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MEDECINE VETERINAIRE
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MEDECINE VETERINAIRE
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PAR L. V. DELWAP^T,
Profcsseur de patliolocfe, de cUnfque el d^ptzooües ;'#9632; PEcole vätärlnaire de PEtat
a Curechem-loz-Bi'uxcUes; RfemDre titulaire laquo;llaquo;' rAcadämie royale de mädecine; Präsident de la Sociamp;ä
de nndceinc vtjtorin.iire de Belgt^ue; Kfembre honoralre de PAcadämie royale de mamp;iecine
de Madrid et de la Sociätöde medecine veterinaire deLondres;
Mcmbre correspondant des Socltftds vamp;Örina!resdu Calvados et de la Hauche.
lt;lu Nord et du Pas-do-Calals, de Loi-et-Garoiuie, eide la Societe centrale de ia Seine; de la Society
des sciences mödicales et naturelles de Brnxelles;
de la Süciete de medeeine pratique de NVillebrneek, etc., etc.
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11 ne faut plus Je vues hypolheliqucs. plus de vains systamp;oxes; les iiiees theoriques qui ne sont pas la consequence eviJenle et incontestable des observations et des experiences, pourraient-elles se soutenir i\ cöle du tableau i-aisonne de ces experiences et de ces observations? Cabams.
{Ht'forme de la midecine.]
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TOME DEUXiEgt;TE
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1. B. i IHCIIEU .3 I.gt;iPUI^HJ:ii.-Mgt;WHAIHli,
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IIEMATfiMESE. — Vomissement de sang exhale a la sui'face de la membrane muqueuse de l'estomac. On a toujours cru, dit Hurtrel d'Arboval, cjue les grands quadrupedes herbivores , prives de la faculte de vomir, netaient pas susceptibles deprouver le phenomene que nous mentionnons ; cependant un exemple en est constate sur ie cheval, et il parait si extraordinaire, ajoute cet auteur, si contraire aux lois connues de Forganisation de cet animal, qu'il faut tout le poids du nom de M. Clichy, pour ne pas revoquer le fait en doute. Voici l'analyse de I observation que ce veterinaire a publiee dans le Recueil de viedecine veterinaire^ annee 1831.
laquo; Un cheval entier age de liuit ans, dune constitution sanguine, ni maigre ni gras, saignait plusieurs fois par jour de la beuche, depuis pres de deux mois, et cela d'unemanieresieflrayante, qu'on nepeut concevoir comment il a pu survivre si longtemps a cespertes, dontaucun traitement n'avait pu diminuer la frequence. Au premier examenqui a eu lieu le 8 juin 1830, rien n'indique un etat maladif; le pouls est un pen derange, il est plein. M. Clichy, trouvant Fanimal avec toutes les apparences de la sante, doute un instant de ce qu'on lui en avait dit; mais assistant ä un de ses repas, il le voit, apres un quart
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d'heure d'examen. s'arreter tout ä coup, devenir triste, puis laisser couler de sa bouche du sang mele a du mucus, formant une colonne au moins egale a celle fournie par une saignee ordinaire a la jugulaire : la mangeoire en est rcmplie en pen de temps; pendant I'hemorrhagie, I'animal s'est remis a manger comme auparavant. En portant toute son attention vers lefond de la bouche, M. Clichy a la certitude que le sang coule directement de cette partie du pharynx qui constitue le detroit de ramere-bouche. On evalue ä trois livres la quantite de sang rendue : on fait manger un peu de son, on met une museliere, et bientot I'hemorrhagie cesse. Ellereparait au repas du soir, on Tarrete par les memes moyens. Le lendemain, pendant qu'on tient la bouche ouverte, au moyen d un speculum, pour I'examiner, le sang jaillit de l'interieur du pharynx avec une teile impetuosite, que I'observateur en est toutinonde. raquo; Le 9 et le 10, deux saignees, l'une de quatxe, l'autre de trois kilogrammes, sans resultat. Le 11, A_esicatoires aux fesses et ventouses scarifiees : eflet curatif nul. Le 12, on donne, dans lintervalle dune hemorrbagiea L'autre, et de trois en trois heures, cinq oncesd'une dissolution desulfate d'alumine et de potasse (alun) dans la proportion d'une partie de ce sulfate sur trente d'eau commune; il n'en resulte rien de bien notable jusqu'au 16. Le 17, il se manifeste un mieux, qui augmente le lendemain et les jours suivants ; le 21.onn'apercüit plusd'heinoiThagie,etdepuis loi-s lanimal paralt se bien porter. Quelques mois apres ayant change de proprietaire, il meurt dune colique. raquo;
IIEMATOCELE. — On donne ce nom a un epancbe-ment de sang qui s'echappe de vaisseaux ruptures, s'in-filfre dans le tissn cellulaire qui reunit les enveloppes des
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testicules, s'ejjanche dans leur gaine peritoneale ou vaginale, ou s'amasse dans la substance memo du testicule.
L'hematocele testiculaire, ou celle qui a son siege dans la substance du testicule, est la plus diOicile a reconnaitrej on ne pent guere qu'cn soupconner I'existeace, d'apres la violence de la contusion et l'augmentation du volume ainsi que de la consistance de l'organe. Dans les animaux, il n'y a guere que la connaissance de la nature des causes qui puisse aider a distinguer l'hematocele sous-cutanee de toutes les autres infiltrations du scrotum. II est assez difficile aussi de distinguer lepanchement sanguin d'unepan-chement aqueux, ä moins douvrir le reservoir dans lequel le liquide est renferme, puisque, dans les deux cas, la cavite des enveloppes testiculaires est distendue, remplie de moniere a ue plus laisser apercevoir le testicule; les bourses sont volumineuses, l'animal eprouve de la gene en marcliaut, il tient les membres posterieurs ecartesj les bourses out leur surface lisse, depourvue de toute espece de souplesse, et sont d'un poids plus ou moins considerable. Ge qui peut differencier l'bematocele de repanche-ment sereux, c'est quil survient promptement, dans un court delai; les bourses se trouvent remplies et distendues par le liquide en quelques beures ; tandis que I'hydrocele met plus de temps a se developper; il faut plusieurs semai-nes et meme plusieurs mois pour que la collection sereuse remplisse la gaine testiculaire. Cette derniere affection ne fait pas souffrir le malade, tandis que I'autre, etant le resultat d'un accident, est accompagnee d'une douleur locale plus ou moins marquee, mais toujours assez pour etre appreciable. D'un autre cote, le sang epanche etant susceptible de se coaguler en partie, la fluctuation, si eile existe, est bien moins prononcee dans Ihematocele j
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eile Test au contraire beaucoup plus dans Thydrocele.
L'hematocele n'est point une maladie grave ; eile ne le devient qu'a raison des causes violentes qui l'ont occasion-nee et de l'mflammatioa plus ou moins vivequi l'accompa-gne. liest bien rare que la resolution ou plutot la resorp-tion jjuisse s'operer ; il faut pour cela que i'epanchement sanguin soit peu considerable, que fhemorrhagie interne se soit arretee spontanement; on peut cependant favoriser cetteterrninaison heureuse par l'usage d'un suspensoir, et ensuite par des moyens en rapport avec les phenomenes que Ton observe.
Traitcmcni.—Le traitement doit necessairement varier suivant l'espece de lesion qui a donnenaissance a l'hematocele, et selon le siege que cette affection occupe. En general, c'est l'irritation des parties frappees et contuses qu'il faut combattre d'abord, par l'usage des emollients que Ton maintient en place a l'aide d'un bandage contentif, qui sert en nieme temps de suspensoir et soulage l'animal du poids des bourses, et par des saignees locales. On favorise lecoulement du sang par des bains de vapeurs aqueuses que Ton dirige sous les organes genitaux. On fait succeder a ces bains des applications resolutives, apres que les accidents inflammatoires se sont dissipes. Si l'bematocele resiste au traitement, il faut persister, attendre quelque peu, et considerer a quelle Variete la lesion appartient.
S'il s'agit dune infiltration desenveloppes testiculaires, du tissu cellulaire abondant et lache qui unit le dartos a la tunique aponevrotique , les bourses sont volumineuses , fengorgement offre quelques-uns des caracteres de l'oe-deme, l'impression du dolgt y reste marquee, mais il y a en outre de la chaleur, de la douleur et absence de fluctuation. On combat cet ctal par lesmovens que nous venous
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iVincliquer; ils ne reussissent ordinairement que lorsque I'infiltration estpeu considerable ; on est presque toujours oblige d'employer quelques scarifications plus on rnoins profondes pour favoriser la sortie du sang- infiltre et par consequent pour amener la guerison.
L'hematocele par epanchement produit un engorgement plus douloureux que dans la variete precedenle , parce que le fluide epanche comprime le cordon testiculaire. On ue peut pas toujours reconnaitre la fluctuation, ce qui fait laquo;piil n'est pas impossible de confondi'e ce cas avec 1 inflammation des testicules. Par la suite, si Ton ne remedie a cet etat, le sang epanche se forme en caillots, devient corps etranger, et peut meme donner lieu a la formation dun ou de plusieurs foyers purulents, qui determinent ordinairement la desorganisation dans les bourses ou les testicules. C'est pour prevenir ce facheux resultat, et les accidents ulterieurs qui peuveut le suivre el qui causent souvent la mort du malade, qvi'on doit s'empresser de debuter par les emissions sanguines generales et locales, par le traitement antiphlogistique dans toute son etendue, et ensuite, apres la cessation des phenomenes inflammatoires , par des fomentations fortifiantes, soit avec des decoctions de plantes aromatiques, soit avec une dissolution de proto-sulfate de fer (couperose verte). Si I'epanchement sanguin ne se dissipe pas sous l'influence de ces moyens, le parti a prendre consiste a ouvrir les bourses pour evacuer le liquide qui y est accumule 5 on ponctionne alors au moyen du trocart, en ayant bien soin d'eviter le testicule; on ne pratique pas I'ouverture sur le point le plus declive, mais on la fait sur le cote externe, a deux ou trois travers de doigt au-dessusdu fond. Le liquide s'echappe alors en grande partic, ct Ion determine, par une pression graduee,
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i'evacuation de ce qui reste sans pouvoir sortir. S'il y a des caillots, on les degage par des injections emollientes, qu'il estparfois necessaire de continuer pendant quelque temps. On laisse les choses en cet etat; l'üuverture se ferme spon-tanement; mais il importe, pour prevenir une reaction febrile trop intense, de tenir I'animal ii un regime severe, de ie metlre a l'usage des debilitants, et d'employer les emollients en bains et en topiques. II est un autre moyen souvent preferable, et dont les resultats sont plus certains; c est celui de la castration a testicules converts.
Dans Ihematocele du testicule, on doit combattre avec energie les accidents qui accompagnent la contusion de cet organe. S'il n'existe qu'une petite quantite de sang epanche, ce qui est le plus ordinaire, la resolution pourra s'operer; si cependant la collection sanguine persistait et menacait de donner lieu a des accidents graves , il fau-drait recourir a la castration.
Tels sont les moyens curatifs conseilles par Hurtrel d'Arboval, pour combattre 1'bematocele et prevenir des accidents ulterieurs qui pourraient avoir pour resultat la mort de I'animal.
HEMATURIE {pissement de sany). — Emission par I'uretre dune quantite de sang plus ou moins considerable, soit pur, soit mele a d'autres liquides , et prove-nantde l'interieur des voies urlnaires.
Lliematurie est moins souvent une maladie speciale qu'un accident, un resultat d'affections diverses, ayant pour siege differents points de l'etendue des voies uri-naires. La partie la plus importante de son bistoire est presque toujours pour le praticien , d'abord de recon-naitre son existence , et ensuite de determiner d ou eile
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provient, ainsi que la nature des lesions qui loccasiun-nent. Ce double probleme etant eclairci. les indications curatives et le traitement en decoulent comme autant .de consequences naturelles, et la marche du veterinaire se trouve en quelque sorte tracee d'avance. Mais il n'est pas facile, en beaucoup de cas , d'arriver ä le resoudre, et Ton ne saurait, pour y parvenir, apporter trop d'at-tention ä l'examen des liquides rendus, aussi bien qu'a l'analyse des symptomes qu'eprouvent les malades.
Tous les animaux domestiques sont exposes a I'hema-turie, mais c'est cbez le cheval, et principalement chez le boeuf et le mouton qu'on I'observe le plus commune-inent.
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HEMATUR1E DU CIIEVAL. — Le cbeval rend quel-quefois du sang abondamment avec les urines, sans en paraitre incommode ; d'autres fois I'bematurie est prece-dee de trancliees qui le forcent de se livrer ä des mou-vements desordonnes : il se couche et se releve souvent, gratte le sol des pieds anterieurs, regarde son flanc , se campe frequemment pour uriner, ne rend qu'une faible quantite d'urine plus ou moins coloree et quelquefois du sang presque pur; a chaque evacuation, les souffrances deviennent plus aigues: le pouls est dur , plein et frequent ; les reins sont parfois tres-sensibles ; enfin I'ani-mal eprouve une vive anxiete et est en proie ä un etat febrile tres-prononce.
Les causes de l'hematurie chez le cheval sont en o-ene-ral la plethore ou la rupture des vaisseaux des organes urinaires , et tout ce qui tend a exalter directement ou sympatbiquement la circulation dans les organes destines a l'elaboration et a la secretion de l'urine , comme les le-
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12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HliMATüRlE.
sions mecaniques des reins, des ureteres, de la vessie, de l'uretre; les contusions, les coups sur les lombes ou sur l'epigastre; les efforts de la region des lombes, les courses rapides et prolongees, la negligence ä laisser arreter les chevaux pour leur donner le temps d'uriner , et enfin la presence de calculs dans les reins ou dans la vessie, sont les causes les plus ordinaires de Thematurie chez le che-val, cet animal n'etant pas comme le ruminant tente de se repaitre de plantes acres et veneneuses qui donnent souvent lieu a cette afl'ection cliez ce dernier.
Traitetmnt. — Le traitement doit varier suivant les causes et Tintensite de la maladie ; dans tous les cas, il faut recourir a la saignee, mettre l'animal au repos et a la diete, lui donner des boissons delayantes et rafraicbissantes, froides, acidulees , et des lavements de meme nature. Lorsque raffection est legere et non entretenue par une cause permanente, ces simples moyens suflisent pour la combattre ; mais il n'en est pas ainsi si une vive inflammation des reins ou de la vessie est la cause de l'he-maturie; alors il faut user largement des emissions sanguines , des boissons adoucissantes donne'es abondam-ment, des breuvages et des lavements emollients, des sachets emollients sur les reins. La difliculte d'uriner est une complication qu'il faut combattre au moyen de la sonde. Le camphre est un medicament specialement re-commande pour combattre les effels produits par les can-tliarides; le levain petri avec du vinaigre, ou mieux quelques gouttes d'ammoniaque liquide tres-etendues d'eau, ne sont pas moins convenables pour combattre I'action deletere des substances veneneuses. D'Arboval dit setre bien trouve de ce dernier moyen contre 1 be-maturie determinee par l'ingestion de feuilles d'if. M. Le-
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HEMÄTORIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IT.
vrat a employe avec succes leau de creosote, ä la dose laquo;le deux onces par jour, dans une circonstance oü ie sang, au lieu d'etre uniformement raele ii l'urine , etait dispose en petits caillols et paraissait provenir d'un des reins d'un cheval qui avait fait une course forcee. Quand l'he-maturie est la consequence de calculs dans les reins , le mal est incurable : lorsqu'elle est la consequence de ces concretions morbides dans la vessie, il faut les extraire par la lithotomie.
HEMATUR1E DU BOEUF. — L'bematurie cbez les animaux de l'espece bovine, bien plus frequente que cbez les solipedes, parait regner quelquefois dune raa-niere enzootique dans certains departements de la France.
M. Pettier, medecin-veterinaire ä Pont-Leveque, a publie un article sur cette affection, dans le Recueil de medecine viitirinaire, annee 1841. M. Vigney, veterinaire a la Campe (Normandie), a publie en 1846, dans le meme Journal, un excellent memoire sur les differentes Varietes d liematurie dans l'espece bovine.
M. Vigney reconnait quatre varietes d'hematurie, il les decrit de la maniere suivante.
Premiere variete. — L'urine est plus ou moins rouge et plus ou moins char^eed'un sang homogene, fluide, sans depot 5 eile ressemble a du sang auquel on a ote une partie de sa fibrine et de sa matiere colorante ; eile lui parait etre le resultat de l'alteration du sang et du gon-flement considerable de la rate. Le premier est tellement fluide qu il passe a travers les reins sans changer de nature.
Deuxikme variete. — Dans celle-ci, levacuation est he-
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Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEMATURIE,
terogene; on trouve reunis le plus souvent ensemble du sang , des mucosites semi-purulentes et des debris de la substance propre des reins, nageant dans une quantite pen considerable d'urine alteree. Elle a pour cause la formation d'liydatides dans les lobes des reins.
Troisieme variete. — 11 nage dans de l'urine non alteree des caillots d'un sang vermeil, homogene : ce sang ressemble a un caillot de sang aiteriel divise. Gette vai'iete est le resultat de la rupture d'un ou de plusieurs vais-seaux de la vessie.
Quatrieme variete. —Dans celle-ci, le sang nage aussi dans de l'urine non alteree , en quantite plus ou moins considerable ; mais les caillots sont beaucoup plus petits, un peu plus noirs et plus decomposes, quelquefois comme grumeleu.v. Elle a pour cause la lesion des bassinets et des vaisseaux des reins, par suite de coups, de chutes, d'efforts et de la presence de calculs renaux.
Cbaque variete que nous venons de transcrire du nie-moire de M. Vigney offre dautres symptomes que ceux tires de l'inspection des liquides expulses par les voies urinaires. Ceux de la premiere variete se bornent souvent a la simple coloration du sang et ä une legere acceleration de la circulation. Dautres fois, et c'est le plus ordi-nairement, il y a diarrhee, sensibilite de la peau, trem-blement musculaire, tristesse, retroussement du ventre; les oreilles sont basses, les cornes froides, le dos un peu vousse; 1 appetit, la rumination et la lactation diminuent; les yeux sont eteints et tristes ; il y a päleur et fletris-sure generales de la peau , particulierement aux endroits ou eile est tachee et denuee de poils : ce Symptome est surtout marque aux mamelles j le pouls est dur et acce-lere, la respiration plus frequente 5 si Tbematurie conli-
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HEMATüRIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IS
nue, ces symptomes deviennent plus caracteristiques; la diarrhee cesse et fait place a la constipation : les matieres fecales sont rendues avec effort et quelquefois sont melees de sang ; I'animal urine avec peine en voussant la dos , I'excretion du liquide se fait par bonds , comme chez le pore ; enfin tous ces symptomes s'exasperent: le roeur bat vite et avec force ; I'animal reste presque con-stamment couche, pousse de temps en temps des gemis-sements faibles et plaintifs ; sa tete repose sur le sol, le poulsdevient imperceptible, l'aclion d'uriner et de fienter, impossible ; faiblesse extreme, battement des flaues, sueur froide, yeux caves , gemissements continuels. Enfin I'animal ineurt souvent sans bouger.
La marcbe et la duree de cette maladie peuvent etre tres-promptes , et alors la mort pent survenir en moins dun jour; quelquefois eile dure plus de dix a douze jours, ou finit par guerir, mais i'arement : la terminaison est la mort ou la guerison complete; jamais eile ne laisse de trace de chronieite sur aucun organe.
Dans la deuxieme variete , nous avons vu , dit M. Vi-gney, que les symptomes sont peu nombreux, mais qu'ils sont caracteristiques ; il n'est pas besoin de trouver du sang dans les urines, ajoute l'auteur du memoire , pour juger de la presence des bydatides : il suflit de voir I'animal rentlre les urines avec effort en petite quantite, et qu'on y trouve la matiere mucoso-purulente; cette ma-tiere est rendue a la fin. En y faisant attention, on la voit glissersur la partie inferieure de la vulve. La quantite de 1'urine ne depasse quelquefois pas deux decilitres , et le temps qu'elle est retenue dans la vessie est a peine d'une beure. Un Symptome encore evident de cette maladie est la scnsibilite extreme dans la region des lornbes et dans
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le haut des flaues, en dessous des apophyses des vertebreraquo; lombaires.
L'absence du sang dans l'urine ne nous etonnera pas, continue M. Vigney, quand nous verrons la marche et la duree de cette maladie, qui peut etre d'un mois et meme dune annee-
Void, d'apres lui, ce qui se passe; d'abord, un ou plu-sieurs hydatides se developpent: alors l'urine se charge de sang par la destruction des ^vaisseaux, puis par sa presence eile determine la suppuration du lobe, qui s'echappe quelquefois en partie, conservant une teinte de sa cou-leur primitive, ce qui donne a l'urine un aspect ichoreux. La suppuration de ce lobe etant terminee, l'urine ne pre-sente plus que ce que nous avons vu plus haut, et ne redevient sanguinolente qu'apres une nouvelle formation d'hydatides. Cette intermittence peut exister plusieurs fois , et pendant cet iutervalle les proprietaires croient leurs vaches gueries , quand un nouveau developpement d'hydatides les leur enleve tout a coup. La terminaison de cette maladie est toujours facheuse.
Dans la troisieme variete, il n'y a guere d'autres symp-tumes que ceux que l'on observe dans l'urine; les animaux qui en sont atteints conservent toutes les apparences de la sante ; Vigney rapporte avoir vu des vaches rester dans cet etat plus de cinq mois, et guerir sans avoir manifeste pendant ce temps aueun signe maladif. La terminaison et le pronostic de cette variete doivent toujours etre peu facheux.
Dans la quatrieme variete, outre les petits caillots noirs et quelquefois grumeleux qui nagent dans de l'urine non decomposee, les animaux ressentent une vive douleur ä la region. La terminaison et le pronostic ne deviennent
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iaclieux que lorsque cette hematurie est le resultat de la presence d'un ou de plusieurs calculs dans les reins.
Les causes de l'hematurie des betes ä cornes sonl nombreuses et variees ; M. Vigney, qui s'est livre a une etude tonte particuliere de cette maladie , indique les rnauvaises nourritures donnees l'hiver et au commencement du printemps. Le changement de nature des herbes du päturage dans lequel l'animal a ete eleve, surtout s'il est transporte d'un päturage riebe en bonnes cereales dans un autre oü la majeure partie des plantes de la prairie est etrangere a cette famille, ou bien ou il n'en croit qu'un petit nombre d'especes et en petite quantite. Les plantes qu'on trouve dans ces päturages sont ordinai-rement le lierre terrestre, les orvales, les Jones, les jaeees, le serpolet, le tbym des bois , les renoncules, les bluets, les centaurees , les jeunes pousses de ebene broutees par les animaux. M. Vigney a vu un troupeau de vaches lai-tieres, au nombre de quatorze, mises ä päturer au commencement du printemps, au moment oü les herbes etaient rares, dans une chesnee, pisser toutes le sang: deux moururent avant son arrivee; mais il eut le bonheur de sauver les douze autres.il pense done que les plantes qui contiennent des prineipes acres, astringents, aromatiques, mangees en grande quantite par les betes bovines, de-viennent pour elles une cause d'hematurie, surtout si ces animaux ont mange de mamais fourrages l'hiver, s'ils sont maigres et s'ils ont ete mis au päturage au commencement du printemps.
Le sang reeoit, sous Tiniluence de ces causes, des alterations notables dans sa plasticite et dans sa coloration. Si on saigne un animal affecte de cette hematurie , dit M. Vigney, et que le sang coule sur le sol, il ne tachepas
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pins que si on y versait de l'eau ; il ne tache pas plus les habits que le sol. M. Drouard assure que si Ton met la main dans le sang de ces animaux , eile n'en est point rougie ; il ajoute que le sang transsude alors a travers la muqueuse des bassinets qui devient le siege d'une bemorrhagie passive, passe dans la vessie sans se coaguler. et par sa presence jamp;ovoque des contractions frequentes, telles que 1'urine coule abondamment, frequemment et sans dou-leur. Ense prolongeant, cette exhalation depouille telle-ment le sang de ses parties fibrineuses et colorantes, que celui que Ion extrait des Areines est, dans ce cas, liquide, sereux, decolore; les reins sent frappes d'atonie. la debi-lite generale et Tabattement deviennent tels que Tanimal meurt dans un etat d'anemie.
Les autres causes de l'hematurie sont la presence des hydatides dans les lobes des reins ; la rupture dun ou de plusieurs vaisseaux de la vessie; la lesion des bassinets et des vaisseaux des reins, par suite de coups , de chutes , d'efforts et de la presence de calculs renaux.
Traitenwnt. — Comme nous venons de le voir par ce qui precede, la premiere variete de I'liematurie, admise par M. Yigney, est la consequence d'un sang fluide et altere; il faut done le regenerer et tacber de lui rendre les principes qu'il a perdus sous I'influence d'une nourri-ture mal appropriee ä la conservation integrale de sa composition. Pour atteindre ce but, M. Vigney conseille de delayer deux litres de farine de froment dans six litres d'eau; den donner quatre litres en boissons et deux en lavements; de repeter ce traitement toutes les deux ou trois heures, et d'ajouter a cbaque administration 30 grammes de carbonate de fer ou d'oxyde de fer : ces boissons seront donnees boides. On secondera ce moyen par des
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bains de vapeur d'eau bouillante sous le ventre, repetes trois fois par jour; aussitot le bain termine, on aspergera tout l'exterieur du corps avec un pen d'huile essentielle de terebenthine; puis on prendra un bouchon de paille, le plus dur possible, afinque, par le boucbonnement joint aux substances excitantes mises sur la peau, on puisse rappeler l'action de celte derniere, refroidie par absence du sang qui secbappe par les voies urinaires. On cou-vrira ensuite lanimal; on lui fera une bonne litiere dans un lieu cbaud. Lorsqu'il existera de forts battements de coeuv (et il en existe presque toujours), on ajoutera dans chaque breuvage 20 grammes de poudre de digitale pour-pree et 20 grammes de poudre de valeriane. Si la soif est vive, on ajoutera encore au breuvage quelques gouttes d'alcool sulfurique.
M. Vigney assure, sans crainte, dit-il, de passer pour en imposer, que depuis qu'il met ce traitement en usage (lorsque toutefois I'animal a pu se lassimiler), il n'a jamais perdu un seul sujet.
M. Pottier dit que, lorsqu'on a reconnu ['existence de l'liematurie chez un animal, il faut le mettre dans un local plus frais que celui des etables, si c'est possible; lui administrer des breuvages rafraichissants et acidities, tels que du lait aigri, du petit-lait, des decoctions d'oseille, de graine de lin acidulee avec du vinaigre. On fait faire sur la region des reins des affusions presque continuelles d'eau froide. On administre des lavements froids. 11 est bien indique de maintenir sur la region lombaire un drap ou un sac mouille continuellement.
Dans quelques cas , ajoute M. Pottier, ces moyens simples suflisent, mais ce n'est guere que lorsque I'bemor-rbagie est legere ou au debut. Lorsque malgre lew
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emploi L'hematurie continue, on fait aJministrer a Tani-mal une potion deau de Rabel etendue dune quantite d'eau sußisante pour cp'elle ait perdu toute causticite (un litre d'eau pour une once d'eau de Rabel). La dose de ce medicament varie suivant la force du malade et la gra-vite de son etat; trois onces suffisent pour un animal de premiere force. La dose doit etre administree en deux fois dans la journee- Si , douze heures apres la premiere administration, I'animal ne pissait plus le sang , il serait inutile de renouveler la dose du medicament; par contre, si riiematurie continuait apres la seconde dose du breu-vage, il faudrait le lendemain adminlstrer une nouvelle dose augmentee meme d'un tiers sans inconvenient.
M. Pettier dit avoir traite de cette maniere plus de deux cents bceufs et vaches , et toujours avec succes toutes les fois qu'il a ete appele a temps- Jamals, dit-il, avec ce ti-ai-tement, l'hematurie ne se complique de ces constipations opiniätres qui entrainent si souvent la perte des animaux iorsqu'on a recours ä l'emploi des medicaments excitants. M. Potlier proscrit la saignee comme dangereuse, et ten-dant plutot a aggraver la maladie que contribuant a la guerir-
Dans les quelques cas d'hematurie que notre pratique nous a fourni I'occasion d'observer chez les betes a cor-nes, car, et nous sommes beureux de le dire, cette affection est tres-rare dans nos contrees, nous avons employe un traitement analogue a celui present par M. Pottier, et nous n'avons eu qua nous en feliciter.
La deuxieme variete de l'hematurie est toujours incurable, par consequent M. Vigney conseille de tircr parti de la bete , aussitot qu'on s'apercoit des premiers symptomes de la maladie, en la livrant a la boucherie.
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Lorsque 1'lietnaturie appartient a la troisieme variettf , ie traitement tloit consister clans line on plusieurs sai-gnees selon le besoin ; il faut soumettre lanimal au repos le plus absolu, ä la diete et ä lusage de tisanes diure-tiques froides, donnees a la dose de douze a quinze litres par jour. On administre aussi avec avantage quelques lavements froids d'eau de son ou de graine de lin.
Dans la quatrieme variete, on recommande une ou plusieurs saignees revulsives, le repos absolu, une bonne litiere, un sacliet de son cbaud et mouille sur la region lombaire, nne nourriture peu substantielle ; pour boisson, une decoction de semences de lin ou de mauve, de gui-mauve, de molene ; des lavements de ces memes decoctions. Dans le cas oü le veterinaire aurait reconnu la presence de calculs, il conseillerait de vendre lanimal pour la boucherie.
L'liematurie des betes a laine se manifeste par las memes symptomes. ou a peu de chose pres, que ceux qui caracterisent la meme affection chez le boeuf; nous ren-voyons nos lecteurs, pour plus de details, a la Maladie de sang. (Voir cette maladie.)
Le chien pisse le sang quelquefois, mais plus rarement que les autres animaux. Cette hemorrhagie des voies uri-naires se traduit par les memes symptomes, reconnait les memes causes et reclame les memes soins que Thematurie du cheval.
HEMIPLEGIE. Foycz PARALYSIE.
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HEMOPTYSIE. — Phenomene excessivement rare chez les animaux domestiques , et qui consiste dans une evacuation de sang, par les cavites nasales el la bouche,
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provenant des poumons. Cette hemorrliagie est la consequence d'une exlialation sanguine operee a la surface de la membrane qui tapisse les bronches et de ses dernieres ramifications qui forment les vesicules bronchiques ; d'autres fois, eile est un symptume d'une lesion meca-nique du poumon, teile qu'une contusion, une blessure, une rupture, on d'une irritation de la membrane mu-queuse de ce yiscere. Elle pent etre produite, dit d'Arbo-val, par tout ce qui directement ou indirectement tend a exalter demesurement l'action du poumon, a faire diriger vers ce viscere une trop grande surabondance de sang, ä augmenter la masse de ce liquide, et a imprimer plus d'activite au mouvement circulatoire. On a quelquefois observe Theinoptysie chez les animaux de trait, a la suite d'un travail force, de grands efforts pour tirer ou porter des charges pesantes, surtout lorsque les sujets y sont predisposes par un etat plethorique, par I'etat particu-lier de pletliore du Systeme vasculaire du poumon, lors de l'omission d'une saignee habituelle , chez les indivi-dus sujets a contracter des hronchites et le coryza, dans la bronchite chronique ou la phthisic pulmonaire 5 I'he-moptysie n'est alors qu'un Symptome de I une ou lautre de ces affections. Le sang qui, dans cette circonstance, sort par le nez, est pour I'ordinaire rouge , clair , ecu-meux , pur ou mele de mucosites, et variable pour la quantile, la couleur et la consistance. L'animal tousse avec plus ou moins do force , et a chaque expiration sonore il s echappe, par les narines et quelquefois par la bouche en meme temps, une certaine quantite de sang, quantite quelquefois assez considerable pour jeter l'animal dans rahattement. Les efforts de toux augmentcnt encore l'ecoulement du sang fourni par cette hemorrha-
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gie. Le malade parait soulage apres 1 evacuation sanguine, laquelle ost dautant plus abondante que la tete est portee plus bas; dans cette cii'constance, le sang sort avec plus de facilite si, comme il arrive ordinairement, son expulsion est favorisee par la toux.En outre, la diflioulte de respirer est augmentee, les flancs sont agites, il y a anxiete.
N'oublions pas de dire , continue d'Arboval, que des lassitudes, la perte de l'appetit, le refroidissement des extremites, la plenitude, la vitesse et la durete du pouls, la distension des jugulaires, des frissons, des plienomenes de vertige, des battemenls de coeur, sont les signes avant-coureurs de I'liemoptysie. Mais ces prodromes ne sont pas constants ; souvent on n'observe aucun Symptome pectoral, il y a seulement ceux qui designent que, en general , une congestion sanguine s'etablit vers un organe important. H y a päleur des membranes muqueuses de la tete, le pouls est concentre sans etre faible.
L'hemoptysie n'est pas plus continue que les antres bemorrliagies, mais presque toujours eile est irreguliere dans sa marche. S'il est rare que la perte de sang soit assez abondante pour faire perir le malade, ce funeste resultat pent etre la consequence de l'irntation pulmo-naire dont l'hemoptysie nest qu'un effet. Aussi cette he-moiTbagie pulmonaire est-elle pour cette raison des plus dangereuses. 11 est meine tres-rare que la terminaison en soit henreuse , surtout si le sang evacue est tros-ecu-meux , tres-clair et tres-abondant; on ne peut guere avoir quelque espoir qu'autant c|ue le sang s'ecoule en petite quantite, qu'il n'y a ni dyspnee ni battement des flancs: encore dans ce cas a-t-on une terminaison par suppuration , ce qui ne diminue pas le danger. Ce dernier mode (\e terminaison, dans lequel du pus, du mucus pu-
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riforme se trouvent meles au sang, annonce la desoi-gani-sation clu poumon.
On distingue l'heinoptysie de l'epistaxis et de I'liemate-mese, a !a toux , a laspect spumeux du sang rendraquo; par lanimal, et aux phenomenes pectoraux qui out precede ou qui accompagnent la pneumorrhagie.
Trmtement, —#9632; Un regime aussi severe que I'animal peiit le supporter, est indique dans les liemorrhagies du poumon. Cette heiuorrhagie , comme toutes les autres, etant leffet d'une surexcitation partielle ou generale de l'organe qui en est le siege : diminuer la masse du sang et l'excitation du poumon, appeler le sang vers un autre organe , sur la peau, par exemple, par des revulsifs ener-giques , tel doit etre le but du trailement. La saignee ä la jugulaire est le moyen le plus prompt et le plus essentiel a mettre en usage. 11 Importe surtout que la depletion soit subite et abondante , mais toujours proportionnee a l'etat plethorique et a la force de I'animal; on peut la rei-terer si le besoin s'en fait sentir. On joint ä ce moven la diete , le repos absolu, les boissons mucilagineuses tres-froides, glacees meme, et des applications de neige ou, a son defaut, d'eauä la glace. Ce dernier moyen parait avoir reussi queiquefois : il est bon cependant d'etre reserve dans son emploi, et de n'y recourir qu'apres avoir employe infructueusement les autres. A son defaut, on peut y suppleer par l'eau froidefortement acidulee, enboisson, en lavage dans la boucbe, dans les narineset sur la tete. Mi Rodet a use de cette ressource, concurrcmment avee la saignee generale et les lavements d'eau pure tres-froide , dans un cas d'hemoptysie . et il en a obtenu du succes. Du reste, on tient le malade dans uue ecurie propre, seche ct convcnablement aeree ; on lui presente
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a peine quelque peu de paille a manger tant que I'hemop-tysie n'est pas parfaitement suspendue ; on ne le fait tra--vailler qu'apres quinze a vingt jours de guerison. Tels sont les moyens therapeutiques jireconises par Hurtrel d'Arboval pour combattre cette affection ; tels sont ceux que nous avons employes dans les quelques cas d'hemop-tysie qui se sont presentes dans notre pratique, et seit dit en passant, ils n'ont pas toujours triomplie du mal qu'ils etaient appeles a combattre.
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HEMOBRHAGIE. — Ce mot designe toute eruption, tout ecoulement de sang hors de ses vaisseaux, quelles qu'en soient les causes, et soit qu:il s'echappe au dehors, soit qu'il s'epanche au dedans. Ainsi, sous la meme denomination se trouvent designees des maladies essentielle-ment differentes , savoir : les exhalations sanguines sans plaie , rupture ni erosion des tissus, hemorrhagtes actives de Stahl, hemorrhagtes spontanccs ou idiopathiques des auteurs ; les plaies et les ruptures des arteres et des veines, hemorrhaijies traiimatiques des auteurs, et enfin les erosions de ces vaisseaux par un cancer, une gangrene, etc., Mmorrhagies symptomatiqioes. (Roche, Die-tionnairc de medecine et de Chirurgie pratiques.)
Les heraorrhagies par exhalation, ou irritations he-morrhagiques, ayant recu differentes denominations salon les organes qui en sont le siege, nous ne nous en occuperons pas ici. Nous renvoyons nos lecteurs aux articles qui traitent specialement de chacune d:elles.
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HEMORRHOIDES. — Nous ignorons s'il existe une affection hemorrhoidale chez les animaux domestiques ; quelques veterinaires croient, sans cependant en etre
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certains , en avoir constate quelques exemples chez le cheval; pour noire part, nous croyons aussi en avoir rencontre quelques cas chez le chien.
Les hemoi'rhoTdes consistent dans des tumeurs, situees nu pourtour de l'anus, ou au-dessus du sphincter du rectum, provenant de la dilatation variqueuse des veines de cet intestin . ou d'une exhalation de sang dans le tissu cellulaire sous-jacent a sa membrane interne.
Gohier admet l'existence des hemorrhoides chez les chevaux, et pour les distinguer des tumeurs melaniques. il fait voir que les hemorrhoi'dales se montrent, quoique bien raremerit, sur des chevaux de toutes robes , et que le siege en est toujours ä l'anus, tandis que les tumeurs noires ou melaniques- se developpent dans beaucoup dautres endroits du corps.
M. Debeaux rapporte I'ohservation d'un cas d'hemor-rho'ides sur un cheval, survenu ä la suite d'un catarrhe pulmonaire qui s'est developpe a la fin de juin 1831. Traite et parfaitement gueri de cette affection, le meme cheval devient malade vers le milieu de septembre sui-vant, et parmi les symptömes qu'il presente, figure un ecoulement de matiere blanchätre, liquide, par la narine gauche, sans engorgement des glandes de Tauge. Le 16^ il survient spontanement une hemorrhagie nasale copieuse, qui se repete les jours suivants, malgre le traiternent employe pour la combattre. Le 18, deux heures apres une promenade, survient par l'anus une forte hemorrhagie d'un sang noir et epais, d'abord tres-abondante, mais qui diminue insensiblement, sans cesser tout a fait. L'anus est legerement tumefie dans son pourtour; les excrements sont teints de sang ; le malade eprouve beau-coup de douleur pour l'expulsion des matieres fecales.
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(Bouchonneuieuls frequents, breuvages de fleurs de til-leul, electuaires bechiques adoucissants, lavements emollients et mucilagineux , lotions de meme nature sur le rectum.) Le 19, lecoulement sanguin par I'anus est le meme que la veille ; il s'est developpe autour du sphincter des tumeurs d'un rouge-cerise, de la grosseur d'un oeuf de dinde; la difficulte de fienter est extreme, les crottius sont enduits de sang noir ; I'appetit est bon, le cheval est assez gai. Le 20, aucun changement dans les symptomes ; scarifications profondes sur les tumeurs de I'anus; riiemorrhagie produite par les scarifications est assez abondante, sans cependant donner d'inquietude. (Lotions de decoction de tetes de pavot et de grande cigue, saignee de deux kilogrammes et demi, cataplasme de morelle noire sur la region lombaire, memes lavements et meme electuaire que les jours precedents.) Le 21, amen-dement notable de tous les symptomes , diminution sensible de lecoulement sanguin j le malade fiente avec plus de facilite. (Meme traitement que la veille, ä i'excep-tion de la saignee et des scarifications). Du 21 au 25, le mieux va en augmentant; guerison le29. Un mois apres, reapparition des meines symptomes d'hemorrhoVdes; meme traitement, meme succes. Durant quatre mois con-secutifs, le cheval eprouve de mois en mois la meme serie de phenomenes; a leur derniere invasion, M. Debeaux emploie ce traitement : protochlorure de mercure (ca-lomelas), trois gros^ extrait d'opium, deux gros; poudre de racine de bistorte , quatre onces ; miel, süffisante quantite pour former un electuaire , administre matin et soir en deux doses.
Nous avons observe mainte fois une turgescence rouge, enflammee, au pouriour de I'anus du chien ; L'animtal qui
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en est atteint est soufTrant , eprouve de la peine pour fienler et ne satisfait a ce besoin que par des efforts douloureux qui lui arrachent des cris ; les excrements sont durs et enduits dim sang noirätre ; du reste, la sante ne parait pas sensiblement alteree.
A cet etat pathologicpie, qui se presente frequemment a notre clinique, noas avons oppose une ou deux applications de quatre a hiiit sangsues, les lavements emollients, les fomentations de meme nature sur l'anus, et 1'admiuis-tration de quelques laxatifs, tels que l'huile de ricin , a la dose de deux ä quatre onces par jour, selon la taille et la force de l'animal, et nous avons constamment obtenu de ce traitement un resultat avantageux.
HEPATITE. — Cette affection , qui consiste dans I'in-flammation du foie. a ete peu etudiee en medecine vete-rinaire, et a ete regardee comrae fort rare cbez les ani~ maux, surtout chez le cheval, et comme tres-difficile ä reconnaitre dans le commencement; attendu, dit Hurtrel d'Arboval, les symptomes communs qu'ont toutes les inflammations aigues des principaux visccres. Nous ne nions pas les nombreuses sympatbies qui existent entre l'organe bepatique et les principaux visccres abdominaux, ni les alterations qu'il peut subir par suite de maladies de ces derniers : mais nous ne partageons pas l'opinion de I'auteur du Dictionnaire de medecine veterinaire, quant a la rarete de Ibepatite et a la dilTiculte que Ion eprouve a la reconnaitre : nous trouvons au contraire qu'elle est moins rare qu'on ne le suppose, et qu'elle s'annonce, a 1'etat aigu, par des symptomes caracteristiques qui ne per-mettent pas au praticien experimente de la meconnaitre 3 nous I'avons etudiee sur le cbeval, le boeuf et le chien, ct
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nous avons acquis la conviction que cette affection pout exister idiopathiquement sans alteration des autres vis-ceres : mais par centre, que ces derniers sont plus ou moins influences par la maladie qui nous occupe.
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HEPATITE A1GUE DU GHEVAL. — Cette maladie se manifeste par la tristesse, le degoüt et la nonchalance ; Tanimal tient la tete basse, a les yeux a demi fermes, quelquefois larmoyants ; les conjonctives sont tumefiees, de couleur jaune-safran ; la Louche , seche et päteuse, exliale une mauvaise odeur ; la membrane qui la tapisse offre la meine couleur que les conjonctives ; la langue est chargee d'un sediment jaunatre ; le pouls est dur, vite et serre, lartere est tendue; le malade refuse toute espece d'aliments solides, mais il recherche Teau claire, qu'il prend avec avidile pour eteindre la soif qui ledevore; les excrements sont durs et reconverts d une pellicule jaunätre, quelquefois de mucosites, et exhalent l'odeur de la bile ; parfois, et e'est le plus souvent, il y a constipation • la peau est seche et brulante, le poil est herisse ; la colonne verte-brale est inflexible et a perdu sa sensibilile ; Tanimal chancelle en marchant de maniere ä faire craindre sa chute a chaque pas 3 la compression de l'hypochondre droit decele une vive douleur dans cette region ; les flaues sont retrousses et la respiration est plus ou moins difficile et laborieuse. Tels sont les symptumes qui caracterisent I'liepatite idiopathique aigue chez le cheval. Si d'autres phenomenes s'observent quelquefois dans le cours de cette maladie, ils doivent etre consideres comme secondaires et dependants de linflammation dufoie.
Auprintempsde cetteannee 1849,beaucoup dechevaux de Bruxelles et des environs furent atteints d'hepatite
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aigue ; cette epizootic, qui dura pres de trois mois, nous a fourni loccasion de voir et de trailer plus de deux cents malades, qui tous ont offcrt les symptomes que nous venons d'enumerer; quelques-uns d'entre eux. ont pre-scnte durant cette maladie des symptumes de pleurite, de gas trite , etc.5 mais ces aflfeclions concomitantes secon-daires cedaient a mesure que rinflamraation du foie se dissipait. Les diflferentes autopsies que nous avons faites des animaux qui avaient succombe ä cette maladie, ont mis a decouvert des lesions qui nous ont conßrme dans le diagnostic que nous avions porte j le foie etait decolore, ramolli, sa substance se reduisait en un putrilajje grisätre a la moindre pression; il en sortait un ichor de meme cou-leur, qui exhalait une odeur de gangrene. Chez quelques sujets nous avons reconnu, outre les lesions que nous venons de signaler, des traces evidentes de phlegmasie, tantot des plevres, tantot des poumons, d'autres fois de l'estomac et de i'intestin grele: mais ces lesions etaient legeres et peu compromettantes pour la vie.
On considcre comme causes ordinaires de l'hepatite, les fatigues excessives , I'usage d'une alimentation exci-tante etabondante, I'inflaramation des organes voisins, la repercussion des maladies cutanees, etc.; mais, nous devons I'avouer, le plus souvent elles sont ignorees lorsque la maladie est isolee, c'est-a-dire lorsqu'elle est idiopa-thique.
Traitement. — Le debut de la maladie reclame la sai-gnee; eile doit etre en rapport avec ta force du sujet et fintensite de la phlegmasie ; eile peut etre repetee le len-demain si le pouls a conserve sa durete et sa force ; maisil faut bien s'abstenir de la reiterer. si le surcroit d'activite du mouvement circulatoire a diminue; car I'experience a
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deinontre qu'il failait user prudeminent des emissions sanguines dans rinflammation du foie, et que ce n'est quau moment de l'invasion qu'on pent compter sur leur efficacite ; plus tard elles sont plutut nuisibles qu'utiles. L'animal sera soumis a une diete severe ; on lui fera prendre, toutes les deux heures, un litre de tisane muci-lagineuse et on lui passera un lavement de meme nature; on lui administrera chaque matin, jusquä ce que la constipation soit combattue, un electuaire compose de quatre onces de creme de tartre ou de sulfate de soude, et de poudre de reglisse. Si ces premiers moyens sont insufll-sants, il ne faut pas tetnporiser, ni attendre que la mala-die soit sur son declin pour recourir ä la medication revulsive ; il faut appliquer deux a quatre setons, animes avec longuent vesicatoire, sur la region de I'liypochondre droit, ou mieux encore, si une revulsion instantanee est indispensable, un large sinapisme. Malheureusement beaucoup de praticiens attendant, pour user de ces pre-cieux moyens, que rinflammation commence ä se calmer; cest une erreur que lexperience condamne tous les jours, et nous pouvons affirmer que le plus grand nombre des succes que nous avons obtenus dans le traitement de l'he-patite aigue, sont dus a la medication revulsive employee au debut de la maladie, alors que rinflammation n'avait pas encore eu le temps de produire des ravages dans Tor-gane bepatique; toutes les fois que, par une circonstance quelconque, Ion avait neglige d'user des revulsifs du deuxieme au troisieme jour de la maladie, nous avons remarque qu'il etait tres - difficile alors, malgre leur emploi , d'en obtenir la resolution , seule terminaison salutaire; les malades languissaient dans une convalescence qui les conduisait a la mort. Lorsque la constipa-
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tion est opiniatre au point de resister aux electuaires pur-gatifs minoratifs, il convient, tout en usant tie ces der-niers, de faire prendre au malade deux a quatre gros de protochlorure de mercure (calomel , mercure doux) en pilules; mais il faut cesser l'usage de ce dernier medicament, aussitot que la constipation est combattue, ou tout au plus ne le continuer cju'ä une tres-faibie dose, si on le juge encore necessaire, de crainte de provoquer une diar-rhee abondante, qui ne pourrait etre arretee par aucun agent medicamenteux. Lorsque la maladie est sur son declin, on donne avec avantage quelques electuaires toni-ques, et on accorde au malade, ä mesure que la sante reparait, une alimentation legere et de facile digestion, et insensiblement on le ramene ä sa nourriture ordinaire. Quoique Thepatite aigue soit une maladie grave, eile n'est pas au-dessus des ressources de Tart si eile est traitee methodiquement et a temps ; sa marche est ordinaire-ment franclie, et sa duree de huit a douze jours, et, quoi qu'en disent certains auteurs, eile passe rarement a I'etat chronique.
HEPATITE CHRONIQUE. — L'hepatite chronique, que Ton nonime encore obstruction du foie, est presque toujours la consequence de l'hepatite aigue ; eile est carac-terisee par la persistance des svmptomes, qui sont moins marques que dans cette derniere; l'animal reste triste, nonchalant; l'appetil est capricieux et peusoutenu; la soif est assez #9632;vive; les excrements sont durs et leur expulsion est difficile; le pouls est petit, serre; la conjonctive, les muqueuses nasale et buccale sont legcrement injectees et offrent un xeflet jaunätre; la peau est seche et comme collee aux os; la colonne vertebrale est raide et insensible:
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les polls se herissent; le malade malgrit, tombe dans le marasme et meurt au bout dun laps de temps plus ou muins long.
Quelquefois cette maladie se developpe sous un type chronique, cest-ä-dire qu'elle n'est pas la consequence de ihepatite aigue; alors les sjmptomes ne s'apercoivent pas facilement, et raffection a deja fait beaucoup de ravages avant de produire des troubles dans Teconümie; c'est ce qui s'observe dans les abces du foie, et lors de la px^esence de calculs dans cet organe. Nous avons vu mourir une jument au bout de dix beures tie souffrance, par suite de 1 eruption d'un foyer purulent qui envahissait la totalite du lobe droit du foie, sans que cet animal eüt janiais presente aucun Symptome maladif qui fit presumer l'existence de ce foyer; la veille de sa mort, cetle jument avait encore aide toute la journee a trainer une A'oiture lourdement cliargee.
A l'ouverture des animaux morts de cette maladie, tan-tot on trouve le foie dur, criant sous I'instrument tran-chant; de plus la section offre des especes de marbrures; ou bien il se trouve ramolli et se decbire facilement: c'est surtout lorsque la maladie a repris un caractere aigu, que Ion observe ce phenomene cadaverique ; d'autres fois, Ion rencontre des tubercules, des abces et des calculs ; quelquefois enfin cet organe a acquis le double de son volume ordinaire.
laquo; Quant au developpement des differents tissus dans le foie des especes brutes, dit d'Arboval, le seul que Ton connaisse est celui de la mdlanose, plus connue sous le nom de tubercule noir. Tessier et Hazard pere le tien-nent pour frequent parmi les quadrupedes, surtout chez les cbevaux. raquo;
Lorsque Thepatite cbronique se developpe sans succe-
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der ä l'aigue, on lui attribue pour causes ies aliments trop abondants ou trop stimulants, la chaleur atmospbe-rique, l'encombrement des animaux dans une ecurie chaude et humide , les inflammations des parties voisines, la repercussion d'une pblegmasie qui a son siege ail-leurs, etc.
Traitemcnt. — Excepte la saignee , Tbepalite chro-nique doit etre combattue par les memes agents tbera-peutiques que I'bepatite aigue : ainsi, il convient d'ad-ministrer les electuaires purgatifs minoratifs , et den continuer l'usage pendant un certain temps de inaniere a prevenir la constipation , a developper et a entretenir une irritation revulsive sur le tube digestif. On adminis-tre encore avec avantage le calomel ä la dose de deux a quatre gros par jour, en deux fois ; mais. comme nous I'avons fait remarquer dans le traitement de I'bepatite aigue, il faut cesser den faire usage lorsque la purgation devient aboudante. On seconde parfaitement ces agents medicamenteux par l'application de trois ou quatre se-tons, axiimes avec longuent vesicatoire , sur fbypo-chondre droit; des auteurs conseillent d'appliquer sur cette region des vesicatoires ou des sinapismes, comme ayantune action plus active ; mais nous donnons la preference aux setons, par cela meme qu'ils produisent une revulsion moins brusque et plus durable que celle que Ton obtient habituelleinent par les sinapismes et les vesicatoires, et dont faction pent etre entretenue aussi longtcmps que la nature de faifection I'exige , sans de-truire la peau et sans laisser des traces indelebiles qui tarent et deprecient les animaux. Les breuvages amers, une nourriture de facile digestion, et un exercice leger, ne lont pas sans influence sur le retablissement de la sante.
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HEPATITE AIGUE DU BOEUF. — Cette affection se manifeste par la perte de l'appetit, la cessation de la rumination et la gene de la respiration ; I'animal est dans un etat d'anxiete; il se couche et se releve souvent ; il eprouve des frissons ; le pouls est accelere , plein, serre. L'liypocondre droit, legerement gonfle, offre une sensi-bilite marquee a la pression ; la conjunctive est injectee, jaunätre ; la bouche est chaude, seche et päteuse; la inu-queuse qui la tapisse est d'un jaune päle;* la soif est vive; la peau est seche , brillante et de couleur jaune aux en-droits oü eile est amincie et au pourtour des ouvertures naturelles; les urines sont rares et colorees ; les excrements sont durs et coiffes, et tres-souvent il y a constipation.
L'hepatite est une maladie de l'Age adulte, dit Gelle, dont les signes diagnostiques ne sont pas tonjours appre-ciables a son debut, mais qui consistent principalement dans la coloration subite des muqueuses en jaune, I'abat-tement, le soulevement, la sensibilite de l'liypocondre droit, avec fievre; car lictere ou la coloi-ation en jaune des muqueuses, ainsi que de certaines parties de la peau, sans fievre, n'est souvent qu'un syinptume qui peut exister sans inflammation du foie, et qui peut etre le fait de la presence d'un calcul biliaire, de concretions, d'ob-structions ou de toule cause qui oblitere plus ou moins completement les canaux choledoque et cystique.
L'hepatite chronique est ties-rare chez les ruminants : comme chez le cheval eile est ordinairement la consequence de l'hepatite aigue; I'animal qui en est atteint maigrit j il tient la tete basse ; les yeux sont enfonces de maniere a lui donner une physionomie triste ; la marche est lente, pen assuree : la conjonctive offre un reflet jaunätre : la
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bouche est seche, et sa membrane a la meme couleur que la conjonctive; la langue est cbargee cl'un seiliment gri-sätre; l'appetit est peu soutenu et ne se fait sentir qu a de i'ares intervalles : la soif est assez vive; la peau est seclie, adherente: le poil est pique; la colonne vertebrale est insensible; les excrements sont dnrs et coiffes, et quelque-fois il y a constipation ; la maigreur devient extreme et le malade succombe d'epuisement.
Les causes de cette affection gisent dans une chaleur in-solite et prolongee de l'atmospliere, dans le manque d'eau ou l'usage de celle qui est corrompue par la chaleur et la stagnation ; dans les fourrages et les herbes de paturages de mauvaisequalite, vaseux, älteres. Ces causes predispo-santes , ajoute Gelle, deviennent occasionnelles par leur persistance. Un refroidissement subit de la peau cause par l'äprete des nuits dans certaines saisons , les pluies d'orage meme, peuvent faire appai-aitre inopinement I'he-patite aigue, quand les bestiaux sont cleja depuis quelque temps sous l'empire des causes predisposantes que nous venons d'enumerer.
L'hepatite aigue accompagne ou complique commune-ment la gastro-enterite aigue, de laqueile eile differe sous le rapport symptomatique, par la coloration en jaunedes muqueuses apparentes et de la peau. Cette affection est plus frequente dans les pays chauds, en Espagne, en Italic, que dans les pays temperes , ou on lobserve quel-quefois durant les fortes chaleurs , trop prolongees et insolites.
Traitement. — Les moyens therapeutiques a opposer a l'liepatite aigue du boeuf, reposent sur les meines bases que ceux que Ton emploie pour combattre la meme ma-ladie chez le cheval; la saignee au debut, repetee jusqua
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aouplesse du pouls, mais graduelle et sans elre portee jusqu'a produire un affaiblissement qui pourrait devenir funeste; les boissons delayantes acidulees , les brcuvages de decoction d'orge, de chiendent, de graine de lin miel-les, les lavements emollients , les bains de vapeurs emol-lientes, etc. Si la constipation persiste, on fera usage des laxatifs, tels que la creme de tartre, le sulfate de soude; et si eile est opiniätre au point de resister a ces agents the-rapeutiques.onadministrera le calomel, que Tonalternera avec les laxatifs precites. Si I'inflammation ne cede pas a ce traitement , si aucun amendement ne s'opere au bout de deux ä trois jours, il faut recourir aux setons animes avec la racine d'ellebore, que Ton applique sur Thypocon-dre droit. II est d'observation que les tisanes susmention-nees doivent etre administrees en grands lavages , dix a douze litres par jour, jusqu'a ce que les symptomes inflammatoires soient combattus. Sur le declin de la ma-ladie, alors que le degoüt et raffaiblissementsont les seuls symptomes qui persistent, on administrera la poudre de gentiane et d'aunee dans une infusion de plantes aroma-tiques , et on donnera pour nourriture, durant la convalescence, de la farine d'orge delayee dans de l'eau, des panades, un peu de bon foinou de l'herbe fraiche si la saison le pennet. Ces moyens, sagement combines, ame-nent ordinairement le retablissement complet du malade dans l'espace de liuil a dix jours.
Pour Thepatite chronique, le traitement repose entie-rement sur l'usage des purgatifs administres a doses frac-tionnees , de maniere a entretenir les voies digestives libres , tout en y conservant un etat fluxionnaire : les revulsifs a I'exterieur au moyen de setons sur Thypocon-dre droit; la dispensation moderee dune bonne nourri-
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ture, un exercice leger et les pansements de la main. Malheureusement ces moyens therapeutiques, quelque rationnels qu'ils soienl, sont souvent impuissants pour combattre cette maladie, et l'animal succombe apres un laps de temps plus ou moins long.
HEPATITE A1GUE DU CHIEN. — De tous les ani-maux domestiques, c'estle cliien qui est le plus frequem-ment atteint d'hepatite aigue. Cette aiFection s'annonce par la tristesse et le degoüt: le malade refuse toute espece d'aliments solides ; il rechercbe l'eau fralche et limpide, qu'il boit avec avidite; la bouclie est secbe, la langue est chargee dun sediment grisatre, la membrane muqueuse qui la tapisse a une teinte jaune tres-prononcee ; la con-jonctive est tumenee,injectee,et reflete une teinte jaune-orange; les yeux sont larmoyants et a demi formes 3 le pouls est precipite, I'artere esl tendue : la fievre est tres-prononcee ; de temps en temps ranimal eprouve des nau-sees qui sont suivies de vomissements de mucusites bilieuses verdätres ou noirätres 3 la constipation est opi-niätre ; i'hypocondre droit est souleve et tres-douloureux ä la pression 5 le malade se traine a peine et reste presque constamment couche. Tel est le cortege des symptomes qui caracterisent cette grave maladie, qui parcourt ses periodes rapidement et occasionne ordinairement la mort au bout de cinq a six jours.
On attribue comme causes a cette maladie, les coups, les violences dont Faction a porte directement sur la region de Ibypocondre droit et blesse le foiej mais eile peut aussi se developper sous d'autres influences qui, dans la majeure partie des cas, nous sont inconnues. Elle peut aussi, comme chez les autres animaux , etre la con-
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sequence tie la gastro-enterite ou da toute autre phleg-inasie des visceres abdominaux.
Trattement. — Le traitement de i'hepatite aigue doit etre prompt ct energique ; sa marche rapide exige une medecine active; toute temporisation est nuisible et per-met a la maladie d'acquerir un degre de gravite tel qu'il n'est plus permis d'en esperer la guerison. II faut doncse häter de pratiquer une saignee proportionnee a la force et a la taille de ranimal et a l'intensite de la fievre : quatre ä huit onces pour les chiens de petite taille, et douze ä seize onces pour ceux de grande espece. On soumet le ma-lade a l'usage de tisanes adoucissantes rendues laxatives par raddilion d'une a deux onces de creme de tartre pour un litre de liquide, que Ton administre par Intervalle de manicre que cette dose soit prise en un jourj on en continue l'usage jusqu a ce que la constipation soit combattue; ces moyens doivent etre secondes par les lavements et les bains emollients et par I'application, sur la region correspondante au foie, d'un cataplasme de farine de lin ou de mauve. Nous nous sommes aussi bien trouve d'une application de huit a douze sangsues sur Ihypocondre droit, dans le traitement de I'hepatite aigue.
Si, malgre ces moyens, la maladie ne s'amende pas du deuxieme au troisieme jour, si I'animal reste constipe, il faut augmenter la dose de creme de tartre au point de la rendre purgative, car il importe de combattre cette complication nuisible et d'etablir une revulsion sur le tube digestif. Le calomel (protocblorure de mercure) donne dans ce cas, a quelquefois produit des effets satisfaisants. Lorsque la maladie cede au traitement que nous venons d'indiquer, il convient, dans le but d'accelerer la convalescence et de relever les forces du malade, d'adminis.-
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trer quelques toniques vegetaux. Si l'hepatite tend a passer a letat chronique, chose excessivement rare, il faut recourirä l'application des setons sur Tliypocondre droit, tout en usant des purgatifs et des toniques.
HEPATO-ARACHNOIDITE {Mal de feu, mal d'Es-payne, hepatite accompayne'e de parafrdnesie}. #9632;—Hur-trel d'Arboval et M. Vatel parlent de cette affection, mais les symptomes qu'ils enumerent ont taut de rapport avec ceux de Vindiyestion vertiyineuse, que nous croyons pou-voir nous dispenser de les decrire; nous pensons meme qu'ils se sont mepris sur la nature de cette maladie; par consequent nous renvoyons pour ce qui la concerne a Xlndiyestion vertigineuse,
HERNEE. — On appelle hernie la tumeur formee a la periplieiiedune cavite par un organe quisJen est echappe en totalite ou en partie, a travers une ouverture naturelle ou accidentelle, ou meme a travers un point affaibli de ses parois.
Le mecanisme suivantlequel les hernies sont produites, n'est pas le meine pour toutes ; cependant on peut dire dune maniere generale qu'elles se forment lorsque I'e-quilibre qui, dans letat normal, existe entre I'efFort que font incessamment les visceres pour s'epanouir et la resistance qu'opposent les enceintes des cavites , et qui est tel qu'il y a partout contact entre eux sans que ni les uns ni les autres soient exposes a aucune pression violente , est rompu ä l'avantage de la premiere de ces forces, ou lorsque le rapport qui existe entre le volume des visceres et la largeur des ouvertures naturelles des cavites splanch-niques est devenu tel, que les ouvertures sont relative-ment trop grandes.
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La facilite avec laquelle les organes se deplacent et la maniere dont ils executent ce deplacement, sont en rapport avec la mobilite dont ils sont doues dans I'etat natu-rel. Les visceres abdominaux attaches aux parois abdominales par des liens celluleux et extensibles, doues pour la plupart d'un mouvement d'expansion propre , et de la fa-culte de changer de lieu par un mouvement de totalite, renfermes dans une enceinte composee presque partout de parties molles tres-dilatables et percee dun grand nombre de larges ouvertures, sont de tous les organes ceux qui ont le plus de facilite pour se deplacer et qui se deplacent le plus frequemment; et quand ils se portent au dehors, c'est plutot par un mouvement de totalite que par ^expansion de leur substance.
Lorsque les organes sortent par une des ouvertures naturelles de la cavite qui les contient , ils poussent ordi-nairement au-devant deux la membrane sereuse qui ta-pisse cette ouverture, l'allongent et en forment une enve-loppe immediate, que 1'on notnme sac herniaire. Des qu'ils sont sortis , ils s'epanouissent au dehors, parce qu'ils y soul moins genes que dans le trajet de l'ouverture qui leur livre passage; et la tumeur qu'ils forment, retrecie au niveau de cette ouverture et plus large au delä, aug-mente de volume, parce quits deviennent le siege dune irritation permanente, qui depend de la gene que le contour de l'ouverture qui leur livre passage apporte a la circulation arterielle et veineuse, des rapports nouveaux qu'ils contractent, du contact des corps exterieurs, etc. Leur tissu s'epaissit, ils contractent des adherences entre eux et avec le sac herniaire et deviennent irreductibles, tant a cause de l'augmentation de leur volume, qu'a cause des adherences qu'ils ont contractees. C'est surtout dans
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les hernie^ abdominales, les seules donl nous traiterons ici, que Ion voit survenir cette disproportion de volume entre l'organe deplace et l'ouverture qui lui livre passage, d ou naissent les accidents de l'engouement et ceux de retranglement, qui decident souvent de la perte de l'orjjane deplace.
Le diagnostic des Lernies est en general facile; elles n'ont de commun avec les lipumes, les abces et les diffe-rentes especes de collections, que la tumeur qu'elles for-ment; tons les autres symptömes qu'elles preseatent sont diflerents. Ainsi, la maniere dont elles se sont develop-pees , la facilite avec laquelle on les reduit, soit par line pression convenablement dirigee, soit en faisant seule-ment placer le sujet dans une situation qui mette la cavite doü sont sortis les visceres dans une position declivej la nature des accidents dont elles sont accompa-gnees et qui sont tons en rapport avec la nature de l'organe deplace et avec celle de ses fonctions, sont autant de circonstances qui servent ä les bien caracteriser.
Les indications curatives que presentent ces maladies sont de les reduire et de les maintenir reduites. On rem-plit la premiere de ces indications par Toperation dite du taxis, qui se fait d'apres des regies differentes dans les differentes especes de bernies. La seconde se remplit a l'aide de divers bandages , de sutures, de casseaux , etc.
Mais lorsque la bernie est irreductible, soit a cause des adberences que les organes deplaces ont contractees an debtors, soit a raison du volume qu'ils y ont acquis , soit enfin parce qu'ils sont etrangles par le contour de l'ou-verture de passage, il faut, dans les deux premiers cas, se borner a soutenir la tumeur a l'aide dun bandage on d'un suspensoir, si eile en est susceptible; et dans le der-
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nier, il faut souvent dilater a I'aide dune operation chi-rurgicale 1 ouverture dont la constriction s'oppose a la reduction de la hernie (1).
HERNIE CRURALE ( Mtrocele). — La hernie crurale est excessivement rare chez les animaux domestiques; des auteurs en ont meme nie la possibilite, tant a cause de la position horizontale du corps et de celle des membres posterieurs constamment rapproches du tronc, que par la disposition d'un tissu fibreux jaune qui recouvre les muscles abdominaux et la forme de l'arcade crurale. Girard fils a fait voir que les hernies crurales sont ren-dues presque impossibles cbez les monodactyles, tant par deux productions aponevrotiqu.es qui ne laissent d'inter-ruption que dans une tres-petite etendue, entre I'apone-vrose du muscle sacro-lombaire et celle du grand oblique, que par la largeur et la force de l'aponevrose qui se porte de labdomen ä la face interne des cuisses. Quoique rare, cette hernie nest pas sans exemple chez le poulain et le chien : eile se fait ä travers l'arcade crurale, et s'annonce par une tumeur allongee, elastique, se laissant deprimer et meme disparaissant par le facets, situee a la partie superieure de la cuisse un peu au-dessous du flanc , dans la region de l'aine.
Cette lesion de rapport, que nous avons rencontree quel-quefoischez le poulain et le chien, se guerit facilement et en peu de temps; la reduction est des plus faciles: il suffit pour cela d'exercer quelque pression sur la tumeur pour la deprimer et la faire disparaitrej on maintient cette hernie
(1) Ces quelqiies cionnces gencralcs sur les hernies abdominales ont ete exlraites en grande iwrtic du Diclionnaire de mddecine et de Chirurgie pra-tlques.
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reduite, par un bandage a pelote allongee qui remplit la region crurale, et huit ou dix jours suflisent pour en ob-tenir la guerison parfaite.
HERNIE I^GULNALE. {Bubonocele , etitero-bubono-cele, etitero-epiplocele} etc.)—Toutes ces denominations donnees pour qualifier la bernie inguinale , sont plutut de nature a jeter de la confusion dans les idees qua eclairer le diagnostic de cette affection 5 car il n'est pas donne au veterinaire le plus experimente de distinguer dune ma-niere quelconque, quelle est la partiequi a franchi I'an-neau inguinal et constitue la bernie; dans beaucoup de casmeme, ilestdiflicile des'assurer de son existence; par consequent, nous nous trouvons dans la necessite d'ad-mettre la bernie pure et simple, sans nous inquieter de l'organe bernie, qui, dans tous les cas graves qui onl amene la mort de lanimal, etait forme par une duplicature de l'intestin grele avec son mesentere.
On a divise la bernie inguinale en etranglee et en non etraiiylee.
La hernic non etranglee se presente sous la forme d'une tumeur molle, elastique, diminuant ou disparaissant par la manipulation, la compression qifon exerce sur eile, ou lorsqu'on place le sujet dans une situation qui melte la ca-vite d'oü sont sortis les visceres dans une position declive, e'est-a-dire en le placant sur le dos, et reparaissant lorsqu'il est debout ou que Ton cesse la compression. Cette tumeur rentreen faisant entendre un bruit particulier resultantdu passage desgaz de la portion de l'intestin berniee dans celle qui ne lest pas. Cette bernie se developpe ordinairement d'une maniere lente, sans trouble fonctionnel, et acquiert quelquefois un volume considerable sans nuire a la sante dc
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lanimal; nous avons vu des hernies de ce genre chez le clieval, acquerir le volume d'une grosse vessie remplie d'air, sans nuire en aucune maniere a I'animal (jui la portait, et ce dernier rendre des services comme s'ii n'eut pas ete atteint de cette infirmite. Get etat pathologique est la consequence de la dilatation lente et progressive de lanneau inguinal, qui permet a l'intestin do s'y engager et de descendre dans les bourses : c'est ordinairement sur les chevaux mous, lymphatiques, chez lesquels les tissus sont relaches, que Ion observe cet accident; il est encore frequent chez les poulains, surtout a leur naissance ou immediatement apres ; mais chez eux eile disparait pres-que toujours spontanement au bout de dix ä quinze jours ; il est rare quelle dure davantage.
Chez les chevaux entiers, la castration a testicules cou-verts est le seul reraede a opposer a cette hernie: mais cette operation ne sera suivie de succes que dans le cas oü I'an-neau inguinal ne sera pas trop dilate et oü. par consequent, la tumeur ne sera pas volumineuse ; dans le cas contraire, eile est irremediable, et il vaut mieux utiliser lanimal tel qu'il est, que de tenter un traitement sinon infruclueux, du moins toujours dangereux. Pour operer la reduction de cette hernie, il faut placer le cheval sur le dos, les membres posterieurs ecartes et les jarrets portes en avant, de maniere a mettre les parois abdominales dans un etat parfait de relächement, et le maintenir dans cette position jusqüa ce que le veterinaire, par un taxis bien dirige, ait refoule par lanneau inguinal la partie herniee; ce premier temps etant termine,on pröcede a la castration ä testicules converts, et on applique sur le cordon testiculaire et la gaine vaginale, un fort casseau convexe, le plus pres possible de Tanneau. II est inutile de recommander de disposer
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lanimal a subir cette operation par la diete et la saignee, et de le tenir au regime jusqu a ce que tout clanger soit passe ; les autres soins ii Joaner se deduisent des complications qui peuventsurvenir. Chez les chevaux hongres, il faut user des mernes moyens et des meines precautions que pour les chevaux entiers, sauf quil est inutile, et qu'il serait dangereux meme, douvrir la poche herniaire: apres la reduction, faite coinme nous venous de l'indiquer, on place le casseau contre lanneau, en embrassant la peau qui a servi d'enveloppe exterieure au sac herniaire. Nous nous sommes bien trouve dans ce dernier cas dun casseau en fer. convexe, long de bruit pouces et assez huge pour couvrir I'anneau inguinal, et dont les branches sont reu-nies par une charniere ä l'une des extremites, et a lautre par une vis qui sert a exercer une compression assez forte pour aneantir la vie des tissus comprimes. Au bout de huit a dix jours, le casseau tombe avec la portion de peau y comprise : un tissu inodulaire bouche Touverture et s'op-pose a la recidive.
La hernie ctranylee se manifeste souvent avec une grande promptitude , quelquefois tout ä coup a la suite d'un effort, d'une course rapide, d'un saut, d'une chute violente, etc.: nous I'avons vue survenir iminediatement apres l'acte de la copulation, et cela plosieurs fois. Quelque temps apres l'accident, e'est-a dire apres une lieure ou deux, I'animal temoignede rinqnietude, trepignedes mem-bres posterieurs, regaide son flanc, agite la queue, flechit les quatre inembr.es comme s'il voulait se coucher; puis il se redresse brusquement; les muscles abdominaux sont contractes, la colonne vertebrale est inflexible et voütee en contre-haut: le maladeboite du membre voisin dunial, et cela en fauchant ^ il y a ballonnement de plus en plus
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marque du ventre, et expulsion frequente de matieres fe-cales. Get etat d'anxietedure un certain temps, puis il sag-grave et les coliquesse declarent; alors le malade sedebat, se livre a des mouvements desordonnes, se couche et se re-leve sans cesse, se place souvent sur le dos et conserve cette position pendantun certain temps,commas'il y trouvaitun soulagement aux douleurs qui Taccablent: le pouls, petitet serre, bat avecprecipitation; les flaues sontagites, le corps se couvre de sueur; ces symptömes alarmants s'aggravent et marchent sans interruption : les sueurs deviennent froides, la face se grippe; les yeux sont bagards, les na-seaux dilates ; le pouls s'efface et devient imperceptible ; enfin lanimal succombe au bout de vingt-quatre a trente-six beures. La mort est souvent precedee dun calmequi fait croire aux personnes non initiees a l'art de guerir, et qui peut induire en erreur lejeune praticien, que le ma-lade va mieux; en effet, les douleurs cessent lorsque la gangrene sest emparee des tissus etrangles ; I'animal demeure debout, tranquille, cberchemecne a manger dans sa litiere ; mais ce calme est de courte duree, et peut etre considere comme le signe precurseur de la mort si, au moment qu'il apparait, le pouls ne se releve pas et demeure efface.
Outre les symptömes generaux que nous venons de signaler, et qui peuvent ä eux seuls mettre sur la voie du diagnostic, nous en avons de locaux qui sont importants a considerer; ainsi des sueurs abondantes s'observent dans la region scrotale; le testicule du cöte oü existe la bernie se retracte, montc et descend alternativement. Ce mouvement irregulier, d'autant plus repete que les souf-frances sont plus fortes, est regarde comme un des signes pathognomoniqucs qui meritent la plus serieuse attention.
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et il doit cpnstamment determiner le veterinaire a explorer I'anneau inguinal, afin de s'assurer de son etat. On explore aussi le cordon testiculaire qui souvent, dans la hernie qui nous occupe, offre un engorgement allonge, päteux et quelqueibis elastique. Quelquefois cet engorgement n existe pas, la gaine testiculaire est libre : cela arrive quand la portion d'intestin engagee est tres-courte et se trouve seulement pincee par I'anneau; alors il n'existe aucune manifestation de tumeur au dehors, cest en explorant les parties que Ton peut s'assurer de letat 'des clioses. A cette fin, I'animal etant prealablement abattu et fixe sur le dos, on introduit une main dans le rectum et Tautre dans lefourreau, on les dirige, l'une vers i'orifice snperieur de I'anneau, lautre vers son orifice infe-rieur, de maniere a les reunir par cette Ouvertüre naturelle; lursquon y parvient, des auteurs pretendent(ju'il n'y a pas hernie ; mais cela n'est pas toujours certain ; nous avons vu un cas de hernie etranglee sur Fetalon Bedouin, dvi haras de lEtat; l'exploration de I'anneau, faite comme ilest indique plus haut, nous a pcrmis de reunir les doigts avec la plus grande facilite; cependant, a l'ouverture du cadavre, nous avons rencontre une duplicature de l'intes-tin grele avec son mesentere, mesurantä peu pres un pied de long et qui remplissait toute la gaine vaginale ; nous concluons de la, que ce signe ne merite pas toute I'impor-tance qu'on lui accorde.
M. Patey, veterinaire ä la Delivrante, pres de Caen (Calvados) , dit qua Texploration rectale, on suit aisement avec la main Tanse intestinale engagee dans I'anneau, jusqu ä Tentree de la gaine, et Ton sent la resistance, dit-il, d'une sorte de bride tendue obliquement depuis I'orifice de la gaine vaginale jusqu'a la region superieure;
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c'estle meseotere de lause inteslinale etranglee. M. Patey regarde ce Symptome comme essentiellemeut pathogno-monique.
Traitement. — Le traitement de cette grave maladie est rarement heureux ; dans tous les cas , les saignees et les lavements emolJients sont indiques, mals il ne faut pas tarder a tenter la reduction , en s'y prenant de la ma-niere que nous avons indiquee pour la hernie non etran-gleej mais il est rare qu'on y parvienne; alors il faut manoeuvrer d'une autre maniere : M. Vatel conseille d'in-troduire une main dans le rectum, de saisir a travers les parois de cet organe la portion d'intestin engagee dans Taiuieau inguinal, et de la tirer doucement en dedans, en meine temps que de lautre main , introduite dans le fourreau, on essaie de faire rentrer la tumeur lier-niaire. Si, malgre cette tentative, la reduction n'a pu avoir lieu , on laisse un pen reposer I'animal, et on lui fait une nouvelle saignee si on le juge convenable; puis , apres avoir ouvert le scrotum et les membranes qui enveloppent la hernie, on clierche a la reduire par le taxis seul, en pro-cedant au debridement de l'anneau inguinal. Dans tous les cas, la castration doit etre pratiquee apres la reduction.
Pour executer ce debridement, dit M. Girard, I'opera-teur passe dans la gaine ouverte un ou deux doigts, qu'il enfonce jusqu'a la bride, sur laquelle il les tient appuyes, afin de pouvoir y porter de l'autre main un bistouri bou-tonne, qu'il applique a plat contre les doigts qui toucbent la bride, en ayant l'attention de tourner le trancbant en debors et du cote du niembre. 11 dirige ainsi le bistouri jusque sur la bride dans laquelle il tache de l'engager, en le tenant toujours a plat contre les doigts, qui servenl do
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conducteurs. Lorsqu'il esl sür que linstrument afranchi le collet, il tourne en dehors et en devant le tranchant. qui coupe iminediatement le collet. Cette incision , en quelqae sorte spontanee, sufiit souvent pour frayer passage au viscere hernie, qui rentre plus ou moins vite, quelquefois en bloc et d'autres fois graduellement. Dans certains cas , continue M. Girard, Ton est oblige de pro-longer un peu l'incision ou de pousser le debridemenl plus haut, vers la cavite abdominale. Ces diverses incisions secondaires doivent etre faites avec management, parce que le retour de la bernie est d'autant moins a craindre que I'ouverture pratiquee a moins d'etendue. Sa reduction , qui ne s'efFectue pas d'elle-meme, n'exige qu'une manipulation simple, et ne necessite meme pas I'introduc-tion de la main dans le rectum.
En pratiquant l'operation de la bernie etranglee, dit encore M. Girard, il convient de se rappeler la disposition anatomique des parties , d'oii il resulte : 1deg; que toute incision faite pour dilater Tanneau inguinal, doit etre effectuee d'arriere en avant et de dedans en dehors .• 2deg; quelle doit suivre la direction de I'ouverture exterieure du canal inguinal lui-meme, et etre prolongee vers sa commissure anterieure, cette route etant la seule capable de faire eviler des accidents graves. En portant le tran chant de l'instrument sur la levre anterieure et interne de I'ouverture inguinale. Ton court non-seulement le risque de donner lieu a une bemorrhagie grave, mais encore de determiner une sorte d eventration , presque toujours mortelle.
M. Patey, dont nous avons deja parle dans ce chapitre, dans un article intitule : Quelques re/lexions snr les her-nies intestinales etrangldes du cheval, et plus particulie-
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rement sur la possibilite de les reduire par le ta.vis et par Vapplication d'un nouvcau proccde chtrurgical, insere dans le Recueil de medecine veterinaire pratique, annee 1847, conseille le traitement prealable suivant: administration, en breuvage, d'un litre d'eau sattiree de craie ou de magnesie carbonatee ; lun ou I'autre a peine tiede, contenant un melange de 10 ä 12 grammes de laudanum et le double en poids d'ether sulfurique. 11 y a avantage, dit-il, a reiterer la dose de ce breuvage au bout de peu d'beures. Une saignee de trois a quatre kilo-granames , suivant les sujets, surtout pendant la plus grantle acuite des douleurs, est aussi indiquee. Ces divers moyens preliminaires facilitent souvent les manipulations du taxis, en diminuant. les tortures du malade, ä moins que, pour les emissions sanguines, il n'y ait une contre-indication tranchee due ä une faiblesse radicale du snjet, ou, en dernier lieu, a 1 ingestion d'une quautite considerable d'aliments. On empioiera aussi avec avantage des lavements irritants faits avec une decoction conceutree de tabac, ou,ä sou defaut, avec de l'eau cbargee de solution de savon blanc ou de cblorure de sodium,ä 1 efFet, dit-il, de provoquer de fortes contractions peristaltiques des anses intestinales, et d'obtenir la reduction par le seul mouve-nient musculaire de celle d'entre elles qui entre dans I'anneau inguinal.
Avant de mettre en usage I'operation chirutrgicale, continue l'auteur de cet article, on doit toujours tenter la reduction par les manoeuvres du taxis, lorsque Ton est appele des le debut de la maladie. Plus tard, ces manoeuvres deviennent de plus en plus difficiles et peuvent etre dangereuses.
A cet efFet, 1'apimal etant: si cela est possible, maintenu
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debout et entrave du derriere, sur une epaisse litierCj ^Operateur, dont le bras a ete prealablement buile et les ongles rognes de pres, introduit la main dans le rectum, et saisit avec la pulpe des doigts lintestin compris dans I'anneau, lequel intestin il distinfjue facilement des autres, a sa tension manifeste; puis il tire a lui par legeres secousses repetees et graduees, en meme temps qu'un aide inleili-gent, auqnel ila fait la leeon, les mains placees au pins liaut point de l'aine, l'une opposee ii l'autre, comprime de chaque cote, avec les doigts ouverts, la base de la gaine vaginale, qu'il tire au prealable et a plusieurs reprises de haut en bas, determinant ainsi une traction inverse de celle que i'operateur execute de son cute, immediatement apres, dans I'interieur da bassin.
Soudainement alors, I'aide, par un brusque cbange-ment de direction, enfonce de concert et alternativement les doiquot;ts allonges de bas en haut dans le fond meine de l'aine, vers le centre de l'ouverture de la gaine, que I'operateur lui a d'avance indiquee comme le point sur lequel ildevait concentrer ses manipulations.
Hatons-nous de dire, continue-t-il, qu'il est rare qu'un premier essai de ce genre reussisse, si bien faites que soient les manoeuvres. Souvent il faut s'y prendre a plusieurs fois, et souvent aussi sans succes.
Tel est en apercu le mode de reduction manuelle qu'il croit devoir conseiller, et qui, sur six sujets qu'il a traites de cette maladie, lui a reussi deux fois.
Les moyens chirurgicaux exposes dans sa nouvclle me-thode sont ceux-ci: le malade, etant abattu et fixe, comme il est d'usage en pared cas, sur une epaisse litiere, e'est-a-dire le corps fixe sur le dos et le train de derriere eleve au moyen de bottes de paille . I'operateur fait tirer et
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fixer le meinbre posterieur du cote malade, ühlitjuemeiit lt;le cöte et en arriere, en juste mesure, tandis qua les trois autres, au contraire . sent fixes en avant dans le sens oppose.
Alois, recommandant a I'aide place a la tete de distraire autant que possible l'attention du malade, il incise large-ment la bourse correspondante a la hernie, encomprenant dans son incision, mesuree en profondeur, la peau, le dartos et le tissu cellulaire sous-jacent, jusqua la tunique erythroide, siu laquelie doit s'arreter le tranchant du bis-touri. L'Operateur depouille avec precaution la tunique erythroide du tissu cellulaire qui l'entöüte et l'unit au dartos, jusqu'a ce qu'il puisse englober dans ses deux mains la partie retrecie oil commence le col.
Puis, de concert avec un aide, il fait un pli, en la pin-cant, ä la tunique erythroide sur le pourtourde sa circon-ference, vers le milieu de sa longueur, et il pratique sur son tissu ainsi double, une petite incision longitudinale, sans perte aucune de substance, transversalement a la longueur des fibres, pour eviter qu'elles ne s eraillent.
A laide de cette petite perforation 1'operateur injecte dans le sac herniaire deux a trois grammes d'extrait. aqueux de belladone ou d'opium , delayes ou etendus convenablement dans un ou deux decilitres environ d'huile d'amandes douces, legerement cbauffee si e'est en Liver, ou, a son defaut, d'huile d'olives, ou enfin dune decoction emolliente rendue anodine par quelques teles de pavots.
Ce liquide s'infiltre de proche en proche vers fanneau, lubrifie les membranes mises en contact etroit dans le sac retreci de la bourse, et agit comme moderateur de la douleur locale sur les tissus etrangles et enflammes.
L'operateur facilite la penetration du liquide injecle
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par la compression successive et repetce des deux mains placees Tune et l'autre ä chaque extremite de la gaine, et il tente, par une manipulation methodique et bien mena-gee, de faire osciller doucement de rune a Fautre la masse contenue dans le sac scrotal, et de la vider ainsi des ma-tieres quelle peat renfermer. M. Patey s'est vu une fois dans Tobligation d'avoir recours a cette manoeuvre prea-lable avant linjection, tant la quantite d'intestin hernic distendait le sac vaginal et meltait obstacle a I'introduc-tion du liquide lubrifiant.
Peu d'instants apres rinjection de ce liquide, on ne tarde pas a observer un relachement, une sorte de flacci-dite des parties berniees, tout a I'beure si renitentes, et il devient plus facile de les faire osciller dans la cavite du sac qui les renferme. L'operateur doit, en ce moment, conthmer avec patience les manipulations qui ont pour but dimprimer a la masse intestinale cette sorte de flux et de reflux d'une main a lautre. il ebranle ainsi les rapports des visceres deplaces et en produit lentement I'eva-cuation.
Lorsque, pendant ccs manipulations, l'animal se livreä des mouvements desordonnes, la main placee vers I'orifice de 1'anneau doit comprimer legerement le cordon, et cellc opposee, vers le fond du sac, s'appliquer tout ouverte sur la tumeur et la pousser doucement vers louverture injjui-nale, alln de mettre obstacle, autant que possible, a une nouvelle fuite del'intestin.
Lorsque, par ces manoeuvres, on est parvenu a obtenir une certaine vacuite dusac berniaire, l'operateur saisit ce moment pour faire refluer, par un eflort brusque et sou-dain, du fond du sac vers son oriflce, ce qui reste encore d'intestin engage.
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Ce dernier effort doit etre renouvele plusieurs fois avant quil reussisse ; raais avec la patience que M. Patey recommande, il ne la pas encore vu manquer son but.
line fois la reduction produite, I'occiusion definitive de la gaine vaginale s'obtient par Tap plication, le plus haut possible , dun casseau courbe sur le col de la gaine. Cumme dans la methode ordinaire, M. Patey n'a rien de particulier a indiquer sur le temps de l'operation, et il n'insiste pas sur ce point.
Teile est la nouvelle methode curative de la hernie inguinale etranglee , qui a valu a son auteur, M. Patey, deux cas de reussite sur six par le taxis, et trois resultats satisfaisants sur quatre chevaux qu'il a operes d'apres la maniere qui vient d'etre indiquee. Des faits pratiques dune aussi haute importance ne sauraient recevoir trop de publicite.
HERNIE OMBTLICALE {Exomphale). — C'est ordi-nairement, pour ne pas dire toujours , chez les jeunes animaux que cette hernie se presente ; eile est la consequence de la non-cicatrisation de Fanneau ombilical dans lequel s'engage une portion de Tintestin grele ou de 1 epiploon. Cette lesion de rapport se manifeste ä Tombilic par une tumeur elastique, reductible, variant chez les grands animaux depuis la grosseur d'un petit oeuf do poule jusqu'a celle d'une bouteille allongee, et du volume d'une noisette a celui d'une grosse noix chez le chicn. Rarement eile est etranglee, et clans ce cas la tumeur est dure, et l'animal presente des symptömes de coliques plus ou moins aigues.
Differents procedes sont employes pour guerir la hernie ombilicale: la suture, la ligature, le bandage et le casseau
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sont ceux qui out ete generalement mis en usage jusqu'au-jonrd'hui. Les deux premiers precedes etant presque totalement abandonees, a cause du peu d'efficacite qu'ils presentent, et des graves accidents qui peuvent en etre la suite, nous ne nous en occuperons pas.
Quel que soit le precede que Ion clioisisse, la premiere indication a remplir est de reduire la portion herniee. A cette fin, on abat I'animal, on le fixe sur le dos, les quatre membres en lair reunis par des entravons, et on le fail maintenir dans cette position par des aides.Tout etant ainsi bien dispose, I'operateur saisit d'une main le sac berniaire a son extremile, et de l'autre il execute le taxis, en refou-lant la portion qui fait hernie vers l'amieau, et il continue cette manoeuvre jusqua sa rentree complete. Cette reduction est ordinairement facile , mais s'il arrivait que quel-ques adherences s'opposassent a la rentree de la portion herniee, il faudrait ouvrir le sac vers sa partie inferieure, e'est-a-dire sur le point le plus eloigneque possible delan-neau, et lesdetruire avec les doigts ouun instrument tran-chanl, en ayant la precaution de ne point leser I'organe qui doit etre refoule dans la cavite abdominale. Si la hernie est etranglee, ce qui est rare et ce qui n'arrive que quand des matieres stercorales s'accumulent dans I'anse intestiiiale qui sort de labdomen , il faut malaxer la tumeur avec les doigts en refoulant ces matieres vers ranueau ; ce simple moyen nous a reussi dans les deux cas de hernie ombili-cale etranglee que nous avons observes ; si, par cette manoeuvre, on ne parveuait pas a pouvoir en operer la reduction , il faudrait recourir au dehridement de lan-neau.
Ce premier temps de loperation etant acheve, lopera-teur applique un fort casseau en bois, ou mieux le casseau
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en fer, espece de pince a vis, dont la convexite repose sur l'anneau, maintient la hernie et serre de maniere a produire la mortification de la portion de peau comprimee et du sac herniaire. Apres cette operation, il convient de mettre ranimal a la diete et de lui appliquer im bandage de corps pour soutenir le casseau et empecher qu'il ne soit arrache par une cause quelconque: car sa chute pre-maturee serait suivie de la sortie d'une portion d'intestin, qui causerait la mort du sujet. Get accident n'est jamais arrive dans les nombreux cas de bernies ombilicales que nous avons operees par ce precede; maisil est a notre con-naissance qu'il a quelquefois eu lieu, quoique molns fre-quemment que par la suture et la ligature, qui sont tres-souvent suivies de la ebute prematuree de la poche herniaire avant que l'agglutination des parois du sac avec elles-memes et Tobliteration de l'ouverture ombilicale soient assez solides pour soutenir le poids des visceres abdominaux qui s'echappent alors au dehors.
De tous ces procedes pour guerir la hernie ombilicale, le meilleur, le plus expeditif et le moins dangereux est sans contredit celui du casseau ; au bout de huit a dix jours , le casseau tombe avec la peau qui formait le sac herniaire, et laisse une plaie simple qui se guerit par quelques soins de proprete.
Le bandage ne s'applique que quand la hernie est petite, l'anneau tres-etroit, et que l'animal est jeune ; son application nous a valu quelques succes, mais nous devons le dire, nous nous sommes trouve mainte fois dans la neces-site de revenir au casseau, apres avoir employe, pendant plusieurs semaines , le bandage sans succes. On a imagine diflferents bandages pour cette operation ; mais le plus sim-plej et en meme temps le moins sujet a se deplacer. consiste
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dans unc pelote d'etoupes, proportionnee a l'ouverture de l'anneau; onl'imbibe d'un melange resincux et on I'appli-que sur l'ouverture; cette premiere pelote cst recouverte d'une seconde plus grosse et egalement enduite du melange resineux chaud, et Ton maintient le tout par une bände de tuile d'un pied de large qui ceint deux fois le corps et qui y adhere sur toute sa longueur par le melange susdit, de maniere a former un bandage inamovible qui n'est pas susceptible de se deplacer par les mouvemenls auxquels se livrent les animaux. 11 convient de le laisser en place pendant trois a quatre semaines, mais nous le repetons, il est souvent impuissant et ne convient que pour les petites hernias et dans le plus jeune age. Pour I'appliquer il est inutile dabattre les animaux.
La medecine veterinaife est redevable a M. Dayot. veterinaire a Pimpol (C6tes-du-Nord), dun traitement nouveau. de l'exomphale ou liernie ombilicale, qui parait I'emportcr sur tous ceux qui ont ete suivis jusqu'a ce jour pour combattre cette affection, tant sous le rapport desa simplicite et de la facilite avcclaquelleon I'applique, que sous celui de son efficacile. Voici comment il precede.
Apres avoir pris en consideration le temperament el le plus ou moins d excitabilite des sujets, apres s'etre assure par une exploration prealable de la nature de la tumeur et de ses caracteres; il coupe les poils a sa surface, puis , avec un pinceau d'etoupe ou de coton bien imbibe d acide azotique (acide nitrique) , il en etend une couche cireu-laire a la base de l'exomphale, et de la sur toute letendue de sa surface.
Une premiere coucbe appliquee, il la renouvelle une ou deux fois dans une heure suivant l'epaisseur de la peau; cela cst laisse a l'appreciation de l'operateur.
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Deux ordres de plienomcnes se manifestent apres I'ap-plication tie I'acide azotique sur las omphaloceles : les uns immediats, les autres consecutifs.
Immediatement apres, un oedeme se developpe et grossit quelquefois avec une teile promptitude, que I'ocil peut en suivre le developpement.
Les douleurs ne sent accusees que par quelques pieti-nements qui cessent l)ientot. .
En moins dune heure, le volume apparent de la hernie a augmente du triple. Au bout de ce temps, cet accroisse-ment s'arrete.
Plienomcnes consecutifs. II n'y a pas de fievre de reaction. Le poulain est gai comnie ä Tordinaire: il cher-che seulement a se derober a toute manoeuvre d'explo-ralion.
L'oedeme s'allonge vers le sternum et reste pendant une huitaine environ avec les dimensions qu'il a acquises des le debut.
Les plienomcnes ohjectifs que presente la tumeur h. sa surface exterieure varient suivant ([ue la cauterisation a ete superficielle, ou profonde et desorganisatrice.
Dans le cas oü la cauterisation n a attaque que la super-ficie de la peau, cette membrane devient durc, rugueuse ; une plaque parcheminee, ridee, tend a se detacher. C'est la portion depiderme qui a supporte le contact de I'acide azotique.
Lorsque cette exfoliation epidermique est produite, la peau sous-jacente se retracte, revient sur elle-meme et exerce une sorte d'action de rcfoulenient sur le sac her-niaire qu'ellc soutient.
Peu a peu 1'oedeme se resorbe et, apres sa disparilion complete, la poche herniaire est videe de l'intestin qu'ellc
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renferraait, et ses parois out contracle des adherencelaquo; avec elles-memes au niveau de louverture ombilicale qu'elles obliterent.
Souveut cependant, les resultats d'une cauterisation saperficielle ne sont pas aussi complete. La tumeur se reduit plus ou moins sous son influence; mais il arrive quelle ne disparait pas tout a fait, et Ion est force, pour obtenir sa reduction parfaite, de revenir plusieurs fois a ia cauterisation.
Lorsque Ion a recours ä une cauterisation complete-rnent desorganisatrice de la peau, ducinquieme au dixieme jour de loperation il setablit une inflammation elimina-trice qui creuse une tranchee circulaire entre le mort et le vif. La plaque de peau sphacelee est eliminee, dans une etendue proportionnee a I'action ducaustique, par un travail bourgeonneux qui se manifeste dans le tissu cellulaire sous-cutane. Le centre de l'escarre est comme pedon-cule. Le cordon fibreux auquel eile append serait, sui-vantM. Dayot, le moignon du cordon ombilical, qui, par sa nature fibreuse, resisterait davantage a I'ulceration eliminatrice.
A la chute de cette escarre, la plaie formee par la perte de substance de la peau, marche regubamp;rement vers la cauterisation. Elle se retracte graduellement a mesure quo s'opere I'action retractile des bourgeons charnus, el en meme temps loedeme sous-ventral se dissout par la resorption interstitielle.
Le premier precede est celui auquel M. Dayot avait d'abord donne la preference; mais ses experimentations lui demontrerent bientot que I'agent caustique pouvait etre employe jusqu'a dose desorganisatrice pour la peau, sans danger pour I'organe enferme dans la poche herniaire, et
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que, ä cette dose, l'actiou therapeutique etait bien plus puissante qu'a doses attenuees.
Nous n'avons pas encore eu Toccasion d'experimenter !a methode curative de M. Dayot; mais les quarante-deux faits qu'il a fournis a l'appui de ce qu'il avance, sont pour nous de nature a lui acquerir toute notre confiance.
HERNIE VENTRALE {£ventration).~ll arrive que, par suite de ia decliirure des muscles abdominaux , une portion plus ou moins notable du tube digestif fait par l'ouverture accidentelle et constitue une hernie ordinaire-ment assez volumineuse sur Tun des points de cette vaste £avite splanchnique. Cette lesion est la consequence des blessures produites par des agents exterieurs, notamment des coups de comes que les animaux se donnent en se battant; aussi rencontre-t-on plus frequemment ces accidents cbez ceux pourvus de ces defenses que chez ceux qui en sont prives.
La hernie resultant de la dechirure des muscles abdominaux , la peau etant demeuree intacte, s'annonce par une tumeur qui varie de volume, dans les grands animaux domestiques , depuis celui du poing jusqua celui d'un seau ordinaire, et dans les petits, depuis celui d'un oeuf de poule jusqu'a la grosseur du poing; molle, elastique, se laissant deprimer par la pression, disparaissant en faisant entendre une espece de borborygme, et reparaissant aus-sitot que 1 on cesse de la comprimer; Ton sent distinc-tement, lorsque Ion a fait rentrer ia masse herniee, la dechirure des muscles par oü sortent les visceres. 11 est rare que cette hernie soit etranglee, l'ouverture qui livre passage aux visceres est presque toujours d'une dimension assez grande pour les mettre a l'abri de cette complication;
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eependant, si c'est une portion tie linlestinqui fait hernie, le cours des' matieres excrementitielles peut se trouver intercepte, et leur sejour dans I'anse herniee la tumefie, Tenflamme, et 1 etranglement en est la suite. Alors la tumeur est dure, doulourcuse a la pressioa; I'animai eprouve des coliques plus ou moins violentes ; la gangrene s'empare de la partie, et la mort du sujet est inevitable, si Ton ne fait cesser letranglement avant que les desordres de la mortification soient etablis.
Lorsque, conjointement avec la dechirure des muscles aLdominaux , la peau se trouve entarnee, les visceres qui s'ecliappent par I'ouverture sent a jour, ils se presentent sous la forme d'une masse plus ou moins volumineuse, entouree du peritoine qui la retient dans certaines limites ; d'autres fois cette membrane sereuse est dechiree, alors les organes sorteut en plus ou moins grandc abondance, il y a eventrntion grave.
Traitemcnt. — A l'egard de cette hernie, comme ä legard de celles que nous venons de decrire, la premiere indication qui se preseute, c'est la redaction. C'est par 1c taxis que Ton parvient generalement ä faire rentier la masse herniee. Ce premier temps de ToperaLion etant terinine, si la peau est intacte et ['accident recent , on applique une pelole, faite avec du linge ou des etoupes, assez large pour couvrir I'ouverture et contenir les visceres qui tendent sans cesse a s'echapper; on la maintient en place par vine large bände de toile forte qui ceint le corps par deux ou trois tours, et que l'on fixe sur le dos par quelques points de suture. 11 est bon dans ce cas de sou-mettre I'animai a la diete, de lui pratiquer une saignee si la lievre de reaction s'etablit, et de diriger des ablutions continuelles d'eau froide sur la paitie lesee, en vue de
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prevenir une vive inflammation qui pourrait avoir des consequences facheuses. Ce traitement simple nous a valu des succes dans des hernies ventrales recentes qui s'offraient sous un aspect alarmant, tant elles etaient volumineuses ; au bout de trois a quatre semaines, la plaie des muscles abdominaux etait cicatrisee, et Ion pouvait sans inconvenient supprimer le bandage.
S'il arrivait que, par la position de la hernie, il füt impossible de maintenir ce bandage en place, alors pour as-sujetir la hernie assez longtemps et permettre ainsi ä la plaie de se cicatnser.il faudrait avoir recours au bandage inamovible resineux, analogue a celui que nous employons dans les cas de fracture; dans ce cas les lotions d'eau froide doivent etre supprimees.
Lorsque la hernie est ancienne, les bords de la dechi-rure des muscles etant cicatrises isolement, il n'est plus permis, si I'ouverture est grande, den esperer la gue-rison ; on pent appliquer un bandage pour supporter la hernie et mettre l'animal ä meme de pouvoir etre utilise, etaussi ahn de prevenir des accidents qui pourraient sur-venir par les fatigues et les efforts, mais jamais en vue d une guerison radicale. Si c'est un animal de boucherie, le meilleur parti est de le mettre a l'engrais et de le livrer ensuite a la consoinmation.
Si la hernie est etranglee, il faut faire aussitot cesser cet etat de choses , il faut la reduire dune maniere quel-conque ; si on ne pent y parvenir par le taxis, il faut dila-ter I'ouverture et faire cesser l'etat d'etreinte des visceres qui y sont engages. Lorsqu'on a du avoir recours a la dilatation de I'ouverture pour refouler les organes dans I'ahdomen , il faut reunir les bords de la plaie faite a la peau, par la suture enlt; hevillee, el se comporter ensuite
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Binbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HYDARTHROSE.
comme nous I'avons indique pour la hernie recente. Dans le cas oil les visceres sent ajour,c'est-a-dire lorsque la peau est dechiree et leur livre passage, il faut les appro-prier et les refouler doucement et avec precaution dans I'abdomen , rapprocher les Lords de la solution de conti-miite de la peau, par la suture enchevillee, et y appliquer le bandage comma il est indique plus haut. Les soins sub-sequents se deduisent des complications qui surviennent; dans tous les cas il faut mettre le malade ä la diete et lui faire une ou deux saignees pour prevenir une trop vive reaction,
HYDARTHROSE. — On designe par cette denomination I'lrydropisie des articulations. Cette afTection se rencontre frequemment. chez les animaux domestiques , sur-tout chez le cheval , aux articulations de la rotule, du genou , du jarret et du houlet; dans ces deux demieres articulations, Thydarthrose a i-ecu les noms de vessigon pour celle du jarret, et de mollctte pour oelle du houlet , denominations que nous conservons et auxquelles nous, renvoyons nos lecteurs; il ne sera question dans ce cha-pitre que de Ihydarthrose femoro-rotulienne et de celle du genou , comme n'ayant pas recu de noms particu-liers.
L'hydarthrose femoro-rotulienne se manifeste d'ahord par une tumeur plus ou moins volumineuse, molle, fluc-tuante, sans chaleur ni douleur, qui survient a la partie anterieure de la rotule. Cette tumeur dans le principe, et surlout lorsqu'elle n'a pas un fort volume, ne gene que faihlement les mouvements de l'articulation qui en est le siege; mais a la longue, et surtout lorsqu'elle est volumineuse, eile se durcit par fepaississcment de sc? parois,
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s'oppose au libre jeu de larticulation quelle enraie en quelque sorte, de maniere que l'animal ne peut plus porter le membre en avant qu'en le trainant sur le sol et en lui faisant decrire un demi-cercle en dehors. II arrive, niais dans de rares circonstances, que cette tumeur acquiert le caractere phlegmoneux : alors eile est chaude, l'animal en soufFre et eprouve quelquefois de la fievre. Les deux articulations femoro-rotuliennes sont parfois le siege de I'liydarthrose, mais le plus generalement eile n existe que dun seul cote.
Les efforts , les coups, les chutes, etc., dont faction a porte sur cette region, sont regardes comme donnant lieu ä cette affection; mais il arrive frequemment qu'elle se developpe sans causes connues , chez de jeunes poulains qui n'ont jamais sorti de l'ecurie; alurs on ne peut com-prendre rhydarthrose que comme le produit d'une rapture d'equilibre entre lexhalation et labsorption de la synovie; aller au dela , ce serait hasarder de se perdre dans des donnees hypothetiques.
Traitement. — Le traitement le plus generalement admis pour combattre I'liydarthrose, consiste dans des applications rubefiantes , les vesicatoires et le feu; toute-fois , avant de recourir ä ces moyens , il faut calmer l'in-flaramation locale par des topiques emollients , et n'user des excitants que quand la douleur et la clialeur de la partie sont presque entierement dissipees. alors que tout espoir de guerison par la methode antiphlogistique est perdu. C'est lorsque la tumeur est molle et recente que les rubefiants jouissent de qtielque propriete curative ^ mais il faut en continucr l'usage pendant un certain temps, toutefois en en suspendant lemploi par intervalles si l'ir-ritation qu'ils produisent esl tres-forte, pour en oblenir
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un resultat satisfaisant; nous nous sommes blen trouve, dans ce cas, de frictions de liniment ammoniacal, reite-rees deux fois par jour. Si ce premier moyen reste sans efFet ou que, par lanciennete de la tumear, on le juge impuissant, il flmt avoir recours aux vesicatoires ; la ma-niere d'user de ces derniers n'est pas indiflerente pour atteindre le but qu'on se propose: il ne suflit pas de se horner ä une ou deux applications vesicantes , il faut persister dans leur emploi pendant sept a huit jours et meme davantage, si les circonstances n'obligent de les suspetulre. Lorsque la medication vesicante est jugee impuissante, il laut appliquer le feu en raies sur toute letendue de la tumear etle reiterer plusieurs fois meme, si le cas i'exige. Teis sont les moyens therapeatiques que nous avons toujours employes pour combattre cette hy-darthrose; ils nont pas constamment repondu ii notre attente, mais ils ont dans tons les cas produit une amelioration notable qui mettait lanimal ä meme d'etre utilise.
Depuis quelques anneeson preconise unenouvelle me-thode, qui parait avoir une valeur therapeutique su-perieure ä toutes les autres pour combattre les bydar-tbroses et les tumeurs synoviales tendineuses. Cette nouvelle metbode consiste a faire des injections iodees dans les articulations et dans ies gaines tendineuses.
D'apres l'experimentation de M. Leblanc et de M. le docteur Thierry, appuyee de celledeM. Velpeau, I'inno-cuite de cette metliode semblait reconnue; BIM. Leblanc et Thierry n'avaient vu survenir aueun accident a la suite de vingt-cinq injections iodees essayees sur le cheval, dont quinze dans les articulations et dix dans les gaines tendineuses: lorsque M. Bouley jeune, medecin veterinaire a
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I1YDARTHR0SE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (57
Paris, a fait devant l'Acatlemie de medecine l'histoire de plusieurs chevaux qui avaient succombe a la suite d'in-flammations suraigues, detcrminees par des injections de teinture d'iode dans les gaines articulaires dujarret et du genou. M. H. Bouley, professeur de clinique a Tecole d'Al-fort, a signale plusieurs faits semblables survenus ä la suite d'injectiuns d'iode dans la capsule synoviale du jarret et dans les gaines tendineuses. Nous avons aussi a constater un cas malheureux de ces injections dans Thydarthrose femoro-rotulienne : le poulain qui en fut Tobjet suc-comba a une inflammation suppurative determinee par la presence de cet agent tberapeutique irritant dans la capsule synoviale. Si de nombreux faits militent en faveur de cette nouvelle metbode, toutefois , dit M. H. Bouley, et nous sommes de son avis, on ne doit I'introduire dans la pratique qu'avee la plus grande circonspection, et il faut, avant de se prononcer sur sa valeur definitive, la sou-mettre encore a une longue experimentation.
Lorsqu'on est arrete sur ce mode de traitement, on abat l'animal et on le fixe de maniere a donner la plus grande facilite a I'operateur; celui-ci, au moyen d'un petit trocart, fait la ponction de la poche synoviale vers sa partie declive, retire ensuite la lame du trocart et laisse en place le cylindre qui lui sert de gaine; aussitöt la synovie s ecoule en plus ou moins grande quantite, el on en facilite levacuntion par des pressions exercees sur la tumeur, afin de la vider le plus completement possible. Lorsque ce premier temps est acbeve, on injecte avec une petite seringue, par la canule du trocart restee en place, le liquide iode. La quantite de liquide ä injecter doit etre equivalente a la quantite de synovie evacuee3 lorsque la capsule en est toute remplie, et apres trois minutes de
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sejour dans son interieur, on levacue le plus exactement possible par des pressions methodiques exercees sur la tumeur. Cette operation etant achevee, on remet I'aninial a l'ecurie oü on le laisse dans an repos absolu.
La matiere de Tinjection doit etre faite dans la proportion de :
Teinture d'iode, une partie.
Ean ordinaire, trois parties.
laquo; Rien n'est variable, dit M. H. Bouley, comme les manifestations de sensibilite qui surviennent apres les injections iodees dans les gaines ou dans les jointures. Les dispositions individuelles donnent ici les resultats les plus difFerents. Chez tel sujet, par exemple, c'est a peine si rintroduction dun liquide aussi irritant dans une jointure, meine compliquee, sera accusee par un peu de douleur locale, quelques signes de sensibilite a la pression, de la gene dans le mouvement; tandis que chez tel autre, qui aura ete soumis ala meme epreuve dans des conditions identiques, la douleur locale et la reaction generale s'e-leveront a une haute puissance.
raquo; Chez un troisieme enfin , la violence de rinflamma-tion articulaire pent etre teile, dans les inemes conditions, que Tanimal, en proie a des douleurs intolerables, tombe sur la litiere pour ne plus se relever.
raquo; Les elFets therapeutiques des injections iodees nesont pas immediatement sensibles.
raquo; Les gaines distendues, qui out ete soumises a leur application , conservent leur volume pendant assez long-temps aprcs.
raquo; Toutefois , le travail de la resolution , pour etre lent, n'en est pas moins certain , et Ton voit peu a peu les parties se detendre, s'afFaisser et renlrer dans les limites des
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formes normales , lorsque des alterations profundes et inveterees de structure n'y mettent pas cependant obstacle.
)gt; II faut quelquefois trois, quatre et cinq tnois pour que ce resultat se produise. raquo;
L'hydarthrose du genou s'annonce par une tumeur molle,fluctuante,plus oumoins volumineuse, sans chaleur ni douleur, due ä l'accumulation de la synovie dans la gaine articulaire decette partie. Cette accumulation syno-viale est generalernent la consequence de lusure, d'efforts, de coups, de chutes, etc., et pent aussi dependre d'un defaut d'equilibre entre l'exhalation et l'absorption.
Le traitement doit etre le meme que pour 1'bydarthrose femoro-rotulienne; d'abord il faut avoir recours aux rube-fiants, puis aux vesicants et enfin a la cauterisation; mais, vu les dangers des injections iodees, il ne faut recourir a ce moyen qu'a la derniere extremite, alors que 1'ineffica-cite des autres a ete constatee.
HYDROCELE. — L;hydropisie des bourses constitue 1'bydrocele. On la distingue en bydrocele par infiltration sereuse du scrotum, et en bydrocele par epanchement dans la tunique vaginale.
L'hydrocele par infiltration sereuse a tonjours lieu des deux cotes des bourses a la fois : eile occupe tout le lissu celiulaire compris entre les teguments du scrotum et la tunique vaginale, et s'annonce sous forme d'une tumeur molle, pateuse, conservant fimpression du doigt, ordinal-rement froide et insensible, quelquefois chaude et dou-loureuse.
L'bydrocele de la tunique vaginale consiste en une accumulation deserosite, qui faitpoche, dans la cavite de
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la membrane sereuse du testicule. On la reconnait aise-ment, quand eile est parvenue ä un certain degre, a une tumeur lisse, egale, molle, indolente, mince et mobile a sa surface, et a la fluctuation que Ion sent en avant du cordon testiculaire, qui devient d autant moins sensible que la tumeur est plus volumineuse, et que la membrane sereuse eprouve une distension plus considerable. Pour quelle le devienne, il faut que la collection soit volumineuse et que le testicule eprouve une forte compression , en meme temps que le cordon est tiraille.
On distingue l'hydrocele de la tunique vaginale de la bernie inguinale, dit d'Arboval, a ce que, dans celle-ci, les progres de la tumeur se font de haut en has, et dans celle-la, de bas en haut; d'ailleurs, I'liydroceleest irreduc-tible, et son volume ne varie pas suivant la position qu on fait prendre ä l'animal.
L'hydrocele par infiltration du tissu cellulaire du scrotum pent dependre de l'inüuence dune cause locale, d'une inflammation qui se termine par l'hydropisie des parties affectees; mais le plus souvent eile depend d une autre maladie; c'est ce qui s'observe dans l'ascite et Tana-sarque, la cachexie aqueuse des betes a laine , et dans cei-taines maladies chroniques qui font eprouver au Systeme absorbant une debilite marquee. |nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;L'hydrocele de la tunique vaginale parait etre le resul-
tat de lirritation de la membrane sereuse du testicule, produite par des contusions, des coups portes sur le scrotum; quelquefois eile se manifeste sans cause bien connue.
De tous les animaux domestiques , c'est le cheval qui est le plus souvent expose a cette affection.
Traitement. —L'hydrocele idiopathique par infiltru-
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tion du dssu cellulaire, n'est pas ordlnairement une mala-die grave. Lorsqu'il y a de rinflammation , la resolution s'obtient souvent par des fumigations et des fomentations aqueuses, emollientes, dont on doit continuer l'usage tant que les parties presentent de la chaleur. Lorsque les phenomenes inflammatoires sont dissipes , on doit avoir recours aux applications resolutives et astringentes. L'eau de chaux aiguisee d'alcool, les decoctions d'ecorce de diene et de marronnier, fargile et la suie delayees dans du vinaigre, etc., conviennent dans cette circonstance. Lorsque linfiltration est considerable,que par consequent I'hydrocele est volumineuse, il faut pratiquer des mouche-tures pour favoriser Tevacuation de la serosite epanchee, sans toutefois negliger les applications restrinctives. Lorsque Tepanchement sereux est symptomatique, c'est-a-dire lorsqu'il est dependant d'une affection autre que celle du tissu cellulaire qui en est le siege, c'est vers la maladie principale qu'on doit diriger les moyens thera-peutiques : dans ce cas c'est moins la tumefaction qui doit occuper, que la cause qui I'a produite.
L'hydrocele de la tunique vaginale reclame la ponction, lorsque son volume est assez considerable pour permettre cette operation, afin de {procurer l'evacuation du liquide accumule. La ponction de la gaine vaginale n amenerait qu'un soulagement momentane si Ton negligeait d'employer ensuite une metbode qui a pour objet de determiner I'adhe-rence de la membrane sereuse du testicule, et d'obliterer ainsi sacavite, ce qui rend toute nouvelle accumulation de liquide impossible. Cette metbode consiste a injecter dans la cavite de l'bydrocele, une liqueur susceptible d'en-flammer les parois et de les faire adherer entre elles. On recommande a cet effet du gros vin dans lequel on fait
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bouillir, par bouteille, deux onces de roses de Provins, ou bien de l'alcool plus ou moins affaibü et chauffe, en quantite egale a celle de la serosite sortie : on laisse cette liqueur pendant cinq a six minutes, on la fait ecouler en-suite, et Ton recommence de la meme maniere, une se-conde ou meme une troisieme fois, jusqua ceque lanimal temoigne une douleur assez vive; on est quelquefois oblige d'elever la temperature du vin ou de lalcool jusquau point de produire une legere brülure. Apres la deruiere injection, on exerce une compression sur les bourses et la galne vaginale, pour en exprimer le plus exactement possible le liquide qui s'y trouve.
M. le professeur Velpeau recommande les injections de teinture d'iode, comme etant preferables aux injections vineuses, dans le traitement de Thydrocele de Ihomme. Ces injections iodees doivent etre dans les proportions d'une partie de teinture d'iode et de trois parties d'eau commune. Lorsquon se sert de cette preparation , 11 est prudent de ne faire qu'une seule injection, cest-a-dire de ne remplir la pocbe qu'une seule fois, et den exprimer le liquide apres qu'il y a sejourne pendant trois minutes.
Pour pratiquer la ponction de la gaine vaginale, on abat d'abord l'animal et on le fixe comme pour la castration ; on saisit ensuite la partie inferieure des enveloppes testi-culaires , et on les maintient en bas , tandis qu'un aide est charge de contenir le testicule, que Ton remonte le plus pres possible de lanneau inguinal. On flit alors une incision de quatre centimetres de longueur a la parlie la plus declive des enveloppes exterieures, et Ion applique dans cette incision le trocart, qui penefre facilement dans la gaine en en ponctionnant les parois. On retire ensuite le trocart, en en maintcnant la canule en place pour favoriser
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HYDROCßPHALlE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;70
! ecoulement du liquide, et lorsque la poche est entiere-menl evacuee, pour faire passer par cette voie les injections dans la gaine vaginale.
Les soins subsequents ä 1 operation de l'hydrocele doi-vent se deduire des indications divei'ses qni peuvent se presenter. Dans tous les cas , il convient d'appliquer un suspensoir pour soutenir les par-ties et servir en meme temps d'appareil aux applications locales jugees necessaires.
Le plus prompt et le plus sür raoyen pour guerir Ihy-drocele, est sans contredit la castration a testicules converts, et c'est celui que nous preferons, ä moins qu'il ne sagisse dun animal destine a la reproduction.
HYDROCEPHALIE {Hydropisie de Varachnoide intra ou extra-encephalique ). — Cette affection se rencontre quelqueibis cbez les animaux domestiques; eile est tou-jours congeniale, et donne ä la tete des formes bizarres et des dimensions excessives qui sont souvent un grand obstacle ä la parturition. Rarement les bydrocephales naissent vivants, et constamment ils meurent quelques jours apres la naissancej c'est d'ailleurs ce que nous avons observe mainte fois dans notre pratique, sur des poulains et des veaux.
Hurtrel d'Arboval consacre a Thydrocepbalie un long article, dans lequel il rapporte plusieurs observations de cette affection recueillies par des praticiens distingues; mais toutes se rapporlent a des affections cerebrates chro-niques, ou qui se sont terminees par epancbement; nous renvoyons done, pour ce qui les concerne, aux articles qui traitent de I'arachnoVdite et de Tencephalite; nous ne pourrions nous en entretenir ici qu'en entrant dans des redites inutiles et ennuyeuses.
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Une foule de causes sont attribuees a I'encephalie con-geniale; les enumerer ne servirait point a etablir une the-rapeutique de eette alFection; d'aiUeurs le but de notre ouvrage ne comporte point une lisle de causes plus ou moins problematiques pour un mal devant lequel la mede-cine reste impuissante.
HYDROMETRE. — L'bydrometre consiste dans une accumulation plus ou moins considerable deserosite dans la matrice. Cette affection. qui constitue l'bydropisie de la matrice, a ete souvent observee par les veterinaires , et notamment par nous dans notre pratique, chez la jument et la vacbe; eile est caracterisee par le rejet bors de la vulve d'une certaine quantile de matiere blancbatre, qui se fait par intervalles plus ou moins eloignes ; Taniraal qui en est affecte n'en parait point incommode, et ce ne n'est qua la lon^ue et lorsque cette secretion anormale devient epui-sante par la quantite de liquide qu eile fournit, que la mai-greur et le marasme peuvent en etre la consequence. Nous avons observe, pendant plus d'un an, une jument qui ren-dait par la vulve, toutes les trois ou quatre semaines, un seau au moins de serosite purulente blancbatre ; cette bete ne temoignait de l'inquietude et du malaise que lorsque la matrice se trouvait dans un etat de repletion avancee; alors eile se livrait a quelques efforts expulsifs, et rejetait en masse cette quantite de matiere puriforme; puis on n'observait plus rien jusquii ce qu'une nouvelle accumulation ramenat les memes phenomenes. Quelque-fois 1 ecoulement est permanent, alors l'accident est de^oü-tant i les parties genitales, la queue et les fesses sont salies par la matiere, qui sly agglutine; ces dernieres parties se depilent et sexcorient ä la longue, de maniere que I'ani-
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HYDROMETRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 78
mal se trouve incapable de rendre encore quelque service.
Les causes de cet etat pathologique ne sont pas bien connues ; cependant tout porte ä croire qu'il est le resul-tat d'un travail inflammatoire de l'uterus, d ou il s'ensuit une veritable secretion morbide. Nous avons inspecte plusieurs matrices de jument et de vacbe, et nous avons punous convaincre qu'il en etait ainsi, sinon toujours, au moins dans la majeure par lie des cas.
Traitcmmt. — Le traitement de l'hydropisie de la ma-trice a ete longtemps inconnu en medecine veterinaire, et ce n'est que par analogic avec certaines maladies des organes genito-urinaires de Fespece bumaine, que nous avons oppose a cette affection des agents therapeutiques qui nous ont reussi ; les observations en sont consignees dans le Journal veterinaire et agricole de Bdxjique, annee 1842.
La premiere de ces observations est relative ä une vacbe qui, par suite d'une parturition laborieuse, rendait journellement par la vulve une quantite considerable de matiere mucoso-purulente. Malgre les soins que nous apportions pour faire tarir cette secretion anormale, eile allait en augmentant, et cbaque jour la malade empiraitj il y avait deja plus de trois mois que cet etat existait, lorsque nous nous decidames a recourir aux injections d'eau de Goulard dans la matrice, et a I'administration en breuvage de deux onces de copabu et de deux onces de terebentbine de Venise, divisees en deux doses, matin et soir. Apres trois jours successifs de ce traitement, la secretion purulente etait sensiblement diminuee ; le pus avait perdu de sa consistance, il etait plus sereux. A mesure que nous avancions dans ce traitement, nous remarquions un mieux tant local que dans Icnseinble de l'organisme;
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70nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IIYUnüMEIRE.
lea principales functions, qui d'abord etaient plus cm moins troublees, se retablissaient., l'animal reprenait de la gaiete et de la vigueur ; en{in,apres dix jours continus de ce traitement, la cure etait radicale.
La deuxieme observation a pour sujet une jument qui, depuis plus de deux ans , soufTrait d'une alFection de la matrice ä la suite d'un avorlement. Pendant ce laps de temps, eile conserva assez d'embonpoint ; la peau toutefois etait un pen secbe et le poil lerne; du reste, les autres fonctions sexecutaient d'une maniere parfaite. La membrane muqueuse qui tapisse le vagin presentait un aspect blanc-jaunätre et etait le siege d'une secretion morbide d'une nature toute particuliere. 11 s'ecoulait constamment par la vulve une matiere mucoso-purulente, qui sattacbait et se concretait au pourtour des grandes levres et salissait les fesses, lesquelles a certaines places etaient entic'rement denudees. Outre cet ecoulement continu , il y avait des excretions intermittentes pendant lesquelles l'animal se livrait a des efforts expulsifs, el rejetait avec force et a une assez grande distance jusqu'ä une pinte et parfois un litre de cette matiere mucoso-purulente, mais plus consistante alors, plus concrete true celle qui s'echappait babituellernent par la vulve.
La malade, qui avait dejä subi differents ti-aitements pour cette affection , fut soumise a une alimentation saine et de bonne nature et ä un travail modere; les pansements de la main et les soins de proprete ne furent point negliges, et 1'on administra ä l'interieur des pilules formulees de la maniere suivanle :
Terebenthine de Venise.
Golophane pulverisee. . . . S aa ^ii
Racine de bistorte pulverisee.
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HYDROMETRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 77
Ce melange fut converti en vingt-quatre pilules ; on en administra quatre tous les matins, 1'animal etant encore ajeun.
Comme on reculait clevant la cherte du bäume de copahuqui, pen de temps auparavant, avait si bien servi dans un cas analogue, on crut bon de le reraplacer par la terebenthine de Venise.
!)eja, apres la troisieme pilule, le propr-ietaire squot;e-tait apercu de la diminution de la secretion, diminution qui devint chaque jour plus sensible, de teile sorte que quand on cut. donne les quatre dernieres pilules tout ecou-lement avait cesse.
Ce traitement si simple amena done des resultats inattendus. En effet, huit jours apres, Tanimal fut pre-sente pour la deuxieme fois a la clinique de l'Ecole vete-rinaire, et tous les assistants etonnes, comme nous I'etions nous-meme, constaterent la guerison de la maladie qui depuissi longtemps tourmentait cette jument, et qui pro-bablement, a la longue, Taurait conduite a la mort. Le proprietaire nous declaradans ce moment que son animal etait beaucoup plus gai, mangeait mieux qu'a I'ordinaire, et qu'il esperait pouvoir bientot le faire saillir avec plus de succes qu'il ne I'avait fait les deux annees precedentes.
Depuis I'epoque a laquelle nous avons consigne ces
observations, plusieurs cas semblables se sont presentes
dans notre pratique; mais nous devons le dire, quelques-
uns d'entre eux ont ete plus rebelles au traitement; il a
fallu, pour en triompher, un temps plus long, des doses
plus fortes des medicaments que nous venons d'indiquer
plus haut, et surtout l'usage du bäume de copabu admi-
nistre en pilules ou en breuvages, et des injections
astringentes dans la matrice.
nnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 10
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quot;^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HVDKO-PliRICAHDE.
HYDKO-PERICARDE. — On donne ce nom ä unc accumulation morbide de serosite dans le pericarde. L'hydropisie du pericarde, comme tout.es les hydropi-
sies en general, peat etre divisee en active et en passive. Cette derniere est tantot idiopatlnque et tantut consecutive; ou, comme le disent certains auteurs, et Laennec en particulier , tantot essentielle et tantot sgt;/mptomatique. Ces distinctions n'etant pas toutes purement scolastiques, mais fournissant aussi des bases aux indications curatives, on a peut-etre raison de s'etonner qu'elles aient ete negligees par quelques-uns des medecins qui se sont occupes des maladies du coeur. Dans I'hydro - pericarde actif ^ raccumulation de serosite depend d'une augmentation, d'un surcroit d'exhalation de la membrane sereuse qui revet la surface du coeur et le sac fibreux qui contienl cet organe. C'est, au contraire, a une diminution ou a an defaut complet d'absorption quest du l'bydro-pericarde passif. Lorsque I'obstacle a ['absorption ou au coui^s de la serosite existe primitivement dans les veines du coeur, I'hydro-pericarde est idiopathique ou essentiel; il est consecutif ou symptomattque, lors([uil se rattache ä un obstacle a la circulation veineuse centrale, tel qu'un re-trecissement de Tun des orifices du coeur, par exemple. (J. Bouillaud , Diotionnaire de medecine et de ohirurgie pratiques. )
Ces quelques donnees sur les divisions de l'bydro-peri-carde, que nous venons d'emprunter a la medecine bu-maine, sont assurement d une tres-haute importance pour fournir des bases aux indications therapeutiques; mais en medecine veterinaire, la science sur les affections du coeur et de ses annexes n est point encore assez avancee pour pouvoir differencier les bydropisies du peri -
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IIYDRO-Pl'IUCAKDE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;79
carde, et nous doutons meme qu'on y parvienne jamais. Nous lisons dans le Dictionnaire d'Hurtrel d'Arboval, line observation d'hydro-pericarde recueillie sur un clieval par M. Olivier. Parmi les symptumes quil a observes sur le cheval precite, il en est de communs aux hydropi-sies du thorax et de Tabdomen , tels cpie rafiaiblisserncnt des forces musculaires, la demarche chancelante, la grande avidite pour les boissons , l'augmentation de la secretion des urines, la paleurdes membranes rnuqueuses apparentes , etc.3 mais il en donne d'autres plus caracte-ristiques : ce sont les battements du coeur sentis dans un cercle tres-etendu, en portant la main sur les parois late-rales gauches de la poitrine. En approchant l'oreille du meme cote du thorax , on entend les battements du coeur qui sont tres-forts et tres-precipites; on entend aussi un bruit sourd , ou plutöt un murmure semblable a celui que fait leau en se precipitant dans un reservoir. Les mouve-ments du 'coeur etaient isochrones a ceux du pouls, et donnaient quatre-vingt-quatre pulsations par minute: l'artere glosso-faciale et la temporale en donnaient le meme nombre. A ces symptomes il laut joindre le battement des flancs , roedeme des extremites posterieures, qui ne tarde pas a gainer les parties genitales, I'abdomen, la region xiphoVdienne et les extremites anterieures. 11 faut noter que Tanimal n'a perdu Tappetit que le huitieme jour, epoque a laquelle le tronc et les membres furent oedema-ties et la respiration tres-laborieuse. Un large vesicatoire fut applique au cote gauche do la poitrine; les amers unis aux diuretiques, furent donnes avec perseverance; la tisane de digitale, donnee quelques jours de suite, n'opera aucun changement chezle malade. Le vesicatoire produisit beaucoup d'engorgement et sembla ameliorer la situation
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laquo;0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HYDROPIITHALMIE.
pour deux jours seulement. Mort le neuvieme jour.
A l'ouverture du cadavre, le pericarde contenait trois litres de serosite roussätre; le coeur, d'un volume enorme, ofTrait a la superficie du ventricule droit plusieurs taches noiratres ; les valvules tricospides etaient aussi parsemees de quelques tacliesnoires ; les parois du ventricule gauche etaient aussi tres-epaisses, ce qui rendait la cavite de ce ventricule ties-resserree. II y avait done ici Hypertrophie du ventricule gauche du coeur, par consequent e'etait un hydro-pericarde symptomatique. Quoique ces maladies soient toujours incurables , dit d'Arboval, surtout la der-niere, il serait satisfaisant d'avoir des signes certains pour les distinguer.
M. Olivier a encore observe rhydro-pericarde sur un vieux mulet : la maladie suivit a peu pres la meme mar-che; les lesions furent les memes, si Ton en excepte l'hypertrophie du coeur, qui n'existait pas chez ce sujet.
Nous reviendrons sur Ihydropisie du pericarde, lorsque nous traiterons de la pericardite. (Foyez ce mot.)
HYDROPHOBIE. ( Voyez Rage. )
HYDROPHTHALMIE {Hydropisie de l'csil). — Cette hydropisie se developpe ordinairement dune maniere lente; a mesure que l'accumulation de l'humeur aqueuse sopere, loeil devient plus gros, plus proeminent, plus saillant, et prend une forme ovalaire; les paupieres restent ecartees Tune de lautre; la cornee lucide, sans perdre de sa transparence, s'etend dans toutes ses dimensions , et bientot I'organe est tellement disproportionne avec celui du cote oppose, qu'il semble en quelque sorte avoir eteemprunte ä un animal d'unetaille beaucoup plus
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HYDROPHTHÄLMIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;i
grande que le sujet auquel il appartient. Lorsque la ma-ladie est arrivee a ce point, la vision est abolie, la pupille est immohile et dilatee; l'aniraal eprouve un sentiment de tension dans le globe de Toeil, et porte la tete de cote comme s'il voulait, par cette position , se soustraire a la douleur qu'il ressent. Lorsque la maladie est ancienne, la cornee lucide acquiert quelquefois une etendue quadruple de sa dimension ordinaire, sans se rompre; alors ordi-nairement eile semble perdre une partie de sa transparence, parce que I'liumeur aqueuse devient legerement trouble; i'oeil ayant acquis un volume considerable, le sentiment de tension est remplace par des douleurs vio-lentes qui se propagent a tout le cote correspondant de la tete, menacent de s'etendre jusqu'au cerveau, et compro-mettent la vie du malade.
Cette maladie n'est point commune chez les animaux domestiques, nous n'avons eu Foccasion que den observer quelques cas cbcz le cheval et le boeuf.
Lliydropbthalmie est due a Tirritation des membranes sereuses de I'oeil, dont lexlialation est la consequence, et qui peut etre determinee par des coups, des contusions sur la region temporale et sur I'oeil lui-meme, des oph-thalmies iutenses, et surtout des acces rapproches d'opb-thalmie periodique. Quelquefois l'hydropisie de I'oeil se declare sous des influences inconnues.
Traitcmcnt. — Ce n'est guere qu'au debut de la maladie qu'on peut esperer quelque reussite^ encore, dans la majeure partie des cas, le traitement le mieux combine reste sans succes. La premiere indication a remplir est de chereber a combattre l'irritation locale par les saignees generales , Tapplication de sangsues autour de l'orbite, et les applications emollientes anodines sur le globe ocu-
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S2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HYDROPHTHALMffi.
laire. On secondera ces premiers moyens avec avantage par des excitations revulsives , en appliquant des setons sur la partie supericure de lencolure, ou des vesicatoires autourdes tempes et sur le front, et par l'emploi des pur-gatifs auquel on peut joindre celui des diaphoretiques, des sialagogues ct autres excitants speciaux. Les purgalifs salins ordinaires, les antimoniaux, la scille seule oucom-binee avec le nitrate de putasse, les mercuriaux, etc., sont les moyens prcconises pour remplir cette indication. Ouand toute espece de symptume d'irritation a cesse du cote du globe de loell, on peut aider leur action en appliquant sur celui-ci des sachets de plantes aromatiques chauds et sees, en le couvrant de compresses imblbecs d'acetate de plomb, ou en faisant sur les paupieres , aux tempes et autour de la base de l'orbite, des frictions avec I'onguent mercuriel seul ou uni a I'opium, ou avec une pommade de precipite rouge et d'axonge. Mais, comme nous I'avons dit plus haut, ces moyens ne conviennent que quand la maladie est peu avancee, et meme dans ce cas ils ne parviennent pas toujours a en arreter les pro-gres.
Lorsque la maladie est arrivee au point de determitier des douleurs vives, capables de transmcttre a I'encephale une irritation funeste. il faul attaquer directement la collection de liquide en faisant la ponction de l'oeil. C'est vers la partie superieure du globe, et pres du cercle ciliaire, sur la scletotique, que I'ouverture doit etre faite ; on se sert pour la pratiquer d une lancette fine et bien ace-ree: aussitöt I'humeur aqueuse s'echappe goutte ä goutte par I'ouverture, et en quelques instants le malade trouve un terme a ses douleurs. On abiile ensuite l'oeil du contact de fair, par un bandage matelasse que I'on arrose
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HYDROPHTHALMIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;quot;gt;
{requemment d'eau froide. Cette operation nest souvent qu'un palliatif, et 1'amelioration qu'elle determine n'est que momentanee; la collection sereuse se reproduit, ramene les memes phenomenes et necessite une nouvelle ponction. A la longue, les memijranes de l'oeil s'ulcerent et livrent passage anx humeurs qu'elles renferment: alors lorgane est definitivement perdu.
Nous avons cependant un cas heureux a enregistrer, obtenu par la ponction du globe oculaire dans la maladie qui nous occupe ; le voici : Un cheval jeune et vigoureux, en sortant precipitamment de son ecurie, alia heurter de la tete contre une charrette qui se trouvait sur son passage, et se fit tine forte contusion au front et a. I'orbitej une inflammation assez forte en fut la consequence, mais eile ceda au bout de liuit jours aux applications emollientes. Malgre qu'il n'existät plus de traces d'inflamnxation a la peau da front et de l'orbite, le proprietaire remarqua que son cheval avait 1 oeil larmoyant et que cet ceil etait un peu plus gros que celui du cöte oppose ; il n'en tint aucun compte, croyant que cela se dissiperait bientut, mais au bout de trois semaines cet organe avait acquis un tel volume, et le malade paraissait si soufirant, que le proprietaire sedecida a nous le presenter a la clinique; des ce moment, il n'y avait plus a choisir parmi les moyens tlierapetxtiques ; la ponction du globe etant imperieusement necessitee, nous la pratiquämes incontinent, de la maniere que nous avons indiquee plus baut; la serosite s'echappa goutte a goutte par la seule pression des tissus sur le liquide; deux setons aniines avec fonguent vesicatoire furent appliques en arriere de la parotide du cote correspondant a la maladie; i'ocil fut reconvert d'un bandage matelasse et arrose constamment d'eau froide; le meme jour; on lui adrainistra
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un purgatif dans lequel il eatrait deux gros de oalu-mel.
Le lendemain nousrevimes lanimal; il etait plus calme, I'oeil avait considerablement diminue de volume, Ihumeur aqueuse continuaita couler; on persista dans les ablutions d'eau froide.
Le jour suivant le malade pnrgeait Leaucoup, lessetons etaient engorges et comraencaient ä suppurer; I'oeil, lege-rement enflamme, avait a peu pres repris ses dimensions naturelles; I'luimeur aqueuse coulait encore, mais fai-blement.
Le quatrieme jour, la purgation avait cesse , ranima! etait gai, buvait et mangeait ä l'orc[inaire5 les setons etaient en pleine suppuration ; I'oeil malade avait repris sa forme et son volume naturels , mais il etait un peu trouble et enflamme; I'lmmeur aqueuse ne coulait plus.
Le cinquiemejour. un second purgatif, formule comme le premier, fat administrej onremplaca les ablutions d'eau froide par des onctions, autour des paupieres, dune pom-made de precipite rouge et d'axonge.
Le sixieme jour , I'animal purge abondamment, les setons donnent fort, I'oeil recouvre sa diaphaneite, et la vision commence a se retablir.
Enfin , on continue avec la pommade sus-indiquee jus-qu'au dix-septieme jour apres roperation ; I'oeil etantalors revenu ä son etat naturel , et la vision etant retablie, on cessa tout traitement, on supprima les setons, et on remit insensiblement I'animal a sa ration ordinaire et au travail. Nous I'avons observe ensuite pendant deux ans: tout ce qai restait de cettc grave alTection, c'etait une petite cicatrice bleuätre sur la sclerotique, ä la place de rouverture que nous avions pratiquee.
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HYDROPISIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 88
IIYDROPISIE. — On donne seneralemeiit ce noin a tout epanchement de serosite dans une cavite quelconque du corps ou dans le tissucellulaire. Quand la serosite s'est infiltree dans le tissu ceilulaire de tonte I'habitude du corps , la maladie prend le nom ftanasarqne, et lorsque celte hydropisie est partielle, on I'appelle cedeme. Pinel a range les bydropisies parmi les lesions organitfues, sous le titre de läsionsorganiquespartictolieres du systems hjm-phatique, et en a adrnis six genres : 1deg; I'anasarque; 2deg; lliy-drocephalej 3deg; I'hydroracbis; 4deg; I'bydrotborax: 5deg; I'hydro-pericarde; 6deg; I'ascite.
On a depuis longtemps distingue des hydropisies actives et des hydropisies passives; mais on atlribuait les hydropisies actives a un accroissement d'action des vaisseaux exbalants, d'oü resultait la production d'une quantite surabondante de serosite; et les hydropisies passives, a l'atonic des absorbants qui, ne remplissant plus leurs fonctions avec I'energie normale, laissaient s'accumuler les produits de l'exhalation sereuse. Aujourd'liui Ion a continue d'appeler hydropisies actives, hydrophlegmasies, les bydropisies dues ä un accroissement de l'action secre-toire, et partant a un afflux anormal de sang dans les capillaires arteriels de la partie qui est le siege de la maladie; mais on entend par hydropisies passives, celles qui sont le resultat d'un obstacle au cours du sang ou a l'absorption de la serosite produite. Le traitement des bydropisies consiste, en general, dans l'emploi des moyens propres a determiner des secretions derivatives, tels que les purgatifs, les diuretiques, les sudorifiques. Les preparations mercurielles , sagement administrees, ont ete souvent suivies de succes. (Nysten , Dictionnaire de me-dccine. )
nnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 11
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•8ßnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HYDRORÄCHIS.
Toules les liydropisies ayant recu des noms differents, selon les organes qui en sont le siege et les lieux qu'elles occupent, nous renvoyons aux articles qui traitent parti-culierement de chacune d'elles.
HYDRORÄCHIS {Hydropisie du canal vertebral). — L'etat actuel de la pathologie veterinaire ne nous permel, pas de constater rexistence d'une accumulation de serosile dans la membrane propre du prolongernent rachidiea pendant la vie ; les symptomes en sont tres-obscurs et se raltachent a toutes les aflections de la moelle epiniere et de ses enveloppes ; ainsi la paralysie des memhres poste-rieurs et les convulsions, que Ton met en premiere ligne, ne peuvent eclairer le diagnostic; ces phenomenes sont coramuns a presque tous les etats patliologiques de l'ap-pareil intra-rachidien, par consequent on ne doit pas leur accorder plus d'importance qu'ils n'en meritent; ce n'est qu'a l'ouverture des cadavres qu'on peut constater I'exia-tence de l'hydrorachis, et encore ne faut-il pas confondre avec cette affection l'existence normale dim liquide autour du prolongernent. MM. Barlhelemy aine, Magen-die et Renault ont prouve qu'il existe toujours , dans l'etatde sante, une grande quantite de fluide libre autour de la moelle epiniere, et qu'il est generalement plus abondant dans la region lombaire.
On attribuel'hytlropisie du canal vertebral a Firritation directe ou sympathique de Tarachnoide racliidienne ; eile peut encore provenir de l'arachno'idite cerebrate. Peut-etre , dit-on, serait-elle aussi quelquefois le resultat de rengorgement des veines du rachis et des enveloppes ineinbraneuses de la moelle ; on la considere rarement comme etant due ä une simple irritation secretoire.
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#9632;
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IIYDRORACIIIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;87
Hurtrel d'Arboval rajjporte que Toggia, MM. Leblanc et Raikem ont observe I'hydrorachis sur les agneaux, le premier en Toscane, le second dans les departements des Vosges et du Mont-Tonnerre, le troisieme dans celui des Deux-Sevres. Toggia est celui qui a donne le plus de details a ce sujet. On voit, dit-il, les agneaux sains et robustes en apparence montrer, du tlixieme au trentieme jour de leur naissance, une faiblesse extreme, et se mou-voir lentement, quoique paraissant gais et vifs; les mem-bi'es anterieurs ne peuvent plus supporter le corps ; quel-quefois aussi cette faiblesse existe presque en meme temps dans les membi^esposterieurs, desorte que Tagneau s'appuie sur les genonx ou le derriere. Cependant il tette avec appetit quand on l'approche de sa mere, qu'il continue a reconnaitre. Ces symptumes s'aggravent vers le rieuvieme jour : alors le jeune animal devient triste, tient le dos courbe, laisse tomber sa tete, et bele dune voix languissante : ses yeux sont remplis de chassie, roulants, et ont de petits mouvemenls convulsifs. Une fois a ce degre, la maladie fait des progres rapides; la diarrhee survient, les urines s'echappent involontairement, et le malade succombe en peu de temps.
A I'autopsie cadaverique, Toggia a observe chez quel-ques sujets la substance corticale dvi cerveau comme ma-ceree par une petite quantite d'eau qui s'etait amassee entre eile et la meninge ; toujours beaucoup de serosite jaunatre, verdatre, parfois un peu rouge , dans les ventri-cules du cerveau ; quelques petites hydatides eparses sur la meninge, la oü eile recouvre les ventricules lateraux; les enveloppes du prolongement rachidien depourvues de graisse et distendues, surtout aux vertebres cervicales et aux dorsales ; une grande quantite de serosite, semblable
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laquo;8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HYDRORACHIS.
ä celle des ventricules, dans le sac medullaire; la moellc epiniere flasque ct molle. M. Raikem dit qu'on a trouve la moelie ramollie en une espece de pulpesanieuse et san-guinolente, ses membranes fortement injectees, entourees dune couche gelatineuse, et le canal rachidien contenant an fluide sereux, en quantite variable.
Des lesions patbologiques qu'il a reconnues, Toggia croil pouvoir deduire que les symptumes viennent dune compression mecanique exercee sur la moelie epiniere et le cerveau, et que rbydroracbis se termine par une apoplexie dont on a maladroitement cberche le siejje dans les articulations des membres et dans les visceres du thorax el de I'abdomen : car, ajoute-t-il, la faiblesse des extremiles ne tient qua la lesion des nerfs qui tirent leur origine de la moelie epiniere.
Les bergers du pays attribuent cette maladie au lait, qu'ils accusent detre epais, indigesteet capable de causer les symptomes nerveux, la faiblesse et l'amaigrissement. Dautres pensent que ie lait est trop aqueux, pen nourris-sant, d'autant plus que les agneaux attaques sont surtout ceux qui naissent dans un printempsphwieux.Quelquun avance queile vient dece qu'on nounit les brebis avec des pommes de terre ; raais Toggia a tu des agneaux attaques en grand nombre, dans des troupeaux oüles meres etaient nourries tout aulrement, et il pense que la maladie est congeniale, qu'on ne peut en definir les causes.
Quoi qu'il en soit, la terminaison est presque toujouts funeste. Les bergers ont fait des tentatives pour la gueri-sun, mais elles sont demeurees infructueuscs. Cependant, apres avoir reconnu la nature de la maladie, Toggia a employe une methodc qui parait avoir procure des avan-tages assez notables.
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HYDROTHORAX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;89
Dans le commencement, il recommande les bains corroborants le long du dos, ainsi que Tusage interne dune decoction de camomille , de miliepertuis , d'ecorce du Perou, ou seulement d'ecorce de diene ou de marronnier. On peut d'abord faire des frictions douces le long de l'e-pine. II resulte un bon efFet dun bouton de feu , d'un vesicatoire ou d'un seton ä la nuque, lorsque les yeux sont roulants et que la tete se soutient avec ditllculte. La cure ne pouvant s'ope'rer sans que naturellement ou artificiel-lement le fluide epanche ait issue, le professeur italien conseille de faire penetrer, assezprofondement, un bouton de feu dans le canal vertebral de la queue, ce qui, dit-il, provoque quelquefois 1 evacuation d'une grande quantite d'eau. II conseille en outre d'appliquer des boutons de feu a l'un et a f autre cote du rachis, et d'administrer en meine temps le protosulfurede mercure (etbiops mineral), le sous-proto-carbonate de fer (safran de mars), et Tether sulfurique, a la dose de quelques grains ou de quelques gouttes.
HYDROTHORAX. — Cestlenom de Thydropisie des plevres ou de poitrine.
Cette hydropisie resulte tantot de Thypersecretion des plevfes. ce qui constitue riiydrothorax actif, tantot dune diminution dans la faculte absorbante des extremites vei-neuses^ ou bien d'un obstacle au cours du sang dans les troncs veineux oil se rendent celles-ci, ce qui constitue pour nous 1'bydrothorax ^asM/quot;. Ce dernier, comme toutes les autres hydropisies, peut reconnaitre pour cause premiere un obstacle au cours du sang dans le centre de la circulation, e'est-a-dire dans le coeur. (Bouillaud.)
L'hydropisie de poitrine due ä un obstacle au cours du
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00nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HYDROTHORÄX.
sang veineux , ou a vine hypersecretion des plevres, sans alterations notables de ces dernleres, est excessivement rare dans les animaux domestiques: tandis cm'au con-traire on rencontre frequeminent chez eux, des collections sereuses ou sero-pnrulentes dans la poitrine, mais qui sont dues a une lerminaison facheuse de la pleurite ou de la pleuro-pneumonite.
Sous le rapport symptomatique, l'hydrothorax a beau-coup d'analogie avec la pleuresie terminee par epanche-ment; la respiration est courte, fiequente et difficile; les flaues sont fortement agites, Tanimal est oppresse au point que le deeubitus devient impossible; quand il se couche, la suffocation qui le menace le force a se relever a l'instant; la soif est augmentee, la chaleur du corps et l'evacuation des urines sont diminuees, le pouls est mou, Tariere est flasque, les membranes muqueuses appdrentes sont pales et injeetees, les narines sont dilatees et laissent eebapper une serosite iaunatre. loeil est morne et le reeard sinistre ; des engorgements oedemateux apparaissent au-dessous du thorax et de l'abdomen et aux membres ; la percussion des faces costales produit un son mat, et l'aus-cultation fait quelquefois percevoir le ballotlement du liquide epanche; c'est surtout en appliquant roreille sur la trachee-artere, immediatement au-dessus des muscles pectoraux, que le bruit est le plus prononce ; le malade tombe dans une maigreur extreme, et suecombe au bout d un certain temps.
La marche de cette bydropisie n'a rien de constant; eile se forme plus ou moinslenlement, et il survient quelque fois, durant son tours , des exacerbations pendant les-quelles le malade est menace de suffocation. i |nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Traitement.—L'hydrothorax est une maladie execssi-
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HYDROTUOIUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;01
vement rare dont le traitement est tres-incertaiii et, dans la majeure partie des cas, infructueux. Malgre le peu de succes que Ton ait a esperer dans l'hydropisie de poitrine, on peut tenter l'usage des diuretiques, des sudorifiques et des purgatifs, conjointement avec l'application de setons au poitrail, de sinapismes ou de vesicatoires a la partie inferieure du thorax. M. Vaison a employe le tartrate acidule de polasseet d'antimoine (emetique), a la dose de six gros par jour, sur quatre chevaux atteints d'hydro-thorax survenu a la suite de pneumonies aigues. Trois jours apres l'emploi de ce remede, les chevaux etaient gueris ou du moins en pleine convalescence. Nous avons employe mainte fois, pour combattre des affections de ce genre, le protochlorure de mercure (calomel), a la dose de quatre gros, en deux pilules administrees matin etsoir, et nous ne sommes pas sans compter quelques succes ; mais dans Fhydrothorax du a toute autre cause qu ä une inflammation des plevres, nous devons I'avouer, nos efforts ont constamment echoue.
M. Massot dit avoir gueri par I'empieme une jument de sept ans, aflectee d hydrothorax du cote droit de la poitrine. II ne se decida ä user de ce moyen extreme, que lorsque tons les autres avaicnt ete infructueux et lorsque la malade etait sur le point de suffoquer. Ce veterinaire pratiqua une incision entre la cinquieme et la sixieine cote sternale, en arriere et au niveau de la pointe du coude en contournant le bord posterieur de la cole, apres avoir borne le jeu de Hnstrument de maniere ä ne le laisser penetrer que de quelques lignes dans la poitrine. Cette ouverture donna passage a trois litres et demi d'une sero-site, limpide au commencement de la sortie, ensuite jau-nätre, epaisse et consistante comme I'aUmmine coagulee.
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HYDROTHORAX.
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Trois semaines apres, la plaie etait cicatrisee sans le secours d'aucun topique, et seulement pai' I'apjjlication d'une tente d'etoupes seches, destinee a empecher rintroduction de l'air dans le thorax. Cette jument fit une longue route un mois apres loperation.
Qael que soit le succes obtena par M. Massot dans cette circonstance, on ne doit recourir a la ponction de la poi-trine qu'a la derniere extremile, alors que lous les autres moyens ont, ete employes infructueusement.
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HYPERTROPHIE. — Irritation nutritive dun organe, ä la suite de laquelle il acquiert un volume plus considerable que celui qui lui est devolu par la nature. Les hypertrophies constituent une classe de lesions dont le cai'actere essentiel consiste dans l'exageration de la nutrition, et par consequent dans ['augmentation de poids et de volume des organes, sans alteration dans leur texture.
Tous les tissus de l'organisme sont susceptibles de s'hypertropbier ; mais comme le changement en grosseur qui s'opere dans chacun d'eux, a recuun nom particulier, nous ne parlerons dans ce cbapitre que de l'hypertropbie du coeur et de celle de la rate.
L'hypertrophie du coaur est un etat pathologique fort rare parmi les animaux dornestiques 5 ce nest guere que sur le clieval qu'on en a constate quelques faits pendant la vie, mais a l'ouverture des cadavres on trouve quelque-1'ois le coeur liypertropbie, sans qu'on se soit doute de Texistence de cette irritation nutritive durant la vie.
Get accroisseraent anormal de l'organe central de la circulation se borne tantot a Tun des ventricules, tantöt aux deux ventricules, etparfois il envahit les quatre cavites. Le coeur est plusvolumineux que dans letat naturel, mais
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HYPERTROPHIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;93
sans alteration aucune de sa substance musculaire qui conserve sa coloration et sa consistance normales. La cloison mediane est de beaucoup epaissie, et quelquefois ses fibres sont plus rouges que d'ordinaire. Les parois hypertropbiees out acquis un volume double, triple et meme quadruple de l'etat normal ; tantot les cavites qu'elles forment n'ont pas augmente de grandeur, tantöl el les sont dilatees en meme temps que leurs parois sont epaissies , tantot elles sont retrecies.
Les symptomes de l'bypertropliie du coeur sont tres-obscurs chez les animaux, et leur etude bisse encore beau-coup a desirerj cependant, sur quelques-uns dont Tou-verture nous fit voir le coeur bypertrophie, nous avons remarque les symptumes suivants : pouls fort et accelere ofirant, apres quinze ä vingt pulsations regulieres , une intermittence durant laquelle il en manquait cinq ou six, suivie de deux a trois pulsations plus precipitees que celles que Ton percevait avant Tintermittence ; les batte-ments du coeur sont forts et retentissants , on les entend ä distance ; its ofTrent une intermittence correspondante a celle flu pouls; la main appliquee sur la region du coeur, percoit ä cbaque contraction de l'organe malade un choc qui semble etre produit par une percussion operee a la surface interne de la poitrine; les cotes se soulevent ä cbaque battement; chez un sujet nous avons constate des acces epileptiformes , que Ton ramenait a volonte; il suilisait pour cela de lui relever la tete brusquement et de la maintenir haute durant une minute, pour le voir tomber et se contracter a la maniere des epileptiques , et puis se relever un instant apres. Nous avons aussi constate des engorgements oedemateux au poitrail, a la face inferieure du thorax et aux membres.
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nnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HYPERTROPHfE.
M. Vaes, medecin veterinaire ä Hasselt, a public, dans le Journal veterinaire et ayricole de Bchjiqiie, une obser-Tation d'hypertrophie du coeur, accompagnee de pericar-dite cbronique, snr une vacbe de quatre ans. La maladie datait de trois semaines lorsque ce veterinaire fut con-'%nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;suite ; il constata les symptumes suivants : un oedeme
froid sous la region de l'encolure et au poitrail; les jugu-laires etaient gonllees par le sang, et le pouls veineux etait tres-apparent. L'appetit etait irregulier, la secretion laiteuse diminuee; la rumination se faisait bien ; les excrements etaient naturels, un peu durs, les urines tres-rares. Le pouls etait petit et dur ; les membranes appa-rentes etaient d'un rouge jaunatre , sans etre visibiement injectees ; l'animal presentait de legers mouvements febriles et toussait de temps en temps.
Le diagnostic fut incertain.
Cinq jours apres sa premiere visite, M. quot;Vaes trouva Lengorgement du poitrail considerablement augmente. se communiquant aux membres anterieurs ; la respiration etait difficile, la peau secbe, le ventre dur et volumineux: ces symptumes, joints aux battements tumultueux du coeur et a l'irregularite du pouls , lui firent croire a une maladie du coeur et ä un epancbemcnt de liquide dans l'abdomen. L'autopsie vint plus tard confirmer ses pre-somptions. Le coeur etait beaucoup plus volumineux qu a i'etat normal, les parois des ventricules etaient tres-epaisses. Les cavites de cet organe ne correspondaient pas par leur etendue a son volume, elles etaient plutot retre-cies que dilatees. La substance du coeur etait ramollie. Le pericarde adherait a droite et a gauche a la substance du coeur; il etait tres-epaissi et conteuait environ deux litres de pus sereux exbalant une odeur insupportable, et dans
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HYPERTROPHIB.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;5
lequel nageaient des flocons de pus concrete. La cavile thoracique etait remplie dun liquide roussatre contenant des flocons albumineux. La cavite abdominale contenait qnatre a cinq seaux d'un liquide tres-clair.
D'apres lessymptomes que lanimala presentes pendant sa maladie, et les lesions graves de i'organe principal de la circulation, M. Vaes conclut que la maladie primitive et principale a ete une inflammation du pericarde, et que cette inflammation passee ä l'etat chronique a ete la cause de riiypertropliie du coeur. Les progres de la desorganisa-tion du pericarde le portent a croire que la maladie primitive datait de longtemps , et que tous les autres clesordres observes en ont ete la suite.
En medecine veterinaire, les causes de cette affection sont generalement inconnues ; on Tattribue aune irritation nutritive de lorgane qui en est le siege; mais celle-ci, a son tour, ne pent survenir sans cause ; quelle est cette cause?
En medecine bumaine, on regarde toutes les causes qui impriment au coeur un surcroit d'activite, comme pou-vant en amener VhypertropMcTelles sont Thabitude de la course,et surtout d'une course pousseejusqu'a Tanhelation; une grande irritabilite de cet organe, soit congenitale, soit acquise; les emotions morales babituelles, un travail de cabinet trop soutenu, un sang trop riebe, trop stimulant et par sa quantite et par sa qualite, et peut-etre aussi les saignees repetees qui, en diminuant la quantite du sang , augmentent lirritabilite du coeur et le forcent ä des contractions repetees 5 les maladies du foie, de la rate, du poumon qui exercent sur la circulation du coeur en parti-culier une si puissante influence. Mais, d'apres M. Cru-veilbier, la cause la plus habituelle de riiypertropliie est un obstacle mecanique ä la circulation. Supposons, dit-il,
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9Cnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HYPERTROPHIE.
true I'arLrc arteriel soit congenitalement trop resserre el oppose une trop grande resistance an sang chasse par le #9632;ventricule gauche ; ou bien supposons un obstacle ä lun des orifices : le coeur redoublera de force ou de vitesse pour cbasser le sang qui ie surcharge et qui afflue inces-samment dans sa cavite.
Si I'obstacle est aux valvules sygmoiiles aortiques ou puhnonaires , ajoute-t-il, il y aura hypertrophie du ventricule gauche dans le premier cas, hypertrophie du ventricule droit dans le second. Si [obstacle est aux orifices auriculo-ventriculaires, il y aura dilatation avec hypertrophie des oreillettes.
Traitement. — De tous les medicaments employes pour combattre Ihypertrophie du coeur, I'experience a demon-tre que la digitale pourpree, administree en poudre ou en infusion, est celui c[ui merite le plus de confiance. On em-ploie aussi lassa-foetida et le sous-carbonate de fer 3 mais ils sonttres-variables dans leur action. La saignee generale, dans la maniere de voir de M. Cruveilhier, n'est qu'un moyen palliatif dont. on ne doit user qu'avec reserve, et seu-lement pour remedier a la plethore sanguine. Ce savant medecin possede des faits d'hypertrophie bien constatee, dans laquelle des saignees i'epetees ontele nuisibles.
On recommande un regime severe et pour la qualite et pour la quantite, cependanton eviteraTexcessive severite ; et quelquefois meme une alimentation substantielle etsti-mulante est preferable ä la diete. Un exercice leger, des applications refrigerantes et meme de la glace sur la region du coeur, des setons et des vesicatoires pourraient seconder efiicacement les movens que nous vcnons d indiquer; mais les faits nous manquent pour pouvoir juger de leur valeur thcrapeutique.
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HYPOI'ION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 07
L'hypertrophie de la rale ne peut se reconnaitre pen-flant la vie; nous n'avons d'ailleurs aucun Symptome qui ] misse mettre sur la voie du diagnostic ; le cas suivant en est la preuve : En 1824 , on trouva, ä l'ouverture d'un cheval qui Arenait d'etre sacrifie apres avoir servi au cours de medecine operatoirede lecole velerinaire d'Alfort, une rate liypertrophiee quiavait un metre de longueur sur un demi-metre de largeur, et qui pesait seize kilogrammes ; et pourtant cette enorme production neparaissait pas avoir determine un grand trouble; seulement, si nous nous rappelons bien le fait, on observait le soubresaut de la pousse; I'animal chez lequel cette lesion organique a ete dbservee avait, quoique vieux et use, travaille jusqu'au moment oü il fat sacrifie, et sauf Tirregularite ({ue nous avons signalee dans le mouvement du flaue, il n'avait offert aucun Symptome maladif.
HYPOPION. — Cette grave afTection de roeil consiste dans vine collection purulente dans la cavite de la membrane de Ihumeur aqueuse. Lliypopion est le resultat de la terminaison par suppuration de finflammation de la membrane de Ihumeur aqueuse, ou de l'ouverture d'abces formes dans l'epaisseur de I'iris ou de la cornee transparente, et qui se sont ouverts dans la chambre anterieure de l'oeil. Quelle ait son siege dans Tune ou dans lautre de ces membranes , il parait que, pour se terminer par suppuration , il est necessaire que cette inflammation soit aigue. Or, celle-ci n est jamais bornee a la membrane de l'humeur aqueuse ou a I'iris ; eile affecte toujours en meme temps la conjonctive et la plupart des autres parties con-stitutives de l'oeil ; et il resulte de la que fliypopion est toujours precede de rophthalmie generale. Ainsi, les
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causes qui produisent I'hypoplon sont les mernes cpie celles de 1'ophthalmie.
C'est surtout cliez le cheval, le chien et le mouton que 1'on rencontre lliypopion ; chez le chien , il est la consequence de la maladie, et chez la bete a laine il depend le plus souvent de la clavelee. Dans tous les cas, les diverses parties enflammees secretent a leur face interne un produit morbide d'un blanc jaunätre, quelquefois un pen sanguinolent, qui reste suspendudans I'liumeur aqueuse, sous forme de flocons oudenuages ine;gt;alement epais. Ce produit, apres un temps plus oumoins long, se reunit et se precipite dans la parlie inferieure de l'oeil, oü 1 on apercoit un amas blanc-jaunatre, un peu sale , parseme de stries rougeätres. A mesure qu'entramee par son poids, une plus grande quantite de ce meine produit se depose dans la chambre anterieure, la tache qu'il forme s'eleve vers la pnpille, la depasse meme et quelquefois obstrue entierement la cornee lucide. Cette grave maladie se ter-mine presque toujours par la desorganisation des membranes de l'oeil , partant par la perte de cet organe.
Outre les symptumes locaux que nous venons de signaler, fanimal eprouve une fievre de reaction produite par la douleur qu'il ressent.
Traitement.— Le traitement de 1'livpopion doit surtout etre preservatif. 11 est beaucoup plusutilede detruire par une medication energique et appropriee, finflammation complete qui produit I'hypopion, pour l'empeclier de se terminer par suppuration, que dattendre que cette suppuration soit formee ; car dans le pi-emier cas, on pent esperer de yuerir completement le malade, tandis que dans le second, il reste presque toujours quelque trouble dans la vision , on meme une cecite complete.
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BYPOPION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 99
Quoi qu'il en soil, lorsque la collection purulente commence a se former, et que les accidents inflamraatoires ont ete dissipes par un traitement convenable ou se sont calmes spontanemcnt, il faut chercher a obtenir la resorption du pus : les topiques et les revulsifs peuvent concourir a ce but.
Lorsque les symptumes inflammatoires sont complete-merit dissipes, on recommande de faire usage d'une solution mucilagineuse tres-etendue de sulfate de cuivre anime par quelques gouttes d'alcool campbre, dune solution de deuto-cblorure de mercure avec addition d'o-pium , d'une pommade composee des memes ingredients. Weiler, en medecine bumaine, conseille la preparation suivante :
2J. Deutoxyde de mercure. . . gr. vj.
Opium pur.......gr. viij.
Beurre frais.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; jij.
On pent enfin mettre en usage les frictions d'onguent mercuriel, avec ou sans addition d'opium, autour de la base de 1'orbite.
Ces moyens locaux provoquent quelquefois le retour des symptomes inflammatoires ; il faut alors en suspendro remploi pour recourir aux antipblogisLiqucs.
11 n'en est pas de meine des revulsifs, qui conviennent a toutes lesperiodes de la maladie, alors meme qu'il existe encore ou qu'il reparait quelques traces d'inflammation. Un vesicatoire au front, des setons aux tempos et aux jones, les porgatifs repetes, et parmi ceux-ci le protocblorure de mercure, sont de tous les revulsifs ceux qui jouissent de la plus grande efficacite.
Lorsque, par l'effet de la tension et de la compression
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100nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IIYSTEROCELE.
de l'oeil. les douleurs sont grandes et reagissent sur le cerveau, et lorsque la perte tie I'orgaae est assaree, il faut en faire la ponction pour dormer issue aux humeurs et au pus qu il renferme ; par cette operation on abrege les douleurs et on evite des accidents redoutables qui pour-raient avoir des suites funestes.
HYSTEROCELE. — Ilernie formee par la matrice. N'ayant jamais rencontre cet accident, nous allons rap-porter ce qu'en dit Hurtrel d'Arboval. laquo; Elle (la bernie) pent avoir lieu quelquefois chez la jument, mais pluspar-ticulierement cbez la vacbe et la brebis, pendant la gestation, a la suite de coups de come, de coups de pied portes sur les flancs, et soit par des ouvertures naturelles, soit par des ouvertures accidentelles, ainsi que Morier, veterinaire a Aigle en Suisse, I'a observe sur une vacbe a traverslcs muscles abdominaux. Ees parois musculaires de cette region peuvent en elFet se trouver amincies, divi-sees , de maniere a permettre a une partie de luterus de s'engager dans une espece de poche formee par la peau.
raquo; L'bysterocele , toujours Ires-rare , meme cbez les femelles des ruminants, qui y paraissent plus sujettes que les autres, est assez facile a reconnaitre. Elle constitue une tumeur presentant les principaux caracteres des hernies viscerales, de la fluctuation vers certains points et de la durete dans d autres. El!e n'est pas curable pendant la gestation ; on ne peul la reduire alors , parce que le pro-duit de la conception oppose dans cet endroit une resistance plus grande que partout ailleurs. Le principal inconvenient que ces bernies presentent, est de rendre la parturition laborieuse, attcndu qu'au moment ou eile
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s enectne, il u'y a pas contraction egale des parois abdominales, et qa'il faut presque toujours aider la nature, dont les efforts se montrent impuissants. Mais si 1'on ne doit pas tenter la guerison pendant la duree de la gestation, on doitau moins chercher a ralentir les progres de la hernie, et empecher autant que possible la tumetir de deve-nir volumineuse; pour cela il faut avoir recours a un bandage assez solide, que Ton fixe au moyen de courroies et de boucles.
raquo; Apres la gestation, I'bysterocele peut se guerir spon-tanement, surtout dans les ruminants, et si eile a lieu par un point des parois abdominales avec lequel, dans letat normal, le rumen est en rapport. Si c'est avec I'uterus que cette paroi abdominale se trouve en contact, I'intestin peut sengager dans louverture et constituer une hernie intestinale. Pour favoriser la guerison apres la parturition, il est indispensable de tenir pendant quelque temps I'animal au repos et au regime, ainsi que de continuer l'usage du bandage contentif. raquo;
ICTERE {Jaunisse). — Cette affection consiste dans la coloration en jaune de la peau, des membranes appa-rentes et des urines.
E'ictere constitue rarement une maladie; dans la gene-ralite des cas, ce n'est qu'un Symptome. Toute maladie qui apporte un obstacle au cours de la bile dans ses conduits et a son arrivee dans le duodenum, peut en devenir la cause. Ainsi, lorsqu'un calcul obstrue les canaux cys-tique, hepatique ou choledoque; lorsqu'une inflammation du duodenum , situee autour de Torifice du dernier de ces conduits ou plongeant meme dans son trajet, gonfle les tissus au point d'obliterer le canal; lorsqu'une hepatite
IInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 13
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aigue ou chronique embrasse ces parties ; lorsque des tumeurs cancereuses, tiiberculeuses ou de toute autre nature, comprimentet ferment ces voies d'excretion : dans tous ces cas, la bile ne pouvant suivre son cours accoutume et secouler dans lintestin, ne tarde pas a etre resorbee ; eile passe dans le torrent circulatoire et, transportee vers d'autres voies d'elimination , celle de la transpiration cutanee et celle de 1 urine, eile impregne bientut de sa coulenr et la peau et le liquide urinaire.
Chez le cliien comme cliez les autres animaux , selon M. Leblanc, l'ictere est du le plus ordinairement, soil a line inflammation du foie, seit a une inflammation des canaux excreteurs do la bile, de la vesicule biliaire, soit a une inflammation de restomac, de 1 intestin grele, soit au retrecissement ou meme a ['obliteration des canaux excreteurs du foie, par suite de I'mflammation de ces organes ou de la presence des substances concretes provenant de la bile. Dans tous ces cas, la jaunisse n'est cju'un symptuine de Tune oude lautre de ces affections, et e'est aux articles qui traitent de chacune d'elles , que nous renvoyons nos lecteurs. Mais il est arrive deux fois ä M. Leblai^ d ouvrir des chiens ayant la jaunisse, et de n'avoir jp constater chezeuK, d'une manierebien distincte, fünf öu l'autre de ces lesions. Ces deux cbiens avaient ete malades pendant longtemps et avaient eu une diarrbe'e blanche tres-abon-dante plusicurs jours de suite. Certains chiens, au dire du meme auteur, ne paraitraient point malades s'ils n avaient pas la jaunisse; mais cette sorte d'ictcre, et cest la seule qui devrait porter ce nom, disparait spontanement au bout de huit a dix jours, ct parait alfecter le cliien qui s'ennuic loin de son maitre, celui qui a Ihabitude de vivreen liberte et qu'on tient ä Tattaclie, ou celui qui ^stsaisi par la peur.
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Cliez rhomme, I'ictere se declare quelquefois d'une ma-niere presque subite, a Toccasion d'un chagrin violent, d'une frayeur viva ou dun emportement de colerej on la voit encore se former lentement sous linfluence dun chagrin prolonge, de la jalousie, de l'ambition decue et de la haine concentree. Dans ce cas, la jaunisse n'est point un Symptome d'une irritation du foie ou de toute autre lesion de l'appareil hepatique, mais bien une affection idiopathique que M. Ch. Roche attribue aux impressions recucs par le Systeme nerveux cerebral, et quil qualifie du nom dVcfcVe nerveux.
Comme nous I'avons deja dit, le Symptome essentiel de I'ictere est la coloration en jaune de la conjonctive, de la membi'ane buccale, de la pituitaire, de la peau et des urines ; mais parfois on observe aussi de la tristesse, de 1 abattement, une diminution notable de l'appetit et une soif un peu vive. Des auteurs disent qu'il s'accompagne en outre quelquefois d'acceleration du pouls, de chaleur de la peau, de douleur dans I'liypocondre droit, de vomis-sements chez le chien, etc.; mais quand cela a lieu, il existe ui^. hepatite ou une gastro-duodenite dont I'ictere n'est plus^aue le Symptome, et e'est vers la maladie primitive, eajsentielle, que le praticien doit diriger ses moyens therapeutiques.
Traitcment.—L'ietere idiopathique cede ordinairement a des moyens simples au bout de quinze a vingt jours. Chez les grands animaux, jeunes et plethoi'iques , une legere saignee au debut est souvent reclamee; on soumet le malade aux boissons delayantes nitrees, ä une alimentation douce et de facile digestion, aux bains de vapeurs emollientes ; on administre avec avantage les purgatifs snlins et le calomel, les lavements emollients et quelque-
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lois puigatifs. Chez le chien , on debute par I application de quelques sangsues a Tanus; on lui fait prendre des bains emollients ; on lui administre ties boissons delay antes, telles que le petit-lait nitre , le bouillon de veau; des laxatifs doux, comme la pulpe de tamarin, I'huile de ricin, les sels purgatifs ainsi que le calomel ä petite dose. Ces agents therapeutiques doivent egalement etre secondes par des lavements emollients et quelquefois purgatifs. D'apres M. Leblanc, la jaunisse qui nest pas accompagnee de fie-vre, celle que l'absence des signes morbides, a I'exception de la couleur de la peau, peut faire considerer comme benigne, n'exige aucun traitement et se dissipe promp-tement. M. Leblanc n'a jamais remarque quun traitement. quelconque ait hate la disparidon de cette jaunisse; mais, dit-il, des qu'un nouveau Symptome vient s'y ajouter, il faut le condiattre. La ficvre, l'injection des vaisseaux de la conjonctive, la constipation ou la diarrbee, la coloration des urines exigent uue saignee, des breuvajyes d'eau de jjraine de lin miellee et des lavements mucilagineux.
1MMOB1L1TE. — Limmobilite est une affection parti-culicre ä lespece chevaline, dont le caractere principal consiste dans la grande difficulte ou limpossibilite pour l'animal de reculer.
Cette maladie est le sujet de diverses opinions relative-ment a sa nature et a son siege. Les uns la placent dans le cerveau, les autres dans la moelle epiniere. Chabert a rencontre chez des cbevaux atteints dimmobilite , un epan-chement considerable de liquide dans les ventricules cere-braux. M. Renault a egalement constate la presence ifune quantite de serosite dans les meines ventricules, et il pense que cette affection est due a une compression
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IM.MODlLlTIi.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;105
laterale du cerveau. M. Magendie croit que limmobilite est la consequence d'une compression de la partie ante-rieure de l'organe cerebral; d'autres enfin l'attribuent ä un epancbement de liquide dans le canal rachidien, aux alFections de la moelle epiniere et de ses enveloppes , etc. Tout ce que nous pouvons ajouter ä ce qui precede, c'est que nous Tavons vuese developper ala suite de l'encepba-iite et de la myelite.
En presence de tant dopinions diverses, nous devons considerer, comme Tont fait plusieurs auteurs, Tinimobi-lite comme une affection de l'appareil cerebro-spinal,sans preciser le siege ni la nature de cette affection.
Limmobilite est une maladie qui se developpe ordinai-rement dune maniere lente ; rarement eile a une marche rapide. Le clieval qui en est atteint devient noncbalant; sa marcbe est peu assuree, il bute frequemment; il est lourd, inattentif, comme absorbe, et ne sort de cet etat que diflicilement, par une espece de mouvement con-vulsif, lorsqu'il se trouve stimule par des coups ; puis il retombe dans le meme etat aussitot que la cause qui Ten a fait sortir a cesse. A I'ecurie il a i'air stupide, egare, et ne sembie pas s'inquieter de ce qui se passe autour de lui; il mange noncbalamment et de temps a autre la mastication est suspendue, pour recommencer quelques instants apres: durant cette suspension , I'animal a la tete baute, les oreilles pointees en avant, et tient entre les dents incisives et les levres les aliments qu'il vient de saisir.
A cette epoque de la maladie, I'animal recule encore, mais avec beaucoup de difliculte; de temps a autre il sembie sortir de letat de torpeur dans lequel il est plonge, pour se livrer a quelques acces frenetiques; s:il est attacbe il tire sur sa longe, se porte precipitammeni en
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arriere, au point de briser le lien qui le tient attache et de se renverser. S'il est attele, il s'etnporte parfois dans ces moments d'acces et n'obeit plus au mors ni a la main qui le dirige.
Lorsque la maladie est arrivee ä un plus haut degre, le mouvement en arriere est tout afait impossible; les efforts exerces sur les barres pour le ltd faire operer, quelque forts qu ils soient, sont impuissants : I'animal sencapu-chonne et se dejette de cote plutot que de reculer, si la force employee ne lui permet pas de conserver sa position; fanimal se croise les membres anterieurs spontane-ment et garde cette position plus ou moins longtemps,et Ton est souvent oblige de les decroiser pour eviter qu'il ne tombe ; s'il parvient a les decroiser lui-meme, ce n'est jamais que par un effort brusque et penible. Quand on les lui croise, il les conserve egalement dans cettc position ct 1'on est quelquefois force de les replacer dans leur position naturelle. 11 arrive aussi par moment quo I'animal refuse de se porter en avant; si on veut I'y forcer, ou bien il reste tout a fait immobile, ou il se defend, tourne la tete ä droite ou a gauche sans remuer le corps. Enhn, il arrive un moment ou I'animal perd lappetit, deperit, tombe dans un elat de stupeur permanente et meurt.
A la liste des syraptomes que nous venons d enumerer, on en a encore ajoute dautres, tels que l'insensibilite des nreilles, la douleur de la nuque et de la region de la cou-ronne ; mais ils sont si peu constants et ont une si faible valeur. que nous les considerons comme inutiles pour constatcr I'immobilite; le symptome pathognomonicpie, principal, celui sans lequel la maladie ne peut pas exister, est la grande difficulte ou l'impossibilite de reculer; le croisemeol des membres anterieurs, quoique avant une
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grande valeur symptomatique dansle cas quinous occupt-, ne peut etre considere que comme secondaire, attendu que beaucoup de clievaux immobiles, surtout au commencement de la maladie , se decroisent les membres avec facilite aussitot qu'on les leur a croises.
Pour s'assurer de l'existence de limmobilite comtnen-cante, il convient d'examiner le cbeval a lecurie, de con-siderer son attitude et sa physionomie, la maniere dont il prend les aliments au ratelier et en operela mastication, et s'il recule facilement. Ce premier examen etant termine, on soumet l'animal ä un exercice rapide, on le fait trotter ou galoper pendant quelques minutes pour I'echauffer ; loi\sque la maladie existe, les symptomes deviennent plus saisissables, et ce n'est souvent quapres plusieurs exer-cices de ce genre que Ton parvient au diagnostic ; et c'est a cause de la difllculte de constater cette afiection au debut, et meme dans une periode plus avancee, pour les perso nnes depourvues de connaissances eu medecine veterinaire, que le legislateur la classee au nombre des vices redhibitoires ; car les animaux qui en sont atteints sont impropres a tout service, et meme il est dangereux de les utiliser, soit a la seile, soit a la voiture; le seul parti qu'on puisse en tirer, lorsque le mal n'est pastrop avarice, se borne a quelques legers travaux des champs.
Traitcmcnt. — En presence d'une semblable maladie dont le siege et la nature sont inconnues, on ne peut avoir que des donnees vagues sur les moyens therapeutiques a lui opposer ; on ne peut compter sur I'eflicacite d'aucune medication, quelque methodique et quelque bien rai-sonnee qu eile soit. On conseille cependant, dans cette cir-constance, l'emploi de la saignee,des douches refrigerantes sur la tete, des setons a 1 encolure et des purgatifs dras-
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liques dünnes a doses fractiünnees en vue d entretenir une fluxion derivative sur le tube digestif.
Quelques veterinaires disent avoir obtenu, au debut de la maladie, de bons efFets de ces agents therapeutiques. Pour notre compte, nous devons Tavouer, ces moyens n'ont fait que retardier tant soit peu la marche de la maladie qui, pour etre plus lente, n'en a pas ete moins funeste; par consequent nous l'envisageons, dans la ma-jeure partie des cas, comme incurable.
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INCONTINENCE.—Affection caracterisee par la sortie continuelle et involontaire de quelque liquide excremen-titiel qui, dans l'ordre regulier, ne devait etre evacue qu a des intervalles varies, ä la suite d'un besoin senti, et sous l'influence de la volonte. Les bumeurs stercorales et Tu-rine sont les seules matieres qui donnent lieu ä l'inconti-nence, et encore cemotest-ilrestreintä lecoulementbabi-tuel et plus ou moins constant du dernier de ces liquides. C'est done de l'incontinence d urine qu'il sera specialement question dans cet article.
L'incontinence d'urine n'est pas commune chez les ani-maux domestiques; nous lavons cependant observee plu-sieurs fois chez le einen a la suite de la paralysie du train posterieur, et une seule fois, sans cause connue. chez une jument. La rarete des faits de cette nature nous engage a transcrire litteralement I'observation que nous avons publiee dans le Journal Tcterinaire et agincole de Bel-(jique, annee 1laquo;J46.
Dans le couranl du mois d'aout 1845, M. Van Cutsem, medecin veterinaire du gouvernernent ä Hal, fatappele pour donner ses soins k une jument de trait de forte sta- ' lure, ageedc six ans, appartenant a M. Bonnewyn. culti-
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vateur ü I.embecq. 11 nc reconnut ä 1'animal sournis a son investigation, d'autres symptömes qu'un ecoulement, sans volonte ni effort, d'urine roussatre, sedimenteuse, dont I'acrete avait enflamme la peau des fesses et du perinee. II apprit du proprietaire que cette jument avait ete saillie quatre fois en tres-peu de temps, et qua dater de cette epoque (trois semaines environ) il avait apergu cette aberration.
M. Van Cutsem, dans le but de calmer ['irritation de la vessie, a laquelle il croyait avoir affaire, et en merne temps pour diminuer l'äcrete de lurine, fit une large saignee, ordonna la diete et les boissons legerement nitrees. Ce regime fut continue pendant six semaines, sans amendement aucun ; au contraire, l'etat de l'animal paraissait plutöt s'aggraver; c'est alors qu'il proposa au proprietaire de m'appeler en consultation. Le 26 septem-bre, je me rendis ä l'invitation qui m'etait faite. Je vis la malade a I'ecurie : les fesses et le perinee elaient excories et n'offraient qu'une large plaie resultant de I'acrete de l'urine qui baignait constamment ces parties; ä cbaque mouvement que faisait l'animal pour se deplacer, une cer-taine quantite d'urine bourbeuse tombait sur les fesses et les jarrets sans la moindre contraction ni volonte ; on eüt dit un liquide tombant d'un vase a la suite d'oscillations. Notre diagnostic, quoiqu'un peu incertain, fut une incontinence d'urine due ä la paralysiede la vessie ; neanmoins fetat de l'urine nous fit persister dans l'emploi des anti-pblogistiques; une tisane composee de cbiendent, de graine de lin, avec addition de deux onces de nitrate de potasse, fut donnee en boisson a la dose de quatre a cinq seaux par jour, en vue de renclre les urines moins sedi-menteuses, partant moins irritantes. Ce traitement fut
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suivi pendant quinze jours , sans amelioration ; je fus invite a une nouvelle consultation ; je m'y rendis avec la bonne intention d'opposer a cette affection une medication plus active.
Je trouvai la malade ä peu pres dans le meme etat que je l'avais trouvee lors da ma premiere visite, sauf les plaies des fesses qui etaient un peu elargies ; je la fis sortir de Tecurie; I'luine tomLait a chaque pas, notre diagnostic se fortifiait de plus en plus, lorsqu'elle fit des efforts pour fienter : l'expulsion des matieres fecales se fit avecpeine, les muscles abdominaux se contracterent long-temps avant qu'on vit I'anus se dilater; une masse de crot-tins francliit cette Ouvertüre naturelle et tomba sur les jarrets, lexpulsion fut incomplete, I'anus se referma aus-situt que la contraction des muscles abdominaux et du colon eut cesse d'agir sur la masse excrementitielle, dont la majeure partie resta dans le rectum. Alors notre diagnostic ne fut plus douteux, nous avions affaire a une paralysie de la vessie et du rectum.
Nous etant consultes sur les moyens tlierapeutiques a employer, nous nous arretames a la noix vomique ; deux gros de cette substance en poudre furent administres en deux lavements, matin et soir 5 on avait sein de debar-rasser le rectum des matieres alvines qu'il contenait, chaque fois qu'on etait intentionne de passer un lavement.
Ce traitement, suivi ponctuellement pendant dix jours sans interruption, amenaune amelioration sensible^ I'urine moins sedimenteuse, partant moins irritante, n'etait expul-see qua la suite de quelques legers efforts, et ne sortait plus comme auparavant au moindre mouvement de l'a-uimal. La defecation etait plus libre et s'executait plus
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facilement. Les excoriations des fesses et du peri nee commencaient ä se cicatriser.
Encourages par ce premier succes, nous resolümes d'ad-ministrer en breuvage un gros de noix vomique chaque matin, la malade etant a jeun ; un lavement fiat supprime. Sept jours plus tard, tous les symptömes ayant disparu, nous pümes considerer I'animal comme radicalement gueri.
C'est toujours a la suite de la paraplegic que nous avons observe I'incontinence d'urine chez le chien ; et c'est en employant un traitement analogue a celui que nous avons suivi pour combattre cette affection cliez la jument, que nous en avons quelquefois triomphe (raquo;oyes Pai^alysie). On attribue encore la retention d'urine a la dilatation excessive de la vessie par une tumeur ou par un corps etranger, a la distension des fibres de son col, a son inflammation chronique, a la presence d'un calcul irregulier engage dans le commencement de 1 uretre, etc.
INDIGESTION. — L'indigestion consiste dans la suspension ou l'abolition momentanee de i'action digestive, en un mot dans un trouble passager et subit de la digestion.
Tous les animaux domestiques y sont plus ou moins sujets, mais c'est cbez les solipedes et les ruminants qu'on la rencontre le plus frequemment, et c'est chez eux qu'elle est le plus dangereuse.
On divise l'indigestion en stomacale et en intestinale.
L'indigestion stomacale est divisee en aigue et en chronique.
INDIGESTION STOMACALE AIGUE DU CHEVAL.
— Cette indigestion est une des affections les plus fre-
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quentes dont cet animal puisse etre atteint. Elle s'aunonce par ties symptömes de culiques ; d'abord l'animal cesse de manger, devient triste et inquiet, regarde son llanc : puisil se couehe, se roule sxir le sol et se releve aussitot; son inquietude et son anxiete augmentent, les douleurs qu'il eprouve deviennent plus aigues, il se livre a des mouvements desor-donnes plus prononces; le pouls est petit, serre, I'artere est tendue ; par moment il flechit les quatre membres comme s'il voulait se coucher, puis il se redresse brusque-ment ; il s'agite continuellement: la verge par moment sort de son fourreau comme si le malade eprouvait le besoin d'uriner, Symptome qui pent induire le jeune praticien en erreur et lui faire croire a I'existence dune cystite (retention d'urine). Lorsquel'action digestive demeure troublee, ne se retablit pas, les symptömes que nous venous d'enu-merer s'affanravent, 1'agitation devient conlinuelle : le ma-lade se couehe avec precaution, comme si par instinct il voulait prevenir quelque accident que pourrait lui occa-sionner une chute brusque et rapide. Le flanc gauche est plus oumoins ballonne, la peau a perdu de sa temperature, les oreilles sont alternativement froides et chaudes ; l'anxiete augmente de plus en plus : les douleurs deviennent incessantes : le pouls s'eftace; la face se grippe et se couvre d'une sueur froide ; les yeux sont hagards, les na-seaux dilates ; la respiration est penihle , enfin la mort arrive ordinairement dix a douze heures apres linvasion de la maladie. Parfois le malade succombe plus tot, par suite de la rupture de Testomac. Dans cette circon-stance , les svmptomes changent; l'animal eprouve des tremblements generaux, le corps se couvre de sueur; on observe des nausees, qui sont quelquefois suivies du rejet dune certaine quantite do matieres alimen-
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taires par les narines ; le pouls s'efface totalement et la mort survient quelques heures apres ce terrible accident.
Comme nous I'avons (lit au commencement de cet article, de toutes les affections dont le cheval est susceptible d'etre atteint, I'indigestion peat etre placee en premiere ligne; eile arrive souvent pendant ou immediatement apres le repas ; quelquefois les pbenomenes morbides se declarent une beure et meme davantage apres. Les causes principales sont : la trop grande quantite d'ali-ments pris dans un temps donne ; I'avidite lt;ivec laquelle ils sont ingeres ; leur mauvaise qualite; ceux qui par leur nature sont plus ou moins refractaires a la digestion ; la transition subite de la nourriture seche a I'usage exclusif du vert, etc. L'indigestion peut encore survenir lorsque les cbevaux sont exposes a un travail fatigant ou ä une course rapide, immediatement apres un repas copieux. II ne faut pas que 1'estomac soit dans un etat complet de repletion pour voir surgir cette maladie , nous I'avons vue maintes fois se declarer alors que les animaux n'avaient pas encore mange la moitie de leur ration ordinaire; cependant, dans la majeure partie des cas, il y a surcharge d'aliments.
On admet comme causes predisposantes de I'indigestion, le de faut d'action ou de stimulation de l'estomac, ainsi que son irritation.
Traitcment. — L'indigestion aigue ou recente, avec ou sans surcharge d'aliments, cede assez facilement aux excitants diffusibles : Tether sulfurique peut etre regarde a juste titre comme le remcde le plus efficace a opposer a l'indigestion; son usage nous procure journellement des resultats avantageux ; on ladministre a la dose de deux
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onces dans une pinte d'eau de menthe; si, un quart d'heure ou une demi-heure apres radministration de ce breuvage, aucun amenderaent ne s'est opere, on peut le reiterer sans inconvenient; il nous est arrive plusieurs fois d'administrer six onces d'ether sulfurique dans I'es-pace dune heure, et par cette medication bardie, de triompher de lafFection qui nous occupe; a defaut d'eau de menthe, on peut remplacer ce vehiculeparde la biere, du cidre ou tout autre excitant analogue. On seconde le traitement par le bouchonnement et les lavements excitants.
Quelques veterinaires [conseillent de pratiquer une legere saignee au debut de la maladie, sous pretexte que si lindigestion est la consequence d'une irritation preala-ble, une depletion sanguine doit aider puissamment a la guerison. Nous sommes loin de contester que dans certains cas, bien rares a la verite. I'iudisestion soit due a une inflammation de lestomac; raais nous contesterons tou-jours que la saignee soit utile quand meme cette pblegma-sie existerait: I'experience nous a demontre a levidence qu'il fallaitjdans tons les cas, chercber a retablir la fonc-tion suspendue, et c'est par les moyens que nous venous d'indiquer qu'on y parvient presque toujours ; sauf au praticien. lorsque les symptömes de l'indigestion sont com-battus. de revenir ä la medication antiphlogistique pour guerir l'inflammation de l'estomac, si eile existe. Si la saignee dans l'indigestion n'est pas constamment tres-nuisi-ble, eile est tout au moins toujours inutile. Le releve statistique des hupitaux de l'Ecole veterinaire nous donne un resultat de 98 guerisons sur 100 animaux atteints d'in-digestion stomacale recente, et nous n'en saignons aucun. Nous avons observe que, parmi ceux qui out succombe,
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plusieurs avaient ete saignes avant leur arrivee, ouque la maladle datait deja de huit ä dix heures. En presence de resultats aussi avantageux , ne conviendrait-il pas mieux de s'abstenir toujours de saigner dans cette maladie, que de courir le risque d'employer ce moyen a contretemps ?
INDIGESTION CHRONIQUE {Indigestion vertigi-neuse, fertige abdominal). — Cette grave affection des solipedes se presente presque toujours ä une epoque deter-minee de l'annee; c'est a l'approche de Tautomne ou au commencement de cette saison qu'elle se manifeste leplus communement. Elle est toujoux^s la consequence d'une alimentation affaiblissante ou indigeste ; Tusage exclusif des aliments verts donnes pendant le cours de Tete aux animaux destines aux travaux de l'agriculture, lespertes qu'ils eprouvent par un travail continu u l'ardeur du soleil, la grande quantite d'aliments aqueux qu'ils doivent prendre pour les reparer, sont autant de causes qui relä-chent et fatiguentles organes de la digestion, notamment l'estomac, et les predisposent insensiblement a contracter cette maladie. Vers la fin de septembre et dans le mois d'octobre, le trefle, la Inzerne et le sainfoin , a l'usagc desquels ils ont ete soumis durant toute la saison de l'ele, sont plus durs, plus coriaces, et leurs tiges sont en quelque sorte devenues ligneuses ; que Ion ajoute ä cette nourriture indigeste. l'avoine nouvellement recoltee que l'on donne ä ces animaux pour les disposer a supporter les nouvelles fatigues que necessitent le labour et lensemencement des terres , et qui est aussi d'une digestion tres-difficile 5 voila autant de causes susceptibles de produire cette maladie ; l'estomac affaibli, relache,
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niiyaut plus assez d'energie pour digerer ces substances alimeutaires. finit par se reinplir completement, et le mat eclate.
dependant cette regie n'est pas sans exception ; I'indi-gestion vertigineuse pent se declacer a d'autres epoques de I'annee, mais cast toujours sous l'influence de causes analogues qu'elle appai'ait.
L'indigestion chronlque ne se manifeste pas tout a coup, eile est toujours prccedee de symptumes prodromiques faciles a saisir et qu'il est important de ne pas meconnai-tre. L'animal d'abord devient nonchalant, tient la tete basse: il est pesant au travail et butte frequemment. A iecurie il mange lentement et par intervalles; I'appetit est diminue; il appuie la tete sur la mangeoire, les yeux a demi fermes, et semble plonge dans un etat comateux ; de temps ä autre on observe des bäillements; les digestions sont imparfaites , cbaque repas est suivi de malaise et dune legere meteorisation du flaue; le pouls est petit, faible ; les conjunctives, pales, offrent un reflet jaunatre; les excrements, mal elabores, exbalent une mauvaise odeur, et leur expulsion est souvent precedee de levacua-tion des gaz par lanus. Get etat de torpeur et de somnolence se traduit au bout de quelques jours par des symp-tömes vertigineux ; L'animal se livre a des mouvements desordonnes,il sefrappe la tete centre le mur etl'y appuie Ibrtement; il reste quelques instants dans cette position, puis un nouvel acces ramene le tourment, il devient t'urieux, s'elance contre le ratelier, souffle avec force et se porte en avant avec violence , la tete appuyee contre le mur de face ; sa boucbe est ecumante ; on observe des contractions musculaires aux cuisses etaux epaules, et des frissons generauxj la respiration est acceleree, le corps et
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couvert de sueur. Apres l'acces l'animal demeure tian-quille, comme frappe d'immobilite; il reste Jans cet etat de torpeur jusqu'a ce qu'un nouvel acces frenetique vienne l'en retirer, pour se livrer de nouveau a des mou-vements desordonnes.
A cette epoque de la maladie, les sens sont abolis, le malade ne voit ni n'entend plus ; les conjonctives sont d'un jaune safrane; la constipation est opiniatre ; il est insensible aux coups; abandonne a lui-meme il erre ä l'aven-ture, la tete baissee, et irait aussi bien se jeter dans un precipice qu'il suivrait le bon cbemin.Si on l'attache a un poteau au moyend'une corde mobile, comme cela se pratique malheureusement trop a la campagne, il tourne constamment en cercle, la tete appuyee sur le licol retenu par la longe, jusqu'a ce que Tepuisement des forces l'arrete; alors il tombe et meurt peu d'instants apres sa chute.
11 est de la plus haute importance de ne pas coiifondre cette affection avec lencephalite ou veitige essenfiel. Les symptomes differentiels consistent, en ce que dans cette derniere affection le pouls est fort, large; les arteres temporales battent avec force, le front est chaud , les membranes apparentes sont rouges et tres-injectees ; l'animal reste immobile, la tete appuyee dans la mangeoire et contre le mur, sans faire le moindre mouvement; les yeux fermes, il demeure plonge dans cet etat comateux non interrompu. On peut encore, pour donner plus de consistance ä ces symptum.es, s'assurer des influences auxquelles l'animal a ete expose, et de l'etat actuel dans lequel il se trouve, s il est plethorique et d'un fort embonpoint , ainsi que de la saison pendant laquelle la maladie apparait. II importe d'autant plus de differencier ces deux
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affections, crue le traitement de l'une ne convient pas a lautre.
A louverture des animaux morts d'une indigestion clironique, on trouve constamment Testomac distendu, rempli outre mesure par des substances alimentaires des-sechees, disposees par couches superposees, ce cpii prouve a Tevidence que cette accumulation s'est faite lentement. Nous avons observe, a l'autopsie d'un cheval mort de cette raaladie, une couche de son de Vepaisseur de deux doigts, situee entre toutes les autres couches, et d'apres les renseignements obtenus du proprietaire, nous avons acquisla conviction que cet animal n'avait plus fait usage de pareille nourriture depuis plus de dix jours. Done, d'apres cefait, il reste etabli que les symptumes vertigineux n'apparaissent que quand l'organe gastrique se trouve litteralement rempli. D'autres lesions s'observent encore sur divers organes des cavites splanchniques , mais elles ne doivent etre considerees que comme secondaires a l'in-digestion clironique.
Traitement. — Dans cette grave affection, dont les suites sont presque toujours funestes , c'est vers le traitement preventif que les vues du praticien doivent se diri-ger : c'est au moment de l'apparition des symptomes pro-dromiques que Von doit agir, et il ne faut pas attendre que lemal soit declare pour y remedier. II faut, dans ce cas, se häter d'evacuer les matieres aecumulees dans l'estomac, par ladininistration dun purgatif drastique, et de sou-mettre les animaux a une alimentation legere et de facile digestion. Ordinairement ces simples moyens triomphent de l'affection prete a eclater. 11 faut bien se garder, dans cette circonstance, de recourir aux emissions sanguines ; elles sont presque constamment mortelles, car elles pro-
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voquent le developpement du mal et contrarient l'action des agents therapeutiques quon lui oppose souvent avec succes. Malheureusement on a la funeste habitude de faire saigner les animaux, sans consulter le veterinaire, lors-quils sont lourds , pesants et plonges dans une espece de coma, sans tenir compte de la maladie qui provoque cet etat; cette pratique pernicieuse, dans ce cas, est souvent suivie d'acces vertigineux , tandis que l'administration d'un ou de deux purgatifs produit presque toujours des efiets salutaires. Comme tous les chevaux d'une merne exploitation sont exposes aux memes influences, il est bon, dans le cas qui nous occupe, pour prevenir la maladie, d'administrer ä chacun d'eux , meme avant l'apparition des symptömes prodromiques, un breuvage purgatif, et de changer le mode de regime auquel ils sont soumis ; car il est d'observation, et c'est ce qui a fait considerer cette affection comme contagieuse par les habitants de la campagne, que presque toujours plusieurs animaux de la meme ecurie deviennent suceessivement malades ä la suite de ces causes.
Lorsque les symptömes vertigineux apparaissent, les chances de succes diminuent considerablement, et ce n'esl guere qu'au debut quon peut esperer de triompher du mal, par les purgatifs drastiques administres a haute dose; l'aloesdonne a ladose de quatre onces,auxquelleson ajoute quatre a six onces de sulfate de soude, nous a valu des resultats avantageux. L'huile de croton tiglium,dont on vante les effets merveilleux dans l'indigestion vertigi-neuse, ne nous a jamais reussi, non plus que les excitants diffusibles vantes par quelques veterinaires. Cest done a tacher d'evacuerlestomacau plus vite qu'il faut tendre, toute temporisation est nuisible, le mal fait des progres.
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et alors !a puissante medication purgative a perdu son empire.
On seconde ces moyens therapeutiques par I'application de douches refrigerantes sur la tete, et par I'administra-tion de lavements purgatifs. Une precaution que le vete-rinaire ne doit point oublier, c'est de placer Vanimal dans des conditions qui le meltent a l'abri des blessures quil pourrait se faire dansles moments d'acces, lorsqu'il se livre a des mouvements desordonnes; a cette fin on estsouvent oblige de labattre sur une epaisse liticre et de l'y mainte-nir entrave; dans cette position on pent ltd procurer tous les soins que reclame son etat, sans craindre de se faire blesser soi-meme.
Nous lisons dans le Journal da medecine ve'terinairc publie a l'ecole de Lyon , quelques observations interessantes sur le Aertige abdominal gaeri par l'emploi de l'etber et des purgatifs, par M. Olivier, veterinaire a Saint-Maximin (Var).
Dans la nuit du 3 au 4 mars 1848, M. Olivier fut mande dans un hotel pour donner des soins a un cheval de cliarretier, que le garcon decurie avait trouve violem-inent agite par des coliques , au moment ou il allait le preparer pour le depart ordinaire de quatre heures du matin.
Arrive instantanement sur le lieu, M. Olivier vit en effet le cheval s'agiter de droite ä gauche: mais il reconnut, apres un court examen , que 1 etat d'anxiete dans lequel il se trouvait, traduisait autre chose que des coliques.
Le cheval, naturellement doux . tres-docile, lancait a des intervalles tres-rapprorhes. de rudes coups de pieds centre lemur; il poussait en avant avec force. Les conjonc-tives reflecKissaient une teinte jaunätre et leursvaisseaux
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ctaient injectes. Toute tentative pour le faire reculer etait inutile, at ce n etait pas sans courir le risque de se faire blesser qu'on pouvait I'approcher, tant les acces vertigi-neux avaient eclate avec fureur et promptitude.
Renseignements. — Le proprietaire declare avoir fait travailler rudement ses trois chevaux, qu'il nourrit de feverolles, de son et de farine. Celui qui fait le sujet de cette observation est age de quatre ans, tres-ardent pour le trait et assez maigre. Depuis deux ou trois joui-s, il paraissait triste, plus fatigue qu'ä l'ordinaire , et son appetit laissait it desirer. Ces symptomes precurseurs ne rairent pas en garde ie proprietaire qui, presse par le travail, fut detourne de l'idee de menager son jeune cheval. L'etat du malade, joint aux renseignements , ren-dait le diagnostic facile. Pronostic fächeux en raison de l'intensite de la maladie.
Croyant avoir une indigestion a combattre, M. Olivier setait muni d'un flacon d'ether sulfurique. Le danger qu'il y avait d'approcher le malade place dans une ecurie tres-peu spacieuse, lui suggera lidee de l'etheriser. II etait du reste bien aise de repeter les experiences ten-tees par M. Adolphe Reynaud, veterinaire a Aries . de concert avec le docteur Urpart, sur les solipedes affectes de vertige idiopathique, bien qu'il cut affaire a un vertigo abdominal.
Comme on vient de le dire, il fut conduit ä etberiser son malade, moins dans I'espoir d'opposer a la maladie un vex-itable moyen curatif, que dans celui d'apaiser les acces vertigineux qui pouvaient etre promptement mortels et lui faisaient courir grand risque detre blesse ä cause de l'etroitesse du local. Acettefin.ilplaca une epongeimbibee dean dans un seau; il versa sur ccltc eponge un fläcon
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ttether de cinq onces et la mit immediatetnent sous les narines du clieval, apresl avoir attache solidement et bien court, la tete etant enveloppee dun drap : vingt minutes suffirent pour calmer sensiblernent les syniptumesnerveux. INeanmoins, il laissa I'appareil sous le nez de lanimal, qui devint tout ä fait immobile pendant une heure environ ; a cinq heures du matin , un nouvel acces se manifesta ; il fut moins intense et de courte duree. Le malade dont la tete, fortement appuyee par le front contre le mur de face, reposait au fond de la mangeoire, garda la meme position jusqu a sept heures du matin. M. Olivier le sou-mit une seconde fois a Fetherisation, et, a huit heures, il put le detacher et le transferer dans une ecurie plus large et bien eclairee. La, il lexamina avec sein, car il etail dans un calme parfait, mais les sens de la vue et de l'ouie etaient eteints. Pouls dor et serrej tendance ä pousser en avant; orbites excoriees par Teifet des contusions ; con-jonctives safranees et injecte'es , pupiiles dilatees; bouche secbe, langue enduite d'un sediment epais , savonneux ; muqueuse buccale jaune-paille. II profita de ce moment de calme pour lui faire avaler une once d emetique dans un litre d'eau tiede, et fit administrer des lavements emollients que le malade retint. De l'eau tiede blanchie lui fut presentee; on fit des gargarismes avec I'oxymel pour exciter la salivation et la prehension des boissons.
De dix heures du matin ä cinq heures du soir, le ma-lade resta dans un etat comateux prononce. Ce ne fut qu'a-lors qu'en lui presentant de l'eau blanche, il en avala quelques litres. Continuation des lavements, dans lesquels on fit dissoudre 120 grammes de sulfate de soude.
La nuit fut calme; le malade but avec grande avidite les boissons blanches tiedes, miellees el nitrees. La ster-
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coration etait completement supprimee. Les urines, qui furent d'abord rendues avec effort, en petite quantite et de couleur sanguinolente, devinrent plus abondantes et furent expulsees sans beaucoup de peine.
Le lendernain 5 , le malade a un facies qui annunce un amendement; le pouls est plus facile a explorer, les pulsations sont saisissables ; les yeux sent moins voiles ; peu de tendance a pousser en avant. Promene a une belle exposition, apres avoir recu quelques lavements, il rend des crottins de couleur argileuse, sees, aplatis les uns centre les autres et reconverts d un enduit glaireux. Une seconde evacuation suivitde prescette premiere; il but toute leau blanche qu'on lui presenta et commenoa ä barboter en plongeant la tete au fond de lauge.
Administration de 120 grammes de sulfate de soude dans une decoction mucilagineuse nitree et micllee.
Le 6, purgation , amendement dans tous les symptomes. Le malade est neanmoins parfois abattu, mais il boit volontiers 5 continuation de quelques lavements ; recou-vrement de la vue et de TouYe.
Le 7 , le cbeval hennit faiblement a l'approche de I'liomme, porte ses regards au ratelier, j prend quelques brins de foin; les crottins sont mi-liquides, rendus en quantite; urines abondantes et beaucoup moins colorees. Boissons blanches trois fois par jour, dans chacune des-quelles on met 10 grammes de sei de nitre et quelques cuillerees de miel.
Le 8, les progres vers le bien sont toujours mieux marques : le malade se couebe et repose pax-faitement. La teinte icterique a presque disparu et avec eile tous les symptömes de l'affection vertigineuse: un peu de paiile dans les boissons ; cessation des lavements et des diure-liques.
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Le 9, le retablissement parait assure; augmentation sraduelie de la nourriture.
M. Olivier se demande, dans ses reflexions : L'ether peut-il etre considere comme moyen curatif a opposer a ['affection vertigineuse idiopathique, comme semblent le demontrer les trois cas remarquables de guerison rap-portes par M. Adolphe Reynaud (d'Arles) ? Inexperience est an grand enseignement: laissons-lui le soin de resou-dre ce prohleme.
Le fait isole que je rapporte ici, continue lauteur de cette observation, joint, a celui rapporte par M. H. Bouley, dans le proces-verbal de la seance du 25 decembre 1847, demontre evidemment que l'ether devient un moyen pre-cieux dans les affections vertigineuses idiopathiques ou consecutives, parce que, dans les premieres , il agit en neutralisant l'intensite des phenomenes nerveux ; et dans les secondes,en vertu de cette meme action stupefiante, on peut tranquillement administrer les medicaments eva-cuants dont l'experience prouve leflicacite, et ceux-ci ont le temps de produire leurs elfets.
Le fait cite par M. H. Bouley, ainsi que le fait observer juclicieusement M. Yvart, et celui que je viens de rapporter, dit M. Olivier, prouvent en faveur des purgatifs dans le traiteraent du vertage abdominal. Mais le cheval dont il est question ici n'a du son salut. d'apresM. Olivier, qua l'heureuse influence de lether sur le Systeme ner-veux , qui, en modiflant la sensibilite, a donne aux purgatifs le temps d'agir et de faire cesser completement les accidents cerebraux.
M. Olivier a vu bien souvent, et nous avons observe bon nombre de fois la meme chose, que dans les affections vertigineuses idiopathiques ou consecutives , comme dans
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les affeclions tetaniques, les feces, qui sont toujours ou presque toujours supprimees dans ces maladies , etant rendues naturellement ou par l'action des purgatifs et des lavements, permettent d'augurer favorablement. On voit en efTet, dans le vertige et dans le tetanos, les symptömes generaax s'amender des que le tube intestinal fonctionne. Par centre, la suppression des feces, malgre I'emploi des evacuants, est d'un pronostic fächeux dans ces deux redoutables maladies.
M. Olivier cite trois cas de vertige abdominal laquo;jueri par les memes moyens therapeutiques.
INDIGESTION AIGUE DU BOEUF {Memorisation).
— C'est constammenl dans le rumen que la scene se passe dans l'indigestion aigue des ruminants. Get etat patbolo-gique, que Chabert a divise en indigestion mcphitiqice simple et en indigestion mephitique avec surchatge d'aliments , s'observe souvent chez les betes ä cornes que i'on fait paitre dans un champ de trefle ou de luzerne, lorsque la rosee du matin n'est pas encore dissipee ou que I'herbe tendre et savoureuse se trouve mouillee par la pluie : ces animaux en prennent avec avidite lorsqu'ils j sont conduits etant encore a jeun. II n'est pas rare de voir plu-sieurs betes d'un troupeau semeteoriser quelques instants apres leur arrivee au champ , alors meine que le rumen se trouve loin d'etre rempli; d'autres fois, l'indigestion est due a la trop grande quantite d'aliments ingeres dans un temps donue: c'est ce qui arrive lorsque les animaux font un usage immodere de navets, de carottes, de betteraves, de dreche ou de residus de distillerie. Ces matieres fer-mentatives degagent des gaz qui produisent le meteo-risme.
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Lorscpe ['indigestion yazeuse se declare, le flanc gauche se gonfle rapidement et rend un son clair a la percussion; la tjmpanite augmentant de plus en plus, le flanc droit se souleve a son tour ; i'animal eprouve un malaise, la respiration est genee, il y a anxiete. Lorsque cet etat persiste, les flancs deviennent turgides au point qua les hauclies s'en trouvent effacees , et que le malade meurt d'asphyxie en quelques instants.
Lorsque I'indigestion est due a unetrop grande quan-tite de matieres alimentaires accumuleesdans le rumen, la maladie marche avec moins de rapidite; il existe un me-teorisme, mais il est moins prononce; la percussion produit un son mat, et lorsqu on affaisse ie flanc par la pression, on sent distinctement la masse alimentaire qui occasionne les plienomenes morbides. Quoique le developpement de cette affection ne seit pas aussi rapide que 1 indigestion simple, e'est-a-dire sans surcharge d'aliments, eile est tres-dangereuse et compromet egalcment la vie.
Trattement. — Vu la marche rapide de I'indigestion du rumen, il importe d'y apporter des remedes des l'appa-rition des premiers symptomes. Une foule de moyens sont employes pour combattre cette maladie. Les habitants de la campagne, les patres s'emprcssent, aussitot quils sapercoivent de la meteorisation, de rentrer les animaux a I etable ou de les conduire dans un chemin abrite du vent, de les y laisser dans la plus grande tran-quillite possible, et de leur placer dans la bouche quelques suhstances de mauvais gout, qui provoquent la salivation , les mouvements des mächoires et des eructations 5 c est au moyen d'une brauche de peuplier ou de saule mise en guise de bride et attachee derriere les cor-nes, ou dun lien de paille place de la meme maniere, qu'ils
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esperent obtenir la guerison de leurs bestiaux, et lorsque le meteorisme n'est pas porte ä un trop haut degre, ils reussissent quelquefois. Mais plutot que de perdre un temps precieux en employant ces simples raoyens, il vaut mieux recourir tout d'abord aux alcalis pour neutraliser les gaz. L'ammoniaque liquide est le medicament par excellence • il se combine avec I'acide carbonique ou I'hy-drogene sulfure qui ferment la base de ces gaz; de cette combinaison il resulte ou du carbonate d'ammoniaque ou de I'hydrosulfate d'ammoniaque qui, ainsi combines, occupant infiniment moins de volume qua I'etat gazeux. On administre l'ammoniaque a la dose de deux cuillerees ä beuche dans une pinte d'eau ; on peut reiterer ce breu-vage trois a quatre minutes apres Fadministration du premier, si Ton n'apercoit aucune amelioration. II convient que chaque cultivateur ait a sa disposition un flacon de cette precieuse substance medicamenteuse, pour pouvoir sen servir au besoin , car, durant le temps qu'il faudrait pour s'en procurer dans une oflicine, I'anirnal pourrait mourir par suffocation. On administre aussi avecavantage lether sulfurique, et ä defaut de tout medicament, un litre de forte lessive de cendre de bois. Un moyen qu'il seraitbonde vulgariser, e'est l'usage de la sonde oesopha-gienne pour evacuer les gaz. On fait penetrer cette sonde dans le rumen par 1'oesophage, on en retire le mandrin, et Ton cree ainsi une libre issue aux gaz , qui s'echappent avec impetuosite par le canal de la sonde. Si Ton ne peut employer aueun de ces moyens , ou s'ils n'ont amene aucun resultat satisfaisant, il faut recourir a la ponction du rumen ; e'est avec un trocart que Ion pratique cette operation; a cet effet on implante I'instrument au milieu du flanc gauclie, on retire le trocart, les gaz s'ecliappent par la
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canule qu'on laisse en place jusqu'a complete evacuation. Aussitot apres cette operation, 1'animal eprouve un soula-genient, le calme seretablit, enunmot le danger a disparu. A delaut de trocart, on se sert d'un Listouri on d'un couteau. Nous avons vu cette operation faite ainsi par des patres etre suivie des plus heureux resultats.
Lorsque lindigestion a lieu avec surcharge d'aliments, on doit se comporter de la meine maniere qu'envers I'indi-gestion gazeuse ; mais si les substances medicamenteuses employees pour combattre cette affection restent sanseffet, ou si le danger est imminent, il faut avoir recours a la ponction du rumen ; mais dans ce cas, ce n'est plus avec le trocart ordinaire qu'il convient de faire loperation ; on a autre cliose que des gaz a evacuer, il faut debarrasser le rumen de son trop plein par fouverture faite au flanc. M. Brogniez a invente un trocart pour faire cette operation, lequel est assez large pour permettre lintroduction de te-neltes destiuees a saisir et a ramener au dehors les matieres alimentaires par la canule de cet instrument, qui porte ä son extremite inferieure quatre ailes qui se redressent au moyen d'un ressort et maintiennent la paroi du rumen appliquee contre la face interne du flanc ; Von peut de cette maniere, sans craindre aucun epanchement dans la cavite abdominale, extfaire une grande quantited'aliments en queiques instants et par la soulager I'animal. Cet instrument, dont le modele et la description se trouvent dans le Tratte de Chirurgie de son inventeur, permet encore de , faire passer par la meme voie certaines substances medi-camenteuses, si on le juge necessaire.
Certains cultivateurs de nos contrees ont Ihabitude de faire saigner leurs betes a cornes avant de leur faire pai-tre letrefle;ils pretendent que, par une ample emission
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sanguine, une fois pratiquee, elles sont moins exposees ä se meteoriser. L'experience semble avoir cbnfirme Ic'flicacite de ce moyen preservatif.
L'indigestion du rumen se passe de la meme maniere diez les betes a laine et reclame les memes soins.
INDIGESTION CHRONIQUE {Obstruction du feuil-let). — C'est ordinairement pendant la saison d'hiver, lorsque les animaux sont soumis a l'usage exclusif d'une nourritufe seche, peu succulente, que cette aßection se presenter c'est chez les vaclies maigres et debiles, quisont nourries de fbin , de regain, de balles de cereales, de dreche, etc., et auxquelles on accorde fort peu de racines, quon la rencontre. Ces substances pen succulentes, indi-gestes , s'arretent entre les lames du feuillet, se durcis-sent et finissent par l'obstruer entierement. Quelques veterinaires admeltent comme cause prealable ä l'indigestion qui nous occupe, rinflammation de la membrane muqueusequi tapisse le feuillet; nous croyons cependant que cette irritation est loin d'exister toujours, et que c'est dans de rares exceptions qu'elle precede l'obstruction de ce reservoir ; nous avons vu un grand nombre d'animaux afTectes de cette maladie : eile etait due essentiellement ä un etat adynamique des organes digestifs, et nous pensons quil en est ordinairement ainsi.
Cette maladie se developpe lentement: l'animal qui en est atteint, mange d'abord ä peu pres comme de coutume, mais immediatement apres le repas, il devient inquiet, il eprouve un malaise assez prononce; le flanc gauche se gonfle legerement, et ce n'est qu'au bout d'une heure ou de deux que cet etat de gene se dissipe pour reparaitre au repas suivant. Le feuillet forme une masse compacte que
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Ton distingue facilement par l'exploration du flanc droit; les excrements sont durs, mal elabores, la rumination est imparfaite. Insensiblement Fappetit se perd, la rumination cesse, I'animal devient triste, est souffrant; les flaues restent constamment ballonnes, il y a constipation opinia-tre, la colonne vertebrale est voiitee, la peau est secbe et adherente, les poils sont berisses; les yeux sont mornes, la conjonctive est de couleur jaune-päle; le pouls est faible, le mufle est sec, chaud ; enfin si cet etat de cboses persiste, la mort survient ordinairement du cinquieme au huitieme jour.
A Touverture des animaux qui out succombe a cette maladie, on rencontre constamment le feulllet rempli de matieres alimentaires durcies, disposees sous forme de tablettes cassantes sur lesquelles I'epitbelium se trouve attache de maniere a senlever avec el les, et qui ont la configuration des lames de ce reservoir. C'est sans doute cette particularite qui fait croire ä beaucoup de vetei'i-naires que cette affection est la consequence d'une inflammation prealable. Les intestins renferment egalement des excrements durs, rassembles en paquets. Les autres lesions que Ton rencontre peuvent etre attribuees aux troubles occasionnes par cet etat patbologique.
Traitanmnt. — C'est des l'apparilion des premiers symptomes, alors que le feuillet n'est pas encore totale-ment obstrue , qu'il importe de donner des soins au ma-lade : c'est au debut que Ion doit le plus compter sur Tef-ficacite des moyens therapeutiques.
La premiere indication qui se presente, c'est d'eloigner les causes des desordres que Ton observe; ä cette fin il faut degager le feuillet, le debarrasser des matieres qui I'ob-struent ; c'est par radministration a grand lavaj^e dune
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#9632;decoction de graine de lin, ou d'autres buissons mucila-gineuses donnees par seau a dillerentes reprises dans le cours de la journee, et auxquelles on ajoute une ou deux livres de sulfate de soude, qu'on parvient a atteindre ce restlltat. L'usage des mucilagineux, donnes dans le but d'imbiamp;er, de penetrer les matieres durcies, dessechees, et d'en favoriser I'expulsion, doit etre continue jusqu'a ce que lobstruction soit combattue; on pent reiterer l'ailministration des purgatifs salins. Lorsque le feuillet commence ä se debarrasser de son contenu , les flaues s'afiaissent, la constipation cesse ; I'animal rejette une plus ou moins grande quanlite d'excrements durs et coiflfes, il reprend de l'appetit et de la gaiete; en un mot, lorsque le cours des matieres est retabli dans le tube digestif, la ma-ladie est combattue; trois ou quatre jours de ce traite-ment süffisant, dans la plupart des cas, pour triompher de cette aflfection.
Dnrant la convalescence, qui est ordinairement de courte duree , il est convenable d'administrer a I'animal afFaibli quelques breuvages tonicjues, pour reveiller les fonctions stomacales, et de ltd donner pour nourriture des carottes, des navets, des pommes de terre, etc., que Ton fait cuire, ct auxquels on ajoute une bonne poignee de sei de cuisine.
Les petits ruminants, tels que la bete a laine et la che-vre, sont exposes a l'obstruction du feuillet, qui reclame, pour etre combattue, les memes soins et le meme traite-ment que ceux que nous venons d'indiquer pour com-battre la meme affection cbez le boeuf.
Chez le cbien, I'indigestion n'est pas dangereuse, eu egard a la grande facilite avec laquelle les animaux de cette espece vomissent. L'indigestion est toujours aigueet
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admet pour cause la graude quantite de viaude crue ou d'avitres aliments que ces auimaux avalent avec voracite, sans les soumettre a la mastication ; souvent on les voit reprendre les aliments rejetes par le vomissement, les macher et les avaler de nouveau.
L indigestion du pore n'est pas non plus dangereuse #9632; le vomissement qui en est la consequence suffit pour la faire cess er.
INDIGESTION INTESTINALE DU CHEVAL (a%2laquo;? stercorale.) — Dans cette affectionj'^e'est toujours dans le irvos intestin que la scene pathologique se passe. Lors de l'apparition de la maladie, il est dillicile de pouvoir juger d'une maniere sure de son siege ; les symptomes sent analogues a ceux de l'indigestion stomacale : Tanimal se livre a des mouvements desordonnes, il se couche et se releve frequemment ; il regarde son flanc, flecliit les membres et se couche avec precaution, se roule sur la litiere, puis se releve brusquement; le pouls est petit, serre ; la constipation est opiniätre, le flanc droit se ballonne. C est a ce dernier Symptome et a l'absence totale du re jet de matieres fecales,que Ion peut differencier 1 indigestion de l'intestin de celle de l'eslomac ; les gaz qui se degagent dans le colon et le coecum soulevent le flanc droit, tandis que e'est le flanc oppose qui se souleve lorsque le dega-gement gazeux a lieu dans lestümac. 11 est d'autant plus important d'etablir cette distinction , que les agents tberapeutiques qui conviennent pour triomplier de ces deux cas patbologiques sont differents. Cette maladie par-court ses periodes en huit ou dix beuies. Si Ton ne peut parvenir ä deplacer et ä faire evacuer les matieres excre-mentitielles qui pesent sur le tube intestinal et lobstruent,
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les symptotnes que nous venons de signaler saggravent, les douleurs deviennent plus algues, la tympaaite aug-mente et gagne le flanc gauche; la respiration est genee, le pouls s'efface, la face se grippe, les naseaux se dilatent. une sueur froide arrose les tempes et les joues, enfin t'an-xiete arrive au point que Tanimal meurt par aspliyxie. Quelquefois, et c'est lorsqu une grosse masse de maliere pese sur les parois du colon et du coecum, la rupture de l'un ou l'autre de ces visceres foit perir ranitnal plus tot.
Cette indigestion du gros intestin se rencontreprincipa-iement cliez les animaux debilites par Tage ou la fatigue, auxquels on n'accorde qu'une alimentation peu substantielle, partant de difficile digestion, teile que du mauvais foin, de la paille hachee melangee avec du son, de la dre-clie, des residus de distilleries, etc. C'est ce que nous vojons souvent chez les chevaux des marchands de lait de Bru-xelles, qui, par parcimonie ou par habitude, les nourrissent de la raeme maniere que leurs betes a cornes. Ces substances alimentaires, plus ou rnoins refractaires a la diges-tiozi, s'accvimulent dans le gros intestin dont 1 energie est affaiblie, et dont la force contractile n'a plus assez de puissance pour en operer Tevacuation, et finissent par I'obstruer. D'autres fois ces memes matieres excrementi-tielles se rassemblent en masses plus ou moins volumi-neuses qui s'arretent dans la portion flottante du colon et constituent la palote stercorale. 11 peut arriver que des svmptornes analogues a ceux que nous venons de decrire, soient dus a la presence d'un bezoard (calcul intestinal) plus ou moins volumineux, qui obstrue 1 intestin et oc-casionne les memes troubles fonctionnels et les memes phenomenes que ceux produits par la pelote stercorale.
L'ouverture des animaux morts de cette maladie nous a
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toujours raontie le gros intestln flasque et decolore, con-tenant une masse de matieres fee ales mal elaborees, plus oumoins dures, qui pesaient sur ses parois et en avaienl quelquefois occasionne la rupture; d'autres fois, e'etait la portion flottante du colon qui recelait une pelote ou un calcul, enchätonne dans une de ses bosselures, et en obstruant litteralement le passage.
Traitement. — Les excitants diflTusibles que 1'on admi-nistre avec tant d'avantane dans Tindiirestion stomacale aigue du cheval, ne jouissent pas de la nieme efllcacite pour combattre lindigestion intestinale ^'experience nous l'a demontre et nous le demontre encore journellement. Lorsque les premiers phenomenes morbides apparaissent, il ne uous est pas toujours donne de reconnaitre si nous avons affaire a une indigestion stomacale ou ä une indigestion intestinale, et il nous arrive souvent d'administrer d'abord deux a quatre onces d'ether sulfuriqxie avant de reconnaitre le siege de la maladie: ce n'est que quand les symptoraes diflerentiels que nous avons signales apparaissent, que nous reconnaissons l'erreur du diagnostic. Alors il ne faut plus compter sur les effets des excitants dif-fusibles, ils sont constamment impuissants; e'est aux pur-gatifs drastiques qu'il fautrecourir : ilfaut les administrer a baute dose pour deplacer la masse de matieres excremen-titielles d'ou naissent tons les troubles, el pour en triom-pber. Aux clievaux de grande stature on administm trois a quatre onces d'aloes et autant de sulfate de soude. On seconde avantageusement faction de ce breuvage par les lavements aloetiques, le bouciionnement, et de temps en temps par une petite promenade. II est toujours bon de fouiller i'animal pour s'assurersi I'obstacle mis au cours des matieres fecales ne sctrouvepas assez rapprochede
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Fanus pour pouvoir etre deplace avec la main. Lorsque par les purgatifs drastiques, on ne parvient pas a faire evacuer les matieres qui boudhent l'intestin et qui pesentsurses parois, et lorsque le developpement des gaz, qui en est la consequence, rend la mort imminente, il faut prati-quer lenterotomie : par ce moyenles raquo;jaz s'ecliappent, les parois intestinales saffaissent, rimminence de l'aspliyxie disparait, en un mot on gagne tin temps precieux qui per-met au veterinaire d'esperer de bons effets de la medication purgative; car les gaz etant evacues, la function in-testinale, paralysee par leur presence, se retablit, et par les mouvements antiperistaltiques que le medicament provoque, l'obstacle peut se deplacer et etre suivi de gue-rison.
L'enterotomie fut pendant tres-longtemps abandonnee par les veterinaires, a cause du peude succes qu'on en reti-rait ; le praticien restait spectateur oisif aupres de cette grave maladie, qui noffiait d'autre ressource que l'enterotomie, et laissait perir le malade. Grace au perfectionne-ment apporte par M. Brogniez au trocart ou enterotome, les chances de succes ont grandi, au point, que fort peu de veterinaires qui font vu mettre en pratique, liesitent encore a recourir a ce dernier et precieux moyen. Pour notre compte, sur six cas d'indigestion intcstinale ou de pelote stercorale, qui n'offraient plus d'autre ressource que la ponction du coccum, nous avons quatre succes a en-registrer; il est bon de dire que, outre le purgalif a dose tres-elevee que nous avions administre a chacun de ces animaux par la voie ordinaire, nous avons encore fait penetrer dans le coecum, par la canule de 1 enterotome, douze a quinze onces de teinture d'aloes ; un de ces animaux evacua, trois heures apres cette operation el apres
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l'administration de douze onces de teinture d'aloes par le Ilanc, dix-sept pelotes stercorales. N'eussions-nous que ce seal fait a enregistrer, il est de nature a fixer I'attention des praticiens sur un moven abandonne on pen vulgarise, qui offre pourtaht de si grandes ressources.
INDIGESTION 1NTESTINALE DU CHIEN. — Chez cet animal, Tindigestion intestinale est presque toujours la consequence de raccumuiation d'une certaine quantite de matieres etrangeres qui resistent aux forces digestives. C'est ainsi que Ton rencontre bien souvent le canal intestinal obstrue par un amas de sable, de gravier, de morceaux de cuir, de paille meme, qui s'arretent et pro- gt; duisent tous les plienomenes de lindigestion.
L'animal qui en est atteint devient triste, perd Tap-petit j il se livre a des efforts expulsifs qui n'amenent aucun resultat. D'abord il ne parait pas avoir de la fievre; mais a mesure que la maladie s'aggrave, les douleurs se developpent; il eprouve des coliques, se livre a des efforts expulsifs plus frequents; le ventre devient dur et douloureux ä la pression , le poil se lierisse, foeil est morne, le malade a lair taciturne, et si Ion ne parvient a faire cesser cet etat, il succombe au bout de quelques jours.
Traitement. #9632;— La seule indication qui se presente d'abord, c'est d'evacuer les matieres accumulees dans I'in-testin qui produisent les troubles fonctionnels que Ton remarque : c'est par fadministration des purgatifs et lusage des lavements de meme nature qu'on pent y par-venir. 11 est bon de ne jamais negliger d'explorer le rectum au moyen du doigt, car il nous est arrive mainte fois de rencontrer I'obstacle vers la partie posterieure du tube intestinal: alors, au moven d'une petite curette, on retire
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!es rnatieres excrementitielles ouetrangeres par l'anus, et apres en avoir extrail une certaine quantite, Ton facilite la sortie du reste par des lavements emollients.
INFLAMMATION (1). — L'inflammation est un des phenomenes morbides les plus considerables et les plus frecjuents. Nous disons dans le cbapitre qui traite de l'ir-ritation qu'elle est une tenninaison de cet etat patho-logique, et qu'on peut lui donner cette qualification toutes les fois que laction organique des tissus est augmentee, troublee de maniere a amener dans ces tissus des desordres caracterises par la douleur, la chaleur, la tumefaction et la rougeur; ainsi , nous pourrons tou-jours proclamer sa presence a l'apparition des svmptomes (jue nous venons d'enumerer.
Si la physionomie de l'inflammation etait la meme dans toute leconomie, I'histoire en serait bientöt terminee, eile se bornerait a l'exposition de ses causes et de sa medication. Mais il s'en faut de beaucoup que les clioses se passent toujours ainsi, car dans cbaque tissu, dans chaque organe, dans cbaque appareil fonctionnel, eile s'annonce difFeremment et presente des caracteres plus ou moins dissemblables.
La douleur est la compagne ordinaire de presque toutes les inflammations. On pourrait a peu pres dire qu'elle en est le signe patbognomonique.
Pour qu'il y ait douleur il faut, dit Bicbat, tpie la sen-sibilite animale soit mise en jeu, cest-ä-dire il faut que
(1) Nous cxtrayons eel article dc I'ouvragequc nous avons public en 1837, intitule : Paihotogie spccialc ou descriptive des principaux miimcmx domes. tiqurs.
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oette sensation douloureuse soit percue par 1c cerveau ec rapportee a an centre commun. La douleur par conse-lt;]nent sera d'autant plus vive que I'organe enflamme sera plus riche en nerfs de la vie animale.
Elle peut encore etre portee a un tres-haut degre dintensite sans la condition crui precede : cela tient alors a la disposition et a la nature des tissus qui, lor.squ'ils sontfrappes d'inflaramation, ne sont pas susceptibles de se distendre. Voila pourquoi les osteites, les arthrites, etc., sont souvent si douloureuses.
La douleur est tantot pulsative , tantot lancinante, pongitive, terebrante, etc.
La chaleur est encore un Symptome ordinaire de toute inflammation bien prononcee. Ce pbenomenc doit aussi varier selon les systemes affectc's, selon la nature des inflammations, et principalement en raison dc leur intensite.
Les tissus qui contiennent beaucoup de vaisseau.v capillaires sanguins, exhalants, on les nerfs de la vie animale et organique se disseminent largement. et dans les-quels par consequent les mouvements organiqnes se deploient avec le plus d energie, sent plus susceptibles de developper une clialeur plus considerable que les parties de l'organisme dans lesquelies ces conditions n'existent pas au meme degre.
Ainsi rinflammation de la peau se traduira par plus de chaleur que celle des os, etc.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gt;
La tumefaction est un attributqui existe toujours dans rinflammation , mais eile ne s'apercoit ordinairement qua I'exterieur.
Cependant les autopsies cadaveriques demontrent a l'evidence que les organes Interieurs, lorsquils ont ete en proie a une inflammation plus ou moins vive et dune
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Juree plus ou moins lougue, se sont tumefies, epaissis j temoin las epaississements de la muqueuse du larynx dans le croup, de la inucpieuse stomacale dans la laquo;jastrite, de la sereuse dans la pleurite et la pei'itonite, et ainsi de suite.
11 arrive meme assez frequemment que les tumeurs inflammatoires de rinterieur se manifestent au deliors. C'est ainsi que Ton voit saillir au dehors l'enflure de l'or-gane hepatique, lorsque ce viscere a etc longtemps cn-flamme.
La tumeur est differente selon lintensite de 1 inflammation , selon son espece et lorgane qu'elle afFecte.
Plus la phlegmasie sera energique , plus , toutes clioses egales d'ailleurs , la tumefaction acquerra d'ex-tension.
Quoique cette influence provenant de l'acte inflam-matoire soit bien marquee, ii s'en faut de beaucoup que tous ces changements soient en raison directe et propor-tionnelle avec les modifications que la diversite des tissus entraine apres eile.
Ainsi, supposons vine meme cause portee au meine degre, affectant successivement une portion egale de tissu cellulaire et de tissu sereux : ä coup sür le gonfle-ment qui succedera ii la pblogose du premier sera plus considerable que celui occasionne par la pblegmasie du second. Un organe creux presentera moins de tumefaction qu'un viscere gianduleux, parendiymateux.
La tumeur varie d'apres lespece de 1 inflammation. Ainsi, par exemple, eile sera elevee, circonscrite, comme dans le phlegmon, diffuse, etendue sans demarcation bien trancbee, comme dans lerysipele, la scarlatine.
Parmi les animaux domestiques, la rougeur nest appa-
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rente que chez ceux qui out la robe blanche. Alors eile peut etre un caractere evident de linflamination erysipe-lateuse. La rougeur qui accompagne le phlegmon aigu se manifeste aussi aux regards du veterinaire chez ces inemes quadrupedes.
Quoi qu'il en soit, ce caractere, qui nest pas lattribut apparent de toutes les inflammations, n'en existe pas moins dans une foule de phlegmasies.
Corame nous le disons en traitant de lirritation , la rougeur inflammatoire depend de l'abord plus considerable du sang dans les capillaires de la partie pblogosee ; nous sommes tente de croire que ce sang n'echauffe pas uniquernent parce qu'il y est appele en plus grande quantite, mais parce quil a deja subi dans cette partie une modification speciale par le travail inflammatoire qui s'y opere. Ceci est une reflexion incidente que nous jetons en passant, sans pouvoir cependant expliquer le fait d'une maniere peremptoire.
Bidhat pense que les vaisseaux capillaires , qui aupa-ravant ne se laissaient penetrer que par des fluides blancs, livrent alors passage au sang arteriel, a cause de la modification d'action qu'eprouvent la sensibilite et la contracti-lite organique do ces capillaires. Cetle assertion nous parait tres-ingenieuse, mais eile ne sort pas du domaine des hypotheses.
Nous admettons plus volontiers et comme moins spe-cieuse, I'explication qu'en donne Boyer. 11 pretend avec raison que les globules sanguins ne passent jamais dans les vaisseaux lympbatiques, quelles que soient les modifications apportees dans leurs proprietes vitales , a moins, dit-il, qu'il n'y ait rupture d'une artere sanguine dans le tissucellulaire. Car si cette communication existait,
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en poussant du mercure dans les arteres sanguines, on le ferait passer dans les vaisseaux lymphaliques; or, ce fait n'a jamais lieu sans la rupture des vaisseaux arteriels. Voici ce que Boy er ajoute pour corroborer son opinion : laquo; Cependant il existe dans quelques inflammations, un phenomene qui semble, au premier abord , etayer I'opi-nion de l'erreur de lieu ; par example, lorsqu'une partie naturellement blanche, at dans laquelle I'oeil ne decouvre aucun vaisseau sanguin , s'enflamme, alle prend une cou-leur rouge plus ou moins foncee, que Ton pourrait attri-buer au passage des globules rouges dans les arteras lym-phatiques. Mais dans toutes las parties , mama les plus blanches, le sang circula, et ses globules conservent la couleur rouge qui est leur couleur radicale; or, comme las vaisseaux sanguins de ces parties sont extremament delies et qu'ils na recoivent, pour ainsi dire, qua des globules isoles , ils na se montrent pas avec leur couleur rouge; de meme qu'une liqueur coloree, dans un tuba transparent et capillaira, ou une lame de verre colore axtremement mince, paraissent blanches; mais que plu-sieurs globules de sang reunis s'agglomcrent dans un vaisseau oü ils ne passent, dans letat natural, que les uns apres les autres , ils sa montrent, avec leur couleur rouge, a travers les parois minces et transparentes da ce vaisseau, comme plusieurs gouttes da liqueur coloree, reunias dans un tube transparent, paraissent avec la couleur qui leur est propre. Voila pourquoi la sclerotiqua, la peau, at en general toutes les parties du corps qui sont naturellement blanches, deviennent rouges dans linflam-mation. raquo;
La rougeur, comme les autres phenomenes concomitants de Tinflammation, est susceptible de diverses varie-nnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; is
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tes. Elle tient au caractere special de rinflammation, ä la nature des tissus : tantöt eile est rosacee, tantöt ecarlate, bleuatre, et meme noirätre. Toutes ces physionomies morbificrues sont en raison directe de la cause qui les a produites et du siege qu'elles occupent.
Une cause ordinaire d'inflammätion amenera une rou-geur ordinaire inflammatoire; nous disons une rougeur inflammatoire, car elles ne le sont pas toutes, et il ne faut pas confondre une accumulation instantanee de sang dans les vaisseaux capillaires sanguins avec une rougeur de lonpue duree et due evidemment a une cause inflammatoire. Mais si la phlogose s'allume sous rinflammation d'un agent deletere qui frappe pour ainsi dire de mort le viscere qu'il atteint, comme dans la peripneumonie gan-greneuse, alors la couleur de lorgane frappe sera violette, plombee et noirätre.
En raison des tissus, si Ton pouvait bien apprecier, comme dans Tespece humaine, ce qui se passe sur la peau des animaux domestiques toutes les fois qu eile est atteinte d'inflammätion, Ion constaterait qu'il nest point de tissu plus susceptible de diverses nuances de coloration en rou^e. Les muqueuses qui, ä la verite, ne sont qu'une continuation de la peau, comme 1'a trcs-bien dit Bichat, sont aussi excessivement promptes a se colorer.
Uinflammation locale amene diverses modifications selon l'organe quelle envahit.
Ainsi dans le croup, il y a difficulte de la respiration avec elimination partielle on complete de la pseudo-membrane ; dans lencephalite I'animal a la tete plongee dans I'ause, il reste dans un etat de somnolence, le front ap-puye contre le mur; les conjonctives sont injectees et refletent une teinte rouge fonce. Une cystite s'annonce par
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la peine que le malade eprouve pour uriner, par les efforts frequents qu'il fait afin devacuer le liquide contenu dans la vessie, par la position speciale quil affecte pour parvenir a son but (il se campe), et ainsi de suite.
Nous venons d enumerer les symptumes locaux qui ac-compagnent oi'dinairement rinflammation lorsqu'elle ne depasse pas les limites du lieu oü eile siege. Voyons maintenant ce qui se passe quand le contraire a lieu.
En general, quand une inflammation est plus ou moins intense, qu'elle envabit un organe plus ou moins essentiel, il s'opere ce que Ton est convenu d'appeler une fievre de reaction ; la phlogose se dissemine et va retentir ailleurs par les voies sympathiques. Prenons pour exemple une pleuresie tres-aigue. Outre les symptomes particuliers a cette affection, bientut le Systeme pulmonaire est frappe: une toux opiniätre, une respiration anxieuse et un batte-ment de flanc s'ensuivent. Ce n'est pas tout: le coeur prend part a la scene, ses battements se muitiplient, la circulation devient rapide , les palpitations sont plus pre-cipitees, et le pouls vient confirmer cette nouvelle complication. L'on pourrait etendre plus loin cette voie de propagation inflammatoire, la faire passer a d'autres organes encore, mais la chose nous parait inutile.
Pour que cette complication de pbenomenes morbides s'operat, il a fallu necessairement que rinflammation primitive se transportat aux organes principaux de Tappareil respiratoire 5 que cette derniere pblogose, ou toutes les deux ensemble retentissent sur les centres nerveux et que ceux-ci reveiliassent a leur tour I'appareil nerveux etsan-guin et produisissent la fievre symptomatique. De toutes ces consequences il resulte encore d'autres pbenomenes dans I'organisme. Souvcnt le poil se beiissc, quelquefois-
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la transpiration est abondante, une augmentation de chaleur se declare a toute la peripherie. Tout cela, encore une fois, tient a la texture du tissu enflamme, ä 1'inten-site de l'inflammation et ä la diathese des individus affec-tes. Ainsi bien souvent la transpiration , au lieu d'aug-menter, diminuera ; la peau, au lieu d'etre chaude, sera froide, et les evacuations en general seront plus ou moins interrompues.
Dans la fievre de reaction on a encore jete les yeuxsur le caractere que presente le sang. On y a remarque ce qui est connu sous le nom de conemie inflammatoire. Nous croyons qu'on a attache beaucoup trop dimportance ä ce phenomene, car il est loin detre constant, meme dans les phlegmasies les plus intenses et les plus compli-quees.
L'inflammation prend differents noms selon les regions et les organes quelle afFecte.
De la, les inflammations pectorales, abdominales, etc.
On I'appelle encepbalite quand le cerveau en est le siege ; cystite, quand c'est la vessie : peritonite, stomatite podophyllite, etc., quand c'est le peritoine, la muqueuse buccale, le tissu podophylleux qui lui donne asile.
Presque tous les tissus de l'organisme peuvent donnei-naissance a l'inflammation.
Le tissu qu'elle affectionne le plus et dans lequel eile a etabli son siege, est le tissu cellulaire, oil setrouvent lar-gement disseminees lesdernieres ramifications arterielles. Viennent ensuite les systemes tegumentaire, muqueux, musculeux, vasculaire, tendineux, ligamenteux, cartilagi-neux et osseux.
Plus un viscere contiendra de tissu cellulaire , plus il sera susceptible d'inflammation. Les poumons en sont
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tramp;s-souvent la proie, et plus frequemment que les autres visceres.
üne exception importante se presente ici. On sait que les investigations anatomiques ne sont pas encore parve-hues ä faire decouvrir du tissu cellulaire dans l'encephale, et cependant ce viscere participe souvent a l'etat inflara-matoire.
Relativement aux tendons, il est une remarque a faire : c'est que tous ne sont pas susceptibles d'inflammation, par exemple les tendons les plus greles et les plus su-perfioiels.
Qnoique rinflammation soit identique dans son essence, on conceit aisernent qu'il est impossible qu'elle affecte la meme allure, qu'elle revete le meme caractere dans tous les systemes de l'organisme. Elle prendra une physiono-mie differente selon les tissus qu'elle envahira, II serait inutile de passer en revue cette immense galerie de tableaux morbifiques, nous renvuyons pour cet objet aux immortels ouvrages de Bichat et de Beclard.
L'inflammation parcourt ses periodes avec plus ou moins de rapidite, selon l'intensite de la cause qui la deter-minee, les organes qu'elle envahit, et la disposition dans laquelle ils se trouvent. De la les denominations d'inflammation aigue et de cbronique. En effet, lorsque Ton con-sidere avec quelle celerite cette affection marche quelque-fois, quand eile est aux prises avec des visceres riches en matf'riaux organiques et en proprietes vitales, tandis que dun autre cöte ä peine sa presence se fait-elle sentir, comme dans les os par exemple; lorsque, disons-nous, Ton fait attention a ce qui se passe dans ces deux circon-slances, on se rendra facilement compte de la division etablie par les pathologistes.
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Dans les memes tissus, la phlegmasie pent monter de son moiudre degre d'intensite jusqu'au plus eleve; dans la peau, depuis la pustule herpetique la plus legere jusqu a lanlhrax le plus formidable 5 dans la muqueuse nasale, depuis le simple ecoulement jusqu'au coryzale plus grave; dans la muqueuse pulmonaire, depuis le catarrhe le plus benin jusqu'a la pneumonie la plus intense.
D'importantes modifications dans Tinflammation sent encore amenees par läge, les temperaments, les especes, les saisons, etc.,
L'inflammation est idiopatlnque, quand eile se main-tient sur I'organe qui lui donne naissance, ou sympathi-que, si eile provient d'une autre phlegmasie ou d'une autre lesion.
Quant aux causes de Tinflammation, elles sent les memes que pour toutes les autres afTections maladives, par consequent on pent les diviser en causes prochaines oueloignees, en predisposantes ou occasionnelles.
La cause procliaine de linflammation est un probleme dont la solution n'a pas encore ete donnee d'une maniere satisfaisante. Nous ne parcourrons pas toutes les theories plus ou naoins ingenieuses qu'on a etablies pour expliquer ce phenomene ; on les a combattues et refutees victorieu-sement, sans excepter celle de Boerhaave, si connue sous le nom d'erreur de heu. La cause determinante de l'in-flammation le plus generalemeut admise maintenant, e'est lirritation ; en effet, e'est toujours a la suite d'une irritation que survient la phlegmasie.
Pour ce qui est des autres causes provocatrices de l'inflammation , elles sont innombrables et tombent mieux sous nos sens. Les causes predisposantes sont celles qui nieritent surtout une attention toute speciale, ä cause de
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fa vaste influence qu'elles exercent dans le developpe-ment de cette maladie, parce que leur intensite est quel-quefois portee si haut qu'elles deviennent a leur tour causes determinantes. En effet, la temperature dans ses innombrables variations et ses combinaisons avecd'autres etats atmospberiques, devient frequemment cause predis-posante et determinante de ['inflammation. C'est surtout dans le developpement des maladies epizootiques des ani-maux domestiques que les variations de l'air atmospheri-que jouent un role important, et, chose remarquable, il arrive souvent que des chevaux et des vacbes se trouvant sous la meme influence ambiante, les dernieres seront atteinles de pneumonic exsudative ougangreneuse, tandis que les premiers seront respectes , et vice versa; il en arrive de meme a regard des autres animaux domestiques. Tout cela tient sans doute a decertaines dispositions internes, ä des diatheses inflammatoires en harmonie avec les causes qui les font eclater.
Les causes eloignees de l'inflammation peuvent se divi-ser en occasionnelles et en predisposantes.
Nous venons de parier de la cause predisposante la plus considerable.
En general, nous dirons quepuisque lirritation est, selon toute apparence, cause determinante de linflamma-tion, on rangera pai'mi les causes occasionnelles de la maladie dont nous faisons I'histoire, toutes celles qui provo-quent lirritation.
Elles sont externes ou internes. Lorsque Bichat a dit que tout ce qui entoure Thomme tend ä le detruire, il pensait sans doute aux agents propagateurs de l'inflammation.
On divise les causes externes de Tinflammation en pby-
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siques et en mecaniques. Au nombre des premieres sonf l'action du feu, les alcalis concentres, les acides, les oxydes et les sels metalliques, les rubefiants, les vesicants, etc.; les secondes sent toutes les lesions traumatiques, les contusions, les plaies, les distensions, etc.
Parmi les causes internes de linflammation on range les humeurs depravees, soit par les emanations d'un air vicie, soit par l'ingestion d'aliments de mauvaise nature ; les idiosyncrasies, les germes des maladies hereditai-res, etc., peuvent encore devenir causes eloignees ou pre-disposantes de l'inflammation. Nous ne cbercherons pas a etablir par quel inecanisrne les dernieres causes agissent, parce que les raisons que nous pourrions alleguer ne seraient que specieuses.
Le pronostic de linflammation est base sur differentes considerations. II y aura plus ou moins de danger, selon limportance plus ou moins considerable de lorgane ma-lade, selon la situation du tissu, selon l'intensite de la cause et la constitution medicaleregnante. Ainsi,uneen-cepbalite sera plus grave, toutes cboses egales d ailleurs, qu'une conjonctivite ; une inflammation interne, plus serieuse qu'une pblogose externe ; une gastrite produite par empoisonnement, plus a craindre qu'une gastrite due a une cause minime; une pneumonic, quand cette affection regne epizootiquement, plus redoutable qu'une pneumonie ordinaire, et ainsi de suite.
L'inflammation a cinq terminaisons differentes bien trancbees. Quoiqu'il y ait encore une foule de nuances morbides intermediaires aux cinq caracteres distinctifs que les auteurs donnent generalement, comme assignant un terme a I'acte inflammatoire, nous nous bornerons a suivre cette classification.
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L'inflammation se termlne par delitescence, par resolution, par suppuration, par induration et par gangrene.
On dit qu'une inflammation setermine par delitescence lorsque, immediatement apres setre manifestee dans un tissu quelconque, eile disparait tout a coup sans laisser de trace de son existence. Ainsi, la delitescence est la cessation du travail inflammatoire avant qu'il ait atteint son apogee, et sans alteration visible des fluides, ni des solides du tissu phlogose. II arrive quelquefois que cette dispari-tion prematuree de l'inflammation est suivie de la repetition d'un plienomene semblable dans une autre localite: on lui donne alors le nom de mdtastase inflammatoire.
Quand la delitescence s'opere francbement, eile est regardee comme de bon augure; quand au contraire eile no disparait que pour donner naissance a la metastase, eile presente un caractere plus serieux, surtout lors-qu'elle marcbe de l'exterieur ä 1 interieur.
La resolution ne differe de la delitescence que parce que l'inflammation , avant sa disparition , a deja existe un temps plus ou moins long ; il arrive ineme souvent que la pblegmasie, avant de se terminer par resolution, a deja parcouru toutes ses periodes. C'est la terminaison la plus b eure use.
Lorsque linllammation se termine par suppuration , il se presente dans la partie enflamrnee un liquide particu-lier, dune couleur plus ou moins blancbe et presque inodore, connu sous le nom de pus. Le pblegmon se termine en general de cette maniere. La couleur du pus est loin d'etre constamment la meme. On appelle de bonne qualite le pus fourni par le tissu cellulaire et presentant les caracteres indiques plus baut.
La couleur du pus varie en raison de lenergie de
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rinilammation el de la nature des tissus phlogoses.
Quekjuefois il est jaunätre, ou grisätre, sanieux, icho-ieux, sanguinolent.
La terminaison par suppuration presente souvent beaucoup de danger, surtout quand elie a lieu dans des visceres essentiels, comme les poumons , le foie, etc.
Cette terminaison s'annonce ordinairement par des frissons, par une fluctuation dans la region enflammee, lorsque cette region est accessible au toucher.
La partie enflammee, au lieu de suppurer, prend qnelquefois au contraire un certain degre dendurcisse-ment qui va toujours en augmentant. Lorsque cela arrive, la tumeur demeure stationnaire, la chaleur et la douleur s'effacent peu a pen, et la durete de la partie prend plus #9632;ou moins de consistance. C'est la terminaison par induration.
Ce plienomene s'observe le plus souvent dans le Systeme glanduleux , dans les inflammations chroniques , dans les tissus periarticulaires.
II existe encore une espece d'induration, connue sous le nom de carnification, hepatisation. C'est une terminaison par induration qui s'opere dans le poumon , le foie, etc. Broussais I'appelle induration rouge.
L'induration n'est pas une terminaison dangereuse, lorsqu'elle a son siege a l'exterieur: eile ne fait alors que retarder la guerison ; mais il n'en est pas de meine lorsque ce phenomene morbide se passe dans les poumons, dansle foie , ou dans d'autres organes essentiels a la vie ; alors, le plus souvent, les suites en sont funestes.
La terminaison par gangrene est la plus menacante, car eile frappe daneantissement, eile tue les parties sur les-quelles die porte ses coups. C'est Finflammation elevee a
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INFLAMMATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;löl
son plus haut degre d'intensite, tie malignite. Pour peu que le role que jouent les organes frappes de gangrene soit important, on a toujours lieu de craindre des conse-quences fatales.
Le traitement general de l'iuflammation comprend : 1deg; les moyens therapeutiques qui diminuent directement l'irritationdestissus, et que Ton pourrait nommer, a cause de cela, antiphloyistiqnes directs; 2deg; les moyens therapeutiques qui affaihlissent et font cesser indirectement I'inflammation en lappelant sur des parties moins im-portantes que celle quelle occupe : ce sont des antiphlo-(jistiqnes indirects ou rdoulsifs; 3deg; une troisieme classe de moyens dont le mode d action n'est pas connu, moyens antiphlogistiques empiriques; 4deg; plusieurs medicaments speciaux dont faction sedative s'exerce svir un organe particulier pour chacun deux , par quelrjue voie qu'on fadministre; 5deg; enfin la diete et le regime debilitant. On range parmi les antiphlogistiques dii^ects , les evacuations sanguines generales et locales , 1'application dufroid, les topiques emollients, narcotiques, astringents, sedatifs, et les lavements , les bains et les boissons de meme nature. Aux moyens antiphlogistiques indirects appartiennent les sinapismes, les vesicatoires, la pommade ammoniacale, la pommade stibiee, I'eau bouillante, les ventouses, le seton , le moxa, le feu ; enfin les vomitifs et les purgatifs. Dans la classe des antiphlogistiques empiriques viennent se placer le mercure, le soufre, I'iode. Enfin, au nombre des antiphlogistiques speciaux , nous devons necessaire-ment compter fopium, dont faction sedative sur le cerveau est evidente; la digitale, qui agit de meme sur le coeur ; le camphre, qui agit sur la vessie ; la tereben-Jhine, qui agit sur toutcs les voies urinaircs. (le n'est pas ici
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INFLUEiNZA.
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le lieu tie tracer les regies de l'emploi de ces moyens the-rapeutiques: nous indiquerons lamaniere den user toutes les fois qu'une affection morbide en reclamera 1'usage.
INFLUENZA DU CHEYAL (1). {Febris catarrh, epizootic, ad.)
Litterature : Meyer (Postdam , 1841), Spinola (Bei-lin, 1844-1849) ; ensuite, dans les journaux,ungrand nombre darticles intitules : Fievre nerveuse} typhus^ epizootie chcz le cheval, nouvelle maladie, etc. — II est süffisant d'attirer lattention sur les suivants : Hertwig {Mayasin de Gnrlt et Hertwiy, VI), Korber (meme ouvrage, VII et XII), Marheinike (idem,VI]), Sticker [Rapport veterinairc rhenan, 1845), Hering [Repertoire, Vll), Gobel Ililmer [Nebelet Yias, T. VIII), Weidemeyer [Nebel et Vix, XI), Delafond [Enteropneumonie. — Recue.il de medecine vete'rinairc, 1841), Percivall [Tlie veterinarian, 1842, 1845), Spooner, Heycock, Foster [The veterinarian, 1841), Renggli [Archives suisses, IX), Hofer [Dissertation, 1848).
L'influenza est une affection-jPro^ee dont on ne pent donner une definition qui convienne pour toutes ses formes et pour toutes ses complications. Sou rang meme au nombre des affections catarrhales ne doit faire induire que 1'alteration plus frequente des organes de la respiration ; car il est des cas oü ces organes sont sains , tandis que ce sont les organes digestifs, ceux du Systeme ner-veux , qui sont principalement affectes. Aussi l'influenza
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(I) Nous devons h robligcance de M. Delays, medecin velcrinairc, repeti-tcur de cliniquo a I'ecole vclerinaire do Curegbem, le chaidtic qui Iraite de l'influenza, traduit par lui d'un ouvrage allemand public par M. Hering, dirccteur dc t'ecolc royalc veterinairc de Stutlgard.
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I.NFLUE.NZA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Jamp;5
se presente-t-elle comme catarrhale , catarrliale-rhuma-tismale, bilieuse et erysipelateuse; et cela est tellement vrai, qua cote dune forme dominante, d'autres peuvent exister en meme temps. Le plus souvent on peut observer cpie, pendant un certain temps, 1'influenza revet un carac-tere qui pen ä peu se transforme en un autre, change-ment auquel la saison n'est peut-etre pas etrangere.
L'influenza se presente aussi bien comme aiTection spo-raclique qua comme epizootic. Elle possede unc tendance toute particuliere a affecter les animaux reunis en grand nombre, meine dans les ecuries les mieux tenues, oil Ton croirait que la plupart des causes de maladie seraient evitees par suite de la surveillance active qu'on y exerce. Elle affecte les chevaux de travail (plus rarementlespoulains et les chevaux en prairie), sans avoir egard ni ä 1 age, ni au sexe, ni a la nourriture qu'on leur donne, ni au service, etc.; d'un autre cote, eile epargne bien autant d'a-nimaux, completement soumis aux memes influences, sans qu'on puisse en trouver les motifs.
Les causes eloignees de l'influenza sont, en tout cas, re-pandues d'une maniere generale et devront etre recher-cliees en partie dans l'etat de l'atmosphere, en partie dans les influences telluriques et cosmiques. Du reste, on peut en induire tres-peu de cboses positives. A la verite , le temps a tine influence marquee sur le caractere, la force, la duree et la complication de la maladie. de meme que le genre de regime, lelogement, lusage, etc. Ces dernieres causes sont plutot des causes occasionnelles qui font eclater la maladie , mais qui, par elles-memes, ne pourraient la faire naitre.
La plupart des observateurs admettent un miasme par-ticulier ; d'autres croient, avec raison, que le refroidisse-
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uieiit produit par an courant cTair est suftisant pour amener la maladie (Weidemeyer, Nebel et Vix, XI), de meme qu'un changement brusque de la temperature clans l'air (Delafund) et lair vicie des ecuries (FetzlafF, Gurlt et Hertwig, Magasin, VIII). Les causes de l'influenza ue sont pas encore , malgre cela, connues avec certitude.
La dureede I'afFection est ordinairement de7 a 15 jours, mais souvent eile est suivie d'une longue convalescence, ce cjui fait qu'on doit cornpter sur le double.
Le pronostic doit se regier sur le caractere et le degre dominant de la fievre, mais il doit toujours etre incertain; car 11 nest pas rare de voir des cbangements brusques d'un mieux apparent en un etat inquietant. On voit, du reste, des epizootics d'influenza d'un caractere tres-benin, tandis que d'aulres fois cette maladie fait des victimes nombreuses.
Ce n'est pas sans motifs qu'on a compare linfluenza du cheval a la grippe de l'bomme ; on a vu souvent les deux maladies exister en meme temps, quoique plus souvent encore le contraire ait ete observe. On a aussi souvent re-marque que, pendant une epizootic dinfluenza chez le cheval, les autres animaux domestiques presentaient aussi des affections dun cai-actere semblable (par exemple, de forme catarrbale) , sans pourtant qu'elles se repandissenl epizootiquement.
Comme, dans quelques cas, exceptionnels a la verite, on a observe que la maladie se repandait d'une maniere contagieuse , on doit prendre la precaution de separer les animaux gravement malades de ceux qui sont a l'etat de sante. Et de l'avis de Spinola et de Fucbs, il faut prendre des mesures de police sanitaire aussi longlemps que la non-
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INFLUENZA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;8B
contagiosite de I'alTeolion n'est pas prouvee d'une ma-niere positive (1).
On distingue dans l'influenza trois formes prineipales,
savoir :
1deg; La forme catarrliale-rhumatismale ; 2deg; — gastrique-rhumatisinale ; 3deg; — gastrique-erysipelateuse.
A la suite de la description de ces difFerentes formes, nous ajouferons cpielques-unes de leurs complications.
A. Forme catarrhale-rhumatismale.
Cette forme dinfluenza, frequente dansle sud-ouest de lAliemagiie, affecte principalement les muqueuses respi-ratoires, le parenchjme pulmonaire et les membranes sereuses de la poitrine, savoir : les plevres et les membranes sereuses qui tapissent le coeur et le pericarde. Tantot, cest surtout la muqueuse respiratoire et les pou-mons qui sont affectes (c'est le temps catarrhal); tantot ce sont principalement les sereuses (c'est le temps rbumatis-mal); parfois il n'y a qu'une de ces nuances, mais toutes deux peuvcnt aussi exister en meme temps et encore etre combinees ä une affection des organes de la digestion, par exemple, du foie.
Les prodromes de l'affection sont : la diminution de l'appetit, principalement pour les graines, et une grande diminution de la force musculaire; les chevaux se fatiguent promptement, ils butent ou bien ils ont une marche chan-celante. On entend aussi une toux legere, et quelques coliques precedent parfois l'apparition de la maladie,
(t) Hertwig nc croil pas ;i la contagiostlc ck ['influenza.
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qui , du reste, eclate souvent sans avoir ete annoncee par le moindre ludice.
Sympiomes. — L'apparition de la maladie est caracte-risee par un acces de fievre ( poil pique, extremites froides. faiblesse et pesanteur de la tete) ; dans le prin-cipe, le pouls est legerement acceiere, le plus souvent un peu plus dur qu'a l'etat normal, ou plein et mou; mais, en fort peu de temps, il monte au point d'atteindre 60 ä 80 pulsations et meine au dela , et il n'est pas rare de le rencontrer extremement vite, petit, faible, et de le voir rester plusieurs jours dans cet etat sans variation sensible. Las battements du coeur sont peu ou point sensibles d'abord, mais ils se font peu ii peu sentir et, dans le cours de la maladie, ils sont turaultueux ou bien on entend un bruit de fluctuation (dans Ibydropericardite). La respiration est, dans le commencement de l'affection, peu acce-leree, profunde ; mais bientut eile s'accelere, devientgenee ou se fait par saccades, avec dilatation visible des naseaux et un fort mouvement des alles du nez (principalement dans 1 bydrothorax). Dans rinflammation du parencbyme pulmonaire , 1 air expire est cliaud et la coloration de la pituitaire est plus forte; mais lorsque, au contraire, ce sont les plevres qui sont principalement affectees , ces symptumes manquent et les animaux inanifestent de la douleur a la pressioD exercee sur les parois costales, et souvent iis placent en avant et alternativement les mem-bres anterieurs.
Ilsse couchent peu ou point. La toux qui accompagne laffection n'est pas frequente, eile a plutot lieu par pa-roxysmes et eile est plus souvent seche et douloureuse. Le jetage se presente rarement, et quand il existe, il a plutot ['aspect dun serum jaunätre que de mucus. Ce
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INFLUENZA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; U!7
jetage jaunatre, qui parfois devient sanguinolent, est con-sidere par quelques-uns comtae un signe de la coexistence de la pneumonite.
Lappetit se montre parfois assez longtemps, principa-lement pour des substances peu nutritives ; la soif est augmentee et les animaux preferent l'eau pure a Teau blanche. Les defecations sent rares, les quelques crottins qua l'animal lache sont petits, coiffes ou tres-colores par la bile. II y a rarement diarrhee(a moins quelle ne soit un effet de laction des medicaments administres) ; les urines sont abondantes et claires, plus tard plus foneees et mous-seuses.
Dans la plupart des cas, la perception des influences externes ne parait pas troublee; beaueoup de malades paraissent, a ne voir que la tete, etre bien portants; mais a un degre plus avance de la maladie, l'inquietude se peint sur la face, les animaux laissent pendre la tete et paraissent tout a fait indifferents ace qui se passe autourd'eux, et ils ne sortent de cet etat que lorsqu'on les excite.
On reconnait que la maladie fait des progres, par la diminution des foi'ces, la petitesse du pouls, la force des battements du coeur, la gene de la respiration, la toux plus frequente, les frissons, linsensibilitede la peau contre toute excitation exterieure, les grincements de dents, etc.
II n'est pas rare de voir des engorgements au poitrail, ä la partie inferieure de l'abdomen et aux membres.
La diminution dans l'intensite des symptomes, c'est-ä-dire la diminution du nombre des pulsations et des mou-vements respiratoires, est nn signe favorable. On n'ob-serve pas souvent une veritable crise. La mort a lieu quelquefois du '2e au 3raquo; jour, mais ordinairement versle le ou le 9e et meme plus tard. C'esl lorsque l'influenza IInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;20
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affecte le pericarde que I'afTection parcourt ses periodes le plus promptement; et le plus lenlement, lorsque cest le par-enchyme pulmonaireou les plevres qul sontle siege de rinüammation.
A l'autopsie, on trouve d'abord un epanchement de serosite dans le pericarde et de nombreuses ecchymoses ä la surface du coeur, sur sa face interne, le long des gros vaisseaux sanguins sous la plevre et sur le diapbragme ; de plus, les poumons sont gorges de sang et leur paren-cbyme est ramolli; il est rare que Ton rencontre une portion de ces organes bepatisee ou entrant en suppuration, mais plus communement les pouraons n'ont pas subi de modifications essentielles, tandis que la plevre est tres-injectee et sa cavite remplie dune enorme quantite de serosite trouble et floconneuse (100 a 120 liv.); le foie est tantot mou, tantot cassant, de couleur argileuse ou jau-natre, etc.
Nous avons traite d'une maniere generate, au commencement de ce cbapitre, de ce qui a rapport aux causes, aux predispositions, etc. INous pouvons y ajouter que ce sont les cbevaux de race noble, arrives a une epoque moyenne de la vie, qui paraissent avoir la plus grande predisposition a cette maladie (Ileriuy. Report. VII.)
Traitement. — Le traitement ü opposer a la forme catarrbale de l'influenza est essenliellement antipblogis-tique; il faut cependant tenir compte des donnees de l'ex-perience, qui nous apprend que la faiblesse apparait promptement et qu'il y a une extreme tendance a I'liy-dropisie.
Les saignees peuvent avoir ete dans quelques cas assez utiles, parfois meme indispensables, mais en general, on peut dire quele plus souvent elles sont nuisibles.
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Aussi les meilleurs praticiens sont-ils d'accord sur ce point. ( Voyez Hilmex- et Percivall, loc. czt.) Les saignees in-tempestivesont Ihydrothoraxetune convalescencelongue pour i-esultat le plus frequent. L'etat general de l'individu, celui du pouls et les battements du coeur, doivent decider dans des cas exceptionnels. Lorsque les symptomes inflammatoires sont bien prononces, le nitre a dose moyenne, associe aux substances mucilagineuses et su-crees, estindique ; dans les cas moins graves, les sulfates de soude et de potasse suffisent. Le plus souvent, il est bon de se hater d'administrer leme'tique a la dose d'un gros, sous forme d'electuaire comme le nitre, et d'en donner trois a quati^e fois par jour. Le sei ammoniac trouve sa place dans I'afTection dominante des muqueuses. Le calomel agit trop lentement dans cette forme d'influenza, et sa propriete purgative se fait sentir a une periode de la ma-ladie dans laquelle les evacuations fortes augmentent encore l'etat de faiblesse qui s'est declare depuis. II est preferable de ne le recommander que dans le cas oü il y a une affection coexistante du foie. La digitale agit parfois d'une maniere favorable, mais le plus souvent eile nous laisse en defaut. Malgre que le pouls persiste a rester accelere, il ne faut pas pour cela se laisser entrainer et se bater d'administrer des quantites enormes de medicaments. Quand apres quelques jours l'bepatisation et l'hydropisie se font apercevoir, on peut essayer l'emetique ä fortes doses (5ii a 3$), en laissant ecouler un temps assez long entre les administrations ; comme excipient on peut donner des substances excitantes ou diuretiques. Esten convaincu qu'il y a epanchement, alors on obtient souvent de bons resultats de ladministration a I'inte-rieur, a la dose dune demi-once, de poudre de colo-
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100nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;INFLUENZA.
phane ou de terebentliine de Venise ; ä un degre plus avance de la maladie, on administre egalement avec beau-coup de succes Thuile de terebenthine ou celle de gene-vrier, a doses augmentees (1 ä 4 gi'os) et 3 ä 4fois par jour. Le pouls diminuera, la respiration deviendra plus cahne et souventune diurese tres-fortes'etablit. On favorise souvent Faction des diuretiques en faisant prendre quelques onces de carbonate de soude dans la boisson. (Sticker recom-mande d'ajouter du sulfate de soude, a l'epoque de la crise et lorsque les croltins sont durs : Spinola preconise le borax associe aux diuretiques, dans le cas d'bydropisie j le goudron, dans Tliepatisation des poumons; lalun . dans les fievres putrides : Hilmer, au contraire, emploie le carbonate de potasse contre 1'hydropisie. (11 faut bien se garder d'imiter le traitement propose par Spooner, qui consiste en saignees, sels et purgatife, ensuite ether nitri-que et acetate d'ammoniaque.) On aide ä la medication interne par les lavements mucilagineux , puis par des sinapismes, des frictions d'essence de terebenthine ou de pommade de cantharides sur les parois tboraciques elsur les tnmeurs oedematevises. II s'ecoule parfois plusieurs jours pendant lesquels la revulsion parait ne pas vouloir s'operer ; mais aussitut que la flevre commence ä ceder, leur action apparait.
Les setons et les fontanelles ne doivent pas etre appliques, parce que les plaies suppurent mal et difficile-ment.
B. Forme gastrique-rhumatismale.
Cette forme d'influenza, tres-frequente dans le nordde TAUemagne, se presente seule ou combinee a la forme
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INFLUENZA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;161
precedente. Elle se distingue principalement par la predominance des symptömes gastriques ; l'appetit diminue ou les chevaux mangent seulement de la paille salee et des substances analogues; la soif est faible, les muqueuses sont plus ou moins colorees en jaune, lescrottins coiffes, le ventre retracte et la region de I'hypocondre droit sensible. An contraire, la toux et Facceleration de la respiration manquent, ou du moins, ces symptömes n'existent a un faible degre que dans la forme catarrbale; aussi les ani-maux se coucbent-ils souvent. La grande faiblesse mus-culaire, la marcbe vacillante et les symptömes febriles sont communs aux deux affections. La fievre, dans cette forme gastrique-rbumatismale, tend a revetir un caractere nerveux et typhoVde, comme le prouvent I'insensibilite, le coma, raffaiblissement prompt dee forces, I'etat sirupeux du sang noir, etc. II n'est pas rare de voir la fievre avoir au debut un caractere astlienique; c'est aussi pourquoi cette forme d'influenza est plus dangereuse , quoiqu'il se presente encore des cas peu graves.
La marche de la forme gastrique-rbumatismale est la meme que celle de la catarrhale-rbumatismale.
A I'autopsie, on apercoit la muqueuse intestinale, principalement celle de fintestin grele, rouge, mais souvent aussi eile est d'un brun sale ou d'un gris ardoise. Le foie a le plus souvent augmente de volume; il est de cou-leur brun-jaune , ou jaunatre, friable, impregne d'un liquide epais, rougeätre. En outre, on trouve plus ou moins de lesions de la forme catarrbale. Dans le traite-ment, il faut avoir egard principalement a I'etat du tube digestif et du foie. Pour les cas les moins graves, on em-ploie les evacuants salins, auxquels plus tard on associe, ou auxquels on substitue des aromatiques ou des amers
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vegetaux. Dans les cas inflamraatoires graves , on doit, comme antiphlogistique, preferer le tartre au salpetre, et lors de l'appäiition de TafTection (s'il y a predominance de la maladie du foie) , on peut faire quelques administrations successives de calomel, ensuite s'arreter ou ne plus Tadministrer qu'a degrandes distances. Quand ce sontles muqueuses du tube digestif qui sont principalement affec-tees, ou quand il y a complication catarrhale, l'emetique et le sei ammoniac conviennent. En regle generale, on doit eviter les saignees.
Si la maladie fait des progres, il faut avoir recours aux excitants, comme Tarnica, le calamus , la camomille, le camphre, les builes essentielles, etc.,unis d'abord aux substances enumerees plus haut. On mele un peu de fa-rine a la boisson qu'on aeidule avec des acides vegetaux.
On doit principalement i'ecommander, comme moyens externes : les sinapismes, les frictions irritantes et meme la cauterisation en pointes ; puis, des lavements mucila-gineux , remplaces ensuite par d'autres prepares a la camomille.
C. Forme gastriqne-erysipelateuse.
Litterature : Girard, Huzard fils [Annales d'ayricult.), Leblanc (Paris, 1825), Rainard (Lyon, 1825), Brauell (Weimar, 1825), Stben, Franque (Nebelet Vix, T. II).
Cette forme, qui se presenta d'abord en France, en 1825-1826, et ensuite en Allemagne, fut plus tard etouf-fee par la forme rbumatismale; mais dans ces derniers temps (depuis 1842), eile a reparu comme epizootic.
Les affections erysipelateuses de quelque importance sont presque toujours accompagnees d'un trouble de la
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INFLUENZA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;103
secretion biliaire, tandis que les sereuses ne sont affectees que dans les maladies qui revetent un caractere rhuma-tismal.
Le siege de la forme gastrique-erysipelateuse de l'in-fluenza se trouve dans le tissu cellulaire sous-cutane, la mviqueuse intestinale et le parenchyme pulmonaire. Les causes en sont aussi peuconnues que pour celles des autres formes ; cependant les changements de temperature brusques et frequents paraissent activer fortement a le-ruption da la maladie.
Les symptomes sont : le manque d'appetit, la tristesse, les poils ternes , la tete basse, la position irreguliere du corps ; coliques legeres , decubitus rare, boucbe chaude, seche, langue rouge non chargee, abdomen sensible et crottins durs et sees. A cela viennent s'ajouter I'infiltra-tion despaupieres et des conjonctives par un serum jau-nätre ou rougeatre, et les symptomes dune affection pulmonaire, savoir : toux frequente, tantot seebe, tantöt humide; respiration courte et acceleree , pouls mou et vite, tumefaction des membres, marche vacillante, etc.
Cliez un malade, ce sont les symptomes de laflfection pulmonaire qui dominent; chez un aulre, ce sont ceux de la maladie des organes digestifs.
Au bout de deux ou trois jours, ä la suite d'une medication convenable, un mieux se fait apercevoir et les ani-maux se retablissent bientot j ou bien la maladie continue a faire des progres. Le pouls devient tres-faible et petit, Finfdtration augmente a la conjunctive, qui prendune coloration rouge-jaunatre; la cornee et meme l'interieur de l'oeil se troublent, la langue devient d'un rouge intense, le ventre se retrousse , la toux est plus frequ ' ' quot; douloureuse, la respiration vite et acceleree
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IC.inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;INFLUENZA.
aux membres et au fourreau s'etend de plus en plus et empeche la marche.
La mort a lieu du dixieme au douzieme jour. On ne doit plus espeier la resolution de rinflammation apres le septiemejour.
L'autopsie nous montre sur l'intestin de grandes plaques rouges, les membranes epaisses et relAchees ; l'estomac et le gros intestin ne presentent rien d'anormal ; le foie est jaune, plus volumineux, friable: accumulation debile dans les conduits biliaires ; les puumons sont enflammes a differeuts degres, depuis linllammation la plus legere jusqu'ä Thepatisation 5 les bronches sont rouges, remplies de mucus jaunätre, et les plevres sont saines.
Pendant les premiers jours on doit faire des saignees et memeparfois les renouveler, faire des frictions secbes sur la peau et bien couvrir les animaux. A I'interieur, on admi-nistre de la creme de tartre assuciee ä des substances mu-cilagineuses et sucrees 3 ensuite on fait prcndre des bains de vapeurs d'eau, on donne des lavements et des boissons acidulees. Quand la maladie fait desprogres, on applique des sinapismes ou des setons sur les parois abdominales, et lorsque l'bepatisation des poumons est deja operee, 011 essaie lemetique ä haute dose.
D. Complications et maladies consecutives.
Dans plusieurs epizooties d'inüuenza on voit apparaitre certaines complications, qui d'autres fois manquent en-tierement: c'est ainsi que dans la forme catarrbale dont nous avons fait mention plus haut, les engorgements qui apparaissent quelquefois (dejä metne au debut de laffec-tion), se montrenl comme erysipele, ou pseudo-ei^ysipele,
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I.NFLt'ENZA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;im
et plus tard comtne oedeme ; ils commencent aux parties les plus declives, par exemple, aux paturons d'oü ils montent peu a peu pour se terminer subitement par un renflement qui simule un boudin. Ils se presentent le plus frequemment aux extremites et au ventrej plus rarement a la tete, aux levres, aux naseaux, etc. Dans les cas les plus graves, une serosite sanguinolente trans-sude parfois de la peau des parties engorgees, et cela se presente surtout aux extremites.
L'opbtbalmie symptomatique est une complication qui se presente frequemment dans la forme gastrique de l'influenza. Elle consiste tantot seulement dans la rougeur de la conjonctive ou dans sa coloration rouge-safranee, dans le larmoiement et la tumefaction des paupieres 5 mais tantot aussi le globe oculaire est lui-meme affecte. On apercoit alors linjection etl'opacite de la cornee, quel-quefois meme l'humeur aqueuse de la cbambre anterieure est troublee par des flocons blancs et meme du sang. (Meginnis, 1846, J{epertorium,yol.\l.— Recueil, 1841.)
C'est ici le lieu de mentionner les engorgements des testicules, du cordon testiculaire, des parotides ou de la gorge (de la salivation et difiiculte de la deglutition), les pe-techies sur la pituitaire, l'alopecie, la formation de cercles aux sabots, les maladies des articulations, etc. Korber vit plusieurs cas se terminer par la paralysie du train poste-rieur (G et H, vol. XII); Hering a observe plusieurs fois que la morve et le farcin apparaissent ä la suite de l'influenza (jßejp., vol. VII;—Rap. des veterin. inecklembourgeois, Rep. VIII.)
On observe egalement comme faisant parfois suite a
l'influenza (forme catarrhale) l'inflammation des gaineraquo;
tendineuses des flechisseurs du pied.
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D'apres la tradnction que nous venons de lire, la premiere forme de rinfluenza, la catarrhale-rlmmatismale, consiste dans line alteration des liquides circulatoires, dans un etat typitoide dont la scene principale se passe sur les membranes serenses de la poitrinc (les plevres et le peri-carde.) Gelte affection adynamique putride retentit sur tons les organes de reconomie ; mais cest principalement sur les poumons et sur le foie que les lesions secondaires sont le plus marquees. Depnis plusieurs annees nous atons observe cette maladie sur les chevaux du regiment des guides, et le traitement tonique, antiputride auquel on ajoutait lemetique et les revulsifs , est celui qui a valu le plus grand nombre de gnerisons. En mars 1849. cette affection a fliit invasion dans quelques metairies oü nous avons ete appele a dormer nos soins aux ani-maux malades ; dans une entre autres, ä notre arrivee, deux chevaux venaient de succomber a la maladie (its avaient ete largement saigncs) ; sej)t se trouvaient grave-ment malades et six etaient plus on moins influences ou plutot offiaient des symptomes prudromiques. Des setons animes furent places incontinent sur les faces costales, et nous fimcs administrer aux plus malades on breuvage compose de deux onces de poudre de gentiane, d une once de carbonate de fer, d'une once d'bydroclilorale d'ammo-niaque et d'un gros de camphre; cette dose etait donnee malin et soir a cliaque animal malade, et entre chaque administration on ajoutait a leur boisson deux a quatre gros d'emetique. Ce traitement nous reussit, et les ani-maux dont la vie etait le plus compromise, se retablirent sous l'influence de cette medication, au point que deux jours aprcs, leur etat n'inspirait plus d'inquietude, et quo huit jours plus tard, le mal etait conjure.
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INFLUENZA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;167
Quant aux animaux de la seconde categoric, ils furent places dans une ecurie separee et bien aeree ; on leur passa des setons au poilrail, on leur fit prendre quelques breuvages toniques et on les soumlt a un regime rafrai-chissant et de digestion facile ; ce traitement preventif fut couronne d'un plein succes.
Dans d'autres fermes ou nos soins ont ete egalement reclames, nous avons traite avec le meme bonheur, et par les memes moyens therapeutiques, les animaux atlaques de cette maladie et, dans les nombreux cas qui se sont presentes dans notre pratique, nous zi'avons eu qua fort peu de pertes a enregistrer.
M. Hering traite la forme catarrbale-rbumatismale de l'influenza par les antiphlogistiques , en faisant attention cependant aux donnees de lexperience, qui nous apprend que la faiblesse apparait promptement, et qu'il y a une extreme tendance a I'hydropisie. Les saignees, ajoute-t-il, peuvent avoir ete dans quelques cas utiles, parfois meme indispensables, mais en general on pent dire que le plus souvent elles sont nuisibles.
La seconde forme deTinflaenza, ou gastrique-rhumatis-male, se rapporte aux caracteres des affections typhoi'de et carbonculaire, dont faction principale se passe sur la membrane gastro-intestinale et sur le foie. La maladie qui revet cette forme est plus dangereuse que la prece-dente. Pour les cas les moins graves, M. Hering recom-mande les evacuants salins auxquels plus tard on associe ou substitue des aromatiques et des amers vegetaux. Dans les cas inflaramatoires graves, on doit, dit lauteur precite, preferer comme antipblogistique le tartre au salpetre: et lorsqifil y a predominance de la maladie du foie, on peut faire quelques administrations successives de
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calomel, ensuite s'arreter ou ne plus fadministrer qua de grandes distances. Quand raffectiün porte principa-lement sur les muqueuses du tube digestif, ou qu'il y a complication catarrhale, lemetique eile sei ammoniac conviennent.
Quand la maladie fait des progres on administre les excitants, l'arnica, le calamus, la camomille, le camphre, les huiles essentielles, etc., unis aux substances enume-rees plus haut. On recommande comme moyens externes, les sinapismes, les frictions irritantes, et meme la cauterisation en pointe. La saignee est generalement interdite.
La troisieme forme de l'influenza, ou gastrique-erysi-pelateuse, se rapporte a une affection asthenique typho'/de. Cette maladie regna epizootiquement en France en 1825 et en 1826, et fut decrite sous le nom de gastro-enterite epi-zootique 5 eile sevit aussi a la meme epoque en Allemagne, et en Belgique en 1826. {Voyez Gastro-entei-ite aigue du cheval, tome Ier.)
Cette affeclion-ProÄ/e, comme dit M. Hering, ne peut recevoir aueune definition qui convienne pour toutes les formes qu'elle afFecte ; eile forme un groupe de maladies, difFerentes par leurs symptomes, leur marche, leur gra-vite et leurs terminaisons, rnais qui, en realite, peuvent etre rapportees, selon nous, a un type commun, au type adynamique typho'ide.
INGURGITATION.—-On donne cette denomination a farretde corps etrangers dans l'oesophage, qui l'obstruent plus ou moins completement; ce sont ordinairement des substances alimentairesqui, en raison de leur volume, de leurs surfaces inegales et de leurs asperites, s'arretent dans un point quelconque de ce conduit. De tous les ani-
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INGURGITATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;109
maux dumestiques, ce sont ceux de l'espece bovine qui se trouvent les plus exposes a cet accident; cetteparticularite esl la consequence de l'avidite de ces animaux pour les aliments qu'ils appetent, et qu'ils prennent souvent a la derobeeet avalentsans mäcber; aussi arrive-t-il frequem-ment que des navets , des pommes de terre, des carottes, des pommes, etc., se fixentdans le conduit oesophagien de ces ruminants et en produisent I'obstruction. Chez le cbeval, I'ingurgitation est'tres-rare ; cependant nous I'avons observee sur un jeune poulain auquel on donnait des carottes taillees en rondelles;six aseptde cesrondelles s'etaient arretees dans l'üesophage au niveau de la courbe quil decrit pour penetrer dans la poitrine. Chez le chien ce sont des os, des aretes qui, par leurs asperites et leurs angles, s'implantent et se fixent dans la membrane mu-queuse qui tapisse ce canal.
Cet accident que Ton nomme encore engouement, obstruction de roesophage , se manifeste chez le boeuf par I'impossibilite ou la difficulte d'avaler; I'animal eprouve de frequentes eructations ; il gemit, fait de vains efforts pour vomir, tousse de temps en temps; une salive ba-veuse, filante, tres-abondante s'ecoule de la bouche; les liquides qu'on veut lui faire avaler ne parviennent pas dans Testomac et sont immediatement rejetes par la bouche ; les flaues sont plus ou moins ballonnes. Outre cette serie de phenomenes, si le corps etranger est arrete dans la portion cervicale de roesophage, on apercoitune saillie au niveau de l'endroit oüil siege, et, enexplorant le trajet de ce conduit , on peut s'assurer de sa presence ; s'il reste encoi-e quelque doute sur le diagnostic, on peut employer la sonde.
L'ingurgitation chez le cheval s'annonce a pen prelaquo;
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par les mernes symptömes que chez le boeuf; I'animal est inquiet, en proie a un malaise plus ou moins grand 5 il allonge Tencolure, eprouve de frequentes nausees qui ne sont suivies d'aucun rejet d'aliments ni de mucosites ; A refuse toute espece de nourriture, et lorsqu'on lui fait avaler un peu de liquide, il est aussitut rejete par ies narines. On pent aussi reconnaitre, chez cet animal, la presence dun corps etranger dans loesopiiage, soit par la simple exploration de ce canal, en passant la main le long de sa portion tracheale, soit en y introduisant la sonde.
Chez le chien, on observe a peu pres les memes phe-nomenes : il eprouve des nausees frequentes, accompa-gnees d'une toux fatigante, et qui sont suivies du rejet d une certaine quantite de mucosites, melangees a quel-ques parcelles d'aliments; I'animal se frotte le pourtour de la gueule avec les pattes comme s'il voulait, par ce moyen, se debarrasser du corps etranger qui le tour-mente; en explorant loesopiiage, on sent un gonflement douloureux , lorsque I'objet est arrete dans une partie accessible a la main, et la plus legere pression arrache des cris au patient.
TraileiHOit. — Debarrasser foesopbage des substances ou des corps etrangers qui I'obstruent, doit etre dabord I'unique but du praticien; a cette fin differents moyens sont employes.
Cbez le boeuf, lorsque le corps obstruant se trouve arrete dans le pharynx ou immediatement au-dessous, on pent tenter , par une manipulation adroitemenl exer-cee de has en haut, de le faire remonter; il nous est arrive maiutes fois que cette simple manoeuvre a sufli pour en debarrasser faniinal.
Lorsque le corps obstruant na pu etre deplace par les
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manoeuvres precitees, ou qu'il se trouve situe plus profon-dement dans l'oesophage, il faut employer le catheter oesophagien. A defaut de cet instrument , on se sert du poussoir, espece de sonde qui se compose d'une jeune pousse de noisetier ou de saule de six a sept pieds de longueur, de la grosseur du pouce, et assez flexible pour ceder un pen au contour que fait l'oesophage pour entrer dans la poitrine: eile est pourvue a l'une de scs extremites dunepelotede linge fin de la grosseur dun oeuf de dinde, solidetnent fixee au moyen d'une bonne ficelle; cetle pelote empeche l'instmment improvise de faire fausse route, de perforer les parois du conduit, de penetrer parfois dans la poitrine, et d'occasionner un accident mortel. Une precaution que le praticien ne doit pas perdre de vue, c'est d'euduire la pelote d'un corps gras et de faire avaler a l'animal un breuvage mucilagineux pour en faci-liter l'introduction et en rendre le glissement plus doux ; il est convenable aussi de faire partir de la pelote une ficelle conlournee en spirale tout le long de la sonde; cette precaution est utile en cas que l'instrument vienne ä se casser : alors au moyen de cette ficelle, on peut en retirer les mörceaüx avec facilile, sans devoir recourir a une operation quelconfjue.
Tout etant bien dispose, l'operateur place ses aides de maniere a maintenir l'animal dans une position et une immobilite convenables ; il faitrelever la tetepour effacer le plus possible Tangle guttural, puis, au moyen du speculum arts (pas d'ane) il ouvre la bouche et maintient les mächöires ecartees l'une de l'autre; alors, saisissant la sonde, il la pousse doucementle long de la voüte palatine, franchit la faible resistance que lui oppose le voile du palais, et descend dans le conduit oesophagien jusfpTa ce
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qu'il y rencontre l'obstacle qui reclame cette operation 5 arrive ä ce point, il pousse doucement et avec prudence pour tächer de l'ebranler et de le faire descendre 5 si !a premiere tentative nereussit pas, on en faitune deuxieme, une troisieme, etc., mais toujours avec prudence et me-nagement. Lorsque le corps obstruant s ebranle, il s'a-vance vers Testoinac et n'oppose plus a la sonde qui le suit, qu'une faible resistance; une fois arrive dans I'esto-mac, on ne rencontre plus dobstacle, on retire linstru-ment et tons lessymptomes disparaissent a I'instant meme.
Si par le catlieterisme on ne pent pas deplacer le corps etranger, et s'il se trouve arrete dans un endroit accessible a linstrument tranchant, il faut recourir ä l'oesopha-gotomie pour Textraire; cette operation estdes plus facifes dans ce cas et n'oflre aucuu danger; il suffit, apres I'avoir pratiquee, dereunir les levres de la plaie faite ä la peau, par quelques points de suture, de mettre I'animala la diete pendant quelques jours et de le priver d'aliments fibreux, pour en obtenir la cicatrisation. Nous avons pratique plu-sieurs fois cette operation, et notarament sur le poulain ingurgite dont nous avons fait mention plus baut.
Cbez le chien, foesophagotomie est presque toujours necessitee, a cause que le corps obstruant est, dans la majeiue partie des cas, rugueux, garni d'asperites ou de pointes qui s'implantent dans la membrane muqueuse qui tapisse l'oesophage, et qui, par cela, rendent toute tentative impuissante pour le faire descendre dans festomac. Lorsque le corps etranger se trouve arrete dans le pharynx, on pent le retirer par la gueule au moyen de pinces a pansements.Onconseille encore dans l'ingurgitation du chien, d'administrer un vomitifet de faire prendre incontinent a lanimal une certaine quantite de liquide mu-
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IfUTIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 173
cilagiueux ; cette medication s'emploie dans le but d'eu-trainer le corps etranger au dehors par le liquide ingere, qui est rejele avec force par le vomissement.
IRITIS. — L'iritis est rinflammation de l'iris. Cette affection est des plus rares dans les animaux, chez lesquels eile est confondue avec les autres phlegmasies de foeil dont eile est leplus souvent la consequence. laquo; L'iritis pro-prement dite, dit Hurtrel d'Arboval, est on ne pent plus rare dans les animaux ; n'est-ce pas a cette lesion cepen-dant, ajoute cet auteur, qu'on peut rapporter la perte de la lucidite de l'iris par la direction de son Lord libre devenu plus epais vers le cristallin, le resserrement, linegalitede la pupille? L'iris enflamme presente une teinte jaunatre ou blanchatre dans quelques points de son etendue, et une couleur de feuille-morte apres plusieurs acces d'oph-tbalmie periodique: foeil est d'une grande sensibilite a Timpi-ession d'une lumicre eclatante ou qui frappe tout ä coup l'organe, et l'animal temoigne une vive douleur ä la plus legere pression exercee sur ce meme organe. Sa vue est alteree. Effet de toutes les causes qui peuvent occa-sionner rophtlialmie ordinaire , I'ophthalmie periodique, la cecite, l'iritis doit etre attaquee avec la puissance des metbodes antipblogistique et derivative, c'est-a-direpar les emissions sanguines a la jugulaire, a la veine sous-orbi-taire, et par une application de sangsues en grand nombre autour de l'orbite ; par l'application de vesicatoires ou de setons ä la partie superieure de l'encolure ou sur les joues, et par l'administration de purgatifs. II est inutile d'ajouter que l'oeil malade doit etre soustrait a I'influence de la lumiere par un bandage matelasse que Ton arrose souvent d'une decoction emolliente anodine. raquo;
IInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;22
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Le cercle retreci des connaissances en oculistique veterinaire ne nous permet pas de rien ajouter a ce qu'en dit Hurtrel d'Arboval; nous croyons ulile de faire suivre ce cbapitre de la description de quelques maladies de cette membrane de l'oeil, que nous empruntons au Dictionnaire de cat auteur.
laquo; L'iris, apres plusieurs acces d'ophthalmie intermit-tente avec bypopion, devient ordinairement de couleur feuille-morte. Quelquefois il ofFre des points blancbatres ou jaunatres, et cela leplns souvent a la partie inferieure, indubitablement parce que cette region a ete en contact avec la matiere de l'bypopion.
raquo; II n'y a aucun ti'aitement particulier h opposer a ce vice, qui n'existe jamais isolement} cependant si, apres I'acces opbtbalmique dissipe et la resorption de la matiere de I'hypopion operee , cette teinte brune existait encore, on pourrait ramener la membrane a sa nuance premiere, en fortifiant Toeil paries substances toniques ou excitantes accouturaees. Devenue blancbe par suite de maladie, eile conserve presque constamment cette nuance, qui depend d'une lesion organique (M. Leblanc a cependant vu un exemple du contraire).
laquo; On sait que les animaux peuvent etre clairvoyants avec rimmobilile de 1 iris; on sait egalement qu'ils peuvent etre prives de la vue avec la mobilite de cet organe. Toutes ces modifications sont intimement liees avec les lesions des tissus des diverses regions. En general, limmobilite de l'iris est dun funeste presage; eile precede presque toujours la cecite. Cet organe , qui est destine a mesurer, si Ton peut se servir de cette expression, la quantite de rayons lumineux necessaires a la vision, na plus besoin d'agir quant] ces rayons n'ont plus
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IRITIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 175
d'influence sur la retine, soit que cette tlerniere membrane ait ete paralysee, soit que les rayons lumineux ne puissent pas arriver jusqua eile par la presence de corps opaques. II est rare que, dans ces derniers cas, les mouve-ments de l'iris soient eteints en totalite ; cette membrane est encore impressionnable ; ce signe estmcme dun grand secours quand on a a determiner si l'operation de la cata-racte est necessaire.
raquo; Prive totalement de sa contractilite, l'iris est, on etendu de maniere a ne pas laisser de passage a la lumiere, ou il offre une ouverture tres-dilatee. Cette ouverture peut changer de forme; tantut eile est arrondie, tantut eile est extremement allongee. On rencontre souventtous ces cliangemeuts morbides dans les animaux qui out eprouve plusieurs acces de fluxion intermiltente, que Ton a abandonnee a la nature; il faut alors desesperer d'en triompher. J'ai cependant observe deux fois qu'apres des acces intenses d'opbthalmie, l'iris etait reste presque insensible a la lumiere pendant buit a dix jours , et qu'apies l'usage du feu applique par rayonnement, danslintention de dissiper un trouble de la cornee et un engorgement des paupieres, la sensibilite etait revenue.
raquo; Ivimmobilite de l'iris, avec existence de Tintegrite de la vue, est rare j l'iris et la retine sont intimement lies par les sympathies; on juge souvent de la sante ou de letal de maladie de l'epanouissement du nerf optique par la situation actuelle de l'iris.
laquo; La mobilite avec perte de la vue est aussi extremement rare ; on en a cependant des exemples. Cette circon-stance ne s'observe, sans doute, que lorsque la paralysie de la retine est la suite dune compression du nerf optique. tandis que l'iris, qui recoit des nerfs du palpebro-nasal et
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du ganglion orbitaire, conserve encore sa vie entiere-raquo; On pent toujours , sans aucun risque , employer les exutoires, las toniques et les excitants contre Timmobilite de l'iris ; cette maladie etant toujours clu-onique, I'action de la lumiere doit surtout etre preferee en raison de son influence immediate (Leblanc, Tratte des maladies des yeux).
raquo; Uadherence de l'iris, soit a la coraee, soit a la capsule cristalline, est quelquefois congeniale, etd'autres fois peut dependre de lesions qui ont mis en contact et provoque l'inflammation des parties accolees. Des divisions faites a la partie anterieure de l'oeil, ou des abces developpes entre les lames de la cornee, et qui ont perfore cette membrane, sont les causes les plus ordinaires de la premiere variete de la maladie ; des ophtbalmies intenses, intermit-tentes ou non, peuvent determiner la seconde. La partie inferieure de l'iris est presque la seule qui contracte des adberences avec la cornee, tandis que l'adhesion ä la capsule cristalline comprend tres-souvent la totalite de la petite circonference de l'iris. La pupille, dans ce cas, de-meure immobile, a quelque degre de lumiere que l'oeil soit expose. Ladherencepartielle de l'iris a la capsule cristalline, se distingue de celle de cette membrane a la cornee, en ce quen examinant l'oeil de profil on ne voit pas que la partie devenue immobile se porte en avant. On n'entre-prend pas la cure de ces sortes de lesions dans les animaux. raquo; Le de'collement et la blessure de l'iris sont toujours le resultat de violences exterieures qui ont agi sur cette membrane , soit en detacbant vine partie plus ou moins considerable de sa grande circonference , soit en divisant son tissu. Dans I'unet I'autrecas, ilexisle une double pupille. II serait difficile et probablement inutile d'entre-
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IRRITATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 177
prendre la cure de ces accidents chez les animaux ; on ne parviendrait pas ä rendre la vue sure.
raquo; Ueraillement de l'iris peut avoir lieu a la suite des inflammations intenses et repetees des parties internes de l'oeil, et alors la membrane dont il s'agit est tres-souvent dilaceree ou detruite. II est rare, dit M. Leblanc, de trou-ver des animaux sujets depuis longtemps ä lopbthalmie intermittente ayant toute 1 integrite de l'iris. Ou les parties lesees tiennent encore au corps de la membrane, ou elles en sont totalement separees et nagent dans Thumeur aqueuse lorsqu'elles existent ou qu'elles sont appliquees centre la membrane cristalline, l'oeil etant atropbie en partie. Ces parcelles isolees sont surtout apercevables dans le cas de cataracte ; la nuance blancbe du cristallin, ou de son enveloppe, est alors cachee en partie par ces lambeaux ordinairement de couleur noire. Ce mal est incurable. laquo;
IRRITATION. — Dans leur etat pbysiologique, les tissus de lorganisme sont dans un raouvement perpetuel d'action et de reaction ; ils sont constamment mis enjeu par des mobiles qui leur sont propres, mobiles qui constituent leur vitalite.
Pour que ces pbenomenes vitaux s'operent, il faut supposer aux tissus la vertu de pouvoir etre impx-ession-nes par l'action des stimulants, et cette impressionnabilite a recu le nom üirritabüite.
Ces mouvements mm interrompus d'action et de reaction , de creation et de destruction , d'assimilation et de desassimilation , en un mot de Yactton oryanique, sont le partage de presque tous les systemes de leconomie. On en exceptera ceux qu'on a appeles inorganiques, tels que le derraoide et le pileux.
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Cependaut, lorsque 1 on considere la grande difFerence qui existe eutre les divei's tissus, les divers appareils fonc-tionnels, on concevra d'abord la dissimilitude en energie et en intensite qui doit exister dans l'action organique de chaque tissu. Done, si tous les tissus sont irritables, comme nous I'avons pose en these generale, ils ne le sont pas tous au ineme degre.
Aussi longtemps que cette irritabilite des tissus ne depasse pas certaines regies que Ton nomme normales , la sante n'est pas compromise.
II existe memo un etat inlermediaire, un etat physiolo-gico-pathologique, dans lequel les tissus stimules confinent ä l'irritation, mais dans lequel il n'est pas encore porte d'atteinte morbide aux regulateurs des mouvements orga-niques. On dit alors qu'il y a excitation, orgasme.
C'est pourquoi il y a irritation toutes les fois que Faction organique, trop fortement stimulee, depassera les regies normales, de maniere a etre genee et meme enrayee dans l'exercice libre de sa fonction.
Comme on vient de le voir, l'irritation n'est que I'ex-pression exageree de l'action organique pbysiologique. 11 faudrait done logiquement conclure de ce fait important, que toutes les irritations de tous les tissus quelconques sont constamment les memes, en plus ou en moins, bien entendu. Des physiologistes modernes avaient cru tenir le fil de ce labyrinthe, et remontant de l'irritation a l'action organique normale une et uniforme, ils ont pense pouvoir en tirer des deductions generalesetn'etablirqu'uneseule espece d'iri-itation qui füt de meme nature et de meme physionomie, abstraction faite de son degre d'intensite.
Cependant 1 experience a fait prompte justice de cette subtile theorie qui n etait vraie qu'en partie , et 1'on s'est
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IRRITATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;m
vu oblige d'imprimer a rirritation descaracteresspeciaux.
On a d'abord assigne a I'irritation six types differents.
On la dit inflammatoire, toutes les fois que Jes tissus laissent penetrer dans leur Systeme capillaire une teile quantite de sang quil y a rougeur, chaleur, douleur et tumefaction.
Heynorrhagique, quand la partie irritee elimine le sang par sa superficie ou dans sa substance, avec accompagne-ment de douleur, chaleur et tumefaction.
Suh-inflammatoire, quand les trois premiers caracteres sont a peine dessines, que la partie est tumefiee, blanche, et que son Systeme capillaire n'a ete envahi que par les liquides blancs.
Ncrveuse, toutes les fois que la douleur seule se manifeste, sans cbangement de couleur ä la peau, sans tumeur, et souvent avec moins de chaleur que dans I'etat normal.
Nutritive, lorsque le tissu frappe d'irritation, que nous appelons souixle, c'est-a-dire hyperphysiologique, prend dans sa nutrition une densite et un accroissement anor-maux.
Enfin on appelle secretaire, I'irritation qui se manifeste par une surabondance de secretion.
Toutes ces modifications ne consistent en realite appa-rente que dans l'augmentation de faction organique; mais cette derniere action est si complexe, eile se traduit en manifestations si dissemblables, les physionomies morbides qui en decoulent reclament tant d'indications diverses, que tout en laissant a rirritation sa nature iden-tique, I'cxayeration de faction organique, on est force d'admettre encore quelqu'autre chose dont les faits seuls peuvent donner la solution.
L'irritation varie encore, et tout ce qu'on a dit des
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autres maladies pent en quelque sorte lui etre applicable.
Ainsi elleest aigue, chronique, continue, intermittente, remittente.
Les causes, leur intensite, les ages, les sexes, les temperaments, les climats, les localites, etc., lui impriment un cachet plus ou moins special.
Mais comme nous I'avons dit plus haut, c'est de la difference et de la complication des systemes de 1'economie que lirritation recoit ses interminables modifications. Ainsi, par exeraple, le Systeme tegumentaire, doue de beaucoup plus de proprietes vitales que le Systeme os-seux, presente des phenomenes d'irritation morbide bien autrement multiples et prononces que ceux des os, qui occupent ä pen pres le dernier degre de lechelle econo-mique. II est inutile de faire ressortir ici toutes les differences qui existent entrc les systemes de l'organisme, tant sous le rapport de leur vitalite que de la complication de leur contexture, etc., et den deduire toutes les modifications morbides que Tirritation de ces tissus peut manifester; ce travail nous menerait trop loin ; il suffit qu'un problems ait ete resolu pour en deduire tous ses corollaires.
Un autre phenomene de forganisme est encore une source considerable de propagation de l'irritation. Nous voulons parier des sympathies.
II existe entre tous les tissus, tous les organes, des liens tellement etroits , des connexites si intimes, leurs lois s'enchainent si harmonieusement, qu'on a donne a cet enchainement le nom de sympathies physiologiques. Un accord aussi parfait ne peut etre brise dans une partie dune maniere plus ou moins intense, sans quune ou plusieurs autres parties ne sen ressentent.
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ISCIIL'RIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ISI
L irritation doit done suivre ici les monies lois cjue les autres agents qui lui donnent naissance , e'est-a-dire que plus un tissu, un appareil fonctionnel sera complique et done d'energie vitale, plus ce tissu, cet appareil fonctionnel reveillera de sympathies morbides, lorsqu'il sera irrite.
Medication generale de Virritation. — Puisque I'irri-tation est Taurj-rnentation morbide de Faction des proprie-tes vitales des organes, il ne reste au therapeute d'autre moyen que de ramener cette action hyperphysiologique ä I etat normal. Au premier apercu, il semble qu il n'y ait que des moyens bien simples a mettre en usage. Mais si Ton tient compte de toutes les modifications que revet l'irritation, influencee quelle pent etre par une foule de causes et de circonstances , connues et inconnues, il fau-dra bien alors que Ton oppose a tant de physionomies diverses une foule de moyens therapeutiques differents.
C'est a l'excellent ouvrage de MM. Roche et Sanson, que nous avons emprunte une grande partie de la theorie de 1 irritation ; c'est ä la merae source que nous avons puise pour la medication generale de l'irritation.
Ces auteurs ont divise en quatre chefs principaux, ies moyens de faire cesser l'irritation ; savoir : 1deg; medication asthenique directe; 2deg; medication asthe'nique indirecte ou reviilsive ; 3deg; medication asthenique empiriquo : 4deg; regime.
L'enumeration des agents medicateurs qui sont renfer-mes dans ces quatre categories, ne peut se faire dans les considerations generales que nous traitons ici ; il en sera question a la description de chaque maladie.
TSCHURIE. Voyez Retention d'urine.
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JABOT en HEßNIE OESOPHAGIENNE. — Gelte lesion consiste dans tine dilatation plus ou moins considerable de la membrane muqueuse de loesophage, qui passe a travers les fibres musculaires dilacerees de la tunique charnue de ce conduit. Les matieres alhnentaires s'accumulent dans cette especede poche et constituent un engorgement plus ou moins voluniineux, pateux., se de-primant en partie ou en totalite par la pression, sans cha-leur ni douleur. Ces phenomeues ne sont apercevables que quand la hernie a son siege dans la partie cervicale de loesopbage ; dans tous les cas , I'animal qui en est atteint avale difficilement les aliments fibreux et en re-jette de temps a autre une plus ou moins grande quantite par la bouche ou pax^ les narines. Quelquefois les tissus s'enflamment, s ulcerent et laissent une plaie qai communique au dehors.
Lorsque le jabot siege dans la portion thoracique de i'oesophage, le diagnostic en est plus difficile; on ne pent euere alors en soupconner I'existence que par la grande difficulte que Ion remarquedans le passage des aliments, et par le rejet dune ccrtaine quantite de ces derniers par la boucbe OU les narines.
Le jabot est le plus generalement occasioune par Turret de certains corps etrangers dans I'oesophage, et par les moyens mecaniques que Ion emploie pour les extraire, les broyer ou les faire descendre dans Testomac; aussi rencontre-t-on cette lesion plus frequemment cbez le boeuf qui est, de tous les animaux domestiques, le plus expose a lingurgitation.
Traitemcnt. — On ne peut guere compter sur l'cßica-cite des moyens therapeutiques , que quand le jabot est situe dans la portion cervicale de 1 oesophage, alors qui!
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JABOT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;J83
est accessible a la main ou a rinstrument tranchant ; dans le cas contraire, lorsque son existence est bien constatee, on ne peut que soumettre le malade a une alimentation peu fibreuse, aux farineax et aux bouillies feculentes ; et s il sagit d'un animal dont la chair puisse servir a la nour-riture de 1 homme, il faut tächer de lui faire acquerir un certain degre d'embonpoint, et le livrer ä la consom-mation.
Quand la hernie siege dans la portion cervicale, il est necessaire de la reduire par le taxis, et de la maintenir par un bandage contentif; si par ces moyens on ne peut pnrvenir a la faire rentrer et ä la contenir, il faut inciser la poche herniaire, en extraire les matieres alimentaires ct la reduire: apices cette operation tres-facile a pratiquer, il faut reunir les levres de la plaie faite a la peau, par une suture a bourdonnets , y appliquer une pelote d'etoupe que Ton maintient par deux ou trois tours de bände. On nourrit le malade avec des farineux durant toutle temps de la cure, et on ne lui accorde des aliments fibreux que lorsque la cicatrisation est parfaite.
Les difTerentes operations d'oesophagotomie que nous avons pratiquees pour extraire des corps etrangers arretes dans loesopbage, prouvent. suffisamment finno-cuite de cette operation ; le fait suivant doit donner aux praticiens toute la garantie desirable. Un cheval du regiment des guides portait, vers le tiers superieur de l'enco-lure, une tumeur volumineuse, pateuse, se deprimant en partie lorsqu'on la malaxait; le veterinaire en chef, M. Stams , croyant avoir affaire ä un abces froid, la fit frictionner pendant .plusieurs jours, avec un liniment ammoniacal, puis il eut recours aux vesicatoires; apres un laps de temps asscz long, la peau sulcera et decouvril
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a ce praticien la veritable nature de cette intumescence 5 apres qu'on en eut retire les matieres alimentaires qu'ellc contenait, la plaie de l'oesopliage etait enorme, ses Lords calleux et ulceres detruisaient tovit espoir de guerison. Lorsqu'on abreuvait le malade, les quatre cinquiemes du liquide elaient rejetes par cette Ouvertüre. M. Stams nous fit AToir ce beau cas pathologique, et apres nous etre consultes, nous decidämes de bouclier la plaie avec uu tampon d'etoupe et de nourrir l'auimal uniquement avec de la farine d'orge tamisee et de la farine de froment. Ce tampon, qui s'opposait a la sortie des boissons nutritives , fut renouvele tous les jours ; la plaie se retrecit a vue d'oeii, et au bout de trois semaines la cicatrisation etait assez avancee pour accorder au maladc quelques aliments fibreux et lui oter le tampon ; quinze jours plus tard, ce cheval rentra dans son escadron, oh il continua de faire un bon service, sans conserver aucune indisposition resultant do cette affection.
JARDON (Jai'de). — Cette affection consiste dans une tumeur osseuse indolente qui se developpe sur la face laterale externe, a la parlie inferieure et un pen poste-rieure du jarret du cbeval, sur la tete du perone externe. Cette tumeur prend insensiblement de {'extension , se dirige inferieurement vers la partie posterieure du canon, lese les ligaments articulaires du jarret, gene le glisse-ment des tendons des muscles fleclnsseurs du pied et produit une claudication plus ou moins intense. D'apres Hurtrel d'Arboval, le developpement de cette tumeur est precede de douleur locale et de claudication. Ces pheno-menes augmentcnt si Ion continue a faire travailler le cheval. Ils sont bientot. dit-il, suivis dun #9632;gonflement,
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JAR DOM.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I8;lt;
qui parait etre assez souvent de nature phlegmoneuse, et le jarde ou le jardon se forme. Nous ne contestons pas qu'il peut en etre quelquefois ainsi, mais I'experience nous a demontre que, dans Timmense majorite des cas, le jardon est indolent, et qu'il ne fait bolter I'animal que lorsquil a acquis un developpement tel que les mouve-ments de rarticulation du jarret en soient genes, ainsi que \e, libre glissement des tendons des muscles flechisseurs (kupied. Cette maladie, comme toutescelles qui attaquent les os et les ligaments articulaires du jarret, peut avoir des suites fächeuses ; rarticulation se fatigue par les mou-vements qui resultent de son jeu, ces mouvements devien-nent genes et de plus en plus douloureux, et il en resulte quelquefois des claudications permanentes et incurables.
Hurtrel d'Arboval range parmi les causes eloignees de la jarde, les grandes fatigues , les travaux continus qui exigent de grands efforts de la part du jarret; et parmi les causes occasionnelles, l'extension forcee de l'un des tendons de cette partie et le tiraillement qui fait souffrir les ligaments dans cet endroit; mais cet auteur ne fait aucunement mention du jardon que Ton observe chez les poulains et les jeunes chevaux qui n'ont jamais ete exposes aux causes qu'il enumere; etcependant cette affection est plus commune chez eux que cliez les chevaux adultes qui sont employes a des travaux fatigants , et e'est princi-palement sur ceux de race fine, destines a la seile ou au trait leger, que le jardon se presente le plus souvent; les eminences osseuses elant chez eux plus prononcees, ils les transmettent ä leurs descendants par voie de generation ; partant le jardon peut etre regarde, dans beaucoup de cas , corame hereditaire.
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Traitement. — Quoique n'etant pas toujours suivi Je succes, le moyen le plus efficace pour combattre le jardon, est l'application du feu 5 il ne faut pas attendre, pour y recourir, que la tumeur osseuse ait acquis un volume considerable et un caractere de chronicite trop prononce: c'est au moment de son developpement que les bons effets de ce puissant agent tberapeutique sont le plus certains ; il sufilt souvent alors de quelques pointes ou de quelques raies de feu pour triompher du jardon ou tout au moins pour en arreter le developpement. M. Renault a obtenu de bons effets de l'application du feu, en pointes penetrantes dans l'cpaisseur de la tumeur osseuse, sur un gros cheval qui portait un enorme jardon depuis deux ans, lequel avait resiste a deux cauterisations. M. Renault fait preparer des cauteres efliles vcrs leur pointe, legcrement coniques, et du diametre d'une plume a ecrire vers leur base. II precede a l'operation de la meme maniere et avec la meine lenteur que s'il n'avait pas eu l'intention de traverser la peau; seulement il ne s'arrete cjuc lorsqu'il s'apercoit que le cautere a penetre audelä, et il continue jusqu'a ce que chacune des pointes ait penetre de deux a trois lignes dans lexostose, en laissant entre cbaque point cauterise un demi-pouce d'in-tervalle, et en dirigeant la pointe du cautere vers le centre de la tumeur. M. Renault ne revit ce cheval que neuf mois apres ; il n'existait plus de jarde, et les traces legeres qu'avait laissees la cauterisation, attestaient seules l'endroit oü eile avait existe.
Hurtrel d'Arboval. qui ne voit dans le jardon au debut, qu'un etat inflammatoire de la partie ou il est situe, con-seille le repos, les topiques emollients et les saignees locales; lorsqu'il est devenu ancien et en quelque sorte
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JAVART.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 187
clironique, on peut, dit-il, essayer les resolulils de la classe des astringents, tels que 1'eau froide ou glacee, leau salee, vinaigree, aluminee, etc. Nous ne partageons pas entierement cette manlere de trailer le jardon, et il nous est permis de douter de refficacite' de I'eau froide, salee, vinaigree, aluminee, etc., alors que la tumeur osseuse est en quelque sorte chronique; il ne parle pas des vesicatoires qui , dans ce cas, peuvent jouir d'une certaine efficacite ; dans maintes circonstances de ce genre nous en avons retire de bons efTets , mais nous le repetons , la cauterisation actuelle est le moyen par excellence pour triompher de cette afFection.
JAUNISSE. (Voyez Ictere.)
JAVART {Fibro-choiidrite.—Vatel).— Anciennement on donnait le nom de javart ä toutes les affections suppura-tives qui surviennent au-dessous du genou et du jarret, et qui ont pour caractere distinctif I'existence d'une portion de tissu degenere ou gangrene, dent la presence provoque et entretient des plienonienes morbides, et dont les efTorts de la nature tendent ä operer l'expulsion ; c'est le seul trait commun a chacune des maladies appe-lees javart, dit M. Renault, dans un ouvrage remar-quable qu'il a publie sur le javart cartilagineux. Ainsi on quaiifiait de javart cutane, le furuncle ; de tendineux, le phlegmon qui survient le long des tendons des muscles flecbisseurs du pied ; d'encorne , le furoncle cutidural; aujourd'bui le nom de javart est reserve a la designation de rinflammation et de rulceration du fibro-cartilage du pied des monodactyles.
Ainsi le javart consiste dans rinflammation ou plu-
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ISSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; JAVART.
lot dans tulceration ou la carie du flbi-o-cai-tilage du pied.
Cette affection se manifeste cTabord par une legere intumescence de la partie, qui devient chaudeet douloureuse; l'animal boite plus ou moins fortement, et il est des cas oü la claudlcation est peu sensible. Peu ä pen le cartilage se ramollit, suppure; la peau qui le recouvre s'ulcere et laisse a decouvert une ou plusieurs fistules, qui comamniquent avec le point ulcere et charrient en abondance du pus grisatre dans lequel on remarque de petites parcelles d'un vert fonce, qui emanent du cartilage carie. Quelque-fois le javart existe sans alteration de la peau qui recouvre le cartilage; dans ce cas, la fistule se fait jour a la face plantaire, et communique au point carie de la base de l'organe. Les progres de cette maladie sont ordinairemenl lents] maisinsensiblement le mal prend de lextension, la desorgamsation gagne les tissus environnants, detruit les ligaments lateraux et capsulaire ; la synovie s'echappe de l'articulation du pied, la carie s'empare des os et des cartilages articulaires, enlin la destruction arrive au point que l'animal ne pent plus se soutenir sur le membre ma-lade. Lorsque le javart est ainsi complique, la cure en est toujours longue, et le succes incertain.
On attribue generalement pour causes a cette affection, les coups et les blessures que les animaux recoivent sur la legion de la couronne; mais le plus communement le javart survient a la suite dune bleime mal operee, negligee ou mal pansee, ou de toute autre affection du pied dont rinflammation se sera transmise au fibro-cartilage lateral. L'observation nous a demontre que, dans Tim-raense majorite des cas, le javart provenait d'une bleime suppuree ou de toute autie affection analogue du tissu
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JAVART.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ISquot;)
podophylleux, et qae rarement ies contusions da fibro-cartilage, occasionnees par Ies coups de pied que les ani-maux se clonnent entre eux, produisent le javart; car si ces dernieres causes, que Ton invoque comme donnant lieu a cette affection, etaient fondees, ce serait chcz les che-vauxuniquement employes a 1'agriculture, que Ton rencon-trerait surtout la maladie qui nous occupe ; car chez eux les contusions de la couronne sont tres-frequentes et sou-vent reiterees, surtout lorsqu'ils sont employes au labour; a chaque tour qu'ils font, ils sont exposes a se donnermu-tuellement des coups de pied qui contusionnent la region de la couronne; mais c'est chez eux precisement que le javart est le plus rare, tandis quon le rencontre frequemment chez ies animaux qui travaillent sur des terrains durs, paves, qui sont employes au service du roulage, des postes et des messageries, par consequent exposes aux bleimes. Traitcmcnt. — Lorsque le fibro-cartilage du pied est enflamme et qu'il nexiste pas encore d'ulceration ni de fistule, on pent tenter d'en obtenir la resolution par des bains et des cataplasraes emollients ; ces applications locales sont quelquefois suivies d'un lieureux succes; mais lorsque le javart est declare, lorsqu'il y a ulceration du cartilage, fistules a la peau qui recouvre l'organe malade ou a la face plantaire , et communiquant avec le point carie, la medication antiplilogistique est impuissante, et ce serait perdre un temps precieux, et permettre ainsi au mal de s'aggraver, que d'en continuer lusage; dans ce cas, il faut recourir a des moyens plus actifs pour en triompher. Deux methodes curatives sont employees a cette fin : 1deg; la cauterisation ; 2deg; l'ablation de l'organe malade.
Cauterisation. — Cette rnethode est la plus ancienne
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que Ton ait opposee au javart cartilagineux; !e pen de succes qu'on en retirait I'avait prcsque entierement fait abandonner par les praticiens, lorscpie M. Mariage, medecin veterinaire a Boucliain , est venu la remettre en vogue: mais au lieu d'employer le cautere actuel ou le cautere potentiel solide, il use des injections d'une liqueur scarrotique qui se porte dans toutes les sinuosites fistu-lenses, les cauterise et amene la guerison au bout d'un temps tres-limite.
Lorsqu'on se sert de la cauterisation actuelle, il con-vient d'abord de s'assurer de la direction et de la profon-deur de la fistule ; on prepare ensuite un cautere conique, proportionne au trajet fistuleux, chauflfe a blanc, qu'on plonge dans la direction de la fistule, de maniere a y pe-netrer jusqu'au fond, et a convertir en escarre toutes les portions aflfeclees de la carie. Quelques veterinaires im-plantentdans lafistuie, ainsi cauterisee. un morceaude sublime corrosif, et l'y maintiennent par deux ou trois tours de bände ; d'autresse contententde ce dernier corps cau-terisant: ils le taillent en forme de cone, le font penetrer le plus profondement qu'il leur est possible dans le fond de la fistule, et l'y maintiennent comme il est dit plus haut. Sept ou huit jours apres la cauterisation, lescarre se deta-che et esteliminee sous la forme d'un bourbillon conique, en laissant apres eile une plaie simple suppurante. On obtient quelquefois, mais rarement, la guerison du javart par cette methode curative ; souvent, aubout de quelques jours, de nouvelles fistules apparaissent et le mal se reproduit.
Une des conditions indispensables a la reussite de la cauterisation actuelle ou potentielle, est que le corps cau-terisant puisse penetrer jusqu'au fond de la fistule , de
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JAVAKT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;131
maniere ä convertir en escarre toutes les portions afFectees. Or, comme la fistule ne suit pas toujours une ligne droite, qu'elle offre des sinuosites qui echappent ä Faction du cautere, on ne peut employer cette methode curative que quand la lesion est peu profonde et quand, par sa direction, le cautere peut atteindre et detruire completement la carie.
La methode curative de M. Mariage etant superieure a toutes celles que Ion a publiees et dirigeescentre ie javart cartilagineux, nous aliens la transcrire textuellement, de crainte de la denaturer ou de la rendre dune maniere imparfaite.
laquo; La premiere chose ä faire (c'est M. Mariage qui parie) avant de trailer un animal attaint dun javart cartilagineux, c est de bien reconnaitre la situation du mal, et le degre de chaleur et de sensibilite qu'il produit. Pour cela on commence d'abord par couper les poils tres-pres, sur toute la partie inferieure du membre ; on nettoie bien la plaie, et, avec la sonde, on reconnait la profondeur et la direction dune oude plusieurs fistules qui existent toujours en cas de carie. Si la tumefaction, la chaleur, la douleur et la boiterie sont grandes, il faut faire usage, pendant quelques jours, selon l'intensite de I'afTection, des bains et des cataplasmes emollients ; les bains seront pris une ou deux fois par jour, et faits avec une decoction de mauve, de graine de lin, ou simplement de son bouilli; on em-ploiera pour faire les cataplasmes, la farine de graine de lin ou des mauves cuites avec du son, et on mettra I'ani-mal a la diete.
raquo; Apres avoir employe ce traitement antipldogistique, pendant quatre ou cinq jours, quand la tumefaction et la sensibilite de la partie malade raurontcxige, onemploiera
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en injection dans la fistuie la mixture astringente et escanolique tie BI. Villate, dont voici la formula ;
Prenez : Sous-acetate de plomb liquide. 128 grammes. Sulfate de zinc cristallise, . . l de chaque
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Sulfate de cuivre cristallise. . ( 64 grammes. Vinaigre blanc , un demi-litre.
gt;; Ajjres avoir dissous les sels dans le vinaigre, on ajoute peu a yen le sous-acetate de plomb , et on agite le melange.
raquo; 11 faut avoir soin, avant de sen servil*, d'agiter la bouteille, car ce medicament se precipite facilement.
raquo; Les objets necessaires pour faire le pansement sont les suivants : 1deg; line petite seringue, dite a oreille, d'une valeur de 40 centimes environ , dont le corps de pompe a 60 millimetres de longueur sur 16 de diametre, la canule la plus deliee possible: 2deg; une petite tasse vernissee. pour deposer le medicament qui doit servir au pansement; 3deg; une assiette aussi vernissee, pour recueillir le medicament qui tombe, lors des injections , et, lorsqu'on remarque cjuil sort comme il est entre, on ne devra jamais employer de vases de metal, car il serait attaque par les acides; 4deg; une poignee detoupe, arrangee en plu-masseau; 5deg; une bände de teile, ayant un metre de longueur sur vingt a vingt-cinq centimetres de largeur; et enfin, 6deg; un bout de ficelle pour lier la bände.
raquo; Pour proceder au pansement, apres avoir prepare tous les objets que je viens d'enumerer, apres avoir bien reconnu le nombre de listules qui existent, leur situation, leur profondeur, leur direction, on prend la bouteille contenant la mixture, on la secoue forlement, et on en verse une partie dans la tasse; ensuite on en prend plein
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la petite seringue, mais dans la crainte que deja le medicament n'ait depose, on le renvoie avec la seringue plu-sieurs fois dans le vase, afin que le melange soit le plus parfait possible.
raquo; La seringue ainsi chargee, et le pied malade leve par un aide, on injecte le contenu dans la fistule. On ne doit faire que deux injections , quand elles reussissent, c'est-ä-dire lorsque la fistule est assez grande pour y intro-duire facilemenl la canule, et quand aussi I'animal reste tranquille.
raquo; Comme il arrive fort souvent qu'il existe deux , et meine trois fistules au meme javart, on remarque presque toujours alors qu'elles communiquent entre elles. Le medicament injecte par une fistule sortant par I'autre, il faut, dans ce cas, seringuer tantot par un orifice, tantöt par un autre.
raquo; J'ai remarque que les javarts cartilagineux a deux fistules qui se communiquent, guerissent plus prompte-ment que ceux a fistule unique.
raquo; Puur contraindre la mixture a suivre toutes les sinuosites que pourrait decrire la fistule, et afin qu'elle remplisse toutes les cavites ou clapiers , si toutefois il en existe, pendant que Ion seringue par une fistule, on bouclie avec le doigt l'orifice de I'autre, et ce n'est que quand on remarque que la seringue ne fonctionne plus, qu'on doit laisser echapper le liquide.
raquo; Lorsqu'un javart cartilagineux date de quelque temps, dans le plus grand nombre de cas, au premier et quelquefois au second pansement, meme en faisant deux fortes injections, il ne sort pas une seule goutte du medicament , et on remarque, dans tous les cas , qu'il se-chappe un pen de sang. Aux pansements suivants, le
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liquide sort avec plus de facilite, soit par I'ouverture que Ton a injectee, soit par la fistule qui lui correspond, s'il en existe deux.
raquo; II n'est pas toujours facile de reconnaitre l'orifice de la fistule quand la suppuration nest point abondante. Cependant, en pressant au pourtour de l'endroit oil Ton sup})ose quelle existe, i'on remarque une gouttelette de pus, et c'est la qu'il faut introduirc soit la sonde, soit la canule.
raquo; Les injections faites, on recouvre la partie raalade avec deseloupes seches quel'on enveloppe de la bände de toile, le tout maintenu avec la ligature passant d'abord sur la partie superieure du sabot, ensuite ficelee et re-portee dans le paturon.
raquo; Le pansement fini, ii faut avoir soin lorsqu'on remet dans la bouteille ce qui reste du medicament dans la lasse, et ce qu'on a pu recueillir dans I'assiette, d'en bien faire le melange en faisant tourner le liquide dans les vases , et ne pas oublier de passer de leau dans la serin-gue, car, sans cela , le lendemain, le piston ne serait plus mobile.
raquo; On croira peut-etre que linjection de ce topique, compose de substances acides et de caustiques introduits a cet endroit oü les vaisseaux et les nerfs sont si abon-dants , fait souffrir considerablement I'animal, non-seule-ment immediatement aprcs la premiere injection, mais surtout lorsqu'on la renouvelee pendant plusieurs jours; pas du tout, on est fort etonne de remarquer fort peu de cbanaement dans la maniere d'etre de I'animal; il remue bien tant soit peu le pied malade, pendant quel-ques instants apres le pansement; mais, si on le fait marcher, la claudication est tres-pen augmentee.
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raquo; L'on doit faire le pansement une fois par jour, et se contenter de faire deux et quelquefois trois injections , selon le cas. Du reste, il serait tres-difficile d'indiquer ici combien dinjections on devra faire, attendn que cela depend du nombre de fistules qui existent, de leur lar-geur, de leur profondeur, etqu'il faudratoujours en fiire assez pour remplir les fistules convenablcment.
raquo; Cependant, il arrive quelquefois qu'apres dix a douze jours de traitement, on remarqne qu'il sort, apres avoir fait les injections, une assez grande quantite de sang ; il faut alors suspendre ces injections pendant deux ou trois jours , faire le pansement en injectant dans la fistule de l'eau-de-vie, et tremper fortement le plumasseau d etou-pes, qui doit servir a recouvrir le mal, dans le metue liquide. Si, lorsquon recommence a seringuer la mixture, on remarque encore qu'il s ecoule du sang, il faut cesser tout k fait les injections medicamenteuses, et continuer jusqua parfaite guerison avec de l'eau-de-vie, car alors le cheval pent etre considere comme gueri.
raquo; L on remarque, dans le plus grand nombre de cas, qu'il nesort point de sang, apres douze ä quinze jours de traitement; on reconnait, au contraire, qu'il devient tres-difficile de faire les injections, attendu que la fistule est boucbee, et que, si eile existe encore, la suppuration est nulle. Dans ce cas aussi , on pent considerer I'animal comme 211eri.
raquo; Je crois qu'il est inutile de dire que. avant de proce-der aux pansements , il est essentiel de nettoyer la partie malade avec des etoupes secbes, et de comprimer tant soit peu la tumeur pour solliciter le contenu de la fistule a sortir.
laquo; J'oubliais de mentionner que, pendant les hurt
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premiers jours de traitement, la suppuration est genera-lement plus abondante ; le pus est blanc-clair, visqueux ; maison reconnait deja que la tumeur se ramollit, dimi-nue, et que la boiterie est moins forte. raquo;
On nous pardonnera d'avoir rapporte les details memes dans lesquels M. Mariage est entre pour l'application de sa methode, quand on reflcchira a Timportance du sujet; il nous semble qu'il est plus convenable de tout dire, quand il s'agit d'une metbode nouvelle, que de la tronquer et domettre quelquefois des cboses utiles a sa reussite.
M. Mariage etaie sa methode curative par quarante-deux observations conseculives de guerison du javart cartilagineux , operees en quinze jours par son procede. Depuis que sa methode nous est connue (1847), nous I'avons employee, en suivant ponctuellement les regies par lui prescrites, sur plus de trente chevaux atteints de javarts plus ou moins graves, et chaque fois eile nous a reussi, dans un terme moyen de quinze jours- Nous sommes done autorise a la proclamer superieure a toutes celles qui ont ete dirigees contre cette affection. Depuis que nous la connaissons nous n'avons plus du. recourir ä l'operation dite du javart cartilagineux f et presque tons les animaux auxquels nous I'avons appüquee se sont gueris en travaillant.
Ablation. — Differents procedes sont decrits pour ope-rer l'ablation du fibro-cartilage lateral da pied, mais ils ne different en realite Tun de l'autre, comme le fait observer M. Renault, que par le premier temps de l'operation; quel que soit le procede que Ton cboisisse, on doit tou-jours en venir a l'ablation totale de i'organe ulcere. Lafosse present de raper transversalement le haut du quartier dans une etendue d'un pouce, en menageant le
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talon de maniere qu'avec le bistouri on puisse empörter la corne qui couvre la chair cannelee ; de detacher la peau apres avoir serre le paturon ; enfin d'emporter avec la feuille de sauge la partie superieure du cartilage, et sa base avec la renette jusqu'ä l'os du pied.
Le precede de M. Huzard fils dispenserait de faire breche au sabot, ce qui abregerait l'operation; mais, dit M. Brogniez, dans le cas oü il serait aussi facile a execu-ter qu'on peut se fimaginer en ne reflechissant pas ä la resistance de la peau epaissie et induree quand le mal existe, on ne pourrait le mettre en usage que quand le fibro-cartilage seul est malade; d'abord il doit toujours etre rejete dans le cas oil le javart est complique d'altera-tion du tissu podophylleux ou de l'os du pied, ce qui arrive souvent; puis il faut tenir compte de la difficulte, dejk grande quand on opere ainsi sur un animal sain, de renverser sur le sabot les deux lambeaux inferieurs de la peau, toujours rigide quand le fibro-cartilage quelle recouvre est malade; et comment, ajoute M. Brogniez, extirper completement la base de l'organe avec la renette, seul instrument dont on puisse se servir pour l'emporter sous la corne, de maniere ä ne pas leser les parties deli-cates qui doivent etre respectees ? Encore si, au moment oil Yon opere, les feuillets etaient malades, ne devrait-on pas evulser le quartier quelque temps apres ?
M. Bernard fait a la corne en quartier, une rainure
transversale, puis il fait avec la pointe de la feuille de
sauge une incision profonde qui divise en meme temps la
corne et les feuillets a leur point de reunion3 il separe
ensuite du bourrelet la portion de corne circonscrite par
la rainure. Alors on enfonce sous le bourrelet, pour le
detacher de l'organe carie, une feuille de sauge double nnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 25
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qui, pour etre commode dans ce cas, doit avoir beaucoup inoins de courbure qua d'ordinaire. Les choses etant a ce point, on incise en sciant, d'arriere en avant, apres avoir contourne le fibro-cartilage en talon, avec la feuille de sauge simple, suflisamment inclinee pour planer sur la capsule, et on enleve I'organe dune seule piece.
MM. Pagnier et Maillet ont propose des procedes pour extirper le fibro-cartilage sans recourir prealablement a Tarracliement du quartier; ces procedes sont analogues, a peu de chose pres, a ceux que nous venons de decrire succinctement.
Le precede operatoire le plus generalement admis, con-siste dans l'evulsion totale du quartier ; il serait superflu dmdiquer ici la manierede proceder a ce premier temps de l'operation, lous les veterinaires la connaissent; il est egalement inutile de recommander de parer le pied a fond, d'assouplir la come par des cataplasmes emollients pour rendre l'operation plus facile, de soumettre le ma-lade a la diete quelques jours avant dy proceder, et de pratiquer tan biseau pour faciliter les pansements et pour eviter les pincements que lepaisseur de la muraille occa-sionne souveut malgre le bourdonnet que Ton applique pour s'opposer au boursonfflement du tissu podophylleux. Ce premier temps de l'operation etant acheve, et le pied convenablement fixe, lanimal etant abattu, I'operateur incise, d'avant en arriere, le tissu podophylleux ä sa limite, le long de la cutidure, puis il cufonce par cette incision la feuille de sauge double et la fait agir de ma-niere ä separcr exactement la peau du fibro-cartilage. Ce second temps de loperation etant acheve, un aide releve la cutidure au moyen dune erigne plate ; I'operateur, tenant le pied dans la plus grande extension possible pour
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eviter la capsule synoviale, incise le cartilage avec la feuille de sauge simple, en procedant d'arriere en avant ei de has en haut, et il I'enleve ainsi en trois ou quatre pieces. Lorsque I'ablation est achevee, on applique sur le pied un fer ä dessolure, a brauche tronquee du cote du mal, et Ton procede au pansement. On remplace d'abord I'organe extirpe, par un plumasseau suffisamment epais pour maintenir la cutidure dans la position qu'elle avait avant I'operation; on dispose ensuite une etoupadede ma-niere ä remplir les excavations, et on la complete par un large plumasseau qui recouvre toute la partie; puis on maintient le tout par des tours de bände que Ion serro moderement et dune maniere uniforme pour former plutot un appareil contentif, qui s'oppose au boursouftle-ment des tissus, qu'un appareil compressif comine on avait la mauvaise habitude de le faire anciennement j on enve-loppe le pied d'un morceau de tolle que 1'on fixe au mojen d'unc ficelle.
Beaucoup de veterinaires ne levent le premier appareil que quand la suppuration est etahlie, ä moins que des circonstances ne les obligent a le faire plus tot; dans notre pratique, nous avons toujours leve le premier appareil le deuxieme jour, pour debarrasser la plaic du sang putrefie et d'autres matieres, et jamais nous n'avons observe que cette maniere d'agir cut retarde la cure. Les pansements subsequents doivent se faire tous les jours tant que la suppuration est abondante ; on les eioigne an fur et ä mesure qu'elle diminue et que la cicatrisation s'opere. Si la plaie est blafarde, la suppuration sanieuse, on la pause avec des plumasseaux charges de teinture d'aloes oudeau-de-vie: si, aucontraire, eile est trop exci-tee, il fautla panser au digestif simple, el memc, lorsqua
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rinflammation est intense, la recouvrir dquot;un cataplasme emollient, anodin. Si la capsule synoviale est ouverte, il faut maintenir applique sur I'ouverture qu'elle presente, un petit tampon d'etoupe, en ayant soin, a chaque pan-sement, de ne point 1 ebranler, et on le maintient en place jusqu'a ce que la synovie cesse de couler. Les autres soins decoulent des complications qui peuvent exister.
laquo; L'extraction du fibio-cartilage lateral du pied, dit M. Renault, est une des operations les plus importantes de la Chirurgie veterinaire : 1deg; parce qu'elle est souvent indiquee 5 2deg; parce que son execution exige beaucoup d'at-tention et de dexterite; 3deg; parce qu'elle peut avoir les suites les plus graves, lorsqu'elle est mal pratiquee ou que les pansemeuts qui la suivent ne sont pas faits avec me-thode et discernement. raquo;
Dans tous les cas les plus simples, I'operation dn javart cartilagineux exige au moins un mois de repos, et apres ce temps lanimal ne peut encore etre utilise qua des tra-vaux legers sur un terrain doux ; et pour peu qu'il sur-#9632;vienne de complications, la maladie se prolonge deux ou trois mois et devient quelquefois incurable. Grace a la precieuse decouverte de M. Mariage, nous sommes tota-lement affranchis de cette operation, ou du moins eile ne sera desormais necessitee que dans de rares exceptions.
RERACELE. —M. Vatel designe sous cette denomination une alteration qui se presente sous forme de tu-meurs etroites et allongees , qui surviennent a la face externe du sabot des sulipedes. II divise ces exuberances cornees en keracele cycloide, et en keracele stelidioide.
Le keracele cycloide consiste dans un ou plusieurs cordons de corne qui ceignent le sabot el constituent le pied
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oercle. Ces cercles disparaissent successivement par ava-lure au fur et a mesure que la corne prend de l'accroisse-ment, et lorsque la cause qui les a pi'oduits cesse d'agir, ils ne se renouvellent plus ; s'il en est autrement, de nou-veaux cercles se reproduisent et amenent les memes phenomenes.
Ze keracele stelidioide se presente sovis forme d'une petite colonne qui part de la cutidure et descend par la suite jusqu'au bord inferieur de la muraille.
Dans la majeure partie des cas, ces exuberances cor-nees ne genent en aucune maniere 1'animal dans sa mar-che, et ne le font boiter qu'autant que, par leur volume, leur impression se fait sentir a l'interieur de la muraille et irrite le tissu podophylleux.
Ce vice de secretion de la corne est du principalement a l'irritation de la cutidure; aussi I'observe-t-on souvent a la suite de fortes inflammations du tissu reticulaire, a la suite de la fourbure par exemple, ou de toute autre lesion qui a altere profondement les tissus contenus dans la boite cornee.
Traitement. — C'est la partie irritee vers laquelle le veterinaire doit porter ses vues, et qu'il convient de calmer par des applications emollientes et des corps gras , sans omettre, au prealable, de faire disparaitre toutes les asperites dont la surface externe du sabot se trouve cou-verte, pour en diminuer l'aridite et faire cesser les compressions douloureuses qu'elles pourraient exercer sur le tissu podophylleux : c'est au moyen de la rape que Ton remplit cette indication. II faut user des memes moyens envers le keracele stelidioVde; et si la colonne de corne a son image ä l'interieur, pour me servir de l'expression de M. Vatel, ou si eile est fissuree, comme cela s'observe
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202nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KERAPHYLLOCELE.
quelquefois, eile reclame renlevement de la partie de la muraille qui en est le siege.
KERAPHYLLOCELE. — Sous ce nom, M. Vatel de-signe une lesion du sabot du cheval, sur laquelle il a le premier appele l'attention speciale des veterinaires , en la faisant bien connaitre d'apres des fails exacts , et en indi-quant la marche a suivre pour la decouvrir quand eile ne s'annonce par aucun signe exterieur.
Cette lesion, comparable jusqu'a un certain point aux cors au pied de l'espece humaine, dit Hurtrel d'Arboval, consiste en des tumeurs corneas qui surviennent entre la paroi du pied et les tissus sous-jacents. L'hypertrophie d'ou eile resulte donne lieu a des protuberances tantut irregulierement rondes, tantut allongees en colonnes, ordinairement arrondies, parfois aplaties d'un cote a I'au-Ire, dont le volume varie depuis celui dune plume a ecrire jusqu'a celui du doigt, et qui, dans certains cas, occupent toute la hauteur de la müraille, depuis le biseau jusqu'au bord plantaire, tandis que, dans d'autres, elles commencent seulement au tiers ou a la moitie de cette meme hauteur. Cette difference de hauteur a fait diviser la maladie en complete et incomplete. Les colonnes pre-sentent souvent, de distance en distance, des renflements qui en rendent la surface inegale. Quelquefois pleines et d un tissu tres-serre, tres-compact, tres-dur, elles sont la plupart du temps listuleuses . et alors elles donnent ecou-lement a une humeur noiratre, de raauvaise odeur. Celles des lamelles du tissu reticulaire qui s'en rapprochent le plus, sont en general plus larges et plus epaisses que dans letat normal. A mesure que la tumeur se de-veloppe, eile comprime le tissu feuillete et la surface cor-
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respondante de los du pied , deprimant ces tissus et se logeant dans vine espece de gouttiere qu'elle s'est formee par sa compression permanente.
Plus communes aux membres de devant qu?a ceux de derriere, les excroissances cornees de la face interne du sabot surviennent en pince aussi bien quen quartier; mais elles sont rares en mamelles, et on ne les a point encore observees en talons.
On ignore ä quelles causes elles doivent etre rapportees. Les seimes anciennes et profondes nous en ont fourni des exemples: les ebranlements de la paroi , les coups portes sur cette partie et la mauvaise ferrure ont ete consideres comme pouvant leur donner naissance; mais il s'en rencontre auxquelles ces causes ne sauraient etre appliquees , et qui tiennent a des circonstances absolument incon-nues.
Le diagnostic de cette alte'ration de la corne est souvent fort ditlicile a etablir, surtout lorsque la colonne est incomplete et quelle a son siege vers la partie superieure de la muraille. Au debut, Ifanimal ne fait que feindre ou boite legerement; mais la claudication augmente a mesure que la tumeur prend du developpement. Ce n'est que par laggravation successive du mal, alors qu'on ne decouvre aucune lesion susceptible de donner lieu ä cette claudication qui va toujours en augmentant, qu'on pent en soup-conner I'existence ; dans ce cas, pour s'en convaincre, il faut avoir recours a la percussion du sabot au moyen dun petit marteau ou d'une clef, en ayant soin de lever le pied oppose ä celui que Ton percute ; on agit avec precaution , a petits coups et a plusieurs reprises pour bien s'en assurer; si le keraphyllocele existe, 1'animal temoigne de la douleur chaque fois que le choc porte sur le point
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201nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KI-RAPHYLLOCfiLE.
correspondant' a la tumeur, ce qu'il accuse par les mou-vements auxqucls il se livre pour se soustraire ä cette manoeuvre, et si Ion agit avecun peude force,il se cabre. Dans certains cas, la couronne presente un gonflement, et quelquefois la partie du biseau correspondante au mal est renversee en dedans; dans d'autres, le quartier malade se deprime et la pince semble s'allonger: mais quand aucun de ces signes exterieurs n'existe, c'est uni-quement a la percussion, executee comme nous venons de l'indiquer, qu'il faut s'en rapporter. Si la tumeur se pro-longe jusqu'au bord inferieur de la muraille, le boutoir la rencontre ä une certaine profondeur et eprouve de sa part une certaine resistance qui oblige d'employer une plus grande force pour la vaincre. En examinant ensuite la partie, on apercoit une petite surface circonscrite et rayonnee, qui se porte de la paroi dans la sole. II est des cas cependant oü le mal s'annonce seulement par de petites fissures seches ou qui laissent suinter un liquide noir et de mauvaise odeur ; on doit alors fouiller plus avant pour suivre les traces de la tumeur, sur la presence de laquelle on ne conserve aucun doute quand Fecoulement augmente a mesure qu'on approfondit la breche, et surtout quand on rencontre une cavite dans laquelle on peut faire pene-trer la sonde.
Traitement. — Une seule indication se presente, c'est de faire disparaitre la colonne cornee qui comprime les parties vives et entretient le mal; a cette fin , il faut enlever la portion du sabot a laquelle tient Texcroissance: on precede a cette evulsion de la meme maniere que pour l'operation de la seime. Les soins subsequents doivent se deduire des indications qui se presentent.
II n'est pas toujours indispensable de recourir a I'evul-
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KEUAPSEYDK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'JOS
sion d'une portion de l'ongle dans le traitement du kera-phyllocele, il nous est arrive maintes fois de rencontrer la tumeur cornee vers la partie inferieure de la paroi, n'offrant que le volume dun gros haricot, et ne se pro-longeant qu a un pouce ou un pouce et demi de profon-deur sous le sabot; alors chaque fois il nous a ete permis de l'extraire en entier par la breche faite a la sole, sans entamer la muraille.
KERAPSEYDE. — M. Vatel donne ce nom au faux quartier. Cette alteration de l'ongle consiste dans la secretion dune corne fendillee, raboteuse, d'epaisseurinen-ale, seche et cassante, provenant de la cutidure et recouvrant une autre couche de corne secretee par le tissu reticulaire; de maniere qu'il se trouve deux parois, Tune elaboree par le tissu podophylleux et y adherant intimement, I'autre fournie par la cutidure et recouvrant la premiere, etseparees I'unede I'autre par un intervalle plus ou moins grand.
[/inflammation de la cutidure, sa destruction, les diverses phlegmasies du tissu podophylleux, soit a la suite de la fourbure ou de quelque lesion du pied, enfin toutc alteration susceptible de modifier la secretion normale de la corne, sont regardees comme les causes ordinaires du kerapseyde.
Traitement. — Le but du traitement doit etre de diminuer la douleur de la partie, de modifier la secretion morbide du tissu corne, et de la ramener a son etat normal. Acet effet, on amincit la couche de corne alteree, on l'assouplit au moyen de cataplasmes emollients et de corps gras. S'il existe deux parois , on enleve I'externe; on amincit et Ton assouplit ensuite celle qui est en rapport
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quot;-imnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; KI-RATITE.
avec le tissu reliculaire. Dans tous les eas, il convient de mettre en usage ane ferrure susceptible de soulager la jjortion de muraille malade. Le fer a planche remplit par-faitement cette derniere indication , tout en abritant la partie malade des violences exterieures, des foulures,etc., il pennet encore d'utiliser lanimal a des travaux legers, sur un terrain doux , durant la eure.
KERATITE ou CORNEITE. — Inflammation de la eornee lucide, lesion qui existe rarement d'une maniere isolee, mais qui se lie facilement aux phlegmasies violentes de la partie anterieurede l'oeil, lesquelles, aumoyen de la conjonclive, s'etendent presque constamment ü toutes les membranes externes de l'organe de la vue. La keratite est cependant quelquefois determinee par des causes pbysiques, par des violences exterieures , des coups de fouet, des corps etrangers, etc. On la observee sur les betes ä laine claveleuses , sur diverses especes danimaux affectes de la variola, de la gale, de dartres, et dans le cours de la maladie des chiens.
Lorsque rinflammatioa de la conjonclive se propage a la eornee, la vue s'obscurcit, la eornee perd de sa transparence, devient un peu terne, et reprend bientot sa dia-plianeite si la conjonetivite ne tai'de pas a cesser. Dans le eas contraire, la membrane dont il s'agit sinjeete de sang, devient rouge et perd de sa transparence. A ce degre, la resolution n'est pas encore impossible ; mais si linflam-mation esttres-violente, ou si ellescprolonge, la desorga-nisation de la eornee est fort ä craindre. Des qu'elle s'eta-blit, les phenomenes inflammatoires disparaissent et la membrane devient terne, grisätre, puis blancbatre, dense et opaque. Dans les eas les plus graves, la eornee, ä letat
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KYSTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 20T
de ramollissement, s'infiltre dans tout ou partie de son etemlue: il se forme des pustules ou des abces plus ou moins larges et profondement situes ; la matierepuriforme se fait jour au dehors, si eile n'est pas re'sorbee, ou bien eile s'epancbe dans la cliambre anterieure de riiumeur aqueuse; dans ce dernier cas , la maladie est des plus graves, la perte de 1'organe est inevitable.
Traitement. — Le traitement de la keratite est celui des ophthalmies. Les saignees generates, les sangsues au pourtour des paupieres, les vesicatoires et les setons appliques vers les regions temporales, les purgatifs legers. la diete et les boissons delayantes en forment la base.
Quand linflammation est calmee, les applications lau-danisees sur la cornee, les insufflations de calomelas, sont les moyens par lesquels on doit combattre I'opacite com-mencante et le ramollissement. Lorsqu'il s'est forme des abces, on conseille plutot de les laisser s'ouvrir que de les inciser, parce que la matiere qui les remplit est tenace el ne s'ecoule qu'avec difliculle.
S'il y a des ulceres, qu'iis soient douloureux et qu'ils s'e-tendent, on pent les cauteriser legerement avec le nitrate d'argent fondu, jusqu'a ce qu'il n'y ait plus de douleur. Eusuite, on en vient aux applications de laudanum et aux insufflations de calomelas. Quaut aux autres maladies qui peuvent etre la consequence de la keratite, telles que le leucoma, I'albugo, I'hypopion, etc., nous renvoyons aux articles qui traitent de ces affections.
KYSTE. — On donne ce nora ä toute enveloppe mem-braneuse sans ouverturej espece de sac ou de vessie, de forme variee, developpee au milieu des tissus vivants, et contenant des matieres diverses, liquides, molles ou so.—
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20laquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; K.YSTE.
lides. Ces enyeloppes existent antour de beaucoup de tumeurs, qu elles separent des parties saines environ-nantes, et qui ont recu de la le nom de tumeurs en-kystees.
On a divise les kystes tantut d'apres la nature des ma-tieres qu'ils contiennent, tantot d'apres leur structure propre; mais ni l'une ni l'autre de ces classifications n'est irreprochable, d'ahord, ditM. Begin, parce quedes enveloppes de texture identique renfennent souvent des produits qui diflererit 5 ensuite, parce que ces enveloppes elles-meraes ne persistent pas constamment au meme elat, et sont susceptibles de subir toutes les formes d'alte-ration ([ue le mouvement nutritif, devie de son rhythme normal, pent imprimer aux organes. D'ou il resulte que des kystes celluleux contiennent presque indifieremment de la matieremeiicerique, de la substance atheromateuse, de la serosite, ou dautres produits analogues, en meme temps qu'ils dprouvent assez souvent des transformations partielles ou totales en tissus fibreux, cartilagineux, os-seux, ou que meme ils deviennent fongueux et can-cereux.
Ce qui importe dans la pratique, ajoute M. Begin, est moins de se rappeler ces categories, que de rechercher quelle est la structure actuelle dan kyste que Ion a sous les yeux. Connaitre la substance qu'il contient est dune consideration secondaire; carc'est moins d'apres la nature de cette substance dont leconomie doit etre debarrassee, dans tons les cas, que d'apres la texture de l'enveloppe elle-meme, que les moyens de traiteraent doivent etre choisis.
Tousles kystes sont done pour nous, continue M. Begin, des poches ou des enveloppes, fournies aux depens des
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KYSTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;SOO
elements prirnitifs des tissus organiques- qui out eprouve, dans des circonstances tantot parfaitement connues et tan tot indeterminees, des modifications de nutrition, et par suite, de structure, d'oü sont resultees leurs dispositions ainsi que leurs fonctions nouvelles.
Tons les kystes ofFrent deux surfaces dont Tune est interne, plus ou moins lisse et analogue aux membranes sereuses, et l'autre externe, en contact avec le tissu cel-lulaire, qui souvent I'enveloppe sans y adhei'er intime-ment, et quelquefois semble se confondre avec ses poehes les plus superficielles. Tous exhalent ou fournissent par leur face interne la matiere qu'ils renferment^ et a laquelle on peut tres-souvent faire subir a volonte des changements plus ou moins considerables, en appliquant sur eux divers stimulants, qui modifient leur mode d'ac-tion ou leur vitalite. Cette matiere contenue dans les kystes , varie an surplus de nature et de consistance, depuis une serosite limpide, analogue ä celle que secre-tent les plevres, le peritoine ou la tunique vaginale, jus-qu'a des substances analogues au suif, au fromage, a la craie; dans plusieurs, on trouve des concretions de pbos-phale et de carbonate de chaux, des granulations cartila-giniformes et meme des corps organises vesiculeux, tels que des hydatides.
On ne peut pas toujours determiner a i'avance la matiere contenue dans les kystes. Toutefois, ceux qui sont exterieurs, sous-cutanes, exactement globuleux avec amin-cissement du derme, qui semble adherer a leur surface, contiennent presque constamment de la matiere sebacee, blanchatre, friable, a demi concrete. Ceux qui occupent les interstices muscuiaires au cou, au dos , ont le plus communement les parois minces et celluleuses, atfectent
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ties formes irregulieres, et contiennent ou de la serositCj ou un |dus albvimineiix dans lequel nagent des flocons-opaques plus ou moins allonges et abondants.
Le pronostic des kystes varie selon leur situation, leur etendue, la gene qu'ils apportent a l'exercice des functions, et la faciiiteavec laquelleilssepretent a rapplication des instruments de la Chirurgie.
Traitement. — Les topiques d'aucune espece ne sußi-sent ordinairement pas pour determiner Tabsorption des matieres contenues dans les tumeurs de ce genre, et I'obliteration ainsi que la disparition de leurs enveloppes. En general, le seul moyen de les guerir est de les attaquer ;i l'aide des precedes chirurgicaux,
L'extirpation des kystes est le procede le plus genera-lement mis en usage, celui qui presente le plus d'avanta-ges toutes les fois qu'il n'exige pas que Ton penetre ä de trop grandes profondeurs, et que Ton produise, dans des parties sensibles, des delabrements trop etendus.Tl est applicable, en particulier, ä tons les kvstes sous-cutanes, plus ou moins enfonces dans le tissu cellulaire. Ouvrir la pcau par une incision simple, ou quelquefois cruciale, arriver aux parois du kyste, detacher les lames celluleuses cpii le retiennent a Taide du bisiouri, et enfin Texlraire, tel est le procede fort simple a l'aide duquel on pratique cette operation. Lorsque le kyste a ete retire, on reunit les parties divisees, par quelques points de suture, et la cicatrice ne tarde pas a se former.
U s'est presente des cas ou il ne nous etait pas pennis d employer I'instrument tranchant sans faire courir les plus grands dangers aux malades 5 e'est ce qui arrive pres-que constamment dans les kystes sereux qui se develop-pent au cou des chiens; leur profondeur, leur situation
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LADREIUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ill
dans des regions aussi abondantes en vaisseaux et en nerfs, apportent suuvent des obstacles a leur ablation 5 alors il faut les attaquer par la ponction, suiviede linjection, dans leur cavite, dun liquide irritant j une dissolution plus ou moins concentree de nitrate d'argent nous a procure des cures au bout de buit a dix jours de son usage. On pent encore detruire les kystes par le cautere incandescent; mais nous le repetons, le cbemin le plus court et le plus certain, c'est l'ablation totale de la tumeur.
LADRERIE. — Cette maladie est peu commune, sur-tout en Belgique ; nous y exercons la medecine veteri-naire depuis vingt-cinq ans , et deux fois seulement nous lavons signalee sans en pouvoir suivre les dilFerentes phases ni I'etudier d'une maniere approfondie. Cette cir-constance nous oblige den emprunter I'bistoire et le trai-tement au. Dictionnaire d'Hurtrel d'Arboval.
Autrefois le mot ladrerie etait synonime de lepre. On ne s'en sert plus aujourd'bui que pour designer une maladie particuliere au cochon domestique, qui est encore vulgairement nommee no schrie, pourriture de Saint-Lazare, etc. Elle est caraclerisee par le developpement, dans le tissu cellulaire, de vesicules dites ladres, qui se nianifestent sous forme de granulations blancbatres , de forme ovoide. Ces vesicules ne sont autre chose qu'une espece de vers intestinaux , designee par Rudolphi sous le nom de cijsticerque ladrique (cysticercus cellulosus).
La ladrerie est une maladie degoütante, qui se manifeste dans les difFerentes periodes de la vie du cochon , plus particulierement dans la derniere. Elle diminue de beaucoup le prix des animaux qui en sont affectes , et en rend le debit extremement difficile, parce que leur viaude
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Ulinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LAÜRKIUE.
n'offrequ'un aliment deteriore, (jvie la salaison n'euipeche pas toujours de se corrompre. Gelte maladie a pour ca-ractere d'etre chroniqae, cachectique, vermineuse et particuliere au porc. Elle sannonce au dehors par de petites vesicules sous la base de la langue et par une fai-Llesse generale; quand on tient Tun des membres de Fanimal, celui-ci ne fait aucun effort pour le retirer ; son cri est sourd ; les soies s'arraclient avec facilite, et laissent quelquefois le bulbe plein de sang.
Nous allons offrir la description de la ladrerie, les precautions a prendre, les usages economiques du cochou ladre, les causes de la maladie, ce qu on doit penser de son heredite et de sa contagion, ses caracteres anatomiques, son pronostic et son traiternent.
Description de la ladrerie.—A l'exteriear, aucun signe extraordinaire certain ne decele la presence des vesicules ladres. Le seul auquel on s'attacbe exclusivement pour reconnaitre et constater ['existence de la maladie, est le pbenomene des lesions qu'on observe quelquefois ä la langue. Bien que ces lesions ne soient pas constatees, bien quelles puissent ne pas se rencontrer cbez des pores d'ailleurs ladres a lexces , elles servent exclusivement aux experts, pour prononcer sur le fait de ladrerie, dans les foires et marches ; mais alors que ce phenomene exte-rieur se manifeste, il nest souvent que l'annonce de plus grands desordres dans les organes. On a parle aussi de lenflure des ganacbes, nice par les uns, avouee pard'au-tres : nous confessons ne l'avoir point remarquee dans les cocbons ladres que nous avons observes. Toutefois, nous livrons notre remarque pour ce qu:elle peut valoir, et sans pretendre qu'elle doive faire loi, ni entrainer la conviction.
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I.ADRERIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Sir.
L histoire de la ladrerle est encore pen avancee, et I un doit accueillir tons les elements capables d'en (linger I etude. Elle paraitcommencer par une augmentation dans la stupidite de Tanimal, par un etat de langueur et de debilitation generate apparente, et cet etat est marque par la densile. l'epaisseur de la peau , le pen d'adherence des soies, par le developpcment d'ane quantite plus on moins grande des vesicules dont il a ete parle, lesquelles sont disseminees dans les diverses parties du tissu grais-soux , it la surface, dans Finterieur des muscles , sous la tunique des visceres , aux parties laterales et inferieures de la langue, etc., ainsi qu on a pu le voir plus haul. Dans ses progres successils , celte maladie porte une atteinte pläs on moins profonde aux differents systemes de 1 eco-nomie vivante, sans qua lesfonctions en paraissent autre-ment troublees. Ainsi il y a alteration du tissu cellulaire, et memo des organes qui en sont environnes ou penetres, et l'aniinal ne parait point malade. Loin de perdre I'ap-petit, il se montre quelquefois extremement vorace. II ne parait pas d'abord soutFrir de la poitrine: sa respiration n'est nullcment genee, ni sa voix plus rauque qu'al'ordi-naire, malgre 1 assertion contrairc de quclques personnes. Tel est du moins ce qu'on a lieu de remarquer lorsque les vesicules ladres sont encore pen nombreuses ; ce n'est jamais que lorsqu'ellcs augmentent en quantite' que la maladie, par ses degres developpes, inflne sur la manierc d'etre du malade. 11 devient alors triste, indifferent a tout et insensible aux coups ; il marche avec lenteur et nonchalance, et reste le dernier s il fait partie d'une bände ; les yeux sont ternes, la membrane buccale est blafarde et quelquefois parsemee de taches violettes , non saillantes, d'ou est peut-etre encore venue l'idee de comparer la
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#9632;2Hnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LADRERIK.
ladrerie an scorbut ; lair expire est fade , la respiration ralenlie, le pouls petit et inegal; les soies tiennent pen, s'arrachent facilemeut, et viennent quelquefois avec un pen de sang. Les forces alors abandonnent tout a fait le malade; il ne pent plus se soutenir d'une maniei^e assuree sur les membres posterieurs ; la partie posterieurc da tronc se paralyse; le corps exhale ime manvaise odeur : la peau est plus dense, le tissu celkdaire se souleve dans certaines places ; enfin , des tumeurs se montrent aux ars et a Fabdomen, les extremites enflent, et la mort ne tarde pas d'arriver.
Ainsi la ladrerie, dans sun debut, suit une marche lente et obscure qui la rend ii peu pres meconnaissable. li y a apparence qu'un petit nornbre de vesicules ladres ne nuisent pas encore aux parties avec lesquelles elles se trouvent en contact, et qu'accumulees en grand nombre, et depuis un certain temps dans un lieu, elles peuvent seulement alors determiner de la gene et de la faiblesse. II peut encore arriver que Taffection reste stationnaire assezlongtemps sans prendre d'accroissement notable; il est meme des cocbonnets qui en sont attaints depuis leui naissance et qui la conservent jusqu'a l'^ge de deux ans on da deux ans et demi.
Precautions qu'exiyent les usages economiques du cochon ladre. — Les usages economiques ducochon ladre, et la surveillance qu'il reclame de la part de la police, meritent aussi notre attention. Ce cochon est plutot bour-soufle que gros , et e'est en vain qu'on redouble de depenses pour Fongraisser, jamais il ne prend un bon lard Le mieux est de le sacrifier, tel qu'il est, pour la consoni-mation , sans donner le temps a la maladie de suivre sa marche. Sa chair n'est pas absolument malsaine. si on la
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LADHER1E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;dl!)
coDSomme le plus lot possible; eile est molle et fade; le lard en est blanc et sans consistancej c'est une viande sans gout, qu'on vend a bas prix ou qu'on abandonne aux indigents, lesquels en mangent beaucoup sans qu'il en resulte aucun effet nuisible, surtout lorsque la maladie n'est pas arrivee au dernier degre. Le bouillon que Ton fait avce de teile viande est blanc, pen savoureux et doit etre jete. On a dit que l'ingestion de cette mauvaise substance alimentaire occasionne a rhomme des vomis-sements, la diarrhee; mais il parait que I'exces qu'on en ferait pent seid incommoder. Au reste, les parties alterees dans lesquelles on reinarque des vesiculcs ladres en grand nombre, decrepitent sur le gril, et les grains craqueut sous la dent quand on les mäche.
En somme, tous les produits du coclion ladre constituent une mauvaise substance alimentaire qui, d'ailleurs, prend tres-mal le sei et se gate assez vite. Elle est avec raison proscrite pour les salaisons destinees aux gens de mer, et les reglements de police en prohibent le debit. On avait metne cree, sous Louis XIV, des charges, sous le nom de conseillers du roi jures langueyewrs de pores, dont les foncliuns etaientcle s'assurer, par l'inspection de la langue de 1 animal, si les cochons amenes au marche n'etaient pas atteints de ladrerie. Sans faire revivre ces charges , les reglements qu'elles avaient pour objet meritent d'etre maintenus, en ajoutant toutefois aux instructions des experts , non a cause du danger de 1 usage de la chair du cochon ladre pour la coiisommation , mais parce que cette chair etant d'une qualite inferieure, c'est un delit de la vendre comme bonne a ceux qui ne savent pas la recon-naitre. C'est sürement pour ce motif que la ladrerie etait reputec cas redhibitoire dans les coutumes dc Paris ,
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2 Idnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LÄDRERIE.
d'Orleans, etc., etc. Elle nest point comprise au nombre des cas redhibitoires dans la nouvelle loi du 20 mai 1838. Cependant, c'est un mal grave et incurable, qui fait per-dre considerablement de sa valeur ä Fanimal. Le genre dalteration qui la constitue n est pas toujours suflisam-ment apparent; il faut, pour la reconnaitre, une habitude que n'ont pas le commun des acheteurs; il nous parait done qu'il serait dune police vigilante d'appliquer au commerce des coclions, relativement ä la ladrerie, les-articles 1641, 1643 et 1644 du code civil (1).
Causes. — Les causes qui disposent les pores a oontrac-ter la ladrerie ne sont peut-ctre pas encore bien connues. On a cru remarquer que les plus predisposes sont eeux qui habitent des localites basses ou marecageuscs, ct que le developpement de 1'aflection nest pas etranger audefaut d'exercice, de bon air et de bonne eau, tant pour la buissou que pour delayer les aliments ; ä l'usage de viandes cor-rompues, de fruits gfites, de grains ou de son älteres par la fermentation; auxcbaleurs el aux secberesses extremes; ä la deterioration des recoltes par d'abondantes pluies; ä la petitesse, au defaut delevation, ä I'lmmiditeeta la mal-proprete des logements, d ou Ton n'a pas soin d'enlever souvent les excrements, qui out une fetidite particuliere, fort penetrante ; enfm a l'usage abusif du gland. liest certain qu'autrefois , lorsqu'il y avait d'innombrables jjorcs en glandee dans de vastes forets, surement mareca-geuses. ce qui constituait meme un des grands revenus du domaine royal, la ladrerie etait beaucpup plus commune quaujourd'hui ; mais le Systeme de defricliement
(I) En vertu de I'arramp;o royal en dale du 29 Janvier ISJ'iO, la ladrerie cat comptec an nombre des vices redhibitoires en Uclgiijue. f.o lermede lagaraulic üjt. de ncuf jours.
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LADRERIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;217
y a mis hon ordre. 11 est presumable qut; ces cochons en grand uombre vivaient lä jour et nuit, et que precetlem-ment ils avaient souffert du regime ou de la saison. (quot;eux qui voyagent, qui sontextenues de fatigue et mal nourris, ne peuvent-ils pas de meine se troüver predisposes ii con-tracter l'affectioa, ou du moins Faffection ne peut-elle pas s'aggraver sous rinfluence de cette cause? La consideration de 1 age n'est peut-etre pas non plus sans rapport avec le developpement de la ladrerie: en general, eile nattaque ni les pores bien jeunes, ni ceux qui sont bien vieux ; cependant des cochonnets sen sont trouves affectes en naissant, au noinbre de deux sur une portee de douze. Hervieux , ii qui Ton doit cette observation, eleva une truie qu'il lit saillir par un verrat tres-sain, et qui donna six cochonnets ladres. Toeeia a observe un eroret de douze jours, c[ui deja etaitatteiut de ladrerie. Aquelques exceptions pres, on est d'ailleurs daccord sur ce point, que ce sont les cochons de deux ans ou cle deux ans et demi qui paraissentprincipalement sujets a cettemaladie. 11 y a des personnes qui pretencient que les gorets devenus tres-gras pendant l'allaitement, et qui maigrissent apres le sevrage, y sont plus particulierement sujets.
Jl n'est pas prouve que le sanglier seit decidement exempt de cette aflection ; mais il parait du moins que, s'il y est sujet, ce nest que trcs-rarement qu'il la contracte. Neanmoins M. Dupuy a eu occasion dobserver, sur deux jeunes sangliers, 1 existence de vers qui constituent la ladrerie du pore ; ces vers etaient situes a la surface du foie et des epiploons. Ces memes vers out ete aussi rencontres par le meme professeur veterinaire,dans lesinter-stices de la cuisse d'un jeune chevreuil. Quoiqu'il y ait bcaucoup de cochons en Kussic, Macquart assui'c que
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21.Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I.ADHER1E.
jamais il n'y on a vu de ladres. On dit encore qu'on n en a pas trouve non plus , parmi ceux de rAmeiique , qui descendent des pores que les Espagnols y ont transpor-tes, car il n'y en existait pas lors de la decouverte : iis y vivent de fruits, de racines, de Cannes a sucre, de serpents, de crabes ; leur chair est delicieuse, et d'une digestion beaucoup plus facile que dans notre pays.
II nous reste, touchant l'etiologie de la ladrerie, deux questions a examiner : celle de l'lieredite et celle de la contagion. Les avis sur Tune et sur I'autre sont partages entre la negative ct I'aflirmative ; il n'est peut-etre pas impossible de repandre quelques nouvelles lumieres sur ce qui les concerne.
Hdredite. — Pas de doute que les pores qu'on tire jeunes des pays d'eleve ne soient plus sujets a devenir ladres, s'ils sont issus de peres ou de meres dont I'organi-sation est alteree par la maladie, s'ils demeurent sous I'in-fluence des meines causes, et si Ton no prend aucune precaution pour les garantir ; mais est-ce a dire pour cela que la voie liereditaire soit toujours une cause inevitable, ou seulement la cause necessaire ou la plus frequente du developpement de la ladrerie ? Ce qui porte a douter fort de la realite de ce mode de transmission, e'est que sou-vent, dans la meme portee, il n'y a qu'un ou deux indivi-dus chez lesquels Fairection se manifeste, tandis que tout le reste de la petite bände en demeure exempt. Ce fait a ete observe et il nest pas impossible den reucontrer la verification. Mais en accordant a I'beredite une puissance que nous ne lui supposons pas, il nest pas impossible siirement de prevenir le developpement des phenomenes de la ladrerie dans les sujets issus de peres ou de meres ladres, si Tun s empresse dc modifier leur constitution en
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LÄDRERIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^10
leur faisani boire d'autre lait que celui de leur mere, et
en n'omettant rlen de ce qui peut ameliorer la predisposition quon supposerait originelle.
Nous trouvons dans le Traite des maladies du pore, par M. Pradal, veterinaire a Castres (Tarn) deux faits d'here dite observes par M. Roche-Lubin, veterinaire a Saint-AfFrique.
laquo; La ladrerie est une maladie hereditaire, dit cet habile praticien ,, je possede deux exemples authentiques l\ ce sujet.
raquo; 1deg; Un verrat sert une truie saine. Pendant la gestation, aucun Symptome de ladrerie ; ä la mise-bas, les sept cochomiets , chetifs, rabougris , sont reconnus ladres. Quinze jours apres la mere est langueyee : on constate la ladrerie.
raquo; quot;1deg; Une truie ladre est saillie par un verrat sain : eile met has et a tenne six cocbonnets, ils sont racbitiques et ladres.
n Je dois faire observer, ajoute M. Roche-Lubin, que les truies out etc etrangeres aux causes probables de la ladrerie. raquo;
Contagion. — Le fait de la contagion, moins probable encore, n'est pas mieux prouve, et plusieurs motifs au contraire portent a ne pas l'admettre. On s'est fixe a eel egardsurdes traditions incertaines, sur des rapports hasar-des ou mensongers, quand e'etait sur des laits bien etabUs et bien attesles qu'il fallait s'arreter pour asseoir une opinion. An surplus la question, si toutefois cen esl unc, ne peut pas tarder a etre decidee; dejä lecole veterinaire d'Alfort a commence des experiences a ceteffet:, ii en resulte jusques actuellement que de jeunes males anglo-chinois, constamment en cohabitation , depuis plus de
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nonbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LADRERIF.
deux ans, avec des femelles francaises fortement afiectees de ladrerie, puisque I'une d'elles y a succombe, ne I'ont pas gagnee ; raais ils ne les ont pas fecondees. Ces experiences sont egalement importantes pour Tinteret des cultivateurs, le commerce et l'histoire de lamaladie: on se propose de les continuer aussi lonjytemps qu'il sera possible, et jusqu'a ce quon ait puobtenir quelques resultats. Caracleres anatomiques. — I/autopsie cadaverique fait voir une quantite considerable de vesicules ladres dans les cavites splancbniques, dans le tissu cellulairc sous-cutane et intermusculaire, dans le tissu cellulaire sons-femoral, sous-scapulaire, dans la poitrinc, le pericarde. I'abdomen, le foie, sous les membranes des visceres, et moins dans le lard; on en a trouve jusque dans la tete el le cerveau. Parfois la quantite en est pen considerable dans I'economie; d'autres fois, leur nombre prodigienx etonne 1'imagination. Rudolpjii a disseque un cochon dont tous les muscles, sans excepter cenx de l'oeil ni les parois du coeur, etaient garnis de vers vesiculaires, qui se trouvaient aussi en abondance dans les anfractuosites cerebrales. Nous avons parlc tout ii Ibeure de truies ladres mises en experience a fecole d'Alfort ; I'une d'elles etant venue a mourir d'une inflammation cliar-bonneuse, on a observe, a I'autopsie cadaverique qui en a ete faite, toutes les chairs en general, ct parti-culierement les masses musculaires du bras, de la cuisse et de la region sous-lombaire, remplies de vers vesiculaires, appeles cysticerques ladriqucs: l'estomac et le coeur en renfermaient nn tres-grand nombre dans I'e-paisseur de leurs parois, et les raeninges cerebrales en etaient aussi abondamment pourvues. Ces vers se trouvaient si generalement repandus, ils etaient en si
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LACRERIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2-il
grand nombre et tellement rapj3roches les uns des autres, que, malgre l'etat de sante apparent de la bete juscju'au moment oü eile futattaquee de la maladie qui la tua pres-que subitement, il aurait ete completement impossible d'utiliser en aucune maniere une partie quelconque de son corps. Lorsqu'on explore anatomiquement des co-chons, egorges avant que la ladrerie ait fait chez eux certains progres, aucune alteration remarquable ne se rencontre dans ces parties; seulement les chairs sont flasques et mollasses, l'habitude du corps est quelquefois jaunätre ou blanche .- mais quand le pore a succombe par le fait de la maladie, d'autres pbenomenes sofFrenl a I'au-lopsie. Si e'est le foie qui est envahi par les vesicules, la couleur de ce viscere est sensiblement alleree et rembru-nie; son volume et sa consistance ont augmente, sa substance oflfre des points squirrbeux tres-durs, dans lesquels on trouve presque toujours des productions vesiculaires. Si e'est surtout le tissu laraineux sous-cutane qui est atta-que, il est aplati, aminci, parseme de granulations ladri-ques , et la peau a perdu son elasticite naturelle. Est-ce I'organe pulmonaire qui est surtout lese, mais aun faible degre, son tissu est. comme spongieux et sa couleur d'un rouge plus fence que la couleur rose-päle qu'on remarque dans les animaux adultcsj il ofFre des pbenomenes patho-logiques analogues a ceux du foie, si I'autopsie a lieu lorsque la maladie est tres-avancee.
Pronostic. — La nature est impuissante dans cette maladie, toujours mortelle ; il en est de meme de l'art, at-tendu I'invincible difficulte d'alteindre les vesicules deve-loppees et repandues souvent en tres-grand nombre dans les tissus les plus laches, les plus inaccessibles aux instruments et aux medicaments. Recherchons cependant si
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2'Jigt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LÄDREBIE.
Ton ne pourrait pas tirer parti de quelcjiies vues specula-tives, les seules qu'il nous soit possible d'offiir dans Tetat acluel de nos connaissances sur la ladrerie.
Trattement. — Tout esta recherclier, tout est a decou-vriiquot; dans la therapeuticjue de cette maladie. Ce n'est pas que nous manquions d un bon noinbre d indications par-ticulieres ou de recettes : elles fourmillent dans Tart vete-rinaire, qui n'en est pas plus avance pour cela. Les lavages ä I'eau froide, les courses au soleil et au grand air, I'ace-tate de plomb, l'acetate de cuivre, les mercuriaux, Tanti-moine, le soufre sublime ou I'liydrochlorate de soude mele aux aliments , le marc de vin , les saignees , les pur-gatifs et les setons , aucun de ces nioyens n'a reussi. Out-ils ete appliques avec discernement, melhodiquement, quand et comme ils devaient I'etre? C'est ä quoi il Importe d'avoir egärd. On a propose aussi d'ouvrir les vesi-eules de la langue, de donner des gargarismes defersifs , et deteindre a plusieurs reprises, dans la boisson, un tison de bois de ebene allume; mais en supposant que ces derniers moyens fussent efficaces, ce que nous sommes eloigne de pretendre, leur action ne pent jamais etre que locale : or, il y a des vesicules ladres ailleurs qu'a la langue ; la langue merne quelquefois en manque, et beaucoup d'autres parties du corps en recelent, meine en grande quantite ; comment se persuader que I'un ou I'autre mode de traitement puisse avoir la moindre action sur les productions vesiculaires situees dans d'autres points profonds qui ne sauraient elre atteints? La oil regne le plus aveu-gle empirisme, oü tout traitement methodique est ecarte, la oü 1'on se refuse a employer le temps et la patience, comment esperer de combattre a\ec succes une maladie teile que la ladrerie? Nous ne pretendons pas tracer ici le
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LADRERIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 225
plan d'untraitement certain ; aotre intention estseulement de presenter quelques vues sur une matiere aussi ingrate, sans meme nous faire illusion sur lesucces qu'on pourrait oblenir de leur application rnetliodique : c'est ensuite aux pratioiens a s'en emparer, ii les exploiter, ä les modifier, ä chercher enfin a en tirer parti, jusquä ce quon ait de meilleures idees a substituer aux notres.
11 faut d'abord se persuader qu'un long espace de temps est necessaire, et que quelques precautions preparatoires sont indispensables. 11 Importe en consequence de recher-cher avec soin les causes qui ont pu faire naitre raffection, et surtout de s'y prendre de bonne beure; car plus tard tout ce qu'on pourrait esperer serait seulement de reculer le terme fatal ; ii ne serait plus possible de retablir les organes profondement loses. Si la cause depend dune nourriture insuffisante, gätee, peu substantielle, ou de la nature de l'eau qui seit aux boissons et aux aliments, c'est a un regime mieux entendu quil faut recourirj ce qui parait convenable dans ce cas , c'est de substituer a une nourriture mediocre ou mauvaise, des aliments aussi bons que possible, sains et de facile digestion, avec le sein de ne pas passer brusquement de 1 un a lautre regime. La qualite de l'eau doit egalcment etre prise en grande consideration. Si la malproprete est accusee de develop-per raffection , on placera les malades dans un bon air; leurs logements seront vastes , acres , tenus tres-propre-ment, et une liticre fraiche y sera renouvelee souvent. Ces soins conviennent dans tons les cas, et meritent une attention d'autant plus grande que leur omission est parti-culierement accusee d'occasionner la ladrerie, ou du moins de ne pas s'opposer a son developpement. En outre, on laissera les pores se vautrer a leur aise dans les mares
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et les bourbiers; inais on aura soin en meine temps lie leur donner, ou tie laisser a leur portec de 1 ean propre, vive s'il se pent, oü ils puissent se laver apres. Le jiorc n'aime pas naturellementla malproprete; c'est un prejuge de le croire, et je ne suis pas le seul cpii le disc; il aime a se vautrer dans la fange, il estvrai, mais c'estpour lui un besoin ; c'est pour tenir sa peau fraicbe, et la preserver de laction dessiccative de l'air : il se baigne quelque temps apres , et s'approprie le mieux qu'il pent. Geux dent le-table est pavee, et dent le pave est lave, en ete, chaque matin avec plusieurs seaux d'eau Iraiche, ne cherchent jias ä se plonger dans I'eau si on les prive alors de litiere. et si on leur laisse passer les nuits dehors. La ladrerie nest souvent produite quo par l'oubli des regies de l'hy-gienej c'est done ä cette cause que I on doit obvier avant de commencer quelque traitement que ee soil. Comme cette affection est frequemment entretenue par des influences locales etatmospheriques, il est quelquefois necessaire de faire changer les pores de place, et de les etablir dans un autre lieu. Le mouvement d'ailleurs , en activant le? fonctions perspiratoires de la peau, functions qui ne sent pas moins a considerer dans le pore que clans tout autre animal, pent encore seconder les ressources therapeuti-ques, et eoncourir avantageusement au traitement. Le commerce offre une voie avantagense pour faire voyager les cochons ; mais il importe de bien les nourrir en route, de ne marcher qu'en bonne saison , par un beau temps, aux heures du jour oude la nuitoü la temperature est la plus douce, d'eviter tout mauvais traitement, et de ne pas faire de longues journees de marche. Dans le traitement de la ladrerie, comme dans celui de beaucoup d'au-tres maladies, il parait quo le froid cntrave puissamment
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LADRERIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 225
la marche el l'activite des efforts salataires de la nature: ainsi, au lieu de les susciterdans un moment peu opportun, par des remedes qui pourraient alors deveuir plus nuisibles quutiles , il conviendrait d'attendre tine temperature plus favorable.
Ces moyens preparatifs, s'ils ne constituent pas de veri-tabies remedes curatifs , sont au moins d excellents pro-phylactiques, et nous sommes persuade que si on les metlait plus souvent en usage, avec un certain discerne-ment, qu'oji ne possede pas toujours, on previendrait sou-vent la ladrerie. Ajoutons , pour completer le traitement preservatif, qu il ne faut tirer les coclions eleves qvie da peres et de meres robustes et sains, ne faire ces eleves que soi-meme, sil se pent, ou n'acheter que ceux qui sont. issus dune souebe non suspecte, et n'avoir d'animaux quautant qu'on en peut nourrir et loger convenablement. II est bon aussi de placer ä leur portee des poteaux contra lesquels ils puissent facilement se frotter.
Mais lembarras augmente quand on veut determiner quels sont les remedes intericurs susceptibles de convenir dans le traitement curatif de la ladrerie. Puisqu'on ne sait encore rien de positif sur ce point, il faudrait que l'affection fut observee et suivie avec soin , pendant plu-sieurs annees eonsecutives, par des veterinaires places favorablement pour varier et multiplier les experiences. En attendant les resultats de rexperience, ne pourrait-on pas essayer de tirer quelque parti des plantes veneneuses, si Ton etaitune ibis bien fixe sur leur mode d'administra-tion? Ne pourrait-on pas tenter I'emploi prudent des sels arsenieux? Nous lerepetons, ce ne sont que des vues que nous ofTrons, at nous eonfessons n'avoir pas encore effec-lue le projet de les realiser. Les agents externes nc son?
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pas non plus a negliger, et peut-etre retirerait-on quelque avantage ties bains de mer, ou de ceux de vapeurs sulfu-reuses. En derniere analyse, Ton coneoit que ce ne doit jamaisetre qu'avec la plus grande circonspection , et seu-lenient a titre d'experience, que Ton se permette I'appli-cation ties uioyens , en quelque soi'te extremes, que nous venous tie proposer.
La ladrerie etant reconnue decidement incurable, aucun des moyens employes jusqu'ici n'ayant pu parvenir a la guerir, quand on s'apercoit qu'un coclion deviant ladre, cequ'il y a tie mieux a faire, c'est de l'abattre de bonne heure et d'essayer d'en utiliser la cliair, s'il en est encore temps.
Nous aurions pu nous dispenser de rapporter tousdes tletails Jans lesquels llurtrel d'Arboval est entre, mais nous avons cru devoir le faire pour fixer lattention des veterinaires sur une maladie aussi peu connue que la ladrerie. Elle est rare en Belgique, avons-nous dit, mais celte rarete pourrait fort bien n'etre qu apparente ; la maladie etant une fois bien etudiee, et les symptomes en etant bieu connus, on sera peut-etre etonne de la rencontrer plus frequemment. En eflet, combien n'abat-on pas de pores k la campagne parce qu'ils ne s'engraissent pas en proportion de la nourriture qu'on leur donne? Combien tie fois ne voit-on pas le lard se ranch-, se gater nialgre la salaison , sans qu'on puisse se rendre compte de cette particularite ? Ces quelques reflexions, toutes specieuses quelles paraissent peut-etre, ineritent, ce nous semble, d'attirer l'attention des praticiens.
LAMPAS, FEYE. — On se seit de lune ou tie I'autre de ces deux expressions, mais plus generalement do la
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LAMPÄS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2i7
premiere, pour designer un etat pathologique tie la membrane muqueuse qui tapisse le palais du cheval. Cette affection legere s'annonce par une turgescence indolente, rarement inflammatoire , dont la voüte palatine est le siege : cette turgescence survient en arriere des dents in-cisives, qu'eüe depasse quelquefois, et empeche I'animal de manger comme de coutume ; c'est ordinairement a Tepoque de la protrusion des dents que Ton observe ce phenomene morbide. Plnsieurs veterinaires , et entre autres Hurtrel d Arboval, attribuent ['irritation de la membrane palatine ä l'influence sympatliique d'une irritation de la membrane muqueuse gastro-intestinale. Nous sommes loin de vouloir contester la possibilite de cette influence sympatliique; inais nous devons a lexperience de dire que, si cela existe quelquefois. les fails sont exces-sivement rares, et que, dans {'immense majorite des cas, la maladie est idiopatliique.
Traitement. — La saignee au palais et la cauterisation du lampas sont les deux moyens generalement admis pour combattre I'affection qui nous occupe.
La saignee se pratique vers le quatrieme et le cinquieme sillon palatin, a partir des dents incisives; en operant plus en avant, ou de cote, on sexpose au danger de couper l'artere palato-labiale, et de donner lieu a une hemor-rhasie diflicile a arreter, et dont on a vu des clievaux perir. {Voij. Plaie de l'artere palato-labiale.) Les mare-cbaux et les empiriques se servent, pour pratiquer la saignee au lampas, d'une corne de chamois ou d'une tige de for a pointe mousse ; mais il vaut mieux, pour faire cette operation , se servir d'un bistouri bien acere afin que la section seit nette et la reunion plus facile. La quantite de sang qui s'echappe par lincision faite
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32laquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; T. AM PAS.
an palais ne peut pas etre bien appreciee : I'animal en avalc une grande partie et le reste est epanche au de-hors de la bouclie; si l'abondance de Ihemorrhagie don-nait cjuelc{ue inquietude, I'artere palato-labiale n'etant
point lesee, il faut faire manger a I'animal du son sec : les parcelles de cette substance alimentaire s'introdui-sant dans lincision font oflice de tampon et arretent recou-leincnt du sang. La saignee au palais ne jouit de quelque efllcacite qu'autant que le lampas est inflainmatoire, ou que la turgescence est due a une fluxion sanguine, comme cela s'observe chez les jeunes chevaux lors de la protrusion des dents incisives ; mais dans le cas conlraire, la saignee restant seneralement sans eflet. il faut recourir a la cauterisation.
Hurtrel d'Arboval, tout en regardant le lampas comme dependant dans la majeure partie des cas d'une irritation gastro-intestinale, ne rejette pas la cauterisation. Voici comme il s'exprime a ce sujet: laquo; Neanmoins, nous devons etre juste, et avouer cpie. dans beaucoupde cas, particu-lierement dans celui oü le lampas vient accidentcllement aux chevaux adultes, ce mode est tres-cxpeditif et reduit sur-le-cbamp la partie excedante du palais au niveau de la naissance de larcade dentaire. Quand la cauterisation 11 a pas ete trop intense, lescarre est mince, sa chute a lieu pen de jours apres, dune maniere imperceptible, et roeuvre laquo;le la cicatrisation est prompte ä s'accomplir. Mais si Ton cauterise trop fortement, de maniere a bruler et desorganiser la membrane muqueuse ct le tissu pala-tin, on fait une operation cruelle qui nest pas sans danger. raquo; C est toujours par la cauterisation que nous trai-tons le lampas : voici la maniere de proceder a cette simple operation : apres avoir ouvert la bouche au rnoyen
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LEUCOMA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 22!)
du speculum oris, un aide tire la langue de cote pour la soustraire a la brülurej l'operateur, arme d'un cautere adhoc chauffe a blanc et dont la surface cauterisante offre unpouce de largeur, le promene trois ou quatre ibis sur la partie exuberante du palais en ayant soin de ne pas ap-puyer sur le cautere, et de ne pas le laisser plus de trois a quatre secondessurlameme place. II est convenable, apres cette operation , de nourrir Tanimal pendant quelques jours avec des farineux, et de ne lui donner que fort peu d'aliments fibreux. C'est en procedant de cette maniere que nous triomphons du lampas, et nous pouvons le dire, sans craindre d'etre dementi par les faits, c'est le moyen le plus expeditif et le plus certain.
LARYNGITE. (Voy. Angine.)
LEUCOMA (Leucome). — Tacbe qui a son siege sur la cornee transparente, resultant dune opacite particuliere de cette membrane. Precedee d'une desorganisation de tissu, amenee elle-meme par des ulcerations et des bles-sures de tout genre, cette tacbe est le produit d'une cicatrice, c'est-a-dire quelle consiste en un tissu nouveau, accidentellement forme par le tissu cellulaire. Elle est d'abord rougeatre, ensuite eile devient opaque et blan-cbätre. Incurable par sa nature, tout ce qu'on peut espe-rer est de lui faire perdre de son etendue. C'est en quoi le leucoma differe de la täte, celle-ci tendant tou-jours a setendre, quand eile affecte des yeux faibles et que Ton n'emploie centre eile aucun moyen therapeutique. Dans le leucoma, la tacbe est toujours en i'apport avec l'etendue et la profondeur de la desorganisation dont eile est le produit; dans la taie, la surface de la tacbe ne pre-
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250nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LEÜCORnilEP.
sente aucune irregularite, et Topacite u'existe pas dans toute son epaisseur. Quant au traitement de cette maladie de la cornee lucide, nous renvoyons aux articles Albugo et Taie.
LEUCORRHEE. — Cette denomination est consacree pour designer une affection qui consiste dans un ecoulement muqueux, purulent des organes genitaux des feraelles. Cet ecoulement n'est que le Symptome d'une irritation, soit aiguc, soit chronique , du col uterin, du vagin ou de linterieur del'uterus ; il s'observe assez souvent chezlesfe-melles des animaux domestiques ala suite d'une parturition laborieuse, du sejour du placenta dans la matrice et de l'exces du coit, ainsi qu'il arrive souvent chez la cbienne.
En medecine liumaine, on a divise la leucorrheeen svh-aiyuii ou active et en chroniqite ou passive. Cette division nous parait admissible en medecine veterinaire pout-designer le degre d'irritation des organes qui secretent le fluide morbide qui s'ecoule par la vulve.
La leueorrhee active se presente avec des sy toptömes ve-ritablement iaflammatoires, quelquefois meme on observe un mouvement febrile; Fanimal eprouve du malaise, et une chaleur prurigineuse a la vulve , qui ordinairement dans ce cas est plus ou moins tutnefiee; la membrane vaginale est rouge et chaude, et si Ton explore le col de la matrice on le trouve souvent turgide et douloureux. Cette variete de leueorrhee est bien la consequence d'une inflammation plus ou moins intense de l'uterus, de son col ou du vagin ; par consequent, les moyens therapeu-tiques a lui opposer sont ceux que reclament la metrite et la vaginite aigues. [Voycz ces maladies.)
La leueorrhee chronique ou passive n'öffre pas de trace
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LIPOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 25 i
diiiflammation et en parait tout a fait exempte ; un ecoulement muqueux, purulent, qui salit la vulve, la queue, les fesses, en accuse I'existence; aucun signe de douleur ou de malaise n'accompagne cette forme de leu-corrhee, 1'animai parait jouir d'une parfaite sante, et ce n'est qua la longue que des troubles legers se manifes-tent. Nous avons public plusieurs observations de leu-corrhe'e passive dans le Journal veterinaire et ayricole de Belyique, annee 1842, dans lesquelles nous avons demon-tre I'efEcacite du bäume de copahu, de la terebenthine de Venise, de la resine colopbane et de la bistorde, pour combattrela maladie qui nousoccupe; ces substances me-dicamenteuses, converties en pilules, peuvent etre admi-nistrees ä la dose d'une once de chacune par jour, matin et soir, pour la vacbe et la jument. L'usage continu de cette medication , pendant buit a dix jours, nous a valu des cures que nous n'avions pu obtenir par les medications antipldogistique, restrinctive et astringente, dirigees en injections dans le vagin et la matrice.
LIMAGE. (Voyez Furoncle interdigiteJ)
LIPOME {kyste yraisseux). — Tumeur plus ou moins volumineuse formee par im amas de tissu adipeux dans les cloisons lamineuses du tissu cellulaire, qui lui forment une enveloppe close de toute part. Le lipome se presente sous forme d'une tumeur froide et indolente, sans adherence aux tissus qui lentourent; tantot aplatie et a base large, lantot pedonculee, dune consistance molle et päteuse 5 d'autres fois offrant des bosselures moins apparentes a lexterieur qu'appreciables au toucher. Le lipome sc developpe toujours avec beaucoup de Icnleur et beut
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acquerir un volume considerable. On I'observe le plus communement autour des ouvertures naturelles ; on le voit aussi survenir ä la gorge, aux mamelles et sous le ventre.
C'est principalemenl sur les chlens et les moutons que Ton observe de semblables tumeurs. qul a la dissection presentent, a l'interieur, des cloisons lamineuses du tissu cellulaire et des compartiments dans lesquels la graisse est renfermee.
Traitement. — Le lipome n'etant pas susceptible de resolution, il faut le cletiuire par la ligature ou par I'abla-tion au moyen de l'instrument tranchant. La ligature ne pent etre employee que lorsque la tumeur est pedonculee; dans le cas contraire, il faut avoir recours a I'ablation qui est le moyen le plus expeditif. Pour faire cette derniere operation, on pratique une incision sur la longueur de la tumeur, on la disseque avec soin, en menageant la peau, et on lenleve dune seule piece ; inutile d'ajouler que si quelque vaisseau important se trouve lese, il faut en faire la ligature. Loperation etant achevee, on pause la plale avec des plumasseaux que Ton maintient par une suture a bourdonnets. Les soins subsequents se deduisent de l'etat de la plaie, qui, le plus souvent, est cicatrisee huit a dix jours apres Loperation. Ona encore parle de la cauterisation pour guerir le lipome, en introduisant dans la tumeur des morceaux d'bydrate tie potasse (potasse caus-tique) ; ce moyen est douloureux, produit des inflammations vives, une suppuration abondante, et expose a faire passer la tumeur a letat cancereux 5 ces inconvenients doivent le faire proscrire.
LIPPITUDE. — On donnc le nom de lippitude a Tin-
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LIPPITUDE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;235
flammation, ordinairement chronique, des follicules ci-liaires ou glandes de Meibomius. Ces follicules muqueux. dont la tumefaction est assez apercevable, secretent une quantite considerable de matierejaunatre, epaisse et acre, qui s'epancbe incessamment surles joues, et agglutine les paupieres entre elles. Lorsque la lippitude se prolonge, les rebords des paupieres sont le siege d'une tumefaction rouge, etendue dune commissure a I'autre, occupant toute la hauteur du cartilage tarse, ofirant au toucher de la dou-leur et une resistance marquee; de petits ulccres s'y for-ment, les bulbes des cils sont attaques, et ces petits poils, protecteurs du globe oculaire, tombent successivement. Cette affection est toujours accompagnee de la phlegma-sie de la conjonctive, et se propage presque toujours, a un certain degre, a I'appareil iacrymal, dont la secretion augmente d'activite.
On considcre generalement la lippitude comme une consequence de l'ophthalmie, de la conjonctivite, et no-tamment de la maladie des einem; mais il n'en est pas toujours ainsi 5 si cette maladie est souvent concomitante aux diverses affections des yeux, eile n'en existe pas moins , quelquefois , d'une maniere idiopathique et inde-pendante de toute phlogose des organes de la vision ; e'est ce qua nous avons constate, mais rarement a la verite, sur le cheval.
Traitement. — La premiere indication que presente le traitement de linflammation des glandes de Meibomius , consiste a ecarter les causes qui font produite. Si I'irrita-tion est vive, une ou deux sangsues, appliquees a la face interne de la paupierCjprocurentun soulagement rapide. L'experience a demontre que les saignees locales prati-quees sur la partie la plus irritee de la conjonctive, reus-
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sissenl beaucoup mieux que celles que Ton opere sur Iraquo; surface cutanee de l'organe. Dans quelques cas, des mou-cbetures operees a la face interne du rebord des paupieres avec la pointe dune lancette, determinent reffusion d'une petite quantite de sang, dont Tissue est suivie d'une amelioration notable. A ces evacuations capillaires , il faut ajouter les applications emollientes, telles que les cataplas-mes faits avec de la mie de pain bumectee d'eau, ou ceux de mauve cuite; on conseille encore la pulpe de pomme enveloppee entre deux linges, et le cerfeuil cuit et bache. Dans le jour, loeil sera preserve du contact de l'air et de la lumiere, et lave de temps a autre avecune eau legere-ment cbargee de mucilage de mauve ou de guimauve, puis aiguisee avec quelques gouttes d'acetate de plomb liquide, de sulfate de zinc ou d'autres substances analogues. Les preparations opiacees, telles que celles qui re-sultent du melange de laudanum liquide, d'eau de rose et d'une petite quantite de mucilage de gomme arabique, conviennent lorsque la douleur est tres-vive, en meine temps qu'on insiste sur les applications reiterees de sang-sues ou sur les mouchetures du rebord interne des paupieres. Des exutoires ä la nuque ou sur les faces laterales et superieures de l'encolure, produits par des vesicatoires ou des setons, seront utiles dans les cas ou. la maladie est rebelle et accompagnee d'ulcerations plus ou moins pro-fondes aux follicules de Meibomius ou aux bulbes des cils. Enfin,lorsque lirritation sanguine et la douleur sont beau-coup diminuees, on peut recourir aux applications stimu-lantes, telles que celle de la pommade de Desault, qui est composee d'oxyde rouge de mercure, de sulfate d'alu-raine et de potasse calcinee, d'oxyde de plomb demi-vitreux et de deuto-chlorure de mercure, incorpores dans
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de laxonge, dans des proportions qui doivent varier selon le degre d'intensite de 1'inflamraation locale. Nous rem-placons avantageusement dans ce cas la pommade de Desault, par I'incorporation d'un gros d'oxjde rouge de mercure dans une once d'onguent rosat ; nous en endui-sons , plusieurs fois par jour, le rebord libre de la pau-piere, ainsi que le pourtour de loeil.
Des soins hygieniques appropries a I'etat general et It la constitution des sujets, doivent etre ajoutes auxmoyens locaux que nous venons d'indiquer.
LOUP.—Tel est le nom que Ton donne, ä la campagne, a une pretendue maladie qui consiste , disent les empiri-ques et les bergers, dans la presence d'un ver qui se de-veloppe dans la queue, dont I'extremite est rnolle et dans un relachement complet; elleempeche lanimal qui en est atteint de se lever. Cette maladie imaginaire, fruit de la plus profonde ignorance, est particuliere aux vaches, sur-tout ä celles qui sont dans un etat avance de gestation, qui ont deja eu plusieurs veaux, qui ont ete mal nourries pendant Thiver, et qui par consequent se trouvent affaiblies et epuisees au point de ne plus pouvoir se lever sans assistance. Les empiriques remedient a cette fai-blesse en pratiquant une large incision de sept a buit pouces a I'extremite de la queue, d'ou ils retirent quelque fdament fibreux, qu'ils considerent comme etant le ver qu'ils appellent loup; ensuite, ils mettent dans la plaie du poivre et du sei retenus par un linge.
Nous nous serions abstenu de parier du loup , si nous ne trouvions dans le Dtctionnaire d'Hurtrel d'Arboval, la description d'une maladie enzootique, qui parait regner au pi-intemps de cheque annee sur les vaches des envi-
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rons de Gompiegne 5 eile a ete observee par M. Ledague, et inseree dans le Journal pratique de medecine vdtdrinaire, sous le 110m de loup. Voici ce qu'en dit M. Ledague: laquo; Elle attacrue indistinctement les jeunes et les vieilles vaches, mais plus particulierement celles qui ont ete mal nourries pendant I'hiver. Ces animaux, a la fin de cette saison, sont conduits au paturage dans la foret, a pres de deux lieues des habitations, et ramenes le soir a leurs etables. Cette marche forcee, et le passage d'une nourriture secbe et de mauvaise qualite a la nourriture verte, m'ont paru occa-sionner la maladie dont voici les symptömes : grande faiblesse; marche penible; poil herisse; membranes mu-queuses conjonctive et nasale päles 5 pouls petit et lent; rumination lente et interrompue. Get etat. est souvent accompagne de diarrhea et de degoüt. Les dents incisives sont peuassurees dans les alveoles. Quelquefois il survient un pissement de sang. Enfin , la queue devient tres-molle et dans un etat de relachement complet. raquo;
D'apres ce rapport de M. Ledague , nous trouvons la cause de cette extreme faihlesse dans la mauvaise nourriture ä laquelle les vaches ont ete soumises pendant Thi-ver ; cet etat de faiblesse s'aggrave par la marche forcee que ces animaux doivent faire pour se rendre au paturage, et ce päturage est situe dans la foret, ou ils ne trou-vent a brouter qu'une herbe malsaine et debilitante. Enfin nous voyons, d'apres ce qui precede, que le loup nest autre chose qu'une faiblesse generale due au defaut de nourriture; que le pissement de sang qui I'accompagne quelquefois, n'est point du a une irritation de quelque partie de fappareil urinairc , comme semble I'avancer Hurtrel d'Arbovai, mais bien a l'affaiblissement du fluide sanguin qui manque de (ibriue et d'hematosine, et que
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LÖUP.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2Ö7
cette hematurie est passive. 11 en estde meme du degout et de la diarrhee, que le meme auteur regarde comme annoncant un etat de surexcitation gastrique ou gastro-intestinale. Le hup ne penetre jamais dans les etables bien tenues oü les vaches recoivent une bonne et abon-dante nourriture; jamais nous ne l'avons rencontre que chez de malheureux petits fermiers qui ne possedaient pas de quoi nourrir leurs bestiaux convenablement.
Traitement. —M. Ledague present de promener et de bouchonner les malades plusieurs fois par jour, de bien aerer les etables, d'y entretenir une litiere fraiche, de donner pour boisson de l'eau legerement salee, blanchie avec de la farine d'orge, et, pour aliments, des gerbees et de la paille d'avoine de bonne qualite, de i'orge maceree dans l'eau, des carottes hacbees, mele'es avec du son et de la bonne luzerne, le tout donne moderement. Deux onces d'extrait de genievre, dans un litre de vin, sont ad-ministrees tous les matins a jeun. Dans l'intervalle des repas, on fixe dans la bouche un billot forme de racines d'angelique trempees dans du miel.
M. Ledague assure que ce traitement lui a toujours reussi pour combattre efficacement la diarrhee et le degout. II combat le pissement de sang en administrant de l'eau blanche, un breuvage de grande consoude, des coquilles d'oeuf en poudre, donnees a la dose de deux cuillerees dans un picotin de son un peu mouille. Quel-quefois aussi il a employe avantageusement dans ce cas une decoction d'ortie, avec deux gros de camphre dissous dans une pareille quantite d'alcool sulfurique.
C'est toujours par le regime analeptique et les toniques amers, que nous avons combattu le loup ; c'est toujours
par ces raoyens que nous sommes parvenu ä retablir les
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forces abattues. et a rendre aux aniinaux 1 energie f[ui caracterise la sante.
LOUPE. (Voyez Kyste.)
LOUPE AU COUDE. (Voyez äponge.)
LOÜVET {Lovat). — Tel est le nom vulgaire donne en Suisse a une maiadie qui parait y etre particuliere et commune, et que Regnier et Devillaine y ont observee sur les chevaux et les boeufs, mais plus particulierement sur ces derniers. Le premier de ces auteurs la considere comme epizootique , le second comme enzootique seulement; Tun et l'autre s'accordent a la presenter comme tres-grave. Nous allons, dit Hurtrel d'Arboval, a qui nous erapruntons ce chapitre , exposer les symptumes, les causes et les alterations patliologiques reconnues et de-crites par Tun et l'autre, d'apres le tableau quils en ont eux-memes trace. Nous dirons ensuite comment il nous sembleque Ton doit nommeret qualifier I'alFection, pour s'en former une idee exacte, susceptible de conduire a une methode curative en rapport avec sa nature.
Aussitot que l'animal est atteint du louvet , il perd ses forces, et suivant que la prostration est plus ou moins prononcee, on pent deja juger cjue la maiadie sera plus ou moins grave. Le malade eprouve des tremblements, a lepine dorsale roide et sensible, veut se tenir couche, et ne se leve que pour se rafraichir et rechercber les lieux frais; il porte la tete basse et les oreilles pendantes ; il est triste; ses yeux sent rouges et larmoyants; sa peau est fort chaude et seche; sa respiration est frequente et labo-rieuse, et suivie d'un battement de flanc, lorsque le mal
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LOUVET.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 23!raquo;
a fait beaucoup de progres ; il tousse frequemment; I'ha-leine est (Tune odeur fetide ; le pouls est accelere, fort irregulier; la langue et le palais sont arides et deviennent noirätres ; l'appetit se perd ; les vaches n'ont plus de lait, et, aussi bien que les bceufs, cessent de ruminer; la soif est considerable ; I'animal, quel qu'il soit, urine tres-rare-ment et pen a la fois; les urines sont rougeatres, les excrements durs et noirätres dans le commencement, quelque-fois liquides et sanguinolents. Dans plusieurs sujets , et vers le deuxieme ou troisieme jour, suivant Devillaine, il se forme des tumeurs inflammatoires, tantotvers le poi-trail, tantut aux vertebras du ecu et du dos, tantut aux mamelles et aux parlies genitales ; dans d'autres, il parait sur toute Ibabitude du corps des boutons, comme dans la gale, et des furoncles. 11 est rare de voir tous ces symp-tomes sur le meme sujet; mais plus ils sont nombreux, plus Tanimal est promptement en danger. Ordinairement la maladie se decide le quatrieme jour, et la mort survient a ceterme, si les symptumes sont violents et nombreux. Si le malade passe le quatrieme jour, et que le septieme soit lieureux, la guerison peut etre consideree comme assu-ree, quoique la convalescence soit longue. L'abondance des urines, troubles et deposant un sediment blanchatre, les excrements plus abondants que dans I'etat naturel , bumectes et depourvus de beaucoup d'edeur, la peau souple, les boutons pleins d'un pus blancbutre, la cessation de la soif, le retour de l'appetit et de la rumination, sont les signes precurseurs de la guerison, tandis qu'au contraire la tumefaction du ventre, les mugissements, les defail-lances, la debilite, les tremblements, les convulsions, la retention d'urine, la diarrhee et la dyssenterie n'annon.-cent rien que de fäcbeux.
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La maladie parait plus frequente en ete qu'en hiver; eile est moins meurtriere au printemps qu'en automne 5 les cantons qui abondent en paturages marecageuxy sont beaucoup plus exposes que les autres. Regnier admet pour causes prochaines la mauvaise quiüite des eaux dont le betail est abreuve, le fourrage corrompu, les fatigues excessives, les ecuries trop basses et mal aerees , l'intem-perie de l'air.
L'ouverture des cadavres presente les lesions suivantes: tumeurs noirätres, comme brülees, fort puantes, pleines d'une serosite jaunätre , ressemblant fort au charbon, surtout celles qui se sont developpees a la poitrine et au ventre; bouche et naseaux arides et un peu noirätres ; gaz tres-fetides sous le cuir; chair livide, prete a se putrefier, presque sans taches de sang ; beaucoup de sang sereux et purulent dans la cavite abdominale; les poumons desse-ches , remplis de tubercules et de petits abces, surtout chez les animaux morts apres le quatrieme jour; le peri-carde rempli d'une serosite jaunätre; l'estomac et les intestins rougeätres de place en place, enduitsd'un mucus tenace et d'apparence glaireuse, etc.
Actuellement, dit Hurtreld'Arboval, si nous reflechis-sons aux alterations pathologiques, aux causes, aux phe-nomenes locaux et sympathiques de la maladie, nous voyons qu'elle est precedee de signes qui annoncent I'ir-ritation de la surface interne des voies digestives, tels que la soif considerable, la cessation de l'appetit, I'acceleration de la ch-culation, la langue aride et fuligineuse, la fetidite de l'haleine, la secheresse et la chaleur de la peau, le desir des endroits frais, etc. L'ouverture des cadavres montre aussi, dans tous les individus, des traces evidentes d'inflammation a la membrane muqueuse du canal
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LOOVET.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 341
digestif, tandis que les autres alterations et les symptömes sont variables, d'apres ce qu'on a ecrit. N'est-il pas natu-rel, continue cet auteur, de conclure que I'affection est le resultat d'une irritation , d'une inflammation, raeme vio-lente, de la membrane muqueuse des estomacs et des in-testins, inflammation a laquelle des causes que nous n'avons pu encoi^e saisir impriment un caractere epizoo-tique contagieux ou non contagieux? Les plienomenes des exanthemes boutonneux et des efflorescences a la peau ne sont que des symptömes des complications eruptives , resultat de la vive inflammation du tube digestif, laquelle reagit sympatbiquement sue la peau.
Nous sommes loin de partager I'opinion d'Hurtrel d'Arboval, quant a la nature de cette affection 5 le deve-loppement de la maladie, les causes qui la font naitre, les plienomenes qui I'accompagnent, les lesions que Ion observe a l'ouverture des animaux et la promptitude des cadavres a se putrefier, nous portent ä croire que e'est plutot une affection typboi'de carbonculaire, avec alteration profonde des liquides circulatoires , qu'une inflammation francbe des muqueuses gastro-intestinales ; nous ignorons la maniere de voir des auteurs qui font obser-vee, quant ä sa nature, mais nous croyons pouvoir affir-mer qu'Hurtrel d'Arboval sest mepris en la considerant comme une gastro-enterite tres-aigue.
Traitement. — Partant du principe quil a etabli , Hurtrel d'Arboval regarde le traitement comme facile a etablir, et devant, dit-il, se composer de moyens hygie-niques et de moyens medicamenteux.
Les premiers peuvent etre aussi consideres comme de veritables moyens prophylactiques , et leur application sera dirigee d'apres i'analyse des causes, ä laquelle on
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doit proceder attentivement. Ainsi, ou s'attachera a eviter les paturages bas et marecageux, ä varier la nourriture, a choisir la meilleure eau pour boisson, ti loger les animaux dans un lieu sec, eloigne des eaux stagnantes , des fumiers et des autres causes de mauvaises odeurs; ä leur procurer des etables bien aerees, assez vastes, d'une elevation süffisante et toujours tenues propre-inent, etc.
Les moyens du second ordre sont egalement simples ; la maladie debute d'une maniere pen intense, ou eile se declare avec violence : dans le premier cas, un air saiubre, la diete,les boissons acidulees , les lavements emollients , les breuvages de petit-lait, de decoction d'orge, de semence de courge ou de concombre, voila ce qui convient. On ajoute, si I'excitation sanguine n'est pas considerable, I'eau emetisee, ou de legers laxatifs, lorsque la muqueuse gastrique parait surcbargee de mucosites appelees sabur-res. Mais si tout annonce une inflammation consider-able, les saignees, et sartont les saignees locales autour du ventre, doivent etre employees concurremment et d'au-lant plus activement que la maladie se developpe avec des symptumes plus alarmants.
Comme Hurtrel d'Arboval, nous admettons les moyens prophylactiques qu'il propose^ nous admettons volontiers aussi ceux du second ordre, alors que la maladie debute d'une maniere peu intense; mais nous n'admettons pas les larges emissions sanguines qu'il propose lorsque la maladie debute avec intensite ; nous pensons , au contraire, qu'elles sont tres-nuisibles dans le cas qui nous occupe, qu'elles accelerant et aggravent la maladie, et plongent I'animal dans vin etat de prostration mortelle, et qu'il conviendrait mieux de recourir aux medications tonique
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et antiseptique, pour relever les forces aneanties et rani-mer la vie prete ä s'eteindre.
LUMBAGO. — On definit le lumbago, douleur daus la region lombaire, tanlöt bornee a un seal cote, et tantöl les occupant tous deux, dont l'invasion est ordinairement subite, sans gonflement de la partie affectee, rarement accompagnee dun accroissement de chaleur locale, et ne reagissant enfin sur les principaux organes pour pro-duire ce qu'on appelle la fievre, que lorsqu'elle est dune certaine violence.
A cette longue definition, dit M. Roche, on soupconne deja que la nature et le siege du lumbago ne sont pas bien connus. En elfet, continue ce savant, c'est une inflammation pour plusieurs auteurs, un rhumatisme pour dautres, une nevralgie pour quelc|ues-uns ; il occupe les muscles psoas, au dire dun certain nombre dobservateurs 5 les muscles de la region lombaire, suivant les uns, l'apone-vrose qui les recouvre, suivant les autres ; ceux-ci lepla-centdans les tissus articulaires des vertebres, ceux-la dans le perioste meme de ces os et du sacrum: enfin quelqucs medecins lui assignent pour siege les nerfs de la region des lombes. En un mot, ajoute M. Roche, sur cette maladie comme sur tant d autres, autant d'opinions que de tetes, et peut-etre autant d'erreurs que d'opinions.
Hurtrei d'Arboval dit que les cbevaux et surtout les vaches sent quelquefois exposes au lumbago ; les symp-tömes qu'il assigne a cette affection sont en tout sembla-bles, ou ä peu pres, a ceux qui caracterisent la my elite ; par consequent, da pres ce qu'il rapporte, il serail tres-difficile, pour ne pas dire impossible, de dilferentier ces maladies Tune de l'autre.
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L'animal qui cst atteint du lumbago, continue I'auteur mie nous venons tie citer, eprouve de la douleur d'un seul cote ou des deux cotes des lombes, qui sont alors tres-sensibles a la pression, parfois un peu tendues et plus chaudes qu'ordinairement. La chaleur est meme suscep-lible de s'etendre au reste de la surface du corps. La soif est remarquable; le pouls est accelere, fort et developpe; la respiration est plus ou moins frequente. II y a de la gene dans les mouvements, surtout dansceux d'extension; souvent la locomotion ne peut s'effectuer qu'avec diffi-culte; I'urine est quelquefois rougeatre. La duree de l'af-fection est variable, comme celle des autres rhumatismes, et sa terminaison a souvent lieu par resolution, tres-rarement par une tumeur inflammatoire qui degenere en abces, et quelquefois par une sorte de paralysie du train posterieur; le lumbago qui s'est termine ainsi peut etre considere comme passe ä letat chronique 5 il nest alors accompagne ni de cbaleur ni de reaction febrile; mais la sensibilite de la region lombaire n'est jamais entierement eteinte, lors meme que la maladie est tres-ancienne, car on a vu des animaux qui avaient vecu deux ou trois mois dans cet etat, devoir ensuite etre assommes. Quand cet etat doit avoir lieu, il s'annonce par une faiblesse, un chancellement qui empeche le malade de se tenir assure sur ses jambes; il est souvent pres de tomber pendant deux ou trois jours, et s'il tombe ou se couche, il se releve avec peine et il faut presque toujours I'aider. Quelquefois il tombe subitement et ne se releve plus ; il mange alors etant couche, etil conserve un air de sante ; il finit nean-moins par s'epuiser en efforts superflus pour se relever, par maigrir et se deteriorer.
Gelle, dans son ouvrage sur la pathologic bovine, rap-
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porte dix observations de rhuraatisme des muscles des lombes, qu'il a rencontre chez le boeuf.
La premiere de ces observations a pour sujet im boeuf de cinq ans, de forte racej cet animal, qui n'avail pas tra-vaille de tout l'biver et que Ton avait mis en bon etat pour le vendre, fut attele avec son compagnon, pour faire un charroi assezeloigneet imprevu: lebouvier remarquabien que l'animal dont il s'agit se fatiguait par trop d'ardeur, et suaitassez abondamment: mais nedisent, comme sont la plupart des domestiques, il detela les boeufs ä l'arrivee, les fit boire et les conduisit dans un champ ou les autres bestiaux de la ferme etaient a paitre. Pen d'instants apres il tomba une pluie froide, a laquelle ils resterent exposes toute la nuit. Le lendemain matin, le fermier allant visiter ses troupeaux trouva le boeuf qui fait le sujet de cette observation, couche et ne ruminant pas} il le sollicita a se lever en le piquant avec l'aiguilion, et remarqua que c etait avec peine que l'animal obeissait, que sa mai'che etait genee, les lombes et les membres posterieurs roides. Le malade fut rentre a letable 5 on le bouchonna et on le couvrit; il refusa les fourrages et les boissons, ne rumina pas, enfin les defecations etaient suspendues 5 on espera cependant que cette indisposition ne serait que passagere. Mais la maladie ayant empire pendant la nuit suivante. Gelle fut mande : il trouva le bceuf debout, immobile ; sa respiration etait acceleree, suspirieuse et genee; l'air expire etait chaud, la temperature du corps etait elevee, la peau seche, le poil berisse, toute la colonne vertebrale doulou-reuse iorsqu'on la pincait, mais cependant inflexible; la soufFrance que Ton causait etait exprimee par des plaintes. Le pouls etait dur, l'artere tendue, un peu pleine et don-nant soixante-deux pulsations par minute. Le ventre etait
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en outre un pen ballonne etdur, la bouche chaude at seclie ; la constipation existait depuis la veille, les urines etaient rares et colorees. Gelle fit marcher le boeuf, et reconnut que tout le train posterieur etait roide et que la flexion des membres etait pour ainsi dire impossible.
Le pronostic fut favorable enraison delajeunessedel'a-nitnal et des symptomes moderemcnt graves de lamaladie.
Traitement. —Saignee d'environ quatre kilogrammes; tisane de decoction d'orge monde miellee , dans laquelle on fit infuser une forte poignee de fleurs de sureau, ct qu'on anima avec le sei ammoniacal (liydrocblorate d'am-moniaque) ä la dose de 45 grammes pour 6 litres de tisane, qui furent donnes tiedes en trois doses cheque jour, et suivis de lavements emollients; fumigations de baies de genievre sous le ventre et les membres, lanimal etant convert; puis il est fortcment frictionne et enve-loppe de couvertures de laine bien chaufTees.
A sa seconde visite, deux jours plustard. Gelle trouva du mieux : I'animal s'etait couche deux ou trois fois et s'etait releve avec assez de facilite; le pouls etait a I'etat normal, ainsi que la respiration ; mais la marche etait encore diflieiie : l'epine dorsale, douloureuse, pouvait cepen-dant un peu se flechir lorsqu'on la pineait; la peau s etait un peu assouplie, bien que le poil fut toujours dur et rebrousse ; l'inappetence et rinruminatioa persistaient, la bouclie etait chaude, le ventre un peu tendu et les excrements rares et marronnes. 11 restait done encore, d'apres Gelle, a rernedier a la gene de la respiration, puis a faire resoudre le reste de Vinflammation des muscles locorao-teurs et de la phleymasie du tnhe intestinal. II n'eut pas recours ä une seconde saignee, la premiere ayant trop contrarie les idees du fermier; tisaue de decoction d'oree
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monde, a laquelle il ajoute du miel et de la creme de tartre (deux hectogrammes pour 8 litres de liquide); lavements emollients. 11 fit continuer, soir et matin, les fumigations de baies de genievre, les frictions se-ches avec des briques chaudes recouverles d'un linge, et envelopper le boeuf dans des couvertures bien chauf-fees. La litiere etait abondante , souvent renouvelee. et letable tenue a une douce temperature. Regime : eau blanche tiede, un pen de foin, promenades soir et matin, durant lesquelles cet animal paraissait marcher assez librement; cet exercice provoquait la sortie de quelques excrements un peu durs, mais felides, etau retour il man-geait quelques poignees de foin, buvait de l'eau blanche et ruminait pendant quelques instants. Trois jours apres la premirre visite de Gelle, le fermier vit que son boeuf avait copieusement rw/e pendant la nuit; ses excrements etaient partie marronnes et coiffes, partie ramollis, mais trcs-fetides; le malade temoignait un vif desir de manger. Gelle fut de nouveau prie de revoii' ce bcxjuf et le trouva gueri, ä cela pres dun leger embarras dans le train poste-rieur, sur lequel il fit faire des frictions stimulantes avec riiuile d'aspic etenduc dans de l'eau-de-vie , lesquelles furent renouvelees le lendemain matin; on doit tenir l'animal bien enveloppe, et le promener matin et soir; au retour, on lui donnait deux litres d'infusion de fleurs de sureau miellee et chande, puis un lavement. Regime: eau blanche tiede, demi-ration de foin melee avec un peu d'herbe essoree; en six jours de traitement le malade etait entierement retabli.
Gelle pourrait citer quelques autres succes aussi faciles; dans d'antres cas, fintensite du rhumatisme 1'a force a repeter la saignec aux veincs sous-cutanees des membres;
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il a du aussi persister dans l'emploi des sudorifiques, ou, selon les cas, dans celui des delayants laxatifs, des fumigations, des frictions seches et stiraulantes ; cependant il n'a jamais perdu un seul malade ; mais souvent la mala-die est passee a I'etat chronique, surtout chez les animaux iaibles et chez les vaches^ eile devenait alors plus lente et plus difficile a guerir.
Les symptumes assignes au lumbago par les auteurs ([tie nous venons de citer, sont tellement identiques avec ceux qui caracterisent les affections de la moelle epiniere et de ses enveloppes, qu'il est de toute impossibilite de differesitier ces maladies; et nous sommes porte a croire qu'ils se sont mepris, dans la plupart des cas qu'ils rap-portent, sur la veritable nature de l'affection, et qu'ils onl considere comme lumbago des alterations de l'apparei! i ntraracbidien.
LUXATION. — Lesion de rapport des surfaces articu-laires entre elles.
La luxation est dite complete, quand toute espece de rapport entre deux surfaces articulaires a cesse. Elle est dite incowplete, lorsque les surfaces articulaires ne ces-sent qu'incompletement de se correspondre, qu'elles sont encore en rapport sur une partie de leur etendue.
Les signes qui decelent les luxations sont: le changement dans la direction et faspect de la partie luxee; I'impossi-bilite oü eile est de pouvoir executer ses mouvements ; Fallongement ou le raccourcissement quelle presente; une saillie dure dans la place oü se loge I'extremite de-placee de los: un enfoncement a la place d'ou la tete de los est sortie; la difference des pieces articulees avec la partie semblable, s'il s'agit d'une articulation qui ait sa
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parellle ; enfin un certain bruit que Ton entend en faisant mouvoir les os Tun sur lautre. Des douleurs tres-vives au moindre mouvement , et un engorgement presque tuujours considerable accompagnent le plus ordinaire-ment l'accident. Le phenomene de rallongement a lieu quand la tete de 1'os se loge dans un endroit plus bas que la cavite et se trouve maintenue au point de surmonter la force d'action des muscles ; c'est au contraire le rac-courcissement qu'on remarque si le dcjDlacement se fait de maniere que l'extremite de l'os se porte au-dessus de la cavite dans laquelle son mouvement s'executalt.
Ainsi, dans toute luxation, la direction de la partie luxee est changee, et son axe diversement incline. L'articu-lation est deformee. Outre que certaines saillies naturelles des os qui concourent a la former sont deplacees, que quelques-unes sont effacees, et que d'autres sont plus marquees, son contour presente des saillies anormales et des enfoncements ou des vides inaccoutumes, qui dependent non-seulement du deplacement des os, mais encore du refoulement de certains muscles, ainsi que de la tension extreme ou du relächement de certains autres. Ce n'est qu'avec des efforts considerables et convenablement diri-ges, qu'on peut ramener la partie luxee a sa direction et a sa position naturelles ; mais alors eile les conserve, et tous les symptomes de la luxation disparaissent. Les muscles agissant incessamment sur l'os le plus mobile, comme ils le font sur les fragments dune fracture, ne tardent pas a le faire glisser sur celui qui est reste fixe ; et ce deplacement consecutif, qui se fait toujours dans le sens des muscles les plus forts, donne quelquefois ä l'os luxe une direction tres-differente de celle dans laquelle les causes de la luxation I'avaient entraine. a tel
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point qu'il serait souvent tres-difficile de determiner dans quel sens la luxation a primitivement eu lieu, si la con-naissance de la disposition des surfaces articulaires, de la situation et de la direction des muscles, et surtout I'ex-perience, ne fournissaient des donnees süffisantes pour resoudre la question.
Plusieurs de ces signes pourraient etre confondus avec ceux des fractures et des contusions des parties molles, si Ton n'apportait une grande attention a I'examen des parties. Voici cependant comment on peut etablir les differences : dans la contusion, on peut faire executer aux os des mouvements qu'on ne peut obtenir quand ils sent luxes ; toutefois, une contusion accompagnee d'un gonfle-ment considerable peut masquer la plupart des signes d'une luxation, en empechant de reconnaitre le deplace-ment des saillies naturelles des os, et l'apparition des saillies et des depressions anormales. Quoi qu'il en soit, il est toujours possible d'apprecier la direction de Faxe de l'os que Ton suppose luxe; I'allongement ou le rac-courcissement du membre , la nullite des mouvements articulaires, du moins en certains sens, sont des signes suffisants pour faire reconnaitre la luxation. Dans les luxations, le desordre existe a I'articulation elle-meme. qui a perdu tout ou partie des rapports entre les surfaces qui la composent; l'os derange ne peut etre ramene a sa direction normale , et semble fixe d'une maniere invariable dans la situation que le deplacement lui a donnee. Si Ton parvient a rendre a la partie luxee sa forme , ellc la conserve, et tous les mouvements naturels peuvent etre incontinent executes. Lorsqu'il existe une fracture an contraire, les desordres n'ont lieu qu'au voi-sinage de l'artirulation. donl toutes les parties conservenraquo;
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leurs rapports habituels : I'os a perdu presque toute sa solidite, il obeit a tous les efforts, et des tractions plus ou moins fortes peuvent lui rendre sa rectitude et sa longueur ; en outre, I'os fracture, abandonne ä lui-meme, se deplace de nouveau, la difibrmite reparait, et les fonctions du metnbre, s'il s'agit d'une partie teile , restent abolies.
Lorsquon abandonne la maladie a elle-meme. Tos luxe obeit ordinairement a faction des muscles, jusqu'ä ce que son extremite articulaii-e rencontre une surface osseuse sur laquelle eile puisse prendreun point d'appui. Celle-ci se creuse alors, s'encroüte de cartilage , et il se forme entre elles une articulation centre nature, ä laquelle les muscles et les autres tissus voisins servant de moyen d'u-nion en se transformant peu a pen en une sorte de capsule libreuse. A mesure que cette articulation s'organise, les mouvements redeviennent progressivement plus libi'es, sans pouvoir acquerir cependant la sürete, I etendue et la force de ceux qui se passent dans une articulation naturelle. Cette sorte de terminaison est fort rare die/, les animaux de service, car on aime mieux les sacrifier que de les conserver infirmes. Les luxations incompletes, cest-ä-dire celles oü les surfaces articulaires n'ont pas completement cesse de se correspondre, sont exemptes de deplacement consecutif.
Les luxations sont tres-rares chez nos grands animaux domestiques : la force musculaire dont ils sont doues resiste aux violences qui tendent ä produire ces lesions de rapport; il n'en est pas de meme cbez ceux de petite espece; chez le chien par exemple, elles sont tres-fre-quentes, mais toujours faciles ä reduire, lorsqu'elles sont recentes, et d'une guerison assüree; tandis que, chez les grands animaux, la puissance musculaire oppose souvent
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une resistance teile que les efforts les mieux diriges ne peuvent la surmonter, et que le mal est incurable.
Les causes des luxations sont toutes dues aux violences exterieures qui separent de vive force les surfaces articu-laires ou detruisent tous les liens qui les assujettissent. Ainsi les coups, les chutes, les efforts violents, etc., sont les causes ordinaires des luxations accidentelles. Pour les produire, ces causes agissent de plusieurs manieres : tantot elles saisissent en quelque sorte Tun des os pres de l'articulation, et lui impriment un mouvement de totalite, tandis que I'autre os reste immobile ; ce sont surtout les violences directes qui agissent de cette maniere. D'autres Ibis, la cause agit en lordant I'os sur lui-meine, en lui im-primantun mouvement dans un sens inaccoutume, de maniere a ronipre tous les liens qui le fixent ä Tos voisin; alors Ten torse precede la luxation. Dans d'autres cas enfln , cette cause agit en exagerant un des mouvements naturels a l'articulation : ce genre de cause est le plus ordinaire.
Les luxations peuvent encore etre le resultat de pbleg-masies chroniques qui desorganisent les parties Constituantes des articulations, et livrentles extremites osseuses aux contractions musculaires, qui les entrainent les unes loin des autres. C'est ainsi que les inflammations chroniques des surfaces articulaires gonflent les tetes des os, comblent les cavites qui les recoivent, ramollissent les ligaments, permettent aux os de glisser Tun sur I'autre, ou meme d'abandonner completement leurs rapports, en obeissant a l'action des muscles et a la pesanteur des parties. Les luxations resultant de cet ordre de causes sont appelees consecutives ou spontanees; elles sont ex-tremement rares chez les animaux.
Traitement. — Le traitement des luxations consiste a
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LUXATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-j;gt;rgt;
remplir deux indications curatives principaies : la premiere est de ramener l'extreinite de los luxe dans le lieu qu'elle a abandonne ; la seconde est de la maintenir dans ce lieu pendant un temps süffisant pour que la luxation ne puisse plus etre pvoduite par l'exercice des mouve-ments naturels de la partie. Certaines luxations presen-tent en outre une troisieme indication : c'est celle qui consiste a combatlre, par des moyens directs, I'irritation des tissus qui ont ete dechires ou contus.
Pour que la reduction s'opere avec facilite, il laut dune part que les muscles de la partie soient mis dans le plus grand etat de relächement possible; d'autre part, que Textension, la contre-extension et la coaptation soient executees dune maniere methodique bien entendue. Chez les animaux vigoureux et irritables, les contractions des muscles constituent lobstacle le plus grand qu'on ait a surmonter dans la reduction des luxations. C'est souvent en vain qu'on cberche ä les vaincre de vive force chez ceux de grande espece.
Comme pour les fractures, la reduction des luxations comporte trois actions : la contre-extension. Yea-tension et la coaptation.
Les efforts extensifs doivent etre proportionnes au nombre et a la force des muscles dent il s'agit de surmonter la resistance, et il en est de meme de ceux de la contre-extension , destines a servir de contrepoids a I'cx-lension. On abal 1'animal et on le fait bien assujettir par des aides, de maniere que la masse du corps ne puisse suivre les mouvements exerces par la manoeuvre : tou-jours cette masse doit etre maintenue immobile, au moyen de lacs passes autour d'elle et ensuite attaches h des corps solides invariablement fixes. La resistance a
IInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;32
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['extension etant assuree, une partie des aides soutien-nent los superieur et etablissent la contre-extension ; d'auties aides , au moyen de moulinets, de moufles , ou d'autres machines d'une force plus considerable, travaillent a etendre et ä allonger la partie. On doit toujours appliquer la puissance extensive a Textremite libre du membre et sur le point le plus eloigne possible de l'articulation luxee. afin que les muscles qui entourent les os depla-ces soient libres de toute compression et puissent ceder aux efibrts exerces sur eux. Le veterinaire, quelquefois aide par d'autres personnes, saisit Ini-meme les parlies, dirige les efibrts et ramene, pendant qu'on les execute, les os dans lew situation normale, de teile sorte que l'os luxe parcoure en sens inverse , pour rentrer dans sa cavite, la route qu'il a suivie pour en sorlir.
Pour etrebien faite, 1'extension doitetre soumise acer-taines regies dont il est important de ne pas devier. Ainsi, les aides commencent par tirer le membre suivant la direction nouvelle qu'a prise l'os luxe, e'est-a-dire paral-lelement a Taxe de cet os, d'abord moderement et en aug-mentant gradueliement, uniformement et sans secousses ; et ils continuent dans le meme sens , j\isqua ce qu ils aient reussi a degager rextremite articulaire luxee, et a laramener au niveau de la surface quelle a abandonnee; alors, dans un second temps , ils ramenent rapidement et sans cesser de tirer, l'os ä sa direction normale. Lorsque ces manoeuvres sont convenablement dirigees , la reduction se fait souvent d'elle-meine, ou pour mieux dire par reffet de la contraction brusque des muscles qui s'atta-chent a l'os deplace, aussitöt que cet os a ete ramene ä sa direction naturelle, et que son extremite luxee se trouvc en rapport avec la cavite qu'elle a abandonnee.Cependant
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le velerinaire ne reste pas inactif. Place aupres de larti-culation, il surveille et dirise les mouvements des aides, et sent les progres de l'operation ; il indique le sens sul-vant lequel les cffoi-ts doivent etre diriges, et le temps auquel il convient de ramener le membre a sa direction normale. Enfin, il aide a la reduction en poussant Tune vers I'autre les surfaces articulaires, lorsque les efforts d'extension , bien qu'etant parvenu a les mettre en rapport, ne suffisent pas pour les replacer completement. Dans ce dernier cas, le veterinaire fait ce que Ton nomme la coaptation.
Les moufles ou autres machines extensives ne doivent etre employees que dans certaines luxations des membres des grands animaux domestiques, lorsque la reduction est difficile et qifil faut employer beaucoup de force pour y parvenir: cliez les petits animaux, lextension et la contre-extension pouvant etre operees par des aides, elles sont totalement inutiles.
On reconnait que la reduction est operee, a un mouve-ment brusque , ordinairement accompagne d un bruit tres-sensible, par lequel les extremites articulaires sepa-rees par 1'accident sont reportees Tune vers I'autre, ä la cessation instantanee et ordinairement complete de ladou-leur, a la disparition subite de la difformite, au retour de la liberte des mouvements volontaires , et aussi a ce que les parties n'ont plus aucune tendance a se deplacer quand elles sont abandonnees a elles-memes.
Le traitement consecutif consiste ä maintenir les parties en repos pendant assez longtemps pour permettre aux ligaments ruptures et aux capsules dechirees de se con-solider completement. On y parvient par lapplication de bandages divcrscment disposes , mais qui ont tons pout
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effet de s'opposer aux mouvements de l'articulation , sur-toutdans le sens oü la luxation sest operee. En medecme veterinaire, on emploie avec avantage, pour toutes les luxations, le bandage inamovible tel qu'il est indique pour les fractures; nous renvoyons nos lecteurs au cha-pitre qui traite de ces lesions. 11 est necessaire que ce bandage reste applique pendant trois semaines ou un mois ; ce nest que pour certaines luxations cbez les petits animaux qu'il est permis de le lever plus tot.
Les accidents consecutifs aux luxations sont linflam-ination, la rigidite et le reläcbement des parties qui concourent ä former les articulations ; c est au praticien a apprecier le genre de medication qu'il convient d'opposer a chacun d'eux.
LUXATION DE L'ARTICULATION TEMPORO-MAX1LLAIRE. — Get accident est excessivement rare, pour ne pas dire impossible, chez les animaux ; pour notre compte, nous ne lavons jamais observe. Nous lisons dans le Bictionnaire d'Hurtrel d'Arboval, une observation de luxation incomplete de l'articulation temporo-maxillaire gauche, publiee par M. Massot dans le Journal pratique de medecine veterinaire, 1826.
Une juraent de buit ans offre une singuliere variete de dysphagie, et presente les symptomes suivants : pouls na-turel, membranes apparentes d'un rose päle, boucbe cbaude etpäteuse; poil pique, oreilles froides, flancs lege-rement retrousses. La mächoire inferieure est ecartee de la superieure et un peu device ä gauche; eile laisse trans-suder, par les commissures des levres , une grande quan-tite de salive. La mastication est douloureuse et la deglutition des plus difficiles: petite saignee, injections legere-
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mentacidulees dans la bouche; la bete avaleun peu d'eau blanche. Pas de cliangement le second jour. Le troisieme, la mastication est plus douloureuse et la deglutition impossible. Pouls augmente de frequence, conjonctive et pitui-taire rouges et injectees , bouche chaude et seclie : lavements nourrissants , repetition frequente des injections adoucissantes. Le quatrieme jour, poil herisse, haleine fe-tide, tourments continuels. On decouvre seulement alors . sur rarticulation temporo-maxillaire du cöte gauche, une petite plaie, a l'endroit de iaquelle existe une tumeur dura, chaude et tres-douloureuse. Lecartement et le rapprochement alternatifs des mächoires font reconnaitre que l'obstacle ä la mastication est du a une luxation incomplete de rarticulation temporo-maxillaire : nouvelle saignee, cataplasmes emollients. Etant parvenu en pen de jours a calmer les douleurs , H. Massot tente la reduction , en exercant une forte traction sur la mächoire infe-rieure tiree a droite ; ce moyen lui reussit, etilparvient a faire rentrer le condyle a sa place. Malgre le replacement des aboutsarticulaires, la mastication etant toujours diflicile et la deglutition penible, on ne donne a la bete pendant quelques jours, en boissons et en lavements, que de la farine d'orge delayee dans de lean. Apres la dispari-tion complete des phenomenes inflammatoires , il reste une tumeur dure et indolente, faisant saillie au-dessus de larcade zygomatic[ue. On applique quelques pointes de feu et le mieux continue sans interruption, quoique la jument n'ait pu reprendre I'etat d'embonpoint qu'elle avait auparavant. Abattue pour cause de morve, dix mois apres sa guerison, la mastication ayant toujours ete tres-lente, M. Massot fait l'autopsie de cette articulation, et trouve qu'il s'est forme une couche epaisse, dure et sent-
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blable ä la corne, antour des cartilages inter-articulaiies ; la capsule fibreuse et les franges synoviales ont acquis une grande consistance et semblent ossifiees. Le cöte externe du condyle du temporal est rugueux et inegal.
LUXATIONS DES VERTEBRES. — Si l'on considere la force et le nombre des liens fibreux et musculaires qui assujettissent les parties dont se compose la colonne verte-brale, la Inrgeur des surfaces par lesquelles elles se correspondent, et le pen d'e'tendue des mouvements qu'exe-cute en partifulier chacune de ces parties pour concourir aux grands mouvements de flexion, d'extension, d'inclinai-son laterale et de torsion da tronc, on sera convaineu que les luxations simples et completes, e'est-a-dire dans lesquelles le corps et les apopbyses articulaires des vertebres ont en meme temps abandonne leurs rapports , doivent etre impossibles, s'il n'y a en meme temps fracture de quelques-unes de ces pai'ties. C'est, en efFet, ce qui a lieu pour le plus grand nombre; mais alors les accidents qui surviennent ne sauraient etre distingues de ceux qui sont la suite des fractures du corps des vertebres. (Sahson.)
Les vertebres du cou, jouissant de plus d'etendue, de souplesse et de mobilite, dit Hurtrel d'Arboval, sont peut-etre plus susceptibles d'eprouver une luxation , accident toujours tres-grave, le plus ordinairement mortel, et qui lest necessairement dans le cas ou la luxation est complete. II n'est pas douteux, en efFet, qu'une semblable lesion, si ellepeut avoir lieu, ne soit inevitablemcnt suivie de la mort de l'individu, car une luxation suppose et entraine un deplacement entre les surfaces articulaires, une cessation des rapports qui existent entre elles dans l'etat naturel, un dechirement des ligaments qui unissent
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les vertebres entre elles, une lesiüii grave de la moelle epiniere, et il doit en resulter, dans la circonstance dont il s'agit, que les deux trous des vertebras deplacees ne se trouvant plus en correspondance, le prolongemeiit raclndien doit aussi se trouver comprime, ecrase dans I'endroit luxe, de sorte que tous les muscles qui r-ecoivent leurs nerfs de la partie de ce prolongement situee en arriere de la lesion, doiveut etre paralyses. Or, une seule de ces circonstances sufiit pour rendre le cas mortel ; si Ton voulait admettre la guerison possible, eile serait si incomplete, si incertaine et si longue, que la cure d'un pared accident ne saurait etre entreprise. On pent juger de la violence extreme qui est necessaire pour operer la separation de deux surfaces osseuses aussi intimement unies que le sont celles des articulations vertebrales , et Ton est autorise a penser que, s'il n'y avait pas en meme temps fracture, compression , ecrasement de la moelle epiniere, et par suite paralysie, fun de ces accidents se montrerait inevitablement dans les efforts que fon ferait pour ramener les os a leur position normale. La luxation des vertebres nest pas impossible sans doute, continue Hurtrel d'Arboval, mais eile est beaucoup plus rare et bien moins constatee que quelques veterinaires ne font dit, en prenant pour teile, dans la region cervicale, une distension plus ou moins violente, qui peut etre determi-nee par des mouvements brusques et forces, imprimes a la tete pour la faire porter de cote, par des torsions exercees sur cette partie ou sur le cou, le cou fortement etenduou ilecbi outre mesure. En supposant qua la suite de 1'une ou de lautre de ces causes, la luxation ait reellement lieu, si eile portait a la fois sur les deux articulations tie la vertebre, la vie serait inevitablement eteinte a i'instant;
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la vie serait moins compromise si lune des deux apopliyses obliques abandonnait seule la surface articulaire qui lui correspond, parce que la vertebre deplacee s'eleverait pen , et que le canal racbidien serait a peine retreci.
On ne s'est pas contente de citer plusieurs exemples de luxation des vertebres cervicales, ajoute Hurtrel d'Ar-Ijoval, on s'est flatte de les avoir reduites et gueries ; mais ces pretendues luxations etaient-elles reellement des luxations bien constatees, et prendra-t-on pour teile celle rapportee par Gobier dans le fait suivant ? Le cheval bongre qui en cst le sujet, presentait I'encolore fortement pliee a gauche dans son milieu, et un pen inclinee. 11 tenait continuellement la tete baissee et ne pouvait la relever, ni la porter a droite ; il ne se coucbait point, et si Ton essayait de redresser ou d'elever un pen la tete, I'ammal reculait brusqucment et s'abattait quand on per-sistait dans l'une ou l'autrc de ces operations. Get accident lut occasionne par une sorte d encbevetrure qui eat lieu pendant la nuit. Ayant tente inutilement plusieurs moyens pour reraedier ä la lesion, on en vint a une operation me-canique. On employa , contre ce deplacement, une puissance que Ton fit agir dans une direction opposee ä celle qui I'avait occasionne, et pour cela on appliqua la face convexe de l'encolure contre un poleau solide et bien fixe; le corps etant maintenu immobile par des liens, on mit a fanimal le gros licol arme de deux fortes longes, surlcsquelles des aides furent employes ä tirer de maniere a ramener la tete dans sa position naturelle; y ayant reussi, on maintint la partie dans cet etat pendant plusieurs jours , au moyen dun appareil contentif fait avec lt;le petites plancbettes placees d une maniere fixe sur les parties laterales de lencolure.
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M. Lebel rajpporte un accident analogue a celui de Gohier, resultant aussl dune enchevetrure : il essaie, par des secousses reiterees, de pratiquer la coaptation; il croit y avoir reussi lorsque, apres quelque temps de cette manipulation , il entend un craquement, qui est sensible pour la plupart des aides. Les extremites articulaires pa-raissent alors revenues a leur contact naturel, mais elles ne s'y maintiennent qu'un moment, et reprennent leur direction anormale des qu'on abandonne I'encolure pour placer l'appareil. L'application de celui-ci ne peut du-rer longtemps, soit ä cause de la douieur determinee par le redressement, soit que quelque imperfection de l'appareil le rende insupportable, soit que l'impatience de l'animal, ses mouvements desordonnes ou d'autres circon-stances ne permettent pas de le conserver. Cependant, le lendemain de cette application , et bien que le cou ait repris sa fausse direction, l'animal est sensiblemenl mieux et leve meme seul la tete au rätelier, ce qu'il n'a encore pu faire. La guerison est abandonnee aux soins de la nature, et avant deux mois , a dater du jour de l'ao cident, lanimal est completement retabli, sans conserver de difFormite dans la region cervicale.
M. Godine a consigne, dans le Reoueil de medecine vete-rinaire pratique, annee 1832, un fait en tout semblable aux deux precedents. Le sujet est un cheval de carrosse, äge de neuf ans , d'une forte constitution , portant une luxation de la deuxieme vertebre cervicale. M. Godine pour reduire cette grave lesion de rapport, abattit le cheval mollement sur une epaisse litiere, dans une ecurie ouil se trouvait deux portes opposees, entre lesquelles le corps de lanimal fut place, la tete vers Tune, la croupe vers I'autre. Une forte plate-longe qui, par une de ses
iinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 33
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extremites, embrassait le garrot, les epaules, le sternum et la partie inferieure du poitrail en forme de collier, se repliait par lautre sur les cotes, la croupe, et allait se fixer au milieu d'une harre d'ecurie placee a ras du sol, en travel's de la porte correspondante a la croupe : cetait le point d'appuiqui devait servir a la eontre-extension. A la porte opposee fat placee une poulie a double cliarniere, ayant un de ses crochets attache par une corde a une harre placee en travers de cette porte, et lautre crochet fixe a une forte laniere de cuir cjui embrassait exactement la nuque et les deux tuberosites de la machoire poste-rieure, sans toutefois gener la gorge : c'est au moyen de ce deuxieme appareil que devait. s'executer 1'extension qui, par la combinaison des deux moyens , ne devait se faire sentir que sur les muscles et les vertebres de l'enco-lure, dont eile produirait fallongement; a cet effet, trois aides furent charges de tirer graduellement et en ligne droite sur la corde de la poulie situee aussi a ras du sol. M. Godine se placa a la nuque pour suivre et diriger les effets de l'extension. Plusieurs fois pendant quelle s'ope-rait, lanimal se roidissant contracta violemment les muscles du cou ; M. Godine fit suspendre les efforts extensifs pendant la duree de cette contraction, pour les faire con-tinuer quand eile avait cesse : et lui-meme, les mains appliquees sur chacune des faces de 1'encolure, vis-a-vis de la luxation , cherchait a retahlir les deux premieres vertebres dans leur situation normale. L'extension avait deja un allongement de pres de huit centimetres , quand un bruit particulier se fit entendre, semblable a celui que produit un os poli rentrant dans sa cavite. Des lors M. Godine fit cesser tout mouvement d'extension , et apres avoir enleve fappareil, fit cxecuter a la tete des
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tnouvements en tous sens sur lencolure. Au bout de quelques minutes, le cheval se releva seul etmarcha faci-lement; seulement il etait incommode par le poids de la tete, qui paraissait gener la liberte de ses mouvements. Kentre a leeurie, il tira du foin au ratelier.
Le lendemain, la luxation s etait reproduite, ce que M. Godine attribua a la contraction non contrebalancee des muscles cervicaux gaucbes; nouvel emploi des moyens precites de reduction; raeme resultat. Mais cette fois, afin de prevenir une recidive, on appliqua sur la face droite de Teneolure un fort vesicatoire, dans le but de rendre aux muscles de cette region , la contractilite et la sensibilite qu'ils avaient perdues. Le succes fut complet; et a l'epoque ou M. Godine ecrit, le cbeval fait son service au carrosse. 11 ne resta de ce grave accident que les traces du vesicatoire qui ne tardcrent pas ä disparaitre.
Devons-nous inferer de ces trois faits qu'il y ait eu reel-lement luxation ? Nous pensons que non ; surtout dans le cas rapporte par M. Lebel, dont la guerison fut aban-donnee aux soins de la nature, et qui guerit complete-ment, en deux mois, sans laisser la moindre trace de son existence.
M. le redacteur du Recueil de mddecino vcterinaire, qui a fait i'analyse de robservation de M. Godine, croit ([ue ce dei'nier s'est trompe en regardant comme une luxation de laseconde vertebre sur la premiere, I'accident qu'il a traite avec tant de bonheur. Ce qui le confirme a croire qu'il n'y avait pas de luxation, e'est la facilite avec laquelle on a opere deux fois la pretendue reduction ; e'est 1 absence de tout pbenomene nerveux et consequem-ment de toute lesion ou compression quelconque de la moelle spinale,5 pendant les manoeuvres que cette reduc-
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tion a necessitees chaque fois et lors de la rechute; c'esl enfin le peu de temps qui s'est ecoule jusqu'au moment oü le cheval a pu etre remis a ses travaux.
En resxime, il croit avec la plupart des veterlnaires, et nous sommes de son avis, a 1 impossibilite des luxations non mortelles et reductibles des vertebres les unes sur les autres; et il ne trouve rien clans l'observation de M. Godine qui puisse modifier ses idees a cet egard.
II rapporte un fait, observe par lui-meme en 1826, et parfaitement analogue a celui de M. Godine; le voici tex-tuellement :
laquo; Pendant la nuit, un petit cheval de bat s etait pris le pied posterieur dans sa longe en se grattant la criniere, qui etait couverte de roticc-vieux. 11 etait tombe dans cette position et etait reste couche presque toute la nuit, la tete prise et retenue sous lepauledroite.
Le lendemaiu matin, on in envoya chercher. On avail releve le cheval a grand'peine; il se tenait debout, mais diflicilement; lencolure etait fortement contournee a droite, et le bout du nez appuyait sur 1 epaule de ce cote.
J'essayai inutilement de redresser I'encolure par 1c moyen conseille par Gohier 5 I'animal souffrant horrible-ment, je dus m'aireter. Grand etait mon embarras. J'ap-pelai ä mon aide l'experience de mon pere ; d'apres lui, et il me parut avoir raison, les muscles du cote gauche, tirailles au dela de leur extensibilite naturelle par la violence qui avait contourne lencolure a droite, eprouvaient. par lefFet de cette cause qui avait agi toute la nuit, une veritable paralysie d'oü resultait l'impossibilite du redres-sement de lencolure. Une saignee fut pratiquee, et repe-tee le lendemain; pendant une dizaine de jours , on arrosa les deux faces de cette region de decoctions muci-
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hgineuses tiedes. On nourrissait le malade d'eau fari-neuse tres-epaisse, qu'on injectait d'abord dans la bou-olie, et qu'ensuite il finit par hxnher lui-meme assez bien. Vers le quinzieme jour, I'encolui'e etait deja beaucoup inoins contournee, et les parties n'etaient presque plus dou-loureuses : la prehension dans Tauge et la mastication des aliments solides s'operaient assez facilement. Alors le feu fut applique en raies sur toute l'etendue de la portion convexe de rencolure, et deux mois apres I'accident, le cheval portaitlebat: la luxation etait guerie. laquo;
Cette interessante observation est de la plus haute importance , et de nature a mettre le praticien en garde contire la pretendue luxation des vertebres cervicales.
LUXATION SCAPÜLO-HUMERALE. — Get accident se rencontre quelquefois cliez le cheval; il se manifeste par I'abolition presque complete des mouvements du membre ; la deformation de la partie luxee est tres-pro-noncee, la tete de l'humerus forme une saillie en avant, et la flexion du genou et du beulet est teile qu'on pent apercevoir facilement la face plantaire^ surtout lors-qu'on fait marcher I'animal: alors le sabot traine sur 1c sol. Nous avons public, dansle Journal veterinaire et ayri-cole de Belgique , quelques observations de luxation complete et incomplete de l'humerus avec le scapulum. Pour bien faire comprendre au praticien la maniere dont nous nous sommes pris pour triompber de cette lesion, nous pen-sons qu'il ne sera pas deplace de rapporter ici deux de ces observations telles qu'elles se trouvent consignees dans le journal precite.
Au mois de novembre 1841, M. Proof, proprietaire a Rruxelles, envova arinfirmerie de I'Ecole veterinaire une
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jument russe , pour y elre traitee d'une claudication intense de l'epaule droite. La marche de cet animal etait penible et difficile ; a chaque pas le bras se portait en debors et formait line saillie tres-prononcee au niveau de ['articulation scapulo-bumerale, etqui disparaissaitlorsque 1'on exercait une forte pression sur cette partie ; les symp-tomes ne me laissant aucun doute sur I'existence d'une luxation incomplete de l'bumerus, je me decidai a faire usage du bandage inamovible.
L'animal etant deboutet fixe convenablement, j'impri-mai a l'extremite superieure de fbumerus une forte pression qui forca la tete de cet os a rentrer dans lacavite gleno'ide ; la reduction etant aclievee, je fis passer plusieurs bandes de tolle a la face Interne de l'olecräne, et je les rame-nai de maniere a les faire crolser sur l'articulation malade: les extremites de ces bandes furent prolongees en avaut sur le poitrail et sur l'epaule opposee, et en arriere elles se replierent sur le garrot pour s'attacber du cote oppose^ ces quelques bandes, cbargees d'une epaisse coucbe resi-neuse, opposaient dejä a la partie luxee une resistance assez forte. D'autres bandes, partant de la region dorsale, setendaient sur l'arliculatlon et allaient se fixer les unes sur le poitrail. tandis que les autres passaiententre les mem-bres et se fixaieut a la partie inferieure de la poitrine. J'appliquai ensuite un coussinel d'etoupe, de forme cylin-drique, a la face Interne de l'olecräne et le plus haut qu'il me fut possible 5 ce coussinet imbibe de matlere poisseuse fut fixe par trois bandes qui allerent se crolser sur le point luxe. Pour donner plus de force contentive a mon appa-reil , j'appliquai sur le cöte externe de l'articulation scapulo-humeraleune pelote d'etoupe chargeedu melange leslncux. que je maintins par des bandes disposees eti
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differents sens. Quelques band es encore furenl appliquees sur px-esque toute la longueur de 1'avant-bras, dans le but de paralyser en partie les contractions musculaires de cette region, et je terminai par lapplication dune bände de teile large dun pied environ , qui, en embrassant la poitrine, fixait la partie posterieure du bandage [Voyez tome Ier, pi. 2, fig. 1.)
La besogne terminee, je fis placer la malade seule dans un box. oil je la visitai tons les jours ; plusieurs fois je la vis se coucher et se relever avec assez de faoilite malgre son appareil, et au bout de trois semaines, eile put etre, a ma grande satisfaction, debarrassee de son band age ^elle ne boitait plus du tout. Je l'ai revue plusieurs fois depuis : les muuvements de son epaule etaient aussi libres qu'a-vant faccident,
Aumoisdcmai 1042, M. Breyns, loueur de voitures a Bruxelles, vint. me prier de me rendre cbez lui pour visiter un cbeval de cinq ans, de race frisonne, qui se trouvait dans limpossibilile de prendre appui sur le membre anterieur gauche. Ne pouvant agir dans son ecurie, trop petite et peu eclairee, je feng-ajjeai, tant dans l'interet des eleves que dans le sien, a le transporter sur une voiture ä l'Ecole veterinaire, ce ä quoi il consentit, et le lendemain au matin, le malade se trouvait a notre infirmerie.
A ma visite, je moccupai de ce cas interessant pour la science en general et pour les eleves en particulier. L'ani-mal debout avait le genou et le boulet flechis ; le sabot reposait sur le sol sans prendre appui, et laissait voir la face plantaire; la tete de rhumerus portee en avant for-mait une saillie volumineuse qui ne laissait aucun doute sur lexistence dune luxation complete de cet os avec le
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scapulum. En redressant le genou et en appuyant forte-ment sur la tete de Ihumerus, la luxation se reduisait et l'animal prenait appui; lorsquon cessait l'extension du genou, la tete de l'humcrus fuyait en avant et les symp-tomes reparaissaient.
Ayant demontre a I'evidence cette lesion de rapport, je procedai ä la reduction ; a cette fin je placai deux aides pour operer lextension du genou et le maintenir; une forte pression que j'imprimai a la tete de l'humerus la fit rentrer dans sa cavite ; la luxation etant ainsi reduite, j'appliquai le bandage inamovible, en m'y prenant de la meme maniere que pour le cas precedent ; mais l'extension permanente du genou etant indispensable pour eviter la recidive, j'appliquai trois attelles : la plus longue, collee sur la face externe du membre, setendait du milieu de l'epaule jusqu'au bord inferieur dusabotj une autre, ante-rieure et plus courte, partait de lextremite superieure de l'avant-bras et se rendait aussi au bord inferieur du sabot; la troisieme, placee a la partie posterieure, se pro-longeait de l'olecräne aux talons et appuyait sur le sol; ces attelles maintenues par des tours de bandes, annulaient les mouvements du membre et empecbaient la flexion des articulations, cbose indispensable en pared cas ( Foyer tomeIer,pZ. 2,/jy. 2.)
L'operation terminee, je fis placer l'animal dans un boa;, oil se trouvait une petite poutre a laquelle etait suspendue une pouliedont la gorge recevait une corde; ä celle-cion avait attaebe un suspensoir qui permettait au malade de prendre appui lorsqu'il en sentait le besoin. Cinq semaines sufiirent pour rendre la cure radicale.
La luxation scapulo-humerale se presente souvent chez le chien: eile est tres-facile a constater et a reduire. Le
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einen qui a l'articulation de lepanle luxee, ne prend aucun appui; la patte demeure suspendue et flottante comme dans le cas de fracture de Thumerus ; Tangle de I'epaule fait saillie en dehors et en avant ; les differents mouvements qu'on fait executer a cette partle arrachent des cris au patient. Pourreduire cette luxation, Toncouche 1'animal sur une table, on etablit l'extension et la contre-extension comme il est indique pour le cas de fracture du bras, on refoule I'os dans sa cavite par le taxis, et on I'y maintient par le bandage inamovible. ( Yoy. tome Ier, pi. 3, fig. 1.)
LUXATION HUMERO-RADIALE. — Cette luxation est tres-rare chez les grands animaux domestiques, et ne pent avoir lieu sans rupture des ligaments ou sans fracture de l'olecrane. Elle est caracterisee par la demi-flexion de l'avant-bras, et par limpossibilite dans laquelle se trouve I'animal d'exercer aucun mouvement du merabre malade. A lexploration , on sent l'olecrane fort au-dessus descon-dyles de l'humerus, et si Ion fait quelques tentatives pour operer la reduction, les mouvements desordonnes auxquels le malade se livre, accusent les vives douleurs qu'il ressent.
Deux circonstances ont fait regarder cette luxation comme incurable chez les grands animaux : la difficulte de la reduire et celle de maintenir les surfaces articulaires dans leur position normale. Quanta la reduction, eile est difficile; ilfaut employer une grande force d'extension pour y parvenir, et on ne peut 1'obtenir qu'en abattant le cheval sur une epaisse litiere et en se conformant aux preceptes generaux que nous avons indiques au commencement du chapitre qui traite des luxations ; mais , quant au main-
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tien des surfaces articulaires dans leur position normale, la difliculte a disparu ; le bandage inamovible, que nous employons avec tant d'avantage dans les cas de fracture, doit servir egalement avec efficacite dans la luxation qui nous occupe, comme il sert dans celle de l'epaule; par consequent, nous pouvons la ray er de la liste des incurabilites, et cunvier les praticiens a en tenter la cure, quand bien meine eile serait compliquee de la fracture de l'olecrane. ( Voy. tome Ier, pi. 2, fig. 2.)
Chez les petits animaux, chez lecliien par exemple, cet accident serencontre souvent, mais il est infinirnent moins i^i-ave : la reduction s'opere avec beaucoup de facilite, 1'extension et la contre-extension ramenent les parties dc-placees a leur niveau, et le taxis en opere la coaptation. Cetle premiere et indispensable indication etant achevee, on applique le bandage inamovible. {Voy. tome Iquot;, pi. 3, fig. 1.)
LUXATION COXO-FEMORALE. — De toutes les
luxations qui peUTent se presenter cliez les animaux de lespece chevaline, e'est celle du femur avec le coxis qui est la plus grave; eile est generalement incurable lors-qu'elle est complete, et toujours d'une guerison diilicile et parfois incertaine lorsquelle est incomplete. Dans ce dernier cas, lanimal qui en est atteint ne prend qu'un faihle appui sur le membre luxe, qui est allonge et ne pent se porter en avant que tout dune piece, en decrivant un demi-cercle en dehors; la claudication est tres-forte, la croupe parait emaciee du cote de la lesion et ofire, au niveau de l'articulation, un enfoncement d'autant plus pro-nonce que la saillie formee par le trochanter est plus proeminente. Lorsque la luxation est complete, le membre
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esl raccoorci, I'appui est nul; la deformation cle la croupe est grande,et presente, au point correspondant a i'articu-iation, une saillie dure et volumineuse. Lorsque Ton foit mouvoir le membre, il se dirige en tous sens , sans resistance, comme un corps suspendu et flottant.
Dans la luxation incomplete, latetedu femur reposant surle bord de la cavite cotylo'i'cle, on pent encore esperer de la reduire. A cette fin, on abat I'animal, on etablit l'extension et la contre-extension de maniere a vaincre la puissance musculaire qui retient la tete du femur sur le bord de sa cavite; I'operateur suit avec attention et dirige les aides qui operent l'extension, et lorsque les parties separees sent de niveau, il refoule la tete du femur et ordonne aux aides de cesser l'extension ; ces manoeuvres etant bien executees , I'os rentre dans sa cavite par les seuls efforts des muscles, un craquement assez fortannonce la coaptation: aussitötles mouvements du membre sont plus fibres, et la deformation de la partie lesee disparaft. Cette premiere indication etant remp]ie,on laisse I'animal sere-leveret Ton precede a lapplication dubandage inamovible, qui part de la partie inferieure de la rotule, embrasse tout le cöte de la croupe et va se fixer sur le cote oppose. 11 est indispensable de laisser I'animal en repos jusqu a ce que les teguments aient recouvre leur elasticite. La guerison est assez prompte s'il n'y a pas rupture des ligaments.
Lorsque la luxation est ancienne, la reduction n'est plus praticable : la tete du femur ne peut plus rentrer dans la cavite cotylo'ide, qui est retrecie et en partie replieejune excavation se forme sur son bord, une fausse articulation s'etablit, et I'animal reste estropie.
Nous avons dit que la luxation complete est generale-ment incurable : nous lisons dans le Dictionnaire d'Hur-
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trel d'Arboval, une observation rapportee par MM. Saus-^ sol et Hanson, sur la reduction de la luxation complete de rarticulation coxo-femorale chez le cheval. 11 s'agit dun cheval de trovipe qui, apres une chute, est reconnu afFecte d'un accident grave^ il est en sueur, souffrant, stupefait; ses flancs sont agites. L'extremite posterieure gauche, contrairement a ce qui arrive dans ce cas , est plus longue que lautre de vingt-sept millimetres (un pouce) a peu pres, et est fortement device en dehors, sans pouvoir executer ses mouvements ordinaires ^ dans le repos, 1'ap-pui ne se fait que sur la brauche interne du fer, tandis que, pendant la marche, le membre est traine en dehors en decrivant un demi-cercle. Une depression tres-forte existe au-dessous de la cavite cotyloide. On ne peut dis-tinguer, a I'exploration, I'eminence formee par le trochan-ter ; mais, en portant la main ä la par tie interne et supe-rieure de la cuisse, on sent parfaitement bien cet os : ce qui prouve evidemment ä MM. Saussol et Ranson, qu'il y a deplacement des surfaces articulaires, et que la luxation existe en dedans. La moindre pression exercee sur quelque partie que ce soit de Textremite, est tres-sensible au malade. On ne remarque ni cliquetis ni crepitation; on compare les deux articulations, et, vu la grande difference qui existe entre elles par la depression dont il est parle plus haut, on demeure convaincuque la tete a quitte sa cavite pour se loger au-dessous et en dedans : la luxation est complete. On tente la reduction et Ton y precede de la maniere suivante : Tanimal etant abattu et assujetti convenablement, le membre malade laisse (ihre, une plate-Ion ge est fixee au-dessus du jarret, et plusieurs hommes la tirent avec force pour elablir lextension , en conser-vant la direction propre a mettrela tete du femur en rap
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port avec la cavite dans laquelle eile se loge naturelle-ment. Pourla contre-extension, on avait fait passer a la face interne et superieure de la cuisse, une sangle dent cliaque bout est aussi tire avec force, et dans un sens a pouvoir soulever le femur. L'un des Operateurs forme un point d'appui, avec la main, ä la partie inferieure et interne de ce meme os , tandis que I'autre exerce une puissance sur la partie superieure et externe du jarret, de maniere a produire un levier du premier genre; a un signal donne, lorsque Ton pense que les parties sont sur le point de reprendre leur etat normal, toutes les forces qessent d'agir ; mais la luxation ne se trouve pas reduite. Cependant un craquement se fait entendre at fait craindre un peu la fracture du col du femur. On recommence aussi infructueusement les memes manoeuvres, et Ton entend un nouveau craquement qui, selon MM, Saussol et Ranson, ne pouvait etre dii qu'au dechirement des fibres du ligament rond, ou au froissement de la tetedu femur pres de la marge articulaire.
Dans une nouvelle tentative de reduction, MM. Saussol et Ranson, au lieu d'etablir eux-memes le point d'appui avec la main , se servent d'un corps capable de presenter une base fixe et solide, et font choix dun seau de grandeur ordinaire. La partie du seau sur laquelle repose la face interne de la cuisse, est recouverte d'une couche de paille , pour eviter des plaies ou des contusions; apres une minute d'action de tous ces moyens, on ordonne de cesser tout ä coup l'extension et la contre-extension, presumant les surfaces articulaires remises en rapport. II s'opere sur le membre, de bas en haut, un mouvement brusque, accompagne d'un bruit semblable au choc de deux pierres. La luxation se trouve reduite, et I'animal
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peut des tors faire executer au membre ies mouvements ordinaires. Un sinapisme est applique sur la peau rasee correspondantea la partie lesee, dans le but de provoquer un engorgement inflaramatoire, propre a mieux mainte-nir les parties luxees, et aussi pour prevenir une inflammation de l'articulation. On laisse l'animal couche et fixe, mais son extremite reste libre. Quelques heures apres, pour eviter un nouvel accident, que des mouvements precipites, suscites par l'action irritante du sinapisme. peuvent faire craindre, on engage le membre dans un entravon. Boissons temperantes , saignee, diete, calme. Le lendemain, le cheval, releve avec beaucoup de precaution , est mis a une place voisine, et suspendu legere-ment. Bleme traitement, sauf la saignee. Lesurlendemain, appui bien marque de l'extremite malade ; onction d'on-guent populeum sur I'engorgement produit par le sinapisme. Dans les deux jours suivants, lappui se fait egalement sur les quatre membres ; l'appareil de suspension est supprime. Legere claudication, causee autant par la douleur de Tengorgement provoque, que par la maladie elle-meme. On promene tons les jours et d'autant plus longtemps que la cure avance davantage, et bientot l'animal est considere comme radicalement gueri.
Chez le cbien , la luxation coxo-femorale est plus fre-quente que cbez les grands animaux: eile est souvent complete. L'animal qui a cette articulation luxee ne peut plus se servir du membre oü eile existe, lequel est raccourci. et devie de teile sorte que le jarret se trouve en dehors et le devant de la patte en dedans. Si Ion fait mouvoir la partie, les mouvements sont difliciles, bornes et douloureux. II resulte du deplacement des surfaces articulaires. nne deformation et une sailtie considerable et dure sur Irraquo;
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croupe. L'exploration de la partie fait reconnaitre la tete du femur eutrainee en avant et sur le cote interne de la cavite cotyloide.
Chez le chien, comme chez tous les animaux de petite espece, cette luxation n'est point daugereuse, eile se reduit laquo;t se guerit facilement. Pour la reduire, on maintient I'animal coucbe sur une table, on etablit l'extension et la contre-extension; I'operateur, place derriere la croupe, dirige la tete du femur et la ramene vers la cavite quelle a abandonnee; et lorsque les surfaces articulaires sont ramenees de niveau par l'extension et la contre-extension, il fait cesser les tractions et refoule l'os dans sa position naturelle. On reconnaitque la coaptation estparfaite, aux mouvements du membre et a la disparition de la deformation de la croupe; d'ailleurs, le choc produit par la rentree de l'os dans la cavite cotyloide est toujours per-cevable a I'operateur.
La reduction etant operee, on applique le bandage in-amovible, comme il est indique pour la fracture du femur. {Voyez tome Ier, pi. 3, fig. 3.)
LUXATION DE LA ROTULE. — La luxation de la rotule est un accident fort commun chez le cheval. Elle est due le plus souvent a des efforts violents dont faction principale se porte sur cette articulation; les glissades en arriere, les coups portes sur la face interne de la rotule peuvei^t la faire sortir dc sa cavite ; on I'observe encore a la suite du relächement de ses ligaments, et quelquefois eile est chassee de sa position naturelle par le gonflement de l'extremiteinferieure et anterieure du femur. Ces dif-ferentes causes meritent d'etre prises en consideration, car les premieres donnenl lieu a une luxation complete
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qui, une fois reduite et maintenue pendant quelqües jours, n a plus de tendance a la recidive ; le relächement des ligaments pemiet ä l'os de quitter sa position, sans effort aucun, et d'y rentrer quelquefois spontanement; le gonflement de l'extremite inferieure du femur rend la reduction impossible, ou, si Ton y parvient, la rotule ne peut se maintenir en place, eile fuit de nouveau. La luxation de la rotule est quelquefois intermittente : alors eile est incomplete, l'os repose sur le condyle externe du femur, et reprend sa place momentanement et spontanement, pour en sortir ensuite.
La luxation de la rotule est tres-facile ä constater : eile a toujours lieu du cote externe, la disposition anatomique des condyles du femur ne permettant pas a cet os de se luxer en dedans; cette disposition consiste dans le peu delevationdu condyle externe de la trochlee comparative-ment ä celui du cöte oppose, qui est beaucoup plus epais et plus eleve. L'animal qui a la rotule luxee se trouve dans l'impossibilite de flecbir le membre et de le porter en avant; il le tient raide et le traine sans pouvoir exercer le moindre appui. Dans la locomotion, qu'on ne peut obtenir que par la force, la pince rabote le sol, et en se placant derriere l'animal, on peut apercevoir toute la partie inferieure du pied boiteux. Le membre est porte un peu plus en arriere que dans I'etat naturel. II y a deformation dans le grasset; la rotule ne fait plus saillie en avant, mais on la rencontre en dehors de l'extremite inferieure de la cuisse. Lorsque la luxation est double, c'est-a-dire lorsqu'elle existe de deux cotes, la progression est impossible ; ce cas arrive ordinairement lorsque la luxation est la consequence du gonflement de Fextremite inferieure des femui's. Lorsque la luxation est incomplete et intermit-
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tente, les mouvements du membre ou des membres, car eile existe quelquefois des deux cotes h la fois, sont plus ou moins enrayes; a chaque pas ou de temps en temps on entend un choc produit par la rentree de la rotule dans sa cavite; on apercoit au niveau de cette articulation un mouvement brusque, et si Ton applique la main sur cette partie, on percoit dislinctement une secousse chaque fois que I'os se deplace et se replace.
Pour reduire la luxation de la rotule, on place I'animal debout, a moins qu'il ne soit trop irritable; alors il convient de l'abattre, sur une prairie ou sur un furnier: cette precaution est toujours utile, car souvent, au moment de la reduction, lecheval fait un mouvement brusque et s'abat; on place une plate-longe dans le paturon du membre ma-lade, on la ramene sur le poitrail et Tencolure, des aides tirent moderement et par gradation le membre en avant, et levent le pied jusqu'au niveau de lepaule; le veteri-naire, place sur le cute et vers la partie posterieure de la croupe, une main appuyee sur cette region, suit attentive-ment le mouvement du membre; de lautre main, appuyee sur la partie lesee , il imprime, lorsqu'ii juge que la flexion est assez forte, une secousse brusque qui force la rotule ä rentrer dans sa position naturelle, ce qui est annonce par le bruit quelle fait en reprenant sa place, et par les mouvements du membre qui s'executent comme avant I'accident. La reduction etant operee , on remet I'animal k I'ecurie, en ayant soin de maintenir la main appuyee sur la partie malade pour prevenir un nouveau deplacement durant la marche. II est tres-prudent, pour ne pas dire indispensable, de tenir le membre legerement flechi en avant, au moyen dune plate-longe que Ton attache ä un surfaix; I'experience nous a dernontre quel'ex-nnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 35
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tension du raembre est vine cause de recidive. On applique sur la partie une charge fortifiante, ou on la frictionne avec un liniment ammoniacal, pour determiner un engorgement cpil s'oppose au deplacement. Lbrsque I'accident est recent et qu'il est la consequence d'un effort, d'une glissade ou de toute autre violence exterieure, quatre a cinq jours suffisent pour la guerison.
Lorsque I'accident est sujet a la recidive, ce qui a lieu dans le cas de relachement des ligaments artitulaires, la reduction doit etre immediateraent snivie de lapplication du feu, sur toute la region rotulienne, el d'un large vesi-catoire. Ces moyens nous ont reussi dans ce cas, ainsi que dans une double luxation produite par la tumefaction de l'extremite inferieure des femurs. C'est aussi le feu, suivi immedialement de ['application d'un large vesicatoire, qui remedie a la luxation incomplete et intermiltente do la rotule. Chez le chien, apres la reduction on applique le bandage inamovible.
La luxation de la rotule est fort rare dans lespece bo~ vinej ii ne faut pas confondre avec cette lesion de rapport, un accident signale pour la premiere fois par M. Castex , dont les vaches sont quelquefois affectees ; il consiste dans Vnccrochemcni du muscle ischio-tihial externe au trochantcr, qui se manifeste a peu pros par les mernes SYmptomes que la luxation de la rotule. Le deplacement de l'iscliio-tibial externe est plus commun chez les ani-maux dont la conformation est defectueuse, qui ont la croupe ovale, etroite et pointue, les fesses et les cuisses plates et maigres, et qui marchent en fauchant; dans les mouvements des membres executes en detni-cercle, le muscle vacille, saute en glissant sur le trochanter jusquVi #9632;ce qu'il sy accrochc : ces mouvements difliciles et sacca-
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Jes funt quelquefois entendre pendant la maiche un bruit ou une espece de craquement qui fait dire vulgaire-ment, dans certains pays, que l'animal hat du nerf. Quand l'affection est dependante de la conformation vicieuse de la croupe, ou d'un grand amaigrissement, eile peat exister des deux cutes a la fois. C'est toujours par son bord ante-rieur que le muscle s'accroche a l'espece de bee que cette grosse eminence presente en arriere. Dans le cas le plus simple, il n'y a que deplacement de l'organe, mais quelquefois le pourtour dutrocbanteret de l'articulation coxo-femorale est le siege d'un engorgement inflaminatoire ou oedemateux. Las sauls, les efforts, les glissades, lesruades et les chutes peuvent aussi occasionner ce deplacement.
Quand le deplacement existe, on observe dans le mem-bre une roideur comparable a celle que la luxation complete de la rotule produit cbez le cheval; l'animal traine le membre en marcbant; on apercoitdans toute la partie qu'occupe le muscle iscbio-tibial externe, depuis sa nais-sance jusqu'a son insertion , une depression tres-forte occasionnee par la dilliculte qu'eprouve ce muscle de glis-ser sur la convexite du trocbanter. Quelquefois le deplacement est permanent; dautres fois , \accrochement vl e$\. que momentane : l'animal marcbe librement pendant un temps plus ou moins long, jusqu'a ce que raccident vienne de nouveau le contraindre a s'arreter ou a se trainer peniblement en rabotant le sol avec les onglons, ou en sautant sur trois membres pendant que celui qui presente la lesion se deplace tout d'une piece en fauchant; la duree et la frequence de ces intermittences ou de ces especes d'acces varient beaucoup.
II arrive, mais rarement, que le muscle accrocbe depuis quelque temps, se rerael dans sa position normale au
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moment oil I'animal se livre a des efforts ; c'est ainsi que M. Sorillon, fils, a vu se guerir spontanement une vache. Unit jours apres l'accident, cette bete fut mise dans une prairie voisine de l'etable, oil on la fixa par les cornes au moyen dune grande corde dont I'extremite etait attachee a vm arbre; le membre souffrant s'etait si bien embarrasse dans cette corde, qu'elle se debattit longtemps sans parvenir ä le degager, et c'est en faisant ces efforts que le replacement du muscle s'opera.
Lorsque l'accident est pen intense et intermittent, lorsqu'il existe chez un sujet predispose par la maigreur seulement et qu'il est le resultat d'une violence ou d'un effort, on peut esperer d'en obtenir la guerison par le repos , une alimentation corroborante, des frictions exci-tantes pour fortifier la partie, et surtout par la position du membre malade, qu'il faut porter legerement en avanl et maintenir au moyen d'une plate-longe que Ton fixe h un surfaix, comme cela se pi-atique apres la reduction de la rotule; mais ce traitement simple est loin d'etre constamment efficace, et ne peut suffire quand le deplace-ment est permanent oumeme lorsqu'il se renouveile sou-vent. Alors il faut en venir a I'operation, qui consiste dans la section complete de la portion accrochee du muscle deplace. Differents precedes ontete decrits par MM. Cas-tex, Olivier et Bernard , pour pratiquer la section du muscle ischio-tibial externe; mais le plus simple et le plus facile est celui decrit par M. Brogniez, dans son Tratte de Chirurgie veterinairc; il nous a parfailement reussi toutes les fois que nous avonsete dans le cas de faire cette operation ; le voici : Apres avoir fixe convenablement I'animal debout, on fait k la peau une incision, perpendi-culaire a la lirnite posterieure du trocbanterj les deux
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LUXATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;281
levies de l'ouverture etant dissequees et ecartees, on introduit une sonde cannelee d'avant en arriere, sous le bord anterieur du muscle accroche, en prenant appui sur la surface lisse du tendon d'insertion du grand ilio-tro-chanterien, a Teffet de conduire un bistouri droit ou con-vexe sur tranchant; il faut avoir 1'attention d'en maintenir fermement la pointe dans le creux de la rainure a I'ex-tremite de la sonde, pour operer le debridement tant en poussant les deux instruments reunis et maintenus , qu'en les retirant. On incise de cette maniere tout ce qui est tendu, et la liberte est rendue au membre instantanetnent. Les soins subsequents sont tres-simples : la proprete seule suftit ordinairement: mais s'il se developpe une inflammation , il faut la combattre par des applications etnollientes; enfin, si quelqueautre indication se presente, c'est au Areterinaire a y satisfaire; mais dans la majeure partie des cas , cette operation n'a aucune suite facheuse.
LUXATION DU GENOü ET DU JARRET. — lien est des articulations du genou et du jarret comme de la majeure partie des autres articulations des membres: elles sont de nature a ne permettre que les mouvements de flexion et d'extension , et si elles en executent d'autres bien etendus, il faut que les os qui les composent eprou-vent un deplacement d'autant plus considerable, que le mouvement est plus oppose a celui qu'elles executent na-turellement. Les os du genou et du jarret sont articules de maniere a ne pouvoir jouir entre eux, malgre toute la souplesse de ces regions, que d'une mobilite peu sensible, et ils doivent leur exactc jonction a des ligaments tres-forts , qui s'opposent au deplacement auquel les -violents efforts de ces parties les rendraient sujels. Si
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cependanl un coup, une chute, un efiort brusque, etc., de-terminent de la part de ces memes parties, des muuvemenls foi'ces et opposes aux mouvements ordinaires de flexion et d'extension, des,mouvements lateraux etendus et violents, aussitöt les ligaments se rompent, se decüirent, les tendons et les parties molles se distendent, les os se depla-cent, etil en resulte une luxation, toujours accompagnee d'accidents fächeux. Lorsque la luxation existe, lanimal ne peut plus appuyer sur le pied, I'articnlation est def'or-mee et portee hors de sa rectitude normale; eile se gonfle et senflamme, et si Ion ne ramene les os deplaces dans leur position premiere, la consequence naturelle de cet accident est de rendre I'animal estropie, par consequent de le mettre hors de service.
ha luxation du genou et du jarret est excessivement rare dans les grands animaux domestiques, et nous ne L'avons jamais ohservee ; il faut remplir les memes indications curatives que pour les autres luxations; apres 1 avoir reduite il faut la maintenir par le bandage inamovible. Celui que nous emplojons pour les fractures du canon pourrait fort bien convenir dans ce cas. {Voycz tome ldeg;r, pi. 1, fig. 4et 5.)
Chez le chien, la luxation du jarret est assez commune; eile est le resultat de coups de baton ou de caillou qui portent sur la face externe de cette articulation et la refoulent en dedans. Elle est facile a reduire : on la main-tient par un bandage inamovible, qui part dumetatarse, embrasse le jarret et se prolonge jusque vers le milieu du tibia.
LUXATIONS METACARPO £T METATARSO-PHA-LANGIENNES. — La luxation de l'articulation du boulet,
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MAL D'ENGOLURE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;28.-.
igt;ien qu'on en ait pen parle, arrive peut-etre plus fre-t|uemment que les autres , dit Hurtrel d'Arboval , et reconnait pour causes toutes celles qui sont susceptibles de donner lieu a une entorse de cette partie. Nous ne sora-mes pas parfaitement de l'avis de cet auteur, sil entend parier du cbeval; nous croyons au contraire que cet accident est tres-rare. et quil ne peut avoir lieu sans fracture, oxi tout au moins sans rupture des ligaments articulaires ; mais s'il entend parier de la luxation de l'extremite infe-rieuie de la patte du einen, nous dirons qu'elle est Tune des plus frequentes.
On reconnait cette luxation au deplacement de l'os, soit quil ait ete luxe en avant ou en arriere, en dedans ou en dehors ; a la vive douleur que ressent lanimal, a la tumefaction de la partie, et a Timpossibilite dans laquelle il se trouve de prendre appui sur le membre dont le bou-let est luxe.
Le einen qui a cette articulation luxee tient la patte levee et (lottante, sans prendre dessus aucun appui; il crie au moindre mouvement qu'on fait executer a cette partie qui est device et parfois tumefiee.
Reduire la partie luxee et la maintenir dans sa position naturelle par un bandage inamovible approprie, sont les seules indications que nous ayons a remplir; a moins que certaines complications ne viennent contrarier les elForts de la nature, elles suffisent pour amener la guerison en quelques semaines, surtout cbez le chien; au bout de dix a douze jours, on peut le debarrasser de son bandage et abandonner la partie a elle-meme.
MAL D'ENGOLURE. — On donne cette denomination a une tumeur phlegmoneuse qui survient au bord supe-
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28inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MAL D'EMCOLURE.
rieur de Tencolure, un peu en avant du garrot. Ce mal se manifeste par une intumescence plus ou moius volumi-neuse, dure, chaude et douloureuse, qui ne tarde pas a oflfrir de la fluctuation et a s'abceder.
Cette maladie n'est pas aussi simple et aussi benigne qu'on pourrait se l'imaginer de prime abord; le ligament cervical participe souvent a rinflammation, il suppure, se carie, et des foyers purulents, plus ou moins gi-ands et profonds, s'etablissent sur son bord superieur; le pus qui sen ecoule est de mauvaise odeur et entraine avec lui des debris ligamenteux. II n'est pas rare de voir la maladie, si eile est abandonnee a elle-meme ou mal traitee, suivre la direction du ligament cervical, se propager jusqu'a la nuque, toujours en produisant de nouveaux foyers purulents et de nouvelles caries, et durer deux ou trois mois et qnelquefois davantage.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
Ce n'est pas a dire eependant que la maladie soit susceptible d'occuper en meme temps toute la longueur de l'enfiolure^ a mesure quelle etend ses progres en avant, eile se cicatrise en arriere, on pourrait dire qu'elle voyage; eile avance en effet en detruisant tout ce qui se trouve sur sa route.
Les chevaux a encolure epaisse et fournie, soumis a des travaux fatigants ou qui travaillent avec des colliers trop etroits ou mal appropries, sont les plus exposes au mal d'encolure; ainsi on peut considerer comme cause de cette affection, tout ce qui peut froisser, meurtrir ou contusionner cette partie.
Traifement. — Le traitement, pour etre efficace et de courte duree, doit etre employe tout au debut de l'affec-tion ; mais malheureusement le mal etant leger en appa-rence, on try apporte souvent qu'une faible attention et
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MAL D'ENCOLURE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 28K
Kon continue ä faire travailler Tanimal, souvent memesans remedier au collier qui le blesse : et ce n'est que quand la maladie a acquis un certain degre de gravite que las soins du veterinaire sont reclames, alors qu'il ne lui est plus permis que diflicilement, de prevenir las complications.
Lorsque Taccident est recent, apres avoir eloigne la cause qui l'a produit, il faut avoir recours aux applications restrinctives; les cataplasmes d'argile et de vinaigre, ou mieux encore un gazon dont la terre est imbibee de vinaigre, remplissent fort bien l'indication. Lorsque l'inflam-mation est etablie, on emploie les emollients en cataplasmes et en fomentations. Si la resolution ne s'obtient pas par ces topiques, et s'il se forme un abces, il faut I'ouvrir par une ou plusieurs incisions faites dans la partie la plus declive, de maniere qu'elles depassent un peu le fond du fuyer, pour permettre au pus de s'ecouler au fur et a mesure qu'il se forme, et l'empecher ainsi de fuser dans les interstices musculaires , de produire des abces par congestion et de carier le ligament cervical.
Si, apres l'ouverture du depot, il n'existe aucune complication, que le pus est louable et la plaie vermeille, il suffit de l'entretenir dans un etat de proprete pour obte-nir une bonne guerison. Si finflammation paraissait se ra-lentir, si la plaie devenait fongueuse, livide, si le pus etait de mauvaise nature, ilfaudrait recourir aux excitants, a la teinture d'aloes, a I'alcool camphre, jusqu a ce que la plaie etle pus eussent reprisun aspect favorable qui promitune guerison franche et certaine.
Si la tumeur devient dure, indolente, si les tissus sont en quelque sorte lardaces, les vesicatoires et les sinapis-mes sont indispensables a la resolution ou ä la suppuration
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286nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MAL D'EPAÜLE.
de rintumescence. Si par ces moyens on ne parvient pas a ohtenir l'une ou l'autre de ces terminaisons, on fait penetrer quelques pointes de cautere cliauflees a blanc dans l'interieur de la tumeur, et en dernier ressort on en opere l'ablation, a moins que des circonstances, que nous laissons a l'appreciation du praticien , ne s'y opposent.
Lorsquelacarie s'est emparee d'une portion du ligament cervical, c'est aux injections scarrotiques quil faut avoir recoars; la mixture scarrotique de Villate, si eflicace pour combattre le javart cartilagineux, convient parfaitement pour en arreter les progres et amener la guerison. Mais il arrive des cas oü ces injections sont impuissantes: alors c'est la cauterisation inherente qu'il faut employer; pour retirer tous les avantages de cette puissante medication, il convient quon en use sans menagement, c'est-a-dire qu'on reduise en escarre toutc la partic cariee. Les soins subsequents doivent sc dcduire des indications qui se presentent 5 niais le plus ordinairemcnt apres la cauterisation , il n'existe plus qu'uoe plaie simple suppurante qui se gucrit promptement par des soins de proprete.
MAL D'EPAULE. — Par suite des frolteraents reiteres duu collier dur ou trop etroit, ilsurvient um pcu en avanl et au-dessus de Tangle scapulo-humeral, une tumeur phlegmoneuse qui reclame des soins particuliers et un traitement quidure parfois foil longtemps. Cette intumescence se declare ordinairemcnl dune maniere lente , et la plilegmasie qui I'accompagne est pen prononcee ; mais insensiblement eile prend du developpement, devient douloureusealapression, et gene les mouvcmentsde I'arti-culation: la progression du membre malade ne peutse faire qu'en trainant, et met le cheval dans fimpossibilite de
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MAL DE CARROT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i28~
travailler. Gelte tumeur differe du phlegmon proprement dit, par sa durete et le peu de tendance qu'elle eprouve a se terminer par suppuration ; on la voit souvent rester stationnaire pendant deux ou trois semaines el meme davantage, sans changement aucun^ et ce n'est que par des moyens energiques qu'on pärvient a la faire suppurer. Son volume varie de la grosseur du poing ä celle de la tele dun homme ; chez les animaux irritables eile est quelquefois accompagnee d'un peu de fievre de reaction. Traitemc7it. — Ce n'esl que tout au debut, alors que la tumeur n'est pas encore induree, qu'on peut esperer qvxelque succes des applications restrinctives et emollientes; plus lard elles sont irapuissantes, e'est aux vesicatoires et aux sinapismes qu'il faut recourir pour provoquer la suppuration, et souvent meme on ne lobtient pas par ces agents therapeutiques : alors il faut plonger dans le centre de la tumeur un cautere en poinle chauffe a blanc, pour detruire en particles tissus indureset changerleur mode dirritation ; les poinles de feu doivent etre en raison de retendue, de la durete et de ranciennete du mal, et Ton recouvre ensuite la parlie d'une couche d onguent vesica-toire. (Jette energique medication est bientot suivie dune suppuration abondante, et la diminution de la tumeur s'opere de jour en jour. Lorsque le mal d'epaule est tres-circonscrit, peu volumineuxet superficiel, lablalion totale de la tumeur est le moyen le plus expeditif; mais lorsqu il est volumineux et qu'il s enfonce plus ou moins profonde-ment sous le scapulum, il ne faut recourir ä celte operation qu'ä la derniere extremite et alors que tous les autres moyens ont echoue.
MAL DE GARROT.—Cette affection, qui d'abordn'of-
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288nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MAL DE GARROT.
fre aucun Symptome alarmant, et qui n est qu'une simple contusion, peut acquerir des proportions inquietantes et devenir le siege de complications graves et difficiles a com-battre.
Le mal de garrot consiste dans une tumeur phlegmo-neuse, plus ou moins volumineuse, qui survient sur cette region ; la chaleur et la douleur qui l'accompagnent au debut sont peu prononcees ; eile est forraee par l'accumu-lation dun fluide sero-sanguin qui rempüt les mailles du tissu cellulaire de la partie contusionnee ; mais bientot la cbaleur et la douleur augmentent, rinturaescence devient dure, renitente, en un mot eile offre les signes caracteris-tiques de l'inflamniation. Lorsc[ue la maladie nest point arretee dans sa marcbe, les symptömes que nous venons d'enumerer sejmodifient encore, la tumeur se circonscrit et devient plus proeminente vers son centre, la cbaleur et la tension diminuent, enfin la suppuration s'etablit; alors on sent une fluctuation manifeste; la peau s'amincit, sulcerc et laisse echapperune certaine quantitede pus. Rarcment le mal de garrot se termine par induration, c'est la suppuration qui est la terminaison la plus constante.
Mais lorsque la maladie est arrivee ä ce point, eile est loin d'etre terminee; dans la majeure partie des cas, le mal suppure longtemps ; quelquefois des complications surgissent, le pus fuse dans les intex-stices musculaires, des clapiers et des abces par congestion se forment, des fistules s'etablissent, et souvent la coucbe libreuse qui recouvre lextremite des apopbyses epineuses des verte-bres du garrot, senflamme, se cariej linflammation se communique aux preeminences quelle recouvre et celles-cise carient a leur tour 5 en un mot, ces complications graves entrclieuncnt la maladie pendant plusieurs mois #9632;, on a vu
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MAL DE GARROT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2S0
meine l'affection devenir incurable par suite de ces complications , et la resorption purulente produire la fievre hectique et la mort.
Les causes qui occasionnent le mal de garrot, sont les contusions qui froissent et meurtrissent les tissus de celle region 5 aussi I'observe-t-on plus frequemment chez les clievaux dont le service exige l'usage de la seile, de la sellette, du collier et du bat; il peut survenir aussi a la suite de frottements reiteres de cette partie sur des corps durs , auxquels se livrent les animaux pour se debarras-ser d'un prurit incommode occasionne par la gale.
Traitermnt. — C'est au debut, et immediatement apres l'action de la cause, qu'il importe d'apporter du remede pour empecher le mal de se developper et le faire avorter, en quelque sorte, a sa naissance. A cette fin , il faut se Iiater d'eloigner les causes et d'appliquer sur la tu-meur des substances restrinctives. 11 est d'usage, dans les regiments de cavalerie, lorsque le garrot se trouve froisse par la seile, d'y appliquer immediatement apres laccident, un gazon dont la terre est imbibee de vinaigre, de l'y main-tenir par un surfaix et de l'arroser de temps en temps avec le meme liquide froid. II faut continuer f usage de ce restrinctif jusqu'a ce que la retrocession des fluides epancbes se soit operee. Ce simple moyen suffit souvent pour empecber le mal de prendre un caractere inflam-matoire; nous I'avons employe plusieurs fois et nous en avons obtenu des resultats satisfaisants. Le gazon forme une espece de cataplasme, qui non-seulement agit comme restrinctif par le vinaigre dont il est imbibe, mais encore comme compressif par son poids , et s'oppose doublemenl ainsi a l'afflux du sang dans les tissus contus et irrites.
Malbcureusemcnt le vctcrinaire n'esl pas teajoitrs
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S90nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MM DE GARROT.
appele au moment opportun pour faire usage de ce pre-cieux moyen; c est lorsque rinflammation est developpee, alors (jue les restrinctifs ne peuvent plus etre appliques eflicacement, que ses soins sont reclames. Dans oe cas, c'esl aux applications emollientes, en cataplasmes et en fomentations, qu'il laut avoir recours ; on en obtient rarement la resolution, si parfois eile est possible , mais presque constamment la suppuration. Lorsqae cette dernicre est bien etablie, cequi s'annonce par la fluctuation et l'amin-cissement des parois du foyer, il faut donner ecoulement au pus en pratiquant une ou plusieurs ouvertures, selon le besoin , dans les points les plus declives de la tumeur, pour lui menager de libres issues par lesquelles il pvrisse s'echapper a mesure qu'il se forme. 11 ne faut pas trop se bater d'ouvrir I'abces , sous pretexte de prevenir la suppuration , alors qu il ne contient encore que de la serosite ; ceprecepte est base sur I'experience. Le savant professeur de pathologic de Fecole d'Alfort, M. Barthelemy aine. disait dans ses lecons : laquo; Aucun veterinaire n'a eu plus de clievaux garrotes a traitor que moi: j'en ai eu plus de cent dans la meine inlirmerie, surtout en Pologne pendant la campagnc de 1807: je faisais dabord comme les autres et comme on me lavait enseigne; a des clievaux qui n'a-vaient sur le garret qu'une tumeur de la grosseur dun oeul de poule, j'ouvrais cette tumeur qui nc contenait que de la serosite; ce n'etait qu'une petite plaie sous-cutanee, qui dans peu de jours se transformait en un mal de garrot des plus intensesj voilä, disait-il,ce que I'experience m'aprouve maintes fois, et des lors je n'ouvris que loisqu'Il y avait necessite absolue. n Ainsi, il ne laut ouvrir que quand la suppuration est bien etablie: si un le fait trop tot, on se oiec une foule de difficultes et un favorise les compüca-
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MAL DE G.UiRüT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2raquo;!
lions 5 au contraire, si l'abces cst I)ien forme, la ponction est des plus simples, Ic pus s'echappe et on a un vaste foyer au fond duquel on voit i'etat de la plaie: tout est apercevable, tout est distinct; lesparois se sont degorgees sans delabrements , sans trancher ni couper, la nature elle-meme a mis a decouvert toute la surface malade ; alors on peut agir selon les indications. Lorsqu'il n'existe aucune complication et que le pus est de bonne natui'e, il suffit J'entretenir la plaie dans un grand etat de proprete, de la panser avec des etoupes seches et de l'abriter du contact de l'air, pour en obtenir la guerison ; toutcfois il faut avoir soin , a cbaque pansement, d'exprimer legere-ment la tumeur pour en faire sortir le pus qu'elle ren-ferme; mais il faut bien se garder, comme cela se faisait anciennement, d'y faire des injections et d'y introduire des mcches , qui ne tendent a rien moins qu a entretenir I'in-flamraation et la suppuration, par consequent a prolonger la cure. Si la plaie offre un aspect langmssant, ce qui sannonce par du pus qui est sereux et roussätre, et par la flaccidite des bourgeons cellulo-vasculaires qui la recou-vrent, tcs panscments doivent se faire avec des plumasseaux imbibes d'eau-de-vie, de teinture dalocs, ou de toute autre substance medicamenteuse capable de ranimer la parlie, par consequent de rendre aux tissus I'excitation conveua-blc ä la cicatrisation. S'il y a des fislules, s'il se forme des clapiers, il faut ics dilater, les ouvrir de maniere a rendre la plaie simple.
Lorsqne la carie s'empare du plan fibrenx qui recouvi-e les apophyses epineuses du garrot, on se trouve bien des injectionsd'eau de Villatc; cette liqueur scarrotique arrete les progres de la carie eL la detruit; il faut en continuer I'usage, une ou deux fois par jour, jusqu'a ce cpie la nature
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299nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MAL DE GAKROT.
clupus imlique qu'elleesl combattue. Quand lesapophyses epineuses sont cariees, l'eau de Villate est impuissante pour arreter la marclie de la carie et la detruire; il faut, dans ce cas, avoir recours a la cauterisation. Pour employer ce tnoyenmethodicpiementetd'une maniere fructueuse, il Taut mettre les points malades, sur lesquels on veut agir, a decouvert, et operer la resection des portions cariees avec la feuille de sauge, ou mieux avec la scie a chainette. et les cauteriser ensuite avec le cautere incandescent, de maniere a produire une escarre assez epaisse pour opposer nne barrierc au pus qui, en s'insinuant dans le tissu spongieux des apophyses, produirait de nouvelles caries. A la suite de cette cauterisation, un travail secret s'opere dans la partie saine et vivante de Tos , rinflammation s'y developpe, la suppuration s'y etablit, et au-dessous de rescarre on apercoit une multitude de petits bourgeons charnus qui la poussent, l'ebranlent et reliminent. Lorsque Ion promene le doigt sur toute la surface dc la plaie, on ne rencontre plus rien d'osseux, on ne sent que des granulations charnues ;la cauterisation a ete süffisante et le mal ne tarde pas a se cicatriser, a moins que les apophyses qui nont pas ete cauterisees ne se carient ä leur tour. 11 nous est arrive maintes fois d'obtenir une guerison parfaite apres une premiere cauterisation , mais il nous est arrive aussi de devoir recourir a difFerentes reprises a cette medication, pour triompher du mal.
M. Bocar, veterinaire en chef an 1quot; regiment de cuirassiers, nous a dit avoir obtenu la resolution du mal du garrot, alors meme que rinflammation etait bien manifeste, par la continuation des applications restrinc-tives, en ayant soin de faire penetrer dans la tumeur, de has en haut, un bistouri ä lame etroite et bien aceree pour
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MAL DE ROGNON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 293
dormer issue a la matiere sero-purulente qu'elle contenait, et la comprimant pour en exprimer la plus grande quan-tite possible. Si, le lendemain, l'ouverture qu'il a pratiquee la veille est bouchee, il louvre de nouveau. De cette ma-niere il a obtenu des resultats avantageux, dans des maux de garrot qui s'annoncaient par des symptömes graves, au bout de quinze a vingt jours de traiteraent.
MAL DE ROGNON.— Les reins, consideres exterieu-rement, sont assez frequemment le siege de contusions assez fortes qui occasionnent des accidents quelquefois tres-graves. Ces contusions se remarquent plus particulie-rement sur les cbevaux de seile ; les chevaux de cavalerie et ceux des commis-voyageurs y sont les plus exposes: les frottements d'un porte-manteau mal assujetti, froissent la region des lombes et la contusionnent.
Les blessures sur les reins n'occupent pas toujours le plan median seulement; quelquefois il se developpe, sur les parties laterales de ce plan, de petites tumeurs molles, de veritables ampoules qui s'annoncent tout a coup et imme-diatement apres qu'on a ote la seile; elles sont rarement dangereuses; mais il n'en est pas de meine de la blessure du plan median, qui est suivie dune inflammation phleg-moneuse qui ne se resout pas toujours ; la suppuration se developpe, un abces se forme et s'ouvre spontanement si Ton ne se hate de l'ouvrir pour donner ecoulement au pus. L'inflammation se communique bientöt aux apo-physes epineuses des vertebres lombaires , la carie s'em-pare de la couche fibreuse et de la couche cartilagineuse qui les recouvrent, le pus fuse dans les cellules osseuses des dites apophyses et produit egalement la carie du tissu osseux. Le mal de rognon, ainsi complique, constilue
IInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;37
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mnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MAL DE nOGNON.
une maladie grave qui necessite des solos bien diriges el beaucoup de temps pour etre combattue.
Traitement. — Aussitot qua 1'on s'apercoit dune contusion des reins , il fautbien se garder d'utiliser I'animal au service de la seile; une des conditions indispensables est d'eviter toute espece de froissement sur la region des lombes, ce qui pourrait aggraver le mal en allumant lin-flammation et en provoquant toutes las consequences dont eile est susceptible.
Lorsque I'accident est recent, c'est-a-dire lorsque I'in-flammation n'est pas encore developpee dans la partie contuse, il faut faire usage des restrinctifs; comme pour le mal de garrot, un gazon imbibe de vinaigre est le moyen le plus simple et le plus efficace; a son defaut on le remplace par des cataplasmes d'argiie et de vinaigre ou par des douches d'eau froide. L'usage de ces substances restrinctives amene souvent, apres deux ou trois jours de leur application continue, la disparition complete de la tumeur et s'oppose, dans la majeure partie des cas, au developpement de l'inflammation.
Lorsque la phlegmasie est developpee, on emploie les cataplasmes emollients qui parfois produisent la resolution , mais toujours calment la douleur et favorisent la suppuration. Quand cette derniere est bien etablie , ce qui se reconnait a la fluctuation qu'oflre la tumeur, il laut se hater de donner issue au pus par une incision que Ton pratique vers son point le plus declive et que Ton prolonge meme un peu au-dessous du foyer pour etablir une espece de rigole par laquelle le pus s'echappe a mesure qu'il est secrete; cette precaution est importante, car la presence du pus , devenu irritant par le contact de rair, enflamme la couche fibreuse et les croütes cartila-
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MAL DE TAUPE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;20,*:
gineuses qui recouvrent les apophyses epineuses des vei-tebres, et en produit la carie. Loisque cette derniere existe, on peut essayer de la combattre par les injections scanotiques , qui produisent quelquefois des resultats avantageux; mais le plus sür moyen et le plus expeditif, consiste dans la destruction des tissus caries par le cautere incandescent. Quand la tumeur se termine par induration , il faut employer les vesicatoires.
MAL DE TAUPE. — On donne ce nom a une tumeur phlegmoneuse qui survient a la nuque. Cette afTection ne differe du mal de garrot que par le siege quelle occupe ; les memes phenomenes pathologiques , les memes symp-tumes, la meme marche et les memes modes de termi-naison s'observent dans l'une et dans l'autre.
L'intumescence phlegmoneuse de la nuque a recu le nom particulier de taupe, par la ressemblance qu'on a cru lui trouver avec la taupiniere, et aussi parce qu'on a cru que les fusees iistuleuses qui accompagnent souvent ce mal, ressemblaient aux conduits que la taupe fait sous la terre. Cette tumeur a encore recu le nom de testudo , ä cause de la ressemblance qu'on a cru lui trouver avec la carapace de la tortue.
On considere le mal de taupe comme particulier aux monodactyles ; cependant, d'apres liurtrel d'Arboval, i! nest pas tout a faitetranger a I'especebovine chezlaquelle il porte le nom vulgaire d'ecrouelles ; mais ces auimaux y sont peu sujets.
Le mal de taupe est constamment le resullat d'unc contusion ;la tumeur qui en est la consequence est le plus souvent inflammatoire, etconslilueun ve'ritable phlegmon; quelquefois eile est froide et s'accompagne de fluctuation
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tmnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MAL DE TAUPE.
dans son principe, mais ce cas est excessivement rare. La tumeur qui constitue le mal de taupe est d'abord pen apparente et ne fait que gener les mouTements d'elevation de la tete ; lorsque I'animal veut saisir les aliments dans le rätelier, c'est avec precaution qu'il execute ce mouve-ment qui toujours est penible et douloureux. Quand on porte la main sur cette partie , soit pour passer la brideou la tetiere du licol, soit pour lexplorer, il se jette de cute pour se soustraire a la douleur que cela lui occasionne. Bientöt lintumescence acquiert des proportions plus grandes, eile se developpe, devient plus chaude et plus douloureuse 5 alors les mouvements de la tete sont plus bornes, ils ne se font qu'avec beaucoup de peine j lanimal reste immobile dans la memo position, il tient la tete basse ou appuyee sur la mangeoirej et lorsqu'il se trouve force derenmer I'encolure, il la deplacetout d'une piece, tant sont grandes les douleurs occasionnees par les mouvements de l'articulation atloido-axoidienne. Lorsque le mal a atteint ce degre, I'animal se trouve dans I'impos-sibilitede prendreles aliments dans le rätelier, et souvent il eprouve une fievre de reaction assez pi-ononcee. Lorsque la maladie n'est point arretee dans sa marche, la suppuration sempare des tissus contus et enflammes, un veritable phlegmon se forme, la peau s'ulcere et une quantite plus ou moins considerable de pus s'en ecoule. Cette secretion purulente est toujours abondante, et se continue pendant un temps dont on ne pent apprecier la duree-, mais dans lamajeure partie des cas eile estlongue, et la maladie est tres-difficile a guerir. Des complications peuventsurgir: lacorde du ligament cervical pent s'enflam-mer et s'exfolier. le tissu libreux environnant s'altere egalement, la capsule articulaire des premieres vertebrcs
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MAL DE TAUPE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;297
se detruit, le pus fuse dans la gaine rachidienne et tue bientut le malade.
Le mal de taupe est le resultat de contusions de la nuque produites par des coups, par les frottements ou la compression de la tetiere de la bride ou du licol, et quel-quefois aussi par les frottementsauxquelslanimalse livre pour se debarrasser d'un prurit occasionne par la gale ou toute autre maladie psorique.
Traitement.—Ecarter les causes qui ont pu determiner ou qui pourraient entretenir la maladie, est la premiere indication que le veterinaire doit s'attacher a remplir. Si la cause vient d'agir ou si 1'inflammation n'est pas encore etablie, il faut faire usage des applications restrinctives d'argile et de vinaigre, ou bien Ton se sert d'un gazon imbibe devinaigre que Ton maintient sur la partie, comme dans le cas de mal de garrot. On doit continuer I'usage de ces moyens jusqu'a ce que I'afllux sanguin cesse d'etre appeledans les tissus contusionnes ou, end'autres termes, lorsque I'inflammation n'est plus a craindre et que la retrocession du fluide epanche se soit operee. Lorsque I'inflammation est etablie , il faut recourir aux applications emollieutes; les cataplasmes de farine de lin, de mauve, de guimauve, etc., sont indiques dans ce cas, et il faut en continuer I'usage jusqu'a ce que ['inflammation soit combattue.
Rarement on obtient la resolution de cette tumeur pblegmoneuse; c'est presque toujours la suppuration qui en est la suite si Ton ne parvient pas a faire dispai'aitre I'in-tumescence par les refrigerants avant que finflammation se soit etablie ; lorsque labces est forme, il faut se hater de louvrir pour donner ecoulement au pus ; on pratique une incision dans la partie la plus declive du foyer, on
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deterge la plaie sans l'irriter et on la panse selon riiidica-tion. Quand le pus est de bonne nature et qu'il n'existe aucune complication, les soins de proprete et la soustrac-tion de la plaie an contact de l'air et a toutes les influences exterieures capables d'entretenir lirritation , suffisent quelquefois pour triompher du mal ; mais si le pus est roussätre, sanieux, si les tissus sont blafards, mollasses., il faut rammer la plaie par des substances excitantes, telles que la teinture d'aloes et l'alcool camphre; au contraire, si les tissus sont trop excites, il faut reprimer I'irritation par des cataplasmes emollients et anodins. En un mot, le veterinaire doit saisir les indications qui s'offrent dans le cours du traitement et y satisfaire. Lorsqu'il existe des complications, telles que l'exfoliation du ligament cervical , la carie des vertebres, il faut tacher den arretcr les progres par la cauterisation au moyen du cautere actuel chaufFe a blanc.
Une precaution que le veterinaire ne doit jamais perdre de vue dans le traitement du mal de taupe, c'est de metlre le clieval dans une position teile, qu'il ne doive lever ni baisser la tete pour prendre sa nourriture. A cette fin, on place une augette devant Panimal, et on la maintient a la hauteur de sa bouche, pour lui permettre de saisir les aliments quon y depose, sans imprimer a la partie souf-frante des mouvements douloureux, qui sont toujours de nature ä entrelenir lirritation, partant ä aggraver le mal, a retarder et quelquefois a corabattre la guerison.
A l'egard de la tumeur indolente et froide ä laquelle on a donne le nom de mal de laupe froid, c'est une veritable ampoule mollasse , fluctuante , remplie dun liquide sereux, qui parait ne pas faire souffrirlanimal; il convienl de l'attaquer par les frictions irritantes. Ics vesicatoi-
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MALADIE DES I50IS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i2!)9
res,etc., dans le but de determiner une legere inflammation et de rendre aux vaisseaux absorbants leton qu'ils ont perdu. Ces simples moyens suflisent pour amener la guerison en quelques jours, si le mal n est pas enkyste; dans ce dernier cas, il faut detruire la membrane acciden-telle qui secrete le liquide quelle renferme, par vine substance scarrotique ou par le feu.
M. Ilertwig, professeur a lecole veterinaire de Berlin, recommande, dans le cas de mal de taupe avec fistule, de couper la corde du ligament cervical; cette operation a ete conseillee pour la premiere fois par le professeur Lungenbacher, de l'ecole veterinaire de Vienne ; les bouts de la corde se retractent de pres detrois pouces: alors le frot-tement, la tension, l'irritation cessent, et la cicatrisation ne larde pas ä se faire, si Ton debride largement lespece de cul-de-sac qui resulte de cette section. Cette operation a ete faite sur plus de trente chevaux; apres la guerison, le cheval leve tres-bien la teteet la porte aussi haut et aussi librement que s'il n'avait pas ete opere; le seul inconvenient est une petite depression a I'endroit meme oü la peau et les muscles se retractent dans le meme rapport que les bouts de la corde. On pent avec la meme impunite enlever toutes les parties cariees du ligament cervical, mais il faut menager la peau, qui ne se rege-nere qu'imparfaitement, et pour les muscles indures il ne laut pas porter l'instrument au dela de la substance blanche, dure et lardacee.
MALADIE DES BOIS {3Ial do brou, mal de bois.) — Les eft'ets de cette nuance de la phlegmasie des organes digestifs, dit Gelle, ä qui nous empruntons tout ce qui est relatif a cette maladie, se manifestent principalement sur
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HOOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALAD1E DES BOIS.
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la caillette et I'intestin ; iis s'etendent ensuite sur les or-ganes de la secretion urinaire. Tous les veterinaires vrai-raent observateurs y remarquent deux periodes bien marquees, une d'inflamrnation, lautre d'adynamie.
Le mal de bols regne ordinairement dans les mois d'avril etde mai sur les bestiaux des fermes environnees de forets et de bols taillis. La rarete des fourrages, surtout a la fin des hivers rigoureux , engage les cultivateurs ay envoyer paitre les animaux; la se rencontrent quelques plantes printanieres dont les boeufs sont tres-friands, mais la petite quantite de ces berbes et surtout la faim, les forcent a manger les pousses et les bourgeons des arbres, principa-lement ceux du ebene qui sont les plus abondants et les plusdangereux ; aussi cette maladie est-elle, a cette saison, une veritable epizootie dans les pays forestiers, comrae Gelle l'a observe dans le bocage du Poitou.
11 n'a point eu occasion de la voir sur d'autres animaux que ceux de l'espece bovine; il a vu meine beaucoup de ces animaux ecbapper aux effets funestes de cette alimentation, tels que les vieilles vacbes habituees a son
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usage.
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L'action funeste de cette alimentation n'est pas subit: la maladie a plutot une marche lente et graduee. L'inflam-mation de la muqueuse gastrique, peu vive d'abord mais profonde, produitun amaigrissement sensible, et qui aug-mente cbaque jour avec les progres de la pblegmasie et la continuation de l'action de la cause sur les organes digestifs, action qui s'etend sur la muqueuse des organes uri-naires, sou par identite de structure, soit plutöt par la propriete irritante ettoute speciale qu'a,sur ces organes, le principe resineux qui abonde dans les bourgeons des arbres.
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MALADIE DES BOIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;30laquo;
Quekjues veterinaires ont considere le mal de brou comme un veritable empoisonnement, agissant ä la ma-niere des acides concentres ; Gelle pense que, dans la premiere periode, il y a inflammation par le fait de l'action irritante du principe astringent, acide et resineux sur les muqueuses : inflammation qui, parvenue a son summum, altere les produits de la secretion de la villeuse digestive et les decompose; et que de labsorption de ces produits morbides et de leur passage dans le sang avec le chyle, resulte I'adynamie si frappante durant la seconde periode. Pendant cettederniere, il existe reellement une alteration du sang et un veritable empoisonnement par absorption, ainsi que le prouvent la prostration des forces, I'abatte-ment, I'efTacement du pouls et l'apparition assez rare de tumeurs charbonneuses.
Les veterinaires physiologistes ont considere cette ma-ladie comme une gastro-entero-nephrite. Gelle neditrien de cette definition, dans laquelle on fait figurer un epi-phenomene comme un des caracleres principaux, puisque 1'hematurie n'est pas constante.
Si/mptomes. — Premiere periode. — L'animal est nonchalant et triste, il mange peu, flalre I'herbe sans paitre, ou s:il mange, il s'arrete et cesse de brouter ; la rumination est capricieuse, instantanee et incomplete ; la bouche est brülante et seche; le mufle et les levres sont quelque-fois engorges ; le ventre est resserre et dur; defrequentes epreintes sont suivies de la sortie d'excrements durs et coiffes de mucosites sanguinolentes; d'autres fois il y a constipation. On observe aussi des coliques avec trepi-gnement et balancement de la queue. Les urines, dont rejection est rare et penible, sontle plus souventcolorees^ quelquefois rouges et ecutneuses; dans ce cas. leur couleur
iinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;38
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uuilunne inclique que rinflanimation a son siege dans les reins. Si Ton fouille lanimal, on trouvc souvent la vessie pleine et dans un etat d'inertie qui nuit a la sortie de l'u-rine, dont on determine d'ailieurs le passage dans le canal de l'uretre en pressant largement et doucetnent ce reservoir. La secretion du lait, d'abord diminuee chez les vaches, finit par se tarir entierement. Gelle a vu des tau-reaux avoir de frequentes erections, et des vaches donner des signes de chaleur; le pouls est vite, mais petit et dur, et lartere tendue; la respiration est acceleree, souvent plaintive, avec froissement des dents; le mufle est sec, les cornes et les oreilles sont frokles, les polls lierisses et la peau seche ; la conjonctive est constamment rouge et enflammee; la pituitalre est, chez quelques animaux, recouverte d'un enduit jaunatre, avec ecoulement par les narines d'une serosite de meme couleur, mais rare. On remarque parfois que I'anus est rouge et engorge; enfin la colonne epiniere est souvent voussee et les membres rapproches sous le centre de gravite; il existe dans la region dorso-lombaire une chaleur et une sensibilite remar-quables, quelquefois un embarras qui rend la locomotion penible.
Deuaieme pertode. — La maladie augmente d'inten-site : les yeux, qui sont rouges et larmoyanls, senfoncent dans les orbites ; l'expression de la tete est sombre et triste; lanimal refuse toute espece d'aliments etne rumine plus ; le ventre se levrette, les flaues sont tendus et durs; la constipation persiste, oubien il se manifeste un fluxdys-senterique; I'urine ressemble a du sang pur et sort difli-cilement, avec coliques et trepignement. Le pouls devient plus frequent, plus petit et concentre ; la respiration est toujours acceleree et plaintive; le froid des oreilles et des
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S1ALAD1E DES BOIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .quot;Oö
eornes est glacial; des sueurs froides se manifestent sur le dos, les epaules et les cötes ; des tremblements partiels existent aux jambes : la prostration des forces est extreme, Tadynamie frappante. Les muqueuses apparentes sont violacees , la nasale est recouverte d'une croüte noirätre ; la Louche est d'un rouge-noir, brülante, aride; l'air expire est infect. Des lorsla terminaison funeste arrive a grands pas : le pouls s'eflace; la respiration est haletante et l'ani-mal fait entendre des gemissements plaintifs ; il n'urine ni ne fiente plus, ou le plus communement un flux dyssen-terique infect, muqucux et sanguinolent amene un col-lapsus mortel, et i'aniinal tombe et expire apres huit, quinze ou vingt jours de maladie.
Gelle n'a jamais observe les symptomes de fureur indiques par quelques auteurs. Malgre le grand nombre desbestiauxatteints de cette maladie, pour lesquels il a etc consulte, il rencontrait plutöt I'abattement adynamique signale plus haut.
Comme Chabert, Gelle a vu, mais rarement, des tu-tneurs charbonneuses , emphysemateuses et crepitantes . surgir aux membres, sous le ventre et le thorax , sur le dos et les iombes; alles passaient rapidement ä l'etat gau-greneux et annoncaient une fin prochaine et funeste.
Les lesions cadaveriques que Ton rencontre chez les animaux morts de la maladie de hois sont : des traces dune inflammation profonde et intense existant dans ^es organes digestifs; le rumen , le reseau, le feuillet con-tiennent des aliments durcis et desseches , entrainant lepithelium, et laissant a decouvert la muqueuse, qui est parfois seche et parcheminee, communement rouge et lie de vin, avec des plaques d'un gris-ardoise. La caillette est toujours relrecie; sa muqueuse, epaissie, offre des taches
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501nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALAÜ1E DES B01S.
lie de vin, oü il existeun ramollissement sensible. La vil-leuse des intestins greles, du coecum et du colon, presente aussi des surfaces infiltrees, epaissies, oü eile se dechire facilement. Ces surfaces ramollies refletent tantot une cou-leur lie de vin, tantot une teintede gris-ardoise. On trouve dans cesvisceres du sang exhale sur la muqueuse, mele de mucosites et entourant de petites masses d'excrements. Les vaisseaux du mesentere sont gorges d'un sang noir, ainsi que les ganglions lymphatiques ; des petechies noires couvrent l'epiploon et le peritoine parietal et visceral; la rate est souvent molle. diilluente, gorgee d'un sang noir et liquide; le foie, toujours volumineux , est souvent deco-lore, d'autres fois ramolli; les reins sont hypertrophies, de couleur rouge noir et tres-ramoliis ; les membranes de la vessie sont epaissies, sa muqueuse est rouge cramoisi ä son fond ; ce reservoir contient un peu d'urine coloree. fetide et melee de sang. Lespoumons sont reconverts de larges ecchymoses ; si on les incise, il en decoule un sang noir, liquide, mele de bulles dairj le coeur est ramolli, violace et contient du sang en partie coagule, en partie liquide, et quelquefois des masses jaunes et fihrineuses.
Le mal de hrou, dit Gelle, est done evidemrnent du n Faction irritante sur les muqueuses digestive et iirinairc, de l'acide gallique, des prineipes astringents et resineux que contiennent les jeunes pousses et les bourgeons des arbres forestiers; on accuse aussi les pousses du genista tinotoria. Ce qu'il y a de positif, c'est que Gelle ne l'a observe que sur les boeufs et les vaches auxquels on laisse parcourir, durant le printemps, les forets et les taillis. Ces animaux , nourris pendant l'hiver, de chaume, de paille et dune petite ration de foin, se jettent avec avidite sur les pousses des arbres, les forets ne leur offrant alors epic
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peu de plantes fourrageres , melees de renoncules et d'a-nemones des bois. L'action funeste de cette alimentation est, comme il l'a dit, lente ; ce n'est que la continuite' de ce genre de noürriture qui provoque linflammation des organes digestifs et urinaires; aussi n'est-ce qu'apres quinze a A'ingt jours de son usage que les mauvais efTets s'en manifestent chez le plus grand nombre d'animaux : car il en est qui en usent impunement, surtout les vieilles vaches des pauvres bordiers, accoutumees a vivre de toutes soi-tes d'aliments, et comme on dit, rompues a la misere.
Pronostic. — La maladie de bois , ou cette variete de gastro-enterite, est guerissable par un traitement ration-nel, a son premier degre; eile est plus grave dans un temps plus avance et toujours mortelle quand i'adynamie est evidente.
Traitement. — Cette maladie attaquant presque toujours beaucoup d'animaux a la fois et ayant un caractere epizootique, il est utile de diviser les animaux en trois categories , sans que pour cela il y ait necessite de les separer, car eile n'est point contagieuse. La premiere categoric comprendra les animaux qui ont ete exposes a l'action de la cause, mais qui ne sont point encore malades ; la deuxieme, ceux dans la premiere periode de la maladie; enfin , la troisieme, les bestiaux chez lesquels la maladie est k sa seconde periode.
La premiere indication est de faire cesser l'action de la cause, en retirant les animaux des forets , des bois et des taillis ; de les mettre paitre dans les champs, ou de les tenir a l'etable, jusqu'a ce que l'herbe des paturages ait pousse et que la feuillaison des arbres soit parfaite; car a cette epoque l'action des pousses des arbres est beaucoup moins malfaisante, Le veterinaire convaincra aisemcnl 1c
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Soffnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALAUIE DES nOIS.
proprietaire de la necessite de cette mesure; son influence morale doit surraonter l'empire de l'habitude. II lui est facile de prouver mathematiquement qu'il y a plus de benefice ä acheter quelques quintaux de foin qu'a per-dre un seul animal. II agira d'ailleurs suivant les localites et les ressources qu'il aura a sa disposition.
Premiere categorie. — Traitement preservatif. — Saignee ä la jugulaire, proportionnee a la force et a Tage des animaux. Gelle la proscrit pour les vaches vieilles et maigres et pour les boeufs faibles et fameliques. Eau blanche pour unique boisson, düt-on la faire prendrc avec la corne a ceux a qui eile repugnerait 5 pommes de terre et orge cuites pour nourriture, ainsi que des feuilles de chou, de l'herbe des champs, du vert hatif, de bon foin. Si quelques animaux avaient la peau seche, le poil herisse, si les excrements etaient durs, marronnes , il faut leur passer quelques lavements et leur administrer quelques laxatifs salins. Trois a quatre jours de ces soins suffisent pour n'avoir plus aucune crainte.
Deuxieme categorie.— Traitement curatif.— Premiere pekiode de la maladie. — Cette epoque etant celle de l'in-flammation , Gelle a toujours eu ä se feliciter d'avoir debute par la saignee ä la jugulaire (a moins qu'il n'y eut faiblesse marquee) ; il la reiterait le lendemain aux tho-raciques si le pouls ne se developpait pas et si les sympto-mes de phlegmasie persistaient. 11 present I'emploi alter-natif de breuvages mucilagineux composes dune decoction de graines de lin ou de racines de guimauve, ou d'orge monde avec addition de miel, avec ceux de lait mele avec de l'huile d'olive. 11 fait donner frequemment des demi-lavements emollients; il recommande de les injecter dou-cement et avec precaution pourne pas irriter le rectum.
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wour eviter leur rejet trop prompt, et pour faciliter I'ab-sorption d'une partie du liquide. Les bains de vapeur, les frictions seches, l'usage de la couverture de laine, et l'ap-plication des emollients sur les lombes sont d'excellents auxiliaires. La diete , leau blanche, les panades com-posent le regime. Sous l'influence de ces moyens , Gelle a constamment reussi a guerir les bestiaux confies a ses soins.
Troisieme cateyorie. — Deuxieme Periode. — Gelle n'a jamais pu triompher de la maladie arrivee a cette pe-riode funesle et d'ailleurs courte. II a vainement employe le camphre dissous dans du jaune d'oeuf et uni aux breu-vages mucilagineux ; lacetate d'ammoniaque etendu dans une decoction miellee d'orge et de riz, dans le but de remedier a l'alteration du sang et d'arreter les progres de Tadynamie, et dont il secondait les effets par les frictions seches, les lavements emollients et acidules, I'eaublanche; tout a ete inutile.
11 n'a pas ete plus heureux dans trois cas oü s'etaient manifestes des emphysemes et des tumeurs charbonneu-ses ; il a eu beau les scarifier, les cauteriser, employer meme le chlorure d'oxyde de sodium, soutenir lemouve-ment excentrique par le quinquina donne a titre d'expe-rience, chez un boeuf, et chez les autres par le camphre et i'acetate d'ammoniaque ; ses malades ont succombe.
Cette maladie n'est, selon Gelle, reellement guerissable qua sa premiereperiode;eileestdejk intense et grave a sa deuxieme, I'empoisonnement par absorption et l'alteration du sang ayant porte dans I'economie un trouble, un prin-eipe d'adynamie au-dessus des moyens que lart pent opposer; enfin, finflammation extreme qui existe dans les reins et les autres visceres et dans l'appareil de la
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^OSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MALADIE 1gt;ES CHATS.
secretion urinaire devient une complication indubitable-ment mortelle.
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MALADIE DES CHATS. — Gomme les autres animaux domestiques , les chats sont exposes aux maladies ; mais on designe principalement sous le nom de Maladie des chats , deux affections qui attaquent quelquefois ces animaux , et en font perir un (Trand nombre.
La premiere est une espece de gnle dartrexise, connue vulgairement sous le nom de rispe, qui se manifeste d'abord autour des oreilles par quelques pustules , dont linvasion s'etend sur le nez, et ensuite embrasse toute la tete en quatre ou cinq jours, si rien ne s'oppose a ses progrcs. La demangeaison que I'ainmal eprouve est si intense qu'il ne cesse de se gratler, et qu'il dechire les parties qui en sont le siege. Outre ces pbenomenes, il s'en presente d'autres qui se succedent assez rapidement; le malade est triste et assoupi; la tete, et surtout les oreilles, sont recouvertes d'une eruption crouteuse, dune veritable ro^ne,, d'oü secoule une certaine quantite de pus 5 les yeux se couvrent d'une espece de taie et tombent en suppuration ; il y a cecite; ä cette periode de la maladie, fanimal refuse toute espece de nourriture, il saffaiblit rapidement et succombe au bout de dix a douze jours a cette sale et degoütante affection.
Cette maladie, dont le caractere contagieux ne parait pas douteux , regna pendant deux ans en Westphalie, at y detruisit presque en entier les chats males dans I'es-pace de plusieurs milles. Nous I'avons vue regner plu-sieurs fois et enlever presque la totalite de ces animaux dans les fermesoü eile s'etait declaree, et se propager avec une extreme rapidite de fun a l'autre animal.
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Traitement. — Aussitöt que les premieres pustules apparaissent, il est bon den detacher les croütes et d'as-souplir la peau, qui est dure et epaisse, par des lotions emollientes de decoction de mauve, de guimauve ou de grames de lin. Lorsque rinflammation prurigineuse est en partie dissipee, on emploie les onctions antipsoriques. Nous nous sommes fort Lien trouve dune espece de pommade simple, composee d'axonge et de soufre sublime (fleur de soufre) dans la proportion d'une once d'axonge pour un gros de Qeur de soufre, avec laquelle on onctionne les parties malades trois fois par jour. Rigot a fait connaitre une recette composee comma suit : Iluile de lin , deux onces, dans laquelle on met fondre un sixieme du poids d'onguent citrin • et 3 quand ce premier melange est un peu refroidi, on ajoute trois gros d'onguent mercuriel double. Le tout bien mele, on en etend une couche süffisante sur les parties affectees, et il est fort rai'e, suivant Rigot, qu'une seconde application soit necessaire, surtout si Ion n'a pas neglige de donner interieurement a fanimal malade des infusions de fleurs de sureau et de fumeterre avec du lait. On conseille en definitive, de purger avec quelques grains de jalap en poudre delayes dans un peu d'eau miellee, ou dans une petite quantite d'eau unie a de la manne.
Une precaution que le veterinaire ne doit jamais perdre de vue, c'est d'eloigner les animaux malades des sains, et d'interdire toute communication entre eux ; la maladie etant eminemm.ent contagieuse, l'isolement doit etre observe avec une stricte rigueur.
La seconde est une autre maladie a laquelle le chat est aussi sujet j eile a beaucoup d'analogie dans sa marcbe, ses symptömes et ses accidents, avec celle qui attaque les
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jeunes chiens. La maladie dontil sagitest de nature ca-tarrhale; ses principaux phenomenes sont l'abattement. le devout, le Aromissement de malieres ayant l'apparence de glaires, les convulsions et la prostration. L'animal eteinue ou plutot ebroue sans cesse ; il tousse, n'avale qu'avec difllculte, a la tele pesante , devient lourd, pares-seux, frileux.; satete se tumefie, un mucus sero-sanguino-lent ctiule du nez et des yeux; lanimal devient laid, degoütant, puant, et perlt en quelques jours , souvent dans quelmie coin de la maison, oü il est alle sur la fin se refugier.
Cette maladie a quelquefois fait des ravages, notam-ment en 1779 , en France, en Italie, en Allemagne, en Danemark et dans d'autres regions de l'Europe. Barrier a eu occasion de voir plusieurs fermiers des environs de Chartres, qui ont ordinairement une vingtaine de chats dans leurs fermes, les perdre tons de cette maladie, pendant les hivers de 1782, 1783 et 1784. Elle parait setre declaree, il y a un certain nombre d'annees, dans plusieurs cantons de la Brie , en particulier dans celui de Claye, oü on lui a donne le nom d'epizootie. Hurtrel d'Arboval l'a observee successivement sur trois chats d'abord, ensuite sur six autres ; il les a introduits et eta-blis l'un apres lautre cliez lui, tous en sont morts. Les causes de cette affection sont inconnues.
Traitement. — La grande analogic qui existe entre rafFection qui nous occupe et la maladie des chiens } nous porte a penser que les moyens therapeutiques que Ion emploie pour combattre cette derniere affection, convien-nent egalement pour guerir la maladie des chats. Au debut il est convenable d'administrer un ou deux lequot;ers vomitifs pour debarrasser l'estomac des matieres sabur-
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rales qui le surchargent; lemetique donne en lavage ä la dose dun demi-grain, convientdans ce can ; on remplace quelquefois cette substance medicamenteuse par quatre a six grains d'ipecacuanha: on tient le malade ä la diete, on lui fait prendre des boissons delayantes , acidulees ; on obtient quelquefois une revulsion avantageuse par un seton applique sur la partie posterieure du cou. 11 est inutile d'ajouter que les soins de proprete doivent etre observes jusqu'ä la minutie, et que lliygiene est un puissant auxiliaire pour combattre cette terrible atfection.
MALADIE DES CHIEFS. — Cette denomination est consacree pour qualifier une maladie particuliere aux jeunes chiens. Quelques auteurs regardent cette affection comme un catarrbe , un coryza , une gastro-bronchite ; d'autres, an contraire, la considerent comme une fievre bilieuse grave, souvent compiiquee d'ataxie, comme une maladie depurative utile a la sante des animaux , comme le resultat dune crise salutaire qui debarrasse la nature, comparable a la gourme des solipedes, ä la clavelee du mouton et ä la petite-verole de lespece bumaine. Cette maladie n'etant pas susceptible d attaquer deux fois le meme individu, et se declarant chez les jeunes animaux, on a essaye Tinoculation pour la rendre plus benigne, cl des medecins, la considerant comme une affection analogue a la petite veröle, entre aulres Sacco, ont ete jusqu ä avancer qu'en inoculant la vaccine , on empecbe le deve-loppement de la maladie. Cette meme maladie engagea le docteur Jenner a donner son attention a ce sujet, d'apres lesperance quil avait que la vaccine preserverait les cbiens de la maladie, comme eile preserve lespece bumaine de la petite veröle. Malbeureusement fexpericncc
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n'a pas confirme cette esperance5 eile a fait voir que la vaccine n'exempte pas plus I'espece canine de la maladie.. que I'espece ovine de la clavelee.
L'etat actuel de la science veterinaire ne nous permet pas dassigner un type a la maladie des chiens; Lien que des phenomenes inflammatoires des muqueuses nasale et bronchicpie se manifestent durant son cours, et que plu-sieurs auteurs la considerent comme une affection catar-rhale, une gastro-bronchite, nous ne pouvons la regarder comme une inflammation franche de ces organes; les troubles nerveux qui l'accompagnent et la compliquent souvent, nous prouvent assez qu'elle est d'une autre essence, et, en attendant des donnees plus positives sur sa nature intime , nous pcnsons qu'il est permis , sans ti'cp s'ecarter des regies de la logique, de l'envisager comme une maladie depnralive partiealiere, utile ;i la sante ; I'experience confirme cliaque jour cette verite : lescliiens qui ont fait cette maladie d'une manierc reguliere, sont plus robustes, mieux portants, et par consequent moms exposes a devenir malades que ceux qui ne Tent point contractee ou qui ne I'ont cue que d une maniere irregu-liere ou irnparfaite.
La maladie qui nous occupe se manifeste d'abord par la tristesse et l'abatteraent; le chicn est paresseux, suit son maitre avec nonchalance, il est moins obeissant, son appetit diminue et parait deprave; bientot labattement augmente, l'animal devient faible et se coucbe presque constamment; il n'ecoute plus ce qu'o]] lui commande, sa tete est pesante, ses yeux sont animes, les conjonctives sont rouges, injectees; sa guettle est chaude, et la membrane nasale, phlogosee, secrete une serosite plus ou moins abondante; il s'ebroue par intervalles, et fait des efforts
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comme pour arracher du fond de la gorge quelque chose qui le generait 5 il parait incommode dun enchifrenement dont il cherche a se debarrasser en agitant la tete et en se frottant le nez avec les pattes; sa soif est insatiable, il recherche l'eau claire et la boit avec avidite : la temperature du corps est parfois tres-elevee. A ces symptomes il faut ajouter une toux seche, quinteuse, qui se manifeste principalement quand le malade va au grand air : dans quelques cas, cette toux n'est pas forte pendant toute la maladie; dans d'autres , eile est oonstante et tres-fati-gante; 1'animal se livre a de frequents efforts pour vomir, et ne rejette qu'un peu de mucosite ecumeuse. Ces symptomes peuvent etre consideres comme appartenant a la premiere periode, ils durent ordinairement de sept a huil jours, et quand la maladie est benigne et reguliere, les malades guerissent sans en offrir d'autres.
Apres sept ou huit jours, comme nous venons de le dire, la seconde periode commence: eile se distingue par I'aug-mentation de la toux, qui deviant grasse, mais reste tou-jours quinteuse; laserosite cjui s'ecoule des narines s'epais-sit, se colore en vert-jaunatre, adhere au pourtour des orifices de ces ouvertures, de maniere a gener la respiration ; les yeux deviennent chassieux au point que les paupieres s'agglutinent l'une ä l'autre; il s'ecoule de la gueule une mucosite blancMtre plus ou moins abondante. Si Ton percute la poitrine, eile resonne assez bien ; mais si on I'ausculte, on entend un räle muqueux tres-fort dans la tx'achee et les bronches 5 il y a quekjuefois une diarrhee qui, pour peu quelle continue, epuise le malade. Durant cette periode, l'animal eprouve des nausees et des vomis-sements; il fait des efforts et de fortes expirations pour chasserle mucus nasal qui gene la respiration ; il s'affaiblit
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5Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALAD1E DES CHIENS,
tie plus en plus , chaucelle a tous moments et se soutient ä peine sur le train de derriere. Get etat dure ordinaire-ment huit a dix jours.
Pendant ia troisieme periode, les symptumes vax-ient selon la terminaison vers laquelle tend la maladie; si celle-ci n incline pas vers la guerison, les yeux deviennent ternes , s'eteignent, et sont remplis de matiere purulente; le degoüt, la repugnance pour toute espece d'aliments sont plus manifestes que jamais; les urines exlialent une odeur fetide? il s'ecoule de la gueule une bave ecumeuse et gluante , et il survient des mouvements convulsifs a la iace et aux membres. L'animal est tantut constipe, et d au-tres fois tourmente par une diarrhee epuisante. Si, au contraix-e, la terminaison doitetre favorable, la matiere de lecoulement nasal devient blanche et diminuej la cbas-sie des yeux est moins abondante; 1 appetit revient, la vigueur se reveille, l'animal reprend de la gaiete, il devient plus attentif et plus obeissant a la voix de son maitre, en un mot il ne tarde pas ä etre completement •fueri. Le cours de la maladie est ordinairement de miinze ii vinat iours.
De nombreuses complications viennent souvent aggra-ver la maladie des cbiens et la rendre incurable. Une des plus frequentes , c'est ropbthalmie symptomatique, qui se manifeste dans le courant de la seconde periode, lorsque la maladie est arrivee a son etat; les yeux se montrent alors malades etchassieux, les paupieres sont agglutinees , collees par la chassie ; ces voiles sont tumefies, la conjonctive est irritee et dun rouge pourpre; Ihu-meur aqueuse est trouble ; la cornee est obscurcie, on y observe des taches albumineuses, de petits points rouges oublancs, etensuitede petites excavations qui s'elcndent,
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se creusent, et peuvent meme transpercer la cornee lucide, donner issue a 1'lmmeur aqueuse et occasionner la perte totale de l'oeil.
La maladie se complique encore de lirritation sympa-thique des bronches , des poumons, et presente des plie-nomenes de pleuro-pneumonite. II arrive aussi que lin-ilammation se propage au foie, a la membrane muqueuse des voies digestives , et quelquefois aux voies urinaires. Dans le cas d'affection du foie , le einen maigrit rapide-ment; linterieurde la boucbe, leblanc des yeux et la peau sont jauues , Turine presente aussi cette couleur ; le ma-lade temoigne de la douleur lorsqu on lui presse le venire ; il y a souvent constipation. L'enduit blanchätre qui recouvre la langue, la fetidite de l'haleine, la soif ardente, la repugnance pour tonte espece d'aliments solides, les nausees et les vomissements accusent l'irritation de l'es-tomac et de l'intestin.
D'autres phenomtnes extraordinaires surgissent quelquefois durant le courts de la maladie des chiens; ils appartiennent au systeme nerveux ; dans certains cas , fanimal eprouve des vertiges : s'il est libre, il coui't sans dessein, sans motif, va: vient, tourne, parait inquiet; il a la pupille dilatee, ne voit plus , n'ecoute plus quand on I'appelle, n obeit plus. Lorsque le mal s'aggrave, le chien crie presque constamment, il se couche, sedebat et meurt du quatrieme au cinquieme jour.
II survient quelquefois des symptömes qui simulent ceux de lepilepsie; cette complication pent se manifester des l'invasion de la maladie. Ces symptomes surviennent par acces, qui ne sont pas egalement violents cbez tous les sujets; quelquefois ceux-ci se renversent et faeces se termine. L'animal etant cleboul, faeces commence par
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liigitation tie la tete, le tremblement des membres ante-rieurs, et surtout celui des machoires. On remarque dans les muscles masticateurs des mouvements irreguliers ; la machoire inferieure frappe sur la superieure, Tanimal pousse des aboicments, ou plutotil burle.fait rapidement le tour de l'enceinte oü oule tieut, ne voit plus, marcbe de travers , leve fort baut les membres anterieurs en mar-cbant, et se beurte la tele centre les objets qu'il i^encontre; ces pbenomenes sont accompagnes d une salivation abon-dante. Si I'acces est plus violent, le chien tombe, les membres se meuvent convulsivement, les yeux pivotent dans I'orbite ; souvent il y a des evacuations stercorales par TefTet du spasme general. Le calme succede a Tagitation; I'acces passe, laniraal sereleve, parait fatigue, reste dans labattement, dans la somnolence; faeces pent etre de quelques minutes 3 quelqueibis il dure pendant plusieurs heures ; les acces se multiplient, sont souvent tres-rap-procbes, et se renouvellent meme plusieurs fois par jour; leur violence, leur rapprochement, leur nombre et letu duree influent necessairement sur le pronostic; plus ils sont violents , frequents , longs et nombreux , plus la ma-ladie est grave et moinsil y a despoir. Enlin , vers la der-niere periode de la maladie, il survient souvent une autre complication tres-grave, e'est-a-dire la choree ou danse de Saint-Guy . et quelquefois le malade est frappe de paralysie des quatre membres ou seulement du train posterieur.
On cite une foule de causes plus ou moins bizarres, et qui ne reposent sur aucune donnee positive, comme pouvant donner lieu a la maladie des cbiens 3 nous n'en-trerons pas dans l'enumeration des influences enoncees par certains autcurs . elles nous paraissent toutes conjee-
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MALADIE DES CflIENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 017
Vurales; nous dirons seulement que la maladie est plus commune et plus grave chez les chiens eieves dans les appartements, bien choyes, nourris de viande, de bonbons et d'autres friandises, que cbez les chiens de berger, qui sent constamment dans les champs, et qui ne vivent le plus souvent que de vegetaux cuits et de pain bis; chez ces demiers la maladie est presque toujours fort benigne, et dans la majeure partiedes cas ils la font de maniere quelle passe souvent inapercue des personnes qui les soignent; un peu de tristesse et une inappetence de courte duree signalent seules son existence, et la sante se retablit promptement; tandis que chez les petits chiens de salon, ceux de race epagneule surtout, les chiens de chasse, et ceux dits de Terre-Neuve, la maladie est presque toujours grave , compliquee de symptomes nerveux, et souvent mortelle.
Traitement. — Une maladie aussi complexe que celle qui nous occupe merite toute fatten tion du veterinaire ; ce n'est point avec un remede , avec une recette qu:on met en usage pour tous les individus et a toutes les pe-riodes de la maladie, qu'on pent en triompher; il faut lui opposer un traitement rationnel, qu'on modifie selon les indications qui se presentent et les complications qui sur-viennent durant son cours. Malheureusement tout le monde se meie de trailer la maladie des chiens; chaque chasseur, chaque garde forestier possede un remede pour la prevenir et la combattre, et souvent on n'a recours aux soins du veterinaire que lorsque le mal a fait des pro-gres, alors qu'il est arrive au point d'etre incurable.
Lorsque la maladie est a son debut, il convient de de-barrasser l'estomac des matieres saburrales qu'il contient, par un vomitif; ä cetle fin on administre lemetique en
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518nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MÄLÄDIE DES CH1ENS.
lavage a la dose d'un demi-gra-in pour les petits chiens, dun grain pour ceux de taille moyenne et d'un grain et demi pour ceux de grande taille; on peut reiterer cette medication le lendemain , si Fanimal epi'ouve encore des nausees suivies du rejet d'une certaine quantite de mu-cosite; on soumetle malade a la diete, on lui donne pour toute nourriture un peu de lait coupe avec de l'eau, auquel on ajoute un peu de pain blanc ; il est bon de lui faire prendre de temps en temps une cuilleree a bouche dinfusion de racines de valeriane, ou ce qvii vaut mieux, si l'animal la veut prendre de lui-meme, de la lui mettre dans sa nourriture ; la dose de cette infusion bien cbargee varie d'un quart de litre a un demi-litre par jour, selon la taille et la force du sujet. On remplace avantageusement cette preparation antispasmodique par un melange de parties egales de sirop de valeriane et de sirop de gomme arabique ; la dose pour les petits animaux; peut ctre por-tee jusqu'a deux onces par jour et au dela, administrec par cuilleree de deux en deux beures; eile sera double pour ceux de grande espece. Ce simple traitement sufllt, dans la majeure partie des cas, pour amener la guerison en quelques jours, lorsque la maladie est exempte de toute complication, et surtout lorsqu'elle est recente. Ouelques auteurs recommandent la saignee au debut de la maladie ; mais l'experience nous a demontre que les emissions sanguines sont plutöt nuisibles qu'utiles dans cette affection, et que ce ifest que dans de rares exceptions qu'il faut y avoir recours, comme par exemple, lorsque la maladie se complique de pneumonie : alors il faut recourir a la saignee generale , aux applications de sangsues sur la poitrine , ainsi qu'aux vesicatoires ou aux setons appliques sur les faces costales ou sur la region
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MALADIE DES CHIEIS'S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; öl!)
sternale; en un mot, il faut combattre la complication qni menace la vie du malade par les moyens qtie Ton em-ploie pour combattre la pneumonie aiguö , sans tenir compte de la maladie primitive. Lorsquele cliien malade est dans un etat de torpeur, de somnolence, due a la congestion du cerveau , il faut lui appliquer un seton ä la partie superieure du cou, et Tanimer avec I'onguent vesi-catoire pour operer une prompte revulsion; on seconde ce moyen par des applications refrigerantes sur le crane, et on continue ('usage des antispasmodiques et des emollients a l'interieur; il convient de se comporter de la meme maniere lorsque des accidents nerveux se mani-festent, tels que les acces epileptifbrmes, les convulsions, etc. Lorsque la choree se manifeste,cest aux moyens que nous avons indiques pour combattre cette alfection qu'il faut s'adresser (Voyez Choree). S'il y a paralysie, c'est egalement aux agents propres a combattre cet etat du Systeme nerveux, qu'il faut avoir recours (Voyez Paralysie.)
Lorsque la maladie se complique d'une alteration du foie , il faut administrer de legers purgatifs : le calomel donne a petites doses est connu pour etre d'un emploi avantageux dans ce cas : il reveille la secretion biliaire et fait cesser la constipation ; toutefois, on administre cette substance medicamenteuse, sans cesser l'usage des sirops adoucissants et antispasmodiques. Surle declin de la maladie, lorsque le chien est fort afFaibli, il convient de lui faire prendre, par cuillerees, une forte decoction de quinquina, et de lui donner quelque nourriture fortifiante et de facile digestion ; la viande deboeufcrue, donnee par petites portions, seconde parfaitement la medication to--
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020nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;JIALADIE DE SANG DES BETES BOVINES.
nique, et aide puissamment au retablissement des forces, partant de la sante.
Dans tons les cas , les chlens malades doivent etre Tobjet de soins hygieniques particuliers; il faut les loger dans des endroits propres et bien acres, oü regne une temperature douce et uniforme ; les tenir dans une pro-prete constante ; leur laver souvent, avec une decoction emolliente,lenez et les ycux pour debarrasser ces parties des matieres mucoso-purulentes qui obstruent les narines et agglutinent les paupieres, et leur faire faire de temps en temps une petite promenade, si la saison et l'etatde la tnaladie le permettent.
MALADIE DE SANG DES BETES BO VINES. —Les betes bovines sont, ainsi que les betes ovines , atteintes dune maladie redoutable, connue sous les noms de sang, de sany de rate, de maladie de sang, etc. Cette affection attaque plus particulierement les betes bovines ägees de dix-buit mois a trois ans, les vaches laitieres pleines de sept a huit mois de leur premier ou de leur second veau, les betes d'engrais, et generalement les plus beaux ani-maux du troupeau.
La maladie de sang des vaclies n'est que tres-rarement annoncee par des signes precurseurs. Les betes qui pre-sentent tons les caracteres de la sante la plus parfaite, en sont souvent atteintes tout a coup et meurent en quel-ques heures. On voit des vacbes donner beaucoup de lait le matin et se trouver foudroyees par le sang trois beures apres. D'autres que Ton avait vues faire parfaitement le repas du soir, se coucher et ruminer, etaient mortes le lendemain matin. Tppendant, chez bon nombre dc betes,
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certains prodromes annoncent le debut prochain de la rnaladie; les void :
La vache, en sortant de 1 etable, affecte une gaiete qui ue lui est pas habituelle ; eile court, bondit, redresse la queue et tourmente les autres betes du troupeau. Tres-souvent ses yeux sont animes, ses conjonctives injectees et quelquefois d'un rouge noiratre. Les gencives des dents incisives sont rouges, et les veines nombreuses qui en emanent et qui rampent a la base de la face interne de la levre inferieure sont injectees. L'ouverture de la jugu-laire ou de toute autre veine laisse ecbapper un fort jet sanguin d'un beau rouge fence. Recu et conserve dans un verre a boire ou dans un bematometre, le sang se coagule, en 15 a 18 minutes (20 ä 25 minutes , etat de sante), en un caillot ferme, homogene, d'un rouge vif a sa surface et uniformement rou^e-noir dans le reste de son etendue, Ce caillot ne laisse echapper qu'une tres-petite quantite de serosite claire, jaunätre , et chargee d'une grande proportion d'albumine. Ce sang , place sous un microscope, laisse voirun grand nombre de globules d'un diametre generalement plus considerable que celui du sang de betes bovines non predisposees a la maladie. La fibrine, vue a I'oeil nu et avec le grossissement de 300 fois. ne presente rien de particulier ; 1'albumine oflfre sa transparence ordinaire. C'est, en efTet, sur des sujets qui offrent ces quelques preludes morbides, qu'apres un repas plus ou moins copieux ou l'ingestion de boissons a letable ou a l'abreuvoir, le sang de rate se manifeste.
De meme qua l'egard de la maladie de sang des betes ä laine, les variations atmospheriques et surtout le passage d'une chaleur dessechante a un temps chaud et humide, les pluies d'orage. les soirees chaudes. les nuits etouf-
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r,-i2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALAD1E DE SANG DES BETES BOVINES.
lautes, suscitent l'apparition de la maladie et augmentent le nombre des victimes.
Invasion. — Le debut du sang de rate s'annonce par des symptomes tres-alarmants : la vache laitiere perd son lait tout a coup, eprouve quelques douleurs intestinales, tire sur son attache en s'eloignant de la creche, porte les oreilles en arriere , trepigne des membres posterieurs, agite la queue, se couche, se releve parfois brusquement, et expulse souvent des excrements tnous et presque liquides. Ses yeux sont fixes, ses conjonctives sont injec-tees et offrent une teinte tantot d'un rouge vif, d'autres fois d'un rouge noirätre. Les gencives des dents incisives offrent les memes teintes, et les nombreuses petites veines qui se dessinent en formant des sillons tortueux a la face interne de la levreinferieure,sont tres-apparentes et dun rouge fonce. Le pouls, d'abord concentre, vite et dur, perdrapidementces caracteres pourdevenir petit etfaible. Les battements du coeur sont generalement tumultueux. l)es alternatives de cbaud et de froid se font remarquer a la peau et surtout a la base des cornes et des oreilles. La respiration est petite et profonde. Le ventre nest ja-mais meteorise. Le plus souvent les flancs sont creux, mous et quelquefois sensibles a la pression du cote droit. Des contractions, petites et saccadees, se remarquent dans les muscles de l'encolure.
Bientot la bete tombe dans un accablement profond; eile eprouve de temps en temps des tremblements gene-raux, et constamment des contractions involontaires dans les muscles de l'encolure, qui donnent lieu a un branle-ment particulier de la tete. Le pouls devient petit, vite et tres-faible, bien cependant que le coeur bondisse et frappe violemmcnt les parois de la poitrine. Les conjonctives ct
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!es jjencives prennent une teinte violacee, et les velnes su-perficielles s'affaissent. Si la jugulaire est ouverte, le sang qui s'en ecoule en bavant est tres-noir, se coagule toujoars dans le vase qui la recu et ne laisse echapper qua peu da serosite. Bientut la respiration s'accelere, devient grande, saccadee et tumultueuse; I'animal se concha, puis se releve avec peine pour se recoucher at sa relever de nou-veau; il urine souvant un liquide roussätre ; il rejetta parfois par les naseaux un liquide rouge et spumaux ; il expulsa quelquefois par I'anus das matieres alvines teintes de sang ; il pousse des beuglements plaintifs ; il regarde son ventre, ratourne et appuie souvant sa tete sur son epaula, at meurt dans cette position sans se debattra.
La duree de cette scene morbide est le plus souvant da daux ä trois heuras, rarament moins, quelquefois da six ä sept beures ou plus. Las veterinaires qua Ion envoie cbar-cber an toute bate pour sacourir les animaux, n'arrivent tres-souvent que lorsquil ne leur est plus permis de les sauver. Parfois ils chercbent a les saigner; mais ils n'ob-tiennent qu un faiblejet sanguin, qui trop frequemment accelei-a la mort. Cependant certainas betes resistent a la maladie pendant six, huit, douze ou vingt-quatre heuras ; mais cette durea exceptionnella ne se fait guere remarquar que dans le cas ou. une forte saignee a ete faite peu de temps apres le debut du mal.
Toute bete ä cornes qui presente les symptomes carac-teristiques du sang de rate, pent generalement etre consi-deree comme perdue. Les veterinaires da la Beauce, oü cette maladie est tres-frequente, ainsi que les cultiva-taurs, sont d'accord sur ce tres-fächeux pronostic. Les guerisons sont des exceptions rares.
M. Delafond s'est livre d une maniera toute speciale a
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1 etude de cette maladie, et a publie an ouvrage intitule: Traite sur la maladie de sang des betes bovtnes, auquel nous empruntons tout ce qui est relatif ä cette maladie, rapporte les nombreuses lesions cadaveriques qu'il a rencontrees dans les autopsies qu'il a faites. Ce savant professeur les resume rapidement, en disant :
1deg; Qu'aussitot apres la mort le sang feit irruption, s'il ne I'a deja fait pendant la vie, par l'anus et les cavites nasales, et que le cadavre se decompose avec assez de rapidite.
2deg; Que, soit isolement, soit simultanement, la rate, les muqueuses inteslinales, les reins, les ganglions lytn-phatiques, les ovaires, plus rarement le tissu cellulaire sous-cutane et la peau, et moins souvent encore les noni-breux vaisseaux qui entourent la gorge , le poumon, les organes encephaliques, offrent toutes les lesions primitives et, consecutives qui precedent, accompagnent et suivent les congestions sanguines hemorrhagiques.
3deg; Qua la surface des organes membraneux et composes de tissus mous et tres-vasculaires, comme les muqueuses digestive, uterine et bronchique, plus rarement le bassinet renal et la vessie, le sang a congestionne, distendu les nombreux vaisseaux capillaires de ces parties, ou bien ce liquide a abandonne les vaisseaux et a ruissele en nature ä la surface des tissus pour constituer une veritable hemorrhagie.
4deg; Que dans lepaisseur des organes entoures d'une capsule propre, souvent doublee par une sereuse, comme la rate, les ganglions lymphatiques, le poumon, les ovaires, etc., le sang, apres avoir distendu les vaisseaux dont ces organes sent tres-abondamment pourvus, s'est epan-
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ehe dans leur tissu pour les rendre noiratres, mollasses et tres-faciles a dechirer.
5deg; Que le sang contenu dans les cavites du coeuret les gros vaisseaux internes et externes, est noir, semi-coagule ou completement coagule, et que les globules do ce lluide, vus dans le miscroscope, n'offrent aucune alteration.
6deg; Enfin, que la rate s'est montree quelquefois alteree, dans les foetus renfermes dans Tuterus des vaches mortes de la maladie de sang.
M. Delafond fait remarquer que les diverses lesions qu'il vient de decrire n'existent pas toujours simultane-ment. Ainsi, dans tel cadavre, les alterations se montre-ront particulierement dans les intestins, qui seront noirs et remplis de sang, et la rate sera pen malade ; dans tel autre, la rate se montrera tres-volumineuse, noire, gor-gee de bouillie sanguine , et les intestins n'offriront pas les traces de lesions graves et mortelles j dans celui-la, les ganglions lymphatiques externes et internes seront rouges et penetres de sang ; dans celui-ci ces corps seront sains ou a peine ecchymoses.
laquo; Si je me demande maintenant, continue M. Delafond, quels doivent elre la nature et le siege de I'afFection dont je viens de decrire les symptumes et les lesions morbides, je dirai qu'une maladie qui debute rapidement sur un animal jeune, plein de force et d'embonpoint, en un mot riebe de sanle, et qui s'annonce par des symptomes alar-mants, caracterisant une lesion profonde et grave de l'or-ganisme qui s'accompagne parfois d'une expulsion de sang en nature par les voies naturelles, et se termine en quel-ques beurcs par la mort; qui, enfin, laisse voir sur les cadavres des sujets quelle a frappes, tous les organes recevant normalement une grande quantite de sang, bai-
IInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;41
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giies, gorges, impregnes, denatures par ce liquide, qui a abandonne les canaux qui le charriaient, ne doit et ne peut etre classee que parmi les congestions sanguines actives suivies d'hemorrhagie.
raquo; Je me crois done autorise a conclure, ajoute M. Dela-fond , que la maladie dite de sany des betes bovines de la Beaiice, de meme quo celle des befes ovines de cette meine contre'e, est due ä une surabondance d'un sany riche en materiai(oc oryaniques et surtout en ylobules existant dans les vaisseanx, d'ox\ resnltent, coinnie conse-qiiences morbides, les congestions, les hemorrhayies simul-tances et mortellcsde la rate, des muqneuses mtestinales, des reins, des yanylions lymphatiqiies, etc., qui determi-ncnt la mort.
raquo; Je pense done pouvoir repeter ici ce que j'ai deja dit ii l'egard de la maladie de sang des betes a laine, que les autenrs de pathologic out commis une tres-grave erreur en cherchant a localiser le siege de la maladie de sang-soit dans la rate, seit dans le tube intestinal, seit dans les i'eins , en la decrivant sous les noms de sany de rate, d'a-pojolexie de la rate, d'hemorrhayie intestinale, d'hema-iurie, etc., puisque l'agent generateur de la maladie consiste dans une constitution anormale de la masse sanguine.
raquo; 11 est tres-important que les veterinaires et les cul-tivateurs soient bien fixes sur la nature et le siege que je viens d'assigner a la maladie de sang des betes bovines de laBeauce; aussi chercherai-je eneore a appuyer I'opinion que je viens d'emettre a cet egard, en faisant connaitre les causes qui la determinent. raquo;
M. Delafond a remarque que la maladie de sang du gros betail sevissait avec violence sur les troupeaux exis-
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tant dans les vastes plateaux qui constituent I'ancienne Beauce orleanaise et chartraine; que, dans la lisiere de ces plaines, la mortalite etait beaucoup moins considerable; qu'enfin, le sang de rate disparaissait entierement an dela de cette zone tracee par la nature et la oü le sol etait pourvu de prairies naturelles et de päturages en friche. Ainsi, dans toute l'etendue des plateaux oü lair est pur et vif, le fond du sol generalement calcaire, le sol cultive argilo-calcaire et surtout forme par de largile melangee d'une grande proportion de sable ferrugineux, la mortalite moyenne, calculee tant sur les chiffres officiels qui lui ont ete remis par M. le prefet d'Eure-et-Loire et M. le sous-prefet de Pithiviers, pour les annees 1841, 1842 , 1843, et les neuf premiers mois de l'annee 1844, que sur les notes qu'il a recueillies chez les cultivateurs , seleve du septiemeau huitieme des animaux ; tandisque, dans toute la circonference des plateaux oü le sol est om-brage par des arbres et maintenu frais et surtout humide par un sous-sol argileux , des cours d eau , des etangs , le voisinage des forets ; la oü se montrent des prairies naturelles dont les regains sont pätures ä lautomne par les vaches; lä, en un mot, oü la terre donne vegetation ä des plantes un peu aqueuses , la mortalite causee par la mala-die de sang ne s'eleve en moyenne qua 1 sur 25 ou 26, ou de 4 ä 5 pour cent au plus.
Cette observation est si juste, dit M. Delafond, qüen parcourant la Beauce, il est possible de dire, apres avoir etudie la situation topographique, la nature du sol et l'es-pece de plantes qui y vegetent, que teile ou teile commune doit perdre beaucoup ou ne doit perdre que peu de betes bovines par la maladie de sang.
Les veterinaircs dont la clienlele seiend dün cole sur
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Ö28nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; fllALADIE DE SANG DES BETES B0V1NES.
la plainc, y sont sans cesse occupes a trailer des vaches atteintes de cette redoutable affection; tandis true de l'autre cote, constitue parun pays bocage, frais et pourvu de pacages naturels, ou arrose par un ou plusieurs cours d'eau, ils ne sont que tres-rarement appeles ä la traiter. Ces remarques interessantes, M. Delafond les a faites pour larrondissement de Chateaudun , dans le canton de Bon-neval, dans celui de Chartres , dans les cantons d'llliers , de Courville et de Maintenon, et pour rarrondissement de Pithiviers dans les cantons de Pithiviers et de Malesherbes. Si, au milieu de la plaine, se montre un cours d'eau borde de prairies , une fraiche vallee meme sans cours d'eau, les bestiaux des communes ou des fermes qui possedent ce privilege, sont generalement respectes par la maladie.
Dans toute la Beauce, I'assolement le plus generalement adopte est le triennal. Le ble, lorge, I'avoine, les prairies artificielles formees par les legumineuses, constituent presque toute la recolte. Les vesces, les gesses, les pois des champs, sont les plantes fourrageres intercalaires qui entrent depuis longtemps dans les rotations de culture. Les betteraves, les pommes de terre, les carottes, les' navets , ne sont que fort peu cultives pour la nourriture des bestiaux.
Les vaches sont alimentees toute lannee avec les pailles des cereales annuelles, les fourrages artificiels composes de luzerne, de trefle, de sainfoin, de vesces, de gesses, de pois, etc. Or, beaucoup de veterinaires de la Beauce out constate que dans toutes les localites oü , a dessein , l'ensemencement des vesces , des gesses, des pois, etait neglige, dans le but de ne faire entrer ces aliments qu'en tres-faible proportion dans la ration d'entretien soit des vaches. soit des moutons , la maladie de sanquot; ne faisait
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que fort pen de ravages; tandis que dans toutes celles oil ces fourrages etaient plus specialement cultives et donnes sans discernement, notamment en paille et en grain , aux grands comme aux petits ruminants, la maladie faisail tous les ans beaucoup de victimes. M. Delafond a pu se convaincre par lui-meme de cette juste et impor-tante observation. 11 fait remarquer aussi que, dans les annees favorables a la vegetation et a la recolte de ces legumineuses a grosses cosses, circonstances qui engagent les cultivateurs a en donner une plus forte ration aux bes-tiaux, la mortalite esl toujours plus considerable.
En resume, M. Delafond pense done que les causes generales de la maladie de sang des betes bovines de la Beauce, de meme que celle des betes a laine, doivent etre rattachees : 1deg; ä la constitution geologique du sol ; 2deg; ä l'air vif et pur que respirent les animaux dans les vastes plaines de ce riche pays ; 3deg; au Systeme de culture gene-ralement adopte par les cultivateurs, et surtout aux pro-prietes tres-alibiles des legumineuses annuelles et vivaces qui y vegetent abondamment et dont les betes bovines font presque exclusivement leur alimentation.
11 se croit done autorise a conclure que ce sont toutes ces conditions hygieniques inberentes aux lieux, a lair, aux aliments, qui donnent aux vaches, aux moutons et meme aux chevaux une constitution eminemment sanguine qui les predispose generalement aux congestions et aux hemorrhagies actives, et aux inflammations aigues et suraigues dont ils sont si frequemment affectes.
Dans toute la Beauce, raffection dont il s'agit existc depuis fort longtemps ; mais le nombre annuel des victimes s'est eleve de beaucoup depuis quinze a vingt ans. Les vaches en sont atteintes dans toixtes les saisons ; mais
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ör.Onbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADJE DE SANG DES BETES BOVINES.
(fest surtout en avril et en mai, puis en aoüt et en sep^ tembre que la mortalite parait etre plus considerable. II etait done important, ajoute M. Delafond, de chercher avec le plus grand soin les causes occasionnelles et deter-minantes qui pouvaient faire naitre la maladie a ces diffe^ rentes epoques. D'apres cet auteur, ces causes sont :
1deg; En hiver, l'usage presque exclusif de plantes de la famille des legumineuses, telles que la luzerne, le trefle, les vesces, les gesses, ces deux dernieres surtout lors-quelles sont distribuees en paille ou en grain ^ le poids trop fort de la ration de ces plantes, et lusage generale-ment repandu de ne point regier la ration dhivernage en prenant en consideration la qualite des aliments, Tage, la constitution, la race, l'etat d'embonpoint ou de maigreur, la plenitude ou la non-plenitude des vaches, et la quantite de lait produit par la mamelle.
2deg; Le sejour des animaux dans des etables cbaudes et peu aerees pendant buit mois de l'annee, et surtout pendant les nuits d'ete et d'automne, apres des repas copieux qui ont donne au sang un cbyle abondant.
3deg; Au printemps, en ete et en automne, l'alimentation avec de sueculentes legumineuses distribuees a discretion a l'etable ou mangees en libex-te dans les regains des prairies artificielles, et l'usage d'eaux stagnantes, croupies, infectes, sales et putrides.
4deg; Enfin, Tliabitude des eultivateurs de faire l'acbatde jeunes vaches venant de localites oii elles ont ete placees dans des conditions d'hygiene tout a fait differentes de celles de la Beauce.
ß/oyens curntifs. — Lorsque la maladie de sang attaque en Beauce une bete bovine, on peut la considerer gencralcment comme incurable. Les grandes saignecs ,
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pratiquees meme tres-peu de temps apres l'invasion de la maladie, l'emploi des refrigerants, des astringents, des frictions irritantes sur la peau, en retardent la marche, mais ne previennent point toujours sa terminaison par la mort. Tous les veterinaires de la Eeauce sont unanimes sur ce point; si par hasard certains d'entre eux annoncent des guerisons, c'est qu'ils ont ete appeles a traiter lanimal dos l'apparition des premiers prodromes du mal, ou qu'ils ont eu a. combattre l'enterite suraigue. De metne quo pour le sang de rate des betes ä laine, M. Delafond ne prescrit point de moyens pour guerir une maladie qui, par sa nature et son siege, sa marche tres-rapide, et surtout la gravite et l'etendue des lesions quelle determine en quelques heures dans I'organisme, est ingueris-sable dans l'immense majorite des cas.
ßloyens prdservatifs. — Les conditions que doit s'im-poser le cultivateur beauceron pour preserver ses vaches du sang de rate, dit M. Delafond, sont:
1deg; De s'occuper de sa vacherie conjointement avec sa femme et les fdles de basse-cour.
2deg; De s habituer a examiner les yeux et les gencives des animaux, pour s'assurer qu'ils ne font pas trop de sang.
3deg; De s'exercer äpratiquer lasaignee afin davoir recours a cette operation quand il le jugera necessaire.
4deg; De calculer le poids des fourrages qu'il a recolte's afin d'etablir durant lliivernage la ration d'entretien de chaque vache, selon son appetit, son age , sa race, la qualite de lail quelle donne, enfm letat de plenitude ou de vacuite de l'uterus.
5quot; D'emmagasiner les fourrages de maniere a pouvoir varier tres-souvent la nature de l'alimentation.
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(5deg; D'acheter des fourrages, si faire se peut, dans les annees de penurie, dans le but de regier la ration autant que possible dune maniere uniforme , et, dans le cas ou I'acliat d'aliinents serait impossible ou trop dispendieux, de distribuer la nourriture de maniere ä ne point passer brusquement d'une faible ration d'entretien d'biver ä une forte ration d'aliments verts dans les mois d'avril, mai et juin.
7deg; D'avoir un plus grand nombre de chevaux, de vaches, de betes a laine, pour consommer les fourrages qui ont ete emmagasines dans les annees d'abondance, plutöt que de faire manger un supplement de ration aux bestiaux. En suivant ce dernier et sage precepte, continue M. Dela-fond, les cultivateurs biverneront une plus grande quan-tite d'animaux quils conserveront en bonne sante, feront jilus de furnier pour engraisser leurs terres , et par consequent augmenteront les benefices de leur indus-trie,
Bü De praliqiier une ou deux saignees de cinq a six kilogrammes et de retrancher pendant quelques semaines les deux tiers de la ration, si les animaux ont les yeux rouges, les vaisseaux pleins de sang, les veines superfi-cielles tres-grosses et le pouls plein et fort; si la vache est jeune, si eile a pris promplement de 1'embonpoint, enGn si eile est pleine de cinq a sept mois. Ces saignees, cette diete, diminuent l'exces de sang existant dans les vais-seaux, rendent ce liquide plus aqueux, moins globuleux, moins excitant, et par consequent previennent la maladie dans l'immense majorite des cas.
9deg; Enfin , de changer les vaches d'herbages , si elles paturent dans un lieu ou les plantes sont abondantes et succulentes, pour les conduire, s'il est possible, dans des
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jpacages oil les plantes soient aqueuses et peu nourrissantes. De meine qua pour les betes ä laine ces sortes d emigrations font souvent cesser la maladie.
Ces moyens preservatifs que conseille M. Delafond , out ete mis en pratique par un certain nombre de cultiva-teurs : et, seuls au milieu des communes oil les vaches mouraient en grand nombre, ils ont conserve les leurs en bonne sante. Ces exemples ont engage les cultivateurs voisins a les imiter, et comme les premiers ils n'ont eu que tres-peu de pertes a deplorer.
MALADIE DE SANG DES BETES A LAINE {sang de
rate). — De meine que pour la maladie de sang des betes bovines , c'est au traite de M. Delafund que nous allons empranter ce qui va suivrej nous ne pouvons puiser a meilleure source. Ce professeur ayant etudie cette maladie des betes a laine d'une maniere toute speciale et sur un grand nombre de troupeaux, nous donne des enseigne-ments precieux sur l'etiologie de cette redoutable affection , sur les signes avant-coureurs qui precedent son invasion et sur les moyens preservatifs qu'il convient dc lui op poser.
Les meilleurs auteurs de medecine veterinaire ont public que la maladie de sang attaque les betes a laine tout a coup et les fait perir en quelques heures ; mais c'est une erreur. Dans l'immense majorite des cas, des signes avant-coureurs font connaitre que la maladie va bientot sevir sur les troupeaux. 11 importe de faire connaitre ces preludes morbides, qui precedent l'invasion du mal de plusieurs jours , mais qui ne frappent point des yeux peu exerces sur les maladies du menu betail, parce qu'il faut les constater en gouvernant le troupeau , dont
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les betes (Tailleurs paraissent jouir d'une bonne sante. Les betes a laine qui vont prochainement etre atteintes du saug de rate, out une vivacite et une excitabilite cpii ne leur sent point ordinaires. Leur regard est vif; on les voit quelquefois se dresser sur I'animal le plus voisin comme pour se livrer au coit; la peau en general, mais surtout la peau fine et rose qui forme les larmiers, qui recouvre le bout du nez et les oreilles, prend une teinte rouge-vif. Une inspection attentive des yeux montre que les nombreux vaisseaux capillaires qui s'avancent de Tangle interne de Toeil dans Tepaisseur et l'etendue de la conjonctive, sont parcourus et distendus par beaucoup de globules de sang. Le sang tire de la jugulaire de ces animaux est noir,se cuagule dans le vase qui la recu, en trois a quatre minutes (six ä sept minutes etat de sante), et Ton s'apercoit plus tard qu'il est tres-riche en globules et en albumine, et pauvre en elements aqueux.
Lorsque le troupeau parcourt en liberte, on voit ordi-nairement les betes les plus belles , les plus jeunes et les plus grasses s'arreter quelques instants, allonger la tete, dilater les narines , ouvrir la bouclie et respirer penible-ment; mais cette dyspnee disparait bientot. Beaucoup, dans l'intervalle de la distribution des aliments , lechent les murailleset recberclient les terres salpetrees. Api-es le repas , le ventre se ballonne, mais toujours cette indisposition est de courte duree. Ces signes acquierent une haute importance lorsqu'en forcant les betes auriner en serrant tout a la fois la bouche et les naseaux , on voit s'ecouler une urine roussätre, deja sanguinolente, et qu'on s'apercoit au pare ou a la bei'geric, que plusieurs toisons sont tachees de rouge par Turine de betes deja malades. Enfin, on a la certitude que le mal va attaquer plusieurs ani-
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maux, lorsque, independamment de tons ces j^rodromes . on voit les excrements, ordinairement sees et moules sous forme de petites crottes , devenir mous , etre recouverts dune matlere glaireuse, blanchatre, tres-souvent sangui-nolente. Tous ces symptomes preeurseurs se remarquent aussi dans les troupeaux dont quelques animaux meurent du sang, tous les deux a trois jours. 11s indiquent assu-rement dans ce cas que la maladie existe dejä chez les betes qui les presentent et que bientöt eile va peut-etre s ai'graver, s'exasperer tout a coup et faire peril' l'aninial rapidement. C'est ce qui arrive en elFet s'il fait un repas trop substantiel, s'il est expose a rinsolation , s'il eprouve rinfluence d'un air cliaucl, charge d'electricite; s'il reste au pare pendant une pluie d'orage; s'il ressent les effets d'un changement subit de temperature. Alors la bete a laine cesse de manger, reste en arricre du troupeau, respire vite et penihlement- sa vue s egare, eile fait quelques pas en trebucbant, squot;ebroue, rale, rejette un sang ecumeux par les naseaux, tombe a la renverse, agite convuisive-ment les quatre membres, expulse une petite quantite d'urine sanguinolente, rend parfois des matieres excre-mentitielles teintes de sang, et expire apres cinq, dix, quinze, vingt minutes , une heure, deux beures , trois beures au plus.
La maladie n'est cependant pas toujours precedee de signes avant-coureurs, 1'invasion ea est brusque et la ter-minaison rapide. Dans ce cas la bete, quoique dans un etat plethorique, est gaie, mange de grand appetit et presente generalement toutes les apparences dune sante parfaite j quand tout ä coup eile cesse de prendre des aliments ou s'arrete en ruminant, s'allonge, se raccourcit, tournoie. tombe par terre, se debat convulsivement, expulse avclt;
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violence de l'ecume sanguinolente par les naseaux, urine quelques gouttes de sang et meurt en cinq ou dix minutes. C'est notamment lorsque les betes predisposees au sang sont exposees a l'insolation , ä la poussiere et pendant les journees et les traits orageuses, qu'elles meurent ainsi et presentent les symplomes d'une asphyxie et dune Lemorrkagie interne.
Les lesions cadaveriques observees par M. Delafond, sont analogues a celles qu'il a signalees sur des bceufs morts de la maladie de sang; par consequent il nous parait superflu de les mentionner ici. (Voy. Maladie de sang des betes hovines. )
Les causes qui occasionnent le sang de rate des betes a laine sont les memes que celles qui occasionnent le sang de rate des betes bovines ^ c'est dans les ricbes plaines de la Beauce que M. Delafond a etudie cette cruelle maladie sur ces deux especes d'animaux ; il la regarde comme identique, par consequent il lui attribue la meme ori-gine.
M. Delafond se resume et dit que quatre causes puis-santes contribuent, pendant les mois de juillet, aoüt et septembre, a augmenter la mortalite due a la maladie de sang dans la Beauce. II les classe selon Tenergie de leurs efFets morbides ; ce sont:
1deg; La predisposition des animaux a contracter cette maladie par l'usage des aliments qui donnent beaucoup d'elements organiques au sang, soit durant I'hivernage, soit pendant les mois de mai et juin;
2deg; Les grains de ble, d'orge, d'avoine et les jeunes legumineuses tres-nutritives que les betes trouvent a manger dans les cbamps de cbaume en juillet et aoüt;
3deg; L'insolation. lair cliaud , potissiereux. charge d'elee-
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tricite que les animaux respirent etant au pare, causes qui nuisent essentiellement ä l'heQiatose;
4deg; L'insuflisance des boissons, leur insalubrite dans quelques circonstances , l'eau salee dans d'autres •
5deg; Enfin il ajoute que si , en 1842, la mortalite causee par la maladie a ete beaueoup plus considerable que les annees precedentes, on doit l'attribuer au plus grand nombre d'epis que les animaux ont glane dans les chau-mes, a la persistance des fortes cbaleurs qui ont existe pendant Fete, ä l'insalubrite plus grande des eaux des mai-es, dont les animaux ont ete forces de s'abreuver pendant un temps plus long.
Les orages qui amenent tout a coup des recrudescences dans la mortalite, continue M. Delafond, doivent ctre consideres comme des circonstances aggravantes qui precipitent la marche et la terminaison mortelle de la maladie, seit sur les animaux qui y sont predisposes, soil sur ceux qui en sont deja atteints.
Moyens curatifs. — La bete a laine qui presente tous les symptomes qui caracterisent la maladie de sang , doit etre consideree comme perdue. Rien ne pent la sauver; la saignee hate la mort. Ce n'est que rarement qu'elle pro-longe la vie de quelques heures ou de quelques jours. Les immersions dans l'eau froide sont aussi nuisibles qu'utiles, soit comme moyen curatif, soit comme moyen preser-vatif. Comme pour le sang de rate des betes bovines, M. Delafond ne s occupe point, des moyens de guerir une maladie qui, par sa nature, letendue et la gravite des lesions qu'elle suscite en peu de temps, est inevitablement mortelle.
Moyens prdservatifs. — M. Delafond indique dune maniere tres-claire et fort etendue ce qu'on doit faire
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rgt;5Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIE DE SANG DES BETES A LAINE.
pour preserver lesbetes a laine du sang de rate; il recom-mande aux cultivateurs de ne donner pendant 1'hivernage a leurs troupeaux qu'une faible ration de vesces, de gesses on de grain, et d'alterner cette alimentation avec des aliments aqueux et rafraichissants , comme les betteraves , la pomme de terre, etc. Les bons elFets de la betterave donnee comme alimentation aux betes a laine ne sont point douteux; cette racine rafiaiclilt les animaux, donne plus d'eau a leur sang, etconcourt a la production du lait cbez les brebis nourrices. Distribuee convenablement pendant liiivernage, dit M. Delafond, eile doit prevenir et pre-vienten effiet la maladie de sang.
cc J'ai vu depuis dix ans , dit M. Yvart (1), le sang de rate sevir plusieurs fois sur quatre troupeaux nombreux, appartenant a des proprietaires de la commune de Mai-sons-Alfort, lorsque le troupeau de Tecolc veterinaire, nourri ä ces c'poques de mortalitc dans les memes pdtic-rages, rieprouvait aucnnc perte; et la cause de cette singularite, je 1 attribue a une alimentation constamment uniforme pendant lliivcr, avec une quantitd sn/lisante d'aliments sees, associes ä des ravines comme les betteraves, les pommes de terre. )gt;
Depuis la publication de cette note , le troupeau de l'ecole d'Alfort, toujours alimente de la meme maniere pendant lliiver, ne perd point de betes par le sang. La ration ordinaire est de un kilogramme par grosse bete et par jour.
31. Delafond ajoute que deux cultivateurs de la Beauce, depuis qu'ils donnent une ration de betteraves a leurs troupeaux, n'ont que peu ou point de pertes a deplorer par le sang.
(1) Note siir le siing do mlc. Recueil de medecine veteritiairc, annce IS2S.
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Relativement au sol de la bergerie qui se trouve impre-gne de matieres animales qui degagent des gaz malfai-sants, il recommande de l'enlever a un metre de profon-deur, tous les deux ans, et dele remplacer par une nouvelle couche de terre battue.
Pour eviter le froid et pour entratner en deliors de la bergerie l'air impur et les emanations malfaisantes qui s elevent constamment des fumiers , il est indispensable de pratiquer une cbeminee d'aerage dans cbaque bergerie. Cette cbeminee etablit un courant d'air de bas en baut, qui entraine au-dessus lair cbaud, les vapeurs infecles , les gaz irritants, tout en maintenant une temperature egale dans l'etable. Un seul ventilateur sufllt pour aerer une bergerie contenant deux cents moutons. Toute-fois , on tiendra compte des ouvertures qui existent aux murs.
M. Delafond conseillede eurer les bergeries quatre fois pendant riiivernage. Ce n'est point, dit-il, la quantite de firmier amoncele dans la bergerie qui donne de la cbalenr aux betes, et notamment aux asrneaux lors de l'aenelaffe, mais seulement la couche d'un pied qui en forme la super-ficie. On ne devra point calfeutrer les portes et les fene-tres pendant Tbiver, ainsi que beaueoup de eultivateurs ont riiabilude de le faire.
Quant au regime du printemps, M. Delafond recommande aux eultivateurs de faire paturer les diverses plan-tes qui vegeteut sur les jacheres en mars et en avril; elles sont rafraicliissantes et tres-utiles a la sante des betes a laine; de ne faire paturer les moutons quavec beaueoup de circonspection sur les trefles, cette verdure leur faisant promptement pisser le sang et les predisposant a la mala-die. Les vesces d'biver associees au seigle ne serout pätu-
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rees qu'avec la plus grande moderation et toujours au pare.
Pendant les chaleurs de lete on ne devra jamais laisser les troupeaux au pare. Les animaux devront etre sortis le plus matin possible pour qu'ils mangent. les herbes re-couvertes encore de rosee ; ils seront rentres ä la bergerie des neuf heures du matin et n'en ressortiront qu'a neuf heures du soir. II serait bon de construire des hangars adosses aux murs des locaux de la ferme du cüte nord, poury placer les troupeaux pendant les chaleurs. Les betes en s'y reposant respireraient un air pur et ne seraient point asphyxiees par la poussiere emportee par le hale qui soufile sur les guerets. Lors des nuits orageuses de 1 ete, des nuits fraiches et humides de l'automne, les betes devront etre rentrees a la bergerie.
Le berger ne fera paturer que deux heures par jour sur le chaume de ble, et trois heures au plus sur ceux d'orge et d'avoine. Le reste du parcours devra etre fait sur des guerets et notamment sur des luzernes, des herbes croissant naturellementau herd des chemins, des bois, si surces parcours ily en a. Si le berger s'apercoit que les animaux ontlesyeux rougeset lecheut les murailles, qu'ils s'arretent et respirent peniblement dans les champs; si en outre quel-ques betes ont une urine rougie par du sang, et rendent des excrements mous, glaireux et sanguinolents, la saignee a lajugulaire devra etre pratiquee sur toutes les betes les plus sanguines du troupeau. Une plus grande quantite de sang sera retiree a celles qui olFrent deja les signes avant-coureurs du mal. Tout le troupeau devra etre mis ä la diete, aux boissons acidulees et ;i paturer sur des luzerais seulement, si cela est possible, jusqua ce que les muqueuses et la peau aient repris une teinte d'un rose pale.
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M. Delafond assure avoir employe ces saignees, ces moyens preservatifs sur un grand notnbre de troupeaux de la Brie, et avoir pu prevenir ainsi on arrcter la maladie de sanjj.
Pendant le mois de septembre , la mortalite diminue, mais persiste cependant encore si ce mois est sec. Les troupeaux, a cette epoque, päturent sur leschaumes deble, d'avoine, d'orge, et y trouvent les minettes, les trefles, les luzernes, les sainfoins de l'annee et surtout la renouee ouhacbee. liest necessaii'e de moderer encore beaucoup le pacage sur ces cbaumes, qui sont alors pourvus de plantes succulentes et sanguines, et de conduire alternati-vement sur ces lieux, sur les luzernes, sur les cliemins et sur les prairies naturelles.
A la fin de septembre et pendant la premiere quinzaine d'octobre , les prairies artificielles deviennent perfides , parce qu'elles meteorisent dangereusement les animaux. On ne devra done les faire päturer qu'avec moderation, et seulement dans le milieu de la journee.
Nous venons de transcrire succinctement du Traite de la maladie de sang des betes a laine, de M. Delafond, les symptömes, les causes et les priocipaux moyens preservatifs de cette affection 5 bien que cette maladie soit fort rare et ne fasse que fort peu de victimes en Belgiqne, et notammenl dans la contree que nous habitons, neanmoins nous avons cru convenable de puiser dans l'ouvrage du professeur d'Alfort des enseignements qui, le casecbeant, seront utiles aux veterinaires.
MALADIE DE SOLOGNE. — Cette maladie des betes a laine a ete ainsi nommee, parce que de temps immemorial eile est enzootique dans la Sologne. Si I'on concluait
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du nom quelle porte, (lit Hurtrel J'Arboval,cette maladie semblerait n'appartenir qu ä la Sologne seule; mais si eile est en effet tres-commune dans cette contree, eile ne s'y rencontre pas d'une maniere exclusive, car on I'a remarquee dans dautres pays qui reunissent les memes conditions, par exemple le has Langucdoc. Elle paraitaussi s'etre montiee, meme tous les ans, dans les fermes situees au milieu et aux environs de la foret d'Orleans, dans les eodroits oü les päturages sont humides. Les habitants du pays oil eile est le plus geueralement repandue la designent encore sous le nom de mal rouge ^ de maladie rouge, a cause du sang que quelques betes malades rendent par les voies urinaires. Cast particulierement au mois de mai que la maladie dc Sologne se manifeste ; eile est dans toute sa force au mois de juin, et s'eteint a la fin de juillet ou au commencement d'aoüt.
Les signes precurseurs de cette maladie sont le degoüt, le retard de la rumination, la tristesse, le herissement de la laine, le larmoiement des yeux, la lenteur de la marche, la difficulte de suivre le troupeau, et la lenteur k brouter la pointe des herbes au lieu de les devorer jusqu'a la racine; les betes reviennent a la bergerie avec le ventre aplati, lair morne, les oreilles basses et la queue pen-dante. Elles eprouvent bientot des frissons, des altex'natives de froid et de chaleur brillante aux extremites, et ne veu-lent plus manger.
Les premiers de ces signes sont a la verite communs ä beaucoup de maladies des betes a laine; mais si dans le temps el la saison oü regne ordinairement fenzootie dont il s'agit, on examine une a une avec soin les betes qui paraissent en etre menacees ou commencent a en etre afiectees, on remarque une chaleur assez vive du corps,
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surtout sous la poitrine, et principalement vers l'appen-dice sternal. L'air expire est aussi beaiicoup plus chaud que dans letat naturel. On observe la chaleur brülante de la bouche, la rougeur des membranes muqueuses, et un mouvement febrile qui devient general. On remarque encore un ecoulement muqueux par les narlnes, lequel est ordinairement abondant chez les individus dont la ma-ladie est legere, mais nul, peu considerable et epais chez ceux qui sont gravement afiectes. Bientot, au lieu de mu-cosites il s'ecoule une serosite rongeatre, et de petites gouttelettes de sang paraissent meme a l'orifice des narines, dont la membrane interne est tres-rouge ; il sort une serosite sernblable des yeux ; les urines, quoique assez abon. dantes, sont d'un rouge vif; les excrements sont recou-verts de grumeaux de sang. A mesure que la maladie avance, la lenteur de la marche de l'animal devient plus grande ; les autres symptomes augmentent d'intensite; la tete et les membres de devant paraissent gonfles, la prostration s'ensuit et devient extreme. Les animaux cbercbent l'ombre , comme pour se garantir des moucbes qui se jettent sur eux en grand nombre, sans qu'ils fassent aucun effort pour les chasser ; ou bien ils refusenl d'aller aux champs avec les autres. Le mal etant parvenu a son plus baut degre, la tete est basse jusqu a plonger le bout du nez dans la terre, l'epine du dos se courbe, les extremites locomotrices se rapprochent, les betes restent immobiles, tantöt debout, tantöt coucbees ; elles battent des llancs, respirent avec peine ; il leur sort de la bouche une ma-tiere ecumeuse; quelques-unes ont de longs frissons, d'autres sont tres-alterees, dautres encore poussent des gemissementsplaintifs, qui font peine a entendre. Les plus vigoureuses ou du moins celies qui letaicnf avant do tombcr
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malades, perissent dans des convulsions generales ou partielles ; les plus faibles, toujours en grand nombre, perissent quelques jours plus tard, dans un etat de prostration ou de catalepsie, apres avoir langui et eprouve un flux extraordinaire d'urine et un flux diarrheique survenus au moment de la mort.
Tel est le tableau symptoraatique de cette maladie, trace par Hurtrel d'Arboval, d'apres les ecrits de Fiandrin et de Tessier.
La maladie de Sologne , qui fait perir la majeure partie des animaux qu'elle attaque, parcourtses periodes en huit a dix jours , terme moyen , quelquefois plus , rarement moins. Quand la matiere qui flue par les naseaux est abou-dante, Fafiection est moins violente et les betes out plus de cbances pour se retablir; au contraire, quand cette matiere est epaisse et rare, la mort est la termmaison la plus ordinaire. Les betes atteintes les premieres perissent plus promptement que les autres, comme aussi celles qui sont grosses, vigoureuses et douees de vivacite , que des convulsions conduisent quelquefois subitement a la mort, ordinairement en deux ou trois jours. La maladie suit toujours une marcbe moins rapide chez les animaux qui se trouvent dans les conditions opposees ; faction vitale semble s'eteindre peu a peu en eux, et ils succombent au bout de cinq, six, buit ou quinze jours, dans une sorte de stupeur catalcptique. Le retablissement des betes qui en echappent s'opere lentement: on n'en guerit aucune de celles qui ont baveune matiere ecumeuse, rendu du sang ou bu abondamment. La mortalite est en raison de la fraicheur du temps ; durant les jours chauds, il ne meurt pas autant d'animaux, et la maladie decline ä mesure que la temperature s'adoucit. C'est plus particulierement sur les
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agneaiix et sur les antenais quelle exerce ses ravages. Rien ne prouve qu'elle soil contagieuse; il est meme probable qu'eile ne 1'est pas, et qu'elle ne se reproduit chaque annee que parce que tous les ans les memes causes se renouvellent et amenent les memes effets.
Quelques auteurs ont cm devoir rapproclier la maladie de Sologue de la maladie de sang, et d'autres de la ca-chexie aqueuse. Les autopsies cadaveriques faites par Tessier semblent cunfirmer Topinion des derniers. En effet, cet auteur dit n'avoir trouve aucun signe dinflam-mation nulle part, mais bien partout un etat atonique. Les chairs sont blanches et infiltrees, les vaisseaux san-guins, vides, les ganglions mesenteriques, volumineux; on trouve des epanchements de serosite roussAtre et quelques hydatides dans le thorax et le bas-ventre, des fascicles (douves) dans le foiej la vesicule du fiel est remplie d'une bile ahondante, etc. Toutes ces lesions cadaveriques se rattachent a celles que roil rencontre principalement et constamment clans les animaux morts de la pourri-ttire.
Catiscs. — La Sologne est un pays extremement humide ; le sol, presque perpetuellement abreuve d'eau, est compose de glaise recouverte dun sable gravier-il n'y croit que des plantes aquatiques; nulle part on ne trouve un aussi grand nombre d'etangs, d'ou il s'eleve des vapeurs necessaireraent malfaisantes. Plus le mois d'avril est pluvieux, et plus la maladie est considerable. Les ravages qu'elle exerce sont d'autant plus grands que les paturages sont plus humides ; eile est plus ou moins considerable, suivant les annees ; et s'il arrive de grandes mor-talites qui detruisent la moitie ou plus des troupeaux, on doit rechercher la cause de ces desastres extraordinaires,
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dans Ihumidite des lieux et des prairies oü paissent les animaux.
Les bergeries sont generalement humides, mal closes et sans litiere. Les betes y souffrent du froid pendant l'hiver; elles croupissent dans du furnier humide et ne respirent qu'un air vicie et malsain ; ajoutez a ce qui precede la nourriture qu'on leur distribue a labergerie, qui se compose generalement de paille de seigle, de chaume et de branches darbres avec leurs feuilles, et vous aurez les principales causes de la maladie'de Sologne, qui certaine-ment sont tout a fait de nature opposee a celles qui deter-minent la maladie de sang des troupeaux de la Beauce : elles sont debilitantes, elles appauvrissent le fluide nour-ricier et frappent les organes d'atonie.
Moyens preservatifs.— La nature du sol de la Sologne, dit M. Delafond, son etat inculte ou tres-dillicilement cultivable , l'impossibilite de se procurer de bons aliments, la misere des petits fermiers ou metayers, leur incurie, le peu de valeur des moutons dans beaucoup de parties de ce sterile pays, sont des obstacles si grands et si difliciles ä surmonter, ajoute ce professeur, qu'il se croit oblige ä declarer qu'on ne peut . quon ne doit point chercher a prevenir completement la maladie rouge, mais seulement aviser aux moyens d'en diminuer les ravages annuels. Voici les conseils qu'il croit utiles de donner aux cul-tivateurs :
Regime. 1deg; On cherchera ä se procurer le plus possible de fourrages sees, de branches d'arbres garnies de leurs feuilles. Si ces aliments sont de mauvaise qualite, on les aspergera d'eau salee. On fera consommer la provision de fourrage de maniere a ne point laisser les betes soufirir rle la faim en fevrier, mars et avril.
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Les branches de pins, de sapins dont les feuilles sont pourvues cl'une matiere resineuse tonique et excitante, les tiges, les feuilles du genet, de genievre, sont tres-utiles aux troupeaux. On en donnera une ration deux fois par semaine.
2deg; On cherchera a clore les bergeries le mieux possible, pour eviter le froid et rhumidite. On pratiquera des jours aux toits , pour faciliter la sortie des emanations dues a l'encombrement des animaux.
3deg; On recoltera des chaumes , des feuilles , des herbes seches, pour eviter le coucher sur le furnier.
4deg; Au printetnps, on ne sortira point, autant que faire se pourra, les troupeaux aux champs, avant la chute de la rosee, et on les rentrera a la bergerie une heure au moins avant la chute du jour.
5deg; On evitera surtout les paturages humides et les brouillards du printemps.
6deg; On ne traira point les meres lorsqu'elles allaitent les agneam.
7deg; On evitera le passage brusque des aliments aqueux et peu nourrissants du printemps , a l'abondance des plantes succulentes qui vegetent dans les chaumes.
Moyens curatifs. — On ne doit tenter la jjuerison des animaux qu'autant que la maladie ne fait que commencer; plus tard eile est dillicile a combattre et reclame des soins et des depenses que les proprietaires ne peuvent point faire pour leurs moutons.
L'eau-de-vie camphree, unie au vin de quinquina, a tres-bien reussi au professeur veterinaire Flandrin , dans le debut et meme a letat de la maladie. Ce remede est trop dispendieux pour etre donne a un grand nombre de malades ; il vaut mieux avoir recours aux toniques astrin-
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gents. Les decoctions concentrees de plantes aromatiques, telles que celles de sauge, de thym, de serpolet, d'ecorce d'orme, d'ecorce de diene, de saule blanc, de la seconde ecorce de sureau, ä la dose d'un a deux verres (1/4 de litre a 1/2 litre) par jour a chaque bete, sont des remedes peu coüteux, qu'on pent se procurer partout, et qui sont fort utiles. M. Delafond conseille d'ajouter a ces breuvages un peu de vin ou deau-de-vie; mais le prix de ces substances nous parait trop eleve pour en faire un usage pro-longe.
MALANDRES. — On donne ce nom ä des crevasses ou gercures, ä bords calleux , qui surviennent au pli du genou des solipedes ; lorsque ces entamures existent au pli dujarret, elles portent le nein de solandres. Que cette affection survienne aux genoux ou aux jarrets, eile est toujours de meme nature, par consequent cette division est pai^faitement inutile, et si nous en faisons mention ici, c'est pour ne point nous ecarter entierement de l'usage recu en medecine veterinaire de donncr ces deux qualifications a la meine maladie,
Les malandres ou solandres sont des ulceres atoniques, des gercures a bords durs, calleux, d'oii suinte une bu-meur jaunätre qui agglutine et parfois fait tomber les poils des parties environnantes. Ces entamui'es de la peau occasionnent une douleur prurigineuse qui engage I'ani-mal a y porter la dent, et qui le fait boiter plus ou moins fortement selon l'intensite du mal.
Ces lesions de continuite, que Ion a comparees aux dartres croüteuses de lespece bumaine, sont le partage des animaux eminemment lymphatiques , qui ont les jambes grasses, chargees de gros et longs poils, qui sejourneul
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MALANDRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; UV
duns des endroits malpropres, humides, et dont on neglige de nettoyer les extremites des membres, qu'on laisse garnis de bones acres qui irritent la peau de ces parties. L'experience nous a demontre que les Saisons froides et pluvieuses sont favorables au developpement de ce mal; mais eile nous a demontre egalement que les chevaux qui n'ont pas une predisposition individuelle ou constitution-nelle ne le contractent pas , malgre les influences locales auxquelles ils se trouvent exposes. De ces faits nous sommes autorise a conclure que I'afFection qui nous occupe est humorale, que la cause primordiale reside dans le temperament lymphatique , et que cette maladie pent etre, par sa nature, rapprochee de la phymatose (eaux aux jambes).
Traitement. — II semblerait au premier abord que ces petites plaies sont faciles ä guerir et ne meritent guere l'attention du veterinaire, mais il n'en est pas ainsi; dans la majeure partie des cas, il faut leur opposer im traitement assez complique et bien suivi pour en triompher. Que le mal soit recent ou chronique, on debute toujours par des applications locales emollientes , en fomentations, en bains et en cataplasmes , pour assouplir les bords de l'ulcere, diminuer la rigidite de la peau et calmer la dou-leur locale ; mais il ue faut pas perdrede vue que, tout en employant ces moyens locaux , un traitement interne est presque toujours indispensable pour obtenir la guerison^ on doit done purger une ou deux fois le malade et quel-quefois davantage selon son idiosyncrasie , lui adminis-trer chaque matin un breuvage tonique, lui donner une alimentation nutritive, excitante, et le soumettre a un exercice modere si letat des plaies le permet. Lorsque les bords des ulceres restent durs et calleux, on
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Ics cauterise avec le fer incandescent : une legere adustion suilit souvent pour changer le mode d'irrilation et lavo-rise toujours le travail de la cicatrisation. Lorsque la suppuration fournit du pus louable, les plaies doivent etre pansees comme des plaies simples qui suppurent; si, au contraire, I'ulcere fournit de la serosite roussatre et que le fond en soit blafard, il faut avoir recours aux applications toniques excitantes. Ces differents moyenstherapeutiques, bien combines et appliques selon les opportunites, ame-nent ordinairement la guerison des solandros et des malandres en quinze ou vingt jours de traitement. II est inutile d'ajouter que les soins hygieniques doivent etre observes religieusement durant la cure.
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MASTOIDE {Mammite). — L'infiammation des glandes raammaires ou des mamelles porte le nom de masto'ule. Eile se presente sous forme d'engorgements formant des nodosites inegales, bosselees, doulourenses, dans certains cas sans cliangement de couleur a la peau; 1 ecoulement du lait se fait avec douleur quand les canaux excreteurs prennent part a Firritation , la quantite de ce liquide en est moins abondante, et parfois il est mele de sang; il arrive meme quelquefois qu un ou deux mamelons ne four-nissent que du sang pur. Get etat n'est pas toujours le meine, l'inflammation peut devenir plus intense; alors la mamelle est chaude, rouge chez les femelles dont I'epi-derme de cette partie est blanc, tendue, douloureuse. Get exces de pblogose est accompagne d'une fievre de reaction intense. Quelquefois ces intumescences se ramollissent et forment des abces dans l'epaisseur meme de la glande. Ces abces se font ordinairement jour au dehors les uns apres les autres; lorsque cette circonstance arrive, la
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MÄST01DE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5S1
guerison exige un temps plus oumoins long pour s'operer; quclquefois le pus forme dans la glande est elimine par les trayons oumamelons. Jl nest pas rare de voir lamastoide, dans la brebis , se terminer par gangrene et occasionner la mort du sujet. Jl arrire parfois que les symptumes inflammatoires disparaissent en partie, et que l'engorge-ment seid persiste; alors la glande reste dure, offie des nodosites inegales , a pen pres insensibles, sans change-men t de couleur ä la peau qui les recouvre; la maladie en cet etat a revetu le caractere chronique et degenere sou-vent en squirrhe ou cancer de cet organe. La chienne est de toutes les femelles, celle qui nous offre le plus souvent i'exemple de cette degenerescence.
L'accumulation du lait dans les mamelles immediate-ment avant la parturition, ou incessamment apres cette operation naturelle, ou pendant Taliaitement, parait etre la cause principale de cette alteration ; aussi la rencontre-t-on chez les femelles abondantes en lait et qui ont les glandes mammaires volumineuses. Les coups portes sur ces organes, le froid, les courants d'air, peuvent aussi y donner lieu.
Traitemcnt. — Dans le traitement de la mastoide, on doit commencer d'abord par faire disparaitre l'engorge-ment laiteux par la succion ou par Faction de traire; on maintient la partie ohaude au moyen dun bandage matelasse, qui sert en meme temps de suspensoir, que l'on imbibe d'une decoction emolliente tiede, ou que l'on re-couvre d'un cataplasme emollient anodin , en ayant tou-jours la precaution d'empecher Faccumulation du lait dans les mamelles. Si l'inflammation est exageree au point doccasionner une fievre de reaction intense, on doit recourir aux saignees generales; certains praticiens pre-
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conisent la saignee a la veine mammaire ou sous-cutanee abdominale comme etant tres-efficace dans ce cas ; nous nous sommes bien trouve des emissions sanguines operees sur ce vaisseau pour combattre la mastoVde chez la vache. Cliez la chienne, une ou deux applications de sangsues procurent un soulagement soudain. II en serait de meme chez les autres femelles, mais le prix eleve de ces anne-lides ne permet pas d'en user pour les grands animaux , a cause du nombre considerable qu'il faudrait appliquer pour en retirer tous les avantages qu'ils peuvent procurer. Ces moyens tberapeutiques doivent etre secondes par une diete plus ou moins severe. Si la phlegmasie se termine par suppuration, si des abces se forment , on les ouvre, on les deterge et on pause la plaie avec des etoupes seches ou imbibees d'alcool campbre ou de teinture d'aloes selon Tindication. Si la gangrene menace de s'em-parer de l'organe enflamme, il faut pratiquer de profondes scarifications et les panser ensuite avec de l'essence de terebenlliine, de l'ammoniaque liquide ou du quinquina, pour ranimer les tissus et arreter les progres funestes de cette terminaison. Le pansemeut, dans ce cas , doit etre renouvele trois ou quatre fois par jour et continue jusqu a ce que le danger soit passe, c'est-a-dire jusqu'a ce que les plaies aient repris une teinte rosee et secrelent du pus blanc , cremeux , de bonne nature. Si la maladie passe a 1 etat chi'onique, on doit employer des agents capables den provoquer la resolution oud'amener la suppuration, tels que les frictions spiritueuses, les liniments ammo-niacaux, camphres, savonneux, etc. Les purgatifs admi-nistres a petites doses, secondent parfois d'une maniere eflicace les topiques precites. Si lengorgeaient est passe a letat squirrheux, pour mettre un terme a. cette degene-
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MELAiNOSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;oSquot;
rescence, on doit operer rablation de la glande mam-maire.
MELANOSE. — On donne ce nom a une production de couleur noire, d'un tissu homogene un peu humide, qui, dans son etat de erudite, a une consistance analogue a celle des glandes lymphatiques, et yui laisse suinter par la pression lorsqu'elle tend ä se ramollir, un liquide roussätre et tenu, mele de grumeaux noirAtres, fermes ou friables, se convertissant enfin en une bouillie noire.
C'est surtout chez les chevaux blancs ou gris qua Ton remarque ces prodvictions insolites ; cependant quelques veterinaires ont rencontre la melanose chez des chevaux de robes differentes. M. Rodet et M. Andral en onttrouve chez des chevaux a poil bai. M. Breschet a observe des tumeurs meianiques chez quelques autres animaux; le chien, le chat, le lapin , la souris et le rat lui en ont offert des exemples remarquables.
Chez le cheval, ces tumeurs se developpent surtout sous la queue, au pourtour de l'anus , se prolongent plus ou moins dans le bassin ; nous en avons aussi observe sous I'e-paule, entre le scapulum et le thorax. La melanose pent envahir les differents tissus de l'economie, mais eile se montre plus frequemment dans le tissu cellulaire que par-tout ailleurs, et Ton ne peut en reconnaitrel'existence que lorsqu'elle siege a I'exterieur, sous la queue, au pourtour de l'anus, enfin dans tous les endroits oü la peau est fine et depourvue de poils. A cause du peu de desordres qu'elle produit dans l'economie, on en a rencontre dans le foie et dans des portions du tissu cellulaire peu irritables, qui etaient d'un developpement enorme, sans que pendant
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5S4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HELANOSE.
la vie, elles eussent fait presumer leur existence par he jilus leger trouble fonctionnel.
La melanose commence sous la forme de petits points noirs ou violets qui se developpent, setendent, grossissent et prennent une forme arrondie plus ou moins bosselee, dent le volume peut devenir considerable; nous avons observe des tumeurs melanicpies ä la base de la queue et au pourtour de l'amis, qui avaient acquis la grosseur d'une tete d'bomme, qui masquaient l'anus et rendaient Tex-pulsion des matieres fecales difficile. Ces tumeurs sont susceptibles de passer a un etat de ramollissement, sur-tout si leur situation les rapproche de fexterieur ; la peau s'amincit, s ulcere, et Ton voit suinter de la surface ulceree une matiere poisseuse, noirätre. qui caracterise la maladie.
Quant a la nature de la melanose, M. Lassaigne a trouve dans celle du cheval, de la fibrine, une matiere colorante noirätre, un peu d'albumine, enfin divers pro-duits inorganiques, tels que cblorure de sodium, carbonate de soude, pbospbate de cbaux et oxyde de fer. M. Barruel la considere comme etant principalement formee par un depot de la matiere colorante du sang, unie a de la fibrine, Tune et l'autre se trouvant dans un etal particulier. Mais comment se fait ce depot de matiere colorante du sang plus ou moins modifiee? MM. Breschet et Andral pensent qu'il est le produit dune secretion ou peut-elre d'une transsudation , principalement composee d'albumine, de fibrine et de la matiere colorante du sang, et que ce produit depose entre les mailles des tissus , s'y accumule et s'y developpe insensiblement.
Traitement. — La tberapeutique ne possede aucun moyen special pour le traitement dc la melanose. L'ex-
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METRITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3BB
tirpation seule, lorsque les tumeurs melaniques en sont susceptibles, presente des chances favorables pour de-barrasser l'economie de ces productions ordinairement plus genantes que dangereuses. Damoiseau enleva avec succes de ces tumeurs au pourtour de Tanus, qui se pro-longeaient plus ou moins dans le bassin. M. Olivier opera une tumeur melanique d'un volume considerable, situee en avant du muscle scalene, qui comprimait loesophage, a tel point que Tanimal ne pouvait avaler ni les aliments ni les boissons. M. Yvart rappelie une observation de M. Pauleau , qui, apres avoir enleve une tumeur melanique situee sur Tun des nerfs pneumogastriques , c[uelle comprimait, avaitfait cesser une gene tres-marquee de la respiration etle Symptome connusous lenomde corn age. MM. Vatel et Felix ont opere chacun un corps melanique d'un enorme volume, situe sous le muscle masto'ido-hu-meral, et ils ont reussi. Nous avons extirpe une tumeur de cette nature, du volume du poing , placee en avant du scapulum et se prolongeant au-dessous de cet os, de ma-niere a mettre le cheval bors de service, tant la claudica-tlon etait intense, et la guerison fat prompte etradicale. On a employe contre la melanose difierents resolutifs , mais ils sont restes sans effet.
M^LICERIS. (VoyezA'^e.)
METRITE [Inflammation de la matrice). — L'uterus, dans le jeune age, n'est guere susceptible de maladie et surtout d inflammation. Cet Organe reste en quelque sorte inerte , engourdi et presque rudimentaire, jusqu a I epoque des premieres chaleurs ou du rut 5 alors il acquiert un accroissement considerable, ses fonctions
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deviennent plus importautes, son action se reveillej il tlevient plus vasculeux, se congestionne, et l'etat de tur-gescence sanguine dans lequel il se trouve a cette epoque est Yoisin de rinflammation ; mais ce nest pas ä l'appari-tion on au renouvellement des periodes des chaleurs que la metrite se declare, du moins cest une rare exception de la voir surgir sous Tinfluence de cette cause, mais bien immediatement apres la partorition ou Tavortement. La phlegmasie de l'uterus est divisee en aigue et en chro-nique. Toutes les femelles domestiques sont susceptibles de la contracter, mais eile est plus commune chez les unipares que chez les multipares.
METRITE AIGUE. — L'inflammation de la matricese manifeste par des efforts expulsifs, analogues ä ceux que font les femelles pour mettre has, alors que les produits de la conception sont sortis de l'antre uterin, suivis du rejet par la vulve d'une certaine quantite de serosite sanguino-lente, espece de lochies qui acquierent parfois une teinte grisatre et exhalent une mauvaise odeur. L'animal est inquiet, il eprouve parfois de legeres coliques qui se dis-sipent promptement pour reparaitre quelques instants apres ; il a de la fievre, le pouls est fort et accelere, la soif est vive, I'appetitest diminue ou aboli, la rumination est suspendue; dans les femelles douees de cette fonction, la secretion du lait a disparu , les mamelles se Iletrissent ; la vulve est rouge et tumefiee, la membrane du vagin offre les memes phenomenes ; la malade eprouve de fre-quentes envies d'uriner et ne le fait qu'avec difficulte, les selles sont rares et dures 5 les reins sont douloureux a la pression, il y a chaleur et sensibilite de l'uterus, apprecia-bles par l'exploration vaginale. Tel est le tableau symp-
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SräTRITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;SK7
tomatique de la metrite aijyue simple, c'est-a-dire de celle dont 1 inflammation se borne a la membrane inuqueuse de l'organe ; mais il peat arriverqae les autres envelop-pes participent a la plilegmasie : alors les symptömes deviennentplus alarmants, la maladie est plus grave.
Metrite chroniqtie. — L'inllammation de l'uterus peat passer ä l'etat chronique ; dans ce cas, les symptumes alarmants se calment, la reaction sympathique diminue ; mais cependaut la membrane vaginale reste rouge, I'animal se livre de temps en temps a des efforts expulsifs qui aine-nent au debors un pus blanchatre de mauvaise odeur ; quelquefois ce pus charrie des debris de placenta putre-fie dans la matrice; I'appetit est peu prononce et pen soutenu ; la secretion laiteuse ne s'etablit qu'imparfaite-ment Ott point du tout; la rumination, chez les animaux doues de celte fonction, se trouve plus ou moins intervertie: lanimal languit, il maigrit rapidement, le poil se lierisse, la peau devient seche et semble collee aux OS, le marasme survient; et si la mort ne vient pas mettre un terme a cette serie de symptömes , la bete reste tres-longtemps ä se relablir.
L'inflammation aigue de la matrice se termine quelquefois par gangrene ; lorsque cette terminaison se manifeste, les symptömes inflammatoires disparaissent, les efforts expulsifs cessent, la calme se retablit; il semblerait que I'animal entre en convalescence; mais ce calme, ce mieux n'est qu'apparent, il est trompeur, et le praticien le plus eclairepourraitmal etablirson pronostic s'il negligeaitde consulter le pouls cjui, dans ce cas, est petit, vite, concentre, pi-esque imperceptible et meme quelquefois entierement efface. Get etat du pouls, joint au calme de la bete, a 1'a-baissement de la temperature du corps et notamment des
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oreilles, ä 1'ecoulement par la valve d'une matiere de ccm-leur lie de vin et d'une odeur infecte, et ä lexpression d'abattement et de prostration de la malade , est le signe indubitable d'une mort certaine.
Les principales causes de la metrite sont les parturitions laboi'ieuses , les manoeuvres inconsiderees et mal entenducs auxquelles on se livre pour extraire le petit sujet de l'antre uterin 5 le sejour dans luterus de l'ar-riere-faix, epiecertains praticiens oatlainauvaise habitude de laisser se detacber par la putrefaction (dans la vache sur-tout); lextraction mallaite de ce meme arriere-fiux, I'arra-cbement des cotyledons qui se trouvent ä la face interne de la matrice des ruminants, les dechirements de l'uterus^ son renversement, les avortements, le sejour plus ou moins prolonge d'un foetus mort dans cet Organe, les inflammations vaginales, etc., etc.
Traitemoit. — Le traitement de la metrite aiguc doit se baser sur des moyens propres ä calmer rinflamniation qui s'est allumee, tout en cberchant a eloignerles causes qui lout occasionnee; ainsi, si e'est le placenta qui irrite la face interne de luterus, ilfaut I'extraire avec precaution. Si luiflammation est legere,quelle n'attaque que la membrane muqueuse, les fomentations emollientes sous I'ab-domen, les saebets de son cbaud et mouille appliques sur la region des lombes, les lavements emollients et les bains de meine nature sullisent ordinairement pour en obtenir la guerison. Mais si linllammation est intense, le pouls acce-lex-e et la fievre de reaction bien manifeste, outre les moyens precites, on doit avoir recours aux saignees generales 5 on enveloppe le dos, les lombes, la croupe et fabdomen de couvertures de laine que 1 on arrose de temps en temps d'une decoction emolliente, chaude, de mauve ou de graines
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tie lin, tie maniere a ce que le corps se trouve plonge en quelque sorte dans un bain permanent; nous nous sommes bien trouve, dans le cas qui nous occupe, des injections emollientes anodines faites avec precaution dans la matrice; cette maniere d'agir directement sur I'organe enflamme, ce bain interne a procure souvent un soulage-ment quasi instantane, en calmant la malade, eu dimiuuant les efforts expulsifs auxquelselle se livrait et en les faisant meme disparaitre entierement. Lorsque les excrements sont durs, ouqu'ily a constipation, les laxatifs, tels que la creme de tartre, le calomel, le sulfate de soude, soulagent notablement les malades. Ces moyens employes en temps opportun amenent souvent la resolution en quatre ou cinq jours de traitement. Dans tons les cas, la diete, les boissons blanches nitrees doivent seconder les moyens therapeuti-ques que nous venons d enoncer.
Quand la maladie est passee ä l'etat cbronique, ce qui s'observe assez souvent chez la vache par suite du sejour de larriere-faix dans la matrice, il faut faire cesser la cause qui entretlent la phlogose, debarrasser I'organe qui en est le siege des enveloppes foetales qu'il renferme, soit par une manipulation adroitement dirigee, soit par lad-ministration de substances medicamenteuses dont I'action speciale se porte sur l'uterus et provoque les contractions qui tendent a eliminer le placenta en putrefaction. Parmi les substances abortives employees en medecine veteri-naire on compte la sabine, la rue et le seigle ergote ^ les deux premieres s'administrent en decoction a la dose d'uu litre, et la derniere, en poudre, a la dose de quatre gros a une once. Ces doses sont pour les grandes femelles. et peuvent etre reiterees une ou deux fois dans les vingt-qualre bcurcs, si le cas I'exige. Pour les pctitcs femelles
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3tiOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;METRO-PERITONITE.
les doses doivent etre proportionnees ä leur force et a leur taille. Lorsque la cause est eloignee, on dirige dans la cavite uterine des injections emollientes ; si apres quelques jours de cette medication I'ecoulement purulent continue, il faut la remplacer par des injections restrinctives.
La terminaison par gangrene est constamment mortelle; I'art est impuissant dans ce cas et il faut renoncer a tovi! traitement.
METRO-PERITONITE. — II arrive que la membrane peritoneale s'enflamme conjointement avec la matrice. alors il y a metro-peritonite. Cette grave affection survient ä la suite de la parturition et s'annonce par une foule de symptömes ; outre ceux que Ton observe dans la metrite. et dont il est inutile de faire ici fenumeration [voyez le chapitre precedent), l'animal eprouve des frissons ^ les flancs sont tendus, douloureux ; la respiration est courte , comme ondulense; le pouls est dur, serre, frequent j la peau est secbe, sa temperature peuclevee: fanimalse cou-che et se releve aussitot, il se livre a quelques mouvements desordonnes et eprouve de la douleur par la compression des parois abdominales 5 la secretion laiteuse a disparu, les mamelles se fletrissent; la rumination a cesse cbez la vache, la brebis et la chevre 51'appetit est nul, les excrements sont rares, durs et coifles-jet tres-souvent il y a constipation. Dans la chienne le vomissement vient souvent s'ajouter aux autres symptomes.
Quelquefois le calme renait au bout de vingt-quatre Ji trente-six heures, de maniere a faire croire que le mal est conjure jmais neanmoins la bete reste triste, abattue: le pouls, au lieu de reprendre de la force et de la souplesse, diminue , devicnt intermittent, inexplorable: ces pheno-
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JIliTIUM'lilUTO.MTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ölil
menes sont ceux tie la gangrene qui s'empare des organes soufTrants, et annoncent une mort prochaine. Quand la maladie prend une marche favorable , les symptumes disparaissent pen ä peu, le pouls reprend de la force et de la souplesse, la gaiete revient; I'appetit commence a reparaitre ainsi que la secretion du lait: enfm tout tend a renlrer dans letat normal. Mais la resolution, seule terminaison heureuse, se laisse souvent desirer, et dans la majeure partie des cas ranimal succombe a la funeste terminaison par gangrene.
Traitemeiit. — Le traitement de la metro-peritonite doit etre prompt et actif. On doit debater par une ou deux saignees generales, selon le besoin ; lorsque par I'efTet des emissions sanguines le pouls arepris im peu de souplesse, on applique des revulsifs a la face inlerne des cuisses ou sur la region sternale, dans le but de faire deriver falllux sanguin qui se porte vers les organes irrites 5 les vesicatoi-res et les sinapismes remplissent fort bien cette Indication. Les sinapismes sont preferables aux vesicatoires , car ils produisent en quelques heures un engorgement dout la scarification donne lieu a des saignees locales, souvent tres-salutaires dans ce cas. A ces moyens tlierapeutiques on associe les bains emollients, que Ion fait prendre aux grandes femelles qui ne peuvent pas etre placees dans une baignoire, en leur enveloppant le corps et surtout l'abdomen de couvertures de laine que I'oii arrose de ma-niere a y entretenir une chalenr humide ; de plus, la diete severe, les boissons nitrees, les lavements emollients et les laxatifs composes de creme de tartre, de calomel, ou de Sulfate de soude. Quoique ce traitement soit le plus rationnel que l'on puisse opposer ä la metro-peritonite, il est loin, dans la majeure partie des cas, d'etre suivi de succes; la
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502nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;METUOnUHAÜIE.
i^iavite de cette maladie ä marche rapidele rend iiiipuis-sant.
METRORRHAGIE. — Quoique rare dans les animaux domestiques, la metrorrhagle existe quelquefois chez la jument et la vache 5 eile s'annonce par de legers frissons, par le refruidissement des extremites et meine de toute la surface du corps, par Tecoulement d'une quantite plus ou moins grande de sang par la vulve 5 l'animal eprouve de la douleur aux lombes, il est en proie a de legeres coliques, le pouls devient petit et faible , et si l'hemor-rliagie est ahondante, le train de derriere devient vacil-lant et a de la peine a se soutenir.
On observe la metrorrhagie a la suite des parturitions laborieuses, de lextraction de l'arriere-faix, fnite avecim-peritie, sans menagement et en Tarracbant par lambeaux, Les decbirements de l'uterus, l'usage des substances dites abortives, donnees a grandes doses lorsque l'organe est deja enflamme. enfin la presence d'un foetus mort dcpuis queique temps dans la matrice sans pouvoir en etre expulse, sont les causes ordinaires de riiemorrhagie uterine.
Trailement. — Le traitement de la metrorrhagie doit consister dans des moyens capables d'arreter recoulement du sang. Ainsi, il faut placer l'animal dans un endroit frais et le soumettre a l'usage de l'eau blanche, froide. iiilree- on dirige des injections d'eau froide vinaigree dans la matrice, on fait des douches de meme nature sur la region des lombes et a la face interne des cuisses. On conseille la saignee lorsque la malade est forte et pletho-rique, on a aussi conseille le tamponnement. Si I'hemor-rhagiti est la consequeuce de la presence dun foetus moil
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MOLETTES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;563
dans la matrice, il faut terminer la parturition le plus promptement possible; souvent, lorsque cette operation est achevee, 1 ecouleraent du sang cesse presque a I'instant meme; clans tous les cas , les agents therapeutiques doi-vent etre puises dans les medications astringente et res-trinctive.
MOLETTES. — On donne le nom de molettes a do petites tumeurs molles, ordinairement indolentes, formees par l'accuinulation de la synovie dans les gaines tendi-neuses, et situees au-dessus du boulet du oheval, de chaque cöte des tendons qui passent ä la face posterieure des canons. Ces tumeurs molles, indolentes, et de la gros-seur d'un marron d'abord, peuvent acquerir du develop-pement, se prolonger le long des tendons, se durcir, de-venir douloureuses et faire boiter Vanimal plus ou moins forternent.
Cette sorte d'hydropisie des gaines synoviales des tendons des muscles flechisseurs du pied, se rencontre le plus souvent chez les vieux cbevaux uses par la fatigue ; cependant on la remarque egalement chezde jeunes ani-maux qu'on soumet trop tot a des travaux. fatigants, qu'on expose h. des courses rapides et a des efforts violents.
Traitemcnt. — Lorsque les molettes sont petites, indolentes , lorsqu'elles n'ont pas encore acquis un certain degre d'induration , elles cedent ordinairement au repos et ä l'application de vesicatoires; raais lorsqu'elles sont indurees et surtout lorsqu'elles sont occasionnees par I'usure, c'est a la cauterisation quil faut avoir recours ; ce moyen est le jjIus effieace et le plus certain qu'on puisse opposer a ces sortes de tumeurs. Depuis quelques annees, on preconise les injections d'iode pour combattre les dila-
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tations des gaines et des capsules synoviales ; mais en attendant des experiences plus concluantes sur reflicacite de ce moyen , nous nous abstenons de le recommander aux praticiens.
MORVE. — Avant de commencer ce long et aride cha-pitre, nous devons d'abord annoncer, pour qu'il n'y ait aucune equivoque ni aucuneinterpretation quelconques. que nous entendons parier de la morve proprement dite, de la morve chronique enfin , et qu'il ne sera nullement question de cette autre afFection , nominee improprement morve atyuii, que nous avons decrite sous la denomination de coryza gaiujreneux.
La morve est une maladie particuliere aux solipedes ; le cbeval, l'äne et le mulct sont seuls susceptibles de la contracter. Depuis les temps les plus recules, cette affection a fixe l'attentiün des hippiätres et des medecins pour en decouvrir la nature, le siege, les causes qui la provo-quent et les moyens propres ä la combattre; de nombreux ecrits ont ete publies sur cette matiere ; tous renferment des opinions si divergentes que nous ne sommes encore aujourd'bui guere plus avance qu'on ne l'etait il y a deux siecles: ces ecrits, ces opinions diverses raltesteut sufli-samment.
Solleysel, qui ecrivait en 1669, considere la morve comme une maladie froide qui a de l'affinite avec la morfondure, la vraie et la fausse gourme, et tous les desor-dres qui en sont la suite ; il en accuse une humeur froide, acre, qui corrode la membrane pituitaire. A une epoque moins eloignee, Blundeville se traine sur les traces de Solleysel et soutient, a l'exemple des hippiätres grecs, que la morve a son siege dans la moelle de l'epine, qu eile
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MORVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;303
consume. La morve, suivant G-arsault, est engendree par une humeur acre et indigeste, ou par une lymphe epaissie que le sang degorge dans les glandes du nez et de la ganache. Dans le siecle dernier, le siege de la morve a fait I'objet principal des recherches de Lafosse pere. Ce pra-ticien distingue attachait une grande importance a cette decouverte, base de son Systeme medical. II etablit que la maladie est inflammatoire et locale, que son veritable siege est dans la membrane pituitaire, et que la meilleure maniere de la traiter consiste en injections appropriees dans les cavites nasales et dans les sinus, par des ouver-tures pratiquees au moyen du trepan. Bourgelat regarde l'opinion de Lafosse comme insoutenable, et pense qu'on ne doit chercber la source de la morve que dans la corruption du sang et des humeurs. Lafosse fils a beaucoup etendu et developpe les idees de son pere, et il les soutient centre le Systeme de la plupart des hippiätres du temps, qui pretendent que la morve a son siege dans le poumon, le foie, la rate, etc. La considerant comme une maladie locale, il soutient que toutes les fois que les visceres de la poitrine sont affectes , ce n'est pas la morve propremcnt due. Dutz regarde la morve comme tenant aux humeurs, et il compare les ulceres, appeles chancres, de la membrane pituitaire, aux ulceres veneriens du canal de luretre. Bourgelat avait fait avant lui cette comparaison, qui a ete repetee bien des fois depuis. Paulet dit que, pour avoir une idee juste de la morve, il faut la comparer au mal venerien. Suivant cet auteur, les deux virus exercent leur action de la meme maniere : dans l'une et dans lautre maladie, la lymphe, qui est infectee par la presence du virus, infecte a son tour celle des glandes voisines ou eile a ete apportee; ici ce sont celles de l'aine, la celles de la
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ganacbe ou les sous-linguales destinees aux memes usages, Ces virus, d'une nature acre et irritante, etant parvenus , Win dans le canal de l'uretre de I'liomme, lautre dans les cavites que tapisse la membrane pituitaire du cheval, y etant dissous et developpes , causent par leur presence une irritation , une inflammation , une ardeur qui est bientot suivie il'un ecoulement purulent et d'une augmentation de secretion du moins destine a lubrifier les parois internes des cavites. Cbabert rappelle les prin-cipes de Solleysel. Suivant Gilbert, la morve parait etre, ainsi quela. fausse yourmo,une degeneration de la gourme, cpii joue dans l'espece du cbeval le merne role que la petite veröle dans I'liomme. En 1790 et en 1801, Lafosse fds a public la decouverte d'une nouvelle morve, au-dessus du larynx. Coleman ne voit dans la morve et le farcin qu'une meine maladie, et se fonde sur ce que le virus de Tune portant son action sur la membrane interne du nez , et le virus de I'autre dans les vaisseaux absorbauts de la superficic, dans Tun et I'autre cas, toute la masse du sang n'en est pas moins infectee. Delabere-Blaine adopte I'idee de son compatriote anglais, et ne doute pas que la morve et le farcin ne soienl specifiquement identiques.
M. Dupuy envisage la morve comine une des nom-brenses formes que pent, suivant lui, revetir raflectioa tuberculeuse. Sans rechercher la cause des tubercules, qui lui parait inconnue, il etablit que, aussi longtempsque ces productions sent pour ainsi dire naissantes et en petit nombre, elles occasionnent peu d'alterations dans les fonctions de la partie affectee, que la maladie demeure latente pendant un laps de temps indetermine, quelle prend meme les formes de beaucoup d'affections tres-differentes et dont la nature semble opposee. Mais apres
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une longue periode qui peut durer plusieors annees, le tissu tuherculeux se ramollit, se desorganise, degenere et se change en surface ulceree. Alors seulement on dit qu'il y a morve, quoiqne l'etat morbide, jusqu'alors me-connu , datat de Lien plus loin , et le travail qui caracte-rise cette nouvelle periode a ete divise parLafosse en trois temps, sous las noms de morve commencante, confirmee, invetoree, ou par Chabert en trois degres. La theorie de M. Dupuy peut se formuler de la maniere suivante :
La morve est une affection tuberculeuse; eile a la plus grande analogic avec la phthisic tuberculeuse de I'liomme; ellcest difficile a reconnaitre dans son principe; eile reste longtemps cachee dans la profondeur des tissus affectes, sans deranger leur action; pendant la duree de cette longue periode, on la confond avec beaucoup d'autres maladies qu'on croit essentielles , tandis qu'elles ne sont que symptomatiques ; die est susceptible de prendre une foule de formes differentes avant de revetir celle qui la caracterise, et la morve qu'on a coutume d'appeler morve commencante ou du premier degre, est deja fort ancienne. Tout cela nc s'applique qu'a la morve dite chronique 5 M. Dupuy repousse toute idee de ressemblance, memc d'analogie, de la morve chronique avec la morve aigue, et il ne sait pourquoi on les appelle du meme nom,
M. Philippe admet fopinion de M. Dupuy; ce veteri-naire assure que les poumons des chevaux abattus pour cause de morve sont constamment remplis de tubercules miliaires , dissemines dans tout I'organe, dont ils rendenf la surface comme couverte de petits mamelons qui s'ob-scrvent tres-bien a foeil nu ovi a l'aide de la pulpe des doigts promenes sur I'organe. La morve n'est done pour cct ccrivain, ([u'une forme ou plutot uue consequence de
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la phthisic pulmonaire. M. Rodet a adopte la theorie de M. Dupuy.
Pour M. Galy la morve est, non une maladie tubercu-leuse, mais une affection calcaire. Suivant lui, les sels calcaires deposes dans les organes , s'y comportent comme corps etrangers , et n:y exercent qu'une action purement mecanique. Pour ce pharmacien, la morve demeure lalente aussi longtemps que I'organisme tolere les depots qui s'infiltrent de tous cotes; mais la maladie eclate des que le travail, pour lequel il cherclie ä les isoler, amene un trouble considerable et des degenerescences diverses.
M. le docteur Rayer a aussi observe des granulations dans les poumons , mais il affirme n'avoir jamais trouve, dans les chevaux atteints de morve chronique, aucune trace de matiere tuberculeuse, soit crue, infiltree ou en masses plus ou moins considerables, seit ramollie 5 jamais il n'a rien observe qui ressemblat ä la matiere tuberculeuse qu'on rencontre chez I'homme, dans la phthisic pulmonaire, e'est-a-dire une matiere dun blanc grisatre, opaque , tres-friable et d'une densite analogue a celle du fromage dur.
Hurtreld'Arboval fat charge par l'autorite de combat-tre la morve qui s'etait developpee en 1807, dans une partie du departement du Pas-de-Calais, oü eile a regne pendant plus dun an sur un grand nombre d'animaux 5 il a fait avec soin beaucoup d'autopsies: quelquefois il a rencontre des tubercules et des hydatides, mais ils ne lui ont jamais paru que tres-secondaires, par consequent subsequents. Au contraire, il a toujours ete frappe de la parite des desordres patbologiques observes dans le cas dont il s agit, avec ceux qu'on remarque lors de Finflam-malion de tout antre organc appartenanl au systcme mu-
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queux. laquo; Ne sait-on pas, (lit cet auteur, qu'on voit sou-vent des chevaux phthisiques arriver au dernier degredu marasme sans donner de signes de morve : c'est a peine si le jetage putride et grisätre qui vient des poumons, determine dans les derniers instants de la vie un leger engorgement des ganglions de l'auge, et cependant la diathese tuberculeuse existe au plus haut degre. raquo;
Trente-sept cas de morve ont ete examines avec soin par M. Youatt, sous le point de vue de la coexistence des a flections pulmonaires avec la maladie nasale. Sur dix-neuf cas de jetage par la nai'ine gauche, dans quatre, pas de trace d affection dupoumon ; dansdix, congestion ou hepatisa-tion ou autres marques de travail inflammatoire, dans le poumon gauche seulement, le poumon droit etant parfai-tement sain; dans deux, les deux poumons afioctes, mais le gauche heaucoup plus que I'autre : dans trois, affection piesque egale des deux poumons. Sur huit cas de jetage par la narine droite, dans deux, point de maladie du poumon ; dans quatre, le lobe droit sevdement etait malade ; dans un, les deux lobes etaient affectes, mais le droit plus violemment; dans un , les deux poumons etaient egale-ment malades. Ainsi, six fois sur trente-sept, proportion da pen pres un sur six, les poumons ont ete trouves sains, et ceia dans les recherches faites expres pour constater ce point de doctrine.
M. Morel regarde la morve comme une inflammation de la membrane muqueuse des cavites nasales, mais une inflammation passee a letat chronique, qui a entraine une desorganisation plus ou moins etendue des parties affec-tees par eile , et qui n'a rien de special dans son genre. Cette inflammation pent naitre sous linfluence d'une irritation locale, comme eile pent etre le produit sympalhi-
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c[uc (Tune irritation eloignee, comme aussi eile pent se compliquer d'irrilations subsequentes ou concomitantes. Taut quelle demeure aigue, on lui donnedes noms divers, en raison de son intensite et de seseffets varies. La morve n'est done, d'apres M. Morel, qu'une desorganisation des muquevises nasales , determinee par une inflammation devenue cluxmique, et un animal ne devient jamais mor-veux sans avoir eu la membrane du nez prealablement euflammee une ou plusieurs fois , directement ou conse-cutivement. Plus tard , quand les fonctions generates s'alterent, on ne doit I'attribuer qu'aux aflections subsequentes , sympatbiques ou concomitantes qu'eprouvent les principaux organes.
Godine, MM. Loucbard et Vatel pensent que la morve est une pbthisie sui yencris de la membrane pituitaire. On a presente aussi cette maladie comme une inflammation des capillaires lymphatiques de la membrane nasale, avec tendance a la destruction.
Mi Bartbelemy aine, dans une discussion soulevee au sein de l'Academie royale de medecine de Paris, s'est exprime en ces termes : a Je n'ai jamais dit que la morve fut une maladie particuliere. La morve aigue surtout ne pent elre une affection locale, puisqu'elle est accompagnee d'une eruj^tion sur toiites les parties du corps ; c'est done une maladie generale, dont les elfets principaux, esscn-liels, caracteristiques se manifestent dans les caviles nasales. Quelques faits me portent neanmoins a penser que certaine affection, qu'on qualifie de morve cbronique, est une maladie locale. raquo;
M. Delafond pense que les causes variees et nombreuses de la morve font naitre souvent au sein de feconomie, des alterations maladiyes dont le point dc depart est variable.
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II admet une espece de morvedebutant sous forme dune inflammation chronique de la pituitaire; mais loin de croire que tel soit constamment le debut de la morve chronique, il affirme qu'clle a, dans l'immense majorite des cas, son siege dans le Systeme lymphatique, et que sa nature est une alteration encore peu connue de la lymph e et des vaisseaux qui la charrient.
M. Loiset, medecin veterinaire ä Lille, dans un me-moire savamment ecrit, adresse a la Societe royale et cen-trale d'agriculture, decrit les lesions des vaisseaux et des ganglions lymphatiques de la maniere suivante : Les parties tumeüees emanent de lineaments longitudinaux indures qui sortentpar l'ouverture exterieure des naseaux: ä ce point ils se reunissent en un seul faisceau qui se rend tlans les ganglions lymphatiques de Tauge; ce faisceau est forme de deux a quatre petits lymphatiques entoures de tissu celluiaire indure. En fendant longitudinalement un de ces vaisseaux, on y voit d'abord une lymphe opaline, qui subit par la suite diverses transformations ; d'abord, eile se separe en deux parties , une liquide, transparente, d'un beau jaune dore; l'autre solide, analogue au blanc d'oeuf durci par la chaleur, qui obstrue completement le calibre du vaisseau dans les points oü eile existe. C'est dans les intervalles qui separent les coagulums, quest contenue la partie liquide; ce liquide est sans cesse absorbe par les parois du lymphatique, qui finissent par adherer entre elles quand la resörption est complete : il en resulte qu'alors le caillot est coname renferme dans une enve-loppe kystoide, a laquelle il adhere intimement.
Dans certains cas, cette exhalation qui se fait a la face interne du kyste redissout le caillot, et la xesorption ct ladhesion s'operent comme precedemment. Mais, le plus
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souvent la matiere precipitee acquiert graduellemeiit plus de consistance, jusqu'a I'epoque plus ou moins eloi-gnee oü eile se ramollit. G'est alors que la membrane en-veloppante se perfore; un liquide plus ou moins sereux, caillebote, sechappe par l'ouverture, et des ulceres appa-raissent. Quant aux ganglions lymphatiques, leur engorgement est subordonne a la precipitation de la lymphe dans quelques-uns des lympbatiques qui s'y rendent et entrent dans leur composition.
D'apres M. Loiset, la morve nest pas une maladie a type inflammatoire ; eile appartient a un ordre d'affections qui ne peuvent se rattacher a aucune des classifications resultant des theories medicales qui se sont succede jusqu'a nos j oui's.
laquo;Elle consisteessentiellement, dit-il, dans une veritable precipitation morbide d'elements tenus en dissolution ou en suspension dans la lymphe ct dans le sang, et qui s'opere dans une partie des divisions vasculaires qui ram-pent dans le tissu sous-muqueux de la nasale, ou qui penetrent dans la substance de cette membrane.
raquo; L'eßet immediat du precipite morbide est d'aneantir plus ou moins completement la circulation dans le vais-seau qui en est le siege, et de produire l'oedematie dans loute letendue de sa sphere d'action.
a Ses effets consecutifs consistent dans rohliteration du vaisseau qui disparait en ne laissant d'autre trace d'exis-lence qu'une enveloppe kystoide a chaque precipitation ; laquelle enveloppe eprouve plus tard un travail de perforation , a Taide duquel le depot de matiere precipitee est expulsee en dehors de l'economie animale.
raquo; La precipitation, cette operation anormale de la chimie vivante, suivant I'heureuse expression de Broussais, recon-
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raquo;ail une premiere cause, qui reside evidemment dans certaines conditions morbides de la part des fluides circu-iatoires ; mais ces conditions, en quoi consistent-elles? c'est ce que nous ignorons completement, et c'est ce que dau-tres genres d'investigations que les precedentes peuvent nous devoiler.
raquo; Ces phenomenes morbides si remarquables etant susceptibles de se developper dans tons les points de I'organisme, il convient d'examiner ici la question encore controversee de connaitre si la morve est une affection generale ou une affection locale. Sous le point de vue etiologique, ilest evident que cette maladie est le produit dune cause generale, feconde par la diversite et la mul-tiplioite de ses effets morbides ; mais ce qu'il s'agit de determiner, c'est desavoir si la totalite de ses effets patbo-logiques doit recevoir le nom de morve : dans I'aflEirmative, la nosograpbie aurait ä s'occuper de decrire la morve de lestomac, des intestins, des poumons, etc., comme eile a decrit rinflammation de lestomac, des intestins, des poumons, etc., et comme chacune d'elles est susceptible de parcourir ses periodes isolement, on arriverait ä donner ce nom a une multitude de maladies, qui nauraient aucune ressemblance symptomatique avec ce qu'on a toujours appele morve. Or teile n'est pas la pensee des pathologistes quiont considere ce mal comme une affection generale; ils ont senti L'intime liaison de la morve avec dautres alterations, dont le siege peut occuper tous les points de 1 economic animale, et ils ont mal explique cette liaison en disant que la morve est une affection generale. D'un autre cote, leurs adversaires, en localisant peut-elre avec raison la maladie, ont meconnu les rapports im-portants et naturels qui existent entre la morve et une
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foule de lesions diverses. La verite est quele phenomene essentiel et primordial de la morve peut se developper dans toutes les parties du corps, mais avec des differences qui resultent de la diversite de leur organisation et de la variete de leurs fonctions, qui ne permettent pas de les confondre dans une seule et commune description. Ce phenomene donne, en un mot. naissance a un groupe nombreux de maladies qui doivent constituer une classe ou un ordre distinct dans les cadres nosologiques.
n Quant a l'affinit^ de la morve et du farcin, eile a etc veconnue dans tous les temps, et eile se trouve confirmee de la maniere la plus formelle dans les recherches necros-copiques precedentes. Desormais, eile ne peut plus faire question apres la determination si precise du lien patho-genique qui les unit. raquo;
En presence de tant d'opinions diverses, quo savons-nous sur la nature intime de la morve? u quoi out servi tous les travaux des liommes instruits et laborieux qui out sacrifie leur temps a vouloir elucider cette question ? jusqu'ici a fort pen de chose , et nous sommes encore reduits aujourd'hui, comme il y a un siecle, a considerer la morve comme une maladie specifique, inconnue dans son essence. Les uns ont invoque I'humorisme, les autres le solidisme pour trouver cette solution; ils se sont livres a des suppositions hypothetiques et me'taphysiques pour devoiler ce mystcre, et ne sont parvenus a aucun resultat positif. M. Youatt, Tun des veterinaires les plus instruits de TAtuvleterre, en commenrant ses belles lecons sur la morve, disait a ses eleves. laquo;J'avouerai, Messieurs, que j aborde aujourd'hui le sujet de ma lecon avec quelque repugnance. La maladie dont je vais vous parier etait cunnue du temps d'Hippocrate, et pen d'ecrivains veteri-
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naires modernes outdonne de ses symptömes une histoiie plus fidele et plus complete cjue celle que nous trouvons dans les ouvrages da pere de la medecine, Vingt-trois siecles se sont ecoules depuis, et nous ne sommcs pas plus avances aujourd'hui sur le sielt;gt;e primitif do cette maladie et sur sa nature intime. raquo;
Lamorve et le farcin sont consideres par benucoup de veterinaires comme deux formes variees de la meme affection ; ils s'appuient pour soutenir leur opinion sur ce que lepus resultant de boutons farcineux a produit la inorve; mais comment se fait-il que la meme maladie, une maladie de meine nature, qui, selon certains, ne differe que par sa forme, affecte une marclie si differente? Comme nous ravens dit en traitant, du farcin, la morve est une aliec-tion qui se developpe sans reaction ni trouble, a progres lents, peu sensibles, et demandant des mois, des annees meme pour arriver au point, de nuire aux grandes fonc-tions de la vie; tandis que le farcin., au contraire, est une maladie qui frappe profondement reconomie, trouble les fonctions , altere les lluides et les solides , et en quelques semaines amene la decomposition des tissus et la raort. L'une se guerit par un traitement rationnel, lautre resiste h. tons les moyens tberapeutiques quon lui oppose. Ces arguments nous paraissent de nature a mo-tiver notre opinion et notre raaniere de voir a cet egard, et en attendant des faits qui soient capables de faire changer notre conviction, nous resterons dans la croyance que la morve et le farcin sont deux maladies diiTerentes. Hur-liel d'Arboval reste dans le doute en attendant que ce point delicat soit eclairci. laquo; Nous doutons dautant plus, dit cet auteur, que nous considerons le farcin comme une maladie du Systeme lympliafiquc. et la morve comme une
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maladie d une membrane muqueuse, la pituitaire. Nous savons d'abord pertinemment et par experience qua le traitement qui triomphe c^uelquefois de la premiere, est sans efllcacite lorsqu*on lapplique a la seconde; a peine compte-t-on quelques rares exceptions. raquo; M. Schaack ne pense pas non plus que la morve et le farcin soient deux formes de la meme maladie, el, sans contester leurs nom-breux points de contact, il restera, dit-il, dans cette croyanoe jusqua cc que des faits concluants soient venus lui prouver le contraire.
La morve est le partage exclusif du cbeval, de i'ane et du mulct, tons les veterinaires sont daccord sur ce point; jamais on ne I'a observee sur les animaux de l'espece bovine ; cependant Gelle rapporte dans son ouvrage plu-sieurs cas de farcin observes chez le boenf; M. IMousis I'a vu regner epizootiquement; M. Reboul en a vu plusieurs exemples, et cependant la morve n'a jamais ete constatee sur les animaux de cette espece.
Quoi qu'il soit de toutes ces controverses el tie toutes ces opinions sur la nature et le siege de la morve, c'estä Lafosse pere et fds que Ton doit les premieres connaissan-ces positives sur le siege de cette maladie, et ce quils ont cut a cetegard est parfaitementen rapport avec les lumie-res fournies par les observations anatomiques. EnefFet, des lesions organiques constantes se rencontrent sur la membrane muqueuse qui tapisse les cavites nasales et les sinus, ainsi quo dans les ganglions lympbatiques de lauge ; ces lesions existent toujours, alors meme qu'on n'en rencontre aucune trace dans les autres lissus de 1 organisme, comme le prouvent les nombreuses autopsies faites par M. Youaf I, et comme nous I'avons constate nous-meme chez un grand nombre tie chevaux abattus pour cause de morve.
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laquo; 11 n'y a, selon nous, dit Hurtrel d'Arboval, que Lafosse qui ait bien vu en placant le siege de la morve clans la membrane pituitaire. En demontrant que la morve est une maladie locale, particuliere aux cavites du nez, aux sinus qui en dependent ou ä d'autres points de la membrane nasale, il a etabli un fait qui nous parait exact et qui est actuellement admis, comme en effet il doit Tetre, par tous ceux qui se font une loi de fonder leurs observations medicales sur l'anatomie patbologique et la physio-logie; et soit dit en passant, tant qu'on ne suivra pas fran-chementcette marche sure, cette impulsion donnee a nos etudes par les progres de la science, on restera dans le vaste cliamp des bypotbeses, des suppositions gratuites, des reveries metapbysiques , que plus d'un ecrivain recbercbe encore aujourd'hui. raquo;
laquo; 11 ne pent y avoir doute, je pense, dit M. Youatt, sur la conclusion a laquelle nous devons arriver, que le siege primitif de la morve est la membrane qui revet les cavites nasales. Le jetage par le nez est le premier signe qui fasse soupconner la maladie ; il se fait remar-quer dans toutes les periodes de sa marcbe et il I'ac-compagne jusqu ä sa fatale terminaison. La morve est une inflammation de la membrane pituitaire, signalee par le Symptome le plus precoceet le plus invariable de rinflam-mation d'une membrane mucjueuse, I'augmentation de sa secretion, dont le produit s altere dans son caractere aussi Lien que dans sa quantite, en devenant corrompu, acre et de nature maligne. Je ne veux pasaborder ici la question de savoir si cette inflammation est de nature specifique et nest pas gouvernee par les lois communes, ou bien si les caracteres de maligniteet les proprietesinfectantes quelle acquiert rapidement peuvent etre dus a la vascularite et
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a la sensibilite excesslves dont est douee la niembianc pituitaire, et a l'irritation deletere l\ laquelle eile est taut e.xposee. )gt;
Nous dirons done que la morve est une maladie dune nature particuliere, sut generis, de la membrane pitui-taire, et dont les principaux phenornenes se traduisent par lengorgement des ganglions lymphatiques sous-linguaux, par 1 ecoulement, ou comme on dit \e jefaye, par deux narines ou par une seule, d'un liquide vert-jaunutre, epais et grumeleux, qui s'attache au pourtour de leur orifice externe, et par l'ulceration de la membrane muqueuse qui tapisse les cavites nasales et les sinus.
Lorsqu'il n'y a que les deux premiers symptomes qui existent, le cbeval est tWidouteiix ; ils apparaissent sou-vent ensemble, les ulceres ou chancres ne se manifes-lent quensuite. Al'egard de 1 ecoulement ou jetage, il est d'abord pea considerable , presque sereux, jaunatre ou blancMtre, inodore, et tient en suspension de petits gru-meaux qui sattacbent aunezet le salissent. La membrane piluitaire conserve ä pea pres son aspect normal; cepen-dant en I'examinant attentivement on voit qu elie ne pos-sede plus son coloris ordinaire : eile est un peu blafarde, epaissie, et reflcte une teinte bleuatre. Cette teinte bleuatre emane de la congestion du Systeme veineux de la membrane ; eile est d'une tres-baute importance pour le diagnostic souvent si difficile a etablir lorsqu'il s'agit de se prononcer sur la nature et Tissue probable de la maladie : cette teinte est pour nous d'un mauvais presage, lexperience nous I'ademontre maintes fois ; nous insistons beaucoup sur sa presence , et lorsqiTelle existe nous sommes presque certain, pour ne pas dire toujours, que I affection est de nature morveuse. Quanl aux glandes,
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dies se montrent a la face interne de l'une ou des deux branclxes du masillaire, sous forme d'une tumeur peu vo-lumineuse, unique ou constituee par la reunion dun grand nombre depetits corps mobiles les uns sur les autres, adhe-rente ou non a Tos, tantut indolente, tantot legerement doulomeuse a lapression. Dureste, I'ammal seml^le jouir dune sante parfaite, il conserve son embonpoint, son appetit, sa vigueur et sa gaiele pendantun temps plus ou moins long, pendant des mois et rneme des annees. Mais ii arrive une epoque ä laquelle la membrane pituitaire se pointille, se couvre de petits ulceres javxnatres, qui. peu a peu, augmentent de profondeur et d'etendue, soit en se reunissantavecceux qui les avoisinent, soit en envabissant les alentours, et constituent les veritables chancres Ae la morve. Lorsque la maladie est parvenue ä ce degre, le jetage juigmente, il devient d'un jaune verdätre et se teint de stries sanguinolentes, et quelquefois le malade est en proie a des bemorrbagies nasales inquietantes; la table externe des sinus frontaux se gonfle et fait saillie sous la peau, la percussion exercee sur eile est donloureuse et rend un son mat: I'oeil devient cbassieux et larmoyant du cute ou I'ecoulement a lieu. La maladie etant arrivee a ce point, le cbeval est declare morvoux. C'est a cette epoque seulement que les grandes fonctions de la vie commencent ä se ressentir de Finfluence maladive; alors 1'animal devient triste, nonchalant, I'appetit se derange, la maigreur survient, et par suite de la resorption puru-lente, la fievre hectique et la mort.
On a etabli trois degres de la morve ; les deux premiers se rattacbent aux symptömes qui constituent le cbeval donteux; le troisieme est la morve confirmee. Cette division de la morve en trois degres met souvent tc veteri-
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naire dans une pusition embarrassaate lorsqu il est requls par les autorites pour coiistater Tetat d'un clieval qui fait le sujet d'une contestation, et pour lequel on intente I'ao tion redhibitoire ; peut-on condamner le cheval morveux alors qu'il ne presente que les deux premiers symptomes, aloi's qu'il n'est que doutcux ? Cette importante question qu'il ne nous appartient pas de resoudre, ce que nous ne pourrions d'ailleurs entreprendre sans courir le risque d'etablir un principe errone, merite toute 1'attention des veterinaires, car le premier degre implique aussi bien la morve que le deuxicme et le troisieme, et il est bien difficile de le differencier du catarrhe nasal chronique, que quel-ques-uns considerent comme la morve commencante, et qui cependant n'en a ni lecaractere ni les suites. Le plus souvent le cheval morveux ne jette que d'une seule narine, et c'est ordinairement de la gauche ; alors il n'est glande que de ce cute ; tandis que dans le catarrhe nasal 1'ecoule-ment se fait, dans fimmense majorite des cas, paries deux narines : il est blanchatre, muqueuxet moins gluant que dans la morve: lesglandes lymphatiques de 1'auge existent des deux cotes, elles sont plus volumineuses et entourees d'un empatement oedemateux qui remplit la ganacbe. Cette dilfeience symptomatique, qui pourrait echapper ä une investigation superficielle, doit etre appreciee a sa juste valeur pour pouvoir etablir des conclusions con-formes ä l'equite.
Causes.— On mentionne generalement comme pouvant donner lieu ä la morve: le mauvais regime , les aliments älteres, avaries, les habitations malsaines, chaudes et humides ou fair n'est pas suffisatnment renouvele; les grandes fatigues et ['inaction, les courses rapides et forcees, les vicissitudes atmospberiques, le froid bumide, les arrets
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de transpiration ; toutes les maladies primitivement cliro-niques; toutes celles qui, ayant debute par letat aigu sont suivies de lesions profondes d'un organe essentiel ou de l'alteration d'une fonction importante, specialement de la digestion et de la respiration; toutes celles enfin qui, affectant des organesexteiieurs, sont accompagnees d'une secretion abondante et prolongee de pus; la resorption purulente.ainsi que celledes matieres animales alterees et decomposees , etc., etc.; enfin, tout ce qui s'ecarte des regies de l'hygiene a ete invoque comme cause predispo-sante et determinante de la morve.
Toutes ces influences diverses sont de nature a faire naitre la maladie qui nous occupe, personne ne peut con-tester cetteverite; mais comment se fait-il, a ditjudicieu-sement un officier de cavalerie, qu'a quelques exceptions pres , la morve ait concentre ses ravages sur les chevaux de troupe? Ces cbevaux sont-ils done , sous le rapport de l'espece, de la nourriture, des soins, dans des conditions plus facheuses que ceux qui servent aux tra-vaux de l'agriculture? Loin de la assurement; et si nos remontes , dit-il, n'offrent pas encore des chevaux aussi parfaits que I'exige le service de la cavalerie, toujours faut-il reconnaitre qu'en general ils ne sont pas depourvus des qualites propres a leur destination. Nulle part d'ail-leurs les soins hygieniques ne sont administres avec plus de pel-severance, les pansements ne sont plus frequents ni plus surveilles. Et pourtant quelle difference dans les resultats ! Voyez chez nos paysans; a peine et de loin en loin 1 etrille et la brosse viennent efileurer le dos de leurs chevaux livres a un travail penible et continu ; leur nourriture n'est point choisie ; leurs habitations, basses et sou-
anbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;48
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vent mal closes , ne peuvent se comparer aux ecuries de In cavalerie.
EfTectivement, c'est sortout chez les chevaux de cavalerie et des charrois militaires, comme chez ceux des postes , des messageries, du halage et du roulage qu'on rencontre le plus souvenl la morve, tandis quelle est excessivement rare parml ceux employes uniquement ä lagriculture 5 cependant ces demiers commencent a tra-vailler des I age de deux ans ; a trois ans on ne les menage plus, on exige deux des services aussi soutenus et aussi fatigants que s'ils etaient adultes ; leur nourriture n'cst pas toujours de premier choix et quelquefois eile esl insufiäsante; ils sont dans la plupart des exploitations ruralesmal panses et mal loges; enlin ils manqucnt gcne-ralement de soins liygieniques, et la morve est quasi inconnue parmi cux. Les chevaux de troupe, au contraire, des postes, des messageries, de roulage, sont adultes. bien nourris, bien panses, bien loges et ne travaillent que moderement, et cependant la morve est commune chez eux. IVoü vient cette difference? De ce que les ecuries des casernes sont continuellement et successivement oecu-pees par des troupes nombreuses d'animaux, qui y appor-tent 011 y prennent les prineipes de la maladie; que ces ecuries , par consequent, doivent receler un germe permanent de contagion quil est impossible d'extirper en-lierement, car en supposant que Ion y füt parvenu pour un temps, un changementdegarnison et le remplacement du regiment par un autre, suiTiraient pour faire regner de nouveau le mal dans les lieux d'ou on auraitcru I'avoir banni a Jamals. Quant aux chevaux de roulage, des postes et des messageries , la frequence de la morve est
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suflisamment expliquee par leur continuel va et vient sin-les graodes routes, qui les met en contact journalier aveo des chevaux etrangers souvent infectes, et par leur sejour clans des ecuries de passage oü il serait diflicile d'empe-cher lintrodiiction de la maladie par quelques-uns des divers animaux qu'on y loge chaque jour. Les chevaux servant a lagriculture etant rarement distraits de leur besogne habituelle, travaillant constamment aux champs, ne sent point ou sont infiniment moins exposes a la contagion ; et si parfois nous avons vu la morve se declarer dans les exploitations rurales, nous avons toujours observe, ou quelle s'etait primitivement declaree sur les animaux destines aux corvees, aux charrois, qui, comme ceux de roulage ou de poste, sont exposes ä se trouver en contact avec des chevaux morveux eta sejourner dans des ecuries infectees, ou que cette affection s'y etait introduite par des animaux etrangers ou nouvellement acquis.
De tout ce qui precede, nous concluons que la morve est contagieuse, et que e'est la contagion qui perpetue, en quclque sorte, et propage la maladie; des faits nombreux I'attestent.
Solleyselet Laguerinierepensent que la morve se communique tres-facilement dans une ecurie, meme par I'air que les chevaux y respirent 5 Gaspart Saulnier regarde Faflection comme extremement contagieuse, et Garsault est du meine avis. Selon Bourgelat, les efFets de la morve sont plus ou moins contagieux, et quelqueFois ne se mani-Festent pas. laquo; Cette remarque du createur de nos ecoles veterinaires, dit Hurtrel d'Ai^boval, est conforme a ce que 1'on observe chaque jour; et il serait assez singulier, continue cet auteur, d en tirer cette consequence, que la morven'est jamais contagieuse, parce qu'ellc ne se declare
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pastoujours dans les circonstances propres a la faire deve-lopper. raquo; Chabert, apres avoir soutenu toute sa vie que la uiorve est contagieuse, auraitfini,dit-on, par avoner dans ses dernieres annees, quil s'etait trompe. Chaumontel et Fromage de Feugre, associant leur nom a celui de leur venerable chef, se sont empares de cette pretendue retractation. Tont exploitee avec habilete, et en ont fait la base d'un Systeme qui a paru nouveau a beaucoup de montle; mais il faut voir, dit Ilurtrel d'Arboval, dans la Gazette de sante'du Ier mars 1816, ]NTo 7, les paroles qu'a cette occasion Huzard a prononcees sur la tombe meme de Chabert, et quil a repetees sur celle de Cezar, qui fot du nombre de ses plus sinceres et meilleurs amis. laquo; On a abuse, dit-il, de la vieillesse de cet homme respectable ; mais que Ton montre les ecrits on Ton pretend qu il s'est retracte, je signalerai bientut les faussaires qui ont ose prostituer son nom, je dirai avec le veterinaire que nous regrettons aujourd'hui, at avec les veritables amis de Chabert, ce qu'il a repete plusieurs fois : Ihm'ont fait dire ce qu'ils ont voulu, et Us m'ont souvent fait dire.des sottises. n Desplas n'hesite pas a croire que la morve est contagieuse. I/ecole veterinaire de Lyon n'a pas varie un seul instant; depuis qu'on a commence a parier de la non-contagion de la morve, eile a fait attention ä cette proposition ; eile a observe beaucoup , s'est livree a des experiences successives, et frappee des resultats constants qu'elle a oblenus, eile est demeuree ferme et inebran-lahle dans I'idee que la morve continue d'etre contagieuse comme on I'a cru dans tous les temps. M. Youatt, au sujet de la contagion de la morve, s'exprime ainsi : cc J'aborde maintenant, Blessieurs , non sans hesitation , mais cepen-dantsans crainte. la grande cause de la morve, la conta-
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gion; ce n'est pas sans mtire reflexion que je I appelle la grande cause , car je crois pouvoir rendre probable que la morve se developpe plus souvent sous l'influence de cette cause que sous toute autre influence. Je sais que nos voisins du continent nient completement les proprietes contagieuses de cette maladie, mais cependant ils ne doi-vent et ne peuvent nier que la morve se transmet par le contact et souvent meme par un simple rapprochement. Lorsqu'ils viennent me dire que ce n'est pas la maladie qui est communiquee, mais qu'il y a simplement dans les animanx qui la contractent une predisposition, une plus grande aptitude de leconomie en general ou de quel-qu'une de ses parties a etre affectee par les causes ordi-naires de la morve, je ne peux en verite regai'der une pareille assertion que comme un simple jeu de mots. Pour moi, voici un fait evident : un cheval morveux est, par inadvertance, admis dans une ecurie, quelques-uns de ses compagnons ne tardent pas a devenir morveux aussi ; I'ecurie etait cependant depuis de longues annees, depuis le jour meme de sa constniction, tout a faitsaine de cette maladie,et aucune modification, quelle qu'elle soit, n'avait ete introduite dans sa disposition. Un cheval morveux y est introduit, et en peu de mois tout I'attelage est morveux. Lorsqu'en presence dun pared fait, on vient me dire que ce n'est pas la maladie qui s'est communiquee, mais bien que c'est l'economie des animaux qui est dispo-see a recevoir l'influence de certains agents, tout cela me parait une chicane de mots indigne de la pathologic, et je deplore les malheurs qui peuvent resulter pour lagricul-ture de cette assertion ainsi ridiculement et faussement soutenue, que la morve n'est pas contagieuse. raquo;
(( II n'y a aucune cause, continue ce professeur, qui ait
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ete la source, pour les agriculleurs et les proprietaires de chevaux, de moitie autant de dommages que cette assertion trop souvent et trop positivement repetee, que la morve nest pas contagtcuse. Bien des milliers de livres ne pourraient pas couvrir les pertes annuelles quelle a causees. Je vous citerai un cas qui s'est passe il y a deux ans non loin de la metropole : un gentilhomaie avait un equipage de cbevaux de ferme qui n'avaient pas leurs pareils pour la foi'ce et l'activite; un d'eux presenta les symptömes d'une morve ä son debut. Un jeune veteri-naire fut consulte sur les moyens de prevenir de plus grands dommages et de couper court au mal en faisant sacrifier le cheval malade ; laquo; Gardez-vous de ce moyen, dit-il, la morve n offre pas le danger que le vulgaire imagine ; ayez soin de bien aerer votre ecurie, ne laissez pas l'air se charger par la respiration de poisons animaux, et je vous reponds que vos autres cbevaux seront saufs ; il ny a pas un cheval sur mille qui yayne la morve. )) Ce gentilbomme futun peu surpris et exprima un leger doute sur cette matiere. Mais le jeune tbeoricien produisanl chapitres et versets pour l'eclairer, il se laissa persuader, et en moins de douze mois il n'y avait plus un cbeval sain dans la ferme. raquo;
raquo; On nous objectera peut-etre, dit Hurtrel d'Arboval, a l'ouvrage duquel nous puisons beaucoup, que nous ne donnons que des citations 5 on nous demandera oü sont les faits, les experiences qui prouvent qu'un cbeval sain deviendramorveux,par celaseidquil sera mis encommu-nication avec un animal de sonespece affecte de la morve ? Nous allons donner cette satisfaction, car nous ne deman-dons pas qu'onnous croie sur parole. Sans fouiller. comme on I'a fait, dans la nuit des letups, prenons nos exemples
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Jans des epoques plus rapprochees et plus connues ; ils n'en seront que moins suspects, parce que la memoire en sera plus fraiche. II est sürement peu de veterinaires d'une pratique un peu longue, qui n'aient rencontre de ces exemples, mais ils ne sont pas recueillis et sont perdus:, voici les plus remarquables de ceux que nous a fournis notre pratique ; nous en donnerons d'autres ensuite :
n Nous avons connu, il y a pres de trente ans, une ecurie qui, pendant plus de douze annees, a ete infectee de la inorve dite clironique ; tons les chevaux sains qu'on y a successivement introduits n'ont pas manque de devenir morveux. Dira-t-on qu'ils ont participe a des causes communes, et qu'ils eussent contracte la morve sans cette cohabitation? II est au moins permis d'en douter. Cepen-dant deux vieilles juments sont deraeurees pendant tout le temps dans cette meme ecurie, a cote des individus affectes, et n'ont jamais ressenti la moindre atteinte de la maladie. Oserait-on conclure que celle-ci ne se gagne jamais, et qu'une exception a la regie commune et gene-rale soit elle-meme la seule regie qu'on doive suivre? Ce fait exceptionnel peut au premier aspect paraitre incomprehensible ; mais il n'est pas plus extraordinaire dans la morve que dans la petite-verole de Thomme, laquelle epargne certains individus qui ne prennent aucune pi-e-caution pour s'en garantir, et qui meme soignent impu-nement des pei'sonnes attaquees, sans la gagner eux-memes.
)gt; Vers le meme temps une autre ecurie d'une exploitation rurale nous donnait un spectacle non moins affli-geant : en proie ä la morve chronique depuis plusieurs annees, le fermier se decide au sacrifice de tons ses chevaux : il fait aussitöt vider les fumiers de sa cour, et pu-
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rifier partout d'apres les procedes usites alors (les fund* pations guytoniennes etaient encore peu connues); il se remonte a grands frais pour avoir de bonnes juments, et quelques mois apres elles sont frappees du meme mal. Memes sacrifices, memes moyens desinfectants ; nouvelle remonte, meme resultat; et la ruine du fermier etait inevitable s'il n'avait eu de la fortune. On se decide a bätir une nouvelle ecurie, a renouveler les harnais, et les nouveaux chevaux qu'on y introduit, bien que gou-vernes el nourris comme les precedents, ne contractent plus la morve.
raquo; Appele pour visiter un cheval qu'un general venait d'acheter, lequel etait glande et jetait des deux narines, nousle jugeons decidement affecte dela morvecbronique, et il est mis dans une ecurie en corapagnie d'un autre cbeval tres-sain. Au bout de quinze jours, le cheval nou-vellement achete est estime tout a fait morveux par un veterinaire attache a un corps de cavalerie ; le general en fait le sacrifice, et ordonne que lautre cheval soil tenu isole dans le meme local. Deux mois apres ce dernier animal donne des signes de morve ; au bout de six mois il est chancre ; on l'abat sur l'avis de deux veterinaires, I'inspection anatomique donne sur le cadavre de cet animal, tous les caracteres dela morve. raquo;
Deux fiits de contagion bien constatce ont ete observes cliez M. De Guilly, ancien oflicier de cavalerie ; ces fails ont ete ältestes par Damoiseau, veterinaire des haras. Un cheval hongre de cinq a six ans conserve, ä la suite d'un catarrhe nasal, un jetage abondant offrant iieanmoins des caracteres de morve chronique. Les naseaux etanl bien examines, leur membrane muqueuse ne parait ni ulceree, ui chancree; on observe seulement un chapelet de gan-
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jjlioiis lymphatiques uu peu engorges sous la ganache. Au. bout de quelques mois, la maladie nayaiit paru faire aucun progres, ce cheval est mis en communication avec un cheval vif, violent meme, age de quatre ans et nomme Deucalion. Or, celui-ci contracteeo peu de temps la morve aigue, qui passe ensuite a L'etat chronique, et au bout de trois mois on I'abat, son etat ayaut ete aupara-vant reconnu bien decidement morveux. L'autopsie cada-verique et specialement les desorganisations observees sur plusieurs points de la membrane pituitaire n'ont laisse aucun doute sur le jugement ([ue Ion avail porte. L'autre fait est relatif a une jurnent bretonne fort saine , placee pendant quelque temps a cöte de Deucalion, et devenue morveuse dans l'espace de deux mois environ, par suite de cette cohabitation. Pendant le cours de la maladie, et pour la soulager au travail, on la fait remplacer sous ses propres harnais par une autre jument, aussi bretonne et surtout extremement saine. Cette derniere n'a pas porte au travail dix fois le collier de l'autre, et cependant au bout de deux mois, eile offre sous la canache des eniror-gements glanduleux qui donnent des inquietudes, et cinq mois apres, eile est reconnue decidement morveuse, et comme teile abattue. II est a noter qu'a cette epoque M. Ue Frailly avait huit autreschevaux qui n'ont eu avec les trois precites aucune communication, ni directe, niin-directe, et ces huit animaux n'ont eprouve rien de facheux. Volpi connait de jeunes veterinaires qui sont arrives dans des regiments de cavalerie avec la croyance que la morve n'est contagieuse en aucune maniere 5 ils ont laisse cohabiter les chevaux qui etaient morveux avec ceux qui ne I'etaient pas, et linfection n'a pas tarde a devenir
grenerale.
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Voici d autres faits encore. Un charbonnier conduit une voiture de charbon ä une vingtaine de lieues de son domicile; arrive a destination , en mettant le soir ses cbevaux a 1'ecurie, il s'apereoit que L'auge est sale de matiere ; il s'eflbrce de la nettoyer, et part le lendemain matin. Ses deux cbevaux sont dans la suite devenus morveux et ont ete abaltus comme tels, du propre mouvement du pro-prietaire, apres qu'il eut pris I'avis d'un veterinaire. Un maitre de poste fit visiter par llurtrel d'Arboval, un cbeval hongre , acbete buit jours auparavant; il etait glande, jetait du cute gaucbe, et on I'avait place a Tun des bouts de l'ecurie. II parait presenter des symptomes de morve chronique commencaate, et le maitre de poste desole fait abattre cet animal, sans rien en dire. L'ayant neanmoins appris, llurtrel d'Arboval voyant un homme si effraye et si soigneux lui proposa de mettre ä part le voisin du cbeval abattu, et de prendre queiques precautions pour le reste de son ecurie, ce qu'il fait d'apres ses instructions et avec son aide. Bien lui en prit, car, six semaines apres, le cheval mis apart offre aussi un commencement de morve, et il est abattu ; le reste de l'ecurie na rien eu.
Un cultivateur du Bouionnais acbete une jument de quatre ans alfectee soi-disant de la gourme : il fintroduit dans son ecurie: cette gourme etait la morve chronique, et tous les cbevaux de ses attelages deviennent successi-vement morveux. II les fait abattre au fur et a mesure, les remplace par d'autres, qui deviennent aussi morveux, et passe ainsi une annee. 11 est a noter que les betes les plus jeunes, de trois a cinq ans, sont les premieres a gagner la maladie ; trois vieilles juments n en sont nullement atteintes, sans jamais cesser d'babiter avec les autres. C'est un fait que nous avons deja constate. Prendra-t-on cette
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MOHVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.-DI
nouvelle exception pour la regie, dit Hurtrel d'Arboval, el en conclura-t-on que la morve n'est pas contagieuse ? Las enfin de lant de pertes et de tant de sacrifices inutiles pour les reparer, le proprietaire se decide au sacrifice de toute son ecurie, il n'epargne rien pour assainir le local, il le remet sur le pied du neuf, il remonte et se trouve ainsi engage, en y comprenant tout, dans une mise de fonds de vingt-quatre rnille francs.
Vers le milieu de 1807 , la rumeur publique fait connaitre que la morve chronique existe sur les clievaux d'un entrepreneur des charrois militaires a Boulogne et a 3Ioiitreuil-sur-Mer: le maire de cette derniere ville corn-met le veterinaire de farrondissement pour faire la visite de l'ecurie signalee coiume au moins suspecte. Qu'arrive-t-il? l'entrepreneur s'entend avec un maquignon des environs et avec le veterinaire ; celui-ci constate que ce n'est pas la morve, que ce n'est qu'un echauffement, et le maquignon se charge de tous les chevaux reellement mor-veux, qui sont la plupart repartis entre plusieurs petits maquignons sans fortune comme sans recours, et par eux dissemines sur les differents marches des environs. On en a vu plus de vingt a la file les uns des autres exposes en vente sur le seul franc-marche d'Hucquelier. II est resulte deces manoeuvres blamables et meine criminelles cpie l'arroudissement de BIontreuil-sur-Mer s'est bientot trouve iniecte de la morve, surtout vers le canton d'Hucquelier. Les arrondissements de Boulogne-sur-Mer el dc Saint-Omer, qui en sontvoisins, en ont presqueen meme temps ressenti les atteintes. La morve s'est ensuite propa-gee aux autres arrondissements du Pas-de-Calais, et eile a meme penetre dans les departements voisins, des que les mesures de police prises dans lautre ont donne I'idee d'eu
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elotgner les chevaux dans le cas d'etre suspectes. Bortoel d'Arboval a ete a portee d'observer tres-particulierement
cette invasion de la morve, pnisqu'il a ete charge de la combattre dans rarrondissement ou eile etait generale-ment plus repandue, et il assure, la main sur la eonscience, n'avoir pas trouve d'autres causes que la contagion pour expliquer la propagation du mal.
Les experiences successives faites a I'ecole vetennaire de Lyon de 1809 a 1810, confirment tout ce que Ilurtrel d'Arboval avance en faveur de la contagion de la morve clironique. On a A'u deux anons dans les naseaux desquels on avait injecte la matiere de l'ecoulement fournie par nn cheval morveux, perir l'un et lautre de la morve. XJn autre anon a contracte la maladie, et il en est mort, quoiqu'il exit seulement habite avec un cheval morveux. Le meine genre d'experiences, continuees lanneesuivante ä la meme ecole de Lyon, a convaincudes professeurs que s'il estvrai que la morve soitmoins commiriiicahle qu on ne I'a cru pendant longtemps, il est au rnoins tres-facile de la faire naitre promptementen introduisant dans les naseaux d'un cheval sain, la matiere qui coule deceux d'un cheval morveux. Des resultats semblables ont ete obtenus en 1819, et la meme ecole publia, en 1825, de nouvelles experiences qui prouventla contagion de la morve, meme par cohabitation.
De tous les professeurs de Lyon, Gohier est peut-etre celui qui s'est le plus occupe d'eclaircir par des faits fimportante question dont il s'agit, etparmi les exemples qu'il nous fournit de la transmission de la morve , on remarque surtout cenx-ci : un cbeval en fut atteint quelque temps apres qu'on cut fait servir a son usage le harnais dun cbeval morveux. Sur quatre chevaux , la
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MORVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3P5
moive a paru etre le produit de la communication avec des chevaux qui en etaient atteints. 11 est a observer, remarque Gohier, quo, sur Tun de ces derniers, c|ui man-geait et travaillait depnis longtemps a la gauche d'un autre cheval affecte dune morve confirmee qu'un mare-chal traitait comme un simple rhume , quoiqu'il jetat abondamment par la narine gauche et fut glande et chancre de ce cute, la morve se declara par la narine droite. qni etait celle qui se trouvait le plus en contact avec celle par laquelle I'autre cheval jetait. Un second cheval et une mule, achetes pour remplacer ces deux derniers animaux, farent jjlaces dans la meme ecurie, qu'on n'avait quimparfaitement nettojee et purifiee. Au bout de huit jours iis farent tous deux fortement glandes; on les traita et on les guerit. Gohier etant appele pour voir un equipage de roulier, compose de cjuatre chevaux qui tons etaient morveux, apprit que Tun deux avait ete achete ayant des symplomes de morve, et cni'un mois apres environ cette maladie s'etait declaree sur les trois autres. Le meme professeur s'est en outre livre a des experiences du plus grand interet; il a essaye l'insertion du virus morveux sur la membrane muqueuse du nez et dans des plaies faites sur differentes parties du corps, les communications des animaux sains avec des animaux morveux, le placement pendant quelque temps, sur des animaux sains, d'objets qui avaient servi ä des animaux affectes de morve; l'insertion des ganglions lymphatiques de lauge d'aniinaux morveux dans lespace intermaxillaire de plu-sieurs animaux sains. Coleman avait dejä tente cette derniere experience sur un äne, qui, par la, fut egale-ment infecte ; ceux soumis ä la meme experience par Gohier ne contracterent pas la morve.
M. Patron a rapporte l'bistoire dun poulain äge de
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trois mois, dune belle venue et tres-bien portant, qui fut
place a cute d'une juinent presentant les signes de la niorve
au second degre, que l'homme qui soignait la jument
pansa avec les instruments servant pour celle-ci , qui
fut nouni avec eile et de la meme maniere. et si bieu
recu par sa fatale voisine que, quelques instants apres
quil eut ete place a ses cutes, eile se laissa flairer et lecher
les naseaux , qui etaient impregnes dune assez grande
quantite de mucus morveux. Pendant dix jours il parut
jouir d'une sante parfaite, etant gai et mangeant bien ;
mais, le onziemejour, on le trouva un peu triste et s'ap-
puyant a peine sur l'extremite posterieure gauche. La
claudication etait due a un engorgement inflammatoire
peu voluraineux, qui s'etendait sur toule la surface interne
du jarrct et de la jambe. Quatre jours apres il se mani-
festa , au cote gauche de lauge, une glande assez dure et
de la grosseur d'une noix, mais peu adherente et presque
insensible : la muqueuse de la narine gauche etait plus
rouge que celle de la narine droite. Le lendemain, par la
narine dont la muqueuse etait enflammee, s'ecoulait, mais
en petile quantite, une liqueur blanchätre, dont le jeune
sujet cherchait a se debarrasser par de frequents ebroue-
ments. Le jour suivant, tous les symptumes etaient beau-
coup plus graves : le flux, plus considerable, jaunatre et
adherent, paraissait alternativement par l'uue et l'autre
narine; la muqueuse du cöte gauche etait tres-rouge et
ulceree ; au bout de deux jours le malade mourut suffo-
que. Les poumons etaient sains, la pituitaire d un rouge
tres-fonce, epaisse, en grande partie detruite par de noin-
breuses ulcerations blafardes, ä bords releves et irregu-
liers, qui avaient meme altere les tissus cartilagineux de
la cloison nasale.
On doit plusieurs faits de contagion a M. Benard : un
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MORVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5!)raquo;
proprietaire lt;le chevaux de Boulogne-sur-Mer eut, a sa connaissance , presque constamment des chevaux mor-veux, depuis 1826 jusqu'en 1835. malgre les sacrifices qu'il fit, ä de nombreuses reprises, de ceux qui etaient aflfectes. On soupoonna dabord Tecurie, situee dans un endroit resserre, humide et adossee ä une terrasse, d'etre cause de la maladie ; mais depuis 1831, le proprietaire ne fit plus liabiter cette ecurie, et ses chevaux furent loges tres-sainement; cependant tous ceux qu'il a achetes depuis lors sont devenus morveux. Un loueur de voitures de la meme ville eut, en 1827, trois chevaux atteints de la morve. Ne voulant pas les sacrifier, il les fit trailer par un veterinaire qui lui promit guerison ; mais loin de la, quatre autres chevaux, jusqu'alors sains, furent successi-vement affectes ä des degres divers, etplustard ilfallut les sacrifier tous. Un cultivateur de Dresse fit lacquisition d'une jument, qui depuis longtemps toussait continuelle-nient, sans oflfrir aucun Symptome de morve. Au bout de dix mois eile etait morveuse; une jument placeepresd'elle et une autre voisine de celle-ci le devinrent egalement; cinq autres juments de la meme ecurie furent exemptes de la maladie, mais les trois juments malades la commu-niqucrent ä quatre chevaux qu'elles frequentaient dans vin pdtarage voisin, et qui bientot offrirent un engorgement plus ou moins considerable des glandes. Neuf chevaux furent successivement abattus pour cause de morve, chez un voiturier de Saint-Pierre-les-Coloris ; 1'ecurie, assez bien construite, fut desinfectee par le precede Guytonnien ; de nouveaux chevaux qu'on y placa gagnerent la morve, et furent abattus ; on la desinfecta encore ; quelques semaines apres, deux juments et un cheval hongrcy furent places; mais pen de mois s'ecoulerent a peine qu'U fallut
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mettre ä mort les premieres, et sequestrer l'autre comme douteux.
M. Dandre, appele chez un proprietaire de Paris, trouva, dans une ecurie Jjassc et assez mal aeree, trois ehevaux, dont un portait, au cote gauche de lauge, une glandedela grosseur d'une petite noix, adlierente et lege-rement douloureuse; la narine du meme cute offrait a son orifice des croütes formees par la matiere jaune-verdatre qui en decoulait : la pituitaire avait une teiute pale , mais ne laissait voir aucune trace d'ulcere. Le proprietaire ne voulut point sequestrer cet animal, clicz lequel, au bout d'un mois, la pituitaire futenvalüe par des ulceres a bords denteles et irreguliers, petits et rares d'abord, puis nom-breux, larges et profonds, et qu'on sacrifia, malgre son apparence de bonne sante, comme irrevocablement mor-veux. Pendant le traitcment un autre cbeval sain fut löge dans l'ecurie; au septieme jour, on s'apercut que le ganglion gauche etait legerement tumefie et douloureux ; il fallut, peu de temps apres, l'abaltre pour cause de morve. Quatre mois plus tard, les deux autres furent aussi atteints et mis ä mort.
M. Gaullet a vu aussi des cas de contagion de morve. Un iaboureur lui fit voir une juiaent de six ou sept ans, f[u'il avait achetee un mois auparavant et niise avec ses autres ehevaux. Chez; cetle bete il y avait jetage d'un seul cote et engorgement correspondant des glandes de 1 äuge, rougeur de la pituitaire egalement plus prononcee du cote oii ranimal jetait que du cute oppose; orifice du naseau sah par une matiere grisätre tres-tenace; enfin, existence, sur la cloison nasale, de quelques petits boutons saillants, d'une couleur plus päle que la membrane. On jugea la bete morveuse, et on conseilla de la mettre a part, ce qui
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fut fait: eile guerit et pendant sept annees consecutives n'of-fritaucane ü-ace de la maladie dont eile avait ete delivree par la nature seule. Dans lecourant de l'annee qui suivit sa separation d'avec les autres chevaux loges d'abord dans la meme ecurie qu'elle, trois de ceux-ci perirent de la morve, quoiqu'ils eussent toujours ete bien soignes, bien nourris, et employes aux seals travaux pea penibles de la ferine. Un poulain de quatre ans etait affecte d'oedeme developpe sous la forme de tameurs siegeant a differents endroils da corps, notamment sons le ventre, qai cedc-rent an traitement. Qaelqaes mois apres cet animal jetait par les deax naseanx ane matiere purulente, verdatre et sangainolente; la pitaitaire etait boarsoaflee des deax cotes, et couverte de chancres sur presque toute I'eten-dae apercevable de oette membrane; la respiration etait difficile ; les ganglions de l'auge etaient dars, tumefies et sensibles aa toucher: la matiere da jetage s'agglatinait a l'orifice des naseaax. Pendant toute la daree de la maladie, qai datait de qainze h vingt jours, ce poulain , qui fut sacrifie, etait constamment reste, soit a I'ecurie , soit au paturage, avec an aatre da meme age qae lai : celai-ci fat pris de la morve pea de joars apres la mort da premier . et Ton fut oblige de l'abattre.
M. Leblanc a public plasieurs faits de contagion de la morve chronique, observes par ltd.
Un homme achete an cheval atteint de toux , dit M. Leblanc, et jetant par la narine droite an liqaide blanc bleuatre qai se fixait aax ailes da nez; la muqueuse de cette narine etait luisante, pale dans toute sa partie visible, et violacee dans celle qai correspond aax sinus veineux de la cloison nasale : les canfdions sous-lingaaux etaient plus volamineax qae ceux da cote oppose ; ils IInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;so
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formaient une masse aplatie, circonscrite, assez mobile, pen douloureuse au toucher ; I'appetit etait irregulier, le poil un peu terne, la vigueur pen prononcee. L'animal habitait une ccurie same, avee deux autres qui ne furent separes de lui qu'au bout d'un mois. Vers la fin du troi-sieme mois on fut oblige de le sacrifier. Un mois dejä auparavant l'un de ses precedents compagnons perdit sa kniete et le luisant de son poil; la muqueuse des narines devint pale 5 les sinus veineux se congestionnerent et donncrent une teinte quot;violacee a la membrane; puis les glandes gaudies de Tauge se lumefierent, formant une tumeur noduleuse, allongee, bien circonscrite , qui rou-lait sous les doigts; un peu plus tard, jetage mucoso-puru-lent, avec ebrouements frequents. II fallut peu de temps apres abattre ce cheval comme atteint de morve chro-nique. Le troisieme avait dejä les ganglions tumefies et les sinus veineux de la cloison fortement injectes ; au bout dun mois il fut tue pour la meme cause.
Deux chevaux de carrosse, bien portants, bien nourris et travaillant moderement, habitaient ensemble depuis deux ans une tres-bonne ecurie. L'un deux fut atteint de morve chronique peu de temps apres son retour de la cam-pagne ; un mois s'etait a peine ecoule, que la maladie se declara egalement chez son compagnon; tous deux furent sacrifies et leur corps offrit les lesions indiquecs commc appartenant au second degre de la morve chronique.
M. Leblanc rapporte ensuite le fait suivant : un cheval achete d'un komme qui avait la morve dans ses ecuries, fut mis a I'attelage avec d'autres; le 13 octobre un cheval de cet attelage tomba malade et le 15 il presenta tous les symptomes de la morve chronique, qui furent precedes de syraptumes generaux, comme acceleration du pouls et
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tie la respiration avec leger engorgement et sensibilite des lesticules et de leurs enveloppes; au bout de deux mois il fallut le sacrifier. Le 15 octobre I'animal nourellement acquis ofFrait aussi quelques symptomes do morve; ganglions gaudies de lauge plus volumineux, durs et douloureux, pituitaire rouge et legerement tumefiee, jetage intermittent par la narine gauche, ceil gauche chassieux ; le charretier declara que, depuis son arrivee ä la ferme, il avait toujours jete plus ou moins abondamment. On le sequestra pour lui donner des soins , et au bout d'une quinzaine de jours il fut remis a son attelage. Le 3 Janvier il se trouvait dans I'etat suivant : ganglions gaudies volumineux, douloureux, adherents ; jetage plus copieux,non intermittent, rougeur et tumefaction de la pituitaire gauche 5 plusieurs elevures rouges, bientot remplacees par des ulceres profonds reconverts d'une croiite jaunatre; poil terne et sec. On le remit encore a part pendant un mois, et on lui donna des soins, apres lesquels les symptomes disparurent, moins l'engorgement des ganglions. On le reintegra alors dans son attelage jusqu'au mois de mars, epoque a laqudle il se mit a jeter de nouveau, et les ganglions augmenterent^ ilfut separe pour la troisieme Ibis, et eiifin vendu. Le 3 Janvier, un cheval apparte-nant au meme attelage que les deux precedents, presenta d'abord un engorgement des testicules et du fourreau, tres-douloureux ä la pression ; pituitaire et conjonctives dun rouge jaunatre; yeux chassieux; tous ces symptomes avaient ete pre'eedes d'un mouvement febrile et de degoüt, pour 1'avoine particulierement; le pouls etait vite et deve; les crins s'arracbaient facilement. Cinq ä six jours plus tard, un raieux se prononca apres un traite-ment general. Puis le 21 Janvier, les quatre membres
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s'engorgerent, la nasale se couvrit de petecliies, qus fiirent remplacees par des croütes d'un rouge bruu, cou-vrant des ulceres irreguliers, a fond brun et saignant. Le mal fit des progres et le 29 on sacrifia lanimal. Dans le courant du meme mois, un autre cheval, habitant la ineme ferme depuis deux ans, et n'y ayant jamais ete malade, fut mis dans l'attelage des trois precedents, et contracta une affection catarrhale, quinze jours apres le debut de laquelle les ganglions du cote droit de Tauge se tumeficrent, durcirent et devinrent douloureux; sept ou hoit jours plus tard, des ulceres parurent sur la nasale droite, et au bout de dix jours un jetage. Get etat dura jusqu a la fin de juin, avec quelques modifications dans plu-sieursdessymptomes. A cette epoque survinrentplusieurs accidents qui firent sacrifier lanimal, dans la crainte de la morve aigue. Au mois de fevrier, un cheval qui avait remplace Tun des precedents dans l'attelage, fut pris du färcin et venduj un autre encore eprouva le meme sort, et fut tue. Outre ces six chevaux qui, successivement. formerent l'attelage si maltraite, sept aulres appartenant au meme fcrmier tomberent malades:, le premier fut atteint de morve et de farcin chroniques et sacrifie apres un traitement de huit mois; le second contracta la morve chroiiique qui atteignit le troisieme degre dans L'espace de huit jours et le fit mettre a mort. Le troisieme eut le farcin chronique, ainsi que le quatrieme. Le cinquieme devint farcineux et glande ; le sixieme eut des glandes seulement; enfin le septieme fut pris du farcin et sacrifie. La contagion seule, dit Hurtrel dArboval, peut expliquer renvahissement de la morve dans une ecurie ou, depuis douze ans, eile n'avait point ete observee.
D'autres faits encore sent cites par M. Leblanc. Tel est
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le suivant : Quatre escadrons d'un regiment en garnison ä Maubeuge , partirent pour l'Espagne. L'un d'eux avait quelques clievauxmorveux, et pour le mettre sur le meme pied que les autres , on lui donna plusieurs chevaux pris a chacun de ceux-ci; arrive sur la frontiere, il fallut repeter la meme operation pour egaliser de nouveau l'es-cadron qui, en route, avait perdu plusieurs animaux de la morve. Cette mesure devint encore necessaire deux autres fois en Espagne; et pour la meine cause. Les chevaux frappes de la morve n'etaient pas seulement ceux qui existaient dans l'escadron a Maubeuge, mais indislinc-tement ceux-la et ceux qu'on avait lires des autres escadrons dans lesquelsla maladien'existaitpas. A la fin de la campagne, le regiment ayanttrouve a Poitiers deuxnou-veaux escadrons composes de chevaux de remonte, on imagina de refondre le tout ensemble pour en faire six escadrons a peu pies complets et pareils en jeuues et en anciens chevaux. Peu apres cette nouvelle organisation, la morve se declare dans les six escadrons a. la fois.
M. Barthelemy, pendant les guerresd'Allemagne, etait veterinaire en chef d'un regiment , qui demeura exempt de la morve, quoique inarchant de brigade avec un autre a tout lequel la morve setait propagee apres lincorpora-tion qui avait ete faite de chevaux morveux dans plusieurs escadrons.
Enfin M. Leblanc allegue la transmission de la morve chronique par voie d'inoculation , qui a ete observee par M. Barthelemy, et de la realite de laquelle lui-meme a pu se convaincre, ayant produit la morve en inoculant par application et par piqüre du liquide provenant de la narine d'un cheval atteint de la morve chronique.
Dans les experiences f'aites naguere a la ferine de l'A-
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mlrault, cent cinq chevaux pris dans divers regiments de cavalerie furent mis successivement en rapport avec qua-rante chevaux morveux; sur ce nombre, il y en eut quatre-vingt-dix-huit qui resisterent et sept qui devinrent morveux. A la verite, M. Bouley lait remarquer que tous ces clievaux avaient ete soumis aux causes, qui avaient fait naitre la maladie sur les quarante animaux employes a I'ex-perimentation, d'oü la commission a conclu que les sept chevaux pouvaient porter en eux le germe de la maladie avant leur arrivee a la ferine. Qu'il en soit ce qu'il voudra, dit Hurtrel d'Arboval , de cette hypothese, evidemment suggeree par une opinion preconcue, il reste avere que sept chevaux sains ont contracte la morve pendant leur cohabitation avec des chevaux morveux.
Dans une nouvelle serie d'experiences faites a la ferme de TAmirault, et commencees le 8 octobre 1841, dix chevaux sains ont ete intercales entre onze chevaux morveux : neuf sur les dix ont contracte la morve. Une deuxieme in tercalation eut lieu le 22 mai 1842, dans le but de verifier I'experience precedente ; sept chevaux parfaitement sains furent places entre des chevaux morveux 5 le 20 juin suivant, il fut constate par la commission que cinq d'entre eux presentaient des symptomes de morve,, et que le 7 aout de la meme annee ils en presentaient tous les sept. Quatre de ces chevaux furent abattus pour cause de morve, les trois autres furent vendus. laquo; Comment, Messieurs , s'ecrie M. Barthelemy aine, dans une seance de la Societe nationale et centrale de medecine veterinaire, sur dix-sept chevaux de choix, reconnus sains par une rea-niondhommes competents, que Ion place dans de bonnes conditions hygieniques , mais qui sont mis en rapport avec des clievaux aflectes dc la morve chronique, treiza,.
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c'est-a-dire jo^ms des trots quarts deviennent morveux, et ee fait n'aurait pas la plus grande signification ! II faudrait alors renoncer a faire des experiences. raquo;
Nous aurions pu nous dispenser de citer tons ces fiits de contagion rapportes dans le Dictionnaire de mcdccinc et de Chirurgie veterinaires d'Hurtrel d'Arboval; notre conviction sur ce point etant depuis longtemps arretee, nous aurions pu nous borner a dire que la contagion est la cause principale de la morve, s'il ne s'agissait pas , dans cette impoi tante question , de convaincre ceux qui sont d'un avis contraire, ou tout au moins de les rendre indecis , et surtout les jeunes ve'terinaires qui, par une fausse securite, negligeraient de prendre les mesures sani-taires necessaires et pourraient par la devenir en quelque sorte la cause involontaire de la propagation de la mala-die. Quant a notre conviction, eile a pour base des fails aussi concluants que ceux que nous venons de transcrire; pour ne point fatiguer nos lecteurs , nous nous bornerons a en citer quelques-uns seulement:
Un cultivateur de nos clients, possesseur de deux belles juments, ägees de sept et huit ans, tres-saines et tres-robustes , qu il avait elevees lui-meme et qui etaient uni-quement employees aux travaux de l'agriculture, acbeta , pour soulager runecVelles qui etait sur le point de mettre bas , d'un relajeur de diligences, un vieux cheval qui jetait de la narine gaucbe et portait une glande du meme cote j il en fit fobservation au vendeur qui lui assura que ce n'etait qu'un simple catarrbe insignifiant, qu'il n'y avait aucun danger; confiant dans ce dire , il se fit livrer l'animal et le placa dans la meme ecurie ä cote de ses juments. Deux mois environ apres 1'introduction de cette bete infectee, le proprietaire s'apercut que ses juments
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i{)4,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MORVE.
jetaient egalement dune seule narine et etaient glandees dumeme cote; c'estalors que nos soins furent reclames. A notre ai'rivee, nous constatames que le clieval nouvelle-ment acquis etait aflecte de la morve chi'onique parvenue a son dernier degre, et que les deux juments offi-aient des symptomes non Equivoques de la meme raaladie. Le premier fat abattu incontinent, et les deux juments fm-ent soumises a un traitetnent qai dura trois mois : pendant ce iaps de temps le mal s'etant aggrave progressivement, elles furent egalement sacrifiees. Le poulain issu et allaite de Tune d'elles, subit le meine sort et pour le meme motif, a rage de sept mois. L ecurie qui avait recele ces animavix fut purifiee par le lavage avec de l'eau chloruree et par des fumigations guytonniennes ; de nouveaux chevaux y furent introduits et la raaladie ne reparut plus.
ün maitre de cameras possedant, pour lexploitation de son industrie, vingt a vingt-cinq chevaux de premiere force et de premier choix, bien nourris et bien lo(jes, introduisit mallieureusement dans ses beaux equipages un cbeval atteint de morve; ce cheval qui , lors de son arrivee, ne jetait que faiblement de la narine gauche , neveilla nullement l'attention du conducteur. Ce ne fut qu'un mois apres qu'il nous fut presente, il etait atteint de morve chronique bien confirmee: la redhibition fut intentee et eut lieu; mais il etait deja trop tard ; malgre les soins pris pour desinfecter I'ecurie cpi'il avail occupee avec les autres chevaux, la maladie se declara cinq semai-nes plus tard, d'abord sur les deux chevaux cpii avaient sejourne ä ses cotes , et ensuite se communiqua successi-vement aux autres. Les animaux que Ton achetait pour remplacer ceux qui perissaient de la morve, ou plutöt que Ion abattait, ne tardaient pas ä devenir morveux.
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MOIIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; iü!)
(-iette calamite ruineuse dura plus de dix ans ; le proprie-taire, sobstinant ä pretendre que la morve n'etait point contajieuse, parce que deux chevaux hongres restaient sains au milieu du foyer d'infection , ne voulut pas con-sentir a laisser desinfecter ses ecurics , ni a employer les autres moyens sanitaires propres a arreter la marehe de ce fleau destructeur. Depuis longtemps nous avons perdu cet etablissement de vue, a cause de notre eloignement, et cpioiqu'il soit passe en d'autres mains, nous avons appris du veterinaire traitant que de temps en temps il se mani-festait encore des oas de morve.
Nous nous rappelons un fait de contagion bien remar-quable; le voici: Le maitre de carrieres dontnous venons de parier acliete une jeune pouliche de quatre ans, croi-see normande, dans une ferme oü la morve na jamais existe. Cette jeune bete, destinee au service du cabriolet, fut placee cbez son nouveau proprietaire dans une ecurie separee ou il n'y avait jamais eu d'animaux atteints de maladies contagieuses ; nonobstant son service ordinaire du cabriolet, eile en etait parfois distraite pour faire de legers travaux dans les prairies , tels que conduire de la terre, de la cbaux ou d autres engrais ; mais comme eile n'avait point un harnais expres pour ce genre de travail, on TafFublait du premier venu qui lui allait tant bien que mal, sans tenir compte qu'il avait servi a des chevaux infectes , et on lattelait ainsi a cote d'un cheval jeteur ou morveux. Apres quelques corveesdece genre, cet animal fut pris d'un leger jetage par la narine gauche, accom-pagne d un petit engorgement de la glande du meme cote; tous les soins furentpris pour arreter les progres du mal, et malgre cela , au bout de trois mois, la morve etait confirmee, et on fut force de le sacrifier.
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Nous pourrions multiplier les faits de contagion qni nous sont propres, si nous ne jugions pas ceux que nous venons de rapporter dans ce long article, de nature a convaincre sinon tons, au moins la majeure partie des #9632;veterinaires; un plus grand nombre ne pourrait faire changer les opinions systematiques de certains non-conta-gionistes.
11 y a done des faits, et passablement nombreux, dit Hurtrel d'Arboval, qui etablissent la contagioQ de la morve chronique. C'est done a tort, continue cet auteur, qu'on a pretendu quil n'y en avait point, etmalgre toutes les interpretations plus ou moins forcees qu'on a tente d'en donner, s'ils ne paraissent pas de nature ä decider la question, ils sont assez forts pour la laisser indecise.
D'un autre cote, des experiences ont ete tentees et des faits recueillis pour etablir la non-contagion de la morve chronique, de 1789 ä 1798 par Godinejeune, en 1806 par M. Dupuy, en 1809 par Chaumontel, Vitry et Godine, en 1813 par M. Moutonnet, en 1815 par M. Crepin, en 1817 par M. Bullion, de 1818 a 1820 par M. Morel, en 1819 par lecole d'Alfort, en 1809, 1822 et 1827 par M. Lessona a Turin, en 1815, 1817, 1818 et 1826 par M. Gager, en 1826 par M. Gosson, en 1834 par l'ecole de Lyon, la meme annee par MM. Beugnot et Bertonneau, en 1836 par M. Galy. M. Delafond en a laborieusement reuni toutes les circonstanees dans un tableau, duquel il resulte que cent trente chevaux, depuis läge de trois ans jusqifa celui de quinze ans , propres a diflerents services et generalement en bon etat, ont eu des rapports avec des chevaux morveux a divers degres; que, sur ce nombre, quatre-vingt-treize ont cohabite, mange et tra-vaille avec des chevaux atteints de la morve, savoir : un
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MÜUVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;407
pendant quinze jours, sept pendant un mois, vingt pendant deux mois, vingt-six pendant trois mois, un pendant quatre mois, dix-neuf pendant cinq mois, sept pendant six mois, un pendant sept mois, huit pendant huit mois, un pendant neuf mois, dix pendant un an , un pendant dix-huit mois, dix pendant deux ans, un pendant trois ans, un pendant quatre ans, et treize pendant un laps de temps qui n'a point ete indique, sans qu'aucun d'eux ait con-tracte la morve; que, indepeudamment de la cohabitation avec des animaux morveux, douze ont ete inocules sur la pituitaire avec de la matiere du jetage provenant de che-vaux morveux a divers degres , qu'iis ont eu un flux par les naseaux, avec presence d'ulceration aux endroits piques, et engorgement des ganglions de lauge, mais que tons ont gueri sans aucun traitement peu de temps apres avoir ulfert ces signes maladifs 5 que onze ont ete inocules par le simple contact du virus morveux injecte journelle-ment dans les cavites nasales, ou depose sur la pituitaire a l'aide d'eponges et de tampons qui en etaient impregnes, ou introduit dans la peau entourant les naseaux a l'aide de frictions, sans qu'aucun deux ait contracte la morve; en-fin, que tous ces chevaux ont ete vuset examines de mois en mois, et six ans au plus apres l'epreuve a laquelle ils ont ete soumis, et sont toujours restes parfaitement sains. Maintenant que nous avons mis en balance le pour el le contre, dit Hurtrel d'Arboval, il reste ä en tirer les consequences et a les discuter. laquo; N'est-il pas presumable, continue cet auteur, que I'opinion relative h la non-contagion de la morve ne s'est etablie, ainsi que le dit Hazard, que sur le resultat dobservations faites chez des chevaux qui n'etaientpas bien reellementmorveux ? liest si souvent possible de ne pas distinguer, dans les divers flux qui ont
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lieu pur les naseaux, ceux qui sent contagieux de ceax ([iii ne le sent pas, alnsi que I'ont observe de bons hippiä-tres! Ne voit-on pas qu une affection chronique des pou-mons simule quelquefois tellemenl la morve, qu'il est souvent tres-difficile d'en faire la distinction ? Dautres affections de la meme nature sont dans le memecas. Bien plus on a des exeraples de chevaux devenus morveux pour avoir cobabite avec des poulains alfectes de la gourme, et qui ont gueri par la suite ; on a vu la morve se declarer cbez descbevaux places a cöte d'autres alteints de coryza, meme benin. Nous ne pretendons pas inferer de lä que, dans ces occasions, la morve se developpe par suite d'une veritable contagion, mais bien par une sorte d'inoculation d'une matiere animale irritante qui, mise en rapport avec la membrane nasale, l'irrite et finit par determiner une inflammation cbronique, qui, a son tour,devient. une cause de morve. Ce qui estvrai a I'egard d'une maladie quin'est pas la morve, doit letre a plus forte raison de la morve elle-meme, et, en admettant que les cboses se passent ainsi, on expliquerait pourquoi e'est toujours le cbeval le plus pres de celui quijette qui devient le premier malade. Et d'aiileurs, continue lauteur que nous cornpulsons, le savant cpii a si bien decrit la morve et les progres de sa
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conta
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#9632;amp;
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ion, lliomme crui a rendu tant de services en arre-
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tant si souvent sa marcbe desastreuse, GhaBert enfin, sur 1'autorite duquel on s'appuie surtout au point de depart, se serait-il retracte, comme on le pretend, de I'opinion constante qu'il a eue pendant sa longue carricre et d'apres sa propre experience ! Si ce digne maitre a pu demeurer aussi longternps dans lerreur sur un iait generalement avoue, qui est-ce qui peut se flatter et repondre de ne pas so tromper, surtout en proclamant une nouveaute?
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Si, dans cet etat de choses, on s'avisait de transplanter dans le domaine de la science et dans celui de la police rurale, les opinions trop exclusives de tel on tel, a quelles consequences graves tme pareille conduite ne pourrait-elie pas donner lieu ? Dans le doute on nous devons nous placer, un veterinaire oserait-il considerer, dans tous les cas, la morve commenon contagieuse? Serait-il assez certain de rinfaillibilite de son opinion pour oser en accepter toute la responsabilite ? Nous ne le pensons pas. Nous croyons au contraire, qu'on ne saurait mettre trop de cir-conspection dans Tadoption des principes qui tendent ä renverser des idees recues, lors meme que ces principes sont etablis par les auteors les plus renommes, et qu'il faut auparavant examiner, peser, comparer toutes les circonstances qui peuvent determiner les maladies, sur-tout quand on reflechit combien sont rares les faits bien observes et bien constates capables de dissiper les doutes qu'on pent avoir. Ne perdons pas de vue, d'ailleurs, que des faits negatifs ne sauraient jaraais detruire des faits po-sitifs, qu'ils prouvent seulement qu'un cheval sain pent rester en contact avec un cheval morveux pendant un laps de temps plus ou moins long, sans contracter la ma-ladie, ou, en dautres termes, que la transmissibilite de celle-ci est astreinte a des conditions qu'on n'a point encore determinees. Mais les maladies les plus eminemment et les plus incontestablement contagieuses de riiomme, la variole et la pctite-verole par exemple, ne sont-elles pas aussi dans ce cas ? Enfin, n'oublions pas que beaucoup do veterinaires francais croient encore aujourdbuik la contagion de la morve, que cette opinion est a pen pres generate parmi ceux de l'Allemagne , de l'Angleterre, de lltalie et de l'Espagne, et quelle est aussi celle de ('immense ma-
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jorite des propriclaires de chevaux et des gens lt;jui se ser-vent de ces animaux. raquo; laquo; Combiendefois, ainsi s'exprime M. Leblanc, n'ai-je pas entendu dire : Depuis un grand nombre d'annees j habite le meme lieu, mes chevaux ont toujours ete nourris de la meme maniere, ont ete con-stamtnent sourais aux memes travaux, ont enfin toujours ete dans las memes conditions de sante ; ce nest que depuis que j'ai introduit cliez moi un cheval morveux, que j'ai vu naitre la morve et envaiiir mon ecurie par cette maladie. Non-seulement j ai entendu cela centfois, maisje me suis convaincu moi-meme de la reaiite de ces fails, et j'ai vu un grand nombre de veterinaires qui en ont egalement rencontre de pareils. II s'agissait aussi bien de la morve chronique que de la morve aigue, aussi bien de chevaux en parfaite sante, faisant un exercice modere, bien nourris et en bon etat dabord, que danimaux fatigues et maigres. raquo; Plus loin M. Leblanc ajoute encore d'autres reflexions que nous croyons utile de reproduire; (#9632;lt; Je nesais pas comment les non-contagionistes expliquent pourquoi les chevaux de troupes sont plus exposes a la morve en France qu en Allemagno ; dans Tun et l'autre pays, ce sont souvent les memes races de chevaux. En France, les chevaux de troupes sont convenablement pauses, aussi bien nourris qu'en Allemagne, et en general ces animaux sont a pen pros dans les memes conditions dans ces deux pays. Je ne vois qu'une difference qui est d'une grande portee, c'est le soin qu'on prend en Allemagne deviter la contagion, qui est redoutee au point de tuer meme les chevaux sains qui ont ete en contact avec des chevaux morveux, tandis qu'en France, surtout depuis quelques annees, on est peu severe sur lapplication des reglements de police sanitaire. Si dans les grands etablissc-
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MORV£.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i i i
ments ou il y a beaucovip de chevaux, la morve est plus commune quailleurs, proportion gardee, c'est evidem-ment parce que quand il y a un cheval morveux dans une ecurie garnie de beaucoup de chevaux, un plus grand nombre d'individus setrouvent exposes ä la contao-ion. De meme, il est de remarque que quand un nombre determine de chevaux est reparti dans plusieurs ecuries, ces chevaux sont moins sujets ä la morve que lorsqu'ils ont une seule habitation. C'est pour cette raison que les petits proprietaires ont moins ä craindre la morve, quoiqueleurs chevaux soient soumis aux causes indiquees par les non-contagionistes comme les plus frequentes : Texces de travail, la mauvaise alimentation, etc. Pour les grands eta-blissements, cette cause, la contagion, est si evidente que j'ai vu frequemment, dans plusieurs de ces etablissements, des chevaux jeunes, vigoureux, devenir morveux peu de temps apres avoir ete achetes, et avant d'avoir ete soumis a des travaux penibles. J'ai encore remarque, dans ces memes etablissements, que de temps en temps il y avait des depots qui fournissaient incomparablement plus de chevaux morveux que les autres depots, quoique tous les individus fussent soumis au meme regime, au meme travail; assez souvent la morve atteignait des animaux robustes, en bon etat ; linfluence des localites, des soins, n y etait pour rien, puisque la morve se montrait suc-cessivement dans plusieurs depots qui conservaient tou-jours les memes chefs. A quoi attribuer ces particularites, si ce n'est a la contagion dont la cause, reconnue souvent plus tard, etait I'introduction d'un cheval morveux? Enlin, comment, expliquer ce qui arrive si souvent, qu'une fois la morve dans une ecurie, un grand nombre des chevaux qui V sont introduits successivement deviennent morveux.
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^12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MORVE.
meme apres un sejour pen long, lorsque ces chevaux ne sont pas excedes de fatigue, et qxiand meme les ecui'ies sont le mieux disposees. raquo;
laquo; En resume, dit Hurtrel d'Arboval , nous croyons pouvoir avancer, d'apres les observations et les experiences que nous avons recucillies et produites, que la morve chronique est bien moins contagiense qu'on ne I'a cru pendant longtemps, mais cru'elle lest certainement, et assez, selon nous da moins, pour que Ton n'apporte aucun changement aux dispositions de police en vigueur centre ce veritable fleau. Cette opinion, M. Barthelemy aine a declare, dans le sein de TAcademie royale de me-decine, I'avoir toujours partagee. Cest d'ailleurs le sentiment d'un grand nombre de veterinaires et de proprie-taires de chevaux, qui disent avoir vu, comme nous, des exemplesbien frappants de la contagion de la maladie, et qui ont ecrit sur cette contagion. Si la morve n'etait nul-lement contagieuse, comment epargnerait-eile d'ordinaire les individus qu'on isole, tandis quelle sevit sur les autres ? Ceux qui soutieunent I'assertion contraire, pretendent justifier leur opinion en citant quelques exemples de communication directe sans infection morveuse ; mais ils pourraient en dire autant de la clavelee , de la gale et de toutes les maladies qui, jusquä ce jour, sont sans contestation reputees contagienses. raquo;
Traitement. — De toutes les maladies connues, aucune n'a ete le sujet de tant d'essais, de tant de traitements divers que la morve; tuutes les medications ont ete mises a contribution pour combattre cette affection , et toutes jusqu'ä present sont restees impuissantes ; et si Ton compte quelques cas de guerison entre mille insucces, on ne pent encore trop se flatter qu ils soient dus a la puissance medi-
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MORVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; iirgt;
eatrice des agents qu'on a employes. De nombreux spe-cifiques ont egalement ete vantes comme guerissant la morve, mais ils n'ont pas plutot ete soamis a I'experi-mentation qu'ils sont tombes du haut de leur celebrite wsurpee.
Solleysel declare n avoir pas trouve de specifique contre
la morve. II a tente a l'egard de deux chevaux , le vin
emetique avec la poudre cordiale en breuvage et en
injections, les purgations et l'enlevement des glandes
sous la ganache. Les chevaux parurent gueris, mais les
symptomes de la morve reparurent quelques mois apres.
Garsault commence par assurer que la morve bien decla-
ree est incurable. II emploie les memes remedes que ceux
dont il se sert pour la gourme, et en cas d'insuffisance, il
donne un gargarisme de verjus , de miel et de sei, et il
ajoute tons les matins cinq ä six poignees de pervenche
hachee menu, ou de l'antimoine, dans le but de provo-
quer la transpiration et une bonne digestion. Lafosse
pere conseille les injections dans les sinus et les cavites
nasales par une Ouvertüre pratiquee au moyen du trepan.
Les premieres de ces injections doivent etre detersives,
lorsque la matiere du flux devient blanche et epaisse;
elles se composent d'eau d'orge, de miel rosatetde teinture
de myrrhe, et, pour dessecher les chancres, il se sert de
vitriol, d'alun ou d'eau de chaux. II conseille en outre de
donner tous les jours une pinte dune forte decoction de
gaiac, de passer un seton au poitrail , de purger de
temps en temps, et, si ces moyens ne reussissent pas ,
d'associer les mercuriaux aux purgatifs. Malouin presente
comme specifique, lethiops antimonial, la pervenche et
les purgations reiterees. Vitet vante les fumigations d'or-
piment. Dutz, outre le traitement externe, tel que fumi-
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gations, injections, etc., present les sudorifiques, les purgatifs mercuriaux et les humectants. Lafosse fils propose les remedes quon emploie en general contre les inflammations : la saiofneereiteree suivant I'indication, les injections et les fumigations dans les narines, avec des decoctions de plantes adoucissantes, et les lavements ra-fraichissants. Dans la morve confirmee, afin de deterger et fondre les callosites , de faire suppurer les ulceres et determiner ensuite leur cicatrisation, il injecte dans les narines une decoction de feuilles d'aristoloche, de gen-tiane, de centauree; si lecoulement change de couleur et deviant blanc, il emploie les meines moyens que son pere. Bourgelat dit que le trepan, pratique sur dilferents chevaux, en appliquant deux couronnes, Tune sur le sinus frontal j I'autre a la partie inferieure du sinus maxillaire, toutes les injections detersives faites et poussees ensuite dans la vue de neltoyer les ulceres de la membrane mu-queuse et d'en retablir le ressort, des traitements inle-rieurs delayants et simplement adoucissants, le mercure administre par frictions, en lavements et de tonte autre maniere, les purgatifs reiteres,radministration de la per-venche, la liqueur distillee des bois sudorifiques, melee a l'antinioine et au mercure, les depuratifs les plus actifs, la coloquinte, I'elaterium, le laurier-cerise, donnes comme alterants, quoique pousses a de tres-gi^andes doses, la poudre de cigue enfin, rien n'a pu triompher de ce funeste virus. Chabert ne considere pas la morve comrae incurable, mais il en regarde le traitement comme long, dispendieux et encore tres-incertain , surtout a legard des chevaux chez qui eile a fait des progres. Apres beau-coup de soins hygieniques, a la tete desquels il place ceux qui sont propres a retablir les fonctions secretoire et
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exhalante de la peau, il recommande a linterieur I'u-sage de l'eau de cliaux et de lalcali volatil fluor (ammo-niaque liquide), associes aux delayants, auxadoucissants, aux bechiques at aux incisifs 5 pour lextei^ieur, il present las vesicatoires, les cauteres et les setons, tant sur les parties qui repondant au foyer du mal que sur celles qui I'environnent. Collaine preconise un traitement qui con-siste dans de petites saignees repeteas jusqu'a affaiblisse-ment notable, at dans l'administration du soufre sublime donna en opiat avac le miel, jusqu'a la dosa d'un kilo-gramma ou deux livres par jour, en commencant par le buitieme de eette dose, et augmentant graduellemant jusqu'a la quantite que Tanimal peut en supporter, avec l'attention de suspandre toute administration du mediea-ment des qu'il parait I'incommoder. La dosa se reduit encore lorsqu'on y joint du sulfure d'antimoine, auquel on peut substituer de l'oxjde d'antimoine demi-vitreux. Ca traitement du professeur da Milan , qui a recu da brillants encouragements et reuni d'bonorables suffrages, a succombe a rexperimentation et, comme beaucoup d'au-tras , a perdu tout le credit qu'on lui avait d'abord accorde. Cadet de Vaux cite des cbevaux morveux gueris par le foie de soufre. M. Drouart est revenu sur lemploi da la saignee, des setons , de l'eau de chaux et des injections detersives sur la membrane pituitaire; il parait en avoir obtenu du succes sur quelques jeunes cbevaux. M. Waldinger a publie un precede dont il dit avoir obtenu la plus grande reussite; on applique sur les chancres et les glandes da la morve commencante un onguent compose d'buile de laurier, de terebenthine et de cantharides en poudre; on fait renifler a I'animal, matin et soir, pendant cinq minutes , da la poudre de charbon de bois bien fine,
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nouvellement preparee, dont on a rempli un petit sac qu'on passe sous le nez du cheval. Selon l'auteur, la durete des glandes sedissipe,! ecoulement devient limpide, et il n'est pas rare de voir le cheval gueri en dix ä douze jours. MM. Blondel et Rofller assurent que ce procede leur a parfaitement reussi. Hurtrel d Arboval l'a applique sur trois chevaux, et quoiqu'il en ait continue l'usage bien au dela du terme fixe, puisqu'il y a soumis pendant deux mois Tun de ces animaux, il n'a rien cbange a l'etat de la maladie. M. Bartbelemy aine a fait aussi des experiences sur la morve, en suivant le meine procede; elles n'ont ete suivies non plus d'aucun succes. M. Noyes parait avoir gueri des chancres en tamponnant le naseau avec des etoupes enduites d'onguent egyptiac affaibli par le miel. Pour un cas de chancres aux deux naseaux, il les tam-ponna ensemble, apres avoir pratique la tracheotomie. Plusieurs chevaux affectes de morve au premier degre et meme au second , ont ete gueris ä l'ecole de Lyon , tantot par l'emploi du cblorure de barium, tantot par Tadminis-tration des diuretiques combines avec les diaphoretiques ou les purgatifs : on avail soin de faire des fumigations aromatiques, et Ton excisait les glandes de la cavite glos-sienne. M. Carriole a employe avec succes, a ce qu'il dit, la teinture d'aloes tres-chargee, donnee le matin ä jeun, et de frequents et abondants breuvages de decoction de genievre. M. ßolestra, cpii compare la morve ä la syphilis, a cherche ä la guei'ir par le mercure, et il cite trois exemples de guerison de chevaux morveux , parmi les-quels un des trois jetait depuis plus dun an. L'Ecole de Lyon , dans le proces-verbal de la seance publique de 1820, rapporte que, sur plusieurs chevaux morveux traites dans ses hopitaux, un seul a ete gueri. On lavail.
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HORVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;417
ainsi que les autres, soumis pendant quelque temps a l'usage de la liqueur de Van Swieten, dont on porta gra-duellement la dose jusqu'a un litre par jour. On donna ensuite le deuto-cldorure de mercure ( sublime corrosif) en opiat, depuis deux jusqu'a huit grammes par jour. On excisa d'abord les ganglions de Tauge, et Ton couvrit ensuite toute cette partie dun large vesicatoire. Ce trai-tement fit successivement disparaitre tous les accidents de la morve. Malgre ce succes isole, l'Ecole de Lyon a la sagesse de n'envisager les avantages obtenus que comme illusoires , et de placer ce moyen parmi les mille et une recettes vantees contre la maladie. Au nombre des ani-maux gueris ä la meme ecole, pendant le cours de 1822, par l'emploi du sulfure noir de mercure, du sulfure d'an-timoine et du deutochlorure de mercure a baute dose, on compte trois chevaux. L'Ecole a vu si souvent echouer ces moyens, qu'elle se garde bien de les considerer comme des specifiques 5 mais eile accorde quelque confiance a de nombreux setons places pres du siege du mal, aux fumigations et injections anodines ou stimulantes, suivant 1 etat de rinflammation. L'Ecole d'Alfort a soumis, en 1816, trente cbevaux infectes de morve a des essais nombreux et varies, qui n'ont produit d'autre resultat que de confu-mer de plus en plus Tincurabilite de la maladie, lorsqu'elle est bien caracterisee. M. Poncelet a traite une jument morveuse par les purgatifs et l'emploi de la eigne a fortes doses : la bete en prit trois kilogrammes, ou six livres, pendant le traitement, qui fut termine avec succes au bout de six semaines; la maladie durait depuis trois mois. M. Bartbelemy aine a encore tente I'oxyde d'anti-moine hydro-sulfure, et la liqueur aurifique de Rotrou ; cctte metbode a presente quelques resullats avantageux.
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Le traitement de la morve doit consister,suivant Yolpi, dans l'administratiüii du sulfure noir de mercure, a la dose dune demi-once par jour, continuee jusqu'a ce que lanimal epi-ouve une espece de degoüt, d'inappetence et une legere salivation ; on substitue alors ä ce medicament l'eau de chaux premiere, qui doit elle-meme etre rem-placee par le sulfure noir de mercure, aussitot que les symplumes ont disparu, et ainsi de suite. On doit faire, en outre, chaque jour, des injections d'eaude chaux dans les narines. M. Naumann, a Berlin , dit avoir reussi a guerir plusieurs chevaux morveux , en leur faisant pren-dre, le matin, a midi et le soir, une heure avant chaque repas, une dissolution d'arsenic, de potasse pure et de gomme arabique, ä laquelle on ajoutait la semence de fenouil, le roseau aromatique et la myrrhe en poudre, le tout converti en pilules ; ou bien en donnant des feuilles de eigne sechees et en poudre, le mercure doux et le foie dantimoine, avec suflisanle quantite de miel pour en former des pilules.
M. Dupuy, dans le traitement de la morve, prend ses agents dans la classe des toniques et des revulsifs, et dans le but de guerir les chancres, il conseille des injections de dissolution alcoolique de sublime corrosif. M, Rey a communique a la Societe royale et centrale d'agriculture un memoire suri'emploi de rhydrochlorate de soude (sei de cuisine) dans le traitement de la morve. Le cheval qui est l'objet de ce memoire, etait glande et chancre ; il jetait par les naseaux une matierc puriforme et babitait depuis plus de dix mois un hopital de chevaux morveux; la maladie paraissait chezlui bien confirmee. L'emploi, soutenu pendant plus de six semaines, d'un travail journalier anx rharrois, du pansement de la main bien fail, el de Thy-
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MORVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HO
Jrocliloi-ate de soutle a la dose de douze a quinze decagrammes ( quatre a cinq onces ) par jour, fit disparaitre successivement tous les symptumes , et 1'animal sembla parfaitement gueri.
M. Morel croit Fexcitation de la pituitaire trop faible: il pense qu'on doit I'accroitre en stimulant cette membrane avec moderation, et que, si de la debilite coexistait aveo l'affection du nez, on devrait administrer des toniques a I'interieur, avec lattentiond'en suivre les effets , pour les suspendre, les diminuer ou les augmenter au besoin. Lorsque, independamment de l'etat pathologique des naseaux, une lesion importante se remarque sur un autre point, il conseille de combattre cette lesion, dont la cure, selon lui, entraine souvent la guerison du trouble nasal. Ces moyens etant dun effet douteux , il y ajoute les derivatifs, soit sur la peau, soit dans le tissu cellulaire sous-cutane de preference, et toujours places pres du siege du mal. Les desordres de la pituitaire etant plus grands, il prescrit les injections emoilientes dans le nez et des moyens hygieniques ; a mesure que les lesions sont plus grandes , et que la phlegmasie consecutive est plus vive, il en vient aux saignees, aux adoucissants ä I'interieur et a la diete, dont on ne prolonge I'efFet qu'autant que les symptomes le prescrivent. Quant au traitement particulier des glandes, M. Morel pense qu:il se compose de topiques, variant a raison de I etat pathologique de ces tumeurs, qu'il regarde comme Symptome. Ainsi, d'apres ces principes , la sensibilite des ganglions reclame les emollients , et leur inerlie les excitants locaux. Comme le fait tres-bien observer M. Rodet, tout ce que conseille M. Morel relativement au traitement de la morve, a deja ete tente avec des resultats tres-varies, dont les plus ire-
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iitinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MORVE.
quents ne sont pas en faveur de la reussite. M. Gosson se prononce pour les saignees locales, employees le plus pies possible de lorganeenflamme : il les pratique sur les vaisseaux sous-cutanes de la face, en aidant leur action par l'emploi des ventouses. II en seconde aussi reffet par des revulsifs diriges sur le canal intestinal ou sur la peau, suivant le cas, et quelquefois sur les deux ä la fois. La pommade d'hydriodate de potasse en frictions sur les ganglions engorges , parait avoir ete avantageuse entre ses mains , et il pense que les preparations de ce genre pourraient etre aussi utiles a I'interieur qu'a I'exterieur, pour resoudre les engorgements lympliatiques.
En 1829, on a fait grand bruit du chlore et des chlorures d'oxydes dans le traitement de la morve. Ce moyen avait ete propose par MM. Etienne, Leblanc et Watrin. II consiste soit ä faire respirer du chlore gazeux ä l'animal malade, soit a lui injecter dans les narines du chlorure de soude, soit enfin ä lui administrer cette meme dissolution en breuvages.
Voici, quant au chlore, la marche que M. Leblanc present de suivre. La dose du chlore doit varier suivant les animaux, suivant l'etat de la membrane nasale et selon celui de la respiration ; mais on peut admettre en prineipe quii faut que linfluence de cet agent soit teile que la pituitaire reprenne une couleur venneille, et que le fond des ulcerations soit d'un rouge vif. II est rare, en se main-tenant dans de justeslimites, qu'on soit oblige de moderer faction du chlore, soit par les saignees, soit par des fumigations aqueuses. Le nombre de fumigations peut etre porte jusqu'k cinq par jour, chez certains cbevaux. On s'en rapporte a l'etat de la membrane nasale et des chancres qui la recouvrent, pour se regier sur leur intensite,
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et il faut les suspendre ties qu'elles paraissent fatiguer 1 animal. On frictlonne les erandions de Pause avec la pommade d'hydriodate de potasse. Les chevaux doivent etre bien loges, bien soignes et bien nourris. Sur trente-six chevaux presentant tons les caractcres dc la morve, dix-huit ont ete gueris; mais quatre seulement ont ete observes par M. Leblanc apres la cessation du traitement, et tons les autres ont ete perdus de vue. 11 est facheux qua M. Leblanc ait perdu de vue les autres cbevaux gueris par le chlore; il aurait pu, en les revoyant an bout de cinq a six mois , un an ou plus , s'assurer davantage de leur guerison parfaite, car tous les praticiens savent qua les symptomes de la morve s'effacent quelquefois de ma-niere a faire croire a une guerison radicale, tandis qu'ils reviennent souvent apres, avec une nouvelle intensite. II serait ä desirer que de nouvelles experiences fnssent ten-lees a ce sujet.
M. Lelong ayant annonce la guerison d'nn clieval mor-veux par remploi du chlorure de soude, le resultat de cette experience fut transmis a I'ecole d'Alfort , avec invitation d'essayer sur qualre chevaux ce traitement, qui consistait a pratiquer la tracheotomie, a injecter une ibis par jour, par l'ouverture de la trachee-artere, une livre d'eau ordinaire tenant en dissolution un vingt-qnatrieme de son poids de chlorure de soude, a cesser les injections lorsque I etat des voies respiratoires le commandait, enlin ä tenir les animaux a un regime delayant et a un leger exercice pendant la duree du traitement. Les experiences faites a Alfort ont dure trois mois : trois chevaux, loin d'eprouver aucun efiet avantageux, ontdeperi considera-blement 5 un quatrieme a paru gueri. M. Lelong a public depuis quatre nouvelles observations de chevaux traites
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de la meme maniere ; mais aucun n'a gueri, quoique les symptomes eussent, par moments, disparu ou consiclera-blement diminue. M. Jacob a aussi experimente cette methode sur un cheval presentant lous les signes de la morve confirmee, et il a obtenu line guerison apparente ; mais la morve a reparu au bout de cinq ou six mois , et cette fois eile a fait perir fanimal en peu de temps.
Dix chevaux morveux ont ete soumis , par M. Huguet, au chlorure de soude, administre en breuvages, d'abord a tres-petites doses , puis k la dose de deux gros , le matin a jean, et autant a une heave apres-midi, dissous dans un demi-litre d'eau ordinaire. Sous l'influence de ce traitc-ment, qui fut continue pendant trente ou quarante jours, aide de saignees plus ou moins repetees suivant l'etat du pouls, quatre chevaux sur dix furent gueris , et ils fai-saient tres-bien leur service trois mois encore apres la cessation de l'experience. Mais celle-ci n'a point eu les memes resultats entre les mains de MM. Moiroud, Ber-thier et Lecoq. Sur dix chevaux mis en traitement par M. Moiroud, un seul a presque gueri, c'est-a-dire qu'il parut n'avoir plus qu'un leger suintement de la pituitaire et un noyau dengorgement des ganglions de l'augej du reste on ignore ce qu'il est devenu : cinq autres presen-terent tons de notables ameliorations au bout de dix ä douze jours, mais cette heureuse direction imprimee a la maladie ne se soutint point, et les symptomes ne tarderent pas a reparaitre avec une intensite qui bientut ne laissa plus aucun espoir de guerison. M. Berthier a eules memes resultats sur buit chevaux, c'est-a-dire une diminution dans les symptomes, qui n'ont point tarde a reprendre leur intensite premiere, et a l'ouverture des cadavres on a constate lexistence dune forte gastrite. La dose de chlo-
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rure avail ete portee jusqu'ä une livre par jour. Enfin M. Lecoq a public plusieurs observations de chevaux traites par les breuvages de chlorure de soude, conjoin-tement avec les fumigations de chlore ; chez deux de ces animaux les symptomes , qui avaient beaucoup diminue , reparurent bientot plus forts que par le passe ; le traitc-ment n'eut aucun succes chez deux juments.
En 1835, M. Benard, apres avoir renouvele les essais deja tentes autrefois par Lafosse, a fait connaitrc un cas de guerison de morve obtenue par des injections d'acetate de plomb liquide, de sei commun et de nitrate d'argent (un grain par once d'eau). Les injections avaient ete faites successivement a la faveur d'un petit trou pratique dans les sinus frontaux, ä la bauteur des yeux, avec une vrille de la grosseur d'une plume. Au bout de liuit mois il n'y avait point eu encore de rechute ; le traitement a comple-lement echoue sur un autre cheval.
Un autre moyen, propose par Galy, et fonde sur I'hy-pothese de la nature calcaire des productions morbides engendrees par la morve, consisterait a dissoudre ces dernieres a Taide de 1'acide bydrochlorique, administre par toutes les voies, en breuvages, en lavements, en fumigations, en frictions, etc. Les experiences faites par ordre du gouvernement, dans la ferme de l'Amirault, ä birit Heues de Paris, ont bien demontre l'inefficacite de cette methode ; M. Bouley la declare positivement a l'Academie royale de medecine. laquo; C'est aujourd'bui la mode, dit Hurtrel dArboval, de transporter les operations chimiques du laboratoire dans leconomie vivante. En medecine humaine, on a exhume de la poussiere des bi-bliotheques, les vieilles reveries sur la dissolution des calculs dans la vessie, dans les reins; on a dit, sans lire,
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qvie lt;-es concretions devaient se dissoudre dans le corps-parceque le ehimiste les dissout sanspeine dans un verre a patte ; et comme les pliysiolojjisles ont demontre que les alcalis passent dans le sang, la chose parut tellement simple, qu'aujourd'hui eile excite un engouement general, soigneusement alimente par Tesprit d'industrialisme. La mcdecine veterinaire ne pouvait guere ecliapper ä cette manie du jour. N'a-t-on pas aussi annonce serieuse-ment des guerisons de chevaux morveuxdues ä l'homoeo-pathie ? Par quelle etrange fatalite n'y a-t-il pas d'absur-dite, si revoltante quelle soit, qui ne trouve momentane-raentacces et wediten medccine. raquo;
Maintenant que nous avons enumere les different!? remedes et traitements qui ont ete employes pour guerilla morve, il nous reste a citer ce que nous faisons lorsque nous sommes charge de donner nos soins ä un cheval atteint de la morve commencante, lorsqu'elle n'existe encore qu'au premier ou tout au plus au second degre, crest-a-dire lorsque I'animal n'est encore que doutens. La metliode curative que nous employons est, toute locale et a beaucoup d'analogie avec celle de Lafosse pere; eile consiste dans des bains de vapeurs aromatiques dirigees clans les cavites nasales, dans des injections d'une dissolution concentree de nitrate d'argent (25 a 30 grains et plus meme par once d'eau distillee) lancees par une ou plu-sieurs ouvertures pratiquees, au moyen du trepan, sur les sinus frontaux ou maxillaires selon le besoin : lorsque des chancres apparaissent, nous les cauterisons avec le nitrate d'argent ou avec la potasse caustique. Nous faisons pre-ceder chaque injection de la solution de nitrate d'argent. de quelques injections d'eau chloruree, dans le but de delerger les sinus ct les cavites nasales, et de les debar
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rasser des mucosites purulentes quils contiennent ; ces injections doivent se reuouveler une fois par jour, deux fois au plus si on les juge necessaires. Nous joignons ä ces naoyens locaux, I'liygiene que nous faisons rcligieu-seinent observer , savoir la grantle proprete, les panse-ments de la main bien faits, un travail modere et une alimentation nutritive et de premier choixj nous ne devious quelquefois de cetle conduite quo pour com-battre quelques epiphenomenes qui surgissent dans le cours du traitement. Cette maniere d'agir nous a valu bon nombre de reussites au bout d'un temps plus ou moins long, six semaines, deux mois et plus, sur des cbe-vaux qui offraient tous les caractcres de la morve. On sera en droit de nous objecter que les cbevaux sur lesquels nous avons experiment^ n'etaient peut-etre point atteints de la morve; cela pent etre vrai, mais ils en offraient tous les symptomes,etplusieursdentre eux etaient condamnes a elreabattuscomme morveux; de ce nombre nous en voyons encore deux qui, depuis quatre ans qu'ils sont gueris, n'ont pas cesse jusqu'aujourd'bui de faire le service des di-ligences et jouissent d'une sante parfaite, et ils ne conser-vent de cette redoutable maladie que quelques cicatrices blancbes qui marquent la place des chancres. La morve estdonc souvent une question de temps. Combien de fois n'avons-nous pas vu des cbevaux se guerir, tout en tra-vaillant, par les seuls soins Ijygieniques que nous avons indiques plus haut, et d'autres se guerir dans les päturages ou ils etaient abandonnes aux seuls soins de la nature? En apportant trop de precipitation a abattre les chevaux qui ofFrent les premiers symptomes dc la morve, on se trouve Jrcs-souvent expose a en sacrifier qui ne sont point atteints de cette maladie. taut il est dillicile, au debut, de la dis-
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tinguer de certaines affections des cavitesnasales, quin'onl de commun avec la morve qua les symptomes et non la nature specifique. Cette precipitation s'explique facile-ment par la crainte que Ton a de la contagion ; aussi ne conseillons-nous de trailer les animaux que quand il estpermis de les isoler ditrant le traitement, de manierea n'avoiraucune inquietude sur la propagation de la mala-die; dans le cas contraire , et c'est ce qui arrive dans les grands etablissements oü il se trouve beaucoup dechevaux reunis, nous conseillons de les abattre des le debut de la maladie. La morve confirmee est generalement incurable.
Lorsque la morve se declare dans une ecurie, la con-duite du veterinaire doit etre sage et prudente; il doit vi-siter scrupuleusement tous les cbevaux quelle renferme, et eloigner ceux qui noffrent encore aucun symptume de la maladie, pour les loger dans une autre localite etlessous-tiaireainsi alinfluencede la contagion. Sikcause du grand nombre des cbevaux sains, on se trouvait dans limpossi-biiite de les loger dans une autre localite, Ion isolerait le malade ou les malades, et on procederait a la desinfec-tion de l'ecurie el de tous les objets quelle renferme, par le lavage ä Teau cbloruree el par les fumigations de cblore ; el Ton ne reintegrerait les animaux sains que quand ces operations desinfeclantes auraient ete reiterees deux ou trois fois, alors qu'il n'y aurait plus rien a craindre de la contagion. C'est au veterinaire a diriger ces uperations et a veiller a ce quelles soient executees dune maniere conforme aux regies prescrites par la police sanitaire.
MUGUET. — On donne ce nom en medecine humaine ä une inflammation apbtbeuse assez frequente chez les
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uouveau-nes ; en medecine veterinaire on a conserve cette denomination pour designer une maladie analogue qui attaque les veaux et ies agneaux, ces derniers particu-liereraent, et qui s'annonce d'abord par la coloration de la membrane buccale avec chaleur et secheresse. Les papilles de la langue se developpent, se berissentet se durcissent; on voit ensuite apparaitre de petits boutons miliaires ser-res qui occupent les gencives, dquot;ou ils s'etendent a la com-missure des levres, a la face interne des joues, a la langue, au voile du palais et au pharynx. Ces petits boutons for-ment des plaques irregulieres et minces, discretes ou confluentes. Lorsque les aphtbes sont discrets, la maladie estordinairement pen grave;ils se detacbent sous forme de lamelies qui se renouvellent plusieurs fois, mais qui cessent de se reproduire vers le buitieme ou dixieme jour, et la guerison s'opere. Lorsque les apbthes sont confluents, la guerison est plus diflicile. Une couenne continue ou une coucbe cremeuse revet la bouche, s'epaissit de jour en jour, empeche les agneaux de teter, et ceux-ci pour peu que le mal dure, meurent d'inanition.
Le muguet peut etre cause par les succions reiterees et inutiles auxquelles se livrent les agneaux lorsque leurs nourrices n'ont plus de lait; d'autres fois il parait dependre dune nourriture trop substantielle, d'un etat de malpro-prete, etc. Certains auteurs considerent le muguet comma contagieux. Hurtrel d'Arboval regarde cette maladie comme symptomatique, dependant de l'etat du tube digestif. Cette maniere d'envisager le muguet comme symptomatique est loin d'avoir toujours ete sanctionnee par fexperience. Lesjeunes animaux atteints de cette maladie, que nous avons observes, ne nous ont jamais of-fert, au debut, aucune alteration gastro-intestinale, mais
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bien quelquefois, par la longue abstinence a laquelle ils etaient soumis forcement, une inflammation secondaire
des voies digestives.
Traitement. — Cette inflammation toute locale de la bouche reclame des gargarismes emollients 5 des que la pblegmasie touclie ii sa fin, que les exsudations albumi-neuses de la membrane deviennent plus epaisses, on pro-mene legerement ä leur surface un pinceau trempe dans de l'eau vinaigree, edulcoree avecdumiel: on renouvelle cette operation sejtt a buit fois par jour, et Ion aagmente peu a pen l'acidite de ce melange pour le rendre plus aclif, et si la cicatrisation ties ulceres languit, on le rem-place avantageusement par des gargarismes toniques. Comme les agneaux ne peuvent plus teter il convient de traire les meres et tie leur faire prendre le lait. Outre ces moyens, il ne laut pasnegliger les soins bygieniques tant envers les nourrices qu envers leurs nourrissons.
MYELITE. — On comprend par cette denomination rinflamination de la moelle epiniere et tie ses enveloppes. Jusqu'ici la medecine veterinaire ne possede pas de don-nees qui puissent etablir la difference symptomatique tie la pblegmasie de la moelle d'avec celle de ses membranes, et nous doutons beaucoup que Ton parvienne jamais ä pouvoir distinguer ces deux affections 1 une de lautre, si toutefois ellcs sont susceptibles d exister isolement. Dail-leurscette distinction serait de fort peudnnporlance pour le praticieu, vu que les moyens tberapeutiques qui con-viennent a Tune sont egalement applicables ä I'autre. Par consequent, nous ne nous arreterons pas sur ce point et nousdecrironsla myelite teile que nous I'avons observeeet aussi bien que I'etat actuel tie la science permet de le faire.
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MYßLITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;429
tlette affection est aigue ou chronique, legere ou intense; eile se montre cliez tovis les animaux domesti-ques, maisc'est lecheval qui enest leplus souvent atteint, et chez cet animal eile est souvent confondue avec le lumbago, le tour ou effort de reins.
La myelite legere ne produit pas de troubles tres-marques dans les fonctions de l economie; le cheval qui en est atteint boit et mange a peu pres comme de coutume; le pouis n'est point ou presque point cliange 5 la defecation est difficile, les crottins sont durs et marronnes j la marclie est penible et raccourcie 5 le train de derricre est vacillant; les membres posterieurs n'ontplus la meme regularite dans leurs mouvements : ils s'entrecroisent iors-qu'on fait executer a l'animal vme marche en cercle ou qu'on le fait tourner sur place; celui-ci eprouve egalement de la difficulte a reculer et ä descendre un plan incline, et la colonne vertebrale est tres-sensible a la pression. Lorsque la myelite est intense, l'animal se traine a peine ; les membres posterieurs s'entrecroisent en marchant et flecbissent sous le poids du corps; les anterieurs se deplacent aussi saus ordre et sans stabilite; la colonne dorso-lombaire ne pent supporter la plus legere pression sans que le malade en eprouve une vive douleur; la üevre est grande, l'appetit est nul, la soif est vive, le pouls est plein et accelere, les membranes apparentes sont injec-tees ; il y a souvent constipation opiniätre, et quelquefois retention d'urine ; on observe aussi, mais assez rarement, la paralysie de deux ou des quatre membres : alors le cas est beaucoup plus grave, et la mort en est presque con-stamment la suite.
La myelite chronique est la consequence de la myelite
aigue: eile se manifeste par l'irregularite des mouvements, 11nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 54
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iöOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MYELITE.
;ilors que les symptomes inflammatoires sont dissipes ; lanimal eprouve un peu de douleur dans la region des lombes et surtout vers la base de la queue 5 la croupe est vacillante, il tourne, recule ou descend avec difliculte. Ces symptomes sont les seuls qui accusent l'existence de cet etat morbide 5 mais souvent, apres un laps de temps plus on moins long, le mal se reveille et prend de la recrudescence , le ramollissement de la moelle epiniere survient et fait perir l'animal.
La myelite est moins frequente cliez le boeuf; eile s'an-nonce par les memes symptomes et a les memes suites (jue cliez le cheval. Chez le chien eile est assez commune, les symptomes qui la caracterisent sont analogues a ceux que nous avons decrits plus haut, et les consequences en sont identiques.
On peut admettre generalement comme pouvant occa-sionner la myelite, toutes les -violences exterieures, les efforts de reins , etc., qui ont pu produire l'exlension , le tiraillement ou une commotion de la moelle epiniere et de ses enveloppes ; aussi la rencontrons-nous frequemment sur des chevaux employes a des travaux fatigants, notam-ment chez ceux qui font le service de limoniers ou qui sont atteles aux voitures de place dites vigilantes; ces animaux, par la nature de leur emploi, etant souvent forces de faire de grands efforts dans les descentes pour vetenir une voiture lourdement chargee ou lancee avec vitesse, l'effort brusque et violent auquel ils se livrent imprime son action a la moelle epiniere et a ses enveloppes; de lä des commotions, des tiraillements qui doivent infailliblernent provoquer rinflammation des organes intra-rachidiens. Chez les vaches, cette affection est due aux memes causes; lorsqu'elles sont abandonnees en
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MYELITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; W
libeite dans des päturages ä l'epoque du rut, elles devien-nent taurellieres et sautent Tune sur lautre de maniere a se donner des tours de reins ; il en arrive de meme a celles qu'on fait saillir par des taureaux trop lourds ; on I'observe encore a la suite d'une parturition laborievise. Chez le chien , ce sont les coups et les chutes dont I'action porte sur la region dorso-lombaire, qui donnent frequem-ment lieu a cette affection ; chez ce dernier animal, la myelite peut etre la consequence d'une autre maladie, de celle dite des chiens.
Traitement. — Dans la myelite aigue, il faut d'abord debuter par une saignee a la jugulaire, de six a huit livres selon lintensite de la maladie et la force de l'animal; on peut reiterer cette operation douze a vingt-quatre heures apres si l'etat du pouls lexige. On soumet le malade aus boissons blanches nitrees eta une diete severe. On recou-vre la colonne vertebrale, depuis le garrot jusque vers lu base de la peau, dun sac contenant environ quatre doigts d'epaisseur de son que Ton mouille et que Ion arrose de temps en temps avec une decoction emolliente a la temperature de vingt-ciuq a trente degres, de maniere a entre-tenir la partie souffrante dans un bain chaud permanent. On administre, tant pour combattre la constipation , qui existe presque toujours dans ce cas, que pour obtenir une revulsion sur le tube digestif, un purgatif drastique, que Ion reitere plusieurs fois dans le cours du traitement, en vue d'entretenir une fluxion derivative sur la muqueuse gastro-intestinale. L'observation nous a demontre que les doses purgatives pouvaient etre doubles de celles que Ton administre ordinairement, sans qu'on düt craindre la su-perpurgation, et que meme tres-souvent elles ne sont sui-vies que de fort pen d'effet, tant les fonctions du Systeme
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nerveux ganglionnaire et les secretions sont aholies ouper-A^erties: deux a qnatre onces d'aloes et autant de sulfate de soude suffisent ä peine pour purger le cheval dans ce cas. On doit passer cinqou six lavements aloetiques par jour. et s'il y a retention d'urine, il convient de sonder la Yessie deux ou trois fois par jour seien le besoin. Une observation qu'on ne doit jamais perdre de vue, c'est de conti-nuer l'nsage du sachet de son sur la colonne dorso-lomhaire jusqu'a ce que les symptömes inflammatoires soient pres-que entierement dissipes , et de ne recourir aux frictions irritantes que lorsque la maladie est sur son declin ou tend a passer a Fetat chronique. Ce traitement nous a valu des cures que nous n'oserions esperer par d'autres moyens therapeutiques. Nous avons public dans le Journal veterinaire et agricole de Belgique, anneel842 , une serie d'observations qui prouvent l'efficacite de ce traitement dans la myelite ; depuis cette epoque, hon nombre de faits se sont presentes a la clinique de TEcole veterinaire et n'ont fait que confirmer ceux que nous avions rapportes anterieurement. Des observations que nous avons deja publiees, nous citerons la suivante :
Le 15 aout 1842, M. Riebe, brasseur a Bruxelles, amena ä l'Ecole veterinaire, pour y etre traite, un cheval hongre de trait, sous poil bai, age de neuf ans, d'un temperament lymphatico-sanguin, de forte stature, tres-musculeuxj ce cheval, au dire du proprietaire, depuis huit joursressentaitune tres-grande faiblesse dans les membres posterieurs ; il eprouvait beaueoup de difficulte pour reculer, l'appui de la sellette lui faisait flechir le dos, et il etait, selon toute apparence, atteint d'un tour de reins.
Layant examine lots de son arrivee a lEcole, nous
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reconnümes les symptumes suivants : Marche chance-lante, croupe vacillante, mouveraents des membres saus ordre ni regularite, ils plient sous le poids du corps; mou-vement en arriere difficile et parfois impossible; marche en cercle des plus penibles ; sensibilite excessive de la colonne vertebrale depuis le garrot jusqu a la base de la queue ; la plus legere pression exercee sur cette partie imprime des douleurs si vives que la chute de l'animal est infaillible si l'on persiste; il y a constipation.
Diagnostic. — Myelite aigue.
Causes. — On suppose que le cheval s'est donne un effort de reins, en retenant dans une descente one char-rette lourdement cbargee.
Traitenient. — Saignee de six livres, bains emollients appliques sur la region dorso-lombaire , lavements, diete.
Le 16, aucun cliangement notable dans I'etat du sujet; on continue le traitement sauf la saignee.
Le 17, la sensibilite de la colonne vertebrale est moin-dre que les jours precedents; on fait sortir le malade, et Ton voit avec satisfaction que les mouvements de translation sont moins embarrasses, que la croupe est moins vacillante que lors de son arrivee a I'Ecole. Dans le double but de faire cesser la constipation et detablir une revulsion sur le tube digestif, on administre un pm^gatif compose de deux onces d'aloes et de quatre onces de sulfate de soude. Les bains et les lavements emollients sont continues jusqu'a la fin du traitement.
Le 18 , le mieux continue, point de purgation.
Le 19 , on reitere le purgatif a la meme dose.
Le 20, pas de purgation; la marcbe se raffermif , la sensibilite de la colonne dorso-lombaire est moins grande,
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iöinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; UTELITE.
on accorde au malade, qui parait avoir de Tappetit, deux livres de foin.
Le 21, on n'obsei^ve aueun changement notable. Le 22, voulant obtenir une revulsion et en meme temps faire disparaitre la constipation , on administre un troisieme purgatif, compose de trois onces d'aloes et de trois onces de sulfate de soude.
Le 23 , les excrements sont un peu plus mous que de coutume, mais pas encore de purgation; la sensibilite de la colonne vertebrale est beaucoup diminuee: on peut deja la comprimer dans toute sa longueur, excepte a la base de la queue, sans que l'animal temoigne de la dou-leur ; la marche est aussi plus assuree.
Le 24, les excrements ont repris leur consistance. La purgation n'ayant pas ete obtenue, malgre ladministra-tion de trois purjjatifs drastiques a fortes doses, nous nous decidons a ltd en faire prendre un quatrieme compose de : aloes jij , huile de croton tiglium, xii gouttes.
Le 25, le malade purge assez fortement sans qu'il paraisse etre fatigue : on n'observc pas non plus ces dou-leurs, dont parlent la plupart des auteurs, qui accom-pagnent la purgation provoquee par l'huile de croton tiglium.
Le 26, la purgation a cesse ^ Tanimal est plus gai, la sensibilite de la colonne vertebrale a presque en-tierement disparu, la marclie est plus assuree que les jours precedents. On ajoute a la ration deux livres d'a-voine.
Les 27 , 28 et 29, le mieux se soutient, mais on n'ob-serve rien de particulier.
Le 30, l'animal est assez gai, cependant la sensibilite a la base de la queue est un peu augmentee; on administre
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un second purgatif compose d'aloes et d'huile de croton tiglium aux memes doses que le premier.
Le 31, la purgation est tres-forte; eile dure jusqua minuit, le nombre des selles pent etre evalue ä trente • l'animal marche avec facilite et tourne aisement ; la depilation de la region dorso-lombaire nous fait suppri-mer le sachet de son ; il est rem place par des ablutions d'eau tiede; le corps est recouvert dune bonne couver-ture.
Le Ier septembre, les matieres fecales ont repris a peu pres leur consistance normale, l'animal marche fort bien , il est gai et a bon appetit; on lui accorde la ration entiere.
Le 2, le mieux va en progressant.
Le 3, la marche est presque aussi solide qu'avant I'ac-cjdent: la croupe nest plus vacillante, l'animal tourne avec beaucoup d'agilite, il recule facilement; mais il existe encore une legere sensibilite ä la base de la queue, seul Symptome qui reste de Faffection ; jugeant qu'une revulsion est encore necessaire pour faire dlsparaitre le dernier vestige de la maladie, on administre un troisieme purgatif d'aloes et d'huile de croton tiglium, ä la meme dose que les fois precedentes.
Le 4, les dejections alvines sont tres-abondantes et sont liquides. On cesse les ablutions d'eau tiede.
Le 5, la purgation est remplacee par des selles ordi-naires ; l'animal est tres-gai, I'appetit est bon, enfin on observe les signes qui annoncent une sante parfaite.
La sensibilite de la base de la queue ayant complete-ment disparu, la marche etant revenue ä son etat normal, le cheval est rendu ä son proprietaire le 6.
Uepuis cette epoque il fut remis au service de limonier,
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cru'il continua pendant plusieurs annees encore; il ne con-servu aucune infnmite do cette maladie.
Lorsque la myelite est passee a I'etat chronique, c'est aux fiictions irritantes d'essence de terebenthine, de liniment ammoniacal, de teinture de cantharides , le long de l'epme dorso-lombaire, qu'il faut avoir recours; les charges fortifiantes, les vesicatoires et le feu appliques sur cette partie, sontles moyens les plus propres, quoique rarement efficaces, a opposer ä cette maladie. On ne doit pas oublier que, dans ce cas, les purgatifs drastiques admi-nistres de maniere a entretenir une action revulsive sur le tube digestif, contribuent puissamment a la guerison.
MYOSITE [Inflammation des muscles). — Plusieurs auteurs contestent aux muscles la faculte de s'enflammer et pretendent que lorsqu'on rencontre des traces de cet etat morbide dans le Systeme musculaire , rinflammation s'etait developpee dans le tissu cellulaire inter-fibrillaii^e, et non sur les fibres elles-memes. C'est evidemment une erreur, dit M. Roche. Les muscles s'enflamment rarement , il est vrai, continue cet auteur, mais enfm cela arrive quelquefois , et les cardites et les glossites nous en fournissent la preuve. Dans ces deux phlegmasies , on ne peut pas soutenir que rinflammation ait son siege dans le tissu cellulaire , attendu que la langue et le coeur en sont a peu pres depourvus. On a d'ailleurs quelquefois trouve des muscles eutierement convertis en pus au milieu de l'aponevrose qui les enveloppait.
En considerant que les muscles sont les organes les plus animalises du corps , qu'ils recoivent un tres-grand nombre de vaisseaux sanguins, et qu'aucun autre tissu n'est anirae par un plus grand nombre de nerfs , on s'e-
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tonne d'abord, dit ML Roche, de la rarete deses inflam-tnations, Mais lorsque l'on vient ä reflechir, ajoute ce savant medecin, qu'etrangers dans l'exercice de leurs fonctions aux influences exterieures, la plupart des muscles volontaires n'ont qu'un excitant naturel , laction nex'-veuse, et qu'ils sont ä l'abri de cette multitude de causes dont l'action continueile sur la peau, sur les membranes muqueuses, etc., produit des pblegmasies frequentes de ces parties , on comprend i'iinmunite dunl ils jouissent. ü'un autre cote , les nerfs qu'ils recoivent appartenant a ceux du mouvement et non a ceux du sentiment, la dou-leur, Tun des elements de rinflammation , doit diflicile-ment s'y developper ; on sait qu'ils sont tres-peu sensibles dans l'etat sain.
S'il lallait en croire quelques patbologistes cependant, rinflammation des muscles se montrerait beaucoup plus commune que nous venons de le dire, car il faudrait y rattacber toutes ces douleurs qui ont leur siege dans la continuite des membres, et qu'ils designent par le nom de rhumatisme musculaire; mais ces douleurs ne sont pour la plupart que de veritabies nevralgies, quelquefois jieut-etre des inflammations d'aponevroses , jamais, de lavis de M. Rocbe, des pblegmasies musculaires.
En resume, rinflammation des muscles est possible, mais eile est rare ; on ne l'a bien etudiee jusqua ce jour, en medecine veterinaire, que dans la langue et le cceur; nous renvoyons par consequent aux mots Glossite et Cardite.
NAVICÜLAIRE. — M. Turner, veterinaire anglais, a decrit sous ce nom une maladie du cbeval, dependant, suivant lui, dune inflammation de la membrane synoviale unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 55
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etendue sur la iiice posterieure de los naviculaire et La face anterieure du tendon flechisseur du pied, phlegmasie par suite de laquelle se developpe une ulceration qui pevit s'eteudre au cartilage dencroütement de l'os naviculaire, atteiudre et corroder l'os lui-meme. M. Loiset, me-dccin veterinaire a Lille, a decrit cette affection sous le nom de synovite podosesaviotdienne, et M. le docteur Brauell, professeur a l'universite de Kasan, sous celui de podotrochilite ckroniqne. M. le professeur Brogniez, dans ['analyse sommaire du memoire du professeur de Kasan, demon Ire que la maladie naviculaire n'est pas du tout une maladie essentielle et spontanee, mais bien une affection constamment secondaire, due a des causes me-caniques, susceptibles de provoquer le developpement d'autres maladies, et qu'en traitant ce sujet, on pouvait etre a la fois plus bref, plus exact dans l'appreciatidn des lesions pathologiques du pied des monodactjles, et plus rationnel dans les applications therapeutiques quelles reciament.
laquo; S'il est difficile quelquefois, dit M. Brogniez, d'in-culquer au Chirurgien obscrvateur, des theories nouvelles qui contraslent trop ouvertement avec sa propre experience, il ne faut pas en inferer que ce soit pour former a plaisir des exigences trop severes ; son hesitation a se former une conviction en circonstances semblables tient ii ce qu'il imit le positifet craint Verreur ; c'est que son livre, a lui, c'est la nature mise en evidence, et qu'il ne croit qu'a ce qui se revele a ses yeux lorsqu'il interroge I'organisation etant encore en harmonic normale oudeja tombee en desordre ; il repousserait meme les plus belles elaborations du cabinet, eussent-elles coute les plus grands efforts d'imagination.
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raquo; Nous dirons d'abord, continue M. Brogniez, que cette affection est toujours produite par la compression, et il nous suffira, pour le prouver, d'invoquer les arguments ä l'aide desquels I'auteur croit pouvoir en faire une maladie speciale prooedant d'clle-meme, de la trochlee, c'est-a-dire du point de contact du tendon perforant avec le sesame Vde.
raquo; Le retrecissement de l'enveloppe cornee du pied du cheval engendre une foule de maux, parmi lesquels les hlettneSj l'atrophie de la cutidure, Vatrophie et les adhe-rences morbides du tissu reticulaire, ainsi que ses secretions anormales) Vulceration do la fourchette, Vossifica-tion des fihro-cartilaxjes lateraux, etc., figurent aussi bien que la maladie naviculaire memo, et sans une parti-cularite de conformation, les pieds fermement batis du mutet , ainsi que ceux de derriere du cheval (qui s'en rapprochent par la foi'me)}^ seraient aussi exposes que ceux du bipede anterieur de ce dernier. Nous posons done en principe que la diversite de ces maladies depend : 1deg; de Fim-pressioimabilite ou de l'irritabilite plus ou moins grande de telles ou telles pai'ties vives et sensibles qui sont ren-fennees dans la boite cornee ; 2deg; du mode particulier, de letendue et du degre de compression qui porte sur elles.
#9632;gt;#9632;gt; Le sabot peut se resserrer dans le sens lateral ou du cote de la face plantaire, et souvent des deux cotes a la fois (on conceit que le second effet est la consequence du premier, en faisant surbomber l'espece de voüte repre-sentee par la sole en haut) ; ce retrait de la corne recon-nait des causes nombreuses, qui proviennent en tres-grande partie de la ferrure et aussi d'autres influences alterantes, si je puis m'exprimer ainsi, telles que 1'inaction, le long sejour dans une ecurie seche, etc.; ces causes sont
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toutes variables neanmoins dans leurs effets, selon Ja force et la duree de leur action meme, et selon certaines dispositions de conformation ou selon quele developpement des parties est plus ou moins complet, etc. C'est en tenant compte de ces considerations que Ton trouve la raison pour laquelle \amaladio laquo;ai'zcM/rtzVeestlepartagedes pieds de devant du cheval fin (surtout s'il a ete ferre etant jeune), a l'exclusion du cheval de trait pourvu de pieds robustes, de l'äne et du mulet, dont la forme et la solidite comparatives des sabots les preservent d'autres infirmites encore; c'est aussi en partant de ces appreciations que l'on s'ex-plique pourquoi le pied plat est constamment exempt de la podotrochilite, privilege du a la disposition de ses talons et au grand developpement de sa fourcbette tres-spongieuse, mais qiü mallieureusement est compense, ce privilege, par la frequence des bleimes. Cependant, l'ap-pui se faisant en grande partie sur le centre de lassiette des pieds qui presentent cette anomalie de conformation, devrait transmettre une pression nuisible a l'integrite de la trochlee, et si cela n'a pas lieu, c'est parce que la pression n'est pas permanente. La non-spontaneite de 1'afiec-tion serait deja suffisamment prouvee par ces motifs seuls. raquo; La contracture du sabot, due, le plus souvent, a des causes externes, ainsi que nous venons de le dire, peut cependant par extraordinaire, proceder de l'inflammation des parties qu'il renferme, comme a la suite d'une bles-sure profonde par exemple ; mais encore dans ce cas, est-ce une affection primitive, essentielle^ spontanee,mlaquo;^/me-ris, de la coulisse, sesarnoidienne? Non, car une fois cette inflammation accidentelle dissipee, la deformation de la boite de corne subsiste, ct ses effets sur cette meme coulisse, ou sur n'importc quelle autre partie du pied, sont
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N'liCUOSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lil
les memes que si le retrecissement eüt ete produit par une influence exlerieure primitive. raquo;
laquo; Empechez le sabot de se serrer, par des soins convena-bles, dit M. Brogniez, retablissez-le dans son etat normal, si ses dimensions sont deja reduites sans que, bien entendu, des lesions organiques irreparables aient pu se developper, ct il n'y aura pas de podotrocbilite ä Craindre, aucunes causes spccifiques internes ne manifesteront leur action, ou plutut la trocblee aux picds de devant ne deviendra pas le siege dun mal doue d'une predisposition si preju-diciable a la conservation de son integrite. raquo;
Nous ne suivrons pas M. Brogniez dans toute I'analyse du memoire de M. Brauell ; il prouve d'une maniere peremptoire que la podotrocbilite ou maladie naviculaire n'est autre chose que l'encastelure et ses consequences {yoyez cette maladie) et non un vice originel qui dispose-iait la coulisse sesamoidienne a etre frappee de ce que Turner appelle une malediction jetee sur la bonne chair du cheval.
NECROSE.—La necrose est la mortification du tissu os-seux. La portion necrosee de l'os dabord demeure engagee dans les tissus qui la recouvrent, agit comme corps etran-ger, provoque une suppuration abondante, sanieuse, qui exhale une mauvaise odeur; des vegetations mollasses, fon-gueuses, saignant au moindre attouchement, se develop-pent et s'avancent sur la partie sphacelee sans y adherer. Apres un laps de temps dont la longueur varie, la portion necrosee se delimite et se detache de Los vivant auquel eile a appartenu ; ce travail, qui a pour but 1 elimination de la paiiie morte, est en tout semblable au phenomene de 1 elimination des parties molles gangrenees.
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La necrose est souvent accompagnee de douleurs aigues, ct (Tune forte claudication lorsque c'est Tos d un membre qai en est le siege. La portion osseuse necrosee est dun blanc terne, puis devient grisatre,et apres un laps de temps plus uu moins long, eile affecte une couleur noire.
L'os necrose agit sur 1 os yivant comme corps etranger; sous linfluence de ce stirnukis, il survient une tumefaction legere du perioste et de l'os; celui-ci se ramollit comme s'il avait ete trempe dansun acide : il y a resorption de sa partie terreuse, developpement de sa substance vas-culaire dans la couche qui environne la necrose. En proportion de la perte de substance occasionnee par I'absorp-tion superficielle, il se fait un developpement de bourgeons celluleux et vasculaires qui, en remplissant I'es-pace intermediaire a los vivant et a la partie necrosee, interceptent toute espece de contact entre eux. La partie morte parait subir quelque soustraction de molecules; car en observant attentivement les fragments qui se deta-cbent, on pent constater que leur grandeur et leur epais-seur diminuent jusqua ce qu'ils soient parfaitement isole's. Enfin la partie morte sisole de toutes parts. Apres son elimination, les bourgeons s'affaissent, contractent des adherences avec les tissus qui leur sont contigus, et la cicatrisation sopere.
De tons les animaux domestiques, c'est le cheval qui nous ofire le plus souvent des cas de necrose. On I'ob-serve frcquemment au troisieme phalangien , a la suite du clou de rue penetrant, ou de tout autre corps vulne-rant qui a produit une plaie profonde et blesse l'os du pied ; aux os des membres , 11 la suite de fractures com-pliquees avec esquilles, de coups de pied ou autres violences exterieures qui ont entame l'os en en detachant
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NliPIIlUTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 443
quelqaes fragments ; au maxillaire , a la suite des pres-sions rüdes et reiterees du mors de bride sur les bar-res, etc. En medecine veterinaire, on ne connait guere d'autre necrose que celle occasionnee par des causes traumatiques; la necrose determinee par une irritation quelconque des tissus, sans cause exterieure, est tres-rare et fort pen connue chez les animaux domestiques.
Traitemcnt. —Le traitement de la necrose doit tendrc a favoriser l'elimination de la portion necrosee; ä cette fin on assouplit les tissus qui recouvrent la necrose , on calme linflammation dont ils sont le siege par des applications emollientes. Lorsque la piece spliacelee est entie-rement detachee, on la saisit avec des pinces et on Textrait, operation qui necessite souvent ragrandissement du tra-jet fistuleux qui communique a la necrose. Dans tons les cas, il faut attendre le re'sultat du travail de la nature, et que la portion necrosee soit vacillante, pour proceder a son extraction.
NEPHRITE. — La nephrite, que Ton designe encore sous le nom de coliquc ncphritique, est rinflammation du rein , maladie tres-grave et tres-dangereuse qui at-taque les animaux domestiques, notamment le clieval et le boeuf, et plus communement ce dernier. Cette phleg-masie aigue ä marclie rapide s'annonce tout a coup, chez le clieval, par des coliques violentes ; I'animal se couche et se relcve sans cesse, se roule sur la litiere; parfois il se met sur les genoux comme s'il voulait se couclier, conserve cette position pendant un court instant, puis se relcve prccipitamment sans que le train de derriere ait touche le sol; il trepigne des membres posterieurs avec lesquels il bat le sol violemment; il piaffe des membres
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anterieurs, se campe frequemment pour uriner, et les efforts vigoureux auxquels il se livre ])Our satisfaire ce besoin naraenent qu'un peu d'uriue trouble, sanguino-lente, et parfois que du sang pur; la region des lombes est tres-sensible a la pression; le train de derriere est vacillant, lanimal a de la peine ä se soutenir, le corps se couvre dune sueur abondante qui exhale une odeur uri-reuse assez marquee; les flaues sont agites , le malade les regarde svec inquietude comrae s'il voulait indiquer le siege du mal; la queue est dans une agitation continuelle, le pouls est accelere, dur et serre; il se ralentit, devient presque imperceptible et s'eflface quand la maladie tend vers une terminaison funeste; la face se grippe, les naseaux se dilatent, les yeux deviennent hagards, enfin tout annonce une fin procbaine.
Chez le boeuf, la nephrite est moins rapide dans sa marche et laisse plus d'espoir de guerison que chez le cheval. Au moment de l'invasion, I'animal mange et rumine encore, mais moins que de coutume; ilse couche et se releve de temps en temps , pietine des membres ab-dominaux et agite la queue; il fait en outre des efforts pour armer qui n'amenent que la sortie dune petite quantite d'un liquide fortement colore et rougeätre; le pouls est dur et serre. Apres deux jours de cet etat pre-curseur, tons les symptömes augmentent d'intensite, le pietinement des pieds posterieurs est plus frequent, les mouvements d agitation de la queue plus vifs ; on observe dans le train posterieur de petits soubresauts de droite a gauche, les membres abdominaux s'entrecroisent aussi quelquefois ; communement la colonne vertebrale se replie, se vousse, ce qui rapproche les pieds posterieurs du centre de gravite. On observe en outre dans la
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region lombaire des contractions qui produiseat des mou-vements dinflexion semblables a ceux du coit; ils existent chez les vaches comme chez les boeufs et ont meme qaelquefois lieu lorsque les animaux sent couches; mais alors le racJiis execute des mouvements d'ondulation, que M. Mullon pere compare a ceux dun serpent qui rampe sur un sol inegal. Le malade se couche et se releve souvent, regarde ses flaues , fixe aussi, en mugissant plusieurs fois de suite, les personnes qui le soigueut, comme s'il voulait leur exprimer les soufiiances quil eprouve. Les efforts pour uriner sont plus frequents et suivis de remission d'une petite quantite d'urine sangui-nolente, epaisse et dune odeur tres-forte, ainsi que dex-crements lances par jets. Quelquefois la constipation est opiniätre. Les efforts expulsifs sont tels que, dans certains cas , ils amenent le renversement du rectum et meme du vagin cliez la vache.
On doit a M. Rodet une observation de nephrite gan-greneuse, dont. voici les principaux traits, ün cheval de seile, qui venait d'etre soumis ä de longues et fortes courses, qui depuis plusieurs jours recevait une ration d'avoine plus abondante que de coutume, et qui enfin avait la region lombaire si sensible qu'il ne pouvait y souffrir le poids du plus leger porte-manteau, se mit tout a coup a pisser le sang d'une maniere effrayante, quoiqu'il n'eüt pas para malade auparavant. M. Rodet eonstata les symptomes suivants : flaues retrousses et moderement agites; reins voütes en contre-haut, assez chauds , mais souples cependant; chaleur du corps tres-grande; pouls developpe, plein, accelere ; neanmoins artere souple, cedant facilement a la pression du doigt. L'animal pissait frequemment. et a chaque fois rendait par la verge des
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caillots plus ou niolns gros de sang pur qui fluaient, soit aA7ec les urines, soit apres eiles • celies-ci etaient jaunes , epaisses , muqueuses et en petite quantite ; l'excretion des urines et du sang avait toujours lieu apres des efforts penibles, et s'accompagnait de douleurs tres-vives ; peau souple et moite, membranes rouges et enflammees. Le regime, les saignees et les antipblogistiques furent inu-tiles ; I'animal succomba le buitieme jour, ayant plusieurs fois presente des signes non equivoques de congestion cerebrale. Le rein gauche, de volume ordinaire, avait sa substance corticate fondue en une bouillie cancereuse, de couleur grisätre, sans nulle trace d'organisation premiere; sa substance rayonnee etait presque entierement gangre-nee, ainsi que la muqueuse tapissant son bassinet, dans la substance duquel se trouvaient quelques caillots de sang meles a une substance glaireuse, epaisse, jaunatre, peu abondante; la graisse environnante etait infiltree de sang noir. Le rein droit etait enflamme et presentait meme quelques tacbes de gangrene dans l'interieur de sa propre substance, mais il n etait pas desorganise ; sa cavite con-tenait des caillots de sang, et sa membrane muqueuse etait non-seulement enflammee, mais encore gangrenee en quelques points.
La nepbrite cbronique est fort rare parmi les animaux domestiques ; Gelle en rapporte deux observations dans son ouvrage sur la patbologie bovine, dent une lui est propre et l'autre appartient a M. Favre ou a M. Prevot, de Geneve. Le 17 juin 1830, Gelle fat consulte pour une vache malade depuis quatre jours soulement, au dire du proprietaire; il constata les symptomes suivants : refus des aliments , cessation de la rumination , meteorisation de la pause. L'emission des urines est precedee de trepigne-
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NEPHRITE;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 447
ments, de coliques j elles sovtent une ou deux fois par jour, en grande quantite, rouges, mousseuses et melees de sang ; les excrements sent tantöt liquides et tantot durs. Le pouls etait petit et tres-accelere, les membranes mu-queuses apparentes pales et infiltrees , les cornes et les oreilles froides, la peau seche, la bouche chaude, I'epine dorsale tres-sensible et meme tres-douloureuse a la region lombaire; les mamelles etaient fletries, la vulve rougeatre, infiltree, tumefiee. La bete se campe pour uriner au moment oü Gelle la visitait; eile paraissait e'prouver des douleurs assez vives, trepignait, contournait et pliait les reins, la queue etait agitee de mouvements lateraux ; eile rendit enfin et abondamment une urine rouge, sanguino-lente, odorante et mousseuse.
A l'autopsie, Gelle constata les lesions suivantes : les reins etaient le siege dune inflammation ancienne, mais intense ; ils etaient gorges de sang qui s'en exprimait par la pression, ils refletaient une couleur rouge-noire ; leur tunique propre se detaehait avec facilite, les lobules se separaient de la masse par la moindre traction, et en les coupant, on ne pouvait en distinguer les deux substances; la muqueuse des sinus et des bassinets etait rouge-noire, epaissie, ainsi que celle des ureteres ; du sang epancbe existaitdans les bassinets renaux. La vessie etait ballonnee par une quantite enorme d'urine sanguinolente, epaisse, de couleur rouge-brun, moussant facilement par I'agita-tion ; la muqueuse de ce viscere etait epaissie, ramollie et d'une couleur gris de plomb qui indiquait une inflammation deja ancienne.
On attribue generalement pour causes a la nephrite, les aliments excitants, acres, dout Faction prindpale porte sur les reins: Tabus des diuretiques ; ['existence dc
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calculs qui se developpent dans ces organes, ainsi crue la presence des hydatides dont parle M. Vigny dans un me-moire qu'il a public en 1846, sur l'hematurie de l'espece bovine. M. Delaetre, veterinaire dans le departement du INord, a observe la nephrite durant les printempsde 1820 et 1821, sur les vaches et les boeufs dans les arrondisscments d'Avesnes, d'Hazebrouck et de Dunkerque; il en attribue la cause principale aux plantes aquatiques, lelles que les joncs, les carex el les renoncules dont abondent les prairies oü vont paitre les bestiaux. Ce veterinaire a observe que cette maladie attaquait toujours un plus grand nombre d'animaux parmi ceux nourris dans les prairies basses ou ces plantes sontle plus abondammentrepandues. La nephrite pent aussi etre la consequence de l'inflam-mation de la vessie ou de toute autre phlegmasie intense d'un Organe voisin.
Traitcment, — Le traitement de la nephrite aigue doit etre tout a fait antipblogistique : les saignees generales, repetees autant que l'exigent l'etat du pouls et les douleurs qu eprouve I'animal, doivent en former la base ; les tisanes mucilagineuses de chiendent et de graine de lin doivent etre donnees en grande quantite; on applique sur la region lotnbaire des tnpiques emollients au moyen de couvertures de laine impregnees d'une decoction emolliente chaude, ou d'un sachet de son dont on a soin dentretenir l'humidite et la chaleur en l'arrosant de temps en tempsavec la decoction precitee; on seconde ces moyens therapeutiques par les lavements emollients, la diete et le repos absolu. Gelle a obtenu un bon succes de huit grammes de camphre, dissous dans un jaune d'oeuf etendu dans chaque breuvage du matin pendant deux jours, dans un cas de nephrite deterr^inee chez une vache
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MERF-FERCRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 140
par l'usage de plantes aquatiques et acres. Lorsque les principaux symptomes inflammatoires sont combattus ou que la nephrite est passee a I'etat chronique, on emploie avec avantage les purgatifs, tant pour debarrasser le tube digestif des matieres excrementitielles qu'il contient, que pour etablir une revulsion avantageuse sur la muqueuse gastro-intestinale. Lorsque le malade est affaibli par I'an-ciennete du malet les grandes pertes de sang qu'il a eprou-vees, on conseille l'usage des toniques amers et astringents , tels que les racines de gentiane, de bistorde, l'ecorce de diene ou de marronnier d'Inde, donne'es en decoction a la dose de six litres par jour pour les grands animaux.
Lorsque la maladie est occasionnee par la presence de calculs, il ne peuty avoir d'esperance deguerison qu'au-tantquele basard en opere Texpulsion, ce qui est infini-ment rare.
NERF-FERURE. Ncrf feru, tendon feru.— Expression ancienne dont on se sert pour designer un engorgement tantot inflammatoire, tantotindure, qui survient le long des tendons flecbisseurs des membres anterieurs du cheval.
La nerf-ferure a I'etat inflammatoire se manifeste par un engoi'gement plus ou moins allonge qui occupe ordi-nairement toute la partie posterieure du canon du mem-bre anterieur, se prolonge quelquefois jusqu'au pli du genou, efface les tendons et occasionne une claudication plus ou moins intense. Get engorgement cbaud, douloureux et empäte , force l'animal a prendre appui sur la pince et a tenir le genou et le beulet llecbis. Comme dans tous les tissus blancs, cette intumescence inflammatoire a une tendance a passer a I'etat cbronique: alors la cba~
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i'Mnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;NERF-FERÜRE.
leur et la donleur se dissipent en parlie ; les tissus so convertissent en une masse (lure, homogene ; le membre perd de sa solidite, les tendons se retractent, le boulet se llechit en avant et constitue le cheval boulete.
La nerf-ferure est le plus souvent le resultat de contusions occasionnees par la pince du pied posterieur qui vient frapper le tendon du membre anterieur. De cette cause, sans doute, est venue la denomination qua recue cette maladie. C'est chez les chevaux a reins longs et flexibles, a jarrets coudes, qui forgent en marchant, que Ton rencontre le plus souvent la nerf-ferure ; lorsque des animaux ainsi conformes doivent satisfaire a une allure rapide, ä chaque instant la pince du fer de derricre vient batlre le tendon du membre de devant et le contusionne 5 cependant ce n'est pas la I'unique cause de la nerf-ferure, on 1'observe encore ä la suite de travaux excessifs, d'ef-forts violents et de l'usure.
Traitement. — Les moyens tberapeutiques a employer pour combattre la nerf-ferure doivent varier selon son etat recent, son degre d'inflammation, son anciennete et son induration. Dans le principe, alors que rinllammation nest pas encore developpee, il faut taclier de la prevenir et de la faire avorter par des topiques astringents: les bains d'eau froide vinaigree , les cataplasmes d'argile et de vinaigre conviennent dans ce cas ; pour retirer tous les benefices que pent produire cette medication, il faut quelle soit continuee sans interruption jusqua ce que les liquides circulatoires ne soient plus appeles dans la partie contusionnee, jusqu'ti ce qu'enfin I irritation soit cal-mee. Lorsque 1'inflammation est etablie, c'est aux bains et aux cataplasmes emollients quil faut avoir recours • cette medication amene parfois la resolution, mais il arrive
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NEVRAL6IE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4UI
sou vent que cette heureuse terminaison ne s'opere pas ou ue se fait que d'une maniere imparfaite; alors la chaleur et la douleur diminuent et disparaissent meme, 1'engor-gement seul persiste ; dans ce cas c'est aux resolutifs, tels cpie le liniment savonneux, le liniment ammoniacal, qu'il laut recourir, et si ces moyens n'amenent pas en quelques jours lamenderaent desire,on appliqueles vesicatoires sur la partie induree. 11 ne faut pas attendre que le dernier vestijje de chaleur seit entierement dissipe pour user des vesicatoires ; I'experience nous a demontre que leurs efl'ets sont d'autant plus certains qu'on les applique lorsque les symptomes inflammatoires ne sont qu'en partie com-battus, alors que la nerf-ferure n'a pas encore atteint le degre dinduration et d'insensibilite qui caracterise I'etat chronique, Lorsque le mal a revetu ce dernier caractere, le feuest le dernier moyen qui nous reste a employer, et souvent meme on doit I'appliquer a differentes reprises pour en obtenir des resultats avantajjeux. Lorsque les tendons sont retractes au point de rendre le clieval bou-letv, il faut pratiquer la tenotomie {yoyez Boulete), sans prejudice toutefois des derniers moyens precites. 11 est inutile d'ajouter que lanimal doit etre soumis ä un repos absolu dorant le traitement.
NEVRALGIE. — Ce mot cree par Chaussier pour ex-primer une douleur plus ou moins vive, exacerbante ou intermittente, qui suit le trajet dun nerf, est maintenant consacre ä designer tons les genres de douleurs qui peu-vent aflecter la fibre nerveuse en general. En medecine veterinaire, les nevralgies sont apeine connues; la grande difliculte de constater leur presence en est probablemcnt la cause; sideja dans rhomme,dit Hurtrel d'Arboval, il
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est bien dißicile de distingucr le siege precis dune dou-leur ressentie a quelque partie interne, malgre les secours que peuvent fournir pour cela les indications du malade lui-meme, la difficulte devient bien autrement grande cliez les animaux qui, piives de la parole, ne peuvent donner aucun renseignement sur le caractere et le siege des douleurs qu'ils eprouvent. Aussi, continue cet auteur, sans vouloir pretendre que les nevralgies sont plus rares, ni, a plus forte raison, qu'elles n'existent point chez eux, n'hesitons pas a reconnaitre que nous n'avons aucun moyen de les constater ni surtout de les distinguer d'au-tres douleurs, telles que celles qui pourraient dependre dune inflammation chronique quelconque. On a bien tente d'apprecier les lesions de cet ordre d'apres les efFets qu'elles determinent dans les muscles, qui contracte-raient, dit-on, Ihabitude de se mouvoir convulsivement. Mais outre que cette circonstance n'est point admise comme essentielle , meme dans la medecine humaine , a quel signe peut-on reconnaitre qu'un mouvement spasmodique depend d'une simple douleur interne , quand le sujet n'a pas la faculte d'exprimer ce qu'il sent? Hurtrei d'Arboval , en lerminant son chapitre sur la nevralgie, dit que cette classe entiere de maladies doit etre rayee des catalogues de la medecine veterinaire, non parce que les animaux n'y sont point sujets, mais parce qu'on ne saurait les constater en eux.
NEVRITE. —Nom par lequel on designe Tinflamma-tion des cordons nerveux. Cette affection est fort peu conntie parmi les animaux; quelques veterinaires, cepen-dant, rapportent la claudication douloureuse que Ion observe dans i'oedeme cbaud qui survient quelquefois a la
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NEVIUTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9830;SS
face interne de la cuisse chez les solipedes , h 1'inflamiua-tion du nerf sciatique. C'est sans doute par 1'analogie qui existe entre les symptomes qui caracterisent la nevrite dans Tespece humaine , qu'ils ont conclu que I'oedeme cliaud dependait de rinflammation du nerf sciatique. Chez Tliomme, la nevrite s'annonce par les prodromes ordinaires des phlegmasies, par une douleur d'abord pen \ive, puis augmentant graduellement avec les propres de rinflammation ; sa nature ne change pas, sa direction est celle d'un tronc nerveux ; la pression ou le simple contact I'exaspere.Ce sont la a peupres les principaux symptomes de I'oedeme chaud, mais aArant de nous prononcer sur la nature de cette affection , il nous parait convenable de suspendre notre jugement jusqu'a ce que I'anatomie pathologique soit venue nous eclairer de ses lumieres.
Les caracteres anatomiques de la nevrite observee sur I'homme, sont les suivants : le nerf est rouge, quelquefois gonfle, indure ou ramolli ; son nevrileme est injecte ou rempli de serosite tantot limpide, tantot purulente; sa pulpe a etc trouvee dun gris sale , ay ant perdu sa consis-tance et son elasticite, ou bien presentant de distance ea distance des grains durs, fibro-celluleux , a la maniere d'un chapelet.
Le froid , I'humidite, les influences exterieures, telles qu'un coup, une piqüre ou dechirure du nerf malade, etc., sont generalement consideres comme les causes occasion-nelles ordinaires de la nevrite, qui parait attaquer de preference les sujets robustes et sanguins.
Traitement. — Le traitement de la nevrite consiste principalement en saignees locales plus ou moins abon-dantes et souvent repetees, suivant la violence et la per-sistance de la douleur: en bains et cataplasmes emollients
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et autres moyens antiphlogistiques generaux et locaux. Quand rinflammation a perdu de son acuite par le temps ou l'emploi energique des antiphlogistiques, on a recours avec quelque avantage aux ventouses scarifiees, puis aux vesicatoires et ä la cauterisation.
KEVROSE. — Las nosologistes ont consacre ce nom pour designer une classe de maladies incoanues dans leur nature organique, et signalees par des manifestations symptomatiques que le raisonnement conduit ä rapporter a quelque derangement du Systeme nerveux ou d'une partie de ce Systeme. L'epilepsie, la choree, I'immobilile, le tetanos, la rage, les crampes et les convulsions sont les nevroses connues en medecine veterinaire; chacune de ces affections etant decrite separement, nous renvoyons nos lecteurs aux chapitres qui les concernent.
NOIR-M USEATJ.— Les bergers donnent ce nom a une maladie particuliere aux animaux de l'espece ovine, et qui consiste dans une espece de dartre, qui survient d'a-bord au bout du nez, seiend sur le chanfrein , les yeux , la base des oreilles et Tauge. A la longue, celte affection se propage sur d'autres parties du corps; les ars, les fesses et les cuisses en sont parfois envahis. Le noir-museau s'annonce par des plaques rouges, qui blanchissentensuite, s'humectent, laissent echapper de la serosite et font place a des ulceres reconverts par des croütes noires ; la peauqui environne les ulceres se tumefie, devient cal-leuse et determine la deformation des parties voisines. L'eruption est accompagnee dune demangeaison analogue a celle de la gale.
Le noir-museau est assez frequent dans cerlaines loca-
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liles, suitout parmi les agneaux; selon Tessier, les bles-sures que se font a la tete et au nez les betes a laine en paissant parmi les chaumes, les ronces, les epines, les pierres, et aussi la malproprete et la chaleur des berge-ries, les pous et la gale, en seraient les causes ordinaires. Tessier dit encore que les agneaux en sontattaques quand les mamelles de leurs meres sont couvertes de saletes.
Cetle maladie, que Ton considere comme non conta-gieuse, donne peu d'inquietude, et Ton prend rarement la peine disoler les individus qui en sont afFectes. Les moyens curatifs a lui opposer consistent dans un onguent compose d'une partie de soufre sublime (fleurs de soufre) et de deux d'axonge, auquel on peut ajouter, pour le ren-dre plus eflicace, de 1 hydrochlorate d ammoniaque, ou du sulfate d'alumine et de potasse. M. Gasparin pretend qu'en couvrant les parties malades d'huile de cade, le mal disparait entierement par l'efTet d'une simple application .
NYMPHOMANIE, uteromante, fureur ute'rtne. —Cet
etat pathologique consiste dans le desir imperieux du coit, allant quelquefois jusqu a rendre les femelles fu-rieuses, lorsque leurs organes genitaux sont doues d'une surabondance d'energie vitale ou qu'ils sont le siege d'une forte excitation. Quoique les femelles de nos ani-maux domestiques ne soient pas fort sujettes a ce desir violent et deregle de l'acte venerien , elles n'en sont pas toutefois exemptes : la jument, la vache, la cbienne et la chatte nous en ofTrent des exemples.
La jument nymphomane hennit amoureusement et baisse la croupe aussitöt quelle apercoit un animal de son espece: il y a de plus chez eile erection du clitoris .
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qui paralt queiquefois ä l'exterieur, gonflement et legere plilogose des parties genitales, ejection abondante dune liqueur blanche et jaunatre par la vulve. La bete mange peu , eile est continuellement en agitation ; queiquefois ses yeux etincellent , ses naseaux sont dilates, et souvent alors elledevient fougueuse, indomptable, eile se cabre et detache des ruades ; il y a des moments oü il est dange-reux de rapprocher, parce quelle pourrait sauter sur les epaules des personnes qui se trouveraient a sa portee.
La vache nymphomane est dite tanrelliere, parce quelle monte constamment sur les autres betes du trou-peau. Comme la jument, eile brüle a Fapproche du male; on observe en eile un mouvement voluptueux de la croupe; le clitoris est tendu et sensible, les levres de ia vulve sont gonflees, lorifice du vagin est plilogose; il s'ecoule des parties genitales une liqueur limpide, vis-queuse, queiquefois blancbätre ou jaunatre, dont remission semble accroitre les desirs. Si Ton tient la bete attacliee a l'etable, eile fait tons ses efforts pour se debar-rasser de ses liens et sortir: queiquefois eile devient furieuse et pousse des beuglements continuels ; eile se frotte les parties genitales contre le mur ou d'autres corps solides, et si eile est abandonnee en liberte dans un patu-rage, eile court cä et la dans une espece degarement en poussant des beuglements , monte sur les betes du trou-jjeau et les attaque queiquefois avec une fureur inouie. On observe aussi chez la vache tanrelliere un enfonce-ment de cbaque cote de la base de la queue, de maniere ä faire paraitre cette partie plus exuberante qu'elle ne fest naturellement.
Chez la chienne et la chatte, on observe la turgescence, l'orgasme des parties sexuelles , avec des mouvemenls
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desordonnes ; elles se frottent ces parties contre le sol ou contre des objets quelconques, aboient ou miaulent d'une facon particuliere, sont tristes , degoütees et abandonnent les maitres qu'elles clierissent le plus, pour aller au-devanl des rencontres qu'elles reclierchent avec tant dardeur. La cause la plus capable de determiner la nymphoma-nie. chez nos femelles doraestiques est, selon Hurtrel d'Arboval, la privation absolue que Ton impose forcement a certaines especes, en les empechant de remplir le voeu de la nature. Gelles dun temperament ardent, qu'on nourrit trop bien , qu'on choie trop delicatement; celles qu'on nourrit substantiellement, dont on n'exige presque ^ aucun service , que Ion condamne ä l'inaction , qu'on retient dans one atmospliere trop chaude, sont plus sensibles que d'autres a cette privation, quelquefois portee au jjoint de faire perir les petites chiennesde salon que lours maitresses idolätrent. L'activite des orcranes senitaux pent s'exalter cliez les jeunes juments, les jeunes vacbes. qu'on ne veut pas encore faire saillir et qu'on laisse habi-tuellement avec des mtdes de leur espece. Aux epoques oü elles entrant en chaleur principalement, la circulation s'accelere, i'excitation et la turgescence gagnent les orga-nes de la generation , les tendres bennissements, les regards et les mouvements des males pour se rapprocher augmentent encore cet etat, et l'impossibilite ou se trou-vent les femelles d'y ceder ajoute a l'exaltation de leurs sens enflammes.
Traitement. — Comme moyen prophylactique, la premiere indication ä remplir est de permettre aux femelles de suivre limpulsion de leur desir venerien u l'epoque du rut. Souvent, dit Hurtrel d'Arboval, la nymphomanie dont la jument et encore plus la vache sont quelquefois
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prises, cesse aussitot quelles ont ete saillies, et toujours des qu'eiles ont concu. 11 en est de meme de la chienne et de la chatte. Ce moyen reussit quelquefois lorsque raffection est legere et commencante, mais il serait imprudent d'en user lorsque la fureur uterine est parvenue a un haut degre ; alors,loin de produire un amendement, il ne ferait qu'exciter davantage l'orgasme uterin, et aggra-verait par consequent le mal ; on sait bicn que la conception met fin ä cet etat morbide, mais il est d'observation que les femelles nymphomanes concoivent difficilement et qu'eiles sont presque toujours frappees de sterilite. Le traitement le plus rationnel et le plus efficace consiste k attenuer la force et la predominance sanguines par ladiete, le regime rafraiclüssant et les saignees ; on administre a I'interieur les antispasmodiques , les anti-aphrodisiaques pour concourir a calmer les mouvements desordonnes du Systeme nerveux. On conseille la poudre de nenuphar melee a du son frise ou donnee en electuaire avec I'assa-foetida et le miel. Les infusions de nenuphar, de payot, de laitue, de pourpier, donnees en hreuvages, sont aussi recommandees. Gellesest fort bien trouve, dans plusieurs cas de nymphomanie chez la vache, de l'administration du camphre ä faible dose, dissous dans un jaune d'oeuf et etendu dans une decoction de graine de lin miellee et donnee en breuvages, auquel on peutajouter I'opium, qui, selon lui, convient mieux que Tassa-foetida. On seconde avantageusement tous ces moyens therapeutiques par les bains d'eau froide i-eiteres quatre a cinq fois par jour pour les petites femelles, et pour les grandes par I'appli-cation continuclle de refrigerants sur la croupe, la vulve et les autres parties de larriere-main. Une precaution qu'on ne doit pas perdre de vue, c'est de placer la femelle
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OEDEME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 489
nymphomane dans un endroit isole, frais et propre, et d'eloigner d'elle les animaux de son espece et surtout ceux d'un sexe different.
OEUEME.— On designe sous le nom d'oedeme, linfil-tration sereuse et quelquefois sero-sanguine du tissu celluiaire 5 de la, la division de l'oedeme en froid et en chaud.
Uoedeme froid s'annonce par une tumefaction molle, diffuse, indolente, froide, circonscrite, dont la circonfe-rence presente souvent un bourrelet a limites bien pro-noncees, qui est bornee \i une partie ou ä une region quelconque du corps, et qui est causee par la surabon-dance des liquides sereux que contient naturellement le tissu celluiaire. C'est le plus communement aux parties declives ou le tissu celluiaire est lache et abondant, telles que le poitrail, les parois inferieures de la poitrine et de l'abdomen, le scrotum, les mamelles, que l'oedeme se manifeste; on l'observe aussi, mais plus rarement, aux membres. La peau qui recouvre rintumescence est sou-levee, depourvue d elasticite 5 si Ton y appuie le doigt, l'impression en reste marquee et ne s'efface que lentement, a mesure que l'effet de la pression cesse, et que le liquide qui occupait le point comprime , et qui a ete refoule dans le tissu celluiaire voisin, a de nouveau rem-pli l'espace deprime, de maniere a ce que la tumeur re-prenne la forme qu'elle avait auparavant; si l'ony plonge rinstrurnent tranciiant, il s'echappe par l'ouverture un liquide aqueux, incolore ou quelquefois roussätre, et dont on favorise la sortie en exercant une compression autour de l'ouverture qu'on a pratiquee. Lorsque loedeme n'est pas la consequence dune lesion externe accidentelle, outre
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#9632;400nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OEDEME.
les phenomenes que nous venons de signaler on remarque dans la plupart des cas la secheresse de la peau, le poil pique, la päleur des membranes muqueuses apparentes, la lenteur, la mollesse et la faiblesse du pouls.
L'oedeme pent etre determine par une cause exterieure, ou se manifester a la suite d'une maladie dont la duree a ete plus ou moins longue. II pent etre cause ou entretenu par une plaiev une contusion, un engorgement, une irritation, une compression, un obstacle a la circulation veineuse, une suppression d une excretion habituelle ou d'une affection organique quelconque. On voit aussi cette tumefaction resulter de la fatigue des orjjanes, comme celle qui survient aux jambes des chevaux ages ou uses par la fatigue. D'autres fois eile survient ii la suite de maladies longues, telles que la morve , le farcin, la cacliexic aqueuse, la pleurite, lapneumonite, riiepatite, etc., alors eile nest que symptomatique, et le plus souvent le signe avant-coureur dune funeste terminaison. Les animaux doues d'une constitution molle, qui sont mal nourris, qui sejournent longtemps en repos dans des ecuries humides, mal aerees, ou Us sont loges en trop grand nombre, sont plus exposes a contracter la maladie qui nous occupe. 11 en est de meme de ceux qui paissent dans des patorages humides et marecageux.
h'cedeme chaud apparait sous forme dengorgement etendu, circonscrit, peu eleve, offrant de la chaleur et de la douleur, se deprimant par la pression et conservant aussi, pendant un certain temps, lunpression du doigt: si Ton scariüe la tumeur, il en sort parfois du sang pur et parfois du sang mele a de la serosite. Get etat phlegmo-neux est souvent accompagne de Tacceleration du pouls et de laugmentation de la chaleur du corps, enfin la
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OEDÄME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *(J1
iievre esten rapport avec l'intensite du mal et l'irritahilite du sujet. La face interne des cuisses, les jambes, les ma-raelles et le scrotum sont les endroits sur lesquels Toedeme chaud se manifeste ; on l'observe encore, mais plus rare-ment, a la face inferieure des parois abdominales.
Contrairement a Toedeme froid, l'oedeme chaud s'ob-serve plus communement chez les chevaux bien nour-ris et en quelque sorte plethoriques ; il survient aussi a la suite de lallaitement, au moment du sevrage; ii peut egalement etre determine par des violences exte-rieures, et etre la consequence d'un arret de la Iranspiration cutanee. Certains veterinaires l'attribuent, lorsqu'il survient ä la face interne de la cuisse, a l'inflammation du nerf sciatique ; cette hypothese est loin d'etre de-montree.
Chez le boeuf, roedeme se traduit par les memes manifestations que chez le cheval ; c'est aux parois inferieures de l'abdomen et au fanon qu'il se remarque ordinairement; rarement il attaque l'extremite des membres ; il est quelquefois froid et quelquefois chaud, et il reconnait les memes causes que l'oedeme chez les autres animaux domestiques.
Traüement. — Lorsque l'oedeme est la consequence d'une maladie interne quelconque, c'est vers i'affection d'oii il procede que le velerinaire doit diriger ses moyens curatifs; ce serait en vain qu'il emploierait des applications locales, s'il ne parvenait pas a combattre la maladie primitive. L'oedeme froid idiopathique, c'est-a-dire celui qui ne depend pas d'une lesion organique, doit etre combattu par des applications locales excitantes, telles qua les frictions spiritueuses, celles d'essence de terebenthine, d'am-moniaque liquide; par les bains et les cataplasmes aromaquot;
IInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 58
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tiques , par les scarifications de la tumeur pour donner issue a la serosite quelle renferme, et enfln par la cauterisation inherente. Nous nous sommes bien trouve de ce dernier moyen, en plongeant un cautere a olive chauiTe a blanc dans l'epaisseur de la tumeur, sur laquelle on appliquait ensuite une couche d'onguent vesicatoire; la stimulation produite par le calorique, et entretenue par I'onguent vesicatoire, amene en quelques jours une suppuration louable et opere le degorgement des tissus. Mais comme I'oedeme froid est le partage des animaux incus , debilites par la fatigue, par 1 age ou par une nourriture insuffisante, relachante ou de mauvaise qua-lite, ii convient d'administrer aux malades des breu-A'ages toniques ; les amers associes aux ferrugineux conviennent clans ce cas; leur usage doit etre continue pendant un certain temps pour en retirer de bons effets. Cette medication tonique doit etre secondee par une alimentation nutritive, de facile digestion, par un pansage bien fait et reitere deux ou trois fois par jour pour stimuler la peau et en activer les fonctions, et par un exercice modere. Dans quelques circonstances, que nous laissons ä lappreciation du praticien, on administre durant le traitement un oudeux purgatifs minoratifs, sans prejudice toutefois de la medication tonique, dont lusage interrompu momentanement, doit etre repris apres la purgation.
L'oedeme chaud reclame un traitement antiphlogistique. line ou deux saignees generales au debut, selon letat du pouls et la violence de la reaction, procurent souvent un soulagement sensible et abattent la fievre. Localement on eraploie les fomentations, les bains et les cataplasmes emollients; on scarifielintumescence pour donnerecoulement au sang epanche dans les mailles du tissu cellulaire, on
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0ES0PHAG1TE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iüS
soumet le malade a la diete et aux boissons nitrees. Si laffection i'esiste ä ces moyens, on peut administreravan-tageusement quelques legers purgatifs. Gelle rapporte plusieurs observations d'oedemes chauds, survenus au fanon du boeaf, qui avaient acquis des proportions considerables ; il les traita par les saignees generates, les scarifications profondes, les fomentations emollientes, la diele et les boissons nitrees, et il triompha par ces moyens, en quelcpies jours, d'une affection qui s'annoncait par des symptomes compromettants pour la vie des malades.
OESOPHAGITE. — Inflammation de l'oesopbage. La phlegmasie de ce canal musculo-membraneux est pen connue en medecine veterinaire; ce n'est que depuis quelques annees seulementque M. Renault, directeur de l'Ecole d'Alfort, la signaleesur un cheval mort de coliques dans les höpitaux de cette ecole. A son entree a Ihupital, ce cheval presentait une legere rougeur des membranes apparentes, un peu de chaleur a la bouche, une langue chargee, une faible augmentation dans la frequence du pouls et des mouvements respiratoires. De temps en temps il se couchait et se roulait lentement, en affectant de se tenir le plus longtemps possible sur le dos, puis se rele-vait, restait debout quelques instants , grattait continuel-lement le sol avec les pieds de devant, paraissait inquiet, se couchait encore, s'agitait un peu, se relevait de nou-veau et semblait tout a fait tranquille pendant une ving-taine de minutes; apres quoi,nouvelles coliques semblables aux premieres. Get etat dura jusqu'au lendetnain matin ; erections frequentes pendant les remissions, urine filante et jaunätre, en petite quantite, dejections nulles, ventre mou et affaisse. II fut remarque qu'aussi souvent qu'on
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administrait un breuvage ä l'animal pendant la duree des coliques, celles-ci s'exasperaient aussitot, et que, quand le breuvage etait donne pendant les remissions, les coliques reparaissaient aussitot et se prolongeaient pendant quel-ques minutes. Le malade, couche par terre,restaitetendu, le cou allonge, executant de temps a autre des mouve-ments de flexion et d'extension de la tele sur l'encolure, et accusant aiors de \ives souffrances. Le quatrieme jour, etat plus alarmant • la deglutition, toujours douloureuse, etait devenue plus difficile; quand on presentait un peu de fein a lanimal, il le saisissait nonchalamment, le mächait avec lenteur, et, pour l'avaler, allongeait la tete sur l'encolure, temoignant par le grippement de sa face les souffrances qu'il eprmivait pendant que la pelote alimen-taire descendait dans l'estomac. Apres cbaque deglutition on observait des pandiculations, desbäillements frequents. Le lendemain on remarqua, le long de la gouttiere de lencolure, un mouvement ondulatoire de bas en haut, a la suite duquel l'animal rendait par le nez des mueo-sites, quelquefois meme des liquides charges depaixelles alimentaii-es. Au bout de quelques jours, la mort eutlieu. Trois beures apres, ä l'ouverture du corps, on reconnul le pharynx d'un rouge vif et presentant plusieurs ulce-rations. L:oesophage. d'une mollesse et d'une flaeeidite tres-grandes, avait plus que triple de diametre. L'epilhe-lium etait presque entierement detruit dans la portion tboracique du conduit; la oü il existait encore, il etait dispose par stries longitudinales, especes d'ourlets blan-chatres, representant des lignes saillantes et paralleles sur le sommet des plis que forme naturellement la mu-queuse ; il y etait epaissi, friable, et se detachait tres-facilementde cette derniere. Entre les bandes conservees.
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OESOPHAGITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Wgt;
et sur les larges surfaces ou il etait detruit, la membrane muqueuse se montrait d'un rouge brun, fort injectee, detruite meme par places, et ofFrant en certains points, entre les faisceaux de sa membrane musculaire, de nom-breuses ecchymoses foncees, tres-apparentes surtout pres du cardia. L'adherence etait peu forte entre les deux membranes oesophagiennes, et le tissu cellulaire lache qui les unissait representait un reseau sanguin tres-serre, tant etait forte et prononcee l'injection des vaisseaux. Ces alterations etaient moins pi^ononcees dans la portion cer-vicale de Toesopliage. L'estomac presentait des lesions analogues, surtout dans sa partie gauche. Le reste du tube alimentaire n'offrait rien de notable.
L'observation de M. Renault ofFre beaucoup d'interet; eile projette un jet de lumiere sur une maladie encore peu connue ; mais peut-on admettre les coliques, aux-quelles I'animal a succombe, comme un Symptome de l'oesophagite ? Nous ne le pensons pas, attendu que l'estomac presentait, dans sa partie gauche, des lesions analogues a celles trouvees dans roesophage. Peut-on egalement admettre qu'une phlegmasie de ce conduit puisse determiner la mort en quatre jours ? Les faits nous manquent pour nous prononcer d'une maniere affirmative sur cette question.
Nous lisons dans le Repertoire de medecine vetcrinaire, annee 1849 , une observation d'oesophagite chez une vache, publiee dans le Journal des veterinairesdu Midi, par M. Bayron, eleve a l'Ecole veterinaire de Toulouse. Gette affection etait la consequence des manoeuvres incon-siderees auxquelles le proprietaire de la bete s'elait livre pour debarrasser I'oesophage d'un corps etranger qui I'obstruait. Appeie le 18 decembre pros de cet animal.
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M. Bayron reconnait les symptomes suivants : la vache prend les aliments avec voracite, les mäche tres-longtemps et ne les deglutit qu'avec difficulte ; une tour forte et rauque se manifeste frequemment; le flanc est tres-agite, surtout lorsque lanimal apris quelques aliments. La bou-cheestchaude, la langue rouge a saface inferieure ; I'ar-riere-bouche et le larynx sont douloureux a la pression ; le pouls est un peu accelere 5 les muqueuses sontlegere-ment colorees en rouge ; les comes sont chaudes.- la toux se produit toutes les fois qua Ion comprime le premier cerceau de la trachee.
Diagnostic. — OEsophagite et legere irritation des premieres voies respiratoires. L inlensite de l'oesopbagite etait due aux efforts qu'on avait faits avec le manche d'une fourcbe pour faire descendre le corps etranger arrete dans loesophage.
Traitemeut. — Breuvages de decoction de racine de guimauve, avec addition de miel, trois litres par jour ; fumigation de mauve ; pour noumture, barbotages tiedes de farine d orge , carottes bouillies et prealablement reduites en pulpe pour prevenir le premier accident.
19.nbsp;La melioration est peu sensible. Memes soins.
20.nbsp; La toux esl toujours tres-frequente, la respiration est encore acceleree , le larynx est toujours ties-sensible, I'arriere-bouche est moins douloureuse, la deglutition se fait avec un peu plus de facilite. Memes soins.
22. Lamelioration se soutient, la toux est moins fre-quente et le larynx moins sensible. 3Iemes soins.
25. Lanimal mange bien, la douleur de larriere-bou-cbe a disparu, de meme que celle du larynx; la toux se manifeste assez rarement, la respiration est a peu pres ä son etat normal. On donnera un seul breuvago, les fumi-
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OGNOiS OL OlG.NOiS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 407
gations seront suspendues, lanimal recevra une plus grande quantitede nourriture; maison aura le soin prea-lablede reduire ies racines en assez petits morceaux, dans la crainte que I'accident ne se renouvelle et qu'une inflammation plus intense que la premiere ne se developpe et n'entraine la perte de lanimal.
Le 27, tons les symptomes avaient completement dis-paru, ä l'exception de la toux qui, probablement ante-rieure ä Foesophagite, se manifestait encore de temps a autre.
On attribue pour causes a roesophagite, les irritants mecaniques, tels que les corps etrangers qui, soit en rai-son de leur volume ou de leurs asperites, s'arretent dans I'oesophage, y sejournent plus ou moins longtemps, et determinent par leur presence, l'inflammation de la membrane muqueuse qui tapisse ce canal, et les manoeuvres inconsiderees que Ton emploie pour le desobstruer. Cette phlegmasie peut aussi etre la consequence de Fangine pharyngee et de la gash'ite aigue.
Le traitemeat, comme nous Lavons vu dans I'observa-tion de M. Bayron, doit consister dans l'abstinence de tout aliment solide, dans les boissons oules breuvages mucila-jjineuxtiedes,edulcores avec le miel,la saignee klajugu-laire si la fievre est assez prononcee, les bains de vapeurs emollientes et les cataplasmes de meme nature sur la regioninferieure ducou, si la phlegmasie occupe la portion cervicale de I'oesophage. Si le corps etranger qui a pro-voque les phenomenes morbides que nous avons signales, existe encore, il faut se hater de le faire disparaitre. {Voyez In gurgitation. )
OGNON ou OIGNON, — On appelle de ce nom une
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OGNO^ Oü OIGNON.
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tumeur Jure, une veritable exostose qui survient ä la face inferieure de l'os du pied. Cette exuberance, plus ou moins volumineuse et arrondie, survient ä la sole des quartiers des pieds de devant: jamais ou presque jamais on ne I'obseive aux pieds de derriere; eile fait bomber la portion de corne qui la recouvre , eile est tres-doulou-reuse a la pression. Le cbeval atteint d'ognon boite plus ou moins fortement; en marcbant il evite Je plus possible de prendre appui sur la partie souffrante ; si i'exostose existe d'un seul cote, c'est sur le cote oppose qu'il appuie, et si eile occupe les deux cutes a la fois, ou plutut si eile est double, I'animal marche sur la pince,
L'ognon est le partage des pieds plats, et parait etre le plus souvent occasionne par la mauvaise ferrure, par des fers qui ecrasent la muraille et portent sur la sole des quartiers. Cette exostose pent aussi provenir desmeurtris-sures et des contusions de la sole qui se font sentir pro-fondement, des suites de marcbes forcees sur des terrains durs, raboteux, caillouteux; circonstances, dit Hurtrel d'Arboval, qui etablissent et entretiennent dans le vif une irritation qui, par sa continuite, enflamme les parties jusquä los, oü eile fait naitre un gonflement qui, en raison de la forme quil affecte, a recu le nom dognon.
Traitement. — C'est a la marechallerie que nous devons emprunter les moyens propres a remedier a I'af-fection qui nous occupe. Le fer qui convient dans ce cas doit avoir les deux branches couvertes ou une seulement, selon que le pied auquel il est destine presente I'exostose de l'os du pied d'un seul cute ou des deux a la fois; il faut que ce fer protecteur ait assez d'ajusture, recouvre la tumeur sans la toucher et l'abrite de toutes
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ONGLET.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;409
violences exterieures. Une precaution qu'on ne doit pas perdre Je vue, c'est d'amincir le plus possible la corne qui recouvre l'exostose, et de l'assouplir par des corps gras, pour diminuer la pression douloureuse qu'une coi-ne dure et epaisse entretient. M. Jauze dit avoir gueri un pied afFecte d'ognon, par renlevement et la cauterisation de la portion osseuse exuberante. II serait bon d'experimenter ce moyen, qui, selon nous, peut donner des resultats avantageux et amener une guerison complete ; car la ferrure, comme on le sait, ne remedie qu'imparfaitement aumal- eile ne le guerit pas, eile le mitige seulement, et ne permet a l'animal que de rendre encore quelque service sax des terrains doux.
ONGLET ou PTERYGION. — Cette affection consiste en un epaississement, en une sorte d'hypertrophie de la partie de la conjonctive qui recouvre le corps cli^notant oupaupiere nasale. Considere dans son principe, I'onglet est toujourscaracterise par une inflammation qui, passee ä 1 etat chronique, determine le phenomene de Tinfiltra-tion et celui de la tumefaction de la paupiere nasale, qui fait alors saillie, se prolonge sur la face anterieure du globe de l'oeil, le recouvre plus ou moins et parfois de maniere a former obstacle a la vision. Quelquefois il y a en outre douleur, pblogose de la conjonctive et epiphora. Si la phlegmasie continue, les larmes deviennent plus epaisses, purulentes ; la tumefaction augmente, un ulcere se declare et le cartilage qui forme la base du corps cligno-tant se carie ; la douleur est alors plus vive 5 l'animal tient presque constamment l'oeil ferme, pour le soustraire ä rinfluence de la lumiere et de tous les corps qui tendraient a toucher la partie malade.
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HOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ONGLET.
Le pterygion s'observe principalement cliez le cheval, leboeufet lechien; il reconnait pour cause ordinaire rinflamnaation aiguti de la paupiere nasale, ou plutot de sa membrane, qui pevit resulter dune violence exterieure ou de Tintroduction de corps etrangers dans I'oeil. Comme le fait remarquer M. Leblanc, rinflammation de la paupiere nasale devient chronique en tres-peu de temps, a cause de la structure des parties qui la composent, et qui sont en general susceptibles de peu de reaction ; les vaisseaus sanguins reläches , dit-il, laissent aborder les liquides en grande quantite; les absorbants, prives de leur contractilite natureile, ne peuvent plus retablir I'equilibre dans le mouvement des fluides, et tout con-court a l'augmentalion de volume et a TalFaiblissement de la vie de l'organe.
Traitement. — Combattre rinflammation qui est la cause principale du pterygion, doit etre le but du veteri-naire ; ä cette fin, on doit faire usage des applications emol-lientes, des emissions sanguines locales, et meme generales si la violence de ['inflammation I'indique. Vu la grande tendance de cette pblegmasie a revetir I'etat chronique, 1 usage prolonge des emollients pourrait devenir perni-cieux. Lorsque lesprincipauxphenomenes inflammatoires sont combattus, il faut avoir recours aux astringents, tels que l'eau de rose, l'infusion de fleurs de sureau, la decoction de feuilles de x'once ou de plantain, tenant en solution du sous-acetate de plomb liquide (extrait de Saturne) dans la proportion d'un gros sur un demi-litre de liquide astringent froid. On conseille encore, lorsque le mal est parvenu a une periode plus avancee, l'usage de la pom-made ophthalmique de Janin ou de celle de Desault. On applique cette pommade deux ou trois fois par jour au
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0PHTHALM1E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;47 t
bord interne des paupieres; on en prend pour cet eflTet un volume equivalent ä celui d'un pois sec, et cela pendant quelques jours. Lorsque le pterygion est bien forme, tons les moyens que nous venons d'indiquer sont impuis-sants; alors il faut avoir recours a l'operation dite de l'on-ylet, qui consiste dansl'excision de toute la portion affectee du corps clignotant. On pratique cette operation de la maniere suivante : apres avoir fixe convenablement I'ani-mal, on fait tenir les paupieres ecartees par un aide 5 on implante une erigne dans la portion du corps clignotant qui s'avance plus ou muins sur la cornee lucide, on la tire en arriere et 011 l'excise, avec des ciseaux courbes sur plat, le plus pres possible de Tangle nasal; une hemorrhagie insi-gnifiante, qui s'arrete spontanement ou par quelques ablutions d'eau froide, en est la suite. Les soins subse-quents consistent dans les lotions refrigerantes repetees douze aquinze fois par jour : I'eau froide est ce que nous employons de preference, et sept ä huit jours suffisent habituellement ä la guerison. Nous avons pratique maintes fois cette operation sur le cbeval, le boeuf et plus encore sur le chien, et jamais nous n'avons obtenu que des resultats avantageux.
OPHTHALMIE. — On designe generalement par ce nom toutes les affections inflammatoires de l'oeil, accom-pagnees de la rougeur de la conjonctive.
En medecineveterinaire,on ne reconnait generalement que deux especes d'ophthalmie; ce sont I'oplitbalmie aigue et l'opbtbalmie periodique; cette derniere nous I'avons decrite sous le nom de fluxion periodique, denomination plus en usage parmi les veterinaires;par consequent il n'en sera nullement question dans ce chapitre.
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Aujourd'hui que les ophtbalmologistes ont assigne des caracteres et des noms propres aux inflammations des differents tissus cpxi entrent dans la composition de l'oeil, il semblerait, dit H. Sanson , que le mot ophthalmie düt etre raye du vocabulaire medical, ou du moins qu'il ne dut etre employe que pour designer I'inflammation gene-rale de l'organe de la vision. II n'en est cependant pas ainsi, continue cet auteur, d'abord parce que quelques pathologistes appellent cette inflammation generale du Jiom (Vophthalmtle; ensuite pai-ce que le nomde coiijonc-iivite n'ayant pas ete generalement adopte pour designer I'inflammation bornee a la conjonctive, on a continue de lui appliquer celui d'ophtbalmie; et enfin parce que les noms de keratite, d'trttis, de selerotite, de retiniU, etc., n'indiquant que des inflammations bornees a un seul tissu , on a en general conserve celui d'ophthalmie, pour designer certaines inflammations complexes , attaquant en meme temps plusieurs des tissus constitutifs du globe oculaire.
Pour se conformer ä l'usage generalement etabli , on doit decrire, d'apres M. Sanson, sous le titre d'ophthalmie, non-seulement toutes les inflammations de la conjonctive, mais encore les inflammations combinees de la conjonctive et des tissus sous-jacenls , c'est-a-dire de la cornee et de la sclerotique. II faut toutefois remarquer, ajoute I'auteur que nous venons de citer, que par I'expres-sion d'inflammation de la conjonctive, nous ne voulons pas dire que les inflammations que nous rangeons sous ce titre, ne soient pas susceptibles da s etendre aux autres tissus; nous voulons seulement indiquer par la que leur caractere special est d'etre essentiellement limitees dans la muqueuse oculaire, et que ce n'est que flans les cas excep-
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OPHTHALMIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;473
tionnels qu'elles envahissent les tissus sous-jacents, tandis que, sous le titre d'ophthalmies complexes, nous voulons ranger des phlegmasies oculaires qui ont cela de particu-lier qu'elles envahissent d'emLlee ou a peu pres plusieurs tissus a la fois.
Les ophthalmologistes ont decrit un grand nombre d'especes, de varietes et meme de nuances de l'ophthal-raie; ces subdivisions multipliees netant d'aucune utilite dans la pratique, nous diviserons seulement lophthalmie en aiguc simple, grave ou complexe, et en chroniqne.
Lophthalmie aigue simple debute, lorsqUelle est legere, par la douleur, la chaleur, la rougeur et la tumefaction de la conjunctive 5 I'oeil est tr-es-sensible a la lumicre, les larmes coulent abondamraent, surchargent les paupieres a demi fermees, les debordent et coulent au dehors. Ces phenomenes sont accompagnes dun prurit qui force l'animal ä se frotter I'oeil malade. Dans certaines circonstances, lophthalmie simple offre un appareil de symptomes plus intenses : la chaleur de l'organe est brü-lante, l'impression de la lumiere, meme la plus faible, est insupportable et oblige le malade a tenir les paupieres constamment fermees ; quelquefois la paupiere nasale est etendue sur une grande partie de la cornee lucide, le bulbe oculaire se resseiTe spasmodiquement, et tous les muscles attaches au pourtour de l'orbite participent sou-vent ä cette irritation convulsive. Parfois la secretion des larmes est suspendue momentanement; leur suspension est d'une courte durec durant laquelle I'oeil est aride et pa-rait desseche. Lorsque la secretion se retablit, les larmes coulent abondamment au dehors, excorient les parties sur lesquelles elles se repandent, agglutinent les paupieres de maniere ä cc qu'on nc puisse les ecarter 1'une de
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i'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OI'HTHALMIE.
l'autre qu'avfic peine et apres les avoir humectees pendant quelque temps avec un liquide emollient. La phleg-masie continuant a faire des progres, la cornee lucide sobscurcit, devient blanche, opaque-, la tumefaction de la conjonctive peut devenir assez considerable pour sou-lever les paupieres, les ecarter Tune de lautre, et se pro-longer sur toute la face anterieure de l'oeil, oil eile forme un bourrelet ciiculaire d'un rouge tres-prononce. L'oph-thalmie est alors arrivee a son maximum d'intensite; dans ce cas , l'animal eprouve de la fievre, il tient la tete basse, I'anxiete est tres-graude, le pouls est fort et accelere et lappetit est diminue.
Les desordres, quels qu'ils soient, dit Hurtrel d'Ar-boval, persistent toujours jusqu'au septieme jour au moins, et peuvent se prolonger jusqu'au onzieme. A cette epoque, il y a tendance vers une terminaison quel-conque; la plus ordinaire est la resolution, et Ton peut lesperer quand 1'inflammation n'est pas trop intense, si rien ne 1 entretient et si la cause cesse. Alors la chaleur locale diminue, ainsi que la douleur} la lumiere n'est plus aussi insupportable, l'oeil s'entr'ouvre et finit par rester ouvert, le larmoiement se tarit, la rougeur diminue peu ii peu et l'organe redevient apte ä remplir ses fonctions 3 mais il conserve souvent pendant longtemps une extreme susceptibilite qui Lexpose beaucoup a la recidive, si Ton ne prend pas les precautions convenables pour prevenir une nouvelle invasion.
Dans rophtkalmie complexe, que Ton appelle encore ophthalmie interne, la violence et la rapidite de raffection sont plus grandes; les ravages quelle occasionne sont souvent au-dessus des ressources de l'art. Cette pldeg-masie complexe inteiesse toutes les parlies vasculaires de
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OPFITHALMIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;478
l'oeil; la cornee, la sclerotique, Tiris , la choroide, etc., y participent; les Immeurs se troublent, les membranes perdent leur transparence, des abces se forment dans les chambres du globe oculaire, qixi se rupture et s'ulcere quelquefois , et constitue alors la maladie connue sous 1c nomdhypopwn. Tons ces desordres ne sont pas toujours la suite de la maladie qui nous occupe, mais les moindres qui en resultent sont des taches sur la cornee lucide, des concretions dans la cbambre anterieure et le trouble des humeurs.
L'ophthalmie chronique est presque toujoui's la consequence de l'ophthalmie aigue; la conjonctive parait seule paiticiper a cette plilegmasie ; eile est caracterisee par la rougeur et la tumefaction de cette membrane muqueuse de l'oeil, par le larmoiement, l'agglutination des paupieres par la chassie, une sensibilite assez prononcee du globe oculaire, et quelquefois par un leger trouble de la cornee transpai-ente.
Les causes les plus generales de l'ophthalmie sont les corps plus ou moins volumineux dont faction porte sur Forgane de la vision , les coups , les contusions , les cor-puscules irritants auxquels fair sert de vehicule, les substances acres, solides , liquides ou gazeuses qui s'en-gagent sous les paupieres; faction d'une lutniere trop \ive, fhumidite et la fraicheur de fair, qui contrastent avec la chaleur des logements des animaux, sont autant de causes directes qui peuvent determiner l'ophthalmie. Quelquefois eile est la consequence d'une autre maladie : alors eile est dite symptomatique. Elle s'observe dans la maladie des chiens, la clavelee des betes a laine, la maladie des chats, la gastro-enterite du cheval et du boeuf, le coryza , fangine , la gourme, etc.
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Traüement. — Apres l'indication generale de sous-traire l'organe a Faction des causes qui en ont determine rinflammation , vient celle de combattre cette iaflamma-tion par des moyens appropries. Quand la maladie est simple et legere, eile cede ordinairement aux applications eiuollientes , telles que les collyres faits avec la racine de guimauve, les feuilles et les fleurs de mauve, de bouillon-blanc, etc.
On emploie ces liquides emollients en ablutions, ou bien on en imbibe un bandage matelasse qui recouvre l'organe souffrant et le soustrait a rinfluence de la lumiere. Ces simples moyens suffisent babituellement lorsque la maladie est recente et legere ; mais seals ils sont insuffisants lorsque rophtlialrnie est plus intense; alorsilfaul yajouter la saignee generale et la diete; et si rinflammation per-siste ou tend a s'aggraver, il convient d'appliquer des sangsues au pourtour des paupieres. On aidera avanta-geusement l'action de ces moyens, par Tadministration de quelques purgatifs minoratifs, si toutefois la maladie nest pas la consequence d'une phlegmasie gastro-intestinale ou de toute autre affection qui en interdirait I'usage. C'est surtout au debut de la maladie que le traitement antiphlogistique est efficace; lorsque les principaux phe-nomenes inflammatoires sont dissipes, il pourrait devenir nuisible et favoriser la degenerescence cbronique. Cest dans la vue de prevenir ce resultat, qu'on substitue aux emollients, lorsque la douleur est calmee, des solutions astringentes d'acetate de plomb ou de sulfate de zinc , qu'on mele a une infusion de melilot, a l'eau de rose, de plantain ou de fenouil. Ces collyres, qu'on pent rendre moinsou plus energiques suivant le besoin , reunissent ä la fois, d'apres Hurtrel d'Arboval, deux modes d'action
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qui semblent en apparence opposes, celai de dimiuuer localement la sensibilite anormale, et de stirauler legere-ment I'organe avec lequel ils sent mis en contact, en y augraentant la tonicite. C'est pour cela qu'on les trouve avantageux dans les derniers temps des ophthalmies ; ils agissent alors en concourant au retabiissement de l'action normale de la conjonctive et a la diminution de ce qui reste de l'exaltation morbide de la sensibilite, et previen-nent la chronicite. Les setons appliques aux joues, aux tempes, a la nuque ou sur les parties superieures de l'encolure, sont des auxiliaires tres-puissants.
Lorsque 1'ophtbalmie est complexe, e'est-a-dire lorsque les membranes internes de l'oeil participent ä l'inflamma-tion, il faut insister vigoureusement sur le traitement antipblogistique, et principalement sur les emissions sanguines locales et generales; il faut joindre aux colly res emollients une forte decoction de tetes de pavot pour calmer la douleur et apaiser firritation. On seconde ces moyens par une diete severe, et par lusage des purgatifs minoratifs qui, dans ce cas, produisent souvent une revulsion salutaire sur le tube digestif. Les setons, les vesica-toires appliques aux joues , aux tempes ou aux parties superieures de l'encolure, sont aussi preconises dans la maladie qui nous occupe; mais, comme le fait observer Hurtrel d'Arboval, leur usage pourrait devenir nuisible en les employant au debut dune opbtbalmie tres-intense. Si, apres que Tinflammation est combattue, il reste un trouble dans les bumeurs de loeil, une opacite de la conjonctive, on se trouve bien de la pommade de Dessault ou d'une pommade composee d'un gros d'oxyde rouge de mercure par once d'axonge; on inlroduit gros comme un pois de Tune ou l'autre de ces pommades, deux fois par
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jour dans l'oeil malade, et Ton en frictionne le pourtour des paupieres.
L'ophthalmie chronique reclame l'usage des excitants locaux ; on emploie avec avantage l'acetate de plomb liquide en petite quantite, dans l'eau de rose ou de plantain, ou la dissolution de sulfate de zinc dans l'eau distillee; on en lave avec precaution, et a differentes reprises dans le courant de la journee, l'oeil malade, de maniere a ce que quelques gouttes s'insinuent entre les paupieres. On #9632;vante encore la pommade ophtlialmique de Janin corame moyen efficace dans ce cas. Cette pommade est composee d'axonge, demi-once ; oxyde de zinc, hol d'Armenie , de chacun deux gros; muriate de mercure ammoniacal, un gros ; apres avoir lave trois fois I'axonge dans de l'eau de rose, on y tnele exactement dans un mortier de verre, ces substances reduites en poudre impalpable. On introduit, matin et soir, gros comme un pois de cette pommade entre les paupieres ; eile se liquefie et se repand sur toute leur surface interne et sur la partie anterieure du globe oculaire. Deux ou trois heures apres ce pansement, on lave toutes les parties avec de l'eau fraiche, et dans le courant de la journee, on repete les lotions d'eau distillee de roses ou de plantain , tenant en solution un peu de sulfate de zinc. Nous nous sommes fort bien trouve, dans le cas d'ophthalmie chronique, de l'oxyde rouge de mercure mele a 1'axonge, dans les proportions que nous avons in-diquees plus haut. On seconde ces moyens therapeutiques par 1 application de setons aux joues, a la nuque, ou sur les parlies laterales el superieures de l'encolure , et par ladministration de quelques purgatifs.
Si rophlhalmie est symptomatique, c'est vers I'affeclion d'ou eile precede, el dont eile nest quun symptome,
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que le veterinaire doit diriger ses moyens curatifs, en em-ployant toutefois des agents propres a calmer la douleur que produit cette phlegmasie consecutive.
ORGELET—On qualifle de ce nom une petite tumeur inflamraatoire, espece de furoncle, du bord lihre des pau-pieres, sensible autoucher, dure, douloureuse, et qui s'an-nonce par la chaleur, la tension et le prurit. Cette affection est rare parmi les animaux domestiques et ne parait avoir ete obserATee que chez le cheval et le cliien. La phlegmasie qui la constitue pent occasionner une augmentation de secretion de la part des glandes de Meibomius, et la matiere qui en est le produit peut faire agglutiner les paupieres. L'orgelet augmente de volume, et pent se prolonger quelquefois , mais tres-rarement, a la surface oculaire de la paupiere, ce qui augmente I'intensite en irritant la conjonctive. Lorsqu'une fois la tumeur a acquis une forme conique, eile s'ouvre ä son sommet, se vide du pus qu'elle contient et disparait; ou bien la suppuration seprolonge, la base de_la tumeur persiste et reste dure jusqua ce que la cicatrice se forme. Hurtrel d'Arboval a vu l'orgelet co'incider avec l'ophthalmie periodique et en preceder une des invasions. Les causes sont inconnues, ä moins qu'on ne les rapporte a toutes celles qui peuvent occasionner l'inflammation des parties accessoires de l'oeil. Le traitement de cette legere affection consiste en fomentations emollientes dans le principe ; lean froide, simple ou animee avec un peu d'eau-de-vie, sufiit pour terminer la cure.
OSTEITE.—inflammation des os. Considereed'une rna-niere locale , 1'osteite est tres-frequente chez les animaux
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domestiques et notamment chez le cheval. En raison Je leur position cjui les met plus en rapport avec les violences exterieures , les os superficiels en sont le plus souvent attaques. Cette phlegmasie a letat aigu se manifeste par la chaleur, la douleur et l'engorgement de la partie; ces symptomes sont faciles a saisir lorsqu'ils sont a la super-ficie, ils sont beaucoup plus obscurs quand los malade est situe profondement et reconvert par une masse muscu-laire ; eile est accompagnee d'une claudication plus on moins forte si eile a son siege a un membre. Lorsque I'os-teite se termine par suppuration ou carie, il se forme sur le point afFecte une tumeur plus ou moins volumineuse qui devient fluctuante; la peau qui la recouvre s'amincit, s'ulcere et laisse echapper un pus sanieux, roussätre, d'une odeur particuliere dite de carie ; en introduisant la sonde oule doigt dans le trajet de l'ulcere, on sent qu'il est entretenu par une quantite de petits fragments, et que los presente de nombreuses rugosites. Si la carie attaque un os profondement situe , il se forme du pus qui filtre entire les mailies du tissu cellulaire, et qui souvent va former dans une partie declive, un abces Hit par congestion. Si Tosteite se termine par induration, eile constitue Texos-tose ; alors la chaleur et la douleur ont disparu, l'engorgement seul est reste; c'est ordinairement aux membres que Ton rencontre cette terminaison. Lorsque la gangrene ou necrose s'empare de la portion enflammee de l'os, les parties environnantes s'ulcerent, et un pus noiratre , de mauvaise odeur, cbarriant des debris de tissus necroses , est fourni abondamment par la plaie.
La marche de l'osteite , quoique lente, est toujours en raison directe de la vitalite osseuse ;ainsi les os spongieux s'cnflamment plus facilement et leur phlegmasie parcourt
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ses periodes avec moins de lenteur que dans les os qui contiennent beaucoup de matiere calcaire.
Les causes les plus ordinaires de l'osteite partielle sonl les violences exterieures , telles que les coups , les meur-trissures, les piqures, les fractures, etc.
Traitement. —L'inflammation du tissu osseux, comme celie des autres tissus , xeclame l'usage des bains et des cataplasmes emollients. On est souvent force , soit pour extraire quelque parcelle detacbee de los, soit pour faire cesser une compression douloureuse exercee par une aponevrose sur les tissus sous-jacents, soit enlin pour mettre a decouvert le perioste , qui dans ce cas est tou-jours enflamme, de debrider la fistule ou d'ouvrir la tumeur jusque sur le point malade. Cette operation produit une depletion sanguine locale qui distend les tissus, diminue la douleur, abrege la cure et previent souvent des complications graves. Cbez certains sujets irritables, la diete est recommandee et meme la saignee generale , repetee scion l'intensite et la violence de la reaction. Si apres que Ion a combattules principaux phenomenes de linflamma-tion, la maladie tend a passer a I'etat cbronique , on emploie les frictions irritantes; les liniments ammoniacal et savonneux remplissent fort bien I'indication. Lorsque la chaleur et la douleur sont entierement dissipees, cest aux vesicatoires et au feu qu'il faut avoir recours. S'il y a carle, on dilate la fistule et Ion cauterise le point carie avec un cautere cbauffe a blanc, de maniere a detruire les tissus desorganises; on recouvre la partie dun plumas-seau cbarge d'onguent populeum. Au bout de quelque temps fescarre produite par la cauterisation est soulevee par 1c pus, tombe et laisse souvent apercevoir une plaie de bon aspect qui n'exige que des soins de proprete pour etre
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amenee a guerison. Si la carie se renouvelle, il faut caute-riser de nouveau. Les parties necrosees doivent etre ex-traites {voyez Necrose).
M. Dele, medecin veterinaireaAnvers, a pubiiedans le Recneil de me'decine vetermaire} une notice sur une osteite aigue epizootique, cjui regna vers le mois de mai 1833, sur les bestiaux des colonies libre et forcee do Merxplas , Ryckworsel, et au dela, et cbez d'autres culti-vateurs des environs. Ellesembla debutera la fois sur un grand nombre de vaches, occasionna un desordre general dans les etables de la colonie forcee, et se fit remarquer quelque temps apres dans la colonie libre. Malheureuse-ment cette affection fut peu etudiee dans le principe de son appai'ition;ce nefut que quand la Commission d'agri-oulture eut ete infurmee de son existence, que M. Dele fut delegue, pour se transporter sur les lieux ailn de letu-dier et d'en arreter les progres.
Cette maladie consistait dans une inflammation dutissu osseux, du perioste, de la membrane medullaire et quel-quefois des parties qui les entourent. Elle attaquait les os longs, les articulations, se montrait au milieu des os ou pies de leurs extremites, et existait souvent sur plusieurs os a la fois ; on la remarquait frequemment vers I'articu-lation coxo-femorale. Elle se terminait par resolution, par destruction ou fracture spontanee des tissus osseux et du perioste, et quelquefois par ramollissement et bypertro-pbie de ces organes. Dailleurs, comme la plupart des affections du tissu osseux, eile parcourait ses periodes avec lenteur.
Les symptömes qui caracterisaient cette maladie ont ete divisespar M. Dele en trois periodes. Pendant la premiere periode, on apercevait une salivation abondante,
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regardee comme ie principal signe precurseuri le poil devenait terne et herisse ; Faniinal manifestait une roideur tres-prononcee des membres, se deplacait avec peine, el rnarchait difficilement. On remarquait une grande tension des muscles du cou et de ceux qui sent situes le long de l'epine dorso-lombaire, ce qui faisait que Tanimal baissait la tete avec difficulte, et qu'il eprouvait beaucoup de roideur dans les mouvements generaux de progression. Durant la seconde periode, tous les symptömes precedents augmentaient d'intensite, k l'exception de la salivation ; l'animal se levait du derriere, restait a genoux du devant, gardait longtemps cette position, et se laissait retomber si on ne I'aidait a se lever tout a fait. II survenait des engorgements douloureux aux quatre membres; on en remarquait surtout aux articulations du jarret , coxo-femorale, scapulo-humerale, bumero-radiale, du boulet et de la couronne. On en voyait aussi ä la fesse, a la banche et au milieu des cötes. Quelquefois cependant il n'y en avait qu'a Tun des membres ; alors l'animal devenait boiteux de la jambe engorgee. On observait lamai-grissement general et la perte successive des forces. Pendant la troisieme periode, Tanimal restait coucbe et ne se levait plus; les parties engorgees etaient cbaudes, se tu-mefiaient de plus en plus et devenaient quelquefois monstrueuses; I'economie s'affaiblissait considerablernent. L'os altere, servant de base a des parties molies et con-tractiles, se fracturait, et des lors le membre pendait. Les mouvements faisaient eprouver des douleurs atroces a fanimal. Enfin l'os se faisait quelquefois jour a travers la peau. Malgre cet etat afiligeant, l'animal buvait et man-geait; les principales fonctions, si Ion en excepte la locomotion, paraissaient n'etre que fort peu derangees.
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A l'ouverture des cadavres, on trouvait tous les visceres digestifs dans l'etat normal et n'offrant rien de particu-lier, ä l'exception de la membrane muqueuse de la cail-lette, qui avait une teinte bleue , legerement rougeätre ; les organes geuitaux et urinaires ne presentaient aucune lesion appreciable, non plus que ceux de la poitrine et de la tete. En incisant sur les intumescences osseuses, on decouvrait des traces d'inflammation dans toutes les parties environnant les os fractures ; elles exhalaient aussi une odeur gangreueuse, et presentaient des infiltrations d'une couleur jaunätre tirant sur le noir livide. On trouvait dans le centre de ces engorgements des fragments dos necroses de diiferentes grandeurs. Les muscles etaient sans consistance, et dans leurs interstices existaient des concretions jaunätres. Les os fractures et non encore detaches etaient ramollis, et leurs abouts tumefies repandaient une odeur fc'tide ; la moelle etait tres-liquide, le perioste et la membrane medullaire etaient engorges et epaissis ; les vaisseaux voisins des meines tissus contenaient un sang noir, se rapprochant pour la couleur de celui qu'on voyait dans le tissu cellulaire environnant. Des taches rouges ou rougeatres se voyaient au centre des cartilages articulaires, et les vaisseaux synoviaux paraissaient plus engorges que dans l'etat normal.
M. Dele attribue comme causes predisposantes a cette singulicre et grave maladie, la grande secheresse de la saison et la privation ou le manque total d'aliments verts, qui sont si utiles aux animaux pendant fete; la cause determinante lui est tout a fait inconnue.
Traitement.—Des le debut de la maladie, on a mis en usage la saignee, la diete, un regime antipblogistique severe; M. Dele a aussi conseille lemploi des breuvages
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sudorifiques, le lotionnement des membres avec une dissolution de muriate d'ammoniaque dans 1'eau, legerement vinaigree, et des bouchonnements sees pour exciter la transpiration de la peau.
Lorsque la maladie faisait des progres, que la roideur augmentait, at qu'il se presentait des engorgements aux extremites ou ailleurs, on employait un liniment ammo-niacal, compose de dix parties d'huile d'olive sur quatre d'ammoniaque liquide. Si par ce remede on n'obtenait pas la resolution, que la tumeur persistät, que la marche de l'animal devint plus diflicile, on coupait les poils autant que possible, et Ton appliquait sur la grosseur une bonne couche d'onguent vesicatoire, qui y restait pendant dix ä douze jours. Et lorsque les croütes produites par l'action de cette coucbe vesicante etaient tombees, on fric-tionnait la partie chaque matin avec de l'onguent mercu-riel double. Bien que ces moyens ne fussent pas suivis immediatement de succes, on voyait cependant, au bout de quelques jours, la boiterie et la roideur diminuer insensiblement , les animaux se retablir peu a peu et reprendre leur etat primitif.
A l'egard des animaux qui avaient beaucoup souffert pendant un certain laps de temps, il importait surtout de soutenir leurs forces par une bonne et succulente nourri-ture, qu'ils prenaient ordinairement avec avidite, malgre leur etat de soufTrance.
Ce traitement a valu a M. Dele la guerison de vingt-huit animaux ; trois ont ete abattus apres un traitement de quatre mois, et trois, trouves sur la litiere lors de sa premiere visite, et juges incurables, furent sacrifie's dans le but de decouvrir le siege de la maladie.
Gelle rapporte I'extrait d'un memoire, envoye a la
Itnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;61
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Societe royale d'agriculture, par M. Roux , veterinaire a Saint-Jean-de-Maurienne, dans le duche de Savoie, sui une maladie enzootique non contagieuse qui regne depuis longlemps sur les vaches a Lons-le-Villards. Elle s'an-nonce par la perte de l'appetlt, la tristesse, la secheresse de la peau , son adherence aux os, la perte du lait , une prostration extreme des forces, un marasme porte Lientöt au dernier degre, et surtout par le gout deprave des animaux pour le fmnier et la terre de letable, et par la facilite avec laquelle, lorsque la maladie est un peu avancee, les grands os se fracturent avec un craquement particulier. Ces fractures , ceües des cutes surtout , sont suivies d im mieux marque dans letat des animaux malades, et meine de la guerison ; il se forme, a l'endroit des fractures , des exostoses ou tumeurs osseuses plus ou inoins developpees.
D'apres M. Roux, la cause de cette maladie est evi-demment locale; eile tient ä la mauvaise construction des etables, enterrees , sans croisees , cncombiees de furnier que Ton ne retire qua tous les six mois , et construites en pierres seches, qui laissent filtrer leau, les rendent tres-humides, froides , durant l'hiver et le printeinps; il y a seulement un petit plancher insuflisant sous les vaches. Ce qui ne peut laisser de doute sur ces causes, e'est quo quelques proprietaires de la commune, dont les habitations sont mieux construites, les etables elevees , aerees , et qui ne font point boire leurs vaches a la riviere ou a la fontaine, dans le temps des neiges, n'ont jamais eprouve la maladie sur leurs animaux ; e'est encore que la maladie cesse dans le mois de juin, lorsque les animaux sortent des etables pour aller aux pttturages et respirer un air plus frais, plus leger, plus sain que celui quils ont respire tout l'hiver.
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OSTEOMALÄXIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 487
Le traitement ji est pas difficile ä prescrire, dit M.Roux, mais il est bien plus difficile a faire executer, les proprie-taires ne s'eclairant point par l'exemplede ceux qui n'ont pas d'animaux malades ; et il est impossible de leur persuader cpie les sortileges ne sent pour rien dans la mala-die et dans la guerison.
Les moyens hygieniques et curatifs , les premiers sur-tout, proposes par M. Roux, sont bases sur letude des causes et sur la maniere de les detruire ou de les dimi-nuer, sur le retablissement de Faction de la peau, devenue absolument nulle, et de celle du tube digestif, non moins use.
i-a commune de Lons-le-Villards compte 450 betes ä cornes : depuis 1816 il y a eu 1,500 malades et 350 sont mortes. Le metnoire de M. Roux est insere dans les Annales de la Societe royale d'agriculture, annee 1825.
Ce fait conslate, ajoute Gelle, une osteiie avec fracture spontanee des os, ä l'etat enzootique, qui a beaueoup d'analogie avec lobservation de M. Dele et presente ega-lement le plus grand interet. Cette maladie, continue l'auteur de la Paiholoyie bovine, tres-rare chez nos ani-maux domesliques , est le propre des animaux faibles , lymphatiques, cacocbymes; eile ne se manifeste jamais que sous I'influence de causes debilitantes qui agissent lentement, constamment, et deteriorent sourdement leconomie.
OSTEOMALÄXIE. — Etat particulier des os, qui con-siste dans leur ramollissement. L'osteomalaxie est rare parmi les animaux domestiques : ce n'est guere que chez les jeunes cliiens que nous l'avons quelquefois observec. Lorsque les os nc se consolident qu'imparfaitement , leur
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tissu z-este dun blanc rose, elastique, approchant du cartilage. Sous le poids des organes quils supportent et obeissant aux contractions musculaires , ils prennent une direction -vicieuse ; de la les courbures variees des mem-bres que Ton observe chez les jeunes animaux de l'espece canine. Les autres os du squelette peuvent aussi partici-per de cette espece de racMtisme, mais nous n'avons pas encore ete a meme de le conslater chez les animaux domestiques.
Pour remedier ä cet etat pathologique , il faut d'abord paralyser les puissances musculaires en coupant les tendons retractes qui font devier l'os de sa rectitude normale et qui s'opposent a son redressement; on applique ensuite sur la partie deviee, un bandage inamovible approprie, pour la ramener et la maintenir dans sa direction naturelle. Cette premiere et indispensable indication etant remplie, on administre au chien malade, selon sa force el sa taille, une ou deux onces d'huile de foie de morue par jour, quelques legers toniques amers et ferrugineux, et on lui donne une alimentation nutritive, corroborante. Ce traitement nous a valu des succes sur des chiens atteints d'osteomalaxie tres-avancee.
OSTEOSAB.COME. — Maladie qui consiste dans le ramollissement du tissu osseux qui se transforme en une substance plus ou moins analogue a celle du cancer. Cette maladie, accompagnee de douleurs aigues , est encore peu connue, surtout en medecine veterinaire. Quelques auteurs la considerent comme une inflammation cbro-nique du parenchyme cellulaire des os. On a souvent employe Texpression osicosarcome comme synonyme de spina-ventosa : ma.\$ le spina-ventosa est de la nature des
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OSTEOSARCOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iHO
fongus, tandis que rosteosarcöme a des le principe tous les caracteres des productions cancereuses. C'est une masse blanche ou rougeätre, lardacee, resistante lor-sque la maladie est recente, et presentant plus tard des points ramollis, de la matiere cerebriforme, de la melanose, etc. Gette affection peut interesser un seul os ou plusieurs os a quelque distance les uns des autres; mais eile ne se remarque pas sur la totalite du squelette. Elle peut etre determinee par I'extension aux os voisins des degeneres-cences cancereuses des parties molles, et par le develop-pement du cancer dans la substance osseuse elle-meme. Dans le premier cas , les tumeurs ou les alterations cancereuses , parvenues aux os , les alterent, les carient, les convertissent en une substance semblable a celle des autres tissus organises. Dans le second cas , et surtout si rosteosarcöme debute par l'interieur de los, il est tres-obscur dans ses premiers developpements, et commence ä se manifester par le gonflement de los , qui devient le siege d'une tumeur plus ou moins volumineuse, dure, profonde, incompressible, inegale, envahissant tout ce qui est en contact avec eile; la douleur suit la tumefaction et augmente avec eile; les tissus environnants s'en-flamment a leur tour, s'ulcerent et forment une plaie cancereuse. Dans tous les cas, le premier phenomene appreciable est le gonflement de l'os ; les autres sont la douleur dans Tendroit affecte et la diminution de la soli-dite de la substance osseuse qui devient molle. Si los est long, il presente bientot de la flexibilite lä oü il est ma-lade , et finit par paraitre en grande partie cornilie ; d'abord le ramollissement n'est pas complet, mais le tissu osseux devient de plus en plus spongieux et poreux ; les porosites grandissentet Ton remarque bientöt de vastes
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4ilOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OSTEOSARCOME.
cellules, separees par des lames osseuses peu resistantes , eloignees les unes des aatres. Entre ces lames osseuses est un tissu mou, cornifie, boursoufle, presentant des bourgeons plus saillants , et de ce tissu osseux degenerc s'ecliappe une sanie purulente qui a souvent I'odeur de la carie. Cela ne doit pas paraitre extraordinaire, dit Hurtrel d'Arboval, a louvrage duquel nous empruntons une grande partie dece chapitre, car l'osteosarcöme pent tres-bien succeder a la carie, et il n'est pas rare que la portion osseuse qui n'a pas encore eprouve de degeneration seit cariee, ainsi qu'on pent le remarquer quand la surface malade est a decouvert; car I'osteosarcume peut etre accoinpagne de plaie aux pai-ties molles, et e'est alors epie I'odeur de la sanie fait connaitre I'etablissement ou la presence de la carie.
C'est particulierement dans les sujets faibles, d'une constitution lymphatique, dans ceux qui ont des dispositions aux affections de nature scrofuleuse , que fosteo-snrcöme se rencontre. On en a vu des exemples cbez les chevaux affectes de farcin , et cbez les vaclies qui ont des dispositions a la pbthisie tuberculeuse; tovitefois il est beaucoup plus rare chez les animaux que chez Thomme. Comme dans celui-ci, les douleurs inherentes a Faffection alterent la constitution de l'animal, exercent une action sympatliique defavorable sur Fensemble de 1'organisme, derangent et pervertissent les mouvements nutritifs et les fonctions des principaux visceres; les symptumes appeles fievre bectique se manifestent, la maigreur gene-rale fait des progres, les principaux visceres se pblogosent, la mort arrive. Tel est du moins cc qui s'observe chez fliomme, et, par analogic, on est autorise a penser qu'il peut en etro de meme chez les animaux.
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ÜÜRAQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;401
Le pronostic de rosteosarcöme est toujours funeste, sinon pour la vie du malade, du moins pour la conservation de la partie qui en est afFectee. Et cOmme cette Variete du cancer semble jouir du privilege deplorable d'alterer promptement la constitution des sujets, d'exercer une influence profonde sur las visceres , et de disposer aiusi l'organisme entier.soit a sa destruction, soit a la recidive du mal, on ne saurait trop tut faire l'ablation des tissus quelle attaint. C'est an ce sens, dit M. Begin , que les arrears de diagnostic peuvent entrainar les consequences les plus graves. Des que le caractere veritable de la ina-ladie est reconnu, il faut operer, cbaque jour de retard ajoutant aus chances defavorables que le sujet pent courir. L'axtirpation de la tumeur cancereusa doit etre suivie de la cauterisation actuelle pour detruire les tissus malades qui auraient ecliappe a l'instrument ou que Ton n'aurait pu atteindre. Dans tous les cas, il faut soümettre les animaux malades ä un regime adoucissant, les loger dans des habitations saines , et les faire travailler mode-remant si l'etat de la maladie le permet. On conseilleea meme temps l'usage des antiphlogistiques internes et externes, les evacuations sanguines locales repetees, et les applications narcotiques pour calmer la violence de la douleur a la partie. On u'a pas encore traite cette maladie chez le cheval, mais on parait lavoir combattue avec succcs chez quelques betes de l'espece bovine.
OT1TE. ( Voi/e: Catarrhe auricuiaire.)
ÜÜRAQUE. — La parsistance de l'ouraque s'observe tres-peu de temps apres la naissance ; ce sont les jeunes poulains, et surlout les males, qui sont atteints de cette
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i'JiJnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OURAQUE.
infirmite. Elle se manifeste par la sortie de l'urine, sous forme de jet saccade, par Touverture ombilicale ; cette sortie se fait souvent en meine temps par l'uretre et serenouvelle chaque fois qua le jeune animal eprouve la besoin d'uriner 5 alors il se campe, et deux jets d'urine ont lieu, Tun parl'ombilic et lautre par la meat urinaire. Cette evacuation contre nature survient a la suite de l'ul-ceration du cordon ombilical, ou apres la cbute prematu-ree de la ligature da cet organe, alors que I'ouraque n'est pas oblitere. M. Gay a fait Tautopsie de quatre sujets ; au lieu de la cicatrice qu'on trouve a lombilic, il a trouve un orifice etroit, oü I'ouraque non obstrue faisait une legere saillie 5 a cote at en avant de cet orifice existait una petite masse noirätre, formee de couches fibrineusesramollies, et qui correspondait a Touverture encore beante de la veine ombilicale; eile etait meme ramollie at comma desorga-nisee. Ouverte dans touta I'etendue de ses divisions et de ses anastomoses, sa tunique interne offrait une rougeur uniforme, et d'espace en espace des tacbesbrunätres qu'on a pu suivre jusqu'aux divisions da la veine porte et de la veine cave, dans l'interieur du coeur et des vaisseaux qui en partant. La muqueuse du tube digestif etait plus epaisse que dans I'etatnormal, et parsemee detaches rouges ; les ganglions mesanteriquas etaient engorges et indures.
Lorsqua la persistanca de I'ouraque se complique de Tinflammation de la veine ombilicale, eile constitue alors une maladie grave et morteile; mais heureusement il n'en est pas toujours ainsi, et dans la majaure partie des cas on triomphe de cette infirmite.
Les soins que reclame cette lesion consistent dans la ligature du cordon ombilical, le plus pres possible de l'om-bilic. Si la ligature ordinaire, au moyen d'un fil cire
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OURAQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4tt3
ou dune ficelle, ne peut etre faite a cause de l'exiguite du bout libre du cordon, on la remplace par un casseau convexe qui embrasse en meme temps le cordon et la peau qui environne I'anneau ombilical, et maintient ainsi les parties rapprochees, jusqu'ä ce que l'adherence soit formee. II est toujours prudent, dans ce cas, de maintenir le casseau par un bandage de corps; cette precaution est d'autant plus necessaire que larrachement du casseau pourrait occasionner le dechiretnent, l'ulceration de la peau du pourtour de I'anneau, ainsi que la destruction du cordon ombilical sur une grande etendue, et amener les resultats les plus graves.
M. Lancelot propose, pour le veau et le chevreau, un procede qu'il croit bon. II consiste a ouvrir la poche formee par le bout de l'ouraque, a la vider de l'urine et du sediment qu'elle contient, a I'attirer ensuite tout doucement au dehors de la tumeur herniaire, a poser une ligature sur son pedicule et a maintenir cette partie au niveau des bords de I'anneau ombilical jusqu'a ce que la cicatrisation en soit operee. M. Benard, en ce qui concerne le poulain, emploie le procede suivant: on couche le poulain sur le cote gauche ; le pouce et l'index de la main gauche saisis-sent le bout de l'ouraque, l'allongent tout doucement en l'eloignant de la paroi de l'abdomen, tandis que la main droite est armee d'une forte aiguille courbe, enfilee d'un fil cire: I'operateur I'enfonce dans la peau aupres du canal, le contourneen dessous et la fait revenir de l'autre cote sans traverser les deux faces de la peau, pour revenir ensuite circonscrire l'ouraque, de maniere a ne compren-dre que trois ou quatre centimetres de la peau dans le point de suture qui sera ferme du cöte oü I'aiguille a pene-tre. M. Loiset, apres que la ligature est faite, conseille de
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4!).{nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OZEXE.
recouvrir 1'ombilic d'nn ernplatre agglutinatif, pour em-pecher le contact de l'airet eviter la phlebite.
OZENE. — Hurtrel d'Arboval decrit sous cette denomination une affection de la membrane pituitaire, qui a beaucoup d'analogie avec le coryza aigu, et que des vete-rinaires ont quelquefois confondue avec la morve. Cette maladie se manifeste par des ulcerations plus ou moins etendues et profondes , de la membrane muqueuse des cavites nasales, compliquees de carie de la cloison cartila-gineuse qui separe ces cavites , avec secretion d'une matiere mucoso-purulente , plus ou moins abondante, et d'une odeur tres-fetide qui se communique a Fair expire.
Lafosse a identifie I'ozene avec la morve ; il y a meme uncertain nombre dannees qu'un veterinairea adopte et rajeuni cette idee. II y a en effet quelqucs points de res-semblance et d'analogie ; toutes deux, dit Hurtrel d'Ar-boval, sont les resultatsd'une phlegmasiede la membrane pituitaire; toutes deux attaquent les cavites nasales jus-qu'aux sinus qui y correspondent; dans toutes deux il y a engorgement des ganglions lympbatiques de Tauge, ecou-lement d'une matiere a peu pres semblable: mais, toutes les fois qu'une pblegmasie, une ulceration quelconque de la membrane nasale amene la suppuration, ou une secretion muqueuse plus abondante dont le produitest altere, toutes les fois qu'il y a une cause d'irritation permanente quelconque de la tete, les ganglions lympbatiques de l'auge ne tardent pas ä s'irriter et ä s'engorger sympathi-quement. C'est ainsi que dans le coryza et l'angine de quelque duree, il y a engorgement de ces memes ganglions. Get engorgement n'est done pas un Symptome
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ÜZENE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;495
pathognomonique delamorve. Mais dans iesdeuxcas, ily a aussi ecoulement par une seuie narine ou par les deux, suivant le siege de la maladie ; il y a aussi ulceration sur la cloison nasale : d'abord , dans l'ozene, le flux par les narines est generalement moins abondant, sereduit'a fort peu de chose, est presque nul, et quelquefois meme n'existe pas ; quant aux ulcerations dans le cas d'ozene, fussent-elles meme situees pres de l'entree des narines, elles sont moins grandes et plus profoudes, font des pro-gres lents, detruisent la membrane pituitaire dans toule son epaisseur et quelquefois meme perforent la cloison nasale ; or ces alterations sont plus rares dans la morve ; d'ailleurs il nest peut-etre pas impossible que l'ozene vienne la compliquer. Au surplus, quand l'ozene existe, l'air expire exhale toujours, etdepuis son principe, une odeur particuliere et tres-fetide, tandis que, dans le cas de morve, la fetidite de l'haleine n'a Heu qu'ä raison de quelque circonstance particuliere ou tout au plus quand la maladie est tres-ancienne. Une derniere raison, qu'on appreciera sans doute, cestque l'ozene est susceptible de se guerir, quelquefois meme par des moyens tres-simples et dans un court delai 5 il n'en est pas de meme de la morve, a beaucoup pres.
D'apres ces considerations, ajoute Hurtrel d'Arboval, et lorsqu'on est appele ä constater l'etat d'un cbeval qui presente de semblables phenomenes, il y aurait de l'im-prudence atrop se häter de prononcer, a moins que l'ani-mal nepresentat des symptomes evidents de morve bien caracterisee; agir autrement, c'est s'exposer a etre dementi par levenement. II y a doute dans ce cas ; plutöl que de condamner precipitamment un cbeval, on doit conseiller de le conserver pendant quelque temps, afm
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ilt;M]nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OZENE.
de l'observer, d'employerles moyens curatifs convenables, de gagner du temps , et de pouvoir par la suite s'assurer de l'espece demaladiequiexiste.
Les causes sont inconnues; quelles qu'elles soient, i'ozene debute par les apparences d'un coryza, qui four-nit d'abord un pusichoreux, lequel enflamme et corrode les parties avec lesquelles il se trouve en contact; mais a mesure que rinflammation perd de son intensite, ce pus devient moins abondant et plus consistant, tout en conser-vant la fetidite particuliere dont nousavons fait mention. Si alors la maladie n'est pas combattue, eile marche, s'etend, surtout en profondeur, arrive jusqu'aux tissus ^cartilagi-neux ou osseux, quelle deteriore et finit par detruire en partie. A l'ouverture des animaux qui ont succombe a cette affection , on remarque sur la pituitaire des ulcerations qui semblent avoir ete faites aumoyen dun emporte-piece et qu'entoure un cercle rouge ; les cornets sont ulceres et meme parfois caries; les tables de Tos maxillaire et les volutes ethmo'idales offrent des alterations analogues; partout on trouve de la matiere fetide, qui s'amasse aussi dans les sinus, ou. jamais d'ailleurs on n'a vu d'ulceres. C'est alors que le pronostic devient fächeux, surtout lorsque la lesion occupe un point eleve des cavites nasales, et se trouve par consequent peu accessible aux agents tberapeutiques. On doit toujours esperer de guerir I'ozene, lorsqu'il est recent.
II imporle toujours beaucoup, continue Hurtrel d'Ar-boval, d'apporter une grande attention a toute phlegma-sie de la membrane muqueuse nasale , surtout ä celle qui se montre avec une tendance a devenir chronique, ou qui devient teile; car ce dernier etat est la cause immediate et constante ä laquelle il faut rapporter toutes les
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OZEA'E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 407
tlegenerescences ettous lesulceres des parties Constituantes des fosses nasales. Or cette inflammation chronique est d'autant plus rebelle qu'elle est plus ancienne, que la pitui-taire est plus epaissie, plus alteree dans sa texture, qvie les ulceres ont plus d'etendue et de profondeur, que les cartilages et les os sont deja caries; dans cette derniere cir-constance, on doit s'attendre ä l'incurabilite. C'est pour pre-venir un semblable resultat, et pour opposer un traitement eflicace a ces etats pathologiques, qu'on ne saurait s'oc-cuper trop tot de traiter convenablement, non-seulement les phenomenes memes et les complications les plus reraar-quables des phlegmasies de la pituitaire, mais encore les phlegmasies elles-memes des leur debut, en combinant les fumigations et les injections emollientes avec les sai-gnees locales souvent repetees, soit par des applications de sangsues dans l'interieur du nez, si I'animal veut les supporter, soit par des scarifications a la membrane nasale. Le sujet doit aussi etre preserve du froid et de I'liumidite, etre convert a l'ecurie; des revulsions dirigees vers le canal digestif, et des setons appliques a Tencolure, sont aussi des moyens fort utiles pour detour-ner et concourir a faire cesser la congestion dont les naseaux sont devenus le siege. Les injections resolutives et legerement astringentes, les fumigations avec les baumes et les resines ne conviennent qu'autant que la maladie a deja fait des progres, et lorsque des ulcerations existent. Un regime approprie, des moyens internes reclames par I'etat general de la constitution de I'animal, des soins bygieniques doivent accompagner le traitement et constituent des moyens non moins utiles que les applications directes les plus energiques. Au nombre de ces dernieres, on place surtout la cauterisation des ulceres, laquelle,
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secondee et precedee des autres medications, a plusieurs fois procure la guerison du cheval et du chien : on a retire alors de bons effets de l'application de quelques substances absorbantes, particuliereraent de la poudre de cbarbon de bois. On pent I'insufiler dans les narines, et meme, a l'egard du chien, placer cette poudre dans un sachet que Ton fixe sous le nez de l'animal, afin qu'il I'at-tire dans les cavites nasales en rcspirant.
On pent guerir lozene par I'emploi methodique de ces moyens, et alors, a mesure que les narines se detergent, que les uloeres diminuent, que les tissus se degorgent, que leur aspect devient plus beau, que la cicatrisation paratt tendre a s'operer, les ganglions lympliatiques de lauge diminuent successivement de volume et finissent par se resoudre.
PARALYS1E. — Diminution ou perte totale de la mo-tilite ou de la sensibilite, ou de ces deux functions a la fois. La paralysie est complete ou incomplete, generate ou partielle. On la nomme hcmiplegie, lorsqu'elle afTecte une des moities du corps , et paraplegie lorsqu'elle occupe les membres abdominaux 5 eile est dite partielle lorsqu'elle est box-nee a un seul muscle ou a un seul organe.
Paralysies locales ou partielles.—Que les causes soient determinantes ou occasionnelles, dit M. Goubaux, profes-seur a I'Ecole d'Alfort, dans un memcire qu'il a publiedans \eRecueil deme'decine ve'te'rtnairepratique, les paralysies locales ont un Symptome commun, quel que soit le siege et quelle que soit l'etendue de la region qu'elles affectent. La perte absolue on la diminution du mouvement, tel est leur symptome commun, leur caractere de ressemblance
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I'AUÄLYSIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4Ü9
qui les fait appartenir a une meme famille de maladies.
Dans i'expose succinct des paralysies partielles, nons allons suivre la marclie tracee par M. Goubaux.
Paralysie des levres. —Elle est simple ou double ; eile affecte chacune des levres isolement, ou toutes les deux a la fois. Dans la paralysie complete, les levres sont pen-dantes ; il en est de meme de la levre inferieure si la paralysie y est bornee. Si, au contraire, la paralysie n'existe que d'un seul cote, le cote paralyse est entraine du cote oppose par la contraction mtiscülaire, de maniere ä rendre la bouche de travers.
Paralysie de la mdchoire inferieure. —Dans ce cas, la bouche est ouverte, de teile sorte que lanimal ne peut manger. INous avons observe un cas de paralysie des muscles masticateurs du cute droit chez le clieval, survenue a la suite dune encephalite. Les muscles paralyses etaient ilasques et insensibles ;, la mastication se faisait encore, mais avec beaucoup de peiue ; l'animal ne pouvait manner que du pain et de la farine ; neanmoins il guerit apres un mois d'un traitement excitant local.
Paralysie de la fausse narine. — La fausse narine, qui devrait seloigner de la cloison cartilagineuse pour faciliter l'entree de l'air dans les voies respiratoires, s'ap-plique sur la cloison •, l'air ne peut y entrcr qua difficile-ment, ce donton peut s'apercevoir en examinant ce repü cutane qui est flasque et insensible, et en exercant l'animal au trot, ce qu'il ne peut faire que peniblement et pendant fort peil de temps.
Paralysie de la lamjiie. — La langue pend boi'S de la bouclie, et l'alimentest degluti avecpeine. M. Huet, me-decin veterinaire a Nivelles, a publie dans le Journal vetcrinaire et agricole de Bölgrque, un cas fort interessant
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800nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PARALYSIE.
de paralysie de la langue. Ce veterinaire fut appele pour donner des soins a unejument malade depuis la veiile au soir ; il reconnut les symptomes suivants: sens obtus: temperature generale du corps elevee ; muqueuses apparentes rouges; pouls dur et accelere; crottins sees , coiffes; langue froide, insensible, flasque, immobile et pendant entre les dents; aucune douleur appreciable. Cette j ument se jetait avec avidite sur les aliments, et apres avoir cherche pendant quelque temps a les broyer, eile les laissait tomber ; la langue interposee entre les dents inci-sives, empechait les mächoires de se rapprocher.
Les renseignements commemoratifs apprirent que la maladie s'elait manifestee par la pesanteur de la tete, tenue basse et souvent appuyee sur la mangeoire ; la marche pesante, irreguliere; les bäillements frequents; stupidite; assoupissement; sueur generale. Ne pouvant assigner aucune cause directe a cet etat pathologique, M. Huet crut cependant qu'il avait affaire a une congestion cerebrate, ou a une compression des organes contenus dans le crane, et peut-etre meme a une alteration quel-conque des nerfs fournis a la langue paries 5e, 7e, 9quot;ou 12quot; paires encepbaliques. Le pronostic fut peu favorable.
Traitement. — Large saignee ; breuvages et lavements mucilagineux ; douches refrigerantes sur le front. Une deuxieme saignee fut pratiquee vers le soir.
Le2ejour, meme etat. Deux saignees aux veines rani-nes, dent une vers le soir. Breuvages mucilagineux lege-rement nitres.
Le 3quot; jour, la tete paraissait plus libre, le pouls moins fort j les muqueuses moins colorees. On administra ä la malade vingt grains de noix vomique räpee, dans un demi-
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PARALYSIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;SOI
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litre de biere, apres I'avoir laisse digerer pendant quelques heures dans deux onces d'alcool, et Ton fit des frictions excitantes sur la langue.
Las 4quot;, 5deg;, 6quot; et 7deg; jours, meme traitement, enaugmen-tant la dose de noix vomic|ue de vingt grains tous les deux jours.
Le 8quot;jour, I'urine est fort rare et rouge : saignee de huit livres ; breuvages nitres.
Le 9quot; jour, la langue paraissait un peu plus sensible ; noix vomique, un gros ; breuvages et lavements.
Le lOquot; jour, les muscles de la langue se contractaient legerement quand on en piquait le bout; cependant eile ne restart pas encore dans la bouche ; I'animal commen-cait a boire seul : pour y parvenir, il enfoncait le nez dans I'eau jusqu'a la commissure des levies. On suspendit l'usage de la noix vomique.
Le 12deg; jour, en faisant sortir fanimal de son ecurie, M. Huet s'apercut que la progression du train posterieur e'tait difficile; le membre droit etait presque complete-ment paralyse ; les mouvements etaient irreguliers et tout dune piece; le membre etait traine; I'animal marcbait de travers. Les crottins etaient durs et coiffes.
Croyant ä une affection de la moelle epiniere , vers la region lombaire, soit une congestion, une bemorrha-gie, etc.,ou peut-etre une consequence de la premiere maladie, M. Huet placa deux setons animes aux fesses, et fit faire des frictions excitantes sur la region dorso-lom-baire et sur le membre malade ; a I'interieur , noix vomique et camphre, de chacun deux gros, administres comme il est dit plus baut; lavements.
Les ISquot; et 14e jours, memes symptömes, meme traitement.
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JiO-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PARALTSIE.
Le 15raquo; jour, rieu de remarquable. Noix vomique et camphre, de chacuu deux gros.
Le 16c jour, legere amelioration dans 1 etat de la malade. Noix vomique et camphre, de chacuu trois gros.
Le 17cjour, le micux continue ; meme traitement.
Le 18quot; jour, la langue etait tout ä fait libre ; cependant lanimal eprouvait toujours beaucoup de difficulte pour macher les aliments ; il laissait toinber des torches et ne broyait pas son avoine. A l'inspection de la boucbe, M. Iluet apercut des chicots ; il s'empressa de les b riser.
Le 21e jour, I'animal etait tres-gai, mangeait et buvait avec facilite; mais lesmouvements dumembre posterieur etaient toujours excessivement bornes. Noix vomique, quatre gros, et trois gros de camphre; frictions d'essence de terebenthiue sur le membre malade.
Le 23c jour, le mieux etait plus prononce; meme traitement.
Le 28deg; jour, la malade allait infiniment mieux. On sup-prime l'usage des substances medicamenteuses.
Le 31quot; jour, tons les mouvements etaient libres, et I'animal parut radicalement gueri; cependant on remar-quait encore, a la fesse droite, sur le cote de la vulve , une depression assez forte pour qu'on piit y loger le poing, causee par l'emaciation du muscle ischio-tibial interne.
Uepuis cette epoque, M. Huet revit cette jument un grand nombre de fois , et la trouva toujours dans un etat satisfaisant.
Paralysie de la paupiere supdrieure (blepharoptose). — La paupiere superieure est pendante : eile recouvre la plus grande partie de la cornee transparente et diminuc ou empeche la vision.
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Paralysie de l'oreille externe. — La conque n'execute plus aucun movivement, eile est penchee en dehors; si on la releve, eile retombe aussitut qu'on la lache.
Paralysie des muscles dilatateurs de la ylotte. — Pendant le travail, lanimal come. Le cornage etant un Symptome comraun ä un grand nombre de maladies, il est bien difficile de lui assigner pour cause la paralysie de ces muscles.
Paralysie des muscles da la face anterieure de la cuisse ou dtt nerf femoral ante'rieur. — Les extenseurs de la jambe n'agissent plus, les rayons osseux s'afTaissent sous le poids du corps. II y a un vide, de forme triangulaire, situe entre la face anterieure de la cuisse et la partie pos-terieure du flanc, par suite de l'atrophie de l'ilio-rotulien et du trifemoro-rotulien.
Paralysie du 7ierf petit sciatique on petit femoro-poplite, ou des muscles do la region tibiale anterieure. — Le flechisseur du metatarse et les extenseurs des phalanges n'agissent plus : pendant la marche ou le reculer, les phalanges viennent porter sur le sol par leur face anterieure. L'angle ouvert en avant, forme par la face anterieure de la jambe et la face anterieure du canon , s'ouvre, et ces deux regions tendent ä venir se placer sur une meme ligne droite.
Paralysie du nerf humeral posterieur. — Dans la paralysie de ce nerf qui se distribue dans les muscles extenseurs de l'avant-bras et dans les muscles extenseurs du metatarse, les rayons osseux sent dans les rapports suivants : le bras est etendu sur l'epaule, l'avant-bras est flechi sur le bras , le canon et les phalanges sont flechis sur l'avant-bras. Les phalanges viennent porter sur le söl par leur face anterieure. Dans la station et dans la mar-
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004nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I'ARALVSIE.
ehe, le niembre sert peu ou ne sert point a lappui du poids du corps.
Paralysie du nerf sus-scapulaire. — Claudication permanente, dont on ne pourrait reconnaitre le siege s'il n'y avait pas ordinairement, mais consecutivement, une atrophie d'un ou des deux muscles dans lesquels ce nerf se divise.
Paralysie complete des nerfs sus et sous~scapulaires. — Claudication , flaccidite, et plus tard atrophie des muscles dans lesquels ces nerfs se distrihuent. Deviation du coude en dehors pendant la marche, et surtout lorsque le memhre doit servir ä l'appui.
Paralysie du penis.— Le penis est pendant et ne peut plus rentrer dans la cavite qui le conlient normalement, hors du temps de Feiection ; il est quelquefois engorge et froid ; il est flottant, et pendant la marche il est porte alternativement dans tous les sens.
Paralysie du sphincter de Vanus. — L'anus est conti-nuellement ouvert; Fair entre dans le rectum et en sort avec un bruit que Ton peut comparer a celui d'un soufflet.
Paralysie de la vessie et du recHim. —L'urine s'ecoule goutte ä goutte. La defecation est tres-difficile et parfois n'est plus possible. (Voyez Incontinence d'urine.)
Tels sont les differents modes de manifestation des para lysies locales.
Les causes des paralysies partielles en general sont toutes celles qui peuvent aneantir les fonctions d'un nerf en detruisant sa continuite ou en alterant completement sa structure normale.
Ces causes, tres-differentes , quoiqu'elles determinent immediatcment ou subsequemment les memes effets,
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PARALYS1E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \mgt;
jieuvent etre divisees suivant leur mode d'action sur le conducteur du mouvement. M. Goubaux les etudie dans I'ordre suivant : causes directes} causes indirectes, inflammation des nerfs.
Causes directes. — Les nerfs coupes en travers se reunissent et les fonctions se retablissent. {Piqure ou section incomplete ; division par la ligature; section complete dans nne partie peu mobile; caulerisation superfi-cielle ; cauterisation coiyiplete des nerfs.)
La reunion des nerfs n'a pas lieu lorsqu'il y a ecarte-meat considerable des bouts , determine soit par les mou-vements de la partie, soit par une perte de substance {section complete dans des parties ires-mobiles; deperdi-tion considerable de la substance d'un nerf).
Dans le premier cas, la paralysie est temporaire; dans le second , eile est au contraire permanente.
Catcses indirectes. — La contusion determine des effets variables suivant son intensite : faible, une extravasation de sang dans le tissu cellulaire des filets nerveux consti-tuant le nerf, et une paralysie passagere; forte, I'ecrase-ment, la destruction du nerf, et consequemment une paralysie permanente.
La distension et la dechirure des nerfs produisent les inemes effets , mais seulement lorsque la distension est violente; il importait de le faire observer, dit M. Goubaux, car ces deux causes de la cessation de la fonction d'un nerf peuvent agir simultanement ou isolement.
C'est ä l'unede ces causes, la distension du nerf femoral anterieur, que M. Goubaux a attribue certains cas de paralysie des muscles extenseurs de la jambe.
La compression, cette action purement physique, pent etrc directe ou indirecte, temporaire ou permanente. II
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suflit de lincliquer pour que Ton comprenne que dans ces difTerents cas la paralysie peut etre elle-meme temporaire ou permanente.
Traitemcnt. — Pour combattre la paralysie idiopa-thique locale, on a recours aux frictions irritantes faites avec I'alcool, les liniments ammoniacaux , la teinture de cantharides , aux vesicatoires, a racupuncture, au galva-nisme et a I'electricite. En meme temps on administre a I'interieur la noix vomique, Thuile essentielle de tereben-thine; quelques auteurs conseillent d'administrer I'assa-foetida, conjointement avec les substances precitees, laquo;'omme un antispasmodique puissant dans ce cas. On vante egalement les saignees , les purgatifs laxatifs et la cauterisation transcurrente.
Hemiplecjie. — Cette affection est tres-rare parmi les animaux domestiques; c'est a MM. Olivier et Gerard fils qu'on en doit les premieres observations. M. Olivier observa, au mois de juin 1824, cette maladie sur une Anesse d'un temperament sanguin , qui fut frappee dune faiblesse du train posterieur, suivie de la perte totale des facultes locomotrices. Apres I'avoir suspendue, on vit la tete fortement penchee a gauche, I'encolure contournee du meme cote, ainsi que la colonne dbrso-lombaire: la levre inferieure pendante et suivant la direction de la tete, la superieure deviee a droite; I'oeil gauche i-etracte, 1 autre fixe, hagard ; I'oreille gauche pendante sur la region parotidienne. Le plus leger bruit effrayait I'animal, il reculait a l'aspect de la lumiere. Son pouls etait fort et accelere. La percussion du crane etait tres-douloureuse ; les conjonctives etaient rouges, la bouche seche, lalangue cbargee d'un enduit epais ; la bete conservait toujours la inemc position, et eile serait tombee si Ton cut voulu lui
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PA11ALVSIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ü07
en faire prendre une contraire. M. Olivier a eu clepuis occasion d'observer une autre hemiplegie chez un ane : eile a suivi exactement la meme marche.
Ces deuxcas maladifs, observes par M. Olivier, se rap-portent a une affection cerebrale, a une arachnoidite dont la paralysie etait la consequence.
L'observation d'hemiplegie rapportee par Gerard fils , est des plus interessantes , en ce quelle existait sans alteration notable de l'eiicephale. Le elieval cjui Feprouva, etait äge de sept ans et employe ä l'usage du roulage ; il tomba tout ä coup dans les brancards d'une charrette, et parut de ce moment etre frappe d'une faiblesse extreme du cote gauche. Transporte a I'Ecole d'Alfort, on observa les phenomenes suivants : la tete, l'encolure et le tronc, portes a gauche; tout le meme cote du corps, un pen engorge 5 I'oeil gauche, terne, convert d'une large et pro-fonde ulceration qui avait commence ä paraitre la veille au matin, a la partie inferieure de la cornee transparente, et dont les progres furent rapides. Lorsqu'on touchait, meme legeremcnt, I'oiXMlle, les paupicres ou l'ceil du cote gauche, I animal accusait une grande sensibilite; les levres, surtout rinferieure et les ailes du nez du meme cote, se trouvaient dans le reldchement et devices a droite, par consequent dans un sens contraire a la tete et ü l'encolure. L'occlusion des narines etait teile que lair n'y entrait et n'en sortait qu'en sifilant; la pituitaire etait päle et epaissie; I'oreille gauche etait egalement paralysee, et la langue legeremcnt device; cet organe semblait jouir de moins de mouvements que dans 1 etat nature]. Enfin , les levres et les ailes du nez du cote paralyse avaient conserve de la sensibilite, moins cependant que du cote droit. Lorsqu'on presentait du foin ä Tanimal, il ie saisis-
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SOSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PARALYSIE.
sait avec le cote droit des ievres, le cute gauche restant immobile ; il ecartait fortement les niächoires, et paive-nait difficilement a engager les aliments sous les dents molaires. II n'operait la mastication qu'avec de grands efforts, et n'avalait qu'une trcs-petite quantite des substances qu'il avait machees ; le reste s'accumulait entre les dents molaires et la joue gauche. II ne pouvait saisir I'a-voine sur une surface plane, et si on la lui presentait dans un vase profond, il y plongeait la tete en ecartant les mächoires. Pour boire, ce qu'il ne pouvait faire quo len-tement et dißicilement, il plongeait la tete dans le seau jusqu'a la commissure des Ievres, qui etait ecartee et immobile du cöte gauche. La narine de ce cote percevait encore les odeurs.Le pouls etait dur et moins prompt que dans l'etat de sante; lorsque fanimal marchait, les mem-bres gauches etaient tremblants, surtout l'anterifeür. Apres un leger exercice, il se soutenait ä peine. Cette instabilite devenait encore plus grande , si 1'on voulait le faire tourner sur le cote malade 5 la moindre pression sur la nuque et sur toute fetendue de la colonne vertebrale, causait a fanimal une extreme douleur; le flanc n'etait pas agite, on observait seulement que le mouvement dabaissement etait plus prolonge que celui d'elevation ; la respiration etait reguliere, mais bruyante. Cette affection dura jusquau septieme jour, en presentant par Intervalle des exacerbations dans les symptomes , et lanimal mourut sans offrir rien de notable.
Dans le courant de lannee 1843 , il fut amene aux hopitaux de l'Ecole veterinaire de Cureghem, pour y etre traite d'une bemiplegie, survenue tout a coup sans cause appreciable, un fort cbeval de trait, äge de huit ans , appartenant a un aubergiste de Bruxelles. Get animal
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qui, la veille de l'accident, avait travaille toute la journee comme de coutume, sans temoigner lamoindre indisposition, fut trouve le matin, aumoment de lui mettre les har-nais, presque dans i'impossibilite d'executer aucun mou-vementducote droit. II fut envoye incontinent a TEcole ; nous reconnümes les symptömes suivants : I'oreille, la paupiere superieure et la levre droites etaient pendantes , flasques et immobiles ; le bipede lateral du meme cote supportait avec peine la masse du corps; dans la progression, I'animal les trainait diflicilement sur le sol en marchant de travers; du reste, les autres fonctions n'e-taient point troublees.
Ce cas rare d'hemiplegie, survenue subitement sans cause appreciable, ne pouvant etre la consequence d'une inflammation ou d'une congestion de l'appareil cerebro-spinal, vu qu'aucun des symptömes qui appartiennent ä ces affections ne se manifestait, nous nous decidämes ä soumettre le malade a l'usage de la noix vomiqne ; le premier jour, on lui en administra 26 grains en poudre dans un demi-litre d'eau. On augmenta successivement la dose de cette substance medicamenteuse, chaque jour de dix grains, et on la porta jusqu a deux cents grains ; alors on en cessa l'usage, I'animal etant radicalement gueri. Sous l'influence de la noixvomique. on observait, apres chaque administration , des contractions et des secousses dans les muscles paralyses , et une sensibilite teile de ces parties, que le malade ne pouvait supporter le plus leger attou-chement sans eprouver de vives douleurs. Cette medication fut secondee par les frictions excitantes, le regime et la promenade.
Gelle, dans son Tratte des maladies du boeuf, rapporte plusieurs cas ühemiplegie et fthemiplegie croisee.
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La premiere de ces observations a ete transmise a cet auteur par M. Jeannet, medecin veterinaire. Ce dernier fut mande par un proprietaire de la commune de Juillac-le-Coq pour donner des soins a un boeuf de quatre ans, qui etait malade depuis vingt-quatre heures. II observa les symptumes suivants : I'animal chancelait sur le cote gauche et ne pouvait se porter qu'avec peine sur les mem-bres de ce bipede. Ce boeuf se reftisait ä marcher; I'ayant voulu forcer, il tomba sur le cote gauche et ne put se rele-ver. On eut recours alors ä des frictions stimulantes com-posees de douze decagrammes d'essence de terebenthine, buit grammes d'extrait de Saturne, et douze grammes d'ammoniaque liquide, qui reveillerent un peu la sensi-bilite et mirent a meme de le faire relever; une fois debout, ce boeuf fut pris d'un battement de flanc inquietant, et la respiration devint excessivement acceleree ; cet etat, que Ton crut devoir attribuer aux frictions stimulantes , dura deux heures. Le calme s'etant retabli, on pratiqua une saignee au ecu, que Ion i'enouvela le lendemain; le malade mangeait peu et deglutissait avec peine les liquides nourrissants qu'on lui administrait. Le rachis etant tres-sensible, M. Jeannet fit appliquer sur cette region une fourmilliere bouillie dans du vinaigre, mise tres-chaude, et fit administrer en meme temps un breu-vage sudorifique compose d'une decoction de fleurs de sureau et de bourrache. Apres l'enlevement de la fourmilliere , on la remplaca par une peau de mouton , chaude et saignante. Malgre ce traitement, letat du malade ne setait point ameliore; letroisieme jour, la respiration etait tres-agitee et plaintive, et le bipede lateral gauche etait to-talement paralyse; alors on couvrit tout le rachis et le cote du corps de draps doubles, trempes dans I'eau chaude, et
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que Ton humectait toutes ies deux heures; on continua en outre l'administration frequente de la tisane sudori-lique; des le lendemain de l'emploi de ces nouveaux moyens , la respiration fut plus calme; le malade put mouvoir les mächoires 5 l'appetit et la rumination reparu-rent vers le sixieme jour de lamaladie. Des lors, M. Jean-net crut pouvoir stimuler la sensibilite et la motilite par des frictions alcooliques sur les parties privees de mou-vement, qui produisirent un mieux marque et tel, qu'a-pres quinze jours de traitement, ce boeuf se relevait seul; ses forces se retablirent peu a peu, et un mois apres l'invasion de la maladie, il put etre remis a son tra-vail ordinaire.
M. Noges , veterinaire a Limoux , a rapporte, dans le Journal des veterinaires dtt Midi, annee 1838, un cas de paralysie du cöte gauche de la face et du membre ante-rieur du meme cote, observe sur un boeuf. Get animal, malade des la nuit, fut trouve le matin entoure d'une certaine quantite de matieres alimentaires en partie digerees ; on I'examina pendant qu'il ruminait et Ion s'a-percut que, durant ce phenomene, il laissait tomber du cöte gauche de la bouche, qui restait entr'ouverte, une grande partie du bol alimentaire. A I'abreuvoir, les levres ne se fermaient pas exactement, et l'eau qu'il prenait re-tombait en grande partie. C'est alors que M. Noges fut mande. 11 constata les phenomenes que nous venons d'indi-quer, et il s'apercut que toutes les parties du cute gauche de la tete etaient malades} 1 oeil etait fixe, ses paupieres immobiles j la narine , privee de contraction5 I'oreille ne faisait aucun mouvement; les cötes des levres ne se rap-prochaient jamais .Si le boeuf marchait, il trainait le membre anterieur gauche sur le sol: cette extreraite etait roide
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et immobile, et sa sensibilite eteinte. En enfoncant un bis-touri dans les muscles de Tavant-bras et en piquant les muscles de cette partie avec Taiguillon, lanimal ne te-moignait aucune douleur, n'eprouvait aucune sensation. Du reste, le pouls et les muqueuses etaienta I'etat normal.
Causes. Inconnues.
Traitement. — D'abord, frictions secbes avec un bou-cbon de paille sur les parties paralysees. Ensuite, le poil etant coupe, on frotte la joue avec du vinaigre et Ton y applique un empiatre vesicant de la largeur de la main, et un autre empiatre de meme nature et du double plus grand ä l'encolure. Enfin, on fait des frictions avec I'es-sence de terebentbine sur tout le membre, et Ton admi-nistre a I'interieur un fort diuretique.
Deux jours apres I application des emplatres, il y cut gonflement et formation d'une quantite dampoules que Ion ouvrit. Le troisieme jour, la suppuration etait etablie ; on I'entretint pendant douze jours.
Insensiblement, le mouvement et la sensibilite des parties revinrent; le quinzieme jour du traitement, I'ani-mal ruminait et ne perdait pas la moindre partie des aliments. A cette epoque. il fut remis a sa ration ordinaire, Au bout d'un mois, il etait entierement gueri. On 1'en-graissa et on le vendit pour la boncherie.
M. Cbampeaufils, medecin veterinaire a Bassanne (Lot-et-Garonne) observa une hemipleyie croisee, sur un boeuf äge de six ans, laquelle se manifesta par les pbenomenes suivants : temperature du corps elevee; secheresse, heris-sement des poils ; fanimal etait presque dans I'impossibi-lite de se mouvoir; il boitait du membre posterieur gauche sur lequel il ne prenait qu'un faible appui; dans le temps d'arret, un tremblemcnt analogue au Symptome qui carac-
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PARÄPLEG1E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SIS
terise la crampe, se faisait remarquer sur le bipede diagonal droit, durant lequel l'animal avait de ia peine a se sou-tenir ; on remarquait une remission de courte duree apres laquelle ces mouvements convulsifs reparaissaient de nouveau. Les regions atteintes ne presentaient nulle difference de temperature, comparees ä celles du reste du corps, mais leur sensibilite etait tellement emoussee que les irritants exterieurs ne produisaient aucun effet, quelle que füt leur activite; du reste, Fanorexie etait assez marquee, sans suspension totale de la rumination, et les defecations n'offraient rien d'anormal. Le pouls etait frequent et dur, et la respiration etait reguliere. Depuis bien long-temps, ce boeuf eprouvait une certaine rigidite dans les membres pelviens.
M. Champeau ne put faire subir aucun traitement ä cet animal, attendu que le proprietaire le vendit pour la boucberie.
PARAPLEGIE. — La paralysie des membres poste-rieurs est assez commune parmi les animaux domestiques, cbez le cheval surtout : des fails nombreux l'attestent; eile est souvent un Symptome de la myelite, de la congestion ou de l'apoplexie de la moelle epiniere, par consequent nous i'envoyons le lecteur aux articles qui traitent de ces maladies. Gelle rapporte un grand nombre d'ob-servations de paraplegic cbez la Tache et le boeuf, egale-mentdependante d'une myelite ou de toute autre affection de l'appareil intra-rachidien ; partant, nous trouvons inutile de nous en entretenir ici, et nous renvoyons pour ce qui la concerne aux memes articles que pour la paraplegie du cheval. La paraplegic s'observe chez le einen a la suite de la maladie dite des chiens; celte affec-
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lion est souvent accompagnee de Tincontinence d'urine.
Pour combattre cette paralysie, on a recours aux bains aromaticjues, aux frictions excitantes, telles que I'alcool, lateinture de cantharides, les liniments ammoniacaux,etc. En meme temps on administre a I'interieur la noix vomique en breuvage at en lavement a la dose d'un a quatre grains, selon la force, la taiile et läge de l'animal. Pour retirer de cette derniere substance medicamenteuse tousles avantages quelle pent produire,ilfaut en prolon-ger l'usage, et ne le suspendre que lorsque le malade en eprouve des secousses et des contractions violentes qui feraient craindre rempoisonnement, sauf a le reprendre ensuite a dose moins elevee. Nous nous sommes bien trouve, dans le cours du traitement, de fadministration de quelques purgatifs, delegers toniques et d'une nourriture succulente.
Suivant Eric Viborg, la paraplegic des pores etant occa-sionnee par le mauvais regime , on ne peut la guerir par la vertu seule des remedes. IIfaut, dit-il, avant toutaviser aux moyens de donner ä l'animal une meilleure nourriture et une habitation plus saine. On doit d'abord, apres I'avoir lave avec de leau tiede, le transporter dans un logement sec, propre, aere et muni d'une bonne litiere ; lui donner toutes les trois heures, s'il est constipe , un lavement dune decoction aromatique quelconque, a la-quelle on ajoute un peu d'hydrochlorate de soude (sei commun) ; lui faire avaler, aussi de trois heures en trois heures, deux pilules composees chacune de parties egales d'acorus, d'hydrochlorate de soude et de gentiane, avec la quantite d'eau et de farine necessaire. Ce traitement doit etre continue pendant quelques jours, jus-qua ce que le pore reprenne de l'appetit, et que les forces
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PA1UPHIM0SIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;SIS
revieanent au train posterieur. De bons aliments succulents de diverses especes, susceptibles de reveiller I'ap-petit du malade, en meme temps qu'un air pur at on exercice modere, achevent la guerison. Hurtrel d'Arbo-val pense, et nous sommes de son avis, qu'on pourrait appliquer au cochon affecte de paraplegie, aussi bien cju'aux autres animaux , les principes tberapeutiques exposes dans l'histoire du traitement de la paralysie, en choisissant ceux de tons les moyens proposes qui pour-raient paraitre susceptibles de s'adapter plus convenable-ment aux circonstances.
PARAPHIMOSIS. — Etat dans lequelle penis ne pent plus rentrer dans son fourreau. Malgre la volonte de lani-mal et les efforts auxquels il se livre, il ne peuty parvenir^ la verge est retenue allongee par le prepuce ou fourreau qui la bride et Tetrangle, comme si eile etait serree par une ficelle. Le cbeval et le chien sont les seuls animaux sur lesquels on rencontre cette affection.
La constriction exercee par le prepuce empechant le retour du sang et de la lymphe, et le sang continuant a aflluer dansl'extremite libre, le penis s'engorge, demeure allonge, el acquiert un volume considerable. Chez le cbeval cet oi'gane acquiert quelquefois la grosseur de la jambe d'un bomme ; il est allonge d'un pied environ, contourne en arriereen forme dare, entrecoupe d'etran-glements, gerce et froid ä sa superficie et de couleur rouge-brune. Lorsqu'une inflammation violente se deve-loppe, l'animal eprouve de vives douleurs, et le gonfle-ment de la verge oppose un obstacle plus ou moins grand a l'evacuation de l'urine; et si la phlegmasie se propage a tout l'organe, eile pent se terminer promptement par la gangrene.
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Chez le cheval, le paraphlmosis est attribue aux exces dans I'acte venerien, aux frottements longs et continuels sur les femelles avant le co'it, a l'introduction du penis dans l'anus de lajument, aux vains efforts auxquels il se livre pour saillir une cavale qui se defend, aux coups de pied ou de baton portes sur la verge lorsqu'elle est en erection; onl'observe encore a la suite du developpement de poireaux et de degenerescences squirrlieuses qui surchar-gent le penis, l'entrainent au dehors et s'opposent ä sa rentree.
Le cliien par sa lubricite est plus expose au paraplii-mosis que le cheval. Les frequentes occasions qu'il a de se livrer a I'acte venerien, par la rencontre d;une infinite de chiennes en chaleur qvx'il poursuit avec acharnement et qui le tiennent longtemps en erection, les efforts auxquels il se livre pour satisfuire le desir imperieux quil eprouve, la multiplicite des accouplenients qu'il opere dans un court espace de temps, sont autant de causes capables de determiner cette affection; mais la plus commune est I'attache du male a la femelle apres la copulation, surtout lorsqu'on veut les separer par la violence ou que Ion porte des coups sur la verge a nu, ce a quoi ces animaux sont exposes sur la voie publique. M. Vatel a vu le paraphimosis depen-dre dune ligature que de mauvais plaisants avaient placee a la base du penis d'un chien au moment de la copulation.
Traitcment. — La premiere indication a remplir est de faire cesser la constriction determinee par le prepuce ou fourreau; on y parvient quelquefois, lorsque le paraphimosis est recent et leger, par des applications refrigerantes sur I'organe tumefie 5 mais lorsque les phenomenes inflammatoires sont bien declares, il laut avoir recours aux bains emollients , aux cataplasmes de meme nature
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PÄRAPHIM0S1S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SI 7
que Ion maintient sur la partie enflamrnee par un bandage qui sert en meme temps de suspensoir, et par des saignees locales, operees par des scarifications longitudi-nales, pratiquees sur les parties laterales et anterieure du penis, pour ne point leser le canal de l'uretre qui est situe ä la partie posterieure de cet Organe. Ges emissions sanguines locales, operees comme nous venons de l'indiquer, procurent un soulagement instantane : la verge se degorge et 1 etranglement diminue. M, Dehan constate Tefficacite des saignees locales, dans le cas dont il s'agit. Un jeune poulain de quatre mois etant affecte d'un paraphimosis volumineux , M. Dehan pratiqua sur cette partie huit scarifications tres-etendues, qui donnerent vme abondante evacuation de sang ; le lendemain , on remarqua une grande diminution de l'engorgement, et la fievre qui exis-tait etait sensiblement diminuee. Ce jeune animal, qui pre-cedemment ne prenait aucun aliment, put teter et manger quelque peu d'herbe. On pratiqua quatre nouvelles scarifications, sans s'inquieter si l'evacuation sanguine qu'elles produiraient,afraibliraientounonle malade. Le lendemain, la verge commenca a rentrer dans le fourreau, et deux jours apres le poulain etait gueri.
M. Lecoq a vu un paraphimosis, sur un cheval entier, qui datait de trois joui's. Le volume enorme de l'engorge-ment ne permettant pas d'esperer la resolution, il pratiqua sur la face anterieure du penis, cinq incisions longitudi-nales, longues d'environ huit centimetres et profondes de trois. Le sang, mele avec de la serosite, coula assez abondamment et la verge diminua dune maniere tres-sensible. L'ecoulement, favorise par des lotions emol-iientes, dura quatre heures, ce qui dispensa de recourir a la saignee generate. Le lendemain, I'enflure, quoique
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moindre, etant encore considerable, on pratiqua, entre les cinq incisions de la veille, quatre nouvelles incisions inoins longues et moins profondes. Le jour suivant, le penis etait de moitie moins volumineux et le pouls dans I'etat nox^mal. Quelques jours apres, Tanimal etait retabli, la suppuration ayant ditninue peu h pen et les plaies marchant avec i-apidite vei'S la cicatrisation.
Chez le cliien, les emissions sanguines locales s'operent paruneou deux applications de sangsues. Chez cet animal nous avons souvent triomphe du paraphimosis leger et recent, en refoulant avec force le penis dans le prepuce et en employant ensuite des ablutions continuelles d'eau froide sur la partie. Le debridement de la peau qui produit I'astriction est parfois necessite pour ecarter les suites lacheuses dun etranglement prolonge : acette fin, on in-troduituue sonde caunelee entre la verge et le prepuce, et au moyen dun bistouri a lame etroite et bien aceree, quel'on dirige dans la cannelure de la sonde, on incise la peau sur une longueur de quelques centimetres, ou plus, selon crue le reclame I'astriction. M. Vatel fit cesser le paraphimosis produit par une ligature placee a la base du penis, en enlevanl ce corps etranger qui mettait obstacle a la circulation, par consequent entretenait le mal. Lorsqueces corps sont des ve'getations, des poireaux ou des degenerescences squirrheuses qui s'opposent a la rentree du penis dans son fourreau, il faut les exciser, et en cau-teriser les bases pour les detruire completement et pour empecher qu'elles ne se reproduisent. Quand la gangrene s'empare de la verge, quelques veterinaires conseillent den faire l'amputation ; mais avant de recourir a cette grave operation, il convient de tenter tous les moyens propres a arreter les progres de cette funestc terminaison ; a celte
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PAR0T1D1XE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;51 a
fin, on scarifie profondement la partie, on retranclie les tissus mortifies, on panse les plaies avec l'essence de tere-benthine, rammoniaque liquide, le quinquina, etc., ou on les cauterise avec un cautere incandescent. Chabert a pratique deux fois avec bonheur l'amputation du penis surle cheval;, et Huzard une fois sur le meme animal; Harre la egalement pratiquee avec succes sur le cbien. Le procede operatoire employe par Huzard , consiste ä placer unesonde melallique dans le canal de l'uretre pour en empecher Fobliteration, a placer une forte ligature au-dessus de la partie, a amputer et ä retrancber ensuite toute la portion sphacelee de l'organe. La sonde doit rester a demeure jusqu'a ce que la cicatrisation commence ä s'operer.
PAB.OTIDITE. — De toutes les glandes salivaires, la parotide est celle que I'inflammation affecte le plus sou-vent. Eile se tumefie, se gorge de sang, devient chaude et douloureuse. Cette affection est assez commune cbez les animaux domestiques, notamment chez le cheval.
L'inflammation de la parotide, que 1'on nomme encore angine externe, se manifeste par I'engorgementj la cha-leur et la douleur de cet organe. Lorsque 1'intumescence est legere, l'animal n'en eprouve qu'une faible gene; mais a mesure quelle fait des progres, eile rend la mastication difficile et douloureuse; une have visqueuse s echappe de la bouche, qui est rouge et chaude; la deglutition ne s'opere qu'avec peine ; la respiration devient embarrassee, sif-flante, et parfois I'asphyxie devient imminente, surtout lorsque les deux glandes participent a la phlegmasie. Ces phenoraenes .inflammatoires sont accompagnes d'un etat febrile plus ou moins prononce ; la soif est vive, le pouls
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est accelere, le malade est triste et ahattu, la conjonctive est rouge et injectee, en un mot la reaction est en raison de Tintensite de laffection.
L'inflammation de la parotide peut se terminer par la resolution , la suppuration , l'induration et la gangrene: cette derniere terminaison est excessivement i-are.
Lorsque la resolution s'opere, les phenomenes morbides disparaissent insensiblement et tout rentre dans 1 ordre normal; mais cette heureuse terminaison est loin d'etre commune; le plus souvent la suppuration s'etablit: alors la chaleur etladouleur diminuent, 1 engorgement se cir-conscrit, devient plus proeminent, la peau qui le x^ecouvre samincit vers le centre, et la fluctuation accuse I'existence d'un foyer purulent. Dans l'induration, Tinflammation est dissipee, sauf l'engorgement qui demeure dur et insensible.
La parotidite peut etre determinee par des coups qui meurtrissent et blessent la glande, mais le plus souvent eile est la consequence d'un refroidissement subit de la partie, occasionne par un courant d'air. Elle est quelque-fois consecutive au coryza, a langine, a la gourme, etc.
Traitement. — L inflammation de la glande parotide doit etre combattue comme linflamination de tout autre organe, par les antiphlogistiques. Ainsi il faut appliquer sur la partie malade des cataplasmes defarine de lin, ou, ce qui est plus generalement adopteen medecineveterinaire, et d une application plus facile, une epaisse couche d'on-guent populeum, que Ion recouvre ensuite dun morceau de peau de mouton, la laine tournee en dedans, pour maintenir la chaleur et soustrairela glande äl'impression fächeuse de lair atraosplierique. Ces simples moyens suffisent quelquefois. lorsque laffection est legere, pour
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PAROTIDITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MI
amener la guerison, soit par resolution, soit par suppuration ; mais ils sont insuffisants quand rinflammation est intense, l'engorgement volumineux, dur, renitent et douloureux ; dans ce cas, il faut ajouter au traitement la saignee generale, les saignees locales, operees par des mouchetures faites a la peau de la partie tumefiee, et la diete severe; on ne doit accorder au malade que de leau ticde blanchie avec de la farine d'orge ou du son, des carottes et de la paille de froment. Si la respiration est genee au point de faire craindrel'asphyxie, il fautrecourir a la tracheotomie. Si rintutnescence demeure stationnaire et ne tend pas vers la resolution, lorsque les principaux syraptomes inflammatoires sont dissipes et que la suppuration n'est point etablie, il faut provoquer cette derniere terminaison par des onctions d'onguent basilicum ou d'liuile de laurier. Lorsque la fluctuation est manifeste, il faut ouvrir le foyer avec un instrument tranchant. Cette operation exige de grandes precautions : pour ne point leser les vaisseaux qui traversent la glande et ceux qui se distribuent dans sa substance, et pour menager les canaux salivaires, il fautbien se garder de plonger Tinstrument ä une trop grande profondeur ; le procede le plus sür, celui que nous avons toujours employe dans ce cas, con-siste a inciser la peau seulement, a l'endroit oü eile est le plus amincie, et d'achever la ponction au moyen du doigt indicateur que Ton enfonce doucement enle contournant, jusqua ce qu'il soit parvenu dans le foyer ; en le retirant, le pus s'echappe abondamment par I'ouverture, la tumeur s'affaisse, et le malade se trouve soulage instantanement. Apres avoir deterge le foyer, on introduit dans I'ouverture, pour la maintenir ouverte, une meche d etoupe, et Ion soustrait la partie au contact de fair, par un bandage
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inatelasse ou par la peau de mouton ; des soins de pro-prete suffisent en suite pour amener la guerison en quel-ques jours. Si {'inflammation de la glande parotide se termine par induration, il faut avoir recours aux frictions ammoniacales ou aux vesicatoires. Si la gangrene s'empare de l'organe malade, il faut tacher d'arreter les progres de la destruction, soit par la cauterisation actuelle, soit par des applications antlputrides, telles que la poudre et la telnture de.quinquina, ou Lien, a defaut de ces substances, la poudre de gentlane, la telnture d'aloes et l'essence de terebenthine.
PARTURITION {part, mise-bas){\). — Lsi parturition est Faction par laquelle le prodult de la conception , parvenu au terme de son developpement, est expulse au debors de la cavite dc la matrice a travers les voles geni-tales. Les femelles mettent bas d'elles-memes, par les seuls efforts de la nature j mais il arrive des circonstances qui necessltent les secours de lart, sans lesquels la parturition ne pourrait pas s'effectuer ou du moins ne pourrait s'operer que d'une manlere funeste , soit pour la mere, soit pour le petit sujet, soit enfin pour tous les deux a la fols.
L'avortement differe de la parturition, en ce que, dans ce cas , le foetus est expulse de la matrice avant le terme
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(1) Nous elions d'abord d'avis dc ne pas fairc mention dc la parturition ; mais ayant refleclii que noire ouvrage est principalement destine aux prati-ciens, et que Ires-freqiicmmcnt ils sout appcles pour aider ä la parturition, nous avous cru couvenable d'cxlraire de 1'ouvragc que nous avons public sur cettc matiöre en 18Ö9, les differcnles circonstances qui rendenl cette operation naturelle impossible sans le secours dc Tart, et d'indiqucr les moyens a employer. Xous trailons egalemcut, dans cct article, de Vavnrtcmcui, dos causes qui 1c delcrrninent ct dc la conduile a suivrc en parcil cas.
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determine par la nature , avant qu'il n'ait acquis assez de developpement et de force pour vivre separe du corps de sa mere, enfin avant qu'il soit viable.
II ne faut pas confondre I'avortement avec la parturition prematurde; dans cette derniere, I'operation a bien lieu avant le terme ordinaii'e de la gestation ; mais ce terme est peu eloigne , le petit sujet est assez developpe, ses örganes ont acquis assez de force et de perfection pour lui permettre de vivre dans un autre milieu, et pour s'as-similer les substances qui doivent servir a sa conservation et a son accroissement. A une epoque plus eloignee de la parturition , le developpement est moins avance, les organes sont moins parfaits, les elements de la vie ne sont pas assez nombreux pour que le foetus puisse vivre sur son propre fonds ; il n'a pas tout ce qui lui est necessaire pour cela, par consequent il ne pent exister ; alors il y a avortement.
Lorsque le terme ordinaire de la gestation n'est point eloigne, quoique le petit sujet ne soit pas aussi fort, que ses organes ne soient pas aussi parfaits qu'a I'epoque ordinaire de la gestation, leur degre de developpement est süffisant pour que le foetus vive; ce n'est plus alors un avortement, c'est une parturition prematurec.
Dans Tespece bumaine, au bout de sept mois de gestation, le foetus est viable; un accouchement a ce terme est premature; mais avant cette epoque, l'enfänt ne pouvant vivre, il y a avortement. Chez la vache, la gestation etant de meme duree que chez la femme, c'est-a-dire de neuf mois, le veau qui nait ä sept mois pent etre viable. II ne faut pas oublier qu'au terme de sept mois, pour que la parturition soit consideree comme pi-ematuree, il faut que le petit sujet soit vivant, qu'il jouisse de la sante, que son
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expulsion n ait pas ete occasionnee par une cause acciden-telle, autrement c'est un avortement.
II doit en etre de meme chez les autres femelles, com-parativement ä la duree de leur gestation.
Ainsi done ravortement dilFcre essentiellement de la parturition prematuree , en ce qua le premier resulte de causes accidentelles , crue le petit sujet est mort ou mou-rant, que c'est toujours une operation contre nature , un caspathologique, taudis que, dans la parturition prematuree, tout est naturel, il n'y a pas decas pathologique, et le petit sujet est viable.
Les phenomenes de l'avortement peuvent, comme ceux de la parturition, etre divises enprdourseurs et en concomitants ou prochedns.
Les premiers ou jirecurscurs sont quelquefois nuls ; il n'est pas rare de voir tout a coup une femelle se disposer a avorter ; il nest pas rare non plus de trouver pres d'elle ie produit de la conception , sans aucun signe qui aurait pu deceler l'approche de cette operation contre nature. Cependant ils existent quelquefois, et different de ceux de la parturition natureile sous certains rapports ; dans l'avortement, la bete est plus inquiete, le malaise est plus grand, les mamelles se fletrissent et se desseclient, I'ap-petit se perd; la malade parait accablee, eile est souvent couchee, il y a des derangements notables dans le pouls , qui est frequent et tendu, et quelquefois intermittent; les mouvements du petit sujet, apercevables aux secousses queprouve le flaue droit, diminuent , s'affaiblissent, deviennent plus rares et cessent enfin ; le foetus est alor-s tres-faible ou mort j la vulve laisse ecbapper un liquide glaireux, jaunAtre ou rougeätre, qui exbale une odeur infecte. Cette derniere particularite indique toujours que
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le foetus est mort depuis quelque temps et qu'il entre en putrefaction.
Les phenomenes prochains arrivent, comme le mot l'indique, tres-pres de l'avortement; la bete temoigne du malaise, eile se plaint, s'agite, se couche et se leve alter-nativernent, se livre ä des mouvements desordonnes qui accusent des douleurs abdominales plus ou moins vives ; tous ces troubles sent aecompagnes d'efforts expulsifs , qui sont bientot suivis, si aueun obstacle ne s'y oppose, de la sortie du foetus et de ses enveloppes. Cbez la räche et la brebis, la face interne de l'uterus etant pourvue de trente a quarante cotyledons qui forment autant de points d'at-tache au placenta , ce dernier demeure souvent dans la matrice et s'y putrefie si on ne l'extrait.
Causes de l'avortement. — Les causes de l'avortement sont tres-nombx-euses et tres-souvent inconnues. On peut considerer comme pouvant y donner lieu, tout ce qui tend a detruire ou a diminuer d'une maniere notable les Communications naturelles qui existent entre la mere et le foetus. Ainsi, les coups portes sur les parois abdominales, les chutes, peuventtuer le petit sujet, de meme que les courses rapides , les travaux excessifs, les sauts pour franchirdes fusses et des baies, les compressions de l'uterus exereees soit par l'encombrement des animaux ou le defaut d'espace, soit par la repletion de l'estomac ou des estomacs ; c'est ce qui arrive souvent chez les ruminants ä la suite d'indigestions, quand il y a developpement de gaz dans le rumen ou qu'il se trouve rempli outre mesure par des substances alimentaires ; alors cet Organe refoule la matrice vers la cavite pelvienne, et la comprime parfois assez fortement pour faire cesser les communications etablies entre la mere et le foetus.
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Chez les naonodactjles, les douleurs aigues tie lahdu-men, connues sous le nom generique cle coltques, qui causent une agitation extreme, font aussi eprouver ä i'uterus un ebranlement capable de provoquer I'avorte-ment. L'exces d'embonpoint, sans savoir trop comment I'expliquer autrement que par un execs de plethore c[ui asphyxia en quelque sorte le foclus , pent amener le meme resultat. L'etat oppose, e'est-a-dire I'adynamie ou plulot I'anemie, est aussi une cause d'avortement ; dans cettc circonstance, les rapports qui existent entre la mere et son fruit ne sont sans doute pas assez connexes, I'influence vivifiante est trop faible , la vie languit, le foetus meurt bientot ct se putrefie souvent dans l'antre uterin.
l.es larges saignees , les maladies graves , I'administra-tion de substances medicamenteuses irritantes, surtout de colics qui agissent principalemcnt sur I'uterus ou pro-duisent une perturbation generale dans leconomie (les emmenagogues , les purgatifs drastiques) , se groupent aussi autour des causes deterrninantes de i'avorte-ment.
On a encore admis des causes enzootiques et des causes epizootiques. Certains auteurs n'admcttent pas ces causes, tout en admettant un avortement general d'un troupeau de brebis ou de vacbes. Lelait est que ces avortements se rencontrent presque toujours quand l'un ou lautre de ces troupeaux est atteint de maladies telles que la clavelee et la cacbexie aqueuse dans I'espece ovine, le typhus, la pneumonia exsudative, etc., dans I'espece bovine; alors la maladie regnante est la cause evidente de l'avorte-ment.
L'avortement dit epizootique s'est vu a la suite d'an-nees pluvieuses qui n'avaient pas permis de faire la mois-
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son dune maniere convenable; les animaux n'ayant pour nourriture que des aliments avaries , tels que la paille rouillee, poudreuse, le foin moisi, vaseux, I'avoine jave-iee, etc. C'est principalement chez les ruminants que Ton observe cet accident; ces animaux etant dans la necessite de prendre une grande quantite de ces substances indi-gestes et pen nutritives , le rumen se trouvant constam-ment dans un elat de repletion, refoule les visceres abdominaux, comprime Tuterus et empeche par la le petit etre de se developper en interceptant plus ou moins !a libre communication qu'il a avec sa mere, et par la suite le fait perir.
En 1839 , nous avons observe un avortemenl qui pou-vait etre regarde comme enzootique. Depuis vingt ans toutes les vaches d'un troupeau fort de trente betes , avortaient cliaque annee, et si par hasard un veau arrivait a terme, il etait tellement chetifet difforme, qu'il mourait ([uelques jours apressanaissance. Les causes de cet avor-tement nous parurent dependre de la trop grande quantite de drecbe et de balles de cereales avec lesquelles on alimentait ces bestiaux : le rumen el le feuillet for-maient une masse compacte qui pesait sur le foetus , empechait son developpement et finissait par le tuer. Six de ces animaux furent soumis par nos soins ä une autre alimentation; les racines tuberculeuses et pivotantes (pommes de terre, navets , carottes ) remplacerent les substances peu nutritives qui entretenaient, si nous pou-vons le dire aiiisi, une indigestion permanente. Ce regime fut seconde par fadministration d'une decoction do graine de lin, donnee a la dose de cinq a six seaux par jour a chaque bete, et par un breuvage compose d'une livre de sulfate de soude, et nous eümes la satis/action de
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yoir, apres huit jours de ce traitement evacuant, ces six vachesgueries et les organesde la digestion executer leurs functions normalement. Le proprietaire dut se rendre a l'evidence, malgre la repugnance qu'il eprouvait de laisser traitev ses vaclies, car il les croyait ensorcelees et il avait plus de confiance en un pretre qu'en un veterinaire. II nous laissa agir a notre guise et observa strictement les mesures prescrites ; aussi, au bout de cinq semaines de traitement , car nous n'agissions que sur un petit nombre d'animaux a la fois , nous eümes la satisfaction d'avoir conjure le pretendu sortilege qui depuis vingt ans portait atteinte a la fortune d'un laborieux cultivateur. Le fleau destructeur ayant completement disparu, vingt-liuit veaux arriverent a terme et bien portants. Esperons que cette observation eveillera I'attention des veterinaires et des cultivateurs sur i'hygiene des femelles des ruminants durant la gestation. Flandrin cite, comme cause de nombreux avortements de la vache et de la hrebis , la durete du rumen et du feuillet.
.11 arrive quelquefois chez des femelles qui out ete saillies, que les germes degenerent, qui ne sont autre chose que de faux embryons que Ion designe sous le norn de moles. Ces productions anormales demeurent plus ou moins longtemps dans la matrice, mais sont pour I'ordi-naire expulsees avant le terme de la gestation.
De meme que la parturition, I'avortement ne s'execute ]ias toujours naturellement, et il arrive souvent que les lumieres du veterinaire sont reclamees. En effet, Tavorte-ment pent se trouver laborieux, tumultueux, centre nature 5 on pent rencontrer des obstacles qui s'opposent a la sortie du petit sujet, tels que sa position, son volume.
Le foetus est cjuelquefois meteorise, gonfle par le deve-
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ioppement desgaz ou I'accumulation des liquides, putre-fie, etc. On peut encore rencontrer des obstacles qui dej)endent de la conformation de la mere, dont les organes de la generation ne sont pas conformes comme ils devraient 1'etre pour la sortie du foetus, ou des maladies des organes voisins, tels que la rigidile du col de l'aterus , son etat squirrheux, les exostoses qui retrecissent la capacite du bassin , le peu de diametre de ce dernier, etc. Tous ces ubstaclesa la sortie dujeune sujet dans le cas d'avortement, etant les memes et exigeant les memes manipulations et les memes connaissances que dans les cas analogues qui se presentent lors de la parturition , nous renvoyons nos lecterns ä Varticle parturition. Pour les soins qu'exigent les femelles apres ravortement, nous les engageons egale-ment a consulter l'articie des soiiia ä downer aux femelles apres la parturition.
Si le produit de la conception est quelquefois elimine de l'antre uterin avant le terme fixe par la nature, il arrive aussi, mais tres-rarement, qu'il y est retenu au dela de ce terme. Nous possedons plusieurs exemples de foclus restes dans la cavite de la matrice apres le temps de la gestation. C'est toujours cbez lavacbe et la brebis que Ton a observe ces faits; le foetus etant mort est retenu dans futerus, au lieu d'etre cbasse au dehors comme dans I'avortement ordinaire ; il se desseche, se momifie en quelque sorte, s'y conserve plus ou moins lonjjtemps sans s'alterer ; il se couvre d'une coucbe de matiere jaunätre, comme terreuse, qui s'oppose ä la putrefaction. Pour noire part, nous avons rencontre deux faits de cette nature ciiez la vacbe; le premier est un foetus reste pendant vingt mois dans la matrice, et le second est un autre foetus qui y a sejourne pendant pres de deux ans. La pre-
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fi30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PARTURITION.
mitre des femelles a langui, eile est tombee dans un marasme qui a occasionne sa mort, et e'est en faisant l'ouvertuve du cadavre que nous avons rencontre cette production. La seconde vache offre un fait remarquable : le foetus etant a terrae, tous les signes prochains de la parturition s'etablirent; insensiblement ces signes disparu-rent sans que la sante en parut alteree, et la secretion lai-teuse s'etablit tellemeiit bien que le cultivateur crut que sa vache avait vele sans qu'on sen fütapercu et que le veau avait ete enleve et transporte ailleurs par les chiens de la basse-cour. Cette bete n'ayant plus eu de periode de cha-leur, fut engraissee el livree a la boucherie, el c'est la que Ton a reconnu la presence de ce corps, devenu en quel-que sorte etranger. 11 esl inutile d'ajouter que nous avons pris tous les renseignements necessaires pour constater l'exactitude de ces fails.
M. Huzard fils a offerl en 1815, a la Societe de mede-cine de Paris, une matrice de brebis contenant un foelus a terme bien conserve, qui paraissait avoir sejourne pendant Irois ans dans la cavite uterine. Morel de Vinde a observe un fait pared chez une de ses brebis.
La parturition, comme nous I'avons dit au commencement de cet article, estTaction par laquelle le produit de la conception, parvenu au terme de son developpement, est expulse au deliors de la cavite de la matrice a travers les voies genitales.
Gelte operation naturelle ne s'efFeetue pas sans produire des phenomcnes qui indiquent jusqu'a quel degre le travail de la parturition est avance. Ces phenomenes soul divises en precurseurs et en prochains.
Les phenomenes jDreburvews commencent a s'annoncer quelques jours avant l'expulsion du foetus; chez les
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graudes femelles ils s'observent ineme quelquefuis quinze jours d'avance. 11s consistent dans Vengorgeraent des ma-melles, qui augmentent successivement de volume, deviennent dures, tendues, douloüreuses a leur base ; ces plienomenes sont d'autant plus marques qu'ils s'observent chez des femelles du lait desquelles on ne profite pas apres le sevrage du nourrisson, etdontles mamelles, apres cette epoque, se fletrissent, s'afTaissent et perdent le volume qu'elles avaient: la jument, par exemple, est dans cette categoric. Get etat de turgescence se communique aux mamelons et augmente de jour en jour ; a mesure qua l'epoque de la mise-bas approcbe, I'engorgement se continue entre les fessesetle long du rapbee : alors ons'aper-coit que la vulve se tumefie; un liquide visqueux suinte deses levres, il est surtout abondant cbez la vacbe ; le ventre s'avale, les flaues se creusent et le bassin s'abaisse entierementj la croupe devieut borizontale et Ion observe de cliaque cote de la queue un enfoncement plus ou moins prononce ; on dit alors que la bete se demancho; se brise; si Ton exerce une traction sur les mamelons, on en fait sortir un liquide sereux, qui devieut lactescent et con-stitue la matiere connue sous le nom de colostrum, ou premier lait. A cette epoque, il est prudent de surveiller de pres les femelles, car dun moment a I'autre les signes procliains peuvent survenir, et la parturition avoir lieu. Les pbenomenes prochains se traduisent par une anxiete, un trouble, une agitation continuels, un sentiment de malaise 5 l'animal se tourmente, se couche et se releve comme s'il etait atteint de coliqucs ; il mange peu et par moments; la vacbe mugit, la brebis et la cbevre belentj la chienne crie ; enfin des efforts se manifestent, ce qui constitue les doideurs. Dans ce travail, les efforts sont
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expulsif's couune pour rend re les matieres fecales 5 seule-ment ils sont plus violents, plus prolonges, plus ener-giques ; les petites femelles cherchent un lieu obscor, solitaire, oü elles so font une espece de couchette; les grandes femelles sont ordiuairement coucliees, se mettent sur lecute, quelquefois sur leur seant, allongent les mera-bres anterieurs, les roidissent pour executer les efforts musculaires; si elles restent debout, chose qui arrive par-fois, elles se tiennent conime accroupies, les membres fle-chis et rapproches du centre de gravite. Ce travail continuant, les levresde la vulve secartentl'une de lautre, on apercoit une espece de vessie, qui constitue la poche des eatias; c'est une partie du placenta et des autres enveloppes foetales qui ferment poche, et le liquide qui s'y trouve est l'eau de l'amnios et de rallanto'ide. Par suite de la continuation des contractions uterineset des efforts operes par les muscles abdominaux , cette poche s'avance davan-tage vers I'exterieur, finit par se rompre at laisse echapper un liquide abondant, glaireux, qui lubrifie les parties, les reläcbe, favorisela dilatation des ouvertures etconsequem-nient le passage du foetus. Alors quelques elForts sufiisent, si la parturition est naturelle, pour laisser apercevoir les membres anterieurs et la tete du petit sujet, apparition qui est bientöt snivie de sa sortie totale.
11 arrive quelquefois , et surtout quand la parturition n'est pas naturelle, que les eaux se cassent, pour me servir de lexpression admise, dans 1'interieur avant que les parties soient assez dilatees et le travail assez avance pour permettre a la parturition de s'effectuer; alors le vagin se desseche et la sortie du foetus en est plus difficile. Nous indiquerons les mojens d'obvier ä cet inconvenient ä l'article des Regies yencrales a observer lors de la 'parturition.
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Cette operation naturelle qui termine la gestation, doit etre consideree sous deux points de vue principaux , suivanl lepoque oü eile a lieu et suivant la maniere dont eile s'execute.
Sous le premier point de vue, la parturition est dite prematuree, a terme et tardive.
La parturition prematuree est celle qui arrive avant le terme ordinaire de la gestation, le petit ayant pris assez d'accroissement pour vivre dans un nouveau milieu et pour s'assimiler les substances propres a son existence; sans ces conditions, c'est un avortement.
A terme, c'est quand le foetus ne sort de la cavite uterine qu'au terme ordinaire, c'est-a-dire au bout d'une gestation parfaite, epoque qui vai-ie selon I'espece a laquelle la femelle appartient.
Tardive, quand le produit de la conception n'est expulse de la matrice qua une epoque qui depasse le terme normal. Nous avons des exetnples de juraents qui n'ont mis bas qu'apres treize mois de gestation, de vaches qui sont restees dix mois avant de veler ; mais ces grandes differences sont rares, le plus souvent le retard n'est que de quelques jours.
Sous le second point de vue, la parturition est divisee en naturelle, laborieuse, tumultueuse, languissante et conti'e nature.
Parturition naturelle.—Dans la parturition naturelle, les seuls efforts de la nature suffisent, la bete n'a besoin d'aucun secours , tout se passe dans le meilleur ordre, le travail est bientot termine et le foetus expulse de l'uterus. 11 arrive parfois cependant, surtout chez les femelles vieilles et debiles, que malgre la position naturelle et les meilleurs apprets de la part de la nature , il faille
ilnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;67
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aider la sortie du foelus par une ledere traction sur les membres : cette aide avance le travail et epargnc a la mere des efforts expulsifs qui 1'afFaibliraient davantage, et deviendraient une cause d'accidents ulterieurs preju-diciables ä sa sante et a celle de son fruit.
Nous connaissons dans la parturition quatre positions differentes, savoir ;
lre position. — Le foetus presente les membres ante-rieurs, la tete reposant sur les genoux et l'encolure allongee, de maniere a former un cone dont la base est posterieure; bientot le front franchit leslevres de la vulve, et la sortie s'effectue sans grands efforts. De toutes les positions naturelles, c'est la meilleure et la plus avanta-geuse.
2e position. — Celle-ci est l'inverse de la premiere : le petit sujet presente les extremites posterieures, cbosc facile a reconnaitre ; il suflit d'introduire la main dans la cavite vaginale pour s'en assurer ; la presence des jarrets et de la queue ne laisse aucun doute sur cette position , laquelle , quoique naturelle , n'est pas aussi avanta-geuse que la premiere , et exige de la part de la femelle des efforts expulsifs plus grands et plus soutenus , vu que la base du cone forme par le petit etre se trouve en avant et que les polls se rebroussent en traversant le bassin. Dans cette circonstance, il est urgent de seconder les efforts de la mere par une traction bien entendue sur les extremites qui se presentent.
3deg; position. — Dans celle-ci , la tete et les membres anterieurs se presentent les premiers , mais le foetus est couche sur le dos ; sa sortie est a peu pres aussi facile que dans la premiere position.
4deg; position. — La quatrieme position est ä la deuxieme
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comine la troisieme est a la premiere: par consequent c'est l'inverse de la precedente ; le ventre est aussi tourne en haut, mais ce sont les membres posterieurs qui se pre-sentent.
Parturition laborieuse. — La par-turition est dite laborieuse toutes lesfois que le petit, quoique place clans une des quatre positions naturelles, ne peut etre elimine de la matrice par les seuls efForts de la nature, et que les secours de lart sont necessaires pour en favoriser et en operer la sortie.
Les obstacles qui rendent la parturition laborieuse sont nombreux; les uns dependent de la mere, et les autres du foetus.
Les obstacles ä la parturition de la part de la mere pen-vent dependre d'un vice d'organogenie ou de conformation dans les organes de la generation , ou provenir de leur etat maladif. De ce nombre nous pouvons citer la conformation vicieuse du bassin , son exigu'ite , le deve-loppement d'une exostose, la presence d'un ou plusieurs polypes ou condylomes , la rigidite du col de la matrice, son etat squirrheux, etc. Nous pourrions encore placer dans cette categoric l'irritabilite des femelles qui se livrenl a des efforts tumultueux tres-energiques, qui, loin d'a-vancer le travail de la parturition, ne font que I'entraver, ainsi que la tx-op grande faiblesse qui ne permet pas ä la mere d'executer des efforts suffisants pour operer I'ex-pulsion du produit de la conception ; mais , comme il est bon de s'appesantir sur ces deux etats opposes, nous avons cru convenable den faire deux articles separes, sous les denominations de parturition tumultueuse et de parturition languissante.
Les obstacles ä la parturition que presents le petit sujef,
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dependent d'une monstruosite, d'un exces de volume, dune hydrocephale, d'une ascite ou hydropisie abdominale, de la meteorisation et de la putrefaction. On peut encore considerer comme un puissant obstacle a la parturition , la position vicieuse du foetus; mais nous avons cm devoir en faire un article special sous la nom de parturition centre nature.
Parturition lahorieuse due a tin vice de conformation du bassin. — Le bassin mal conforme, trop etroit, celui dont une exostose retrecit le diametre , sont des causes puissantes cpü s'opposent ä la sortie du produit de la conception 5 ces cas sont rares a la verite et fort heu-reusement, mais cependant on les rencontre quelquefois et ils rendent la parturition tres-difficile et meme parfois impossible. Le veterinaire, appele a delivrer une femelle ainsi conformee, doit s'assurer d'abord , en y portant la main , du diametre qu'cffre le bassin ; puis enfoncant le bras et penetrant dans la matrice, il juge par le tact, en contom-nant les parties qui se presentent au col de la cavite uterine, si 1 Ouvertüre vaginale est assez grande pour donner passage a letre qui doit la tra-
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Le passage etant reconnu possible, et le petit sujet etant place dans une position naturelle, l'operateur täche, par une traction sur les membres anterieurs (ou sur les membres poste'rieurs, si e'est le derriere qui se presente), et par une manoeuvre adroite, d'engager la tete dans le bassin; alors passant un lac a ebaeun des membres qtri se presentent, il fait tirer moderement par ses aides, tandis que lui s'assure avec la main , si la tete ne reste pas en arriere et si la parturition avance. S'il arrivait que 1laquo; tete resfät en arriere, il faudrait cesser de tirer, 1 ope-
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rateur refoulerait doucement les membres , tächerait de saisir la tete et placerait a chaque orbite un crochet forceps; reunissant ensuite les deux branches des crochets au moyen d'une corde, il les confie aux aides et ordonne de tirer moderement, tandis que, par des mouvements qu'il execute ä droite et a gauche, en has et en haut, il lui fait franchir I'obslacle ; alors il fait tirer en meme temps sur les membres.
Si le passage est reconnu etre de toute impossibilite, si les obstacles ne peuvent pas etre surmontes, le veteri-naire, apres avoir prevenu le proprietaire du danger que court son animal, täche d'extraire le foetus au moyen de Vemhryotomie.
Si la perte de la mere est inevitable et que Ton tienne au produit pour en perpetuer la race, on aura recours ä la gnstro-hysterotomie ou operation cesarienne abdominale.
Parturition laborieuse due ä la presence de polypes ou condylömes.—\\ peut se developper sur la membrane vaginale des productions morbides nommees polypes ou con-dylömes. Ces productions, de nature charnue, peuvent acquerir un accroissement tel que le canal uterin se trouve obstrue enpartie ouen totalite et ne permette pas la sortie du produit de la conception. Dans cette circonstance, la bete a beau se livrer a des efforts expulsifs, ils sont vains. I'obstacle ne peut etre surmonte que parle secoursde I'art. Le veterinaire, en pareille occurrence, doit bien s'assurer de ce qui fait opposition a la sortie du foetus; l'exploration avec la main lui ayant indique que ce sont des productions polypeuses qui bouchent le passage, il doit, au moyen du toucher, s'assurer du nombre et du volume de chacane d'elles, s'il y en a plusieurs, s'assurer si elles sont
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pediculees ou a base large, et aviser aux moyens de les faire disparaitre a 1'instant pour rendre la parturition possible. Si ces excroissances sont pediculees, on doit cher-cher a en faire la ligature; celle-ci etant faite, on coupe avec des ciseaux ou avec le bistouri le pedicule un pen au-dessus de la ligatur-e ; en s'y prenant de cette manierc on n'a pas d'hemorrhagie a combattre. Si la ligature est impossible a cause de la largeur ou du peu d'elevation du pedicule, ilfaut recourir tout de suite a I'ablation. Ces obstacles etant ecartes, ordinairement la parturition ne se fait point attendre, si le foetus est dans vine position con-venable. Si apres la parturition il y a hemorrhagie prove-nant de l'extirpation des polypes, on I'arrete par le tam-ponnement, ou Ton porte le cautere incandescent sur la partie saignante, s il est possible de Fatteindre. La vaciie et la chienne sont, de toutes les femelles, celles qui nous offrent le plus d'exemples de semblables excroissances.
Parturition laborieuse due ä la rigidite du col de l'ntcrus. — Chez les jeunes femelles vigoureuses, irritables, il arrive quelquefois que le travail de la parturition ne pent s'effectuer, qu'il se trouve entrave par la rigidite du col de la matrice, qui demeure dans une espece de constriction spasmodique qui oppose une barriere a la sortie du foetus. Le veterinaire, voyant tons les autres organes de la generation bien disposes a la parturition, doit s'assurer de l'obstacle qui y porte empechement; a cette fin, le bras nu et enduit d'un corps gras, d'huile par exemple, il penetre dans le vagin ; arrive au col de l'uterus, il le trouve plus ou moins resserre sur lui-meme, aucunement efface; a peine peut-il y introduire deux doigts, et quand il y vent pene-trer en forcant, il sent augmenter la constriction qui lui en defend I'entree. Dansce cas, I'operateur doit etre prudent,
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il doit temporiser, jusqu a ce que le spasme soit dissipe ; toute manoeuvre de sa part avant le relächement du col uteria devient constamment funeste ä la mere et a son fruit. On provoque le relächement du col de la matrice par une ou deux saignees a la jugulaire ou sur tout autre vaisseau. Pour les petites femelles, les bains emollients sont convenables; pour les grandes, on emploie un sachet conteuant du son, que Ton maintient sur la region des lombes, et que Ton humecte de temps en temps avec une decoction emolliente chaude, de maniere ä y entretenir une chaleur douce et humide 5 les lavements mucilagi-neux, les injections narcotiques d'une decoction de bella-done ou de tetes de pavot, dirigees vers I'endroit irrite, enfin tout ce qui pent diminuer 1 etat d'irritation locale et emousser le Systeme nerveux, peut etre mis a contribution. Le veterinaire, simple spectateur jusqu'ici, doit s'as-surer de temps a autre, avec beaucoup de precaution, de 1 etat du col de luterus, et ne chercher a y penetrer que quand il ne lui oppose plus quune faible resistance et qu'il commence ä s'efFacer ^ alors, s'il juge la partie assez relächee il cherche ä terminer l'accouchement, en secon-dant les efforts expulsifs de la mere par une traction douce et bien entendue. 11 ne faut pas confondre cette parturition avec celle qui est due a la debilite de la femelle • ici la faiblesse n'est qu'apparente; les forces, loin d etre nulles, sont au contraire exaltees et seulement enrayees dans le mecanisme de leur activite. II est de la plus haute importance de distinguer cet etat, car loin d'employer ici,comme quand il y a faiblesse reelle, les fortihants, les excitants, il faut au contraire mettre en usage les debilitants. D'ail-leurs, dans la faiblesse apparente, tout annonce un etat plethorique, le pouls estplein, large, I'artere est rpulante,
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les membranes apparentes sont rouges; tandis qua dans la faiblesse reelle, les choses se passent tout autrement: le pouls est petit, lent, l'artere est flasque et deprimee, les membranes apparentes sont pales, decolorees ; en un mot, tout indique un etat adynamique, une debilite generale.
Parturition laboricuse due a I'etat squirrheux du col de la matrice.— II peut se faire que le foetus soit retenu dans la matrice par I'etat squirrheux du col de celle-ci; malgre les efforts prolonges de la mere , dans ce cas , la parturition demeure stationnaire, la bete s'epuise en vain, et si l'art ne vient au secours de la nature, la mort est inevitable. On reconnait cet etat squirrheux du col de l'uterus a une espece de bourrelet dur, lisse, insensible, sans contraction, laissant dans son milieu une ouverture qui permet a peine l'introduction de deux doigts. Cet obstacle a la parturition etant bien reconnu , il faut se häter de le faire disparaitre ; ä cette fin il faut recourir a Vhystcrotomie ou operation ce'sarienne vayinale, qui consiste a inciser le col squirrheux dans sa partie supe-rieure pour livrer passage au produit de la conception ; toutefois, roperation etant faite, le veterinaire doit aider les elforts de la mere par une traction plus ou moius forte exercee sur le foetus.
Parturition laborieuse dtte a la torsion du col de l'uterus. — La torsion du col de l'uterus est un accident grave qui rend la parturition impossible. Les symptomes donnes par tous les veterinaires qui out observe la torsion, sont tres-precis : col retreci au point qu'on ne peut y passer qu'un seul doigt, tordu avec des replis en spirale dans son interieur , ne pouvant etre dilate. Lecoq de ßayeux rencontra un cas de tox-sion qui lui permit d'in-troduire la main dans la matrice apres de grandes difllcul-
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tes. M. Fabry, medecin veterinaire a Diest, publia un cas de torsion, sans exemple jusqu'a present. La rotation de l'uterus etait d'un quart de tour ; le col netait pas tordu, c etait le vagin qui avait eprouve la torsion. On ne put y introduire la main ni operer Taccouchement.
Dans un cas de torsion du col de l'uterus, M. Denoc, veterinaire a Chatillon-sur-Marne, fit suspendre la vache par las pieds, au moyen de cordes et de pouiies; le dos etant alors en bas, il fit repousser le ventre de cette femelle en sens inverse de la torsion. Cette operation, apres laquelle on donna seize grammes d'ergot de sei-gle pour reveiller l'action de la matrice, se termina par l'aceouchement de deux veaux. Malgre la reussite qu'a obtenue M. Denoc par la metbode de reduction que nous venons de signaler, la torsion du col de l'uterus doit etre regardee, dans l'immense majorite des cas, comme au-dessus des ressources de Tart, et comme c'est cbez la vache que Ton rencontre cet accident, il vaut mieux en faire le sacrifice et livrer la chair a la consommation , que de courir le risque de tout perdre en essayant de terminer la parturition.
Parturition laborieitse due a la chute de l'uterus dans
le fond de I'abdomen. —Dansce cas rare, la cavite uterine
ne se trouve plus dans la direction du vagin. Lorsque la
main a franchi le col, eile se trouve arretee par la paroi
superieure de la matrice, et pour I'introduire dans cet
organe, il faut la plonger en quelque sorte perpendicu-
lairement en avant du pubis. Nous nous sommes trouve
en presence d'un pared fait il y a quelques annees. line
jument de trait, de forte stature, pleine de neuf mois, fut
trouvee, contrairement a ce quelle etait auparavant, le
ventre avale et les flaues creux, au point que le proprie-nnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;c-8
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taire en fat inquiete ; mais comme la sante n'etait point troublee et que la bete conservait son appetit, on se con-tenta de la laisser en repos. Au bout de quatre jours, il se manifesta un engorgement oedemateux enorme qui enva-hissait toute la region inferieure de l'abdomen et se pro-longeait jusqu'au poitrail; ce fut alors que nous fumes consulte. Ayant constate par l'exploration des parois abdominales, que la matrice n'occupait plus sa position naturelle, notre diagnostic porta sur la chute de la matrice dans le fond de Tabdomen, due a la rupture de ses ligaments suspenseurs. La jument ne se livrant a aucun effort qui aurait pu faire prevoir une mise-bas prochaine, nous recommandames de la tenir en repos, de lui faire faire une legere promenade tous les jours, de frictionner, avec de lalcool , fengorgement oedemateux pour activer la circulation cutanee, erabarrassee par le poids du foetus qui pesait sur les parois abdominales, et surtout de nous avertir des l'apparition des premiers phenomenes de la parturition. Notre recommandation fut ponctuellement observee ; deux raois apres, le proprietaire nous fit con-naitre que sa jument se livrait a des efforts expulsifs qui annoncaient une mise-bas prochaine, et sur son invitation nous nous rendimes en toute Mte a son domicile. La bete faisait de vains efforts et rien n'avancait ; on n'apercevait aucune apparence de la poche des eaux ; la main introduite dans le vagin, nous reconnümes que le col de luterus etait tres-dilate, mais il nous fut impossible de penetrer directement dans la matrice; il fallut plonger la main de haut en bas en avant du pubis pour y parvenir. Dans cette circonstance difficile qui s ofFrait a nous pour la premiere fois, ilfallait un peude meditation sur les moyens a mettre en usage. La jument fut placee sur le dos et main-
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tenue dans cette position par des aides, en vue de faire reprendre a la matrice sa situation naturelle; la main introduite de nouveau dans le vagin ne rencontra plus d'obstacle et penetra facilement dans I'uterus ; le foetus etait dans la premiere position naturelle; la tete etant epuisee par les efforts auxquels eile s'etait li vree, nous ju-geämes convenable de la delivrer le plus tut possible ; les membres furent amenes dans le bassin, et quelques tractions suffirent pour terminer l'operation, qui n'eut aucune suite funeste ni pour la mere ni pour le poulain.
Parturition laboriense due ä l'exces de volume du foetus. — Le produit de la conception etant trop volu-mineux pour franchir le passage qui doit le conduire hors de l'antre uterin, est une cause assez frequente qui s'op-pose a la parturition et la rend laborieuse 5 la nature ne pent suffire a cette operation, il faut quelle soit secondee par I'art. Le veterinaire, apres s'etre assure de l'obstacle et de la position du petit sujet, si eile est naturelle, semet en devoir d'engager les parties dans le bassin. Comme la force lui manque souvent pour executer cette manoeuvre, il place a cliacun des membres anterieurs, ou posterieurs si c'est le derriere qui se presente, un lacs qu'il confie ä des aides, et il fait tirer moderement pour s'assurer si ce raojen est süffisant ; si, comme il arrive souvent, la tete ne s'engage pas avec les membres, il place ä chaqne orbite un crocbet-forceps, et s'il le juge necessaire il en place un troisieme a la sympliyse maxillaire; reunissant ensuite les trois tiges des crocbets, il ordonne de tirer sur la tete en meme temps que sur les membres ; dans ce cas on doit souvent manoeuvrer ä droite et a gaucbe, de bas en haut, pour en favoriserla sortie ; cette operation exige constamment un deploiement de forces considerable, il
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arrive parfois que Ton amene le foetus jusqu'a mi-corps hors du bassin , et que la croupe seule ne peut pas francliir ce detroit. Gelte circonstance a lieu lorsque le foetus a le train posterieur trop developpe : les hanches Tenant s'appuyer sur le bord anterieur du bassin, I'arre-tent. Malgre la force la plus energique, cet obstacle ne peut etre snrmonte ; pour y parvenir, il faut detruire les rapports qui existent entre les sm-faces; a cet effet, I'opera-teur se place contre la croupe de la mere; puis saisissantle petit par la peau du ventre et du dos, il lui fait eprouver un mouvement de rotation; si petit qu'il soit, ce mouve-ment suffit souvent pour detruire les rapports et per-mettre de terminer la parturition;
La parturition laborieuse due a I'exces de volume du foetus, se rencontre assez souvent cbez les grandes femelles unipares , mais on Tobserve plus frequemment encore chez les chiennes, quoique midtipares; cela arrive a celles de petite race, lorsqu'eiles ont ete saillies par des cbiens de plus forte race : alors les produits de la conception acquerant un volume disproportionne au diametre du bassin, la parturition est tres-laborieuse, et meme quel-(juefois impossible.
Lorsque Ton s'apercoit que lobstacle a la parturition ne peut etre surmonte par les moyens que nous venons d'in-diquer, a cause du volume extraordinaire du foetus com-parativement au diametre du bassin, il faut recourir ä iembryotomie.
De la parturition laborieuse due ä une hydrocephale. — Lorsque la parturition est entravee par I'existence d'une bydrocepbale, il est facile au veterinaire de le reconnaitre; en introduisant la main dans la matrice, on rencontre une surface large et volumineuse qui ferait
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croire au premier abord que le petit sujet presente la croupe ; mais en poussant les investigations plus loin, on s'assure dpriori a quelle region Ton a affaire : les oreilles, la bouche, la ganache, que Ton distingue par le toucher, ne laissent aucun doute sur la position et letat patholo-gique du foetus. Alors Toperateur ,ne doit point tempo-riser , ni laisser la mere s'epuiser en vains efforts, la parturition ne peut pas s'effectuer s'il ne fait disparaitre 1'obstacle qui s'y oppose ; pour y parvenir il introduit dans la matrice la main armee d'un bistouri a serpette et va ouvrir la boite cranienne ; le liquide qu'elle contient s'echappe ; alors au moyen de la pression, il aplatit les os du crane, qui, dans ce cas, se trouvent ecartes vers la partie superieure, et il täche d'engager la tete dans le bassin; alors par une traction exercee sur les membresan-terieurs on parvient souvent a terminer raccoucbement. Si la tete ne peut elre amenee dans le bassin, ou n'y peut penetrer que par la force, il faut appliquer les crochets-forceps aus orbites et ä la symphyse maxillaire; puis en agissant de concert sur la tete et les membres, Ton opere facilemeut le part si d'autres obstacles ne s'y opposent. De la parturition laborieuse fine ä une hydropisie abdominale (ascite). L'hydropisie abdominale existe quel-quefois avant la naissance ; le foetus qui en est atteint finit par perir dans I'antre uterin, ou bien on est force de l'y sacrifier a l'epoque de la parturition, pour permettre a cetle operation naturelle de s'effectuer. Get etat maladif du petit sujet se reconnait au developpement des parois abdominales qui, lorsqu'on les comprime avec la main, offrent une certaine resistance, et quand on diminue la compression, semblent rebondir en reprenant leur position premiere ; en un mot, on sent distinclement la flue-
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tuation. Comme dans le cas d'hydrocephale, la parturition ne peut avoir lieu sans le secours de l'embryotomie; il faut y recourir tout de suite, en incisant, au moyen du Listouri a serpette, les parois abdominales ; aussitot le liquide secoule , le ventre s'affaisse et la parturition devient possible. Alors le veterinaire saisissant les parties qui se presentent les premieres, les engage dans le bassin, et, par une traction proportionnee a la resistance qu'il eprouve, il termine la mise-bas.
De la parturition laborieuse due d la mort du foetus. — La mort du foetus rend souvent la parturition laborieuse ; eile est d'autant plus difficile et dangereuse que le petit sujet sejourne plus longtemps apres sa mort dans la cavite de luterus, qu'il se trouve en partie putrefie et ballonne par les gaz qui se sont developpes dans son abdomen. Lorsque le foetus est mort, souvent les efforts de la mere cessent: ilne peut sortir de la cavite qui le ren-ferme, les eaux del'amnios se corrompent ou s'echappent par la rupture des membranes foetales , le vagin se desse-che et laisse echapper une matiere roussatre qui exhale une odeur infecte ; alors la parturition est tres-difficile , et ce n'estque par des manoeuvres fatigantes quon peut la terminer. Apres s'etre bien assure de la position que presente le foetus, et l'avoir ramene a la position naturelle, si eile est vicieuse, on saisit les parties au moyen de cordes ou crochets-forceps, et on les attire dans le bassin; puis, continuant les tx-actions on en opere la sortie. 11 faut, dans ce cas, pour favoriser le glissement et rendre le passage moins penible, lubrifier la muqueuse vaginale avecde I'huile ou avec une decoction mucilagineuse que Ton injecte dans le vagin au moyen de la seringue. Si le foetus est en putrefaction, souvent les parties sur lesquelles on
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exerce les tractions cedent, se detachent du corps, et la sortie ne peut s'operer que par raorceaux. Si, par le dega-gement des gaz, le volume du corps s'oppose a la mise-bas, il faut recourir ä l'embryotomie, ouvrir avec un instrument tranchant les parois abdominales et permettre aux gaz de s'echapper. Get obstacle etant surmonte, on täche de vaincre les autres par les moyens que nous venons d'indiquer plus haut.
De la parturition tumultuetcse. — Dans cette parturition Ton ne voit que trouble et desordre; on ne remarque pas dans les phenomenes qui I'accompagnent, cet ordre, cette regularite ordinaires ; il y a trop de precipitation de la part de la nature pour operer l'expulsion du foetus ; malgre les efforts violents auxquels se livrent les femelles, le travail n'avance pas ; les parties ne sont pas encore assez disposees, il y a spasme, constriction du col de la matrice, etat qui augraente a mesure que les efforts se multiplient 5 la parturition, loin de faire des progres, de-vientplus diflicile, la bete s'epuise en vains efforts et finit par succomber. Le veterinaire , en pareille occurrence, doit bien s'assur-er de la nature de la cause qui s'oppose a la parturition ; il doit s'en assurer en explorant le col de l'uterus, sans chercher par des manoeuvres qui ne serviraient qu'a aggraver le mal, a y penetrer et avouloir tout de suite terminer la mise-bas ; au contraire, il doit etre tres-prudent et attendre que les parties soient rela-chees, que tout soit rentre dans I'ordre naturel, avant de tenter d'extraire le produit de la conception. On doit favoriser le relächement des parlies et faire cesser les efforts qui augraentent le spasme et la constriction du col de l'uterus, par les saignees generales, les bains chauds, pour les femelles qui appartiennent aux petites
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especes ; et pour les grandes, telles que la jument, lanesse et la vache, on se servirade couvertures de laine que Ton appliquera sur les lombes et la ci'oupe 5 ces couvertures sei'ont liumectees de temps ä autre avec une decoction emolliente chaude, pour que ces regions soient mainte-nues dans un bain permanent et en contact avec une cha-leur douce et humide. Ces moyens doivent eti-e secondes par des lavements mucilagineux et des injections narcoti-ques dirigees vers le col de la matrice. Nous nous sommes trouve plusieurs fois a meine de constater l'efficacite de ces procedes ; nous avons vu des parturitions, s'annoncant par les phenomenes les plus alarmants, avoir les plus lieureux resultats et se terminer spontanement.
La parturition tumultueuse se rencontre ordinairement chez les jeunes femelles primipares, vigoureuses et irritables , qui, aux premieres douleurs, se livrent a des efforts expulsifs violents qui entravent la marcbe naturelle du travail de la parturition.
De la parturition laiujuissante. — Dans la parturition languissante, corame 1 indique le nom, tout se passe lentement, rien n'avance, tout est imparfait , et l'opera-tion n'est pas susceptible de se terminer par les seuls efforts de la nature, la somme de forces n'etant pas süffisante pour completer la mise-bas ; lepoque est avancee, les symptumes I'annoncent, mais les contractions sont sans energie, de courte duree, presque nulles et sans resultat notable ; Tetat de la bete se refuse a un travail plus energique, tout languit et les efforts de la nature sont impuissants si l'art ne vient ä son secours.
La parturition languissante est due a la faiblesse des lemelles; aussi la rencontre-t-on chez celles qui sont vieilles, reduites par des travaux penibles, chez celles
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qui out ete privees de leur necessaire ou qui ont fait usage dune alimentation de mauvaise qualite ou dete-rioree, en un mot chez celles affligees d'une debiiite ge-nerale.
Les moyens a opposer a cet etat consistent a remedier a raffaiblissement des forces vitales par des cordiaux, tels que les toniques, la biere, le cidre, le vin bouillis et dans lesquels on aura emiette du pain röti; on administre ces breuvages ä la dose dun litre pour les grandes femelies, et dun verre ordinaire pour les petites ; on en reitere la dose toutes les demi-heures tant que le besoin sen fait sentir. II arrive souvent, apres I'administration de ces substances stitnulantes , que les contractions de la matrice deviennent plus fortes , les efforts plus energi-ques , plus prolonges, que le travail de la parturition avance et se termine contre toute attente.
On conseille encore dans ce cas de faire usaae d'une forte infusion de rue ou de säbine, ou d'administrer de deux ä trois gros de poudre de seigle ergote pour les grandes femelles et de quinze a vingt grains pour les petites ; mais il faut etre reserve dans l'emploi de ces substances medi-camenteuses dont Faction principale porte sur luterus; ces medicaments, dont I'efHcacite est reconnue dans le cas qui nous occupe, pourraient, etant administre's inconsi-derement a de trop fortes doses, causer des accidents et compromettre la vie de la mere ainsi que celle du foetus.
Apres avoir ranime les forces vitales par les moyens que nous venons d'indiquer, il ne faut pas cependant laisser a la nature le soin de terminer la parturition , mais il faut I'aider en tirant moderementsur le petit sujet cbaque fois rjue la mere se livre a des efforts expulsifs ; ces trac-
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tions, opportunes et bien entendues, favorisent la sortie du foetus et menagent a la femelle une somme de forces indispensables a l'expulsion de l'arriere-faix.
De toutes les femelles domestiques, c est la vacbe qui offre le plus d'exemples de parturition languissante. Cela depend sans doute du peu d'irritabilite de cette espece d'animaux , et des mauvaises nourritures ä l'usage des-quelles ils sont souvent soumis.
De la parturition contre nature. — La parturition centre nature differe de la parturition naturelle en ce que le foetus ne se trouve pas dans une position qui lui per-mette de sortir de l'uterus sans le secours de Tart; quel-quefois e'est un membre qui se presente a rorifice de la matrice ; d'autres fois e'est la tete, l'encolure, le dos, la croupe, etc.; quelquefois enfin la parturition est centre nature par un vice de conformation du petit sujet. Nous aliens passer successivement en revue toutes les positions du foetus qui peuvent s'opposer a la parturition , et la rendre par consequent centre nature.
1deg; La tete se presentant seule. — Lorsque la tete se
presente seule et s'engage dans le bassin , la parturition
ne pent s'effectuer que par de grands efforts ; mais le plus
souvent les soins du veterinaire sont necessaires pour la
terminer. Dans cette circonstance I'operateur doit cher-
clier a refouler la tete dans la matrice, ce qui se fait
facilement si eile n'est pas trop avancee dans le canal
vaginal; cela fait, et prolitant des moments de calme
de la mere, il va ä la recherche des membres anterieurs
qu'il ramene dans la direction naturelle ; puis ^agissant
de nouveau sur la tete , il I'engage dans le bassin et
termine ainsi la parturition. II arrive parfois que la tete
ne pent etre refbulee parce qu'elle est engagee trop
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avant dans le bassin , et a cause de son volume ; alors l'operateur doil s'assurer du diametre que presente le bassin et du •volume approximatif du foetus , et voir s'il y a possibilite de terminer raccouchement sans en changer la position. Lorsqu'il en reconnait la possibilite, il fait tirer sur la tete par des aides jusqu'ä ce que la sortie soit operee. II faut se comporter de la meme maniere quand, par une circonstance quelconque , on ne peut parvenir a ramener les membres dans le bassin , ce qui arrive ordi-nairement lorsqu'il existe un vice de conformation de ces extremites. Si I'impossibilite de pouvoir terminer la parturition sans changer la position du foetus est constatee, il ne faut pas exercer des tractions qui ne feraient qu'ag-graver le mal, en rendant la mise-bas plus difficile et en com prom ettant la vie de la mei'e ; il faut faire le sacrifice du produit de la conception , recourir ä l'embryoto-mie, decapiter le petit sujet., refouler le tronc dans I'u-terus , aller ä la recherche des membres anterieurs et les ramener dans le bassin ; alors appliquant un cordeau a chacune de ces extremites, on fait tii-er moderement pour engager les epaules dans le col de l'uterus, amener ainsi le tronc clans le bassin et en effectuer la sortie. L'operateur ne doit jamais perdre de vue qu'ici, comme danraquo; beaucoup d'autres cas, il doit diriger seul les tractions et reconnaitre, au moyen de la main, si les parties qui doivent franchir Torifice de la matrice ne s'engagent pas dans une fausse direction; ce contre-temps pourrait deve-nir funeste a lafemelle si Ton persistait k vouloir terminer la misebas; pour eviter un tel accident, il faut diriger ces parties et ne les abandonner que lorsque le danger est passe.
2deg; La tete et un memhre anfe'rienr. — Si la tete se
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presente accompagnee dun membre anterieur, tous les efforts de l'operateur doivent tendre ä ramener avec sa congenere, rextremite restee en arriere; a cette fin , il doit refouler le tout dans Fantr-e uterin, et par une manoeuvre bien dirigee, ramener le membre egare dans une direction favorable ä la parturition ; cette manoeuvre etant faite, on engage de nouveau dans le bassin les parties que Ton vient de refouler, ainsi que le membre reste en arriere, et Ton termine la mise-bas sans grands efforts.
II arrive quelquefois que l'operateur ne peut pas refouler les parties engagees dans le bassin , soit qu'elles se trouvent trop avancees, soit que le col de l'uterus s'y oppose; alors il ne s'agit plus de se livrer a des manoeuvres retrogrades qui , loin de devenir favorables a la sortie du foetus, ne feraient que la retarder. Au contraire, dans ce cas on doit se Later de terminer la parturition sans changer la position du foetus ; a cette fin , Ton exerce des tractions sur les parties qui se presentent: on place un lacs au membre, des crochets-forceps aux orbites, ou une corde au cou si le foetus est mort,et Ton fait tirer ensuite modere'ment et a mesure que la mere fait des efforts expulsifs ; le membre reste en arriere se redresse le long duventre ä mesure que le corps s'engage dans le bassin, et la mise-bas peut s'effectuer, non sans efforts , mais sans faire courir d'aussi grands risques ä la mere que les manoeuvres inconsiderees que Ion tenterait pour changer la position.
Si le membre reste dans la matrice, se trouve tourne en haut et arcboutant vers la partie superieure du col de la matrice, on ne peut et Ton ne saurait, si Ton nedeplace celte extremite device, terminer la parturition sans de-
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chirer les parois de cet organe et quelquefois en meme temps le rectum ; il faut absolument remedier ä cetfe direction vicieuse ; si Ton ne pent parvenir a refouler les parties engagees dans le bassin , il faut avoir recours ä lembryotomie, s'il estpossible de la pratiquer, abattre la * tete et refouler le tronc pour ramener le membre egare: teile doit etre la conduite de l'operateur.
3deg; Un membre anterieur. — Lorsqu'un membre ante-rieur se presente seal, la parturition ne pent s'efFectuer par les seuls efforts de la nature ; il faut qu'une main exercee vienne a son aide pour retablir la position naturelle et permettre au produit de la conception de sortir de la cavite uterine. Le veterinaire, dans ce cas, apres avoir reconnu les parties et leur position, doit, par une manoeuvre adroite et bien combinee, ramener le membre reste en arriere et fengager dans le bassin ; alors il saisit la tete avec la main ou avec les crocbets-forceps, si la resistance est trop grande, et il la place sur les deux mem-bres allonges ; la position naturelle etant ainsi retablie , la mise-bas s'op^re sans grande difficulte. II peut arriver qu'un obstacle s'oppose au redressemeut de la tete sur les membres : alors le cas est plus grave et il faut une grande prudence de la part de l'operateur pour terminer la parturition et eviter les suites funestes de manoeuvres indis-cretes et mal entendues. ( Voyez la 5e position contre nature. )
4deg; Les deux membres anterieurs sortis, la tete encapu-chonnee et en dessous. — Lorsque la tete se trouve forte-ment encapuchonnee et au-dessous des membres , les efforts multiplies de la mere ne font qu'aggraver la position et rendre la parturition plus difficile. Si dans cette circonstance loperateur exerce des tractions sur les mem-
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bres, soit par defaut de connaissances, soit parce qu'ü croit avoir affaire au train posterieur, la tele s'encapu-chonne davantage en se portant le long du venire vers les membres de derriere; cette position forcee ne tarde pas a occasionner la mort du petit sujet. La conduite du veteri-naire dans cette occurrence difficile doit etre prudente et reflechie. Apres avoir reconnu les parties qui se presen-tent au passage, il doit saisir un moment de calme de la mere pour essayer de refouler le foetus dans le fond de la matrice et l'y maintenir au moyen du poussoir. Le petit sujet etant ainsi refoule, l'operateur täcbe de sassurer de la position de la tele; il fait des tentatives pour la ramener dans une direction parallele a celle des membres et cher-che a la placer sur ces derniers. Pour executer cette manoeuvre fatigante, il introduit la main dans la matrice, la dirige le long des membres de devant jusqu'a ce qu'il rencontre le boi'd superieur de l'encolure; puis, suivant ce bord de haut en bas, il arrive a la tete, descend la main jusqu'a ce qu'il rencontre le menton, et saisissant ce dernier, il agit avec force d'avant en arriere en ramenant la tete vers le bassin ; apres avoir execute ce premier mou-vement, l'operateur doit chercher, soit au moyen de la main, soit autrement, ä placer la tete dans la position naturelle, c'est-a-dire sur les membres; s'il ne pent y parvenir, ce qui arrive souvent, il place un crochet-forceps a chaque orbite, fait tirer doucement en remontant, tandis que de la main il releve le menton, I'engage dans le col de l'uterus qu'il lui fait franchir; alors il ordonne de tirer sur les deux membres et sur la tete en meme temps, el la parturition est bientot terminee. On ne parvient pas toujours a redresser la tele au moyen de la main comme nous vcnons de l'indiquer; il faul dans un grand nombre
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tie cas recourir aux crochets-forceps, surtout si eile se trouve fortement refoulee vers le derriere; ces crochets se placent aux orbites ou au menton selon I'occurrence; I'operateur doit toujours avoir 1'ceil sur ces instruments et commander aux aides de tirer dans teile ou teile direction , tandis que, la main introduite dans I'uterus, il dirige le travail et manoeuvre de maniere a favoriser le redres-sement. Ce mouvement etant execute, il se comporte comme nous I'avons indique plus haut.
5deg; Les deux membres anterieurs, la tete portee vers le flanc. — Dans cette position , les membres anterieurs se presentent ä lorifice vaginal, mais on n'apercoit pas la tete, qui se trouve repliee en arriere vers le flanc. L'ope-rateur, dans cette circonstance, doit bien s'assurer des extremiles qui se presentent; apres avoir reconnu par le tact que ce sont les membres de devant, chose indiquee par les genoux , il enfonce la main dans la matrice et va ä la recherche de la tete, en suivant la direction de renco-lure recourbee en arriere; bientöt il sent une oreille, puis glissant la main sur la joue. il arrive a la commissure des levres et au menton. Apres avoir etabli dans quel sens il doit manoeuvrer pour ramener la tete vers le bassin , il saisit le menton et exerce sur cette partie un vigoureux mouvement d'avant en arriere; ce mouvement, execute avecmethode et soutenu, suffit quelquefois pour retablir la tete dans la position naturelle. Si, apres quelques tenta-tives de ce genre, on reconnait l'impossibilite de ramener la tete vers le bassin , que les forces de I'operateur sont insuffisantes pour vaincre la resistance qui nait de cette position, il faut avoir recours aux crochets, que Ton applique a l'orbite et au menton; on les confie a des aides qui tirent au commandement de I'operateur, tandis que ce
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dernier, toujours attentif, la main dans la matrice, execute une manoeuvre d'avant en arriere, qui aide au mou-veraent qua Ton imprime a la partie egaree, et tend a la ramener dans une position plus favorable a la parturition. Dans certains cas , on ne peut parvenir a ce but qu'apres de nombreux et penibles efforts qui corapromettent l'existence de la mere et du foetus ; dans cette grave cir-constance, le veterinaire doit s'assurcr du diametre du bassin comparativement au volume du petit sujet; s'il en reconnait la largeur süffisante pour le passage du produit de la conception , il doit se disposer a terminer la parturition sans rien changer a la position ; ä cette fin il place deux lacs, un a chaque membre anterieur, et il fait tirer par des aides qui, a la verite, doivent quelquefois elre nombreux, et termine ainsi la mise-bas. Cette maniere d'agir nous a quelquefois reussi, mais, nous devons le repeter, il ne faut y avoir recours que quand le redresse-ment de la tete est reconnu tout k fait impossible ou qu'il ne peut s'effectuer que par des manoeuvres compromet-tantes pour la vie de la mere.
6deg; Un said membre fosterieur se presenfanf, I'autre portdsous le venire.—Lorsqu'un seul membre posterieur se presente dans le vagin et que I'autre est porte en avant sous le ventre , le veterinaire doit chercber a ramener le membre egare ; pour y parvenir, il doit dune main refouler celui qui se presente, tandis que de I'autre, plongee dans la matrice, il saisit I'extremite restee en arriere, pour la remettre au niveau de sa congenere. Pour arriver a redresser le membre, il faut le prendre le plus bas possible au paturon, ou mieux encore au sabot ou aux onglons , que Ion engage dans lapaume de la main, pour ne pas blesser l'uterus, et que Ion ramene par un mou-
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vement d'avant en arriere ; la partie etant reraise dans la position naturelle, le travail est bientot termine et sans grande difficulte. Si, par une circonstance quelconque, l'operateur reconnait l'impossibilite de ramener les parties dans la position naturelle , ou qu'il doive se livrer a des manoeuvres qui pourraient nuire a la femelle, il cherchera a saisir le jarret, il y adaptera un cordeau ou un crochet, et terminera la mise-bas en tirant sur I'extremite en meme temps que sur le jarret. Si ces manoeuvres ne peuvent pas etre executees, il faut agir sur le membra qui se presente dans la cavite vaginale et adapter a la croupe du cute oppose au membre sortant, un crochet-forceps sur lequel on etablit une force egale a celle que Ion exerce sur cemembre, et Ton termine ainsi 1'operation sans grand danger pour la femelle ou pour son fruit.
7deg; Le damp;rriere sepresentant, les deux membres etant places sous le ventre. — Lorsque le petit sujet se presente la croupe en avant et les membres posterieurs replies sous le ventre, il est tres-difficile de degager ces extre'mites et de les ramener dans une direction favorable a la parturition. En pareille circonstance, Ion apercoit souveut la queue qui se presente dans le vagin, et Ton s'assure facilement de cette position anomale du foetus. Comme dans tous les cas de parturition centre nature, la premiere indication est de ramener les parties devices ou mal placees dans leur position naturelle ou a pen pres, il faut chercher a degager les membres egares et a les attirer dans le bassin. Pour obtenir oe resultat, il convient de suivre la dix-ection d'un des membres jusqu'au sabot, s'il est possible de le saisir, et de le ramener par un effort vigoureux et soutenu; lorsqu'on
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est parvenu a retablir la direction d'un membra, on va a la recherche de l'autre en manoeuvrant de la meme ma-niere. Pour rendre le travail de l'operateur moins penible, on doit refouler le foetus dans le fond de la matrice et l'y maintenir avec le poussoir, juscpi'a ce que la beso-gne soit terminee. Malgre les manoeuvres les mieux com-binees on ne parvient pas toujours a pouvoir redresser ces membres, et ce n'est jamais qu'a I'aide d'efforts soutenus et vigoureux, apres un travail long et compromettant pour la femelle, que Ton y parvient quelquefois; c'est pour celte raison qu'il vaut mieux saisir les jarrets avec les crochets-forceps, que Ton applique au tendon du muscle bifemoro-calcaneen (corde du jarret), ou au moyen d'un cordeau place a chacune de ces regions. Ces dispositions prises, on refoule le corps du foetus, et Ton fait tirer par un aide sur un des crochets oudes cordeaux jusqu'a ce qu'un jarret soit engage dans le col de luterus ; le maintenant la, on en fait autant au jarret oppose : puis, tandis que Ion tire sur ces deux points, les cuisses s'allongent en arriere, les canons se rapprochent du ventre, et Ton ter-mine ainsi la parturition avec facilite et sans courir le risque de faire perir la femelle. Des faits nombreux nous ont prouve l'efficacite de ce procede operatoire , au point qu'en pared cas nous ne teutons aucune manoeuvre pour redresser les membres places sous le ventre. II nous est arrive mainte fois de ne pouvoir saisir les jarrets a cause de la presence de deux foetus dont Tun s'opposait au refoule-ment de l'autre ; alors il faut considerer le diametre du bassin, le volume du produit de la conception; comma il ast double, chaque foetus est toujours plus petit. Le passage etant reconnu sufFisamment grand, le veterinaira na doit plus hesiter, ni depenser ses forces et faire souffrir
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PARTURITION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ütiO
la bete par des manoeuvres qui lendraient a ramener les extremites ou les jarrets a Forifice de lautre uterin ; il doit appliquer les crochets da chaque cote de la croupe ou passer un cordeau a la partie superieure de chaque cuisse, et terminer la parturition sans changer la position du petit etre.
8deg; Les deux jarrets se pre'sentant au passage.—Lorsque les deux jarrets se presentent au passage, il ne faut point regarder cette position comme tres-desavantageuse; au contraire, il faut bien se garder de chercher ä en etablir une autre en voulant redresser les membres ; on agit sur les jarrets, soit avec lescordeaux qu'on y place, soit avec les crochets-forceps, on tire selon la resistance qui s'oppose a la sortie du foetus, et l'on termine ainsi facilement et sans danger pour la mere.
9deg; Deuce membres, dont un anterieur et un posteriew, sepresentant ensemble. — II pent arriver que deux membres se presentent a la fois, dont un de devant et un de derriere; ici I'operateur doit agir avec beaucoup de cir-conspection ; il doit reconnaitre si les extremites sont engagees dans le bassin, avant d'exercer aucune traction pour terminer la parturition j car tous les efforts qui tendent a la mise-bas, en pareille occurrence, deviennentprejudi-ciables a la mere et au petit. Ainsi done le veterinaire introduira la main dans le vagin en suivant la direction des membres et s'assurera par le toucher des regions du genou et du jarret; puis, poussant plus loin ses investigations, il rencontrera le ventre du foetus et fera attention si ces membres n'appartiennent pas a deux sujets diffe-rents. Tout cela etant bienreconnu, I'operateur, toujours calme et sans precipitation, avise ä la maniere dont il doit manoeuvrer pour ramener Tun ou lautre des bipedes
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dans une position qui permettela sortie du produit de la conception; supposons qua ce soit le 'hnpede posterieur qui ofFre le plus d'avantage : on attache au membre de ce bipede qui se presente, un lacs que Ton confie a un aide et sur lequel on fait tirer moderement; on refoule en meme temps autant que possible le membre anterieur dans la raatrice, de maniere a faire executer au foetus un mouvement de conversion et a amener le derriere vers lorifice de l'antre uterin; ce premier mouvement etant opere, on va a la recherche du membre oppose que i'on tache de redresser et de mettre en parallele avec son con-genere 5 si Ion ne peut parvenir au redressement de ce membre, on saisit le jarret avec les crochets, on 1'engage dans le col de l'uterus et Ton termine ainsi la parturition. Si Ton veut agir sur le bipede anterieur, on refoule le derriere et Ton ramene le devant; on cherche d'abord le membre egare que Ton redresse et que Ton engage dans le bassin,on agit de meme pour la tete : cette position etant etablie, il n'y a plus aucun obstacle, la parturition peut se faire par les seuls efforts de la nature ou aidee par des tractions legeres et moderees. Si par une circonstance quel-conque la tete ne pouvait etre redressee ni amenee dans l'orifice de la matrice, et qu'on ne put faire operer au foetus un mouvement de conversion pour saisir les membres posterieurs, si le bassin est juge suffisamment evase pour lui livrer passage, il vaut mieux terminer la parturition sans changer la position de la tete, qui le plus souvent alors est repliee et portee vers le flaue, que de se livrer a des manoeuvres douloureuses et compromettantes pour la mere. 10deg; Les quatre membres se presentant ä la fois. — Lorsque les quatre membres se presentent a la fois, tons les efforts de la nature et de l-art restent vains si Ton ne
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PARTURITION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SOI
change la position du petit sujet en le placant dans une situation qui facilite la sortie. L'operateur, apres s'etre assure que les quatre membres appartiennent au meme individu, refoule I'un ou I'autre bipede; c'est ordinaire-ment I'anterieur, car lorsqu'on refoule le posterieur, la tete devient souvent un puissant obstacle a la mise-bas. A cette fin, on attache un lacs a chaque membre posterieur, on les confie a des aides qui tirent a raesure qu'on refoule le devant, et par cette manoeuvre on opere un mouve-ment de conversion qui permet de terminer le travail. II arrive quelquefois que les membres de devant genent et ne permettent pas de les refouler et d'agir comme nous venons de l'indiquer ; alors il faut avoir recours a Fetn-bryotomie, faire l'ablation de ces extremites ä l'articula-tion du genou, ou mieux encore, si c'est possible, a 1'arti-culation humero-radiale ; saisissant ensuite les moianons, on les repousse avec force, et la traction exercee par les aides qui tirent sur les lacs places aux membres de der-riere, produit le redressement du foetus et l'operation peut se terminer.
11deg; Le dos et les reins se prcsentant. — Cette position, rare a la verite, se presente pourtant et offre de grandes difficultes pour amener le petit sujet dans une situation favorable au travail de la parturition ; les efforts expulsifs auxquels se livre la mere augmentent encore la difli-culte. Le veterinaire qui rencontre un pared cas doit s'attacher a connaitre quelle est la partie la plus facile a ramener vers le col de la matrice, et quelle est la plus favorable ä la sortie du foetus. Ses investigations finies, et bien penetre de ce qui lui reste a faire, il agit pour deplacer le petit sujet ; si le devant lui presente plus de chances de reussite, il appliquera le plus en avant possi-
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ble, vers la region du garrot, un ou deux crochets-forceps selonla necessite: il fera tirer dessus par des aides, tandis que, la main introduite dans I'uterus, il agira en sens inverse des aides, en refoulant avec force la croupe vers le fond de la matrice, et operera de cette maniere le mou-vement de conversion indispensable ; si ce mouvement n'est pas suflisant, que les extremites anterieures ne peu-vent etre saisiespour etre engagees dans le bassin, il pla-cera d'autres crochets plus en avant, toutefois en mainte-nant en place ceux qui sont deja appliques vers le garrot pour empccherle foetus de reprendresa premiere position-alors il fera tirer sur les derniers places, en meme temps qu'il agira sur la croupe, pour favoriser le redressement du corps et etre a meme de pouvoir engager les membres et la tete dans l'orifice de l'antre uterin, afin de parvenir ä son but. Si c'est le train de derriere qu'il trouve plus favorable ä son operation, il placera les crochets vers la region de la croupe, fera tirer dessus, tandis qu'il refoulera le devant dans le fond de I'uterus; le mouvement de conversion etant süffisant, il saisira les jarrets,y adaptera les crochets et terminera ainsi la mise-bas.
12deg; Deux foetus chez les femelles unipares. — La matrice des femelles unipares, telles que la jument, la vacbe et la brebis, coutient quelquefois deux foetus, ren-fermes dans la meme poche ou dans des poches separees. La parturition, lorsqu'il y a double produit, est plus difficile et ne s'opere pas aussivite que dansle cas oü il ne se trouve qu'un seul foetus. Les contractions de la matrice et des muscles abdominaux ne pouvant imprimer une action directe sur le foetus le plus rapproche du col de I'uterus, celui qui est situe dans le fond de cet organe en recoit I'impression, est refoule sur le premier et paralyse
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ainsi une grande partie des efforts expuisifs de la mere. Lorsque les deux foetus sont loges dans la meme poche, qu'ils n'ontqu'un placenta commun j ils se presentent quel-quefois tous les deux ensemble ä l'orifice de l'antre uterin, et la parturition ne pent pas s'effectuer ; alors I'operateur doit s'assurer du plus rapproche, et bien reconnaitre les parties qui appartiennent au meme individu ; nous disous bten reconnaitre, car nous avons ete temoin dune me-prise qui a coüte la vie a une femelle en travail. Deux meinbres anterieurs et une tete se presentaient: le culti-vateur, croyant qu'ils appartenaient a un seul individu, exerca des tractions qui allerent en augmentant, jusqu'ä etablir un cabestan pour leur donner plus de force j ces moyens s'etant trouves insuffisants, on vint reclamer nos soins. En explorant la matrice nous reconnümes a I'instant que ces organes appartenaient a deux sujets differents; nous nous mimes en devoir de refouler dans le fond de la matrice le membre qui etait celui du foetus le plus profon-dement place; alors ramenant le membre reste en arriere du premier, nous terminames la parturition sans peine ni effort. Comme nous venons de le dire, quand les deux foetus sont loges dans une poclie commune et qu'ils se presentent ensemble au col de la matrice, il faut aller a la reconnaissance des parties qui appartiennent au meme individu. Voici comment on j precede : on promene la main le long dun membre jusqua ce que Ion arrive au poitrail, si e'est le devant qui se presente, et jusqu'au rapbee si e'est le derriere; on revient ensuite en passant la main sur le membre oppose; si les membres appartiennent a deux sujets, on ne rencontre ni le poitrail ni le rapbee, la main glisse sur I'epaule ou sur la croupe. Cettc exploration terminee, on refoule le sujet le moins avance,
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liO.inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PARTURITION.
en ayaut soin de le rnaintenir Jans le fund de la matrice, tandis qu'en meme temps on fait tirer sur le plus avance pour ['engager dans le bassin. Si la position de Tun ou lautre foetus est vicieuse, le veterinaire doit se comporter selon la position qu'ilrencontre, comme il est iudique aux differents paragraphes de la parturition contre nature. Loi'sque les deux foetus out des enveloppes separees, les deux parturitions se font quelquefois attendre, mais le plus ordinairement elles se succedent inimediatement.
13quot; De la disposition anomale du cordon ombilical. — Le cordon ombilical peut presenter des circonvolutipns qui entourent certaines parties, soit le corps, le cou, ou les membres du foetus et rempecbeut de sortir de la cavite uterine ; le travail de la parturition n'avancepas, il reste stationnaire malgre les efforts reiteres de lamere. L Operateur, en pareille circonstauce, doit aller ä la recbercbe et s'assurer de l'obstacle qui s'oppose aux efforts de la nature. L'ayant recounu, il doit le detruire en coupant le cordon ombilical avec le bistouri a serpette que Ton introduit dans la matrice avec precaution, en cacbant la lame dans la paume de la main, et ne la degageant qu'arrive a I'en-droit ou Ton doit faire la section ; l'obstacle etant leve, si la position du foetus est favorable, la parturition se ter-mine bientöt.
14quot; Deux foetus dont les corps sont reunis.— Cette mon-struosite se rencontre rarement; eile oppose un obstacle insurmontable a la parturition, la perte de la femelle est certaine ; on conseille cependant de pratiquer la gastro-hysterotomie (operation cesarienne abdominale). Cette operation cbez les animaux ne nous offre aucun exemple de succes ; on conseille encore lembryotomie, mais la grande difficultepour ne pas dire l'impossibilite de desar-
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ticuler un foetus dans la matrice, ne nous permet pas d a-
vancer ce moyen dans le cas de deux foetus redhis, et il
convient mieux selon nous , lorsque la chose est bien
reconnue, et surtout si la femelle appartient ä une espece
dont la chair peut etre utilisee, den faire le sacrifice et
d'en tirer parti.
Des soins a donner aux nouvcau-ncs. — Immediato-
ment apres la parturition, le petit snjet reclame des soins
qui different plus ou raoins les vins des autres, suivant
I'espece a laquelle il appartient. Dans tontes les especes,
si le foetus, apres sa sortie de l'antre uterin, se trouve
engafje dans ses enveloppes, il faut le de'barrasser a I'in-
stant, car n'ayant plus de communication avec sa mere par
le cordon ombilical, il ne larderait pas a mourir asphyxie.
Si le cordon ombilical retient le nouveau-ne attache a sa
mere, il faut le couper apres en avoir fait la ligature a deux
doiffts environ de l'ombilic, ou bien I'arracher avec les
mains et en prodoire ainsi la separation. Ces premiers
soins donnes, il faut examiner le petit sujet, voir qnel
est son degre, de force ou de faiblesse, le placer devanl
sa mere qui, en le lechant, le debarrasse de l'enduit
jaunAtre qui agglutine ses polls, le rechaufTeet le ranime.
Ces soins maternels nettoient la peau de riiumeur vis-
queuse que les eaux de lamnios y out deposee, et excitent
doucement l'organe cutane et par Sympathie tout lorga-
nisme. C'est surtout a I'egard fie la jumenl que ces soins ne
peuvent pas etre negliges. II est necessaire de lui presenter
son poulain ; eile le reconnait, prouve sa satisfaction et
son contentement par les legers hennissements qu'elle
fait entendre, eile le flaire, eile le leche avec volupte. C'est
a cette premiere entrevue du petit avec sa mere, que Ton
vnit lamour maternel brilier de tout son eclat, et se trailnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;71
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raquo;00nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PARTURITION.
duire par les plus ardentes demonstrations; eile ne s'appar-tient plus, eile est tout a sa progeniture. Ce changement est tellement phenomenal mie les meres les plus mechantes avant la parturition, deviennent souvent bonnes, douces, tendres el prevenantes, alors que leur fruit semble recla-mer toute leur sollicitude.
Si le nouveau-ne est faible, il faut traire la mere et lui en faire prendre le lait; ses forces s'elant accrues, on le di-rigera vers les mamelles, on le soutiendra, on lui mettra le mamelon dans la bouche, et Ton continuera ces moyens jusqu'a ce qu'il ait acquis la force necessaire pour s'y ren-dre et s'y maintenir sans assistance. C'est principalement dans les especes chevaline et ovine que ces soins sont necessaires ; il en serait dc meme pour lespece bovine si Ton avait lliabitude de laisser teter les veaux. Comme les femelles multipares, telles que la truie, la chienne, la chatte et la lapine, se couchent pour allaiter leurs petits, ces precautions etant inutiles peuvent etre negligees. S'il arrivait que la mere ne vint pas ä lait ou quelle succom-bat pendant ou immediatement api-es la parturition, il faudrait lui substituer pres du petit sujet, une autre mere de la meme espece et qui vint de metlre bas, ou tout au moins lui en faire prendre le lait. S'il etait de toute impos-sibilite de se procurer une nourrice de la meme espece, ou de se procurer de son lait, il faudrait alimenter le petit avec le lait de femelles d'especes differentes, et en con-tinuer I'usage jusqu'a ce qu'il put rechercher, clioisir et s'approprier lui-meme sa nourriture.
Le petit, ou les petits si 1'on a affaire a des especes multipares, doivent etre places avec leur mere dans un lieu separe 5 chez I'espece chevaline surtout, il faut, autant que faire se pent, laisser en liberte, dans une ecurie
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ou une loge, la jument seule avec son poulain. Gelte precaution ne peut pas etre prise a l'egard des animaux qui vivent en troupeau, pour ceux de l'espece ovine par exetnple.
Un objet que Ton neglige souvent, et qui merite cependant l'attention des veterinaires ou des personnes chargees du soin des animaux, c'est l'inspection des ouvertures naturelles pour s'assurer s'il ne s'en trouve pas d'obliterees , afin de pouvoir y remedier avant que les ravages ne viennent mettre obstacle a la reussite de cer-taines operations necessitees lors de locclusion dc la vulve, du meaturinaire et de l'anus. II faut aussi s'assurer si le petit sujet fiente, s'il rend par l'anus, quelque temps apres sa naissance, une matiere jaunätre,grasse, de la consistance du miel ; cette matiere, que Ton nomme meconium, s'arrete quelquefois dans la voie posterieure du tube digestif, j sejourne et produit une constipation opiniatre qui peut amener la mort du nouveau-ne, si Ton n'y remedie ä temps. II convient, 11 est meme indispensable de placer le petit qui vient de naitre, dans un endroit oü regne une temperature douce, qui soit autaut que possible en liarmonie avec celle qu'il vient de quitter, afin que son passage dans le nouveau milieu qu'il habite ne lui soit point prejudiciable et qu'il ne ressenle point les efFets malfaisants d'une brusque transition. S'il est faible et presque sans vie , il faut le frictionner avec un morceau de flanelle, de drap ou d'une etoffe que!-conque en laine, ou, a defaut d'autre chose, avec une poignee de foin, et lui administrer quelques cordiaux pour le ranimer, tels qu'un peu de biere bouillie ou de vin chaud.
Des wins ä donner ntt.r femelles npres la parturition.
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— Les soins a donner aux meres apres la uiise-bas, difFe-rent salon les especes auxquelles elles appartiennent, leur age, leui- temperament, leur vigueur at la genre de parturition qu'elles ont eprouve.
Loi'sque la parturition a ete naturelle at qua la mere n'a pas beaucoup fatigue, il suffit de la tenir chaudement, et de lui donner da I'eau tieda, blanchia avec da la farina d'orge ou du son, avec un peu da bon foin at da la paille si eile appartient ä la classe das herbivores, at da la laisser ainsi au regime pendant qualquas jours. Pour la jument, il est prudent da la laisser en repos at au regime pendant huit a neuf jours, si faire se paut. Quant aux famelles de petite espeoe , ces precautions ne doivent pas etra aussi severement observees ; quekjues jours de diete suflisent et mama souvent on n'y fait nullement attention, sans qua pour celail en resulte des accidents. Lorsqua la parturition a ate laborieuse, qua la bete a beaucoup soufTert, que les organas da la generation sont froisses , enflammes , les soins doivent etre plus assidus at plus longs ; il faut par un traitement metliodique prevenir les accidents ulterieurs.
Lorsqua las meres sont viaillas , debiles ou epuisees par des travaux fatigants et une alimentation peu nutritive, si la mise-bas a ate languissante, il faut les ranimer par des cordiaux, leur donner une soupe de biera forte, dans lacjuelle on aura emiette une ou deux livres de pain : la vache, qui a la plus souvent besoin da ce reconfortant, pent en prendre quatra a cinq litres en qualquas heures. La dose devra etre a peu pies de moitie moindra pour la jument, et d:un demi-litre pour la brebis et la cbevre. L'usage de ce breuvage tonique peut etre continue pendant quelques jours si la necessite sen fait sentir.
I.es annexes du foetus, qui constituent le delivre ou
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Tarriere-faix, ne sont pas toujours expulsees de la matrice injinediatement apres la parturition 5 souvenl elles y se-journent, s'y putrefient et ne sont rejetees au dehors que par lambeaux exhalant une odeur des plus infectes , et souvent apres avoir occasionne des desordres plus ou moins profonds dans reconomie. Ce sont les femelles des grandes especes qui nous ofFrent le plus d'exemples de ce jienre, la vache principalement, ce qui est du sans doute a la disposition anatomique de la face interne de sa matrice, qui est parsemee de nombreux cotyledons, qui furment autant de points d'attache au placenta ;, a sa constitution lymphatique ; aux aliments de mauvaise nature et peu nulritifs dent on nourrit ces animaux. Ce qui \ient a l'appui de cette derniere cause, c'est que les vieilles vaches, maigres, debiles, celles qui ont ete mal nourries , ne se delivreot que rarement dune maniere spontanee; la nature a epuise toutes ses forces pour la parturition, et les efforts auxquels peut encore se livrer la bete ne sont plus assez energiques pour expulser larriere-faix; il faut alors que l'art vienne au secours de la nature, il faut de-barrasser la matrice de ce corps etranger et nuisible. A cette fin , on admiuistre aux femelles epuisees, des aliments corroborants ; des bouilliesde biere dans lesquelles on aura emiette quelques livres de pain (pour les grandes especes), relevent les forces; on administre conjointe-ment avec ce regime nutritif, des substances medicamen-teuses dont faction principale agit sur l'uterus et pro-voque des contractions qui sont quelquefois assez fortes pour cbasser de sa cavite les enveloppes foetales. Au nom-bre de ces substances , dites emmenagogues ou abortives, on compte la rue, la sabine et le seigle ergote; les deux premieres s'admiuistrent a la dose de deux ä trois litres
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de decoction ou d'infusion par jour pour la vaclie (deux onces de sommiles fleuries ou de feuilles de ces vegetaux suffisent par chaque litre de liquide) ; le seigle ergote se donneen poudrea la dose de six a huit gros dans vin demi-litre de biere ou dans une decoction d'absinthe, et pour les femelles de petites especes, d'un demi-gros a trois gros. On peut reiterer au besoin ^administration de ces substances medicamenteuses. Si ces moyens restent sans effet, si deux ou trois jours apres la mise-bas le placenta n'est pas descendu et ne donne pas I'espoir d'une expulsion prochaine, il faut en faire l'extraction, et quoi qu'en disent certains veterinaires qui pretendent qu'on peut le laisser sejourner pendant huit jours et davantage, il est dange-reux meme d'attendre un laps de temps aussi long (trois jours) pour la jument: ilconvient, pour eviter tout accident ulterieur, de recourir a son extinction dix-buit ou vingt-quatre heures apres la parturition.
L'extraction de l'arriere-faix exige de la part du vete-rinaire quelques precautions et une adresse manuelle qui ne s'acquiert que par la pratique; apres avoir fixe conve-nablement Tanimal, la main builee ou impregnee dun mucilage quelconque , il 1'introduit doucement dans le vagin , en reunissant les quatre doigts sur le pouce en forme de cone; il la contourne a droite et ä gauche et penetre de cette maniere jusquau col de l'uterus; s'il opere sur la jument, il saisit en pleine main la portion des enveloppes foetales qui se presente a lentree de la ma-trice, il y exerce un mouvement de torsion, qu'il reitere ä mesure qu'il sent ladherence ceder a ses efforts; dans la majeurepartie des cas,celte simple manoeuvre suffit pour terminer l'operatipn. S'il arrive que I'adherence soit trop forte et qu on ne puisse parvenir a son but par ce pro-
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cede, on exercera, dune main, une legere traction sur la portion de l'arriere-faix qui se presente au dehors, tandis que de l'autre, on detruira I'adherence en la poussant doucement et avec prudence entre la face interne de la ma-trice et la face externe du placenta; on exercera sur ce dernier une pression assez forte pour le detacher, et Ton continuera cette manipulation jusqu'a ce que tous les obstacles soient detruits.
Pour extraire le placenta chez la vache, I'operateur, apres s'etre apprete comme nous I'avons indique plus haut, introduit une main dans la matrice, tandis que de l'autre main il tire legerement sur le cordon ombilical qui pend au-dehors de la vulve; il cherche ä reconnaitre un cotyledon, un des plus rapproches du col, il le saisit a sa base entre l'index et le medius, et par un mouvement de torsion , il en detache la portion du placenta qui y adhere; de la il passe a un second, y fait la meme chose, et ainsi de suite jusqu'au dernier. II arrive parfois que les adhe-rences sont tres-fortes : alors I'operation est plus longue et plus difficile; pour en operer le decollement, il faut agir avec les deux doigts precites et le pouce, et quelquefois on se trouve dans la necessite de laisser quelques debris du delivre dans le fond de la matrice.
Cette operation etant terminee, il convient de faire quelques injections d'eau tiede dans la matrice, pour ramener au dehors la matiere ichoreuse qui se trouve deposee en abondance dans le fond de cet organe, surtout si les enveloppes fcetales ont eu le temps de se putrefier avant d'etre extraites. La meme conduite devrait etre observee ä l'egard des femelles de petite espece si les organes de la generation n'etaient pas trop exigus pour pouvoir y introduire la main.
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872nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PARTURITION.
De la lactation. — Cette fonction qui doit elre regardee comme le complement de Tacle reproducteur, dit le pro-fesseur Grognier, vai'ie selon qu'on la considere a 1'epoque de la parturition, ou iramediatement apres, ou plus tard encore. A Tepoque de la parturition, les mamelies s'en-gorgent, se durcissent et laissent echapper un fluide sereux qui prend de la consistance a mesure que I'epo-que de la mise-bas approche ; queiquefois il est blan-chatre et assez epais. Immediatement apres la parturition les mamelies secretent an lait jaunalre, epais, plastique, auquel on donue le nom de colostrtcm ; ce lait, jouissant de proprietes stimulantes, est tres-utile au nourrisson ; il aide a debarrasser le tube digestif de la matiere jaunätre, collante qu'il contient, enfin il aide puissamment a I'e-vacuation des premiers excrements ou meconinm.
Au bout de cinq a six jours, le lait cesse d'etre colostrum; alors si la secretion s'execute a I'elat normal, le petit sujet continue de se bien porter, il prend de la vigueur, de l'ac-croissement; mais il arrive queiquefois que le lait reste trop sereux ; le petit dans ce cas est reläclie, mal nourri, il devienl nonchalant, ne graudit pas ; il faut en pareille circonstance obvier a cet inconvenient en donnant a la mere des aliments corroborants, substantiels , pour dimi-nuer la serosite du lait. Au contraire, si le lait est trop epais, par consequent d'une digestion difficile, cest unc alimentation aqueuse, rafraichissante, qui convient a la nourrice.
Jusqu'au sevrage, dit le professeur Grognier dans son ouvrage sur l'education des animaux domestiques, le mode d'alimentation de la nourrice exercera sur le nourrisson la plus grande influence. Les principes alimentaires passent et se retrouvent dans le lait qu'ils rendenttour a
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tour amex', aroraatique, acre, sale, etc.; et s'ils sonttrop nutritifs, ils determinent dans le nourrisson des plethores qui peuvent devenir mortelles. Certains cas maladifs de la mere peuvent amener l'alteration du lait, sa diminution ou son abolition complete; alors il faut comme nous lavons dejadit, donner au nourrisson, si Ton ne peut faire autrement, une autre nourrice, l'alimenter avec du lait provenant de femelles d'especes difFerentes a la sienne, toutefois en en usant moderement dans le principe jusqu'a ce que ses organes soient faits a cette nouvelle nourriture.
II arrive quelquefois que la secretion du lait ne se fait pas immediatement apres la parturition ou qu'elle cesse quelque temps apres, et que les mamelles se fletrissent.
Cette circonstance, due la plupart du temps ä une cause pathologique , doit eveiller l'attention du veteri-naire ; il doit en recliercher la cause et la combattre apres I'avoir trouvee. D'autres fois les glandes mam-maires demeurent flasques , mollasses, sans que I'animal accuse aucun symptume de maladie, et cependant le travail de la secretion ne se fait pas, les mamelles demeurent dans Tinaction ; dans ce cas il faut les exciter par des frictions irritantes souvent repetees, par la succion ou faction de traire, et par le bouchonnement le long des parois abdominales, sur les veines mammaires et meme jusqu'aux mamelles; conjointement avec ces moyens, on administre a finterieur un breuvage compose de trois aquatreonces de poudre d'anis pour la ju-ment et la vache, et d'une demi-once a une once pour les autres femelles; cette substance medicamenteuse, qui nous a si bien servi dans les cas nombreux qui en recla-maient I'emploi, agit probablement d'une maniere spe-ciale sur les glandes mammaires, en les excitant et en
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jnovocjuant ainsi la secretion du lait; on peut reiterer la dose de cette poudre pendant deux ou trois jours con-secutifs, en continuant toutefois les aulres moyens que nous venons d'indiquer. La saignee est quelquefois reclamee; eile est surtout tres-utile dans le cas oü Ton observe une legere phlogose vers les organes de la generation, surtout vers la matrice. On doit donner aux fe-meiles herbivores beaucoup de boissons farineuses; Torge moulue, delayee dans de Feau, i-emplit fort bien ['indication ; pour les femelles carnivores, on donne du lait coupe avec de l'eau. De tous les animaux domestiques, ce sont les juments primipares qui nous offient le plus dexemples de ce plienomene.
Regies generales a, observer pendant la parturition. — Dans tous les cas de parturition, I'operateur doit etre prudent et circonspect; il ne doit point effrayer le proprie-taire de la bete par un pronostic alarmant, ni lui donner trop d'espoir d'une parfaite reussite ; au contraire, apres avoir reconnu la position du foetus, ildoit dire ce qu'il en pense avec moderation et franchise, temoigner fincerti-tude, s'il en a, dans laquelle il se trouve sur la reussite de l'operation. II doit toujours avoir les ongles tallies courts de craintede blesser, d'excorier la membrane muqueuse qui tapisse les organes de la generation; avant d'introduire la main dans la matrice, il aura soin de I'lmiler ou de l'oindre d'un corps gras pour en favoriser I'introduction, qui doit se faire doucement et en la contournant pour epargner desdouleurs a la mere. Arrivant dans la matrice, il doit, au moyen du toucher, s'assurer des parties qui se presen-tent, quelles sont celles qui s'opposent a la sortie du fcclus et de quelle maniere il doit agir pour ramener les parties devices dans une position plus ou moins favorable a la par-
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turition ; autant que possible il doit cherciier a les etablir dans une des positions naturelles. Cette recherche doit se faire avec calme; Poperateur ne doit agir que lorsqu'ii sera hien convaincu que, par I'effort quilimprimera a la partie deviee, il la ramenera dans des conditions favorables ä la mise-bas ; il ne doit done pas depenser ses forces en pure perte en exercanl des tiraillements inconsideres sur les premieres parties qu'il rencontre, sans savoir quel sera le residtatde ses manipulations. Ce dernier mode d'operer n'est malbeureusement que trop comraun dans nos cam-pagnes. N'avons-nous pas vu de ces pretendus veteri-naires, empiriques ou charlatans, tirer et faire tirer avec force et ä batons rompus sur un membre anterieur sans s'inquieter de la tete ni de l'autre membre ; d'autres fois ils etablissent leurs tractions sur deux membres dont un de devant et un de derriere, de maniere a vouloir faire passer le petit sujet, plie en deux ; ou ils les exercent sur deux membres qui appartiennent a des sujets dilfe-rents, etc.; ils etablissent un cabestan pour augmenter la puissance de leurs manoeuvres mal entendues, enfin ils se conduisent de maniere a faire perir la mere et son fruit. Le veterinaire praticien hagira pas ainsi ; il menagera ses forces pour les employer en temps opportun ; il epargnera a la femelle, en agissant ainsi, des douleurs atroces qui ne peuvent que lui elre prejudiciables, ettres-souvent il ter-minera la parturition la plus difficile avec succes. S'il etait de toute impossibilite de ramener avec la main dans la position naturelle Tune ou l'autre partie deviee, a cause d'une trop forte resistance , on y applique un crochet-forceps qui permettra d'exercer une force assez grande pour vaincre la resistance qui s'oppose au mouvement qu'on veut faire executer ä la partie egaree. Si, par une cause
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quelconque, soit par une position des plus defavorables a Ja parturition, soit par un vice de conformation du foetus, il etait impossible de ramener les parties dans de meil-leures conditions pour la mise-bas, ou qu'on ne put y par-venir que par un travail penible et dangereux pour la mere, le \eterinaire devrait considerer le diametre du bassin et la grosseur du petit sujet; alors, s'il reconnaissait le passage süffisant, il tendrait a en operer I'extraction sans rien changer ä sa mauvaise position. L'operateur ne doit pas non plus recourir a Tembryotomie sans necessite bien recounue; il en est de meme ä l'egard de l'operation cesarienne abdominale, il ne doit y avoir recours que quand la mere est perdue sans ressource, et que Ton doit conserver sa progeniture.
Le veterinaire appele a donner des soins ä une femelle piete ä mettre bus, ne doit pas oublier de s'assurer jus-qu'a quel point le travail de la parturition est avance; si les parties que le petit sujet doit traverser sont assez dilatees pour livrer passage^ si ces parties ne sont pas dansunetatdespasmequicontrarie les efforts de la mere; si la femelle est faible, vieille et debile; si ses efforts sont impuissants pour terminer l'operation 3 si les eaux de lam-nios sont ecoulees et depuis quand ; s'il a affaire a une parturition seche 5 si le foetus est mort; s'il est en putrefaction, etc. : ce sont autant de considerations qu'il ne doit pas negliger.
Si le travail de la parturition n'est pas assez avance, et que les parties que doit traverser le foetus ne sont pas asscz dilatees pour lui livrer passage, il faut attendre qu elles se dilatent. Chabert, dans ses instructions et observations sur les maladies des animaux. dit avec raison ; qu'il y a tout autnnt de savoir ä etre spectateur oisifet a
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laisser agir la nature, qti'ä l'aider lorsque la circon-stance l'extge. En effet, n'avons-nous pas vu de jeunes femelies, surtout des piimipares, etre dans les douleurs de la parturition sans offrir im passage süffisant au produit de la conception, et quelques heures de temporisation sufiire a la dilatation des parties et permettre au foetus d'etre expulse de l'uterus par les seals efforts de la nature. Si les parties sont dans un etat de spasme qui contrarie les efforts de la mere, il faut se häter de faire cesser cet etat par la saignee, les fomentations emollientes sur la region des lombes, et les bains de meme nature; on preconise encore dans ce cas les decoctions de jus-quiame et de belladone, dirigees en injections dans le vagin : on doit continuer ces moyens jusqu'a ce que les tissus soientreläches. Au contraire, si la bete est faible, debile, il faut relever ses forces par des breuvages cor-diaux, toniques, comme nous Favons indique ä l'article Parturition languissante. Si les eaux de l'amnios sont ecoulees depuis un certain temps, si la muqueuse vaginale est seche, il faut la lubrifier par des injections d'huile ou d'une substance mucilagineuse quelconque pour favo-riser le glissement et rendre le passage du foetus moins difficile, par consequent moins douloureux. C'estune er-reur pernicieuse, dans laquelle tombent les campagnards, que de percer la poche des eaux aussitut apres son apparition ; cette operation prematui'ee rend souvent la parturition seche; il faut au contraire laisser agir la nature et attendre que la poche des eaux se rompe spontanement ou par les efforts de la femelle.
II ne faut pas, dans tons les cas, etre veterinaire pour aider le travail de la parturition ; ce n'est que lorsque cette operation naturelle eprouve des obstacles insurmon-
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tables pour les personnes non initiees dans l'art des ac-coucliements, qne le secoursdu veterinaireest necessaire; aussi n'est-il jamais reclame qu'apres qu'on a epuise le savoir d'un berger, d'un marechal ou d'un autre intrus de la meme espece, dont les manoeuvres inconsiderees ont deja, le plus souvent, epuise la femelle, froisse, dechlre les organes de la generation. Dans ce cas, le cultivateur intelligent devrait lui-meme s'assurer de la position du foetus, voir si la parturition pent se terminer naturelle-ment ou si les obstacles qui s'y opposent peuvent etre surmontes facilement. Dans le cas contraire, il ne doit point exercer de manoeuvres ni de tractions qui ne feraient qu'aggraver le mal et rendre l'operation plus difficile; c'est au veterinaire qu'il doit recourir ; ce dernier agis-sant avec entendement et connaissance, parvient souvent iraquo; terminer promptement la parturition la plus difficile sans danger pour la mere, et quelquefois aussi en sauvant sun fruit.
Certains eleveurs ont la mauvaise habitude de faire boire a la mere son premier lait, immediatement apres la mise-bas ; c'est une erreur grossiere qu'il faut tächer de faire disparaitre ; cette substance contient des principes utiles ä la sante du nouveau-ne ; eile concourt, comme nous I'avons dit plus haut, a debarrasser le tube digestif de la matiere grasse qui s'y trouve , et provoque une pui'-[yation salutaire.
Quelques autres prejuges non moins pernicieux sont encore enracines chez certaines gens de la campagne; comme : 1deg; de ne pas saigner les femelles, lorsqu'ily a necessite, immediatement apres la parturition, sous pre-lexte qu'elles ne donneront plus de lait et que cetle operation pent amener des accidents ; 2deg; de ne point extraire
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les annexes du foetus qui nauront pas ete expulsees par les efforts lt;le la nature ; et cela, dans la fausse idee que cette operation tarit le lait de la mere et la rend sterile ; 3deg; de donner indistinctement a toutes les femelles qui viennent de mettre has, des bouillies de biere, du seigle cuit, du froment, de l'avoine, etc., tout cela en vue d'obtenir une abondante secretion laiteuse.
Ces prejuges absurdes doivent etre abandonnes^ c'est aux veterinaires a les faire disparaitre, u les depouiller des langes seculaires dans lesquels ils croupissent enve-loppes. En effel, pourquoi la saignee, si eile etait recla-mee itnmediatement apres la parturition, ne pourrait-elle pas etre pratiquee ? Est-ce parce que cela n'a pas toujours ete mis en pratique ? Pitoyable raison ! Le veterinaire ne doit pas s'arreter devant de pareilles considerations ; il doit, consultant finteret de sa reputation aussi bien que celui de son client, suivre I'indication, ne pas hesiter a saigner si la saignee est reclamee par un cas pathologique quelconque, sans tenir compte des prejuges et des idees admis dans les campagnes. II en est de meme pour larriere-faix : on ne Textrait pas, on en attend I'ex-pulsion naturelle, ou on la provoque par un poids que Ion suspend a lextremite du cordon ombilical qui sort de la vulve, et par des breuvages emmenagogues; ces substances medicamenteuses et ce poids restaut souvent sans effet, les enveloppes foetalesse putrefieut dans la malrice, d'ou il s'ensuit souvent la resorption purulente, le ma-rasme et la mort. On s'oppose a l'extraction de l'arrieie-faix, comme nous venonsde le dire plus baut, sous pretexte que la bete qui a subi cette operation eamp;t gdtce^ quelle ne donne plus de lait, devient sterile pour cette annee, si eile ne meurt pas des suites de loperation. Tous ces accidents
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qu'ils cherchent a eloigner sont precisement le resultat infaillible du sejour trop prolonge de 1'arriere-faix dans la matrice. Ils tombent par leur fatale erreur dans le piege qu'ils voulaient eviter.
Operations que ndcessito la parturition. — Las operations que necessite quelquefois la parturition se prati-quent tantot sur la mere, tanlot sur le foetus.
Gelles qui se pratiquent sur la mere sont la gastro-hysterotomie et l'hysterotomie. Celle que Ion pratique sur le foetus porte le nom d embryotomie.
De la (jastro-hysterotomie (operation cesarienne abdominale). — Cetle operation consiste ä inciser la paroi abdominale du cote droit ainsi que luterus , pour en ex-traire le produit da la conception. Cette operation ne doit etre tentea que lorsque la mort de la mere est inevitable, et seulament clans le cas d'une necessite impe-rieuse evidente, qui ne perniet 1'emplQi d'aucun autre inoyen, et comme la dit M. Vatel, dans le cas oü une femelle est mourante et qu'on en attend une production de grande esperance 5 alors, et seulement alors, il est pennis de recourir a cette operation dont les suites sont toujours funestes.
De l'hysterotomie {operation cesarienne vaginale.) — L'hysterotomie est une operation qui consiste a diviser le col de luterus quand il ne parait pas susceptible de se dilater autrement pour livrer passage an produit de la conception. Elle est indiquee toutes les fois que le col uterin se trouve le siege d'un engorgement dur, squir-rheux, calleux, qui s'oppose a l'extensibilite de son orifice. Ella est baaucoup plus simple que la gastro-hystero-tomie •, alle est moins perilleusa. II ne faut pas moins pour cela la juger necessaire, indispensable mema avant de s'y
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decider, et ne la pratiquer qu'avec les plus grandes precautions. A ceteffetv on introduit dans le vagin un bistouri ä tranchant convexe, a pointe arrondie et ä lame etroite, tenu entre le medius et le police; le doigt indicateur place sorle tranchant dirige en haut, et depassantla lame doitlui servir de guide; on penetreainsi ouil Importe que l'instrumentätteigne, et arrive la, on saisitce dernier par le manche, on met le tranchant, toujours dirige en haut, en rapport avec I'cspece d'etranglement que presente le col de l'uterus et on I'incise dans sa partie superieure en pro-cedantd'avant en arriere, jusqua ce qu'il en resulte un debridement assez large pour livrer passage au foetus. L'liemorrhagie qui suit cette operation n'est ordinaire-ment pas dangereuse ; eile s'arrete spontanement ou par quelques injections astringentes, et si elledevenait inquie-tante on aurait recours au tainponnement.
De l'emhryotomie. — L'embryotomie est une operation qui consiste dans la dislocation ou la separation d'une partie quelconque du corps du foetus, pour en favoriser la sortie de la cavite uterine, ou dans i'ouverture de Tune ou I'autre cavite splanchnique, pour donner issue au liquide qu'elle renferme. Cette operation n:a pas de regies fixes ; on doit la modifier selon les parties sur lesquelles on opere. Ainsi, dans le cas d'un foetus hydrocephale, on doit rompre fassemblage des os du crane. A cette fin I'o-perateur introduit dans la matrice la main armee d'un bistouri a serpette, d'une dimension triple de celui dont on se sert pour l'operation de la queue a I'anglaise par i'ancien precede, et va fendre le crane du petit sujet vers sa partie mediane. M. Rainard veut que ce soit sur les cotes qu'on fende le crane, de maniere a separer le frontal ou les parietaux des parties laterales de la tete, et
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il (lit a cette occasion : laquo; Je repousse done toperation con-seilleo par 31. Delwart, qui vent qu'on fasse l'incision stir Id partie moyenne du crane. raquo; M. Rainard nous parait avoir tranche legerement cetle question. Est-il bien facile de desarticuier le frontal ou les parietaux des parties late-rales de la tete d'un foetus loge dans la matrice ? Sans repousser le mode operätoire de M. Rainard, nous dirons d'abord que si la chose n'est pas impossible dans tous les cas, eile est constamment dißicile, meme pour I'operateur le jilus experimente dans l'art des accouchements; ensuite, que dans cette occurrence , le veterinaire ne peut pas avoir un point d'election, qu'il doit agir sur Fendroit qui se trouve le plus a la portee de sa main et qu'il peut le mieux entamer ; que la suture mediane, soit des parietaux , soit du frontal, n'offre pas plus de consistance que les sutures laterales temporo-parietales; et enfln , que dans les divers cas d'hjdi'ocephale que notre pratique nous a fournis, les sutures parietale et frontale n etaient pas formees, que les os etaient ecartes de ma-niere a donner a la boite cranienne la forme d'un vase ouvert par le baut et auquel la peau servait de couver-cle, et qu'en incisant cette derniere nous sommes tou-jours parvenu a evacuer le liquide qu'elle contenait.
Lorsqu'il s'agit de disloquer un ou plusieurs membres pourrendrela mise-bas praticable, e'est versune articulation que roperateur doitdiriger lebistouri aserpette, qui selon nous est rembryotome le plus convenable, et l'enta-merafin de la desunir. M. Huvelier, veterinaire a Alencon, pour operer la desarticulation d'un membre dans le cas qui nous occupe, commence par faire une incision circu-laire ä la peau vers le milieu du canon; puis il fend le cuir a la face interne dans toute la longueur du membre,
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en passant le plus loin possible vers I'epaule 5 il detaclic ensuite cette meme peau du tissu cellulaire avec un bis-tom-i ou mieuxavec la main, poussanl toujours devant lui avec force et en montant, jusqu'a ce qu'il arrive sous I'epaule ; puis, par des mouvements circulaires, il detache ainsi la peau tout autour du niembre, qui bientot se trouve a nu et ne tient plus au thorax que par ses liens naturels, la peau etant decollee partout. Parvenu ä ce point, il fixe vine corde autour du niembre et la donne a deux aides, en leur prescrivant de tirer par secousses a son comman-dement. Pour lui. il enfonce ses deux bras dans la matrice, et les appuyant fortement sur le poulain pour produire une contre-extension , il commande de tirer, at au meme moment, par un mouvemeut bien moins violent qu'on ne suppose* a cause du peu de solidite des muscles et des ligaments a cet age, le membre est arrache du thorax sans que la matrice eprouve presque de secousse, parce que ses bras forment un point d'appui süffisant.
Souvent I'arrachement d'un seul membre suffit pour livrer passage au poulain , sinon on opere de meme pour l'autre. L'ouverture de la vulve etant devenue libre, la partie anterieure du foetus etant tres-diminuee, Ton peut facilement ramener la tete en avant; on y passe un lien, et sans beaucoup de resistance, en aidant aux efforts de la mere, on ne tarde pas a obtenir le foetus. Cette methode d'extraction du foetus a plusieurs fois reussi a M. Huvelier, et il regrette de ne I'avoir pas mise en usage plus tot.
M. Brogniez ajoute au mode operatoire precedent, un point d'appui, qui s'etablit au moyen d'une espece de spatule en bois , creusee au bout en forme de tire-botte , presentant un manche assez solide pour resister aux mouvements de traction, et assez long pour depasser la vulve
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au dehors, a l'effet de venir s'appliquer contre un obstacle quelconque. Le support etant ainsi dispose , doit etre garni d'etoupe ou de Huge. Ce moyen, qui s'applique a la femelle etant couchee, est tellement puissant, dit M. Bro-gniez, que Ton peut se dispenser de fendre la peau comme l'indique M. Huvelier.
Dans le cas d'hydropisie abdominale, on doit faire la ponction de l'abdomen, pour permettre ä la serosite accumulee dans celte cavite de s'ecbapper, et rendre la parturition praticable.
On ne doit pratiquer rembryotomie , operation aussi difficile pour i'operateur que dangereuse pour la femelle, que quand tous les autres moyens sont restes sans succes, a moins qu'on n'ait reconnu la necessite d'y recourir de prime abord , sans tenter des manipulations et des manoeuvres inutiles, qui ne feraient qu'aggraver la position de la femelle en rendant le succes de l'operation moins certain.
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PEIGNE. — On donne cette qualification impropre a une maladie cutanee qui survient au pourtour de la cou-ronne du pied des monodactyles ; c'est une espece de dartre ou de phymatose, par TefFet de laqueile les poils de cette partie se berissent de maniere a simuler un peigne. On distingue les peignes en sees et humides, sui-vant qu'une crasse farineuse ou une serosite letide en est le Symptome. Outre le herissement des pöils et la serosite fetide dont nous venons de parier, la peau de la couronne se tumefie, devient douloureuse et lammalen eprouve un prurit qui l'engage ä se frotter la partie malade contre les corps etrangers qui sont a sa portee. A mesure que la maladie perd de son intensile, la douleur locale diminue,
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PEMPHIGUS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;SI)
la peau se desorganise, se couvre de verrues ou poireaux qui en indiquent la chronicite. L'ecoulement cesse quel-quefois pendant Tete, bien que la peau demeure toujours calleuse, et reparait en hiver ou dans les saisons plu-vieuses.
L'afTection qui nous occupe est le partage des chevaux mous et lymphatiques , dont les membres, cbarges de polls, sont constanament plonges dans L'bumidite , la boue, etc.
Traitement. — Lorsque le mal est recent, il faut com-battre I'irritation locale par des bains et des cataplasmes emollients, et user de ces moyens jusqua ce que I'indica-tion soit remplie 5 alors on les remplace par des cataplasmes restrinctifs si l'affection est de la nature de la phy-matose, et par des applications antipsoriques si eile est de nature dartreuse. Dans tons les cas, ces moyens thera-peutiques doivent etre secondes par Tusage de quelques purgatifs minoratifs, par une alimentation nutritive et de bonne qualite, et quelquefois, si le sujetest fort debilite, par quelques breuvages toniques ferrugineux. Si le mal est ancien et qu'il se trouve sur la partie malade des verrues ou poireaux, il faut extirper ces vegetations et en caute-riser la base, tout en observant les moyens que nous venons d indiquer.
PEMPHIGUS. — Cette maladie de la peau, fort rare cbez les animaux domestiques, a ete observee par Gohier sur deux cbiens, et par M. Demoussy sur uh grand nom-bre d'etalons du haras de Pompadour. Cette affection est un exanthema pustuleux qui se developpe aux ars, a la lete et quelquefois sur dautres parties du corps; eile se manifeste par des bulles sansdemangeaison, maisaccompa-
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ÜSGnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PEPiE.
gnees d'un peu de chaleur et de douleur. Ces Indies, assez semblables aux ampoules que cause l'emplatre epispas-tique, persistent pendant quelque temps, puls se crevent, s'affaissent et font place a des plaques rouges et superfi-cielles, qui continuent ä secreter un peu de liquide qui se desseclie sous forme de croütes. Cette maladie, dont ['invasion n'est point precedee de fievre, dure au plus sept a huit jours, et se termine constamment d'une maniere heu-reuse. Le traitement en est fort simple; les vesicules setant videes de leur contenu , on les couvre d'un peu de cerat, sans enlever la pellicule, et Ton tient pendant quelques jours le malade au regime temperant.
PEPIE. — Maladie des gallinacees, dont les dindons et les poulessont le plus souvent aiTectes, quiconsiste dans le developpement d'une pellicule coriace, jaune ou blanche, qui entoure la partie libre de la langue et empeche les animaux de prendre leur nourriture et surtout de boire. La pepie s'annonce par la tristesse ; la poule qui en est atteinte pousse de temps en temps un cri qui ne lui est pas ordinaire; eile traine les ailes, la crete se decolore, la maigreur devient extreme, et eile succombe epuisee et dans le marasme.
Quelquefois I'air expire est fetide , les narines sont obstruees par un mucus epais ; la bete secoue la tete, en poussant un cri qui annonce de l'embarras dans les voies aeriennes; eile ieve la tete en ouvrant le bee, et la laisse retomber pendant I'expiration.
Rosier, qui ecrivait en 1787 sur cette maladie, I'attri-buait au manque d'eau; cette hypotliese etiologique ne nous parait pas admissible , attendu que Ion voit tous les jours la pepie se declarer dans les basses-cours oü I'eau ne
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PEl'IE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;bS7
fait jamais defaut et oü les jjoules et les dindons peuvent se desalterer a volonte ; mais une des causes a laquelle nous pouvons attribuer cette affection, et des effets de laquelle nous avons ete plusieurs fois temoin, c'est I'usage des patees trop chaudes que Ton donne a ces animaux durant la Saison rigoureuse de l'hiver. Fromage de Feugre envisageait la pepie sous un point de vue plus medical; il dit a ce sujet: La langue des poules, qui est etroite, dare et peu charnue, se desseche quelquefois; mais si les animaux ne Loivent plus, au lieu de l'attribuer simplement au raccornissement de cette partie, ne con-vient-il pas de rechercher quelle est la maladie reelle dont la pepie n'est qu'un Symptome, plutut que de s'arreter a cette apparence, et ne doit-on pas traitor la lesion princi-pale, plutot que de se contenter d'extirper la pellicule ecailleuse ? Hurtrel d'Arboval dit que la inaladie princi-pale est quelquefois une bronchite , une pneumonie chro-nique ; le plus souvent, ajoute-t-il, une gastrite determi-nee par ladisette, la secheressej les animaux ne trouvant plus ni grain, ni herbes, ni vers ; eile vient aussi, continue cet auteur, par suite de mauvaises digestions, dans le cas de mauvaises recoltes, de grains caries ouergotes ; il 1'at-tribue aux eaux insalubres des mares, a l'egout des fu-miers que la secheresse fait corrompre au degre le plus nuisible, a la malproprete des poulaillers, au manque d'air et au peu dexercice que prennent les poules et autres volatiles de basse-cour.
Quoi qu'il en soit de toutes ces causes, reelles ou sup-posees, les menageres arrachent la pepie aussitot qu'elles Taperccivent; a cette fin, elles ouvrent le bee de la poule oudu dindon, et au moyen d'une epingle ou d'une forte aiguille qu'elles implantent vers la base de la langue, sou-
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r.HS
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PERICARDITE.
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levent la pellicule et lari-aclient ensuite avec les doigls. Cette operation etant terminee , elles introduisent un peu de beurre dans le bee , desohstment les narines avec les barbes dune plume et laissent courir I'animal sans plus s'en inquieter; dans la majeure partie des cas, elles ootiennent une cure radicale en quelques jours. Nous nous sommes mainte fois assure de l'efficacite de ce procede operatoire.
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PERICARDITE. — Inflammation du pericarde , ou plutot de la membrane sereuse qui, apres avoir enveloppe le coeur et l'origine des gros vaisseaux, se reflecliit ensuite sur le sac fibreux dans lequel le coeur est contenu. Cette affection fut longtemps meconnue en medeeine veterinaire, et ce nest que depuis quelques annees que lies praticiens observateurs sont venus jeter quelque lumiere sur son diagnostic et fixer L'attention des veteri-naires sur un cas patbologique qui parait assez frequent chez les animaux des especes cbevaline et bovine.
M. Dubuisson, veterinaire a Cliateau-Thierry, a observe une pericardite aigue qui regna enzootiquement dans une ferme de ses environs, ou eile a fait perir, dans I'es-pacede quelques mois, dix-sept chevaux, raorts les uns subitement, et la plupart apres avoir langui pendant un laps de temps plus ou moins long. Chez ceux dc ces animaux, dejä malades depuis quelque temps et jusque-la traites par un empirique, M. Dubuisson reconnut que le pericarde renfermait beaucoup de serosite, qu'il offrait tie fausses membranes sans odeur, et qu'il etait pique de petites taches rouges en plusieurs endroits. Durant la vie, peu de temps avant la mort, ce veterinaire observa les symptomes suivants : tristesse profonde, maigreur
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1'EltICARDlTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j;89
considerable, faiblesse extreme, tete basse, flanc tendu et corde, ventre un peu retrousse, dos roide, membranes apparentes pales , pouls irregulier, petit, frequent et faible, peau peu chaude; battements du coeur tres-forts, se faisant senlir d'une maniere tres-remarquable a la partie inferieure et anterieure du thorax, en arriere du coude gauche; infilü'ation sereuse de cette re'gion et des quatre membres ; I'animal respirait librement, ne toussait point et se couchait quelquefois.
Gelle rapporte, dans son ouvrage sur la pathologie bovine , plusieurs observations de pericardite chez le boeuf, et c'est au professeur Dupuy qu'il accorde la prio-rite de la decouverte de cette maladie, non indiquee jus-qualors dans les ouvrages de medecine veterinaire. En 1821, Dupuy fit l'ouverture de trois vaches mortes des suites de la pericardite ; le pericarde renfermait un liquide lactescent, dans lequel nageaient une grande quantite de flocons albumineux; une fausse membrane assez epaisse recouvrait la surface libre de la poche pericardienne, qui avait contracte une adherence intime avecle tissu muscu-laire du coeur; les parois externes de cet organe etaient transformees en un tissu blanc, homogene, analogue aux tissus fibreux albugines ; enfin les cavites ventriculaires etaient sensiblement diminuees de capacite.
Les memes desordres se sont rencontres dans ces trois animaux, qui avaient, avant leur mort, la respiration sem-blable a celle des chevaux poussifs, avec un trouble tres-remarquable dans la circulation.
Est-il permis, continue ce professeur, d'avancer queles maladies de ce viscere sont plus communes qu'on ne le pense ordinairement ? 11 est vrai , ajoute-t-il , que les memes causes qui tendent ä produire ailleurs les lesions
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üifOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PEKICAUDITE.
organiques occasionnent aussi celles ducoeur, mais dies ont bien plus denergie dans cette partie que dans les autres. Oü trouver en eflTet un organe qui offre une düree et une continuite d'action compai^able a celle du coeur, puisque depuis la naissance de l'animal jusqu'ä sa moi^t, ce viscera, continuellement en mouvement, peut ä peine reparer les pertes quil eprouve par une foule de causes qui tendent a deranger ses fonctions?
M. Lecouturier, medecin veterinaire a Walhain-St.-Paul, a rapporle dans le Journal veterinawe et agricole de Bel-yiquc, annee 1846, cinq observations de pericardite aigue qu'il a etudiee sur les animaux de l'espece bovine. Ce veterinaire s'etonne qu'on n'ait pas encore en Belgique rapporte un seid fait de la maladie qui nous oceupe, et cependant, dit-il, le diagnostic, toute la Symptomatologie enfln en est aussi facile, aussi claire cjiue le diagnostic, la Symptomatologie d'une ophthalmic.
La pericardite, continue-t-il, presque toujours mor-telle, est frequente surtout a la sortie de I'hiver. Elle atlaque toutes les betes sans distinction d age ni de sexe, et ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'eile n'atteint jamais les betes de ferme 5 on l'observe surtout sur celles stabulees isolement, ou qui vivent en petit trou-peau. Cette circonstance lui fait penser qu'eile a pour cause le refroidissement de la peau; mais le plus souvent eile est due a une blessure des enveloppes du coeur. Elle debute de differentes manieres : si eile est due a une blessure des enveloppes du coeur, il y a indigestion avec me-teorisme ; mais si eile a pour principe une autre cause, ces symptomes n'existent pas. Dans tous les cas, le malade pousse des plaintes chevrotantes lors de I'expiration ; ces plaintes ne sont pas continues, mais la pi-ession sur le
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PtRlCAUDlTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;891
garrot ou a sa base les determine constamment. La bele malade tient un aspect particulier ; eile reste debout pres-que constamment, la tete baissee, les oreilles pendaptes, eile se meut rarement; les diverses secretions diminuent. Cependant la rumination se retablit au bout de quelques jours, mais imparfaitement. La bete maigrit, devient tres-faible et meurt bydropique. Les symptumes patbogno-moniques sont les suivants : le coeur se debat tumultueu-sement pendant les deux ou trois premiers jours ; il y a bruissement a I'oreille qui ausculte, bruit de souffle, tintement metallique quelquefois, et aussi bruit de sou-pape ou claclaque. Ces divers syraptomes s'effacent gra-duellement ä mesure que repanchement a lieu dans le pericarde. Le deuxieme ou le troisieme jour, cet epanche-ment se manifeste par un bruit particulier; on entend dabord quelque cliosede semblable a la resonnance dune goutte d'eau tombant dans un vase contenant un liquide Ce bruit se repete apres la systole du coeur; c'est sans doute le toachis du liquide que renferme le pericarde. Cc bruit diminue au fur et a mesure que cetle enveloppe se distend par l'epancbement, et disparait totalement apres avoir dure deux ou trois jours selon la plenitude du pericarde. La matiere secretee par la sereuse malade comprime le coeur de plus en plus, ce qui fait disparaitre les bruits observes des l'invasion du mal. Le pouls suit absolumenl toutes les modifications qu'eprouve le coeur. A u debut, i! est large, fort et vite ; il s'affaisse selon la compression du coeur, et devient petit et vif vers la fin de la maladie. Le Symptome le plus caracteristique de cette phlegmasie, c'est la distension desjugulaires avecpouls veineux. Cette distension estd'aulant plus marquee que la maladie a plus de duree. Si alors on ouvre la veine, le sang coule comme
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S92nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PERlCAIiDlTE.
si un lien circulaire serrait la base du cou, tant le retour du sang est difficile.
Vers la fin de la maladie, le fanon devient oedemateux, ainsi que la base du cou ; la tumeur monte quelquefois jusqu'a la tete. On dit alors que les malades ont la bourse, et lorsqu'ils sonl dans cet etat, la mort ne tarde pas asur-venir. II n'y a rien de fixe dans la duree de cette maladie; rarement la mort a lieu avant la quinzaine ; eile dure meme un mois et plus.
A l'ouverture des cadavres, M. Lecouturier a rencontre les memes lesions que celles rapportees par Dupuy ; de plus la face externe du pericarde est quelquefois adhe-rente aux poumons. II n'est pas rare de rencontrer une coucbe epaisse de tissu fibreux jaune se confondant avec les poumons et le pericarde. Quant au coeur, il estsouvent meconnaissable, tellement il est atrophie, surtout lorsque la maladie a eu un long cours. M. Lecouturier l'a trouve plusieurs fois reduit au tiers de son poids. La face externe de cet organe est confondue alors avec le pericarde.
Pour traitement, M. Lecouturier a mis en oeuvre les saignees petites et repetees coup sur coup, en ayant egard ä läge et aux forces du malade : des setons animes, de larges vesicatoires, les revulsifs les plus forts enfin, ont ete places sur les cötes derriere le coude gauche. A i'in-terieur, le calomel, le tartre stibie, le nitrate de potasse, le sulfate de soude, la digitale pourpree ont ete mis en oeuvre. Et cependant, malgre toute l'aclivite d'un pareil traitement, presque tous ses malades ont peri.
Les premieres observations de M. Lecouturier sur la pericardite remontent a 1837, et il n'exagere pas, dit-il, en les portant au moins ä quatre-vingts cas.
Depuis lepoquc de la publication de M. Lecouturier.
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PfiRICARDITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;9'gt;
M. Fabry, medecin veterinaire ä Diest, a public plusieurs cas interessants de pericardite aigue, qu'il a observee chez des aniraaux de l'espece bovine.
M. Vaes, medecin veterinaire a Hasselt, a publie une observation de pericardite cbronique.
Le 11 decembre 1842, ce veterinaire fut consulte par un cultivateur de Zonhoove, pour une vacbe de quatre ans, presentant un oedeme froid au poitrail et se prolon-geant jusqu'a la ganacbe.
Les renseignements commemoratifs lui apprirent que cette bete n'avait presenle de symptömes maladifs que trois semaines avant le jour oüil fut consulte ; que la ma-ladie avait commence par une legere meteorisation qui se dissipa lentement ä la suite d'une saignee au palais. Depuis ce jour l'animal est reste triste, l'appetit a toujours dimi-nue, une toux legere s'est fait entendre et un oedeme froid s'est developpe d'abord au poitrail, puis a gagne le bas de i'encoiure et la ganacbe. Outre les sjmptömes que nous venous d'enumerer, les jugulaires etaient gonflees, et le pouls veineux tres-apparent; l'appetit irregulier, la secretion laiteuse diminuee ; la rumination se faisait bien , les excrements etaient un peu durs, les urines tres-rares. Le pouls etait petit et dur ; les membranes apparentes d'un rouge jaunätre sans etre visiblement injectees ; l'animal presentait de legers mouvements febriles et toussait de temps en temps.
Ce jour-la , M. Vaes se borna a faire des scarifications profondes dans les parties oedematiees , et les fit laver tres-souvent avec une decoction de sauge officinale ; il ordonna la diete.
Le lendemain, la fievre etant augmentee, il fit une saignee de six livres; I'engorgement etant augmente, il
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Winbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PfrUCARDITE.
renouvela les scarifications, et comme la premiere fois, il s ecoula beaucoup de serosite. C'est alors qu'il commenca a prevoir une lesion profonde d'un organe essentiel, et une hydropisie interne. II ordonna, pour prendre en deux
fois :
Oxymel scillitique.....nbsp; nbsp; nbsp; 5v
Nitrate de potasse.....nbsp; nbsp; nbsp; gij
Parietaire off.......nbsp; nbsp; sect;üj
Eau commune......nbsp; nbsp; t8 ij
L'animal n'avait pas encore urine depuis la premiere visite, et le lendemain , troisieme jour, on n'avait pas encore vu d'urine; I'appetit etait toujours tres-irregulier, la bete lie mangeait qu'un peu de carottes cuites , mais buvait beaucoup. L'engorgement restait toujours le meme au poitrail , mais il diminuait au pourtour de la gorge, li fit au cou des scarifications et ordonna de frictionner la partie avec de l'essence de terebenthine. Meme breuvage que la veille.
Le lendemain, quatrieme jour, M. Vaes trouva du mieux ; l'animal avait urine copieusement et l'engorge-ment etait entierement dissipe sous la gorge; au poitrail il etait deveuu cbaud et dur. La malade mangeait uu peu mieux et la quantite de lait etait augmentee. Alors il fit cesser les frictions et appliquer des cataplasmes emollients sur le poitrail, esperant obtenir la suppuration. 11 fit administrer deux onces de nitrate de potasse.
M. Vaes ne revit lanimal que le 17, c'est-a-dire trois jours apres sa derniere visite; 1'engorgement avait reparu a la ganache; celui du poitrail etait augmente et se com-muniquait aux membres anterieurs, il etait froid. II v fit encore de profondes scarifications et y inlroduisit des
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PEUIOSTITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5!)5
etoupes chargees d'onguent vesicatoire. La respiration etait difficile, la peau seche, le ventre dur et volumineux ; ces symptömes , joints aux battements tumultueux du coeur et a lirregularite du pouls , lui firent diagnostiquer une maladie du coeur avec epanchement de liquide dans J'abdomen. Des ce moment, il pronostiqua une mortpro-chaine, ce qui arriva le surlendemain.
A I'autopsie faite une heure apres la mort, M. Vaes a constate les lesions suivantes : le pericarde etait adherent au mediastin d'un cute ; il etait de I'epaisseur d'un pouce au moins a linterieur et adherait tellement au coeur a droite et ä gauche , qu'il etait confondu avec la substance de cet organe; les deux places ou il n'y avait pas d'adherence, formaient deux poches contenant cha-cune un litre au moins de pus sereux exhalant une odeur insupportable, et dans lequel nageaient des flocons de pus concrete. L'aspect interieur des parois de ces poches etait rugueux et ofFrait des brides qui allaient d'un cote a I'autre; la couleur de ces poches etait grise-jaunätre.
Le coeur etait beaucoup plus volumineux qu'ä I'etat normal ; les parois des ventricules etaient tres-epaissies. Les cavites interieures ne correspondaient pas par leur etendue au volume de cet organe, elles etaient plutot retrecies que dilatees. La substance du coeur etait un peu ramollie.
PERIOSTITE. — Cette aflfection , qui consiste dans Tinflammation du perioste, est tellement identique avec linflammation partielle du tissu osseux, qu'il n'est pas possible de la differentier; par consequent, nous ren-voyons pour ce qui la concerne a I'article Osteitc.
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Hut!nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PERITOMTE.
KERIOSTOSE. — La periostose est la tumefaction du perioste, causee par sou inflammation passee a l'etat (Tin-duration. Cette affection est peut-etre plus commune qu'on ne le pense; mais, comma le ditHurtrel d'Arboval , on la confond generalement avec les exostoses. ( Voyez ce mot. )
PERITON1TE {Inflammation du pe'riioine). — La phlegmasie de cette large membrane sereuse qui tapisse lacavite abdominale et fournit des liens et des enveloppes aux organes qu'elle renferme, est partielle ou generale, aigue ou cbronique.
Les symptomes de la peritonite sont variables , suivant son inlensite, son etendue et suivant la nature et l'energie des causes qui la font naitre. Quelques auteurs ont avance que le diagnostic de la peritonite est fort obscur ; nous ne parlageons pas leur maniere de voir quant ä la peritonite aigue intense , mais bien quand Taffection est legere ou cbronique.
Chez le cbeval, la peritonite aigue debute toujours par des frissons partiels ou generaux, auxquels succede une chaleur plus ou moins vive. L'abdomen est tendu dans un seul ou plusieurs points, douloureux a la pression et ä la percussion ; l'animal evite tout attoucbement sur la partie soufFcante, et tacbe de s'y soustraire en s'eloignant ou en se pliant de cote, lorsqu'on veut explorer les parois abdominales ; les flancs sont tendus, cordes et douloureux. Quand la douleur determinee par la pression est reelle-ment et manifestement superficielle, qu'on I'accroit en pressant legerement et surtout lateralement, on pent inferer de lä , dit Hurtrel d'Arboval, que c'est bien la peritonite et non une entente. L animal conserve une
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I'EIllTONITi;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 597
attitude toute particuliere, il reste constamment debout, ies quatre membres rapproches du centre cle gravite ; les flancs sont balionnes; il y a constipation; la respiration est frequente, penible et douloureuse; le pouls est petit, dur, concentre et frequent; les oreilles el les extremites sont froides; la peau de ['abdomen est chaude et seche. La peritonite intense apparait par des douleurs tres-vives; l'animal eprouve des coliques, il se couche et se releve incessamment, se roule sur la litiere et regarde de temps en temps son ventre comme s'il voulait indiquer le siege de la douleur qu'il ressent.
Quelles que soient les causes et la nuance de la peritonite, dit Hurtrel d'Arbuval, si eile ne diminue pas , la douleur quelle occasionne devient de plus en plus vive, et tous les autres symptomes saggravent; I'oeil devient hagard et s'enfonce dans son orbite: le pouls devient intermittent, puis il s'efface} des sueurs abondantes et des contractions convulsives precedent la mort qui survient ordinairement au bout de quatre, cinq, six ou meme huit jours de maladie.
Cbez le boeuf j la peritonite aigue a une apparition
subite; on observe des frissons partiels, des coliques
legeres et frequentes, le trepignement des membres pos-
terieurs , le ballonnement plus ou moins marque de
1 abdomen , avec sensibilite de ses parois. La marcbe est
lente et penible, le boeuf s'y refuse et, hors les acces de
coliques, il reste debout, immobile, les membres rappro-
cbes du centre de gravite. L'animal mugit, regarde son
flanc, dont le gonüement augmente graduellement 5 des
lors la constipation est opiniätre, la bouche est seche et
chaude, la langue rouge, resserree et parfois enflee; I'ap-
petit cesse, la rumination est interrompue, la soif est nnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 75
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898nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PERITOJSITE.
soüvent intense. La respirationest genee, courte, costaleel plaintive; les flancs sont tremblotants 5 on entend parfois une toux rare et seche. Le pouls est d'abord dur, petit, serre, concentre ; puis il saccelere, mais U reste toujours dur. La peau est seche, aride; la pituitaire, d'un rouge-fonce, secrete du mucus: le mufle est sec et gerce. La constipation persiste; les excrements qui sortent avec les lavements sont durs et reconverts de mucosites melees de stries sanguinolentes. Les urines sont rares , huileuses et odorantes. Les mamelles se fletrissent et la secretion du lait se tarit des le principe. La face est grippee; les levres et les narines seches, froncees } les yeux enfonces dans les orbites, ce qui donne h lanimal un air de tiistesse sombre. Si lamaladie persiste, si le pouls, accelere, devient intermittent, il y a epanchement. Alors le gargouillement du liquide s'entend par l'auscultation et se percoit par la pression du ventre. Dans ce cas funeste, on observe des frissons irreguliers ; le froid des extremites d'abord pen sensible devient extreme; enfin, 1'efFacement du pouls precede la mort qui, comme chez le cbeval, arrive ordi-nairement du quatrieme au buitieme jour.
Tel est le tableau syrnptomatique de la peritonite aigue, rapporte par Gelle. Get auteur se resume de la ma-niere suivante : laquo; Le ballonnement du ventre, sa sensibi-lite, la difficulte de la locomotion, la respiration genee, costale, incomplete, le pouls petit et serre, la constipation, la rarete des urines, les coliques, la secberesse de la peau, la rapidite de la marche de la maladie sont les signes essentiels de la peritonite aigue. raquo;
Chez le cbien, les memes phenomenes morbides ä peu pres annoncent Texistence de la peritonite aigue; I'animal est tres-abattu ; il reste debout, les quatre membres ras-
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n-IUTOMTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;99
sembles sous le centre de gravite ; le ventre est tendu et douloureux, et lorsqu'on le comprime le malade accuse par des cris la douleur qu'il eprouve; la respiration est courte et penible ; il y a constipation opiniätre et vomis-sements; les urines sont rares etcolorees ; les membranes apparentes sont rouges et seches ; I'appetit est nul, la soif est vive ; le pouls est petit, concentre, accelere ; les yeux sont ternes et enfonces dans les orbites; et si la maladie n'est pas enrayee dans sa marche, le malade succombe au bout de quatre a cinq jours.
Les terminaisons de la peritonite sont; la resolution , la gangrene, repanchement ou le passage a I'etat clironique.
La resolution est la seuie terminaison heureuse, mais c'est la plus rare} c'est -vers eile que doivent tendre tous les efforts du veterinaire. Cette terminaison s'annonce par la diminution et la disparition successive de tous les symp-tömes qui caracterisent l'affection, ainsi que des pheno-menes sympatbiques; alors le pouls se developpe, reprend de la souplesse, les coliques et la constipation cessent, la peau devient moite, la respiration est plus libre, le retour de la secretion du lait et de I'appetit annonce une guerison prochaine.
Lorsque la gangrene s'erapare des tissus enflammes, eile s'annonce par un froid general qui succede a une chaleur intense; la douleur et le malaise disparaissent, ie calme se retablit; mais le pouls demeure petit et faible, il devient intermittent et ne tarde pas a etre inexplorable. Ce calme trompeur a coüte aux praticiens plus d'une erreur de pronostic.
L'epancbement de serosite dans la cavite abdominale a lieu lorsque la peritonite devient clironique 5 la maladie etant parvenue au huitieme ou au dixicme jour, si le
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CCOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ri-IUTOMTE.
pouls devient plus petit, tout en conservant sa frequence, on peutconclure, (lit Hurtrel d'Arboval, que ce mode de terminaison a lieu. Cette terminaison est la suite de l'in-flammation peu elevee et persistante.
Autopsie. — Les lesions que Ton rencontre chez les animaux morts de la peritonite aigue, sont analogues a celles que Ton rencontre a la suite de la pleurite; le peri-toine est injecte, parserae de petecbies et d'ecchymoses nombreuses et rapprochees; cette membrane offre une teinte rouge violacee sur laquelle se dessinent les petecbies , les eccbymoses et les ai-borisations vasculaires. Quand la maladie s'est terminee par epancbement, on rencontre une masse considerable de liquide exbale par la membrane enflammee , dans lequel nagent des flocons albumino-fibrineux, ainsi qu'une couche de meme nature qui adbereau peritoineet qui devient I'origine desfausses membranes qui apparaissent completes dans la peritonite chronique. Lorsque la maladie s'est terminee par gangrene, le peritoine est noiratre, decompose , baigne dans un liquide couleur lie de vin qui exbale une odeur de putrefaction. 11 est inutile d'ajouter que les visceres contenus dans la cavite abdominale sont plus ou moins älteres, ainsi que laplevreet le pericarde qui sont quelquefois dans un etat de rougeur et d'injection qui atteste que la pbleg-masie s'est etendue sur toutes lessereuses. Gelle a trouve dans le sac pericardien un epancbement liquide de couleur x'ose.
La peritonite reconnait le plus communement pour causes, les arrets de la transpiration cutanee, occasionnes par un refroidissement subit lorsque le corps est en sueur ; la castration, la ponction du rumen, de l'intestin, les plaies penetrantes de l'abdomen , l'epancbement des
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PERITONITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;001
uiatieres excrementitielles dans le sac peritoneal ; les hernies, les etranglements de cette membrane se-reuse, etc.; mais une des plus frequentes , c'est la parturition laborieuse, a la suite de laquelle la matrice et le peritoine s'enflamment.
Traitement. — Le traitement de la peritonite aigue doit etre prompt et actif, c'est au debut de la maladie qu on doit compter sur son efficacite ; il doit consister dans les larges emissions sanguines, repetees deux ou trois fois dans les vingt-quatre heures , selon l'intensite de la phlegcnasie, la violence de la reaction, Tage, la force et l'etat plethorique de Tanimal; les bains de vapeur, diri-ges vers I'abdomen, que i'on maintient chaud par des couvertures de laine arrosees de temps en temps avec une decoction emolliente ; on soumet le malade a une diete severe; on lui administre de temps en temps un breuvage compose dune decoction de racine de mauve ou deguimauve, edulcoree avec le miel. Si la constipation est opiniätre, on administre avec avantage les laxatifs doux en lavage, tels que le sulfate de soude, la creme de tartre, unis ä l'emetique et etendus dans une decoction emolliente; ces breuvages administres a doses fractionnees souvent repetees , tout en debarrassant le tube digestif des matieres stercorales qu'il renferme, produisent une revulsion salutaire sur la muqueuse intestinale; il con-vient e'galement de passer quelques lavements emollients.
Si par les moyens que nous venons d'indiquer, la maladie ne cede pas au bout de vingt-quatre a quarante-buit heures, il faut appliquer les sinapismes sur I'abdomen, dans le but de determiner une revulsion energique, capable de prevenirla terminaison par epancliement ou
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le passage a I'etat chronique; I'engorgement produit par la moutarde doit etre scarifie, en vue d'obtenir une depletion sanguine locale toujours utile dans les phlegma-sies des membranes sereuses.
Pour les animaux de petite espece , le chien par exemple, on a recours aux applications de sangsues sur les parois abdominales, aux bains emollients generaux , aux cataplasmes emollients sur le ventre, aux boissons raucilagineuses, aux laxatifs et aux lavements adoucis-sants. Si la maladie tend a passer a I'etat chronique ou a se terminer par epanchement, il faut recourir aux vesica-toires, que Ton applique sur Fabdomen.
La peritonite aigue est toujours une maladie grave , dont on triomphe rareraent lorsqu'elle est generale; malgre letraitement leplus energique et le plus ralionnel, eile enleve souvent sa victime au bout de quatre ä huit jours.
PERITONITE CHRONIQUE. — La peritonite cbro-nique secondaire ou primitive est le propre, dit Gelle, des boeufs d'un temperament lymphatique, vieux, epuises par des travaux excessifs ou par un regime pen repara-teur; des vacbes agees, affaiblies par de frequentes parturitions, et enfin des bestiaux jeunes habitant des contrees basses, humides, ou qui ont ete sevres trop tot, ou nourris d'aliments refractaires a la digestion, peu substan-tiels, abandonnes dans des vallons marecageux, et logeant dans des etables froides et humides. Toutes ces causes predisposantes peuvent,ajoute cetauteur, par leur persistance, determiner des peritonites essentiellement cin'oniques.
Quand la peritouite chronique succede a I'etat aigu, on
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observe d'abord un mieux sensible et lent; les symptomes essentiels persistent, mais diminuent d'intensite, de teile sorte que la maladie continue sans s'aggraver. On observe de temps a autre de legeres coliques ; lappetit se perd, la digestion est imparfaite, le ventre reste ballonne, douloureux et un peu tendu ; le pouls est faible, legere, ment accelere, concentre; dans certains cas , les batte-ments arteriels conservent toujours un peu de durete. L'epanchement des liquides dans l'abdomen marclie graduellement; il se diagnostique par la fluctuation et le gargouilletnent; la peau est seche; les yeux sont enfonces, chassieux ; enfln survieiit une diairhee colliquative, puis la mort. La maladie ne dure guere que de quarante a cinquante jours.
La peritonite latente ou primitive offre des symptomes plus obscurs que ceux que nous venous de signaler, et qui rendent le diagnostic plus difficile : ils sont bornes cbez certains malades ä la simple tumefaction du ventre, a la douleur exprimee lors d'une pression exercee sur cette region , et a 1 accumulation des liquides dans Tabdomen qui, dans ce cas, est tombant et augmente successivement de volume. Si cet epancbement est considerable, il repousse le diaphragme et cause dans la respiration une gene toujours croissante; la soif est extreme, les urines sont rares, et, comme ledit Gelle, a qui nous avons emprunte ce tableau symptomatique, le marasme precede une mort toujours lente.
A l'ouverture des animaux morts de la peritonite cbro-nique, on rencontre dans l'abdomen un epanchement de serosite plus ou moins considerable; le peritoine est epaissi et recouvert, sur difFerents points, de fausses membranes plus ou moins organisees, contenant de
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petites granulations d'un blaue jaunätre. Les autres lesions que Ton rencontre dans la cavite abdominale, etant la consequence de la maladie primitive , nous les passe-rons sous silence.
Traitement.—Le traitement de la peritonite chronique dffre fort peude ressource, et, dans l'immense majorite des cas, la maladie est incurable. Cependant on conseille l'usa^e des purgatifs , des diuretiques , des sudorifiques, ainsi que ['application de vesicatoires sur Tabdomen^ mais ces difFerentes medications, employees simultane-inent ou tour a tour, restent sans effet et le malade succombe au bout d'un laps de temps plus ou moins long.
PERITONITE TUBERCULEÜSE. — Cette affection, que Ton nomme encore phthisie mcsentcrique, carreau, et vulgairement poques ou poquetles , consiste dans une affection tuberculeuse des ganglions lympbatiques du mesentere; selon quelques auteurs, eile pent attaquer tous les animaux domestiques, mais plus particulierement ceux de l'espece bovine. Ne lay ant jamais rencontree que sur ces derniers , nous ne traiterons dans ce chapitre que de la peritonite tuberculeuse du boeuf.
Cette maladie, essentiellement chronique , ä marche lente, ecliappe longtemps aux investigations les mieux entendues , et ne se revele aux yeux du veterinaire que lorsqu'elle a produit des ravages au-dessus des ressources de Tart; son diagnostic est toujours obscur , alors meine que la maigreur commence a s'emparer du malade. Dans le principe de la maladie, les animaux paraissent jouir de la plus parfaite sante, toutes les functions s'executent requot;ulierement, rien n'indique un etat maladif quelconque; cela est tellement vrai qu'il nest pas rare cle rencontrer
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a l'ouverture des animaux gras, sacrifies pour la bouche-rie, des lesions qui caracterisent cette affection meme deja assez avancee, et jDOur laquelle s'elevent souvent des contestations entre l'acheteur et le vendeur ; mais il arrive une epoque oü les symptomes se dessinent et permetlent au veterinaire, sinon de constater d'une maniere peremp-toire l'existence de la maladie qui nous occupe, du moins d'en avoir de fortes presomptions. Alors ranimal maigrit plus ou moins rapidement; I'appetit, quoique se faisant encore sentir, n'est plus aussi soutenu ; les digestions sont lentes et penibles , il y a parfois meteo-risation et constipation. A mesure que la maladie fait des progres, la maigreur augmented la peau devient seche et adherente aux cotes ; le poil est sec et pique; I'appetit se perd insensiblement, la rumination ne se fait que d'une maniere imparfaite, les digestions deviennent de plus en plus laborieuses, et la meteorisation est presque con-stante; le regard est triste, les yeux sont enfonces et chassieux; le pouls est faible et petit, les membranes apparentes sont pales; les ganglions lymphatiques des ars et des aines se tumefient et s'endolorissent; de sem-blables engorgements s'observent quelquefois ä la gorge; enfin, insensiblement le marasme survient, et une diarrhee colliquative precede la mort.
Comme il importe de diagnostiquer une maladie aussi grave, et contre laquelle la medecine est impuissante lors-qu'elle a acquis un certain degre d'anciennete, nous ne croyons point deplace de transcrire ici les principaux symptomes assignes a cette affection par Gelle. laquo; Un amai-grissement, auquel ilest souvent impossible d'assigner une cause, se manifeste lentement et d'une maniere toujours croissante; la peau est seche et semble collee aux parties
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sous-jacentes, les poils sont herisses et sees ; il existe un
derangement des functions de l'intestin, qui se manifeste
par line diarrhee intermittente qui affaiblit momentane-
ment le malade et donne issue a des excrements verdätres
et liquides. On remarque une intumescence d'aboi'd peu
marquee , mais qui s'accroit insensiblement dans les
ganglions lympliatiques cantonnes aux. aines ; ce signe est
diagnostique. L'animal reste dans cet etat un temps quel-
quefois assez long, mangeant de bon appetit, ruminant
bieu, mais maigrissant a vue d'oeil ; iabsence de la toux
est le seul Symptome qui distingue alors la peritonite tu-
berculeuse de la phthisie pulmonaire commencante. Chez
la quot;vache le lait diminue, devient d'abord plus aqueux.
peubutyreux, etoffresouventuneteinte bleuatre, comme
on I'observe aussi dans la pommeliere. Enfin, apres un
temps variable chez chaque animal, lamaigrissement
devient plus rapide ; on voit les ganglions situes aux ars,
ä la base de fencolure, aux parotides, autour et dans les
cavites orbitaires, grossir, se tumefier assez rapidement;
la respiration est genee, et le ventre augmente de volume
par rinlumescence graduelle des ganglions lympliatiques
pulmonaireset abdominaux. Le lait tarit chez la vache •
la diarrhee reparait, devient continue ; la maigreur, I'af-
faiblissement du malade augmentent et se terminent par
le marasme et la mort. raquo;
Autopsie. — Lorsque les animaux sont sacrifies avant que la maladie ait fait sentir son influence sur les grandes fonctions de la vie, les desordres sont peu nombreux et consistent dans de petites tumeursjaunätres, variant de la grosseur d'un pois a celle dune noisette, disseminees ou quelquefois disposees en chapelet sur le mesentere. aux environs des reins, ou placees le long de la colonne verte-
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hrale jusque dans le bassin ; ce que nous avons pu consta-ter plusieurs fois aux abattoirs de Bruxelles. Mais lorsque les animaux ont succombe ä la maladie, leslesionssont tres-graves ; les ganglions lymphatiques sont tres-engorges, de forme ovoide ou arrondie, disposes en cbapelets ou en masses irregulieres, occupant le mesentere ou places le long de la colonne vertebraleet se prolonceant dans le bassin: ces tumeurs, de la grosseur d'un oeuf de poule ä celle des deux poings reunis, sont la plupart ramollies et remplies d'une matiere purulente, biancbe, bomogene, d'une odeur infecte. Des tumeurs semblables se rencontrent quelquefois aussi dans le thorax, au mediastin, au pourtour du coeur et pres des broncbes.
On attribue pour causes a laperitonite tuberculeuse, le temperament lymphatique, les babitations humides, les aliments peu nourrissants, aqueux, etc. Ces causes ont certainement une grande influence sur l'economie, et peu-vent acceierer le developpement et la marcbe de cette maladie, qui selon nous peut etre consideree comme une veritable cacbexie j mais en premiere ligne nous croyons pouvoir placer I'beredite ; le fait suivantnousy autorise. Un cultivateur de nos clients nous fit demander pour faire l'ouverture d'une vacbe morte dans un etat de consumption complete; nous reconniimes les lesions que nous venons d indiquer plus haut 5 le proprietaire nous apprit que depuis environ six ans, le boucber auquel il vendait ses betes grasses, venait reclamer presque cbaque fois, parce qu'elles etaient atteintes de poqtiettes; que souvent des veaux de lait offraient des traces evidentes du germe de la maladie; que ce fleau enfin s'etait introduit dans ses etables par un taureau qui fecondait ses vaches, et qui etait mort de cette affection. D'apres nos conseils, il renou-
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vela son troupeau, et depuis celte epoque, qui date au moins dfe vingt ans, il ne s'est plus presente un seul cas semblable pai-mi ses betes a coi'nes.
Traitement.—M. Lafore, alors veterinaire ä Leyrac , fut consulte pour un boeuf de quatre ans qui, depuis trois mois, maigrissaita vue d'oeil. Ayant reconnu qu'il avait affaire a la phthisie mesenterique , il ordonna le traitement sui-vant : breuvage, compose de deux onces de poudre de gentiane delayees dans deux litres d'eau, administre tons les matins et auquel on ajoutait, tous les deux jours, douze grains d'iode dissous dans de l'eau-de-vie; panse-ment de la main; etable assainie ; alimentation bonne et substantielle, dans laquelle se trouve comprise une ration de betteraves ; chaque jour le boeuf est mis au päturage, lorsque le temps est beau. Des la premiere quinzaine de ce traitement, I'animal parut plus gai ; les ganglions cru-raux n'etaient plus aussi engorges ni aussi douloureux, et apres un mois la guerison fut complete.
Ce traitement, qui opera une cure exceptionnelle , merite d'etre experimente; un fait isole n'etant pas de nature a donner une entiere confiance au praticien, il serait bon qu'on en fit de nouveaulapplication. Gelle propose deporter la dose de gentiane a quatre onces par jour, et l'iode de quinze ä vingt-quatre grains en augmentant de trois grains tous les cinq a six jours. Apres avoir administre ce remede pendant une semaine, on en suspend I'usage pendant quatre a cinq jours pour le reprendre de nouveau, et ainsi de suite. Cette medication alterante doit etre continuee au moins quarante jours, et n'etre tentee que sur des malades jeunes, peu debilites, et surtout au debut de la maladie.
F1N DU TOME DEUXlfcME.
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