart des cas , de l'intempene de la saison, de l'humidite des paturages, de l'alteration et de la mauvaise qualite des aliments, de la corruption des eaux donnees pour boissons, des grandes chaleurs. des lon-gues secberesses, particulierement dans les pays oü Ton est dans I'habitude de tenir les animaux sur des jacheres, exposes a l'ardeur du soleil. On a pense que lasecheresse de rannee 1731 pouvait etre la cause de son developpement, en ce que les bestiaux furent obliges de brouter les feuilles des arbres, qui etaient converts de chenilles. A Chala-mont, en 1821, on en a attribue la cause aux brouillards fetides et a l'usage des pailles rouillees. II est rare que ces causes generales donnent lieu au developpement spontane du glossanthrax. On en cite cependant quelques exemples; mais ce qui n'est pas douteux, c'est que, une fois developpe, il devient promptement contagieux et se transmet par une sorte d inoculation.
Quoi qu'il en soit, le glossanthrax debute constamment.
par une chaleur brülante, dontla partie qu'il doit occuper
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G18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; GLOSSANTHRÄX.
devientlesiege. U s'annonce ensuite sousdeux formes prin-cipales: dans la premiere, qui est la plus ordinaire, il s eleve de la langue, soil de sa surface superieure ou inferieure, soit sur ses cutes, sa base, sa pointeou son frein, des vesicu-les nombreuses, demi-transparentes, especes de phlyctenes ou vessiesblancMtres, ou blafardes, ou livides, ounoires, qui s'ouvrent pour la plupart spontanement, presque aus-sitol qu'elles sont formees, et iaissent echapper le liquide qu'elies renferment; elles se trouvent alors reraplacees par des ulceres ou plutot par des surfaces mises a nu, qui sont rouges, enflammees, eccliymosees et presentent merae le plus souveut une couleur noire ou livide. Le liquide qui en decoule n'est pas une secretion purulente Lien condi-tionnee, c'est une serosite sanieuse, ichoreuse et fetide. Laraaladie continuant, la langue se tumefie avec promptitude et acquiert un volume considerable, principalement quand ses parties laterales superieures ou inferieures sont le siege du mal , et souvent cet organe est en partie ronge au moment ou 1'on commence a s'apercevoir qu'il est atlaque. Les douleurs locales sont vives, la salivation ' est abondante, labave dune odeur desagreable et bientot infecte. Sous l'autre forme, ce sont de grosses pustules qui se trouvent a l'extremite de tumeurs convexes, rondes ou oblongues, plus dures, plus compactes, entourees d'un cercle d'abord rouge, enflamme, puis livide, faisant des progres rapides dans l'epaisseur de la langue, lesquelles pustules se decbirent moins promptement et avec moins de facilite,ct sous la capsule desquelles s'amasse un ichor sanguinolent: les ulceres rongeants qui en resultent ont les bords plus ou moins epais, renverses et calleux. Du reste, les pbenomenes sont les memes. Dans fun comme dans l'autre cas, la portion de la langue sur laquelle ces
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GLOSSANTIIRAX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 6*9
productions anormales se sont developpees d'abord, est bientöt frappee de mort, froide, noire, livide ; on I'incise sans que I'aninial eprouve la moindre douleur; il ne s'en apercoit meme pas. Les incisions ne fournissent pas de sang, mais laissent voir des tissus decomposes sur cpiel-ques points, noirs sur d'autres, ce qui les rend marbres et leur donne l'aspect de la gangrene, qu'un commencement tie putrefaction rend evidente. Si on n'en arrete pas les progres rapides, cette gangrene s'etend , perfore ou coupe la langue, la fait meme tomber en lambeaux, gagne de proche en proche le larynx, le pharynx ct I'intervalle des branches de la ganache, oü il y a soulevement et durete. Des productions semblables a celles qui out ete designees ci-dessus, se montrent aussi, mais plus rarement, a la partie moyenne du palais, ou ä sa partie inferieure dans 1 endroit qui correspond aux fentes incisives; en ce cas, la membrane pituitaire est plus ou moins phlogosee et plus ou moins engorgee.
Ce qui est etonnant, continue Hurtrel d'Arboval, c'est que fort souvent, d'apres ce qui a ete observe, surtout anciennement, aucun phenomene exterieur appre'ciable ne precede le glossanthrax, et qu'on ne s'apercoit de son existence que lorsqu'il a dejä fait de grands progres. Tant que la pustule reste entiere, Tanimal ne donne point de signes de maladie : il mange, boit, travaille, execute toutes ses functions comme a I'ordinaire, soit jusqu'a ce que la langue lui tombe par pieces, soit jusqu'au moment oü on le voitperir. Mais une fois les pustules developpees et ä peine ouvertes, on voit apparaitre desphenomenessympa-thiques, tres-prononces et tres-graves, qui marchent avec la meme rapidite que la maladie elle-meme. Les premiers symptmnes sont la tristesse. Tabattement, le refus de
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toute espece d'aliments, la cessation de la rumination. L'animal eprouve une fievre violente, bien caracte'risee : il y a de l'agitatioD, de l'anxiete, ensuite affaiblissement successif, prosti'ation des forces, diminution du pouls qui devient fälble, mou, petit, iiregulier, precipite, intermittent, inexplorable : la respiration devient de plus en plus frequente, les flaues s'agitent de plus en plus; il survient des Loquets, des syncopes et d'autres accidents qui indi-quent un derangement profond surveuu dans les fonetions du Systeme nerveux ; l'animal chancelle, semble eprouver des vertiges, tombe et meurt. On dit avoir observe que Tulcere qui se developpe ordinairement a la langue, peut aussi paraitre au menton, au c;ou,a l'anus, meme dansle rectum, et cela surtout chez le mulet, le cheval et l'äne ; une epizootie de cette nature a du moms ete vue, vers la ßn dusiecle dernier, aux environs de Paris. Gasparin, qui a parle du charbon des betes a laine, fait remarquer qu'ii se montre cbez elles dans la bouche, et plus encore a la langue ou dans fanus, sous forme d'une ou de plusieurs vesicules et d'une induration generate ou locale de ces parties : symptomes annoncant, selon lui, rinflammation du tube intestinal, precurseur de la gangrene qui survient bientot.
Tous ces phenomenes se succedent quelquefois dans le court delai de douze ou vingt-quatre heures, parfois meme de quelques heures ; ils paraissent d'autant plus rapides qu'on neglige, dans ces circonstances , d'inspecter la bouche des animaux, et qu'on ne decouvre la maladie que lorsqu'elle a deja fait des progres avances. Cette maladie est tellement grave, tant par sa nature que par sa marche et sa terminaison , quelle est inevitablement mortelle si les malades ne sont pas secourusä temps et d'une manicre
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convenable. Du moment que les desordres locaux sont etablis avant qu'on en ait decouvert l'existence, il est trop tanl pour y remedier; tout ce que ron pourrait faire pour en arreter raccroissement rapide serait inutile. De meme que les autres affections charbonneuses, le glossanthrax se termine par la mortißcation des parties attaquees les premieres ; la gangrene survient promptement, gagne en etcndue et par continuite, et ce qui est trop souvent des-esperant, c'est qu'on ne decouvre la maladie qua une epoque i'approchee de celle de i'invasion, lors meme qu'on visite fre([ueniment les parties qui en sont le siege, precaution sage a laquelle on manque presque toujours , meme dans les circonstances oü eile est necessaire. Le glossanthrax sporadique , c'est-a-dire isole, n'est ni aussi dangereux ni aussi rapide dans sa marche que celui qui regne epizootiquement.
A l'ouverture du cadavre , ce qui frappe le plus , apres le delabrement de la langue et des parties environnantes , c'est l'etat de phlegmasie et de gangrene de plusieurs parties des voies digestives. On a observe des taches gangre-neuses dans l'oesophage et le rumen, et, sur la surface des estomacs, le sphacele et le soulevement de leur membrane interne, des aliments mal elabores et dune odeur insupportable dans leurs cavites ; les aliments contenus dans le feuillet, extremementdurs et prives d'luunidite; les intes-tins greles, d'un rouge brun , contenant une liqueur noi-rätre, dune odeur infecte; des tachesgangreneusessur le poumon , d'ailleurs gorge de sangjeniin, des traces d'in-flammation cerebrale. Quand les pustules sont situees sur le palais , on voit la membrane pituitaire comme gangre-nee et, selon Cliabert, la voüte osseuse palatine creusee et perforce par des spina-venfosa, les cornets du ne/. et
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rethmoi'de plus ou moins caries , les sinus plus ou moins remplis de sanie, etc.
La contagion etant un moyen de communication, il importe essentiellemcnt d'isoler les animaux sains de ceux qui sent malades , de visiter souvent la bouche des pi-e-miers cruand 1c glossanthrax regne sur ceux de leur espece, de les eloigner des paturages humides, de les nourrir avec des aliments de bonne qualite, de leur faire boire de i'eau blanche acidulee, de leur laver souvent i'inte-rieur de la bouche avec de I'eau vinaigree; si la maladie prend une forme epizootique, de choisir les moyens con-venables de preservation : on met d'ailleurs, autant que possible, les animaux a un regime modifie et surtout rafraichissant.
A l'egard du traitementcuratif local, il est presque tou-jours eflicace quand il est bien coneu, bien dirige et applique a temps. 11 faut sur-le-champ ouvrir les vesi-cules dont nous avons parle plus haut, les scarifier ainsi que les tumeurs sur lesquelles elles pcuvent reposer, scarifier egalement les ulceres qui en resultent et les parties tumefiees de la langue, eniever les parties desorganisees ou gangrenees, et cauteriser i\ plusieurs reprises le fond des plaies avec une substance escarrotique. II n'est pas necessaire de cauteriser profondement ; une cauterisation legere, capable de determiner une escarre de deux millimetres (une ligne) d'epaisseur, est generalement suflisante. On se sort ä cet effet de nitrate d'argent (pierre infernale) , d'hydrate de potasse (potasse caustique), ou d'acide sulfu-rique concentre 3 on emploie ensuite I'acide sulfurique etendu d'eau , dont on lave les parlies malades cinq ä six fois par jour, ou une forte solution de sulfate de cuivre (vitriol bleu), ou ce sei lui-meme, pour frotter les ulceres.
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La simple solution d'hydrochlorate de soude (sei com-mun) dans le vinaigre, a ete trcs-utile dans un cas pressant (1).
Les decoctions de quinquina avec Falcool camphre, celles d'aristoloche et d'angelique, animees avec 1'alcool de quinquina et l'hydrochlorate d'ammoniaque ( sei ammoniac), sont plus actives et bien preferables. Les masticatoires de camphre, de quinquina et de miel, preferables a ceux, plususiles, d'un melange d'ail,de sei, de poivre et d'assa-foetida dans le vinaigrc, ne doivent pas elre negliges dans l'intervalle des pansements. Quant au traitement general ou interne, il consiste d'abord en decoctions mucilagineuses acidulees ou aiguisees avec rhydrochlorate de soude et le nitrate de potasse. L'admi-nistration a I'interieur du cblorure d'oxyde de sodium, prepare par M. Labarraque, a produit d'excellents resul-tats sur des mulcts appartenant a M. Panon Desbassyns (ile Bourbon). On a fait prendre a ces animaux, trois fois par jour, de ce chloi'ure a la dose d'une cuiller a cafe dans une bouteille d'eau. Aussitot le remede administre, les pi-ogres du mal s'arretent, et les symp-tomes alarmants disparaissent en deux ou trois jours. La promptitude de semblables cures ne doit pas trop surprendre; le cblorure, introduit dans la boucbe, se trouve en contact immediat avec les tissus uu siege le glossanthrax; l'action de ce medicament est la meme que si, apres avoir decouvert le point central des tissus oü la gangrene se developpe, on y dirigeait des lotions cbloru-
(I) Ne pourrait-on pas porter le fer incandescent sur les points morlilics ? II nous semble que si; d'aiileurs les bons effets de la cauterisation actuellc, dans toutes les affections charbonneuses accessibles ä ee moyea , sont connus de tons les praticiens; poarquoi n'en scrait-il pas de meine ä l'egard du glos-santhrax?
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fi24nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;GLOSSITE.
rees. A la fin du traitement, lorsque les malades sont debilites , il convient d'employer des decoctions ameres , aromatiques, surtout celles de quinquina, dans lesquelles on ajoute du camphre ou de la gentiane si Ton trouve les aulres substances trop clieres , ou encore I'acetate d'am-moniaque. 11 n'e^t pas rare, quand 011 s'y prend bien et ä temps, d'observer une amelioration tres-sensible au boul de vingt-quatre a trente-six heures de soins assidus.
GLOSSITE. — Inflammation de la langue. Peu d'or-ganes sont plus vasculeux, plus sensibles, lies auxviseeres abdominaux par des sympathies plus etroites et, par consequent, plus disposes a contracter Tinflammation, que ia langue. Uni au reste de la bouche par la nieme membrane muqueuse, ainsi que par la communaute des nerfs et des vaisseaux, cet organe participe en outre a la plu-part des inflammations qoiafiectent les gencives, les joues, ie palais ou les glandes salivaires. La langue participe a Tirritation toutes les fuis que, par suite de l'usase d'aii-ments acres, de lingestion de substances corrosives ou de toute autre cause analogue, I'appareil bucco-salivaire, dont eile fait partie, s'aflecte avec plus ou moins de vivacite. II est presque inutile d'ajouterqueles causes directes, comme ['impression des caustiques, les morsures, les solutions de continuite, produites par le mors de la bride ou dubridon, sont egalement susceptibles de determiner des glossites, qui, a leur tour, restent rarement isolees, et s'accom-pagnent presque toujours au contraire de L'initation et de la turgescence sanguine des gencives et des autres parties de la bouche.
Lorsque la glossite n'interesse que la membrane muqueuse de la langue, eile est elite superficielle ; etprofonde
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qaand I'inflammation attaque les tissus situes au-dessous de la membrane.
La glossite sujoerficielle est une maladic fort legere, caracterisee par la rougeur , la chaleor et la doulear de l'organe enflamme ; la salivation est abondante, la mastication difficile et douloureuse; ä moins qu'elle ne soit la consequence d'une autre afrection, ce sont lesseulssymp-tomes que Ton observe.
La glossite profonde est plus rare que la precedente , mais eile est beaucoup plus grave; eile envabit la totalite on une grande partie de la langue. Non-seuleinent cette phlegmasie est accompagnee de douleiir, de cbaleur et de rougeur, mais la langue se tutnefie de maniere ä retnplir entierement le cintre forme par les arcades maxillaires. et force Tanimal a tenir la bouche constamment entr'ouverte pour dirninuer la compression douloureuse qu'elle eprouve: eile sort de sa cavite, depasse Tarcade dentaire, seporte plus ou moins hors de la bouche; quelquefois eile acquiert une teinte livide , violacee, et parfois eile offre sur ses cotes des erosions superficielles, excessivement doulou-reuses. Chez tous les sujets, une salive abondante, melee ä des mucosites buccales Acres, odorantes, ou memc fetides , est incessamment versee au dehors : la mastication et la deglutition sont fort genees et tres-souvent impossibles ; la respiration est acceleree ettres-diflicile chez les animaux qui respirent esscntieilement par la bouche, chez le einen, par exemple, au point de faire craihdre la suffocation. Laglossite intense est souvent accompagnee de fievre.
La terminaison la plus ordinaire de i'inflararaation de la langue est la resolution ; quelquefois cependant nous avons vu survenir des abces loges profondement dans son
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tissu. Rarement cette phlegmasie se termine par gangrene, si on ltd oppose un traitementconvenable.
II ne faut pas confomlre, (lit Hurtrel d'Arboval, la glossite avec ie glossanthrape; le froid tie la portion de la langue qui se trouve hors de !a houche, la rougeur, la couieur violette ou noire, les cordons noirälres qu'on pent y remarquer, ne doivent pas faire penser qu'il s'a-gisse d'une afTection cliarbonneuse, et que la portion infe-rieure de la langue soit frappee de gangrene; ce ne sont lä que des plienomenes resultant de rinllammation, qui n'in-teresse quelquefois que la portion flottante de l'organe , parfois aussi la portion fixe et le plus souvent la totalite. C'est principalement quand la portion flottante seulc est aflfectee que, entrainee par son propre poids, eile sort de la bouche ; si on explore alors Tinterieur de cette cavite, on reconnait bientot que plus haut l'organe est dans un etat a peu pres naturel. Pour eviler la meprise , il s'agit de reconnaitre si la sensibilite existe encore ou n'existe plus, si la circulation a cesse ou n'a pas cesse; ä cet efTet, on pince le bout de la langue , ou Ton y fait quelques rnouchetures : si l'animal temoigne de la douleur, et si le sang sort par les ouvertures, il y a seulement glossite; dans le cas contraire, l'absence de la sensibilite et la sero-pite qui s'ecbappe des piqiires indiquent que la langue est frappee de gangrene.
Traitement. — La glossite superficielle est une affection fort legere qui cede ordinairement , au bout de quelques jours, aux gargarismes d'eau d'orge miellee et acidulee avec le vinaigre ; il est inutile de reCommander d'eloi^ner au prealable les causes qui 1'ont determinee, el de soumettre 1c malade a la diele ou a une alimentation douce et de mastication facile.
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Lorsque la glossite est profonde, que la turgescence est furte, il faut se hater de faire disparaitre la congestion sanguine. Dans ce cas, il ne faut pas craindre de prati-quer immetliatement sur la langue tumefiee, des taillades profondes, etenduesde sabase amp; sa pointe, etqui penetrent jusqu'au centre tie sa substance. Un ecoulement de sang fort abondant succede h l'operation , et l'organe ne tarde pas a reprendre ses dimensions premieres, ainsi que la liberte de ses functions. On a remarque alors que, par suite de ce retrait des parlies tumefiees, les incisions les plus considerables et qui semblaient les plus exagerees , se reduisent a de simples egratignures dont la guerison s'opere sans la moindre diOicuIte; on aide toutefuis a cette guerison par fusage a i'interieur des delayanls el par 1'em-ploi local de gargarismes acidules et resolutifs. On pout considerer ce traitement comme specifique dans le cas qui nous occupe : il ne manque presque jamais de pro duire un soulagement aussi rapide que lavaient ete 1 invasion et raccroissement. Mais pour qu'il produise ces heureux resultats , il faut que les incisions soient prati-quees aussitot que la tumefaction de la langue se manifeste a un degre considerable. Toute temporisation serait nuisible, d'abord parce que les resolutifs les plus puis-sants ne feront pas obtenir en piusieurs jours ce que 1'instrument trancliant, dont Taction est simple et sans le moindre inconvenient, procurera en quelques beures ; ensuite parce que, durant le temps que Ton perdra dans une sterile medicamentation, ce gonflement pent faire des progres et entrainer de grands desordres, que les incisions tardivement pratiquees ne pourraient plus arreter. Lorsque par suite de l'intensile de rinflammation la reaction febrile est vive. il faut recourir a la saignee generale. Si,
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malgre ces soins, un abces se formait, ce qui est rare, dans le tissu de; !a languejil faudrait, apres l'avoirlaisse arriver au point de niaturite, pratiquer sur sa partie saillante une incision lougitudinale süffisante pour obtenir revacuation du pus. Apres cette operation, la plaie doitelre abandon-nee a elle-meme, et de simples gargarismes, emollients, puis detersifs, suffisent le plus souvent pour en obtenir i'obliteration. Si la suppuration se prolonge et que la plaie ne tende pas ä se cicatriscr , les gargarismes emollients et detersifs devront etre remplaces par une decoction de quinquina miellee. Si la gangrene s'empare de l'orgaue malade, il faut chercher ä l'arreter; a cette fin on retrauche la portion gangrenee, s'il est possible; on pratique de larges et profundes scarifications que l'on cauterise ensuite avec le cautere actuel, et Ion gargarise la bouche avec une decoction de quinquina.
Les glossites syrapathiques de rirritalion du pharynx, de lestomac ou des intestins, ne reclament d'autretraite-ment local que l'usage des gargarismes adoucisssants lege-rement acidules ; leur guerison repose specialement sur femploi des moyens propres a combattre les affections plus importantes et plus profondes qui les entretien-nent.
GOITRE. — Le goitre est une affection des corps thy-roides, qui consiste dans leur hypertrophie sans alteration de leur tissu. La tumeur qui forme le goitre est plus ou moins dure, indolente, sans aecroissement de temperature ni cbangement de couleur a la peau ; eile aifecte une forme ronde ou ovale, de grosseur variable, et est situee ä la partie inferieure du larynx. Le goitre se developpe ordinairementd'une manierelente, continue a auementer
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jusqu'ä un certain degre , puis reste stationnaire; on ne saurait dire jusqn'a quel point la maladie peut aller, ni pourquoielle s'arrete dans son progres; toujoursest-ilque l'accroissement maladif du corps thyroiide chez ies ani-niaux attaint rarement un volume qui pourrait nuire a la sante.
Le goitre n'estconnu en medecine veterinaire que cliez Je cheval, le boeuf et le chien ; c'est sur ce dernier animal seulement que nous I'avons observe; mais M. Prevost, medecin veterinaire a Geneve, l'a vu sur des chevaux et des bocufs; on l'a aussi observe sur ces derniei'S, aux ecoles veterinaires d'Alfurt et de Lyon.
C'est dans l'espece bumaine ({ue le goitre est le plus frequent; ies femrues y sont plussujetles que les bommes, et cette difference est attribuee par craelques auteurs a I'usage ou elles sont de porter lecol decouvert. Ils donnent comine preuve de cette opinion que de jeunes famines goitreuses 3 ayant pris le costume monastique, ont ete debarrassees de leur infirmite. On lobscrve surtout sur une classe d'individus disgcacies de la nature , qui ont lidiotisme en partage, que Ion appelle cretins, ßt qui babitent dans le bas Valais et dans d'autres vallons des Alpes et des Pyrenees. Dans cette classe detres rabüugris, degeneres , presque tons les individus portent un goitre plus ou moins volumineux. C'est toujours dans les lieux encaisses, oü lair n'est pas renouvcle par les vents, et oü regne coustamment une temperature douce et une grande liumidite , qu'on retrouve le goitre, tant sur rbomme que sur les animaux ; cependant cette regle n'est pas sans exception: cette afTection se rencontre quelque-fois sur des sujets qui babitent d'autres localites et qui n'ont pas subi les memes influences. Quant a l'heredite,
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eile est reconnue dans I'espece humaine 5 en general, ou a remarque qu'il naissait des enfants goitreux d'un pere et d'une mere afTectes de goitre. Lepere seul ou la mere seule transmettent moins cette infirmite que dans le cas precedent. II parait d'ailleurs quelle se produit encore plutut dans la ligne paternelle, et que cela a lieu d'autant plus surement que deux generations successives ont ete atteinles. Nous avons vu cependant une chienne, portant deux goitres , mettre Las trois portees successives dunt tous les individus etaient goitreux.
Traitement. — L'usage interne de divers medicaments auxquels on a r-econnu ou suppose une efficacite parti-culiere contra le goitre , est generalement accredite en medecine humaine. Mais c'est surtout I'eponge calcinee qui a joui longtemps d'une grande vogue : on la donnait en pastilles, qu'on recommandait de laisser fondre dans la bouche , dans la pensee que I'absorption en portait les principes actifs immediatement sur les parties malades.
Lorsque liode fut decouverl, el qu'il eut ete reconnu comme l'element aclif dc I'eponge , on L'administra sepa-rement et l'on en obtint de bons rcsultats. Les experiences deM- Coindet sur liode, tant a I'interieur qu'a Texterieur, dans le goitre , ont eu des succes extrcmement remar-quables, puisque sur cent cas plus des deux tiers se ter-minerent par une guerison complete. La medecine vete-rinaire, profitant tie cette precieuse decouverte , en fit usage pour combattre le goitre chez les animaux domes-tiques et en retira de bons efFets ; tous les praticiens con-naissent leflicacite de liode et de ses preparations dans raflTection qui nous occupe , lorsqu'on en use dune ma-niere convenable.
Trois preparations iodurees sont employees en mede
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cine veterinaire contre le goitre : la teinlure diode , la solution dhydriodatede potasse et la pommade d'hydrio-date de potasse. M. Prevost les compose etles administre de la maniere suivanle :
Teinlure d'iodo. — Prenez : iode, deux scrupules et demi; alcool, une once. Donnez trois fuis par jour, une heure avant le repas, a un cliien de moyenne taille, trois gouttes de cetle teinture dans une cuilleree a cafe d'eau sucree. On pent en donner quarante-huit gouttes et plus dans les yingt-quatre heures. Pour les grands animaux, on commence par vingt gouttes , et on pent aller jusqu'ä deux gros par jour sans inconvenient.
Soltttiou cVhydriodate de potasse. — Prenez: iodure de potassium, trente grains ; eau de Fontaine, üue once. Fric-tionnez la turaeur chaque matin avec un gros de cette solution, en arrivant par gradation jnsqu'a une once pour le cliien. Pour les grands animaux , on commence par deux gros, ct on augmente graduellement la dose jusqu'a deux onces el plus. On administre aussi cette solution ä Finte-rieur, en debutant par un grain, dans une petite cuilleree d1eau, jusqu'a un scrupule, pour le chien ; pour les grands animaux, on debute par un demi-gros, et Ton va jusqu'a un gros par jour.
Pommade d'hydriodate da potasse.—Prenez : iodure de potassium, un gros; axonge, une once. Pour le cliien, onctionnez le goitre chaque matin avec un scrupule et demi de pommade et enveloppez avec de la flanelle : on peut aller jusqu'a une demi-once par jour ; pour les grands animaux, depuis un gros jusqu'a une once et plus.
Ce traitement, sagement dirige, nous a procure I'avan-tage de guerir en trois ou quatrc semaines , beaucoup d'animaux goitreux, et nous dirons avec M. Prevost, que
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l'iodure de potassium a one action tres-prononcee sur les corps thyroides, ct qu'il pent etre envisage comme Tanti-dote prcsque certain du goitre.
GOURME.— Cette maladie, particuliere a I'espece che-valine, est connue depuis les temps les plus recules. Les anciens la consideraient comme une affection depuratoire, e'est-a dire comme une maladie qüi avait pour consequence de depouiller i'economie du cheval d'uoe liumeur nuisi-ble a sa sante. laquo;lis se basaient, dit M. H. Bouley, pour ad-mettre cette action depuratoire, non pas sur 1'analyse scru-puleuse et approfondie des phenomenes qui accompagnent cette maladie et sur ['appreciation bien nette de sa nature intime, mais bien sur robservation brute, pour ainsi dire, et inexpliquee des eflets consecutifs ä la gourme, I'expe-rience leur ayant prouve qu'un cheval sur lequcl la gourme a suivi franchement ses periodes, est moins expose a tomber malade que celui qui n'en a pas subi les atteintcs; en d'autrcs termes, ajoute I'auteur que nous venons de citer , nos predecesseurs consideraient cette maladie comme depuratoire,-parce qu'ils avaient observe que I'animal qui, suivant I'expression recue, avail hien Jete ses gourmes) avait moins de chances de tomber malade et surtoul de subir des maladies graves.
raquo;Lorsque Broussais vinl, continue M. H. Eouley, ces vieilles idees de depvimtion, d'humeurs passant de letat de erudite a letat de coction, ct rejelees en deiiors de leconomic lorsque la coction en etait parfaite, etc , etc.;, ces vieilles idees, disons-nous , disparurent, battues en breche par ce vigoureux dialecticien, et mal defendues du reste par ceux qui les avaient adoptees de longue date, sans leur altacher un sens bien precis, bien determine.
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5) La gourme devint pour iea veterinaires de i'ecole do Broussais, une inflammation de la muqueuse du nez et des bronches, une broncho-rhinite comme on disait alors.
raquo; Peu a peu et a mesure que les idees de Broussais perdirent de leur empire , les esprits , un instant subjugues et seduits tout a la fuis par son Systeme , s'echapperent du cercle dans lequel il les avait ren-fermes, et en revinrent, sinon a admettre la conception des anciens sur la gourme, du moins a la considerer comme 1 expression d'un etat general, vague, mal defini, comme une maladie inflammatoue localisee dans les voies aeriennes, mais se rattacliant par ses causes a une disposition speciale de toule la constitution.
raquo; Je dirai done qu'il nerepugne en rien aux saines doctrines d'admettre que, par le fait d'une affection gour-meuse, reconomie s'est etablie dans des conditions plus favorables a la sante; qu'il s'est opere en eile, sinon une depuration, au moins un depart de certains elements qui pouvaientlui etre nuisibles. raquo;
M. Reynal considere la gourme comme une maladie depuratoire favorable , necessaire meme a la sante du cheval.
M. Duvieusart, medecin-veterinaire a Fosse, n'admet pas non plus que la gourme soit primitivement une inflammation, ne differant en rien du catarrhe nasal, du coryza, de fangine, etc.; il la considere comme une maladie generale, suigeneris, particuliere a l'espece du cheval et attaquant de preference les jeunes animaux ; e'est, en d'autres termes,dit-il, une affection humorale critique, parcourant trois periodes parfaitement distinctes, savoir : la erudite, la coction, la crtse ou Vevacuation.
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r,öinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; GOURME.
laquo; La presence d'un germe morbifique tlansleshumeurs, eontinue ce veterinaire instruit, agissant comme cause prochaine de la gourme, est un fait que lobservation demontre chaque jour et qu'il n'est plus permis de revo-quer en doute.
raquo; Les causes eloignees de la gourme, quelles qu'elles soient. aquot;issent toutes de maniere a modifier la erase du sang, a creerdans l'econoinie vivante un element morbifique, qui doit etre elimine suivant les lois de la physio-loquot;ie. De la.un trouble dans le developpement des effets de l'organisation, trouble qui constitue ce que Ion est convenu d'appeler maladie , e'est-a-dire une reaction pro-voquee par les conditions differentes et accidentelles oü. se ti'ouve la matiere.
raquo; Jusqu'ici l'alteration est generale . eile s'etend a tout l'orffanisme : les efforts de la nature tendent a localiser le mal et ä evacuer le prineipe morbide ; la muqueuse des voies respiratoires et le tissu cellalaire deviennent le siege d'un travail inflammatoire provoque dans ce but, travail critique dans l'acception rigoureuse du mot, et constituant latroisieme periode de lamaladie ou Tevacuation.
)gt; Cette terminaison est la seule louable , la seule qui entre dans les vues de la nature ; il importe done de la favoriser par tons les moyens possibles.
raquo; Lorsque la suppuration est louable et le jetage abon-dant, la gourme suit une marebe reguliere et benigne ; il n'en resulte aucune suite faclieuse pour les animaux qui I'ont contractee. Le contraire arrive dans le cas dune de puration incomplete , ou quand la secretion morbide a ete tarie ou empecbee par une cause quelconque. Quo voyons-nous alors ?
raquo; La gourme se metamorphose , afTecte des formes di-
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verses , insiilieuses ; les animaux restcit soufTrants et ma-lingres, sans force ni vigueur ; des ophtlialtnies rebelies surviennent et produisent la cecite 5 d'autres maladies peuvent egalement surgir: ici le forcin apparait sans cause coiuiue; la c'est une alteration dun autre genre, mais qui tient de la premiere par son origine et son obscurite ; tantot cest la morve qui se declare, ou bien une fievre maligne dont l'etiologie ecbappe aux investigations les plus savantes.
raquo; La suite la plus ordinaire d'une gourme rentrce ou mal jetee, est la formation d'abces froids qui se montrent tot ou tard dans differents points de l'econoraie. Si cette crise tarde a se produire, l'animal traine une chetive existence, mange peu, maigrit ä vue d oeil, a le poil pique, la peau scche et collee aux es, le ventre retrousse, les mu-queuses pales ; il se montre foible a Texercice et travailie avec difficulte, sans jamais bondir de gaiete, comme le font les jeunes chevaux qui se portent bien ; toutes les fonc-tions sont languissantes, et le veterinaire qui est appele a visiter un pareil cheval se retire souvent sans avoir mis le doigt sur la cause de la maladie. L'abcos s'ouvre enfin, et !e patient se trouve soulage ä l'instant meine. raquo;
D'apres ce qui precede et d'apres nolre propre experience, nous considerons la gourme comme une affection Jiumorale critique , particuliere a l'espcce chevaline et attaquant de preference les jeunes animaux , et dont les elfets consistent a expulser de f economie les humeurs morbiflques nuisibles a la sante, en un mot comme une maladie depuratoire salutaire.
On attribue generalement pour causes ä la gourme, les vicissitudes atmospbciiques,les pluies froides et les fortes chaleurs qui regnentalternativement; l'abaissement subi!i
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de Ja temperature , le cliangement de nourriture, les aliments aqueux, peu nutritüä, älteres, l'exces de travail, etc. On peut encore ranger au nombre des causes de la gourme, les changements de localite qui s'operent par la voic du commerce, les migrations des jeunes chevaux, les changements de logement, de travail, d'habitudes et d'alimentation : cest ce qui s'observe frequemment dans ies importations qui nous viennent de la Hollande, de l'Al-lemagne, etc. Enfin la contagion, admise par les anciens hippiatres et contcslee par les partisans de la medecine physiologique, ne peut plus etre revoquee en doute au-jourdhui; des faits de contagion ont, etc observes par Gilbert, Erugnone, Gohier et Toggia Ills; ce dernier, dans le but d'eclairer la question de la contagion, inocula pendant i'espace de deux ans et demi, plus de quatre vingts pou-lains qui tous contracterent la gourme ; ies faits recueillis par MM. Moussis, Charlier et Donnarieix, sont de nature a ebranler les convictions contraires les mieux assises.
k Mais la ne sc bornent pas toutes les circonstances qui parlent en faveur de la contagion de la gourme, dit M. Reynal, rapporteur du inemoire de M. Dönnarieix; dans nos excursions dans divers points de la France, dans nos relations aveeun grand nombre de veterinaires, nous avons acquis la conviction que cette opinion a plus de partisans qu'on ne le pense. Nous-meme, dans le cours de notre pratique, ajoute-t-il, nous en avoiss recueilli un assez grand nombre. qui militent toutes en faveur de Fidee de transniissüm de la (jouri)ic. Cest ainsi, par exemple, qu'a la suite de raugmentation considerable de refiectif dun regiment oü nous avons-servi en qualite de veteri-naire en premier, nous avons vu cette maladie se develop-persurdes chevaux bien portants, depuis loogtemps admis
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a l'escadron, apres leur cohabitation avec de jeunes animaux gourmeux, recemment arrives de depots de remonte. raquo;
La gourme benigne et reguliere s'annonce par de la tristesse et de la nonchalance ; lanimal n'a plus autant d'appetit, il tousse de temps en temps: apres cette premiere periode qui marque 1 invasion de la maladie, un flux muqueux s'etablit par les narines. la region de Tauge s'engorge et sendolorise; la respiration est |)liis ou moins genee, la tete est pesante et lourde ; le pouls cst quelque-fois fort , mais le plus ordinairement il est mou et petit; les muqueuses apparentes sont päles et infiltrees, la temperature du corps est abaissee; peu ä peu le jetage devient plus abundant et plusepais, la toux plus grasse, moins fatigante; les engorgements de Tauge deviennent Uuctuan ts, s'abeedent et s'ulcerentj a cette epoque, la scene morbide change a l'avantage du malade et la sante ne tarde pas a se retablir. Mais malheureusement il n'en est pas toujours ainsi: cette maladie, si benigne cei'taines annees , acquiert queiquefois des proportions alarmantes et compromet la vie des malades^ c'est ainsi qu'on la voit se developper par un etat febrile general, marque par des frissons, le herissement des polls et l'anorexie, que suit bientöt une toux opiniätre. douloureuse, seche, qui fatigue le malade : des engorgements phlegmoneux se declarent ä Tauge et aux parotides, la respiration est genee au point de faire craindre l'asphyxie ; un flux mucoso-purulent, mele de stries sanguines, sechappe des narines; des abces se declarent sur difierentes parties du corps, et quelque-fuis la gourme se complique de bronchite, de pneumonile uu d;autres maladies qui la rendent mortelle dans la ma-jeure partie des cas.
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Traztement.— Lorsque la gourme est benigne et quelle parcourt ses periodes rcgulierement, le traitement est fort simple, et tres-souvent on laisse a la nature le soin (Tame-ner la guerison; mais si cette regie est pour ainsi dire gene-rale chez les campagnards, ce n'est pas une raison pour la suivre; quelque legere que paraisse la maladie, eile pent cacherun caractere insidieux et devenir funeste, fautedes soins hygieniques que reclame cet etat patliologique; ainsi, au debut de la maladie, il convient de placer I'animal dans une ecurie propre, oü regne une temperature douce et egale, de nelui donner pour nourriture que de la paille, un peu de foin de trefle., de l'eau blanchie avec de la farine d'orge; lorsque lappetit se fait sentir on ajoute ä ce regime, une fois par jour, un melange cliaud d'orge cuite et de sou de froment dans lequel on met quatre a cinq onces de miel pour redulcorer. Outre, ce regime dietetique , il faut enveloppcr la gorge dune peau de mouton, ou d'un tissu de laine quelconque, pour entretenir la clialeur de cette par tie; on applique sur les engorgements sous-glos-siens une couche d'onguent populeum ou un cataplasme de farine de lin, et lorsque la fluctuation sefait sentir, on fait la ponction de 1'abces, on le deterge et on le panse selon Vindication. Ce traitement, auquel on ajoute ({uel-quefois les bains de vapeurs emollientes, suflit dans le plus grand nombre des cas pour guerir, en buit ou dix jours, la gourme benigne reguliere.
Par des influences qui echappent le plus souvent a notre perspicacite, la gourme alfecte parfois une marcbe irregulicre; dans ce cas, la crise est lente a s'effectuer. il faut la provoquer par les sudurifiques ; k cette fin, on applique deux ou trois couvertures de laine sur le corps de I'animal, on le soumct aux bains de vapeur generaux.
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on ltd administre a I'mterieur des electuaires sudorifiques adoucissants; on applique, sur las engorgements plileg-moneux de lauge, des parotides et des autres parlies, des excitants , des vesicatoires pour activer le travail de la suppuration, qui dans ce cas est lent et se fait attendre ; si la crise ne pent s'operer a cause de l'etat adynamique dans lequel se trouve le sujet, il convient de relever l'eco-nomie affaiblie, par des toniques amers et par une alimentation proportionneea l'action digestive. 11 arrive que les intumescences de l'auge et des regions parotidiennes genent la respiration au point de faire craindre l'asphvxie: alors il faut recourir a la tracheotomie.
Certains auteurs preconisent la saignee au debut de la maladie, comme favorable a l'etablissement du jetage par les narines et a la formation des abces dans la reaion gutturale; nous sommes loin de croire que la saignee conduise a ce resultat louable, et, comme M. Duvieusart, nous pensons qu eile agit dans un sens contraire et quelle est, par consequent, plus nuisible qu'utile. II arrive que la gourme se complique de bronchite, de pneumonite, etc.; dans ce cas, c'est au veterinaire a saisir les indications , et a leur opposer le traitement qui leur convient.
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FIN 01' TOME PREMIER.
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