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ELEMENTS
DE
CHIRURGIE VBTERINA1RE.
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BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
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AVANT-PROPOS.
Depuis longtemps la Chirurgie forme dans la bibliogra­phic vclcrinairc un vide regrettable, egalement ^ciili, el par li.'s cleves qui commencenl leurs eludes, el par les veterinai-res dans rexereice de leur prolession : par ces derniers sur-tout, i|iii sc trouvent si rrequemracnl dans la necessite de meftre en pratique les preeeptes elcmenlaires de la science chirurgicale. Ann pas que l'indigence de la raedecine vele-rinaire, cn livres de Chirurgie, suit absolue; loin de la. La science, au contraire, esl a peu pres enticrement creee; de nombreuses monographics , quelques tints fort remar-quables, onl epuise presque tons les sujels, ei laissenl peu de chose ä ajouter. Malheui'eusement, tous ces travaux, dis-perses dans une multitude de publications diverses, sonl per-dus pour la plnpail des vcterinaires qui n'ont ä leur dispo­sition ni une riebe bibliotheque ni le temps necessaire pour compulser, dans les nombreux ouvrages oü ils sont consi-gnes, les materiaus propres ä relndc de chaque sujet. De la les plus grandes difficultes, sinon d'invincibles obstacles dans les etudes.
C'esl pour faire disparaitre ces difficultes, pour aplanir cos obstacles, que j'ai entrepris la publication de cc livre, dans lequel seronl rasscmblcs en un tableau succincl, quoi-
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(me aussi complet quc possible, les elements 6pars qui con­stituent aujourd'hui la Chirurgie vdterinaire.
Pour mo tracer un plan, en l'absence presque totale de traites speciaux sur los diverses branches de la medccine pratique des animaux domestiques, j'ai do embrasser toul ce qui reclame le secours de la main. Aiasi, independam-mcnt des operations propremenl dites, j'ai compris dans la chirume veterinaire les mpyens propres a contenir les ani­maux, los pansements, le traitement chirurgical des fractu­res et des luxations, la parturition el les operations diverses qui en dependent, objels divers que les medecins peuvenl o-encralemenl etudier dans des livres speciaux. De cette ma-nicre s'est trouve constitue an cadre beaucoup plus variö queceluide la pluparl des traites de Chirurgie humaine, qui n'o'nl ä s'occuper, d'ailleurs, ai des moyens de contention, ni de certaines operations, telles ([no la castration, les ope­rations de pied, qui forment une partie si imporlante de la Chirurgie des animaux domestiques.
Je reconnais qu'un tel programme esl vasle, el que, pour le remplir d'une maniere convenablc, il faudrail certaine-mentd'autres ressources de temps el d'experience que celles donl je puis disposer. Mais enfin, faule d'autre, I'ouvrage que je public aujourd'hui aura, tel qu'il esl, sen utilitc, et, en tons cas, il aidera a attendre I'oeuvre plus approfondie, le monument scientifique quc la Chirurgie veterinaire, comme toute autre science, a le droit d'esperer.
D'abord, intcrprcte ßdele des faits acquis, pour en faci-liter la connaissahce approfondie, autant que je le pourrai, surchaque sujet je dirai toul : le hon el le mauvais cote. Je mentionnerai les proccdes les meilleurs comme ceux d'une application difficile ou impossible; ear il esl important, pour le praticien, d'etre ögalemenl renseigne sur les uns et sur los autres : sur ceux-la, pom- lour donner la preference; sur ceux-ci, pour s'epargner dos recherches inutilcs, des loulalives döja I'aitcs infructueusement. En mauere de mede-cinc on I'a laquo;lit souvent, la connaissance ties insucoes et des
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cssais malheureux sort autanl que celle des succes. Pour ne |ias s'egarer en chemin, il faul connaltre la route ä eviter aussi Lien que la route ä suivre.
II est entendu qu'en adoptanl cette ligne de conduite, je ne dois ])as nie borner ä rcpeter pureraenl el simplement ce qui a ete fait el ce qui u etc dit. De pures descriptions tecliniques seraieul, on eilet, suns valeur, si elles n'etaient aecompagnees il'une apprecialion molivee. Je in'ell'oirerai de rendre ces appreciations aussi concluanles que le permettra l'ötat actuel ilc nos connaissances.
Quant aux opinions etrangeres aux miennes, je ne les donnerai que sous la responsaLilite de leurs auteurs, et je mettrai im soin scrupuleux ä rendre ä chaeun la pari qui lui revienl et, autanl que possible, sous la forme de cita­tions textuelles. G'est la meilleure maniere de n'alterer la pensee de personne: une idee no saurait mieux eirc rendue que par son auteur, im fail mieux raconte que par celui qui l'a observe. Jene serai pas, d'ailleurs, le premier ä agir ainsi. Dans un ouvrage fort repandu aujourd'hui parmi les veterinaires, la partie chirurgicale est presque toute traitee de cette maniere; malheureusement, l'autcur est sobre ä l'exces sur l'indication de ses sources, ce qui laisse quelque-lois de l'obscurite sur la valeur de ses appreciations. La science, malgre son carädere ölevc, se personnifie toujours quelque pen. Plus d'un progres, plus d'une decouverte ne sont juges ä leur veritable valour (pie sur le nom de leurs auteurs el la date de leur oriiiinc.
De plus, je dois dire qu'il n'est pas entre dans mes vues d'ecrire im recueil möthodique d'observations el de com-prendre dans ce livre autre chose que les prineipes, les ele­ments de la science, qui suffisent d'ailleurs pour les eludes et dans la pratique. Comme le dit Bourgelat, laquo; im art, dans raquo; I'exercice duquel l'esprit doit sans cesse diriger la main, no raquo; saurait etre constamment asservi a des modeles; mais, les raquo; prineipes une fois etablis, c'esl a i'homrae instruit a les raquo; clendre, ä les resserrer, a les combiner, i'i en imadner
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raquo; de nouvcaus dims le bcsoin, ct a so frayer, on un mot, des laquo; routes qui le rendont supericur ä toutes los difücultes ot i) ä tous los obslacles '. raquo;
Üiiidü [inr cetlo pensöc, jc n'ai pas cm non plus devoir me horner a la description pure el simple des operations connnes. J'ai cherchc encore, on donuani un certain de-voloppemenl aux principes göneraux , en m'etendant sur quelques melhodes opöratoires presque ignoröes des vetcri-naires, ü poser la Chirurgie volerinaire sur une base assez large [lonr former une specialite complete et raisonnec, avant ses preceptes el ses lois : un art quelconque no pro-gresso qu'ä cello condition. C'est-a-dire quo, lout en oflrant aux völörinaires un guide manuel pour la pratique des ope­rations, j'ai en outre essayö, dans le but d'ouvrir a lenrs etudes la carriere la plus etendue, de leur aider a acquerir cc qu'on peul appeler la science chirurgicale qui, jusqu'a pre­sent, n'a eu qu'une existence presque accessoire dans I'en-seiunomcul theorique de la medecinc volerinaire.
11 m'a paru d'autani plus mile d'envisagcr mon sujet do cette maniere, qu'il s'on faul que la Chirurgie veterinaire soit partout comprise comme eile devrait 1'etre. Rcduite encore, enlre los mains de beaucoup do praticiens el d'empiriques, ä quelques donnees vagues et superficielles, eleinenls incom-plets d'un arl gi'ossier, pratique sans direction et sans regie et no dcpassanl pas un certain horizon, eile no pout ainsi que roster fermee ä tout perfectionnement. 11 no saurait done. etre inutile, dans le but de faciliter sou essor, do chercher ä la rapprocher do plus on plus do la Chirurgie humaino, puisanl ses merveilleux progres de chaque jour dans I'exten-sion indefmie do ses applications.
Je dois mo hater d'ajoutcr qu'en m'oxprimanl ainsi jo n'on-tends nullemenl jugcr la Chirurgie vetörinaire tollo qu'elle ost exercöe actuellemenl par quelques veterinairos distingucs, notammenl par les professeurs dos Ecoles charges do son
| Essai sur les appareils laquo;'/ (es bandages, Avcrlissemcnl, p. o
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enseignement. Entre les mains de ces habiles praliciens, la Chirurgie n'a d'aulres perfectionnements ä acqu^rir ([uc. ccux apportes par le progres des leinp?; aussi, n'est-ce pas pour enx (jue j'ecris. Je ine suis, au conlraire, inspire de leurs travaux quand j'ai entrepris cet ouvrage, cl ce sera, j'ose l'esperer, ma meilleure i,rarantic aupres de ceux auxquels il est particulierement destine, c'est-ä-dire aupres des veteri-naires praticiens que les necessites de leur clientele tiennent eloignes de la marche de la science, el des eleves de nos Ecoles qui ont besoin de posseder 1'expose exact de celte meine science pour devenir habiles ä leur tour.
(loinnie complement ä mon plan general, j'y ai joint une introduction consacree ä Fhisloire de la Chirurgie veterinaire. On ne s'en etonnera pas; toutes les autres branches de nolre raedecine ont leur histoire : celle de la Chirurgie restait ä faire. Je l'ai essayee en donnant un assez grand developpe-rnent ä cette etude retrospective en raison des enseignements de plus d'un genre qui pourront en ressortir.
En somme, sans parti jiris de doctrine ou d'ecole, je me suis propose, en coramencant ce livre, de dresser, au-tant que les circonstances me le permettront, le bilan aclucl de nos richesses chirurgicales. Sans doute un tel plan, rigou-reusement suivi, m'entrainera a donner a ce travail plus d'etendue que je ne pensais d'abord. Mais les veterinaires , auxquels manquent tant de moyens d'instruction, n'auront pas, je suppose, lieu de s'cn plaindre, celte extension ctanl moti-vee uniquement par la multiplicity des Tails dont il ne depen-dait pas de moi de restreindre le norabre. J'ai d'ailleurs donne tons mes soins ä jeter quelque clartc au milieu de cette extreme abondance de maticres par une classification pre­cise, par des cadres aussi logiques que possible de divisions et de subdivisions, par une raethode descriptive uniforme, el par l'addition d'un grand nombre de figures inlercalees dans le texte et representant, soil des formes d'instruments, soil la disposition anatomique des parties ainsi que le ma-nuel des operations.
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Enlin, ä I'liisloire de chaque operation, j'ai juinl I'analo-raie do la region. Je n'ai fail ainsi quc suivre un usage ge-neralement adoplc ; et, dans la circonstance presenle, cela etalt plus nccessaire encore, vu rinsuffisance, au point, dc vue chirurgical, des traitcs actuelleraent existants d'anatomie veterinaire. Dans les descriptions, je dois 1c dire ici, j'ai suivi la raarche philosophique et eomparee imprimce de-pnis quclque temps ä la science anatomique des animaux domesliipics. Ainsi notamrncnt, pour les designations des organcs, je ne m'en suis pas tenu aux sculs noms connus jusqu'alors; j'ai adopte une nomenclature plus generale, basee aussi cxactement que possible sur Fanatomie humaine, en y joignant, toutefois, ä titre synonymique, les denomi­nations aujourd'hui en usage panni les veterinaires. Cette melhode, sans offrir aucune difüculte nouvelle , sera en conformity avec les tendances d'unite qui caracterisenl la science moderne, et qui n'ont d'autre but, en definitive, que le progres et la simplification des etudes.
.1. G.
Toulouse, aoül 1855.
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INTRODUCTION,
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La Chirurgie, qiii occupe aujourd'hui i.no place si considerable dans la pratique veterinaire , ost cependant, comme science particuliere, une des branches 1c plus recemment constituees de la medeeine des anitnaux. Reduile pendant des siecles a quelques pratiques grossleres, que lespro-gres universcls de notro epoquc n'onl pas encore reussi a faire enliere-mentdisparaitre, aujourd'hui encore ä peine degagee do son passe de bar­baric , eilecst en quelque sorte, pour nous, unc science nouvclle. C'est pourquoi, au moment oil nous entreprenons do presenter, dans un cadre elementaire, les principes fondamentaus de In Chirurgie veterinaire, il nous semhle utile de remonter les temps ecoules pour en rechercher la trace originelle, pour \oir par quels chemins eile est arrivee jusqu'a nous, et |)Our determiner, enfm , quels sonl ses veritablcs fondatcurs. Uien n'aide mieux a Tappreciation exacte de l'elat present d'une science (|ue son hisloire passee. La COnnaissancc des diflicultes vaincm^. des errcurs renversecs, donne la mesure des efforts qu'il a l'allu faire , el prepare la voie pour les Iravaux qui restenl a accomplir.
Pour avoir un point de comparaison, nous ferons preceder cet expose ci'unc histoire gonerale do la Chirurgie lunnaine, esquissee en traits ra­pides. Puis nous parcourrons les differentes phases historiqucs de la Chi­rurgie veterinaire, en les partageant en trois periodes distinctes : Iquot; dans i'antiquite; 2quot; a la renaissance; 3raquo; enfin a l'epoque moderne depuis la fondation des (-coles.
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Ai'Kiu.r historiqi'e sr;i l.\ ciinu neu; nrjT.vixr.
Selon toulc apparenco, la medeeine of la Chirurgie durcnl iMrc entir-remenl confonducs ä l'origino, el ccile-ci dul sc borncr d'abord n I'appli-
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U(nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;[NTRODCCTIOS.
cation des remfedes sur les plaies, a rextraclion des corps introduits dans los chairs, a despansemenls, ä des fomentations. Trfes-probablement on n'essaya pas ili^ prime-abord rinslrument tranchaat; il fallut auparavant qu'on eüt quelques donnees anatomiques : ä ce qu'il parait, toutefois, deja du temps d'llonierc , on pratiquait des incisions pour extraire les fleehes Mais a quelle epoipie ces premiers principes de l'art de guerir onl-ils commence a etre reunis en preceptes, en corps do doctrine? II est difficile de Ic dire an juste; ce qu'il y a seulernent do certain, o'esl quo les premieres traces de la saine medecine ne vont pas au-dela de la Grece. Quelquescoutumcs generales, signalees chez les autres peuplcs, sont tout cequireslede leur hisloiro medicale; ainsi Ilerodote rapporle quo les Egypliens avaient des oculistes, des dentistos , des medeciiis pour la poi-trine, pour le venire, autant d'especes do guerisseurs, en un mol , qu'il v avail de parties du corps susceptibles de devenir malades. Dans les livresdeMoise, on Irouvc queiques preceptes prophylactiques, quelques rcmedes contre la lepre ; et e'est tout.
En Grece, l'origine de la Chirurgie parait romonter aux premiers temps de I'histoire do ce peuple, puisque dejä on en alfribuait I'exorcico a Apollon, a Chiron. Mais les disciples do celui-ci, el entre autres Thösee, Aristce, Pythagorc et surtout Esculape furent, scion loutc pro-babilitc, les premiers qui en lirent un art special. Esculape, qui accom-pagnait Jason pendant l'expedition de la Toison-d'Or, vivail par conse­quent au Xlllc siecle avant Jesus-Chrisl ; scs deux lils, Podalyre et Machaon , suivirenl la meiiie carricrc, comme on le voit dans Homere, qui raconte les soins donnes par eux aux gucrners blesses devant les murs de Troie. lls furent les fondateurs dc la secte des Asclepiades, qui continuercnt d'exercer la Chirurgie; mais il ne nous est rien reste des tra-vanx. de cello secte jusqu'i'i Ilippocrate— Ve siecle av. J.-C.— un des des­cendants d'Esculape, el dont les oeuvres sont le monument le plus ancien de la medecine el de la Chirurgie en Grcce. On nc croit pas. toutefois , que ces oeuvres soienl porsonnelles a Ilippocrate; on les considere plutöt comrae un resume do toules les connaissances medicales de son temps, que le premier i! aurait reunies sous une forme scientilique.
La partie chirurgicale d'llippocrate est assez etendue; ainsi, Indepen-dammenl de la manicre do soigner les blessures , d'arreter le sant:, d'ex-traire les Heches, operations dont on retrouve les traces dans Homere , Ilippocrate parle de la saignee, des vcnlouses, do la cauterisation; il menlionne les procedes operatoires concernanl la trepanation , les luxa­tions el les fractures avec les bandages convcnables, les plaies de la leto, l'nuverture des abces, le Iraitemenl des fistuics, le traitemenl par la ligature de la tistule a l'anus, l'exlirpation des hcmorrhoidcs el des poly­pes, rompyemc, la paraconthose par raulerisation, etc. El pour loutes
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APF.nr.f IIISTORIQUE Sl'R LA CHIRURGIE HUMA1NE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Mil
cos operalions, il donne des pröccplesdont In plupart sont encore .~ui\igt; aujourd'bui. En un mot, la Chirurgie grecque etail arrivee :'i mi tel point sous Hippocrate, qu'il faut aller jusqu'a Celse pour conslaler quelque progrös.
Chez les Romains, la Chirurgie fnt loin d'abord d'etre cullivee comme chez les Grecs; 11 ne reste meme aucune trace qui indique qu'elie iilt ete pratiquee pendanl les riiK) premiers siecles de Rome. Selon I'line. le pre­mier qui I'exerga fut nn certain Archagatus, grec d'origine, qui s'ütablit a Home en 535 (21!) ans avanl J.-C.). M:iis hi Chirurgie ne fit pas pour cela de grands progres; car, exceptc quelques amputations pour lesquelles on employail le fer el le feu, il n'y avail pas possibility de pratiquer des operations, uttendu qu'elles effrayaienl les Romains, au point de les pousser souvent i\ se defaire de eeii\ qui exeivaient I'art chirurgical en les tu.int on en les for^ant ;'t fuir de leur ville. Archagatus tout lo pre­mier, qu'ils avaient surnomme le bourreau [carnifcx), fut oblige de quitter Home.
II on fut ainsi jusqu'a Celse qui, an 1quot; siöcle de noire ere, retahlil par sos ecrits et sa pratique la Chirurgie a Rome. Son ouvrage , qui nous reste, rapportea pen pres Ions les progrös fails depnis Hippocrate jusqu'a lui. On y trouve sur les affections chirurgicalcs une description raeilleure (piece qui avail ete fail jnsque-la , el I'indicalion de precedes opera loi res nouveaux; il y est question de la saignee comme d'une chose deja fort ancienne, se pratiquanl alors seulemenl aux tempes, aux bras el aus pieds. Ce livre, le premier, donne sur l'operation de la pierre des details vraimcnl chirurgicaux. En un mot, il resume ions les preccples de la Chirurgie grecque, plus tout ce que la science avail acquis depnis Hippo­crate. Cel ouvrage remarquable pour le temps pose Celse comme le ve­ritable crealeur de la medecino el de la Chirurgie a Rome, sciences donl rinsuffisance avanl lui est plus que prouvee par le grand nombre de mots nouveaux, fous tires du grec, qu'il est oblige de creer pour constituer un langage medical; de meme qu'il rapporte encore aux Grecs la division de la raedecine en trois branches : dietetique, phnrmaceutiquc et chirur-gicale, ;,ujtj7i/;v. Toutefois, il parail que c'esl Celse liii-meine qui a donne au mot Chirurgien . chirurgus, do gt;;laquo;'? , main .-:•/-. ouvrage. sa signification exclusive acluelle. Auparavant ce mol s'appliquail a tout ar­tisan faisant Oeuvre de main, aux peintres, aux sculpteurs, comme on le voit dans Elien.
Apres Celse. la Chirurgie s'enrichil seulemenl de quelques progres par-tiels jusqu'a Galien. Mais ce qui doil elre reraarque a celte epoqne, c'esl la multiplication dos medecins speciaux : pour les yeux . pour les oreilles, pour la pierre, pour tons les genres, en un mot, d'operalions on de maladies: el dans loulo ospece d'affection los mellmdes super-li-
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{leases et empiriqucs conlinuerent n Hive, plus que jamais, lit base esscn-liollo du traitement,
Galien, qui vint s'etablir ä Rome vers le milieu du II' sifecle, donna un nouveau lustre a la Chirurgie , mais plulöl par ses ecrits que pur sa pra­tique, car il abandonnait les operations, corame il le dit, ä ceuxqui en faisaienf profession. II introduisit pen do choses nouvelles dans la Chirur­gie ; mais il lui donna une forme plus molhodiqiie, monlra I'utilite qu'elle pouvait retirer del'anatomie, traita aveesoin des luxations et des frac­tures, des bandages , des hemorrhagies arterielles et des moyens de les arreter par la compression et la ligature, etc.
A pen pros a la meine epoque , on pen de temps apres Galien , vecurent differents medecins qui apporlörenl de notables ameliorations ä la Chirur­gie, notammenl Archigene, Heliodore, Rufus; puis Leonidc, qui lit cou-naitre l'operation de I'hydrocfele; Antyllus, qui donna la premiere des­cription d'un precede de tracheotomie.
Malgre les travaux divers de cos savants, apres Galien , lo dernier me-decin distingue qui exerca a Rome, la Chirurgie entra dans une veritable decadence; il en fid de nieme, au reste, de toutes les autres sciences. L'anatomic fut abandonnee; les operations furent oublices, etrempla-cees par des pratiques superstitieuses . par l'cmploi abusif et döregle des medicaments. Pour toute medecine, des empiriqucs, des moinos , des vieilles femmes , exploitant la credule ignorance des temps. administraienl des remedes secrets appropries a chaque maladie. Quelqucs operations in­dispensables, tclles que la ladle. I'operalion de la hernie, la calaracte, etc , conlinuerent a (Mre exerceos, tant bien que mal, par des individus depourvus de tout savoir medical qui faisaienl de la pratique decbaquc operation une profession spccialc. La Chirurgie pourlant reprit quelquc splendeur sous les empcreurs grocs, el Paul d'Egine, an VIIquot; siecie, lui le principal reprcsentant de cetlc phase dc restauration; mais il fut le dernier a soutcnir chez les Grecs I'honneur de la Chirurgie. Apres lui eile s'eteignit. tombee enlre les mains d'esclaves ignorants.
Elle tut relevee, vers le Xquot; siecie . par les Arabes, qui puisercnt les premieres notions de cede science dans Hippocrate, Galien et Paul d'Egine. Cependanl les principaux d'entre eux , Uhazes, Avicenne. Aben-Zohar, Albucasis , conlinuerent de dedaigner la pratique des operations qu'ils confiaient presque toutes aux Operateurs ambulanls; la taille surtout leur paraissait une veritable derogation a la dignite de la medecine. Toutefois les operations gcnerales , telles que la saignee , les ventouses , les cau­terisations, occuperent une grande place dans leur therapeutique; ils faisaicnt aussi usage do la compression pour gnerir certaines fistules el ulccrcs. Quant a quelques grandes operations connues des Grecs . comme i,i trepanation, l'cxtirpation des polypes du ncz. les operations dc la
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Al'ERCU HIST0R1QUE SUU LA CHIRURGIE HÜMAINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \\
cataracte, dela hernie , de I'Lydrocfele, de la pierre, de l'anevrysmo , elc, qaoiqu'elles ne lenr fussent pas etrangcres , elles n'entrerent pas dans lc domaine usucl de leur medecine.
De tous les auleurs arabes qui ont traite de la Chirurgie, lo principal esl Albacasis, de Cordoue en Espagne, —an. 1106. —II rapporte dans ses ecrits (juc de son temps la Chirurgie elait presque entiereoient eteinte ; et, le premier de lous les anciens , il donne la description ties iDstrumcnls propres ä chaque operation , et les represente avec des figures. II s'etcnd siirtoul longuement sur remploi du fco , dont il exalte les verlus presque divines , et noinrnc cinquante maladies oil il peul elre employe ; il so monlro, en im mol, im des plus hardis Operateurs de I'aDtiquite. Son ouvrage resta longlemps classique. ;\lais ce fut In derniere ceuvre capitale de l'art medical des Maures. Apres Albucasis, les Arabes ne firenl [ilus aneun progres en Chirurgie , et quand ils furent chasses d'Espagne . cette science s'eteignit encore une fois en Occident.
Chez les Chretiens , coutemporains des Arabes , la medecine , d'abord plongeo dans les tdnebres qui cnveloppaient loutes les sciences, devint a la Renaissance, au Xilc sieclo, le privilege des moines et des ecclesinsti-ques des ordres inferieurs ; mais , en meme temps , tout co qui lenait a la Chirurgie manuelle fut neglige par cux. En effet, dopuis 1131, une ordon-nance du Synode de Heims, confirmee ä diverses reprises par des canons et des bulles des papes, leur inlerdisait posilivement toute operation chirurgicale , et notamment l'usage du feu et des instruments tranchants ; de l'acon quo tout ce qui restail de Chirurgie ne sortil pas des mains des Operateurs de profession, et ceu\-ci continuerent a puiser toute leur science dans une tradition aveugle , dont les preeeptes se conservaienl pour la plnpart sous forme do secrets de famille. Quant a la medecine oxercee par les therapeutes des convents , eile sc borna a ce que l'on pouvait attdndrc d'eux , vu leur ignorance en cet art, c'est-a-dii'c a des prieres , a des invocations aux saints , a des applications de reliques , etc.
A cette epoque, toutes les branches de l'art de guerir claient arrivees a la plus extreme limite de decadence qu'elles aient Jamals atteinte. Elles etaient tout juste au niveau do la science des Asclepiades , predecesseurs d'Hippocrate. Cc fut en Italic que leur restauration commenea, sous l'in-(luencc des lumieres puisees aux ecoles des Arabes. IVecole de Salerne s'eleva au milieu du XIe siede , et commenea ä propager les connaissances chirnrgicales puisees dans Ilippocrate. Celsc, Galien, I'aul d'Egine et les premiers ouvrages des medecins arabes. Cette öcole produisit un grand nombre de chirurgiens celebres, dont plusieurs, pour echapper aux factions des Guelfes et des Gibclins , se refugierenl en France , oü ils poserent les premieres bases de la Chirurgie raisonnee.
i'n de ces refugics fut Lanfranc , de .Milan . qui vinl ä Paris cn 12:k;
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\\lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LNTHOOUCTION.
y ouvril des cours publics et acciuit uno trfes-grande celebrity. Deji qael-(jucs amices auparavaat, en 127 1 , avail etu etabli ü Paris lo College de Chirurgie par .lean Pitard, mddecin do Louis IX. Toutefois, I'in-lluence dv Lanfranc el du Collego de Chirurgie fut encore assez faible sur los progres de cette science. Son veritable restaurateur , celui ipii vcrita-blement roplaca la Chirurgie a la hauteur oil clle etait chez los Grecs , ct qui inaugura, au milieu du XIVTe siecle, Tore do progres dont eile no s'ecarta plusdcpuis , malgreles tracasseries et les iierseculions ([n'ollo out a subir, co fut Gui du Chauliac. de l'Ecole de Montpellier, homino remar-quable , superieur a son siecle , qui, grace a ses travaux , a sa fermete, ä sa constancc ; reussit enfin ä placer los operations dans lo domaine do la medecine. Toutes les Ecoles le proclameront promoteur do la Chirurgie dans rOccidenl. 11 pratiqua presque toutes los grandos operations indi-quecs avant lui ;ot, pendant trois sieclos, il fut lo classique par excellence. Par l'influence de cot hoinine colobro, la Chirurgie aurait pu alors pros-perer en France ; il n'ou fut pourlanl pas ainsi , et d'absurdes rivaliles laisserenl encore le progres s'exiler a I'etranger. 11 trouva surtout asile en Italie, oh toutes los branches do la science medicale, continuant d'etre cul-tivoos avec eclats , s'illustraient succossivemont des nonis de Benedetti, de Joan doVigo, auXVlaquo; siecle ; d'Eustachi, dcFallopo, do Vesale, deVarole, dc Fabrice d'Aquapendente, au XVIlaquo; siocle, age d'or de la literature italicnno. Tons brillerent ogalomcnt par lours travaux en anatomie el en Chirurgie, lis ourcnl pour successenrs , dans le siöcle suivant , Marc-Aurele Severin, Marchetti, qui achoverent la periode glorieusc de la Chi­rurgie italionnc.
Pendant ce temps, la Chirurgie franeaisc etait I'objet do luttes qui foront eternellemont la honte de rette epoque. Los docteurs des Uuiversites, composees d'ecclesiasliques , a qui il etait interdit , comme nous I'avons vu de r6pandre le sang, et d'un petit nombre de laiques qui se soumel-taicnt aux monies Statuts , voulant, par orgueil, s'arroger le droit exclu-sif d'enseigner les operations qu'ils nepouvaient pratiquer , exclurent los chimrgiens du milieu d'eux , soutonant leurs pretentions on söparanl la theorie do la pratique, exaltant collc-ci et rabaissant celle-lä, defendant I'operation au savant, la science ä l'operateur. La Faculte dos medecins s'opposa surtout, do toutes les manieres, ä ce quo les chirurgiens etudlas-sent I'anatomie, soit en dissoquant dos cadavrcs soit en I'enseignanl pu-bliquement. Elle reussit mönio a entraincr dans sa haine les autorites legales ot a faire soutenir ses droits par la prison, la flagellation et la polenco : ainsi , en 1033 , un arrel du Parlement defondit aux aspirants a la maitrise en Chirurgie de chercher en aucune maniere a cnlever les ca-davres des crirninels executes , d peine d'ilre pendus el ilrangles sans aulre forme ni figure de proves.
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APKlta HISTOIUQUE SLU LA CI1IRUUÜ1E III MAIM:.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;XVII
Dos le XIV' sieclc, los chirurgiens s'elaicnt parlages en deux ooiniim-nautcs : 1raquo; los chirur^ious lettres ou do robe-ioague, constitues sous I'hi-lippe-le-Bel, par letlrcs-patentes de aovembre 1311, qui leur accordaient lo privilege exclusifde I'exercice do la Chirurgie et defendaienl a toute per-sonne do I'exercer sans avoir ete examinee par eux ; ilaquo; les chirurgiens-barbiers qui furent autorises a pratiquer los pelites operations sous Charles V, etdont le plus ancien litrecsl de decembre 137 I. De ces deux CommuDautes, la premiere surtout, on le comprend, ful en bulte aux attaquesdes mcdecins, etceux-ci, afin de manifester encore plus haute-mnnt lour incroyablo opposition , confierenl exclusivcracnl aux mains dos barbiers los operations qu'ils jugeaiont necessaires et rapplication de Ions los remödes exterieurs qu'ils ordonnaient. Les barbiers, ignorants, el los moins propres, i)ar lours fonctions, a toute etude, etaient ainsi pour eux des instruments, des automatesdont rignorance m6me leurservait a con-sacrer la distinction etrange qu'ils voulaient mettre entre la theorie et la pratique. El pour achever enfin d'avilir les chirurgiens lettres dont ils avaient chorche a nbaisscr la science, en faisant prendre on mauvaisc part io mot do mddecine chimrgicale, synonyme pour lout le mondc do midecinc des barbiers, ils reussirent, par leurs intrigues, ä faire pro-noncer, en I6Ö3, parl'autorite superieurc, la reunion dos deux coiiimu-nautes et a faire lout-a-fait oxclurc In Chirurgie de l'Universile.
Cela acheva u'eleindre tout zeleet toute emulation parmi les chirurgions franeais. Ambroise Pare, qui venait une sccondo fois ilc: restaurer la ohi-rurgie en France el avail rempli le XVIlaquo; sieolo do sa renomm6e, ctait morion 1590, et sos successcurs, Pigray, Guillcmeau, Pinoau. Uous-sel, etc., auxquels l'art des operations doit plus d'un perfectionncmefit important, allaionl, en continuant roBUvre do Pare , donner ä la science chirurgicale la place qui lui conviont , lorsque I'indignc couduito do la Faculte do Paris onlrava tout propres pour pros d'un siecle.
Mais 1'Italie n'elait plus seule ä soutenir I'edificede la science. LaSuisse, ct principaloinont la ville de Bale, depais le milieu du XVI' siecle, par-licipait au mouvement intellectuel ct produisait, entre autres illustrations, Fabrice de Hilden, Theophile Bonet; puis l'Allemagne, les Pays-Bas, rAngleterre, l'Espagne vlurent a leur tour. Alors s'ouvrit le XVIII1' sioclo. dans lequel rinfluence de la raisou vint onfiu ebraider l'edifice golhi-que des privileges ct delivrcr la Chirurgie du joug oü la mainlenait lo pedanlisme en robe el on bonnet. Grace surtout a quelques chirurgiens dont los noms sonl immortels, la science so releva, el, colic fois, pour no plus tomber.
Vors la fin du siecle precedent, Dionis el Bienaiso avaient prepare colle restauration. Le premier obtint de Louis XIV le droit de professor 1'anatomie el la Chirurgie au Jardia-des-Plantes; en meine temps quo les
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Willnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; INTRODUCTION.
chirurgiens de la cour, Felix, Clement, Mareschal 6laient comblcs d'honneur. Par leurs efforts et ceux de Lapeyronie, cinq places do do-monstrateurs pour rcuseigaement public do toates U;s parlies do I'anato-inie et de la Chirurgie, furcnl creees, en 1724, dans l'Ecole de Saint-Cöme. La Faculty, so basant sur ce qu'elle seule avail le droit d'enseigner los diverses parlies des sciences medicales, lit encore une violente opposition. lleureuseinonl eile no ful pas ecoutee ; die n'eut pas plus do succes dans la plainte que, pour le mome motif, eile eleva centre J.-L. Petit qui venail d'annoncer (1727; la publication do ses Piinciprs dccliiniryic thco-riquc.
Peu a[)res, on 1731, Lapeyronie fit eriger la communautö des chirur­giens en Academic ruyale de Chirurgie, avee retablissemcnt di's droits des ancieoschirurgieDsderobe-lougue. Nouvelle opposition de la Faculle; mais ce ful la derniere. Un arrel do 1743 elimina de 1'Academic les barbicrs dontla presence avail longtemps deshonore co corps; d'aulres arrets du CoQSeil, on 1749 el 1730, mirent un terme aux prelenlionsdes medecins, et, en 1757, s'ouvrit definitivement rEcole de Chirurgie qui produisit Üesault, et qui n'a cesse de prosperer jusqu'ä 17S9. Dans la plupart des autres villes do France, notamment ä Monlpcllier, a Lyon, ä Tou­louse, I'enseigaement chirurgical se repandit avee le meine succes ; et lorsque la Revolution frangaise, nivelant toutes les institutions, abolil a Societe royale de inedecine , l'Academic royale de Chirurgie, el reta-blit, par une organisation nouvelle, l'iinile dans l'art de guerir, ellc ne lit ([ue consacrer, on faisant disparaltre des distinctions ridicules et orgueillcuses, ce quo la saine raison avail depuis longtemps juge indis­pensable.
A partir do ce moment, le sort de la Chirurgie ful li\ö. Degagee do toute entrave, libre, obligee möme de participer ä toutes les branches medicales, eile put prendre son essor etarrivcr a etro la science mer-veilleusc des temps actuels, science illustree depuis le commencement do ce sioclc par les Boyer, les Sabatier, les Dupuytren, les Lisfranc, si glorieusemenl continues de nos jours par cctte plciade do chirurgiens illustres, MM. Volpeau, Malgaigne , Jobert (do Lamballe). Vidal (do Cassis), el tant d'aulres qui, chaque jour , par des prodiges do talent, d'adresse et meme do genie , s'efforcent de venger, en apporlant un surcroit do soulagement ä lours semblables, la memoiro do lours pre-decesseurs si longtemps outrages et persecutes par le pedantisme et l'ignorance.
I'uisso la Chirurgie veterinaire profiler de l'enseignement offert par eclte rapide et brillante evolution !
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ms mim; de l \ cüirurgib veteiiinaire.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; mx
1IIST0IRE DE I.A. CllIRL'nUIE VETERINAIRE.
1laquo; Periode. — Dans l'anliquiU1.
Les commenccinents de hi Chirurgie velerinaire, comme ceux de toules les sciences, sont enveloppcs d'une assez grande obM'urilo. Du ti-ou\c los premieres traces de la pratique do cet art chez les .luii's; ainsi MoYsu , in-diquant clans le Levillque les qualilcs lt;|iie doivent presenter les vielinies offertes au Seigneur, dlt que l'on pourra donner volonluirement un boeuf ou unc brebis dont on aura coupe les oreilles on la queue , mais iion ^en servir pour acquillcr un voeu ; il defend ensuile d'offrir un animal qui,
pour etre privö de la faculle reproductrice , aura ete froissc , foule , coupenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.:#9632; I
ouarrachö, etprescril de plus au peuple d'Israel, de ne jamaispratiquer cette operation dans son pays ; ce qui semble indiquer que la castration etait deja connue ailleurs que chez les Juifs, ot nntaminent, sansdoute, en Egypte d'oii venaienl la pluparl des auimaux employes on ces temps primitifs par les Israelites.
Voila tout ce quo Ton sail de I'art chirurgical avant l'epoque grecque ; cola ne suffil pas pour nous apprendre si cet art formait chez les Jnil's une brancho professioDnellc speciale, ou si, ce qui est plus probable , la pra­tique des quelques operations noniiuees , ainsi que lout ce qui appartenait a la medecine des aninuuix , etaient du domaine comnuin.
En Grece, la Chirurgie velerinaire fnl confondue avoc la Chirurgie hu-maine pendant tout le temps que dura la civilisation grecque . e'est-a-dire pendant pros do douze siecles. On donnait a I'une el a I'aulro la meine origine tnythologique ; Esculape passail, en effet, pour avoir pratique la medecine des anhnanx en meine temps quo cello do rhomme, ayanteu pour preceptour le centaure Chiron, ainsi appelo a cause de la dcxlerilc do sa main, ot qui pratiquait les operations sur I'liommo el le cheval, d'oü lui viondrait la liguro, mi-partie hommo, mi-parlie cheval, sous laquelle on lo ropresontc. I a nieine tradition se rotrouvc chez les successeurs d'Esculape, chez Hippocrate lui-memo qui, dans scs livrcs, remarque soiivent, par exemple. la conformite qui existo entre los maladies dos hommes ot cellos des animaux . el qui, dans son traite deArliculis, ox-pliquo pourqaoi les boeufs sent si sujets a so luxer la cuisse.
Cet usage de pratiquer les deux niödecines ensemble parait s'etre per-petue jusqu'a la fin (h la civilisation greccpio : ainsi Absyrte , lo plus eelebre des vöterinaires grecs dont les ocrits nous soient rosles ot sur lequel nous aurons a revenir. dil. dans une doses loltres {lib. II, ca]gt;. 129,',
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XXnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; INTRODUCTION.
qu'il na [kis seulement traite dos ehevaux el de leurs remfedes , mais ;iussi dis remfedes convenables aux maladies des hommes. Gelte indica-tioa, joinlc i l'epithetede medicus equorum qu'il donne ä beaucoup do sos correspondanls, semble indiquer qu'alors les mömos hommes exer-caient ;i la fois los deux medecines.
An reste, cela no doit pas surprendre si Ton considcre quo la medecine on general, au\ premiers temps de la civilisation grecque, so confondait olio-mömo avec toutos los autres sciences humaines ; cc quo Celse faisait doja remarquer en cilant, en temoignage, I'exemple do Pythagore, d'Em-pedocle, de Democrite. C'est pourquoi on reraarque qu'en (Iri-co il n'y avail pas quo los medecins proprement dils qui pratiquassent la mödociiio dos animaux : los philosophes, les militaires s'occupaient aussi do col art, alors Tort en lionneur. Pourlanl un auteur, dont nous reparlerons plus loin , llierocles, rapporte que lo premier hlppiatre grec futunnomme Simon, lequel, dit-il,avail ecrit les enseignements concernant les chevaux sur les murailles du temple de Pallas Eleusienne, et on faisait la demon­stration par des figures gravees sur du bois.
Mais, quoique la Grece ail ete le veritable berceau de la medecine vete-rinaire et quo lesouvrages d'Hippocrate, de Xenophon, d'Aristote, eta-blissout son anciennete dans ce pays , ce n'esl pas dans les auteurs grecs qu'on trouve les premieres notions do la Chirurgie des animaux ; il taut los alier chorrher dans les livrcs latins. Aussi. pour suivro I'ordre chrono-logiquedu developpement de 1'artchirurgical veterinaire.ilnous faul dune, mettant d'abord de cole la periode grecque primitive qui no nous a laisse qucquolqiies aporcus, presque lonjours vagues ou errones, commencer par Irs auteurs remains dont les ouvrages soul lo veritable point de depart de toutos les branches do la medecine veterinaire.
Ce point do depart, toutefois, no remonte pas Ires-haul dans I'histoire do Rome; car, de ineiue que la Chirurgie humaine, la Chirurgie veteri­naire y fut longtemps, nous no dirons pas seulement negligee, mais in-connue , grace a I'ignorance profonde dans laquelle los Romains vecurent pendant pros do six cents ans. l.ivres alors exclusivemont an metier des armes, ils meprisaionl toutos les autres branches dos connaissanccs humaines. Aussi Ton comprond qnotrangcrs aux plus grossiers elements d'anatomie, et no voyant dans la Chirurgie, en parliculior, qu'un objot do terreur, ils n'aient pas ossaye sur les animaux domesliques la pratique d'un arl qui lour etait coinpletomonl inconnu.
Caton-Ie-Censeur — qui vecut de iii a li-9 ans av. J.-C. — le plus ancion ocrivain latin qui nous ail laisse quelques traces do la mede­cine du belail, dans son traite de Re Ruslica, no donno aucun precopte de Chirurgie, et nc menlionnc aucuno operation. II rocommando seule­ment d'enduire lo dessousdes sabots du boeut avec do la poix fluide pour
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IIISTOIRE Igt;F. LA Cllli'.l IK.Ii; VETMRINAinE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; XXI
It's cmpöclicr de s'uscr on voyage ': puis il ordoanc, en c;is do morsure tie serpent, d'injecter dans le nez nne decoelion vineuse dc scmencc do cumin, ot d'appliquer sur la morsure de la Sento de pore -. Aprfes ccla, toute sa medecine se borne, soil pour guerir un Loeuf malade, soil pour prevenir les maladies qu'il ne dislingue pas, a radministration do sub­stances diverses, combinees de la facon la plus bizarre :i. Quant aux maladies chirurgicaies , il ne aotnme que les luxations pour la guerison desquelles il sc conti'iito d'indiquer un cliarrne consistant a Her, sur la partie malade, des morceaux d'un roseau vert coupes en prononcant des paroles magiques '.
Et oc fnl a cola tpio se borna longtenaps lout Tart medical el chirurgical clioz les Romains, alors memo tpiils avaienl deja appris a connailre un certain nombre de maladies. Par coinpensaliou , le chiffre des remedes s'augmenta inlininient par I'emploi d'une multitude de recetlcs absurdes dont I'line donna plus tard l'incrovable nomenclature.
Los oonquetos des Romains on Greco, qui eurenl pour resultat de faire transporter ä Rome lollies les merveilles des arts el des sciences dont los conqucrants depouiliaienl les pays conquis, altirercul, dans la capitale du raonde, tous los artistes, savants, hommes de letlres, qui suivaient, dans our emigration, los objets necessaires a la culture de leur esprit. Ce furenl la les premieres circonstances qui commenccrent a jeler quelque lumierc au milieu du chaos d'ignoranco oü etail plonge l'osprit des celebrcs mai-Iros do la ville eternelle. Les vaincus instruisirent les vainqueurs, et de ce moment seulement date I'bistoire intellectuclle dc ceux-ci. Alors . comme loules les autros branches scicntiliques, demandant quelque observation el quelque elude, la cbirurgic velerinaire dul etrc cultivee; et, seien toute apparence, la plupart des operations qu'on pratiqua sur les atiimaux domesliques furont imilecs do cellos deja pratiquees sur I'homme.
Cependant, il no parait paraquo; qu'avanl lo lr sicclede noire ere, cot art ail etc cullive d'une rnaniere reguliere ; au inoitis il ne rcsle pas de document historique qui I'indique. Varron — vivant dc 110 a 20 ans av. J.-C. —dans son Traiiide I'AgricuUure, si remarquable par I'esprit d'observa-lion vraic el judicieuso qui on fail lo carnclero principal, cl dans lequel S(! trouvo rosiimö a peu pros lout co qu'on savait alors sur les animaux domestiques, uvoc I'lndication des soins a leur donner on saute comme en maladie, Varron , disons-nous , noparle que do la saigneo des veiiios do la tele pour combattre la fievre, et de la castration des diverses espöees do-
i Chap. 72. ä Chap. 102.
3 Chap. 70, 71 , 73. i Chap. 160.
I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;b
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XXIInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;INTRODUCTION.
mestiques. Cos operations evidemraeat avaient etc iatroduitcs par los Grocs. Hans un pnssiiio ', il nous fait connailre qu'on pause los plaiesdes brebis avec un etnplälrc do poix fondue , et ailleurs, conformement aux idees polypharmaques du tomi)s , il dit a plusieurs reprises quo la mede-cino dos chevaux cst tres-compliquee, et qu'un proprietaire doit avoir par öcrit les differentes rocettos employees contre los maladies de cos animaux.
Vlrgile, — vivanl do 70 a 19 av. J.-C. — conseille d'ouvrir en cas do fiovrc, la veine du pied des hrebis pour en fairc couler le sang, sui-vant la coutume dos Bisaltes et dos Gelons -; et pour guerir la gale, il indique d'exciserpar le for le somrnel dos boulons ou abcos formes par cotlc maladie :,; il veut certainement parier de la clavelee.
Voila tout ce quo nous savons do la Chirurgie voterinaire, chez los Romains, avant Columelle. Mais avec cc dernier auteur, qui nous a laisse 1c traito le plus complet que nous ayons sur l'agriculture des an-ciens, nous commentjons a apercevoir chez los Romains une pratique chi-rurgicale assez etendue. C'etait dans le milieu du Iquot; sieclc; car Columelle, ne a Cadix, no vint so fixer a Homo qu'on I'an 42 , el n'ecrivit quo plus tard. Il putalors, pour ce qui concerne la partie medicale de son livre, s'inspiror do I'ouvrage ((uc Celse avail ecrit sur l'agricullure et la medecine des animaux domestiquos '; et, en effel, dans plusieurs passages5, il avouc lui-mömc avoir agi d'apres les indications do cot auteur.
Entre autres choses, Columelle nous apprend d'abord quo do son temps oxistaionl deja des vötorinaires, vclerinnrii, exercant spocialomenl la modeoine du betail. Cost ce que Celse, d'ailleurs , donne aussi a entendre dans son Trailide Medecine, lorsquo, combattant les medecins methodis-tes, qui ne consideraient dans les maladies que Total de relächement et de resserrement, et so bornaient dans la pratique a une observation facile et vulgairo, il les compare aux individus qui pratiquent la medecine des ani­maux , et qui, nopouvant apprendre de lours malades muets les choses qui les concernent, s'en tiennent aux caracteres genöraux. Ils sont, dit-il. conime ceux qui pecoribus acjumenlis medentur, cum propria cujusque ex mulis animalibus nosse nun possint, commmibus lanlummodo insisCunt... (Gels. inrd. Proef.)
Parmi les operations donl parle Columelle, lasaignee el la castration sont encore cellos qui occupent le rang 1c plus important. La saignee, que
i Vmim., liv. II, chap. II.
2nbsp; Vmc, Georgiques, liv. Ill, vers 460, 161 .
3nbsp; Jbid. liv. Ill, vers 153, 454.
I De He, ruslica, en cinq livres; ouvrage perdu que I'on ne connatt que par les citations de Columelle. 6 COLUM., liv. VI. chap. 12, li; liv. VII, chap. 2, .1, 5.
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IIISTOIRG DE LA CHIRURGIE VETERINAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;XXIII
Cl'Isp mentionne comme etant dejA di' son tcrii[)s uno opcTation (ori an-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i
cienne chcz rhommo, sc pratiquait alors sur tous los anirnaux. Sur le chnval, on saignait a la veine du larmier pour les differcnles affections de reeil, aux veincs des jambes pour certaines boiteries, et l'on anvtait 1cnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
sang avec du crotlin assujeti par dos bandes. Sur le boeuf, on saignait #9632; 1raquo; a la base de la quouc pour la liovro et differentes raaladies, et l'on arrotait le sang avec une ligature de papyrus; 2deg; au pied, encoupantla corneä vif, a son extremite inforiourc, pour faire sortir le sang descendu danscette partie ': 30ä l'oreille, si le cou avail ete blesse pendant le tra­vail, ou sil y avait eu ebranlement de cotfe region i)ar le joug; on saignait alors a l'oreille opposee au cöte du mal au nioyen d'un petit couteau , et apres avoir fail gonfler la veine en la battant avec un sarment: 4deg;aupalais. en cas d'enflure de celte region, en dechirant los tissus; 5deg; aux jambes de devant et de derriere, on cas de claudication. Pour la brebis, Columelle ordonno cgalcmenl la saignee aux yeux, aux oreillcs, sous la queue, plus enlre les onglons a la voinc du talon, d'aprfes Virgile, et a la levre superieure. en cas d'empoisonnetnent par la renouee. Pour la truie onfin , il recommande la saignee sous la ((ueue on cas de fievre, et donnc pour preeepte de i'air(^ d'abord gontler la veine en la frappant. puis de bander la plaie avec de röcorco do saulo. II n'est |)as question do la saignee h la jugulaire.
Comme Varron, Columelle parle de la castration de tous les anirnaux domestiquos : le ohevnl, lo lauroau, le heller, le verrat, le ooq: niais . de plus, il donne, en remprunlant a Magou -, la description du precede operatoire, cliez les mäles, qui ost le memo au surplus pour toutes les especes; il so bornea l'excision simple dos testicules chez les jeuues sujets, et a l'excision avec arracliomeiit chez los sujets plus avancos en äge. Columelle ne dit rien de la castration des truies, dont pourlant Aristole avait doia parle.
Le feu, qui joua plus tard im si grand role dans la Chirurgie en general, inais dont 1'usago causait loujours uno grande frayeur aux Romains, ne pouvait pas etre fort usite dans la Chirurgie du betail; cependanl il parait, d'apres Columelle, quo co moyou therapeutique precieux n'etait pas inconnu aux voterinaires du lemps, si loutofois ce quo dit I'agronome latin do l'usage du fou n'ost pas emprunlo, commc nous somnies fort porte a lecroire, a I'ouvrage do Celse. Quoi qu'il en soit, Columelle recom­mande I'application du feu aux momhros pour les douleurs anciennes, inveterees; il prescrit encore de cauleriser par le lor rouge pour les morsurcs do serpent, de musaraigne, et autrcs blessurcs envenimees ; et
1 Colum., liv. VI, chap. 12.
- Aiilmr carthaginois, dont rouvrage, d^jä cilc par Varron, ;i M pcnlu.
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xxl\nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; INTRODUCTION.
de brüler de mamp;ne, chez lc cheval, le front jusqu'ä l'os, enyjoignant rincision desoreilles, imi cas d'ecoulement par les naseaux. Ailleurs, il fail observer qu'il est preferable d'ouvrir lesabcös avec une lame de fer rouce, au lieu de seservir de rinstrument Iranchant; et cnlin, en parlant du pansement dos plaies . il ordonne de laver avec de l'urine de boeuf les blessures faites avec le feu, cl de panscr avec tlo la poix et de l'liuilo celles faites avec 1c fer. On voit, au surplus , quo ccs subslanccs : les corps gras fondus, la poix et l'urine jouaient alors un grand röle dans le traite-ment des plaies, obcfes, blessures du pied, furoncles, blessures enveni-mccs. etc. '.
Pour les pustules contagieuses de la gale et de la clavelee, il ordonne , d'apres im precepte exislanl deja dans Virgile, do resequer les boulons oules niedresjusqu'au vif, au moyen de l'instrume'nt Iranchant [scalpellus), et de panser encore avec l'huile et la poix 2. Par cette recette uniforme et fort simple. Colutnelle so separe tout-ä-fail de Celse, qui a cru devoir sacrißer aus Idees polypharmaques du temps en prescrivant pour le trai-tement des plaies une foule de remödes cicalrisants, maturatifs, aperitifs, detersifs, corrosifs, caustiq ues, resolutifs, attractifs, etc , composes avec des melanges bizarres de toule espece de choses. Laissant de cöte toutes cos recettes plus 011 moins dispondieuses, notre agronome latin fait preuve de sens: il coraprend deja que l'economie esi la premiere condition pour rexorcice de la medecine du betail, et qu'en definitive, la poix et l'huile pourraienl bien etre tout aussi efficaces entre les mains du mede-ciu, qu'une multitude de substances diverses venues de tons les pays , et doiit personne, no connaissait la composition ni les vertus.
Mais oil I'ons'apcrQOitqueColumelleprend evidemmentCelse pour guide, c'estquand il parle des fractures des brebis, qu'il recommande d'enlourer do bandages et d'attelles comme pour les hommes 3. et quand il dit qu'un proprietaire de troupeaux doit clre instruit dans la medecine vrlerinaire. afln de pouvoir aider ses brebis pendant la parturition, si le foetus est en travers, et pratiquer alors, s'il lefaut, la section du foetus, operation. dit-il, deja connue des Grecs qui l'appelaient E/i8?-jraquo;uA/.tiv *. C'est tout ce qu'il dit 11 ce sujet; oe qui prouve qu'il n'a pas pratique Ini-meme , et qu'il s'est seulement inspire de Celse, lequel venait precisemenl de don-ner dans son Traitö de la mddecine d'excellents preeeptes sur la conduite a tenir dans les cas d'accouchemenls laborieux et sur la pratique de rembryotomie.
1 Colum., liv. VI, chapi II , 11. !' ; üv. VII. chap. 15 1 Ibid., liv. VI, Dhap. 32; liv. VII, chap. 5. 3 Ihiil., liv. VlI, chap. .'.. 1 lliiil . liv. VII, chap. 3.
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UlSTOiUE 1)L LA CUlßURClE VETE1UMA1RE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \\\
A ces principes judicieux se trouve jointe dans Columelle la muution de certaiaes operations oli se i1l'clt;'1o toute l'ignorance dc I'^poque. Par exemple, pour preserver les bueufs, les moutoos, les pores de la phthisie on contagion , il present de preudre un fragiueut de racinc de pulmo-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .
naire (consiligo) arraohee de terre de la main gauche, avant le lever dusoleil, puis do tracer un petit cercle sur la partie la plus largo do roroille , par des piqures 1'ailes sur les deux faces; do faire im trou au centre avec le meine Instrument, d'y inserer la racine, etdel'y laisser jusqu'a ce qu'elle tombe avec le cercle de 1'oreille oil eile esl lixee, ce qui empörte le virus '. 11 Indlque encore d'inciser les oreilles pour les brebis qui out de la peine a respher ^ , d'enlever les barbillons, excroissances sous la langue, nommees, dit-il, par les veterinaires grenouilleUes(ranlt;B), en les coupant avec le fer, puis en frollanl la plaio avec du sei et de Tail piles ensemble 3; d'ouvrir dans le cas d'hydropisie chez les chevres, la peau sous l'epaule, et de panser avec la poix ', de serrer fortement, pour la tympanite , la base do la queue avec une ligature, puis verser dans la gorge du bocuf un melange de vin el d'huile, el si cela no suflil pas, lui couper la come autour du pied, ungulas circumsecare, on lui tirer du
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sang sous la queuequot;, et le faire courir, etc. #9632;lt;. A cela on peut joindre, commc il en est encore question dans mainte autre circonstance, I'in-troduclion de substances medicamentenses par le nez; ce qui so prati-quait, a ce qu'il parait, chez le boeuf, la brebis et les sulipedes. C'est la cornc qu'on employait dans ce cas-la , el eel instrument , le soul d'uil-leurs qu'on connüt alors pour l'adrainistration des breuvages par les voles naturelles, esl encore employe do nos jours dans quclqucs campa-gnes. Columelle enfin , pnrlant de ramputation de la queue du chien. nous apprend quot; qu'elle so pratiquait quarante jours apres la naissance, en pre-nant avec les dents le tendon qui s'etend le long do Fepine du dos jusqu'a roxtremile do la queue, et en le rompant apres I'avoir tire a soi; cela , dit-il, empeche cetle partie de prendro une extension desagreablc et preserve l'animal de la rage.
On voit que si Columelle rnerite une place honorable parmi les ecri-vains qui appartiennenl anx premiers temps de la Chirurgie vcterinaire, ce n'est pas pour s'etre enlicremcnt mis a l'abri de la credulile ignorante de son temps ; mais c'esl la laute des circonstances plutöt que la sienne . et
i Colum., liv. VI, chap. 5, 11; liv, VII. chap, a, 10. a Ibid., liv. VII, chap. 5.
3nbsp; Ibid.. liv. VI, chap. 8.
4nbsp; Ibid., liv. VII, chap. 7,
5nbsp; Ibid., liv. \'l, chap. 6. fi Ibid., liv. VII, chap. 12.
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\X\ inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;r.NTRODUCTION.
Ion saurait d'autant moins lui faire im reproche de ses erreurs, qu'il ost encore ivste, sous ce rapport, bien au-dessous d'ecrivains beuucoup plus rapproclu'S do nous, ctjdoat les ouvrages sonl loin d'etre oublies. Ajou-tous , pour en tcrminer avec cet auteur, qu'il est le premier qui nous ait laissc I'indicalion do I'etnploi, cliez les anciens, d'un travail pour conlenir les grands cpiadrupedes ((u'on avail a panser ou a niedicamenler. La ma­chine qu'il decrit n'est pas tout-a-fait semblable a cello qu'on a depuis miseen usage; on la verra figuree dans le corps de l'ouvragc.
Apres Colmnelle, il est ä peine utile de citer Palladius, qui se contente de recommander, comme ses predecesseure, de cMtrer le betail en i)riu-lemps et en automnc, et transcrit purement et simplement le proc6de decrit par Colunielle pour pratiquer I'oporation. Quant i Pline, qui vecut i la merae epoque quo Colunielle, de I'an 23 ä 79, il ne nous apprend rien d'utile : il acheve seuleraent le tableau de son epoque par les mille recits bizarres et absurdes qu'il nous a conserves.
Ainsi, pour ce qui concerne la Chirurgie des aniniaux, il raconte entre autrcs choses, que Ton pratiquait la castration sur le cbameau, le mule et la femelle, pour les rendre propres a la guerre '; sur la truie, quo Ton operait comme les cbamelles en la suspendant par les pieds de devant cl lui coupant lamatricc, pour qu'eile engraissSt plus rapidement'; sur le coq opere dans le memebut. et qu'on chalrait en brülant avec un far rouge , soit les lombes , soit le bus de la jambe ::. Pline ensuite , en par-lant des hemorrhagies, n'indique, pour les arreter que I'usage decertai-aes plantes , laprele, la cigue, le plantain, la pivoine. Pour la mor-sure du chien enrage, il present de couper jusqu'au vif et d'appliquer differents recnedes4. Le premier, il fait connaitre I'usage des sangsucs comme moyen de tirer le sang superflu ; puis, revenant a ses hisloires, il raconte que le castor se chälre lui-meme, sachant qu'on 1c poursuit pour ses teslicules qui sont le oastoreum s; que l'hippopotame trop gras se sai-gne spontanement, en s'appuyant sur un roseau aigu, qui ouvre ainsi une veine de la jambe. et quo e'est la ce qui a donne Video de la saignee a la medeeine (;; ((uou gueril la morsure dc la musaraigne,— au danger delaquelle, en pleiaXIXlaquo; siede, il y a des gens qui croient encore, — avec la trompc du meine animal, etc.
Teile etait la Chirurgie veteriuaire. a Home, au commencement de noire
1 Pline, liv. VHi, chap. 26. -' Md., liv. VIII, chap. 7: 3 Ibid., liv \, chap. 2:.. #9632;• Ibid.. In VIII, rhap. 1quot;. :' Ibid.. liv. XXVIII, cliap. i:: laquo; Ibid., li\ Mil. chap. W
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ntSTOIRE DE LA CIIIRL'RUIE VETEHINAIHE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; XXVII
erc;pour voir co qa'elle dovint ensuite, il faul consulter les auteurs grecs, beaucoup iilus nombroux. (|ue los auteurs latins, attenduquela
science du cheval, plus cultivee en tirecc qu'en (talie, y eluit uieinc en
honneur, |);ir suite de I'aDlique importance quo les jeux, les coursesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.
d'hippodrome avaient fait acquerir a cet animal. Malheureuseinent, de cenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^
grand DOtnbre d'hippiatres que possedait la (jreee, peu de chose nous est
parvenu; les noms seuls de beaucoup d'entie eux nous out ele trausuiis a
defaul de leurs ouvrages.
Tout ce qui roste de leurs ecrits se trouve rassemble dans line col­lection celehre, forrnant deux livres et li!) chapitres. Tous les auteurs modernes rapportent , les uns apres les autres , quo cette collection tut preparee dans le X0 siecle par les soins de Constantin Porpbyroge-nete. Elle nous parait plutöt due ä Tun des veterinaires de la collec­tion , Ilierocles, de qui l'on trouve uue preface en tele de ebaeun des deux livres de ce reeucil et le seul qui, danraquo; les articles qui lui sont propres, cite tous les autres auteurs sans etre cite par aueun. Mais peul-etro ce Hierocles esl-il celui qui l'ul charge par Constantin de reunir les ecrits des anciens veterinaires : cette opinion n'a rien d'iuvraisemblable.
Eu tous cas, apres rinvention de rinipcimerie, deux editions, l'une latine, l'aulre grecque, de la collection, parurent presque en inemc temps. L'edition latine fut publieepar Jean Ruel, en 1530, a Paris; l'autreparut par les soius de Simon Griner , ä ISäle , en I j37. L'edition de Jean lluel, sous lo nom de Mediaina veterinaria, est la [ilus ancienne des veterinai­res grecs que l'on puisso aujourd'hui consulter. Dans cet ouvrage, sont reunis les fragments de vingt-et-un cerivains. Parmieux, celui qui oc-eupe la plus large place est Äbsyrte ou Äpsyrte , de Pruse selou les uns , (le.Mcoiucdioselon d'aulres ; il parait avoir vecu sous Constantin-le-Grand, vers 330, dans les armees duquel il aurait combattu en Scythie. Tout co qu'il y a de lui est ecrit sous forme de leltrcs , adressecs a des bippia-tres ou ä des diguilaires de l'armee greco-rornaine. II devait jouir d'une haute reputation si Von en juge par le grand nonibre de ses relations ; il fail connailre en eilet le nom de plus desoixanle de ses correspondants. Dans ses leltrcs il passe en revue tous los objets concernant la medecine velerinaire : I'liygiene , l'education, la palbologie, la Chirurgie, l'exle-rieur, a l'exception de Tanatomie dont il n'esl pas question.
Outre ses leltres, Absyrle , seien Suidas , aurait encore ecrit une hip-piatrique en grec, qu'il adressa ä Asclepiade. Cet ouvrage est perdu.
Apres Absyrle, vient Ilierocles auquel, avons-nous dil, il parait juste d'attribucr le merite d'avoir rassemble les leltres d'Absyrle et les frag­ments qui reslenl des autres auteurs. Parmi ces derniers il faul eiter d'abord Pelagonius, Kumele, Theomnesle el Hippocrate; puis, a im rang inferieur, Anatolius, Tiberius, Didvmus, Agathotvchus, Africanus, Demo-
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\XM1Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (VlllODlCTlüN.
critusct uiic iloiiznine d'autres encore, qui ne font que repeler Absyrte, et dont les noms se Irouvent associes h des objets sans importance. Tons ces noins, on !e remarquera, sent grecs et romains; ce qui prouve, en ee tempo, la fusion scienlifique aussi bien quo la fusion poliliquc des deux nations.
Quoi qu'il en soit, on trouve chez les veterinaires szrecs, ou plutöl chcz les hippiatres —car tel etait le noin qu'on leur donnaitdöjä, vu qu'ils s'oc-cupaient exclusivetnent du cheval —c'esl-ä-dire dans Absyrte, qui les resume lous, un progres reel sur les auteurs romains, relntivement a la Chirurgie veterinaire. Ceux-ci pourtant ont de plus, qu'ils s'occu-pent, en meine temps que du cheval. des aulres espfcees domestiques.
Absyrte s'etend furl longucment sur l'emploi des operations sim­ples , meutionnees par Columclle , sur la saiyncc principalement, dont il blame 1'abus; ce qui no I'empechc pas d'en recommander I'usage, scion le cas, sur presque toutes les parties du corps : au palais, au larmier, aux tempos, aux oreilles , sous les nuiehoires , au COU('revos), aux articula­tions des rocmbrcs, aux talons , aux pieds , a la queue.
11 parle ensuile du feu qu'il preconiso dans unc multitude de cas , centre la fifevre et 1c tetanos, recommandant de l'appliquer alors en raies droiles sur la tete, le cou, I'epaule; contre les maux de reins, en fai-sant des raies le long de l'opine du dos; contre les tumours osseuses, les deviations des membres , les diverses especes do tumeurs , les noor-sures, les membres fatigues, etc. Celto generalisation de l'emploi du feu donne deja a la Chirurgie des Grecs un raractere propre qui la distingue de la Chirurgie pratiquee ä Rome; on y voit le germe do la Chirurgie arabequi naitra plus tarj et so conservera jusqu'a nous chez les peuples de 1'Orient , lesquels font encore de la cauterisation une panacea uni­verselle contre presque toutes les maladies.
Apres la saignee et le feu , Absyrte entretient encore scs correspon-danls des autres operations utiles menlionneos dans Columelle : de la castration qu'il pratique par cauterisation et non par arrachement; de Vapplicalion des bandages a la suite de fractures ; des soins a donner aux femclles pendant une parlurilion laborieuse; il ne dit Hen pourtant de rembryolomic. Mais , chose plus remarquable, on ne trouve dans sa correspondance ni dans lesautres auteurs grecs conserves avec lui aucune mention do ces operations barbares ou ridicules qui deparent l'ouvrage de l'auteur latin , et que nous avons citees.
Mais ce qui atteste encore mieux les progres qu'avait fails alors la medecine veterinaire dans le monde greco-romain , e'est le grand nombre d'operations nouvelles mentionnees , el, \gt;our la plupart, decrites par Absyrte. Ainsi il parle le premier de la chute de la matrice , du rectum el des moyens d'en operer la reduction: de Vexlirpalion des tumeurs, des
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HISTOIRE DE LA CHIRURGIE VETERINAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; XXIX
polypes du net; de la tulure cocacae moycn d'aider a la cicatrisation de certaines plaies; de la porocentAcse pour guerlr l'hydropisie; do Vusage des exuloires appliques en cauteres avec de la racine d'ellebore; de la
luxalion de reitculure, äoal 11 propose la ivducllon au moyen d'attellesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\
appliquees de chaque cote du cou; de la taillc pour rextraction des calculs, du thrombus apres la saignee, elc.
De lout cela 11 ne faul pas conclure que les veterinaires grecs onl ete exempts d'crreurs : loiu de la. Ainsi, ils conseillenl : — pour la hernie in-guinale, de serrer le scrotum avec le lien qu'on laisse jusqu'ä ce que lout lonibe; — pour les pretendues tumeurs de la parotide, d'inciseret d'arracher la glande, pratique ou l'on voll l'originede la fameuse operation des avives. — Centre l'enflure du Dane ou pousse, ils recommandent de pratiquer la trepanation du sternum, aliii de laisser echapper l'air. — Pour la vue fälble, ils prescrivent l'extirpation de la troisiemepaupiereou onglet, etc.
Ces erreurs loutefois n'ont rien d'extraordinaire pour l'epoque , et elles ne sont pas plus bizarres , d'ailleurs , quo celles qui subsistaient dans toutes les branches des connaissances humaincs, dans la medecine et la Chirurgie de l'homme notamment. Elles etaient la consequence de la defa-veur presque generale qui , entourant les travaux de dissection, fais;iit de l'anatomie une science presque inconuue. Le progres, uüanmoins , se fall sentir; on voit, par les indications qui precedent, se former, sur de larges bases, la medecine dos aulmaux; et, sans doute, olle serait ar-rivee k im haut degre de prosperity, si les eludes anatomiqucs eussent eto plus cultivees. .Mais l'omission de cette brauche importante do la science medicate etail un obstacle invincible a lout progres serieux ; et la mede­cine, arrivee aussi haul qu'il lui lul possible par les scules lumieresde I'em-pirisme, cessa d'avancer bien avant I'heure qui marqua la fin de la civilisation antique. Prives du flambeau de ranatomie et do la Physiologie, les osprils, marcbant au hasard et sans guide, n'avaient d'autre moyen de conjurer lours insucces croissants que do creor sans cessc do nouveaux remedes , de nouvelles recetlos , pour In formation desquels elaienl con-voques tons les produits do la nature, loules les formules do la supersti­tion. Ainsi naquit cette etrange polypharmacie qui, (ille do I'ignorance, a son lour, contribua si puissamment a I'acoroitre.
La science qui cesso d'avancer reculc. La medecine recula done, ot la vdterinaire commencait a la suivrc dans ce nioiivement retrograde, quand pnrut I'ouvrage do Vegeco quot;, le dernier livre qui nous resle de cet art cbez les anciens, et dans lequel on trouve le resume, sinon le plus com-plet, —los vetörinaires grecs le soul davantago, —du raoins le plus
1 Publu Vegetu Renati, Arlis veterinarim sive iluhmedicina, Ubri quatuor.
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xxxnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;r.vrnoDUCTioN.
m^thodique do Li mamp;lcciae des animaux dans I'empire roniain, c'cst-a-
dlre dans l'universalitc du inondo alors connii.
On no salt pas an juste a quclli; epoquc vivait Vegfece, son livre etant loul ce qui restc de Uii. Opondant, conime il eile Absyrte et Pelagonius, il ne pent avoir vecu avant la fiu du IV^ sieclo. D'uu aulre cöte, il y a tout lieu do croire qu'il est le inönie quo le Vegece — Flavius Vcgotius llenatus, —auteur dos Institutions müitaires, — Institutorum rei müitaris, — le premier nom ayant pu ötro altere par les anciens copistes; or, ce Vegöce a du vivre sous le second Valontinion, mort en 392. Gelte öpoque est done celle a laquclle il convioot de rapporter la publication do VArt rctcrinaire de Vcgöce. La premiere edition imprimee en fut donnee a Bale on 1532; eile eut plasieurs traductions on frangais ct on Italien, et parut pour la dernicre 1'ois, en sa langue originale, dans l'edilion latino dos anciens agronomes, a Leipsick, en 1735.
Mais, quelle qu'ait ete sa source, cot ouvrage , rapide et clair comme le traile sur I'Art militaire, denoh; chez son autour uu liomme de morite, de savoir et de sens , voyamt juste et jugoantbiea, et paraissant, comme Varron, avoir ctudie tout ce quo Ton apprenait de sou temps. Des le debut, il so plaint de l'avidite des hippiatres, dos abus do la polyphar-macio , et roproche aux veterinaires grecs, ä Absyrte notamment, la bassessc de lour langage. Ailleurs , il combat ropinion des gens qui meprisont la inedecine des animaux, par des arguments qui no sont autros quo ceux do nos discussions modernes. Dans le courant du livre, il donno sur los soins goueraux qui conviennont aux animaux malades ou ensante, ct sur le traitement special dos maladies, des prcceplos dont rcxcollenco serait encore aujourd'hui incontestable.
Helativement ä la Chirurgie, on doit s'attendre a ce qu'il soil plus com-plet quo ses predecesseurs, et il Testen effet, mats non sur tons los points : par exemplc , nous avous etc etonne de n'y rion trouvor concer-nant le manuelde la castration; il ne parlo pas non plus dos moyens clii-rurgicaux a mottre en usage dans les cas do parturition dil'ficile, do chute de matrico ou de rectum, do hornie. Par compensation, il donne des details plus etendus sur la saignee ; le premier, il prescrit le choix de la jugtdaire et l'usagc dc la cordo pour faire gonllor la voine , et donno une nomen­clature de toutos les veines ou Ton liraitdu sang. Parlant du feu, dont il blame Tabus general quo Ton on faisait alors , il accorde la preference au cuivre sur lo ferpour la fabrication dos cautöres, et ajouto qu'on applique cc feu, tantöt en enfoncant des pointcs dans le corps, taatöt en y intro-duisant un for chaud somblable a une verge, tantöt on formant sur la peau des espocos do petites palmes, attondu , ajouto noire auteur, laquo; quo le modocin votorinairo mulomedicus] monlro sa capacity en ovitant de de-former I'animal avec le canlero. raquo;
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UISTOIRE DE LA CHIRURGIE VETERINÄRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;XXXI
Apres cela , il hil inuniiüii de loules les autres operations indi^ueus iluns Cüluinelle et dans Absyrto Cüntre los maladies du liffiuf et celles du cheval, et, de plus, il en fait connaitre de uouvelles , ou lout au moins
plusieurs que Ton ne trouve pas dans les au tours qui Tout precede. Pariuinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
cos operations, dont Veyece a parle le premier, nous signalerons :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; fc
L'exlraclion des calculs de la vessic, au moyon d'unc ponetion par le rectum; l'oporation de la cataracle par abaissement, qu'il appelle para-centliese de l'oeil; roperation du Irichiasis par enlövement d'un lamboau de peau ä la paupiere ; l'exlirpalion des glandes de l'uuge on cas de morve, de gourme , etc.; la suture de la /(mi/i/c conpee par accident; la dessolure par le precede qu'ont suivi plus tard lous los bippialres; plus, divers moyons de remedior au clou-de-rue , au crapaud , a Vusurc du pied produilo par la marche proloniiee, a la chule du mbol, aux pieds ram-pins, etc.; l'emploi de certains moyons hdmoslatiques, tols que l'^ponge et la lli^ur d'eucens.
En outre, Vegeco, aprös nous avoir appris que 1c scalpel, la pirftonbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i|laquo;
(espece de lancette) et la canulc d ponclions otaienl les priueipaux et presqne les seuls inslrumonls usilös de son temps, donne de tres-judicieux preeeptes pour lo traitement des fraclures de la ti-le, Youverlure des abees, le traüemenl des fislules par seCon, debridement et cauterisation, etc. Tout ce qu'on jicut lui reprocher, c'est d'avoir prescrit la dessolure et de n'avoir indique qu'un seul procede pour l'extirpation de toules les tumours : sfoa-tömos , meliceris, auovrysnios , ganglions, etc. Maisce reproche presque unique, duquel d'ailleurs I'etal general d'abaissemenl oil se trouvait alors I'anatomie pout prendre la meillcure part , prouvc la superiorile do Ve-gece, non-seuleinent sur ses predöcesseurs, mais encore sur los auteurs hippiatres qui Tout suivi, qui tous, sans exception, jusqu'a la creation des Ecoles, Iburmillent d'erreurs sans donner un seul precepte nouveau vrai-monl ulile...
Aprös Vegeco, il laut clore cette premiöre partic do I'liistoirc de la Chi­rurgie velerinairo , formaut uno phase qui avait dure pros do quinze siecles. A ce moment, tout declinail, ct I'etat general do la societo, auquel so joignaient certains prejuges enracines dans los masses, s'opposail h tout nouveau progres dans los sciences, one revolution etait necessaire pour offacer los oft'ets de I'esclavage , do la superstition et do la degradation des inocurs ; pour retremper les intelligences , douuor une impulsion nouvelle aux idees ct aux travaux do I'esprit. La revolution cut lieu : ce fut I'inva-sion du Nord; mais les rosultats furent longtemps avant do s'en fairc sentir. LesBarbares, ayant toutanoanli, arts et sciences, I'esprit humain parul alors s'ondormir, et ne put qu'apres ijIus de mille ans sorlir do sa lethar­gic ct reprendre sa marchc progressive
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NWII
l.NTRODDCTIOJf.
2laquo; Periode.
Moyen-äge et Renaissance.
Depuis Vegece jusqu'ä la renaissance du XVIesifecle. duranl cette longue periode de silence et de tenebres qui sui\ it la chute de l'empire romain , la medecine veterinaire dut suivre le mouvement universe! de decadence qui cnlraina a leur aneantissemenl presque toutes les branches des con-naissances humaines, et entrava pendant des sieclcs ['emulation et l'esprit de progrös. Les guörisseurs d'animaux, corame les medecins, comine les guerisseurs de loutc espece, frappes d'une egale deconsideration, lom-beut encore au-dessousde leurs i)reclecesseurs, deja si imparfaits pourtant, de la Grece et de Rome. La Chirurgie des animaux notammenl, reduite a quelque d( bris de l'art chirurgical antique , survivanl au naufrage general des arts et des sciences, devient l'objol d'une profession grossicre exercee sans prineipes et sans regies. Les rnelhodes rationnelles qui subsistaient encore, aprös avoir ele denaturees par l'ignorance des temps, perdent toutc apparence d'art raisonne et se transl'onnent en autaut de pratiques routiniöres et extravagantes. Rien d'utile ne surgit: la pratique des opera­tions , lalssee enlre les mains de marechaux ignoranls, de sorciers, de rebouteurs, de vieilles fernmes , n'cst plus qu'un melier meprisable, (laus lequel chacun n'adopte qu'une specialitö qu'il est incapable d'elargir par )ui-meiue ; et ainsi se formeut des categories dilTerenles , coraprenant les marechaux de chevaux, debeeufs, de petit bctail, etc- Quelques-unes meraes , comme dans la Chirurgie humainc, se bornaient a la pratique exclusive et routiniere de certaines operations ; parmi ces dernieres categories , les diverses classes de chälreurs ou hongroyeurs , les rebou­teurs , acquirent uae importance relative qui dure encore.
Uno reslauratioa de la medecine veterinaire tut cependant teiitec dans l'empire d'Orient, a l'epoque de Constantin Porphyrogenetc, sous l'in-Huence du reveil temporaire des sciences medicales provoque par Paul d'Egine. La collection des vöterinaircs grecs fut leresultat de cette tenta­tive : de teile sorle quo Ilierocles, qui prepara cette eollcciion , peul etre considere comine La Paul d'Egine de la medecine veterinaire. .Mais l'eclat jete a cette epotjue par l'une et lautre medecines ne fut qu'ephemere; elles ne devaient toutes deux se relever quo plus tard et en Occident. La decadence continua et alia toujours augmentantjusqu'ä la renaissance.
A cette epoque memorable . l'impulsioa donnee a lous les travaux intel-lectuels par la decouverte de l'imprimerie s'etend a tout cc qui conccrnc l'economie rurale , et quelques cerits commencent a apporter la lumicre au milieu des tenebres universelles.
Les premiers de ces ecrib , on ie comprend, se ressentent de l'epoque ; ncanmoins, cn les parcouranl. on s'apenjoil bleu vite que leurs auleurs
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HISTOiaE DE LA CIIIHI Ullii; VETERINAinE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; XXX1I1
n'ont rien oupresque rien cmpruntö a l'urt des arlisans contecoporains,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
(li'S([iii'Is ilri auraii'iit cu , du ivslc, pcu de. chose a apprendre. Comme
tous les ecrivains du temps, obliges apres ce Ion;; sotnrucil intellecluel de
remonter jusqu'a l'anliquite pour avoir unpoint de depart, ils n'ont f.iitnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
que repeterpurement et simplement les autcurs srecs et lalius.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9830;,
Oe ccs premiers ouvrages sorlirent cetle multitude de livres sur la niöÜL-cinc veterinaire et reconomie rurale qui , flt;oiis los noius divers de Parfaü mareschal, de Parfail ecuyer, de Mareschal er perl, de Granik mareschaUerie, de Medecine veterinaire, de Connaissance deschcvaux,eic., se succederent dans les siccles suivants, et qui '.ous ne furent que dos copies plus ou moins alterees les uns dc-s autres , ou de mauvaises compilations faites saus ordre et saus melhode, de toutes los absurdites creees ou inaintenucs par rignorance des siecles precedents. Äucun ne lit faire un pas a la science.
1309. Lc plus anciennement connu de cos livres e.-?t 1c Opus ruralium commodorum de Pierre dos Crescens, de Boulogne, ecrit d'abord en latin en l.'ioo, el dont une traduction fianoaise tut faite cinquante ans plus lard, sous le regne et par los ordres de Charles V, roi de France, et parul iroprimee on I486, sous le litre do Le ton Mesnaiger ou Pmif/llz elunn-pestres el ruraulx. Differentesautres editions latinos, franeaiscset italienues
#9632;i
en furent encore publiees dans lc siecle suivant. L'ouvraee forme douze livres , traitant chacun d'uue partie relative a 1 agriculture ; le ncuvieme concernc lc betail. Sur tous los points, Pierre des Crescens ne fait que repeter les auteurs latins; et. sur co qni concerne les anirnaux domesti-qucs, il ne dit pas un mot dos vetcrinaires grccs qui lui etaient apparem-ment inconnus. Rn fait d'operations chirurgicalcs, il prescrit principale-mont la saignee ct lc feu, la dessolure pour les maladies du pied , et la castration du taureau, suivant le precede decrit par Palladius. II parle encore du barrage des veines superieures dos niombros pour la gue-rison des tutneurs mollcs el osseuses des articulations, operation dont on trouvo dans Cclsc la premiere mention; puis de l'amincissement de la paroi du pied combine avec IVinploi d'un caustiquc pour guerir la seime , operation fort judicieuse qu'il a l'honneur de mentionner le premier.
1531. Apres rouvragc do des Crescens vient colui de Laurent Ruse, [rippialricii sire maresreiUia, qui parul d'abord ä Paris, en 1j3I, et dont une premiere traduction fran^aise, plusieurs fois reeditoe onsuile, fut publiee, on 1360, sous lc litre de MareschaUerie. Cost le premier livre special de
medecine veterinaire qui succede a Vegece. Toutefois cot auteur ost loinnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,-.
d'etre original; il procede direclomenl de Pierre des Crescens dont il suit la marche dans la plus grande partie de son livre , en y ajoutanl une multitude do recottes emprunteos a un auteur inconnu aujourd'hui, qu'il appelle maitre Maurus, el le soul qu'il cite. Dans les receltes de L, Ruse,
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XXXIVnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; INTRODUCTION.
liiiuront loutos leraquo;substances imaginables, serpents, tortaes,vers do terre, cnyrrbe, aloes, Qente d'animaux, vert-de-gris, huile, vinaigre, raciaede bryone, ellebore, etc.; olles y sont indiquöes commo propres A faire dos ornplälros pour touto espoce do maladies. Ainsi commence ce prodigieux defile de tousles produils do la nature quo Ton vit so continuer ensuilo trois siccles ct demi durant dans tous les trades d'hippiatrique , on so compläant cbaque fois par l'adjonction de recettes nouvolles.
Ce qu'il faat encore nolor dans Touvrage do L. Ruse, e'est I'extramp;ne confusion qui existo dans la determination des maladies, confusion qu'avail deja Offerte son predecesseur dans un cadre beancoup plus res-treitit, et que ses successeurs, jusqu'ä Lafosse, imilerent a I'envi. Dans les descriptions de L. Ituse , on voit ainsi les affections los plus dispa­rates confondues on unc seulo, A cöte do symptömos insigniflants d'une meme affection distingues commo autant do maladies specialcs. La, e'est la froidure de iHe dont on no saurait dire si e'est un coryza ou unc oph­thalmic; ailleurs, e'est la medferrure ou mauferu quo Ton pout conside-rer a volonle comme un effort do reins, une fourburo ou une paralysie; l)uis co sont dos repetitions a n'en plus (inir des meines choses, au point quo Ton va jusqu'a rencontrer dans vingl chapilres differents la descrip­tion do la meme maladie; el ainsi du restc. Pour donner une idee de lout cola, un volume no suffirail pas.
Au point do vue chirurgical, ce quo nous remarquons principalement dans L. Ruse , e'est qu'il s'inspire surtout de la medecine arabe quibrillail encore alors d'un certain eclat ; aussi recommande-t-il lo feu commo un remede a pcu pros universel pour les maladies internes, pour los maladies oxtoruos , blossures, onllures , douleurs articulairos , luxations, boiteries do toute sorte, maux reels ou imaginaires, declarant lui-m6me, a plusicurs reprises, que le feu cst 1c dernier ot souverain remede centre toutes les affections. Pour le traitement des tumours synoviales et autres, il donno un procode general, venant evidemment de la mamc source, et cousislant a ouvrir cos tumours avec la lancotlc, puis a en detruire in-terieurement les parties vives avec un caustique ; ot ailleurs, il decrit un procede do castration par ecrasement, qu'il dit lui-meme avoir omprunte aux Maures. Cos deux operations, encore aujourd'hui, so trouvent usitees dans cortaines tribus arabos.
Outre cela, on s'apercoil que L. Ruse connaissait les auteurs grecs ainsi que les auteurs latins, car il mentionne toutes les operations qu'on trouvc dans los uns et les autres. De plus, il en iudique plusicurs dont il cst le premier i parlor ; tolles sont ; la reduction do la hemie de rastralion, Ve.xlirpalion des qualre coins dc lait pour facilitor t'application du mors, la reunion des tendons coupes par accident, 1'operation du lampns: enfin il fait connaitre, le premier egalernent . l'alilite de la sus-
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ÜIST01RE DE LA CUIRURGIE VKitlllNAIUl-.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;XXXV
pension des am'maua; qui ont des maux depied, :misi que 1c moyou de suspendre par uu drap passe sous le venire el allache au plancher de
l'elable.
En resume , on peul dire que l'ait chirurgical moderne se trouve a pen pres tout enlicr en germe dans l'ouvrage de Huse; seulement, il y est encore informe et sans regies. On y voit meine , et c'esl line remarque a faire, l'usage des operations prescrit d'une maniere immoderee. Ainsi, il n'est pas une sculc maladio iiour laquelle, au moins une opera­tion, souvent plusieurs a la fois, tellcs que saignees , feu, selons sous la peau, incisions, extirpations diverses , etc., ne soienl indiquees. On re-connait la evidemmenl le retlet dcla medecine desArabes. Les successeurs de L. Huse continuerent cet abus en l'aggravant encore par une pratique de plus en plus rouliniere el empirique.
1530. A la memc epoque oil ful |)ublie le livre de L Uuse, deux edi­tions desveterinaires grecs, la premiere latinc, la dcuxiiiiie grecque, paru-rent a peu de distance l'une de l'aulre, L'edilion laline ful publieed'abord, en 1530, sous le litre de : Mcdkinm veterinaricB, libri duo. par Jean liuel, medocin de Paris, un des plus savants lalinistes et hellenistes de son temps.
L'edilion grecque parut, en tü37, a Bale, par les soins de Griner ou Grynee, sous le litre de : Twu l^-.^.Tiirov pig/ilaquo; Sulaquo;, in-4raquo;. I'ne version frangaise de ce recueil ful donnee plus lard par raaitrc Jean Masse, mo-decin , sous le litre de : Art vStirinaire ou Grande mareschallerie de HierocUs, Paris, iQ-4o, 1563. !Sous avons deja parle de ce livre ; mais nous devions nolcr ici l'epoque de sa publication pour faire sentir , cbro-nologiquement, I'inflaence qu'il dut exercer sur les ecrits des bippiatres qui vinrent ensuite.
Une traduction espagnole des veterinaires grecs parut ä Toledo en lößi. Lc traducteur, D. Alonzo Suarez, y joignit une compilation de Ions les ecrits anterieurs sur Yalbeileria ( mot qui repond assez exactement A noire ancicn mot de mareschallerie dans sa plus large signification). On trouvc ainsi dans l'ouvrage de Suarez, outre los auteurs de la collection d'Hierocles, des extraits de Xenophon , des auteurs romains, do P. des Crescens, de Laurent Ruse, plus un exlrait du Libra do Albcilcrla de Martinez Dampies , un des premiers livres espaguols de medecine vete-rinairc. La compilation d'Alonzo Suarez a scrvi do base a tous les traitos d'albcilcria qui parurent ensuite en Espngne.
1530. Le Libra dc Albcitcria, par Francisco de la Reyna . do Zamora , en Espagno, anteur dont !o nom csl reste eolobre comme celui du pre­mier qui ail parle de la circulation du sang. Co livre merite d'autanl mieux d'etre cite ici, quo c'esl procisement a propos d'une operation clii-rurgicalo quo F. do la Reyna donne a entendre qu'il connaissail ce phe-
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XXXVInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; INTRODUCTION.
noinörKquot;, doiit la decouverte illustra (1. Harvey pros d'un sioclo plus tard. Aiasi, la Reyna, decrivanl 1c barrage des veines, —desgobiemoea cspagaol,— remarque que , quand on coupe les veines des membres, le sang s'echappe de la partie inferieure, et il explique cela en disant (jue les veines servenl i'i ramener vers le centre du corps le sang conduit , par les arteres , du cucur aux exlreniiles.
1551. Apres la publication des \ eterinaires grecs il faut citer la prande compilation de Conrad Gesner , oil so trouve rassemble tout ce quo les aneicns ont ecrit snr l'histoire naturelle des animanx. Le premier livre, Historim animaliuyn liber primus, de quadrupedis viciparis, in-1'olio avec figures, renferme ce qui concerne la medecine veterinaire; mais comme touli' cetle partie cst cntiercmcnl liree de Varron , de Colu-melle et de Vegfece, eile ue prcsente pour nous aucun inleret.
löiiö. L'Agriculture el Maison ruslique, par Charles Estienne et Jean Liebault, dont toute la partie economique et agricole estpuisee dans les auteurslatins, el la partie veterinaire, del'aveu meine des auleurs, dans Vegece pour lo cheval, dans Colutnclle pour le bceuf. Neanmoins nous trouvons dans cet ouvrage, pour la premiere fois. une description de l'urährolomie pour l'extraclion de calculs de I'lnethre du bueul'; la pres­cription lie fcmlrelcs naseaux pour favoriser la respiration des animanx courts d'haleine, et la recommandation d'introduire un cor;laquo; elranger, une pierre dans ['oreille, pour mainlenir I'aniaiai au repos s'il est retif.
1588. Lihvo de Albeileria, par Pedro Lopez Zamora , public a Logroüo; ouvrage assez rcmarquable pour l'epoque et pour le pays. L'auteur y fait preuve de savoir el dejugemeat, surloul dans le choix des inoyens curatifs des maladies. On n'y retrouve quo fort peu la trace do cet empi-risnie grossier qui regnait alors presque exclusivement.
•1598. Analomia dd carallo... Anatomic du cheval, ses maladies el ses rc-medes, par Oil. Uuini, 'i vol. in-folio. Venisc, 1598. Dans cc livre . malgre son elendue , Ruini ajoute pen do chose a ce qu'avaient dit ses prede;-cesseurs sur les maladies des animanx ; il donne seuletnent une enumera­tion beaucoup plus complete des maladies du pied et des operations qui leur conviennent. Mais ce qui le Signale surtoul a notre attention, cost qu'il essaie, le premier, de donticr une anatomic du cheval, et de faire reposer surcettc base la medecine veterinaire. Ace litre, malgre le peu d'exacli-tude que I'on trouve parfois dans los descriptions analomiques, I'ouvrage de Uuini inaugurc un progres reel ct mirite une place ä part au milieu des mechanics compilations de l'epoque. Une traduction frangaise de Uuini. moins ranatomlc, ful donnee, en ICOquot;?, sous lo nom d'Hippiatr'apw, par Horace de Francini, ncveu el eleve du senateur de Bolognc ; rien no fut ajoute a I'ouvrage italien.
1G00. Theatre d'Agriculture. par Olivier de Serres. Cot ouvrage celebre,
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IIISTOIRE HI. i..\ (.IIIULliCli; VETEUI.NAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;XXXVll
aujourd'hui enlru loutes les mayis, cst place ici, comme tous ceux quc
nous cilons, sous la dak' de sa premiere Edition. Use rattacheau cadre de
celte notice, surtont par les indicaltODS ([ii'il donne sur la castration do
loutes les especcs domestiques, males el Cemelles, el parce qu'il men-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\
tionnc, pour la premiere fois, i'ampulalion de la queue et des orlaquo; illes choz
les solipedes Les autres preceptes chirurgicaux qu'on y trouve se ren-
eonlrent dans le.-- auleurs precedents.
Viennent ensuile successivemenl une serie d'ouvraaes iiui, avec une
i fortune differente, peuvent etre tons classes au nieme rang. Cesonl :
1615.nbsp; nbsp;Discursode Albeiteria, par Baltazar Francisco Ramirez, de Chin-lt;;lion (Espagae), avec des planches represeatanl des instruments de Chi­rurgie et les (igures diverses a donner au feu.
UJ19. Lc vray mareschal expert, de Beaugrand.
1028. L'arC de la mareschallerie, deDumesnil.
l(gt;2iS. Le Trallado di mascalzia . par Felipo Scucco , de Padoue.
1642. La grandemareschallerie, de l'Espinay.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'a';
l()4ö. La eonnaissancedeschevaux, de Rouvray.
1616.nbsp; nbsp;La Pralioadel medicare i cavalli, par G. Giordani, dcLivournc. 1647. Lit naie eonnaissance du cheml avec \'Anatomie de Ruini, par
.loan Jourdain, qni n'est qu'une traduction tronquee des velerinaires grecs, precedec d'une longue introduction sur le choi\ . 1'eleve, I'hygiene du cheval. Ce livre n'eul qu'une edition , qui ful toulefois livree au com­merce sous plusieurs autres tilres differents ; en 1653 , sons celui de Parfail cavalier ou la Vraye eonnaissance du cheval; en 1667, sous le nom de Grand maresehal ou la Parfaüe connoissance des chevaux : changemenls d'etiquetle qui nesonl pas la meilleure recommandation du livre.
1634. Legrand mareschal franfais, altribue a Samuel l-'ouquet de Beau-repaireel qui parut sans nomd'auteur.
1658. L'Arl de monier ä cheval. par Delcampe.
16138. Liöro da Albeiteria, par Miguel de Paracuellos, dc Saragosse.
1660. Le nourauparfail mareschal, de la Bussiniere.
A tons cos livres, dont I'analyse serail anssi faslidieuse qu'inutile, il faudrait joindrc encore , pour faire une lisle complete, un grand nom-bre d'aulres eciils en Italien, en espagnol, en allemand, en anglais, traduits ou compiles des precedents ; inais nous nous dispenserons d'une semblable enumeration, totalemcnl denuee d'interet, pour nous bonier . alin d'en lermineravec le XVII0 siecle. a citer deux auleurs, Markamlt;ct Solleysel, lesquels, quoiqu'ils ne soient pas arrives jusqu'a nous avec un egal degre de celebrite. peuvent etre places sur le meine rang.
16Ö6. Le livre deMarkam est le premier en dale. II ful public, en 1656, a Londres, en anglais: puls une traduction frangaise, par Foubert, parut, en 1666, ä Paris, sousle lilrede Nouveau etsfavanlmareschal, Cetouvrage i.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;c
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XXWlllnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;INTRODUCTION.
estsurtout remarquable, ä noire point do voe, cu ce qu'il donne, le pre­mier, d'une maniere fort nomplöte, la description detaiilee du manuel de toutes los operations dont il parle, iiinsi quo la figure de plusieurs dos instruments employes. Cola donne a ce livreune certaine valeur relative; et bien d'aulres qu'on a inflnimenl pins vantes, ä commencer par Sol-leysel, meritent nioins quo lui d'dtre tiros de l'oubli.
L'ouvrage deMarkam, si Total do Tart voloriiiairo Tout alors ponuls, aurait fonde la Chirurgie veterinairc; dans tons los cas , il a le merite d'avoir presents un tableau lldolo dc la Chirurgie de l'epoque. Sous ce rapport, tous scs successeurs , sans exception , sont restes au-dessous do lui. Toutefois, il cst pou original el no so distinguo par aucune innovation remarquable. Ainsi, la plupart dos operations nouvelles qu'il mentionne seretrouvent plus ou moinseparses dans leslivres, publies depuis 1600, que nous avons nomraos plus haut. Parnii ellcs, II laut rilor loperation du mal do taupe, du mal de garrol, du cou penche; le redressement desoreilles, la rdgularisalion des dents, la ponclion de l'inteslin des solipedes en cas do motoorisation, le pansement dos blcssures par armes a feu , otc. A cola , il ajouto los noras dos trente-sept veines du corps auxquollos on pout sai-aner, puis Vindication dos nioyons d'abatlre les chevaux, do ieur donner des lavements a I'aidc d'une vessie ct d'un baton creux. Bien d'autrcs choses oncoro so trouvent relatees dans co livre peu conim et mal jugc. 16C4. Voici maintenant Solleysel, la grande renommee hippialrique du XVII-siocle, dont lo Parfait mareschal, public d'abord a Paris , on 1664, reodite ensuite une multitude do Ibis, ferme.dansce siecle , la carriere bibliographique do la marechalerie. L'opinion a etc plus quo fa­vorable a cc livre ; on I'a traduit dans plusieurs langues ; on a dit quo son autour offacait los ocrits do tous scs devanciers, et le nom dc Solleysel fait aujourd'hui encore, sur i)lus d'un point, autorite dans la science.
Pour ces motifs, nous devons a l'ouvrage do Solleysel un examen attenlif, que nous no lui aurions sans doute pas accorde, si nous n'cus-sions considere quo bon merite propre , attendu que , sans otro precisc-ment inferieur a aucun autre ouvrage do ce genre, il cst loin, bion loin dc posseder la superiorite relative qu'on lui attribue.
Solleysel, en oft'et, n'est original nulle part; tout son Parfait mareschal n'est qu'une compilation, souvent defectueuse, des ouvrages anterieurs sur l'hippiatrique , et dans laquelle on trouve rassemble tout ce qu'on avail dit ct ccrit jusquc-la , bon ou mauvais, sur le choix des chn-vaux et les soins a lour donner on sante et on maladie. J.o livre cst partage on deux parties : la premiöre considere ['animal malade , la seconde , I'animal en sante. Dans cclle-ci, qui logfquement devrait se trouver la premiere, I'autcur otudie cc qa'aujourd'hui nous appelons I'ex-lerieur, la forrure, l'hygiöne. roducation. Cost la sculo partie raisonna-
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IIISTOIRE DE LA CHIRURGIE VETER1.NAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;XXXIX
ble de l'ouvrage, quoiqu'il ne s'y Irouvc rien que nous a'ayons In dans les travaux qui l'avaient precede.
Quanta la premiere partie, cellc qui a le plus contribue ;'i la grande celebrite du Parfait mareschal, nousserions indulgent en disanl seulement qu'elle prösente beaueoup de defauts ; la verilii est que . (Fun boul ä l'au-tre, eile semble ecrile en parfaile ignorance de cause el ne parait rien moins que tondeesur l'observalion el l'experience. Solleysel elait, saii.s doulc un excellent ecuyer; maiä. :'i coup sür, il n'avait Jamals eludie veritablement la noedecine, autrementil n'aurait pns aussi complötement nepl Ige Jana-lomie , sans laquelle il n'y a pis d'etude possible des maladies el il n'on aurait pas aussi ouvertement viole les lois dans la pluparl do ses prescriptions curatives. Cepcndant il avail un precedent dans Ruini : el. luui incomplet qnv füt celui-ci . Solleysel aurait pu. en tenant compte des elements anatomiques donnes par le senateur bolonais, eviler an moins d'inqualifiables erreurs. An lieu dc cela . il s'est borne , depourvu dc tout jugement medical, a suivre la routine, comme lo prouve rincroya-blo abas qu'il fait de la polypharmacie, co produit de l'ignorance et do la barbarie des temps, abus dans lequel il depassc lous les hippiatres ve-nus avant et apres lui. Ainsi, sans compter cellos qui lui apparticnncnl , il rapporte toutes les formules contenues dans les auteurs anterieurs demanicre a fournir des douzaines de remädes a chaque maladie : et ce qu'il Irouvc de mieux pour expliquer les insucces de la medecine des ani-maux, e'est ;do les attribaer a la parcimonie des marechaux . qui n'cra-ploicnt jamais, dit-11, les medicaments en quantite süffisante.
La Chirurgie veterinaire est au niveau du restc dans Solleysel. On n'v Irouve aucune innovation, aucun procede op6ratoire que n'aient raen-tionoe les auteurs anterieurs : et, pour la partie descriptive, il est bien moinscomplet quo Markam. En revanche, on a la satisfaction do roncon-trer, dans le Parfail mareschal, unc enumeration assez complete de toutes ces mutilations absurdes que , sous le nom d'operations les em-piriques el les marechaux ignorants du temps faisaient subir aux ani-maux.
Void quelques-unes de cos operations qui dooneront une idee cxacte dc I'etat do la science ä cetle epoque :
Brüluredupalais, pour dissiper 1'engorgement, le plus souvenl imagi-nairc, dit lampas on five.
Coup dcrornc :h\ palais a l'aide de la COrnc de chamois, remede sou-verain, vu le sang qui s'ccoule, pour dcohargcr la töte, pour calmer la lievre, et surtout pour rendre I'appetit.
ExCirpalion des barbillons, orifices, en saillie dans la bouche da canal destenon, qui empeo'nent le cheval di' manger.
Section des cirons, pctites tumeurs en dedans des levres qu'il taut en-
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lover, parcc qu'elles empöcheut le cbeval de manger par la demangeaison qa'elles causeal.
Dcijnüssmjc des yeux pour decharger la vue ; 1deg; par m haul, en arra-chant, aveo une forte erigae, la graisse qui remplit uuo partie de la fosse temporale ou le fond de la caviteorbit lire, au moyen d'uue incision faite a la peau des salieres ; 2U igt;agt;' laquo;raquo; *laquo;* gt; el1 extirpanl la troisieme paupiere el la caroncule lacrymale.
Opcraiion des avioes, praliquee lors des maux ou des eutlures reelles ou imaginaires de la gorge , et consistant a ballre fortement, puis ä couper el a arrachcr los glandes parotides.
Percement des naseaux, mode particulier do saigner a la tete.
Fente des naseaux ou essourrissage pour faciliter la respiration et empe-cher les solipedes do hennir.
Saiijuee au larmier, a la langue, aux flancs, etc., sans compter la saignee avec lacorde, e'est-a-dire en serranl forlement le cou avec une ficelle , do maniere a etrangler tons les lissus , d'oü il resuitait (pio le sang ne descendant plus par aucune veine, il n'etait pas rare do voirle cheval tomber en suffoquant.
Barrage ct arrachemenl des reines, consistant a ouvrir la peau, soulever la veine avec la corne do chamois, lior au-dessus et au-dessous el oouper lovaissoau entre les deux ligatures, el so pratiquanl surtoutsur les veincs des membros pour arreter les mauvaises humours qui s'y jettent, et quelquefois memo aux jugulaires pour arröter la fluxion des yeux.
Application des plumes, sc faisant surtoul a I'epaule, pour guerir I'ecart, et consistant a broyor d'abord avec une brique touto la surface do I'epaule, de maniere a en detacher la peau depuis rarliculation du coude jusqu'au garrot, puis a introdiiiro sous la peau , apres avoir insuflle lo tissu ccllulaire soiis-cutano, dos plumes d'oio enduilos do basilieum, de la couenne do lard ou d'autros corps etrangers.
Dcnervalion ou dnervalion, consistant dans l'arrachement du muscle relcvoiir do la lövre suporicurc pour degager la x ue et rendre la face plus belle, le bout du noz plus fin.
Rossignol ou sif/lel, ouverture pratiquee entre la queue el I'anus avec uno tige do for rouge et penetrant dans le rectum, dans le but de soulager leschevaux poussifs ; on empechail I'ouvcrture do sc former au moycu d'un anncau do for. dc laiton ou do plorab ressortant par I'anus.
Fenle de la queue dans toute sa longueur jusqu'a I'os, pour guerir les demangeaisons.
Arrnchcmcnt des crrjols du fanon Jusqu'a la chair vivo pour guerir les oaux-aux-jambes.
Dessnlure, lo rcmodo a tous les maux dc plods , clous-de-rue. bloime . tics, memo In retraction dos tendons.
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ItlSTOIRE 1gt;F. I.A CHIRURGIE VETERINAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; M.I
SoUeyscl recommande encore — de melt re un seton entre les oreillesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j
pour Ics cbevaux lunatiques , — de battre les suros pour les guörir , — d'introduirc un nerf de boeuf dans le posier du cheval, s'il tousse ayant
avale une plurnc , — d'inlroduire , dans l'oreille du cheval triste el dont lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \
t6te est pcsanle, du beurre frais , de l'huile d'amandes douces ou autres substances , — de deferrer les chevaux pour les delasser, ~ de scrrer for-lement les jarnbes avoc un lien pour empecher la fourburc de descendre dans le sabot, — de donner des lavements de sang chaud pour les ecbauf-fements et autres maladies. II a'oublle pas d'indiquer le moyen — de faire des etoiles ou pelotes sue le front en introduisant sous la peau des lames dc plomb placees en etoile , — de couper les oreilles frop lonüues, etc.
II blame, il est vrai, cortaines autres operations en honneur do son temps, telles que l'habitude de/aire najcr d laquo;ec les animaux boiteux de l'epaule , operation consistant a malntonir attache dans Fetal de flexion le menibrc oppose cl a forcer ensuitc le malade a courir sur Irois jambes ; inais , d'un autre cute, il persiste a trouver bon de/otre tirer I'tpinc pour rcmettre les eflorts de hauche, e'esl-a-dire d'attacber la jambe malade a un pieu solide , et dc faire ensuilo avancer le cheval ;i coups tie fouet.
Teiles sont Ics pratiques recommandee? par le plus illustre des bip-pialres . par I'auteur qui, depuis deux siccles , semblc faire loi en matiere de Chirurgie veterinaire. Que penser, apres cela, dc son jugement soienli-tlque el medical si hau tementvante? Oodit, il esl vrai, que, dans son Ihre, le bon so trouve aussi et compense suflisanunent Ics erreurs qu'on peut lut reprocher , erreurs tenant d'aillcurs a I'epoque oii il vivait el n'etant pas dc son fait. Mais il ne faul pas oublicr que Sollcysel ecrivait sous le regne de f.ouis XIV, a une epoque de lumieres, s'il en fut, en un temps oil In medecine, en general, brillail deja d'un assez remarquable eclat jiour qu'il cut pu , s'il cut possede les connaissances medicates qu'on lui pretc , faire justice du tissu d'absurdites qu'il nous a transmis.
D'un autre cole , en ce qui concerne les choses uliles qu'on trouve dans sonouvrage, elles se bornent h quelques jiulicieux preceptes sur I'applica-tion du feu el sur ccrtaines operations de pied, preceptes dont nous ne manqueronspas de signaler, quand il y aura lieu, ce qui merile de Fclre ; el encore faul-il observer que , sous ce rapport-la , Sollcysel n'a fait que reproduire. sans aucun changement , ce qu'une foule d'auteurs avaicnt deja ecrit. Lui-meme n'a absolument rien cred, rien innove. II a lout pris chez les autres, le bon et le mauvais, el a lout entasse, avec fort pen dc diseernement, dans un livre ecrit sans Originalitc, sans principes, que nous estimons fort au-dessous dc eclui de Vegcce , ct qui n'esl an fond qu'une oenvre d'empirisnie auqucl la Chirurgie veterinaire , nolam-monl. dc doll aucun progrfes. I.oin de la. nous sommes convaincu qu'il
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Vl.tinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;INTRODUCTION.
a platöt exerco une influence pernicieuse, en ce quo toute?; It's pratiques ridicules de l'hippialrique du temps, soutenues par l'auloritö de son nom, se sont repandues davanlage , el sc maintiennent encore, dans les masses credules , avec une force et une persistence quo des verites uliles n'auraient jainais acquises.
An resle, la plupart des auteurs de cetto epoque ne merilenf pas une appreciation plus indulgente ; raais leur obscurite les sauve de la critique. Quant ä Solleysel, que nous voulons croire honnnc de talent et de bon sens, conime 1c represcntent toutes les biographies , il n'est pas pire que les aulres, niais ni non plus meilleur ; il est ce que pouvait etre un ecri-vain parlanl medecine velerinaire sans avoir etudiu ni I'art medical, ni I'anatomie. Tout son merite est de nous avoir laissc un expose assez exact de la science hippiatrique de son temps, science de decadence et de bar­baric qui ne pouvait d'ailleurs inspirer aucune ueuvre de valeur.
L'ouvrage de Solleysel ful la dernicre production importantc de Fan-cienne hippiatrique. Depuis , jusqu'a la creation do I'art velerinaire mo­derne, il est resle lc livre de predilection des marcchaux, aucun aulre ouvrage ne i'ayant efface en sc plaeant au-dessus de lui ; et son succes , constate par une serie d'editions successives , a l'exclusion dc presque tous les autres livrcs publies depuis , s'est maintenu et dure encore dans certaines localites.
Ce n'est pas que les traites d'hippiatrique aient manque depuis la publi­cation de la premiere edition de Solleysel ; au contraire, les livrcs sur cettc maliere out continue a pulluler apres lui plus qu'auparavant, mais sans ajouter un fail a la somme des connaissances acquises, sans faire faire un pas a la science, chaque auleur se contentant de recopier simple-ment Solleysel ou de ritniter en l'amoindrissant. Faire mieux , d'ailleurs . n'etait [las possible en reslant dans la memo voie enapirique el routiniere ; on ne pouvait que faire pis. La science velerinaire elail dans une impasse ; eile ne pouvait plus en sortir que par une reforine radicale : ce sera reternel honneur des Lafosse et dcUourgelal de I'avoir accomplie.
Mais avant eux , avons-nous dit , el depuis Solleysel, a\ aient ele publies un assez grand nombre d'ouvrages plus ou moins oubli^s aujour-d'hui, au moins pour la parlie velerinaire et chirurgicale. Ainsi parurent successivemenl :
En KiCO, la Perfcttionc del cavaln, par Francesco Liberati, de Home.
En 1677 , Marsschal mölhodique, par de la Bessee.
En 1686 , les Breves parafrasis cle Mbcileria , par Miguel Mcolas Am-bros, de Saragosse.
En 1712, Connaissancc parfaile des chcvuux . par Liger.
En 1717 , le Compendin de Mbcileria, de Fernando de Sande y Lago , ilc Madrid
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IIISTOIRE DE LA CU1RUHGIE VETEUlNAinE
\Lm
Kn 1725, lo Manuel des ccuycrs, par Carbon de Besgriferes.
En 1727, le Libro de Albeileria, de Francisco Cabero, du Madrid, espfece decatechisme qui a eu un grand succes partui les albeitares espa-gnols; c'est le Solleysel de la Peninsule.
En niiO, l'Ecole de cavalerie, par de la Gueriniere, ouvrage röedite souvent sous des litres variables : Elements, Manuel, Eeole de cavalerie.
En 1734 , l.i Parfaüe connaissance des cltevaux, par MM. Saunier (Jean) et Gaspard son üls; cl les Elements de cavalerie, par Gaspard Saunier seu!; ce dernier ouvrage ne parnt qu'en 1741.
En 1734, la Llave on Clef de Albeiteria , par Domingo Royo, de Sara-i:osse, qui parle de la transfusion du sang et de rintroduclion des med-icaments par les veines.
En 1735, les Principios compendiosos de Albeiteria, par Jose Perez Za-mora, de Madrid.
En 1711, le Nouveauparfail mareeltal, parGarsault, qui eut rapidement un {.Tand iiouibrc d'editions , et qui, sans etre beaueoup plus savant iiuo Solleysel , lui a etc souvent et avec juste raison prefere , tanl a rausc des planches qn'il renferme que parce qu'il est plus clair et con^u avec plus d'ordre et de melhode. Malgre son style commun, l'ouvrage de (larsault, comme oeuvre speciale, nous parait bien superieur ä ct-Ini de son celebre predecesseur; nous aurons plusicurs fois occasion de lo citer.
En i7i2, \a Sanidad del caballo y otros animalos , par Salvador Mouto y Roca , de Valence.
V.n \~'i',, W I'arfail ceiehcr, par La Chaynaie.
En l'.'jij, le Gentühomme mardchal, par Barthelet.
En 1760, le Tratte des maladies qui font boiler les chevaux, par Osmer 'anglais).
En 1761, le Gentilhomme eullivateur, par Dupuls d'Emportes.
En 1763, la Medecine des chevaux, ä l'usage des laboureurs, par Ilerissant.
En 1763, la Nourelle Maisan ruslique.
En 1766, lo Manuel du cavalier, par le baron de Sind.
En 1766, le Parfait bouvier, par Boutrolle.
En 1768 , le Parfait ecui/er militaire, par Weyrotlier.
Enquot;1773, l'Anti-Mardchal, de Dutz.
En 1770, le Dictionnaire vetdrinaire de Huch'oz.
En 1786, Every man bis nun farrier, or the whole art of farriery laid open (la Marechalerie mise a la porlee do tout le moade), par P. Clatcr.
En 1789, le Nouveau traitisur les chevaux, par Sire.
En 1792 , le Livre de la grantle marechalerie, parC. de M., ecuyer.
En 1806, Wirt de pntiser cl de ijucrir loulcs les maladies des chevaux , par l'abbe de Villers.
I
iilij.
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VI.Hnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; INTRODUCTION.
II y on .1 d'autres encore, in:iis il faut nous arr^ter; car nous voici ihuis la periode moderne, et nous aurions fort ;'\ faire de vouloir suivrejusqu'au milieu do noire epoque la (race des derniers vestiges de ['ignorance. D'ailleurs, la refornoe a coinmcnee, la science rationnelie est nee, la Chirurgie veterinaire reelle a ele fondee, et c'esl le developpement de cetle dernifere phase que nous avons a aborder maintenant.
3e Periode. — Epoque moderne depuis la fondation (U's Ecoles vötdrinaires.
De ce qui precede, il ressort avec evidence que, jusqu'au milieu du siccle dernier, la pratique des operations sur les aniraaux domesliques, exercee sans princi|)es par des marechaux ignorants , resta complete-ment en dehors de loute espece de progres, el que, de plus, aucun ecri-vain no pout reclamer l'honneur de lui avoir fait lairc unpas dans la voie de la raison et de la saine experience. Descendue au-dessous de oe qu'elle etait dans I'antiquite, la Chirurgie veterinaire, loin de s'etrc eclaireo, commcla plupart des autres sciences et arts, aux lumieres do la renaissance, semblait, au contraire, retourner de plus en plus ,i la barbaric; et eile avail comble la mesure de l'extravagance lorsqu'enlin parurenl les crea-teurs de la medecine veterinaire moderne, les Lafosse ot Bourgelat, aux-quels rien , pour ainsi dire , n'avait prepare la voie , et qui eurenl de la sorte la tdoire entiero d'une reforrnc accomplie de Unites pieces.
Jusqu'a eux , la Chirurgie veterinaire , qui n'existait seulement pas de nom , etait restee meme fort on arrierc do la Chirurgie bumaine, doja si maltraitee pourtant, ct cela, a cause de la separation complete qui s'etait faile entre la medecine do riiomme et celledes animaux. Slais comment s'etait produite eelte division? comment ces deux grandesbranches de l'art deguerir, soeurs et alliees chez lesanciens, sc trouvferenl-elles ainsi desunies a la renaissance des sciences et des lettres , quand le niouvenient general des esprits semblait, au contraire, si propre a les confondro et a les unir dans une voie commune de progres? C'esl co qn'il est facile de com-prendre.
Nous avons dil plus haul les combats, les epreuves par lesquels dut passer la Chirurgie de l'hommo pour arriver au rang d'une science ; a plus forte raison en fut-il de meme pour ceux qui se livraient au Ir.iite-ment manuel des maladies des brutes. Repousses du giron de la science, ils no tenlerent meme pas d'affronter le mepris ct les persecutions des theologiens et des doclcurs en robe. Le terme injurieux d'operateurs par lesquels on les stigmatisait, commeleschirurgiens, sejoignant a I'abjection generalc dans laquelle vivaient ces marechaux guerisseurs, les maintin-renl a l'ecarl de loul mouvement scienlifique, el toul(!s les protestations des Cornelius Agrippa, des Ingrassias el des aulrcs medecins celebres
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insiomi; im; i.a i.iiiiaiuiii-: vetkri.naire.
\i.\
qui cherchereut ä relever rexcellence el la dignite de 1'art veterinaire aux yeux de leurs confrferes aveugles, ne furent que dc gendreuses, mais vaincs paroles... Et c'est ainsi que la m6decine veterinaire, etrang^re aux travaux des Faculles, no fil aucun pas du XV'' au XVIIIlaquo; sioclt-, et que la chiruniie dos animaux ne profita en rien dos progräs accomplis pendant ee temps par la Chirurgie humaine. L'une el I'aulre, iiarties d'un monio point, avaionl fini par suivre une voieopposee, l'une en avant, I'aulre en arriero; puissent-elles , le cycle accompli, en se rencontrant do iiouveau , cheminerä jamais ensemble!
Ouoi (\u'i\ on soil, pour rompro avec un passo somblablo, pour oser rcvor quelque chose do niioux que la routine el la barbaric dos vieux temps, il fallail dos bommes actifs, laborieux, enlreprenants. Lafosse pere , marechal dos petiles öcurios du roi, fut un do cos lioiumos. 11 osa le premier franchir los barr lores du prejuge et de l'ignoranee dans unc serie de memoires, quelques-uns adrcssos a l'Äcademie royale des Scien­ces , el qui furent cnsuilo röunis dan.- un volume sous le litre do Obscr-vaiions et decouvertes faites sur les chevmx, Paris, 1754. Le premier de cos memoires trade do I'anatomie el do quelques maladies du pied du cheval; il conlienl do plus dix-neuf observations sur difforcntes causes de claudications. Le douxioinc mömoire csl relatif au siege de la morvo, quo I'auteur place, comiiie on sail, dans les cavites nasales, ce qui n'est pas sa meilleure idee. Le Iroisieme est relatif a l'usage du lycoperdon ou vesse-de-loup comrno hemostatique. Le quatri^me conlient differentes pratiques do forrer les chevaux, pratiques pouvant ölre disculöcs dans certains details, mais au moins reposant toutes sur des principes raison-nes. Quant au cinquieme, e'est la veritable declarallon de suerro do Lafosse a tonics les erreurs el abus consacres. 11 commence par faire voir quo le danger de la morsure do la musaraigne, admis, depuis Aristotc et Pline, commo article do foi, par lous les auteurs sans exception, est purcnionl imaginairc. Puis, faisant renumeralion des operations extra­vagantes quo nous avons citees plus haul, il en demontro rinulilite et le danger. Un tol memoirc etait une nouveaute, ot dovail rlre remar-que : il le ful, en effet, el l'Äcademie royale dos Sciences I'inscra au Reeueil des Savants etrangers, se fondant sur ce quo los prejuges que I'au­teur combat ayant ete adoptes par les plus celebres auteurs d'hippiatrique, e'etait rendre un service ossenticl an public que do Ten desabuser.
Lafosse fils conlinua dignement l'oeuvre dc son pore, en publianl son Guide ihi MarSchal, Paris, iTiiG, ouvrage remarquable dans lequel I'osprit, fatigue apros la lecture des vieux auteurs par l'effroyable confu­sion el la masse d'inopties qui y regnenl, so repose cette fois salisfail dc rencontrer enßn des divisions claires et methodiqucs, et des principes portanl Ions le caraclire d'une judicieuse observation. Ce livrc so divise
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Xl.\lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; t.NTRODL'CTION.
on cinq parties compreDant ranatomie, I'cxtcriour, IVtudo digt;s maladies externes et internes, des operations les phis essentielles et des maladies dos yeux, et enfin la ferrure. l'ne partio entiere, la deuxierno, est con-sacree a refuter les Erreurs de la marechallerie. C'est la quo Lafosse, attaquant les abus de son siecle, laisse doviner l'iraportance de son röle de reformateur. Nousvoudrlons pouvoirciter celtc partio tout entiere, oü il peinl en traits saisissanls la medecine velerinaire a celte epoque. laquo; Les erreurs de la marechallerie, dit-il, sont aussi aneienncs que les raquo; marechaux. f-e temps qui detruit tout n'a fait que les forlitier; bien raquo; lüin de se dissiper en vieillissant, elles n'onl fait que preodre de la force raquo; et de raecroissement; elles ont trouve des seetateurs et des partisans raquo; credules qui uous les ont transmises,non-seulement telles qu'elles etaieut raquo; dans leur origine, noais on pout dire qu'elles ont fait des propres enlre raquo; leurs mains. Elles so sont tellement mullipliees qu'un volume entier raquo; suflirait äpeine pour en faire l'enumeratioa. raquo;
On a vu, en effet, par les echanlillons que nous avons donnes des pro-duits de l'imagination des anciens marechaux , que l'esprit d'invention , ainsi dörögle, peut aller tres-loin; mais uous ferons grace au lecteur d'une nouvelle liste de ccs etranges elueubrations rappelees par Lafosse ; la premiere soffit pour juger du raste. Äjoutons seulement, comme trait caracteristique de la science du temps, quo parmi ces operations ridicules, le barrage dc la veine etait une des plus en honneur; cllc elait ie chef-d'eeuvre a faire par I'apprenti marechal aspirant a passer compagnon ! et la tradition ne s'en cst pas perdue, car nous nous rappelons avoir vu pratiquer cette operation par des garcons marechaux.
Apres son Guide du manrlial. Lafosse, pour donner plus dc develop-pement a ses principes, publia d'abord son grand Coins d'liippialriquc, in-fulio, 1772, avec planches gravees, puis son DicCionnaire d'hippia-trique, 1775, 4 vol. in-8raquo;, resume de renscmhle de ses travaux. Lafosse etait alors professeur en chef d'une Ecole gratuitc de marechalerie , eta-blie par lui a Paris, et pouvait encore ainsi repandre ses idees , dont le Iriomphe etait l'aveiiir de la science.
Mais voici Bourgolat, d'abord avocat, puis ecuyer a Lyon , et qui, pas-sionne pour lecheval, et anime du menie esprit de reforme, entreprend aussi de son cöte, et presqu'en meme temps, de relevcr de son avilisse-ment I'art veteriuaire, perdu dans les bas etages de la societe sous le noin de marechallerie. Seulement il esl plus hcureux, car il fait une oeuvre dm able : il foade les Ecoles, celle de Lyon en I7t;2 , celle d'Al-fort en 17(i5. La medecine veteriuaire nait alors veritablcnient, et la Chirurgie en particulier n'est pas oubliee.
A ce dernier point de vue, notre illustre fondateur retrace ainsi l'etat des choses qu'il allail reformer : lt;• Jusqu'alors . dit-il, arme du fer et du feu ,
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I1IST0IRE DE LA ClIlltUHGIE VKTEUI.N'AinE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Xl.\ ii
n on brülait, on coupait indistinctement :iii milieu des tenebrcs oiiaigt;-
raquo; sea qui voilaieat la structure et l'usage des parlies sur lesquelles on
raquo; operait. Rien de ratioonel : nulle vue, nulle melhode , nulle trace, ni
raquo; dans les auteurs aneiens ni dans les ouvrages nieme les plus reconts, dunbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;t
raquo; plus löger progres do la Chirurgie des animaux ; mils vestiges des ap-
raquo; pareils, ni des bandages contentils des rnedicanients, ni des bandages
raquo; conlentifs des parties. Des embrocations , !e plus souvent capables de
raquo; contrarier et d'elouffer les efforts de la nature sent encore, relalive-
raquo; ment a difierentes portions du corps des brutes , les uniques secours
laquo; suggeres sans doutc par la facilite des poils ä relenir les graisses el les
raquo; huiles ; lels ont ete les malheureux effets d'une routine aveugle et me-
laquo; prisable '. raquo;
II ue manque maintenant [ilus rien au tableau , nous osons le croire . pour qu'on soil convaincu d'une maniere positive qu'avant les Ecoles , la Chirurgie veterinaire n'exislait pas com me science raisonnee , el queleur creation , n'eüt-elle eu d'autre objet (jue de delivrer nos campagnes desnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j •
desastres occasionnes par l'ignorance des marechaux et la lolle supersti­tion des proprlelaires, cut encore ete un Immense bienfait pour la France. Des ellbrts isoles, quelque puissants qu'on les suppose , auraient ele iu-suffisants pour un tel resultat, memo en admettant , ce qui est pen pro­bable, qu'il se fut trouvo beaucoup d'hommes comme les Lafosse pour accepter el faire fructiüer lour heritage. Ces derniers lie ereaienl . eu defini­tive, que des partisans parmi les homines aneiens , tandis que Bourgelat fit des eleves , c'esl-a-dire des homines nouvenux , qui. n'etanl lies par rien au passe, purent se donner sans arriere-pensee a I'art plein d'avenir cpii naissait. Lafosse avail sculement combattu les alms de l'art de guerir ; Bourgelat en fit une science nouvelle , et constitua une carriere a part de ce qui n'etait auparavant qu'une brauche plus ou inoins accessoirc de la profession d'ecuyer, de marechal ou do soreier. Voila la difference qu'il y a entrc les deux fondateurs de la science veterinaire moderne ; voila com­ment Bourgelat I'emporta en ereanl les Ecoles veleniiaires,dont les eleves ensuite defendirent et propagerent a la fois et son oeuvre et cellc de Lafosse.
La Chirurgie cntra necessaircment dans les premieres preoccupations du fondateur des Ecoles ; 1c passage suivant du prospectus qu'il publia en 17CI, pour annoncer l'ouverture do l'Ecole de Lyon, en est la preuve :
laquo; ...Nousajouterons, dit-il , aux operationsadmises dans letraitement raquo; des animaux , cl que nous rcctilierons en les asservissant a des regies raquo; ct a des principes, do nouvelles vuos et une partie des operations qui so
i
1 Bourgelat , Essai swi' les bandages , ric Avcrtiss. , poge v.
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XLVIIInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;INTRODUCTION.
raquo; pratiquent sur le corps liumain, et peut-etre restituerons-nous un jour raquo; i\ la Chirurgie ce qu'elle nous prole aujourd'hui de lumieres. raquo;
Fidäle h cette pensee, Bourgelat, duns sos riglemenls pour les Ecolcs veterinaires, ouvrage 011 il pose , comrne il les cotnprend , les bases de l'enseignemcnt de la medeciDe des animaux, donne une place ioaportante ä la Chirurgie : laquo; La Chirurgie. dit-il en celtc circonstance. esl one des raquo; parties les plus considerables de l'art ; l'aveu de tout co qu'elle dolt ä laquo; la Chirurgie burnaine est un bommage juste et legitime qu'elle s'em-raquo; pressera toujours de lui rendre ; car, lors memo que les differences qui raquo; existent dans I'liomine et dans les animaux en elablhsent dans les raquo; moyens et dans les routes a suivre, ou obligent a des operations parti-raquo; culiores et qui lui sont incounues, nous ne procedonsjnmaisquod'apres w ses principes.....raquo;
II indiquc ensuite la methodea suivre dans la description des operations, puis le inoyen de completer par des exercices pratiques l'etude de la Chi­rurgie- Ces preceptes sont encore les plus raisonnables qui aienl ete suivis dans l'etude dc eel art. On en trouvc 1c developpement raisonne dans les Elements (Thippialrique . publies en 17(10 et dans les differenls articles de la premiere EncyclopMie, par lesquels Bourgelat complete sa reputation d'ecrivain el d'hippiatre , et enfm dans son Essai sur les appa-reils el sur les bandages, ouvrage tool rempli do l'esprit droit et clair­voyant de son auteur. Et, sans nul doute, si le soin a donner aux aulres branches do renscignement veterinaire , ainsi (|iie ses fonctions adminis­tratives n'eussent aussi completemen! absorbe son temps , notro biblio­graphic chirurgicale n'aurait pas manque de s'enrichir de quelque autre ouvrage de notre honorable maitro ; mais , par bonheur , il sut laisser en bonnes mains la continuation do son ceuvre, el il put la voir a sa inort , qui out lion le 3 Janvier 1779 . en voie de graudir et do prosperor, grace au zele ot an talent des lluzard, des Chabert, des de Fougre , des f.irard, des Barthelemy, des Vatel. des Bredin , des Henon. des Gebier , etc., ces dignes successeurs de rhomnie de genie qui avait su deposer le germe d'un bienfait national dans la sphere sociale la plus modeste et la plus obscure.
lluzard surtout, dans ses articles si remnrqnables et Irop peu nom-breux de VEncyclopMie melkodiqiw, contriboa a onvrir une large carriere ä la Chirurgie veterinaire. Chabert, dont tons les ecrits sont marques au coin du bnn sens et de robscrvalion exacte et judicieuse, fit beaucoup aussi do son cote pour le progres do eel art : il inventa ou perfeclionna un grand nombro d'instrnments ou procedes operaloiros, et le lout fill eonsigne dans les cahiers do ses eleves , qui malhenreusoment no furenl Jamals publies. Neaninoins . il no parail pas que rien ail ete perdu des • euvres do Chabcrl ; ear . sans comptcr les m^moircs particnliers qu'il a
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HIST01HE DE LA CHIHURGIE VET^HINAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; XLIX
fuit paraitre, il y a lieu de croire quc In plupart de ses recherches se re-trouvcnt dans les Iravaux ultericurs dos jeunes veterinaires, ses disciples, qui, probablemcnt, out sauve Mnsi de l'uiibli los krons de leur maitre.
Aprös Chabert, on voil se rallacher aux progres de la Chirurgie vete-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\
rinaire les Iravaux des prol'csseurs de l'Ecole d'AIforl el de l'Ecole de Lyon, qui ont laissc les Doms les plus rccommandables de la mcdecine veterlnaire : i'i Alfort, Flandrin, de Feugre, Verrier , Girard , Bar-thelemy, Vatel; a Lyon, Henon, Bredin, Gohier,ctc. Brcdin, direo-teur el Uonon, surtout, qui resterenl seuls charges de renseiguemenl de 1780 i'i 1700 , ont droll ä un souvenir pour les efforts devoues qu'ils Qrent en ces temps agiles poursauver l'Ecole nouvelle d'une ruine imminentc. Tons deux alors, malgre la charge considerable qu'ils avaient assumee , surcnl encore trouver le temps de donncr unc direction a la science chi-rurgicale; ils creerent divers precedes operatoires, inventerent plusieurs instruments Bredin composa ineine un Iraite d'operations chirurgicales, 1c seul qu'il ait ecrit; et ce traile, reste coinme rnanuscrit entic les mains des eleves, futlongtempsleur seul guide. I! inourui en 181 i, etllenon, qui ctait mort on 1809, avail deja etc remplacepar Gohier, dontles deux volumes de Memoires el Observations atlcstent le soin qu'il prit do conli--nuer la lache de sou predecesseur dans la carriere de la Chirurgie.
line nouvelle phase de progrös pour la modi cine veterlnaire s'ouvre a la cröation de la troisiemc ecole, l'Ecole de Toulouse, fondee en I82ö, et ä propos do laquelle nous devons au moins rappeler ici 1c nom de Bernard, son ancien direcleur, dont le jugement net el droit s'exerca sur plu­sieurs points de la Chirurgie qu'il chercha surlout a simplifier dans ses precedes. Citons aussi Hurtrel d'Arboval, dont I'ouvrage populaire n'a pas laisso quo de rendre d'inconlestables services a l'art veterlnaire; puls, parmi lesvivanls, M. Bouley jeune, M. llenault, JL Leblanc, M. H. Bou-ley, M. Rey, etc., qu'il suffit de nommer pour rappeler la periode la plus brillante de la Chirurgie veterlnaire, el aux noms desquels nous pourrions ajouter ceux de blcn d'aulres veterinaires encore qui n'onl pas moins contribuc aux progres de cet art.
Tel a etc le resultat de la fondation des Ecoles , auxquelles on doil, non-seulement les homines dislingues quo nous venons do nommer, inais de plus la formation d'une science chirurgicale rationnelle, grace ä laquelle des praliciens exerces ont pu subslituer dans les populations les saincs pratiques de la science aux ridicules el barbarcs precedes de la routine. Tout a concouru , d'ailleurs, a ce resultat. Nous avons vu les efibrls do Bourgelat sc porter deja avec predilection sur le perfectionne-ment dc la Chirurgie ; grace a lui. des les premieres annees des Ecoles, la Chirurgie y fut enseigneo theoriquemenl, les eleves exerces a la pra­tique manuelle des operations , cornrne ils le sont encore aujourd'bui. et
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1,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I.NTBODUCTION.
ainsi fut de suite ätablie la d6marcalion eotre l'arl informe des hippiatres et la veritable Chirurgie. L'itnporlance do cclto science p;iriit encore dans le decret do la Convention nationale du 19 germinal an 111, qui reorganisa et assura l'existence des denx Ecoles, et etablit la cbairedc niiiladios ex­ternes et operations comme la premiere des cinq en lesquelles ttait partagc l'onscmble des cours.
Depuis ce temps, la Chirurgie des anitnaux n'a cessc do sc perfectionner; mais. pour qu'elle puisse attcindre la hauteur dos progrfea A laquelle on doit desirer de la voir arriver, peut-ölre faut-il quo son enseignement fasse un nouveau pas en achevant do se specialiser. ..
Avant do tcrminer , disons, jiour etre tout-a-fait dans le vrai, quo malgre I'influence qu'elles ont eue pour faire disparaitre uno multitude do prejuges, les Ecoles, aujourd'hui , n'ont jias encore renssi a do-raciner entieremont les vieilles errcurs. A la fondation de cos etablis-sements, on vit meine a peine cos erreurs s'altenuer; aprfes Lafosse et Bourgelat, clles etaient encore tres-puissantes sur les imaginations, ct lluzard fut oblige do continucr la guerre a tons cos abus propages dans les campagnes sous toutcs les formes; il le fit dans VEncyclopidie mc-thodique, oil Ton pent lire les arlicles abus, almanachs, amuleUes nolam-tnent,dans lesquels sont retraces loute l'histoire de ces produits de la superslition et de l'ignoranco, et los prejudices qu'ils cntrainent pour la societe.
Mais il n'y a pas beaucoup a s'etonner do cola; tonte ocuvre capitate nait du temps, et roste longtemps en germe avant de porter ses fruits. Or, la science veterinaire, etant toute A naitrc, dut suivre la loi commune. El si aujourd'hui la Chirurgie veterinaire ost loin d'avoir allein! la limite do progres h laquelle ello pout aspirer, on no saurait cependant mecon-nailro le pas immense qu'elle a fait depuis Lafosse ct Bourgelat sur I'art infonne des hippiatres qui les avaient precedes ; ot s'il cxiste encore dans certaines localites, isolees du raouvement general, beaucoup de prejuges et do vieux abus . ces restes d'un temps qui n'est plus deviennent heu-rousenionl fort rares , et tendent do jour en jour A disparaitre sous I'on-vahissoment general des lumlores.
Rorapre avec le passe etait le plus difficile. Cetto lache ost hcureusemont accomplie. Grace A nos devanciers, la carriere ost ouverte . I'impulsion est donnoe ; le temps fera le restc.
111. RKLATIONS ENTRE LA CHIRURGIE imiUXIi ET LA CHIRURGIE v(: ll-UINAUti:.
:
Par co qui precede , nous n'aurions donnö des origiuos di^ la Chirurgie veterinaire moderne qu'un tableau incomplel. si nous ne reconnaissions
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I #9632;
RELATIONS ENTRE LA CHIRURGIE IIUMAINE, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LI
quellt: part :i prise k sa regeneration la Chirurgie de i'homme, si nous
ometlions de dire (|u';i eile surtout eile est redevable de ses plus
grands progres, et qu'ä sa suite sculcmeDt elit^ espamp;re en realiser de
nouveaux. C'est, en effet, en s'aidant des travaux des chirurgiens quenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\
les fondateurs de la medecine des animanx ont pu constituer prompte-
ment I'art cbirurgical veterinaire, avec ses principes, ses methodes.
Sans eette ressource, combien leur ceuvre n'eüt-elle pas ete tongue ä
accomplirl N'a-t-on pas vu ce que cet art, marchanl sen! , etait devenu
entre les mains des marcchaux etrangcrs a loute etude raisonnce, et
abandonnes aux seules ressources dc leur imagination ou de traditions
i,'i'ossieres?
II y a longtcmps, au reste, qu'il en est ainsi. et que la Chirurgie des aniinaux n'est qu'un reflet, une imitation de la Chirurgie humaine. S'il est vrai que les chirurgiens anciens et modernes onl essaye la pratique de beaucoup d'opcrations sur des animaux, in animd vili, avant de les tenter sur I'homme; squot;il est vrai encore que la Chirurgie humaine a emprunte quelques methodes therapeutiques a la medecine des animaux, par exemple, I'usagedes pessaires menlionne par les veterinaires grecs ', et dont les chirurgiens n'out commence a sc servir que du temps d'Albu-casis, il est egalement vrai quo les premieres operations reiadieres faites sur les aniinaux ne l'urent que des reproductions d'opcrations pratiquees sur I'espece humaine. Dans la partie chirurgicale d'Hippocrate se trouve, en effet, en germo, sinon en realite, loute la medecine operatoire des veterinaires grecs ct latins qui I'onl suivi. Nous citerons la saignec, le feu, etc. Et cela doit s'entendre, non-seulenicnt des operations utiles r|ui sont restees dans la science, mais encore de quelques-unes do ces prati­ques absurdes que nous avons reprochees aux bippiatres, ct dont la res-ponsabilite ne leur appartient pas toujours ; par exemple , la coulume de barrer les veines est anterieurc aux autours veterinaires, puisqu'on la trouve. deja dans Cclsc , qui recommande, pour ai'reler la pituite, source d'inflammation , ou pour combattre I'opbthalmie, d'enlever les veines des tempesou du vertex.
Cetle dependance toutefois de la Chirurgie veterinaire a la Chirurgie humaine n'est pas absoluc ; sur plus (run point, i! y a des differences tranchees entre l'une et l'autre. La pratique des operations sur les animaux reclame souvent des conditions toules speciales, parfaitement etrangeres a la medecine operatoire de riiomme: en sorte ([uc , malgre ses afßnites avec Celle-ci, la Chirurgie veterinaire est veritahlement uno science a part, avec ses caracteres propres , sa physionomie a ello.
1 Cos premiers pessaires ilecrils ihm les vtHrrinnires irrer? elnii'iit forniüs il'unt' vessie gonfl^e d'air, systomt.' rjue tout r^cemment an mddecin a pr^sentd comme uouveau.
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I.IInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;liVFRODUCTIUN.
Uaedtslinctioa principale est dejck et^iblu' par le iiaturol dos ma lades: los animaux, d'une seasibilite relatlvement moiadre que colic do I'homine, d'ane constitution plus robuste et prives du sons moral dent I'influence est souvi'iit si decisive sur le rcsultal dos operations, n'exigent pas do I'operateur une aussi graade delicatcsse dans I'action ni le mömo deploicment do precautions de loutos series. .Mais, d'un autre cöto, l'im-possibilite do commander a I'intelligence do sos malades laisse le vcleri-naire entiörement expose aux inoyons de defense quo les animaux op-posont constamment et l'oblige a recourir ä des moyens do contraintc, dont ['application Ibrmc deja, a olle seule, uno brauche importante do la Chirurgie veterinaire.
Si Von considfere ensuile le rosultat dofmilif a oblonir dans les opera-lions, la difference se manifeste encore davantage onlro los doux chirur-tiios. Ainsi lo_- chirurgiens do rhoinmo doivonl, avant touto chose, agil­en vue do conserver la vie a lours malades ; la conservation dos organes , de l'exercice des diverses facultes, no vient qu'en seconde lit;no. Pour les veterinaires, c'ost lecontraire : comme los animaux sent essentielle-ment des machines productives, I'iraportant ehez cu\ esl do eons'enor l'integrite des fonctions, I'aptitude aux divers services qu'on attendd'eux; ce qui fait quo la Chirurgie veterinaire doit etre, dans la grande majorito descas, radicalement curative, sinon eile ost sans ohjet.
Pour atteindre son but principal. la conservation do la vie . le Chirurgien no doil rien nouli^or. ni lo toin|)s ni los frais, ni hositer, quand il le I'ant, a pratiquer les mutilations los plus graves ; lant qu'il lui reste un espoir, si faible qu'il soil, do sauver son inalado , son devoir ost d'agir. l,o veterinaire, au conlraire, doil envisaaer d'ahord la question economi-([uo, mettre en ligno de compte les frais do traitcment, le temps do pri­vation du travail , s'abstenir dos mutilations qui pourraient rendre tout service impossible ä l'animal, sacrifier a temps los malades dont la valour ne compenserait pas les depenses a faire ; on un mot, soil qu'il pratique, soil qu'il ajourne une operation, soil qu'il abandonno loul-a--fait le malade, le veterinaire doil avoir a peu pros exclusivement en vue rinleret du pro-priotairo. Sa devise ost: copy;conomilaquo;; celle du Chirurgien : humanüä. Cos deux mots resument, le mieux possible, le caractere general de l'uno et de l'autre chirurgies.
Si nous considerons maintenant les operations on detail, nous devons dire que loulcs cellos qui so foul sur 1'horame peuvenl, a la rigueur, elro pralilt;iu6os sur les animaux ; loulefois , il convient do retranchcrdu cadre habituel do la Chirurgie veterinaire toulos cellos qui ne romphssont pas suffisamrnent les conditions oconomiques voulues : ainsi, ehez les grands quadrupödes , on ne fait jaiuais l'amputation des raembres , si ce u'est experimentalement ; on essaie rarcmenl la reduction des fractures dont
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RELATIONS KNTIIl. LA i.lllill I1I.11-: III MALM: . ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l.lil
I'indocilite des malades rend , le plus souvcnl. le succes doutcux. On no lente pas davantage de reniedier ;'i res accidents, ces difformites des rayons osseiix. dc la colonne vcrtebrale, de la lace, etc., donl la guerison, journellement essayeo sur I'homme , forme nieme robjet du quelqucs branches imporlantcs de la Chirurgie humaine : rauloplastie, I'orlhope-die, etc.
D'autresoperations sont chez les auimanx, ou empechees par la disposi­tion anatomique des parties . ou inconnues en raisoo lt;lr la raretc des affections qui les röclamenl. Par cxemple, la cataracle, la lithotritic , pratiquees linis les jours par les chirurgiens do lo sont presqin jamais par les veterinaires. La ligature des vaisseaux , les operations d'anevrysmos, de varices, foperalion de reinpyemo . la paraconlheso, si ce n'esl cjuel-quefois chez 1c chien . la ponction dc la vossie, soul do cellos encore pen connues en Chirurgie veterinaire.
Par componsatio i, nous pourrons oiler beaucoup d'autres operations qu j appartiennent a cellc-ci d'unc manicro a pen pros exclusive. Ainsi . sans compter les hernios, les ronvi rsomi uls d'ulerus, surloul chez la vacho , los cpörations dyslociqucs, les extirpations dc tumeurs, etc., qui occu-peat une assez large place dans la Chirurgie veterinaire et se praliqucnt par des proeödes, souvent tout-a-fait si)ociaux, nous poavons citer , oonimo appartcnant presquc uuiquement a la medecino oporaloire dis animaux :
Vapplicalion du feit, methodo curative pen etudiee par les chiriirgiens qui n'en peuvenl lairo qii'un omploi cxcoptionnel, et qui est dim usage journalior en Chirurgie veterinaire :
La ponclion de icslomac des ruminants, de I'inleslin des solipedes, operations quo les veterinairespraliquent frequemmenl el (pie Ton oserait a peine cssayer sur riionnno;
Vhyorerlebrotomie, Vwsophagolomie, fampulation de la queue el des (ircillrx. la queue ii langlaise, la necrolomieplctnlairc;
La caslralion . quc I s chirurgiens ne praliquent quo sur I'liomme et par un soul proccde, el uniquement comrac moyen curalif mis on usage a la dcrniere extremite, tandis qu'elle forme, en Chirurgie veterinaire, une operation usuelle pratiqueo sur les deux sexes de toutes los especes , dans Petal desante el de mal idle. el par une foule do prooedes dil'foronts ;
L^s operations de pad . qui so pratiquonl sur les parlies superflciellos et profundes de la troisicmo phalange des grands quadrupedes, el n'onl aucun analogue dans lachirurgie hnmainc.
A cos operations diverses , joignons encore la fcrrurc, le principal, et ,
nous pouvons bien le dire, presque Punique moyen orlhopediquc quc
possödo la Chirurgie veterinaire pour rcmodier a hcaucoup do defectuosi-
tes, non-seulemcnl despieds. mais encore dos membres el du corps, el,
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d
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Ll\
INTRODUCTION.
en louscas, lo moyon le plus avantageux d'aider a la cure des maladies du pied chez les grands quadrupedes.
Tout ccla, nous l'esperons, ülablira suffisamment ce qu'il y a de carac-teristique dans la Chirurgie veterinaire el fera comprendre sou iroportance speciale. Au fond, eile no resseinble ;i la Chirurgie de l'homme quo par les principes, les eleuienls dc la science. Quant a l'applieation de ccs principes , eile varie a chaque i)as ehez les homines et chez les animaux, et c'esl la ce qui a permis a la Chirurgie #9632;veterinaire de se constiluer comme une brauche partieuliere , parfaitement dislincte , de l'art general de guerir.
Mais, el que ce soil notre conclusion, ces differences qui existent entreles deux chirurgies etdonnent ächacune sa physionomie propre, ne sauraientles isoler l'une de i'autre. Elles ont des principes coramuus , qui no peuvent ijue se feconder des deux coles, par les secours muluels do I'observalion chez rhoramo , do I'experimentalion chez les animaux , et profitcr egalement ä chaque branche. Leur alliance , en unmet, cst la condilion deleur progres reciproquc.
La Chirurgie veterinaire, en effol, ouvre aux recherches hasardees de l'operaleur un champ plus vaste et plus libre et l'aide a acquerirplus d'assurance dans la manoeuvre des instruments; puis ellc profile, ä son lour, des observations quo I'on ne pent faire quo sur le malade intelligent. El cot echange de services, il est de aotre'devoir, de pari et d'autre, de le favoriser de plus en plus . puisqu'il tournc loujours, en definitive, au benefice de la science.
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BIBLIOGRAPHIE
LA CHIRURGIE VETER0A1RE.
No sont compris, dans cettc note bibliographique, quo los ouvragcb publies dansla pöriode moderne, et pouvant fournir des materiaux utilos a la science chirurgicale. Los livres anterieurs appartiennent a l'hisloire de la cliirurgic; ilsout elu mentionnesä lour dalo daus l'introduction qui
precedü.
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1782.....CaABERT, Fi.am)iiigt; cl Ili/M'.u. Inslruclions el observations
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1782.....Dadbenton. Inslruclions pour les bergers. (Derniere edlüoa,
1S20.) Paris. 1 vol. in-Sraquo;.
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#9632; La ilate indiciuöe esl celle de la premtfre Edition de phaqnc ouvrage.
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LVInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;BIULIÜUUAPIIIE UE l,A ClIlltL'RGiE \ I-TKIUNAIIU;.
1788.....IIartmakraquo;. rrajVe des ffaralaquo; (edition fran(jaisc, par J.-B.
llnz.ml). Wiv'is. I vol. in-Squot;. 1791 ä 1805. lin n:'.! '-.wie la coilaboratiou , pom- les arlieies vdterinaires.
dcCUABERT, FlAgt;DRIN , IIUZARD, GILBERT, clC.;. CottTS
complel d'agriciilliire. Paris. 13 vol. ln-40. 1797, . Gumeut. Instructions sur les beles d laine de race d'Espagne.
Paris, Broch. in-8'. 1803. . . , UELXutRv-BtxisB. Notions fondqmentales de rarlvdterinairc
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Paris. 1 vol. in-8raquo;. 1808.....gt;!urat. Experiences sur lit vaceinulion des moulons. Mont­pellier, ßroch. in-8'. '809. . , . Sire. Manuel de l'Ecuyer {Irad de l'anglais) Lyon. ! vol.
in-8raquo;. 1809.....!)i:,u uh:;gt;gt;#9632;;#9632;; Ills. Considerations sur Vorganisation de I'aiU el
sur ropvration de la calaructe chez les animaux domesli-
qucs. Paris. Ijroch. iii-8 , 18 loot 1811. Fhomage de Felgre. Correspondance sur la conservation et
Vamclioratinn des animaux domestiques. Paris. 4 vol. in-l i. 1813......1. Girard. TVatVe dlaquo; pied (dernierc edition en 183C). Paris.
1 vol. in-S1. 1813 :i 1816. Gouier. Memoircs et observations sur la Chirurgie et In me-
decine velei inaires. f-ymi gt; vol. In-8raquo; 1818.....(Ilzakd fil.s. Esquissc Cc nosogrnjdiie velijrinaire. Paris, i vol.
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1823......! Giraru. Mevwire sur les ralcuts vesicatix. Paris.. Broch.
in-8quot;. I82i.....IT. Leblakc. Traile des maladies des y ux sur les animauu
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I'espicc bovine. Paris. Broch. In-8raquo;.
1S:7.....1. Giraru. Traile des hcrnics inguinalcs, Paris. I \f)l ln-4quot;.
1S27. . , . IIirtii:-x u'Auboval. Diclionnaiie de Medecine, de Chirurgie
et d'Hygit'ne veterinaircs. Paris (I1'''edition de 1827,4 vol.
in-Sraquo;); 2e edition en 1836. (i vol In-8raquo; \HiH. ... Vatel. Elements de Pathologie veterinaire, on Precis theo-
riquc ii pratique de la medecine et de la Chirurgie des priii-
cipaux animaux domestiques. Paris. 3 vol. In-8raquo;
1's-!l.....He.naii.t. Traile du javarl carlilugineux. Paris, I vol. in-8raquo;.
1837. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. Ur.vvi i i (.'hirurgie ill la Maisos ri stiqie nr \i\' sikci.E
' i- vol , ll\. Ill, tilro Iquot;, chap, 3'
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DIBUOGItAPUIE DE LA (IIIIU iU.li: VETERINAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I.MI
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1841.....Mercier. Du crapaud ou podoparenchydermüe chronique du
checal; et ilu pietin , ou podoparenchydermüe du mouton.
Paris. I vol. In-Squot;. I84S.....Raikard. Traue complet de la parturtlion des principales
fondles domesliques. Lyon, i vol. in-So. 1850.....Rev. Arlicles du Diclionnaire general de Medecine et de Chi­rurgie veterinaire. Lyon. I vol. iii-8raquo;. 1803.....Serres. Du hislournagc sous les rapports hygienique, chirur-
gical et pathologique. Toulouse. Broch. in-Slaquo;.
PUBLICATIONS DES SnClirrts VfiTfiRISAlRES.
1830 o 1848. Meraoires de la Soeietc veterinaire du CaJvados et de la
Manche. 12 vol. in-s . 1'gt;39 i'i 1842. Meraoires de la Sociele veterinaire de l'Hprault. 4 broch.
1839nbsp; a 1852. Annales de la Sociele veterinaire du Finistere et des Cotes-
du-Nord. 4 vol.
1840nbsp; a 1845. Meraoires de la Soeietc veterinaire dos departements de
l'Oncst. i br 1840 n 1853. Meraoires de la Societe veterinaire du iepartement de I.ol-
el-Garonne. : I br. #9632;1842 a 1846. Annales de la Societe veterinaire de Libourne. 2 broch,
1843nbsp; a 1849. Meraoires de la Societe veter. dos Bouchcs-du-Rhone. 7 hr-.
1844nbsp; ;'i 1849. Meraoires de la Societe veterinaire et agronornique du Nord
cl du Pas-de-Calais. 2 vol 1846 h 1848. Memoiros de la Societe veterinaire de Vaucluse. i broch. 1846 A 1848. Meraoires de la Societe veterinaire du Loirot. 2 broch.
JOIK.NAiX AGHICOLES ET VI; IKIIINAIISKS SliWCVIS.
1793 a 18Ö1. Annales de l'AgricuHure fraitfaise. Paris. Kii vol.
iquot; serie de l'an IV a IS 17. 70 vol.
2e serie de 18 18 ä 1828. ii vol.
'#9632;V soric de 1829 ü 1839. 2i vol.
i- serie de 18',0 a 1831. 24 vol. 1824 a 1S-V5. Recucil de Medecine velvrinairc. Paris. 30 vol.
if Ah
iil
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I.viiinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;BlULIOCIUPlllE DE LA CUIRUUCIE VETERINA1RE.
\gt;ii(i ii 1831. Journal pratique de Medecine vilerinaire, par M. Dupuy.
(Paris, IH-2G :'i 1829. — Toulouse. 1330 ot 1831). 7 vol. 1S30 ;'i 183Ö. Journal de MMecine cetcrinairc ihmriqm el pratique, Paris.
(i vol. 1830 a 18.j3. Journal des Haras. Paris. 51 vol. 183G.....Journal des progrds des sciences zooiatriques (continue spe-
cialement de 1837 ä 18i2 par le Journal des Haras''. Paris.
1 vol. 1836.....Journal de Medecine velerinaire pratique du bipuf el du
moulon. Toulouse. 1 vol. 1838.....Le Xooidire (continuation du precedent). Toulouse. 1 vol.
1837nbsp; a 18.';3. Journal d'Agriculture pratique, par B'wio amp; Barral. 19 vol.
pc serie (le 1837 ä 1843. 6 vol. i' serie de 1843 a 1849. 6 vol. 3laquo; serie de 1850 a 1833. 7 vol.
1838nbsp; a 1833. Journal des Veterinaires du Midi. Toulouse. 16 vol. 1843 a 1848. /.a Clinique velerinaire, par M. Leblanc. Paris ü vol. I84Ö ä 1853. Journal de Medecine velerinaire. Lyon. 0 vol.
JOURNAUX Vl-TftlilNAIRKS 6TR.A.NGERS.
JuuBHADX ALLEMäHBS.
1816 a 1853. Archie fur Thicrheilhinde, von der Gesellschaft Schweize­rischer Tltieriirzfe (Archives de Medecine velerinaire, par la Societe des veterinaires suissos). cah. trimest. in-So. Nouvelle Serie dopuis 1841. Zurich. 38 vol.
#9632;1827 a 1853. Jahrbuch für Pferdezucht, Pferdekenntniss, Pferdehandel, Dressur . Reitkunst und Rossarzneikunde { Journal sur l'elöve, la connaissance, le commerce, le dressage des chevaux, l'equitation et la medecine des chevaux). Com­mence par S. Tenneckkr . et ronfinue par A. Rceff. I vol. annuel in-12. Weimar 26 vol.
1828 a 1850. Zeitschrift für die gesammle Thierheilkunde (Gazette perni-rale de Medecine velerinaire), publie de 1828 ä 1833 par J. D. Besen, el de 1834 a 1850 par Dietricds , Nebel et Vix. Cahiers trimest. in-8quot;. Giessen (Hesse). 23 vol.
1833 ä 1853, Blätter hippologische (Feuille hippologique), publie par le corate de IIolmer. Cahiers trimest. in-Sraquo;. Kiel .Holstein). 21 vol.
1835 a 1853. Magazin für die gesammle Thierheilkunde (Revue generale lt;le Medecine velerinaire), publie par lesprof. E.-F Gdrlt cl C.-FF. Uebtwig Cahiers Irimesl. ui-iquot;. Berlin. 19 vol.
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BlULlOGnAPHIE 111-: LA CillRURüIB VOIiltlNAIllli.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I.IX
ISiO a I8S3. Reperlorium der Thierheilkunde [Repertoire de Mcdccine
velerinaire), par lo prof. Hering. Cahiers trimost. in-8quot;.
Slaliijdil. 14 vol. 4844 a 1800. Thierar:tliche Zeitung [GazMo veterinaire), par Faccas.
7 vol.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \
lt;S49 a 1853. fVochenblall Thiemrztliches, organ des Vereins deutscher
Thierärzle (Feuille hebdomadaire de medecine veteri­naire, organe de l'union des velerinaires allemands), pu-
blie par (i. Nicklas. In--40. Ulm. ':gt; vol. 4Squot;)t a 1853. Central-Zeilung für die gesammle Veterinärmedizin und ihre
hilfsicissenschaflen (Gazette centrale et generate pour la
medecine velerinaire et les sciences accessoires); par le
docteurJ.-M Khki i/.kh. Cahiersmensu. in-lquot;. Erlangen.
(Baviere) 3 vol. 48.,)l a t8'j;i. Vierleljahrschrift für wissenschaftliche Veterinairkunde, von
den Mitgliedern der Wiener k. k. Thierverein-Inslilules
(Gazette trimestrielle sur la science veterinaire, par los
membres de I'lnstitut imperial veterinaire deVienne);
redacteurs, les prof. Millelaquo; et Roll. In-S0. Vienne. 3 v. #9632;1802 et ISÖ3. Blätter über Pferde und Jmjd (Feuille sur les chevaux et
la chasse), par C.-H. Vogler. In-Sraquo;. Berlin. 2 vol. Zeitschrift für Rindciehhunde (Gazette sur la medecine bo­vine), public par Rtciiseb. In-lquot;. Berne. Tagsberichte über die Fortschritte der Xalure und Heilkunde.
Abiheilunij für Thierheilkunde (Rapports journaliers sur
les progres de l'liistoire naturelle et de la medecine. —
Division pour l'arl veterinaire), par le docteur R. Froriep.
In-Hraquo;. Weimar. Bericht des Vereins Mecklenburgischer Thierärzle { Rapports
de la Societe des velerinaires de Mecklembourg). Cahiers
in-8raquo;.
JOÜBHAÜX ANGLAIS.
1828 a 1833. The Veterinarian, or monthly Journal of veterinary science (le Veterinaire. on .journal mensuel de science veteri­naire), public par Yooatt et Percivall. Londres Hi vol.
1843 a 18.30. The Veterinary Records and Transactions ( Annales ct Me-nioires velerinaires ; . publics par Spooner , Siuonos et Morton. I.andres, (l vol.
JOnaNAL ESICE.
1842 a 18'r8. Journal cctfrinairc el anrieole dc Belirinuc nruxeltes. 7 vol
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LXnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; UIBLIÜGRAP1I1E rgt;i; LA CI11UU11GIE VETERINAUIE.
1849 a 1851. Repertoire de Medccine veterinaire. Bruxelles. 3 vol. ISöict 18Ö3. Ännales de Medenne ve'terInaire. Bruxelles. i vol.
JODBHAl H011ANBAIS.
[let reperlorium Tigdscrifl icoor de geneeskunde in ol haaren omcang (Ueperloire holiandais sur toutes les branches de l'art du guerir), par van IIasselt et Ueckmeyer. iii-4laquo;. Lcyde.
JOÜHHAl ESPASSOL.
184öä 1S.'gt;3. Boletin de Velerinaria, par .Y Casas et (i. Sampedro Ma­drid. 9 vol.
JODHKAL AMEBICilH.
1851 amp; 1853. The American veterinary Journal, |)i!bliL' par George Dadd. Cahiers trimest. In-Squot;. Boston. 3 vol.
JODBSAL ITALIEN.
ISöScl 1853. Giornale di Velerinaria, public sons les auspices de i'Ecole veterinaire dc Turin par los profcsseurs Lessona (^arlo et Ercolam. Cahiers meusuels in-8quot;. Turin, i vol.
JODBNAl DANCIS.
1853.....Tidsskrifl for velerinairer (Gazette veterinaire). par les
professeurs de I'Ecole veterinaire danoise If. Benuz el II. Bagge. Cahiers trimestricls in-8quot;. Copenhague. 1 vol.
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ELEMENTS
CHIRURGIE VETERINAIRE.
PROLEGOMENES. i.
De la ChirurjfUquot; veterinaire eiraquo; ^önöral.
Definition, objel, importance.
La Chirurgie en general, branche essentielle de l'arl de guerir, comprend dans son domaine tout ce qui se rapporte ä l'dtude des operations pratiquees sur ie corps vivant.
Primitivement, lemot de cliirurgie, ^upoxtpyix, comme son etynio-logie l'indique, — ytto main, tpyov ouvrage, — s'appliquait seule-iiu'iit ii la pratique manuelle des operations. Depuis on a elargi sa signification pour y comprendre tout ce qui ;i trait mtx maladies r^clamant le secours des operations, et nommecs, ä cause de ccla, m a lad ii's ch irurg ica les.
Cello drliiiilion de la cliirurgie donne ä ce mol la m^me valeuc que celle de l'expression Pathologie chirurgicale, qui esl plus cxpli-cite, et qu'il faul do son cöte distinguer de la Pathologie externe, laquelle traite dos maladies chirurgicales, de lours caracteres, du modo de traitemenl lt;|ui leurconvient, mais smiis entrer, ä l'egard de la partie chirurgicale do ce traitemenl . dans le detail du manuel dos operations. Ce dernier poinl forme une branche particuliere de la Chirurgie, qui ü re^u de Sabatier lo nom de Mederine operatoire.
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2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IM, LA ( llllü IMJIE VETERINAIUE
(quot;.os diverses expressions sent loin d'avoir chacune mi sens special el iiien determine; souvenl on les confond, on les emploie I'une pour Tautrc. II \ a, en effet, tanl de points de contact, tantdeliai-sons entre les objets qu'elles definissent chacune plus particuliere-uieiil : il arrive si souvenl que leur distinction est impossible dans la pratique, que la confusion dans les mots n'a rien d'extraordinaire: d'autant micux que les uns et les autres disent assez exactement la meine chose. Ainsi, le mot Medecine operatoire, qu'on esl generale-nient convenu d'appliquer d'unc maniere spcciale a l'art de pratiquer les operations, pourrait aussi bicn designer la science qui traite des maladies qu'on doit operer. A la rigueur, nous lui prefererions I'ex-pression de Chirurgie operatoire donl se servent les anglais , comme plus juste et plus rigoureuse, pour la designation de cette partie de la science qui se rapporte a la pratique des operations.
Toutefois, nous nous conformerons aus definitions les plus gencra-Icment adoptees, et d'apres lesquelles la chinu'gie est divisee en deux parties : la pathologie chirurgicale et la mcdccine operatoire. C'est de cette scconde partie que nous aurons a tralter particullerement, uiais noii dime manii're absolument exclusive, attendu ijiiil esl beaucoup d'operalions qu'on ne sauralt dccrire sans indiquer au molns les cas on dies dolvenl 6tre pralitiuoes. Nous öviterons d'all-leurs autant que possible ces empietements, pour restcr dans U-cadre C[ue nous nous sommes trace.
Maigre cela, nous navons pas cm devoir adopter le litre de Mcdccine operatoire, a cause du sens beaucoup trop restrictif que lui donnent les auteurs, en \\\ eomprenanl que les operations praliquees avec i'instrument trancliant. I.e mol Chirurgie, d'une signification plus generale, nous convenail mieus ä tous ögards.
La Chirurgie veterinaire, en effet, nest pas seulement l'art de pratiquer les operations; eile comprend encore les actions comple-mentaircs de cellcs-ci, savolr : les pansements, I'application des bandages, radmlnistration des medicaments; plus les moyens d'as-sujetir les animaux, la reduction des fractures et des luxations, robstetrique chirurgicale, el en mi mot toutes les branches de la medecine des animaux qui reclament le secours de la main.
L'objet de cette science esl , comme on voit, fort etendu; el I'on peul d'apres cela comprendre l'importance quelle presente pour le veterinaire, el comment eile esl digne d exciter son zele, son esprit, son intelligence, autant par rutilile el la variete des resullals aux-
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quels eile lui permet d'arriver, que pane que c'esl par eile surtout qu'il peut faire juger de son habiletö el de son savoir, et afferrair la base de sa reputation dc praticien.
Connaissanccs pröparatoires. - Namp;cssild dc IVHudc m^thodique el prtcise de la cliimrKic.
Plnsieurs conditions sonl indispensables pour que la Chirurgie puisse alteindre, entre Irs mains du veterlnuire, toulc la perfec­tion desirable; res conditions soul i Iquot; que la pratique de eel art soil de plus en plus essenliellemenl basee sur la connaissancc ap-profondie de la science de I'organisation, eludiee en santö comme vu maladie; 2quot; que la Chirurgie elle-m^me soil une science precise-que ses principes, appuyes sur des raisonnements rigoureux, soient toujours methodiquement appliques.
Chacun comprendra l'importance de la premiere de ces conditions sans laquelle i! n'j a pas de bon Chirurgien possible. Comment oser, en effet, porter la main sur une partie du corps vivant, dans le hut de remodier ä une affection quelconque dont cette partie peut souffrir, si 1'on n'en connail d'avance la structure, le mecanisme la fonction exacte, si Ton est incapable do juger des alterations qu'elle a pu suhir'.' Ces objets differents, non moins necessaires les uns que les autres. font prcssentir la multiplicito des connaissancos pre-paratoires a la Chirurgie.
Enumereesen detail, ces connaissanccs premieres sent I'Anatomie descriptive, I'Anatomie chirurgicale, rAnatomie generale, la I'lixsie-logie, I'Anatomie pathologique, la Pathologie genorale et speciale, sciences qui, toutes, fournissent des elements essentiels a la pra­tique de la medec'me operaloire.
L'Anatomie descriptive, base generale de toute medecine, est plus specialcment encore la base premiere el indispensable de la Chirur­gie. II faul connaltre les clivers appareils du corps vivant. les orga-nes qui les composent, leurs rapports, leurs connexions, si I'on no vent pas, en operant, agir dans une perpotuelle obscurite. L'evi-ilence de cette proposition n'a mil besoin d'etre demonlree: eile esl de celles qu'il suffil d'enoncer. I'n fail cependanl sur lequel nous croyonsdevoir insister, c'esl que I'anatomie, pom- etre reellement pro­fitable ä I'arl chirurgical, ne doit pas uniquement elre apprise dans les livres; eile doit elre eludiee le scalpel ä la main, ear c'esl ainsi
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4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE LA CHIRURGIE \ KIKlll.NAlltr.
seulement i\no, l'on ])cnt so familiariser avoc la disposition relative des parties, avecla forme dos organes, avec l'epaisseur, l'6tendue dos couches organiques; avec la couleur, la resistance des lissus, etc.; que l'on peul appr^cier les differences que presentonl les lissus con-sidoros chcz les sujols maigres va en ötat d'embonpnint. Ea faisant des preparations anatomicjues, on s'habitue ä menajilaquo; i- les organes cssentiels a la vie, tout en los mettant ii du, lorsqu'on les scpare des tissus qui les prot^gent; 011(111, on acquiert, par l'usage du scalpel, 1'habiletede la main, el 00 n'est pas lo moindre avantage de l'ötude pratique de ranatomie descriptive.
Nous en dirons a peu pros aulant de {'Anatomie chirurgicale dite encore Anatomie topographique ou Anatomie des regions, qui n'est, ä propremenl parier,qu'une fraction de l'anatomie descriptive, cellequi proud surtout on consideration les dispositions d'ensemble, les rapports directs et plus nu nioins immediats ties parties, abstraction faite do lour nature el do lours usages. Elle appnkne la direction exacte des organes, lours distances röciproques, lours proportions geoni6-triques en un mot, ainsi quo lours relations topographiques. C'esl la veritablemenl l'anatomie qu'il laut ä la Chirurgie; mais par mal-heur co n'est pas la plus cultivee; olio domande beaacoup de soins, d'attention et do travail : pins que n'enpermet aux praticiens lo soin do lour clientele. Toutefois, on ne son passe janiais tout-ä-fait, car il n'est pas d'operation possible dans nne ignorance absolue d'ana-toinio chirurgicale. Pour une simple saign6e, Qfaut savoir au moins la place exacte du vaisscau que Ton veul ouvrir. Dans tousles cas, la sürete d'action de loporatour sera on raison directc do ses con-naissancos on anatomic. Par exemple, une saign^e a la jugulaire semblera facile au premier inarechal venu; mais i'anatomiste saura de plus qu'il esl necessaire do faire la saignee ii la partie moyenne du trajel de ce vaisseau pour evitor d'atteindre la carotide, dont la jugulaire osl söparoo. on ce point, par l'epaisseur du muscle sous-scapulo-hyoi'dien. VA ainsi du roste.
].'Anatomic fjenerale, quoiquea un degre moindre, esl aussi neces­saire an Chirurgien. Connaissanl la contractilite du tissu de la peau, il s'habitue a on conserver la quantite convenable dans 1'extirpation des tumours ou 1'amputation do certains organes; sachant (pie Fwten-duo do la retraction dos fibres rausculaires varie suivant la longueur des muscles, il pout diriger son instrument cornme il convient, pour faire des sections neues, quand il a des lesions profundes ä
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EN CENEIUL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;amp;
opcrer; rinextensibilitö ties aponamp;vroses lui fail comprendre i'utilitü des dcljritlemenls (i;ms les abces profonds, etc.
L'opdrateur ne trouve pas muins irappliealions a i'aire tie la Phy-siologie. Souvent la cessation ou i'alleralion (rune fonction organique lui indiqno l'urgence d'une op6ration. La n6vrotomie plantaire est basöe sur la connaissance de raction physiologique des nerfs. La per­ception lt;lu mouvemenl pdristaltique de I'lnlesiiii serf t|iieii(uefüis do moyen de diagnostic pom- les hemies, de menie que, dans un ciis do fracture, la connaissance precise de raction des muscles indique la position invisible dcquot; Ids IVaclure. 11 faut encore savoir exactement les fonctions du pied pour ne pas en amener la döfortnation it la suite ties operations que Ion fait sur 1'enveloppe cornee. C'esl la physiologie tiui explique au Chirurgien comment la voiv s'altere dans certaines affections, el peut fetre r6tablie par une operation; qui lui present d'eviter la compression de la trachec ou de la poitrine, pendant les operations, pour ne pas g6ner I'action respiratoire; qui lui fait comprendre la gravity des plaies, des etranglements do I'intestin, le danger des anevrysmes. (Test par la connaissance des phenomenes physiologiques de la parturition que I'operateur peut, en favorisanl la production de ees phenomenes, scnir el'licaeeinenl en aide aus femelies domestiqucs lors des accouchements laborieux, etc.
Ala science tie 1'organisme normal, le Chirurgien doitjoindre, avons-nous dit, celle de 1'organisme en etal de maladie, comprenant l'anatomie pathologique et la pathologic generalo et speciale. L'Ana-tomie pathologique, ereeo par Morgagni et remise en honneur dans nos temps modernes par1 quelques grands chirurgiens, par Laennec el Dupuytren entre autres, et par Dupuj en medecine velerinaire, pennet ;i I'operateur d'apprecier la veritable nature de ralti'ration des tissus, el treu deduiro le plan de son operation; car on n'enleve pas une tumeur tancertmse eonmie un simple kyste, une tumeur charbonneuse comme un polype. Elle fail encore connaitre les atro­phies, les hypertrophies, les transformations ties organes, etc., autant de modifications que le Chirurgien doil apprecier pour agir avec certitude, el surtoul pour ne pas se trouver surpris par los complications improvues qui surgissent quelquefois pendant les ope­rations.
La connaissance de la Pathologie generate est, pour le Chirurgien , dune eiiale neeessile; les plionomenes d'inflammation, tie conges­tion, de .suppuration, dont toulcs les operations sonl plus ou moins
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(Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE LA (HIHI UÜIE VETERINA1RE
accoiupagaees, doivenl avoir amp;tamp; ['objet, de la pari de l'operaleur, d'uiie etude approfondie. La pratique de l'opöration n'est pas d'ail-leurs la seule chose a laquelle il ail a songer: la surveillance dos symptömes consecutifs, los soins h donner jusqu'ä la gu6rison ne reclamenl ])as moinsson attention; et pour pouvoir apprecier judi-deusement toutes los suites possibles de la lesion lt;|u'ii a produite en operant, telles quo la suppuration, la gangrene, la degenörescence cancöreuse ou ulcereuse, etc., il a besoin d'appeler ä son aide toutes sos notions acquises en anatomie pathologique comrae en pathologie gen^rale.
Quanl a la Pathologie chirurgicale ou erlerne, nous n'insisterons pas pour en faire ressortir rimportance. Elle esi intimemenl liee ä la Chirurgie, qui n'est. ä son egard, quo la miso a execution dos in­dications qu'elle reclame, de sorte que l'une ei l'autre ne formenl qu'un seul tout, inseparable dans la pratique. Ainsi, la pathologie externe fait connaltre la disposition, I'etal materiel des lesions chi-rurgicales, leurs symptrtmes, leur marche, lours terminaisons, los influences cpii en modifiont la marche el le developpement. C'est, en un mot, le veritable Ilambeaude la Chirurgie, le guide immediat el constant de l'operateur.
La Pathologie interne n'est pas moins utile en Chirurgie. Les reac­tions locales et g6nerales qui s'exercenl cntre lestissus, 1'influence des alterations organiques sur los lesions traumaliques determinees par lesoperations el ['influence contraire, non moins defavorable, ilo celles-ci sur certaines lesions chroniques de l'economie, sonl la source de frequents phenomenes quiviennenl souvenl compliquer les suites ordinaircs dos lesions externes produites par 1'instrumenf tran-chant. C'est un phlegmon qui s'aggrave d'un ('-lai muqueux, on un ölal chronique (run viscere qui so ravivesous 1'influence de la fievre traumatique; ou bien c'esl une resorption purulente qui survient ;i la suite dquot;une operation grave, ou une motaslaso qui so produit quand on supprime trop brusquement un exutoire ou tout aulre foyer do suppuration ölahli depuis longtemps, etc.
Dans ces cas el dans d'autres analogues, on comprend combien il importe que le Chirurgien no soil pas pris au dopourvu, el sache 6galemenl agir, soil pour remeltre une operation l\ un temps plus opportun, soil pour combattre les complications g^n6rales el locales qui pouvont survenir. Cest-ä-dire que l'arl de gu^rir esl un; et cc n'esl qu'ftu prejudice de la science et dos malades qu'on a trop
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kn (.i:;m:;i(.m..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
longtemps 6tabli (U's distinctions entre la medecine el la Chirurgie, ccs deux grandes branches d'un meme tout, dcstinccs h sc com­pleter rune par l'autre, et donl 1'union definitive a ele le plus grand progres de la science medicale moderne.
La medecine vclennahv etait trop jeune ii l'epoque oü los me-decins n'admettaienl pas encore les chirurgiens au tnilieu d'eux pour que la scission se soil produite dans sun sein: aussi a-t-ellc tonjoui's conserve son unite; c'csl son essence ineme, d'autanl plus que les vetcrhiaires, par la nature de leur clientele, n'ont jamais öle en position de sc faire une specialite exclusive de l'une ou de l'autre de ccs deux fractions de l'arl de guörir. Nous n'avons done mil besoin d'insister pour demontrer que, dans la pratique, elles ne peuvent marcher l'une sans l'autre. Ce que nuns ferons seule-ment remarquer ä cette occasion, comme fail imporfanl ä noire point de vuc, e'est quo la Chirurgie, prise isolemenl. a besoin, pour 6tre exercec avec succes . de tonics les connaissances anatomiques el pathologiques qui rentrenl dans la science de l'organisation, el qu'un examen superficiel pourrait faire supposer nccessaires seulemenl aux etudes puremenl medicales.
Nous avons dit ])lus haut que la seconde condition a remplir pour clever la Chirurgie veteiinaire au rani: qu'clledoil occuper dans 1'art medical, c'elait de la considerer comme une science exacte, carac-lerisce par la pröcision de ses principes, la rigueur de ses descrip­tions: melhode excellente, lt;pii a ötepour la Chirurgie de l'homme la source feconde des brillantes decouvertes qui I'onl illustroe ä l'öpo-que moderne. L'etude des details est, en offet, seule fructueuse. t'e que Ton appelle de la minutie, en medecine operatoire, esl pre-cisement le propre de l'art; c'esl cc tpii indicpie l'exactitudc des connaissances anatomiques, en meine temps une lY'lndc spdciale, precise, rigoureuse du manuel de chaque operation, el donne la meilleurc preuve de la grandehabilctö del'opörateur. Or, l'habiletö, en matiere d'oouvre manuelle, est le pr6curseur du progres. II ny a que le Chirurgien habile, exerce ä elre de moins en moins arrcle par les difficultes, qui soil tentd den chercher de nouvelles, qui puisse reculer les homes de la science, el faire faire de.nonvolles conquötes a son art.
Voilä pourquoi nous insistons sur la nccessite di' la ohirurgic math6matique, si Ton pent employer ce mot. Cost par eile, c'esl par I'habitude do n'entreprendre aucune operation sans avoir Iticn oalcule.
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8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE LA CHIRURGIE VETKIUNUUF,
bien rclkrlii sur ce qu'il iloit fairo, et de ciuello maniere exacte il doit s'y prendre et agir, que le vetdrinaire developpera veritablement en hii, non-seulemenl l'adresse maüuelle, tuals aussi la sagacity medicale. Gelte ligoe de conduite, nous !a recüinmandons sui'tout aux eleves des ecoles qui, grace aux exercices pratiques de Chirurgie auxquels ils se livrent dans le cours de leurs eludes, sont dans les meilleures conditions possibles pour en faire leur profit. Qu'ils se persuadent bien que, pour apprendreä op6rer, ce n'est jias le tout de se servir souvent de l'instrument tranchant ; le point vraiment essentiel t't utile pour eu\, c'est de n'agir qu'avec discernement et en parfaite connaissance de cause. Une operation dix fois repetee, mais sans inethode, sur une region dont on ne connait que tres-peu cm pas du tout I'anatomie to[)oi;raplii((iie, produil an rnoindre rcsultat, coiiuiie covuiaissance acquise, que la inenie operation faiteune raquo;(quot;ule fois dans les conditions voulues.
Lisfranc, dont les efforts pour propager eetle rnetliode de ii'o]ierer ijue d'apres des principes fixes et detailles ont tant eonti'ihue ä la vive ('t lumineuse impulsion qu'a recue la Chirurgie moderne, dit, dans sa Medecine opiratoire, qu'on n'apprend pas a faire une o])e-ration quand on n'en voit que le rcsultat, cl quand, en la voyant faire, on n'en suit pas exactement tousles details. En nquot;operant, au contraire, qu'avec une connaissance parfaite des regies de la medecine operatoire, ajoute-t-il, et lorsqu'on s'esl deja essave ä manceuvrer suivant des principes fixes, il est difficile qu'on u'ait pas, dans un cas urgent. le calme et le sang-froid necessaires. La palpitation des chairs ne montre ä l'operateur que l'aetivite vitale, et il agit alors, sans se troubler, commc sur des lissus iuaniines.
Nous pouvons parfaitement appliquer ces preceptes a la Chirurgie des animaux domestiques, et mil doute quelle ne puisse, a son tour, eire I'objet d'une amehoration sensible, si eile suit cette mar-che rationnelle el si les veterinaires remplacent les methodes par ä peupres et un pen routinieres, dont ils se contentent aujourd'hui, par une medecine operatoire exacte et veritablement scienlilique.
Qualites exigto du cliimrgien v^rinaire.
La Chirurgie, ainsi comprise, exige de celui qui veut I'exercer avec fruit des connaissances exactes et precises, d'autant plus indispensables que ses actes, vu la fixite des regies de son art, de-
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O GENEItAL.
viennent aiorsplus faciles ä contröler. En matiere d'op^rations, uno indication 6tant fournie, I'expectative nest pas permise, pas plus quo l'ignorance de l'opörateur n'est excusable : le Chirurgien, (|iii doit agir, cache moins ses fautes que le m^decin. Voilä pourquoi il ne saurait trop se mettre ä l'abri des döconvenues de la pratique, en faisant ses efforts pour arriver a possöder certaines qualites indispensables, mi premier rang desquelles so range l'habiletö, la ilexteritö de la main.
L'habiletö chirurgicale s'acquiert par rexercice sur les animaux vivanls el sur les padavres. .Mais cet exercice ne sera fructueux qu'appuy^ sur de bonnes etudes anatomiques, et quand on aura la precaution de ne jamais tenter une operation ä litre d'essai cm autremenl sans elre parfaitement li\e d'avance sur le manuel op6ra-toire du precede que ion met en usage. Ce n'est que par I'observa-tion scrupuleuse de ce double preeeple que Ten pent esporer de devenir en peu de temps habile Operateur; sans ccla, on n'arrive jamais ä operer avec assurance, el l'habitude, meine pendant de longues annees, est impuissante ä corriger ce vice d'education chirur­gicale. Avec le temps seul, l'opörateurpeul acquerir du sang-froid, s'habituer ä considerer sans palir les cas les plus foudroyants ; mais, s'il ti'a toujours presente ä la mdmoire la connaissance exacte de la structure des parties, n'agissanl presque jamais qu'au hasard, il sari'ete el talnnne a chaque eas imprevTi qui se presente.
An reste, I'operateur fera toujours bien, quelle que soil son babilete praticpie, de ne jamais tenter une operation nouvelle d'une certaine gravite sans I'essayer d'avance sur le cadavre ou sur un sujet destiuö ä etre sacrifie; la repetition dun mode operaloire donne une aptitude singuliere pour son execution, et devient ainsi une precieuse garantie de succes.
Quant aux aulres lt;|ualites a remplir par le Chirurgien, elles sent assez mullipliees. Tons les auteurs qui out ecrit sur la medeeine ojieratoii'e out insisle sur l'importance des qualites personnelles quo la pratique de eel art reclame. Ainsi, outre une grande habilet6 dans le manuel des operations et dos oonnaissaneos medieales elon-duos, il lui faut encore, comme le dit Sabatier, laquo; du gönie, de i) Pindustrie, do la presence d'esprit, de la fennoto dans le carac-raquo; tore, un sang-froid imperturbable, une grande patience ct cctle raquo; douceur dans les formes qui inspire la s6curit6..... raquo;
11 faul ajouter ä cela la culture deI'inlelligence, linstruction; un
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10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lil-; LA CHIRURGIE virmuxAiru:
art aussi damp;Jcat quo Tart cbirui^ical, suns cesse perfectible, laquo;iiu' mille circonstances foumissent l'occasion de modifier, ne saurait faire de progres entre k's mains d'un ignorant, pour lequel ce ne peul O'trc qu'un mötier plus ou moins grossier, born6 a un petit nombre de ras ordinaires, perpötuellemenl nprivs par des m^tbodes invariables, etacquises aveuglement par L'babitude seule.
Toutes las sciences, mamp;me edles qui y semblent d'abord ies plus etrangeres, concourent ä developper le talenl du cbirurgien. Ainsi, h^s sciences matbematiques, appliqu6es ä l'arl d'opörer, aident bcaueoii]) a la ileseiipliou riiiomvuse des precedes opöraloires. Quel-ques idees de mamp;anique conviennent pour appröcier Ies instruments dont on se sert, pour aider quelquefois a en inventer de nouveaux. Pour acquörir de l'ndrcsse, de raiiilite, on a eonseille Ies exerciees du corps, la culture de certains arts mamp;aniques, lels que celui du tourneur, du menuisier, etc., l'escrime, c|ui donne de la sü-rete, de la dexlerile ä la main. 1'habituc a olieir au\ impulsions du cerveau. Au\ veterinaires, nous recommanderons, dans le meme but, l'exercice de la forge el de la ferrure. On s'exercera surlout, et le plus frequemment possible, a parer les pieds. Ce travfiil pr6-paratoire, dout nous ferons connaitre les regies en traitanl lt;li's opörations de pied, est de la demiere importance, non-seulement comme exercicede la main, mais comme le seul moyen d'apprendre a explorer les pieds pour la rechercbe des maladies qui onl leur siege dans cette region, el de se fixer sur les preparations les plus con-venables aux operations qu'on doil y pratiquer.
Une autre quality tres-utile ä celui qui se propose d'exercer la Chirurgie, et surlout la cbirurgie ve.terinaire, dans laquelle il u'y a pas toujourspossibility de donner aux malades toutes los attitudes quo Ton voudrait, c'esl de pouvoir so servir egalemenl do sos deuxmains, d'etre atnbidextre, suivant l'antique pr6cepte de Celse : Esse autem chirurgus debet.... mann strenua, stabili, ncc umquam intremiscente, eaque non minus sinistra, quam dextra promptus. 11 est un grand nomhro do circonstances dans lesquelles il deviendrait sans cola dif­ficile ou impossible d'op6rer; mais cquot;(^st surlout dans les operations k pratiquer sur le pied, dans 1'action do mettre le feu, dans cello de saigner, et dans une foule d'autres semblables qu'on reconnatt I'avan-tage do pouvoir faire usage dos deux mains.
Pendant I'operalion, outre l'impassibilitä, le sang-froid, on doil encore rdclamer du Chirurgien la patience ; remportemenl el la
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r.N CBNERAL.
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colere scinl blamables au premier chef. II examinera lenlemenl, märemenl les choses; mais, son jugement decide, il operera avec rapidite; remedicra, sjiiis parattro sCtonnci', iquot;i lous les iiccidcnls quipourrontsurvenir. Son ceil, exerceäla mensuration des parties, jugera prompl'emenl de l'etendue des lesions, de lii profondeur ä donner aux plaies; determinera d'avance les liroites precises oü doil porter ['instrument, e( ne parattra, en un mot, ni incertain, ni decousu, ni irregulier dans sa maniere d'agir.
Le vieil axioms d'Asclepiade, citd, tuto eljucunde, resume tout le plan de condmte ii tenir parle Chirurgien en semblable circon-stance. En effet, s'il opere rapidement, il abrege le temps des souffrances et tine partie des inconvenients d'une operation longue et douloureuse; avec assurance, il dötermine une phiic plus nolle, plus reguliere, t''\ illt;' les dehihremenls inutiles, et, enun mot, tons les dangers d'une operation faite avec crainle et hesitation, Leju-cunde, lt;|iie le mot agreablement rend dune maniere incomplete, indique ii la fois queI'operationdoit elre le moins possible blessante pour l'oeil, gönante el douloureuse pour I'animal, prescription tou-jours bonne ä rappeler.
Href, le Chirurgien doit toujours se tenir entre ce double eeueil qni se presente a lui, soil avant les operations quand il en decide 1'opportunite, soil pendanl qu'il opere, dune reserve excessive ou d'une temerite exageree qui, I'une el I'autre, mancjuent le but et prouvent egalement l'inhabilete de l'op6rateur. Timiditas equidem impotentiam, audacia vero ignorantiam artis significant, dil un autre ancien axiöme de l'Ecole, el c'est avec juste raison.
En ce qui conceme la medecine operatoire des animaux, il sem-ble, au premier abord, (pie Ton puisse sans inconvenients se de-partir unpeu de ces regies, e( que les qualiles morales exigees de 1'operateur soient moins uecessaires en face de la brute qui ne pent pas en profiter pour son soulagement, et ne subit d'autre impression que celle de la douleur physique qu'il 6prouve. On ne saurait admettre cette maniere de voir : la patience, la douceur sent aussi indispensables pour le v^terinaire que pour' le Chirurgien, car elles sent cliez lui la garantie dos autres qualiles. D'ailleurs I'animal est un etre sensible dont un strict devoir- d'lurniiinile present do no jamais aggraver inutilement les souffrances par une brulalitc do-placee, sans compter que la presence habituelle du proprietairo ne laisse pas que d'imposer toujours au v6t6rinairela plus grande reserve.
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l'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES OPERATIONS
Hurtreld'Arboval, dans uu passage fort \t'\on ponse de son article Operations, present de hi maniere suivante la conduite qu'il con-vienl d'obtenir en pareille occasion :
laquo; Si le vdterinaire, tlit d'Arboval, doi( se garantir de celtetimi-dile puslllanime qui affaiblil souvent la confiance, lt;|iii fail ^prouver un saisissemenl involonlaire capable de faire trembler la main et d'inJluer peut-?tre sur le manuel operatoirc, a la veille de faire coulcr le sang el de causer d'liorribles douleurs aus malades (|iül soigne, 11 ne doil pas non plus affecter une durcle d'ame barbare qui ferail horreur, surtoul si olio olait accompagnee de propos pou convenables. A eel egard, une eertaine rdserve no nuil point au\ intert'ls de I'artiste, el celui qui en sail assez pour savoir qu'il ne sail pas foul n'esl pas pour cola deshonore, il s'on laut de beau-coup. Bien qu'on ail affaire ä dos brutes, olios ne soul pas Insensi­bles comme des corps inorganicpies; et la douceur et la patience envors olios no soul pas inalliables avec la fermete. A cos condi­tions, lo velerinaire pros d'operer, comme en operant, doil reunir du sang-froid, de la presence d'esprit, de la prevoyance el do 1'adrosso: il no doil point se precipiter dans ses mouvements. Son veritable triomphe esl plutöl dans la ronssito do sos operations que dans la rapiditc avec laquelle il los execute. laquo;
Ajoutons a cola que, plus encore pour le v6t6rinaire que pour le Chirurgien de l'homme, i'adresse el la dext6rite sent necessaires; oar, independamment de la pratique pure dos operations, il a encore ä se preserver dos dangers qu'il peul courir en opörant sur des animaux cpii opposonl nalurollomont an\ souffrances c|ue lour fait subir I'op^rateur tons leurs moyens de defense. Mais, sur ce point, lo vetdrinaire s'inspirera assez do rintörot do sa propre con­servation pour rendre inutile un plus long döveloppement de cos pröooptos iionerauv.
II. Ufs opörations f.t honorslaquo;!.
Definition, objets divers, utilM des operations.
Une opfiRATiox cmitiHr.ic.Ai.E ost une action möcnniqiio, plus ou moins rapide, oxorooo surlc corps vivant, sulvant certaines regies, avec la main seule ou armoo d'instruments, clans lo but do remplir
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EN (iKMiUAI,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1:1
line indication therapeutique ou prophylactique , aecessaire ou facultative.
Cette definition fait pressentir Ic grand nombre, la varietö des circonstances dans lesquelles les opörations soul praticruees; mais c'est surtout commc moyen therapeutique qu'elles reeoivent I'appli-cation la |)liis frequente, —soil quand on enleve iiii(l(''ir,iiit quelque partie malade, altöröe, dont la presence nuit ä la santö tic I'animal ou s'oppose a la guörison d'une autre affection preexistante, comme I'ouverture d'un abces, la cauterisation (rune plaie gangreneuse, I'extirpation dun os carle; — soil quand on clianiic la nature d'une lesion tranmatiqne pour en faciliter la cicatrisation , comme le debi'idemcnl d'une fistule, la resection d'une surface ulceree; — soil quand on se propose de pallier les effets d'une affection qu'on ne pout trailer directement : la saignee dans un cas d'apoplexie, la tracheo-tomie pour empöcher la suffocation dans un cas d'at^ine; — soil quand on cherche a debarrasser l'öconomie d'un corps et ranger artificicllement introduit, ou d'un produit naturel trop abondant, par exemple I'oesophagotomie, Evacuation d'une cavite synovlale ou sercnse, etc. — (Test encore line indication therapeutique que reni-plit nne operation lorsqu'elle est employee a litre d'agenl medicinal pour produire un et't'et general sur l'öconomie, comme la saignöe dans un cas d'inflammation pulmonaire, comme les exutoires en general.
Mais les operations ne smit pas uniquemenl employees pour auerir ou pallier des maladies existantes; quelquefois dies servent ä les prcvenir, a eonserver la sante; — cxemples : la saignöe dans quelques circonstances, les exutoires appliques comme derivalil's d'un foyer important de suppuration brusquement supprime.
Enfin, il est des cas oü les operations contribuent h approprier davantage les animaux ä nos convenances, aux senices qu'on leur demaudc; — teile est la castration par laquelle on adoucil le carac-lere des animaux de travail, on augmente la faculty d'engraissc-ment pour les especes de boucherie; teile est la queue a 1'anglaise qui donne a eel organe uno direction nouvelle, eonsideree comme un embellissement, etc., etc.
D'un autre cole, on attaque par la Chirurgie des lesions'de loute nature, dont quelques-unes incine ne pourraient tire traitees autre-menl avec succes. Ainsi, on |)eiil guerir par son secours — des lesions physiques, telles que fractures, luxations, vices de conformation.
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14nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES OPERATIUNS
döchirures accidentelles des parois de cavitös splanchniqaes, etc.; — des lösions mfoiniques, Idles quo robstruction d'un conduit naturel par uncalcul, la distension (rune cavitö par un produit anormal on Stranger, etc.; — des lesions organiques comtne les cancers, Ics exostoses, la gangrene, etc.
Gelte diversite d'objets montre de quelle importance, de quelle utilite siml les operations entre les mains du vöterinaire. Dans beau-coup de ras elles constituent les moyens curatifs los ])lus avanta-geux, souvenl nioino les souls efficaces lt;|iril puisse employer pour triompher do lesions patliologiques contre lesquelles lims les efforts do la medecine viendraient eehouer ; tollos soul la liornio ötranglee, la pluparl dos fractures, los retractions des tendons, etc., affections au-dessus des ressources do la therapeulicjue medicale seule. Tout cola sans compter enfin qu'elles son! souvenl le meilleur moyen d'abreger le temps dlt;' la guerison el d'evilor los longueurs el los de-penses dun traitement pharmaceutique plus ou moins incerlain, comme c'esl le cas do la plupart dos operations de pied.
Divisions el classiflcations lies operations.
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11 \ a plusieurs especes d'operations qui onl recu dos denomina­tions diverses, motivees sur les circonstances qui concourent a lour execution. Ainsi Ton distingue:
1quot; Suivant le mode general d'action excrce sur les organes : los operations secAcs quand 11 n\ a pas ecoulemenl tlo sang, el qui se pratiquenl on general avec la main seulement, el los operations sanglantes quaiui on entamo les tissus avec rinstrumenl tranchant.
2deg; Suivanl lour plus ou moins de facilitö, do duree, ou suivant encore I'etendue, la multiplicitö des tissus attaques ; los operations simples qui so pratiquenl on un soul temps, el les opörations com-pliquies qui domandonl plusiours tomjis ol onlrainonl la l(''si(in de plusieurs tissus differents.
:{quot; Suivanl les conditions qui president ä lour execution : h's ope­rations rtyuliires on riglees qui so pratiquenl d'apres dos regies tracees d'avance en raison do la disposition dos parties, et, en ge­neral, sur dos tissus sains, quelquefois, comme pour los hernies, sur des parties malades; et los operations irregulieres ou insolites, nöcos-sitees par dos ras imprövns el pour la pratique desquelles l'adresse, le sang-froid du Chirurgien, agissanl suivanl los pröoeptos appli-
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EN l.l'NKltAI..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Iquot;)
cables a tunics les operations, doivenl suppleer aux connaissances preliminaires qu'il n'a pu acqudrir,
4deg; Eufm, siii\:iiii 1'objetqu'on so propose: des operations ur^en^es, nicessaires nu insUutles qui doivent se faire sans retard, sous peine do compromettre la vie du malade, tollos (|lio l'op6ration de la hernie, la ligature d'une arlere, la trachöotomie en casd'asphjrxie; des opera-lions utiks (jui donnent plus de valeur a ranimal, comme la castra­tion, on palliatives lt;|ui n'assurent pas la guamp;rison, mais permettenl a l'animal de repreudre son service, ce quefait la nevrotomie plan-taire; et ilcs operations de fantaisie, de la.rc, de convenance ou encore de complaisance, qui, sans ntililo reelle, sont pratiquees seulement pour satisfaire a une modo, au caprice du propri6taire, la queue ä 1'anglaise par exemple.
HAtons-nons de dire que oos divisions out fort pen d'importance dans la pratique; olios no lournissenl (pio dos dölinitions, el no sau-raient servir ä ötablir un classemcnt quelconque entre les operations. Beaucoup de celles-ci, en effet, suivant los circonstances, peuvent appartenir alternativement a toutes cos categories. Ainsi I'amputa-tion do la queue, dos oreilles, la castration, peuvent otro a la fois de fantaisie, ulilos on urgentes; une operation de javart, reguliere dans (es cas ordinaires, devient irroirulioro a la suite de certaines complications imprevues. Les expressions mamp;mes qui marquent cos differences sont loin d'avoir un sens rigoureus : Quelle csl la limite enlre une operation reguliere el irreguliere, entre une operation simple el compliquee^ L no operation qui so fait en un soul temps, et qui cependant embrasse plusieurs lissus a la fois, comme cer­taines pouctious, ost a la tois simple et compliquec, et ainsi do presque toutes les autros-.
En realite, il n'\ a de distinctions possibles, an point de vue clii-rurgical, entre les operations, quecelles elablies par l'ensemble du manuel oporatoiro el la difference dos regions et dos tissus oporos, souls elements qui peuvent aider a mettre dc I'ordre dans I'etude parliculicro des operations.
Cette diilicullc de caracteriser les operations par des definitions precises s'est relrou\oo lorsqu'il s'osl agi de los grouper, suivant lours analogies , dans une classification gonoralo et methodique pour en faciliter I'etude. Aussi, il n'a pas encore ete possible, jus-qu'a present, d'arriver ä une classification, sinon parfaite, au moins assez rationnollo pour fixer dolinitivement la inarelie des autours
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Il'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lil'.s ül'EUATIONS
d;ins lours descriptions; toutes celles qu'on a pruposees suul ])lus ou moins defectueuses.
La plus ancienne de cos classifications esl colic quo I'on attribue a Celse, par tradition sans doute, caril n'en est pas Tail mention dans lo Traili- stir la Mi'ihcine qui nous roste de col auteur; olio osl liasoo sur la nature moino du rosullat produil par l'opöralion. I'^llo comprend ainsi: 1deg; la dierese ou division , separation dos tissus; ;'0 la synthese ou reunion dos lissus: 3deg; I'exerese ou extraction d'organes malades, do tissus älteres, do corps Strangers; 4deg; la protheseou i'adjonction do parlies nouvelles.
Cos quatre classes, quoique pouvanl contenir la plupart dos ope­rations, no sut'lisont pas cependant pour los comprendre toutes, puisqu'il en esl quelques-unes, comme los dilatations dos conduits naturels, lessondages, les compressions, les torsions d'arteres, etc., (|iii no peuvent s'y ranger. D'un autre cote, cette classification sort plutAl a dofinir les differentes actioes execut6es pendant les opera­tions fine les operations ollos-niomos: et a co litre, les tonnes on ont olo conserves dans lo iangage chirurgical,
A la classification do Celse, Ferrein chercha a substituer, au XVIlIe siecle, une division des operations en huit classes, comprenant les reunions, la siparation des tissus accidentellemenl rcunis, les fltla-tations et lo retahlissemenl des conduits naturels, \oblHt''rution ou la fermeture do canaux devenus inutiles, ^extraction de certains liquides, ['ablation, {'extraction des corps ctrangers, les riductions.
Avant Ferrein, Dionis avail ajoute aux quatre ordres primitifs la diarthrose, ou l'action de remedior aux diflbrmites, et depuis M. Rons, avec plus de raison, y a joint la dilatation el la compression, ela-guanl la prothese lt;|ui ne lui parail pas une veritable action chirur-gicale. Cela ne peul suffire encore pour comprendre tousles cas, attendu que, suivantla remarque de M. Velpeau, il resterail ton-jours certaines operations, comme la torsion des vaissoanx, I'explo-ration do la vessie, I'injection dans les caviles naturelles, etc., lt;|ui no pourraient trouver place dans aucun do cos ordres.
Au surplus, les expressions que nous venons do mentionner repre-sentant a ])eu pros toutes les actions que lo Chirurgien pent oxeculor pendant la pratique des operations, ont plus ou moins servi de base aux classifications suivies de nos jours par les auteurs qui ont ccril sur la medecine operaloire, classifications que nous nous abstien-drons de mentionner, attendu qu'elles ne nous foumiraienl que
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E.N GENEUAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 /
dos enumöralions e! dos repetitions inutilos de mots. Nous citerons cependant celle de Sabatier, basde sur le mode d'action des instru­ments, parce tuie c'ost celle qui a olo suivie par Vatel, le soul auteur qui ait oerit, en France, un ouvrage möttiodique sur la Chirurgie volcrinaiiv '. Dans ses descriptions, Vatel parcourt ainsi succes-sivement;
Iraquo; Los operations jiar1 piqöre ;
2deg; Los incisions;
3quot; Los excisions, extirpations, amputationsei ablations des parties mollos;
4deg; La succion et los operations qui s'y rattachenl;
.'i0 La cauterisation;
fio La reunion el los moyens lt;lo la produire;
7deg; La reduction;
Xo La compression et los moyens lt;|ui s'y rattachenl;
9raquo; L'extraction;
10laquo; Lovulsion:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *
11deg; La trepanation;
12deg; Les amputations dos parties duresel dos parlies composöes (li% tissus durs ot do tissus mous.
Nous n'insisterons pas pour demontrer combien une tollo classifi­cation ost pen rationnollo, par la nöoossito qu'elle impose dV'lahlir entre los operations dos rapprochements et dos separations egalement forces. Qu'est-ce, par exemple,, qu'une classe speciale doperations par incisions'.' Y a-t-il beaucoup d'operations qui so fassen! sans incisions? El puis, voyons : nous trouvons rounios dans cette classe dos incisions, la saignee, les exutoires el la tonotomio plantaire, tandis que la ponction et l'incision du rumen so trouventdans deux classes dilTereiitos; los vontousos ot les sanpsuos ferment soulos la quatrieme classe, isoloos ainsi do la saignee a laquelle olios so rat-tachent; los operations do IVeil, qui formont par lour reunion un groupe si naturel, sent disporsees dans quatre ou cinq classes dilTo-rentes; la cataractese trouve ä cAle de l'extraction des calculs el do la parturition; les operations pratiqnoos sur los dents soul minies auxoperations do pied, el ainsi de presque tout le reste.
1 Eletnenls de Pathologie velerinnire, 011 Precis theorique et pratique tie In Medecine et He In Chirurgie lies principaut nnimnur domesticfues. 3 vol. P:iii?, 1828.
1.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
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f Si une teile classification n'avait que \^ tori d'ötre opposöe a \n marche naturelle des methodes descriptives, l'inconvönienl serait fälble, du moment qu'on pourrait toujours trouver sans difficult e la description de teile ou teile operation. Mais le reproche plus grave que nous lui faisons, c'est d'cmpamp;cher, en 61oignantles uns desautres des sujets qui out dos rapports forc6s, de dormer, en une seule fois, les prescriptions qui peuvent lour otro communes; et cela expose ä des omissions ou a des röpetitions fastidieuses de certaines regies qui perdent ators toule leur valour, n'etant pas presentees avec le caractere göneral qui leur convient.
Brogniez, qui blame avec raison cette inothode de grouper les operations, on adopte une autre, dans son ouvrage ', basee sur la distinction dos appareils d'organcs; ce qui lui permel d'ötablir huit ordres et soixante-dix-sept genres formant le sujet d'autanl de chapitres. Cos huit ordres comprennent :
1deg; Les operations peripheriques ou superficialles, e'est-a-dire qui se pratiquenf sur I'enVcloppe cutanöe;
2deg; Les operations (iui se pratiquenf sur le squelettc, sur I'apparci] musculaire et sur cjuelques autres organes do la vie de relation ;
3deg; Les operations qui so pratiquent sur le Systeme nerveux;
4deg; Les operations particulieres aux organes digestifs et aux parois de la cavite splanchnique qui renferme les principaux;
5deg; Les operations do l'appareil genito-urinaire des feraelles;
6deg; Les operations de l'appareil respiratoire et dos parois de la cavite thoracique;
7deg; Les operations que Ton pratique sur l'appareil circulatoire;
8deg; Les operations qui se pratiquent sur les appareils sexuel et urinaire des males.
Ce cadre do Brogniez, obscurci par un nöologisme tres-souvent inutile, par un style peudescriptif et beaucoup trop do considerations gönerales, a, dansun autre ordre d'idees, les meines inconvenients que celui de Vatel. Cesgroupes d'operations par appareils d'organes n'ont pas tons 6galement raison d'etre chirurgicalemenl. Enfin, la encore, l'exces de nictliode n'a ])as evite la confusion.
Pour ce qui nous concerne, en presence de cette difliculte de classification. nous avons renoneo a nous faire un cadre rigoureuse-moni systematique. Nous proposant, avant tout, d'etre asscz clair el
' Trnite de Chirurgie releiinain'. 3 vot, Bruxolles tS.'iO.
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KN CKM.ItM..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I'J
mäthodique pour eviler les repetitions et les doubles emplois, smis rien omettre d'essentiel, nous nous bornerons ii suivre la marche in-diquee par le d6veloppemenl nature! ilu sujel, en groupanl, dans une serie de sections et de sous-sections divisees en chapitres, les descriptions d'objets analogues.
Ajoutons toutefois que le mode dc classification (jvu; nous devons suivre se rapproche sensiblemeut du plan donne par Bourgelat d'un cours d'op6rations. laquo;Ainsi, dit-il, on commencera par les opöralions lt;pii peuvent avoir lieu dans toute l'elendue laquo;'i l'liabitude de la machine, telles (\\w l'ouverlure des abces, rexlirpation des tumeurs, les sutures, les s6tons, les orties, la cauterisation, I'extraclion dos corps etrangers ; on passera ensuite a la demonstration de celles qui soul affectees; 1deg; a la töte et a toutes los parlies qui en depen­dent; i0 a I'encolure ou an cou; 3deg; au corps, en y comprenanl la poitrine, l'abdomen et la queue, el I'ouvrage sera enfin termino par celles qui Interessent los extremites '. raquo; Avec qüelcjucs lögöros modifications necessitees par los progres de la science, quelle metbode pourrait oliv plus simple et ])ins rationnellequot;2
lii- la melhode d tin proveile Dpt'nilüiris.
On emploic souvonl, dans le langago chirurgical, los mots de methode, de raquo;rocede operatoire, qui on! une valour presque syno­nyme. Cepcndant, il j a une distinction .i faire cntre cos deux ex­pressions. Lisfranc '- appolle methode 1c modo opöratoire primor­dial el principal suivant lequel on opere, ot proccdes les modifi­cations qu'on apporte a cetle operation. S'agit-il d'extraire un calcul vesical, 11 y a la methode par litbotritie el la me^tocfe par extrac­tion, ot avec 1'une el I'autre, pour penetrer dans le canal urethral, on a le precede par le catheter el Itquot; precede par I'injection d'eau tiede. La castration par casseaux esl une methode comparde a la castration parle bistournage, par la torsion, el on la pratique d'apres deux procides .#9632; atesticules converts et ä testicules decouverts.
La methode tienl souvenl a dos considerations chirurgicales, anatomiques ou therapeutiques importantes, i|iii la font choisir dc preference a une autre pour assurer la guörison, tandis que le pro-
i Boulaquo;gel.\i . Reglement pour leu Ecoles veterinaires I'.iri-. ITTT - Medi'ihii' niieraliiire . ! I. r 30
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fTquot;
2Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UES OPERATIONS EN GEMKIUI..
cede n'a ordinairement d'autrc regie (jue !(gt; j)lus ou moins de facilile d'execution, le caprice ou la necessity creoe par im cas impr6vu.
Mais, au fond, cette distinction n'est pas toujours saisissable dans la pratique; il ost tel mode d'operer qui pent (Mie aussi bien une methode qu'uuproc6d6, seien la maniere dont on ['envisage, lors-que surtout on ne procede pas par comparaison. Anssi, ne devra-t-on pas s'etonner si, dans le courant de nos descriptions, on nous voit souvent mettre indistinctement ces deux mots en usage.
I
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section r
MOYENS PROPRES A. CONTENIR LES AMMAUX PENDANT LA PRATIQUE DES OPERATIONS.
CHAPITRE premier.
Ulilite de rassujetion' des animairv. — Regies pr^liminaires.
11 est toujours indispensable, avant dc commencer une operation quelconque, d'assurer la fixilo de position de l'animal, pour annuler ses moyons de defense et se mettre ainsi a l'abri dc tout danger. Cela est nccessairc, soil quo 1'on ail une operation tres-douloureuse ä pratiquer, soil (\\ic Ton redoute l'iadocilitö on la inecliaacet6 de l'animal, soil que I'on veuille donner au sujet une position plus commode, et cela aussi bien pour pratiquer une operation que pour un simple pansemeiit cm une exploration, soil enfia qu'il s'agisse d'obtenir rimmobililc ueoessaire a la guerison d'une maladie.
Dans tons cos cas, no pouvant faire aueun appel ä la raison dos animaux, on est oblige tie se rendre mattre de leurs mouvements par des moyons de contrainte plus ou moins violents. Alais nous devons ajoutcr f[uquot;il no faut user qu'avec reserve et moderation do ces moyons, surtouf lorsqu'ils sent douloureux, et qu'il est du plus stT-ict devoir du veterinairo do no pas en aggraver 1'application par des mauvais traitomonts, par des violences que roprouve I'liu-manile, et qui n'ont pas m^mo l'avantage de rendre les animaux plus traitables. On sait combien il est quelquefois facile do se rendre
1 Co mot A'asstgedon, quo nous oniployons, n'est pas oncon1 gdn^ralement adopts. Nous avons cru devoir ndanmoins nous en scrvir, car aucun autre ne pent le remplacer jiour exprimer celte action trts-gdnörale de contrainle efflcace, ilont la contention pro-prement dite nVst qu'on des raoyens. An surplus. c'csl le substantifdu verbe assu-jel'r, rpcn Ap]raquo;\\^ longtemps.
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1
#9632;]#9632;}nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I 111.111; !iL L ASSLJETIO.N DES AXIIIAUX.
oialtre dessujets les plus opiniätres par la douceur, les caresses et quelque peu de patience; nussi cos moyens, dans tons les cas, sont-ils de rigueur, quel que sdil le genre d'assujötion auquel on suit dliliiir dc souincUro le malade. D'ailleurs, l'habitude de la brutality, de lacolcre, esl non-seulemenl en elle-mfane reprehensible, mais eile fera toujours le ])las grand tort a celui ([ui no saura pas s'en garan-tir. k Uu ignorant no craint rien, dit Bourgelat, parce (ju'il ost hers raquo; d'otat do prevoir los moindres risques; une sorto de ferocitö, qui raquo; n'est quo trop ordinaire, lui tient lieu do courage; il choisit do u pröförence loutes los voies los plus capables do gendarmer et raquo; d'irritcr I'animal, parce qu'il croil, tres-mal h propos, i[iiquot;il par-'• viendra plulöt a le maltriser par la force qu'ä le subjugucrpar la quot; douceur, et c'esl ainsi qu'un grand nombre do chevaux so blessent, i) s'estropienl et so tuenl , et que quanlito d'hommes deviennent #9632; ouv-nioincs los victimes de lour iiiiporilio et do lour hnilalilö. raquo;
Quand mi voul contenir un animal, il laut joindre ä la douceur I'adresse, I'entente dans I'action. On no so presse pas d'abord, afin do no pas commencer par l'effrayer, et de ITiabituer pcu a peu ä supporter los objets clivers qu'on emploie pour le maintenir. 11 Importe encore beaucoup do s'abstenir constamment do niouvo-ments violcnts ou precipites qui peuvenl provoquer Fanimal a so defendre et a ddranger toutes les dispositions qu'on a doja pu pren-dre. En oas pareil, il esl bien rare que le vdterinaire puisse agir soul: presque toujours il osl oblig^ de s'adjoindre un ou plusieurs aidos, qu'il choisira, lorsqu'il aura le cboix bien entendu, aussi adroits, aussi forts, aussi intelligents c[uo possible. Los valets do ferme , los gardens d'ecurie, los mardchaux, sent les gens qu'il emploie alors plus habiluellement. Avant do los mettre on action, il fera bien de distribuer a chacun son röle respectif, on tenant compte de sos capacites morales et physiques; il donnera aux plus robustes los fonclions qui no reclamenl quo do la force; aux plus intelligents, celles ijui demandent do I'adresse et de la dexte-rite, etc. Los mardchaux, qui ont l'habitude de 00s manipulations, sent les aides qui rendenl les meilleurs services; ils secondent im-fiiödialoniont l'opörateur, so chargenl dos instruments, aidenl a l'operation ou aus pansements, pendant que les valets tiennenl la tote do I'animal el les instruments de contention.
L'assistance d'un confrere surtout ost toujours utile quand on doit pralii[upr uno operation d'une certaino gravite; il procwle an
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DERIVATION DE LA DOI LEUB.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'i:!
moius scienament pour maintenir les parties, ^carter les lissus, i't.inchoi' lesang, arröter une bömorrhagie par la corapression, et peut doimer un conseil dans uu cas imprövu. Un maramp;hal trös-adroit no lo suppige qu'imparfaitement.
Une autre regle encore ä observer en fixant uu auümal, c'esl de prevoirles accidents qui peuvent alteindre, non-seulement l'opöra-teur ou les aides, mais l'animal lui-möme. Äinsi, il faut 6viter de comprimer la poitriue, les Qancs ou la trachee; de laisser los par­ties saillantes du corps fruiter contre des surfaces dures ou rugueu-ses; no so servir quo de liens toujours faciles ä defaire ä un moment donne, etc. Faute de ces precautions et de quelques autres que nous indiquerons par la suite, on expose ranimal a beaucoupd'ac-cidents qui seront plus tard mentionnos, et roperaleur lui-iucinc. gene, embarrasse de la contrainte dangereuse 6prouv6e par le malade, est beaucoup inoins sur do lui-mSme.
Los moyens d'assujötion, applicables a tons les animaux domesti-ques, sent do deux especes. Los uns consistent ä produire sur cer-taines parties du corps une douleur vive et permanente, qui, par une sorte de derivation, diminue d'autant la douleur produite par lOpeiation quo Von fait subir au malade, de sorte quecelui-ci, sous ['impression de cetto douleur nouvellc, contrelaquelleil sent d'instinct rimpossibilite de so dofendre, so tienl tranquille. Los autres com-prennent les moyens de contention proprement dits; ils s'appli-quenl aux animaux maintenus debout et aux animaux abattus. .Nous passerons on revue ces moyens divers, en les examinant successivement dans chaque espece domestique.
CHAPITRE II.
IMoyens d'assnj^tlon laquo;kiiijgt;Ilaquo;gt;ös sur It's solipedes.
ARTICLE 1quot;
DßRIVATIOH DB LA DODLEUR.
Ce moyen d'assujetion est general. Tres-souvent, pendant des ope­rations legeres, il suffit pour obtenir du malade l'immobilitö, la tran-quillile necessaires, el. dans la pluparl des circonstances, il esl
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ASSI JKTIO.N DES SOLIPEDES.
]'
complementaire dos moyens de contenliou proprement dits. Plu-sieurs instruments sont eraploj'ös pour obtenir h\ dörivation do la douleur. Le lonl-nez, los morailles sonl los plus usitos; il y en a d'autres, comme le serre-oreüle, le mors cPAllemagne, le serre-cötes, donl l'emploi ost presque partout rojoto.
Le tord-ncz ou serre-nez, trousse-nez, quo, par une corruption de mot injustiliahlo, on appelle quelquefois torche-nez, esl le plusfr6-quemment omployo. II so compose fiy. I, A)d'iiiio especc de bäton,
Fig. I
de 35 a iO centimetres, peroö ä une de sos oxlromitos d'un treu doslino it laisscr ](asser une cordede 7 ii 8 millimetres de diametre, et dont los doux bouts, rounis par un nceud, foiment uno anse mobile assoz grande pour laisser passer la main. Pour l'appliquer, on passo la main gauche dans l'anse de la corde, el, aveo cette mamp;ne main, on saisit lebout dunezduchevalsurlequelonfait glisserl'anse de la corde, et aveo la main droite, on toumant le baton sur lui-momo, on serre aveo l'anse le bout du nez et la levre suponoure jusqu'au degre qu'on juge convenable. Le baton ost ensuite oonfiö a un aide ; ä dofanl do oolui-oi, on passe le baton sous la inusorolle du licol oü on le maintiont aveo uno ficelle. I.o baton du tord-noz ost do tongneiir variable; quand il ost court, il convient mieux si on na pas d'aido pour le tenir ou si i'animal nest pas Irop indocile. Dans le
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DERIVATION DE I.A DOLLEÜR.
cas contraire, pour sc tnettre hors d'atteinte des pieds, on lui donneune longueur de I metre ol jilus: avec ce long baton, on a en­core l'avantagedepouvoir elever la leteaussi haut que 1'on veut pour enipecher le cheval de frapper des pieds posl6rieurs. Si Ion n'avait ])as a sa disposition un tord-nez pi-epare, il serait, d'ailleurs, facile de 1c remplacer avec \n\ simple morceau de corde none en forme d'anse et un petit balonnet quelconque. On passe de la m^me maniere cctle corde avec la main gauche sur le hont du nez ou la partie qu'on a saisie, on y engage ensuite le hAlonnel auquel on fait faire la roue, et on tortille ainsi la corde juscju'au degrö voulu. On main-ticnt l'instrument de inline en le confianl a un aide ou en I'attaehant ii la muserolle.
Le tord-nez, (|iii n'est guere employe que pour le cheval, s'appli-que communement ä la levre superieure. Si cette partie a ete hles-see par une application reiteree de cet instrument ou de toute autre maniere, on 1'applique ii la levre införieure; mais alors son action est moindrc, et il a rinconvenient, si 1'aide imprime a la partie de trop violentes secousses, de dechirer la muqueuse au point on eile se rellechit sur le maxillaire.
Quelquefois on applique le tord-nez h la baso de l'oreille, soil afin d'augmenter la douleur, soil quand on a quelque operation ä pratiquer h l'extremite införieure de la tele; rinstrument devient alors un serre-oreille. Mais Ton risque, quand on le met ainsi trop souvent, de briser la conque et de deformer l'oreille, ce qui est im motif surtout pour ne jamais l'employer chez les chevaux distingu^s. Au surplus, dans quelque region cine ce soit qu'on applique cet instrument de torture, il no faut jamais le serrer au point de laisser des traces, qui sont toujours une cause de depre­ciation pour la valeur de ranimal.
Les morailles sont formees de denx tiges qu'on serre l'une conlre lautre pour produirc une compression plus ou inoins vio-lente sur une partie du corps qu'on saisit entre ces tiges. Ellcs sont en fer ou on bois. Les morailles en fer {fig. 2^ ont la forme d'un compas, c'est-a-dire que les deux tiges sont rounies ä chamiere par une eMremile; elles portent a l'autre e^treinite, l'une, sur son bord externe, une cremaillerc dentelee qui sVlargil graduellement; lautre, un anneau ovale qui s'aecroche aus dents de la cremail-lere et serre les branches a mesure qu'on le fail remonter.
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•2(i
ASSI JIM ION DES SOLIPEDES.
H
,os morailles en bois #9632;//jy. 3)quot;quot;soiit formöesde deux branches touriuVs
Fig. j. el garnies de cannelures circulaires destinies ä aug-
nienter la douleur; on los serre en haut et en bas avec
des tonlos. Los morailles, en for ou en bois, s'appliqaent,
cüniino le tord-nez, aux deux levres on k l'oreille, et
pr^sentenl lesna^mes inconvenients quand elles sent trop
sorroos. On los fait tenir 6galement par un aide; mais on
pent son passer en secontentant, pour 6viter d'etre alteint
par riiistnniiont pondanl los mouvoinoiits lateraux do la
vi U tolo de l'animal, de comprendre la longe du lieol entre
i \nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; los deus branebesserröes surle noz, et d'attacher court;
; :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; la lolo alors esl tenuo fixöe ä la longe par les morailles
et no peut plus so mouvoir. Los morailles servent plus
liahiluolloniont aux marodiaux; los votorinairos omploionl de pro-
fdrence lo tord-nez.
Le serre-oreille proprement dit {fig. 4) ost une espece de moraille formee d'un simple morceau de bois incompletement fendu, quo l'ou serre ensuite inferieurement avee une corde. II a moins d'in-oouvöuionts que le tord-nez appliquö aToreille, et peut, aubesoin, s'appliquer lui-momo au bout du noz; mais il a pou de solidilö. Lemors d'Allemagne [fig. 3)est un instrument, deoril par Laibsso,
Fig. i.
qui ressemble boauooup autord-noz; il so compose d'une corde de I centimetre ä pou pros do diamolro, qu'on passe dans la boucho comme muraquo; bride et qu'on attache au sommet de la töte, de ma-niere a la sorrcr sur los joues. Ensuite, avec un batonnet (ju'on passe entre eotte corde et la Jone, et qu'on tournc comme une roue, on lord eotte corde a \;\ maniöre dun earrof. La corde so tend.
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iraquo;i:ui\ AI10.N Igt;|; LA lgt;lt;ll LEI ii.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;•JT
et, en si' raccourcissant, fait rcmooter la commissure des levres, ct produit une ildiileiir a.s.se/. vive. La figure represente la corde tendue non encore raccourcie par la torsion. On pent craindrc par ce moyen la döchirure des commissures labiales; ce qui doit le faire rejeter, surtout chez les auimaux lt;nii out les levres minces lt;gt;ii d6jä hlcssccs par 1(gt; mors. Les blessures d(^ la nuque soul 6galemenl a craindre.
Nous citerons encore, mais pour en condamncr 1'usage, le serre-cCites, composd de deux forts bhtons d'environ I metre 50 centime­tres chacun, roiiuis a une cxtromito par une corde, ct qu'ou ecartc infcricurement pour comprendre le thorax en arriere des 6paules. Une autre corde joint les deux extremit6s inferieures, el, en rac­courcissant cette corde par un baton qui permet de la tordre comme le mors d'AUemagne, on exerce sur les cotes la pression au degre qu'ou desire. Get instrument, iudependammeiil de la douleur qu'il produit, a le grave inconveuieut de g^ner une fonction importante, la respiration, qu'on n'interrompt jamaissans danger. C'est pourquoi le serre-cötes est aujourdliui iuusite.
On produit quelquefois la derivation de la douleur sans employer duistrunients partieuliers; c'est ce qua 1'on fail quand on pique, parcxemple, le bout du nez avec une epingle pour contrebalancer I'impression d'une operation tres-douloureuse, teile que la castration. D'aulres fois, enfin, on supplee ä ces nioyens de torture par un effel oppose, e'est-a-dire agreable. Ainsi, en grattant 1'animal sur la tete, sur I'encolure ou sur tout autre point oü I'onsail pouvoir pro-duire une sensation de plaisir, on oblicnt chez certains sujets une tranquillity süffisante, si Ton ne doit pas pratiquer une operation trop douloureuse.
Mentionnons enfin un dernier moyen, depuis tres-longtemps connu, quoique peu employe de nos jonrs et qu'on attribue aux Hongrois; il consiste dans l'introduction de corps Strangers dans 1'oreille. Nous avons trouve la premiere mention de ce procede de derivation d(gt; la douleur dans 1'ancienne Maison rustique ' oü 1'on recommande ])our cela 1'usage de j)etits cailloux ronds. Plus recem-ment, Gohier a rnpporte le fiiit d'un etalon (pi'on nc pouvait ferrer et dans les oreilles duquel on mit deux balles a fusil en forme de poires, et liees rune a I'autre par une ficelle passant dans un trou
1 .\finiiilliire el Maiunn ruslique. Paris, 1601.
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•2Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSIJETION DES SüLll'liDES.
pratiqpiö k chaque balle. On attacha eusuite lii conque de fin-on a ce quo le corps mctallique nc put tomber, (gt;( on fit trotter I'animal en rond apres lui avoir bände lesyeux; il se laissa alors approcher et ferrer sans opposer la moindre resistance '. Le soin d'attacher ces deux balles a un fil (pii pennet de les retirer ä volonte, evilant tout danger, fait qne ce moyen pourrait etrc ajoutc aux autres deja connus, si Ton avail ä contenir quelque sujet par trop indocile,
ARTICLE (1.
CONTENTION DE l'aNIMAL DEBOOT.
Pour les operations de pen d'importance qui se font rapidement ou causent pen de douleur, comme lorsqu'on a affaire ä des sujets niedioerement irritables, on pent laisser les anirnaux dans leur position naturelle et se contenter de les attaciier ii un mur, a un poteau resistant, aun arbre, on de lestenir a la main.
Dans ces cas, il faul s'assurer d'un terrain convenable. uni sans Stre glissant, ni trop dnr ni trop humide, afin d'öviter les glissades, les chutes et les accidents qni peuvent en resuller. Cela est utile aussi pour le velerinaire lui-niAme qui peul se mouvoir avec plus de facility quand il a le pied solide, et mieux se inettre en garde cen­tre les atfaques des anirnaux.
En etudianl les mo\ ens employes pour contenir les animaux debout, nous aurons a considerer ceux employes pour les mainte-nir attaches, pour les lenir en main, pour les empiVher de voir, pour les emperher de mordre et de ruer; pnis a dire un mot des precautions speciales a prendre centre les anirnaux vicieux ou oinhrngoux.
sect; 1. - Moyens pour attacher tes animaux debout.
Indf'pendamment du licol ordinaire, on fait usage dn lirol deforce fiq. Cgt; qui doit Alre fail avec asse/. desolidile pour resisterälons les efforts prevus de la pari de I'animal. Ce licol pent etre en corde on en cuir, ce qui Importe pen, pourvu qu'il ait la force süffi­sante. 11 faul dire cependant que le licol en cuir est preferable ,
1 Comptes-rendtm tie I'Eeole rfe Lynn, mnipo 1809.
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CONTENTION UK I. A.M.MAI. DEBOUT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3lJ
en ce qu'il prösente de plus larges surfaces pour l'application de la t^le, et risque inoius ainsi de causer des blessures. II est forraä de cuir souple double, avec une lelierenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. D.
large cl aplatie qui expose inoius la nuque aux contusions. 11 porte une sous-gorjie et est confectionne a Poli­cies pour s'agrandir ou se retrecir ä volontö. On peut lui dünner diffe-rentes formes : celle que 1'on voit representee dans la figure nous pa-rait la plus favorable. La longc doit laquo;Mre toujours en corde; en cuir, eile nc serait pas assez solide pour r6sis-ter aux violentes tractions que lui fait souvent subir I'animal en I'trant au renard; el, de plus, les noouds faits avec une longe en cuir sont beaucoup plus difficiles h defaire : cc qui est un grand incon­venient quand on est oblige de detacher instantanamp;nent un animal qui est tonibe en se defendant et ne peut se relever. C'est pour cela encore qu'il convient d'allacher par un nceud coulant et d'avoir la longe assez longuepour que le nceud se defassc avec plus de facilile. Quand on attache un animal, il ne fant jamais passer la longe dans la bouche ou sur le chanfrein , par crainte des accidents qui peuvent survenir si Fanimal tire fortement en arriere; la section de la langue, la fracture du maxillaire ont tite quelquefois la suite de l'oubli de cette precaution. Pour la meine raison, on ne doit se servir ni de la bride ni du bridon i)our attacher. II vaut mieux, a defaut du licol de force, se servir d'une plate-longc nouec de ma-niere a former une anse double invariable, qu'on passe, rune sur la partie sup^rieure de 1'encolure, L'autre sur le chanfrein. On attache la t6te ä des hauteurs difforontes, suivant le but qu'on se propose. Si Ton vent operer sur les parlies anterieures du corps, on ratlache le plus has possible pour empMier I'animal de se cabrer ou de frapper des pieds de devant; si on operc aux regions posterieures, on provient lesruades en atlachant, au contraire, la UMe tres-haut. Quand on craint que I'animal, en se defendant, ne se blesse la töte en la frappant centre le mur, on I'entoure d'une capote ou d'une couverlure, ou bien on l'attache ä un poteau; ce qui preserve roperatcur du danger d'etre serre centre le mur, et lui pcrmet de circuler aulour du sujel, suivant les besoins de ['operation.
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•SO
ASSIUETIOS DES SüLlPEDES.
Si l'animal est trap retif et qu'un motif quelconque s'oppose ^ ce qu'on l'abatte, ou le ßxe debout contre on mur, entre deux ;m-neaux solidement sccllos; la trto est tenue par le licol de force h un des anneaux; ensiiite, line corde est attachöe ä la queue, puispassee clans I'autre anneau, etun aide, appuyö contre la lian-che, lienl l'aoimal serr6 contre le mur.
sect;
Moycns pour maintenir debout les animaux noa attaches.
Cela est uecessaire pour quelcjues operations et avec certains animaux. Alors il Taut absolument avoir recours h un aide qui se serl de la bride ou du bridon, et qui passe la longe du licol dans la bouche ou sur le chanfrein. Place un pen de cole, I'aide s'arrange de maniere ä pouvoir elever, abaisser la tele , la por­ter d'un cote a I'autre, suivant les necessites de l'opöration. En inenie temps, il cherchera par des caresses a calmer rirritation de l'aninial, et s'abstiendra surtout de serrer avec violence et par secousses. Si la bride est insuffisante pour cmpccherle cheval de se cabrer, on emploie le cavegon fig. 7), espece de licol donl la
Fii;.
Fig. 8.
tua^si^^w
muserolle est un arc de fer garni habituellement de trois anneaux oü s'attachenl la longe ou les longes, suivant ([u'oit tient l'animal avec une ou avec deux, et qui exerce sur le chanfrein unepres-sion tres-efßcace, süffisante pour contenir des animaux que le bridon iK- pent retenir, ou chez lesquels l'emploi du mors est suspendu par des blessures aux levres ou a la bouche.
f.a forme du cavecon varie suivant 1'effel qu'on veul produirc. Ainsi. Tare pent etre tordu. mordant ou plat: Tare tordn et Tare mor-
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CONTENTIOS DE L ANIMAL DEBOt'T.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.,1
daut, dit ä siguetle ou camarrö, qui ost creusö en dedans suivant sa longueur i%t taill6 en dents de scie sur ses bords, soul lesplusdner-giques el risquent de blesser l'animal sur le chanfrein; I'arcplat, qu'on arme lt;lc' cuir tout autour, igt;st lo mcillour : il cst |)rt'S(jiic toujours süffisant. Au besoin, on peul remplacer le cavcrou par la cavecine, qui endiffere en ce que l'arc de fer est remplace par une muserolle de cuir qui ne porte pas d'anneaus pour ['attache de la longe. On a la cavecine a main ou a une longe [ßg. 8) et la cave-cine ä deux longes (ßg. 9), que Ton emploie suivant la resistance de l'animal; la seconde pent aussi servir parliculieremenl pour alta-cher court ct a deux longes.
S 3. — Moyens pour empechcr los animaux de voir.
Cette precaution est ulilo chez quelques chevaux qui s'agilent constamment et ne soul tranquilles que quand on leur derobe la vue des objets. Tous les animaux, d'ailleurs, j)rives luoiuentaueiueut de la faculte do voir, devienneul plus maniables. On a ^T^ des che­vaux qui, apres avoir rosistc ä tous les liens, a tons les moyens de torture, cessaient tout mouvement des qu'on leur couvrail les yeux. Ensuite, il est prudent de se mettre en garde contre la me-moire de certains animaux susceptibles de garder assez de rancune a I'operateur qui leur aura fait subir une operation douloureuse, pour I'attaqucr, U^ blesser plus ou moins dangereusement au boul d'un temps meme assez long, connne on en a vu plus dun exem-ple. On emperhe do voir au moyen do la capote, des lunettes, ou, a delaut, d'un simple tahlier ou d'une couverture.
La capolc, appcloe plus souvent capote a lunettes (fig. 10), est un appareil en toile, taill6 sur la forme de lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;F'g- |n
tetc qnil est destine a recouvrir, vi qui se fixe sous I'auge par de petites courroies honeloes. On la voit on place ci-apres (fig. II). Comnie cette eapoto sort aussi quand on abat l'animal pour proteger la tele contre les corps durs, eile est piquet' et reinhourree sur los cotes, do maniere l\ couvrir, non-seulemenl les yeux, mais les parties Uitorales de la töte.
rgt;es hineilen, sans doute ainsi noiumees par antiphrase, se com-
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:Vinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; assi jkiiox dks st)i,ii'Kiii;s.
poseut de deux piiws de cuir concaves, attachees ä des inonlaiils de bridons et qui s'appliquent sur les yeux qu'elles recouvrent. Quelquefois de simples oeilleres de bride peuvent suffire, quand I'animal est bien maintenu, pour I'einptVher do voir sur les parties laterales de son corps. Quand on place la capote ou les lunettes sur uu animal debout, il faul, pour no pas effaroucher ranimal, poser d'abord l'apjiareil sur l'encolure et le ramener peu ä pen sur la kMc d'arriere en avant.
Quand on se seit du lablier, on le place de maniere a ce quo les cordons descendent de chaque cdt6 du soinmet de la tele; on les croise ensuile sous la gorge pour les venir atlachor sui' le nez. Pour fixer une couverture, on so seit d'un surfaix qui, pose sur la nuque, se croise on 8 sous la gorge comme les cordons du tabuer pour venir ensuile se fixer sur le chanfrein. Pour ajouter ä l'effel de eesinoyens, des qu'on a intercept^ la lumiere ä I'animal, on pent le faire tourner rapidement cinq ou six fois sur lui-inc'ine; ce qui I otourdil, le desorienle et aclicve de le porter a roster Iran-quille.
J 'i. — Moycss pour cmpecher les animaux de mordrc ou de rucr.
Lors meine que les animaux sont parfaitement contenus, ils peuvent encore faire usage ties dents ou des pieds comme moyens cle defense. Le veterinaire pent se preserver de ces atteintes de differentes manieres : le licol ä museliirc, le collier ä chapelet, le baton ä surfaix , la plate-longe, le tromse-fied et la bricole sont les principaux instruments donl il fail alors usage.
1deg; Pour empScher laquo;le iiiuimItc. — L'instrument !lt;#9632; plus simple, le plus sur et de 1'application la plus facile, pour empeclier un grand quadrupede de mordre, est sans contredil le licol ä musc-liere. Le licol ressemble au monlant d'une bride, mais il est plus fort. Quant a la muselierc, on pout la former do plusieurs lanieres de cuir enlrecroisees el figurant une sorlo de panier; mais il est preferable de la faire confectionner on for. Pour cela, on commence par recouvrir dune bände tie for la surface anterieure tie la muse-role dans les deux tiers au moins de son otendue; puis, deux bran­ches tie fer do 3 millimetres dopaisseur sur 10 de largeur sont fixoos ä environ 8 centimetres rune do I'autre au bord infericur do cette muserolle, descendent le long du nez, se contournenl sur les
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CONTENTION DE L .\MM.\L UEUUUT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;5o
levres, remonlenl le long du menton en arriere de llt;i mächoire pos-terieure jusqu'aupres lt;lt' la muserolle; lä, dies se reunissenl t-n for-manl une anse retenue a la muserollc pnr imc pciitc couiTnii' a boucle. Four maintenir, entre ces deux branches, uu 6ga! ecarte-monl, mie petite traverse en baguette ronde s'etend de rime ,:i I'au tre et est rivee iiux deux; eile est placoe ;gt; la partie moyenne \ers l'espace qui separe les naseaux de la levre superieure. Ensuite deux tiges laterales, fixeeschaeune ii la partie la plus inferieure des deux branches contoumees, el tenninees en anneau sup^rieurement, so lixent ;iu\ porte-mors, completent ninsi l'appareil el assujetlissent In museliere au licol.
Le collier a chapelet tig. II, se compose ; Iquot; de douze batons cylindriques de 3 centimetresnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. ti-
de diametre et de 10 centime-Ires de long , et perces tens d'un trou transversal pies de chaque extremite; in de \ ingt-doux cylindres de bois de Dieme diametre, dont onze de iS centimetres de long el onze de ii centimetres, les uns el les autres arrondis aux exlre-mites, el perees an centre dans toute leur longueur. Dans une corde assez graade pour embrasser superieuremenl I'encolure, on passe alternativemenl I'ex-tremite d'un des bAtons, puis uu petit cylindre, et quand ils sont tons assembles, on enlile de meine, mais dans une corde plus tongue, I'autre extremite avec les cylindres restants qui, etanl les iilus grands, donnenl une longueur plus grande a ce bord du cha­pelet. Avec eel appareil, on embrasse toute I'encolure, on none la petite corde pres du sommel de la tele, la grande corde vers le garrot, et le collier ii chapelel porte ainsi inferieuremenl sur le poitrail et sur la saillie des 6paules; il empeelie l'animal deporter la leto d'un cote ii I'autre, et par consequent de se mordre au poi­trail, an ventre, aux coles, mix memhres , etc.: ce qui I'ail qu'on emploie surtoul le collier a chapelel pour prot^ger contre les dents de l'animal les plaies, blessures ou pansements fjui peuvonl se ren-contrer dans ces regions du corps.
i.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;•gt;
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;gt;4-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSI JKilON DUS SOLIPI^DES.
A (Icfiiut du collier a chapelet, on fait souvent usage du baton ä surfaix [fig. I, Hd C) cpii est d'une confection beaucoup plus simple. 11 so compose (run baton B Vnvi. d'environ I melro ^0 centimetres, portanl un bout do corde l\ chaque cxtromitc, et d'un surfaix C qu'on fixe solidement autourdu corps. Le baton, atlachoau licol par unedeses extremity, se none, par l'autre extremite, ä la partiedu sui'faix ijni passe sur le thorax du meme cöte, et, par ce moyen, los mouvements lateraux do I'cncolure so trouvent consid6rablement limites. Si I'on s'en sort pendant uue operation, il se met du eote oppos6 ;i roperatour. Quandon I'emploie, au lieu du collier ;i chape-lot , pour einpiVher l'animal d'arracher ses pansements ou de porter los dents sur ses plaies, on pout, pour plus de sürctö, mettre deux batons, mi do chaque cote.
Squot; Pour empdcber laquo;5c ruer. — La premiere precaution ä prendre pour se preserver de l'atteinte dos pieds, e'est d'atta-cher court raniraal, en portant la tote tres-haut si on veul opörer en arriere, tres-bas si on vent opörer en avant. Apres cola, le
1 nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;moyen le plus simple et le plus gen6ral pour se preserver dos rua-
des, e'est do lever un des pieds; s'ils'agit de so mettre ä l'abri des coups de pieds de devant, on fait lever, soit le membra anterieur oppnso aucoto oh Ton so trouvc, soit le roembre puslerieur du cöte oü Ton est; si on veul se pramp;erver des pieds do derriere , on fail lever, soit le pied anterieur du cole oü Ton se trouve, soit le pied poslörieur oppose. Dans tons cos cas, la maniere do lever los pieds n'ost pas indifferente; aussi importe-t-il d'indiquer de quelle ma­niere I'aidedoil sy prendre pour e\ itor del re fnippö.
Maniire de lever lea pieds. — Pour lover un pied, il n'est besoin cjue d'unseul homme; il commence par se placer toujours en dehors pour les pieds antorieurs comme ])our les pieds poslerieurs.
Faut-il lever un pied anloriour, le droit par exemple, I'aide, place presde I'epaule droite, la face tournee en avant, prend d'abord un point d'appui de la main gauche sur la criniere, puis pose la main droite ä plat , le pouce en haul, sur 1 opaule, la fait descendre doucement jusqu'au dessous du beulet, (-1 la, abaissant le pouce el le joignanl aux autres doigls, il embrasse le paturon dans la main. Cola fail, laido repousse avoc son opaule le corps du choval sur le membre anterieur oppose, porte ensuite en avant et ä quel-que distance du sol le membre qu'il tient, et quand lepied a perdu son point d'appui. il opere ImmMiatemenl la Qexion de la region
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digitöe sur l'avant-bras, de tnaniere ä amener les talons vers le coude; ]gt;uis il fait lui-m6me un demi-tour sur la gauche, porle sa cuisse droite sous le genou ploye du cheval, ramene la jainbe gauche en arriere pour prendre un point d'appui, et, s'il esl neces-saire, il acheve d'assurer la iixii(^ du pied en prenanl le paluron dans les deux mains.
Pour lever un pied posterienr, si l'aninial n'opposepas de defense, I'aide, lourne en arriere, pent se contenter de passer le bras qui csl du cote du corps en avant el en dedans de la jainbe del'animal, en descendant jusqu'au canon; pnis, apres avoir pris avec la main ramenüe en arriere, un |)oiiil d'appui sur le tendon, enlever la jambe d'un seul mouvement. .Mais si le cheval fait quelque resis­tance, il s'y prendra autrement,
Supposons qu'il faille lever le pied posterieur gauche. L'aide alors, place de la meine maniere, e'est-a-dire regardant en ar­riere, prend un point d'appui sur la hanclie avec la main gauche pour empeclier l'animal de se tourner centre iui; il tient ses pieds ranproches et le haul du corps incline en avant, puis il applique la main derriere la jambe, la fail glisser jusque dans le paturon, en avanlsoin de pousser le corps sur le membre oppose pour decharger le pied a lever. Le paturon elaiil saisi, I'aide le serrera un pen pour avertir I'aiiiinal de sa volonle, puis soulevera le pied en avant centre le venire, el quandce pied sera a une distance snflisante du sol, I'aide, par un moüvemenl rapide de conversion ä droite, por-tera nussitot sa cuisse gauche sous le membre du cheval, et sa main gauche au paturon pour soutenir le pied qui sera tonjours porlc directement en arriere et jamais en dehors. Pour soutenir le pied avec plus de facilile, I'aide peut, si eile csl assez longuc, se servir de la queue dont il enroule rextremite autourdu paturon; ou bien il la remplace par une longe attachee a la base de la queue , et qni lui sert, non-seulemenl ä soutenir le pied, mais ä lui e.viter d'etre blessc par l'animal lorsque celui-ci cherche ä se delivrer en tirant brusquement.
Ccs manoeuvres exigent plus dallention quand on ayit sur les pieds posterieurs que lorsqu'on a.yil sur les pieds anterieurs dont les defenses offrent moins de j)erils. Souvent encore, avec toutes les precautions possibles , on ne pent reussir a lever ni les uns ni les autres ; alors il faul persisler , mais sans cesser d'employer les inovens de douceur, el parfois ainsi les chevaux les plus indociles
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;i(inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSl JLIKIN DES SOLIPÜDES.
finissent par coder. -Mais si I'ammal rdsiste quand mfrne ou si Inn doit lui faire subir une operation douloureuse, il faul avoir recours ä des moyens plus sürs.
Emploi de la plate-longe, tics entraves. de la hricole el du trousse-pin{_ — La plate-longe, journellemenf employee en Chirurgie vete-rinaire, esl une longue sangle de uhanvre tresse, de •') a (gt; metres ct quelquefois plus, aplatie ilans lesquatre cinquiemes tie sa longueur, lt;'l tordue en corde dans le reste de sou amp;eadue. La partie plate, large de 7 a 8 centimetres, perle une ganse ä sen extremite. La plate-longe esl I'instrument principal pour enlever, hors du sol, les jiieds poslerieurs el antörieurs, et einpeehei-, de la sorte, aussi Lien les coups tie pied de devanl que ceux de derriere.
Pour lever un pied posterieur avec la plate-longe, on prend d'abord, dans une anse coulantc formee en passanl I'extremite tordue en corde dans ia ganse, le paluron du pied posterieur que I'on veüt lever; puis on passe cette meme extremite, qui esl libre, entre les deux avant-bras, on la remonte le long de la base de l'encolure du cote oppose au pied entrav6, et, apres avoir croisösurle garrot, on la descend le lung de l'epaule et on la fail croiser avec elle-meine. au niveau du coude, en la passanl par dessous, de dedans en dc-hors. Cela fail, on tire la portion du lien qui tient le membre, el igt;n ramene celui-ci en haul el en avant, jusqu'ä ce qu'il ail perdu toute possibilitö d'appui sur le sol. On maintient cette position en faisant plusieurs lours en arrieredu coudc avec le beul de la plate-longe, de maniere ä emp^cher sen relächement. On peul suppleer a la plate-longe par une longue corde porlanl ä son extremite une ganse ou mieux un entravon qui se boucle au paturon du pied a sou-lever fq. i, I),; ou l'applique de la meme maniere. Neanmoins,il v a avantage a se servir de la plate-longe qui, etanl aplatie, risque moins de blesser I'animal pendant les frottements.
Au lieu de lever un des membres posterieurs, on peul fixer ces deux membres ensemble ; suit en attachant les deux paturons par une anse double faite a la plate-longe qu'on ramene ensuite, de la maniere que nous avons dit, sur l'encolure; seit avec deux plates-longes qui, attachöes chacune ä un paturon, se croisenl plusieurs fois autour des deux pieds, et soul ensuite reunies pour aller se fixer ensemble a l'encolure; soil enlin au moyen de deux enlravons, — instruments que nous decrinms plus loin, — places un a chaque paturon. el qne I'on rennil en passanl. dans l'anneau de I'un deux.
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contention in; l'a.mmal debolt.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;17
un lacsfixä ii l'anneau de l'aulre; imis, en faisanl un nouveau tour dans les anneaux el en allant, coinmc avcc In pliiU'-lon^c, ;iit;ilt;'lu'r l'exlremite libre du lacs ii I'encolure. Ce dernier moyen cst prefera­ble aux deux autres comme plus prompt et plus sür.
Tu autre proc^de analogue, pour emp6cher raction laquo;les pieds postörieurs, consiste ä placer 6galemenl deux eutravons, mais en ßxant it l'anneau de cbacun un lacs spöcial; alors, les deux lacs smit croises sous le venire de Tanimal, puis ramenes lat^ralement sur les epaules, croises de nouveau sur le honl supcricur de I'encolure, descendus de chaque cole de cette region, au-dessous ilc laquelle on les fixe par une boucle coulante. Quelquefois, au lieu de fixer ainsi ces lacs autour de I'encolure, ce qui a le grave incon­venient de comprotnettre la fonction respiratoire, on va les allacher ä des anneaux defer dont se trouve pirni uu collier ordinaire de cuir que run mel a la base de I'encolure ä la maniere accoutumee. Ce prnceilc esl celui dont on a fait longterops usage pour contenir et einpeciier les juineiits de ruer pendant la saillie : on le remplace avec avantage par l'usagc de la bricole, instrument fort commode ct quo les vetorinaires feraient bicn, croyons-nous, d'employer plus fivquenuncnt pour se prdserver des ruades de leurs malades.
Bliese compose d'unebände decuirde la largeur delamain,qu'on place au-devanl du poitrail, el qui porte cjuatre anneaux: deux a son bord supdrieur, soulcnant chacun une courroie qui va so bon­der au-devanl du garrot avec celle du cole oppose, t'l deux autres aux extremites, correspondanl au lias des epaules on viennent se fixer de chaque cole, par un nunid coulant, un lacs ou corde solide partant d'un entravon place au pied postdrieur du möme cole. Un simple collier, forme d'une bände de cuir qui enveloppe toute la base de I'encolure el portant sur ses c6t6s deux anneaux ä ardillon ou viennent so bonder les liens qui partent des entravons, ost une autre forme ordinaire de la bricole.
L'avaniage de cc^l appareil, c'esl qu'on n'est ]ias obligdde cruiser les lacs: on les attache direeleinenl, chacun ii leur annean. el onne g6ne point ainsi I'encolure de l'animal; de plus, la facilile qu'on a de denouer ou de deboucler promplenienl. ces lacs mel davantage it I'abri des accidents consöcutifs.
Quelquefois on est obligd de lever un pied poslerieur pour operor sur re pied inline; dans ce cas, au lieu de le porter en avant, il faul \r lever en arriere dans la mcnie posture que pour le ferrer.
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;58nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSUJETION DES SULIPEÜES.
On se sert encore Je h plate-longe ou d'ime forte corde pour obtenir celle position lt;iu pied. Mors on commence par attacher celte corde a la queue par le procedö suivant : ä une distance de I metre ä peu pros de sou extremite, on la plie de maniere ä former une anse qu'on applique en long sur la queue, I'anse en haut, l'extremitö libre de la corde ä gauche ; puis avec cette extramp;nit6, qu'on saisit de la main droite, on fait deux lours de gauche a droite, autour de la queue, et ce qui reste de ce bout libre est pass6 dans I'anse supe-rieure {fig. t, E), apres qu'on I'a joint et torlillo avec une poignfe dc crins. On tire alors la corde par le bas ; corde et crins passent ensemble sous les tours qui ceignenl la queue, et l'on a un nceud dune extreme solidite. Ce noeud fait, on leve le pied, on entoure le paturon avec deux ou trois tours de plate-longe, el le bout, passe entre le lien et le canon, estconfie, scion la force de ranimal, ä un ou plusieurs aides qui tirenl en arriere.
Certains praticiens, an lieu de la neuer ä la queue, commencent par attacher la plate-longe autour de la base de l'encolure, puis la ramenent en arriere, saisissent le troncon dans une anse serree, et (ixent le pied comme precedemment. Ce moyen a i'inconvenicnl do produire, si I'anse do la queue glisse, la compression tie la Irachee. et la gene de la respiration. On est cependant oblige d'y recourir quand la queue manque do crins ou quand on a affaire a un cheval fin dont on risquerait d'arracher les crins. Une autre modification commode de ce procede, e'est la Substitution dun entravon aux tours qui serrenl le paturon. La corde ou la plate-longe passe alors dans l'anneau de 1'entravon, el le pied est comme suspendu ä la queue; il peul glisser d'avanl en arriere; les aides peuvent lächer ä voionle, et e'est vm avantage, en ce que ranimal se sentant pris d'une maniere moins fixe, mais tout aussi solide, se soumct plus facilement. C'est pourquoi nous recommandons ce moyen, par lequel il est peu de chevaus, si relil's qu'ils fussent, (|ue nous n'ayons vu soumettre.
Pour lever les pieds anterienrs, soil qu'on veuille se garantir des coups de l'animal, soil qu'on ait ä operer sur un de ces pieds, on pent, si I'aide ne sul'fil pas, se servir egiilemenf de la plate-longe. On la fixe au paturon comme pour un pied de derriere; on la fait ensuite passer sur le garrot, puis un aide, appuye sur lepaule oppo-see, la tire ;i lui, el quand le pied est ä la hauteur convenable, il le mainlienl dans cette position. Si Ton n'a pas un aide pour lonir
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la plate-longe au cdtö opposd, on la ramöne ä soi par dessous l'encolure, et on la fixe en l'enroulant autour de l'avaut-bras et du canon, flecliis I'un sur I'autre, en ayant soin tlo la faire passer ihiü fois entre les deux rayons, en avant des tours, pour eviler que ceux-ci ne glissent surlegenou. Par ce moyen, et en preoant !e bout libre de la plate-longe dans sa main, im seul aide peut tenir le pied leve, aussi longtemps qu'il est neeessaire, sans se fatiguer. La plate-longe convienl surtout quand on veut tenir un pied leve j)uur une operation; ear alors 1'appui qu'il trouve sur I'encolare lui donne plus de fixite. Mais on ]ieut se contenter d'employer le trousse-pied, s\ I'on veut seulement empeeher l'animal de frapper des pieds de devant. Get instrument, des plus simples, se com­pose d'une petite courroie de I metre environ de lorn; portant une boucle a une extremite el des Irons a I'autre. Pour en faire usage, apres avoir lev6 le pied et serrö le canon centre I'avant-bras, on embrasse avec ce lien le paturon el la partie sup6rieure de I'avant-bras, l'ün serre et Ton boucle au degre voulu. Au besoin, la pre­miere corde venue peut remplir le meine office. Pour maintenir lo trousse-pied en place et I'empScher de glisser sur le genou, il est lion de glisser un petit batonnel entre le canon et I'avant-bras, ou bien, si I'on s'esl servi d'une corde assezlongue, au lieu du hätonnet on interpose le bout meine de eelte corde, avec laquelle, pour plus de solidile encore, on peut cruiser les lours qui envcloppent les deux rayons et les serrer dans I'intervalle.
Resterait maintenant ä parier, pour completer renumeration des moyens employes pour maintenir les animaux debout, des travails et de leur emploi; inais nous reviendrons jilus tard sur ces machi­nes dont nous reunirons les descriptions dans un article special.
J 3. — contention des animanx ombrageux et vloieux. — Assujetion sans
contrainte.
L'application des divers moyens quo nous venons d'indiquer se fait le plus souvenl sans difficult^ conuno sans danger pour I'operaleur par suite du earactere ordinairement docile des animaux. dependant il n'en est pas loujours ainsi; il y a des sujets vicieux, ombrageux, rendus plus irritables encore par I'emploi reitere dc's moyens de contrainte dont il faul quelquefois faire usage pour les pansements longtemps r^petöe de certaines blessurcs graves. Alors l'application
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40nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\gt;SUKno\ DES SÜLIPEUES.
des appareils de contention devient, eu quelque Sorte, un supple­ment a ['operation principale, qui n'exige rien moins (|iio loul le tacl, l'adresse el la vigilance de l'operateur.
Kn pareil cas, il faul agir un peu suivan) les circonstances, sui-vant la nature connue du caractere de 1 animal; une regle absolue de conduite scrail aussi diftlcile ä poser qu'ä observer. Avec un sujel simplemenl irritable, ombrageux ou craintif, il suffit presque toujours d'user, mais d'une tnaniere plus rigoureuse, des precau­tions gönerales qu'on recommande d'observer avectous les auimaux, c'est-a-dire diquot; ne Jamals les aluirdor saus les pivvcnir, de la voix. d'abord, de la mainensulle; puls, de ne Jamals chercher ä leurappli-quer un instrument de contrainte, sans avoir passe plusieurs fois la main sur la partie du corps qui ilnii le recevoir. On joint ä cela quelqucs paroles de douceur; on s'abstienl de tout mouvemenl brus­que mi violent, et l'on linil toujours ainsi par maitriserson sujet.
Mais (in ne saurail agir de iiirmc aver les animaux r6ellement xicicxix ou decides ä se defendre centre les mancEUvres de l'opera­teur, manoeuvres dont il sc rappeile les effets douloureux. Alors les precautions preliminaires, les appels de voix seraient plus nuisibles qu'utiles en eveillant l'attention de l'anlmal. II faul agir de surprise, couvrir les yeu\ par un tablier ou une couverture habilemenf jetee, et achever ili1 se rendre raaitre du sujel en saisissaut un pied dans le nceud coulanl d'une plate-longe.
Quand on aborde un sujel pour la premiere lois, on n'en dis­tingue pas d'abord le naturel, et c'esl alors qu'il faul redoubler de preeaulions si Ton apercoil en iui quelques signes de uiedian-ceie. D'abord, on fait 6loigner les personnes qui le soignent habi-luellemenl pour peu qu'on soupeonne qu'il en a reeu des mauvais Irailemenls, el on approche seul.Si, alors, lesyeuxde l'animal son) menacanls, son regard en dessous, ses oreilles inclinamp;s en arriere; si surtout il tourne obstinement sa croupe vers la personne qui l'ap-proclie el refuse de presenter la töte, il faul prendre garde el ne pas se liasarder seul ä placer les instruments de torture ou de contrainle.
Un aide, dans ce cas, passe rapidement vers lepaule gauche de I animal, saisil avec force de la main gauche le licol passe sur le nez nu la rene de bride pres du nienlon, appuie la main droite sur lo garrol, secarle im peu, et evile ainsi les atteintes des dents et des pieds anlerii'urs. On place alors la bride si eile n'esl dejä mise, la
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i OM KM KIN DE I. AMMAL DEUOLT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i I
caiwtle ti lunettes, les raorailles ou le tord-nez, el on fail avancer le sujel imi le tenant solidemenl entre deux longes; on le fail de plus lourncr sur lui-mönie, s'il cst trop retif, pour ache\cr de le desorien-ler, et, de celte maniere, sans mauvais traitements, on le reduil ä obeir promptemenl el a supporter avec une sorte de resignation des upörations möme assez doulourcuses. On parvienl surtoul ;iiiisi a ferrer en libertc dos animaux qu'on nlaquo;' pourrail qu'avec de grandes difficultös fixer mi travail, el 1'on vienl m^uie ä bout dc ceus qui se defendent centre les entraves el refuscnl de se laisscr abattre ou fixer d'aucune maniere.
Parfois, quand on se place ä cöte d'un animal sicieux, pendant qu'il esi attache ii I'ecuricou a mi mur, il essaic de presser. contre 1'auge mi le mur, le corps de la personne ainsi cngagee. En pareii cas, on cherche volonticrs un abri dans I'auge ou le riitelier; mais si I'animal est furicux, 11 pent atlaquer des dents el des pieds aiiterieiirs: aussi vaut-il mieux, po\ir öviter le danger d'etre pi'esse ou foule sous les pieds, rosier ii cole do I'animal en so courbant un pen de maniere ii faire un are avec son corps, puis saisir avec force la tele du sujel en I'attiranl a sol ; ce qui flechil I'eneolure, force le train posterieur a s'ecarter, el permet do sortir de cette mauvaise position. On mieux, si Ion liont la töte assez solidemenl pour edv a l'abri dos ruades el dune pression dangereuse, on profile de cette situation pour faire mettre, par un aide, la capotte el le tord-nez, et I'animal es) aussitöl reduil a l'impuissance de so d^fendre.
rue remarque gencrale, c'esl laquo;iu'il no taut jamais abordcr un cheval vicieux par le cote droit, qu'il soil au repos ou on mouve-inont. car c'esl toujours ii droite qu'il rue do preference, ses mou-vements n'etant pas contraints de ce cote par la main du conduc-teur. Celui-ci se tiendra toujours a gauche de I'animal pour le sortir do I'ecurie, pour le changer deposition; il saisira de la main droite et ä pleine main, pros du menton, los rones ou la longe placee dans la bouclio, marehorn do cote le hraslendu, passera le premier, s'il se presente un passage elroit, en tenant la töte du cheval liaissöo par vino pression sin- los barres, et continuera a marcher oti la tour-nant vers Ini do maniere a donner au corps une position oblique qui le presorvera des ruades.
L'animal est-il 6chapp6, fougueux, le danger est plus grand encore; mais il n'est pas mk'ossaire d'indiquer toutes les pröcautions a \nvn-dre en pared cas pour 1'approcher; la srtrele porsonnelle, s'aidanl
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rrTr
Xinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ASSUKTIO.N DES SÜIJI'KUKS.
des circunstances locales, los inspirera sufBsammeiit. L'esseQtiel csl do saisir la t6te par la bride ou par le licol, et si Ton peul, il taut, en nu'inc temps, saisir le toupet ou une oreille. Qiiand le sujet est tout-a-fail nu, apres avoir rcussi a rapproclior, soil par I'appat do quelques aliments, soil en I'eiifermant dans un lieu dos, il nc laut pas essayer de le prendre de suite : si Ton sail un peu patienter, il liuil par se laisser saisir. Quand on le tient, pour ne pas qu'il s'echappe de ocuveau, on ne cherche pas ä lui inellrc le licol ou la bride avant qu'il scjit loul-a-lait ealinö; on so contente d'abord de lo tcnir (pieKpies insiaiils par le toupet, on lui fait faire ainsi quelques pas, el, apres cela, on pent le brider avec beaucoup plus de faeilite.
11 est rare d'ailleurs qu'un liumine seul puisse arreter ainsi uu cheval niochant ; souvent il laut en venir aux moyens violents. On lui jelte d'abord une couverture sur les yeux; on profile ensuite du premier nionient de caline pour lui niettre le cavecon a deux lon-ges ou le licol de force, le tord-nez, le serre-oreille nieine, le licol ä museliere ou le collier a chapelct s'il cherche a mordre, puis on le conduit ä deux personncs el on le laisse atlaelio a deux longes ou ä im poleau solide.
lei nous citerons, mais seulement pour meinoire, l'exemple de certains lioiimies courageux et vigoureux qni arrelont des chevaux emporles, les lorrassenl nieine en leur tordanl la UMe sur I'encolure ; ce qui se fait, soil au moyen du mors, soil en prenant la levreinle-rieure d'une main et l'oreille de lautre, el en agissant brusquement pour operer eelte torsion de la töte. Ces lours de force presenlenl beaucoup de dangers, pour I'homme aussi bien que pour I'animal; aussi ne sommes-nous pas lentc do les recommander.
Cependant il esl des cas oü les moyens de douceur quo nous indi-quons soul sans succes, oü I'animal refuse tout-ä-fait do so laisser approcher, el oü il Importe pourtant do lo saisir pour prövenir des accidents. En pareille circonstance, les proceples ordinaires no sont jilus de iniso: il laut user do moyens oxtraordinairos, et les plus prompts soul los meilleurs. Par exemple, on lance h I'animal une corde ä nceud coulant ä I'encolure on mix jambes, on bien on rem­peln' dans des panncaux, dans des filets solides; des liommes so jettent alors sur lui, commencent par lo fixer solidement ä un an-neau, a un arbre, puis lui couvrent la vue, mettent la museliero ou le cavocon avant do le dögager do scs liens, et quand il esl debout ils lui appliquent lo trousse-pied s'il frappe dos pieds ant6rieurs ou
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CONTENTIOlaquo; UU LAMMAL UtllUI I .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4-;i
toul autrc instrumenl propre ii le contenir. Ce sont lii les moyens yi'iuM'iili'iiuMil employes pour saisir et dompter les chevaux sauvages.
Dans maintes occasions, il csl xme excellente methode de raaltriser dos chevaux trop absolument ivtifs ou indomplables lorsqu'ils sont twins on main: cost do los laisser sous lo liarnais, soil a la sollo, soil raquo; la voiture. Un cheval sollo, surtoul s'il ost nionlo parson cavalier, n'a presque ])las do resistance. S'il ost attele, il ost encore moins dangereux, principalement si le poids de la voiture est au-dessus do sos forces. Aussi, n'est-il pas do meilleur moyen de venir tmit-ä-fait ä bout d'un animal furieux, quo do lui faire faire, attelö ii une voiture surehargee, uno course rapide dans un terrain meuble; ajoutons toulefois que le proeöde sera rarement applicable sur los sujets malades.
Cos moyens sont d'unc application gcn6rale; il en ost d'autres d'un usage plus restreint et d'une ol'lioacito variable. Nous pouvons citer parmi eux: 1'habitude qu'on a en certains pays, surtoul enAUe-magne, de maitriser los chevaux mochanls, non-seulement au travail, mais encore on les laissant ontravos, suspendus pendant un certain temps, jusqu'ä epuisement de lours forces; puis cette coutume qu'ont certainos personnes do chercher a les r^duire par les privations do sommeil, uno diete rigoureuse, les saignöes jusqu'ä faiblesse, I'em-ploi de substances stupöfiantes, etc. Cos derniers moyens sont a rejeter , en ce quils joignent ä rinconvoniont do n'avoir qu'une action pou durable, celui d'influer gravement sur la sautö des ani-ma.ix.
Nous en dirons autant do quelques precedes propres ä certains indi-vidus qui les niottent en usage avec plus ou moins do succes pour dompter les animaux. Godinejeune ', parlant de la n6cessite d'in-spirer Folioissanco par la crainte l\ quelques animaux, qui out ap-pris ä connattre lours moyens, cite 1'exemple d'un ecuyer qui rendait souples et ohoissants tons les chevaux indomptables qu'on lui pre-senlail. 11 so sorvait do la poignöcdo sa oravaclio formeo d'une boule do plomb et dont il appliquait un coup sec sur la nuque chaqpie fois que le cheval faisait uno defense; co coup, ;i la rögion trös-sensihle d(gt; 1'occiput, faisait öpi'ouvor oommo un choc ölootrique ä l'animal qui n'osait plus alors rösistcr, ol restait etourdi et comme anoanti pendant un instant; rocuyor, flattant ensuite le cheval, I'amenait
i .lnninul ilquot; Medecine velerinaire Ihenrique el pratique . 1S:!1 . |i. 30V1
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44nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSIJI-TIÜN DES SULIPl'UtS.
;ivec douceur a toul ce (ju'il desirail de lui. Neanmoins, le danger jiii peu( accompagner l'emploi d'un lel moyen, doil le faire proscrire.
Nous avons cite pins haul l'effel de deux balles de plomb dans los oreilles; cc peul 6lre en nirinc temps un derivatif de la douleur, et im mo) en de dompter l'animal par l'espece d'elourdissemenf que cela doif produire sur lui.
El puisque nous en sommes sur ce sujet, citons encore le moven liizanv employe par im jockey irlandais, Sullivan . (lit le Charmeur, a cause de la promptitude des effets obtenus par lui . et dont nous venons de lire I'histoire dans un ouvrage recent '. u Cot homme, dit rauteurdu livre donl nous parlous, ne reculait devant aucune diffi-culte. II s'eufermail avee l'animal, el une heure suffisail pour que la metamorphose se fit. Ni la menace, ni les coups, ni la force n'etaient employ's, .-i pourtanl le rosultal obtenu dans un intervalle de temps si court etail generalemenl durable. Onconvenail d'un signal auquel la porte de l'amp;uric, oü il restail t^te a tfrteavee le cheval indompte, derail elre ouvertc. Pendant celte etrange conference, on n'entendail quo pen ou pas dc bruit ä l'interieur; jmis, quand le signal elait donno el qu'on ouvrail la porte, on trouvait le cheval couche par terre, rhomme dtendu a cöt6 de lui, el jouant avec lui comme un enfant avec un petil chien. A partir de ce moment, l'animal mon-Irait vine doeilile a laute epreuve: il se soumettait au\ disciplines les plus contraires a sa nature primitive. laquo;
Sullivan lit toujours un mystcre du moyen qu'il employail avec laut de succos; il mourut, en 1810, sans le reveler: il pretendait seulemenl parvenir a de tels rdsultats an moyen de quelques paroles magiques dites a l'oreille des animaux qu'il voulail soumettre; mais enlin le secret 1'nt revele, il \ a quelques annees, par M. Catlin, auteur dun ouvrage sur les Americains du Nord. laquo; II m'esl souvent arrive, dit eel auteur, conformemenl a I'usage assez repandu parmi les hordes nomades des montagnes Rocheuses, de poser ma main sur les yeux d'un veau ei de soufßer fortement dans ses narines; apres • juoi, accompagnd de mes amis de chasse, je me suis promene ä cheval pendant di' longues heures, le petit ])risoniiier suivanl mon cheval ii la piste sans desemparer. Cest par ce mime procidi qu'on apprivoise id les chevaux sauvages. Quand un Indien en a capture
1 l.es Courses de chevatuo en France el en Anylelerre, par M. Eng. Cliapiis, 1853, p. 282
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COXTEiNTlON DE I. A.MMA1. DEBOLT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4-.)
un, quaiul il s'est assure de lui au moyen iliui lusa, 11 avance gra-ducllemenl jiis(|iiquot;ii ce qu'il puisse poser sa iii.iin sur les yeux de l'animal, et qu'il soil pai'venu a lui soufller dans les uaseaux; le cheval so calme aussitöl, el sa soumission immediale esl teile qu il n'a plus qu'ä Ic monier pour le ramener an camp. raquo;
Al. Ellis, proprietaire a Cambridge, ayanl In, dil M. Cliaj)us, l'ouvragc de M. Catlin, essaya ce proeede sur un poulain il un an, sauvage el peureux; mais il n'oblinl aucun effel en sebornanl ä lui souffler dans k's naseaux; alors il aspira, el iuissitol ranimal se calma, devinl immobile, puis trembla, paraissanl subir eette epreuve avee plaisir; le lendemain on recommenga l'expörienee, et ii partir dc cette epoque, il se laissii diriger a volonte, el il eül ete impossible de l'effrayer. c Ddu il suit, ajoute 1'auteur, qu'aujourd'bui il esl a pt'u pivs certain que chacun pent operer des melamorphoses sem-blables ä celles qui sonl demcurdes si lougtemps le privilege de eel Irlandais. raquo; (I'esl ce que chacun ptiil verifier, en profitanl pour cela des occasions favorables.
N'est-ce pas ici le cas de rappeler encore la methode Balassaqui, suns le nom de Perrure sans contrainte, ful accueillie avec tanl de favour il \ a quelques annees, apres que le colonel dc Brack eul donne de 1'ouvrage une traduction, d'allemant! en frangais, quiparul a Paris en I laquo;28.
Tout lernende, un moment, connul cette methode; aujourd'hui, eile esl presque oubliee : cost peut-6trea tort; car eile repose sur un fond rationnel incontestable, qui esl lout simplement 1'emploi methodique des moyens tic douceur g^ueralement recommandes. Ainsi, M. Balassa, voulant (ju'on tienne plus de compte qu'on ne le fail de la volonte propre des animaux , et posanl en principe que le cheval obeil plulol a la force raisonnable qu'ä la force brutale, cherche a elahlir sur ces bases des regies fixes el invariables pour soumellre tons les animaux, incine les jdus vicieux.
D'abord, selon 1'auteur allemand, il n'j a pas d(^ cheval reelle-nient mechant par nature; ceux qui sent lels ne le deviennent que par suite des mauvais traileuienls de toule sorlc ([iilt;' nous leur faisons subir. Ayanl a exiger quelque chose d'un cheval, il faul commencer par ötudier son caractere, ses aptitudes, pour ne lui demander que ce dont il est capable, el ne pas I'irriter par des punitions iuuliles. On prend toujours cette precaution quand on veul iuslruire une personne ignorante; a plus forte raison est-elle
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4(inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ASSLJl-liO.N DES SOLIPEDES.
n^cessaire avec un 6tre (Ic'ikhii'vu il'un voritiihlc iimcnu-nl. Cos soins sonl suiiuiit utiles avec les animaux vicieux ou disposes a le devenir, el cesonl ceux, mh contraire, qu'on ;i prdcis^meal I'habi-lude de trailer le plus mal. M. Balassa, appliquant sa mdthodc ä tous, o'emploie snr aucun les movens violents : la voix, le regard el 1'aspecl lui suffisenl pour parvenir ä sou bul, pour assouplir el vaincre les chevaux peureux, irritables ouindociles, sans les fixer, inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;sans leur attacher les pieds.
On effraie ranimal, dit-il, en criant forlement i son oreille, tan-dis tju'on le rend confianl en lui parlanl doucemenl et avec honto. Un air trop severe 1c fail trembler; mais, par un rciiard Icrnie, on pout le subjuguer. M. Balassa accorde a cc regard de 1'homme nue puissance extraordinaire; il pretend meine qu'on pent, par eo moyen, rasciner un cheval-jusqu'ä pouvoir tirer ä cöto de lui un coup de pistolel sans qu'il change de place. Les caresses nussi onl lour influence. En caressant un cheval sur le front el les yeux, quelque peureux ou empörte qu'il soit, 11 se calmo bientot et baisse la tele. Le eavecon, instrument energique pour le cheval, peut aussi etre employe, non pas comme moyen de torture, mais seule-ment comme moyen d'avertissement pour rappeler l'attention de ranimal a cc qu'on lui demande.
En resume, quand on vent fcrrer un cheval sans contrainte, 11 importe, suivant M. Balassa, de so conformer aux regies suivantes :
#9632;1deg; Caresser les yeux el le front du cheval;
2deg; Lui en imposer sans le secours des forces physiques;
3deg; S'en faire comprendre avec bonte;
4deg; Agir a temps pour prevenir sa resistance ;
b0 Placer l'aide de maniere ä cc qu'il ne soil ni mordu ni atteinl paries coups de pieds;
fio Instruire l'aide de maniere a ce qu'il leve et baisse les pieds d'apres les regies indiquces.
L'instructeur ou celui qui tient le cheval sc place en avant, tenant d'une main les renes du bridon ou du eavecon, el de 1'autre main caressant la tele de 1'animal, sc tenant pret a reprimer ses faules par les inoycns les plus approprics ii son caraclere: moderant par l'exemplel'action du eavecon si le cheval n'esl que peureux, usant davantage de cet instrument et prenant un air severe et un ion coiere s'ii esl obstine, el cherchant loujours a faire comprendre qu'il inflige une punition ou accorde unc recompense.
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HOYENS D'ABATTRE LES AMMAl.X.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4-7
L'instructeur encore ne lt;l(iit pas quitter l'animal de l'oeil, afin d'etre toujours prel ii prevenir ses fautes; ce qui vaut mieux que de les corriger. Chez le cheval comjne chez I'homme, les passions se refletent dans le regard, et le praticien exerc^ devinera facile-meiit ainsi une intention de defense, ^i l'animal, par exemple, a en\ie de debarrasser son pied des mains de l'aide; alors il l'enip6chc de la Mii\ mi fail lAciier le pied s'i! prövoil ne pouvoir vaincre. ii faul savoir coder ii temps a mi animal bien decide ä se defendi'e, sans pour cela jamais renoncer aux moyens de douceur, toujours les plus efficaces.
Teile est, en resume, la ra6thode Balassa dont nous ferons plutöt l'eloge que la critique en disanl qu'elle n'est que I'application rni-sonnee des pröeeptes universellement admis. Mais, ä cause lt;1e cela meine, disons aussi qu'elle n'est pas nouvelle; eile est, en effet, pialiquee depuislongtemps, d'inslinct, parlous ceux qui, compre-nant la nature du cheval, joignenl a cela une grande douceur de caractere, de la patience, du tact el de la fermete. A ceux qui pos-sedent cesqualites, l'etude de cette methode prouvera qu'ils I'avaient devinee; ä ceux qui ne les pnssedenl [kis, eelte etude I'era com-prendreune foisdeplus la necessitede lesacquorir. Pources motifs, la metliode Balassa eiait bonne a rappeler.
ARTICLE III. moyens d'abattre li:s anuiaux et de Liis contf.mu abattus.
Le meilleur moyen pour se rendre malt re d'un cheval qu'on doit operer, e'est de l'abattre; car, en meine temps que Ton se met a l'abri de tout danger, on obtienl de eelte fagon une immobility beaucoup plus grande, el de plus Von a la facilite de prendre une position aussi commode que I'on vent.
11 v a difierenles melhodes pour abattre les animaux; niais Ionics nont pas les meines avantages. Nous passerons en revue les princi-pales qui onl ete proposees.
; 1. — Methodes dabattage par les entraves.
raquo;quot; Proeede par los entravons ordinalres. — L'appa-
rcil emplove se compose de divers instruments: les uns, essentiels,
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ASSI JETlüN DES SOLII'EUES.
' I
constituent le si/slt;me des entraves, comprenant los enlravons, au nombre de quatro, el le Iocs; les aulres, accessoires, scml la plate-longe et la capote ä lunettes cjue nous counaissons.
Les entravons ßg. li) sont de fortes courroies de mir souple, Pitt' 12.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;longues de 50 centimetres, larges
de 6 centimetres, 6paisses de 1 centimetre. A l'une des extrö-mites esl une boucle donl l'ardil-
;=:™^loii dnit depasser a peine le bord sur lequel 11 appuie, afin qu'on uisse dösentraver avec facilite. A lü centimetres ii peu pres de raquo;#9632;('Ui' extremite esl fixö, sur la face externe, nn anneau (|iii a une forme ovalaire dans sa partie libre. A l'autre extremite, qui esl au peu plus mince que le reste de l'entravon, existent plusieurs trous destines ä recevoir l'ardillon de la boucle. La fact' interne esl rem-bourröe dans toute l'etendue (jiii porte sur la peau quand I'eutravon est en place. Le Zacs esl une simple corde d'environ -i metres de long el iU' 2 ä '#9632;) centimetres dediametre, portanl ä une extremite uneganse, au iiki)!1!! de laquelle on fixe le lacs a demeure a l'an-neau d'un des entravons qui, pour cela, esl im peu plus grand que l'anneau des autres. des dimensions des entravons el du lacs conviennenl pour un cheval de taille moyenne: 11 en faul de di-mensions moindres pour les petits chevaux, l'Ane el le mulet.
Quand on doit abattre un cheval, il faul d'abord disposer un Heu convenable. On choisil un local assez vaste, libre de toul encombre-ment, sous un hangar ou dans une courou l'on puissc sc mouvoir on parfaite liberty autour de l'animal. Le terrain doil ötreuni; on le recouvre encore dun 6pais lii de paille, long de 3 metres el large de 2 metres 70 centimetres environ, ou bienon so serl dun furnier ('•lendu i|u'oii recouvre de paille fralche. Adefaul de paille, on pent coucher l'animal sur le gazon; mais ce genre de lit n'est pas sans quelque danger. Le lit prepare, l'animal esl amend au bord, tenu par un bridon ou par la longe passee dans In houche, la tete couverte de la capole ou dune couverture öpaisse.
On place alors les entravons a chaque paturon, en les serranl assez fort pour qu'ils ne puissenl sortir du pied. On les dispose de maniereä ce que la houcle soil en dehors pour lesqualre membres; de celte facon on a plus de facilitö pour les defaire , et on ne
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MOVE.NS UAU.vnitE LES AMMAt'X.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 41.'
risque pas que los ardillons blcssout les parties voisines; il faul de plus f|ue les amicaux soieut tournes en arriere pour los membrcs antörieurs, et on avant ])our los membrcs poslcrieurs, vis-a-vis los uns dos autres. L'entravon porte-lacs se place toujours au membre anterieur oppose ä celui du cole sur lequel on couche l'animal, et doit lt;Mro pose lo dernier. Qnaiul les quatre entravons sont places, le hout libre du lacs esl passe, de dehors en dedans, dans l'anneau du pied posterieur du inonio cole que celui auquel est fixe le lacs, puis dans 1'autre pied posterieur, ramene eusuite on avant dans l'anneau ant6-rieur qui est conlro k^ lit, ct engage onfin dans lo premier anneau qui a scrvi do point de depart; les quatre pieds so trouvont pris ainsi autour du lacs. On pout voir, plus haut {ßlt;j. 12), la disposition relative des entravons on place et du lacs passe dans les anneaux. Los clioses ainsi preparees, on rapproche nioderemont les pieds les uns des autres, et non pas le plus ([iron peut, comme on 1'a conseille, attendu qu'on expose, do cclto faoon, l'animal a tons les accidents d'unechute trop brusque. En inemo temps, la plate-longe est passec autour du corps, le plus pres possible des epaulos, et les exlremites en sont lenues par un ou plusieurs aides places do I'autre cotö du lit; un autre aide s'emparc de la queue, et, ces dispositions prises, on acheve la manoeuvre par diversmouvements qui doivent fetre executes avec promptitude ct d'une maniere simultaneo. Ainsi: l'aide qui est cliarye de la tote, —lequel, soil (lit en passant, doit clre fort ct adroit, et habitue, ä manior los chevaux, — prend d'une main, — la droite si on abat sur le cote gauche, — la longe ou la röne du filet, et la tiont a la hauteur de la nuque; de I'autre main, il saisit l'extremitö de la machoire infericure en passant le pouce dans la beuche et 1'appuyanl s\ir les barres, ct, au momentd'agir, il tire forteniont la tele sur le lit en la renversant sur elle-möme. Pour les forts chevaux, deux homines sont uliles a la lAlc : I'un tiont la machoire ct roreille, I'autre lire sur le lit la röne ou la longe passec sur la nuque. Kn memo temps, a un siiiiie donnc, les aides, (jui tienncnl la plate-longe ct la queue, tirent de lour cAte sur le lit, et l'operateur, qui lient le lacs avec le concours d'un aide, tire du cote oppose, de maniere a rapprocher les (|uatre extroTuites, el sous cos efforts reunis, l'animal tombc iminodiateinent. La chute se fait sans une trop forte socousse, si Ton a agi avec ensemble, si sur-tout on n'a pas tire sur le lacs trop brusquemenl et trop forteniont, do maniere ä dorobor los pieds du sol; ce qui arrive souvenl avec inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
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\Sgt;! JKI'IHN l)Kgt; S0I.I1'1.I)Igt;
Iraquo;
des aides tualadroits laquo;mi peu cxerces. !1 faul bien remarquer, pöur (''viU'i- cela, (|iit' lachule doit surtout resullcr de l'offorl de (•lt;'ux: qui tirenl sur la Idle, la plate-longe el la queue, el non de l'aclion de ceux qui soul charges de reunir los extreraitös en tiranl sur le lacs, lesquels ae doivenl tirer ä eux quo lorsque lesautresonl commence a agir, el que l'aniuial esl dejä eu partie renversö.
Lorsque ce lemps esl acheve, el l'auimal couchö sur le lit, on lire le lacs pour rapprocher Ics membres le plus possible, cl on le passe de nouveau dans tons les anneaus; puis par dessous le point de ivunuin des cntravons pour le ramener au-dessus, en for-nianl nne ansc qu'on fixe par un lueud (jiii scrre les premiers tours du lacs; dans eelte ansc on clivinl nne forte poignee de paille for-mani nn point d'appui pour le uoeud, cl permettant pins tard, lorsqu'elle esl retiree, de defaire ce lueud avec facilite. Quand on n'a pas besoin d'une tres-grande force, on peul se borner a cetle anse nouee pour maintenir les cntraxons rapproches, sans passerde nouveau le lacs dans les qualre anneaux. Toutefois, il esl toujours pins prudent de no pas negligcr eelte dernierc precaution. On rocom-mande en meme temps a I'aide qui lienl la tete lt;le la [)orler dans la phis grande extension, ce qui facilite l.i respiration el amoindrit beaucoup les efforts de 1'animal. In aulre aide, (jiii lienl le lacs lilire pendant tout le lemps que dure l'opöration, s'oppose ä Ions les efforts que peul faire l'animat pourse relever. Si on a pen de monde, on pent faire passer ce lacs sons le corps de lanimal 11 le ramener aux pieds, oü on l'arröle forlement dans Fanneau de l'un des entra-vons par un mend coulanl. on bicn encore on le fixe a un poteau on ä nn anneau place a proximite.
Tel esi le proccde le pins ordinaire pour abattre Ics chevaux; son application , d'aillenrs, presenle toujours plus on moins de dii'iienltes, suivanl la resistance de l'anitnal; mais on ne peut donner des regies propres a tons les cas suseeptihles de se presenler; en cas imprevu, c'esl au g6nie de l'operateur, aide des ressources classiques, ä s'in-spirer des circonstances. Desplas a bien conseille, quand I'animal esl Iri's-retit', qu'il s'impaliente, cherche ;i s'elancer liors du lil aussitöt ((nil se sent pris'par les membres, d'embrasser avec la plate-longe, non pas le corps enlier, mais l'avant-bras du cole opposö au lit, et de ramener eelte plate-longe sur le garrol pour lirer ensuite sur le lit, comme ä lordinaire: mais nous doulons que ce moyen, facile a essaver du reste, soil bien efficace avec des animaux Ires-ombra-
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MOVKNS ii Ul.Mll'.i; I.K:- ANIMAl'X.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.quot;j I
la'iix. Du sjing-lro'ul el tic ladressc sonl los rueilleures ressourecs pour surmouter toulc difficuUe.
Maintenant, quand on :i lormiae l'opöralioa pour laquelle laquo;n n couchö I'animal, il faut le desenlraver pour le faire relevcr. Deux aides sont alors ulilcs : ils seplaccnt, non en avanl ou en arriere, mais \i.s-ii-\is les pieds, et, smus efforts, ils commencenl ensem­ble a debouclcr les enlravons iuforieurs, allendu que le poids du corps, gftnanl laliberle des mouvemenls de ees membres, cinpoi-lio l'animalde so defendre el de blesser ceux qui I'entourent. Puis on deboucleles entravons superieuvs, etonpeul alors relirer lesqualre enlravons qui reslenl arrölcs, ions ensemble, par le lacs; si miquot; dos extremiles a etc particulicremenl fixoe par la plate-longe, on saisil cot inslanl pour la degager. En 11101110 temps, Iaido qui lionl la löte la porte en arriere pour oviter d'tMreblesso par le membrc anlerieur devenu libre. Hans la pluparl des cas, I'animal, cjue cc soil par fatigue ou pour toute aulre cause, restc assez Iranquille pendanl qu'on le desenlrave; cependant il \ a c[uelquefois du danger a des­enlraver; raniinil peul se defendre aussilöl qu'il commence ii se sentir librc, chcrcher a so relever avanl d'etre completemenl desen-travö, ets'exposer, en retombant, a siraquo; licurler sur le sol el a blesser les assislants. La crainlc que cela n'arrive doil toujours engager a agir aver precaulion, a no pas relirer les enlravons isolemenl avanl que toulcs les boucles ne soienl döfailes.
Dans tons les cas, lorsque le eheval esl desenlrave, I'aide qui a maintenu la lole iloil I'aider a se relever. Pour cela, II le soutienl avec le licol ou le bridon en se porlanl du ccMe oppose a cclui sur leipiel il esl coucbe, el en ramenanl la tele el rencolure du cöle du corps. Cette espece de point d'appui esl d'aulanl plus nocessaire quo, souvenf les jatnbes elanl cngourdies par la situation gönanle qu'elles onl gardee pendanl roporalion, les premiers mouvemenls quo tail lo cbeval soul impuissants, el la töte, sans cette precaution, pom-rail retomber el heurler le terrain avec plus ou moins de vio­lence. Lorsque I'animal esl relevc, on ole la capote, on le caresse, on lui parle, on le bouchonne s'il esl nocessaire, etc.
Modifications du PRoefiDfi ordinaire. — Ces modifications portent sur deux points: sur la forme des instruments el sur la maniere d'en faire usage.
I. Modifications dans la formquot; des enlmves. — En premier lieu, nous menlionuerons line modification de Fromage dc Fougre, qm
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.quot;)()nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASS! JKTIOM DliS SOI.ll'KDKS.
des aides maladroils ou peu exerces. 11 faul liini remai'quer, pöur ositor cela, que la chute doil surlout rösultcr de l'effort de ceux i|iii lirent sur la tele, la plate-longe el la queue, el nun de faction de ceux i|iii soul charges de reunlr les extrömitös en liranl sur le lacs, lesquels iu- doivenl tirer a eux cjue lorsque lesautresonl commencö a agir, el que l'animal est döjä en partie renverse.
Lorsque ce lemps est acheve, el l'animal couche sur le lil, on
raquo; tire le Lies pour rapprocher les membres le plus possible, cl on le passe de nouveau dims tons les anncaux; puis par dessous le poinl de reunion des entravons pour le ramener au-dessus, en for-manl une anse qu'on i'wo par un nceud qui serre les premiers lours du lacs; dans relic ansc ou oliviul une forte poignee de paille for-maut tin point d'appui pour le noeud, el [gt;ermettant plus lard, lorsqu'elle esl retiree, de defaire ce na?ucl avec facilite. Quand on na |ias iu-soiii dune tres-grande force, on pout sc borner a cetle ansc nmicc pour moinlenir les entravons rapprocliös, sans passer do nouveau le lacs duns les quatrc anncaux. Toutefois, il cst toujours plus prudent dc ne pas negligcr cettc derniore precaution. On reconi-mande en meme temps a I'aide qui licnl la Iclc de la porter dans la plus grandc extension, ce qui facilite la respiration cl amoindrit bt-aucoup les efforts lt;ic l'animal. Uu autre aide, qui licnl le lacs libre pendant lout le temps que durc I'opcration, s'oppose lt;;i tons les efforts que peut faire l'animal pour se relever. Si on a peu do monde, on peut faire passer ce lacs sous le corps de l'aniinal el le ramener aux pieds, oü on Tarretc fortemenl dans l'anneau de l'un des entra­vons par un noeud coulant, on bien encore on le fixe a un poteau on a un aniieau place'1 a proximilc.
Tel esl le proeöde le plus ordinaire pourabattre les chevaux; son application. d'aillcurs , presente toujours plus ou moins de difficultes, suivanl la resistance de l'animal; mais on ne peut donner des regies propres a tous les cas susceplibles de sc presenter; en cas imprcvu, e'est au genie dc I Operateur, aide des ressources classiques, a s'in-spirer des circonstances. Desplas a bien conseille, quand I'animal est tres-i'-lit', qu'il s'impaliente, cherche ä s'elancer liors du lil aussitdt (pi'il se sent pris'par les membres, d'embrasser avec la plate-longe, neu pas le corps entier, mais l'avant-bras du cAic opposö au lit, et de ramener cette plate-longe sur le garrol pour tirer ensuite sur le lil. comme a I'ordinaire; mais nous doutons que ce moyen, facile a essaver du roste, soil bien efficace avec des animaux tres-orabra-
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MOYKNS u'AUATTUE LES ANl.MAl X.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*)!
geux. Du sang-froid el de l'adresse sonl les meillcures ressourccs pour surmonler loute difßculte.
Mainlenant, quand on a icrmiiu'' rop6ration pour laquelle on ;i couchö Tanima], il faut le disenlracer pour le fairc relevcr. Deux .•lidrs sonl alors utiles : ils se placent, non en avanl ou en arriere, iiKiis vis-.quot;i-\is les pieds,et, sans efforls, ils commencenl ensem­ble ii deboucler les eutravons inferieurs, atlendu laquo;iiii' le poids du corps, uriKinl la libcrlö des inouvemonts de ces meinbres, empöclic l'animal de se döfendre el de blesser ceux qui I'cnlourenl. Puis on deboucle les enlravons supcriours, lt;#9632;! on [icul alors relirer lesqualre entravons qui reslenl arrötes, tous ensemble, par \o lacs; si une des extrcmites a etc parlk-ulioremenl fixee par la [)late-longe, on saisit eel instanl pour la degager. Kn mrnir temps, I'aido qui tienl la l6tc la porte en arriere pour oviler d'etre blessö par le membre anterieur devenu libre. Dans la pluparl des eas, l'animal, c[ue ce soil par fatigue ou pour toute autre cause, reste assez Iranquille pendanl qu'oii le desentrave; cependant il gt; a cjuelquefois du danger a des-enlraver; l'animal peul se defendre aussilöl qu'il commence a se sentir libre, cherchcr ä se relever avanl d'etre completemonl desen­trave, el s'exposcr, en retombanl, h se hcurfer sur le sol el a blesser les assislanls. La crainle quo cela n'arrive doil toujours engager ü agir avec precaulion, :'i ne pas relirer les enlravons isolemcnl avanl que loutes les boudes no suioul dofailos.
Djins tons les eis, lorsque le cheval csl desentrave, I'aide qui a mainlenu la UNle doil I'aidcr a se relevcr. Pour cela, il le soutienl avec le lico! ou le bridon en se porlanl du ciMe oppose h celui sur lecpiel il esl couche, el en ramcnanl la iMe el l'fncolure du cöiö du mips. Gelle espece de poinl d'ap[)ui csl d'aulanl plus necessairc quo, souvenl les jambos olanl cngourdies par la situation gCnanle qu'ellcs out gardee pendanl I'operalion, les premiers mouvemenls quo fait lo cheval sonl impuissants, el la UMe,sanscelte precaulion, pourrail rctombcr el lieurler le terrain avec plus on moins de vio­lence. Lorsque l'animal esl relevö, on öle In capote, on le carcsse, (in lui parle, on le bouchonnc s'il esl nöccssaire, etc.
Modificatioxs m pRocfiDü ordix.ube. i'.cs modifications portent sur deux points: sur la forme dos instrumonls el sur la manicre d'en faire usage.
I. Modifications dans In forme des enlrnves. — En premier lieu, nous menlionnerons une modification do Fromage de Fcugro, qui
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Ti'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ASSUJETION DES SOLIPEDES.
avail imagine des entravons plus longs et plus minces quo mix dont on se sort habituellement; leurs boucles et anneaux portaient deux ouvertures, cl ils entouraient deux fois 1c paturon. Cos entravons avaient l'inconvönient de no pouvoir etro ni places ni otos facile-ment, surtout chez los aniniaux craintifs on möchants.
Uno autre modification do la melliodc ordinaire d'abattage consisle dans l'emploi de quelques moyens propres a supplier aux entra­vons. I)e simples anneaux do corde, enrouMs une ou deux fois autour dos paturons, et auxquels on a preulablement altachc des anneaux dc for dans lesquels passe 1c lacs, constituent un do cos moyens. 11 so simplifie encore qnand, n'ayant pas d'anneaux de for, on los remplace par des anses faites, au moyen d'un nceud, sur les cordes qui sorvont d'entraves, ou quand on se borne h manager, entre les tours qui embrassent le paturon, assez d'cspace pour laissor passer le lacs.
On comprcnil (pie cos moyens soiont bien inforieurs, pour la corn-modite, aux vcritalilesentraves, etque, do plus, ils aiont l'inconvö­nient d'exposer bien davantage la penu du paturon a des blessures. Mais onfin, dans I'oceasion, ils peuvent avoir lour utilite.
II. Modifications dans le mode opamp;ratoire. — Cos modifications sent toutcs determinees par des circonstances speciales. Ainsi . l'omploi des entraves ou dos cordes qui y suppleent suppose tou-jours I'action do plusieurs aides reunis. Mais il se pent qu'on n'ail pas d'aidc h sa disposition pour abattre un cheval; il faut alors agir soul, et, dans ce cas, on pout faire usage du procode suivant, docrit par Girard '. Le sujet place pros du lit, ä la ma-niere ordinaire, esl attache ä un mur ou h un poteau; on met los entravons, ot lo lacs, passe dans les anneaux, est fixe solidemont a une boude ou ä un corps quelconquo. On rapproche le plus possible les membres, et l'op^rateur, place du cöte du lit, saisit la queue dune main, la eriniere de l'autre, donne un coup de pied ä 1'animal pour le determiner ä so porter en avant, et quand colui-ci, se scnlant pris, pord 1'equilibre dans les efforts qu'il fait f)our se degagcr, I'operateur tire h lui forteniont et renverse ainsi I'animal. Si on craint quo le sujet ne se heurte la tote contre le mur ou le poteau auquel il est attach^, on pout, apres avoir applique los entravons el 0x6 le lacs, detacher I'animal, leloigner mamp;ne de
1 liiFUKM, Traile ilu Pied, 3e Mition, 1836, p. 130'.
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UüVOS d'aBATTRE LKS A.Nl.MALX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 53
lout corps centre lequel il risque de se blesser. Alors, pour 1:011-tenir la UNte avec la main qui tient la crinicre, on saisit la rone du bridon passee sur I'encolure.
Girard ajoute ([ue la 11101110 manoeuvre pout so faire au tnoyen seulement do trois entravons, dont deux au bipede autoricur, et le troisieme, celui qui porte le laos, au pied post6rieur qui est centre lo lit, du cotösur lo([uol l'animal doit olre aljattu. Cottc maniere do prooödor a paru h Girard plus expeditive et plus siire pour faire toinhor ranimal.
Los entraves de corde peuvent ägalement servir au besoin pour abattre ua cheval par ce prooödo; mais alors on pout attacher ensemble chaque bipede anloriour et posloriour avec deux longes do 2 metres environ, et los rapprocher avec une troisieme qui fait ibnetion de lacs. Avec deux longes seulement, mais ayant 2 metres oO centimetres environ chacune, on pout entraver les quatre pieds ot ronverscr l'animal. Girard ne dit pas comment. Cost sans doute, apres avoir enlravolcs deux bipedes, cliacun avec roxtrcmite d'une longe, en allant passer I'autre exlromito de chaque longe sous 1'en-trave du bipede opposö, et en ramenant les deux cordes I'uno vers lautre, de maniere a serror les membres en les tirant toutes deux ä la Ibis.
Voici uno autro maniere d'abattrc un cheval, a l'aide des entra­ves, dont nous avons trouvo la description dans un ancien aulour ' qui la donnc comme particulierement convenable pour la pratique tie la castration. On commence par coindro 1c corps avec uno large sangle munie do deux anneaux do for fixes do chaque cote de la poitrine, a environ 45 centimetres Fun do I'autre. On met ensulte les quatre entravons, dont deux portent un lacs; on place ces doux derniers entravons en diagonale, un devant, I'autre derriere. Ces dispositions prises, les lacs sent ramenes sopareinenl, en avant d'une part, en arriero de I'autre, dans 1'anneau do I'entravon libre du nicmeliipede lateral, et de dohors en dedans; puis, diriges do nouveau en sens inverse, do facon quo lo lacs fixeä un pied postc-rieur vient passer outre los jarrets, et celui fixe a un pied ante-rieur entre les genoux. Les lacs ainsi disposes sont confies ä doux aides places, I'un en avant, lautre en arriere, et qui tirent en sons inverse; les deux pieds do chaque bipede lateral se rapprochent, ot
1 IUutman.v , TraUe des limns, ('•(.liiiun francaisc, 1quot;SS, chnp. XV.
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,quot;4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSUJETION DES ^Ol.ll'i-liKS.
mi Iroisieme aide, lt;|ui tieul la kMo, determine la chute de laniinal. Aussiloi ijiul est abattu, on passe lescordesqui onl reuni les pieds dans les anneaux lt;le la sangle, el on les fixe a ces anneaux par un noeud coulant facile ä defaire. Ce precede a l'inconvenienl de deter­miner, par la Gexion forcee des raembres, la compression des vis-ccrcs aljdominaux; on ne pourrail I'emplojer avec avantage que sue des chevaux ayanl l'abdomen pou d^veloppe, et chez les{[uels on aurail ä pratiquer une operation a la region inguinale.
Citons enfin un precede plus particulierement usile enNormandie par les veterinaires, qui onl souvenl a pratiquer la castration sur un laquo;rand nombre d'animaux a la lois: il pcut t'lrc employlt;5 pour loutcs les operations (jiii r6clament un mode do contonlion sem-blable a celui lt;[ui csl nticessaire pour la castration. Voici en laquo;jimi il consiste:
[.'animal csl place, conlre unmur, au bord (fun hon lil de paille ou seulomcnl d'un lil de fumicr el appuye par lo cölö droit. On place une enlrave a cliacun des deux pieds anterieurs; puis on fixe, par un nn'iul coulant, 1'extrcmile d'une longue et forte corde au paturon postcrieur gauche: eelte corde passe par les deux anneaux des en-Imves tie devaut, reunics (juelquefois en une seule cntrave double, et va cnsuile se liver a im anneau sei lie dans le mur, pins ou nioins iti arriere des raembres anterieurs, soil en dessous du venire, :-iiil en arriere el au-dessus de raniinal, ce ([ni necessite une corde beaucoup jilus longue.
Cola fait, (^ii a une autre eorde, nioins grosse que la pivcedento, que liüi li.\e au paturon poslerieur droil de la inruie maniero; puis on la fail remonter jusque vers le garrol oüon la maintienl pendant que I'extremite fail le tour de l'encolure par dessous, el de droite a gauche, pour venir itvjoindre la corde au-dessus du garret, passer par dessous el se replier de maniereä retomber sur I'epaule gauche. C'est eelte eorde ijiii sort a fixer le ineinbre poslerieur sur Favanl-bras pendant I'operation.
L'animal ainsi cntrave, un aide ticnt la longe du licol par lebout, un autre tienl la queue, el le cheval, excite par le fouel ou par un moven cpaclconque a faire un mouvcmenl en avant, tombe aussi-t'M. pendanl que les trois homnies lirenl en ineme temps. Quelque-fois deux liomines suffisent; alors e'esl celui qui tienl la queue qui va saisir. aussilot que raniinal est tombe, la eorde qui pend sur lo parent. i t avec laquellc il ramone 1c pied droil sur I'epaule. rue
'#9632;'
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MOYENS DABATTRE LES A.MMAIX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.1.1
auliv inoililiratinii ('iii|)lii\(''e \y,\v ([iielques vötdrinaires, c'estlerem-placemenl des lt;l('ii\ entraves antericures par deux anaeaux passes dans la premiere corde, el munis de lanieres lt;|iii se fixen! ä chacun di's paturons anterieurs, ii la liicon des entraves.
2quot; Procetle iv.w U** cntravons anglais. — Jüi imagi-nanl ce nouveau syslemc d'entravons, on a eu surtoul en vue de remedier au danger qu'il pent \ avoir ä faire relever un animal abaltuavecles entravons ordinaires, el de mettre l'Operateur a I'abri des coups de pied auxcjuels il esl expos6 en pareille circonstance.
La premiere description franeaise que nous ayons de ces instru­ments esl due a M. Prudhomme '. par c|ui nous avons appris que ce ful Bracy-Clark qui songea le premier ä modifier les entravons ordinaires. La modification de Bracy-Clark consistn ä annexer ä l'ex-tremile du lacs, du cAte de l'entravon, unechaine laquo;'ii fer de 1 metre de long environ, el a altacher le beul libre de cettc chaine a l'en­travon porte-lacs, non pas d'unc manicre lix'quot;, mais au moyend'un petit appareil a vis, susceptible de se defaire promptemenl quand on veul relever l'animal coucbe. De plus, pour maintenira terre les quatre pieds reunis, il placail a rextremite libre de la corde du lacs nn crochet fortemenl contourneque l'on passail dansune des mailles lie la chaine pour fixer le lacs. Amt ce precede, quand on ötait la vis, ce qui permettail de retirerla chaine, l'animal etail libre el se relevail avec les quatre entravons aux pieds; ce qui n'olail pas un petil inconvenient, a cause de la difficultö de les ötor sur l'ani­mal deboul pendant les efforts fails par celui-ci pour sen debar-rasser.
Pour remedier ä cela, M. Spooncr, professeur au College veteri-naire, imagina des entravons susceptibles de so detacher quand on sortait le lacs. Ces entravons, formes d'une seulc piece, avaient I'eteudue necessaire en longueur el en lai^eur pour embrasser exactemenl le paturon dun animal de taille moyenuc, el se termi-naient, aux deux extremiles, par des anneaus en forme de I), a travers chaeun desquels passail le lacs, qui, sen! ainsi, maintenait les entravons; de sorle qu'en defaisanl la vis el en tiranl la corde, lous les entravons tombaient.
Mais avec ce Systeme, comment faire pour damp;entraver un mem-bre quelconque isolesur lecjuel on aurail quelque operation a prati-
i llecueil •!•• JMedne vetivinnire. 1811. t. XXI. v 'I1'1
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5Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ASSUJETlüN VHS SOLM'EDES.
quer'.' (let inconvenient radical inotiva une nouvelle modification due ä un autre vctorinairc, M. Gloag, d'oü rcsulta l'appareil connu aujourd'hui sous le nom d'entravons anglais.
M. Gloag fit subir un double cbangement h l'entravon Spooner; d'abord, de simple, il le fit double, reunissant les deux parties, dout l'une est a peu pivs trois Ibis plus lünguc que lautre, par une boucle semblable ä celle dos entravons ordinaires; l'entravon peut se defaire aiusi isuleiiicnt, et permettre de desenlraver un {)ied seid quand il le faut. L'autre modification porte sur les deux anneaux de terminaison, confectionnes par M. Gloag, de teile sorte que Tun des Fig. 13.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;deux, plus petit que l'autre, passe
dans celui-ei ä frottement, et y est retenu par le lacs qui fixe, de cette faeon, l'entravon au pied {ßg. 13). La figure ci-contre represente la double modification de M. Gloag. La chaine de Bracy-Clark est con-servee.
Voilä tout le Systeme, donf onvoit ci-dessous les details (/?lt;/. 14). L'anneau le plus etroit est fixe sur la portion b, la plus courte Fig. 14nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de l'entravon, celle qui
porte la boucle, et eile a la forme d'un D al­longe ; Fan Ire anneau, annexe a la piece a, est carre et ressemble a une boucle sans ardillon. Quant ä l'entravon c porte-lacs, il differe des trois autres par l'appa­reil ä vis, qu'on volt fi­gure. La petite piece e, qui (ermine la chaine, entre dans l'eclianci'ure de l'anneau de l'en­travon porte-lacs, et y est maintenue par une vis.
Pour abattre un animal avec cet appareil, on commence par amV ter les boucles suivant le volume des paturons, puis l'entravon porte-lacs est place le premier au pied anterieur oppose a celui sur lequel ondoil faire tomberl'ammal, comme avec les entravons ordi-naires, en faisanl passer lout lelacs par l'auncau carrc de la piece a
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movk.ns d'abattiie les a.mmalx.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;57
dece m6me entravon; on fixe le second entravonau pied posterieur
du m^ine colö; le troisieme nu pied posterieur qui est du cote du lit; le dernier a I'autre pied anlerieur pour enfiu ramener le lacs ü sou point de depart, toujours eoninic avee les entravous ordinaires, et chacun des eutravons se trouve inainlenu eoinine l'indique la figure 13. Le cheval alors est abattu, on tire le lacs pour rapprocher les membrcs, et, pour les maintenir dans eette position, on se scrl du crochet ä mousqueton {/?lt;/. 14, d] que Ton place sur la maille do la chaine la plus rapprocliee de l'anneau de 1'entravon porte-lacs. Pour faire relever, on detoui'ne la vis qui fixe le lacs ;i ce premier entravon, et, en tirant l^gerement, on ainene le lacs ä sei, et les entravons, n'etant plus retenus par rien, tombent d'eux-menies.
Les entravons priinitivement confectionnes par M. Gloag avaient rinconvenient d'etre troj) pesants, de devenir tres-durs et pen llexi-bles au bout de quelques inois do service, et de causer des blessu-res par le froltement, sur la peau do la couronne, do Tarete qui sort de point d'appui a la boucle. Pour diminuer cos inconvenients, MM. II. Bouley et Prudhomme out diminue de beaucoup lepaisseur du coir des entravons, ainsi quo lo diametre du lacs, qu'ils ont reduit au volume d'une longe ordinaire; puis, iis ont fait arrondir les angles des boudes et diminuer la longueur des extremites do la traverse de l'anneau do jonction, piece b; co qui n'on g^no pas le jeu et suffit pour retenir l'anneau carre qui s'y appuie.
Mais il est d'autres inconvonieuts du Systeme anglais que cos ame­liorations nonl pas fait disparaitre; ils furent notanimcnt constates par M. Roy, professeur ä l'Ecole de Lyon, qui, ä l'epoque oü M. Prudhomme publia sa description, fit confoctionner Tappareil anglais avoc les modifications recommandees par MM. H. Bouley et Prudhomme, et le soumit ä divers essais dont nous fumes temoin, 6tant alors eleve ä FEcole. Ce qu'alors on reconnut d'abord, co fut la difficulte de placer les entravons, difficult^ qui parut memo assez grande jionr faire considcrer comme impossible I'application de cos entravons sur des animaux un pcu indoeiles. Ensuite, on s'apercut que I'animal en se relevant, s'il so dobattail avoc quclquo vigueur, pouvait lancer au loin les entravons, et occasionner ainsi parfois do graves accidents. Ajoutons ontln ä tout cela que le prix do cos in­struments est trop ölevo : on a dos entraves ordinaires pour 12 ä 1ö fr., et il faut au moins payer iO ä öO fr. des entravons anglais, cn les cstimanl au plus has.
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58nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;assi jliion des S()i.U'i;iii;s.
Modifications de l'appareii a.ngl.us. — I. Systeme Hey. — En face do cos inconvenients ol considümnl que l'unc des principales imper­fections des ontraves ordinuiros est la difficultöde ßxer lelacs, qu'il faul repasser dans les anneaux el arnMer par uu aceud embrassanl uii faisccau '.\t' paillo, M. Rej a cu 1'ide.e, cn conservanl les entra-vons ordinaires, de n'adopler du Systeme anglais i|ii(' le Ines ter-minc par une courto chaine dun dcmi-melre, fixce a run de ces cntravons. Avcc ce lacs, quand les membres du cheval abattu sent rapproches, on les maintienl (inns cette ]!;isiii(in a l'aide du porte-mousqueton [ßy. 14, d] place dans hi derniere ruaille, comine avec les entravons anglais; un anneau brise remplirait le m6nie ol'lice pour arr^ter la chatne.
Apres toutes les tentatives fnites, ce Systeme nous scmble le jilus favorable. Comine le dil .M. iii'x ' , 11 permet de ßxer les ani-iiiaiix avec une grandc rapidile, et surtoul dune raaniere plus solide qu'avec le lacs ordinaire qui peut glisser et permettre l'ecar-tement des pieds; jmis l'appareii est peu dispendieux et durc da-vantage que Vappareil ordinaire, atlendn ((ue la cbaine remplace precisomenl la portion du lacs i|!ii s'use le plus. Reste toujours rinconveuient des dangers que l'on coui'l en retiranl les ontraves pour faire relever; mais, avec im peu d'habitude et d'adrosse, ces dangers deviennenl a pen piquot;es impossibles.
Dans sa notice, M. iie\ cito la melhode d'un veterinaire de Mines, M. Boudgourd, qui tienl les cntravons rapproch6s quand ranimal est abattu, au raoyen dime courroie en cuir souplo. Ce procHide est forl praticable; mais nous ue voyons pas assez qnels avantages il presente pour le preconiser.
11. Systeme Daprey. — Toul nVeinmenl, un velerinaire de Bour-bonne-les-Bains, M. Daprey, a propose, mix cntravons anglais, une nouvellc modification que nous devons faire connaltre. Nous en emprunterons la description au rapport qu'en a fait, ä la Societe impöriale el centrale de M6decine veterinaire, seance du 10 mars 1853 2, M. 11. Bouley, qui a eu, en outre, l'obligeance de nous moiitrcr les modoles envoyes par M. Daprej ii la Sneiete.
Par ses nouveaux entravons, M. Daprey s'est propose de faire disparaitre l'inconvenienl le plus grave qu'on puisse reprocher au
M
m
1 Journal de Vcdecine velerinaire ile Lyon, IRIS, t. I. p. •!I3. 3 HeciiPil de Ufederine reterinaire, !s.w,:l. t NNX, p. äifl
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MOUi.SS UABATTUE LES AMMUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;gt;#9632;gt;
sx.sli'iiie anglais, c'esl-a-dire les dangers i|iii peuvenl rcsulter de la facilit6 avec laquelle les entravons sonl rejctcs au lnin quand on a retire la chatne qui termine le lacs. Pour cela, ilii M. !!. Boulej dans son rapport, gt;lt; au lieu de fermcr le cercle ilc rentravon par In recej)-lion (run plus petit anneau dans un plus grand, M. Daprej propose d'arliculer ensemble les deux exlröiuites libres de l'entravon par le möcanisme d'une espece de charnicrc mobile i|iilt;' l'on fixerail et que I'on detacherail ä volontö ä l'aide d'une goupille vissee. En d'aulres termes, M. Daprej adapte a cliaque entravon un mecanisme analo­gue a cclui par lequel la chatne du lacs cst fixee ii ranncau fiui la porte dansle Systeme anglais. Les entravons de M. Daprcy se Qxent autour dos raembres, a l'aide dc la boucle äardillons, comme ilaiis les enlravos ordinaircs, la reunion dos extremitos des cntraves des-tinces a devenir libres ayanl old au prealable obtenuc en fixanl la goupille cpie porte cliaque entravon. Veut-on maintenant, dans ce Systeme, detacher un membre au lieu de le deboucler, comme dans la möthode usuelle, on devisse la goupille qui mainlienl continues I'uno a 1'autre les deux moities do l'enlrave opposees ü cellos que la boucle maintieut. Veut-on desentraver les quatre meinbres, on devisse les quatre goupilles, el les quatre entravons so dctachent desmembres, mais restenf reunis ensemble par le lacs passö dans leurs anneaux. 11 n'\ a done pas do dangoi' qu'ils soient pro-joles a distance comme dans le Systeme anglais.
gt;' M. Daprey a adopte de cc Systeme le mecanisme de la cliaine terminale du lacs, qui permel de maintenir los quatre membres reunis sans faire dv' nncud, en fixant une arete dans la maille la plus rapprochee des anneaux. .Mais, au lion du porte-mous([uelon, qui, dit-il,s'est brise plusieurs fois entrc ses mains el I'a expose a des dangers, il profere employer un morccau do Tor reprcscnlant un segment d'o\ale. Ce morccau dc for porte, sur une do ses faces, un bouton saillant qui sort d'aUache ä un petit cordeau, liHjuel supporte une petite goupille susceptible do se visscr dans un trou laraude dont le segment do for esl traversö a une certaine distance du point oü s'eleve le point d'attache du cordeau do la goupille. Ce segment de for esl introduit, sa convexite tourncc par en has, dans la maille oü les Anglais mcttenl le porte-mousqueton, et , une fois place, il est fix6 par la petite goupille cjue I'on visse dans le iron destino a la recevoir. raquo;
Tel cst I'apparcil nouvoau ct ingenieux propose par M. Daprey, et
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COnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ASSLJKTIÜ.I DES SÜL1PEDES.
auquol on no refusera ])a.s de reconnaltre qu'il realise, par le nieca-nisme, im progres reel sur ce qui existait auparavant. Seulement ntms nous demanderons, avec M. le rapporteur, si It; prix derevient de cel appareil, hors de proportion avec le but h remplir, et la dif-ficulio de le faire partout examp;uter convenablement, no seront pas dos obstacles ii son adoption par la ironoralito des votörinaires. II n'entre pas, toutefois, dans notre pensee do le repousser, au con-traire; car ce n'osi au fond qu'une question do dopense, ct il faut loner et non blAinor quiconque consent a s'imposer des sacrifices pouvant accrottre la perfection pratique do sa profession.
Quant a rinconvenient special aucjuel M. Daprey a chereluS k reinodior, savoir, la possibilite pour les entraves d'etre laneees ä distance apres l'enlevement du lacs, M. H. Bouley, qui donno au Systeme anglais primitif la preference sur les instruments nou-veaux, propose, pour provenir tout accident avec les entravons anglais ordinaires, do passer, ä l'aide d'une corde, un noeud cou-lant dans chaque entravon, et do los retirer du pied au moment oh la goupillo est dovissee. Avec cette precaution, les entravons anglais no presentenl plus, en effet, ä part lour prix, d'autre inconvonionl ([uo la difficult^ de les placer sur les chevaux indociles ou ombrageux. Cette difficulto, il est vrai, s'attenue beaucoup quand on a dos aides intelligents et adroits; mais disons enfin, pour conclure, quo I'imjwssibilito d'avoir toujours do tols aides ä sa dis­position, sejoignant a la question do dopense, fera (juo, do longtemps encore sans douto, les entravons anglais ne seront pas d'une prati­que usuelle et gencrale.
5 2. — Methodes d'abattage sans entraves ct par I'emploi seul do la plate-Ionge
ou des cordes.
On a essayo clivers procodes pour abattre les chevaux on so ser­vant seulement do la plato-longe ou d'un ou plusiours lacs d'une (Stenduo süffisante, ou memo do la bride seulc. Voici les principaux:
1deg; Proelt;kl6savee deux plates-lon^es. — II y a plusiours maniores d'ahattrc un cheval en so servant de deux plates-longes ä la fois. Lc procodti ordinaire est celui qu'on mot en usage quand on a affaire a des animaux loliement mediants ou ombrageux qu'il n'est pas possible do les toucher et encore moins do lour mettro los entraves sans danger. 11 faut alors avoir deux plates-longes ; 1'uno est passeo
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MOVENS D'ABATTDE LtS A.M.MAI \.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(il
autour du thorax, comme dans la möthodepar los enlravons; I'au-trc, fixlaquo;' au paturon anleriour du coto oüle sujet doit tomber, est tenue en arriöro. Comme on opere alors sur dos animaux dont il faut so mcfior, il iniporte, on placant cos plates-longes, do prendre quokjaos prooautions. D'abord, on otond par terre cellecpii doit saisir lo piod, et le nosud coulant est dovoloppo en cercle d'une certaine grandeur pros du bord aiiteriour du lit. Cola fail, on aniene le cheval, tenu par le nombre d'aides neoossairos pour contenir sos efforts, et on le manoeuvre jusqu'a ce qu'il motte le pied aiiteriour designe dans le cercle du nceud; alors on tire promptement la plate-longe en haut, et on serre le noeud coulant dans le paturon. Le pied etant ainsi pris, on passe inmiediateniont lautre plate-longe autour du corps; on approche I'animal le plus prfes possible du lit, ou, au besoin, on approche le lit lui-inoine, et , au signal donno, tons les aides agissent siinultauemont ; en tirant sur le lit la plate-longe du corps, on tirant en arriere cello qui lienl le pied do ma-niere a lui faire perdre sou appui sur le sol, oiiliu en agissant sur la tele, et si Ton pout, sur la queue, ä la uiauioro ordinaire. Le sujet tombc aussilol, et, quaud il est a terre, la tote ölant tenue solide-menl par autant d'aides qu'il est necessairo, on met les cnlraves, qu'on applique apres avoir lie chaque bipede par la partie moyenne, et en les tenant suflisaiiiinout ecarles Tun de 1'autre, a 1'aide do deux plates-longes C|ue plusieurs aides tirout on avant et en arriere.
En abattant un animal par co proeödö, il est urgent d'agir avec promptitude et surloul avec ensemble; d'abord, parco quo e'est le moyen do faire tomber le sujet sans accident, el ensuite parce qu'il est tros-imporlanl dene pas manquerla manoeuvre. On comprend, on effet, qu'ayant affaire ä un sujet irritable, difficile a manier, il deviendra plus emport6 encore apres qu'on I'aura en vain tour-mente; et Ton eprouvora ensuile d'aulaul plus de difficult^, pour recommencor, que I'animal se liondra sur sos gardes.
11 y a un autre procede par deux plates-longes qui consisto ä ölendre cos deux lions pros du lit, en formant au bout do chacun une large ganse en nceud coulant, avec laquelle on embrasse d'une part les mombres anloriours et d'autre part les membres posl6-riours; les deux bouts de chaque plate-longe sent ramenes Tun vcrs lautre : le bout de la plate-longe qui embrasse los paturons de dcrriero entro les membres anloriours, le bout de la plate-longe de devant entro les membres posterieurs. Alors on tire on sons inverse
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li-.)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSUJET10N ÜES raquo;OI-ll'KliKS.
sur ccs ilcuv plates-longcs pendant qu'un aide tient solidement la tiMc, et l'animal tombe. — G'esl encore la un moyen dangereux, d'un emploi tout exceplionnel; iiii\is ae saurions le recommander.
Mrini' observation sur ectle aulre maniere döerile par Vatel cl tout-ä-fail analogue ii la prcccdcnte. Chaque bipedeest attachöavec uns conic par les paturons, de maniere ä laisser les mombres distants de s ii li centimetres l'un de 1'autre. Deux aulres cordes, un pcu longues, smil li\(''cs chacune au milieu de celle qui reunit un des bipedes, puis dirigees cntre les membres, I'une d'avanl en arriere, 1'autre d'arricre en avant; des aides s'en emparent, tireut en sens contraire, tandisqu'un liomme ticnl la tele, les membres so rnpprochenl. el l'animal lombe. Quandon %eiii detacher un memhre pour le porter aillcurs, on a en sein de placer en deliors de ce membrele noeud de la cordequi reunil chaque bipöde. .'\ eel elTel, on pile d'abord cctte cordc, on en fail une sorte de gansc qui embrassc le paturon du inembrc oppose ä celui sur lequel on vcul opörer; puis, avoc les bouts de colte cordc, oo entoure I'autrc pa-luron el on neue en dehors.
8deg; Proi'S'süs'W (Sävt'rs avs-e 1:5s s^iil lacs laquo;quot;-ss laquo;sie slaquo;*a3isN ssüailaquo;quot; iong'c — L'aballayc des grands ciuadrupcdes, par I'usage d'unc seule cordc ou plalc-longe, csl le mode le plus simple, mais aussi le moins sür dc praliquer cctte operation. G'esl le pre­mier qui ail ele mis en usage par les anciens raarechaux; de uns jours, il a et6 diversemenl modilie el perfectionne.
I. Procedes anciens. — I.es marechaux des siecles passes squot;\ prenaienl laquo;le plusieurs maniercs pour abattre un cheval avec la cordc. Quelquefois, mettanl la corde en double et faisanl un noeud a une certaine distance de I'extremite repliee, iis formaienl ainsi uue ause qu'ils passaient autour du con de l'animal, puis entouranl les quatre membres avec Im corde en passant dans les paturons pos-terieurs, el ramenant les bouts ensemble vers la tele, ils se bor-naient a tirer promptement pour faire tomber le cheval, el a alta-cher les bouts aux membres anlerieurs.
D'autres marechaux , employanl uue plate-longe ou un lacs Ires-long, formaient dans sou milieu une large gansc qu'ils jetaient autour du corps; dirigcant ensuitc les deux bouts entre les membres postericurs, ils les repliaienl autour des deux paturons de dedans en deliors, les aiueuaieiil brusquement d'arricre en avanl de chaque cole du corps de l'animal, et, de celte maniere, reussissaient quel-
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MOVEXS D ABATTRE LES AXI.MMX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;G;i
quefois a le renverser. On peul se servir de ce moyen quand on .-i affaire ä des animaux mechants, sur lesquels il n'esl [raquo;is possible d'appliquer les entravons; mais 11 faul savoir le meltre en pratique avec beaucoup de dexldrite.
Void unc aulre maniere ancienne d'aballre les chevaux avec une soule plate-loniic on im lacs, que 1'on trouve decrite dansGarsaull :* On a mi lacs dem iron 10 metres dc long, portanl a mi boul unc pclilc ganse dans laquelle passe I'autre extremito, et l'on forme ainsi unc anse coulanlc dans laquelle on passe le cou du cheval; ensuite on elargil pen a peu cette anse sur le dosjusqu'ii ce (ju'ello descende derriere la croupe. de maniere a cc que la conic enloure le corps horizontalement du poitrail aux fesses. Alors lt;li\ ou ilotiz(gt; honuiics tirent fortcmenl on arriere el brusquomenl la uorde qui, en se serranl, rassemble les quatre membrcs du cheval el I'oblige a tomher. L'inconvenienl de ce procedö osl d'abord d'exiger un iron grand nombre d'aides; jmis. il expose a blesser I'animal ou a man-quer Toperation; car, s'il esl vigourcux, il entratnc le lacs el les homniis, s'eu debarrasse lolalement, el il dcvienl alors d'aulanl plus difficile a mall riser.
II. Procede liohai'd. —Ce procedö a el6 decrit, il \ a quclquos aniiees, par M. Iloliard. alors elevc a I'Mcole d'Alforl '. qui lui donne, sur la mötliodc par les entraves, I'avantage dc n'cxiger qu'un soul aide, dont, a la rigueur meme, on pent se passer. lt;•! delro exempt des autres inconvenicnts qu'on reprocbe ä eclto inetliode : tels (|ue la cliuic du cheval de lotile sa liauleur. la [)()ssi-bilite pour I'animal de s'elancer hors du lii el d'aller heurlcr les corps environnants (juand il se senl pris de qualre pieds, enfin I'enibarras qu'il cause au velörinnire, oblige de porter au luin ses entravons el le reste de I'appareil.
i'niir niedre c-e procede en pratique, i! faul un lacs de 7 ii 8 metres, suivanl la I,idle de ranimal, ou deux plates-longes for-manl cette longueur el reunies haul ä boul , en passant rexlremile de chacune dans la ganse de I'autre, ce qui fail un nneud moins fort. On prepare un lit commeä I'ordinairej mais on peul abattre sur un terrain meuble, lei qu'un pre, parce que I'animal, dil M. Iloliard. ne fait Jamals de chute violente. Si 1'on a un lit, le cheval esl place au bord, de maniere a ce que les deux membrcs anterieurs corres-
1 Recueil tie Medecine veterinnire, is:)!, i. VIII. p
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GJ.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ASSUUTION UEÄ SOLll'l-DES.
pnndont a un des bouts du lit, attendu quc l'aniinal recule toiijours un peu en tombant. L'aide üenl la lote de la maniere accoulmnee.
Supposons qu'on veuille abattre sur le cole gauche. L'aide fail en sorte que l'animal recule un peu, et taehe en tnfeme temps de lui faire pencher la nuque du cote gauche; au surplus, il doit toujours Mre pnH ä agir, et ses efforts, pour renverser le cheval, devronl suivre tous les mouvements de l'operateur. Celui-ci so place au cote droit du cheval, vis-ä-vis de Tepaule, et commence par faire, a 2 metres 50 centimetres de roxtremite du lacs, un nocud qui sera un nemd-anneau; il doit 6tre peu serre. Ensuite, — nous transcri-vons, — laquo; il jette cette extremite par-dessus I'encolurc {fig- 15), la
ramene en dessous, la passe dans le nnciid-annean, et fait iminedialement au-dessous do ce premier noeud un second nneud que j'ap})ellerai ntrud-d'am't; il comprend dans ce noeud le lacs inunediateinent au-dessous du nooud-anneau. De cette maniere, le lacs forme d'abord une especo de collier. Ces deux nosuds doi-venl descendre jusqu'au-des-sous de la pointc de Fepaule. Cela fait, on prend 1'autre extremite du lacs, quo Ton passe par derriere les avant-bras, ä peu pros ä leur tiers superieur; on la ramene sur le cote externe; de l'avant-bras gauche, puis en avant des avant-bras, et enfin sur le ctMe externe de l'avanl-hras droit, et au-dessus de la partie du lacs primilivement passee ä la partie posterieure des avant-bras. On a soin do serrer un peu cette circonvolution en rapprochant, s'il est possible, les deux memhres anterieurs l'un de Taut re; puis on jette le lacs par-dessous le venire et du cole gauche. Tandis que l'aide maintient cette circonvolution aulour des avant-bras, l'opera­teur prend, avec le lacs, le paturondu membre postamp;ieur gauche de dehors en dedans el d'arriere en avant; il en ramene ensuite Texlri'v inito sur la partie posterieure du garrot et du cote droit. Sans quitter le lacs, il passe du cotö gauche, se place un peu en arriere de l'^paule; il pose le bord cubital de ses deux avant-bras sur la
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MOYEXS D'ABATTRE LES ANIMAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (iquot;i
partie post6rieure dugarrot, afinde pouvoir saisir une |)lus grande partie du Ijics. Ainsi placö, il lire doucctnenl le lues, en tnäme temps qu'avec son pied droit il frappe le pied gauche poslerieur du cheval qui ne tarde pas ä le lever. L'operateur ullire ce membre le ])lus possible el sans secousse, en ayanl soin do reporter les mains plus loin sur le lacs au fur c) ä mesurc qu'il avance, et, lorsqu'il s'aper^oil que 1'aniraal veut se defendre, il cornmande ä 1'aide d'agir, tandis cjue lui-mamp;me lire promptement el avec force, en appuyanl le ventre centre le cheval. Aussitöt le cheval glisse, pour iiiiisi dire, sur le ventre de l'operateur, et louibe sans aucun danger. Ce dernier doit toujours tenir le lacs tres-court, autrement I'animal serail difficile a abattre, et, lorsqu'il csl a terre, il pourrait encore elciuliv le membre que Ton lirnt par le paluron, ct qui ne serai) pas alors suffisamment flcchi. raquo;
L'animal otant abattu, il reste a le fixer. On commence par le mem­bre poslerieur gauche que I'on arrele en repliant le lacs autour ilu paturon, de maniere a former une anse analogue au noeud de la sai-gn6e; puls on amene Uaulrc membre postörieur avec le houl du Ines (jiii esl encore assez long pour faire deux cireonvolulions autour du paturon el revenir jusqu'au collier, oil on le fixe par un noeud simple.
Le cheval abattu ainsi, dil l'auteur du procede, ne tombe jamais imvnedialeiucnt de toule sa hauteur; il s'abaisse peu it peu, tombe doucement, et presque sur place, car il rccule tres-peu. Arrive h terre, il esl deja fixe de troismembres d'une maniere süffisante pour no blesser ni I'aide ni l'operateur; et, pourachever, il suffil f|\ie celui-ci prennegarde dene pasetre blesso par le membre poslerieur droit encore libre.
Si l'operateur esl sans aide, il peul facilemenl abattre l'animal en renversanl la lete sur l'encolure du cole droit, h I'aide des rönes du bridon qu'il lilt;'iil dans les mains et ([uquot;il lire a hii, en meine temps que le lacs, avec force et promptitude; mais l'animal ölanl ii terre, il faul toujours confier la lete ;i un aide pour fixer defmitivement. Dans ce dernier temps de l'op^ration, on peul öprouver de l'em-barras a faireglisser le lacs s'il y a des mends: el Ton risque aussi, si l'animal elend le membre poslerieur gauche, do produire une en-chevMrure en cherchanl a le rapprocher; pour cvitcr cela, surtout si e'est un cheval de race, on entoure le paturon avec un linge ou tout nulre corps proloctcur, ou bien I'on se serl d'un enlravon.
S'aeirait-il de faire une operation sur nn membre aulre (|uc le i.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; •quot;'
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(if.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSUJETION DKS SOLIP^DES.
tnembre postörieur placö on dessus, on fixerait celui-ci par un noeud semblable a\i ooeud de la saignee au lieu iles deux circonvolutions, el Ton pourrail ainsi disposer du restant du lacs pour fixer K's trois autres membres ensemble, e) relcicher sans inconvenient la circon-volulion des avant-bras; cela permellrait, soil de porter l'un des membres antdrieurs en avant ou en arriere suivanl le besoin, soil do faciliter le maintien d'un des membres posterieurs sur 1'avant-bras do dessus, ou d'unmembre anterieur surlajambe. Pour6viter (|ue les autres membres ne so trouvent en liherle, quand on detaehe le membre sur lequel on doit operer, on fixe celui-ci avec une autre plate-longe. S'ils'agit, par exemple, d'operer unjavart interne du pied poslerieur gauche, on delivre ce pied du noeud do saignee que I'on a fait pour le fixer d'abord, et avec la plate-longe on ramene le membreraquo; sur I'avant-bras. Pour un membre anterieur, on y par-vient apres avoir relächela circonvolution de I'avant-bras, le mem­bre posterieur de dessous etant d'abord desentrave et fi\e ä Taut re extremity anterieure avec le bout du lacs. La manoeuvre est reei-proque en avant et en arriere.
Enfin, pour faire relever le cheval, rien de plus simple: il n'y a qu'a del'aire le noeud d'anrt, i-c qui met aussitöt les quatre membres en liberte. (Test la precisöment l'utilitö de ce nceud d'arrfel for-mant comme un bourrelet qui retienl IVvlremile du lacs ä travers le nmudr-anneau, lequel se serre autour du lacs, et tient d'autant plus quo 1'animal lire davantage.
Co prncodo a-t-il tons los avantages quo lui reconnalt son auteur, et quo nous avons signalos on commencant? Nous le croyons volon-tiers, mais en ajoutant qu'il prosenlo en meine temps des incon-venienls qui rendront difficile sa substitution a la metbodo par les entraves. D'abord, pour avoir un lacs assez long, il laut presque toujonrs plusieurs conies ou au moins deux plates-longes, qu'on ost oblige de reunir avec dos nceuds qui empeclu'iil le lien do glissor, el produisent des compressions lacheusos, sans compter que le frotte-mont du lacs, dans le paturon posterieur, pent prodniro, dans tons les cas, dos onchevelruros plusou moins graves. Ensuito, si, au moment du renversement, l'extremitö saisie par le lacs n'a pas ete porteo assoz en avant, le cheval peut so blesser en sedebaltant, se dobar-rasser ineino de la corde qui entoure le paturon. Enfin, quand on veut rendre 1'animal libre, on met beaucoup trop do temps et do precautions ä delairo les passes du lacs pour qu'il soit toujours possible
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MOYENS D'ABATTnE LKS AMMALN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ijl
doviUT les accidents, tics divers inconvamp;iients, sigaales par Girard, n'ont piis etc asscz attenuös par rexperience pour que ce precede receive une application usuelle, sans comptcr que I'avantage qu'il aurait, seien 1'auteur, dene pas exposer l'animal ii des chutes graves n'esl pas toujours absolu ; aiusi, un cheval d'expörience, qui-1 M. Hey, a l'Ecolc de Lyon, chercbait a faire toniber par eeproeöde, se frac-tura les os du bassia. Toutefois, avec quelque habitude, on evilerait les accidents, el cela etant, a defaul de l'appareil ordinaire, 1111 veterinaire pourrait, dans un cas pressant, recourir an precede Robard avec avantage.
3deg; I'rutMMllaquo;; par I'usage seal du Iti-edon osi ein licol. — Ge moyen d'abaltre le cheval n'est pas applicable, on le com-prend, a tons les sujets; il n'est guere possible que ehe/, les aui-tnaux faibles el de petite laille, chez les poulains encore indomptes; nn homme suffit pour le ineltre en pratique. II se place contre I'epanle du cote sur lequel l'animal doit tomber, saisit au cAte o])-pose, par dessus I'cncolure, les deux: renes du bridon ou la longe jiassee dans la bouche, tire de maniere ä Qechir 1'encolure sur ce cote, el , ramenauf avec force la tete sur le garret, il accule le sujot, le force a tourner sur ses jarrels, el apres quelques tours, parfois meine apres le premier, l'animal se renverse.
Ce moyen expamp;litif n'esl pas aussi dangereux ijn'il le parait an premier abord: l'animal tombe deucement, el nienie sur le pave, sur un terrain inegal, il pent se renverser sans se faire aneun mal. Gependanl il esl a craindre qu'il ne se'^force les jarrels et les reins, el cet inconvenient esl asscz grave pour engager a unser de ce precede qu'avec reserve. Quant a I'operateur, il ne court presque aucun risque, el avec un pen d'habitudc, cette manoeuvre trcs-hardie ne devienl pins pour lui qu'un jen iuolTensif. 11 n'en serail pas de meine, liien entendu, avec des animaux lourds ou de haute taille.
J 3. — Contention de Tanimal dans les diverses positions qu'on peut lui donner.
Cos positions sent assez variöes; on pent presque dire que chaque operation en reclame une speciale; aussi cemprendra-t-en que nous ne {missions pas ici les faire connaitre toutes, d'autant plus que nous aurons a les indiquer d'une maniere precise dans la description par-liculiere des diverses operations. Nous ne parlerons done ici que des
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08nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSUF.ilO.N 1IES SOLIPEOES.
positions principales, celles qui, avec de lögeres modifications, con-viennent dims U\ plupart des cas.
Pour quelques-unes de ces positions il q'csI \ms bcsoin de dösen-traver; ainsi quand on doit op6rersur la töte, sur I'encolure, surle dns ou It's reins, elc, on se contente, pour rendre les operations [ikis faciles, d'elever ces parlies, en placant au-dessous de cos regions des bottes de paille ])lus ou tnoins volumineuses; s'il s'agit d'operer une eventration, une hernie inguinale ou ombilicale, on eleve, au contraire, les membres avec nn liaUm passe sens lescnlravcs, el deux fortes holies de paille, placees de chaque cole du corps, lui donnent toule la solidite desirable.
[lestparfois nöcessaire de mettre dans 1'extension un membre anlerieur ou posterieur, soil pour operer plus facilcmenl sur ce membre, soil pour mettre a decouverl une autre region du corps. Les anciens marechaux, en pareil cas, avaient riiabitude de placer pres de l'animal abattu un piquet dans lequel ils faisaienl enlrer par son axe une roue qui pouvait jiinsi sc mouvoir horizontalement; une corde, fixee aupied par une entrave, s'attachail ä la roue, el en la faisant tourner, on etendail le membre ii volonto. Onachevaitd'em-j)ecliei- foul mouvement de L'animal par deux autres piquets plantes, l'un en avanl del'öpaule, I'autre sous le venire en avanl desrotulcs.
Une simple plate-longe, tenue par des aides, remplace aujour-dhui les piquets el la roue. Quelquefois on a seulement bcsoin do degager un dos membres places en dessous pour operer ä la face interne. Ge membre est alors desenlrave seid, porle en avanl ou on arriere, suivanl qu'il est anlerieur ou posterieur, el maintenu par un aide au moyen dime plale-longe, dont I'anse esl passee autour du pied et le nceud on arriere: ce qui permet, ])ar la tension de celle plate-longe, d'obtenir une extension complete du membre. Pour borner davantage les mouvemenls de ce membre, on so scrl parfois d'un instrument parliculier appolö traverse, baton laquo; cntruvcr. Cost un morceau do bois, long d'environ I metre, large de 7 a 1) centimetres, un pen plus a ses exlromilos, qui sonl garnies cha-cuno cVunc courroie rcm])ourröe, formanl entravon, el solidement (ixöo au bois. Avec chacun do cos cntravons, on embrasse un dos membres clu bipede lateral do dessous, le membre posterieur au-dossus du jarrol, el ranterieur au-dessus du genou; el do cello manicre celui dos deux membres qui reste entrave limile cousido-rablemenl les mouvemenls lt;le lautre.
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moyens d'abattre les animaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 69
D'autres positions peuvent 6tre donaöos a cetle Iravei'se; les circonstances en font juger l'opportunit6; mais, en tons cas, il faut se gardeiquot; dechercher a obtenir, en plarant ce baton entre los deux paturons de l'un des bip^dcs anterieur ou post6rieur, un ecarteraent troji considerable des membres; on provoque ainsi I'aiii-mal ii se d^fendre, et I'on s'expose a des accidents, si le baton, par exeraple, se renverse ou frotle violemment sur les parties vives. Regie gen^rale: en employant lebätou ä entravcr, il faul toujours, püiir remp^cher do so soulever et de so renverser, le placer do mu-niere h ce quo los membres qui restent fix6s appuient dessus.
Pour opörer sur uno dos oxtrömilös antörieure ou postöricure, 11 convient do fixer ce membre sur le membre oppose en arrieiv ou en avant, soil au-dessus du jarret, soil au-dessus du genou. Si le membre h opörer so trouve en dessus, on le (lechit tout sim-plement sur lautre membre du inome cöte; s'il faul opdrer un pied de dessous, a la face interne par consöquenl, on le fail passer diagonalement dans I'espace qui separe les membres posterieurs des antörieurs, pour l'amencr sup6rieuremenl sur le membre opposö. Quanl an moyen a employer pour arr^ter le membre a operer sur celui qui doit servir do point d'appui, leproccde est exactement lo iiienio pour les quatre membres.
Supposons l'anlmal coucho sur le eölo gauche, et que I'on ail a fixer le membre anterieur gauche sur le jarret droit. Avec lause do la plate-longe, on proud le canon du membreä fixer, puis on passe lautre boul de la plate-longe par dessus le jarret; on la ramene en dessous jusqu'a I'avant-bras gauche qu'on prend de dessous en des­sus, el le bout de la plate-longe esl donne ä un aide plaoo vers le dos. L'op6rateur dösentrave alors le membre it fixer, le Qechit, et, so placant en arriere, il le lire ä lui, seconde par 1'aide qui, en lirant la plate-longe, amene le canon jusque sur le jarret; il doil tirer jusqu'a ce que 1'anse qui a saisi lo canon corrcspondc tout-a-fail au herd postörieur de la corde du jarret, de maniöre a cequ'en tirant on no puisse pas I'amener davantage. — Co premier temps aoliove, I'operateur, prenanl le houl de la plnte-longe, la croisesur lo canon, la fail descendre derriere le jarret, la passe en dessous do la jambe pour la ramener a 1'angle interne forme par la jambc ci lo tendon du membre fixe. —Cola fait, nouveau tour croiso, coupanl on X lo preeedonl tour, el revenant, par dessous, au menu' point on dedans; onfiu, un dernier tour horizontal passanl sur la jambe et
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7(1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSUJET10N DES SOLIPEDES.
sous !(gt; canon, on coupanl It's tours croisos, el aboutissanl toujours it I'angle interne. — Le noeud est alors termini; il ne s'iiuit ])lus que diinvicr. par un tour simple el nou6, la plale-longe autour du canon. Pour dounor a co nrcud toute la solidite desirable, 11 convient de ne jamais faire un tour sans avoir parfaitement serre le prece­dent par une 6treinte complete; on y parvient on ayanl soin de faire d'abord passer toute la platc-longe, le bout le premier, dans ta direction du tour, avant dc la serrer; si on serrail le lien avant qu'il ne iut tirut passo, los tours so desserreraient ä mesure qu'on ache-verait de faire passer la plate-longe.
Dans los eeoles veterinairos, pendant los exercices d'oporalions que font los eleves, ils soul obliges, pour ne pas pcrdrede temps, d'op6rersur deux pieds ii la ibis. Pour fixer cesdeux piods, ilscom-mencent parlemembre anterieur de dessous, en suivant le precede que nous venons de döerire; j)uis, placant I'anse dune autre plate-longe dans le paturon du membre posterieur de (lessons, ils le font passer dans I'intervalle qui existe entre les deux membres dejä lies, et, cola fait, ils le livent a I'ordinaire sur I'avant-bras oppos6.
II ost encore une autre position g6n6rale qu'on pent donner a I'animal, qnand on veul operer ä la region inguinale pour la castra­tion ou tout autre cas. On so contente alors d'amener le membre posterieur do di'ssns vers Fopaule par une forte flexion; I'anse dc la plate-longe saisit le paturon, I'autre extreniito est passco sur lo carrot, puis sous l'encolure, ramenöe ensuite sur l'epaule, et enfin condnile sous le jarret qu'on comprend dans un tour ou deux; on acbeve par un ou plusieurs tours autour du canon, suivant le degr6 de solidite qu'on veut obtenir. \a' bout do la plate-longe reste entre les mains dun aide place vers la region dorsale jusqu'a ce que I'ope-ration soil terminee.
M
ARTICLE IV.
[ndependamment des divers moyens precedemment indiqu^s pour assujetir les animaux indociles ou sur lesquels on veul pratiquer quelque (rperation douloureuse, on a imagine, depuis nssez long-temps, des machines plus ou moins compliqu6es auxquelles on a donne le nom do travails. II \ en a de plusieurs tnodeles; les prin-
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DES TIUVAILS.
71
cipaux sonl: les travaih ü poteaux, los travails-muraUle el le lit-muraille ü bascule.
j i. Travails ä poteaux.
Cos sorles de travails sonl connus depuis longteraps , car ils 6taienl dcya employes par les v6l6rinaires latins. Ils soul formes, en principe'j d'un certain nombre de forts poteaux, elc i ii 3 metres do hauteur, (ixfe dans le sol d'une maniere invariable et solideraent assembles entre eux., en haut et en Ims. II en resulte une espcce de cage dans laquelle le cheval osl maintenu debout. II y ost lixö : loparla töte, au moyen d'un appareil particulier ou d'une double lonyo attachee aux poteaux; 2deg; par los ])iods, au moyen d'entra-ves et de cordes ou courroies altachees au pied de chaque poteau; 3deg; par le corps, d'abord au moyen de barres horizontales et obli­ques qui retiennent l'animal de tous los cölos, puls par des samgles ou bandes de cuir (|iii permettent dart-otor ses mouvements.
Teiles sonl los parties Constituantes principales dos travails ä po­teaux dont chaeun pout modifier les details ü son gro. 11 u'\ a d'autre regle fixe ä observer dans lour construction quo de lour donner une solidito süffisante pour maintenir invariablement ranimal saus l'exposer cependant a olre hlosse dune maniere quelconque. Toute-fois, pour fixer los idoos sur l'exacte dispüsitiuu de oos machines, nous ferons connaitre los principaux modolos (jui ont etc mis en usage.
1deg; Ti'urail des anciens [fig. 16]
— Ce travail ost celui
dont Columollo ' et Vogöco '-, souls parmi los anciens autours, nous out laisso la description on nous faisanl savoir quo cette macbine otait employee pour en-fermer los holes de somme, los boeufs et, en general, tons los grands quadru­ples, afin qu'on put sou approcher en securilc, et qu'eux-mömes no pus- 7; sent s'opposer aux pansements et re-
pousser los remedes qu'on avail ä lour administrer.
' IM He rustiea, lib. VI. cap. 19.
-' Ars velerinarh sire Muln inedirinn, lib 111. rap. 1
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i Vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Agt;SUI TIO.N DES SOLIPEDES.
Pour faire celte machine, ditColumelle, rep6t6 prescjue mot a mol parVegece,on recouvre d'unplaacherdechöne une6tenduede soldo 3metres de longueur, sur une largeur de pivs de 1 metre enavant et de I metre 30 centimetres en arriere '. Surchacun des cötes de ce plancher sciiit implantds quatre poteaux de ])Iüs de i metres de hauteur, et de maniere qu'il y en ait un de 6x6 ä chacun dos angles du plancher. Tons cos poteaux sont rounis entre eux par six fortes traverses, de maniere que, par le cöte posterieur, qui ost le plus largo, I'animal puisse otro introduit comme dans une espece de cage, et no puisse pas on sortir par le cötö oppos6, a cause des barres transversales qui y soul fix6es. De plus, entre los deux poteaux anterieurs, on fixo un joug solide auquel on assujotit la töte des hotos de somme comme dans une museliere [ad quod jumentti capistrantur), et oü los liotes bovines sont lioospar los cor-ncs. On pcul aussi scservirdecarcans disposes do teile sorte cjue, la loto v ötant introduile, rencolure t'st maintenue solidement au tnoyon do chevillcs descendant par dos ouvertures menagees ä eel effet. Le reste du corps, outouro de lions, osl attache aux pifeces laterales, de maniere ä domeurer immobile et h ce que I'animal no puisse so defendre centre celui qui doil le panser.
Nous ne sachons pas qu'aujourd'hui ce modele de travail, donl nous astiiis ossayo, dans la figure, do romlre la disposition gono-rale, soil usite nulle part.
8deg; TraTail ordinaire rtlaquo;'s mar^cliaux [fig. 17). — Ce travail, le plus universellemcnt employ^, se compose seulcment do quatre poteaux places aux quatre coins dun parall61ogramme rec­tangle. On 1'appelle travail des marickaux, attendu qu'il ost k^ plus usito, on Franco, et surtout on Allemagne, pour mattriserles che-vaii\ jeunes et rotifs qu'on vout ferrer. On en trouve les premieres descriptions, avec dos modeles figures, dans les auteurs du siede dernier : Garsault, Lafosse, Bourgelat. Ce dernier consacre monio a la description do cette machine quarante-cinq pages do son Essai sur lex dpparcils et bandages. La figure ci-jointe reproduil presque exactement los parlies principales du modele donne par Bourgelat.
1 Xuus dünnons, en mesurcs ininvfllcs, I'^iuivali'iit ilcs iliincnsioiis imliqiin'S )iar les auteurs latins. II en laquo;n-.i tie meme pour Ions les cas analogues ipii so pramp;enteront; i'est-J-lt;lire que nous notr's servirons exrlusiveraent Aes unites mi'triqnes pour toutes les mesures (|iigt;' nous #9632;iiiriiii- i fouruir.
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IIKS TRAVAILS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;73
Los quatre poteaux, 61ev6s verticalement ä une hauteur d'environ :i metres, sont, comme nous I'avons dit, places mix quatre angles
Fig. 1quot;
d'un parallölogramme de 2
metres et derai de long, sur 1 metre 20 a :W cen­timetres do large. Cos po­teaux doivent avoir une ocrtaino ibrco ; ils sont oarros et out I'angle interne abattu; on pout ögalement los arrondir pour lour don-ner la forme cylindrique; lour diametre, alors, sera au inoiiis do 18 ä 20 centi­metres. On los fixe solide-meut dans le sol par de fortes traverses AA , qui los joignenl a lour oxlro-inito infoi'lourv: d'autres traverses semblables los ronnissonl au nivoau dusol dans lequel so trouve, par
consequent, (onto lu partie
de la machine que Ton volt non ombroo dans la figure. Los poteaux sont rassembles ii la partie sup6rieure par dos traverses do moine force, et le tout ost garni au-dehors d'une bände do for qui bride suporiouroinont toulo la construction. A chaquo poteau sont plu-sieurstrous tut h difförontos hauteurs, porces dans le milieu et des­tines a recevoir, a dos points variables, une barrc transversale M, maintenue au bout par une cheville, et placee plus ou moins baut suivant la taille de l'animal. Plusieurs barres semblables sont neces-saires pour pouvoir otro placoos en avant el en arriere.
Sur los faces laloralos, ä 2 metres du sol, il y a de chaque cote un treuil T (|ul s'olond horizontalement d'un poteau a l'autre, et qui so placo ou s'enlove ä volonto. au moyen do gouttieres obliques, tailloos dans l'opaissour dos potoaux, et par oü passont los touril-lons dos treuils, pour aller dans los trous oü ils sc logout et peuvent tourner. Cos treuils, de 13 ä 20 centimetres do diaiuotro, sont traverses do deux yens croiscs el ronds par oü l'oii introduil los b;V
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74nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSUlh'lüN DES SOLÜ'KDES.
tons-leviers qui servent ä k's faire tourner, et sont munis, ächaque exlivinih'1, dune rouo dcnteo on scie avcc un cliquet fixö au poteau pour arramp;er le mouvement de rotation de dehors en dedans. A clia-que treuil encore sont fixes plusieurs crocs de fer, dgalement espa-
ccs et plaees snr une meine liyne, le bec et la concavitedela courhure en dehors, lorsqu'ils se trouvent au-dessus. Dans beaucoüp de travails, un seul des treuils esl mobile, l'autre etant (i\6 invariablement entre #9632;Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; les deux poteaux , comme le reprösente la figure.
En dessous des treuils, les poteaux laleraux sont encore reunis par de longues barres de bois B qui s'etendent obliquement de Tun a l'autre, et selogenl dans des mortaises ad hoc, d6gag6es par le haut et pennettant la sortie de ces barres ä volonlc. Elles peuvent se placer obliquement dans les deux sens, et out pour office d'em-'i|;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pftcher l'animal de se jeter d'un cote ou de l'autre. Quand on veut
'^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ferrer ou operer un pied anterieur, on onleve la barre correspon-
agquot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;danl \\ ce cote. Enfin, sur les petites faces du travail sont prati-
quees d'autres ouvertures 6 qui traversent les poteaux dans le milieu de leur epaisseur, et sont gamies de platincs de fer, limitant des ouvertures carroes de 3 centimetres. 11 y a quatrede ces ouver­tures sur chaque poteau : la premiere, ä 60 centimetres du sol; la seconde, ä 15 centimetres plus haut; la troisieme, ä I metre 90 centimetres; la qualrieme, a 2 metres 30 centimetres.
Les deux ouvertures införieures, qui ont le meme usage, sont a inegale hauteur pour s'aecommoder a la taille dirierente des ani-maux; cet usage ost do recovoir une tige do for ff, qu'on voit on-core ropresenleo isolement au-dessons de la figure principale : une partie carree do cette tige pönetre juste dans 1'ouvorture pour se fixer en arriere par un ocrou; l'autre partie, longue do 30 centimetres environ, un pen courheo, est terminee par une traverse en forme de T, longue ä pen pros de 12 centimetres. Gelte jiicce sort ä lever les pieds antericurs, et so place en avant do la machine, en arriere des poteaux.
Deux autres pieces /gt;, placees a 1'arrierc de la machine et servant a soutenir une harre Iransversale a laquelle so fixenl los ])ie(ls pos-terieurs, ont une disposition ä peu pros analogue; seulement, le T est remplace par uno bifurcation dont chaque branche porte a 1'oxtremite un (oil carre dans lequel s'ommanche le bout d'une barre en for qui va d'un cole ä l'autre du travail. Comme cos deux branches sonl d'inecalc longueur, en lev rctournanl . on a rraatre
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HES TRAVAILS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;75
positions diff6rentes pour la barre transversale, et huil avec les deux ouvertures du poteau. Nocessairement, eette barre se trouve toujours placee en dehors despoteaux, ä une distance mesur6e par la longueur des tiges de soutien.
Enün chaque poleau porte, h la face interne el au ras de terre , un anneau mobile pour maintenir les entraves, et de plus, au mi-lieu dc la traverse superieure de chaque petite face , mu' poulie /', poifvanl recevolr une corde de la grosseur du lt;l(iiL:l. Ajoutons que, pour donner plus dc soliditea la machine el l'enipöcher de dovier, il csl lion de placer, dans les angles formes par los traverses supö-rieures et les poleaux, des consoles de soutien.
Teile est la disposition de cc qu'on pent appelor le squelette de l'appareil, lequel ne prösente en realite dans sa construction ni de-vant ni derriere, attendu que chacun des poteaux est percö de la meine maniere a rune et l'autre exlremiles de l'appareil, et que toutes les traverses, barres et autres pieces, sont mobiles, et s'ajus-tent 6galement aux deux cötös. Reste ii parierde cos pieces mobiles qu'on ajonle pourl'usage.
De ees pieces, la principale esl ce que les anciens niarechnux appelaienl la soupente, large sangle formee elle-m^me de plusieurs pieces, et deslinee a soutcnir I'animal dans le travail, etant li\ee par chaque cxtr6mitc aux crochets des treulls. (leite soupente esl formee d'abord dc trois courroies, chacune longue tie 3 metres, largo de 10 centimetres, compos6e de plusieurs cuirs doubles, el tenninee a ses deux bouts par une boucle. Ces trois courroies sont I'eunies par plusieurs traverses mobiles, t'orraees de deux cuirs doubles, entre lesquels passent les courroies. Trois de ces traverses, de meine largeur que los courroies et longues de 50 a 70 centime­tres, peuvent glisser sur les courroies, et les cuirs qui les ferment son! census aux endroits inlcrmediairos aux anses par oü celles-ci sont enfilocs. Elles liennent les courroies öcartees ä ogalo distance, el se plaeent sur les parlies moyenne ol laterales du venire. Deux autres traverses, plus longues et placees plus haul, sont lermineos a lours extremiles par des boucles; qnand I'animal est live, elles s'appliquent sur les coles el dans la longueur du corps, el peuvent se boucler dun cole ä l'autre sur le poitrail et centre les fosses; enfin, deux autres courroies, s'elevant do chacune dos extremiles do ces deux dernieres traverses, vont se boucler surle garrot el sur la croupe pour donner plus de tixiie a la position de la soupente.
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7tinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \SSI JKTION DES SOLIP^DES.
laquelle pout monier ou descendre, suivant la taille de l'aoimal, par la rotation des treuils.
Apres la soupenle, il faut le llcol de force, les entravons (jui doivent fixer les j)ie(ls aux anncaux plaecs a la base de chaque poteau, puis les sangles ä ceillets dont on se sort pour attacher les pieds et les jamlies. Tons ces objets soul connus.
Vient ensulle I'appareil a fixer la tete , compose de deux pieces principales : rune qul fail partie du travail, et que Bourgelat'ap-pelle Yamynce ou Varaignie; lautre qui prend la tete et noininöe le casque. Uaraignie i fuj. 17, F) ost une traverse en fer, repliee a ses deux extreinites pour entrer dans les troisiemes trous, carros et gartds de platines de fer, perees dans les poteaux sur une des pe-lites faces du travail. Deux autres tiyes de fer, rouuies ensemble el avec la traverse sur la partie moyenne de cellc-ci, s'ölevent ohli-quement et au-dessus, pour aller se fixer dans les quatriemes et demiers trous carres des poteaux. La piece entiere represeute un u! renverse ou quatre branches d'une etoile hexagone dont le centre est perce d'un oeil. Quant au casque {fig. 18) qui est aussi en fer, il
cmbrasse lo sommet de la töte, el descend sur les cötös des joues presque jusqu'a la commissure des levres, comme la teuere et les inonlaiits d'une bride. L'appaieil est en quatre parlies : Tune repr6-sente la teuere, se contourne sur la nuque, el porte en avanl un prolongement qui s'abaisse sur le front; les autressontdes prolonge-inents pour les parties laterales de la tele, ct sont pourvues ä lews deux bords d'anneaux oü passent les sangles de fixation; la quatrieme partie est un fort crochet place sur 1c sommet du casque, qui se re-plie carrcment en avanl, et est termine par une vis qui entre dans l'oeil de l'araignöe. Ce casque, confectionne suivant la forme de la tele, niatelasse a son Interieur et fixe par un ecnm ä Farai^nee, empeche tout mouvement do la UMe en haul, sur les coles, en avanl el en arriere. Reste a etnpecher les mouvements en bas; I'appa­reil suivant y pourvoio :
Gel appareil esl la muserolle (fig. 17, M), composee de deux tiges
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DES TRAVAILS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;( /
semblables, li6es entre olles par uno forte traverse et deux banes eroisöes eirX. Get appareil, de 10 centimetres de haut sur i'j de large, passe, au iiio\eii de deux ouvertures circulaires mönagöes ä rcxtreiuile superieure de chaque lij-'e, daus la harre transver­sale qui va d'un poteau a l'autre sur une des petitcs faces du travail; il pent ainsi tourner autour de cetle harre. Aux extramp;nites lihres des tiiies de la niuserolle sent deux vis, term'mees en pointe, qui s'eufoneeiit de dehors en dedans, rune vers l'autre. Quand l'aniiual est en pliu-e, tcnu par le casque, on releve la muserollo jus(|u'a la hauteur des jenes, et l'on serre les vis qui vont appuyer alors sur deux bossettes placees ä la partie inferieure de chacuuc des parties laterales du casque, el eompriment ainsi le chanfrein.
Inutile d'ajouter que toutes les parties du travail en rapport iiiiinedial avec un des points du corps doivent etre raatelassees, renihourrees, autanl pour diminuer la rudesse des contacts, que jiour adapter les appareils ii des aniinaux de tallies dilTerentes.
Avec co travail, quand ou veut fixer l'animal pour uno operation a pratiquor sur le corps, on commence, apres l'avoir conduit entre les potoaux et avoir replace les traverses qu'on avail otoes pour le faire entrer, a I'assujetir par la töte. Ensuite on passe sous le ventre la soupente ou los sangles deja accrocheos a run dos treuils, puis on va les fixer sur l'autre, que Ton tourne jusqu'ä co epic lo corps porte sur la soupente. Cola fait, on attache les quatre pieds aux anneaux des potoaux, soil avec des entravons el dos cordesqui sout fixees aux anneaux, soil avec do simples plates-Ionics ou des cordes noueos aux paturons, passees ensuite dans les anneaux et fixees autour dos piliers; puis on so rend inaitro do la queue au nioyon de la corde qui passe dans la poulie, et on acheve en sou-' levant peu äpeu l'animal avec les treuils, pour diminuer la force quo lui donne son appui sur le sol. Quelquefois, pour IVinpeohor de so soulevor, on passe unc plate-longe sur le garrot, et on la fail dcs-cendre de chaque cotö pour Fattacher aux deux anneaux qui servenl a maintenir les pieds anterieurs. Quand on veut le ferrer ou prati-quer une operation sur l'un des quatre pieds, on so sort, on avaut. do la piece on T, el on arriere , do la harre transversale soutenue par les deux pieces bifurquöes, ii laido desquelles on pout soulevor et maintenir les pieds au moyen de cordes ou de courroies. Dans le nooud coulant d'une corde on saisit lepaturon, puis, avec la corde, venant dedessous le pied, onembrasse, de dehors en dedans
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70nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ASSL'jtTION DES SOLH'fiDES.
et de dessous en dessus, le mcmbre et la barre dims une anse com­mune qu'on röpcte plusieurs fnis en croisant ies tours, et le pied se trouve fixö dans la position convenable, Tonics les pieces de fer oü doit porter le pied seront garnies de cuir pour öviter du blesser l'animal.
Depuis Bourgelat, pen lt;!lt;#9632; modificalions out (Ho ;ipporlöcs ;i la construction du travail a poteaux. Seulement, on a supprimö, d'une maniere a peu pres genörale, l'araignee, le casque ou carcan et la muserolle; la double longe d'un licol deforce, attach6e mux deux poteaux nnli'TU'iirs, en tienl suffisamment lieu. Quant a la soupente, cllo est ^galement remplacee par de larm's sanijlos do oortlo ou do cuir, on, plus souvent encore, par de simples plates-longes d'une-solidite süffisante.
Disons, de plus, (pie ee travail n'est i)ns d'un emploi hien general dans la cbirurgie veterinaire : d'abord, parce qu'il est dispendieux, et ensuite ä cause de ses iiiconvciiiculs propres. Ainsi, inalgrö tons los efforts possibles, beaueoup de chevaux refusent d'j en-trer; et quand ils y sont introduits, il est rare qu'ils ne cher-chent pas li se defendre, en raison (le tons les points de resistance ([ulls sentent; alors ils peuvent so heurter, so blesser, avant qu'on ait pn bien los fixer. Maissi ce travail est peu usite dans la pratiepe des operations, on le voit servir a peu pres exclusivement aux ma-röc-liaux de l'Allemagne et du nord de la France pour ferrer les chevaux (|ui onl riiabilnde de se laisser prendre ainsi.
;jo Travail Desaybata. — Ce travail, sur lequel son inventeur, lo sieur Desaybats, mareclial ä Nerac, obtint, en I8:)ä, delaSocielö d'agriculture, sciences el artsd'Agen, un rapport, favo­rable fait par M. Bareyre, a surtout pour hut de dispenser del'em-ploi d'un aide pour la pratique de la ferrure et de la plupart des operations de pied. 11 presenle dans sa construction les particula-rites suivantes qu'on peut examiner a l'Ecole v6lerinaire de Ton-louse, oü ce travail a clö construit d'apres les indications do I'in-venteur.
Les poteaux sont cylindriques el ont de SSI ä 23 centimetres de diametre; ils sont ecartes d'un cole ä l'autre de 76 centimetres, et d'avant en arriere de 1 metre 30 centimetres environ. Dos deux Imiils snporieurs, Tun, celui de gauche, ost fixe; 1'autreest mobile.
Mais de plus 11 y en a un troisieme, ^galemenl mobile, support^ vers la lignem^dianej au-dessus des deux precedenls, par les grandes
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DES riUVAILS,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TU
traverses antörieures ol posterieures. L'animal esl soutenu par deux sangles : l'une post^rieure passe sous rubdometi, allant iln rouleau iiiiuche ou fixe au tiouil dniit mobile ; l'autre sangle passe sous la poitrine, se rouuil a elle-mamp;ne au-dcssus du garrot, s'enroule sur le cylindre du milieu, vi souleve l'animal verücalemcnt, ea meine temps que la sangle posterieure lui pennet de se laisser aller im peu de eote.
Quatre anneaux, scelles au sol dalle du travail, servent a fixer les pieds comme ä I'ordinaire. La töte est tenue par trois longes, dent deux laterales, qui tienneiil a rleux anneaux differents, vont s'attacher avix poteaux et tirent en sens contraire; puis une longe supörieure, lixeo äun anneau de la (euere du iicol, allant s'attacher a im autre anneau que porte la traverse superieure, et servanl a relever la tele. Un licol, portanl ces trois longes, fail partie du travail et s'adapte ä toutes les totes. 11 y a entin une autre longe cn sangle ou en corde qui ceint l'encolure pres du garrot, et presse ranimal en contre-bas. Kien ou presque rien, alors, ne peut dc-ranger l'immobilite de la ti'te.
Pour empöcher le elieval de se porler en arriere, on ])lacc ontre les deux poteaux posterieurs une sangle en cuir, pourvue aux deux extremites d'une petite chaine ä anneaux rompus; cette sangle s'ap-plique contre les fesses, et peut etre raeeoureie ou allongee a volonte. Pour ne pas etre gene par les mouvements lateraux du cheval pen­dant qu'on opere ouqu'on i'erre un pied anterieur, ileux pieces de bois mobiles, maintenues par leur extremite superieure et arrondies en demi-cylindre ä leur face interne, sonl suspendues aux deux tiers posterieurs de chaque grande traverse superieure, et viennent sappuyer sur le llane du elieval quand celui-ci cherche ä se porter sur le eote. L'inventeur a donne a ees pieces, (nie Ton peut relever vers les poteaux posterieurs quand ranimal est tranquille, le nom assez bizarre de pendillards,
Ces dispositions g6nerales, sauf le treuil du milieu, sont a peu pres eelles des travails ordinaires. Mais ['invention se fait remarquer dans les pieces qui servent ä fixer convenablemenl les pieds ante-rieurs et postörieurs.
Pour les pieds anterieurs, (le\ix traverses sonl fixees entre les deux poteaux de devant, a egale hauteur, et ä environ 54 centimetres du sol. La plus en arriere est earree el rembourree ii sa face poste­rieure: l'autre traverse est un cylindre immobile, porlant deux bras,
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8Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSLJI-TKraquo; ÜF.S SOLIP^DES.
un pour chaque pied; cesbras, fixamp;aanglo droit et par une de leurs extivinilrs percöe dun trou roud et ä travers laquelle passe la barre, se dirigenl on arriere et un peuen dehors; ils sonf rembourrös sur lour face interne ef ii leur oxlroniiio libre. Mobilesautour du cylin-dre, ils peuvenl encore aller d'un cole a I'autre en glissant le long de la barre, et ont une forme courbe do haul on has. A leur oxlromilö, en dedans, il y a une main de fer a charniere, rembourree sur la face interne, el envelopp6e exterieurement par uno large courroie qui vient s'attacher ä uno boucle en dehors; dans son trajet, cette courroie esl prise par un crochet qui la maintionl contre le bras teneur de pieds, lequel bras est maintenu dans sa position horizon-tale par son appui sur la traverse posterieure on carree.
La main de fer et la courroie embrassent le paturon par sa face anteriomv et interne, appliquent le talon du pied et la lace poste­rieure du paturon contre 1'exlremite rembourree du bras, el le pied so trouve ainsi assujeti avec une grande solidito. On i'eloigne ou on le rapproche ä volonto du corps, en faisanl courir les bras sur la traverse cylindrique; et on pout l'ölever ou I'abaisser en plaeaul un coin plus ou moins eleve entre cc bras ct la traverse carree.
Quant aux pieds posterieurs, ils viennent so fixer a une petite piece de hois transversale qui s'enehasse a volonlo a chaque bout, dans une planche large ot epaissc, qui s'etcnd de chacun des deux grands poteaux posterieurs a deux poteaux plus pctits, hauls do 75 a SO centimetres, places sur la inenie ligne ii 65 centimetres en arriere. Cos planches, allant du hord externe des grands poteaux aii cole interne des pctits poteaux, s'ouvrent sur des gonds, et sent creusees d'un certain nombrc de cavites, en forme de mortaises, oü s'enchassent les cxtremitcs de la piece de bois trausveisale h laquelle on fixe le pied de 1'animal; ces mortaises sont disposees de maniere ä cc que la piece transversale puissc so rapprocher ou s'ecarter a volonle, suivant les circonstances. Gelte piece de bois est carree aux deux cxtremitcs et presque plate dans le reste de sa longueur; du cote de l'aninaal eile est demi-ronde, et presente plusdelendue que la face posterieure, donl les angles sont aussi ahallus. Parallelemenl ä celte traverse el sur sa partie anterieure et superieure exisle une tringle de fer, portantune boucle pourvue d'anneaux roulants, sur lesquelsglisse la courroie; la boucle qui pent se mouvoir d'une extremitö a I'autre de la tringle est attachee au moyen de deux iTocheis emousses, renserses, qui partent du talon de la boucle el
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iiks rn.vvAiLS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;81
embrassent la tringle. Par ces crochets on peut enlnver el placer ü volontt! cc'tto Ixiuclt1, ct donner ainsi au pied la position convenable. La courroie embrasse le paturon par sa läce anterieure, passe sur los anneaux roulants, el esl arr^tee par un forl ardillon; la partic de la boucle correspondaal au paturon esl rembournSe, de maniere a garanlir lo canon et les tendons Qcchlsseurs.
Tel esl le travail Desaybats,a I'aide ilii(|iu'l on peut, aon-seulemenl mattriser les chevaux fougueux, ce quc font tous les travails, tnais encore, et c'esl lä son avantage principal, fixer les pieds pour y pratiquer quelque op6ration quo ce soil, lorsqu'il osl pröförable d'opöror sur l'aniinal debout. Comme s*1 I'etail propose I'inventeur, il dispense de l'emploi d'un aide lorsqu'on veul seulement ferrer; il n'ost pasnocossairo alors do fixer lo cheval d'une maniere com­plete; il suffit do I'attacher avec sa longe a l'un despoteaux, et de placer le pied a ferrer a l'une dos mains anterieures ou a la tra­verse postericure; do cette maniere, un son! individu suffil pour pratiquer la ferrure sans crainte de dangers el d'accidents; le sicur Desaybals, on agissanl ainsi. a pu pendant longteraps s'epargner la depense d'un garcon ct realiser une notable economic.
Enfin, ce travail pout encore servira contenir les bceufs, el per-mettre, ä un soul marechal, do les ferrer commodement. .Mais, pour cela, il faut, aux pieces döja indiqueos, joindre unjoug lt;|ui raain-lienne la tile de ranimal. Ce joug glisse dans deux rainures pra-tiquees dans los poteaux antoriours, el o.^l arivt('' ä la hauteur de-siröc par deux chevillcs on for. Pour maintenir le pied anterieur, le sieur Desaybats, dans son äppareil primitif, employail un soliveau opais do '#9632;') centimetres, large do 10, ouchasso par son extremite antorionro dans Tino mortaise (iiu^ pprtail une traverse sitnoo a -27 centimetres du sol entre los deux poteaux do devant, of lixöpar l'autre extremity a run des poteaux posterieurs. Cette piece do bois, appelee par 1'auteur j/enoMiV/ere, pouvail so placer alternativemenl dos deux ooiös; le membre plios'v appuyait du genou jusqu'au bas, et le pied \ etail prispar la main do for, do la memo maniere quo celui du cheval.
Dans le travail construil a l'Ecole de Toulouse, on a fail subir ä cello genouillere une modification qui en rend I'usage plus facile: au lieu d'etre une harre allongce, eile esl i'onneo par un petit che-valet qui n'a que la longueur nöcessaire pour soutenir toute la region m^tacnrpo-phalangicnne, ct qui s'appuie on arriere sur un support
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ti'J
ASSI Ji.noN DES SULIPEDES
vortical, fomiti d'une petite piöce de hois cnrrc'c qni y est (ix6e a angle droit. En avant, la genouillere presente un tenon qni ost introduit dans une mortaise pratiqu^e dans chacun dos grands poteaux ant6rieurs, ct on l'j mainlienl au moyen d'un boulon trans­versal. Cetle disposition laisso plus do liborto pour agir a la face plantaire du pied.
Pour los piods postöriours, on fixe le bceuf coimno lo cheval.
;; 2. — Travails-muraille.
Lcs machines cjui portent ce nom, plus simples queles travails a poteaux, paraissonl, on inline lomps , Atro a lahri dos principaux inconvönionts do ceux-ci. La premiere description on a oto donnoc par Gohier ', auquel,du reste, l'idöe en fut sugyeröo par l'esquisse d'une machine en usage dans plusieurs contr^es do I'AlIemagne, do la Hongrie, de lllalio, etc., et qui lui tut onvoyoo par Gros ainö, professeur vötorinairo a Lodi.
1quot; Travail-muraille laquo;le C'ros. — La machine do Cros etait formöo d'abord do doux piliers do chöne, enfonces dans la terre et appuyös contre un nuir, a 3 metres do distance Tun do I'autre; chacun d'eux, do 1 decimetre d'öquarrissage, d'une hauteur'de 2 metres au-dossus du sol, ötait fixe aumurpar doux houlons a ocrous. Ensuite douze madriors, 6galemen1 do chöno, do 3 centimetres d'opaissour sur 1 decimfetre do largeur, 6taient places horizonta-lement d'un pilier a I'autre a 8 centimetres environ do distance Inn do I'autre, et attaches par quatrc gros clous a chacpio oxlroniitc. Sur ccs madriors otaienl quatorze annoaux destines, les uns, ä attacher la teto do l'animal, et los autres ä recevoir les sangles au moyen des-quelles on lui entourait le corps, on long el en travers, pour le contenir contre cette plate-forme.
Tolle esl la machine de Cros decrito par Gohier, ot qui ost la m6me, sansdoute, quo colle quo Fromage do Fougrö dit avoir vue ä Vienne et ä Berlin, formant une plate-forme immobile qu'il a on-tendu appeler muraille aiujlnise-. On la retrouve encore, ii peu pres, dans la machine clont parle un rapport fait ii la Sociotö d'Agri-
1 Memoires el observations sur In Chirurgie el hi itedecine veterinaires, 1S13, t. I, p. 106.
- Correspondanee vir lcs animaux domestiques, 1811 , t. IV, p. 254.
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culture de la Seine, s6ance du i'gt; avril 181:5, el qui avail etlt;5 (1(''-crilo et figurckquot;, en 1760, par Kcrsliiiii, mnm-lifil-oxpcrl du liiiul-grave de Hesse-Cassel '.
Quoi qu'il en soil, Gohier, pensant que la distance existant entre les inaclriers pouvait donner lieu a des accidents, surtout si les ani-inanx se livrnienl ä de grands mouvements, lit exeeulersous un lian-gar de l'Ecole de Lyon, un travail analogue, mais en se contentant, par raison d'eeonomie, de faire sceller les anneaux dans le nun' aux endroits indiques. Autre inconvenient; car lä encore, en cherchant ä se defendre, les chevaux so meurlrissaient, s'excoriaient assez souvent la peau aux tempos, aux handles el aux aulres parties saillantes du corps, ef avec leurs i)ie(ls degradaient profond^ment le mur a la parlie inferieure.
Pour obvier a ees ineonvenients, Gohier fit definitiveinent con-struire la machine suivante quo nous pünies voir ä l'Ecole de Lyon, oü eile existait encore lorsque nous y fimes nos etudes.
8deg; Travail-imiraille laquo;le GuliitM- [fig. 19). — La partie principale denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; F'g- 19-
cette machine r Z f^g esl une grande w^-—i bm
plateforme cn planches de sa­pin exactemenl jointes , appli-(piee centre un mur, et ayanl 2 metres de haut sur 3 me­tres de lon­gueur. Cesplan-chessont solide-ment clouc-es
ä leurs extremites et dans leur milieu, sur trois jiilici's bien scenes dans le mur. Neuf anneaux, fixes dans le mur avant que les plan­ches nesoient posees, ce qui övite lout tiraillemenl sur ces planches, sonl disposes sur differents points de la plate-fornae. Deux anneaux AA, distants Tun de l'autre de 85 centimetres, soul places h SO cen-
1 Annales de VAgriculture (rnncaise, I™ serie, 1813, l. LV, p. :!quot;.
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ASSÜJETION DES SOLIPEOES.
;i egale distance, tousdeux, des bords de la plate-
metres du sol
forme. Deux autres anneaux BB sent a I metre du sol, a 1 metre 60 centimetres l'un de l'autre; les anneaux CC sent h 1 metre 30 cen­timetres du sol et ii i metres Tun de tautre, et les deux anneaux ]gt;J), a 1 metre 50 centimetres de hauteur, sent ecartes de I metre; et enfin il y a l'anneau E place entre les deux precedents.
Pour fixer un cheval a ce travail, il faut encore one plate-longe d'ime longueur de 6 metres, ayant chacun de ses bouts tordu en corde, dans une etendue de 1 metre. Elle ne porte pas de ganse ä l'extrömite, mais ä chaque tiers de sa longueur, eile en porte deux distantes l'une de l'autre de 3 decimetres; cela fait quatre ganses propres a accommoder 1'instrument aux differences de taillc.
Avant 1'animal a fixer, on commence par passer le milieu de la plate-longe dans les anneaux AA ; les bouts sout etendus a terre ; puis le sujet approche, la tete attaclice ä un des anneaux 6', on releve les deux bouts de la plate-longe pour les passer dans les an­neaux ])ü, et ils son! tenus par an senl aide ou par deux, suivant la force de I'animal. Une seconde plate-longe, de forme ordinaire, (ixee par un boul au poitrail ä un des anneaux B, passe dans les deux ganses de la premiere qui correspondent a la partie moyenne dn corps; puis dans l'autre anneau B, en arriere; de lä, eile remonte, passe dans l'anneau I) snr la croupe, pour Mrc enfin donnee ;i maintenir a un aide. Si I'animal cherche ä se cabrcr, on Ten empeche en passant, comme I'indique la figure, l'extremite de la plate-longe qui passe en D, sur le garrot, dans l'anneau B du poi-trail. Quant a l'anneau /:', il sort a supplier Inn des anneaux 1)1) quand on doit operer sur le garrot ou sur les lombes.
On fixe la tete au inoyen de l'appareil F, place h la partie supe-rieure, et compose d'une piece de for. perpendiculaire ä la plate-forme, et pouvant glisser sur une barre longitadinale. L'extremite de cctte piece est percee d'une ouverture verticale, destinee it rece-voir la lige superieure de l'appareil G dans laquelle on assujetit la tete; e'est ä peu pres le casque figure par Bourgelat.
Pour poser les pieds, on place inlerieurement sur le sol une grosse poutre snr laquelle sont deux anneaux A'A'cjui servent ä fixer les pieds anterieurs et posterieurs. Enfin, pour eviter les blessures, les frottements violents, on incruste tous les anneaux a ileur des planches, et on place des coussins, des couverturcs pliees partout ou le corps appuie.
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Co travail, plus simple quc lo travail a polcanx , n'olTi'i' pas, comme celui-ci, l'embarras des piliers ou des barres qui masquent 1'animal; aussi convieat-il tres-bien quaiid on a uae operation ou un pansement ii faire sur un des cotes du corps. II peut d'ailleurs fetre construit tres-^onomiquement, en sccllant simplcment los annoaux dans los pierres (Vim mar solide on mnroniiono, et on prenant toutes los precautions voulues pour ovilor los frottements. On pout, de cotto manioro, fixor los grands innninants comme los chevaux, la prosonco dos comes no causant qu'une faible gamp;ne.
Une modification a oto apporloo ä cet appareil, il \ a une tren-taino d'annoos, par uu votoiinairo d'Aix, M. Vial, l.o travail-rauraille quo fit construire oo votoi'inairo dilTorait do colui do Goliior on ce ([u'il exigeait moins do bras. Dos treuils places on avanl, on arriere et au-dessus du corps de Fanimal, mis on action par un soul homme, roiuplacaionl ainsi avantageusement los forces musculaires de deux hommes '. Nous ignorons si ce modele de travail existe encore.
5 ;$. — lits-muraille ä bascule.
Ges sortes d'appareils, qui pr6sentent quelques avantages sur les precedents, sont on meine temps plus oompliques et plus couteux. lls consistent, en general, en une sortc do plate-forme mobile, tournant sur une chamiere, permettant ainsi do coucher Fanimal et do I'elever a dos hauteurs differentes.
Los promiöres descriptions do cos niacliinos sont duos a Froma^e de Feugr6 qu'on n'a fail que recopier depuis. Gel auteur mentionne trois machines do co genre ; celle do Lafossc, cello de Hoert et une de sa propre invention.
1deg; Ulaeliinc de I^afossc. — Une machine oxistail, dit do Feugrö 4, avant la Revolution, au manege do M. do Saint-Denis, ecuyer, rue Cadet, ä Paris. Elle permettait do coucher le cheval a la hauteur d'une table; olio avail la plus grande analogic avec la suivante, et donna a de Feuert Tidöo de la sienno.
Cost la tont (•lt;gt; qu'on en sail: car de Feugr6 n'en donne aueuno description, et no cite memo pas lo noni do son inventeur quo, sans
1nbsp; Comples-rendus de I'Ernie de Lyon , annec \^ii.
2nbsp; Correspondance sur In conservation et l'amelioralion des tinimaum domesli-ques. 1811, I. IV, |i. 255.
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nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; assi.ii:;tio.n dlraquo; solu'ldes.
doute, il ignorait. Cost de Huzard et Desplas, dans k- rapport sur les ouvrages de mMecine vöterinaire, lu par eux le 25 nviil 1813 ä la Souiolo d'Agriculture de la Soiue ', que I'on a appris quo ootlo machine 6tait de finvention de Lafosse. Quant a Lafosse lui-m6me, il n'en parle dans aucuu do sos ouvrages.
Äraquo; ITIaeitiiic de lluerl. — Hoert, vetdrinaire du roi de Wui'temberg, avail fait conslruire cette machine ä Louisbourg, ol il la lit connallre en quelqucs mots dans uno lettre iusoroo dans la Correspondance do de Feugrö -. Cost uno espece de tal)lo ;i bas­cule, matolassöo, d'environ 4 metres do longueur sur 3 inotres de largeur. Le cheval y est atlaoho par le corps au moyen d'une san-gle; puis, on tourne la plate-forme, et le cheval s'y trouve couchö comme sur uno table. Cola so pratique sans embarras, et seule-nient avec Iaido de deux homines. L'auteur uajoute rien do plus sur la construction de eel appareil.
raquo;o Lit-inui-aille de F. de Feugre [fig. 20). — Cette machine, plus compliquec quo la preeödente , a I'avantage tie per-mettre de donner a I'animal uu assoz grand nombre do positions differentes. Quoiqu'ellcsoil pen usitoe aujourd'hui, nous dovons noan-moins faire connallre les principaux details de sa construction 3.
La plate-forme A esl posoe verticalement cnlro deux poteaux do bois laisant partie d'un hangar; eile a :i metres -iü centimetres de long sur i metres 50 centimetres do large; olio est formec do pieces de charpente de lb centimetres d'epaisseur, et espacdes par des madriers epais de -i centimetres. Par sa construction el ses mouve-monls, olio a uno eorlaiue ressemblance avec le tablier d'un pont-levis. Elle esl parsemoe do Irons ronds par oü passent les cordes qui doivent fixer les membres el la tote, el d'ouvertures x destinocs a donner passage aux sangles devant tenir la poitrine, le venire et la croupe. Enfin, cette plate-forme est encore porcee de plusieurs rangees de trous garnis de for pour recevoir dos potences de for a equerre de #9632;! centimetres en carro, qui sorvent ä soutenir des plan­ches on supports {fig, 21, 15, C), et s'arrotent derrii're la plate-forme par des clavettes el des rondelles.
L'un de cos supports, do 1 metro 30 centimetres dc long sur
1 Annales de I'Agricullure franfaise, \quot;' sine, 1813, t. LV, p. 35. - Correspondance, dr.. 1810, I II. p. 174. 3 Correspnndiinre, etc., I. IV, p ^17
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111A\ AILS.
^7
80 centimetres de large, se place sur les reins, el a pour office de
soulenir lecorpsquand il est renverse sur- le dos; le second, de 63
centimetres de
Fia. 20.
long sur '#9632;gt;'#9632;gt;
centimetres dc
large, supporte
la uMc dims la
iiRMiK' position.
üu pout varier,
selou los ens, la
position de ces
deux supports
ou tablettes. A la partie
inferieure de la
plate-forme el au niveau du sol se trouve un soubasse-ment E, con-slruil en ma-driers , place ä charnieres el garni d'an-
neaux. Quand le eheval s'approche de la plate-forme, il prend sou point d'appui sur cc soubassemenl; on I'y lixe au moyen d'entraves et de cordes passees dans les anneaux, et quand la paroi bascule, le eheval se trouve entralne sans perdre son point d'appui; cequi evite tout effort dangereux de l'animal eherchanl a se cramponner sur le sol. On deeroeiie ee soubassemenl quand lo corps ne repose I)lus dessus, el on le tient i'erine en arriere par des crochets.
Un pen au-dessus du soubassemenl est une aulie piece nommee pvduk {fig, 20, F), lenninee a chaque extremite en öquerre, el formee dune barre de fer ronde pliee en zigzag, ou dune hande do bois avec des öchancrures ;/?.'/. 21, F' et Fquot;). Elle serl a alla-cher tous les membres ä la fois, el pout se placer an niveau des paturons, au-dessous ou au-dessus des genoux; ses exlreinites en equerre ferment tenons qui sefixenta clavettes clans des ouvertures speeiales z de la plale-l'orme.
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.VSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \VSIJII1()N lgt;i;s SOl.ll'KDKS.
Toules los parlies de la plate-forme on contact avec le corps sonl rembourr^es, et, enfin, la partie poslerieure porte dos chevilles do for ou run entortille, pour los fixer, les liens de I'animal qui vont ensuite s'arrfeter l\ des anneaux qui so irouvent egalement sin1 cette face de la plate-forme. Tonlos les pieces mobiles no s'ajoutent que quand I'animal est fixe dcbout sur I'appareil; si on les placait d'avance, il pourrait s'y blesser.
Maintenue dans lit position verticale par deux boulons aa places superiourement, et chacun de 10 centimetres de long sur :i centi­metres de diametre, la plate-forme s'abaisse sur deux boulons hb iiui servent d'axes, et places un ä chaque poteau, ä la partie infe-liouro. Au pied dos deux poteaux et sous le biitiment, en arriere par consequent de la plate-forme, ost une fosse (7 de 1 metre 80 centimetres de profondeur, oü la plate-forme, en basculant, porte le cheval dans une situation inverse a cello qu'il avail etanl deboul. Cette fosse esl habiluellement recouverlc de planches, et, quand le cheval \ est enfonce, on peut, en replacant quelques plan­ches, no faire paraltre quo los qualre membres au-dohors. Ces planches sont soutenues par des traverses egalement mobiles. Deux do oos planches portent chacune un treteau a hauteur de table pour soulenir la plate-forme dans uno position horizonlale; quand les treleaux no servent plus, on los cache dans la fosse, en retournant les planches.
Pour mouvoir la plate-forme, il \ a, au fond du hangar, deux treuils // kmanivelle, fun a droile, I'aulre a gauche; on en arrete le mouvemenl par dos cliquets on par dos leviers comme dans la chevre. Les cordages qui s'enroulent ä ces treuils servent, I'un a abaisser la plate-forme, lautre ä la rolevor ou ä la rolonir quand eile a ete abaissee. Le premier cordage e, partant lt;ln treuil, monte a uno poulie de renvoi (i\oo sous l'entablement du hangar, so rend ensuite ;i uno autre poulie dont la chape mobile est atlachee on avant et Egalement sons la loiture, et enfin va so fixer a un crampon silue au milieu de la partie supörieure de la plate-forme. Le second cordage part directemenl do ce meme crampon pour aller s'enrouler sur son treuil respectif.
Quand on no so serl pas de la plate-forme, on pout la suspendre an plafond du hangar; pour cela, on place los deux boulons supo-rionrs aa qui servent de pivots: on attache au has de la plate-forme lo premier cordage, el on lui fail faire la bascule en haul, ou on
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DES TttAVAILS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 89
Im retient au moyen de crochets wl hoc. On pourrait encore hi coucher dans la fosse oü eile serail cachöe sous les planches.
Plusieurs effets peuvent (Miv obtenus avec cette machine, suivanl la position qu'on lui donne. Fromage de Feugrö indicpie ainsi cinq effets dilforonts; ce soul ;
I.nbsp; Le cheval assujiti dehout. — On met an cheval tin licol de force ä deux longes, dont I'uno liciit ;i la musorollo, 1'autre vers la nuque; ]gt;iiis, on le conduit sur 1lt;' soubassenaenl maintenu fixe; on passe les deux lonires dans les trous qui leur correspondent; on nouc la queue a une corde qui passe egalenien( dans un trou corres-pondant, el on anvle ces trois liens ä deux anneaux cxistanl au i-ole oppose de la plate-forme. On embrasse le corps avec des san-gles ou de larges courroies que Ton arrete de meine ; les deux pieds voisins de la plate-forme sont assujetis par deux entraves dont les cordes vent aussi de l'autre cote, el les deux pieds sent arretes dans des entraves donl les cordes sont attachees aux anneaux du soubassement. On peul encore les assujetir dans les echancrures de la pedale. Le cheval est alors maintenu a {k'li pres de la meme uianiere que squot;il etait fixe au travail-muraille.
II.nbsp; Le cheval courhi sur le sol. — Ayanl fixe I'aniinal comino nous venous do le dire, il suffil d'incliner la plate-forme pour obtenir cette position. On decroche le soubassement, puis, au moyen des trous perces de loutes parts, on pent porter la töte el les pieds dans toutes les positions. On varie encore ces positions, quand la plate-forme est couchee, en prolilanl de la fosse alors recouverte. Au moyen de la [raquo;''dale, on peut assujelir les pieds, sans elre oblige do lier les membres les uns sur les autres.
III.nbsp; nbsp;Le cheval couchi ä la hauteur (rune table. — Pour cola, on place, ä la hauteur voulue, les boulons-pivots inferieurs dans chaquepoteau; puis, quand l'animal est fixe, on bascule la plate-forme qu'on fait ensuite appuyer sur deux chambrieres ou supports, el on decroche le soubassement.
IV.nbsp; nbsp; La cheval assujeti les quatre pieds en hau/. — L'animal 6tant fixe, on place les supports raalelasses, inn au-dessus de la töte, l'autre au-dessus du dos el de la croupe, el les deux boulons as ant öte poses a la hauteur necessaire pour que les pieds sortent au degre voulu, on bascule a la maniere ordinaire, apres avoir cnleve les planches qui recouvrent la fosse, et on laisse retomber la plalo-formo. an fond do rollo-ci, nntanl qu'on le desire. Quand In
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',10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSt'JiaiOM DES SOLU'EDES.
clioval osl renversd, on decroche le soubassemerit, on replace les planches, el, au moyen do la poilalo, on assujölit les pieds com me il convient pour operer.
V. Alaquo; plale-formü enlevie au jiUincher. — Ce cinquibme el'fet, qu'on obtient quanü on n'a pas liesuin du lit-muraille, permet de la isser le hangar entieremenl libre pour d'autres usages.
Apres avoir ilecrit ainsi cetle machine, son auteur ajoute ;
ci Sans me donner pour avoir invente tons les details, je crois pouvoir m'attribuer au moins \e soubassement mobile, les supports, [apidale et la fosse, ainsi que leurs effets. On pent reconnaltre que, par les procedes qu'on vient de developper pour renverser le cheval, il ne tombe pas et qu'on rassujelil commodemenl dans toutes les positions principaies. Une fois qu'il est couche, on pent, en outre, 6ter les liens qui l'attachenl ä la plate-forme et le lenir comme lorsqu'on la jele bas par le moyen ordinaire. Deux on Irois liommes sullisent pour manoouvrer celle machine qui sauve Ions les accidents resultant des chutes. Opendanl les frais de construction ne soul reellement que ceux de la fosse, de la plate-forme et des treuils: le hangar doit exister independamment. raquo;
Tel est le lit-muraille a bascule de Fromage de Feugre; c'est unc machine ingenieuse, et, sans mil doute , ello doit presenter tons les avantages que lui trouve son auteur. Seulement, ct's avantages suffisent-ils pour compenser le pri\ 61eve auquel doit revcnir un appareil semblable? (rest aux praticiens ä consulter leurs ressources ot leurs besoins pour juger, en ce qui les concerne, la question en dernier ressort.
Aujourd'hui, on fait encore des lits-muraille, car nous en avons vu chez quelques vclerinaires; mais ilsmraquo; sent pas aussi compliqnes que celui que nous venous de decrire. Ce soul de simples lits ä bascule, perces d'un certain nombre de Irons, portant des cro­chets , et tournnnt sur une chamiere maintenue entre deux sup­ports plus on moins eleves. Cette charniere se place, soitnu milieu, soil pres du bord de la table; ce qui lui permet, dans ce dernier cas, d'etre aussi pres du sol qu'on le desire, lorsqu'on lui donne la position horizontale.
Disons enfin , a propos de ces appareils et de tons les travails en general, qu'il est toujours facile, avec des ouvriers inlelligents, et si Ton vcut en supporter les frais, d'en faire construire de semblables
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CONTENTION DEBOUT DES GRANDS RUMINANTS. 1)1
ou de ])lus ou moins varies ; ce lü'st (iirunc affaire de goüt ou de commodity. Toutefois, il faut croire que celte derniere condi­tion n'a pas toujours 6l6 tres-bien remplie par ces machines, et que moino celles construites simplement ont presente pen d'avantages, puisque I'usage s'en est si peu generalise, (quot;est ce qui s'expliquera mieiix encore, si I'on rcllediit que lous ces appareils sent forcamp;nent ii demeure, et n'ont pas la facility de se transporter partout oü le praticien pent en avoir besoin. Aussi n'j a-t-il guere que les ve-tdrinaires possedant une nombreuse clientele, dans un rayon eli'oit, (jui puissent, avec quelque avantage, faire la depense de l'une de cos machines.
CHÄPITRE III.
Moyens d'asmtj^tlon employes sm* les ;;i-aiilt;!s ruminants.
Comme les solipedes, les Mtes ä comes, sur lesquelles on doit pratiquer dos operations, out besoin d'etre contenues; disons plus, en raison de l'humeur farouche de beaucoup de ces animaux, on esl quelquefois oblige, pour les maintenir seuletnent, de recourir aux moyens de coiitrainte, alors m6me qu'on n'a pas d'operation h pratiquer sur eux. Les memes procedes peuvent servir dans tous les cas.
On nc fait pas habitucllement usage des instruments de torture proprement dits sur les animaux de cette espece. La douleur deri­vative a laquelle on a recours dans certaines circonstances est tou-jours produite par I'application do veritables moyens de contention. Ces moyens sont les seuls, par consequent, dont nous aliens avoir ii nous occuper.
ARTICLE [lt;*,
CONTENTION DEBOUT DKS (iKANDS HIMINAMS.
Cost la position la plus ordinaire qu'on donne a ces animaux pour pratiquer sur eux des operations chirnrgicalcs. On les maintienl
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I)-,1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ASSUETION UKS CRANDS RUMINANTS.
duns trlli' position, ä la main au moyen de cordes ou do plates-longes, avec les boucles ou ä l'aide des travails.
$ 1. — contention ä la main.
La melhode qui offre leplus de security consiste ä fixer solidement la lele h un pilier, ä im arbre ou, ä döfaut, a un inur, au moyen (!(gt; plusieurs tours d'une corde resislanle qui embrasse la base des comes. Le joug remplace avantageusement la corde pour cet office, el lorsque I'animal fait partie d'un attelage, on le inaintienl mieux en laissant ii cole de lui son compagnon de travail. Si roperation qui doit elrc pratiquee le permet, il convient de laisser le boeuf a sa place dans Vetable, et on 1'y fixe au moyen d'im carcan ou de la ehaino (jni sert hahiluellement a 1'allacher.
Si Idn ne croit pas nocessairc de fixer invariablcment la tele, ou si roperation que l'ondoit faire rendutile l'extension de cette partie, on la fait tenir par un aide; pour cela celui-ci so place a Tun des coles dtquot; rencolure, le plus souvent ä gauche, saisit avec la main gauche la come du inline cole, passe la main droite entre les comes, la des­cend sur le chanfrein, introduil deux doigls dans les naseaux, I'index el le medius, ou le pouce d'une part et les deux doigls precedents reunis, d'autrc part, el, en tiranl ä lui, il releve le mullc et peut tordre plus ou moins la lele et rencolure d'un cole ou de l'autre. Ge precede devient un moyen de torture quand I'aidc comprime plus on moins forlcment le houl du nez ou la eleison nasale qu'il tient dans ses doigls. 11 peul en rendre I'action plus vive en serrant avec la main gauche la langue prealablement tiree hors de la bouche.
G'est encore de cette manierc qu'il laut saisir le boeuf en liherle donl on vent se rendre maitre. Dans co meine 1ml, on peul encore I'approclier par derricre, saisir la queue qu'on renverse fortement ä droite el ii gauche, de manierc ä produire un liraillemenl doulou­reux des muscles coccygiens; I'animal ruant ordinalrement de cAle, on evite ses atteintes en se placant derricre lui, el pendant qu'une personnele conlienl ainsi, une autre le saisit ä l'oreille et aux comes pour I'altacher.
Four e\iler l'alteinte des comes du laureau libre on attachö, il est un assez bon moyen, souvent employe dans les I'oires, qui con-siste ä lui tenir la tamp;te elevee au moyen d'une corde, laquelle, par-tanl de la base des conies, va s'allachcr ä 1'extrcniilc de la queue.
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CONTENTION DEBOÜT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '.)#9632;',
apres avoir fail tin enlacemgnt autour des cöles et un autre autour du flaue. Dans celte position, l'aniinal qui, pour attaquer avec los comes, csl oblige de baisser un peu la trio en 1'inclinant ii droite ou ä gauche, se trouve uiailriso en ce qu'il ae pout baisser la töte sans tendre fortement la queue, et agir ainsi douloureusement sur les muscles coccygiens.
11 y a aussi a 6\ iter les coups de pied : on les redoute rarement des pieds de devant; au besoin cependant, on peul faire usage du trousse-pied, et, dans co cas, le lien qui sert a attacber I'animal suffil parfaitement. Pour se meltre en garde centre les pieds de der-rierc, (jui peuvenl atteindre Ires en avant et de cote, en vache , comtne on dit, il suffit souvent de passer la queue entre les cuisses, de la ramener en dehors, centre le grassot, du cote oü i'on se trouve, et de tirer fortement en arriere. Mais par ce tnoyen on n'empeclie pas I'animal de se tourner sur I'operateur, car la force dim homme sevil, employee ainsi, cst insuffisante. Alors on obtient loute 1'immo-bilitc qu'il laut au moyen d'un baton, long de 2 metres environ, que I'aide place obliquement sous le ventre, de maniere ä le faire appuyer h la jonction de la rotule et du corps; puis, arc-boutanl de 1'epaule a l'extremite superieure de ce häton, I'aide mainticnt I'aiiimal, et Fenipcclie tout-ä-fait de se mouvoir de son cote.
Eiifin, quand on vent raaintenir I'animal debout dans une position detenniuee, ou qu'on veul se preserver [)lus eflieaceincnt des pieds de derriere, on a la ressource des entravons el du lacs que Ton emploic comme chez le cheval, avec la difference qu'on pent pro-fiter des comes pour prendre un point d'appui plus solide; mais la fracture de ces parlies etant alors ii craindre, il faul n'y prendre des points d'appui qu'avec precaution.
Dans le cas d'ailleurs oü, par une cause quelconque, on ne pour-rait pas prendre un point d'attache aux cornes, on ßxerait I'animal comme on le fait dans quelques localites du Midi pour la pratique du bistoumage. Le boeuf est attache par la tete a un arbre; une entrave est pass^e au canon d'une evlremite post^rieure, et, par la plate-longo qui y est fixee, on porte en avant ce ineinhre posterieur ; puis, avec eette plate-longe, on entoure au-dessusdu genou lavant-bras du menie c^ite, et on vient la nouer a I'arbre auquel I'animal csi inaintenu.
En general, quand on veut assujetir un animal de l'espece bovine, on se contente de fiver la UMe, et cela suffit pour les operations quo
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04-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ASSUJ^TIO.N DES GRANDS l'.L'.MI.NAM'S.
Ton pratique le plus habitaellement sur res nnimaux, telles ([tie I'am-putalion des cornes ou la saign^e. AJors, comme nous I'avons dit, on se soil d'un potcau, d'un arbre ou, ä defaut, crime roue do voiture, que I'on empnlie, pour cela, de toumer au nioyen d'uue barre passee dims les deux roues en dessous des liinons.
Pour pratiquer l'amputation des cornes, dans les deparlemenls de l'ouest de la France, on fixe I'animal par un nceud particulier c[uquot;il faut refaire pour chaque come, el qui a une grande solidite. Nous allons decrire ce nceud qui pout 6tre employe pour toute autre circonstance reclamant du sujot une position semblable.
Supposons, par exemple, qu'il s'agisse d'amputer la cornedroite: on a une corde de la erosseur d'une lonse ordinaire, lonsue d'en-viron 3 metres; on peut ögalemenl se servir de la sangle de cuir avec laquelle on (ixe le boeuf au joug. Lo front dc ranimal est appuye centre le poteau, et avec la corde on entoure la base des deux cornes dans une anse commune coulanle qui termine cette corde. L'anse etant serree, le noeud sur le chignon, on amene la corde sur le cole droit du poteau, on la fait passer ä gauche, puis en arriere jusqu'au-dessus do la corne droite qu'on entoure vers sa face posterleure do dessus en dessous. La corde, alors dirig^e en avant, viont de nouveau faire le lour du poteau, et est ramonöe en dessus et en arriere de la corne gauchequ'elle entoure a sa base; puis eile reviont en avant, contourne le poteau do gauche a droite, puis en arriere de droite a gauche, do maniörc ä faire un tour com-plot au-dessus des tours doja fails par le lien. Ces tours sent ainsi pris en travers, et, pour donner ])lus de solidite au nceud, on repasse la corde en dessous des meines lours, entre le front ct le poteau, et do gauche a droite, puis en dedans de la corde, do maniere a fermer dans un onlacemonl l'anse dans laquelle se trou-vent compris les tours, et quo Ton pout sorrer ainsi a volouto pour augmenter la force et la tension du noeud.
L'extremile libre de la corde, ainsi arretee au cote droit, est ramonöe a gauche par-dossus, descend lo long de la tele, entre dans la boucho, et entoure dans une anse commune, fermöe par un enlacement, la mächoire supörieure et lo poteau. Lo bout est contie ä un aide, el la t(Me ainsi maintenue no pout so porter ni d'un cote ni do Taut re.
Pour I'autre corne, on fait oxactomont lo meme meud, mais dans un ordre inverse.
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CONTENTION DEBOL'T.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lJ.quot;j
Dims li-s nu'ines localites do l'ouest de la France, on li\e d'une autre maniere les bStes bovines que I'on veut saigner ii la jugulaire. Voici ie precede (|iii peul convenir pour toute operation que I'on aurail a pratiquer sur un des cöt6s de l'encolure: le noeud doit otrc fait pour chacune dos deux faces de cette region.
Supposons qu'il s'agisse de saigner a la jugulaire droite. On a une corde ou une sangle et un appareil pour attacher, comme duns Ie cas preeödent. La tolo ost portde on avant au oolo droil du poteau, dc innnic'ro ä ce ([no la corne gauche appuie par son bord postc-rieur sur In üico antörieure de ce poteau, centre lequel on serre egaletnent le haut de l'encolure.
Coin fait, I'anse do la corde otnnt passöo autour dos comes, le noeud en dessus, on ramene cette corde en avant et h gauche sur le front, on passe sous la corne gauche d'avnul en arriere, et la corde, faisnnt ensuite le lour du poteau, vient sur la base et on avant de la corne droite, entoure celle-ci, revient en arriere du poteau, le contourne on partio do droite ä gauche, pour venir prendre on avant et do dessus en dessous la base do la corne gauche. Alors la corde, dirig^e en dessus et on avant, vient s'arrfi-ter par une anse fonneo a la corne droite, et descend sur le chan-frcin; on entoure avec cette corde louto Foxlröniito inferieure do la tote pros de la beuche; on amMe I'anse par un cnlncemont forme en passant le bout sous la corde qui ost au nivoau du nez, et on confie ä un aide, qui la tient de la main droite on so placant a gau­che, rextröniito do cette corde. Meine nceud, dans lordro inverse, pour saigner ä la jugulaire gauche.
Quelquefois on a affaire ä des iHcufs mechnnts qu'on no peuf maintenir qu'on les laissant sous le joug avec leur camarade de travail. Alors on les fixe minis a 1'aiguille ou brancard unique de la charrette, mais en les retournnnt la ti^te contre le corps do la voi-ture. Si Ton avail a opcrer sur le cole qui ost on regard do I'autre animal, comme e'est Fordinaire pour la saignee que les bouviers voulent toujours qu'on fasse en dedans du couple, on les change inomenlnneniont do place sous le joui.', el on les fixe de mamp;ne, on laissant 1'aiguille do la voiture entre eux.
Un autre moyen do contention dehout, generalenient tres-effieace. consiste ii placer 1'animal contre un inur entre deux anneaux; une forte corde, allanl d'un anneau ä I'autre, embrasso 1c corps de la pointe de la fosse n cello do Topmilo. pendant qu'une autre longe
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%nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSUKnoN DES (.HANDS Hl MINA.NiS.
tient la uMe fixc'-o au mm: L'animal ainsi lenu no peul user d'au-cun moyen de defense. Cost la position qu'il prend dans le travail-rnuraille.
S 2. — contention par les bonclcs.
L'usage de contcnir les laureaux el les vachespar dos boucles ou anneaux passes dans les narines n'est pas aouveau. Los auciens employaient dejä ce moyen on guise de bride pour conduire cos animaux, comme le font encore aujourd'hui les habitants du cap de Bonne-Esporance. Dans les ecrivains orientaux, il esf souvent parle do cos boucles, et l'usage son ost conservö, de nos jours, chcz les Indiens, dans 1'Afrique mcridionale, dans quelques contr6es de 1'Italie, on Hollande el on Anglelerre pour los taureaux dangereux. Mais on no so sort pas soulomont do lannoau pur ol simple; on emploie encore quelques autres appareils plus ou moins modifies, quoiquo Ibndossur lo iiioino pi'iiioi[)o, ot (juo nous allons faire con-naitre. Cos instruments sont principalemcnl ; la chaine laquo; anneau. la boucle Bella, lapince des bouviers Italiens.
1deg; t'8gt;:iiiie a stimeasi. — Cettc chaine, principalernenl on usage en Hol la iido et en Angleterre, sert, comme I'indique son nom, pour los taureaux qui out dejä l'anneau passe'' dans le ncz; olio a 20 a 2ö centimetres do long, so termine ä uno extremity par une petite barre de for transversale de I centimetre d'6paisseur sur lü de long que Ton passe dans l'anneau, el a I'autre extremite par one goupille creuse en entonnoir oü so fixe un baton de ch6ne ou donue do I ineli'o do long ol do .'i centimetres d'epaisseur. Avec cet appareil, on fait cc qu'on veut du plus mechant taureau; oar cos animaux y soul extromoinont sensibles. (Test pourquoi il esl inutile quo I'appareil, tout en (#9632;laut solide, ait un hois trop long. A del'aul de la chaine, on peul la romplacer par une simple corde.
S0 Boucle IKella. — On a recours ä cet instrument pour maintenir surtoul les taureaux mechauts ou certains boeufs difficiles au travail; on peul on tirer 6galement parti pour la pratique des operations. L'instrument ou question, imagine par M. Bella, direc-teur de l'Institut agricole de Grignon, ost [fig. 22) un anneau de for brisö, cannolo dans toute son etendue, qu'on passe ä travers la cloison du nez; on 1c rive au moyen d'une goupille, et on le sou-lient relove au-dessus du mufle do l'animal par une lotion' en cuir
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CONTENTION Dl.liOl T.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 97
avec son montant. On voil ci-dessous repramp;entö [fig. 23) I'instru-ment fii place. Nous indiqpierons ulterieuremenl le manuel tli' Topo-ratioD pratiquöe pour fixer cotte boucle.
Fir. 23.
jji^;
tiquot; Pinee des bouviers Italiens. — Get instrumenl, employ^ depuis longtemps en Italic pour dompter les buffles ', sert
esjnlomcnt dans Irs campagnes do Rome el de Naples , comme
Fig. 25.
Fifi. 21.
M. Quzard fils I'a observe, ä dresser et conduire les boeufs de tra­vail. Getle pince se rapproche de la boucle-Bella, mais eile esl plus simple, et ne s'applique que temporairement. gt;t. Hazard fils la deerit de la manierc suivante 2 :
i BiraivA, Am. de l'Agricult. franc. Ilaquo; sine, 18U, t. I.XVUf, p. 232. a Am. de VAgrieult. franc., -1quot; sit'm, 1822, I. \l\, p. 376
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138nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ASSI Ji; I HIN DES GRANDS UUMINAMS.
laquo; G'est une espcce de moraillo en fer (fiy. £(J) dont les pointes obtuses, en entrant chacune dans un naseau, compriment, case serrant, la cloison carlilagineuse m^diane du nez. Une forte ficelle ou une liniere de cuir attachee u l'un des anneaux superieurs, pas­sant dans l'autre anncau, et attachee ensuite a une come [fig. 27), suflit pour tenir l'ii^tnimenl en place (|uand l'animal est dmiN ou accoutume a ['instrument; quand ['animal est plus mechant ou u'est pas encore accoutume a l'instrumenl et au juiil:, on attache une ficelle ii chacun des anneaux superieurs, on la fail passer dans l'autre anneau, de maniere que les ficelles se croisenl en sautoir dans les anneaux; ensuite on attache separemenl les ficelles a cha-c|ii(' come : c'est plus solide; mais sur vingt boeufs en station au Campo-Vaccine, ä Rome, il n'y v\\ avail souvent qu'un dont In moraille fill ainsi fixee; hien souvent meine, (|uel(|ues-uns des phis ddiiN;, des jilus olieissants, en elaient lolalement delivres.
raquo; Get instrument esl I res-facile a faire, et le pins maladroit ser-rurier ou forgeron pent le fabriquer. A Rome, il nc coöte (jiie quel-ques paoli ou sous; il suffit que la goupille permette aux deux branches de l'instrument de s'ouvrir assez pour qu'on puisse Toter et le niellre facilemenl , et quo les pointes soient assez emoussees pour ne pas blesser la cloison nasale.
raquo; L'instrument a etc inveute pour remplacer laiineau quo Ton passait autrefois dans les narines du büffle, et qui avail de grands inconvenienls. L'operation d'abord n'etail pas facile ; il lallail que 1'anneau IVil assez fortemenl chauffe. Les accidents qui resultaient de son application elaient toujours ([uel(|ue tem|)s ä gu6rir, quelquefois dangereux. Souvent la gone et la douleur causees a l'animal le rendaienf plus farouche dans les commencements, el beaucoup plus difficile a dompter. Enfin, l'instrument etail quelquefois arrache avoc des dcchirurcs considerables au inulle; quelquefois la dechi-rure s'operait lenlernent, et I'anneau finissait par tomber,
quot; L'instrument nouveau, place dans les naseaux, sert seulement ä mattriser le boeuf, ii le punir s'il esl mechnnl T en serrant avec la main les branches de linslrunienl qui sonl toujours a pen do dis­tance Tune de l'autre. On lienl ainsi l'animal facilement, anssi lony-teraps qiron veut, sans avoir besoin (rune grande force: on lo saisit 6galement avec la pins grande facility. Quand il commence ä Irnvailler, une corde attachee a Inn des anneaux, passee ensuite dans l'autre anneau. en se prolongeanl apres entre les comes du
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CONTENTION ULIlOl I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ü'J
liopuf, pour s'attacher ensuite ii la charrette ou au manche de la charrue, sort ä punir I'aniinal sons qu'on ait besoin trailer a la löte.
raquo; L'animal n'est pas conduit avec cette moraille : ce sont la voix et la perche qui lo guident, comrne cela se pratique ilans une grande partie de la France. raquo;
11 esl elonnanl quo cette pince si commode ne soil pas plus usilec dans noire pays; poul-clii' 1'exhumation, pour ainsi dire, quo nous on faisons aujourd'hui oontrilmora-t-ollo a on röj)andre l'usage. Dans tous los cas, on voici los dimensions :
Sa hauteur, d'une extremitea I'autre, ost do 18 ä iO centime ires; sa largeur, la pins considerable quand eile ost fermec, esl de 10 ä 11 centimetres. Los branches droites, qui ont un pon plus do moitiö de la longueur totale, sonl aplalies. Quand I'anneau, qui ost ;i pcu pros rond, osl fonuo, los pointes renflees on olive no doivent pas so toucher tout-ä-fait; il y a enlro olios une distance tic 2 milli-mctres environ.
$ 3, — coatontioa par les travails. — Travail special des betes a cornes.
Tonlos los machines propres h contenir les solipedes peuvent servir encore pour les grands ruminants, el memo la plupart sont disposees pour ce double usage. II snt'fit pour cela d'y adjoindre une piece en forme de joug pour maintenir la tele, el pouvant so placer l\ des hauteurs differentes. Nous avons vu que le travail Desaybats eulre autres, construit a I'Ecole völorinaire de Toulouse, remplit parfaitement cette destination particuliere.
Dans certaines contrees, quand il faul oporor sur los pieds posle-rieurs, on remplace ton! lo travail par deux simples piliers, entre lestjuels on fixe solidement une harre transversale, ä peu pros ä la hauteur du jarret. On saisil le membre ä lever dans l'anse d'une corde ou d'une plate-longe, et on le souleve doucemenl jusqu'a ce qu'il passe au-dessus de la harre. Quand le canon y esl appme par sa face anlerieuro, on none rapidement dans des tours cruises. Lo pied se trouve ainsi bien et solidement place, et aussi libre qu'il faut pour une operation ä faire sur la face plautairo el pour la ferrure.
Independammenl de cos machines, il y a encore un travail spe­cial a l'usage dos hetos ä comes, et donl on se serl surtout dans le midi do la France pour ferrer ces animaux. Ge travail, decrit et ßaur^ par Bourgelat dans son Essai sur les oppareils et bandages.
gt;
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1UÜ
ASSI JLIIUN DES URA.NÜS IU.MINA.MS.
comme on le voit ici (fig. 28), ost encore celui qui cst ligt; [)liis g6ne-ralemenl usile .nujourd'hui; ix trcs-peu de modifications pres, on Ic
trouve dans presque touto !ii France.
Les pieces (|iii compo-senl cel appareil, commo ccllfs des autres travails, sont fixees solidement en terre par des traverses el de la maconnerie , pour s'opposer aus efforts plus on moins violents de l'anl-iiuil. Les parties princi-pales simt quatre poteaux droits ä leurs parlies införieure el superieurc, et convexes en dehors ;i leur partie moyenne, de maniere a comprendre outre les deux poteaux, en regard d'un cote a l'aulre, im Intervalle süffisant pour que le corps du boeuf puisse s'y placer. On remarquera que la courbe des poteaux postöricurs A et C cst plus prononcee quo celle comprise entre les poteaux /)' el lgt; ant^rieurs, ce qui esl ne-cessaire \ii la largcur plus considerable du corps en arriere. De phis, le niveau oü commence la courbe n'est pas non plus le ineiiie: en avant, celle courbe commence ä environ 60 centimetres au-des-sus du sol; en arriere. eile commence ä 10 centimetres plus haut. Une autre difförence essentielle, c'esl que les poteaux d'un colt'' sont immobiles, Iniulis que de l'autre ils peuvenl se mouvoir autour (rune charniere (|iii leur permel do se rabattre sur le sol alia de faire entrer I'animal. Celui-ci elaut introduit, s'y trouve pris irnmc-diateraent en arriere des cpaulos et autour des Danes. On le main-tient en fixanl suporieuremenl les poteaux par des clavettes ou dos cordes. Pour la tele, eile esl maintenue au poleau E avec des cordes qui arrelent les cornes au\ chevilles transversales de ce poteau.
Veut-on opörer sur un membre anteriour, on so serf du support (•. roprosenlo isolement en //, et pouvant so fixer a des hauteurs varia­bles sur Fun ou l'autre des poteaux anleriours dans une mortaisc garnie de fer, oü la partie courhec caiTÖmont ponelro juslo, el se niainliont par une vis sorree do lautre cole du poteau. Ce supporl on for osl garni dim coussinel pour öviter do blesser I'animal. Si Ton
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MOYENS igt;!: LES ABATTRE Kl ÜE LKS (OME.MIl ABATTtS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IÜJ
a uu membrepostdrieura fixer, on sc serl du petit poteau /#9632;', i]iii pennet, au moyen des chevilles croisees qui s'\ Lrouvent, d'assu-jelir solidemenl le pied. — Dans ces diverses positions, d'ailleurs, im aura toujours ['attention de rembourrer toutes les parties qui por­tent sur le corps et d'arrondir les angles saillants ilrs poteaux.
Lorsque I on veut introduire le boeuf dans ce travail, on commence par coucher a terre les deux grandes branches courbes mobiles; on fait entrer I'animal, el on I'attache d'abord an poteau anterieur, assez pres pour qu'il le touche avec le front, prealablement revamp;tu d'un coussinet. La, il est pris par les comes, comme il le serait ä unjoug. On releve ensuite, ouenmfeme temps, si Taniraal esl rebelle, les branches rabattues qu'on mainlient superieuremenl par leurs clefs au moyen de claveltes. Ces branches, mobiles et immobiles, entourent le corps par leurs courbes, et empöchenl tout mouvement, soil en haut, soil dun cöte ou de l'autre, en meine temps que, par le poteau anterieur, on empMie I'animal de se porter en avant ou en arriere. Alors, s'il s'n^il d'operer sur l'un des pieds, on le fixe sur les parties que nous avons indiquees, au moyen d'unecorde ordinaire, (Fun laes, (rune courroie ou d'une plate-longe, scion ce que I'on a ä sa disposition.
ARTICLE 11. aovE.NS d'abattre et de costemr adattl's li;s gua.!sus m ni.NAMs.
1deg; 3Iäraquo;SlBO{|lt;raquo; laquo;n'tih-.zilsi'. — (Test par exception qu'on abat les animaux de l'espece bovine; cependant on est quekjucfois obligd (Ten venir !a lorsqu'on n'a pas de travail el que I'on doil pratiquer une operation longuo et douloureuse. Alors on pent employer les inn;,ens (jui sent on usage chez le cheval. .Mais, a cause de la pre­sence des comes, il est essentiel que le lit prosente une bien plus grande epaisseur, surtimt du c6t6 de la töte. Comme ces animaux ont une tres-grande force musculaire dans rencolure, on se serl souvent, pour forcer la tete ii rester appliquöe sur le lit, d'une longue traverse en Imis, pos6e transversalcmenl sur l'encolurc, et maintenuc ä chacunc de ses extremites par un aide assez fort. Dans tons les cas, I'aide qui tient la tete doil prendrc sun point d'appui sur les cornes.
On observera encore que, pour abaltrc ces nnimaux, il faul des
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IU'2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ASSUJETIUM DtS GRAKDS RUMINANTS.
entraves plus molles, plus Qexibles que celles ([u'en emploie sur le cheval, attendu que la peau du paluron cst j)liis miace et plus facile a blesser. Pour öviter cela, on est parfois oblige de les placer avi-, dessus du boulet; cc qui a encore l'avantage de laisser moins de facilite ä l'animal pour se delivrer.
2deg; Mlaquo;''}!!laquo;raquo;;!raquo;' d'Allemagrne. — Cetle m6lhode, pour abattre les betes ä cnriK^s, esl ilecrile dans le .!ouninl de Medecine veteri-naire de Lyon '. Le docteur Rusff, professeur ä l'Academie agricole de Hohenheim, qui la preconise, reconnait aux entraves ordinaires, qu'on applique chez le beeuf au-dessus du boulet, rinconvenient de provoquer les animaux ä se delendre lonylemps avant dc tombcr, ct do determiner aiusi facilement des entorses aux articulations inf'e-rieures des membres. Afin de remedier a-cela, M. Rusff employs d'abord, pour coucher les betes a conies, le proceed suivant, qui a quelque ressemblance avec mi precede quo nous avons precedem-ment mentionnä comme etant quelquefois employe chez le cheval.
On a nne corde d'environ 12 metres de longueur, au milieu de laquelle on fait une anse qu'on fixe autour des comes: on fait passer les bouts de celte corde entre les pieds de devant, puis entre ceux de derriere, on los contourne de dedans en dchors autour de cha-(jue paturon, et on les ramene de chaque cote directemcnl vers la tele, pour les faire passer dans la ganse qu'on a faite. Alors on domic chaque bout ii un homme qui lire en arriere jusqu'ä ce que l'animal s'accroupisse sur le train post6rieur; ce qui permet de le coucher completement et de le fixer comme il cst uecessaire. Si les ani­maux se defendent, quand on tire sur le lacs, ils n'en torabent quo plus vile. Squot;iis poussent avec la tcic. on s'ils veulenl donner des coups de jiicd avec les membres de derriere, nu seulement s'ils pietinenl, le passage et le raccourcissement de la corde ne s'en operent que plus facilement.
Le docteur Rusff employe ensuite une methode encore plus simple, qu'il appelle methode par enlacement, et dont, au reste, il ne se reconnait pas l'invcnteur, puisqu'il dit qu'avanl de I'employer, il on avail entendu parier dans l'AUemagne du nord, el que, d'autre part, eile avail ete decrite par Gurtl el Hertwig dans leur Traile dc Chirurgie viterinaire (en allemand). Pour la inettre en usage, il
1 1850, t. VI. p. i'\. — Extrail du Repertorimn der Thierheilltunde, traduc-linn He mm. Fischer el Knoll.
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MOYENS UK I-ES ABATTRE ET DK LKS CONTENIH ABATTt'S. 103
faut avoir mic corde de 20 aunes d'AUemagne ou 12 ä )-i metres; a une extremitd, on fait un aceud coalanl (|iii s'attache autour des comes. La corde osl ensuite portöe en arriere, le long de l'encolure, jusqu'au milieu a peu pres do cette partie oil I'on pratique un cnla-cement; on suit la colonne vertebrale, et derriere les (''panics on fait un slt;'c-()nil enlacement, ensuite un troisieme au niveau des Danes, autour du venire, el I'on fail tenir le boul de la corde en arriere, lo long du sacrum. Quand on vent coucher lanimal surle cöte gauche, il faul faire passer la corde du cole droit de l'origine de la queue, ou du cole gauche si I'on veut coucher a droite. A cette extremile, on fait tirer deux hommes, tandis qu'un autre tient I'animal par la lele — quand cette partie nest pas altachee d'une autre maniere. — Par eelte traction en arriere, les Irois enlacements du cou, de la poitrine et du venire so resserrent en meine temps et fortement, et I'ani­mal, sous lintluence de cette pression, se couche lout doucement et tranquillement en llechissant ses qualre membres. La tendance a se coucher sur un cötö ou sur I'autre est delermhiee par la direction de la traction en arriere. et peut-elre aussi par 1'aide qui est place a la tete. Pour mainlenir fixes les animaux tomhes, on continue de tirer pendant reparation.
Si on n'a j)as de corde dune seule piece, on en reunil plusieurs plus petites, raais en ayant le soin lt;|u'il n'y ail ])as de noeud a 1'en-droit ou les cordes se croisent vers le milieu du corps, el oü elles doivenl irlisser I'uno sur I'autre. 11 es! möme utile, sur ces points, d'enduire les cordes de suit on de savon pour diminuer le frottement.
Le docteur Rusff s'explique l'effet de ce precede par la pression qui, otant aux animaux la confiance de leur attitude, les pousse a se coucher. Mais si I'enlaceracnt est trop serre, ou s'il existe quelques troubles dans la circulation, il peut en resuller des congestions gra­ves; e'est pourquoi il est utile, comme precaulion .uenerale, depriver les animaux d'aliments avant do les coucher par cette methude.
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IU4.
.\Sgt;( JI-.110N DES l'ETITS Ml \1)111 l'i;i)i:s DÜMESTIQUES.
CHÄP1TRE IV.
1Jogt;laquo;'jis d'assnjetion emiiluyetlaquo; sur lots pctits laquo;liiadriiitiMlcs laquo;lometrtitiucs.
ARTICLE 1quot;.
CONTENTION 1gt;1 MOUTON.
En raison de sa limklite, dc sa douceur naturelle, de son peu dc sensihilitc organique, de sa petite taille, eel animal esl le plus facile ä assujetir de tous les quadrapedes domestiques; un aide un pen admit suffit ordinairement. Lorsqu'on doit pratiquer une opera­tion sur la lO'ic. la methode la plus simple'et la plus usilcr consiste ä faire tenir le malade par un homme assis, qui sr place en tour-nanl centre lui le dos de l'aniraal; jmis il contient fortement entre ses mains les membres de devanl, serre entre ses cuisses el ses jambes toul le I rain posterieur, et laisse ainsi la tete libre ä la dis-
position de l'operatcur. Celui-ci peut meine,
au besoin , se passer
d'aide, s'il n'a qu'unc operation legere, une saignee par exemple,
a pratiquer vers les regions de la tele; il lui suffit alors de tenir I'animal entre ses jambes, lui rcstant debout; il contient la tele d'une main el opere de l'autre. S'il veut op^rer sur le corps, il met le con entre ses genoux, et le corps reste libre.
Pour les operations que celle situation ne permet pas, apres I'avoir couche, on renn it les membres de I'animal deux a deux, par bipede lateral, de maniere ii appliquer le canon anteneur sur celui tin memhre jiosterieur, on les lie ensuite ensemble, puis on reimil les deux bipedes avec des cordons de laine, el I'animal ainsi attache est pose sur une table ou sur une sin lace clevee quelconque pour dün­ner ii I'operateur toute facilite d'agir.
Si lim des membres ainsi places cache la surface sur laquelle on doit op6rer, on le delie pour le faire tenir par un autre aide qui peut aussi contenir toute autre partie sur laquelle on ne doit point porter l'instrument. S'il faul operer ä la region inguinale, comme pour le bistoumage, le belier esl place sur le dos. entre les jambes d'un aide qui tienl la tele el les membres anlerieurs pendant qu'im
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CONTENTION liL PORC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 105
autre aide, ou roperaleur lui-mamp;me, a l'aide de sus genoux, tient ocartes les membres posterieurs. D'aulres positions encore peuvent 6trc donnees a cet animal: nous les indiquerons a propos des ope­rations qui les röclament.
Le seul danger qu'on ait a redouter avec les animaux de cette espece, lt;v soul k's coups de cornes de certains böliers (|iii cherchent u attaquer el a blesser les personnes; mais avec un aide vigoui'eux du des liens eoiiveiiahleiiieni disposes, on se met facilemcnt a I'abri de ces atteintes.
ARTICLE 11.
CONTENT1ÜM Dli I'ORC
Avant de songer a contenir eel animal, il s'at;it d'abord, la \An-parl du temps, de le saisir, ce qui n'est pas toujours facile; il laut alors user de ruse. On peul prendre le pore par la töte, par le pied ou par le corps.
Pour le prendre par la töte, voici un moyen : on attache une grosse ficelle au bout d'un bAton; on fait au boul de cette ficelle une ganse ou lacet a noeud coulanl; sur le contour do cette ganse, au bas de la ficelle, on attache un morceau de pain qu'on presenle a l'animal, et quand celui-ci ouvre la bouche \w\iv saisir eel ap[)ät , on prend dans le lacet la inaehoire supcrieure qui se trouve de plus on plus serree par le mend coulant a mesure que laniinal cherche a se del'endre en liranl a lui.
Lorsqu'on veul le prendre par le pied, on so serl d'une corde portant de meine, a son extremitö, un lacet a noeud coulant qu'on lend dans le toll uu dans n'iraporte quel autre endroit se trouve l'animal. Quelquefois on se sort dun tonneau couche, defoncö par un bout et assez elroit pour que le cochon ne puisse se retourner; on jette dans ce tonneau quelque substance alimentaire qui excite l'animal a y entrer, et quand il s'y est introduit, on le prend par les deux pieds posterieurs, et on le fixe de maniere a l'empöcher de mordre.
On jiarvicnt a saisir le pore par le corps en le serranl dans la porte du toil ou monient oil il s'apprele ä y entrer on ä en sortir.
Quand on tient le pore, pour l'empöcher de faire usage de ses movens de defense, on lui serre les machoires, soit au mo\en rle la
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lOtjnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASSUKTION UES PETITS (JlADRL I'tUES DOMESTIQUES.
muserolle on musi'lii'rc ([ui seil pourlo chien, soil en eiilournnt los mächoires avec une petite corde, pröalablemenl ßx6e par mi double tour ä la m^choire interieure. On fait encore usage (rune espece de tord-uez {ßg. 27) forme d'un blt;\ton de iü a .'raquo;U centimetres do Pig a-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^quot;'o' a])lali a nne e.\li'(''inite,
laquelle porle une arise de corde dans laquelle on fait entrer les denx maclioires, et qu'on serre autour du groin en lordaut comme un garret.
On peul encore tirer parti, dans le inenie but, des moyens employes dans presque tons les pays oü on eleve cet animal pour rempeeher de fouger, e'est-a-dire do ravager les champs en les fouillant avec le groin. L'application de ces moyens, sur laquelle nous aurons a revenir plus lard pour en indiquer le manuel opera-toire, constitue l'action de boucler, d'anncler les pores. On eon-nait difl'erents precedes de bouclement. Quelquefois c'esl un anneau en fer qu'on lui mel autour du groin en forme de museliere, et qu'on fixe a la lele par une espece de licol. Cet anneau est raremenl uni; on le fail le plus souvenl avec du III de fer tortille, ou Lien on le garnil, a sa lace interne, coinme certains cavecons, depointes plus on inoins aigues; on rcmplacc m6me parfois I'anneau par un ou plusieurs clous ä cheval recourbes qu'on (ixe autour du nez de 1'animal. Comme ces moyens n'ont qu'une action forl limitee, attendu que 1'animal s'y habitue assez vite, el n'est pas enipcche alors dans scs habitudes de degAt, on a souvenl recours a des methodes de bouclement plus douloureuses. Leplus ordinairement c'esl uneboucle en fil de fer qu'on fait passer a travers le groin, el dont on reunil les extremites au moyen d'une maillc faite ä chacune d'elles. Cette boucle peut amp;tre simplement en forme de S, auquel cas il n'est pas besoin d'en rennir les bouts pour I'cnipeclier de sorlir du groin; ou bien encon- ce pent ctrc une tige droite, dont les bouts, termincs i^n fer de (loche avec les pointes tournees I'une vers 1'aulre, font epic I'instrumenl ne peut sortir.
On a encore propose, dans le nicme but, ['application d'une petite bände de fer aplatie, placet' transversalemenl el en avant du nez, et maintcnue dans cette position par une anse (pii embrasse oblique-ment le dessus de la machoire, en passant par deux, ouverlures arlilicielles pratiquees au-dessus des orifices du nez el allanl sortir
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CONTENTION 111 CII1EN ET DI CHAT.
H)7
siir If cliimd'oin. Cot laquo;ipparcil ;\ v[{*\mgt;\Misv, il y ;i mi certain nomhiv d'anndes, par M. Blavette, v6t6rinaire a Bayeux '.
Quand on veut tenir le pore couch6, on fixe les membres en procMant connne pour lo mouton. Si I'on veul examiner la bouche, on la tient ouverte h l'aide du bdillon, espece de bätonnet (jui sc-pare les mächoires par un mouveraent de bascule, et les tient late-ralement eeartees l'une de Faul re.
Si Ton n'a pas besoin d'exatniner l'interieur de la bouche, Feiu-ploi du tord-nez indique plus haul est encore d'un usage avantageux pour contraindre 1'animal qu'on veut maintenir eouche.
ARTICLE 111.
CONTENTION DD CHIEN ET DU (HAT.
Comme les pores, les chlens, surtout les gros, sent souvent dif-fieiles a saisir; uiais nous u'avons pas ä indiqucr ici les mille moyens, connus de toul le nionde, qu'on peul mellre en usage pour s'emparer de ces animaux.
La meilleure m^thode pour assujetir le einen el I'cmp^cher de mordre, e'est de lui mettre une museliere, a lacpjelle on pout sc dispenser d'ajouter la cloche grillagce cjui doit renfermer le museau. On la remplace avantageusement, connne on le fait sur le pore, par un lien circulaire qui entoure les deux mächoires, apres avoir etc fixe par un noeud ä la maclioire inferieure en arriere des crochets. On pent faire aussi usage d'une muserolle de teile qui enveloppe toule la lele et comprime les deux machoires l'une centre I'autre. Enlin, on a le bdillon pour ce meine objet. C'esl un halonnel rond qu'on inlroduil en Iravers de la gueule, entre les dents molaires, et qu'on pent fixer par une espece de leliere semblable a cello qui rnaintiont le cercle do la museliere. Ce bäillon a l'avantage de no pas göner la respiration, et de permettre, par sos extremites libres, do contenir la löte do I'animal.
Pour maintenir deboul I'animal musele ou non, onsaisit forlemenl la peau de la parlio superieure du oou ipii est pen sensible, el offre bonne prise a la main. Si I'on doit le mainlenir oonehe, on fixe los paltes, commo 11 a ote dit pour le inoulon c\ pour le pore. Si Ton
1 Mem, lif in Sw. reitr rlu Calvados el rf'- In Manvhe, ann^f 1838, p i'
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IWnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ACCIDENTS PR0DU1TS PAR LES MOYENS DASSÜJETION.
doit operer plusieurs fois sur le 11101110 chien, il esl bon de lui cou-vrir les ycux, pour l'enip^cber de reconnattre I'homme lt;|ui I'a fait souffrir, lequel pourrail bien |)1iis tard en 6tre altaquö el mordu .si ct-i animal vonait a I'approcher en llberle.
Quant mi chat, il iTn a pas d'instrument particulier de conten­tion; en le maintient ä la main , el l'cssentiel alors c'cst de se parer contre les dents el les griffes; pour cola, on le tient solidemenl de la main droite par la peau supcricurc du cou, cm iiicn , si I'on doit operer sur les parties posterieures du corps, on enveloppe tout le reste dans un sac ou dans un tabller. On peut, au besoin, pour contenir la Iclc, faire usage des divers nun ens employes sur 1c cliien.
CI1AP1TRE V.
Des aceidents produits |gt;:laquo;E' riisaj;e laquo;les moyens d'as-
sitjetintii i-'ni'j. les aniaitaux doiuestlf|ites.
ARTICLE Iquot;.
FRfiQUESCE , VAlilflTI-S DE CES ACCIDENTS.
11 esl facile de comprendre a combien de dangers sonl exposes les animaux, par l'application des moyens de contrainte pins ou nioins nolents qu'on esl oblige d'employer sur eux. Une defense cnergique de la pari des sujets operes, l'imprudence ou rinattcntion dc I'ope-rateur ou de ses aides, et tnille circonstanccs quo rien ne pent faire prevoir, sonl la source d'aulant d'accidents dont riinminence possible doil elre la regle constante du Chirurgien vetorinaire, meine quand il fait usage de 1'instrumenl le plus inoffensif. Ainsi, le tord-nez trop serre blossc ou coupe les levres; le bridon laisse mal a propos peut elre cause de la section de la languc ou de la fracture du raaxillaire; les plates-longes, les entraves peuvent produirc des enchevötrures; un animal entrave debout peut s'abattrc el s'occasionner ainsi quel-cpie fracture ou la rupture dun organe essentiel ä la vie, etc.
Ces accidents, tres-varics comme on voit, se produisent au reslo en des instants tros-diffcrenls ; tquot; au momoul 011 ranima! esl ren-
^
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Mtmi iCNi.r.. VAiiii:ii:s uk i.ks accidims.
10'J
verso, soil parce que la chute ii lieu trop brusquement, soil parce qu'il tonabe sur un terrain dur, sur un lii i|iii o'a pas assez d'öpais-seur pour amortir le rime: 2deg; pondaul que I'animal esl couche el raaintenu dans celte position: los mouvcmcnts vTolents qu'il fail alors pour se defendre en sonl la cause determinanle; 3deg; quand on Us fait relever par suite des efforts onergiqaes auxquels il se livre dans ce momenl ; 1quot; quelques jours apres I'oporation ; ce soul alors les suites des mouvements qui onl eu lieu pendant l'opö ration.
Mais, de Ions ces accidents, ceux iiui prescntenl le plus de fre­quence et le plus de gravity sonl incontcstablemcnt ceux qui sur-viennenl sur les animaux qu'on abal el qu'on mainlient longlemps dans celte position pour praticjuer une operation. 11s survicnnenl parfois en dehors de tonics les previsions possibles, malgrö toutcs les precautions prises, el ceux lt;|ui se produisent avec ce caractere sonl si peu rares (pi'il nest jieul-etre pns nn veterinaire (|iii, s'il vent en convenir, n'avoue en avoir observ6 un on plusieurs cas. El ccpendanl les annales de la science sonl restees longtcmps muettes sur ce point; jusqu'en ces derniers temps, (^lles n'avaienl menu-foumi presque aucun document sur la question. On pcul expliqucr ce silence par la reserve ou la crainte qui cnipcche les praticiens de publier des fails susceptibles dlt;' porter atteinle ä leur considera­tion; mais, an point de VUC de la science el de linieret coininun , celte reserve est jusqu'ä vm certain point hlamahle: en medecine surtout, riiistoire des imprudences, des lautes commises, des acci­dents survenus, esl loujours le chapitre le plus inslructif des ensei-gnements fournis par rcxporience.
M. Rey, professeur a l'Ecole de Lyon, esl le premier qni ail traite celte question d'une maniere un pen etendue, dans un travail publie il \ a quelques annees sous ce litre: /Je.laquo; accidents produits par la position qu'on donnc au chcvul pour pratiquer des opera­tions chirurgicates '; nous reproduirons les principales observations consignees dans ce travail, et nous y joindrons l'enoncö des fails ([n'on a observes depuis sa publication. En raison de rimporlance inajeure epic la connaissanco de ces fails a pour le Chirurgien ve-terinairo, nous les donnerons, autant que possible, dans tons leurs details.
1 Journal de Medecine vetirinaire de Lynn, 184-9, t. V. p. torgt;.
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Ill)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ACCIDENTS PRODUITS PAR l.KS MUVli.NS DASSUJETION.
ARTICLE II.
ACCIDENTS OBSERVES.
Une mention complete de tous it's accidents susceptibles de sur-venir par suite de l'usage des instruments de contention formerait une nomenclature assez tongue; niiiis on comprend que nous puis-sions sans inconvönients laisser de cöte ces accidents ordinaires, tels que les froissements, les contusions, les blessures, etc., qui sont la consequence de raction intempestive de tout corps etranger a la sur­face de la peau, et que Ton pout toujours pr6voir et eviter en ngis-sant avec prudence et douceur.
Les accidents qui soul plus particulierement la suite cle I'emploides moyens d'assujamp;ion, et surtoutdes moyens qui servent a abattre les animaux, sont les fractures, les ruptures de parlies molles. Idles que le diaphragme, I'cslomac, le cceur, les vaisseaux, la moelle öpiniere, les intestins, etc., la paralysie totale ou partielle, etc. Nous ne considererons ici quo les accidents lt;le cctte nature.
#9632;; I. — Fractures.
. Tons les os du corps peuvenl etre fractures pendant les operations: les vertebres, les cotes el les os des membres. 11 y a des exemples de tons ces accidents, sans compter ceux, beaucoup plus nombreux sans doute, qui n'ont jamais oto puhlies.
lo Fractures tU- la laquo;•laquo;raquo;lomio vertelirale. — La fracture des os du rachis, el particulierement la fracture des vertebres de la region lombaire, csl celle qui parall se produire avec le plus de frequence. Plusieurs cas de cet accident, signales dans le cours de ces dernieres annees, out notamment t6moigne de la facility avec laquelle il peul etre dölerniino; ce tiui ne laisse pas que d'engager assez gravement la responsabilitö du velerinahr. Pour ce motif, nous croyons devoir etudier cet accident avec quelque detail, afin do trouver dans l'appreciation des circonstances qui accompagnent sn production les moyens de l'eviter.
I. y-quot;öi7s observes. — Ces fails sont de deux ordres ; les uns so sont produits consecutivement ä l'existence do causes predisposantes qui ont pu les expliquer; les autres, au contraire, se sont manifes-
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FRACTURES.
II
ti'^s sans qu'aucune cause apparentc antörieure ait pu los faire pre-voir: ce sonl les plus frdquents.
An premier ordre de ces accidents appartient le fait suivant, cite par M. ile\ dans la notice limit nous avons parl6.
En 1845, im cheval de gros trait, atteint depuis tmis semaines d'une faiblesse de reins ([iii rendait le train de derriere tout-ä-fait vacilianl, est conduit ä la clinique de l'Ecole de Lyon; on traitemenl resolulif avail etc suivi sanssucces, el I'on precede, apres avoir fait coucher I'animal, a I'application dn feu. Etanl releve, le cheval, en rentranl a I'ecurie, montre un peu plus de faiblesse dans les niem-hres pnstencurs. Le jour suivant, on le trouve couchö, et il fnt impossible de le faire relever : il y avail paralysie du train poste-rleur. I.'animal etanl sacrifie quatre jours apres, I'autopsie montre la fracture d'une vertebre lombaire. M. liey apprend alors que la inaladie s'etail declaree depuis uncertain Jour oü I'on avail laisse viulenuncnl tomber snr le dos de ce cheval la partie du hamais qui reunissail les brancards d'une voiture fortement charade. II est plus que probable, comme le suppose M. Rey, qu'avant que I'ani­mal ne Inl conduit a l'Ecole, la vertebre6tait felee, el qu'elle acheva de se rompre quand on abattit I'animal pour I'application du feu.
Ce fait porte aver lui son enseignement, que nous n'avons pas besoin de faire ressorlir davantage. Toutefois, qu'il nous soil une occasion de signaler d'une maniere gönerale le danger de renverser un sujet atteint d'une affection de la region lombaire.
Passons aux fails du second ordre, beaucoup plus graves en ce que, pouvant se produire sans cause bien appreciable, its compro-mettent davantage la responsabilitö de l'opdrateur. Depuis long-temps, les annales veterinaires en signalent des excmples. Le plus anciennement connu, rapportö par F. de Feugre ' et plus lard par Godinejeune a remonte ä 1790, et se produisit a l'Ecole d'Alfort; e'etait un cheval de gendarme qui, abaltu pour recevoir le feu a une jambe, se fractura la troisieme vertebre lombaire. ün untre cas est rapporte encore par F. de Feugre 3, qui le tenail de M. Legros, vo-lerinaire ä Amboise: laquo; Un cheval est abaltu, dit-il, pour lui inettre le feu. Pendant loperalion, il fail un violent effort, el Ton entend
1 Conespondance sur les animmix domestiqnes, tsia. i. H. p. 227.
% Journal de Medecine veterinaire theoriqae el praliqite, liS:i-J, l. Ill, p. 75.
3 Correspondance, Ptc, I. II. |i. 225,
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II-2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ACCIDENTS PR0DU1TS I'M'. LES MOYENS DASSUJETION.
le bruil d'un dechirement ii l'inlörieur. Enfin, le cheval ne pouvanl so rolevcr, on le tue, el I'ayanl ouvert, on trouvc la troisieme vertebre loiubaire brisee en cent morceaux. raquo;
Plustard, e'est Le tour de M. Guillaume, v^rinaire a Issoudun, qui fail connaUre un fait de fracture comminutive sur un (''talon abattu pour pratiquer la castration '; puis de XI. Sempaslous, (|iii observa aussi une fracture de deux vertebres sur un etalon qui, cou-che sur un bon lit de paille, faisait de violents efforts pour so de-livrer -.
Cos premiers accidents, n'etant pas signalös accompagnos d'autres dotails que ceux quo nous avons domuls, seraient d'une faible uli-litö pratii|\io, si dos oiisorvalious ])lus rocontos el rapportees d'unc maniere circonstanciee, en permettant d'inlerpreter los anciens fails a lour juste valour, ne lour donnaient une assez grande portte, coinmo augmentant le chiffre do cos cas malheurous acquis a 1'ex-perience.
L'un do oos fails rooonls a ctö communique par M. II. lioulox ä la Sooiolo centrale de Medecine voiorinairo, dans sa seance du 11 mars 1832 3. II s'agissail d'un cheval de r6forme de regi­ment, do race meridionale, tres-energique , reforme pour une ancienne boiteric. Conduit a I'Ecole d'Alforl pour recevoir le feu sur sou membre malade, au tendon anterieur gauche, il ful couche avec toutes los precautions d'usage ; la cauterisation, appliqu6e du cote interne, dura environ trois quarts d'heure, el pendant tout co temps i'animal ne cessa de so debattre el de s'agiter avec une grande violence. L'animal elanl retoürne pour continuer Fopöralion, la m^me agitation, la momo violence do mouvements persisterent, mais seulement pendant los premiers temps de cette deuxieme operation; sur la fin, les mouvements s'affaiblirent notamment, el I'animal parut supporter les douleurs avec plus de patience.
u i.'oporalinn lei'ininee, continue M. 11. Bouley, au bout d'une heure el demie environ, !lt;#9632; patient fut desentravd, el on l'excita ä so relever. .Mais les premiers efforts qu'il fit furent impuissants; ce nest qu'en I'excitant el en I'aidant qu'on parvinl, avec assez do peine, h le mettre sur ses quatre membres. L'eleve auquel I'opera-
' Comptes-rendw de I'Ernie laquo;/c Lijoii , annde 1819. 2 Ciiiiijilcs-rnnliia de I'Ecole d'Alforl, annee tlaquo;23. :l Hrcxieil de Medecine veteritwire, ISM, t. XXIX. Bulli't. df l.i Sor., p. :)S;t.
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ritu.ll RES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;) 1:1
lion avail ele conflöe s'apercul cjue, dans les efforts que lit ce cheval pour se redresser, los inembres postorimirs n'obeissaient pas a la \(il(jiiti'' de ['animal avec autant d'energie et de spontaneite que ceux du devant, ct que la station sur cos derniers etait tout-ä-fait iastable. Lorsqu'il voulul mettre ce cheval en mouvement |ii)iir le reconduire dans sa stalle, il rcconnu) t|ii(' le train de derriere vacillait d'un cöte et illt;' I'autre, el qu'ä chaque pas I'animal etail sous le coup (rune chute iimninente. Ccpcndant, en le soutenanl ä chaque hanche el par la queue, uu parvint ii le conduire dans unc boxe oü on le laissa en liberte. Seul, dans cette boxe, le cheval resta debout, mais completement immobile. Des qu'on cherchait ä le faire ddplacer d'un cöte ou de I'autre, il vacillait lt;vl 6tail sur le poinl de tomber.
.. ..... 11 n'y avail pas ä douler qu'il n'j cut une fracture de la
colonne vertdbrale sans deplacemenl des os et sans compression actuelle dc la moelle dans la region posterieure. Le cheval resta deux jours sur ses membres sans se mouvoir dans sa boxe, puis il tomba el se Irouva dans rimpossibilile absolue do se relever. La paralysie etail confirmee. Le propri6taire le (il abattrc, el a I'autop-sie nous avons trouvela lesion que voici;
raquo; Le corps de Ui troisieme vertebre lombaire est, non pas seulement fracture. mais commc hroyc entre les deux autres ,- la substance de los est reduite en fragments tres-petits et en unc espece de pulpe. Dn reste, il n'j a pas le raoindre deplacemenl de la vertebre, dont les rapports avec les voisines sont maintenus Ires-exactemenl par les moyens d'union conservös parfaitemenl intacls. Le canal medul-laire ne paralt pas avoir 6prouve le moindre retrecissement. laquo;
Un autre fail de ce genre a ete public' par M. Lebcl, vetorinaire ä la Ferte-Milon (Aisne), qui Fa fait connaltrc ' a la suite dc la discussion provoqu^e ä la Societe centralc par la communication de M. II. Bouley. Lo sujet de l'observation de M. Lebel esl un cheval entier, percheron, qui fut abattu le '.) fevrier !8-')2 pour recevoir le leu sur rarticulation scapulo-humerale droite, siege d'une ancienne boiterie. II ful eouclie. sur un epais lil de paille presque saus faire aucune resistance, (gt;! rapplication du feu commenca. Elle durait depuis une heure el demie, temps pendanl lequel l'opörateur avail a pen pros convert une surface de deux decimetres de diamelre , ct
1 Hecueil ik Medeeine velerinaire, 1852, I. WIN. p. 652
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1 14nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ACCIDENTS PRODUITS PAR LKS MOVtNS UASSl JK HON.
elleallail i^lre tcrminee sans que le patient se fnt livre jusqu'alors a d'autres mouvements qu'ä ceux qu'on devait attendre trim animal önergique, el sans qu'une goutte de saeur eül paru depuisle com­mencement.
Ace moment, I'animal fail un mouvemenl 6nergique, plus furt övidemment que ceux qui favaienl precedö, et aussitdt l'operateur, dinsi que ceux qui I'entouraicnl, etitendent un craquement sourd assez Tpronnnri'. Dos symptömes caracterisliques sc mauifestenl immediatement; les void : ils completeront ceux. indiqu6s par M. II. Bouley.
laquo; Pressentant un accident, —ajouteM. Lcbel, apres avoir ra-conte en detail ce (pie nous venous de resumer, —j'interroge de suite la physionomie de I'animal, et je vois s'operer en un instant un changement notable. Le venire paralt se ballonner, la queue s'agite eoninie par un mouvemenl vermiculaire, el ties excrements sortent du rectum; le penis sorl du fourreau, et laissc ccouler sur la litiere une petite quantite d'urine; uiu- sueur abondante couvre ä rinstanl loute la surface du corps, et notammenl les parlies poste-rieures; la face se grippe, les naseaux se dilalent, les levres s'agi-tenl dune maniere spasmodique, le pouls s'efface, la conjonctive palil, la respiration s'accölere el devient tromblante; en un mot, on voit apparattre instantanement Ions les symptömes d'une lesion tres-grave el les signcs d'une morl prochaine. Neanmoins, apres un examen minutieux, rien ne put m'expliqucr, an moins extericure-ment, tons les phenomenes qui venaient de so produire, et je nc pus que supposer, soil une dechirure de l'un des viscercs abdomi-naux, suit la rupture de l'un des gros vaisseaux do cette cavitö splancbnique.
raquo; Pen ä peu cependant tons les symptömes precites disparurent comme par enchantement, el lecheval repril son calme el sa tran­quillity ordinaires; je continual alors I'operation qui allail etrc ter-minee sans t'et incident, et, pen de temps apres, je retirai les entraves pour relever le cheval.
11 Ce ful alors que je reconnus d'une maniere positive la nature do I'accidenl el quelle en elail la gravite.
raquo; Le cheval essaie en vain de se relever; les membres thoraci-fjues seuls se soulevent, tandis que le train posterieur demeure paralyse, et donne a I'animal, dans cette position, I'aspect dun cliien place sur sun derriere. La colonne vertebrale forme sous la
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I HAI li RES,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 1',
peau, im niveau de la premiere vertebre lombaire, une sorle do saillie a angle obtus, donl le sonnnel scrail superieur. En avanl do colic saillie so (nmvo 1111 onibucemcnl produil , comme jo le vis ensuile, par la fracture des vertobrcs dor-ales el la depression qui en rösullail.
raquo; Apres avoir constate ces divers sympl^mos, il demeurail evi­dent que le cheval etail perdu: aussi le (is-je abattre immediate-inonl. Toutefois, je ne croyais encore qu'a uue simple rupture des moyons d'union existant entre la dernioro vertebre dorsale el la premiere lombaire, avec compression do la moclle cl paralvsic consecutive. Je fis une aulopsie minutieuse du cadavre, et je con statai les lesions suivantcs :
raquo; Une lois la peau enlevee el la cavite abdominale ouverlo, j'on retirai avec soin la masse intcslinale ([iii etait parfaitemonl saino; les vaisseaux de cette cavite se trouvaient c^galoinonl dans leur position cl leurs rfipports normaux; mais il n'on ful pas do niöme quand j'arrivai a la colonne vortebrale. D'un c6te seulemont du rachis, les muscles sous-lombaii'es se trouvaient colores, soil par une sörositö citrine infiltree dans lour tissu, soil par un liquide söro-snnguinolenl epanchö ä leur surface; un des muscles psoas etail nienie dilacere on quelquos endroils par les fragments ossou\ ijiii ravoisinaiont.
raquo; Lesdeux dernieres vertebrcs dorsales sont disjointes et fracturees, surloul la derniere, qui se trouve litliralement broyee, comme si on l'eüt pilee (/fi'rt.s' un morlier; aussi mo ful-il impossible, attendu I'in-nombrablc qunntitö de fragments osseux, de les remeltre en place pour jugor nottoment des lösions. Parmi les fragments les plus volu-mineux, je ne pus recounattre que les npophyses transvorses de la derniorc vertebre dorsale, les;ju,lies se frouvaienl en parlio caclii'es dans l'öpaisseur des muscles psoas. Quant ä l'avant-dernii're dorsale, la parlic posterieure seule se trouvait broyee comnio lautre: apres rune des esquilles de celle-ci se trouvait encore reto-nue, par scs ligaments articulairos, rextremite superieure de la derniere cöte brisee au niveau de son col. An milieu dc cette especc de detritus, jc retrouvai aussi un grand nombro d'esquilles provenanl de l'une ou de l'autre des deux vertebrcs, mais encore reunies, ä l'endroil do leurs articulations reciproques, par les lions articulairos de chacune d'elles. Le ligamenl vcrtöbral comrnun int'ö-ricur avail etc seulemenl dilacör^ ä sa surface par quelcnxes frac-
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I If.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ACCIDENTS I'lUHilllS 1gt;AR 1.1.S MOYENS DASSl JKI'IO.N.
ments osseux. La moelle i^piniere ne prescnlail qu'un leger allonge-nu'iii de sa substance, avec un renflement correspondant au ]ioint du la compression cossait. Au niNcau dc la fiwluro, la moelle el scs enveloppes se trouvaienl cachdes dans une sorte de pulpe rou-ucatrc, composöe de caillots sanguins qui s'dtaienl formes apres ['accident, et dos poi-lions inliniinent töiiucs des os hroyes au m^me moment; les enveloppes ne presentaient, pour ainsi dire, aucune alteration, except^ quelques dilacorations operdes par les divers fragments osseux. raquo;
Enfin, voici un autre accident, presque identique, signal^ par M. \\v\ dans ltv compte-rendu dos travaus de l'Ecole de Lyon pour l'annee isiil-'ii '. 11 s'agil d'un cheval pur-sang anglais qui fnt abattu pour operer une seime-quarte interne d'un pied anterieur. Le membre fut live sur le jarret du bipede diagonal, a la maniere ordinaire, et l'animal maintenu dans cette position pendant le temps strictemenl neeessaire pour I'operation, viii!;! minutes environ.
n Pendant la premiere moitie de ce temps, dif M. Rev, l'animal ne cessa des'agiter avec une extreme violence; vers la fin, ses mou-vemenls so calmerenl notablement. Lorsqu'on le fit relever, on s'apercul qu'il Qechissait sur les membres posterieurs et eprouvaii quelques difficultcs pour se tenir debout. On crut d'abord ;i une crampe resullanl de la position t'oreee fpfon lui avail imposee, el fin le conduisil assez facilement dans une boxe. A peine arriv6, il se coucha pour ne pins se relever; il \ avail paralysie des extrömites de derriere; la morl arriva dix heures apres ['apparition des pre­miers symplornes.
0 A I'autopsie, nous avons trouve une fracture de la seizieme veil ehre dorsale. Cd os etdit a pen pres broye; il ilait divise en vinot-neuf fragments, dnnt aucun n'itait deplace, tons etanl rete-nus par lea tnoyens d union qgt;ii consolident la colonne ver-tebrale. raquo;
On saisira facilemenl la parfaile conformity de ees cas divers aussi bien dans la maniere dont I'accident s'esl produit que dans la nature de 1'alteration, caracterisee surtout par le broiement, en une multitude de morceaux, des vertebres fracturees. Cette coincidence remarquable monlre que eel accident doit so produire dans des conditions idcnliques. Mais quelles sonl ces conditions, causes de la
Journal lt;li' Medecine veterinaire de Lyon, IHni, t, VIII, p. 513.
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FRACTURES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 17
fracture comminutivequot;? C'esl ce qu'il Importe mainlenanl de rechercher.
II. Theorie de l'acddent; aa cause immediate. — L'n premier point u constater, c'est cjue, (i.'ins aueune des dernieres observations que nous venous ile rapporler, raccidenl n'n ete la suiie immödiate de la chute; ila toujours et^ exclusivemenl la consequence des mou-vements violeiits, dnergiques cl continus auxquels se sonl Ihres les animaus pendant ([nils elaient abattus; MM. Bouley, Lebe! et Key fontbien remarquer cc fail qui, du reste, ressort evidemment de la lecture des details que nous avons transcrils, et que Von retrouve encore dans robservation de Legros, rapportec par F. de Feugre. En effet, si la fracture avail eu lieu au moment de l'abattage, la para-Ivsie, ou tout au moins un affaiblisseraent considerable des forces se serait manifeste immediatcraent, et, par suite, l'animal u'aurait pu se livrer a ces mouvements d'energique defense qui se sont prolon-gös, dans les cas cites, pendanl presque tout le cours de repara­tion, et n'ont cessö que vers la tin. au moment uü la fracture s'est produite. 11 faut done conclure de cela que l'accidenl resnlte unique-ment des mouvements energiques et repetes de l'animal. Voyons rnaintenant par lt;jiiel mecanisme eette seule cause a pn determiner unc lesion aussi grave.
On voit dabord ce qui arrive quand mraquo; animal abattu, ayant les quatre pieds rapproch6s par les entraves, commence a sedebattre : tont le Systeme musculaire se contracte, el notamment les muscles de l'abdomen el du rachis. Par le fait de cette contraction, les visceres abdominaux comprimes, refoules sur eux-menies, transmettent cette impulsion sur la portion do la cavitc abdominale qui offre le moins de resistance, e'est-a-dire ä la colonne dorso-lombaire.
Surun animal debout, cette pression seule des visceres abdomi­naux sous la voute des reins serait sans rcsultal l'äclieiiv ; eile s'exerce pendanl tousles efforts expulsifs que pent faire l'animal, et jainais eile n'a de suites graves; mais sur un animal abattu et entrave, c'ost antre chose, et diverses causes venanl en aide a eette pression lui donnenl une Energie considerable. Ces causes sont :
Iquot; La voussure en contre-haul de la colonne des vertebres par le fait du rapprochement des membres;
iquot; l.'exauvralion lt;1e cette voussure pendanl la contraction musequot;-
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ACCIDENTS I'IUIUI.IIS l'AH l.i;s MOVERS U Agt;SI Jl.ilu.N.
laire g6n6rale, pendanl la contraction, par consecjuent, dos muscles ischio-tibiaux qui foal aiusi basculer le bassin sur le sommet des nicmbres poslerieurs ramenös en avant, en determinant une forte courbure en contre-haul de la region lombaire;
:gt;quot; EnGn, la pression directe qu'exercent sur cette region los orga-110s de 1'abdomcn comprimes, en sons oppose, par les ravons sup6-riours ilos membres postdrieurs entraves ct Oechis en avant.
Ces effets divers, pouvant encore rtiv augmenles, — comme I'a observe M. Goubaux, pendant la discussion qui eul lieu h ce sujet a la Societe centrale, — el s'cxcrcant d'une maniere simultanee par une flexion extreme de la liMr sur le poitrail, se resument, ä un moment donne, en un effort unique. C'est la rösultante de cet effort, d'mie puissance extraordinaire, qui determine la fracture de la colonne dorso-lombairc. La preuve qu'il en est ainsi, c'est quel'on voit l'accident se manifester ä peu pres constammcnl an m^me point, c'est-a-dire ä la partic la plus elcvee de la colonne formee par le corps des verlebres, a la jonction de la ligne dorsale el ilr la ligne lombaire, an point, en un mot, oü la resistance en contre-haul est la plus faible; c'est ce qui est etabli par les observations quo nous avons citces. Pourtant M. Goubaux rapporle qu'il a eu occasion d'ob-server une huitaine de fails semblablcs, sicgeant sur la treizieme, la quatorzieme, la quinzieme, la seiziemc, la dix-septieme vei'tobre dorsale el la premiere lombaire. Mais sans ilmili', chez Irs sujets oü la fracture s'esl faile sur des vcrtebres plus antörieures, il y avail quelque difference de conformation avee les autres animaux, el le point culminant de la voussure rachidienne se trouvail reporte plus en avant.
Reste a se rendre compte de la nature do la fracture, qu'on a \ue eonstammenl 6tre comminutive an plus haul degre, cquot;est-ä-dire equivalente a un broiement cinnplet de toute la vertebre. M. I!. Bouley ailmt'l pour expliquer cela que la vertebre a dö Mre ocrasee entre ses dt'iix voisines par I'effort de concentration de la colonne sur elle-mAine: il faut alors que, dans ce cas, la pression supportee par chaquc verteljre soil U'lllt;'. que I'une d'elles soil obligee de c6der el tie s'öcraser, comme s'ecrase I'iiii des voussoirs d'un ])i)iit sons une pression trop forte, lorsque la substance dc ce voussoir est trop mollc et n'offre pas aux pressions une resistance süffisante.
Evidemment, c'est lä ce qui doil arriver; mais nous devons ojnuter. pour achever de faire comprendre comment se produil
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KUACTÜRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ll'J
recrasement au lieu de la fracture simple de la vertebre, ou plutöl de la rupture des fibro-cartilages et des ligaments interosseux, quc la contraction musculaire genörale qui determine sur la colonne la pression de has en haul d'une maniere indirccte, determine 6gale-ment la pression de haut en has, par ['actionspeciale du muscleilio-s[)iiial el de ses congeneres. Cetle derniere contractiou , qui a par elle-meme une enorme puissance, esl dans ce cas d'autanl ])lus efflcace qu'elle s'exerce directement sur la colonne osseuse; eile esl par consequent im obstacle invincible a ce que cetle colonne subisse la Qexion en contre-haut quc lend a delermirier la pression des viscercs abdominaux; de sorte quc I'effort produil n'agil pins que siu- la substance meine de la vertebre la plus culminante; cette vertebre devient ainsi, en un inline moment, le centre de conver­gence de Ions les efforts musculaires de ranimal, nu plulöl le point d'application de la resultante de toutes les forces produiles par une contraction simultance de rcconomie cnliere. Ricn de moins eton-nant alors que, sous celte puissance extraordinaire, la substance friable de la vertebre soil en quelque sortc trituree.
111. Precautions ä prendrepour eoiter cet accident. —Ces precau­tions ressortenl nalurellemenl de tens les details dans lesquels nous venous d'enfrcr. On pcul les resumer de la maniere suivante:
1quot; Nejamais abatlre un animal donl l'estomac et le luhc intes­tinal sont surcharges d'aliments. t'.n effel, puisquc la masse vis-cerale de l'abdomcn esl un dos agents cssentielsde la pression sur la colonne, plus cette masse sera d'un petit volume, plus la pression sera faible. Ici apparatt dans toute sa rigueur la prescription de ne jamais abatlre les animaux qu'ä jeun, ct meme di' les metlre a la diele plusieurs jours ä l'avance, de leur donner des lavements, si Ton doit faire bcaucoup souffrir le sujet et le mainlenir longlemps couche. (les precautions sont d'autant plus utiles que les animaux out un venire plus volumineux, ou quc leur energie plus grande fait redouter des efforts plus violents.
igt;quot; Tenir constammenl la tttetendue, pour emp^cher la flexion de Fencolnre sur le poitrail, mouvement qui, nous I'avons vu, peut aider beaucoup ä la production de 1 accident.
3raquo; Xe maintenir ranimal entrave que le temps slrictcment nfces-saire. Ce point esl important, el ne saurait trop appelcr la circon-speetion du vclerinairc. Dans le couranl m6me d'une operation, s'il s'apcrcoil quc I'animal no cesse dose defendre, el quo de rette
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IJilnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Mi.lhKMS I'iuiDinS I'All LES MOVENS l)'Agt;SLJiniü.\.
defense ramp;ulte une irritation lt;|ui augmente la violence des mou-vements, il fera bien, si la lii\ de l'opöration pent amp;tre remise, comme lorsqu'il s'li^it d'un feu m mettre sur une double surface, de desenlraver l'animal, el de le laisser iiu repos, a la dicte, pendant quelques jours, avant de l'abattre de nouveau,
A ccs soins principaux, que nous indiquons soinmairement, le praticicn attentif saura en joindre une foule d'autres dictes par les circonstances, et (juil comprendra cliv la sauvegarde de sa respon-sabilite.
S0 Fractures laquo;It's laquo;Mraquo;Jes. — Ccs fraclurcs so ])roduiscnt sans (Imiic frequcranient; cependant, un seul fail de ccttc nature qui ful observe autrefois a 1'Ecole d'Alfort a etc publiö '; il s'agissait d'une jument d'experience qui, abaltue avec toutes les precau­tions voulues sur un hon lit de paille, se fractura, en tombant, deux coles cl le rachis. — Nous n'avons tromc dans les annales de la science aucune autre relation de cut accident arrive par suite de l'abattage des animaux. li faul attribuer ce silence ä la dil'liculle qu'on a de reconnaltre ces fractures, surtoul quand elles se produi-senl ä une des extrcmiles des coles. IVut-clrc ccs fractures de cötes ont-clles etc plus d'une fois la cause ignoree d'accidents ulterieurs, lels ([iic peritonite, pleurile, etc., apparus, comme i! arrive si souvent, sans qu'on sache comment. En tons cas, c'csl un accident a prevoir.
3deg; Fractures des laquo;is laquo;In lgt;sraquo;ssin. — La publicite n'a pas fail connattre d'observalions sur ces fractures, qu'on doit theori-quemenl supposer assez fröquentcs, ä cause du degrö Ac saillie des os de cette region. M. Key ost le seul qui en ait, jusqu'ä pramp;ent, cit^un cas dans sa notice; el encore il ne s'agit, heu-reusoment, f|uo d'un sujel du cours d'operations destin^ ä 6tre sacrific. L'accidcnt cut lieu en faisanl I'essai, pourle deraontrer aux eicves, du jiroccde Rohard. .Nous avons vu plus haut qu'en decrivant sonprocedo, .M. Rohard dil que, par ce moyen, laquo; l'animal no tombe gt;#9632; jamais lt;ie toute sa hauteur,... qu'il tombe toujours doucement et gt;i sans se faire de mal. meine sur un sol dur et inegal, etc. raquo; AI. Rev, essayanl le precede, parvint, en effet, a renverser l'ani­mal saus le secours d'aucun aide; niais il tomba h cote du lit, sur un sol dm-, cl il en rcsulla une fracture du hassin. Lesujet sacriße, on
i Cniiiplp-ri-niiii de VEcnk rl'Mforl, anin'c tR2t
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FRACTURES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 121
peconoul a 1'autopsie quo Ics pubis et Ics ischiums etaient fractures en plusieurs parlies. Get exetuple servira a rendre tout-ä-fait cir-conspect sur I'usagc duprocede en question.
3deg; Fractures tU-s laquo;s laquo;It^s iiiigt;iii)gt;ros — On a \ u survenir tres-souvent de ces fractures, surtout sur le femur el le liliia, chez des sujets couches saus precautions ou auxqucls on a voulu donner une position forcee, necessitanl unc extension trop violente de cos rayons osseux; il lt;\s( done inutile d'en dömontrer la possibilite par dos fails dotaiilos. II n'est peut-6tre aueun veterinaire, ayant öto 61eve dans nos ecolcs, lt;|ui n'ait observe des accidents de cette nature , pendant ics exercices pratiques des operations, sur les su-jets auxquels, pour permettre d'operer a plusieurs cloves ä la Ibis, ou est oblige de donner une position forcöe ä I'eNces. Los acci­dents peuvent se produire encore lorsque les animaux se relevent trop brusqucment, et un cxoiujjIo cite pai-M. Delafond, — pendant la discussion precileo ;i la Societe centrale, — de fracture du femur suvenue pendant l'application dos easseaux surun poulain do sang, montre une circonstance nouvelle pendant laquelle i'accident est possible, et l'urgence de so mettreen garde, pendant toute laduree des operations, centre los violences de Fanimal et les effels de la con­traction tnusculaire.
Quand une fracture se produil sur un rayon d'un membre, en genöral olle se manifeste sur le corps ou la diaphyse de los. On a pourtant des exemples oü les cboses so sont passees autrement. Dans une observation publioe depuis longtomps ', on ctir un ehoval servant aux exercices d'ojierations dos cleves de l'Ecole do Toulouse, et qui, pendant qu'on le fixail a la maniere ordinaire pour opei'er deux incinbros li la fois, se fractura le trochanter. Ayant abattu ce cheval ä gauche et fixe le membre autorieur droil sur le jarret du memo cAtö, on croisa le membre posterieur gauche pour I'amener sur I'avant-bras droit; dans eetlc position, voulant uiellre I'animal sur le dos, afin de pouvoir glisser de la paille sons les membres, on s'avisa, pour le soulever, de tirer sur I'extr6mit6 post^rieure gauche altachoesur I'avant-bras droit; aussitöl on entendit un bruit sourd qui fit soupconner quclque fracture; ;i 1'autopsie, on reconnul que la convexite du trochanter, ainsi quo la partie superieure du trochantin, etaienl döfachecs du corps do I'os.
i Joiirn. j.niini ill- Medec veler., riMigr par M, Ilu|iny, 1830, I. V, |i. s:.
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I'llnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ACCIDENTS PRODUITS PAR LES MÜYENS D'ASSUJfiTlON.
M. Rev, dans sa notice, rapporte un cas de fracture du cuLilus, intöressanl .'i faire connaltre comme exception.
Lc snjcl de l'observation est mi cheval de trait leger. Ago de dix ans, d'un temperament nerveux, alteint, au membre antörieur gauche, d'un engorgemcal cbronique. Conduit, dans le courant de '1858, a la clinique de l'Ecole de Lyon, il ful abattu pour I'applica-tion du feu. L'operation dura Irois quarts d'heure cm iron, et quand los entravcs furenl ddtachees, I'ammal so releva brusquement. Au inoino instant, M. Uoy observa, — nous employons sos expressions, — une sorte de secousse pres de l'opaule du membre qui avail ete cautörise, et il soup^onna iniinodiiitoiiiont I'existence d'une fracture.
laquo; L'appui sur les deux mcmbrcs do devant, continue M. Roy, se faisait ä peu pros egalement do chaque cöte; le coude gauche ctait loiioromoiit devie en arriere, et presentait dans sa continuity avec In I'.ico posloriouro do 1'avant-bras une courbure prononcoo. Pendant la marche au pas, une forte claudication existait pour I'extremite correspond auto. 11 me lut imjiossihlo do reconnaitre la crepitation. Je diagnostiquai neanmoinsune fracture du coude, pro-duiteparla contraction xioloiile dos muscles olecraniens au moment uii le sujet s'olnil releve. raquo;
Los suites furenl cc qu'on peut prevoir ; tumefaction dure et douloureuse, des le lendemain, en arriere de I'articulation; appui sur le sol impossible; raccourcissemcnt du membre qui venait demontrer ^existence avec la fracture d'une luxation de ['articula­tion humcro-radiale. On sacrifia le malade au beul d'un mois de traitemenl infructueux. Tar la dissection de la partie malade, M. lii'v trouva un exemple remarquable de diastase ou luxation avec formation dune fausse articulation entre le radius el le cubitus. La fracture tie ce dernier os s'etail produite a un docinietro environ de sa partie libre, o{ s'ötait consolidöe en s'ecartant, on arriere, do sa direction normale; de sorte que I'extremite inferieure de I'lm-merus avail pu so loger en arriere el a ö centimetres au-dessous de rexlreniitö superiomv du radius; les tissus s'etaient condenses et ossifies tout autour en formanl une surface articulaire nouvelle.
Nous dirons avec M. Hoy, pour conclusion, que laquo; cette obser­vation de fracture du coude, compliquöe de diastase sur le cheval par la contraction tnusculaire, est un fait des plus curieux, a cause des rireonstanoes dans lesquelles il a etc observe: rien no pouvai(
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RUPTURES DLS PAÜTIES JIOLLES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l'2o
laire redouter cet accident. II faut en conclure la necessity d'öviter queranimal si? releve trop brusquemenl apres une opdration. raquo;
J 2. — Kuplurcs rics parties mo'.los.
Cos solutions de conlinuite mil les monies raisons dc so produire que les fractures osseuses, lors de rabattage des animaux. On les a observes .-
1deg; Sur le rectum ; Goliier ' on oilo un oxomplo : 11 sauiss.-iit d mi ohoval destine aux operations, ejui Cut abaltu rudemenl apres avoir bu une grande quantite deau; la rupture de l'intestin ötait l\ 8 oentimetrcs de l'anus, et avail elle-m^me 8 centimetres de long;
2quot; Sur \e diaphragme-. .M. Bouley jcune en a fail connaitre un cas lors de la discussion sus-mentionnee ii la Sociote centrale;
3deg; Sat \cs arteres #9632; !:i rupture pout 6tre complete, comme dans un cas de iwpturo dc I'artere humerale observe par M. Schaak et cite p.nr M. lllt;-y, ou incomplete et suivio alors du developpement d'anövrysmes;
1deg; Sur les veines -. c'esl cc que Ton vit une fois a l'Ecole de Lyon sur un cbeval fougucux c[ue I'on cherchail ;i contraindre [)our panser une plaie legere; il s'abattil tout-ä-coup, lil quelques mouvements violents et mourut; ä I'autopsie, on trouva la veine-cavc decbirec en arriere dos reins et une grande quantite do sang epanchee d.-ins I'abdomcn -;
5deg; Sur le caur, comme M. Hoy en a observe un exemple sur un cheval do trail , de forte taille, abattu pour l'application du feu. Quand les aides tirerent sur le lacs el sur la plate-longe, 1'animal tomba d'abord sur los genoux; eusuite, la t^te ayant 6te fortemenl abaissee, le train post^rieur so renversa en produisanl une forte secousse. A l'instanl m6me oü le cheval-fut oioudu sur le lit, on le vil faire une grande inspiration : los \ou\ pirouetteronl dans 1'or-bite, et la morl oul lieu immediatcment. La respiration el les mou­vements du cccur s'olaioul arr^tes d'une maniere subite, le pouls n'existait plus, les muqueuses etaienl completcmenl decoloröes. A I'autopsie, faite une bcure apres, on trouva le pöricarde rempli do sang rouge coagulö. Vers le point de depart de l'aorte, olait une
1 Comjites-rendus ile l'Ecole de Lyon, annöii 1800. - 1,1.. -.inw'r isio
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1:24nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ACCIDENTS PR0DU1TS PAR l.ES MOYKNS D'aSSUJETU)N.
rapture large de 3 a 4 centimetres; cost cc qui expliqua llnslanta-neitc de la mort.
Plan- eviter cos accidents et tons ceux analogues pouvant resulter d'une L-liulo trop brusque, on observerlaquo; rigoureusement les precau­tions propres a empamp;cher l'animal de tomber de cello maniere. De cos procaulions, precederament imliqueos, rappelons uue des prin-cipales, qui consiste, lorsqu'on abat avec les enlraves, a prendre garde de irop rapprocher los pieds et de trop tirer sur le lacs, pendant quo d'autres aides tirent de ieur cote sur la plate-longe qui entoure le corps; sinon, los pieds quittent le sol trop vile, et le corps esl expose a tomber de toute sa hauteur. En so contentant de tenir le lacs tendu, l'appui du corps so conserve plus longtemps, et la chute reelle, qui no commence qu'au moment oü le corps perd tout point d'appui, so fait de bien moins haut, Elle esl encore moindre, si, comme cola arrive souvent, ranimal flechit les inem-bres avant do so laisser renverser. Dans ce dernier cas, a moins do circonstances tout-ä-fait exceptionnollos, mil accident n'est a craindre.
i 3. — Distensions et inflammations musculaires.
Ces accidents sent le resultat de la position forcee donnee aux membres pendant les operations. 11s pouvent apparailre iinmediate-ment ä la suite do I'operation on seulement un ou deux jours apres. M. Hoy esl le soul ccrivain veterinaire qui ail parlö de cos acci­dents ä noire point de vuo. .Nlt;ius lui demandons la permission d'emprunter cc paragraphe interessant de son travail.
u Ces lesions so montrent, dil-il, ;i peu pres constamment dans les meines circonstances : dans la region du coude, sur les muscles du poitrail, de la fesso et sur ceux do la face anterieure do I'epaule.
)gt; .1. Inflammation des muscles ducoude. — La position la plus fatigante do tonlos cellos qu'on peul donner au cheval est, sans conlredit, cello (jui consiste ä ramener lo canon du membre antö-rieur sur lequel il est couclie au-dessus du jarrel du membre pos-terieur appartenant au memo bipede diagonal. Pour pen quo rope-ration soil longue, si Ton doit opercr le javarl cartilagineux, le clou dc rue penetrant, cello position forcee pout produire des accidents.
quot; Je me bornerai a citer une observation recueillie sur le meine aninial a deux öpoqucs fort 61ojgnees l'une de l'autre.
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li;siF.NSlügt;S ET INFLAMMATIONS MUSCULAIRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;123
laquo; Tu cheval de gros trait, de race boulonnaisc, alteint dun furoncle de la fourchette au pied gauche de devant, estcouchösur le cöt6 correspondant pour 6tre operd; le membre malade cst rnniciu'' sur le jarret post^rieur droit el ll\('' par la plate-longe. L'operation el le pansemenl terminös, on fail relever l'animal; il no pent plus s'appuyer sur IVxUvinile malade; une investigation minulieuse no fait d6couvrir ni engorgemenl ni fracture sur los divers rayons. 11 est reconduit difficilement dans sa stalle et marcbe ä trois jambes.
.1 Le londomain, on observe un engorgement considerable do la region du coude sur le membre oporö; la douleur est extreme, I'appui est impossible. Je crains une fracture de l'olecröne; cepen-dant, je nepeux constater la crepitation. Pendant plusieurs jours, on fait sur cot engorgement dos frictions avec la teinture de can-tharides sans resultat. Le huiticme jour, on procede a la levee du premier appareil : la plaie est en hon elal, on voie de guerison; sa nature no pout expliquer la claudication violente qui a persists. Vers le quinzieme jour seulement, los douleurs out diniinue, I'appui sur le piod a pu so faire, et le gonflemenl dos muscles du coude s'ost dissipe peu ä peu; l'animal s'esl retabli complelement.
raquo; Environ six mois apres, ce inoino cheval i'nl ranienö boiteux du inoino membre el prcsentanl un nouvcau furoncle. Me rappelant les details qui precedent, je le fis coucher sur le cote oppose, au pied malade, et je fixai I'extremite antdrieure gauche sur le jarret correspondant. L'operation fut longue et doulourcuse; il fallut oxtir-per le coussinet plantaire el l'expansion tendineuse du perforant; cependant, jo n'obi-ervai pas la complication qui s'otait montree apres la premiere operation. Ge cheval rosin en traitcmenl dans les höpitaux do I'Ecole un mois environ apres cette seconde maladie.
11 Plus lard, jo le fis coucher encore pour praliquer une nouvelle op6ration on le fixanl de la mome maniere. La myosite, on inflam-mation des muscles du coude, so reproduisit cette fois avec une teile intensite, que l'animal a fini par succomber apres plusieui's jours de vives souffrances.
raquo; H. Inflammation des muscles pectoraux. — Gelte complication n'est pas rare : je 1'ai obsorveo au moins sur di\ ou douze chevaux qui avaient ete couchfe pour l'applicalion du feu. On so sort ordi-nairemenl du baton ä entraves pour ecarler suffisamment la partic ii oa;itörisor. Ghose remarquable, e'est toujours sur le membre
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I'iGnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ACCIDENTS PUUDDITS l'AK LES MOYENS I) ASSlJEIiON.
oppose quo j'ai mi se produire un engorgemenl douloureux. Dans ce cms, le cöte oppose du poitrail esl lumcfi6, douloureux a la pression; il y a augmentation de volume des muscles pecloraux et eedeme du lissu cellulaire sous-cutano. Le cheval nc boite pas, ses mouvements offront sculemonl au ilöparl une raideur qui so dissipe pen ii peu. Quelqucs jours suffisenl pour obtenir la guerison en employanl des frictions resolutivcs el meint' sans traitement.
raquo; C. Inflammation des muscles de la /esse. — Elle a lieu dims des circonstances analogues ii cellos oü se montre cclle des pectoraux, inois moins frequemment. Ainsi, plusieurs fols apres avoir appliquö le feu sur un raembre de derriere, on voit im engorgemenl muscu-laire se produire sur la face posterieui'e titquot; la fesse opposce, mi niveau tie I'anglede rischium. Gel etat n'offre rien d'alarmaul ; 11 ne tarde pas ii se dissiper.
n I). Inflammation des muscles de la fare anterieure de Fepaule. — Elle esl moins coiuumne que les precedentes. Sou apparition cause une boiterie beaucoup |)!iis intense, mais dont les suites ne sont pas fächeuses. Je me borne h filer le fait suivant ;
raquo; On presente ä la visite un cheval de carrosse, do race alle-niautle, Age de dix-huit a vingl ans environ, apparlcnanl a M. tie ii., proprietaire, rue dc Bourbon. Ce cheval esl couche pour subir l'application du feu sur deux tumours osseuses, situees au paturon du membre droil de devant; il se debat beaucoup pen­dant qu'on pratique la cauterisation. Apres une demi-heure, on le fait nlever; I'appui sur l'extremite cautörisee est impossible, I'animal marche a trois jambes, les muscles releveurs de l'epaule n'operenl aucun mouvement. Onpense que c'esl une crampe passa-gere ; quelques frictions seches soul faites avec un bouchon tie paille, la douleur diminue; ce cheval esl reconduil a son 6curie distante de i ä 3 kilomiitres. Le lendemain, le cocher arrive tout effare, me disanl que son mattre etail ires-lachedece que I'on avail couche ce cheval sans mVessile pour lui appliquerle feu; que ce che­val avail ele atteinl d'une fracture, etc.; eiiiin, il mepried'aller le voir. .M'elanl remlu ii celte invitation, je reconnus une grande dif-ficulte tians la progression pour le membre anterieur droil; i'aniina! pouvail ä pi'ine sortir tie I'ecurie, en Irainaul cette extremite. Je m'assurai tie suite qu'il n'y avail pas tie fracture, et je reconnus tie suite un gonflement considörable el douloureux le long du muscle hum^ro-sterno-mastoidien. Je prescrivis c|uolf|ues frictions avec
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PAHALYSIE DES EXTBß.MlTES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1'27
l'essence de lavande, t'l, quelques jours apres, la Loiterie avail disparu.
raquo; Os exeinples (!(gt; myosite, qu'on peul appeler traumatique, sont jr'u connus. Leur etude offre un certain inter^l, sous ce rapport surtout que leurs symptömes, inalgrö leur gravite, ne persistent pas longtemps. On esl s'raimenl iaquiet, quand on llt;;s observe pour la premiere Ibis. Us se montrenl ni6me sur les animaux qui ne sc soiit pas trop defendus pendanl qu'ils elaienl couches: rien ne peut faire pr6voir leur apparition. II serail difficile de les prevenir. gt;i
J 4. — Paralysie des extremiteä.
Personne, sans doute, n'est sans avoir remarque I'engourdisse-incnl plus ou moins prononcd qui sc manifeste chez les animaux qui onl t'Ui soumis pendanl un certain temps ä une contrainteviolente; mais cette espece de paralysie, occasionnee, suit par le trop long maintien dans une position forcfe, soil par une pressioh cxageree du lacs cm de la plate-louge, esl ordinairemenl do courte duree; eile se dissipe spontanement apres quclques pas de promenade.
II n'en esl |)as cependant toujours ainsi; quelquefois eile pcrsiste, el c'esl alurs seulement qu'elle devienl un accidenl veritable. Les membres sonl, dans ce cas, les regions les plus particuliercment atteinles. Nous aliens citer deux exemplcs remarquables de cet accident, qui fcront parfaiteraenl voir dans quelles circonstances il peut se produire v\ les suites graves qui raccompagnent.
Le premier cas a ele observe, a I'Ecole d'Alfort, sur un cheval d'experience'. Leseleves s'exercanl a la cauterisation attacherent ä un poteau la plate-longe dans laquelle etail engage le pied ante-rieur droit; I'animal se livre en vain, pour se degager, aux plus violents efforts. On le releve; mais alurs l'avant-bras et le canon de co mernbre restent llechis, el le sujel ne pent plus s'en servir. On le snerilie le lendeinaiu, et 1'on trouve les muscles grand scapulo-olecranien (long extenseur de l'avant-bras) et coraco-radial entie-rement deeolores, pales, ramollis el se dedurant a\ec la jilus grande facility.
Dans I'autrc eas, o]gt;ser%quot;e par M. Schaack2, il s'agil dc la para-
1 Comptes-rendus de VEcote d'AJfori. aende IS\~. - Cnmptfs-rendwi de VErole de Lynn, m.ff. ls-21.
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1-J8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ACCIDENTS PHODUITS l'Ali LE3 MOYENS D ASSL'JETION.
lysie d'une extremity antörieure produitepar la compressioa exercöe au-dessus du gcnou, par une corde employee au lieu de plate-loii^c pour fixer sur ce mcmbrc un pied postörieur ü operer. On reconnuf, sur I'aaimal encore enlrave, que rextremite se refroidis-sail en nirnic lemps que tout le corps se rccouvrait d'une sueur abondanle. Une agitalion extreme se manifesla; on essaya de ramencr la sensibilitepar la saignfe, les frictions irritantes, le feu: tout ful inutile, et la böte mourut. A rautopsie, on constata une forte injection sanguine au-dessus du poinl de (•(impression; au-dessous, les lissus etaient dims leur elat ordinaire.
ARTICLE III. conclusion. — urspoNs.uiii.iric m virmuN.URi:.
Que conclure maintenanl de l'ensemble des fails qui vlennent
d'etre presentes'? C'esl que la ruVessite dims laquelle se trouve le vetennaire d'assujetir. par des moyens violents, U^s rmimanx sur lesquels il a des operations a praliquer csl pour lui une source de risques spamp;iaux, susceptibles d'engager plus ou moins graveraenl sa responsabilite, el centre lesquels il a sans eesse besoin de toule sa prudence el de toute sa eirconspeetion. Car, lors meme que ees accidents se produiraient sans qu'il y eul de sa laute, et bien sou-vent il en esl ainsi, sa repulation aurait toujours ä en souffrir : ä plus forte raison dans le eas contraire.
Et il ue manque pas de eas de ce genre oü evidemment les accidents sent du fail des Operateurs , comme l'a dil fort bien M. Bouley jeune — lors de la discussion a la Sociele centrale, que nous avons citee; — quand on laisse, par exemple, des corps durs, comme des paves ou des os, dans le lit de paille snr lequel on abal lecheval; quand on emploie un trop grand nombred'hommes, qu'on tire trop violeimnent pour I'abattage, el que 1'animal, comme cnleve, du sol de tonte sa hauteur, fail une veritable chute; quand on ndglige enfin la plus lögere des precautions indiquöes, et qu'un accident arrive, le \elerinaire ne pent rigoureusement en imputer la faule qua lui.
Mais, observe encore M. Bouley jeune, il esl des circonstances oü, inali.'re toutes les precautions, des accidents surviennent dent le velerinaire ne pent pas (Mre accuse. 11 a vu un cheval, qu'on avail
! .
:
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CONCLUSION. RESPÜ.NSAItlLITK DL \ L I LKINAilll..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 Jü
abattu suivanl toutes les regies, se fracturer le tibia par les souls efforts de la contraction musculaire. II sul plus tarcl soulemenl quo cet animal avail recu un coup dc pied sur eel os, cc qui lui (it penser que l'os ctait döja föle au moment de l'opöration. Dans une autre circonstance, un cheval tres-difficile ä contenir, qu'on ful force d'abattre avec le tord-nez en place , sc decliira Ic diaphragtnc an lombant, et expira immödiatemenl :ii)ivs. M. Bouley pensc que, tlaiis ce cas, ['application du tord-nez n'a pas 6te saus influence sur la dechirure, cn detcrminanl un etal d'extriNine contraction du Systeme musculaire, et, depuis cette 6poque, il s'absticn) toujours de laisser le tord-nez ä la levre des chevaux au moment de com­mander l'abattage.
Mais des divers accidents pouvant survenir a la suite dc rabattage des animaux, un des plus graves cl des plus compromettants qu'ait ;t redouter le veterinaire esl la fracture des vertebres; car cette fracture resultant , comme nous l'avons vu, d'effets assez multiples et ä la source primitive desquels il esl difficile de remonter, semble toujours pouvoir oliv imputöe, cn partie, ä la n('i|,Tlit;cncc de l'opo-rateur. De teile sorte quo, m6mc en admcllanl que, dans tous les cas lt;ie ce genre qui peuvent se präsenter, la chute ne soil pour rien dans la production de raccidcnl, quo la cause on soil lout entiero dans les mouvements extraordinaires du malade, qu'il n'y ait pas directement, en im mot, de la laute du veterinaire, avanl agi daus ees eas-lä comme il aurail fail dans beaueoup d'autres cir-constances oü aueun accident n'a ('•l('' observe. cela ne suffil pas encore pour le mettre a l'abri de toute alteinte judiciaire. El lui sera-t-il toujours facile alors de so disculper d'une maniere complete, sil u a pas rigoureusement observe les prescriplions que lui com-mandenl la prudence?
Comme l'a dil fort bien M, Renault a la Sociötö centrale, oü ful assez longuement agitee cette question de la responsabilile legaledu veteri­naire : n L'omission d'une seule des precautions exigibles pour couvrir la responsabililepeul exposer un operateurä une condamnation. Que vieut de dire M. Goubauxl Que la maniere donl la töte de l'animal ('#9632;tait lenuc pouvail avoir une grande influence sur la production dc raccidcnl. Eh bien! est-ce que le veterinaire n'csl pas responsable de ses aides, cl est-ce que quand un fail de cette nature esl aappre-cicr, I'eiKpiete ne doit pas porter sur la part d'influence que faction des aides peul avoir eue dans la production de l'accidenf! laquo; inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ü
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130nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ACCIDENTS PHODLITS PAH LES MOVENS DASSl Jl:; IIO.N.
Cos i-üllexiuns merilenl d'aulanl plus il'tHre prises en conside ration par les veterinaircs que le cas en question n'est pas sans pm-edcnt. Ainsi, lorsque ce cheval de gendarme donl nous avons parle yh^ haut, el cjui, en 1790, a I'Ecole d'Alfort, ful abaltu pour reeevoir le feu, so fractura anc vertebre lombaire, le professeur de clinique d'alors, M. Barrucl, ful condamne ä en payer la valeur, attendu que, suivanl le rapporl des experts aommds par le Tribunal, il n'avail pas dirig6 lui-mfeme celte Operation preliminaire, e( I'avait abandonnee ä deux palefreniers qui ti'avaienl pas pröparö If lit avee sein, et quele cheval, tombe de toute sa hauteur, avail rencontrö dans sa chute one moitie des 'is pelvions lt;\'\m cadavre que dos chiens avaienl tratne sur ce lit.
Plus recemment, le fait qui s'esl pass6ä I'Ecole de Lyon, el quo nous avons rapporte d'apres M. Rey, a etc ^galement I'objet d'une action judiciaire, qui a et(S repoussee, il esl vrai, attendu qu'il irgt; avail rien, dans ce ras. h imputerä la negligence de l'operateur. Maiscela ne doit pas moins servir d'enseignement au praticien, el lui apprendre a redoulDler de prudence contre de telles cventualites. Ed definitive, celte question de la responsabilito legale des vete­rinaircs en cas d'accidents survenus pendant la pratique des ope­rations, n'est pas susceptible d'tMre resolue, en principc, d'une manierc absolue; c'esl une affaire d'appramp;iation en dehors de toute regle fixe. Et, en tout 6tal do cause, la possibility qu'a le praticien de voir toujours interpreter contre lui la raoindre negligence esl une chance constammenl d6favorable qui doil sans cesse eveiller son attention. Ses interns, sa consideration, son avenir dans I'exercice de sa profession en dependent.
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MIT
II
GENERALlTbIS CONCERNANT I.A PRATIQUE CHIRLRGICALl
CHAP1TRE PREMIER,
lies'laquo;quot;quot;* s^nerales raquo; observer raquo;vane laquo;le pratique
les lt;!;;gt;':'atEs!laquo;is.
S I. — Fixation de lindication.
t0 De Ideg;oi);iort!initlt;gt; des operations. — Bicn des cir-eonstances, cn dchors des indications speciales fournics parla nature des maladies, modifient l'opportunite des operations, et nesauraienl ii-dp ötre prises en consideration par le Chirurgien vetörinaire i|iii veul preserver les interMs de ses clients el sauvegarder sa propre reputation. La pratique de la Chirurgie esl journalicre; eile rend les plus grands services a la th(5rapeutique; mais il ne faul pas qu'elle dögenere en abus, et qua l'on ait recours aus operations sans sriiv auparavanl bien penetre des cas on leur utilite esl röelle.
Une op6ration chirurgicale (laquo;si un des actcs qui enchatne le plus
la responsabilite de l'l.....ime qui exerce I'arl de guerir. Quo cc
soil a tori ou a raison, 11 est certain que c'esl par la surtoul qu'on juge de son habilet^, de sou savoir, la pratique de la medecine pure 6tanl bien plus difficilemenl appreciee par les personnes etran-geres a Fart. Le Chirurgien cache moins ses fautes aux yeux du vulgaire que le tnedcein, el un insucces peul lui faire le plus grand tort, eel insucces ne füt-il aucuneraent la consöquencc de sa urull-gence ou de son incapacity.
C'est done avec raison qu'on a pos6 en precepte qu'il faut, nulant quo possible, eviter la pratique des opörations, el n'y recourir quo lorsque Ions les autrcs moyens de gu^rison onl 6ch mö ou ne
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|3-3nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UKCLUS \ OBSERVER AVANT LES OPfiRATIONS.
promettenl aucun r6sultat; car, en opamp;anl sans mesure, on aug-llu,nl(, craulant les chances de non-reussite. Et,cncequile conceme, 1,. vrimnnhv fera bien de suivre rigoureusemenl ce pramp;epte; car ricn ,„, oblige, en lentanl une op6ralion qu'il nc juge pas indis­pensable ou qui no lui presente que pen de probabilites desucces, ä so compromctlre sans ulilite.
En UlU,(, t.irconslance,il doil se poser pour principe dene jamais ;,./„#9632; sans rassonlimcnt des proprictaires des animaux. On a adtnis qu'il pent, qu'ii doil m^mc nc pas altendre ce consentement, dans los cas acscsperes, t^and la morl parail inevitable, el quM vaul miens par une operation, donner un espoir, men.e problomatique, que dUposer le proprictaire a une perte certaine. Dans un cas semWable, nous sotnmos plulcM d'avis que le veterinaire doit s'abstenir, s'illicnl a sa responsabilito plus qua sa conscience medi-cale I'animal drtt-il mt^ine succomber. Nous avons vu un dc nos confreres nionace d'nn proces en paiemenl de dommages-int6r6ts pour avoir pratique, de son sculgre,surun cheval qui suffoquait
(l-mu, laryngilc, l'operation de la tracheotomie, grace a laquelle ce cbeval fut same. Sans doute, si le proprietaire neul rencmce a poursuivrc, les tribunaux cussenl fail justice dune aussi mquali-fiablc pr^tention; mais enlin Fexemple ne doil pas Mre perdu et fera a nos confreres, places dans un cas analogue, une lo. de la plusstricte röserve. En pareille mauere, unjugement, m^me favo­rable est louiours dun laelieux e'.Tel.
Pour les monies raisons, le veterinaire s'abstiendra encore do conseiller les operations de convenance ou de fantaisie; ear, en cas deresultatfuneste, le proprietaire, dans son regret, conservcra d'au-tant plus de ressentimenl contrc I'operateur, qu'il avail toute pos-sibilitö de conscrver son animal en se dispensanl de le soumeltre ä une operation que rien n'obligeait a faire.
Le veterinaire encore, en eonsiderant le but ä atteindre, se trouve dans une autre situation que le Chirurgien de 1'homme. Celui-ci, avanl tout, se propose deguörir son malade, de lui conserver la vie; le Chirurgien veterinaire, en se proposant aussi eel objet, a, de plus, a le combiner avec l'inter6l des proprietaires el ä ne pas per-dre de vue le rcsultat öconomique. C'esl surtout quand il s^git des animaux domestiques qu'il est rigoureux de dire que la Chirurgie doii ,Mre une science conservalrice. Si eile ne pent obtenir la gu6n-s„n qu'an prix de graves mutilations, d'une convalescence devanl
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FIXATION DE L'lNDICATlON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;!-)i
ölre longue et difficile, eile manque son bul ; les animaux de tra­vail surtoul n'ayanl de valour ciu'autant qu'ils conservcnt, avec la parfaite inlögrite de leurs Ibnctioiis essentielles, la possibilite do rendre encore des services.
lüi rösumö, avant de pratiquer one operation, un v6terinaire doit toujours considörer ;
Iquot; Si relic operation esl necessaire, e'est-a-dire si eile esl vörila-bleraent indiquee par la nature du mal, el s'il esl bicn reconnu quo tout autre moyen serait, ou ineffieace, ou plus long, ou plus dispen-dicux: eile esl encore necessaire lorsqu'olle esl positivemenl recla-nu'o par la volonte dn proprielaire.
2deg; Si eile est possible, praticable, question quo decideront I'expe-rience et l'habilet^ du pralicien.
3deg; Si eile offre des chances de reussite, e'est-a-dire si elk promet un result at heureux, une guerison radicale et l'espoir de conserver I'animal a sou travail.
i1' Si elk ne diminue pas la valeur de Vanimal, valour consideree d'apres los services qu'on en exige, el qui se modifie consid^rable-inont suivant quo les animaux sonl destines au travail, a la repro­duction ou a I'engraissement, el qui fail que teile mutilation, fort grave dans un ras, pout devonir insiguifiante dans tin autre.
Dans ces diverses circonstances, le Chirurgien, quel quo soil lo resultal d'une operation, doit toujours pouvoir sejustificr do I'avoir entreprise, et, pour cola, 11 faul qu'il suit constamment en ctat do fournir la preuve d'une indication absolue; sinon, il doit s'abslenir.
Äquot; SEiiliii'aiiioEis dlaquo;'s (raquo;|Mgt;rraquo;(ions. — Une operation esl d'abord indiquee toutes los fois qu'elle est le soul moyen de parlor remede ä une maladie qui, abandonnee a elle-m6mc, peul enlralner la morl ou une incapacite |raquo;lus ou moins complete de travail. Cer-taines maladies de pied, los luxations el les fractures, I'obstruction d'un canal naturel par un calcul, etc., snnt dans cocas; alors I'ope-ration est une ressource precieusc pour hälor la disparition du mal. 11 faul onenro opöror leutos los lois (|uc l'operation peul faire courir au malade moins do dangers que raffection abandonnee ä ollo-uiomo, ou lorsque, sans otro grave, eile offre l'espoir d'une guerison plus prompte par l'operation que par tout autre trailcment. Cctte regie est simple; rnais eile rencontre plus d'une difficulle dans I'application parI'embarrasqu'eprouve souvent lopcrateura Irouver des elements do diasnostic suffisants pour otro sur du resultal. Toulefoisil est dos
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1;)4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 111 i.i,i;s A UBSEUVER AVANT LES OPERATIONS.
umludies, comme celles que nous venons de citer plus haut, qui doivent faire disparaitre tonic hesitation ; l'expörience ;i appris que la guerison n'en peul avoir lieu, avec les seules ressources de la nature, qu'au boul dun temps Ires-long, el toul indique alors d'operer pour ne |):is prolonger, par une temporisation non raisonn6e du des palliatifs inutiles, los souffrances de ranimal. 11 y a momo cer-taines affections, celles du pied parexetnple, qu'il est toujours avan-tageux d'operer promptement; de la parfois depend tout le succes ult^rieur de l'operalion : succes que I'on compromet en iaissant se continuer trop longtemps I'influence irritante e( dosorganisatrice que la presence des parties malades exerce toujours sur les tissus sains du voisinage.
3deg; Contre-indications laquo;los operations. — Les unes tiennent a la question economique, qu'il Importe de ne jamais perdre de vue dans la pratique vet6rinaire; les autres dependent des cir-constances physiques au milieu desquelles les auimaux vivcnt, et d'autres, enfin, tienncnl a l'ötal inrinc des sujets; autanl de points a prendre en considöration avanl d'entreprendre une operation quelle qu'elle soit.
i. Le cöte economique cst le premier ä envisager. Lesanimaux sent avant toul des machines productives, et il n'esl pas toujours possible de ne voir dans la guerison de leurs maladies que le soulagement' de leurs maux. Autanl qu'il se pen! cependant, il esl dn devoir du velerinaire de ne jamais abandonner e'e point de w\c d'humanite qui doil guider les actions de l'homme envers toute creature souffrante; et, dans l'exercice de sen art, tons ses soins tendronl aconcilierce double hnl .- le soulagement des animaux malades et l'interet des proprietaires.
Mais en ne considörant que la question öconomique, on comprend quo la pratique des operations doit so soumettre souvenl plutöt mix iois de la neeessile qua celles de la Chirurgie. Quand il existe une lesion traumatique lagere qui n'empSche pas l'animal de travailler, el dont la guörison pourrait elre rapidement obtenue par une ope­ration, dans bien des cas, on no fail pas cello operation s'il doit on resuller une privnlion temporaire do travail que l'emploi dos souls prdliaiifs ne ueeessite pas; memo au risque de prolonger la duree de la maladie, il con\ient alors de s'abstenir.
Quand une operation no doil pas produire une guerison complete, on du moins nicttro lo sujol on elal de rendre encore des services,
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PIXATIdN DK L'liNDICATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lo.')
eile no doit pas ötrc li'nl(',('; 11 en sera de meine si l'on pr6voi( unc dopivciation considoraiilc de l'animal ou une guerisou longue, des frais d'entretlen el de traitements considerables qui, joints a la pri-valion du travail, peuvenl former une depense totale surpassant la valeur de ['animal. Alors on sacrific le malade, ou, par desmoyens palliatifs, on aide ä le soutcnir pour en lirer quelques derniers services.
Des contre-indications analogues se presenteat dans les opdrations dites de convenance, par lesquelles on cherche a donner unembel-lissemenl facultatif a I'aniuial, ou a le rendre plus docile, ou a lui donner une phis grande faculte d'engraissemenl; dansce cas, 11 faul qu'il vaille an inoins la peine qu'on t'asse reparation, lout aussi bien (liuquot; s'il s'agissail de le gu^rir d'une maladie.
II. Parmi les circonstances extirteuresaa sujel qui peuvent fournir des contre-indications, il faul surloul considörer Fetal meteorologique de I'atmosphfere, lacjuelle, suivant qu'elle est froide ou chaude, seche ou humide, pent exercer, sur le resultat des operations, des influen­ces diverses que nous indiquerons plus loin, el qui doivenl elre appramp;iees par I'operatcur dans la decision qu'il doit prendre. Cepen-danl, pour ce qui nous conceme ici, I'etat puremenl meteorologique de I'atmospbere a pen d'importance; il nepeut ((ue modilier I'instant favorable de ['operation, la faire avancer ou reculer, mais non la suspendre tout-a-fait, sinon dans des cas excessivemcnl rares. Voici un de ees cas: Un ulcerc do la fourchette (crapautl I se de-veloppe dans unc saison pen favorable, pendant un temps froid et humide: si l'on opere de suite, il \ a lieu de craindre que, vu I'etat dcfavorablc de I'atmosphere, les moyons les plus rationnels ot les plus efficaces n'echouenl centre cctte affection; el si. au con-traire, on attend, la maladie peul faire as-e/. de progrbs pour deve-nir desormais tout-a-fail incurable. Alors evidcmmenl la situation du Chirurgien se complique, et, dans un cas pared, I'ajournemcnl de l'opdralion est de rigueur; insucces pour insucces, le velerinaire doit songor au moins a raettre sa reputation a convert, et n'entrc-prendre un traitemenl tres-incertain que sur les instances flu pro-prielaire, el apres avoir fail part a celui-ci de toutes ses crainles.
Cello prudence devienl encore plus necessaire si Ion a quclquo doute sur I'etat de salubrile de I'atmosphere; car, lorsrpic cctto sa-lubrite esl alteree, eile peul produirc des effets tcls sur les lesions Iraumatiques el meine gt;iir renscmiile de rorganismc des animaux
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(oünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lllilil-ES A UUSKRVEn A\A.M LEb OI'l.r.A I in.NS.
operes, qu'il y a une nircssito de plus de s'ahstcnir (Voporoi- dans des cas semblables toutes los fois qu'on n'y est pas oljliye par l'ur-gence declaree du mal.
Tous lesjours, les chirurgiens de lliomme ^levenf des plaintes contre la /fecre des höpitauv, cette cause de laut de resultats fu-nesles ä la suite des operations. En Chirurgie völerinaire, on u a pas je meine motif de complications, si ce nest dans certaines ecu-ries-inlirmeries oü le pave, n'axant pas ele chanaje depuis long-tenips, recele des matieres en putrefaction. Mais on est expose ä des dangers analogues dans certaines localites ayanl dans leur voi-sinage des foyers d'exhalaisons insalubres, des marais incomplete-mcnl dessöches, laissant ecbnppcr lies efQuvespaludeenncs, ou bien lorsqu'il regne dans la contree cjuel^ue epizoolie ou enzdotie sur le betail. On a remarque que dans ces conditions U's lesions trauma-tiques prennent un caractere pernicieux; la suppuration est lente it se manifester, donne des produits tie mauvaise nature. Si Ion place des setons, ils deviennent le siege d'engorgements qui pren­nent un caractere gangreneux, i'tc. Dans des cas semblables, le veterinaire encore s'abstieudra soigneusement d'operer pour ne pas provoquerdes complications inevitables et assumer sur lui une res-ponsahilite compromettante.
Ili. Quanl au\ conditions dependant de Vetat particulier du sujet i\\.ü peuvent fournir des conlre-indications, elles tieunenl a plusieurs circonstances tellesque: l'dge du sujet, sa constitution, son tem­perament, son etat d'embonpoinl ou de maigreur, d'irritabilitö ou d'apathie, de sante ou de raaladie, de plethore ou de dehilite. Ces differents elats physiologiques exercenl chacun une influence parti-culiere qui decident du plus ou moins d'opportunite de certaines operations.
L'influence de l'age est la premiere ä consid6rer, et eile pent se resumer en disanl que *les exlremes de la vie contre-indiquent presque toutes les operations d'une certaine gravite; car le peu de puissance de I'organisme, a ces epoques, les lui rendrait plus diffi-ciles a supporter; les grandes douleurs, les evacuations sanguines abondantes sent 6galemenl nuisibles aus animaux tres-jeunes el aux aninianx Ires-vieux ; et chez ces dernii rs surtout, si Faflection qu'on se propose de guerir cessc de faire des progres, il y a tout avantage ii ajourner indeliniinent I'opcration. Chez eux . la cicatrisation s'opcre plus lenlenient. produil un epuisemenl plus considerable, quoique
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FIXATION DE L'lNDICATFON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I ;)7
I'inflamnialioD soil tnoins vise, a cause de la diminution de la vila-liti', et finalement roperatiou peul enlratner une perte de travail plus grande que ne le faisait 1'affection primitive. L'abstention alors csl (1(gt; tonic rigueur.
Les autres conditions, propres au sujet, que nous avons enume-rees n'exercenf pas une influence moins prononcee sur le ivsuhat des operations. Chez un animal fort, sanguin, en bonne santc, les inflammations traumatiques s'activenl davantage, peuvent devenir generales, el determiner plus facilemenl la fievre, les convulsions, le tctanos; el si un lei etal ne contre-indiquc pas une operation, il incl au moins dans la neccssite de redoubler de precaution pour ne pas avoir a en rcdouter les suites. Les sujets qui joii^nenl a cos dispositions une grande irrilabilile nerveuse ou un elal plethorique plus on moins prononce, et qui soul, par consequent, les plus exposes äces suites facheuses, exigenl plus de circonspection encore de la pari du Chirurgien (]iii ne se decidera qu'ä la dcrniere oxtre-mite a pratiqucr ties operations un pen graves chez de tels animaux.
Les conditions opposees fournisscnt d'autres centre-indications, uiais pour des motifs differents; aiusi, chez un animal faible, debile, epuise par de longues souffrances, par des fatigues exageröes, ou par nu defaul d'alimentation, les lissus manquent de l'aclivile vitale nöcessairc pour produire la suppuration on la reunion des parlies divisees; alors la mortification commence, el la gangrene generale peul s'emparer des lissus leses; d'un autre cölö, si la suppuration s'elablit, eile ne ccsse plus el devient, pendant un temps plus ou moins prolong^, une veritable source de deperdition qui augmente encore I'epuisement el la maigreur du sujet. Outre cela, le sang, alors plus fluide, plus sereux, s'ecoule a la moindre blessure, el les h^morrhagies deviennenl difficiles a arreiei-: ou. si e'est apres la saign^e, le thrombus se produil avec une plus grande facilite, etc. La plus vulgaire prudence prescril alors au vötdrinaire de s'abstenir d'opörer, a moins qu'il n'y soil oblige par un danger serieux jiou-vanl compromeltre la vie meine de l'aniraal.
Une operation peul encore elre contre-indiquee par la situation de la partie malade; si. par exemple, on esl au voisinage dune eavile splanchnique el que la nature de l'operation oblige ä pdnötrer dans les lissus. il convienl de reflechir avant d'operer; ear on peul eraindre une plaie penelraule , uon-seiilemenl par le fail meine de
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138nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;RAGLES A OBSERVER AVANT LES OPERATIONS.
loperation et de scs suites, mais aussi par les mouvements desw-donnös auxquels 1'animal peut se livrer. Pres d'une articulation, il faul craindre les plaies articulaires, at so dispenser le plus possible d'op6rer en ces regions.
Kiilln. notonscomme un autre motif de centre-indication rexistence de quelques-unes de ces predispositions latentes ä tt'lle on teile tna-ladie du foie, du poumon ou de tout autre organe qu'une operation reveille el transforme en etal morbide promptcmenl mortel. Mal-heureusement j on tie pent pas toujours connaltre ces predisposi-tions, et les accidents qm en sont la suite soul ordinairement, par cela ineiiie, en dehors lt;le toute presision.
t 2, — choix du moment. Temps d'election cf temps de necessite.
L'oporateur peut quelquefois choisir, pour pratifjuer Line operation, le moment qui lui parail le micux convenir; ravancor ou leretarder de maniere a se trouvcr dans des conditions plus favorables, seit pour sa propre commodito, soil pour mieux assurer le succes do I'operation ; il y a alors lemp* d'election.
.Mais ce choix du temps no se peut faire que pour des operations susceptibles d'etre ajournccs sans danger; il n'est pas possible pour certaines operations qui ne peuvent amp;tre remises et doivent etre fai-les immediatement ; ainsi pour une hemorrhagie, une hernie 6tran-glee, une repletion de la vessie, I'introduction d'un coqis etranger dans les \oies aeriennes, etc., il n'\ a pas ii choisir un moment plus ou moins favorable; il laut operer de suite; le temps est alors de necessüi, et I'operation est A'urgence.
Quant aii\ operations qui pcuvcnl elre remises, l'election du moment dependra en meme lemps de la nature du mal, de l'etat du siijet ou des ehronslanees exterieurcs. Quelquos operations ne peuvent elre pratiques quc lorsque la maladiea deja parcouru une certaine pcriode do son döveloppement et estarriveeJi unetat deter-min6; la ponction d'un abces, par exemple, ne doit se faire que lorsque la colled ion purulente est parfaitement localis6e; pour ope-rer sur une plaie contuse, il convient d'attendrc quc les premiers accidents inflammatoires soient passes. Quelquefois il faut attendre pour laisser au mal le temps de se dessiner, ou pom- toute autre cause que la sagacity du praticien apprecie. Disons cependant qu'en iriMieral. il ne faut pas Irop abnser de la temporisation; laquo;no opera-
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CI10IX DU MOMEJCT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |;!il
lion grave a d'autanl moins de chances de succes que le mal :i fait plus de progres, quo les tissus sonl plus disorganises et ont moins de puissance, par consöquent, pour revenir ä leur etat primitif. C'est ce qu'on observe souvenl apres les operations de pied lorsqu'on tarde trop ä les faire.
En co qui claquo;nceme l'ötat du sujet, les considerations que nous avons presentees plus baul sur les contre-indications s'nppliquenl ici. Les contre-indications que le temps ou des soins peuvenl faire disparattre, comme le tropjeune age du sujet, son etat de maladie ou de faiblesse, deviennent alors des motifs pour retarder les i)|)(;-rations quipeuvent iMre remises, comme le sonl la plupart de celles qu'on pratique par simple utility ou convenance jusqu'au moment in'i ['animal est on 6tat de les supi^orter.
Relativement aux circonstances exterieures, 1c chois ilu moment favorable a son importance. Ainsi, Trial de ratmosphöre exerce, sur les animaux opcres, une influence qu'il n'est pas possible de uier, el qui pent avoir des consequences assez graves sur le resultat lie 1'operation, pour obligor souvent le vetörinaire a I'avancer ou a la retarder, a!ii^ de se mettreä l'abri de cette influence.
Un temps chaud el see, qui hAle la circulation du sang, active toutes les fonctions, esl toujours favorable a la cicatrisation des plaies, el doil par consequent elre choisi de preference a toul autre lorsqu'on a le loisir d'attendre un momonl propico pouroperer. L'hu-inklite tie I'atmosphere relache les tissus et diminue la puissance de resistance de I'economie, surtoul si cllese joint au froid; combinee avec une temperature elevee, eile favorise la putrefaction du pus el des autres matieres excretees a la surface des plaies, el pent con-tribuer ainsi au developpemenl des gangrenes locales. C'est pour ces diverses raisons qu'il esl toujours contre-indique de pratiquer la castration, et surtoul la clavelisatinn, a ces 6poques de (empera-ture extrßme. De plus, pendanl les grandes chalcurs, les animaux contrariös par les mouches s'agitent, se tourmentent, irritenl les plaies, derailment les pansements, el finalemenl entravent le succes de l'operation. Dans certains cas, la puretö de I'atmosphere n'est pas seulement ulile pour assurer la .mu'rison des [(#9632;sinus produites par 1 instrument tranchant, raais eile est encore necossairo pour que roperation cllc-nieinc soil faitc convenablemenl: c'est, par exemple, ce qui arrive pour I'appHcation du feu, qu'on ne peul faire conve­nablemenl que dans une almosphero seche el tranquillo.
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[40nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;RliGLES A OBSERVER AVANT Ll-S ül'l:;raquo;A I U)NS.
Maiutenant, on li' cotuprend, ces etats differeuts de ratmosphere peuvcnl depcndre du climat, de la saison ou l'on esl, des ia-[lucnces meteorologiques qui se modifient chaque jour; dans ces cas divers, les resultals sent les monies. Dans le Midi, les cicatri-salions,les reunions dos plaies par premiere intention sent beau-coup plus lacilcs que dans le Nord ; niais il n'y a rien ä faire au climat, il faul le prendre comme il est. Quanl ä la saison, on a coutume de dire qu'il faul öviter cclles oü so produisent les extre­mes do tonijioraliiro, el choisir do preference le printemps ou le commcncomenl de 1'automne; oar on semel ainsi a l'abri dos grands froids el dos grandes chaleurs, dont nous venons do signaler los in-convenients. Si enfin on so trouve en un temps pluvionx, ä moins que le cas ne soil tellemonl pressant que loul delai puisse devenir falal, il v a avantage ä attendre, pour operer, que la secheresse do ralmospliere soil revenue. .Monio observation pour l'insalubritö de ratmosphere. Si eel etal os( temporaire, s'il lienl a quelque öpizoolie rognante, il faul en attendre la fin; si cela tienl a ce que la localitö osl generalemenl malsaine, on conduil I'anima] dans un lieu sul'li-samincnt eloigne pour eviter les accidents graves qui pourraienl survenir aprös los operations.
L'heure de la journee osl encore ä considerer dans le choix du moment favorable, et, sous ce rapport, le matin osl indiquö, pour plusieurs raisons, comme l'heure la plus convenable. Les animaux peuvenl d'abord [ilus facilemenl 6tre laisses ä jeun; puis, äce mo­ment, its sonl encore sous l'influence calmante du repos de la nuit. D'un autre cötö, s'il survicnl dos accidents apres I'operation, s'il lt;'sl necessaire de surveiller lepanseraent, si ce pansemenl doit 6tre promptcnienl renouvelo ou s'il so derange, on a une journee tout entiere pour veiller a toul cola. Dans certaines operations doulou-reuses, il survienl quelquefois olio/, leschevaux de nature irritable, et quelques heures apres I'operation, une fievre violcnte de reaction; alors la saignee, les cataplasmes emollients, les lavements et tous los soins usiios en pareil cas no seraient qu'imparfaitement donnes si on etail oblige d'agir pendant la nuit. Pour tous ces motifs done, le matin est preferable, et il ne laut so dopartir de celte regie quo dans los temps tres-froids, susceptibles do produire dos refroidisse-inonts oho/ dos animaux qu'une operation a pu mettre en sueur; alors il vaul mioux rolardor un pen lo momont do ropc'ralion jus-ini'a une hcure do la jounu'v oil la tempcralure soil plus douce.
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CII01X HI PUOCEDE convenable.
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J 3. — choix du lieu. Lieu d'clection, lieu de necessite.
Uno operatioti ne se fail pas indifföremmcnl sur mi poinl quel-coDoue du corps; ce pn'mt est toujours detormine d'une facon lt;ni d'une auli'e. Quelquefois c'esl la science (|iii indiquc, suiumt les donnees de ranatomie, le lieu de l'operalion; e'est alors le Unu d'election. D'autres fois le theiUre de loperation est marque par I'ae-cident ou par la maladie m6me qui reclame celte operation; il % a dans ce cas lieu de necessili.
Celte distinction, admisc par I'ancienne cliirurgie, n'ost piis si rigoureuso qu'elle le parail d'abord; un lieu d'election csi toujours duiisi pour quelque chose qui vu fail un lieu de necessite. Aussi, comme le di( M. Vidal ( de Cassis , il n'\ a pas de lieu d'election ivcl: il \ ;i un lit'ii dassique, un endroil oil la science dit d'opercr, et Inn n'a |gt;;is ächoisir. Ce lieu est doncautaut dc uecessitcqueeclui qui csl indique par le siege du mal.
•; 4. — choix du procede convenable.
C'est lii m\ point importanl de la pratique des operations, qu'il faul faire prcccdcr, bien entendu, de la connaissauce aussi cxacte ([\\v possiijle du diagnostic iK' la maladie, si I'on ne veul pasagira raventure, ou ctre oblige, au milieu d'une operation, dc s'arreter pour reflechir h ce qu'on pent avoir a faire.
[..'application de ce pr^ccpte n'est prcscrite toutefois que dans la limitodu possible. Sans doute, il est indispensable do schien fixer d'avancc sur tous les details de l'operation qu'on doil praliquer, de Lien determiner l'etendue des lesions qu'on doil faire, afin d'etre sur d'aller jusqu'au bout, el lt;U' ne pas laisscr une operation inachevee. Mais dire, avec Dupuytren, que #9632; rhommedel'art doil se representer tonics les dispositions qu'il est possible qu'il rencontre, inns les acci­dents qui peuvenl troubler l'opöration, arröter la conduito qu'il tiendra relativement ii chaeun d'eux;.. que l'opöration une fois entre-prise, toutos les incertitudes. Ionics les reflexions doivent cesser; que le Chirurgien, tout entier a roporalion, ne doil |)lus amp;tre arröte par aucun obstacle, ct avoir tout prcvu, tout calcule, lout arr6te, et quo s'il csl surpris, Irouhlc. il maiKpic des qnalilcs ipii consti-
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[4quot;inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UttiLLS A OBSERVER AVANT l-KS UPERATIÜMS.
tuent l'op^rateur de premier ordre,... ' raquo; c'esl peut-etre un jion absolu el exiger I'impossible.
Malgr6 toute ratlention voulue, on iugt; sail pas toujours au juste co qu'on fera quand on pönelre avec I'instrumenl au loud (rune lesion profonde) car on n'est pas toujours d'avance bien fixe sur ce que Ton peul rencontrer, el il laut tenir compte de 1'imprevu qui ilcroule plus d'une t'ois les plans ({'operations les mieux combines. La grande habiletd meine se doeelc surtout dans ces cas imprevus, on le iienic de l'op6rateur supplee ä la science en defaut.
Tout cela ne vent pas dire qu'il tie faille rien calculer d'avance; il fant, au contraire, prevoir le plus de cas possible, et puis encore laisser I'esprit en garde contre tout ce qui pent survenir. Le pre-cepte do ne jamais commencer une operation sans etrc sür de pou-voir achever est essentiellemenl juste, mais il ne signifie pas qu'il faille invariablemenl terminer une operation commencee, quoique Dupuytren ail dil encore que ce soil une circonslance honteuse que d'abandonner une operation non achevee, declaration qui ne peul cvideminenl s'appliquer que lt;Iaiis lo cas oü une operation resterail inaclievce par le fait de la pusillanimitd ou de l'ignorance de l'opöra-leur; car il peul se pramp;enter plus d'une circonslance oü il y a avan-tage ä ajourner la fin dune op6ralion el a y revenir a plusieurs reprises, ä des intervalles plus ou moins 61oign6s. Par exemple, quand la douleur produite est trop vive, et qu'on peul craindre les funestes resullats dune döpense exagdr6ed'innervation, il est hon de s'arrcter, si Ton ne vent pas voir le malade succomber pendanl I'opei'ation; un moment de repos lui donne de nouvelles forces, et Ton continue avec plus de surctc. II faul ögalomenl suspendre s'il survient une syncope, iles convulsions; on remedie alors a eel etat general, ot on reprend ensuile la inann'iivre operatoire.
Quelquefois ce n'est cpi'apres un premier temps do Toperation (jn'on reconnalt le veritahle etnt du mal et qu'on peul juger du plus ou moins de prohahililcs de la üuerison: alors sculcment le pro-cede a suivro se decide. Cc n'est pas tout que d'etre prompt, rapide ou brillant; avanl tout, il y a une guerison a obtenir, et e'est cela qu'il faut principalemenl avoir en vue quand on choisit un proccde operatoire.
En resume, avanl d'operer, il laut songer attentivement ä ce que
1 Saiutier, Mrilcritw iiphiitoiir. i. I. ProWgomSncs.
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PREPARATION DES (iliJETS NECESSAIRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;!4:j
Ton diiil faire, s'assurer de nouveau du diagnostic, de l'etendue du mal, de la aature lt;'t du aombre des parties h retrancher, liiire roperation en idee; avanl de l'executer mamp;aniquemenl. el tout cela on un coup-d'ceil sür el rapide; on pent alors so mettre a I'cEuvre et agir avec cette promptitude sagace qui echappe aux difficultös, abrege le temps t't epargne des douleurs au patient. Puis, pendant que les mains agissent, i'cspril du Chirurgien, tout entier a ['opera­tion, surveille l'etat des choses, saisit les particularites qui lui tra-ceut veritahlenieut sa marche, et i! acheve ainsi sans trouble et saus preoccupation.
$ ö. — Preparation des objets necessaires ä loperation.
Ce soiu esl de stride neeessite : son observation scrupuleuse denote chez l'op6rateur la prövoyance et I'liabilete, et Ton tie sau-rait Irop le recommander aux praliciens qui debutent. Kien, en el't'et, ne pent donner une ])lus mauvaise opinion d'un Operateur que de levoir, pendant une operation, dans ['obligation de s'arreter pour cherchcr uu instrument qui lui manque . pour aller pre-parer un pansement, on pour tout aulre motif analogue dependant exclusivement de sa negligence.
Differents instruments sent employes pour la pratique des opera-lions; mais, de tons, le plus simple el le plus utile, e'est la main, qui serl ä double litre a I'operateur :
|o Comme (kjciiI sensible, pour reconnaitre I'dlat des parties, la situation, la profondeur des plaies, la nature, la consistance des matieres renfermees dans certaines cavites, etc. Sous ce rapport, la main joue en Chirurgie un role de la plus haute importance, sur lequel nous reviendrons bientdt en cludiant le toucher comme moyen de diagnostic chiruryical.
2deg; Comme agent actif. quand eile execute ellc-meme les manoeuvres operatoires, — soil pour provoquer certains symplo-mes, par exemple, pour reconnaitre la Ilexibilite des reins par le pincement de cellc region, la mutilo ou la sonorilo des cavites j)ar la percussion; — soil pour obtenir un resultal tlierapeuti(iue, comme dans la reduction des liernies, des fractures, des luxations; dans I'accouchement laborieux, pour 1'extraction do quelques corps Stran­gers, etc. Dans tons cos cas, il esl de regie d'employer la main settle. el de la preferer a Urns les instruments, lorsqu'elle suflit
A
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144nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ui:;ia.i.s a OBSEnvEn avant Li;s operations.
scule ;i remplir les indications. La f;ici!iii'' constante qu'elle a tic se prater a toutes les inflexions des parlies, pour apprecier Imis les changements do rapports, dc consistance qui se passenl dans les tissus, lors des operations, lui donne, en cffet, une incontes­table superiorite, superiorite qui se retrouvc encoi'e lorsque ri'iiii)l(ii dos instruments esl iiecossaire; car alors eile pent scule leur servir dc guide dans la profondcur des lesions on le regard ne peut pas pcnelrer.
La main bien excrcee a pen hesniu d'elre preparee; il suffit de l'avoir loujours propre el seclie lorsqu'on veul operer, afin de pouvoir tcnir son instrumenl avec assurance. Quand on doil pene-trer dans une cavitc, il faul se rogner les ongles, se rocouvrir 1laquo; peau des mains et des bras d'un corps gras. 11 \ a d'autrcs precau­tions encore : elles seroiit indiquees en leur lieu.
Mais la main ne suflil pas loujours: il faul souvenl d'autres objets pins on moins nombreux qui servcnl dans les divers temps de 1'operation. La reunion de loulcs ces pieces nccessairosa une opera­tion forme Vappareil, compose dc trois ordres d'objels :
I0 Les instruments propres a I'opcration;
2deg; Les instruments accessoircs, propres a remedier aus cas im-prevus. au\ hömorrhagies, comme lils, aiguilles, pinces ä torsion: plus les ciseaux, les bislouris qui conviennenl a toute operation;
3deg; Entln, les objets el maliercs de panscments : etoupe brute el prepareej bände, toile, compresses, epingles, aiguilles diver­ses, etc., suivanl les cas.
Tous ces objets doivenl elre, avant I'operation, soumis a 1'examen tin Chirurgien. Celui-ci doit, en premier lieu, s'assurer du hon etal des instruments, voir s'ils sonl aceres el tranchants, el s'ils no sent, ni malpropres, ni rouillcs, ni 6brcches, sous peine de faire une operation fatigantc, douloureuse, longue a guerir. Cola fail , Tope-rateur fera bien de preparer lui-meme l'appareil, el de disposer d'abord Ions les instruments sur un plateau on dans im panier plat, et dans l'ordre oü ils doivenl 6tre successivemenf employes. Si un aide esl charge de ce soin, I'operateur ne devra passe meltre a I'ceuvre sans avoir verifie si tout a ete arrange convenablement.
Une precaution loujours bonne a prendre quand on doil faire une opcralion un pen grave, e'esi de mettre en double les instru­ments qui doivenl le plus servir, an cas oil il y en aurail quel-ques-uns 6breches nu casses pendant les manipnvivs operaloires.
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l'OSnilJ.N Di; 1. A.MMAL, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I-1Ö
Los objels do pansetnents seront dgalemeat ranges avec ordre dans un panier isole, ol pirls ä oliv employes pendant ropcration ou immediatement apres, suivant (juil sera n6cessaire.
j ti. — Position de lanima! , da loperateur et des aides.
La position ii donnor ;m malade vario suivanl hi gravite de l'ope-ration. Mais, qu'il soil debout on comho, (i\6alors parl'undos pro-codes que nousavons exiiinincs, on Lion, si c'esl un potil quadrupede, tenu h terre ou sur uno table, I'essenliel, dans tons les ens, c'cst des'assurer que I'aniinal esl convenablcment li\e. ijiul ne risque ni dcse debarrasser de ses liens ni meine de so doranger. L'oporateur, on un mot, prövoyant tonics les resistances dn snjel. s'assurera qu'elles seronl faciletncnt vaincucs; ear, a ccttc condition seule-inent , il poul esp.'rer de ne paselre intcrrompu dans son operation et de la terminer sans accidents.
Un point a cousideror dans la jiosilion ;i donner au malade, e'est qu'elle doit elre tolle (pie la partic a op^rcr soil facilemenl eclair6e par la lumierc du jour qui, en toutos circonstances, vaut mieux quo la lumiere artificiolle, cclle-ci dönaturant loujours bcaucoup la veritable coulcur des lissus. Si loutcfois eile esl nöcossaire, on se sort de bougies; il on laut alors plusicurs pone 6clairer dans tons les sons et eviter les reflets ct les ombres.
I.'operalenr se plaeera de facon a ne pas se i^ener Ini-menie el ne j)as masquer le jour. Mais, lout en observant cette regie gen6rale, il peul se placer de bien des manieres; ear sa position change a cha-qne operation : il pout elre debout, agenouille, penehe. eonrbo sur Ini-meine d'un eulo ou do lanlie. Toutes ces positions ne sent pas oLMleinent favorables: la plus commode pour I'operatenr esl celle qu'il prend quand 1'animal esl couche a terre; alors I'op^rateur a toute la liberte de sos mouvemeuts, et de plus il esl a l'abri des ruades et des aulres moyens de defense de ranimal. En resnine, le veleri-nairequi vent faire une operation avec soln doit, avant toute chose, chercher la position la plus naturelle pour faction de ses mains; s'il so place d'une mauvaise maniere, s'il esl ijene, embarrassö dans sos mouvements, il opere avec maladresse, aussi vile que possible, afin de se debarrasser d'une position gönante, et son op6ration esl imparfaitemenl executee. A ce propos, faisons observer qu'il esl remarquable que les commencants, dans rcxercice des operations, inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 10
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146nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; RAGLES A OBSERVER .WANT LES OPERATIONS.
ont tons la iiirme tendance ä choisir des positions mauvaises ot genanh's plulnt qu'une l)i)mic qui leur sorait lout nussi facile ä preiulre. Pourquoi cela?
Le choix des aides csl d'unc extreme importaace, et malheureu-sement le velerinairc, dans les campagnes, n'a pas toujours la pos­sibility de faire ce choix conveiiahlenient. Aulant qu'il le pourra, toutefois, il prendra des aides adroits, intelligeats ct soigneux, pour n'avoir })as ;i leur commander containment co cju'ils ont a faire. Dans uneoperation dune certaine gravite, il doit essentiellement sc preoccuper de ce choix des aides, pouvant avoir alors des fonctions importanles ii confier aun ou a plusieurs d'eutre cux.
Ayaut ses aides, il fixe les attributions, la ])o.vili(gt;ii de chacun; ii celui qui a la plus grande force physique, il coniie le soin d'assu-jelir, de maintenir lesanimaux, d'emp^cher les rnouvements de la partie oil doit etrc praliquee roperation; le plus adroit tient les instrumenls, les presente au fur el a mesure qu'ils soul necessaires, concourl parfois ä la manoeuvre op^ratoire, et ainsi des autres. Le marechal du lieu est toujours choisi par le vcterinaire pour ce der­nier office; I'habitude qu'il en a le rend, en effet, prcsque seul, dans les campagues, capable de le remplir convenablement. Les garcons d'ecurle, les valets de ferine, qui sent les aides les plus ordinairement ä la disposition du veterinaire, ont les autres roles, indiques ä chacun, suivant ses forces ou son aptitude.
Le nomhre de ces aides vai'ie necessairement scion epic ranimal est debout ou couche; mais, en lous cas, il en faut toujours un cpii tienne la tete, lequel doit elre, pour cela, en ineme temps fort ct adroit. Le nombre des autres est indique par les circonstances.
$ 7. —Preparation du sujet.
Dansce paragraphe, il faut comprendre les preparations morales et les preparations physiques.
1deg; rrlaquo;-|i:ir:ilHraquo;n morale. — Ce genre de preparation , qui joue un si grand role dans l'exorcice de la Chirurgie luimainc, n'a qu'une importance fort sccomlaire en Chirurgie velerinairc. Les animaux n'ont pas le sentiment de ce qu'on va leur faire, et il n'y a pas chcz cux a combattrc cetle influence morale qui exerce dans riiomme une action si marquee sur le resultat des operations.
La settle chose qu'on puisse faire chcz les animaux, e'est d'eloigner
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PREPARATIOJI Di: SI JET.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 147
d'eux Ionics les causes d'irritation susceptibles de produire dos mouvements intempestifs gönants pour l'opörateur, et capablcs, en meine temps, laquo;Ic concourir ei av^menter la reaction föbrile par I'excitation produite. Cost ainsi qu'il convient d'eloigner do soi, an moment do ffiire \mo operation, tons les curieux, les assistants imililes, on lout au moius de leur imposer silence, el de lour enjoindre de s'abstenir de mouvements, d'actes quelconques suscep­tibles d'effrayer inutilement I'aniraal. Dans qnelquescasparticuliers, on pout offrir aux animaux one sörte do consolation morale qui les aide ä se tenir tranquilles. en plaganl pres d'eux dlt;'s objots, dos personnes qu'ils sent habitues ä voir; ainsi, on laisse son poulain ä unejument; a cole dunohele (1(^ travail, boeuf on cheval, qui fait partie d'uo couple appareiM, on place 1c compagnon qu'il n'a pas l'habitude de cpiilter. Certains animaux ne peuvenl 6tre mainlcnus quo par riiomme habituellement charge do les soigner; eel homme sera toujours present quand on pratiquera line operation sur cosnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;A\l
animaux, surtout sil ne s'agil quo dune operation 16gerequin'exige pas l'emploi de moyens violents de contention, etc.
•jo Pröpiti-ntian |)liysilaquo;iiie. — Cette preparation pent s'adres-ser ;i tout 1'organisme sur lequel on veut altenuer d'avance les effels g6neraux de la reaction febrile, on liion olio no s'appliquc qu'a la partie malade. Dans le premier cas, la preparation est dite gene-rale, ot locale dans le second.
I. Preparation physique ginerale. — EUc avail une extreme importance dans l'ancienne Chirurgie, quand la crainte do la fievre traumatique exercail un empire absolu sur les idees. Alors Ton no so serait pas hasardö a entreprendre une operation d'une certaine gravito, sans avoir an prealable produit une debilitation süffisante pour se garantir des dangers redoutes. On est beaucoup revenu aujourd'hui de cos craintos, et, quoiqu'il y ait souvent d'uliles precautions ä prendre, il esl tres-possible, comme le dil II. d'Arbo-val, raquo;pie, dans beaucoup do cas, en n'en prenant aucune, les choses n'en aillenl |)as pins mal. C'est souvent memo le contraire; car, nous avons dojä en occasion do le dire, la faiblesse, la delgt;ililö des sujets, loin delre avan'agcuscs a la guerison dos plaies, y forment obstacle; 1'organisme alors n'a pins la m6me force pour reagir centre le desordre, la decomposition des tissus loses, et le mal local s'aggrave et se prolonge d'autant. Cello fievre do reaction, si redonteo, esl pre-cisement la manifestation favorable d'un redoublemenl de force que
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I4-Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lll'XLKS A OBSERVEH AVANT l.F.S OPERATIONS.
I'economie recoil momenlanement pom- combattre avec efficacite le germe desorganisatcur que rccele toute raaladie, toute lesion; et son exageration seule pent 6tre dangereuse pour requilibre general dos fonclions; aussi a'cst-ce que dans les cas oü Ton redouts cette exa-g6ration qu'ildevient ulile deprendre quelques pr6cautions.
Dans des circonstances scmblables, qui se pr^senlent chez k-s animaux Nil's, irritables, d'un temperament sanguin et nerveux, le premier et le plus simple des soins ä prendre, c'est la diete, com-binee avec l'usage des boissons delayantes pendant un, deux ou trois jours ä I'avance, suivant le plus ou moins d'irntahilile des sujels, la gravity des operations. La diete, le jour meine de l'opera-tion, esl d'ailleurs indispensable dans lous les cas, lorsque 1'animal doit elre abattu; car, dans cette position, la plenitude de l'estomac pourrait el re suivie, nous l'avons vu, de graves accidents, pour peu (pie 1'animal so defeadit avec quelque violence.
Si cot exces de force el de vitalile es! pousse ä un haut de.ure chez les sujets, comme lorsqu'il s'agit d'un jeune animal bien nourri qui depuis longtemps n'a pas travaille, ce qui pent faire craindre la ptelhore el des accidents inflammatoires, unc saigneo plus oumoins copieuse si1 trouve indiqu^e quelques jours avanl reparation; on abat ainsi les forces de I'organisme, ou emousse la sensihilile, et on dimimie d'autaul l'irritabilite de I'economie. Gelte saignee, qu'il est convenable tie nejamais pratiquer irnmediatement avant l'opöration pour ne pas ajouter, aux desordres produits par cette operation, le trouble dequilihre resultant de la depletion sanguine, so trouve na-turellement contre-indiqu6e, timles les fois qu'on va determiner, avec l'instrument tranchant, des lesions devant ctre accompaguees dune abondante evacuation sanguine.
Quelquefois, an lieu de combattre l'energie vitale des sujets, il scrait opportun de relever leurs forces, abattues soit par une fai-blesse naturelle, une disposition gönörale de leur organisme, soit par Faction encrvante de la maladie. Dans le premier cas, I'admi-nistration prealable de quelques fortifiants, de quelques toniques devient utile; le \in chaud, cine Ton donne aux vaches qui souf-frent dune parturition laborieuse dans 1c but d'activer les contrac­tions de la mere et l'expulsion du fu'tus, et de relever les forces apres le part, remplit une indication de ce genre. Si la maladie est ello-ineme la cause de la faiblesse du sujet, il n'y a ordinairemenl rien ä faire, en outre des precautions generalos qui convionnont ä
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PREPARATION DU SüiKT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IW
tons les cas; la maladie disparaissant entralne avec ello l'effet qu'elle a produit : Suhlatä causa, tollitur effectus.
L'emploi pr6alable dos purgatifs a 6ti longtemps consoillo comme precaution indispensable avant la pratique des operations graves, dans la crainte des accidents pouvant resulter de la plenilude de l'appareil digestif. Mais pom' eviter ret inconvdnient, on tombait dans un autre qui n'esl jias moindre : e'etait do dolenniner sur la muqueuse intcstinale et gaslrique une excitation morbide dont la fievre do reaction pent ensuite augtnenter i'inlensite, el produire ainsi une complication plus ou raoins dangereuse. (Test pourquoi il nc^ t'ant recourir ;i ce moyen qu'aprös avoir bien eonsnlle Tetat de l'aniinal, scs idiosyncrasies, ses forces; et encore, quand on on juge l'emploi utile, convient-il de s'en tenir ä l'administration de quelques laxatifs qui determinont los Evacuations stercorales sans les accompagner d'une irritation de la muqueuse. Et, dans tousles cas entln, lour abstention esl de rigueur chez los sujets debiles ou d'un teinperament faible.
En Chirurgie humaiue, on fait un usajze avantageux desantispas-modiques chez les personnes nerveuses qui ne sent pas trop affaiblies; chez les animaux, ce moyen pourrait (pielquefois etre utile pour emonsser la sensibilite pendant un certain temps et par suiteraquo; la reac­tion inflammatoire; mais il ne landrail pas employer ces medicaments h haute dose, car alors lour action devient, au contraire, excitante. Knlin, si une operation a pour but do supprimer une suppuration abondante et ancienne, il convient d'elablir, en nn autre point du corps, un exutoire qui a pour but de prevenir une metastase. Des accidents assez graves pcuvont etre la suite de l'oubli de cette j)r6-caution. Ainsi, qu'on vienne ä suspendre brusquement la suppura­tion ancienne d'un mal de garrot, d'un uleerc de la fourchette, etc., aussitot la mattere do la s6cretion pyogenique, so jetant sur 1c poninon principalement ou dans diverses autres parties oü le tissu cellulaire abonde, determine des pneumonies passives, des 6tats gangröneux, des charbons (pii compromettent la vie du malade. Cost pour eviter cela quo ['application d'un ou de deux selons, un pen avant une operation cpii doit arreter une suppuration ancienne, cst indispensable.
II. Priparations physiques locales. — Elles soul plus generale-ment necessaires que les preparations generales; ainsi les parlies iloivenl r\vc daburd netlovees. \nm mises ii rtecouverl ; s'il le taut.
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I.M)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; RßGUS A OBSERVEIl AVANT LES OPERATIONS.
on coupe los poils, quelquefois on les rase, comme lorsqu'il s'ngit d'appliquer ilcs ventouses. D'autres pramp;auüons sont indiquäes sui-vant diverses circoostances; si 1'on doit eperer dans le voisinage des cavites naturelles, du rectum, de la vessie, il convient d'evacuer d'avance les malieres qu'elles renferment, parce que, s'affaissant sur eux-iuenies, ces organes risquent moins d'etre blesses.
Au conlraire, si Ton avail a penetrer dans une cavite, on laisse-rait le liquide s'y accumuler, ou Ton y suppleorait par des injec­tions : ce que Ton fail, par exeraple, avant d'extraire des calculs de la vessie. Certaines parlies du corps exigent qu'avanl d'operer, ou ramollisse les lissus par des lotions, des bains, des cataplasmes Emollients, etc. Les regions recouvertes d'nne enveloppe coi-nec reclaineul ccs soins preparaloires plus qu'aucune autre. En outre, sur ces parties, il laut diminuer l'öpaisseur de la corne, I'assoupllr, circouscrire les portions c|ui doivent en etro extirpöes, preparer et ajuster d'avance un fer convenable, etc., toutes precautions do la derniere importance, et que nous meulionnerons en detail en trai-tant des operations de pied.
L'emploi de ces moyens de ramollissement convient encore pour diminuer l'adhörence de tissus de mauvaise nalure qu'on veut deta­cher, ou pour affaiblir la resistance que certains produits morbides, tels quo les cors, offrcnt a 1'action des instruments. Les emollients sont encore utiles pour rappeler sur certains lissus malades et dis­poses ä des degenörescences incurables, comme soul les abees froids, les ulceres rongeants, la chaleur vitale necessaire au succes des operations pratiqudes sur ces tissus.
11 \ a des preparations locales d'un autre ordre. Par exemple, lorsque l'on doit faire une operation a l'encolure ou vers le garrol, et qu'en cette region, comme cela arrive assez frequemment, exists la gale, il esl opportun de coininencer par faire disparaitre cette affection qui, portant l'animal ä se gratter, jx'ui devenir ainsi im obstacle a la guerisoo que l'on veut obtenir.
II laut dire pourtant que toutes ces precautions, bonnes en elles-memes, excellcnles en prineipe, ne soul pas loujours possibles; |)lus (rune fois il arrivera au velerinaire d'etre appele ä operer sans avoir rien pu prevoir ni pr6parer. G'est alors ä sn sagacitö, ä sa prudence qu'il appartient de suppleera tout, de remplacer, par des soins conseculifs judicieusement ordonnes, les precautions prepara­loires quo Irs t'irconslauccs auronl cin[)6chö do prendre.
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DIAGNOSTIC CHIRUBGICAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;151
Nous donnons les preceptes fondos sur rexperience ct les donnees de la science; mais nous ne repondons pas des 6veneiiients qui tor-
cent a les nöeliser.
CHAP1TRE II.
Du ditigiiostic* eliirurgieal.
5 1. — Importance genera'.e du diagnostic cüirurgica!.
La connaissance parfaite du mal auqucl doit remödier ['action de l'instrument est la premiere condition pour qn'une operation soit bien faite. Ce n'est qu'en faisant de celle connaissance son guide constant qne le Chirurgien peut arriver promplement et avec assu­rance ä son ])iit, piv'parer el häter le succes, et provoquer la confiance en son savoir et son adresse.
Gela suffit pour faire comprendre tout d'abord I'importance du diagnostic chirurgical. On ne saurait iiiieux s'y preparer (pie par de bonnes etudes anatomiques, etudes qui merne doivent elre plus exactes, plus elcndncs quo cellos lt;pii sont necessaires pour lexercice seul de la medecine pure; car les lesions chirurgicales, plus multi-}iliees7 plus localisees dans les lissus quo les affections internes, ne sont bien connues qu'autant qu'elles le sont dune maniere nette et precise. En effet, ellcs tirent la plupart de lours caracleres de la nature, du volume, des connexions des organes allaques. El, sur ces points, des connaissances seulement superficielles ou gonerales equivalent souvent ä une ignorance absolue.
Ainsi, en lui-nieme, le diagnostic chirurgical est, en quelque sorte, un art plus etendu, qui reelanie plus de sagacile, de connaissan­ces generales que le diagnostic medical, d'abord parce qu'il doit s'etendre aussi bien aux affections internes ou medicates qu'aux le­sions externes ou chirurgicales, el ensuite parce qu'il a besoin dune precision plus grande , I'inslrumenl tranchanl ne pouvanl pas ^tre introduit au hasard comme un inedicaiueut quelconque, et devant loujours etre porlö exaclement ('aus une direction indiquce par la nature des lesions a modifier. Cela seul rendrait les erreurs do diagnostic toujours plus dangereuses en chimrgie qu'en medecine.
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{')#9632;}nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DIAGNOSTIC Cilllll lUilCAL.
alors cine Ui uecessile d'employer constamment la methode agissante envers los lesions chirurgicales ne cr^erait pns, pour le diagnostic do res maladies, une rcsponsabilite infinimenl plus lourde que cello loni-bant sur le diagnostic dos maladies internes qui no sont presque jiimais traitees quo par les methodes palliative on expectante, et sur la nature desqucllcs, par consequent, il Importe souvent fort peu, comme resultal pratique, d'avoir une veritable certitude.
5 2. — Moyens d exercer !e diagnostic chirurgical.
Tons les sens doivenl venir en aide au Chirurgien pour assurer son diagnostic; ils so prelenl mutuellcmont seconrs, so complotont fun par laulro; mais il faul pourcela qu'ils aient oto Jndicieusoinont et longtemps exerces; ils sont insuffisants quand un usage r(''pe(ö na pas devoloppo leur puissance. Squot;il esl possible, il convient do los employer tons a la foispour dirainuer los chances d'erreurs, parce nu'ils peuvent alors se corriger reciproquement. Cos orreurs, il est vrai, no sent pas toujours ovitees, lors meino que tons U's sons sont mis ä contribution; mais on lombe alors dans I'exception, quo I'ha-bitude et rexperience peuvent seules degager do 1'incertitude. En aucun cas, toutefois, les sens ne sauraient agir isolamp;nenf : le raison-nement et le jugement doivent lour venir en aide pom- en edairer I'application combin^e; ce sont dos instruments qui ne peuvent otro utilises, aussi parfaits qu'on les suppose, quautant ([u'nne direction eclair6e les fait concourir a la fois a une determination unique.
fto igt;t. in vtso. — La vnc perrnet d'abord de juger les defauts de conformation; olio est d'autant plus offioaco quo Ton a une con-uaissance prealable plus parfaitede 1'anatomie el de la forme exacle des regions. On pout reconnattre ainsi les deviations des lignes natu­re-lies, les depressions on saillios, les d6fauts do symotrio dans les parties, etc.; el ainsi so decelent souvent les fractures, les luxations, les tumours avee lours formes divorsos, etc. Dans tons cos cas, si les deformations sont pen apparentes, on pout aider le travail d'ap-preciation de l'ceil par la mensuration qui facilite la precision du diagnostic, quand, par oxomple, les rayons dos tnomhres out une longueur nioindro quo dans lotat normal, quand un abces profond produit une tumour diffuse cpii n'apparatl pas ao premier coup-doeil #9632; i dans d'autres cas analogues. Tousles instruments ordinaires de monsuration pcuvenl ein' alors employes avoc avanlage.
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MOVESS DE 1. EXERCEK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;153
Les modifications do coloration sont encore appr^ciees par la vue; une plaie rouge e\ humide indique un (Hat local et g6n6ra] satisl'ai-sant; c'est le contraire si la surface traumatique so couvre (rune couclie sl'chc grisätre, indice de dösorganisation. On trouve encore des signes dans la couleur du sang, noire ou rutilantc a i'etal normal, et prenant une teinte verte dans 1c sang d'inflammation. La couleur du sang qui s'econle montre quelle espece de vaisseau a ete blesse, comme la direction et la rapiditö du jet en indiquent la position el le volume. La vue encore, faisant reconnattre la mobility des parties, aide au diagnostic do certains cas palhologiques, decelos par des mouvements anormaux i)lns ou rrioins prononces: tels sont les luxa­tions, les fractures, quelques anövrysmes, etc.
(Test a l'aiile de la vue, aidee d'une lumiere vive, qu'on explore la bouche, les cavitcs nasales, les yeux, l'intörieur des oreilles. Pour ['exploration de la bouche, on se sert des diverses especes de speculum oris, ou simpleraent des doigts quand on n'a a faire qu'un oxamen rapide des parlies auterieures. I^'S speculums, vulgaire-ment pas-d'dne, se composent le plus ordinairemenf de deux liges fixiV-s transversaleinenl, a une certaine distance l'une de l'autre, ä deux rnontanls lateraux formes d'une seule lame recourliee el tenue par un manche inlcrieur et central. Ces tiges, garnies d'ötoupes et entourees d'une enveloppe de cuir pour eviter le contact direct du fer snr les espaces interdentaires et los blcssures de ces parlies, sont immobiles dans le speculum simple 'Jig. 28 ; elles son! mobiles, c'estr-ä-dire susceptibles de straquo; rapproclier on de s'ecarler plus (m moins dans le speculum laquo; coulisse de Fromage de Feugre, ou dans \c speculum ä mdeRigot {fig. 29). Co dernier, aujourd'hui presque seul usite avec le speculum sim­ple, a I'avantage quand il est en place, dans la bouche, de per-mettre toujours l'öcartement des metchoires ä un degre convenable, et de pouvoir servir aux anirnaux do toute taille. Le speculum est jilus particulierement usite chez les grandsquadrupedes domestiques. Pour sen servir, on 1'enfonceenlrc les deux machoires, parallfelementci leur direction; puis, quand les deux tiges transversales occupenl les espaces interdentaires, on ramene,
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154nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DIAGNOSTIC CUIRUBGICAL.
par un mouvement dc bascule, le manche sous le menton, el les
deux, traverses se levant Tune sur I'aulre , les machoires secartent.
Brogniez avail imagine un aulre inslrnmenl pour le meme objet,
et appelö par lui brulon-speculum {fig. 30); e'est, commeon voit, une
Fig. 30.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; espece de bride ä tri-
ple inontant, mainte-nant un appareil qui ecarte les machoires par une double vis exterieure. Le defaut de cct instrument , e'est de s'eloij-'iier un peu de la simplicite qui doit elre la qua-lite preniioro des ob-jetsqui enlrent dans un arsenal de Chirurgie veierinaire.
Quand on n'a aueun de ces instruments ä sa disposition, on pent les remplacer par un anneau do for, par une petite plauchelte en forme de parallelogram me et percee d'une ouverture centrale, ou par tout aulre instrument analogue qui puisse, en s'interposant ou­tre les machoires, les tenir ecartees, et permettre en meine temps do voir an fond de la bouche.
Souvent on sc sort seulemenl des doigts pour explorer la bouche des grands (juadrupedes; alors on commence, s'il s'agit du cheval, par saisir le bout du nez avec une main, puis de I'aulre, passee dans l'intervalle des barres, on prend la lotalito de la langue qu'on attire un peu au-dehors, en elevant I'index contre le palais; cela suffit pour tenir uu instant la bouche ouverte. Si Ton doit explorer celte partie sur un bocuf, il faul d'abord faire soulever la fete par un aide place conlro l'encolure, et qui saisit le nez on introduisant le pouce el I'index dans les narines. Quand la tele est relevee, loperaleur, pour explorer la bouche, se sort des deux mains, donl il introduit de chaquc cote, en arriere des incisives, les deux pre­miers doigts, pour abaisser la machoirc inferieure, et il maintienl la bouche ouverte pendant toul le temps nccessaire a 1'examen.
On no fail pas habituellement usage du speculum chez les petits animaux. Les mains sui'lisenl pour les petits ruminants ou les cbiens qui ne se del'endent pas : on prend une machoirc dans chaque main cl mi les ('carle Vune de l'autre, toul en ayant soin . quand on agil sur
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MOYENS DE 1, EXERCER.
uii chien, de laisser les Ifevres entre los dents et les doigts pejur cvitor d'etre mordu. Si le chien resiste trop, on pent mettre les ciseaux ou tout aulre corps resistant entre les rangdes dentaires de l'nn ou do l'autre cotö. Pour le pore, dont l'exploration de la bouche ne laisse pas que de jireseulcr quelques difficultes, on peut se servir, en ma­nierede speculum, de l'instrument represenle ici {fig. 31 ), et que nous avons trouvenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 31.
figure dans quot;Vi-_______^ f^^^^S^^X
horg. Tenua dcux^i'- —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;X) % / Oj --quot;quot;i-- -- : quot;.ri^
mains, etant plusnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^^Vv^..tf^^^
ou moins enfonee, il pennet de donner aux mächoires le degr6 d'ecarleinenl (pie Ton desire. Mais plus habituellement, on se sert pour cette operation du bälonnet ou bdillon, qui ser4 aussi, comme nuus ravens vu, de inoyen de contrainte pour maintenir I'anima]. Pour s'en servir, quand on 1'a place entre les dents, en travers de la bouche, on le lait basculer sur le chanfrein, ce qui met a decou-verl \i\ languo et une parlie du plancber inferieur de la bouche.
On n'a pas d'instrument pour l'examen paiiiculier des cavites na­sales. On se sert seulement des doigts que I'on fait agir de la maniere suivante ; soit, par exemple, la narine droite du cheval ä explo­rer : on saisit le bout du nez de la main droite, puis, de 1'index laisse llbre, on souleve 1c plancher supei'ieur d(^ l'ouverlure nasale, et avee le pouce on ecarlc la paroi externe, en meme temps que la main gauche, tenant le menton ou la langue, maintient la (ixite de la tele; I'operateur alors peut explorer h son aise la pins grande partie des casites nasales. Pour les autres animaux domestiques, il n'y a pas de manoeuvres particulieres; on tire parti des cireon-stances.
L'examen de Tieil doit sc faire, autant que possible, sans y tou­cher; on se place en face ou de cote, suivant 1'objet que Ton a a voir. Ce n'est que quand il faul examiner le corps clignotant du cheval qu'il est nccessaire d'employer la main; alors on se contente d'appuyer le pouce sur la paupiere inferieure et 1'index au-dessus du börd de la paupiere supörieure, sous l'arcade osseuse surciliere, en appuyant modei'emenl jusqu'ä ce quo la troisieme paupiere re-couvre le globe oculaire. Ün ne pratique pas, chez les animaux, l'examen de l'ceil a l'aide du speculum oculi, espece d'anneau pou-vant s'ouvrir el se fermer ä volonte. Nous reparlerons de cet instru­ment, qui serl plutnt d'ailleurs a dilater les paupiere s ipi'ä faciliter
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Ijünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DIAGNOSTIC CUIRURGICAL.
I'exploratioD de l'ceil, quaod aous en serons aux operations qui so pratiquent sur ces organes.
L'exploration usuelle des autres parlies du corps a'exige pas de manoeuvres particulieres, ä l'exception cependant du pied; mais l'dtude dos operations qui so pratiquent sur cet appareil, en nous permettant de revenir sur la question d'exploration, nous fournira l'occasion d'examiner en son lieu ce point de diagnostic.
Quant aux speculums uteri, ani, si usiles on Chirurgie iiumaine, pour l'exploration duvagin, de la matrice, de l'anus, on connalt a peine leur emploi on Chirurgie votorinaiic. On no oonnait pas davantage los speculums amis, nnris, pour l'oreille, lo noz, dont los chirurgiens d'ailleurs no so sorvont plus eux-mömes.
Pour cpie le sons de la vuo permette dota'olir uu diagnostic exact, il est important de placer los objets sous une lumiere convonahle et bien dirig6e. Cello lumiere sera naturelle ou artificielle, et plus ou inoius vivo; olle arrivora perpendiculaii'emcnt ou obliqueraent, sui-vanl los cas, et produira des reflets ou des ombres dont il laut se deüer, et quelquefois savoir se servir : co sont autant de ressources pour le Chirurgien. En general, la lumiere naturelle, produile par la vivo ciarto des rayons du soleil, osl preferable ä toute autre pour exa­miner dans lo fond des eavites naturolles; seulo, eile permet de bien apprecior los changements de coloration qui peuvenl s'\ produire, ainsi (juc certaines oxulcöratious parfois importantes a conslater. Pour l'exploration des yeux, il faut varier rinlonsito de cette lumiere, l'affaiblir souvent, pour faire dilator la pupille et pouvoir bien con-stater l'etat des parties, surtout dos parlies profundes de l'organe, coiame dans les cas de cataracte, d'amaurose; alors on place l'ani-mal, non pas dans un lieu obscur, ce qui cacherait ä la vuo toutes los parlies ä la fois, inais on face d'un inur ou de toule autre sur­face de couleur sombre, de inauioro a deloruiiner seulement la contraction do Viris.
Pour examiner une oavile sinueuse, ctroito ou profonde, naturelle ou accidentelle, la lumiere solaire peut devenir insufßsante; on so sort alors d'une bougie qu'on a sein de ne pas placer entro Tocil et l'objet, co qui eblouil et onipcVho de bien voir.
So Du touelier. — Le toucher osl plus precieux encore quo la vue pour le diagnostic chirurgical; il permet de conslater los trois dimensions, de circonscriro los parlies malades ol den delor-miner ainsi Felendue. II e.si utile dgalcmenl pour reconnattre la
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MOYENS 1gt;E l'EXERCER.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;157
temperature, 1c dogrc do consistance, d'äasticitö des tissus, pour s'assurer de la nature du contenu de certaines tumeurs, de l'immo-Itilile ou de la mubilitö dos parties, etc. Avantageux en toutc circonstance, il devient surtout dun grand secours pendant la pratique ineme d'une opöration oü il supplde la vue presque tou-jours g^'nee par la presence du sang, et sert en meine temps de guide a I'instrument. On a done pu dire avec raison (|ue le lonelier cst le sens chirurgical par excellence.
On exerce le toucher avec les doigts agissant seuls ou ä l'aide de divers instruments; les plus speeialement employes pour cet usage sont les sondes et les slylcts.
f. Le toucher avec les doigts senls, exerc6 avec un ou plusieurs doigts, avec la main tout entiere ou les deux mains reunies, est assnrement le moyen d'avoirles indications les plus exactes; I'index surtout, conime instrument de tact, rend les plus grands services au Chirurgien par son exquise sensibilil6. Le toucher avec la main pent (Hre medint ou innnedial; inutile d'ajouter que ses indications sont d'autaut plus precises qu'il s'exerce sur un point plus rapprochö de la partie lesee, en un mot, (pi'il est plus immedial.
Un cas dans lequel I'emploi do la main seulc, aj)plilt;piee d'une maniere immediate, c^st ;i peu pres indispensable, e'est quand il s'agit d'apprecier la lempörature des parties, tonjours importante ii constater : son elevation indiquanl une inflammation exterieure, conime sou ahaissement fait presagcr la gangrene. Le thermometre permettrait sans doute d'avoir ce resultat avec plus d'exactitude; mais la dilficulte d'avoir tonjours cet instrument avec soi, et son insufSsance pour indiqaer certaines proprietes purement tactiles do la clialeur : chaleur seche, liurnide, etc., font que Ton s'en tient tonjours au senl toucher qui fournit ä la pratique chirurgicale des indications plus completes.
Par le toucher, le Chirurgien juge encore de la consistance des parties, si variable depuis les tumeurs osseuses jusqu'aux tumeurs Ics plus diftluentes, en passant par les produits fibreux, squir-rheux, tuberculeux, etc. De nienie, il reconuattra les tumeurs inflammaloires ä leur sorte dclasticile, dont les degres divers, liien appreeiös, donnenl des indices prccieux ; ainsi de la tension, une resistance vivo annonceut une inllammation profonde avec elrangle-menl; et si a cela so joignent les caracteres dc 1'oedeme, si les doigls, deprimanl d'abord les tissus avec facilite, trouvenl jilus
laquo;
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158nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DIAGNOSTIC CIIIRURGICAL.
profondömont uiic forte resistance, on a probableraent un phlegmon ä sa periode de suppuration; co qu'il esl boa de reconnaltre quand on ae peal pa3 s'aiderde la Quctuation pour diagtiosliquer un abces.
La QuctuatioD ollc-inome, determinfe par le deplacement brus­que ct rapide d'un liquide qu'on ballote d'un doiiit ii I'autre, so reconnatt encore an lonelier. On determine ainsi la presence d'un liquide dans une cavile artificielle en impriruaat ä ce liquide, avec le doigt, un mouveraent que la main ensuite resseat toute entifere; do meine Ton reconnail de la serosilö dans I'abdomen, si, appliqnant la paume tie la main sur lime des parois laterales do cette cavile, el perculant avec la pnlpe des doigls de lautre main la paroi opposäe, on sent le liquide venir Trapper la main deineureo immobile.
Par le toucher, on reconnail un lipAme lt;[ui est doux parfois comine squot;il etait rempli do colon: on pressent im ramollissement des tissus ä une sensation qui se rapproche do cello do I'cedeme, mais no conserve pas l'impression des doigts comine celui-ci; on s'assure de la presence d'une artere par la pulsation, comme on reconnail une tumeur sanguine au mouvemenl d'expansion spontanee que Ton sent dans les doigls qui embrassent la tumeur; on juge de l'ötat du globe de l'ceil ilont on peut dlagnostiquer ratrophie s'il presente line mollesso indolente laquo;[ni lo fait coder sous le doigt comme une vessie incompletement remplie. Enfin, par lo sens du tact bien exerco on peul avoir mille indices precieux dont le Chirurgien pro­file pour operer avec assurance.
Mais, outreles objets apparents, on pout encore, par le toucher, reconnaitre Tetat des cavitos naturelles oil le sens de la vuo no peut penetrcr. On constate ainsi la laxito on la rigidite des canaux, leur diametre; on s'assure des alterations, des productions anormales, des corps etrangers qui peuvent s'y rencontrer; on constate encore ainsi la gestation.
Mais les doigts seuls, lorsquil s'agit do reconnaltre I'elnt do parlies situees profondement, sont le plus sonvenl insuffisants; c'esl alors qu'il faut faire usage des sondes et des stylets, Instruments qui servent surtout pour reconnaitre la profondeur, la direction des plaies et des fistulös, Fetal des parties osseuses, la presence dos corps etrangers.
H. Les sondes soul de plusieurs series; ellessont pleines, cannclces ou creuses. Toutes doivenl (slrc parfaitement lisscs et employees dans le plus grand etat de proprete.
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MOVENS DE L'EXEIICER.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 .'i'J
Les sondes pleines sont ordinairement boutonnies , c'esl-ä-dire
prosi'iitcnt un leger renllemeiil ä uno de leurs extremiles; ce rjui en rend I'introduction moins douloureuse, el preserve des fausses routes; ce renflement ou boutou a de plus l'avantage de pouvoir servir a pousser dc dedans en dehors les parties sur lesquelles on vent pratiquer une contre-ouverture. I.a sonde pleine est tres-usitee en Chirurgie vetei-innire: on lui donne generalement la forme d'un S (ßg, 32), d'oü le nom habituel quelle porte de sonde en S; on la divise eu deux parlies reunies ä vis pour qu'elle puisse so placer dans les trousses. L'ocil ou cbas qu'elle porte ä son exlremite non boutonnee sect ii introduire des meches dans les caviles trau-matiques quand il y a lieu. La sonde de plomb, formte d'un simple fil de plomb \)\n* on moins gros, enroule sur Ini-rnemo pour etro plus facilement tenu dans la main, est d'un emploi egalement tres-fr^quent en Chirurgie veterinaire; sa flesibilite, F'g- 32. Kib'. 33. qui diminue beaucoup le danger do sou intro­duction, la rend bien preferable ä toute autre pour le sondage des plaies.
Les sondes rannelees sont droites; d'un edle , prescpie cylindriques el unics. elles presenlent de l'autre une cannelure ou gouttiefe qui va en diminuant depuis le talon jusqu'a la pointe oü eile so termine en cul-de-sac. De plus, ces sondes portent un manche qui doit 6tre assez efemlu pour qu'on puisse le lenir a la main sans le faire vaciller pendant qu'on se sort de l'in-strument. La sonde ici representee (/?lt;/. 33) est cellc qu'emploient les veterinaires; son manche serf en meine temps de spatule. L'usage special de ces sondes caunelecs est de servir de conducteurs aux instruments Iranchants quand le doigt ne peut les guiderj il est done, indispensable que la cannelure soil unic et sans la moindre inegalite.
Quant aux sondes creuscs, que Ton fait en caoutchouc, en gutta-percha, en cuir bouilli, elles out surfout pour usage do penetrer clans les cavites naturelles et de faire övacuer les liquides qui s'y trouvent accumulcs; nous reviendrons en temps opportun sur leur emploi.
III. Les stylets sont des especes de sondes plus minces que les sondes ordinaircs; ils ne sont ni boulonnes ni creux, et sont formes
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I COnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DIAGNOSTIC CUIRURÜICAL.
ordinairement tic simples lils melalliciaes. La facility dc leur pene­tration dans les lissus en-dehors des voies ;i explorer, d'ctu peuvent resulter des döchirements, des fausses routes, doit rendre tres-re-*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;serve sur l'emploi de ces instruments.
Cette derniere recommandation esl d'ailleurs generalc pour ce qui concerne l'exercice du toucher, c'est-a-dire que, malgr6 tous les avantages que prösente ec sens pour le diagnostic chirurgical, ce ne ileil pas eti-e une raison pour en pousser l'usage jusqu'ä labus, jusqu'a aggraver, par des manceuvres intempestives, le mal que Ton veut constater. Gela est d'autant plus indispensable, que le tou­cher ne donnc des indications un peu precises que lorsqu'il est exerco avec legerete; des pressions trop fortes, outre qu'elles sont inutilemenl douloureuses, donnent des sensations plus obscures. Le toucher inediat, parlequelon cherche ä reconnattre un corps dur a travers une certaine cpaisseur de lissus, a surtout besoin de tonics ces precautions.
Mais c'est lorsqu'on emploie les instruments d'exploration qu'il faut le plus de prudence, el qu'il Importe de ne pas s'obstiner ä chercher la certitude quand mcnie. La defense de sonder certai-nes plaies, telles que celles qui occupenl le voisinage des arti­culations on des grandes cavites du corps, est elcmentaire, attendu qu'il serait tout-ä-fait deraisonnable de risquer a la fois, el 1'ouver-ture de ces cavites accidentelles, el la suspension, par 1'irritation que produif toujours I'introduction d'un corps Stranger dans une lesion traumatique, du travail reparatcur de l'organisme. ün sondage mal fait pent quelquefois d^truire toute chance de gucrison.
M^me observation pour ce qui concerne l'exploration des cavites naturelles: le pharynx, le rectum, rulerus el le vagin, la ves-sie, etc. Dans ce cas, que Von se serve de la main ou des instru­ments, il faut les enduire d'abord d'huile ou de graisse, puis agir avec niesurc, calculer chaque mouvement, n'operer ni decliirurc, ni pincement, ni distension exageree; ce que peuvent faire des ins­truments mal fails ou disproportionnes. Tout es ces precautions, si simples et si naturelles qu'elles paraissent d'abord , sont cepen-dant assez souvent negligees pour quo nous n'ayons pas cru devoir en oinctlre la recommandation.
1$deg; De l'ouie. — L'ouie, dans plus d'une circonstance, offre un ntilc secours au Chirurgien pour completer les indications four-nies par la vue .1 le toucher. Un grand nombre de ph^nomfenes
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MOYENS KE L i;\t!\(.i;r,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Id!
divers peuvent tire appr^ci^s par le sens de l'oiile qui, bien oxiTce, est susceptible de devenir im elomcni pröcieux de la science
du diagnostic, comme Tont prouve les travaux de Laennec sur les maladies de poltrinc.
I'arini les plienoinenes pereus par I'oreilie , on peut oiler la crepita­tion, quoique dans beaucoup de cas il semlile plutol que I'effet pro-duit soil pereu par le lonelier, ee (jui arrive, par exemplo, quand des fragments osseux se mettenten contact: il en r^sultc an frottement see, apre, rugueux, imprimant dos secousses ä la main, el, en general, facile a reconnaitre. Si la fracture eslcomtninutive, la ero-pilalion produite par la pression du inernhrc ressemble au bruit que feraient des noix renuices dans nn sac. Quand on fait mouvoir une articulation doiil le cartilage des surfaces de contact a ele ulcere ou use, la crepitation, moins apre, fait I'effet de deux morceaux de faience frolics Tun centre I'autre. Les tumours qui se develup-peut en dessous des lames osseuses des os de la tele font entendre, quand on les comprime, une crepitation analogue ii celle produite par du parchemin sec; ce bruit n'est pas permanent .- apres plu-sieurs explorations, il peut disparaltre par la rupture des lames osseuses ou la perle de leur claslicile. Celle crepitation aide ä dis-tinguer les turaeurs fibreuses sans gravite qui se develonpent parfois dans le tissu des os; on la percoil aussi dans I'osteosarcome.
Dans 1'emphyseme , la crepitation est caracterislique, facile h reconnaitre, plus douce que la precedente; on a conseille avee rai-son de toucher los animaux insnffles par les bouchers pour prendre une idee de celle crepitation. Une compression douce et uniforme anginenle l'elendue dans laquello on la constate; ce caraclere Ini csl particulier.
L'oreille fail encore percevoir ce lgt;riiil do glouglou que Ton a signale comme indice de l'entree do I'air, dans les veines, dans la cavilo abdominale aprcs la castration ä testicules decouverts, dans l'appareil respiratoire et dans rintestin par les plaiesqui peuvenl se produiro sur ces organes, etc.; \amp; gargouiüement (\\ä a lieu quand, dans une tumour, existent des gaz ou un liquide; \c susurms, bruissement particulier propre ä certains ant5vrysmes, aux lumeurs (irectiles, a certaines tumours encephalo'ides tres-vasculaires, ele., et une foule daulres bruits nuances do milk- manieres, resultant du contact des stylets, sondes et autres instruments exploratours, avec 'es os plus ou moins denudes , avec les calcnls, les corps elrangers I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I I
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[C1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DIAGMOSTIC CHIRDRGICAL.
libres ou enkyst6s qu'ils peuveat rencontrer dans les tissus ou dans les cavitos naturelles.
11 existe encore le bruit de frotlemcnt qui indique le dobut de ['inflammation ties s^reuses, et qu'on peut missi reconnaitre dans les gatues tendineusessouffrant d'une irritation; It' bruit de gargouille-mcnt qui aide an diagnostic des hernies; los bruits clivers pereus a l'aide de la percussion el de Vauscultation dans les maladies de poi-trine; le Sternen* particulier au cornage, etc. Ce sonl lä autant de ])benoniencs remarquables dont il n'entre pas dans noire sujet de faire Fölude partieuliere, niais rpie nous avons dö citer pour montrer l'importance de l'ouie pour le diagnostic de beaucoup de maladies chirurgicales , et los avantages quo le Chirurgien peut retirer de son exereicc bien diriiio.
4deg; De l'odorat. — Ce sens a des attributions assez limitees dans le diagnostic chirurgical; il sort surtout ä reconnaitre la gan­grene, la carie, et, sous ce rapport, il prend de ['importance dans des cas on, par une circonstance quelconque, Vetat de la lesion traumatique serait dorobe a la vue. Les cancers uleeros ont aussi leur odeur partieuliere; mais cette odcur, comme celle de la gan­grene, est tout-ä-fait mi generis, el ni I'une ni I'autre ne peuvent etre definies ni compardes ä une odour connue. On ne pout les appreeier que par I'liabitude; il laut les avoir senlies pour les reconnaitre.
L'odeur des liquides qui s'econlent de certaines plaies ou fistules pent aider ä determiner le siege du mal: aiusi, les perforations de l'appareil urinaire se caracterisent par l'odeur urineuse; celles de l'intestin, dans les plaies abdominales, par l'odeur stercorale; l'odeur fetide de la bouche decele les abebs qui se dsveloppent assez sou vent sous la langue, el quand cette odour ressemble ä celle de gangrene on de carie osseuse, on pent supposer une alteration dans une ou dans plusieurs dents. La suppuration des os ou la fontc des tubercules de ce tissu a aussi son odeur propre; Dupuytren 1'a comparee ä celle des eaux de maceration. Chez le cheval, la suppu­ration des tissus dn pied, le farcin qui a envahi une certaine partie du corps, se caracterisent aussi par une odeur sui generis forte et penetrante qu'on n'oublie pas facilement. En soinmc, I'odorat esl un sens utile dont, plus dune fois, le Chirurgien se trouvera bien de ne pas dedaigner 1'emploi pour Veclaireissement du diagnostic. 5deg; Dw srlt;raquo;quot;lt;- — 'I quot;'on est pas de memo du goöl auquel le
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MOVKNS DE t'EXERCEU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; KIT,
Chirurgien n'a jamais recoups. Et quoique Vasalva .lit goüt^ de la gangrene qu'il a Irouvee d'une grande äcrelö, nous ne sachons pas iiuo des ens se soienl pr6sentamp;oüce sons n'.iii pu amp;tre avantageuse-mcnl remplacä par la vue ou I'odorat. Aussi ne doit-il pas nous occuper plus longtemps.
CJo Du raisonneinent jlaquo;raquo;iut ä l'applieation dolaquo; sens. — Les sens les plus parfaits seraient impuissants suns le travail d'espril qui, s'exerganl sur ['ensemble des Tails obtenus, en deduit le vöritable diagnostic. G'esl par la comparaison, par I'ana-logie que I'on augmenle la valeur des rosulials deduits de l'aclion des sens, valeur toute relative el subordonnöe d'un phenoinenc ;i un autre. L'ceil percoil une lumeur, mais c'esl le toucher qui de­termine si eile est phlegmoneuse ou cederaateuse; la crepitation est un excellent signe des fractures : mais la mensuration, la mobilile contre nature soul necessaires pour assurer la nature reelle de l'acci-dent, pour completer le diagnostic.
Comme on I'a dit, les caracteres des maladies obtenus par les sens constituent des dogres d'dvidence; mais, pour arriver a la cer­titude, il faul d'autres elements puises dans la cause des maladies, dans leur marelie el meme dans leur Irailemenl, puisqu'il faul quelquefois elre parvenu a un degro assez avance de l'operation pour reconnallre la veritable nature de la lesion a laquelle on a voulu remMier.
I'n signe tout soul, quelque sur qu'on le croie, ne doil pas suf-tire pour assurer un diagnostic; car il n'esl peut-(Mre jias un signe pathologique qui ne puisse convenir a plusieurs maladies el qui soil 6galemcnl caracleristique d'une maladie donnee pendant les diverses periodes de celle-ci. lit les signes dits palhognomoniques existent-ils done loujom-squot;.' 11 y a des abces profonds en pleine sup­puration oü la fluctuation ne se fail pas sentir; il faul bien alors recourir a d'autres symplömes : ä l^edeme superficiel, aus frissons du malade, aux sueurs froides qui le couvrent, ;i sa maigreursans cause apparente, etc.; el c'esl en joignant tons ces signes rounisaux investigations qui font soupconner d'autre pari le developpemenl de I'inOammation, qu'on pourra conclure qu'il existe un abces, lors meme qu'on n'a [)u le constater directement.
Mais c'esl surtoul pour le diagnostic des tumeurs que I'obscurile est grande, el que, apres avoir appele a son aide tonics les me-thodes, tons les moyens possibles, souvenl encore fin voil la cer-
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104nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SUSPENSIOS DE LA DODLF.llt.
tiludo attribuee ä la Chirurgie se trouver en dofaut. En traitant de l'extirpation des tumeurs nous etudierons les proc6d6s qui permet-tenl, lt;'n pareil cos, d'approcher le i)liis complelement de la \6vil6.
Dans tous k-s cas, on ae se dopaitira janiais des reglos de la pru­dence, et on s'exercera ä supplier avec sagacil6, par le raisonne-. ment, aux caracteres directs qui manquent. Eal'absence du signo sensible, qu'il n'est pas toujours prudent de rechercher, par un son-dage ou autrcment, on pcul faire appel ä toutes les autres fonctions. Cela conslitue deux voies pour le diagnostic chirurgical : la voie directe et la voie indirecte ou par exclusion. La premiere esllacon-Qrmalion, par los investigations ultorieures, dun diagnostic porl6 sur un Symptome principal el frappant: la seconde consiste ä eliminer successivement toutes los maladies qui ont de l'analogie et de l'affi-nile avec cellos qu'il s'agit de roconnaitro, niais que d'autres signes particuliers font oxcluro du diagnostic : lolimination faito, roste cello quo Ton cherche.
Mais lä encore la certitude ost douteuse, et la plus longue exp6-rience no garantit pas toujours de l'erreur.
CHAPITRE III. Suspension de la donleur.
ARTICLE Iraquo;.
ITILITt, MOYENS GßS^RAUX DE COJIBÄ.TTRE LA DOULELH DANS LA PRATIQUE
DES OrEUATlONS.
La Suspension de la doulour, C{ui intercssc ä un si haut point la Chirurgie de l'homme, ost loin davoir la memo importance cn me-decine velerinairo. Chez los animaux, n'ayant pas ä combattre cette crainte, cet elat moral qui ont laut d'inüuence sur le rcsultat des ope­rations, on so prooecupe pou cn genoral, trop peu meine, quand le rcsultat qu'on so propose n'est pas compromis, des souffranecs du patient. Copondanl, lorsque cos souffrances doivenl etre tres-vives, il v aurait imprudence ä no pas chercher a los diminuer, quand cc no serait quo pour attenuer d'autant la resistance de l'animal et le
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LTlLlii;, ETC., DE COMDATTRE LA DOULEün.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IG.7)
danser do ses movcns de döfcnse. D'un autre cöt6, ['existence (run malade pcut 6tre compromise par vine grande douleur , tjui n'est qu'uo excfes de perte nerveuse, comme par une grande perle de sang; et certains animaux tres-irrilables, dont on ne chercherait pas ä diminuer la sensibilite pendant une operation fort douloureuse, pourraient, sinon succomber entre les mains (!(gt; l'op6rateur, au inuins eprouver un etfet de reaetiun intense et par suite des acci­dents funestes. Vu ces motifs, l'etude des moyens propres, chez les animaux dornesti(pies, a diminuer ou a suspendre la douleur , ne saurait etre indilferente au v6terinaire.
La ehirurgie generale a pen de ressources pour produire ce resul-tat; on recommande, pour los sujets irritables, la saignee, la diete prealahlo, qui diminuent la vitalite generale el, par suite, lactivite nerveuse. S'il s'agit d'operer sur une extremito du corps, sur un membre, on peut, au moyen d'un lien circulaire fortement serrö au-dessus de la region a operer, obtcnir une sorte d'engourdissement par la compression du nerf qui on resulle, surtout si Ton a eu soin de placer entre le lien et le membre une pelote appliqu^e au nivcau du tronc nerveux. Pour que I'engourdissemenl sou aussi completque possible, il faut avoir soin dele placer une heure ou deux d'avancc, et de le serrer de nouveau en conunencant l'opöration.
Dos applications d'eau froide ou de glace, contiiuiees pendant un certain temps sur la region opereo, peuvent aussi affaiblir asscz I'action nerveuse pour diminuer chez un sujet tres-sensiblc les re-sultats lacheux d'une operation tres-douloureuse. Une precaution qu'i! est encore bon do prendre, pour diminuer le plus possible le temps do la souffrance, quand on a un organc ou une partie quel-conque du corps a enlever, e'est de commenccr toujours les inci­sions du cole do lorigino dos nerfs; ccla perrnet quelquofois de terminer l'operatiou presqne sans douleur.
En general, chez les animaux, cost par les moyens do derivation ou dc torture, par la dexLVite, I'habilete dans I' manuc! operatoire, que Ton abivgo principaleinoul les souffrances. -Mais tous ces moyens sont fort insuffisants; ils ne produisent jamais qu'une diminution, jamais une suspension complete dc la sonsihilile. Pour obtcnir la sus­pension complete, il ne reste que ce moyen recemment decouvcrt, qui a si vite conquis la popularity universelle ; ['ethirisation ou ranesthenisation par I'ether. Nous aliens en parcourir succinctement l'histoire, teile utie 1'clal dc la science pcrmel de le faire nujourd'hui.
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16t!
ETIIEKISATIO.V.
VUTICLE H.
DE I. AM;STllrMSATION (II tllltUISATIUN.
S i.— Definition, synonymic Historique
Vanesthenisation ou la production de Vanesthesie ou insensibilitö (de 3c priv. et y.'Mr.s-t;, Sensation, sentiment) o.sl im mot general, d'une signification assez 6tendue, mais qui sc trouve plus parlicu-lierement rcsorvö ;niji)urdquot;liui jmur t^'signcr laction stupefiante si remarquable de certains agents chimiques, parmi lesqucls les others et quelques substances analogues ticnnent le premier rang. L'öther ('#9632;l,ml la premiere substance avec laquelle on ;i observe ce pheno-mene, on I'a appel6, d'une maniere goncrnlo, etherisation ou ethe-risme (.1. Roux). Le mot de chlorofortnisation, du Dom de l'agent qui est maintenant 1c plus en usage, ost moins repandu dans 1c langage mddical.
Nous abrögerons Fhistorique. Chacun sait (pie c'est L'ether sulfuri-que qui fut d'ubord employö pour produire l'inscnsibilitö, et que la döcouvcrte de l'action anesthesique de cp corps csl duo ä un chi-miste amöricain, le docteur Jackson (de Boston), qui, en octobre Mi'M, annoiiea au dentiste Morton qu'il possedait le moyen d'abolir la sensibility, d'apres une remarque failc sur lui-nioine cinq ou six ans auparavant. M. Morton mit ce moyen ä profit, et r6ussit pour la premiere i'ois a arracher dos dents sans douleur. La dccouverte fut d'abord tenue secrete par MM. Jackson et Morton; mais pen a pen ils la divulguerent, et BDI. John Wairen et Haywar, de l'höpital de Massachussets, tenterent d'endormir lours operes piar l'ötlior. Aussitöt la publicity s'empara du nouveau precede qui arriva ainsi bion vitc en Angleterre, en France ot dans tonte l'Europe; et partout on essaya, on exp6rimenta l'ether, on rcchcrcha ses effets thörapeuti-quos, .sa maniere d'agir, etc. M. Malgaigne, le premier, dans la seance du \i Janvier 1847, lit part ä l'Acadcmie de la nouvelle decouverte et des essais qu'il avait tentes; etlorsquc, dans la stance du 18 janvior lSi7, l'Academie des Sciences ouvrit la lettro du docteur Jackson, qui lui faisait part de la decouverte, depuis long-temps celle-ci n'ötail plus un secret pour personne.
Apivs l'ether, ce ful le lour du chloroforme avec lequel M. Flou-
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SUBSTANCES ANESTHamp;ilSANTES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 107
rens cxpt'iinicma d'abord, en l'employant sur des chiens, et tiont il iiiuionr;i, pom' la premiere fois, la propriele anesthösique ii 1'Aca-deinie des Sciences, le 8 mars 1X17. Dans In meme aimee, M. Simp­son, d'Edimbourg, 1'essaya le premier sur I'hommej il fit one elude ä ])eu pres eumplete de l'action de eel agent qu il reconnul agissant (rune maniere plus rapide qua I'ether, el ses essais, publies dans I' Union umlicalc da 23 novembre 1847, purent des-lors elre repeles en France.
On a fail des lenlalives avec bien d'autres agents, avec la liqueur desHollandais, l'acötoneou esprit pyroaeötique, la benzine, la vapeur iodoforme, la fumee de lycoperdon, les divers ethers nitreux, chlor-hydrique, etc., I'ether chlorhydriquc chlorö, etc. Mais ces diverses substances, plus difficiles it obtenir que l'ether ou le chloroforme, n'ont jjas produit des effets asscz satisfaisants pour qu'on puisse les substituer avec avantage ä ces deux corps, qui sont restes les sculs en usage el les souls, par consequent, dont nous aurons i'i etudier l'action, et les usages dans la pratique des operations.
J 2. — Des substances anesthenisantcs. Ether et chloroforme.
Nous nc dirons rien de letlier qui est suffisamment connu. Ob-serums seuletnenl tpiil est neccssaire, quand on emploie ce liquide comme agent anesthesique, de tic se servir que d'ether rectifie; l'öther ordinaire, qui contient toujours, en proportion variable, de l'alcool ou des aeides, pourrail occasionner des accidents.
Le chloroforme, que les chimistes appellent encore chloroformyle, perchlorure de formyle, perchloride de formyle, ful decouvert, en 1831, par M. Soubeiran; en 18:52, par Liebig; el sa composition fut delerminee, en 1835, par M. Dumas. Cost un liquide incolore, limpide, tres-volatil, d'uue odour elherec livs-suave, d'une savcur piquante d'abord, puis fraiche et sucree. Sa densite est de 1,49; il bout a 60deg; 8; distilld avec de l'eau, il se vaporise ä 57deg; 3. II sen­flamme difficilemenl, et hrüle dans la Qamme d'une bougie en la colorant en vert. Sa vapour pose 4,2. II est pcu soluble dans l'eau, el quand il esl pur, une goutte qu'on fail tomber dans l'eau distillee conserve une transparence parfaite ; cctte dissolution, quoique faible, prend cependanf une savcur sucree tres-agr6able. liest, au contraire, tres-soluble dans l'alcool. II dissout, de son cote, les corps gras, le camphre; ce rfui a permis d'en faire d'uliles
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i(gt;Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; KTIIEniSATION.
applications, par exemple, dans los növralgies do la töte. Al'aidtfde ccs diverses jgt;ropri.'(es , on pourra toujours reconnattre la puretö du chloroforme, qu'on constate encore par Fepreuve suivante : on fait mi melange de parlies 6gales d'acidc sulfurique coneeiilre et d'eau distillee, ee qui forme un liquide qui marque 40deg; äl'aröomfetre; une goutte tie chloroforme vcrsee dans cette liqueur d'epreuve doit aus-sitöt gagner le lend. L'n autre mode d'essai a etc tout recemment indique dans le Bulletin de la Societe de medeeine de la Haute-Vicnne; il consiste dans i'emploi de l'iode, qui, en tres-petite quan-titc, donne au clilürofornie une couleur violeflo; si ce corps contient de l'ethcr, il ne devient pas violet, niais jaune caramel on vineux.
M. Dumas, (|iii a donnöla composition de ce liquide, — i nl. car-bone, 1 (il. hydrogene, '5 at. chlore, — le prepare ainsi: il prend 10 parties chlorure de chaux, 30 p. d'eau, 1 p. d'alcool, melange le tout et distille ii petit feu. 11 rectifie le produil en le dislillant successivemenl sur le carbonate de potasse ou le chlorure de calcium et sur 1'acide sulfurique. I.Vmploi de cot acide est indispensable pour donner au chloroforme touto la puretö desirable.
M. Soubciran a indique un autre precede ' pour en obtenir de plus grandes quantitös. On prend 10 kiloi,'. chlorure de chaux du commerce, ä environ 90deg;, on les delaie dans GO kilog. d'eau, et on introduit lelait calcaire qui en resulte dans un alambicen cuivre (jui ne doit etrc rempli qu'ä moitie au plus. On ajoute alors 3 kiIo._r. d'alcool ä 34deg;; et apres avoir adapts le chapiteau el le serpentin, bicn leste I'appareil, on place un feu vif au-dessous. Pour activer I'opcration, on pout nieme d'avance delayer le chlorure do chaux dans de l'eau ä -30 ou CO0. Vers 80deg;, il se produit une action vive qui souleve la masse, et la ferait passer dans le recipient si Ton n'avait soin d'enlever le feu. (Test pourquoi il taut alors faire attention; ((iiand on sent que le col du chapiteau est fort echaulTe, et (jue les produits de la distillation ne se sent pas encore montres, ,1 faut retirer le feu, et pen apres la distillation commence ct marche avec rapidite: si eile se ralenlil, on met un peu de feu pour la soutenir. On reconnait que tout est tennine quand le liquide qui passe n'a plus la saveur sucrte du chloroforme. Le produil de la distillation forme deux couches: une inferieure dense et jaunätre formeo d'un melange de chloroforme, d'alcool, d'eau et d'un peu de chlore; la
i Journal ile. Phaimnrie , |8iquot;
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MODE D ADMINISTRATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Kj'j
couche sup6rieure, parfois laiteuse, cst one dissolution de chloro-formejians de I'eau alcoolisee; le lendemain, on s6pare le chloro-forme par la dccniiiation, on lo lave avec une dissolution de carbo­nate de soudc pour enlever le chlore, on ajoutc du chlorure de calcium, et on rectifie en distillant au bain-marie.
5 3. — Eode (Tadminlstratlon. Apparells en usage.
Le modo d'administration, le nicmc pom- le chloroforme que pour IV'llier, consiste ä faire penelrer 1'agent anesthesique, reduil en va-peurs et melc ä 1'air, par les voies respiratoires, e'est-a-dire par inhalation. Comme I'absorption par les bronchesse fait dune maniere active et rapide, et que la volatilite du liquide lui permet d'arriver sans danger jusqu'aux dernieres ramifications de cos conduits respi­ratoires; ce precede est infmitnent preferable ä l'administi'alion par !'.' tube digestif, qui demanderait une quantite beaucoup trop con­siderable d'ether ou de chloroforme, et dont I'introduction alors dans I'economie ne serait pas sans danger.
On fait respirer la vapeur par le nez ou par la bouche; chez I'homme, on pent se ser\ir de rune ou de l'autre de cos deux voies, ou des deux en meme temps. Che/, les animaux, on la fait penetrer par les eavites nasales, attendu que le clieval ne respire pas par la bouche, et que, sur le chlen, on tient cette ouverture fennee pour contenir I'animal. Pour introduire ces vapours, on a essaye beaucoup d'appareils divers, remplissant tons plus ou moins bien cette condi­tion indispensable : permettre l'enlröe des vapours sans porter obstacle a la respiration. L'apparcil primitif du docteur Jackson se composait d'une sorte de tube en entonnoir, muni d'une soupapc pour 1c degagement do 1'air expire, et contenant une oponge bai-gnant dans Tether. Depuis lors on a imagine pour I'homme d'autres appareils en assez grand nombrc, mais pouvant tons se rapporler ä deux formes principales : 1deg; I'appareil-Charriere, forme d'un flacon a soupapes et ä deux tubulures, dent I'une serf a introduire lY'ther el ä laisser pen6trer I'air atmospherique, tandis que I'aulre met U; flacon en rapport avec les voies respiratoires; 2deg; le sac de M. J. Roux (de Toulon); il ressemble ä une bourse a tabac, est double ä son inlörieur d'une vessie de pore, se ferine par un cordon a coulisse, et Fair y (laquo;'nitre au moyen d'une petite ouverture plaoee sur la paroi du sac. Mais le plus souvcnl on o'cmploie aucun appnreil
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(70nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ETHERISATION.
pour s'en tenir ii un mode d'administration, beaucoup plus simple , qui consiste h appliquer, sous le noz du malade, dos Sponges (lues imbibees d'ether ou de chlorofonne. C'est le moyen exclusivement employe et recommandö par M. Simpson, et c'est l'autoritö de sou nom, imposant en pareille malieiv, qui a fail abandonner les appa-reils. Nous verrons ])Uis tard si c'est un progres.
Ces diflerents proeedes pour l'admmistration de l'ether et du elilo-roforme out etc mis en usage chez les animaux domestiques. Quaiul on s'est servi des appareils, il a sul'li de les construire en proportion avec la taille des iudividus, et d'y ajouler des moyens d'adaptation on rapport avec leur conformation, et propres ä surmonter la resis­tance qu'on rencontre toujours chez cux.
En employant l'appareil ä tubulure, il csl convenable de donner an ballon qui contient l'ether une capacity en rapport avec le volume d'air qui penetredans la poitrine; pour I'bomme, ce ballon doit etro a pen pros d'un litre; meine capaeite pour le ciiien; il le laut quatre oucinq fois plus grand pour le cheval. Lc tube d'aspiration, dispose demaniere ä ce quele liquide ne puisse pas s'y engager pendant les secousses el les mouvements accidentels, aura le diametre de la trachee ou de l'ouverture du larynx.
Ces conditions sont ä pen pros exactement rempües avec l'appa­reil suivant [fig. 34), confectionne parM. Defays, r^pötiteura l'Ecole
Fig. 31.
A
velerinaire de Bruxelles ', et base sur les principes de I'appareil-Charriere. Quatre pieces le composent : un bocal A, oü so forme la vapeur d'ether; un tubcß, qui I'amene vers les voies respiratoires; un ajoutage C, ä soupapes, pour dirigerles courants, et unc em­bouchure D, pour fixer l'appareil ;i la face.
Le bocal A est ä trois tubulures: deux supcrieures, dont Fune,
' Journal velerinaire el agricole lt;lf Belgique, 1817. t. VI . p. 08,
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MODE UADMlMSTltAKUN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;171
pourvue d'un entonnoir a robinet, qui scrt a verser de nouvelles
qiiantitös (IV'llicT, sc forme quand le liquide cst introduit; I'autre ouverture porte un tube recourbö a soupape, qui permet l'entröe de lair dans lo bocal, en s'opposant a toute perte dV-lher. La troi-sieme ouverture inlcrieuro et laterale, placee h 3 ou 4 centimetres du fond du vase, porte une garniture melallique, destinee a s'agen-cer par frottement avec une semblable garniture du conduit; *elle ost lennee par un bouchon ä lenieri lorsqu'on n'^therise pas. Ce bocal est rempli d'eponges duns lesquelies le liquide s'imbihe , puis se volatilise par la chaleur que lui communique le fond du bocal, mis en rapport avec un corps ecliaulle et boa conducteur du calorique.
Le tube B est un conduit en cuir flexible maintenu bcant par un fil de fer en splrale. Adapte par une extremile, ii la tubulure infe-rieure du bocal, il s'engatne par I'autre avec le tube de l'ajoutage a soupapes.
Get ajoutage, dont on voil representce (/?(/. 35) la coupe verticale avec les pieces devissees, est une Sorte de tambour. Fig. 35. dans I'intörieur duquel se trouvenl deux soupapes laquo; b, libres et mobiles dans le sens vertical. La soupape : I „, |i inferieure se leve dans I'inspiration, et la supörieure dans l'expiration, Cette partie de l'appareil communi­que inlerieurenient avec le tube en cuir, el laterale-mcnt avec rcmbouchure,
Vembouchure I) cst une sorte de masque ou do mu-serolle circonscrivant la bouche et la base du nez, en s'appuyant, par sa circonference matelassee, d'une ^ part, sous le menton, el d'autre part, sur les pom-mettes et les os nasaux. Deux montants qui se reunissent sur la lele en facon de teuere servcnl a l'assujetir. Dc la partie inferieure de cette muserolle se detache un tube Ires-court, qui s'engaine dans le tube lateral de l'ajoutage.
II faut (pic ccs demieres pieces soicnt tres-mobiles I'une sur lau-tre, pour c|u'on puisse nnestlieniscr dans loutes les positions et sus-pendre les inhalations toutes les fois qu'on le juge ndcessaire.
Ce meme appareil pent servir chez le chien en lui donnant des proportions moins considerables du sculcment en diminuant le dia-mctrc du tube d'aspiration, et en ayant de plus, bien entendu, le soin de confectionncr une muserollc proportionndc ä la \ö\o. el
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iT'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KlllKUlSATlON.
sufßsammeut matelassee h l'intörieur, pres do la circonfcrence, pour empöcher toute communication avec I'air.
11 faul dire maintenant que I'appareil Defays, assurement fort convenable en lui-m6me pour les inhalations anosthonisantcs, mais compliqu6, pou portatif ot dispendieux, est peu propre ä l'usage ordinaire de la pratique. U faul aux v6t6rinaires quelque chose de plus simple, de jilns maniahle. Aussi, sous ce rapport, le sac a cou­lisse, avec loules les modifications qu'on peut lui faire subir, sui-vant les circonstances, suivant les objets qu'on a a sa disposition, cst bien preferable; aussi n'est-il pas elonnant (|ue ce sac soil a peu pres, justjua present, le seul genre d'appareil dont les velerinaires, — ;i l'exception des professeurs de Bruxelles, —se soient servis.
A l'Ecole d'Alfort, ainsi, des les premiers jours oü Ton fit usage do rclher, n'ayant pas encore d'appareil special, on emploj a le sac fumigatoire. Apres avoir ajuste et fixe ce sac ä la partie inferieure de la tote, au-dessus des naseaux et des commissures des lövres do l'animal, on attacha solidement celui-ci aurätelier; i)nis on en-toura le plus cxactement possible, avec la partie inferieure du sac, la circonlerence d'un seau ordinaire, an food duquel etait place une sebile de bois, prealablement garnie d'unc grosse 6ponge impregnee do 2 decilitres et demi d'ether ',
Dans une aulre circonslancc, a I'Ecole d'Alfort, ful improvise I'appareil suivant : on confectionna un sac en teile de dimensions convenables pour que son ouverture put s'adapter, aussi exacte-ment que possible, ä revlremile inferieure de la tete. Une ligature, en forme de coulisse, fut mise ä celle ouverture; une autre liga­ture, deslince a remplir un hut analogue ä celui des montants de la bride, y fut ajoutee. Ces premieres dispositions prises, une grosse eponge, deposec prealablement dans une sebile, fut imbihee d'unc suffisanle lt;|uaiilile d'ether sulfurique reclifiü, el le lout fut fixe au fond du sac. 11 ne resta plus alors qu'a adapter cet appareil fort simple de maniere a ce que les vapours d'ether fussent inhalees. On plongea, a eel effet, la lote du cheval dans le sac, qui fut maintenu en place par le montant et par la coulisse s.
Voici enfin un aulre appareil, egalement conslruil ä I'Ecole d'Alfort, el dont nous transcrivons la description :
1 Recueil de Medecine veterinaire, IBil, t. XXIV, p. 839. = Rmieil, etc., 1847, ( XXIV, p, 935.
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MODI'. D'ADMINISTRATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I7:i
laquo; 11 se compose de deux pieces principales : la premiere est faite en ferblanc ou en zinc; eile represente une cuvette ovalaire dans le sons unlero-postericur, de manicre ä s'adapter ä la partie inle-rieure de la l'''le, qui presenle cette mamp;me configuration; ses dimen­sions, dans sun plus grand diametre, sont de 18 ii 20 centimetres, sur 14 a 16 centimetres de largeur et de hauteur; anteiieurement ct sur sa circonlerence, ä 3 centimetres environ de son bord supe-rieur, se trouvo une Ouvertüre circulaire de 2 centimetres de dia­metre, ä laquelle est soude, presque parallelement ä la paroi du vase, un tube de i centimetres do hauteur, termind par un pavil­ion en forme d'entonnoir. Ce tube etahlit la communication de riutcrieur de la cuvette avec le dehors; on pent le fermer et ouvrir ä volonte, ä l'aide d'un bouchon de liege fixe au col de l'entonnoir avec une chatnette. 11 a un triple usage : il sert ä introduire la quantile d'ether ndecssaire a l'opöration qu'on veut pratiquer, ä activer ou a moderer les effels de retherisation el ä faire respirer 1'air pur a ranimal etherise, pour pr6venir I'asphyxie qui quelqucfois est immincnte.
raquo; La douxieme piece, cünfectionnee en cuir, represente un petit sac de memo forme quo la cuvette, auquel on aurait surajoute a sa partie ouverte une capote a lunettes; la partie inferieure, plus ctroite que la snperieure, est destinee ;i recevoir le vase en zinc sur lequcl die so moule tres-exactcinent; eile y est inerne conso-lidee par quelques points de suture qui percent 1c metal, ot par une courroie circulaire fortement sen-ee et placee a la hauteur de son bord superieur. La partie superieure, continuito de Vinferieure, a, comme nous 1'avons deja dit, la forme d'une capote a lunettes; eile est douhlee avec une toile ou un cuir trfes-souple, bourre et mate-lasse de manicre a remplir tons les vides de la face et ä intercepter ainsi toutes les voies de communication des vapours etlierees avec Fair cxterieur. Superieurement et latcralemcnt, aux points correspon­dent aux regions orbitaires, existent deux ouvertures elliptiques, afin quo les yeux soient libres et quo rexporimentaleur ou l'opöra-teur puisse s'assuror do la marche et du degre de l'etlierisation.
raquo; Cot appareil est solidemenf mainlenu a la circonference de la tiHe par trois courroies : la premiere passe sur la nuque en forme de tctierc, el vient so boucler au-dessous do Tarticulation temporo-maxillaire; la deuxieme s'attache, apres avoir cntoure la tete, sous la ganache en manicre de sous-gorsze: la Iroisieme circonscrit le
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174nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ETHERISATION.
chanfrein et les joues, et vient se boucler sur la partie droite du maxillaire inferieur. Ces deux dernieres sonl maintenues a leur hauteur respective ä l'aide de passants perpendiculaires ä leur direction '. raquo;
'J'cl csi cet appareil, ä defaut duquel on peut se servir d'une sim-pie musette pourvue d'une courroiequi remplil I'office desmontants et de la tetiere d'un bridon. Dans 1c fond de cette musette, on place, pour servir de recipient ä l'öponge imprögn6e du liquide anesthöni-sant, line sebile en bois ou un vase quelconque en metal non fragile.
Aujourd'hui, ces divers appareils sonl ahandonnes pour ['inhala­tion direete pratiquöe en introduisant une eponge fine ;i l'entramp;J d'une des cavites nasales et bouchant lautre, et en versant sur cette eponue la quanlilo d'ether süffisante pour döterminer l'aboli-tion de la sensibility. On peut e^alcinent sc servir de deux eponges, une pour chaque narine : l'effetest plus prompt; mais les accidents, qui dependent plutöt, ainsi que nous 1c verrons plus loin, de la proportion relative de vapeur aueslheuisaiile nuMee ä l'air que de la duree de l'inhalation, sont aiusi davantage a craindre. 11 est done plus prudent de u'employer qu'une eponge et d'avoir meine le soin de n'intercepter qu'incompletement le passage de l'air par l'autre narine.
Pour le chien, on s'est servi, ä l'Ecole d'Alfort, du sac ä coulisse de M. J. Roux, compose (rune vessie dessöchee, recouverte d'un tissu quelconque, et qu'on ferine ii l'aide d'une double coulisse. Sur un point de la paroi de cet appareil, on pratique une petite ouverture de 1 centimetre de diametre, autour de laquelle est fixe im petit entonnoir en bois qui s'ouvre et sc ferine ä volonte, el qui sort a introduire le liquide anesthenisant dans le sac et, en möme temps, h laisser penetrer l'air necessaire ä la respiration. Pour l'appliquer, on ferine l'entonnoir, on place dans la vessie une eponge fine impre-gn^edu liquide, et on fixe I'appareil autour de la töte, au-dessous des yeux. En trois ou cinq minutes on produit Finsensihilite.
Mais, pour le chien comme pour le cheval, le precede le plus simple est l'inhalation sans appareil, e'est-a-dire au inoyen d'un sim­ple plumasseau d'ötoupes ou d'un morceau d'eponge, imbibe d'ether ou de chloroforms, que Ion applique centre le nez de l'animal.
Une precaution generale, indispensable quel que soit le proeödö
1 Tteeueil rle Medecine relihiiuiire. tsts. \ XXV, p. 693.
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MODE D'ADMINISTRATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;17ü
d'inhalation quo Ton choisisse, c'est de bien assuj6tir ii I'avance les animaux ([ue Ton doil eth^riser. Le chien surtout, qui ii I'habitude, dös les premieres inspirations, de se livrer ä de violents mouve-ments, qui cherche a se döfendre des dents el des pattes, doil fetre solidemenl maintenu; on le couche sur une table et on le fait tenir par des aides. 11 faul avoir le sein d'attacher les mächoires, autant pour pramp;erver l'opörateur de l'atleinte des dents que pour einpecher la respiration par la beuche: rintroduction exclusive des vapours seulement par les narines etanl prel'oi-ahle pour produire une inhalation reguliere et graduee.
Quant au cheval et au\ autres grands quadrupedes domesliques, on les couche sur ui. lil de paille a la maniere ordinaire; et apres avoir adaple ä rexlreinile de la lete Veponge ou I'appareil quelconque dent on fait usage, on tient I'encolure teudue pour donner toute fneilite a la respiration.
On a essaye I'admlnistration do Fellier par d'autres moyens quo par les inhalations dans les voies respiratoires: ainsi, on a tenlö l'introduclion par le rectum, en lavements; mais les experiences faites ä litre d'essai sont pen encourageantes, car il a ete constate que, quaiul on arrive a la dose necessaire pour produire linsensi-liilite, on risque de produire la raort. On a egalement essaye les injections du chloroforme et de lelher dans la jugulaire : meine danger, mais avec plus d'intensile encore. An surplus, ce ne soul la que des essais d'experiinentation que nous n'avons lias ä mon-tionner autrement, attendu qu'ils n'ont pas encore donn6 des resul-tats pratiques susceplibles d'etre formulas on preceptes. 11 on ost ä pen pros do inenie de l'introduction par le tissu cellulaire sous-cutane qui n'a encore ete que bien peu essayö et que peut-fetre la pratique, un jour, saura utiliser avec avanlage.
Un precede plus applicable, qu'on a employö surtout pour le chloroforme, c'est l'applicalion de ce liquide ä la surface do la peau au moyen dc compresses imbibees ; on ne produit alors, il esl vrai, qu'une anesth^nisation partielle, mais qui peul suffire dans beau-coup de circonstances, puisquon pout lotendre sur toulo la parlie ([ui doil etre attaqute; et puis ainsi on a I'avantage do raettre le malade ;i l'abri de tout danger. L'inconvcnient de ce promlö, c'est de ne produire qu'une ancsthesio incomplete qui no so manifesto mamp;ne pas, si I'organe cutano ost trop opais ou offre trop de re­sistance a I'absorption.
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1711nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KTllKIllSATlü.N.
5 4. — Effets physiologiques.
1deg; Syinptöinos exlerieurs. — L'etude de ccs effets est beancoup plus complete sur l'homme quo sur les animaux, car ceux-ci no peuvenl pas rendre compte de lours sensations. Aussi olioz cux , avanl de reconnaitre l'insensibilitö , ne peut-on observer qu'une oxtromo agitation. Cette agitation rcsulto de phdnomenes connus par robservation de ce qui so passe cho/ l'homme. Ainsi, au debut de l'inhalation 6th6r6e, il so produil un picotement, un mal do gorge, de la toux provoquöe par le contact irritant des va­pours sur la muqueuse du larynx; cc qui dotonnino un spasme de la glotte, et, pendant les premiers instants, un ötat d'angoisses, do souiTranco, cause des raouvements dösordonncs, dos efforts que fail l'animal pour repousser l'appareil. Mais los voies respiratoires s'ha-bituenl vite au contact des vapours; alors la touxcesse, la respi­ration so fait avoc plus do facility, el l'animal cesse de so defendre; oe calme arrive nionic assez promptement; il survient en moins d'unc minute c'aez le chion, on unc minute ou deux au plus ehe/ le cheval.
Quand cot ötat passager so dissipe, l'animal perd tonte vigueur ; l'ccil surtont devient earacteristiquo; il n'a plus son brillant, sa vi-vacito; il roste ouvort, immobile; la pupille so dilate considerable-ment, devient insensible h Faction de la lumiere, et la cornee insensible au toucher. La salivation ost abondante; la respiration, d'abord active, so ralontit de plus on plus, et diminuo a inosure que l'anesthesie so produil; dansl'etat (Vinsonsibilito complete, eile est a peu pros comme dans l'ctat normal. Le pouls est alors plus lent et plus faible, et toutes les fonetions so ralentissent.
Au bout d'un certain temps, le calme le plus profund succede ä l'agitation des premiers moments ; le corps est inerte, les inonibres sont affaissos saus auoune raideur musculaire, et conservent toutes les positions qu'on lour donne. On peut laquo;alors, avec une epinyle, un instrument aigu quclconque, faire des piqüres ä la poau , pöne-trer dans les muscles sans provoquer aueune douleur. C'est le mo­ment qu'il faut choisir pour porter l'instrument clans les lissus.
Lc temps necossairc. pour prodaire (-(^Ite insensibilite varie sui-vant les individus, les espeecs, le liquide- employ^; c'est ici sur-tout que sc moritre la principalc difference entre l'ether et le chlo-
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EFFETS PHYSIOLOGIOI ES.
r.
rofornic. Lc torme nioycn cst do une a deux minutes , cjuckiuefois ciiKI chez lc chien, huil ;gt; quinzc minutes cliez le cheval el los grands quadrupedes. En dehors de ccs limites, ce ne sont plus que des exceptions. Lc mode dadministration de ['ether, quand Tinha-lation cst röguliere, esl sans influence appröciable sur le temps neecssaire jiour rlt;5tli6risation.
La duree de l'insensibilitd n'esl jamais tres-prolongöe; mais, sous ce rapport, les influences individuelles dtablissent des difföronecs notables; chez le chien e( los pclits animaux, le reveil a lieu dans un intervalle de trois a six minutes en moyenne, suivanl la taille; le cheval se reveille au bout de cinq a six minutes; mais souvenl il reste pros d'un quart d'heuro, el, dans Ionics les especes, on a mi quelquefois lc rÖveil n'arriver qu'au bout de trente ou qua-rante minutes. En Ions cas, si I'operation se prolonge, on peul maintenir l'insensibilitö par de nouvelles inhalations, qu'il faut, d'ailleurs, cesser aussitöt que cetle insensibilitö se manifeste ou ([ue la respiration paratt S(! troubler.
Lorsque l'animal revient ä lui, les yeux, la tötes'agitent d'abord; puis, ce sont les membres; peu apres, ranimal cherche a se relever, mais c'esl pour retomber presque aussilol. Quelques minutes so passont avant qu'il puisse prendre un point d'appui sur ses membres, et lorsqu'il commence a so tenir debnul , il montro encore lous les signes do l'ivresse, chancelle surtout du train pos-toricur, donl la paralysie ost. la derniere ä se dissiper. Le regard cst fixe , immobile, el plusieurs minutes se passont avant que la vue soil retablie. Enfin, l'animal roprend lous ses sens; mais il s'öcoulc toujours un certain temps, quelquefois plusieurs heures, avant quil soil cntiöremenl remis de la stupeur qu'il a öprouvee.
Cos effets, comme onvoit, ressemblent nssez a ceux do rivrcsso alcooliquc auxquels on los a naturellemenl compares. Mais l'ivresse do I'cthcrisation est on moino temps plus profondc ef plus rapide: a eola pros, olio s'accompagno dos monies phenomencs d'excitation morale, variables suivant les sujets; ainsi, eile est triste ou gaio, taciturnc ou expansive, etc. Chez les animaux, on le comprend, ccs differences no son! pas saisissables.
Los phenomoaos gonöraux de lY'lhorisalion que nous venons
d'indiquer son! ceux qui s'observent dans la grande majoritö des
cas; mais, dans la pratique, il so prescntc un assez grand nombre
de variötes individuelles, en dohors do toutes les provisions.
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;2
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\~anbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; miERISATION.
Ouelquefois, aus prcmiörcs inhalations, Firrilalion des voies respi-ratoircs est lellomcnl \\\v tpi'il i'Mtil suspondre rctliörisalion, el parfois, au contrairc, on trouve des sujels qui respirent Föther comma I'air ordinaire. Les effets de ['inhalation se manifestent presque instantan6ment chez quelques sujets, et chez d'autres, il faut, pour produire rinscnsibilito, mi t(,iiii).s considerable, une demi-heure, unc heure, et enfin on en trouve de tout-ä-fait r6fractaires a Faction des vapenrs. Chez lliomme, on ;i observö des sujets sur lesquels les fonctions de relation persistaient aprcs l;uieanlissemeiil de la sensibility, au point de leur permettre de suivre toutes les phases de l'operation qu'on leur faisail subir sans öprouver aucuno douleur, si ce n'est une legere sensation de prurit. On en a vu qui, cessant de voir ce qui se passait autour deux, continuaient h entendre ce qu'on disait, ou presentaient d'autres phamp;iomenes non moins curieux, dont il est inutile de rechercher l'explication; car ces diffi'fences remarquables, qui tiennent ä des dispositions indivi­duelles, ä des idiosyncrasies obscures, echappent a tous nos inoyens d'investigation.
raquo;o ]gt;ii4gt;iBlt;raquo;iiilaquo;Mies iistinictii. — ties phenomenes, source primitive des effets divers que nous venous d'etudier, paraissent se bomer a une paralysie pure el simple des centres nerveux; on n'a pas remarquö qu'aucun des autres appareils organiques fut attaquö par le corps aneslhenisaut. 11 est vrai que, dans un grand nombre d'experiences sur les animaux, on a constate la coloration en noir du sang artöriel qui prend alors l'aspect du sang veineux; mais co n'est la qu'un effet sccondaire indepenclant de rölhcrisation proprc-ment dite : I'injcction directede I'cther dans I'appareil circulatoire ne determine, en effet, aucun changement sur le sang arteriel.
L'unique cause do ce changement de couleur du sang est le trou­ble de riieniatose resultant, soil de la presence des vapeurs ancs-thenisantes tenant, dans I'air, la place de 1'oxygene, soil d'un affaiblissement dans Faclivile dc la fonclion pulmonaire, soil en­core dc ces deux causes r6anics; et ce trouble, quelle lt;|iie soil sa cause, produit en definitive sur le sang reflet observe dans toute asphyxic. On a remarqud, d'ailleurs, que cette coloration n'esl ])as constante, et se manifeste seulement quand I'anesthesie est portee ä son plus haut degre, quand il y a danger de mort; le sang artöriel reprend son aspect rutilant aprfes quelques inspirations (fair pur.
L'agenl aneslhenisanf n'agit done (juo sur les centres nerveux ; il
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EFFETS PIlYSlOLOtilQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;17!)
en dötruit Icmporaircnient ou döfinilivemcnl la fonction , et para­lyse ainsi la sousibilitu el la molilitc de Ions Ic^ lissns qui cn rccoi-Nunt ranimalion.
Mais, cc qu'il y a de remarquable dans la production de ces pbönomenes, c'esl (|Ut' toules las parties du centre ceröbro-spinal ne sont ])as attaquöes en mömctemps, el que, de |ilus, la serie des paralysies partielles se produil dans un ordre constant. I.e mode de developpeineiil de ces phenomenes successifs a surtout etc etahli. dans l'origine, par les experiences de MM. Longcl et Flourens.
Suivant M. Longet, lo premier organo attaquö est le cerveau, sieqe de la volonte, de l'intelligence, de la inemnire: puis vienl le tour du cervolct, de la prolubörance annulairc et enfln de la moelle allongöe, centre de la vieorganique.
gt;r. Flourens, decouvTant la moelle sur des animaux dthörisos, coupe les racines supörieures affect6es ä la sensibilite, saus que l'animal en ressente rien; coupanl ensuite les meines införieures alTeclees ä lamotilito, il se produit une legere secousse qui annonce la persistance de la facultö motrice apres la perte de la sensibilite, ou, en d'autres lermes, la paralysie des racines supörieures ou sensitives avant celle des racines införieures.
En resmiie, l'ordrede succession de ces phönomönes est eclui-ci: d'abord suspension dos facultös de relation, volontö, memoire; puis suspension de la sensihilili (jui s'eteint alors que les fonetions les plus indispensables ä la sie. la respiration, la circulation, la diiji-s-tion. persistent encore. Ces fonetions sont, en effet, soumises au bulbe rachidien, le dernier point attaquö, et ellos cesscnl a leur tour quand cette partie du centre cöröbro-spinal, lo siege veritable du prineipe de vie, se trouve, a son lour, öthörisöo, c'esl-ä-dirc paralysöe. Alors arrive 1c dernier terme del etherisation, la cessation de la vie, qu'aucun raoyennopeul ensuite rappeler.
Quant ä Faction propre dc^ l'öther sur la substance1 nerveuso, e'est un point qui sera difficilemcnl eclairci. En essayanl dircctcmcnt 1 action de l'öther sur les nerls, mi ne determine qu'un effet purc-nieut local sans agir sur les autres parties du Systeme nerveux. Get eilet est, une paralysie definitive; ainsi, un norf imbibü dether perd la facultö de Iransmetire la sensibilite el la conlraclilitö; cela lient a ce que la matiere nervcusc est attaquöe dans sa com­position par l'öther qui en dissout la matiere prasse. Mais cettc ac tion purement chimiquc n'a aucun rapport avec I'anesthcnisation qui
L
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18Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ETHERISATION.
nVsi (m'unc suspension de l'nclion ncrvcusc. Maintonant, comment oxpliqucr celte paralysic temporaire, pnis cc retour de la Ibnctionquot;? Quelle esl cctto action intime do ranesthesie simple qui se produit sans quo la substance nerveuse suit attaqu^e dans sa composition, puisqu'cllc rcvienl si vile a la vie'.' (Test ce epie la science n'a pas encore döcouvört, pas plus qu'ellc n'a docouvert 1'action de la bol-ladonc, de la strychnine, etc.
3deg; Action eomparee laquo;In ebloroforme el do rether. — I.V'tnde comparative de l'action do ces deux substances a primi-tivement clö faitepar ie docteur Simpson, qui vulgarisa l'emploi du chloroforme; il avail deduil de ses experiences ; 1deg; qu'il laut beau-coup moinsde chloroforme quo d'elher pour produire l'insensibilitö; goqueson action esl plus complete, phis rapide et göneralement [ilus durable, et la periode d'excitation esl do beaucoup ahregee; 3deg; quo son inhalation produit line sensation plus ngröable que cello do I'ether; que son paiTum est moins dösagreable, ne s'attache pas aux objets, aux vetemenls; 4quot; que sou emploi esl moins coöteux, attendu qu'il en faul une bien moindre qnanlite pour produire les monies effets; 5deg; qu'il est d'un usage plus commode, d'abord parcc qu'il esl plus facile ä transporter, vn qu'il en faul moins; ensuile parce qu'il ne reclame l'emploi d'aucun appareil ou instrument , el qu'il snffit den repandre une certaine quanlito sur une eponge ou sur un objet mouquelconque qu'on applique centre le ne/., pour pro­duire les phenomenes de l'anesthdnisation; el enfin, parcc qu'elanl moins volatil, il sc conserve mieux.
Toutes les observations qui out ete faites depuis ont confirmö ces premiers resultats. On a constate qu'en general l'inhalation dc rether demande quatre fois plus dc temps quo celle du chloro­forme, i-t quetoujours, avec cc dernier agent, I'insensibilito est plus profonde el plus durable. On a remarque cependant que cctte in-scnsibilit6 ne met pas plus de temps a sc dissiper quo celle causce par lelher, nicmc lorsqu'elle a etc produite d'une manierecomplete; eile se dissipe nu contraire i)lus rapidemenl, si Ton n'a produit avec le chloroforme qu'une insensihilito incomplete.
Pour bien constater la durcc dc Vethonsation, il faul compter du moment ou l'inhalation est suspendue; on remarquera ainsi que l'action du chloroforme dure davantnge, et, ce qu'il y a do singulier, c'esl que, quclquefois, cetteaction semble s'augmenter apres que la vapeur a etc cloignce du malade: il y a alors accroisscmenl de
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EFFETS PUYSIOLOGKjUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 181
l'elherisme. Cela u'arrive jamais avcc i'otlicr dont ics cffcts s'affai-blisscnt des que sa vjipcur n'est plus en rapporl avec lu malade, el se dissipent d'ordinaireen inoins de temps quil nVn a i'allu pour les ddterralner.
II rösulte de cc fait que le chloroformc, precisement en raison de celte action si rapide, si profonde, esl dun emploi plus dangereux quo i'öther. On nc prevuit jias aussi bien sa marchc que celle de co dernier corps; il ost [)lus insidieux, göneralise |)lus promptetnent son action, et saisit quelquefois, avec une extreme rapiditö, la vie organique en memo temps quo la vie animale ; e'est co qui arrive, par exemple, si I'on prolonge seulement do quelques secondes los inhalations chloroformiques apres (pic L'animal s'est moutre insensi­ble aux pinconionts et aux piqdres. 11 y a alors danger sörioux do inert, surtout si le chlorofortne csl Ires-pur.
I'.u outre, le reveil apres le chloroformc est plus lourd, le sujet ost comme abattu, affaibli, tandis quo le reveil de l'ether ost vif, gai. L'hommc, sous l'inlluence de I'öther, fait dos roves plus agröa-bles qui se gravenl mieux dans la memoire, et, quand il so re­veille, il manifesto plus d'expansion, tandis qu'apres avoir respirö le chloroformc, il semble sortir (rune longue el lourdc ortiio. En un mot, comme on la dit, le chloroformc commence mieux que I'öther, mais il no linit pas aussi bien.
Hans la plupart des expörienecs faites sur les animaux on a obsorvö le möme phonomene, a savoir, quo le sujel scTcmel jilus difficilement do I'ivrcssc produite par le chloroformc tpio de cello produite par I'öther. Chez oux , le vacillemcnt de la marchc, la paralysic du corps durent plus longtcmps; ainsi, tandis qu'en moins d'un quart d'heurc apres le reveil, ehe/, le einen, il no reste presque plus aucune trace de l'action de rölher, il laut quelquefois, ehe/, le memo animal, plusiours lieures pour dissiper la slupeur produite par le chlo­roformc. Son influence so prolonge moins longtcmps chez le che-valj mais olio esl toujours plus durable quo celle de letlior, dont les cffcts so dissipcnl presque aussitöt que l'animal ost debout.
Tons cos motifs obligenl le praticiena la plus grande circonspec-lion dans l'emploi du chloroformc; les experiences repötöcs qui onl appris quo la mort survient avec facilitö si on en prolonge les inha­lations apres quo rinsensibilite est produite, surtout chez los sujets affaiblis par un otat maladif, devront principalcmcnt etrc prises en consideration.
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iS-jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;imiKiusAimv
liii dernicrc ;iiial\s(;, rnalgrö Ics avantages du chloroforme ([iii se reduiscnt au fond ä unc plus grande commodity d'applicalion, il s'en faul qu'il j iiit lieu de le recommander d'une maniere absolue, et ä IVxclusion de Tcllu'r. Si ce dernier a une action moinsprompte, scs effets soul presque aussi assures et ont, de plus, le grand avan-lago d'offrir bien moins (!(gt; chance de dangers. Aussi n'est-il pas 6tonnant tiuc beaucoup de chirurgiens aient renonc^ au cUoroforme pour anesthöniser, el soienl revenus ä l'elher. En Chirurgie vetöri-nairo, mi 1'agent anesth^sique doit olre employ^ en assez forte pro­portion, on donnc la pröference a l'öthcr c|ui est moins eher e( quo Ton so procure avec beaucoup plus defacilitö; et 1'on pent predirc que l'usagc habituel du chloroforme pour les animaux sera ajourne laut qu'on u'aura jias trouvd, pour I'obtcnir, un moyen plus 6cono-niique que eclui qu'on mel aujourd'hui en usage.
.Mais, avant Ac termincr, nous devons citerune expörience loute rcccutc destinöc peut-6lrc h rosoudre la question cntre l'6lhcr el 1c chloroforme. Elle est due a M. Edm. Gellarier, interne des Impi-laux de Montpellier, qui, cherchant a composer un agent anesthe-siijue ayanl les qualitcs de l'ether et du chloroforme, sans avoir lours döfauts, cut i'idde de les melanger a proportions egales. Avec eelle nouvelle substance, qu'il üppcWeithero-chloroforme, ilaobtenu snrnn elii!'!! I'lnscnsibilito en une- minute et demic, el la cessation des mouvemcnls du coeur seulemcnt en quinze minutes. Ainsi, rapiditc d'aclion rennicii 1'innoeuite, lelles scraienl les qualitcs du nouveau melange. L'experiencc en decidcra.
; 5. — Äcoidcnti. Moyens d'y remedier
Les accidents les plus ordinaires, remarquös a la suite do I'anes-theuisalion, sent : la toux,, les vomissements, les congestions enci-phaliques, les contractions spasmodiques, la syncope, Vintoxication etherique et Xasphyxie. Mais, de tons ces accidents, quelques-uns seuls inei-ilent de nous arreler. Ainsi, la toux est sans importance; on suspend l'6th6risation, si eile persiste. Les vomissements no s'oli-servent que chez les petits animaux, et no sont peut-fetre que le rösultal de l'action de l'ether sur les nerfs pneutno-gastriques ; ils soul sans gravite. Nous on dirons aulant di-s contractions spasmodi-t|U0S que le leinpii-amenl robuste des animaux pcrtnel pen d'oli-sorvcr. I.cs coiifieslions an corveau n'oul pas etö signalces chez oux.
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ACCIDENTS. MüVENS l)'v llK.MEDIEIt.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;183
et en tout ens on \ romödicrait commc a I'apoplexie ordinaire. L'n aulre accident qui a 6u5 signalc cst {'inflammation des vapours res-piries. Mais cc danger, pluUU suppose qpa'observd ä cause dc la na-lure inflammable des vapeurs ethörees, esi ä pen pros nul, commc I'onl prouvo divers essais, dont quelqucs-uns ont etc fails a I'Ecole de Toulouse. Les vapeurs exhalees peuvent Lien ii I'approche d'un corps en ignition s'enflammcr, mais le nuage de feu qui en resuUe s'eteint sans produire d'autrc inconvenienl qu'une legere brulurc des polls qui garnissent les orifices respiratoires, el ne sc propage pas dans la poitrine; et de plus, les vapours expiroes ne soul inflammables quo pendant les premiers instanls qui suivent la suspension des in­halations; au bout d'une minute oudeux, les vapeurs sent en trop faihle proportion dans lair expire pour pouvoir prendrc feu. Tuu-lefois, quelque leger quo suit eel accident, sa possibilite commando uno nouvclle precaution, l'eloignonient des corps enflammos, quo du reste, a defaut d'experience, le simple bon sens auraitindiquce.
En resume, les seuls accidents sörieux lt;]ui mörilenl d'etre pris en consideration sont: la syncope, ['intoxication etherique, et surtoul ['asphyxie.
1deg; Syncope. — La syncope ou la suspension Ties mouvements Ju coour cst un accident fort grave, d'autant plus que les moyens liabitucllcment employes pour retablir le cours du sang demeurent alors sans effet, vu Vinscnsibilitö produitc par I'ethcrisation.
Neanmoins, en pareil cas, ccs moyens ne doivent jias etre ne­gliges; il faut, par les aspersions d'eau fratche, par les frictions reiterecs, les inspirations atnmoniacalcs, reveiller avanl tout la sensiliilite en refoulanl le sang au centre circulatoire.
Relativemenl aux causes qui favorisent le developpement de la syncope, nous remarquerons quo eel accident cst le plus souvent le dernier terme de l'intoxication etherique, le symptöme pröcurseur de la cessation de la vie dans les animaux etherises. Co que nous aurions a dire sur les moyens de prevenir cet accident, el dele combattre quand les soins ordinaires sus-indiques n'ont pas sufli, rentre done toul-ii-fail dans rarticle suivant.
8deg; Intoxicatiion ßtb^rique — On a appele ainsi le phe-nomene morbide spöeial produK par une action trop vivo ou trop prolongee du corps aiu'sthenisanl sur les centres nerveux ; e'est une elherisalion exageree. Elle so manifeste plus promptcment avec le chloroformo . surtoul lorsqu'on fail agir co corps sur des sujets
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184nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;wm-msATiox.
döliiliti's. attaiblis par im 6tat maladif; il determine alors unaffais-semcnt qui tw sedissipe pasd'une maniore complete cl (|iii pml so lerminer par la inort, mömedes In premiere inhalation de chloroforme. M. Rey, de Lyon, a remarquö qu'un animalsoumis plusieurs jours de suite a l'etherlsation devienl de plus en plus impressionnable, luirdo son iinmoliililr ])lu.s lon^tcmps, et que l'hebötement qui suit lo reveil persiste davantage. Un chien boule-dogue, soumis au chloroforme, resta insensible un quart d'heure. Dans une seconde experience, f;iite huit jours apres, cet etat dura une demi-heure. Une troisieme inhalation, faite le lendetnain, produisit une insensi-bilitö de trois quarts d'heure, et qui fut suivie de la mort huit heurcs apres le röveil. Ces faits, et bien d'autres encore observes par les chirurgiens, imposentl'obligationdo nejamais anestheniser les sujets utteints d'une lesion profonde des organes cerebraux, ou dont le Sys­teme nerveux a oto affaissö par un dbranlement violent , un choc, une chute; non plus (jue les malades ejniises par une longue et abondante suppuration, par des pertes de saiii;, ou qui se trouvent dans un etat adynamique port6 ä un haut degrö. La vie alors sc-rail atleinte par deux effels destruetifs ii la fois, cl la mort pourrait elre inslantanee.
La mort, par suite de I etherisation, a lieu sans convulsionj lorsqu'ellc esl immödiate, eile pourrait passer inapercue et rcssom-bler ä la prolongation de l'insensibilite, si la cessation du mouvc-menl respiratoire ne jienneltail de la constater promptcment. 11 esl d'ailleurs difficile de la pr6venir autrement qu'en a\ant sein de ne soumettre ä l'etherisation que des sujets robustes et en sante.
On est reste longtemps sans aueun moyen de combattre les effots toxiqucs produits par l'action stupöfiantc du chloroforme ou de l'other. Mais aujourd'hui, grace aux experiences toutes röcentes de M. Jobert(de Lamballe) ' faites sur differents animaux, on esl en possession d'un remede precieux centre cet accident redoutable, c'esl li'lccti'icite. Pour diriger Faction de eel agent, M. Jobert a emjiloye deux melhodes consistanl, rune ä 1'appliquer a la surface du corps an moyen d'6pongos excilalrices, I'autre a la faire peuo-trcr an travels des organes ii l'aide de l'electro-puncture. Dans la premiere mclhode, les deux extremites oppos6es du corps, c'est-ä-dire les points oil les muqueuses se r6unissenl h la peau, ötaienl
1 Coiiijites-reHdus tie l'Avudcmie des Sciences, seanco du 20 aoiit lHöi!
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ACCIDENTS. MOYENS lgt;'v IlLMliDILU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 185
choisies pour l'application des lt;Ilt;mi\ poles; dans la scconde, on cmployait deux aiguilles placöes, l'une au cou, I'autre a l'extromitö inKricure du tronc, de raaniere n comprendi'e tonic la longueur de la moclle epiniero entre les deux poles. Los experiences furoul faites avec la pilo de M. Duchenne (do Boulogne).
Dans tous scs essais, fails par i'un ou I'autre de ces proeöd6s, !\I. Jobert (do Lamballe) a remarqud quo I'dlectricit^ a la proprieto remarquable dlt;^ dissiper, avec une extramp;mc promptitude, la slu-peur produitc par le chloroforme, do reveiller surtout tres-active-menl la sensibilite el la motilitö 6teintes, e'est-a-dire le premier et le deuxiemedegrö de I'dtherisation. Quant au troisieme degrö, carao terise, comme nous I'avons dit, par la cessation dos mouvoments du coeur pr6c6danl lapertede la vie, l'electricitö pout encore le dissiper, mais a condition quo la \iono seit pas absolumcnt olointo; alors l'elcctricitö est impuissante comme tout remedo quelconcjue. laquo; II iii'a paru clairement demontrö, dit M. Jobert, que lorsque le cocur a oosso do fonctionner depuis quelques instants, 11 esl inutile do chercher ä rappeler une vie qui n'est ]gt;lus. gt;gt;
Toutefois, avec l'electricilö, on pout rauimer uu maladc dout la vie serait deja atteintc par uu degro d'intoxication centre lequcl los ressources ordinaires seraienl sans puissance, el e'est a ce litre que eel agent devient veritablcment precicux.
o La stupcur du Systeme nerveux, continue fhabilc experimenta-leur, est-elle portee au poinl do produire uu trouble grave dans les sous, la respiration et la circulation, I'electricitc fera cesscr cetle perturbation. Tanl (|iio la circulation de 1'air se fait dans la poitrine, nionio imperceptiblement; laut que le coeur so contracte, nioine d'une maniere inappröciable; taut que le sang y arrive et en esl chass6, uioiuo irregulierement, faction do l'ölcctricitö ost encore assoz puissante pour remettre I'animal sur sos plods, tandis que, dans col elat, iit syncopal, il ost presquc certain quo roan, I'air el les autres excitants habituels seraienl vainement appliquös sur tonics les muqueuses. Mais lorsque les contractions du cocur no sont plus qu'une irritabilite musculaire, lorsque les muscles do la glotto out ccsso lour action, l'electricilö no produil plus que des conlractiofis irrögulicres, comme la pile en provoquc dans les mus­cles, lorsqu'ils viennent d'etre sopares du corps. La vie osi öteinte, ol Folorfricili'' ogt;t impuissante a la rauimer. laquo;
Dans une autre parlie dc sonMemoire, M. lo])erl de Lamballe .
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IStinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ETHERISATION.
iipri's avoir dil quo l'application de rölectricitö sur les membranes rectale et buccale suffit pour rappeler les fonclions, ajoute: laquo; Dans les cas extremes, lorsque la vilalit6 n'est plus qu'un soufQc, il conviendra de recourir ä relectro-puncture qui pout sculc offrir asscz de puissance pour retirer los organes do lour lorpour et de lour sidöratiou. Dans dos circonstances aussi perillousos, 1c rolahlis-scment de la respiration et de la circulation no so fera pas iinmo-dlatement, et il sera nocossairo do prolonger ['operation pendant un certain laps de temps. On n'anvtora los courants ot les chocs oloc-tricjues que lorsque l'animal poussera dos cris, el lorsque la respi­ration ot la circulation s'exöcuteront do maniere ä no plus laissor do doute sur lo retour du Systeme nerveux a la puissance r^gulatricc et a son influence definitive sur ions les organes qui regoivenl les impressions. raquo;
Cost maintenant ä robservation future qu'il appartient do com­pleter la valour de ces donnoes nouvelles acquises a la science.
IJU Aspliyxic. J)ii (liK-aii/i: — Cot acoidont, un dos plus rcdoutables et dos ])his frequents do rollierisalion, pout so produire dans toutes les circonstances, sur dessujetsqui so trouvent d'ailleurs dans los mellleures conditions, pour pen quo l'operateur cesse de porter uno scrupuleuse attention aux quantilös de vapours anesthe-nisantcs introduites dans los voies respiratoires. II s'annonce par tous los sympUunos do I'asphyxie ordinaire ; congestion ä la töte, pouls inegal, insensible; veines gon06es, respiration embarrassoe, muqueuses ooloröos en rouge, etc., el autros signes connus do I'cm-harras pulmonaire, d'autant mieux appramp;iables alors quo I'attention ost portde do ce cotö.
L'asphyxic qui survient pendant l'öthörisalion a pour cause prin-pipale la trop forte proportion do vapeur dans Pair. Cotlo vapeur alors agit doublement, d'abord on diminuant, par la place qu'elle nccupe, la quantity d'oxygene n6cessaire a la vie, puls on abolis-sant plus ou moins completement, par i'intormodiairo du Systeme nerveux, la fonction respiratoire.
A no considorer quo la premiere cause, on comprendrait tres-hien la possibilitö do I'asphyxie, en so rappelant que Fair, pour entretenir r^gulierement la vie, doit avoir sa proportion normale d'oxygene, 21 p. 100, et que si cette proportion descend ä lop. 100, non-seulement lair n'est plus respirable, mais devient asphyxiant. Ur, tjuand I'air sc trouvc nielango de vapours d'ether. e'est toujours
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ACCIDENTS. MOYENS D'V REM^DIER.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IcS?
aux döpensd'une certainc quantitd d'oxygöne; que seulement Ic me­lange soil fail a proportions 6gales do vapour etd'air, et voilä l'oxy-gene ivdnit i\ 10,5 |). 100, c'est-ä-dire h one proportion qui doil ('#9632;vidoiiiniiMil produire I'asphyxie. La tempdratureambiantecontribuc ensuitcpour beaueoupä faire varier co rapportdel'oxygene ä liiir'. On saitque, clans uu espace saturö d'unc vapeur quelconque, la propor­tion de celle-ci, c[ui rcstc uniforme quaud It; thermometre no varie pas, s'aecrott, au contrairc, rapidemenl et prend la place de l'oxy­gene quand la tempöraturo s'dleve. Aiusi, l'air saturö de vapeur d'ether eontient, suivanl M. Doyere :
a 0deg;. 25 parties vapeur d'ether el 15 parties oxygene.
10quot;, :J.7nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |3nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;_
;i!0n. 57nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
30o, 83nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3 '/, —
el a 35o, 100nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Ue sortequo, dans dos appareils parfaitement clos, I'asphyxie doit se produire presque immödiatement a la tempöralure ordinaire; c'esl re quo maintes expöriences onl confirmö.
On li' voit done, de la sonic prösence dos vapours d'olhor pout I'osnlior iino raröfaction d'oxygenc teile quo I'asphyxie s'ensuive. Mais il y a plus encore, e'est quo oollo asphyxio jioul avoir lieu, ooninio rout olahli dos expöriences do M. Snow dont nous parle-rons dans un instant, avee dos proportions de vapour bion moin-dros quo oollos rigoureusemenl nöcessaircs pour qu'il n'y ail plus dans Fair la quantito d'oxygenc indispensable h la respiration; ainsi, H a 10 ji. 100 seulement do vapour do chloroforme, avec Icquel los experiences onl slo faites, suffiscnt pour determiner la mort par asphyxie.
En prösonoodo lolsrosultats, on doit comprendre los dangers d'unc inhalation non modoroo, et la nooossito, pour 6viter tout accident, do mosuror la proportion do vapour rospiroo, commo on le fait pour touslesautres agents aclifs destines iraquo; otro introduits dans 1 oconomio vivanto.
11 est vrai quo, dans I'apphcation, oo dosage prosonte dos diffi-oultös sörieuses, qui n'ont pas peu contribuö a le faire aban­donner jiar los chirui'giens; olios pouvont dependre do I'im-perfection dos appareils ot do la difference dos effets suivant les organismes. Depuis longtcmps dojii . on a rcconnu quil (Mail prcsquc impossible, avec les appareils nrdinaires, do garantir.
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ISSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; triiiatis.vno.v
in6me approxiaiativcmcnt, la quantitd de vapeur mölee ä l'air, car ccllc (|uaulit6, möme avcc aae loiupömlure uniforme, peul varier bcaucoup, suivanl unc foule de circoustancos en apparencc insignifiantes; ainsi la forme el la capacite des appareils, la dis­tance entre les orifices, la quantite du liquide ronl'eriuo dmis lo rt'v-cipient, la position vertlcale ou inclinöe de rapparcil, los scconssos qu'on lui donnc, etc. , sont autant de causes qui peuvent modifier la proportion de vapour dans los limitos los plus etendues.
Pour romodior h ootlo incertitude, M. Doycre proposait, il y a quelques annees, de so servir de mölanges gazeux contenant uno [jroportion d'ether constaute, obtenue par la saturation, lo soul piiiiil ou la quanlitodo vapour soil li\o. Ilplongcait l'appareil, imini d'un thermometro, dans de l'cau mnintenue a uno temperature lixo et determinee; l'etlier pur, renfermö dans lo (lacon, fournissail tou-jours de la vapeur a saturation, plus qu'il uon fallait pour los inha­lations. Ainsi, ä la temperature de 15deg; seulement, l'air saturö con-liont la inoilio de son volume de vapour d'ether; cette proportion est trop forte pour I'licmatose, mais c'est un poinl fixe de depart; on peut, on etendanl cc mölange avoc de l'air,avoir lo degre quo Ton vont pour la respiration, dost ce que M. Doyere obtint en joignant le llaoon contenanl l'air saturö au tube d'aspiration, ä l'aide d'un robinet ä double effet, e'est^a-dire dent la clef produisail deux resultats differenls: l'un qui etait d'isoler le tube aspirateur pour Ic mettre ou communication avcc l'air saturc, dent on pouvail juger la proportion introduite par un index el uno echelle divisöe; l'autre ipii laquo;Hait de mettre cet air saturö en contact avec l'air ordinaire con-lonu dans le reste de l'appareil. De nombreuses objections vinrent bieutof mettre obstacle ä l'application de cette methode.
u On peul bien, a-t-on lt;lit, en apportanl ä la confection dos appareils uno perfection plusgrande, fixer exaetement la quantitö de vapeur öthöree qui doit penötrerdans les voies respiratoires; mais ost-il possible de savoir quelle doit olro cello quantitö, quo taut de circonstances peuvent faire varierquot;? Peut-on jauger la capacitö pul-monaire, appröcier le degrö de rösislancc quo rorganisalion des sujets ost susceptible d'ojjposer ä l'action des vapours, la puis­sance absorbante dos voies bronchiques, etc.? autant de conditions quo l'Age, l'ötat de sante ou de maladie, le modo de nourriture, de travail du snjet pouvont faire eonsidörablemenl varier. Kst-ce quo loutes los tentatives de dosaiie matiionialiquo n'cchoueronl pas eon-
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ACCIDENTS. MOYENS D'Y RE\IKD1ER.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;180
iro cos perp6lucllos variations organiques, sans compler los causes d'crrours i|iii peuvont naltre dc la forme ou de la capacite dc I'appa-reil, de la proportion de vapeur mölangöc a I'air, dc la tempurature ambiante, etc.quot;?raquo;
l-]t ccs raisons furent de partoul accueillies coramc 6tanl saus rö-plique. M. Bouisson, qui a öcril sur relheinsation le Iraitö 1c pins complct quc Ton ait, ilil a propos du dosage:
laquo;... S'il csl des substances pour lesquelles rintroduction dc quan-tilcs reglees dans I'organisrae soil inutile, ce sonl assurcinenl les vapeurs stupefiantes. Lcur mode d'administralion differe esscntielle-iiieul de celui (llt;'s m6dicamcnts inheres dans les premieres voies oü i!s doivent clre ahsorhes en totalil6. Daus le Systeme des inhala­tions, la vapeur ne fail quo passer dcvanl les surfaces absorbantes. On pent cumuler, suspendre l'action du medicament ou elahlii- des intermissions qui moderent ses effels. En sorte tpie le 111 conductcur du pralicien esl l'observation menie des effets produits, qu'il inain-lient, accroll ou affaiblil a volonl6. Gettc consideration csl si bicn fondee que, dans l'cxcrcicc de Tart, eile domine l(gt;\iles les autrcs. Le Chirurgien ue consulte pas son apparcil ou ses indicateurs pour savoir quelle dose d'clher 11 adonnöcel reconnattre s'il faul s'arreler: 11 consulte l'etal du malade, juge a sen aspcel cl aux epreuves qu'il lui fail subir si rancsthesic esl produitc; et c'csl aux signes qu'il recueille en ce moment qu'il rcconnait que son malade a absorbö la dose voulue.
raquo; Le dosage mathematique compte aujourd'hui peu de partisans. Lc robincl regulateur esl le scul vestige adopte des moyens proposes. La pluparl des indicateurs donl on a vouln surcharger les apparcils soul inlideles ou inutiles, et Ton esl si bien revenu aujourd'hui des espörances illusoires qu'avaif fail naitro l'idee de mesurer aux ma-lades leur portion de vapeur pour chaque inspiration el pour lelhe-risation complete, que hon uomhre de praticiens so contenlenl des inhalations sacciformes ou permeahlos '. raquo;
Gelte maniere de voir, quoique iusuffisnmment coritrölöcpar l'ob-servalion pratique, mais offranl I'avantagc d'une grande simplifica­tion dans les melhoiles, t'ul hientol ailoplee par la grande majorile dos chirurgiens, ct tons a peu pros se mirenl ä agir en consequence, saus prendre d'auli'cs precautions que l'observation pure el simple
Tratte (heorique et pratique de h methode anesthesique. Paris, 1850, un vol.
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du malade, et sc bornant a anvicr rinhnlation h la manifcslalion de riiiscnsibililc L'exp6rioncc de ces dernieres ann6es vicnl de montrer tout le danger d'uue semblable facon d'agir, et a fail voir conibion il 6tait imprudent de se guider uniquemcnl sur les phenomenes produits par l'agent anesthesique pour döterminer le moment oü il convient (Ton arröter raclion.
D'ailleurs, le nombre ilt'.s cas lt;lo niorl ä la suite de la chlorofor-misalion s'augmentant d'une maniere inquidtante, en appelant l'at-tention des chirurgiens , a du les porter de nouveau a examiner si le mode d'administration du chloroformo oude l'öther g6a6ralemenl en usage 6tait v6ritablement sans reproche, et nepourrait pas pren-drc la plus grande part do la responsabilit6 dos fAcheux resultats signalds. Cotlc question a ete particulierement soulevee ä la Societö ile Chirurgie de Paris, ä la suite d'un rapport fait par M. Robert, Chirurgien ä l'höpital Beaujon, sur un cas de inert par le chloro-forme, pour lequel M. Vallet, mödecin a Orleans, avait demandö ['opinion de la Soeiete.
Dans son rapport, M. Robert, qui termine en absolvant le mede-ein d'Orleans, examine la question de l'anesthönisation dans son ensemble, analyse d'autres fails porles ä sa connaissance, el dans lesquels, selon lui, la conduitc des chirurgiens aurait ete rigourcu-seinent irröprochable, el il conclut que ccs accidents sent un r6-sultatdela fatalite, et no sauraient etre pr6vus ni övites par aucune pramp;aution; qne laquo;ces cas de mort, en dehors de la sphere des fails raquo; ordinaires, sent exceptionnels, et nc peuvenl 6tre imputös qu'ä raquo; des conditions particulicres de l'organisme qu'il ne nous est point raquo; encore donne. de connaltre. laquo;
On comprend Femotion produite par une teile declaration qui, si eile etait vraie, devrait fair-(gt; iminediatement abandonner 1'emploi du chloroforme on de l'öther comme moyens ancsthenisants. Gelte doctrine appelait done I'examen; aussi i'ul-elle longuemenl discutee a la Sociele de Chirurgie, et motiva-t-clle, avant la fin de la discus­sion, un article fort bien fait de M. Follin, (|in placa la question sens soti veritable jour '.
M. Follin commence par faire remarquer qne, dans toutesles ob­servations recueillies, on I'on annonce qne la mort est arrivöe mal-gre tonics les precautions prises pour I'administration du chloroforme,
1 Archives genirales de medeeine Aunt inrgt;!!. p. 2-2S
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ACCIDENTS. MOVESS ill REMfiUIEIl.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UM
on a omis constammenl de faire tiienlion des quanlitös, nirine ap­proximatives, de vapours anesthenisantes inspiröcs. Pour supplöer ä ccs indications, l'auteur de l'article rapporte diverses expörienecs de M. Snow, incdccin anglais, faites sur desebiens, des chats etaulrcs animaux, experiences ayantpour bul de dölerminer la quantity de vapour de chloroforme ou d'6thcr susceptible d'etre melec ä l'air sans danger, et la manure donl la morl pent arriver. .^f. Snow a reconnu ainsique ces animaux, soumis pendant dix ä quinze mi-nutes dans une atmosphere contenant 3 h '#9632;) pour 100 de chloro­forme, cessaicnt de respirer, r|uc los battements du crrur conli-nuaient une minute ou deux aprfes que la respiration avail cessö, el qu'alors la vie pouvait revenir si, avant tiuc ['action du coeur Ml eleinle, on venait ä soustraire l'animal ä l'action du chloroforme ; que si la vapeur do ce corps roprösoiitait ])lus do '/s p- 100 do 1'air inspir6, la morl arrivait rapidement, los mouvements du coeur s'ar-retaul presquc on iiiemo lo)ii])s que la respiration. Cos fails font comprondre comment la morl pout arriver avec plus ou moins de promptitude dans des condilions scinhlablos on apparence. En repötant comparativeraent cos experiences avec les doux substances aneslhönisantes, on a do plus remarquö que la vapeur d'6ther, m616e a parties ögales avec lair, n'agit pas avec plus de puissance que do l'air chargö de '/s seulcment de vapeur de chloroforme. En aucun cas, d'ailleurs, la mort n'a paru tenir ii une action prolongee du chloroforme en proportion rcspirablc; eile a loujours etc la consequence do linlialation dun air contenant une proportion trop forte — donl le minimum cst 8 a 10 p. 100 — do vapeur anesthenisante.
Cos resultats, fort importants, astreigncnl a des regies precises les chirurgiens, demontrent, malgrö tons les arguments contraircs, la nöcessitö ilu dosage, et font comprendre combien le proeöde de AI. Simpson, par l'öponge ou un linge imbibe, osl imparfait, et sur-loul prösenle pcu do securitö. Toutefois, la manierc do pratiquer le dosage esl encore une question a resoudre. M. Snow a bien propose, pour i-i'-'er le melange d'air el do vapeur de chloroforme, soil un appareil graduö, analogue a celui ilcoi nous avons parloplus haul, ot combine dc manierc a no fournir a Pair (jU(^ 5 ou 6 p. 100 de vapeur do chloroforme, avec la facilitc de modifier cos doses suivanl los circonstances; soil d'employer un melange d'alcool et do chlo­roforme, m61ange qui no doit son innocuite qu'ä son action incertaine
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i;gt;-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; iVruEBis.vnoN.
et quolquefois insuffisante; maisce sonl Iti Jcsmöthodes trop impar-
faites pour pouvoirötro ulilisöcs dans In prati([ue. Et, comrae on n'cn
.1 pas iirdpusr de meilleurcs, cela rc\ient lraquo; dirlaquo;' que l'on ae pos-
sede pas encore tic moyen praticable pour doser exaclement l'6th6-
risation.
.M:iis, ä defaul du dosage mathematique, reste le dosage approxi-matif süffisant, avec un peu d'habitude, pour mettre a l'abri, dans la presque gcnöralite des cas, de tout accident. Ainsi, M. Follin, dans le travail cito, so prononce centre M. Robert, pour I'innocuitu constante du chloroforme donne n pelites doses, et s'en tienl ii la doctrine de M. Sedillot, samp;voir quo \e chloroforme Men administre ne tuejamais. Passant ensuite a rexamon des moyens proposes pour rappeler ä la vie lo malade aspbyxio par le dilorolbriiic, il (Idiinc la pr6f6rencc ä l'insufflalion pulmonaire, essayöe plusicurs foisavco succes par M. Ricord, recommandee aussi par M. Snow,el que l'on pratique on pressant lögerement le larynx centre la colonne vertö-brale pour empamp;cher l'air de passer par rcesophagc. Pnis il termino par los conclusions suivant.es , d'autant ])lus applicables a la Chi­rurgie veterinaire, qu'elles sont tirdes d'oxpöricnces failes sur les animaux:
1laquo; Lö chloroforme, tres-dilate dans les proportions de 3 ä i p. li'11 d'air, no tuejamais;
2laquo; MMo a lair dans des proportions de 10 p. 100 au moins, il amene la mort;
gt; La morf peut avoir lieu par asphyxie ou par une intoxication qui paralyse le coeur;
4deg; Un melange tre.s-6tcndu de chloroforme el d'air est une puis-santegarantie centre les accidents;
öraquo; 11 reste jusqu'alors experimentalement et cliniqucmcnl donion-tr6 que I'insufflation pulmonaire est de tous les procedös celui qui convient le mieux pour ramener les individus a la vie.
Ajoutons que, chez les animaux, on pen! r6gler approximative-menl retherisalion, en mesurant les quantitös de liquide employöos. Ainsi, pom- le cheval, avec l'appareil ä tubulure beige, le sac fu-migatoire ou la simple musette, il faut, pour produire rinsensibililö saus danger, de 2 ii i damp;ilitres d'elher; un demi-döcilitre snflil avec le sac renne. Mais il on faut davantage par l'^ponge introduilo dans les eavites nasales, a cause des quantitos devapeur chassöcs au-dehors pondanl l'oxpiralion . et perdues ainsi pour rötWrisaliou.
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ACCIDENTS. MOVENS d'v REMfiDlER.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;193
En pareilcas, il esl rare quo I decilitre d'ether pnisso suffire. Pom1 le chien de tmlUraquo; moyenne, til sc servant du sac, il en faul environ 20 centilitres; si on employaille chloroforme, il en faudrait moins. Avec I'appareil a tubulure, 6 a ilt;gt; centilitres suffirciient pour le chien; le reste a proportion. Par la methode d'application directe, une boulette d'etoupes huinectoc de vinul t^outlcs de clilürüforiiu; suffil g6n6ralemenl pour uncheval de moyenne taille; pour le chien, il u'en faul que sept ä liuil gouttes.
Dans tons les cas, des que I'insensibilite commence ä se manifester, des que les battemenls du ccnur s'affailjlissenl, lors meme que les membresdusujet continueraient a s'agiter,on doitretirerl'epongoou Fappareil, sauf ä recommencer les inhalations si la sensibilite revient avanl que l'opöration soil terminee. J.es balteraents du cceur lt;''laiit toujours le meilleur guide pour juger ipiand il y a de saturation de vapeur anesthenisante, on suspendra l'inhalation des quo lepouls sera descendu au-dessous du rhylhme ordinaire, ä 20 ou 30 par mi-mile chez le cheval, par exemple. Si le poms descendait plus has ou venait meme a s'effacer, il faudrait recourir immediatement aux moyens propres ;i combaltre l'asphyxie, c'est-ä-dire ä retablir la res­piration. Parmi ccs inojens rinlniduclion de Fair dans le poumon est le plus efficace, et si, dans ce cas, rinsufllalion avec la bouche no suffil pas, on se sort d'un soufflet ou dc la premiere machine venue propre a faire penelrer promptement de lair dans les bronchos. En meme temps, on presse sur les parois Ihoraciques pour faciUter le jeade la fonctionpulmonaire; puis, par une saign6e, qu'onfait lagere ä cause de l'aclion döbilitante de l'agent anesthesique, on aide au retablissement du mouvement circulatoire du sang. Apres cela, a Taide de frictions seches, du calorique porle a la surface de la poau, des stimulants ordinaires usites centre la syncope, tels que I'ammo-niaque, le vinaigre, l'essence de terebenthine, employes simulta-nement, on acheve dc retablir la circulation, la chaleur animale el la vie.
Pour derniere recommandation, rappelons encore qu'il Importe do no pas soumcttre a I'etherisalion un animal chez lequel on soupconnc un commencement d'affection pulmonaire. L'engouemenl du poumon qui accompagne, ou, pour 6tre mieux dans le vrai, qui constitue en ses divers degrös toutes les alterations de eel organe, ne pour-rait qu'augmenter sous I'inQuence asphyxiante de l'ethörisation, el les phis graves consequences en |Kgt;urraient rösuUcr. II va sans dire
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194nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lilllKlilS.Ulü.V
quenousne lenons nullemenl complede l'aclion direcle des vapeurs d'ethcrsur le poumon, action qu'äpnoh on peut considörer commc nulle, ce que l'observation pratique ;i confirm^.
5 G. — Applications pratiques a la Chirurgie velerinaire.
L'öthörisalion, depuis sa decouverte, a ete l'objet dos [raquo;Ins heureuses applications dans l'exercicc de la Chirurgie; mais c'est L'homme sur-tont ([ui a ete appelc ä jouir des bienfaitsde cette mdlhodc. Chez les animanx, eile ne saurait presenter la möme importance; car, malgre tout le desir qu'on pent avoir de ne los faire souffrir que le moins possible, le soiu de leur eviter quelques douleurs ne pourra jamais eveiller la meine sollicitude que lorsqu'il s'agit d'un de nos seinhla-bles. l'uis, en reahte, la souffrance, consideree dans l'homme el dans la brüte. est loin de presenter le meine caractere terrifiant. Chez l'homme, eile agil au moral quelquefois aulanl qu'au physique; la crainle seule du mal peul etre aussi dangereuse, on le sail assoz, que le mal lui-meme. Chez les aniraaux, 11 n'en est pas ainsi; l'effel de la douleur ne depasse pas le temps pondanl lequel eile est materiellemenl produite, el n'esl Jamals nggravco a l'avance par une reaction morale quelconque. Dun autre cötc, l'ctherisation, pour le velerinaire, peut devenir im embarras, cn l'obligcant d'avoir loujours avec lui le liquide et les aulres objets necessaires. Enliii, c'est une depense a faire, loujours considerable quand il s'agil des grands quadrupedes , et que le proprielaire prefere öconomiser au prix de quelques souffrances bientöt passees pour l'animal.
Pour ees divers motifs, rellierisaliou s'est peu röpandue dans la Chirurgie des animaux domestiques. Toutefois, ce ne soul pas la des raisons süffisantes pour en rejeter entierement l'usage de la pratique velerinaire; ear, malgre toutes les considerations contraires, il esl encore bien des cas oü eile peut devenir d'une grande utilite, non pas uniqueruenl pour öpargner des douleurs aus malades, mais surtout pour les crapßcher dese Ihrer a ees mouvements önergiques de defense lt;|ui s'opposenl si souvent a l'execution reguliere des ope­rations et en compromettent le succes.
En ne considörant que l'insensibilite produite par l'ötherisation, celle-ci offre dejä au velerinaire le grand avanlage de lui permettre de pratiquer avec tout le sein voulu les operations les plus doulou-rcuses, et, en meine temps, d'arriver ii une guerison iraquo;lus prompte :
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APPLICATIONS l'IUTlyt'ES A LA (JUKI IU,II-..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;it',;
In fievre de röaclion ötanl moins intense el In sujgt;puri)tion d'aushi bonne nature qu'apres les operations liiilcs dans Irs eirconstancraquo; s urdinaires. II es! vrai qu'on n reproehö ä l'etherisation d'etre nuisibic .;i la pratique des operations, preciscnionl par rinsensibilile c|u'ellc determine; car alors, dit-on, eile privo le eliirurgien d'un doses moNoiis de diagnostic; eile rempßclie ainsi dViiv :i\('!,ii ([uancl 11 blesse des branches nervouses ou d'autres parlies douees d'um; plus ou moins graude sensibility; eile reiul plus diflicilcs les nevro-tomies, opöralions pour lesquellcs le Chirurgien s'aidc beaueoup de la sensibility nerveuse, etc. M;iis toul celn n'esl qu'uno ciues-tiond'habilote chirurgicale; et, au surplus, le pratieien n'aura (lu'ii ranger parmi les contre-indications les casoü la conservation ile la sensibilite pout lui 6tre utilo pendant roperation, sansse croire pour cela oblige de proscrire l'anesthenisation d'une maniere genörale.
On a encore objeetö conlro cette niolliode la necessite oü eile hk'I-i.iit le Chirurgien de trop se hAter pour profiler de riusensibilite produite, et d'agir alors avec moinsde diseerneiuent. Cola n'est vrai i|u'aulnnl que l'operation depasse unu certaine duree, et dans ce cas on pout prolonger röthcrisme par de nouvelles inhalations.
Quoi qu'il en soit, ['etherisation a ele essayce en Chirurgie vrie-rinaire. I3(''ja on a opöre ainsi, avec succes, im grand nombre d'animaux. Sur des chiens, on a essaye des amputations de mein-bres, des extirpations de cancers, de squirrhes, de gollres, des ablations de mamelle, etc.; sur des chevaux, on a pratique des cauterisations, des extirpations de parolide, des castrations, des operations de pied, etc.; sur la vache, on a opere la castration; sur toutes les especes enlln, on a tente des operations plus ou moins douloureuses, dans cette immobilite absolue qui esl le verilnble rrsullat utilc de l'clherisation sur les animaiut.
M. II. Bouley, dans une communication falle, le 14 juillel ISÖ'i. a la Societe centrale do Mcdecinc veterinaire ', disail ainsi loul re-cemment que, grace aux agents anesthesiques, il avail pu operer, avec uuo extreme facilite, plusieurs cas de hernies etranglees, uu javart, un clou-de-rue, plusieurs castrations, el, h propos de cette derniere operation, il roiiianiuail quo rollicrisation poul rendre les plus grands services, gt;lt; en annulanl les violentes conlractions mus-culaires auxquelles les animaux so livrent, en determinant le relä-
i llecueil de Ueilecine vcleriniiire. 1853, I. \NX Build ilt hi s #9632; . DIU
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196nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KTHKlUSAilü.N.
chemenl du crömaster, ei enfin en prövenant cos violents efforts expulsifs qui sonl cause dos hernies dites do castration. raquo; Dans sa communication, M. 11. Boulej ajoute qu'il a encore retire un avan-tage tres-considerable de l'etherisation pour pratiquer la castration sur un cheval anglais de pur-sang tcllcmenl irritable, qu'on ne pouvail l'aborder sans danger pour lui mctlre los entraves; il l'ul soumis a une demi-ethdrisation au moyen d'une eponge impregnee d'ether, introduite dans une de sos narines, et mainlenue avec la main; au bout d'une minute, l'influence de Teliier s'etait faitassez sentir pour qu'on püt aborderle cheval et lui mettreles entraves saus qu'il cluTchal a se defendre davantage; et, couclie dans cd otal, 11 siii)il ['operation sans presque reagir centre In douleur.
laquo; Je cite cos fails, dit M. II. Boulej en terminant, pourprouver los avantages que los velorinairos peuvcnl retirer de l'emploi de l'ethöri-salion, non |ias comme moyen usuel, applicable a tons los cas, mais dans les circonstanccs operatoircs importantes oü il est essen-tiel, pour l'operateur et pour ropöro, que les mouvements si oner-giques ties animaux soient Ic jiltis annules possible. raquo;
Mais c'est au poinl de vue surtout de l'annihilation dos moyens de defense des malades qu'il nous semble que l'ölherisation pourrail recevoir une application plus usuelle en Chirurgie völerinaire; soule, en et'fet, eile donne liraquo; moyen de rendre ä rop6rateur la securite que n'offrc pas toujours la pratique des operations sur los animaux do-mestiques. C'est aussi l'avisde M. IL Boulej qui, dans une autre note lue a une precedentc seance (lo 9 juin 1803) de la Societö contralo, ol relative a une hernie 6lranglee operce avec toute la facilite desi­rable, grlt;lcc au relächemenl musculaire general determine par les jnhalations elhörees, exprime sou opinion sur co point de lamanierc suivante ':
laquo; Jusqu'a present, dit l'honorable professeur d'Alfort, l'6th6risa-tion n'a pas ete emploj'6e sur une grande echelle en France, tout au moins dans In Chirurgie des grands animaux domestiques. On l'a saus doute considoree comme trop dispendieuse et d'une application trop difficile. La communication que j'ai l'honneur de faire aujour-d'hui a la Soci6le a pour but de prouver qu'on pout, avec beaueoup de facilite et peu de frais, retirer de grands avantages do l'usage de ['other, comme moyen anesthesique, dans notre Chirurgie.
i Recueil de Medecine veterinaire, 1853, t. \\X, Butt, de la Soc, p. 820.
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APPLICATIONS PRATIQUES A LA CHIRURGIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 107
n Quandje parle des avantages de l'ölher, j'ai moins en viio, je me hätc de le dire, les intmMs des patients stir losquels porte notre action chirurgicale que ceux de l'opörateur ef lt;lo l'opöration; et, 011 me plaQant ä ce point de vue, j'envisage la question d'une maniere lout a la Ibis plus 61ev6e et plus pratique que ccs protectionistes d'animaus dont la sensiblerie ne voit, dans ['application des anes-thösiques, que l'amortissement des sensations douloureuses qu'elle determine. Sans doute, c'esl quelque chose ([ue d'öpargner aus ani-maux les douleurs des operations; mais ce qui est beaucoup plus important, c'est d'oviter aux opörateurs les dangers souvenl si con­siderables qu'ils sont obligös d'affronter dans la pratique de certaines operations chirurgicales trfes-graves, pendant lesquelles leur position est des plus p6riUeuses, en raison des r6gions oü porte ['action chi­rurgicale, et des mouvements violenls, desordonnes, lunmllueux, auxquels les aniniaux so livrent sous lincilalion de la douleur; ce qui esl ])lus important encore, c'est d'assurer kraquo; succes des opera­tions en annulant ces mouvements qui font que la main du Chirur­gien 6chappe quelcpiefois ä la direction de sa volonle. Or, l'ethöri-sation realise a la Ibis tons ces resullats, et le vieux preeepte de Chirurgie: tuto, cito et jueunde, pent, grace ii eile, 6tre observe a la lettre, aussi bien pour le patient que pour le Chirurgien. raquo;
.Mais ['abolition de la sensibilite, de la souffrance, et par suite l'annulation des moyens de defense des animaux, ne sonl pas les seuls resultats utiles que le vötörinaire puisse retirer de l'etherisa-tion. La suspension de la contraction musculaire esl un autre effel dos anesthesiques, dont la pratique chirurgicale peut lirer parti dans une multitude de circonstances.
Ainsi, sons l'inlluence de relherisation, on pent arriver a prali-quer facilement toutes les operations pendant lesquelles la contraction musculaire est en memo temps un obstacle a l'action de l'instrumenf el un danger pour l'op6rateur. La hernie inguinale dtranglee, par exemple, si difficile ii opörer dans les circonstances ordinaires, se reduil presque avec facilile dans l'etat de relächement musculaire produit par letherisme, conime le conslatent, notammenl, los ob­servations, citees plus haut, de M. II. Bouley ä la Societö een-trale de .Meilecine veterinaire, et dans lesquelles sont indiques six ii se])t cas de hernies operees par lui avec succes de edle maniere.
Lo relächement musculaire permet encore de pratiquer avec faci­lile des operations dans la bouchc, nux regions denlaircs, surl'ooil,
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. ,-.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; KTHEIUSATIOR.
Iiiujours si difficile a fixer par suite dc la contraction des muscles iln globe. Ainsi, chez le choval, on a pu, pendanl l'6therisation, opc'Tcr hi cataracte, chose ä pen pres impossible dans I'etal ordi­naire. Sous l'influence de I'etherisme, on a pu encore extirper des tumours profondes recouvertes par des masses musculaires epaisses. Ce relaehemenl des muscles pent aussi aider beaucoup ä reduire les fractures et surtout les luxations; cede reduction parfois, pendanl eel elal. s'opere d'olle-m6me presque sans efforts, el dispense de Femploi dangereux et difficile des moyens violents d'oxtension.
La faculte remarquable que possedenl les agents anesthenlsants de produirc le relaehemenl des fibres musculaires de la vie animale. sans alterer In fonction ties muscles organiques ni celle des muscles i'espirateurs, pent dovenir dun grand secours dans les parturitions laboricuses; I'anesthenisation, en effet, laisse subsistcr les efforts ile I'expulsion dans lesquels les muscles respirateurs onl la plus grande part, el paralyse les contractions qui scraienl des obstacles. Dans ces dcrniers temps surtout, cette proprieto do reliierisalion a ele appli-quee sur unc assez large echellc pour la pratique des accouchoments chez lesfenimes, grace sans doulc ;i I'exemplc donne par un haul personnage. L'on a pu rcconnaitre ainsi sur des milliers dc feinmes. acconchees avec les anesthesiques, qu'clles entrent en convalescence avec unc extreme rapiditö cl prcscjuosans epuisement ni fatigues. No pnurrait-on en retirer les meines avantages chez les fcmcllcs domes-liques, pour facilitor la mise-bas, souvent,chez les juments surtout, si difficile el si dangereuse?
II n'esl pnsjusqu'a I'aclion locale de Tether sur les cordons ner­vous qui ne puisse recevoir son application; en effet, la paralysie persistanle f|uc produil 1'elher en alterant la substance nerveuse, esl un moven de rcmplacer, peut-etre avec avantage, 1'operation cle la nevrotomie.
Enfin, a liiuti^ ces ressources quo l'anesthönisation foumil a da Chirurgie, nous p.ouvons joindre encore celles qu'ello a fournies a la tlierapeuti([ue medicale qui la essayee contre la plupart des affec­tions nerveuses, le letanos, le vertigo, la choree du chien, etc., contre ccrtaines affections de l'intestin, du Systeme musculaire, el contre loutes les maladies, en un mot, pourlosquellcson a emplo\e I'electricile, L'otude dc ces applications n'est pas dc notresujet, mais tu les i'a|)pelant . nous laisons voir l'ötenduc des services quo peul n iidfe rOlherisation au vetcrinaire comme an medecin.
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llfiMOSTATIQUE CHIRURGICALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 199
Adus 1(quot; croyons, ce qui tnanquc ii ['etherisation pour qu'elle re-coive, dans la mamp;iecme dos animaus domestiques, toules les appli­cations doni eile cst susceptible, c'esl d'etre suffisammen! connue des vdterinaires. Cesl pour ce motif, et considorant d'ailleurs qu'il n'existe p;is encore d'ouvrages speciairs propres h les renseigner sur l'ötat actuel decette partie de la'science a ses divers points de vue, que nous avons cru devoir donner i|uellt;|ue döveloppement ii cetle histoire de la mdthode anesthesique.
CHÄPITRE IV.
#9632;Siisiteeasioraquo; laquo;Id lt;Mgt;i!Eas tin s'Ang on IIlaquo;'-in4raquo;stslaquo;ti(tigt;lt;lt;' ebirurgieale.
L'ecoulemenl du sang ou I'hemorrhagie, pendant une operation, par suite de l'ouverture dun ou de plusieurs vaissoaux, esl un des accidents ordinaires qui contriliuent le plus a eonipromeltre le Int-vail de Toperateur, soil par la gone que la presence du sang apporlo a roperalion, soil par lalTaiMissemenl que la perte du sang cause au malade. En outre, 11 peut arriver que cctte hemorrhagie, ahandonnee a elle-meme ou aux pansements ordinaires, ne cessc j)as ou se prolonge assez longtemps pom' devenir un accident redou-tablc. 11 Taut done quo l'operateur seit constamment pivt a nrreler, des qu'ilest necessaire, le cours du sang. C'est une partie essentielle de tout inanuel operatoire; eile comprend les moyens de suspendre provisoirement le cours du sang pendant la pratique des operations, et les moyens de VarnUcr difinitivement aprcs. Ges moyens sont applicables ä tons les ordres de vaisseaux sanguins, mais plus par-ticulierement aux arteres.
ARTICLE 1quot;.
SUSPENSION TEMPORAIRE 01 PREVENTIVE.
La suspension temporaire, provisoire ou preventive de la circu­lation est mise en usage quand la presence du sang devient un obstacle a I'operation. Les moyens hömostatiques pr6ventifs sont appliques
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quot;200nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HEMOSTATiQUE Cllllll IHilCALL.
;i\iiiit ou pendant ('operation, lls compreuncnt deux tnethodes prin-cipales : la compression et la ligature,
1deg; De la compression. — La comprossion, (jui a pour effel d'aplatir los vaisseaux el d'effacer ainsi momentanement lour calibre, exige, pour olro oxcrcco, que cos vaisseaux soient superQciels, et (juils reposent sur un plan solide et resistant qui puisso Iburnir un point d'appui süffisant a ['agent compresseur. Si I'artere, par sa po-silitm, ne peut Irouver ä s'appuyer sur les parlies environnantes, on etablit une resistance par une pression double excreee en deux sens opposes, de maniere ä ee que chaque puissance fournisse un point d'appui ä L'autre. La compression ainsi pratiquee peut ötre exercee par dilTerents procedes.
I. Compression par les doigts dun aide. — Quand ce mode de compression est possible ct qu'il peut suffirc, e'est le plus simple et le plus avantageux. 11 permet de n'arreter le sang que dans le vais-seau qu'il Importe de comprimer; les teguments et le tissu cellulaire nc sont ni fatiguds ni contus ; les doigts peuvent suivre Ions les mou-vemcnls, tous les changements de position du malade. De plus, cette compression est, pour ainsi dire, intelligente ; car eile pent etre sus-pendue et reprise a volonte, suivant les besoins de l'operation. Si Tope-rateur, par exemple, a besoin dc connaitre la position d'uneartcre, I'aide, en soulevant les doigts, la laisse apercevoir par le jet qui s'echappe : ce qui est plus simple et plus rapide que do relacher et res-serrer ensuite des liens ou d'autres appareils plus ou moins compliques.
Mais on comprend quo, pour faire exercer cello compression, il faul avoir un aide tres-intelligent, ayant du sang-froid ct, s'il so pout, des connaissances anatomiques. On le placera de maniere a ce cju'il puisse voir tous les temps de l'operation , sans amp;tre gone el sans goner I'operateur.
En cequi concerne la pratique memo de la compression, plusieurs preceptos sont a observer :
Ilaquo; 11 faul d'abord rechercher la situation, la direction de I'artere, reconnaissablo a ses battements; et e'est ce que doil faire l'opora-tour lui-rnome qui fixe, on meme temps, le point oü la compression doit s'exercer, et la maniere dont eile doil tMre failo.
2deg; Exercer la compression dans une direction perpendiculairo ä la surface solide sur laquolle appuie le vaisseau.
3deg; Si Ton comprime avec le pouce, I'appliquer on traversde I'artere comme sur un cachet; si Ton so sort des aulres doigts, on les
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SUSPENSION TEMPORAIRB Oü PRÄVENTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'JOI
appuie formanl une seule rangöe li^ long du trajet de l'artere, pour qu'ils compriment luus ensemble, landis laquo;iiic le pouce, placä sur un point oppose ou surquelque saillie voisine, fournit un point d'appui.
iquot; Conlinuer la compression sans reläche jusqu'u la fin do rope-ration, el no la cesser qu'apres ['application des moyens hömoslati-(jucs deflnitifs. Si les doigts se fatigucnt dans une longue operation , I'aide appliquera les dolgts de la main lil)!^' sur celle qui appuie, pour emptelier que l'engourdissement de celle-ci ne diminue la pression qu'elle exerce. Si cela ne suffisait pas, un second aide devrail appuyer sur les doigts du premier ou le remplacer tout-ä-fail pour exercer la compression.
5deg; Comprimer moderement, et seulement avec la force n^ccssaire pour effacer le trajel de Tariere; en appuyanl les doigts, on sent le moment oü il convient de cesser de comprimer : c'esl quand les battements cessent. Si alors les doigts compriment exactement sur le trajet, dans la direction perpendiculaire voulue, lemoindre effort suffira pour arrcter le sang dans les pins grosses arteres. Si Ton comprime plus qu'il ne faut, les doigts, bientot fatigues et engour-dis, relächent la compression.
(J0 Se eonfori.ier 011(111 aux circonstances pour faire choix du mode convenable de compression, lorsque l'hömorrhagie est iraprd-vue 011, par une cause quelconque, n'a pu amp;tre jirevenue par la compression prdalable. Si, par exemple, on ampute certaines par­ties saillantes du corps, si Ton extirpe quelque tumeur cutanee , on saisit les lambeaux saignants entre les doigts, ou Ton comprime cir-culairement, ou Jiien encore on appuie les doigts ;i platautourde I'incision, etc. On se determine ainsi, suivant les circonstances, dans les cas divers qui pcuvent se presenter.
U. Compression avec la Pclole ou le Cachet. —Ce mode de com­pression est une modification du precede precedent. II consiste dans I'application, entre les doigts et le trajel du vaisseau, dune pelote plus ou moins grosse sur laquelle on appuie; on ajoute ainsi, h I'em-barras d'un instrument h tenir, l'inconvenient de ne pas sentir l'ar­tere. Lecachet est la pelote surmontee d'un manche: sou emploi est moins fatigant, mais il est sujet ä se deranger. La pelote el le ca­chet ne sont pas plus cmpUnes aujourdliui par les chirurgiens que par les veterinaires.
III. Compression par le Lien rirculaire ou le Carrot. —11 peut se presenter des circonstances ou la compression a I'aide des doigts seit
I f'
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'#9632;iO'}nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IIKMOSTATIQLF. CUIRORGICALE.
iiisufHsautc pour arröter 1c cours du sang; c'cst ce qui arrive, par exetnplc, lorsqu'on fait une operation ä l'extrömite inferieure d'un mcmbre, attendu qu'alors on coupr ;i la l'ois un f^raud nombre de vaisscaux quo les doiids seals ne peuvent 6treindre. Dans cc v;\s, on fait usage d'un lien qui entoure Unit le membre : on ['applique le plus souvent jiu paturon; on se serl d'un rubande 111 tordu ou d'une corde qui ne soil piis Irop mince, qu'on arröte par un ncßud ilroit apres l'avoir serree au degrö voulu.
I.c garrol ou tourniquet circulaire, comme on I'appelait autrefois, mi la premiere machine inventöe pour supplier ;i l'insuffisancc du lien soul. 11 csl forme egalement d'un lien circulaire, mais dont on rend I'action plus 6ncrgique au raoyend'un bfttonnet quo l'on passe in dessous et avee lequel on lord le lien de maniere ä diminuer 1'intervalle qu'il embrasse. Pour faire agir le garrot avee efßcacitöet sans blesser les teuuinenls, on applique d'abord , sur le trajet du vaisscau, une pelotc ou coussinet; puis, sur le elt;Me oppose, une plaque en corno, en culr ou en carton, suivant ce (pie Tüm a suns hi main, el avee un lien circulaire on entoure deux fois le mcmbre au-dessus de ces pieces. Cela fait, on passe le bittonnet enlre le lien el la plaque, et Ton tord, par un mouvement de moulinet, jusqu'au dei;re eonvennhle. Le lien circulaire, tordu ou non, ost le plus energique moyen de Fig. 36. (#9632;(impression temporaire que Ton puisse employer; 11 concourt meme a emousscr la sensibility en compri-niant les nerfs; seulement, il ne peut servir qu'aux extrcmites lt;lu corps, sur les parties dun etroit dia-metre. 11 ne faut p^is le tenir appliqu6 pendant un temps trop prolong^; car l'espece de contusion et le commencement de paralysie qu'il produil sur tons les tissus qu'il enveloppe pourraient avoir des consequen­ces fAcheuses sur les suites do reparation.
Pour remplacer le narret, Brosnicz avail imagine
LOOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;C
I'iostrument represent^ ici [fig. 38), et auquel il don-nail le nom d'adstricteur. 11 so compose (.rune courroie boucl6e et d'un cylindre en cuivre auquel ello cst fixee; ce cylindre porte ä une extremite une Ouver­türe allongöe destinöe ä recevoir un des bouts de la courroie que Fun fait munter dans l'intörieur du ey-
lind
IV au hiexen (le
ii l'autre extremity. Comme la
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SUSPENSION TEMPORAIRE quot;I PREVENTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;51 li!
bouulc de In courroie pennet clejii d'oblenir mir compression ;issi'/. ('ollsi(l(''^ll)k,, il ne faut plus qu'un petil nombre do lours de la \is pour la rendre süffisante.
IV.nbsp; Compression par le Tourniquet, le Compresseur, — Nous cite-rons, pour memoirs seulemcnt, ces appareils qui ne sonl pas habi-luellemenl usitc'-s en Chirurgie veteriaaire. Le toumiquel laquo;le J.-L. Petil se compose de deux pelotes soutenues sur deux plaques mö-talliques, lixoes :i In circonförencc intericure d'un lien circulaire; cc lien, susceptible de s'allonger plus ou moins, so fixe i'i lui-inrinc par une boucle ordinaire, et, lt;lc plus, quand l'instrumenl osl t-n place. une \ is de pression sert encore ii rapprocher ii volonte les deux plaques l'une de l'autre.
Le compresseur, ilil ä torl de Dupuytrcn, puisqu'il etait dejä em­ploye, il y a jilus de cinquante ans, par un Chirurgien de Lyon, Viricol, esl fondo sur le incmo prineipe; seulemcnt \c ruhan circu­laire est remplace par un are mötallique, ä chaque extrömitö du-ijuei se trouve une pelole; l'une des deux ost mue de meiue par une vis depression qiiipermel d'exercer la compression convcnablc. Pour s'aecommoder aux volumes divers des parties, l'instrumenl presente a sa partiemoy^enneune brisure, et l'une des portions pou-vanl enlrer dans l'aulre, l'arc peul einquot; ainsi raecourei et allonge ä volonte. I.e compresseur est nujourd'hui presrpao inusite.
V.nbsp; Compression sur la plaie. —Ce mode special de compression esl uecessaire loutes les lois qu'une h6morrhagie se ddclarc aeeidon-tellemenl dans une solution de continuite: soil pnree qua la com­pression prealable, (''ta!)ii(gt; ä une certaine distance sur le trajel du vaisseau, ccsse de produire l'effet desir^; soil puree (pie cette compression prealable a ele impossible en raison de In position profonde du vaisseau; soil enfin par suite de l'ouverturc inaltendue d'un vaisseau, artere ou veine fju'on aurait du öviter. Quand une hömorrhagic se declare ainsi, il faul d'abord suspendre l'operation et immediatement applitpier la pulpe du doigt sur le trajet du vaisseau ouverl; si Ion n'a pas d'autre moyen d'arretcr l'cffusion du sang, on fait exercer cette compression par un aide intelligent, et l'on achevc roporation. Quand les arteres diviseessont multiples, il
faut comprimer sur autant de points qu'il \ a d'ouvertures par ounbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '*.laquo;
s'echappe le sang, et, pour cela, il faul quelquefois plusieurs
ante
lei, ri'aillenrs. plusieurs ras pouvenl se pivsenler. Le plus sou-
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-}04nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UKMOSTATIQUE CHIRURGICAtE.
vent, comme qous vcnons de le (lireraquo;, des artercsetant ouverles, i! sullii de comprimer avec le I)out du doigt pour arröter le sang : des artercs, luAint'asscz voluiniiuHisos, cossonl ainsi de couler quand on applique I'index sur le bout coupe. Si l'artere est recourböe el son extrötnitö appuuV sur mu' masse musculaire voisine, on arrcle riu'iniirrliauic en coinprimant le vaisseau do maniere ä l'aplatir; mais alors, si on pouvait le saisir, il vaudrait mieux serrer le bout de l'artere entre le pouce et I'index en attendant I'application d'un inoyen hemostatique permanent. Quel(|iiefois, alin de laisser la plaie libre, on comprime tout autour avec les deux mains pour retenir ä la lois le sang de tons les vaisseaux qui se rendent a la surface trau-inatique; et lorsque celle-ci est elroitc et profonde, on rend la com­pression sur la plaie plus sure en coinprimant en outre entre la plaie et le coeur par 1'un des moyens quo nous avons indiques. Si le vaisseau divise occupait les parois d'une cavile, on arreterait encore le sang en serrant entre le pouce et I'index la portion de paroi conlenant ce vaisseau blesse.
Ces divers moyens de compression provisoire out l'avantage de permettre au Chirurgien de ne pas interrotnpre son operation, et d'attendre qu'elle soil terminee pour appliquer la ligature ou lout autre raoyen bemostatique definitif. Mais, d'un autre cote, la pre­sence des doigts iw laisse pas que de göner l'action de IMnslrument. Puis il pout arriver que, lorsqu'on veut arreter definitivement le sang, on ne retrouve plus les extremites des vaisseaux divises qui so sont relractöos et ont disparu dans les chairs. Le sang memo alors a ordinairement tout-ä-fait cessö de couler, ce qui sera it un avan-lage si Tarrel de 1'hdmorrhagie etait definitif; mais cela n'est pas. i.e plus souvenl, au bout do quelques heures, quand l'irritation des parties commence, eile determine un afflux de sang vers la plaie; alms une bomorrhagie consöcutivo se declare, et il faut lever I'ap-paroil pour rarreter. Ces inconvenionts font qu'il convient do n'avoir recours ii la compression directe sur les plaies, pendant l'opöration, que dans le das d'absolue necessite. 11 est toujours preferable d'ar-reter lout-a-fait röcüulemenl du sang aussitöt (juo l'hemorrhagie so manifesto.
Squot; liv Iti ligatare. — La ligature prealable du vaisseau est, sans contredit, un moyon plus sür quo la compression pour empe-chcr le sang de s'ecouler pendant reparation. -Mais cette mctliodo constituc eile-menie une operation tres-grave, quclquefois aussi dif-
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SUSPENSION TK.Ml'OUAIlti; ()l PRÄVENTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '20.')
Beile, si ce n'ost plus, que roperation principale; nussi n'y a-t-on re-cours que dans de tres-rares circonstances.
Elle est utile quand on doit operer sur une rögion oü la compres­sion ä distance u'emp^chcrail pas l'afflux du smiil;: ainsi, pour opörer dans certaines regions de la töte i ii la rögion thyrtffdienne, a la röi^ion parotidicniu'. Ün nc pent pas alors sc Ixu'ner ä la com­pression de la carotide qui Serail sans effet, et cm lie d'avance les vaisseaux prineipaux ([iii so rendenl ä ces parties. On agit de meme avant d'extirper certaines tumeurs nu se rendent des branches art6-rielles volumineuses et reconnaissables au-dehors, quoique difficiles a comprimer. II \ a deux manieres de pratiquer la ligature prä­ventive :
1raquo; l.e vaisseau ötant mis ä nu par une incision longitudinale, on applique une ligature au point convenable, et on coupe le vaisseau au-dessous;
2quot;ünbien, ayant decouvert le vaisseau, on place deux ligatures, et on fait la section dans 1'intervalle. Ce dernier procede previent meine les hömorrhagies par les branches anastomotiques, et Tope-ration se fait presque a sec.
Quant aux precautions a prendre pour l'application de ces liga­tures, elles constituent une partie importante de 1'art chirurgical que nous examinerons en traitant de la ligature des arteres, consi-deree coinine operation particuliere.
3deg; Suspension tUks iK'niorrlin^U's veineuscs. — La suspension preventive du cours du sang s'applique, avons-nous dit, aux veines coinine aux arteres. A l'ögard des veines cependant, nous observerons que quclquefois I'hemorrhagie produite Iocs de l'ouverture de ces vaisseaux, dependant, ou d'un obstacle (jui empe-che le retour du sang vers le cceur, ou des efforts de 1'animal qui le font refluer a la peripherie, il suffil de combattre ces causes pour voir cesser I'hemorrhagie. Ainsi, en diminuant une compression eten-due,en donnant plus do liherle au malade, en lui permotlant dc respirer plus lihrement, on fait souvent disjiaraitre des lidmorrha-gies veineuscs i[ui compliquent ou iienent les operations. Remar-([uons encore que ces liemnrrliagies veineuses sont les premieres qui sc manifestent quand on divise les parties; elles forment une nappe do sang noir qui recouvre les plaies et les cache a l'opörateur; mais ces liemorrliaizics son! passageres el cessent bientöt sans soins par-liculiers. Si Ton voulait retenir le sang provenanl dc veines volumi-
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-iU(jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HEM0STAT1QUE CHIRURGICALE.
iicuscs, il r.iiidr.iil comprimor ou tier, TOinmc il n ele indiquc. Pour surcrolf de precautions, on comprimerait en mutne lemps thi eole du coour, iilin d'eiupeelier I'introduclion de l'air.
ARTICLE 11.
AltliflT DfiFINITIF Hi SANG.
j 1. — indications gencrales. Diverses especes d'hemorrhagies
Duns lens les temps d'uue operation, pcut SO presenter la ne-eessilö d'arretei' le cours du sang ; inais c'esl ordinairemenl quand une operation est lerminoe que Ten a ccttc indication a remplir. 11 es( vrai quo, dans beaucoup de cas, ineme a la suite de lesions trcs-etendues, on veil, au bout d'un temps assez court, I'hemor-rhngie s'anvk'i-d'elle-ineine: inais il n'en esl pas toujours ainsi, el e'est alors qu'il faut recourir a des moyens particuliers qui mettcnt doßnitivemonl obstacle a recoulemenl du sang.
Lc sang qui s'öcoule d'unc surface traumatique peul provenir des arteres, des veines ou des capillaires, el I lienuirriia.uie, dans ces cas divers, pröseute des caracteres speciaux : ainsi, en sortant des arteres, le liquide sanguin a une couleur rutilanle, et s'öchappe par un jet intense et saccadö; en sortant des veines, il esl |)ius noir, el forme un jet calmc qui coule sur la plaie; ei s'il vienl des capil­laires, il est moins aboadant, et se repand en nappe sans former de jet.
Dans la pratique, la distinction n'esi pas toujours aussi facile. On reconnatt bien qu'un gros vaisscau esl ouverl quand l'effusion du sani; depasse une certaine proportion; mais il pout etre difficile de decider si e'est une arterc mi une veine. Le jel saccadö, caraetö-rislique du sang arteriel, manque quelquefois, ct cc sang apparalt lui-meme parfois avec uno couleur noire, tandis que le sang veineux de sun eole esl rutilanl el s'echappe dim jel rapide. La faiblesse, letal pathologiquc ou letal de sanle el rt'encrgie des animaux pro-duisenl frequcmmenl ces phenomenes contradictoires. Ou bien en­core, deux vaisseaux de nature differente peuvenl 6tre ouverts a la fois, el le sang veineux pent masquer la couleur du sang arteriel; il faul alors regarder de pres pour distingucr, dans le Hot liquide qui s'ecoule, les lilets rutilants du sang arteriel a travers la masse plus foncee du song veineux. Quoi qu'il en soil, l'origine du san_' donne
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AUUKT DKi'l.MIII DL SANC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'iUT
i'i l'hömorrhagie un degre de gravitö bicn different qui varie oon-seulement avec la nature des vaisseaux , m.-ii.s aussi suivant lern-calibre, leur nombre, leur position : nutant de circonstances donl ['appreciation trace au Chirurgien sa regle dc conduite.
S'il nc s'agit que (rune hömorrhagie capillaire, il passe outre; car presque toujours la seule retraction des parties divisees determine unecompression qui suffit pourarrötcr [csang;onn'y portcattention qu'autanf qu'elle reparalt quelques heures apres roperation. Pour une liemorrliagie veineuse, il faul quelques precautions de plus; il n'j a toutefois de danger reel que lorsqu'un des gros troncs siluds vers le centre de l'appareil circulatoire osl atteint. Dans les cas les plus onlinaires , on n'a pas d'accidents serieux ä redouter. Ainsi, quand la veine esl coiipöo en travers, il suffit le plussouvent d'exer-cer, pendanl (|uel(jues ininules, une lailile compression siir ['orifice tin vaisseau pour que se forme le caillot qui ai-rele definitivement le sang. Si la blcssure de la veine esl laterale, on comprime aussi, uiais assez legeremenl pour nc pas interrompre le cours du sang dans lo vaisseau, el la plaie veineuse se ferme promptement, sur-lout si Ton a sein de nc pas comprimer outre la plaie et le coeur, et de laisser I'animal respirer en liberty.
Mais les choses nc se passent pas toujours aussi simplement , el, pour les grosses veines commc pour les arteres, qui ne cessenl de couler, malgre la compression, ainsi que pour les hemorrhagies ca-pillaires abondantes, il laut des soins plus compliques, el I'emploi do quelques moyens particulicrs plus efficaces.
I£n pareil cas, la premiere condition esl d'agir promptement, ct cependanl avec rcllexioa el sans trouble. 11 faul reconnattre les par­lies, la nature, le calibre, s'il se pent, des vaisseaux ouverts; ap-pliquer ensuite le doigt ,s'il s'ai;!! d'un vaisseau isole, pour maiuteuir le sang, en altendanl qu'on soil en raesure de rarröter defiuilive-ineiit. Les moyens qui permettenl d'obtenir ce rosultat, ot donl nous aliens maintenant parier, sonl de deux ordres: les uns rcsultentde Vaction physico-chimique de certains agents, les autres soul les moyens chirurgtcaux proprement dits.
j '2. — Moyens liemostatiques physico-chimiques
Ges moyens soul les rifrigerants, les ahsorbanls, les styptiques on astringents, les caustiques, el la cauterisation par le feu.
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208nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HIJMOSTATIQUE CUIRURGICALE.
1deg; Refrigerants. — Les agents compris sous ce nomagissent ii ])('ii pres exclusivement, en privant les parlies de leur chaleur naturelle, et enproduisant ainsi le resserretnenl dos vaisseaux et la diminution, jusqu'a effacement complet parfois, dutrajet sanguin. Aussi leur action n'est-ellc efficace cine sur les vaisseaux d'un asscz petit calibre pour (|ue la moindre contraction y soil sensible, c'esl-äi-dire sur les capillaires. On emploie des retriuerants sous les for­mes jiazeuse, li(|uiile et solide.
L'exposition a Fair ordinaire est le seul r6frig6rant gazeux en usage; pour qu'il puisse agir, il taut que la plaie soil au pr6a-lable parfaitement nettoyee des caillots de sang qui la recouvrenl, a I'aide d'une 6ponge imbibee d'eau froide qu'on applique a diffe-rentes reprises, sans exercer aucun ftotteraent. Cela fait, on laisse la plaie exposee a lair, pendant un temps plus ou moins long, tle-puis une demi-heure jusqu'ä cinq ou six heures, suivant le cas, sans ajouter aucun appareil. L'air froid et agite est celui qui excrce alors Faction la plus efficace.
Comtne röfrigöranl liquide, Veau froide est I'agent h6mostatique le plus simple el le plus commode; en I'acidulant, en y ajoutanl quelqucs sels, comme loselde cuisine, qui font descend re son degrö de congäation, on en augmente la force. On emploie I'eau froide en aspersions, en affusions, en lotions, en applications au moyen de compresses, en douches, en injections, suivant les circonstances. L'effet est toujours le meine; les lotions 6vaporantes avec I'eau ineleea I'alcool ou a retlicrpourraient etre 6galement employees avec succes.
Quelques milanges salins, la ylacc pilee, la neige son! les seuls refrigerants solides habituellement en usage; on les enferme entre des linges ou dans une vessie, et on les applique sur les parties d'oü le saiiij; s'ecoule, en ayant soin de les enlever de temps en temps pour ne pas determiner la congelation el la mortification des tissus vivants.
Les refrigerants, consideres en general, sent les moyens liemosta-tiqucs les plus faibles; iis ne conviennent a I'exterieur quo lorsqu'il s'agit d'une liemorrhagie capillaire qui a de la tendance ä cesser spoiitaneinenl; leur emploi est alors d'une facile application. Us seraienl toul-ä-fail insul'lisants pour arreter le sang fourni par un vaisseau dun fort calibre. Toutefois on les met en usage avec avan-tage centre cerlaiues hemoniiagies internes, auxquelleson ne pent
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MlllKI DKIIMTir l)L SANC,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2ü!)
opposer aucun rnoyen direct, umis oü I'on pent t;iiro p6n6lrer sans danger de l'eau froide qui iijiil direclement ou par contiguite pour dütonniner l'astriction dos lissus. C'est ainsi que les injections dans les cavitös nasales, dans l'utdrus, etc., sont souvent tres-efficaces pour arrftter les ecoulements do s;mg i[iu so i)iMiluislt;'nl ([nol(|uo(bis si brusquement dans ces regions. En tcus cas, il faut prendre cer-taines precautions on faisant usage des refrigerants; cup si on Irs appliquait trop longteraps sans mosure ou it unc temperature Iron basso, ils pourraienl d6termiaer une reaction inflammaloirc con­secutive, ou des gangrenes locales, ou dos repercussions generalos sur dos organcs intörieurs, par suite de refroidissements, d'arrols do transpiration, etc.; d'un autre cote, en les appliquanl trop loiii--rement, leur action dejä faible cst presque nullo. Entre ces deux inconvcnionis contraires, lo praticien consultera son experience.
Ä0 Absorbants. —Ce sonl dos substances molles el spongü i-sos, telles quo la charpie, Vetoupe, Xamadou . Veponge fine, la toik d'araignee, ou quelques poudres, comme cellos de gomme arabique, do colophane et de la plupart dos resines, do lycoperdon, etc., qui, appliquees sur une surface saignante, s'y collent, s'impregnenl du sang, et formenl avec ce liquide une espece de croüte solide el adhoi'onlo qui bouche I'orifice ouvcrl dos vaisseaux. — Los absor-bants sont employes comme les refrigerants dans los souls cas d'ho-morrhagies capillaires; oar, pour dos Ecoulements de sang plusabon-dauts, sur un tronc artöriel, ils seralent sans effet.
Toutes les substances employees turaquo; pröscntent pas d'ailleurs la möme cfficacile; ainsi la charpie et Xetoupe soul le plus souvent in-sufiisantcsj Yeponge, dans les pores de laquelle les bourgeons cliarnus ponetrent, a rinconvenienl de trop adherer a la plaie; ce qui fait craindrc de nouvollcs hemorrhagies quand on veul ensuitc la rotirer. Lixpoudre de colophane, elondac sur des boulottos detoupe, forme une espece do mastic dur el contondant; ce qui indiquc que cotto poudre, comme toutos los autrcs semblables, no doil pas öirc repna-duc sur lesplnies saignantes en couche trop epaissc. Parmi les autres poudres, cello du lycoperdon, formce par les semenres dessechees du lycoperdon bovista ou verrucosum, a etc indiquee la promicro i'ois, comme hcmostalkjue, par Lafosse pbro, qui iil pari de sa .;•'#9632;-couverte a l'Acadömie royale de \fedecine, on \l-'gt;{gt;. Une commis­sion fut noramee afin do verifier les laiis annonces par Lafosse, ol entre autres experiences quo Ton fit pour oprouvor le prooedo, I'ou inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;14
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•OlOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UfiMOSTATlQUE CHinunGICALE.
coupa la cuisse äunejument, ä 27 centimetres au-dessus du jar-ret- le sang qui sortait avec imp6tuosit6 fut arramp;t6 par I'application do la poudre de lycoperdon. 11 ne parall pus que rexpörience ail confirme depuis cette grande cfficacilö du hoopmlon. Quant h la toile d'araignee, si souvent employee par les gens du peuple, eile est assez commune pom- qu'on puisse au besoin s'en servir avec avantage chez les aniraaux domestiques. Vicnt enßn Vamadou on Vagaric, donl les proprielos hemoslatiques furent prcconisöcs, en 1751, par le Chirurgien Brossard de La Ghätre; cost apres 1'etoupe, rabsorbant le plus employ^ en Chirurgie vötcrinaire.
So astringents on Styptiques. — L'aciion phj'sique des astringents est de resserrer, de condenser les tissus et d'augmenter leur soliditö. Cette action a pour cause une sorle de combinaison chimique entre les tissus vivants el la substance astringento , la-quellc agit encore en produisant la coagulation du sang.
La poudre A'alun calcine cs[ le seul astringent sous la forme solide clont on fasse maintenant usage comme heraostatique; eile exerce une action assez energiquc en absorbant d'abord l'cau des tissus. On n'emploie plus les poudres de racine de rcnouöe, de noix de Galles, d'ecorces de cliene oudesaulc, ni les poudres minerales, telles que ie platre, la litharge, la ceruse, le sulfate de fer dessöchöon/laquo;wdrlaquo; de Sympathie, comme on l'appelait autrefois, le colcothar, et une foulc d'autres substances analogues indiquoes par les anclens auteurs.
Mais on a, en compensation, des astringents liquides en assez grand nombre; tels sont les dissolutions de sulfate de fer, de euivre, iValun, A'acetate de plomb, l'eau de Rubel, Xeau vinaujric, I'alcool. I'eaM ö/onc/ue ä l'extrait de Saturne, etc. On les emploie, comme jes refrigerants, pour les hemorrhagies capillaires; mais ils agissent d'une maniere plus profonde, plus energique, plus continue, etpeu-vent meine quelquefois arreter des hemorrhagies de gros vaisseaux; seulement, ils out l'inconvönient de determiner des inflammations locales assez vives. On 6vite cette complication en usant de cos agents chimiques avec, precaution, e'est-a-dire en commencant par appliquer les moiosactifs, sauf ä passer ensuite a de plus 6nergi-ques, s'il est necessaire. Les astringents peuvenl encore agir sur la
iisibilite, la dimiuuer ou I'etendrc dans les parlies, el retarder ainsi la cicatrisation; on previent cet inconvenient en no prolongeant pas leur action au-delä du temps utile.
Perchlorure de fer. — Nous ne ferons qu'indiquer ici ce corps,
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ARUlVr DfiFINITIF DL SÄNC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 211
recemment introduit dans le domainc de la Chirurgie, et remarquablu par la propriclo qu'il a de coaguler le sang |)r('.s(|ut^ instantanömcnt. Ä.cetilre, il constitue un des lictnostatiques ics plus önergiques. 11 appartient h la classe des astringents liquides. 11 est surtout pm-pre ;quot;i arröter U's hemorrhagies capillaires. On s'en sert en appli-quant ä la surface traumatique im pluraasseau imbibe do la solution du [HTcliloniiv, et en maiiilenaiil ce plumasseau par un appareil. 11 pent dgalement convenir pour arreler le sang dans les vaisseaux de fort calibre;, niais alors son application reclame ck's precautions parliculieres deat cen'esl pas ici le lieu de nous occuper. Nuus \ re-viemlrons en etiuiianl IVinplai de ce corps pour obtenir la gucriäon des anövrvsines, cas auquel l'application du perchlorure de fer a 6tc jusqu'ä prdsenl plus particulierement reserve.
-4deg; CasisticiiK's. — Les substances decenom, i\üi agisscnt, comnie nous le verrons hienlöl a larlicle de la cauterisation , en produisant la mortißcation et la chute des parlies avec lesquelles chiles sont inises en contact, ne sent pasd'un emploi tres-avantageux pour arreter les hdmorrhagies. A peinc se sert-on quelquefois, en Chirurgie humaiae, du nitrate d'argent et de l'acide sulfurique; en Chirurgie vetörinaire, on reraplace toujours avantageusemenl ces corps par le fer rouge on cautere actuel.
5deg; Cantöre actuel. — La cauterisation par le fer rouge est le plus ancien el le principal moyen hemostatique employe pour arreter les liemorrliayies chcz les animaux domestiques. Bien sou-vent ellc tienl lieu de tons les agents chimiques donl nous avons parle, surtout centre les hemorrhagies capillaires. On la pratique au moyen (run fer, chauffe ä Mane, qu'on applique sur la parlie saignante. L'n morceau do fer quelconque, donl la forme pent s'adapter a la parlie a cauteriser, suffil pour cela. II se forme une eschare epaisse, impermeable, adlierenlo a la plaie, qui presenle nn obstacle iufrancliissable au cours du sang.
Pour quo ce moyen produise lout I'effel desire, il Importe que la plaie soil exactement döbarrassee des matieres solides ou liquides qui pourraienl s'ojiposer ä la formation rapide de l'eschare; ainsi, il faul d'abord bien etanelier le sang, mainlenir sur le point don il s'ochappe un tampon d'etoupe fortement appuyo, jusqu'au mo­ment oü un aide apporte le cautere chauffe convenablement. Alors (rune main on souleve le tampon, el de l'autre on applique 1'inslru-menl en pressant assez pour que l'eschare se forme avec rapidite.
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212nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UPMOSTATIQUE ClIIRUBGICALE.
Gelte application dc doil dui'er quo six :i .sq)i secondes, parce qu'au bout de ce temps, le cautere csl refroidi, ne produit plus 1'effel qu'on desire, et commence en outre a adherer aux parties vives. II vaut inieux, si I'eschare n'est pas assez epaisse apres la premiere application, en faireune seconde, one troisicme, en prenant tou-jours les monies precautions. On a soin, en tons cas, de mönager les parties qui ne sent pas le si6ge de l'hömorrhagie afin de ne pas produire de douleurs inulilcs.
Dans cette operation, la condition essentielle est que le metal, applique sur les tissus, seit toujours porte ä son maximum tie tem­perature. Chauffe a demi ou refroidi par les flots du sang, il esl d'abord plus douloureux; puis il s'altache ä I'eschare qu'il detachc (juanü on le retire, et l'hemorrhagie continue; ou bien, il ne produit qu'une eschare rVunc 6paisseur insuffisante qui tombe trop tut, e'est-a-dire avant quo levaisseau soil obstruö, el le sang recommence a eouler. Si le sangaffluait avee abondance et ne se coagulait pas, on pourrait aider a la formation de I'eschare el la rendre ]ilus resis-tante, enintroduisant dans la plaie du crin hache ou tresse, qui, en secarbonisantpar le cautere, fournirait des malcriaux jgt;lns solides ä cette croüte proteclrice. Pour les h6morrhagies venaul de par­ties situces profondement, il faul ecarter les herds dc la lesion, an moment d'introduire le cautere, afin qu'il ne se refroidisse pas avant d'arriver sur le vaisseau ouvert; et, en toutes circonstances, on choisira de preference un cautere plus grand ipie le point a cauteriser, afin qu'il conserve plus longfemps son calorique. Enfin, conmie dernier precepte, on n'oubliera pas que les eschares doivent tomher le plus lard possible pour que I'indicalion soil le mieux remplie; e'est pourquoi, a moins de contre-indication urgente, on ne cherchera jamais a hater leur chute; on emploicra, an contraire, tons les moyens (jui pourront la retarder.
La cauterisation parle feu esl un proeede hemostatique preferable, sous bien des rapports, ä ceux que nous avons precedeminent cites pour arreter les hömori'hagies capillaires, et meine celles, venanl des vaisseaux d'un certain calibre, laquo;nie les absorbants el les styptiques ne pourraienl combatlre; il esl pins cfficacc, j)lus prompt, car son ac­tion esl prestjue inslantanee; puis il ne produit qu'une douleur de pen de duree, qui tie depasse gucre le temps du contact du fer avec les tissus; il ne fatigue pas la plaie, n'agit que sur les parties qu'il a tüuehees, el peut au besoin s'etendre immediatement sur toute
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AltliKI m:; FIN IT IK lit' SANG.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '2l'i
l'ötendue qu'on juge convenable. En outre, si l'on opere s\ir des plaies compliquamp;js, on peut, pendant qu'on lient le cautöre, achever de (letruirc los portions de tumeurs fongueuses, cancereuses et autres lissus de mauvaise nature epargnös par ['instrument. 11 est vrai de dire quo la cauterisation no peut pus suffire pour los blessures des iinis vaisseaux sur lesquels I'eschare fornicc par le cautere turn!laquo;' toujours avant l'obliteration de lour canal; mais pour cos vaisseaux on a tous los moyens chirurgicaux dont nous alluns inaintenant nous occuper; el dans les autres oas, il reste ä la cauterisation par le fon un assez grand nombrc d'avantages pour juslifier la preference prescjue unanime lt;|uo lui accordent los völtirinaires.
j 3. — Moyens hemostaliquos chirurgioaux
Los moyens chirurgicaux propres a arroloi- definitivement le cours du sang soul assez nombrcux, si l'on comptc tous ceux qui onl (ite proposes. Mais parmi eux, trois seulement ont mörite d'etre adoptös dans la eliirui'iiio usuolle ; ce soul, la compression, la ligature ol la torsion.
1deg; De la voiMpressitm. — La compression, que nous avons oludiöo coniino moyen hemostatique provisoire, peul devenir, dans beaucoup do cas, un moyen hemostatique definitif, excellent et do facile application conlre les h6morrhagies arterielles, veineuses ou capillaires, et centre les hemorrhagies provenant d'une surface etendue, d'une oavito plus ou moins profunde , oil Fon no pout reconnaltre le lieu precis d'ou sort le sang. Seulement, pour les hdmorrhagies arterielles, la compression n'est efficace quo lorsque les vaisseaux divisos soul d'un jiotit volume ou los plaies do peu d'eten-due. Suivant le point ou on I'applique, relativement au lieu de sortie du sang, olio peut olro directs ou laterale , et celle-ci immediate on mediate. Quelquefois onfin eile no pout olro ovorcöo qu'ä distance et d'une Mianiöre indirecte ; olio constitue alors le tamponnement.
1. Compression directe. — (lost celle qu'on etalilil dans la solu­tion do continuity olle-iuonie pour arrolor le sang ([iii s'öcoule de vaisseaux eoupös on travers. On la pratique üonöraloinont on rocou-vrant la plaie d'un pansement convenablement dispose; on com-mence par appliquer un simple bourdonnet sur la lumiere du vais-seau ouvert, puis on recouvre ce bourdonnel par dos plumasseaux de plus on plus larges, do maniero ii former une espece do cone
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-21-!-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IIEMOSTATIQUE CllIUUnGICALE.
doiit Ic sommel repose sur l'artere, et dont la base ost cnsuite re-couverte de quelques compresses; puis tout l'appareil est soumis ä une forte pression par des tours de bände ou un procede quelconque approprie a la disposition des parties. An lieu d'etoupes, on se ser-vait autrofois (Vepon.^o si'cho coupec en petits morceaux. Onprenait un de ccs morceaux qu'on cnfoncnil dans la plaie, puls on appliquait par-dessus tons lesautres qu'on maintenait avec le bandage; le gon-llcnicnt de l'eponge devait determiner une compression tres-efficace, el nous croyons quc ce moyen pourrait encore sect;tre employe avec avanlage centre une hemorrhagie abondante oü il n'y aurait possi-l)ilit6 ni dc cautcriser, ni d'appliquer nno ligature.
L'inconvenienl de cetle compression, en general, e'est de so relä-cher facilement quand ce ne sont pas les parties molles qui cedent; alors I'indication n'est pas remplie, et si Ton comprime davantage pour retenir le sang qui tend ä s'echapper, on risque do dclcrminer la gangrene ou tout au moins de nuire ä la cicatrisation de la plaie. Cost pourquoi la compression directe cst gencralemenl rejetcc. Elle n'est reellcment avantageuse quo lorsqu'il s'agil de remedier ä une hemorrhagie (Tune faible intensite, susceptible do s'arreter par une lögerc pression, ou ;i la section d'une artere incompressible, comine cello dquot;un os.
On ajoute souvenl ä la compression I'emploi d'autres moyens he-mostatiques qui en augmentent Faction. Cost ainsi qu'avant do placer l'appareil, on applique quelquefois de l'agaric ou des poudres absor-bantes a In surface des plaies; ou bien on obstrue lo canal des arteres avec de la cire a bougie ou d'autres substances qui font I'effet d'obturateurs directs : ce sont de veritables bouchons. 11 n'y a rien k objecter a cette maniere de procedcr; ce n'est qu'un surcroit de precaution.
11. Compression laterale immediate. — Elle ost mise en usage pour arreterles hemorrhagies provenantdes blessures laterales des art ores ou des veines, et s'applique immödiatement sur le vaisseau ouvert. Elle se pratique d'apres le incme procede que la compression directe el prcsenle les meines iuconvenients ; eile irrite la surface de la plaie, s'oppose a la reunion par premiere intention, et par suite laisse craindre la recidive des hemorrhagies. De plus, si le vaisseau nc re­pose pas sur un plan solide ou si la pression cst insuffisante, cctte compression nVmp'.Vhe pas röcoulemenl du sang. Dans le cas con-traire, eile determine la aaugrenc ou l'obliteration du vaisseau; el
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AltKin Dl'l'lMTIL- DL SAM,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;215
si la blessure est teile qiril faille recourir ä celle derniere ressourcc, il est pr6ferable d'appliquer immödiatement la ligature. La com­pression n'est vraiment avantageuse que lorsque ta plaie est elroile, Fartere petite, superßcielle ou plac6e de maoiere ä ne pouvoir 6tre saisie pour c^tro liee.
Disons pourtant qu'il est une maniere de pratiquer la compression laterale immediate, qui, lorsqu'elle est possible, fait de ce moyen une ressource fort precieuse pour arreter le saiii; meme dans les gros vaisseaux, et read ä pen pres inutile l'emploi de tout autre precede. Gelte methode fort simple consiste ä appliquer di-rectement le doigt sin- la blessure arterielle en n'exercant (|ue la pression strictement nöcessadre pour empöcher le sang de couler, sans effacer le trajet du vaisseau. On laisse le doiyl une heure ou deux en faisant alterner les aides pour öviter la fatigue; on sus­pend do temps en temps pour reconnaltre si I'hemorrhagie a cesse, et quand on retire le doi^t tout-ä-fait, on n'a plus qu'une plaie or­dinaire facile a panser. Ce moyen liemoslatique, si facile, si d^gage d'inconvenients, est une conquete recente de la pratique chirurgi-cale; on n'eut pas oso I'employer autrefois; il n'en est pas moins tres-efBcace et laisse toujours au surplus, en cas d'absolue neces-site, la possibilite de recourir a des methodes plus dnergiques.
111. Compression laterale mediate. — Onappelle ainsi la compres­sion qu'on applique en dehors de la solution de continuite, de ma­niere a laisser une certaine epaisseur de tissus enlre I'appareil coin-presseur et la blessure arterielle. On peut I'dtablir au niveau meme de la solution de continuite, ou bien, comme il arrive le plus sou-vent, entre la plaie et le coeur; quelquefois il faul aussi I'appliquer au-delä, dn cötedes capillaires: cela est necessaire lorsque les deux bouts de l'arterc di\ isee donnent du sang.
Celle compression ne pent etre exercee avec quelque el'licacile que sur les arteres superficielles, reposant sur un appui solide, comme par exemple sur les arteres de la tele et des membres, et Ton pro-cede alors d'apres les meines principes que lorsqu'on emploie la compression comme moyen hemostatique provisoire; seulement on remplace les liens, le garret, le tourniquet, par des compresses gra-duees et des lours de Lande oudes bandages quelconques approprids, et pouvant rester en place tout le temps necessaire. l.'inconve-nienl de ce mode hemostatique, comme celui de toute compression, quand le volume du vaisseau oblige de cotnprimer avec une cer-
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•.Milnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IlKMOSTATigUE CUIRURGtCALE.
taine force, e'est qu'on etreint, en mamp;mc letups que le tube art^riel, sa veine satellite, le nerf, les autres tissus intoiposes; cc (|ui {)ro.-duil l'engorgement des parties situöes au-dolä du point comprimö, surloul si la compression se prolonge quelque temps. De lä I'indica-lion do commencer toujours l'application de l'appareil compresseur par rextremite peripherique de la partie, pour le conduire ensuite vers le centre, en passant sur la plaie recouverte de plumasseaux on do compresses graduees qu'on assujölit par les derniers lours de handc. Gelte precaution ost indispensable sur les membres, ä moins que Ton ait la possibility d'exercer lä compression sur deux points seulement, opposes Fun a lautre; dans ce cas, apres avoir inter­pose line pelote compressive, on fait passer les tours de bände ini-mödiatement sur la plaie.
(Jne precaution g6nerale a observer, e'est de comprimer sur une surface d'une certaine etendue pour prevenir les excoriations el 1'in-flammation locale; il ne faut pas cependant, en agissanl sur un grand espace, s'cxposer a trop diminuer I'efDcacite spociale do l'ap­pareil. Enßn, on comprimera le plus pres qu'on pourra de la bles-sinv poui- laisser le :)ius grand nonibre possible d'artcres collaterales eonduire le sang dans les tissus silut^s au-delä.
Le temps pendant lequel celte compression doit rester en place
•ie, i a le comprend, avec l'ctendue de la plaie et le volume de rarlere. 11 variera encore suivanl que Ton se proposera de conservor le calibre de Tariere ou de determiner son obliteration. Dans le pre­mier cas, la compression sera de moindre duree : quelques heures, un jour au plus sul'lironl ; plusieurs jours, quelquefois une ou deux semaines seront necessaires s'il faul attendre 1'obliteration.
[V. Tamponnement. — On nomme ainsi un mode de compression employö, comme moyen definitif, pour arr^ter les hemorrhagies qui surviennent a la surface des cavites naturelles ou dans les plaies au fond desquelles on mraquo; peul aller chercher le vaisseau divise. II se pratique a l'aide de bourdonncts, de boulettes serrees que Ton intro-cciil avec des pinces au fond de la cavite qui fournit le sang; ou bien on enfenne I'etoupe dans un sachet de toile, de maniere a former une sorte de pelote ou tampon, avec lequel, apres I'avoir impregn6 d'une solution astringente ou d'eau froide, on ferme 1'ou-verlurc de la cavite d'oü s'echappe !(gt; sang. (I'esl ce que Ion fait, par exemple, dan- les cas d'epislaxis. d'h^morrhagies utei'ines, d'hemorrhagies survenanl apres la castration. Alors, sans cmp6cher
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UlRET DKF1MTIF IK SA.NC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;J17
prccisoiiH'iit le siini; de s'ocouler par lo point nu'iiu' oü l'hömorrba-gie ;i pris naissance, on le force de s'accuniuler dans la cavite tam-ponnee, de la remplir, el d'y former des caillots qui deviennent secondairement le veritable obstacle a la sortie du sang. Dans tons lescas, le tamponnement n'est qu'un moyen infidele auquul on n'a recours laquo;iuc lorsque les autres tnölhodes sont impuissantcs, ce ([ui arrive malbeureusement trop souvent. Le tamponnement, en effet, en outre qu'il n'oppose qu'un faible obstacle aux hemorrhagies, il irrite, par la pression qu'il exerce, les parties avec lesquelles il esf en contact, developpe la douleur, et s'il agil sur des parois mus-eulaircs, il pent les exciter äse contracter, el provoquer ainsi la reeiilive de l'hömorrhagie. En consequence, lorsqu'on pout lui sub-slituer un precede plus sflr, par exemple la ligature ou la caute­risation, il fan' le faire sans liesitor. Toutefois, repetons-le, on ne saurait proscrire tout-ä-fait le tamponnement, ear, dans plus d'un ras ilesespere, il a ivudu et rendra encore de veritables services.
2deg; De la ligature. — La ligature est It- moyen par excellence, vu sa simplicite et son efficacite, pour arreter le sang qui s'eehappe d'une artere ouvertc dans une plaiej eile consiste ä elroindre soli-dement le vaisseau, au moyen d'un lien circulaire qui en efface la cavite el intereepte le cours du sang. La ligature, comme la com­pression, s'applique ä l'extremitc d'un vaisseau coupe en travers, ou sur sa continuity pour arreter une hemorrbagie provenant (rune blessure laterale. Mais comme cetto derniere ligature remplit encore d'autres indications que la suspension des liemorrhagies, nous en renvoyons la description, pour ne pas faire double emploi, au cha-pitre traitanl des op6rations lt;]ui se pratiquent sur les arteres. Nous ne decrirons ici que la ligature exclusivement h6mostatique, cello que Ton applique ä re.vlreniite d'un vaisseau ouvert dans une plaie.
Cette ligature pent etre appliqueo directement sur le vaisseau, en \ comprenant tout au plus sa galne celluleuse, ou bien eile peut embrasser avec cette gaine une certaine epaisseur de tissus; dans le premier cas, eile est immidictte,- dans lo second, eile est mediate.
I. Ligature immediate. — Les objets necessaires pour la pratiquer sont : I0 m\e pince ou un tenaculum pour saisir Tariere; 2deg; un pi ou lien pour I'^treindre.
La pince ä dissection sul'lit dans la pluparl des cas; cependant il convienl que les extremiles en soicnl clroilcs; clles permcttcnl aloi's
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illaquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HlblOSTATlQlE CUIRURGICALE.
de saisiregalement, et avecplusde facilities arteres d'un griuul el d'un [laquo;'til volume. Mais I'iiistrumeut qui coavienf le mieox dans cette circonslance est la pince ä coulisse (fig. 37) qui, pouvant rester fer-möe seule, permet de tenir rartere ;iiissl longtenaps qu'il le laut snns fatiguer la main. Le tenaculum [fig. 38), imaging et surlout employ^ par les Anglais, est une tige (racier emmanch^e, effilee, terminöe Fig. 38. par une pointe aigu@ et recourböe en crochet. Une* aiguille ä suture tres-mince, ou une epinde recourbec tenue ä rextreinite (rune pince, ou meine une erigno Ires-fine, pcu-vent au besoin en tenir lieu. Quant au /('/, sur la grosscur el la nature duquel il y a eu entre les chirurgiens de nombreuses controverses, nous dirons seulement ici qu'un fil de lin ou dc chanvre ordinaire, cire et legerement aplati, et assez fin pour conper les membranes in­terne et moyenne de Tartere, sans entamer la tunique exlerieure, est dans les conditions qui conviennent.
Pour pratiquer la ligature, il faut com-mencer par saisir Tariere, ce qui est le point le plus difficile de Toperation. Si Ton se sert de la pince, on la tient comme une plume a ecrire, et avec la pointe on fouillc dans la plaie pour trouver le bout du vaisseau. Si le vaisseau n'est pas apparent, il faut se souvenir de sa position anatomique; mais le plus souvent on se guide sur le jet do saug, et, quand ce (luide est arnHe par une compression provisoire, on la suspend un instant. L'artere de-couverte, on la saisil de maniere a l'aplatir entre les mors de la pince. Desault conseillait d'introduire un des mors dans le vaisseau, de maniere ä no pincer qu'un cole do la paroi dans son epaisseur. Avec ce procedö, qui n'est applicable qu'aux grosses arteres, on est exposea en dechirer les parois, et de plus, le vaisseau ne faisant pas egalement saillie au-dehors dans toute sa circonference, puis-qu'on ne tire que sur un cote, la ligature so place obliqueraent et ne scrre plus ensuite d'une maniere süffisante. Quoi qu'il en soit, quand on tient l'artere, on Tisolc du tissu cellulaire ambianl, et surtout de la veine qu'il serait inutile et meme dangereux de Her, ä cause de la phlebite consecutive qui est a craindre; puis on incline la pince sur la surface de la plaie. alin dc tie pas 6tre ensuite ex-
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ABRET Dlil'IMlIF DU SA.N(;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 211)
pose, en placjant le lil, a scrrer lo vaissoau sur l'cxlreniilc dc la pince; cc dernier ('ns sc presentant, ii faudraK de suite appliquer plus profonddmenl une nouvellc ligature, puis retirer la pince snus efforts, apres avoir desserrö on couplt;5 le lien primitif.
Onövitecet inconvenient en se servant du tcnaculum, avec lequel on traverse le vaisseau d'une paroi ä l'autre pour le saisir et l'attirer dehors; cet instrument est surtoul commode pour prendre los petites arteres qui s'enfoncent dans le tissu cellulaire el qu'on ne pi'iii isoler; mais il expose ä dechirer les arteres volumineuscs. Pour 6vilei' cela, on prend avec la gatne celluleuse de l'artcre, une couche de tissu cellulaire ambiant d'une epaisseur d'autant plus grande que Ii' volume de Farlere est plus considerable.
L'artere saisie et maintenue, un aide, tenant le lien par une ex-tremite, passe l'autre sous la pince on le tenaculum, entoure le vaisseau, et tout en ayant sein de ne heurter ni 1'instrument ni les doiiits qui le tiennent, ni de prendre sur enx un point d'appui, il fait un noeud simple, en allongeant les index sous l'ansc du 111, pour la faire couler el la mainteuir a la place qu'elle doit occuper. Quand le nceud louche le vaisseau, le bout des doigts indicateurs est appliqu^ tres-pres de ce nceud sur les chefs qui en partent, et 1'on commence a scrrer en pressant sur le fil avec la pulpedes deux indicateurs , jusqua ce que le nceud soit assez serrö pour ne plus se d^ranger. A ce moment, on place lo fil dans la maiircn le serrant avec les quatre demiers doigts flechis, et on etend sur les fils les ponces qu'on llechit ä dcini jusqua faire arc-houter Tune eonlro l'autre les deux extremiles superieures des sccondes phalanges de ecs doigts, et on rapprochc enfin les deux mains par leur bord in-terne. De cette maniere, les ponces, s'ecartant 6galement par leur extreniitc! libre, exercent une traction reguliere, sans tiraillemenl d'un cole ou de l'autre. Un second noeud est pratique de la meine ma­niere, mais avec plus de facilite. L'instrument, pince ou tenaculum, n'abandonnera pas l'artere avanl quece second noeud ne soit acheve.
Quant au degrö de constriction ä exereer, il esl difficile d'elahlir des regies precises. On cesse de scrrer quand on sent une certaine resistance. Gomme on ne doit pas craindre de couper les tuniques moyenne et interne, puisque e'est precisement 1'indication a rem-]gt;lir, il est toujours mienx de scrrer plus que moins; car, une fois la section de ces membranes operee, la (unique celluleuse qui rcsisle supporte sans danger une constriction meine assez vive; el si I'on ne
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thKJnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I1EM0STATIQUE CllinilRGlCALE.
serrait pas d'uiic raaniere süffisante, on aurail tme section incom­plete. En tons c;is, on examine les parties, et Ton serre jusqu'a cc tiue le vaisseau forme ;iu-J.-ssas ct au-ilcssous do la liyaluro nne cspece de bourrelel saillant provenant des boats divisos des tuniques internes.
La ligature sera plaeee aussi pres que possible de la surface trau-matique, et pei-pendiculairement h l'axe du vaisseau, de inaniorc a cc que l'anse du noeud no risque pas en changeant de position de s'aizrandir et de relacher ainsi la pression qui doit elro cxercee.
Mais souvent I'artere esl trop petite, trop retraclec pour pouvoir etreisolee; alors, avec une erigne ou un tenaculum, on accroche el on souleve tons les tissusau milieu desquels se trouve le vaisseau, et on lie le tout sans difficulte; e'est ce que Von esl obligö de faire dans maintes operations, et cela n'a aucun inconvenient. Si I'artere appuie sur des lissus fibreux ou esl engag6e dans leur epaisseur de maniere ä ne pouvoir elrc saisie, il laut commencer par divisor avec le bistouri les bandes fibreuses qui-portent obstacle au placement de la ligature.
Dans tons los cas, il taut apporter ä cette operation le plus grand soin, ne pas se hater, mcttre tout le temps ct la patience necessairos pour decouvrir et isoler Tariere. Avec unc 6pongeou un plumasseau, on nettoie bien la plaie, on öcartc les tissus, on les divise meine avec le bistouri si Ion n'a pas une place süffisante pour arriver jusqu'au vaisseau, on cherche le nombre de branches arterielles ouvertes, on commence a licr cellos qui dounent le plus de sang, et enfin on no continue Topei-ation que lorsqu'on esl assure do I'occlusion com­plete do I'artere. C'est par cos precautions qu'on ovite les hemorrha-gics conscculives qui peuvent compromettre le succes des operations. N'avons-nous pas vu qu'une artere qui a donnc du sang pendant une operation, pout cesser d'en fournir avant qu'on ait fmi, el se rouvrir plus lard sous I'influence do 1'irritation traumatique qui so d6veloppe? liest done important de Her, dans unc plaie, toute artere ouverte, ([u'ellc coule ounon, au risque mamp;me, s'ille faul, do differer pour la rechercher la pose de l'apparoil, afin do ne pas etro expose a voir ensuitc riiemorrhagie rojiaraitre et avec uno gravilo plus grande.
II. Ligature mediale. — Cette ligature se pratique en embrassant avec I'artere uno assoz grande epaisseur d'autres lissus. Les auteurs out donne des indications differentes sur la proportion dos lissus qu'il convioul do prendre dans le (il hvoo lo vaisseau; il n'\ a qu'une
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AltliKi DEFIMTII-' DU SANG.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 231
regle: cost qu'il faut en preiulrH* Ic mnins jxissililc, ct, Ionics los fois qu'ou le pourra, donner lit pr6f6rence ä la ligature imtnamp;liate.
On pratique cette ligature au rnoyen (rune aiguille courbe portant un fil d'un volume approprie ;i celui ilu vaisseau. On !;i licul cntre le pouce et l'index, dans la direction de ce dernier doigl placö sur la convexit6, et on I'enfonce dans les tissus ä une faible distance, — un a plusieurs millimetres, —du lieu oü on pense qu'existe I'ar-tcrc autour de laquelle on Ini fail decrire un arc de cercle, en laissant autant que possible le vaisseau au centre. Gela fait, on pousse I'aiguille pour la faire sortir; de son point de sortie on decril an autre demi-cercle du cötö oppose, el ainsi les deux chefs du fil se trouvent ä pen pres au incme point. Alors, I'oncralcur saisit avec une pince les tissus compris dans I'aire decrite par ic fil, les soulevc, et im aide none le lien d'aprcs les principos etablis precedemment, en ayant sein de serrer trcs-fortement le premier noeud, que Tope-rateur soutient avec le beul de l'indicateur pour l'empöcher de sc detendre pendant ([uc I'aide fait le second noeud.
Ce mode de ligature n'est pas sans inconvenients; d'abord il esl douloureux, puis il expose ä ouvrir le vaisseau, ä piquer les veines, les nerfs; ensuite il determine une irritation vivo sur tons les lissns compris dans la ligature, et ces tissus peuvent, ou tomber avanl l'oblitdration de l'artere, ou se rcläeher el laisser ainsi reparaitre I'homorrhagie, d'autant plus a craindre que les membranes interne el moyenne h'onl pas 6te divisöes. Aussi, [raquo;our les arteres volumi-neuses, cette mcthode no doil etre qu'un moyen extreme rescrvee aux eas oil Ton nc pent pratiqucr la ligature immediate.
Quant aux petites arteres, difficiles a isoler, on les lie assez fre-quemmenl avec les tissusqui les entourent sans craindre les suites; on se sert alors des pinces ou du tenaculum, et Ton opcre par h^ proeedö de la ligature mediate, en ayant sculement sein de soulever avec 1'instrumenl le moins possible de tissus Strangers a l'artere.
3deg; Dc la torsion. — T^a torsion esl un procedc hemostatique tres-anciennemenl connu. Mais eile n'a etc möthodiquement de­crite, pour la premiere fois, comme precede heinnslatiquc special, que depuis une trentaino d'anndes. Ce ful M. Amussal qui la prcco-nisa d'abord, pour llt;'s arteres de toul calibre, dans I'espoir do remplacer la ligature, et d'eviter ainsi les inconvenients attribues a la presence du lil dans les tissus. Mais 1'expcriencc a demonire que la torsion n'est reellemenl preferable a la ligature, comme plus
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#9632;Illnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; UEMOSTATIQUE C1111U lltilCALU.
simple, quo pour arrolor los hömorrhagies provenant d'arteres (Van petil diainötre.
II \ a pour praliquer la lorsion plusieurs procödes qui varient suivant lo volume du vaissoau.
Le procedö do .M. Ainussat osl 1c plus silr pour lordro los grosses arteres. Pour lo meltre on pratique, il laul quatre pinces : 1deg; deux pinces ana/ojmgMes ordiuaires; iquot; uaepinceä baguettes, c'osi-a-diro don! los branches so terminent on tii^os cylindriques tres-lisses; 3deg; uuo pince laquo; torsion ou pincc fucc, c'est-ä-dire dont los mors peu-vent olrt' mainlouus scrros a dcmeure par un ressort ou par un coulant dispose comme celui di' la pince a coulisse {(ig. 37). — Avec une des pinces ordinaires, on saisit le bout de Tariere, et, avec l'autre, on Fisole des parties environnantes, do manioro it la faire saillir de 8 ä 10 millimetres. Cola fait, avec la pince ä torsion, ou saisit transversalcment le vaissoau a son extreniile, et avec la pince a baguettes, tenuo de l'autre main, on prend encore le vaissoau en travers, tnais au niveau dos chairs, et on presse assez sur cet instrument pour diviser los tuniquesinterne et moyenne; puis, scr-rant toujours avec la pince ä baguettes, on fait tourner sur son axe la pince ä torsion comme pour enroulcr 1'artere autour do ses mors; quand eile a fait un demi-tour, on la releve en prenant un point d'appui sur la pince ä baguettes jusqu'ä ce qu'elle soil dans la direc­tion dn vaissoau , et on lui fait faire sept a hull tours outre les doigts; on retire alors les instruments, et on repousse le bout dans les chairs. L'effet produit esl facile a comprendre : on enroulant 1'artere sur elle-mSme, on la tiro au-dehors, et comme eile ne pout passer entiere a travers les mors de la pince a baguettes, il \ a decolle-ment outre les tuniques arterielles; la cclluleuse, qui passe soule, esl tordue comme une corde a boyau, et los tuniques moyenne et interne so rebroussenl en dedans comme un doigt do gant rotourno, et il j a ainsi double, obstacle au cours du sang.
Pour simplifler ce proeöde, on peut so dispenser des quatre pinces do M. Amussat, en so servant de la pince a torsion pour remplir l'office d'une dos pinces ordinaires, et de la pince a baguettes ii la place de l'autre.
D'autres chirurgiens, notamment MM. Thierry, Velpeau, Fricke, considerant que les effets do la torsion sur une artere libre no seten-dent Jamals beaucoup au-dela du point oü a ole appliqude la pince dostiiu'c ä tonlre. proposent d'opörer plus simpleinenl encore en so
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AllUKT DKI1.MTI1 DL SANG.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;i-iS
dispensant d'employer une seconde pince pour borner les effcts de la torsion, il sufflt alors tie tordre sans operer aucune traction sur le vaisseau.
.M.ilüi'o ct's modifications, la torsion des grosses arteres n'a pu parvenir ä s'introduire dans la pratique chirurgicale, car il ii'\ a aucun avantage ä la substitucr a la ligature qui est, en ni6ine l(,iii]).s, plus sure et plus facile. Ainsi, la torsion exige plus de temps pour son execution; eile est plus doulourcuse, eile Qamp;essite la de­nudation du vaisseau sur une plus grande etendue; cu qui fait craindre davantage le retour de l'hemorrhagie. Puis, cet isolement de I'artern est parfois fort difficile, surtout si eile rampe sous un tendon, une apon6vrose, ou repose sur un tissu indure; enfin, on est expose a la detorsion, ou encore si I'on a tordu avec trop de force, ou si les vaisscaux soul malades, enllamm6s, a la damp;hirure prematuree de la celluleuse, et, dans les deux cas, ä la reappari-tion de l'hemorrhagie.
des iiK'onvenients sont presque mils sur les arteres d'un petit
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a vet;
etrc, que Ton lord toujours, d'ailleurs, par le procedo le plus
le. Si le vaisseau est facile a isoler, on le saisil directement
la pince a torsion, sinon on facilite Poperation en prenant en rneme temps, avec des pinces, une certaine epaisseur lt;le tissus; on attire le tout a soi, et quand on voit la lumiere du vaisseau, on la saisil et I'on lord.
Si enfin il ne s'agil que tie petiles branches arterielles, on saisil dans les mors de la pince le vaisseau avec les lissus qui rentourent, aussi pres que possible ties chairs, et Ton fait faire a I'instrument deux ou trois lours qui suffisent pour arreter le sang, sans qu'il soil besoin d'autres precautions. (Test dans ce cas que la torsion, toujours süffisante et d'une extreme facilite, est preferable a la ligature.
4deg; Autres lu-oveilvs cliirur^ienux hemostaUfiiius. — Outre la compression, la ligature el la torsion, on a encore cssaye les procedös hemoslatiques suivants, resultant d'experiences plulol curieuses qu'utiles, et d'une ulilile encore trop problcmatique pour pouvoir remplacer les melhodcs onlinaires, sur lesquelles dies n'ont d'ailleurs aucun avantage constate.
Renversement. — Conseille et mis en usage par Ledran el Th6-den. On attire au-dehors le vaisseau, on I'isole ties parties environ-nanles, cl on en retrousse la paroi a I'extremitc, lout autour, et (fo
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•J-24nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IIBHOSTATIQUE CIIIRUKGICALE.
dedans on dehors; il en rrsultc une sorte de virole extörieure qui ötrcinl le vaisseau et arröte 1c sang.
Enlacement. — Imaginö par M. Stilling. On fait, prfes de l'extre-mite boanle du vaisseau, deux petites incisions laissanl entre elles une petite bände que Ton soulevc, el siius laquelle on fait passer le houl de Tariere de maniere a former une espece de noeud. M. Stil­ling, lt;iui pratiqua une fois cet enlacement sur l'homme, y employa I mis quarts d'heure.
Froissement. — Ce mode, propose par Ledran, esl fonde sur cc qu'on a observe chez les femellos de certains animaux qui froissent avec les dents le cordon orabilical de leurs petits pour arreler i'he-morrhagie, cl chez certains peuples qui, dans le meine hut, malaxont 1c cordon de lours enfants nprös lavoir coupe. On pent pratiquer le froissement avec les doigts, ou mieux avec deux pinces ordinaires que I'on faitjouer I'une sur I'autre en dochirant les luniques internes, aprcs avoir saisi, a droite et a gauche, l'extremite du vaisseau.
Arrachement. — Gonseille d'apres la meine observation et d'aprcs cet autre fait constate de la faiblesse des hemorrhagies dans les plaies par arrachement; inais on comprend qu'il y a des methodes plus süres. Toutefois, ce proc^dö so trouve naturellemcnt applique, par exemple, lors de la castration par arrachement, et dans l'ablation de certaines tumours on so rendenl des vaisseaux volutnineux, et que Ton extirpe en grande partie en les arrachant.
Aplatissement de Varlere. — Propose par Percy, qui rccommando I'emploi do petits anncaux do plomb quo Ton porte a l'extramp;nitö du vaisseau, et quo Ton aplatil avec une autre pince jusqu'a ce ([no le vaisseau soil exactemenl etreint.
Bouchons mecaniques. — lls peuvenl convenir surtoul pour les ar-tercs des os que Ton no pout saisir ni pom- los lier ni pom' les tordro.
Nous hornorons lä cc que nous avions a dire sur les moyens pro-pros ii arreter provisoiremenl ou definitivement le sang pendant la pratique des operations. Nousaurons h revenir sur cell-' question en examinanl les moyens generaux d'obtenir l'obliteration dos arteres. Nous pourrons alors eludicr a in fois les effets do Inns les procedes homostaliques connus.
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DES l'ANSKMIl.MS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;gt;'gt;'.:
CHAPITRE V.
Des itanscmcnts.
ün appelle pansement un mode de trailement local periodique raent repele, cxeivant une action continue, suivant habituellement la pratique des operations, et consistanl dans {'application inetho-dique, ä la surface des plaics, d'appareils parliculiers qui coniple-tent l'effet de reparation et concourent h la yuerison.
Les pansements remplissent differents buls. 11s servent de preser-vatifs centre les corps exterieurs , aidonl a mainlenir ä la surface des plaics des substances diverses; ou bien encore ils exercentpareux-menies une action speciale , medicinale , physique ou mecanique, determinee et reglce par le Chirurgien, en wie d'nnc indication a remplir.
Dans le langage chirurgical, le mot pansement a plusieurs aeeep-tions. Ainsi il sort a designer en inenie temps : 1deg; I'aclion m^me, consecutive ä l'opcration, par laquelle on complete celle-ci; 2deg; les matieres appliquecs sur les plaies produilcs par les operations et les diverses lesions chirurgicales; 3deg; I'ensemble des pieces miscs en place sur la region opörce. Dans ce dernier cas, le pansement s'appelle encore, et plus particulierement, appareil. L'usage con-fond les significations diffcrcntos du mot panscmenl dans la definition donnee plus haut.
L'eludedes pansements comprend I'indicalion: Avs objetsmatiriels servant a les pratiquer; des regies de leur application; de lews effets.
ARTICLE Iquot;.
MATfiUIF.L SERVANT A PRATIQUER LES PANSEMENTS.
Le materiel necessaire a la pratique des pansements est assez considerable : il comprend des objets, des pieces de diverse nature, que nous diviserons, pour la commoditö des descriptions, en instruments, matieres: et objets de pansements.
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;10
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#9632;m
UES PANSEMENTS.
, I'. — Instruments de pansement.
On designe sous celte denomination los instrumenls qui servent seulement ä aider la main du Chirurgien, et qui ne doivent jms so-journer ä la surface des plaies. A cello fin, tons les instruments de la trousse peuvent olro utilos; noanmoins, 11 en est quelques-uns [raquo;Ins specialement consacres a cot usage : ce sent les diverses pmceSj les ciscaux , les sondes et stylets, laspatule, le porte-meche, la serm-gue ä injections, le rasoir, les souls instrumenls, par consequent, que nous ayons ä meulionner ici.
Iraquo; piiK*laquo;' ä anneaux [fig. 3(J). — Cotlc pince est formec de deux branches d'egalo longueur, articulees el so manceuvrant comme dos cisoaux , ol, ooimne cos dorniers in-sirumonts, porfenl des anneaux ä une de lours oxti'omitös. A Taulre oxtrciuile . los branches. convexes en dehors ol planes en dedans, ferment, etanl rounios, unc lige cylindrique, el sent termi-ik'os en bee arrondi et emousse; de plus, olios sent garnies en dedans, el dans une certaine elomluo, do potitos dontelures. La longueur totale de 1'instrumenl est do 16 ä 20 centimetres. La pince a anneaux remplace les doigts pour enlcver les piöces d'appareil qu'on doit renouvcler , et tons
Ö \f\ los döliris (!(gt; pansements qui peuvent sojournor | j sur los plaies. Ülo sert encore ä exlraire dos par-\# ties profondes les corps (Strangers , les lissus dego-nerös et detaches, a porter differents objets ou medicaments an fond des oa\ilos el ties plaies sinueuses, etc.
A defaut de la pince a anneaux, on pout faire usage, pour les pansements, el dans les m6mes circonslances, do toulos les aulres pinces employees en Chirurgie, pinces laquo; dissiquer, a griffes ou dcnls de souris, a coulant , a ressort, etc. , instruments dejä connus ou (pii le seronl plus tard. Enfin, toutes les pinces elles-memos peu­vent , au besoin, elre romplacöes ;i lour tour par les cisoaux.
t£quot; Spatule. — La spalule est unc plaque mötalliquo polio, on forme de feuille de sauge, d'environ '#9632;'gt; centimetres do longueur sur ;gt; do largour a sa paiiio moyenne, logercmont courboo sur plat, plane d'nn cole. el sur I'aulre prosentanl une nrole saillante , Ion-
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I.NSIKIMIIMS DE l'A.NSKMK.M .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l'-J',
gitudinale et mddiaac. La spalule employee par les veterinaires est habilucllement röunie a la sende cannel6e, (i(; maniöre ii ne former qu'un seul instimmcnt, döjä figurö et döerit (/?lt;/. 33, p. Iquot;)'.)). La spalule sort ä elendro les mMicaments sur los plaies, a disposer les pieces de pansemeut, ä döbarrasser los herds dos losions des ma-tieres purulontos qui les couvroiil, etc. Dans cos derniers ens, les cisonux peuvent encore tonir lieu do In spalule.
3quot; Porte-meebe {jig. 40). — Cot instrument, peu usito parnii los völöi'inniros, osl uno simple tige d'acier, longuede 18 ä 20 Fig. 40 centimetres, bifarqu^e lögerement a uno (^xtroniiiö, et garnie a l'aulre d'un beuten aplali transversalement. 11 sort ä inlro-duiro les meches dans les plaies fistuleuses profondes. Pour on faire usage, on engage la mechc par sa partie moyenne dans 1'angle do la petite fourche, on on rabat les bouts lo
^
long do la ligo, puis, saisissant celle-ci avec la moclie onlro lo poiico et le mödius, ölendant l'index ot appuyanl lo houlon dans la paumc do la main, on pousse la moche a la profondeur vouluo. On pent encore, suivant la position on Von so trouve, saisir la tige entre les doigls du milieu , et nppuyer, soil lo pouce, soil I'index , sur lo boutonpour I'intro-duire. On remplace ordinairement le porte-mfeche, aujourd'hui, par1 la pince ä anneaux, par les ciseaux ou par les stylets.
Iquot; Suniics ct ?raquo;!ylt'ts. — Ge soul on m^mo temps des
^a
instruments do diagnostic et dos instruments do pansomont; il y en a plusieurs especes doja decrites v. p. IÖ8 ). Les plus employes dans les pansemenls sent les stylets, pour pönotrer dans les parties ca-dioosa la vue ; ils soul droits ou courbes, simples ou boutonnös, a fonolro, a rainuro. La sende en S [fig. 32, p. Iö9) est ä pen pros le seul instrument do ce genre usito on Chirurgie votorinaire commc instrument do pansomont, principalcment iiour introduire des me­ches dans les plaies fistuleuses; il lientainsi lieu du porlo-mocho, el s'emploie do la niomo manierc, ou Lion, s'il y a uno contre-ouver-ture, on so sort do I'oeil qui so trouve a uno do ses extramp;nites pour-passer la rnoclio, que Ton inlroduit, soit on la poussant avec la sonde, soil on rotirant celle-ci apros I'avoir fail penolrer et ressortir a lorifico oppose de la fistulo.
11 y a encore dos sondes creuses qui servant, non-seulomont ä l'ex-ploration dos caviles, mnis encore pourfairc penetrer les mödicamenls dans los cavilös situees plus ou moins profondöment. Onappelle plus
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iii::
i'A.NSI.MI'.Vl
parliculieremcnl algalies colics {[iii soul ticslinccs a in vessie. Elles sont cu mclal, en caoutchouc, i'n cnir bouilli, en gulta-percha, de volume variable, pour s'appropricr ä tons lescas, quellesquesoieat Indirection, la profondeur dos trajets ä suivrc, la nature des substances ä injecter. 5deg; .Sorinjsue si in,ilaquo;'laquo;'tilaquo;äss. — (ndependamment de l'usage ''r- 1|nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;special que Ton fait des seringues dans quelques
operations ou dans certains pansements, il est utile, en tonic circonstance, d'avoir ä sa disposition des seringues petites ou moyennes, avec lesquelles on puisse ncttoyer les plaies profondes, faire penetrer plus facilement les medicanienls liquides dans les lesions sinueuses. Une seringue en ctain (fig. il), dun decilitre environ, parfaitement ajustee, inunie d'une canule effilee, convient le mieux quand I'injection doit etrc assez forte, ou quand Ton nc veut faire penelrer dans les tissus que de 1'eau froide ou cliaude, des decoctions mucilagineuses ou des liquides quelconques non corrosifs. Mais si Ton ne doit injector quo des substances medicaiuenteu-ses, et en petites quantites, il faut se servir de serin­gues en verrc, qui sont plus faciles ä ncttoyer, ([ue les medicaments n'attaquent pas en s'altörant eux-memes, et avec lesquelles, enfin, on pent toujours mieux mesurer la quantity de substance injectee. laquo;o llasuir. — Get instrument, assez connu pour n'avoir i)as besoin d'etre decrit, est quelquefois employ^ dans les pansements pour enlevcr les polls autour des plaies ou pour preparer certames operations.
'. 2. — Matieres de pansement.
On appelle ainsi tons les corps que Ton applique immediatement ä la surface des lesions traumatiques pour en favoriser la cicatrisa­tion. Ce sont la charpie, l'ötoupe el leurs succödanes, et les topi-ques ou medicaments.
lo (listrgtic. — Maliere formce par la reunion d'une certaine quantit6 de fdaments, obtenus en retirant les tils d'une toile ä demi-usee. Avant d'effilcr la toile, on la coupe de la grandeur dent on veut faire la charpie; pnis, pour obtenir celle-ci facilement. on lire
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MATURES DE PANSEMEiNT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'J-J !
d'abord sur mi cöte tous les !ils dans !lt;- sens de leur longueur, el on les reprenddans unaulrc sens i\bs (|u'ils so cassent. Quand on In prepare ainsi, il ne laut pas quo la toile soil trop fine, car alors eile se roule en tampons qui absorbent mal leshumeurs; ni trop
;-
rossifere ni tropneuve, car eile irrite les plaies. Quolquefois on
fait de la charpie en ratissanl la loile avec un instrument tranchant, au lieu de la defiler; on a ainsi de la charpie rupee, plus tenue que la charpie ordinaire, el quo I'on peul obtenir aussi bien avec la toile grossiere. Inutile d'ajouter quo, quelque proc6de de preparation que I'on suive, la toile doit fetre blanche de lessive. Pour appliquer la charpie, il laut la laisser tomber sans trop la reizulariser, aim quil reste entre les brins un grand nombre d'inlervalles qui rendent la charpie plus permeable aux malieres Quides.
La charpie est pen employee en Chirurgie velerinairc, si cc n'esl chez les petils animaux, el presque toujours exceptionnellement; on i'eniploie d'ailleurs dans les memes cas el on lui donne les meines formes quo I'ötoupe, bcaueoup plus usitee parmi les veteriiiaires.
2deg; liiosi'H'. — L'eloupe m Blasse de chanvre csl la matiere de pansement par excellence pour les lesions Iraumaliqucs des animaux domcsliques. Elle a des usages multiples; eile serl h prolcger, eon-Ire les corps exlerieurs, les parties malades, les regions operoes; ä \ maintenir une temperature egale; a absorber les liquides et toutes les humeurs qui s'ecoulent des blessures; ä cmpeelier le rapproche­ment de leurs herds quand cela est necessairc; ä entretenir la sup­puration en bon clat ; a fixer les medicaments, etc. ; a remplir enfin un foule d'autres indications qui en font une matiere d'une extreme nlilile. La meilleurc qualile, pour les usages chirurgicaux, est colle (jui est formee des filaments les plus courts, precisement la partic du chanvre regardee pur les cordiers comme de qualile, inlörieure. Pour l'emploi, eile doit 6lre fine, douce, bien broyeeel bien net-toyee. On I'applique seche on ehargee de medicaments, et en lui donnant un assez grand nombre dc formes difforenles.
I. Etoupc hrulc, hachie, — On appelle eloupe brute cello que I'on applique sans lui donner aucune forme particuliere. On cherche seulement a former une couche egale , el ne conlenanl aucune no-dosite dans sa masse. L'eloupe hachec s'obtient en coupant avec les eiseaux l'eloupe brute en brins plus ou moins courts; on 1'emploic surloul a la surface des plaies oil Ton nedoil mettrcaucun apparcil. rile seil .1 absorber les humours, ä entretenir rinilalion, elc,
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230nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ÜKS PANSESIENTS.
II.nbsp; nbsp;Pltimasseaux '. — Ge sunl dos especes de gateaux ou cous-siaels que Ton tail cn ötirnnl parallelement les brins defilasse, et (jn'on resserre ensuite entre les deux mains pour n'en former raquo;lu'im scul et m6me corps d'une epaisscur 6gale, ou mieux, 6galement aminci sur los bords. On en regularise la forme en repliant los ox-trcmiles sur une des faces. Us peuvent 6tro plus ou moins epais, carrus, ovales ou arrondis, et de dimensions appmprioes au\ plaios qu'ils doivent recouvrir. Los plumnsscaux doivent 6tre encore doux, olastiqnos, d'une consistonce partout egale, exempts de bourrelels el de noilosilös. Los plumasseaux sent utiles pour faire dos panse-ments roguliers, surtout quand ccux-ci sonl d'une cerlaine dimen­sion. On pout etendre plus lacileinent sur eux les topiques qu'il liiut appliquer. EnQn, ils offrent moins de resistance quo röloupo brute pour l'enlevement du pansement, quand il faut renouveler celui-ci.
III.nbsp; lioukllcs, Rouleaux. — f.es boulettes sont de petites masses d'otoupes roulees dans la main, et prenant par ce moyen unc forme spherique; on les appelle rouleaux quand lour forme osl allong6e. Lour donsite est goneralement Ires-faible, et leurdiametre variable. Les boulettes servent a remplir les plaies profondes ou otroilos, les cavites des lesions irregulieres; a combler les ineyalitos des pan-somonts commences ; ä comprimer les vaissoaux ouverts , les bourgeons trop developpes. On se sort encore des boulettes pom absterger 1c pus ou les autres liquides dos surfaces leselaquo;, etc.
IV.nbsp; Bourdonnets. — Ce sont de potits tampons cylindriques ou ovoidcs, formes avec do letoupe roulee dans les doigts, puis serrec fortement. Us servent ä enlretenir et ä dilator des ouverlurcs, dos caviles, a comprimer les excroissancos centre nature, etc. On on forme encore des noeuds d'arrol pour retenir le (il des sutures.
1 L'usagc lies plumasseaux, l;i forme la plus ordinaire et pour ainsi dire classiquc iles inatii'res do pansement, rcmonlc .m\ premiers tciii|is do l;i Chirurgie. C'etaicnl d'abord de petits coussins de plumes , employes par les Grccs qui les appelaient om-tufamp;ÄMm ou TipoirxEfäiaiov (eoiissia , oreiUer), ce que les latins, a cause de la maliere qui les formait, out rendu par plumaceolus , d'oii est venu plumasseau. Mais outre la plume on so servail encore, pour faire ccs plumasseaux, de la lainc, do I'dpongc , des I'euilles de plantes imliMes rte. vinaigre , etc., commc on le voit dan-. Hippocrate , Gelse et les veleriiiaiies el agronomes latins. Les chirurgiens arabes pa-iiissenl avoir les premiers fail usage de I'dtoupe, qu'ils melaienl mix blancs d'oeufs; el liny ill' Chauliac leconnnande -ouvejd IVinpliii de plnmasMMux d'eloii|ie liien peignde. Lusafii' di' idle subslmicr parmi los hippiatrrs nc dale qnc Ac relic ('poquc
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MATIiasKS Uli I'AiNSEMENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;231
Qaand ils doivent pdndtrcr profoudöment, on los noue avec un (il pour pouvoir les relirer avec plus de facility.
V.nbsp; nbsp;Tcntcn. — On appelle iiinsi do forts bourdonnets, formös de filaments paralleles ot serrös a leur parlie moyenne par un 111. Quelquefois, on lour dornte unc aulre forme ; los brius etant lios, on los rabat sur un bout en forme de töte, de maniere a ßgurer uno sorte de clou ou champignon. Los anciens faisaient un grand usage des tentos pour obtenir la dilatation des plaies, dos fistulös, au fond desquelles ils los introduisaient de force. Dans ce but, ils con-fectionnaient des tentes avec toules sortes de substances : avec de l'opongo, de la toilo roulee, certainos racines, de la couenne de lard, etc. Aujourd'hui, los idees plus saines que Ton a sur los vorita-bles conditions de la cicatrisation des plaies, out fait rojetor l'usagc de cos dilatants actifs , et los tentes ne sent plus employees que dans los cas particuliers oü , par leur forme, olles aident ä la bonnc confection du pansemenl.
VI.nbsp; Meches. — Les inoches sont dos especes do cordons ou de ru-bans longs et minces, resultant de l'assemblage on faiscoaux d'un certain nombi'o de filaments d'etoupes. On fait aussi dos meches avec des rubans de fil, dos bandeleltes de toile (ju'en tord plus ou inoins. Lediametreet la longueui'des meches sont proportionn^s aux cavi-lös (jui los doivent recevoir. On los introduit principalement dans los trajets ötroils, fistuleux, qu'on vout dilator ou empöchor de so former: dans les plaies, pour los faire cicatriscr du fond a la sur­face. EUes sorvont encore a entretenir des voies do communication out re deux cavites; quelquefois, enfin, on les cmploiopour determi­ner artificiellemcnt do I'irritalion et do la suppuration dans dos tissus sains ; on les appelle alors scions.
VII.nbsp; nbsp;Pelotes {fig. 42). — La pelote est unc masse d'etoupes d'un volume oxtrönieinent variable, cnvoloppoo dans une piece de toile qu'on serrc avec un lil ciro, do maniere ä former un nouet. On en confectionne quelquefois sans enveloppe, tout on leur conservant la mömo forme genöralo. Cos pelotes servenl ordinairement comnio tampons, pour exercer des compressions plus ou moins energiques dans dos cavites, sur des tumours, sur dos vaissoaux pour arrötor le cours du sang, etc.
ISquot; Succedanvs laquo;Ilaquo;' la laquo;•lisia'iiic laquo;-8 laquo;le IVioitsuv — Cos deux substances, sous les formes diverses quo nous avons indi-
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'i3quot;inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; UKS PANSEMENTS.
queos, suffisent a lous ios pansements; el particulierement l'6toupc,
que les v6t6rinairos, tant sous le rapport ecoiiomiquo que pour la commodity do ['application, ue saaraient remplacer as'cc avantagc par aucun sucoödaiiö. Mais cctle maticrc no se rencontre pas par-tout, ct puis clle peut manquer accidentellement; il imporle alors d'y suppleer, et Ton a propose pour cola differentes substances : le colon, la laine, la bourre, lasoi'c, Veponge, Vamadou, Yagaric, le lypha, la mousse.
I.nbsp; Coton. — II est gen6raleinent consider^ comme pcrnieieux pour le pansement des plaies : e'est ä tort. Plusieurs chirurgiens Tont preconise : Anderson, en Anierique, I'a pi-esente comme un S])6cincpie centre la brülure; Larrey s'en servait dans beaucoup de pansements; mais e'est M. Mayor (de Lausanne) qui a le plus con-tribuc a repandre l'usage du coton, auquel il a attribuc, entre au-trcs avantages , d'etre plus facile a appliqoer quo la charpie , d'assurer une plus grande solidite aux pansements en se collant tres-cxactement aux plaies, au point in6me de dispenser de l'em-ploi de tout bandage ; mais ce dernier avantage est aussi un incon­venient, en ce que le colon tres-adherent absorbe mal les humeurs, et offre plus de difficulle quand il fautle detacher des plaies. Cost lä tout ce qu'onpeut lui reprocher, le prejugc vulgaire qui lui attribue des proprielös specificiues irritantes n'ayant aucun fondentent. A de-faut d'etoupe, pourvu qu'on ail sein de Fetendre bieu rägulieremenl et de ne pas trop comprimer, le colon peat done 6tre Ires-ulile. Mais il est surtout avanlageux, la surface traumatique clant recouvertede charpie ou d'etoupe, pour completer le pansement, notamment quand il est necessaire d'entretenir sur la partie une certaine chaleur.
On cmploic 1c colon libre ou la ouate; sous cetle derniere forme, il est preferable, surtout quand il faul en appliquer sur une grande elendue, pour donner de la regularite au pansement.
II.nbsp; Laine, bourre. — La laine, comme on I'a dejä dit, est une des substances les plus ancienncinent employees pour le pansement des plaies, sur les hornmes comme sur les animaux. Jusquo vers le XIle siede, ce ful la rnatiere ordinaire des pansements; on 1'em-ployail alors comme l'etoupe anjourd'hui. Elle est actuellement pen usilee; car eile est trop irritante pour pouvoir etre, sans inconve­nient , appliquee immedialement a la surface d(\s plaies. Aussi, quand on est obligö dv faire usage de celle malierc do pansement, convipat-il toujours dc rccouvrir d'abord la surface de la plaic d'uuc
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MATIERES DE I'A.VStMK.N i .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2öo
comprcsse ou d'uac couche mince de charpic ou d'6toupe, (jui In preserve lt;!(! l'aclion irritaate de U\ laine; ensuite on renouvellc frequemment le pansement; car les bumeurs excramp;ees , s'imbibanl dans le lissu lainenx, forment promptcment une couche imper­meable au pus. — A la place de la lalue, on j)cul an besoin se servir do la bourre, plus economique, et a laquelle s'appliquent les meines observations.
IIF. Soic. — Elle no s'einpioie qn'en c.ts d'ahsolue necessity, ii cause de son prix d'abord, et puls parce qu'clle est pen permeable au pus. Aussi, quand on est oblige d'en faire usage , est-il prea!;i-blemcnt nöcessaire de la couper en filaments de pen de longueur.
IV. Epomje, spongio-piline, eharpie anglaise. — L'^ponge qui, dans les cas ordinaires, n'est usHce qu'exceptionnellement poursup-pleer ;i I'amp;oupe manquante, convient cependant d'une maniere sp6-ciale dans certains pansements, par example, lorsqu'on veul coin-primer, dilater les parties. Pour co dernier usage, on so sort surloul de Yciumtic. prcparcc, rora quo Ton domic ä Teponge dessecliee el coupee en I'ragnienls plus ou moins volumineux. On introduit cette eponge |)repnree dans un trajet fisluleux ; et, en absorbanl les (lui-iles, eile augmenle de volume et distend les parois lt;|ui 1'enlourenl ; mais eile a l'inconvenient de se decliirer quand on cherohe h i'e\-traire, et de rester en parlie dans les con lies fistuleuses. (Ictte laculle de dilatation, d'un autre cole, fait que l'öponge ne pent con-venir pour les plaies ordinaires d'une certaine profondeur, ii cause de la pression, dans ce cas nuisiblc, qu'elle exercerait sur la sur­face traumatique.
Un fabricant de bandages, deLondres, M. Markwhich, fabrique avec I'eponge ou la laine hachoe, une substance particuliere qu'il appelle spongio-piline ,• eile est lormee do l'unc ou de l'autre tie ccs matieres, ctendue en couche douce ct absorbante sur une feullle mince do caoutchouc, ou eile est mainlenue en masse par une pre­paration collante ou gomm^e; e'est une imitation du lint ou charpic amjluise, sorte de loile grossierement villeuse (Yun cote el lisse de lautre. Dans cetissu, on taille des plumasseaux, ([ui se trouvenl ainsi tout prepares; mais ils out l'inconvöuient de ne pouvoir 6tre disposes commodemenl pour une compression mothodique, el , de plus, le lissu de l'ctoffe forme obstacle a l'absorption du pus. Le lint-est peu usite en France; la spongio-piline no I'csl pas du toul . parmi les vclerinaires an moins.
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'Joinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES l'ANSEMENTS.
V.nbsp; Ayanc, amiidiiu. — Cos suhslaiurs, en diflcrcnls ens, tint lour ulililo parliculicre, priacipalctnent pour les plaies r6centes, pro-loiulos et anfractueuses, d'oü le sang s'öcoule avec aboadance; nous savons tlojä, en effet, que I'amadou ost un excellent hämostatique. Appliqu^ sur les lesions recentes, il a, ilo plus, l'avantage dc pouvoir se d6tacher facilement. L'agaric nalurel, sous ce rapport, est pr^förable ä I'amadou; on doit 1c choisir mou, dpais, souple, tomonteux, et partout d'une öii.ilc öpaisseur.
VI.nbsp; Mousse, typha. —La mousse, les aigrettes do typha ou mas-sette , qui ont encore ete proposces pour matieros de pansement, pourront servir dans un cas d'urgence ; mais I'action irritante exer-eee par ccs substances a la surface des plaies, fait unc regle de ne jarnais les y appliquer immediatement, et, quand on est oblige de s'en servir, de toujours, au moins, les söparer des lissus vivants par une couche mince de charpie on d'etoupes, ou par uuo com-presse.
Iquot; Topiqtues. — On donne 1c nom general de (opiques aiw agents cbimiqucs destines a etre appliques sur les surfaces Vivantes dans un but therapeulique; ainsi, tons les medicaments employes ä l'exlcrieur soul des topiques. II y a des topiques sur les trois etals gazeux, liquide v\ solide, que peuvenl prendre les corps. Ils cxer-ccnt, suivant les cas, une action chimique, physique ou mecanique, el sont employes souls ou avec 1'aidc d'autres matieros do pan-scments.
1. Topiques t/azcux. — On pout comprendre dans cette categoric fair atmosphcrique, ainsi que les gaz et vapeurs que Ton met en contact avec les plaies pour en favoriser la guerison.
L'atV, auquel on accordail autrefois de vörilables proprietes speci-fiques ', est reconnu aujourd'hui pour n'avoir d'autre action sur les plaies (pie celle exercce par sa temperature. Cetle action est par consequent variable, irritante ou dossicative, suivant que la Icmpe-
1 Kn voici un exemple. I):iiigt; le sMe dernier, un contours lul ouvcrt par t'Aca-demie de Chirurgie de Paris sur la question suivante : laquo; Comment fair, par ses difle-#9632;i -cnlos qualit^s, pcut-il Inflner dans les maladies chirurgicalcs, et quels soul ir^ raquo; moyens de le rendrc salutairc dans le trailemenl .' raquo; el Ctiampeaux , cliirurgion de Lyon, iIhiiI le mdmoiro ful cüuronm', i'itail ronime preuve de l'üclion de fair iitusieurs #9632;#9632;.is dc guerison dc fraduiTs, il'iilren's . nliteims par des appllcalions d'eau froide ran-ifii'iiii ile I'mr on ilissnhilinn, CVI^iil pc.....iiclitanl ipianl mis pruprii5tös de fall
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MATIBKES DE PANSEMENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;230
raturc csl basse ou elevee. La propriety imlaate apparlieni a I'oir froid, Icquel ainsi csl constamment nuisiblc ä la marche reguliere et ä la bonne cicalrisation des plaics. Si la plaie csl encore dans la pöriode inllaininnloiro, I'air froid la prolongo et relarde la suppura­tion; si celle-ci est6tablie, il l'emptehe de tarir par I'excitation qu'il cntrelient. L'airchaud, au conlrairc, csl toujours favorable; le tra­vail inflammaloire cjui precede la formation du pus csl, en effet, une sorle de fonction naturelle, et, comme toutes les fonctions, eile s'exöcute avec d'autant plus de perfection el de facility, que les par­lies soul davantage tnainlenucs ü la temperature normale du corps. Sur les plaies en suppuration, l'air chaud est de plus dessicalif, en favorisant la volatilisation des fluides; il pent meine, de la sorle, former un excellent topique susceptible de remplacer tout aulre pansement.
Un medeeiu, M. .1. Guyol, a m6me propose depuis longtemps ' leniploi de l'air artiflciellement eliaulie, pour remplacer tout appareil immedial sur certaines plaies elendues, qu'on est toujours oblige de panser tres-framp;juemment dans les circonstances ordinaires. La partic hlessee csl renfermoc tout entiere dans un appareil special; on lui donne une position favorable au rclächement des muscles el a rccoulemeul des Quidcs, el I'on entrelicnl tout autour une tempdra-lure elevee jusqu'ä la chaleur normale du corps, en chauffant l'air amliiiint conlenu dans I'appareil par la combustion continue d'une lauipe ä liuile ou a alcool. Le degre de chaleur esl de 36deg; centigra-des: le maximum lO0; le minimum 32deg;.
L'auteur de ce mode parliculier de pansement, qu'il appellc incubation, lui attribue pour avantages d'eteindre la doulcur, le goollemcnt, en un mot, tons les signes exterieurs de rinflamma-tion ; de (lelermincr, des les premiers jours , une abondanle cva-cualion de serositc sanguinolcnte, puis de mallere purulente, lt;|ui fail Iiicntol place ä un ecoulement de pus tres-opais el tres-coagulablc; de donncr en m6me temps le caracterc louable ä one suppuration söreuse et de mauvaisc nature. Ces avantages sonl toul-a-fail con-formes a ce que I'expdrience avail dejä nppris relativement a Viii-(luencede l'airchaud sur les lesions traumaliques; el, quoique Ton soil rareraent en position de mettre en pratique sur les animaux-ie
1 Dc Vemplm tie In ilialeur 'Inns le liailcinenl ilex plnies, ulreies, rlc, \lt;a\ \l, .fiili-s I'.cvnr . IRli. I ml. mi-IJ . ,n.'. IN liquot;.
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DES PANSEMENTS.
procödd do M. J. Guyot, nous devious l'indiquer pour faire ressorlir ['importance du prineipe sur lequel il ost londö, et pour que los vc'tt'i'inaiies puissent le metlre ;i profit dans les occasions favorablcs.
Lndependamment de l'air atmospherique chauffö ou ii la tempöra-lure ordinaire, on f;iil encore des topiques gazeux avec le chlore, avec cerlaiues vapeurs, tolles que les vapeurs de camphre, de benjoin, de baies do genievre, de poudres seches de belladoue, de jusquiatne et de labac, etc., que Ton obtient en projetaat ces diver­ses substances sur des charbons ardents, a l'air libre ou dans des appareils parliculiers. On utilise encore, dans le inenio but, les vapeurs d'eau, de vinaigre, de dissolutions niedicainenteuses; on les oblient alors par ebullition. On fait agir ccs topiques gazous en bains de vapeurs, en fumigations, ele.
11. Topiques liquides. — 11s comprennent lous les medicaments liquides. Les plus employes soul les liquides simples : I'eau, Vakvol, Veau-de-vie, le vin, le vinaigre, les huiles i/raiscfi el essentiel­les, etc. Souvent aussi on emploie ees substances melangamp;s a dif-ferents produils medicamenteux: suivant leur composition on leur mode de preparation, on distingue parmi ces topiques liquides composes :
1deg; Les solulions, diles encore mixtures ou liqueurs, resultanl do la dissolution dans I'eau, dans le vinaigre, dans des liquides aoidulcs ou alcoolicjues dun ou de plusieurs composes melalliques. Les Sul­fates de fer, de zinc , de cuivre el dalumine, le veit-de-iifis , le sublime corrosif, le sei tie nitre, l'acctatc de plomb, I'acidc sulfu-rique, sonl les substances le plus gcneralement employees pom- pre-parer ces solutions, qui jouissent a peu pres tonics de proprietös caustiques; exemples: la liqueur de Villale, \amp; solutionphagedini-que, etc. On en fait un fröquent usage en Chirurgie voterinaii'e, [gt;our le pansement des plaies.
2deg; Les teintures alcooliques ou alcooles, produits par la dissolu-lion duns I'alcool ou dans 1'eau-de-vie de differentes substances nni-males, vögetales ou minerales. Les teintures äaloes, de camphre , diode, de cantharides sent les jilus employees.
:?(' Les eins medicinau.v onwuoles. produils par la dissolution dans le vin, ordinairement clendu d'une petite quantile d'alcool, de ma-lieres diverses, principalcment de nature organiquc; exemples: vins dc quinquina, dc gentiane, etc.
iquot; Les vinaigres mhlicinaux ou oxiolis, dissolutions dans ir
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MAlliil'.KS ÜF. PANSEMENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Wi
vinaigre de tualieres organiques ou inorganiques ; exemples; vinai-grcs cantharidö, stcrnutatoire, etc.
ö0 Les huiles raquo;iniicimilcs ou Uceoles . produits par raction dissol-vante dos huiles grasses sur des mddicamenls divers, loujours do nature organique. L'huile la plus employee pour ces preparations esl Vlntile d'nlivc ; oxemples : liuiles camphree, cantharidie, etc.
0deg; Les liniments, preparations onctueuses produitcs jiaT' la niix-luro d'une huile grasse ou dessiccative, avec un principe actif ; le camphre, le soufre, l'euphorbe, diverses pomtnades, rammonia-ijiie, elc. On fait enlrer d'ailleurs dans ces linimenls des substances Ires-diversos qui leur donuenl des proprietes oxtremoinonl variees.
Les topiques liquides sent favorables pour agir sur les surfaces do grande etendue, dans les plaies sinueuscs, anfraclueuses. Us s'appliquent ögalemeni sur les tdguments externes et internes, et sur los surfaces traumatiques. On les emploie de differentes manieres: en bains, en fomentations, en irrigations, en injections, en lo­tions, etc.: los liquides irritants sent de plus employes on frictions, qu'on nomnio embrocations, quand 11 s'agit d'un corps Luileux.
Parmi les topiques liquides, 11 en est un, Vectu froide , qui a une importance toute spocialo pour le Chirurgien, once qu'il pent, a la rigueur, dans le pansement des iilaics, remplacer la pluparl des anlres topiques liquides. Cette inetliode esl adoptee aujourd'hui on Anglctorro par beaucoup de chirurgiens qui ont renoncö aux on-guenls, aux cataplasmes, pour ne panser qu'avec dos substances imbibdes d'eau froide; et on France par un grand nomhre de vele-rinaircs qui, avec raison, en font autant toules les fois que la plaic n'exige pas, par exception, un medicament particulier,
L'eau froide, d'ailleurs, remplit dos indications variees. Doja nous connaissons son utilite comme hemostatique ; cette ulilite n'est ])as moins grande, si on considero raction aiili-inflainmatoire, n-so-lutivo do l'eau froide, avec laqtielle on a pu, sur les plus graves lesions traumatiques, arreler des accidents consöcutifs, donl les pansements ordinaires auraienl a peine ralenti le devoloppemenl. .Mais pour que l'eau, dans cos cas-la, preduisc tons les effets qu'on on attend : il faul qu'ellc soil employee dune maniere continue , on bains on en irrigations, pendant deux, trois, et jusqu'a dix et quinze jour's de suite. Kile s'oppose alors puissamment an dove-loppemenl des symptömes inflammatoires, par suite do I'obstaclc qu'apporte a rafilux du sang la contraction des capillairos resultant
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,gt;38nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DES PANSEMENTS.
de l'abaissemenl lt;lr leraperalure. l^'oii a vu ainsi de larges blessu-res, ties plaies conluscs, dechiröcs, cotnpliquöes par la prösence de corps ölrangers, sulvrc , sous la seule influence de 1'eau froide, la ruarche ordinaire de la cicatrisation sans eprouver la moindre tume­faction, et arriver promptement ä la gu^rison. La cicatrisation par premiöre intention cst ollo-momoplutöt favorisce que contrariöe par I'eau froide, car eile arröte l'affluence d'humeurs qui, dans cos plaies, cst leprincipal obstacle ;i 1'adhesion primitive. Les plaies qui doivent suppurer ont ordinairement, apres l'action de I'eau froide, un bei aspect, et secrelent un pns dc bonne nature.
Le soul accident qu'on ail ä redouter a la snitilaquo; de l'application prolongee do I'eau froide, c'est la gangrene; mais cello aggravation, qui no peut provenir que de l'usage outre mesurc de loan a zero ou ile la glace fondante, osl toujours facile a eviter quand Ton prend les precautions convenables.
III. Topiques solides. — Cestopiques, en tres-grand nombre, ayant des usages varies el multiplies, sc prdsentent sous les diffe-ronlos formes de Tolal solide; ils son! ainsi, ou tout-ä-fait solides, on pnherulenls, ou mous.
A. Topiques solides propremenl dits. — Ce sent les moins em­ployes; ils n'ont qu'un usage exceptionnel: lols soul los sols causli-ques, appliques en trochisques, pour determiner deseffets cscharroquot; tiques, certaines racines produisant une action irritante, etc.
Igt;. Topiques pulrirulenls. Ils sent dun emploi plus gdneral. On los a])]ili(|uo siniplonionl l\ la surface des plaies, le plus souvent sans ios maintenir par aucun pansemont; on les insuffle egalement dans los cavitös. Ils produisent des effets divers, suivant la nature do la substancecmployöo; ils ayissont ainsi : Iquot; comme simples afisorftante des humeurs, el formen! avec elles une couclio protectrice solide.- (eis sont la poudre de lycopode, la leculc, la farine, le blanc d'Espagne, certaines poudres tcrreuscs, etc.; 20comme astringents, ids quo la poudre d'alun calcine, la colophane et los autres irsinos, la poudre dehennc, si usileo parmi les Arabes, etc.; 3deg; commo antisep tiques, le cbarbon pulvörisö, \c quinquina , etc., qui sont egalomenl absor-bants et dessiccatifs; i0 corame escharrotiques, irritants, excitants aromatiques, etc., fournis alors par les nombreuses substances de la pharmacologie qui jouissent de cos proprieles.
(I. Topiques mous. — Cestopiques soul les plus employes comme matieres ordinaires de pansemont. Us comprennenl ;
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M.\ill.lSi;s DE l'ANSEMENI .
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1quot; Les ccrats, formösde cire, d'lmilc el il'cau, quand ils sonl sim-ples; et de ces substances, plus un medicament special, quand ils sonl composes; il \ a ainsi les cerals safurnd, opiace,soufri, mercu-riel, qu'on emploie habituellement en friclions. Lc ceral simple serl plus spöcialement aus pansemonts. Pour faire usage des camp;rals, on les ötend ordinairement h hi surface des plaies, qu'on recouvre en-suite d'etoupes hachces; ou bien on les applique par l'inlcrraödiaire d'un plumasseau, sur lequol on los 6tale d'abord,
2raquo; Lamp;s #9632;pommades, ([ui ont pour base un corps gras, l'axonge ou graisse de pore principalement, plus une substance medicinale : telles sont les pommades stibiie, mercurielle, soufree, etc. On les emploie do m6me en frictions ou en applications sur Irs surfaces vives, suivant la aalurede la substance mödicamenteuse.
3quot; Les onguents, dont le caractere est d'avoir lt;l('s rosines ou des liuilcs essentielles pour base, el do no pas contenir d'oxydes inölalli-ques; le digestif, I'diiguent de pied, le basilicum, Vonguent vesica-toire, sont h^s plus einployös on Chirurgie vamp;erinaire. On les appli­que sur los plaies dircctement ou au nioyon d'un plumasseau. Ils entretiennent rirritation, activent une suppuration languissanle. Le populeum vsi aussi une espece d'onguent, mais jouissant de proprio-lös differentes : il est adoucissant; on I'applique sur les plaies et sm-la peau, quand il regne dans le lissu une vive inflammation.
4deg; Las emplälres, qui ont 6galement une resine pour base; mais ils different dos onguents, on ce qu'on los applique toujours au moyen d'une olofle quelconque, sur laquelle on los etend prealablement; igt;n outre, ils sonl bcaucoup plus consistants, adherent davantaquot;c el tiennent plus longtemps aux lissus. Enfin, pour la plupart, ils ren-ferment un oxyde metallique, la litharge principalement, do sorle qu ils ont alors pour base un sorle do savon do plomb. Cos dorniors sonl los omplalros saturnis, ou omplalros proprement dits. On les olond en couche uniforme sur un lissu do lil ou dc colon, et ils fer­ment alors cos omplalros agglutinatifs dil sparadraps, lots que le diachylon gomme, le diapalme, dont ios chirurgiens font un usage journalier, mais quo los volorinairos emploient pen. Cos dorniors so servent plutöl d'omplalres agglutinatifs formes par do la löro-benlhine olonduo sur do la toile commune, ä titre de matiere cm-plastique ou collante; la gomme, la colle-forte, le mastic, etc. pourraient au besoin en tenir lieu. Au lieu de la toile, on a cssaye la peau pröparee, la basaneou lo maroquin; mais olio a l'inconvö-
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240nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; UF.S PANSEMENTS.
nient de se relf^cher, ce qui null ;i l'effel purcmcnt möcaaiquc de l'emplAtre agglutinalif.
Vquot; Les charges, sortes d'empliUres composös seulcment de ivsines el de malicres grasses, et ne differant ties onguenls que par leur consislancc essentiellement glutineusc et leur mode d'application. Comme pour les emplätres, on los elend d'abord sur un morceau de teile ou de peaa, el on les applique apres les avoir un pou ramollis par la chaleur; olles contraclent de la sorte, avec les lissus, uno grande adherence. On les appelle encore onguents emplastiques ou anpldtres onguentaces. Los charges onl surtout pour base la poix noire, le goudron el la terchontliine, assoeies a des liuiles essen­tielles, ä des teintures alcooliques qui en augmentent I'action. La preparation s'emploie le plus souvent alors toute seule, et sans 5tre etondue a lavancc sur une toile; on l'applique ä chaud, apres avoir eon]ie les polls, cl eile ne (arile pas a se solidifier. Pour donner plus de solidile ä ces charges, on y melnngo ou Ton ölend a la surface de rötoupo hachee. (les topiques, employes comme excitants, reso-lulil's ou fortifiants, no se combinent pas, comme les onguents, aux panscmonts ordinaircs des plaies; on les applique souls ct sou-lenienl a la surface do la poau.
6deg; Les cataplasmes ou ipithemes . especes d'oniplälres formes par dos pales, dos pulpes, des bouillics de difförenles natures, qu'on applique sur les parties on grande quantite, ;i une lomperature cle-vee el pendant un temps toujours liinite. Les cataplasmes peuvenl ölro simples ou mödicamenteux.
Los cataplasmes simples sont essentiellement Emollients; ils sont faits avoc de la farine do graine de lin, do la mie de pain, des feuilles do mauve on d'autres plantes mucilagineuses, etc. Ils n'oxercent pas d'action topique spamp;iale; ils dctorniiuent sculenionl rafllux du sang dans les capillaires el entretiennent on nionio temps la chaleur nor­male du corps autour dos parties; c'esl de la sorte quits hatenl la suppuration, qu'ils ramenent dans uno bonne voie de cicatrisa­tion les ulceres, les plaies dc mauvais aspect, et quils devieonenl d'excellents auxiliaires des pansements.
Los cataplasmes medicamentmx sont des cataplasmes simples, auxquels on a ajoutö uno substance inedicinalo dostinoe ä produiro un offel special. On fait de cctte maniore des cataplasmes astringents, en y ajoutant dc la poudrc ou dc la decoction d'öcorce de chone, do noyer, do quinquina, do la poudre de noix de galle, de racine dc
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MATIERES DE PANSEMENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;jj-l
bistorte, de lormenlille, etc.; excitants, avee rammoniaque, I'al-cool, mi aclde faible ou un acide vegölal, I'eau ordinaire .:i plus do 40raquo; centigrades; maturatifs, avec les onguents, du miel el de la fariae, des oignons cuits, etc. ; resolutifs, avec la fecule, les ca-roltes rAjuVs, les pulpes froides, etc.; narcotiques,avcc les damp;octions de pavot, dejusquiame, debelladone, etc., toutes substances qu'on applique seulesou en addition au cataplastne simple.
6laquo; Enduits impermeables. Les topiques compris sousce norn , qui lesdefinit sufOsamment, sont des substances que I'on applique, soil .1 la surface des plaies, soil sur la peau, de maniere a fn former une sorte d'enveloppe protectrice n'exercant qu'une action physique c( pouvant remplacer lout autre bandage. Leurs effets sonl differents, suivant la nature de la surface sur laquelle on les etend.
Sur les plaies, les enduits agissent principalement comme moyens prolecteurs centre le contact de Fair exteneur; et, dans beaucoup de cas, ils favorisent singulierement la cicatrisation. Ceux qu'on applique ainsi sont fails principalement avec des poudres absorban-tes, que Ton humecle prealablcmenl pour en former une sorte de ])ate; le blanc d'Espagne delaye avec de l'eau ou du vinaigre, la tcrre glaise humectde, sonl des plus öconomiques; la pate de bcnnö employee par les Arabes, remplit la meine indication.
A la surface de la peau, les enduits impermeables agissenl d'une maniere un peu differente. En s'opposanl a l'exercice des fonctions cutanees et principalement a la transpiration, ils determinenl une sorte d'asphj-xie de la peau, le refroidissement prosque immedial des parlies recouverles. el anvlent ainsi le ileNeloppemenl des symptömes innammaloires. Ces effets remarquables, longtetnps igno-res, out ete mis en Evidence, dans ces dernicres annees, par MM. Fourcault et Robert-Latour, qui onl communique les rosullals de leursrecherches äl'Acadcmiedes Sciences'. M. Fourcault, le pre­mier, a fail voir tout le pan! qu'on pouvait tirer de ces enduits dans la th6rapeutiquo des affections cliirur-icales; il les a employes centre la plupart des indammafions locales: brülures, drysipeles, rhurna-tismes, plaies articulaires, etc., et en a obtenu de promptes guöri-sons. I.a substance principalement employee par M. Fourcault csl le collodion, avec lequel il recouvre la lotalite dlt;' la surface malade, el
1 Comples-Reiiilini rle rAvmleinie ties Sriencct, is,quot;,;!. 156 . 305.
I. XXXVI . i
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•)4-'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DÜS PANSEMENTS.
dont l'application est suivie d'uae prompte cessation des symptömes. A d^faut tie collodion, il conseille l'emploi, au möme litre, de l'aiv gile plastique, qu'il tlil avoir expörimente dans dos cas semblables, el avec Ic inciiu' succes, sur des auimaux. Nous ne pouvons quo confirmer aus vclerinaires cctte derniere observation; car il y a longtemps que nous avions observe los bons effets des eruplatres d'argile sur cerlaines affections superficielles, cl principalement sur les nlaies contuses. A la place de l'argile ou du collodion, on pent encore faire des enduits impermeables avec toutes les substances sus-ccptiblcs de s'etendre a la surface de la peau et de faire obstacle ä la transpiration : avec des dissolutions de gomme, dc dextrine , de colle-forte; avec de la poix fondue, de la cire, du goudron, des matieres grasses, du taffetas gomme, etc. L'essentiel, quand on fail usage de ccs enduits, e'est de ne pas en couvrir ä la fois une trop grande surface; car rinterruplion etendue des lünctions de la peau , qui en rcsullerait pourrait determiner d'assez graves desordres dans I'economie. SI la peau enetail ainsi eatierement recouverte, la mort par asphyxie en serail promplement la consequence. Un lei resultat n'est pas a craindre quand ellc nest enduite quo par-tiellement; mais la possibilitö des accidents doit loujours faire une loi do n'employcr que d'une maniere reservee les enduits impermea­bles. (Test le moyen d'en obtenir, sans danger, les plus heureux rcsultats possibles.
5 •!•
Objets de pansement.
Nous avons a decrire sous ce litre les pieces diverses destinecs, soil a completer et a assujettir les pansements, soil ä leur dormer une forme parliculiere. Ccs objets comprennent les compresses, les ban-des, les ulIdles et eclisses, et les differcnts bandages.
1quot; C,'oniiraquo;rosslaquo;s. — On appelle ainsi des pieces d'eloi'fo', sim­ples ou phis ou moins doublees, dune elenduo et d'une forme va­riables, et que Ton applique sur les plales, soil directement, soil par dessus letoupc ou les topiques, el comme intermodiaires entre ccs matieres et les bandes ou bandages par lesquels on acheve le pansement. 11 y a des compresses de differentes series, suivanl leur lissu ou les formes qu'ou leur donne.
Vetoffe la plus convenable, el la seule dont se servent habituelle-menl les v6l6rinaires pour faire des compresses, est la loile de chan-
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OBJETS 1gt;E PANSEMENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^4.^
vre. Quand eile doil fetre nnsv en contact avec los surfaces vives , il faul qu'elle ne soil ni dure, ni grosstere, plutöt ä demi-usöe que neuve, et de plus trfes-propre, souple, exempte de plis, de coutu-
res, d'ourlets et de toutes especes d'inögaUtfe. On nose servin.....
Ungeautre que la toile qu'en casd'absolue necessity ies autres eloffcs presenlant divers inconvdnients. Ainsi, ies tissus de coton, a cause du fin duvet qui Ies recouvre, adherent trop rapidement a la sur­face des plaies, sonl plus irritants que la toile el n'absorbenl pas aussi bien Ies humeurs secretees; toutefois, a cause de co pen de penneahilitc, iis conviennent dans quelques cas, sur ies brdlures par exempie. D'un autre cöte, quand la compresse ne doit former que la secondo couche du pansement, rien n'empMie d'en faire usage, si l'on y trouve de i'econoinie. Quant aus ötoffes de laine, plus irritantes encore que le coton, elles doivent cMre invariable-ment repoussees quand il s'agit dune application directe sur une surface donudee ; mais elles sonl avantageuses pour envelopper Ies parties autour desquelles on veul entrelenir une forte chaleur.
En Chirurgie vetörinaire, on emploie assez rarement Ies compres­ses d'etoffe lissee; il esl plus ordinaire d'y substituer des plumas-seaux minces et larges en surface qui recouvrent tout le pansement immediat el meine Ies parlies voisines dans une (Stendue beaucoup plus grandc que la lesion traumätique. Ce sonl lä de vörilahles com­presses; on appelle leur reunion etoupade, qmnö il y en a une certaine quantity.
Sous le rapport de la forme, Ies compresses presentent d'assez nombreuses varietös; voici Ies plus usitees :
1deg; Compresse carrde, coupee en carre parfait;
2o Compresse longuette, forme de Parallelogramme ou carrö long ;
amp; Compresse triangulate, formee de la compresse carree plhV en deux, suivant une des lignes diagonales. On la dit en fichu on en cravate quand on la plie deux ou trois fois du sommel a la base du Irianele:
Fig. 13.
Vie. i i.
5deg; Compresse en croix de Mulle [ßy. 43 ) ;
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V-Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES l'ANSEMENTS.
:')lt;gt; Compresse en demi-croix de Malte {fig, 44); (iquot; Compresse/quot;endwe a deux chefs (ßg. 4o); älrois chefs (/?^. 46);
Kig. n;.
7deg; Gompresse en fronde {fig, 47); compresse longuettc Ires-allongöe, fendue a deux chefs ii chaque extremite, dans une tres-
#9632;lendue. presque jusqu'au milieu,
Vk. 17.
du eile reste pleine seulement dans un
ii'i
ndc
intervalle do quel-ques centimetres. Ce plein, qui s'appliquc sur la parlie malade pendant quo leschefs
croises vont s'atta-cher au-dela, porte quelquefois une ouverture an milieu; la com-presse est dite alors fenilree. l.es compresses de toutes formes peu-vent el re lenetrces.
Kquot; Compresse ^radwee {fig. 48). C'est une compresse longuelte, d'une certaine largeur, repliee plusieurs fois sur ello-memc en une I'ig. 18.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;serie de \gt;l\s de plus en plus pelils, amonceles
,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; c^ii escalier les uns sur les aulres; la compresse
fljil^f:^quot;: - '''#9632;i louie pliöe a ainsi la forme d'un prisme. On ji^K^^^T^P3^ I'ait encore des compresses graduees avec plu­sieurs compresses simples, de plus en plus gran-des, qu'on applique les vines sur les autres; elles sont meme dans la pratique dun usage plus commode quo les compresses pliees.
Outre les formes qui precedent, on fait encore, suivant les cir-conslances, des compresses c/rc/*/laquo;/?-laquo;*, ellipliques, roulees, etc.: mais elles soul moins commodes et moins usitees; des compresses /wrnV/ws on parsemces de Irons nombreux , elc.
8deg; SSiiiid^'S. — Liens plats, plus ou moins etroits, dune lon­gueur variable, avec lesquels on entoure les parties pour maintenir les malieres de pansemenls. On y distingue les deux extremites appelees chefs el la partie moyenne ou le plein.
Commc pour les compresses, les tissus de chanvre et do lin son! ceux qui conviennenl le micux pour faire des bandes. On les con-
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r
DUJLiS l)l£ PANSEMEST.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^4-5
feclionue difföremment suivant la largeur qu'elles doivent avoir. Les bandes les plus larges sont decoupees directement dans de la loile, aux dimensions (.\uv I'on vent. Pour les bandes ölroites, les plus usilees, on se sort avec avantage de rubans de fil de I a •'! centi­metres de larqe et quelquefois plus, qui offrent une tres-grande soli-dite ct toute la rcgularitö neeessairo. Dans Inns les eas, les qnalitcs d'une bände sont d'etre souple, propre, seche, exemple de plis et d'ourlets.
On a essaye de diverses manieres, mais infruclueusement, ä suppleer aux bandes ordinaires de loile on de ruban de fil. Les bandes do coton nc sont pas assez resistantes; on ne les emploic que pour des pansements de peu d'imporlance et ehe/, les petits ani-maux. Les bandes de laine cehauffent trop les parties et out d'ail-leurs rineonvenient de se salir vite et d'absorber facilcment les rniasm(!s putrides. On a aussi essaye le caoutchouc; mais les bandes confectionnees avec cette substance, si elles sont d'une application laeile, sont aussi d'un prix eleve, se distendent par la chalcur, se resserrent par le froid: ce qui empöche de comptcr sur la fixite dc leur action.
Le caoutchouc vulcanise, presente en septembre 1849 par M. Gariel a la Societe de Chirurgie de Paris ', et obtenu en sou-meltant le caoutchouc ordinaire ä l'action du sulfure de carbone, ne presente pas ees ineonvönients ; il est inattaquable par les corrosifs, k's corps gras et l'humidite, conserve la menie elasticite ä loule lein-peraluro, revienl corapletement sur lui-m6me ä quelque degrö d'ex-tcnsibilite (jn'on le soumette : proprietes pröcieuses susccptibles de nombreuses applications. Elles permettent, par exemple, d'era-|)loyer cetle substance conunc agent d'extension pour les fractures, luxations et autres deviations articulaires; pour confeclionner des coussinets do compression, des pessaircs, des pelotes herniaires, etc.; des sondesqui, grace ä leur extensibility, peuvent, par Finsuflla-lion, acquerir d'enormes dimensions, dont on lire parti pour tam-ponner dans les parties profondes, etc. Lnlin, on en a fail ögale-ment des bandes, lesquelles sont souples el fralchcs, impermeables a la transpiration el aux bumeurs, se la vent a 1'eau simple, con-scrvent tonjours leur claslieile et no se relächenl pas apres la plus forte extension. Mais cette derniere propriety n'est pas toujours un
i Oaiclle meflii-uk ik Ptniii, 1819, n 870.
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'i4tinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES PANSEMEiNTS.
avautagü; car eile suppose one pressiou continue, qui peui devenir plus nuisible ((uutilc ;uix parlies. Aussi ne peusons-nous pas que ce soil sous cette forme que le caoutchouc vulcanise soil appcle a rc-cevoir, dans les deux cbirurgies, les plus nombreuses applications.
Squot; Attolles et Eelisses. — On appclle attelles, dune maniere generate, des pieces solides, de malieres diverses, (]uquot;on ajoute a certains panscinents, soil pour leur donner une forme par-ticuliere, soil pour les consolider ou les maintenir dans un etat de rigiditö exceptionnelle. Nous pouvonsdistinguer, parmi ces pieces, les attelles proprement dites et les hiisses.
Les attelles sont des pieces plus ou moins longues, dtroiies et minces, faites de hois, de cuir durci, de carton, de fer-blanc, de tolc mince, etc., avec lesquelles on assujellit fermement un appa-reil et la region qui en esl enveloppee. On les a[)pli(iiic sur les membres et les parlies supörieures du corps, et on les maintient en place a l'aide de bandes ou de diverses malieres agglutinalives.
L'iiillexibilitc el la legercte sonl les premieres conditions qu'elles out a remplir, surtout quand elles doivent contenir iles parties deplacces. C'est pour cela que les attelles de hois valent mieux (jue celles de cuir ou de carton el quo celles de metal; parmi les bois, le sapin ct le h(Mre, plus legors, conviennent surloul. On les fend en lames de plusieurs millimetres d'epaisseur qu'on laille ä la con-venance des parties. On les fait larges el courtes si elles doivent (Hre appliqu^es sur une surface plane, comme sur le thorax apres une fracture des coles; elroiles et longues, au contraire, quand elles sont destinees pour les membres, sauf ä les multiplier autant qu'il faul s'il esl besoin d'entourer les parties. Sur les pctils ani-maux, il ) a cependant a vantage a les faire en carton; on les laille suivanl la configuralion des regions, on les mouille avant de les appliquer, et de la sorte elles s'ajustent parfaitement aux parties ä recouvrir, et, de plus, elles acquierent, en se desscchant, une asscz grande soliditc.
II y a quelques precautions a prendre quand on fail usage des attelles. 11 laut en retrancher les angles, les saillies, les noeuds pou-vant blesser les parties; — elles ne doivent pas depasser les coin-presses; — il no faul pas les appliquer directement sur la peau, el on evitera egalement do les placer sur le trajet des gros vais-seaux ou des tendons superficiels; —on les assujettira les unes enpres les aulres par des tours de bände particuliers, el on ne les
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^NSEMENT.
247
oomprendra toutos ;i hraquo; fois, dans les mt^mes circonvolutions, qu'a-pres quVllos auront ('tö ßxecs chacune isolemenl, etc.
Los eclisscs (fig ii) smil des attelles spöciales qui servent exclusi-venaent pour maintenir les appareils ä In surface plantaire du sabol chez les grands quadrupedes domesti-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 19.
qucs. 11 cst indispensable qu'clles soienl toul-,:i-f;iit Inflexibles; c'est pourquoi on les tient, proportions gardees, plus epais-ses que les attelles ordinaires. On les fait en hois ou en töle, meine en fer hattu.
)
Leur forme la plus ordinaire esl celle que 1'on voit dans la figure. Elles sent au nombre de trois : deux onl la forme de la moitie de la face plantaire, face qu'clles representent etant mmies ; ce sent les veritahles ectisses; la troisieme cst la tra­verse quo Ton introduit entre les Sponges du fer el les eelisses pour maintenir celles-ci en position entre la sole el la voüle du fer; cette traverse est droito et ne doit pas depasser les herds extorieurs du fer pour ne pas exposer l'animal ä des blessures.
Quelquefois, an lieu de deux eelisses on en met trois; on place ies deux extremes d'abord , celle du milieu ensuite, ct on les main-tienl toutes trois reunies par la traverse. On fait cola seuleraent quand elles sont en bois. Dans d'aulres cas, an contraire, les eelis­ses sont reunies en une seule piece qn on appelle plaque que Ton fail surtoul en for. On I'engage par les talons, et Ton pout sepasser do traverse. L'applieation de la plaque esl difficile; on lui prefere genöralemenl les eelisses, ä nioins que l'appareil ne doive rester ä demeure pendant longtemps; dans ce cas, on la fixe avant do meltre lo fer. L'on a alors une sorte de fer entieremenl couvert qui no saurait convenir quand on doit roilorer les pansements.
On applique encore les eelisses on croix ou plutöl en \. Ces dclisses croisees elaient fort employees autrefois apres la dessolure; mais les eelisses plcines ou ordinaires sont preferables, car elles presorvent 1c pansement du contact des malieres malpropres el irritantes du sol. Les eelisses en X no sonl presque plus employees aujourd'hui.
•1deg; Kaitiiii^'e^. — l^'s bandages sont des appareils Ires-divers, propres a envclopper les parties ou a les maintenir dans une posi­tion determinee. lis soul appliques sculs ou bien ils scrvent a con-lenir, ä proteqer, a rafformirdes pansements; ils rcmplisscnl enfin
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us
DES PANSEME.MS
ilos indications tres-multipUees. On fail des bandages plus ou tnoins compliqu6s avec loutes sortes de matieres; d'abord avec la pluparl des objets dejä incnlioniu's, avec la toiltquot;, les bandes, los altelles, les compresses, retoupe, K's lopiques; on en fait ensuite avec du cuir, des pieces de bois ou de mötal specialement confectionnäes pour ct'i usage. \'u cette grande diversitö de formes, de matiferes et d'usages, une classification melhodique des bandages n'esl pas sans difficult^; cependant toutes les variotcs peuvent etre classees dans la division suivante, comprenant trois especes principales lt;le bandages; cc sent : 1quot; ics bandages roules; 2deg; les bandagesp/etnsj #9632;io les bandages mccaniques.
1. Bandage route. — Ce bandage, appelö encore bandage sinqtle, esl celui qui so pratique seulement a I'aide dune ou de plusieurs handes quo l'on enroule de difförentes manieres, ce qui conslitue plusieurs variolös du bandage roulö. On distingue ainsi :
Iquot; l.o bandage circulaire, forme par une bände appliquöe en tours circulaires supcr-poscs ct se recouvranl lous exactemenl; le pansement aloes, plus ou moins epais, suivant le nombre do tours, n'a que la largeur do la bände elle-möme.
2laquo; Lo bamkuje siiirul est celui donl los lours solalont sur uno certaine etendue. On lo fait ;
En doloires, lorsque los lours se recouvrent incompleternenl, a la moitie, au tiers, au quart do la largeur de la bände, demaniere a olro tons imbriqufe les uns sur los autres. Avec los lours en doloires, on peut recouvrir, sans laisser aucun intervalle, un ospaoo aussi grand que l'on vout;
A tours contigus , quand les lours se touchent seulement bord a bord sans se recouvrir. On no fait ainsi que dos bandages 16gers, ä uno seule couclie, qui conviennent quand Ton veul uniqucraenl niainlonir do 1'etoupe sans comprimer.
:irt Lo bandage rampant, qui n'est qu'une spiralc doul los lours laissent entro ou\ un certain intorvallo.
4deg; l.o spica, forme par Ics tours en doloires, alternativement crois6s, des deux chefs d'une bände; il represente les rangs d'un. epi do bio, oo qui lui a fail donner son nom,
•quot;gt;''#9632; Le bandage recurrent donl los lours do bände vont et nevien-nonl alternativement sur lours pas.
lt;'quot; l.o handwjr unissant qui sera decrit dans le cbapitrc traitanl de In reunion des plaies
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OBJETS DE PAMSEMENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 240
7quot; Les baadages oblique . crowd ou en 8 de chiffre qui se d^finis-sciit suffisamment d'cux-mfiiues.
II. Bandage plein. — On appolle ainsi les bandages formös d'une piece de teile ou de loul autre tissu; ils sent de formes variables, el susceptibles d'etre appliques sur lous les points du corps.
A.nbsp; Etoffe des bandages. — La toile simple esl la maliere la plus gondralemenl usilee pour coufeclionner ces bandages; mais parfois on garnit celte toile plus ou moins, el 1'on a ainsi des bandages raquo;Kilclasscs.
On fail ces bandages matelassös, soit en superposanl un certain nombrc d'enveloppes qu'on maintient rapprochfes par des points de suture disposes de distance en distance dans rötendue du ban­dage, soit en ne se servant que d'une seule toile qu'on garnil sur une des faces avec une couche d'etoupe assujeltie de la meine maniere. Lorsque le bandage est destine li conserver la chaleur sur la peau, celte derniere forme est pr6ferable en ce que, pouvant mieux s'adapter aux inögalltös des surfaces, son application est plus exacle.
En medecine veterinairc, on remplace avantageusement la toile nialelassee par une peau de mouton qu'on applique, la laine tournee en dedans. I'reccdemnienl, nous avons parle d'une substance par-liculierc, la spongio-piline ; v. p. 233 , inventee par un fabricant de Londres, M. Markwhich, el formee d'une couche d'öponge ou de laine hacliee, maintenue par une substance collante sur une lame mince de caoutchouc ; c'esl line etoffe speciale pour bandages et pouvant remplacer les bandages inatelasses ordinaircs. L'inven-leur la recommande comme propre a appliquer les Quidcs chauffes a la surface du corps et a tcnir lieu ainsi de cataplasmes, de fomen­tations, etc.
Outre cesmatieres, il en esl bien d'autresencore donl on pent faire usage pour confectionner des bandages, car, au besoin, tonics les oloffes que 1'on aura a sa disposition conviendronl, pourvu qu'elles aienl une solidite süffisante: les Stoffes de laine, de colon, de sole, dt' crin, les peaux preparees, etc., peuvenl servir pour cela. i.e caoutchouc egalemenl peut elrc employe comme bandage; mais I action propre qu'il exerce le rend plulot propre a la confection des bandages möcaniques.
B.nbsp; Formes des bandages. — On fail des bandages de formes tres-variecs. snivani le bul a remplir, letendue et la configuration des
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'2:)0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DES PANSEMENTS.
parties, le goftt de l'opörateur. II y a ainsi des bandages earres, Iriangulaires, ronds, en 7', en cmraquo;, en croüraquo; r/e Malic, en fronde, elc., pouvant tons encore 6tre iiuidilies selon les circon-slanees. Nous n'avons pas a parier des usages sp6ciaux de chacun d'eux; ce serait sortir du cadre des generalites oil nous devons acluellement rester rent'cnnes; nous nous bornerons ä citer dune maniere parliculiere, comnie elant cclui qni a recu le plus grand nombre d'applications, le bandage triangulaire igt;u Ixnuldi/c Mayor, du nom de M. Mayor (do Lausanne), qui a le plus contrihue a en generaliser i'emploi. Ce bandage so compose dim simple morceau de toile coupee en triangle ou d'un carre plie en cravate par la diago­nale. M. Mayor a cherclie ä substitucr cet appareil tres-simple a presque lous les aulres bandages du corps. Essaye dans la Chirurgie velerinaire, on no lui a ]ias trouve nioins d'avantages quo dans la chirurgio Immaine. Les premiers essais sur les animaux ont ete tails a I'Ecole d'Alfort il y a une cjuinzaine d'anndes; ainsi on lit, dans les comptes-rendus de I'Ecole pour I'annee 1841 ', que ce bandage a ete em])loye avec succes, nolamnient comnie bandage compressif sue les dilatations articulaircs et les engorgements des extremiles inferieurcs des niembres, pour remplacer le ruban de fil dans le pansement des operations de pied, etc.; qu'il esl t'acilc a appliquer; se maintient longtemps en place sans so doranger. Vers ce incuie temps, M. Mayor lui-nieme le lit essayer ä I'Ecole de Lyon, comme le mentionnenl les comptes-rendus de cette Ecole pour I'annee 1841-42 -, et depuis lors son usage s'est de plus en plus generalise'-. On I'emploie maintenant pour les plaies des regions inferieures des niembres; pour les plaies articulaircs, les niaux de garrot et d'eneo-lure; pour rccouvrir les moignons amputes; on en fail des suspen-soirs pour la region lesticulaire ou pour les mnmclles, des bandages matelasses pour recouvrir la region sous-niaxillaire, en nouanl deux angles sur la nuque et le troisieme a la parlie inferienre de la muserolle, etc.
La plupartdes bandages, quelle que soil leur forme, no son! pas disposes de maniere ä pouvoir se raaiutenir par enx-nicmes sur les parties; il faut les fixer, et rouse sort pour cela do //c;?s speciaux. (les liens peuvent eli'e independants du bandage et s'appliquer par-
i necueil ile Mederine relerinaire. 18-H , t. Will, |i. 702. - Ihirl.. ISin. I. \N . p. 130.
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OBJETS DE PANSEME.Vr.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;iül
dessus; des Landes, des pieces d'amp;offes, des cordes, des courroies de cuir ü boucles, a boulons, sent les liens dont on fait alorsusage. U'autrcs Ibis, ees liens tiennenl au\ bandages par des noeuds ou des points de couluro, et on les assujetüt sur place, soil en les nouant les uns aux autres, seit en les allachant aux harnais, au lieol, ä des sangles ou ä d'autres souliens Strangers. On fail generalemenl ees liens fixes avec des rubans de til; inais epiand ils doivent exer-cer une grande pression, ötre tendus, tirailles, il vaut mieux em­ployer des courroies de cuir que l'on choisit ayant dejä servi, afin qu'elles soient inextensibles, et on les fixe avec une boucle ä ar-dillon. L'emploi des liens fixes ou mobiles n'a rien d'absolumenl delermine : les uns et les autres peuvent etre employes avec tonte espece de bandage; e'est une question de eommodite. II faul dire, toutefois, qu'on se seit parliculierement des liens fixes quand le bandage est appliquö sur une surface trop elendue pour pouvoirßtre recouverte par des tours de Lande.
Independamment des liens, on se servait encore autrefois, plus qu'aujourd'hui, ä\i soutien {fig. äQ), dont Bourgelat donne la des­cription. (Jest une espece de surfaix complique portant un poitraii, uue sangle de garrot el une croupiere, avec des anneaux en difle-rents points pour at-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 50.
tacber les liens. Dans la plupart des eas, un simple surfaix. eomplele par quel-ques liens disposes suivant les circon-stances, tiendra Heu de co soulien, qu'ij sera it bon Dependant d'avoir dans tonte infirinerie veterinaire oil Ton a plus souvent i'occasion d'appliquer la plupart des bandages.
Independamment de leurs formes el de lems moyens d'atlache, on divise encore les bandages suivant les regions qu'ils doivenl occu-per. On comprend combien sonl nombreuses les varietes quils ])eu-vent presenter sous ce rapport; Bourgelat, dans son h'ssui sur les nppftrcils et bandages, en a donne lenumeration ci-apres, la plus complete qui ait el6 laite en Chirurgie veterinaire.
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'2b'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DKS PAISSEtlENTS.
C. Bandages de Bourgelat. — II y en ;i vingt-sepl especes qui no soul pas loules ögalement usitecs. Les voici ;
I. Frontal simple {fig. öl . — Piöce de toilo carroo ijni recouvre
front de la nuque a l'arcade surciliere, et porte quatre lions, un a
chaque angle. Les liens du haut et du has . cruises sous la ganache,
vonl s'atlacher sur la nuque el se maiutiennent svir les cjIcs des
joues par uue gauso existant aux liens inferieurs, el a travers
Fig. 51.
Fig. 5-2.
laquelle passen! les liens superieurs avant d'arriver sous Pauge. — On pent elaryir ce bandage a voloule. l'elendre sur les cötes de la ttMe; il faul alors lui faire une ouverlure pour passer I'oreille, ce qui augments en menie temps sa solidite. Chez un ruminant, on y fait passer la corne.
2. Frontal compose {fig. 52). — II recouvre en m^nic temps le front el le chanfrein; il porte six liens, au lieu de quatre; les deux moyens ne se croisenl pas sous l'auge et se lerminenl aux ganses ou passcnt les deux superieurs.
F''8 o:i-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;?- Bandage conlentif des oreilks {fig. 53).
laquo;täf, — Forme de deux pieces Iriangulaires \vv.s, reunies sur la nuqne par la base, ayant |||M|j)chacune une ouverlure ou gousset pour ify'/ I'oreille, il est tenu par six liens, deux superieurs, deux moyens qui passen! dans une ganse avanl de descendre sous l'auge, deux inferieurs qui so lixent sur le chan­frein. — A eule de ce bandage, il faul eiler celui employö pour fixer les oreilles duchien et appelö biguin, lequel, dans sa forme In plus ordinaire, represeule un double goussel ou se lo-
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ODJETS DE PA.NSEJIENT.
253
gentles deux oreilles, et qu'on maintienl par quatre liens, deux a chaque exiremile, (jui se croisent sous la gorge et s'ont se nouer sin- la nuque.
i. Bandage pour lapartie supirieure de Tencolureifig. 54, .1 . — Largo piece de toile presque carrfe, dostinöe b couvrir le haul de In criniere, el portant a sa partie anl^rieure un proloiigomcn( large de 10 a 12 centimetres,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'fuj. 5t.'
long de 20 a 30 centime- JSsF tres, et devant s'etcndre ^^a sur le front et sur le chan-Cy frein jusqu'au (lessons des yeux. Le bandage, dont ehacun des bords lale-raux est raccourci par un repli, porte neuf liens : deux aux angles du prolongcment anlerienr, longs de 20 centime­tres, el portant chacun une ganse a leur exiremile: un a cliacun des quatre angles; deux dans le milieu des Lords laleraux : un an milieu du Lord poslerieur. Pom- appliquer le bandage, apres 1'avoir mis a la place qu'il doil occuper, on continence par passer les liens des angles anlerieurs dans les anses des liens du prolongcment, on les croise sous la ganache, puis sur le chanfrein, et on vienl les nouer sur la nuque; les liens des angles post^rieurs soul fives an surfaix, ainsi que celui du Lord posterieur qui est bifurquö pour cela , el les liens des herds lateranx embrassent 1'eneolure el se nouent superieurement Tun a I'autre.
•gt;. OEil simple on Monocle {fig. 55). — Piece prcscrue carreo.
Fig. 56. Fie. 55.
ecliancree a celui des angles qui correspond a roreiile, d'ou r6sul-
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'254-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DFS PANSEMENTS.
tent cinq angles, avec un repli ä cbaque Imrd lateral, pour former la cavite oü so logo l'orbite de l'oeil. Cinq lions, un h chaque angle, (jui vont lous s'attacher ä un soutien en cuir, on forme do collier, qui entoure la partie snpoi-iouro tlo I'encolure, on passant, un an sommol de la töto, deux autres sous los oreilles, et los doux autres sur los cotes ot le dessous do la maohoiro. — Co bandage pout oiro fail do toile ou do cuir, el los lions otro do cbanvre on de cuir, et so fixer alors par des boucles a ardillon.
(i. QEil douhli; {fig. 5ü). — Piece en oarre long transversal, los deux herds lateraux raccourcis par un pli, pour favoriser le place­ment dos youx, et portant chacun trois liens, qui vent de pari et d'autre s'attacher, comme pour le bandage precedent, a un collier-soutien ; plus un septieme lien au milieu du bord supericur, el qui va s'y fixer egalement au sommet de la tcte.
7. Bandages pour les plaies extirieures et lateralen de I'encolure {fig. 61 , A). — Piece de teile carree, trnnqueo aux quatre coins el formanf ainsi huit angles portant chacun un lien; de ees huit liens, deux vont so fixer sur le front, deux sur le milieu do I'encolure, deux au surfaix, apres s\Hrecroises on X sur le garrol, et les deux autres a dos anneaux du poitrail du soutien.
S. Bandage pour le garrot {fig. 57, A). — Pitee carree, tronquoe seulemenl aux deux angles posterieurs; eile porte cinq liens: deux
Fig. 57.
en avant qui vont so reunir au bord inferieur do I'encolure. deux autres sons le thorax, et le cinquieme, fixe, entre los deux angles tronques, peul s'attacher ä unecroupiere.
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üDJKIS DE PÄNSEMENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;255
9.nbsp; Bandage du poitraü {fig, -il,/.'.— Piece canve , munie a sun bord posterieur d'un prolongemenl etroit, non visible sur la figure, qui so löge dans Hnter-ars et se ßxe par deux lions attaches ä sou ex-
Iremite, et allant so nouer sur le garrot. Quatre autres liens un
a
chaque angle, qui vont s'attacher au surfaix, maintiennent le bai da^o conlre le poitrail.
10.nbsp; Bandage pour la parlie inftrieure de la poitrine. M6l.
ic
forme ä peu prcs que Ic precedent, mais dans une position renver-soo; I'appendice est ant^rieur el porte ä son extremity un soul lien qui va se fixer ä un dos anneaux du poitrail du surfaix. II y a en­core six autres lions, dont deux se rounissont sur le garrot, deux au­tres sur lo dos, el los deux dorniors sur la croupe, au prolonoe-inent posterieur du soul ion.
11.nbsp; Bandage pour les parotides. — Piece en eonv long, couvranl les parotides en passant sous la gorge. II est fendu sur ses deux bordsa la parlie moyenne, pour donner place a deux pieces on goussel oil so logent, d'unepart laganache, d'autreparl lebord in-leriour de l'encolure ou le haut de la gorge. Elle porte quatre liens. un ä chaque angle; deux so reunissent sur le front, les deux autres sur la nuque.
12.nbsp; Bandage pour les maladies des glandes maxillaires et sublin-guales {fig. 57, B). — Triangle troiujuo, dont la base est eohancree en denii-eorclo pour loger le gosier, Quatre lions : deux superieurs, attaches aux extrömites de la base el so reunissant en arriere de la nuque; deux inlorieiirs. partant par une double racine des bords latcraux , el se nouanl sur le chanfrein.
13.nbsp; Bandage pour Iu region do I'umoplale {fig. 61, B).Grande l.ieco Irapezoulo, ayant a peu pres la forme de Tepaule el du bras reunis, el portant, a son bord anlerieur, un pli pour loger la pointe delopaulo. 11 s'appliqueobliquement surcetle re-ion el so replie un peu en avant du bras conlre lo poitrail. 11 porte sept liens : deux superieurs, qui remontenf sur le garrot et toinbenl do l'autre cole; deux inferieurs, I'un passant en arriere du coude, l'autre en avant el outre los avant-bras, et allant ensemble se reunir aux deux pre­
cedents; uncinquieme lien, au bord anlerieur du bandage, so fia un anneau du poitrail du soutien, at deux autres, partant
se
do
bord posterieur du bandage, vont se fixer au surfaix.
1 i. Bandage pour l'ardculation mime de repaule (Jig. 58). — Piece do forme a peu pres earröo, tronquöe ä l'angle sup6rieur, ce qui
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256
HtS PANSESIESTS.
fait cinq angles poitant chacuu uu lien. Le lien anterieur de l'angle
Ironque se reunit de l'autre cötö de
rencolure avec le lien partant du bord inferieur de cello partie; l'au­tre lien de l'angle Ironquö va au surfaix , ;iiiisi ([iic los deux aulres
liens inferieurs, dont run passe au devant de l'avant-bras, l'autre en arriere du coude. Un sixiemelien,
parlnnt du bord correspondanl au poilrail, va ^galement s'attacher
au surfaix.
15.nbsp; Bandaiji; pour k coudc Jtrj. 59et57, C).—Piece avec un bord inlerne droit, un bord externe arrondi, et qui, dans son pourtour,
prcsente deux plis differenls pour se niouler a SAz saillie de l'oMcränc. Cinq liens, un superieur /', qui monte sur le garrot, un inlerienr i, non visible sur la figure 57, qui passe sous le tho­rax el remonte s'attaclier au precedcnl: deux anterieurs y, h, qui se fixenl u deux anncaux du poitrail du soutien, el un aulre infdrieur /, partant de l'angle interne el se dirigeant, en contournant le pli de l'ars, vers im des an-
neaux du surfaix.
16.nbsp; nbsp;Bandage pour le dos. — Piece carree, Ironquee aux deux coins poslerieurs, portanl six liens, un ä chaque angle et s'alta-chant : deux sous le thorax, deux en arriere de l'ombilic, les deux aulres sous la queue en maniere de croupiere.
17.nbsp; nbsp;Bandage pour les reins et la croupe fuj. (il, C).—Forme scmblable ä celle du precedent, mais avec deux plis lateraux, a cause de la convexite do la croupe. Six liens egalemenl : deux entourent les (lanes et so fixenl sur les lombes; les deux posterieurs conlournent la fesse, la lace interne de la cuisse, passcnl en remontant en avant do la rolule pour s'attaclier aux deux moyens au nivean de I'articulation coxo-femorale.
18.nbsp; Bandage pour la fesse [fig. HO et '.\\ . C). — Grande piece une lois et demie aussi longue quo large, de forme rectangulaire, dont le bord interne se prolonge en suivanl loul le contour du perinee. de maniere ä recouvrir unc partie de la face interne de la cuisse, el se termine par le lien e qui remonte dirortemenl le long
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objets DE I'.\.nsi:mi:m,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;057
du flanc pour s'aüacher ä la croupiere. Le bord externe, parallele
ä la direction de la jambe, est diminuö par on large pli h sa partie
moyenne. Le bord införieur, cachd derriere
la jambe, portedeux replis pour quo ce bord
s'acconimodc au contour de la panic, unit
liens : Irois courts, a, a, a, vers le haut du'
bord postörieur qui s'atlachenl au culeron de
la croupiere; un b, an bord supcriour, avoi-
sinant les premiers et allant s'attacher sur les
reins a l'annean du soutien; Irois an bord inferieur, donl deux, rf el c, se croisenl el s'embrassent sur la face externe de la jambe etvont s'attacher, le premier, a la (Tou­piere, 1.. second au soutien, e( un troisieme e qui remonle le ion-du flanc; reste le huitteme lien /; partant de l'angle de reunion do's bords supeneur et externe du bandage el allant s'aUacher vers 1c milieu du lien r.
KL'. lil.
au-WAw/.se.
19. Bandage pour le dmom du ventre. — Piece en carre Ionlaquo; deux Ibis plus longue que large el portanl trois liens a chaeun de ses
plus etroits cotes. Deux de ces liens se fixent sur le quot;arrol
on le:
1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 17
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#9632;}')$nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;üts l'AKSEMENTS.
emp^che de glisser en arriere avec un lien mobile passant en avanl du poitrail el allant de l'un a l'autre. Deii\ aulres liens sc reunis-nissent sur le dos. Deux aulres sur les lombes.
20.nbsp; BundiKjv pour les maladies des bourses. — Triangle tronquc dont la base est places en avanl des bourses. Qualre liens, un a chaque angle; deux gagnent ies Uancs el sont dirigos sur les lom­bes ; deux aulres, parlant des coins de Tangle Ironcjiie remontenl par les coles de la queue el sc lixenl au\ precedents sur les reins. — Ce bandage pent convenir ^galement pour les mamelles, chez les femelies. 11 u'en differe en rien, quand il est destine älajument. Pourlavachc, la chevre, la brebis, cette enveloppe forme une pocbe beaucoup plus profonde, percee parfois de trous pour le pas­sage des trayons. Pour la chienne , le bandage a beaucoup de rap­port avec eclui du dessous du venire.
21.nbsp; Bandage pour la ftstale ä l'anus el les aulres plaics du peri-nee {fig. 62). — Piece allongee, öchancreesupörieurementpour em-brasser la base de la queue, el fendue inlericurement a deux chefs
Fig. 62.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; porlanl chacun un lien qui remonte sur les reins,
en passant en avanl de la rolule, pour s'altacher a celui du cole oppose.
22. Bandage pour les hcrnies ombilicales. — Appareil en cuir donl la description, a cause de son usage special, est rcnvo\ ee au chapitre traitant de la hernie ombilicale.
i:!. Bandage pour les pieties du grasscl fg. 57, D). — II forme un triangle donl la base, egale a pcu pres a qualre fois la hauteur, entoure la jambe au-dessous de la rolule. II est lixepar trois liens; un ä chaque angle. Lelien de Tangle superieur monte le long du flanc, el s'allache ä la croupiere sur les reins; celui de Tangle iulerieur se contourne en avant, en dedans de la cuisse, et monte se fixer au culeron a la base de la queue; le troisieme contourne la fesse, croise, d'arriere en avant, la face interne de la cuisse, remonte au-devant de la rolule, ct va s'atlaclier en arrii-re, an meine point quele precamp;lent, apres avoir embrasse 1c premier lien.
2i. Bandage pour ravant-bras [fig. 63). — 11 a la forme d'un tra­peze plus large par le haul. II est soulenu par deux liens principaux
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OBJETS DE PANSEMEN Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'i.j'.i
qui sc croiseut et vont s'attacher au poilrnil du soutieu . d esl sei'fe surle membre par une söricdo pelils liensnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig- 03.
noues doux h deux au-dehors.
2o. Bandage pour lc yennu {fig. (i), D). — Piece carrec qui entoure.l'articulation; eile est retenue par un sen! lien principal place antamp;'ieurement , bifurquö au niveau da poitrail, el embrassant l'encolure par sos deux branches, qui vont so nouer sur io garr-ot. Pour s'adapter ä la region car-pienne, il prösonlo superieurement une
echancruro garnic d'unc i)ic'ce; et, ü sa partie moyenne, par une autre piece placee entre les deux levres dune fenle, il forme ungousset. On le maintient autour du mem­bre, comme le precedent, par de pctits liens, au nombre de cinq ä six , que l'on neue deux ä deux en arriere de l'articulation.
26. Bamlayc pour la jamhc [fig. 64 et (SO, E .— II est vu isole par la face interne, celle qui s'applique sur la partie antörieure de la jarabe. II porte quatre liens principaux a son bord sup^rieur; le lien laquo; , qui contourne ennbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Flg. 6i.
arriere le bord de la fosse pour se rendre au surfaix ; los liens b et c montanl satt acher au culeron de la croupiere, et le lien r/, qui remonte le long du flanc pour se ff fixer sur les reins a la
naissancc de la crou-
piere. Les liens a et h se voient seuls sur la figure 60 , fi.
,es au-
tres pelits licns.se nouent ä la face inlerne de la jamhc.
27. Bandage dujarrctet du canon poslericur [fig. 61, /•'.
II se
ramp;mit parfois au precedent pour completer l'enveloppe du membre. II esl forme d'une piece taillee de maniere ä envelopper exactemenl la region, et ses deux bords se reunissenl en avant par de pctitgt; liens neues entre eux. II est de plus soutenu par quatre liens supe-rieurs fixes anx liens du bandage de la jambe.
Tels sont les differents bandages dont Bourgelat a donne la des­cription assez etendue, et que nous avons fail connattre d'unc ma-
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#9632;gt;(1Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DES PANSEMENTS.
aiere beaucoup plus succincte, quoique süffisante cependant. Tons ccs bandages ne sont pas cgalemcnl utiles; un grand nombre d'en-tre eux ruöme ne sonl presque jamais usitös;. d'autres peuventfelre remplacösavantageusemcnt par'le bandage Mayor, ou modifies dt diverses manieres pom' repondre aax circonstances imprövues, sus-ceptibles de sc presenter. N^anmoins, comme il n'en est pas un ([iron ne puisse avoir I'occasion d'employer, ils devaient trouver leur place dans un ouvrage comme celui-ci. Les details concernant leurs applications diverses et les modifications qnils peuvent suhir, seront compleles quand 11 sera question des cas particuliers ou ils doivent i^lre mis en usage.
[II. Bandage mecanique. — On donne ce nom a tout bandage qui n'est jias seulement, pour les parlies du corps sur lesquelles il s'ap-plique, un moyenpassi/'de protection, maisqui, en outre, exerce par lui-meine une action directe , contribuant a la guerison, si cllo ne la determine a cllc seule; e'est le bandage actif, en un mot._Le bandage roule et le bandage plein sont quelquefois , ä ce litre, des bandages rnecaniques. Mais ce nom est plus particulierement reser\e ä certains appareils, plus ou moins compliques, destines ä produire sur les parlies une action luecanique specialc dans un but tiiera-peutique determine : le bandage avec une plaque metallique pour la reduction des hernies, les appareils a ressort pour la compression de cei'taines regions , les appareils d'orthopedie , ou eeux que Ion applique pour la reduction des luxations et des fractures, etc., sont des bandages rnecaniques. Enfin, on pent donncr ce nom ä Ions les bandages dans lesquels enlrent des pieces nietalliques, des allelles, des substances durcissantes, telles que la gomme, la resine, le pla-tre, etc.; des liens, des enveloppes ou d'autres pieces de caoutchouc, de gutta-percha, etc., lorsque cos objels doivent exercer une action particuliere sur les organes.
En raison de la multitude et de la variete des effcts susceptibles d'etre produits par ces appareils, on comprend qu'il ne nous suit pas possible de donner ici une description, meine sominaire, des bandages mecaniques; eile appartient exclusivement ä letude des cas particuliers oü leur usage esl indiquö. Nous ferons seulement mention , paree qu'ils sont d'un cmploi plus general quo la plu-part des bandages mecaniques, des bandages speciaux qui ont etc decrits parBourgelat sous le nom de ferrements; ee sont des imita­tions des machines orthopediqnes employees ehe/ I'homme pour
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APPLICATION L)i:s PA.NSEMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2ül
remödier aux deviations des rayons osseux. II y ;i les ferremenls : 1deg; Pmir les fractures doses du nez; 2deg; Pour les fractures du boulet et de la couronne, ainsi que pour
les luxations de ces parties ;
3deg; Pour les fractures et luxations du canon, du genou . du radius et du coude;
4deg; Pour les fractures du tibia, du canon . et pour les luxations du grasset, du jarret;
öo Pour les ecarts de l'öpaule.
Nous reviendrons plus tard sui- la description de ces apparcils ainsi que sur celle de tons les appareils du möme genre t|ui nnt 6td proposes pour remplir des indications analogues.
ARTICLE 11.
DE l'aPPLICATION DES PASSEMENTS.
La iKmne execution des pansements n'est pas d'une importance moindre, en Chirurgie, que la pratique mSme des operations, et, dans toutes les lesions d'une cerlaine gravite, d'eux dopend, pres-que toujours, le plus ou moins de rapidite de ia guörison. Comrae le dil Vatel avec raison, laquo; si l'action bien dirigee des instruments prepare le succes des operations, des pansements executes avec methode l'acbfevent, l'assurent et le rendent plus complet, plus brillant ineme par la rapidite des guerisons qu'ils procurent ; tandis que des pansements mal fails relardenl Ia gudrison, aggravent Ia lesion et rendent faclieuses les suites de l'operation Ia raieux prati-quee. raquo; El cetle parfaite execution des pansements esl surtoul necessaire chez les animaux dont il laut. en outre, annihiler les moyens de defense et prevenir les causes de derangements qu'ils opposent sans cesse au maintien des appareils. [/application des pansements comprend : les laquo;oins genamp;raux preliminaires, les regies a observer ponv ['application des pieces d'appareil, et \e renouvelle-ment du pansemeut.
i I. — Soins prcliminaires.
Les soins a prendre pour so [ireparei- ä faire im pansement sont a pen pros ceux exiges pour toute operation ; ils sont, par consequent, döjä connus. Nous rappcllerons seulement qu'il esl cssenliol :
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I #9632;
#9632;Hygt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES PAKSEMENTS.
1quot; De m'endre une position convenable .- ce qui doit s'entendre de 1'operaleur el de 1'animal. Cetle position ne pent pas otiv determinöe d'avance; innis Ton pent poser en principe que roporatcur doll so placer de raaniere a pouvoir agir avee commoditd el ii pouvoir con-server, sans effort, cette iiionu' position jusqu'ä la fin du panse-ment. Squot;il so fatigue avant d'avoir achevd, il n'esl plus maitre de ses actions, so häte trop et s'expose ä manquer son pansemcnt.
2deg; De met I re a sa portee tons les objets et instruments nicessaires. L'utilitö de cette precaution est Evidente; ii en est pen cependant qui soiont plus souvent noiili.mVs par tes debutants, et c'est pour-ijuoi nous la rappelons. Rien no pout faire plus de tort ä lareputation d'un praticien que son improvoyanco on pai-oil oas; car- olio le met (Ums la necessity do quitter roporation et le riinlado, pour aller chercher au loin la pioco do pansornenl cpii viont a lui manquer. Pour ('vitor cela , on doit done prevoir toujours plus que moios.
J 2. —#9632; Bogles de l'application des pansements.
L'application des pansements reclame d'abord quelques precau­tions gön^ralcs, puis quelques precautions spoeialos concernanl l'emploi dos difförentes pieces de l'appareil.
f o rrt'i'itülious g^närales. — Cos precautions, de rigueur
pour toute especo do pansement, sont les suivantes :
(o Priparer, nettoyer la partie; e'est-a-dire ne jamais n])[)ii-quer un pansement sans avoir, au pramp;lable, exactement debarrass^ la plaie do tout corps etrangcr susceptible de devenir cause irri-tante, tels que caillots de sang, collections purulcnles, debris de pansements, etc. On so sort pour eola do compresses, do boulettes ou d'uno Sponge (pi'on imbibe d'eau tiedo avee laquelle on nelloie, non-seulement lo.s surfaces lesoes, mais encore les bords envi-ronnants, les polls. Avant ce lavage, il laut essuyer ä see, onle-ver avee un plumasseau ou avee les instruments toutes los malpro-pretös susceptibles de so dölachor ainsi , afin d'avoir le nioins possible a lavor. Quand on omploio I'eau, on sabstiont des ablutions abondantes, et Ton essuie avee soin chaque partie propre, afin d'ovi-ler los effets de Pevaporation do l'eau, c'est-ä-dire des refroidisse-ments et lours consequences locales ou generalos. 11 faul toujours d'ailleurs övitor do laver, do froller a la surface dos plaios; ce qui a le double inconvönionl do solliciter une fluxion inllammaloiro
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APl'Lli.A'llO.N DK-: l'ANSEMI'.NTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '2i'i'-)
el do detruiro, avec la membrane pyogönique, le premier travail de cicatrisation. On so contentera de faire des lotions, d'absterger lögerement sans trop appuyer, et, si la plaie est profonde, on net-toiera par dos injections.
11 faul considörcr comme corps Strangers, pouvant nuirc ii hi cicatrisation, los parties inortifioos, gangren6es, cariees, los tissus deohircs, lacerös, qui so trouvenl habituellement dans los plaies, et, avanl d'appliquer un appareil, detacher tonlos ccs parcelles d^sorganis^es avec la spatule ou I'instrument tranchant, demaniere a no recouyrir jamais, autant qu'il sera possible, qu'une jjlaie simple et reguliere.
Lorsqu'il s'at:il d'un premier pansement, on n'a guereä dobarras-ser la plaie que du sang qui s'ecoulo. 1! esl bon, dans cos circon-stances, d'attendre, pour p(gt;scr I'appareil, que le sang soit arrolo, afin qu'il no s'accumule pas ensuite sur la plaie et no devienne uni-sible, soit comme corps Stranger s'il so desseche, soit comme foyer de putrefaction s'il so decompose. Souvent, il esl vrai, cotle prescription est presque impossible ä observer, surloul quand lo pansement esl precis6ment le soul moyen que Ton ail d'arrelor le sang; alors il faut prendrequelquesprecautions speciales qui seront Indiquees en lour lien. Mais, dans tons les oas, il faut queles bords ile la plaie, sur toulo I'etendue que le pansement doit recouvrir, soient parfaitement netloyös du sang qui coule et lout-ä-fait sees', cl oola pour ovitor que les pieces adherent aux polls, a la peau el ne dctenninenl i)lus lard dos liraillenionls douloureux quand i! faudra les enlever.
Cos soins gönöraux de proprelö doivent s'etendre, eela va sans dire, aux objets do pansement employös. Ainsi. sera rigoureuse-monl proscril l'emploi d'appareils malpropres, charges de poussiere, de corps etrangers quelconques. On evitera egaleniont de so scrvir (lotoupc ou d'6loffes mouillees, ct Fopdraleur lui-niome aura soin de ne pas entreprendre un pansement sans avoir les mains propres et seches, condition iufiniment plus importanle quelle no le parait pour bien faire un pansement.
iMifin, soil pour appliquer les objets de pansement, soil pour les enlever, on fera usage des instruments plulol que dos doigls; ainsi, on so servira de la spatule pour clendre les topiques sur les bour­geons ou sur les plumasseaux; on so servira du meine inslniinont ou des ciscaux pour regulariser les couches de leloupo, pour la faire
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#9632;,gt;(;4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES PANSEMEKTS.
p^nelrer dans les inögalilös de la plaie; on iletachera los pluinas-seaux, les compresses avec los pinces ou los ciscaux , etc.
2deg; Appliquer le pansemeni uvec douceur, avec 'promptitude. Panser avec douceur osl un ilos j)lns vicux präceptes de la Chirur­gie ; cela osl parliculierement necessaire chez los animaux si Ton no veul pas (Mre iulerrompu pendant lt;iu'on agit. Pour observer ce precepte, on place toutes les pifeces les unes apres les autres, sans exercer de pressions inutiles, surtoutsui- les parties vises, adn de ae provoqucr ni douleur, ni irritation, ni froissement dos parlies malades. Si I'on osl oblige de comprimer, un ne le fera quo graduel-lemenl, de maniere a ce que I'appareil se lasso avec uniformile dans loute son opaissour, et I'on no complete la compression qu'en Unissant le pansement. Quelquefois on emploie des aides pour sou-tonir les pieces ou les parties malades dans la position convenable; ils devronl aussi agir avec tnenagement, sans violences, n'exercer avec lours mains que dos pressions douces et n'appuyer que sur le moins do points possible.
On devra encore s'abstenir de secoussos, do manoeuvres sou-daines, brusques, qui, d'abord peuvenl solliciter chez l'animal des mouvements susceptibles d'occasionner le derangement de I'appareil et de s'opposer ii l'action reguliere de la main, puis ensuile accrois-sent, sans bonefice, les souffranees du patient. Par malhour, laquo; on est ordinairement, comme ledit Bourgelat dans VKssai sur les bandayes. tres-peu circonspect sur ce point, parce quo, par une sorte do barbaric, on se persuade quo les animaux exigent ot ineritont niüins de menagements et d'ogards que les homines. II ost cependant esseutiel do considerer que, dans le sujel animal ainsi quo dans lo sujel humain, la douleur produit les monies effets : rerethismo des solides, loin- engorgement, etc. D'ailleurs, comme il csl plus difficile d'assnjotir el do oontonir lo eheval, le bceuf, etc., ou de-wail, en quelque soiic, au contraire, oviter do lour causer dos sensations desagreables et faoheuses qui los portent ä des uiou-veinonls desordonnes el souvent terribles : on evilora, par con-sequenl, les manoeuvres soudaines el brusques dans les panse-ments, etc. raquo;
I'ne autro regie, commune ä lout pansement, e'est qu'il taut agir avec promptitude. Cola n'implique pas la noeessile d'aller ii la halo, mais la nccessite d'agir sans desemparer, do no perdre aucun mo-tncnl sans molif. Outre le temps qu'on \ gagnc, c'esl le raoyen
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APPLICATION DES PANSEMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2G5
dV'pargncr des douleurs inutiles au malade, et de lc livrer, Ic plus UM possible, aux efforts röparateurs de la nature.
gt; Eritcr la gene des functions, la dtformation des parties. En appliquanl un pansement quelconque, il esl toujours essentiel ile veiller h ce que les pieces mises en place nc soient pas elles-mömes une cause de douleur, soil actuellement, soil plus lard, par suite de leur eteiulue, de leur forme, de leurs angles, de leur mau-vaise position, afin de ne pas provoquer l'animal h se deharrasser del'appareil par des mouvements insolltes, el de ne pas aggraver le mal primitif par une excitation douloureuse inutile. On s'assure avec le inline soin , (pie rien ne gone la circulation, la respiration ni aucune aulre fonclion essentielle de 1'economie; on veille surtout an niaintien de la iiberle de la circulation, la fonclion le plus faci-lement compromise par les pansements. Pour cela, il y a une regie gönerale, e'est, toutes les fois qu'on a un bandage a a|)]ilii[uer ä une des extreiuites du corps, d'aller toujours, en exercant la compres­sion, de la poripherio au centre: car, si Ton comprime dans le sens conlraire, c'esl-ä-dire du centre a la pöriphörie, on esl beaucoup plus expose ä voir naitre vers les points extremes des engorgements plus on moins considerables, par suite de lespece delranglenienl occasionnö par cette maniere d'appliquer le bandage. En elle-m6me aussi bien, la compression, quelque forte qu'il la faille, ne doit jamais depasser une eertaine mesure et ne pas faire obstacle absolu augonllemcnt inflammaloire cpii suit toujours la division des tissus: car (les crysipcles, des gangrenes locales seraienl la consequence de cette compression exaueree.
Par legality et la rögularile de la pression, on evitera ensuile la deformation des parlies, el , sur les plaies irregulieres, la compres­sion sera niethodiquement augmenlee, parlont ou besoin sera, pour ramener les parties ä leur forme naturelle, ou la conserver si eile n'a pas etc detruite. Dans ce but, Fopcraleur joindra a faction du pansemenl I'inQuence de la position qui, lorsqu'il est possible de l'obtenir sans göner l'animal, pent quelquefois elre pour beaucoup dans le r^sultat heureux d'une operation.
Autant que possible enfin, l'opörateur devra donner an pansemenl une forme elegante, reguliere; mais il ne doit sacrilier ä la forme apparente aucune des prescriptions commandoes par le but qu'il se propose. Au fond, e'est dans la stricte observation des regies Iracees quo consiste la veritable elegance: on v trouve d'abonl la comrao-
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-26Cnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES PANSEMENTS.
diti' et la sArcte d'action, el par suite tonte la facility desirable pour donner au pansement la forme qui plait le i)las. 2quot; Apgtlication ilia materiel des pansements.
Indäpendammenl des regies propres ä chaque operation pour 1'ap-pllcatloD des diverses pieces de pansement, Teniploi des nnes et des autres reclame quelques precautions i^enerales ijui doivent t^tre indiquees ici.
I.nbsp; Application des topiques, — Les topiques sent appliques seuls ou par l'intermediaire des autres objets de pansement. Dans cc dernier ens, leur emploi ne comporte pas de regies parlieulieres; il se eonfond avee celui des objets qui servent ä les maintenir.
Lorsquon les cmploie seuls, auconlraire, leur usage reclame des precautions asscz nombreuses; niais alors leur application, qui peut avoir lieu suivant des methodes Ires-dil'ferenles, constitue une sorte de medication speciale, d'un eflel local ou general, et plus ou moins independant des operations; or, cetle question rentre dans la Chirurgie medicinale, ä laquelle, par consequent, nous renvoyons pour 1'indicalion des regies et des methodes concernanl l'emploi des topiques gazeux, liquides ou solides.
II.nbsp; Application des quot;plumasseaux. — La disposition des parties du pansement qui devront etre en contact avec la surface traumatique reclame particuliereinent l'allenlion de l'opörateur. D'abord, la regie invariable, pour n'avoir ni egalile ni nodosite, c'esl de ne jamais appliquer un plumasseau qui ne puisse s'ctendre dans toute sa longueur sur une surface uniforme et reguliere. C'esl pourquoi il laut nnilbrmemenl commencer par les plus pctils et fmir par les grands. Avec des boulettes, on comble d'abord les petiles anfrac-tuosites; quand elles sent remplies jusqu'au niveau de leurs bords, on recouvre avec un plumasseau etroit, de la grandeur qu'il faut pour qu'il puisse, a son lour, s'elendre en lotalite sans se replier ; [mis on en ajoute d'aulres auxquels on ne fait d^passer les bords de la plaie que lorsque celle-ci, grace a l'accumulation de l'eloupe, se trouve parfaitement au niveau de la surface des teguments, et Ton termine en ajoutant de nouveaux plumasseaux, des compresses, des bancles, des bandages, etc., suivant I'indication.
III.nbsp; Application des compresses. — On pent se servir de compres­ses ordinaires de toile ou de compresses d'etoupe qui ne sent quo des plumasseaux plus ou moins (Mendus. i.es memes regies d'appli-calion conviennenl au\ uncs el aux autrcs: elles sent subordonnees
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APPLICATION DES PANSEMENi!laquo;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3G7
;iii hut qu'ou so propose. Dans un pansement simple, (]u;iii(l il faut seulement maintenir les matieres premieres sur la plaie, quand il n'y a pas de compression ;i exercer, on ne met qu'une scvile com-presse, doublöe tout au [)liis, afm de nc pas faire obstacle ä l'ova-poration des humeurs söerötees. On les multiplie davantage si dies sont chargoos de damp;octions, de matiferes mamp;licamenteuses quel-conques; car alors il convient d'empöchcr la trop rapide dessiccation de ees substances, ün agit de inemc pour garanlir plus exactement les plaies du contact de l'air froid.
Quand il faut comprimer, la multiplication des compresses est in­dispensable , surtoul si la compression no doit so faire que sur un point iiniite. C'est dans ce cas qu'on fait usage des compresses yra-duees, dont on applique le pli le plus etroit sur ie point ä compri­mer et le plus large en dehors; ou bien, si l'on se sert de plusieurs compresses de dimensions dil'ferenles, on les applique en com-mencant par la plus petite, recouvrant cellc-ci d'une plus grande, et ainsi de suite. Co procede est preferable a l'emploi des compresses doublees; les pansements se font avec plus de facilite, de regularile, et s'aecommodent mieux a la disposition des parties; on evitel'epais-scur des plis et les irr6gularitamp; qu'ils produisent toujours, s'ils se derangent, dans les pansements. Les compresses graduees servent encore ä combler les surfaces anfractueuses, les parlies cylindro'i'des tlonl les diametres sont inegaux.
Quand on veut recouvrir d'une compresse une surface irregulicre, 11 faul la fendre , et superposer les Lords sectionncs si eile ne s'ap-plique pas exactement, et ne jamais faire des plis. Les compresses fendues ä deux ou ä trois chefs, celles a croix de Malte, sont pröpa-rees en vue (Vindications de ce genre; elles servent ;i recouvrir les partiessaillantes, les moignons ampates. Sur toutes, on peut prati-quer des ouvertures plus ou rnoins grandes, destinecs ä laisser passer les produits de la suppuration; elles sont dites alors trouees, fcru'trccs, percillees. etc.
IV. Application den bandes. — 11 y a deux methodes principales jiour appliquer une bände : 1deg; la möthode ä un chef, consistant ä enrouler la totalito de la bände dans le mamp;ne sens, en conimencant par une exlrcmile et linissanl par l'autre; 2deg; la melhode ü deux chefs, danslaquelle, posant d'abord la bände par sa parlie moyenne, on Unit en enroulant ebaeune de ses deux moities isolcmcnt et en sens contraires. Le bandage circulaire, 1c bandage spiral ä tours
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quot;iC8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;m:s pansements.
contigus, le bandage rampant, sc font necessaircmcnt ä im chef; les autrcs peuvcnl amp;lre fails alteraativemenl a un ou deux chefs, suivant l'habilude de l'opörateur ou lacoavenance de l'opöration.
Mais, quelque mölhode que Ton adopte, 11 faut toujours, avant d'appliquer unc bände, coramencer par la rouler, afin qu'en la döroulant ensuite ;i mesure, sur les circonvolutions, le pansement se fasse avec plus de regularite et de commodity, inddpendamment de I'avantage que Ton a encore d'empöcher la bände de trainer sur le sol el lie ramasser 1c snug et les malpropretes (jui peuvent s'y trou-ver. On roule la bände ä un ou h deux globes, ou chefs. Dans le pre­mier eas, eile est roulöe dans un seal sens (Van bout h l'autre, et un seul chef reste libre; dans le second cas, la bände cst roulee par ses deux extivmiles ;i la fois on sens inverse, el les chefs restent au centre des globes ou rouleaux.
Pour rouler nne bände, on commence par en plier le bout plu-sieurs fois sur lui-meme, de maniere a former un petit cylindre qui scrvira d'axe; eel axeesl maintenu paries exlremiles entre le pouce el l'index de la main gauche [fig. 65), et le plein de la bände glisse sur le bord externe de l'index droit, oü le pouce le relient. Alors,
les deux doiyts de la main gauche font lourner le petit a.xe de droile ä gauche, el la bände s'enroule dessus comme nne corde sur un Ireuil, jus-qu'ä ce qu'elle soil epuisee. JQuand le cylindre commence / a clre asscz fort, on aide la main gauche ii le soutenir avec I'annulaire el le petit doigt de la main droite ä moi-tic llecbis, et, de temps en lemps, a chaque quatre ou cinq tours, on serre en lirant fortemenl la bände ä soi, apres avoir solidement fixe le globe entre le pouce et liiulex i-'auciies. (Ictte precaution einpeelie le cylindre roule de manquer entre les doigts pendnnt le pansement. Pour rouler a deux chefs, on opere exactement de la mftme maniere; quand on a öpuisö sur nn globe ii pen pres la moitie do la bände, on I'aiTete avec une ephmle et Ion recommence ii I'autro bout. Tout cela pout se faire en cliaimeant dc main, c'esl-a-ilire en tenant dans la main
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APPLlCATIOiN DES PASSEMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;JUll
droile le cylindre von\i et faisant tourner Je gauche ä droite : pen importe; l'essenüel est que le rouleau de bände soil bien regulier, dur vl solide.
La bände dlanl enroulee, il s'agit de l'appliquer, ce inii est un des points les plus difficilcs et les jilus iroporlants de la pratique des panscments; car une bände bien on raal plac^e peul avoir une grande InQuence sur la rapiditö de la guörison, sur la regularity de la cicatrice, c^u.-.
Le proccdo general pour I'applicalion d'une bände est fort simple. Le chef libreou le milieu etanl mainlenu aver une main sur un point de la parlie aenvelopper, I'autre main tenant le reste dc la bände, le globe au-dessus, la tire en s'eloignant du point fixe, la deroule el entoure toute la partie en revenant au point de depart; alors on fail un nouveau lour en changeant de main, et Ton continue ainsijus-qu'ä ce qu'on ait cpuise tonte la bände. On lurrete ensuite avec uno on plusieurs öpingles ayant la teto tournee du eölo de iquot;e\lremile de la bände et la poinle penetrant presque horizontalement dans l'öpaisscur du bandage.
Pour qu'une bände soil bien appliquöe, il faul d'abord qu'elle porte egaleraenl sur toute la surface lt;in pansctncnt. On arrive ä ce resul-tat : iraquo; en ne la choisissaat pas trop large, auquel ens ellene porte jamais aussi exactemcnt; 2quot; en I'employant seche; el nous reconi-mandons cela parliculierement, quoiqu'on ail dit le coutraire , en pretendant que les bandes mouillees son! dune application plus facile. Cela pent 6tre vrai pour les larges bandes de teile comme celles qü'emploient les chirurgiens de I'homme, el lorsqu'on ne vent excrcer qu'une compression moderee; mais avee le ruban de (il, quand on vent faire un pansemenl elendn el fortcment compressif, il est indispensable que la bände soil tres-seche, sinon, lorsqu'on la deroule sur la parlie, eile adhere a elle-meme et ne pent plus glis-ser quand Ton veul lirer sur place pour serrcr. Les panscments de pied, enlreautres, nous out paru toujours forl difficiles a faire avec des bandes mouillees.
M. A. Berard a fait, sur I'action comparative des bandes seches el mouillees, quelques experiences avec le dynamometre, qui onl donne les resultats suivants ; 1deg; Une bände mouillöe, appliquee sur un membre, exerce une pression plus forte qu'une bände seche; 2quot; qu'elle soil mouillee on seche , eile se reläehe graduellement ; mais e'est la bände mouillee qui se relaebe le plus proniptemenl :
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-J70nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES PANSEMESTS.
3deg; si Ton mouille .stir place unc bände qui a ole aj)[)li(iuee seche, olio so resserre d'abord ; mais en so dessechant, eile so rclAche d'une maniere tres-marqu^e; 4deg; quo la bände soil appliqute seche ou mouillee, lit pression tin bandage qu'elle sort a former esl enraison directe du nombre do lours de bände.
Cesresultats montrent un autre inconvenient dos handos inouillöos, eclui d'exercer une action plus irrögulierc, moins cerlaine ; co qui ost une raison de plus pour s'abslenir do son servir; sauf 1c cas, bien enteudu, ou, par exception, la bände doit amp;tre enduite d'un liquide special, d'une substance collante ou durcissante, par exemple.
Observons encore que la bände doit porter egalement dans touto sa largeur et quo les tours doivent 6lre exactement appliqufe los tins sur los autros. Cola s'obtienl laoilomont quand on cntouro uno region cylindrique ; mais quand la partie ost irr^guliere, spherique ou coni-que, la bände no pout pas neccssairomont porter par tons sos points, et eile forme alors des yodels. On evile los godols on retour-nant la bände sur ello-moine, do maniere ä rendre superficielle la partie profonde et reciproquement; o'est ce qu'on appelle faire dos renverses. 11 y a pour cola unc marche m^thodique; si 1'on va d'une partie volumineuse a uno autre qui I'est moins, on renverse la bände de maniere ä la diriger vers la partie non encore recouverle; on fait le contraire quand on va dune region etroite a une region plus large; en d'aulres termes, un ronversö doit toujours olro fail de maniere a porter la bände retournee du cöte du relrocisscmont. Pour renverser la bände, l'operateur commence par la fixer avec deux doigts, et de lautre main, qui n'a quo tres-peu döioulo lo globe, il toume subitement la bände sur elle-mome, sans la tirer, puis continue de la rouler sur le pansement jusqu'ä ce qu'elle soit revenue au point de depart, pour fixer le pli que les doigts peuvent alors abandonner. Co pli du ronversö sera toujours aussi court quo possible.
V. Application des bundaijcs. — Los usages si varies des banda­ges rendent a pou pros impossible un expose general, monie abrögö, des reglos de lour application; car olles so modifiont presque ä cha-que cas qui se proseiito. Nous dirons seulemenl que, quand on met un bandage, il faut toujours commencer par rarrolcr aux points qui doivent le plus servir a le maintenir en place; de la sorte, on se de-livre immediatement do l'embarras de soutenir un appareil et 1'on a ses deux mains pour acbever de le fixer, pourlui donner la forme,
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RENÜUVI-I.U-.MEM HKS l'ANSEMK.VTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;27J
la disposition vouluc. Ainsi, on commence par les liens ou los tours snpörieurs, si Ton pause snr une surface verticale; par les lours moyens, si l'on enveloppe uue rögion cylindrique, etc.
$3. — Renouve'.lcment des pansements.
!'• Epoque du rcnouvellemeut. — L'cspace de temps qu'il convient de laisser ecouler, avanl de renouveler im pansement, est necessairement soumis a des variations nombreuses dependant de la nature des plaies et des circonstances diverses (jui inlluenl sur ia marche de la cicatrisation. I! y a pour cela des regies particulie-res, suivant qu'il s'agit du premier appareil ou des pansements eonseeutils.
I. Levie du premier appareil. — En prineipe gamp;iöral, on ne doit proceder a la levee du premier appareil applique apres l'operation, quo lorsque la suppuration est elablie dans la plaie, afin de n'inter-rompre en aueune facon ce travail critique, qui est le poinl de depart de In gudrison de toutes les plaies. Dans les lesions ordinai-res, cot instant varie du troisieme au sixiemo jour, selon la nature des tissus, le temperament ties animaux, l'etat exteriem- de l'atmo-sphere. Ainsi les tissus mous, eelluleux, vasculaires, entrenl beau-coup plus vite en suppuration que les tissus condenses, fibreux; et ceux-ci plus vite a leur tour quo les tissus cartilagineux, osseux. Chez les animaux a temperament sanguin ou lymphatique, celte secretion sera plus prompte , plus abondante meine que chez un animal vigoureux, nerveux. Dans le nord, ou pendant les saisons froides, ou dans une atmosphere seche, la suppuration so manifcs-tera plus lardivement que dans dos circonstances opposees , un temps cbaud et humide, quelle qu'en soil la cause, etant toujours favorable a cetle secretion.
Parfois, en outre, il faut lenir compte des circonstances particu-lieres. Par exemple, si le pansement a etc place pour arreter unc hamp;norrhagie provenant de l'ouverture d'ungros vaisseau, il Importe do ne pas lever l'appareil avant que Fohliteralion du vaisseau ne soil opei-ce, atin que le sang, venant denouveau ä couler, ne produise pas dans la plaie un retour de fluxion essentielletncnt contraire a la cicatrisation. Ou bien encore, si 1'on avail applique des topi-ques donl I'action ne. dill se manifester qu'au bout d'un certain temps, il ne faudrail rien döplacer avanl que l'effel dösir6 ait 6tö
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•27-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UKS PAXSEMENTS.
[raquo;roiUiil. A plus I'ortf raison, si le pansemeut par lui-rnfeme exer-cail une action mamp;anique doal los effels fussent lont;s;i seproduire, comme, par exemple, un appareil applique sur une fracture, sur une luxation, une hernie cm un renversement, etc., il serait im-portanf d'attendre, avanl d'enlever I'appareil, que 1'accidenl auqucl 11 devait remödier ne put |gt;liis se reproduire.
Quelquefois, aucontraire, il faut lever I'appareil plus tot qu'on no le fcmil dans les circonstances ordinaires, par exemple, quand la suppuration est trop abondaute, souilie les pieces du pansement, s'echappo parses cölös; quand on volt apparaitre certains symplö-mes g^neraux insolites, tels qu'une vive douleur, une agitation inaccoutumee, une fievre tie reaction d'une intensity dispropor-tionuee avec Fetenilue du mal, etc.; altendu que ces epiph^nomenes peuvent venir de plusieurs causes inapereues d'abord : d'un etran-glement, resultal d'un pansement mal appliquö, d'une carie, de la presence d'un corps 6tranger; el il Importe de rechercher cette cause pour la faire disparaitre avanl de rcappliqucr le pansement. Parfois, sans rien deplacer, il suffil de desserrer les liens pour voir disparaitre ces accidents; alurs, pour le reste, un suit la regie ordinaire.
Hemarquons maintenanl quo s'il Importe, d'une maniere gone-rale, d'attendre que la suppuration seit etablie pour lever le pre­mier appareil, eela ne vent pas dire quil faille precisement le lever ä cet instant. Au contraire, il \ a plutöl avantage a retarder bien au-delä l'epoque du second pansement tonics les Ibis que des indi­cations speciales n'obligent pas ä lever promptement le premier appareil. Bn agissant ainsi, on est beaucoup plus assure centre la possibilite des accidents consecutifs.
La suppuration a eu le temps de s'etablir d'une maniere parfaite -ct 1'erelhisme inOammatoire, qui a presque cesse , ne peut plus ctre accru par les mancEuvres qui accompagnent necessairemenl 1'application d'un nouveau pansement. D'autres raisons encore pres-crivenl de retarder la levee du premier appareil; niais elles sonl communes a lous les (lansements, et rentrenl dans le paragraphe suivant.
II. Panwmcnls consicutifs. — La regie genoralo pour le renou-vellemenl des pansements, c'esl d'y proceder le moins souvenl possible. Des pansements trop frequents augmentenl l'irritation de laplaie, soil par la repc'tition des manoeuvres exereees pour le
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RENOÜVELLEMENT DES PANSEMEMS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;470
placement de l'appareil, soil par l'exposition plus souvenl renou-volee au contact de l'air; en outre, ils exposent davantageädätruirc le travail de reunion qui se fait enlre los parlies, en laissant moins de temps pour la consolidation des tissus de cicatrice; enfin, on s'expose aux h6morrhagies, et on epuise le malade en activant la suppuration plus qu'il n'esl utile.
Le plus on moins de frequence des pansements, d'ailleurs, depend beaucoup de la nature, de Felat des plaies. Quand la suppuration est faible, lente, on doit inellre au nioins plusieurs jours entre les pansements conseculifs; si, an contra!re, la plaie suppure ahon-damment, il faudra les renouveler tous les jours ct m6tne, au besoin, plusieurs fois par jour. Lorsqne la plaie est d'un hel aspect et le pus de bonne nature, il y a avantage encore ä retarder les pan­sements, atlendu que le pus normal n'a rien d'irritant en lui-möme et que sa presence, ä la surface des plaies qui le secretenl, en favo-rise la cicatrisation. 11 nc devient nuisible fju'apres un sejour pro-louge, alors qu'il commence ä se decomposer.
Dans des conditions contraires, e'est-a-dire lorsqne les plaies prc-sententune surface blafarde, nleereuse, de couleur suspecte, secre­tenl des matieres Guides, ichoreuses, dc mauvaise odeur : matieres tres-irritantes et qui se putrefient tres-promplement; on lorsque #9632; Ton craint la formation de quelque produit anormal, le sejour d'un corps ctranger, (Tune esquille osseuse, etc., dans tous ces cas, la frequence des pansements devient obligatoire.
II faul encore considerer la situation de la plaie par rapport ä ramp;oulemenl nalurel de la suppuration; panser, par exemple, d'au-lant plus fröquemment que la plaie sera plus tournce vers le haut, ou que, par une disposition quelconque, eile s'opposcra davantage ä recoulemcnl spontane des matieres de secretion. L'essentiel, en loute circonstance, e'est deviter le sejour du pus en masse , en collection dans les tissus; el pour cela, toute autre consideration apart, on doil renouveler le pansement aussi souvent qu'il est nöcessaire.
Sauf ces conditions particulieres, rutilite des pansements rares est aujourd'hui ä pen pros universellement admise en Chirurgie; eile a cepcndanl cte combatlue par un Chirurgien celebre de noire epoque, Lisfranc ', qui [)osait comme principe la necessilede renouveler les pansements tous les jours sur les larges plaies resultant de grandes ope-
1 Precis deMidecine operatoire, 1818, I. I.
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 18
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-J74nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MKS PANSEHENTS.
rations. P;ir la meihode ordinaire, suivant lui, los pieces d'appareil s'imbibent de sany et de serosite , sc desseclient, deviennent dures , irritantes, impermeables aux matieres lt;lc söcrelion, qu'elles forcent ainsi ä sejourncr longlemi)S sur la surface denudee, oü elles deter-minent l'irntation, des fusees, des foyers purulents, etc., tandis qu'en changeant le pansement lous les jours on evite ces inconve-nients; car on pent surveiller exaclement la marche de la plaie, reconnalti-e de suite les complications qui surviennent et les com-battre alors avec plus d'efficacili; en outre, les adhercnccs ne s'etanl pas encore etablies enlrc la plaie el les pieces d'appareil, on evite, en retiranl cclles-ci, les tirailleinents douloureux, les decliirures des lissus de cicatrice , etc.
Ces diflerents avantages de la methodo de l.isfranc so röduisenl nu fund a ceci : 1deg; preservation des foyers purulents dans les plaies lap­ses oü la suppuration esl active et penetre facilement dans les interstices des muscles et du tissu cellulaire; 2deg; preservation des tiraillements susceplibles de dolruire le travail de la cicatrisation ; inais cela n'esl utile quo dans les cas exceptionoels indiqufe plus haut, et, quand ces cas so presenteront, le praticien fera toujours hicn de suivrc les prcceptes de Lisfranc. Dans les circonstances or-dinaircs , la rarctö des pansemenls doit rester la regle.
2quot; Pp^eautions generates ä observer. — Des precau­tions sont surtout necessaires pour la levee du premier appareii, qui doit se faire avec un soin quelquefois tres-minutieux ; car les diverses pieces qui le composent, de plus quo dans les autres pan­semenls, sont impregnecs de sang, par consequent adherenles entre elles ou avec les tissus; et si on les retire loules ä la Ibis, sans management, on peut determiner des decliirures, des hemorrha-gies, etc., et d'autant plus facilement que Ton ne connatt pas encore l'etat exact de la plaie. II laut alors, et cela est applicable d'ailleurs ä tous les autres pansemenls dont les pieces sont durcics et collees, commencer par humecter l'appareil avec des lotions d'eau tiede jus-qu'ä detruire toute adhesion; puis enlever tons les objets piece ä piece, sans so hater de decouvrir toute la plaie ä la fois, surtout si eile est recente. Quand il y reste quelques petits caillots desseches ou des plumasseaux adherents, surtout s'ils formenl obstacle au retour d'une hemorrhagic, on les laissera en place, ä moins qu'ä l'aide de quelques lotions liedes ils ne se detachent enlierement.
Pour la levee du premier appareii, il convient quo ce seit Topera-
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RENÜÜVELLEMENT DES PANSEJIENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;275
Icur lui-mAmc (|Lii y procede, car il suit mioux que personne la dis­position de toutos les pieces de son pansement. II agira avec len-leur, sans secousscs, exercera des tractions legeres, se servant des doigts pour enlever les pieces superßcielles, et des |)inces a anneaux pour enlever les parties du pansement immediatement silu^es sur la plaie. Si ees derniers plumasseaux adherent incomplelernent aux lissus malades, il retranche avec des ciseaux loutes les portions (jui se detachent et laisse en place eelles qui tiennenl encore.
L'appareil enleve, la plaie sera nettoyee avec precaution. On lavera ä l'eau tiede tout autour; puis, en abslergeant doucemenl, on dehar-rassera la plaie elle-im^me du sang, du pus qui, par lour sejour, deviendiaient une cause d'irritalion; comme nous l'avons dil plus haut, il ne faut alors ni essuyer la plaie en frollant, ni la laver li l'eau. Quand eile sera suffisamment propre, cc sera le moment de rexaminer pour reconnattre les complications, lelles que fislules, caries, bourgeonnemenls, etc., mais en ayant sein de faire cet examen le pluslögeremenl possible, sans violence, sans determiner avec la sonde des accidents plus graves que ceux auxquels on veut remedier. Cela fait, on applique les topiques necessaires et on ter-mine aussitdt le pansement.
Dans tout cela, il imporle de proceder avec promptitude, de laisser 1c moins d'intervalle possible entre la levee d'un appareil et l'application d'un aulre, afin d'dviter d'autant I'aclion de l'air sur les plaies. A cettc I'm , il faut tout preparer d'avance ; puis, ne per-dre aucun temps ä examiner, a toucher, a sonder sans neccssito; et si Ton est oblige, par un motif quelconque, de retarder l'application du pansement , on recouvrira la plaie d'un plumasseau ou dune compresse.
Ces precautions soul surtout obligatoires dans la mauvaise saison, pendant les temps froids et pluvieux; car, nous lavons vu deja , Fair agissant surtout par sa temperature, e'est l'air froid qui est principalement nuisible, el cela, quel que soil l'elat dc la plaie. Si eile est recente, le froid prolonge et accroit I'irritation inllamma-toire, retarde, s'il n'emptVhe tout-a-fait, l'etablissement de la suppu­ration, et, si la plaie est ä une periode plus avancee, l'air froid ralentit ou arramp;te cette secretion pyog6nique, peut determiner meine une recrudescence d'erelhisme inllammatoire, de douleur, el re-tarder ainsi beaucoup la guerison, sans compter les repercussions genörales sur reconomie qui peuvent en m6me temps survenir.
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27Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES PANSEMENTS.
Pour ces divers mctifs, nous ue saurions partager entiercment l'oplQion de M. Velpeau, declarant ', d'une maniere absolue, que ropiuion sur les proprieles irrilantes de Faitquot; n'est qu'une vieille erreur protegee par le nom de Dupuytren, et donnant inöme , pour cela, une raison cniprunlee ä noire domaine : laquo; 11 csl certain, dit-il, que la plupart des animaux guörissent Ires-vite de leurs blessures, quoiqu'elles resient, du commencement ä la fin, en contact avec l'atmosphere; les precautions commandoes ä ce sujet sonl done completcinent inutiles. raquo; Jluis de ce que Ton voll chez les animaux beaueoup de blessures guerir a l'air libre, cela ne prouve pas quelle ne gueriraient pas plus vile si olles n'y etaient pas exposees; nous pensons, au conlraire, que les animaux souffriraient moins de leurs plaies, la plupart du lemps, si l'on pouvait les souslraire ;i rinlluence de l'air, surtoul quand les plaies sent recentes, dans l'etat purement inflammaloire.
Ajoulons que ceci ne s'applique qu'ä l'air froid; l'air chaud n'a pas ces inconvenients; surtout s'il joint ä sa temperature un certain degrö de secheresse; alors il est au conlraire utile, principalemenl sur les plaies en voie de guerison, dont il bäte la cicatrisation en facililant l'evaporation des bumeurs; mais toules les fois que l'atmosphere ik^ sera pas dans ces conditions, il faudra considercr l'air comme nui-sihle et agir en vue de preserver les parties de son contact.
Les precautions que nous venons d'indiquer sont de moins en moins necessaires a mesure que la guerison s'approche et que l'on arrive vers les derniers pansements. On continue les soins primitifs avec la iii6me exactitude lanl que persistent les syroptömes inflam-m.iloires, la doulcur, l'engorgement, leshemorrhagies consecutives, el a plus forte raison si l'ötat s'aggrave, s'il survient des complica­tions que l'on combat, d'ailleurs, par des moyens en rapport avec la nature du mal; mais quand l'etul change, quand la suppuration se ralenlit et que la plaie marche a sa guerison, les memes soins ne sont plus abso'.uinenl indispensables. On fail des pansements de plus en plus rares, on supprime loule compression, et le pansement, aussi simple que possible, ne doit plus servir qu'ä absorber le pus ä mesure qu'il se fonne, et ä preserver la parlie du froid ou du froüe-ment des corps durs Strangers. On cesse m^me lout-ä-fait de l'ap-pliquer aussilöl lt;iuc la suppuration n'est plus assez abondante pour
i Kouveaux elements de medecine opiratoire . t 1 , p. quot;28-2.
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EFFETS DF.S PANSEMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 277
quo son scjour sur la plaie soil uno cause d'irrilalion, et, s'il csl alors nöccssnirc de mettre la plaie ii I'abri des influences exterieures, on s'arrangera pour quo les appareils employes n'nienl quo le moins de contact possible avec la cicatrice qui lend ä se former.
Quand la suppuration est pnMe ä tarir, il se forme, ä la surface desplaies, des croiites ou pellieules qui, tenant d'abord par toutc leur etendne, n'adherent plus ä la flu que par leurs bords; ä ce moment, il faut les enlever, d'abord paree qu'elles sont sur la |)laie comma des especes d'opercules qui empamp;chenl le pus de s'eeouler, ensuite parce que, etant placees entre les bords de la solution de continuity, elles les enipeehent de se rapprocher.
L'on termine enfin par les soins de proprete sculs qui restent nöcessaires jusqu'a la guärison.
ARTIGLE III.
EFFETS DES PANSEUEKTS.
Les effets des pansemenls, tres-multiplies, sont : les uns gene-rnux , e'est-ä-dire communs ä presque lous les pansemenls ; dquot;au-tres speeiaux , resultant d'une action particuliere.
4deg; r-ä'flaquo;laquo;Js gamp;träraux:. — Le premier eflet des pansemenls, c'est d'abriter les parties centre le contact de l'air, des miasmes putrides et des corps exterieurs. Une plaie est une partie beaueoup plus sensible, [)lus impressionnable que le reste de l'öconomie, pouvant ressentir Ires-energiquement l'influence des modificaleurs exterieurs, el le pansement est le rnoyen d'isoler la plaie de ces causes ölrangeres d'aggravation.
l'n autre el'fel des pansemenls, c'est d'emp^cher le sejour, a la surface des plaies, des produits venus de l'organisme, tels que le sang, le pus, la maliere iclioreusc des ulceres ([ui peuvenl deler-niiner, on une irritation locale, ou une infection generale, et que l'on absorbe par des pansemenls plus ou moins repetes, ä mesure qu'ils se forment.
Les pansemenls encore , soil par eux-m^mes, soil par les lopi-ques dont ils sont charges, agissent puissamment sur les prnprieles vitales des parties ; ainsi, ils moderent la douleur, le mouvemenl inOammatoire, contribuenl a la separation, ;i Fexpulsion des pro-duiis annrmaux qui peuvenl se developper . des corps dliangcrs
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278nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES PANSEHENTS.
accidentellemenl introduits; accroissent l'irtitaliou des plaies quand il le faut, etc. Los pansements eD6a contribuent ä lialor la guerison, cn favorisaut d'uno maiiiere directe, par la chaleur olevöe qu'ils maintiennent aulour des parties, lo travail röparateurde la nature, lequel travail s'accomplit d'autant inii-ux, cjuc la region qui en est le siege so trouve dans un milieu de temperature plus rapprochedu degrede chaleur normal du corps ; aussi, les pansements, qui cntre-liennenl cclte chaleur, sonl-ils souvcnt 1c principal et quelquefois le seul moyen de meltre la cicatrisation dans sa marche normale; et Ton peut dire, en general, que l'effet utile des pansements cesse, quand cetle chaleur n'esl plus neecssaire.
Su Effets sp^ciaux. — Nous appelons ainsi les effets plus particuliers produits paries pansements, suivanl les circonstances oü on les applique et le but qu'on se propose. Sous ce rapport, on a etabli cntre les pansements un nssez grand nombre de varietes; les principales sont : les pansements contentif, suspensif, compres-sif, unissantj divisif et expulsif.
I. Pansement contentif. — II a pour objet, seit de maintcnir sur les plaies les rnödicamenls ou les objets neccssaires a la guei'ison, soil de contenir les parties dans une position voulue. Les appareils de reduction de fractures, par exemple, sont des pansements essen-tiellement contentifs ; les bandages qui retiennent des cataplasmcs ou d'autres topiques sont egalement contentifs. On no fixe ces dor­mers que par 1c nombre do liens strictement necessaircs pour empe-cher leur deplaeoment.
li. Pansement suspensif. — (I'esl une variele du precedent, qui a surtoul pour objet dc soutenir certaines parties du corps, on sailliu a I'exterieur, el dont les affections peuvent ^tro aggravees par les tiraillements, les mouvements que prpvoquent sans cesse leur situa­tion et leur pesanteur ; tols sont, parmi cos organes, les mamelles, les bourses, etc., dont la texture mollc et delicate, favorisc encore cette cause d'aggravation morbide. On appelle suspensoirs, les appa­reils qui sont usitcs dans ces cas ct dans lous les autres analo­gues; ils sont simplement maintenus par des liens attaches ä leur peripherie.
HI. Pansement compressif. — Usite quand il s'agil d'exercer une pression plus ou moins forte sur les plaies, pour aneter une hemor-rhagie, pour refouler des vegetations excessives, pour changer la vitalite de certains (issus de mauvaise nature, pour repousser une
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T
EFFETS DES PANSI-.ME.MS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;279
siiillic osscusc iincirmale produile par une luMilion ou uno frnc-ture, etc. Ce pansement est fix6 on yöncral par loute son ötenduc, ;i l'aide de differents moyens indiquös pur la circonstance.
IV.nbsp; Pansement unissant. — C'est celui ([u'on met en usage pour maintcnir los parties dans une silnalion favorable a lour reunion immediate; son ef'fet esl moins do resserrer los lissus les uns centre les autrcs cjuo do les inettro dans un etat de rolachonicnl tel quo leur contact s'etablisse ensuite sans effort, (quot;est le pansement des plaies qu'on vent reunir par premiere intention. II exigc que les par­lies soient dans do certaines conditions, qui seronl examinees plus loin. Si on I'applique quand ce mode de reunion n'est pas indique, il devient nuisible en retenanl los liquides, les corps elrangers, dont la presence prolonge la duree de la solution do continuite.
V.nbsp; nbsp;Pansement divisif. — Cost l'oppose du precedent. 11 est d'un usage tres-frckiuent pour empecher la reunion trop prompte do cer­taines solutions de continuity : tolles que los fistulös profondes, les plaies do mauvaise nature, cornpliquees do gangrenes locales, do caries, do corps etrangers, et dont il Importe d'empftcher la cicatri­sation lant que subsistent les complications qui emp(Vhenl la lesion d'etre uneplaic simple. Le pansement divisif so pratique par I'intor-position pure et simple entre les bords de la division do matieres diverses do pansement, ou de sondos, do Canutes, etc.
VI.nbsp; Pansement expulsif. — On donne ce nom ä tout pansement qui a pour effet de favoriser ou do determiner 1'expulsion de matie­res quelconques sejournant a la surface des plaies. Les etoupades reiteröos quo Ton met sur les surfaces on suppuration, dans le but d'absorber le pus, le sang, la sanie, d'empächer la formation de foyers, d'inlillrations diverses, sent des panscmonts cxpulsifs qui pourraient tout aussi bien, dans ce cas, 6lre appeles absorbants. Le pansement divisif que Ton applique pour aider ä la sortie d'un corps etranger, dun produit do mortification, exerce aussi une action expulsive. L'ne meclie qui plonge dans une plaie profonde et qui, outre la pesanteur, conduit au-dehors par uno veritable action ca-pillaire le pus secrete, est un pansement expulsif aussi simple qu'il esl souvent utile.
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^ÖÜnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HYGIENE DES Ol'linKS.
CIIAPITRE VI.
Hygiene des aniitiuuv (raquo;iteres.
Apres qu'ou a pratique une operation et appliquö le pansemenl, independauimeDt des soins locaux ä donner ä la region op^röe, il reste encore ä prendre d'aulres precautions pour combattre les influences extamp;'ieures susceptibles d'aggraver l'elal du malade, et donl l'aclion est d'autant plus vive que celui-ci, par le fait de l'ope-ration, so Irouve dans des dispositions qui le rendent exceplion-nellement propre ä en ressentir d^favorablement les effets. Tel esl l'objet de ce (iu'011 a appelö Vhygiene des animaux opens, compre-nant, non-seiilemenl les moyens de soustraire les malades a l'in-fluence naisible des agents exlericurs, mais aussi les moyens de combattre les causes aggravantes de maladies venant des sujets cux-menies. Le placement convenable de l'animal, le eiioix du logement, du regime alimentaire, les soins de proprele, le hon emploi du repos et de l'exercice, et les aulres soins a donner pour prevenir les complications accidentelles, tels sont les objels que comprend Ihy-giene des operos.
J 1. — Placement de l'animal.
Gelle premiere precaution, qui suit immedialemeat l'operation et doit souvent la completer, reclame toujours du Chirurgien la plus serieuse attention. 11 s'agit d'abord, en effet, d'annuler toutes les causes de eonipliealions provenanl de l'indocilile des malades, en placant ceux-ci de teile maniero qu'ils ne puissent ni detruire, ni deranger ce cpie Ton a dispose en vue de la guerison, ni en souffrir cux-niemes ; el ce n'esl pas lä uu i)robleme toujours facile a resou-dre. Les animaux. quelle quo soil leur douceur naturelle, cherchent constammenl ä se debarrasser des objels qui les genent, surtout quand la douleur ou des demangeaisons les y provoquent; alorsils se grattent, se frollcnt centre les corps voisins, prennent de mauvai-ses positions, arrachenl les appareiis, etc., et s'opposcnl de la sorte au travail de la nature et a tons les soins de l'opörateur. Par les acci­dents nombreux qui peuvent ainsi survenir. on comprendra toute
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PLACEMENT DB L ANIMAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;281
rimportance qu'il y a d'observer avec attention les prescriptions qui vonl suivre.
1deg; Precautions g^n^ralcs et iinnu''lt;Iia(es. — Aussitdt qu'une operation cst lerminde, le pansement fait, si le malade a etc abaltu, il faul d'abord le faire relever, ce qui n'exige pas moins de prudence que lorstjuMl s'est ayi de l'abaltre. On voit quelquefois des chevaux qui. engourdis p;ir une trop longue etreinte, se troin-penl sur lours forces en cherchant ä so lever, retombent, et se blesseut sur les corps environnants; pour eviter cela, 11 faut lour venir en aide, les soutenir pendant quelques instants, frictionncr leurs menihres avec un bouchon de paille pour y retablir la cir­culation, ramener la sensibilite et l'equilibre tin corps. Puis on les conduit ii reeurie ou a 1'etable, en evilanl toute douleur inutile el le derangement de 1'appareil. On les place autant que possible dans des ccuries h part, ou lout nu moins on les separc des aulres ani-maux; on les 61oigne des points habituellement fieijueiites pour le service de reeurie; on les met, en un mot, ä l'abri du bruit et do (out ce qui pourrnit les tournienler, les agiter. Enlin, on leur donne une place assez elenduc pour qu'ils puissent se coucher facilement dans toutes les altitudes qu'ils cherchent h prendre d'eux-mömes pour se procurer du soulagement; et cette plaie, de plus, doit toujours etre recouverte d'une litiere abondante.
Autant que possible, apres chaque operation, le velerinaire res-lera quelque temps aupres du malade pour veiller ä ce f[ue toutes ccs prescriptions soient scrupuleusement observees, ou, s'il ne le pent lui-rneme, il devra au moins se faire supplier par un aide intelligent, qui puisse exercer une surveillance continue pendant plusieurs heures, et qui soil en etat decombattre sans delai certains accidents, tels que des hömorrhagies, des coliques, qui sent par-liiis la suite itiunediale de l'tiperatinn. Cette surveillance, au surplus, sans elre absolumenl permanente, doit Hiv continuee jusqu'ä la guerison, afin de ne laisser passer inapereue aucune complication, el de s'assurer quo les appareils, les pansements ne sc' derangenl point.
2quot; Rloyens d'empöcber les fi-oitcnionts. — i.es ani-niaux blesses out presque tons, soil pour se debarrasser des appa­reils , soil ä cause de la damp;nangeaison qui survienl dans les plait's qui se cicalrisenl , de la propension ä se gratter eux-mhnes avec les pieds ou les dents, ou a se frotter centre les corps etrangers qui
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282nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HYGIENE DES ÜPERKS.
sont aupros d'eux. Pour s'opposer ii cela, on peut d'abord diminuer rintensite des demangeaisons on lolionnant souvent le pourtour des plaies avec des decoctions emollienles ou de l'eau tiede ; mais il faul ensuite recourir a des moyens i)lus efflcaces. Parmi ces moyens, le ])lus simple pour empfecher un animal a l'ecurie de se frolter con-Irc Tauge ou les aulres corps cnvironnants, c'esl de i'atlacher court au rätclier; quelquefois on emploio a cot effet deux IcDges, fixees ä une certaino distance Tune de Tautre; clles sont surtout necossaircs quand le sujet est indocile ou quand il est en outre sollicile a so gratter par dos affections psoriques ou dartreuses de l'encolure ou de !a t^te. Suivant la disposition des locaux, on fixe ces longes ä deux barreaux eloignes du ratolior, ä deux annoaux oeartes de la man-geoire ou ii deux piliers isoles. Si l'on a une ecurie a Stalles, on rotourno l'animal, el on attache la tote entre les deux poteaux qui forment en arriere rentree de la stalle.
Uno autre maniere de s'opposer aux frottements consiste a alta-cher l'animal loin de touto stalle et de tout ratolior. ün anneau est place au-dessus de la toliöre du lieol, et Ton y met une longe qui passe dans une poulie fixee au plafond et qui correspond a une autre poulio posce dans un des coins de röcurio; ä cette longe est suspendu un poids place do maniörc ä laissor ä la longe la longueur necossaire pour donner seulement au cheval la facilitc de manger ä terre. Ou bien encore, on attache la longe du lieol a l'aiuieau d'un piquet enfonce ä Hour de terre au milieu de l'ecurie, de maniere a co quo le malade no puisso atteindre aueun corps autour de hii; co moyen esl plus simple que le precedent, mais il a l'inconvemenl d'exposer l'animal a s'enchevötrer.
Tour empöcher les animaux de se gratter avec los pieds , avec la töte, de porler les dents sur los parties postorieures du corps, il suffil ogalemont, en genoral, de los attachor court et la tMeöloveo; mais, de plus, et Ires-fröquommonl, on applique le collier ä cha-pelet dojä doerit {fiy. 11 , p. W'- Avec cot apparcil autour du CDU, on empecho l'animal de se mordre la poitrine, le dos, le venire, les membres. Quand on no l'a pas ä sa disposition , on le romplace tres-bien par le bdton n ain-fair t'galement connu; on l'applique simple ou double; quand liest double, il est plus efficace encore que le collier a chapelet.
Sur los potits animaux, chez le einen surtout, on fait usage, dans le niome but, de la nmseliire, ilu beguiti; noanmoins, quclques
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PLACEMENT 1)1quot;. L'äKIMAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'iSo
soins quc Ton prenne, il cst loujours extrfemement difficile chez eux, s'ils ne s'y pr^tcnl eux-m6mes, de preserver leurs Ijlessurcs ilc I'aUeinte des corps cxloricurs.
alaquo; gt;logt;lt;iis si lt;-iii|)lt;-lt;-Iilt;-ii- lo ilt'eilllitus |iio!oiii;a-. —
11 esl loujours d'une extreme importance, surtout chez les grands quadrupedes, de s'opposer au deeuhitus trop prolonge ; car la vie du malade quelqacfois en depeud. Ce qui i^'ut arriver de moins grave chez un animal qui reste longtemps eouche, ce sent des excoriations sur les parties saillantes du corps , aux handles, aux tempos, aux articulations, etc., qui se produisenl meine sur une bonne litiere, sur une couelie epaisse d(! paille fralche; mais, quand 1'appui se prolonge sur cos parties excoriees, il survient des irritations locales, des inflammations dans les parties sous-jaeentes et enfin des abces profonds qu'il n'est plus possible do combattre et qui enlratnent presque inevilablement la mort de I'animal. Nous avons vu do cos abces survenir au bout de six h sept jours seule-meut de decubitus; ee qu'explique la vive irritation produite par le poids eonsidenible du corps appuyant sur les blessures. Outre cela, pendant le decubitus, les organes essentiels prennent une position anormale, pesent, d'une maniere nuisible, les uns sur les autres, deviennent malades eux-mamp;mes; il en resulle un ralentis-sement de loutes les foactions, un affaiblissement general, et bien-UH arrive le terme fatal, et tout cela avec tant de promptitude que, si un animal de haute laillc reste seulement quatre jours couchö sans elrc döplace, on doil le considerer a pen pres comme perdu.
Ces consequences si graves montrenl suffisamment dans quelle, limite etroite le v6terinaire tolerera cette position. Si l'etat du malade ne lui permettait, en aucune lacon, de se lever, il faudrait au moins lo faire retuurner tons les jours en changeant chaque fois la paille et les points d'appui, s'il se pent; mais il vaut mieux encore, si Ton craint des difficulty pour faire ensuite relever I'ani­mal, s'opposer ä ce qu'il se couche; car il nose fatigue alors que des extremites.
11 n'est pas loujours facile, il est vrai, d'empfecher, quand on le desire, les animaux. de se eouclier. Quelquefois on esl oblige do leur aider ä conserver la station debout, s'ils sont trop faibles pour so tenir ainsi d'eux-nieines; ou bien il pent arriver que cette posi­tion soil specialernenl oecessairc ;i la guerison do la maladie, comme
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-J84nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UYClßNE URS OI'KHliS.
dans les cas de fractures, de certaines hömorrhagies, etc., oü II faul ernpöchor, non-seulement lo döcubitus prolong^, mais encore loute espece de deeubitus. C'esf alors qu'il faul recourir a la suspen­sion, ä l'aide de laquelle on peat maintenir un animal debout aussi longtemps qu'il est necessaire.
4raquo; jgt;,gt; isi Suspension. — On suspend les animaux de haute taille, chevaux ou booufs, par differents precedes donl le eboix de­pend surlout de la disposition du local. Dans ions les cas, la piece principale est une tres-large sangle, dite aleze ', espece de bandage forme (rune grande piece de forte toile pliee en plusieurs doubles et ayant environ 1 metre et demi de longueur sur 60 ä 70 centimetres de largeur. On pent se servir, a cet effet, d'un drap, d'une cou-verture solide ou d'un grand sac ä ble. Dans quelques inflrmeries vetcrinaires, on a de larges sangles de chanvre garnies de cuir, specialeiuont confectionnees pour cet usage; enfin, Ton pourrait ega-lement se servir d'une soupente de travail (v. p. 75), en la garnis-snnt convenablement pour en adoucir les asperites. A chaeun des coins de cetle aleze, on (ixe une bonne et forte longe d'une lon­gueur appropriee a la distance oü ces longes doivenl elrc arrelöes.
L'alcze etant pröparee, il y a plusieurs manieres de la maintenir en place. Si le plafond de l'ecurie ou de l'etable est peuelcve, 011 y fixe solidement qualre pitons ä vis et a anneaux, places ä distance egales et de maniere a former un carrelong, transversal a l'animal. On porle l'aleze sous le ventre, de teile sorle qu'elle einbrasse le thorax et une partie de l'abdomen; on la garnit a l'intdrieur de paille, de loin, decrin, de bourre, d'eloupes, suivant ce que Von a a sa disposition, ou mieux on y place des coussins eonfeclionnes eommc dos bandages matelassös ou garnis de paille; on passe les extremites libres des longes dans les anneaux des pitons, et on les arrele a ces niemes anneaux Si les longes sent assez longues, on les ramene pour les fixer ä une ganse pratiquee a leur autre extre-mite, celle laquo;[ui esl fix6e a l'aleze et qu'on laissc alors depasser. Dans
1 On appelle n/ese ou alnise, en cliirurgic liumaint, des pieces de loile plWes wi plusieurs doiibles ipi'ün place sous les malades ((ui rendenl involontairemenl des matures d'evacuälion, afio de pouvoir, en cliangeanl its piiees ä volonW, conserve! la propretd sous eux. On donne \f: mime nom a des tinges, ä des draps pile's qn'on
i!tend dcvanl im raalade 1......' recevoir le sang ou les matiöres qui pcuvenl s'ecoulcr
pendanl qu'nn ju iliijne une operation.
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PLACEMENT 1)E l'aNIM.VL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '285
Tun et lautre cas, on no fait qu'un naeud coulanl, afin de pouvoir denouer avec lacilite en cas d'accideat.
Si la nature ou la hauteur du plafond no permettenl pas d'y fixer des pitons, on 6!eve, autour de I'aniraal, quatre poteaus repondant aux endroils oü les pitons auraient du 6tre. On assujetil ceux-ci a la parlie supörieure de chaque poteau, et Ton y attache de meine les louges. Le premier moyen, benucoup phis simple, est prefera­ble; car les potcaux, pins dispendieux, sent, en outre, une ii^nc pour la commodity dn service.
On pent encore maintenir I'aleze d'nne aulre maniere, On ia fait assez longue pour qu'elle puisse, apres avoir ete passee sons le tho­rax , s'enrouler, par ses exlremites, a deux barres de hois plaeees an-dessus et de chaque cote du corps de l'aninial, parallelement ii la longueur du corps. Ccs barres soul fixees par chaque bout au nun en de liens tenant an plafond de l'etable ou appuyes sur des potcaux planles dans le sol en avant et en arriere, on par tout autre Systeme indique par la disposition des lieux.
Dans les lufirmeries veterinaires bien tenues, il y a des slalles specialemcnt disposees pour la suspension; pour cela elles sonl, de chaque cote, surmontces de barres mobiles qui tournenl sur elles-nieinesconime des trenils et portent des crochets soutenant, par des ganses niena^ecs a eel effet, les sangles qui servent d'alezes.
L'essenliel, quelque proeöde que Ton suive, e'est que I'aleze con­serve bien la position qu'on lui a donnee. Dans les circonstances ordinaires, eile a unegrande tendance ä se deplacer, surtout quand la maladie a une certaine duree; car alors le ventre se releve, le (lane se retrousse, el les plus legers mouvements suffiscnt pour faire glisser I'aleze en arriere el I'amener sur les Danes; et la, eile est non-seulcmenl inutile, mais meine dangereuse, en ceque, lors-que le devant du corps fleohit pour chercher un point d'appui qui echappe, l'animal lombe et se trouve suspendu, d'nne part au licol , d'autre part ä I'aleze qui lui serre les flancs. Dans cetle situation, il ne pent pas se relever seul, et Ton est oblige de coupcr les cordes de I'aleze. 11 y a plnsienrs manieres de prcvenir cot accident. Dejä les coussins de la sangle rempechent de se plis-ser et diminuent sa tendance ä se porter en arriere; on lui donne plus do rigidity encore en lixant ii sa face inferieure, dans le sens de la longueur dn corps, quelques baguettes inflexibles. Mais, pour empecher lout-a-fail I'aleze de se deplacer, i! (quot;st plus sur
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^8(1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HYGIENE DES (IPKIU'S.
d'ajouler en avant une sangle ou une lorge Lande de loile qui embrasse le poilrail, et en arriere une aulre sangle semblable qui onloure les fosses en innniere d'avaloire. Cos deux pieces sont fixees de chaque cole ii l'aleze et soulenucs, s'il esl necessnire, par des liens qui passent sur l'encolure et sur la croupe.
Un aulre moyen consiste a fixer au bord anterieur de l'aleze, eatre les deux jambes de devant, une Lande de loile double, de la largeur de finter-ars, ct qui va en so relrecissant vers son extr6-mite. Cetle Lande esl porlee en avant et allacliee a I'aide d'une longe arretöc par un ncBud coulanl ä un anneau ou h un Iron pra­tique dans lauge, en face de l'animal. On aura d'autant ])1lis 1'atten-lion d'attacher solideonent celle piece que c'esl eile qui, dans lappui sur l'aleze, porte In plus grande partie du corps.
La precaulion generale quil faul loujours observer quand on place un animal dans un appareil de suspension, c'est qu'il no soil pas voritableinenl suspmdu, mais seulement soutenu, de facon quo I'appui nail lieu quo par intermittence et seulement lorsque le malade, endormi ou fatigue do rosier sur ses membres, s'abandonne sur les sangles. La suspension continue aurait les plus graves incon-venienls; la compression des parois du venire delerminerait lin-flammation des organes abdominaux, que suivraient bienlol Tarret de la digestion, la porte d'appetit, ramaigrissement, la tnorl memo. A roxtoriour, on vorrait, en outre, survenir dos Llcssuros do la poau, dos inflammations dans les organes sous-jacents, descedemes, des gangrenes, etc., accidents divers qui apparaissent, pour I'ordi-naire , avec une o\Ironie rapidite.
Pour eviter cos suites facheuscs, la premiere chose a faire c'est de laisser legeremenl descendre l'aleze au-dessous du thorax, tie maniere ä ce qu'elle ne soil pas en contact avec la poau pendant la station reguliere; de la sorte, l'animal no s'y appuie, on so laissanl aller, que quand cola lui osl necessaire, etil pout reprendre immc-diatement sa station sur les membres aussilol qu'il so trouve gone par la suspension. Quand on a une stalle avec dos trouils, ii est Ires-facile de raainlenir sans cesse la suspension au degre convena-Llo, el Ton osl, on outre , hcaucoup plus sur do la (ixile de la posi­tion donnee ; mais on n'a pas loujours eel appareil; alors 11 faul y suppleer par une surveillance plus assidue et s'attacher constamment a preserver los malades dos froltomonts, dos appuis, des compres­sions prolongos.
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LOGGMENT, ATMOSPHÄRE AMBIANTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;287
Ainsi, on evitera quo Iu.s extrömit^s de l'aleze ou les cordes (jui la fixenl au plancher, remontenf perpendiculairement sur los cotos du corps, afin epic, pendant i'appui, lapoitrine n'clant pas compri-nice par-dessous et sur los cotes, le jeu do la respiration no soil pas g6n6. I'our cela, los anneaux qui (ixont los longcs doiveot olre un pen coartös de la ligne du corps el former, comme il a etc dit, un carrc long on Iravers do I'animal. Si Ton fixe i'aleze a des barres de hois, celles-ci auront le inome degrö d'ecartement; alors les bouts do I'aleze divorgoront plus ou moins obliquement, ot, pendant I'appui, la dilatation laterale de la poilrine se I'era sans obstacle,
11 faut encore faire attention, si Ton se seit dos anneaux, qu'ils nc soiont pas, do chaquc cote, trop ecarles Tun de lautre; car, par celle disposition, les longes ou les Lords de l'aleze porteraienl au haut des grassets ou dorrierc les coudes , yonoraienl la liberte des mouvoinonts et pourraient inerne determiner des excoriations, des blessures sur cos parties. L'eloignement des anneaux doit elre me-sure de teile sorte quo ceux qui sonl placös antöi ieuromcnl ropon-dent au bord posterieur des coudes , et quo ceux places postenoure-menl röpondent au-dovant de la rolulo a la distance sndisante pour quo le jeu des extremiles roste loujours libre quand I'animal est dans I'appareil.
Quelles fjue soient les precautions prises , on no se met jamais completement a l'abri dos inconvdnients inherents au mode ordi­naire do suspension par vine aleze passoe sous le corps. Aussi, pour les eviter, F. do Foutire avait-il propose, do se servir d'une sorte de culotte embrassant les jambes el les fosses, et d'oü parlenl des courroies et des anneaux qui, s'attaehanl ä une poulio, enlevonl le train do dorriore , en m^me temps qu'on soutient le train antorieur par un sac rempli de paille et fixe pareillemont ;i une poulio. Sans lavoir essaye lui-nionio, do Feugre rapporte ' divers cas de gue-risons do fractures obtenues par an autre velorinairo ii 1'aide do ce moyen do suspension , qu'on pent d'aillcurs essayer sans incon­venient.
J 2. — logement, atmosphere ambiante.
Lc clioix d'un local favorable pour le logetnent d'un animal opere
1 Correspondance sur les onimatuc domesliqnes, t. II, p. quot;23rgt; ri ill.
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288nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;hygiene des oim:;iu:;s.
est un point important (|ui exerce une notable inlluence sur les sui­tes de l'operation. La temperature, lo degrö d'luimidilo ou dv seche-ressc, le plus ou moins de puivto de l'air, sont, comme on le sail, de profonds inodilicalours des functions do i'öconomie, el lour action, d'aulant plus vivc (jug rorganisme esl rendu plus sensible par 1'ex-citation morbide dans laquelle so Irouve lout animal oper^, doit 6ti-e survcillee alors plus qu'en aucime aulre circonstance, afin de souslraire 1'animal a loute inlluence facheusc.
Les conditions extremes sont : d'une part l'air chaud et sec, le plus favorable; d'autre par \'a\c froid si humide, le plus nuisible. Cependant, s'il est trop chaud et tropsec, il donne aux functions göndrales unc activile considerable susceptible de rendre i)lus redou-laldes les accidents symptomatiques; mais cette aggravation est facile ä combaltre, el la guörison des plaiesn'eu esl pas muinsacec-lerce par cette double condition de 1'almosphere, qui bale en mamp;me temps la suppuration ol la dessiccalion definitive. Quant ii I'airfroid, nous en connaissons dejä les incnnvenienls ; s'il s:\ joint de l'lunni-ilile, produisant le relachement des tissus et ['extension des foyers de suppuration, l'atmosphere est des plus defavorables. Sous son inlluence, rirritalion primitive des lissus dure longtemps ; la suppu­ration cs! tres-lenle ä s'etablir, ne cesse qüe difßcilcmeut; la cica­trisation devient meine impossible ; sans compter tout ce qui pen! lesuller du ralentissemenl de la transpiration cutanee et des reper­cussions sur les visceres imporlanls.
Les accidents sont plus ä craindre encore si la purele de Fair est alterce. Ainsi, la seule presence dans l'atmosphere d'emanations non dangereuses par elles-mömes, mais tenant la place de l'air respirable, suffit, par le defaut de nutrition que subissent les malades, pour determiner des alterations organiques assez sensibles; des infiltra­tions sereuses se dcveloppent, les plaies prennent un mauvais aspect, fournissent un pus incolore, sanieux, el socicatrisentavec peine. Si les emanations out un caraclere putride, miasmatique, les sympto-mes s'aggravenl encore. Les plaies prennent un caraclere gangrö-neux, des tumeurs charbonneuses se forment; les fonctions digesti­ves s'aUerent profondement, saccompagnent de diarrliee, etc., et la moil arrive. Ce sont des accidents de cette nature qu'eprouvent dans les höpitaux les personnes malades, et qui constituent ce qu'on appelle la fievre d'hdpital, complication des plus graves qui, trop souvenl, compromet le succes dos grandes operations.
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Ramp;ilME ALIMENTAIHE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -'iS;1
Dans les iafirmeries v6l6rinaires, moins grandes, |i!u.s aerees, oraquo; ne redoute pas autant cetle complication, d'autant que les animaux malades soul moins sensibles quo les hommes. Gependanl, par 1c sejour continu des maliercs animales, dejections, produits morbi­des, etc., dans rinterieur des 6curies, Ic- sol peul en 6tre impregnö el devenir ainsi une source permanente d'ömanalions nuisiblcs. Cola arrive dans les infirmerits ancienncs, dans les ecurios oil Ton a mis des animaux malades pendant longtemps, endroits dans lesquels on a reconnu tjue la guerison des affections chirurgicales elait genöra-lement beaucoup plus difficile. Ceci indiquc corabion ilest important dc placer un animal opere dans un lieu dont le sol soil nouvelle-inent röpare, a moins que Ton ait a sa disposition une ücurie dont lesol, forme dc briques plates et placees de champ, s'oppose beau-coup plus longtemps ä l'absorption des matieres animales. Enfin , regie gen6rale, on eloignera loujours les malades des lieux dans le voisinage desquels se trouvent des masses de fumier, des depots d'engrais, des marais ä moitie dessamp;bes , d'oü s'cchappenl des efflu-ves; on les tiendra encore, autant que faire se pourra, loin des localites oü rcgnenl des epizootics qui out presque toujours uue per-nicieuse influence sur les suites des operations.
En choisissant lelogcnient d'un animal opere, on aura soin encore dele laisser expose a la lumiöre, ear I'obscurile est nuisiblc; clle semble agir sur les plaies comme le froid. landis que les rayons lumineux , de memo que la chaleur, favorisent la cicatrisation. Neanmoins, tout en placanl les malades de maniere a leur faciliter faeces de la lumiere, il faul eviler de li'S placer Irop au voisinage des portes et des fenelres, el de les exposor ainsi au froid, aux cou-rants d'air dus ä la proximite de ees ouverlures.
$ 3. — Regime aUmcntaire.
ün regime convenable j surtout apresles operations d'une certaine gravitö, est toujours une des conditions du succes; maise'est prinei-palement pendant les premiers jours qui suivenl l'opöration , alors quo so developpe la fievre trauraatiquo, qu'il Importe de surveiller cette partie de l'hygicne des op^rcs. Chacun sail que la fievre, fälble sous rinfluence d'une dietc absolue, peul devenir Ires-intense par une alimentation abondante; el cette observation Generale sert de base ii tons les prcceptosa observer en ces circonstances.
\nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 19
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•Jlt;JUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UYC1ÄNE DES Ol'liftES.
Ainsi, une privation totale d'aliments soliilos, apres tonic opera­tion de quelque gravity, est de rigueur au moins peadant los pre­mieres heures qui suivent. Tour les jours suivants, la ration sera considerablement diminuöe; on sonslraira la lolalilö ou la plus grande partie de l'avoine. On donnera seulement lt;le la paille, des boissons delayantes et tiedes avec de la farine d'orge, et on conli-nucra ainsi jusqu'ä ec que la (levre, le trouble general des fonetions se soient dissipes. Ce n'est qu'apres ce moment, donl uue multitude de circonstances font dailleurs varier le terme, qu'on peut eom-mencer a donner des aliments solides et plussubstanliels, et encore convient-il de n'arriver que graduellement ä la ration entiere. Lors möme quo les animaux en manifesteraient le tlesii', on ne doit pas lour laisser prendre uno grande quantite d'aliments a la fois. On ac doit remellre les animaux a leur regime ordinaire qu'ä la convales­cence, quand le moment est venu de röparer les forces perdues. On comprend d'ailleurs que ces prescriptions ne reclamenl pas une observation rigoureuse si Ton n'a pratique qu'unc operation legere, suivie d'une fievre de reaction a peine sensible.
Pour regier le regime , il laut encore tenir compte de Fetal de la plaie. Quand eile esl recente, quand eile est le siege d'une irritation et d'une douleur vives, on diminue la ration; au contraire, on pent l'augmenter et avec avantage, si la plaie est ancienne, la suppu­ration abondante; car eile devient alors une source de tleperdition qu'un surplus de nourrilure doit reparer. L'exces de cettc suppura­tion peut meine produireun atfaiblissement general considerable, et il esl urgent d'y porler remede pour conserver la vie du malade. Toutefois, il ne faudrait pas trop compter, en cas pareil, sur les effets lieureux d'une augmentation proportionnelle de la ration ali-menlaire; car, en mome temps quo tonte l'economie, les organes digestifs sont affaiblis, malades, et Ton pourrait, par un exces de nourrilure, determiner des indigestions plus ou moins dange-reuses.
En loutc circonslance, au surplus, lessenliel esl la regularile du regime, le choix d'aliments de bonne qualitc et de facile digestion. Pour les chevaux, lebonfoin, l'avoine on petite quantite, le son et la paille suffisent goneralement. Pour les grands et les petits rumi­nants, on fail usage de racines, de loin ou de regain cboisis, do pain reconvert de sei, de soupes, etc. Pour les carnivores, on peut joindre des bouillons de viande aux aliments ordinaircs.
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I'UOI'UETK, BEPOS, EXERC1CE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;291
Ccci, bien ontemlu, s';i[)[)li(jUL' aux animaux qui peuvent prendre leur nourriture eux-mSmes, ii la maniöre accoutumde. Dans los cir-constances oü la maladie s'oppose ä co quo los sujels fassent usage d'aliments solides, il faut s'en tcnir aux liciuides nutritifs que Ton administre comme on lo juge a propos, suivant la nature du mal.
5 i- — sosqs divers ; proprete, repos, exercice
La proprete pour les animaux operas n'est pas seulement ulile comme precaution hygi^nique gdn^rale, mais encore comme moyen do facilitor la transpiration oulanoe que le repos, dans lequel on lient ndcessairement Tanimal, rend loujours pen active. Äussi le pansage sera-t-il loujours faitavec soin et rötrularile, el Ton y join-dra avantageusement des boucbonnements prolong^s.
Lo bouchonnoment osl surtout ulile au moment oü reparation vient d'6tre lorminöe, quand 1'animal cst encore convert de sueur. Si cctle sueur cst abondante, on fera menic bien, aussitöt lt;|ue lani-mal sera renlrc ä röcuric, de lo sicher d'abord avec le couteau de chaleur, d'abattre I'eau, comme ondiseiil autrefois, en frotlantavcc oet instrumentsur tout le corps, et de le bouchonner ensuile; puis, immödiatemenl apres, pour cviter les refroidissements et les aulres effots des variations atinospliöiiques, on couvrira le malade, sans ce-pendant I'accabler sous le poids ile couvertures trop multipliees, pro­pres tout au plus a augmenter son impressionnabilite et les chances d'accidents. On ne placera pas d'ailleurs eelte couverture , surloul si eile est de loile , avant (]uc le corps ne soil sec, alia quelle no se mouille pas ct ne devienne pas elle-mfime nuisible en sc refroi-dissant.
Lo repos, a In suite de la pluparl des operations, est unedes con­ditions principales du succes; il y a inonie un assez grand nombre d'affections dans lesquelles e'est le scul moyen d'arriver a la gueri-son; telles sonl : qnclques maladies do pied, les plaies articulaires, les fractures, les luxations, les distensions musculaires el lendineu-ses,ctc. ; enfin, dans toutes les affections chirurgicales il paratf indispensable, au nioins, pendant la duree de la fievre de reaction. Toutefois, ccs avantages du repos ne sonl pas absolus, el sou abus peul donner des rösultals toul eontraires dans les cas aulres que ceux qui viennent d'etre nientionnos.
Ainsi, le repos prolong^ ralentit d'abord la circulation, surtout
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-.':'-,'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HVCIENE DES OPERES.
dans les capillaircs, ce qui porte Ic trouble dans les diverses fonr-lions de IMconomie. Les secretions et les excretions diminuent, ces-sent merne tmil-ä-lait: des enuonenients, des engorgements sur-viennent, les appareils organiques contractent une sortc de disposition morbide, et la guerison des maladies chirurgicales se trouve retar-dee aulant par ci-tte cause que par l'affaiblissement des forces natu­relles r^paratrices. En menu' temps surviennent des congestions sanguines des principaux visceres, des fourbures plus graves que celles causees par des marches ibrcees, etc. Ces elTets divers, d'autant phis a redouler quo les animaux etaient auparnvanl plus hahitues a travailler, montrent suffisamment les dangers de l'inaction prolon-g6e, et font voir que m le repos est souvent utile, il n'est jamais prudent de le prolonger au-delä d'une limite convenable.
An contrairo, I'exercice, au moins I'exercice modei-e, est beau-coup plus generalement salulairc. U determine d'abord la repartition desfluides, l'^quilibre de la circulation, et agil ainsi favorablement äl'exterieur et a rinterieur. .Meine pour les affections pulmonaires, I'exercice est utile, taut qu'on ne depasse pas les forces de l'animal et qu'on ne va pasjusqu'äaccelererla circulation; ainsi, les regiments en route ne perdent presque jamais do chevaux par le fail de compli­cations dues aux fatigues du voyage; on observerait plulot le con­trairo, cc qu'explique I'effet utile dil ä la reaction vitale produitepar la marche. Mais e'est surtout pour les affections chirurgicales que I'exercice est avantageux. Cost d'abord le tneilleur tnoyen de rappe­ler promptement 1'appetit, les forces eteintes, d'abreger les conva­lescences, do mettre plus tot l'animal en ctot de travailler. Cot exer-cicc , toutefois, devra etre dislribuo avee. une certaine attention; par exemple, il ne serait pas toujours prudent de laisser en lilicrte dans un pre un animal convalescent ; il pent se fatiguor outre inc-sure, eprouver des arrets de transpiration, des recidives de la maladic primitive, comme cela pent arriver a la suite de certaines boiteries, de dechirures, de renversements, de hernies, etc. 11 vaudrait mieux, si I'on jugeait a propos de laisser l'animal en liberty pendant la convalescence, le placer dans un box on il n'y aurait ä rcdouter ni exces dexereice, ni chutes graves, ni inlernperies atmospberiques.
Quand les forces sont revenues, le tneilleur exercice, e'est de re-mettre I'aDimal ä son travail habituel, autant que le permet la nature particulierc de la maladie. Principalement pom- les plaies
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sul.NS EXTRAORDINAIRES,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'-'Do
exterieures, cnaox de t;.irt'()t, d'encolure, du dos, cost hi meilleurc tnaniere de häter la guerison, uotammcnl pendant la belle saison. Le mouvement des parlies empöche le sejour du pus; le contact rcpclc de i'air en favorise la dessiccation; I'exereice general donne do in tonicile nux tissus, et teus ccs effets reunis concourant a la cicatri­sation, amenent quelquefois la guörison aveo une rapidite singu-liere. A rarm6e d'Afrique, il nous esl arrivö souvent d'obtenir ainsi des gu^risonsinesperees d'affections chirurgicales plus uu. moins gra­ves, longtemps Irailces infructueusemenl dans les infirmeries.
Quand la disposition de la plaie fait craindre le contact des har-uais, on modiße ceux-ci comme les circonstances I'indiquent, tie maniere ä ce que I'animal puisse travailler sans fetre blesse; par exemple, si le collier nc pent eliv appliquö a cause d'un mal de garrot on d'encolure, on le remplace par une bricole qui laisse la r6gion malade parfaitement libre. On Lien, si la temperature gen6-rale est trop basso, on recouvre la plaie pour la preserver du froid. En un mot, remettre le plus tot possible I'animal ä son travail, tout ens'opposant aux complications accidenlelles dont le travail pourrail elre la cause , teile est la regie. Nous la considerons comme 1'une des plus imporlantes de l'hygiene des operes, comme une de celles dont ['observation bien dirigee contribue le plus a ramener promp-tement los malades a la sante.
i o. — Soins extraordinaires contre les complications accideatelles.
Les soins propres ä corabattre les complications qui peuvent sur-venir accidentellement a la suite des operations sent tres-divers, ces complications ^lanl presque aussi nombreuses, aussi variöes (|uo les operations elles-memes. Ne pouvant les etudier dans lour en­semble, nous nous bornerons a mentionner brievement les precau­tions ä prendre lors de quelques accidents pcu nombrenx, mais pouvant survenir frequemment a la suite do toutes les operations ; lels sont : la fievre de reaction, les hemorrbagies, le sejour et l'mlil-trationdu pus dans les tissus, la resorption ct rinfection purulentes.
1deg; Fievre raquo;!e reaclion. — Le plienomene accidentel appele fievre de reaction accompagne toute lesion traumatique; mais il nc constitue verilablement un accideul quo lorsqu'il atteinl im haut degre d'onergie ou qu'il so continue au-dcla dune certaine limile que rexporiencc apprend ä connaitre. A 1'article ties contre-indica-
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'Jil-l-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IlUilliNE DliS CM'KUr.S.
lions des opöralions, ont olo notdes los circonstances dans Icsquelles on voit surtout colto fievre so monlrer avcc un caractere de grande intensity. L'on sail ainsi qu'il ost certaines organisations, lols quo ios tcinpoianients sanguins, nerveux, los snjols irritables, pletbori-ques, qui y sont plus disposdos quo d'autres. La gravity de l'opö-ration, la douleur dont ollc a ete accompagnde, contribuent encore a I'augmenter. Pour combattre cot accident, la premiere chose ä faire c'ost do suivre, avec toutc la rigueur possible, le regime dio-tdtique; si la fievre porsisto, on a recours ä la saigude.
La saignee pout frlrc dans ce cas preventive : c'ost lorsqu'on la pratique immodiatoment apres l'opöration, quand celle-ci i\ ole Iros-(loulourouse, ou quand le sujet posscdo uno grande activity vitale, sanguine et norveuso; on no s'abstient alors do la saignee qu'au-tant cjue 1'animal a perdu beaucoup de sang pendant 1'operation. Ou bicn, on la pratique lorsque la fievre do reaction est declareo; clle ost presque toujours necessaire, lorsque celle-ci csl intense et quo la pblegmasie locale a acquis une grande violence. Mais ici, il cst uno remarque importante a faire, c'csl qu'il faul so garder de sai-gncr aussilot quo la fievre s'amende, et surtout quand la suppura­tion cst otablie , aim do no pas favoriser la rösorption purulente.
La diele et la saignee sont les moyens ordinaires a opposer ä la fievre traumatique. On pent y joindre l'administration de quelques anti-spasmodiques si des phenoniones nerveux so declarent; do quelques lavements pour combattre la constipation qui survlent nsscz habituellement dans cos circonstances. On provoque des transpira­tions par des fomentations emollientes, si des frissons, des sueurs froides apparaissent, etc. Rappelons, toutefois, qu'il no serait ni rationnel ni prudent de pousserjusqu'ä l'extrfeme l'emploi do ccs diffe-rcnts moyens therapeuliques. Comme nous Favons deja fait remarquer en plusieurs circonstances, la fievre de reaction cst un phenomene utile, une crise favorable; c'ost la manifestation de Tefforl quo fait la nature pour reagir contre 1c mal; et cc serait aller contrc le but qu'on so propose quo dc vouloir aneantir cctte surexcitation salu-taire. On doit s'attacber uniquement ä la calmer, a In ralentir, lors-qu'cllc est trop vivo et qu'on craint nu^me pour les jours du malade; mais quand eile no depnssc pas une certaine mesure, il faut lui iaisser sulvrc son cours ct s'en tenir h I'expectation.
8deg; Ilemorrlisi^'ios. — Les hemorrliagies eonsecutives sont d'autant moins graves qu'elles so produisenl ä un moment plus rap-
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S01NS EXTaAORDINAIUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2U5
pi'di-hc de ['operation. Qaand olios apparaissenl lo mfemejour, ou le
Icndemain, dies sonl encore actives, c'esl-ä-clire r6sultenl sou-leniont d'une incomplete obliteration des vaisseaux; et, clans ce cas, ä moins qu'elles ne soienl tres-aliondantes, quo le sujet ne soil lui-nienie dans un grand elat de faiblesse, on pent sans inconvenient ne pas s'en preoccuper beaucoup; clles sent üoncralonient sans dan­ger, et grace ä l'obstacle qu'apporte l'appareil du pansement, elles fmissent presque toujours par s'arreler d'ellos-inoincs ; il est inomo de remarque qu'une plaie qui a longtemps saignö guerit plus vite qu'nne autre. Si Ion juge cependant quo riiomorrbngie depasse les forces de l'animal, on pent la faire ccsser par les moyens hemosta-liques ordinaires; les bains froids, quand la situation do la plaie le permet, sont les plus favorables , en ce qu'ils dispensent de deran-gor l'appareil.
Quant aux homorrhagies tardives, celles qui surviennent apres deux ou trois jours, elles sont plus difficiles a arreter, et d'autant plus qu'elles tardent davantage a apparaltre. Pour celles-lä, il laut, des qu'elles so manifestent, so mettre on mesure de les combattre par les ligatures, les refrigerants, la cauterisation, la compression, par lous les moyens possibles enfin ; ear I'inQammation qui s'est developpee augmente l'afflux du sang, et l'animal pourrait en per-dre unc grande quantite si Ton n'y mettait obstacle. Quelquefois, en pareil cas, on pratique une saignee generale qui exerce unc sorte (Vinlluence derivative sur le cours du sang el arrole I'lieinorrhagie. Mais eette saignee doit 6tre toujours tres-moderee, et il faul s'en abstenir lout-ä-fail si la suppuration est dejä etablie.
Nous ne dirons rion des liemorrliagios passives dues ä I'alleration des lluides de reconomie, car cos accidents doivent surtoul etre com-battus, independamment des moyens locaux qui sent les monies pour toute Mmorrhagie, par un traitement general tonique et reconsti-tuant qui n'esl pas du rossort de la Chirurgie.
3deg; .Sö.jour laquo;lu pus clans low lissus. — L'ecoulement con-slant de la matiere purulente est une condition essentielle pour la guerison des plaies ; quand cet ecoulement n'a pas lieu, soil par negligence des soins comniandes, soil par la position des plaies ou pour loute autre cause, il peut en resulter des accidents fort gra­ves, qui s'annoncenl en general par des syniptumes febriles, la perte do I'appelit, racceleration du pouls, la clialeur des muqueuses, unc prostration iieneralc, etc. Aussi, des quo run voil dc tels symptfl-
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'.quot;••'Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IlYUlb.NE DES Ol'EltEraquo;.
mes apparultre, alors qu'il cxistc une plaio en pleine suppuration, mi a tout lieu de soupgonner qu'ils soul this h quelque amas de pus dans une region [ilus ou moins profonde. Dans ce cas, il laut aussi-io( s'occuper d'en rechercher avec soin le siöge pour en opörer I'evacuation immediate; les accidents yeneraux so dissipent alors presque conslaininent avec une grande rapidity. I'n caraclere qui aide ä reconnailre facilement ces series d'abces profonds, e'est un engorgement diffus qui se montre ä l'extörieur, el dans une assez grande elendue, autour de la place occup6e par la collection puru-lente. Les soins de proprete, les conlre-ouvertures, les pansemenls frequents, une position convenable du malade, sont les moyens a employer pour prevenir ces accidents.
4deg; Slvsorptioti, Iiiiee(itgt;:i j|gt;laquo;arullaquo;'is6ps. — Ces accidents sont caracterisös : la resorption, par la cessation presque subite ou au moins tres-rapide tie la secretion du pus; V infection, par quel-ques changements plus profonds qui se manilestent dans la plaie. laquelle devient alors blafarde, grisiUre, produit un pus sereux et felide, qui bientöt cesse complelement d'etre samp;rctö, et puis, par des signes generaux donotant une profonde alteration organique. Cos complications, d'une extreme gravito, ne peuvent elre eludiees ici en detail; nous n'avons qu'a les mentionner comme elanl de celles pouvant aggraver louto operation un peu grave. Xous dirons, ce-pendant, que nous no partageons pas 1'opinion commune, qui fait de ces accidents une sorle de reintroduclion dans I'organisme, par les voies absorbantcs, des maleriaux de la suppuration : nous y voyons seulement la cessation pure et simple de la secretion puru-lente, par suite de l'alteration du fluide normal ou du sang, qui ne suftit plus alors ä fournir les elements de cette secretion; el nous tirons de la ['induction gönerale de tenir les animaux a l'abri des causes susceptibles de produire en eux la prostration organique, l'affaissemenl des forces, de l'energie, de la vitalite, comme peu­vent le faire une mauvaise nourriture, un air (Void, humide, mal-sain, des saignöes intempestives, etc.; e'est lä, en effet, !c seul moyon d'emjiecher le döveloppement de ces accidents, clont FoNpe-rience ait constate i'efficacite.
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crillUmUIE MEDICI.NALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'i'.j7
CHAPITRE Ml.
Chirurgie m^dicinale.
Sous cc litre, nous comprendrons l'elude des divers soins sup-plementaires h la pratique chirurgicalc donl les mnladcs peuvent ^tre I'objet. Ces soins, —plus ou rnoins independants dos operations et des pansements, propres quelquefois a les completer et ä en assurer I'effet, ou destines a combattre directcment uu assez grand nombre d'affeclions locales et g^nörales, — comprennent, dans leur ensemble, les difierenles operations pratiques relatives a I'usago externe ou inlerne des substances medicinales, employees dans un but thcrapeulique ou hygienique. A noire point de vue, les manoeu­vres ä moltre en pratique dans ces circonslanccs, doivenl elro dis-tingueos en celles propres ä faire agir les substances mödicinalcs a la surface des töguments externes ou internes, et en celles qni ont pour but de les faire penetrer dans I'economie entiere. Les substan­ces employdes, on le sail, portent des noms differents suivantl'une ou l'autre dc ces destinations; celles quo Ton applique sur les tegu­ments, ou sur les solutions de continuite, et donl ractiondoit res­ter localisee dans les tissus des regions oü on les applique, sent dilcs medicaments locaux ou externes, ou encore topiques; les autres, qui doivenl agir dans toute I'economie par rinlermediaire de la circulation, dans laquellc on les fail penetrer par differentes voios, sont les medicaments gineraux ou internes, ou encore medi­caments proprement dits.
Les topiques peuvent amp;tre appliques dans un but different, soil sur le tegument externe, ce qui est, le plus ordinaire, soil sur le tegument interne, lorsqu'on les fail penetrer dans les cavites natu­relles; les medicaments peuven! etre egalement appliques ä Texto-rieur et a I'intdrieur, mais e'est toujours dans le but do los faire penetrer dans lecouomie enüore. D'aprös cola, prenant pour base lo lieu d'action dos topiques et dos medicaments, nous pouvons divisor toute la Chirurgie mödicinale en trois sections :
1deg; L'application des topiques sur le tegument externe;
20 L'application des topiques sur les teguments internes .
3deg; L'administration des mödicamonts a l'interieur.
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'29S-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CHIRURGIE MgDICINALE.
ARTICLE Iquot;.
Arri.lC.VTION DES TOPIQÜES SLR I.E TKClMK.Vr EXTFUNE.
l.cs substances topiques, employees ä Fexlmuiir, sonlappliquccs sur la peau ou sur los lesions diverses de la surface du corps, sons les trois otals, solide, liquide et gazeux. Los procedes varient suivant la nature des topiques et l'effet qu'on veut obtenir avec chacun. Nous aurons done a considörcr suecossivement les differenles methodes en usage pour lapplication des topiques solides, des topi­ques liquides, et enfin des topiques gazeux.
$ J. — Application des topiques solides.
Les topiques solides varient eux-miVies d'etat, comine on l'a vu; il y en a de vcritableinenl solides, d'autres pulvei'ulents et d'autres mous, et pour chacun il y a des modes differenls d'application. En voiei les prineipaux :
1deg; Trodiisciucs. — C'est, la forme sous laquelle on emploie habituellement les topiques solides. On a d'abord donne le nom do trochisques ä des preparations mödicamenleuses formecs do sub­stances seches, reduites en poudre, mises en pale a l'aide d'un intermedinire mucilagiueux, et qu'on faconnait en petites tablettes rondos, d'oü leur nom (de rpo^of, roue). On en a ensuitc modifie la forme, et on les a fails coniques, cubiques, pyramidaux, etc. Lc plus grand nombre do cos preparations est abandonnö aujourd'hui; on n'a conserve quo les trochisques escharotiques, auxquels on donne la forme de pelits cones, que Ton introduil dans les fislulcs, dans les plaies, dans le lissu cellulaire sain, pour produire des effots variables, caustiques ou irritants. Geux employes en Chirurgie vele-rinaire sent do deux series : les uns simples, dans lesquels il n'entre qu'une seulo substance, du sublime corrosif, du sulfato do cui-vre, etc., quo Ton taillc dans la forme voulue; les autres composes, cesl-ä-dire, formes par dos pates escharotiques, principalement par unc pale composec de bichlorure do mercure, d'amidon et de gomme adragante; on les moule en cone el on laisse secher. On donne ä cos trochisques un volume proporlionnc ä l'effet qu'on desire obtonir; on les introduil par la pointe dans In fislule ou dans la plaic qui
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APPLICATION DES TOPKjLES SOLIDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;J'J'.t
doil les recevoir, et on les mainüent par un pansement compressif. Sous rinlluencc du ciiusliciue, unc oscliaro volumineuse sc; forme et entralne aveo eile, cn tombant, tous k's tissus de mauvaise nature avec lesqucls le trochisque a ete en rapport.
Squot; Projection, Insufflntilaquo;raquo;!!. — Procodes analogues que; Ton met en usage pour i'application des topiques en poudre. La •projection s'opere simplcment ä l'aida des doigts et convient pour röpandre les poudres topiques sur les lesions traumatiques tout-ä-fail exterieures. L'insuf/lation convient surtoul pour faire penetrer les poudres dans des regions plus ou moins profondes, dans le nez, dans les yeux , ete. Pour la praliqucr, le moyen 1c plus simple con-siste ä introduire la poudre dans un tuhc et h soufder avec la bou-che par une exlremite, en dirigeant I'autre extremite dans la cavile oü le topique doit pene.trcr. On pent mettre la poudre dans le tuyau d'un soufdet et la chasser de mlt;Anie en rapprochant les bois du soufflet. A defaut de Tun et I'autre instrument, on met la poudre dans une carte pli6e en deux, et Ton souffle commo avec le tube; seulement, il laut quelques precautions de plus pour no pass'inlro-duirc de la poudre dans les yeux.
IS0 Onetions, Kmbrocations. — Cos procedes son! ceux que Ton met en usage pour appliquer les topiques mous ou ceux de nature grasse. L'onction est I'application simple du corps sur la peau, en couche plus ou moins epaissc. Les onguenls, les cerals s'emploient ainsi. Quand leur application est accompagnee do frot-tcments, on I'appelle embrocation; e'estee qui a lieu avec les savons medicamentoux ou baumes.
4deg; Emiilatres, Charges. — Ces noms, appartcnant deja ä certains topiques d'uno nature particuliere , sont donnes egalement aux methodes mises en usage pour les appliquer eux, et, par exten­sion, tous les autres topiques susceptibles do s'employer de la meine maniere. Ainsi, toule substance appliquee en nature a la surface de la peau a I'aide d'une piece d'etoffe sur laquelle on Vitale d'abord, et qui doit, en se durcissant, y sdjourner un certain temps, est un cmpli'ilrc; on I'appelle charge, si I'application se fait sans linterme-diaire d'aucun bandage. On fait ainsi des emplalres ^pispastiques, des charges r^sineuses, rösolutives, etc.
iraquo;n C ataplasinos. — Ainsi que deja on I'a vu, les calaplas-mes sont des topiques mous, de consistance pateusc , destines ä etre appliques sur les plaies el les teguments exlerieurs. Ce meme nom
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;;0unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; cuiRURUiE .mi:;i)k;i.n\i.e.
(losiüno üussi, et \*Uilt; spöcialemeut oncore, la tonne sous laquelle on les met en contact avec les tissus. Les piUes, les pulpes, les bouillies, Ibrnuvs par cerlaines poudrcs ou farines, d61ayees dans un liquide, peuvent loutes par consequent recevoir la forme do cataplasmes. Dans la composition d'un cataplasme enlrent deux parties principales : la base ou la maliere, el le vehicule. Dans les cataplasmes mödicamenteux, on ajoute un principe particulier, dit le principe medicamenleux, destine a produire un effet therapeu-tiquc special.
Les malieres propres ä former la base des cataplasmes sent tres-nombreuses; ce sent, ou des farines vegetales de lin, d'orge, tie froment, de Sarrazin, etc. ; ou des poudres vegetales de mauve, de focule, ete.; ou des pulpes de pomme de lerre, de carottes, de feuilles de mauves, do bourrache, etc. ; ou bien de la suie do che-minee, de l'argile; etc. Quant au vohienle, tons les liquides peu­vent en tenir lieu: l'eau et le vinaigre sont les plus employes. Le principe mamp;iicamenteux varie suivanl Vindication ä remplir.
On fail des cataplasmes froids et des cataplasmes chauds; ce der­nier elat est celui sous lequel on applique particulieremenl les cata­plasmes topiques a la surface des plaies. La preparation des uns et des aulres est gcneralemcnl tres-simple; eile consiste a delayer la maliere du cataplasme dans le vehicule froid OU cliaud, jusqu'ä ec qu'on ait obtenu une päle d'une consistance süffisante pour pouvoir semainlenir surles parties; ([uelquefois,en outre, quandon prepare le cataplasme cliaud , on le soumet a une legere caisson. L'incorpora-lion du medicanienl dans les cataplasmes medicamenleux se fail d'une rnaniere differenle, suivant Fetal de ce corps. S'il est en pou-dre, on le melange a la maliere du cataplasme et on delaye le tout ensemble, ou Lien on en saupoudre la surface de celui-ci, qui doll 6lrc mise en contact avec les tissus; si c'est un topique mou , on le me­lange ä la päte ou on I'applique d'abord sur la plaie, el Ton elend le cataplasme par-dessus; enfin, si le topique est liquide, on I'emploie pour I'aire la pate en maniere de vehicule; ou encore, s'il a une action trop 6nergique pour qu'on puisse I'employer en quantite, on se borne ä en arroser le cataplasme quand il est prepare.
Les cataplasmes s'appliquent quelquefois a mi; mais le plus sou-vent, ii cause de leur peu de consistance , ils ne peuvent etre mis en place qua Vaide d'une piece de teile ou d'etoffe qaelconque qu'on fixe sur les parlies. On commence par etalcr la maliere en
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APPLICATION 1)Iquot;S TOPIQÜES SOLIDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;gt;0t
uiu^ couche epnisse (!l large sur lu loilo, et l'on porle ensuite Ic tout sur les tissus. On inet le topique ä im ou entre deux toilcs; cc dor-nier proc6d6 convient quand on craint d'irriter In plaie pur le ncl-toyage qu'on cst ensuite olili^o du faire pour enlever la matiere du catoplasmc ; toutefois, l'^toffe qui relient U: topique doil oliv mince et a larges mailles, et süffisante seulcment pour l'cmplcher de s'echapper saus nuire ä .son action sur ics organes malades.
On applique les cataplasmes chauds a la tempöraturedu corps, de 30deg; ii 38raquo;; plus chauds, ils seraienl excitants ou rubefiants; plus froids, ils ne rempiiraient i)as leur but. On les renouvclle aussitöt qu'ils commencenl a se dessecher, afin d'entretenir le degro d'humidit^ indispensable a la conservation de la chaleur sur les parties, objet essenlicl de ees cataplasmes, et pour ne pas les laisser se durcir et devenirainsi des especes de corps Strangers plus nuisibles qu'utiles. On aura soin encore do ne pas se servir de cataplasmes prepares longtemps d'avance, qui pourraient avoir subi un commencement do fermentation el avoir acquis des proprieles irritantes. La farine dc graine de lin, la matiere le plus frequemment employee pour cct usage, sera toujours reeherdiee aussi fralche que possible, et ne sera soumise a la decoction qu'au moment d'etre appliquee.
Pour enlever les cataplasmes , il \ a quelques precautions ä prcn-dre. On les saisit par un Lord et on les renverse, do tolle sorte que la matiere roste cntieremenl surlctoiTe; si eile est tropmolle et dc-meure en parlie adherente sur la region malade, on la detache en {roltant avec le premier Lord detache du cataplasme ou avee une spatule, ou bien en humectanl avec de l'eau tiede, qui ost toujours ndcessaire d'ailleurs pour detacher latoile, quand eile s'esl collee par un de ses points de contact.
11 est presque toujours utile, quand on emploie des cataplasmes sur des plaies, d'en continuer, pendant un certain temps, 1'appli-cation ; car rarement un seul suffit. L'ölat des parties indiquo quand il faut cesser : e'est lorsque les plaies jircnanl un aspect grisatre et boursouffl^, denotent uuc diminution d'activite vitale, ou lorsque la suppuration devient epaisseet de bonne nature.
itquot; Sachets, Itaius secraquo;*. — I.es sachets sent un mode d'ap-plication des topiques solides qui consiste ä les renfermer dans do pclits sacs de toile, dans des linges, qu'on eteud ensuite sur les diverses regions du corps. Ils soul humides ou sees.
Les surhets humides sent lonues de matieres pulpeuses, humec-
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#9632;^0-2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ClUIlUWilE MEUlCl.NALli.
toes ou cuites, employees on plus oumoins graade quanlitö; cc sont alors des especes do cataplasmes. Le son bouilli, l'avoine (orröfioe , los bales do genifevre infusoes dans le vinaigre, 1 ocorec de clienc, etc., servent onlinairemcnt ä les former; ils jouissent do propriotos toni-([ues et forüfiantes assez prononcees. On les emploie a froid ou ä chaud, suivant la nature de la mattere qui los forme et le degni
(
energie qu'on dösiro donner ä lour action.
Les sachets sees sont formes par des malieres pulvorulenles por-toes ä une temperature plus ou moins olevee, el qu'on applique sur les parties dans lo but principal d'y maintenir une forte chaleur. Quand cos corps chauffos agissent sur une certaino elendue, ils con­stituent les bains sees. Le son, la cendre, le sable, sont les malie­res qu'on emploie habituellement pour donner ccs bains sees. Quel-quefois on y plonge directement le corps ou la partie du corps qui doit etre soumise ä lour action; mais il est plus commode d'enfermer la substance dans des sachets, que Ton applique ensuite, apres los avoir sulfisammcnt chauffos, sur la partie du corps oü Ion veut entrelenir une temperature olevee. Cos bains sees , qu'on pourrait avec avantage employer sur les animaux beaucoup plus souvent qu'on no le fail, döterminent dans les tissus une excitation legere, propre ä amener la rösolution des engorgements froids ou chroni-ques , des icdemes, etc.
S 2. — Application des topiques liquides.
L'usage externe des malieres medicinales liquides comporle des methodes assez nombreuses, dependantes quelquefois de la nature des liquides, mais le plus souvent des effets qu'on veut produire, et du plus ou moins detendue de la surface sur laquelle on les fail
aöir-
1raquo; Bains. —On appelle bain, dune manicre genörale, l'im-
mersion plus ou moins complete du corps dans un milieu artificiel
autre que l'air almospherique. Suivant la nature de ce milieu, on
distingue : les bains sees, donl 11 a etc question plus haut; les bains
gazenx et bains de mpeur, qui seronl oludiös plus loin, et les bains
liquides. Cos derniers sont les verilables bains; ce sont aussi les plus
frequemmenl employes, el les seuls quo nous ayons ä conside.-
rer pour 1c moment.
Suivant le but qu'on se propose, il y a deux principales sorlcs do
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APPLICATION DES T0P1QÜES LIQUIDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;oUi)
bains : 1deg; les bains hygivniqucs, qui out pour effet seulemont d'en-trelenir la propretä du corps, on lout au plus d'cxcrcer sur l'en-semble de leconomie unc action calmante et fortifiaute; l'eau ordi­naire, stagnante ou couranle, et choisie autant ciuo possible claire et liinpidc, est le seul liquide qui convienne pour ccs bains; Zquot; les bains l/tcmpcutiqucs m mcdkinaux, qui out unc action curative speciale et qui sont l'ournis par lean chargee de principes in6dica-nienleux. Tonics les substances medicainenlenses liquides, non snsccplihles d'atla(|iier les legumenls de maniere a compromettre la vie du inalade, peuvent servir ä former des bains mödicinaux. 1! j a des preparations mödicinales dcslinees specialement ä elre em-ployoes sous cello forme; on les appelie ögalement bains en phar-niacie; exemples, le bain de suifuro de polasse, le bain alcalin, le Lain de Tessier, etc. ün se sert quelquefois, a litre de bains me-dicamcnleux, de malieres plus consislanlcs que de simples disso­lutions salines, par exemple, du marc de raisin, des limons trouvös pres des sources de certaines eaux minerales, jouissant des memes proprieles ([ue les eaux, et connus sous le nom de boues minira-les, etc.; les bains donnes par ccs malleres sont appcles bains mous ; ils ne sont qu'une forme parliculierc des bains liquides.
Les bains, doquelque nature qu'ils soient, peuvent iMrc employes ii des temperatures diflercnles, ce qui constiluc : des bains froids (15deg; et au-dessous); des bains frais (1ä0 ä 20deg;) ; des bains tempm-s (20deg; a 2ö0), et des bains chauds (20raquo; ä 40deg;), suivanl la Saison. Los bains hyyieniques ne sont ni chauds ni froids; ils restent toujours lemperes et varient seulement de löraquo; ä 2öo. Les bains froids, desti­nes toujours ä produire une aclion parliculierc, ne seronl abaisses au-dessous de 10deg;, que lorsqu'ils devront agir d'une maniere locale. Quant aux bains chauds , on ne doit pas leur faire depasser le maximum indique, qui est a peu pres celui de la chaleur normale ilu corps; car ils pourraient produire la nibefaclion de la peau et des accidents graves.
On divise enfln les bains suivanl l'ölendue sur laquelle ils doivenl agir : cn bains generaux, consistant dans rimmei'sion totale du corps, moins la tete, au sein du milieu formant le bain; et en bains locaux ou par dels, dans lesquels une parlic seulement du corps esl iinmergee. Venons a la maniere de faire prendre les uns et les aulres.
I. Bains r/miraux. —Les bains Iherapeuliques generaux, con-
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oOinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CHIRURGIE MEDICI.NALE.
sistiint ii faire plonger le corps entier dans un liquide special, ne soul pas ordinairement possibles chez les grands quadrupedes domesliques , vn la difficulte do se procurer des vases assez grands ct assez solides pour les y enfermer; el, dans tons les cas, si la con­struction d'appareilspropres ä cela n'est pas impossible, eile est au raoins au-dessus des ressources dont on pout habituellement dispo­ser dans la pratique. De sorte que les bains bygiöniques froids ä la riviere sont les seuls qu'on puisse faire prendre aux grands quadra-pedes. Quant aux bains thörapeutiques, on y supplce chez eux par les lotions, les fomentations, a I'aide desquelles on pent porter sur toutes les parties du corps le liquide niedieainenteuv que I'on veut faire agir. On pent mhue remplacer un simple bain de propretö, ainsi que cela so fait pour certainos maladies eutanecs, en portant Vena liede sur la pcau avec une eponge; afin d'en completer I'effel, on bouehonne, on brosse, on presse tons les plis de la peau pour en faire sortir les malpropretfe, et I'on continue jusqu'a ce que 1'organc cutanc ait repris (oute sa souplesse.
Pour les petilcs especes, la difficulte de faire prendre des bains
generaux est beaucoup moindre; ear on trouve toujours facilemenf
des vases oü ils peuvent etre ploughs en totalite; et, pour cela, des
terrines, des seaux, dos baepiets, des cuves, des auges convien-
#9632;ncnt egaleraenl pourvu qu'ils aient les dimensions süffisantes.
Sur toutes les especes, de quelqv.e maniere qu'on les ait fait pren­dre, les bains generaux ont un inconvenient : e'est de ne pas facile-ment permeltre, quand on retire les aniraaux de l'eau, de les secher promptement et completement; car les polls reslent toujours impro-gnes d'une certaine quantity de liquide dont I'evaporation no pent (pie determiner ensuite des refroidissements nuisibles. Si cela n'ar-i-iv(' pas plus souvent sur les animaux sains que I'on conduit ä la riviere, e'est a cause des mouvemenls auxquels ils se livrent en sor-tant de l'eau, ou de la chaleur de l'atmosphere; inais encore n'est-il pas prudent de ne prendre aucune autre precaution, comma main-tes circonstances I'ont pronve. Si Ton pouvait alors, il faudrait con-duireles animaux dans un lieu chauffe a 2-:)0 ou 30deg;; sinon . il laut les bouchonner exactement, los essuyer, et ne les abandonner ä eux-meines que lorsque les poils sont sees et que la pcau a repris sa chaleur.
II. Bains locau.r. — On appelle ainsi I'immersion d'une partie isolee du corps dans un liquide froid ou chaud, plus ou raoins chargö
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APPLICATION lirgt; ruplgUES LlgLIDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;i(ij
de malieres mMicamenteuses. Les animaux des pelilcs especes soul los souls auxquels on puisse i'jiiri- prendre tics bains locaux a loules les parties du corps, et encore pour cela est-on oblige de les tenir constamment. I);iiis cc cms, on so sert seulcment do la main, laquellc tnaintient dans le liquide la partiedu corps qui doit y plonger.
Pour les grands quadrupcdes, on ne pout faire baigner isoldmenl quo les membrcs; ct le bain esl remplace par les fomentations . cjuand on veut faire agir im liquide sur une autre partiedu corps. Pour faire prendre les bains des extremitos, les moyens varienl sui-vanl quoii doit baigner un ou plusieurs membrcs, el aussi suivant los apjJareils que I'on a a sa disposition.
Pour los simples bains de pied, il faul avoir un vase de bois, pro-sentant, comme condilion essentielle, un fond asscz solide pour resister au poids de l'animal. Chabert so servait autrefois, a I'Ecole d'Alforl , de forts vases cam's, etroits du has et larges du haul. a la maniere d'une auge portative, et ayanl un fond tres-solide. Vujourd'hui, on fait gcneralement usage d'un seau ordinaire d'amp;u-rie, qu'on choisil aussi grand quo possible. Seulcment, avcc ces vases, il faul avoir soin de mettre, en dessous et en dedans du rebord forme infdrieurement par le prolongemenl des douvcs, dos planches lt;|ui portenl centre terre et cmpooliont que le pied ne defence le seau lorsque l'animal s'appuie de tout lo poids do son corps. A la plaoo du scan, on peul so. servir d'un tonneau ou d'uno barrique soioo par le milieu. On proud la inonic precaution pour en proteger lo fond, et Ton a I'avantage d'avoir un bain plus etendu qui pout maintenir a la fois les deux pieds du inoino bipede. Co double bain cst souvent nocossairo, soil parce quo les deux pieds sont malades en inorne temps, soil parce que c'esl un moyen d'em-pöcher l'animal de so defendre, la sensation, egale pour les deux pieds, lui elan! moins desagreable,
Dans tous los cas, quand on fail prendre un baiu local, la sur­veillance continue du malade est une condition essentielle ä remplir: car, il ost bien pen d'animaux qui consentenl h rosier longtemps dans un bain sans chercher a en sorlir. Si I'on fait baigner un pied antoriour et si l'animal nest pas trcs-remuanl. on peul s'evilcr la poine de tenir constamment lo seau pour I'empCcher do so renverser, au moyen d'un surfaix passe dansl'anse du seau, puis montanl au-lourde I'encolure el appuyant en avant du garrot. Pour un pied pos-lorieur, on remplace co surfaix par une corde attachee a la queue. inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-20
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.'JOGnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CUIttUnGIE MLDK.l.NALE.
Mais , en aucune circonstance, ccs aides quo Ton prend no doivent faire cesser la surveillance; el encore n'on conseillerons-nous pas l'usage sur des animaux fougueux, (\ul se döfendraient d'autant plus qu'ils sentiraient plus de resistance aux efforts quils feraient pour se debarrasser des appareils.
Pour faire prendre les bains aux quatre membres a la fois, il j a generalement moins de dil'ficultcs, parce qu'alors la inaladie eontient assez ['animal pour rempccbcr de faire usage de ses forces. Squot;il s'agit d'un bain froid, et qu'il y ail unc riviere pros do I'ecurie, Fembarras est lo moindre possible. S'il n'y a pas de riviere a proxi­mity ou qu'il soil avautageux pour la rapidite de la garrison de ne pas faire sortir l'animal de l'ocuric, il n'y a ricn do mioux, quand on n'a pas de local specialement dispose pour eel objel, que 1'emploi dos deux moilies dune barriquo avee lo fond double; on plonge un bipede dans chacune.
Dans une inflrmerie veterinaire, on pourra disposer, pour plus do commodity, un local special, dans lequel sera un bain forme par unc fosse creuseo dans lo sol. Cello fosse aura I metre el demi en hauteur el en largeur, 2 moires el demi en longueur, el l'eau y arrivera par un robinet particulier ouvert pros du sol, ou y sera apporlee a mains quand besoin sera. Mais loujours le fond aura une logero dcclivite en arrioro pour que l'eau puissc s'y rassembler et s'ecouler entiercment par un egont, ä soupapo s'ouvrant en ce point.
Pour faire entrer un animal dans co bain, le moyen le plus sim­ple, lo plus econorciquo, et surloul lo moins dangereux, consiste ä disposer la paroi poslerieure de la fosse en plan incline, construit a dogros peu saillants, el par lequel l'animal descend pour arrivor dans lebain, oü on 1'altachc par la longeaja paroi opposee. 11 sort ensuite aroculons, ouil remonte directoinonl s'il est d'assezpetite laille pour pouvoir se retourner. Los machines de suspension, dont on a fait usage dans quelques circonstances pour descendre los grands qua-drupedes dans co bain, sonl peu ulilos, outre qu'elles sonl dispen-dieuses1, dangereuses el pen conimodes dans Tapplicalion.
S0 Lotions. — Los lotions sonl dos sorlos do la vages opörcs a Iaido dun liquide do nature variable, sur unc partie extorieuro du corps, dans un but hygieniquo ou thorapoutiquo. Les lotions bygie-uiqucs so font avec de l'eau simple froide, liede ou cbaude. Les lotions thcrapeutiques soul pratiquees avec dil'ferenls liquides plus ou moins charges do matioros inetlicaniontcusos, ol qu'on appelle oga-
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APPLICATION DES lOI'lgLKS LUJI 1ÜES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;',{)'!
lement lotions. Ces lotions m6dicinales son! formöes pur tics infu­sions, des decoctions de substances vegelalcs, ou par des dissolu­tions mmenilos : I'eau, I'alcool, lo vin, en soul les v6hicules les plus ordinaires. Pour pratiquer les lotions, on imprcgne un corps poreux, uno 6ponge, do l'etoupe, dos linges, que l'on presse en-suite sur la surface malade pour on exprimer le liquide absorbe, el en n'-polo ['operation aussi souvent qu'il est necessaire pour entretenir sur la partie uno humidite constante.
itquot; Foinraquo;nl:)(ioiilt;gt;. — On donne ce nom :\ un mode externe do modioalion cousistant a maintenir un liquide on contact avecune parliequelconquedu corps, au moyen d'un appareil special plus ou moins poreux. On so sort pour oola d'une Sponge, d'un amas d'öloupos, d'unbandage matelassö, d'une toile replieeenplusieursdoubles, oto., qu'on fixe comnio un bandage, ou mieux encore qu'on recouvre (Tun bandage. Le corps poreux s'imbibe du liquide et le maialient au con-tacl do !a partie aussi longtemps qu'on le juge necessaire. Los fomen­tations soul dos lotions continues qui dovionnont ainsi de v^ritables bains iocaux. Tons les liquides servant pour les bains et les lotions pourraienl otro employes en fomentations. Mais les fomentations d'eau simple tiede ou chaude, ou d'eau charg6c do principes ömol-licnts, narcoliques, sonl presque les seules employeesj elles agissent principalemcnl on maintenant a la surface dos parties uno tempera­ture douce et ölevee. Los fomentations remplissent ainsi les monies indications que les cataplasmes; seulcment, olios out l'avantage de pouvoir agir sur uno surface beaucoup plus otonduo.
On fail quelquefois dos especes de fomentations seches avec dos linges, des couverturcs, dos corps melaliiquos porles a unc cer-laine tempörature, etc., que l'on applique sur les teguments uni-quement pour les rcchauffer. Ge mode do fomentations, d'un emploi simple et facile, exerce sur les tissus une action resolulive plus ma­nifeste quo les fomentations humides.
4quot; Imbibitions. — En termes generaux, I'imbibition est le moyen ordinairement usite dans los pansements pour porter les topiques liquides ä In surface dos lesions traumatiques; il consiste a iniproiaiiT du liquide niodicamenteux 1c lingo ou I'eloupe qui doit (Mro mis en contact avec la plaie. Loan froido est lo topii|uo lo plus souvent applique par cc moyen, surtoul dans le pansement des plaies reoenles , pour arrolor rlt;5coulemenl du sang. Dans ci' cas on mouille d'avance In compresse ou le plumasseau, et on Feiend sur
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.',1 Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CIURCUCIE MEDICINALE.
la plaie, ou Imcm on \ röpnnd IVau quand Ic bandage est en place.
D'uae manicre plus spöciale, on nppolle encore imbibitions des especes de lotions froides , ayanl parliculierement pom- but do refroidir la partie sur laquelle elles sent raises en pratique; elles sont alors de veritables bains froids locaux el s'appliquent commc los fomentations. Los imbibitions s'operent toujours ä une bassc tempdrature, et quelquefois, pour en augmenter l'actiou, on les fait avec de la glace pilce, de la neige quo Ton renfermc dans un linge ämailles soiroos, dans une\essie. Ce moyen ost an repercussif dnergique, mais dont il Importe de surveiller l'emploi pour qc pas determiner dos gangrenes par cong61alion.
50 irrigations. Irrigation continue. —Les irrigations sonl dos sortes d'imbibitions produitcs par l'arrivöe constante d'un couranl d'eau, permettanl de faire agir ie liquide pendant un temps prolonge. On pout pratiquer dos irrigations avec de loan froide ou avec do IVau cliaude; ce dernier cas est ['exception. Les vöritables irrigations soul los irrigations froides, donl la duivo d'action csl variable do quelques heures ä quelques semaines. Quand on les prolonge plusieurs jours, elles constituent {'irrigation continue, nom dont on so sort d'ailleurs d'une manicre plus g6nerale encore pour dösigner la motbodc therapeutique par ['action continue do loan froide, quel quo soil, lo proc6d6 mis en usage pour maintenir 1c liquide a la surface dos tissus. L'irrigation continue est un moyen tres-precieux pour combaltre un certain nombre do 16sions trauma-tiques rebelles a tout autre traiteraenl; mais c'esl la persistance el la non-interruplion do Faction do l'eau jusqu'ä complete auörison du mal qui lui donne surtout do l'efficacitö, et e'est In une obser­vation rcccnlc dans- la prati(]uo ohirurgicale. M. A, Berard I'ul 1c premier a faire usa^c sur l'homme de l'irrigation continue ; c'etail en 1833, et peu apresM. Rognetta fit parattre lo premier travail sur cc sujot qui ail 6t6 livrö a la publioito '. Kn Chirurgie volori-nairo, nous avons 6te Tun dos premiers ä prescrire l'irrigation con­tinue •', n'ayant pas connaissance encore, a l'dpoquc oü furenl publides nos observations, des travaux dos niodocins, ignorant egalement qu'un autre vöterinaire, M. Durleussart, de Belgique,
1 Bulletin ik therapeutique, 18-15.
1 Journal de Medecine veterinnire, il'' Lyon. ISi.'i . 1. I, p. 30.'! el 189; cl 1847, t. Ill, p. 182 cl 217.
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Al'l'UCAHO.N IM;S T01MQÜES L11JL1DES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; oll'.l
avail döjii, avaul dous ,. pröconisö ce moycn pour les animaux domeslic|ues '.
11 y a plusieurs melhodes pour fairo arriver reau d'uoe manierc continue sur une parlie d^terminöe du corps. En Chirurgie humainc, 1'irrigalion proprement dilo est le mode 1c plus usilr. On a un vase particulier ou tout simplemcnt an seau que I'on place au-dessus el dans 1c voisinage de la partie a irriguer; ce vaSe est muni d'un conduit ou lube flexible qui laissc arriver I'eau sur la partie, goulte ä goulte ou plus abondamment, suivant les dimensions de l'oriliee qu'on menage a son extremite. Si I'on vent faire tomber I'eau sur plusieurs points ä la fois , on a un lube muni de plusieurs ouvertu-res, et Ton y fait passer I'eau qui s'en ecbappe dc distance en dis­tance commo du robinet pereille d'un arrosoir public.
(Test lä, commo on voil, un appareil asscz simple, parfaitcment susceptible d'etre utilise dans la pratique veterinaire, oü certaine-ment il rendrait de grands services, principalemenl pour arreter les suites de ces blessures graves qui quelquefois privent pendant si longlenips les proprietaires du service des animaux . comme les maux do garrot, les plaies contuses produitcs par les harnais et los lesions analogues occupant les regions superieures du corps, les plaies articulaires, si generalemcnt rebel les ä toutes les ressources Iherapeuliques, etc. L'emploi dc eel appareil n'est pas d'aillcurs sans exemplc dans la Chirurgie des animaux: ainsi, il a ele lout recctn-inenl mis en usage par M. !l. Bouley dans unecirconstaneequi peut se presenter fr6(|ucmmenl dans la pratique veterinaire '-.
II s'agissail dun cheval alteinl, a la suite d'une operation dc javart, dune arthrite excessivemcnl grave a l'articulation du pied. Une cuve en bois, servant de reservoir, bit disposee sur des sup­ports dans le box ou etail logo le malade: un luyau de cuir, (er­mine par un ajoulage en cuivre, \ fut adaplc, el Ton put ainsi eta-blir un couranl coutinu d'eau froide sur I'arliculation rnilammee. Ce eouranl ful conlinu6 sans interruption pendant neuffois vingt-quatrc lieures, et, au bout de ce temps I'animal appuyail son pied liancliement, et rinllammalion etail dissipee. Bienlöl apres, il put reprendre son service.
Au lieu du luyau en cuir qui est le plus convenable pour celte
1 Juiirnal relerinuire cl agrirole ileBelyiqiic, 181.1, t. 11. p. Hi^.
-' Reeueil ilc Mederiiie. vilerimire, 1853, I. XXX, Hull dc la Soc, cent,, y. H-i.
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310nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CIIIRUlUilB ME01CINALE.
operation, a cause de sa flexibilite, on peul faire usage de tout autre conduit en metal, en bois, suivant ce quo I'on a sous la main. On ajuste 1c conduit directement nu reservoir, ou on le dispose on siphon; les siphons en usage pour decanter les vins et les huiles pourront, au besoin, parfaitement servlr, II est un autre moyen, d'ailleurs, de remplacer, d'une maniere öconomique, le tuyau llexi-ble qu'on n'a pas toujours ä sa disposition, cost dc se servir d'une corde detordue ou d'une bände detofl'e quelconque, qu'on dispose cotnme un siphon, en plongeant une de ses extremit.'s dans l'eau d'un reservoir suffisainmenl cleve; le tissu s'imbibe dans toute son etendue en vertu de la cnpillarile, et le liquide vient tomber gouttc ä gouttc a l'autre extreniit6sur la partie malade.
Quant nu reservoir, peu Importe sa forme; I'essentiel est qu'il soit assez bout pour quo le liquide s'eeoule facilement , assez grand pour qu'on ne soit pas a tout instant oblige de le remplir; une cuve, nn tonneau seront toujours alors employes avec avantage.
A delaut d'un appareil special, on pent encore pratiquer ['ir­rigation continue par des imbibitions, des lotions, des fomenta­tions dont on repete et soutient I'applicalion pendant tout le temps qu'on desire. I.es fomentations froides ou imbibitions offrent le plus d'avantages et causenl le moins d'embarras, en ce qu'elles ne neces-silent pas une assiduile aussi grande pour obtenir un memo elTet. On se sort alors dc larges compresses formocs avec une toile a grandes mailles pliee en plusieurs doubles ou bien contenant de i'etoupe, des eponges; on onveloppe ou I'on recouvrc avec ees com­presses les parties ä soumettre a l'irrigalion, et, par des affusions repetees, on y entretient une humidil6 conslante. Si, ä cc moyen, on pent joindre I'usngc d'un tube d'irrigation, I'embarras sera dimi-nue notableraent, ct I'effet sera aussi complct (jue possible.
Aus extremites inferieures des membres, sur les grands quadru-pi'des, on remplace habituellement I'irrigation proprement dite par les bains longtemps continues (|ui soul d'une plus facile application et donnent les memes resullats. Cos bains soul donncs, soit dans un vase a 1'ecurie, suit dans le couranl d'une riviere. Lebain de riviere est preferable en lui-meme, a cause du renouvellcment incessant de l'eau et de son maintien constant ä une basse temperature. Mais la necessite og I'on est de ramener, la unit au moins, I'animal a I'ecurie, fail que, au lieu d'une action continue, on n'a qu'uno action intermitlenle esseuliellemenl dofavorablo; car les symplomcs
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APPLICATION DF.S TOPIQÜES LIQUIDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;:i I I
inflammatoires, pouvant reparatlre dans chaque inlervalle oü lr to])ii]iio froid n'agit pas, il en n'-sulle, dans la niarche de la mala-dic, une sorte d'irr6gularlt6 plus nuisible quelquefois cine I'absence complete do fouto irrigation. Pour ces motifs, nous consid^rons toujours comroe bien prdf6rable 1c bain en ponnanonce ä recurie, dans un baquet, avec renouvellement de l'eau toutes les heures on toutes les demi-heures pour mainlenir une basse temperature.
G0 Douclios. — On nppelle douches, d'une maniere g6n6rale, Faction d'un courant Quide, dirigö avec une cerlaine force sur une partie extorieure du corps, dans un butuniquement lliörapeutique. Suivant la nature du fluide, on distingue des douches de vapeur, dont nous parlerons plus loin, et des douches liquides, qui sent les douches proprement dites. L'eau simple froide, ticde ou cbaude, ou i'eau chargee de matteres medicamenteuses, peuvent egalement ser-vir ä donner des douches; mais Teau froide simple est !e plus ordi-nairement usitee.
Suivant la direction du courant, les douches sont descendantes, laterales et mcendantes. Les douches descendantes, consistant ä lais-ser tomber l'eau d'une certaine bauteur sur la parlie malade, sont les plus efficaces, en ce que ce sont celles qu'il est possible de lais-ser agir pendant le plus longtemps avec regularite et Energie; on leur donnera done la preference quand on aura des locaux conve-nablement disposes et lt;les appareils appropriös. ^lais sur les oni-maux , il est plus ordinaire de voir appliquer des douches laterales, eo que Ton fait, soil an moyen d'une forte seringue, dont on dirige io jet sur la partie malade, soil, plus simplemenl encore, en se servant d'une eponge, d'une poignee detoupes, d'un linge, d'un corps quelconque trempe dans le liquide avec lequel on percute sur celte mPme partie ; mais il y a pen ä compter sur refficacite des douches donnces de cette maniere. Quant anx douches ascen-dantes, produites par un jet dirige verticalemenl de has en haut, on no pent les donner qua l'aide d'appareils späciaux, ressemblanf a des pompes foulantes, ce cjui fait qu'elles sont pen usitees.
Les effcts des douches dependent surtout de la temperature du liquide et do la vitesse du courant; la nature du liquide Importe lieu, car il n'y a que l'eau qui agit. Les douches chaudes sont sti-tnulantes ct sont uliles pour comhattre cortaines maladies de la peau; les douches froides, le plus frequeinment employees, exer-ccnl une action aslringentc, rcsolutivc et repcrcussive; elles con-
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:gt;1'3nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;cnmunutE mkiucinalk.
viennenl i^onlre les eugorgemcnls chroniques, les maladies arlicu-laires ; on les emploie aussi avec avantage centre les affectioiis
ccitibrales, chrnniqucs et aigui's, on les dirigeant sur la tele.
t0 liijcctittiss;. — On appelle inject ion, d'unc maniere genö-rale, rintroduction d'un liquide quelconque, a I'aided'un instrument approprie, daus une cavit6 naturelle on accidentelle; Von donne egalemenf le noin äinjeetion au liquide injecte. Les injeetions que rmi fait dans les eavites naturelles : la beuche, le rectum, les voies respiratoires, les \eines, etc. , sont des injections speciales dont i] sera question plus luin. Quant a celles quo Ton pratique dans les plaies profondes, les trajels fistuleux, les kystcs et autros eavites morbides, elles rentrenl tout-ä-fait dans la medication exclusive-ment externe: elles sent le moyen de mcttro en contact les tojii-iiues avec les lesions qui ne se bornenf pas ä la superficie du corps, el s'elendent dans les tissus a une certaine profondeur. La pluparl des liquides peuvenl servir ä pratiquerdes injections, mais on em­ploie principalement I'eau siiiii)le ou I'eau charg^e de principes inedicamenteux. L'eau simple agit seulement eoinnie detersive. Les injections d'eau tiede servent surtout ä distendre, li nettoyer les eavites, les plaies fislulcuses; celles d'eau froide exercent en outre une action astringente. Quant aux injections mödicamenteuses, elles exercent une action medicatrice en rapporl avec la nature de la substance mcdicinale. On fait ainsi des injections emollientes, astrin-gentes, excitantes, caustiques, etc.
Le moyen le plus simple pour injector les liquides ost l'emploi de la seringue a injections, en verre ou en metal. A defaut de serin-gue, on jieut faire usage d'unc1 vessie, qu'on remplil du liquide a injector, et d'un tube propre a diriger le liquide, que Ton fait jaillir en pressant la vessie. On pent encore faire usage d'un entonnoir si la cavile a injector est verlicale. L'essentiel ost de bien faire penetrer le liquide dans les diverses anfractuositös do la cavite morbide. Les injections, suivant leur duree, la force employee, la temperature du liquide, liennent a la fois des lotions, dos fomentations, des dou­ches, ole., et sont pratiqueos, au reste, dans les circonstances les plus variees.
Hn Frictions, Embrocations. — Le mol friction dosignc. en general, toute action par laquelle on excrce un frollement ä la surface dcraquo; la pcau. On distingue les frictions siches ou hygiiniques qui constituent une sorte tie pansage, el les frictions humides ov
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AIM'LICUION ÜES TOPlyUES liAZELX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'d\3
medicamenteuses qui se font ii I'aide d'unc substance mödicinalc liquide , el constituent ainsi un mode spöeial d'application externe des topiques liquides. Los teintures, les huilcs essentielles, le vinai-gre, öle. , sonl les liquides medicinaux le pins ordinairement em­ployes sous cette forme. On pratique les frictions a I'aide de In main, on, si Ton craint pour soi-ra^me l'action irritanle du medica­ment , on frictionne avec uiil1 piece delolTo, do laine autanl quo possible, proalaiilomonl iniliiboo du liquide. I.os frictions onl pour effet, par I'exccs d'irritation qu'olles determinent sur Ic dermc, d'augmenter l'action.propre du medicament, et quelqucfois d'aidcr ä sim absorption par I'organe cutane ; elles favorisenl surtoul los mödicaments rosolutii's, fondants, vesicants. Elles sont d'un emploi journalier dans la therapeutique chirurgicale.
Quand les frictions servent ä etendre les corps gras sur la peau, (in lour dtinnc le nom special.d'emftrocaiions. On fail dos embroca­tions, comme nous l'avons dejavu, avec des topiques mous; on on fail aussi, et plus souvent encore, avec dos linilos grasses, sim-plos ou medicamenteuses, dos liniments, etc. On les pratique, comme los autres frictions, mais on frottant phis exacteraent, dans tous les sons, pour bien etendre le corps gras sur le derme el le faire ponolror. Do plus, il ost bon, quand on a fail dos embrocations sur une parlie, de la netloyerau bout dun certain temps ä l'eau chaude el au savon, pour prevenir los effets irritants dos corps gras deve-iuis ranees. Au surplus, il faul toujours, avanl de Cairo unc em­brocation, quo la partie seit parfaitement propre et seche; si Ton doit roprlor l'application du medicament, on ncttoie chaque Ibis la partie a I'avance.
i' li. — Application des topiques gazcux.
Les mothndos pour ^application dos lopiqucs gazeux sonl peu nombreuses; car on rVn pas la possibilite do diriger a volontc l'action de cos corps. On los cmploie surtoul en fumigations et on bains do vapour.
1quot; Fiasii^-alions, Douclics laquo;Jo vapeur. — On dosigno, sous lo nom gon(''ral do fumigations, un modo therapeutique par Icquel on fail agir tin gaz ou une vapour sur un tegument externe on interne, soil sur une partie, soil sur la toUililö do la surface du corps. Tons les gaz cl loulcs les vapours peuvent servir ä faire dos
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314nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CIimURGIE MÄDICINALE.
fumipalidiis : icllos quc I'on f;iil avec de la vapour d'eau, et qui onl
principalement un but hygiamp;iique, portent plus particulierement le
iidiii de kiinx de vapour; il en sera question plus loin ; Itlaquo; fumiga­tions avec d'autres corps gazeux, dont I'objet est toujours d'cxercer unelaquo; action rmklicatrice sur les tösuments, seniles vraies fumiga-tions. Les gaz et vapeurs employes pour les pratiquer s'appellent egalement fumigations; suivant leur nature, clles sent emollientes, irritantes, specifiques, etc.; excmplc : les fumigations de vapeur d'eau nieilicainenteusc, de chlore, les fumigations sulfiireuses, etc. Elles sont ditcs encore siches ou humides, suivant qu'elles contien-nent ou non de la vapeur d'eau. Les premieres peuvenl elre sup-porlees l\ une plus haute temperature, ä cause do la chaleur absor-b6c par la volatilisation dc la sueur, volatilisation tres-ralentie , sinon suspendue. pendant les fumigations humides.
Suivant l'ötendue oü elles doivent agir , les fumigations sont yene-rates ou locales. Pour pratiquer les fumigations generales, il faut pouvoir introduire le corps entier du malade dans un appareil fermö, avec une seule ouverlure pour le passage de la tete, qu'il faut maintonir ä Fair libre, afiu (pie l'animal ne seit pas incommode ou möme erapoisonnö par les vapeurs toxiques que I'on fait agir sur I'organe cutane. Un appareil semblable est facile h pr^parer pour un animal de petite taille : une holte quelconque, un sac fermö au-tour du cou, une couverture jetee sur le corps el l'enveloppant de toutes parts, remplissent parfaitement ce but. On produil directe-ment la vapeur dans I'appareil ou on 1'y conduit par un tuyau, sui­vant la nature de la medication , ct la fumigation s'opere sans diffi-culte. .Mais il n'en est, pas de mamp;me avec des animaux de haute taille, pour lesquels on ne trouve pas facilement des appareils d'une elendue süffisante, ce qui fail que presque jamais Ton ne pratique sur eux des fumigations generales. Si toutefois clles etaient jugees necessaires, ce serait au praticien ä lirer parti pour les donncr des objets ä sa disposition, tout en se conformant aux prescriptions voulues.
Los fumigations locales offrent moins do difficullos, et se prati-quent de im\iie chez les petits et chez les grands quadruples. Si Ton doit finniger un des membres, on plongc cette partie dans une boitc, dans un sac, a rinterieur duquel on fait, arriver la vapeur ou le gaz-. ou hien, si Ton doit agir sous le ventre, ä la region inguinalc, on recouvre l'animal d'une couverture, ol Ton fait arri-
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APPLICATION DES TOPIQUES GAZEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;315
vor la vapeur vors la partie malade, en ayanl soin, il va sans dire, do preserver le reste du corps ol surtoul la t(gt;to , si la vapour cst dolötoro ou uuisiblo ä im lilro quelconque. Quelquefois, au con-trairo, les fumigations doivent olro introduitt's dans l'appareil respi-raloii'o; il y a alors d'autres precautions ä prendre qui scrnnt indi-quöos plus loin, quand il sora question de l'application dos topiqucs sur les teguments internes.
Lorsque la r6gion ;i fumiger appartienl h une partie du corps qu'il n'osl pas possible d'envelopper pour la soumeltre isoldmenl ä la fu­migation, on y fait arrivcr directement la vapour ä l'aide d'un luyau, mobile autant quo possible, plus ou nioins etroit, el coiu-muniquant avec l'appareil oü la vapeur so produit. Cost la co qui oousliluo Ics (/ohcAm rflaquo; vapeur. On peul appliqucr ces douches dans toutes les parties du corps et avec do la vapeur d'oau simple, comme avec un gaz quelconque. On los donne toujours chaudes, et olios exercent alors un effet excitant, resolutif, assez marqu6; mais il no taut pas Irop on prolouger Faction, afin de no pas determiner la ruhölaction et memo la vesication des parties.
On a encore appelo fumigations les gaz ct vapours quo I'on pro­duit quelquefois dans certains licux pour modifier l'air nllerö, el particuliöremcnt Fair dos logements. Cos fumigations sont ditcs desinfectantes; lour 6tude appartienl a I'liygiene goucralo, et olios doivent otre liien distinguees dos fumigations niödicinales (pic Ton fait agir sur le corps des animaux malades.
S0 Itains laquo;le vapeur. — On domic co nom , comme nous I'avons dit, aux fumigations specialement pratiquees ä l'aide de la vapeur d'oau, el dont le but esscnlicl csl de produire a la surface du corps une forte chaleur, et par suite une transpiration abon-dantc. Cola etablit une difference tranchee ontre les bains de vapeur olios fumigations purement uiodicinales.
En raison de lour action particulioro, los bains do vapour servent ordinairement ä remplacer chez les grands quadrupedes les bains chauds genöraux; quelquefois aussi ils remplissent des indications therapeutiques; mais, quel qu'en soil lobjot, les moyons do los faire prendre sont los momos. Parmi cos moyens, le meillour consisto a placer I'aninial dans un lieu bien ferine et de pen d'etendue, au milieu dnquel on fail arriver un jot de vapeur d'oau , et qu'ou appelle etuve. Mais, raremenl , les velciinairos out une oluvo a lour disposition: ils ronipiacenl alors le bain general par une Sorte dc
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;gt;!raquo;'•nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; cmiumGiE m£dicinale.
I'lmii^iiliiiii produilc par de la vapour s'ölevant d'ua vase place sous lo corps du malade.
Afin d'etendre le plus possiblel'effel de cette lumigatloD, on com-mence par placer sur tout le corps une couche de paille epaisse el bien unie, ct par dessus Ton elend une ou deux grandes couvertu-rcs eic laine qui embrasscnt rencolure, la croupe, el pendent, s'il sepeut, jusqu'ä terre. On place ensuite, sous le sentre del'animal, un vase plein d'eau bouillante, et au hont d'un certain temps, quand eile est refroidie, on la remplace par de l'eau cliaul'loc au incme (legre. En pareil cas, 11 faul assujettir le vase du mieux que 1'on pout pour rcmpeelier d'etre renverse, et en möme temps le recou-vrir d'un grillage de fer ou de hois, afin quo I'animal ne risque pas des'y bröler en y plongeant un de ses pieds. des differentes dispo­sitions prises, la vapeur qui s'eleve du liquide en dbullilion peiietre dans les interstices de la paille et agil sur presque lout le corps. Au i)out d'une heure, plus ou uioiiis, suivanl liiuliealion, on retire le vase, la paille, on bouchonnc le malade et on le laisse couvert.
(les bains de vapour, tres-efficacos pour combaltre les tensions extremes du systerae musculairo, It^ tetanos, ou pour activer la transpiration depuis longlemps suspendue par des maladies chroni­cles eulanees, n'agissent pas loujours avee assez d'energie. Alors , on pent avoir recours, pour remplaccr la vapeur, aux bains de furnier, qui agissenl de meine, inais avee plus d'intensile. Pour cela, on a un las de furnier arrange d'avance ä la manierc des cou­ches que font les jardiniers, el on le laisse fermenter. Quand la cha-lour s'est developpöe dans la couche, onl'ouvre, on abal I'animal par-dessus, et on recouvrc celui-ci avee du furnier chaud ; la lete seuli1, el principalemcnl les naseaux , rcstcnl a fair. Au bout d'une heure ou davanlage, s'il le faul , on retire le malade, on le rentre ii I'eeurie, on le bouchonne, on le couvre bien, el on i'abandonne au repos.
Sur les petits animaux, les bains de vapeur so donnenl par les meines precedes que sur les grands, mais avee plus de facilito. On pent encore pour eux faire usage des moyens qui servent aux fu-migations generales propremenl diles, et qui soul alors d'une ap­plication plus facile, car il n'esl pas mVessaire de preserver la lete. foutefois, il faul dire que, sur les quadrupedes carnivores qui ne transpircnl ])as, les bains de vapeur seraient ä pen pros sans effetj #9632;#9632;est pounpioi on nc les cmploic presque ja mais sur ccs animaux.
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Al'I'Ui:. DES rOPIQÜES Sl U LES TEÜ. IMIMINKS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;:U7
ARTICLE !1.
APPLICATIOS DES TOPIQUES SI R LES TfiüCMEXTS INTERNES.
Le tögument interne ou la muqueusc qui t!i|iissfi loules les cavi-los naturelles, ä cause de sa situation, est moins accessible que Ic tegument externe ä l'action dos topiques; il est möme cerlaines par-tics de son^tendue, los plus profondes, sur lesquellcs il esl lout-ii-fait impossible de porter dos substances medicinalcs destinies a des effets locaux. Les souls points do ce tegument interne sur lesquels on puisse faire aj^ir les topiques, sont : los orifices du tube digestif, les voies respiratoires, la muqueuse de l'ceil, l'interieur du vagin ei de l'ulorus, del'uretre et de la vessle. En outre, le tegument interne, plus sensible, plus permeable qua la peau, repousse l'emploi detoutes les substances mödicamenteuses d'unecertaineenergie, cequi röduil beaueoup le nombre des möthodes d'application dos topiques ü sa surface, dans los diverses regions oü l'on peut los faire ponötroi-.
5 l'. — Dans leraquo; oriliccs du tube digestif.
On no pout introduire dans cos cavites, qui sonl la bouchc oi Ic rectum, quo dos medicaments liquides ou tout au plus solides.
1raquo; Oarggarismes, Collutolres. — Les gargaristnes soul dos medicaments liquides introduits dans la bouche et le pharynx, destines ä agir sur la muqueusc buccale, ou seulement ä laxer ces cavites, et no devant pas pouolror dans le tube digestif. L'eau sim­ple ou modicamentouso en forme principalement la base; on en fait quelquefois avec du via, du vinaigre, do I'oxymel, etc. Ceux qui agissent eomme topiques sont Emollients, astringents, causti-(jucs, etc. Le meilleur moyen de les administrer est de los injecter avec uno seringue d'un volume proportionn6. A defaul do seringue, on impregne du liquide un tampon d'etoupe, do linge, d'eponge, fixe au bout d'un baton, et quo Ton promene dans Ions les points de la bouche. Quand on so serl de la seringue, il faut avoir sein de tenir la (etc dons sa position normale, alin quo la respiration no soil pas iionee et que le malade puisse facilement s'opposer ä la penetration du liquide dans les voies respiratoires.
Les collutoires sent des espeecs de gargarismes medicamenteux
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olbnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CUIUURGIE MKUU.l.NALF..
plus parliculiferement destines h agir sur los plaies de l'mtamp;ieur de la bouche et du pharynx; ils sent toujours portös ä Iaido de pinceaux on de tampons d'etoupe , d'^ponge , etc. Co (iui caraetärise los collu-toires, e'est quo lour action doit^tre purement localisöe sur le point malade, el qn'ils peuvent otro mouset liquides, tandis quo los gar-garismes doivent agir sui1 louto l'6tendue do la muqueuse buccale, el do plussonl toujours liquides.
9deg; I,a\rements, SuppoKitoires. — Los lavements . appc-les encore clystires, sont dos injections pratiquees dans le rectum ct la partie postorieure du gros intestin, dans le but, soit d'en faire evacuer les matioros oxcrenientitiollos, sdit d'y faire penelrer une substance alimontairo on un agent medicinal. L'eau simple froide , liedc ou chaude, ou l'eau charueo de principes alinienlaires ou ino-dicamenteux, on ferment presque toujours la base. On les donne communement a I'aido do la seringue, qu'on cboisil d'nno capacity pro]iortionnee a la taiilo de 1'animal. L'operation esl sans difficulte : il faut sonlement avoir soin de faire penolror la canule au-dela du sphincter, dans une direction horizontale, afin quo 1c liquide puisse sortir facilemenl de l'appareil; do no j)as I'enfoncer avec violence pour no pas dechirer la muqueuse, el, en fin , de pousser douce-ment le piston pour laissor au lifjuido 1c lenqis de so lepandre dans l'inteslin, et l'empöcher de faire obstacle au jeu de l'instrument.
Avant qu'on connut la seringue, rinjeetiou des liquides dans le rectum ötait une operation moins simple; on se servait d'abord de la come, employee 6galement pour introduire les breuvages dans la bouche. L'animal elait place sur un plan incline, le train poslerieur eleve; on lui faisait remuer la langue, on lui frappait sur les reins pour rempecher de fjiire des efforts expulsifs; pnis on introduisail dans le rectum la poinlc perforöe d'une corne de boeuf, danslaquelle on versait peu ä peu le liquide, qui penetrail de la sorte par lo seul effort de la pesanteur; et Ton attachait ensuite la queue centre l'anus, pensant ainsi faire mieux retenir le liquide. Au Heu de la corne, on employait encore quelquefois une bouteille, un vase a aiguiere , etc.
Nous n'avons pas besoin de faire ressortir tout ce quo de. sembla-bles procedos avaient de grossier ct d'imparfait; le liquide, pousse seulement par son poids, n'entrail que difficilement dans le rectum, s'echappail au moindre mouvemont de ranimal, de sorte que, nial-grraquo;'; loules les precautions possibles, il sen perdait toujours la plus
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AI'l'LlC. DKS TOPIQUES SL'U LES ll-C. INTERNES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iil'J
graade parlie. Pour cvitor cet inconvenient et rendre en tn^mc temps l'introduction du liquide plus facile, on avail pourtant imaging un autre appareil ; il so composail d'une large vessie adiiptee It un tuyau quelconque, comme une cauule en hois de sureau, ou la corne elle-mlme; on rempUssait la vessie du liquide ä injecter, on introduisait aussi profoud^ment que possible la canule ou la corne dans le rectum, el 1'on pressait fortemeut la vessie pour en fairo jaillir le liquide.
Ces metliodes primitives, usitees encore aujourd'hui dans quelques campagnes, sont evidemmenl inlerieures a l'usage de la seringue; mais enfin, a defanl do cet instrument et dans un eas pressant, on pent y avoir recours.
La quantile de liquide quil convient de faire penetrer parchaque lavement esl tres-variable; autrefois, sans doute a cause dc la difficult^ de Toperation, on n'en injeclait pas au-delä d'un litre aux grands quadrupedes, et aux autres ä proportion. Pour produire quelque effet, il faut au nioins doubler ou tripler ccttc quantity, co qui se fait sans embarras avec la seringue ordinaire, laquelle d'ail-leurs, j)ar scs dimensions, donne la mesure minimum ou il convient dans la phipart des cas do s'arnMer.
Outre les medicaments liquides, on peul introduire encore dans le rectum des substances solides, tolles quo le savon, les oignons crus, la scille, etc.; e'est ce qu'on appeEe ies suppositoires. Les anciens on faisaient grand usage, conjointemenl avec les lavements, pour determiner dos effets analogues, quoique plus energiques; on les employail surtoul en maniero dc purgatil's ou d'evacuatifs. Le savon etait le plus usitö; pour l'appliquer, on vidait d'abord lo rec­tum avec la mainhuilee, puis on y introduisait un fragment dc savon gros comme un ocuf do poule, el bicntol apres I'animal ache-vait 1'expulsion do ses malieres excromentitielles. Los suppositoires no sont plus en usage aujourd'hui.
5 2. — Dans les voies respiratoires.
^introduction do matieres mamp;licamenteuses propres a agir sur la muqueuse respiratoire pout avoir pour but un cfl'et general ou un effet local. Au premier cas apparliennent les stemutatoires, donl on se servait beaucoup autrolois pour provoquer des evacuations de la piluilaire. On pratiquait cos sternutaloires par des fumigations
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:;•,gt;(raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CHIRURGIE MlilJlUNALt.
irritantes, par rinsufQation de cerlaines poudres, par lilillalion avec une plume; on en fait niainlonanl tr^s-peu usage. Quant aux topi-ques deslinös ä remplir des indications purement locales, ils soul plus nombreux et d'un emploi beaucoup plus frequent dans la pra­tique. II y en a de solides, de liquides et de gazeux.
1quot; #9632;l'wjMijtn's solides. — Los medicaments solides destines a agir sur la muqueuse respiraloire doiveut eli'e präalablemenl reduils en poudre; on ne pourrait sous aucune aulre forme les intro-duire dans les cavites nasales. On les fait penelrer par insufflation, qui so pratique comme a l'ordinaire, ii l'aide dun tube quelconque de verre, diquot; bois ou de carton, que l'on charge de la poudre racdi-camenteuse, et ä l'interieur duquel on fait passer avec la bouche ou ä l'aide d'un soul'llet un courant d'air qui cbasse la poudre dans 1c nez. I.e tuyau tnöme du soul'llet peut remplir cet office. laquo; On peul encore so servir d'un petit sac de teile qu'on lie aulour du nez de l'animal; l'entree el la sortie de l'air pendant la respiration, les dbrouemenls du malade font voltiger la poudre medicamcnteuse qui ue tarde |ias a etre entralnee dans les voies respiratoircs par la colonne d'air inspire '. raquo; l'our faire penelrer les poudres au-dela . dans lo pharynx et le larynx, on se sert d'un tube suffisammenl allonge; dans la trachee et les bronchos, on le fail a l'aide d'une ouvcrture arlificielle praliquee par la traclieotomie.
8deg; Tlaquo;raquo;iraquo;ilt;i5äos Si-iäsijSä's. — On les introduit par injection . laquellc so pratique babitucllement avec unc seringue dun certain volume el par le procedo general connu. Mais il est un autrc appareil que nous devons faire connaltre, c'est le tube de M. Rcy {fig. 66), lt;jui commence ä elre assez generalement employ6 et donl I'adoption a memo 6i6 prescriie clans les corps de cavalerie -. Co tube est en cuir noir, fort et pen epais. La partie superieure est une ouverlure en entonnoir do 4,5 centimetres de diametre; le corps du lube a 28 centimetres de haul sur IU do circonlerencc; la canule inferieure a 9 centimetres de longueur a son bord Interieur, et 14 ä son bord externe; eile est enlouree par une rondelle en cuir qui sert ä fer-nier I'orifice nasal.
Pour faire usage de ce tube h injections, on maintient l'animal
1 Tauhi'iun , Xouveau Traiie rfe matiei'e wedicale . de thei'opeuti^ue el 'l': phnrmncie veterinaires, 1853, 1 vol. in-8quot;, p. 20. ' Journal Mititaiie oßleiel, 15 avril 1831,
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Al'l'UC. UES TOl'lQUES SIR LES TEli. I.MKUM-S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3^|
avec un bridon, im tord-nez, un licol do force, suivant le degre
de resistance, et on laissc la töte ilmis sa position ordinaire. lt;• En-
suile on introduit la canule dans rorifico d'une des cavitös nasalos
que Ion ferooe entierement au inoyen de la rondelle Fig. (j(i.
cnlouree d'un tampon d'etoupes. L'instrament elant
maintenu dans unc position perpendiculaire , on
verse 1c litiuide dans le pavilion superieur; de la, il
descend dans le lube, penelre dans la Darine, el
remonlc doucement vers la partie superieure de la
cloison medianc, d'oü il retombe par l'autre narine
qui n'est pas fcrmee.
laquo; L'impulsion du liquide ayant lieu sans effort, il est rare que los animaux so delendent, et, dans le eas oü ils le leraienl, ils ne peuvent se blesser ii la pituitaire, eoninic eela arrive souvent lorsqu'on se
sort d'une seringue en 6tain..... A eette occasion,
nous croyons utile de dire que, vu les difiicultes qu'on eprouvc ä faire des injections liquides avec la seringue, beaucoup de vclerinaires donnent la preference aux l)aiiis de vapeur; mais l'experience a deinonlre (ju'lls ne suffisent pas loujours, et quo certains jetages, quoique n'ctant pas de mauvaise nature, passeut a l'elat chroniquc et nceessitent l'abattagc d'aniinaux qui eussenl ulo rendus ä la sante par l'emploi de moyens plus ener-giques raquo; (Rapport de la Commission dhygiene) '. Ajoutons enfm que eel instrument, confectionne oxclusivement en cuir, n'est nul-lement fragile, ne coüte ((uc 1 fr. .:)0 c, et peut ainsi se Irouver entre les mains de tous les veterinaires.
3quot; 'foiiiciues j;-!raquo;zeux. — Pour faire penetrer les gaz et vapours dans les voies respiratoires, on pratique une sorte de fumigation speciale qui se fait ä l'air libre ou au moyen d'apparcils particuliers. La vapeur vient dun liquide pmto a une lianle tem­perature, ou bien eile se forme en projetant des substances volati-lisables sur une pelle rougic au feu ou dans un recliaud, ]iiiis se mele a l'air inspire par l'animal.
Lorsque l'on veut fumiger ä l'air libre, ce que Ion fail quand les vapeurs coütent peu ä produire, n'ont pas de caractere pernicieux, ou lorsqu'on n'exige pas unc action tres-intense , on se conlcnte de
1 Journal de Meilecine veferinaire. rto Lyon . I^.')! , l. VII, p. i'H,
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SÜ'lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CHiRlinGlE M^DICINALE.
lenir rauimal nltacho court, la tote Lasse au-dessus du vase genera-teur de la vapeur.
Pour produire une fumigation plus directe, on se sert, avons-tieus dit, dun appareil particulier; c'esl cc qu'on appelle Vappareil on sac fumigatoire, (|ui ne s'emploie que sur les grands quadru-pedes. II se compose d'un conduit de loile assez grand pour aller do la teto jusqua terra, plus d'une capote qui enveloppe toute la t6te. Fixe par une extrcmite autour du vase ou rcchaud d'ou s'echappc la vapeur, ce conduit fumigatoire est attache par l'autre autour du ncz de rauimal. Si Ton n'a pas un tel appareil ä sa disposition , on le remplace par une grande couverture qui enveloppe d'une part la lele, et descend d'autre part autour du vase; par ce moyen, saus retenir la totalite de la vapeur, on evite au moins d'en perdre la plus grande partie. Ce dernier moyen est le seul employe sur les petits animaux.
Lafosse pere, pour porter dans les cavites nasales difierentes ma-tieres volatilisables, avail invente une holte fumigatoire [fig. 07) peu usitee aujourd'hui, et qui cependant pourrait avec avantage etre plus souvent ulilisee. Elle se compose: 1deg; d'un corps laquo; couvert d'un cliapiteau que surmonte un tuyau long contourne an spirale et Fig. 67. destine ä conduire la vapeur dans le nez; dans le cliapiteau, en outre, se trouve une petite porte ä coulisse par laquellc on inlroduit les medicaments destines ä etre volatilises; 2deg; d'un rcchaud b qui s'ajuste exaetement avec le corps, et portant a son centre une espece de calotte ou capsule en Idle c, dans laquelle on depose les matieres a reduire en vapour. Le rechaud, en outre, porte differentes ou-vertures pour le passage de 1'air. Pour se servir de cet appareil, on introduit dans le fond du rechaud, autour de la capsule, des charbons allumes, on 1c recouvre du corps qui active le tirage, et quand la capsule est chaude, on y depose les matieres volatili­sables, et Ion precede ä la fumigation du malade.
;i. — Sur la muqueuse de Ifflil.
Toutes les substances medicamenteuses, specialement destinees a Mre appliquecs sur I'oeil, portent lenom generique de colhjrcs. Tres-
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\PPLIC. ItKS TÜPiyLF.S SUB LES 1KU. tNTERNES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;823
avanlageux par leur action directe sur une partie remarquablement sensible, ilsreclament clans leur apjilicalion les plus grandes pre­cautions. 11s so prescntent sous les diffcronls etats des corps.
1deg; Collyres solides. — Ces collyrcs sont exclusivement em­ployes sous la forme pulverulente; on les appelle encore collyrcs sees. Ils sont formös en general par des sels ou des oxydes mdlalli-ques : le sei ammoniac, le sulfate de zinc, l'oxyde de zinc, etc. ; par le caniphre, le sucre candi, etc. On les introduit dans I'ooil par insufflation ; on se serf pour cela d'un tuyau de plume, d'un tube de verre, de hois, ou de papier, ou d'une carte pliee en deux ; on y place la portion de collyre qu'on vent faire arriver sur l'oeil; et avec les deux doiyts de la main gauche, dcartant les paupieres de roeil malade , on en approche le tube, on fait passer la poudre enliv les paupieres en soufdanl legeremcnl. Si Ton soufflait trop fort, on chasserait une partie du collyre hors de l'oeil. — Ces collyrcs sees, qui out generalement des proprietes irritantes, determinent de la douleur, augmentent la secretion des lames, I'injection do la con-jonclive, etc.
Ä0 Collyres liquides. — D'un emploi bien plus general qua les precedents, les colly res liquides sont egalement beaucoup plus varies dans leur nature. Ils sont tiedes ou froids, formes d'eau sim­ple ou d'eau chargee do principes medicamenteux par dissolution , infusion ou ddcoclion; il y a ainsi des collyrcs emollients, excitants , narcotiques, astringents, etc. Ils sont employes en lotions sur les paupieres ou mis en contact avec la cornee. Pour les faire penetrer, on se eontcnte parfois d'appliquer sur l'oeil quelques compresses imbibees du liquide; ou bien, si Ton pent faire convenablement placer l'animal, l'oeil en dessus, on ecarte les paupieres d'une main, et avec lautre on laisse lomber sur la conjonctive quelques gouttos du liquide, au moyen d'une fiele dent on bouche incompletement I'ouverture avec le poucc. On pout encore les faire pönetrer en les soufdant ä travers un chalumcau, un tube otroit. Mais le precede le plus generalement suivi consisle a tremper dans le liquide un petit pinceau doux de charpie ou d'etoupe, une barbe de plume, el a I'introduire ainsi sous les paupieres.
C'est par ce dernier procede qu'on porte sur la conjonctive ce qu'on a appele des collyres mous, formös par des pommades, des onguents, desceratsspeciaux, dits ophthalmiqucs. qui sont d'ailleurs rarement employes.
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^-2-4-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CHIRDRGIE MliDICl.NALE.
3deg; CoIIjrcs ^a/.fiiv. — Cos collyres, fonruls par differenls gaz, Ids que l'ammoniaqae, le chlore, la vapeur d'adde atoti-quo, etc. , sonl encore appel^s collyres en vapeur. Leur application constitue do vöritables fumigations locales, que 1'on pratique par les m6ines precedes que toutes les autres fumigations locales, el dont les cffels sont irritants , narcotiques , Emollients, etc., suivant la nature de la vapeur employee.
J 4, — Dans le vagin, luterns, lurethre, la vessie.
Los malleres liquides sonl les seules qu'on fasse habituellement penotrer dans ces ca\ites, soil pour les distendre, soil pour en nettoyer Tinterieur, soil pour exercer une action therapoutique par-ticuliere sur la muqueuse qui les tapissc. L'injcction se pratique ä l'aide do la scringno, et avee differentos precautions qui seront indi-quees en etudiant les cas particuliers oil ces injections sont uliles.
ARTICLE III.
AD1UNISTUATIOS DES MfiDICAHENTS A L'lNTßRlEUR.
L'administralion des medicaments destines a agir sur reconomie enliere porte le nom particulier de medicamentation. Elle pcut se faire sur un grand nombre de points differents, soil par les surfaces naturelles, soil par des voies accidentelles. La mödicamentation par les surfaces naturelles ne pcut avoir lieu forcement que par Finlerme-diairc d'un des teguments externe ou interne qui, se faisant conti-nuilo Fun äl'autre, rccouvrent la totalilö des lissus et des organes qui composent le corps vivant. Parmi ces teguments, les muqueuses digestive el respiraloire, ct la peau, sonl les seuls que Ton choisisse pour la medicamentation. Quant aux muqueuses oculaire, urelhrale , vesicale, vaginale et uterine, qu'on pourrait egalement choisir, a ra rigueur, jjour cela, on n'est pas dans l'usage de 1c faire, ä moins decirconslancos lout-ü-fait exceptionnclles; cela n'aurait aucunavan-tage. Cos muqueuses recoivent sculement des topiques destines a exercer sur ellcs une action locale. La medicamentation par les voies accidentelles comprend 6galemcnl differents precedes ; ellc peut avoir lieu par toutes les lesions de continuity possibles, par le tissu cellulaire, par les veines. De tons ces points, externes ou internes,
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ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS A Lquot;lM KUIELlt.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 325
natorelsouaccidentels, l'absorplion, ([ui s'exerce dans la lotalilö de ramp;onomie, transporte lo medicament thins le torrent circulatoire, oü il doit toujours arriver pour exercer son action definitive.
Au rösumö, l'administration des medicaments pent avoir lieu •
1deg; Par le tube digestif;
2deg; Par l'appareil respiraloim;
So Par la peau;
4deg; Par le tissu cellulaire sous-cutano;
5deg; Par les veines.
5 Jer, — par ie tube digestif.
La muqueuse digestive est le principal tics teguments internes. Recevant habiluellement les maleriaux destiuös ä l'entretien de la vie, eile jouit a cause de cela tie proprietes absorbantes tres-mani-festes, et se presente par consequent comme la voie la plus naturelle cl en menie temps la plus sure pour rintroduction tics medicaments dans reconomic.
Toulefois, le tube digestif n'est pas 6galement favorable dans toute son elcndue ä la inedicamcntalion. Sous ce rapport, la parlie antcrieure, qui d'aillcurs porte I'orifice dispose par la nature pour t'introduclion ties matieres dans la cavite digestive, est celle qui com lent le mieux, en ce f|uquot;elle correspond a l'estomac et a linles-tin grele, parties tie la muqueuse digestive oü s'exerce de la ma-nicre la plus active la fonction absorbante.
Aussi n'est-ce quo par exception que Ton introduit des matieres incdicamcntcuscs par I'orifice posterieur de l'appareil digestif. Quel-quefois, pour une cause quelconque, le passage des medicaments est impossible par 1'aneou I'autre deccs deuxvoies naturelles; alors on pratique une ouverture artiflcielle sur letrajet de l'cesophage, el on les introduit a I'aitle d'une sondo creuse; mais la description tie cc mode de medicanientatiou doit ctre renvoyee a 1'histoire do I'opera-lion s])eciale qu'il reclame. Enfin, il est un dernier moyen de medi-camentation fort employe par lesanciens, et consistant ii introduire par le nez les matieres destinecs ä l'estomac ; coutume absurde, abandonnee au rcsle depuis longtemps, et (jue nous no signnlons que comme souvenir dune erreur disparue.
Dans les cas ordinaires, il faut toujours, nvant d'introduire des medicaments dans 1c tube diuoslif, s'assurer dabonl de rintearitöde
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ÜÜÜnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CI1IHURGIE HEOICINALE.
cet appareil; puis, ä moins d'urgeace, soumeltre 1c malade k uae diele pröliminaire, afin quo les m6dicamenls nc so perdenl pas dans une trop grande masse alimontaire, ou ne s'y allerent chiini-quemcnt. Pour les monies motifs, il convient, aprös l'ingestion, de ne pns dormer trop vito ä l'animal des aliments ou des boissons, ä moins que Ion ait adminislre un medieamonl solide dont il Importe d assurer l'action en 1c d61a\ ant par un liquide.
Les medicaments introduits par le tube digestif sont solides ou liquides, et les uns et les autres peuvent etro administres sous les formes suivantes ;
10 Elcctuairc*raquo; ou Opiats. — Les electuaires, opials ou confections, comme on les appelle encore, sont des preparations piUeuses, formees par le medicament qu'on veut administrer, uni ä un excipient qui esl ordinairement le miel, la melasso, la casso-nade, les sirops, l'extrail de genievre. On peut donner cette forme ä presque tous les medicaments susceptibles d'etre introduits dans leconomie. Le medicament servant de base peut ötre solide et doit Hre alors reduit en poudre. Quelquefois, la maticre active est molle ou liquide, comme sont les decoctions vcgetales, les extraits, l'extrait d'opium , par exemple, qui a fail donner le nom (Yopiats a ces preparations. Dans ce cas, on prend pour excipient une poudre organique , de la farine, des poudres de reglissc, de guimauve , de gentiane. On prepare les electuaires par simple incorporation dans un rnortier ou avec une spatule, et autanl que possible au moment d'en faire usage , vu qu'ils se conservent pen. On los adminislre generalement sans difficullc. Quelquefois, les animaux les prennent d'eux-memes quand on les leur presentc; s'ils les refusaient, on les leur introduirait dans la bouchc avec une spalule ou une cuiller de bois. L'elcctuaire convient quand la substance ne repugne pas trop au goüt de l'animal; sinon il faul recourir h la methode suivante.
quot;0 Holm et I*ilulcs. — Les hols el pilules sont de petites boulettes rondes ou ovoides, confectionnees avec une substance me-dicamenleuse prealablemenl mluite en pale d'une eertainc consis-lance, et que Ton introduit par contrainto dans le tube digestif des animaux. C'est le moyen le plus commode pour administrer les medicaments solides que les animaux ne vculent pas prendre d'cux-mamp;nes.
Le bot differc de la pilule en ce qu'il esl plus volumineux, moins consistant; on le fait habituellement d'unpoids moyen de 50 gram-
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ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS A 1. I.VmilEl 11.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;:gt;-,'(
mes, tnndis que la pilule no pesc gucre quo le dixiome. F.o Iwl scrl exclusivcmcnl aux grands animnux ; la pilule inusilee chez ceux-ci est röservee pour les pctils quadrupedes. On prepare les bols et les pilules, commc les eleetuaires, avec des substances Iros-diverses. Si le medicament est une poudre, on l'incorpore nvoc un excipienl mou et sucrö, dans lequcl on l'ajoute peu ä pen, jusqu'ä cc quo le melange ait une consistance süffisante. Si la base est une substance molle, on se sort d'un excipienl pulvörulent inerte, de la poudre de reglisse ou de guimauve, quo Ton ajoute alors peu a peu pour former la päte; si, enfin, la matiere active est liquide, on on fait d'abord une päte avec xine poudre inerte, et on l'incorpore avec du miel ou un autre excipiont semblable.
L'administration de ces preparations nest pas toujours sans dil-ficulte. Quand ce sent des pilules qu'on veut faire prendre ä des petits animaux, on leur ouvre la gueule, on laissc tombor les pilu­les au fond de la bouche , et, apres l'iatrodaction de chacune d'elles, on abandonno la t6te pour facilitor la deglutition. Pour faire prendre des bols a do grands quadrupedes, on se borne ordinairo-ment ä les introduire avec la main droito ä l'entr6e du pharynx, pendant qu'avec I'autre main on tire la languo en dehors; le bol depose, on retire la main, on abandonno la langue, et la deglutition s'opcro. Si Ton craint pour soi quolque accident par l'emploi do ce nioyen Ires-simple, on se sert d'une spatule ou do la baguette pour porter le medicament a la base do la langue. La baguette esl un baton pointu, de la grosseur du doigl, et d'une longueur süffisante pour penetror au fond do la bouche, sans quo la main risque d'etre blessce. Pour en faire usage, on place le bol ä roxtrdmite taillöoon pointe, on tienl la languo do I'animal do la main gauche, et Ton enfonce i'inslrument jusquo sur la base do la languo, oü on I'appuie pour faire lomber le bol; on se servirait do mc^me de la spatule; puis on fail boire I'animal, pour delayer dans I'ostoinac la päte modicamentouso.
Co procede oloinontaire a eto plus ou moins perfectionne. Ainsi on y a ajoule le speculum pour tenir la bouche ouverte, ct quelques praticiens en ont fait un appareil special on le garnissant d'une espoce d'entonnoir en cuir, fix6 cntre sos deux branches, el servant ä faire parvenir le bol. avec la main soulement, jusiiu'ä rcnlröo du pharynx; pour op6ror, on tire lögörement la langue au-dehors; on enlevo ensuite promptement le speculum, I'animal retire la languo. el se inmve force d'avaler.
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A'2tgt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CHlRUnClE MKDICI.NALK
On so soil encore d'un aulrc iostrumeat appclö piluliere ou pilu-liaire, ct qu'on no [lout mieux comparer, pour laquot; forme, qa'äcette cspccc do canon do boisavec lequel les enfants chassent, en maniere dc projectiles, dos tampons de filasse ou do papier. Lebas ayant le premier decrit cet instrument dans le Recueil' ol dans sa Pharmacie vetirinaire, on I'a appelo et on 1'appelle encore piluliere de Lebas {fig. (IS |. Cost an tube do bois lendre, en bouloau, tilleul, sureau ou peuplier, long do 50 centimetres environ, large de 4 a 5 centi­metres, et perce dquot;uuc ouverture centrale de 3 centimetres de dia-molro, i la as laquelle ponolre un piston do morne longueur que le tube. L'oxlreinitö qui entre dans la bouclic {fig. G9) doit ötre arron-dio pour no pas blesser l'animal; olle porte une especede reservoir Fig^68. fig^BS- creuse dans la paroi interne do I'instrument, et res-semblant a une dilatation de rouverture centrale, comme on le volt dans la fig. 69, representant la coupe centrale do I'instrument. Quand on veut admi-nistrer le bol, qui a la forme d'un a-uf, on I'intro-duit dans ie rosorvoir, on dirigo la piluliere dans l'arriere-bouche, et on poussaut le piston on y cbassc lebol; I'instrument est relirö aussitöt, et Ton pout, en tres-peu tie temps, administrer ainsi un assez grand nombre do bols.
Outre la piluliere Xebas, on a omployo encore d'autres appareils. On connalt dojä le bridompeculum do Brogniez {fig. 30, p. 159), ä I'aide duquel, eie-vantla tote el laissaut la langue libre, on introduit les bols en los jolanl Tun apres I'autre, avec la main, dans le fond do la bouche; on facilite la deglutition en y versanl an verre d'eaa par intervaUe. M. Sempastour, \6teri-naire au haras de Pompadour, envoya, en 1849, ä la Sociole cen­trale do Medecino votorinairo, la description d'un instrument invente par lui dans le mome but, et dcvanl romödicr aux blossures quo Ton se fail aux mains, et aux dil'licultes que I'on eprouve qaelque-fois ä donner des pilules aux ehevaux. M. Symph. Bouley, charge do faire le rapport sin- le travail de M. Sempastour, seance du quot;20 decembre 1849, nous apprend a quo I'instrument do ce velori-
1 Reeueil ile Medecine velerin'aire , 1825, t, II, p. 159. '#9632; fima-il fh Mdecine relerinahr, 1850,1 \NV1I , |i 198
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ADMIiNISTRATlüN DKS MKDICAMEiMS A LIMKUllXU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 320
nairc esi formö laquo; de deux branches röunies enlre elles [lar unc chamicre ä bascule, et qa'un ressort d'aeier placö entro celte der-nierc et los poign6es tend h öcarler les brandies de cc crtlö, et par consoquunl a rapprocher les mors qui ressemblent aux deux sections d'un cylindre creux. D'apres ce simple apercu de l'appareil, ajoute le rapporteur qui ne doune aueun autre detail, il est facile de comprendre la maniere d'en faire usage. raquo;
A l'occasion de ce rapport, M. Symph. Bouley rappeile ensuite ([u'il avait vu quelques anuöes auparavant im mstrumcnl anglais propre au meine usage el ayanl la forme d'un pistolet ä canon allonge, muni d'un ressort ä detente; toutelois il donne la pr6f6rence ä la piluliere Lebas, instrument peu couteux et pcul-cMre le plus com­mode pour ceux qui nquot;ont point Thabilude de sc servir de la main; mais, dit-il en terminant, cc dernier moyen, l'cmploi de la inain, est en definitive le plus sör et le moins ilangercux pour L'animal, et Ton n'est jias expose a s'excorier les mains si Ton so sort du speeu-lum. Prenant la parole, Hartholemy aine donne la preference ä la baguette, qu'il cmploie, dit-il, depuis quarante ans avec succes, tandis que les aulres moyens lui out paru dangereux, des accidents gangreneux ayant quelquefois öte la consequence de la perforation des parois du pbarynx par rextremito do la piluliere. Quant au spe­culum, il lui reproche d'exiger beaucoup do temps et de laisserplus de facilite ä l'animal pour rejeter le bol. A leur tour, MM. Rossignol el Villate font savoir qu'ils so servent du speculum , lequel esl conlie ä un aide pendant quo l'opörateur, saisissant la langue d'une main, porte do 1'aulre lo bol jusqu'a la base de eel organe qui est ensuite abandoniiö a lui-mome.
Cos opinions contradictoires ne prouvent qu'uno chose : cost quo tons los procedös soul egaleinent favorables quand ils sent mis on pratique par unc main exercee. Et, suivant les circonstances, lo praticien a loujours la latitude de choisir celui qui doit lui offrir le plus do commodity.
Outre les bols el pilules, les aneions avaient encore une autre forme analogue d'adminislrer les medicamenls, consistnnl ä les faire entror dans le fond do la gorge, ä ['aide d'un baton ou d'un nerf de bceuf: cost ce qu'ils appelaient des armants, donl 1'usage, avec juste raison, a otö abandonne.
Il0 niasti^atliiui's. — Les mastigadours, appel6s encore nouets on billots sonl des malicrcs medicamcnleuscs, quo Con
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:\:]Qnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; cmnURGiE mkdicinale.
mainticnt dans la bouche, en les enveloppant dans un morceau
dV'loflb pour qu'elles soient machees lentement. C'esl un moycn d
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faire pönelrer dans loconoraie des principes actifs dont I'ingostion en un seul temps pourrait presenter des inconvenients. On en fait d'abord line piUe commo si Ton voulait en former des bols, on enveloppe cette pate dans un lin^e, et on la mainticnt dans la bou­che en billot ou en nonet. Le billot est le moycn le plus ancicn ; il consiste en une espece de mors en hois arrondi, do la grosseur du doigtj maintenu dans la bouche par deux eordes disposöos comme des montants de bride; autour de ce billot on nouait le linge con-tenant les matteres mödicamenteuses. Sur les solipedes, on pent tout simplcment sc servir d'un mors de bridon; mais sur 1'espece bovine, il laut faire usage du billot de bois, et les eordes montantes sont fixecs, soit aux comes, soil sur la nuque, en maniere de uMicrc. Quelquefois on se passe de mors ou de billot; on roule le linge con-tenant le medicament, on le none paries deux bouts, at, avec deux eordes passant sur la nuque, on I'attache comme le mors; e'est la ce qu'on appelle particulieremont 1c nouet. (Test par extension de denomination qu'on a onsuite donnö les noms do billots ou de nonets aux medicaments employes en mastigadours. D'une maniere ou de lautre, lesmatieres ainsi d^posces sont machees lentement; la salive, les boissons en dissolvent les principes actifs, lesquels ensuitc etant exprimes par la pression de la langue, sont en partie a vales, en parlie perdus, et le mastigadour (mit par amp;tre entierement con­somme. Pour en perdrc le moins possible, et pour que la presence du medicament ne soil pas une cause de gone, on no met le nouet ou le billot que dans les moments oü I'animal ne mango pas; on 1c laisse jusqu'ä ce qu'il soil epuisö, et on le renouvelle s'il est neces-saire.
On faisait autrefois un grand usage de ces mastigadours. On les composait principalement do substances tres-aclives qu'on aurait hesite a ingerer en totality, telles que I'assa-foetida, le camphrc, le gingembre, 1c sei de nitre, le sei de cuisine, la thoriaque, I'oxymcl, le quinquina, la flour de soufre, etc., qu'on melail ä la farine ordi­naire, an miel, ä la farine de graine de lin, a la poudre de r6glisse, etc. Quelquefois on appliquait cos matieres en billot seulemcnt pour provoquer la salivation ou l'appötit; on les appelait alors maslira-toires. Enfin, dans le mAme but, on remplacait parfois tout medi­cament par \m instrument particulicr, appelö aussi mastigadour
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ADMINISTIUTION DES MEDICAMENTS A L INT^RIBUn.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3:31
{fi(j. 70 ), espece de bridon portaut autour du mors plusieurs piöces
uiübiles desliiu'cs ä exciter le mouveinent eonstant pie. 7U.
des mäcboires. Ces pieces sont Irois moities d'an-
neaax en demi-ovale, d'inegales grandeurs, ajustees
les plus petites clans les jjlus grandes, de niunioro ä
former Irois courbes concentriques. Les anciens mare-
chaux plaeaient le mastigadour pour rafraichir la bou-
che, pour empecher la languo de pendre au-debors.
On disait encore alors mettre le cheval au masligadour
quand on 1'attachait entre deux piliers, la croupe a la
mangeoire. Le billot, le nonet, le masligadour, sont aujoord'hui ,
pcut-elre a tort, presque tombes en desuetude.
4deg; Pains meclieaiiicntem:; Alülangc avec les ali­ments. — L'administration des medicaments sous forme tie pains est un mode dc medicamentation avantageux en ce qu'il per-met I'ingestion en assez grande quantile des medicaments qu'il serait difficile de faire prendre directement, comme certaines pou-dres v6geta!es toniques : la gentiane, röcorce de cMne, etc. Les pains medicamenteux sont confectionnes comme les pains ordinaires; on prepare une pate fenncnlee, et on la fait cuire apres y avoir in-corpore les medicaments. Les farines (forge, de hie, de sarrasin , de graincs legninineuscs, servent ä confectionner ces pains dans lesquels on pent faire cntrcr, d'ailleurs, les medicaments les plus varies, execpte j)ourtant les malieres volalilisablcs ou decomposables par la chaleur u laquelle on doit soumettre la preparation. Ces pains, que les animaux, en general, prennent facilemenl, sont un bon moyen de donner des medicaments a ccux qui vivenl en Iroupeaux on quand on est oblige d'en faire prendre a beaucoup d'animaux ä la fois, comme cela arrive dans les epi/.ooties.
Quant aux matieres qui craignent l'action de la chaleur, on a la rcssource de les melangcr simplement a froid aux aliments que les animaux doivent prendre. S'ils sont liquides, on les nuMo aux boissons; s'ils sont solides, on les reduit d'abord en poudre, et on les incorporcä du son mouille ou frisö qui, en pareil cas, est pres­que toujours choisi de preference.
5deg; Boissons. — On appelle hoissons, dans la medecine des animaux domestiquos, independamment de la boisson ordinaire qui est I'eau , les preparations alimcnlaircs ou mcdicinalos que les ani­maux prennent d'eux-memes; elles correspondent aux tisanes de
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3:.$-3nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; cinnuftGiE h£dicinale.
riioimnc. G'est la manifere la plus simple do pröparer ot d'adminis-
Irer It's mödicaments liquides ou solubles duns I'eau.
I^llo no reclame d'autre precaution que ccllc de no pas pröparer les boissons avec des matieres odorantes ou de saveur marquöe, el de toujours mettre la substance active en assez foible quantity pour ne pas degoüter 1'aniinal. On dunne sous cottc forme des matieres animales et vegetalcs auxquelles I'eau, le pctil-lait, servant princi-palement de vehicule.
ftraquo; Itreuvaft't's. — On appelle breuvages des preparations plus concenlrc'es quo les boissons et qui en different principalerocnt on ce quo les animaux ne les prenuent pas d'eux-memes et qu'il faul les leur administrer par dos moyens particuliers. (quot;ost sous cclte forme quo Ton donnc les medicaments liquides actifs qui ne doivent (Hro pris qu'en petite quantite et qui no peuvent iMre bus. 11s cor­respondent aux potions do riiommo. Leur nature esl tres-variable; i'eau, I'alcool etendu, le vin, la biere, le cidre, etc., on sont los veiiicules ordinniros, et Ton y fait entrer des matieres mincralos par dissolution, ou des maliores organiques par infusion, decoction ou maceration. On les donno froids, tiedes ou chauds, suivant la teniperatui'e (|ui favorisc le plus Faction du medicament.
La quantite de chaque breuvage varie suivant la taille des ani-maux, la nature des medicaments; mais, en ueneral, coinme 1'ad-minislration de ces preparations offre toujours une certaine difli-cult(', il est de rfegle d'en reduii'o le volume le plus possible. Los proportions ordiiiairement adoptees sont : pour les grands quadru-pedes, d'un demi-litre a 1 litre et demi; pour les petits rumiuants ct les pores, do 2 a ö decilitres; pour les carnivores, de t ä 2 decilitres.
Lc mode d'administralion n'est pas le memepour toutes les espe-ces. Sur les petits animaux, on ne pout operer qu'ä la main; ce laquo;jui fail que, sous ce rapport, on a peul-otre plus do difficullo qu'avecles grands, attendu que, les tenant ainsi, ou est toujours ubliiie, pour ne pas les etouffor en les faisant boire, de leur laisser une certaine liborlo dont ils profitonl pour accroitre leur resistance. Le moyen generaloinent employö sur les petits animaux est celui-ci : on les fail asseoir sur lour train postörieur; avec une main on sou-levc la tele , on ecarle les levres au niveau des commissures, ot Ton verse on I'on fail vorsor par un aide le liquide ä petites gorgöes onlrc les dents cl lajouc, commc dans un cntonnoir. Autant que
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ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS A l-'lMllUlEl II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;333
possible, pendant cette operation, il faut laisser la mächoire infe-rieure librc, ne pas coatraindrc los sujels, afin de facHiter la d^glu-lition; mais e'est oe qui n'osl pas toujours facile sur lo chien dont on ne peut souvenl vaincre la resistance qu'on lui saisissant les deux inaehoires; on introduit alors le niedicaincnt par le rneine procedo, mais sans ouvrir la Louche, et le liquide, verse en pelites quantiles ä la Ibis, passe a travel's les dents.
Sur le pore, la resistance des levres rend cc moyen göneral d'une application difficile; il fautmieux ouvrir la bouche a l'aide du baillon et y verser direclcinenl le liquide. On pout, pour cela, se servir avec avantage du speculum-lmillon de Viborg, deja rej)resente {fig. 31, p. löö), qui permettra l'introduction du liquide mieux que tout autre appareil.
Sur les grands animaux , pour faire prendre les breuvages, on se sert de la come, de la bouleille on du hridon ü breuvage, Mais, dans tousles cas, il faut coinmenccr par clever la töte de ranimal, pour la meltre dans une position favorable ä l'introduction du liquide dans la bouche; et, pour cela, on le place au travail, a I'ecurie, ou dans lout autre lieu favorablement dispose. Quant a la maniere lt;le soulever la tete, ellc est assez variable. Quelquefois on se sert d'une corde portant ä son extremite infei'ieure une anse ou un anneau, (lu'on passe ä la machoire superieure dans I'espace interdentaire; on lait glisser supericurement la corde sur une poulie, sur une barre, surl'^cbelon d'une eehelle, sur une brauche d'arbre, el, en la lirant en Las, on souleve la letc. Si Ton n'a pas pour cela dc local ton-venablement dispose ni une celielle, on fart plus grande I'anse dc corde C[ui crabrasse la machoire superieure, on engage cette anse entre les branches d'une fourchc, et, tenantcelle-ci avec les mains, on souleve la tete autanl qu'on veut. — Parfois , on se sert du spe­culum, avec lequel, en meme temps, on tient la bouche ouverte. el Ton porle la UMe haut avec la main.
Mais ces dil'ferents moyens onl rinconvenient dc ne pas laisser la tele assez libre; il serait preferable de pouvoir I'elever sans cearler les machoircs, ee qui donnerait plus de facililö ii lanimal pour operer la deglutition. C'est pourquoi l'emploi seul du licol nousparait mieu\ convenir; on passe la longe sur la harre superieure du ratelicr ou sur une barre quelconqae, et Ton souleve do raemc la tele autanl quo I'on veut, en tirant la longe en bas. Peul-elre ee moyen a-t-il l'inconveiiient de forcer la tele ä se renverser un pen du cote oppose
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3;Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CilinURGIE raquo;EOICIKALE.
a celui oü la longe tire; mais il esl tres-facile d'eviter cela avec deux longes (jui lirent one de chaque cote, on avec une seulo par-timt d'un anneau fixe sur la muserolle du licol.
De quelque manierc qu'on ait soulevö la t6to, rcstc niainleiianl a introdaire le liquide; c'est co ciuc Ion tail, avons-nous dit, avec la corne, la bouteille ou le bridon ä breuvage, en s'aidant, dans tons los cas, d'une chaise, d'un cscabeau, d'une echelle, de la mangeoire, suivant la circonstance, pour so placer ä hauteur süffisante.
La come esl I'instrument le plus anciennement usite. C'est une corue de biuuf, choisic aussi grande quo possible, el sciee ä la pointe, do manierc ä donaer jour a la cavite Interieure. On s'cn sert de deux manieres : 1deg; en la meltant dans la bouche par la pointe, et en y versant le liquide au moyen d'un aulre vase, et ä plusieurs reprises; 2deg; en le remplissant, apres avoir bouehö l'ou-verture avec le doigt, afin d'en verserle contenu dans la bouche , et cela autant de fois qu'il faut pour epuiser le breuvage. Ce dernier moyen n'6lant praticable qu'autant qu'on maintient ouverte la liou-che de l'animal, offremoins d'avantages quo l'autre, et expose beau-coup [)lus a laisser aller le liquide dans les voles respiratoires.
La houtdUe esl une bouteille ordinaire, de vcrre 6pais, donl le goulot est garni d'une forte couche d'etoupe ou do linge. Pour s'en servir, on la remplit du liquide, cl, introduisant le goulot dans I'es-pace inlerdentaire, on verse le breuvage portion par portion.
Quo Ion se serve de la corne ou de la bouteille , I'operalion esl ge-neralemenl plus facile avecles ruminants qu'avecles solipedes. Tou-lefois, avec les premiers, il y a quelquos precautions parliculieres a prendre , a cause de la complication de l'appareil gastrique, sui­vant le lieu oü Ton veul faire arrivor le liquide. Quand le breuvage esl destine au rumen, il faut le moins possible deranger la tele de sa position naturelle, et verser le liquide ä grandes gorgees. Si Ton veul faire peuamp;rer les medicaments dans la caillelle, il faul tenir la t(Me el le cou forlemenl tendus el verser le liquide en petiles quan-tiles a la fois, et de la sorte il se rend dans le quatriemc estomac sans sorlir de la goulliere oesophagienne.
On a discute sur les avantages relalifs dc la corne el de la bou •#9632; tcille pour l'administration des medicaments. Tout rccemmcnl, \in vet6rinairc anglais, M. Cox, rapporlail dans the Veterinarian I'obser-valion d'une vachc (jui mourut ä la suite de l'administration de breuvages astringents el purgatifs au moyen de la bouteille, el donl
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ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS A l'iMEUIEUU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;335
I'autopsie fit voir que la mort (Hail duo ä l'introdaction du breuvage
dans les voies at'iicnnos. 11 en concluait que la cause de la morl etait lo mode d'adminislration mis en usage, el qu'il y avail par consequent plus de danger ä so servir de la bouteille (|ue de la come. M. II. Bouley, qui rapporte cette observation ', n'est pas de cet avis et pense que la nature irritante et astringente du liquide a 6te la cause principale qui I'a fait devier des voies ordinaires, par suite de la constriction qui s'ost operee sur l'arriere-bouche. Sans prejuger de riniluence reelle (jue peut exerccr la nature du liquide, nous ne pensons pas que les deux moyens d'adminislration j)resenteiit unc grande difference commc resultat et qu'il y nil i)lus a craindre avec Tun qifavec Faul re, quand on prend les preeaulious voulues, c'est-a-dire quand on n'introduit le liquide que pen k pcu, par [)e-tites gorgecs, et en ne levant pas trop la UHe.
M. Mazoux, veterinaire enYendt;e, a propos de I'observation do M. Cox, a public 2 quelques reflexions asscz justes sur ce point, et lirecs de son experience pratique. II adtnel la probability que I'ad-minislralion de substances astringentes puisse determiner, dans rarriere-bouche, unc astriction teile, que los liquides passen! dans les voies respiratoires; mais il considere cela comme un accident fort rare, ct ne survcnant qu'autant qu'on n'a pas 1c soin do verser le liquide par petites quanlites, sans que, pour cela , la cornepre-sentc des avantages sur la bouteille. Dans les cas oü M. Mazoux a pu observer la toux opiniatre ou la mort d'un animal survenant ä la suite de ce mode d'adminislration, il ne l'attiibue qu'ä la cou-tume ignorante que 1'on a dans le Marais, pays qu'il habile, do tirer la langue hors de la bouche, de l'y maintenir avec force, el d'empfecher tout mouvement de la tetc. laquo; Ce moyen est, en effel, ajoute M. Mazoux, le meillcur possible pour que le liquide dispa-raisse d'une maniere rapide, el surtout en le versant d'un seul trail; mais la medication ne produit pas toujours un hcurcux resul­tat. Sur cent boeufs , si quatre-vingt-quinze echappent ä l'asphyxie, parce que le liquide aura suivi quand m6me la voie de l'oesophage, les autres auront des quintes de toux plus ou moins persislantes el reiteröes : un cinquieme perira viclime de la manoeuvre inhabile.... #9632;Ic me resume en disant que rinjeclion rapide ä grandes goi'göes ,
1nbsp; RecueildeMedecine veterinaire, 1851, I. XXVIII , p. 111.
2nbsp; Jvurntil tic Medecine veterinaire, de Lyon , 18Ö2 . t. VIII, p. 15C.
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;5;)onbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;unnuRCiE medicinale.
la non liberto des mouvements do la languo, sont les motifs prin-cipaux qui detorminent cos accidents d'asphyxie plus ou moins rapides. raquo;
Tous cos iiiconvenients, inhöronts ä remploi do la corne ou do la bouteille, seront ä pen pros complelement evites avcc le bridon a breuvage {fiy- 71), appareil d'un emploi beaucoup plus commode el plus sür. II so compose d'un bridon a mors croux , dont la cavilo ouverte par uno extromite au fond d'un entonnoir oxloriour, est formöo ä l'aulro;
il porte do plus
la partie moyenne,
uno ouverture commumquant avcc iinte-rieur de la bouche. En outre, de chacun
des bouts de cc mors s'eleve, suivant la la direction do I'entonnoir, uno tigo do for de löä 18 centimetres, qui so röunil h cello du cote oppose, on formant supörieure-ment un demi-cercle, portant un anneau oü s'atlaclie la corde qui sort ä soulever la t6te. Quand la li^te est relevee de maniere a co quo la bouche soil au plus au niveau desyeux, mi verse 1c liquide peu a peu daus rontonnoir, et il lonibe dans la bouche par I'ouverture moyenne. • le bridon a breuvage, dii a Bourgelat, a 6te perfectionno dc dil'fe-
Flg. 72.
rentes manieres, notamment par I'adjonction, au collet do I'entonnoir, d'un robinet qui per-met de mesurer ou d'arreter a volonto l'öcou-loiuont du liquide qui tonibo dans la bouche. M. Tabourin, dans son ouvrage dojä cite ', on fail connaitre un autre modele [fig. 12), construit par M. Pradat, coutelier ä Lyon, dans lequel I'entonnoir ou reservoir a, de la capacite d'un litre , et muni d'un couvercle, est mobile , et s'ajuste, au moyen dun pro-longeracnt laraudc, dans un ecrou mobile 6, fixe perpendiculairement sur rextremito du mors creux; desorte quo, pour visser le re­servoir, au lieu de le tourner lui-meme, on tournc recrouet le reservoir descend. En des-
1 A'oMi'eolaquo; Trmle de motiire niedicule , etc., p. f58.
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ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS A 1. IMi;i\IF,Lll.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;337
sous do lY'crou sc (rouve dc plus un robinet rögulateur c, et l'in-slrumcnt prcscnte ainsi loute la commodity desirable. laquo; Une tbis I'appareil llxo, dit M. Tabourin, ot la uMo suffisamment elevöe, on ouvre l^gerement le robinet, el le liquide, arrivant peu a pen dans la beuche, est avalc sans difficult^ et sans perle. Quand I'opö-ration est teiminee , on enleve le reservoir en detournant I'ecrou , ol Ton nettoie loutcs les parties de l'uslensile avec soin. raquo;
Avec ou sans ecs modifications, le bridon ä breuvage csl lou-jours un instrument plus favorable quo la come el la bouteille; aussi son usage commence-t-il ä se r6pandre dans la pratique: on le Irouve au moins deja dans la plupart des infirmeries veterinaires. Son emploi ne demande d'autre precaution que cello de verser le liquide peu ä peu, de maniere ä no pas asphyxier lanimal en lui en faisant parvenir une trop grande quantity a la fois dans la bouche.
.Mais quel quo soil le mode dadministration mis en usage pour faire prendre un breuvage, il faudra surtoul redoubler de precau­tions sur les sujets malades, donl la respiration est genee, comme dans le cas do meteorisme; car la pression excrcee sur les organes de la respiration, s etendanl ä l'ccsophage, qui se trouve alors prin-cipalement serre a son orifice abdominal, entre les deux piliers du diaphragmc il on resulte ([uo la voie pour le passage des liquides est obstrueo, el ceux-ci refluent dans la trachee. Et eel te obser­vation n'est pas d'aujourd'hui , ear eile a dejä etö faite par Vamp;rece (III, 76), qui recommande de ne jamais donner de breuvage a un animal qui toussc ; car cola arrolo , dil-il, la respiration el met les jours du malade en danger.
'S0 Lavomcnts medlcamentenxgt; — L'introduction par le rectum, sous forme de lavements, est la derniore niothode que Ton ait pour l'administration des medicaments liquides dans le lul)e digestif; e'est ce qui constitue les lavements midicamentcux. L'ex-tremilo posterieure de I'appareil digestif ctaul moins sensible que la muqueuse de reslomac, pout recevoir des substances plus actives, ot I'absorption s'y fait avec assez de rapiditö pour que l'introduc­tion des medicaments par cette voie puisse, dans quelques circon-stances, suppleer avantageusemenl radministration par la melhode habituelle, c'esl-a-dire par la bouche. Par exemple, cette möthode convienf : quant! 1'orifice anterieur nest pas fibre ; — quand il est atteint, ainsi que lestomac, de quelque affection que pourrait aggrn-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 22
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33Önbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CllUUinGIE MÄDICINALE.
ver le contact des matteres ; — quand on doit douner dos remedes önergiqnes susceptibles d'offenser los voies digestives, ou ayant uno odeur et une saveur qui repugnant irop aux animaux , et qu'on est oblige, neanmoins, do los administrer sous la forme liquide; — quand on veut determiner une prompte revulsion sur lo gros intos-lin. Hors cos circonstances, il vaut toujours naieux recourir aux voies ordinaires; car ['absorption par lo rectum n'claut pas uni-forme, produit uno medicamentation pcu reguliere, des effetsquel-quefois exag6res et d'autres fois insuffisants.
Los matieres inodicinalos, donnoos sous forme de lavement, ont ordinairement pour vohiculo l'oau contenant des matieres minorales en dissolution, ou dos matieres voyotaics en decoction. Elles sont ii pen pros tie moir.o nature que los breuvages; seulement, on les administre en quantites un peu plus fortes, parce que Tabsorptioa est moins complete, el qu'il so perd toujours une certaine quantity du medicament dans la masse oxoromentiliollo du gros intestin. On prepare quelquefois cos lavements avec des matieres alimentaires, quo foil fait pciiölrcr ainsi quand on no pout les introduire par I'orifice naturel; ce soul alors dos lavements alimentaires, qui sup-pleent aux boissons et sont presque aussi employes que les lave­ments purement medicamenteux.
Pour donnor les medicaments ainsi, il faut qu'ils soienl ilissons completement dans lo vohiculo , a(in d'etre faciloinont absorbos. La proportion do cbaquo lavement sera aussi faible que possible, lo tiers ou le quart des lavements ordinaires, afin (jivils no provoquent pas d'efforts expulsifs et le rejet du medicament. Pour le meine motif, on les poussera tres-doucement dans l'inlestin, et aprfes les avoir administres, on soumettra I'animal, pendant un certain temps, a uno privation absolue d'aliments et de boissons, ce qui favorisera l'absorption, et a un repos complet pour ne pas provoquer d'efforts.
On cul longtemps la coutume, quand on avait ii faire pcnamp;rer des medicaments par le rectum, de los faire pröceder de lave­ments simples pour vidor l'intestia; c'etail h tort, jusqn'a un certain point , car la presence des matieres intestinales est au contraire utile ; olles s'imbibent des medicaments, et, de prochc en proche, les font ponetrcr plus profondement. Pourtant, il est issentiel do debarrasser au moins le rectum, soil avec la main, soil par quelques lavements, mais seulement afin qu'il ne se pro-duiso pas do doföcation avanl que l'absorption des medicaments nait
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ADMIMSTIUTION DES MfiDICAMEHTS A 1,'lM KIUF.I 11.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;339
cu lieu. Pour la ni^mo raison, il convient de faire 6vacuer d'avance
la vcssie en la comprimant leg^rement par le rectum.
J 2. — Par lappareil respiratoire.
La imuiucusc respiratoire, d'unc grande etcnduc, tres-fine, ircs-permöable, poss^dant unc tres-grande faculty absorbante, cst namp;n-moitis tout-ä-fait impropre ä l'administration dos medicaments, et surtout des medicaments solides et liquides. Getto muqueuse, en offet, esl exclusivement organis^e pour fetre en contact avec dos corps gazeux ; et les autres corps no pourraient etro döposfe ä sa surface sans determiner des accidents, sans quo le malade no fasse aussitöt des efforts pour s'en debarrasser. Quelquefois, pourtant, on applique les corps solides et liquides sur la muqueuse respiratoire; mais, nous I'avons vu, e'est seulement a titre do topiques, pour oxercer uuo action locale; el on tons cas, ils no peuvenl v sejour-ner; ils sont rojotcs presque aussilot, et, s?ii y en a une parlie dabsorbee, ce nest qu'accidentellement. D'apres cola , on voit qu'il n'esl possible de faire ponetrer dans I'econoniie, par I'appareil res-piratoire, quo des medicaments sous la forme gazeuso , et encore cos gaz doivenl-ils olro do nature ä no pas contrarier la respiration et ä no pas faire craindre une prompte intoxication. Cola fait quo los matieres gazeuses, employees comme niodicainonls, sont on tres-pelit nombro: les vapours anesthosiqucs, les vapours excitantes contre la syncope, sont presque les souls corps sous cotte forme administres pour I'usage interne.
Toutefois, si Ton jugeait utile l'cmploi de quelques autres saz, on pourrait sc servir, pour les administrer, des proccdes do fumi­gations connus, soit a Fair libre, soil avec des appareils particuliers. Mais comme I'absorptioD so fait alors avec une grande rapidilö, qu'on risque d'obtenir des effets oxagiVes, quo la muqueuse osl tres-sensible et sujolte a s'altorer facilement, il Importe loujours, on fai-sant usage do ce mode do inedicainonlation , d'apporter la plus grande attention au choix dos gaz el vapours destines a penelrcr dans l\'coiiomie, de s'assurer de lour purete parlaite, el enfin de nquot;on introduire (juo do tres-potitos quanlilös a la fois; cl cola, autant pour no pas produire subiteraent un grand trouble dans I'dconomie, quo pour no pas trop rarefier l'air resplrable et rendrc ainsi I'asphyxie imminente. Pour 6viter cos inconvenients, il y a diverses pro-
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;14()nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CUintmCIE Ml-.DU.l.NALK.
cautions a prendre; mais Ics ayant dtya huliqiuVs en ötudiant relhörisalion, nuns n'avons pas a y revenir.
$ 3 — Par la peau.
L'introduclion des medicaments par la peau, on par le t^gumenl externe, est le mode d'administration le plus suivi apres I'introduc-tion par les voies digestives. La peau, en elTel, par sa position, son etendue, sa grande vaseularite, offre une voic constamroent prele a reccvoir les medicaments qu'on vent faire agir sur I'eeoiio-mie : el, de plus, ar la faiblesse relative dc sa faeulte absorbante, eile couvient menie seule pour l'administration de certains medica­ments energiques qu'on ne pourrait inti'oduirc sans danger par les töguments internes. L'introduclion des m6dicaments par la peau se pratique par trois ine'.hodes distinctes ; la melliode sus-ipidermique, la methode epidermique, la metliode enderrnique.
1deg; .lletlutde sasgt;^plderiniqae ou latraloysiqiie '. — I'^lle consiste dans l'application des nuklieanients sur la peau par I'in-termediaire d'un liquide et sans exercer aucune action manuelle sur les teguments; on les donne ainsi sous forme de bains, de lotions, etc. Co mode d'administration des medicaments est pen el'ficace, surtout sur les animaux, ä cause de l'epaisseur de leur peau. II no convient guere quo lorsqu'on vent faire agir promptement, sur toute I'econo-mii-, des substances actives qu'il y aurait danger ä faire prendre ä linterieur en trop grande quantile, ou qui , donnees de cctte ma-nicre, pourraient etre alterees par les forces digestives. I.es eau\ sulfureuses, ct les eaux minerales en general, sfml presque toutes ndministrees de cette maniere, principalement sous forme de bains göneraux.
8deg; llethode epidermtquc ou iatrnlcptiiiuc -. — On appelle ainsi l'applicalion des medicaments sur la peau, revcMue de son epidcrme, a l'aide de frictions propres a en faciliter I'absorption. Corame la precedente, cette nielliodo est pen effieace pour les me­dications generales, a cause de la presence de 1 epidcrme, couche seche, a peine poreuse, qui s'oppose a I'absorption, surtout cliez les
1 Dc iv.-:i/J,. medecine, ct laquo;uuv, I aver. bnigner, mot nouveaii f(ue nous ;ivnii? #9632;Ifi iTi'er pour la conformity du langagc. •' Dc larpt/r . el x'/.ti^ti-J, frnllei
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ADMINISTRATION DKS MEDICAMENTS A L'lN i KlllEl I;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3-tl
aniinaux, dont la peau , d6ja peu permöable ii cause de la graadc 6paisseur de la couche öpidermique, cst rendue moins sensible en­core par la presence des polls. Toutefois, eel obstacle a 1'absorption cutaaeo n'esl i)as aI)solu , notaininent sur les points ou la pcau osl fine, douce, sensible, recouverte d'un dpiderme tnince, de poils rares et fins, et recouvre elle-möine des tissus tres-vasculaires, ou un tissu cellulaire abondant, eonmie au pourtour des ouvertures naturelles, ä la face interne des mernbres, aux ori;aiies ^cnilaux; aussi cos points seront-ils particulierement choisis pour praliquer 1'iatralepsie. Les medicaments appliques sous celte forme sout liipii-des ou solides; inais, en tons cas, ils doivent 6lre tres-aclifs, Ires-diviscs : les solutions dansl'cau, dans I'alcool, ou dans les corps gras; les topiques mous, sont les formes les plus ordinaires des medicaments employes dc celte inanierc.
Pour en faire rapplicalion, il est bon de prendre quelques pre­cautions propres a activer la force absorbante. On rase les polls, on ramollil. IV'piderme [iar des lotions liedcs ou des calaplasmes eiiidllients. Si la surface est trcs-etendue, et qu'on nepulssc couper les polls, on pratique des la vages au savon repetes, et, quand la peau cst ainsi preparöe et bleu seclic, on fail pöndtrcr le modica-ment par des frictions prolongees ; en approchant ensuite un corps chaud du puint frictionne, on facilile encore l'absorplion des mole­cules medicamenteuses. On recommence ces frictions autaul dc fois qu'il est necessaire, et rarement elles laissent des tares a la surface de la pcau; mais elles n'agissent ä rinterieur quo lentemenl, et olles doivent en g6n6ral etre longtemps r6p6l6es pour produire quelque effet, ce qui cst cause que les vötörinaires out rarement recours a ee mode de medicamenlation.
Squot; M^tbode endermique ou iafrntlu'siqulaquo; '. — Getto metliode , connne seulement depuis line trentaine dannces, con-sisto ä appliquer les medicaments sur la peau depouillee de son epidemic. Elle cst plus avantageuse quo les autres melhodes, parcc quo la peau denudee absorbe rapidement les matieres deposees a sa surface; cllo exige meme ccrtaines precautions quand ce sont des medicaments actifs, el dont la penetration Imp rapide dans lecono-mie, pourrait determiner des accidents. Les medicaincnts appliques par la metliode endermique sont pulvcrulcnls, el reduils alors en
1 Dc laxpcoi ct tiOivxi , ;)osraquo;r . autre nici nouveaii.
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ai'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CUinUBGIE MED1CINALE.
poudre de la [ilus extreme tönuile; uu liquides, el dans cc cas din-sous, en petite tjuantite, dans leur meilleur dissolvant. Le dissol-vant ne doil pas, Lion entendu, etrc susceptible d'attaquer la peau; il ne doit pas non plus tMrc forme par un acide etcndu, car cet acide serail neutralise par les matiercs aleaiines secretoes par la pcau, ct le medieainent, precipite, ne pourrail plus 6tre absorhö.
On choisit, pour la methode endermique, les monies lieux d'appli-calion quo pour la methode epidermique, en ayant soin, cepen-dant, h cause des tares que laissc apres eile roperalion, de donner la prefdrcnce aux points du corps les moins apparents. Gelte opera­tion comprend deux temps, 1deg; l'enlfevement de l'epiderme, 2deg; Tap-plication du medicament.
On enleve l'öpiderme a 1'aide d'un vesicaloire, d'une pommade ammoniacalc, d'un corps brulaiit, comme de l'eau houillanto ou un for chaud, c|ne Ton applique sur la peau pendant quelques secon-dcs. II se forme sous l'epiderme une secretion de serosite determi­nant des vesicules ou ampoules, et l'epiderme s6pare du derme sc-detache sans peine. II en resulte une surface rouge, gonflte, tres-douloureuse, dont il Importe de calmer prealahlemcnt I'inflamma-lion par dos applications ömollientes, avant d'y deposer les medi­caments, I'absorption sur les surfaces vivement phlogoseos scfaisant d'une maniere plus lente et plus incomplete. La surface etnnt misc a nu, l'application du medicament so fait sans difficult^. S'il est en poudre, on le prend par pincecs el on I'etend uniformeinenl sur la surface vive par des frictions legeres; ou bien, si Ton vent attenuer son action irritante, on le melange avee de l'axonge ou du coral. S'il est liquide, on verse la preparation goutte ä goutte, et on l'6tend ä mesure avec la pulpe des doigts. Quand lapplication est Icrmi-nee, on recouvre le tout (run bandage appropric pour soustraire la parlie ä Faction de lair.
La melliode endermique est avantageuse pour faire penetrer rapidemenl dans le torrent circulatoire des principes rnedicanien-tcux aclifs, tcls que la morphine, la strychnine et les autres alca-loides vegetaux, qu'il serail dangereux de faire penclrer par d'au-tres voies. Elle peut encore fetre utile pour supplier ä ces autres voics quand, par une cause quelconque, elles ne sont pas libres ; el alors la methode ialratbosiquc convient d'aulant mieux , que les medicaments adminislres ainsi conservent toutes leurs proprielcs parliculieres, el agisscnt, suivanl leur nature, commc vomitif,
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ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS A u'lNTERIEUU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'M'gt;
purgatif, olc , ce qui n'arrive pas loujours quand on les fail passer par le lube digoslif. Afais relic melliode esl douloureuse, longiic a appliquer, ne peul pas 6lre conlinucc longtemps ä cause do la leu-dancc de la plaic ä se cicatriser, expose ä larer les animaux, et peul, si I'absorption est Imp prompte, felre suivie d'accidents. Pour oes molifs , malgrö les avantages reels qu'il presenle dans certains cas, cc~mode do mcdicamenlalion n'esl quo d'une application cxceplion-nelle et sculcinenl une rcssource quand on no peul procedcr par la möthodo ordinaire.
Cos diverses considerations peuvent s'appliquer a peu pros h toules les solutions de continuite accidentelles, (jui sont aussi des voics ouvcrtes a ['absorption ; seulemcnl on n'en fail pas habituelle-menl usage dans ces cas pour ne pas aggraver les lesions existantes. Quand elles soul profondes, on peul, en outre, introduire des ni6-dicaments liquides; mais cc modo d'adniinistralion des medica­ments renlrent alors toul-ä-fait dans la melliode suivante.
J 4. — Par le tissn cellulalre sous-cutane.
Ce mode de mödicamontation consiste dans 1'inlroduction des substances mcdicinales sous la peau dans une cavite praliquee par une sorle de dissection ä l'aide d'un instrument tranchant. Les me­dicaments nc peuvent 6lre adminislres ainsi que sous la forme liquide. C'est une methode nouvelle dans la pratique, el destinee peul-clrc .a im certain avenir. Elle a 6te sp6cialement etudice dans ces derniers temps par M. Tabourin qui, dans son ouvrage dejä cit6 ', en fail ressortir les divers avantages dc la maniorc suivante :
laquo; Ello remplace, dil-il, 1'ingestion stomacale chez les solipedcs, quand les voies digestives nc sont pas libres ou sont allcrocs, el pourrait ctre substitute, dans les circonslances ordinaires , an pro-code usite pour les ruminants, chez lesquels on if est janiais sAr de faire parvenir le medicament dans le veritable cslomac. De plus, par celle melliode, les medicaments agisscnt rapidemment, avec lours proprietes ordinaires ct avec une energie trois ou quatre fois plus grande quo par les voics gastro-intestinales, ce qui pennet de mluire les doses proportionnellemenl; circonslance Ires-hcureusc , puisqu'elle aulorise a faire usage, par cello voie, de medicaments
1 Nowcttu Ti'uite 'It1 Mtttiei'6 tuedicale, i:tc. T p. -t.
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Minbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CllintlRGIE MEUIC.I.NALE.
chers, in.iis jictifc, qu'on ne [raquo;raquo;ut employer habituellement ä cause dos graDdes quantity qui sonl exigöes pour oblenir un rösultat. D'on aulre c6t6, les ii)6dicaments ne sont pas älteres chiaiiquomont dans le tissu cellulaire et produisent lours cffols sans alteration ; on pent on renouveler radministration autant qu'on 1c vout, sans laisser de tares visibles, ce qu'on ne pout obtenir par rinjection dans los voinos. Enfin, on pcut prevenir tout empoisonnement en vidant la cavito sous-cutanoo et on lavant ot cautörisant mime la surface des quo los effets du medicament so sont manifestes avec une certaine önergie, avantage tres-grand qu'on nc rencontre pas dans los autros modes de modicainentalion. raquo;
Apros avoir ainsi cnumcre dans un resume complet tons les avantages do cello nicthode, M. Tabourin en signale les iiiconv6-nients, dont les principaux sont : do nc pouvoir convenir pour les medicaments irritants qui delermineraiont une inflammation locale intense, des a bees, dos decollemenls de peau, etc. ; de provoquer, pendant los grandes chaleurs, des tumours sanguines, des common-cements do gangrene; d'Stre inapplicable sur les animaox qui onl des maladies du sang, etc. Mais, ces circonstanees excopteos, les avantages indiques subsistent, et font de cette melhode, pour la plupartdes cas, unmoyen de medicamenlation tros-precieux.
Pour en faire l'application, il laut d'abord choisir les points du corps oü le tissu cellulaire est lache et abondant. Entre les regions diverses qui presentent cettc condition, M. Tabourin donne la pre­ference aux intervalles des cdtes, et decrit ainsi lo manuel opera-toire qu'il a suivi ;
laquo; On enfonce une aiguille ;i seton sous la poau, el, quand on est parvenu ä la profondeur voulue, ondivise le tissu cellulaire, ou, ce qui vaut mieux, on le dilacere avec le talon de l'aiguille, de maniere ;i pratiquer une poche sous-cutanee dune capacite süffi­sante pour contenir la preparation qu'on vcut faire absorber. Ce premier temps do I'operation accompli, il ne resteplus qiva y intro-duire le medicament qui doit 6tre sous forme liquide; dans co but, on dilate l'ouverture du godot avec le talon de l'aiguille, et Ton y verse la solution mediciimenlouse; puis on la forme avec une ou deux öpinglcs, comme dans une saignee ordinaire, ou, cc qui vaul mieux, ä 1'aide do deux points de suture. laquo;
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ADMINISTRATION ÜKS MEDICAMENTS A l.'miiuiEUi.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;o-K)
( 3. — Par los velnes.
La medicamenlalion par los veines comprend deux oljjcls dis-lincts : Vadministration des midicaments propremenl dits el la transfusion, de chaeundesquels nous dirons im mot söparement.
1raquo; Adiniiiistration des giiei!ilt;-siiiMMsls ordiiiiiires.
— L'introduction dos medicaments dans l'intörieur dos veines est 1c demier nio\ on do mödicamentation (jue I'on puisse meltre on usage , et, si Ton considerequel'objetdefinitifdel'administrationd'un medi­cament osl son introduction dans le saiii;, sans rintermediaire (luquol aucun corps no pout agir sur l'öconoiiiio entiere, coltc rnethodo par I'injection directe dans les vaissoaux doit sembler la plus naturelle. Cependant eile nquot;a 6t6 essayöo que depuis peu ; eile dato seulement du XVlle siede et ful imagin^e a la suite dos o\])ö-riences sur la transfusion, el depuis lors eile est demeuree a peu pros exclusivement dans le domaine de rexp6rimenlation : le grand nombre d'essais auxquels on I'a soumise, principalement sur dos animaux, n'ayant servi qua demontrer los dangers qu'elle prösonto et ä faire voir l'iinpossibilito d'en fairo une rnethodo pratique pour l'administration des medicaments.
11 taut remarquer, en effet, quo le sang n'ost pas du tout orga­nise pour otro on contact avec los corps cxteriours; qu'il n'ost et nt; pent 6tre en rapport qu'avec lui-meme of qu'il perd ses propriötös essentielles, so coagule ou so decompose, aussitot (|u'il est mole directement avec un corps etranger; do sorto que celui-ci no pout j)lus alors s'y incorporer ni etre transporte dans les diverses ramifi­cations vasculaires. Pour qu'une substance quelconque inedicamen-teusc ou alimentaire puisse so nieler an sang, il faut de toute necessito qu'elle passe par los voios absorbantes naturolles, qui lamisent, pour ainsi dire, les matieres ct no laissont poncti-or que les molecules susceptibles do s'assimiler au sang. Par I'injection directe dans les veines, co triage des molecules no pent pas avoir lieu ; parties assimilables ot non assimilablos penolrenl on inrnie temps, et les plus graves dangers, 1'arrfet d(gt; la circulation, de la respiration, etc., peuvent. en (Mrc la consequence.
Outre eel inconvenient radical, essentiel, do ^administration des medicaments par los veines, eile a encore celui de nöcessitcr une operation particulierc, I'ouverture dune veine, ot pent f'tro ainsi
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;14-6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CHIRURGIE MI-Dir.INALE.
aci'oiiipiigneo des difförcnls accidents inheronls h cctle operation, comme I'entröe de Fair dans les veines, lo thrombus, etc. A ertte de cela, quels avantages a-t-on reconnus a ce mode de medicamenla-tion? De ponvoir faire usage de medicaments d'un prix eleve, vu qu'il en faul une moindre quant itc; d'en obtenir des effets plus prompts, plus energiques,.... mais I'experience a prononce. Les me­dicaments administres ainsi n'agissent pas mieux que lorsqu'on les depose dans le tissu cellulaire oü ils sont absorbes integralcrnent, el, comme dans aucune circonstance Ton u'esl sür d'eviter les dangers que celle methode de medicamentation entralne avec elie, nous ne saurions, a aucun litre, en recommander I'application aux praticiens.
Toutcfois, on pent avoir ä pratiquer, comme experimentation, rinjeclion dans les veines; mais alors cola devienl une operation speciale lt;\u\ sera decrile au chapitre traitant des operations qui se pratiquent sur le Systeme vasculaire; nous en ferons connaitre alors le manual operaloire, ainsi que les precautions a prendre pour qu'elle reussisse ct soil le moins dangereuse possible.
2deg; Transfusion. — On appelle ainsi une operation par laquclle on Introduit , dans les veines d'un animal vivant, du sang provenant d'un autre animal, dans le but de remplacer chcz le premier le sang perdu par une hemorrhagie excessive, on altere par une longue maladie adynamique. Celle methode Iherapeutiqne extreme, inconnue des anciens, scion toule apparence, ne dale , pour les chirurgiens modernes, quo du XVIIe sii'ele. Elle fnt d'abord essayee pai-Wren en Anglotei're, en 1658, sur des ani-maux, et pour la premiere fois praliquee sur riiomme, en 1666, par Denis el Enuuerets en France, qui firent penelrer le sang arl6-riel d'un animal dans les veines d'un homme. D'autres chirurgiens repcterenl ees essais, et, pendant un certain temps, I'opinion publique en fat vivement pröoecupöe; mais quelques accidents, notamment la mort de plusieurs personnes, etant survenus ä la suite de transfusion, la nouvelleoperation ne tarda pas ä (Hre entie-rement abandonnee, surtoul apres qu'elle cut ete proscrite, en 1088, par arret du parliament dc Paris.
De nos jours, la transfusion, oublide pendant pres d'un si^le et demi, a revu le jour et a 6te, de la pari de quelques experimenlateurs, l'objel de nouveaux essais. Ainsi, Blundell ' parvinl h faire vivre
1 -in-htr iji'n. ilr mni . rtpi'pmlire 1825,
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ADMINISTRATION UES MEDICAMENTS A L INTERIEUR.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;oil
assez longtemps, saus lern- donner de nourriture, plusieurs ani-maux dans les veines desquels il injectait du sang. Waller et Dou-blelay ' la tenterent sur trois femmes tomb^es dans un clal Ires-grave par suite d'hemorrhagies utorinos. et prirent le sang dans la veine d'un homnie. Depuis cc temps, d'autrcs tentatives ont encore etö faites par les chirurgiens, mais sealement par transfusion de sang pris dans la veine d'un homnie, et quelques rares succes ont et6 obtenus.
Toutefois, la methode ne s'est pas generalisee, a cause des dan­gers qu'elle presente; en effet, un sang etranger introduit dans les veines est, pour un etre vivant , unc sorte de medicament qui a tous les inconvenients d'un corps et ranger quelconque. Si surtout le sang vient dun animal d'une autre espöee, et presente par con-sequenl des globules dont le volume et la forme soienl diflV'rents, le danger est inevitable, et l'on voit. se produire tous les effets d'un veritable empoisünnement. Aussi pour avoir quelque chance de nkissile, nc doit-on transfuser le sang qu'entre animaux de memo cs[)ece, comme font les chirurgiens qui, precisöment a cause de cela, ne pratiquent plus la transfusion que d'homme a homme. 11 faut, de plus, prendre toutes les precautions possibles pour que le sang, en passant d'un individu dans un autre, ne se coagule pas, ne devienne pas ainsi un corps 6tranger exclusivement nuisible, et pour que l'air ne s'introduise pas en iiiöme temps dans le vaisseau. Ces conditions ii remplir font de la transfusion unc operation assez delicate; eile sera decrite, en mSme temps (pie rinjection des me­dicaments dans les veines, au chapitrc consacre aux operations pra-tiquees sur les vaisseaux.
1 Archiv, yen. ilc mcd., octobrc 1826.
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SECTION II
ELEMENTS DES OPERATIONS.
Les aliments des operations ou opörations ölimentaires, dont on ;i plus ou moins mulliplie le nombre depuis les premiers k'iii[),s de In chimrgie, se mluisonl rigoureusemenl a trois ; la division fdiorcso), la reunion (synthese), et la compression. Les autres operations clo-tnenlaires conservees ou introduites dans les classificalions, conanae I'cxerese, la prolhese, la dilatation. la reduction, etc., rentrent tonics sans exception dans run ou l'aulrc de ces Irois elementsop6-ratoires, les souls par consequent quo nous aurons ä considerer.
CHAP1TRE PREMIER.
lgt;e la division.
La division est un modo oporatoiro tres-gonöral, comprcnant lous ios moyons propres a produiro la separation des tissus entre eux, on lour destruction plus ou moins complete. On peut pratiquer la division par six. methodes principales; ce sont:
Iquot; L'incision;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4laquo; F.a resection;
2raquo; La dissection;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;')quot; La ligature en masse;
3deg; La ponclion ;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6deg; La cauterisation.
ARTICLE Iquot;,
L'incision csl la division simple des tissus tnous par i'instmmenl tranchant. (Test Popöralion elcnientaire lc plus frdquemment mise
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incision.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;349
en usage dans la pratique chirurgicale; eile sort dans unc multi­tude de cas, el constilue ä ollc seule la plupart dos operations.
5 1. — Instruments servant ä pratiquer les Incisions.
Tout instrument muni d'une lame tranchante osl propre a inoisor los (issus. Toutefois, nous no devons considoror ici tiuo les instru­ments d'un emploi iiönöral, el propres au hosoin h supplier Ions los autres. Co sonf lo bistouri, la feuille de sauge el los ciseaux,
1deg; Itistouri [fig. 73, 74, 75). — i.o bistouri osl I'instrumeal par excellence pour pratiquer los incisions. G'esl une espece do couteau
73.
dans loqnol on distingue le manche Fig. ou rhi'isae, C|ui osl on conio, on i ('-caillc ou on ivoirc, et la lame on acier fin. Ala lame on rcoonnait plu- | sieurs parties : lo Iramhant, fonnö d'un grand nombre de petites deals, comme uno soio tres-fine, ot visibles seulement au microscope; \c dos, la pointeel le talon. Elle est fixeeparle talon au manche ; soil d'une maniere fixe, a demeure, ce qui constilue los bistouris ä lame fixe ou dor-tnantc, comnio sent los scalpels ; soil par un clou Ibrmant une articulation ä charniere, ce qui constituc les bistouris ä lame mobile ou llallunle, qui sont les veritables bistouris;
dans ceux-ci le manche rocoit la
#9632; i;:
lame quand ollc osl inactive.
Pour faire usage du bistouri, il est essentiel quo la lame ouverte
puisso s'arroler fixemont sur lo man­che ; on obtionl cola do plusieurs manieros, constituant difforontes va-rielos do I'instrument. On distingue
ainsi:
Lo bistouri simple ou ä lentille, donl lo manche, forme unique-ment do deux plaques allong6es, reunies Vunc n I'autre par un clou
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;3;iOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
ii chaque extrömitö, et dont la lameporte nu talon une lentille cjui, s'appuyant sur le Lord post6rieur du manche, en borne los mouve-nienls on arriere.
Le bistouri ä ressort, dont le manche porte un ressort comme im couteau, et offro l'avantage quo los mouvements de la lame sonl hornes dans tous los sens; I'lnstrunient ost alors plus commode ä manier; mais ii ost plus compliquo et moins facile ä nettoyer.
Le bislouri d virole on ä coulant, dont le manche porte un an-neau coulant, qui sort en inline temps, ä lenir la lame ouverte on glissant sur lo talon, et ä l'empßcher de s'ouvrir quand cllc est fcrmee.
Le bistouri ä bouton ou ü coulisse, dans lequel le coulant est rem-place par un simple bouton qui glisse dans une polite coulisse en arriere de Tarticulation, et remplit le meine double otfico en so logeant dans I'uno ou I'autre do deux echancrures oxistant au talon de la lame, I'uno on avant, I'autre en arriere. Co mode d'arret, celiii dos instruments represents ci-contre , est le plus simple et le plus gdneralement adopts aujourd'hui.
On distingue encore plusieurs varietcs do bistouris, suivant la forme do la lame. Les principales sont :
Lo bislouri droit [fir/. 73), donl lo tranchant leyoromcnl convexe duc6te du talon, est recliligne vers son extromite, et varencontrer la ligne du dos ä la pointe, en formant un angle trfes-aigu.
Le bislouri convexe [fig. 74), dont lo tranchant forme vers I'ox-tr^mile une ligne courbe plus on moins prononcee.
Outre ces deux varietcs essentielles du bislouri, on connail encore ;
Le bistouri boutonne {fig. 75), ayant une lame longue ct clroite, le plus sou vent droite, tormineo ä son extremile par un leger renflement;
Le bistouri anglais a lame comic et tranchant convexe;
Le bistouri concave, dont la lame, do la forme a peu pros do cello du bistouri droit, prcsente une incurvation plus ou moins prononceo sur la ligne du tranchant.
Viennenl ensuile le bistouri cache, lo bistouri ä scrpetlc el quel-fjucs autres instruments plus ou moins analogues ä coux-ci, ayant des usages sp6ciaux, ol qui seront decrils on lour lieu.
•ilaquo; Feuille laquo;!laquo;#9632;; sjimj?laquo;; [fig. 76, 77, 78). —Get instrument, r6servd uniqaeroenl a la Chirurgie viierinairo, esl une sorle de
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INCISION.
351
bistouri ä lame fixe servant surlout ii inciser les tissus qui
nl'IVent de la resistance, coinme F'g- 10.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 77.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 78.
la come, les cartilages, les
os, etc., (Tou son emploi parli-
culier pour les operations de
pied. 11 est toutefois uliliso dans
un assez grand nombre d'autres
circonstances pour que nous
ayons cru devoir le mentionner
parmi les instruments dun
usage general.
La lame de la feuillo de sauge, loujours courbee sur plat, peut affecter, suivant la disposition de la partie tranchante, trois formes principales; savoir ; la feuille de sauge double et les deux feuilles de sauge simples d droite et laquo; gauche.
La feuille de sauge douhle ou a double tranchant [fig. 70) porle une lame de ö a C centimetres dc long sur environ 2 de large ;i sa partie moyenne. Elle presente, dans son milieu et sur chaque lace, une arfete (|ui se continue du talon a la poinle, et separe la lame en deux trancliants egaux. La courbure des tranchants forme un arc de cercle presque regulier.
La feuille de sauge simple ou a un seul trancbant (/?lt;/. 77) a une lame qui ressemblc beaucoup, par la courbe du tranchant, ä la lame d'un bistouri convexe ; eile se termine seulement un pen plus en pointc vers rextremite; le dos est arrondi. Vers sa partie la plus large, celte lame mesure a peu pros 10 ä 1:2 millimetres dun bord a I'autre. A cause de la courhure sur plat et de rimmobilite de la lame, eel instrument ne peut pas indistinctement agir dans tons les sens; il faul l'avoir en double, 1'un avec le tranchant d'un cAte, I'au­tre avee le tranchant sur le bord oppose, cc qui constitue la feuille de sauge laquo; droile et la feuille de sauge ä gauche, novas donnes d'apresla main dans laquelle on tienl I'instrument pour le faire agir; on voit ainsi representöc {fig, 77) une feuille de sauge a gauche.
La courbure sur plal csl ä peu pres la meme pour les diverses feuilles de sauge; nous avons figure {fig. 78) cello qui convient pour la feuille de sauge simple, a droite ou ä gauche. Pour la feuille
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352nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
de sauge double la pointe esl moins relev^e et la courbe plus douce sY'lend davantage vors le talon. Le manche esl semblable pour los Irois variölös; il a 10 ou 12 centimetres de long, ost legö-romont aplali dans le sens du plat de la lame, et esl taillo ä luiit pans. On le fait en buis, en come, en ivoire, etc.; I'essentiel est quo co soil une substance lisse, facile ;i polir et h nettoyer. Los trois feuil-les de sauge sont presqae toujours reunies ensemble, afin de pou-voir, suivant los circonstances, operer dans toutos les directions ; car souvent la mome operation en reclame l'eraploi simultan^.
3deg; Cisoaiix {fig. 79). — Los ciseaux sont un instrument tranchant dune espece particuliore, fonnö do deux branches com-prenant chacune, l'anneau, le manche on la tige , et la lame, et reunies Tune a I'autro par le c/ouqui les joint a l'origiae de la lame, bos deux lames , semblables, out la pointe mousse et legereinent arrondie. L'articalation, peu serree, afin de laisser a son jeu toule la liberte possible, doit (Hre cepen-dant tros-oxaflcnient ajustee pour quo I'instru-ment coupe neltement, sans niaciier.
Uans la forme ancienne des ciseaux, I'anneau est i]s.6 par sa partie moyenne sur la tige, comme dans les ciseaux do couturiere ; cola donne plus de force h I'instrument, mais oblige h ecarter davan­tage les doigts pour ouvrir les lames, et a do plus riuconvenienl do rendre les ciseaux difficiles ä placer dans les trousscs. C'est pour remedier a ccla qu'on a adopto la forme nouvelle, dito ä la Percy, cello qu'on voit dans la figure et dans laquelle les annoaux sont en dehors, de teile sorte quo les deux tiges sont paralleles el on contact quand les ciseaux sont formes. Dans toutos les especes de ciseaux, I'action vario sui­vant la position du clou. Plus il est pros de la pointe, plus la force augmente par l'agrandissement du bras do levier; mais en mome temps on diminue proportionnellement le degrö decartement des lames, ce qui n'est un inconvenient qu'autant (jue Ton a un corps volumineux a couper.
Suivant la forme des lames, on a des ciseaux drolls, courbes sur plat, courbes sur tranchant. bos deux premieres formes sont soules usitees dans la pratique ordinaire: les ciseaux courbes sur tran-
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incision.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;).gt;3
diant, qui out l'inconvönieDt de mäcber les lissus, no sont plus em­ployes mainlenant. On connatt encore les ciseaux coudes dont les lames forment un angle plus ou moins ouvert avec les branches ; e'est un inslrumenl spöeial, dont I'usage sera indiquä plus lord.
S 2. — Manuel operatoire des incisions.
Iquot; Positions des insfrunionts lt;i:iiis iu iitain. — Pour
pratlquer les incisions, les instruments sent lenus dc difKrenles manieres, suivant les effels qu'on veut produire, cl la forme parti-culiere des instruments; c'esl ce (]ui constitue les differentes post-fions des instruments.
I. Positions du hislouri. — La maniere dc tenir le bistouri pour praliquer les incisions prescnte des variations asscz nombreuses; toutefciis, les differentes positions dans la main quo Ton donne a cet instrument peuvent etre ramenees ä trois principales : 1deg; en plume ä icrire, la lame entre rextremite des trois premiers doigts reunis, et le manche conlre le bord interne de la main, entre 1c ponce el I'index ; 2deg; en archet, la lame entre le pouce d'une part et I'extre-mito des quatre derniers doigts d'autre part, le manche tournevers le bord cubital de la main: 3deg; en couteau de (able, la lame el le manche entre le pouce el la parlie moyenne des doigts, le manche en arriere. — Chacune de ces positions prescnte un certain nombiv de modifications particulieres, que nous comprendrons toutes dans une scule serie d'ordre pour en faciliter l'indication quand il v aura lieu.
A. Positions en plume ü icrire. Quatre varietes.
Ire Position. \o Les doigts tendus, le tranc/utnt en has. Le pouce est applic|iie d'un cöte sur l'articulation de la lame et du man­che; I'index repose en partie sur le cote oppose el en parlie sur le dos de la lame ; le medius est applique sur le plat de la lame , lais-sant depasser vers la poinle la longueur qui doit peuetier dans les tissns; les deux autres doigts restenl libres et servenl au besoin a prendre un jHiinl d'ajipui.
i0 Position. — 2deg; Les doigts tendus, le tranrhaut en haut. Lc bistouri est tenu de la meme maniere que dans la position prece-dente, seulement lc tranchant de la lame es! lournö a I'opposd! lt;ie la main.
3e Position. ^0 Les doigts flechis, lc tranchant en has. Le bis-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 23
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OL)4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
touri, tonn de la mOnio maniere, a le manche indinö en avant el la pointe de l'instrument cst dirigöe en arriere, sous le poignet.
4e Position. — 4deg; Les doii/ls ßechis, le tranchant en haul. Momo posilion que In pr6c6dente, le Iranchant regardant la face palmaire de la main.
1{. Positions en archet. Trois variötes.
5deg; Position. — 1deg; Le Iranchant en has. Lc pouco cst plaa'; d'un cötö sur l'arliculaUon de la lame et du manche, el tous los autres iloiyis du cöte opposö, l'indcx sur lo plat de la lame, le nuVlius sur l'arli­culaUon, les dcux autres doigts sur le plat du manche, le petit doigt un peu relcvö, ou applique sur l'iiislruiiiciit si l'on vcut lenir avec plus de solidile. Aucun des doigts ne doit dehorder lc bislouri, pour qu'on puisse, sans obstacle, le promener horizontalement sur les tissus.
(i0 Position. i0 Lc tranchant en haut. Meine position du bis­louri dans la main ; seulerncnf, le Iranchant regarde cn baut.
7C Position. — 3deg; Lc tranchant en tracers. Le bistouri n la nienie direction; les doigts sont placüs au menic niveau, mais le pouce est en dedans de rarticulalion, en regard du tranchant, l'index sur lc dos de la lame, le medius et les autres doigts sur le dos du manche.
C. Positions en couteau de table. Trois varietes.
8e Position.\0Le tranchant cn has. L'articulalion de l'instrument est serree entre le pouce et le medius ii demi-dechi; l'index est etendu sur le dos el le cole interne de la lame, plus ou moins pres de la pointe, les deux autres doigts recourbes sur le manche l'assu-jetissenl dans le creux de la inain. Si l'on vcut avoir plus de force, au lieu de rarticulalion, l'on peut saisir, entre le pouce et le me­dius, la lame elle-meme plus ou moins pres du talon.
9e Position. — 2deg; Le tranchant cn haut. L'articulalion est saisie entre le pouce et l'index, et les trois autres doigts replies assuje-lisscnt le manche dans la main. L'index appuie par son extrümilö on par le milieu de la seconds phalange, suivant le plus ou moins de solidito dont on a besoin.
'10e Position. — :!n En poifjnard. La lame vers le bord cubital do la main , le manche saisi a poigneo par tous les doigts flechis.
Ces diverses positions du bistouri sont les principales; suivant les circonstances, elles peuvenl encore subir quelques modifications de detail qui ne peuvent etre ni prevues ni mentionnees, el que la necessile indiqucra a I'op^rateur. L'essentiel, dans toutes les posi-
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iNcisiox.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;i.:)ri
lions, c'est de loujours appliquer les duigts sur les surfaces Ics plus larges du bislouri, iilin de l'assujclir plus solidemcnt. (lette regie d'ailleurs pent s'appliquer ä lous los instruments dont le Chi­rurgien fait usage. Quand on so sort d'un bislouri simple, sans ressort, sans coulanl ou sans bouton ii coulisse, il no faut pas ap-puyer 1c doigl sur le dos de la lame; ear olio Qccbirait, ec tjui pourrail blesser la main, et dans lous les cas obligcrait a interrotn-pre l'opöration pour redresser la lame. On evite eel inconvenient, quand on a un bistouri semhlable, en entouranl rarlicnlalioa avec do loloupe, dans uno certaine elendue, sur la lame et le manche; c'est ce qu'on appcllo armer le bistouri, cc qui donne ä la lame loule rimmobililö neeessaire.
II.nbsp; nbsp;Positions do la feuille do sauge. — Elle esl loujours tenue , eomme le bislouri, en 8e ou en 9deg; position, lous les doiyls Qecbis sous le manche solidement assujeli dans la main. On la tient quel-quefois, principalement la feuille de sauge double, h deux mains, pour lui donner plus de solidile; alors lo pouce el le milieu de I'ia-ile\ de la main droite saisissent le talon de la lame, el la main gauche soulient le manche äl'arriere.
III.nbsp; Position des ciseaux. — La derniere phalange du pouce passe dans I'anneau superieur ou iuterne; la seconde phalange de I'an-nulaire dans I'autre anneau; le medius et I'index soutiennent In brauche externe ou inferieure, el le petit doigt reste libre.
S0 Ki'S'Itlaquo; geiMjrraquo;les lt;le roix'Tation. — Ges regies con-cernenl la preparation de l'instrument et de la partie a incisor, la direction, l'amp;endue des incisions, le mode d'action des instruments.
I. Preparation de l'instrument, de la parlie. — L'instrument cloil d'abord elre parfaitemenl tranchant; c'est unc condition indispensa­ble pour ne pas dechircr les lissus et pour n'avoir quo dos plaics simples, moins douloureuses et plus facilcs a uuerir. Dans le but de rendre les instruments plus tranchants, on avail conseille de les tremper dans I'huile; on ne se rend guere compte de lulilite que cela pent avoir. On a egalemeul recominandö, mais avec plus de raison, de les porter a la temperature du corps, on les trempanl dans I'eau chaude; I'exp^rience a appris, en effet, qu'ils coupenl mieux alors que quand ils sont froids.
On doit ensuite preparer convenablernent la parlie ä incisor; on la met bicn ä decouverl , on coupe les polls , on arrache la laine ou les soies cjui la recouvrent, Puis, avanl d'j porter I'inslruraent, il
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^56nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE 1. v DIVISION.
laut dülermiacr d'avance la Limite de soraquo; action en ötendue de sur­face comme en profondeur. Pour rendre l'incision nette, il faut pr^alablemenl bien fixer los teguments ou los aulres lissus, tcnir l'inslrunient daos la main d'unc manifere inebranlable, n'agir qu'avec los doigts s'il so pcut, tout au plus avec la main enliere, le moins possible du bras enlier ol du corps, l'operation y gagnant tonjours en sürotö et c\\ colörilö.
II. Direction , etendue des incisions. — En divisant los tissus, il faut encore , autant quo faire so pourra , diriger los incisions paral-lelement a la direction dos fibres musculaires ou a celle dos i,'rlt;is vaissoauv, ou desnerfs, s'il son trouve dans la region que l'instru-ment doit entamcr, afin de ne pas amp;tre expos6 ii les couper en travers. Quand il n'y a ni vaisseaux ni muscles, on so guide sur la forme dos parlies, et Ton incise de maniere ä ce quo la retrac­tion do la peau ne produise pas l'ecartement dos herds do la plaie, ce qui arrive, par excmplo, si Ton fond ce tegument an sommel des parties saillanlos ou dans le sens dn plus petit axe dos regions do forme allongce. II faut cousidercr encore, pour determiner la direc­tion a donner aux incisions, le mouvement des parties, los plis de la peau, afin de faire une plaie qui no gene pas les functions el puisse facilement so cicatriser. Enlin , on doit inciser do maniere a menager un facile dcoulement aux matieres produites par la plaie, ce que Ton fail, si aucuno clrconstance speciale ne s'y oppose, on pratiquant les incisions suivant la direction verticalo.
Une autre regie importanle ä observer, cost de donner au\ inci­sions, ii moins do contre-indications particulieres, la plus grande etendue possible. Qu'il s'agisse d'une tumeur h enlover, dun abces a ouvrir, (Tun simple dobridement, ou do tout autre cas oü ('inci­sion joue le principal role, il y a loujours avantage ä la faire plus grande quo la lesion ä docouvrir, tanl qu'on no redoule pas d'at-tetndre dos organes importants. D'abord , cola donne a l'opörateur plus do commodity pour lerminer l'operation ; puls la plaie qui roste, elant toule ii docouvcrl, no conserve aucun foyer de suppu­ration, et Ton n'est plus obligö de revenir a l'operation, comme cola arrive quand on a fait une incision trop petite ; a moins que Ton no laisso la plaie s'agrandir d'elle-mome par le travail do la suppuration ; mais alors le desordre est toujours plus grand el la cicatrisation plus difficile, plus longue, plus döfoclueuse que si la plaie eftt etc laite on totalite par I'instrument tranchant.
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INCISION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;S57
111. Mode d'action de rimlrument. — Avec tons los instrumeals servant ;i pratiquer ties incisions, on pout aglr sur les tissus do deux manieres: on pressant et en sciant. Les deux metliodcs ont (Hö #9632;Tltcr-nalivemenl recommandees; mais en considöranl ijnc^ le tranchantde tout instrument reprösente vimraquo; scie avec des dents tres-fines, et ([ue de plus la pression sur les tissus doil produiro une contusion döfavorable a la cicatrisation immediate, beaucoup de chirurgiens out reeoinmando d'ineiser surtout en sciant, e'est-a-dire en faisant marcher I'instrument sur les tissus, et n'exereant qu'une leizi'ro pression. Co proeepte ne di}il pas etre absolu. D'abord la contusion produite par la pression n'est rien inoins quo prouvee, et, d'un au-tre (-(Me, par eette melhode on fail des sections beaucoup plus nettes si la peau est bien tendae; il suflit, pour s'en convaincre, d'exa-miner ['incision produite sur unecompresse on une feuille do papier en pressant avec nn bistouri. En definitive, le meilleur est d'alller les deux inouveinents, et cela s'appliquc au bistouri, ä la feuille de sauge el a tous les instruments tranchants.
Los cisenux exercent cgalement les deux effots de pression el de scie. Longtemps on a cru qu'ils agissaient seulcment par pression, cc qui les faisail rejeter pour la pratique des incisions, dans I'ideo qu'ils produisaient des sections moins nettes, et contondaienf les parties. 11 est facile pourtant de reconnaltre qu'ils agissenl aussi un peu en sciant, et produisent en realite des incisions fort nettes; e'est pour cela meine qu'il faul les preferer quand il y a moyen do trancher les parties d'un seul coup. Si Ton s'en sort pour couper quelque parlic dure ou epaisse, il faut en pressant les faire in: pen reculer; on doil eviter le recul en incisant les parties molles, qui en seraient liraillees, en meine temps que Ton aurail une solution de continuity do moins grandc elemlue.
3deg; Differentes maniereä d'ineiser. — On incise par quatre mölhodes principalcs : 1deg; de dehors en dedans; 2quot; de dedans en dehors; 3deg; par la m^thode sous-cutan6e; iquot; en d^dolant. Dans chacune de ces mclhodes, on pout diriger l'inslrumenl de plusicurs manieres; \deg;contresoi, en ramcnanl la pointe dc rinstrument du point dc depart vers l'operateur; -0 devant soi, qui est la direction opposee: 3deg; de gauche ä droite el transversalement, rinstrument lenu de la main droite; 4quot; de droite lt;) gauche. dans le sens oppose, rinstrument tcnu par la main gauche, quelquefois par la main ite; ;)0 de html en bas, dans certaincs positions de l'opörc. 1.; direction
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oDönbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Hl. LA lil\ISl()\.
de aauche ü droile i'st la plus commode: (iii.ind on jumt c-hoisir, on la jiivlorc tonjours, surtoul |)oui' los (einps principaux des opera­tions.
I. Incisions de dehors en dedans. — Elles se |)rati(|uent exclusive-ment avec le bistouri, et particulierement le bislouri convexe. Los regies generalcs du manuel operatoire sent: 1deg; Tendre la poau d'abonl sur les coles, et a Toppose de la direction que doit suivre riiislrument, pour qu'elle ne sc plissc pas sous le tranchant. On s'y prend pour cela de plusieurs maniercs : soit avec Findex et le pouce seulemenl; soil avec le bord cubital de la main qui tire en arriere pendant que lo pouce et l'index tendent lateralement; soil avec la main appliquöc ä pint, Uquot; pouce et l'index ecartes; soit avec rextremite des quatre doigts sur la inline ligne dans le meme sens cjue doit parcourir l'ins-trument; soil cn se faisant assister par un aide qui lire d'un cote pendant qu'on lire soi-meine de l'autre, ce qui convient surtoul quand la peau est tres-mobile. Quelquefois on confic toul-a-fail u un aide le sein de tendre les tissus, et ccla a l'avantage de laisserles mains libres ä l'opöraleur. Enfin, qnand on craint le deplacemenl des parties, on so contente de soutenir la peau avec rextreniilö des Irois doigts du milieu. 2deg; Tenir le plan de la lame de l'instrument dans une direction toujours perpendiculaire a la peau, de rnaniei'e ä cc que la blcssurc du dermc ait le moins d'etendue possible, liquot; In-ciser en un seul temps, et donner du premier coup, aulant qu'il sc pourra, a l'incision, toulo l'etendue et la profondeur quelle doit avoir. On a ainsi des incisions nettes, completes, el on evitc les queues on trainees, solutions de continuity superficielles qui ne com-prennent qu'une partio de Tepaisseur des teguments, et ont l'incon-vönient de determiner une douleur el un siege d'ii'ritalion inuliles.
On pratique les incisions de dehors en dedans par plusieurs precedes.
Ier Procede. La peau lendue, on preml un bistouri droil , tenu en couteau de table, liuitieme position, cl on le plonge perpendicu-lairement ä la profondeur voulue, puis on I'abaisse de maniere a former avec la peau un angle de iquot;)n, et Ton incise en pressant et sciant tout ä la fois. En (inissanl l'incision, on releve 1c bislouri per-pendiculairement, el on le laisse meme penelrer ä une certaine pro­fondeur si on ne crainl pas d'attaquer les nrganes sous-jacents; on a ainsi une incision nette, el on evile les queues.
'' I'rari'de On se sort du bislouri droil on convpxc que I'on
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IiNCISIUN'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -SiJ'J
tient, le tranchant en has, en premiere, en cinquieme ou en hui-tic-mo position; on incline le tranchant sur la surface ä inciser en formant un angle de moins de 45deg;, et sans faire d'abord de ponc-tion, on promene logerement le bislouri sur la peau sans le relever ä la fin. 11 faut repasser plusieurs fois le liistouri dans le inline trajet, et diviser les lissus couche par couche. lei on ne peut pas 6viler les queues; malgrö cet inconvenient, ce proeede est souvent usito quand la partie a decouvrir a besoin d'fetre menngee.
3laquo; Procidi. On fail un pli en soulevanl, avec les deux mains, les teguments reläehes, puis on donne un bout dc ce pli h soutenir ;i un aide pendant qu'on le tient soi-memc a I'autre bout, en le tcn-dant et en le serrant fortement avec les trois premiers doigts dc la main gauche; la main droite devenue libre saisit un bislouri en cinquieme ou huitieme position, porte le tranchant sur la partie moyenne du repli, el incise perpendiculairement en pressant el en sciant. Lc talon de la lame attaque d'abord, el I'instrument marche du talon ä la pointe, de maniere ä co que d'un seul coup le repli soil divise jusqu'ä sa base. Si la seclion no s'achevait pas du premier coup, on la eontinuerait sansdamp;emparer, en faisant aller le bislouri de la poinle au talon. — Dans quelques circonstances, on incise de has en haul; on se sert alors du bislouri droil, tenu le tranchant en haul, en neuvieme position; avec la poinle, on traverse la base du pli de part en part, et Ton continue en sciant el en relevant la pointe par un leger mouvemenl de bascule, jusqu'a seclion complete.
11. Incisions de dedans en dehois. — On los pratique avec le bis­louri droil qu'on introduit dans les lissus par une Ouvertüre natu­relle ou arlificielie, el qu'on ramcne au dehors en relevant le tran­chant vers la peau. On se sert egaiernent des ciseaux donl une des branches coupantes penctre dans I'ouverture, tandis que I'autre restc dehors; ils agissenl alors ä la fois de dedans en dehors el de dehors en dedans, el loujours par le miMne mecanisme. L'inci-sion de dedans en dehors se pratique avec le bislouri seul ou avee le bislouri guide par un conducteur.
A. Incisions sans conducteur. — Elles sent parlicnlieremenl mises on usage quand il n'y a pas d'ouverture prealahle ot'franl passage ä I'instrument, et quelquefois aussi quand cette ouverture exisle. On opfere par plusieurs precedes.
)er Proeede. Le bislouri esl tenu on plume a ocrirc en deuxietno position, et Ton incise rfeuonf soi,- on fail penötrer la lame dans
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oOÜnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
rouverture faite on on ia plonge presque perpendiculairement dans les lissus; |)uis on abaisse le manche en Ibiinant avec la peau un angle d'environ 45deg;; on fait marcher rinstrutnent de maniörc ii ce que le tranchant tende et divise la peau, et on relive la lame perpendiculairement pour ßnir l'incision. Pour facililer 1'operaliou, il est bon, pendant qu'on incise, detendre la peau en arriere de la main qui tient 1'inslrument.
2laquo; Procede. Le bistonri est tenn en quatrieme position, et l'on incise contre soi en suivant, d'ailleurs, la migt;mc marche que pour ineiser d'apres le premier proc6d6.
3deg; Procide. L'instrument est tenu en couteau de table, neu-vieme position; on plonge perpendiculairement la lame n la pro-fondeur voulue ct on continue comme dans le premier procode.
4e Procide. Employe quaad on veut agrandir une incision deji'i laite ou en joindre une aulre ä celle-ci. L(gt; bistonri, tenu comme dans le cas precedent, en neuvieme position, est enfonce ä plat sous la peau; quand on a atteint la profondeur voulue, on releve le tranchant en haul, on abaisse le manche par un mouve-ment de bascule, et la pointe traverse la peau; on retire alors le bistouri qui coupe la portion de peau soulevee par le tranchant.
5e Procede, G'esl l'incision ä lambeaux, usitee surtout pour les amputations. Avec la main gauche, on souleve une portion de lissus, on la traverse ä la base de part en part, avec le bistouri tenu en huitieme position, le tranchant sue plal, et, en retirant obliqucment l'instrument par un mouvement de scie, s'il est neces-saire, on coupe un lambeau demi-circulaire.
B. Incisions avec un conducteur. — Klles ne sonl possibles que lorsqu'il e.xisle deja une ouverturo naturelle on accidentelle propre ä laisser passer rinslrument conducteur, el portent generalemenl le nom de debridements. On les pratique par plusieurs proc6d6s, en se servant, comme conducteurs, de la sonde camielee ou du doigt qu'on introduit pröalablement. Pour fairepenötrer la sonde, on la tient par la plaque, le pouce en dessus, l'index et le medius en dossous, les autres doigts libres et porles en arriere. La cannelure de cette sonde doit etre d'autani phis large qn'on redoute davantage de blesser les tissus voisins; eile se termine ordinairement en un cul-de-sac propre h retenir l'instrument.
Ier Procede. La sonde est introduite dans le trajct it ineiser jus-qu'au point oü doit linir l'incision. be bistouri tenu le tranchaul
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INCISION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;361
on haut, deuxiemeou neuvieme position, on place sa pointe clans la cannelure en Dormant un angle ai^u avec la sonde, ct on le fait marcher en incisant les tissus jusiju'im cul-de-sac- de celle-ci; on releve alors 1c bistouri perpendiculairement et on retire les deux instruments ä la fois.
2deg; Procidi. La sonde est introduite et le bistouri, tenu en hui-tieme position , est glissö ä plat jusqu'au cul-de-sac de la sonde: alors on releve a la fois le tranchant el la pointe; celle-ci traverse les teguments, et on acheve 1'incision en ramenant I'instrument a soi.
3e Procidi. La sonde etant introduite, cm la fait basculer jus-qu'a ce cjue l'extremitö fasse saillie sous la peau; on incise sur cette saillie: par I'ouverture, on fait p6netrer la pointe du bistouri dans la cannelure de la sonde, el Ton incise, en dirigeant le tranchant vers le pavilion de la sonde.
4C Procidi. On se sort du doigt indicateur pour conducteur, el Ton incise avec le bistouri houtonne; il y a avantage ä ce que le tran­chant n'occupe qu'une partie de la longueur de la lame. On place la lame de I'mstrumenl a plat sur la lace palmaire du doit:t qui en de-passe leiicrement l'extremitö et Ton introduit le dui^t en tournant le tranchant du bistouri du cote cm Ion veul debrider; on retire alors 1c bistouri en exercant des pressions succcssives et en proteueanl, avec le duiiit, les parties qui doivent elrc menairees. Ce promle ne peul 6tre employe qu'autant que le trajet fisluleux a pcude profon-deur et assez de largeur pour permettre l'introduction du doigt. Mais, en tons cas, lorsqu'on peut so servir du doigt, il faul toujours le preiercr a la sonde; car il est un instrument de diagnostic exact en ineme temps qu'il sert a diriger le bistouri, ce qui est d'uu trfes-grand avantage quand les parlies sent clerohees a la vue.
III.nbsp; Incisions sous-cutanies. — Ces incisions ont pour objet de produire la division des tissns en mettanl les solutions de continuitö a l'abri de l'action de lair. On les pratique sans incisor la peau et en so contentant de faire aux töguments I'ouverture strictement ne-cessaire pour le passage de I'instrument; de sorle qu'elles se com-posent de deux temps, une ponclion et une incision.
CVst Dclpech qui a introduit, dans la pratique chirurgicale, ce genre d'incisions; comme il est plus particulierement usitc pour la section des tendons, nous en indiquerons le manuel opöratoire en traitant des tenolomies.
IV.nbsp; Incisions en ili'-dulanl. — S.- pratiqucnl en coupant les tissus
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oL)quot;2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
ä plat par couches successives. Le proc6d6 varie suivanl la rösis-tance dos lissus.
Ii'r Proeide. Est celui mis en pratique sur los tissus d'uno grande diirolö; on se sert du bistouri et mieux encore de la feuille do sauge. L'instrument, tenu en couteau de table, est promene ä la surface des parlies, de maniera a en detacher a chaque coup des lamelles plus ou moins minces. On pent so servir du poucepour faire contre-appui, ou lenir le manche de rinstrument avec les deux Fig. raquo;0. mains; cela depend de la nature de l'operation ou de l'as-surance de la main de l'opörateur.
2e Procedi: Est employe sur les lissus mous. Avec une ir'ujne [fiy. 80; ou une pinco ä dissequer {fig. 89), on souleve une tres-legere öpaisseur de tissu, et, se servant du bistouri convexe', tenu en neuvieme position, on decrit avec le plat de1 la lame une courbe ä coneavite superieure dans Tepais-seur des lissus, dont on detachc ainsi une couche mince. On pent se servir du bistouri seul porle horizontalement sur les tissus ä diviser ou formanl avec eux des angles |)lus ou moins ouverls. On repele Tojicration jusqu'a ce qu'on alt atteinl la profondeur voulue.
3deg; Procidi. Applicable aux exeroissances qu'on veut dö-tacher par leur base. — On souleve alors, aulanl qu'on le peut, la tumeur ([u'on veut enlever, et, appuyant sur la base de celle tumeur le trenchant du bistouri convexe, on fait marcher rapidetnent l'instrument du talon ä la pointe, tout en abaissanl et relevant le tranchant dans l'epaisseur des lissus comme dans le procede precedent.
J 3. — rormes diverses des iacisions.
Toutes les formes qu'on pent donner aux incisions se rangent en deux especes principales : les incisions simples el les incisions composies.
1laquo; Incisions simples. — On appelle ainsi des solutions de continuity comprises dans un seul trajel lineairo, pratiqueos ordi-naircmcnl de dehors en dedans et d'un seul coup de bistouri. Ces incisions peuvent etre droiles, liniaires ou longitudinales, et cour-lgt;es; les unes et les autres sonl praticables par les differents proeö-des de l'incision de dehors en dedans: seulemcnt, en pratiquanl
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INCISION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 303
l'iacision courbe, il faul varier la tension de la peau a mesure qu'on change la direction du bistouri.
S0 Miifisions composees. — EUes sont formees par la reu­nion de plusieurs incisions simples quo I'on pout diversement oom-biner do manioio ;i former difforonlos figures. Les branches de ccs incisions composöes so pratiquent comme los operations simples. Quand deux incisions doivent so rencontrer en un point, il faul que la seconde soil dirigee sur la premiere, el nun dans 1c sons oppose, afin do permettre la tension do la poau. On commence tou-jours par la plus facile; si Tune ost au-dessus do I'autre, on com­mence par rinforiouro pour cviter d'etre gamp;ne par l'amp;oulement du sang, etc. Toutes les varicles d'incisions multiples pouvenl so roduire aux formes principales suivantcs .•
Fig. 81.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 82.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fiu'. 8;).nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fii; Si.
T
1.nbsp; Incision en T (fig. 81). — Incision droito, sur le milieu do laquelle, a pou pres, vicnl tomber une autre incision dirigee per-pendiculairemenl a la premiere.
2.nbsp; nbsp;Incision cruciah (fig. S2 ou en X. — Cost la preeödente, dont I'incision verticale ost prolongce au-dela do la premiere inci­sion. Elle sepratique en trois temps: on fait d'abord I'incision trans­versale ; pnis la branche inforieure do I'incision verticale, en remon­tant sur la partie moyenne do la premiere , comme pour I'incision on T; puis enfin, la branche sup6rieure quo I'on fait retomber dans la direction et h I'oppose do la pröcodente, a son point do reunion avee la premiere. — Si la peau ost endurcie, adherenle aux par-tics sous-jacenlcs cl ne fuit pas sous le bistouri, on pout incisor en deux temps, en coupanl transversalement d'un soul coup la pre­miere incision ä sa partie moyenne.
L'incision cruciale pout se faire encore do dedans on dehors pour le second temps. On fait d'abord la premiere incision longitudinale a la maniere ordinaire; puis le bistouri, tenu en neuvieme position , ost idisse ä plat sous la peau ä la partie moyenne du bord de la plaie la plus eloignoe de l'opöraleur jusqu'a la profondeur voulue; on releve alors le tranchant, on presse sur la pointe, et, quand eile a
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304nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
traversö le tegument, on la ramfene ii soi en la soulevant. Pour la troisibme incision, on6carte le bras du corps, on lUVliil L'avant-bras et le poignet, de maniere ä ce quo la poiate de rinslrument regarde l'opörateur; eile s'engage de tn^tnc sous l'aulre bord de la plaie, vis-a-vis l'aulre incision, el Ion acheve comme il a elo dit.
:!. Incision en V [fnj. 8:J). — Formte par deux incisions droites qui so reunissent a angle aiyu par une de lours oxtromitos. Quaud on pratique la seconde incision, il Importe de ne pas chercher ä la faire rencontrer exaetement avec l'extremile de la premiere, ou , d'ailleurs, on ne la ferait arriver que difficilement; il vaut mieux qu'elle la rencontre im pou avanl sa terminaison; alors la peau, qui ost a l'angle dos deux incisions, est plus nettemenl et complete-ment divisee. L'incision on V est droite ou renversee, suivant (jiie le sominel de l'ande est en haul ou on has. Elle pent aussi avoir tonlos los directions intennediaires. l'lusieni's \' reunis [)ar lours sommets formcnl l'incision enetoile [fig. 84).
4. Incision en L [fig. 8ö). — (Test a pen pres la ineine que la priVcdenle; seulenient, los deux incisions so renconlrent presque ä angle droit.
Fig. 85.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 86.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. Kquot;.,
5. Incision elliptique fig. 86). — Formee par deux incisions courbes, reunies ä leurs oxlremiles, de maniere a comprendre entre olles un espace en forme d'ellipse. On commence par l'infö-rieure; puis on fail l'autre, en conwncpcaiit au-delä de la premiere, ii une petite distance de son evtremilo gauche, el on la terminc ä une distance 6gale en arrivant ii Taut re extremite.
C). Incision demi-lunaire ou en croissant [fig. 87). — Formee par deux courbes lournees dans le memo sens, mais se rencontranl aux extremiles de maniere ä circonscrire un lambt-nu de peau on forme de croissant, kleine proeöde opöraloire que pour l'incision elliptique. Quand on ne veul qu'un croissant etroil, il suflil d'uno seule incision courbe; les bords do la peau s'ecarlent alors asscz pour figurer le croissant.
3deg; Deliridenicnts cl Contre-ouvertures.— Ce soul des
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INCISION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 365
incisions spöciales, pratiquöes dans beaucoup de circonstanccs, pour etendre ou regulariser des solutions de continuite. Lc debri-dement s'enlend particulierement des incisions faites pour agrandir une ouverlure dejä existante, on pour detruire des 6lranglements; jiinsi on ie pr;ili((ue Unites les Ibis qu'un tissu inextensible, uneapo-nevroseou une aulre parlie semblable s'oppose u la dilatation inQam-matoire des organes sous-jacents. On opere les debridements de dedans en dehors, le plus souvenl nvec un condueleur, et par les divers precedes applicables ä cette methode d'incision. Assez sou­venl , vu Felat considerable de tension des parties que Ton diviso, il sul'lit d'appuyer an-dessus le tranchanl de rinstrunient pour les inciser sans interesser les organes voisins.
La contre-ouverture est une incision pratiqu6e pour donner jour ä une cavite morbide quelconque lortnee dans les tissus. On I'opere ordinairenient au moyen d'une sonde reco\irbee ou en S portant aussi une cannelure, non toujours utilc pourtanl. On introduit cette sonde dans la cavite par une ouverture plus ou moins eloignöe do lendroit oü Ion veul inciser, el on lui fail faire saillie en co der­nier point. Ouand cette saillie est tres-marquee , on pent d'un seul coup fendre le l6guinent a son sonimel et arriver de suite sur la sonde. JIais quelquel'ois rinslrument csl ai'ivlo trop prolbndemenl pour qu'on soil bien sui- de sa position; il faut alors le soulever avec force , et par le tact recbercher, aussi exactemenl que possi­ble , quelle est sa profondcur, rcconnattre s'il y a des vaisseaux el des nerfs dans l'epaisseur des tissus qui scparent la peau tic Texlrc-inilc de la sonde. Cela fail, 1c bistouri tenu en cinquieine position, on incise de gauche a droile, sur le point oü Ton a reconnu le bout de la sonde, et, en appuyant , on penetre ainsi jusqu'a eel instru­ment par une incision transversale ä sa direction el aussi petite que possible. Alors on place le bistouri parallelement a la sonde, la pointe dans sa cannelure, et, apres 1'avoir legerement engageo sous les tissus, on releve le bistouri perpendiculairement a la peau, en coupant les lissus de dedans en dehors, ct on retire la sende. Quand on ne craint pas d'alteindre des organes imporlanls, on fail la contre-ouverture par une simple ponction, que Ion pent faire suivre d'une incision s'il est neccssaire.
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DE LA litVISHJV
ARTICLE 11.
DISSECTION.
La dissection est [a division du lissu cellulaire, praliquce dans le but do söparer les parties auxquelles il seil de moyen d'union.
J 1. — Instruments servant ä ia dissection.
On so sert, commc pour l'incision, du bistouri ci des ciseaux; mais non pas d'une maniere exclusive, ear on fait souvenl usage des doigts, d'un manche de scalpel ou de bistouri, de l'exlr6mitlt;5 des ciseaux fermes, ou d'une soade cannelee; avec ees instruments on dechire, on ecarte le tissu cellulaire, soil pour aller plus vile, soil pour eviter de blesser des vaisseaux ou d'autres organes importants. Le bistouri est cependant rinstrument preferable pour agir avec rapidile; on fait encore usage , pour dissequer, d'une? pinee specialc, dite pince ä dissequer [fig* 88). Ello esl (brmec de deux branches, minies d'une maniere invariable h une de leurs extremiles, s'ecar-!nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;tanl par leur propre elaslicite el se res-
serrant par la pression des doigts. Le res-sort, assez fort pour que les branches s'ecartent sans dilTiculle, doit el re assez doux cependant pour ne ])as faliguer la main. 1,'extreinite ressemble ä celle des
\
pinces ii anneauxj les branches soul seu-
plusmn;
lement plus fines a leur terminaison. Les pinces, ainsi disposees, peuvent rempla-cer les pinces a anneaux dans les pan-semenls; ce sonl les vcrilahles pinces ä dissection. Quelquefois, elles portent ä rexlrcmile liois peliles dents, deux dun cote, une de i'autre qui sc logo enire les deux premieres; e'est la pince ä 'jriffes ou ä dents de sour is [fig. 89), fort avanta-geuso pour tenir el ecarter solidemenl ,
pendant les operations, les parties que Ton disseque ou que Ton delaclie. Quelquefois on laille les pinces en
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DISSECTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3(17
lime h leur face exlörieure , pour les empöcher de glisser sur la peau dos doigts ; on leur donne alors plus p.irliculierernent la forme reprösentee ci-contre (fig. 89).
J 2. — Manuel operatoire de la dissection.
Ün pratique la dissection par (rois proccdes : Iquot; la ilisseclidii lihre; 2deg; la dissection des lambeaux adherents; 3deg; la dissection en didolant.
Ier Procide. Dissection libre. C'esl la dissection d'un lambeau de peau qui a'a pas contract^ d'adherenee avec les tissus sous-jaeenls. On saisit ce lambeau par son e\treiuite libre entre le pouce el 1'index do la main gauche, on I'ecarte en tirant, puis tenant le bistouri en plume a 6crirc ou en archet le tranchant en bas, pre­miere on cinquieme position, on le promene ä la face inlerne du lambeau en franeliissant tout I'intervalle d'un seul coup, el en ramenant, autant quepossible, I'instrument a soi. — Si le lambeau est moins large a son extrömito ([ua sa base, comme apres les inci­sions en V,cnT,onX, en croissant, chaque coup do bistouri allant d'un bord a Taut re augmente d'etendue ä mesuro qu'on approche de la base. Quand on no disseque quo ic bord d'une inci­sion droite ou elliptique, les coups de bistouri sent, an contraire, plus etendus en conmiencant qu'en finissant, et le lambeau est detache plus profondamp;nent vers son centre que vers ses extremites. — Dans le cas ou lo tissu cellulaire serait tres-lache et extensible, on abregerait en tirant le lambeau d'un cöte, les üssus de l'autre et en delruisanl avec 1'index les brides qui les unisscnt.
2e Proccde. Dissection do lambeaux adherents. Lc bistouri agit. de la mi^nie maniere, inais plus lenlcmenl et a petits coups. On a soin do no pas penelrer trop profondemenl dans les tissus qu'ou veut decouvrir, et aussi de laisser l\ la peau touteson epaisseur.
3e Procide. Dissection en dedolant. C'est l'excision du tissu cellu­laire prati([iice comme dans les dissections anatomiques. La peau incisue el les tissus sous-jacenfs mis h dccouveil, on les saisit par couches minces avec une bonne pince ä dissequer, ci avec le bis­touri, tenu en archet, la lame a plat, septieme position, on coupe hori/.oulalenient chaque leuillet de lissu soulevö au-dessous du hee de la pince, plutol en relevant le tranchant qu'en I'abaissant. — Pour soulever les tissus, on peul remplacer la pince par la pointo d'un
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bistouri droit ou de la sonde cannelöe, et l'on iaciso de la möme maniere. — Daus les cas difßciles, quand on doit damp;ouvrir des organes importants dont la hlossure serait dangereuse, il est pröfe-rable de soulever los feuillels du tissu cellulaire avec los doigts qui reconnaissent en outre les tissus saisis entre lo pouce et l'indox, et Ton opere avec plus d'assurance.
A cos divers procedös de dissection, on pent on joindre im qua-trieme, ['inucliation , qui so pratique surtout a regard dos kysles el de quelques autres tumeurs. Par uuo incision, on met le kysto a jour a son point lo plus exterieur, puis avec les doigts, les ciseaux ou los pinces ä dissöquer, on on damp;ache lout autour los adherences par la destruction du tissu cellulaire, ct on I'enleve; e'est oo qu'on appelle dishabiller la luraeur.
ARTICLE 111.
POXCTIOS.
La ponction est uuo solution de continuite de tres-faible 6tendue, limitee seulement par le diamelro do I'instrument qui sort h la pra-tiquer. (lotto dötinition s'applique aussi ii la piqi'tre, maiscotte dor-niorc denomination indique seulement la division dos lissus pleins produite par I'introduclion d'un instrument tres-aigu. I'^llo n'csl quelquefois quo le premier temps do la v6ritable ponction ou do l'incision, et so confond alors avec ces operations; ou bien olio forme relomont essonliel do cerlaines operations particulieres , telles quo la suture, les mouchetures, la olavolisalion, I'acupuncture, etc., et on ce ens, sa description rontre dans cello do ces operations.
Quant ä la ponction propremenl dite, e'est uu clement oporatoiro spocinl par leciuol ou a plus particulierement pour objet de pönelrer dans les parties creuses, soit pour explorer la nature d'une tumour, pour reconnattre le contenu d'une cavile naturelle, soil pour ilonncr issue ä dos paz ou a des liquides. Gcncralemenl eile n'a pas d'effet curatif direct; eile est. plutdt un moyen d'action dont lo resuliat dopend de reffet secondairo qu'elle est dostinoe ä produiro.
. Iquot;. — mslruments servant ä la ponction.
Tons les instruments ayanl une pointe aiiiue peuvent scrvir a pra-
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PONCTION',nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; :!Ci'J
liquer la piqamp;re; pour la ponclion, Ic nombre cst moins grand, car Ton ne considere comme specialement propres a celte opöralion que \e bistouri droit, la lancette et le trocarl. Le bistouri etanl d6ja counu, nous n'avons :i decrire que ces deux derniers instruments. 1quot; Lancette {fig. 90). — La lancette est une sorte da petit bis­touri auquel il faut distinguer la lame et le manche ou chdsse.
Fig. 90.
Kiir. ÖI.
l-i-. '.H
Kig, 03,
La /laquo;raquo;ic en acier pur, bien trempc. est ä double tranchant, et se (ermine par unepoinle aigue. II y a dans la lame los tranchants, le corps el lo talon, l.es tranchants ne s'elendent qu'ä moitie (!(gt; la lon-gueur de la lame; ils sonl distinguös par le brillant du poli, (liiiu('' dans le sons do la longueur et du corps ä la poinle. Le corps a un poli moins tin, plus mat, ot obtenu par un repassage transversal, co qui otahlil nettement la separation d'avec los tranchants. Le talon ost plus cpais que le corps, et porte le Iron du clou fixant la lame a la chasso ot. rive, do chaque c6l6, sur un oeil de cuivre ou d'argent.
La chdsse cst formee do deux feuillcs ou plaques mobiles et inde-pendantes Tune de lautre, parfaitement 6gales, ayant chacune un tiers do longueur do plus quo la lame et d'une largeur depassanl legeremenl Ic plus grand diametre do celle-ci. Toutes deux, perfor^es ä I'oxtroniile qui porte le talon do la lame, tournent libremenl el facilement autour du clou.
Los lancetles sent-variables dc^ dimensions cl do formes. La lon­gueur do la lame varie dquot; 3 ä 6 centimetres, la largeur de 4 ä 14 millimetres. Los plus petites servenl sur l'homme el sur les ani-
1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 94
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;gt;7u
DE I.A IM VISION.
niiiux ; mais los grosses sont employöes exclusivement par les völe-rinaires. Dans los petitcs lancettes, la portion polio de la lame est seulement un pen convexe, tandis quo les lancettes fortes portent ordinairement unc ar6tc mödianc qui forme surla lame deux biseaux, comme dans la fouille do sauge; cela leur donne \)\as do solidilo. Suivant la disposition respective des tranchants, on distingue plu-siours especes de lancettes :
1.nbsp; La lancelle ä grain dPorge (fig. 90 ), quand les deux irancliants convexes so reunissenl en unc pointelarge et obtuse;
2.nbsp; La lancettc ä grain d'avoine [fig. 91 ;, dont la pointe est plus aigue;
3.nbsp; la lancellelaquo; langue de serpent [fig. 02), dont la pointe est tout-ä-fait aigue;
4.nbsp; La lancette ä a/;claquo; [fig. 93), dont l'un des tranchants prösente vers la poiute une large cchancrurc, de maniere ä ce quo ce hord soit concave, I'autre restant convexe. Gelte espece do lancette a gonoralcmont des proportions plus grandes quo les autres.
1deg; Trocart [fig. 94). — Get instrument, appelö autrefois trois-
Fig. 91.
quarts . est forme do deux pieces : li^ poinron et
cannli', ajustes exactenient Tun a I'autre. Le poinron P est forme d'one tigo d'acier mon-tee sur un manche. La tige est cylindrique, lisse et polio, afin do pouvoir glisser lacilemoiil dans la cauule oü die est renfermee; olle est teriniiu-o ir une pointe formant une pyramide a trois fa­ces, — d'ou le nom de l'instrument, — dont les | aretes el la pointe doivent toujours ölre mainte-I nues pa r fa item en t aiguos. Le manche forme une v I poignee arrondie en poire d'une force süffisante quot;^ pour bien tenir dans la main.
La canule Cost un cylindre creux, allonge, en cuivrc, en argent ou en cuivro argente, qui serl d'envcloppe exacte au poineon. Son extrömitö cor-
respondant ä la pointe do l'instrument no depasse pas In partie cylindrique do la tige ot est taillöe on biseau a I'exterieur, do maniere ä former avec la pointe un soul plan conlinu qui rend plus facile la penetration , dans los tissus , du trocart arme, lt;le Sa canule. Collo-ci, a son autro extrömitö, porte le pavilion, forme d'un rebord saillant, transversal, sur lequol est soudeo, dans une
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PONCTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;371
partie dosa circonforonce, unc lame domi-cylindriquo qui so pro-lonye en hoc d'aiyuiere el qui esl destine a faciiiler röcoulement des liquides. Quelquefois ce pavilion forme une simple plaque transver­sale percec dc deux trous pour fixer des liens (fig. 95); cctte dispo­sition est celle qui convient quand I'instrument doit roster un certain temps en place pour ovacuer des gaz.
Fig. 95.
Le trocart prosento, suivant sa destination, des dimensions el dos formes tres-variahles. Ainsi, la longueur de la tigc pout aller de 4 ä 50 centimetres, son diametre de 2 a 12 millimetres. II est le plus souvent droit, quelquefois il est courhe (fig. 9f)), forme que Ton donnc plus spcicialemenf aux trocarts do grande dimension.
Lc trocart peut subir encore d'autres modifications; ainsi on en fait qui, an liou d'etre cylindriques, out la üge et la canule a pie­ties ; mais ce sont alors des instruments speciaux qui seront damp;Jrils plus tard.
;; 2, — Manuel operatoire de la ponction.
Le manucl dc la ponction varie suivant I'instrument dont on fail usage; mais les differents procedes par lesquels on pratique cetto operation so ramenent tous a la ponction par le bistouri, par la ian-cette ou par lc trocart.
1deg; Ponction avelaquo;* 1laquo;'. Instouri. — On se sort exclusivemenl du bistouri droit, qui doit 6tre autanl que possible a lame etroito et ac6ree. On le lienl en plume a ecrire, particulieremcnt en pre­miere et deuxieme position, quand on n'a pas besoin d'one grande force; et, si Ton doit faire uncertain effort, on sixieme et surtout on neuvieme position, suivant la disposition des parties. Dans toule position, on ne laisse sortir de la lame que la longueur qui doit
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oT-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
penötrer dans les lissus uu biou l'ou ^tend l'iadex vors l.i poiute pour on limiter rnolion, ol on plonge l'iDStrument perpendiculairc-menl, d'un seul coup, jusqu'a la profondeur voulue, et plus ou moius rapidemenl suivant cette profondeur. On lo retire ensuito en suivant la mömc direction perpendiculaire, ä moins qu'on ne vouillo agrandir l'ouverture. Quelquefois on fail suivre ä rinslru-mont uno direction oblique; c'esl surlout quand on veut detruire lo parallolismo entre l'ouverture intörieure et celle de la peau, afin de no pas evacuer tout lo liquide oonlonu dans la poche ou d'etnpdcher ['introduction do l'air. Cello ponction csl lo premier temps ordinaire dos incisions sous-culnneos.
Dans quelques circonstances, on pratique la ponction avec l(v bistouri en poignard, dixieme position. Alors on plonge l'instrument d'un seul coup et en suivant, d'ailleurs, les mömes prescriptions gonoralos qu'on ponctionnant ä la maniere ordinaire.
2quot; Pont-tion avec la lancette. — La chässe relevöe forme un angle droif avec la lame; celle-ci est saisie entre le pouce et l'index, au niveau du corps ou plus pres de la pointe, suivant la profondeur oü l'on veut penötrer; les aulres doigts, legeremenl llcchis, permettent deprendre un point d'appui par leurs extremitös reunies; on enfonce alors la lancette perpendiculairement, et on la retire de inenie. Si l'on veut terminer par une incision, on la fail marcher comme le bistouri tenuen plume a ecrire, deuxieme posi­tion. Pour la pratique de la saignee a laquelle la lancette esl plus particulierement rosorvöe, l'emploi de col instrument reclame quel­ques aulres precautions: olios seront indiquees quand on traitera de cette operation.
3deg; Ponction sivelaquo;* lo trocart.—II faut s'assurer d'abord, avanl do se servir de col instrument, qu'il est bien libre dans sa canule; on I'enduira (run corps gras, et, dans l'hiver, il sera bon de le chauffer. II convienl egalement d'avoir ä sa disposition un stylet ou une seringue pour desobstruor la canule an cas ou il serail neccssaire. Cos precautions prises, le trocart esl saisi dc maniere ä ce que le manche, appuy6 dans la paurnc do la main, y soil assu-jeti par les Irois derniers doigts: le pouce est applique a I'union do la canule et du manche, et l'index, qui doit borner l'aclion de I'lnstrument, est applique plus ou moins pros de la pointe, sui­vant la distance ou la tige doit pönetrer; alors on plonge l'inslru-nioiil dans une direction perpendiculaire pour eviler de labourer
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RESECTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 373
los parlies , ot nvec la force uöcossairo. — (,)uaiul on scut qu'on a peiu'lre, on retient la canule avec le pouce de la main gauche en dessus du pavilion, I'index el le medius cw dessous, pendant (jue los memes doigts do la main droite saisissenl le manche et tirenl directcment en arriere pour attirer el faire sorlir la lii;o do la canule; s'il y a une legere resi.stance, on la surmonte par quelques lögers mouvements de rotation. Si la canule n'elait pas hien fixee on quo la tigo ne ful pas libre dans son inlerieur, en la retirant , on amenerait le tout ä la fois, et IViperation serait ä recommencer. — S'il s'agit do revacuation d'un liquide, ä mesure quo celui-ci s'ecoule, la poche s'aftaisse, et alors il faul pousser la canule pour quelle n'en abandonne pas les parois; en niörne temps, on promenc rextreiuilc de cello canule dans les divers points do lacavilo,et i'on presse h rexterieur pour que revacuation du liquide soil aussi complete quo possible. On a soin encore de ne pas appliquer le bout de la canule centre les tissus qui en fermeraient 1'orifice. — Pour retirer ensuite la canule, on saisit le pavilion avec les trois premiers doigts de la main droite, el, avec le ponce et l'indicateur gauche, on saisit la liije immedialemcnl au-dessus de la peau; alors, avec la main droite, on retire brusquemeni la canule pen­dant que les doigts de la main gauche, mainienus sur la peau, ei cntre lesquels glisse la canule, empecbent le tiraillement des tissus. — Co proced6 de ponction peut remplir un grand nombre d'indications diffdrentes, comme on le verra par la suite, en subis-sanl de tres-l^gferes modifications, dues surtout, ehe/, les animaux domestiques, ä la neccssito de vaincrcla resistance des teguments.
ARTICLE IV.
RfiSECTION.
La risection est un mode particulier de division dos tissus, spe-cialement applicable aux parties dures, lelles quo les os , les tissus cornes, sur lesquelles les instruments propres a la division des par­lies niolles n'ont aucune action. En joignanl la resection aux opera-lions clomentaires, nous faisons une innovation dans les mcthodes descriptives chirurgicales; eile nous parait jnstifiee par la nature propre des tissus divises, par la forme particuliere des instruments employes, el par les regies spöciales du manuel opcraluirc.
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HE LA UlVISION.
;. 1. — instruments servant a la resection.
Ces instruments dc plusieors sortes, ct pouvant presenter beau-coup de variations, sont principalement: la scie, lapince ä riseetion, la gouge et 1c ciseau.
4deg; Seie. — C'est I'instrument le plus commode et le plus ordi­naire pour les resections. 11 se compose principalement d'une lame
de bon acier trempe et recuit jusquau bleu, et presentant, sur un de ses bonds, des dents plus ou moins fines ct aiyui'-s ; ces dents sont afffttees oblique-ment au plan de la lame, mais non tor-dues sur ellcs-mömes, de maniere ä faire saillie d'un cöte et de l'aulre, ce qui de-terminerait dans la section la deciiirure des tissus et une plaic contuse; plus dif­ficile ä guörir. La lame presente des for­mes et des dimensions variables, qui constituent dilTerentes variel(5s de I'ins­trument. Yoici les principales :
1. Scie ordinaire ou laquo; arhre i/ig. 07). C'est la plus employee. Elle se com­pose de I'arbre et de la lame. L'arbre, compose d'une branche principale et de deux branches plus petites et inegales, est lissc et uni pour etre plus facile ä neltoyer; il porte le manche sur la plus petite des deux branches. La lame ou feuillet, longue et etroite, est tendue entre rextretnite de deux petites bran­ches; eile est, d'un cöte, fixee ä char-niere el mobile , et de l'autre eile est terminee par un prolongement taraudo qui traverse une ouverturo de l'extre-mite de la plus petite branche, et recoit un ccrou ä l'aide duquel on pent la tendre autanl qu'il est necessaire. La longueur do cette lame est variable; la plus grande dont on lasse usage en Chirurgie veleri-
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RESeCTION.
S7I
tuiire a de 30 a 35 cenlimelres, inais il \ en a de plus peliles. Avec un seul arbre on peut avoir plusieurs lames de rechange de largeurs dil'ferenles.
2. Scie droite, en couteau ou ä main (fuj. 98). Elle est ^galement iri's-employee, mais plus peut-6tre en anatomic qu'en Chirurgie. G'est une simple lame fixecaunc poignee, corame un couteau; sa largeur est excessivement variable, depuis 1 a 2 centimetres jusqu'a I de­cimetre et plus. Le dos est garni, dans loulo sa longueur, par une lii^e do cuivrc ou d'acier qui empeclie la lame de vaciller pendant FiR. 98.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \\. 9U.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Filaquo; 100.
['action, etlui donnela pesanteur convenable. On enleve cette gar­niture quand I'lnstrumenl doit penetrer dans une profondeur plus grande que la largeur de la lame; car eile lempeeherail d'entrer. La scie droite de Larrey [fig. 09), donl la lame, formant un double coude, convient pour pönölrer dans les parties tres-etroites, est une modification de la seie en couteau simple.
3.nbsp; Scie en crvte de coq {fig. 100). Lame courte, ii tranchant cou-vexe, usitee pour les parties profondes oü la scie droite ne pent pas agir. La forme en est variable et pent approcher plus ou moins dc la forme circulaire.
4.nbsp; Scie circulaire ou laquo; molette. Disque denlc qu'on faisait mouvoir autrefois par un axe central, mais qui maintenant recoil son im­pulsion d'un engrenage invente par M. Charriere. Son emploi est facile; son action prompte, hornee au point attaque, seiend aussi prolbiulement que run vent. Mais la complication de son me-canisme,'qui en cleve 1c prix , la rend pcu susceptible d'etre em-
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•570nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE LA DIVISION.
ployee par les veterinaires. On appelle encore scie circulaire lo tre­pan ä couronne . qui sera (Merit quand nous nous oecuperons de la
Irepanation.
#9632;). Scie ä chainette ou articulee (ßg. 101), formeo d'une serie de petits segments denies sur nn de leurs bords el articules les uns ä
FiR. 101.
la suite des autres, de maniere a former une dentelure mobile, susceptible de prendre toutes les courbures desirables, de penetrer dans les espaces les plus ctroits et les plus sinueux. Elle porte ä chaque extremito une poignee, dont Tune est fixöe ä demeure, et dont lautre est simplement maintenue par im crochet, et se de-lache avec faeilitc-.
2deg; l'snelaquo;' raquo; resection. — Ce nom est donne ;i des instru­ments divers, qui sont de vöritables tenailles incisives, agissant, ä Fig. 102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 103.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 104.
maniere des cispaux . par une double pression. On lour donne
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RESECTION.
differentes formes 'Jiy. 102, 403, 101 . I.cur grandeur varie de lü a 20 centimetres. Pour les petites resections, les ciseaux ordi #9632; naires un peu forts suffisent quelquefois.
it0 Ooii^e et C'iseaii. — Inslruments formes (rune tige plus (in moins longue, nno ou garnie d'un manche, ä tranchant uni-que, transversal;raquo; rextremitö de la tige , demi-circulaire dans la gouge [fig. 105^, rectiligne dans le eiseatt (fig. 106). On les fait agir au moven d'un maillct (fig, 107) de bois ou de plomb, avec lequel on frappe sur l'aulre cxtrdniitö. Fig. 105. Fi-. 106. Fig. 107. Ces instruments peuvenl prendre tou-
tos les dimensions nöeessaires suivant
7
les circonstanccs : le boutoir des ma-röchaux , les divers ciseaux odontri-tcurs en sent des varieies.
Outre ces instruments, on connait encore : la rugine, servant surtout ä racier lo perioslo , le coutean lenticu-ktirc qui sort a egaliser les herds d'une
m
section a la srie ou au trepan, et le
pfirforatif, avec lequel on fait des trous
dans les os; mais ils font partie des instruments de trepanation el nous les decrirons en parlant decette operation.
F.nfin, on pent encore so servir, pour pratiquer la resection, d'un fer tranchant rougi au feu, d'une ficelle cntortillee dont on tiro les deux bouts, du coupe-queue, etc. ; mais l'emploi de ces ins­truments constilue encore des procedes speciaux de resection , dont la description appartient ä I'lnstoire des operations en par­ti culler.
S 2.
Manuel operatoirc des cesections.
Ce manuel varie necessnirement suivant la nature des instru­ments employes et la situation des parties.
1deg; Ri's'PS laquo;öiilaquo;i:illaquo;'.laquo;. — Cos regies s'appliquent surtout a la resection des parties osscuscs, qui a le plus d'importance cliirur-gicalement. D'abord, 11 faut bien so repramp;enter les desordres surve-nus dans 1'analomie de la region; s'assurer s'il y a gonflement, sou-dure des os; reconnaltre surtout, afin de pouvoir bien les isoler , les nerfs et les vaisscaux. — Ensuilc on ferabien, independaimneni
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378nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HE LA DIVISION.
de rinstrument essenliel (.lout on doit sc servir, dc preparer encore les autres instruments de reseclion , les places incisives, la gouge et ra6me des seics de diverses dimensions; car, pendant ['operation, chaeun de ces instruments pent fetre neeessaire a son lour.
En pratiquant a l'extörieur I'incislon qui dolt servir au passage de I'instrument resecleur, il faut, tout en s'ouvrant unc vole commode et süffisante, mettre a nu le molns possible do muscles et de ten­dons. — Puis, avant de porter la scie on la gouge, blen reconnattre rütendue de l'aitamp;ratlon osseuse par le sondage, el, s'il y a carle , necrose, s'assurer ;i quelle profondeur ces ätats morbides s'ötendent. — En pratiquant l'opäration, surtout si Ton sesert de la scie, il faut i'aire attention dc ne pas attelndre les parlies molles voislnes, no-tamment les Irenes vasculaires el nerveux. On les ecarte avec des plaques, le manche d'un bistourl, les ciseaus, enfin, avec ce qu'on a de jilus commode sous la main.
Quant ;i I'operation elle-mfeme, la premiere condition a rempllr c'esl d'enlever totalement la portion osseuse atteinte de la carie ou de ralleralion quelconque qui a motive la resection. La section, dans lous les cas, sera aussi nette que possible et dirigee de manlere a ce lt;[ue I'aire de la section presente le molns de surface qu'on pourra. \ celte derniere regie sonl subonlonnees ä peu pres loules les au­tres. — Une aulre condition non molns utile a rempllr, e'est de manager les portions oü il y a des attaches de muscles, do tendons ou de ligaments. Ainsi, lors de la resection des apophyses epineuses des premieres vertcbres dorsales, ä la suite de maux de garrot, il faul considerer, avant d'operer, les attaches du ligament cervical , pour les eviter , s'il se pent. Dans des cas de ce genre , il convieul d'amMer l'action de la scie avant de terminer et dc poursuivre avec la gouge jusqu'ä la partie saine; on esl plus sflr de menager la por­tion de substance compacte qu'il esl neeessaire de laisser pour les attaches. La resection falte, il resle une plaic plus ou moins coni-pliquee que Ton pause a la manlere ordinaire.
quot;quot; Action lt;Ilt;'S insti-umeiits en pnrticulier. — II y a encore des precautioDS ä prendre pour so servir de chaeun des ins­truments. Quand on se sort de la scie ä arbre ou de la scie droitc, on la lienl solidement, de manlere ä ce qu'elle ne vaeille pas dans la main. On commence par lui tracer sa vole sur la partie a couper, en la maintenanl avec l'ongle du pouce de la main gauche el en lui imprimanl d'abord un mouveraent de va el vienl pen etendu. Quand
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RESECTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;371)
la voic esl ussuree, soil perpendiculairement, soil dans le sens voulu par la maladic, on agrandit le jeu de l'instrument justju'a lui faire parcourir, a cheque mouvement, toute I'etendue do la lame, en övitanl toutefois de heurter les parlies avec les extremites de 1'arbre. On recommande de n'appuyer sur le trancliant ((u'en poussant la scie , et do la livrer ä son propre poidsen la retirant; nous no voyons aucun inconvenient ii ee qu'on appuie dans les deux temps; on y gagne en rapidit6. Toutefois, il ne faut jamais appuyer beaucoup; car alors les dents s'accrochent dans la commissure du trajet, et Ton a plus de peine a faire mouvoir la scie, en mCme temps qu'on deter­mine dans les parties des decliirures qui ne peuvent que nuire a la guamp;ison. C'est surlout quand on approcbe du tenne de la division de l'os qu'il est necessaire d'agir avec legei'etö et a petits coups. A ce moment de l'opöration, il laut encore avoir sein de bien main-tenir, par soi-m6me ou par ses aides, les surfaces de la voic paral­leles. Si elles s'inclinent 1'une vers I'autre, elles retröcissent le pas­sage et cmpMient la scicdcglisser; si elles s'ocartent et font bäiller I'ouverture, on risque de voir öclater la portion d'os qui reste ä diviser.
On fait marcher la scie en crele de coq de la nu^mc maniere: mais eile est plus difficile ä conduire. La scie ä chainette est fenue a deux mains, et l'op6rateur, pour conserverune main libre, pent se fairc aider par un de ses aides, avec lequel il aura soin de se mettre bien d'accord. Pour introduire la scie a Iravers les tissus, on delacbe la poigneo mobile d'une des extremites, el on fixe ä la place une grosse aiguille courbe que I'on fait penelrer dans le trajet ou doit passer la scie. La scie inlroduite, on remel la poignce a la place de l'aiguille ct Ton opere la resection. Pour faire mouvoir celte scie , on a encore imagine d'y adapter une roue denlee sur laquelle eile passe et s'en-grenc, pour aller se rellcchir sur une lame d'acier creusee d'une rainure, dans laquelle eile est recue; et, a laide d'une manivelle laterale qui fail tourner la roue, on donne ä la chainclle un mou­vement continu qui abrege de beaucoup le temps de l'operalion.
La manoeuvre des pinecs ä resection esl des plus simples. Quand la partie ä resequer a ete saisie par les Irancbnnts, on se borne ä serrer fortement avec la main, en ayanl loujours soin de saisir les parties entre les piuces dansle sens de leur moindre cpaisseur.
Le ciseau et la gomje agissent rarement sculs, si ee nest sur des parlies pen resislantes el d'un faible volume; on s'en scrt le
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plus souvi'iii avoc lo maillcl. Alors, il laut choisir unc position qui permeltc de ne pas produire des seconsses, dos öbranlemenls trop considerables pouvant dölerminer la formation d'esquilles nouvelles, ou des fölures dansles os, etc. Pourquele ciseau penetre bien dans la substance osseuse, on ['incline a 43deg;. En rappliouant porpendi-culairement, on risquerait de determiner un ccrasemcnl.
La scic doit ölre clioisic de preference quand on a une partie vo-lumineuseä r6s6quer; ic ciseau n'aurail pas assez deforce, cl la pince ferail cclatcr I'os sans coupor netlcmont. f.es pinccs conviennent pour los os incus ot sjionirioux ; et lo ciseau devienl prol'orahlo, quand ce tissu spongieux (^st on grande masse, pour couper nettemenl rf sans contusion.
ARTICLE \.
LIGATURE EX MASSE.
On d6signe sous lo nom de ligature en masse un procodo parti-culier de division dos tissus, consislant ä los ctroindro dans un lien plus ou moins fort, qui on opfere lentement la section, ou qni, on suspendanl la circulation, determine par la gangrene la separation de la partio lioo. Ce moyon ölail forl connu dos anciens pour I'abla-lion des tumours superficielles et podiculöos, ou pour faire dispa-raitre certaines fistulös; cost M. Mayor cpii on a i^cnöralisö Vompldi ot en a fait un nouvol element j-'önöi'al d'oporation, fort ulilo tonlos los fois qu'on ne veut pratiquer qu'une section lente, sans instru­ment tranchanl lt;#9632;( sans effusion de sang.
1deg; C'lioi.v laquo;In lion. — L'instrumonl ossonliol do la ligature on masse est un lien dont la nature est variable; la soio, lo til do olian-vre, la ficelle, lo fil metallique do plomb ou d'argent recuit, quel-quefois do for tres-donx, ont etc successivemenl employes. Chacune do cos substances pout, suivant les cas, avoir son ulilitö spöeialo; il no faul done ou proscriro ni on proscrlre aucune d'uno manioro exclusive. L'important, c'esl quo lo lien, rjuol qu'il soit, ait un dia-motre bien egal et une force süffisante pour pouvoir rösisler aux efforts do traction auxquels on lo soumo.t. Si Ton so sort d'un cordon de soie ou do chanvre, on le frottc avoc du savon pour on faciliter le glissement.
quot;quot; Moycns il'appliinirr la li^alurlaquo;'. — L'application do
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LIGATÜRE EN .MASSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;!8i
In ligature pout se faire par quatre ou cinq procedös difförents, qui sont souiiiis mix regies geoörales suivantes:
(llioisir unc ligature proportlonnöe au volume et a la rösistance des parties ä etreiadre, —u'embrasser qu'uue öpaisseur inudei-ec de lissus, — ue Jamals comprendre la peau dans la ligature, ;'i raoins que le pedicule ne soit tres-6lroit, que la pcau n'ait subi une ulccraüon eu unc deyoiiorescence qui alt detruit sa sensibililö; hors ces cas, il laut I'lnciser et la dissöquer d'abord. On pent encore su dispenser de la section prealable pour Her une tumeur fon-i;ueusc, un polype ou une autre tumeur analogue.
lor Procede. Ligature superficielle simple, ou sans incision preala­ble. Elle convlent quandon n'aqu'une fälble dpaisseurde tissusk di­viser, et so pratique en entourant simplement la partie avec le lien, qu'on serre ensuite convenablement. Sl la tumeur est cono'fde, ä largo base, on empöche le (il de glisser vors le sommet, en le retenant, soll avec los doigts, soll avec deux erignes, soil avec los extrenutes d'une forte pince a dents de souris que Ton implantc a la base d'un cöte a l'autre, et que l'oa maintient jusqu'ä ce que la slriction soil assuree.
2e Proeide. Ligature double ßij. IUS;. Elle est necessaire quand le pedicule de la tumeur est volumineux. On la pratique en traversant la tumeur a sa base par une aiguille droite arinee Fig. l|l's-d'un 111 double; cc fil, divise vers Fanse qui retienl l'aiguille, forme deux ligatures que l'on lie separe-ment autour du pedicule, l'une ä droite, l'autre a gauche.
:ie Procede. Ligature multiple. Quand la tumour est a largo base et qu'on voul la Her en plusieurs portions, on fait usage du procede precedent, repete et varie autant qu'il est necessaire sulvanl les circonstanees. 11 faul avoir alors plusieurs grosses aiguilles en acier non trempe pour qu'clles puissent prendre la courbure convenable sans so rompre. Leurs dimensions seront en rapport avec le volume de la tumour ä Her, et le trou sera indlfferemmont pros de la töte OU pres do la poinle. Supposons qu'on veuille divisor la tumeur en trois portions; il faul alors deux aiguilles et un grand ill auxquolles elles sont loutes deux enlllees. be fil esl pile en quatre ä la maniere d'un M majuscule (/ij. 109), les deux aiguilles se trouvanl aux deux ansos supcrleuros; on les introduit dans la tumour qu'on Ira-verso a la base do part en part, ados distances tolles que cetto tu-
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38quot;2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
ineur so trouve a peu presdivis6e on trois parties 6gales. Les aiguilles Fig. 109. ressorlent el sont saisios du cotö oppose a leur entree si le chas ost a la löte; s'il est. pres de la pointe, on y passe le fil apres avoir fait pönötrer laiguillc qu'on retire en-suite sur elle-mamp;ne. Dans tous les cas, le fil etant in-troduil, on coupe les deux anses qui onl traversö la tumour, et l'on a ainsi trois ligatures avee lesquellcs on eticint sqinromenl la partie moycnnc el les deux par­ties laterales de la tumeur. — Pour divisor en un plu^ grand nombre de portions, on agirait de möme cn metlant trois, quatre ou un plus grand nombre d'ai-goilles, s'il lo falloit. — Dans cos divers cas, ä la ri-gueur, une seule aiguille pourrait suffire, on la faisanl passer successivement dans la tumeur autant de fois qu'il est nöcessaire, et en coupant chaque fois l'anse iatroduite.
11 y a quelques precautions ä prendre en operant. D'abord . on doit agir avec lenteur, guider l'aiguille avec l'indicateur ;i son entree et ä sa sortie ; si l'on crainl de blesser des organes sains, dos vaisseaux ou des nerfs voisins, au lieu d'entourer tout-ä-fait exte-rieurement la tumeur, on passera un peu ä travers son tissu; et en cominencanl du coto oü siegent les parties ä menager, on les övitera plus facilement. Survient-il une hemorrhngie, on laisse l'aiguille en place comme un premier obstacle au coursdu sang, et l'on applique on dessous un lien d'une cerlaine force avec lequel on etreinl tonte la portion d'ou s'6coule le sang.
4e Procedi. P- Manec. Co mode do ligature consiste ä embrasser
la tumeur dans fjuatre liens serrant tous quatre de l'interieur a
1'exlerieur. Pour 1c niettrc en pratique, il faut d'abord une forte
aiguille porlant une ouverture h sa partie moyenne, et avec laquelle
Fig- 1|nnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; on traverse la base
do la tumeur. Puis, ayant une aulre ai­guille do forme ordi­naire et enfiloc d'un fil double, on I'intro-duit dans les tissus perpendiculairomenl a la premiere aiguille en la Paisant passer a travers I'ouverlure moyenne do celle-ci (fig. 1101. Quand le (il ost passe, on coupe l'anse, puis on poussc la premiere aiguille jusqu'a ce quo I'ouverture centrale paraisse en dehors entrat-
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LICATURK EN MASSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; oS,-)
nant les deux fils ; on coupe l'un tics deux qu'on laisse en place, el en relirant rinslruincnt on ameue lautre fil du cote opposö ; l'anse esl 6i;nlemeut coupöe, cl Ton a ainsi quatre fils differenls qui embras-sent chacun une parlie de la circonferencc de la lumcur {fig. \\\),
5laquo; Procedc. Ligature nous-cutatiec. Co precede esl rarement nsikS, altcndu qu'il y a toujours do Vinconvenient ii laisser sejourner sous la peau les lissus mortifies separes par la slriction du lieu. Mais 11 ost des circonstances oü Ton ne pcuf ouvrir imiiieilialeiiionl la peau, et le procedö dont nous parlons devient alors necessaire. Pour le mettre en pratique on passe les fils entro les lägumeatset le tissu a detacher au moyen d'aiguillescourbes, en acier non trempe, etar mees de fils simples. Pour agir avec facilite, quand 1c trajet a par-eourir esl plus long que I'aiguille, on passe celle-ci en plusieurs temps, en la faisant chaque (bis ressorlir au-dehors, et en l'introduisant de nouvcau, pour lui faire continucr son trajet, par la piqure de sortie. Si la base de la parlie a extirper esl elroite, on pince la peau d'uu C(Me, el on traverse lepli a la base entre les doiyts et le pedicule; l(gt; (il claul passe, on fait le meine pli du cole opposö, en repoussant le pedicule dans la portion dc peau priinitivomenl plissee ; puis on repasse raiguille, mais en sens inverse, par les deux ouvertures qu'elle a deja failes , et le pedicule se trouve ainsi pris dans une anse interne; les deux bouts du 111 sortent ensemble par la meine piqure, el on les scrre sur une petite boulelle d'efoupes ou sur un serre-noeud. — Si la lumeur esl trop volumineuse pour se präler ä cello manoeuvre simple, on commence par introduire le iil a la base d'un premier pli; la peau revenue en place, on fail plus loin un second pli qu'on pique de memo en faisant penetrer I'aiguille, comme nous 1'avons dit, par l'ouverlure de sortie du premier pli, el on continue jusqu'ä ce que loulc la masse ä lier soil etreinle.
3deg; IMoyens d'opdrer la slrit-lion. — Le lien applique pout etre serre d'une maniere jilus ou moins brusque, plus ou moins complete; mais il ne faul jamais que la slriction soil assez violente pour determiner la section immediate de la parlie ä faire lomber; car on n'aurait alors qu'une excision simple , quo le bistouri aurait pu operer plus facilement el avec inoins de douleur. Pour cviler la chute trop prompte de la parlie mortifiee, il esl quelques precau­tions gencrales a prendre. II faul ainsi serrer lenleinenl, en obser­vant, autant que possible, I'effel produit sur lestissuset le degrade resistance du lien (pi'on doit eviler de rompre ; — si la substance
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:JS4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
osl inollc, facile :i döchirer, ne [ins ölreindre completemeiit la pre­miere flt;iis et revenir plus tard en une ou plusieurs reprises; — si olio esl au contraire tres-dure et rösistante, serrer tout d'abord tres-forlement en ne so Umitant que sur la resistance tin fil, et reilerer ensuite ä plusieurs reprises les efforts de constriction. Quelque-l'ois, nuiL'ro ces precautions, survient une inllammntion locale plus ou moins vive, aecotnpagn^e d'une douleur manifeste ; on agil alors suivanl les circonstances. Si la partie ä Her esl etroite, ol si Ton croit pouvoir, par une slriction önergique, delruire lout-a-fail la sensibilile, il laut de suite serrer aussi ibrlement que possible pour amener une mortißcation complete, exciser meine la tumeur au-dela de la ligature avec I'lnstrument tranchanl, et lier les arleres, s'il y a lieu. Au contraire, quand les parties etreintes par le lien ont une grantle epaisseur et que la sensibilile ne pourrait qu'etre aug-mentee par la slriction, il faul diminuer cetto slriction, la supprimer m^ine tout-ä-fait jusqu'ä cessation des accidents. Enfin, regle gene-rale, quand le lien nquot;a ])as embrassc loule l'etendue des tissus mor­bides, il faul se hater d'enlever ce qui reste avec i'lnslrument tran-cluint ou avec le caulere, des cpic la portion etreintc esl lombee.
Pour operer la slriction, deus methodes principales sont mises en usage : la slriction definitive ou immediate et la slriction pro­gressive.
I.nbsp; Striction immediate. — Kile consisle ä serrerimmediatement le lien applique jusqu'au degre necessaire pour determiner la mortifi­cation des parties. Pour la pratiquer, on place d'abord un premier lien qne Ton serre le plus possible et qu'on fixe par un double nceud ; puis, quand, par suite de la division coinmcncee, le lien se relache, on en place un autre au-dessous, et on renouvelle ainsi ce lien autant de fois qu'il esl necessaire pour maintenir constammenl une striction complete sur les tissus. Gelte inelhode convient sur-tout aux tumours dun petit volume.
II.nbsp; nbsp;Striction progressive. — Kile consiste a operer la slriction en faisant varier, suivanl les circonstances, le degre de pression. On se sert dc la mi^me ligature qu'on serre ou qu'on reläche a volonle. Avec celte melbode, on pent faire usage de liens tisses ou de liens metalliques, ce qtii constitue des promles differents.
Quand on se sert du lien tisse, on I'applique autoar des tissus el on lefix'.' par une simple rosette pouvant etre defaile el resserree a volonie. L'effort de slriction, danscecas, esl represente par raclion
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CAUTERISATION POTENTIELLE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;38quot;)
laquo;les mains de ropörntenr. Pour produire uri plus grand effort, on pcul faire usage d'un garrot, d'un tourniquet, etc. Lorsquc la parlie ii Her se trouve ä une certaine profondeur, on a des instruments particuliers qui servent en mamp;ne temps a porter le lien et a le serrer, d'oü les noms de jmrte-nwud, de serre-nmud qu'on leur donne. Los porte-noeud do Levret, de Desault, de Graff, sont [es plusconnus; nous les deerirons en nous occupant do l'extirpation des polypes, operation j)üuii laquelle ils ont 6tö parliculierement imagines. On so sort encore, en nianiere de porte-noeud, des aiguilles courbes, de l'aiguille de Heister, montco sur im manche et porceo d'un trou a son oxtremitc. A mesure quo I'occasion sen presentera , nous reviendrons sur 1'emploi do ces divers instruments.
l.e lien metallique, imagine par Fallope, est d'argent, de plomb, quelquefois de tor; il s'applique plus simplement et est d'un emploi en general beaucoup plus avantageux quo le lien tisse, pour operer la striclion progressive. On le passe autour des lissus, on tord ses deux bouts l'unsur l'autre, avec les doigts ou ä l'aide d'une pince a mors plats, el chaquejouron augmente la torsion ä mesure que i.i division dos lissus s'opere. On se sort aussi du porte-noeud pom inlroduire le lien metallique dans les parties profondes.
ARTICLE VI.
C.U TtlUSATKraquo;.
La cauterisation est un mode do division des lissus pratique ä l'aide d'agents particuliers (|iii, mis en conlacl avec eux, on detrui-senl I'organisalioD el la vie. Suivant la nature do ces agents, on dis­tingue deux sortes do cauterisations : la cauterisation potentielle, due a l'action chimique de certains corps, el la cauterisation laquo;lt;#9632;lt;laquo;lt;;//laquo; produite par le feu.
J I. — cauterisation potentielle.
Pour praliquer cetteespece de cauterisation on fail usage do quel-(|ucs substances chiraiques qui portent le nom general dc causliques. escharotiques ou feux marts. Cos causliques nombroux sonl d'uno nature assez variable, et ils n'agissent pas tons oxacteincnl dc la memo nianiere. Toulefois, ils ont dos effets communs essenliels, inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 213
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oSOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
iiu'il convient d'imliiiuor d'aboixl avant do passer ä renumemlion
des corps causliques en usage.
lo in laquo;is ^eneraux des caustlqacs. — La proprielö commune a tous cos corps, d'oü depend leur emploi chirurgical, est de s'unir plus ou tnoins önergiquement aux lissus vivants el de former, par la combinaison intime de l'agent chimique avec les points cauterises, uue espece de corps intermediaire appele esehare. L'ne lois l'eschare formöe, eile lend a s'eliiniuer par un effort pro­pre de la nature, et laisse apres eile une plaie qui se cicatrise. De la, une succession de phöuomenes, dans lesquels on peut distin-uuer des effets primitifs et des effels secondaires.
Les effets primitifs smit la formation de l'eschare et les phenome-nes divers qui l'accompngncnt. ils sont dus aux puissantes affinitos chimiques des agents causü(iues pour l'eau et les aulres 6lemcnts organiques. Ainsi, des que ces agents sont en contact avec les lissus, Ilsen absorbent l'eau d'abord, puls les lluides nulrilifs; alors les parties alleinles se dessechent, sc crispent el finissent par pordre loutesleursproprieles vitales; la circulation du sang s'arrete, la cba-leur et la sensibilite s'6teignent; loute trace d'organisation dispa-rait, el il ne resle plus qu'un corps inerte et saus vie: e'esl l'eschare. Ces chaugemeats s'operenl au bout d'un temps plus on moins lonü, ä une profondeur plus ou moins grande, suivaut la nature, la quanlite du causliciue employe; ils sont toujours aecom-pagnes d'une certaine douleur, d'aulant plus Intense que le caus-tique agil avec plus de lenleur.
Les effets secondaires comprennent l'elimination de l'eschare et la cicatrisation. L'eschare formec, agissant comme corps etranger, determine le dövcloppement autour d'ello d'une vive inflammation , suivie de la suppuration qui s'etablit, avec plus ou moins d'aetivite, entre la partie vive el la partie morte. Gelie-ci aim's commence a so detacher par sa circonference, se separe de plus en plus et finil par tomber. 11 reste ensuite une plaie qui se cicatrise a la maniere ordinaire. Gelte inllammalion ellminatrlce est un phönomene eons­laut; mais quelquefois olle n'esl pas suivie de suppuration, el, dans ccs cas, l'eschare se deladie comme une croöte seche.
Pendant la phase inQomraatoire survient ordinairement une fievre de reaction plus ou moins forte, mais, en g6n6ral, proportionnöe iil'intcnsile du travail elirainatoire, döpendani lui-mamp;me de IV'ten-due et do l'epaisseur des lissus altaques. L'inlensile di^ cette fievre
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CAUTERISATION POTENTIELLE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^87
est on raison inverse de l'önergie du caustique, altendu que plus la damp;omposilion des tissus est rapide, plus la söparalion do I'es-chare so fait avec promptitude et facilitö.
Oulrc la fievre de reaction, certains caustiques peuvent pro-duire d'autres effots generaux das ä l'absorption d'une partie de i'agonl chimique; e'est uno complication du mal d'autant plus grave quo les caustiques ainsi absorbables sont precisömont ceux qui jouissent dos propriolos loxiqucs los plus prononceos.
Quant a I'action chimique dos caustiques sur los tissus, consti-tuant la cauterisation, la nature n'en ost pas encore parfaitement connue, pas plus que la composition exacte do I'eschare. Ce que Ton sail do plus pnsilif a cot ögard a öto indiquo par M. Mialhe ' lequel on a nirino fail I'objet d'une classification dos caustiques qu'il diviso ainsi on coagulants el fluidifiants.
i.es premiers agissent en coagulant iramödiatement l'albumine et on formant, avec les tissus mortifies par l'absorption de l'eau el dos fluides, uno eschare solide. Ils so divisont on deux sections : ceux donl I'eschare est insoluble el par consöquenl non absorbable, ce sent los plus nombreux ; puis ceux donl I'eschare , quoiquc d'abord solido, peul so dissoudre a la longue dans les fluides organiques ef donner lieu ä une absorption, comme cela arrive avec los sols do cuivre et dc mercure. Pour les caustiques fluidifiants, ils onf pour caractore de ne pas coaguler l'albumine et de no former qu'une cschnre molle; ils sont faoilomonl absorbables: tels sont les alcalis caustiques el les composes arsenicaux.
Slaquo; Diverses especes de enustiques. — Les caustiques, en assez grand nombre, soul, pour la plupart, fournis par Ic regne mineral. Quelques-uns, comme les acidos ac6tique, oxalique, la creosote, viennenl du regne vegetal; mais aueun de ceux en usaquot;o no vienl du regne animal. Parmi ceux que Fournil le rögne mineral, il y on a de toutes sortes; il y a des corps simples, des acides, des oxydes, dos sels, etc., plus ou moins combines ou mölangos cntrt! cux. Mais an point do vue chirurgical, la nature chimique Importe peu. Ce qu'il faut surtoul envisagcr, ce sent les effets a produire; et e'est daprescette consideration que les nnciens avaienl döjii divise les caustiques en calhiretiques, ne produisanl sur les plaies qu'uno simple irritation, ou la destruction , tout au plus, des parlies super-
i Trnite de I'nrl de fonmiler, 18irgt;, I vol. ln-12
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38Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Igt;E LA DIVISION.
ficielles, el raquo;mi escharoliques, dötruisant profondöment les tissus en contact avec eux. Mais cette division csl pen rigoureuse, attendu (inil csl impossible de tracer la delimitalion entre rune at I'autre categoric, el que, d'ailleurs, la mörae substance peut appartenir ä iiiiu' ou ä I'autre, suivant qu'ou 1'emploie en polite ou en forte proportion.
Unc division plus naturelle, quant ä l'emploi chirurgical des caus-tiques, el plus en rapport avec l'analogie des usages, consisto ä les grouper, suivant les diverses formes de la matiere palpable, en caustiques solides, pulccrulents, mutts et liquides : dilTerents etats sous lesquels ils so presentent, ct qui out chacun , suivant les cas, leur uliliiö particuliere.
1. Caustiiiues solides. — Les plus ordinairomont employes son! la potasse causlique, le nitrate d'argent fondu et les trochisques cscharotiques.
1. Potasse causlique. — Cette substance, tres-soluble, nöees-silo quelqucs precautions pour son application , surtout quand on agii sur de petits animaux ou surdes organes delicats. On I'applique par plusieurs precedes.
Ilaquo;quot;- procede. i)n ('tend sur la peau un emplatre de diachylon ou de teile gommee, au centre duquei on a fail une petite ouverlure, moi-lie moins grande quel'eschare qu'on vent former; dans eelle ouver­lure on place un ou plusieurs fragments de polasse, qu'on recou-vrc par un autreemplätre semblable an premier, mais non perco ; on maintienl par un plumasseau d'6loupes el une bände. En cinq ou six heures cbez les petits animaux, en un espace do temps deux fois plus considerable cbez les grands quadrupedes, plus ou moins, au rcste, suivant la quantilo de causlique employee, faction do celui-ci est epuisöe. On leve l'appareil, et Ion a une eschare jau-natre qu'on laisse so detacher. On ouvre ainsi des abecs, on elablil des cauteres, etc. La quantilo do potasse necossairo pour produire rolTel voulu, esl difficilt1 ä indiqucr en principc; ellc doit varier avec I'epaisseur do la peau dependant elle-mome do la region du corps, el de l'espece ä laqucllc nppartient ranimal. Pour avoir unc base capable de fournir on loulo circonslance un point do compa-raison, on sc rappellera qu'uno couche do iiolasso do I millimetre dopaisseur suffit pour traverser complotoniont la peau de I'homme.
Si la peau ä cautoriser esl seclio , aride, comme chez los grands ruminants, on I'humectera avec une coutte d'eau. — Dans tons les
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CAUTßBISATION POTENTIELLE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (J
cas, los poils doivonl 6tre oxaclcmcnl coupes avant ['application du causlique.
2e l'ruccde. Cost Ic ]gt;rocede employö quand on veut porter la potasse ä de grandes profondeurs. Pour cela, le causlique, fondu en tro-chisques ou en cylindres, csl fixe au bout d'un porte-crayon, el on l'introduit dans los cavltös ü cautöriscr. 11 est presque inutile de la tailler en pointe; car, en se fondant dans les lissus, ollo pmid bientöf dVIle-momc cetle forme conique favorable ä sa penetration. Comme la potasse se liquedo facilement, il faut pramp;erver les parties voisines, et surlout les parties declives, en les recouvrant avec un lingo sec, un morceau de papier ou tout autre moyen semblable.
Äppliquöe sur unc partie molle dont on veut produire la desorga-nisation, la potasse agit cn reduisant le tissu en une espece de pu-trilage noirätre, humide, qu'on enleve facilement avec une eponge ou de rötoupe. L'eschare des teguments a plus de consistance et se detache peu ä peu en lambeaux.
2.nbsp; nbsp;Nitrate d'arr/cnt. (leset, appele encore pierre infernale, fondu cn petits cylindres, est maintenu dans un instrument special, qui n'est qu'un porte-crayon en argent appele porte-pierre [ßg. 112). Quand on ne s'en serl pas, le porte-pierre est abrite dans un elui oü il se visse par la base, ce qui preserve le sei de F'g- quot;2. l'aclion de l'air; et, de plus, rinstrument porle, ä raulre extremitc, un petit etui e, oü l'on peul avoir un fragment supplömentaire de pierre infernale. Ce' caustique n'agit pas sur les parties lout-h-fait seches, inais il n'exige qu'une tres-faihle Immidite. Quand on veut cauteriser une surface vive, il faul par conse­quent absterger d'abord; au contraire-, il laut humec-ter, soil le caustique, soit la partie, si l'on veutagir sur une surface seche, sur i'öpiderme. L'eschare est seche, mince, grisätre d'abord, puis noire, et lombe au bout de quelques jours. Le nitrate d'argenl con-vient toutes les fois qu'on veut produire une cautöri-salion prompte sur des regions delicates, ou quand on ne veut cauteriser que superficicllemcnt. Lorsqa'on a fini l'opöralion, il faut loujours essuyer le caustique avant de le renfermer dans son 6tui.
3.nbsp; nbsp;Trochisques escharoliques. — des trochisquos, prepares en cones ou en cylindres, sonl fabriciues
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o'JUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
sous forinc ili' päios, (•(unposocs do gomme, d'amidon, unies a dos substances escharotiques, tols que los oxydes de plomb, de mer-curc, d'arsenic, et onsuite dossoohöos; ou biou ce sont de simples fragments de sublimo corrosif, d'aeide arsonieux, de sulfate de cuivre, etc., taillos cn cönes plus ou moins voluminoux. Los Im-ohisques on päte sout employös pour cautöriser profond^ment dos lissus anormaux, dos tumeurs, au milieu desquels on los enfoncej los troefaisques de sol pur son! surtout mis en usayo pour ötahlir dos exutoires.
#9632;i. Bichlorure ctiode. — Ce corps, encore peu repandu, et qu'on u'emploie guere dans los arts quo pour los usages de la photogra­phic, a 6tesignaI6 par M. Hoy ' connno un puissant caustique. C'est un corps solide et cristallisable, trcs-volatil, d'une odour forte ct irritante, et tres-soluble dans l'eau. Suivant M. Roy, il decompose instanlanement la plupart dos corps organises mis ii sou contact ; inais ä cause do sa grande energie, de son odour deleterc , dos dou-leurs violenles qu'il produit, il no j)OLit 6tre, ajoute M. Hoy, om-ploye que sur les animaux.
II.nbsp; Caustiques pulverulents. — DilTörentes substances ä l'ötat pul-vorulonl ont etc, surtout aulrefois, employees coinmo caustiques; tolles sont les condrcs alcalines do certains vegetaux , los poudres d'iris, de sabine , etc., I'oxyde rouge do mercure, 1'alun calcine, la poudre do Rousselot, eomposee do 22 p. sang-dragon, 70 p. sul-fure rouge de mercure ou cinabre, 8 p. acide ars6nieux.
Cos derniers caustiques sont !os plus usites : I'alun sur les plaies dont les bourgeons sont tr(i|gt; volumineux; la poudre de Rousselot sur Ics ulceres de mauvaise nature, ceux du farcin, par excmplc. Pour on faire usage, on neltoie la plaie, puis on ('lend sur loute la surface line couche sulTisamment epaisse do poudre escharotique. Quelques jours apres , la poudre agglomoree forme line croülo, sous laqaelle on trouve la plaie rouge et vivo, ol d'un bon aspect. On peut renouveler I'application de la poudre, s'il cst necessairc.
III.nbsp; Caustiques mous. — Les caustiques mous les plus employes sont la pätc de Vienne, la pommade deGondret, la pate arsenicale, la pale de Cancoin.
I. I'älc de Vienne. — i'onnee do ö parlies dc potasse causli-
1 IWriicit ile Mi'dciiiic ri'iciiiiiini', l,s|:l, i. \\ . p. quot;SO. Comptes-rcmliis #9632;If lEmle lt;le Lyon . mnw 1812-13.
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i|uo, iiirl(''os a (i parties illt;' chaux vivo en poudrc; la chaux agit en conlcnant la potasse e( en augmentanl son action par I'absorption do I'acidecarbonique. On pent diminucr la proportion di' potasse, si Ton veut produire des cffels moins enorgiques. Cemölange, pröparö d'avance et conserve dans tin Qacon bouche ä l'^meri, ost ivilnil en pale an moment ou I'on veut sen scrvir. Pour cela, on en met unc quantity süffisante dans une soueoupe, ct Ton y ajoute do I'alcool en proportion neccssaire pour former unc päte qu'on pölrit, squot;il so [raquo;'lit, avee une spatule d'argent. La pate pröparöe, on en applique sur la peau nno coucho ayant rötendue do rcschare qu'on veul lonncr, el iliii aura cxactement la inoiiic forme; car ce causlique necoulc \y,\s. On en circonscrit les bords avee In spatule trempee dans I'alcool. La piUcde Vicnne esl un causlique Lres-aclif; appliquee sur unc peau fine, unc couche dc •gt; millimetres en determine la caulörisalion complete en cinq ou six minutes. Outre sou action rapide, ce caus-tiiiuc a ravanliigc de donner des rcsullats pröcis, fucilos a olendre on a limitcr, ce qui le rend plus favorable qu'aucun autre pour mar-quer les nnimaux.
2.nbsp; Pommade ammoniacale de Gondret. — Gelte potnmade csl for-niöe de parties egales d'axonge et d'ammonia(|uc. On s'en serl en rötendnnl sur un linge ou sur un morceau de loile qiioleom|ue qu'on appli(|ue sur la peau. La largeur, IN^iaisseur de la couclie varioronl suivaul l'effcl ä produire. L'aclion se nianilesle en (juelques niiuii-les; peu apres apparaissenl les phlyclones, el au houl d'un quarl d'lieure a une heure, suivaul lepaisseur de la peau, la laillo des sujcls, reschare esl produite. Ce causliciue produil plulol unc vesi-calion qu'une vcritaljle cauterisation.
3.nbsp; Pdte arsenicale. — Sc forme avec la poudre de Kousselol, do-layöo dans l'eau. Elle convienl pour cauteriser les surfaces ulceröes. On l'clend, apres avoir dölerge la surface malade, en unc couclie (|ui no döpasse pas les bords de l'ulcere; el par-dessus on applif|ue im leger plumasscau qu'on mainlient par unc bände. 11 faul (juel-(jues jours pour que l'eschare se forme, et eile se delaehe au beul dequinze, vingt, ou un plus grand nombre de jours, avec la pAte qui lui est resleo adhercnlo, laissant au-dessous une surface rouge, recouverte de bourgeons et en bonne vole de cicatrisation. On repete l'applicaüon squot;il reste dos lissus de mauvaisc nature, c( l'on pause avec des ötoupes seclies. L'inconvönicnl de la pale arsenicale est de produire unc graude doulcur et de donner lieu (pielquofois a des cm-
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poisonncments, par suite de ['absorption de l'acide arseaieux qu'il contient.
4.nbsp; Pute dc Cancom. — Cette pale cst composee dc ferine et do chlorure de zinc en diverses proportions, suivant la force qu'on veu( (lüimer au caustique. Ainsi, pour unc partie de chlorure, on peut mettre 2 , 3, 4 parlies de farine, co qui forme les piUcs nos 1, 2 et 3. On double la force de la pale n0 1 en mellant des deux sub­stances par parlies egales. Quelquefois on subslituele suli'atedochanx ;i la farine. En faisant le melange on njoule le moins d'eau possible, el on laisse la pAle h I'air pour qu'ellc en attire rimmidilc el acquiere une elaslicile particuliere, qui esl sa propriete physique la plus re-marquable. Kile ne se desseche point avec le temps, ne tombe point non plus en deliquium ni ne perd aucunc de ses proprietes causti-(lucs. Elle a, en outre, l'avantage de s'agglutiner facilemcnt sur la pcau, pourvu toutefois quo celle-ci soil depouillöe do son Epi­demie. Pour I'appliquer, on commence done par denuder le derme. On fait ensuite avec la pate un disque proporlionnea I'eten-due qu'on vcul douner a l'eschare, et d'une epaisseur variable, suivant reflet a produire et la force de la pale: on le pose, el il so mainlienl sans appareil.
Ainsi que la pate de Vienne, la pale de Cancoin ne coule pas el agil nellement sur les points qu'ellc louche. Apres uno seule appli­cation pendant quelques heures, eile reduit une cerlainc epaisseur de lissu en unc matiere fibreuse, dure, grisatrc el totalement se-che; el dc cette maniere on peut delruire, commc si on I'enlevail avec rinslniment tranchant, une coucbe plus ou moins profonde de tissus fongueux et cancereux. De plus, eile agil dans une pro-fondeur proportionnöe h son epaisseur, ce qui permet do delruire en une seule fois la tumeur la plus profonde comme la plus superfi-cielle. Pour la meme raison, quand on I'applique sur uno tumeur saillanlc, on fait un disque bcaucoup plus epnis au centre qu'ä la circonference. Apres la sortie des tissus mortifies, la plaie so ci­catrise promptement. La pate de Cancoin esl surtout ulile pour dotruire les tumeurs canccreuscs, les crapauds, les fics; pour cau-leriser les plaies calleuses, articulaires, les cors, etc.
5.nbsp; nbsp;Topique Tcrraf. — Getle preparation, qui jouil dquot;un assez grand credit dans la therapeutique velerinaire, cst due h un pbar-macien de Paris, M. Terrat, qui la proposa, il y a une trentaine dannocs, a litre dc fondant, principalomenl conlrc le farcin; mais
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c'osl un vöritable caustique, commc le prouveraieat scs effets, alors mrine (iuc sa composition, longlumps lenuc sccii'to el raaintenant ä l)eu pres connue, n'on ferait Ibi; ainsi il esl compose de:
Bichlorure de mercure.....2 parties.
Aciile arsenieux.......1 —
Sulfure jaunc d'arscnic.....2 —
Poudre d'Euphorbe......1 —
lluile de laurier.......8 —
Mis en contact avec la peau en couche Ires-mince, et elendn par des frictions, il produit, an bout de quelqucs henres, un eu-goi^ement dans le lissu cellulaire sous-cutane, avec douleurcl fiövre de reaction si la surface frictionnee prescute une certaine elendne. Apres vingt-quatre heures, I'^piderme touclio cst dur, rigide, par-chemine, et 1'engorgement sous-cutane forme unc sorle dc bourrelet autour tie I'eschare; puis I'eDgorgcment disparait, I'eschare se d6-tache dc la circonference au centre, et Unit par tomber au bout de quinze jours h un mois, suivant I'epaisseur dc la peau, la quanlilö de topiquo, etc. Si Ton en applique de tres-fortes couches, et qu'on friclionne aclivement, la peau entiere tombe en eschare; il y a un engorgement enonne, une douleur locale tres-vive, puis chute, par' suppuration, de la peau mortifiee.
(Vs effets 6nergic|ues monlrent que, pour 6viter la chute de la peau, il laut appliquer 1c caustique en couche mince surlepidcrme: on I'dtend ensuite a I'aide d'un tampon d'etoupes ou dc lingo fin en frollant legeremenl jusqu'ä ce ([ue le topique disparaisse. On ne fait pas de seconde application; ellc serait inutile taut que I'eschare n'esl pas tombee, cclle ci 6tant un obstacle ä son action. On en met une couche plus epaisse quand on veut faire tomber toute la peau , el alors on oblient en plus la suppuration qui peul aider a la resolution de certains produits anormalement developpes ou epancbes.
Ce caustique, par ses proprietes, remplit differenles indications; il favorise la resolution des tumours farcineuses, indurees, des en­gorgements froids, diffus, clironi(jiies, etc. II ne peul etre employe que sur la peau revalue de son dpidenne.
4deg; Caiisticiiu's !ilt;iui(llaquo;'s. — Ces caustiques soul les plus noinbreux; ainsi on peul employer coniino tels les acides sulfurique, nitrique, chlorhydrique, livs alcalis concentres ä Tetal liquide, tels que la polasse, la soude, I'ammoniaquc; les dissolutions dc cer­tains scls ; do nitrate acido do morcuro, rlo nitrate d'arccnt, do
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proto-chlorure d'antimoinc, de sulfate de zinc, decuivre; certainos preparations speciales, comme los collyres, l'eau phagödönique, la liqueur de \'illa^t(,, l'eau de Kabel, l'iodure de potassium iodurö, etc.
Tons ces caustiques ont des proprietös parliculieres qui les font preferer lour-a-tour suivant les circonstanecs; ainsi l'eau phage-denique, les dissolutions salines de sulfate de cuivrc, de zinc, etc., suiii des caustiques faiblcs qui peuvent convenirpourcerlaines ulce-ralions superficielles lies muqucuscs buccales ou nasales, des tdgu-mcnts de pen d'cpaisscur. Les arides concentres qui agisscnt inslan-lanement bornent micux leur action que les dissolutions alcalines, vi cellcs-ci conviennent micux quand on doil agir sur des fistulcs nu des tissus profonds qui se derobent h la vue. Lc beurre d'anti-inoine qui agit avec rapidile forme une escharc seche dont raction csl bornee; il convienl tres-bien pour les plaies envenimees, pour les verrues, les fies', apres l'excision de ces tumeurs.
Le nitrate neide de mercure convienl pour les plaies ulcereuses, sinueuses, dont il detruit promplement les tissus de mauvaisc nature; 11 forme instantanement une escharc blanche, seche et solide, qui devieiit jaune, puis noire, et seiend a tonte la profondeur (ju'on vcut. II a surtoul l'avanlage de disposer les parties sous-jacenles ä une prompte cicatrisation. L'iodure de potassium iodure, forme de: lodure de potassium, 2 parties; lode, 1 partie; et can, (gt; parlies: — l'eau ile Kabel, pcuvcnl elre employes dans les meines circonstanecs.
I.'applicalion des caustiques liquides a lieu par un procodö uni­forme pour tons. Apres avoir bleu seche la plaie, on plonge dans le liquide un pinceau l'ornie d'un pen d'etoupes ou dun morceau de linge ünc au bout dun baton ou maintenu au bout d'une pince ä dissequer ou a anneaux, et l'on promene ce pinceau sur lous les points de la surface ii cauteriser, en appinant et exprimant autaul que la plaie le permet. Puis, avec des boulettes, quand la cauteri­sation csl achevcc, on enleve le superflu du liquide, et l'on fait des lotions, des injections si la partie a ete cauterisee profondement, pour achever de la nctloyer. Quelquefois on introduit le causliqueen injections; e'est cequ'on fail pour les plaies profondes ou le pinceau ne pent penetrer. Aujourd'hui les chirurgiens font usage suiquot; l'homme de l'acide nitrique concentre, donl on arrose une couche de charpie qui devient ainsi une pale eaulerisantc; c'esl lc causlique RivailU, ilonl nous avons vu d'assez bons cffcls sur I Imuinie pour cd con-soiller rusane aux velcrinaires.
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Commo les causliques liquides s^journenl pcu ä la surface des plales, on est presque loujours oblig(5, pour en obtenir des effets salisfaisants, de los employer avec uno cerlainc perseverance; dans los i)laios sinueuses surtout, cela ost necessaire pour faire penetrer los caustiques dans tous les points. On dohrido momo los plaies, s'il le faut, et on no cossc do oaulörisor quo quand tousles lissus allorös soul dötruits.
18deg; lli'sios g6iierales sur I'ciiiploi des caustiques. — Quand on fait usage d'un causlique, quel (pi'il suit, il y a Imi-jours uue double precaution iraquo; prendre: 1quot; assuror, rendre aussi complet que possible l'cffet du caustique sur les lissus qui doivcnl etre delruits ; 2deg; eviler que sun action no s'elcnde au-dela do la limitc necessaire, de maniere ä determiner dos complications inutilos.
Nous avons vu döjä, on parlant dos causliques en parliculicr, comment on pout assuror les effets de chaeun d'eux. Kappeions, d'une maniere gencrale, qu'un caustique solide ou pulverulent no doit jamais etre applique sur une surface absolument soche ; car no trouvant aucun fluide pour so dissoudre, il no pourrait so meltrc en rapport avec los lissus, et serait sans effel; ni sur une surface tivs-buiiiide, oil devenant trop vile saline d'eau, il n'absorberail plus celle dos tissus el pcrdrait do sou energie. Pour los caustiques mous qui s'attacbent davantagc aux surfaces, el donl quelqucs-iins mordent möino sur I'cpiderme see, les parlies doi vent etre plus soobes quo lorsqu'on veut faire agir dos caustiques solides. EnHn . olles doivent FiMro tout-ä-fait lorsqu'on so sort do caustiques mous qu'on applique on frictions ou en onctions, ou lorsqu'on fait usage ile caustiques liquides.
Cos regies sent faciles h observer quand on eauteriso sur la peau, surface quo Ton pout tenir ä volonlo seche ou humide, suivanl qu'il ost nooessairo; mais il n'on ost ])as tout-ä-fait de momo quand il s'agit do cauteriser une muqueuse, une plaie, un ulcere ou toulc autrc surface vivejou depouilloe d'opidormo, sur laquellc sejournent loujours des Quides on plus ou nioins grande proportion. Alors, pour obtenir du causlique, fjuel qu'il soil, lo maximum d'effel, il laut nettoyer exactement la surface, enlever toute Immidito etrangore, pus, sang ou serosit6, qui pourrait s'\ trouver d'abord ou s'oeoulor pendant faction du corps escharotiquc. Cello pr6caution ossen-liellc, on le comprend , avec les caustiques liquides el mous, no IV'si pas nioins avec los caustiques solides, attendu quo les lluidcs
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organiuues qui ne cessent de surgir de la surface caulärisöc, suffl-sent pour dissoudre le causlique et aider it son action.
La seconde pröcaulion a prendre, avons-nous (lit , lorsqu'on so sort ilcs eaustiques, e'est d'eviter quo lours olTols no sV'tendonl au-dcllt;i da lieu de leur application. Pour cola, il fautd'abord, aprcs une cauterisation , a moins d'indication specialo , ne jamais laisser dos portions du caustique dans la plnie. Si quclqucs parcelles y tombaiont accidontolloinont, on dovrait los onlovor on cssuyant ou on lotionnant. En monic lomps, il laut preserver les parties voisi-nos, surtout si les eaustiques sont liquides ou laeilemont solubles, en les recouvrant d'une couche do suit' ou de poix fondue;, ou d'em-platres divers , de plumasseaux, de linge , do papier, ou do tout autre moyen de protection propre a empeehcr les eaustiques liquefies de couler sur les parties vives.
Enfin, il importe particuliereraent de veiller aux effets dc I'ab-sorption, une des i)lus graves complications, nous 1'avons dit, qui puissenl survenir a la suite de reniploi des eaustiques. Pour evil or eela, la premiere regle est de no jamais appliquer les eaustiques lacilement absorbabies, tels que les sols do cuivre, I'acide arse-nieux et les autres preparations arsenicales, le deuto-chlorure et l'a/otate de niereure, sur les plaios vives et denudees , d'une eor-taine elendue, ou sur lesquelles los humeurs abondent; et, dans les casou Ton csl oblige de les employer, avoir soin do ne laisser I'escbare que le moins de temps possible sur les tissus, pour eviter les effets do sa dissolution consecutive dans les Quides organiques.
Sur des lesions semblables, il convient de faire exclusiveraent usage des aeidos mineraux , des sols do zinc, d'argent, d'anlimoine, qui appartiennent a la catögorie des coagulants non absorbabies do M. Mialhe; el lorsque les lluides sont en execs, comme sur ccr-laines plaios envonimees, sur les morsures, on choisira de prefe­rence les eaustiques qui so deeomposenl le plus facllemenl en pre­sence des liquides, tels que le bourro d'anlimoine el le nitrate d'ar­gent solide ou en dissolution, eette promptitude de decomposition elanl une garantie eonlre les effets de I'absorption.
Sur les grandes plaies seches, on emploiera, au contraire, les eaustiques qui ne so deeomposenl pas , comme les alealis, les aei­dos, qui exerceronl line action plus cnergiqiio, sans-qn'on ait a redouler, a la suite do lour application, les effets de I'absorption. Noanmoins, il faudrn en menaser I'cmi^oi, surtout si Ton so sort lt;le
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CAL'TKUISATIÜ.N ACTL'ELLE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;397
la potasse ; car, bien quo son absorption soil peu active, el quo la partie qui se combine aux lissus soil sans danger, son application en exces serait nne impradence, en ce que la partie non employee, penetrant dans les lissus voisins, pourrait 6tcndre les desordres locaux jusqu'ä produire des accidents mortels.
Tels sont les preceptes les plus essentiels; il y en a d'autres en­core; ils seront indiques ä mesure que se presentera roccasion de revenir sur I'usage special de chaque caustique en parliculier.
5 2. — cauterisation actuolle.
La cauterisation actuelle cst cellc que Ton pratique ii l'aide du calorique qui, porte dans les tissus, en determine plus on moins complelernent la desorganisation.
1raquo; KITets f;-laquo;;iMM-aux. Axuntagea. Les effels du calo­rique sur les tissus sont extieinement variables et no determincnl pas loujours la cauterisation; il laut, pour cela, qu'il y seit porto en assez grande quantity Quand cetle quantite cst insuffisante, d'autres effets se produisent, ce qui constitue divers deurcs de l'action de la chaleur.
Dans le premier degrö, l'action du feu cst faiblc, la sensation esl a-reable, et il y a accroissement d'activitc vitale. Au deuxieme, la chaleur cst plus vive, mais non encore assez violente pour deter­miner des ampoules on des eschares; il y a seulemcitt irritation vive, inflammation locale avec gonflement, chaleur, etc., ct termi-naison par resolution. Au troisieme degre , l'öpiderme, souleve par la lymphe laquo;''pancliee, forme des vesieules ou ampoules, distendues par un lluide transparent; la pellicuie pcrcee se vide et'tombe sans laisser de cicatrice'; I'inflammation, plus vive que dans le degre pre­cedent, cesse d'etre exclusivemenl locale et commence a s'etendre, a faire diversion a ccrtaincs affections de parlies eloignees, ä produire enfin des effets curatifs, soit par I'iiTitalion detennince par le feu, soit par recoulemcnt des humours qui en resulte. Au quatrieme degc6 enfin, il y a decomposition des tissus el reduction des parties organi-ques en une sorte de croüte charbonneuse escharotiqae , ce qui arrive avec une rapidite proportionnee a la nature des tissus, el a I'eleva-tion de la temperature: cedegre constitue la veritable cauterisation.
Les effets qui se manifestent alors sont a pen pres les memes que ceux qui resultent de I'emploi des caustiques; mais I'escbare se
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forme par un möcanismc differeat, car il n'y a \y.\s dc corps etran-^ct' qui puisse se combiner chimiquement avec les molecules orga-niques. li ya d'abord volatilisation desfluides, dessiccation; puis desorganisalion deslissus, decomposition do leurs principes consti-tutifs ct mise a nu du carbone qui concourt ainsi, pour la plus grande partic, ä la formation dc I'cscharc, en restant uni avec quelques autres principes uon volaliiisos.
L'inflammation öliminatoire se produit de la m6me maniere qWh la suite de la cauterisation potentielle; mais, comme 1c feu agil loujours d'une maniere plus vivo, plus rapide, plus complete quo les escharotiqucs les plus energiqaes, I'eschare se dctache plus promptement, et la fievro de reaction est moins vivo.
Ces effets rapides de la caulerisation actuellc sont des premiers motifs qui la rendent bien preferable i\ la cauterisation potentielle, sur-lout, dans la Chirurgie veterinaire, on il Importe toujours d'agir vitc el önergiquement; mais, outre cela, faction du feu a encore I'avantagc d'etre plus uniforme, de rester plus exclusivement locale ol d'etre, par consequent, toujours moins dangoreuse que celle des cansti-ques, vu qu'on n'a j)as d'absorption h redouter .#9632; ec qui ne I'em-peehe pas do communiquer aux tissus alleres une stimulation par-ticulicro, tres-utile quclquefoispour j ramencr la vilalite ct dissiper des principes dc degenerescence. Enfin, en raison de la prompti­tude d'action dn feu, I'eschare, qui so forme aussitöl que les effets dn caloriquc se sont fait senlir, s'interpose dc suite comme corps nlt;in conductcur pour en arrfiler la penetration dans les tissus, ct cela pcrmel, mieux qu'avec les caustiques, de limiter la cauterisa­tion exactcmcnl nu point oü I'on desire.
Quant a la douleur extreme qu'on a reproclic ä la cauterisation acluolle do produire, en radmcltanl comme un inconvenient chcz les animaux domestiqnes, on reinarqnera (pie cettc douleur n'csl pas plus vivo quo celle produite par certains caustiques; ol au surplus eile ne dure que le temps fort court pendant lequel le corps, porleur dn caloriquc, est en contacl avec les parties vivanies, tan-dis que la douleur produile par les substances chimiques se pro-longe souvent bien au-dela du moment de leur application.
quot;'gt; InstniiiuMift* servant ä isratHiiii'i- la cauterisa­tion actnellc. — Le procedö general pour pratiqucr la cauteri­sation, consistanl ii mettre en contacl avec les tissus un corps charge dune assez grande qnanlile, dc caloriquc, il en resnlte qu'unc mul-
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CALTlilllSATlON AKTUELLE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 30'J
litude de corps pourraient ötre employes dans ce but: uu tnelal chaul'fe, uncorps en ignilion, Ids quo le colon, le soufre, llaquo;; plios-phore, la poudre ä canon, I'ainadou, etc.; im liquide bouillaut, dv I'huileou dc I'eau, etc. Au reste, chacun de ces moyens a son uti-lilö particuliere; mais I'usage de ces demiers appartenant a certains procedes opcratoires speciaux, nous n'avons pas a nous en occupcr ici. L'emploi d'un molal cbauffe est, aucontraire, une inethodo tout-ä-fait generaie. Pour la facilile do 1'application, on en fait des instru­ments particuliers conmis sous 1c nom göneral dc cauteres, cau-teres mitalliques , cauteres actuels,
I. Des cauteres en giniral. — 11s sonl fabriquös en metal; car les metaux, cssontiellement conducteurs du calorique, sont les sub­stances qui cedent le micux aux tissus la chaleur don! ils sont impr6gnds. D'aprcs ceprincipe, lous les metaux, ä la rigucur, nour-raient servir a fabriquer des cauteres; mais, enlre tons, le for ost, avee raisou, choisi de preference. Longtemps on a attribue ä l'orel a l'argenl des vertus specifiques particulieres pour la cauterisation; mais ils ne sont, comme les autres metaux, quo dc simples exci-pients du calorique, jouissanl seulement d'une plus grande conduc-tibilile pour ce Ouide, ce qui leurpermet d'operer unc cauterisation plus rapide.
Gelte rapidite loulefois est souvent plus nuisible qu'utile dans la pratique; el eile no scrait pas une raison d'adoptor l'or el l'argenl pour la fabrication des cauteres, quaud meine, outre la question d'eco-nomie, d'autres motifs ne s'opposeraicnl ])as ä I'usage de ces metaux. D'abord, le ferestde lous les metaux usuols eclui qui a la capacite la plus considerable pour le calorique, capacite qui peut semesurer par les chiffres comparatifs suivanls: fer, 11; cuivre, 9,5; zinc, 9; argent, 5,5; etain, 3; platine, 3; or, 3; plomb, •!. De plus, le fer peut s'elever a la |)lns baute temperature .--ans so fondre, ct il #9632; jouit alors do la propricte exclusive el cssenliellcmenl favorable do prendre, suivanl le degr6 do chaleur, des couleurs diffcrenlcs qui permettenl de mesurer, avee une exactitude süffisante, la quantito de calorique a porter sur les tissus. Longtemps on a recommandö lacier pour faire les cauteres; aujourdluii, on emploie avee avan-lage le for doux le plus pur possible qui donne des rdsultats plus röguliers, [ilus uniformes et plus constamment comparablos quo ceux fournis par I'acier laquo;[ui se refroidil plus ou moins promplemcnt, suivant son degre de purelo.
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-iUHnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
On donnc ;i tmis les cauteres une forme gendrale ii pea pres sem-blablc. Ms sc composent {ßg. 113) d'un manche, d'une lt;((/t' el d'unc parf/e cauterisante, la seule qui varie de forme et dtablit des differences entre eux.
fig. 113.
Le manche, plac^ a une cxtremile de la tigc, peul y etre fixe ädemeure ou s'en sepnrer a volonte, de maniere ä pouvoir s'adap-ler successivemenl ä tons les cauteres par une vis de pression. Gelte disposition convienf quand on doit porter avec soi ces instru­ments a une distance eloiga6e; cela oblige ä avoir nlors au nioins deux manches. C.c manche, dune forme ct d'un volumeconvenables pour etre faciiemenl maintenu dans la main, esl en hois, en come, en os, pen Importe; l'essentiel e'est (jue ce soil une substance non conductricc du calorique.
La liyc, en metal, a une longueur d'environ 30 centimelres; sa force doit (Hre le moins considerable possible, tout en presen-lant une resistance süffisante au poids de la parlie cauterisante el a la pression qu'on exerce quelquefois en I'appliquant. Une tige quadrangulairc, aplatie d'un cote ä l'autre , est la forme qui a le plus do resistance sous un petit volume ; les formes octogone ou cylindrique conviennent moins. Pans les cauteres ordinaires, son epaisseur d'un cöteä l'autre sera de 3 ä i millimetres; salargeur, de dessus en dessous, lt;le 8 a 9 millimetres. Ces chiffres peuvent varier avec les dimensions generales. Cette tigc est rarement droite dans sa longueur ; eile forme ordinairement une courbe qui permet de rele-ver la main el d'agir avec plus de facility. Presque toujours eile est, de plus, couriiee ä angle droit ä I'extr6mit6 opposee au manche, afin de metlre la parlie cauterisante dans une position plus favorable pour I'operation.
La par tie cauterisante, placöe a l'autre extremite de la tige,est un renflement dont la forme variable sort ä donner le nom an cau-lere. Gelte forme a recu un grand nombre do modifications, sui-vanl les circonstances, et chaque Operateur pent enajouter de nou-velles pour sa commodite.
II. Diverses formes tie cauteres. Voici les principales parml toutes
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CAUTERISATION ACTUELLE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4lll
celles qui ont tile employees jusqu'ici, et dont on trouve dans la Pyrokchnie chiruTgicale de Percy rindication la plus complele ;
1. Caulcrc coniquc ou en pointe {fiy. 114). On rappelle encore pointe de feu. 11 a la forme d'un cone oblus d'une hauteur do 4 h '#9632;gt; centimetres environ , fixe par sa base. 11 est dit caulere oroide quand il ressemble ä im ceuf coui)e par le milieu.
%, Cautöre olivaire {fiy. 11raquo;), appelö encore caw/ere d olive, ä
liouton; bouton de feu. Ce n'est qu'une varielo du precedent ; le
renlloincnl est a la partie rnoyenne au lieu d'etre ä la base , ce qui
lui donne la forme dune olive. C'est le plus employe toutes les fois
Fig. Hi,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 115.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. HO.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 117.
qu'il s'agit de porler le feu en un point seulemcnt. II pent presenter beaiicoup de varletes quant ä sa longueur, son volume , pour se prMer a tousles cas ; on 1'appelle caulere a tige (fig. 116) quand le cone est tres-allonge, effile en pointe comme une alene; laquo; bec d'oi-seauifig. 117), quand la pointe est elranylee pros du renllement qui semble alors une petite sphere traversce par une tige aigue.
3. Caulere cylindrique ou ä roseau {fig. 118). Forme d'une masse cylindrique de volume variable, ayant l'extremil6 arrondie. 11 peul fttre recourbö ;i angle droit ou el re dans la ineme ligne que la tige: c'est, alors qu'il esl plus parliculierement appelö d roseau.
Fig. ll.s.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. ll'.i.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 120.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 121.
m
k Caulere spMrique {fig. 119). C'est une masse a pen pressplieri-que, d'un volume extramp;nement variable , ayant depuis 1 jusqu'a ;j ou 6 centimetres de diametre. Les plus pelits sont dits caulerea a haricot,- en raison do leur usage special, on appelle quelquefois les plus vohnnineux cauteres objectifs.
#9632;#9632;gt;. Cautere cultellaire ou en couteau , appele encore hasliie, setni-
2G
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i0'2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ni: i..\ iuviSiu.N.
lunaire.. en rondache ,- couteau de fm ; rouleau da chaleur. Masse nplalio iVun cote ii rautrc, avee un bord trancliaut plus ou moins mousse, scul deslinö ii 6lre en rapport avec les lissus ; il resscmble iiiiKsi ii line polite Lache. Sn forme , au reste , en est assez varia­ble; dans la plus ancienne [fig. ISO), lo Iranchant est semi-lunaire; il \ a unc autrc modification (/?lt;/. 121), dans laquelle 1'instrumenl resscmble presque ä une lame de couteau , et oü le trancbant csl courbe et prolongö. Aujourd'hui , le cautere cultcllaire des veteri-naires (^. 113) a la ferine exacte il'uii prisme triangulaire, donl unc des faces, fixee a la tige, sert do base au cautere, et est beau-coup plus elroile que les deux aulres ; les faces antericure et post6-rieurc, bases du prisme, vont en se rapprochant vers l'arßte qui I'epi'csente le Iranchant. Ii y en a de dimensions diverses suivaut 1'usage.
(gt;. Cautere nummulaire [fig. \ii:. Espece de disque sur le milieu duqucl se fixe perpendiculairement la li.üe droite ou recourb6e. On I'appclle encore plaque de feu. On le dil cautere oclogone {jig. M'.\ (|uand la plaque a la forme d'un parallelogramme a pans coupes.
\, I-21.
I'tquot;. 125.
7. Cautere annulaire {fig. I2'i), dil encore cautere circulaire, couronne de feu. Form6 d'un disque epais, evide ä son centre, ce I'i^. 120.qui le fail ressembler ü un anncau. En raison de son usage amp; special, eclui qui esl le plus employe en v6terinairc porle rijW ''' quot;quot;'quot; ''^ bri'ile-queice. I.cs cauleros ä S, a C, pen usiles aujourd'hui, soiil des cautercs ou 1'anneau est remplace par im morceau de lor imiianl la forme (rune de ces lellres. s. Cautere ä entonnoir. Cost generalement le cautere cy-lindrique muni dune canule ou gainc metalliqu;' [fig. 125), dans laquelle on le fail passer pour eanleriser une partic profonde sans toucher les parois du trajet.
9. Cautere ä roulette (fig. 126). Disque roulant sur un axe
central, entredeux branches existant a rextremitö de la tigc.
10, Marques. Especes de cauteres, de dimensions Ires-variables,
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CAUTERISATION ACTÜRLLEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iOS
represenlant les lellres de l'alphabet, les chiffres el loutc espece (io figures, ct quo I'on cmploie pour marquer les nniniMux sur diffö-rentes regions du corps, prlncipalement au cou , ä la fesse, sur les pieds, dans un assez grand nombre de circonstances ; clans les ha­ras, les vacheries et les bergeries; dans lannee; chez les proprie-taires ä la suite de concours de primes, pendant les epizooties, etc.
It0 Igt;c la ••UaulTlaquo;' des cauturcs. — Lc degre de chaleur auquel il convienl de porter les cauteres varie dans de tres-larges litnites, attendu qu'on pent determiner la disorganisation des tissus a des degres de tempei-atnre excessivement eloignes, depuis la chaleur de l'eau bouillante jusqu'ä la temperature de fusion du ier, 13,000deg; eenlig. environ. Mais les effels produits entre ees points extremes n'elant pas les memes, il imporle de pouvoir preeiser lo dcgre tie temperature auquel on doit porter le meial pour ehaque cas parli-eulier; e'est ce que rendent possible les changements de couleur qu'eprouvc le fer a raesure qu'il passe d'un degre do chaleur a un aulre. ties changements so produisent d'abord ä la surface seule-ment par la formation dune couche d'oxyde; ainsi le fer, qui con­serve son poli melallique ä 100deg;, devienl, vers 220deg;, jaune pale : a #9632;'2;)0quot;, violel pourpre ; ä 300quot;, bleu: eta 400deg; il perd toute couleur. A partir de ce moment, la couleur de la masse entiere du melal sc modilie . el ildexienl successivement: noir, rouge gris, rouge som­bre, rouge cerise, jaune orange, rose, blanc.
Pour produire une veritable cauterisation, e'est-a-dire la destruc­tion complete des tissus, il faul porter le cautere ä son maximum do temperature, au rose on an blanc; et reffet est d'aulanl plus prompt, plus complet, I'irritation consecutive d'autant moins vive, quo la temperature du metal est plus elevee. La douleur n'en esl pas beaucoup igt;lus intense: car a finslanf meine de l'application du Ier chaud , il \ a aneanlissement complet de l'organisalion et des propri6tes vitales des parties. En descendant jusqu'au rouge sombre, les effels son! les memes, mais sc produisent avec moins de promp­titude, ct rescharc se formanl plus lentement, la chaleur agil a une plus grande profondeur, On ne chauffe pas au-delä du noir ou du rouge gris, quand on ne veut determiner qu'une irritation superfi-cielle; il y a alors douleur vive, disorganisation incomplete des tissus et r6action inflainmatoire Ires-prononcee. Enfin, Ton node-passe pas la temperalure de 100deg; quand on ne veut obtenir qu'une simple vesication.
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41(4.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA DIVISION.
Pour chauffer les caulercs, on sc^ sort de charbon de bois mi de houille. Lc charbon de liois cst pröförable, si Ton 110 veut porler le caulere qu'a une lempöralure no döpassanl ])as le roiiye; car le metal esl moins allaquö, et la parlie lt;|ui doit toucher los tissus no devienl pas rugueuse par la formation de l'oxyde. iMais quand on vcut chauffer a blanc, la houille, dont on active la combustion par un soufflet de forge, convient mieux. Dans tons los cas, il est nlilo d'avoir avcc los cauleres une lime plate, que Von passe sur la partie cautörisantc, pom- enlever tout l'oxyde, avant de so scrvir do ['ins­trument.
-lraquo; Diverses sortcs tlo cauterisations. — II y a diffo-rcntes manieres d'oporor la oautörisation, qui no dopondont pas sou-Icment de la temperature ilti caulere, mais aussi de la manicre do le faire agir sur los tissus. On poul ainsi le porter a distance, I'appliquer h lii surface ou le faire pönolror dans la profondcur ilo.'-tissus, co qui constitue trois especes de cauterisations, dislinguöes sous les noms de cauterisation objective, cauterisation transcurrente et cauterisation inherente.
I. Cauterisation objective. — Appclee encore cauterisation pai approche. Elle consiste h approcher un caulere d'une parlie et ;i I'j maintenir ä une ccrlaine distance, pendant un temps donn6, sans elablir de contact direct. Gelte cauterisation a olo parliculieremcnl miso on usage : pour dölcrminer h la surface des teguments une inflammalion derivative, pour preparer I'action d'un vesicatoire ou pour produire soulemenl une vivo rubefaction ; on la aussi appli-quöe pour dissiper les engorgements froids dos merabres, los lumeurs synovialcs; pour raviver les plaies indolentes, chroniques; pour remedier a ccrlaines ophlhalmies chroniques, etc. On so sort du oauloro mimnmlairo, du ai'os oautoro splioiiquc ou nionio quelque-l'ois du caulere annulai.re ; on fait chauffer ä blanc el on tient le metal ä une cerlaine distance, en le rapprochant do plus on plus a mesure qu'il so refroidit. L'opaissour do la peau, 1'effet a produire, snnt los souls guides pour fixer la distance convenable, qui pout va-rier outre quelques millimetres el 10 centimetres an plus. On ro-nouvelle l'approche du feu s'il est nöcessaire; mais, en general, uno seule application suffil pour determiner la rougour ct le gonflement dos tissus par l'afllux du sang; linllamniation ([iii en resulte so dis-sipo lenlemont ol laisso apivs olio uno vivo Energie vitale. Quand quot;ii auit snr dos enKorcemcnts chroniques, il convient do renouve-
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CAirmusATiois actuellü:.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4(Jö
ler de lemps en temps la cautdrisation pour cn obtenir des rösultats sensibles.
On ;gt; essayö de renaplacer le caulerc objecüf par les rayons solai-res eoncenlres au moyen d'une forte lenlille, ou encore par des charbons incandescenls, tenus avec des pinces ä anncaux et pro-menes ä distance sur la partie. Ces moyens n'ont aueun avanlage sur le cautere; avec le cbarbon notamment, qui s'eieiul protnpte-ment hors du foyer, l'operation est plus longuc et moins süre.
II.nbsp; Cauterisation transcurrente. — On appellc aiiisi un mode de cautdrisation consistanl ii promener le cautere a la surface des par­lies, ordinairemeut a la surface do la pcau, dans le but de ddter-miner une irritation plus profonde que par la cauterisation objec­tive, sans avoir encore en vue cependant la destruction des lissus. Ndanmoins on produit des escbares superficielles comprenant unc cerlaine dpaisseur de lapeau; tnais, quoique leur prdsence soil une cause d'irritation qui [)eut agir consdcutivcmenl dans le sens de l'indicalion ä remplir, la regie est, dans cctte espece dc cau­terisation, de ne donncr aux escharcs que le moins d'epaisseur el d'etendue possible. I,;i cauterisation transcurrente exerce une action cssenlii'llemenl tonique, oxcitanle, resolutive, et quelquefois ddri-vative; eile est (run emploi frdfjuent en Chirurgie vdtdrinaire. y.llc s(gt; pratique en gendral a l'aide du cautere cultellaire que I'on no chauffe janiais au point do determiner par son approche la desorga-nisation immediale des lissus; le rouge sombre et tout au plus le rouge cerise sont les degres de chaleur auxquels il convient dc s'ar-reler pour opcrer une cautdrisation efficace. La cautdrisation trans­currente est surtout mise en usage pour l'une des opdrations les plus importantes de la Chirurgie vdtdrinaire, ['application da feu. Nous en exposerons los reglesen ddtail lorsque nous traiterons do cette opdration,
III.nbsp; Cauterisation inhcrcntc. — C'esl la cauterisation proprcment dite, cellc qui a rdellcmcnt pour objel la destruction des tissus, la division des parties, et qu'on emploie dans un nombre illimild dc circonstances : sur la pcau, sur les muscles, sur les vaisscaux , sur les os et les cartilages, etc. Par la cauterisation inberente, on pent desorganiser et detruire promptement tons les tissus ulcdrds, gan­grenes, caries, ou dans lesquels nn virus contagieux a dtd inlroduil. On ddlruit aiusi le charbon, les fungus, les cancers, les squirrhes, les polypes, les lies. Ics kyslos, etc.: on ddtcrminc enenro par ec
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1Ü(.
DE LA DIYISIUiS,
moyen la foule de certains cngorgcmcnls, l'arröt di's hömorrhagies faiblcs; on ouvre (1lt;'S abecs, oa ravive des Irajets fistuleux, etc. Tous les jours enfin, outre los mains du Chirurgien, ce mode de destruction dos lissusest l'objetde uombreuses el utiies applications.
Toules les variöles possibles de cauteres peuvent elre employees pour praliquer la cauterisation inlirronio; lour ohoix. dans les formes eonnues ost exclusivement delerminö par l'ölendue et la situation de la surface a cauteriser; au besoin meine, le premier morceau de fer venu pout suffire. Quant au degre de cbalcur, il doil elre inva-riablemcnt [raquo;orte au maximum, au rouge blaue; c'est le moyen de determiner promptement, avec peu de douleur, uue dfeorganisa-lion aussi complete que possible. II convient surtout alms de faire iliaulTor plusieurs cauteres a la fois pour pouvoir ea changer aussitöl que, aprcs la premiere application sur les lissus, le refroidissemeut commence.
11 y a encore quelqucs autres precautions a prendre en prati-quant celte cauterisation. Ainsi, d'abord on cherchcra ä preserver les parties voisines centre l'acliou trop vive de la chaleur, a laido ile compresses, de bandes mouillees, de plumasseaux, de plaques do bois ou do Kiötal, etc. Si Ion doit cauteriser profondement, a Iravers des muscles ou d'aulros parlies saines et sensibles, comrae lorsqu'il s'agit do detruire uue carlo ou une necrose sur un os pro-fond, il faul ccartor fortement les bords dc la plaie ou do lincisiuii qu'on a du faire , attendre que lo sang ait cosse de coaler, puis porter le cautere ä travors une canule en bois, en töle, en fer-blanc, en acior, ou simplement, iv d6faut d'autre appareil, en carton roule et mouille. Le cautere ä entonnoir ost ici parfaitement de circon-stance. Gommo les canules en metal s'echauffent ti'os-vile, ou pout encore, si Ton craiut la brülure des parties voisines, entourer I'in-strument d'un lingo mouille. Aulaul qu'on pent, il laut uviler de porler le fer rouge dans le voisinage des gros vaisseaux, des cordons nerveux principaux el des articulations.
Comme avec le cautere chautfe ä blanc la desorganisation est com­plete en nioins de quinze secondes, il est de regle de no jamais depasser ce temps dans lapplicalion du cautere; il convient memo dc no le maintenir au plus quo luiil ou dix secondes; car, au bout de ee temps, il a deja perdu bcaucoup dc sa chaleur, surlout si les lluides soul on abondancc dans la partic; il n'agit plus alors quo comme irritant, conlraclo des adhörences, el Ton serait expose a
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DE LA REUNION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iül
dechirer les lissus en reliranl Ic caulere. 11 vaul micux, ciuand quot;ii nc jutiL' ();is In premiere eschare assez profondc, reappliquer iK-nouveaux cauteres chauffcs de la mönie maniere. En appuyant le caulerc pour delruire unc etendue de lis.-u dolenninöe, on se rap-pellera que l'action du calorique s'etend toujours un peu au-delä de la surfacesur laquelles'arröte le metal, deux ou imis lignesau plus quand le caulere est bieu blanc. Au restc, par des cautörisations successives et immedialemcnt röpetees, on pent donner o l'eschare la profondeur que l'on veut, mais qui varle accessairemeul avec la texture plus ou inoins molle dos parlies.
Le premier effet du cautere est unc douleur vivo d'autant raoin-dre tjut' la chaleur est plus intense, et qui ne tardc p:is ii se dissi-per; encore cst-il certains lissus qui reprouvenl ä peine, comtne lestissusadipeux, glanduleux. Les tumeurs polypeuses, sarcomateu-ses, canc6reuses la ressentent moins encore. Ensuite tous les liquides sains ou älteres, en contact avec le metal, s'evaporeal; les vaisseaux et les nerfs sonl detruits, et l'eschare se forme de toute la parlic oü la sensibilile el la circulation ont ele aneanties. Autour de l'eschare, les parties irritees eprouvent une sorte de froncement, puls unc veritable lluxion, suivie hienUM de la suppuration qui delermiue au beul de quelque letups la separation des parties brulees.
On a donne. nous ne savons trop pourquoi, 1c notn de caut6risa-lion inlierente a un proeödö particulier de caulörisation superficielle, consistanl dans l'emploi du cautere olivalre, et aommbfeu en pointes. Ce n'esl fiu'une varietc de la cauterisation transcurrcnlc; nous en parlcrons en nous occupant de l'application du in\.
CHAPITRE II.
Ite ist Köimiioti.
La iu-imon est ['oppose de la division; c'esl raction par laquellr les parlies divisees, soil accidentcllcment, soil par l'inslrumcnl tran-chanl, se rapprocheal . s'unissenl pour reprendre leur 6lal normal, La reunion so fail de deux manieros, soil par l'adhcrence intime e! rlefinitive des parties divisees tnises en eonlacl immudlul ; c'esl cc
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4Ufgt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE I.A BEÜNION.
qu'on appelle la reunion immediate on adhesive, on reunion propre-tncnt elite; soil par la formation d'un tissu nouveau, produit d'un (ravail particulier lt;le la surface de la plaie qoi s'inteipose outre les parties, de maniere a faire disparaltre la solution de continuite : e'est la reunion mediate ou cicatrisation. La Chirurgie a ties inoyens ile favoriser ces deux moiles principaux de reunion; niais la reunion immediate esl la seule pour laquelle on metle en usage ties proee-des speciaux; ce sent ceux quo nous aurons ä examiner ici. Quant a la reunion mediate, constitute par la formation (run tissu nou­veau appelo cicatrice, eile no doit pas nous occuper tl'une maniere particuliere; car ello se protluit par les souls efforts de la nature, plus ou moins aidoe par I'application rationnelle des pansemenls,
A.RTICLE [er. DE LA HtlMOX IMMEDIUi; ES (ifiM'ltAL.
1quot; .lleeniiisiai* lt;Iigt; la ri'uniuraquo; iiumediatc. — La
reunion immediate se produit dans deux circonstances diflorentes . 10 onlro ties parties röcenitnent divisees et encore sanglantes; ello esl dile alors primitive ou par premiere intention; 2deg; entre ties sur-Faces en etal d(^ suppuration , et au moment oü il cxisto des bour­geons charnus et vasculaires de bonne nature et ([iii, mis en con-lact par le rapprochement des bords de la solution de continuite, contractent entre eux une adhesion complete; e'est, ce qu'on appelle la reunion secondaire ou par seconde intention. La maniere donl la reunion s'opere dans cos deux cas parait avoir une grande ana­logic.
Dans la reunion par premiere intention, des quo les levres do la [)laie sont raises en contact, il. s'cpanclio entre olios une matiere particuliere qui a toujours le memo aspect, quelle quo soit la nature des tissus divises ; cette matiere est la hjmphe plaslique ou eoagu-lahle, do nature fibrino-albutnineuse el qui parait oxhaloo par les cxtremit^s divisees ties vaisseaux capillaires. On n'est pas parfaite-menl fixe, du roste, stir la source do cette substance; ce quo Ton sail plus posilivement, e'est qu'elle s'organise d'une maniere tres-rapide entre les solutions de continuit6 ou ello so trouve epanchoe; des vaisseaux se developpont spontanöment dans son opaisseur , so roumssanl avee ceux des surfaces divisees. dc maniere ä rötablir
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DE LA REUNION IMMlililATE EN GENliUU..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4()lJ
la circulation d'une levre de la plaie ä 1'autre. Ce travail est d'autant phis rapide que lo rapprochement des hords dc la plaie est plus intime. Quand ee rapprochement est exact, la lymplie commence par reunir les herds divises comme une sorte de colic, ct si aiors on ne les scparc pas, an bout de deux, trois ou quatre jours, les vaisseaux apparaissent formes en tres-grand nombre; la cicatrice inlermediairc est inline alors plus vasculaire fpie les tissus voisins. Mais pen a pen le nombre de ccs vaisseaux diminue el le tissu de la cicatrice prcnd de plus on plus l'organisation des tissus au milieu dcsquels il s'est I'onue, ou bien ii se change en une sorte de lame fibreuse plus resislanle r(ue ces tissus eux-memcs.
Quant ä la reunion par seconde intention, eile resulle, avons-nous dit, do l'adhösion des bourgeons charnus qui, mis en contact, sc eollcnl entre eux presque aussi facilement quo deux surfaces sai-gnantes. Getto adhesion se produit do nieme a I'aide d'une couche do lyinphc plastique, dont la secretion est sollicitoo par I'irritation resultant du contact des parties. Getto lymphe subit des transforma­tions analogues a cellos qui out lieu dans la reunion primitive avant la reunion definitive des parties; seulement olle est plus longtemps ä ctre absorbee, so trouvant doublte sur les deux faces par la membrane pyogenique qui recouvre les bourgeons.
'io t.'oii(Iitilaquo;)ns n4cessaires it la i-t'-unUm inmiv-diatlaquo;*. — r,o mocanismo de la reunion adhesive indique au Chirur­gien los regies a observer pour 1'obtenir. La premiere do ces regies, cost que les parlies soienl a vif, e'est-a-dire que les surfaces soient saignantes ou en elal do suppuration, la presence de la peau ou d'un tissu de cicatrice formant un obstacle invincible a ce modo dc reunion. La seconde condition, cost que les parties divisees soient maintcnues on contact assoz longtemps pour que l'organisation de la lymplie plastique puisso s'opcror; ce mainlicn du rapproche­ment des parties constitue on cello circonstance le röle principal du Chirurgien. Tons les moyens qu'il emploie alors no tendentqu'a satisfaire a cello indication.
L'emploi de cos moyens doil 6tre precede do quelques aulros precautions gönörales. Quand on vent produire Fadhesion ]iri-milivo d'une plaie saignante, il laut d'abord la deharrasser exac-tonieiit do lout corps elranger, dos caillots (h sang qui out dfi se former; eniever avee le bislouri les portions do tissus excorioes, machces, les lambcaux en saillios qui peuvcnl s'y Irouvcr, alin dc
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til)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA UELNIO.N.
laquo;'avoir nue dos surfaces unies, et puis n'op6rer L'affrontement des parties que lorsquc l'eeouleineiit ilu sang a ccsse et esl remplace par le suiutcmenl de la lyraphe organisalrice. Si l'on operait le rapproche-iiieiil avaut i\ntx le sang eül cessö de couler, comme la reunion n'csf jamais parfailement immediate, le sang s'accumulerail dans l'inle-rieur de la plaie, et les caillots formes, agissanl comme corps etran-gers. I'eraient obstacle a la reunion adhesive. Quelquefois le sang coule avec abundance el ne s'arrete qu'au bout de quelques heures; alors 11 faul temporiser (gt;! attendre un temps egal avant d'appliquer aucun appareil. En pareil cas, la precipitation n'est millement noeessaire pour le succes de l'operalion.
Lorsqu'il s'agit de produire la reunion secondaire, les monies soins de proprele generalc sent nccessaircs : mais, de plus, il faul s'assu-rer que la suppuration et le bourgeonnement sont de bonne nature, qu'il n'cxiste aucun Irajot fislulcux ; s'il y avail un commencement de cicatrice, il faudrait le delruire ä l'aide des causliques, du bis-touri, etc.
Tons cos soins pris, il faul, ä l'aide des doigts appuyes d'un cöte el de l'autre de la plaie, operer lo rapprochement des bords, et maintenir cc rapprochement avec exaclitude jusqu'ä ce qu'on all lermine l'npplicalion du moyen de contention choisi. Si les deux mains ne suffisentpas pour oporer celle double action, roperalcur ne (juiltera pas la plaie, et fera placer l'appareil par un aide,
ARTICLE il.
I'ltOCKDtS DIVERS DE REUNION.
Los moyens employes pour maintenir en eontacl les parties rap-pi'ochi'es donl on will ublenir In reunion immediate, soul mi noni-lire de qualre principaux ; la position, les bandages unissanls, les ompldlres agglutinatifs: les sutures.
; I. — rosition.
Par la position, on cherchc a donner aux parlies divisees el a cclles qui les environnent unc situation teile, (|iic les levres de la plaie puissenl lendro naturollcmcnl a sc rapprocher el n'öprouvent aucun liraillcment. L'ind'.icilile des tininiau.N . on le comprend, rend
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BANDAGES UNISSANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4-1 I
difßcilo I'emploi, en Chirurgie vöterinairc, de cc moyen de reunion, Nöancuoins, nous devons en fixer ici los prlncipales ri'idcs.
D'abord la position, efficace seulement pour la röunion des par­ties mobiles, susceplii)les de tension el de relm-lieineiit, exige avanl tout que ces parlies soient mises dans le relächement ie plus com-plet possible; car cc nest que dans eel etat qu'on peal bien rap-procher et maintenir en contact les bords d'une solution de conti-nuile , eomine cela est evident pour unc plaie transversale dun muscle ou de la peau. Dans cc eas, s'il s'agit d'un membre, on le porte dans la llexion ou I'extension, suivanl la situation de la bles-sure, et tie maniere ä defeiulre du coto de la solution de conti-nuite. Pour les plaies longiludinales, il n'y a ])as de regle abso-lue,; quelquefois, pour rapprocher les bords de la plaie, ilconvient de la tendre en ecartanl ses angles extremes; mais il vaul mieux, quand aucunc contre-indication ne s'\ oppose, tenir les parties dans le relacliement; la cicatrisation so fait alors avec plus do faci-lile. Dans les plaies obliques, on se guidcra sur le meine principe. Mainlenaul Ton eomprend qu'il ne soil pas possible de fixer d'avancc les positions convenables pour toutcs les blessures qui peuvenl se presenter; ear, meine dans unc seule plaie, il pent v avoir des muscles de plusicurs directions. I.a regie generale est qu'il faul obtenir le relacliement ct le rapprochement des parties; e'est au pralicien ensuitc a faire choix , quand la circonstance se pr6sente, do la position la meilleure pour arrivcr a cc rdsultat.
11 est rare, au surplus, que la position soil employee seule pour determiner la reunion par premiere intention, a moins qu'il ne s'agissedc parlies a pen pros immobiles, et encore, dans ces cas-la, vaul-il mieux avoir recours aux autres moyens, quand ce ne scrait (pie pour övilcr les frottements, l'action des corps Strangers. .Mais, en toutes clrconstances, la position est i'orl utile pour facihter la manoeuvre de l'operaleur qui cherche a affronter les bords dc la plaie el pour favoriser l'action de l'appareil qu'on ju.^c a propos d'appliqucr. En un mot, si olio ne suffil pas seule, cllo esl au raoins loujours utile coninie le premier temps et comme le complement dc Toperalion qui a pour but la reunion immediate des plaies.
;, 2. — Bandages nnlssants
Ou appellc bandage unismnl, dune maniere generale, un ban-
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-j-l-,'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; m; la hiiUnion.
itaye specialciuoul contW'lioiuu'' pour dlitcnir la ivunion adhesive des sdlutiüiis de conlinuilö, II ost plus efficace que la position pour ra-mener et maintenir en contact les levres d'une plaie et les meltre dans l'etat de coaptation qui repramp;ente la position naturelle. Ce bandage n'est pas il'un usage tres-frequent dans la Chirurgie veteri-naire, et, en touteas, il n'est guere appliquable quo pour lesplaies lies membres. Sa forme et sa direction varient suivant qu'il s'agil I Hue plaie transversale ou d'une plaie longitudinale.
raquo;quot; Bandage laquo;los plaies transversales /?lt;/. 127). —
i'oui l'appliquer, il faul commencer par avoir deux bandelettes ou
ompresses de la longueur du rayon du membre blesse et (rune
i-j:
largeur presque egale au plus grand
diametre de la plaie; ces deux bande-
lettes, fixeres par des tours de bandes, l'une au-dessus, lautre au-dessous de la plaie et parallelement ä Taxe du membre, foreeront, quand on les lirera en sens inverse l'une vers l'autre, les bords de cclte plaie ä se rapprocher. Pour que la coaptation se lasse exaete-ment pendant celte manueuvre, voiei comment on precede. D'abord on fend l'une des bandelettes, du milieu ä son extremite, en plusieurs lanieres, en •V trois ou ctuatrc ordinairement ; sur ^R^ l'autre, on pratique, vers la partie tnoyenne, un egal nombre cle bou-tonnieres longitudinales un pen moins
grandes que les lanieres. On prepare en meine temps deux bandes ordinaires (pie Ton en-roule d'avance. Cela fail, on elend sur le membre la premiere ban-deletle, el, avee des tours de bände assez fortement. serres, on (ixe au-dessus de la plaie I'exln'mite non decouple do celte bandelette. Pour lui donner jilus de soliditö, un premier lour ctant place ä nne ccrtaine distance de lexlromite, on replie cetle extremitö sur la bände, et de nonveaux lours de celle-ci maintiennenl ce repli, ([u'on pent rcpeter .-ill resle encore assez de longueur au bout dc la bandelette. L'autre bandelette cst assujetic (1(gt; la meine mnnicre en dessous dc la plaie. el sur rune et l'autre on desccml les lours do
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BANDAGES USISSANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4lo
bände jusqu'au voisinage de la plaic; ii ce moment, il laquo;loit encore rosier une certaine quanlitö de bände roulöe que l'on con6e ü dos aides. —L'appareil ainsi proparc, on s'oecupe de la plaie; on mol dans la position convenable, puls on applique immödiatement au-dessus et au-dessous de la lesion dos compresses graduamp;s cjui doi-vent servir de points d'appui au bandage. Cola fait, on croise les bandelettes en faisant ontrer les laniercs de l'une dans les bouton-nieres de lautre, on les tire avec force en sous conlraire, on los olond et on los applique sur le membre dans le sens do sa lon­gueur, l'une de haut en has, l'autre do has en haul. Quand on juge la plaie suffisamment ivunie, on confie a un second aide les bande­lettes tendues pour qu'il les raaintienne dans cet eint, puls on los fixe par los bandes quon prend des mains du premier aide el qu'on epuise, l'une apres l'autre, en doloires nkmlioremont appli-(inöes, de maniere ä 6tablir une compression uniforme sur touto relcndue du bandage.
2quot; Baiuhi^c des plnios lon^itiiilinnles [ßg. 128). — 11 est beaueoup plus simple el se compose d'une seule bände qu'on enrouie en travers du membrenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'quot;'r- 128.
pour serrer les bords de la plaie. Cetle bände, dont la largeur cor­respond a l'etendue de la solu­tion de continuity, doit otre d'une assoz grande longueur; eile est roulee en un soul globe a une extrdniile, est fondue ä l'autre en trois ou qualre laniores. En dessous de cos laniores, a une distance öquivalant a [icu pros aus trois quarts de In circonfe-rence du membre a embrasser, on pratique un nombre egal de boutonnieres. (Jette bände elant ainsi pröparce, on place, comme dnns le cas precedent, dos quot;com­presses grnduees sur chaeun des bords de la solution de conlinuite. puis on applique i\ l'oppose de celle-d, autour du membre, In por­tion de hantle comprise entre les laniores et les boutonnieres; les uncs et les aulres sont ramenecs en avanl; on fait ontrer les divi­sions de la bände dans les boutonnieres, el on tire en sens con­lraire pour determiner la coaplation des bords de la plaic: quand
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4.14nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;K LA REUNION.
on la juge süffisante, on couche les laniferes sur le membre, et on les assujölil par la bände quo Ton 6paise en lours circulaires autour du raembre.
Le bandage unissant, quel qu'il soil, a plusieurs inconvenient!^. Ainsi, on no pent guere comptcr sur son efficacite (iue lorsque la division no s'elend pas au-delii de la peau et du lissu cellulaire sous-jacent, et, en pareil cms, il nest pas toujours utile. Si la divi­sion s'^tend jusqu'aux muscles, il est insuliisant; car, quelque soin qu'on incite ä le construire et ä appliquer les compresses yraduees, on ne pourra jamais empficher les muscles de se r6tracter; ensuite la compression no s'exerce pas d'un cote a Fautre, mais de dessus on dessous; et d'ailleurs, arrivat-on ä exercer une compression lalenilo par une position convenable des bandelettes, qu'on ne pour-rait empiVlier le bandage de se rclacher, quelque serre quo lut son lissu. Si, pour obvier a cela, Ton serre Irop, on met obstacle a la circulation el on provoque ainsi d'autres accidents plus ou moins graves. Pourtoutes cesraisons, le bandage unissant esl pen usile : mais il doit etreconnu, parce qu'il sort a la ennnaissance d'autres bandages construits sur ce principe,
•; 3. — Emplatres agg^utinatifa.
Les empkllres agglutinalifs son! des cmplälres speciaux formes do substances molles et collantes, el spöcinlement destines ä Mre appliquös sur les solutions de conlinuite pour en maintenirlcs bords rapproches el en faciliter la reunion adhesive.
1raquo; Confection raquo;les empltUrcs agglutinatifs. — On les fabrique avec dilTerentes substances qui onl pour proprielö gene-rale de se raraollir facilomcnt, puis d'adh^rcr fortement, en se des-sechant, aux parties sur lesquelles on les applique. Les gommes, I'empois, ladextrine, la t6rebenlhine, la pois noire, soul les matteres agglutinalives les plus employees en Chirurgie veli;rinaire. On les elend sur line elolTe ou sur du cuir qui lour sort de soulien, el mi les decoupc sous forme de bandelettes qu'on ('Mend sur les parties, d'ou le nom assez genera! do bandelettes agglutinatives qu'on donne a cos emplatres. Pour les grands animaux, on se serl surtout des cmplälres faits avec de la terebenthinc elendue sur des bandelettes de tolle ou d'emplätres de poix et de goudron. La poix noire fondue, melee ä de l'amp;oupe liachee et appliquee avanl qu'elle
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EMPLATRES ACGLÜTINATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-Hfi
no soil refroidie, forme un excellent agglulinatif. Pour les petils animaux el pour Unites les parties des autres especes ou la peau es( (ine et sou|)le, on peul faire usage du diachylon gonini('' ou du taffe­tas d'Angleterre, dont so servent exclusivemeul les chirurgiens (!lt;quot; I'liomme.
Le nombre el la largeur des bandelettes dependent do I'etendue do la plaie, et leur longueur de la resistance ä vaincre. Les extr6-niites en seront un pen plus larges que la partie moyenne, alin qu'elles puissent s'irabriquer legerement.
Ä0 Apitllcatioti iles emplätres a^^liitiiiatifs. — Los agglutinatifs peuvent cMre egalement appliques sur les solutions de continuile du tegument interne et sur celles de la peau; nwis ils ne conviennent guere quo sur les plaies recentes de pen d'otcndue, ne comprenant quo le tegument et le tissu cellulaire sous-jacoul, et dont la reunion pent se faire tres-exaclcinent. En touscas, on pent en favoriser ['action par radjonction d'un bandage. Pour les appliquer, suivant la nature do la substance qui les recouvre, il faut les poser a froid, les chauffer un pen, ou les humecter, afin de les ramollir au dogre convenable. Quand ils sent ainsi prepares, on les met on place en travers de la solution de eontinuite, ce qui se pratique suivant plusieurs precedes.
1. Procedi ordinaire. On commence par culler (run cote do la plaie la bandelette dans la moitic de sa longueur ; quand cette moitie est ainsi fixee, on met en contact les bords de la blessure, ot Ton applique I'autre moitie sur le cote oppose, en glissant lege­rement le doigt dessus pour mieux faire adherer, et en appuyanl d'abord sur le point le plus oppose de la division. Quand on a plu­sieurs de ccs bandelettes ä appliquer, il est de regle de placer en premier lieu celle qui occupe le centre do la plaie. Si la resistance h vaincre est assez considerable, on peut fixer d'abord loutes les bandelettes d'un seul cole, puis, laisant tenir les levres rapprochces par un aide, on les rabat tonics a la fois pour les coller rapidemenl sur le cöte oppose. — Commc precaution generale, il faul toujours quo la peau soil seche et bien nettoyce. Quand on place ensuile les bandelettes, on laisse entre elles un certain espace pour quo la suppuration puisse secouler si la reunion immediate n'a pas lieu. Enlin, on ne les serrera pas trop, pour ne pas 6trangler le I6ger engorgement qui survient toujours. Pour assurer la reunion , on pout, en dernier lieu, assujetir les premieres bandelettes en en pla-
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-HOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Hb. LA UKU.MO.V
ciiiii (lautres au-dessus, Iransversalement a lour direction, el en croisant rnöme celles-ci par une nouvelle couche de bandelettes. On enleve les bandelettes quand la reunion est operöe et a acquis
une solitlite süffisante, ä niüins qu'elles no so ilocollonl ou que la suppuration apparaisse. Lorsqu'il y a ou reunion immödialo, 11 faul, en los otant, s'y prendre de maniere k ne pas rompre la cicatrice et a rouvrir la plaie; pour cola, ou commence parrefouler avec los cioiiits las tissus vors la plaie, puis on releve, jusqu'auprfes de celle-ci, chaque bandelette d'un möme cötö; on on fait ensuite autant pour l'autre extremite. Koste la partie moyenne adlierente ([ue ron dota-clie dans le sens do la longueur de la solution de continuity. Cos bandelettes, ainsi appliquöes, sontd'un usage plus frequent quo los bandages. Pour un assez grand noinbre de petites plaies superfi-cielles que l'on veut guerir sans suppuration, elles sonl d'un emploi tres-commode ; et toutes los fois qu'elles suflisent, olles sonl prefe-rables ä tout autre inoyen.
2. Procede des anciens. Suture siehe. Ce precede consiste a ap-pliquer th chaque cöte dos plaies dos omplatros agglutinalifs, de la inonio longueur que la solution de continuite, et d'une largeur süffisante pour adherer solidenionl ; puis a los coudre au-dossus de la plaie par lours bords en contact; on emploie pour cola une aiguille et du fil ordinaire, et l'on fait une suture on surjet. — On a varie le procede en taillant en digitalions los bords de l'emplätre avoisinant la plaie et en cousant a cos digitations dos rubans qui so nouniont d'un coto ;i l'autre. Dans cos cas, pour ovitor que la teile ne s'offile, il faul toujours meltre la lisiere en dedans. — Enfin, on a imaging de faire dos ceillets ä l'emplälre, et d'y passer un (ii allernalivemenl d'un cöte ä l'autre, ä la maniere d'un corset, pour rapprochcr los bords de la plaie. Cos procodes, quo nous no citons que pour inernoiro , no sonl plus omployös aujourd'lmi.
3deg; IJu collodion. — Cot agglutinatif par excellence, forme par une dissolution do poudre-coton dans l'ether, est une decou-verte moderne, qui nous vienl, comme l'etherisalion, de Boston; mais olle osl d'une dato plus recente. Dcux porsonnes de cette ville, le docteur Bigelow et M. Maynard , 61eve en mödecine, s'en attri-buont la decouverte. Pen do travaux encore onl ou le temps d'etre puhlies sur cette substance; parmi coux que nous pouvons indiquer aux volcrinaires, nous citerons le Memoire public par los profes-seurs Spooner, Simonds et Morton, du college voterinnire de Lon-
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COLLODION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4I7
tires, dans le Veterinary record ami transaction of the veterinary medical association, tradnil et analyst par M. II. Bouley '; el un aulrc travail de M. Staub, public par le Repertorium der Thierheil-kunde, traduit par deux eleves de l'Ecolc de Lyon, MM. Fischer
el Knoll -.
I. Preparation, proprietes. — La preparation du collodion com-prend deux choses; d'abord la preparation do la poudre-coton, pins la dissolution de ccUe-ci dans röllier pour obtenir le collodion Ini-nieme. Pour l'obtention de la pyroxiline ou poudre-coton, le procede preförable, aujourd'hui i;oncraleinent adopie, est celui de M. Mialhe. Voici en lt;|uoi il consisle. On prend ;
Azotate de potasse finemenl pulverise........ 20 parties.
Acide sulfurique a 66deg;................ :i(i
Goton carde..................... I —
On melange le sei et I'acide dans un vase en porcelaine ou en verre, puis on ajoute le colon, qu'on agile pendant trois minutes a l'aide de deux baguettes en verre. On lave ensuite le colon, sans le presser, dans une grande quantite d'eau; et, quand il n'y a phis d'acidile, ce qu'indique le papier do tournesol, on le serre fortc-menl dans un linge, on le roule en masses deliees pour le fairc seclier dans une etuve a une chaleur mnderee.
Ce qu'on ohlient ainsi n'est pas la poudre fulminante; il y resle toujours un pen d'acide sulfurique , ce qui fait que le produit s'en-llamme moins rapidement et laisse apres I'explosion un residu char-honnenx. Mais il a la propriele de se dissoudre a un degre remar-quablc dans lether, surtoul si celui-ci est melange avec un pen d'alcool, et cette dissolution coustitue le collodion. Pour preparer le collodion, il faul:
Poudre-coton, preparee commc ci-dessus...... 8 parlies.
Ether sulfurique rectifie...............125 —
Alcool rectifie.................... ,s __
Dans une bouteille bien bouchee, on met le colon et l'ether et on secoue le melange pendant quelques minutes. On ajoute alors I'al-cool par (legres, et Ton continue ä secouer jusqu a ee que la masse du liquide ail pris une eonsislance sirupeuse; puis on passe a Ira-vers un linge en exprimant fortement le residu, el le liquide lilt re
1 Rectteil de Medeeine veterinaire. ISr.traquo;, T. XXVII, |p. 100. ä Journal de Medeeine veterinaire, de Lvon. 1850, T. M . p. 2quot;0. inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;27
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41 bnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OE LA KEUNION.
csl tciiu dans unc bouteille bien close. Dans cos differentes opöra-ticins, il esl essenliel de faire usage d'^ther el d'alcool rectifies, el tl'eviier, de quelque maniere quo ce soil , la presence de l'eau qui dimiuue la propri6l6 d'adhesion, c'est-ä-dire la pi-opriete essentielle ilu collodion.
Ainsi prepare, le collodion possede la propriety adhesive audegre le plus remarquable; il se seche en quelques secondes par Tevape-ralion de Father; et un raorceau d'etoffe enduit decette substance, appliqud sue la main, pourra soulcnir, apres quelques minutes, sans que radherence soil rompue, un poids de 10 a 20 kilogrammes. De plus, comme il se conlracte fortement par la dessiccation, il produit sur les tissus une constriction tres-vive, qui equivaut, lorsqu'clle s'exerce dans une certaiae dtendue, h une veritable compression. L'eau el les autres liquides ne 1'attaquent [raquo;as. Cc qui contribue a donner plus de lenacite ä la masse dessechee, e'est qu'il resle dans hi collodion un certain nombre de fibres vdgotales qui n'ont pas etc altaqu^es par l'action dissolvante de l'^ther, el (ju'il no faut pas, par consequent, sous pretexle de jiurilicalidii, ehercher a eulever par une filtration trop exacte.
II. Mode tfapplication. L'appliealion du collodion peul se faire directement ou par I'intcrtnamp;llaire do bandelettes enduites de cctle substance. V.w toutes circonstances, il faut, au yirealable , que la partie oü l'appliealion doit avoir lieu soil dess6ch6e avec le plus grand soin , et ä l'abri du contact de l'eau jusqu'ä complete 6vapo-ration.
L'application directe a etc reconimandoe par les medecins am6ri-cains ä qui on doit la decouverle du collodion. Elle convienl sur-lout pour les blessures legeres, pen profondes, pour les incisions simples dont la coaptation a lieu sans difficulte. Alois, qnand le sang est arri'le, la peau bien (lessee!ice, les levres de la plaie mises ct maintenues d'elles-memes en contact par la position, ä l'aide d'un pinceau quelconque on etend une couche de collodion sur les bords rapproches , et 1'on n'y louche plus jusqu'ä dessiccation com­plete, ce qui demande environ de dix ä vingt secondes. Lorsque la blessare ne reste pas spontanöment en contact, il faut la faire tenir par un aide dans cette position, pendant qu'on applique I'aggluli-natif. Si la solution d(^ continuity esl trop grande pour qu'on ne puisse en affronter les bords dans loulo son 6lcndue ä la fois, on commence par placer le collodion ;i une extremite, el on continue
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COLLODION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;419
ensuite I npplicnlion au fur et h mesure de la dessiccation ties parties recouverles. — On augmente la soliditö de ee moyen d'union par
do nouvolles couches de collodion qu'on ölend au-dessus des pre­mieres et de la memo maniero , en ayant soin quo chaque nouvelie couche deptissc tout autour le Lord do la couche precedenlo.
Mais I'application pure el simple du collodion n'est pas toujours süffisante pour inaintenir la reunion des parties, surlout si los lesions onl uno cerlaino dtendue , el si les Lords do la plaio ten-donl fortement ä secarler. Dans ce cas, M. Bigelow consoillc, afin do conscrver au collodion sa transparence, d'appliquer par dessus la promiero couche do la substance agglutinative un morceau de la peau dont so scrvonl lesbatteurs d'or, ou un lambeau do soiehuilee, qu'on dovra recouvrif d'uno nouvelie application do collodion. M. Maynard consoille de so servir do handes do colon ou do peau d'agneau, ou simplement do colon cm, qui constituent, avoc le col­lodion , un bandage fort, adhörcnl el inextensible ; l'expörience I'a convaincu quo c'esl la mcilleure maniero d'employer le collodion en Chirurgie.
Au rösume, on poul employer, en pareil cas, touto ospece do 'ingo coupö en bandelettes ou inline un simple morceau do papier. Pour on faire I'application, il y a deux molhodos. On poul, comme nous venons de dire, placer les bandelettes ou le papier apres que le collodion a döjiraquo; 6l6 ctondu sur la plaio, ou bien on commence par les trompor dans le collodion, ct on les applique ensuite sur les loguments a la maniero des omplatrcs agglulinalifs ordinaires. Mais on corhprend qu'alors il faul so Imlor, car la dessiccation pourrail s'operor avanl I'application, el les bandelet tos alors rosleraient sans efi'el. Quand on les a placees, on pent soutonir cos bandelettes par d'autros lanieres du tissu ölendues en travers des premieres, et recouverles ä lour lour par uno nouvelie couche do collodion.
111. Usages. — Les proprietes adhösives si remarquables du collo­dion en font un agent precieux pour remplir diverses indications cbirurgicales. Ainsi, pour obtenir la reunion prompte el complete des blessures rocenlcs, il osl d'une efficacilö dont aucun moyen n'avait approcho jusqu'alors. Des incisions simples faites ä litre d'essai avoc le bistouri, des blessures accidonlollos parfois dune dtendue considerable onl etc egalemout guöries par premiere inten­tion avoc uno extreme promptitude ä la suite de l'emploi du collo­dion; colui-ci agil alors, non-seulement en mainlonant les parties
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i'li)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE LA REUNION',
rapprücliecs, inais encore en favurisuul leui* couluct iulinie par le relrail sur lui-inamp;ne qu'il eprouvo en se dessechant, et en preservanl It's lesions ilu contact de l'air. Dos plaics arliculaires, dos ouverlu-res du canal parolidien, genäralemcnt si difßciles ä fermer, ont öle gueries en quelques jours par l'applicaliou de cette substance. Sm dos cors voluniineux, resultant tlo I'aclion de la solle, ou a oblenu, üjirös l'enlevement du'bourbilion, le momo rösultal rapide, presque s;ms suppuration. Knlin , meine sur los plaios profondes et d'unp grande 6lendue, le collodion a ele ulilo en l'adjoignant ä l'applica-lion proalablo dos sulures ilont il proviont la chule. Indopondam ment de cos iudicalions principales, le collodion est encore Ires-efficace contre U's hemorrhagies capillaires ou veineuses; dans le premier cas, laquo;m fapplique direclemenl sur la surface saignanle; dans le oas d'hömorrhagicveineuse, on l'applique ä Iaido d'une ban-dololto;. le froid resultant do la vaporisation de l'öther coagule le sang, et en peude teraps, la plaie se trouve lorniöo par unc couch(! solido, hianoliätro, rosultaul de l'agglutination du caillot el des paroisdu vaisseau avec la teile. — Sur des violations exhuberantes, le collodion peul encore, vu la constriction tres-vive qu'il fail eprou-ver aux lissus, sect;lre employ^ comme bandage compressif. — Cost. de plus, im enduit impermeable des plus efficaecs, et applicable dans loules los circonslances oü ces topiques sont utiles pour arrelor los effets locaux d'une inllammation, pour suspendre iooalemenl unoorupluin pusluleuse, elc. — Enfin, en raisonde sa grande force adhosivo, il peul vonir en aide a tons los nioyous mecaniques en usage pour raainlenir los parties dans uno position detormineo; il (lonnoaux bandages uno grande force de resistance, et on tient lieu dans beaueoup de cas.
S 'raquo;. — Sutures.
La suture est im mode de reunion que Ton pratique ä l'aide d'ai-guilles et de lil, auxquels il faul joindre lt;|uelf|uefois (Vautros petits instruments, tels que dos 6pingles, des ehovillcs, etc., donl l'emploi esl propre seulement a certains procodes.
Los sutures, le moyon le plus direct de la Chirurgie pour reunir les parlies divisecs, sonl dun usage tres-ancien; autrefois memo on on abusait; ä noire ejioquo, il y a quelques annees, on toraba dans l'oxcos contraire, on les rejetant toul-ä-fait. Aujourd'hui on
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SUTURES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;l-'-l
cst revenu de ce jugcment Irop severe port6 par Louis; et, grace ,'iiix efforts de Delpech, elles on( repris dans la Chirurgie le rang quo leur assigne leur uliliu'' incontestable. Commc les chirurgiens de I'liomme, les vdt6rinaires peuvent en faire usage dans un grand nombre de circonstances ; 1deg; pour affronter les bords d'une plaic quo tons les autres moyens do reunion ne peuvent mainlenir rap-proches; 2deg; pour remeltre en place les lambeaux plus ou moins ililiiceres d'une solution de conlinuite irreguliere et pvofondc; 3deg; pour Icrmcr les ouvertures accidentelles qui peuvent se produire sur les parois de certaines caviles, de l'abdomen enlrc autres, etc., etc.
1deg; lEisiiuiBii-iits et objets neeessaires iraquo;our prati-laquo;liicr llaquo;raquo;s sutures. — Les aiguilles ä suture, les cpinylcs, bra­ches et chevilles, 1c porte-aiguille, le fil sonl les objets qui servcol le plus habituellemenl h pratiquer les sutures.
I. Aiguilles ä suture. — On donne le nom d'aiguilles, en Chirur­gie, ;i un assez grand nombre d'inslrumcnls difförents, consistanl tons en une verge ou tig(gt; metalliquc aigue, deslinee a etre intro-dnile dans les tissns nious pour lies usages tres-varies. Gelles qui scrvent h l'opöration quo nous avons particuliereraent ici en vue , sonl distinguees par le nom d'aiguilles ä sulurc. Cc sent de petites tiges (pio I'on peul confectionner avec les niötaux pr6-cieux, mais quo Ion fabrique presque exclusivement, surloul en Chirurgie voterinairc, en for (1o\in. quand on a besoin qu'elles soienl llexihles, et en ncier trcnipi'', lorsijn'elles doivenl prösenter de la raideur. L'on y considerc : 1deg; la tele ou ;a?ow, portant une Ouver­türe allongee appelee Vail ou chas; les deux laces rojointes par ce clias sonl creusees habituellemenl chacune d'une rainure longitudi-naleoü pent so loger le lil ; 2deg; le corps, cylindrique, prismatique ou aplati; 3deg; la pointe, plus ou moins clroile el aigulaquo;5, devant loujours etre parfaitemenl aceree el allilöe.
II y a differentes series d'aiguilles que l'on distingue principale-nient d'api'es la I'orme generale : en droites, ou reelilignes dans toule leur etendue; demi-courbes ou courböes seulcmenl dans une partic de leur longueur, vcrs la poinlo, et droites vers le talon; el courbes ou lorniant un arc de cercle comprenanl toute leur longueur. Les aiguilles onl encore suhi d'aulres modifications clans la disposition do chacune de lours parlies. Aulrefois, on so scrvail d'aiguilles cour-lics cylindriqucs, le chas perce de cole, e'est-a-dire Iransvcrsale-menl au plan de la eourburo. On les rcmplaca d'abnrtl par les
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4plusmn;2
DE LA REUNIUN.
niguillcs diics de Boyer, et (|iii sonl ilucs, en rciilite, a im auleui nnonyme qni les proposa, cn I7(.t2, ä t'Acad^mie de Chirurgie; ces
Vie. 129.
aiguilles soul aplaties sur courbure, portent le chas
de dessus en dessous, et ont une pointc trancbante .sur les cotes, M. Velpeau leur (il snbir une nou-vello modification [fig. 129), cn ne leur donnanl la
forme aplatie que dans la dernierc rnoiliö de leur etenduc; vers la tetc et lorcstc du corps, dies sont serrees d'un cölö ä l'aulre; lo chas esl perce Irans-versalement, et la pointc, avant sa lenninaison.
1
esl plus large que le corps. Les aiguilles Velpeau,
VII qui offrent plus de resistance qu'aucunc autre forme I d'aignille a suture, sonl muinlenant presque scules employees cn Chirurgie vöterinniro. Outre ces aiguilles simples, qui peuvent servir dans la generalile des cas, on en a fail d'autres ayant des fürnies particulieres, qui ne servent que dans certaines circonsiances; teile est, par exem-ple, laiguille de Heister (fig. \M) montee sur un man­che, tres-volumineuse et portant 1c chas ä son extre­mity; eile sort a faire penamp;rer des liens volumineux, ;gt; rapproeber de larges lambeaux, et a encore d'autres usages qui Toni fait appeler aiguille laquo; bourdonncls, a pansements.
11. Epingles, braches, chevilles. —Apres ies aiguilles, les öpingles sont les instruments les plus employes pour la pratique des sutures, quoique Ion n'en lasso pas usage dans tons les cas. Cellos qu'on cmploie sonl les i'-pingles ordinaires, que Ton choisit d'une force el d'unc longueur proportionnces a l'epaisseur et ä i'ölendue des teguments que Ton vent unir. mais toujonrs ayant une pointe tres-aigue et une tele assez forte pour que I'in-troduction en soil facile. An lieu d'epingles, on se serl quelquefois de braches rnetalliques plus ou tnoins fortes, qui conviennenl quand les points sutures doivenl sup­porter des efforts considorahles.
Outre ces objets principaux, on cmploie encore, dans la pratique des sutures, des chevilles en hois, en plume, etc., des hourdonncls, etc. On cn verra i'usage quand ii #9632;i'r.i question des cas on cos oi)iels sonl ulilcs.
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III.nbsp; Porle-aiguUle. —Col inslrumenl, duiil les chirurgiens font usiiijo depuis longternps, 6tail primiüvemeat une espece de pince entre les mors de laquelle l'aiguille s'enchassait par son talon, el dlait maintenue par un coulant-fermoir, qui serrait los deux mors el fixait l'aiguille. Acluellement, on emploie de pr6ference le porlc-aiguille de M. Rigal (tic Gaillac), forn)6 de deux branches fixees I une contre I'aulre au bout d'un manche, se serrant aussi par uu coulant, mais s'eearlanl ;i ressorl, cc qui donne, des qu'on rapprocho Ic coulant du manche, la plus grande facilitö pour prendre et lächer l'aiguille. Nous avons fait confeclionner sur cc principe Fig-131. un instrument particulier (fig. 131), qu'en i:iisoii do son f, ^ iis.ige plus special pour placer l'^pingle apres la saign6e, nous appelons porte-ipingle; on y distingue le manche en come ou en 6bene, les mors, m, on acicr, et lo cou-
Ittnf, c, en cuivre, composöd'une virole en saillii- cl d'un cylindre iijusto et glissant exactemenl sur les mors.
A defaut de porte-aiguille, on pout se servir d'unc pince quclconque; mais l'usage des pinces offre mains de commodity et do surele.
IV.nbsp; nbsp;I'll. — Le lil employe est ordinairemenl lo til do chanvre; mais, aubesoin, los ßlsdelin, do sole, pour-
raient servir, ainsi tjuo tout aulre fil offrant assez de
resistance. La grosseur do ce fil est ncccssairemenl va-
I
riable suivant I'etendue, la force des parties ä reunir; mais, on general, il no faut pas lo choisir trop fin pour no pas couper les tissus. Lo lil est simple ou i'ormo do la reunion d'un plus ou mains grand nombre dc fils reimis: quand il est ainsi multiple, il faut reunir les Ills simples qui le forment avec do la cire, en lui donnant une forme aplalie, afin qu'il porte, par une plus grande surface,
sur les parlies mollos et los deohire moins. Quand, ä
la place du lil, on a des lambeaux considerables ä rap-procher, on so sort parfois de chevillere 6lroite. D'autres luis, on ctnploie lt;iu ill de plomb; mais l'usage de ce lil motalliquc apparlient ä ties proced6s op^ratoircs specianx.
Squot; lraquo;e la pratilaquo;!raquo;laquo;' laquo;llaquo;'s sufnres. — Dans la pratique deg sutures, il faut considörcr quelqucs regies gönöralcs, puis lo ma-nucl operatoire.
I. Rvghs nenerales, - Toules les sutures sonl souinibcs, ilansleur
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(#9632;24nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DL LA UliLÄlUN.
application, a certaines regies qu'il est imporlaui d'observer, si l'on vent que cvs sutures agissent efficacement. Ainsi, indöpendammenl
du soin do tenir la plaie bien lavee, et debarrasseo du san^ et de tous corps ctraiiuers, comme cela est necessaire pour tonte reunion par premiere intention; il faut encore, en toutes circonstances:
1deg; Commencer, avant de faire chaque point, par bleu affronter les bords de la plaie, pour quo les onvertures se correspondent parfaitement.
2deg; Mettre lous les points a ögale distance des Lords de la bles-surc , afiu que lous supportent ögalement les efforts ou tiraillements iliii lendraient ä 6carter ces bords, et qu'il n'y ait pas section des lissus par ceux qui seraient les plus rapproches du bord. Par la m^iue raison, laisser une egale distance dans l'intervalle de chaque point; cctte distance sera teile que la plaie no bailie pas dans les intervalles.
8deg; Traverser les teguments presque perpendiculaircment; en don-uant h la piqüre une direction oblique, on cmbrasserait une por­tion de peau ä la fois trop etendue et trop mince.
4deg; Faire pönetrer le lit dans la blessure a une profondeur süffi­sante, pour qu'au-dessous du fll il ne reste aucune cavite ou le pus puisse s'amasser. Eviter alors les nerfs, les vaisseaux et les tendons.
5deg; Ne jamais serrer la plaie a l'aide de tractions oporees sur les liens; on determinerait ainsi des d^chirures qui s'aggrandiraient vite par la suite. Co rapprochement doit s'operer par des pressions exer-cees sur les parties molles. el l'on none quand le contact immediat esl opere.
6laquo; Ne serrer les fiis que ce qui est strictement necessaire pour maintenir le contact des bords de la plaie. En serrant davantage, rcngorgemenl venant augmenter la constriction, les tissus seraient diangles el coupes. Quand on a serre, on fait le nu'ud sur le cole el le plus loin possible de la plaie, et sur la partie la moins dec-live pour eviter qu'il ne soit sali par le pus. En general, il ne laut serrer que lorsque tous los fils on tous les points sent passes.
7raquo; Enfin, eviter de passer les fils entre les bords de la plaie, de I.lire des plis a la peau, circonstances qui s'opposeraienl complele-ment a la reunion immediate.
II. Manuel operaloire. — L'inlroductiou de l'aiguille a Iravers les lissus esl quelquofois difficile, surtoul si la peau esl durc el cpaissc.
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SUTUUESnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4ilj
commo cela arrive souvent chez les animaux domestiques; cost pourquoi il est important do tenir convenablement I'aiguille pour ne ricii perdre do la force qu'on emploie. On la place entre I'indicateur et le pouce, la convoxilö sur la face palmaire du premier de cos deux doiyts, lo pouce clans la concavite. Ensuite, avec les deux m^mes iloigts de la main gauche, l'opdrateur saisit Tune des levrcs de In plaic, la perfore en faisant executor a I'aiguille un mouvenienl en arc de cercle dans le sens do la courbe de celle-ci, et en pressant toujours dans le sens de sou axe. Quand I'aiguille a traverse, si la plaie est petite et Lien reunie, on pout dans le rnorne temps, sans laclier Tinstrament, traverser la seconde levre de la plaie, el la faire sorlir de l'autre cote. Mais il est preferable, quand on veul bien voir ce que Ton fait, de franchir completement, et l'an apres l'autre, chaque bord de la solution de continuity. Alors, quand on a traverse d'un cöte, de dehors en dedans, on lire I'aiguille du milieu de la plaic avec los doigts, ou avec des pinces s'il y a trop de resistance; puis on traverse de dedans en dehors l'autre bord que Ton tient do la memo mauiere que le precedent, avec l'index et le pouce gaudies. Si Ton so sort d'un til arme d'uno aiguille ä chaque extremite, on perfore les deux levrcs. Tune apres Taiitre, do dedans en dehors, d'apres les monies precoptes. En general, il est toujours hon d'avoir ainsi plusieursaiguilles, surlout si les points sont separes: on les eufilant loules d'avance, on abrege beaucoup la manoeuvre.
Quand les tissus offrent une grande resistance, l'efforl des doigls, agissant sur I'aiguille, ne suflit pas toujours pour la faire penotrcr; alors on pent entourer la t(Me de I'aiguille avec de l'etoupe, faire usage du porte-aiguille, du porto-epingle ou d'unepince a dissöquer, .1 anneau, ou enfin so servir d'une aiguille a manche. En meme temps qu'on se sert de cos instruments, on pout encore s'aider, pour vaincre la resistance, des deux brandies d'une pince ou des doigts avec lesquels on fait un contrc-appui au-dessous du point oü doit sorlir I'aiguille.
iiquot; iraquo;i*laquo;i'slaquo; s especes tie sutureM. — A une öpoque ou la suture etait fort en honneur, on avail considerableinent varie la manicre de la pratiquer; on en connaissail ainsi quinze ou vingt especes. Aujourd'hui on a beaucoup rcduit cc norobre; cepcndanl il on reste encore sc\gt;\ ou hull qui sont ; les sutures Iquot; a points soparcs ou cntrccoupes; 2deg; a ansc; -i0 a bourdonnets; 'in a siiijcl iquot; a points passes; (gt;quot; ondievillöe; 7quot; eulorlillcc; 'v!'' en T.
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4-2C
DE LA IlliUNION.
t. Suture ä points säpares ou entrecoupis fig. 132). — Elle csi InnmV d'une süri(! de points isolos les uns dos nulros, et so pratique suivanl plusieurs procedes. Daus 1c pmoodo ordinaire, on prepare un lil particulier pour chaeun dos points. L'aiguillc
IP
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Squot; #9632;^'l
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courbe, tenue de la main droito, traverse los deux levres de la plaicd'abord de doliors on dedans, puis do dedans on dehors, do la maniere que nous avons iiidii|iiee. D'aulres ibis, on so sort do deux aiguilles pour faire chaque point do dedans en dehors; el quand lo premier point esl aelievo, on on fait un nulre avec un nouveau lil, el ainsi do suite; on noue ensemble los deux bouts do chaque lil, el Tüu a do la sorte lous les points soparos. Pour abröger
lo temps, au lieu do plusieurs tils, on pout on avoir un soul assez long, avec lequel on fait succossivemeut chaque point, et quo Ton coupe quand lo nijcud ost fait. Lo proc6d6 lo plus expodiiil' esl celui do M. Lafaye; la moditioation au procedö ordinaire porte sur deux points : sur la maniere d'introduire I'aiguille (jue I'on fait traverser les deux levres de la plaie a la fois, et sur la disposition du lil qui esl unique, ol avec lequel on fail d'abord tons les points on laissant entre ehacun des anses assez longues; quand on a lonninö, on coupe les nnses par le milieu, ol on lie chaque point soparenuiit. Quand on fait les noeuds, quel que soil le procedo, il taut toujours cotnmencer par serrer les points du milieu.
i. Suture ä anse [fig. 133 ). — Cost la procedonlo, donl tousles points, au lieu d'etre reunis söparomonl par-dossus la plaie, soul rassomhlos do chaque C(M6 . el tordus ensemble sans otre noues, do
maniere a pouvoir extraire isole-
menl chaque fil, s'il esl necessaire;
les deux i'aiscoaux soul ensuite rou-
uis el tordus ensemble, sans nanul,
dans lo monio but. (leite suture,
,==_:'proposee par Ledran pour les plaies
nlestinales, a I'inconvcnicnt do
produire un plissement dos bords
do la plaie lout-ä-fait döfavorablc ä
la reunion immediate: olio esl pen
employee aujourd'liui.
gt; Suture a hourdonnets. .....(lost nur varietö ill' la suture enlrc
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SUTURES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i'f!
coupöe fort usitec en Chirurgie vct(''rin;iirc. Le fil cst double pour chaque point de suture, el cbaque lil porte h sou exlrcmitc un pelil bourdonnet d'arret. On introduit co fil de dehors en dedans, el Ton en nmiöiu'TextmniU'' en dehors dc la plaie; celui du cole oppose elnnl introduit de la memo maniere, on none au centre de la plaie. (Jolle suture est surtout en usage pour maintenir dos pansements, des tamponnements compressifs; alors on la pratique surtout avec 1'aiguille a manche, et l'on so sort de chevillfere de colon comme fil. La suture ;i bourdonnets cst done plutot un moyen de pansemeni qu'une veritable suture.
4. Suture des pelletiers ou ä surjet (fig. 134). — Suture continue dent tons les points croisent successivement la plaie en dedans ct en dehors. Pour la pratiquer, on se sert d'unc aiguille droite si les bords de la plaie pcuvenl se rapprocher assez pour Fig. 131. former un pli, sinon on emploie I'aiguille courbe. fT! On commence par appliquer I'aiguille ä un bout de
la plaie, et du cote ou Ton se trouve; quand eile a
/
(1
traverse les deux levres, on la ramene a soi pour la faire penclrer, suivant la inenie direction, dans le
second point, dans le troisieme, jusqu'a la fin. Cha-
/
que tour crolseobliquement la direction de la suture, et l'ensemble do la suture forme une spirale, dont les tours sonl en contact avec la blessure en dessus el on dessous. On arrfite les exlreruiles du fil par un nooud, par un bourdonnet, ou en liant sur i'anse voisine. Avanl de fixer le lien, il est important d'effacer, par de legeres pressions, les plis (jue pcuvenl faire encore les levres de la plaie.
ö. Suture äpoints passes ou en faufil [fig. 135). — Gelte suture
est celle dans laquelle le fil, au lieu do decrire une spirale, va en zig-zag d'un cote a l'autre de la plaie. Comme pour la precedenle, la forme de I'aiguille varic suivant la disposition des parties. Ou rinlroduit d'abord de droite ä gauche, puis on l'applique du cote ou eile cst sortie, a une ccr-taine distance du premier point, el on la fail pe-netrer do gauche ä droite; quand eile ressort, on la repasse de nouveau de droite a gauche et ainsi dc suite. Cetle suture forme ainsi des anses late-
Fig.
135.
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rales el ne cruise pas en dehors les bords dc la
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4-JÖnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE LA UKUMO.X.
plaie. On arröle les Als comme pour ta suture a surjet. Surloul usitee pour los plaics de i'intestin, eile offre l'avaalage de laissor relirci le fil avec facilil6. Pour les plaics extörieures, eile aurail peu de soiidile.
(gt;. Suture mchevilUe ou emplumie (fig. 136). —Elle cst fonuce duiie serif de points separes, niais serres de chaque cöte autour Fig. !36,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'une cheville commuae en bois, en fer ou faile
dune lige de ])lunie d'oie et d'une longueur depassiint un peu celle de la plaie. Pour prali-quer cette suture, il faut d'abord passer tons les fils, puis placer les ehevillcs et neuer les fils autour. 11 \ a plusieurs manieres de passer les lils; la jilus simple eonsiste ä proeedei-comme pour la suture entrecoupee, niais avec un lil double: quand l'aiguille a traverse, on coupe l'anse qui tient au chas, et Ton a ainsi une serie de fils doubles .wee deux cliel's de chaque c6t6, ce qui oblige a faire deux noeuds par chaque lil. Pour n'avoir qu'un noeud ä faire, ce qui est preferable, on fait entrer en meine temps les deux bouts du fil dans lo chas de l'aiguille, de sorte que, lorsque cellc-ci a traverse, une extremity du lien forme une anse et l'autre deux chefs. L'on peut encore so servir d'une aiguille portant un fil simple et que Ton fait repasser par le meme trajet, mais en sens inverse, apres avoir traverse une premiere fois les teguments; on laisse ainsi une anse en no relirant pas le fil en lota-lile, et on coupe l'autre chef.
Quelque precede quo l'on ail suivi, lous les fils 6tant passes, on engage une cheville dans toutes les anses qui sont du inemc cote; de l'autre cole , on dedouble les fils, on place dans leur ecarlement une seconde lige semblable a la premiere, et on les none l'un apres l'autre sur colle lige avec une force süffisante pour opcrer le rap­prochement des bords de la plaie. Cette suture ressemble ä la pre-cedenle en ce que les fils ne passent pas par-dessus la plaie, mais die lend plulot ä operer la reunion par la face inlerne des t6-guments quo par les bords memes de la section. La presslon des clievilles qui s'excrce sur toule la longueur de la plaie donne a celle suture une grandc soiidile.
7. Suture cnlortillee ou ä liges [fig. 137, 138). — (leite suture #9632; -i praliqu6c nu moyen do pclilcs liges rpi'on passe a Iravcrs la
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SUTlillRS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-töi.raquo;
pliiie oil on les laisse en place, el aulour desquelles on entortille un fil. Lit forme ol la nature de ces tiges peuvent beaucoup varier; on les a Iniles en fer, en acier, en cuivre, en or, en argent, etc.; de formes droite, courbe, ronde, plate, etc. Lour volume e) leur longueur sont nöcessairement subordonnös ä reteiulue de la plaie, ä la resistance a vaincre. Aujourd'hui, on se sort ä pen pros Fig. 137.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 138.
exclusivement d'epingles ou do fil do cuivre argento; qpielquefois do ligos rondos do fer ou d'acier quand les plaies ont une grande eloudue. Pour appliquer les epinglcs, on los saisit entre les mors du porle-epinglo ou entre lo ponce el lo niödius, en appuyanl I'index sur la töte; puls, les bords do la plaie elanl maintenus rapproeluls avec 1'autre main, on pique et on traverse les tissus, comme ferait l'aiguille, ot en une ou deux fois suivant la ramp;istancc. l.'cpingle placöe doit sorlir d'egale etendue de part et d'autre. On on met une seulo ou plusieurs, suivant lo oas, et on procedo h lap-plication du fil. Pour cola, on engage cc fil par sa partie moyonne, en dessous dos doux e\tn5miles sortanlos de la promierc epingle, puis avec un des chefs du fil, suivant lo meine trajet, on fait un nouvcau tour complet qui embrasse touto la partie dos tissus au-dessus do röpingle, et on le serre jusqu'ä ce quo lo rapprochement des parties soil süffisant. On repöte alors cc tour trois ou quatrc fois avec chaeun dos tils, en ayant soin de los croisor sur la plaie, demäniereä former lo oo dc chiffre renverse. Cola fait, les deux bouts du fil crois6s en X sent conduits sur la seconde äpingle oü on les applique do la niomo mauiere, puis ä la troisieme, a la qua-trieme, etc., et on les none sur la dernioro.
Asscz souvent, on so borne, en entortillant los lils, ä faire, au
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l^JUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA UlU'NlUN.
lieu du z- de chiffre, dos tours circulaires, comrae on le voit JUj. 138). Le premier procamp;lö esl pr6förable en ce que les lours croises exer-cent sur les levres de hi plaie une pression plus Stendue, favorable a la cicalrisalion; avec l'aulre tnanifere, on risque davantage de produire relranglement el la gangreae dos portions de lissus com­prises dans les lours. En genöral, on pare ä cet ötranglement en no so servant pas de Ills trop fins et en multipliant les tours du fil, alin ((uils couvrent une plus grande surface. On a consoille do faire los tours aulour do chaque epinyle avoc aulant do fils soparcs; mais il vaut inioux un 111 unique, parce quo les X que Ton fait entre cha­que point contribuent a enipoohor la plaie de hailler. Quand la plaie exislc sur une surface saillante, on pent laisser les choses en I'etat que nous venous de dire; mais, si la face est concave do teile maniere que les pointes d'6pingles blessent la peau, on doit les rogner avec des pinces coupantes ou de forts cisoaux, ou bien mettre par dessous des handelottos protectrices.
Quand on se sort do tigos, d'aiguilles d'acier, le procamp;J^ est le ni^nio; il laut souloment qu'elles soienl bien cylindriques el assez aiguös pour cnlror sans dochii'or. Si Ion emploie le lil de cuivre argent^, il faul avoir, en outre, une aiguille approprioe pour faire entrer ce fil mamp;allique.
11 est des cas oü 1'on ne place qu'une scule epingle, par exeniple , pour arreler la saiynee a la pluparl dos veines; le mode d'applica-lion du fil subit alors quelques modifications qui seront indiqueos en parlant de cello operation.
Une variele do la suture enlortillee i|ui est assez ropandue aujourd'hui parmi les chirurgiens, mais qui est pen connue des viMerinairos, est la suture imagin6e par M. liigal (de Gaillac); eile consiste dans l'emploi simultane dos öpingles et des bandelet les agglulinalivos au lieu de lil. On place d'ahord les epingles a lü maniere ordinaire, puis on prepare des bandelettes , mais fenducs en long dans une partie do leur longueur; on prend une de cos bandelettes, on passe Tangle de la fente sous lepingle, el Ton colle les deux chefs do l'aulre cdte; une autre bandelelte semblable est placee sous l'aulre partie saillante de l'epingle, et on la lire vers la poinle jusqu'a cc ([ue la plaie soil sorree, puis on colle sur la promiöre. On on fait aulant aux aulres Epingles. Ce prociklc a plu-sieurs avantages : d'ahord il dispense de mettre autant d epingles qu'avecle fil, car les bandelettes occupenl un certain espace qu'il
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suTimES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4:!1
liuil laisser libre; ensuite ellcs n'exercenl pas depression irnlanle,pas d'elranglemenl, et ellespermellenl de mnintenir plus rögulierement le rapprochement des levres. Quand il y a suppuration ou quela .sitim-tion csl teile quo los bandelettes ne peuvent pns tenir, il faul employer les lils.
II y n une autre espece de suture entortillee consislant ä so servir seulcmenl d'epingles ou de liycs snns 111. Dicffenbach, dans les cas uü Li peau etail tres-mince et ou les points devaient elre rappro-clies, employait des epingles m insectes qui, etant recourbees apres avoir traverse la peau, tenaient les teguments dans l'espece d'an-neau qui en resullail. On a, dans le meine but, employe les ills metalliques, principalemenl le lil de plomh qu'on peul tordre avec facilite. Percy, qui voulait substituer ce lil ä tons les autres, lui trouvail l'avanlage de pouvoir se serrer et se desserrer ä volonte, de moins couper les tissus quo le lil ordinaire, de causer moins d'irritation, elc. \ cötö de cos avantages, il a l'inconvcnient de s'oxyder et tie se casser facilemenl , et d'etre difficile a inlroduirc dans les tissus, vu son pen de resistance; aussi no convient-il que dans les cas ou la suture n'a aueun effort a supporter.
8. Suture en T(/i(j. 139;. — Cetle suture ost le point particulier que Ion fait pour reunir les trois bords d'une incision en 7quot;ou (rune incision eruciale. On se sertd'unfil arme de deuxnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 139.
aiguilles. On ])i(iuc clinque aiguille de dehors en dedans dans Tun des angles du T, et on les fail ressortir de dedans cn dehors au-dela de l'incision Iransversale. I.cs deux aiguilles passees, le lil forme une anse qui croise et serrc Tincision infe-rieure perpendiculaire; los deux chefs du fil sonl ensuite nouös ensemble. Si Ton n'a qu'une aiguille, on coimncneo par faire passer le lil d'un cole, dans la direction opposee ä cello que nous avons indiquöi en commencant au-dessus do l'incision transversale et en faisant ai-river l'aiguille dans un dos angles du T; on fail ensuite l'autre point comme dans Ic premier cas, et l'on achfeve de nu^mc. Si c'est une: incision eruciale, le procode est exaetement le meine: en reunissant les deux chefs du lil, on forme une anse qui croise, par-dessus, In seconde incision perpendiculaire.
4deg; Precautions ;raquo; observer pour enlever les sutu­res. Seins eonseeulif's. — II est difficile de determiner ,
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43-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1gt;E LA REUKION.
J'une maniere genörale, le temps nöcessaire ä l'aclion ties sutures el l'epoque ;i laquelle il convienl de los enlever. Sur one plaie simple iles teguments, reunie par premifere intention, on pent extraire les Ills raquo;u les epinyles du quatrieme au cinquieme jour; mais, le plus souvent, ce dölai doit 6trc augments I-ors memc que la cica­trice serait formöe, il ne serait pas prudent d'enlever les (ils Irop lot; ear, bien (iuc la reuniou \\)l parfaite en apparence, la cicatrice pourrait netrc jias assez solide et se dechirer. Mais, d'un autre cole, on doit cousiderer la tendance des parties molles ä etre divisees par l'action du lil, ce qui oblige ä enlever la suture aussitöt quo la section eomnionco a so faire. Sous le rapport do la facililo des dechirures, il ya, entre les tissus, d'assez grandes differences; quelques-uns, comma le tissu cellulaire, l'appareil tögumentaire, se divisent tres-promptement; d'autres, au contraire, tels que les tissus fibreux, resistent tres-longtemps, des mois entiers. Getto imminence dos döebiruros ost d'ailleurs subordonnee encore au plus uu moins depaisseur des (ils et des tigcs.
L'incertitude quo I'on a toujours sur le degre de solidite du tissu inodulaire ou de cicatrisation fait quo Ton no doit jamais enlever tousles (ils ou toutcs les öpingles a la Ibis. Si la suture osl pratiquoo a un soul (11, on le coupe d'abord de maniere a separer tons les points quo Ton enleve Tun apres I'autre, on commencant par les moins importants, ceux que Ton a serrös les derniers. Un premier lil extrail, on pout juger si la cicatrice a assez do solidite pour qu'on puisso enlever les autres, el on agit ainsi en toute sörote. Pour Vex traction des lils ou des 6pinglcs, ou les lire do gauche a droile, en pressant en sens inverse avoc I'indcx do la main gauche sur le point do sortie. S'il s'agit d'une suture entortilloo, on se serl avec avantage du porte-aiguille, dc pinces h dissequer ou a anneaux, pour operer I'extraction des epingles; apres lour sortie, on pout laisser en place le lil qui continue encore quelque temps a soutenir les lovrcs do la plaie; copendant il ne faudrail pas le laisser trop longtemps, oar il retiendrait le pus qui se forme toujours dans les ouvertures des epingles, el il en resnlterail uneirritation susceptible do detruire tout le travail dc cicatrisation deja fail. En touto cir-conslance, on n'enlfeve jamais ce Til sans avoir damp;ruit les adherencos avecla peau par des lotions d'eau tiede. Pour la suture enchevillde, on coupe avec un bistouri les (ils qui embrassent les liges, el en ayant soiu avant do bien assujetir celles-ci. Pour les sutures ä (i!
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DE LA COMPRESSION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i:i3
siinnii', (Hi coupe Ics anscs et les mcuds avec des ciseaux clroils el mousses.
Lorsque quelques points su delaclionl accidenlellement, il faul s'abstenir de los renouveler pour peu qu'il so soil passe im jour ou deux et que deja l'iuQammation ait commence ä se developper. II vaut mieux alors, si on ne juye pas !a cicatrice asscz solide cl si les points qui restent ne sent pas suffisants, maintenir la reunion par un bandage ou par des bandelettes agglutinatives, et memo par ces deux moyens ä la Ibis, s'il est necessairc.
Apres l'enlevement du fil, on surveillera allenlivement les par­ties pour reconnaitre les accidents consecutifs, parmi les(|ucls il faut toujours eompter les plaies lormees par I'introductioD des fils ou des ^pingles. Le plus souvcnl, il est vrai, la cicatrisation de ces peliles plaies est prompte et achevee en quatre ou cinq jours; mais, eommc elles suppurent toujours plus ou moins, il pent se faire que leurs orifices s'obstruent par de petiles crofttes qui se forment con-seculivemenl ; alors la suppuration arretee distend le [)etit trajel el produil une irritation qui peul aller jusqu'ä delruire la cicatrice'. Cost pourquoi il faut toujours avoir soiu de laisser libro et propre l'orilice de ces trajets el d'cnlcver ces j)etites croulcs aussilot qu'clles commencent ä apparaitre.
Les autres soins ä prendre concernenl les complications acciden-telles qui peuvenl survenir. Si un til tombe ou s'arrache, il faut veiller a la plaie qui en resulte et donner un 6coulemenl facile a la suppuration. Si le fil, trop serre, determinail un etranglement, il faudrait le reläclier on le couper inuiiediatemcnt el ne le replacer que lorsque I'inflammation aurait disparu. On surveille ensuite pour reconnaitre, par les syraptdmes locaux ou generaux qui peuvenl survenir, si on n'a pas pince ou saisi dans le 111 quelque organe im­portant qu'il faudrait, dans cocas, aussilot degager. etc.
CHAPITRE 111.
lgt;c la compression!
La compression est un element oporaloire esscntiellement distinct de In reunion el de la division, consislanl en une action par laquelle inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 28
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4:J-t-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I'l. LA COMPRESSION.
on tend a resserrer, ü rapprocher les molecules d'un tissu, It's par­ties d'un organe, pour endiminuer le volume, en changer la forme, en modifier la nature. La compression cst quelquefois un rnoyen llierapeiUique direct; d'autres Ibis, eile vient dune (ausse position ou accompagne accidenlellement rapplioation des appareils , des harnais. Ses applications utiles, non moins que les accidents fre­quents dont eile pent 6tre cause quand eile est employee d'une ma-niere imprudente ou mal raisonnee, nous ont paru des raisons süffi­santes pour envisager cet element chirurgical d'une maniere speeiale.
; I. — Effets generaux dc la compression.
La compression, qu'on peutexercer d'un nombre infini de manieres, produit des effets divers, variables surtout suivant rintensile el la duree de son action, el aussi suivant la nature des parties snr les-quelles on I'exerce. Quand eile est lagere, iiislanlan6e, bornee a unc surface jicu etendue de la peau, eile entrave ou suspend seulemenl la circulation capillaire, qui se relablit aussitöt que la compression cesse, sansqu'il en resulte d'aulre effel conseculif. Si la compression raquo;.#9632;st plus prolongee, mais toujours exercee ä im faible degre, eile produit d'autres effets dont I'liommc seul pent transineltre la sensa­tion; e'est d'abord un malaise local, un sentiment de chaleur des-agr^able, de fatigue, d'engourdissemenl, qui ne dönote pas seule­menl un trouble dans la circulation de la partie coinprimee, mais aussi dans les functions des iierfs qui s'y distribuent. Porlee ä un plus haut degre encore, la compression produit lous les effets resul­tant de la suspension du cours du sang et des fonctions nerveuses; les parlies se paralysent, sc tumelicnt, deviennont le siege d'engor-gemenls plus ou moins considerables, qui peuvent encore dispa-railre si la compression cesse ii temps, mais se terminent par la mortification el la gangrene des parties si Faction compressive se prolonge.
Outre ces effets locaux, primitifs, la compression pent encore produire des effets secondaires plus ou moins eloignes, s'opposer ainsi au libre jeu des organes, ä l'exercice des grandes fonctions organiques, predisposer ä des congestions, etc.
Enfin, iiulependammcnt des effets generaux que nous venous de mentionner succinclement, la compression produit encore des effels speciaux dependant de la maniere dont on I'exerce.
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COMPHESSIOH GK.NKHAI.i:.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4;i-'i
;i 2. — Modeä divers de compression; effcls spcciaux,
Oi\ pout exercer la compression de plusieurs manieres difförentes, dont les priucipales sont : la compression ginerale ou circulaire, hi compression locale ou latirale el la dilatation, dans losiiuellcs ren-trcnt ä peu pros tous les modes connus dc compression.
1deg; Coinprcssioii g'tMieralc ou circulaire. — On appellc ainsi la compression qui s'exercc dans tonte la päriph^rie d'une par-lie; ellc est, par consequent, praticable sur loutes les regions du corps autour desquelles il y a possibility d'appliqoer an appareil conlinu. Toutelbis, comine eile peut devenir nuisible par I'extension de son action a des organes cssenliels qu'il Importe de manager, ainsi qu'il arrive quand on comprime autour dc I'encolure, do la poitrine, duventre, ce mode de compression ost particulierement reserve pour Alre applique autour des membres ou des autres regions ou Ton no risque pas de compromeltre des functions impor-tantes de la vie; cependant il y a des cas asscz nombreux oil Ton est oblige de l'appliquer autour du corps.
La compression circulaire est employee ä la Tois pour produire des effcls mecaniqucscl des cffels therapeuliques. Comme moyen meca-nique, olle sort surtout a ninintenir en place des parties devices dc levir position naturelle a la suite de ruptures, de fractures, dc luxa­tions; on 1'emploie aussi pour nrreter provisoirement le cours du sang, pour empteher I'absorption d'un virus. Comme agent thera-peutique, on I'a employee pour dissiper des engorgements chroni-ques, des infillralions sanguines, certaincs collections purulentes, difficiles a faire rösorher d'une autre maniere; pour combattre des inflammations arliculaires, des hydropisies synoviales, des varices, des ulceres calleux, etc. On a cru pouvoir encore utiliser la com­pression circulaire aulour du corps dans les cas de meleorisme, d'hydropisie; mais on n'a que de tres-rares excmples de succes obtenus par ce moyen.
A quelque titre qu'on I'emploie, la compression circulaire nccessile les mAmes precautions generales. Ainsi, en la considcrant surtout comme moyen Iherapeutique, pour quelle soil efficace et saus danger, on doit I'exercer sur la plus grande etendue possible de surface , d'une maniere cgale, el an moyen d'appareils cxaclement adaptes a la configuration des parties. Do plus, eile sera toujours
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4:30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UK I.A COMPRESSION.
moilmv; alors, si eile est conlinuöc longlemps, eile protluil des cffets rcmarquables, eile seconde la contraclililö tics lissus, facililc la circulation dans les vaisseaux lymphatiques et veineux, diminue lo volume des parlies el leur communique une excitation favorable, sans nuire aux fonclions vitales. Mais, pour cela, il ne faut pas qu'elle soil portöe au point d'empöcher ou de ralentir la circulation; car alors.au conlraire, eile determine des etranglements, Tatro-jiliie, la 'gangrene des parties, etc., effets qui se manifestent d'au-lanl jilus facilement que I'aclion comprimante s'exerce sur unc surface plus limitec. On .sail ainsi qu'un lien eti-oil, serrö aulour d'un membre, produit presque inslantanement de la douleur bienlöt suivie d'engourdissement, de tumefaction, du refroidissement de l'exlrömite du membre, el meine de sen sphacele general si la com­pression continuait longtemps au meine degrö.
Ccs accidents possibles de la compression Tout unc nöcessitö d'on surveiller conslamment l'emploi, eitle renouveler souvenl I'cxampn laquo;les parties, au moins pendant les premiers jours; ainsi, quand on voit, apres I'application d'un appareil compressif, la souffrance de l'animal continuer ou s'accroltre, la Qevre se developper, Tappni se faire difficilement, il y a necessiie, si rien d'aillcurs n'expliquc eetie aggravation des symptömes, de defaire l'appareil, de vörificr l'elat des parlies, et souvenl de ne les soumettre de nouveau a la compression que lorsque les accidents survenus sont dissipes.
D'apres ces considerations, il serait peul-eliv utile de fixer, pour etre en mesure d'eviter les accidents, ä quel degre la compression commence ä el re nuisible , et a quel point, par consequent , i! eon-\ienl dc la limiler. Mais une teile fixation est, sinon impossible, du moins cxtrememenl difficile, vu les varieles offcrtes par le degre do resistance des tissus, la nature des indications, l'action des appa-reils. Tout ce qui est possible, c'esl de poser les regies gcnöralos suivantes, qui, au resle, suffironl dans la pratique :
Iquot; La compression etanl toujours inutile el tres-souvent nuisible #9632;ur des parlies parfaitement saines, ne devrajamais y etre exorcee qu'en eas d'absolue n6cessil6.
iquot; Sur les parlies malades, la compression ne depnssern jamais le degro striclement necessaire pour produire reflet qu'on dosire.
:!#9632;' Lorsque la compression doit eire un peu forte el de longue duree. ne lui doiiner luule son inlensile que graduelletnent, aim d'v habituer peu ä peu les parties.
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COMPRESSION LOCALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4-37
4quot; Procöder de ini'mo graducllcnient f[uaiul on \rul la faire Les­sor; car, ainsi quo le faisait observer, il \ a döja loDglemps, J.-L. Petit, lorsque, dans dos engorgements produits par dos ban­dages trop sori'ös, on supprime tout-ä-coup la compression, ct (ju'ou laisso la partic en pleine liberty, sans rien opposer a son accroissemenl, l'endroit comprim6 peut augmenter encore de volume considörablemenl et 6tre altaqud par la gangrene.
Cos principes, rigoureusement appliques, servironf de regle ä loutc compression agissaut a la fois sur uue cerlaine masse de lissn.--.
'£quot; Compression locale on laterale. — La compression laterale cst cello qui a'agit quo sur mi soul point, plus ou moins circonscrit, nu lout an plus sur deux points opposes des membrcs ou du (rone. Lorsqu'elle est seulement temporaire, on I'cxerce avee la main ou des instruments particuliers qui ne portent quc sur le poinl mi la compression doil agirj niais (|uand eile doit fetre permanente .#9632;I d'unc certaine 6nergie, il faul se servir d'appareils circalaires, quc i'on dispose alors de maniere ä ce quils ne portent quo sur le moins de points possible en dehors du lieu ou la compression ost neeossairo. Co mode de compression, dans tous les eas, exigc, pour etre efficace, quc 1'organe a comprimer soil appuyo presqu'im-mediatemenl sur un os. II est plus douloureux quo le precedent, el souvent ne poul elro supporte quo ires-peu do temps. Si on I'appli-(|ue sans precaution, il expose beaucoup plus quo la compression circulaire h la formation d'eschares caniirdneuses.
Comme la compression generate, la compression locale prut etre employoe au double litre d'agenl i!!ecani(|uo et d'agonl llierapeuti-que. Comme agent mocaniquo, olio sort a intercepter le cours des liquides dans lours eanaux , ä ramener a lour position naturelle des parties devices ou dolbrmecs, a mainlenir I'oduitos des her­nies, des chutes d'organes, etc. ; a arreter los hemorragies dans les plaies roeenles, ä faire obstacle a 1'engorgemenl ou bourgoonnonienl considerables des plaies ancionnos, etc. Dans tous cos eas. la com­pression doit olre aussi legere quo possible, et no Cairo obstacle, en aucune facon, a la circulation et aux autres fonctions dos parlies.
Employee comme agent lliörapoutique, la compression locale con-vient surtout pour la destruction do certains tissas anormaux. En offel, quand on rexercc sur un poinl limile, la compression, com-mcncanl par diminucr la quantitö de sang qui pönelre dans les lissus, rend leurnulrition incomplötc, d'oü resultcunarril de devc-
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438nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; U1! LA COMPRESSION.
loppement et ['atrophie ; ou bien eile ugit plus directetnent encore en determinant une irritation propre a faciliter la resolution de la maladie; et e'est ainsi qu'elle peut convenir pour guerir certaines tumeurs sanguines, fongueuses on ganglionnaires, des epanehe-mentss6reux, des trajets fistuleux, pour detruiredes parlies dures, osscuscs, (gt;te. A ce point de vue, celle compression peut elrc com-paree, quant ä son action, aux medicaments fondants. On la pra­tique a plusieurs degrfe, suivant que les tumeurs ou engorgements que lou se propose do dissiper sont plus anciens, plus durs, plus indolents, plus difficiles a exciter. Lisfranc en ctablit ainsi jusqu'ä six degres :
lor Degre. Constituö par I'application simple de bandelettes em-plastiques, elablissant une sorte de bain animal autour de la tumeur, en v retenant la maliere de la perspiration cutanee.
2c Degri. Compression legere avec des tours circulaires de bände ou un appareil de contention quelconque.
3e Degri. Compression un pea plus forte faite avec dos pelotes d'etoupes, des cones d'agaric, maintenus par une bände ou un autre appareil adapte ä la conformation des parties.
ie Degri. Compression plus forte, par le mamp;me Systeme ou avec les compresses graduees maintenues par un semblable proc6de.
5e Degre. Compression encore plus euergique, etablie avec I aide de corps solides, d'attolles, de plaques m6talliques , etc., que sou-tiennent les bandes ou d'autres appareils. A cc degre, la compres­sion ne convient que pour les engorgements chroniques, indo­lents; eile serait nuisible sur des parties ou existe encore, l'elömenl inflammatoire.
elaquo;quot; Degre. Malaxalion de la tumeur pratiquee avec plus ou moins de force pendant un certain temps, et renouvelee en raison des indications.
A ce mode de compression, d'ailleurs, sappliquent les regies quot;encrales propres a la compression circulaire. Mais comme ses effets immedials sont plus prompts, il fant la renouveler plus souvent; car sur nne tumeur, pnrexemple, la diminution rapide de celle-ci finirait par rendre trop 16gere la pression de l'appareil. 11 convient m^rne, do crainle de reeidive, de la continuer encore quelque temps apres la guerison. Si la tumeur est mobile, roulante, on I'emp^che do fuir, d'echapper ä la compression, en I'entourant do compresses circulaires, au-dessus desquelles on applique les pelotes
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DILATATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 439
compressivcs. — Cetle compressioa esl conlre-iadiqu6c quand los
parlies soul cnllammoes, de consistance inegale ; quand los lissus sont ramoliis, pultacös, ou commeacent ä subir ilcs dögönerescen-ces partielles; quand ils sont bosseles, uloeres, etc.
3laquo; Dilatatiun. — La dilatation est la compression e\erc6e de de dedans on dehors. Elle so pratique quand Ton veut obtenir l'agrandissement d'ouvertures, canaux ou caviles, nalurels ou acci-denlels, el pour emp^cher la fermeture d'ouvertures ou canaux elablis artificiellement dans un but thörapeutique ou autre. Dans le premier cas, on opfere sur des tissus sains ou ii peu pros, doni on met cn jeu l'extensibilit^ par un effort longtemps continue el insensible; dans le second, il suffil de s'opposcr a la contractilite.
La dilatation par effort prolongö et insensible, qui recoil une ap­plication si frequente en Chirurgie humaine, par exemple pour le trailement des retrocisseir.ents de l'urfethre, est ä peine usilec en Chirurgie veterinaire. Des cas analogues do rolrccissenients de l'ure-ihre, du canal salivaire, du canal lacrymal, etc., peuvent cepen-dant so presenter; alors on ferait usage, de menie quo los chirur-giens, de canules, de sondes rigides, de sondes flexibles en cuir, en baieine ou en caoutchouc, de bougies, dont on augmenterait graduellemenl la grosseur ä mesuiv quo la dilatation s'opörorait, pour obtenir le calibre voulu dans le canal nalurel.
La dilatation ayant pour objet de mainlcnir lo trajol d'une Ouver­türe accidentclle, est d'un emploi plus frequent ; nous aurons plu-sieurs fois occasion de citer des cas ou eile devienl necessaire, coinnie apres la ponetion de la panse, rurethrolomio. On fail alors usage d'eloupe arrangoe cn tentes , en bourdonnets , d'eponge preparöe . de sondes ou de canules , etc., le tout reconvert d'un bandage qui mainlient los parties en place et aide ä leur action.
Quel quo soil le mode de dilatation employe, loujours on se conlbr-mera ä la prescription generalc de n'agir quo lenleinent, graduelle­menl , pour oviler los accidents de mortification, de gangrene, que (oute compression violente et liative no manque pas de determiner.
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SECTION n
OPERATIONS GENERALES.
On appelle op£rations ge^rales les operations sans siege lixc-c'esl-ä-dire qui peuvenl etre praliquöes sur tous les points du corps, et les operations qui, bien que prutiqiiees dans uu lieu anatomique-ment dulcrniinc, produisent des effets g6n6raux. A celte section appartient notamment une classe d'operations tout-ä-fail ä part, telles quo I'Smission du sang, ['application des exutoires eidufeu, Vacupuncture, la clavelisalion ., etc., el auxquellcs on pourrail don-ner la denomination commune d'operations medicinales onprophy-lactiques, attendu qu'elles onl pour objet, non pas de remedier a des desordres locaux, mais de determiner certains effets qui reagissenl medicalement sur les tissus voisins ou sur I'ensemble de l'öconomie.
des operations medicinales , lt;iui so pratiquent ordinairemcnl sur des tissus sains, avec des instruments peu compliques et en petit nombre , et par des precedes generalemcnt simples , ont encore recu le noin d'operations dc petite Chirurgie. Connues do tout temps, selon toute apparence , elles furent les premieres pratiquamp;s; elles constituent ä peu pres toute la thörapeutique chirurgicale dos peu-ples barbares ou iguorants ; el chez les peuplcs eclaires, ee sent elles qui reroivent les plus nombreuses applications. Lear 6tude,'pour ces difförents motifs, merite une attention toute particuliere.
CHAPITRE PREMIER.
Emission lt;lu sang-.
I.'ibnssioN Dir sang constitue une operation g^neralc, designer habituellement sous le nom de sni'jt'n:. Nous dirons quelques mni--
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DE LA SAlCNfiE E.N (;i-\tlt\L.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4-tl
sie la saignce considör^e d'uae manicrc göndrale, avant d'enlrcr dans quot;cxamon dos difKrentes in6iliodcs mises en usage pour la pra-li(]ucr.
ARTICLE Kquot;.
DE LA SAIGNfiE EN G£n£RAL.
;, 1. — Definition , synonymie , division , historitiuc.
La saignEe est uue operation consistant dans l'övacualion , hors de rdeonomie, d'une certaine quanlite de sang, aumoyen (Tunc Ouver­türe pratiquöe sur un ou sur plusieurs vaisseaux, arteriels, veineux on capillaires, dans un but thörapeuüque , hygiönique ou experi­mental.
Pour designer la saignce el les moyens divers qui servenl a la pratiquer, diflerentes denominations onl t'Ue adopt6es. D'abord ,
c
onsiderant la nature meme de l'op6ration par laquelle on ouvrc
une voie an sang, on a propose le nom generique d'angeiotomie (de Ayysiov vaisscau, et rspveiv couper), (leite expression n'a pas prevalu, et avec raison, car eile n'indique qu'une partie de Foperalion, la section du vaisseau; clle nVn rend pas 1'objel esscnticl, qui esl remission du sang, avec aulanl dquot;exactitude que lo mot saignec . passe, avec cetto signification precise, dans 1c langagecomraun.
Neanmoins, pour designer dune maniere plus speciale la saignec par ouverlure des arteres et celie par ouverture des veincs, on a generaleraenl adopts les mots Ag arieriotomie [xprmciz artere, ztpviiv) et de phlehotomic i'/'^-j whw, r-fj-viij); ce dernier mot d'ailleurs n'est |)as nouveau, car il etail ddja employe par les anciens mede-cins et velerinaires grecs el remains. A la rigucur , il faudrail dire: saignfa par arteriotomie, soignee par phlebotomie; mais 1'usage a\ant donne a ces mots, enonces seuls, la nienic signification, on les ernploie sans cetle pöriphrase. De ces deux mots, on a fail encore I'expression do arterio-phlebotomie , usilee pour indiquer I'ouverture simullanec d'une arlere el d'une veine. Quant ä Immis­sion du sang par ouverlure des vaisseaux capillaires, on I'appellc simplement saignce capillaire,
Oulreces denominations, on ernploie encore et assezg6n6ralement, dans lo langage chirurgical, les expressions dc^ saignee generate et de saignee locale. Par la premiere on entend rouvcrlure d'un gros vais-
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Winbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION DU SANG.
senii produisanl unc Evacuation de s;iny dans la totalite de 1'appa-reil circulatoire. La seconde, ou saiga^e locale, est celle qui esl pratiquee de maniJ're ä ne produire quo le degorgement du point oü se fait I'operation. La phlebotomie est plus particullercment con-sideree comnn'saitruee ijeuerale ; la saiynee capillaire est, au con-traire, exclusivement locale ; rarleriolomic tient do l'une el de l'autre.
Pour I'elude do la saigneo, nous suivrons la division naturelle-ment indiqu^e et universellement adoptee, el qui est fondeo sur la nature des vaisseaux. Nous aurons ainsi a examiner succcssivemenl la phlibotomie, Wtrtvriotomic et la saujnee capillaire. Nous no lerons jias une classc a part de Vartirio-phUbotomie, vu ((ue, par los ine-thodes misos on usage pour la pratiquer, olle rentre toul-ä-lail dans la saigr.oe capillaire.
La saignee sous ses formes diverses, est connuo depuis un temps immemorial. 11 est memo probable qu'elle ost Voporalion la i)lus aneionne ; ainsi, losCliinois, los Indiens, los Egyptiens, los Grecs la pratiquaienl J)ion avanl quo la mödocine fut constitute commc science, Iiion avant Hippocrate, par consoquent. On n'est pas au-Iromont fixe sur la date do son engine. On no Tost pas davantage d'ailieurs sur la maniere dent la saignee a etc trouvee. On pout concevoir toulefois quo cela dut se faire tout naturellement : Tidoe en vint sans doute la premiere fois qu'on observa le soulagemenl produit par une hamp;norrhagie ; et la premiere blessure lailo enseigna le procö(16 pour imiter cello ressource critique do la nature. Aussi , lorsque Pline fait honneur do sa deconvorle ä l'hippopotame so piquant los jambes aux rosoaux du Nil pour se debarrasser d'un trop plein de sang, et lorsque Gallon l'attribue ä unc ciiövrc qui, atteinle d'une violente inflammation ä l'oeil, dut sa guerison ä une blessure faito par une branche d'arbre qui lui fit pordro beaucoup do sang , ils pronnont tons deux une poino inutile. La döcouvorto (\c la saignee esl Tanivre do tons et de lous los temps.
Malgre cotle antiquity excessive, co n'est quo depuis une öpoque pen reculöe quo la saignöe a cto appreciee a sa juste valour. Pen­dant des siocles, el notammonl pendant lout le temps que rcsta inconnue la circulation du sang, il no fut possible, ni do lircr dc cotle operation tout le parti qu'on aurait pit, no sachant pas rcconnaUrc tousles casoü olio ctait vraimenl nöccssairc, ni so pre­server de ses dangers faule de savoir distinsucr los cas oti eile ölail
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UK LA SAKi.MiK EN liEKKUAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; plusmn;plusmn;'6
inutile ou noisible. La tradilioiraquo; , une routine aveugle en guidaient seules I'emploi, rendu i)lus dcreglü eacore par los idoes fausses, souvent exagerees, quo Ton se faisait de l'influence de l'op6ration sur lo reste de l'^conomie. Aussi la saignöe esl-elle de toutes les opera-lions, ccile qui fournirait, si on etait tente de lecrirc, lliistoire la plus curieuse par les abas, les errears de lout genre, les supersti­tions incroyables dont eile a ele I'objet dans les siecles qui nous ont precedes.
Co qui est surtout remarquable sous co rapport, c'esl 1'usage abusif qu'on a fait, presque de tout temps, do cetto operation. On saignait ainsi a peu pros sans discernement jtour toute espeec de maladie, et comme on ne connaissait pas la circulation et quo Ton n'atlribuait guere a la saigneo qu'une action locale, on 6tail arrive, par suite do la variete du siege des maladies, a la pratiquer sur tons les points du corps. De tolle sorle qu'il n'esl peut-6tre pas un vaisseau superficiel, veine ou artere sur lequel on n'ait autrefois mis on pratique cette operation.
Doja, chez les Grccs et los Romains, on saignait les animaux, non-seuloment ii la jugulairc, ä la sajiheno, aux veines de l'avant-bras et de la poitrine, mais encore a la face, ä l'oreille, ä la tempe, ä la levro superieure, mix naseaux, au-dossous des niächoires, au pa-lais, au flanc, au-dossous do la queue, au genou, au jarret, a toutes les jointures, en un mot, el aux dil'iorontes parties du pied, a la couronne, au talon , a la pince el ä 1'espace inlordigilo chez les ruminants. Los hippiatres du moyon-ago, rencherissant sur les an-cions, signaleront do nouvelles veines, appelant veines toute espece de vaisseaux, et recommanderent encore la saigneo : au sommet de la lote, ä la cloison lt;lu no/, a la levro inforieure, a la face inferioure de la langue, sur le dos, ä la cuisso, auperinoe, aux canons, aux paturons, etc., poussant ainsi l'abus jusqu'ä sos derniores limites. L'on pent compter de la sorto, tout compris, une soixanlaino do points ou la saigneo a etc prescrite. Lafosse, un dos premiers qui so soient oleves conlre cette coutume do saigner sur tons les points du corps oil il y avait des vaisseaux apparonls, fail observer qu'il y a meine des ouvrages oü l'on indique, d'aprfes Solleysel, des sai-gn^es dans des endroits oü il n'y a j)as lo moindre vaisseau.
D'autres abus et erreurs concernant les indications, lo manuet operatoire, les soins sccondaires, pr^paratoires ou consecutifs do la saigiiee, etc., s'etaienl ogalomonl porpcluos ä travcrs les siecles;
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4-44nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^MISSION Igt;1 S.VM.,
Nous en cpargnerons au Iccteur l'önumäratioD inulilc, (|iii nrouve-i-iiii seulement ce que nous avons dit d6jä, i|iu' la saignee, mal-grö son anciennetö, est presque une conquöte aouvclle de la Uiö-rapeutique.
Depuis Bourgelat, la saignee, chez les animaux domesliques, a eto eludife dune maniöre assez complete. Les auteurs qui en onl traite aver le plus d'amp;endue sont Lafosse raquo;, Chaberl '2, Vatel 3, II. d'Arboval ', M. Renault 5, pouvant fournir ensemble les 616-ments dune bonne elude de cette operation. Le present chapilrc offrira le resume delaille de ces Iravaux , el de tout ce qui a 6te, en oulrc, jiuhHe sur cette question, indöpendammenl des points assez nomhivux qui out etc completes ou eclaircis par nos iveher-clies particulieres.
J 2. — indications de la saignee.
La delenninalion des indications de la saignee esl im des points de l'histoirc de cette operation (]iii a suscite le pins dc controverses ; el pendant longtcmps il \ cut, sup cette question, grande confusion el obscurite. Chez les anciens, on saignail surtout pour la fievrc ; mais comme onvoyail alors partoul lievre ou plethore, il sen suivail qu'on tirail du sang a pen pros en toute circonstance. Gel emploi dc la saignee a 6le depuis considerablement limile, el Ton pent dire epie la fixation mamp;hodiquc el raisonnee des indications do la saignee a öle Tun des plus grands progres quait fait cede operation de noire temps.
Toutefois, meme encore aujourd'hui, il serail difficile d'eiahlir ces indications d'une mauierc absolumenl satisfaisante. Pour ic pouvoir, il landrail cdiinaiirc cxactcmenl les effcls locaux el gono-raux de la saignöc, savoir au juste ce qui se passe dans le Systeme circulatoire quand le vide s'y fail par recoulemcnl au dehors d'unn
1 Diclionnaire d'hippiairique . I. IV, nrt. Saigneb.
-' Instructions et Observations sur les maladies des animnux domesliques , I III . p. 94.
; Elements de Pathologie veldrinaire, olc. , f.ll . p. 331.
1 Diclionnaire de Midecine . de Cliiruroie el d'Hygiene relcrinnires . uiiih'-
S.MGNEE , SCAniFICATIONS , VeNTOUSES.
Vnison nistiquc du A'/.V1 siecle . chap CiUHunciE VETEniNAinE.
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DE LA SAIGM-F. ES CK.MiliAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;445
parlio du Duide qui le remplil ; or, nous n'avons sur lout cela lt;|ut' des notions incerlaines, et Ton ne peut d'ailleurs accorder aucan civilil n cos eiTets divers, plus oa moins hypothetiques, qu'on a chcr-ciiö ä distingucr par les noms de saiynees spoliative, ivacuative, depletive, rivulsive, derivative, etc., expressions de la vieille the-rapeutique, peu usitees, du resle, depuis que le pddantisme du langage a fait place ä une manierc do s'exprimer plus propre a rendre les fails dans leur simple realile.
Toutefois, ä delaul d'une certitude absolue, 011 peut apprecier les effets de la saignee d'une facon süffisante pour en tracer les indica­tions les plus itnportantes. lit sans entrer dans une discussion deplacee ici, il nous suflira de dire que la saiguöe, locale on yöne-rale, ne peutagir que de lune des maiüeres suivantes :
1quot; En diminuanl i'activite circulatoire, lorsqu'elle esl pratiquee sur un sujet clicz lequel le sang est suraboodant ou meine dans sa proportion normale ;
'2deg; \a\ rappelant, au contraire, cette activitc par l'espace libre (ju'elie rend au sang, lorsqu'on la pratique sur un sujet dont la cir­culation a etc, par une cause quelconque, presque suspendue ;
3laquo; En develnppanl la faculty d'absorption , notammenl lorsquc cclte faculte esl affaiblie par un elat pldthorique;
V' En aidant ä debarrnsser 1'economic de substances elrangeres qui pourraicnl avoir 6t6 introduites par absorption dans le systeine sangnin.
Ces divers cffels suffisent pour raotiver la presque totalitö des indications veritablemcnt ralionnelles de la saignee; et, dans tons ces eas, guivant le but pnrliculier qu'on se propose, la saignee pent ctre succossivement curative , palliative . preservative ou prepa-rante.
A. Ln diminution da I'activite circulatoire esl reffet en vuc duqucl la saignee remplil les indications les plus frequentes el los plus variees. Elle offre ainsi le moyen le jtlus avantageux, par sen efficacitd el sa simplicity, de combattrc laplupart desdesordres dus ä l'exces ou seulement h la presence du sang , tels que : unegrande excitation vitale, une vive douleur, l'inflammation dun ou de plu-sienrs organcs, une hemorrhagie ahondante, etc.
Col elat pent el re local ou general. Dans le premier eas, il est reconnaissahle ä dos sympliVnes specinux assoz variables; I'mi fail alors usage de la saignee genei'ale ou de la saignee locale, pratiquee,
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44ünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSIOlaquo; Itl SANG.
soil cn ouvranl un vaisseau cnii communique avec la parlie malade,
soil en operant uno saignöe capillaire.
Quand cot etat est yenöral ou toul au moins quand il a produit sur roconomio cntiere cd ensemble de phenomönes consliluant ce qu'on appelle \a fiiore, c'est la saignöe genorale qui csl nocossoiro. Getto saignöe est alors indiquee par toute la serie des symptömes cai-acte-ristiques de la fievre, toujours ä peu pres los mfemes, quelle quo soit leur cause premiere. Cos symptömes, on le comprend, sont principalement fournisparl'appareil circulatoire; parun poulsplein, ihn-, froquoul, qui dooolo l'elat de la circulation dans los gros vais-seaux; par la rougeur et la chaleur des muqueuses, indiquant la repletion dos vaissoaux oapillaires. D'autres signes s'ajoutant a ceux-ci, confirment le diagnostic special de cot ötat particulier de roconomio ou la saignee est necessaire; tols sont; le gonüement des voines superficielles , la chaleur et la söcheresse dela peau; la cha­leur de la bouche, de l'air expire; uno plus grande ardour chez los animaux, lesquels, en momo temps, sont prompts ä se lasser, facilcment ossoulllos, ont la vue Inrnbloe, donnenl de la löte centre ios obstacles (puls rencontrent, etc.
Ccs differents symptömes peuvent appartenir ä un etat morbide dorlaro, local on general; la saignee, alors, devient un agent thera-peutique energique, I'anliphlogistique par excellence. Quelquefois, ils so maniloslont saus olro determines par aueune maladie appa-routo; ils sont, dans ce cas, le signe d'un leger trouble fonctionnol quisedissipe par la soustraclion d'une certaine quantity de sang. La saignee est ici plus particulibremont preservatrioo, en co qu'ollo pr(''.-vient los dosordros plus graves quo la persistance de ce trouble pourrait occasionner.
Cot etat general de trouble, consöquence ordinaire d'un exces de repos, de l'usage d'alimcnts trop abondants ou Irop nutritifs, quel­quefois le ramp;ultat accidentel de l'inobservatioQ dos regies de l'hy-gione, se presente plus habituelloment tons les ans au retour de la veüetalion; et c'esl on vue de le prevenir qu'est nee la coutume presque universelle de saigner les animaux a cetle epoque.
Getto saignie du printemps, comme on l'appelle, quoiqu'elle soll aussi usitoe en automno , dans dos circonslances loul-ä-fait identi-ques d'ailleurs, est une pratique deja forl ancienne. Dans l'antiquite memo, on en faisait un veritable alms, et sur les hommes aussi bion quo sur les animaux. Ainsi, Pline parle, en les blämant, de
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DE LA SAIGNäE EN (iLMülAI..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -1-47
personnes qui avaient l'habitude de s'appliquer des sangsues tons los ans '. A l'ögard dos animaux, Vegi'co, pour no citer quo lui, rap-porte quo la saignöo annuolle ötuit dopuis loogtemps une coutume gonöralc, et il ajoule cjue los volerinairos prudents doivent s'abslc-air de saigner ainsi saus necessity, comme on 1c l'aisait souveut, altendu que si on y manque uno Ibis, dit-il, il on resulte ensuite des indispositions. 11 bläme surtoul cette saignöo, d'une maniere gen6rale, chez los animaux jeunes , ot onfm observe qu'elle a moins d'inconv6nients sur los animaux falls qji'on onvoic au pSiturage '-.
Dopuis Yögöoo, on n'a riou ajoulö ä cos procoplos, fort sagos pour lo temps, et quo los autours plus röoonls n'ont fait que röpötor; ce qui n'a pas onipöohö la coutume elle-mfeme de dögenöror de plus on plus on un abus centre loquol la reaction n'a 6le commonoöo (|uo par los cr6ateurs do la modooiue vetörinairc moderne. Ainsi, Lafosse condamne la saignöo du printemps, sous lo prötexlc quo la moindre quantite de sang oxlraitc d'un animal sain affaiblit celui-ci, co qui esl poul-ölro tomhor dans un oxeos oonlrairo. Bourgelat, Chabert, moins oxolusifs, blamonl aussi cette saignee du printemps, mais seuleinonl coinme pratique gönöralo, et ils la croient ulilo quand olio est individuellement indiquee par los symptömes spöoiaux annonoant la plölhoro.
Cello opinion, aujourd'bui gönei'alomont parlagöo par los veteri-naires, a ölö recemment ooinmenlee et expliqueo j)ar M. Goux, cl'Agen 3, d'une faoon tout-ä-fait judicieuse. Faisant d'abord remar-quer qu'autrefols, (laus rötat arrierö de l'agriculture, los animaux , souffrant tout l'hiver d'une alimentation insuffisanle, et passant lout-d'un-coup , au printemps , dans lour ötat de maigreur et d'appau-vrissement, h l'alimentation excitante el abondante fournie par lo retour de la vögötation, arrivaient trop rapidement ä un ötat ple-thorique prononcö, predisposant aux inflammations, aus coups de sang, etc., et M. Goux en conolut qu'alors la saignöo do precaution pouvait ölro vöritablemont utilo.
Mais aujourd'hui, ajoute-t-il, il n'cn est plus de mönio, grace a la röforme produito en agriculture par los prairies artificielles el los
1 Ptm., Hisloirenaturelle, \\\\\ . 12. ^Vecece, Art veterinaire, I, it.
' Snr hi snignve iln printemps; Journal ilex releriiuiires tin Miili, 1851 . T. XIV p .112
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44;gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION Dl SANC.
raciaes fourrageres; on a asscz du ressources alimonlaires pour nourrir ä pen pres en hiver comme on cte, et faire disparaltre ccs transitions brusques si funestes an LeUiil; el ainsi, la saignee tin prinlcmps est beaucoup moins opportune; et l'est d'autant nioins, que le |)iüpiielaire, par des melanges sagement combines, manage prudemtnent le passage de la nourriture sechs ä la nourriture verte. u Mais dans les exploitations, continue M. Gou\, oil I'agri-culture, en raison des circonslances parliculieres dependant, soit de rincurie du maitre, soit de la nature du sol lui-meme, esl arrieree et pauvre, ou les fourrages manquent, ou la paillo forme a ])eu pros la scule nourriture du betail pendant 1'hiver, dans ces exploitations, la saignee du printemps retrouve son utilile d'applica-lion. laquo; Knlin , sous de bonnes conditions generales , eile peul encore elre ulile, dans certaines circonstances exceptionnelles, pour les sujels qui, au printemps, laquo; sont al't'eetes de demangeaisons, d'erysi-peles, d'echauboulures, ou chez lesquels la mue du poll s'effeclue mal. raquo; Ce sont lä de sages preceptes auxquels nous n'avons rien a ajouler, et (ini suffiront pour guider le praticien prudent cherchant ä juger de l'opportunilö do la saignee du printemps.
La saignee prophylaclique peul et re encore indiquöe dans des cas autrcs que les circonstances generales qui viennent d'etre mention-nees, par exemple, lorsqu'un animal a eprouve unc vive impression, a etc surmene; quand ila ele soumis a une violente fatigue pendant de fortes chaleurs, etc. ; il est alors utile d'extraire du sang pour proveuir des fourburcs ou d'autres congestions plus ou moins gra­ves. La saignee de precaution est encore avantagcuse avant de pra-tiquer une operation dc quclque gravile, pour diminuer I'imtabilite, l;i douleur, el prevenir ainsi les accidents consecutifs qui peuvenl elre la suite d'unc Irop vive excitation.
H. Lc rappel de la circulation du sang est, avons-nous dit, le second effet utile de la saignee. 11 motive l'indication de cette ope­ration dans les cas oü la circulation est suspendue par une cause plus ou moins violente, comme cela s'observe assez souvent ä la suite de fortes contusions, de violentes blessures, et dans les diver­ses especes de syncopes. La saignee agit alors d'unc facon purcmenl phjsique; e'est le vide produil par la soustraction du sang, qui, meltant celui-ci en mouvement dans uu point, determine do proclie en proche le relablissement de la circulation entiere. La saignee, en pared cas. est une ressource execssivement precieuse pour sauver
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UE 1.A SAIGNßE EN CE.NtlUL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;A-i'J
les malades d'une mort imminente. Elle doil t^ire conlinuec jusqu'ä cc quo le puuls d'une artere, suffisamment 61oiga6e du lieu de la sai-gnee, indique, parson retablissornent, une marche normale du sang.
C'est en produisant un effet mecaniquo analogue que la saignfe cst utile dans les differcntes apoplexies. En outre, eile est alors I'uni-que moyen do soustraire l'exces de sang qui, en s'öpanchanl dans une region delicate, dans le cerveau, dans le poumon, compronict si gravement la vie. Quand l'apoplcxie est le r6sultat d'une disposi­tion naturelle du sujet, d'un etal general accidentcl, on ouvre les veines principales ; quand eile est produite par une chute, une contusion, etc., il est preferable d'ouvrir une artere se rendant au point oü la congestion est ä craindre. Souvent, ainsi, on a conserve la vie ä des malades pros de succomher ä un epanchement sanguin Iraumalique dans le crane, par une saiirnee a nne des arteres de la töte.
C. L'augmentation de la faculte d'absorption est un troisieme effet de la saignee, pouvant fournir des indications de celte opera­tion. Get effet, de decouverte moderne, a ete particulieremenl mis a jour par les experiences multipliees de M. Magendie. Get habile physiologiste, apres avoir demontre l'influence de Fetal plus ou moins prononce de plethore sur la faculte absorbante de l'economie, a pu ainsi, en modifiant artificiellenient cet 6lat, augmenter ou diminuer ä volonte la rapidite de penetration de medicaments, appliques sui-vant la melhode endermique , el arriver meme jusqu'a supprimer la faculte absorbante en injectanl de l'eau tiede dans les veines. Par la saignee, au contraire, le meine experimentateur a pu obtenir des resultats tout differents. En diminuant la masse sanguine, on hale en effet Faction de la force reparatrice, el Fabsorption generale. par laquelle cette force se manifeste, en est accrue d'autanl: conse­quence qu'ä defaut de preuve experimentale, le raisonnement au-rail pu faire prevoir.
(raquo;race a cette propriete, la saignee pent aider ä Faction des medi­caments, la rendre plus prompte, plus energique, ce qu'on savail d'ailleurs depuis longlemps. Ce n'esl pas d'aujourd'hui qu'on a I'ha-bilude de saigner avanl de donner des purgalifs, des sudorifiques et autres remedies parliculiers; seulcmenl, nos pr6d6cesseurs don-naient de cette coulume une explication plus simple, en disant qu'ellc avail pour but d'assuror Feffet des medicaments en lour dormant du large.
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 29
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4')Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION DU SAM..
Cost par suiif de la memo faculty des Emissions sanguines, que hi saignee apres la digestion n'est pus dangereuse, comme on I'a udinis pendant lanl de lemps. Des fails nombreux onl surabondam-rnent demontre le conlraire, et aujourd'hui, au reboursde leurs an-camp;tres, les veterinaircs n'ont pas de meilleur moycn (|ue la saignee pour guorir les coliques par indigestion; et eela sc comprend, oar la encore, en favorisant rabsorption, la saignee faeilitc l'6vacuation ties vaisseaux chyliferes.
D. La saignee, enfin, pout servir pour debarrasser Veconomie de substances ctrantjircs inlroduites dans le sang. C'esl dans les cas d'empoisonnements par absorption de substances veneneuses que eel effet de la saignee pent elre utilcmenl appliquö. La saignöc, alors, est d'autant i)lus efficace que le malade esl dans un elat de plethore jilus prononc6. La plethore, en effet, comme nous venous de le voii-, etant conlraire a l'cxercice de la fonclion absorbanle, empechc l'introduction de la substance vononeuse dans la masse sanguine; ct si, dans ees conditions, on ouvre la veinc (ini est sur le trajeldu point ou a ete depose le poison, on dögage assez ce vais-seau pour que I'absorption s'y fasse partiellement, mais en memo temps le sang ([ui s'est charge du poison I'entratne au-dehors en s'ecoulant.
En l'absence de eel etnl plethorique aidant ä l'action de la saignee, on v supplce en produisant une plethore artificielle et partielle, an moycn dune ligature placee en deeä du lieu, vcrs le coeur, ou le corps venencux a etc applifjuo, et Ton ouvre la veine au-dela. Le virus csl ahsorbe, puis entraino au-dehors par un double courant du sangqui va, d'une pari des capillaires ä l'ouverture artificielle de la veine, et d'autre part, par un mouvemenl relrogade, dc la liiM-ture ä celte meine ouverlure.
11 faut remarquer ici quo la ligature seule serait inutile, et n'em-pecherait pas I'inloxication consecutive si on n'ouvrait k^ vaisseau au-dessous pour donncr issue au sang empoisonnö qu'elle retient; au conlraire, la saignee seule pourrait suffire. Et lors meniü fjue le poison a p6nelr6 dans I'economie, il y a encore possibility do Tex-traire par de langes et abondantes saignees, surtout si Ton pout s'y prendre assez ä temps pour que la substance toxiquc n'ait pas en­core quille les grosses veines, auquel cas eile ira dc preference dans la direction qui Ini offrira moins de resistance. Enfin , en supposant quo la repartition du poison ail dejii eu le temps de so faire d'une
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DE LA SAIGNäE EN GtNKKAI,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 451
maniere ä peu pros 6gale dans toute l'öconomie, on concoit qu'une
large saign6e en soustraira toujours une forte proportion . laqaelle, a cause du couranl produit par Touverture du vaisseau, sera mamp;me plus grande, relativement a la quantite totale absorlj6e, qu'on ne li^ pourrait supposer en jugeant proporlionnellpinenl d'apres la masse de sang extraite.
. 5 3. — Contre-indioations de la saignee.
L'absence de l'une ou de l'aulre des conditions que nous venous d'enumerer esl un cas göneral de contre-indication de la saignee. Outre cela, il est quelques circonslances particulieres qui proscri-vent directement cetle operation. Ainsi, il ne faul jamais Temployer conlre les phlegmasies aecompagnant les maladies critiques, la gourme, la clavelöe, etc., et en general les maladies pustulcuses eruptives, attendu que la saignee pratiquöe avant Teruption I'arrSte, et prati(|uee apres, peut determiner des metastascs dangereuses. II ne faul pas non plus saigner pendant les grandes suppurations, de crainte de determiner la resorption purulente , et s'en abstenir en general pendant les periodes d'etat et de declin de toules les mala­dies , ce qui ne pourrait quo contrarier ou nrnMer I'effort repara-teur de la nature.
Si Ton considere de plus l'effet de la saignee sur le sang lui-mamp;me, qu'elle altere dans sa nature en augmentant la proportion de son serum, on comprendra qu'elle doit (kre contre-indiquee dans toutes les affections ayant pour principc im (Hat sereux ou aqueux du sang, dans I'anemie, la cachexie, I'anasarque, I'oedeme , I'hydropi-sie, etc., et dans tous les etats analogues que la saignee, non-seu-lement aggrave fortement , mais pent encore determiner a eile seule, lorsqu'elle est pratiquee sans mesure. II y a longtemps qu'on a remarque que des saignöes trop abondantos dclerminent ä la lon-gue des laquo; humeurs corrompucs, raquo; des hydropisies et autres maladies de ce genre. G'esl meme en vertu de cet eflet que la saignee est si generalemeut usitee comme moyen de favoriser l'engraissement du betail.
Rappelons enlin que la saignee, en diminuant la plenitude du Systeme vasculairc, favorise I'absorptioD de tous les corps Grangers dans reconomie ; d'ou la necessite de s'abslenir de saigner dans une atmosphere insalubre, au voisinage d emanations putrides et pen-
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J,quot;,-)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION lgt;l) SANfi.
dant les dpizooties tenant ä rinsalubritö des lieux , afin de ne pas hater I'introduclion des miosmes d616lferes el le döveloppemenl du mal. Cette rfegle est d'autant i)lns imporlante ä signaler, qu'elle est en opposition aune idee qui a longtemps regne, d'apres laquelle on croyait lasaignee ulile en changeant la disposition acluelle da corps ii (Mre frapp6 de miasmes contagieus ou 6pizootiques. Partagöe en­core par Chabcrl, cette idee a dö disparaltre depuis qu'on a des notions \)his exactes sur les veritables lois de l'absorption.
',' 'i. — ouantite de sang ä tirer.
La quanlitd de sang qu'il convienl de tirer en pratiquant la sai-unee esl un point de l'hisloire de eetle operation ([iii est plusparti-culieretnent du ressort do la medecine pure. Aussi nous bornerons-nous ici aux quelques notions gen6rales pouvanl s'allier ä noire objet, e'est-h-dire propres h faire connaitre jusqu'ä quelle limitc, en dehors de toute indication sp6cialc, remission du sang pent edv une operation ulile ct sans danger.
Nous observerons d'abord qu'il serait tres-difficile do poser des regies precises dans une question susceptible d'aussi nombreuses variations; la taille de l'aniinal, son elat general, le volume ou la nature du vaisseau, le but qu'on sc propose , sent autant do eir-constanccs qui doivcnlMre pesces tour-ä-tour quand on veul fixer la quantite de sang a exlraire, et e'esl ce qu'on ne pent faire qu'en presence du snjet malade. II faul dire loutefois que cette delermina-tion de la proportion de sang a tirer n'a do I'importance quo pour lessaignees un peu considerables, resultant de l'ouverture d'un gros vaisseau, pour les saignees generales en im mot, celles qui peu-vent (Mre augmentees l\ volonle. Quanl aux saignees capillaires ou locales, rarement elles sent assez fortes pour compromettre la vie ou la saute du malade; le plus souvent, au contraire, elles son! a peine süffisantes pour remplir Vindication qu'on desire, el I'on se borne a les laisser s'epuiser d'elles-memcs sans se preoccuper de les mesurer. Au surplus, si elles devenaienl trop considerables, elles rentreraient dans le eis des saignees g6neralcs, el les meines con­siderations leur seraient applicables.
A I'egard done de la saignee en general, nous remarquerons que. suivant les 6poques, en raison de l'idee differenle qu'on sc laisail de l'influence de cette operation , I'opinion a extr^mement varie sur
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UK LA SAlCNtE EN GfiNÖRAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4;quot;);)
la quaulile dc sang pouvanl 6tre exlraile s;ms danger. Les anciens, par oNcnipIc, qui saigoaient a tout pro]laquo;)raquo; stir les difförents vals-seaux de la superficie du corps, par compensation, ne liraicnt jamais que trfes-peu dc sang a la Ibis, deux ou irois livres au plus. 11 on Cut ainsi pendant des siöcles, jusqu'ä l'approchc de notre temps; et parmi los hippiatres, c'elait encore unc regie quo la plus grande saignee, sur un cheval, ne devait pas depasser cette moyenne do 3 livres.
Lafosse eleva cette proportion, mais faiblement; ear il fixe le maximum a 2 kilogrammes. Chabert ful un pen plus liardi, raais il rcsta encore dans les petites saign6es. Le tableau suivant qu'il donne di^ la quaulile de sang qu'il eonvienl do liror dans les diverses espe-ees en est la preuve. Ainsi, d'apres Chabert, on pent extraire sans compromettre la sante des animaux :
D'un cheval de grande taille (1m63), de 2 a 2,3 kil.de sang. D'un bceuf de premiere force. . . de 2,.quot;) a 3nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Dun pore............... 0,73nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
D'un moulon...........de ü,2 a 0,3nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Dun chien.............de 0,1 a 0,2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
D'une die............'. de 0,04 a 0,0ünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
D'un canard............de 0,04 a 0,0anbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Dun poulet............de 0,005 a 0,007 —
ees proportions devant nöcessairement varier avec l'äge, l'etat dc saute ou de maladie, la nourriture de 1'animal.
L'ne circonstance vint tout-ä-coup modifier les idees a cot ogard ; ce lut la doctrine de Broussais qui, s'imposant d'une nianiero pres-que universelle, introduisit et goneralisa remploi des fortes sai-gnöes. Alors on tomba d'un exces dans un aulre : medecins et vetc-rinaires saignerent ä l'envi. Ceux-ci monterent des saignöes de 2 kilogr. aux. saignöes de 7 ä S kilogr. et plus; quelques-uns nu^nie arriverent a tirer jusqu'ä 2.quot;), 30, 35 kilogrammes de sang en deux ou troisjours, et les velörinaires qui ont rapporte ces falls ont prö-tendu naturollemcnl en avoir obtenu des succes; traduisons : la nature a resisle.
Ces fortes saignöes out, en effet, les plus graves inconvenients, d'abord par la faiblesse excessive dans laquelle olles laissent lesujel et puis ä cause de lalteration profonde qu'elles dölerniinent dans la composition du sang. La faiblesse petit aller jusqu'ä la syncope si l'on arrive aux enormes proportions citees plus haut; alors le sang
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4-54nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISblOiN DU SANG.
s';iit(Ho sponlanoment, el il laut im certain temps pour ((u'il puisse s'öcouler de nouveau.
II est difficile, au reste, de determiner la proportion de sang qu'ii faut extraire pour produire la syncope; car, suivanl la taille, letal de force ou de sante, eile est variable dans des limites consi-derables. Suivanl line nncienne observation, un animal peril ijuund il perd la quinzieme partie de son poids do sang, et, comme on a cvalue, en moyenne, le poids du sang an huitieme du poids total, soil 75 kilogrammes pour GOO kilogrammes, il s'ensuit qu'vtD eheval, par exemple, pourrait perdre 20 kilogrammes de sang sans perir. Mais Jamals i! n'est jxissible d'en extraire line teile quantile cu line scule fois: il cesse de couler bien avant qu'on ail atteinl ce maxi­mum. Sur un eheval de taille moyenne, on pout aller, au moins unc premiere fois, jusqu'a 10 ä 15 kilogrammes; apres lerepas, ee chiffre peul monier jusqu'au double ; mais une seconde saignce falle quelqucs lieuros apres on seulement le lendemain, s'arrfite beaocoup plus tol, toutefois dans unelimile tellemenl variable, suivanl les cas­que nous no pourrions la fixer m^mc approximativement, quoiqoe nous ayons souvenl essay6 de la determiner cxperimentalement. Ce qu'il y a de certain, e'est que, sur des chevaux d'experiencc, nous avons toujours vu la mort survenir avec faiblesse et amaigris-semenl considerables apres trois ou quatre saignees de 5 ä 6 kilo­grammes praliqiuies chacune a un, deux el mfone ä trois jours de distance; d'oü nous concluons que, sur des chevaux forts el vi-goureux, il est. en general, prudent, pour ne pas alteindre les sources de la vie, de no pas depasser ces limites.
On a rapporl6 quo les fortes saignees produisaient quelqucfois I'avortement do cerlaines maladies; mais on a egalement remar-qii6 (pi'dles peuvent aussi s'opposer ä la resolution des maladies, determiner le rcllux d'eruptions culanees el des mctastases plus ou moins dangcreuses. D'ailleurs, les praticiens qui ont oloerve des cas heureux dus a de fortes saignees onl-ils toujours su ce que devenaienl ensuitt' des anirnaux traites de cette maniere'? Una vu des sujets, saignes it lexces, laquo; blanc comme on dit, conserve!' loute leur vie unc faiblesse generale, perdre la vue ou eprouver d'aulres accidents, el e'est ce qu'il laut prevoir avant de se confier trop logerement aux saigncics immoderees.
D'un autrc cote, les trop grandes evacuations sanguines ont un aulrc inrnnvenienl non moins grave ; rallcraliou morbide ilu sang.
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DE LA SAIGNßE F.N (ll-.M-li.M..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;455
dont les cffels consdculifs, Irop peu connus, on( 6te mis en Evi­dence par Irs recherches mullipliöes auxquelles nous nous sommes livre ä co sujet. Ainsi, par le fait de la saignöe, le .sfinii, perdant sos globules, perd on inc^mo temps la facultö de circuler intögrale-ment dans los capillaires; son serum surabondanl s'extravase alors ä Iravers leurs parois, so röpand dans los tissns voislns ot forme, de la sorte, dos infillralions, dos oedemes caraclöristiques de l'elat du sang; et, de plus, gräce ä la texture essontiellemenl vascu-lairc et poreuse du tissu pulraonaire, il s'öpanche dans lo poumon avec phis de rapiditd quo partout ailleurs ol y dötermine un engouc-racnt qui pent 6tre plus ou moins 6lendu, mais qui esl toujours cssenlicllement manifeste. Uno seule saignöe de 8 a 9 kilogrammes sulfit. pour quo l'effel apparaisse avec 6videncc; cn 61evan( ce chiffre ou on mullipliant los saignees, on determine un engouement do plus on plus considerable ol cpil prösente tous los caracteres d'unc voritahlo pneumoaie. V.c phonomono, d'ailleurs, coincide parfailement avec Total apparent do la respiration, laquelle, apres los violentes saignees, tombe dans un trouble extreme, au point quo ranimal no pout so rcmucr sans parattre essouffl6.
La conclusion qui rcssort do ccs faits, e'est la nocossito de s'abs-lenir dos saignöcs oo]iicuscs et trop i'üjtötöos sur dos animaux affai-blis conslitutionnellement, atteints do maladies du sang, ou sur les-quels lo poumon ost attaquo. Ccs fortes saignöos qu'on pratique si IVöquemmont centre los maladies de poitrine no nous paraissent pas, par consequent, exemptes do danger; car- elles'ne peuvenl qu'aggraver pr6cisemenl le mal existant ot, dans tons les eas, fetre suivios dos accidents göncraux propres ä ralt6ralion du sang, ties oedemes, dos metastasos, des gangrenes locales, etc.
Dans ces circonstances, en resum6, on devra, pour se mettre a Tabri dos accidents signalos, no pas depassor los proportions fixoos dans le tableau de Ghabert, sauf a renouveler los emissions de sang, s'il ost necessaire ; l'exp6rience ayant d'ailleurs d6montr6 quo, dans les maladies do ce genre, los saignöos partielles el repelöcs sont tou­jours les plus efficaces. Dans les autros cas, e'est-a-dire lorsqu'on aura affaire a des animaux en bonne sanle et saignes seulcmont par mesure de precaution, ou ä des animaux malades do tout autre point quo do la poitrine, il n'y aura pas d'iuconvenient, si Ton ne doit faire qu'une soulc saignce, a aller jusqu'au double du chiffre indique sur le tableau, au moins pour le cheval el lo b'euf.
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456nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION Ul SANG.
Pour les autres animaux, les indications du tableau peuventfitre conservees comme fixant le maximam dc la saignöe dans rötat dc santo. Dans Total do maladie, elles devront subir qaelques modifi­cations qu'on delerrninera en y appliquant les considorations qui |irecedent.
ARTICLE II.
Hi: LA PULfiBOTOMIE EN ofiJiEllAI.. lt; 1. — Avantagcs particuliers. choix des veines
La phlebotomie, ou l'ouverture des veincs, est le modo d'emission du sang le plus universellement en usage ; c'ost eile qu'oD entend lgt;resque toujours designer quänd on nomnie la saignte seulement. sans autre qualificatif. Elle est praliquee joumellement par les vele-rinaircs, qui en tirenl les plus grands avantages; et aussi par toule espece de gens, niarochaux, maquignons, bouviers, t'cuyers, char-rctiers, etc., trop souvent, par ces derniers, d'uue manicre peu raisonnee.
La pblebotomie est surtout parliculierement choisie pour la sai-gnee gönerale; ce n'est qu'exceplionnellement qu'on la pratique dans le but de produire un effel local, par exemple, quand on ouvre la sous-cutanee abdominale pour la mammite, la thoracique pour une indigestion, la c^phalique ou la sapbenc pour la lourbure, la jugu-laire pour une congestion cerebrale, etc. llors ces cas, les saignees capillaires ou arterielles sont generalement plus efficaces pour pro­duire des effets locaux ; car, par ces dernieres notamment, on pent aller jusqu'a arreler completemcnl l'arrivee du sang dans les parties malades.
Mais pour la saigneo giinerale, l'ouverture des veines est incon-leslablement preferable ii toutc autre inethode. D'abord les veines, volumineuses el superficielles . sont plus a portee de la main et des yeux que les arleres; la marche du sang y est ])lus lente, moins violente, et, ä cause de cola , la fermeture do la saignee est infini-ment plus facile, el les accidents conseculifs beaucoup moins a rcdouter. Enlin, sans altacher a la difference de composition des sangs arteriel et veineux plus d'iraporlancc qu'il qc faut, il est evi-dent qne la sonslraellon du sang imparfail (^quot;s veines sera toujours
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DE LA PDUtaOTOMIE E\ GENERAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;457
inoins nuisible ;i l'^conomie que la perle du sang chnrgö des princi-pcs röparateurs de la vie qui circule dans les arteres.
Toutes les veines ne conviennenl pas ögalemenl pour praliquer la saignee. Toutefois, sauf quelques cas ou il csl nocessaire, pour pro-duire une action locale energique propre ü dissiper une congestion ou ä resoudre une inllammation, de saigneraux veines les plus rap-prochees, le clioix de la veine a pen d'importance au point de vue tlierapeuti(]iie, ä cause de la communication de toutes les parties du Systeme sanguin. Au contraire, ce choix importe beaueoup si Ion eonsiderc la facilite de roperation elie-meine; e'est pourquoi Ton aecorde toujours la pröförence aux veines grosses et superfi-cielles, qui permettent d'obtenir, dans le moins de temps possible, rextraction d'une quantite determinöo de sang. Chez les divers ani-maux domestiques , ce sont les jugulaires qui remplissent generule-inent ce but. Quant aux autres veines convenables pour la saignee , elles varient suivant les especes.
Au reste, nous devons observer qu'aujourd'hui, grace aux pro-gres des 6tudes modicales et chirurgicales, le nombre des veines ou l'on saigne est fort restreint, comparativement ä ce qu'il etait autre-fois. On ne saigne plus, au inoins ehe/, les grands quadrupMes, ä la tempo, au larmier, sous la mächoire, au llanc, au jarret, au genou, au beulet, au päluron, etc. ; e'est tout au plus si l'on saigne encore aux veines du bras et de l'avant-bras, ä la tlioracique, ä labdominale, ;i la saphene, et encore n'est-cc que dans des cir-constances purement exceptionnelles. Quo! qu'il en soit, les m@mes regies essentielles sonl applicables ä la saignee sur ces dil'ferentes veines. Nous allons exposcr d'abord ces ivgles dune maniere ge­nerate, pour n'avoir plus ensiiite qu'ä mentionner les parlicularites chirurgicales propres a la saignee sur chaque veine, dans les unes ei les aulres especes domestiques.
., 2. — instruments servant a pratiquer la phlebotomie.
Les instruments necessaires pour la saignee sont de deux ordros. 11 y a :
Les instruments essen/tefe servant a pratiquer sur le vaisseau I'ou-verlure par laqaelle doit s'echapper l(! sang; ce sonl principalement la lancette el la flamme, avee les diverses modifications qu'on lour a f.iit subir, ainsi i\w les instruments qui les supp16enl quelquefois;
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45^1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IMMISSION Dl ^AN(..
Ilt;;i les instruiuenls aecessoires, [mis en usage, soil pour aider ü l'acliüii des premiers, soil pour fermor la plaie vasculaire, soil pour d'autres circonslances de l'opöralion, ce sont ; le bdtonnet, 1c vase ä sanrj; les objets propres a arröler le sang, lels que ; cpingles, porte-ipingle, fil, crins, Imndc*, etc.; puis les meaMa;, le laquo;ase laquo; can el I'cponye.
1quot; L,aneette. — C'est I'instrament par excellence de la sai-i^uce, ou tout au moins 1'instrumcnt primitif ou le plus ancien-nement en usage pom- pratiquer celle operation. Le phl6botome [phlebotomus] ou Heche [sagitta] do Vegece, eiait une especc de liuicelte, et e'etait le seul instrument employe alors pour saigner ä loutes les veincs. Nous ignorons quelle en etait la forme; mais sans doule eile devait se rapprocber de la lancelte lixe et a mancbe plein Kig. 140 employee par les hippiatres du moyen-age {fig. HO), el
#9632; i \ quo Ton relrouve encore chez certains mar6cbaux.
Hirl La lancelte (k)nl sc servenl encore exclusiveraent les chi
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! rurgiens pom pratiquer la saignee, ne sert plus mux veleri-
jl naires que dans des cas exceptionnels, pour les veincs d'un
I petit diametre ou reposanl sur des plans osseux. On em-
I ploie de preference dans ce cas la lancetle a grain d'avoine
[Jig. 94), qui penetre plus facilement. Pom- les trfes-petites
vcines, on se servira avee avantase de la lancelte aigue on
|ji!j ä lanijuv lt;lc serpent {fig. 92).
A defaut de lancelte, on se sert quelquefois du bistouri droit; il penetre moins lacilement, le Iranchant n'existant quo d'un seul cole. 11 laut le cboisir ayant la lame aussi mince que possible.
So Flaininc. — La llamme est I'instrument le plus gönamp;rale-menl usite aujourd'hui en Chirurgie veterinaire pour la pratique de la saignee, surtoul die/les grands quadrupedes domestiques. Elle difföre de la lancetle: 1raquo; par la disposition du tranchant qui, au lieu do se trouver dans le prolongement dc la lame , y est fixe a angle droit, et qui, de plus, se trouve limite ä l'dtendue qui doit penetrer dans les parlies vives; 2deg; el en ce qu'au lieu d'ouvrir les veines par la scule force des doigts, eile y penetre comme un dard sous I'impulsion d'un choc ou de la detente d'un ressort. Aussi est-elle, sur les grosses veincs principalemenl, d'un effel beaucoup plus sur, ct par consequent !)ien preferable l\ la lancetle pour sai­gner ii ces veines. Quoiquc d'un usage plus reccnl que la lancellc, la Qamme csl
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DE LA l'ULEDUTOMIE Ei\ tiKM'UAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 459
dcja un inslrumcat fort ancien. Ello a d'abord 6le employee sur riioniinc jKir les chirurgiens allemands, auxquels l'ont emprunt^e les maiwliaux, qui out fini par s'cn servir exclusivemenl. 11 y en a de plusk'urs sortes ; la flamme ordinaire dies üamaxesäressort,
1. Flamme ordinaire. —La flamme ordinaire, qui n'est palaquo; la jilus ancieone, se compose principalement dune liije avoc sa lame, qu'on fait })6nelrer par un choc ä l'aide d'un corps pesant. La forme la plus simple qu'on lui ait donnee est celle-ci {/ig. 141 ), (lu'on trouve figuree dans quelques vieux auteurs. Aujourd'hui, et memo depuis assez longtemps on lui donne une forme plus compliqu^e, en lui adjoignant une sorto de manche ap- fjo, in. Fig. m-j pole chdssc, comme 1c manche de la lancette.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^
Dans loutc flamme, il y a done ä considerer la tiye, la lame ou le tranchant et la chdsse.
La tiije (fig. 142, T), estune bände d'aeier aplatie, allongee, lon^ue de 10 centimetres environ, large de 10 a lö millimetres, epaisse de 2 millimetres, portant la lame a une de scs cxlrcmiles. A Fexlremitä sup^rieure a, ello prcscnle un Lord transversal plus ou moins entaille, dc moniero a former une saillie qui aide a ouvrir linstrumonl. L'autre exlremite b ou talon csl un pen plus large, el porte un trou pour le passage du clou qui tient la tige unie a la cliassc. Le bord de la tigc c, correspondant a la lame, sc uomtne le venire ; le bord oppose d, est le dos.
La lame L ou le tranchant, fixöe ä l'une des extremitos de la tige, est tiree sur plat et fail, par son axe, un angle droit avec la lignc centrale i, o, de la ligo. far sa tonne, clle represente I'ex-tiomile tranchante de la lancette ; seuleinenl, ells est plus volumi-neuse. Chaque face est ]iartagee en deux biseaux par une vive arete modiane qui se termine a la pointe; quelquefois il n'y a pas d'areto, et la lame presente sur chaque face une convexitö arrondie regu-lierement; la lame alors a moins de force ct les trnnchants son! moins vifs ; la premiere disposition est done plus avantageuse.
Quant aux dimensions de cette lame, dies variant dans une cer-laine limile, de nianiere ä ce que I'instrumenlsoit tonjours propor-lionnc au diametre du vaisseau ct an plus ou moins de tacilite qu'on
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-tuünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Emission du sa.nc;.
a pour ralleiudre. Ainsi, la lame sem d'aulaul plus graudc que le vaisseau sera plus volunaineux, silue [raquo;Ins profondömenl, ([uo la peau sera plus äpaisse, i)lns dure. Toulefois, rexpörience ;i permis de rcconnaUre qu'avec trois lames de Qammc inegales et conve-nablement proportionnees eutre elles, on pout satlsfaire ä lous les cas.
On donne alors ä cos lames les dimensions suivantes, mesuröes #9632; la longueur, sur la ligne d'arfete modianc, et la largeur, ä la base ; Grosse lame .- longueur, 20 millimetres; largeur, 22 millimetres. Lame moyenne: id. 1tgt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id. IS —
Petite lame .-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id. linbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id. iü —
Ou voit ici represenlee {.fiy. 143) la lame moyenne avec ses dimensions exaetes cl la meilleure forme (ju'll convient de lui donner. Fig. 113.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. I II
Prcsque toujours . les trois lamos sonf reimios dans le m^me ins-Irumcnt, de maniere h new former qu'un soul. On peul aussi bien reunir qualre ou cinq lames de proportions difförentes, si on le juge convenable ; mais ce grand nombre de lamos est rarement necos-sairo dans la pratique.
La chüssc [fuj. 144) est un etui special pouvant contenir unc ou plusieurs lames, dans lequel la (lamme sc fermc ä peu pros cornnio unc lame de bistouri dans son manche. Elle est formec de deux plaques en metal, on ivoire , en ccaiile, en come ou on Imis, lail-li'os sur les dimensions des tiges el dos lames ensemble, cl formanl, a l'exlremitö corrcspondanl ä la lame, unc sorlc de holte soudee on
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DE LA PIILEBOTOMIE EN (il-NKHAl..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i-CA
brasoc si la chttsse est de motal, ou maintenue avec dos rivets si eile est d'une autre substance. Quand ces plaques sont en corne, on 6caille ou en ivoire, on les double, h la face interne, d'une lame
mölalliquo qui cn augmente la solidito.
Col ctui ou chässe n'est pas toujours entierement solide; (jult;'lf|iit'-lois les deux plaques, reunies seuleiucnt par le bouton, sont mobi­les, ä la maniere de la lancette, et on les tionl fonnees parun cou-lant a i'extrömitö. Nous avons toujours trouvö cette modißcation jilus irenante qu'utile. Nous preferons lo manche nu en une seulo piece laquo;M dans lequel les lames se liennent a l'arröt par le seul appui de leur extremite [fig. 144). On fail maintenanl, et depuis pen, des flammes avec le manche ä plaques mobiles, mais saus coulant, el oü les lames appuient par leur extremüe sur un rebord mötallique li\e a l'une des plaques, asscz grand et recourbe pour recevoir lautre plaque, et qui maintient ainsi rinstrument ferme. Avec cclte modißcation j la Qamme n'a pas l'inconvenient du coulant et a l'avan-Uiiie de pouvoir etro neltoyee avec facilile.
II. Flammes a ressort. — Ge sont des llammes dont la lame, muc par im ressort, oavre les vaisseaux saus l'aide d'aucun moyen de percussion. Leur invention, due aux ailemands, a precede celle de la llamme ordinaire; en d'aulres termes, la flamme a ressort est la forme primitive de eel instrument. 11 y en anbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig 145.
de divers tnodcles; elles se composent toutes de la flamme proprement dite ou partie iran-dianle et de ressorts destines a faire mouvoir celle-ci. 12n voici plusieurs varieles qui pour-rout donner une idee dc toutes cellos qui onl ote imaginees.
I. Flamme ä ressort (tllcmnndc [fig. 145). — Cost la forme la plus ancienne de eel ins­trument : e'osl cello qui fut inventee autrefois paries chlrurgiens de l'Allemagne, puis adop­tee par les velerinaires du memo pays, el onlin par quelques völerinaircs d'Angleterre et de France. La disposition en est facile ä compren-dre. Elle est formee d'uno lame placee onlre deux ressorts, un petit ct un grand, qui la font mouvoir en avant ct cn arriere par Fintermödiaire d'uno bascule; une botte, close do loutes parts, renferme ces pieces. On voil on a le grand ressort qui
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4t3-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^.MISSION DU SANG.
chasse la lame quand eile nest pas relenue par la bascule; b csl le #9632;petit ressorl qui ramene la flamme en arriere quand on arme 1'ins-trument; c est la bascule cgalement ä ressort; eile cst placee sur le plan oppose ä eelui r|ui est decouvert sur la figure et porle, a son exlrömitö superieure, line petite tige qui penetre dans la boitc et y relient, quand eile est ahaissec, le grand ressort a l'arröt. La botte an coffre est en cuivre, fermee sur loutes ses faces; mais une des parois doit pouvoir s'enlever facilement pour neltoyer, changer la lame; sur la figure, celte parol a el6 cnlevee pour montrer I'in-terieur. La longueur totale do l'appareil est de 8 ä 9 centimetres.
Pour armer rinstrumont, on ramene en arriere le grand ressorl par son bouton superieur, on laisse aller la bascule dont la petite I ige vient tomber au-devant du grand ressort; la lame suit, poussee jiar le petit ressort (jui ne doit avoir quo tres-peu de force, et, dans cet (Mat, quand on presse avee le doigt sur la partie inferieure
( de la bascule, on degage le grand ressort et la lame part. On a propose diflerentes modifications ä ce premier modele, en quelque sortc type. D'abord, on a varie los moteurs; on a fait ainsi des ressorts a boudins, ä arbalete, etc.; puis on a imagine de laire de la branche meine du grand ressorl la tigc memo de la (lamme. ce qui cst une gramle simplification do l'appareil. Dans la damme a ressort ancienne, il laut avoir de rechange, pour accommoder l'ap­pareil aux veines de tout calibre, plusieurs lames entiercs avec la tine. Avec la flamme doatle ressorl lienl lieu do line, on n'a besoin quo do lames. On les fixe, non pas par un simple pied tarande, ee qui ne leur donnerail qu'une solidite et une fixite insuffisantes, mais par un pied a tige carrec qui enlre dans un trou correspon-dant du ressort et qui porle a son cxtremite plusieurs pas de vi.s pour recevoir un ecrou.
2. Flamme ä ressort anglaise [ßy. 141);. — Dans cette flamme se trouvent reunies les principales modifications quo nous venous d'iadiquer. Le ressorl tient lieu do tige et les lames sont mobiles; de plus, linslrument differe essentiellement de la forme primitive
{ en ce qu'il n'est pas renferme dans une holte. Celte varielc de llamme, conuue depuis tres-longtemps, employee encore aujour-d'liui, principalement en Angleterro, est cello qui s'est le plus re-pandue apres la llamme allemande proprement ditc.
Les pieces principales qui composent cet instrument sont une tiae, un levier, une bascule et la lame.
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DE l.A PIILEB0T0J1IE F.N (.I.MMAI..
4(,:i
La tige A ou ressort est une bände d'aciei' bien Irompü de 12 mil­limetres de largeur, pliee sur plat et arrondie a sa face interne. La plus pe­llte brauche , renforcöu supdrieurement, est dis-posee a l'cxtrdmite pour former une charniere sim­ple, et de plus porte, en regard de l'autre branche, mi collet 7; qui entouro et retient une gorge menagee vers le haut de l'autre branche de la ti^e. La premiere branche porte encore, vers le milieu de sa longeur, un bouton C, aplati lateraleiueul et for-mant, sur la pefile lige qui le soutient, un double epaulement; ce bouton est mobile ei doit tourner avec facility.
Le fewer ß est une autre bände d'acier de meme largeur, por-lant ä sn faro interne im tenon qui se joint a la charniere avec l'ex-tremitc de la [raquo;-tite branche. Plus has, cc levier porte une Ouver­türe longitudiuale pour laisser passer le bouton mobile, lequel retient le levier par ses 6paulements quand la machine est arniee. Outre cela, le levier porte encore , au-dessus de son point d'appui, un condueteur ü li\e. ä demeure, a deux branches, qui sert ä sou-lenir l'instrumenl sur la peau. Enfin, ä l'extremiid superieure du levier est un tenon central pour former une autre charniere avec la /gt;laquo;laquo;'laquo;/(.'/-'([ui porte a son cxtremite une sorte do saillie ou de bee servant a relenir la brauche porte-lame quand on arme Tap-pa reil.
Quant a la hnnc, lt;nii pourrait etre une lame de flamme ordi­naire, on lui donne, dans eel appareil, la forme parliculiere d'une lancette h abees, ä cause dc la direction oblique quelle suit dans son mouvemenl. Cette lame esl mobile et se lixe sur la lige au moyen d'une goupille quadrangulaire qu'on serre en arriere avec une vis. De cette manicre, on peul oter la lame quand on ne se sert ua.i de l'instrument el aussi avoir plusieurs lames de dimensions
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4o4
EMISSION l)V SASC.
sur des animuux do toule tadle. La
diversos pour pouvoir operer
hauteur totale de rinstrument, mesuro tel qu'il csl dispose sur la
figure, est de 11 ä I'2 centimetres.
Pour faire usage de cclle Qamme, lt;gt;n commence par farmer en rabattantle bee de la bascule Fsur la grande branche de la tige, puis en rapprochant le levier B de lautre branche et tournant le bouton C qni le maintient serre centre cette branche. Cela fait, on lient rinstrument en passant les trois doiyts du milieu dans I'lntervalle des deux branches, on appuie les deux exhvmites du conducteur Z) sur le point oü Ton veut ouvrir le vaisseau, et en pressant avec le pouce sur l'extrömitö libre de la bascule le coup part. On se rendra, d'ailleurs, parfaitement compte de cette manoeu­vre par l'examen de la figure qui represente rinstrument h moitie arme; on acheverait de Farmer en rapprochant complelement le levier /gt;' de la tiiio principale et en tournant le bouton.
3. Flamme Weiss (/?lt;/. 147). — Voici le modele d'une autre llamme a ressort mue par un meeanisme tout different. Kile a etc Fig. iitnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;invenlee par un fabricant de Londres,
M, J, Weiss '. C'esl une plaque d'acier unie ä un manche et portant, sur vine de ses faces, une llamme a tigecourlc, (ixee dans une position renversee par un large clun. A ce clou est uni un ressort en excentrique qui fait jouer la llamme et qui, au repos, la maintient rentröe dans I'appareil.
Pour faire usage de rinstrument , on le prend de la main gauche par le manche; puis plaeanl le pouce de l'au-tre main sur la piece B qni est en cui-vre, avec les deux premiers doigts de la m^nie main, on attire li soi le levier A jusqu'a ee qu'il s'arröte, en s'accrochant, par son echancrure införieure, ä un petit prolongement mobile qui s'avance en saillie aussilot qu'il n'est plus recou-
vert par cette piece A. Par ce mouvement, le levier, au moyen
#9632; Journal des hums. 1833 , t. XI, p. \-l\.
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Igt;F, I,.\ PllhEBÜTOMIE EN (.l:;.\K(i U..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4(iquot;i
d'an petit cran, force surla li.^o de la flamme, en ctend le rcssort et 1'appareil se trouve strmi. Alors on proud rinstrument do la main droite, on applique la piece en cuivre Cconlro la veine, on appuie suv la piece D avec l'index droit et le coup part. La pifece /gt;, en effet, dont on nc veil que l'extrömite, esl une bascule ä ressort faisant mouvoir un petit prolongemenl qui retienl le levier A; quand on abaisse l'oxlröiniio de la bascule, on d6gage le levier qu'un second ressort porte aussitöt en arriere, el la flamme resle libra; alors son propre ressort se delond, la reaction fait partir la flamme, et, le coup donnö, eile rcs'ienf sur olle-meme par le retrail du ressort.
Pour approprier rinstrument aux animaux de toule laille, on vario la profondeur de penetration do I'instrumenl en faisant avancer ou reculer la piece C, fix6e en ^querre 5 unc tige qui i^lissc sur 1'autrc face de l'appareil, et cpi'on retient en place par une vis tie pression.
Get instrument a pour avantage d'etre silr dans ses effets, dune application assez facile, d'inciser la veine sans percussion, et de no laisser rien ä craindre de l'animal le plus turbulent, vu la promp­titude avec laquelle la lame se retire.
On a encore confectionne d'autres flammes ;i ressort; mais on comprend assez maintenant sur quo! principe elles sont toutes fon-dees, pour nuns dispenser de nous etendre davantage sur lour des­cription. Nous citerons cependanl encore cello de Brogniez, portant au has du Lord anlcrieur un prolongemenl ayant la forme d'un segment de cercle, et fixe par un clou a sa parlie centrale, rpii lui permet do tourner commc sur un pivot; ce prolongemenl, place en trnvers, sort , quand on opere sur lajugulaire, a exercer la com­pression avec 1'instrumcnt pour mellrc la veine en saillie.
3quot; Itätonnot ou ICäfon a saigner. — Le Mlonnet esl rinstrument destine ;i frapper sur la flamme pour la faire penelror dans le vaisseau. Autrefois, on se servait pour cola d'un morceau do for, d'une clef, ce qui cassait souvenl les flammes; Lafosse, un des premiers, recommaiule de se servir d'un hatonnet do hois. Con­fectionne tout expres, ce bitonnet a la forme d'une petite massue dc 25 a 30 centimetres de long, assez mince a une extremite pour pouvoir amp;re facilement saisi dans la main, et d'un diametre plus considerable, 'i ou ö centimetres environ, dans le reste de sa lon­gueur, afin qu'il ait plus do poids. Pour la meine raison, il con-vient qu'il soil en hois dur. A defaut du hatonnet. on pout le rem-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 30
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4.(JGnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION DU SA.NG.
placer par lo buis il'un tord-nez, par le manche d'un brochoir, par un morceau laquo;K' bois quelconque; mais ces objels, trop lourds on Irop lögers, ou Irop ligt;nys, ne sont pasaussi commodes que le vrai bAlonnel, et si I'operateur n'est pas Ires-habile, il ne donnejamais le coup sur la [lamme avec la mt^me assurance, ce qui pout faire manquer roperalion. Enfin, il est dos praliciens qui n'emploienl ruu-iin liälonnot, el seservent seulement de la main, on la mettanl de champ el frappanl avec le bord cubital. Le bälonnet csl d'un usage plus sftr, pour peu qu'on n'ail pas une grande habitude de so servir ainsi do la main.
1deg; Vase a sans. — L'emploi du vase, pour recueillir lo sang (|iii s'oooulc, esl encore une coulumc presque nouvelle, ct, pour la premiere fois, recommandee par Chabert. Auparavant, on laissail couler le sang a lerrc el on jugeail la quantity cxlraile par h peu pres, L'usage du vase est le soul moyen de bien constalcr cello (|uantite oi en mrmo temps de juger de Total du sang. L'on fait usage aujourd'hui do vases on zinc ou en fcr-blanc, de forme cylin-drique, d'une capacitö de 10 a 12 litres, el porlant, a lour face interne, une scrie lineaire do pelils crans, indiquanl i\v \'uu a Tautre ! kilog. ou '|. kilog. de sang. I'n vase de 30 centimetres de hauteur sur 22 centimetres do diamctre, contient juste 12 kilog. de sanp:; los crans, par consequent, seront entre oux ä la distance do 2 centimetres '[, pour indiquer les kilog. , el a une distance moitio moindre pour les '[gt; kilog. Le vase a sang enfin doit porter une ou deux anses pour pouvoir otro tenu avec facility.
5deg; Eplngles, Porte-Epingle. — Los epingles servent a pratiquer la suture entortillee, usil6e g6n6ralement pour former, apres la saignee, la polite plaie des teguments. On emploie les epingles ordinaires qui doivent otre pour eel usage suffisamment resislantes el avoir la pointe tres-effilee. On recommande, en outre, qu'elles soienl courtes, qu'elles aient la tele el la lige fortes. Cos dernieres conditions, ulilos quand on se sort des doigts pour inlro-duiro repingle. sont moins indispensables quand on fait usage du porte-epingle, instrument dont nous avons dejä parle [fig. 13), p. 423 , et qui sera (run tres-utile secours, en cette circonstance, pour remplacer les doigts.
On pout donner au porte-6pingle la forme simple ([ni a dejä etc figuree, mais il sera mieux, quand on lo fera specialemenl con-fectionner pour l'opöralion do la saignee, d'adopler le modele ci-
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DE LA PHLßBOTOMlE KM GÄN^RAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4(17
joinl (//y. U8),dans lequel le manche creus^ en etui porte ii sa parlie införieure un couvercle qui se fixe ä vis, et sert ä renfermer desöpingles, dont on peutainsi, l'instrument 6tant dans la troussc, avoir toujours avec soi une provision süffisante. Pour fixer l'epingle ä cet instrument, les mors sont creuses ii leur face interne {fig. 149) de deux raiiuiresspeciales, l'une transversale, l'autre longitudinale, 1|s;^lis-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fi^ '1'1-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pour les situations diverses qui
iui peuvent se presenter; de plus, ces rainures portent des exca­vations pour loger les tetes d'c-pingles. Dans les cas ordinaires, on place l'epingle dans la rai-
nure transversale, en ne laissant depasser au-dehors quo l'etendue qui doit penötrer dans les tissus; on pousse en-suite le coulant [fig. 148), et l'epingle se trouvanl main-tenuc avec une extreme solitlilo. on l'introduil dans les teguments.
Le porte-epingle pent servir encore pour enlevor une epingle mal placee, courbee ou trop enfoncee, et, au resle. pour tonte circonstance oü il y aura a diriger une epingle ou une aisuillc dans des tissus ofl'ranl une certaino resistance. 4Jquot; Objots accessolres divers. — Les autres objets servant a la saipnee sonl : 1quot; les /('ens, en fil ou en crins, employes conjoinlemenl avec Tepingle pour ter­
I
mer l'ouverture des teguments; 2deg; les bandes et compresses
quelquefois usitecs pour le meine usage; 3deg; Veponge ser­vant principalement a faire des aspersions d'eau froide, apres roperation, sur la region oü Von a saigne, et quel­quefois ä etre appliquöe directement sur cette partie el maintenue par des bandes, a litre d'agenf compresseur et refrige­rant; clle doit etre souple, volumineuse, et, a son defaut, on pourra faire usage d'un amas d'etoupc ; iquot; le vase ü cau , qu'il faut toujours tenir priM pour pouvoir faire les aspersions ou les applications d'eau froide qui accornpagnent ordinairement la sai-ynee ; ce peul etre un scan ordinaire ou un vase quelconque.
5 3. — Manuel operatoire general dc la phlebotomie.
3quot; Posijiom de ranimal. — A moins de circonstances tout-
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408nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^.MISSION DU SANÜ.
ii-fiiil exceplionnelles , on mainlient habiluellement debout los arands quadi-upedes pour la pratique de !a saignöe. Le cheval est lenu ä la luiii;e ou au bridon, le plus souvent sans autro precau­tion. Quant aus animaox qui so defendent a l'approche ou seule-raenl ä la vue de l'opörateur, il laut les caresser d'abord, i)uis s'op-poser ä leurs diverses defenses. S'ils ruent ou ne peuvent rester en place, on lie un pied; s'ils reculent, on les fait arriverla croupe centre un mur; s'ils se refusent a ce qu'on lienne la töte, on em-ploie les lunettes, le tord-nez, on les conduit dans un lieu obscur, ou bien on les opere a lour place dans Vecurie, on 61oigne les spcc-tateurs, etc.
Les hetes bovincs, qu'on laisse ögalement debout pour pratiquer la saignee , sent maintenues par la tete dans la plupai't des circon-stances. Quant aux petits animaux, coinine le chien, le mouton, il est preferable de les coucher; on les maintient mieux et l'on opere plus cominodeineut. Dans tons les cas, il faul se placer dans un jour favorable. Quand rien ne s'y oppose, on conduit le sujet de-hors. Si Tail-est froid, le temps pluvieux, ou si l'animal est malade, on l'approche d'une porte ou (rune fenelre, pour quo le jour tombo directement sur le lieu de l'opöration, un faux jour pouvant tromper sur la position do la veine. Dans robscurite, une lanterne convient mieux pour eclairer cine la flamme vacillante d'une bougie.
•jo Pr(gt;|;aia:ttiun du valsseau. — Tue condition essentielle a remplir quand on vcut ouvrir une veine pour donner issue au sang, c'esl de la faire suffisamment gonfler, soil afin de la rendre plus visible, soil pour qu'elle devienne plus facile ä alteindrc par I'instrument. Ensnite, il faul la maintenir dans un etat de fixitö süffisante. Pour remplir ce double objel, on doil commencer par s'as-surer de la position du vaisseau, ce a quoi aident d'abord les don-• nöes de l'anatomie, qui font connaitre en meine temps les parties voisines qu'il faut eviter d'offenser. On determine ensnite la posi­tion precise do la veine, avec le secours des sens; la vue suflil quand la veine est apparente; sinon on s'aido du toucher. On coiu-primc au voisinage du point ä inciser en faisnnt aller el venir le doigt dans la direction du sani;, et il se produit dans le vaisseau des ondulations manifestos au tact et meine ä la vue. Les anciens ren-daienl saillantes les veines peu apparenlos en les baltant avec un biMonnet; ou bien, comme le font encore certains marechaux, ils faisaienl vivement trotter a I'avance les animaux , rexercice, comme
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DE LA I'llLKIiOTU.Mli; O CI-.NKllAI.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 469
on soil, faisant gonfler los vaissoaux en activant la circulation. Outre cela , ils se servaienl encore, pour comprimer los vaisseaux, d'une corde dont ils faisaient mSme im usage abusif. Ainsi, ils l'appli-quaient au iws de I'encolure pour faire paratlre la jugulaire, on haut ou nu milieu de celte region pour faire gonfler toutes les \eines de la uMo, autour de la poitrine pour gonfler la Ihoracique, oto. Cos coutumes surnnnoos sonl remplaccos par des niclhodos plus sim­ples. Aujourd'hui, quand le vaisseau esi peu volumineux, profond, on se conlenle de comprimer plus fortemenf, do frictionner ü In sur­face do la peau, de provoquer les mouvements de la partie, et cela suffit pour faire parailro la veine. Si los poils gonenl la vue, quand ils sont fins et courts on les couche et on les lissc apres les avoir humect^s, ou on les coupe s'ilssont long.s ou herisses.
Le vaisseau etant bien en vue, on etablit une compression reguliere entre le point oü Von doit inciser et le cceur, de maniere ä intereep-ter le cours du sang. Cello compression sert en m6me toTiips h faire gonfler le vaisseau par l'accumulation du sang et ä le maintenir fixe, el d'autant plus tacilemenl qu'il est plus saillanl et jilns super-ficicl. Squot;il est tres-mobile, susceptible de facilement echapper a l'in-strument, on applique le doiyt qui comprime plus pres du point oü doit elre praliqueo l'ouverlure, on tend la peau d'un cöle ii l'autre, on prend un conlre-appui, etc.
IJo Ouvertüre du vaisseau. — Celte pärtie de l'opdration etant variable suivant l'inslrumenl mis en usage, nous devons i'cludier avee chaeun de cos inslruments en particulier.
1. Saignee ä la ßamme ordinaire. — La (larame ordinaire esl I'in-strument le plus gencralemcnl usile pour pratiquer la phlebotomie. Elle est d'un effel plus assur6, plus prompt, plus complel (pie la iancette, surtout quand il s'ngit d'inciser une peau epaisse quo la lancelle nc pourrait quedifficilemenf entamer; quand il fautsaigner it des veines profondes, roulanles, ([ui se derobent en quelque sortc a ce dernier instrument et que la flamme, agissant avec plus do force et de promptitude, pent mieux atteindre. On prdvient encore avec la damme, en operant presque par surprise, les obstacles venant de ['animal, altendu quo le coup ost porte avant quo le sujet ait eu le temps de se defendre. Comparde a la flamme ä ressorl, Faction de la flamme ordinaire pent etre mieux mesuree, sans compler I'avan-tage qu'elle presente d'etre d'un entretien plus facile.
four faire usage dc la flamme, on la saisit do rune ou de l'aulro
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47lgt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION HI ;gt;.\Mi.
main, suis';iiii la position du vaissoau , el on I'ouvre en faisant decriiv ii la lame los trois quarts d'un cercle, Ac manierc ;i ce qu'ellc forme avec lo manche un angle presque droit, le tranchant liens dc I'angle. Puis on saisil la tige ä sa parlie inferieure enlio le police et l'index, en laissanl reposer 1c manche sur Tangle de reu­nion de ces iloux doigts, (iui souls doivent soutenir la flamme et la porter au lieu oonvonabic. Lcs trois aulres doigts roslcs libres out nne action inclopemlante et servent ; soil, si la position le pennet, a exercer la compression propre ä faire gonfler le vaisseau, soit ii prendre seulement un point d'appui sur los parties voisines.
La flamme, ainsi maintenue, cst portee on regard du vaisseau . dans la direction voulue, et, sans raideur, on la maintiont a une certaine distance dos teguments. Si la pointe porlait sur la peau , cello-ci eprouverait des froncements , ou, si 1'animal etait clia-tuuilleux, il se livrerait ä dos mouvements plus considörablcs qui pourraient entraver le succes de 1'operation. (lotto distance loute-fois, cntre la peau ct la pointe de la Damme, doll elre aussi petite ipic possible pour la precision de reffet de rinslruinent. De phis. cette pointe sera dirigee sur le milieu do la vcine, sur son axe, de nianiore h ce qu'en penetrant olle soit dans le plus grand eloignc-ment possible do la paroi opposec.
L'instrument etant dans cette position et la veine suffisamment g'iullee, l'operateur, avec lautre main armee du lgt;atonnct, donne sur la tige, au point correspondant ä la lame, un coup sec dirigu bion perpendiculaircinont. Ce coup doit etro assez fort pour faire penotrer la lame dans le vaisseau a travers la peau, mais mm assez cependant pour traverser la veine de part on part, [/habitude fait connaltre la mesure qu'il convionl alors do garder : il suffit de noter (pie, plus la peau est fine, la veine superficielle, I'animal jeune, le batonnet lourd, moins il faul frapper fort. Quand le coup cst porte, on releve aussitot le batonnet pour eviler de donner un coup lourd, do peser sur le coup, rien n'etanl plus propre ii exposer de trans-porcer la veine iToutre on outre. Comme il a ole dit, quelqucs praticiens frappent avec la mainseule, maintenue de champ; mais cette simplification parfois avantagouse du precede, n'est possible qu'autant cjue la Damme est bien tranchantc, la seine superficielle, la peau mince. Sur le beeuf et sur beaucoup de forts chevaux, 1 quot;cmploi du batonnet est indispensable. AussiKM ijuc le coup a etc donne on retire la Dainmc, el lo jel
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DE LA I'llLl-.llOiOMlL liN liKMatAI,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 471
de smii; ijui s'echappe indique quo l'ouverlure esl falle. Si le suny no coule pas alors, in^nie (luatid on exerce la compression, c)ii a ee (ju'oa appelle une saignie blanche. Dans ce cas, il y a lieu de peuser iiuc ia veine n'est pas ouverle, co qui [)oul dc-pendre de cc t[uc le coup n'a pas öle donnü assez fort, du de ce quo la flamme a el6 ili-rii;cc ä cölo du vaisseau; dans Tun et l'autrecas il faul recommencor. Si le coup a öli; insul'fisant, on en donne un second dans l'ouverture deja i'aite a la peau, et on atteint alors le vaisseau sans difßcultö. Si rinslruinent a suivi une mauvaise direction, ou si Ia veine a ^lissc. on y revient en donnant ä la flamme une meilleure position.
Quelquefois le sang paratt, inais ne s'echappe pas en jet ; il coule lentement et en |)elilc (ptantilc sur les polls, en noppe comme ou dil ; on a alors une saignie bcivcusc, pouvant d6pendre : ou d'uue ouverture trop petite de la veine, ou du defaut de rapport ontro cette ouverture et celle de la peau. En cette circonslance, si la com­pression ou une meilleure position de l'animal ne retablissenl pas le jet, on peul essayer un second coup de flamme. Daus luus les cas, si un second coup ne donne pas de resullat, que ce soit unesaignee blanche ou une saignee baveuse, le mieux esl de fermer l'incision et de recommencer Ia saignee ä un outre point; cur alors on n'a qu'unc petiteplaic simple, pouvant se gu^rir facilemenl par premiere in­tention, landis que des coups de llamme repetes en leraient une plaie dechirce , compliquee el plus difficile a guerir.
II. Saiij)ii':c avec la (lamme ä ressort. — La piqrtre de la veine , avec la llamme ä ressort, se fait dune mauiere plus simple el dis­pense de l'emploi du bätennel. Si l'on se serl de l'ancienne llamme allemande ,,//(/. liö pour presejue toutes les veines, on la ticnl de la main droite. Le poucc est appuye d'abord sur la charniere de la bascule, les autres doigts sonl röunls du cötc opposö, et le pellt doigt porlö sous rextremite inf6rieure du coffre soutient finstrument. Avant de le placer devant la veine on fail gonfler celle-ci avec l'au-tre main, on la (ixe meine si eile esl trop glissanle avec le pouce et l'index de cette main ecartes et place's au-dessus cl au-dessous de l'inslrument, et, quand on a donne a celui-ci la position convena-ble, avec le pouce on presse sur la bascule. Dans ce mouvement, il laut avoir sein de tenir solidemcnl la llamme dans la main, car la detente du ressort produil une reaclion qui raraene la llamme en arriere, cl qu'on nc peul vaincre qu'en resistant suffisnmmenl avec la main.
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11-Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OMISSION Dl SANlaquo;.
On preiid les mömes precautions g6n6rales avec les aulres llam-hr's ä ressort. Nous ne reviendrons pas sur la nuiniere d'en faire usage, que nous avons d'ailleurs sullisainincnl fait connattre en decrivant cos instruments.
Aujourd'hui on saigne tres-peu avec los Qanames a ressort. Depuis Lufosse et Chabert, qui en ont introduit l'usage parmi les vöteri-naires, en so servant du modele eniprunto aux ehirurgiens alle-mands, leur emploi a toujours otö restreint, et en quelquo sorte oxceptionuel. Elles pourraient cependant convenir, soil sur certains aniinaux qui s'irritent des plus legers pröparatifs, soit pour atlein-dre des vaisseaux tres-mobiles, ou places de manieie ä ce qu'on ne puisse pas facilement faire agir le bdtonnet. Lafosse trouvait aiusi avantage ;i s'en servir pour saigner aux cephaliques ou veines de l'ars et aux saphenes. Toutefois leur prix 61eve, les soins d'entre-tion i)lus iniimtieux qu'elles reclament, sonl des motifs qui sop~ poseront peut-6tre encore longtemps ä ce quo leur usage so ge­neralise:
III. Sniynee ä la tancettc. — La saignee a la lancette est peu usiloo en Chirurgie veterinaire. Cependant, comme il est plus facile de diriger a volonte la lancette quo la flamme, comme on est plus nialtn; de ses effets quo de ceux dos instruments raus par une force etraniiero ä cello do la main, il est des cas ou l'emploi do la lancette est particulierement indiquö; parexemple, quand les veines sont superficielles el d'un petit calibre, ou placocs an voisinage d'ar-tores que la flamme pourrait attcindre, ou bien encore quand dies reposent sur des plans osseux ou resistants sur lesquels la pointe ilc la damme pourrait so briser. Sur los petits animaux il convieut ainsi de so servir de la lancette pour saigner a presque toutes los veines.
On pent faire usage, pour pratiquer la saignee, des difförentes especes de lancettes. Leur choix esl determine par le volume du vaisseau; quand la veine osl (run forl calibre on so sort do la lan­cette a grain d'orge; quand la veine esl d'un diametre moindre on clioisil la lancette it grain d'avoine ; el enfin, on emploie la lancette a langue do serpent pour les plus petites veines. L'instrurnenl est tcnu ä pen pros comme pour pratiquer uno ponction. On fait parcourir ä la lame un quart do cercle, pu.is on la saisit entro le pouce et I'index • i 12 ou !quot;) millimetres do la pointe, le manche debordant superieu-I'liicni leb deux doigls i't le corps repondanl parallelcmcnl an pouce.
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DE LA 1'IILtnOTOMlli E.N CEMiltAl..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;47:1
Les trois autres doigls ölendus font (hier le sang et servent, en outre, ii prendre mi point d'appui au voisinage.
Pour operer la piqüre , apres qu'on a fail suffisamment gonfler la veine, pris un point d'appui, et qu'on a donn6 ä la lame de la lan-cette la direction convenable relativemenl a Faxe du vaisseau, on allonge le poucc et l'index qui out du ölrr d'abord lögerement llrchis, el on plonge la lame on l'inclinant sur la peau de maniere ä la faire pouelrer obliquement, l'incision se faisant ainsi avec plus de facilitö. Ün eleve ensuite l'inslrument en prolongeant un pen la section, et on le retire apres avoir releve le talon do la lame jusqu'a ce que celle-ci ait pris une position perpendiculaire; de la sorte on agran-dit par en haut l'ouverture de la peau, ee qui est necessaire pour i|uo les deux ouvertures, celle de la peau et cello de la veine, se correspondent exaetement.
Quand la peau ost mince, un seul coup de lancelte suffit ordi-nairement pour inciser ä la fois la peau et la veine; mais tres-sou-vent chez les aniraaux, l'opcration no peut se faire avec celle facilite, et l'on est ohliw d'y revenir ä plusieurs reprises, soil pour transper-cer la peau, soil pour atteindre ensuite la veine qui s'oehappe tres-facilement, et l'on produit ainsi une sorte de plaie dechiree. Pour eviler cela, le moyen qui nous a paru elre le plus simple et le plus sür, consiste ä partager methodiquemenl l'operation en deux temps; dans le premier temps, apres avoir bien reconnu la position de la veine, on incise seulenienl le tegument ; cela fait, on exerce la com­pression pour faire gonller la veine, on ramene bien celle-ci sous l'ouverture de la peau, et par un second coup tie lancelte, dirige alors avec assurance, on alteint de suite la veine saus cherdier, ni latonner.
Au resle, on aueun cas, avanl de saigner a la lancelte on n'omet-tra la precaution essentielle de couper les poils, ce qui, cn nieiiie temps, aide ä mieux voir le vaisseau, et favorise considerahlement l'introduction de la lancelte.
A defaul de lancelte, on se seil quelquefois du bistouri droil; on opere avec eel instrument absolument de la meine maniere , cn ayant seulenienl som de garnir la lame d'etoupe, pour ne laisscr sorlir que la longueur du Iranchant qui doit pouelrer dans le vaisseau.
IV. lieyks communes ä Vemploi de /ous les instruments. — Quel que soil rinstrument employe, il faul toujours, cn premier lieu.
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-174nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION Hü SANG.
quo la lame soil cm rapport avec l'ölendue de rouverlure ä faire, surlout quandon se serl de la flamme donl on ne pout pas moderer la profondeur de pentlralion, et (jui, iacisaat necessairement duns sa [tins grande largeur, sera choisie ilo la grandeur exacte que doit presenter l'ouverture de la veine.
Cctte ouverture d'ailleurs sera proportionnee au calibre du vais-seau; on pent la preciser en la (ixant egaleau diametre. Quand eile osl plus petite, le sang coule lentement el s'arröteavant qu'on en ait lire la quantilö voulue; quand eile est trop grande, ellc csl plus difficile ä former; mais, ä la rigueur, 11 vaut mieux qu'elle soil Imp grande que trop petite, allendu ([ue, dans ce dernier cas, eile ue remplit pas I'objet qu'on se propose el qu'on est oblige d'en faire une seconde. 11 laut, en outre, que l'ouverture de la veine soil au moins egale ä cello de la peau, — condition qu'on realise bien plus faciiement avec la Qamme qu'avec la lancelle ; — car lorsqu'elle est plus polite, lesang, sortant par un trajet qui va en s'elargissanl , perd de sa force d'impulsion, et no pouvant s'echapper en jel , il s'epanche dans les tissus voisins, un caillot obturateur se I'ormo promptement dans la plaie, et recoulement du sang cesse bientöt.
Relalivemcnt a la direction qu'il convient de donner a 1'incision par rapport ä l'axe du vaisseau, on n'est pas gönöraleraenld'accord. Los uns prcferenl l'ouverture oblique, parce qu'elle tend moins ä so lerrner el donne un passage plus facile, au sang; les autres preconiseul l'ouverture parallele a Taxe, parce qu'elle se ferme plus faciiement quand la saignee esl terminee, et expose moins au developpement des cicatrices del'eclueuses, des varices. el aulres affections des veines. (les derniers motifs doivenl selon nous prevaloir, e'est-a-dire (pic, loiiles les Ibis qu'il sera possible d'obtenir avec les precautions d'usage unc evacuation de sang süffisante par 1'incision longitudinale, il laudra s'\ lenir cxclusivemenl et n'avoir recours a 1'incision oblique que sur les petites seines, celles sur lesquelles la compression esl impossible on difficile, sur celles, en un mot, oü le sang ne eoule-rail pas autremenl: les accidents conseculifs elanl d'ailleurs moinsä craindre sur ces derniers vaisseaux.
En ce qui concerne le inanuel operaloire, nous ajouterons a ce que nous avons (lit qu'il Importe d'apporter une grande attention a IV'tat des instruments, de s'assurer avant de sen servir qu'ils sonl parfailemenl aeöres, polls, tranchants, propres, el de les nettoyer avec stiln aiissilöl qu'on a lormine I'opcralion, afin dc les conscrver
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HL LA I'lIl.l'liUTOMlU IC.N (,i;.Nl-HAI .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 475
en Ikiii (''i-it. Si Ion se trouve obligö d'aehever l'opdralion avant de pouvoir nettoyer et fermer l'instrament, il ne laut pns le poser ä lerre ni en aueun autre lieu, sans prendre les pröcaulions nöces-saires pour garantir la poinle. Si e'est la Qamme, on met le bätonnet sous la lame ; si e'est la lancelte, il faut la maintenir entre les denl.-ou la deposer dans un verre d'eau.
Quand la veine cst ouverle, il faut s'altaehcr a maintenir la con-limiitedujet de sang; car son interruption a pour inconvenient , d'abord de prolonger Topcration, puis de favoriser l'6panchement du sang dans le tissu cellulaire sous-cutano, ce qui aide la plaie a se fer­mer d'elle-nuVne avant qu'on ait extrait la quanlilö de sang voulue. La compression soulenue d'une maniere uniforme, la mise en action de la partie, la marclie, sont les precedes usites en pareil eas; ils consistent, en resume, a activer la circulation par les moyens que les circonstances permeltent. Quelquefois, l'arröt du sang liont ä de petits paquets graisseux qui s'interposent entre les levres do la plaie; on peut desobslrueralorsavec un stylet ou unc t6te d'epingle. Uans certains cas, le sang s'arrete par suite d'une contraction spas-modique des muscles, ce que Ton exprime en disanl que I'animal ret tent son mmj. La marclie est le meillcur moyen de faire disparai-trc celetat. Quand on saignesur do petites veines, on peut activer 1'ecoulemcnt du sang par des lotions repetees d'eau tiede, ou en laisanl arriver de la vapeur d'eau chaude , si la region le permct ; ou enfin, si la quanlite de sangecoulce est insuffisante, on fail plu-sieurs saignöes ä la fois sur la memo veine ou sur des veines voi-sines.
4deg; Arrt-t du sangf. — Quand on a laiss6 ecouler la quautite de sang süffisante, on cesse la compression, el ordinairement le jet s'arrete. Mais il n'en est pas toujours ainsi; il y a des veines d'oü le sang s'ocoule sans compression ; ct avec toutes, on doit craindrc le retour de riiemorrhagie par suite des mouvenients de I'animal. de la position qu'il peut prendre; ot pour eviter cela il cst toujours indispensable d'arreter deQnitivement le jet de sang aussit6t apres I'operation.
L'arret du sang apres la saigncc est une des parties du mauuel de celte operation qui se sont le plus simplifiees de noire temps. Pen­dant longlemps, on resta meme sans avoir pour cela de tnoyeu assure. Lesanciens, dans la pluparl dos circonstances, n'employaient .nicmi njiparcil. ol se contcnlaicnt dc laisscr ranimal an rcpos: si la
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4/tinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION UL SA.\t;.
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vcine se rouvrait, ils appliquaient par-dessus un emplätre fait avec lc crollin de ranitnal et assujeli avec dos bandes, et, si cela nc suffisail pas, ils praliquaient une legere cauterisation. Quelquefois, ils remplacaient le croltin par un lloeon de laine imbiböe d'huile, on par toule aulre matiere semblable. On employait encore, mais plus particulierement pour la jugulaire, une polite planchette de Lois ou oclisse, qu'on maintonait par une bände aprcs I'avoir recou-verte d'un omplatre d'argile. Enfin , quand on ne pouvait pas placer do bände, on appliquait tout simplement un omplatre d'argile, ou de orale delayeo dans du vinaigre, etc. ; on bien Ton appliquait une pointe do for rouge sur l'ouverture du vaisseau. Cos divers proce-dos, portant le cachet de la barbarie dos temps, furent en usage jusqu'au siecle dernier. L'emploi de la suture etalt encore ignoree dos auteurs anterleurs ä ce siecle , et Lafosse esl le premier qui decrivo la manlere deI'appliquer. —Aujourd'hui, parmi los inoyens emplcyös pour fonnor la snignoo, on admet encore quelquefois la compression. .Mais c'esl la un moyon tout-ä-faif exceptionncl; ou plutöt, la compression oxoitoo sur los voines n'ost que la ressource extreme dans quelques circonslances accidentelles. Dans lescas ordi-uairos, oü II s'agll souleruonl de farmer l'ouverture du vaisseau sans mettre obstacle au cours du sang, eile nest jamais usitee; les inoyens particuliers dits do compression que Ion emploie alors etant plutöt dos modes de pansemonls propres ä favoriser la cicatrisation ile la blessure.
La compression, en effet, n'esl pas utile, car lc sang qui coule dans los veincs n'exerce qu'un effort tres-modore sur los parois du vaisseau, el le moindre obstacle applique sur les blcssures voincusos suffit pour arrolcr 1'hemorrhagie. C'esl ainsi quon n'a besoin souvent, pour fermer une saignce, que de delrulro le rapporl outre l'ouver­ture des teguments et celle de la veine, soil on tirant d'avance la peau do cote, soil on changeant la position de l'animal, etc. La blessure de la veine recouverte alors par la peau se ferme imme-diatement, et la blessure de celle-ci guorit avec promptitude sans necossiter d'autro soin. Mais ce precede n'esl pastoujours applicable; car il pent contrarier la saignee elle-momo, si la peau se doplaco avant quo so soil ecoulee la quantile do sang süffisante. C'esl pour cola qu'etant oblige, dans la gonöralito des circonslances, do laisser les ouvertures en rapport, il est oecessaire d'opposer au sang un obstacle plus direct. Cclui qui suffil alors cst lc rapprochemcnl ties
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DE LA IMM.iaUITIiMIE F.N' (.ihf-UAI..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;47
levres de la plaie cutan^e, pour en obtenir la reunion par premiere intention. Tel esl effeclivenaen! le but des differents moyens mis ac-tuellement en usage pour IVrincr la saigiu'v. 11 sonl fournis par les divers precedes de reunion adhesive : par la position, par le ban­dage unlssant, paries emplätres agglulinatifs, el par la suture.
On utilise la position quand on maintienl ['animal au repos absolu; quand on I'altacbe au ratelier pour remp^eher de se eouchcr ; quand on s'op[)ose enfin ä loute action susceptible de dotruire l'adb6sion commencante de la plaie, ä toule compression sur la veine pou-vant rouvrir la blessure el de nouveau faire jaillir le sang.
Pour appliquer le hamluye unissant h la fermeture ile la saignce, cc que Ton fail ordinairemenl sur les membres ehe/, les [raquo;'tits ani-maux domestiques, quelquefois a la jugulaire chez le elieval, ii la veine abdominale chez les LkMcs bovines, on se sert seulement d'une legere compresse d'etoupe ou de linge I'm, que Ton mainlient par un bandage circulaire. On mouille la compresse pour hater la for­mation du coagulum Interieur qui doit fermer l'ouverture de la veine; mais il est assez inutile, quand les levres de la peau sont bien reunies, d'iuterposer sous la compresse, de l'agaric, de 1'ama-dou et d'aulres bömostatiques semblables; ils no seraient necessai-res qu'autant que la blessure nc so fermerait pas et que 1'hemor-rhagie continuerait. Quant au bandage , on le confectionne avec le ruban de lil ordinaire, d'une largeur proportionnee au volume des parties. En l'appliquant, il laut le serrer modereinent, de maniere a ne ])as comprimer la veine et arr6ter dans son trajet le cours du sang. Quelques praticiens, au lien de bandage , se contentent, sur les petiles veines, d'appliquer le doigl pendant quelque temps; II. d'Arhoval se servait de la surface plane d'un caillou fralchemenl casse, maintenu un certain temps sur l'ouverture du vaisseau.
Les empldtres agglutinatifs peuvent convenir sur les pelitcs vei­nes, ct, en general, pour toutes les veines des regions du corps oü ['application d'un bandage est presque impossible. Neamnoins, ce mode de reunion n'est presque jamais employe; d'abord, parce qu'on n'a pas toujours sous la main ec qu'il faut pour la preparation do remplalre ; et puis, parce qu'une fois applique, il offre peu de resistance, el que la moidre gouttelette de sang echappee par la plaie pent I'humecter, le decoller et le faire tomber.
La suture est generalement preferee ä Fempiätre agglutinatif pour fermer la saignee. L'especc de suture employee ä peu pros exclusi-
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4-78nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Emission di sang.
vement dans celte circonslance ost la suture entortillöe avec uiu'
seule öpingle. Pour l'appliquer, on rapproche d'abord les deux levres
de la plnio en les saisissaut enlre le pouce el l'index de la main gau-che, en ayanl soin tie ne pas tirer a soi pour ne pas faire le vide en­lre la peau el la veine, el faciliter ainsi repanchcmenl du sang dans le lissu cellulaire inlennediaire. On evilc ccla encore mieux en appuj ant sur la peau avec les doigls qui tiennent la petite plaie. En-suile, prenant l'epingle de la main droilo, on lui fait traverser les levres de la plaie dans leur milieu, et a une t res-petite distance de leur herd libre, i ou 3 millimetres au plus; moins on aura pris de peau, plus le contact des levres sera parfait et leur reunion consecu­tive rapide. Pour placer l'epingle, on se sort aujourd'hui des doigls seuls; mais ee procöd6, primitif, un peu empirique, bien que gene-ralement süffisant, esl souvent d'une application difficile , par exem-ple, quand la peau esl epaisse, dure, mouillee ; il laut alors avoir recours aux branches des ciseaux, ä des corps durs quelconques pour faire penetrer l'epingle ; mais celle-ci pent glisser, se plover, el tnöme ne pas cnlrer du tout. Dans ee eas, il convient de faire usage du porte-epingle, avee lequel on evile tons ees inconve-nients. Pour se servir dc eel instrument, apres l'avoir arme de lepingle, comma il a etc dit (p. 467), on le prend a pleine main, et le pouce faisant contre-appui aussi pres que possible du point ou doit penetrer 1 epingle, on introduil celle-ci en pressant bien perpen-diculairement avec la partie moyenne de l'index ramene jusqu'au-pres de Vexlremite des mors. Cela fait, pour retirer le porte-epingle, on appuic le manche sur la paume de la main, el agissant simul-lanement avee le pouce et l'index sur la rondellc du eoulant, on abaisse celui-ci sur la main; les mors s'ouvrent el l'epingle se trouve degagee sans qu'on ait fait aucun liraillement.
L'epingle etant placee de maniere ä sortir ä pen pres d'une egale longueur de part et d'autre, on maintient les levres de la plaie en con-lact par un lien de fil ou tie crin engage entre l'epingle et la peau , et none. Quand on se serl d'un fil ordinaire, on fail un noeud droil simple apres un ou deux tours, suivant la force du fil, ou bien Ton fait le noeud du Chirurgien consistant a passer deux fois le bout du til dans la mAme ansc.
Si 1'on se scrt dc crin commo lien, on on prend liuit a dix brins arraehes a la eriniere ou ä la queue, et on les tient reunis en les mouillant legerement. Avec ce lien on s'est borne longtemps h faire
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DE 1..V PIILEBOTOMIE EN CE.Mli.M.
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Ic noeud du Chirurgien que l'on prepare d'avance et que l'on serre .'ipi'i's l'avoir passö sons l'epingle. ActucllemeDl on a'ctnploie plus qu'un nceud particulier, formöparla superposition de deux anses, et connu, ;i cause inline tie son application generate ä cette operation, sous lo nom de ncrud de saignee [fig. 150). Pour mettre le til on place, ä l'aide do ce nceud, on fail les deux anses d'avance, ol on les tient röunies entre 1c pouce et l'index dos deux mains a la fois; puis, dotacliant l'index correspondant ä la tiHe do lojiinulo , on appuie snr collc-ci: la pointo so soulovo et on engage par-dessous la double anse, ^ on fait ensuite relever la tcto en appuyant snr la pointe, on \ engage le resto du noeud, qu'on n'a plus qu'a serrer, et dont on coupe les bouts a 2 ou 3 centimetres do l'epingle. En serranl lo noeud, il taut encore avoir soin do no pas tircr h sni; on no fail alors agir que les pouces que Ton appuie sur le vaisseau et que Ton ccarlo par une manoeuvre dejä indiipu'c |). 219). Quelquefois on assujelil le mend principal par un noeud droit complementaire; ce n'est pas utile pour le consolider.
Kn appliquant le lien, il no laut ni tirer la peau ni trop serrer lo nreud ; on doit so borner simplement ä rapprocher et roaintenir on contact los levres de la plaie ; on allant au-dela, on produirait Par­rot do la circulation dans le petit lambeau do peau compris clans la ligature, e'est-a-dire un commencement do mortification el uno demangeaison qui porterait l'animal ä so gratter; d'ailleurs, en serranttrop, on n'obtient plus la reunion par premiere intention, et le petit lambeau sphacolo Unnbe on laissant une petite plaie , pouvant devenir la source de plusieurs accidents,
II arrive quelquefois, tiuand on a place I'opindoct serre lo ncoud, quo 1c sang coulo encore ; cola pout dopendre do plusieurs causes: soil do ce quo los levres dc la plaie ayanl glisso I'une sur I'aulro, on n'en a traverse qu'une seule avec I'opinglo, soil do ce qu'on a place ropinglc ä l'une des oxlremites dc I'incision ; dans ces deux cas, on enleve l'epingle, ce quo le porlo-epingle pormet de faire sans so blesserles doigts, et on la replace comme eile doit oli'o. D'autrefois la persistence de l'öcoulemcnt du sang vient do ce que I'ouverture est trop grande; lo licpiide sort alors par-dessus ct par-dessous l'epingle; il faut alors 6ter celle-ci et en replacer deux, chacune avec un lion particulier, l'une au liors superieur, I'aulro an tiers inferieur de la plaie.
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480nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION DU SA.N(i.
Dans ions les cas, la saiguöe oper6e, il convient tie hien nettoyer la partie par des lolions repelees d'eau froide, non pas seulement dans mi but de proprete, mais aussi pour aider ä TarrM du sang ; car le froid (iui en resnlle favorise51a formation du caillot obturateur, el de plus, en resscrrant les capillaires, concourt ä fermer la plaie. Ccs aspersions froides detenninent, en outre, une sorte d'effet resolutif Ires-propre a s'opposer ii 1'epanchernent consecutif du sang sous la pcau el ä [irevonir la formation du thrumbus. Quand aucun acci­dent n'apparatt, il sut'lil de quelques affusions projetces sur la partie avec plus ou moins de force ; mais si le sang avail quelque ten­dance ii s'echapper de la veine, il faudrait tenir pendant un certain temps une eponge mouillee sur la petite plaic.
5deg;. Soins sömirsuiv compl^mentaires. — La saignee est une operation qui, Men ipie tres-simple en elle-möme, esl sujetle ä un assez grand nombre de complications, provenanl, soil de la negligence de l'opörateur, soil de circonstances accidentelles impr6vues. Pour les oviter le plus possible, il Importe d'abord de surveiller tous les details de Foperation avec la mamp;me attention, dans la provision de ces divers accidents. Ensuite il faul prendre, en dehors de Toperatioii inline, quelques precautions göneralcs.
Un premier lieu, h moins qu'il ne s'agisse de remplir une indica­tion urgente, il convient de choisir un moment favorable, un beau jour, bien clair, sec, ni trop chaud, ni trop froid, I'action nuisi-ble des conditions contraires pouvant elrc accrue encore sous I'in-(luence de la modification imprimee ä tout rorganisme par la sous-traction du sang. Inutile d'ajouter sans doute qu'il n'y a pas lieu de tenir comple de r'mlluence si longtemps attribuee aux astres, aux constellations, aux phases de la lune, etc. , et qu'il n'est pas ne-cessaire , commo on le croyail il n'y a pas encore tres-longtemps, qu'il faille, pour saigner, atlendre le croissant de la lune, ou, sui-vaul lecaractere de l'animal. la partie du corps ou Ton voulait sai­gner, le retour du signe du zodiaque correspondanl, etc. Mais, eel superstitions rejetees, restent les principes rationnels, dent il Im­porte constamment de tenir compte.
En second lieu, sauf encore les cas d'urgencc, on ne saignera Ja­mals un animal sans lui avoir fait subir une certaine preparation, consistant principalement dans le reposet la diminution de la nour-riture. Le repos preparatoire est essentiel pour ne pas ajouter le trouble detonnm6 par la soustraction du sang ä l'^tal anormal d'agi-
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HL LA I'ULllDoiU.MIK li.N (iK.NKKAl..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4bJ
lation qui persiste loujours quelque temps apres la cessation de I'exercice ou il'un travail mraquo; peu violent. Pourune raison analogue, on aura soin do diminuor la nourriture la vcillo, c!, lo jour do I'iijio-ration, do no pas donner ä manger dans la malinöo, ou, d'une ma-niere plus gcneralo , do no saigner que queiques heuros apres le dernier ropas.
Cello dorniere regie , tros-goneralement observee, est importante. Si Ton tire du sang au debut do I'acte digestif, il so produit uno sorte de derivation qui delourno de l'estomac l'agent de sa fonction essentielle, et celle-ci peut so ralentir ou on souffrir do loutc autre maniere. .Mais si Ton saigne quand la digestion csl operce, il n'y a plus d'inconvenient, au contraire, car la soustraction du sang no pout plus alors avoir [tour effet que do favorisor l'absorption du chyle et son melange avec la masse sanguine.
La saignöo faite, on laisse 1'animal au repos , ä une diete legere qu'on fait cesser plus ou moins promptement, suivant les circon-stances, ct cela sul'lil gonoraleinent pour eloigner ä pen pros loutes les chances d'accidents.
Cello simplicity dans les soins generaux qui doivenl accompagncr la saigneo osl encore un progres do notre temps. Autrefois, on pro-pa rait a rcxcös par le repos, lo regime et los autres prescriptions hygieniqiios poussöos ä Fexlrome. On recommandait, en outre, dans la croyance ou Ton ötail que le liquide en circulation 6tail alter-nativomenl, clans les vingt-quatre heuros do la journee, sang, bile, phlegme ou atrabile, do saigner, suivant I'indicalion qu'on so proposail, a l'heure oü le fluide ä extraire dominait, sous peine de faire courir un grand danger ä ranimal. 11 y a inline un curieux chapitre do Sollojsel consacro ii Toxpose tlelaille do loutes ces in­fluences et des moyens do les eviler ; nous y renvoyons lo lecteur desiroux d'etre renseigne sur ce point de la science do nos predo-cesseurs. Quant aux soius consöculifs h la saigneo , c'etail bien jiin-encore. Ainsi, Vegece, loujours modere dans sos indications, dil qu'apresla saigneo, il faul laisser ranimal sept jours el sept nuils an repos dans un endroit obscur et chaud; ne lui donner qu'une nourriture minutieusomenl choisie; faire, quand queiques jours son! passes, une saignee supplemonlaire au palais; puis faire prendro au malade dos bains, lo promener peu ä peu, lui faire des frictions de vin el d'huile, etc., el ne le remcttre au travail qu'apres avoir soigneusement exöculo loutes ces prescriptions. 11 y a lieu de s'öton-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 31
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si.
4.^0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION HI hA\(;,
nor iiu'iivoi; loulcs cos complications la sni^nco lüi si rrwjucmmcui nratitiuoc choz Itlaquo; ancicns.
VRTTGLE 111.
Hl U PIILfiBOTOälU! air:/. n;s SOLIPtoES.
On pent praliciuor la phlöbotomie, chez los solipedcs, a un asscü grancl nombrc do veines difförentos. Tontefois, seit pour la oommo-dile do I'opcralion, soil pour la quanliti de sang qn'ellcs pcuvcnl fournir, la phipart do cos voincs n'ont qu'une tres-ftiiblc imporlanco |iraliquc. Los scales veines sur lesquelles la saignoe csl vino opera-Lion usuelle, stint \a jugulaire, la saphcnc et la cephalique. Les iiulres no sont choisies quo dans dos circonstances tout-ä-fait raros ot exceplionnelles.
' I. — Saignee a la jugulairt
1raquo; Avantagcs ^eneraux; contrc-indications. — La
jugulairc cst la vciac i.i plus habituellement choisie pour praliquci la saignee gen6rale; et, a tous egards, ellc juslifie eclte prefe­rence : 1deg; par son fort calibre, qui permet d'extrairo, dans un temps plus court quo d'aucune autrc vcine, une quanlile de sang quel-uonque; 2deg; par sa position superficielle, qui of fro a I'instrumenl le moyen do I'alteindre sans peino ; 3deg; par sa situation dans une region du corps facilement accessible ä l'operaleur, et lui permcl-lant do prondro sans poino uno positions vantagouse ; par la reunion, on un inut, dos conditions les plus favorablcs ii la bonne execution do 1'operation.
11 n'y a qu'un petit nombro do cas mi la saignee ä la jugulaire cst contro-indiquoo. Cost d'abord lorsque l'un dos deux vaisseaux cst dejä obliloi'o par los suites d'une anoionno saignee, et que I'on a quelque raison do redouler 1c momo accident pour I'autre veine. Le danger qui pout resultor (rune nouvelle obliteration n'ost pas absolu sans douto, altendu c[u'(iii a vu dos chevaux pri-vös des deux jugulaires rendre encore dos services ; il serait plus qu'imprudent neanmoins do no pas tenir compte dos consö-quences que pourrait avoir un tel obstacle apportc au retour du sang de la Icte vcrs le cocur. Ou ne doil pas non plus saigncr a
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DE LA I'IILKIUJIOMIE CHEZ LES SÜLIPEDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 48o
la jugulairc, quand fanimal esl alteint de gale, do roux-vieux ou de toule affection scmhhihh; ;u;iiil son sir^1 h rcncoluro, et pouvant lo porler ä se gratter cl .1 determiner ainsi lo ddveloppe-raent d'accidenls cons^cutifs, et notamnient du thrumbus. Lorsciue ['animal doit etro attcle do suite, on ne saigne pas non plus ii la jugulaire, de peur que le sang, pousse vers l'ouverture de la vcino par la pression du collier, ne s'echappe dans le tissu cellulaire sous-cutano, et ne forme uu thrumbus. 11 en est de memo lorsque le sujet doit ötre conduit au päturage, oü, tenant la tele basso , il pout favoriser 1c reflux du sang par lo fait dc la pesanteur. Enfia, In sai-gnec a la jugulairc, cst sinon conlre-indiqu6e, mnis cesso du moins d'etre indiquöe (iiiand on veut produire un effet essentiellcment local dans une partie du corps eloignöe de la tele, auquol cas on choisit la veine la plus rapprochee do ce point.
Sraquo; S)is|Kisi(:laquo;Hgt; iuintoiimiac; lieu d'^lection ih* la saigiräe. — La jugulaire, nee un peu au-dessous el en dedans de rarliculation lemporo-maxillaire, par la reunion do la veine maxillairc interne avec la veine temporale, descend dans repaisscur do la parotide vers IVxlremile inforienro do laquelle olio roroil la vcino faciale, e( do la s'elend jusqu'ä I'entree do la poilrine. Dans ce trajet, ellc rampc au fund du sillon longitudinal qui cotoie, dc cbaquc cöte, lo bord införieur de l'encolure, sillon nomniö, a cause iiir-me dc la presence du vaisseau, goultiire dc la jugulaire. Dans toute son ölenduc, ellen'cst recouverte que par la peau e( par une couche musculaire sous-culanee d'une tres-faible epaisseur.
Malgre l'uniformitö dc situation de la jugulaire, do son origine ;i sa terminaison, tons los points do celte veine ne conviennenl pas cgalement pour praliquer la saignee. Le lieu oonmnmoinent designe pour eela est la partie moyenne, parce qu'en ce point la jugulairc , qiii accompague la carolide dans toute sa longueur, son trouve separec par le musclö sous-scapulo-hyoidicn, el quo I'arlerc esl ainsi protegee contre I'alteinte ile la damme.
(ii'tto seule indicalion est insuffisante. D'abord le muscle sous-scapulo-hyoidien, large expansion musculeuse, qui continue I'apo-növrose sous-scapulaire el va so termjner a 1'byoide par une inser­tion commune avec le sterno-hyoulien, ne correspond cjue par son bord inferieur a la partie moyenne de la goultiere dc la jugulaire. Aussi, pour otro certain d'ouvrir la jugulaire sur le muscle , faut-il porterrinstrumcnl n une cerlainc distance au-dessus dc cotte partie
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moyenne. D'ailleurs, la üarolide elle-mftme ('laut d'autnnt plus superficielle qu'elle esl plus inf6rieure, en saignnnt plus haut, on (#9632;lt;iur'( d'aulanl moias le risque de l'alteindre.
D'un autre cöt6, il laut considerer la pramp;ence dos valvules qu'il Importe, Don-seuleinent, ainsi quo le recommandenl les auleurs, de nc jias atteindre avec la flamme, niais encore de laisser au-des-sous de l'incision de la vcine, en portant ['instrument un pen plus haut, si l'on veul 6viler söremenl les accidents consöcutifs; la sai-iinfa au-dessous d'une valvule 6tanl cffectivement une condition des plus favorables, ainsi qu'il sera expliquö plus loin, a la formation du thrumbus. Or, si ces regies sonl faciles ä observer sur les ani-maux (lout la peau est mince, le poil fin, la veinesaillante, cl chez lesquels les valvulcs so manifeslenl an dehors par tin löger rcnfle-mont du vaisseau, il n'enest pas do mamp;mequandla situation des val­vules csl impossible ii reconnattre extdrieurement, ce qui esl le plus ordinaire. On n'a alors d'autre guide quo la connaissancc prealahle de la position de ces valvules; malheureusemenl cette position nost pas constante; il on ost do momo du nombre dos valvules qui varic de trois ä six; de sorte qu'on no poul Jamals otre parfaitement sür do no pas les atteindre on de ne pns ouvrir 1c vaisseau au-dessous. Toutefois, apres avoir ouverl un grand nombre de jugulaircs, nous avons reconnu quo, dans la grande majority dos cas, la valvule la plus elevöe so trouve ä la partie moyenne du bord inferieur de l'encolure, cl , pour collo uouvolle raison , nous concluons encore a la nooossilo, afin do roster a peu pros sürement au-dessus de la valvule supörieure, do saigner plus haul quo la partie moyenne do la goutliöre.
On pout plus exaclement fixer le Heu d'olcclion de la saignöe a la jugulaire au point de reunion dos deux tiers införieurs avec le tiers superieur do la gouttifere, lieu quo Ton determine encore en mesu-rant un Intervalle de quatre doigts environ au-dessous dc la reunion dc la faoialc avec la jugulaire; e'est la que lo muscle sous-scapulo-hyo'idien a le plus d'opaissour el que I'artere se trouve a sa plus grande profondcur. En fixaut ainsi le lieu d'61cction do la saign^e aucou, nous nous rapprochons des anciens hippiatres qui saignaienl toujours tres-haul , a trois ou qualro doigts do la maohoirc; mais comma leurbut ötail d'agirplus efficacement sur la töte, motif pour nous sans valour aucune, si nous revenons ä leur möthode, c'esl snns la lour cmprunlor.
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UE L.V I'llLlillOTO.MIE (.IIEZ LEb bOLIl'EDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 48j
Ajoulons, pour lerminer surce point, qu'il fuul toujours cvitcr, en saignant, d'ouvrir civs dilatations .si fröqucutes, suites d'an-ciennes saign6es, qu'on trouve sur lajugulaire; car on no pourrait qu'accroltre, enporlant rinstrument sur un tissu döjä malade, lus chances de d^veloppement d'accidents ullörieurs, sinon los faire natlre directement, II taut laisser aux mar^chaux ignorants la cou-tuine de prendrc ees cicatrices variqueuses coimue guide do lour operation.
3deg; Manuel laquo;le l'op6ratlon. — Outre les regies tJeja etablics (K^ la phlebolomic, communes a toutes les seines, Ija saignöc ä la jugulairo reclame quelques precautions parliculieres duns les diffü-rents temps de 1'opcration.
I.nbsp; Fixation de lanimal. — Pour saigner ;i la jugulaire, on com­mence par mener I'animal sur un terrain sec cl solide; on le ticnl debout avec un bridon ou avec la longe pass6e sur le nez du dans la bouche. liareinent on a besoin du tord-nez el des autres tnoyens de contrainte. 11 sul'lit, pour empcclicr lanimal de s'effrayer des objets voisins ou des mouvements de l'operateur, de lui cacher la vue; pour cela, les lunettes, la capote a lunettes, un tablier, une bride a ueillercs, un large boucbon de paille engage sous le montant du licol, peuvent servir; raais, plus communement, 1'aide, place en avant de I'animal, sc borne a lui abaisscr la paupiere du cote ou se fait roperation ou micux a lui appliquer la main sur I'ceil en la posanl d'abord sur Tangle externe et la rabatlant d'arriere en a\ant. De I'autre main, I'aide tenant la longe du bridon ou du licol, inaintienl la tele droite, dans sa position naturelle, plulöl relevee que baissee, afin quo la veine et la peau, legcretnent ten-dues, soient mieux appliqu6es I'une centre I'autre.
II.nbsp; nbsp;Choix de rinstrument, choir du vote. — La llamme esi pres-qne le seul rinstrument usile pour la saignee ä la jugulaire; la lancette n'est employee que d'une maniere puremeiU cxceptionnullc, ct encore n'est-il possible de sen servir qu'autant lt;|in.' la peau est line, le vaisseau Ires-apparent. (Test la llamme ordinaire qui serl le plus souvent ; inais Ion pent aussi employer les (lammcs a ressorl qui, presque toutes, au surplus, onl etc confectionnecs particu-licremenl pour la saignee a cette veine.
On saigne ordinairemenl, a moins d'obstacles ou de motifs parli-culiers, du cote gauche, I'opcration eUml plus facile; ear on pcul .dors se servir do la main droile |iour frappcr sur la llamme; cc i|ui
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4Slaquo;;
KMISSlUN 1)1 s.\m;
cst un aveinlago, eu co quo, Ic coup dovanl 6tre mcsurc, applique avec pröeisimi, laquo;m :i plus (i'.issuriiiu'c avt'c la main droite. N6aa-moins, ropcratcur doil s'habituer a saigner des deux cölös aver unc ögnlc facililo; car il csl unc mulliludo de cas oil il y a accessile dc saiiiucr ;i la jugulaire droite.
III. Preparation dc la veine. — Quand on est fixe sur ic cole ou I'cp. doit sai-nci'. comme Ic sang coule de liaut en bas, on fait gon-Iler cl paraltrc la veine en comprimant ä la base de rcncolure. Pour maintenir la veine gonQco, ä rexeinplc de ce qnc les cliirurgicns pralicjueul pour la saignöe du bras, on a presque de tout temps fiiit usage d'une corde enlourant la base de IVncoliiic et forlement serree; ainsi, Absyrte et Vogece disent qu'il laut bander l'encolure vers les 6paules avec une courroio, frolter ensuile la veine avec unc 6ponge mouillee pour la rendre plus apparenle et la pousser on dedans pour la fixer et la gonfler. Jusqu'ä Lafosse, tons les hippiatrcs sans exception continuent d'ordonner l'emploi de la liga­ture; quelques-uns ni6me, tant elail grandc leur crainlc de inan-quer la veine, ne se contenlent pas dc la conic et prescrivent dc se servir, en outre, d'une pclote pour serrer davantage la jugulairc. Lafosse. le premier, dit qu'il y aural) moins dinconvenients ä sai-gner sans corde, en ce que I'on n'aurait pas la crainle de perccr la veine de part en part et d'etre convert de sang par le jet violent qui s'echappe loujours quand on emploie ce moyen decompression; el celte nouvelle methode est, scion lui, d'autant ]ilus essenlielle ä connallre qu'il y a dos chevaux qui ne peuvent supporter la liga­ture. Enfin vini Chabert qui condamna absolumenl l'emploi de la corde comme inutile et dangoreux.
La corde, suivant cet auteur, empeche le retour du sang par les deux jugulaires en nicme temps, laisse le sang s'accumuler au cerveau et pent determiner un commencement d'apoplexie; on a vu ainsi des animaux lomber pendant I'oporalion el revenir a eux en ölant la corde. En outre, si le cheval s'echappe, il v a d'autant plus de dan­ger quo l'animal, courant et s'agilant, fail couler le sang plus abon-damment, cl peul tomber de faiblesse el mourir; ce quo Chabert lui-m6me eul occasion d'obscrver une fois, alors qu'il cxercait la maroehalerie, dit-il, guide par la scule routine.
II. d'Arboval dit aussi avoir vu tomber des animaux comme frappes d'apoplexie foudroyante, el, ajoutc-t-il, d ce qni nous a i am singulier el difficile a e.xpliquei . e'est que Ic inline cheval qui
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DE LA PULEUUTOMiE CUEZ LES SOUl'fcDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;487
venail lt;li' monlrer im lel phönomeac a'öprouvail |gt;lns ricii ilc sen: blablc dos qu'oo lui chargcail les reins d'un corps pcsanl nvanl tlc placer la ligature, bien que cc Inl peu de lemps apres la premiere lenlalivc raquo; Geci est, eu effet, singulier; mais comblen de Ibis cela i'.sl-il arrivö ?
On a encore remarque que l'emploi de la corde rend le chevai plus rebelle, plus difficile ii manier. Enfin, par ceüc mölliodc, on comprime l'oesophage et les voies respiratoires; on rapprochc la jugulaire de la trachöe, el Con est expose ä ouvrir celle-ci avec la llamme, surtout si l'on fait encore appui du cölö oppose; si cela arrive, le sang s'öcoule eu parlie dans les bronches, s'öchappe par les naseaux, et l'animal meurt de suffocation. Tons ces motifs sonl plus que sufßsants pour faire rejeter cette coutume surannee ei dangereuse; mais malheureusement eile esl loin encore d'elie gene-ralement abandonnöe.
11 faul dire aussi (|u:il est quelquefois difficile, quand la veiiu esl petite, de la faire apparallre par les moyens ordinaircs. On commence alors par faire lever un peu plus la löte, puis ou la porle de l'aulrecölö, alin de courber legerement l'encolure; on fail mou-voir les maclioircs en interposant la longe ou un autre corps solide dans la bouche; on fait faire quelques pas a l'animal, on lisse los poils cn les rnouillanl, ou on les coupe si on ne crainl (las de döjn'i.'-cier le sujet, elc. Si tout cela nc suffil pas, on est, en quelque sorte, aulorise, en derniere ressource, ä essayer de la corde; mais 11 faul le faire avec les pr6cautions convenables. On a d'abord unc premiere pelote assez forte seulement pour quo la corde puisse se maintenir dessus el qu'on applique sur le vaisseau a ouvrir; puis deux autres pelotes plus lories qu'on met du cole oppose', rune au-dessus, l'autrc au-dessous de la jugulaire a respecter. On scrrc la ligature par-dessus ces trois pelotes, et de la sorte la jugulaire a ouvrir esl seule eomprimee el de la manierc la plus forle qu'cllc puisse Telre. Ajoulons h cela que la corde ne doit pas etre, comme on Icfaisail autrefois, lixce it demeure; on la lienl serire seulemenl par un iKeud coulant dont le boul libre reste dans la main d'un aide.
Gelte methode, il faul le reconnaltrc, n'est pas cntieremenl exempte des dangers resultant de I'application do la corde pure cl simple. Aussi sur les chevaux a cncolure cpaisse, chez lesqucls la veine nc parall en aucunc manierc. cM-il d'usago de supplecr ä la vuc par le simple loucher. lt;'n rccounail la pl.uc du vaisseau a la
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EMISSION DU SAM,
sensation des mouvetnents ondulatoires produits par I'actiou do la main, cl I'habitude apprend a saignor sur celte seulo indication, toule faible qu'elle soil bien souvent.
Cost encore au toucher soul qu'on pent avoir recours pour deter­miner la position de la veine quand on est obligö de saigner pendant loiiscurite. Avee une main , on produit la fluctuation dans le vais-scau, et l'autre main en pereoit les secousses.
IV. Position dc I'operateur,- moniere de pratiquer l'incision. — La veine etant reconnue et sufßsammenl gonflee, il s'asji de pratiquer ['incision. Pour cela, quand on so servnit de la corde, I'operateur, afin d'eviter le jet de sang, se placait du cole de la liMe, regardant le poitrail, et, tenant la (lamme de la main gauche , s'il s'agissait d'opercr ä gauche, il I'approchait ile la peau, le manche vers la tftte, el frappait dessus. Quand on saigne sans corde, conimo cela so fail maintenant, on se place sur le cote de l'animal, el Ton tient de meine la flamme dans la main gauche, mais la lame en haut. Avec les trois iloigts lihres, on comprime la jugulaire en faisant liner le sang de bas en haut, et quand eile est snl'fisaminent gonllee au point oü Ton vent la piquer, on resserre les doigts et on les raffer-mit sur le vaisseau pour le maintenir en meine temps fixe et gonlle. On rapproche ensuite la (lamme en maintenant la tige parallele au vaisseau, et, prenant lo hatonnet, que Ton a d'avance place sous son bras gauche, Ton donne le coup de flamme de maniere ä prati­quer une incision longitudinale.
Quand on saigne dans Fobscurile, apres avoir reconnu la jugu­laire ii la fluctuation, on appuie sur Tun et l'autre bord du vaisseau, au nivcau du poinl oü I'ouverture doit etre faite, l'index et le medius droits qui servent de conducteurs ä l'instruraent, cl Ton dirige la lame de la flamme entre ces deux doigts. La position de I'instrument bien determinee, on retire la main droite cl Ton frappe avec cette main armee du bafonnef sur le dos de la llamme.
Si, en retiranl la flamme, il n'y a pas de sang, ct si, malgre la continuation de la compression, le sang ne coulc pas davanfage, la veine n'est pas on est insuffisamment ouverte; nous avons dil les precautions a prendrc en pareil cas; il lauf sculement remarquer que sur la jugulaire on a phis de facilite que sur toule autre veine pour recominencer I'opcralion par la meme ouverlure. lüi cas dc saignec bavcuse, on pent cssjivci' une fois de donncr un nouvcau
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DE LA PULEUUTUMIE (Uli/. LUS SOLII'^DES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8'J
uoup de ll.iimnc, el cola doil sufßi'G pour faire sorlir Ic sang en jet si rouverture a d'abord 616 seulement trop pelitc; mais si, au
second coup de llainmc, rocoulcment de sangest encore insuflisanl, 11 faul fermer la plaie et pratiquer une nouvclle incision au-dessous ou mieux ilu cöte oppose.
V.nbsp; Entretien du jel de sang. — Lorsque la piqüre a etc falle dans los conditions voulues, aussilöt s'echappe im jet de sang qui s'arramp;e des qu'on ccsse de comprimer pour d^poser l'instrumeul. II faul alors retablir ce jet en reprenant la compression ; es qua Ton fait en appuyant le long du vaisseau IVxlreinile införieure tics quatre derniers doigts reunis sur unc seule llgnc. Ce soin pcul ctre conflc a un aide. Pour inalnlcnlr le jet continu , il faul que la compression soil conslnmmenl exacte et sc fasse sans tiraillement ni derange­ment de la peau, el en ayant le soin, en memo temps, de bonier les mouvetnents de la iclo.
Si le jet faiblit, pour Facllvor, on presse plus forl, en agitant dc has on haul, de manlcro a faire onduler le sang dans le vaisseau et a 1'accumulcr vers I'ouverture. Dans U1 meme but, on fall mächer le bout do la longc , le balonnct, on appuie le dolgl sur la langue et on dölermine de la sorte unc agitation des inachoires qui active le cours du sang.
Quelquefois, pour s'epargner la fatigue do comprimer avee les doigts, on appuie contra la veine avec le bord du vase a sang; inals on n'exerce ainsi qu'une compression incomplete, en ce quelle portc sur une trop grande elendue; olle no suffil fine lorsqne la veine est volumineuse, superßcielle el quand on a fail une large ouverture; slnon, 11 esl noccssaire de comprimer avec les doigls.
VI.nbsp; Ani't du sang. — Les differents moyens d'arrctcr lecoulc-mcnl du sang, quo nous avons mentionncs, onl tons ele usitcs pour fermer la jugulaire , depuis les cmplatres d'argile et do crottin, I'ccllssc, maintenus par unc bände , en usage chez les an-ciens; depuis le bandage avec compresse el vitriol des marcchaux des sicclcs derniers, jusqu'ä la suture cntorllllee des praticiens moder­nes. Toulcfois, le proccde qui paratt avoir join le plus longtemps de la favour generalo, est cclul qui conslsle a n'appliquer aucune espece d'appareil ou bandage. I.a saignee falle, on laclialt la cordc, igt;n la tratnait douccment, a Irois ou quatre reprises, devanl rou­verture du vaisseau pour laquo; dctnurner le sang , raquo; et on conduisall le eheval a Iccuric. Quclr|ucfois on appliquail aulour dc I'incision la
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-Wünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Emission üu sang.
uioiliu liiinc ('oi|iiilli' ilc noix , quc l'on tnaiulonail ii ly main pen daiil quclque temps, et on laissait cnsuite l'animal au ropos.
Lafosse monlre plus do prudence quand il conseille, si l'un ix-vcul pas tnellre d'öpingle, de tirer avanl la saignöe la peau lt;lu col vers le haul ou vers le Ims, et tlo cesser cnsuite de la raainteuir quand on a cxtrail la quantitc de sang voulue. Les parties alors reprenant leur position naturelle, les ouvertures nc se correspon­dent plus, et la peau vicnl recouvrir rouverture de la voine.
G'est saus doutc sur cetle indication quc Chabert donne pröcisö-uienl le coaseii d'agir ainsi, dans le ras oü l'animal se refuserail au placemen! dol'epingle; il aurait ininix vain dire ; quand on sail d'avance que l'animal se defendra ; car, si l'on reconnait ecla seu-lemeul au moment de placer l'öpingle, il n'est plus temps de recou-rlr au susdil proc6d6. 11 reste alors la ressource de l'cmploi d'uno eompressc et d'un bandage combine avec le repos absolu.
Au reste, dans la pluparl descas, le repos seul, a la rigueur, pourrait suffire, altendu que l'ecoulemenl du sang de lajugulaire s'ar-ivle presque toujours des qu'on cesse la compression ; dt; sorte que si Idn pouvail obtenir de l'animal deux ou trois jours d'une immobi-lile a peu pres complete, ee qui sufßrait pour consolider l'adhosion des levres de la plaie culanöe, on serail dispense d'employer tout autre raoyen pour arretor le sang. Mais commc le raoindre mou-veiuent, une compression intempestive, peuvenl rouvrir la plaie, il vaut mieus la former deßnltivemenl, et c'esl ce qu'on fail lou-jours, en se servant geuöralement de la suture enlorlillce, En pla-eaut lepinule, on pique d'abord la levre superieurc pour quc la iete soil en haut , et Ton applique le lien comme il a ele dit.
VII. Renouvelkinenl de la saignie, — II arrive souvenl que la saignee doit etre reiiouvelee dans les vingt-quatre lieures qui sui-vent. llurtrel conseille, dans ee eas , d'inlcrposer enlrc les levres do la petite plaie tin corps gras non ranee, et de pen serrer le ill sur lepinyle; griice ä ccla, au premier effort, le jet jaillil de nou-veau. Go procedc no nous semblc pas tres-heureux; la plaie rou-verlc ne pouvanl piu^ cicatriser par premiere intention, se comj)li-que, enlrc en suppuration, et si eile ne s'accompagnc pas d'autros dangers, eile reste au moins plus longtcmps a guorir. II esl done preferable, quand on doil renouveler la saigndo, de laisser la pre­miere plaie au repos el de faire line nouvelle piqure au-dessus , m-dessousou de l'aulre cole; ear eesdiffcrenlesouvcrlures, en se
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DE la i'iii.iiiiuniMit: c.nr.z les soupedes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 41)1
rcnnaiit loulcs par premiere inlcalioa, scronl loujours plus lol guöries qu'uQc seule plaic suppurauto, quclfjuc legere qu'elle soil, (A'tlc maniere d'opörerest, au reste, d'autanl plus ralionnelle, que, incMiic cu prcnaat la precaution indiquee, ob n'esl Jamals sür d'oblcnir du sang d'une ancienne saignöe rouverle.
\quot;ill. Soinsgineraux et complimentaires. — Quand l'opöration esl lernilnde j il faul malntenlr l'anlmal dans toutes les conditions propres a conserver le calme dans le cours du sang et ii prevenir sa sorlie par rouvorlure de la veine, Ainsi, on le llcnt alladie au riUelier au moins (li\ ä douze heures et, s'il ie faul, ä deux longcs, pour rempöciier d'agiter la töte, de so coucher, clo sc frol-ter sur la mangeoire, sur la longe ou sur le mur. Pour la mßmc raison, independammcnl dos indications particulieres de diele four-nies par l'etal du sujol , on no donno quo tres-pcu a manger Icjour de la saignee. l'uis on laisse Faniinal an repos deux ou trois join's, surloul s'il doil olre allelo, afin do laisser a la plaio le leiii])s do sc eonsolider et d'öviler los suites de la pression du collier, c'est-a-dirc le gonllemenl du \aisseau el l'ouverture de la plaic. Pour la meine raison, on s'absliendra, pendanl un temps egal, de conduire l'ani-mal an pAturage, on il pourrail , cn s'agitant et baissanl la teto pour pnltre , determiner le meine rösultat.
Quoique la consolidation de la [ilaic de la peau soil assuröc vers le troisiome jour, surtout si l'on a pen soire le lil, on laisse eepen-dant l'epingle sepl ä huitjours sur un animal en bon etat, afia d'as-surer la fermeture de la plaie veineuse; on la laisse plus longtcmps si l'anlmal esl faible ou debilitö, dans la craintc d'une hemorrhagie passive, L'epingle enlevec, il n'\ a ])l\is ordinaircmcnl aueun soin a prendre. (le qni pout alors so presenter d'oxtraordinaire rentre dans l'öludc generalc dos accidents lt;|ni accompagnonl la saignee.
;, '1. — saignee laquo;i la sapheae.
1quot; liiilu-alimis particulieres. — La saphene, ou veine du plat de Iquot; cuisse est. apres la jugulaire, la veine la plus gen6ra-lement choisie pour pratiquer la saigndc. Son volume relatif plus considerable, sa position superficicllc qui la rend facileu dislingucr, sonl los motifs qui la fonl pröferer aux auli'es veincssous-culan(5es La saignee ä la saphene se trouve uinsi nalurcllemenl indiiiueetontos los Ibis que l.i saignee a la juyuiairo esl conlro indiquee j incl(''))cn-
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i'J-2
KHISMU.N 1)1 SA.NU
damnicnl des eircoustanccs parliculicrcs oü Ion vcut produirc un effol local. '^ iiisposiiion analoiiiüiiie; lieu d'election. — Lu
saphene , continuation de la veine m^tatarsienne superficielle in-icrne qui se contourne au-devant du jarrel, rcmonte presque ver-ticalement jusqu'a la face interne de la cuisse, oü eile se termine. Dans son trajct, eile croise d'abord le tibia , puis la direction tin femur, mais en sens inverse, et gagne ainsi le plat de la cuisse, on eile rampe , sur unc longueur de 12 centimetres environ, ä la sui-face du muscle droit interne jusqu'au quart supörieur de la cuisse; au niveau de ce point , eile s'enfonce entre cc dernier muscle ct le couturier (sous-lombo-tibial) ct s'ouvre dans la lemoralc. Au-dessous du droit interne el en arriere de I'articulation lemoro-tibiale, la veine, dans une longueur de 7 a 8 centimetres, rampe sur 1'apone-vrose jambiere; plus au-dessous, eile est uniquement en rapport avec la face interne du tibia et repose sur Tos. Dans toute cettc ötendue d'ailleurs, eile est superficielle, recouverte par une peau mince, et en outre, superieurement par I'aponevrose crurale qui la separe de la peau; et, dans toussos points , eile est egalement ap-parenle, surlout si eile csl un peu gonQee.
On saignesur cctte veine, autant que possible, a la partie supe-rieure, dans la portion qui rampe sur I'aponevrose jambiere ou a la surface du droit interne. En cc point , eile est plus forte, grossie par ilc nombreuses branches collateralcs musculaires, et eile no repose plus sur un plan osseux propre ä cmousser les instruments. On ne saigne au niveau du tibia que dans les cas ou un obstacle quelconque emp^che de porter I'instrumeut plus haut. Au surplus, la fixation du lieu d'election depend encore de 1'instrument donl on sc sort. Ainsi, quand on emploic la llanime, il laut saigner haut gt; pour ne pas risquer d'atleindre I'os avec la pointe de rinstrumenl. Avec la lancette, au contraire, il y a avantagc ;i saigner sur I'os, oil la veine olTre plus de resistance et de lixite.
Itquot; .llanuci illt;^ rop6ration. — Pour l'opöration, ranimal est maintenu deboul ä la maniere ordinaire. Quant a l'opöraleur, on est pen d'accord sur la position qu'il doit prendre. 11 a, en effet, plusieurs manieres de se placer: en arriere de I'animal, en avant du membre oil Ton doit saigner, eu avant du membre oppose. Mais iiucunc tie ces positions n'esl complctemenl avanlagcuso, leur plus ou moins dc commotlilc donoiidanl de la laille de ranimal . dc mhi
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1(F. LA IMILttaOTOMIE CHEZ LES SULIPtUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iamp;i
degre d'irritabilitö , du plus ou moiiis de saillie de la veine. On no jx'iil |)as, par consequent, donner sur ce point de regle fixe. Si le sujet ost doux , do laille 61evde, la veine :i[)]iiir('ntc, on sc placera en face du vaisseau, en avant du merobre oppose, npres avoir fait lever celui-ci; si la veine a hesoin d'Stre gondee par la compres­sion, on se placera en arriere, apres avoir fait lever le pied oppose ou avoir enlravö les deux pieds poslerieurs, si Taninial cherche ä se defendre. Enfin, si la veine esl suffisammenl apparenle, et qu'on craigne de so placer en arriere ou du cole, oppose a cause des de­fenses prevues de 1'animal, on ossaie d'atteindre le vaisseau en sc plarant en avant du membre a saigner.
Dans le cas 011 Ton ne pourrait rcussir dans aucune de ces posi­tions, il en esl une derniere qui conviendra dans lous les cas el qui consiste ä fixer d'abord 1'animal en amenant en avant le pied posterieur oppose, au moyen dun entravon et du lacs passe autour de Fencolure {jig. I, pag. 24), puis a operer en se placant en arriere. De cctlc maniere le sujcl est parfaitement assujeti, le vais­seau bien a decouvort et de plus gonlle par l'espece de congestion que produit l'appui furc6 du membre sur le sol.
Quand on opere dans cettc position ou lorsqu'on fait seulement lever le pied oppose par un aideraquo;, on tient la flamme de la main correspondant au c6t6 ou Ton saigne, de la main gauche, par exem-ple, si Ton vent ouvrir la sapbene gauche; on portc I'instrumenl sur la veine, la lame en bas en remontant la main aussi haul que possible vers le pli de I'aine; avec les trois doigts libres on fait gonQer 1c vaisseau par la compression el Ion donne un coup de halonnel sec et rapide.
Si Ton pout operer en sc placant on regard do la veine, un aide leve le pied oppose, qui est celui du cole ou ron sc trouve, ct le porle fortement en arriere pour mienx decouvrir la region. On tient encore la flamme de la m6me main ([ue du cole a saigner, c'esl-a-dire dans la main droile pour saigner a droite, etc. ; puis se haissant ct s'cngageanl un pen sous le corps de 1'animal, on approche la llamme do la veine, le talon en has, sans faire aucune compression, el do la main gauche on frappe avec le bfttonnet.
Au cas oü I'on se placerait en avant du membre ä saigner, on prendrait les m6mes precautions que si I'on se placail en arriere, mais en tenant la llamme de la main opposee.
Quand on se sort de la lancette, avec laquellc on pent saigner
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494nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION Hi. SANG.
-.in- loutc rctenduc do la veine, mais que l'on iloit exprossömenl clioisir quancl on cst obligä d'ouvrir le vaisscau dans la portion qui rampe sue la surface osseuse, on fixe rauitnal suivanl la position .;uc I'on veut prendre. Si Ton so place en arriere lt;iii en avant dn membreoü Ton saigne, il faul tenir I'instrumeut Jo ia main oppuseo a colic avec laquelle on tiendrait la flamme. Ce n'est qu'en se placanl a l'opposo du iiR'inbro, en lace de la veine, qu'on pent tenir de la nieine main la llamir.e el la lancetto. Si Ton faisait usage (rune llamme ä ressort, on la tiendrait comme la lancette.
La veine ouverte, le plus souvent lo sang forme un jet en arcade comme sur la jugulaire ; mais la veine elant moins volnmineuse, la circulation y etant moins active , il arrive frequemment qu'on n'j fait qu'une saignee bavcuse, laquelle encore s'arrete d'elle-mömc apres n'avoir fourni qu'une quaalile de sang insuffisanle ; alors on ranimc recouletnenl en pressant le vaisseau de has en haul, en frictionnant, on faisant marcher ranimal ; on dögagc Fouverturc avec le doigt ou une tetc d'öpingle ; et si eela no suffit pas pour ob-lenir remission dc la quantite de sang voulue, on ouvre la sapheno opposee.
On arrete le saug avec l'epingle et lo lien do fil ou do crin. Seu-lement le placement de l'epingle reclame quclque attention, celte partie de l'oporation etant, pour cette veine au moins, le temps le plus difficile. On est d'abord dans une position genee qui empficlic do bicu voir rouverture ; jiuis I'animal se defend davantagc , soil, parce qu'il cst chatouilleux en cette region, soit parce que la piqürc de l'epingle y produit une plus vivo douleur, surlout si on pique le rameau nerveux qui accompagne la veine. Cost pour eela quil con-vicnj dans ce eas tie mettre le tord-nez, de lever 1c pied avec I'cn-travon et le lacs; ä toute extremite reste la ressource dc I'abatlre, si on no peul agir sur ranimal debout.
Les thrumbus sent frequents apres la snigneo a la saphene; mais ils u'offrcnl pas generalement de gravite et so resolvent spontanement.
. :). — Saignee ä la cept)alic)ue.
l.a cephaliqiie, appelöe encore superßcielle du bras, veine dc I'ais, par son volume et sa position, est la veine qui vient immedialemenl apres la saphene pour I'imporlance au point de vue dc la saignee. i.a saiuliee a la veine de 1'ars elail connue des aneiens ; on le veil
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ill: LA PIIL^UOTOJIIE CHEZ LES SOLIP^DES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S)5
(l.ins V('^('cc, ItMjui'l indiquc parfailcmenl i;i veincpassanl a la jonc-lion du bras cl de l'avant-bras quaiul il y a llexion. Mais apres lui, mi neu parlc plus, lous les hippiatres ayant ensuite confondu cellc vcine avec la mödiane de l'avant-bras (sous-cutanco interne dc l'avant-bras). Cc fut Lafosse qui distingue cos deux veines et intro-iluisil dc nouveau la pratique de la saignde ä la veritable veine dc I'ars; toutefois, cetu^ distinction dtablie par lui ne fut mainte-nuc ni par Chabert ni par Vatel, qui continuenl ä les confondrc, 1c premier sous le nom comrnun de veine de I'ars, le second sous celui ile suus-citlance de l'avant-bras ; Ilurtrel les nomme toutes deux , mais sans les fairc connaitre autrement. Quoi qu'il en soil, la ce-phaliquc, chez beaucoup de sujets osl assez volumineuse pour don-ner une saignee copieuse qu'on pent uliliser corame saigncc ^cnerale 011 coinine saignce locale.
t0 ni^iMisttioa anatomtque; iicu d'clection. — A cause des plis de la peau qui I'entourent, la cephalique n'est pas toujours facile a distinguer au dehors. II faut done pour la trouver savoir sa position exacte. Elle fait continuile ä la mediane do I'avant-bras, laquelle, au niveau de l'insertion du muscle sterno-apono-vrolicjue, et en dedans de la corde lendincusc du biceps (coraco-radial), se divise en deux branches, correspondant aux deux vei­nes du pli du coude auxquelles, sur riiomme, on pratique la saignec, savoir ; la mediane basilique qui devient profonde ;i la lace inlerne du bras el va s'ouvrir dans Faxillairc (humerale), puis la mediane cephalique. Celle-ci, des son origine, se dirige obliqucment en haul et en avant, croise la corde tendineuse du biceps, recoil la veine sous-culnnee radiale (s. cut. anlerieure ile I'avanl-bras), devienl alors la cephalique, qui remonte, en avant des muscles du bras el ile la lerminaison de riiumero-slerno-niaslo'idien, en suivanl une direction presque verticale. A peuprös vers la partie rnoyenne du bras , eile s'inllechit en dedans , parcourf encore un certain Irajet, puls va se terminer dans la jugulaire.
Dans cette elendue, sa portion la plus accessible est celle qui repose sur rextremile inferieure du muscle liumero-slenio-maslo'i-dicn; eile a environ 5 centimetres ile longueur. On la Irouvc un pcu en dedans du plan rnödian de l'avant-bras el a la hauteur 011 se lermine le pli anlcrieur et oblique qui separe exterieuremenl le bras ile Favant-bras; la veine forme meine avec ce pli un angle aigu, a sommet inferieur, d'un tiers d'anglc droil environ. Dans ce
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Iquot;-
-P. IC
EMISSION 1)1 SANG
point, la vcine n'esl recouverte qae par la peau. Au-dessus, eile est plus profonde; au-dessous, eile esl perdue dans le tissu cellu-laire at It's plis de la peau , do sorte quo, quoique superficielle , eile no pourrait amp;tre alleinte que difficilement.
2deg; ülaiiuvl de l'operation. — Pour pratiqucr la saigneo a la cdpbalique, on n'a pas, comme sur los autres veines, I'avantage de pouvoir gonfler le vaisseau par la compression, a cause de la presence de la basilique qui offre uue voie au sang aussitöt qu'un obstacle quelconque l'empöche de circuler dans la cöphalique. II faul done, pour faire gonller cette veine, avoir recours ä d'autres moyens. D'abord, quand eile est tres-peu apparente, on commence par faire marcher I'animal pendant quelque temps; puis, avant d'opercr, on fait lever le pied oppose, d'oü resulte, pour lemembrc oil 1'on veul saigner, une sorte de fatigue qui y active la circula­tion. Enfin, on porte ce membre en avant pourdonner plus dc lali-tude au passage du sang, et en dedans pour produire sur la basili­que une. certaine compression determinant farrivee, dans la ceplia-lique, d'une plus grande quantity do sang, co qui rend la veine plus apparente.
On doit so servir principalement de la (lamme; car le pen do lixit(5 el de resistance do la veine, l'epaisseur de la peau, s'opposenl ä ce qu'on puisse commodement faire usage do la lancette. Si Ton saigne ä gauche, on tienl la flamme de la main droite, et, so pla-cant contre I'epaule, on approche 1'instrument la pointo en has, les doigts contre le poitrail, et Ton donne le coup de halonnet.
Le sang coule quelquefois avec abondance, et on rarrele avec une epingle. Le plus souvent, a cause do la seconde ouverture que la llamme fait presque toujours sur la paroi opposoe, il so devcloppc un thrumbus, mais il est sans eravite.
De la saignee aux differentes veines secondaires.
Outre los veines principales, habituellement choisies pour la pra­tique do la saignee, il en esl plosieurs autres pouvanl elre atteintes, vu leur position superficielle, par rinstrument tranchant. Mais la saignee ä cos veines, fort usitee aulrefois, n'est praliquee aujour-d'hui quo dans quelques rares circonstances, par exemple quand. par suite do la position particuliere cln vaisseau, on pent en esperer un effet local avantageux. On remplace ainsi les saignees capillaires,
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DE LA PIlLliBOTOMlE CUEZ LES SOLIP^OES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4'j7
lessangsues. Ces diftörentes saiyneos, cn outrc, daus les öcolos vctörinaires, font parlic des exorcices pratiques de Chirurgie des eleves.
Sur toutes cos veines secondaires, lomanuel operatoire de la sai-gnee est le inome dans ses points cssentieis. Sur les unes et les autres, a tres peu d'exceptions j)res, on ne peut faire usage que de la lancette, l'emploi de la flamme dtant reserve aux veines de fort calibre. Avant d'operer, il faut couper exaetement le poll pour mieux voir la veine, diriger plus exaetement la lancette dans Taxe etroit du vaisseau, et enfin ne pas emousser la pointe de l'in-strument sue le poll ordinairement rude des animaux.
En general, apres la saignec sur les petilcs veines, le sang s'arrele spontanemenl; mais s'il est nöcessaire, on peut faire usage de lepingle ou d'un bandage qu'on applique a la inaniere ordinaire.
Les dirierenlcs veines secondaires auxquelles on peut, sur le cheval, pratiqaer la saigQ^e, et dont noos avons surtout mainte-nant ä faire connaltre la disposition anatomique, afin do determiner le lieu d'eleclion de l'operaliun, sonl les veines :
Transversale de la face,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Thoracique saperficielle,
Angulaire do la face.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Abdominale superfic. anterieure.
Nasale superficielle,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Coccygienne inlerieure,
Faciale,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Mediane de l'avaat-bras,
Auriculaire postcrieure.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Superficielle du paturon.
Linguale profonde,
1deg; Yeine transversale laquo;le i'alaquo;-laquo;'. Veine des tempes, du larmier (hippiatres); temporale (Bourgelat); sous-zygomatique (Rigot) {fig. töl, a). — La saignee ä cette veine, une de celles (pie lesancienspraliquaient le plus souvent, est ä i)eu pres completement abandonnee aujourd'hui parmi les veterinaires. Elle est röservöe pour les exercices de Chirurgie.
La transversale de la face forme un trouc veineux de 7 ä 8 milli­metres de diametre qui rampe au-dessous de l'arcado temporale, parallelement ä l'artere du meme nom et immedialement au-dessus, cc qui aide h reconnaitre sa position exaete. Elle com­mence vers l'origine de la enHc zygomatique, en im point corres-pondant ä Tangle externe de l'oeil, d'oü olle scmble comme surgir de l'epaisseur du muscle masseter externe, et, se diiigeanl cn arriere vers le bord posterieur du maxillaire, eile disparalt sous la parolide oü eile va s'ouvrir dans la veine temporale. La transversale inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 32
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EMISSION DU SA.NG.
n'est pas ögalement superficielle itiins touto cetle 6tendue; ainsi, en arriere, eile est en partie recouverte par le tissu parotidien ct Til,'. 151.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;par unc branche nerveuse
du plexus sous-zygomatique qui la croise en s'elalant a sa surface: dc sorto qu'elle n'est reellemenl libre et ac­cessible a I'instrument quc dans sa mnitie anlericure. Dans cello liiiiile, ellc est surlout superficielle au point correspondanl ä Fendroit le [gt;lus retreci de l'arcade tem­porale, a 2 centimetres en­viron en avanl de I'arlicu-lation lemporo-maxillaire. En ce lieu, la vcine lt;ransj;ersa/e n'est recouverte que par la peau et par une couche tres-mince du muscle zygomato-auriculaire. Pour- la faire apparattre, on exerce la compression avec lo pouce sous le creux do la tempe, en avanl et au-dessous du condyle du maxillaire. Pour saigner a gauche, on appuie dans le creux do la tempe le pouce de la main gauche; les autres doigts, places dans la saliere, donncnt ä la main un point d'appui el plus d'assurance. Pnis, tenant la lancctte do la main droite, on 1'intro-duit dans la veine en dirigeant la pointe vers IVxtremiio inferieure de la tele et en ayant soin do ne pas atteindre I'artere au-dessous. Pour saigner ä droite, on fait Finvcrse.
On active l'ecoulement du sang, qui est loujours tres-faible, par une compression exacte el en laisanl mouvoir les mächnii-cs. II n'est besoin d'aucun appareil pour fermer la saign^e il suffil do ccsser la compression.
S0 Veine angiilairc laquo;le la face. Veine de la face; veine du larmier (fig. liil, b); ee dernier nom lui a ol6 attfibuo dans les descriptions confuses des vieux hippiatres en memo temps qua la transversale. — (leite veine angulaire est cello sur laquelle, depuis le jilus longtemps, chez les animaux, on pratique la sai-gnöo. Primitivoment olio etait nicino le scul vaisseau dont on tirat du sang lors des maladies gönerales. Aujourd'hui, ä peinc I'ouvro-t-on, chez !c cheval aumoins, dans quelques cas raresd'ophtlialmic
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DE LA l'III.l'BUTOMIE i.lll-.Z LKS SOI.ll'KDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4'^
L'angulaire commence vors le grand angle ou angle interne de l'oeil, descend sur le chanfrein obliquement, en avant, jusque vers rextrömitc de l'epine zygomatique, et, dans co trajet, eile cslgene-ralement tres-visible par suite de la finesse de la peau. Elle n'est, d'ailleurs, recouverte que par une fort mince couche musculaire et son plus grand volume est ä sa partie inlerieure. Le point le plus favorable pour l'atteindre avec la lancette est ä I centimetre envi­ron avant sa reunion avec la nasale. On comprimc iniuiödiateinent aa-dessous avec le poucc (jue l'on applique sur la veine apres avoir ötendu la main sur le chanfrein. Le sang coule plus abondamment que de la transversale; toutefois, il s'arrele ordinairement des qu'on cessc la compression.
raquo;o Veine nasale supcrficicllc {fig, 151, c). — Cette seconde racine de la faciale, qu'elle concourtäformer en se reunis-sant ä Fangulaire, n'est accessible ä ['instrument quejusqu'ä 4- cen-timelrcs environ en decä de sa terminaison; plus en avant, eile devient profonde et ne se distingue pas sufßsamment au-dehors. Comme l'angulaire, c'est ä I centimetre ;i peu pres de sa terminai­son qu'on peut y saigner avec le plus de facility.
-lo Voine faeiale (fig. 151, d). — Cette veine, formte par l'union des deux precedent es, est d'un volume relativcmcnt consi­derable et peut fournir une assez forte proportion de sang. Elle des­cend sur 1c cote de la tote, transversalemenl ä sa direction et en longeant lo bord antericur du masseter externe. Elle peut 6tre atteinte par la lancette en deux points differents : I0 a la partie superieure, entre la reunion do ses deux racines et rextiemitö de repine zygomatique ; 2o a la partie moyenne, versle milieu du bord anterieur du masseter correspondant au bord inferieur du muscle baccinateur. En ce point, olle est tout-a-fait superficielle et se gon-fle quand on comprimc vers le bord inferieur du maxillaire.
5deg; Veine anrieulatfe posterieure {fig. 151, e). — Cette veine forme un trone assez volumineux reposant sur la partie superieure de la parotide, pros de son bord posterieur. Elle n'est accessible toutefois que dans un espace tres-limite, en un point situe au bas et on arriere de l'oreille, pres et en haut du bord rel'oule de l'atlas. On comprime, pour la rendre visible, presque imraediatement au-dessous de ce point.
G0 quot;Veine liug'ualc profonde. Veine ranine. — C'est une des petites veines de la teto sur lesquelles on saignait beaueoup
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500nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSrON Hl SANG.
autrefois. Solleysel recommande cette saign^e a plusiours reprises centre les maux de tMe, la perte d'appölil, lechaufrcment, etc., mais il nc decril pas I'operation; il se borne a dire qu'on a, pour la pratiquer, une petite lancette faito expres. Chabert, le premier, en a iniliquc le nianuel operaloii'e.
La veine linguale profonde, d'un volume assez considerable, rampe tie eluique cAte de la lace inferieuro de la lauyue ; mais eile ne com­mence a presenter un volume süffisant pour donner du sang qu'a 10 centimetres environ de la pointe de l'organe. La, eile est ä pen pres de la grosseur d'un tuyaude plume, prcsenle un nombre consi­derable de valvules et reste accessible dans une etendue de 4 ä 5 centimetres, n'etant recouverte que par unecouche musculairede quelques millimetres d'epaisscur. Plus en arriere, eile devient tout-a-fait profonde. En comprimant a la hauteur du frein, on la rend saillante vers le point servant de limile entre le bord de la langue ct sa face inferieure.
Pour I'operation, il faut qu'un aide tienne I'animal en se placant du cote opposö ä celui oü Ion se trouve. Par exemple, si Ton opere ii gauche, I'aide se lienl a droite; d'une main, il serre le bout du nez on tienl le tord-nez, et de lautre main, appuyant sur les barres, il maintient la bouche ouverte.
L'operateur, place ii gauche, saisit la langue de la main gauche, la tire au-dehors de ce cote, et la releve en la contournant pour mettre ä decouvert la veine du meine cote. Puis, avec lepouce gau­che, il comprime au-dessus du frein; la veine se gonfle, il I'ouvre de la main droite armee de la lancette, el le sang coule.
Quelquefois, si Ton comprime trop, le sang s'arrete, parce qu'on comprime cgalemenl I'artere; alors il suffit de lever un pen le pouce, et le jet se retablit. 11 faut avoir soin, clans ce moment, de maintc-nir la langue par le bout, avec lautre main pour qu'elle ne s'echappe pas par les efforts de I'animal.
On ne met aucun appareil pour former la plaie; on supprime seulement la compression; les parties sonl rendues ä elles-memes, et le sang cesse de couler.
'S0 quot;Veine thoraeifiiie supcTfieieillaquo;'. Sous-cutanie thoracique, veine de Peperon, trine de lapoitrine. Elle correspond ä la sous-claviere de l'homme. — Fort usitee chez les anciens, lasai-gnoc a cette veine n'a guere cite recommandee, d'une maniere spe-eiale, ])armi les auteurs modernes, (]ue par M. Crepin qui la con-
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DE LA 1'llLliBOTüMIE, CHEZ LLS SOUP^DES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; JÜl
sidere comme essentiellement propre a calmer la douleur qui accom-pagne les fortes coliques '.
La veine Ihoraciquc rampc sur le cote du thorax , en arrierc et un peu au-dessus du coude, suivant une direction presque horizon­tale, et est recouverte eu grande partle par le muscle sous-cutane. Elle fait suite ä l'abdominale superficielle, commence au niveau de la huitieme cole, mais ne devient assoz superficielle pour pouvoir Clre ouverte par ['instrument qua partir du bord antorieur de la sixieme et jusqu'ä ce quelle disparaisse sous les muscles olecnV niens. Dans cette etendue, qui varie dc 10 a 12 centimetres, la partle du muscle sous-cutano qui recouvre la veine est reduite ä unc mince aponevrosc, et la veine elle-möme prösente un volume peu considerable. C'est dans eclte limitc qu'on porte Hnstrument, en choisissant, autant que possible, pour n'en point emousser la poinle sur un cartilage, un espace intercostal.
Une compression avee la main, exercee immediatement en arrierc du coude, suffit pour faire gonfler la veine. Neamnoins on avail autrefois l'habitude de faire usage de la corde qu'on serrait sur le memo point en la passant autour du corps. C'est une coutume re-commandee par Chabert et qui n'offre d'ailleurs aucun danger. Dans ce cas, avec une bände do 3 ä .'gt; centimetres de largeur sur 3 metres 50 de longueur, on ceint le corps en passant en arriere du garrot et au passage des sangles, on fait un tour ou deux, on serre le plus possible et on noue sur 1c dos. La veine alors apparatt, et plus nettement encore si Ton frictionne et si Ton porte le meinbre de I'animal en avant.
La saignee se fait a la flamme et ä la lancette: a la damme, quand la peau est epaisse, la veine forte ; ä la lancette, dans les conditions contraires. Quand on saigne ä lallamme, si c'est ä gauche, tenant l'instrument de la main droite, on se place centre I'epaule en tour-nant le dos h la töte de i'animal, on approche la flamme, et du bras gauche, appuyant sur les cotes, on donne le coup de batonnet. Pour eviter quo la flamme s'ömoussc sur une cole on a conseille de lui faire ouvrir le vaisseau en comprimant au lieu de frapper. Pour cela, la lame tout-ä-fait ouverte est renversee sur le manche, et avec l'extr6mite de celui-ci, prenant un point d'appui sur la peau , on presse fortement sur l'instrument. Ce precede est pen sur el tie
i Jourml ili- Med. vetirin. Ikeuriq. et praliq. 1831. T. II, r ill.
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SO'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION UL SAN(i.
plus inutile, car si Ton choisit uu endroit coovenable, il est facile
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en sc servant du batunnet d'eviter Tus on le cartilage. Pour saigner a la lancette on sc place et l'on comprime le vaisseau de la ni6nic maniere que lorsqu'on sc sert de la llamnic.
On arrcMe le sang avec l'cpinglc comme ä i'ordinaire. On peut aussi employer le bandage pour inaintenir pendant quelque temps une legere compression sur I'ouverture. Le thrumlms est la suite frequcnle dc la saignöe h la thoracique; mais on en triomphe facilement avec un bandage en surlaix el une compresse.
8deg; Vcinci nlxUcminale suiterfieivllc, anterleure. — Sous-cutance abdominale. Elle correspondä l'hypogastrique superieure do riiomme. — Cette veine, la principale tics deux abdominales superficielles, contrairement ä ce qui cxisto dans les ruminants, ehe/ lesquels e'est I'abdominale posterieure qui presente le volume le plus considerable, est l'origine de la thoracique superficielle. Elle commence a la parlie inferieure et posterieure dc I'abdomen, suit une direction presque parallele a la ligne blanche, et arrive, en occupant les parties laterales de cette region, jusqu'a rextremitc inferieure de la dixieme cote ; puis, continue son trajet sur les parois thoraciques, s'enfonce sous le pannicule charnu au niveau de la huitieme cöle, et devient alors la thoracique superficielle.
Le point oü il convieut de pratiquer la saignee a la veine abdo­minale ne saurait (Mre fixe d'une maniere absolue, en raison des differences considerables dc calibre (laquo;ue presente cette veine sui-vant les sujets. Quand eile est d'un faible volume, eile ne peut ctre atteinte que dans un espace assez limite compris enlre le bord posterienr de la huitieme cote et le bord libre de l'hypochondre. Mais quand ello est plus grosse, ce qui s'observe frequemment sur les sujets communs, qui ont le Systeme veineux devcloppe, on peut I'atteindre beaucoup plus en arriere ä la surface de I'abdomen oü eile est alors tres-apparente.
On saigne a la lancette, la Qamme pouvant etre dangereuse, sur l'hypochondre aussi bien que sur les parois abdominales. La com-pression s'exerce avec les doigts, ou bien, sil est necessaire, avec une pelote el une bände serree autour du corps. On se place en avant, le dos tourne vers la tele de 1'animal, el, llecbissant le corps, on ouvre la veine avec la lancette tenue de la main oppo-sec au cote oü Ton se trouve.
Le sang sanvlc des qu'on cesse de comprimcr; s'il continuait dc
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DE LA PULEBOTOMiE CUEZ LES SÜLllU.UES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;iDo
couler il sufSrait iie tuaialeoir, peadant quelque temps, le doigl sur la pelitc plaie.
9deg; Veinc eoeeygicnne Inlcrieure. — lernt' sacrie (Clia-berl) {fig. 152). — Los coccygimnes, veines propres aux nni-inaux domestiques, sont aussi de cellos sur lesquelles depuis long-temps on pratique la sai-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 152.
gnäe. Chabert, qui deeril 1 l'oporation, ajoute que cos veines out un volume assez considerable pour foumir une ample saign^e. Cost pcut-i^tre Imp dire ; mais enfin olios peuventen donner assoz pour quon puisse, ^ ^v fW dans I'occasion, en tirer un parti utile.
La coccygicnne inßrieure rampe de chaque cAle do la laquo;[ueue dans I'intervalle qui separc ie muscle coccygien inferieur du coccygien lateral ; jniis , a environ trois travers de doigt de la base de la queue, la veine quitte cello position, so porle en haut et en dedans en pas­sant obliquement ä la surface du muscle coccygien inferieur, et va so lenniner dans la sous-sacree en croisant la parlie laterale et supc'rieure du sphincter. Esterieuretnent la veine correspond a la ligne servant do limite a la portion de peau de la queue recou-verte do crins.
Pour pratiquer l'oporation, qu'il no faul jamais faire sans avoir d'abord fix6 les pieds de derriere du sujet, il y a plusieurs pro-cedos. En premier lieu cst lo precede decrit par Ghabert, qui parait Ctre fort ancien; il repose sur l'emploi de la Qamme. On coupe , a 4 ou ö centimetres do la base tie I'organe, les crins ou les polls qui recouvrenl la veine; puis, on met une ligature le plus pros possi­ble du corps, enlaserrant fortement. Celafait, la queue ctant tendue par un aide, on prend la flamme de la main gauche, on en porle la pointe sur le vaisseau, qu'on ouvre alors d'un coup de bätonnet donno sur I'instruinent. L'evacuation terminee, on ole la ligature, et Ton maintient la plaie fennee par une legere compresse et une bände a laquollo on fail faire quatre ou cinq tours. Au bout de six iieures ou peul enlover I'appareil, la plaie esl reunie.
11 y a ensuite le procede ä la lancette, qui est beaucoup plus sim­ple. On saigne alors de preference a la parlie superieuro. a, du vais-
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504nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION DU SAKG.
scan, au point oä il change de direction et rampe obliquement a la surface tiu muscle coccygien inlerieur. La veine cst rendue plus saillante par la convoxite de ce muscle , et se trouve la plus super-ficielle qu'en aucun autre point de son elendue. La compression so fait en appuyant le doigl transversalement sur le muscle coccygien inferieur et aussi pros que j)ossil)le de la base de la queue. Pour operer, on fait relever I'organe par un aide, et Ton comprime, soil d'un coto, soil do I'autre, avec le pouce gauche quo Ton appuie sur le pli inferieur el lateral de la queue, dont le troncon est embrasse par toule la main. On peul aussi, au surplus, mettre une ligature pour faire gonQer la veine, comme dans le procedc precedent. Quand la veine est apparente, on I'ouvre avec la lancette tenue dans la main droite , la pointe releveo. En laissant relomber la queue, et ötanl la ligature, le sang d'ordinaire sarrete spontanö-inent; s'il continuait do couler plus qu'on ne voudrait, on aurait recours a la compresse el ä la bände.
Hiraquo; Veine mamp;liane laquo;1laquo; I'avant-bras. — Veine sous-culanie posterieure ou veine interne de l'avant-bras. — Celle veine, quoique chez les anciens parfailemenl dislinguee de la cephalique, fut ensuite tout-ä-fait confondue avec celle-ci, el, jusqu'a Lafosse, resta mfme scule connue comma veine do I'ars; ainsi, Chabert lui conserve encore ce nom. On y pratique la saigneo dans les meines circonstances qu'a la cephalique. mais beaucoup plus rarement.
La veine mediane de Vamnt-bras occupe la face interne du inem-bre, et commence ä devenir superficielle ä la partie moyenne du radius, qu'elle croise en remontanl pour aller se conlinuer par la mediane cephalique. Dans loute cello elendue, eile cst d'un volume a peu pres egal; mais clle est plus apparente vcrs le tiers supc-ricur du radius: en ce point, eile rampe sur Tos el se trouve ä une polite distance du muscle grand palmniro ((lechisseur interne du inetacarpe).
Pour y pratiquer la saigneo, on se sort exclusivernent de la lan­cette. Autrefois on se servait de la flamme , et, ä ce sujel, Lafosse fait mi^me observer qu'on etait ainsi tres-expos6 a casser les lames et a blcsser les aponevroses du bras, tout en nc produisanl qu'une tres-faible saigneo. En employanl la lancelle, on la tienlde la main du memo colo quo celui oü Ton doit faire 1'operation. L'animal j-os-lantdebout, un aide love le pied oppose el le lire fortement en arriere pour decouvrir la region de la veine. el I'opcrateur se place
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DU LA PIILEBOTOMIE CI1EZ LES SOLll'KDKS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 505
au-devant de cetle parlio. S'ii vcut saigner a droite, ü appuie transversalement le pouce gauche h la partie superieure de In veine, cl elend les autres doigts sur la face externe du menibre; puls, de l'aulre main, ayant fait quelques frictions sur la veine, de has en haut, de maniere ä accumuler le sang vers la partie superieure, il saisit la iancette, le manche rcles'e, el ouvrc le vaisseau. 11 peut encore, pour faciliter faction de la Iancette , intorcepter entre l'index et le pouce, quand la veine est gonflee, une portion du vaisseau qui se trouve ainsi mieux fixe, en in^tnc temps que la peau ten-due laisse plus facilement penetrer l'instrument.
Le sang coule peu abondamment; il est cependant necessaire quelquefois de mettre l'epingle pour l'arreter, quand on a obtenu une emission de sang süffisante.
11deg; Veine superfleielle da patnron. Veine du pied. Elle correspond, chez Fhomme, aus vemes collaterales des doigts. — Elle fut encore une des veines frequemment choisies par les hippiatres pour pratiquer la saignee. Chabert en a deceit assez completement le manuel operaloire.
(quot;est a la par'tie inlerieure du paturon , sur la face laterale duquel eile rampe de chaque cöte, qu'on pent le plus surement atteindre celte veine. Pour la trouver, on se guide surtout sur 1c cartilage lateral de l'os du pied, le point le plus accessible de la veine se trouvant a 2 centimetres environ au-dessus de la partie la plus proeminante de ce cartilage. On l'atteindrait egalement sur la con-vexile du beulet, tout-ä-fail a cote et en avant du nerf; mais sur cetle region saillanle, la plaie consecutive se fermerait beaueoup plus dilficileiiMMit.
Le lieu determine, on fait lever le pied, on coupe exactement le poil sur le vaisseau, et Ton applique, ä la partie moyenne du canon, une ligature formee d'une bände pouvant faire deux ou trois circon-volutions. Si le tendon est Lien degage, on place de chaque c6t6, sous la ligature, un petit coussinet, afin d'exercer une compression plus direcle. Ccla fait, on laisse aller l'extramp;nitö, qu'on maintient au repos pendant quelque temps, et, en attendant, on prepare sa Iancette qu'on tient entre les levres. On fait relever le pied; I'aide tient le membre a pleines mains l\ l'endroit de la ligature; el roperateur, saisissanl le pied de la main gauche, enfonce la Ian­cette sans trop forcer, a cause des ligaments et tendons sous-jaccnts.
Dans le cas ou la veinc serait trop peu saillante, onpourrail lais-
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EMISSION DU SANC
ser ä l'avance, lt;H pendant quelque temps, 1c pied dans de l'eau chaude, ce qui ferail en m6me temps gonOer le vaisseauet rendrait la peau plus tendue el moins Jure. On pout, la veine ouverte, meltre de nouveau le pied dans un bain liede, ce qui determine reeoulement d'une beaucoup plus grande quantite de soiiü;. Pour I'arnMer ensuite, on ote la ligature et Ton applique une compresse el une bände moderement serree, et qu'on ote au bout de scpl ä liuit heures.
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ARTICLE IV.
DE LA PULfiBOTOMIE CHEZ LBS AUTRES ESPtCES DOMESTIQUBS.
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S 1. — Espcce bovine.
1deg; De la swignöo laquo;lu boeuf en general. — La saignee ehe/, les grands ruminants, presquc aussi souvent reclnmee que chez los solipedes, est soumise ä peu pros aux meines regies. Seulement, en raison du temperament [)lu.s robuste de ces aniraaux, de leur nourriture plus essentiellement aqueuse, d'oü ehe/, eux une plus grande abundance de tissu cellulaire et de Quides de toutes scr­ies, on pent leur extraire, sans danger, une quantite do sang plus considerable. La proportion moyenne, de 5 kilogrammes environ, variable suivant los circonstances individuelles, dopend encore du climat, du mode d'alimentation, de la destination de l'animal. Ainsi, sur le gros iietail dos pays ciiauds ou meridionaux, sur celui qui vit dans les gras päturages de quelques contreos de l'ouest, sur celui, en un mot, qui so trouve dans les conditions favorables ü l'entretien, au ddveiopporaent dune constitution sanguine, on pent faire de plus fortes saigndes quo sur les animaux du nord ou do tout autre lieu ou lo betail est maigre et chetit'. De mamp;ne, on sai-gnera moins les botos do travail, auxqnelles il faul conserver tonlos lours forces, quo les botes a I'engrais, sur lesquelles la saignee est avantageuse en augmentant l'aptitude ä prendre do la graisse. Sur la vaohe laitiere non plus, il no faul pas prodiguerla saignee, pour no [)0s cnlever des matdriaux ä la söerotion du lait.
Lo nombre des veinos oil Ton pratique la saignee, dans i'espece bovine, est beaucoup plus limite que dans le cheval. D'abord, ä cause do I'epaisseur do la penu , la pluparl dos petltes veinos quo
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DE LA IMILliliOTOMli; DANS L'ESPIiCE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 507
nous avons mentionnöes comme pouvant, sui1 celoi-ci, donner du sang, sonttout-ä-fait inaccessibleschez le ba'uf. Ensuile, cominc il faul toujours, chez ce dernier, pratiquer des saiynees assez fortes pour produire quelque effet, on se borne, parmi les veines qu'on peut alteindre, ä celles pouvant donner une cerlaine quanlitö d(^ sang. Ces veines sonl : la jugulaire, la som-cutanie ahdom'male et la coecygimne, Quant aux autres veines, on n'y saigne möme pas exceplionnellement. Ainsi, la snpMne interne est trop petite et do difficile acces. 11 estvrai quelle est remplneee par \asapheneexterne ouveine dujarret, d'un calibre plus considerable et s'eleiulant de la partie antcrieure du tarse jusqu'ä la corde calcaneennc, qu'elle alteint vers le milieu de la jambe, apres avoir croisö obliquement, en remontant, la l'aec externe de ce rayon du membre; mais cetle derniere veine, quoiqu'elle soil volumineuse et tres-apparente, n'esl pas choisie pour saigner, parce qu'il serait difficile cm operant de sc preserver des atteintes de l'animal. Quant ä la ciphaliqtte, disposee conune ehe/ le cheval, bien qu'ayant une origine differente, puisqu'elle provient de la radiale profunde, satellite de l'artere, et non de la mediane superficiellc de l'avant-bras, on no peut l'aüein-dre, ä cause de l'epaisseur de la peau et de l'extrerac laxite du tissu cellulaire au milieu duquel olle est renfermee.
Äu Siiisnelaquo;raquo; ä |a jugulaire. — La saign6e ä \a jugulaire a ete sur le boeuf, ainsi que sur le cheval, pratiquöe de tout temps. L'opöralion se fait ;i peu pres de la meine maniere, et avec les meines instruments. Seulement, conune le boeuf supporle difßcilement les apprels de la saignöe, il est Ires-importanl qu'il soit fixe par la tMe, soit sous le joug avec son camarade de travail, soit a un poteau ou ä un arbre, ainsi qu'il a elo iiulique plus haut (p. 95). Quand on le met sous 1c joug, il est encore souvent necessairo de fixer le joug a un arbre, ä un poteau, au limon d'une charrette, etc.
En ce qui concerne le proeöde operaloire, analogue en prineipe ä celui qui est suivi pour le cheval, il doitsubir, applique sur le boeuf, quelques modifications rendues necessaires par la disposition anato-nii(|ue de la veine. Ainsi, la jugulaire du boeuf differe de cello du cheval par des parois plus cpaisses, un volume plus considerable, pouvant aller jusqu'ä im diametre qui depassc quelquefois 3 centi­metres. De plus, la couche musculaire qui la separo de la carotide existe dans presque loule son ctenduo , et offro en mßino temps une plus grande epaisseur. A cause de ce volume de la veine et del'epais-
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5U8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION Dl) SANG.
seur do la peau, il faul d'abord choisir uno llamme tres-grandc; ou se sort, par consequent, de la branche qui portela plus forte lame. Pour la eiimpression, attendu qu'il cst ä pe\i pros impossible de l'exereer d'une maniere süffisante avec les doigts, h cause do la durele de la peau el de la mobility des parties sur lesquelles repose lajugulaire; il faul ici avoir recours ä la corde, laquelle d'ailleurs, employee sur le boeuf, n'a pas autant d'inconvonients quo chez le cheval. D'abord, I'animal devant toujours etre, quand onlesaigne, solidementfixe par la tote, on ne risque pas qu'il s'echappe , comme le cheval qu'on no tient qua la main. Ensuite, on n'est pas expose a blesser la carotide, qui est plus profonde; et enfin, grAoe aux jugu-laires internes et ä la rapidity avec laquelle le sang s'echappe, on a moins a craindre los congestions coröbrales. La ligature, loutefois, n'est pas absolument sans danger pour le boeuf; ainsi, il y a dos boles qui se laissont toinber sous I'inQueace do la compression exerceepar
la corde; d'autres sont prises (run etourdissement qui tient do lasyn-
.,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. . ,, ,
cope, dune congestion sanguine cerebrate.
.Malgre cola, sur le boeuf, on cst toujours oblige de recourir ä Fapplication prealablede la corde, sans laquelle, sauf quelques cas rares et exceptionnels, la saignöo serait impossible. II faut mörae qu'elle soil fortement serr6e; quo le cuir, exactement tendu aux points ou la corde est appliqude, no fasse aucun pli sur la veine. On serre jusqu'ä ce que, en appuyanl I'indicateur, on sente la veine (lure et ploine; sans quoion n'aurail qu'une saiguoe blanche.
II faul encore, pour (pie la compression soil efficace, quo la corde soil d'un petit volume. En la placanl , on a genoralonient la coutninc de la fixer a demeure par un ikjciuI serrö au bord suporiour do I'en-colure. C.i'la est bon quand on est soul. Mais si I'on a un aide ä sa disposition, il osl preferable de no faire qu'une anse coulante, au moyen d'une ganse faite ä uno extremity do la corde, et dans laquelle on passe l'autre extremitö. Avec ectte anse, que Ton serre a volontö, on etreint la base de l'encolure; on place le bout de la corde qui porle la ganse du cAto on I'on doit saigner; et quand la compression estsuffisante, on donne ä tenir a I'aide, place ducötö oppose, I'ex-Iromite libre de cctte corde. Celui-ci pent alors maintenir au ni(^mc degre, nugmenter, diminucr, ou faire cesscr la compression, augre de roporateur et sans embarras.
II arrive quelquefois qu'on placanl la corde comme nous venonsde le dire, autour du cou, on ne pcul pas rendrc la jugulairc immo-
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DE LA l'limiüTü.MIK HANS l.'l-SPKCE ßOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 509
bile et dure, parce quo la cordc reniünle. 11 laut alors a oelte liga­ture, deja placco, attacher une autre corde, assezlongue, ä son con­tour införieur, la faire passer enlre lesjambesde devanl, puisentre celles de derriere, et ladonner a un aide place en arriere du sujet, et qui, en lirant sur cette corde, maintient la ligature ä la partie inlerieure de l'encolure.
Quand la veine a ete amence au degre convenable dt- dilatation, on applique la Qamme comme pour le cheval, mais en 1'ouvrant da-vantage et en se tenant soi-iueme plus en arriere , pour ne pas etre atteint par 1c jet considerable de sang qui va s'echapper. L'on donne ensuite un coup de batonnet plus fort, pour faire penetrer surement la flamme, n'ayant pas ä craindre d'oulrepasser la veine avec la lame de l'instrument. Un jet abondant s'elance au loin; il s'ar-rete aussilot qu'on relache etenleve la corde qui entoure l'encolure.
Pourfermer lasaign6e, quelques praticiens secontentent d'ötersim-plement la corde , ce ciui produit la cessation de rapports enlre I'ou-verture de la veine et celle de la peau pr6alablement deplacee par la ligature; et effectivement cela pent suflire pour arreter tout-a-fail le cours dh sang. Pour empScher plus surement son retour, quel-quefois on frolic a plusieurs reprises la peau au-devant de 1'ouver-ture, avec la corde tendueen leavers; ou bien, pincant legerement entre les deux doigts los bords de l'incision, on fail disser deux ou trois fois la peau sur la veine en la faisant remonter et descendre allernalivement, et Ton abandonne ensuite la plaie a elle-meme.
II est plus sur, toutefois, d'appliquer une epingle, que l'on serre avec tin fil plutöt qu'avoc du crin. Souvent, il est vrai, il y a une difficidle dans le placemenl nietne do lepingle, ä cause de la resis­tance de la peau; mais cetle difficult^ n'en esl plus une avec le porte-epingle, qui devient, en cello circonstance, d'une tres-grande ulilite pour l'opörateur.
La saignee ä la jugulaire , la plus avantageuse pour le boeuf, esl cependant nuisible dans les maladies avec congestions sanguines in-ternes, ä cause de la compression (prelle necessite. Toutefois, ellc n'est presque jamais suivie de thrumbus grave.
3deg; Saigpräe laquo;raquo; 'sraquo;- veine abdominale sups'rlis-ielSe. L'abdominale superficielle, appelee encore veine sous-cutanee abdo­minale , mammaire, repond a l'abdominale superficielle posterieure dessolipedes. La saignee ii celle veine, fort en usage aujourd'hui, ne paralt pas iHre praliquee depuis tres-longtemps sur le boeuf. Les
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51Ünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1-MISSION Dl SANG.
anciens imteurs n'en parlent pas, non plus quele Parfail Bouvierie Boutrolle, le plus ancien livre special sur la mödecine du bumf qui ait ölö öcrit, et qui no remonte pas au-dela de 1766. Cast ä Chabert qu'on iloit la premiere mention el la description de cette saignee.
La sous-cutanie abdominale esl nne veine volumineuse, facile h trouver. On la voit assez distinctement sur los parties laleralcs el inferieures du venire. Nee de lagenitale exlcrne, scrotale ou mam-maire, suivant le sexe, laquelle fournit, en oulre, une scconde branche, la prepuhiennc , eile se dirige ensuile, presque parallele-mcnt a la ligne blanche, vers le bord inferieur du cercle cartilagi-neux des coles au niveau de la septieme cole. En cc point, eile pc-netre directement ä travers les parois abdominales par un anneau special ot communique avec la thoracique inlerne, offranl ainsi cette particularite remarquable de mettre en rapport les deux vei-nes-caves. Elle commence ä etre visible pres do la ligne blanche, en avant du scrotum ou dos mamelles, el olio so termine dans la thora­cique interne, on arriere du sternum, a la base do 1'appendicc xypho'ide, par I'ouverture commune a I'arlfere el a la veine abdomi­nales posteriouros. La sous-cutaneo de l'abdomen, toujours tres-appa-renle, osl surtout developpee chez les vaches laitieres ou portieres, cequiexplique pourquoi, chezces boles, on y saigne ])lus frecjuoin-mentque dans les autres individus del'espece bovine.
l.'oporation se fail avec les momes precautions quo pour les autres saignoes. D'abord, alin que I'operateur ne soil point blosso. par le bceuf, celui-ci doit etre solidement fixe par la tote, comme pour la saignee a la jugulaire; do plus, les inembres posleriours seronl soli-deinent attaches; el on les met encoredavanlage dans 1'impossibilite do lancer dos ruades en avant ou do cote r en cxercanl une com­pression circulairo autour du corps , au niveau des Danes, el a I'aide dune corde. Ce moyen de conlenlion nous a etc rccommando, comme tres-efficace, par M. Cruzel.
Pour faire gonllor la veine, quelques praticiens appUquent une bände autourdu corps en maniere do ligature. Mais on pent s'en dis­penser; il esl plus simple do comprimer avec los doigts de la main qui tient la llammo, et qu'on applique le plus on avant possible, el mamp;ne de preförence a I'endroit m ello s'enfonco dans le thorax.
Pour pratiquer I'ouverture do la veine , on pourrait faire usage do la lancette; mais la llammo osl preferable, vu la grosseur, la mobi-
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DE LA PULßBOTOMIE DANS l'ESPÄCE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 511
IM du vaisseau et l'öpaisseur de la peau. L'opörateur, quel c(ue soit le colö qu'il choisisse, doit so placer vn avant, centre l'öpaule, le dos tüurnc vers la löte del'animal; de ccllc maniere, il est mioux ä porlöe du vaisseau, el se trouve cn rnAmo temps plus hors d'atteinte des pieds postericurs, que les boeufs et les vaches, comme ou sail, ramenent trfes-facilement en avant.
La llaninic csf tenue de la main correspondant au ccUe du corps de Fanimal centre lequel on se trouve place; do la main gauche, par consöqucnt, si Ton saigne a gauche; do la droite, si Ton saigne ä droite. La lame estplacde sur le vaisseau dans la direction voulue. Quelques praticiens font I'incision obli([ue ; d'autres la font presque transversale, au point meine de diviser la veine, el il n'en resulte aucun accident; inais on produil I'oldileralion consecutive du vais­seau , que Ton pourrait eviter en donnant ä I'incision de la flamme une autre direction. II faut encore se garder d'ouvrir la veine ä l'espece de nodosite qui marque son entree dans le thorax; on au-rait des thrumbus graves ou une dilatation permanente du vaisseau, une espece dc varice.
On arrete le sang, comme sur les autres veines, avec l'epinglc et un lien de fil ou de crin, ou bien avec une compresse et une bände enroulee autour du corps, et qui pent, etre une sangle, une laniere tie cuir, large de quatre doigts; on la laisse une jouraee entiere. Quelquefois, au lieu d'une compresse dc lingo, deloupe ou de tolle d'araignee, on met une pelole , une pierre plate, que Ton maintient de meme avec la bände. Cette pelote ou tampon doit porter tres-directement sur l'ouverture du vaisseau, afin d'6viter une extrava­sation de sang, pouvant donncr lieu, sinon h un veritable thrum-bus, du moins a une turneur sanguine volumineuse; mais, dans tons les cas, on ne saurait se dispenser de Femploi de Tun ou de l'autre de ces raoyens; car le sang, ä Vabdominale superficielle a cause do la position declive du vaisseau, ne ccssc pas spontanement de couler comme ä la jugulaire. Souvent, au contraire, meine apres l'emploi de la bände, on voit un thrumbus Gonsecutif se for­mer; mais il a pen de gravite et ne doit inspirer aucune inquietude.
4o Saignee a la eoccygienne ineilianc. —Cette veine, propre a I'espfece bovine, existc seulement ä la base du coccyx ei reprösente la sous-sacrce des solipedes; eile est seulement nee plus on arricrc ä la face inferieure do la queue. Elle provicnl de memr des deux veines coccygiennes laterales inferieures qui so reunisseiU
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51-2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Emission nu sanc.
en formant une sorte d'ansc, nu niveau du sixiomc os coccygien, a 10 centimetres environ de la i)ase de la queue. Apartir do ce point, eile remonte, recoaverte parl'artere qui est plus superficielle, for­mant une veinedu calibre d'un gros tuyau de plume etimmamp;lia-lement en rapport avee les os coccygiens.
Danstoute cette elendne, eile est accessible ;i la lancctte et pent fournir, etanl alleinte en ineme lenips quo I'artere, une assez forte
proportion de sang. On en anvle ensuitc I'e
t'coulement, s'il est be-
sein, avee un bandage modereinent scrro.
$ 3, — Especes ovine et caprine.
lo iraquo;e Sa saislaquo;raquo;laquo;'laquo;' lt;lu monton on g6n6ral. — Chez
les petits ruminants, mouton, chevrc, etc., la saign6e est rare-ment indiquee. Ces aniinanx ont fort pen de sang; leurs maladies sont plus soavent lo resullat du dofaut que de l'exces dc ce fluide, et, dans un grand nombre de circonstances, il y aurait penl-elrc plus de dangers que d'avantages a leur en soustraire. Dans les cas rares oü la saignöe pent etro utile, il ne faul lirer que peu de sang ii la fois, 250 ä 300 grammes auplus, et ne pas reilerer trop tot.
La saignco du mouton a ete pour la premiere fois ctudioe, d'une manierc assez satisfaisante, par Daubenton '. Jusqu'alors, aucun anteur n'avait encore traitö cc snjet, quoique auparavant la pratique meine do la saignee ne Int pas ineonnuo, eomme on le voit dans lo mömoire memo de Daubenion, dans lequet il rapporte que jusqu'ä lui on avail coutume de pratiquer la saignöe ehez lo mouton sur un assez grand nombre de veines differentes : au front, au-dessus et au-dessous des yeux, a I'oreille, a la tempe, a la jugnlaire, au bras, a la queue, au-dessus dujarret et an pied. II rejelte a peu pres lontes ces veines pour la pratique dc la saignee, et il pro­pose , pour les remplacer, la veine faciale, qu'il appelle angulaire on veine de lajoue, et qu'on a generalcmenl adoptee depuis. Chabert mentionnc, de.soneotö, la maxillaire et la saphene; et la saignöe ä eelte derniero, dont Daubenton no parle pas, a etö aussi adoplöe.
Toutes ces veines, on lo comprend, ne convionnenl pas egalc-ment pour pratiquer la saignöe. Pour faire un choix outre clles, il
| Memoire sur les remedes les plus necessaires mix Iroupeaux, tu a la Sociclf royale de mßdecinc, 1c iquot; Janvier 1quot;78.
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bK LA l'IILKDOTOMIK UANS LFgt; ESPI-XES OVINE ET CAI'UIM;. 513
faul consid^rer quo le vaisseau soil d'un diametre assez grand pour donner la quantity de sang nöcessaire, et (juo, s'il se pent, il soil silii6 surun point du corps oil il n'y ait pas de laine. Or, les seules veines reunissant ces conditions en lotalite ou en partie sont hjugu-laire, la faciale et la saphene, et, dans certains cas, la ciphaUque. Go sont les seules, par consequent, oü I'on saigne aujourd'liui.
Quant aux autres veines qui ont lt;Ste indiqu6cs, elles ne sauraient convenir, ne donnant pas assez de sang. Teiles sont principaloment les veines du front, racines superficielles de la faciale, trop pelites et insensibles au toucher; —Vangulaire, racineprincipale delafaciale, s'etendant latöralement du Iron surcilier a la partie moycnuo de la joiu1, et a laquelle, corame le rapporle Daubenton, on saignait en trois endroits differents : au-dessus, au-dessous do l'ceil el entre les deux yeux , dans une etendue de 4 ä 5 centimetres; ce qui elait unc operation difficile, parce que la veine, quoique assez grosse pour fournir une certaine quantitö de sang, nest pas sensible au doigt; — la veine des icmpes, trop petite pour pouvoir ötre rendue apparenlc par la compression ; lestempes, d'ailleurs, sont recou-vertes de laine dans plusieurs races, notamment dans les races a laine fine, el,.chez les animaux qui ont des comes, il est encore plus difficile d'\ atteindre; enfin, quand la veine esl ouverte, le sang suinte sans couler;—hi reine de la queue, quo Ton ouvrait ä la partie de cet organe denude de laine, et qui ne fournit que pou dc sang; —les veines du pied, que Ton quot;ouvrait sur differentes parties du pied ct qui, outre leur trop petit calibre, ont de plus I'incon-venient d'etre cxposecs aux ordures du sol, qui pourraient entrer dans les plaies, causer des inflammations, etc.
raquo;o Sais'nlaquo;1laquo;? ä la jngulaire. — La saignee i la jugulaire chez le moulon, condamnec par Danbenton eonime nnisant h la laine, präsente plus de difficulte relativement que chez les autres animaux, parce que la veine, separee de la peau par une couche de graisse, d'une epaisseur variable suivant letat d'embonpoint de l'animal, est moins superficielle. On la pratique avec la lancelle ou une petite flamme.
Pour l'operation, l'animal est maintenu debout par un aide qui I'assujetit entre sesjambes, en lui appuyant la croupe dans I'anglo d'un murpour l'empöcherde reculer. L'aide, en ineme lemps, sai-sit la tete d'ime main, par les cornes ou les oreilles; dc I'autre, par les inachoires, et la souleve le plus qu'il pent pour tendre la inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;)3
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Mvr
li:l i1
114nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^.MISSION DU SAM'..
jicau du Iwid inlorieur dc lencolure. Si 1'animal fail une trop mantle resistance, on le couche sur une (able; mais il faul alors au moins deux aides pour le tenir.
Le sujet fixe, s'il n'est pas Umdu, l'operaleur, avec dos ciseaux, coupe la lainc sur le trajet de la jugulaire ä la partie moyeane du cou, el fail gonflerla veine, soil avec les doigts de la main qui nc tient pas rinslrument, ou, ce qui est plus sür, avec une ligature ä l'aide do laquclle on clreinl la base du cou.
Quo Ton se serve de la Camme ou do la lancette, le manucl opo-raloire est soumis aux regies deja indiquees. Inutile d'ajouter, sans doute, que si Ton se serl de la Damme, il faul que la lame do eel instrument soil Ires-petilc et quo le coup de bälonnet soil Ires-leger. Si 1'on sc sert do la lancette, pour en assurer I'effet, il faudra, quand la veine sera bien gonfl6e par la ligature, la fixer prealable-ment entre lo pouce el l'index de la main gauche, puis enfoncen la lan­cette. Souvent celle-ci no traversera quo la peau du premier coup; mais par un second temps, en ouvranl la veine, on acheve foperalion. On arrele le sang avec une petite epingle ou un fil, quelquefois avec un ou deux points desuture; mais I'epingle, qu'onpeut enlever quand la plaie csl fermee, convient mieux.
3deg;. Saisnt-c ü la faeialc [fig. 153, a . — La faciale,
comme nous I'avons dit. est la veine proposee par Daubenton, qui
Fig. 153.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I'appela a tort amjulaire ou veine
de la joue, la veritable angulaire
n'etant que la racine principalo tie la
faciale. Chabcrl aussi pnrlc de la sai-
gnöo ;raquo;la faciale; mais il appellecette
veine maxiUairc et la decrit comme
rampant de chaque cole ties os
maxillaires, sous la peau qui recou-
vre les muscles molaires, et ne
parait passedouterqu'il indique pre-
cisement la veine proposee sous le
nom d'angulaire par Daubenton, dont il rapporte pourtant le travail.
Quoi qu'il en soil, Daubenton, proposanl cette veino pour rem-
placer, chez le moulon, presque loutes les autres dans la pratique de
la saignee, observequ'elle est exemptc tie la plupart des inconvenients
propresäcelles-ci,etdonne, sur le manuol de ropöration, des details
qui, depuis, ont etc repelestexluellement par Ions lesauteurs qui onl
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DE LA MIUSOOTOMIE DANS I.F.S ESPfiCES OVINE F.T CAPRINE, filu
6crit sur la saignee. Celle saignöe, d'aprös lui, se fait au bas lt;le la joue, au nivcau do la quatrifeme dent molaire, donl la place est marquee sur la face externe du grand sus-maxillaire, laquo; par un tuhcrcuk assez saiilant, pour 6tre Ires-sensible au doigt lorsqu'on toucbe la peau de la joue. Co tubercule cst un indice tres-cerlain pour trouver la veine qui passe cn dessous. Cettc veine s'ötend depuis le bord införieur de la mächoiro de dessous, pres de son angle, jusqu'au-dessus de ce tubercule. Plus loin, la veine se recourbe et se prolonge jusqu'au trou surcilier. laquo; Lc tubercule en question est la tuberosiU maxillaire ou extremilo anterieure de l'epine zygomatique, en avant et au-ilcssous di' laquelle, dans le inouton coimne dans les autres animaux, prend naissanee la faciale, resultant do la reunion de l'angulaire avec les radicules veineuses venant du front et du nez.
Pour l'operation, il n'est pas besoin d'aide^; Toperateur tient l'ani-mal lui-rnemc. II l'assujötit entre sesjambes, enappuyant la croupe dans Tangle d'un mur, etporte son genou gauche plus en avant que le droit; puis il passe la main gauche sous la tele, et saisil la machoire inferieure de maniere a cc que Fextreniite des doigls puisse excrcer la compression vers la partie posterieure de la veine; cette meine main qui soutient la tele prend un point d'appui sur Fig- 151. le genou gauche porte en avant. De 1'aulro main, I'operatcur touche la jouc droite, sent la tuberositenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;m
maxillaire situee ä peu pres ä moitie distance entre l'oeil et la bouche, et reconnalt au-dessous la veine gonlkk- dans unc direction transversale ä cello de la uMc. Alors il va prendre a sa bouche la lancelte, qui a du elre ouverte et pröparee d'avance, et il incise la veine, parallelemenl a sa direction, a un demi-travers de doigt au-dessous de l'6rainence.
Tel est le manuel indiqu^ par Daubenton et quo Ton a gen^ralement suivi depuis. Seulemcnl les bergers, qui le plus souvent pratiquent cux-meines celte ope­ration, au lieu de lancelte se servent do l'espece de couteau (juo Ton voll ici reprösente {fig. 154). La lame, a, est tranchante des deux coles, ce qui fait
h
quo I'instrument pent servir en memo temps do bis-touri el do lancottc; l'autre extromitö, b, porte une lame amincie en grattoir pournettoyer lapeau. Quelquefois encore,
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5IGnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; KMISSIO.N DL SANG.
pour cette saignöe, on applique la ligature aulour du cou alin de faire gonüer la veine; c'est uno precaution inutile si Ton a quelque habitude de l'opöration.
Daubenton presentc comma avanlages de la saignee ä la faciale: qu'elle est sure ct facile en cc qu'on ne peut se meprendrc sur la .situation ilu vaisscau; quo celui-ci est assez fort pour fournir uno süffisante quanlitc de saug; que la compression ost facile ä exercer avec la main qui licnl la teto; qu'on ne court pas le risque d'ou-vrir l'artcre qüi en est a une certaine distance; que l'op6ration pent se faire toute I'annee, car la region n'ctant pas recouverte de laine, on n'est ni oblige do la couper ni expose a la salir; enfin, qu'un soul homrae peut la pratiquer. Cos avanlages sont reels; mais quelquefois ils sont annules, la veine no fournissant pas assez de sang; alors il laut recourir h la jugulaire ou a la saphene.
4deg; Saignee ä la sjijsSii-silaquo;raquo;. —Chez le mouton, on pour-rait saigner aux deux saphenes, mais non a I'une el ä l'autre avec le meine avanlage , la saphene externe etant a la Ibis plus volumi-neuse et plus facile a atteindre quo I'intcrne. La saignee a celte derniere, loutefois, est la seule indiquee paries auteurs qui ont parle do cette op6ration; cola s'explique j)eu, analomiquenient.
La saphene interne, continuation directe de la m6tatarsienne interne, passe dans la coulisse tarsienne, et, se logeant dans 1c pli du jarret, remonte dans une direction parallele au tibia ; au niveau de l'articulation femoro-tibiale, eile s'inflechit en arriere en croisant rextremite inferieure du droit interne, el disparalt entre le bord anterieur de ce muscle el le couturier apres un court trajet vertical. Dans toute cette etendue, eile conserve un diametre uniforme, et pourra.il etre alteinte par la lancctte depuis le jarret jusqu'ä sa ter-minaison. Toutefois, comme ellc est moins mobile ä sa partie supe-rieure, on l'atteindra ä cette region avec plus do facilite. On coucbe alors I'animal sur une table, le membre it operer en dessous, tendu et dearie, les trois autres membres li6s ensemble. On coupe la laine, on applique une ligature a la partie superieure du membre, el quand la veine est goullee, on fait agir la lancctte; on ferine ensuitc avec uno opingle et un point do suture. Cette saignee est bavcuse et ne donne jamais quo tres-peu de sang.
La saphene externe se forme de la reunion au-dessus du jarret do deux fortes branches veineuses ; 1deg; une brauche anterieure, neo de deux racines, venant une de chaque doigt el remontant en avant
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UK LA PULltaOTOMlE DANS LKS ESP^CES OVINE ET CAPRINE. .')17
du jarret jusqu'craquo; 2 ou 3 centimetres au-dessus de rextramp;nit6 inlfe-rieure du tibia oü eile devient externe; 2deg; une brauche postörleure continuant la molnlarsienne interne, croisant la base du enleanemn, remontant parallelement nu tibia, et rejoignant la prcmlente ;i 5 cenlinietros environ au-dessus de rarticulation.
Ainsi fonnee, la saphene externe gagne, en suivant une direc­tion vertieale, le bord posterieur de lajambe, oü, elaut arrivöe, olle devient aussilnt profonde en penetrant entre los muscles demi-tendineux et demi-membraneux, pour aller ensuite so perdre dans l'obluratrice. Getto veiue saphene externe, suporficielle dans un trajet de 10 centimetres environ, a un calibre qui esl plus du dou­ble de celui de la saphene inlerne. Pour l'atteindre avec le plus do facililo, il faut porler l'instrument ä une certaine distance de la röuuion des deux branches qui la forment, ä un point correspon-dant au milieu de la face externe de la jambe.
Pour l'operation, l'animal doit 6lre couehö sur une table , le mem-Inv a (iporer en dessus et los trois autres lies ensemble. Le niein-bre libre esl tenu par un aide dans sa position naturelle, et Ton met une ligature vers la partie supörieure de la jambe, ou, si l'on opere ;idroite,on se eontentc, apres avoir saisi le membre de la main gauche, de comprimersur la veine avec le pouce decette main. On fait l'opöration avec la lancette , tenue de la main droite, et l'on arrete le sang avec une epinyle et un (11.
5deg; .Straquo;i5ym'quot;e ä la cepUalique. — Cello veine , chez le mou-ton, esl superficielle dans un assezlong trajet, et assez volumineuse ])our fournir, dans quelques snjets, une notable proportion de sang. Des son origine, au niveau de l'articulatioa humöro-radiale, eile se dirige enavant, passe par-dessus le muscle humero-slerno-mastoi-dlen et sur la lace anlerieure convexe de ce muscle jusque vers la partie moyenne du bras; lä eile s'inllechit en dedans et ccssc d'etre superficielle. Elle pent done elre atteinto sur tonte la moilic Infö-rieure du bras, region oü eile esl tout-a-fait superficielle et parcourt un trajet assez regulieremenl rectiligne.
Pour operer, l'animal ötantcoucliö sur une table, et lecötö oü l'on doit saigner en dessus, le membre anlerieur est porte en arriere, et lalaine coupee ou arrachoeäla region anterieure du bras. Cela fait, avec le pouce, on comprime ä la partie moyenne de cette region; avec la lancette , on ouvre la veine au-dessous de ce point. On ferme la saienec a la manierc ordinaire.
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518nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i;.gt;iissi(igt;i in sang.
$ :i. — Espocc porcine.
1laquo; Dft la sai^iuM'! du pore en so'raquo;*''quot;5raquo;1- — La saign^e
est tres-rärement mise en pratique sur le pore, ct le plus souvent, quand on veul tirer du sang a eel animal, on se borne h la saignec capillaire par incision ou par amputation d'une partie de 1'oreille ou do la queue. Quant ä la phlohotoniie, ellc est pcu usiteo, vu la grande difficult^ qu'on a d'attcindre les veines, protegees par I'cxtif mo cpaisseur de la peau et par la couche plus ou moins epaisse de lard qui se trouve, en outre , sous celle-ci. La saignee ä la jugulaire 110-lammeul est ä peu pres impossible, a cause de la profondeur du vaisseau et de la quantite de graisse qui rentourc, une ligature, mtme tivs-serree, placee ä la base de 1'encolure, ne la rend pas plus apparente, a moins que I'animal ne soil tres-maigre, et, dans ce oas, la saignöe est gen6ralement contre-indiquöe. G'est pourquoi, chez le pore, on ne pratique la saignee qu'aux veines auriculaires et saphenes. \.n saignee ä la ciphalique a ete eneore indiqu^e comrne possible par Gohier; mais cette veine est d'un trop petit calibre pour qu'on puisse en obtenir une emission sanguine notable.
11 n'est pas necessairo de fixer la quantity de sang a tirer; ear la proportion qui s'echappe de l'ouverture faite a Fun ou ä I'autre dc ces vaisseaux, loin de pouvoir faire craindre quelque danger, n'est m^me presque jamais assez forte pour une saignee moyenne.
8deg; Saisquot;laquo;see aux auriculaires. — Elle a ctö indiquee et deerite par Chabert. I.es veines auriculaires auxquelles, chez le pore, on pratique la saignee, sont celles qui rampentiila face interne du bord des oreilles; ellcs sont assez grosses pour pouvoir 6tre ouverles ä la lancctte; mais eiles fournissent tres-peu de sang. La plus forte est cello qui correspond an bord antorieur do roreille.
Pour pratiquer l'operation, il laut faire tenir Fanimal par un ou plusicurs aides, suivant la force du sujet, et I'assujetir encore avec une muserolle autour du groin. In des aides maintenant la töte fixe, on redresse i'oreille, el on la renvcrse sur la nuque. On presse la base de la conque pour faire gonller le vaisseau, et, quand on le voitsuffisamment, on I'ouvre avec la lancette. On n'applique aucun appareil pour fermer la saignöe; eile sarrele d'elle-meme des qu'on. cesse la compression.
ISquot; Saignee ä la sgt;aplienc. — G'est a la saphene externe
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UE LA I'lll.I-noTOMlE DANS LES ESl'CCES CANINE ET I'ELl.NE. T) I'J
qu'on doit saigner chez lo pore, I'iaterae etant trop petite püiir pouvoir 6tre alteinte par ['instrument. La saphene externe, au restc, n'est pas plus apparente dans eette espire quo les autres veines superficielles, a moins que ['animal ne soil tres-maigrc. Cela n'em-peclie pas, comnie l'avait dejä remarquö Gohier ', qu'on ne puissc 1'atteindre avec la laneetti; presque aussi facilement que si on la voyait; inais il faut, pour ecla, on connaltrc la position exacte.
Cetto veine, tres-consid6rable, est fornieo par la reunion d'une branche venant de la tarsienne interne avec une seconde brauche tarsienne externe superficielle. Ces deux branches so reunissent au milieu du creux du jarret, a un point exactement de niveau avec le sommet du calcaneum. De ce point d'origine, la veine remonte ver-ticalement, croise en arriere la corde du jarret, a G ou 8 centime­tres de sa naissance, suivant la taille du sujet, puis se perd aussilöt entre les muscles demi-temlineux et demi-membraneux. Dans ce trajet, la veine est touto superficielle, notamment a la parlie supe-rieure, au point oü eile est appliquöe sur la corde du jarret. C'est la, par consequent, qu'il convient do fixer le lieu d'election pour la saign^e ä cette veine.
Quand on pratique Toperation, la principale prdcauliorf ä pren-dre, apres avoir fait gonfler le plus possible la veine par la ligature et par des frictions sur le vaisseau, c'est d'enfoncer la lancette plus protbndemcntquot; qu'on ne le fait sur les animaux dont on pent aper-cevoir les veines. On est alors souvent oblige d'y revenir a deux ou trois reprises pour atteindre la veine apres qu'on a perce la peau , et le sang sort par un jet relativement assez considerable. Onarröte le sang par la suture entortillee, avec une epingle et un fil.
La fixation de 1'animal pour I'operaiion n'offre rien de particulier. On le tient couche a terre avec le secours de plusieurs aides, en attachant ensemble les trois membres autres quo celui oil ion saigne, et laissantcelui-ci en liberte pour I'operation.
S \. — Especes canine ct feline
1deg; De la sai^nec du elraquo;ien en general. — La phle-
botomie est pratiqu6e assez fröquernment sur le ciiien et aus niemes veines a pen pres que chez les autres especes domestiques, savoir ;
' Memoires el nhservaliuns, etc., ISKi. t. II. p. 2Ü.
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520nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION Hl SANG-
ii XajuyuMre, a hraquo; saphene et ii la ciphaliquv, ct on procödanl d'apres los niömos regies. La saignee du cbicn ne fournit jamais que tres-peu de sang, mSme apres qu'on a ouvert une veine volu-mineuse; et, dans tous los ens, il serait peu prudent do chercher a en lirer . mo.'ne chez los aniinaux de haute faillo, plus do #9632;TiO ä 200 grammes. Si nioinc Ton cluit soustraire cette quantity do sang, il esl rare qu'on puisse I'obtenir en uuo seule fois; le sang, cliez le chien, ofanl tres-plastique, ferme bientöt l'ouverture du vaisscau, et cesse de couler, la plupart du tciujis, bien avant qu'on en ait obteuu la quantity iiecossairo, ce qui ohli^o presque toujoursa pra-tiquer plusieurs saignees successives sur dilTcronts vaisseaux quand on veut produire un effct notable.
En saignant sur le chien, il importe do se prömunir centre les de-fenses önergiques do cot animal, on liant los membresentre cux ol on appliquaut la muserolle ou un lien bien scrrö autour dos mächoires.
2quot; ftiii^'nei' ä la jii^ulaire. — La jugulaire chez 1c cbien ost tres-mobilo ot difßcile a piquer; aussi est-il nöoossairo, avant l'operatiou, do la fixer par une ligature suffisamment serröe autour de la base de l'encolure. On pout, dans co cas, pour atteindre la veine avoc plus de sörete, faire usage, au lieu do lalancotto, d'uno petite llauiiuo, de möme quo pour le mouloa. On arrote le sang par la suture entortillee, avec uno dpingle cl un fil.
L'animal doit otre couohe vl solidoinont maintenu sur une table, ia lote leudue par un aide special qui tient on meine temps la liga­ture destince a exercer la compression.
ilquot; Snignev h lii s:65j5seäie. — Sur le chien, on ne pout saigncr qu'a la saphene externe ou veine du jarret, I'interne otaut trop gröle. Getto saphene externe, formee de trois branches larsien-nos superficielles (jui se reunissent au-dossus du jarret, vers les deux tiers inferieursdu tibia, presente les m^mes dispositions essen­tielles que dans les autres especes ou nous l'avons dejä consideree; olio est, d'ailleurs, assez apparente exterieurement pour garantir Fiijieraleur de toute erreur sur sa position. Le lieu doloction pour la saignee osl la partie superiourc , au point oü la veine ost pros d'arriver au bord postoriour de la jambe.
Quand on vent pratiquer la saignee, l'animal ötant convenable-ment maintenu sur une table, la jambe oü Ion doit operer est ten-due par un aide, et 1'on rase prealablement le poll; on exerce, avec lo poucc ei l'iudex de la main gauche ou avoc une ligature, urn
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DE LA I'llLLliDIOMIi; DANS l.ES VOLATILES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 531
foi'tc compression au-dessus du poiul m rinslrunieiit doil agir, et, la main armäe d'uno lancelte tres-fine, on ouvre le vaisseau.
On ferme In plaio avec uno bandelelle agglutinative ou liicn avec uik^ compresse et uno bände, et,, l'opöralion lerminöe, laquo;m tient l'animal muselö pendant quelque temps pour qu'il n'arrache pas l'appareil avec ses dents.
4deg; Saignee si la ceptaalique. La cephalique, trcs-volu-mineuse et plus forle, chez !e chien, que la saphene , pourrail avec avantage elre choisie, dans celte espece, pöur la pratique de la saignee. Tres-supcrficiellc, eile rampe, apres s'etre forniee par la jonetion de la roödiane cephalique et de la sous-culande radiale, au bord anterieur, inferieur et externe du bras, occupant ainsi la m6me position absolueque chez le cheval. Elle est, du reste, assez visible exterieurement pour qu'on ne puisse se tromper sur sa posi­tion. Le lieu d'election pour I'operalion correspond au tiers inferieur de riiumerus.
Pour l'atteindre, le einen etant couche et bien fix6, le membre oil Ton doit operer cst !e plus possible porte en arriere et abaissö sur la table. 1'uis, l'op6rateur, comprimant avec le pouce au-dessus, ouvre la veine avec la lancette ouavec une petite flamme. On ferine ensuite la plaie par la suture; entorlillee.
50]gt;e la saism'.laquo;' laquo;laquo;Iioz Ilaquo; ebat. —Chez lechat, la phle-bolomie n'est pratiqu^e que dans des circonstances infiniment rares; aussi, l'etude de cette operation sur cette espece n'est-elle d'aueun interet. Dans tons les cas, si l'onjugeail eette opörallon neeessaire, eile ne poui'rait gucre ötre pratiquöe qu'n la jugulaire, vu le trop petit volume des autres veines, et Ton procederait alors comme chez le chien, en prenant toutes les precautions voulues pour se preserver des dents et des griffes de l'animal.
'.' ü. — Volatiles
On saignc tres-rarement les especes volatiles domesliques, oies, canards, potties, pigeons, si ce n'est parfois lors des maladies epizoo-tiques h earaetere inllammatoire ([ui affectent asscz souvent ees ani-maux, ot plus particulierement I'espece galline. Dans ees cas, on a ordinairement recours ä la saignee capillaire; mais on pent aussi, ])ouv agir avec plus d'efficacite, pratiquer la phlebotomie. On saignc alors ä la jugulaire ou a I'humerale, en ayant sein d'ailleurs de nc
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522nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION DU SAMCi.
Ürer que fort pen de simy, 5 ;i 8 grammes au plus dam t'espece galline, plus ou moins dans les autres volatiles, suivant lataille; on no poarrait leur en extraire davantage sans compromettre lour vie.
Lesjugulaires sont tres-roulantes sur los parlies laleialcs du cou. On les ouvre vers la parlie supericurc. On commence par arracher ou sculement par ecarler les plumes qui sonl assez rares ü cette parlie et laissent apercevoir le vaisseau. On le fixe supöriourenient et inferieuremeut avec le pouce et lindex de la main gauche; et quand 1c vaisseau est assez gonfle, on louvre a la lancette. On forme ensuite la petite plaie par un ou deux points do suture appli­ques aver une tres-petite aiguille et du fil fin.
Vhumtorale, wine de dessous lesailes, commence ä la face interne de l'articulation humöro-radiale, remonteen dedans du bras, croise la di­rection do rhumerus, arrive ä la face posterieure de cct os cl devient profonde en dessous et enarrierede l'articulation scapulc-humörale. Dans tout ce trajet', cette veine esl facilement visible quand on releve l'aile, et d'un calibre sensiblement 6gal; ce qui laisse une certaine latitude quant au lieu d'election präcis de la saignee. Toutefois, il convient de choisir le point le plus pros possible du corps.
Pour l'op6ralion , un aide tient l'animal sur le dos, et l'operaleur elend de la main gauche l'aile ä operer; et, s'il y a lieu, ce qui n'est pas ordinairement, il arrache les plumes qui derobent le vaisseau. Apres eela, il fail gonfler la veine en appliquant le pouce en haut ou en arriere de l'humörus, ou bien, pour avoir plus de sang, en appliquant d'abord, comme le conseille Chabert, une ligature de 8 millimetres de largeur aulour de l'articulation scapulo-humerale , et rendant l'aile a elle-meme; quand il a dmme au vaisseau le temps de se gonfler, il la reprend, ouvre la veine ä la lancette, laisse ecouler quelqucs grammes de sang, et ferine la saignce par uu ou deux points de suture, comme ä la jugulaire.
ARTICLE V.
A.RT£lUOTOm.
J 1. — Bo rarteriotomle en general.
L'arteriolomie est la saignce resultant de l'incision des arteres. Elle est connueet a6t6 pratiquöc de temps immemorial; mais, chez les nnciens, eile etail confondue avec la phl6botomie. Elle n'en a cte
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AitiKitiino.Mii;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;523
{lislim;uec quc depuis la d6couverte tie la circulation du sang, (jui a ameno la cnnnaissance tlu double Systeme sanguin.
L'ouverture des arteres, en vue d'obtenir une evacuation de sang, se pratique de plusieursmanieres. On pent n'agir quesur le vaisseau seul, Isold; ou hien Ton pent, par une blessure plus ou moins 6ten-due, ouvrir, en ni^nio temps que l'artere, lesvaisseaux capillaireset veineiix du voisinage. La preuiiere nielliode seulement conslitue Yartiriotomic proprement dito, et nous occupera seule ici; la seconde rentre dans la saignöe capillaire et dans ce qu'on a appel6 Tarterio-phlebotomie, qui ne se distingue pas de cel!e-ci.
La saignee par arteriotomie, utile en quelques circonstances cx-ceptionnelles, esl loin, ä beaucoup pres, d'offrir la ra6me impor­tance que la saignee par phlebotonu'e, et nous avons (lit les raisons qui, dans la grande inajoritö des cas, doivent faire pröforcr cello der-niere. L'nrleriotomie, en elTet, ne remplit que de rares indications, el olle ne convicnt guere quc comme saignee locale. Alors clle pcul etro avantageuse ])our produire un cffel immedial, lorsque, par exem-ple , il s'agil de detourner avec promptitude le sang d'une partie atleiiite ou menacee d'une congestion; ou bien eile offre le moyen de supplier ä une saignee rendue impossible par une veine absente ou oblitöree. .Mais hors de ces cas, tout-ä-faitspöciaux, il n'y a aucun avantago a pratiquer l'artöriotomie. Pour la saignee generale no-tammcnt, eile esl toujours rejetee, el c'est avec raison ; car, en meme temps qu'elle esl plus difficile que la phlebotomie, les arteres etant plus etroites, phis mobiles ct plusprofondes que les veines, clle a, en outre, l'inconv6nient d'etre plus dangereuse, el d'offrir plus de difliculte pour arreler le sang.
Quoi qu'il en soil, rarteriotomie, quand eile esl utile, pent (Mre pratiquee sur la pluparl des arteres de la superficie du corps; tou-tes, neanmoins, ne convienncnt pas egalemenl, card faut que le vaisseau cboisi offre an jnoins , par sa position , le moyen d'arreter facilemeut la sortie du sang. G'esl cc qui fait, qu'en pratique, le nombre des arteres choisies pour les emissions sanguines cst excessi-vemenl reslroint. Ainsi, sur I'homme, on ouvrait autrefois les arte­res mastoidienne, angulaire, nasale, sous-linguale, radiale; aujour-d'hui, ces operations sont complelenienl abandonnees, ct Ton nesaigne qu'ä l'artere temporale, sur laquelle on pent se rendre niaitredu sang par la compression sur les os du crane fournissanl un point d'appui.
Chez lesanimaux, l'on choisit surtout, pourl'artoriotomic, l'artere
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524nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; liMISSHlN Dl aAN(..
transversale do la face; et de plus, dans certaines circonstanoes, Vauriculaire posttoieure el la coccygienne mediane, dont la position, sur un plaa resistant, permetaussi d'arramp;terle sangassez facilement. des trois arteres sont maintenanl les scales desquelles on extrait quelquefois tin sang, la saignde sur toules les autres arteres plus profondes otant abandonnee.
Le manuel operatoire de rarteriotüruie difiere peu de celui de la pliloholomie. Pour reconnattre la presence du vaisseau, on n'a pas hesoin de la compression; inutile d'ajouter que, föt-elle namp;essaire, il ne faudrail pas I'exercer comme sur les veines, du eotö du cocur, vu la direction contraire du cours du sang; on ne reussirait ainsi qua effacer i'artere. D'un autre cole, exercöe au-delä, eile n'estque faiblement utile pour rendre le vaisseau plus apparent. Les pulsa­tions sont un meilleur guide. Pour les biensentir, si l'arlöre est petite, ii faut rendre le contact du doigt plus immediat en coupant le poil, e( en meine temps activer la circulation en faisant faire a Pavancequelque exercice ä lanimal.
Pour I'operation, on doit se servir exclusivement de la lancettc, d'un bistouri trfes-aigu, ou inline, a defaut d'autre instrument, d'uneaiguille ä suture, l'usage de la flamme elant totalement pro-liil)6, a tause de la necessito oil 1'on se trouve d'dviter absolument de percer I'artere de part en part.
La petite incision du vaisseau doit, quand on vent conserver son trajet, et avec plus de motifs encore (pic sur les veines, clre longi-tudinale ; d'abord, atin d'offrir plus de facilite pour arröter ensuite le sang ; et puis, parce quo les blessurcs obliques des arteres, prin-eipalement sur les petits vaisseaux, en entralnent pour I'ordinaire I'oblit^ration. Le plus souvent cependant, dans la pratique, on coupe I'artere en travers, alin d'obtenir plus de sang, la perte du vaisseau n'entratnant pas d'ailleurs de grands inconvenienls.
Pour arröter le sang, I'epingle seule est ici insuilisanle. On peut cependant I'appliquer comme sur les veines ; mais il faut y joindre la compression quo Ton excrce alors avec des compresses graduöes, inaintcuucs par une bände disposce suivant la forme dc la parlie.
S quot;2. — Saigocc ä lartere transversalo dc la face.
Cetle artcre (fig, 151, /), qui correspond a la veine du meine nom precedeinmenl decrilc. est cellc appelec g6neralemcnt/empora/e ou
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AumuuTuMii-:.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;536
som-zygomatique. L'artöriotomie ä la transversale de la face pcul etre pratiqu6e sur Urns Ics animaux domestiques chez lesquels eile occupo une position sensiblement identique; toutefois, eile a etc partlculierement preconisee pour 1c cheval; le meine proeckle etant d'ailleursapplicable a tons, s'il csl necessairo.
I.nbsp; Indications. Disposition anatomique, — Do nienie quo la tem­porale sur riiomme, la transversale ile la face, plus developpee pro-portionnellement chez les animaux , offre l'avantage de reposer sur un plan osseux, qui permet d'arreter le sang en fournissant un point d'appui a la compression; aussi, n'est-il pas elonnanl que la saiimeea celte artere ait ete frequemment indiqu6c. On I'a conseillee surtout centre les inflammations cerehrales et les dilTerenles affec­tions vertigineuses. Nous croyons qu'elle convient mienx dans los cas de congestion simple, et surtout dans les congestions traumati-ques apres des chocs a la tete plus ou moins violents.
L'artere transversale de la face constituc la principale division de la temporale1 (tronc temporal, et sa division I'auriculaire ante-rieure, des velerinaires); eile rampe imiuedialemcnt au-dessous de la veins transversale, et, comme eile, so trouve recouverte poste-ricurement par la parotide et des divisions du plexus nerveux dit patte-d'oie, de sorte que son point le plus superliciel correspond ä pen pres exactement au lieu d'eleclion de la saignce sur la veine,
II.nbsp;Manueloperaloire. Arret du samj. — Pour roperaüon, Faninial pout (Mre debout ou eouche ; mais lorsqu'il nc so trouve pas acciden-tellement dans cette derniere position, il esl inutile de I'y niedre, vu qu'il est lout aussi facile do faire la saiynoo sur 1'animal debout. Pour atteindre Tariere, d'Arboval present do fendre la peau , puis d'isoler et d'inciser Tariere. Cos precautions sent encore inuliles ; il suffit do porter 1'instrument tout d'abord sur le vaisseau, a travers la peau, en prenant les memes precautions (\\m pour ouvrir une veine, et do laisser couler le sang qui s'echappe en un jet saccado plus ou moins rapide.
Quand la quantity de sang vouluo s'est ccoulee, voici les precau­tions, indiquees par Chabert, qu'il faul prendrc pour arreter la sai­gnce. On commence d'abord par faire cesser le jet do sang en com-primanl, au-dessous do I'articulation, au passage do I'artei'e sur lo bord postorieur du maxillairo; on so sort pour cola du pouce droil, si e'estdu cole gauche, et reciproquement; puis, avec Tautre main, on rapproclie les bords do la plaie. (ci, pour assuror la fermeture de la
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52Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION in sam;.
plaie, on pourrait utilement faire inio suture cnlortillce avec unc epiiiiilc line et un HI pen serre; mais cela ne saurait suffire , ct Ton doilcomplöterlepansementaumoyen de la compression. On applique d'abord deux petils bourdonnets allonges sur chaque bord do la plaie, en haut et en has, el qui out peur efi'et, etaul serres, de teii-dre a rapproeher ses herds. Sur ees deux bourdonnets, on elend unc compresse de teile ou d'etoupes, qu'on recouvre de compresses de plus en plus grandes, jusqu'ä ce qu'on ait depasse la saillie de l'areade temporale. On les niainlienl en appuyanl fortement avec le pouce qui fait la compression, et de l'autre main on prend la bände (|ui doit fixer 1'appareil.
Cette bände , qui pent ctrc un ruban de fil ordinaire, sera dans les meilleures conditions, si eile cst formee d'une piece de teile de 7 a 8 centimetres de largeur sur 3 metres tie longueur. On la route a deux chefs, et, pour sen servir. on applique le plein ou milieu sur les compresses ; on I'y niainlienl toujours avec le memo pouce, et donnanl l'un des chefs a laide qui tient la UHe , ce dernier deroule la bände sur la partie superficielle de la tele, pendant que soi-incme on conduit l'autre chef sous la machoire. On acheve d'öpuiser la bände dans cette double direction, de maniero a faire aulour de la tcte un veritable bandage circulaire, el on en niainlienl les cvlremites avec de fortes epingles ou quelques points de suture.
Cela fail, l'animal esl allache ä Feeurie la tele haul et a deux longes. On le maintient dans cct etat cinq a six heures, temps neccssaire pour fiue la cicatrice de la plaie ait assez de soliditö; ct au heul de ce temps, on peul enlever l'appareil et abandonner l'ani­mal a lui-meme.
;.' 3. — Saignee ä larterc auriculaire posterieure.
L'auriculaire posterieure, une des grandes divisions de la caro-lide externe, et parliculierement deslinee aux parlies Constituantes de roreillc, est, suivanl les especes, d'un calibre tres-variable, en rapport avec le volume de Forgano oü eile se rend; eile esl ainsi plus volumineuse ehe/, le boeuf et le pore quo dans les autres animaux domesüques.
La saignee a cette artere esl depuis tres-longlemps connue, puis-que deja, ä l'epoque de Columelle, on la praliquait sur le boeuf, la brebis et la truie; et presque jusqu'ä nous, eile n'a cessed^lre
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AllTERIOTOMIE.
iniso en usage, sous le nom vulgaire de saignie aux oreilles, chez ces differents aninmux. Aujourd'hui, eile n'osl pratiquöe d'une moniere usuelle que sur le l)fruf el le pore; aussi n'aurons-nous ä I'eluclier que dans ces deux especes.
1deg; Sur le lraquo;laquo;eiil'. — Quoique assez repnndae el tres-ennnue, notainrnenl dans les pays d'el^ve, rarteriotomie ;i 1'arlere auricu-laire du boeuf resta longlemps dans les auleurs a l'elat de simple indication. Ce fut Maillet qui, le premier, en fit connaltre, d'une maniere delaillee, le manuel opöraloire et les indications '. Une partie de ee qui suit sera empruntee ä son travail.
I.nbsp; Indication!;. —Cette saignie, suivanl Maillet, pent etre gone-rale ou locale. Gomme saignee gdnirale, eile ne pent etre employee (pie si Ton ne doit operer (prune I6gere emission sanguine; mais ellc ne saurait etre substituee ä louverturc de la jugulaire, si Ion doit tircrune grande quantity de saiii;, puisque i kilogrammes ;i chaque oreille sent le maximum qu'elle fournit. Elle conviendra encore si l'indocilite de l'animal empfiche d'ouvrir la jugulaire, sauf alors a la reiterer. Consideree comme saignee locale, celle operation est avan-tageuse clans le cas de dartres furfuracöes autour des oreilles ct d'autres parties de la tete, el que Ton observe principalement sur les animaux dans lejeune age; la saignee en delennine sou vent la prompte resolution. Enfin, celle arleriotomie peut etre utile comme cellepraliquee a la transversale de la face centre les congestions el les inflammations des organes eneeplialiques, des yeux el d'autres parties de la tete. Maillet lui a, ennbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; FiK- 155
outre, reconnu I'avanlage d'ac-celcrer la marche du tournis, de hater ainsi le moment de repara­tion et, par suite, de la gucrison. laquo; Dans ce cas, ajoute-t-il, on la fait seulement ä l'oreille du cotlt;'' sur lequel l'animal tourne, et on la repete deux ou trois fois en sept ou huil jours. laquo;
II.nbsp; Disposition anatomique {/ig. 105, a). — L'auriculaire postc-rieure forme it son origine un tronc assez considerable , qui rampe ä
Heeueilile Meilerine retcrinnire, 1835, I Ml , \lt;. -j'.i'.i.
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~ylSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OMISSION Ut SANG.
la base dc la conque, au-dessous de la parotide, suit one direction presque verticale, et so divise en deux brandies principales, donl I'une se dirige en dedans, dans les muscles auriculaires, ct I'aulre on dehors sur la face externe de la conque; c'esl ä cctte der-niere brauche que'Von pratique la saignee. Hfalgr6 son volume, celto arlere est pen sensible au-dehors, a cause de l'epaisseui'dc la peau; il Importe done d'en connatlre tres-exactcment la position.
Pour cela, on remarquera quel'oreille, dans sa position naturelle, e'est-a-dire etaut horizontale, est replife presque a angle droit ä la partie posterieurc et superieure de la conque, laquelle forme ainsi deux plans, Fun superieur horizontal, lautre posterieur vertical; or, c'esl precisement au-dessus de la ligne d'intersection de ces deux plans que so trouve rartere,qui rampe ä la surface du pa­vilion en se dirigcanl vers sa pointe. Apres un trajet de 5 ä G cen­timetres, eile s'inilcchit en has et en arriere, el se divise en plu-sieurs branches: on ne pent done la trouver entiere que dans son premier trajet; mais eomine eile va en diminuant de calibre, il vaut mieux la prendre ä son originc1, e'est-a-dire iinmediatemenl au-dessus du point oü eile commence a devenir superficielle, sortant de dessous le muscle ccrvico-auriculaire posterieur. Ce point est, ;i
2nbsp; centimetres environ plus haut quo le niveau de la commissure du pavilion. C'esl lä quo I'auriculaire posterieure a son plus grand volume, qu'elle est le plus superficielle; la, en outre , eile est assez accessible par sa situation sur un point convexe et saillant de la face externe du pavilion. Le lieu d'election varie dans une ötendue do
3nbsp; centimetres environ.
111. Manuel dc I'opcralion. — L'anitnal ctant fixe a un pieu par les comes, ou par le cou si e'est un vcau non encore pourvu de cor-ncs, Ton se munit d'un bislouri droil ou d'une lancette, et d'un bAlonnet de la grosseur du petit doiyt et do 35 centimetres do longueur. On frictionne legerement sur le trajet de l'artere, tant pour enlever la crasse quo pour mieux faire parattre le vaisseau ; Ton introduit les trois derniers doigts de la main gauche dans I'inte-rieur du pavilion , les deux autres doigts ä sa face externe, l'index en avant de Tariere el le pouce en arriere.
Cola fait, — ici nous devons citer M. Maillet, — n dc la main droite on implante I'instrument perpcndiculairement a la conque, in bond posterieur dc la scissurc, el, ayant traverse la peau, on contourne Tariere, on la coupe totalement en travel's, et Tun retire
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AUii'iuoiu.MiE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3quot;29
rinstrurncnl en agrandissaut un pcu l'ouverlure de la pcau. Imme-diatemeat apres cette incision, on voit sortir do grosses gouttes de sang rulilanl qui indiquent quo I'artere est ouverte. Alors, sans abandonner Toreillc de la main gauche, on prend le batonnet et Ton frappc continuellement ä petits coups sur le trajet de I'arttTe, entre l'incision et la tete. Cette derniere precaution est indispensable, dans la plupart des cas, pour faire sortir le sang en asscz grande quantitc; sans eile, en effet, il n'en sort presque jamais quo quel-ques gouttes, h moms pourtant qu'il n'y ait turgescence vers la t6te, comnie ccla so remarque dans certaines maladies inflamma-toires des organes contenus dans ses cavites. Mais, ä l'aide du bä-tonnet, on obticnt, en (|uelc|ucs secondes, un ecoulement notable, de sang, et assez souvent moine un jet saccade. 11 y a cependant exception dans le cas oü I'animal est affaibli par une longue maladie ou [)ar d'autres emissions sanguines; car alors on ne pent oblenir do sang des arteres auriculaires, quoi qu'on fasse.
raquo; Si Ton voulait saigner aux deux oreilles en memc temps, on eonlierait celle que Ton tient ä un aide, en lui recommandant de frapper continuellement avec le bälonnet dans l'endroilindiquö, et Ton opererait sur 1'autre par le m6me precede cjue ci-dessus.
i) Lorsque, par suite des percussions reilerees, le sang sort en beau jet saccade qui s'elance a distance, on pent cesser de frapper jusqua ce que la force du jet diminue, auquel cas on recommence. Dans quelques circonstances, on pourrait obtenir, par ces moyens, de grandes quantites do sang; dans beaucoup d'autres, au conlraire, I'ecoulement s'arrete insensiblement, quoiqae Ton continue de frap­per: cet effet esl do le plus souvent äce que des particulesfibrineuses s'interposent entre le jet et les levres de l'incision, et (inissent par obslruer cette derniere. II esl indispensable alors, si Ton veut fain; une saignee copieuse, de pratiquer une autre incision sur la meine artere, plus pres de la base de loreille, on do saigner ä une veine. Geueralement, cette saignee auriculaire ne foumit guero plus d'un kilogramme de sang pour chaque oreille däns les grands animaux ; eile en fournit plus proporlionnellemenl dans les veaux et les jeunes taureaux. raquo;
Teile esl la methode operaloire decrite par Maillet, et que nous
avons transcrite integralement, vu qu'elle est la plus generalement
suivie. Ajoutons, toutefois, que le procoide pout etre modifie en
substituant l'incision longitudinale ä la section transversale du vais-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;34
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KMISSIO.N 1)1
jAXG.
seau, cc qui permeltrait de conserver le Irajot de l'arlere tout en doanant presque la mrme quantite do siing. Le manucl opöratoire no differerait alors de celui qui vient d'etre decrit que par la direc­tion a donner ä l'incision qui serait, par rapport ä l'oreille, longitudi-nale au lieu d'etre Iransversale, et ([uo l'on pratiquerait en obser­vant, d'ailleurs, toutes los regies göndrales de l'artörlotomie.
IV. Arröl du sang. — Pour arröter le sang, ii n'est pas nöccs-sairo, Imbiluollomont, do fairousago de moyens particuliers; on laisso l'ecoulement cesser spontanamp;nent on abandonnant l'animal ;i lui-moino. S'il continuait, on refoulerait Toroillo sur sa base pendant quelqpjes instants en tenant le doigt sur los deux levres do la plaie rapprochees, et si, malgre cela, lo sang coulait encore, on appli-querait une ligature sur la base du pavilion, ot l'on pourrait, on niomc temps, avoc une petite epingle et un point do suture, ache-ver do former la plaie.
Parfois, quokjuos liouros apres I'operation, on voit le sang so roinotlre a eoulor, ce qui arrive lorsque l'animal secoue fortement la tote ou va i'roltor la partie oporoo centre un corps dur; alors on supprime la cause en attachant ranimal court et serro; puis Ton arroto le sang par un lien a la base do l'oreille ou un point do suture sur la plaie. En dorniore ressource, si rien nanvtail I'ecou-lement, resterait la ligature directe du vaisseau blossö.
Ä0 Sur 1c pore. — L'auriculaire posteriouro pout servir avoc avantage, sur le pore, pour la pratique de la saignee, notamment si Ton considoro la difficult^ qu'on a pour atteindro les autres vais-seaux superficiols, veines ou artores, sur eeltc especo. Toutefois, comme olio nest pas tres-volumineuse ni tres-apparente, on ne Fis iquot;'1'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pourrait jias y porter i'instrument, si Ton
n'en eonnaissait exactement la position.
Getto artere {fig. 156, a) romonte vcrliCfilemont en arriere do I'articulation temporo-maxillaire, arrive ä la base de la conque do Poreille et rampe ä la sur-face regulii'ioment eonvcxe formce par le pavilion. Sur cette surface, 1'artere esl recouverte par le muscle ecrvico-au-riculaire moyen; au-dela do ce muscle, eile so dirige, — l'oreille otant supposee relevce, son ouverturc tournöe vors IVjoil, — obliquement en avant
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AHTERIOTOMIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ö^l
en remontant vers la pointc do roreille, do maniere ä devenir do plus en plus externe. Dans eo trajet, 1'artere conserve sensiblement son memo calibre jusqu'au tiers inl'örieur du pavilion; e'est lii quelle pout elro atteinto, d'autant plus facilemonl qu'on la prendra plus bas, e'est-a-dire plus pros du point 011 I'artere commence ä devenir sect;uperficielle.
Sur I'animal vivant, vu lo faible volume du vaisseau et l'öpais-seur do la peau, on nc pent pas esperer I'atteindre autroment qu'en la coupant en travers. On aura le plus do sang possible en prcnanl I'artere ä la base, au point a, ou eile so röllecliit en passant do la convoxito de la conque sur la face externe du pavilion , point correspondant au herd suporicur du muscle cervico-auriculaire moyen, muscle qui, ä cause de cela, servira do point de repere pour trouver le vaisseau.
Apres la saigneo, si le sang nc s'arrelait pas do Ini-meme, on agirait comme pour le boeuf.
;, 4. — Saigneo a I'artere coccygienne mediane.
On pcul saigner ä I'artere coccygienne mediane inlerieurc sur toutes les espfeces domestiques ; mais ce n'est guere quo sur les grands ruminants qu'on a recours usuellement ä co mode d'emission du sang.
1deg; Sur 1'espece liovine. — L'artorc coccygienne du boouf esl assez considerable et tres-superficielle, el conserve son calibre presque jusqu'ä la terminaison du coccyx. A la base do la queue, ello est d'abord rocouverte par les muscles coccygiens inlorieurs , dans une otenduo de 5 ou 6 centimetres; puis, ä partir de co point, olle devient superficielle ct accessible jusque vers rextremito do la queue.
Pour ouvrir celto artoro, on pent faire usage de la lancette et la plonger, apres avoir releve la ([ueue, dans 1'axc longitudinal du vaisseau, do manierc a no produire qu'unc plaie Ires-legerc. Mais co procedö, qui no donne quo tres-peu de sang, n'est pas suivi dans la pratique. Habituellement, on incise largement I'artere en travers, en memo temps quo les teguments et les fibres musculaircs qui avoisinent le vaisseau, et Ton obtiont ainsi une saigneo plus copieuse. L'arterc, il est vrai, s'oblilore ensuite au point ou ello a etc coupeo; mais cola a pen d'inconvenionts, car il est rare qu'on
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öo'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;K.MISSION DU SANG.
ail;laquo; repeter l'operation sur le nu'ino animal ; et si le cas so presen-tait, on pourrait toujours atteindre lartere plus haut. Dans los cas ordinaires, le lieu le plus commode pour celtcsaigncc correspond au tiers supcricur de la queue. 11 y aurait du danger a saigner plus haut; ainsi, M. Cruzel nous a dit avoir vu des abces, la carie des os, la chute de la queue survcnir apros uno saignoe pratiquee tres-haut, ä uno faiblo distance do I'origine do cot organe. Pour cello saignoe, on pout se servir do la lancotte , du hislouri; mais lo plus souvent on emploio la llamme lonue tout ouverte dans la main, le pouce clondu sur le dos do la tigo, pour faire appui ä la lame.
L operation osl facile; il n'y a pas de precautions particulieros a prendro,ä moins que I'animal no soil mediant. L'operateur saisit la queue, il la tend un pcu on lui faisant subir nn leger mou-vomenl do torsion, et il appuie vivoment la flamme contro los mus­cles abaisseurs, Iransversaletneat et ä ögale distance dos articula­tions intor-coccygionnos. Cc coup do llamme doit comcidor avoc un autre mouvpinonl imprimo a la queue, et qui rapproche l'artere dc; la poinlo de la flamme.
11 arrive souvent qu'apies que lo sang a jailli, il faul, pour quo I'ecoulomont continue, frapper avoc un petit bätonnet quelques legers coups ä uno petite distance au-dessus de la piqöre. La saignoe tenninee, le sang s'arramp;tc quelquefois do lui-mome ; mais le plus ordinairement il faut recourir a la compression, le soul moyen do former rctto saignoe. Alors on introduit un tampon d'etoupes ou do loilo d'araignee dans laplaio, ol onFassujetitavee un chiffon quelcon-c[uo faisant office do compresse et uno polite bände. 11 faut serrer modorömont la bände. car une pression trop forte el longtcmps continuoe pourrail amener la mortification de roxlroraite de la queue.
On veil IVoquemmoiU, aprös la saignoe, quand la compression nest plus nocossaire, la plaio rosier beante et foumlr alors un ecou-lemonl considerable do sorosilö (jui duro plusiours jours. Cola s'arroto ordinairement sans aucua soin; mais on parvicnt a cicatriscr plus vile cello Ouvertüre, on la rccouvrant avec un plumasseau imbibe de teinture d'aloös ou avec uno poudre astringente quelconque.
8deg; Sur les autres espircs laquo;loinestüincs. — Sur les ospoces domestiqucs autres quo lo bcouf, la cocoygicnnc mödiano, proscntant un volume beaucoup moindre, no saurait avantagouse-mont olro choisic pour l'ömission du sang. Mais, en tons cas, sachant
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SAlCNfiE CAPILLAIUE S1M1gt;LF..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 533
(ju'dlc occupe chez les unes ot les aulres cspeces la meine position ä la reyion mediane ul inlerieuru do la queue, 11 sera toujours facile de ratteiudre si on le jage ä propos. On devra surloul faire usage de la lancette, qu'on implantera a une faible distance de la base de l'organe; et pour l'arrel du sang, on proccdera comme pour le bosuf.
ARTICLE VI. saign£es capillaires.
Los saignies capillaires, comme leur nom I'indiquc, sont celles
raquo;jui resullcnl de l'ouverture des vaisseaux capillaires. On les appelle encore saiynees locales, vu qu'elles servant ordinairement ä obtenir k; dogorgement sanguin d'une partie limitee du corps, et que lews effets, en general, ne s'etendent pas au-delä de la region sur laquelle on les pratique. Nous rangeons parmi les saignees capillaires ce genre de saiguce qualiße par les auteurs a'arterio-phUbotomie, dans lequel on ouvre a la Ibis, il est vrai, des veines et des arteres de fort calibre, mais sans chercher a atteindre exclusivement ccs vaisseaux isoles. II est d'autant plus juste dc ne pas maintenir eelte distinction, quo toute saignee capillaire est plus ou moins accompa-gnee d'arldrio-phlebotomie, ä cause des vaisseaux volumineux qui so trouvent dans les parties oü Ton porte l'instrutnenl, et (]ue d'ail-leurs, dans Fun et l'aulre cas, on suit los meines precedes oporaloires, consistant toujours a obtenir remissiou du sang, snns lenir comptc de la nature , du volume ni de la direction des vaisseaux : ce qui csl le caractere principal do la saignee capillaire , el la distingue essentiellement de la phlebotomie el de rartcriotomie.
On pratique des saignees capillaires par diverses methudes que nous etudierons successivement. Ce sonl :
La saignee capillaire simple;
Los mouclieturos cl scarifications;
Les ventouses scariliees;
Les sangsues.
J 1. — Saignee capillaire simple.
Elle consiste, d'une manicrc gcneralc, en une simple blossurc,
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5-j4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION Dt SAKC.
ou dilacemtion des tissus, op6r6e h ['aide d'un instrumenl nigu ; uu bistouri, une lancelte, unc lliimme. an clou, une corno dc cerf ou de chamois, etc. Cost un mode d'ouiission sanguine simple et facile, qui a elo en usage do tout temps, et qui fut naturellement le genre dc saignee le plus repandu chez les anciens. Nous la eonsiderCrons d'abord d'une maniere genet-ale, et nous nous arreterons ensuite plus particulierement sur deux modes speciaux d'application do la saignee capillaire tres-usites en Chirurgie vcterinairc, savoir: la saignee du palais et la saignee du pied.
1deg; liv la saignee capillaire simple en gfeneral.—Getto saignee est praticable sur tons les animaux el sur tous les points du corps. .Mais cllc est plus particulierement roservec pour les quadru-pedes dc petite taillc, chez lesquels il est difficile d'atteindre les gros vaisseaux; et sur toutes les especes, pour los cas oü Ton veut produire un effet iinmodiat. On la mot ainsi fref[uemmenl en usage sur le mouton, le chien , le pore, les volatiles. Sur les petits quadrupedes, on incise ou Ton coupe unc partie de I'oreille, puis on I'agite pour faire sortir plus abondamment le sang; ou bien on ampute Fcxtremito de la queue avec des ciseaux ou un bistouri, el on laisse couler le sang do la plaie. Les memes operations peuvent etrepratiquecs sur les grands animaux. — Chez cesderniers, on pra­tique, en outre, la saignee a la couronnc par une seiie d'incisions verlicales, penetrant dans toute lepaisscur do la poau, et qui don-nont uno assez grando quanlitö do sang. — On a encore conseillc sur eux la saignee a la cloison nasale. Cost Solleysel (]ui la recom-mande, surtout pour les tranchces, en indiquant de percer la cloi­son avec un poincon ou unc alene, ä deux ou trois doigts au-dessus des ouvertures exterieures. Gelte methodo, qui a etc justemenl con-damnee, semble toutefois avoir servi de point de depart a un mode de saignee essayo par M. Grepin ', et consistant dans I'ouverture dos sinus veincux de la piluitairc existanl ä la partie la plus anlerieure do la cloison. M. Grepin dit en avoir fait Fessai avec succes, sur I'indication d'un aulrc velerinniro qu'il no nomme pas, dans des cas do phlogmasio dos voies nasales. De lä pourrait resul-ler une homorrhagie dangereuse, si Ton n'avait, pour arretor le sang, unmoyensur, consistant a tamponner la narine au moyen do forts plumasscaux, quo Ton fera liion d'altacher avec un fil pen-
1 Journ. tic Metl. relerin Iheoriq. el prnliq. \X'-'A , I. li . p llfi.
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SAIGNfiE AL PALAI$.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;535
dant au-dehors pour les retirer. An rapport du möme auteur, cello openilion, sur une bfele atteinte de morve commengante, amena l'inflammation du jioinl piquö, la morve niguö et In morl. I-ors m^me qu'on n'aurait pas ä craiudre un tel accident, il esl douteux ((uo celle espece de saignöe se röpande jamais dans la pratique.
Sur les ponies, on peut op6rer par une incision ä la crele, ou, s'il no sort pas asscz de sang, par une plaie aux teguments; par exetnple, au voisinage de la nuque en renversant la li^le , el Ton peut alors lirer jusqu'a 7 ou 8 grammes de sang. Le meine procöde cst applicable ä lous les volatiles.
JS
Dans lous ccs cas , comme dans lous ccux qui pourront surgir de circonstances, on peut, quels lt;iue soient l'animal et la parlie du
corps soumise ü l'op^ration, apres qu'on a oblenu la quanlite de san
r-.
necessairc, laisser ä la nature seule le soin de fermer la plaie qu'on a falle; ou bien, si I'hamp;norrhagie persiste plus qu'il n'est besoin, faire usage des hcinostaliques connus : refrigerants , poudres absor-bantes ou astringentes, cauterisation par le feu, etc.
Ä0 Dc la sais'nee aw palais. — On appelle ainsi un mode d'emission sanguine locale obtenue par une incision a la voute palatine.
1. flistoriqiw. Indications. — Ce mode de saignee est un des plus anciennement pratiques sur les animaux. Columelle deja recom-mande, quand l'enflure du palais cmpeche le boeuf de manger, de dechirer la muqucuse avec un for aiga, ferro palatwn sauciarc. Absyrte, Vegecc aussi la prescrivent centre differenles maladies do la tele. Ce dernier nous apprend, en outre, qu'on pratiquait alors l'opöration en piquant le palais avec la Heche ou lancette, etque, pour arreler le sang quand il coulait trop abondamment, on mettait, sur I'ondroil pique, de l'eponge ou de la (lour d'encens male, en tenant la tele attachee haul; qu'on jelail do I'eau fralehe sur la tele, les reins, les tcsticules, et qu'enfin, si rhemorrhagic ne cessait pas, on appliquait, sur le point d'oüle sang coulait, nne poinle de feu.
A ccs notions, remarquahles pour le temps, on n'a depuis presque ricn i'joule. L. Huso dil qu'on saigne au palais en le piquant avec un for aiguou en le frottant rudement avec un corps dur. Solleysel present l'usage de la lancette, d'une come de cerf bien pointue ou, ii defaut, d'un clou al'lile; et, pour arreler le sang, il dil do lenir la tele clevee, do Cairo usage du lycoperdon , del'agaric, el, si cela ne suffil pas, d'appliquer sur I'ouverturo le vide de la moitiö
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53(3nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION Uli SANG.
d'une coquilie denoix, de la maintenir avec le doigi pendantun quarl d'heure, en pressant un pou; qu'alors la coqoille so tiendra d'elle-raöme, ee qui arretera le sang. Solleysel ajoute quo, de son temps, celte saignöe clait pratiquöe par uno infinite de personnes qui la laisaienl sans savoir pourquoi; (ju'on avail inline l'habitude de donner un coup de come tons les premiers mardis de cbaqae lane, de rccueillir le sang dans une mesure de son ct dele faire manger ä i'animal. Celte coutumo est meme, dit-il encore, si repanduc en Allemagne, que tous les cochers onl une corne de cerf a leur eoin-ture dans ce but. De nos jours, celte saignee a continue d'etre Ires-communenient praliquee, et eile est encore en grande favour aupres do certains propridtaires, des'maquignons el de la plupart des mare-cbaux. Les veterinaires I'emploient egalemcnl, mais sans lui altri-buer de vertus specifiques, et seulement quand des indications precises font reconnattre la necessile d'une evacuation sanguine locale.
Un des eas contre lesqucls on a le plus frequemmcnl recommande el pratique la saignee au palais est le /atnpas ou feve, espece do tumour problematiquo do la region palatine que tons les auteurs d'bippiatrique out deci'ile el que peut-etre aucun n'a vue. On n'est pas d'ailleurs tres-d'accord sur le veritable caraetere du lampas, nomine ainsi, dit-on, de ce que les anciens marechaux le gueris-saienl en le brülanl ä la flamme d'une lampe. Selou les uns, e'est une tumcur circonscrite, de la grosseur d'une noisette, se develop-pant en arriere des incisives de la machoire supörieuro el plus ou moins prolondoment; e'est lä ce qu'on appelail la feve. Selon les autres, e'est une excroissanco genörale de la muqueuse palatine, depassanl le niveau do ['arcade incisive, resultant d'un etat parli-eulier indammatoire de cette muqueuse, el qu'on observe principa-lemcnt cluv. lesjeunes poulains.
Ces deux Varietes de la maladie sonl aussi imaginaires Tune quo i'autre. La premiere, la feve, quo Bourgelat, dans le Dictionnaire vncyclopijdique, el Grognier, dans YEncyclopedic methodique, out decrite, n'a janiais existö. La seconde ou le vrai lampas n'est pas une maladie, e'est I'elal normal du palais chez tous les jeunes chc-vaux, donl la muqueuse palatine, jusqu'a läge de quatre ou cinq ans, depasse toujours un pen le plan des dents incisives supe-ricures.
Aujoiird'hui. la saignee an palais est surtoul usitcc quand I'ani-
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SAICMiE AI CALAIS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MT
mal est menace de congeslios apoplecliquc, 6lat cameterise par la lourdeur de la tAle, la chaleur de la bouche, la couleur rou^o des muqueuses; on 1'emploie aussi dans la stomatite coinmeneanlc, ou encore ((uand l'animal paralt degoülc et refuse les aliments, etc.
II. Manuel opcratoirc. — Quand on pratiquait la saignäe au palais dans l'intention de guerir le lampas, le manuel elait autre que celui qui a ele dcfinilivement adopte aujourd'hui. Ainsi, on allait quelquefois jusqu'ä enlever avecle bistouri toute I'excroissance palatine, d'oü resultail une forte h6morrhagie cpi'on arnMait par le tampounement, les hemoslatiques absorbants on le feu. Mais, le plus souvent, nn sc bornait a une simple evacuation dc sang au moyen du coup cle come. Ce coup de corne, une des opera I ions ceiebres que nous a transmises la vieille hippiatrique, so pratiquait et so pratique encore tres-fr6quemment ä I'aide d'une corne de cha­mois on de cerfbien aigur ou, a defaut, d'une pointe de for recour-bee remplissant le nu^tne office. Avec cet instrument. on ouvre, on dilaccre la raaqueuse palatine qui, recouvranf uu lacis ai'terio-veineux tres-considerable, laisse aussilöt ecouler une grande quan-üt6 de sang. .Mais ce precede expose ä divers accidents, vu la force qu'on emploie pour fairc peneirer la corne, et dont on ne peut loujours regier 1'effet. Ainsi, on peut produire des dilaceralions trop considerahk-s, delruire l'adhörenee des vaisseanx avec la voute osseuse, determiner, de la sorte, des hemorrhagies Ires-difficiles ä arreter, la blessure et la carie de la voüte osseuse au point oü a eu lieu faction do la corne, Gelle melhodc doit done etre absolument bannic, de mrine que l'emploi du clou, du crochet de fer ä S et de tons les autrcs Instruments analogues propres a produire la dilace-ration de la muqueusc palatine.
Les seuls instruments dont il convienne de fairc usage pour la saignee au palais sont le bistouri droil on la lancctfe. Si Ton se serf du bistouri, la lame,ouverte a angle droit sur le manche, eslsaisie enlre le pouce et l'indcx a G millimetres de la pointe, le tranehant opposö ä la main, les troisieme et qualrieme doigts sur le reste de la lame, le petit doigt sur le clou, du meine cole que le pouce, pour faire conlre-appui, le reste du manche hors de la main, dans la direction de l'annulaire el du petit doigt.
Un aide, place ä droite, tienl les r^nes du hridon d'une main, et de I'aulre tire la languo du sujet hors dela bouche. Alors I'operateur saisil le bout du nez de la main gauche, le soulövc avec force pour
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:)38nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Emission du sang.
ouvrir la bouche, porle la pointc tlu hislouri dans ie niiliou ducin-
quieme sillon, 1'enfonce d'environ 4 miliimelres, prolonge I'incision
par un second temps jusqu'au troisienic sillon, retire I'instrument,
abandonne Ie nez, fait lächer la langue, el I'oporatioa est
tenniiKV.
Si I'on fail usage de la lancette, on opereä pen pres de la meme mnnieiv, en tenant I'instrument comme pour saigner a une veine. La bouche du sujet ouverte , on introduit la lancette, dont le manche est lourne vers le fond de la eavile buccale; la pointe est introdoite dans la muqueusc du palais au milieu du troisieme sillon; puis, faisant remonter I'instrument, on prolonge I'incision jusqu'au cin-quieme sillon, et on laisso couler le sang.
En operant ainsi, on ne determine ni plaie contuse ni suppuration consecutive, et, si I'instrument est bien tranchant, on fait une section nette qui so fermc facilemenl sans nouveau travail inllam-matoire. L'essentiel pour n'avoir pas d'accidents consecutifs, e'est de resler dans la ligne mediane et de ne pas depasser le bordpos-lerieur du troisiemequot;sillon; plus en avanl ou sur le cote, onserait expose ;i couper I'artfere palatine, surtout a I'arcade qu'cllc forme en arrifere des incisives, ce qui produirait une hemorrhagie extreme-ment difficile a arreler.
Ill, AmH du sang. — 11 est tres-difficile d'evaluer la quantite do sang qui s'ecoule de la saignce du palais, attendu que I'animal en avale la plus grande parlie , et qu'il est ä peu pres impossible de recueillir la portion , melee de salive, qui s'ecoule au-dehors. Tout ce quo Ton pent dire, c'esl que I'ecoulement sanguin , favorise par i'abondance du Systeme vasculaire, par la chaleur de la parlie , par la succion ([u'exerce I'animal, esl beaucoup plus considerable qu'il ne le serail a la suite d'une plaie de msect;me etendue faite sur toute autre parlie du tegument externe ou memo interne.
L'liemorrhagie, loulefois, apres un certain temps, variable de une a plusieurs heures, s'arrete generalemenl d'elle-möme. Sinon, on fait mainteuir la tele relevee, suivanl I'ancienne methode , ct on applique sur la plaie une petite eponge imbibec d'eau froide ou d'un liquide astringent, qu'on lient ä la main, ou a I'aide d'une bände nouee sur le chanfrein. Si cela ne suflil pas, on charge un plumasseau d'agaric ou de tout autre liemoslalique, et on le fail lenir de meine. Si, malgre tout , le sang continue de couler , il faul recourir ii la compression , (jui doit elre alors forte, constantc el qui
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SAICNEE 1)1 PIED.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;')'A'.lt;
no laisse pas quo d'etre d'une difficile application, vu La disposition des parties. On i'exorcc alors a 1'aide d'une Sorte de mors ou billot [fig. 157), portant sur son milieu une espece de plancbette large dc 3 a i centimetres, longue de 15 a 20 centimetres, arrondie ä ses extremites. et fixee transversalemenl sur le billot par sa par-tie moyenne. Gelui-ci porte a chaque extremitenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 151. deux courroies, 1'une servant de montanl de letiere, I'autre devant s'attacher sur le chan-frein avec cclle du cotö oppose pour determiner la compression. On met eel appareil dans la iiouehe; on applique sur l'ouverlure d'ou s'econle le sang une etoupade, figurant une compresse graduöe, (rune epaisseur convenable, et on la maintient en place a l'aide de la plancbette, qui comprime audegrequo Ton vent quand on serre les courroies sur le chanfrein.
Quelquefois, au lieu d'employer la plancbette nue, on la garnit avec do la basane et on la rembourre fortement de maniere ä en former une espece de peloto ; on pent alors 1'appliquer direclemeni sur la plaie pour excrcor la compression. Au hont do cinq ou six heures, on pent retirer cet appareil, rhemorragie etanl alors arrelee.
3deg; Salgnee ilu pied. — On donne co nom a toute snigiu'-o capillaire produite en incisant une partie quelconque du pied; ehez le cheval, on I'appelle encore saigneeen pince, du lieu oü on la pra­tique le plus ordinairement.
[. Uislorique. Indications. — La saignee du pied est, comme la preeedente, une operaliuu fort anciennement eonnue. Virgile la mentionne le premier, en disanl qu'on incise le pied do la brebis pour combattre la fievre '. Golumelle nous apprend qu'on saignait lo boeufen cclle region par des scarifications seit au-dessus du pied, soil entre les onglons, comme sur la brebis, soil en coupanl jusqu'au vif la corne de la pince. Absyrlo parle aussi do scarifications prali-quees au pied du cheval en cas de plolliore. Mais Vegece donnoplus de details. 11 dit quo, pour saigner au pied dn cheval, il faut com-meneer par lailler le sabot jusqu'au vif, puis coucber I'animal, serrer le paturon avec un cordon quelconque, cerner ensuite la sole tout
1 Georgiqiies , liv. Ill, vrrs Ilia.
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r40nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Emission du sanlaquo;.
autour avec unbistouri [scalpellus), puisla soulever avec un instru-ment propre i'i cela, dölicr lo paturon et laisser couler lo sang. On pout encore, (lit !o möme nuteur, se liornor a parcr au vif clpiqucr le pied avec la lancette {sagitta).
Ces clivers mode's de saignee du pied ont ä pen pres tons etc suivis ilnns les temps ullerieurs et jusqu^ nous, möme le procode par des-soluro, encore employe par certains iiiarechaux. Mais aujourd'hui on ne reconnntl plus qu'une operation rationnelle meritant lenorn de saignie du pied; cllc consistc dans une blessure falte a cotte region en enlevant la come et incisant le vif.
Les indications de la saignee du pied sont cellos de toutes les sai-gnees locales. On Fa preconisöe centre toutes les affections accompa-gnees d'un etat congestionnel ou inflammatoire de la region plan-tairc, centre les compressions do la sole, les hearts, les soles hrulees, etc. ; centre la fourbure et autres affections analogues. Sans con tester tout-ä-fait son efficacit^ dans ces circonstances, nous croyons qu'on doit etre reserve dans son eniploi ; car on ne pent la praliquer sans produire au pied nne plaie assezdtendue, susceptible d'ajouter au mal exislant en formant un centre nouveau d'irritation et d'inflammation.
11. Manuel opiratoire. — Le manuel de la saignee du pied n'offre quelques parliculariles speciales que sur les solipedes; car, dans les autres ospeces, l'op6ration se reduit h une simple inci­sion on un point quelconque de eetle region. Ce qui suit nc s'appli-que done qu'ii la saignee du pied chez les solipedes. Cette operation ;i epronve diverses modifications. Nous connaissons deja le precede des anciens par dcssolure, lt;|ui doit etre absolument rejete; puis viennent les autres, parmi lesqucls, outre le proeede. primitif, nous devons citer ceux de Chabert, de Vatel et de M. Cröpin.
1. Procidi primitif. — C'est celui que nous avons vu indique par Vegece. 11 consistc simplement a amincir la corne jusqu'aux parties vivesetä inciser celles-ci avec un instrument trancbant. On commence ropcration avec le boutoir, puis, avec une rainclte large, on acheve d'cnlcvcr les dernieres lames dc corne cntre la pinco et la poinlo de In fourcliette. Le lissu reliculaire elant presque ä decouvert, ä 1'aide d'une feuille de sauge double ou d'un bistouri, on I'lncise transversalement ou longitudinalcmenl a i ou 5 millimetres de pro-fondeur, et on laissc le sang couler. Quelquefois, on ouvrc les parlies vives avec la rainettc; mais on produil alors une sorle de plaie de-
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SAIÜN^E DU PIED.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 541
chiree plus difGcile a gu6rir. On paase conime pour Ics proc6dcs suivaats.
2. Procidi Chahcrl. — Cbabert, parmi les auteurs modernes, esl lo premier qui ait donnc une description'd^taill^e du manuel de
la saignöc en pince. Voici lo proccde qu'il a d6crit :
On commence par preparer un fer [fig. lüS), cchaiuTÜ ä sa rive Interieure, de maniere ä ce que la largeur de la brauche restante egale Fepaisscur ; cc fer sert ä metlre ii doeouvert les ^o- Ui8. parties ahtdrieures de la sole oü doit Stre pratiquec la saignee; il a l'avantage, dit Chabert, de permettre de faire l'operalioii sur l'animal ferre, ce ([ui esl favorable pour prevenir lessecousses que produirait l'implantation des clous; il donne ensuite le moyen de panser la plaie rcsullanteou de recommencer la saignees'il est necessaire. Ces avantages nous pa-raissent plus illusoires quo reels, saus compter que l'on n'a pas toujours, pour preparer ce fer, une forge a sa disposition; aussi no croyons-nous pas devoir en conseiller l'emploi.
Avant Toperal ion, on prepare le fer, quel qu'il soit; on le fait por­ter sur le pied, et Ion pare toule la solejusqu'a la rosee. Apres cela, si Ton se sert du fer echancre, on le pose d'abord ü quatre clous sculement et sans serrer les rivets ; ou, si Ion se sert du fer ordi­naire, on alteml la fin de l'operation pour I'assujetir.
Pour opercr, on commence par creuser la sole avec la rainette, enlre la pointo de la fourchettc et la pacoi, et Ton pratique ainsi unecavite de 8 millimetres de largeur dans la direction de la four-chette. Les parties vives dtanta decouvert, on s'arme d'un bistouri courbe que I'on tient connne une plume a ecrire, el on le plonge dans la cavite faite par la rainette, enlre la paroi et le bordinferieur de l'os du pied, le dos du bistouri tourne vers I'os; on fait une incision de i a 6 millimetres, el on retire I'mstrument en inclinant le man­che sur la fourchetle, et tous les vaisseaux, arteriels, veineux et ca-pillaires, qui passent en cette partie se trouvent coupes ä la Ibis. (Jn jet sanguin phis ou moins gros s'echappe aussitot; on place le pied opere sur de la paille pour ([ue le sang s'ecoule j)lus facilement, el on laisse saigner.
Pour arreter le sang, on remplil la cavite au fond de laquelle on a pratique l'incision avec de pelits bourdonnets imbibes, dit Cha­bert, d'une liqueur aslringente; mais de l'eau froide suffit; puis on acheve de remplir le pied avec des etoupes , afin dc pouvoir pro-
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r)4quot;inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KMISSIO.N l)t SANG.
duire line logen' compression qui empßche le boursoufflement des chairs , et par suite leur pincement sous la sole do come; on rnain-tient ce pansement avec des eelisscs , el on enveloppe le pied avec un bandage.
Si Ton n'opere pas avec le fer eehancre, on fait le pansement d'abord, el on le maintient en appliquant ensuile le fer; puis on acheve de remplirle jiiod d'etoupes, et on applique leseelissesct la bände.
3.nbsp; Procedi Vatel. — Le pied ctant prepare de meine, on prati­que, ä l'aide de la rainelle ou do Tangle d'un boutoir, une cavite longitudinale, en arriere et parallelement au cercle blanchätre qui separc la paroi de la sole ; puis, avec un bistouri ou unc feuille de sauge, on fait une incision transversale ä celle cavite, et on laisse couler de meine le sang qui s'echappe.
Pour le pansement, on se seil du fer ordinaire. On ferme d'abord la plaie avec un hourdonnet, qu'on recouvre de quelques plurnasseaux places en maniere do compresses graduees; on ratta-che le fer dans les vieux trous, et s'il est assez convert pour prote-ger suffisamment la blessure, on ne fail pas d'autre pansement. sinon on complete ce pansement avec des eclisses.
4.nbsp; Promle Crcpin. — M. Crepin a decril ' un autre precede consistant h incisor les parties vives avec la rainette ello-mome et non avec le bistouri, ce qui a lavantage d'ouvrir une plus large voic au sang. De plus, il ne saigno pas seulement ä la pince; il pra­tique Toperation a toulo Id circonförence du pied, sur chaque point ou remission du sang pent etre utile; par exemple, dans un cas d'enclouure, de sole chauffee ou meurtrie, etc. Pour arretcr le sang, M. Crepin emploie exelusivement un lor convert, qui serl ti mainlenir sur la plaie un panseniont gradue d'eloupivs exereant une legere compression.
En somme, tons cos precedes do la saigneo du pied chez le clie-val se resument ii ceci : Commencer par parer loul le pied aussi a 1'ond que possible; puis , au point d'oii Ton veut exlraire du sang, ii l'aide d'un boutoir ou d'uue rainette, amincir le plus possible la come, en I'enlevant couche par couche, jusqu'ä ce qu'on soil pres do toucher au vif. Cola pout se faire sur toute la circonference du pied; mais, ä moins d'indications spocialos, on choisit de pröforenee la region de la pince, qui donne une plus grande quantite do sang.
1 Journ. ile Hied. vet. Ihcoriii. et pratiq., 1831. t. il . p. 113.
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MOUCUETURES ET SCARIFICATIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;543
Les parties ninsi preparöes, on pratique la saignco propremcnt dite en incisant, avec un bistouri ou uno feuille de sauge, soil paralle-lement suit transversalement h la paroi. L'incision transversale a la paroi (^sl la plus facile , niais eile a quelques inconvenienls qui füllt qu'on ne Femploie guere; ainsi, on peut atteindre le bord de Ins du pied ; puis le ler n'est plus süffisant pour la recouvrir, et il faul unc plaque ou une Melisse. Quant ä l'ineision parallele au hord du pied, on la pratique parfois avec le boutoir ou la rainette, qui agis-sent en detachant quelques couches de parties vives, ce qui produit une plaie plus compliquee ; ce procedccst done pen favorable. L'ini-portant, dans lous les cas, c'esl d'ouvrir unc voie au sang, en mel-tanl a nu les parties vives entre la paroi et l'os du pied. On arrcte le sang avec quelques plumasseaux el un fer convert, le plus sou-vent sans eclisse; et si le fer n'est pas assez convert, on ajoute une eclisse semi-luiiaire aniincie h son hord.
Sur les autres animaux , le precede esl encore plus simple. Ainsi, sur le boeuf, on se borne a enlcver la corne a un point de la sole, avec une feuille de sauge, couche par couehe, et ä continuer ainsi dans le vif jusqu'ä ce quo le sang coule ; on Farrete avec un pln-massean el le fer. Sur les petils quadrupedes ongules on fait de inerne, et on retient le sang avec un bandage qui envcloppc le pied. Pour le cliicn, le chat, on fait de simples rnouchetures qu'on pause de la ineme maniere.
;,' 2. — Mouchetures ct scarilications.
On appelle ainsi de petites plaics superficielles n'interessant que la peau ou tout au plus le tissu cellulaire sous-cutane, et (pie Von pratique, soil pour determiner par la lesion des capillairft une eva­cuation sanguine locale, soil pour donncr issue ä lout antre Quide epanche dans les lissus sous-cutanes, el en determiner le degorge-ment. On fait de la sorte usage des mouchetures ou des scarilica­tions, pour combattre inimediatcnient des engorgements locaux, des inllaninialions bornees caracterisees par une grande tumefaction ; dans des cas dc gangrene, decharbon, pour acliver la mai'che du sang et evacucr en nicme temps les lluides de mauvaise nature ; dans des cas depanchcrnenls sereux , d'oedemes, pour faire evacucr la serositö et provoquer le degorgement du tissu cellulaire , etc.
1'ratiqueos pour provoquer une emission sanguine, les inouelietu-
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544nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION DU SANG.
res et scarifications constilueat la saiynöe iMomonlairo par excel­lence, la plus simple, la premiere qui dut etre pratiquee. Celto sortc de saignec, en effet, esl recommandec de toutc anliquite, notamment sur les extremiles införieures dos meuibres des animaux, les parties du corps sur lesquellcs encore aujourd'hui ces saigneos sont lo plus souvent mises en usage.
Les mouchetures et les scarifications sont praticables sur lous les points du corps et out l'avantage de pouvoir, dans la plupart des cas, suppleer les sangsues qui ne prennent pas toujours bien sur le cuir epais des animaux, et quo leur prix eleve empeche d'intro-duire, autant qu'il serait desirable, dans la pratique vetörinairo.
Le manuel oporatoirc do ces saignees locales est de la plus grande simplicite.
Les mouchetures sont des ponclions ou plul3t de simples piqöres quel'on pratique ä 1'aide d'un instrument tranchantet aigu : un bis-touri, une lancetto, une flamme. Quand on se sert du bistouri ou dc la lancette, on tient la lame entre le ponce et l'index, dc maniere a ne laisser passer quo ce qui doit penetrer dans les tissus, et on la plonge a plusieurs reprises; en se servant dc la flamme, on donne plusieurs coups avec un batonnet ou le bord cubital do la main, comma on le ferail sur une veine, mais sans qu'il soil necessaire alors do prociscr la position des piqöres. Les mouchetures sont plus particulierement mises en usage pour tircr du sang des parties pourvues d'un grand norabre do vaisseaux sanguins et couvertes d'une peau line, notamment dans les inflammations dc la conjonc-tive, do la langue, du pourtour des ouvertures naturelles, etc.; dans rcrysipele; puis encore pour degorger les (jcdömos. Leur nombre, proportionnö ä l'effet desire, sera d'autant moins grand que la partie sera plus vasculaire.
Les scarifications sont de veritablos incisions, d'une etendue plus ou moins grande, et que 1'on multiplie autant quil est necessaire, sur une surface, donnce, pour oblenir la quautite de sang voulue. Le bistouri convexe, le rasoir sont les instruments qui conviennenl principalement; on pent egalemenl se servir d'une forte lancette et memo , au besoin, d'un bistouri droit. On incise en promenant sur la peau le tranchant de i'instrument incline a 45deg;, 2C proccde des incisions de deliors en dedans (v. pag. 358). Pour que I'opera-tion se fasse bien, on rase prealablement la partie, on tend la peau, et Ton passe rapidement le tranchant sur le derme. On fait
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iENTOUSES SCARIFIES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;545
de la sorte une sörie de raies paralleles, et, si l'on veut obtenir im effet plus grand, on les croisc par unc nouvclle s6rio d'incisions failcs dans unc autre direction. Pour tracer ccs raies avec rcgularitö et en m^mo temps pour ne pas effrayer les malades par les apprels do I'op^ralion, les chirurgions sc servent du scarificateur allcmand, appareil qui, a 1'aidc d'un ressort, dögage it la fois seize ou vingl-quatre lames qui font aulant de petites plaics en une seconde. Ce scarificateur, assez compliqu^ et exigcant beaucoup do soins d'en-tretien, est conipletemcnl inusite en Chirurgie vcterinaire.
Les scarifications, qu'on peut pratiquer dans tons les points du corps, servent surtout quaud on veut faire une saignoe locale sur unc partie largo, peu sensible ou recouverte d'une peau epaissc. On les met souvent en usage ä la couronne dans lo cas do fourbure; dies consistent alors en une serie d'incisions verticales peu profon-des. Quelquefois on lour donne unc grande profondeur, afin do pro-duire en memo temps une irritation resolutive; e'est cc qu'on fait sur certains engorgements froids chroniques. Cos sortes de scarifi­cations portent vulgairement lo nom do taillades,
Les mouchetures el les scarifications no donnent pas toujours une quantity de sang süffisante; on aide alors ä leur action par des cataplasmcs emollients appliques avanl et apres lopöration, et qui aident ä la sortie du sang en dilatant les capillaires. Dans le incme but, on fail des lotions d'eau chaude, on expose les parties ä la vapour d'eau, on pratique des frictions seches ou avec ressence do törebentliine; on applique un sinapisme, si la partie n'est le si6go d'aucune Inflammation; enfin, on fait usage des ventouses, dont ['application constitue un mode particulier do saignee capillaire quo nous allons maintenant ctudier.
5 3 — ventouses scarifiees.
1deg; nölinition, division, liistori(|iie laquo;Ich ventousrs en {göiiöral. — On designo sous le nom general do vcntousc un instrument particulier en forme do cloche, destin6 a etro appliqu^ sur la peau, ct dans lequel on fait lo vide, afin do determiner unc fluxion locale propre a remplir une indication th6rapeutique. Le vide s'opere, soit par la chaleur, on brfilanl dans la ventouse un corps combustible, soit par la succion avec la bouchc ou a I'aide d'une pompe aspirante. Ce vide fait affluer lo sang et les autres iluides 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;35
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j-tynbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION HI, SANC.
verslaparlie oü la venlouse est appliqu^c, el il en rösulte un gon-lleinont plus ou moins prononcö de la peau tlniis rinlerieur ile I'ap-pareil.
Sous le rapporl de leur mode d'applicalion c( de lours effets consecutifs, on distingue deux sortes de ventouses, qa'on appelail autrefois sechcs et humides, et qu'on dösigne plus g6näralemenf sous los noms de ventouses sechcs et do ventouses scarifiecs. Los premie­res consistent dans I'application pure ct simple de la ventouse, qui a pour offot le gonflement do la peau, aecompagnö d'une injection plus ou moins forte dos vaissaux capillaires ol d'une irritation locale louorc qui so dissipe ensuito promploment. Los ventouses scariliees sent celles dans lesquelles, en outre, on pratique ä la peau lume-lioo, a I'aido do difrerents instruments, des scarifications plus ou moins profondes propres ä determiner unc dvacuation sanguine jilus ahondanle (juc par l'usage des scarifications soules. On obtient ainsi un double effet : une omission do sang el une excitation locale dont la lli6rnpeulii|uo pout lirer un parti tres-avantageux.
L'usage dos ventouses seches et scarifiecs dato de la plus baute .#9632;intiquile; il remonto au temps des ancions Egyptiens, ct Ton connail nuVno le mode operatoire suivi par eux. Sur les animaux, on a du aussi les appliquer de tout temps; toutefois, on no les trouve inen-lionnees pour la premiere fois quo dans les hippiatres de la Renais­sance. Solleysel entre aulres en propose I'emploi, par imitation dece qui se faisait surl'homme. De nosjours, los vöterinair-es en font peu usage, peut-olro a tort, car il n'j a aucun doute qu'ils no puissent relirer, de I'emploi des ventouses scarifiecs uotamment, d'assez grands a vantages; elles pcuvcnl surtout remplacer les sangsues, dont lo prix et la difficulte d'application restreignent considorablo-ment l'usage chez les animaux.
Squot; Indicntions laquo;les ventouses. — Los ventouses des deux sortes remplissent dos indications ä pen pros analogues, et peuvent servir toutes les fois qu'il s'agit do produire une irritation locale revulsive sur uno partie limitee do la surface du corps. Toutefois, les ventouses secbes, dont I'effet so borne ä une excitation logore qui .so dissipe promploment, ne sont presque plus employees.
Les ventouses scarifiecs, au conlrairc, joignant ä I'irritation de­rivative unc emission sanguine prompte ot pouvant etre röglee ä volonlc, constituent un mode efficace de saignoe locale susceptible tie nombreuses applications. Elles sont ainsi tres-utiles pour com-
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vemoüses sc.vuii ii:i:s.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j47
hiiUio ces inflammations sous-cutanöes, accompagnöcs d'engorge-monl, si communes sur los animaux, et provenant de contusions, de coups do pieds, do blessures, etc. Appliquöes ä temps, cos ven-touses peuvent donner aloes des rcsullals inespörös. Uu los emploie encore avec succes centre los phlegmasies dos articulations et des parties avoisinant les es, ä titrede reviilsit'; centre les affections in-flammatoires aiguSs des visceres profonds; centre les pneumonies, los enterites, les ophthalmies, los parotidites; centre los engorge­ments traumatiques ou spontanes, et toujours si douloureux, de la rögion testiculaire; euntro toutes les tumeurs aecompagnees d'une deulour vivo. On les emploie aussi pour resoudre dos engorgements rebolles et pour tons los cas d'ailleurs oü il y a infiltration difficile ä faire disparattre par un Iraitemont general. Enfin, on les a quelque-fois essayees avec succes centre los paraplegies , principalement centre cellos qui sent duos ä des causes traumatiques.
Ajoutons toulofeis quo les ventouses no doivent pas (Mre appli-quees directoment sur les parties atteintes de phlegmasie ai^uö, sur la peau quand celle-ci souffre d'une irritation propre, car on no pourrait ainsi qu'accroltre Total fluxionnaire local. Dans cos circon-stances en applique les ventouses scarifiöes, seil au voisinage de la partie malade, soil dans un peinl plus ou moins cloL'no, mais en rapport sympatbique avec eile.
Untre los cas divers d'applicatioa des ventouses que nous venons de mentionner, il en ost d'autres encore oü Von eni|)leio ces appn-reils pour produire des effets tont niecaniquos. Ainsi, los hippiatres des siecles derniers dolaoliaiont et soulevaient la peau ä l'aide des ventouses quand ils voulaient appliquer dos exutoires. Actuelle-ment en s'cn sert avec avanlago pour vider dos abees par conges­tion, pour dissiper certains oinphysemcs, snrteut ceux provenant desplaies penetrantes de la poilrinc; pour nrrotor ['absorption dos virus et combattre de la sorte los morsures et autres plaies veni-meuses. Barry, Chirurgien anglais, a fail äcesujetdes expörienecs qui enl öte röpotoos par rAcadömio do inedocino de Paris. Dans cos expöriences, failes sur des eufants avec lo vaccin, on a reconnu que l'effet du virus, introduit dans la plaie, no so manifesto pas laut quo la ventouse roste appliquoe; et que, si reffet s'ost doja ma­nifeste, il so trouve suspendu taut que la partie resto soutnise ä faction de la ventouse. D'autres essais ont donno des rösultats moins concluantS; mais il roste toujours otabli que ce ineyon pout olro
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548nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Emission du sang.
utilise au besoin , si Ton a des instruments convcnables a sa dis­position, pour donnerau moins lo temps de recourir ä des proeödes plus efiicaces.
On a encore utilisö les ventouses pour favoriser la reduction des hernies, en les appliquant, soil a distance, pourproduirc unosorte d'absorption par lacavile abdominale, soil toutacöt6 de Ten tree du sac Iierniaire, pour dilaterl'anneau et ölargir le passage do rintestin.
3deg; Diverses formes de ventouses. — On a fait des ventouses avec dilferentcs substances, en come, en bois, en argent, en cuivre, enverre. Depuis longtemps, en Egypte, on se sert d'une come de bneuf, percöe ä son sommet d'un trou par lequel on exerce la succion; e'est ce qu'on appelle appliquer la conic. Cc procedö est inusite en Europe oü Ton a, en outre, abandonno l'emploi des ventouses de metal ou de bois, ces instruments opaques ne per-meltant pas d'appröcier le degre de gonQement de la peau ni la quantite du sang evacuö apres les scarifications.
Aujourd'hui, on ne fait plus usage quo de ventouses de verre , auxquelles on donne des formes et des dimensions diverses. Le plus g6iieralement, ce sent des cloches bemisplieriques {ßg. 159) ou en forme de poire [fig. ICO), avec un orifice circulaire ou elliptique, et plus etroit que le fond. Le bord de cette ouverture est arrondi,
Fig. 159.
Fin. 160. epais, lisse et uni, afln qu'il puisse s'ap-pliquer exaclement sur la peau. A la
partie superieure est un bouton pour tonir rinslrument a la main. Quant aux dimen­sions, on en fail depuis 5 jusqu'ä 1ö cen­timetres do hauteur, sur 3 jusqu'ä 10 cen­
timetres de diametre, mesure ä I'orifice. A defaut de ces instruments, on pout faire usage d'un verre ä boire suffisainment uni ä son bord.
Ce sont la les ventouses simples, dans lesquelles on ne peut faire le vide qu'en dilatanl lair par la chaleur , e'est-a-dire quo d'une maniöre tres-imparfaile. Pour obtenir un vide plus complet et pour op6ror en memo temps avec plus de facilito, les chirurgiens anglais onl depuis longtemps imagin6 d'ajouter ä la ventouse un corps de pompe, ce qui constitue la ventouse äpompe {fig. 101 ), assez usitee aujourd'hui en Chirurgie humaine. Get appareil so compose : 1deg; do la ventouse proprement dite, en verre, presentnnl la meme forme que la ventouse simple, sauf a la partie superieure, dont le boa-
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VENTOUSES SCARIFltES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;WJ
ton est remplacd par one ouverlure en cöne, desüncc ä s'ajusler avec la pompo; 2deg; d'une pompe aspirantc, cn cuivre ordinairement, d'un diamelre assez grand pour pouvoir obtenirnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^s- 'l'1-
rapidement le vide dans la vcntouse; 3deg; d'un robinet interm^diaire, peire d'une double ou-verture, l'une desUnöe ä mettre cn communi­cation le corps de pompe avec la vcntouse, l'autrc ä faire communiquer celle-ci avec I'air extörieur.
On pent donner d'ailleurs ä la vcntouse a pompe, avec plus de facility encore qu'a la vcntouse simple, toutes les formes el toutes les dimensions possibles pour I'approprier aux par­ties. Ainsi, 1c docleur Junod a nuxmc fail con-struire des especes de ventouscs-inonstrcs, destinecs a cnvclopper des membrcs cntiers, et qu'il nomme appareik himostatiques. Ce sont de grands etuis en cuivre, avec une ou-verlure bordöe en caoutchouc, pour joindrc oxactcment sur les parlies ct intercepler toutenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;|nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j
communication avec I'air extcricur; on y fail lo vide ä i'aide d'une pompe aspirante et foulante unie ä l'appareil au moyen d'un tube Qexible fixe sur un point dc I'etui el muni d'un robinet servant, commc dans la vcntouse ordinaire, a faire communiquer l'appareil avec 1c corps de pompe ou avec I'air extcricur.
Cet appareil produit des eflels d'une graadc 6nergie, determine un afflux sanguin capable de contrebalancer l'aetion du coeur, et j)eul ainsi, en reagissant sur la circulation , dissipcr promplement unc congestion cerehra'.c ou pulmonaire. Toutefois, il faul manier avec prudence ce moyen puissant qui, sur lliomme, serait eapable, elanl mal dirige, d'amener la moil. Sur les animaux, nous ne saclions pas qu'il ait jamais etc essaye : en tons cas, il faudrail user des memes precautions.
Pour appliquer les venlouscs scarificcs, on sc sort le plussouvcnl des venlouscs simples ou des venlouscs a pompe lellcs quo nous les avons decrites. II faul alors avoir en mdme temps un aulre instru­ment pour faire les scarifications. Dans le but de simplifier I'opcra-tion, M. Sarlandierc a iraaginöde reunir les deux instruments en un
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IMMISSION Dll S.WG.
soul, c'est-ä-dii'o ilejoindrcä la vcntouse ordinaire un scarificateur mobile, pouvanl agir sans deranger ['instrument dc place. Uadonne a col appareil le nom de bdellometre. Le corps do pompe osl place sur une lubulure laterale, et ä la partie superieure dc la cloche so trouve unc autre tubalure garnie d'un ajutage en cuivre , dans lequel glisse ä froltement une tige mötallique portant un scarifica-teur ä son exiremitö införieure. Le scarificateur de Sarlandiere est forme d'une serie de pointes de lancettes pouvant faire plus ou moins de saillie, suivant la profondeur que Ton veut donner aux piqüres. M. Demours a substituö aux lancettes des aiguilles qui agissent comme dans racupunclure. Dans ic bdellometre, enfin, exisle lateraleinent une troisieme lubulure, portant un robinet qui permet d'ovneuer le sang lorsqu'il est en trop grande quanlite et qu'on veut en lirer de nouveau.
M. Leblanc a cssaye d'importer en Chirurgie veterinaire le bdello­metre, et en a fail confeclionner un i|iii ne differc decelui de Sarlan­diere que par ses dimensions plus grandes; il lui a dunne le nom de scarificateur ihmslc ride'. On veil ci-conlrecel appareil (fni. 1G2^ coniposo : !quot; d'une cloche de verre Ires-epais; 2deg; du corps de pompe Fig. 1G2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; avec son robinet inferieura deux
ouvertures; gt; de l'ouverture la­terale et införieure munie d'un bouchon en cuivre, que Ton enlevequand on veut faire ecou-Icr le sang; iquot; do la lige verti-calc mobile portant införieure-ment le scarificateur.
O scarificateur presenle une disposition particuliere. II est compose d'un disque en cuivre portant quinze lancettes dispo­ses sgt;ir Irois rangs, el mainte-nucs vissees do maniere a pouvoir elre scpardes a volontö. En des-sous dc ce disque est une plaque de cuivre qui lui est. parallele cl portant trois fenles destinamp;s ä laisser passer les Irois rangs de lan­cettes. Cettc plaque est maintenue par deux supports de menu; metal, qui dissent dans deux ecliancrures du disque, el qu'on rend
liccucilik Mcihcine irlciiuairc, 182), I 1 ,
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VENTOUSES SC.AUlllKES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 551
immobiles, quand on lo veut, ii l'aidc du deux vis do pression. Ccttc plaque, pouvaat s'ocartor ou so rapprocber ä volonlö, csl 1c rvijula-lt;ßtlt;r du scarificaleur; en la rapprocbant plus ou moins du disque supcrieur, on rend la poitito des lames plus ou inoins saillantc, et l'on donne ainsi au\ scarifications la profondeur voulue.
Tel esl cet appareil de M. Leblanc, dent I'mconvenient principal est do pecher par defaut de simplicitc. Mais, outre sa complication et son prix, qui font obstacle a son adoption dans la pratique vete-rinalre, nous verrons bienlöt que, dans son application mamp;me, il n'offre aucuu avantage susceptible do lo faire proforer aux appareils ordinaii'os.
4deg; Manuel operatmre. — L'usage des ventouses scarifiees comprend deux temps principaux : d'abord I'application do la elo-ehe devant produire, par l'action du vide, l'etat fluxionnaire de la parlie; en second lieu, la pratique des scarifications.
1. Application simple de la ventouse. — On no pourrait pas appli-quer indifferemment dos ventouses sur loules les parlies du corps; il faul quo la surface soil assez reguliere pour que l'orifice de la petite clocbe s'y applique exaclement. Kn consdqueuce, on choisit de pröferonce, quand lo lieu n'est pas forceinenl indique, les regions cbarnues depourvues d'eminences osseuses : lesjoues, les parlies supörieurcs et lalorales do 1'encolure, Ic flanc, 1'abdomen, la croupe, etc. , toutes les parlies, en un mot, pouvant s'accommoder a la forme de la ventouse. Au resle, on modifiant la grandeur el la configuration de cos appareils, on peut arriver ä en appliquer partout.
Uno autrecondition, e'esl quo la peau soil sonple el sensible, sa surface parfaileraent unie. Si ellc est couverte de polls, comme il arrive presque toujours sur les aniuuiux, il taut d'abord la raser avecsoin, autant pour faciliter I'application exacte de la ventouse quo pour eviler, si Ion fail le vide par lo feu, la brülure et la douleur quo produiraient la combustion des polls.
La partie preparee, il s'agit d'appliquer la ventouse. Pour cola , lo promle vario suivant I'apparcil que Ton emploie. Nous parlcrons d'abord do I'application do la ventouse simple, qui esl la plus gene-ralemenl employee.
Dans colle-ci, comme nous I'avons (lit, on fail le vide ä l'aide de la cbalcur, en y faisant bruler uu corps quelconquc, du papier bien sec, de la blasse, du colon, (lo la ouato, malleresqu'on emploie
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55'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION DU SAM;.
seches ou imprögnees d'alcool. Apres avoir un pen ochnullo le verre ou la ventouse pour en oviter la rujjture, on y iutroduit quelques brins (Vetoupü löyöre, en quantity süffisante pour qu'elle ne puisse tomber; pour [ilus de süretö, on peul la faire tenir dans le fond avec de la tei'üLenliiinc ou do la cire; on allunie cette ötoupe a la damme d'une bougie preparce d'avance, el, au moment oil le corps est en pleine combustion, on applique tres-proinptemeut la ventouse sur le point tix6 ou, d'abord, on Pavait cssayee pour s'assurer laquo;lu'elle \ porte bien dans tout son pourtour. Quelquefois, au lieu d'etoupe, on inlroduit dans la ventouse une tres-petile lampe, uu bout de bougie qu'on place sur une carte, sur un disque de carton; on allunie la mechc , et, quand eile a briilc fiueliiues instants, on appli­que la cloche ou le verre sur la peau. Un autre moyen , tres-emploj e par les chirurgiens, consiste a maintenir la ventouse sur une petite lampe ä alcool bien allumee, ä la retirer vite quaud l'air esl rarölie, pour la poser rapidenient sur le point designe.
Do quelque maniere qu'on ait produit la rarefaction de l'air, il faut, en posant la ventouse sur la peau, appuyer avec une certainc force, de maniere ä la faire porter exactement pour eviter toute communication avec l'air exterieur. Aussitöt le corps en combustion s'etcint, l'air refroidi se condense, laisse un vide que tend ä rem-plir la peau , iaquelle nionte alors rapidement et forme dans la ven­touse une tumour arrondie tres-manifesle. Cc gonflement toutefois est tres-limite, car le vide obtenu par la chaleur est toujours forl imparfait. Quel qu'il soit, quand on juge le gonflement süffisant , on presse avec le doigt sur la peau en un point de la circonförence de la ventouse, l'air entre, et le vase se detache aussitot.
En operant par la combustion d'un corps inflammable dans la ven­touse , il faut prendre quelques precautions pour öviter do mottre 1c feu ä la paille sur Iaquelle reposent les animaux. Pour cola, outre les attentions inherentes ;i l'opöration elle-meme, il convient, si on le pent, do conduire 1'animal sur un sol nu , oü on le liendra debout avec une plate-longc ou un tord-nez, Dans le cas oü ranimal ne jiourrait quitter sa place ou devrait etre oporö ahaltu, il faudrait recouvrir la litiere d'une couverlure quelconque.
Ces precautions sont inuliles avec la ventouse ä pompe, d'uu usage tres-commode, et qui, pouvant fonctionner sans feu, serail tres-avantageuse pour le völerinaire, si son prix ne nuisail a sa pro­pagation. L'application en esl des plus simples. L'ayanl choisic de la
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VENTOUSBS SCARIFI^ES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 550
grandeur convenable et disposee de maniere a ce qu'elle portc exac-
tomont sur la partie, on la maintienl d'une main, en exenjanl une 16gerepression; de l'aulre main, on tourne le robinet pour clahlirla communication entre la ventouse el le corps de pompe, puis on im-prime au piston les mouvements neccssaircs pour faire io vide, en agissant rapidement et sans secousses. Quandle gonflement do la peau est süffisant, on ferme 1c roljinet; et, lorsqu'on veut dötaeher la ventouse, on tourne le robinet dans an autre sens pour pernicttre a lair exterieur de pdnetrer.
Quant au proccde par succion, pratique a l'aide de la come per-c-ce, il estgeneralemenlabandonnö, car, employ^ seul, il ne pro-duit qu'une faible turgescence. Toutefois, comme il permet des reapplicalions aussi repeteos (jue Ton veut, il est avantageux, el sim­ple en m^nic temps, pour obtenir du sang en abondance sur une sur­face scarifiee. On I'emploie encore sur les femmes pour lirer le lail des mamelles. On a pour cela d^ ventouses ä orifice tres-etroit, avec unbord large el concave, s'appliquant aulour du mamelon, et por-lant a la partie convexe un long bee rccourbe quo la personno qui exerce la succion place dans sa bouche.
Les vffvls des ventouses, appliquees comme nous venous de 1c dire, se manifestent avec promptitude. La tumefaction qui apparatt d'abord est plus ou moins considerable, suivant quo le vide esl plus ou moins parfait; on a 1c moyen, par consequent, de la deve-lopper davantage avec la ventouse ä pompe dont Faction peut elre accrue a volonle. Mais, avec la chaleur, on obtienl une rubefaclion plus vive el une injection plus marquee des capillaires.
Quand le gonflement est considerable, le sang qui distend les capillaires afflue abondamment, s'infiltre dans le derme, forme des ccchymoses, s'echappe ch et lä sous forme de gouttelettes, soulcve lepiderme, qu'il pent meine dechirer violemmenl. Toutefois, le sang qui s'eeoulc alors esl en petite quanlite, beaucoup moindrc que cello qui s'echappe apres qu'on a pratique des scarifica­tions. En meme temps quo ces effels apparaissent ä I'extei'ieur, le malade eprouve l'impression d'un poids enorme el un tiraillement considerable, comme on I'a constate sur l'homme. Gelte impression diminue aussildt que les lluides se sent fait jour a I'exlorieur.
II. Scarifications. — Avant de pratiquer les scarifications, il faul loujours eommencer par produire la tumefaclion de la peau ä l'aide dune ventouse. On leve alors ccllc-ci, (quot;t sur la partie Uuneliee, a
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554nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION DL SANii.
I'aide d'un bislouri, d'un rasoir ou de lout autre instrumcat tran-chant, on pratique un certain nombre d'incisions longitudinales, croisees par d'autres incisions, dont lo nombre et la profondeur soul proportionnös ä la quantity de sang qu'on veut obtenir. Ccs inci­sions, ne devant pas ilöpnsser l'epaisseur du derme, peuvent olre faites indifföremment dans un sens ou dans 1'autre. Quelquefois, au lieu d'incisions, on ne pratique quo ilos mouchetures avec unelan-celte ou un scarificateur; mais on n'obtient, do la sorte, quo irös-pou do sang. On avail aulrefois l'habitude de faire ccs scarifications au bord de la partie tumeliöe dans I'impression circulaire laissce par la ventouse, afin qu'en reappliquant celle-ci, la compression exercöe par son rebord sur les vaisseaux divis6s fit affluer et sortir le sang en dedans el en dehors, Aujourd'hui on ne fait des scarilicalions que dans Tintcrieur du cercle forme par rempreinle de la cloche, et on oblient ainsi du sang plus abondamment.
Dequelque maniere, au resle, qu'on ait opere les scarifications, quand on les a faites, on rcapplique la ventouse commc la pre­miere lois et a la memo place. Le sang, attird par le vide, arrive dans le vase el s'\ accumule en quantity [ilus ou moins considerable. D'abord il squot;ecliap])e avec force, puis s'ecoule plus lentemenl, a inesure qu'il y en a davanlage, comble ainsi le vide et fmit par ne ])lus sortir du tout. Alors la ventouse cessant d'adherer, on I'enleve, on retire le sang el on lave a I'eau tiede pour favoriser I'ecoulemenl sanguin. On |gt;eut, s'il est besoin, reiterer, a plusieurs reprises, l'applicatioh de la ventouse, et cela jusqu'a ce qu'on ail obtenu la quantity de sang voulue, en ayant soin, avant chaque reapplica-tion, de nelloyer parfaitement la partie et de doharrasser les inci­sions des caillols de sang qui pourraient y roster allaclies.
Quand on fail usage des venlouses ä scarificateur, le procedö cst un peu different. On commence par appliquer la cloche el a faire le vide a I'aide du piston, commc si Ton operail avec une ventouse a pompe simple. La peau etant suffisamment hoursoufllee, on presse supcrieurement sur le boulon de la lige mobile qui porte les lames de lancettes que Ton fail penetrcr ainsi dans la peau. On retire aus-sitoi la tige, on met de nouveau en jeu la pompe aspirante, el le sang arrive dans la ventouse avec abondance. Si ii la premiere fois on oblient ainsi assez de sang, on detache la ventouse en ouvranl lo robinct qui est ä l'extremitö inforicure du corps de pompe el qui sort ii faire rentier Tail-dans la cloche; sinon, on fail ccouler le sang
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VENTOUSES SCAniFIEES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .).)i)
('#9632;[lancho par I'drilice lalci-al inlerieur que porte I'inslrutnont; on K-ferme ensuitc, on fail le vide de nouveau, on poussc le scarificateur apres ['avoir fait pivoter un pcu, pour ((uc les nouvelles plaies no correspondent pas aux premieres, et on lermine conimc il a etc ilil preeödemment.
M. Leblanc, en operant cie celte manierc avec son scarificateur dans le vide, cut occasion d'observer un fait qui doit 6tre signalö. I.'instrument ctant applique sur I'epaulo d'un cheval, 1c scarifica­teur rapidement enfonce, le sang jaillit aussitöt; inais l'öcouletnent no fut qu'instantanö; et plus le vide (5tail complel, moins le liquide coulait, an point quo les plaies, quoique beantes, devinrent lout-ä-fait seches. De nouvelles scarifications, croisees avee les premieres, donneren! le meine resultat. L'air fut rendu ä la cloche; le gonfle-ment disparul el le saiiL; coula. Les meines plienomenes se presente-rent sur d'autres regions. M. Leblanc, voulant s'on rendre compte, pensa avec raison quo les lames n'ayant atteint que les vaisseaux de la peau , le sang seulement do la portion de peau gonflöe s'etait ecoule, la compression excrete par les bords de la ventousc ayant intercepte la circulation des vaisseaux cutanes du dehors en dedans; la preuve qu'il en etait ainsi, (''(^sl qu'en cessant la compression le sang reeummeneait a couler , et quen repetanl Fexperience avec une ]ilus grande longueur de lames au scarificateur, de rnanicre ä atlein-dre les organes sous-cutanes , le sang penetra dans le vide par un jet abondant et continu.
Co fait monlre qu'il y aurait pen d'avantages pour la pratique a so servir du scarificateur dans le vide, puisquo son objet principal, celui do faire un vide plus parl'ait, devienl preciseinent un incon­venient , en einpechanl ainsi le sang de couler toutes les fois qu'on n'incisc que la peau, e'est-a-dire lorsqu'on reste dans les conditions voulues pour les ventouscs scarifiees. Avec eel instrument, d'ailleurs, on produit, non des scarifications, mais des moucheturcs qui don-nenl loujours moins de sang; de sorte qu'en definitive on n'oblicnt qu'une emission sanguine moindre quo par les ventouscs scarilitk's simples. C'esl pourquoi ces dernieres sont resides seules dans la pratique chirurgicale.
Chez les animaux, malgre toutes les precautions, les ventouscs scarifiees, ainsi appliquees , ne donnent pas loujours une quantity de sang süffisante. Mors, pour accroilre leur effet, il laut, non-seule-menl bien rascr la parlie, mais encore prcalablemcnt \ exercer
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55f)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OMISSION Dl SANG.
ties frictions j y appliquer mi sinapisme, la soumeltre a l'action de l'eau chaude a GO ou TO1raquo;, puis lerminer l'opöration par des cataplas-mes Emollients. Au surplus, la proportion de sang qui s'ecoulc alors dopend bcaucoup de Fetal des parlies. Ainsi, quand 1'organe csl le siege d'une phlegmasie, il donne plus do sang quo dans son 6tal ordinaire; et si la peau parlicipe a I'inflammalion, on obtient dc la sorte d'abondantes saignees locales. Au reste, qucl tjue soil I'ctat de la partie, on pent toujours, par les moyens quo nous venons d'indiquer, augmenler la quantite de sang extraile.
$ i — Des sangsues.
1deg; Ilistoriquc de remploi des ganjgsues. — L'usage des sangsues, en medecinc, est fort ancien; toutefois, il ne parait pas remonler au-delä des premierssiecles de noire ere. Hippocratc, Celse et Galien n'en parlent pas. Pline avait cependant fait men­tion, avant ce dernier, de la saniisue, sous le nom d'hirudo, en signa-lant la pmprietö qu'avait eel animal de sneer le sang ä la mauiere des vcnlouses, d'oü le nom de sanguisuga q\ioa commencait alors a lui donner (VIII, 10); elThemison, medeein grec vivant du teiii[)s d'Auguste, en avail dcjä, le premier apparemment, indiqud 1'usagc llierapeulique. Paul d'Egine, Oribase, en parlent ensuile. Mais ce nVsl (|ue dcpuis le milieu du dix-seplieme siede que I'application en devint usuelle. De noire temps, la doctrine de Broussais a achcvedc populariser les sangsues, ct a ete le point do depart de l'6normc consommalion qu'on en fail aujourd'hui dans le monde enlier.
Coinnie il est arrive pour bcaucoup d'aulres i'cinedes, e'est sur les animaux que les sangsues furent 1c plus employees des que leur usage commenca h se repandre. Alors les hippiatres, pouvantsales procurer en abondance et a bas prix, les appliquaient frequem-menl. Les premiers velerinaires des Ecoles en fircnt autant, au point quo Lafosse crut devoir se plaindre de I'abus qu'on en faisait dans la chirurgie vetirinaire. On sail ([uil entendait par lä l'art des eleves do Bourgelat. Dcpuis, les choses onl bien chang6 : les sang­sues, devcuues rares et chores , no peuvent plus elre pour les ani­maux que d'un usage exceplionnel; ce qu'on doit regrelter, car les velerinaires, s'il leur elait possible, auraient plus d'une occasion d'en faire d'uliles applications. Ajoutons toutefois que cettc rarete des sangsues load iraquo; dispiirailre. grikc a uno Industrie nouvclle qui,
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SAMiSLT.S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;gt;;)/
depuis quelques nnnees, tend ä accrollre leur production d'unc ma-niere indüfinio. Quo celte induslrie prospere , comme cela n'cst pas doutenx, ct 1c jour viendra bientöt du les sangsues seront assez abondantes pour pouvoir dc nouvenu rendre d'importants services ä la thörapeutique vöterinniro.
8deg; Histoire natiirollc. — Nous comprendrons dans ce para-graplie les carnclores gencriques et spocifiques de la sangsue, la disposition anatornique particulierc de l'appareil qui la rend propre ä 1'usage medical, et le choix des espeees convenables ä eel usage.
I. Caraclvrcs geniraux. —La sangsue [hirudo) cst dc la classe des annclidcs ou vers ä sang rouge, de l'ordre des abranches, dont les caracteres sent: absence dc branchies, la respiration s'operant par de pctites ouvertures disposi-es en rangees sur les parties latera­les du corps, et in^mc par la surface de la peau (Duges); töte non apparente, sans yeux ni antennes, et nc se distinguant de la queue que par la presence dc la bouche; pas de pieds. Les uns sc meu-vent au moyen dc petits bouquets do soies raides qui leur servent ä se cramponner sur 1c sol; les autres sont totalement depourvus do ces soies, sc meuvent par un mecanismc tout particulier, en fixant seulemenl les exlremitcs de leur corps. Les premiers ferment la famille des seligeres, h laquelle appartiennent les lombrics ; les au­tres, appcles aseligercs oa hirudinecs, famille nombreuse, compren-ncnt plusicurs groupes, ct cntrc autres \c groupe des hirudinees bdelliennes, auquel appartiennent les genres sangsue et hmmopis,
Les hirudinies ont pour caracteres propres: un corps allonge, deprirne en dessous, mou, retractile, forme d'un grand nombre dc segments, plus ctroit ä la parlic anterieure qvva la partie poslörieurc, termini ä chaque extrcmito par un disque aplati, dilatable el aspirateur ä la facon d'unc ventousc. Le disque anterieur porle la bouche, composee do trois pctites mäcboires cartilagineuses el ver-ticales, munies de pctites dents sur leur bord librc. Le disque pos-terieur, uniquement propre ä s'attacher aux corps solides, sert h la locomotion.
Le Systeme vasculaire est forme do quatrc vaisscaux longiludi-naux : I'un dorsal, 1'autre ventral, les deux autres lateraux; ils communiqucnt enlre cux par des branches assez volumineuses el par un grand nombre dc ramifications secondaires. Lc Systeme nerveux est reduit a un long cordon ganglionnaire, s'cteadant de la bouche ä I'anus.
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508nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; !#9632; MISSION DU SANG.
La nourrilure ilos sangsues esl surtout animale ; los unes, parasi­tes, vivenl aux döpcns du sang et des humeurs extraites dos corps sur lesquels olios sont fixoo^s; les autres so nourrissonl do malieres animates do toutes sortes contcnucs dans los eaux oil olios vivent. Kilos digerent lontomont, et Ton a pu on conserver dos annocs sans lour rien donner; toutefois, alles ont la respiration assoz active, ct pörissent quand on ne renouvollo pas fröquemment l'oau qui los con-ticnl. Lour locoinotion dans l'oau ost un mouvomonl d'ondalation ana­logue a colui dos autres reptiles aquatiques. Hors de l'oau , la pro­gression s'execute par un mode particulier : I'animal, d'abord, fixe le disquo postörieur, s'allonge on avant, fixe le disque buccal, dela-clie roxtromite postoricuro, la rapproche de ranterieure en contrac-tant le corps, la fixe de nouveau, detaeho I'aulre cl ainsi do suite. Quant a la manierc dont les deux oxtremites so fixonl alternative-inonl, olio ne paralt pas fetre tout-ä-fait identique. Le disque pos­törieur, a-l-on dit, s'attache aux corps en s'y collant exactement sans laisser ponetrcr Fair, comme so collcnl deux corps lissos humi­des mis en contact; une humour aqueuse, socrotec par le disque, rend possible eclte adhesion exacte. An contraire, le disquo buccal forme une veritable ventouse, comme le prouve la succion du sang opöree par ces animaux.
Les sangsues sent hermaphrodites, el, pour la reproduction, elles s'accouplenl neanmoins, chaque individu faisant le double office do male et do iomello; olios sont oviparos. Lours oeufs sont dos especes de cocons ovoides do 15 ä 25 millimetres dans le plus grand diametre sur 10 a 15 millimetres dans le petit diametre, el pesant de 1 gramme el demi ä 3 grammes. 11s sont formes do deux mem­branes; I'une oxterioure, cellulousc et spongieusc, asscz i'ipaisso; 1'autre, plus mince, mais plus rosislante. D'abord de couleur blan­che, ces cocons devionnent ensuile roux, puis marrons. Pour los former, les sangsues sortenl do l'oau, chcrchenl, dans la terre humide, une galerie, une fente sur les herds du bassin, a 15 on '20 cenlimetros do la surface de l'eau. Une sangsuo pond, on tnoyenne, une quinzaine d'oeufs , conlenant chacun huit a trente sangsues au plus qui eclosenl dans environ vingl-cinq jours; olios sont alors couleur do chair el ont environ 3 centimetres do long.
La vitality do ces animaux ost tres-grando; ils peuvent vivre encore quelques jours quand on lour a coupe les deux oxtremites. Si Ton opfere sur le corps plusieurs sections, la vie so prolonge assoz
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SANGSUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;559
longtcmps dans chaque Ironcon. Des sangsucs , gelbes au milieu de 1'eau, out repris vie apres elrc reslees uu mois emprisonnöcs dans mi gla^on.
II. Disposition du l'appareil huccal aspirateur. — Enlre ees divers caracteres, celui qui nous intdresse le plus, e'est la disposition de 1'appareil huccal qui permet ä la sangsue d'entamer la peau des auimaux verlebrcs et d'en sucer le snng. Au-dehors, on voil d'abord la bouche, siluee au milieu du disque anlerieur el represeiitec par trois pclitcs fenlcs reunies par uno exlremilc, et divergentes par l'aulre (/Jji. 1C3). Au fond de chacun do ccs trois rayons de la bouche se trouve un prolongement cartilagineux, aplati d'un cole ä l'autre, sc dölachant des plis formes par la mem­brane buccale, s'avancant enlre les deux levres, et rpii, separö de Fig. 163.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Flu'. HÜnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 165.
cetlcmembrane buccale, represenle une moitid de disque jaunätre; c'esl ce qu'on appelle vulgairement les dents,- ce sonl plus exacte-menl ]cs mächoires, qui sont, par consequent, au nombre dc trois.
Les veritables dents, trop petiles pour amp;tre visibles ä l'oeil nu, se trouvent sur le bord libra des machoircs, decoupe en petiles dents aigues, triangulaires, a la facon d'une scic; aussi chaque machoirc figure-t-elle assez bien unescie demi-circulaire, comptant une soixan-taine de dents {/'uj. 164). Ces dents torment une double rangee sur ce bord libre (fig. 165).
L'action de ce petit appareil cst facile a comprendre. Le disque huccal, etant applique sur la peau d'un animal, adhere a lamaniere d'une ventouse par la retraction en arriere du centre du disque: cela fait gonfler en meine temps un pelit mamelon de peau qui s'introduit dans l'ouverture de la bouche et se trouve, par reffet du vide, presse contre les petites machoircs armees dc dents aigues. La sangsue alors fait execuler ä chaque machoire un leger mouvement de rotation, la peau cede facilement et le sang s'ecoule. 11 reste uno piqöre d'une forme toujours la meme ; li-ois petites plaies lineaires ecarlees en etoile.
Uemarquons ici (ju'on a eonleste, dans cette morsuro, l'action de
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500nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;K.MISSION 1H SANG.
venlouse, d'apres cefait qu'aDesangsue, coupeo en deux, continue de sucer. Mais, commo l'a dit M. Huzard fils ', cela lient a un dou-lilc sphincter, dont Tun ost ä l'cntrcede Ticsophnge et lautreä l'en-tree de l'estomac; de sorle que l'air, quand la sangsue est coupee par 1c milieu du corps, ne peul arriver par la plaie de l'oesopbage, et encore inoins, par consequent, dans la bouche, quoique les ali­ments puissenl Iraverser ces cavitös en sens inverse, deux effcts contraires dont le regne animal fournit d'assez nombreux exemples.
III. Espices employi'cs en medecine. —Toutcs les hirudinöes n'ont pas la faculte d'entamcr, äl'aide de machoires dentöes, la peau des animaux vertebres pour en sucer le sang. Celles qui la possedenl sonl les seules employees en medecine. M. Savigny en a forme un groupe special, le genre sanyuisuga, donl toutes les especes pour-raient, au besoin, etre utilisees.
Elles se caracteriseiit, outre leur couleur gdnurale vert foncö, par la presence, surledos, do six Landes longitudinales, de couleur ferrugineuse el plus ou moins maculecs de taches noircs. Le vcutre. plus clair, est largement bordo de noir. Elles forment plusieurs especes, dont deux sont principalement employees en medecine ct sont tres-communcs dans les mares el ruisseaux.
1deg; La sangsue officinale ou sanysuc vcrte, Ilirudo officinalis (L.); sanguisuga officinalis {SaLvigny, Moquin-Tandon) : — corps verdatrc peu foncc, laches noires sur la partie moyenne et les Lords des Landes dorsales; venire verl-jaunatre, sans lache, largement Lordö de noir; segments du corps parfaitemenl lisses. — G'est la plus grosso espece du genre , car 11 y a des individus de 20 centime­tres do longueur: eile präsente plusieurs varietes, dislingu6es par rasped des bandes dorsales continues ou plus ou moins inlcrrom-pucs, parscmees de taches en nombre variable, isolces ou rounics par des mouchelures Iransyersnles.
2n La sangsue mkdu.ixale ou sangsue grise, Ilirudo medidnalü (L); sanguisuga medidnalü (Savigny, Moquin-Tandon) : — corps vert foncö, Landes du dos plus claires, taches de forme trian-gulaire; ventre verdätre, macule; segments du corps heriss6 do mamelons grenus.
Outre ces deux especes principales, M. Moquin-Tandon - en a
1 Sur la multiplication ilex sangsues. VmU, 1811.
- Monographie ile la fnmille des hintdinees. Montpellier, 1S27, in—4deg;.
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SAMiSUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ÖUl
clabli quelques autres: la sangsue obscure (S. obscura), ayant le corps brun-fonc6 sur le dos, des tacbes nombreoses sous 1c venire, des mamelons grenus sur les segments; la sangsue intei--rompue {S. interrupta), avec le corps verdatre, des laches dorsales isolees, a bords oranges, lo venire largement maculö de noir el bonle de bandes en zigzag. Ces cspeces, plus rares, se rencontrent souvent au milieu des autres.
Les especes que nous venous de signaler sent les seules qui puis-senl (Hie ulilisees pour I'usage chirurgical. 11 Importe, en conse­quence, do les dislinguer d'avec un aulrc animal nommo sangsue de checal on sangsue noire (hirudo sanguisuga, L.), qui prosente avec elles la plus grande resscmblance, vil de m^me sous I'eau, mais ne jouil pas de la faculle qui rend les sangsues veritables si prccieuses en medecine.
Get animal a eto longlcmps confondu avec les vraies sangsues el considei'e seulement, mais bien ä tort, comme faisant une morsure plus dangereuse. C'est M. Huzard fils qui parait en avoir, le pre­mier, 6tabli les caracteres specifiques '; at, considerant la coutume qu'il a d'attaquer les sangsues et mamp;ne les animaux de sa propre espeee, il I'appela hirudo vorax. Savigny en fit lo genre hcemopis, et le nom (Vltwmopis vorax, qui lui a et6 donnö par M. Moquin-Tandon, est reste dofinilivemeut adople. On I'appelle aussi quelque-fois hwmopis sanguisuga.
La sangsue de chevala le corps trcs-lisse, olivätre, avec les six bandes dorsales, ä bords jaunatrcs; le venire noir-verdätre, ;i l'oppose de la sangsue vraie , esl plus foncö que le dos et sans lache; mais le caraclcre dislinclif le pluscssenliel est dans la position et la forme des machoires. Celles-ci, en effet, sent plus profondes, situ6es presque sur le sphincter del'oesophage, et, au lieu de for­mer trois lames divergentes en etoiles, olles representent trois tuber-cules saillants, disposes regulierement en ligne transversale. De plus, au lieu des dents aigues de la Fig. 166.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 167.
sangsue, ces machoires portent une double rangee de pelits mamelons obtus (/?(/. 166, 167), incapables d'enlamer la peau d'un animal vertebrö, et n'ayant de comniuii, avec les dents veritables des autres especes, que la position.
1 Rccherchessur le genre Uirudo. Annales tie pharmacie. \Hi'i, iiu de mars.
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üü'2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Emission uu sakc.
Cette sangsue ilo cheval est surtout interessante ä connattre pour los vetcrinnircs , non pas a cause de son utilitö qui ost nulle, mais parce que, se trouvant fraqnemment dans los caux dont s'abreuvent las animaux, eile peul, en pönötranl dans los cavi-tes naturelles de ceux-ci, occasionner d'assez graves accidents. Nous dirons plus loin un mot des signes qui font reconnattre la pre­sence de cet nnnelide et des uioyens propres ä en deharrasser les grands quadrupedes.
3deg; Production, commerce, conservation. — Lors-que Femploi des sangsues n'avait pas encore I'extension extreme quil a pris il y a quelques annees, les marais do la France, riche-ment peuples, permettaient ä notre pays de sul'fire h sa propre coiisom-mation et d'en fournirmömeä I'exportation. On p^cbait les sangsues dans la Bretagne, 1'Anjou , le Nivernais, le Berri et la plupart des regions du centre; mais la prodigieuse consommation qui s'en esl fade depuis quarante ans a epuiso en partie nos marais, et il laut en faire venir de l'etranger. On les tire surtout de l'Allemagne, de la Hongrie, do la Valachie, de la Turquie, de l'Egypte, de l'Al-gerio; e'est la Turquie qui en fournit le plus. Mais, a leur tour, aujourd'hui, les marais etrangers tendent de plus en plus a s'epui-ser, en meme temps que s'accroil, dans une proportion rapide, la valeur des sangsues. 11 y a cinquante ans, elles valaient de 12 ä 1ö francs le mille; en 1820, elles allorent jusqu'ä 280 francs; le pris baissa ensuitc, puis se releva, et actuellement il a alleint, en France, une moyenne d'environ 2Ü0 francs, ct il tend ä s'elever encore.
C'est lä un facheux etat de choses, vu I'importance excessive que les sangsues ont prise dans la therapeulique moderne. Aussi a-t-on cherche ä y retnedier en essayant de los reproduire artificiellement. Quelques-uns se sont bornes, pour cela, a reunir dans d(gt;s etangs spö-ciaux de jeunes sangsues, pamp;cliees dans les marais ä la fin de l'etö; d'aulres, comme font les paysans du Finislfere, vontvers la fin d'avril ou en mai dans les marais oü il y a des sangsues, et, connaissant les points elles se tiennenl, avec une bechc enlevent des mottes de terre contenant des cocons, placent ces mottes dans les clangs qu'ils veu-lenl peupler, et attendent le developpement des sangsues avanl d'y pcVher, e'est-a-diro deux ou trois ans, temps minimum necessaire pour qu'elles soient propres a I'cmploi chirurgieal. Cos procedes sont fort imparfaits; on ne laisso pas ainsi a la sangsue le temps de se
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3ANGSUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;563
reproduire,et le peuplement des ötangs est loujours ä recommcncer. Heureusement, on a aujourd'hui \n moyen de mieux faire. Uno industrie aouvelle, Yhirudiculturc, hoc d'hier, et qui vient do sur-gir d'une maniere presqae soudainc , nous parail devoir a|)[)orler an probleme de la multiplication des sangsues la solution attcndue, et proparer le moment oil Ton n'aura plus h deplorer la penurie des prÄ3ieux annelides '.
1 VIHrudiculture, — nnrn proposd par M. Gudrin-Mdneville pour damp;igner I'in-dustric en question, — a son vdritable berccau Ams l:i Gironde, nu, dlt;'|iiiis quelques anni'es, rile n'a cessd de s'iHi'iiilre avec, mie rapidity extraordinaire. De vastes ölendues do terrain out ii6, dans ce ddpartement, transformdes en liassins exclusivement reserves a la production des sangsues. An moment oil nuns ei-rivons, it v a plus de 0,000 hce-tares ainsi employes. C'dtaient jadis des maiais incultes, couverts de Junes et presque sans valeur, et qui, aujourd'hui, en ont acquis une considerable. Hans la giairsäM, ct'.tle valeur a deenple, et dans certaines pruprieles eile s'est accrue jusqu'au centuple. Et pourtant I'industrie est enenre naissante en quehjue sortc. Elle ne date qnn de huit ans. Depuis quatrc annees senlement eile a commence ä se propager, et deja on pressent le moment on les vastes marais do la contree no pourront plus suflirc ä I'cm-pressement des capitalistes.
Cette surprenante extension de l'hirudiculture s'explique par les bfadüces faormes qu'elle procure, grace anx proeedes suivis dans le pays et par lesqnels on est arrive h des ramp;ultats tont-a-f.iit inattendus. Ainsi, tandis quo dans un marais oil eile vient spontanement, ne sc nourrissant que de cc qu'elle pent se 'procurer elle-meine , one sangsue n'est propre a la reproduction qu'au bout de cinq ä six ans, dans les liassins de Bordeaux, on la rend apte a se reproduire en moins d'nn an; et comme chaqne sangsue en donne une moyennc de seize environ ä chaque ponle, que Ton pent comptcr surtrois pontes en deux ans, on comprend I'lmmense progression qui en rdsulte, et le lienelke qn'on pent en rctirer an prix oil sont encore ecs annelides dans le eoninierce.
La production artiflcielle des sangsues repose essentiellement snr I'dnploi d'une nourriturc tres-aliondante. En eft'et, li^ ddveloppement de ces animaux ddpendant beaucoup plus do la nonrritme donnee que du temps, on a de la sortc le moyen, en les nourrissant suffisanunent, de les rendre en tres-peu de temps propres a sc repro­duire et a (Hre mises en usage. Le elioix de la nourriture n'est pas d'une moindre importance. La meilleure, de 1'avis general, est le sani; ile.s niammiffires piis snr rani-ma! vivant. On a essayd dc nourrir les sangsues aver le sang extrait du corps et piis dans les aliattoirs, avec des visccrcs frais; inais, outre que ces malieres sont. expostVs ä cntrer promptement en putrefaction dans les marais, dies ne sont pas approprides au goflt nature! des sangsues et ne favorisent pas antant leur dcveloppement. M. Dorne (de Clairefontaine), dont les tentatives furent cependant c.neouragi'es dans un rapport In par Jl. Soubeiran a l'Arademic de Medceine (13 deccmlire 1853), employail le sang dc ticeiif diMibrim! par le battage, et, avec cette nourriture, il fallait encore qnatre ans pour amener les sangsues ä ponvoir so rcproduirf.
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;quot;iii4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Emission du sang.
Le commerce (ies sangsues est une partie interessante de lour his-toire. Pour les transporter, lorsqu'elles onl de grandes distances h parcourir, commc lorsqu'elles viennent do la Turquie, on los met dans dos sacs de tolle (jui en contiennent ä pen pres 3 kilogrammes et domi, et qa'on expedie on poste dans des fourgons suspendus, dauslesquels ces sacs sont places sur do la paillo. L'hiver, on met los sacs dans dos caissos fcrmöes el couvertes, pour eviler le con-
Pour n'ussir dans I'hirudiculture, il y a done mlccssite de nourrir avec du sang frais, puistS dans les veines tnamp;nes de l'animal. Pour cela , on emploie des chevaux , des änes, des mulets on des vaches qu'on introduit dans les bassins, raquo;ii on les laisse uncertain temps, apris quoi on les retire plus on moins epnises par les sangsues. Dans cet etat, on les conduit dans dc liens pacages, alin de leur faire reprendre des forces pour servir a un nouveau gorgement.
On choisit natürellement, pour cet usage, des animaiix \ ieux, uses , estropife, mais exempts de maladies Dans les premiers temps, on les avail a bon marclic. Les cbevaux, par exemple, ne cofltaient gu6rlaquo; plus de 5 a 20 francs. On les prodiguatl alms; apres les avoir livrds aux sangsues, on n'en prenait aueun sein, et quelquefois niLMiic on les laissait dans les marais jusqu'ä epuisemeut complet. Actuellcmcnl, que la grande consommation des chevaux en a consideralilement ilevi le prix, el qu'on esl oblige de les payer de GO a 150 fr., on les sacrilie moins. Certains eleveurs meine clierclient ä les conscrver le plus longtemps possible en leur donnant uue nourriture substantielle ; du sen, de l'avoine; ainsi, il y a anjourd'liui dans les marais des cbevaux i|ui font re. service depuis trois on quatre ans dejä.
On a objecte, contre Temploi des cbevaux, la crainte de voir transmettre i I'liomme, par les sangsues , certaines maladies dont ces grands i|uadrupedes peuvent etre alteints, tellos quo la morve, le farcin, le charbon, le typhus, etc ; mais, outre que I'expc-rience a deniuntiv directement rimpussibiliti1, de cetle transmission, on pent avoir une assurance plus parfaite encore de I'mnocuitd de la nourriture par les chevaux en n'em-ployaut que des animaux sains. On a aussi invoque la loi Grammont contre cet usage. Mais n'est-il pas des cas oil les sentiments d'humaiiitd pure doivent flecbir devant un inleret plus general? Qui le salt micux que nous? An surplus, les animaux livrds aux sangsues soulTrent peu; el puisqu'il est prouvd que e'est le seul moyeu do mettro a la portde de tons les precieux amielides, il ne nous parait contraire, ni a la philanthropic , ni a la loi, de prolonger, pour lui faire rendre de nouvcaiix services, la conservation d'un sang destine a ehe rep.mdu dans un clos d'dquarrissage.
11 y a plus. S'il faul s'eu rapporter a I'expdrience faitc, il parait qu'on n'esl pas force de s'en tenir cxclnsivenient ;\ des animaux destines ä etre sacrilies; ainsi , en joignant I'exploitation ii une ferine, on pent utiliser meme les vaches laitiercs et les animaux de labour, ou tout au moins des betes qui peuvent travailler pendant l'hiver. M. le docteur Rollet, prts de Bordeaux, a un marais de multiplication, oü les sangsues sont nourries par une vingtaine de vaches laitWres; ct cela, loin de nuire ä ces dernieres, au dire de M. Rollet, aurait, au contraire, arcru la quantitd et la qualitd tie leur
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SA.NGSUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Üüü
tact de l'air. En route, on les trempe de temps en temps dans I'cau pour les rafratchir. — Pour les transporter par mer, on met les sangsues dans des baquets ä moilie remplis d'argile petrie avec de l'eau, et couverts do maniero a laisser passer Fair.
Le commerce des sangsues esl sujet ä plusieurs fraudcs ct abus, consistent, seit ä substitucr ä la sangsue officinalc des sangsues bätardes, soit ä gorgor avant la vento do pelites sangsues, pour les
lait, ct les aurait pramp;ervies etles-m^mes dc toutes maladies; en effet, il n'a cu aucune murtalitii ä constater depuis quo dure PexpÄrience. Cette inlluence des sangsues a paru rniiiie si Evidente (|ue les paysans des environs coodaisent leurs animaux dans ie marais de M. Rollet pour les faire participer anx meines avautages.
Sans piejuger de l'avenir, il nous seinblc qu'apris un tel example, la question est bien pres Je se transformer, ct qne l'elevo- des sangsues, qui menai'ait d'ttre nn (Idau pour le bctail, pourrait bien devenir lout le contraire. 11 nous parail que, pour I'cn-graissement surtout, les cultivateurs poorraienl en relircr uu parti tr6s-avantageux.
Pour rexploitation industrielle des sangsues, on donne la prffdrence aux marais naturels, i\ fond tourbeux. Dans la Gironde, ccs marais sont de deux sortcs : ceux des Landes, existant au milieu des Junes formdes Sur les rives de l'Ocdan et entretenus par les eaux pluviales; puis ceux que le fleuve forme sur ses rives par ses Jebordur ments. Cesontces derniers qui servant ä rexploitation des sangsues. On les dispose en bassins rectangulaires de 2 A 3 hectares, appeles barrails, et entourds chacun d'un fossi? propre ä introJuire et a retirer les caux. Pour mettre ces bassins enactivitd, un pruceJe, la premiere aniu'e, ft Vensemencement, consistant i y introduire un certain nomine de sangsues adultes, de bonne qualitd et prises a'imporle oil. On elioisit, pour cela, les plus grosses et Ton en met de cinq ä dix par metre carre Je surface. Le printemps est I'dpoque coovenable pour cette Operation.
Cela fait, on commence le gorgement en introduisanl les cbevaux dans les marais. AussiuH les sangsues se prdcipitent avec une sorte de fureur autour dc leurs jambes, sc gorgent cümplelement de sang et tombent alors pour faire place a d'aulres. Les quadruples ne resleut dans les marais qu'une partie dc la jouniee, quatre heurcs environ, moins quelquefois; en les laissant davantage, comme on le faisait Jans les premiers temps, on les dpniserait trop vile.
Apres ce premier gorgement, qui dure do quinze a vingt jours, on laisse les sang­sues en repos, et, en septembre, on pfiche unc partie des sangsues de setnence; puis, on intruduit de nnuveau les clievaux pour gnrger les petites sangsues ndes a cette epoipie. Nouveau repos pendant l'hiver, et, au printemps suivant, des qu'elles reparaissent a la surface de l'eau, on rfilere le gorgement, mais cu mettant alnrs deux on Irois t'ois plus de clievaux que la preinitire fois. Kn memo temps , on püelic toutes les grosses (|ui se prdsentent. A 1'automne, nouveau gorgement, et ainsi dc suite.
D'apres cette mellioJe, la jilus g(!iieralemcnt suivie jusiju'S present, rintcrvalle des gorgements est encore considerable, ct lquot;on pourrait les lemlre plus frequents, alln dc bäter le dcvcloppcmenl des sangsues. C'cst re que chcrchcnl ä faire quclqucs hinidi-
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5ljünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^MISSION DU SANG.
rendrü plus grosses. La premiere fraude sera reconnue a l'exameD
dos animaux, et, pour des personnes exereees , cela n'offrira au-eune difficullö. La secoade est presqae aussi facile a decelcr. Gelte derniere fraude se pratique en faisant prendre une eertaine quantitc de sang de beeuf, de veau ou de mouton, tres-frais. Pour cela , on plonge la sangsue dans ce sang; et apres l'y avoir laissee un certain temps, on la retire, on la lave et on la met en vente. On les gorge
cultcurs, qui proposent dc le röpötec tons les muis, cet Intervalle ctant ii^cessaire pour In digestion aprfis chaque gorgement. L'op^raÜon serait fecilitde en divisant les biissius en compartimenls ou Von conduirait alternativement les animaux nourriciers. C'est mi progr6s que celte Industrie no tardera pas sans doute a n'alUer.
Pour la rdcoltc, les sangsues doivent ?tre purifiees, c'est-ä-dire ddgorgöes, ä jeun, sml i^lat dans lequel elles puissent servir anx usages tMrapeutiques. Pour les avoir dans cet i'lal, il laut les prendre un mois |i(mr le iiioins apres le ^gorgement; mais en les laissant deux ou trois mois, comme on le fait actuellenent, elles sonraquo; plus avides encore et, par consequent, d'autant meilleures.
Un les peche par des proeedes divers. Le moyeu le plus simple est celui qu'on employail ilnns les anciens marais : des individus entrent dans l'eau et saisissent a la main luntes les sangsues (pii viennent s'attacher :i leurs jambes. On s'est servi aussi, pour les prendre, d'amorces de viande fraiche, de matteres impregnoes de sang, de lilels en rrin, de boites garnies h rinlerieur de (daules aquatiques et pereees sur leurs parois d'une foule de pctits Irons jilus i!lroits au-dedans qu'au dchors, et par lesquels les sangsues peuvent penetrer et nc peuvent plus sortir. Dans la Gironde, on suit maintenant mi prurede a pen pros general. Des gens, munis de grandes bottes qui recouvrent les cuisses, entrent dans le marais tenant ä la main ou a la ceinture un sac de toile serree et agitent l'eau; les sangsues arrivent, et le peclieur saisit aussitdt, entre I'indcx ct le medius, toutes celles qui so trouveat ii sa portee et les jette dans smi sac. Plusieurs pficheurs entrent ä la fois dans le marais, el en se rapprochant, de maniere ä former un cercle i|iii se resserre sans cesse, ils en laisscnt dchapper le mnins possible. Quand i'cau est prolbnile , on Ics prend de la rive avec imc passoire en fer-Mane fixi^e an bout d'une pcrche.
Outre ces divers 'soins generaux, l'eleveur des sangsues doit encore veiller aux causes de maladies ou de pcrtes qui peuvent atteindre les anndlides. Pour cela , la pre­miere chose est le maintien ile la puretd de l'eau par un renouvellement süffisant. Toutes les eaux sont bonnes, pourvu qn'elles ne soient ni alcalincs, ni acides, ni thermales, ni trop froides, Ionics conditions qni ne se montrent qu'exceptionnellcment. 11 faul eviter avec soin d'y laisser sdjonrner des cadavres, des matieres en putrefaction pouvant occasionner, chez les sangsues, le develuppement de graves maladies, Ires-difficiles ensuite h faire disparaitro. 11 faut encore eloigner scrupulcuseraent les eaux ayanl servi au rouissage du chanvre et du lin, car ces eaux sent, pour les sangsues, mi poison des plus actifs. II y a ensuite a combattre les animaux nuisiblcs, tels que le nit d'eau, la taupe, la musnraignc, 1c h(!rissoii, la loutrp, le pore, le canard, la
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SANGSUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5G7
ainsi parfois , sous pretexte qu'elles out besoin de cela pour suppor­ter les voyages; c'est unc erreur, car celles qui n'ont pas prls de sang se conservent toujours mieux. Dans tons les cas, les sangsues ainsi gorgees, fusscnt-elles sans influence nuisible, sonl d'une valeur Lien moindre, car clles ne prennent plus que difficilernent, tirent tres-peu de sang et ne produisenl que des effets sur lesquels on ne peut pas compter. II Importe done, au besoin, de pouvoir recon-naitre cette fraude. Cela est assez facile. La sangsue gorgöe est comme engourdio ct somnolente; son corps est moins allongö, a une tendance ä prendre une forme d'olive, et ne se deploie pas avec la meine vivncitö que la sangsue vicn/e,- puis, si, fixant la partie superieure du corps cntre les doigls garnis d'un Huge, on presse
cüuleuvre, ranguille, le lirocliet, la courtilliere ct cortainos espiccs (i'liiriuiini'es: les aulastomes, les trochfites, les glossiphonies. La vigilance des gardiens est le moyen principal a opposer aux ravages produits pur ces emiemis des sangsues.
Omme tuntes les industries naissantes, rhirudieulture a renconW ties oppositions. Ainsi, on a d'abord pnHexte que les inarais de sangsues pouvaient compromettre la sante publique et devaient etrc rdgleinenles par la legislation relative aux dtablissements iiisalnbres. Un arret do la Cour iniperiale de Bordeaux, do 2'J novembre 1853, a en partie tranelie la question en ddcidant quo la production des sangsues, etant lire au sol, avail le caractire d'uue exploitation agricole et ne pouvait etre regie par des lois uni-quement applicables aux manufactures el ateliers. En second lieu, I'expdrience a prouve (iue Televe des sangsues n'est nullement Insalubre; que , loin de la, par les neccssites qu'clle impose de renouveler I'eau des marais, eile est des plus favorables a la saluhrile publique. Enfin, cctte Industrie metlant en valeur des terrains jusqu'alors inqirodurtifs, constitunnl un progres rfel, une nouvelle brauche agricole ajoulce aux ressources des cullivatcurs, il serait injuste el contraire a tous les intdrels locaux de lui susciler de nouveaux obstacles.
Teile est I'birudiculture, sur laquelle uous avous cru devoir nous elendre un pcu dans eelle note , d'abord a cause de rinterel tout nouveau qu'elle peut oflVir, el puis aussi dans l'espoir de provoqucr parmi ceux de nos collegucs qul nous liront des ten-talives donlil lenr sera facile mainlenant d'enlrevoir le succes a venir. C'est unc liran-cbe industrielle donl beaucoup, sans doutc , sonl en position de lirer parti. Us n'ont done plus qua vouloir; le moyen leur est offerl.
Pour ce qui concerne les details de 1'exploitalion, inutile d'ajouler que la presentlaquo; note n'en pent donner qu'une idee somraaire. Nous renvoyons ceux qui auraieul besuin de notions plus complcles aux ouvrages spüciaux, cntre aulrcs a Vllistoire pratique des sangsues (Vst'is), par M. Joseph Martin; au Guide pratique de Viltveur des sangsues (Bordeaux), par M. Louis Vayson, el au Manuel de I'hirudiculture (Bor­deaux), par M. Leon Busqnet, ouvrages auxquels nous avons cniprunlc une partie des renseignenients qui precedent.
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inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3C^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OMISSION 1)1 SA.X..
avec los doigts de l'autre main, en glissant de la UMe ä la queue, le sang dont la b6le a 6te gorgöe s'accumule vers rextrömitö et s'6chappe inline si on presse fortement.
Pour conscrver les sangsucs ä leur arrivee ä destination, il suflit de les placer dans des reservoirs de formes et de dimensions quel-conques el dans lesqucls on puisse renouveler l'eau ä volonte. On ne les en retire quo pour les livrer ä la consommation. — Dans les pharmacies, on les conserve dans des pots en gros contenant do l'argile humide ou dans des vases remplis d'eau ct converts sirnple-ment d'une toile. L'eau doit en amp;tre renouvelee tons les jours, le vase tenu en lieu frais, ä I'abri du soloil; sinon l'eau s'al-tore par la decomposition des matieres que secrete la peau des sangsucs, ct Ton en perd ainsi beaucoup.
{ Le rcnouvellcment do l'eau ctant la condition essentielle pour la conservation des sangsucs, outre les vases ordinaires, on a imagine, pour obtenir sans emharras cc renouvellemenf constant, diffö-rents appareils, en usage surtout dans les pharmacies et les hnpi-laux. Parmi ces appareils, il faul citcrceluido M. Soubeiran, com­post d'un vasesupörieur contenant do l'eau, el communiquant, au moyon d'un tube a robinet, avec unc caisse inforieuro oü sonl los sangsues; celui do M. Desscaux-Vallotto, fonde sur un principe ana­logue, mais ou I'oau arrive do bas en haul, ce qui favorise I'expul-sion des matieres excretces par les sangsues. Puis il y a le proeödö do M. Lahache, do Bordeaux, consistant a introduiro une öponge dans le vase a eau oül'on lient les sangsues; eolui de M. Mollier, de Fontainebleaa, consistant ä disposer au-dessus do l'eau du vase des batons flottants, attaches en croix, ol soutcnant desfeuilles de fougere male, oü los sangsues, quand ellcs sonl fatiguees d'etre dans l'eau, peuvent venir so nottoyor do leurs mucosites. Citons encore les ma-rais portndfs do M. Fermond ; ct onfin les reservoirs do M. Martin, de Paris, ayant 12 ä 1ö metres do long sur 8 ä 10 do lai^e, el GO centi­metres do profondour, couverls au fond el sur lesbords d'herbes de marais, et alimenlos par un öcouloment d'eau vive qui la ronou-velle sans courant. Cos reservoirs, sans contredit, sonl le mcilleur mode do conservation do sangsues que Ton puisse employer.
•i0 iCmpaoi tiii-rn|ieii(i(|iic. — Sur los animaux, I'emploi thörapeutique dos sangsucs, quo limito seulomcnl le pr'ix de ces dernieres, osl soumis aux inomos reglos que surl'homme.
I Indications. — L'cmploi des sanssues, en medecine v6teri-
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SA.NGSLES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ölj'J
nairo, a etc presque exclusivomcut röservö, jusqu'apröscnl, aux petits animaux. On pent aussi les appliquer sur les grands, et principalo-mentpoarcombaltreles affections inflammatoires des parties dclicates, des regions recouvertes d'une peau fine ct sensible, par exemple autour des yeux, sur les paupieres et au voisinagc des autres ou-verlures naturelles. Ainsi, cllcs seraient avanlageuscs dans les cas d'ophthalmies, ou bien centre les engorgements inilammatoircs des orgnnes genitaux, desmamelles; contre le phirnosis. On peut encore les appliquer autour do l'anus, lore de certaines affections intesti-nales; sous la gorge, en cas d'angine; ou bien les faire servir ä combatlre certaines maladies arliculaires aigues, sur les petits ani­maux notamment. Enfin, les sangsues scront indiquees dans tous les cas oil les ventouses scarifiees conviennent, si elles sent h assez bas prix, si les animaux sont trop irritables pour souffrir tout autre Iraitement, et si enfin le proprielaire Texigc.
II, Procedes d'applicalion. — L'application des sangsues sur les animaux, vul'epaisseur et la durete de la peau, offrc plus dc difli-culte que sur I'homme. Neanmoins, elles prenncnt toujours, plus ou moins, sur 1c cheval, m^me aux endroits oü la peau csl trcs-dure, comme on le voit dans les marais oü Ton conduit ces ani­maux pour le gorgement. A plus forte raison peuvcnt-elles prendre sur les petits quadrupedes et sur tous les animaux jcunes. On les appliquera d'ailleurs toujours, de preference, aux regions oü la peauest fine, delicate, depourvue de polls, comme au pourtour des ouvertures naturelles. II faut eviter Dependant de les mettre trop pres do ces ouvertures, a cause des produils qui en sortent et qui pourraient irriter les plaies restant apres l'application dos sangsues. 11 no faut pas non plus les placer sur le trajct des grosses veincs ou des arteres, sur les points oü existent beaucoup de nerfs sous-cuta-nos, sur les tissus sensibles , glanduleux , sur les mamelles, par exemple; au pourtour, elles produisent aulant d'effet et causent moins do douleur. On recommande encore d'eviter do les mettre directement sur les points enllammes, oü elles no peuvenl qu'ac-crottre Tirritation, causer des crysipölos, la gangrene, etc.
I'ourtant, II. d'Arboval, on vue de pouvoir, avec une moindre quantite, obtenir un effet plus considerable, propose de les appliquer directement sur les muqueusos phlegmasiöes, sur la conjonctivo , la pituitairo, la membrane buccale, ä rentroc du rectum. du va-jjin, etc. Co sont des essaisn faire avec inenaizcmonl.
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.')7Ünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION DU ö.V.NG.
Sur los autres points, avanl l'application, il convient de l)ien raser les purlies, puis de los laver ä l'eau tiede, lanl pour ramoüir la peau quo pour la debarrasser exaetement de toulcs malieres ötran-geres. I^nsuile, on frotle la peau, on l'echaaffe, pour y appeler le sang; on la rceouvre in6me de sang fraissi oncn a ä sa disposition, ou de lait simple ou suere, cn mattiere d'appät. La sangsue elle-m6me doit etre parfaitement secho, essuyee avec unlinge; il est bon inline de la tenir unc heure ou deux hors de l'eau avant d'en faire usage. On a conseille de la plonger dansHle la biere amere quelques instants avanl Tapplieation; ec nioyen, dit-on , augmenlant leur voracitö.
Les sangsues etant preparces, il reste ä les mettre en place. Pour
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cela, sur I'homme, on se sert le plus souvent d'un verre ou d'un pot,
dans lequel on depose les sangsues, et que Ton renverse ensuite sur la partie preparee d'avance. Quand une partie a pris, on detache celles qui, presque toujours, restent au fond du verre, et on reap-plique celui-ci. Ce precede peut quelquefois ne pas convenir sur les animaux, ear il n'embrnssc pas une assez grande etcndue a la fois. Alors on met les annelides au milieu d'une compresse luimeelee d'eau tiede, d'une ötendue convenable, et on les applique sur la peau, les mains tenant la compresse exaetement appliqaee sur la Ljnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;partie. Si la surface est bicn plane, on (ixe la compresse au moyen
dun vase renserse, d'une grandeur appropriee, qui en eomprime une certaine circonference.
Si ou doit Icsappliquer autour d'un mernbre, on entoure celui-ci dun bandage en forme de manche, dont on fixe d'abord le bout inferieur au moyen d'une ligature; puis on y met les sangsues, et on les y relienl en liant supericureinent sur le mernbre le bandage, qui se trouve ainsi forme par les deux bouts. On le confeclionne avec un lingo fin, pour ne pas faire des plis volumineux, laissant entre eux des laeunes ou les sangsues puissent passer; et, si en le nouant sur le mernbre l'irregularile de la partie laisse des vides, on les comblc avec de l'etoupe. Un moyen plus simple encore, surlout quand on veul appliquer des sangsues aux extremites inferieures des membros, consiste a conduiro los betes dans les marais ou se trouvent les annelides. Dans certaines campagnes, los habitants font nm*\ piquer leurs animaux maigres, en mauvais etat, avanl les membros engorges, esperant de la sorle leur rafmichir le sang. Les veterinaires qui auraionl a lour disposition des marais de production pourraient liier un grand parti Iherapeutiquc de ce moyen.
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SAiSUSLES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .')71
Cnc region ou I'on peut avoir, plus souvenl qu'aiilcurs, occasion d'appliqner les sangsues, estcelle des paupieres. On se serl alors d'un verre qui embrasse exaclement la saiilie orbitaire. Pour ce im^nic objet, M. Leblanc a propose I'emploi d'un tube de fer-blanc , Iroue dans toule sa surface pour le renouvellement de Fair, et garni d'un piston. On retire le piston pour introduire un certain noinbre de sangsues; puis, appliquant une extremite du tube sur la peau, en poussant le piston, on force les sangsues ä s'approcher. Quand elles sont llxees, on fait de mtxne pour d'autres, jusqu'ä ce iiu'eiles aient toutes pris. Ce precede peut (Hre avantageux pour appliquer des sangsues, non-seulement sur I'oeii, mais, en modifuinl les dimen­sions du tube, sur toutes les autres regions du corps, el notainment sur les surfaces irregulieres, profondes, etroites ou anfractueuses.
111. Soins consicutifs.—Une fois que les sangsues ont mordu, il n'y a plusqu'ä les laisser tranquilles. Elles se gorgent enune demi-lieuro, trois quarts d'heures, et tombent alors d'elles-mömes, laissant des plaies trifides de 1 ii 2 millimetres de profondeur. Si elles no tombent pas. ou si Ion veut arreter plus tot la succion, on icur pince la queue; ou bien on les saupoudre de cendre , de sei ou de tabac, et elles se detaclient. Pour obtenir I'effet contraire, c'esl-a-dire [wur en prolonger I'action, afin d'en economiser le nombre, il est une mo-thode vulgaire, consistant a leur couper le bout de la queue avec des ciseaux, aussilot qu'elles commencent ä elre gorgees. Le sang secoule par la plaie a mesure qu'il est aspire, et on en obtient ainsi davanlage. Mais le sacrifice de la sangsue nest pas compensö par l'economie de la diminution du nombre des sangsues employees; aussi vaut-il mieux en appliquer le nombre necessaire et les eon-server.
D'ailleurs, si Ton veut obtenir une plus forte evacuation de sang, on y parvient en operant comme apres les ventouses scariliees, e'est-a-dire en lavant la partie ä l'eau tiede, pour mainlenir beantes lus petites plaies; en la soumeltant a I'action de la vapcur d'eau bouillante; en la recouvrant dun cataplasme souvent arrose il'eau cbaude; enfin, en appliquant des ventouses sur lespiqüres.
Apres la chute des sangsues. sur les animaux, on a raremenl a redouter une hemorrhagie persistante; sinon, on aurait recoursaux nioycns hemostatiques connus, aux lotions refrigerenles d'abord; puis, si recoulement continuail, a 1'amadou, a la toile d'araignce, mix poudres absorbantes, aux poudres astringenlcs, a la com-
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.772nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;K.MISSIU.N UL SA.^t;.
pression, et, on dernier ressort, i\ la cauterisation par 1c fer rouge. Si des sanqsues eluient entries accidcntellemenl dans des cavites naturelles, dans la bouche, 1c nez, le rectum, on les chasserail avec une dissolution de sei marin ou de sei de nitre.
IV.nbsp; Quantitc de sang extraite. — La quantite de sang fournie par les sangsues est importante a determiner pour la fixation du nombre (jiril convient d'en employer pour remplir des indications dötormi-nees. Cette quantite so raesure en pesant la sangsue avanl I'applica-cation, puis au moment oü eile tombe, gorgöe de sang. On voit ainsi que les sangsues de moyenue grosseur prennent environ six fois leur poids de sang, les grosses un peu moins , les petites moins encore, ce qui fail une moyenne de cinq fois; et, comme chaque sangsue pese depuis 1 jusqu'a 4 grammes, en moyenne 2 grammes, cela fait 10 grammes do sang par sangsue. II faut ajouter ä cola la quantite qui s'ecoule encore de la piqiire apres que la sangsue est tombee, et que sur I'homme on admet comme etant egale; ccqui fail une evacuation dc 20 grammes environ par sangsue. Sur les ani-niaux, cette appreciation est Irop forte, el principalement pour le cheval, qui ne donne prestiuc plus de sang des quo la sangsue csl tombee. Toutefois, celte memo proportion pent etre atleinte et meme depassee, si Ton applique ensuile des emollients el si la region esl d'ailleurs tres-vasculaire. Enfin, comme la quantite totale que nous avons indiquöe depend du volume des sangsues , et quelle pent va-rier ainsi du simple au quadruple, il imporle encore essenliellemenl de tenir comple de ce volume dans la fixation du nombre des sang­sues a appliquer.
V.nbsp; Riupplication des sangsues. — L'idee d'uliliser de nouveau les sangsues ayant deja scrvi a ele la consequence naturelle de l'ex-treme aecroissement deleurprix. Celte reapplication avail jusque-lä toujours etc rejetee, dans la crainte que les sangsues ne transpor-tassent des matieresmalsaines ou contagieuses d'un malade a I'aulre, ou qu'elles no communiquassent aux malades des affections nouvelles, par le sang corrompu qu'elles conservent longtemps dans le corps apres avoir servi.
be raisonnement el l'exp6rience onl dcmontre (juc ces cralntes sonl loul-a-fail chimeriques. On concoil ainsi quo des sangsues pour-raient difficilement commaniquer ä un malade des matieres renfer-mees dans leur cor[)s, puisque, lant qu'elles sonl en contact avec les teuuments. cllcs n'exerccnt qu'un effel de succion incompatible
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S.V.NGSUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;JUi
avcc rabsorption suppos^e; el cVst cc que I'observatioa a confirme. [.'experience a etc faite sur une trös-large eclielle dans les böpitaux de Paris, oil Ton cmploie, depuis une dizaine d'annees, une quan­tity considerable de sangsues ayant deja servi a d'autres malades, sans qu'il en soil jamais resulle aueun accident. On a meine soumis des sangsucs ä Irois et quatre succions , sans lo moindre inconve­nient. Aussi l'usage de faire servir les sangsues autant do fois qu'on le peut s'est-il repandu dans les böpitaux, oü Ton accorde inline une prime do quelques centimes nux infirrniers pour toutes celles qu'ils rendent en bon etat, ce qui constitue pour ces Etablissements une öconomie tres-importante. Ge fait a sa valour dans la pratique vete-rinaire; car la possibility de cette reapplicalion offre le moyen d'etcndre, sans de nouvellcs depenses, l'ernploi des sangsues chcz lesanimaux domestiques.
Les precautions h prendre, pour faire de nouveau servir les sangsues, sent fort simples : il suffit de les faire entierement degor-ger; car on tenterait en vain de faire mordre celles contcnant encore du sang : elles ne prendraient pas. On a essaye divers moyens pour en operer lo degorgement; ainsi, on les a degorgees en les jetant dans differents liquides, lels quo I'cau tres-fralche, I'eau salee, I'eau vinaigree, le vin etendu d'eau, l'eau de potasse, 1'infu-sion d'absintbe, de tabac, etc.; elles s'y agitent fortement, laissent echapper le sang, mais il en perit un grand nombrc. Ou bien, on les a raises sur de la sciure de bois, de la cendre, de la poudre d'alun, etc.; alors la sangsue rend le sang, mais ne peut plus se debarrasser du corps pulverulent. On a encore conseillo de les presser entre les doigls d'une extremite ä l'autre, de les retourner ineinc comnie un doigl de gant, moyens violents qu'il ne faut signa­ler que pour les condamner.
En somme, ces precedes sont tous imparfaits; car, outre les dan­gers qu'ils offrent pour la sangsue elle-möme, ils ne produisent jamais qu'un degorgement imparfait. G'est pourquoi les sangsues, degorgees de cette maniere dans les böpitaux, absorbent beaucoup moins quo les sangsues neuves, le quart ou la moitie tout au plus.
II n'y a qu'un moyen de rendre completcmcnt les sangsues ä lour etat primitif, e'est de les rcmettre purement et simplement au marais, ou, si Ton veut les avoir davantage a sa disposition, dans des reservoirs speciaux, alimentes ä volonte par une eau courante et ayant leurs bords reconverts d'argile et de gazon, tels que sont
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574nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KMISSIUN Dl' SANG.
los reservoirs do M. Martin, do Paris. On los y laisse Iran-quilles le temps nöccssairc pour un diigorgcincnt naturollomcnt upero, c'osl-ii-dirc un mois au moins, deux ou trois niois si Ton pout. Au bout do ool Intervalle, los sangsues out repris toutes lours qualitespremieres. L'emploi rn^mo dos sangsues, dansce cas, dovionl pour olios un nioyon d'alimentation ou de gorgemont operö dans do bonnes conditions, et permet do les conserver econoniii[uo-menf aussi longtemps qu'on le vent.
Getto derniere consideration n'echappera pas, sans doute, aux volorinairos, lesquels, on construisant unröservoir ä comparliments destines ä mettre ä part les sangsues qui ont servi, afin do lour don-ner lo temps de so dogorgor, pourraient avoir, ä pen do frais ct on tons temps, dos sangsues en quantite süffisante ä leur dispo­sition.
5deg; De llui-iiiopis et des nioyens il'en cleharrasser Ivm aiiimauv. — Nous avons signale plus haul (pag. Lgt;61) les earacteres do l'hcemopis ou sangsue de cheval, de maniere ä lo faire distinguer facilement de la sangsue officinale avec laquelle il avail öle, jusqu'a M. Huzard fils, toujours confondu. Nous avons main-tenant a revenir sur les circonstances dans lesquelles cot animal est important ;i connaitre pour le vötörinairc.
II y a longtemps quo Ton a remarque quo les caux do certains pays, el principalemcnt des pays chauds, tels que I'Espagne, I'ltalie, I'Afriquo, renferment uno sangsue qui, so fixanl dans la bouche, les cavites nasales des chevaux el des autres quadrupedes, est pour cux la source d'une assez vive incommoditö. Columelle fail ddjä mention de cos sangsues qui vonl so fixer dans la gorge des animaux ot lour sucent le sang l. Vitet, un des premiers do nos jours, y revient en parlant do riiörnorrliagie nasale occasionnee par les sangsues avalees ou parvenucs dans les naseaux des animaux. Paulot en parle aussi et dil qu'ellcs s'allachonl ä I'oesophage, a u rumen et causent divers accidents. Mais c'esl en Espagne qu'on a le plus souvent signale les accidents causes par I'hsemopis. 11 en est question dans l'ouvrage de Fernando Calvo 2, un dos plus anciens traitös d'hippiatrique de ce pays. Puis, ils ont etc signales, dans des memoires speciaux, par Blavette, veterinaire du roi d'Espagne
' Coldm., ite Re Rustiea , VI, 18. - Libra tic albeyteria, Madrid, irgt;0quot;.
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SANCSOES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 575
sous ['Empire '; parJ.-B.-C. Rodet, v6t6rinaire ä la m^ine epoqueä l'armöe d'Espagne '2; par M. Forlhomme 3, vöterinairo ä l'arm^e d'Espagne, sous In Restauration. Plus r^cemment, on a observö riia'iuopis en Algörie, oü les vclörinaircs militaires onl cu do notn-brenses occasions d'en constater la presence dans les cavites natu­relles des grands quadrupedos.
C'esl ordinairement dans la bouche quel'on trouve I'bsemopis; il se decele alors facilement par le sang qui s'ecoulc melö a la salive. Quelquefois il monte dans les cavites nasales, niais il y sejourne moins et so rcvele, d'ailleurs, tres-vite par I'epistaxis qu'il pro-voque. Parfois, quand rhsemopis est dans la bouche, par i'ingurgi-tation et lo rejet du san;;, il determine rccoulement de ce lluidc par le nez, circonstancc dont il faut (^trc prevenu pour ne pas ?tre trompe sur le lieu c(uquot;il occupe. Au reste, on trouve rarement un seul haemopis isole. Le plus souvent il y en a plusieurs groupes ensemble dans un ineme point ou disperses dans plusieurs regions a la Ibis; et, malgre cela, ils ne sont pas toujours faciles ä apercevoir, ineme dans la bouche oü il faut constamment une extreme attention pour les decouvrir. Dans d'autres circonstances, I'luemopis penetre jilus profondement encore et arrive alnsi dans I'arriere-bouche, dans I'cESophage etjusque dans l'estomac et dans la trachec.
La presence de ces annelides esl la source de divers accidents. Independamment de l'hemorrhagie, il en resulte des plaies plus ou moins douloureuses et pouvant s'aggraver par l'introduction de döhris de graminees. Ensuite apparaissent dessymptomes generaux. L'animal degoilte refuse les aliments solides et liquides; il est triste, abattu, maigrit beaueoup, prend une demarche chancelante, et sa faiblesse pent devenir assez grande pour causer la mort. G'est ce qu'a observe M. Forthomme, lequel, ayant faitl'autopsie d'animaux morts sans cause apparente, trouva des bsemopis en abondance dans la trachee, le larynx, le pharynx et le fond des narines.
11 faut ici remarquer qua I'luemopis no s'attache presque jamais sur 1c tegument externe, et, quand cela arrive, il n'y a aueun danger; car, parson appareil buccal, il ne peut inciser la peau des grands mammifercs. Mais il pout fort bien, conime l'a fait obser-
gt; Correspondance, etc. do F. de Feucre, 1811, t. IV, p. 133. - Hecueil Je Medecineveterinaite, 1827, t. IV, p. 202. :i Ibid., p. 220.
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h'Cinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OMISSION DU s.vm;.
vor avec raison M. Lomichol, veterinaire militairc, dans un mamp;noire presente ü la Sociölc ccntralo ', simplanter sur les nmcjucuses qui offrcnl assez de niollossc pour elre cntamees par leurs sucoirs, et ccci explique parfaitement poarqaoi les hsemopis s'atlachont dans la bouche et los autrcs cavites naturelles de preference aux parties exleiicures du corps.
Le premier moyen pour mettre les grands quadruples ä l'abri do ce danger serait de purger des luemopis les caux qui les contiennent, dans lesquelles ils so roproduisent rapidement, et ou il nest pas toujours facile de les aperccvoir, malgre la plus grande attention, k cause de leur pelitesse. Pour en debarrasser les caux, on a essayo les toiles do lin, les toiles metalliques; mais ce sont lä des obstacles insuffisants, surtout pour les sangsues jeunes qui les franchissent facilement. M. Lemichel a eu plus de succes en essayant dc placer, dans lesbassins, des anguilles, des cyprins dores qui, se nourrissant de ces annelides a tons les ages, les firent entieremenl disparaitre. II en conclut quo tous les poissons capables de r6sister, par la durete de leur peau, ä l'attaque de 1'haemopis conviendraient egalemciit.
Lorsque I'hcemopis a penetre dans les cavites naturelles des ani-inaux, il Importe ile les en debarrasser au plus vite; et, pour ccla, on a depuis longtcmps propose des moyens divers. Doja Columelle rcconnnaudail, si on nepouvait prcndre les sangsues avec les doigts, de faire couler par-dessus , au moyen d'un tube assez long, de l'huile chaude, ou de faire penctrer dans la bouche et les narines de la fumeo de punaises brülees. Les auteurs espagnols conscillcnt ces monies moyens et d'aulres analogues. Ainsi, ils indiqaent encore Temploi des poudres de feuilles dessechees de trocne, de garou, de figuier; du vert-de-gris, du sei marin; on met ces matiercs dans une canne creuse et on les souffle sur les sangsues, ce qui les fait tomber. La decoction de tabac, l'eau saturöe de sei marin, l'eau vinaigree, sont aussi fort employees. On introduit ces liquides, seit par injection h l'aidc d'unc seringue, soit en se servant d'un petit baton qu'on garnit d'eloupes ou de linge ä l'une de ses exlremites, et qu'on imbibe dans la dissolution avec laquelle on touche l'hsemopis. L'n autre moyen plus commode et plus efficace consiste ä extraire directemcnt la sangsue avec la main. On se sort pour cela dc pinces
gt; lieeueil de Mid. veler., 1852. t. WIX, Bull, de la So,-., p. 154.
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SANGSÜES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 577
ä dissöquer, de pinces ä anneaux , ou plus simplement des doigts; mais il faul alors les euvelopper d'un linge, car les doigts uns glisseraient sur la peau gluanle de l'annölide. Pour le detacher, on le prend le plus pres possible de la löte el on evite de lirer violem-ment; saus quoi la sangsue, lenanl Ires-fortement ä la muqueuse, pourrail etre rompue, et la löte resterait implantee. C'est le disque baccal alors qui restesur la plaie, d'oü il ue tombequedifficilement, et maintient la doulenr, l'irritation. On evile eel inconvenient en tirant seuleiucnt, apres avoir saisi la sangsue pres de la beuche, de inanieiv a la fatiguer saus la rompre. On atteuue de la Sorte gra-duellement sa force d'implantation, et eile Unit parse detacher cVelle-möme. Gelte operation cause n6ccssairement quelques dou-leurs a Faniuial mordu par I'lisemopis ; eile est de plus suivie d'une lagere hdraorrhagie, mais qui n'offre aucune gravitö; en tous cas, on l'arr^te lacilement par quehpies injections viuaigrees.
Pour faire tomber les haraopis fixi's dans les nascaux , M. l'or-thomme a provoque rebrouement par l'insufflation dans le nez de poudres irritantes, par des fumigations de chlore dans les ecuries, et de cette maniere il a pu reussir a les detacher; mais il faut tMre reserve sur l'emploi de ces moyens, propres a occasionner des irri­tations persistanles dans les voies respiratoires.
Si les hajinopis avaienl penetre plus avant, dans rarriere-houche, dans l'oesophage, conime on no pourrail agir directemeut, il faudrait ilonner en abondance des breuvages d'eau salee ou d'eau vinaigr^e. Ou emploierait ces meines liquides en lavements, en injections, si les sangsues avaient penetre dans le rectum, dans le vagin, etc., en y joignant, s'il etail possible , l'extraclion directe avec la main.
Quand les hsemopis sont eliniines, il ne reste qua prendre sein des piqüres, pour en favoriser la cicatrisation. On a recours a des injections, a des gargarismes; on surveille surtoul les plaies de la bouche, afiu d'emp6cher que des barbes d'orge , des balles d'avoine, en s'y introduisant, ne determinenl des plaies plus profondes , plus graves et pouvant degenerer en abces, comme Fa observe J.-B-G. Rodet. Outre ces soins, si I'animal a souffert de la presence de riia'uiopis, s'il a maigri, il faul s'occuper de le retablir par de bons aliments el des solas hygieniques convcnables.
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AKT. VII.
^CCIDKNTS POLVANT SORVENIB A LA SUITE DE I.A SAICNtr.
Les accidents Ics plus divers, quelques-UDS sans importance, les untres d'une extreme gravity, peuvenl survenir ii la suite de la sai-gnee et aller jus(|u'ii metlre en danger les jours du sujet. Par leur frequence, par les circonslances nombreuses cjui les font nailre, plus que beaucoup d'aulres cas pathologiques, ils peuvent compro-mettre la pratique du veterinaire; e'est pourquoi il nous paralt ulile
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d'eludier avec quelque detail les principaux. d'enlre eux. Les acci­dents que nous avons ii signaler sent :
La saignee blanche et la saignee baveuse ;
La blessure des organes voisins non vasculaires;
Le thruinbus;
La piqüre di' la carotide;
L'ontree de lair dans les veines.
11 en esl quelques autres, tels que la douleur ])rüduite par la lesion des filets nerveux, la syncope, Virysipele, Vangiioleucite, etc.; jtinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;mais ils s'observent ä pen pres exclusivement sur l'homme, el ne
doivent pas par consequent nous arröter.
V 1. — Saignee blanche et saignee baveuse.
On connait la saignee Manche ou manquee, et la saignee baveuse on imparfaile (voy. p. i~)), qui proviennent Tune et l'autre des meraes causes. Ces causes peuvent dependre :
1deg; De la disposition des parlies. — Ainsi, une veine petite, pro-fonde, pen saillante, ayant cause erreur sur sa situation ct fait mal placer 1'instruraent ; une veine plongee dans un tissu cellnlaire abon-dant et lache, ce qui la rend roulante ct capable de lacileinent dchapper ä linsti'innenl ; un mouvement intempestif de 1'animal au moment de la piqure, sonl des circonslances propres a favoriser une saignee blanche ou baveuse.
2deg; Dc l-Operateur. —Cela arrive quand il fait tine ouvcrlure trop etroite, ayant employe une flamme ou une lancette trop petite, ou bien ayant donne un coup trop faiblesurla flamme; ou encore si, so servanl de la lancelte, il s'esl bornö ä faire une simple ponction, sans
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BLESäUnE DE LA TRACHKE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 579
In prolonger par une incision. Alurs, ou le sang necoule jjas, ou lepeu ()ui sechiippe se Iransforme on un coagulum qui obslrae la plaie, el arröle completement le mince jet de sang qui commen^ait a parailre. II faul dans cp cas, ou agrandir l'ouverlure avec la lancelle, ou bien donner un nouveau coup de (lamme dans la mime ouverlure, ou, mieux encore, former lout-a-fait la plaie et praliqueräla veine une autre ouverlure de la grandeur voulue.
Quelquefois, la saignee est man(|u6e par dcfaut de rapport cntre l'ouverlure de la veine et celle de la peau, soll parce quVm a tendu inegalement la peau, soll parce qu'on a derange l'animal apres avoir ouverl le vaisseau. Alors le sang, force de suivre un trajet sinueux, s'infiltre dans le tissu cellulairo voisin ou cosse decoulor. On reme-dieäcet accident eu repla^ant lesdeux ouverluresen regard par une position convenable donnee au corps, ou par une traction moinen-taneede la peau. Si cela ne suffit pas, on fait une autre saignee, apres avoir fermö la premiere.
J 2. — Blessure des organes non vasoulairei.
Nous passons sous silence la simple piqAre, avec la flamme ou la lancelle, des os, des tendons, des muscles, des nerfs que l'instru-ment pcut roncontrer au voisinage des vaisseaux ; ce soul dos acci­dents sans importance qui ne reclamont pas liahituollomenl de soins particuliors. Nous nous hornerons a signaler, comme pouvant offrir parfois de la gravite, la blessure de la trachee el la blessure des muscles coccygiens.
ilaquo; Itlessuri' de la trachte. — On peul blosser la tra­chee avec la dämme quand on saigne on s'aidanl de la corde, quand on fait contre-appui du cote oppose; enfin, loules les fois qu'on fait penelror la flamme au-dela de la limile convenable pour Topei-ation reguliere, quo cesoil par inadverlance ou par suite de la disposition anormale des parlies. En cecas, on transperce on mime temps la jugulaire; mais laccidenl n'est serioux que si le lube carlilaginoux ost ouverl; car alors le sang qui s'echappe par Touverture interne de la jugulaire passe dans la tracliee el nuit a la fonctiou respi-raloire. Ajoulons quo c'esl la un fail excessivemenl rare, vu la dil'ficultö qu'a le saug ä secoulor par la plaie prolbnde de la veine. Si le oas so preseulail, on reconnailrait I'accident a la quantite moindre du sang s'ecoulanl au-dehors, ä In suffocalion du sujet.
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580nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; [-MISSION DU SANG.
au sans üuanl des naseaux ; l'animal serait alors on danger de raort. On verrait le s;in^ cl l'air se repandre dans le tissu cellulaire avoisinant la plaic , l'emphyseme se developpor , et Ton n'aurail plus d'autre inoyen d'arröter ces phenomenes alarmants iiuc la ligature de la veine au-dessus de la plaie, et la mise de l'animal a un repos eomplet. La plaie de la traehee , reduite ainsi ä Tetal sim­ple, guerirait ensuite sans difficult^.
Ä0 lllessiirp des musolos coeej^ieMS. — Get accident, qu'on observe particulierement dans l'espece bovine, cst tres-1're-quent, par suite du procedö generalcnient adoptc pour la saignee ii la queue. Dans cette operation, on se le rappelle, au lieu de se bor-ner äouvrir l'arlere coecygienne, on ['incise en travers en inline temps que les muscles voisins; de la sortc, on pent atteindre a la fois les parties osseuses el ligamenteuscs, si on agil sans precau­tion, et produire des plaies parfois fort graves, des fistules et mfime la chute de la queue, comme I'ont observe beaucoup de praliciens, 11 reste alors des fistules persistantes tres-difficiles ä guerir.
Un pareil accident n'a besoin que d'etre signale pour 6tre cvile ; quand il apparatt, on le soutnet au traiteincnt ordinaire des plaies avce fistules: pansements compressifs, injections astringentes, cau­terisation par le feu , etc.
V 3. ~ TUrumbus.
1deg; Dt'tinition, division du tlinutiltus. — Le thrumbus. appele encore thrombus, (romlmste (Lafosse), mal desaignie, est I'accident qui survient le plus fröquemment ä la suite de la saignee.
11 est particulier a la phlebotomie, et consiste en un epanchement du sang echapjie de rouverture du vaisseau dans le tissu cellulaire ([ui se trouve enlre la peau et la veine. Get accident peut nailre de toute blessure accidenteHe faite a unc veine ; inais c'est ii la suite de
! la saignee qu'on a le plus ordinairement occasion de l'observer. Jus(|u'ä present, la signification du mot thrumbus nquot;a pas etc par-faitement detcrminee dans le langage palhologique. On l'a appliquä, soil uniquement a repanchement sanguin sous-cutane, qui en cst la forme primitive, soil ii l'ensemble des alterations consccutives, y compris I'obliteration el la perte de la veine, qui apparaissent dans quelques circonstances. De ces deux acceplions, la premiere est trop reslreinte; la seconde, tiop etendue. Pour ^taJjlir une definition
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THRB5IBI S,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;581
ralionnelle du Ihrumbus, il coavient de laisser toul-ä-fait apart l'affeclion propre du vaisseau qui vient parfois corapliquer I'accident primilif, et de considorer, comine constiluant le Ihrumbus verita­ble, la tumeur extra-vasculaire provenant de r^pancbement du sang d'uneveine, sous quelque etat et dans quelque periode qu'elle se presente. Les sympldmes, laiiatomie pathologique et le mode de traitenient consacrent dgalement cette distinction.
Le thrumbus peut se developper pendant ou immediatement apres la saign^e, ou seulement au bout de quelque temps, deux ou trois jours par oxcnipie. Dans le premier cas, le thrumbus est immediat; dans le second , conseculif; et cette distinction est surtout impor-tante a faire pour l'etude des causes et des methodes curatives dc cette affection.
quot;o Causes. — Dans one maladie comme le thrumbus, qui sur-vicnt toujours accidentellement, l'ötude des causes est le point osscntiel; car e'est par leur connaissance exacte qu'on peut se incllre en mesure d'eviter I'accident. Nous croyons done devoir nous y nrnMer quelques instants, Comme la plupart des maladies, le thrumbus est soumis ä des causes predisposantes et a des causes di''terminanles.
I. Cmiscs predisposantes. — La laxitc des lissus, en gdneral, l'abondance du lissu cellulaire sous-cutan6, sent les premieres con­ditions favorablcs ä l'öpanchement du sang hers de ses voies natu­relles. Ensuite, lout ce qui contribue ä ralentir le cours du sang dans les veines peut devenir cause de thrumbus. En premiere ligne, on doit noter, comme pouvant donner ce resultat, la disposition memo du vaisseau. Ainsi, les veines dans lesquelles le sang circule horizontalement, ou en snivant un Irajet ascendant, sent beaucoup plus exposees aux thrumbus que celles dans lesquelles la marche du sang est descendanto, el par cela m^me beaucoup plus rapide. C'est pourquoi on observe presquc constamment le thrumbus apres la saignfo ä la superficielle thoracique, a la saphene, ;i la eephalique et aux autres veines des membres, dans lesquelles le sang, pro-gressant centre sa pesanteur, ne manque pas de s'echapper latera-lement aussilot qu'il rencontre une ouverture: tandis qu'ä la jugu-laire, ou le sang entrainlaquo; par son poids dans son cours natural n'a aucune tendance a sortir du vaisseau, le thrumbus est l'exccption et n'apparait que sous I'inQuence d'actions exterieures plus ou moins energiques. Toutefois, comme. la jugulaire est la veine ä laquelle on
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58quot;Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; KMISSIOX DU SAM..
saigne le plus souvent U-s animaus domcsliques , et qu'en outre eile sit%o h l'une dos regions tin corps les plus exposees h ['influence des causes exterieures, 11 n'est pas eloinuinl que, dans la pratique, ce soil sur celte veine qu'on observe le plus souvent cot accident.
On a reinarque que, parmi les grands quadrupedes, le tbrumbus se manifeste beaucoup plus frequemment chez les solipedes (pie dans I'espece bovine, et Ton a eherche ä expliquer eela par les differences de volume, de dilalabilile, de proprieles vitales des parties. Nous ferons observer a cet 6gard quo, si les differences signalees devaient t^tre prises en consideration, dies devraient produire un resultat lout contraire; car il est aise do voir , par exemple, que chez le ija^uf, ou la jugulaire est plus horizontale, entourt'ie d'uno grande (juanlite de tissu cellulaire, le thrumbus devrait se manifester beau-coup plus frequemment que chez le clieval. La seule raison de cette difference , e'est que le cheval est expose prescpie incessamment ä des causes deterniinantcs du thrumbus. auxquelles le boeuf est tou-jours soustrait par la nature de ses travaux el son mode d'attelage.
Parmi les causes predisposantes du thrumbus, il Importe encore de signaler l'etat du sang. Ainsi, quand ce liquide est altere , et pro-senle cet etat particulier de lluidite produit par la diminution de ses principes constiluants. et notamment des globules, elal dans lequel il a une extreme tendance a se repandre dans les tissus, ä provoquer des hemorrhagics passives, le thrumbus apparait pres-que inevitablement, ä quelque veine que Ton saigne et malgre tou-tes les precautions possibles: car le sang alors, outre sa lluidite qui I'entraine si faeilement hors de ses voies naturelles, n'a plus les pro­prieles necessaires pour determiner la prompte cicatrisation de la blessure veineuse, et cetle ouverture, restant beante, lui livre pas­sage beaucoup plus longtemps. C'est pourquoi on voit les thrumbus survenir avec tant do facilite chez les animaux affaiblis, anemiques, chez les jeunes chevaux (|ui out souffert de la gourme; en un mot, chez tous les sujets debilitcs par une cause quelconque.
II. Causes deterniinantcs. — Ces causes sont de deux ordres : cclles qui produisent le thrumbus immediat et celles du thrombus consecutif.
Causes du thrumbus immediat. — Ce sont d'abord toutes celles qui font obstacle au facile ecoulement du sang par I'ouverture cula-nee et pouvant produire une saignee blanche ou baveuse, tolles que : — Touverture (rop petite do la peau, par usage dim instru-
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Tlllll Mill S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.'|S 1
menl defectueux, ou par tnaladresse; — le tnanque de rapporl enlre la blessure de la peau et cello de la veine, soil par deplaco-nu'nl de lu peau devant le vaisseau, soil par defaut de parallelismc enlre les ouverlures, comme il arrive frequemmeal quand on fait la saignee en plusieurs temps. En second lieu, le thrumbus pent etre produit, dit-on, quand on transperce la veine dc part en part, soil en se servant d'une llamme trop longue, soit en frappant trop fort; caralors le sang sort par deux ouvertures a lafois. Mais M. Renault s'est assure, par plusieurs dissections, qua Ion peut atteindrc la paroi profonde de la veine sans qu'il en resulle tie thrumbus, ct c'est aujüurdquot;liui un fait acquis. On determine plus facilenient le tlirumbus si, en appliquant lepingle, on souleve el liraille pendant un certain temps la peau, de maniere a laisser , enlre le leyutnenl el la veine , un espace libre oü le saug puisse s'epancher.
Causes du thrumbus cunsecutif. — Ces causes dependent beau-coup moins de l'operaleur que les preeedentes, quoiqu'il soit vrai de dire qu'il no tient encore qua lui la plupart du temps de les eviter. La plus frequente de ces causes esl le frottement quo 1'ani-mal exerce conlre la partie malade, frottement qui peut etre solli-cile par diverses circonstances: — par un lil trop serre aulour do I'epingle el determinant une mortification el une demangeaison locale plus ou moins intense, — par Tirritation resultant de l'emploi d'une Qamme malpropre ou des tiraillements de polls produits parle sang qu'on laisse dessecher sur la plaie, — par l'existence de maladies cutanees accompagntesdepruritdansla region de I'encolure, etc. Dans tousces cas, ou l'aniinal cherche ä se gratter avee un membre posle-rieur, ou bien il se frolic conlre I'auge, conlre les separations de stalle, sur sa longe, en un mot, sur lous les corps a sa porlee, ce qui detruil le travail de cicatrisation de la veine el force le sang ä sorlirde nouveau du vaisseau ; mais la plaie culanee elanl alors fermee, lesang resle sous la peau el le thrumbus se forme. 11 en arrive autant sur les chevaux de trail alleles, par l'action des rones, si le conducteur n'y veille pas avec soin. Et, dans lous ces cas, le tbrumbus esl d'autanl plus imminent que 1'on a laisse ä la suture un fil ou un crin Irop long et pouvant se prendre aux corps environnanls.
Apres le frottement, c'est la compression de la veine qui agit le plus sou vent clans la production du thrumbus. Elle a lieu quand on fail travailler I'animal trop t6t, avant que la plaie de la jugu-lairc ait eu le temps de se cicalriser; alors le collier comprimc
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j84nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ujiissios hi; sakg.
inferieurement la veine el f.iit reOuer le sang qui s'echappe par I'ouverlure, La saign^e so rouvre encore plus facilement si le colliei-est court el elroil. on si I'anitnal porte unebricole (iui remonle trop haut et appuie sur le hovd inferieur de 1'encolure. Une auge trop profonde, dont le bord porte sur la Inicliee, exerce ^galement une compression nuisibie en pareil eas.
Vicnnent ensuilo les grands mouvemmts que I'animal pent exe-cuter dans plusieurs circonstances; par exemplc, quand on le laisse lihre au pftlurage; il est alors oblige de tenir la letc basso pour prendre I'herbe, el le sang de la jugulaire, tendant par sen poids ä doscendre vers la tele, fait effort sur la plaie de la saignöe et l'ouvre si olio n'est pas suffisammeat cicatrisee. Cela arrive encore quand le cheval est attache au ratelier avec une longo trop iongue Ini pennettant d'aller prendre le fourrage jusqu'a lerre, ou bien d'etendre rencoluro do cote, position forcoo qui I'ait ogalcniont jaillir le sang do la veine. Une loux forte, repetöo, quinteuse, provenant d'une bronchile ou do loule autro cause, pout encore produire un thrumbus consecutif, en determinant, par- l'irapulsion donnöo a la circulation, un reflux saccado du sang dans la veine.
Cos causes no sonl pas les seules qui puissent determiner le thrumbus; car on le voit quelquefois apparaltrc sans qu'on puisse ratlribuer a I'une ou a I'aulre d'enlre elles. 11 so montre ainsi dix, quinze, vingt jours apres roperation, et sa gravitö est d'autant plus grande qu'on n'a pas, pour lo comhattro, la ressource de pouvoir faire disparaitre une cause qu'on ignore. Ku pareil eas, no pourrait-on pas attribuer le developpemcnl du thrumbus ä la situation dc I'ouverlure par rapport ä I'une dos valvules de la jugulaire'.' Döjä precedcmnient ( v. pag. 484) nous avous fait entrevoir le role (pic jouenl les valvules dans la pr iduction de raccident que nous etu-dions, et nous avons donno, comme regie, qu'il importait, quand on le pouvait, pour öviler le thrumbus, de porter la flamme au-dessus et non au-dessous do cos valvules.
Los valvules, on effet, out pour usage, dans toutos les veines du corps, d'aider le cours du saug marcbanl de la poripherie au centre; olios sent, pour cela, disposöcs do nianiere a ce quo le sang no puisse rotrogradcr. Aussi, lorsqu'une impulsion quelconque repousse le sang du occur vors los e\treinitös des vaisseaux , elles s'ouvrent, so dcveloppent, ferment completement le canal vascu-laire, el le sang rotonu rcprend son conrs normal. .\ la jugulaire,
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THRUMBL'S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; äSÖ
les valvules renoplissent, comme partout, cci ofGce; dies s'oppo-senl au retour du sang vors la tc^to. [.our influence esl done nulle dans les circonstances normales, le sang n'ayant qu'a suivre I'im-pulsion de sa pcsanteur pour so renilre an coeur.
Mais qu'on suppose tuaiutenant une action quelconque tendanf ä eontrarier 1c cours regulier du sang, a le repousser vers la UMc; aussilot l'impulsion de la colonne lluide fait ouvrirla valvule, lesang est retenu el reprend son cours si le vaisseau cst intact. Mais si, immediatement au-dessous de la valvule, la veine offre une Ouver­türe, le sang, sollicitc par 1'iiupulsion reagissante qu'il doit ä la rencontre de la valvule, s'cchappe a travers cette ouverture, par im effet tout-ä-fait analogue a celui qui se produil dans le belier hydraulique, et avec une force dont on pent so faire une idee en connaissant la puissance d'aclion de 1'iustrument que nous venous dc nommer. Le moindre effort, le plus leger obstacle au cours du sang, suffisent pour produire cot effetquand la cicatrice n'est pas entierement consolidee.
Voilä comment des thrumbus se produisent sans qu'on puisse, au premier abord, en dire la cause. Quelques jours so sont passes apres l'opöraüon sans amener aucun accident; la plaie cutanee est cicatrisee, et, croyant la guerison aclievc-e, on rend l'animal ä sa liberte et a son travail. Mais l'action du collier, la pressiou du cou sur la mangeoire. le port de la töte vers le sol et d'aulrcs causes encore determinent de nouveau un reflux de sang plus ou moins energique, et ce reflux, qui, en pareil cas, serait absolutnent sans dangers! la cicatrice veineuse etait au-dessus d'unc valvule, sufflra, au contraire, pour la dechirer et l'ouvrir de nouveau, si eile esl situee au-dessous. Go sont toutes les causes prciuierement signalees ijui, au moment ou Ton pouvait les supposer sans action, agisscnl do nouveau, et encore longtemps a[ires I'operalion, se trouvant favo-risees par une disposition toute particuliere des parties.
Ce qui nous prouve, d'ailleurs, qu'il en est ainsi, e'est qu'ayant clicrche a produire artiliciellement des thrumbus sur des sujets d'expdrience, en comprimant la veine el en lirant la peau sur I'ouverture, nous n'avons jamais pu parvenir ä produire un epan-ehement notable de sang lorsquenous saignions au-dessus d'une val­vule, tandis quo nous y arrivions facilement en saignant au-dessous.
On conceit maintenant que celte mt^me cause, qui agit si eflicace-ment quand la plaie esl consolidee, doll avoir une action bien plus
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r)8t'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION Hl SAM,.
piiiss.'inti1 qiuirul In plaie ost r6cente el quo I'ouverlure veineuse ost encore libre. La saignde au-dessous d'uno valvule devient alors une cause gen^rale d'afigravation qui pent s'ajouter h l'effet de toules les autres pour produire le thrumbus et en accroitre d'aulant le danger. II itnporte done beaucoup d'en tenir compte.
Relativem en f ii I'inQuence des valvules dans la formation du thrumbus, il est une opinion assez gönöralement adoptöe el cpii paralt duo a Lafosse, c'est que la lesion do ces valvules est une des causes determinantes de I'accident. Cello opinion, donl on ne donne pas la raison, a etö jugee experimenlalement par M. Hertwig ', qui a, sur plusieurs chevaux, pratique la saignee sur les valvules meines et a obtenu la guerison aussi facilement quo dans les cas ordinaires. Les valvules se cicatriserent ou reslerent soparoes, mais sans que leur division ait produit le moindre accident. C'est ce qu'on ponvait prevoir, d'apres ce quo nous avonsdit plus haut; on effet, la section des valvules, loin do favoriser le thrumbus, doit, an conlraire, s'opposer ä sa formation, puisque celte section detruit ['obstacle au cours du sang qui est la principale cause de I'accident.
ii0 Symptömes. Caracteres raquo;iiasomüiucs. Tcrmi-naisons. — Les symptdmes du thrumbus sent uniquement locaux et se rcsument en une tumour plusou moins volumineuse conslituce par le sang accunmle sous la peau ä I'ouverturo do la saignee. A quelque moment quelle apparaisse, celte tumeur est d'abord cir-conscrite. arrondie,molle, un pen elaslique; plus lard, eile devient dure, resistante, mais sans qu'on y trouve une chaleur ni une dou-leur bien prononcoes. Dans certains cas, eile presento rasped d'un engorgement oedemateux , un pen diffus; c'est ce qui arrive surloul quand eile survient par suite de frottements roileres.
Dans les cas les plus simples, cello tumeur n'a qu'une dureo Ires-courle; eile commence a diminuer au bout de deu\ ou trois jours, puis finit par disparattre. D'autrefois eile persiste, et, dans ce cas, il est rare qu'elle reste longlemps slalionnaire ; eile tend pluldt ii s'accroitre et en inline temps change do caractere. D'indolonle qu'elle olait, la tumefaction devient chaude, renitente, douloureuse, prend un aspect pblegmoneux; parfois des heniorrhagies plus ou moins abondantes surviennenl et contribuent ä aggraver la situation. C'est le terme extreme du thrumbus compatible encore avec une leiini-
1 Mmjniin für die gtiainmie Thierheilkunde, 1810.
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rum mbus.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;j87
luiison heureuse, c'est-a-diro avec la conservation iln trajel du vaisseau. S'il ne so r^sout \)raquo;s alors, les symplömes s'aiigfavenl avec rnpidilc; la tumefaction s'accroit par la partie sup^ricure, gagne la rö^ioa parotidienne, Unit iiumiu- par s'etenclro jusquii la face; on inline temps, I'on pout sentir dans le trajel de la juuulaiiv, sous la peau, un cordon dur et volumineux. Dans ce oas, le Ihrumbus so trouve coni[)lic]u6 do celte affection de la veine connue sous le nom de phUbile et caractörisöe par la formation, dans rintorieur du vais­seau, d'un caillot obturateur arrötanl le cours du san;.'. La raideur de l'oneolure et des rnouvoments, des syraptömes febriles genoraux accompagnent cotto pblebite que nous etudiorons plus tard en traitant des operations qui se pratiquenl sur los vaisseaux.
Le thrumbus simple, sans complication de pblebite, n'est constitue, h son debut, que par un caillot de sang inaintenu par los lames du tissu cellulaire dans lesquelles il s'ost forme. Co caillot onsuite se res-serre, prend une forme globuleuse; le tissu cellulaire qui l'entoure se condense et im forme une sorte d'enveloppefibreusequi le ruaintiont ä la maniered'uo kysle. Lo caillot esl isole, tient seulement a la veine par un pedicule correspondant a l'ouverlure du vaisseau, et prä­sente lui-rn^mo a son interiour une partie qui roste tlnido asso/. longtemps, et dont la coagulation nes'acheve fpio par la diminution successive do la tumour. Sur un sujet attoint do thrundius, morl cinq jours apres la saignee, nous avons vu ce caillot presenter uno sorte do poche tapiss6e d'une polite membrane organis^e elcomrau-niquanl par la blessure du vaisseau avec linteriour do celui-ci.
Lorsqu'il y a phlebite, le caillot constitulif du thrumbus ne roste pas isolö do la veine, comme dans le cas precedent. Alors, au lieu de so condenser et de se resoudro, il s'etend autour du vaisseau el conlracte, avec ce dernier, une adberonce tros-intime due ä l'orga-nisation d'une lymphe plaslique que les progres dc rinllammation font naltre autour de la veine et du caillot.
Le thrumbus peut se terminerde differentes manieres. Quand il esl recent el resulte seulement d'une operation mal execulee ou do toute autre cause accidenlelle, il est sans gravile else lermine . non pas par resolution, comme on le dit yonoralomenl, mais par absorption. Cost le cas le plus beureux ; la veine conserve son cali­bre normal sans aucune alteration. Lorsque le thrumbus a pris un o.iraclore inllammatoiro, phlegmoneux, queI'engorgemenl a döpasst'-los limitos primitivement marquees par repaucliomeut sanguin , on
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588nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Emission ni: sang.
])cnit quelquefois, ä l'aide de moyens convenables, en obtenir la resolution-, miiis c'cst cxcoptionncl. La lerminaison qa'oD oblient le plus souvent alors cst la suppuration. Si I'abces est superficial, sul-fisamment circonscrit, non Gsluleux, la terminaison est encore hcu-reuse; car, I'abces ^tanl ouvert, la plaie i)eiil se cicatriser sans amener roblilöration de la veine. .Mais si la suppuration atteint la voine, la plilebite appnrait, el la terminaison cst des plus graves. Cocaine tous les phlegmons, le thrumbus phlegmoneux pcul encore se lerminer par gangrene, lorsqu'il so trouve e\[)os6 ä toutes les causes propres a faire nailre unc inflaonmation tres-intense; par induration , passage a Vital chronique, quand la suppuration cessc sans amener la guerison. Enfin,Ie thrumbus peut se terminer par la phlehilc, caraclerisee par les symptoraes alarmants indiqu6s plus haul, et de plus par la reouverture de la plaie qui se transforme en fistule et laisse eehapper, des le debut, une plus ou moins grande quantity de sang. Ge dernier Symptome, rhemorrhagie, qui, tres-legere, est sans danger, conslitue un des symptomes precurseurs les jjIus certains de la phlebite, quand eile se renouvelle avec frequence.
4deg; Traitement. — Lorsque le thrumbus est recent, qu'il se soil forme pendant la saignee ou quelque temps apres, la premiere chose est d'en favoriser relimination par les voies absorbantes , ce que nous pourrions appeler la resolution primitive. Pour cela, on a recours babituellement aux lotions r6frlgeranles et astringentes sur la tumeur; ce moyen est inutile et m^me conlraire au butqu'on se propose, ear le froid , au lieu d'y aider, s'oppose ä la coagulation do la fibrine, et ne fail que rctarder la formation du caillot, On s'abstiendra egalemenl de I'dTiploi des astringents, sei marin, can vinaigree, sulfate de fer, etc., dont I'utilite, en eetle circonstance, e.sl au moins problematique.
La seule chose ii faire alors, c'est de laisser le sujet eompletemenl au repos, en le mettant avec le plus grand soin ä l'abri de toutes les causes occasionnelles de thrumbus plus haut signalees; en I'atta-ehant court a deux longes; en eloigrnvnt de son voisinage tous les corps auxquels il pourrait se frotter; on cherchanl, s'il est possi­ble, ä obtenir la gueiison des affections etrangeres produisant des deniangeaisons, etc. Si le thrumbus survienl pendant la saignee , on arrete I'opcration, on cesse de cornprimer la veine entre son Ouver­türe et le coeur, et on ferme la plaie. En outre, on peut exereer mu- la tumeur sanguine line legere compression qui divise lo sang
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TIIRUMBl'S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; r)89
et en lacilite 1'absorplion. Cette compression esl facile ä quelques veines des membres, ii la superficielle thoracique, ä la sous-cuta-nee abdominale de l'espece bovine, et ä toules celles, en un mot, qui reposont sur un point d'appui solide. On I'exerce ii I'aide dune pelote d'cloupe et de deux ou trois lours d'une bände d'une longueur appropriee. A la jugulaire, cette compression offre plus de difficulte; Dependant, eile est encore possible avec des tours de bände multiplies et unc pelote suffisamment volumineuse; mais il faut une surveil­lance plus attentive pour remedier aux derangements faciles et fre­quents qu'eprouve ce bandage. On pcul d'ailieurs, avant de l'appliquer, exercer avec les doigls, sur la turaeur, une compres­sion bilaterale moderee, de maniere a pousser le sang vers I'lncision de la peau. On vide ainsi partiellement le sac que Icpaneheinent sanguin s'est creuse dans le tissu cellulaire.
On pent de la sorte faire disparaitre un thrumbus en deux ou trois jours. S'il persislait, ou si Ion avail ete appele trop tard, el que linllammaliun eut commence ä parailre, ces moyens simples ne suffiraient plus. 11 ne serait pas raisonnable toutefois, en pared eas, ainsi que le conseille II. d'Arboval, de recourir ii la methode anti-phlogistique pure ; saignee ä la jugulaire opposee , cataplastnes emollients, regime delayant, etc. II vaut inlinimenl mieux tenter la resolution par le vesicatoire. Ce moycn, dil M. Key ', est prefera­ble sous tous les rapports, h lei point qu'on est emerveille de la prompte guerison qui en resulte; et, dans le thrumbus recent, ses effets sent a peu pres infaillibles. Avant de faire cette application, on rase le poll, puis on met une couche de vesicatoire; le lendemain on en met une aiitre, sans enleverla precedente; et plus tard meine une Iroisieme, si les deux premieres n'ont pasproduit un effet süffisant.
Decctle maniere, on pent delerminer la resolution du thrumbus en hull ou dix jours. Cette resolution est possible lors mamp;ne que I'epan-chemcnt esl ancien el a deja acquis unc certaine durcle. Elle est surtoul facile si la veine n'est pas oblileree et s'il ne so produit pas d'hömorrhagie. Le vesicatoire agil connne un resolutif direct , et par raclivito qu'il donne a la fonction des vaisseaux absorbants.
A defaut du vesicatoire ordinaire, on pent faire usage du melange Vesicant produit par le sublime corrosif el la terebenlhine; mais il a moins d'efficacile.
1 Journal de Midecine velerinaire, tic Lynn. ISis. t IV. p. 3i0.
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ÜSJUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OMISSION DL SAM;.
L'imporlanl, dans ce Iraitemünl, c'esl de tcnir l'animal convena-blement attach^, a deux longes, dans une stalle, aulant pour s'op-poser aux frollemeats que pour etnpamp;cher le sujel d'enlever le vcsi -caloire, el parce ijue dans ce cas, comme toujours, le repos absolu
esl de toule necessile. pour la iiucrison.
Quand la tumeur s'abcede, on se borne a l'ouvrir, si le foyer est sujuifieiel, avec le bislouri ou une poinlede feu, el on fait im pan-sement simple. Si la suppuration alteint la veine, cela rentre dans le trailetnent de la phlebite. La gangrene est combattue par les moyens usiles conlre cet etat morbide: debridement, cauterisation, applications emollientes, anli-septiques , etc.
S'ilsurvient des heraorrhagics,on lesarr^te d'abord en appliquant une ou plusieurs 6pingles; si cela ne suffit pas, on exerce la com­pression ä l'aide d'un plumnsseau applique sur la plaie et d'unecom-presse; ou bien on applique un caulere olivaire, chauffö a hlanc , sur la plaie. Si l'hemorrhagie persiste, le mal a eliaugo de caractere : le thrunibus est deveiui phlebite, ctal morbide dont l'etude nous fouroira l'occasioa de completer les details qui ne peuvent figurer ici.
J 4. — Piqüre de la carotide.
1deg; Sur la iraquo;i(|urlt;gt; des arteres en g^n^ral. — La piqüre
des arteres, et particulierement de la carotide, esl un accident qui aecompagne assez frequemraent la pratique de la saignee, et qui nquot;a pourtant ele signale qu'ä une epoque toute recente dans la pra­tique v^lerinaire. Ce l'ut Favre (de Geneve) qui, eu rapportantun cas par lui observe pour la premiere fois, appela I'attenlion sur cet accident. Jusqu'alors aucun auteur, ni hippiatre, ni velerinaire, n'en avail parle, soil (pi'on l'eöl confondu avec le thrumbus, soil qu'on ne I'eut pas suffisamment observe el etudie Malgr^ ce silence desauteurs, onn'ignorail pas (iiu^ cet accident put se produire; on le connaissait par tradition, el, I'appreciant par analogic avec ce (jui se passe chez I'homme, on le croyait tres-redoutable, presque neces-sairemont mortel. Nous verrons lout-ä-l'heure cequ'il faut penser de ce danger suppose.
Los arteres peuvent 6tre atlointes do plusieurs mnnieres dans la pratique de la saignee. Quelquefois , on les ouvre volonlairemenl pour en extrairedu sang, comme dans l'arteriotomie et dans certai-nes saignees capillaires; mais dans ces cas il n'y a pas accident.
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P1QI UK DI. LA CAROTIDE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 591
puisque cesl lopdration ello-nioine. D'autres Ibis, la piqüre do 1'ar-tere accompagDe la phl^botomie et constitue pour celle-ci une com­plication plus ou tnoins föcheuse; c'esl alors qu'cllo a un caractere v^rilablement accidentel. Pour qu'elle se produise, la premiere con-diiion est le voisinage d'uuo artere avec une veine ou Ton saigne : c'esl le cas do la carolido et de la jugulaire; c'est le cas aussi des artferes et des veines saphenes, faciales, transversales de la face, do I'artere plantaire el de la veiue superficielle du paluron, de Tar­iere et de la veine coccygiennes medianes du boeuf. Mais la piqüre de Tariere, dans ces cas divers, se prescnte trop rarement pour meriter de nous arnMer ici d'une maniere particuliere. Nous nous bornerons done a envisager la piqüre de la carotide, reservant d'ail-leurs Felude des cas analogues qui peuvenl se presenter sur d'au­tres vaisseaux pour le moment oü nous traitorous des blessures nrlerielles en genci'al.
2quot; Causes laquo;Ilaquo;laquo; la piqurc de la carotide. — On assigne habiluellemenl pour causes, ä cet accident, Temploi d'une flamme Irop longue, un coup de bätonnet sur Tinstrumenl donne avec trop de force. Ces deux causes out sans doule Tinfluence qu'on lour prele; maison remarquera quo, pour qu'elles arrivent a produirela blessure de I'artere carotide, dans les conditions ordinaires oü Ton se place pour praliquer la saignöe a la jugulaire , il faul que la veine soil d'abord percee de part en part, et que la poinle de I'instrument, ressortant par la face profonde de ce vaisseau, aillojusqu'a Tariere. Or, la disposition anatomique des parlies rend le plus souvenl ce fail, sinon impossible, an moins Ires-difficile, la carotide se trou-vant assez profonde pour etre hors de Talleinte d'une Qamme m^me Ires-longue, quand celle-ci, exactement appliqnee sur la veine, la penelro bien par son plus grand diamelre.
Enrealilö, sans nier Taclion des causes plus haul indiquees, il laut encore, pour que la piqüre do la carotide se produise, qu'il y ail deplacement des parlies, changement de rapport enlre les deux vaisseaux. Ce changement pent (Mre instantane, temporaire, si Tanimal fail un mouvement quelconque de la lele an moment oü Ton pratique Toperation; ou bien il pent dependre d'une disposition anormale permanente du sujel, par exemple quand Tencolure est renversee et efface ainsi en partie la gouttierede la jugulaire; enfin , la veine pent manquer el Tariere en occuper la place superficielle. On atleint alors Tariere, quelque soin quo Ton prenne pour Teviler.
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j!)-2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Emission du sang.
Dans lessujets pivspnlant des dispositions anatomiques normales, on pent piquer I'arlere si on place mal la llanime el si on la fail penetrer dans une mauvaise direction; si Ton fail la saignee trop Las , surtoul vers le poinl correspondant au liers inferieur de l'enco-lure, oil I'arlere tres-superficielle est des plus accessibles; si Ton fait pousser un peu forlement da cote oppose par un aide, de maniere ä faire saillir vaisseaux et nerfs du cole ou Ton se trouve; loutes les fois, en un mol, qu'on ne prend pas les precautions rigoureusement necessairos pour etre silr de n'ouvrir que la seine. Dans tousces cas, on peut arriver ä I'arlere mt'mc avec une petite llaimnc, ce qui prouve une fois de plus (pie les dimensions de l'iii-strument employ^ sont pour peu do chose dans la production de l'ac-cident en question.
ISlaquo; Symptomes. Caractöres anatoiniques. Pronoslaquo; tilaquo;-. — Les signes qui font reconnattre la piqüre de la carotide son! des plus manifestes. Aussitot que I'arlere est ouverte, on voit Jaillir un ji.'l de sang arteriel, rulilant, s'echappanl habiluellement par saccadcs isochrones avec les mouvements du coeur. Le jet est sac-cade quand Tariere est superficielle el que son ouverture est paral­lele avec celle de la peau, sinon le jet sort uniformement comme ferait le sang venant de la veine. Mais on fait alors la difference par la couleur du sang, par la rapidito beaucoupplusgrandedu jet sor-lanl de I'arlere, d'oü resulte un ecoulement plus abundant dans le meine espace de temps, el que Ton reconnatt a la promptitude inaccoulumee avec laquelle le vase a sang se remplit. Tousles doutes cessenl d'ailleurs quand on voit locoulernent conlinuer avec la meme force alors quon cesse la compression.
En m^nie temps que le sang coule, on voit se former sous I'ou-veiiure une tumeur semblable h un thrumbus, et qui s'accroit d'au-lant i)liis vile ([ue recoulement du Guide est moins facile. Gette tumeur, formee par le sang epanche, est ce qu'on appelle, comme nous le verrons plus lard, un anevrysme faux primitif. Elle se dö\e-loppebeaucoup plus rapidement quele thrumbus de la veine: mais eile n'a pas le meme aspect et ne forme pas, comme celui-ci, une preeminence circonscrile. L'anevrysme nest pas sous-cutane; il est plus profond et, a cause de cela, plus large, plus diffus. 11 s'etend surtoul vers la partie inferieure de l'encolure ; quelquefois seulcinenl il paratt se localiser aulour de la saignee. Cependanl, m^me dans ce dernier cas, ä l'autopsie, nous avons lonjours \u le caillol ane-
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PIQL'RE DE LA CAROTIDE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;£93
vrysrnal qui forme In lumour descendre Ires-bas autoui' de rarlere et so prolonger presque jasqu'ä l'enlreedela poitrine; mais sa situa-tiun profonde emp^che de le disliogueren totalite ä l'exterieur.
Ces sigiics sont ceux qu'on observe quand l'artere seule est piquöc. Si In veine cst ouverlo en nieino lenips, on voll le jel forme du melange des deux sangs. Pour lever les doutes, on eom-prime la veine alternativement en haut el en Las de !a piqüre;. de lasorte, on erröte tout-ä-fait ou on aceroil le sang veineux, et les dilTörences quon observe sur le jet arleriol qui ne change pas per-mettent de se prononcer. Ajoutons toulefuis que ce cas n'cst que l'exception et ne peut sc produire quo dans des conditions toutes particulieres qu'on ne rcussil meine pas a röaliser experimenlale-inent quand on le desire. Dans la plupart des observations rnppor-tees de piqürc de carotide, l'artere seule a 6te atteinte, et la veine presque toujours preservee. Un seul cas, eile par M. Rainard ' fait mention de la blessure simultanee des deux vaisseaux.
La piqüre de la carotide est un accident assurement serieux, mais dont il ne faudrait pas sVxagercr la gravite, comme on l'a fait longtemps. On croyait aulrefois qu'une seoiblable complication enlrainnit neecssnirement la mort de l'animal si l'on n'y i'omcdiait par In ligature du vaisseau. Des observations assez nombreuses, des experiences que nous avons plusieurs fois repetees ont montre com-bien ces craintes etaient peu fondees. En realite, cette piqüre, sur les animaux au moins, est le plus souvent snns aueun danger, et In tumeur anevrysmale qui l'accompagne disparait en general tres-promptement, par absorption, comme le thrumbus recent. Nous ne sachons pas qu'il y ail d'exetnple que cette tumeur soil devenu le siege d'nn engorgement inllnmmaloire quand l'ouverture de la peau a etc mainlcnue exaetemenf fermee, ni qu'elle se soit transformee en anevrysme faux conseculif. Nous ne parlous pas de ce qui survient lorsque la lumour est ouvertc; alors les conditions changent, el Ton peut craindre les diverses complications et terminaisons particulie­res a toutes les plaies.
11 est toutefois des cas 011 la piqüre de la carotide peut avoir des suites redoutables j)ar les accidents cons6cutifs quelle provoque. Ainsi, dans le fait dont nous parlions toul-ä-llicure et obvervo en
1 Comptes-rendus de l'Ecole de Lyon, annde löü.quot;); et Hecueil de Midecine cele-rinaire. 1835 , I. XII, p 3.i3,
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;•gt;s
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594nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i.mission du sam;.
1802 par AI. Rainard, la saignee donna d'abord une grande quan-tite de siuvj,; deux üu trois öpingles suffirenl ä peine ii arroter l'hdmorrhagie; une tumeur anevrysmale önorme se forma, et une demi-heure apres l'aaimal succomba. -Mais ii l'aulopsie, il sembla a M. Hainard que la mort avait ele le resultal moins de la perte de sang que de la compression exercee sur la glotte par le sang infiltro dans le tissu cellulaire du cou. 11 y a quelque apparence qu'il en a öle ainsi; ear, dans d'autres observations du inline genre qui ont 6te faites depuis, on a presque toujours vu que la mort avait ete causee par la suffocation. On comprend qu'uue pareille terminaison est surtoul b. craindre quand I'ouverture a 6te faite Ires-haut; et cela, non-seulementquot;ä cause du voisinage du larynx, mais parce qu'alors le tissu cellulaire qui enloure l'artöre, ötanl plus lache et plus abondant, permet raccumulalion d'une plus grande quantite de sang. Heureusement aussi qu'en cette region, I'accideol a infiniment moins de chances de se produire , surtout si Ton reste dans les limi-tes voulues et si i'on observe les precautions que nous avons indiquces.
-1deg; Traitement. — A 1'epoque oil Ton croyait au danger ex-ti'^nie de la piqüre de la carotide a la suite de la saignee, on ne supposait pas que eel accident put guerir autreraent que par la ligature; aussi se bornait-on, pour lout remede, ä recommander cette operation, consistant a inciser largement la peau sur la turneur anevrysmale, ä mcllrele vaisseauä decouvert et a appliquer deux liens, l'un au-dessus, l'autre au-dessous de I'ouverture. Au-jourd'hui il esl reconnu que, dans la grande majorite des cas, ee moyen extreme n'est rieu moins qu'indispcnsable pour remedier a la blessure de la carotide. (.rest le hasard qui a mis sur la vole de ce point important de therapeulique chirurgicale. L'observation pre­miere en est due ä Favre, de Geneve, el date de 18IG '. En sai-gnanl sur un cheval vertigineux, Favre ouvril la carotideseule; el, sans antecedent qui put le guider, croyant le cheval perdu, il se mil ä preparer la ligature. 11 incisa jusque sur la carotide, el, en attendant que tout tut prct pour I'operation, il appliqua le pouce gauche sur I'ouverture du vaisseau , la main embrassant le bord traebcai de l'encolurc et les autres doigts faisant appui du cote oppose.
1 Bibliotheque medicale veterinaire, Je Geneve , -,' püriic; el Recueil de Mide-vine rclei inaii e 1K-Ji , I. T, p. 15.
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PIQL'RE 1)E l.A CAROTlüE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5VI5
Le sang alors discontinua de couler; I'animal fut abaltu, sans que l'opörateur ccssal de tenir le pouce sur Pariere; il le leva au boutd'une heure el demie pour procödera la ligature, et il ne sortil pas une goulte de sang. Des mouvements violents executes par I'animal en ce moment ne parvinrent ineme pas a produire le retour de The-inorrhagie. Favre, alors, renonce a I'operation; il rernplit 1'incision avec des compresses graduees d'amadou et d'eponge, pour exercer la compression, et ferme la plaieavec Irois epingles. L'animal, relev6, esl gueri do son vertige; on laisse en place I'appareii qui tombe de lui-menie au bout de huit jours, et une guerison parfaite-eut lieu, sans amener robliteratiou de Tariere.
Peu apres la publication de cc premier fail, Bareyre, d'Agcn ', en lit connattre un autre analogue, tendant aussi ü demontrer I'inu-lilitö de la ligature. Une saignee ayant etu faite a uncbeval fourbu, la carolide fut ouverte, seule encore. L'opcrateur croyait, comme loilt le monde, la ligature nocessaire a la guerison ; mais voulanl d'abord arröter le döveloppement de la lumeur sanguine, il pla^a deux 6pingles; comme elles ne suffjrenl pas, il les remplaca par deux morceaux debois demi-ronds, semblables ä des casseaux, longs de 1ö ä 20 cenlimelres, dans lesquelsil prit, sur I'ouverture, une assez forte portion de peau; les deux batonnets, lies ä leurs extremites avec de la ficelle, formaientun cylindre entier logedans la gouttiere dela jugulaire; ils furenl tuaintenus en place par deux rubans de fil, fixes un u chaque bout de ces especes de chevilles et entourant 1'enco-lure. L'engorgement continua a s'accrollre, mais plus lentement; au bout de iieuf heures, il resta slationnaire; apres vingt-quatre, il commcnca it deeroitre; au bout de cinq jours, il n'avait plus (iue la grosseur d'un oeuf de poule; les batonnets tomberent, el en trois semaines la guerison fut parfaite, sans laisser aucune trace.
Ces deux fails ayant eveille I'allention, les experiences et les observations se mulliplierent. 51. Rainard mit ä decouverl la caro­lide par une incision de 8 it 9 centimetres a la peau, el la piqua; il pansa la plaie avec des tampons d'öloupe relenus par des points de suture, el un bandage autour du cou relint le tout. Cela fut fail sur qnatre chevaux et uuane, en variant I'ouverture de l'artere dc 2 ä 6 millimetres. 11 y eut un prodigieux engorgement des parlies voisi-
1 Rectieil de Medecine veterinaire. IS'ii.t. 1, p. 101. - Hecueil, fie. 1835, l. XII , p. 315.
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nes et suppuration abondanle; l'appareil resla en place cinq ä six Jours, et l'hetnorrhagie ne reparut point. Seulement, deux sujcts dejä Irös-faiblüs moururent par l'abondance de la suppuration. Mais ces experiences ainsi faites, et en produisant de tels dolabremcnls, n'elaient pas encore un progres notable dans la question. Un fait pratique, observe vers la nu^me öpoque par le professeur de Lyon, fut plus concluant. 11 s'agissait d'un cheval amene a la clinique do 1'Ecole en octobre 1823, sur lequel, la carolide ayant etc piqueepar la flamme, on fit simplement la suture ä la peau; un bandage com-pressif, malelasse avec de Feloupe, fut ensuite applique et maintenu par des tours de bände autour de l'encolure. Le troisieme jour, la tumeur n'avait plus quo le volume d'un petit ceuf de poule, et Ton y sentait les pulsations de Fartere. Le vingt-deuxieme jour, la tumeur avail disparu et l'animal put se metlre en voyage.
M. Delafond , plus lard , public a son tour une observation sembla-ble '. La carolide est ouverte au-dessous d'une premiere -saignee. On place I'epingle, on appuie avec le pouce sur I'ouverture; au bout de quinze minutes, la tumeur cesse d'augmenter; cinq jours apres ello a diininuö, et au boul do quinze jours eile a disparu. MM. lley '-, Cabaroc :,, Mangin 4, font ensuite successivement connatlre des fails analogues, oü la guerison survient en six ou sept jours par la seule application de I'epingle sur I'ouverture, et une compression plus ou moins prolongee sur la tumeur. Differents essais que nous avons tcntes de notre cöle out toujours elo suivis d'une guerison non moins rapide, memo sans 1'emploi d'aucunecompression.
Des observations diverses qui precedent et que nous avons rap-porlees, afin de faire connaltre les diflerenls procedes operatoires cpii ont etc mis en usage contre la piqüre de la carolide, nous pou-vons mainlenant conclure que la ligature, conseillee encore par II. d'Arboval, doit elre rejelee de la pratique chirurgicale, attendu qu'elle'est a la fois : inutile, puisque la blessure arterielle pent se former sans ccla ; dangereuse, par les grands delabremcnls qu'elle necessite, vu la difficult^ qu'on a toujours de trouver le vaisseau au milieu du caillot de sang qui 1'enloure, el parce qu'elle cnlraine la
1 Journal pratique de Medeeine veterinaire. 18-29, i. IV, p. (iü. tRecueil.clc. 1841,1. XVIII, p. 761 [Compt.-rend. de l'Ec. de Lyon, 1840-1841). s Journal dei veierinaires du Midi. i8i3, I VI, p. 311. * l;,riiril,elr 1845, I XXII . p. 342
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PIQURE DE LA CAROTIDE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 51)7
perle du vnissoau; et enfin inexicutablesoaveal, en ce que l'on n'a l)iis toujours sous la main, quand l'accidenlsepräsente, les instru­ments el les aides necessaires.
Nous n'admeüons pas non plus l'utilite do la compression cxercee directement sur le vaisseau en incisanl la peau et le caillot sanguin, comme quelques praticiens le conseillent. D'abord, la compression qu'on exerce aiusi sur une arten; comme lu carotide, mobile et i'uyant facilement sous le doigt, cst u pen pres inefficace. Le caillot qui sc forme autour d'elle forme uu obstacle bien plus sör et bien plus solide ä recouleinenl du sang que le meilleur tam])onnc-meut; et, de plus, on a l'ineonvenienl de produire de la sorle une plaie d'une grande etendue, grave par clle-memc et pouvanl s'ag-graver encore par le developpement de la gangrene , que favorise surtout le contact de fair sur le sang epancbe et mis ä decouvert. On a paru quelquefois redouter la tumour sanguine resultant de l'accident, et Ton a conseille, quand eile devient tres-volumineuse, de debrider au moins I'ouverture faite par la damme, pour eviter I'epanchement ct ouvrir une vole au sang. Cetle melhode doit etre au contraire absolument rejelee dans ce cas-lii comme dans tons les autres, le debridement no pouvant quo produire une plaie inutile, ex poser ä lair le sang epanche, aider ä sa decomposition pulride, et enfin detruire Ic caillot protecteur qui, en so formant autour do I'arlere, constitue le premier moyen employe par la nature pour former la blessure du vaisseau.
En rösunio, quand la carotide a eto piquoe, la seule chose ä faire, en premier lieu, cost de former I'ouverture do la saignee avec une ou autant d'epingles qu'il le faut pour cmpcVhcr exactemenl toute sortie du sang. En inline temps, on exerce une legere compression avec la main en appliquant le doigt sur I'ouverture, afin de soutenir la suture et l'empamp;cher de coder. Cetie compression n'a nullement pour effet do s'opposer ä la sortie du sang par I'ouverture arterielle, car eile serait conipletoment inefficace sous ce rapport, Cost pour-quoi eile n'est necessaire qu'au debut et taut quo la tumeur tend ä s'accroilre. Des que la tumefaction est stationnaire, la compression devient inutile, et Ton pout so dispenser du bandage contontif, genoralement conseille. 11 suffit de laisser I'animal dans un repos absolu, et de le soumettre, durnnt le premier jour, ä une diele com­plete, on sc bornant a le surveiller. Uu doit s'abstenir encore des lotions rcfrigorantes, (jui out pour effet, ainsi que nous l'avons dit ä
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598nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I-MISSIO.N DU SANG.
propos du thrumbus, de relarder la formation du caillol sanguin; el rien alors no faisant plus obstacle ä la gu6rison clle arrivera avec toute la promptitude desirable. Si la tumeur ne disparaissait pas en cinq ou six jours, on pourrait en hater la resolution par une couclie do vesicntoiro, sons autre traitement.
Restent los ens graves oü la carotids serait atteinte d'une blossure assezlarge pour rendre impossible toute cicatrisation. Mais cet acci­dent, asscz rare, ne pent [guere so presenter dans la pratique do la saign6e; si cela arrivait, il faudrait necessairement recourir a la ligature. On verra plus loin lo mnnuel de cette operation, quo nous decrirons en traitant des blessures des vaisseaux.
J 3. — Introduction de l'air dans les veines.
1deg; Historiquo. — L'inlroduction de l'air dans les veines, un des accidents les plus remarquables qui puissent survenir ä la suite de la saign^e, et de toute operation en general accompagnee do la blessuro d'une vcine, est, en medecine, un fait nouveau, connu seu-lement depuisun petit nombre d'annees. Auparavant, on savait deja les el'fets funestes do l'air introduit artificiellement dans les vaisseaux sanguins, effets dont la decouverte paratt due n Wepfer, medecin de Schaffouse, mort en IGOÖ, qui le premier aurait rcconnu c[u'on pout luer un animal en un instant en lui injectant do Fair dans la jugulaire. Cette experience, qui avail ele imaginee en vue d'expli-quor plusieurs cas do mort subile dans lesquels I'autopsie cadaveri-quc n'avait fail decouvrir d'autres lesions qu'une grande accumula­tion d'air dans le cneur et les gros vaisseaux, fut repeteeensuilo par beaucoup d'autres rnedecins et se trouve pour la premiere fois rap-portee dans Morgagni '.
Depuis, on trouve le m^me fait consign^ dans plusieurs auteurs. Chabert 1(gt; conseille comrne un moyen avantageux d'abatlre les anl-maux morveux et autres sans effusion de sang -. Puis, ä lour tour, Bichat3, Nysten 4, s'occuperent do la question, mais surtout dansle
1nbsp; Dusicgeet des causes desmaladies, liv. Ilaquo;laquo;', let, V, S '2t el sniv. Padoue,1761.
2nbsp; Instruetiom stir !es moyens de /'assurer de l'exislence de la morve el d'en pre-venir les effets. Paris, 1785, in-8deg;.
3nbsp;Rechercheraquo; sur In vie ii hi mort. Paris, t800 {passim).
4nbsp;Recherches de pkysiol. el de chimie pathnl., etc. Paris, 18) t, I ^ section.
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INTHOUIT.TION DE l'AIB PANS r.i;.S \ KINKS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j'Jll
lull de determiner la cruise directe de lii mort ä la suite de cello injection arlificielle d'air clans les vaisseaux.
Maisjusque-Iä, cos recherches, limilees a la physiologie cxperi-nicnlnlo, ot snns autro application possible quo cello indiqnee par Chabert, avaient pen nltire I'altention. On y revint lorsque I'obser-valion cut appris quo 1'air pouvait penelror spontanrment dans les vaisseaux sanguins ouvertset produiredeseffetssemblables. Cquot;estii la Chirurgie vetorinairc qu'est due la premiere observation de cc genre quo possedent les annales do la science. Elle fut faile par Verrier, ancien professcur d'Alforl. qui constata cello introduction accidon-telle sponlaneo sur uu cheval, apres une saignöe ä la jugulaire '. Mais co fait isole passa inapercu. 11 fallut, pour qu'on so preoccupat du phönomene, quo I'homme en füt victime ä son tour, co qui ne tarda pas h arriver.
I.e premier cas do co genre sur rhommo fut observe'1 en 1818 par Bonuchenc 2, Chirurgien de l'höpital Saint-Anfoiiio, chez un individu sur lequcl il pratiquait rextirpalion d'une tumeur considerable ä Tepaulo droile. Pendant l'opöration, onentendit loul-ä-coup un bruit pareil ä celui do Fair ponolranl dans 1c vide. Le malade devint pale, serenversa, so sentant mourir; un pouls petit et irregulier, des mouvements convulsifs, une sueur froide annoncerenl la syncope, qui so tennina par la mort au hout d'un quart d'heure. A I'autopsie, on trouva la jugulaire blessee, avec une perle do substance do plu-sicurs centimetres; les cavilesdroitesducteur elaienl dilatees; I'aorte el sos principales divisions , ainsi quo la vcinc-cave, contenaient du sang niMo ä une grande quantite de bulles d'air.
Un second fail fut observö en 1822 par Dupuytren 3, sur une jeune fille, en extirpant une tumour do la parlie lalcralo droile du ecu. On onlcndil lesifllcment, et la malade, prise d'un tremblement general, expira presque aussitol. A I'autopsie, on trouva roreillelto droile fortemenl distendue par 1'air, el cc llnide, en outre, abon-damment inele au sang dans presque tout le reste du corps. D'au-tres fails semblables furent ensuite successivement signales ; par Delpech, en 182:1; par Carlara , en 1826; par Roux, en 1832 et en 1836, et par d'autres encore. Presque tous constatent quo I'ac-
1 Comples-rendus do I'Eeole d'Alforl, ISOfi.
- Journal de physiologie experimentale, dc M. Magcndie. 1821,1. I.
* Archives generales do Medecine. 1821, t. V.
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(JUÜnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSlüM DU SANG.
cident s'est produit pendant qu'on pratiquaif des operations ä la par-tie superieure de lo poitrine et rapportent les nu'inos symptömes : bruit de sifflement de l'air penelronl dans la veine, cris plaintifs du malade, palcur, syncope, raort soudaine. En 1837, on avail dejä une trentaine de ces observations lorsque la question arriva ä l'Aca-deiuie de medecine (söance du i juillet), ä la suite d'une commu­nication de M. Ämussat, venant annoncer un fait de gu6rison d'in-troduotion d'air dans les veines, survenue chcz une femme sur laquelle 11 oporait l'extirpation du sein.
Cello communication souleva une importante discussion, h la suite de laquelle l'Academie nomma une commission pour faire de nouvelles recherches. Des experiences sur des chevaux et des chiens furent entreprises par celte commission, et leur resullat, expose par M. Bouillaud, rapporteur, vint fournir de nouveaux elements ä la question. Pen apres (seance du 5 decembre) , la discussion fut re­prise a la suite d'une nouvellc communication de M. Amussat, et offrit a Barlhelemy 1'occasion do soumeltre ä l'Academie (seances des 2 et 27 Janvier 1838), sur de nouvelles experiences entreprises par lui, un expose qui fut considere comme une des ocuvres les plus reinarquables necs de ce debat '.
Des celte epoque, les fails so multiplient: divers auteurs, entre autres Mercier, Erichsen, Wattmann, publient des travaux sp6-ciaux oil la question est etudiee avec plus oil moins de detail. A l'Academie do mödecinc, eile est möme discutec de nouveau (seance du 9 dcccrabrc I8-'3I ); mais presquc rien n'est ajoule aux fails acquis depuis 1838, date qui pout, Stre consideree comme cello oil Ton commenca ä avoir vorilablement la connaissance pratique des causes et des effets do I'introduction accidentelle de l'air dans les veines.
A cette epoque, Faccident n'avait pas ete signalö sculetnent sur rhomnie; il avait aussi ele ol)servö sur les animaux : d'abord, en #9632;1806, par Yerrier, comme nous l'avons dejä dit; puis une secondo fois, en 1819, par M. Bouley jeune 2, et, dans les deux cas, ä la suite de la saignee ä la jugulaire. Pendant la longuo discussion qui eut lieu ä l'Academie, ces fails furent rappelcs, notaniment I'obser-vation do M. Bouley jeune , qui depuis a servi do veritable point do
i Archivesgeneralesde Medecine. 1838,11!'' s^rie, t. I, p. 112et 230. - Journal dephijsiol. experim. de M. Magendie, 1821, I. I.
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INTRODUCTION DK l'aIU IU.NS LES VEINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;liUl
depart a toutes celles ((no k's vutcrinaires out pu faire sur le inline sujet, et qui pour ce motif merile d'etre ici rappurloe brievement.
Un cheval venait d'etre saignd a la jugulaire; M. Bouley avail cessö la compression pour poser le vase a lerre, lorsqu'il enlendit un bruit do glou-glou particulier, analogue au bruit quo produit unc bouteille qui so vide. II no lit d'abord aucune attention a ce bruit, I'ayant d'aulros fuis cntendu sans (ju'il en fut rien resulte, forma la saignöo ä la maniere ordinaire et (it conduire Fanitnal ä l'ocune. Mais ä peine le sujet ost-il a sa place, qu'il ost saisi d'un treniblorncnl general, respire avoc difficulte, pousse des gemisse-ments et tombe comme frappo do la foudre. So rappelant le bruit qu'il avail entendu, M. Bouley jeune cut aussitöt I'idee quo eos plienomi-nos ötaienl (.lus a rintroduction de fair dans la veine; et, gu'ulö par le souvenir des idees de liiehal, — idöes qu'on trouvera exposeos plus loin, — il rouvre de suite la saignee. A mesure quo le sang ooule, il voit I'animal rcvenir a la vie, faire des efforts pour se relever; en cinq ou six. minutes il est debout, ct une demi-heure apres 1'accident est dissipe. Sur le memc sujet, M. Bouley observa encore un phenoinene remarquable, a savoir une scnsibilitö ex­treme de tout le c6te droit du corps, oppose au colö de la saignee, sensibility accoinpagnee crune sorte de prurit forcant I'animal a se coucher a tcrro pourse frotter. Etait-ce Tindice dune action parlicu-liere do I'air sur le cute gauche du eervcauquot;?
Apres avoir rapporte ce fait a l'Acadoinic, M. Bouley jeune en fit connattre un autre ä peu pres scmblable, recueilli par M. Uiss ct extrait des memoii-es inedits envoyes ä la Sociele centrale d'agricul-ture. Ce second casse distinguait du premier par quelques particula-rites. Ainsi, outre le gargouillement, M. Riss avail encore remarque le reflux par la plaie dune ccume sanguinolente; prevoyant alors ce qui devait arriver, il lira encore 2 kilogrammes de sang avant d'ap-pliqucr fepingle, el neanmoins, aussitot la saignee fermec, I'animal chancelle, tombe el s'agite violemmenl sur le sol pendant un quart d'heure. Enfin, les symptomes cessant, I'animal sc releve, el I'ac-cident ne laisse aucune trace.
Apres la publication de ces premieres observations, des fails pres-que identiqucs et suivis de mäme d'une prompte guerison furent signales par plusieurs veterinaires, notamment par MM. Lcsaint ',
1 Recueilde Uedeeine veterinaire, 1830,1. XVI, p. 198.
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I''i)'lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OMISSION DU SANG.
Riss ' , Chambert ', Reboul #9632;'', licy ', Dieuzaide #9632;', qui les observe-rent sur le cheval, et par M. Carriere c, qui 1'observa sur un boeuf, et aussi en saignaat ;i la jugulaire. Mais tons les cas n'ont pas eto aussi heureux. A colöde ceux-lä, il en faut citer d'autres qui ont eu, chez les animaux comme chez 1'homme , une terminaison funeste.
C'est encore ;i M. Bouley jeune qu'on doit le premier cas de ce genre qui ait ete consign^ dans les annales de la medecine vöteri-naire. Ce fait, arrive ,le 21 Janvier 1839 , fut communiquö ä 1'Aca-demie de medecine le 29 du meme mois, el parut ensuite dans les journaux velerinaires 7. II s'agissait d'une juraent de travail, atteinte de pneumonic, que M. Bouley saigna ä la jugulaire, en conliant lo soin de fermer la saiynee ä un mnrechal qui tenait le vase h sang. Cc mareclial, quand la saignee fut terminee, negligen de metlre I'^pingle, el hienlot 1'animal, saisi d'un trcmhlement general et de tons les au-tres symptömes de l'introduction de l'air, tombe sur le sol el meurt en pen d'instants. A Fautopsie, faitc le lendemain, on voil d'abord des bullesd'air volumineuses s'echapper par une ouverlure acciden-lelle faitc ä la jugulaire; l'oreillette el le ventricule droits sent dis-tendus par un caillot rempli d'une multitude dc petils globules d'air; un sang spumeux remplit I'artere pulmonaire, les cavites gauches du ccpur; enfm, on trouve encore de Fair dans la veine-cave poste-rieure, les veines mesenteriques, la veine-porte et les veines du cerveau.
Peu de temps aprcs, M. Bouley jeune, par un privilege singu-licr du hasard, rccueille un nouveau cas de mort quil fait encore connattre a rAcademie (seance du 27 octobre 1840) 8. (I'etait une jument affectee d'enterile, qui, la saignee faitc, toniha en pi'esentant les symptömes de l'entröe de l'air, mais ne mourut que sept heures apres. A Fautopsie, on trouva. comme dans l'öbservation proce-dente, l'air repandu dans tout le Systeme circulatoire, et, de plus, les traces d'une apoplcxie intestinale, a laquelle, il est vrai, on
* Reeueil de Medecine velerinaire. 1839, t. XVI, p. 536.
tJonnml des velerinaires du Midi. 1H39, t. II, p, 211.
3 Memoiresde la Sociele veUrinaire de l'llerault. 1810, III'- serin, p. 22,
*necueil, etc. 1813 , t. XX., p, t30(Compt.-rend. de I'Ec. deLyon. 1811-1812).
5nbsp; Mein, de hiSoc. veterin. de Lot-el-Garonne. 18ü2, Iquot; seric, p. 57.
6nbsp; Journal des veietinaires du Midi. 1818, t. XI, p. 311.
' neueil. etC. 1830, t. XVI, p. 80.
raquo;Recueil, etc, 1811, l. XVIII, p. 5.
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I.MRIUHV.nON ÜE I.'aHI HANS LES \ KINKS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;('.0:5
pourrail attribucr la moii, \u le lemps relativemcut long cjue I'ani-mal mil h succomber.
M. Lesaint, dejä cito ', avail de son cole observe nn fail analo­gue sur un cheval atteint de pneumonie. La saignee avail ele falle ä quatre heures du soir; en cessant la compression, on enlendil le bruit de glou-glou; rien ne so tnanifesta d'abord, el le lendemain on Irouva I'animal mort dans 1'ecurie. Malheureusement, I'autopsie ne fut pas falle, et Ton constata seulemenl le rcjet par Ics naseaux d'uno ecume sanguiuolente.
Cos fails, il faul le reconnailre, sonl pen caraclerisliquos el laissenl du doute sur la veritable cause de la mort. En voici de moins equi­voques. L'un esl du ä M. Mercicr, d'Evreux 2 : un cheval avail el6 saigne par un marechal; et aussitol l'ouverture de la veine fermöe, les symptomes ordinaires do l'accident se manifesten!, I'animal tombe et la morl a lieu au bout d'un quart d'heure. In autre cas loul-a-fail analogue esl rapporle par M. N. Casas, de Madrid 3; les elioses se passerent de mi'me, el la mort eut lieu sept minutes apres reparation,
Tel est le resume analyliquc de l'ensemble d(gt;s travaux el des fails observes, sur lesquels repose lout ce riue Ton sail aujourd'hui concernant IMntroduction de l'air dans les veines. Nous aliens main-tenant eludier le phenomene en lui-meine, eonsidere, non-seule-menl comme accident do la saignee, mais encore, pour n'avoir pas ä y revenir, comme accident g'neral pouvant survenir dans toutes les operations. Ainsi, nous examinerons successivement:
Les cffels generaux de Fair inlroduils dans les veines;
Les alterations patbologiquesqu'il determine;
Les causes de la mort a la suite dc son introduction;
Le mecanisme de son introduction spontante;
Les indications chirurgicales (jui en decoulenl.
.S0 Effeta slaquo;1!raquo;raquo;'laquo;^!!^ ilo l'air introtliiit tl:itilt;lt; los veines. — Comme on I'a vu par I'historique qui precede, l'air peul penetrer dans les veines, soil d'une maniere arlificiello par injection directe dans les vaisseaux, soil d'une maniere sponlanee quand une veine a ete puverte ou blcssee aeeidenlellement. Nous
1nbsp; Recucil de Medecine veferinaire, 1839, I. XVI, p. 198.
2nbsp; Recueil, etc. 1839, I. XVI, p. 532.
3nbsp; Bolelin de veterinaria. 1849, t. V, p. 3-21.
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C04nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMISSION 111' SASG.
examinerons separöraent les efl'ets produits djns ces deux circon-stances differenles.
I. Effets de l'air injede artißciellement.— Nysten, le ])^cIllit,l#9632;, a ötudiü cos cffets, et los rösullats qu'il a obtenus ont, pour la plu-part, ölö confirmes par Ions Ics experimeutaleurs ; MM. Magendie, Amussat, Bouillaud, Barlhelemy, Lesaint, Renault, Roy et beau-coup d'autres encore qui ont repöto ces essais.
Le premier phenomene observe, iorsque Ton injecte do I'air dans la jugulaire d'un animal, est uu bruit particulier, compare, par Nysten, h celui qu'on [)roduit quand on agite du blanc d'oeuffouettö, et qui part de la region du coeur. Co bruit isochrone aux mouvc-mealsde systole et de diastole s'entend pendant quelques minutes. 11 est du ovidemment ii l'agitation de l'air mole au sang daus les cavites droites du cceur.
Bienldt apres so manifestent des symptomes gencraux fournis sur-tout par la respiration qui s'accölere do plus on [)lus, devient courte, clovec, haletantc. Ainsi, les inspirations, qui dans I'etat normal sont, sur lecheval, aunombre de 10 ä 12, s'elevent, comme I'a constate Bartheletny , jusqu'ä CO et rneme 90 par minute. En inome temps, 1'animal paratt 6prouver de la souffrance, pousse des cris plaintifs, eprouve duns tout le corps des mouvements convulsifs. Pendant ces phenomenes, il est remarquable que le pouls ne prosonte que do tres-faibles variations. 11 s'eleve un pen d'abord, puis se ralentit, s'aflaiblil; mais il no varie pits do plus do b ou 6 pulsations au-des-sus comme au-dessous do son rhythme ordinaire.
Cot otat persiste plus ou moins, suivant la quantito d'air injectee. Quand celte quantite est f;iible, los symptömes s'amendent pou ä pen et finissent par so dissiper toul-a-fail dans un temps qui varie do uno a deux houros. Quand I'injection d'air n'a pas ole forte, I animal pout roster debout pendant tout lo temps do la duree dos symptömes; mais, si la quantito d'air est plus grande, il torabe plus ou moins violomment, dans un temps qui varie dc un a Irois quarts d'heure, et il lui e^t encore possible do se rolover. Enfin , ['introduction d'uno masse d'air plus considerable amenc la mort. Dans co cus, lo sujot tombe avec violence apres un temps plus court, eprouve les m6mes symptomes que precedemment; puis, le pouls s'affaiblit, les inspirations deviennent larges et profoades, et la vie s'etoint. Tons cos phenomenes son! constants et no variont que par leur plus ou moins d'intonsito.
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INTRODUCTION DE L'AIIraquo; HANS LKS VEINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (lO.j
Au reste, il faul remarquer que les effels consöcutifs different encore, suivant le mode d'injeclion, comme (li'jii Nyslen I'avait roconnu. Ainsi, quand on injecte brusquement une grande quantilö d'air, on deterrninc les symptömes que nous venons d'indiquer et Ton produit unc mort prompte, une espece do syncope; innis, si Von injecte I'air par peliles quantity ä la fois el graduellement, on determine d'abord une excitation momenlanoe do Faction du occur; puis, si Ton continue, on constate unaffaissement de la circulation, de 1'embarras dans les tnouvetnents respiratoires. Enfin, si I'onpersiste, onn'a pas d'accidents primitifs graves, mais il se produit une altera­tion du poumon, I'emphyseme, determinant la toux, I'expectoralion d'un li(iuide filnnt ecumcux, un rale plus ou moins fort, et en döli-nitive la mort qui pent se faire attendre jusqu'au troisieme jour.
Quand on injecte de l'air ä plusicurs reprises, on remarque encore qu'il finit par allerer la couleur vermeille du saiii; arterid , lequel prend une teinte de plus en plus brune ä mesure qu'on prolonge rinjection. Cost la un resultat manifeste de l'altiration de la fonolion pulmonaire et de la suspension de I'liemalose qui on definitive la consequence.
Enfin, il laut aussi noler que les effels sont differents suivant qu'on injecte dans les veines de I'air atmospherique a I'aidc d'instru-ments particuliers ou qu'on y insufllc de fair expire des poumons. Dans co dernier cas, los effels se rnanifestcnt beaucoup plus rapide-menl, les animaux tombent presque inslanlanement, comme fou-droyes, el la mort est infiniment plus prompte; eile arrive die/, les chions en un temps qui varie de une demi-minute a deux minu­tes, et chez los chevaux ou mulcts en cinq ou six minutes.
Reste maintonanl h determiner la quanlite d'air necossaire pour produirela mort. A cot ögard, il.convient d'abord de detruire l'er-reur, assez commune encore, de ceux qui supposent qu'on pent tuer un cheval en injoclant quelques bulles d'air dans la jugulaire. Cette erreur avail etc surtout accreditee par liiclial, repetant a plusieurs reprises dans ses ouvrages qu'une hullo d'air entree acci-dentellemonl dans les veines suffit pour faire niourir inopinement les animaux. Nyslen, qui, le premier, a combatlu les idees de Bicbat, a fait voir qu'il faut toujours une notable quanlite d'air pour amenor un rosullal fatal, et e'est ce que tons les aulrcs experiincn-tateurs ont depuis egalement reconnu.
Toutefois, il parait difdcile, pour ne pas dire impossible, d'ad-
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Güünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; feJIISSlÜM DU SANG.
meltre los lüsullats üblenus par MM. Ma^cndie et Dupu\ dans los experiences qu'ils firent a l'Ecole d'Alforl en 1821 '. Se servant d'une scringue a injection, d'une capacite de 2 litres, et poussant l'air dans la jugulaire par rintermediaire d'un tube ä robinet intro-duit et fixe dans ce vaisseau, ils disent, ayant repeleles essais sur quatre chevaux, avoir inlroduil dix , vinyt et meine quarante seringues d'air pour determiner la inort. Sans nul doute, ccs expe­riences out du fetre derani^ees par quelque irre^ularilö ou quelque imperfection pour avoir donne des resultats aussi extraordinaires et liors de toute analogic a see ceux oblenus par tous les autres c.xpeiiinenlateurs. 11 n'y a done pas lieu d'en tenir compte.
Parmi les experiences plus dignes de foi, nous citerons d'abord cellos de M. Liegeard, veterinaire '-, ijui ayant injeele, sur un cheval morveux, 3 Hires d'air dans la jugulaire, a 1'aide d'une seringue d'une capacite connue, observa tous les symplömes signa­ls, et la morl en un temps assez court, moins dune demi-heure. MM. Renault et Lassaigne 3 out vu la mort survenir avec une moin-dre quantity d'air. Se servant d'une vessie a robinet pour pousser lair, ils constaterent qu'un litre de ce gaz produisait des accidents variables, mais non la mort, tandis qu'un litre et demi entralnait presque toujours une terminaison funeste.
Barlhelemy a determine, avec plus d(gt; precision encore, laquan-lite d'air neeessaire pour donner la mort. Voici le resume de ses experiences, toutes faites sur des chevaux, et qu'il communiqua, en 183S, a l'Academie de medecine.
Ayant introduit d'abord 1 litre d'air chez trois chevaux opres avoir tire 4 kilogrammes de sang ä Fun d'entre cux, il observe sur tous les symploines ordinaires, lesqucls, au bout de deux heures, ont tout-a-fait disparu. Le moins malade 1'ut celui qui avail ele saigue. Quelques jours plus lard, il injecte 2 Hires d'air dans la jugulaire des mömes chevaux; 11 y adessymptömes alarmants, maisquinedu-renl pas plus quo la premiere fois. 2 Hires ne süffisant pas, Barlhe­lemy en injecte 3 sur quatre chevaux, donl deux avaient deja subi les deux premieres experiences. Les symptömes sont tres-graves; les ani-
1nbsp; Jüiirn. dephysiol. exper,, etc. 1821. —Leions surles phenomenes physiqueit (te/a l'tegt; Paris, 1836,1.1, p. 58.—Juurn. des pruy. dessc. zooialriq. 1S30, p.'JS.
2nbsp; Journal de Med. velerin. theoriq. elpratiq. 183-2, t. 111. p. 511,
3nbsp; lierueil de Med. relerin. 1811, t. XVIII, p. 14
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INTROOUCTIOM DE L'aIR DANS LES VE1NES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 007
maux tombent; neimmoins, ils so retablissent. La cbule aviiit cu lieu vinyl, Irente, cinquaate minutes apres rinjeclion. Le cheval qui avail ele saiyno au prealable la premiere fuis le fut encore dans les experiences suivantes, et toujoursson rötablissement fut le plus prompt, ce qui doit elre altribue ä la liberte de circulation deter-minee par cctte deplelion. Enfin, i litres d'air furent injeclüs sur sept chevaux, donl trois avaienl deja resisto a rinjeclion de 3 litres. Sur cos sept, six succomberent immediatement, c'est-ä-dire dans le delai de quatre a neuf minutes. Celui qui survecut elait de forte stature et remarquable par l'ampleur de sa poitrine. D'ou Barthe-lemy conclul qu'en poussant d'un seu! jet 4 litres d'air dans la ju^u-laire d'un cheval de taille moyenne, on le tue. Ce resultat peut ü'tre adiuis comme parfaitcment demonlre aujourd'hui, el la mort sera non moins certaine avec une quanlile moindre si rinjeclion esl rapide, se fait en un seul temps, et si on ne laisse pas I'air ressortir par l'ouverture de la veine.
On arrive ü pen pres aux memes resullats lorsque, au lieu d'air atmospherique, on inlroduit dans la jugulaire de l'air sortaul des poumons, niais avec la difference dejä signalee que la mort est infiniment plus prompte. Los chiens sont lues par une scale insuf­flation en moins de deux minutes, et les chevaux succombent tou-jours en cinq ou six minutes apres (Leux insufflations. Barlhelemy lua sept chevaux par ce nioyen et put ainsi se convaincre que quand un homme de laille moyenne vide deux fois de suite duns la jugu­laire lout I'air couleuu dans ses poumons, il y a meine excedant de dose. L'homme qui lui servait dans ses experiences donnait 3 litres uu quart d'air par insufflation, ce qui faisait G litres et demi pour les deux. C'est la, en effel, une quantite deux Ibis plus grandc qu'il ne faul pour amener la moil.
II est toulefois necessaire de remarquer que, pour que la mort arrive söremeot apres une seule insufflation, il faul que le vaisseau ne reste pas ouvert de maniere a permettre la sortie du sang et cello d'une partie de Fair insuffle. Ce fait a etc bien etabli par M. Lesaint sur un grand nombre de chevaux qu'il lua par ce nioyen '. Ce velerinaire faisait d'abord une premiere insufflation dans la jugulaire au nioyen d'un tube quelconque ou d'un chalu-tneau, et, pendant que, pour assurer la mort de l'animal, il se
1 Recueildeilededne veterinaire. 1839, I. XVI, p. 205.
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008nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OMISSION HI SA.NC.
preparail ä une seconde expiration, I'air retnonlait dans le lube, rempechait de continuer, puis 1'animal tombail avec la veine ouverle. Le sang alors s'ecoulait en abondance par la blessure,
ranimal revenait ;i la vie, et, pour le faire mourir, il elait obliye d'injeclerune nouvelle dose d'air. Mais, en ayant soin, immodiate-ment apres l'insufflation, de fermer l'ouverture avec une epinyle et du erin, cüiiirne une saign6e ordinaire, ou seulement en la pineant avec les doigts, nueune victime iVeehappait.
M. lley a repele depuis les ineines experiences et a eonstnto aussi que si, apres I'msufflation, on ne ferine pas Touverturc de la jugu-laire, I'air s'echappe et le sujet ne succombe pas '.
Cette derniere observation est utile, soit pour le cas oü Ton lient ;i assurer la niort de ranimal, soit au contraire comrne indice d'une indication ä remplir, dans le casoü I'on aurait ii comhattre les effets d'une introduction d'air accidentelle.
II. Effets de I'air introduit accidentellement. — Le premier eflet, le signe indicaleur et pourainsi dire pathognomonique de I'entreede I'air dans une veine, e.sl un bruit particulier qui se produit a l'ou­verture meine du vaisseau, el semblable au bruit produit par un gaz qui traverse un orifice etroit avec une certaine rapidile. Ce bruit prescnle d'assez notables variations; on 1'a signal^ comine bruit sifflant, de gargouülement, $ aspiration, Aesuccion, de glouglou, do lapement, etc., et apparernmenl il doit presenter ces caracteres divers suivanl Fetenduc de l'ouverture, la vitesse de penetration dc I'air, le volume du vaisseau, etc. Cependant, on a remarquc qu'en general il cst, die/. le chien, analogue au bruit de lapement que produit cet animal en introduisant les liquides dans sa bouche; et cbez le cheval, analogue au bruit de glouglou que produit I'air p6~ nelrant dans une bouleille qui se vide.
Ce bruit varie encore sous le rapport de rintensite, et pent arri-ver a elre trcs-faible, a peine sensible : e'est quand I'air peni'tre len-tement el en petite quantite. Toutcs circonstances egales d'ailleurs, il est d'autant plus aigu que l'ouverture esl plus elroite. 11 devient alors sifflant, comme quand I'air penetre dans le vide. Enfin, ce bruit n'est pas continu; il est saceade, en quelque sorte, comme le cours du sang dans les veines rapprochees du coeur.
Apres ce bruit, on en enteiul ensuite un aulre vets la region du
1 Jouniitl Ae Medecine ivterinaire, ilo Lyon, ix.'^, t. IX, p. 87.
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INTRODUCTION DE LAIB DANS I.KS VEINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 009
ccBur, et loul-ä-fait semblable h celui que l'ün percoil quaml Pair a 6i6 introduit dans la veine par injection. C'esl un bruil sourd de soufflet, avec ou -sans gargouillement , produil par- le mölange de l'air el du sang dans les caviles droites du coeur, et isochrone aux mouvements de cot, organe. 11 n'ost pas modHic quand on ferine la veine, et on continue de renlendre longtemps encore apres que I'introduclion de l'air a cossü.
Pendant que cos bruits ont lieu, si la veine est restce ouvert(!, on veil assez frequemment du l'air ressortir ä chaque mouvement d'expiration ot proiluii'c dans la plaio une ecuine sanguinolente, unosorte de saigmio baveuse. 11 faut lenir note de celte particularit6, qui pent fournirun indice de l'enlree de l'air, lorsqu'une circonstance quelconque a empecho d'entendre le premier bruit.
A ces effets primitifs succedent bienlöt des effets consöcutifs tout-ä-lait raquo;dentiques ä ceux qui accompagnent l'injection artificielle de l'air, et di'}h connus d'ailleurs par les observations que nous avons precedeiinncnl rapportces. Pour les etudier avec precision, on a cherche a reproduire expörimentalemont le phenomene. C'esl M. Ma-gendie qui, le premier, a eu l'idee de cello experience. 11 introdui-sit une sonde dc gomme elastique dans la jugulaire d'un chien, en la dirigeant vers le coeur, et l'air entra aussitöt fjuc la sondo ful placee, on produisant, aussi bien ä l'ouverüire de la veine qu'ä la region du coeur, les bruits plus haut signalos. Depuis, on a maintos fois repötecel ossai, on variant I'elendue el le diametre do la canule qui sei't a mettre l'air on communication avec l'interieur du vaisseau, ou plus simplomont en so bornant a lenir bennte l'ouverture de la veine, soil en ecartant avec un instrument les lovres do la plaie, soil on pratiquanl sur les parois du vaisseau une incision oblique; et, de la sorle, on a facilemenl oblenu l'introduction spontance de l'air. Toutefois, nous no sachons pas qu'on ait pu arriver ainsi ä niosuror la quantitö d'air inlroduite.
Dans les conditions ordinaires do 1'experience , les symptömes so succedent comme lorsqu'on fail l'injection directement. Pen apres que Pair a ponotro, l'animal osl pris de mouvements convulsifs; il y a embarras de la respiration el de la circulation, diminution des for­ces, anxieto, agitation, et memo chute de l'animal sur le sol. Si alorson arrote 1'experience on fermant l'ouverture, presque toujours survient une prompte amelioration. Le sujet scmble immeiliatemont snulai^ö, revienl ä lui; les accidents so dissipenl, el on peu de temps inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IVJ
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(110nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; £missium du SANG.
le relablisseraent esl complet. Si on laisse rouverture böante, ['in­troduction de l'air continue, les symptömes s'aggravent, la respira­tion devk'iU do plus en plus labnrieuse , la faiblesse plus grande; los animaux rendent des uriut-s el des matieres fecales, el meurent apres quelques mouvements convulsifs.
La mort survient au bout d'un temps assez variable; mais eile n'est jamais instantanee, conmie on le croyait, pas plus que quand on injecte l'air directement. Elle puut elre hAtee par plusieurs cir-constances : l'etat de faiblesse du sujet, sou degre de resistance vi­tale, la quantity d'air introduite, sa rapiditö d'introduction, le volume de la veine, etc. L'existenee de maladies du poumon, ou seulement line poitrine d'une faible capacite, resistant beaucoup moins ä ['action de l'air qu'une poitrine dans des conditions oppo-sees, aggravent encore le danger.
La rapidite de la mort, entin, varie suivant les especes. Elle esl plus grande ehe/. I'homme que chez les animaux; et, parmi ces derniers, la mort est generalemcnt plus lente chez le chicn que chez le cheval, et peut arriver dans une limile de temps beaucoup plus variable. Ainsi, en laissant la veine ouverte, la mort peut avoir lieu ehe/, le chicn dans un Intervalle de une a trente minutes, tan-dis que chez le cheval eile arrive presque toujours en moins dc dix ä quinze minutes. Cela depend de ce que le phenomene se produit chez ce dernier avec plus de regularite. Fair ayant plus de facilitc pour s'introduire dans la veine, qui esl plus grande, et a laquelle on peut faire une plus large ouverture qu'ä cellc du einen.
111. Effets de l'air injecte dims les arteres. — Nyslen a essaye l'injection de Fair dans les arteres pour verifier les opinions de Bichat. il fit rexperience sur la carotide et l'artere femorale, lesseu-les arteres dans Icsquclles cetle injection soil possible, et il en obtint des effets differant non-seulement de ccu\ produits par l'injection dans les veines, mais encore entre cux. Ainsi, l'air injecte dans la carotide determine constarnraent les phenomenes de l'apoplexie, pourvu qu'une quantile d'air un peu considerable ail atteint le cer-veau; mais on n'observe aueun el'fel appreciable: si Ton n'en intro-iluil qu'une faible quantit6. Dans tons les cas, lorsque l'apoplexie, determinec par ccttc injection d'air, esl mortelle, eile ne fail sue-comber ranimal qu'au bout de quelques heures.
Si apres que sonl survenus les phönoinenes apoplectiques on conti­nue rinjortii u, lair passe dans le Systeme veineux, arrive aucneur el
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döteraiine alors les symplömes de l'injeclion ordinaire par los vei-nes. Ce dernier effet esl le seu! que l'on oblienne en fnisant riniec-tion j)ar Pariere Kmorale; et, dans cocas, il faut introduire une asscz grande quanlito d'air pour oblenir des troubles notables. Ces quot;resultats d'expörimentation achevent de domoutror i'innociiitc del'action de Fair sur le sang , sur le cerveau, et detruisent toul-ü-l'ail los ideos de Bichat sur le danger extreme de l'introduction de l'air dans los veines.
Squot; AiialoiitU' (gt;:ilaquo;IioSo};'i{gue. — Quand on fail l'autopsie d'un sujet, homme ou animal, morl a la suite d'une introduction experimentale ou accidentellc de l'air dans le Systeme veineux, lo caractere constant observe osl la distension des cavilesdroites iln coeur produile par raccumulation do Fair dans ces cäviles. Gelte distension peut aller au point de tripler le volume de l'organe, qui resonne alors comme un tambour, ainsi qu'on l'a plusieurs fois constate sur rhomme et sur le chion. Cot air esl rarement libre; le plus souvent il est mole im sang, qu'il rend ecumeux. Le melange sc fait aus-silöt (pio l'air arrive dans lo cceur. Co Guide alors esl baltu avec lo sang pendant los contractions de l'organe, et forme avec lui, jus-qu'a sa dissolution enlicre, une masse spumeuse qui, no pouvant pas se damp;jager, s'aecumule et produit le ballonnemenl des cavites droites. Assez souvent, pourtant, on rencontre encore du sang ecu­meux dans l'artere pulmonaire.
Quant a l'air libre, on enlrouve aussi dans le coeur, et avec d'au-lanl plus d'abondance que la mort a ele plus rapide, ce qui s'expli-que par le temps moins considerable qu'il a ou pour so mrlor au sang. Lorsque ia mort a oto presque instantanee, cequi no s'observe guere que sur l'homme, ii remplit presque soul les cavites droi-tos du coeur. Si la mort a 1111 peu larde, cas ordinaire chez les animauxquiresistenl davantage, il n'y a dans lo coeur que du sang ecumeux. Enßu,sila vie s'est prolongöe longlemps apres l'inlroduc-tion de l'air, on trouve ce Quide repandu dans tout le Systeme cir-culatoire, et l'on n'observe plus le ballonnemenl des cavites du coeur.
Une chose remarquable, c'csl quo la dispersion do Fair dans le torrent circulatoire nese produit pas avec la monio facilitc dans lou-tes les especes. Ainsi, sur le cheval, el aussi sur Thomme, monio quand la morl a ete rapide, on rencontreä peu pros constamment do Fair dans los cavites gauches du coeur, dans 1'aorte, dans les voines ducorvoau: tandisque cliez io chien on on trouvo ä pcine qucl(iuos
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til:}nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KM1SSI0.N Di: SANG.
bulles dans cos mamp;mes regions; ce qui lienl, sans doute, h co cine 1'air traverse plus facilement le lissu pulmonaire de I'honuno et du cheval que celui du chien. Toulefois, si I'on examine le chien quel-ques jours apres que I'air a elo introduil, chez lui comme chez las autres especes on trouve co Quide repandu dans toules les parties du Systeme circulaloire.
-1deg; Causes imm^diates laquo;Ilaquo;raquo; Ilaquo; niort. — Les opinions out ete fort divisees sur la cause determinante de la niort ä la suite de l'enlree de Fair dans les veines. Los premiers auteurs qui eurent occasion de constater le phenomene, Weber, Camerarius, Brunnen, Sproegcl, Harder, Morgagni, considerant l'etat de distension extreme du coeur apres la mort, s'accordent ii altrihuer cellc-ei a la cessation des contractions du coeur resultant de cette distension, comparant reffet alors produit a celui qu'on observe sur la vessie distendue par I'urine.
Bicbat vinl ensuite emetlre une opinion toute differente. Ilsoulint que Fair ayit seulement en arrivant au cerveau el en faisanl cesser la function cerehrale par une action inconnue; suivant lui, la vie ne s'arrete alors, et la circulation ne s'interrompt que parce quo Fac­tion vitale a ete primitivement interrompue. Ch. Bell explique la mort par une theorie analogue; il l'attribue ä l'annihilalion par I'air des fonctions de la modle allongee, d'oü suspension des fonctions respiratoires et cessation do la vie.
Cos dernieres doctrines, denuees de fondemont, n'ont pas ete admises. L'erreur de Bicbat notamment a ete depuis longtemps demontrck' par les experiences de Nysten qui a fait voir I'innocuite de I'air sur le cerveau, en I'y faisant parvenir direclement par une injection dans la carolide. Nysten, ayant ainsi combattu Bicbat, revint a la theorie de Morgagni et, de nouveau, attribua la mort a la distension des cavites droites du coeur, distension produisant dans les parois de l'organe une sorte de paralysie s'opposant ä ce qu'elles puissent revenir sur elles-memes, ct qu'ilcroyait due ä la dilatation subite de Fair determinee par la chaleur du corps. Cette cause, d'apres Nysten, qui ne connaissait que le phenomene produit par I'injection artificiclle de I'air dans les veines des animaux, est au moins celle de la mort instantanee, teile qu'on 1'observe quand on in-jecle brusqucment unegrande quantite de ce Quide, et apres laquelle on trouve presque toujours les cavites droites du coeur distendues par I'air qui lesremplif en totalite on en partie. Au conlraire, si Ton n'in-jcctc I'air quo pen a peu el en pelites qnantites ä la fois, de maniere
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I.NTUODUCTION Dt I. Alii DA.NS I.r.S VEINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; UI:J
;i ni' pas tuer raoiaial de suite, lamorl, ajoute-l-il, commeDce, non pas par le ca}ur, mais par lo poumon. Ainsi, la circulation s'acce-lered'abord, puis sc ralenlit, et il survieat un embarras pulmo-naire caraetörise par la loux, par une expectoration ccuincuse, el qui entratne la perle de la vie. Sauf la cause de la distension des cavites du cceur, qu'on no pent allribuer ü la rarefaction de l'air par la cbaleur, altendu que fair n'epronvo alors qu'une augmenta­tion de volume tres-faible, un douzieme environ, ct (pie, d'ailleurs, on produit les menu's phenomenes avec l'air expire du poumon. el deja cbaud par consequent, l'opinion de Nysten a conquis un assez grandnombred'adherents, notammeni Dupuytren et MM. Magendic, Amussat, liouillaud. Ce dernier, en outre, s'appuyanl dos expe­riences qui font la base de son rapporl a I'Academie, pense quo la moil pout etre, encore attribute : 1deg; ä la presence de l'air dans les divisions de l'artere pulmonaire, ce Quids donnanl au sang un sorte do spumosile el s'opposant ä sa libre circulation dans les capil-laires du poumon; i.quot; h Faction de Fair sur le cervcau, dans le cas ot'i ce Quide elastique penelre jusqu'ii cct organe.
M. Gerdy, pendant la discussion ä I'Academie, fail remarqucr que la paralysie du cceur, admise paries auteurs precedents, no s'accorde pas avec la faculte do contraction quo conserve cot organe quand on le met h nu sur un sujet mort par introduction de l'air. 11 pense plutöt ([ue la cessation do sa fonction est due a sa privation de sang. Barlhelemy, a son tour, combat celte opinion et d'une maniere plus absolue encore. II nie qu'il y ait distension du encur par l'air; car, ä l'ouverture des auimaux sur lesquels il a experi-menlö, il a toujours trouv6 les cavites droites retnplies do sang cntouro d'une plus ou moins grande quantito de bulles d'air ou do mousse sanguine. 11 n'adinct pas non plus quo la mort commence par 1c cneur, comme on le dit generalemenl; void le passage de son discours dans lequel il donne les fails sui1 lesquels il appuie cellc maniere de voir :
laquo; Cc ([ui prouve, dit Barlhelemy, (pie la mort n'est pas due ä la cessation des mouvemenls du coeur et ii la suspension de la circula­tion, e'est quo : 1deg; ä l'ouverture de quelques-uns des chiens soumis aux experiences de M. Amussat, on a vu lo coeur droit secontracter encore : la mort n'avail done pas commence par cot organe. —2deg; Sur le cheval, on sent des pulsations jusqu'au moment de la dernierc expiration. — 3deg; Aussitdt que lo cheval auqucl on a injoetc i litres
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Ü14nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KJllÜSIÜ.N 111 SA.\(,.
d'uir csl tombü, si on examine la jugulairc et qu'on la (Vappe avec lo doigt, on In trouve distendue et resonnanl danstoule sa longueur commc un tambour d'enfant; mais-bienlöt la possibiliiede produire le bruit cessc dans le voisinage de la parotide, puis plus bas et ninsi de suite, de maniere qu'au boul de trois ou quatre minutes, ä compter du commencement de l'injection, c'est-ä-dire quelques instants avant la mort, la jugulairc est dösemplie et ne rösonne plus sur aucun point de sa longueur. La circulation n'etait done pas arr^tee, puisque la veine s'esl videe au lien de se remplir de plus en plus. — 4deg; A l'ouverture des chevaux tuös par injection ou par insufflation dans la jugulairc, au lieu de trouver Fair aecumulödans les cavit^s droites du coeur, on le veil disseminö dans tout le Sys­teme circulatoire et jusque dans le systemo do la veine-porle, inoiuo lorsque les animaux n'ont survecu qua trois ou quatre minutes a l'injection. —3deg; Lorsque Ton coupe la queue ä un cheval, on veil aussitftl lo sang jaillir dos arteres coccygiennes. Si on injecte alors i litres d'air dans la jugulaire, voici ce que Ton observe ; intermit-tence do quatre ou six sccondes, annoncee par la suppression dos jets fournis par los arteres precitees; chute de I'animal un pen avant, pendant ou apres celte intermittence, rcapparition dos jets qui devienncnt plus gros el plus forts qu'ils ne l'etaienl avant l'in­jection; saccades tres-rapprochöos. Get etat de choses dure trois ou quatre minutes; au bout do ce delai, les jots commencenl a s'affai-blir; I'affaiblissement esl progressifel dure environ une minute, apres laquelle les arteres cesscnt de fournir du sang, el I'animal pousse la dernierc expiration ; de teile sorte que la respiration el la circulation s'amHent ä pen pros en meme temps. Cos phenomencs ont eto ('tudies sur dix chevaux. Dans un ens, le sang so presenta encore par saccades ä l'orificc des arteres apres que la respiration out cesse. Dans un autre, les jets out persisle environ une minute apres la dernierc expiration. raquo;
Ainsi, en resumö, suivant Harlhelemy, dont le discours a peso d'un grand poids dans la discussion de l'Academie, la mort nest duo ni a la dilatation du coeur ni ä la cessation de la circulation, vu qu'elle ne commence pas plus lot par le acnr que par les autres foyers de vitalite. A quoi done alors I'altribuer? Cost ce que Bar-Ihelemy ne dit pas d'une maniere pramp;ise. II parall toutefois pencher pour I'avis deceux qui considercnt ('obstacle par lair a la circula­tion pulmonairc comme la cause premiere dc la mort.
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INTHODUCTIO.N DE LAM'. DANS LES VE1XUS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; L'l;)
Gelte derniere cause, indiquoo par Nyslen pour expliquor les cas de mort lente et que nous avons vue exprim^e dans le rapport de M. Bouillaud, a 6t6soutenue d'une maniere phis positive, d'abord par M. Mercier, interne ä l'Hötel-Dieu '. el puis par M. Erichsen '-, I'equel pose en principe que lair introduit dans Irs vaisseaux a.^it commc toutes les substances etrangeres qui font obstacle au cours du sang, et le demontre par imc experience int6rcssante. Essayant de pousser, par I'artere pulmonaire d'nn chien r^cemmenl lui'i, un liquide quelconque a I'aide d'unc seringue munie d'un hemodynamo-metre, il vit que la force neccssaire pour faire passer ce liquideatra-vers les capillaires du poumon fait monier le mercure dans le lube do i ä.quot;)centimi'lres; mais quo si 1'on fait rinjection apres avoirpoussc de Fair dans I'artere pulmonaire, la resistance 6tait presque doubleepar l'obstruction des capillaires, ct quo le sang mniile tlans le tubo de 8 a 0 centimetres. Par ce fait, on pout comprendre quel obstacle serieux la presence de Fair dans lo sang apporte ä In circulation pulmonaire et la possibility qu'i! dovionno cause do mort, s'il est en quantity süffisante.
Mais d'autres causes encore ont elo invoqnoos pour expjiquer la mort ä In suite do I'introduction do 1'air dans les veines. Ainsi, M. Marchai (de Calvi) a emis l'idee que l'action du coeur ctnil arrötee par rinCiuenco dolöloro qu'exerce sur lui l'acide carbonique ölimino du sang veineux; co n'ost lä qu'une supposition sans base. Delpcch, qui a analyse le gaz mele au sang pendant 1'accident, lui a Irouvo la memo composition quo I'air almosplieriquo, et d'ailleurs Nysten avail injecte do I'acido carbonique sans anvlor les mouvements du coeur. M. Leroy (d'Etiolles)3, admettant commo possible faction feur lo cerveau et sur le coeur, penso, en outre, que I'air agit sur 1c poumon on produisant 1'emphyseme do cot organe. Piedagnel '' a ögalomont soutenu la formation do 1'emphyjseme pulmonaire. Puis est venu M. Wallmann #9632;r' qui, analysant les observations et los opinions de sos devanciers , conclut on admettant quo la mort est duo au trouble dos contractions du occur, provenant: 1deg; do l'action mccanique do Fair; 2deg; do la perturbation des fonctions respiratoi-
' OirMc medicate. 1837, t. V, p. -Wi-.
- The. Edinburg medical and surgical journal. 1811, nraquo; ilc Janvier, s Arch. gen. de Mol. 1S-23, t. Ill, p. HO. 1824, p. 130. gt; Jditrn. de physiol. experiment. IS^'.I, t. 1\, p. 60.
$ Sicheres Heilverfahren, etc (Do rcnlrfc dc Pair dans k's feines, etc. Nuuvelic niiHliodc do traitement). Vienne (Autriche). 1813, in-Sraquo;.
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Ollinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMISSION DU SA.\(i.
res; 3deg; du molapge de l'air avec le sang dans les vaisseaux capillaires.
Entre ces opinions d'apparences si diverses, umis donl quelques-unes renferment la ineme pensee plus ou moins deguisde, il n'y a pas nöccssitö de se prononcer absolumcnt. Nous avons indique en passant edles qui ue sauraient elre acceptees (Bichat, Ch. Bell* Marchai); quant mix autres, dies se rapprochent toutes plus ou mnins de la verik'; eela dopend des cas que Ion observe. Effective-incnt, si Ton eonsidero la diversity des resultats signals, il esl ('ivident que les causes comme les effets doivent elre multiples, et qu'aucune de celles qui ont ete indiquöes ne doil elre adoplec ä l'exclusion des autres.
Ainsi, quand la mort esl rapide, presque foudroyante, de quelque maniere que l'air ait etö introduit, il nous parall demontre, malgre rargumentation de Bartheieray, qu'elle est due ä la cessation des mouvements du coeur (Morgagni, Nysten, Magendie, etc.). Le malade alors succombe a une vöritable syncope, c'est-ä-dire a un arrel de la circulation, et, a l'autopsie, on trouve le coeur d'aulant j)his gorge d'air que la mort a etö plus rapide.
Quand la vie so prolonge, et seulement au-dela de quelques minutes, l'arrel de la circulation pulmonaire commence h son lour ii rnettre la vie du sujet en danger, et, si la mort arrive dans un intervalle variable entre luiit a dix minutes et quelques heures, eile sera due necessairemenl a celte cause (Bouillaud, Mercier, Erichsen). Enfin, si la vie persiste plus d'un jour, h la cause precedento s'ajoute l'emphyseme pulmonaire qui hate d'aulant le terme fatal (Lcroy d'Etiolles, Piedagnel).
Teiles sont les causes immediates de la mort que l'etat actuel des connaissances permel d'admettre aujourd'hui. S'il y en a d'aulres, dies attendenl encore la sanction de l'experience.
^o Causes, mccanlsme de rinlrodnvtion sponta-n6e de l'air; lt;*irclt;gt;9tsl:isilaquo;'os laquo;jisj in favoris^iit. — La premiere condition pour que l'air puisse s'introduire dans une veins est I'existence d'une blessure plus ou moins etendue de- ses parois, et propre ä mettre en communication Pair extdrieur avec lo sang qui circule dans le vaisseauj et celte introduction sera d'aulant plus facile que I'ouverture offrira un passage plus libre a Pair. Cue plaie longitudinale, ä bords rapproches, eoilime celle qu'on produit en pratiquanl la saignee, nc suffit pas, sauf dans quelques circon-slunces toules particulieres, pour la penetration spontanöe de ce
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I.MIUIDL'CIIO.N DE LAIIt UA.NS LES VEINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lilT
lliiide, ainsi quo lo prouve la raretö de raccident a la suite de la saignee. 11 laut pour cola quo la plaie soil plus ou moins beante et que Pair puisse la traverser sans obstacle, condilion qui sc rencontre habituellement chez I'homme dans les cas oü survient cet accident, se manifestant presque toujours, comme on salt, pendant certaines operations oü Ton cst expose ä blesser des veines importantes el ä produire ainsi sur leur trajet des solutions de continuite avec des pertes de substance plus ou moins elendues.
Chez les animaux, on a pen d'occasions d'observer l'entree de Fair [)ar des blessures veincuses produiles pendant des operations. Gependant le phönomene est aussi a craindre, et notamrnent pen­dant {'operation du thrumbus, comme le confirmeun fail rapportö par M. Rousset ' : nne fislule s'elant manifestee ä la suite dune saiiniee, ce veterinaire y porta un caulere en pointe pour en pro-voquer la cicatrisation; rintroduction de l'air out lieu, ct la rnort fut instantanee. .Mais si la condition necessaire a Tentree spontanöc de Fair dans les veines se presente rarement dans la pratique, il est facile, comme nous l'avons vu, de la reuliser expörimentalement sur une ouverture de saignee en eeartant les levres de la plaie et en maintenant un certain femps I'ouverture beante. Les dieses alors se passent comme chez riiomme, ct, ilans tons les ens, la facilite de 1'accident sera subordonnee ä l'etendue, ä la forme et a la direction de I'ouverture de la veine, e'est-a-dire que les blessures par perte de substance, les plaies transversales el obliques cicelies de gran-des dimensions offrironl toujours plus de danger que cellos qui seronl dans des conditions contraircs.
Ces circonstances existant, comment l'air peut-il penctrer dans les veines? C'est cc dont nous avons actuellement a nous rendre comptc.
On a d'abord cherche a expliquer le p!i6nonieiie par 1'action aspi-rante resultant de la progression constants du courant sanguin. Mais le mouvement du sang, ä lui seul, n'exerce qu'une action tres-faible, ct il no sufßrait pas pour aspirer Fair, si une cause supplc-mentaire plus ^nergique n'y ajoutait son effet. Cette cause, on 1'a attribute tour a lour ä Faction du coeur et ii (-(^Ik^ du thorax. Sui-vant M. Magendie, qui a cherche un des premiers a expliquer le phenomene, l'introduction de l'air est due a Faction aspirante cxer-
1 Mi'in lie luSuciiti I'ilerin. de Lul-el-Guroiinc. Hiö2, XIquot; söric, p. til).
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tilrgt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i::.laquo;issiiin in SA.Nti.
(•i';o par roreillette droile dans son mouvcmcnl de diastole. 31. Amus-sat, au conlraire, soutient que rentree de 1'air a pour principale cause I'aspiralion produite par la dilatation des parois Lhoraciques qui a lieu pendant I'inspiration.
M, Bouiliaud, qui partage cello raaniere de voir, etablit, duns son rapport ä rAcademic , quo lo bruil particulier qui accompagno toujours l'entree de l'airest isochrone avec I'inspiration, et s'acc^lere d'autant plus que cette inspiration est plus grande. En mettant la veinc ä nu, dit col auteur, on observe un mouvcmcnl do tlux et do reflux coincidant aver las raouvcments d'inspiralion ct d'expira-fion do la poilrine, et laut qu'on pent voir, en s'eloignant du centre drculatoire, ce flux et ce reflux, indiquant l'äction de la force aspi-rante du thorax, il yn neeessniromeul entröc de Fair si I'on prati-(]uc unc ouverture au vaisseau. M. Bouiliaud elablil rn^mo cc fait coinmo une loi physiologique.
Toulefois, M, Bouiliaud no croit pas quo ce soit la la cause uni­que du phönomene. 11 a remarque quo quelquefois le bruit osl pins precipito quo les mouvements d'inspiralion, el qu'alors on peul constater son isochronisme avec les mouvements du cceur. Dnrlhe-lerny, do son eolo, a parfaiteraent constatö que le bruit caracteris-tique do I'enlrde do Fair coincide, non pas avec le (lux el le reflux. produit par Faction des parois du thorax, mais avec un autre mou-vement semblable des veines, isochrone aux contractions du coeuret appeie rmuls veincux; e'est ce donl on peul s'assurer au debut de I'ex-perience, avanl qu'il vail acceleration des mouvements respiratoires.
Do cola il rcsulle que Fonlree do Fair a pour cause essentielle la dilatation des cavitös droites du coour. Mais, en resume, on peul adtneltre 1'une el 1'autre causes el considörer le phonomene comme produit ä la fois par Faction nspirante du coeur el par colle du tho­rax; il en resullera toujours qu'il devra so manifester avec d'autant plus de facilite et d'inlensitö que I'ouverture de la veinc sera plus rapprochec de Fcnlree de la poilrine. C'est effectivement ce que Fobservation pratique confirme.
D'autres circonstances encore peuvenl influer sur la production du phonomene; par exemple, le calibre de la veino, son (Mat plus ou moins permanent de tension et de dilatation. Ainsi, il csl encore necessaire, pour que 1'air pcnelre dans une veinc, qu'elle soit d'un volume assez considerable el que dans son trajet eile reste beanie. Tne petite veinc, a parois librcs el Hcxiblcs, s'aplatitsous la pression at-
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INTBODÜCTION DE L'AIH Iraquo;i.\S LES VEINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (il!)
Miospliöriijuo des quc Inspiration du crcur s'exercc, (raquo;I fair ne pent passer. G'est pourquoi, chcz les animaux, l'inlreduction spontante de l'air n'esl guerc possible quc sur la jugulaire et ses principales branches d'origine, cl pourquoi, chez le cheval, l'aspiration de Fair, la dispersion dans lo Systeme circulaloire ont lieu avec plus de promptitude et de facilite quc ehe/ le chien. Pour que l'air puisse enlrer par les veines eloi^nees du centre et par les veines d'un petit diametre, il faul qu'ellcs soient canalisecs, c'est-a-dire que leurs parois soient rendues inflexibles et maintenucs (endues a l'aidc d'une canule ou d'une sende.
11 en est de ineme dans l'homme, ehe/, lequel nussi c'esf pnr les jugulaires et les prineipaux embranchements de la veine-eave supe-rieure que Ton observe a peu pros uniqueraent l'entrde de l'air. Rt eel accident est d'autant plus facile dans noire espece que ees vei­nes, dans l'etat normal, comme la deinontrö M. B6rard, sonl con-slamment mainlonues dilatees, par suite des connexions de lenrs parois avec les lames aponevrotiques de la region cervicale. Aussi n'est-ce pas sans raison que M. Amussat a qualifio d'espace clnnyc-rcux I'intervalle compris entre le cou el les epnules, ou rampenl de chaque eotö les raeines de la veine-cave. Enfin, l'enlree de fair pent elre rendu plus immincnle encore par tout ce qui aide a la dilatation des veines : line augmentation anormale de volume, des adherences insolites, des parois raides ou epaissics, des mouve-ments accidentels detraction, etc., circonstances qui, rennies, peu-vent expliquer Fextröme facilite avec laqnelle, cliez l'homme qucl-quefois, sc produit cet accident.
En general, dans loutcs les especes, il sera d'autant plus ii craiu-dre, outre l'influence du voisinage du coeur, du volume et de la dilatation de la veine, de l'etendue de la blessure, que l'aspiration du coeur sera plus enerttique, quc le Systeme sanguin aura etc plus affaibli par des hömorrhagies, que la veine, par sa position verli-cale donnera phis de rapidite au cours du sang. On a ainsi observe, dans toutes les experiences, que la position verticale cst beaucoup plus favorable quc ['horizontale ä i'introductioQ de Fair, ee qui pent lenir aussi a ce quo I'animal debout s'agile davantage et fail de plus langes inspirations. Cette influence de la position verticale est sans doute encore une des causes qui rendent la mort si prompte ehe/ l'homme, comparativement ä ce qui se passe ehe/ les animaux.
Au reste, loutes ees conditions ne sent pas egalemenl neeessaircs
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G'iUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LMISSHI.N 1IU SAUG.
pour que riulroduction de I'air ait lieu, el raccident peut Ires-bien arriver sur des veines eloigntes du centre circulaloire et non dans une situation verlicale, si les autres circonstances sont favorables. Ainsi, Legallois a vu trois fois I'air p6n6trer par les veines uterines et causer la mort immediate, en exp6rimentanl sur des nnimaux femelles sur lesquels il etudiait les effels des pertes de sang pen­dant la gestation '.
Dans le cas parliculier de la saignee ä la jugulaire ehe/ les ani-maux, 011 I'on ne produil qu'une plaie longitudinale el ä bords rapproches, riulroduction de Fair ne pourrait s'expliquer par les seules causes preccdernment indiquees. 11 faul une condition nou-velle, saus laiiuclle raccident ne serait pas possible. Celte condition est la production dans I'interieur tie la veine d'un vide momentane ddterminant une aspiration assez forte de I'air exlörieur pour vaiu-cre la resistance Offerte par le resserrement des levres des deux plaies : ceile de la veine et celle de la peau. Or, c'cst ce qui arrive quand on cesse brusquemenl la compression qui faisait refluer le sang el gonfler la veine, Alors les parois du vaisseau, rcve-nant lout-ä-coup sur ellcs-ineiues, chassenl en has le sang que son poids tend ä faire descendre encore plus vile, el la colonne sanguine qui suit, no venant pas assez tot remplirla veine, il se fait un vide que fair vicnt de suite occuper. L'air penetrera alors d'aulanl plus faeilement que la veine sera d'abord plus gnn-llee, fine la compression sera supprimee plus brusqucraent, que la plaie de la veine sera plus elendue, plus oblique; (pic le calibre meine du vaisseau sera plus grand, etc., et, en un mot, que toutes les causes generales plus baut signalees agiront, do leur col6, plus efficacement.
lt;raquo;0 ]iilt;li4aatilaquo;raquo;iis HiJrursftlaquo;quot;raquo;!laquo;quot;**. — Les indications relatives ä l'introduction de l'air sont de deux ordres et cornprennenl les soins propres a prevenir l'accident et les moyens de le combaltre quand Fair a deja pönötre dans le torrent circulaloire.
1. Soins preoentifs. — Ces soins ressorlent naturellement de 1'exa-men des causes, preeddemment enumerees, propres a favoriser Fenlree de Fair. Ainsi, le premier soin sera d'eviler de pratiquer des operations graves dans les regions oü existent des veines de fort calibre, dilatees, rapprochees du cceur, verlieales, etc.; et,
1 Juunml Itebdvntaduire ilc Medi'cine. I8i(.gt;, t. Ill, p. IS;!.
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INTRODUCTION DE I.'aIU DANS LES VEINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; G91
dans le cas oü Ton serail conlraint de porter ^instrument dans un point semblable, d'avoir l'extröme attention de ne pas blesser ces vaisseaux, de ne pas exercer sur eux des tiraillements propres ä dövelopper leur calibre et ä ouvrir une voie a lair. On a coiiseille aussi, en pareil cas, la compression du Irene veineux entrela plaie et le coeur (Larrey, Dupuytren, Barlow, Amussat); mais la dispo­sition anatomique des parties ne permel pas toujours de compter sur l'efficacitö de cetle compression.
Quelques chirurgiens, MM. Amussat , Gerdy, Erichsen et tons eeux enfin qui admettent Faction des parois thoraciques dans 1'in-troduction accidentelle de lair recoramandent, lorsqu'on doit porter ['instrument aux regions du cou, d'exercer une compression autour de la poitrine des malades, a t'aide d'un bandage serre, afin de diminuer Faction aspiratoire du thorax. Quoique reposant sur un fait hypothölique, cetle precaution, n'offranl aucun danger, pent (Hre prise sans inconvenient.
Ces soins preventifs gcn6raux sent surtout necessairessurl'homme, chez lequel I'accident offre infinimenl plus de gravity que chez les aniinaux; mais ils sont egalement applicables ä ces derniers pour les circonstances analogues. De plus, il y a, chez les aniinaux, ä eonsidei'er le cas de la saiimee ä lajugulaire, dans lequel le moyen d'eviter I'accident est uaturellement indiqu^ par la connaissance lt;le la maniere dont il se produit, Ainsi, il sui'flt, des qu'on veut arreter la saign^e: 1deg; De ne cesser la compression de la veine que gra-duellement, afin do donner au sang le temps de remplir exacle-ment le vaisseau; 2deg; de mettre en meine temps le doigt sur l'ouverture de la peau pour empecher I'air d'entrer pendant que le sang reprend son cours. Avec ces precautions tres-simples, il n'y a pas d'accident ä craindre. On a eonseille encore de ne pas saigner en exposant la region oü Ton opere au vent, qui pourrait forcer l'entree de I'air dans la veine; quoiqu'une teile cause no puisse avoir une grande influence, la recotnmandation ne saurail etre nuisihle.
II. Soins curatifs. — Lorsque I'air a penetre dans une veine, la premiere chose est de s'opposer a I'introduclion d'une nouvelle quaatite de ee Quide en mettanl le doigt sur la plaie : e'est une recommandalion faite par tons les chirurgiens, et e'est, d'ailleurs, cc que chaque Operateur est porte d'instinct a executor quand {'acci­dent se produit sous ses yeux. Apres cela, les soins ultdrieurs dependent des conditions dans lesquelles on se trouve.
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amp;1'1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nnssiuN in SAXC.
Quand l'entree de I'air ;i lieu pendant qu'ou pratique imo opera­tion qui a mis ä nu une veine portanl une blessure b^ante plus ou nidins coiisiileriible, ce (pii arrivo ordinairement chez I'homme, l'essentiel cst de proccdei' ii I'occlusion definitive de l'ouverture du vnisseau , allii d'empecher rintioduction d'une nouvelle (]u;iiilile d'air. L'observation a appris en effet que, si I'du ne prend pas celte precaution, le bruit indicateur de Teulree de Pair continue a amp;.re entendu pendant quelquesinstants, et quele maladesuccombe bientöt par suite de cette introduction prolongee. Pour proceder a ['occlusion de l'ouverture du vaisseau, il y n quelques precautions ii prendre qui ont clö bien indiquöes par le docteur Wattmann. Apres avoir appliquö le doiyl sur le point oü I'on a entendu le bruit, on le fiiit descendre vers le coeur, de manlere a laisser ä decouvert la blessure veineuse, qui se decele par le sang qui s'en 6chappe. Cela fait, pour parer a tout danger ulterieur, il faul interdire tout passage a Fair, suit en rapprochanl les bords de la plaie et exeivant ensuite une legere compression; soit en liant le vaisseau au-dessous de la blessure, operation assez dangereuse; suit en liant seulementles bords de la blessure de la seine, saus produire l'obliteration de celle-ci.
Sur les animaux, si rintroduclion de Fair avail lieu dans descir-constances pareilles, il landrail proceder de mamp;me. Mais 1'accident se produisant Labituellement a la suite de la saignee, et par une blessure qui se ferine aussit6t, il \ a pen a craindre qu'une nou­velle quantitö d'air s'inlroduise. Cost pourquoi, des ([ue I'accident s'esl manifeste, Fun peut de suite, sans s'occuper de la plaie elle-nu'inc, combattre les effets de Fair dejä introduit.
Pour eela, sur I'homme comme sur les animaux, outre les soins gencraux, lels que: aspersions d'eau froide, frictions seches et irri-tantes, etc., qui coaviennenl dans tous les cas de syncope, on a encore essaye plusieurs moyens speciaux qui sont luin de jouir Ions de la mfime efficacite; ee sont principalement: la compression de la poitrine, Faspiration dircctc, la saignee.
La compression dc la poitrine et du venire a ele conseillee par Nysten, qui I'indique comme propre a faire immedialemenl refluer Fair vers la veine par laquellc il s'esl introduit. M. Amussal a sou-lenu, a son lour, l'efficacitö de ce precede, qui, selon eel auteur, aide ä debarrasser le eceur de Fair lt;iu'il renferme, et favorise la sor­tie de ce (luide si on repele plusieurs fois la meme manoeuvre. Beaucoup de chirurgiens out combatlu co moven; mais, suivnnt
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INTRODUCTION DE l.AIli HANS LES VEINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;G-}^
Barthelemy, il peut avoir un certain degr6 d'ulilit6, sans presenter loutefois riinpurtance qu'on a voulu lui donner. D'ailleurs, son application esl sans danger : 11 determine la sortie d'um certaine quantity de sang et d'air, et peut aussi, par ['agitation qu'il fait öprouvLT au sany contenu dans les cavlles droites du cccur et dans les grosses veines, contribuer a divisor i'air, a le delayer dans une plusgrande quantitö de liquide. Mais, ajoute Barthelemy, 11 ne laut pas croire qu'on pulsse, ä l'aide de cette compression, operer l'expulsion de Fair parvenu dans le occur droit. La compression, en resume, ne sera done quo d'un fuible secours.
Quant a I'aspiralion directe, propos6e par M. Magendie, il esl douteux qu'elle soil jamaisappliquee. Elle consiste a retirer directe-ineut l'air du ccour avec une sende d'aryenl ajustee a une seringue et penelraut jusque dans roreillelte droitc. Una fait IVxpenence sur des chiens el des chevaux. Apres avoir poussedc Fair dans lajugu-iairo avec la seringue el la sende, on souievait le pislon de l'appa-reil, on aspirait de l'air en meme temps que du sany ecumeux, et les symplömes disparaissaient peu l\ pen. On a qualifie, avec raison, oo moyen d'effrayant. El [luis, comment I'appliquer? Sur I'homme nolammeul, avant qu'on ait prepare rinslrument, trouve la veine, le malade a le temps de succomber, sans comptor que I'ouverture meme, praliquee ä la veine pour introduire la sonde, ne peut (pie favoriser I'entree d'une nouvelle quantite d'air. Cost done la une melhode dangereuse qui doit elre absolument rejetee.
Reste la sai'g'nee ou I'^vacualion d'une nouvelle quantity de sang, qui seule, jusqu'ä present, s'estmontree d'une efficacitö reelle dans une multitude do cas, nolammeul dans les observations de MM. Bou-le\ jeunc, Lesaint, Riss, Chambert, Rehoul, Carriere, etc.; dans les experiences do MM. Lesaint, II. Boulej , Hey, etc. Si Ton consi-dere, en effet, que la oause principale de la mort esl l'arröt de la circulation par la suspension des Conctions du poumon et du coeur, il devicnt evident que la depletion du Systeme sanguin donnera plus do liberte, plus d'espace au cours du sang, sans compter la petite quantite d'air quo le sang eslrait pourra enlratner avec lui. Aussi, rien do plus naturel quo ec que rapporle la presque unanimito dos experimentateurs sur la facilite avec laquellc les animaux revien-nont ä la vie, lorsque, parvenus a I'^tat do syncope qui preeodo la mort, on donne issue an sang en ouvranl une veine.
quot;Si, au moment ou I'anitnal nc donne plus auoun signe dc vie, (lit
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G24nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OMISSION HL' S.WG.
M. II. MouIcn rapporlant tics experiences faites sur dos chiens, on fail une ouverlure ii la veine du cole de ses racines, lo sang
qui son cclinppe est ccuiiicux et s'ocoule de la veine en bruissant; puis, au bout de une ou deux minutes, on voit, it des distances d'abord tres-eloigB^es, 1'animal effectuer ties inspirations grandes, forcoos ct comme convulsives; In gueule s'ouvre largement; ics cotes se soulevent, par un mouvement martjue de torsion, sur elics-monios: puis. peu ii pen, et toujours h mesure quo le sang ecu-raeux s'ocoule du vaisseau beant, Ics mouvements d'inspiration se rapprochent; puis, enfin, la respiration se precipite dans son rhythme normal; el au bout d'un quart d'heure, si Ton a ou sein, lorsquc l'harmonic dc la respiration csl retablie, de former le vaisseau pour mettre un obstacle a recoulement du sang, ranimal peutseredresser sur sos jambes '. raquo;
L'ck'oulomont d'uno nouvollo quantilo de sang apros I'accident, ([ue M. Bouley jeune a le premier rccommande, est done le meilleur nioyon quo Ton puisse employer pour combattre immediatement I'in-troduclion de 1'air dans les veines. Quelquefois, ce moyen oohouo, il est vrai; d'autres fois il est au contraire inutile : le malade guörit sans cela, ce qui arrive quand il est dans do bonnes conditions sanilaires cl quo la quantite d'air introduite est peu considerable. Mais il en est ainsi des ineillours remedes, el celui-ci, dans 1c ens en question, n'en reste pas moins le principal, ou plulot I'unique nioyon n la disposition do I'op^rateur pour rappeler a la vie uu sujet menace do succomber sous I'inQuence de Fair introduit dans les veines.
Pour obtenir, apres la saignee ä lajugulaire, une nouvoile evacuation tie sang, Ton pout, des qu'on onlend le glouglou carael6ristiquo, se contenter, si la plaie n'est pas encore fermöe, de reprendre la com-pression et de continuer la saignee , de maniere ä extraire encore 2 ou 3 kilogrammes do sang. Quelquefois, par cela seul, lair so. trouve n-pousso on partie par le reflux veineux el sort en meine temps que le sang, qu'il rend 6cumeux. .Mais cela n'a pas toujours lieu. Alors, pom- faciliter la sortie tie l'air, M. Lesainta conseille et essay ö, du reste avec succcs, de joindre a la soustraction du sang um' compression methodique de la veine, oxeculeo de hasou haul, avec l'extremite des doigts reunis, sur le trajet du vaisseau, et de
1 ftemeil tie Medecine releritinite. 1839, t. XVI, p. 540.
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INTRODUCTION DK L'AIB DANS l.KS VE1NES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; amp;2'j
reiterer celte caanipulation avec les deux mains alternntivemcnt, el d'une maniere continue jusqu'ä ce qu'on cesse de voir des bulles d'air se presenter ä Touverture de la saign6e. laquo; De cette maniere, dit M. Lesaint, on souslrait el on aspire en rn^mc temps I'air qu'une colonne do sang a emprisonno dans la veinc el precipite vers le (•(cur; le gaz, ])ar le seul fait do sa leyerete, remonte |)ar petites portions successives dans l'espace oü la j)ressionde la main a fail le vide, el une secondo pression vienl le chasser au-dehors. raquo; Rien do plus rationnelque ce raisonnement, el la recommandation de M. l.e-saint, etant bien execulee, no pent que completer avantageusement I'effel resultant de la soustraction du sang.
Si dejii on avail ferme la saignec et qu'on recounüt 1'accident a ses syinptAmes consecutifs, on n'aurail qua enlever iniiiuklialemonl l'epingle; mais comtne il pourrail so faire alors que les ouvertures do la peau el de la veine eusscnl change de rapport, surtoul si I'ani-inal s'etait dejä livrc a des mouvements convulsifs ou meme etait toinhe, le mieux serait de faire une nouvelle ouverture ä la veinc, soil au-dessous do la premiere saignee, soil sur la veine du cöte oppose, suivant le plus ou moins de facilite qu'on aurait; cela fail, oncomprlmerait en remontant, comme l'indique M. Lesaint, el lais-sant l'eeoulement du sang continuer jusqu'ä ce que l'animal revlnt ä lui.
Quelquefois, apres le coup de damme, le sang no sort pas; le danger est alore tres-grand, la circulation enticre est arnMee, et la mnrt survient avec une extreme promptitude. II faul, en pareil cas, s'occuper de relablir le cours du sang parlous les moyens possibles: ouvrir plusieurs veines, appliquer des ventouses scari-(iees; pratiquerdes frictions sechos, irritantes, sinapisees; faire des lotions d'eau bouillanle sur differents points de la surface du corps; presenter du vinaigre, de l'ammoniaque ä l'orifice des voies respi-ratoires; essayer meme I'insufQation artificielle, el continuer ainsi jus­qu'ä ce que le sang ail recommence ä circuler, pour ne ccsser que quand l'animal a d^finitivement succombe.
Sur I'homme, tous cos moyens sonl egalement convenables, el ont ete employes dans la circonstance. Mais ce qui ne parail pas avoir etc essaye jusqu'ä present par les chirurgiens qui ont observe I'accident, soil qu'ils n'y aienl pas songo, soil qu'ils n'en aient pas ou le temps, e'est I'ouverlure mfane d'une veine pour donner ecou-lement au sang. Tl nest pas douleux pourlanl que ce inoyen, qui s'est monlresi efticace chez losanirnaux en laut de circonstanccs, ne inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4U
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li-V,
Ai'i'i.iimiiin nr.s i;\i roiiii;:
puisse, employöchez l'homme, avoir les m^meS avantages. Ou peul d'aulanl tnieux l'esperer, que la mort n'arrive pas nun pluscbezlui d'une maniero absolumenl foudroyaole, el que l'on a m6me encore, quand la syncope est survenuc, le temps de sauver le malade, comme le prouvent certaines observations ' oü ou l'a vu se rötablir par l'einploi seul des inoyens g6n6raux propres ä combattre la syncope.
CHAPITRE 11.
I)igt; i'uppiifaUtiit des Exuteires.
ARTICLE 1quot;.
DES EXUTOIRES i:N GftNfilSAl..
i 1. — Dellnition, division et synonymie , historique.
Sous le nom d'EXCTOiREs (de entere, depouiller), mot qui parait avoir elo ialroduit dans le langage medical, en 1767, par .1. A. Le-roy, ondesigne, d'une maniere g6nerale, differentsmoyens destines a produire, ii un point quelconque do la surface du corps, par une plaie enlretenue artificiellemenl ou par rapplicalion, sans destruc­tion de lissus, d'un corps irritant, une inQammalioa plus ou moins vive, suivie d'engorgement, puis, le plus souvent, de suppuration, el ayanl pour lgt;ul de rernplir diverses indications therapeutiques.
II v a differentes sortes d'exutoires, que Ton distingue surtout pai'la nature des substances employees pour les produire. Ainsi, parmi ces substances, lesunes, sans action par elles-memes, n'agis-sent sur les tissus que comme corps Strangers; les autres, au con-traire, jouissent de proprietes parliculieres (jui lour permettent de determiner dans les tissus line irritation speciale.
Les exutoires dus ä l'application de substances inertes, agissant par le seul fait de leur presence dans les tissus, portent le nom de sctons. Ce nom, employe depuis fort longtemps paries chirur-
1 Prerai6re olis. de M. Amussat, loc. eil. — Obscrv. ile M. ynssey, American journal of the med. sciences. Fdvrier, 1830, — Observ. ile M. Vclpcau. Arch, gen, ,le Meil. 1852, 1- laquo;'v'w . (. XXV11I, p. fOl.
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EXUTOIRBS KN GENERAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;o,'?
giens, vient do seta (sok-, crin), et leur a 6t6 donn6 parce qu'au-Ircfois, sur riioiunio, onseservail surtout de crin de eheval pourles ('#9632;tahlir. On donne plusieurs formes aux s6tons. Le plus genörale-ment ils sont formes d'une bandelelte ilt- linge, d'une corde ou d'un ruban, de longueur variable, qu'on introduit, al'aided'un instrument approprie, ä travers les tlssus vivants pour former un trajet artifi-clel ouverl par les deux oxtiomitcs; c'ost co qui constiluc le scion ä miche. D'autresfois, aulleud'une bandelette, c'estune simple [iciile rondelle de cuir ou d'un corps analogue (jue I'on engage sous la peau pai une seule incision; on I'appelle alors siton a rouelle.
T.es exuloires qui resullent de l'application de substances jouis-sanl de proprietds irritantes particulieres, smil ötablis, soil en intro-duisant le corps elranger sous la peau par une incision praliquee ä ecquot;! effel, ce qui constilue les trochisques ou cautercs; suit en appli-quant la substance irritantc .'laquo; la surface de la peau, ce qui ferine des visicatoires ou des sinapismes,
Quelquefois, enQn, on ötablit des exutoires ä l'aide du calorique applique plus ou moins directement sur la peau; c'est ce qu'on appelle des moxas. L'application du feu est aussi une espece d'exu-loire ; mais ces procödds ne doivent pas nous occuper id, lout ce qui concerne l'emploi de la chaleur ou du feu a la surface de la peau devanl former plus loin I'objet d'un chapitre parliculier.
Les lermes divers servant a designer les diflerentes varieles d'exu-toircs, dc menie que le mot exutoire en general, s'appliquent en meine temps h la plaie artificielle du corps du sujel et a la matiere employee pour entretenir la suppuration. Cost pourquoi I'on peul dire indistinctcment itahlir,mettre, appliquer ua exutoire, ou un selon, un cautere, etc.
L'usagc des exutoires, sur les animaux domestiques commc sur I'homme, remonte aux premiers temps de In medecine. Les ouvra-ges les plus antiques qui nous restent sur l'art v^törinaire en font mention. Le principal exutoire apciennement en usage consistail a insörer sous la peau, aprcs I'avoir ineisee, un fragment de racine dVUebore noire. C'est ce qu'on appelait un cautere (-/.auTep, mulrr. cattlcrium), comparant les effets produits ä ceux du feu. Ce fut pen­dant longtemps le seul genre d'exutoire connu ; on en variait, sui-vant la maladie, 1c lieu el le precede d'application.
Columelle, qui en parle le premier, present d'appliquer ce cau­tere a I'oreille pour les maladies des grands ruminants, et deceit le
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t'l-lHnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION liKS EXUTOIRES.
manuel de roperation. Dans Ahsyrle, il cst fort question encore do cet exutoire, appüquö surtout a la poitrine, notamment pour les maladiesaccompaga^es dejetage; pour cola, on nouail la racinc autour d'une petite baguette de chanvre, et, apres avoir pratique
uno incision a la poitrine et iptroduit lo corps Stranger, on recou-sait la peau avec uno corde et on laissait les choscs en cot etal jusqu'a ce *\w tout totnbät par pourriture. Vcgece, parlant de co moyen, en conseille en outre I'emploi pour hater la resolution des tumeursoedemateuses sous le venire, et ajoule quo, pour opörer, il taut coinmenccr par cerncr avec vine aiguille de cuivre rendroit ou doit (Hre inseree la racinc, racine, dit-il, dont les velcrinaircs el les bouviersfont le plus Ircqucnt usage '.
Dans les siecles suivanls, I'emploi des cxuloircs ne fit aucun pro­pres. Mais quand les Arabes eurenl remis en vogue I'emploi du feu, les hippiatres sen servirent pour etablir de nouvelles series d'exu-toires; ainsi, en cms tie tetanus, ils percaient I'encolurc avec unc pointe de fer port^eau rouge, ct rnettaient dans chaque trou mi mor-ccau de corde ou de crin (jui reslait en place quinze jours; ou bien, ])our arreter la chute des polls de la queue, ils fendaienl la peau de cet organe par dessus, croisaient lincision par des raies de feu et mettaient dans chaque raic uno piece de bois.
Apres ccla, on imagiaa, notamment pour les boiteriesde 1'epaule et de la hanchc, de dünner les plumes, operation consistant a intro-duire une plume de cygne sous la peau, apres avoir incise, separe celle-ci de la chair ;i I'aide dun cornet ou d'une ventouse, el I'avoir soufflee dans toule l'etendue de la parlie malade; on remplacait en-suite la plume par un cordon de crin do cheval entortille ou un morceau de taffetas qu'on introduisait ä I'aide d'une aiguille particu-liere. Dans les niaux de gorge, on passail de la meme maniere, sous la peau du gosier, un fil, origine du seien a meche actuel.
1 Cette racine, si fort employee paries anciens pour (Haiilir des cauteres, etait damp;i-gnee sons les noms dc consiligo ou dc: pulmonaria. 11 ne parail pas, loutefois, quo ces deux (lenoniinatiuns doivenl s'appliquer a la meme plante. Ainsi, la pulmonaria , est dvidemment la pulmonaire dunl les feuilles tachetees de Haue Ogurent Vital du poumon tuberculeux ; et quant an consiligo , quoique co nom soil employ^ parplusieurs auteurs pour designer la nn'me plante , re ne pent i'tre que Vellebore noir , indiqud dans d'autres ecrivains, el ipie Ton trouve d'ailleurs litleralemcnt döiinmme dans cer-taines lerons de Vegece. La confusion entre ces deux mots doit., sans doute , venir d'une .dtenitinn nh.'iicurc des textes mannscrits.
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KXLIOIUKS L.N t.EMiUAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(i'i'l
Markam (1556) donnü le premier la description de celle fünne d'exutoire si usilee maiotenant; le premier encore, entre les hip-piatres, il ae sert du motion pour designer la bandelette dechan-vre ou de crin passee h travers les lissus, el donne la description du seton ;gt; rouelle, qu'il nomrue ortis. A cote de cos precedes ration-nels, Markam en decrit d'autres, caracteristiques de l'öpoque, comme les precedents. II parle ainsi d'une sorte de cautere applique sur le front dans diverses maladies, et pratique , en introduisant sous la pcau incisee ct soulevee ;i I'aide d'une ventouse, do la racine d'aul-nee ou d'angelique; d'un autre etabli do la m^me maniere sur le chanfrein, avec do petites rondclles do racine de carottc; d'un autre employe sur les luxations, et consistant en deux broches de hois pas-sees sous la peau ct croisees, puis liees a leurs extremites avec unc petite corde.
Solleysel repelo integralement tons scs devanciers, et ne fail subir a lours inelhodes que quelques legeres modifications ; il reedite, par exemple, pourle eas d'ophthalmio periodique, le setonducou, ct retablit sur la nuque, en pen-ant la criniere d'outre en outre avec un for rouge, el en passant dans I'ouverlure une corde moilie crin, inoitie ehanvre, garnie d'un onguent suppuratif, ou bien, a la place de la corde, un anncau de ploinh. II deeril de nouveau et fort en detail la maniere do donner les plumes, ce qu'il appelle l'ortie, et qu'il per-* feclionne du broiement prealable de l'epaule avec unebrique! La seule particularity nouvelle ulile, relative aux exutoircs, que I'on trouve dans Solleysel, cc sent quelques details concernant I'appli-calion des vesiealoires sur les animaux, et qu'on sfppelait alors rvtoircs ou feux marts.
Les liippiatres qui vinrent ensuite continuenl a se repeter, en rencherissant plus ou moins les uns sur les autres. Voici, par exemple, Gaspard de Saunier (I7'i1), qui, dans le eas d'ecart, jugeant l'application des igt;lutnes insuffisante, fait trois ouverlures en arriere de l'epaule et introduit dans chacune unc espece de chan-delle plate, falle de diflerents onguents fondus ensemble; i)uis coud lesplaies, attache 1'animal pour Fempeclier de se coueher pendant cinquante jours, et tons les jours diminuc les chandelles, jusqu'ä ce quo les Irons no puissent rien contenir. Garsault se tient dans un ordre d'idees infiniment plus raisonnable; il prepare la voie en reje-tant toutes ees operations ridicules, el s'en tient au seton au poi-trnil, donl 1c premier il fait mention, ol au.\ ortics ou scions U
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CoOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Vl'l'LlCAflOS DES l,\t lUlliKS.
^llll(,ll^, ii\i'f iiiic roiulcüf de cuir, pour les autrcs [)arties du corps. Arrive enfin Lafosse, qui inlroduit dans la Chirurgie veterinaire l'ai-^uillc a seton employ6e aujourd'hui et donl les chirurgiens faisaient lt;l('J;i usage, et cini ßxe le manuel de ['operation encore suivi actuelleraent.
De nosjours, la plupart de ces modes d'exutoires sont rejetes. II en esl uigt; cependant, d'un usage fort recule, consistant a Her la base de l'oreille, avee une ficelle, tie inaniere a proikiire uiiü iiillam-mationassez considerable de celte parlie, lt;]ui paralt encore en faveur dans certaines localitcs. C'cst au nioins ce lt;|uc nous apprend Favre {de Geneve) en ces termes : laquo; Duns beaueoup d'endroits on lie les oreilles pres de la tele avec quelques brins de (Hasse ou de chanvre tordus. Ce moyen n'esl qu'une espece de vdsicatoire, loul au moins inutile dans le cas dont il s'agit (l'indigestion). Les oreilles ainsi lieos enflenl; puis on fait quelques incisions dans la peausur la lace siiperieure; 11 en decoule de la serosite, d'oü le guerisseur lire la preuve que I'animal avail le /lein (mal imaginaire, admispar les paysans dans certains lieux); car il regarde cette serosite comme elant la maladie ou la cause de la maladie '. laquo;
Apres s'etre exprime ainsi, Favre (de Geneve), sous le pretexte que cette mcthode no sera pas abandonnee de sitöl par le plus grand ' nombre, a cause de l'empire de l'habitude, decril la inaniere d'ap-pliquer la ligature. Cela nous etonne; uno serablable coutume, qui a souvent pour consequence la chute de l'oreille, csl un reste des erreurs du passe qu'il faut radicalement condamner, et qui ne me-rite pas plus I'honneur d'une description que les autres melhodes empiriques si longtemps en usage et disparues enfin sous 1'influence des lumiereset de la raison modernes.
'i 2. — Indications et contre-indications des exutoircs.
Les exuloires, agissant surtoul par rirritaliou et In suppuration qu'ils provoquent, sont d'un emploi journalier dans la pratique me-diealc et remplissent des indications variees. 11s sent surtoul usiles comme derivalifs pour appeler ä la superficie du corps unc irrita­tion, un afQux sanguin que Ton redoute de voir se porter sur un organc interne, par exemple : — pour combatlre les inflammations
1 If Velevinftire cnmnofinnvd, IKHquot;. p R1,
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KM lOlUIS KN {.L.NLllAl..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1)31
;iii:iu;.s ou cbroniques des grands appareils splanchniques; — pour attenuer ou faire disparatlre certaines douleurs locales donl le sicyo n'est pas parfaitement connu.
On applique encore des exutoires h litre de modificateurs locaux, pour aider ii la resolution tie certaines affections chroniques, soil en les ramenant directementa l'6tat aigu, soil en detenninanl par leur presence unc irritation supplementaire qui, en disparaissant quand on supprime l'exutoire, entraine avec eile l'affection preexislante; — pour amener la fonle de lissus anormaux, d'engorgemeuts chro-ni([ues qui se resolvent sous 1'inlluence d'une suppuralion prolongee, en lui fcurnissant leur propres maloriaux; — pour retablir une sup­puration arretee, etc.
Le scton ä meche, en particulier, outre cos indications diverses, sort encore ; — ä favoriser I'ecoulement lent et gradu6 des produits d'une cavile ou d'une poche accidentelle, qu'on traverse pour cela de part en part avec le söton; — a retablir I'excitation, la \ italite des parois d'une cavilö anormale, ä provoquer la fönte des callositcs dans une fistule, afin d'en preparer la reunion adhesive; — a por­ter des medicaments dans des parties profondes; — ä etahlir la communication entre deuxplaies; — ä entretenir des ouvertures artificielles propres h donner issue ä des produits naturels ou mor­bides : pus, exfoliations osseuses, tendineuses, qu'il Importe de no pas laisser sejourner dans les parties profondes, etc.
Outre ces cas divers qui reclament frequeiiimcnl l'application des exutoires, on les emploie souvenl encore clicz les animaux domcs-ti(|a(gt;s, sans veritable necessile, sans discernement, par simple pre­caution, C'esl la panacoe universelle d'un grand norabre de mare-chaux, d'empiriques, de maquignons, de propriötaire?. On on abuse dans certains pays jusqu'ä l'exlröme; ainsi, dans les colonies an-glaises de I'Amerique, on applique des selons sous le venire des chevaux et des hieufs, toutes los fois (|u'ils sont atleints dune ma-ladie quelconque. El partout, malheureusement, la coutume trouve l'appui de quelques v^lerinaires, qui perpeluent ainsi, sous l'ögide de leur auloi-ilö scienliBque, cet abus des scions de prccait-tion. Soitdit en passant, ce n'est la qu'un inoycn tie discreililer I'art chirurgical velerinaire, qui doit (Mre une profession sincerement exerceo el non un metier au service du premier caprice venu.
D'ailleurs, les selons et tons les autres exutoires ne sont pas d'une mnocnite ronstanto, comme le vulaairc se riinairine. II \ a an con-
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OS'Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DES EXUTOIRES.
iniire des cas oü ils sont posilivetneut nuisibles, el par consö-quent contre-indiques, par exemple : — sur les animaux lai-bles, opuisös, dont ils ne pourraient qu'aggraver Tctat, par suite des deperdilions continues (]u'ils occasionnent; — sur les sujets alteints de maladies organiques ou scrofuleuses, de farcin oa d'affec-tions par alteration du sang, sur lesquels les scions nc pourraient manquer de causer de graves desordres locaux; — sur tons les ani­maux, au dehul des affections eruptives, des phlegmasies viscerales aigues, ([nils pourraient faire avorter intempestivement. Or, ce sont la autantde circonstances epic le vctcrinairepeut seul appröcier, et qui se preseulent asscz fräquemment pour epie ['application des scions, pas plus que les autres operations chirurgicales, nail lieu sans ciu'il en ail juge I'opportunite.
.\RT1GLE II.
si-ion a Mtcin:. S i. — Du seton ä meche en general
Le seton ä meche, celui qu'on entend [ilus particulieremenl desi­gner par le nom de seton cm[)loye seul,se compose d'une bandelette formce d'un lissu quelconque et qu'on inlroduit dans les parties vives, oüon la laisseen place un temps pins ou moinsconsiderable, (quot;esl 1c mode d'exutoire le plus employe, car e'est celui qui produit les effets les plus clendus, les plus rcgulicrs ct les plus facilcs a mesurcr. Avant qu'on se servil de I'aiguille actuellemenl en usage, le seton a meche, difticiJe ;i appliquer, etait Lien moins usile que les trochis-(jucs et leseton a rouelle; mais depuis qu'on suit le procedö actuel, qui a considerablement simplifie ['operation, l'emploi du seton ä meche s'esl le plus generalise.
Pour le decrire, nous anrons ä considerer successivement les objets el instruments qui servent a ['appliquer, le manuel de 1'ope-ralion etses effets conseculifs. Nous verrons ensuite les regies de sou application dans les diverses regions du corps, et les modifications qu'on lui a fail subir.
1deg; Olijetg vt instriimeiits itöcessaires. — L'appareil necessaire pour ['application du scion ä meche esl fort simple : il so compose dc l.i meche nu handelette, piece principale: de Yaiguille
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SETON A SIECHE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lioo
iiistruinent spöi-wil propre ü I'introduction de la meche, et de ([iiol-ques instruments accessoires qui sonl principalemeDt un bistouri droit on convexe et une paire de ciseaux.
I. Mäche, — DifTörentes substances peuvent amp;tre cmployoos pour la confection de la meche. La premiere dont on fit usage dans ce but fut le crin de cbeval, seta, qui servit pour I'homme d'abord, puis pour les animaux. On employa ensuite la eorde de chanvre, seule ou unie au crin, el, pendant fort longlcmps, jusqu'ä Lafosse, unc corde tressee, mdilie corde et moilie crin, fut employee de prcl'erence ä toute autre. On recommandait aussi, pour produire une irritation plus vive, l'emploi do meches irrögulieres , de bande-lettesde linge grassier et surtout de drap; de faisceaux entrelaces de filasse seule ou unie au crin ct coupes de distance en distance, de maniere ä faire brosse; de la vieille corde delilce, etc. Mais on a remarqu6 qu'avec ces meches irregulieres on risque de faire naitre dansletrajet de la fistule des callosiles qui persistent et figurenl des especes de cordes de farcin. Aujoui'd'hui, on rejette ce genre de me­ches, et Ton n'emploie plus, ou a pen pres, que 1c ruban de fil, large de 1 a 2 centimetres, plus ou moins, suivant 1'etendue que I'on vent donner ä 1'exutoire; ou, a defaut do ruban de fil, une bandelette de lingo coupöe rögulierement, ou encore une Iresse de chanvre aplatie et uniforme d'un bout a I'autre.
Gependant il est certains pays oü l'emploi du ruban de fil esl encore peu repandu: teile esl I'AlIeinagne, ou beaucoup de veleri-naires et la presque tolalile des empiriques se servent uniquement du crin, comme ä l'origine; le nom allemand du seton, haarseil (corde de crin), caracterise celte coutume. Ces crins soul emplo\cs ordinairement a I'etal naturel et quelquefois cuits, e'est-a-dire puri­fies par I'eau bouillante. .Mais 11 paralt que, dans ce dernier cas, leur action esl nuisible; c'esl du moins ce qu'a observe un veti'ri-naire allemand, M. Rosenbaum, lequel rapporte ' que, si'lant servi de crins cuits pour eel usage, il vit survenir des tumeurs extraordinaires aux endroits oü il avail applique ces setons, tandis que l'emploi du crin a I'etal naturel n'eul jamaisde mauvaises suites. Les praticiens qui, par necessite ou autrement, croiront encore devoir faire usage du crin pourronl tenir compte de l'observation de M. Rosenbaum.
1 Maijaiin für die gesammle Thierheilkunde. 1818, I. XIV. Iquot; rali. Irirnestiicl.
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lio4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; UTLICATION HI'S EXUTOIRES.
Quelques veterinaires ont propose tout recemment, au lieu du ruban de fil, d'autres substances : la lisiere de drap, le cuir coupe en lanieres, qu'on emploie, soil a la maniere ordinaire, soil par des proecdes speciaux qui seront examines pins loin.
Quelle que soil la meche employee, il faul toujours la preparer plus longue que l'amp;endue du trajel sous-culanö qu'elle doit occuper, afin qu'il en reste a chaque exlremite une assez grande longueur pour pouvoir y faire le noeud on y appliquer tout autre moyenjugö convenable pour retcnir le scton en place.
Le plus souvent la ineche est introduite sous la peau saus preparation; mais quelquefois, pour augmenter 1'action du seton, on impregne ou on enduit la meche d'une substance medicamen-teuse irritante; le seton est dit alors anime. On anime les setons en recouvrant les meches d'onguent vesicatoire, d'onguent basilicum, ou d'un corps onclueux quelconque : onguent populeum, axonge, beurre, etc., qu'on saupoudre legerement avec des cantharides ou de l'euphorbe pulvoi'isee; ou bien encore on Irempant les meches dans do I'essence do terebenthine. Quelquefois on coud a la meche des substances irritantes, lelles quo I'ellebore noir, le veralre blanc, le garou, etc., comme cola se pratique sur le boouf; mais ou fail alors de veritables trochisques sur lesquels nous aurons, plus loin, a revenir. On anime les meches quand on veut produire un cffet plus rapide, plus intense, el quelquefois pour suppleer au del'aul d'dnergie dc certains sujets. .Mais, dans ce dernier eas, il con-vienl d'etre reserve sur l'emploi de ce moyen d'accrotlre Faction du seton; car, si le sujot devait sa faiblesse ä im appauvrissement du sang, on risquerait de voir survenir les accidents qui accompa-imenl trop souvent I'applicalion dc ce moyen therapeutique.
II. Aiguille ä scion. —Avant qu'on eüt l'habitude de seservir de l'aiguille pour söparer la peau des lissus sous-jacents, on n'em-ployait qu'une aiguille ötroite, courte, avec laquelle on passail la nu'chc dans Fouverture prenlablement I'aile avec la spatule; mais, depuis Lafosse, a qui Fon doit le precede opöratoire actuellemenl en usage, on s(gt; serf d'une aiguille longue, aplatie de dessus en des-sous, terminee par une pointe elargie et ä double Iranchant el qu'on appelle aiguille ä seton. On a donne a eel instrumenl dilTe-rentes formes; les principales sent l'aiguille ä manc/ie et l'aiguille unie.
L'aiguille ä manche {fig. KiS) est celle qu'employail Lafosse. On \ distingue trois parlies : le manche, la lige et la lame. Le manche.
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SliTON \ MECllE.
en Ixus ou en corne, long de l-i u 16 cenliraclres, a une fornu1 conique (i va en diminuanl de la base, quiesl large de 2 '/a i' 3ccn-liini'li'es, j\is(|ir;m collcl. La litjc, Iraversant de par! en pari Ic manche, ä la Ikisc duquel eile esl riv^e, os( un for poll d'une lon­gueur de 30 a '5.') centimetres; eile esl ronde, de la forme d'uncöne allonge, forte vers le manche, et allant en diminuant jusqu'ü la lame. (Iclk'-ci cst en acici-, longue de you 0 centimetres, large de 20 a So millimetres, et präsente la forme el la cambrure de la feuille de sauge double. La pointe en est legerement arrondie, alin (|iil', tout en söparant avec facilite le lissu cellulaire sous-cutan6, liu-strument risque moins de pendlrer dans les tissus profonds. Unlin, la lame esl perc^e dans son milieu d'un trou en carre long servant a passer la meche pour Tintroduire a travers les tissus en retirantl'aiguille. Fig. 168. Fig. 169.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 170. Fig. 171. Fis. 17-2.
Uaiguille unie {fig. ICO), ressemblanl davantago ä l'aiguille jiri-mitivement employee par les chirurgiens, differe surtout de la pr6c6-dente par l'absence du manche qui esl reinplaee par une extre­mity libra appelee Me ou talon. Cette aiguille, teile quelle Tut d'abord confeeliomiee, elail d'une longueur totale de 35 a 40 centi­metres, aplalie au lieu detiv ronde, large de 10 a 12 millimetres
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ii:!f.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; M'iM.K.vnoN iii:s kxutoiues.
vers le talon, avec une diminution de largeur du talon ä la lame ilc 2 millimetres environ, et portant I'ouverture au talon comme le chas d'une aiguille ordinaire. L'aiguilleä söton unie fut peu employee en premier lieu, sinon quand on n'avait qu'une lagere resistance ä vaincre; on lui pretörait raiguille ä mancho, nuninopUis uotiinioilc pour I'optVation.
T)e nos jours cependant, I'aiguille a manche, peu portative, a ete presque completemenl abandonn^e. On ne sc srrt guere maintc-nanl que d'une aiguille ww [fiij. 170), plate, longue de 25 a :i0 centimetres, ayant la tiize large de I centimetre environ et cl'egale lariienr d'nn hout a laulre. portant une onverture a chaque extrö-mite et formte de deux pieces, qui se vissent bout a bout pour foperntion. et pcrmettent de porter 1'instrument dans la trousse.
On peut faire des aiguilles ä seton de differentes dimensions pour les mettre en proportion avec la taille des sujets. Gelles dont nous venons de parier convienncnt pour le cheval el le boeuf. Quelquefois I'aiguille a besoin d'etre plus longue, comme pour le s^ton ii l'öpaule; alors on ajoute une troisieme piece intermediaire aux deux autres [fig. 171), et que Ton ne met que lorsqu'il est necessaire. On n'a pas besoin ainsi d'un instrument nouveau lorsque les circon-stances reclament exceplionnellement un seton de grande etendue.
Out re la grande aiguille, on en emploie encore une autre, dite aiguille des chiens {/if/. 172), moitie plus petite et formee d'une seule piece. La pointe, courbe sur plat, forme une Sorte de pyra-miile triangulaire, avec une vive arete centrale assez forte et deux aramp;es laterales tranchantes. Gelte aiguille sort pour les chiens el pour tous les petits animaux domestiques.
8deg; 3Iaiiulaquo;'l op^ratoire. — la determination du lieu, I'in-troduction de Taiguille, l'arrel de la meche constituent les points principaux de Foperation.
I. Determination du lieu. — Remarquons d'abord qu'on ne doit etablir des scions que dans des regions pourvues de vitalite et oü It; tissu ccllulaire, lache el abondant, promel une ample suppura­tion, hut principal qu'on se propose. En consideranl In nature de I'ir.dication, ce lieu sera cboisi a une distance variable de la partic malade : assez eloigne , si Ton vent produire line derivation inllam-matoire; plus pros, si on applique le seton pourraviver une inflam­mation chronique; |ihis pros encore on dans les parties meines, si I'on vcul rcsoudre nn cngorycmcnl dirnnifiue, döterminerune oxci-
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SETON A Ml'xill..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 6ol
laliuu locale dans un tissu, blablir ou maintenir muraquo; ouverture fis-luleuse, etc.
(Juoi qu'il on soil, 1c lieu etant fixe, pour operer avec certitude, 11 convienl de inarquor d'avance la place du selon en coupanl les polls dun coup de ciseaux aus endroits correspondant aux deux inci­sions par on doiveat sortir les exlremit^s do la mechc. On pratique ensuite cos incisions elles-niemes au moyen du bistouri droit; avec le pouco et l'lndex de la main gauche, on fait a la peau un pli lon-gitudinal par rapport au trajel que doitsuivre la meche, puis, por-taul le bistouri a la base du pli, on l'incise transversalement de la base au sommet; I'incision doll avoir au inoius 3 centimetres.
Ouelques vcteiinaires ne lonl quune incision prealable avec le bistouri, celle d'entrte, et d'autres u'en font aucune, saidanl seu-lemenl de 1'aiguille pour percer la peau. Cela parait plus simple et plus vile fait; mais il en est tout autrement si I'aiguille n'est pos bien aigue et tranchante, si la peau est tendue, si I'anitnal so defend. Dans ces cas, l'introduction de I'aiguille, sans incision prea­lable, est beaucoup plus difficile; et de plus on est moins sür de donner a la meche la place exacte quelle doit occuper, condition importante ä observer, surtout quand on a deux selons h placer symetriquement. l)e cette maniere enlin onfall des incisions qui, n'ayant que la largeur de I'aiguille, sont tro[) pelites el peuvent metlre obstacle ä l'ecoulement des matieres expulsees par le travail de la suppuration.
11. Introduction dv hi meche. — La premiere chose ä faire pour inlroduire la meche, e'est de preparer son trajel dans l'interieur des lissus. Pendant longtemps on conserva l'ancienne coulume de pra-liquer ce trajet avec une tiye de fer rougie au feu; cette metliode , aujourd'bui abandoimee, el avec raison, etait encore en usage vers la fin du siecle dernier. A la memo epoque on faisait aussi usage , dans le meine but, de la spatule, a l'aiile de laquelle, en y joignant quelquefois Faction d'une venlousc, on separail la peau du tissu sous-jacent, comme on le fait encore pour appliquer le selon a rouelle; on produisait ainsi de grands delabrements sans pouvoir donner une grande etendue aux selons. On n'a aueun de ces inconvenients avec I'aiguille acluellemenl employee. Cette aiguille sort non-seulement a inlroduire la meche, mais encore h praliquer le trajel du selon, cl offre l'avantage de faire ce trajet regulier, el pas plus large qu'il n'est necessaire ; el I'on pent enfin donner ä ei1
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lioSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPLICATION UKS EIXUTOIRES.
tnijet IV'tmluo que I'on veut en se .servant d'une aiguille suffisam-mcni longue.
Pour inlroduire celle aiguille, I'animal etant convenablement fixe, l'opörateur, apres avoir mis ii sa portee mi condc a un aide la meche et l'instrumenl, commence par faire l'incisiond'entröe du scion, en plissant la peau ainsi qu'ii a etc (lit; puis il lache ie pli, laisse la peau reprendre sa position normale, et saisit l'aiguille dein main droite. 11 la lienl dans une position qui varie suivant le lieu oü Ton place le scion, niais toujours de maniere a ce que la convexitö de la lame corrcspondc au corps, et la pointe au-dehors ou a la lace interne de la peau.
Ensuite, avec le pouce el I'index do la main gauche, on ecartc la levre de l'incision eorrespondant au cole du trajet , on engage la pointe de l'aiguille dans l'incision, et on pousse l'instrumenl pen a pen entre la peau el les muscles qu'elle recouvre, en ayant soin de no blesser ni la peau ni les muscles. En memo temps, on conduit et on soutienl l'aiguille avec rexlremitedcsdoigts dc la main gauche, el, au fur et a mesure qu'elle penetre, avec les memes doigts on souleve la peau au-devant de la pointe dc I'instrument, pour favoriser son passage au-dela dans la direction qu'elle doit suivre.
Quand on juge 1c seton assez long, el que la pointe de l'aiguille csl parvenue au point oü eile doit sortir, on la laisse passer si la peau a etc prealablernent incisee. Dans le cas contraire, on dirige la pointe centre la lace interne de la peau en rapprochant du corps le talon de l'aiguille, et, en poussant fortement celle-ci centre le tegu­ment souleve, on le transperce sans difficulte. On facilite la sortie de l'aiguille en formant un point d'appui avec les ciseaux , soil en appliquanf la lame en travers et ii la base de la saillic formee par la peau soulevee par l'aiguille, soil en circonscrivant celle saillic dans uu des anneaux.
I.a lame de l'aiguille ressortie, il s'agit d'introduire la meche; pour cela, on en passe un des bouts, coupe en pointe, soil dans l'ouverture de la lame, soil dans celle du talon, co qui depend uni-queraent de la reuion sur laquelle on opere, et de la position plus ou moins commode de Foperaleur; et par I'autre extreinite, en rcliranl I'instrument, on fail penetrer la meche dans le trajet oü on la laisse en place.
HI. Fixation dc la meche. — lleslc a arrcler la meche dans celle position. Pour cela. on reunit les deux bouts Fun ii I'autre par un
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si:;ton a mkciik.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ü39
miHid cloublo ou par un poiiil do suture; ou bien, ce qui csl le plus frequent, on fait ä chaque extr6mit6 un nccud assez tort pour qu'il ne puisse passer par ies ouvertures de la peau. Par le premier moyen on a l'inconvöaieat de comprendre, d.-ms l'anse de la meche, unegrande portion de peau pouvanl se dechirer d'un bout a I'autre si I'animal cherche ä arracher le seton avcc ses ilculs ou de louto autre maniere; on 6vite cela en arrötant avec des noeuds. lt;)u fait ccs noeuds, soil en altacbant en travers a chaque bout de la meche une petite cheville de bois, soil en replianl la meche plusieurs Ibis sur ellc-inciiio et arrötant los replis par une anse serree, de raanierc ä former uneespece de bourdonnel [fig. 173,. G'esl !i% precede le plus ordinaire et presque le soul usile maintenant. On abrcge en­core 1'operation en faisant un des noeuds d'avance.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 173.
Entre les noeuds et les incisions, il Importe de tou-jours laisser une certaine longueur de meche, b cen- cl timetres environ, ä chaque bout. Cela est necessaire d'abord, alin de ne pas faire obstacle au gondemcnt inflammatoire; ensuite, pour quo les noeuds no gamp;ncnt pas l'öcoulement de la suppuration; enfin, pour quo la meche ail assez de jeu et puisse (Mre döplacee quand on veut netloyer la plaie.
IJ0 Effets consäcutifs, soins d'entretlen laquo;los söimis. — Les premiers effets des setons soul ceux qui accompagnent les plaies ordinaires : engorgement, inflammation, doulcur vive, puis elablissernent de la suppuration, en un niiil loute la succession des phenomenes propres anx lesions traumatiques recentes. Dans les premiers moments qui suivent rapplication du solou, il ya un ecou-lement de sang plus ou moins considerable, mais ordinairemenl tres-faible, si le sujet est en bon etat. Apres cela, apparall I'engorge-menl , qui commence sur le trajet du selon vers la fin du premier jour, est plus considerable le lendemain, et persiste deux ou trois jours. En moins do quarante-huit heures so produit dans la plaie un suintement sereu\ qu'on voit sortir par les ouvertures en pres­sant sur le seton. Uientot apres so manifeste une suppuration de bonne nature qui se trouvc ueneralement etablie le troisieme jour.
Cost alors seulement qu'il faul commencer le pansement du seton; jusque-lä on n'a du y toucher en aucune facon. La suppuration eta­blie, le pansement est fort simple; on presse legerement avec le doigl el en glissanl sur le trajet du seton, pour faire öcouler le pus
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(UUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DES LXl TOlllKS.
qui a pu s\ accumuler; on repetecela tons les jours, uneou (ieu.v foischaque jour, suivant 1'abondaDcede la suppuration; et en memc temps il taut, an inoins chaque jour, nettoyer a I'eau tikle les sur­faces cnvironnantes qui ont ölö salios par la suppuration, ainsi que les extr6mites et los noeuds de la meche.
On doil encore prendrc les precautions convenables pour quo 1'animal no puisse ni löclior, ni mordre, ni couper avec les dents, ni arracher lo seton d'une nianiore quelconque. Los moyens alors varient avec la situation du seton; lo baton ä surfaix, le collier ä chapelet suffisent souvent; [)our le söton du poitrail on peut faire usage du bandage propreä recouvrir cettepartie {fig. 54, h, p. 2:')3',
Si malgre tous les soins lo seton vcnail ä amp;lre arracho, on repas-serait une nouvelle meche, enseservant d'un instrument non Iran-chant, comme une sonde de plomb , une baguette d'osier, si la fistule notail pas encore feinieo, ce qui pourrait olro, au bout de vingt-qualre lt;gt;u Ironie Leures au plus. Si des adherences avaient commence ä s'etablir. il faudrait employer une lige do for ou le talon de l'aiguille ä seton; et, dans le cas oü la fistule se seraittout-a-lail ferineo, on n'aurait, d'autre moyen que de repasser lo sölon comme en premier lieu.
11 convient encore do no pas laisser trop longtemps on place la ineinc meche, car eile pourrait donner un mauvais caractere a la plaie par les matieres putrides dont eile simpregne; il faut la changer, surtout rote, tousles sept a huit jours au inoins, plus tot si elleetait alleree i)ar vetuste. Pour faire ce changernenl on attache la nouvelle meche a im des bouts do 1'ancienne, on I'amene en place en liranl celle-ci qu'on retranche ensuite. 11 est facile de fixer les deux nieciies rune a I'aulre en les nouant avec un pen do 61, ou plus simplement, si Ton se sort do ruban defil, en les unissantavec une epingle dont la tele est louniee du cölö de la plaie.
Au bout d'un certain temps, le sölon doil elre supprime; ce temps depend des circonstances qui en ont molivc l'application et no peut elre fixe ici d'une maniere rigoureuse. La regie, e'est que, vu le caractere essentiellemenl anormal de eelle plaie faclice, on no doil la maintenir quo le temps strictement indispensable pour reffet qu'on desire. Si cllc resle trop longtemps, I'organisalioa s'y habitue en quelque sorte, at le solon devient un emoncloire necessaire, dont la suppression n'est plus sans danger. En general, on laisse rare-menl les setons en place plus de trois semaines ä un mois: si, au
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SETON A MKtllK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ü4t
bout de ce temps, hi tnaladie pour laquelle ils unl elö appliquös n'est pus gu^rie, il ne faut pns moins les enlever, sauf a en replacer d'autres dans une region voisine. Dans lous les cas, il convient de les retrancher lorsque la suppuration ditninue, lorsque des abces se forment dans le trajet ou quand la peau commence ä se percer.
Squot;il y avail plusieurs setons, il serait dangereux de les supprimer tous ensemble. On les retire les uns apres les autres, ä quelques jours d'intervalle, en comraencant par eeux qui sent le plus pres de tarir. Gelte suppression sc fait simplement en retirant la meche donton a eonpe Inn des nueuds. On eomprime ensuito tous les jours le trajet de la fistule, lant que la suppuration continue, pour faire ecouler le pus et empöcher la formation ties abces consecutifs, et, onfin, Ton continue, autant qu'il esl necessaire, les soins de proprete.
'. 2. —Du seton ä meche considere dans les diiierentcs regions oü on lapplique.
Toules les regions du corps, si le cas 1'exige, peuvent recevoir des setons; inais il en est quelques-unes que la pratique a plus speeialemenl consacrees pour lour application. Ces regions sent, chezles solipedes: le poilrail dans les cas ordinaires, et le thorax, la fessc, 1'encolure et lajoue, t'epaule el la cuisse dans les cas excep-lionnels. Dans les autres especes domestiques, ces regions, comme on le verra, sont beaucoup raoins nombreuses. Ce qui va suivre sur I'applicatioD des setons aux diilerentes regions du corps concerne done speeialemenl les solipedes; nous indiquerons ensuite, d'une maniere generale, les particularites applicabies aux autres especes.
1deg; Setou au fioitrail. — Le poilrail, chez les animaux , est le lieu d'election ordinaire pour l'applieation des scions, toules les fois que leur situation nest pas fixee par des indications parti-culieres. Le choix de eclte region esl motive par plusieurs circon-stances : roperalion est plus facile que partout ailleurs; le tissu ccl-lulaire y est abondant, ce qui favorise la suppuration; ensuite, le seton, en ce point, ne cause aueune gone, est facile a tenir propre, el ne laisse pas, en definitive, de traces sensibles.
On pcut placer au poilrail un ou deux setons. Unseul doit se met-
tresur la ligne modiane, ä la hauteur convenahle, pour que raiguille
suive un trajet rectiligne. 11 commence vers la limite inferieure de la
courbure du poilrail. ä la hauteur marquee par une ligne fictive
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;41
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04-2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION Igt;ES EXUrOlllES.
röunissant, tie droite ä gauche, le pli qui söpare le bras dt1 l'avaat-brns. l'laci; plus en avant, le setou ost trop ä porlüe dos dents de ranimal; de plus, on ost tbirö alors, pour l'appliquer, de faire passer l'aiguille sur une surface convexe, ce qui oblige a la faire sortir plus tot, ä meltre l'ouverture de sorlie enlre los plis de l'ars oü eile subit des frottements nuisibles ä la cicatrisation. Le selon, plus en arriere, arrive sur los parois abdominales dans une region oü le üssu cellulaire, peu abondant, no fournit qu'une faible sup-puration. Dans la position (jue nous avons fixee, c.cs inoonvenienls sent evites en donnant au söton une longueur de 20 ä 2ö centime­tres, et qui varie suivant la laillo dos sujets.
Quaml on applique deux, sötons, on los place un de chaque colc, surle milieu de la saillie formöeparla portion anlerieuro du grand-pectoral (stemo-huineral de Girard) et ä la mamp;me hauteur que lorsqu'on en met un seul. Ges deux sötons ne doivent pas otre paralleles; on les fait converger posterieurement a la maniere des branches d'un V, lais-sant un Intervalle du 10 a 1 ö centimetres en avant et de ö a (5 en arriere. Getto disposition ost necessaire pour evitcr quo la meche passe dans ies plis de l'ars et gone ainsila marcho. Inutile d'ajouter que les deux setons doivent otreä la meine hauteur, autant pour eviter un effel desagröable ä i'ooil, que paroe ([u'ils ne pourraienl 6tre ä hauteur inegale sans que Tun des deux föt mal place. On arrive facilement ä lour donner celte position symelriquc en marquant d'avance leur place sur les polls par deux coups de cisoaux.
Pour l'application du selon au poitrail, ranimal doit roster debout et Ötre tenu en main au moyen dun tord-nez; l'aide, qui serre le tord-ncz, licnl de l'aulre inain la longe du lieol et se place a cötö de la UMe, a l'oppose de l'opörateur. On ne doit jamais attacher le cheval a un mur ou ä un poteau ; car, outre que cela scrait genant pour l'operalion, on aurait a craindro, si l'animal venaitiise defen-dre, des inouvcmonls dangereux. S'il fait trop de resistance, on lut leve un pied, on le met au travail, on 1c couclie, suivant ce qu'on juge devoir elrc le plus efficace.
L'opörateur pent se meltre a droile ou a gauche, suivant sa com-moditö. Pour operer a droite, il se place un peu cn avant du metn-bre anlörieur droil, et, tenant l'aiguille la pointe en dessous, l'index allonge sur la tige du cote correspondant a la convoxite de la lamo, il la poussc devant lui en soulevanl successivement la peau de l'au­lre main. S'il so met a gauche, a moins qu'il ne change de main.
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siho.N a müciii;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 04;!
il tient 1'aiguille dans le sens oppos6, c'est-ä-dire de maniereäce que 1'index soil allongö stir le cöte correspondant ä la concavitö de la lame; se plnriinl alors un pen en avant de l'^paulegauche, il renverse raiguiile en dirigeant la pointe en has el en arriere, el en faisant subir h son bras un mouvement de torsion ; puis, il introduit I'instrumentsous la peau du poitrail. Plnecainsi, ropdrateurestobligö, jusqu'ä la fin, d'avoir la main gauche en avant, passee dans I'inter-ars, cc qui ost asscz incommode, on de changer de main pour terminer I'operation. Mais quelques veterinaires trouvenf a cette niotiuule l'avantage de permettre de suivre avec plus de facilite les mouvements de l'aniinal cherchant ä so cabrer on a reculer. Nous preKrons cependanl, avec beaucoup d'autres, la position a droite qui estplus naturelle et moins genante.
Pour introduire l'aiguille, on peut faire l'ouverture d'avance en faisant un pli h la peau avec le poucc el I'index gauchcs, el I'inci-sant au moyen d'un histouri droit do la base au soinmot. Sinon, avec les meines doigts, on pince la peau du poitrail un pen au-dessous du point ou doit penetrer raiguiile, et on introduit ccllo-ci dans la base du pli par un mouvement rapide, [.'instrument avant franchi cette premiere ouvertureest conduit parallelement ä la direc­tion de la face inferieure du poitrail; quand il a pcnelro ä la pro-fondeur voulue, roperateur passe une main derriere le coude du cheval en retenant l'aiguille de l'autre, et forme ainsi le contre-appui necessaire ü la pression de l'instrument. L'aiguille etant res-sortie, il prend entre les mains d'un aide ou entre scs dents la meche toute preparee, c'est-ä-dire nouee ä un bout et laillee en pointe a l'autre, et 1'introduit par l'ouverture de la pointe de l'ai­guille, retire celle-ci et fait le second nceud.
H0 Seton an Uiornx. — Le selon aux parois thoraciques. assez frequemment usite aujourd'hui dans le traitement des maladies de poitrine, est cependant d'un emploi recent en medecine vete-rinaire. Vatel n'en parle pas, ct IL d'Arboval ne fait guere que I'indiquer, en recommandant d'eviter les muscles intercostaux et de le placer au-dessus dc la v^ine do I'eperon. Cette notion sommaire, posant un principe vague qui a ete adopte sans verification par la plupart des praticiens, n'est pas raisonnec et doit etre rectilice.
D'ahord, en plaeant le scton au-dessus de la veinc, on est oblige de faire passer l'aiguille sur la partie convexe de la poitrine, a une region oü la peau est tendue, le tissu cellolaire pen abondanl;
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ti-14nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;M'PUCATION DES EXUTOIHES.
['operation devient alors Ires-difficile, et il en pout rösulter la dcVhi-rure des teguments, la rupture de l'aiguille, si ranimal so livre ä des mouvements de defense quelque peu violents; puis on n'a de la sorle qu'une faible suppuration, ec qui diminue d'aulant I'effetqu'on veut produire. On cvito tons ces ineonvenients on no faisanl pas nionter la raeche plus haut que la nioitic de la hauteur des cotes, et en la faisanl descendre jusqu'au has du tiiorax. ha seulo chose ä craindre dans ce cas, e'est la piqüre de la veine de l'eperon; inais on evite facilemenl le vaisseau, si on introduit l'aiguille avec les precautions necessaires et en soulevant mamp;hodiquement la peau sur son passage. D'ailleurs, la veine etant recouvertc par le muscle sous-cutane jusqu'a 1ö ou 20 centimetres en arriere du bord posto-rieur dos muscles olecranions, on I'evitera plus surcnionl encore en no placant [)as le soton au-delä de cette distance.
Teile ost la position elective et invariable pour le soton au thorax. Dans cette limite, on peul placer un ou deux sotons. Vu la legere courbure de la poitrine dans cette parlie, 11 ne faul pas les diriger verticalement; on doit les poser un peu obliquement, I'ex-tremite inferieure en avant, el de maniere a co quo cello exlromile soil ä quatre ou cinq travers de doigt du niveau du coude. Un second soton so metlrait on arriere, a egale distance et parallele-monl au premier, Fun et 1'autre arrivant jusqu'a deux ou trois tra­vers de doigt du plan inferieur de la lace slernale.
Pour placer ces sotons, on fixe ranimal dehout on lui mottant le tord-nez et faisanl lever le pied oppose au cote oü Ton opere; consi-deranl la nature dos maladies qui, pour rordinaire, reclamenl I'em-ploi do ce moyen chirurgical, ilsorait imprudentd'user de lout autre nioyen de contrainte et surtout do coucher 1c sujet.
L'operatour se place en arriere du thorax pour appliquer les so­tons a gauche, et en avant, au niveau do I'epaule, pour les appli­quer a droile. D'un cotöcommo do I'autre, 11 tienl l'aiguille la pointe en has, I'index allonge sur la tige du cote de la concavite de la lame, ct la fait penolrer de haut en has, cu operant do memo dos deux cotes. La position dos sotons est marquee davaneo avec les ciseaux, el I'ouverlure d'entree do l'aiguille doit ötre egaloment faite d'avance avec le bistouri, en incisant un pli vertical do la peau. L'aiguille in-troduite, on la retire avec la inecho de has en haul el on nouo celle-ci.
iiquot; Sf-tnn it la fosse. — Ce seton, utile pour determiner une
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SliiO.N A MKI.IIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lgt;45
icvulsion eloiynoo on cos de phlegtnasies d'organes internes, est sou-vent cniploye. On en place le plus souvenl deux, el alors un de clia-(jne c6t6.
La position la plus favorable a donner aux scions de la fesse est dcterniinee par la configuration do la region. Leur Ouvertüre supe-rienre doit se trouver en dessous cl un pea en dedans de la pointc de riseliinm ; on los dirige ensuitc vcrs la face interne dc la jambe, ilans une direction ä pen pros verlicale, pourles faire ressortir a la hau­teur du pli qui se[)are la jambe du bord postorieur de la fesse. De celte maniere, I'aiguille parcourt un Imjet rcctiligne , sans risquer do blesser la peau ou las muscles; ensuile, la suppuration qui sechappepcut tomber directementa terre, el ne devientpas, encou-lant surla corde du jarret, une cause de malpropretö et d'irrilalion.
Pourapiiliquerlc scion ä la fesse, donl rinlroduction cause unedou-leurbeaucoup plus vive (jue cello du setou au poitrail, il est necessaire d'assujetir le sujet avee plus de solidile. Le lord-nez est indispensa­ble, et l'aide doit, en outre, maintenir la töte de ranimal (quot;levee. Enfin, il laut entraver les pieds poslerieurs par un double entra-von et un lacs passe autour de roncolure, ou bien encore soulever allernativenient les deux pieds, avee la plate-longe autour du cou, et passer le seton sur le inembre reposant sur le sol. Ea derniere ressource,si ranimal continue a se defendre, on le couebe, apres avoir marque avee les ciseaux la position de chaquc seton.
Pour appliquer le seton droit, l'op6rateur se place en arriere cl un pen en dehors du membre droit, tenant I'aiguille la pointe en bas, I'index allonge sur le cöle correspondant ä la concavite de la lame, et il l'introduil de baut en bas comrae sur les coles du thorax. Pour le seton gauche, s'il ne so sert de la main gauche, il ticnl I'aiguille dans I'aulre sens, I'index sur le cote de la convexito de la lame, el, sans changer de place, il la fail descendre sous la peau, la pointe tournee vers lui.
Avant d'inlroduire I'aiguille, il est toujours necessaire, sur celte region , h cause dc la tension de la peau, qu'augmentent encore les efforts quo fait ranimal, de faire une incision prealable, soil sur un pli longitudinal a la maniere ordinaire, soil , si Ton ne pent pincer la peau, ce qui arrive quelquefois, en incisant avee la pointe du bistouri droit. Pour la memo cause, il faut encore, en introduisant I'aiguille, etre attenlif a ne pas blesser la peau, ainsique les muscles sous-jaccnls, auxqucls ellc esl unic par un lissu cclluiairc assez
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serr6. Cost pour cela qu'il importe, dös quo l'anitnal cherchc ä so dofondre, do no pas laisscr 1'aiguille dans le trajet, et do la retirer pour no l'introduire de nouveau qu'apres quo le calme est revenu. L'aiguille ötant passee, on introduit la möche de Las en haul ; quelques Operateurs la dirigent en sons contraire; niais cela oblige ä saisir l'aiguille par la partie tranchante, ce qui est dangereux si ['animal fait quelques mouvements; 11 est d'ailleurs toujours geuaut d'ailer prendre l'aiguille entre les jambes du sujot.
4deg; Seton ä reneolure et anx Joues. — Les sotons ä cos regions sont, aujourd'hui , trcs-rarornonl appliques, autant ii cause de lour peu d'utilito dans les cas particuliors, tcls quo les maladies de la vue, oü on les avail rccommaudös, quo parce qu'ils laissent des tares qui dcprecient beaucoup I'aaiinal.
Les setons ä reneolure se placent sur les faces laterales de eel to region, a peu pres'au tiers antei'icur. On les fait conunencer pros du Lord supöriour, ot descendre verlicalement sans depasser la con-voxile formee par le muscle liumero-slorno-mastoulion, do manierea co que lour trajet seiende sur une surface plane. Quand on en place deux, 1c plus anlerieur doit so trouver juste en arriere de l'atlas, ct I'autre a trois ou quatro travers de doigl plus posterieurement, parallele au premier et descendant un pou plus has. Pour I'opera-tion, l'animal roste debout et est tenu en main avee le tord-nez. Si le sujot esl ck; polite taille, I'operateur tenant l'aiguille comme pour l'introduire sur les coles du thorax, hi fait pönetrer de haut en has, et la retire pour placer la moche par en haut ou par en has, suivant qu'il le trouvc plus commode. Quand ['animal est do haute taille, on introduit I'aiguiUe par I'ouverture inforieurc, et on la retire par la mSme ouverture pour passer la möche.
Le scion a la jouc, qu'on en motto un ou deux, se place dans une direction a peu pros parallele a la crßte zygomatique, sur la surface du muscle masseter externe. On se sort dc l'aiguille ordi­naire; mais comme ce seton est trös-court, on pent employer l'ai­guille qui sort pour les chiens. En introduisant cette aiguille, on la dirige toujours do haut en has pour öviter de Tapproeher du voisi-nage do 1'ceil, en ayant soin on memo temps do ne pas blesser raponövrose massctorine ainsi que les nombrcusos brandies nerveu-ses qui se raniifionl sur cette region. On domic ä ce seton une lon­gueur qui ne dep.isse pas la largcur du masseter, el quand la möche est passee, il laut l'arreler sans reunir les deux bouts, precaution
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iitile on ce quot;point plus quo partout aillears, ä cause de la facilile qu'aurait l'animal de l'accrocher aux curps environnants.
5deg; Setons ä l'epaule et ä la lt;Miisslaquo;'. — Les setons sont assez frequemment appliques au.v articulations scap\ilo-liunieralc et coxo-femorale dans les cas de claudications anciennes provenant d'ef-forls, dtdcarts. Le söton ä meche n'est pas seul cmployo dans ce cas; loin de lä, car on a fait usage, sur ces regions, de toutes ha formes possibles d'exuloircs, ct cc n'est pas la oü s'exerca le moins 1'art des anciens hlppiatres. Quant au seien ;i meche, dans le cas do sim­ple ciaudication, il ne convient pas mieux que les autres exutoires dont nous parlous plus loin; mais quand il y a amaigrissement dc la partie par suite d'une duröe prolongee de Tafleetion, le sölon a me­che , qui embrasse unc plus large surface, est preferable en ce qu'il permet de produire l'irritation necessaire au retour de la vitalitö sur unc aussi grande etendue qu'il le faut.
Le seton a l'epaule peut etre appli([ue de bien des maniercs diffö-rentes, dependant deI'mdication particuliere a remplir, et du goüt de l'cperateur. A la cuisse, la region, plus reguliere, ne permet pas les rncmes variations. Void les modes divers qui out el{5 proposes ct qui constituent, en quelque sorte, autant de jjrocedes parliculiers.
1.nbsp; Proccdc liodcl '. — J.-ii.-C. Rodet, le premier, parmi les auteurs modernes, qui ait fait mention de l'application reguliere des setons a l'epaule et ä la cuisse, dans le cas d'anciennes claudications, suitune methode fort simple. A Tepaule, laquo; il. embrasse la plus grande circon-ference possible de eclte articulation par deux setons places sur die, dont l'un repond ä sa face externe el l'autre ä sa face anterieure pros du poitrail raquo; : a I'articulation coxo-femorale, il se borne laquo; a placer un seul seton, rarement deux, de baut en bas et de la longueur do 12 ä 15 centimetres, et dont la partie moyenne repond au centre de eelte articulation. raquo; Rodet laisse ces setons en place, en les renou-velant s'il est besoin, et aclivant leur action qu'il prolonge indetlni-ment par do 1'onguent basilicum, do l'essence de terebentbinc, du vesicatoire, et autresmatieres irrilantes, jusqu'a ce quo I'annnal soit entierement gueri.
2.nbsp; Proccdii Guullet'*. —Ceprocede, qui a eu pendant quelque temps une sorte de vogue, consistc ä elendro le plus possible 1'cf-
1 Journal pratique de Medeoine veterinaire, 1828 , I. MI. p. 580. -' Reciieil de Medecine veterinaire. 18;!-2. I. IX. p. 625.
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G48nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION litgt; BXUTOiaES.
fel iki seton on lui t'uisnnt f;iiro lu tour de la region scapulaire el du bras, cc qui juslifio assezle nom de seton monstre (\u'on a donae ä ce precede et qui sert encore ii |le designer. M. Gaullet fut ainene l\ appliquer le selon de celte maniere, apres avoir rcinarque que de lous les moyens qu'il opposait aux boiteries anciennes resultant decarts, les seuls qui lui reussissaient quelquefois elaienl la cauteri­sation el surtout ['application ä l'epaule ou ä la pointe de lepaule d'un ou dc deux setons ordinaires; l'emploi des scions lui paraissant alors rationnel, 11 jugea que si leurs effets curatifs nYilaienl point aussi complets qu'on pouvait le desirer, e'est que pcut-ctre I'irri-tation sous-culanee qu'ils produisaient n'etail ni assez intense ni assez etenduc pour deriver une fluxion sereuse qu'il avail vue exister sous l'epaule, el tMre cntrctenue par les inouvements du inembre.
En consequence, M. Gaullet imagina d'ajouter ä l'activite du sc­ion en augtnentant de beaucoup. son 6tendue, et en le faisant agii en mScne temps et avee une cgale inteusite lout autour du rayon, siege de la inaladic; pour cela, il le fit commencer a la partie supe-rieureet anterieure de Tepaule , arriver ä la pointe dc cette region, descendre au-dedans de 1'avant-bras, se continuer sous la peau de l'arsjusqu'au coude, puis, de lä, remonter.jusqu'au bord superieur et poslerieur du scapulum, a la hauteur de son origine, de maniere a representer une espece d'anse c]ui cinbrasse l'avanl-bras, et donl les deux extremites se tcrminenl en haut de l'epaule.
laquo; On coneoit d'avance, ajoute M. Gaullet, cn rellccliissant aux contours ipie decrit le seton, (|uquot;il ne peut elre passe en un seul temps, l'aiguille qui sert ä son introduction etant par sa nature in­flexible. Void de quelle maniere je precede ä son application. Apres m'cHrc pourvu de l'aiguille a scion ordinaire, cn(ilcc par l'oeil de son talon (run ruban assez long, je i'ais une premiere incision ä la partie superieure et anterieure de l'rpaide, et, par cette incision , j'in-troduis l'aiguille que je pousse parallelement au bord antirieur du scopittoraquo; jusqu'a la pointe de l'epaule, ou je la fais sortir et la tire entierement en debors. Apres ce premier temps, je la reinlroduis dans l'ouverturc par1 laquelle eile vient de sortir et la dirige de haut cn bas, et toujours sous la peau , jusqvtä la partie anterieure et in­terne de l'avant-bras, oü je la fais sortir de nouveau, pour la faire rentrer ensuite par la derniere Ouvertüre qu'elle a falle et la diriger horizonlalcmonl d'avnnl cn arriere sojlt;s la peau de l'ars jusqu'n la
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SETON A MECHE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 64'J
face interne ct poslcrieurc du amde, oü ello sort par unc quatriemc ouverture qu'elle fait ä cet endroit et par laquelle olle rentre, pour ötre diriiiöc de bas en Uauljusqu'an tiers sujwrieur des muscles ole-crdniens. La, ciaqnieme ouverture pour faire sortir l'aiguille (]ui y rentre ensuite, et va sortir pom' la dernierefois et deßuitivement ä la parlie supericure el posterieure de Vepaule, a la hauteur a pen pres de rendroil oü eile etait entröe. Je retmis ensemble par un nneud droit les deux exlremites de la meche; ou bleu je les termine isole-menl par des nOBuds ä billets, en observant toulefois de laisscr assez de longueur pour que la meche puisse se pröter ä l'engorgement qui se developpera... J'ai l'habitude de laisser ainsi a la meche au moins sept ä hull pouces de jeu. raquo;
Apres cette description, M. GauIIet ajouteque lesdifferentes ouver-tures par lesquelles on fait sortir l'aiguille, pour la r^introduireensuite, doivent etrc repetees chaque fois que change la direction que 1 in­strument doit parcourir, plus souvent par consequent chez Icsche-vaux a formes saillantes et arrondies que ehe/, ceux (|ui sent dans des conditions eontraires; que cela, d'ailleurs, est plutot un avantage qu'un inconvenient, en offrant des issues plus nombreuses aux pro-duits de l'abondante suppuration qui en resulte; qu'il faut eviteravec sola, en outre, de blesser les muscles sur lesquels doit passer Tai-guille, la moindre de ces blessures pouvant donner lieu a des en-gorgementsde naturegangreneusc ; qu'on doit enfin, quelque indocile que soil I'animal, I'operer debout, ä cause des changements de rap­ports entre la peau et les parlies sous-jacentes, qui, survenant, ex-poseraient a donner au selon toute autre position que celle qu'on se serait proposee.
On laisse i'animal pendant vingt-quatre hcures au repos el a unc diele severe, qu'on prolonge tant que dure la fievre de reaction. L'engorgement devient considerable; on le surveille en donnanl les soins de proprete voulus, et au lgt;oul de dix ä douzejours seulement on commence ä faire sortir I'animal de 1'ecurie pour les pansements. La meche est enlevee du vingtifeme au vingt-cinquiemejour,
Tel est le precedeGaullet, dont I'auleur, naturellemenl, annonce avoir obtenu les plus heureux r^sultats. Mais les memes resultats n'eussent-ils pas ete possibles sans une operation entralnant d'aussi grands delabrements'.' C'est ce qu'il est permis de supposer, connais-sant la multitude des rnoyens efficarcs qui guerissent I'ecart, el dont !o moins sflr nest pas cclui qui consistc a no rien faire du loul . et
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Cü)0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION IIES EXUTOIKES.
a laisser ['animal an rcpos. Des essais d'ailleurs ont 6U', faits avec le scion Gaullet par divers praticiens et dans les Bcoles veterinai-res ', et on lui a reeonnu lo grave inconvenient de produire un engorgement considerable qui s'accompagne souvcnt de la gan­grene et entratne la mort des sujets, ainsi que nous avons eu nous-nieiue l'occasion de l'observer. Ce procede cst aujourd'hui günö-ralement abandonnö.
3. Procede Stevens *. — M. Stevens, vetörinaire beige, qui an-nonce avoir eu beaucoup ä se loner de l'emploi des setons ;i lepaule dans les cas d'anciennes claudications de celle region, les rendeffica-ces en les niullipliant. 11 en met ainsi trois, quatre, et jusqu'ä six, sui-vanl la gravitedes eas ; il les place, les uns ä la pointe de l'articula-tion, de maniere ä Ventourer et ä la recouvrir, les autres a la surface de Vepaule. Dans un cas de luxation qui avail ainene la separation des surfacesarticulaires, M. Stevens obtint la guerison en entourant l'ar-t iculation avec quatre setons, et en placant le long de l'öpine de l'omo-platc deux autres setons, Fun en avant, et l'autre en arriere. Pour accroltre reffet de ces setons, le meme praticien introduit dans les trajels fistuleux un melange d'essence de terebenthine et d'alcool enmphre, ou d'essence et d'ammoniaque, ou bien de la poudre d'ell6bore; puis il reitere leur application, dans lo meine lieu, jus­qu'ä deux ou trois reprises differentes, ne fondant leur efficacite que dans la persistance de leur action.
De renumeration de ces differents modes d'appliquer le seton ä repaule et de plusieurs autres plus ou moins iimiits, la premiere con­clusion a tirer, c'est qu'il n'y a a cot egard rien de fixe dans la prati­que, et que chaque veterinairo sur ce point s'en rapporte surtout a son propre jugement; la seconde, c'est que la recommandation, genera-lement falle par les praticiens, de persister dans l'emploi des setons pour en obtenir quelque effet, doit inspirer plus que des doutes sur refdeacite particuliere de ce moyen, employö conlre unc maladie que le repos seid guerit souvcnt.
Quoi qu'il on soit, nous ne rejetons pas pour cola le seton ä l'epaule. II peut etre utile dans plusieurs circonstances, surtout
1 Hecueil de Mi'decine velerinaiie. 1836, t. XIll, p. 17 (Compte-rendu de l'F.i'oli'di.' Lyon, niim'o 18,ji-l.Suö); — Journal des progres ih'x sciences iooiafri-ques. 1830, p. 121.
^ Journnl velerinaire el ngricole de Belgiquc. 1845, l. IV, p. 145
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SETON A m£ciie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 651
quand il s'agit de ramener la vitality (l;ins uno dpaule amaigrie.
Alors le niioux est d'en placer deux, ä jx'u pros parallelemenl :'i I'^pine de l'omoplate, et en les dirigeant le plus verticalement possi­ble pour faciliter l'öcoulement des produits de la suppuration. Si I'on veut agir sur rarticulation elle-m6me, on peut en placer commo-dement Irois, deux en dehors dirigös a pen pres verticalement, el un troisieme en dedans et en avant, si la pointe de 1'epaule n'est pas trop saillante, se guidant dans tous les eas sur la configuration meine de la partie pour fixer la position exacte de res sötons.
A rarticulation coxo-lemorale la position convenable des setons cst facile ä determiner, d'autant qu'on n'en pent placer plus de deux. On les dirige alors un pen obliquement do haut en has et d'avant en arriere, leur partie moyenne correspondant a rarticula­tion inemc. On aurait rnoins de l'acilite ä les diriger dans le sens oppose ou tout-ä-fait verticalement.
lt;raquo;0 Igt;os setons laquo;laus res|raquo;raquo;-laquo;*e Itovine. — Dans Tespi-cc bovine l'application peut se faire aux meines regions que ehe/, les solipedes. Toutefois, a moins d'indication particuliere, ce n'est gufere qu'au poitrail, dans cetto espece, qu'on passe des setons, car ä eette region la laxite de la peau formant le pli du fanon rend I'opera-tion facile. Partout ailleurs, I'epaisseur, le defaut de souplesse, l'adhcrence de l'organe cntano s'opposenf a ^application de cet exuloire et ä la production des effets qu'on doit en attendre.
Pour placer le scton au poitrail, on laisse I'animal dehout; un aide, place a gauche, maintient la tele relevee a la maniere ordi­naire, en passant les doigts dans le muffle; si I'animal rcsistait trop, on le fixerait ä une voilure ou ä un poteau.
L'operation se fait ä peu prescomme chez le cheval. Quand la peau est teudue, on fait poaetrer l'aiguille ä la maniere ordinaire, par une incision pratiquee au bord infsrieur du fanon. Si la peau est tres-läche cl n'est pas trop dure , on lui fail former un large pli transversal qu'on traverse ä sa base par un seul coup de l'aiguille a soton; ccla fail, on engage la mecho dans l'oeil do l'aiguille ressortant d'autre part; on la retire, on lache le pli qui s'efface, el les deux ouverturcs, faites presque d'un seul coup, s'ecarlent en laissant entre elles un Intervalle d'autant plus grand quo le pli elail plus large. On arrotc ensuilo la meche par des nonuls, ou, comme on le fait plussouvent, en nouanl ensemble sos deux cxtremitos.
I.o seton sur1 le liceuf no produil qu'une faiblc irritation, i|ui sou-
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tJ.Vinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DES EXUTOIttES.
vi'iii iiiöino n'est pas nccompagnee de suppuration. Äussi, pour fii accroltre I'effet, est-on ordinairement dans I'usage d'y joindre un trochisque. Alors lt;iii attache ce trochisque ä la nifeche elle-m^me; ou bien, on mel le trochisque seul ;'i l'avance, et au bout de un on deux jours on passe le seton au milieu de l'engorgemenl produit. Nous verrons plus loin les rogles ä observer dans Tun el I'aulre cas.
Meme apres l'emploi des trochisques il arrive souvent qu'on n'obtient aucune suppuration. L'effet se borne ;i un simple engorge­ment, plus ou inoins considerable, de la region du fanon.
#9632;laquo;quot; Uos s6tons sur les pclifs animaiix. — Parmi les pctits animaux, le chien esl le seul sur lequel on fasse habiluelle-ment usage des salons. Sur le mouton et le pore, ils ne produisenl aucun effet, sinon des engorgements froids, indolents el dun mauvais caraclere, et par consequent plus nuisibles qu'utiles. Sm le chien, au contraire, l'application des scions est frequente. Un les mel au poilrail, mais plus souvent surlecou, en arriere de la nuque, afin de les soustraire a l'aclion des dents.
L'inslrument employe est l'aiguille dile des chiens, dejä decrite. Si on n'a pas cet instrument a sa disposition, une aiguille d'embal-leur, d'une certaine force, en tienl lieu parlaitemenl. A defaut d'ai-guille, on se sert encore d'un bistouri droit; il laut avoir alors en plus un stxlel portant un (eil ä une extr6mite.
L'op^ration esl plus simple que sur les grands quadrupedes. On commence par passer- la meche dans le chas de l'aiguille, puis on fail a la peon un large pli transversal a la direction du seton, et d'une largeur proportionnöe a la longueur que Ton veut donner ä celui-ci. On fail tenir une extremilc de ce pli par un aide, on tient I'aulre el on le traverse a sa base aver laiguille par un mou-veiueiil rapide: on retire ensnile laiguille de I'aulre cole, el on passe ainsi la meche. Quand on emploie le bistouri, on fail de meine traverser sa lame, maintenue ä plat; puis on fail glisser le stylet sur une de ses faces, el, quand la pointe du stylet a frnnchi I'ou-verlure opposee, on retire le bistouri en I'appuyant par le dos pour oviler d'agrandir la plaic; ensuite, on passe la meche dans l'oeil du slylel el on le retire.
On arrele habituellementla meche, pour mieux assurer sa fixilö, en nouantses deux bouts. Ou les none sous le con, do maniere a for­mer un collier a fanimal, quand le scion est passö sur la nuquc. nuimd on le place au poilrail. il esl presquc toujours indispensable
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SKTUN \ .MKClll..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 058
(k^ If preserver de raclion tics dents par un bnndaigt;c el par I'usami
cnntinu de lii museliere.
5 3. — Modilications apportees au beton a meche.
Deux modilirations principnlos ;iii mode ordinaire de samp;on onl cii! pr'oposces; ce sent : le seton a ferrets de M. Bouillard, vcleri-naire ä Ponl-de-Vaux; el le selon ä meche cachee do M. Roydor, velerinaire ii Lons-le-Saunier.
1quot; Seton si ferrets. — La meche de ce s6lon, suivanl la des­cription (|uquot;t'u (liiiino rautcur '. es! un morceau de lisiere de drap, largo do 10 a Iquot;) millimetres, long de 30 a 35 centimetres, d'etoffc plusoumoinsgrossiere, suivanl ledegred'inflammalionqu'onveutoble-nir. Pourl'arrdter, M. Bouillard sesert de deux morceaux defer-blanc, remplacanl les nceuds du selonämeche ordinaire; cesont \esferrets.
quot; J'emploie, dit I'auteur, le fer-blanc connu sous le nom de dou-ble-croix, marqu6 XX; je coupe les morceaux de 3ö millimetres de long sur 10 a 17 de large; je coude de chaque coio un rebord d'en-viron 1 millimetre el derai, do maniere a lom- donner celte
forme ,#9632;--------------%; puis je les ploie par le milieu do lour largeur,
de facon a rapprocher les bords h vine distance do 2 ou 3 millime-
tres I'uti de
l'autre ( .
raquo; Lorsqueje veux placer un setou do ce genre, la meche et les ferrets etant prepares, je place un do ceux-ci transversalement ä une exlremilu de celle-lä, et, au moyen d'une petite pince, ou mäme avec les branches des eiseaux, je los serre de chaque oulö, de sorle que les rebords rapproches retiennent solidemenl la meche.
raquo;La meche etant inlroduite sous la peau de l'animal, j'on coupe lo bout libre, on no lui laissant qu'un ou 2 centimetres de lonuueur #9632;au-dehors, puis j'y place le second ferret.
raquo; On conceit quo si Ton aniino la meche de eo seton, soil on 1'en-dnisant d'une couche d'onguent irritant, soil en I'humectant d'un liquide ayant la inöme proprietö, l'essence de lerobenthine, par exemple, on doit lui laisser un peu plus do longueur.
raquo; Cos setons in'ont paru avoir l'avantage dc determiner, sans etre animos par une substance medicamenteuso, une abondanlc suppu-
' Journal de Medecine velerinaire, de Lyon. 1845, I. I. p. 54i.
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(j54nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ai'i'i.ic.vno.N des r.xUToniKS.
ration, d'etre tres-faciles ii tenir propres; ils n'ont pas inonie besoin il'riiv laves; il suffit d'appuyer sur leur trajet pour faire sortir lo pus, et d'essuyer les endroits sur lesquels celui-ci aura coulo; ils a'atlirent presque pas los insectes, et les chevaus ne peuveut quo tres-difficilement les saisir avec les dents.
raquo; Le ferbiantier qui fabrique mes ferrets no les fait payer qu'un franc le cent , ce qui fail qu'un seton do ce genre no coüte pas plus, peut-clre inoins, qu'un soton on ruban do fil. raquo;
8deg; mieloii jraquo; aiUM-lu^ laquo;sieln-e. — L'idee pi'emierc do cc mode do seton apparlient ä M. Roydor; inais c'est encore M. Bouillard qui I'a d'abord fait connattre par la description suivante ':
laquo; La ineclio osl en cuir raid! aumarteau, d'une longueur, pour les grands auiinanx, de -30 a 3ä centimetres, d'une iargeur do 8 ä 1ü millimetres; eile doit etre enduite d'onguent basilicum ou d'on-guent vesicaloire; los liquides irritants la ramollisscnt, au point quelle est plus difficile ä placer.
raquo; Lorsqu'on veut ölablir cot exutoire, on perce sous la peau, avec l'aiguille ä seton, un trajet do has on haut de la longueur de la meche, quo l'on y introduit immödialenient apres en avoir retire I'instrumeat. Si on öprouvo de la difficulte a la faire entrer, on accroche run de ses bouts ä la pointe de l'aiguille, et Ton introduit, dans le trajel pröalablement pratique, la meche et Faiguille ä la fois; puis on retire cello-ci, et cclie-lä reste en place. Ensuite, pour la fixer, on prolonge en bas le trajet d'euviron 2 ou 3 centimetres, el on logo son exlreinito inlerieuro.
raquo; Cos setons ont pouravantage d'etre toujours propres, de no pas altirer les insectes, de nejamaisetre arraches par les animnux et de ne pas laisser de cicatrices qui sont souvont cause de mepris pour les chevaux sur lesquels on les a places aux cotes do la poitrine , do i'encolure, aux losses, etc., atlendu qu'ils ne laissent subsistor qu'une cicatrice qui ost toujours plus petite quo celles quo laissent les setons ordinaires, dont la meche cause une espece do callosilo aux bords des plaies. Ils ne laissent pas non plus dindurntion froide , comme les scions ä rouelle.
quot; On retire tres-facilement la meche, lorsqu'on le juge ä propos, ,ui moyen d'une erigne ou d'unclou dont la pointe a oto recourbee. raquo;
Plus lard, M. Roydor, alors veterinaire ä Auxonno, donne lui-
1 ,/ounitil de Medecine veterinaire, Avhyoa, lSiquot;,t. Ill, p. ',''li.
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SETON A ROUELLE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OjD
irn'iiic connaissance de son procedü a I'Ecole do Lyon, et M. Hey, dans le compte-rendu des travaux de la chaire de clinique pour I'annce 1851-32, 1'apprecie ainsi ciu'il suit ':
laquo; Gelte introduction (do la laniere de cuir) n'exige qu'une Ouver­türe; on pent la praliqaer assez loin des articulations ou autres par­ties sur lesquelles il Importe de nepas laisserde cicatrice apparente.
raquo; Ge moyen n'est aulre chose quo le selon a I'aoglaise, dont le cuir, au lieu d'etre circulaire, presente la longueur du seton ordi­naire. Ed employant ce nonveau procödö , on obtient une quantity de suppuration plus abondante, et on trouve, pour les chevaux de luxe, l'avantage de cacher completement l'exutoire. .Ius{|u'ä present, ce seton en cuir, que nous avons employe plusieurs fois sur I'epaule el sur la cuisse du cheval, n'a produit aucun accident sur les sujets que nous avons operes. Nous pensons cependant qu'il ne faut pas en user sans discernement. raquo;
Nous n'avons rien a ajouter ä ces details, qui donnent sur les pro-codes en question des renseignements assez etendus pour permettre aux praticiens de juger de l'opporlunite de leur application.
ARTICLE 111.
UES AUTIIES KSPtCES d'eXCTOIRES. J 1. — Seton ä roucllc.
1deg; Synonymle, indieiitions. Le seton ä rouelle, appele successivemenl cautcrc, ortis, orlie, seton anglais, fontanelle, fon-ticuk, est un genre d'exutoire plus anciennement connu que le seton ä niechc. 11 consiste en une piece arrondie, une rouelle de cuir, defeutre, de carton, que Ton inlroduit sous la poau par une incision prealablcment praliquee ä celle-ci. Ge morceau de cuir pent etre plein ou perce d'une ouverture ä sa parlie moyenne. Getto derniereforme, genöralement adoptee aujourd'hui, paralt avoir etc imaginee par les Anglais. An inoins, e'est dans un autour anglais, Markam, qu'on en trouve la premiere indication. Quant aux hip-piatres francais, y compris Solleysel, ils appliquaient auparavant dos orlics avec toule especo de chose : des lames de plomb, do la
1 Journal ile Medecine ueterinaire . de Lyon, iti'rl, t. VIII, p. 551.
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OÖGnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; M'l'I.ICAHUN DES lAl TÜlltKS.
pnille, cerlaines racines et m^rneducuir, Mais quand le seton anglais l'ui connu, il remplaca gdnöralement les autres procMös, et resta longtemps prefere ;iu s6ton ii meche. Aujourd'hui, l'emploi du sölnn ä roueile est plus restraint c\ limile ä quelques cms exceplionnels.
II convient dans les circonslances oü la disposition des parties s'oppose ä l'introduction d'une meche d'une certaine etendue, et surtout quand on veut produire un eilet local. On l'applique ainsi avec avantage ä h pointe de l'epaule, ä rarticulation coxo-fömorale, pour combattre certaines douleurs, d'anciennes boiteries siegeanl ;i ees articulations. On l'applique egalement au poitrail pour remplir les nienies indications que le seton a meche. lorsque Ton veut sous-traire rexutoire u l'action dos dents de l'animal, soit sur le cheval, suit surlcchien. Kufin, on le prefere pour certains chevaux deluxe, paive qu'il est nioins apparent, llors ces ens, il est toujours jilus avantageux de faire usage du seton ä meche qui, elant plus elendu, produit naturellemenl des effets plus marques. Quand on l'ap­plique au poitrail, il laut le placer un peu bas, l'ouverture regardant inferieurement, afin que recoulement des produits de la suppuration se fasse mieux . el aussi pour eviter les plis de l'ars oü le seton nc so maintiendrait pas avec facilite.
•jo Preparation laquo;In söion h roneile. — Differentes substances peuvent etre employees pour faire des setons ä roueile; elles doivenl toutefois remplir plusieurs conditions necessuires : 1raquo; etre suffisammenl rösistantes; Sraquo; presenter nnc certaine Sou­plesse leur permettant d'etre facilement introduites sous la peau et de ceder ä la pression des parties molles dans lesquelles on place cc corps Stranger; une matiere dure, du boispar exemple, s'applique-rait avec difficult^ et causerait ensuite par sa rigidite une douleur et une irritation inutiles; 3raquo; no pas etro de nature a pouvoir se ramol-lir et se putrefier au contact des matteres liquides secretecs dans la plaic ; e'est pourquoi le carton, lo feutre, qui out, etc quelquefois mis en usage, ne conviennent pas. Le cuir de veau ou le cuir mince de boeuf qui remplissent toutes les conditions voulues seront done exclusivement pi-eferes. A defaut de cuir, on pout encore employer un morceau de teile forte autour do lacjuolle on enroule, apres I'avoir coupe dans la forme convenable, soit do I'etoupe, soit un ruban do fil etroit, de manifere a lui donner la rigidito convenable.
Le seton ä roueile figure unanneau plat; mais on pout lui donner, .uivanl lo point oil il doit olro applique, dos formes el des dimen-
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SETON A ROUELLE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (iD7
sionsvariables; onpeutainsi le fairerondouovale. Cependantla forme
ovalairo, lellc (]u'on la voit ici [fig. 174), paratt le mioux convenir dans tous les cas. Pour les grands animaux, on lui donne ä peu pres 7 centimetres en hauteur et 5 en largeur; on aug- Fig- iquot;'-menle c^ dimensionsquand il doilotre applique au poi-trail, el on les mluil de moitie pour les pelils qua-i drupedes. L'ouverluro ccnlnile, ([ui doit servilquot; ä recoulenient de la mafiere purulente a la meine forme, el doit elrc as.sez grande pour correspondre exactement a I'ouverture do la peau quand le seton est en place.
Le plus souvent, ce seton est applique sans preparation aucune; d'autres fois, pour accroitre son action irritante, on I'cntoure d'etou-pes ou d'une petite bände de toile qui augmentent son volume ct rendent ses surfaces plus rugueuses. 11 est rare quon I'enduise do niatieres raedicamenteuses, comma on le fait pour le seton ;i meche; cela donnerait, pour 1'introduire, unembarras difficile ä surmonter.
3deg; AppIieiUion; munut'l; stMias dUerraquo;. — Pour ['appli­cation du seton a rouelle, uno paire dc ciseaux, un bistouri droit ou convcxe ot la spatule de la trousse suflisent ordlnairement. Quel-quefois il taut, on outre , une aiguille et un fil cire. Le seton lui-ineme elant convenablement prepare, le sujet fixe, on pratique ä la peau une incision ayant la moitie de la longueur de la rondelle dc cuir. On fail cette incision verticale aux articulations de l'epaulo et de la hauche, et longitudinale au poitrail; dans ce dernier cas, vu la laxite do la peau, on opere plus facilement en ineisant sur un pli transversal. L'incision faite, on detache la peau des tissus quelle recouvre a 1'aide do la spatule, d'un manche de scalpel ou des ciseaux fermes. Si les adherences sont trop fortes, on coupe avec les ciseaux les brides du tissu cellulaire qui retienncnt la peau; on pent mamp;ne operer la separation avec le bistouri par uno veritable dissection. Los anciens, on paroil cas, soulevaient d'abord la peau avec une ventouse ot acbevaient avec la spatule.
Quand on a detache la peau dans une ^tenduo qui döpasse un peu cello de la rondelle de cuir, on introduil celle-ci. Pour cela, il faut qu'elle soit plioo sur cllo-ineme, sinon olio no pourrait franchir I'ouverture. Quolquefois on la roule, ot on plie le cylindre forma pour la faire cntrer. Ce procedo est peu commode. 11 vaut mieux plier le cuir en quatro par un premier pli longitudinal et un second transversal, et l'introduire ainsi sous la peau. Cela fait, avec la inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 42
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C58nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DES EXÜTOIRES.
pointc des cisenux fermös, on ouvre le premier pli, et 1c söton sc trnuve alor.s plie en douN. et d'un seul cate de l'incision. Pour ache-verde l'etendre, on introduil de nouveau l'extremite des cisenux entre les deux lames repliöes du cuir et par l'ouverture centrale, puis on fait exöcuterd'un cötö ä l'autre un mouvement de bascule aux ciseaux, et le seton se trouve immedialeineiit deployö et dtendu. ün passe la main sur la peau pour effacer les plis que le cuir pourrait former; on voit si l'ouverture centrale, devant donner passage au pus qui s'amp;oulera, correspond a l'incision culanee, el l'operaüon ost terminee. Silincision, accidcntellement ou pour tonte autre cause, etait Irop grande, on la diminuerait par un point de suture ä chaque commissure ou seulement ä une des deux, ou bien l'ou retiendrait la rouelle en fnisant ce point au milieu de la plaie.
Ce seton reste en place d\\ ou quinze jours, suivant le cas, et reclame les memes soins d'ontretien et de proprete que li^ seton a meche. Pour le retirer, il laut d'abord inciser legerement la peau dont l'ouverture a diminuö; puis, passant par dessous le corps elraiiirer l'extremite lt;les ciseaux courbes, ou bien le saisissant avec des pinces ou une erigne, on l'entralne au-dehors. La plaie qui reste se cicatrise d'ellc-meme.
i i. — Trochisques,
tquot; DÖQnitton, objet, matieres employees. — Le tro-chisque es( un mode particulier d'cxutoire produit par l'application d'une substance minerale ou veg6lale de nature irritante, et destine ä produire un engorgement prompt, plus ou moins considerable. Les trochisques furenl les premiers genres d'exutoircs connus, et recu-rent d'abord le nom de cauteres. Puis, ilsfurent confondus avec les setons a rouelle sous les nonis de cauteres , d'ortics. En leur donnant le nom de trochisques, de la nature des substances employees (v. p. 298) pour les appliquer, on a etabli definitivement leur ca-raclere therapeutiquc particulier cl leur distinction cbirurgicale d'avec les autres especes d'exutoircs.
Les trochisques so distinguent csscntiellemcnt des sctons par leur action speciale irritante, determinant une inflammation prompte el vive des tissus. On les emploie ainsi beaucoup plus pour produire une revulsion rapide, une perturbation immediate, quo pour etablir une suppuration prolongec. Leur action est ä pen pres celle des si-
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TItÜCIllSüUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ü5'J
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napistnes. Aussi, ne les laisse-t-on pus longtemps en place; on a con-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;|
turne de los enlovcr aussitftt quc Ips symptnaies inflammatoires so sont maaifestos, c'est-ä-dire dos quo lour action spdciale s'est suffi-samment oxorcoe; car lour presence prolong^e pourrait occasionner les plus graves desordres '.
On pout faire usage, pour appliquer dos trochisques, do diverses substances appartenanf, soil au regne vouclal, soit au regne mine­ral. Los substances vdgetales employees sont les racines d'ellebore noir {helleborus niger), d'ellebore blanc ou verAtre {veratrum al­bum); röcorco do garou [daphne gnidium) ou de laureole in.Mo [daphne laureula]; la olornatilo (clematis vitalba). Cos vegötauxjouis-sent tous do propriolcs irritantes Ires-marquees, et, introduits sons la peau, determinant un engorgemenl phlegmoneux considerable, pouvant sect;lre suivi chez les carnivores, d'apres Orfila, d'accidents internes. Pom' on augmenter l'action on los fait macerer dans du vinaigre, ou plus simplement on los mouille et on les roule dans dos cantharides pulverisees. Quant aux substances ininoralos, ce sont tons les caustiques solides, et notatntnent ceux qui servenl ä pre-parer les trochisques escharotiques (v. ]). 389), le sublime corrosif, I'acide arsonioux, l(v sulluro d'arsenic, le sult'ate do cuivre.
Äu .^Bisjlj's ar:t|tigt;lst*a(ilt;Biii. — L'applicalion dc's trochisques so fait do la maniere la jilus simple, et comprend deux [precedes: le precede ancien, ot celui propose par Gilbert.
1. Prucale ancien. II consiste a introduire directemenf la sub­stance irritante dans los tissus par une incision pramp;ilable plus ou nioins ctenduo. On I'emploie chcz los solipedes et dans I'espece bovine.
Chez les solipedes , le trochisque est usilö (|uand on vent obte-nir avoc promptitude uu iurt engorgement inllanunatoire, pour com-battre, soil un effort recent des articulations superiouros, soit une pblegmasie interne. On emploie alors les caustiques salins, le su-
' La ernilh-es, fonticules on fontanelles, employes sur I'cspfice humaine, sontiie vi;ril;ilili's tmc.hi?i[u(;s dont on cnlretient la suppuration comme celle des selnns. Pout les (Halilir, on fait a In peau une incision ou mieux uno plaie a I'aide cl'un caustique, conimc la pierre a cautire ou la poudre de Vicnne (v. p. 388 ]; on laisse alors I'appa-reil Imil ä iIouzl' lieures en place , on fend I'eschare en croix, on enleve les quatrc lam-beaux et on met ä leur place im pois ä cautJre ; on retient celui-ci par un morcean de papier ou de taffetas, qu'on recouvre crime compressc, pnis d'une bände : on change le pois et on renouvcllo le pansement loutes les vingt-quatre lieures. Ce genre d'exutoire n'est pas nsilt1 chez les animaux ; il est, remplacd par les sdtons.
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GGOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION raquo;ES EXUTOIBES.
blimö principalement, donl on prepare un fragment do la grosscur d'un pois on d'un haricot. Go fragment cst enveloppö dans un lingo Ires-fin, tres-us6, ou dans un certain nombre de filaments d'otoupos, puis on y attache un fil d'une certaine longueur qui serl ä le retirer do la plaio des qu'on ic desire.
Pour I'appliquer, on fait une lögerc incision ä la peau, on la de-tache dans une certaine etendue en dessous de celteincision, et Ton introduit dans cet espace sous-culano le trocbisque prepare coimne il a ele dit, en laissant le fil pendre au-dehors a travers la plaio. liienlol se manifeste uno vivo inQammation locale; des matieres s6-reuses sont secreleesen abundance, l'engorgement seiend; et quand cet engorgement est jugo süffisant, cc qui arrive en douze, vingt-quatre, ou quarante-huit heures, suivant les especes, on enlevo 1c trocbisque, qui doit loujours amp;tre retire avant une la suppuration commence. Quand le pus apparalt, on n'a plus qu'une plaie ordi­naire qu'on laisse cicalriser el qui no reclame aulre chose quo dos soins de proprete, sauf los cas oü surviennent des complications, des accidents sur lesquels nous aurons plus loin a revenir.
Dans Vespece bovine, on applique plus parliculierement les trocbisques au poitrail, en vue de provoquer l'engorgement inflam-matoire quo le seton soul est impuissant a produire. On fait alors usage d'un morceau de racine d'ellebore ou d'un autre vegetal ir­ritant, ou bien d'une substance min6rale escbarotique qu'on main-tientdans un nonet comme chez les solipedes, en laissant de meine un 111 pendant au-dehors, et on donnant alors au trocbisque lo vo­lume au moins d'une noisette.
Pour I'introduire, on incise la peau du fanon, on place au fond de la plaie le corps etranger el on le relient s'il esl necossairo par un point dc suture. On le laisse en place un temps variable, jusqu'a co quo l'engorgement et la suppuration soionl elablis, et quelquefois jusqu'ä co qu'il tombe dc lui-meine. Ce proccde primitif, comme on volt, osl tout simplonient 1'operation praliquee par les anciens vete-rinaires, il y a 1800 ans ; eile est encore usitee dans quelques loca-lites do la France: e'est cc qu'on appelle herbir.
Cc trocbisque, ainsi qu'on I'a (lit precedemment, est souvent mis en usage pour aider a l'action du seton ordinaire, donl il precede alors I'application. Le setou, en effet, venant traverser l'engorge­ment produit par le trocbisque, esl le meilleur moyen d'entretenir la suppuration. Mais I'exutoire reclame alors deux operations, et
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SINAPISMES ET VfeSICATOIRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ü(i 1
c'est pour les eviter quo Gilbert ii proposö le proc6d6 suivant.
2. Proccdc Gilbert. W consiste a altacher la substance irrilante ä un ruban do fil qu'on introduit clans los tissus ä la manioro d'un ' söton ii niöcho ordinaire. On a alors un veritable sötou animc, employe uniquement sur lo boeuf. On so sort egalement pour tro-cbisque do matieres votietales ou do matieres minörales, qu'on pro-pare do manioro ä lour doiuier le moins do volume possible.
Si Ton omploio dos racinos vogötales, on en doeoupo un fragment gros conimc 1c potil doigt, niais un pou plus long; ou bien, si les morcoaux sonl tres-petils, on on reunil plusieurs en un paquet de mime grosseur, et on attache cette racine, amincio aux extreinitos. sur le milieu du ruban do fil qui forme lo seton et avec un fil assez fort. Si Ton fait usage d'une substance minoralo, qui osl presquo toujours du sublime, on la mainlient dans une sorto do gatne faite en roulant le ruban sur lui-rneine et lo fixanl avec quelques points do suture ou quelques tours de fil. La meche ainsi proparoo, est in-troduite dans lo fanon a I'aido do 1'aiguille a seton; puis on la fixe on cousant les deux bouts ensemble. Par ee moyen on a la facitite, lorsque l'engorgement est süffisant, de retirer le corps irritant sans enlever la meche, ot soulemcnt on la faisant tourner jusqu'ä ce quo le trochisque soit parvenu au-dehors. On lo retire alors en laissant la meche et on n'a plus qu'un seton ordinaire qu'on laisso en place aussi longtemps qu'on lo juge uecessaire.
5 3. — sinapismes ct vesicatoirca.
L'etude do ces sortes d'oxutoires, trös-importantc an point do vue do la raatiere medicaloot dc; la thörapeutique, offre moins d'in-t6r6t sous le rapport chirurgical, vu la simplicite genöi'alo do leur mode d'application. Leur emploi n'est pas tres-ancien dans la mödo-cino votörinaire; il no remonte guoro au-dela de deux siecles, et Solloysol est le premier qui donne quelques details sur lour modo d'application ehe/, les animaux. On les designait alors sous les souls noins do rctoircs ou feux-morts; mais cos denominations loutefois designaient plus particulierement les vesicatoires.
1deg; Applieation des siiiapismcraquo;. — Lo sinapisme est applique pour determiner la rubefaction et produire une excitation gönerale ou une revulsion. On arrive aussi a cot effol avec la cbalour employeeäunfaiblcdegre d'intensile; maiscc qu'on appelle sinapisme
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(J62nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DES EXÜTOIUF.S.
est produit exclusivement ä l'aide de la farine dc moutarde, trans-formee en päteavec de I'eau tii'do. On ne doit pas se servir, pour former cetle pate, d'eau irop chaade ni do vinaigre qui empamp;chent la formation de l'buile äcreä laquelle le sinapisme doit ses pro|)rietes irritantes. On met une quantite d'eau d'un jjoids a pen pres öu;al a celui de la farine employee. On fait encore des siuapismes en recou-vrant de farine tie moutarde des cataplasmes de farine de lin. Quel-quefoison les animc avec tie fail pile, dupoivre, substances d'un effet douteux, on bien encore avec de rammoniaqueliquidc. Quandon a pre­pare la pate de maniere ä ce qu'elle ait une consistance sul'fisante pour semaintenir sur la peau, on ['applique dircctemcnl et sons autre pre­caution, si la partic est recouverte d'une peau mince ä polls (ins. Quand la peau est epaissc, couverte de polls lon^s el abondants, on les coupe, raais non (Tune maniere complete; car il est utilo qu'il on resle pour relenir la maliere du sinapisme. On aug-mente l'aclion de celui-ci en bouchonnanl, frictionnant d'avance, en nettoyant bien la partie, en approchnnt un fer cliaud, mais de maniere a produire seulement une legere excitation vitale qui pro-pare faction rubcfianlo du sinapisme.
Ces precautions prises, on applique le cataplasme avec la main on avec une spatule en Intendant ä conlre-poil, de maniere ä faire passer la substance mollo sous les polls. La coucbe n'a nul besoin d'etre epaisse, car la partie qui est en contact avec la peau etant la seule qui agisse, ce qu'on met en surplus esl sans action. II vaut micux renouveler 1'applicalion si Ton veut produire un effet plus 6nergique. Toulcfois, il esl une limile a ce renouvollement; car des siuapismes repctes, sur une möme region, peuvent amener des desordres asscz considerables on tout au moins des plaies comme. (quot;.'lies que produisent les vesicants. Aussi, en principe, n'est-il pas prudent d'appliquer plus de deux siuapismes consecutifssurla memo partie.
#9632; .'application des siuapismes se fait ainsi sans intermediaire sur les parties sup^rieures et laterales du corps; mais, sur les parties infericures, comme sous la poitrine, parexemple, il taut les main-tenir par un bandage, allaclie sur le dos. Le mdrne soin est neces-saire sur les pctits quadrupedes el surtoul sur le chien qui, avec ses dents ou ses pattes, I'aurail bienlot arracbe, si Ton n'y tnetlail effi-cacement obstacle.
Quand le sinapisme a produit son effet, il faul 1'enlever. Quelque-
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SINAPIS.MES ET V^SICATOIRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6G3
fois il lonihc de lui-mamp;me i'i mesure que la päte, cn se dess6chant, cesse d'adherer ä la peau. Quand on voul le faire tomber plus vite, un siinple lavage ä l'eau liede suffit. 11 faul faire ce lavage avec soin, si on doit appliquer un second cataplasme sinapise.
S0 Application des v6sicatoires. — Dans les premiers temps oil Ton fit usnj^e des vesicatoires ou des ritoires, comine on les appelait aulrefois, on les etahlissait avec toutes les substances irritantes dont on pouvait disposer : avec I'euphorbe, rellebore, le sulfure rouge de mercure, la poudre demoutarde, mais principale-ment avec les canlharides, ou plulöt, ä cause du prix de celles-cl, avec le searahee des marechaux ou proscarabde {melon proscara-bmus) ou la mouche de mai (m. maialis), insectes qu'on recueille en avril et mai dans les terrains humides et laboures ou dans les hies.
11 nquot;y avail d'ailleurs pas do formule generale pour leur confec­tion; cbaque maröchal avail son retoire parliculier, ([uquot;il appliquait sur les blcssures, les engorgements, les tumours synoviales el osseuses, etc. ün des retoires qui eurent le \)\us de vogue centre ees dernieres affections ful lliuile de Solleysel fabriquöe avec des scarahees hroyes el maeeres pendant trois mois dans de i'liuile de laurier.
De nos jours, cos diverses preparations sent plus ou moins ahan-donnees el remplacees presque universellement, en raddecine vete-rimiTC, Tpnr Vonguent visicatoire ou les preparations equivalentcs par lesquelles on [supplee quelquefois ä eel onguent, comnie, par exemple, la pommade de Gondret, la pommade stibiee.
Pour appliquer les retoires, on avail aulrefois plusieurs precedes, suivantlaconsistancedu remede. Mais on commeneail toujours, apres avoireoupö 1c poll, par soumettre la partie ä ['action rayonnante d'un fer rouge maintenu ä une certaine distance. Cello methode esl encore suivie dans quelques localites. Cello premiere operation terniiuee , parfois on appliquait directement I'onguent 6pispastique; mais, le ]gt;Ius souvent, par imitation de ee qui se faisait ehe/, Ihomine, on lui donnait d'abord la forme d'emplätre, que I'on coufectionnait avec de la eire, do la poix blanche, de la terebenthine; ou bicn on les appliquait en cataplasmes fails avec du levain, de la farine et du vinaigre, etc.; ou bien encore on elendait la matiere 6pispastique sur un lingo, et on I'appliquail en la maintenant par des bandages.
Aetuellement , sauf un petil nombre d'exceptions, on applique
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(Jf4 ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION IlKS EXUTOIRES.
Ics matieres vesicantes directement sur la peau et sans le sccours d'aucun appareil, comme on le fait pour les sinapismes; seulement,
il laut que 1c contact entre le topiquc et la peau soil plus inlimc. Pour cela, le poll doit (Mrc plus soigneusement coupö, sans olre cependant tout-a-fait rase; car lepeuqui en reslenenuit pasäFac­tion du remede et aide ä le retenir. Les frictions seclies, le bouchon-nemcnt, 1'approche d'un fer rouge, sont dos precautions egale-ment utiles; il en esl ni^inc une autre tres-avanlagcuse, c'est l'application prdalable d'un sinapisme, determinant un etal conges-tionnel qui ne pent que hater reffet du vesicant. Ce soin esl surtoul necessaire quand on opöre sur une peau dure el epaisse. 11 ne faul pas cependant, ainsi qu'on le fait quelquefois, quand on approche le fer rouge, le met Ire au contact inline de l'epiderme; car celui-ci alors, erispe, carhonise, s'oppose ä l'action vesicanle.
Les vesicaloires, comme on les prepare aujourd'hui, peuvent, mieux encore que les sinapismes, etre appliques sans appareil, nieme sur les surfaces declives, sous la poitrine; car, si Ton n'en met qu'une couche peu epaisse, eile se maintient facilement sur la peau dans quelque position que ce soit. Tandisqu'un bandage, non-seulement esl sans utilito, mais encore a le double inconvenient, d'abord, de retenir dans son tissu une grande partiedu vesicatoire, puis, de determiner, ä la surface soumise a l'action vesicanle, des frottements, des excoriations qui laissent des plaies plusgrandes, des cicatrices d'autant plus defectueuses. En principe, on doit done s'abslenir, au moins pour les grands quadrupedes, de l'emploi des bandages quand on fail usage de l'onguent vesicatoire ordinaire. 11s ne pourraient devenir uliles qu'autant que I'on emploierait pour vesicatoire, comme on le fail sur l'homme, un emplätre quelconque reconvert de poudre de cantharides. Sur les petits animaux, le bandage esl necessaire pour mettre le remede hors de la porlee de la bouche.
Quand on applique le vesicatoire sans appareil, il suffil de Teten-dre en couche egalesur la peau a 1'aide d'une spatule el en frottant legeremenl a conlre-poil. Toutefois, si la surface esl verlicalc, il importe d'accurauler vers le haul une plus grande quantity du topi-que; car, en se ramollissanl par la chalcur du corps, il coule en grande partie el so rassemble inferieuremcnl, de teile sorle qu'au bout de peu de temps, si d'abord on en a mis une couche egale par-tout , il n'en rcslc presque plus a la partie superieure. En I'appli-
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SINAPISMES ET VfeSICATOIUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;C()5
lt;]uant commc nous 1'indiquons, on atleimc, en grande partie, eel ineonvenient. Le vesicaloire on place, on n'a plus qu'a prendre las precautions convenables pour emp^cher les frottements : attacher h deux longes, mcttre 1c collier a chapelet, etc. Si Ton avail applique du vdsicaloiro aux genoux pour une lesion quelconque, il faudrait, pour 6viter qu'il s'alteigntt la region malade au mur place devant lui, retourner I'auimal dans sa stalle el le fixer la croupe ;i la creche.
Dans les premiers jours qui suivenl 1'application, le vesicaloire no reclame pas d'autres soins immedials; inais , des que les ampou­les commencent h so monlrcr, on les ouvre avec les ciseaux; on en-leve ensuile pen ä peu, avec les ciseaux on les pinces, les portions depidermedetacliöcs; on absterge lepus, el la plaie simple qui reste esl pansee avec du cerat simple, puis avec des etoupes hachees, quand on n'a plus desscin do prolongcr la suppuration; et enfin, on termine par les soins de propreto communs ä toutes les plaies suppurantes.
Pour appliquer un vamp;icatoirc sur un pclil animal, on a d'abord im morceau de peau molle ou d'etoffe moins grand que la main , qu'on recouvre de Tonguent 6pispaslique; on le presentc au fens'il esl Ircs-consistanl, pour en ramollir la surface el lo rendro agglutinatif; puis on le met en place el on le maintient par une bände. Avant de 1'appliquer sur la peau, il faul mcttre la partie ä nu; pour cola, sur le cliien, on coupe les polls; maissurlemoulon,comme l'a obscrvo avec raison Favre (do Geneve) ', il faut arracher la laine, care'est la seule nianiere de faire agir le vesicaloire sur celle espece. laquo; Soil, dit ce praticien, quo I'evulsion determine une action süffisante pour que le vesicaloire agisse promptement, soil quo les brins de la laine im-plantes opposent un obstacle physique ä l'aclion vesicanfe, il esl constant que si la laine est arrachee brin a brin, on obtienl un effet prompt el actif. Dix ä douzc heures apres I'application, on ne trouvc jamais do vesiculcs; mais l'6piderme est blanchi, ride el docolle en partie. Apres avoir enleve la pelliculo epidermoide, il faul replacer le meme ernplätrc, sans quoi la plaie sc dessecho en quelques hen-res. On le releve le lendemain; on essuie la plaie; puis on le replace encore, el ainsi de vingt-quatre heures en vingt-qualre heures, jus-qu'ä cicatrisation. raquo; Par ce moyen, au second, au Iroisiemc panse-ment, la suppuration est abondante; au qualrieme, se delache uno
1 Journal de Med. velerin. Ihiuriq. etpratiq. i830, t. 1, p quot;ilfi.
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liOOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPLICATION DES EXUTOIRES.
espece de fausse membraae jaunAtre et elaslique, apres qaoi la suppuration continue pendant (li\ ä quatorze jours; puis la cicalri-salion s'opere en six ou sept jours, malgrela presence deremplälre vesicatoire. En quinze jours, ensuite, la lainc reparatt sur la cica­trice comnie auparavant.
Sur le cbien, il n'ost pas ncoessoire et il somit dangereux, a cause do I'absorption, do maintcnir constamment I'empliUre cpis-pastiquc au contact do la plaio. Aussitot (pie les phlyctenes soul for-meos, on l'enleve et on pause a la maniere ordinaire.
A defaut d'onguent vesicatoire, on pent faire usage, chez tous les animaux doraestiques, tie la pommade de Goudret, preparamp;j avec parties oyalos de suif do chandelle ou d'axonge, et d'ammoniaque, et qu'on etend sur la peau avee unespalule. J'llle exercc une action tres-rapide, pouvanl etre utilisee avee avantage quand on veut operer une revulsion prompte et 6nergique. Le pcoeoile esl d'ailleurs economique et pourrait etre employe plus (juil no Tost dans la mede-cine dos animaux.
Outre les vesicatoires ordinaires, produits ii l'aide de substances jouissant des propriet^s vesicantos, on elahlil encore de cos exutoi-ros a l'aide des liquides bouillants, de la chaleur appliquee de dilTc-rentes manieres. Nous revieudrons plus loin sur cos precedes en traitant do l'application du feu ct particulierement en 6tudiant les moxas.
ARTICLE IV.
ACCIDENTS POUV'ANT SLIVIUi l'a['PLICATION- DES EXUTOIRBS.
Les accidents ordinaires qui, plus ou moins frequemment, sur-viennent a la suite de Tapplication dos exutoiros cl parliculiore-rnont dessetons, sent: i'h^morrhagie, I'engorgement gangreneux, les abces, los fongosit^s, 1'induralion, le farcin.
1quot; lllaquo;'riior!'h:ii;ie. — Dans los circonslances ordinaires, rap-plication dun soion donne ii peine lieu ä l'ecoulement de quelques goultes de sang. Aussi, lorsqu'il sen echappc une certaine quantity, cola depend-il toujours d'une cause parliculiere : la section par 1'ai-guille d'un vaissoau sous-cutane, la blessure des muscles, I'instru-niont ayanl fait fausse route. D'aulres fois, l'hömorrhagie viont do la debilite du sujii. do la nature üuidc du sang qui s'ecoule par les
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ACCIDENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;067
capillaires l^sds dans l'op6ration, comme il s'öcoulerait de loule autre blessure. Knfin , L'h^morrhagie peut venir de ce que 1'on a place le selon dans line rägion oü siege une infiltration sanguine.
Quand une hömorrhagie survient, eile se manifeste ordinairement aussitot apres (jue I'opeiation est terniinee; le sang alors coale de la plaie la plus inlerieure goutte h goutte ou par un filet continu , ou blen il s'accnmule dans le trajet du soton et determine une tumefaction plus ou moins considerable.
Los moyens hemostatiques connus sonl les seuls remedcs aj)j)li-cables en cette circonstance. 11 faut commencer par former les deux ouvcrtures avce dc pelits tampons d'etoupes et d'amadou, qu'on laisse en place jusqu'a ce que I'epanchemonl sanguin ait cesse do s'accroltre. Si, an bout de quelques heures, I'ecoulement persiste, il faut exercer la compression sur la partie ä 1'aide d'un bandage approprie, qu'on applique apres avoir enlevc la meche. S'il y avail du sang epanclie, les lotions froides, genöralernont recommandees, seraient contre-indiqufe, car elles s'opposent ä sa prompte coagula­tion. La saiguee a la jugulaire arramp;te quelquefois cette hemorrhagie; mais ce moyen ne doit pas ctre employe lorsijiu^ celle-ci a pour cause une alteration plus ou moins profonde du sang. Dans ce cas, si les moyens precedents ne sulTisont pas, il Taut retirer la meche definitivemenl cl fermer les ouvcrtures de la peau par quelques points de suture ; ilse forme alors une tumeur sanguine que Ion traite comme un tbrumbus.
Ä0 Engorgement gangr6neux. — Des accidents divers qui accompagnent dans certains cas l'application des exutoires, I'en-gorgement gangreneux i^st a la fois un des plus frequents et des plus redoutablcs. II se manifeste par rapparition d'un gonflement cbaud et douloureux, oedemateux ä son pourtour et faisaut des progres ra­pides. Ce gonflement, d'abord diffus, devienl plus distinct a mesure qu'il s'etend de proche en proche aux regions voisines. II anvte toute suppuration, est accompagne genöralement dime fievre plus ou moins vielente, et, si Ton ne prend aucune precaution pour en arreler les ravages, il peut se terminer par la mort du sujet, resultat fatal qui survient quelquefois malgre loutes les precautions.
Get accident doit etre distingue de l'engorgement normal, qui sur­vient toujours comme consequence de I'irritation produite par la presence du corps elranger. Ou le reconnait en ce que, des qu'il se manifeste, ce qui n'a jamais lieu avant le deuxicmejour, il s'accroit, seiend avec infinimcnl plus tie promptitiHle. devient plus censidcra-
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LitjSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPLICATION DKS BXUTOIRES.
Lie, rösist;int et douloureux. — 11 laut lc dislinguer encore de ['en­gorgement (]ui accompagne la formation d'abces profonds; celul-ci a les niriues apparences, mais il se montre beaucoup plus tard, le plus souvent apres la sortie du söton; puls il n'a pas une egale rapidiie de inarclie, ni, non plus, le earaclerc gangr^neux et envahissant du premier.
On a attribue l'engorgenient gangröneux ä dil'förentos causes ; ä I'exces, au manque de reaction inflammatoire; mais cela ne suffi-ralt pas pour faire naitre un engorgement qui a tous les caracleres d'une affection charbonneuse. De tels phenomenes ont une cause plus directe, et cette cause, comme l'a fort bien demontre M. Renault dans un travail special sur ce sujet ', e'est lc sejour el par suite la decomposition du san^' epanclie dans 1'espace libre [)ratique sous la peau pour loger lc ruban ou le cuir du seton.
Dans les circonslances ordinaires, quand du sang s'extravaso dans des tissus par une cause quelconque, il disparait peu a pen sans amener aucun desordre; la partie llnidc est entrainöe par les voies absorbantes, et la partie ßbrineuse forme un caillot solide qui s'or-ganise et prend tons les caracteres des lissus voisins. .Mais cela n'arrive qu'autanl que cc sang n'est pas soumis ä l'action de Pair. Dans ce dernier cas, au lieu de s'organiser, il suliit les mollifications qu'il subirait ä Fair libre, e'est-a-dire qu'il se decompose, entre en putrefaction, et donne des produits putrides qui determinent un veritable empoisonnement, de effets locaux et geueraux tout-ä-fait semblables a ciuix qui resulteraient de 1'inoculation directe de matie-res animates en decomposition. Ces effets sont d'autant plus siirs, plus rapides, que le sang epanclie dans les tissus cutanes est non-seulement au contact dc Fair, mais est encore soumis ä Faction de la clialeur et de Fhumidile, conditions essentiellement favorables ä la putrefaction.
L'observation directe a confirmo cette theorie dc la formation do I'engorgement gangreneux ; ainsi, lorsque cet engorgement existe, on y trouve toujours, en y pratiquant des incisions, des caillotssan-guins putrefies. Mais ce (jui etablit encore mieux la realite de cette cause de I'engorgement gangreneux , e'est que cc pbenomeue est d'autant plus ä craindre quo les conditions generales sont plus favo­rables a la pulrefaclion du sang. Ainsi, il esl plus frequent quand la
i Recueil ileMedecine rcleriiwire. 1833, (. X,p. 121,233.
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ACCIDENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; iWj
temperature do Fair cst plus 6lev6e; quand il sVicoulc des plaies une |)1lis grande quantity de sang, et qu'il s'en depose par suite davan-tage dans les lissus sous-cutanes; et enfin quand Ic sang esl lui-meine dans un otat plus propre ä sa decomposition , e'est-a-dire quand il a deja sulii un commencement d'alteration, ce qui arrive sur les sujets alteints d'affections adynamiques ou typhoi'des. Cost dans cetle derniere circonstanee surlout que I'aceident a le plus d'imrninence et degravite, el e'est ce qui explique pourquoi il accompagne si frequemment l'application des setons pendant les epizooties, presque toujours dues ä des alterations ])lus ou muins prononcees du sang, et pourquoi il esl si dil'fieile alors de combatlre cet engorgement avec efdcaeite.
Dans ees cas, les plicnomenes accidentels onl un double motif pour semanifester ; d'abord letal lluide du sang, qui favorise son ecoulement avec abondance; puis son etal parlieulier, qui le predis­pose a une putrefaction plus prompte. Alors, la suppuration ne poa-vant s'etablir, ['elimination des elements du sang epaneho ne peul avoir lieu; une violente irritation s'empare de lous les lissus; il so fait un appel de fluides considerable; des matieres putrides sont absorhces , enlraiiu;es dans le torrent circulatoire, el les symptömes loeaux et generaux: indiques apparaissenl.
Des considerations qui precedent il esl facile dededuire quelles sont les precautions a observer pour eviter les phenomenes gangreneux. D'abord, il laut s'abstenir d'appliquer des setens pendant les epizooties, et dans tous les cas sur les sujets qu'on soupconne alteints dune alterationorganiquedu sang ; puis, etrereserve surleuremploi pendant les temps chauds. Quand Fexutoire esl place, il ne faul pas laisser sejourner du sang dans le trajel sous-cutani!. S'il en esl reslo, malgre tous les soins pris, on peul chercher ä enlever les caillots par les otnerlures exislantes; niais il faul se garder de faire do nouvelles incisions, qui n'auraient d'aulre effet que do mettre le sang cpanche a'u contact de Fair, et d'en faire nail re ou tout au moins d'en hater la putrefaction, coinnie nous l'avons dejä fail obser­ver en parlant du traitemenl de 1'epanchenienl sanguin produit par la piqöre de la carotide.
Lorsque I'engorgement esl dej;i developpe et commence ä prendre un caraetere gangreneux, decele par la tnauvaise odcur (jue repand la partie, il faul faciliter l'expulsion des produits morbides qui se fonnent , par des scarifications, des mouchetures, des injections
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ij70nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; application des exutoihes.
desinfectantes et toniqaes souvent röpelöes, qui entratneat au-dehors
Ics matieres corrompues et arrötent ainsi les progres du mal. On complete le Iraitement par des pointes de feu penelrantes dans la penn el le tissu engorge, par des lotions d'eau vinaigree, on des do-coctions aroraatiques maintenues par des bandages miUelasses, par des applications dc vesicatoire, etc.
L'engorgement gangrenous est surtout frequent chez les solipedes. On a tres-rarement 1'occasion do I'observer sur les autres especes dornesliques, sinon sur I'espece bovine, en temps d'cpizoolic.
Iraquo;0 Ahi'ös. — De pet its abces so developpent quelquefois sur ie trajet dessetons qui sout en place depuis un certain temps, une dixaine do jours au moins, lorsqu'on n'a pas soin do les netloyer et de les presser exactement pour en fairo sortir le pus. Ils sont formes alors par la maliere qui s'amasse dans le trajet dc la inechc, et apparaissent au-dehors sous la forme de petites tumours arrondies ou allongeesplus ou moins voluminenses; ils conliennent toujoursun pusblanc el do mauvaise odour.
On evite facileraenl ces abces par los soins de propretc indiquos; et quand ils sont formös, on les ouvre avec le bistouri ;iu fur et a mesure qu'ils apparaissent. S'ils s'etaient multiplies au point quo la peau en fut araincie, il faudrait supprimer le soton, sauf ä le replacer ailleurs s'il ('tail necessaire.
Les abces so ferment encore quelquefois dans les trajets fistuleux qui restent apres la suvUc de la mcche, quand la reunion adhesive nquot;a pas lieu immedialement. On les evite de m^mo on pressant cha-quejour sur le trajet do la fislulo , tant que ccllo-ci n'est pas enlie-rcmont fermeo, et on les ouvre egalement avec le bistouri des (|u'ils so montrent. 11 Importe beaucoup de no pas laisser so developper cos abces sccondaires, car ils peuvent s'otondre ct occasionner d'au-tres ravages.
Outre cos abces suporficiols, on observe quelquefois des abces profonds qui so. montrent apres la suppression des setons et sont in­diquos par un engorgement ledomatcux persistanl. Un cas tres-curieux dece genre fut observe, il y a quelques nnnoes, a la clinique do 1'Ecole d'Alfort '. 11 s'agissait d'un cheval auquel on avail appli-qu6 un soton au poitrail, pour unn maladic do poitrine. La maladie gucrie, lo solon est onlevo, et liuit jours apres surviont au poitrail
i Rerueilde Meilecine releriiwire. 1846, t. XXlll. p. 177,
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AcaiiESTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;G71
un engorgement considörahlc, cliauil, douloureux, et prösentant quelques petits aliees dans plusieurs points dc son (Hendne. I.e i;oii-Qement augmentant toujours, on finit par senlirun abcesqui, apres avoir olo ouvert par le bistouri, laissa 6couler une grande quantity de pus. Lc cheval succombe neanmoins, vingt jours apres la sortie du seton, ä une pleuresie aigue; et, a I'autopsie, on trouve, entre les deux lamps du nuHliaslin antericur, une vaste collection puru-lente communiquant, par im trajet de petit diametre, aveclesabces silues hors de la poilrine.
Les abcesprofonds, auxquels le casque nous venous do citcr pout servir de type, sont genöralement produits par des fausses routes faites par raiguille, quand on a applique ie seton, Mais quelle qu'en soil la cause premiere, ils ne se forment jamais qu'au bout (run certain temps: etl'onpeutles diagnosliquer en toute assurance des qu'on veil, apres la suppression de la meche, survenir un engorge­ment (cdcmaleux, douloureux el persistant, dans la region 011 cxistalt I'exutoire. 11 faut alors ne pas hesiter ä debridcr pour re-chercher el tnettre a decouverl le siege de l'abces, afin de ne pas voir surgir de plus graves desordres.
-1quot; FongposittiS. laitlierations. — On voil, dans certains cas, apparaitre au\ ouvertures faites ä la peau, quand le seton a dure longtemps, des fongosites plus ou moins developpees. Si elles sont considerables, on les excise et on les cauterise legerement, et on acheve de les faire disparailre en pansant les plaies avec des substances astringentes.
Des indurations se. manifestent quelquefois par suite de l'applica-tion des scions, surlout des setons ä meche, qui sont rcstes trop do temps en place. Elles peuvenl survenir pendant que le seton y est encore ou apres qu'il a etc retire, el sont dues ä l'infiltration du tissu cellulaire autant qu'ä l'induration proprement dite de la peau. Elles apparaissenl sons forme de cordes ou de nodosites qui suivenl le trajet du seton, crienl sous le scalpel quand on les ouvre, et soul parfois unies a des abecs donl elles sont reffet ou la cause. Enfin, ccs indurations peuvenl degenerer en farcin.
Ces productions anormales cedent quelquefois aux onctions do corps gras, de pommade mercurielle; mais le plus souveut on est oblige, pour les faire disparailre, d'y plonger des pointes de feu ou d'en operer I'extirpalion; cela est necessaire surlout quand il s'agit d'un cheval de luxe.
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C72nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPLICATION DU FEU.
Un v6t6rinaire beige, M. Vanhaelst', pour6viter ccs indurations et le farcin qui en esl (jueliiuefois la suite, propose de diviscr, apres avoir onleve la meche, la fistule (Tun bout ä l'autre, au moyen d'un bistouri boutonnc. On obticnt ainsi, dit ce vetörinaire, unc plaie simple qui guerit en dix ou douze jours. Saus faire de cola un proeede general, on peut en lircr avantageusement parti quand la fistule paralt induree, quand eile esl ancienne et que des abces s'y forment. En l'ouvrant dans loute son elendue, on en facilite alors La guerison, et on previcnl los accidents consecutil's.
CIIAPITUE III.
Du l'applicsitiun du feu.
ARTICLE ler.
APPLICATION DU FEU EN Gf.NfcRAL.
$ 1. — objet, Historique de l'emploi medical da feu.
Lc feu, un dos plus precieux agents de la therapeutique cliirur-gicale, n'est pas seulement un moyen de detruire des lissus anor-niaux ou des proiluils morbides; il conslitue encore unc sorte de topique dnergique que la th6rapeutiqae peut utiliser de dilferontes manieres. Dans cc cas, son application reclame des precautions loutes specialcs , et deviant une operation particulicre, dite applica­tion du feu, qui se distingue parfaitement de la cauterisation pro-prement dite, consistant dans la destruction pure et simple, par le feu, des parties malades, nuisibles ou inutilcs.
Gelte application du feu, encore appolcc ustUm, adustion, hrü-lure, est une des operations les plus frequentes de la Chirurgie vöte-rinaire; eile est beaueoup moins usiteo dans la Chirurgie de l'lionime, car, etant fort douloureuse, eile esl redoutee des malades, et, ä cause de eela, ne reQoitpas,entreles mains des chirurgiens, loutes les applicationsauxquelleseile pourrait satisfaire. Les veterinaires, n'etanl pas retenus par la meine crainle, ayant moins ä se preoecuper des
1 Journal veterinaire et agricole de Belgique. 1811, t. III, p. t.
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HISTORIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; C73
soufTraoces des malades que de la rapiditö de la guörison, el pou-vant employer le feu Ionics los lois qu'il est nöcessaire, en font, au conlraii'o, im einploi journalier; ils en obtiennent des effcls energi-ques et prompts que produiraient a peine los aulres moyens the-rapeutiques auxquels la Chirurgie humaine, plus retenue el plus roservoe, ;i ordiiiniroiiionl recours. Ainsi, Ic feu, sur lesanimaux, est souvent 1c soul remede (]u'oii puisse opposer ä cerlaines losions survenant chezeux par suite dos fatigues auxquelles ils sont soumis, losions qui, vu la density, la durelo, l'öpaisseur dos lissus dos animaux, rösisleraient lt;'i lous los moyens aulres quo cot agent puissant.
Dans Tune et l'autre medecines, l'application du feu remonte ä une liaulo antiquitö. Ccsi 1c moyen curatif le plus ancien et le plus tiönöral donl on ait fait usage; chez tons les peuples primitifs, il a etc et esl encore le premier et le principal remede oppose aux maladies accompagnoes d'une douleur externe ou interne. Doja, du temps d'Hippocrate, le feu, fort usile en general, etait appliquö, principalement centre les maladies goutteuses et rhumatismales, jusque chez les Scythes. De nos jours, l'emploi du feu a conserve la meine favour parmi les peuples orientaux: chez les Africains, les Arabos, les Chinois, les Tartaros et jusque chez les Lapons qui tous se servent encore du feu, soil sur eux-mömes, soil sur lours ani­maux, comme ils s'en servaient il y a vingt siecles, en lui allri-buant les proprietes les plus extraordinaires el les plus opposees, et toutes les vertus medicinales imaginables.
Cetle croyance dans la puissance curative universelle du feu est olle-inome I'orl ancienne; lt;'lle est parlagde par Hippocrale qui parle do eel agent comme du dernier el souverain remede des maladies, et qui I'indique dans maintes circonstanccs, soil comme procede chirurgical pour arreler les hemorrhagies, pour ouvrir I'empyeme, les abees du foie, l'ascite el, en general, toute espece d'epanchement purulent, söreux, sanguin, etc.; soil comme moyen medicinal pour combattre lesdouleurs Qxesouspasmodiqucs, les nevralgies, la scia-lique, lepilepsie, les engorgements synoviaux, les maladies articu-laires, les affections rhumatismales el goutteuses, les tumeurs inllammaloires ou malignes, la phthisic pulmonaire, etc. Apres Hippocrale, l'emploi du feu est indique, dans les monies circon­stanccs, par runivcrsalite des anciens auleurs, notamment par Gelsc, Themison, Galieu, qui lous s'aceonlent ä en proclamer Tefli-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -1:'.
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G74nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;M'I'LICATION DU IF.l .
cacitö. Et nioiiii', on ne voll pas saus surprise la sioguliere unani-mitö avec laquelle ils vantent les bims effets du feu appliqud sur la poitrinc dans le cas lt;lr phthisic pulmonaire. Scrait-cc vraiment un moycn de triompher de cette terrible affection?
Sur les animaux, l'emploi du feu, chez les anciens, n'ötait ni moins general, ni nioins varie que sur I'liomine. On en usail m6me aver plus d'energie, comme on pcul enjuger par ce qu'en onl ecrit Columelle, Absyrte el lesautrcs vcterinaires grecs, el Vegece. Ainsi, pour utiliser davanlage les propricles spöcilupics qu'on lui altri-buait, on portait directcment \c feu sur les tissus malades, en enfon-cant des poiutcs dans le corps, ouenfaisant penelrer des verges me-talliquesa travcrs les organes. Quelquefois on so bornail a brüler la surface de la peau, soil en appliquant des lames de fer rouge, soil en tracanl des figures avec uu caulere tranchant. On mettait le feu ile ees diverses raanieres dans toutcs les maladies susceplibles dc se presenter chez les animaux centre lesquelles les medecins d'alors recommandaient, sur i'honimc, ce moyen tliörapeutique; pourlant on reservait le feu superficiel centre les douleurs articulaires, les entorses, la fatigue des articulations; centre les tnaux de reins pour lesquels on hrulail la peau tout le long de l'epine du dos jusqu'a formation d'ampoules; centre la fievre, que Ton allaquait en faisant des rales de feu sur la lele el 1'cncolure. A I'epoque reculee dont nous parlous, on connaissait meme deja le feu de precaution ; ainsi, les Scythes et les Sarmates appliquaient le feu pour raffermir lesjambes de leurschevaux et en prevenir Faffaihlissement.
Au inoyen-ago, lo feu acquit unc nouvelle faveur sous I'impulsion de la Chirurgie arabe qui, vers le dixieme sieclc, mil eel agent en vogue, lellcment que la cauterisation actuelle \ml nierne alors le nom de ustio arabica. Albucasis, le restaurateur de la Chirurgie au douzierne sii'elc, conlribua surtout ;i repandre l'emploi du feu, el son ouvrage exerca une influence geuerale ([ui se fit sentir jusquo dans la Chirurgie des animaux, commc le fait voir le livre de L. Ruse qui parut ii cette epoquc. Get auteur, inspire, en effet, par la medecinc arabe , recommande le feu dans toulc espece de maladies, affections externes et internes, fievre, courbalure, blessures, cnllures, cors , douleurs articulaires, luxations, boiteries de toutes sortes.
Toutefois, ce retour general ii l'emploi du feu ne fut pas de longue duree; il cessa presque tout-ä-coup vers la fin du quinzieme siecle apresla decouverte ties caustiques par les alchimistes. Ceux-ci, des
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HISTORIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; bi:gt;
co tnoincnl, commcncerent ä subslituer partout les nouveaux corps iiu feUj qtii Itit alors abandonne, mais non cependanl d'unemaniere complete, v.u- plusieurs chirurgicns continuerent den faire usage. Parmi ces derniers, il faul ciler enlre autres, Ambroise I'are, Fabrice d'Aquapendenle, qui donna (1(^ bons preceptes sur Feinpiei du feu et en delendit ['application abusive sur la tete, sur le ventre el les aulres pointsdu corps 011 on le meltait souvenf pour guerir cer-taines cnaiadics internes; M.-A. Severin qui, lombant de nouveau dans I'exagoration, t'iiil de ce moyen une panacee universelle, et (#9632;erit un grand ouvrage sur ce sujet. Malgrö cela, au siecle dernier, l'usage du feu dans la Chirurgie humaine elait presque entierement tombej dans leslivres öcritsquelques annees avanl la Revolution, il n'elait meiiie plus question du cautere actuel; banni des höpitaux, on ne le trouvait pins dans les arsenaux de Chirurgie. Cel oubli absolu 6tait un nouvel abus centre lequel s'etaient deja cleves plu­sieurs chirurgiens senses, La Bissiere, Louis, etc., lorsque Percy vintenfin faire revivre, par la publication de son ouvrage ', 1'emploi de ce pr6cieux agent thorapeutique dans la medecine do rimmine.
11 n'en avail pas ele tout-a-fait de meine dans la Chirurgie des animaux, Les marechaux, apres avoir neglig^ pendant presde deux siecles l'emploi du feu, sur l'idee exageree qu'onse faisait de sesdan­gers, revinrent ä ce moyen vers le milieu du dix-septieme siecle. Solleysel s'attribue ce relablisscmenl tie l'application du feu aux ani­maux, cl nous apprend lui-meme qu'il fut '2 un do ceux qui contri-buerenl a remettre en vogue, ä Paris, l'usage du feu; qu'avant lui, ce moyen elait redoute a l'egal de la perle de l'animal; mais que sa persistance n I'employer, finit par desabuser sur la crainte qu'il inspirait, et par en rcndre l'usage Ires-commun.
Solleysel esl, en parlio, dans 1c vrai. Mais, peut-sect;tre, la part qu'il s'attribue dans la rehabilitation du feu n'est-elle pas aussi exclusive, qu'il le dit. Ainsi, Markam, qui I'a precede, donne sur ^application de cct agent thorapeutique, des preceptes assez etendus que Solleysel n'a fait que reproduire, el qui permettenl au moins de supposer qu'avant cctle 6poque, l'usage du feun'etait pascompletcment aban-donnd sur les animaux. Reconnaissons, toutefois, que Solleysel a
1 Pyrotechnic chirurgicale pratique, mi Vart d'appliquer le feu en Chirurgie. Metz, an III (ITOi), in-8raquo; , Bg.
1 Parfait Mureschul, Paris. 1664. Liv. I., chap. 17lJ.
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ti7(inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DU TEL.
Iiicn traitö de rcmploi du feu, et qu'il a laisse de Ires-judicieux prc-cepfes sur les regies de son application. C'est niöme la seule parlie veritablement bonne de sonouvrago.
Apres Solley.se!, comme il arrive toujours, on tomba dans l'cx-ces contraire: on abusa du feu; on le mit ;i propos de tout, sur le mal present et pour le mal a venir sur les jambes saines lt;les pou-lains, sans motifs, sans discernement, sans regies surloul. Cela s'est continuö jusqu'a uneepoquc tres-rapprochee de la nötre; et dansun des premiers traites m\ peu complets de l'application du feu que nous ayons, et qui esl du ä F. de Feugr6 ', on trouve encore plu-sieurs de ces anciens alms conserves.
Aujourd'hui, grAce äl'experience acquise, aus travaux dequelques praticiens distinguös, on a, sur l'applicaüon du feu, des connais-sances plus salisfaisantes. Elle est devenue une operation reguliere et methodique dont, en restreignant rapplication aux cas ou eile est reellenicnl indiquee, on a d'autant augmente lutilitc.
J 2. — Indications, coatre-indications du feu
Le feu, independammenl de sa propriety destructive, cauleri-sante, possede aussi des facultes diverses Ires-prononcees. II est ä la fois excitant, tonique, rcsolutif, forlifianl, el agil diversement sui-vant les cas. II commence toujours par exaller les proprietes vitales des parties, puis y produil une fievre locale, un developpemenl du Systemesanguin, d'oüresultenl des effetsconsöculifs, enrapporl avec Fetal des lissus, et qui le rcndent propre a remplir les indications les plus varices. Ainsi, le feu coavient, en general, toutes les fois qu'on veul produire, dans l'etat physique ou organique (Fun tissu ou d'un organe, une modification de quelque importance.
La connaissance de cc pouvoir curatif elendu n'est pas chose nou-vcllo; on a vu, au contraire, dans l'liislori([ue qui precede, com-bien est longue la liste des indications du feu depuis les temps öloignes qu'il est employe comme agent medicinal. Four ne consi-dcrer que les indications applicables aux nnimaux, Vögece resume ainsi celles quietaienl dejä admises chez les anciens ; le feu, dit-il, est un moycn de raffermir les parlies relachees, firmare, constrin-gere laxata, de diminuer les gonflcments, de dissoudre les humours
' Correspondance sur les animaux domesfiques , etc., ISId, i, 1 , p. 193.
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INDICATIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;in I
coagulöes, de gu^rir lesanciennes douleurs, d'emp^cher lo develop-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
pcnu'iil des croissances supernaturelles, de eooperer ä la reduction de certains deplacements. On voit, d'apres cola, quc la science mo­derne a cu peu a faire pour determiner les premieres indications du feu; eile n'a eu quVi les r^gulariser et h les specifier d'une maniere plus metlu)(li(|ue.
Ainsi, le feu peut ayir.
10Comme excitant vital, tonifiant, pour — revelllerla contractility, la vitalite, dans line partie atrophiee, ernaciee, paralysee; — com-battre les paralysies partielles, Irs faiblesses lombaires, et autres affections dues a l'affaissement du Systeme nerveux ; — exalter lac-lion des organes secreleurs; — empßcher le retour de certains etats pathologiques dus a des faiblesses organiques; — redonner de la vigueur, de la Souplesse, de la solidile ä des membres fatigues, mines, engorges; —baler la gu6rison de distensions musculaires,
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d'entorses, de luxations, d'efforts tendant a passer a I'etal chro-nique.
quot;2quot; Comme excitant modificateur, pour — ramener une irritation cbronique a I'etat aigu el en favoriser la resolution, principalement: dans les inflammations anciennes des tendons et ligaments, des muqueuses et particulierement de la conjonctive; dans les tissus ntoniqucs des abecs froids; — combattre des rhumatismes anciens el chroniques; rösoudre des engorgements, des tumenrs molles et dures provenant de fatigues ou de langueur vitale, des hydarlhroscs articulaires, des tumeurs synoviales, des tumours blanches, indu-r^cs, chroniques, ellaquo;'. ; — arreler le developpement des exostoses;
—nbsp;guerir les nevralgies. 3deg;Comme derivatif, pour — delourner une douleur profunde, el faire
ainsi disparaltre certaines claudications anciennes ä sieuc inconnu ;
—nbsp; combattre les phlegmasies internes, la pleuro-pneuraonie, par exemple, centre laquelle certains veterinaires disent avoir employ6 avec succes le feu applique sur les cötes de la poitrine ', ce qui n'est an surplus qu'une Imitation de ce que faisaienl les anciens chirur-giens sur t'hommc, danslecas de jililliisic pulraonaire.
4deg; Comma ayent physniuc pour produire, par exemple, des engor­gements inllammalnires propres a servir de movens de (-(impression.
1 M. NtciHiisdN, (ians The retfrinarian, uiars 1849,61 M. Maclean, lt;/'quot;'. quot;iln-lire 1840.
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G78nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION Dl) FEU.
Et noii-scuk'inent le ton ost oinplox e dmis Ics cas divers quc nous venons d'önumörer, inais on I'applique encore souvent sans mutif, comme simple mesure de pröcaution, pour raffermlr, dit-on, les arliculations des jeunes chevaux, rendre Kurs mouvements plus surs, les preserver des engorgements, des tumeurs synoviales et d'autres maux ä venir, etc. 11 n'est peut-etrc pas inutile de faire ressortir combien une teile eoutume, enracinee par une longue habi­tude, est deraisonnable et irrellechie. Comment supposer, en effet, qu'une operation faite actuellement puisse empamp;cher des accidents dont la cause est encore eloign^e et incertainel Comme le dit fort bien 11. d'Arboval, laquo; pourquoi prövenir une faiblesse des membres qui n'arrivera peul-6tre jamaisquot;? Pourquoi porter un remede ä un mal qui n'existe pas et qui ne se montrera peut-etrc pas t Pourquoi m6iiie produire un mal sans objet reel, s'exposer ä tarer un cheval sans neccssito, etl'exposer lui-mamp;me sans but raisonnable aux suites toujours possibles et quelquefois facheuses d'un moyen aussi actif? N'esl-il pas plus sage de ne nu-tlre le feu que lorsque 1'application en est indiquoe par un cas pathologique, ou lorsque cette usure premaluree, qu'on redoutait tanl, est arrivee, soil par lesprogrfes de Tage, soit par I'effetde la fatigue ou du travail? C'est alörs que I'ap-plication du feu devient avantageuse. raquo;
Aujourd'bui, ce feu dc precaution, qui a joui longtemps d'une faveurpresque universelle, el dont I'abus so mainticnt encore dans cerlaines populations, par exemple, chez les Arabes qui appliquent le feu sur toutes les regions du corps exposees ä des lesions patholo-giques, an point que tons leurs chevaux portent des traces de ces cauterisations intempestives, cc feu de precaution, disons-nous, ost moins prodiguo el n'esl plus eiTi[)loye que par quelques niaqui-gnons el marechaux. 11 csl abandonnöde moino quo lasaigii6o el les sotons do precaution, par qulconque substiluo la raison ot la science ä l'enrpire tie la routine.
r.o feu, d'ailleurs, n'est pas seulement inutile dans certains cas; il est, en outre, parfois nuisible, lorsque los parties, par exemple, so trouvent dejä dans l'etat morbide qu'il a poor but de provoquer, quand il y a exces d'exaltation vitale, irritation, inflammation. Alors le feu ne pourrait qu'aggraver, sans avantagc parliculier, les phenomenes existants : il est done contre-indique. Si les cir-constanccs obligeaicnt a I'appliquer sur une organe siege d'une irritation plus on moins vivc, il faudrait avant d'operer, dimi-
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HOVENS (ili.MiliAl'X.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; G7'J
nuer, par les moyens appropriös, la douleur et reiethistne inllinii-matoire.
Gest en asant de cos rfeerves qu'on pourra esperer d'heureux re­quitals de rapplication du feu. Seseffets, il esl vrai, sonl lents a se manifester; ce ((ui fait souvent mettre en douteson efßcacile par des personnes qui, redoulant, d'ailleurs, les taresineffacables qu'il laisso ordinairemenl apreslui, s'opposent a son application. Mais combien d'insucces qui no dependent quo d'une operation mal iaile! On s'en fcra uno idee en eludianl les soins el precautions de toutes sorles qui sont necessaires pour mettre un feu convenablement. Au reste, il ne taut pas non plus s'e.\ag(5rcr la puissance de ce moyen thei-a-peuti((ue, croire qu'il peut guerir tons les inaux auxquels on ['oppose. Comme lous les autresagents de la niodecinc, le feu echoue souvent; il faut s'y attendrc. Mais, tout en faisant la part des non-reussites, lo praticien qui saura faire de rapplication du feu un usage judicieux et habile, verra encore assez promptement s'ac-croUre le chiffre do sos succes , pour accorder ä ce moyen chirur-gical el therapeutique lo degr6 de conßance qu'il mörite.
j 3. — Moyens gencraux d'appliquer !e feu.
On pent appliquer le feu i)ar tous les moyens servant a pratiquer la cauterisation actuelle, 'avee un liquide bouillant, une matiore combustible et poreuseen ignition, un corps solide, pierre, bois ou metal, porle ä une haute temperature, un verre ardent, etc. Tons cos precedes out etetour h tour employes, et le sont nieme quelque-fois encore dans certaines circonstances. Ainsi, le feu par application de certaines matieres animales el veqelales en ignition, notamment, elait fort commun aulrefois, et de nos jours e'est encore la melliode ordinaire do quelques peuples orionlaux. Mais la difficult^ d'en oble-nir des effets reyuliers et sur lesquels on puisse compter, a fail rejeter, comme methode generale, cette maniere d'appliquer le feu; olio esl r6servee pour l'application des moxas. II en a etc de meine de lemploi des liquides bouillanls dont i! esl difficile de limiter l'ac-lion, et qui laissenl. toujours des cicatrices difformes.
A ces moyens incertains, on prefere universellement les corps solides, comme le bois et les metaux, [)ortös ä une plus ou nioins haute temperature. Ainsi, l'usage du Imis a eu pendanl longlemps, principalemenl dans la Chirurgie de Ihoinmo, une grando la\ein.
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080nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DU FEU.
On le taillait en fuseaux ou en lames qu'on chauffait en les appro-chant du feu, du mieux encore en les plongeant dims i'huile bouil-lante. Cela effrayait raoins que [es cauteres metalliques. Pour plus d'efficacite, on imaginait m6me de so servir de bois divers a chacun desquels on attribuait des proprietes particulieivs, et qu'on employait alternalivement suivant les effets qu'on voulait pro-duire; ainsi, on cauterisait avec le hois oü lo charbon de cMne, do sarment, pour joindre 1'aslriction a la brülure; avec le bois de lau-rier, pour produire un effet resolulif; avec les bois 16gers, pour adoucir; avec la racine de genliane, pour chasser lo venin, etc. On comprend que nous nc nous amMions pas a refuter l'existence do ces prolendues verlus complementaires.
line methode preferable, qui ost en meine temps la plus simple, la plus commode et la plus sure, esl I'emploi dun metal cbauffe. Le metal, en effet, dense, propre ä preudre toutcs les formesquot;, facile ä porter, sans alteration, a one haute temperature; capable de prendre toute la quanlitö que Ton veut de calorique et de cau-leriser au degr6 voulu, tout en ne laissant que des cicatrices relati-veinent pen elrndnes, convient mieux, ä tons egards, que n'im-porte quel autre corps. Aussi les metaux ont-ils ete de tout temps les corps par excellence pour l'application du feu, les seuls avec lesquels on ait fabrique dc veritables cauteres.
Tons les metaux ne sent pas ögalement propres a eel usage. On n'y pent employer que les metaux durs, malleables el pouvant ctre eleves, sans enlrer en fusion, a une haute temperature; tels sonl le fer, le cuivre, lor et l'argent. Do ces metaux, les trois demiers ont etc fort longtemps les plus en faveur, Ainsi, Vegece avance que les cauteres de cuivre ont plus de vertu quo ceux de fer, el eetle opinion se pcrpetua jusqu'a Solleysel, lequel n'admet encore, comme propres a faire des cauteres, que le cuivre, I'airain, lord l'argent. Markam avail aussi pramp;oniseTor, l'argent el lo cui­vre, mais en ajoutanl quo le fer pent suffire. .Mais, apres Solleysel, remploi du fer se repandit de plus en plus, el, au temps de Gar-sauli, on commencail a le substituer generalement au cuivre, quand vinl l.afosse, qui en recommande, d'une maniere expresse, I'usage exclusif. Parmi les chirurgiens, cc metal, qui avail öle aussi aban-donne, surtoul depuis les Arabcs, n'eut pas moins de difficult^ a ctre readmis pour la pratique de la cauterisation. C'estM.-A. Severin qui parail avoir conlribud un des premiers, au commencement do
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laquo;OVENS CKMillAI \.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; G8I
dix-septiferae siecle, h rähabiliter l'usage dos cauteres de I'er.
La preKrence accordöe auparavant aux autres metaux reposait, comme cellequi diclait l'emploi dos diff6rentesespeces de bois, sur la croyance en une prötendue action particuliere du nuUal chauffe, se joignant ä celle de la chalcur, et determinant ainsi une cauteri­sation plus parfaite on plus complete. On pramp;erait, do la sorte, les cautferes dor, rocomiiiandös surtout par los Arabes, parce quo, no se rouillant point, onsuppusnil (|u'ils faisaicnt une cauterisation plus douce, lenius urens, et laissaient des cicatrices moins apparentes; et, on inömo temps, on proscrivait lo cuivre ä cause do sos pro-priotos ilöiotöros qu'on pensait otre transmisos [)ar lo feu pendant la caulörisation. Quelquefois anssi on avail recours au cuivre on ä l'airain, pramp;isdmenl ä cause de cotte prötonduo propriele, (jnand on voulail produire dos effets plus önergiques; la rouille d'airain surtout inspirail une grande confiance. — 11 laut dire pourtant (pio los idees sur ce point n'etaient rien moins qu'arramp;ees. Voici, par exerople, Solleysel, qui repousse \\gt;v corame faisanl de trop grandes cicatrices, lui prefere I'argent comrae moins Aero, et place au-des-sus dos motaux pr6cieux lo cuivre, parce qu'il laisse des plaies plus faciles a guörir. Et Garsault, ä sou tour, dit qua lo cuivre est plus doux, inais laisso une eschare plus considerable quo lo for.
Inutile do faire ressortir la puorilite de cos distinctions et de cos preferences, trait caractörislique de la science dos temps passes. Dans la cauterisation acluelle, c'est le calorique libre qui seul agit sur les tissus, sans que son action soil modifiee par des emanations quelconques du metal qui forme le cautere. Cost pourquoi le fer, qui, outre les propriotos qn'il partoge avec les autres metaux, a sur eux I'avantage do son bas prix et de sa propriete particuliere plus procieuso encore de manifester sa temperature en changeant de couleur, doit otre invariablement pröterc pour la confection des cauteres. II doit I'etre encore pour d'autres raisons. Ainsi, lo cuivre et I'argent, possodant, pour le calorique, une capacite plus grande que le fer el produisant dos eschares dans un espacc de temps cinq ou six fois phis court, comme 1'a constate M. Gondret par un grand nombre d'essais comparatifs, no sauraienl 6tre employes avec avantage; ear cotte promptitude d'escharification no pout quenuire h la penetration profonde du calorique qui est I'objet cssentiel du feu.
Outre le. fer, on pent employer I'acier, quo Percy avail memo particulieremenl recommanrle. Mais I'cxperiencc a fail rcjcler I'usagc
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APPLICATION HI I'l'.l
de ce corps inotalliquc qui, 6lant Ires-bon coaducteur du calorique, so refroidit beaucoup trop vite cl ne produil pas une caulürisation bien 6gale. Le fer doux , qui se chauffe unifbrmamp;nent, so refroidil avec lenteur et peut, de plus, toujours 6tre obtenu au m6me degrö de pmvlo, est, en definitive , le mötal le [)lus convenable. Aujour-d'hui, 11 est universeilement adopte.
Les cauteres out des formes diverses, suivant l'espece de feu cpie Ton applique. Les plus employes sent le caulere cultellaire et le caulore olivaire, donl la forme n'a pas toiijours öto In möme, et qui, avec lecautere ä bonton el le brüle-queue, onl e(e les seulsa peu pres dent on ait fait usage pendant longtemps. Quand on employait d'autres nieiaux que le fer, on se servait parfois, pour n'avoir pas ä faire les frais d'un cautere d'or ou d'argent, de pieces de inon-naies montees sur im manche; mais les couteaux metalliques n'en (ilaient pas inoins les plus usiles. Aujourd'hui, on leur donne del dispositions diverses que nous indiquerons en etudiant, en particu-lier, les difTerents modes d'applicalion du feu.
Pour se servir du cautere, il faut le porter prealalilemenl ä une certaine temperature. Cetle temperature, variant comme la forme du cautere, suivant l'espece de feu que Ton donne, ne saurail cMre indiquee ici d'une maniere genörale.
Le feu pout ehe mis suivant plusieurs methodes diffcrentes. La principale, par la varicte de ses applications, et la [)lus univer­seilement adoptee, est le feu Iranscurrent, ([ue nous anrons a etu-dier d'abord d'une facon loute parliculiere. Les autres methodes, muins importantes, seront decriles ensuite successivement.
ARTICLE II.
FEU TRAXSCL'RRENT.
Le feu Iranscurrent on superftciel est le feu applique ä l'aide de la cauterisation transcurrcnte. 11 recoit encore habitucllcment, par suite de la forme ordinaire, donnee aux traces du cautere sur la peau, les noms de feu en rates, de feu en pointes. Cos deux formes ne different pas, en principe, I'unede I'autre. Dans le feu en rales, on promene le cautere i\ la surface de la peau, do maniere a dosor-ganiserune partie de I'epaisseur du derme; dans le feu en pointes, on se borne ä appliquer le cautere sur le tegument, en appuyant avec la force nikessairo el [)endanl le temps convenable pour arriver
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FEU TRANSCÜRUEHT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(383
au mPmo rt'sultat. Le feu en poinles n'csl done pas, comme on I'a dit, une cauterisation inherenle; ce n'est qu'une varieli'; de forme du feu transcurrent, qu'il est souvent utile d'adopter, par suite de la configuration des parlies.
J 1. — chuix, preparation des cantercs propres au fea transcurrent.
1deg; Forine, volumo. — On emploie des eauteres differents pour le feu en raies ct pour 1c feu en pointes.
Pour le feu en raies, on sc servait aneiennernent du cautere en couteau {fig. 121, p. 'i-Ol), dit couteau de feu, couteau ä lircr, et donl 1'usage n'est pas encore abandonne. On donnait celle forine ä tons les melaux qui servaient a faire des eauteres. Ainsi, on faisait pour les aniniaux des eauteres de cuivre ayaut au dos de la partie cauterisante 13 millimetres d'epaisseur; le tranchant, fortement con-tourne, surtout ;i la poinle, permettait de tracer facilement les cer-cles et les autres courbes donl on faisait grand usage en appliquant les feux. Aeluellement, on emploie peu le couteau de feu. On I'a remplnce par le caulere cultellaire prismalique {fig. 113, p. 400), qui est entre les mains de tous les praliciens.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;$•
Les dimensions de ce cautere varient avee l'elendue et la configu­ration des surfaces. Voici celles que Ton peul donner aux eauteres de grosseurs extremes, petits el gros :
Maximum.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MiDimum.
Longueur du tranchant.......... 4 cent.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 cent.
Longueur de la base lixee au manche. . 6 •—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 —
Hauteur de la base au tranchant..... 6 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3'A—
Epaisseur de la base........... 1'/a—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I —
Pour cauteriser une region de grande 6tendue, de forme reguliere et recouverte d'une peau epaisse, on se servira dun cautere de gros-seur maximum; et pour un surface etroite, anfractueuso, recou­verte d'une peau fine, on emploicra le cautere de grosseur mini­mum, avee lequel on aura plus de facilite pour suivre lescourbures des surfaces du corps. Entre ees dimensions extremes. It pralicien , suivant les cas, pourra prendre tons les inlennediaires, en evitant constamment de choisir les eauteres trop lourds, ce qui fatigue la main el nuit a la regularilede foperation. Quelquefois, on leur donnc nn grand poids, afin dc conserver leur chaleur plus longtcmps. .Mais eelte consideration tie doit pas servir de regle; au risque de les rc-nieltrc au feu plus souvcnl, il Importe d'avoir des eauteres legers .
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iPPUCATIOM Dl 11X.
non-sculement pour ne jms risquer d'entailler la peau par la [nvlt;.-sion, mais encore pour qu'un Irop grand foyer de chaleur, rayon-
n.inl sin- les cötes, n'altere pas les parlies lt;le penu que le feu doit öpargner. Au surplus, quand on fabrique les cauteres, il n'est pas necessaire d'en faire de pelits et de grands, ear faction du feu les amincil et les raccourcit sans cesse ; on leur donne toujours les plus yrandes dimensions, el si I'en a hesoin d'un cautere plus petit, on en cboisit un deja use.
Ce ([iii, dans le cautere, doitötresurtout l'objet de I'attention du veterinaire, e'est le tranchanl, de l'etal duquel dependenl la faci-lile, I'efficacite el les suites de l'opöration. I'n tranchant plat, emoussö ou trop epais, enlame laruement la peau el laisse des eiea-trices ineffacables; trop mince ou aigu, il expose ä la couper, ce qui u'est pas moins grave. En lui donnanl une forme arrondie, on evitc ce double inconvenienl. Dune maniere [)1iis precise, le Iran-chant d'un cautere doit former un demi-cylindre, d'un diametre variable enlre ) millimetre el demi el un peu moins d'un millimetre du plus gros an plus petit cautere, suivant le volume de l'inslru-menl. De plus, ce tranchanl formera une legere courbe dans le sens de sa longueur, afin de suivre plus facilement les ondulations des surfaces, et se termlnera ä chaque extremite par un angle arrondi. Ce tranchant, enfin, sera toujours parfaitemenl lisse el poll.
Pour l'application du feu on pointes, on se serl generalemenl du cautere olivaire (/f^. 115, p. 401), quelquefois du cautere conique {fig. 114); mais le premier pouvanl renfermer, sous une forme plus commode, plus legere, une plus grande quantite de calorique, el elanl , en outre, plus facile ä confectionner, est ueneralement prelere. On a employe pendant longtemps le cautere olivaire droit sur la tige; e'est ce qu'on appelait bouton du feu. Actueliement , on coudeä angle droit sur la tigc la partie cauterisanle, el cctte dispo­sition facilite bcaucoup I'operalion.
11 faul preparer la pointe du cautere olivaire comme le tranchant du cautere eultellaire; eile doit elre leaerement omoussec el parfai-tement arrondie ou hamp;nisphörique, du diametre d'un millimetre ä pen pros. Brognicz (lit ' s'etre servi avec avantage de cauteres dont la pointe, au lieu d'etre arrondie, etail allong6e en forme (rime petite ellipse relevec en avanl el en arriere.
1 Tratte fie Chirurgie veterinaire , '. I . p. !#9632;'*
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FEU TRANSCURHENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;085
'i0 t'liaiilTo, iirt'-itaratioii laquo;in laquo;*:isitlaquo;TP. — Pour I'appli-
cation du leu Lranscurrent, le cautere ne duil pas tMrc chaulTö a blanc, comme lorsqu'on veut d^lruire un lissu quelconque; car il forme alors, en desorganisanl la peau dans ionic son epaisseur, une eschare qui s'oppose ä la pendtralion du calorique. 11 nc doit pas non ])lus resler a uuo temperature au-dessous du rouge, vu qu'alors le metal, s'aüacliaiil ä la peau, no tonne une csrhare quo tres-len-Icment, ce lt;|iii ddtermiae une douleur vive et prolongöe, sans comp-ter que, dans les parties profondes, par ce defaut de calorique, on n'obtienl qu'une action insuffisante. II iinpoile done de tenir la temperature du cautere enlre cos deux limites, du rouge-cerise au rouge-sombre. 11 produit ainsi un effet anssi profond que possible, sans donner lieu h une notable desorganisalion de la peau.
Le degre de chaleur convenable varie un pen, au rcsle, suivant le moment de loperalion. Quand on commence, on chauffe legere-ment, seulement au rouge-gris, de maniere a ne hruler que les polls ou 1'epiderme sans entamer le derme. Puls, ä mesure qu'on avancc dans la cauterisation, on elevc pen a pen la temperature, afin de pouvoir, malgrö la presence de Tescliare non conductrice, faire constamment p6n6trer dans les tissus la menic (pianiile de calorique. On arrive de la sorte, en (Inissant I'operation, a chauffer jusqu'au rouge-cerise, degre qu'on ne doit jamnis depasser. Ces preceptes sniu applicables au cautere cultellaire cl au cautere olivaire; seule­ment il couvient de tenir celui-ci a un degre de temperature plus elevö il cause du refroidissement rapide de sa pointe.
Dquot;un aulre cote, quand on opere la cbauffe d'un cautere, 11 laut avoir soin de ne pas allerer sa forme au feu et que le metal no garde a sa surface aucune impurcle. Pour cela . le mieux serait do le chauffer au eliarbon do bois, de buis dur s'il so pent; car la houille oxyde ol use rapidement le metal, et, do plus, le recouvre (rune matiere vitreuse qui en rend la surface raboteuse. -Malyre eel inconvenient, ce dernier combustible n'en esl pas nioins le plus frequemmenl einploxe, attendu que c'esl celui qu'on rencontre le plus souvent dans los forges a proximite desquelles on a cuutume depratiquer les operations sur les animaux domestiques. Dans cocas, pour diminuer I'action corrosive de la houille, on peut y raölanger des copeaux qui la font bruler plus completement et nreservent davantase les cauteres de loxMlation ol surtout do la
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vitrification. Dans tons les cas, lecautere ötant chauff6, ii cst neces-saire do le d6barrasser, ä I'aide d'une lime, d'unebrique, d'ungrfes, des irapuretes qui recouvrent Sa surface, et de no jkis s'en servir avanl de lui avoir rendu tout son poli.
Pour i\\u' l'opörateur ail toujours ä sa disposition un cautere ä la temperature convenable, ilya plusgt;eurs precautions a prendre. II faut d'abord la proximile d'une forge ou d'un foyer quelconque, puis au tuoins deux aides, un (ini reste au foyer pour chauffer les cauleres, et unautre qui les prepare, c'est-a-dire lesdebarrasseavecla lime dela crasse el de l'oxyde qui les recouvrent, en regularise les tranchants, puis les perle a I'operaleur. Si la forge est un pen 61oign6e, I'aide qui chauffe les cauleres doit los prdparer et l'aulre aide se borner ;t les porter successivement. Celui-ci va avcc promptitude pour ne pas donner au metal le temps de se refroidir, presente le cautere par le manche a 1'operateur, qui le prend imraodiatemenl dans la position convenable . en rendant a I'aide, pone qu'il le rcporte au feu, le cautere froid.
L'operateur, en recevant chaque cautere, doit, avanl de s'en servir, en verifier I'etat, examiner le tranchant, s'assurer s'il a 1'epaisseur, la direction voulues, s'il cst suffisamment egal, uni, poli. [1 le renverra s'il ne presente pas ees conditions, ou il les donnera lui-meine au cautere en le frottant sur une brique ou un gres qu'il a pres de lui; cette precaution cst toujours bonne d'ailleurs pour faire tomber l'oxyde qui a pu se former pendant le transport du cautere de la forge vers le sujet. Si lecautere elait trop chaud, avaot de s'en servir il attendrait un pen, ou il en plongerait la base dans I'eau; il nedoit pas 1'y plonger en totalitc, car il s'exposcraitainsi ä le refroidir plus qu'il ne faut; et, de plus', l'immersion laisse toujours sur lo metal une couche d'oxyde qui en delruit le poli.
Avee une forge peu eloignec, un aide adroit au feu, quatre cau­leres sul'fisent pour que I'opei'ation marclie regulieremenl ct pour quo ropürateur ail sans interruption des cauleres a la temperature convenable.
5 2.
De la forme ä donner aa fen.
t0 Dessin, fig^urlaquo;', ^tendue eonvenaliles. — La dis­position graphique du feu, qui n'est aujourd'hui qu'une partie secon-daire do I'operation, elait, au contraire, autrefois, uuc question
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FEI) TRANSCUllRENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 687
d'extramp;me importance, el cela pour plusieurs motifs. D'abord, les promles grossiers que I'on employait pour donner le feu laissantdes lares ineffacables, on chcrchait naturellcment a rendre ces lares 1p moins desagreables possible. Dans ce but, on s'ingöniail a tracer aver le cautöre loute espece de dessins, des emblemes, etc., prösentant plus on moins de revulaiale , des triangles remplis de rales eu de pointes, des cloilcs, des pattes-d'oie, des feuilles de fougere, des lignes croisees, des croix de Malte, des medaillons, des roues, des demi-roues, des arcs concentriques ou excentriques, des demi-el-lipses, etc.: en bien encore des teles d'animaux, des chiffres, des leltres, des mots enllers, des noms, etc.
Lc j)!us souvent on adoptait ces figures par pure symelrie ; on bien on s'arrangeait pour qu'elles ressemblasscnt ä des marques par-ticulieres, et fussent ainsi le moins possible un motif de deprecia­tion. D'autres fois, lc choix du dessin etait diele par 1'efficacite particuliere qu'on supposail a teile forme de feu plutöt qu'ä teile autre, d'oü l'habitude d'affecter plus specialeraent lei et lei dessins aux differentes regions du corps. Ainsi. le feu en feuilles de fougere, etait un dc ceux qui avaient le plus de reputation; on 1'appliquait sur Ionics les articulations el a la surface de l'epaule; apres venaient letnile, la croix de Malle, le triangle, qu'on appliquait principale-ment ii la pointe de l'epaule, ä l'articulation coxo-femorale; a cos regions, ainsi qu'ä l'encolure, on appliquait encore souvent le feu en roue qui ressemblait a une marque de haras et döpreciait moins l'animal. An grasset, sur les paupieres, on figuraitprincipalement la demi-rone, les arcs concentriques, etc. Par ces combinaisons de lignes el de figures, le marechal esperait donner une liauto idee de ses talents graphiques. Quand l'adresse de main lui raanquait, il traeail le dessin d'avanee, ou mieux encore il se servail dun cau-tere qui avail la forme meine du dessin, et qu'il suffisail alors d'appliquer sur la peau. F.e feu en roue, par exemple, se donnait avec un cautere annulaire dc grandes dimensions, el ainsi dc tons les antics.
Kntrc ces figures, il en etait quelques-unes fort simples el d'un usage beaucoup pins general que loules les aulres. C'elaient: ou de simples raies longiludinales coupees de raics Iransversales {fig. 175); ou, pour les feux qui devraient recouvrir de larges surfaces, des raics croisees en carres {/ig. 176) ou en losanges (fig. 177); ou la feuilie de fougere renversee dile encore harhe, de plume {fig. 178).
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(',88nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPL1CAT10laquo; 1)1 FEU.
lt;4gt;s dessins primitifs se trouvent 6gur6sdans presque tous les anciens hippiatres.
Fig. \-h.
Fig. ne.
Fig. 1quot;.
Fij;. 1quot;laquo;.
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Gelte coulume do chercher avant tout la symötrie du dessin dans ['application du feu, präsente une foule d'inconv^nients. IVahord, eile entratne ;i faire des lignes supplementaires Inutiles au but therapeu-tique, ü mettre le feu sur des parties non malades, comme Font nii^me recommande quelques praticiens öclaires de l'epoque mo­derne, par exemple : F. de Feugrö, qui prescrit de mettre le feu moins fort sur le membre qui le recevail pour la scale regulariti ,-Vatel qui, tout en disaiil d'6viterles cercles, les courbes, les figures compliqu6es, n'en ajoute pas moins qu'on pent rendre le dessin plus agreable el plus regulieren tracant d'autres liinies qui ne sontqu'ac-cessoires et sur lesquelles on cauterise avee moins de force. Cetle derniere observation, quo ne manquaient jamais do faire les partisans du dessin, esl la prouvo d'uno irrollexion singuliere; il est evident qua si Ton cauterise les li^nos accossoires moins fortement (|uo les atitres, olles s'effaceront et laisseront toujours pour la cicatrice un dessin deforme.
En second lieu, par cos lignes suporllnos quo Ion trace, soil sur le mal, soil sur un point qui en esl plus ou moins oloiiino, on cause a l'animal dos douleurs inutiles, on mulliplio sanshesoin les tares do la peau; puis on est entratne a faire dos lignes brisoos, courbes, plus on moins transversales a la direction des poils, et qui laissent dos cicatrices d'autant plus apparentes. Eufin, comme on est force, quelque soin que Ton mette a tracer le di^ssin, do faire dos lignes dans loutes les directions par rapport aux poils, qui produisent par consequent des cicatrices inogalemonl offacablos, el que, d'aillours, il est impossible d'arriver h un degro do cauterisation parfailomont egal, ou n'obtient jamais on definitive que dos figures incompletes et irrogulicres, et lo but inömo qu'on so proposal! est manque. Done,
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lo dossin, malgre toute la rögularitö et la henulö qu'il pout recevoir d'unc main habile lt;'t exercöe, n'esl qu'un accessoire embarrassant qui, sans ajouter rien ä l'objet de l'opöration, a des inconv^nients quo necompense aucun avantage: raisous bien süffisantes pour s'en affranchir dösorraais complelement.
Co donl on doit principalement se pröoccuper en appliquant le feu, ce n'est pas do sa forme, tnais du rfeultal therapeutique. II laut le tracer de niauiere a en obtenir un effet ulile, önergique, propor-tioniK' a rintoiisitö du mal, tout on cherchant, cependant, a ne pas tarer 1'animal trop profondamp;nent, et ä ne laisser quo dos traces aussi pen visihles, aussi pen dilfuimos qw possible. Or, pour cola, ce quil y a do preferable, est do tracer simplement une ser'io do lignos droites, paralleles, convenablement distancees et 6galcment espacees les uuos des autros. Cost lä ce (iu'on appelle le feu en rates.
Co dessin. le plus simple qu'on puisse faire, a d'abordI'avantage precieux do dispenser do toute ligno superflue ; puls il permet do ne meltre le feu que lä oil 11 ost necessaire, et de disseminer beaucoup plus unirornicment lo calorique dans la partie malade.
Quelquefois, et e'est ce qui arrive le plus ordinairomcnl par suite de l'irregularite de configuration des surfaces du corps, il est diflicile d'embrasser toute uue region par une seule serie do raies paralleles; ou bleu on pout avoir ä cautoriser une graude surface sur laquclle les polls prosontent dos directions variöos, nöcessitant un changement de direction des raies. Dans ccs cas, le mieux ost, quand on a recou-vert de rales paralleles une certaine etendue de la region ä cautori­ser, d'achever le feu avec une nouvelle serie do raies, toujours paralleles entre olios, mais legerement obliques par rapport aux premieres (fig. 179). Avec cette simple modification, il n'osl aucune Fig. 179.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 180.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 181.
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surface qu'on ne puisse regulierement couvrir de raies do feu. Ce
feu, avec des raies obliques, a quelque analogic avec le feu dit en
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 44
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690nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION 1)1 FEU.
jmtle d'oie, f'onno d'une ligne centrale de chaque cöte de laquelle partent une serie tie ligiies obliques inegalement pi'olongees. M;iis celte figure est encore Irop compliqu^e, präsente Irop d'angles et ne vaut pas la prec6dente.
Pour appliquer le feu sur de trös-petites surfaces, ou peut tracer encore des raies paralleles; mhis on prefere generalcrnont employer alors le feu en pointes, fortnö d'une serie de points laquo;]ue Ton pout resserrer, limiter, pour une surface peu etendue, en un aussi petit nombre (jue Ton. veut. On les dispose invariablement en quinconce {fig. 180), ce qui permet den nuitre, sur une mörae surface, le plus grand nombre possible unifonnernent espaces.
Quelqnefois, on seme des pointes enlre les raies; on les met alors on ligne droite, ct Ton en forme ainsi des scries lineaires [fig. 181) qui remplacent les raies de feu et laissent des cicatrices moins appa-rentes. On a conseille ce moyen pour les animaux dont la peau tres-fine a besoin d'etre menagce. Mais eela no vaut pastes raies pures et simples qui sent plus efßcaces, abregent l'operation et n'exposent aux accidents que lorsqu'on opere sans precaution et sans methode.
Un veterinaire, M. Prange, en vue de diminuer encore les tares defectueuses que le feu en raies ordinaire, nu^nie le mieux appli­que , laisse presque loujours apres lui, a propose, pour eviter cet inconvenient, de donner au feu une aulrc disposition graphique ; il conseille ainsi de le tracer on rates courtes et interrompues. Les avantages de ce mode de cauterisation sont signales en ces tennes par I'auteur ' :
laquo; En interrompant les raies, en les espacant, on restitue a la peau une partie de son elastieitc; s'il survient un enorme gonfle-menl inflammatoire, eile pourra s'ötendrc, se deplisser; plus tard, les parties touchees par le cauli're se retrouveront, apres I'affaisse-meiit du gonllement inflammatoire, dans des rapports convenables avec les regions malades, et fourniront un peu d'aclioD compressive. Si un premier feu, convenablement applique , eu raies espacces et interrompues, nquot;a pas donnö les resultats qu'on pouvait enatlendre, on pourra plus tard proceder a nno nouvelle application, en cboi-sissant les surfaces qui n'auront pas 6t6 cauterisees dans la premiere application. Du reste , ce mode de cauterisation prösenle encore d'autres avantages. Comme la ligne sur laquelle on promene le cau-
1 Renieil de Medecineveterinaire. 1852, t. XXIX , p. 6C0.
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tere n'cst quc tri'S-pcu etenduo, il est facile do la suivre melhodi-qucmcnt. 11 rösulto de I'eDsemble du dessin une perfection plus grande, en rm^me temps que l'animal sc trouveäl'abrides accidents qui peuvent arriver pendant I'operation. raquo;
M. Prange ajoutc qu il pense que celtenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 18-2.
cauterisation doit (Hrc prcferte dans les cas de tumeurs synoviales des membres, de collections sereuses sous-cutanees, sui­tes de chutes ou contusions; el il com­plete sa description par deux dessins quc nous roproduisons (/(lt;/. 182), et qui donnent da nouveau feu I'idee la plus claire possible. Les raiesont, en moyenne, de 2 ä 2 centimetres et demi de lon­gueur, et sont separees par im Inter­valle de 1 centimetre au plus; elles sont,
d'ailleurs. suivant la qualitd des animaux et la nature des altera­tions, plusou moins rapprochöes les unes desautres.
Le cautere cultellaire ordinaire serait trop volumineux pour appliquer cette sorle de feu. M. Prange, en consequence, se sert d'un cautere cuneiforme {fig. 183), etroil et convexe de lame, d'uu volume moitie moindre de celui du cautere ordinaire.
Sans mettre en douto les avantages dc la cauterisation Flg' 183' par raies interrornpues, nous devons reservcr une ap­probation (jue I'experience pratique n'a pas encore eu le temps dc confirrncr. Nous avons nous-mitae essav6 ce precede; mais les circonstances ne nous a\ant pas per-
mis do conserver les sujets d'experience sous nos yeux
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pendant tout le temps qu'il aurait fallu, nous ne saurions rien affirmer sur les resultats definitifs obtenus. Toutefois, les probabilites nous semblent asscz en favour de la melhode de M. Prange, pour engager les veterinaires ä profiter des ressources de leur pratique pour vider defini-tivement la question.
En terminant sur ce point, observons encore que, quel-que genre de feu quo Ton applique, il Importe de lui donncr la grandeur necessaire pour embrasser et mSme pour exceder un pen la region malade dans tous les sens. On a dil ninsi quil devait avoir un tiers plus d'eteodue que le mal; cette rcquot;lo csl
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(J!)-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AIM'UC.ATIO.N DU FEU,
pou applicable, vu la presque impossibility de döterminer exactetnent la limite (Vune afTection profonde. 11 sul'dt de dire que k' feu doit etre assez large pour qa'aucun [loinl malade a'ächappe a son action.
En subordonnant ä celte regie les conditions particulieres resultant de la sensibility, lt;lu plus ou moins dc finesse de la peau, etc., le praticien eelaire et expeninente Gxera facilement pour chaque feu retendue coavenable.
8deg; Direction ilos rales. — Four laisser le moins possible de traces du leu a la surface de la peau, il n'est pas indifferent de diriger le caulere dans un sens ou dans un autre. 11 Importe, au contraire, pour cola, de le faire agir constamment dans une direc­tion determinee, sur laquelle, au reste, les praticiens no sont pas parfaitement d'accord. L'opinion la plus repandue, celle qui a etc soulenue gen^ralement par les ecrivains qui se sont occupes de cetlc question, par M. Renault notamment1, c'estqu'il laut faire les raies paralleles a la direction des polls. Par ce moyen, dit M. Renault, la longueur des lignes de cauterisation se trouve dans le sens de 1'ex-tensibllite dc la peau, ki direction des ])üils etant partout en rap­port avec le sens dans lequel la peau seiend pour se prcler aux mouvements dc la parlie quelle rccouvre. Si les raies elaienl en travers, ä chaque inouvetnent, surtout auv inemhres, les lev res des raies s'ecarteraient ct fonneraient de[)lus larges cicatrices; le derme pourrait ineine se dechirer, ce qui produirait des lares encore plus
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randes. Guide par ces considerations, M. Renault prescrit les raies
paralleles aux polls commo une regie invariable, ct repousse toule ligne croisant plus ou moins la direction des polls.
Ce raisonnement est fort juste pour ce qui conceme la meilleure direction par rapport ä l'extensibilite de la peau. Mais la conclusion nc nous en parait pas moins un peu absolue. Les lignes obliques n'onl pas autant d'inconvenients que le pense M. Renault; et pour noire part nous leur donnons meme la preference sur les lignes paralleles, ayant reconnu, par des experiences comparatives, qu'elles laissenl des traces moins apparcntes que ces dernieres. On salt eela, d'ail-leurs, depuis longtemps. Ainsi, Garsault dit fort bien qu'il faut diriger le cautere en biaisant le sens du poll, parce qu'en-suite celui-ci recouvre la rale. F. de Feugre aussi recommandait les raies obliques comme etant plus tot recouvertes. C'est encore
i Recueil de Medecine veierinaire. 18-29, t. VI, p. 183.
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Topinion do Favre (do Geneve) ', qui trouve (juo lii direction ol)li-quo a l'avantage de favoriserle rccouvrcmont des raies par rappro­chement en m6me temps quo par imbrication. 11 est facile do comprendre, on effet, qnc quand la raie est pairallele a la direction dos poils, los deux rangs do polls qui bordont do chaque cAto la cica­trice, s'inclinant et s'opposant i'un a I'aulre, no peuvent quo so suulo-vor nmluollonionl ot former une ligno sailianto; tandis que si la cicatrice est obliquo, lo rang do poils du bord superieur rocouvro la trace du feu sans olro soulovö par le rang du bord intoriour inclino en sens inverse. II en serait de mSme avec des raies transversales, si la destruction d'une sorio transversale do bulbes pileux par le cautere no laissait pas une tare indolohilo, tandis qu'elle est presque inapersect;ue, par le fait de la divergence des poils, quand le cautere est conduit obliquement ou paralleletnent ii lour direction.
3laquo; Ecartement des raies, despointes. — Entre cba-que raie, il Importe encore do manager uu certain Ecartement, afin quo rinllammation n'envahisse jias dos deux c(Mös, dans la totalito do leur largeur, los bandes do peau comprises entre ccsraies; car olios pourraiont alors so crevasser el so detacher complelement en laissant do largos cicatrices. D'un autreeöle, si Ton ecarle trop los raies, on risque de n'appliquer qu'un feu'insuffisant. Entre cos deux extre­mes, il y a une moyenne a garder dont il somit difficile do fixer rötonduo (rune raaniere absolue. Dans un feu do force ordinaire, eile sera d'environ 15 millimetres. Mais cette mesure doit varier avec repaissour do la peau, la sensibilile du sujet, le but qu'on se propose.
Si la peau est öpaisso, inerte, le sujet peu irritable, on pent rap-prochor los raies sans inconvenient, I'inDammation consamp;utivc n'acquörant pas alors one grande intensilö. II faul los tenir plus öcarleos, quand la finesse, la sensihilito de la peau font craindre le developpemenl crane vivo inflammation et la chute de quclques portions do col organc. Lorsqu'on se preoccupo surtout do I'effet utile du feu, on conserve la distance indiqueo ou meine on Faugmente de maniere a pouvoir donner ä chaque raie de feu toute I'intensite desi­rable sans risqucr les clmtes de peau; niais on laisse des traces inef-facables. Au contrairo, squot;agit-il d'un cheval do luxe qu'on lienne a ne pas tarer d'une manifere trop apparente, on fail les raies moins
1 Recueil de Medecine velerinaue. IS:!o, t. VII, p. 575.
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(394nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DU PEÜ.
profondes, nwis en les rapprochanl proportionneilement pour oblenir uno cerlaine compensation d'effet.
Quant aus pointes de feu, ellos doivenl ^trcasscz multiplies pour repandre au moins autant de calorique dans la partie , toutes pro-porlions gardöes, quc 1c ferailun feuenraies; mais il ne faut pas non plus que ces pointes soient trop multipliees, trop rapprochees les unes des autres, ni trop pros des raies, car alors les eschares se confondent, so soulevenl, cnlrainent la peau, qui toinbo en laissant des cicatrices defeelnouses. On evite ce double inconvenient, eu rno-nageant entre chaque pointe, dans le sens diagonal, la mfeme dis­tance moyenne qu'entre les raies, lö millimetres environ. On aug-mente, ou on diminue l'intonsitö du feu en variant cette distance; mais, on raison du peu d'ntendue qu'on donne gcneralement au feu en pointes, ces variations out toujours lieu clansune faible limile.
$3. — Manuel de l'application du feu.
1deg; SoinK preliininaircs. — Ces soins comprennent le choix du moment favorable, la preparation et la fixation du sujet.
I. Choix du moment favorable. — L'application du feu csl uno des operations pour lesquelles il importe le plus d'attendre un 6lat almospherique convonablc. Un temps froid, pendant loquol I'exci-tabilite vitale est portte ä un moindre degre, est favorable on co sens quo lo feu fait, alors eprouver a I'animal une impression douloureuso moins vivo. Mais l'action du feu ello-möme pout se trouver contra-riee par une basso temperature, toujours nuisible d'ailleurs ä la marche reguliere et ä la bonne cicatrisation de toutes les plaies. D'un autre cole, uno trop grande chaleur augmenlant la sensibilite do I'animal sans ajouter ä l'effet de l'oporation, ne pout convenir davanlage, d'autant plus que la temperature olevce coincide habi-luellement avec la presence des mouches qui lourmentent le sujet, le portent ä se frotter, ä so dechirer, etc. Cos inconvenionts divers font done une necossito d'attendre un temps doux , uno temperature moyonne do 13 a 20quot;, autant que faire se pourra.
L'etat hygrometrique do I'air cst aussi a considerer. Un temps humide, (jui emousso davantage la sensibilitö, contribue h altenuer la douleur; mais I'liumidite atinosphörique a l'inconvenient de s'oppo-ser :i Fexaporation des Quides secretes par les parties cauterisöes, d'oü iV'sullc, dans les raies de feu, un depot abondanl de goutteleltes
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FEU TIUNSCl uiiK.vr.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;095
III sereuses pouvant tromper iiinsi sur le dogni de la caut^risalion. L'n
temps sec convient done toujours mieux pour opörer avec sörelö. C'est
depuis longtemps d'ailleurs une regle genernle de ne pas cautöriser
en temps do pluie; car, m6me en semettant ii I'abri, on n'evite pas
riiumiclitö alors repandue clans Fair. Si Ton n'esl pas ä convert ,
rinconvenienl est plus grand encore ; I'eau monille la partie,
retVoiditrinstrunienl, ct met de la sorte obstacle direct ä l'opöration.
C'est surtout quandon doit appliquerle feu aux regions inlerienres des membres qu'il Importe d'öviter les temps de bone et de pluie, cpii auraient pour efl'et d'entretenir sur la partie opercc la malpro-prete at une irritation locale nuisible.
II. Preparation du sujet. — Le sujet n'a d'autre preparation ä subir, generalement, quo d'elre tenuajeunle jour de l'opöralion, ou tout an plus d'etre mis ;gt; la diele des la veille, si roperation doit (^tre longue. Une preparation de plusieurs jours ä l'avance, par la diete, les lavements, les boissons delayantes et temperanies, cominc on la recommandait autrefois, est sans utilite. Nous en dirons autanl de cerlaines preparations locales, consistant a amollir les parties sept a liuit jours d'avance , par des bains, descataplasmes emollients, etc., dansle but, disait-on, de faciliter la penetration du feu a une plus grande profondeur; cette preparation, dont on a aussi longtemps abus6, n'esl pas scnlement inutile, eile esl encore nuisible; car, en produisant cet amollisscment des tissus, on ne pent cjue favoriser leur disorganisation sans aider a l'aclion du fen.
La seule preparation locale necessaire est do debarrasser la sur­face ä cauteriser des matieres etrangeres qui penvent la recouvrir. Ainsi, il faul d'abord la nettoyer exaclement, enlcvcr les impureles diverses, la bouc. In furnier, etc. Si Ton y avail fail prealablement des applications medicamenteuses, apres avoir retire en totalile ce qui pourrait en roster, on nettoierail la partie a l'eau de savon, el on attendrait quelque temps, afin de n'operer (pie sur une surface propre et parfailetnent sechc.
Outre cela, on coupe le poil sur la region oü Ton doit cauteriser, soin indispensable surtout chez les sujets de race commune qui out les polls longs el epais; car si onlaissaitces polls, on perdrail d'abord du temps el de la chaleur a les brüler. D'ailleurs, les polls restant, ou le feu esl sans action si on I'applique legerement, ou bien, si Ton met un feu assez fort, 1'ustion de la substance pilcuse risque de des-urganiser la surface externe de la peau. Sur la peau nue, I'op6ration
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C'JOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION I)U FEU.
est plus n'-gulicre, et, en oulre, plus complete ot plus prompte.
Cependant, quand la peau esl mince, couverte de poils fins et courts, 11 y aavantage h ne les pus couper; car ils servent h tracer le feu el permettent de le modifier, s'il est n^cessaire, avant quo le derme soit entame. D'un autre cote, comma les raies ne doivenl |)as avoir une grands profondeur, vu le peu d'epaisseur du tegument, les poils aident ä retenir le cautere dans la trace primitive et l'empfechent de glisser ä droite ou a gauche pendant la cauterisation. Eiiliu, ils forment sur la peau une couche protectrice qui garantit les points intermediaires du calorique rayonnant des faces laterales du cautere. Cost pour ces differents motifs que, memo lorsque le poll est long, il est avantageux do ne pas le couper au ras et den laisser toujours une certaine longueur.
La coupe des poils doit etre faite avant de fixer l'animal, ä cause des changementsde rapports qui out lieu quand le sujet est entrave. et qui emprciicnl de reconnatlre la i)osition exacte qu'il convient de donner au feu. Cede precaution est parliculierement ulile pour les regions superieurcs des membres, et surtout quand on a le feu ä mettre ä deux regions qui occupent une position symetriquo. Lors-que le poll est court et nedoit pas etre coupe, il laut, dans les cir-constances quo nnus venous de dire, avant de coucher l'animal, marquer la forme et la situation exacte du feu par une ligne de poils coupes avec des ciseaux, representant le contour du feu.
Lorsqu'on doit cauteriser les regions inferieures des membres, il est indispensable, la veille de l'operation, de parer !e pied ä fond el do ferrer a neuf, afin de pouvoir alteudre la presque guorison du feu et la chute des esc ha res sans y revenir. II serait difficile, en effet, pendant le travail de cicatrisation', de saisir et de serrer le membre sans risquer de dechirer les plaies; et, d'un autre cote, il ne fau-drait pas laisser Fongle prendre trop do longueur, ce qui ne pourrait que fatiguer Fanimal et fausser ses aplombs.
Enfin, quand on doit cauteriser pres da sabot, on a recommande en oulre, a cause de la douleur qui pent s'elendre k cetle partie, non-seulemenl de parer le pied avant l'operation, mais d'y mettre nn fer leger. Cela convient pour mi piedfaible et souffrant, etquand 1 animal doit so repo.ser longtemps; mais s'il doit Iravailler aussilol que le permettra son etat, un fer ordinaire, qui s'use moins vile, sera preferable.
111. Fixation du, sujet. •— Pour appliquer le leu, meine un feu
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KF.U TRANSCURRENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; GD7
tres-faible, il est toujours prudent de coucher Panimal; car I'opera-tion dcvanl (^tre longue, il serait impossible de maintenir 1c sujet debout dans un ctat de iixilc süffisante pour faire une cauterisation reguliere. Cost done ä tort que certains propri^taires s'opposenlä ce qu'on aballe leurs clicvaux pour leur nicltrc lo feu; car le sujot couchö et bleu fixe court inliiünu'nt inoins de ris(|ue de se bles-ser, et l'op6rateur, etaril en securite, donne ä l'operation le temps ct les solas ni'cessaircs. Quant ä ceux, marechnux et aulres, qui, pour avoir I'air plus babiles, mettent le feu sur 1'animal debout, ils prouvent seulement ([u'ils n'ont pas l'idee de la condition essentielle de l'operation : sa duree. Obliges de sc baler, d'approcher au hasard le far de la peau, ils brulenl I'aniraal, mais ils ne mettent pas le feu. Pourlanl, Brogniez dit n'avoir pas abattu les animaux pen iinpressionnables, trouvantcela moins erabarrassant, et prelen-dant quaroperation, etanl longue, paratt moins cruelle sur 1'animal debout, aux yeux des proprielaires et des personnes ^trangeres. II est douteux que ces considerations suffisent ä compenser les ineonve-nients d'une lellc maniere d'operer.
En abattant l'aniinal, il faul le faire de maniere ä ce que la sur­face a cauleriser se trouve en dessuset a decouvert. Si Ton doil cau-teriser les deux cotes d'un inembre, on coucbe le sujel sur le cAle de ce membre, nun de commencer par la face interne; faule de cette pro-caution, en retournant 1'animal, on l'exposerail ä frotter sur le 111 el a decbirer la surface cauterisee. Si, lorsque I'animal est abattu , la partie ne sc trouve pas tout d'abord naturellemcnt a decouvert, ce qui arrive quand on doit cauleriser ä la face interne, e'est-a-dire quand le inembre est en dessous, on dogage ce membre de l'enlra-vnn et on ramene en avant on en arriere, suivant quil s'agit d'un membre anterieur ou d'un membre poslerieur.
Si I'animal cherche trop a se döfendre, on embrasse le bipede au-dessus dugenou ou au-dessusdu jarret avec la plate-longe , dont un aide, place vers le dos du sujel, lient l'extremite; et enfm, on 6tend 1c membre avec une autre plate-longe placee autour du pied, le noeud de l'anse en arriere. On peut se dispenser du baton a enlra-ves, dont I'nsageest peu commode et dangereux.
Quand on cauterise a la region plialangicnne, on donne plus de fixite au pied, en allacbant le membre croise sur un autre. Enfin , on sc dispense de dcsenti'avcr le membre si la surface a cauleriser est externe'et suffisamment s decouvert.
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ß98nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPUCATIOH DU FEÜ.
Dans la fixation du sujot, il faut avoir soin, lorsqu'on le change de position, quo los appareils servant a le maintenir ne portent ni ne froltent sur les parlies (\m ont reeu le feu. Avant, par exemplc, ä cauteriser le genou et le boulet, on commence par le genou sans (lesentraver, et Ton finit par le buulet, pour n'avoir plus besoia ensuite d'y röappliquer l'entravon. Si, cependant, Ton esl oblige de remettre cot appareil, il faut alors Tenvelopper d'etoupes ou de vieux linge, afin d'atlenuer les frottements. Gelte derniere precau­tion ost encore plus utile quand on doit mettre le feu ä plusieurs rnenibres en m6me temps, par exemple ä im bipede anlerieur ou posterieur, et sur les deux faces a la fois. On fait de mAine pour plusieurs feux mis ä des intervalles peu eloignes et avant (pie les cicatrices des premiers operes soient suffisamment consolidees.
Dans tons lescas, il Importe, avant d'appliquer lecautere, de mettre le membre dans im elal de complete tension, tel qu'il se trouvequand I'animalest debout; sinon, quelque attention ([ue I'ou ail ä faire des raies droites, paralleles et egalement distaneecs, on n'a qu'un feu tres-irregulier quand I'aDimal est releve. Pour amener le membre dans Tetat voulu do tension , on fixe une plate-longe autour du sabot, avec lo noeud do I'anse an talon, la ganse on dessous. Cette plate-longe mise en place, il no faut pas, pour amener le mem­bre ä 1'extension, tirer sur eile constararaent. On so borne a elendre sans effort les rayons du membre, de manierc a ne pas provoquer la contraction des muscles fleehisseurs et des mouvements de resis­tance qui otent loute silrete a Faction du cautere.
2deg; Trac6 An feu. — Dans le trace du feu, il faut considerer le trace initial servant ä marquer la place quo doivcnl occuper los raies et les pointes, et les precautions generales a prendre pour la disposition definitive des raies.
I. Trace initial. — L'animal elant abattu et toules les autres pre­cautions etant prises, avant d'approcher le cautere de la peau, il Importe de se livrer ä une dernierc exploration de la region pour bien reconnattre l'etat, rötendiie, le centre de la partie malade, afin do pouvoir concentrer ou il convient l'impression du calorique. Ce point arrete, i'operateur, arme du cautere, commence par tracer des raies legeres qui n'interessent que le poll et lepiderme, et qu'il rectifie ensuite si clles n'ont pas la direction ou la regularite vou-lues. Pour tracer la premiere raie, 11. d'Arboval recoinmaiide d'en marquer d'abord la partie supöricure en nppuyanl sculcmcnl le cau-
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FEI) TRANSCÜRRENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;G9(J
ILto sur les poils; puis d'appliquer de nouveau 1c caulcre plus kis, en brülant encore les poils; de continuer ainsi jusqu'au boul de la liyne, et tie tracer enfin la raie entiere en suivant toules les mar­ques, quidoivent se correspondrc. Avecun pcu d'habitude, on se dis­pense facilcment de cesurcroitde precaution; et on trace aussi bien la raie en la faisant entiere du premier trait. Le feu ainsi marqu6, on n'a plus qu'a continuer a passer le cautere dans chaque raie success! vement.
On tracelospointes enprenant exactement les monies precautions.
Quand on avail I'liabitude de donner au feu des figures plus ou moins compliquecs, il elait difficile, ä moins d'une assez grande hahilcte, de les tracer r6gulierement par l'emploi scul du cautere. Aussi avail-on cherclie par plusieurs moyens a les marquer d'avance, par excmple, en hrülant 16gerement le poll avec des marques de fer chauffees et representanl le dessin voulu; ou bien en les tracunt avec des inatieres coloraTites, soit a la main, soit avec des monies en relief, seit avec des monies ä jour. Tel est le precede Rigol, cite par F. de Feugre, dans son traite de l'applicalion du feu '. laquo; Avant, dil-il, d'appliquer un dessin particulier, principalement sur un cheval de prix, M. Rigot, veterinairc a Chäteau-Gontliier, en deter­mine d'abord l'ötendue; puis 11 dessine, sur un carton souple, la figure (ju'iljngeconvenable, et la met a jour, en laissant des brides de distance en distance; ensuite il place, dans un nouel de mousse-lino clairc, une poudre dont la couleur contraste avec la robe du cheval; il eiisse la main frottee d'huile sur la parlie; enfin, appli-quant le carton, il frappe legercment avec le nonet sur tons les points du dessin troue, qui, de la sorle, se trouve trace d'une ma-niere cxacte. raquo;
H. d'Arboval trouve que ceprocede, sans doute ingönieux, n'est pas sans inconvenient: les lignes tracees peuvent s'effacer pendant qu'on abat l'animal, et, d'un autre cAtö, 1'huile, en brulanl, forme une eschare qui interceple la transmission du calorique et qui est ensuite difficile ä enlever; mais le principal inconvenient qu'il faut reprocher ä ce mode d'operation, e'est d'etre maintenant tout-ä-fail inutile, par suite de l'abandon complet de la methodea laquelle il se raltache.
Cilons encore une mdthode, aujourd'hui rejetee et qui avail 6t6
1 Cjiyn's^oniiinirt' sur les ftnwwttx itoinesliquex, rh. 1810, t I , p. -O—
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APPLICATION Du FEU.
propos6e pour övilor la däfectnositä des cicatrices; eile consistait ä inciser d'abord la peau avec un bistouri chins toute la loniiiicur dos raies ü faire, puisä y passer ensuite lo cautereen ecartant les bords de la plaie. inexperience a cundainne une teile melbode qui, plus longue et plus douloureuse que le j)roeede ordinaire, no retnplit meine pas le but particulier qu'on se propose; car I'inQanimation plus profonde qui se developpe determine la chute de portions con-siderables de peau entre les raies, ou tout au rnoins un retrait qui cause relargissement des raies, et la formation de cicatrices plus grandes, difformes et callouses. Sans compler que cette maniere do marquer le feu s'accompagne toujours d'un epaneheinent de sang qui eteint le cautöfe et nuit a son action reguliere.
II. Disposition definitive des raies. — 11 faut d'abord quo les raies soient parfaitemenl droites, les eschares occupant ainsi moins d'elendue et laissaut des traces plus faciles ä dissimuler dans le sons rectiligne des polls. Elles devront etre ensuite exactement paralleles; si elles ne l'ötaient pas, comme le sens dos raies est le memo pour Unites , il y aurait dos lignes dans une mauvaise direction, et, do plus, lesbandesde peau restanl entre les raies, ne se trouvant pns d'egalc largeur, eproiiveraionl aux points les plus retrecis une inflammation relativonient plus vivo, qui pourrait anio-ner la formation do plus largos eschares el mAme la chute de la peau. Enlin, il convient que toutes les raies soient epilomenl espa-cees, les monies accidents pouvant survenir entre les raies les plus ranprochees.
Une autre regle importante, e'est de ne pas croiser les raies ni do les faire se rencontrcr; ear les eschares, en se reunissaut, laissont alors de plus largos et de plus ineffacables cicatrices. Cost pour ce motif quo, quand on fait, sur une memo surface, deux scries de raies paralleles, il faut toujours laisser une certaine distance entre les points de rencontre.
Los raies doivent otrc, non-seulement paralleles, mais d'amp;rale longueur et torminecs a la meine hauteur a lours deux extremiles; si la partie se contourne ou devient de moindre etenduc, la termi-naison dos lignes duitdecroilre uniformement et former un contour regulier droit ou courbe. L'observalion do cette regie n'est pas seu-lement une affaire do symotrio; on comprend que la limite du feu
etant deli
toute ligne qui n'alloindrait pns cette limite
diminuorait d'autanl I'effel total do la cauterisation, el toute ligne
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FEU TRANSCUUBENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;/Ol
qui la dopasserail, 6lant Isolde, serait sans effet ulile et formerait uno tare superflue. Dans un but semblable, il convienl de donner la mtme profondeur ;i toules lus raies, de les cauteriser au m6me degre d'inlensitö et d'observer, en outre, laquo;-lie regie dans touto I'elendue do chaque raie. Cest ce quo Ton doit faire encore en caule-risant los doux faces d'un inonic membre ou iluux membres ä la fois; alors on a soin, on momo temps, do donner ä chaque fou la momo ßgure, la inonio hauteur et la inonio intensitc.
Le ruanuol de l'application du t'eu on pointes repose sur les mfimes principes quo celui da leu on raios. On Tail attention d'abord, en trarant le feu, a la distribution röguliere des pointes, puis on les tient toules ä egale distance los unos des autres.
3deg; 4.pplleation da cautere. — Dans rapplication du can-tore, nous avons a envisager sa position sur la peau, son degre de pression, sa vitesse et sa marchc dans les raies, la duroc do son application.
I.nbsp; nbsp;Position du cautere sur la peau. — Le cautere doit toujours olro perpendiculaire a la peau, d'abord pour qu'il ne lasso pas uno eschare trop large; et puis pour quo la masse de rinstrument soitlo plus loin possible de la peau; si le cautere etait penche, le rayonne-menl lateral du calorique serait plus fort du cole de l'inclinaison ot doterminorait sur les parties voisines une irritation inegale. Cette precaution est facile ä observer quand la surface osl plane ou a pen pros. Si eile osl anfractueuse, on ne pout parer a 1'inconvenient que nous venons de signaler que pm- une attention plus soutenue. II nest pas neeessaire d'avoir dans ce cas, comme on Ta recomniande, des cauteres ä tranchant concave ou convexe. Dos cauteres ordinairesde petites dimensions peuvent suffire; avec une certaine habitude, on les tient facilement dans une position perpendiculaire, el on suit tres-bien les parties saillantes el creuses en elevant et on abaissant alteruativement le poignet.
On obsorvora encore (|ue le tranchant du cautere soil inaintenu constamment parallele ä la direction do la raie, soil dans le sens lateral pour ne pas elargir inutilemenl leseschares, soil dans le sens vertical, pour ne pas entamer la peau avec les angles du tranchant, lequel, autantque possible, ne doit porter que par sa partie moyenne legeremenl convexe.
II,nbsp; Dcgrc de pression du cautere. — 1.a pression du cautere sur la peau doit 6tre aussi faible que possible, so boraer presque ä un
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10'}nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DL FEU.
simple contact, suffismit pour la communication du culorique. Get appui doit etie cnsuile uniforme dans toute la longueur de la rale, quaml celle-ci est sur unc surface plane; sinon, on le diminuo, afin de manager la peau, sur los eminences osseuses, sur les plis des articulations, sur les surfaces oil eile recouvre immediatement I'os; la pression sera moindre aussisurles lissus de cicatrice, ou sur les portions de peau ayanl subi toute autre alteration. Enfin, si, nuilgre tous lessoins, I'organe cutane venait ii s'entamer, il faudrait completement eviter d'\r passer le cautere, en franchissant, sans la toucher, la solution de continuity.
Pourpouvoir, avec le cautere, menager ainsi la pression sur les parties, suivre facilement les contours et les ondulations des surfa­ces, il ne faut pas trop le serrer dans la main. Mais tout en lui laissant une mobilite süffisante, on ne doit pas non plus, quoique cela ait ete quelquefois recommande, le faire porler par son propre poids, car i! serail alors impossible de le biendiriger. En toute cir-constance, il laut le soutenir completement dans la main, el n'ap-puyerqu'avec la force necessaire pour produire I'eschare sansentamer iederme. 11 faut, corninc on dit, avoir la main legere, surtoul si le cautere est chaud, si la peau est fine, si ello recouvre des eminences osseuses, si on passe sur des lissus de cicatrices, etc.
III. Vitesse, marche du cautere. — Le cautere, que Ton ne fail jamais aller ä contre-poil, pour ne pas plisser la surface de la peau parle tiraillement des polls, ce qui ferait marcherI'lnstrument avec moins de regularity, doit toujours avoir une vitesse egale, afin que le caloriquc soil distribue d'une maniere uniforme dans toute 1'eten-due de la raie. En outre, il doit cheminer avec lenteur, afin de transmettre une plus grande quantity de calorique. On pent aller plus vite quand la peau est fine, quand le cautere esl tres-chaud, quand on commence ä l'appliquer; mais, des qu'il se refroidil, on en ralentil la marche, afin que la quantite de calorique introduite soil toujours la niAiue. Dans une mt'me raie, ou 1'on va toujours suivanl le m6rae sens, il arrive souvent, quand eile esl un peu longue, quelle esl cauterisee au degr6 convenable a la partie superieure qui recoil le cautere plus chaud, avant de l'iHre ä la partie inferieure; on evite cela en ralentissanl sa marche vers la fin de la ligne; ou hien, de temps en temps , on fait la premiere application du for sor-tanl du feu vers la rnoitie ou le tiers inferieur do la raie, el on le porte ensuite vers le haul quand il est deja un peu refroidi. Quelque
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FED Til AN SCI (IHK NT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7()Lgt;
moyen quo 1'on emploie, I'essenliel esl d'obtenir une intensity de cauterisation partout egale.
Une autre regie importante, c'esl dene pas passer plusieurs fois de suite le caulcre clans la mc'ine raie, el de mettre loujours un cer­tain delaientre deux do ses applicationsconsdcutives. Plusieursraisons motivent ce preceple. — D'abord, si 1'on passail deux loisde suite le cauteiv dans une raie, ii la seeonde fois, !c calorique degage par la premiere application n'aurait pas encore traverse toute I'epaisseur de la peau, el la quantity restanle, jointe a cello qu'on aurait ajoutee, pourraitdösorganiser letissu eutano; landisque la seeonde application etant eloignee, le calorique fourni par la precedente a pu suflisam-ment penetrer.—D'un autre cote, I'lmpression du cauiere etant plus douloureuse dans la premiere application ((ue dans celles qui suiveiit,si elles sonl rapprochees, on determinerail promptement rinsensibililo de la partie par I'impression trop vivo du calorique, el celui-ci serait alors sans action; tandis qu'en laissanl s'ecouler un certain delai avant de reappliquer le cauiere, il y a retour de la sensihilite et action plus efficace du caulcre. En eloignant les appli­cations du metal cbaud jusqu'a cc que les traces qu'il a parcourues soienl presques refroidies, on a le maximum d'intensile de la caute­risation. — Enfin, les applications rapprochees du cauiere, produi-sant dans les raies ^accumulation d'unc plus grande quanlite de calorique a la fois, il se forme des eschares plus larges el I'animal conserve des tares plus apparentes.
On arrive lacilement ä espacer les applications du cauiere el sans perdrc de toni|is, en le faisant passer successivement une fois dans chaque raie, et en no revenant ä la premiere qu'aprfes avoir passö dans la derniere. Si le feu esl de pen d'ctcndue, il convient meine d'allendre un instant, quand on a [lasse dans tons les points du feu. avant de recommencer une nouvelle application.
Pour faire des raies bien paralleles et egalement distancees, il n'est pas indifferent de commencer, d'une maniere ou d'une autre, rapplicalion du cauiere. Au contraire, il faul proceder de teile sorte quo Ton puisse, sans embarras, arrivor an resultat desire. On a conseille, dans ce but, de tracer la raie centrale en premier lieu, de maniere ii diviser la surface en deux parties egales, plus faciles ensuile a couvrir regulierement de raies de feu; mais ii esl bien plus simple, quand une fois Ton esl fixe sur retendue a donner au feu, de commencer par la gauche, puis do continucr en allant vers
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TO-tnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPLICATION Dl) FEU.
la droito, do faoon ii no pas cacher le I'm tnii'6 et a pouvoir, en faisant cbaque raie nouvelle, bien voir la pr6c6denle et la suivre exactement avec le cautere.
L'application du cautere en pointc, comme colic du cautere cul-tellaire, cst instantance; eile no doit jamais durer plus d'une ou deux socondes; niais on repele cette application autant do foisqu'on le juge a propos, on laissant, enlre chacune d'elles, un certain intervalle. Comme pour le feu on raies, on passe successivement dans Ionics les pointes ä chaque reprise, et, si ellcs sent en tres-petit nombre, on attend un pen entre chaque application, de maniere a les ospacor chacune de nne ou deux minutes au inoins.
l\'. Duree de l'application da cautere. — Le temps noccssaire pour l'application de Fun ou do l'autre de ces feux varie, on le cüiicoil, avec le degrö d'intensite auquel on le porte. Mais, pour qucli|uo leu quo co soit, ce temps doit tonjours olre le plus lonp; possible. Par nne exception presque unique en Chirurgie, l'applica-tion du feu est nne operation qui doit olre faite leiitemenl, afin do transmotlre une plus grande sonnne de calorique et lui donner touto la latitude necessaire pour penetrer dans la profondeur des tissus. line cauterisation executee avec rapidite brulorait seuloment la peau sans produire d'autre effet, el Ton n'atteindrait pas le but. Voici on (juols tonnes M. Renault exprime ce preccple fondamental de rope-ration : laquo;Une condition indispensable, dil-il, une condition sur laquelle repose peut-6tre tout le succes de l'opöration, e'est de n'arriver au degre de cauterisation necessaire, quel qu'il soit, qu'avec une extreme lenteur; plus on est long a mcttre le feu , plus le cautere a ele jiasse de fois dans une raie pour lui donner la quantite do cauterisation convenable, plus on est fonde a compler sur la reussite. De loutes les operations, eile est la seule oil la len­teur soit une condition de succes '. raquo;
Cette loi generale peut servir ä regier la duree do toute cauteri­sation. En effet, quand on a ropasse le cautere dans chaque trace un nombre de fois süffisant et en prcnant les precautions voulucs, I'ope-ralion so trouve terminee, (|uel que soit le temps qu'on ail mis. 11 ne serail pas possible, d'ailleurs, de fixer ce temps autrement; car ildepend, non-seulemcnt de rinlensite du feu, mais de 1'etendue, do la regularite do la surface, du nombre do raies, du plus ou
1 Ilenteil lt;le Medecinc veterinaire, 182'.t, I, IV, p, 125.
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FEU TRANSCUURENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;705
moinsde facility que präsente l'opöration, suivanl le degrä d'immo-bilitö du sujet. Dans Ics circonstanros ordinaires, si 1'on n'cst pas dörange, il fauluaeheure a pen pres pour cauteriser mi merabre des deux cotes, depuis le jarret ou le genou jusqu'au pied; une demi-heure suffirait pour couvrir une seule lace. Mais quelque petit quc soil le feu, on tie sauraitle raettre en moins d'uu quart d'heure, si Ton veut qu'il ait quelque efficacitö. D'un autre coti'i, il pent deman-der plusieurs heures, par exemple si Ton applique un feu dnergique dans une grande etendue, comme on le fait quelquefois pour rappe-ler ii la vie des regions entieres frappdes d'atrophie et d'emaciation.
4deg; Terme laquo;Ic la cauterisation ; divers degres illaquo; foil. — L'instant oü il coavient de cesser ['application du cautere esl difficile a apprdcier. 11 faul, d'une part, que le feu soil an degro d'inlensite necessaire pour produire l'cffet qu'on dösire; et, d'autre part, qu'il nc soil pas fort jusqu'au point de laisser sur la peau des tares trop defectueuses. Pour atteindre ce double bul , I'expdrience a fourni quelques donnees tirees, soil du Dombre de fois pendant iequel on a fait agir le cautere, soil de IViat de la surface cauteri-see. Ces indications, donl la valeur esl constammenf modifiee par une multitude de circonstances, ne sont pas, il esl vrai, tivs-pro-ciscs; maiselles soul süffisantes dans la pratique, et, faute d'autres, d'ailleurs, il faut s'en contenter.
Les indices founds par le nombre des applications du cautere sont subordonnes ä l'intensite que Ion veut donner au feu, a i'epaisseur de la peau, au degre de chaleur de ['instrument, ä la force plus ou moins grande avec laquelle on a appuye surle tegument. F. deFeu-greditque, ])our un feu leger, il faut passer le cautere dix ou douze fois, elquinze k vingt Ibis pour les eas graves. Ce chiffre nousparatl trop eleve. Un ne saurait, sans risquer la chute de la peau, depas-ser la dixieme ou douzieme application du fer chaud; el , si Ion ne veut pas avoir de cicatrices apparentes, il faut s'arröter ä la moitie de ce nombre. Par des experiences comparalives, nousavons reconnu qu'en se servant d'un cautere de moyenne grosseur, sur une peau recouverte do polls assez fins pour qu'il nail pas etc necessaire de les couper , il ne faul pas , en prenanl d'ailleurs toutes les precau­tion indiqnees, passer le cautere plus de six fois si on veut que la cicatrice disparaisse. Kn passant le cautere hull Ibis seulement, six mois apres les traces paraissent encore, et a plus forte raison si on eleve ce chiffre. Ces resultats pourront servir de point de depart. inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4-5
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7UÜnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DU PEL'.
En consicleranl l'6tat de la parlio cauterisee, on a admis que le feu cst au degräconvenablequand son action a attcint le tiers de l'öpals-seur de la peau. C'est trop chez im sujet irritable et ä peau mince, aussi bien que sur It's points oü la peau presente une grande epaisscur, comme a la couronne. Mais en supposant que cette indica­tion suit juste, comine il est presque impossible de la verifier sue les parlies cauterisees, il laut avoir recours a d'aulres caracleres pour juger de l'intensitü du feu. 11 est, sur ce point, une regle g6n6rale depuis longtemps admise, c'est que la cauterisation ost süffisante quand le fond des raies prend une couleur jaunc-dore et laissc suinter quelques iioultelcttes tlescrosile. Cette regle scrait excellente si les caracteres indiques se inanifeslaient toujours au nieme degre de cauterisation; mais il nquot;en est pas ainsi. D'abord, la couleur jaune-d'or dopend, non pas du plus im moins d'intensite du feu, mais de la temperature du cautere; eile apparalt toujours quand celui-ci cst chauffe au rouge-cerise, que ce soit la seconde ou la dixieme fois qu'il passe; cette couleur disparait pour faire place a une teinte plus foncee, brunälre, quand le cautere est plus chaud; eile devient plus claire, au contraire, si le metal n'est chauffe qu'au rouge-sombre, et au-dessous de cette temperature eile hrunit egalement. Gel indice est done sans valeur aueune poui marquer le degre du feu.
Quant aus gouttelettes dans les raies, bien des circonstanccs peuvent modifier le moment de leur apparition. Ainsi, quand la peau est alterte, depilee, porte des cicatrices ou a dejä subi l'action du feu; ou bien quand eile cst opaissie, infiltree, ou lorsqu'elle recouvre des regions oü siegenl des engorgements sereux, on voll, dans cescas, les goultelettes de serosite apparattre vers la troisieme ou la quatrieme application du cautere; tandis que, dans des conditions conlraires, il laut le passer un nombre double de fois avantdeproduire le meme i'esultat. I'uis, cela depend de l'etat lt;le ratmosphöre. Par un temps froid, humide, calmo, la serosite apparalt tres-vite; au con­traire, parun temps sec et chaud, eile se perden vapeurs, et sur-lout si lapartie operee est en meme tempsexposee a un courant d'air; alors le liquide se vaporise aussitöt (jüil se forme, el on pent aller ainsi jusqüä traverser la peau sans eu voir apparattre une seule gouttelette. El nous ne tenons rnSme pascomple, en cette circon-Stance, du degre de chäleur du cautere, supposant qu'il esl toujours uniformement employe ä la temperature convenable.
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FEI- TRANSCURRENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 707
La pratique apprend a so reconnatlre au milieu de ces conditions opposees, de ces indications conlradicloires; el, en les combinanl, les rectißant les unes par les autres, on arrive göneralement, sans trop de dilTicullö, ä savoir arreler le f'eu au degre voulu. Quant a ce de-gre, nous l'avons dit, il doit presenter lui-meine d'assc/ nombreu-scs varialioos, suivant letal des parties el la nature de la roaladie.
On ne cauterise pas avec la mdme energle un sujel nerveux, douö d'une grande sensibility, et un sujet mou, lymphalique et ä peinesensibleä la douleur; surune peau fineet surune peau öpaisse; pour une affectionr6cente et pour une affection ancienne; unetumeur inollc ct une luiueur osseuse, etc. Pour satisfaire a ces indications diverses, on a etaMi plusiours degres de feu, qu'ä I'exerople dc.M. Jle-nault' nous limiteronsä trois, ('t que nous appellerons feu Iryer, feu ordinaire el feu energique; ot, pour ['indication do leurs caracleres difförentiels, nous les considererons comnie etant appliques sur un organe cutane parfaitemenl sain, a un degre moyon de temperature, a la densite normale, de ['atmosphere (0,7(1) et a l'abri du vent.
1.nbsp; Feu leger, — Ce feu est celui qui convient pour les tumours synoviales recentes, les tumeurs ganglionaires du tendon, les infil­trations sereuses partielles; pour les regions recouvertes d'unc peau line; surles anhnaux de petite taille et tres-irritables. Pour co leu, on no passera pas le cautere plus do cinq a six fois; le fond des raies prendra uno couleur jaune-dore; une legere humidite suintera do la surface de l'eschare, et le cautere, glissant avec facilite, fournira un nouveau signe non equivoque qu'il convient de s'amMer. Ce feu ne laisse presque aucune trace.
2.nbsp; Feu ordinaire. — Pins intense quo lo precedent , il convient pour los tumeurs synoviales anciennes, les engorgements cedema-tcux, les infiltrations des memhres, les indurations chroniques do la region tendineuse, l'entorse du boulet et les autres distensions articulaires, etc. On passe 1c cautere hull h nouf ibis; ct quand on arrive au termo, le fond Jauni des raies se recouvre d'une abondanle serositö. Si celle-ci se vaporise, comnie cela arrive quelquefois, par suite de l'agitation de lair, el ne peul ainsi elre apercue, on reconnat-trait neanmoinssa presence, suivant la retnarque de M. Renault, h un bruil particulier, cspece de frcmissement occasionn6 pai' le con­tact du fer chaud sur lo liquide qu'il rcduil en vapour. T,e feu ordi-
1 Recueil ck Uedecine veterinaire. 1829, t. VII, p. lUl.
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708nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPLICATION DU FEI
naire laisse des cicatrices ineffa^ables, mais qui sont pen aperceva-bles si Ton a conduit le caulere dans une direction convenable par rapport aux poils. C'esl le plus fort quo I'on doive appliquer sur des animaux ä peau line et de race distinijuee.
3. Feu inergiqm. — Ce feu, maximum d'intensite auquel on puisse porter la cauterisation, ne convient (jue pour les yros che-vaux, ä peau epaisse, et pour combattre des tumeurs osseuses, des douleurs articulairesanciennes et prüfendes, lorsqu'une premiere cau­terisation, äun deure moindre, a elo iin[)uissanti^; cnlin, pour rani-mer des parties paralysees et atrophiees. On passe alors le cautere jusqu'ä dou/.e et quinze fois; la couleur des eschares de jaune-dore devienl jaune-paille, el le fond des raies parall s'äargir, ce qui est du ä l'amincissement tres-grand du derme formant le fond des sillons, amincissementqui luipermet decoder ä la tractionqu'exerce de cbaque cöte la peau crispee par la chaleur qui ayil entre les raies. On doit cesser tout-a-fait quand cet elargissement des raies commence ä apparaitre, car en continuant on diviserait la peau. Ce feu laisse des tares indelebiles qui proscrivent son emploi sur les chevaux de luxe.
;,' i. — aoins consecutifs ä i'appiication du feu.
Les soins ;i donner au sujet apres I'appiication du feu ont pour objet d'aider aux effets decette operation, den meine temps d'atlc-nuer le plus possible les suites fächeuses qu'elle pourrait avoir. Mais pour qu'on puisse appretier la nature et ropporlunite de ces soins, nous devons auparavant faire connaltre les effets immediats et locaiis de la cauterisation.
1deg; Effets dtquot;; la eautörisation. — Le premier phenomene ([iiisc manifeste a la suite de I'appiication du feu esl im suintement de sörosile, lequel commence aussitöt que les eschares se refroidis-senl et devienl tres-actif au bout de quelques heures. Cette serositö, d'autant [ilus abondanto que le feu esl plus fort, la peau plus orga-nisee, plus molle, se desseche, sc solidilie, et forme, des le second jour, dos ereiltes transparentes qui remplissent le fond des raies; ces croütes tombent ensuite peu a peu, ou persistent jusqu'ä la chute des eschares.
[.es eschares, formeessur tous les points qui ont etecn contact a vecle cautere, et ne comprenanl qu'unepartie de l'epaisseiir de Iapean,se
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l-'ia TBANSCURIIENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;700
(lossochiint ;i leur' tour, se durcissent, prennent un aspect parcheminö, et öprouvent un rclrail sur elles-mömes qui fait froncer la peau dans les inlervalles des raies, quand eile est molle et pen adliuronlo |iar sa face profonde. Ce froncomenl apparatt vers le troisieme ou le (|iia-trieme jour, puis disparatt quand les eschares s'etendent ou se deta-client. Ces eschares conservenl leur forme primitive, e'est-a-dire restent creuses pendant cinq ä six jours. Au bout de cc temps, elles se sont soulevees, aplaties, mises de niveau avec la peau, et, si elles sont legeres, elles commencent aiors ä se detacher aux extre-inites. Au bout d'une quinzaine, le soulevcment des eschares est plus complet; elles tombent en partie spontanement, et cedent tou-tes ä un leger liraillement; elles I'orment des lamelles dures, homo-genes, assez consistantes, et qui ressemhlcnt ä du cuir. Du vingtieme au trentieme jour, suivant rintensile du feu et la vitalite de la peau, les eschares sont gencralemenl toutes tombees, ou au moins peuvent 6tre detachees sans effort.
La separation des eschares n'a pas toujours lieu de la mlrne tna-niere. Quand la cauterisation a etc legere, peu profonde, I'eschare sc detache ä peu pros a sec, laissant une surface presque cicatrisee. Si le feu a ele plus fort, I'inflammation consecutive de.lerniiiie une faible suppuration qui souleve I'eschare, se prolonge quelques jours apres la chute de celle-ci, puis cesse bientAt par la cicatrisation de la plaie. Enfin, si le feu a ete tres-fort, la suppuration est plus abon-dante, des foyers s'etablissent sous les eschares; celles-ci devien-nent larges, difformes, et laissent, quand elles se delachent, des plaies qui ne guerissent qu'en formant des cicatrices inegales, öpaisses et calleuses.
D'autres phenomenes se joignenl h ceux qui viennent d'etre indi-([ues. Autour des pointes ou des raies de feu, la peau et les autres tissus, vivemenl irritos , sont le siege d'une fluxion inflammatoire avec douleur et engorgement. Entre les eschares, I'epidernie atteinl par le calorique rayonnant des faces laterales du cautere, commence asesoulever au bout de quelques jours et (mit par se detacher en en-tier par une sorte de desquamation qui persistlaquo; encore apres la chute des eschares. L'n engorgement plus ou moins considerable se montre au bout de deux ou trois jours, notamment sur les animaux lym-phatiques et sur ceux qui sont tres-irritables ; 11 diminueau bout de huil a dix jours, mais ne disparait tout-ä-fait qu'apres la chute des eschares. En merne temps se manifeste dans les parlies cauterisees
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Tldnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DU FEU.
uno raideur plus ou moins prononc^e, due en partie a c-ot engorge-ment, et en partie, et principalemeDt, au dessechement des eschares. Cetle raideur. si le feu a ete mis sur une articulation, peut aller jus-qu'a empeelier, ou lout au moins rendre douloureux, les niouve-menls de la jointure. Get etat ne cesse quo lorsque les eschares com-mencent a se detacher. La peau alors reprend sa souplesse, et, quand le feu a ete bien mis, c'est-ä-dire de manierc a ne pas deter­miner des lovers de suppuration sous les eschares, eile (init par reprendre son etat primilif; eile redevient partout d'egalo epaisseur , et nc conserve d'autre trace du feu qu'un leger changement dans la direction des polls qui succedenl a la cicatrice.
Tels sent les effets primitifs ordinaires du feu, applique dans les conditions convenables. Us comprennenl , comme dans toule caute-risation, deux temps principaux : reliminalion do l'eschare et la cicatrisation. D'autres phenomenes peuvent encore se manifester, mais avec un caractere purement accidentcl. .Nous y reviendrons plus loin, en etudiant les accidents de l'application du feu.
Quant aux effets secondaires ou curatifsdu feu, variables comme les maladies centre lesquelles on emploiece moyen thcrapeulique, ils ne peuvent etre indiques ici. Observons seulement d'une maniero generale qu'ils soul toujours tres-lents ä se produire, se font alten-dre parfois des inois enliers, ne se manifestant que lorsque la periode ties effets primitifs esl depuis longtemps econlce. Cela resulte de la nature rebelle des maladies traitees habituellement par le feu, et doit elrc pris en consideration pour une appreciation juste de la vertu therapeulique de cet agent energique.
S0 Stuns consccutifs Ilaquo;gt;raquo;'iraquo;i:^. — Les soins consecutifs a l'application du feu sent des plus simples; ils consistent a surveiller la cicatrisation des plaies, et äs'opposerä toule complication venant de roperation elle-mcnie ou d'uoe cause elrangere a la cauterisa­tion. I'^n premier lieu, on doit s'abstenir d'oindre les traces du feu avec des maliercs grasses ou adoucissanfes, comme le font encore quclques praliciens, suivant en cela une tradition de la vieille Chirur­gie. C'elail, en effet, unecoutume autrefois fort repandue, aussitot le feu mis, de le recouvrir de matieres diverses : de cire jaune ou do poix noire fondues, nuMees ä de la decoupure de drap, etc. Ces appli­cations etaient connues sous lo nom special de ciroines, sans douto dunomdela cire ((ui servait principalement ä les composer. De nos jours, on a remplace ces ciroines par des onctions de populeum,
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FEU TRASSCÜRRENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;711
d'onguent basilicum, de vösicatoire, de pommade mercurielle, de, selon le but qu'on so propose. Mais ces applications prescntenl toutes de grands inconvenients.
D'abord, elles sont inulilcs pour produire les effels spdeiaux des matieres inedicamenteuses qu'on applique, ear celles-ci n'ont pas d'action sur les eschares. Eq second lieu, pour ce qui concerne los adoucissants, tels cpie le populeutn, les decoelions de mauve ol autres emollients preserits, il estbien evident que leur emploi esl toul-ä-fait contraireä l'effet rösolutif qu'on attend du feu. L'irritation inflamma-toire resultant de la eauterisation elant precisement ce qu'on attend de roperalion, il est jilus (iii'irrationnel de cherclier a la eombaltre. C'est ce que Percy, qui a le plus contribue a röpandre l'eiiiploi du feu panni les chirurgiens modernes, avait eomprisun des premiers, quand il s'exprime ainsi dans sa Pyrotechnie chirurgicale .- laquo; .le re-proche au\. cauterisateurs de tons les ordres une inconsequence qui ne peut (pie contrarier le but qu'ils sc proposenf en usant du feu, c'est d'enduire d'onguents et de substances rclächantes la partie oü ils viennent de l'appliquer. Pourquoi des procedes si divers? Des qu'on desire fortifier, il faut que tout concoure a ce but__ raquo;
Les corps gras out encore le grand inconvenient de ramollir, de gonller l'eschare, qui se detache alors nioins facilcment et retarde la cicatrisation de la plaie. Ces meines corps, enfin, relächent le tissu dennoide, d'oü enflure, suppuration plus abondanle, eschares plus larges et en definitive plus grandes cicatrices. 11 y a ineme, dans les suites de la cauterisation entre les parties mainlenues a sec et celles enduites do corps gras, une disproportion d'effets des plus remarquables et que nous avons pu constaler par des essais compa-ratifs. Une surface a peau fine, ayant lt;5te recouverte d'une serie de raies de feu, dans chaeune desquelles on avait passe sept foisle cau-tere, fut enduite ä moitie de populeum. Sur la partie seclie, les eschares ayant conserve loute leur rigiditeetleur re;gularite, commen-cerent ä se detacher vers le septieme jour, puis tomberent peu a peu, sans suppuration, sous forme de bandelettes regulieres, homogenes, consistantes, et eurent toules disparu vers le vingtieme jour. Sur la partie couverte de populeum, des le second jour les eschares pa-rurent boursoufflees et (lexibles. Du troisieme au quatrieme jour, la suppuration apparul, formanl des foyers assez abondants sous les eschares. Celles-ci, molles, elalees, tres-larges, prirenl delaconsis-lance, devinrenl plus öpnisscs, inegales ei hossclccs. Au quinzieme
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ll'lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPLICATION DU FEU.
jour, olios etaient trois on quatrefois plus voluminouses quo les es-ohiiros seches, et tres-friables outre los doigts; olios commencerent ;'i peine ä so detacher au vingt-cinquieme jour, tenaient oncoro for-tomonl le quarantieme, el no tomberent que plus lard, on laissant dos cicatrices deux Ibis aussi largos que celies' de la surface söche.
Gelte enorme difforonco, reproduite dans d'autres experiences semblables, entre los olfols du feu livre ä lui-nu^me on recouvert de corps gras, cst co qui fera le aiieux comprendre rimportance de s'ahstonir do toute application do ce genre sur une surface cautori-söo, si I'oo no veut pas produire des cicatrices ineffacables. Dans los premiers jours qui suivenl ['operation, il nc faul, ä proprement parlor, nucun pansement, surtout si la temperature almospherique ost olovoo, {'action de l'air sur les surfaces caulorisöos paraissant alors plus ulilo que uuisible. Mais quand le temps cst froid, humide, il ost avantageux, si la forme do la partie le ponnet, d'entourer la re­gion cautorisee avec un bandage de toileßne, do tlanolle ou do toute autre eloffo de laine , ce qui ompocbo que la partie cautorisee ne se refroidisse el favorise ainsi Faction du feu. Ce bandage, qu'onn'em-ploie guere que sur los chevaux fins, estutile surtout sur les sujets irritables, pour moderer la douleur, rer^thisme inflammatoire gene­ral, survenant dans les Irois ou quatre jours qui suivent roperalion, et qui sont sans avantage pour le but tliorapeutique special qu'on so propose. Co bandage ost encore utile pour preserver la partie du contact dos agents exterieurs : do la boue, de riiumidite, des frot-tements, de Faction des dents delanimal, etc.
Apres cos premiers soins, I'on attend, on sebornant ä la surveil­lance el aux soins do proprete, quo I'engorgemenl inflammatoire soil dissipe et quo la chute des eschares commence. A ce moment, ['ap­plication dos corps gras devienl utile. Los eschares, ayant pris de la consistance, sont raides, soehos, rendonl ainsi difficilos ot dou­loureux les mouvements de I'animal, font fendiller lapeau, dölenni-nenl un pruril qui porte I'animal a so gratter, ä so mordre, etc. Los corps gras, alors, sont avantageux pour assouplir les eschares, faciliter la flexion des membres et prevenir cos accidents; et, pour cola, le populeum, I'huiled'oliveseule on battue avec, do I'oauoudu vin, ot les autres corps gras, conviendront ogalemenl. Pour ne pas de­terminer nne irritation inutile do lapeau, on no doit pasarrachcr les eschares encore adherentes, a moins que, par-dossous, tie so soient formes des foyers purnlenls: dans ce cas, on les detache sans trop
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FEU TRANSCURREKTnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;/ !#9632;gt;
tirailler, puis on licnl la partie propre par des lotions avec del'eau liode ou des infusions stimulantes. Lorsque les eschares lendent h so separer sans suppuration, ii fnut, (piand elles sonl pnMes ii tomber, so borner aux frictions huil6es,'qui les rainollissont et diminuent ainsi leur action irritante.
16deg; Pröcaufions gänörales. — Le premier soin general ä donner ä un animal qui a reeu le feu est de le laisser en repos quelque temps. Toutefois, il serait pen utile que ce repos fiit absolu et trop prolong^. Les anciens hippiatres qui, comrne Gas­pare! de Saunier, recommandaient de laisser l'aniinal, apres lefeu, qualre ou einq niois ä i'^curie, no monlraienl quo leur ignorance ; Solleysel, sans aller si loin, prescrivait encore un repos de vingt-sept jours, temps iiöcessaire, disait-il, ä l'effet du feu : laquo; neuf jours pour Taugment, neuf pour l'etat et neuf pour le declin. raquo; Mais, apres eux, vint Lafosse, dont I'energique bon sens, reagis-sant toujours contre les erreurs legumes par la routine, l'enlralna ä soulenir cette doctrine, Strange alors, qu'un cheval auquel on a mis le feu aux qualre jambes peut, sans crainte, k^ lendetnain, se mettre en route.
Ceei esl Texces contraire. Mais, en tenant complede tout cequ'exige la prudence, on peut poser en principe qu'il n'est pas indispensable que le repos ä l'ecurie depasse le temps neeessaire a la cessation des symptomes inflammatoires ou tout au plus h la chute des escha­res. Pendant ce repos, un leger exercice, une petite promenade uno ou deux fois par jour sur un terrain doux ne peut quetre favo­rable; et Ton remet ranimal au travail apres un certain temps, variable suivanf l'intensite du feu et le deiire d'irritabilite du snjet. II est quelques chevaux ä temperament lymphatique, pen exeita-Lles, qu'on peut, sans inconvenient, faire travailler quatre ou cinq jours apres I'operalion ; mais il en est d'autres, ä temperament nerveux, tres-sensibles, qu'on ne doit remeltre a leur service ([uo lorsque la cicatrisation des plaies est presquo achevee.
Sur la fin de la guärison, corame on Fa reraarquö depuis long-temps, survient cello demangeaison qui aeeompagne ordinairement les plaies qui se cicatrisent; alors 1'animal cherche h so gratter avec 1'autre pied, avec les dents, ou a se frotfer aus corps voisins, et il se fait ainsi des excoriations plus ou moins graves. Pour eviter eela, on surveille i'animal, on rattache convenablement ä l'ecurie. on lui met le collier ä chapelet. on enlourc la partie avec de l'^toupe
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maintenue par une bände, on y fait des lotions emollientes, etc. Pendant la saison chaude, si les mouches tourmentaient beaacoup I'animal, en s'attacbant a la region cauUrisoo, on los ecarterait en frottant los eschares avec de l'huile cmpyreumatique ou de I'huile do lin, au moyen d'un pinceau d'etoupe, d'une barbe do plume, ou bicn on recouvrirait la parlie d'une enveloppe.
Quant au sujet lui-mfeme, il n'y a pas, ordinairement, de precau­tion a prendre, a moins que lo feu ait öte profond, etendu, qu'on ait eu affaire ä un animal vigoureux, s'elant debattu önergiquement pendant I'operation; a moins, en un mot, lt;(uo la cauterisation ait eio accompagnee d'une irritation assez vivo pour faire craindre le deve-loppemenl de la fievre. Dans ce oas, une diele de Irois ou quatre jours, une saignee au besoin, sul'fisent, el I'animal peut elrc remis ensuitc a son regime ordinaire.
Dans la majoritö dos oas, ce sont la les souls soins utiles apres l'application du feu. Parfois les circonstances en reclament de sup-plemenlaires. Ainsi, quand une premiere cauterisation no donne pas les resultats attendus, soil parcequelle a ete insuffisante ou ma! appli-(juce, soil parce que le mal est trop avance ou trop profond, on peut soulenir l'action du feu par des applications irrilantcs, des fric­tions do teinlure d'aloes avec addition d'ammoniaque, conseil-lees par Favre (de Geneve) ', de teinture de cantharides, oude tout autre medicament analogue, qu'on applique lorsque la cicatrisation des plaies est presque achevee. Si cela no suffit pas, il laut revenir a une deuxieme, ä une troisieme application du feu, en changeant plus ou moins de direction pour oviler les anciennes eschares. Mais il taut remarquer quo les effets curalifs du feu otant toujours tres-longs a so produire, et no so manifestant quelquefois quo plusieurs mois apres la cicatrisation des plaios, il est toujours prudent d'at-lendro au moins un temps egal a deux. I'ois la duree dc la cicatrisa­tion complete avant do repeter la cauterisation.
Enfin, une derniere precaution, utile ä rappeler ici, est celle, quand on a plusieurs feux a metlre, de laisser entre l'application de chaeun d'eux un certain laps de temps.
Cela est surtou) important quand on doit appliquer le feu aux qualre membres d'un meine animal. 11 faul alors au moins deux seances, [/operation laite en une seule I'ois, outre qu'clle serait
1 lieaml ik Mi'iletine veleriuidn: 183ti, I. Ml. p. .quot;.70.
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1EU TRÄNSCCUBENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;715
faligante ä 1'excfes pour l'op^rateur, ci6terininerail une vive irrita­tion, une ßevre do reaction intense et pourralt inline araener la fourbure. En un cas semblablc, on commence par un bipcde diago­nal, alin delaisser une plus grande based'appul aux membressains. Si lo feu doit Atre mis ä deux membres seulement, on pent le faire en vine seule Ibis, si ranimal n'est pas trop irritable on si les deux membres appartiennent a un bipede lateral ou ä un bipedc diagonal. Dans les cas contraires, on met le feu en deux fois.
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L'intervalle de temps a laisser enlre la premiere et la second application depend de l'elat des parties. La regie , e'est de ne mettre le second feu quo lorsquo In periode inflammatoire du pre­mier esl terminee, ce qui va du dixieme au quinzieme jour. Le delai pourra 6tre d'aulant plus court ([ue le sujet sera done d'uno irritahilile moindre.
j 3. — De l'application du feu consideree dans les diverses especes domesliques.
On pent appliquer le feu sur tonics les especes domesliques; les solipedes, toutefois, sont les seuls animaux sur lesquels celle appli­cation soil commune. Chez les autres especes, eile est beaucoup moins frequente, ce qui s'explique par la rarete, dans celles-ci, des affections qui reclament le plus souvenl l'emploi de ce mo'yen tliera-peutique, c'est-ä-dire des affections resultant de la fatigue, des efforts articulaires, et auxquelles les solipedes, soumis toute leur vie ä un travail plus ou moins violent, sont ii peu prcs seuls exposes. An reste, les regies generales de l'operalion sont les meines pour toutes les especes; et lepraticien pent toujours deter­miner, suivant la taille et la sensibilite du sujet, et la nature du mal, le degre de cauterisation convenable pour chacune d'elle.
fraquo; l)u feu cliez It's solipedes. — Toutes les parties du corps, chez le cheval et les autres solipedes, sont egalement pro­pres a recevoir le feu, lorsqu'elles sont le si6ge de maladies qui en reclainenl l'emploi. Neanmoins, en raison des indications particulie-resdecette operation, il esl des regions oil se presente plus frequem-ment l'occasion de l'appliquer; telles scml les regions articulaires et leur voisinage : I'epaule, le genou, I'articulalion coxo-femorale, la region rotulienne, le jarret, le canon et le tendon, le beulet, le paluron, la couronnc. On le met aussi sur les reins el quclquefois sur le carrot.
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Certains autsect;urs qui onl traild du feu ont donnc, pour le tvac6 du dessln propre ä chacune de cos regions, des indications plus ou rnoins detaillöes. Ces indications ont peu iVuiililc en n'adraettant quo le feu on lignes paralleles. II suffit, pour le bien appliqaersur cha-que point, de I racer des raies en tenant compte do i'elenduo du mal, du sons dos polls, et on trouve ainsi, sanspeine, la forme, la grandeur et la direction quil convient do Ini donner. C'esl d'apres cos considerations qu'ont olo adoptos les differents traces do feu ci-apres indiques (/?raquo;/. 184), el dont le dessin donne uno idöc assez exacte pour nous dispenser d'une description dolailloo.
\. Feu d'tpaule. — Le feu d'opaulo pout olro appliquö sur toute la surface do cello region ou seulomont l\ la pointo, autour do I'articulation.
On met 1c feu sur toute Fepaule (a) quand il y a emaciation, amaigrisscrnonl general do toute cotto region, par suite do coups, d'efforts, de tiraillements, ou par suite seulement d'une inaction jjrolongeo du momhre; ou bien quand il oxislc uno boiterie an-cienne qua 1'on soupcoimo avoir son siögo dans les muscles do cette parlie. Ce feu doit olro fort, sans olro profond, par consequent on raies serrees; il est important surtout do 1'appliquer avec une extromo lenteur, tout en monagennl la peau fine, souple et mobile qui recouvre cette region. II doll s'etendre sur toute la surface des muscles scapulaires, el, pour le bien limiter, il convientd'en mar-quor d'avanco le contour par une ligno de polls coupös.
A la poinle de Vipaule [b], on met le feu en cas d'entorse ou de distension do I'articulation scapulo-liumörale, lorsque cotto affection, döjä ancienne, a resiste aux aulres moyens de traitement. A cette region, la peau etant fine, mobile, la surface otant, convexe, irro-guliere, et I'operateur no pouvanl so mettre quo dans uno position genee, l'application du feu est assez difficile. Considörö dans son ötendue, co feu n'est qu'une portion du precedent; il doit former un cercle ayant I'articulation pour centre et so composer do deux series do raies se reunissant en avant de I'articulation. II est encore ulile d'en marquer d'avanco la place avec des ciseaux , el do n'employer, pour I'appliquer, quo dos cauteres legers. Ce feu est tres-rarementen usage aujourd'hui.
2. Feu du fjenou. — On applique le feu an gonou dans los cas d'engorgements indolents avec ou sans induration, de bourses mu-queuscs, d'bydartliroses, de lumeurs synovialc? sur le trajel dos
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FEU TRANSCÜRIIENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;717
lendons, do lumeurs osseuses. 11 n'y ;i pus de forme precise et arramp;-lee pour U^ feu ä eetle region; on peut le metlre en lignes verlica les (c), enlignes obliques (d), suivant le ens; cela dopend de la configuration tie la region fiui peut amp;tre plus au moins modifiöe pnf I'afTection dont eile esl le siege. II en est de meine de l'intensite du feu; il sera leger s'il no s'agit que d'une tumeur molle, pen deve-loppee; et plus fort, pour uue induration ou une tumeur osseuse. 3. I'cu de la misse. — Ce feu est indique dans des circonstances
Fig. 184.
ä pen pres analogues ii eelles qui motivent le feu d'epaule : amai-grissement, douleurs arliculaires, efforts, distension des ligaments, boiteries anciennes plusou moins earactorisecs, etc. Quand on appli­que le feu pour une simple lesion arlicolaire, on lui donne la forme d'un cercle (c), dont 1'articulation est le centre. S'il y a amaigrisse-ment do la region , on recouvrc loutc la surface emaciec de raies de feu, tracees suivant la meme direction.
4. Feu de la rotule (/). — On cauterise ä In rolule dans les cas:
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718nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION l)L lEl.
de douleurs vives persistantes, ayant leur si^ge dans les ligaments articulaires; do lumeurs synoviales; de poches sorcuses; d'engor^e-ments, d'indurations, de blessures anciennes. On met encore le feu quand il y a one luxation ehvonique de la roluie, afin den pröve-nir le retour par le raffermissemenl des tissus. En raison de la dis-posilion des parties, ce feu est assez difficile h tracer; on ne peut l'appliquer qu'au cötö externe. Pour operer avee aulanl de facilite qu'il est possible, il taut d'abord mettre le membre dans l'exlension.
'#9632;'). Feu du jarret. —Cefeu, Tun des plus rrequenunenl appli­ques, est particulierenienl indique dans les cas de lumeurs osseu-ses, synoviales et autres, d'entorses. qui survieunenl a cette articu­lation, par suite des grands efforts quelle est obligee de faire, de la fatigue, du travail incessant auxquels eile cst soumise. On met le feu au jarret en totalite ou parliellement. En tola'ite (g), centre les engorgements indolents qui suivent les entorses ou efforts de i'arti-lalion, ou bien quand la region est entouree de lumeurs osseuses; alors on recouvre la face interne de raies dc feu comme la face externe. On applique le feu, parliellement, sur chacune destumeurs molles et osseuses qui s'y developpent: a la pointe, en cas de cape-let; dans le creax, en cas dc^ vessigons; ä sa partie superieure et interne, en cas de courbc; ii sa partie inferieure, en arriere et en dedans, en cas d'eparvins, ou en dehors en ens de jarde. Ces feux partiels peuvenl amp;tre appliques en raies; mais il est plus avanla-geux de les mettre en pointes, comme on le volt en (ft).
6. Feux da canon el du lemlon. — On mot le feu a la region m6ta-tarsienne ou mötacarpienne, soit en totalite, soit parliellement. Le feu tolal est indique lorsque toule cette region est le siege d'une infiltration mulle, d'un engorgement general plus ou moins conside­rable, comme il en survient souvent a la suite d'affections farcineuses. Ce feu peut elre forme uniquement de lignes paralleles dirigees de baut en bas; mais, le plus ordinairemenl , pour multiplier les points cauterises, on trace dos raies verticales on avant et des raies obliques en arriere, sur le tendon. Ce feu descend jusqu'a rarticu-lation du beulet el quelquefois est oblige de le depasscr et d'embras-scr une partie du paturon. Alors il faut mettre en avant et a la par-tie inferieure [i) une troisieme seriede raies qui puisse embrasser 1c pourtour de l'arliculation.
f.e fenpartiel, le plus frequemment applique ä la region me-tatarsienne ou metacarpionae, cst le feu du tendon , ä la partie
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TEL' TRANSCURRENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 710
poslörieure de ccltc region. L'eraploi particulier de ce feu esl trös-soavent imlique dims les circonstances suivantes: lors de l'existeDce demoleltes ou tumcurs synoviales lt;iui peuvent seddvelopper, soit ä la partie sup^rieure, soit ä la partie inferieure de cette regton, ou de certaines induralions celluleuses partielles, connues sous le nom de ganglions, de nerf-ferrure; quand il y a retraction, gonflement du tendon. On le met encore sur l'engorgement ()ui succede ii l'ope-rationde la tcnolomie, etc. Ce feu pent s'etendre sur toule la region lendineuse, et etre mis alors en simples raies verticales [j) ou en raies obliques, si rengorgement est considerable. H est imitile do l'etendre sur la surface anterieure qui correspond seulement ä l'os. Quelquefois onse borne ä mcltre le feu sur le sieqe de l'affection, sur le ganglion, la molette ; et, dans ce cas, on le trace en raies ou en pointes, suivani qu'on le jui^e convenable.
Sur le canon, ou ä la faec anterieure, sauf le cas d'engorgement general de l'extremite inferieure du memhro, on n'applique pas babituellement de feu total; on met seulement desfeux partielsdans les cas, assez frequents, d'exostoses ou suros, ou quand il existe un cal ä la suite d'unc fracture. Le feu est alors applique en raies ser-rees ou en pointes profondes, conune sur l'eparvin (h), au siege inerae de la tumeur osseuse.
7.nbsp; Feu du boitlct. — Les eas ordinaires qui reelarnent Fapplication du feu sur le boulet seul sent: les cnlorses chroniques suivies ou non d'engorgements indures, les molettes ou tnmeurs synoviales siegeant lout-ä-fait ä la rtigion inferieure du tendon. La forme et letendue de ce feu varient suivani le mal, la configuration des par­ties. Pour une entorse chronique, on entoure l'articulation d'uno double serie de raies paralleles (/), on d'une seulo serio (m), si Ton so borne ä mcltre 1c feu ä la partie anterieure, si la partie n'est pas trop volumineuse , ou si l'on opiü-c sur un sujet de petite taille. Dans le cas de moieties, les raies doivent remonier davantage (laquo;), et le feu de boulet, alors, so confond avee le feu de tendon. Ces indi­cations, au reste, n'ont rien d'absolu, le praticien pouvant les modifier ä son gre quand les circonstances I'exigent.
8.nbsp; Feu de la couronne ou des phalanges. — Ce feu est applique surtout lors de l'existence de tnmeurs osseuses, designees dans ce cas sous le nom deformes, tumeurs qui peuventexister sur la pre­miere ou sur la deuxienie phalanse. On le mot encore sur les engor-gemenls ou indurations qui restenl souvenl apres loperation du
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7quot;2Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPLICATION 1)L FEU.
javart. Ge feu pent tHro mis en raies; mais la disposition des par­lies, la hrievele des surfaces necessitenl presque loujours de le inottre on pointes (o). Co feu doit 6lre applique avec beaucoup de precaution et de management, afin d'eviter que rinllamrnation consecutive n'atteigne les tissus blancs (iiii abondeat dans celte region, et ([ui pourraient alors, comme nous avons eu occasion de l'observer, devenir le sieye d'engorgements plus ou moins considera­bles el toujours tres-prejudiciables.
9.nbsp; Feu des lombes{p). — On applique le i'eu a la region lombaire dans les casd'effortsde reinschroniques ou persistants; quand il y a paralysie, faiblesse lombaire ou paraplegic; dans les maladies de la moelle epiniere. Ce leu est Ires-facile a appliquer, par suite dc la regularile de la surface. On le met en raies longitudinales ou obliques; les raies obliques, qui sont plus nombreuses et moins longues, sont pröferables. L'etendue de ce feu , qui pent etre modiflee suivant les circonstances, doit correspondre ordinairement ä celle des verlebres lombaires d'avant en arriere, el, sur les coles, ä la limile des apo-physes Iransverses de ces memes verlebres. Vu la nature des affec­tions qui reckiment ce feu, il ne serait pas prudent d'abaltre I'ani-mal; il faut I'appliquer sur le sujet debout, en montanl soi-mamp;me sur un tabouret pour ojierer avec plus de facilile; dans cette posi­tion , les raies obliques sont plus faciles ä tracer.
10.nbsp; Feu du garrot et feux dicers. — Le garrot et les autres points de la region dorsale en contact Imbituel-avec la seile ou les harnais d'attelage, el sujets par consequent a (Hrc contusionncs, blesses, peuvent devenir le siege d'induralions, d'engorgements chroniques reclamant l'emploi du feu. Sur ces points et sur d'autres parlies du corps peuvent, en outre, so developper, ä la suite de frotteinents, des kysles sereux, des turneurs molles ou indurees de diverses natures, des tumoursosseuses, etc., centre lesquelsle feu est indique. Dans lous ces cas, on applique le feu en raies ou en pointes, en lui donnant la forme, l'etendue el la direction, I'intensite, exigees par la configuration de la parlie el la nature de Taffeclion.
Ä0 Du feu dans l'esp^ce liovine. — Chez le boeuf, soumis comme le cheval au travail, el sujet a des affections parfois d'une extreme giavile, le feu est frequemment indique. Malgre cela, l'usage du feu sur cette espece est peu repandu. Un certain pr6juge s'oppose ä sa propagation; ct, do cela m^me (jue rapplication du feu est rarement praliquee, les proprietaires, les bouviers, les gens
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FED TRANSCUKBEST.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7'jl
de campagne repoussent ce moyen dont ils n'ont pas l'habitude, et parce (]u'ils rodüulent les tares ([ui, prenaut un caractere grave de leur raretc niAine, nuiseat effeclivement a la vente des animaux.
C'cstlä unc tres-föcheuse circonslance, car il csl evident que le feu, applique h la therapeutiqae bovine, ne rendrait pas moins de services (ju'ä la medeeiiie du cheval. 11 apparlient aux veterinaires eclaires de faire disparailre ce regrettable prejuge, et de faire par-ticiper de plus en plus les compagnes ü cetto ressource pramp;ieuse de l'art de guerir. Mais peut-6tre les veterinaires subissent-ils eux-mömes I'influencedu defaut d'habitude, et s'abstiennent-ils de faire usage de ce moyen iherapeuliiiue parce (|u'ils ne le supposent pas applicable; parce qu'ils n'ont pas d'exemples, pas de pröcedents qui puissentlesguider dansrapplication mölliodiquede l'opei'ation. Sil en estainsi, nous avons l'espoir que cette raison perdra bientöt tout fondement, car dejä un certain nombre de praticiens ont ouvert la voie, ont essaye du moyen ; et ils s'en sent assez Lien trouves pour rendre maintenant probables de nouvelles tentatives.
Une raison qui paralt devoir s'opposer ä ce que le feu devienne d'une application frequente dans 1'espece bovine, e'est que lorsqu'une bete dc cette espece est alteinte d'un mal assez grave pour exiger le feu, qui suppose toujours une guerison lardive, au lieu de com-mencer le traitement, on pr^fere envoyer l'animal ä la boucherie. Mais cela n'est pas unc ressource toujours avantageuse, mamp;neaupoint lt;le vueeconomique. Use pent que la maladie dont souffre l'animal soil assez grave pour le faire maigrir, surtout si eile siege ä un des membres oü eile so trouve aggravee par le poids du corps; alors eile devient un obstacle ä la vente, ou lout au moins, en s'op-posant a l'engraissement, enleve ä l'animal une grande partie dc sa valour. Dans ce cas, le feu se trouve positivement indique, el sera d'autanl plus efficace qu'on tardera moins dans son application. 11 lest encore sur un boeuf de travail, que la cauterisation penuel de rendre promptement a son service; sur une vache laitiere qu'on tient ä conserver, et qui, souffrant d'une affection pouvant alterer ou diminuer la secretion du lait, a des chances d'etre guörie par le feu. Or, ces cas ne sont pas rares, el sullisent pour fairc apprccier jusqu'a quelle limite assez elendue le leu pent etre utilise danä la medecine bovine.
Parmi les veterinaires qui, les premiers, ont donne I'exem-ple de l'applicalion du feu cliez le boeuf, il convient d'abord do inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-k;
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'#9632;)#9632;}nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPUCATlüiN DU h'EL.
eiler M. Cnizel, auquel on doit, en oulre, iles details asset etendus surcelle operation, elqui, dansle travail qu'il publiu ü ce sujet', aniiom;;! avoir obtenu du feu applique en rales les succes les plus decisil's duns plusieurs cas de rhumalismes arliculaires. Apres M. Ctuzel vinl Roche-Lubin * qui, dans une courte note oü il expose brievement les regies principales de l'opöralion, dit avoir rendu aux eultivateurs un asscz grand nombre de Ixeufs et de vaches mis (l('|)uis longlemps hors do service par suite de distensions aux arti­culations scapulo-hutnerale, coxo-femorale, femoro-rolulienne; d'cn-gorgemeDtsfroids aux tendons Qechisseurs, de tumeurs lymphatiques aux genoux, etc. II laut citer ensuite, d'abord M. Festal3, qui rapporte les effets heureux sur le boeuf de la cauterisation trans-currente dans deux cas d'engorgement du beulet a la suite d'enlorse, el dansun cas de vessigonkla face interne dujarrel; puls, M. La-losse ', qui a cherchö a donner les raisons du peu de persislance sur le boeuf des tares produites par le feu.
Ce dernier point etait ulile ä envisager dans la question, en presence des motifs qui s'opposent, surtout panni les gens de lacampagne, äla propagation du feu dansVespecebovine, motifs reposant, nous I'avons dil, sur la crainte des traces laissees par le feu. Or, il se trouveque ces traces, si redoutees, sent en realite assez faibles, et, en tous cas, beaucoup plus que celles qui reslent sur le cheval et les autres solipedes, ce qui tienl, suivant M. Lafosse, ä I'organisalion inline des parties. Ainsi, la peau du boeuf est plus epaisse que cello du cheval, couverte de polls plus nombreux, niais implantes plus perpendiculairement; d'oü il suit quo les bulbes sont plus profonds, par consequenl plus difficilement alteints par le cautere, et de la sorte bien moins sujets a elre alleres ou delruits; de la resnlte, qu'apres In cicatrisation, les polls repoussent comme auparavant, sans eprou-ver ce changement de direction qui marque le passage du cautere. Enfin, en supposant que ces traces subsistent, elles so trouvenl encore amoindries par le mode d'iinplantation des polls; car, for-niant une surface moins lisse que sur la peau du cheval, lour deran-gement est moins apparent.
i Journal pratique de Medecine velerinaire. 18-28, t. Ill, p. ;)0fl.
- Journal de Medecine velerinaire pratique, ilu Ixnifrl du mouton. 18;jtgt;, p,5l.
z Journal des veterinai res du midi. ISll , I. IV, p. 398.
' Ihiil. 1850, I. Mil, p. ST.
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FEU TRANSCUKBENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;721)
Quant au manuel de l'opöration, il est soumis aux regies g^nerales indiquöes. Nous ajoulerons seulement que, vu l'epaisseur de la peau, la graade f|uanlitc des liquides qu'elle renferme et qui dis­perse une forte proportion de calorique, il esl necessaire sur le boeuf de cauteriser plus profond^ment quo sur le cheval, de passer le cautöre un plus grand nombre de fois dans les raies; ainsi, pour obtenirun leu ordinaire, il faut 1c passer jusqu'ä douze et quinze Ibis, et ii proportion pour lesautres degrös de leu.
Les eschares se forment et sc detaelient |ilus vite, du quinzieme au vingtieme jour, en laissant des plaies rose-pale et a surface unic. L'engorgemeut consöculif, la ßevre de reaction out plus d'intensile, vu la plus grande irritation eausee par Faction du cautere, maisces pbenomenes disparaissent assez promptement. Quelquefois uno sai-gnee est necessaire pour calmer la fievre; mais ranimal revient vite a son etat normal, sans autre soin. II faut seulement, quand les eschares commencent h se detacher, appliquer le collier ä chapelet, ou un moyen Equivalent, pour empöeber ranimal de se lecher; car avec les papules de la languc, il pourrail determiner des plaies, des excoriations qui compliqueraient inutilement la lesion determinee par l'emploi du feu.
3deg; Hilaquo; feu eUez les petiU's especes. — Le feu sur les petites especes domestiques n'est applique que dans de tres-rares cir-constances. II peut etre employ^, d'ailleurs, dans les meines cas (pie sur les grands animaux; mais il sort plus ordinairement a combattre cerlaines maladies organiques ou nerveuses qui, presque exclusive-inenl chez l'bomme, motivenl l'emploi tie ce moyen therapeutique : tumeurs blanches, indurees, articulaires, osseuses; douleurs nevral-giques; paralysies locales, etc.
Sur hjs petits animaux, chicn, moulon, etc., le feu, on le com-prend, doitavoir moins d'intensile que sur les grands; et, en outre, pour menagerla peau, il esl presque toujoursnecessaire de le mel-Ire en pointes. Si la surface etailelcndue, on tracerait quelques raies. En tons cas, dans chaque raie ou dans cbaquepointe, ileonvientdc ne pas passer plus de deux ou trois fois le cautere.
J fi. — Accidents pouvant suivre l'application du feu transcurrent.
Les accidents qui suivent ^application du feu transcurrent sent en petit nombre et ^eneralement de peu d'importance, ce qu'ex-
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7-J4-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APl'LICATION DL l'EU.
plique la faible eteadue Jos lissus altaques par rop6ration. Ces accidenls sont : la section de la peau, — I'hemorrhagie, — I'urra-chement des eschares , — la chute de la peau , — les cicatrices de-fectueuses. Des complicatioDS plus graves peuvent accompagner les autres modes de cauterisation; dous les mentionnerons en nous occu­pant de ces uielhcHles en particulier.
1raquo; Section iUgt; la jn-am. — Get accident esl un de ceux qui se manifestent le plus souvenl pendant l'application du feu, et jtrcs-(pie toujours il a pour cause 1c defaut d'habilete ou d'attention de l'operateur. Ainsi, il se produit quandle cautereest trop trancbant, tropchaud, trop lourd; ou bien lorsque l'operateur, n'etanl pas suffisaiument maitre de rinstrument, en fait porter les angles, ou bien I'appuie avec trop de force ou d'unc maniere inögale dans les raies. I! n'est pas d'ailleurs neeessaire, pourqifil y ait section de la peau, que le cautere ait traverse la totalite de son epaisseur; ilsuffit qu'il ait peuelre ä une certaine profondeur. Alors le fond des raies, se trouvant fortement aminci, la peau qui esl entre les raies, crispee par la chaleur, se contracte, etdechire la faible portion de derme cxistant encore; ainsi so produit la section de la peau, qui appa-rait d'une maniere suhlte, et laisse voir, dans l'öcartement des levres de la plaie , au fond des raies, la couleur blanche du tissu cellulaire.
D'apres cela, on comprend que la peau doll sc diviser d'autant plus facilement, quelle est naturellement plus tendue; e'est pour-quoi I'accident esl si frequent sur les surfaces convexes, les parties proöminentes; — d'oü la regle de manager Faction du cautere sur des surfaces semblables j)lus c]uc sur des parties planes ou con-eaves. La section do la peau a pen de gravite par elle-mamp;me; mais eile laisse des traces ineffacables qui sont quelquefois un grave in­convenient. 11 importe done toujours de l'övitcr en observant scrupuleusement dos regies prescrites pour I'operation.
S0 Hemorrliasie. — I/henmrrhagie n'est pas ordinairement due ä cc quo la peau est atlaquee trop profondoment; car souvenl il \ a section complete du tegument, sans qu'il s'ecoule une goutte de sang. Get incident, forl commun, arrive plutol quaud on fail usage d'un cautere trancbant et rugueux (jui decbire une portion de l'eschare mince qui recouvre les raies. Alors, si cctle dechirure correspond a un point ou aboutissent une des nombreuses arterioles qui rampenl dans l'epaisseur de la peau, I'bemorrhagie apparatt. el on voil le sang couler dans I'elendue do la raie. Cette
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#9632;?#9632;
IEL TRANSCl.BREST.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7'25
h6raorrhagie, sans gravile aucune, ne doit pas arnHer l'opöralion. On absterge le sung avec de 1'(''loupe, on applique de Douveau lo cautfere, et I'eschare, qui se refortne , fail cesser toul-ä-fail l'^couleinent sanguin.
3deg; AiTitciicmcnt laquo;!laquo;raquo;laquo; esehares. — Get accident n'en est un quo lorsqu'il arrive avant le moment ou les esehares tendent uaturellement a so detacher. Alms il est la suite ordinaire dun del'aut do surveillance, et pout iHro caus6 par des frottemenls, [jüp des morsures do 1'animal; quand il a eu lieu, il laisse des plaies sup-purantes plus ou moins ölendues , qui doivenl Sire traitees par les moyens ordinaires propres ii hater la dessiccation des plaies en voic de cicatrisation. Los lotions d'extrail de salurno plus ou moins pur. de tcintuiv d'aloes, sonlles substances alorsgenöralement employees.
#9632;i.a t'SisEie de 5a iteaiB. — La ebute de portions de peau entre les traces du feu est tres-commune; eile arrive toutcs les fois quo I'inllammation s'ompare do cos parties cutaneos avec tro|) d'in-(onsite; lorsque le feu est trop fort, appliqu6 en raies trop rappro-rhees. en rales qui se louchent a angle aigu ou qui se croisent; lors­que le cautere est trop volmninonx et apporte au voisinage des raies uoe trop grande quanlitö de calorique rayonnant; lorsqu'on fail des applications de corps gras dans los traces dn cautero; lorsque la partie csl soumise a des frottemenls prolongös. Sous rinduence de Tune ou de l'autre do cos causes, la peau comprise entrc les raies se desorganise, se mortifie, se gangrene el finit par lomber en laissant do largos cicatrices. L'enumeration dos causes qui pcuvonl donner lieu a col accident fait connaltro les moyens de 1'eviter.
5deg; Cicatrices (töfectueuses. — {.'accident qui suit le plus conimuncuient l'application du feu est la trace i)lus ou moins indelo-bile, marquee par la döpilalion ou parun simplechangement dans la direction des polls, quo laisse la cauterisation ä la surface do la peau. Dans les cas ordinaires, cetlo cicatrice, un des phenomenes constants qui accompagnent l'emploi du fou, n'est pas un accident veritable; c'esl une suite inevitable do l'opöration; et nous avons indiqu6 en lour lieu les precautions ä prendre pour rendre cos tares le plus falbles possible. Mais quand cello cicatrice restc plus appa-rente qu'll n'ötalt rigoureusement necessaire pour reflet qu'on dösi-rait obtenir, eile devienl defectueuse et prend alors toul-ä-lalt lo caractero d'une complication accidontcllo.
Los cicatrices do co genre peuvcnlotrc occasionnöcs par loulos les
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72Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DI FEU.
causes qui dötermineDt les accidents prec^demment onumeres : l'emploi d'uncautfere mal confectionne, rugueux, porte a une haute temperature; une canleiisation forte, violente; un appui trop enor-giqne du cauteresurla peau; des raies mal dirig6es par rapport aux puils, ou (pii se croisent enlreelles; rapplication de corps gras sur les eschares, etc. Bilessont plus ä craindre quand la peau est fine, lendue; quand les eschares sedefachent par suppuration; quand on laisse ranimal so frotter ou so mordre. Et, dans tous les cas, leur presence est d'autant plus IVidieuse qu'elles soul incurables, et ne peuvent tout au pins qu'Stre attenuees par I'action dn temps.
Quelquefois, ces cicatrices so eonipliquent do callosites, d'indura-tions, qui surviennent pen a pen par une sorte d'liypertrophio du tissn do cicatrice; e'est ce qui arrive surlout quand il y a eu disor­ganisation profonde de la peau par suite d'un feu trop fort, trop p6-netrant, ou quand soul survenues des excoriations consecutives ä la formation des eschares. L'accident, alors, a surlout de la cravitö commetare, indepondanmient de la raideur qu'il raaintient dans los parlies, el est trös-difßcile a faire disparaitre. Si les callosites sont par trop volumiueuses, on essaie de lesdiminuer en les enlevanl avec le histouri, par couches minces, sans aller jusqu'au vif. On essaie aussi de ramener lour vitalile par de legeres applications do vesicatoire. Mais, quelque moyen que 1'on emploie, il estpresque impossible d'en obtenir la disparition complete.
Gelte induration depasse parfois l'epaisseur du derme, el envahil les tissus sous-jacents; cola arrive quand on met le feu avec une cerlaine force sur une partie oü dominent les lissus blancs, les ten­dons, les ligaments, comma, paroxcmplo, a la region des phalan­ges. 11 se produit alors une sorte d'engorgement qui entratne la depi-lation complete do la peau, el il reslcunc tare des plus defectueuses dont on ne peul presque pas. vu la faible vitality des parties, espe-rer la yuerison.
ARTICLE 111.
M IRES MODES d'aPPMCATION DU FEU.
Independammenl du feu transcurrent en raics el ^n pointes, qui esl la niölhode ordinaire, classique , il y a d'aulres manieros encore dappliquer le feu, constituanl autant rip melhodes parlicnlieres. Ces
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FEI. r.ALI.I.EI.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; /-'/
modes divers d'application du feu, usitus seulenient dans quelques
circonstances exceptionnelles, sonl les suivants : I,o feu Giiullel,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Le i'ou inceudiaire,
Le fou mediat,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Lc feu sous-cutan6,
Le feu objectif,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Le moxn.
J t. — reu oaullet.
Le feu (iaullet, aiusi appele du nom de celui qui l'a imagine ', et que Ton pourrait nommer encore feu epidermique, feu plal. a pour hut de remedier ä un des inconvenienls les plus graves qu'on reproche au precede ordinaire de cauterisation, celui de laisser des traces presque toujours ineffa^ables. il consists a remplacer les raies ou les pointes a distance ])ar une dissemination ögale de la chaleur sur touto la surface de la peau recouvrant les parties malades. Dans le precede ordinaire, la peau, iirilee seulenient par places, finit par acquerir sur cos points cauterises une plus grande epaisseur, ce qui nuit ä son elaslicito naturelle et ü ses autres fonetions, et laisse des traces d'autant plus apparentes ; par la chaleur dissenünee liga-lement, on fait, dit-on, disparattre ce double desavantage.
Pour cette sortc de feu, M. Gaullet se sert de cauleres cultellai-res [fig, \8'6), ayant en poids un tiers de plus qu'ä Tordinaireel pre-sentant, au lieu du trancliant, une surface large de 12 ii 15 millime­tres, parfailenient polic a la lime et arrondie ä ses bords.
laquo; Le sujet etant dispose ä etre opere, dit l'auteur, je pousse jusqu'ä un peuau-dessous du rouge-cerisc la chaleur du fer, et jo trace une premiere ligne droite, laquelle suit la direction principale de la parlieä cauteriser; j'en dirige une aatre immediatenient a cote de la premiere, et ainsi de suite, jusqu'ä ce quo j'aie convert la surface sur laquelle je veux agir. Ces premieres lignes sonl ensuite croisees transversalement on obliquement par d'autres lignes qui se touchent aussi entre elles; enlin, pour que toute la surface recoivp une im­pression aussi egale (]ue possible, je bröle toutes les parties qui n'ont pas ete touchees, en passant sur les lignes le plat du cautere, qui ne doit plus cooserver alors quun demi-degre de chaleur.
raquo; Avec un peu de legerelo dans la main et un peu d'habitude
1 lU'riffl ilt' Mi'tlt'rinr frldmiinif. I8-S,t \', |i rifi'.J.
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1'ISnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPLICATION 1)1 FEU.
dans cette operalion, on osi sür de ne pas allerer l'integrite de la peau; mais celte habitude, voici la maniere de l'acquerir prompte-ment. Ce qui m'embarrassail \o ]gt;lus. chins mes premiers essiiis, c'etait dc reconnaltro, d'une maniere suffisamment exacle , !(quot; degre convenable de cauterisation; je ne trouvai pas de meilieur moyen pour apprecier cc dcgrc que de compler la durdc de l'opöration, afin de ne piis mettre plus de temps a caut6riserpar ma mdthode que je n'cn employai auparavanl par la möthodc ancienne__ raquo;
Ces details donnos, M. Gaullet rapporte, en r6sum6, les avanta-ges qu'il ;i obtenus par son proc6de, surtoul en l'appliquant ii dos entorses [)luson moins anciennes ct ;i\Mnl rosislc aus agents phar-mnmitii|ijcs ct mrino nu feu ordinaire, ct i! signalo los phenomenes consecutifs suivants comme Ics semis qu'on observe :
laquo; Au bout de vingt-quatrc heures, dit-il, el quelqucfois moins, comme cela se voit sur Ics exlremites plulAl que sur le corps. un engorgement inflammatoirc so manifeste; la peau se rccouvre ensuite de petiles vesicules sereuses, semblables ä celles produites par I'ac-tion des cantharides ; trois semaines environ apros la cauterisation , les eroüles qui onl soccedö aux vesicules commencent a tomber, ct Ton apercoil facilemenl le poll qui repousse avec sa souplcsse et son dgalite premieres. raquo;
Depuis la publication du travail de M. Gaullet, aucune observation, sur cc sujet, n'n paru dans les journaux vöterinairos, ce qui peut tcnir a Finsufflsance des details donnos par ce praticien sur le manuel do I'opdration el sur les caraclercs permeltant de juger le degre dc cauterisation necessaire; de sörte qu'il serait difficile aujourd'hui de bien fixer la valeur pratique do ce procede. Suivant son auteur, il a pour principal avantage de permetlrc aux polls dc repousser partout rdgulieretnenl; ['experience et le temps peuvent seuls decider de la verilo de cette affirmation, nous apprendre si eel avantage n'est pas contrebalance par l'ioconvenient de n'obtenir quo des effels insufflsanls. Cost au moins ce qui nous semble : I'eschare non inlerrompue qui rccouvre la lotalite de la surface cau-terisee devant, des la seconde application du cautere, s'opposer fortement a toute nouvelle petK'.lration de calorique. Cette escharo, d'ailleurs, est beaucoup [ilus lento ii se detacher que ne le dil M. Gaullet. Nous avons f.iit des essais sur cette cauterisation, en passanl le cautere uno, deux el trois fois sur des surfaces difKrcn-tes, el. au bout dc quaranlc jours, les eschares tenaienl encore
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IE I MI'IHAI.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;729
tres-foi'tcmonl: dies ne lomhorcnl que plus lard, dans nn temps variable el en laissant des plaies non proportionn^es, assurement, par lour gravitd, h la fälble inlensito de la cauterisation que nous avions produite. Ualgre nos doulcs, nous nous en röferons encore ;i l'expörience pratique pour unc solution definitive de la question.
; i. — Feu mediat.
On donne le nom de feu mediat a mi mode d'application du feu dans lequel on interpose, entre le cautere cbaud et la peau, un corps 6tranger qui, s'opposanl a l'action directe du fer rouge sur I'organe cutane, empamp;che la formation d'eschares consdculives. Cette maniere d'appliquer le feu n'est pas nouvelle , car on la trouve men-tionnce dans les anciens auteurs et particulieremenl dans Sollcysel'. Toutefois, la m^thode paraissait oubliee, lorsqu'elle ful remise en lumiere par Dutrosne, vötörinaire ä Lisieux2, qui la pnipnsa commc propre a öviter aus sujels los traces (jue laisso le procode ordinaire de cauterisation. Elle fut ensuite mentionnee par Godine jeune 3, so donnant pour en (Hre I'inventeur, el annoncant qu'il a fail desessais depuis 1796; puis par Gelle '; el run el lautre la preconisont pour la guerison des turoeurs molles des membres. De soneole, M. Leblanc 5 conseillait le leu medial contra les ophthalmies cbroni-ques. Cos auteurs, a notre connaissance, sonl les souls qui aient parle favorablemeot de cello inethode. .luüee des ([u'ellc fat mise en experience, ello ne ful plus ensuite mentionnee que pour elre desap-prouveo. On le comprendra sans peine, quand on connattra les inconvenients qu'elle entralne.
Le corps etranger, employe on premier lieu par Sollcysel, puis par Dutrosne, el la plupart dos aulres Operateurs qui mirenl le pro-code, on usage, est la couenne de lard. Godine jeune avail d'abord voulu employer des morceaux de peau de veau tannöe qu'il appli-quait sur la partie, et sur lesquels il tracait des raies de fou; inaisil preföra onsuile la couenne de lard comme elanl i)lus propre ii transmettre le calorique dans les tissus vivants. On clioisit, pour
i Parfait Mareschal. 1664, liv. I, chap. 69.
1 Correspondance sur les animaux domesliques, An F. dcFeugri. 1809, t. I, p. 215.
3 Elements d'hygiene velerinaire. Paris, 18i5.
* Itecucil dr Sledecine velerinaire. 182S, I, V. p. 143.
#9632;'• Traili des Maladies des year Pnii*. lH-2i. p. 345.
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7oOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION UU FEU.
roperation, de i;i couenne a laquelle reste une certaine quantite do graisse; on I'applique sur le lien ä cautöriser, la graisse en dedans touchant les polls, et on proraene par-dessus un for rouge dont on rellere rapplication ä plusieurs reprises el a de courts intervalles.
Godine jeune eroployait pourcette operation mi cautere cultellaire ä tranchant Ires-epais, presque aussl large (\uc la base, c'esl-a-dire semblable au cautere Gaullet, et chauffe un pen plus quo pour la cauterisation ordinaire. Gelle se servait de cauteres olivaires n'ayanl ([ue le volume d'une amande et portes h une temperature au-dessous du rouge cerise.
Dutrosne recommandait de ne pas laisser trop de graisse ä la couenne , parce qu'alors on n'en met en ebullition qu'uno faible quantity a la fois el on n'interesse pas ainsi les bulbes des polls. Gelle, au contraire, present d'employer une couenne epaisse, plus large que la tumeur, du double au moins, el couverte d'une couche de lard d'une ligne au moins d'epaisseur, afin que le calorique, pene­trant moins rapidemenl, ['operation soil plus complete-. Dans ce meme but, il proraene le cautere legerement, ensuivanl une courbe concentrifjue j)lus large que la parlie a cauteriser, laisse loujours, entre chaqueapplication du cautere, un certain Intervalle, afin que la graisse, fondue graduellement, penetre d'une maniere douce et insensible dans la partie ä cauteriser.
Par cette rnethode, roperation est longue; olle dure une lieui'e, une heure et demie, deux heures, ct est termince, quand la couenne et le lard sent presque entiereraent fondus, sans elre dechires ni perces, parce qu'alors 1c cautere porteralt a nu sur la peau. Apres la cauterisation, on 6te la couenne, et avec la main on sent dans la region une temperature elevee, par laquelle on pent meme recon-naitre, suivant Dutrosne, si la cauterisation est au degre süffisant. Ce meine auteur ajoute, quo eelte cauterisation produit un leger engorgement sans desorganlsalion, pent etre repetee plusieurs Ibis sur une memo partie sans laisser de traces , el qu'il a gueri ainsi des exostoses et des tumeurs articulaires chez le cheval.
Gelh'' dit avoir obtenu, par son procede, douze a quatorze cas de guerison, dont trois seulement sonl rapporlöspar lui. Dans I'un, il s'aglt d'une jarde au jarret gauche, grosse comrae une noix; la bi^te abaltueet fixce, le poil coupe. Gelle recouvre la tumeurosscuse d'un morccnu de couenne d'environ cinq pouces carrcs, la fixe avec la main et de la ficelle et passe lo caulerc par-dessus pendant une
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KEÜ MICDIAT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7:U
heure; le lendemain, gonflement leger do la parlio; (iiiclques jours apres, chute de l'öpiderme sans chute de polls; (#9632;( six semaines apres, guerison parfaile. l.a seconde observation concerae nne tlt;iiiu'iir osseuse de la grosseur d'une oeuf d'oie, sur l'epine de l'omoplate gau­che; ropcration, falte lt;le inriue, dura deux heures, et la guörison arriva au bout de vingtjours, sans laisser de traces de feu. l.a der-nlere observation de Gelte a trait a unc exostoso non doulourense de la face externe du jarret droit, (jue la meine operation lit disparai-tre, dit-il, en trente jours. Ces fails auraient une grande valeur si on pouvait y avoir foi entiere.
51. Leblanc n'opere pas tout-ä-fait de memo en appliquant la cau­terisation mediate centre I'ophtbalmie chronique. II (^mploie un raor-ceau de peau de cochon degi aissoe a sa face interne, et un cautere d'une forme speciale a ce genre d'operalion. C'esl nne sorte de cau-tfere a roulette (/?(/. ISO) forme d'une piece d'aciercylindrique, bombee legeremenl dans son milieu, et roulant sur un axe tenant entre les deux branches d'une lige divisee qui serf de manche Fig: 186, a 1'inslrumenl. On applique la peau sur la parlie ä M cauteriser, el Ton promene a la surface le cäutere chauffe au rouge cerise, pendant un temps qui varie de trois a cinq minutes; ce qui est loin, comme on voit, du maximum fixe par Gelle. Au reste, on dull (5viler que la peau des paupieres devienne trop chaude; on reconnait la temperature en glissant la main au-dessous de la couenne de lard; et Ton eesse la cauterisation des que la main ne peul plus suppor­ter la chaleur produite.
Malgre ces diverses tentalives, la cauterisation mediate cut peu de succes; eile fut notamment combatlue par M. Renault ', donl les objections, demeureessans röplique, demon-trerent suffisamment Timpossibilite d'introduire avec succes ce mode operatoire dans la pratique cbirurgicale.
Ainsi, M. Renault demande comment on pourrait, de cette maniero, cauteriser une surface de grande etendue, se procurer une assez grande quantity de couenne, la fixer sur les parties, la faire fondre toulc a la foisquot;.' comment on reconnaitra que la cauterisation est süffisante, n'ayant d'autres signes un peu certains que la fusion
i lirn/i'il ile Medecine velerinmre. i82!gt;, i VI, p. i\*.
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T-Mnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Al'PLICATIOlaquo; Dl) FEU.
de la graisse variable avec ia leni'perature ilu caulere, t'epaisseur de la couenne, et In cfaaleur de la peau donl le contact de la main no peut fournir quunc appreciation for! inexacte.
El re no soul In que les moindres inconvenients. 11 y en a de plus graves encore; cesont les accidents qui peuvent survenir, c'est-a-dire la chule complete dc la peau sur toute In surface caulerisee, accident constalö par les praticiens memos qvii ont preconise co pro-c6d6, et que Ton pcul craindre chaque Ibis que Ton donnc nu feu rintciisite süffisante pour produire un cffet curatif notable. Ainsi done, suivant M. Renault : laquo; peu d'observations satisfaisantes en sa faveur; difficult^ dans le plus grant] nombre de ens, el quelquefois impossibility dans 1'application; incertitude extreme relativement a In quantile du caloriqueintroduit;... le veterinaire contraint d'op6-rer en aveugle, expose an danger on de manquer l'effet de In cnu-terisalion, ou doccasionncr la chule (Tune portion dc peau, laquo; lels sont les inconvenients attaches a ce mode oporatoire. 1/experience n'a pas infirmö ces Justes observations, et le feu medial est aujourd'hui banni de la pratique.
S 3. — Feu objectif.
1raquo; Di'flnition. Hisloritalaquo;laquo;p-äEgt;lt;Iraquo;laquo;'!iiioraquo;raquo;s- Le feu objec­tif esl le feu applique ä l'aide de la cauterisation objective, c'esl-ä-dire en faisant agir le ealorique par simple rayonnement, et qui se pratique en approcbant de la partic, sans la toucher, un corps portc ä une haute temperature. On I'appelle encore feu par approche. Cc genre de feu n'est pas nouveau; il etait frequeminent employ/! par les anciens hippiatres, conjointement avec d'autres modes de caute­risation, et on le pratiquait alors en approcbant des parties un for rouge, dos charbonsardents, jusqu'ä eschariflcation de I'dpiderme. Actuellement, on fait souvent usage de la cauterisation objective pour en joindre I'effet a celui du feu en raies ordinaire, en laissant s'öteindro plusieurs cauleres chauffes ä blancä une certaine distance des raies. On obtient toujours, d'ailleurs, ce surcroit dc cauterisa­tion, dans I'application simple du feu on raies, par le rayonnement de ealorique qui se fail sur les faces laterales du cautere.
Independamment de ces circonstances, on a encore employe la cauterisation objective, comme mode particulier d'application du feu. Le premier vclerinairc qui nil rappnrte dos observations positives a
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FED UBJECTIF.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; /oo
col egard obi Gaullet ', qui appelle celte melhode feu par insolation, vu la resseinblancciivee I'effel produit par la concenlration des rayons solaires, et dit en avoir obtenu des succcs dans des cas d'ulceres, d'eaux-aux-jambes, d'ophlhalmie, el comme tnoyen forlifiant a la suite de maladies internes. Puis viennent : M. Leblanc -, qui prcoo-nise ce moyen contre les ophlhalmies chroniques; M. Laux3, qui annonce en avoir retire de grands avantages dans le cas de vieilles boileries de lacuisse; enfin, M. Mercier ' ciui, le premier, donne quelques details sur le manuel de l'operation.
Los indications (juo j)eul remplir le feu objectif sonl a pen pros toules celles qne remplit le feu en general, avec cette parlieularilo qu'il convient surlout dans les casoü il laut exercer une action tres-profonde, attendu qu'il agit sans former d'eschare pouvant, aubout d'un certain temps de cauterisation, s'opposer ä la penetration de nouvelles quantite do calorique; cela pennel den reiterer I'applica-tion äplusieurs reprises, el de faire penotrcr une assez notable pro­portion de calorique dans la profondeur des tissus.
Ce sent ces principes qui oat dirige M. Laux. dans 1'application qu'il a faite du feu objectif contre certaincs claudications chroni­ques , el qui lui out permis d'arriver a un rosullal plus complet que par les autres precedes do cauterisation. 1.es vieilles claudications, en effet, qui out pour causes premieres des distensions, des tirail-lements, des contusions, des efforts articulaires, et qui n'apparais-sent souvent quo longlemps apres quo ces causes ont agi, lors(iiie le mal a ete notablemenl aggrave par la continuile du travail, consis­tent le plus souvent en une inflammation chronique profondc des lissus qui entourent I'articulatiou. Or, ces lissus, de nature ßbreuse, doues de peu de vilalite, sonl difRciletncnt atteints par les agents therapeutiques exterieurs. Mais le feu objectif, qu'on pent renou-veler tons les jours pendant longtemps, doit finir par determiner une inOammation assez profonde pour atteindre les tissus malades de 1'articulation, pour donner un caractere aigu ä leur elal inllanuna-toire chronique, el linalement en determiner la resolution.
Agissant d'apres ce raisonnemeut, qui a quelque valeur, M. Laux
1 Annales de VAgriculture franfaise. \quot; sine, KS13, t. LV, p. 29.
- Traite des Maladies des ijeux. Paris, 1824, p. Uli.
3 Memoires de la Societe veterinaire de Vllimnlt. 1S39, 1laquo; särie, p. 67
iRecueildeMedecinereterinaire. isi3, t. \X , p. ills.
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7;!4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Al'l'LICAilO.N UL H£L.
(ihlini plusieurs gu6risons dans des cas de boiteries ayant leur siege a I'arliculalion coxo-femorale, provenant de causes diverses et duninl depuis mi temps variable. Sur un des sujels, boitnnt depuis dix-huit mois, le feu objeclif, eombine avec ties frictions irrilantes d'eau-de-vie et de savon, el applique tons les deux jours, pendant uno (juinzaine, deti'ini'ma la guerison en deux mois. C'esl d'apres les mfiraes considerations que Gaullet etail parvenu ä retablir un cheval ([ui, ä la suite d'une peripneumonie, conuneneait a amp;tre attaque d'liydropisie de poitrine; ä ciealriser un ulcerede la queue (jui avait resisle pendant longtetnps a la cauterisation ordinaire; ä guerir un animal atteint d'eaux-aux-jambes aux qualre membres, avec Uux abundant el tort engorgement des exlremiles.
En resume, la cauterisation objective est indiquee toules les fois qu'on veut obtenir les effets du feu sans produire d'eschare ; et, de plus, pour arrelcr cerlaines hemorrhagies des muqueuses; pour reduire les chutes du rectum, de la matrice, des bernies; pour raviver des ulceres atoniques; pour combattre cerlaines indamma-tions chroniques des muqueuses, de la conjouctive, de la piluilaire, du vagin, etc.
8deg; Mode opöratoirc. Effets cons^cutlfs. — Pour Tap-plication du feu objectif, le point essentiel u considorer , c'esl quo I'operation doit se faire sans determiner la destruction, ni partielle ni totale, des lissus, e'est-ä-dire sans foi'iuation d'eschare. Elle doit, pour elre anssi parfaile que possible, aller jusqu'ä la liniite oü la disor­ganisation commence. C'esl la condition meme du feu objectif. Mais ä cause de cela , pour remplir son but, ce feu doit elre renouvele plusieurs fois; une seule application, dans ces conditions, nc produirait qu'un faible resultal; el si Ton voulait lui donner une intensite assez grande en une fois, pour obtenir reifet voulu, il dcterminerail, sans profit, ä la surface de la peau, des desordres jilus grands que le feu ordinaire. 11 taut done I'appliquer faiblement, mais y revenir ii differenles reprises , lous les jours, tous les deux jours, pendant un temps plus ou moins long, dix, quinze, vingl jours, el sans jamais alterer la peau. 11 faul compenser, par le temps euiploye, l'avantage de ne pas avoir de cicatrice.
Pour appliquer le feu objeclif d'apres ces principes, M. Mercier conseille de sc scrvir d'un cautere nummulaire d'une largeur pro-porlionnee h l'elenilue de la region malade, depuis 2 jusqu'a 5 ou 6 centimelres de diamelre. Dans des experiences que nous avons
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FEI OUJLCIIf.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; loquot;i
failes pour examiner les effels du fea objeelif, nous avons employ^ des cauteres elliptiques de 9 a 10 cenlimelres dans Ic plus grand nxc, öl de G ä 7 dans lo petit, et de 7 ii 8 millimelres d'epaisseur. Cos dimensions conviennent pour appliquer le feu sur une surface tres-elendue et ii peau epaissc. Oti prepare ces cauteres en mainte-nanl depolie leur face infericure ou caulerisante , afiu de produire un plus fort rayonnement de calorique. üsdoivent etre, autant que possible, cbauffes au cbarbon de beis. On les emploie d'abord ä la lempurature rouge-brun; puis, peu a pen, on les porte au rouge-cerise. Un ne les cbauffe jamais a blanc, car on delerminerait ainsi la brülure prompte de toute l'epaisseur du derme, et la chute com­plete de la peau au bout de quelques jours.
Avant de commencer l'operalion, il Importe de couper les poils qui s'opposeraient a Faction du calorique rayonnant. ün fait ensuite coucher l'animal et on explore exaetement la region ä cauteriser; onpalpe, on plisse la peau, pour s'assurer de son epaisseur, de sa mollesse, de son adherence aux parties sous-jacenles, precaution indispensable pour pouvoir reconnattre plus tard la niarche de l'operalion.
Cela fait, on approche le cautere de la surface tegutnenlaire , a une distance d'autant plus grande lt;|ue le cautere est plus large ct plus chaud. M. Mercier, employant des cauteres de 2 centimetres de diamelre, dit (juo celte distance ne peut pas etre moins de i milli­metres ; en employant do plus grands cauteres , nous avons dii, pour ne pas transformer I'epiderme en eschare, teuir I'instrument chaud ä i el meine a 5 centimetres de distance. On prendra encore pour guide I'aclion produite sur les polls restant sur la peau; ces polls, quand la cauterisation est au degre voulu, dolvent seulemenl roussir; s'lls se carbonisent, s'ils fument, le cautere est Irop rappro-che ou trop chaud, ce qui revient au meme. Le cautere, place a la distance süffisante, est mis en mouvement avec plus ou moins de rapidlle, suivant la temperature, afin que la chaleur se repande dune maniere uniforme. Pour limiter la surface sur laquelle on voudralt faire agir le calorique, on pourrait raeltre en usage une lame d'une matiere peu conduclrlce, une feuille dc carton, par exemple, portant tine ouverture de la grandeur de la surface a cauteriser, et qui serail raise sur la partie malade avant 1'approche du cautere.
La duree de l'opöration est suhordonnee a l'epaisseur, h la
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Todnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION Dl FEU.
vilalite de la peau, lt;iu volume du cautere. Un petit cautere de si ;i 4 centimetres do diametre, qui se refroidit vile, qu'on fait mou-voir avec rapidite, qu'on laisse s'öteindre pendant deux ou trois minutes ou davantage, peut, sans danger, h la distance de 5 a (i millimetres, 6lre applique de suite jusiju'a trois et quatre fois, en laissant un Intervalle egal, el plutöt plus que moins, entre chaque application. Au contraire, un cautere de 7 h 8 centimetres de dia­metre , charge par consequent d'une plus grande quantity de calori-lt;liie, pent, ä la distance de 3 centimetres, etant applique le inline nombre de fois, de la meine maniere, e'est-a-dire en le faisanl niou-voir, determiner la chute de l'epiderme el le decollement m6me de tonte la peau. Pour preserver celle-ci, il faut au moins tenir le cau­tere a 3 centimetres. Entre ces resullats extremes, il y a une infinite de nuances intermediaires (ju'll est impossible de fixer, et ((ue le pra-ticien appreciera sur les donuees qui precedent. Danstous les cas, les effets seronl d'autant plus sürs (ju'en aura mis plus de temps pour pratiquer I'operation.
Pour s'anetcr avant qu'il y alt desorganisatioudu derme, on pen! se guidersur les signes suivants, qui marquent le terme de I'opera­tion: 1deg; Fepiderme so detache facilcment avec 1'ongle , ou est sou-!eve par des phlyctenes de la grosseur d'une tete d'epingle; 2deg; la sur­face caulerisec est humide au toucher, el a sa surface suinlent des gouttessereuses; 3deg; la peau, paipee de nouveau, offre plus d'epais-seur, de densito el d'adhörence aux tissus sous-jacents.
Apres la cauterisation, le suintementsereux continued augmente pendant une demi-heure, une heure meine. Du deuxieme au Iroi-siemejour, 1'engorgement Inflammatoire se declare avec ses symplö-mes ordinairos. La surface caulerisee se couvre de pellicules ou de croöles formees par la serositö dessechee, et qui tombent bientot; enfin, apri'S trois semaines, un inois, la resolution est complete, sans aulre precaution que les soins de proprete el les soins gene-raux recommandes a la suite du feu ordinaire1.
Quand le feu est trop intense, c'est-ä-dire quand on laisse seule-ment s'eteindre Irois ou quatre cauleres de grandes dimensions a 3 centimetres de la peau, il se produil d'abord une secretion sdreuse tres-abondanle; puis, au bout de vingt-quatre heures, apparalt Fengorgemenl inflammatoire, qui, promptement, devient conside­rable, chaud et douloureux. Du cinquienic au si.xieme jour, la peau noircil, se dessechc, se souleve par larges lambeaux el tombe en
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FEU SOÜS-CUTANß.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'-U
laissjinl au-dessous une |)lai(x;i izru.s Ijuurijeuii.s c]ui so cicalrise avec une extröme lenteur.
Lc feu objectif, bien applique, determine une röpartition du calo-rique plus uniforme el plus egale quo le feu ordinaire, perrael tic conserver inlegraiemenl la peau, qui revient ä sou ölal normal dJ's quo I'etal inQammatoirc cause par lachaleura cesse; etilnelaissepas apres lui de Iran's, les |)(gt;ils dont les bulbes n'ont pas cte allerös repoussanlapres loperation commc avant.
M. Leblanc, pour appiiquer la cauterisation objective sur I'ceil, dans le cas d'ophlhalmie cbronique , cmploie uu cautere creux en forme de cuüler et uu pen plus grand ijih' I'a'il, afin que toutes les parties soienl chauffees en mörne temps el avec la meine inleusite. II mesure la chalcur avec la main appliquee prealablemenl sur Toeil malade pour determiner, d'apres la sensation de cfhaleur produile, la distance convenable ilu cautere.
Pour le ineuii- cas, M. Leblanc conseille uu autre mode de caute­risation objective : c'esl Vinsolalion, pratiquöe avec un verre bicon-vexe pour concentrer les rayons solaircs sur le point malade, (ie procede, uu pen long, causant une douleur insupportable, ful autrefois conseille par quelques medecins; il est aujourd'hui aban-donne ä cause de son pen d'efiicacile.
, 4. — Feu bous-cutane.
iquot; Dennition. Ilistorifiuc. B!t:Silt;'isJii4raquo;;is. — Le feu
sous-cutane, appele encore generalement/cm Nanzio, du nom de celui qui, recemment, I'introduisil dans la Chirurgie velennaire, est un mode parliculier d'appliquer le feu . consistanl a porter le cau­tere sur le tissu cellulaire et les muscles sous-cutan6s mis a decouvert par une incision faile a la peau. Gelte methode doit etre distinguöe de la cauterisation par pointes penetrantes qui Interesse le derme en meme temps que les organes sous-jacents, et quo Ton met en usage, d'ailleurs, dons des circonstances toutes differentes.
La premiere mention du feu sous-culane, parmi les veterinaires modernes au moins, se trouve dans un memoire adrcsse par M. de Nanzio, directeur de l'Ecole velerinaire de Naples, ii 1'Academic royale de Medecine de Paris, sous le litre de Nouveau procede pour guerir quelquesclaudicationsducheval.Ce travail l'ut remis, dans la seance du 26 octobrequot;1836, äune commission composce de .MM. Boulej jeune inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -.7
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7^8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPLICATION DU FEU.
el Dupuy; M. Bouley jeune pr^senta son rapport au inois dc mars suivnnl et le lul ä l'Acadöiuie le 7 novembre 1837. Le rapport el 1p im'rnoirc furent publics dans le Bulletin des soanees de l'Academie. Lo rapport recut ailleurs unc nouvelle publication ', de mSme que le memoii-c original2. Dans ce premier travail, M. de Nanzio preconise particulierement son procodo pour remedier aux lesions do I'articulation coxo-femorale venantde chutes, d'efforts, do dou-leurs rhumalismales, ayant reconnu l'insuffisance des traitemenls tels quo charges, vösicatoires, selon, feu superficial, qu'on oppose habi-tuellement aux claudications dc cello nature, et, do plus, il le pre-sentecomme nouveau. Mais M. Bouley, dans son rapport a l'Academic, fail observer fpie I'idee premiere de cetle cauterisation apparlient ;i Bourgelat qui I'a consignee dans 1c Dictionnaire encyclopedique de Diderot. On pourrail remonter plus haul, car I'idee se trouve dejä dans Ruini3. Sculement Ruini, ainsi quo Bourgelat, n'avaient pour but que de menager les bulbes des polls et de rendre ainsi les traces du feu moinsapparentes, ct ilsne songcaient pas ä faire do cello maniere de donner le feu un tnoyen curatif special des boiteries anciennes. Cost done a M. de .Nanzio que revicnt en definitive I'lioiincur dc cette application du precede.
Quelqoc temps apres la lecture do ce rapport, un veteriuairc de Narbonne, M. Viramond, adressa ä l'Academie de Medecine, sur le memc sujet, un nouveau memoire ', qui ful aussi remis ä une commission, eomposee de MM. Bouley jeune et Barthölemy aine, et qui presenta son rapport 1c 28 mai 1839. Dans ce memoire, I'auteur blame tres-vivement M. dc Nanzio de s'attribuer la priority d'un ])roce(le fjiiil pratique, lui, depuis 1801. Mais M. Viramond, ajou-lant qu'il n'avail jamais public sa methodo, son reproche, comme sa reclamation d'anteriorite, n'ont aucun fondement. Au rcste, At. Viramond dit ensuitc quo ce procedc n'apparlienl ni a lui ni a M. de Nanzio, mais ä Sollcysel et ä Garsault qui I'employaient, (i le premier, on 1619: le second, en IG()3 :'', raquo; el qu'il n'a et6
1 Remeilile Mi-ilecine veteriniiire. ixn7,t. XIV, p. 552.
- Mihu. de laSociete viler, iln Calvadosei de In Manche, 18117 , t. HI, p. HIquot;.
3 Anatomic- iln rhcrnl; sen innlmlies et ses remedes. Bologne, 1598, liv. VI, eh. .IG.
1 Ce Mnnoiro parut plus tard dans 1c Journal des velerinaires ilu Midi. 18-10 , t 111 , p. 16.
j Nous iynorons a (]iielle source M. Viramond a puisc cos dales, la pivmiorc (Million dp Sollcysel n'ayant parnqu'en Kiill, ol la premiere de Garsault en 17 il.
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I KL SOL'S-CUTAXE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;739
conduit a en faire usage Iui-m6me que d'aprcs le conseil quo don-nent cos auteurs, dans lescaa de claudications anciennesde I'epaule on de la hanche, do tneltre le feu autour do ['articulation enperpant le mir aver k amtcre. Or, colic methode ', qui remonte d'ailieurs bleu au-dola do Sollcx sol, puisqu'elie dtail connue deja des hippiatres grecs el latins, n'a pas de rapporl avec le procede Nanzio qui pre-cisement so pratique en menageanl lecuir; aussi son existence n'en-leve-t-elle rien aux droits de priorite quo peul avoir rhonorable voto-rinaire de Naples sur cette innovation chirurgieale, adoptöe depuispar beaucoup de veterinaires, dont plusieurs, tels que MM. Rousseau2, Carriere 3 et Hoy 4, onl iuoiho puhlio dos observations sur les oflbts avantageux qu'ils en avaient obtcnus.
Quant a sos indications, le feu Nanzio peul convenir pour toutes les claudications anciennes dues ä dos lesions d'articulations, .Mais, comtne 11 Interesse les lissus ä une certaine profondeur, il doit etre reserve pom- colics qui sent recouvertes d'une certaine opaissour do muscles; e'est pourquoi on ne la applique encore qn'aux articula­tions dc I'epaule el de la cuisse, et seulement quand cos rögions olaionl le siege de boitcries anciennes et ayanl resiste aux moyens ordinaires de traitement, dans les mömes cas, par consequent, oü I'on a vu, plus haut, indiquöTemploi du feu objeclif.
'Zn liaiiucl operatoire. Soins i^onsecutlfs. — Le ma-nuel opöratoiro du feu sous-cutane no präsente aucune difficult^; il reclame seulement ([uolqucs precautions corapl^raenlaires que nous no pouvons mieux faire connattre qu'en Iranscrivant les descriptions donnees par les autonrs quo nous avons cites, et qui out chaeuii itnprime ä la methode generale quclques modifications particulieres.
'1. Procede Nanzio. — laquo; Mon procede, dit M. de -Nanzio, consiste ä faire une incision do haut on has a la penu qui couvre I'articula-tion; ol pour cola, il faut d'abord bien s'assurer do la situation de l'articulation coxo-femorale, pour ne pas blessor le trocliantor, ainsi quecela arrive souvenl aux homines sans connaissances anatomi-ques, ot pourolnhlir le point sur lequelon doit praliquer I'incision. On fera faire a 1'aniraal uu leger mouvement on avant, puis uu autre
1 Kn voir la description dans Solleysel , liv. 1, chap. 55 ct 161.
-' Metnoiresdela Societe velerinairedeI'llernult, 1839, !'#9632;• serie, p. 6U.
^ Journal des veterinaires iluMUli. IS 17. I X , p. 217.
' Journal dc Medeeine nleriimire, tie Lvon I8i7, t. Ill, p. 181).
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I
740nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION UU FEI.
en arricre, ayanl soiD de tcnir la main sur I'arliculalion, au-dessus et en avant du Irochanter; et, apres avoir trouvö le point de I'ar­liculalion, on fait Lino marque en coupant lo poll avec les ciseaux. Ensuile, on fixe convenablement I'animal; on incise la pciu du haut i'n has, ainsi que nuns venons de le dire; on la söpare du lissu cellulaire en la diss^quant, et Toti enveloppe les lainboaux dans des morceaux delinge trempes dansdel'eau. On prend ensuitedeux crochets, clon ecarte los lainboaux; et avec un cautere ii bouton emousse, sansötre trop rouyo, on applique trois ou quatre boutons sur I'articulation, ayanl la precaution de mettre de temps en temps le iloigt dans le fond de la plaie, pour senlir jusqu'a (iiiello profon-donr on est arrive, afin de no pas ouvrir I'articulation, ainsi quo cola a lieu entro los mains do quelques Operateurs inoxporimentes.
raquo; On öle les crochets el les lingos qui onlsorvi agarantir les lain­boaux; on panse ensuile la plaie on la rembourranl d'amp;oupe, ensuitc d'onguent d'althia, ou bien Ton n'applique aucun remede. On aura soin do tenir I'animal dobout, do I'empfecher do so mordre ol do so frotter. On pause la plaie consocutivement paries moyens ordinaires; el apres dix, quinze ou vinyl joursau plus, la cicatrice no laisse au-cuno trace, et I'animal gueritparfaitement. J'ai röpotö deux fois celte operation sur le nic'mo cbeval ol dans le monio endroit, ä lngt;is ans d'iatervalle, el loujours avec succes; elle a reussi sur des chevaux qui boitaient depuis un an et plus. Quelquefois, apres avoir fail l'opöration, on a I'liabilude do mettre ä la partie suporioure de la blessure, uno espece do selon avec une plume do dinde, quo Ton fail arriver jusqu'a la partie superieure de la hanche, on dilatant le lissu cellulaire et en mctlant la plume avec le luyau en dehors, sur lequel on fait uno trace pour passer un cordon, qui fail roster la plume en place, on raltachaut ä un aulre cordon quo Ton fixe sur la croupe avec do la poix. Co selon n'est pas necessaire; mais toutes les fois que Ton desire irriter ou faire suppurer la partie, on peut I'appliquer en mellant sur la barbo do la plume un peu d'onguent vosicaloire. Comrae cello methode d'appliquer lefcu ne laisse aucune trace do cicatrice, je i'ai appoloo cauterisation couverte ou caclieo, on sous-culanöe, on Italien : fuuco covcrlo, mascolo, osallo culnnco.
raquo; On pent aussi appliquer cc procedo aux elaudications do I'nrli-culalion soapulo-humorale, ol dans d'aulres parties , commi; on I'a doja fail dans cos derniors temps. raquo;
A 1'exemple do M. Bouley jeune, rapporteur do l'Academie de
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FEU SOLS-CI TAJflS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;741
M^decine, nous ferons remarquer (juu c'esl bien a lorl que M. de Nanzio redoule la blessure de I'articalation coxo-femorale, qui est trop profomleinent siluee pour 6tre alleinle, soil par riiistrumcnl tranchant, soil par 1c cautere. Quant ä l'etnploi do la plume en seton, pour produire uiio irritation supplementaire ä faction du feu , c'est uue reminiscence de la vieille hippiatrique que nous ne sau-rions approuver.
2. Procede Viramond. — M. Viramondqui, outre la question dc priorild, reproche encore ä M. de Nanzio de n'avoir pas decril son procede avec assez de details, d'avoirainsi nögligede faireconnatlre — l'elendue de l'incision, — la disposition des pointes do feu, — leur direction, leur espacemenl et leur profondeur, — lacunes qui u'onl pas, dil M. Houley jcune, I'importance qu'on veut leurdonner, M. Viramond, disons-nous, decril comme il suit sa methode opera-tuire:
a Apres avoir attache I'animal ä un annoau fixö dans le mur, les morailles appliquöes, le membre non malade releve convenableinent, nous pratiquons une incision perpendiculaire sin- le milieu de 1'arti-culation de la hanche ou de Tepaulc, dc trois pouces el demi de long environ ( 10 centimetres), avec le sein en incisanl dene pas allaquer les tissus articulaires. Cola etanl, nous separons par la dis­section la peau des tissns sous-cutanes, el puis nous faisons ecarter leslevres de la plaie, ä pen pros vers son centre, au moyen de deux crignes, 1'une dirigee en avant par la main droite d'un aide intel­ligent, el 1'autre en arricre par sa main yauchc, disposition qui donne a la plaie une forme presque ovale. Cela fail, nous appliquons sur 1'articulation souffrante quatre ou cinq boutons de feu en rond, savoir: un sur le point le plus central, et les Irois ou quatre autres disposes avec symetrie autour du premier. Le cautere dont on doit se servir est un cautere olivaire avec la pointe emoussee et arron-die; on le chauffera jusqu'au rouge-cerise pale. La profondeur do la hrüluro devra ctre d'environ une ligno ou une ligne et un quart, et son fond, apres la cauterisation, prcsentera une teinteaux Irois quarts brune. laquo;
La plaic est panseo ensuite comme une plaie ordinaire; on atta­che court I'animal ä l'ocurie, on le surveiile, on modifie son regime suivanl I'elat general, etc.
M. Viramond, comme on voil, fait, de mfime que M. tie Nanzio, uue incision verlicale au nivcau de l'articulalion, mais son proeöde
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quot;4'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;M'l'LIC.Vlltl.N III FEU.
differe de celui du direcleur de l'ecole tie Naples par la disposilion des pointes de feu (|iiquot;il a'applique ])a.s en seiie lineaire, mais en cer-cleaulour ilc I'arliculation.
3. Procale Hey. — Le precede suivi par M. Rey differe des prece­dents par la direclion de l'incision. Voici, d'ailleurs , sa propre des­cription.
laquo; On fixe le cheval debout ou concha; nous preferons I'dtendre sur un lit de paille, cette position donnant plus de facilile a Fopera-teur. On fail u la peau, au niveau du trochanter, s'il s'ai;it de I'ar­liculation coxo-femorale, cntre les deux parties qui composenl la luherosile du trochiter, s'il s'agil derarticulalionscapulo-lmmerale, une incision de 10 a 15 centimetres de longueur, ensuimntla direc­tion des polls. L'incision doit 6tre moins elendue, quand il s'agil de reraedierä une boiterie qui u'esl pas trop ancienne. raquo;
La peau separöe par la dissection, el les levres de la plaie ^car-lees par un aidcau moyende ileu.x erigncs, laquo; on applique, continue M. Hey, avec un cautere olivaire, dans I'apon^vrose sous-cutanee, trois a six houlons de feu, disposes en ligne droite, ä la profon-deur de i centimetres. 11 faul revenir cinq a six fois dans chaque Iron fait par le cautere, et 1'operation esl terminee. raquo;
M. Rey, ainsi qu'on le reraarquera, applique le feu plus profoa-dement et avec plus d'intensile que MM. Nanzio el Viramond; et les indications qu'il donne sur ce point completent la description du manuel operatoire donnee par ses predecesseurs. II dil de plus que pour I'epaule, on brölera plus legerement, afin de ne pas trop attaquer les muscles qui recouvrentle cöle externe de l'huraerus.
Dans une note, ci-dessus menlionnee, oü M. Rousseau rapporte, en faveur de ce precede operatoire, liuit observations de boiteries plus ou moins anciennes, gueries completement dans un intervalle de quinze jours a un mois, il y a cinq cas de boiteries d'epaule; et l'auteur nous apprendque, pour cette boiterie, il pratique l'incision a trois travers de doigl en dessous el en avant de rarliculalion, dans löpaisseur des muscles humöro-sterno-mastoidien et coraco-radial; il faul s'assurer, ajoute-t-il, avant d'abaltre I'animal, dc la position de la veine cephalique, #9632;fin de l'eviter, el marquer la place de l'in­cision avec des ciscauj.
L'opöralion achevee., il n'\ a plus ä s'occuper (|ue de la gueri-snn de la plaie. A re sujet, lt;•! sur les suites ordinaires de I'opera-lion, M. Rev donnc les details suivants, interessants ä connaitre.
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IKl SOUS-CÜTANE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;4-:'i
n l.'animul etanl relevc, dit-il, un peu de saug s'ecoule de la plaie; on se borae ü remplir sa surface avec de l'etoupe hacbee. Pendant les jours suivants, la parlie caulerisde s'engorge, U'.s bords de la peau s'öcartent, des bourgeons charnus se d^veloppenl el produisent une abondante suppuration. Le pansement doit consister en des soins de proprete, quelques lotions avec l'eau vineuse et des applications d'etoupes. Apresla chute des eschares, la cicatrisation inarche activement, la plaie se retrecit et finit par no representcr qu'une simple couture lineaire. On aura soin de surveiller le cheval et de le fixer convenablement pour cju'll ne puisse se frolter oontre les corps qui sont a sa portee. Un repos complet doil etre exigö jus-qu'ä la guerison de la brülure. Cette operation pent 6tre r6p6t6e plu-sieurs foissur les nieiues articulations, a certains intervalles, quand eile n'a pas ele süffisante, ou quand la claüdication revient apres avoir disparu pendant quelque temps.
n__ Quand on observe pour la premiere fois les suites de cette
cauterisation, Ion est presque effraye par l'aspect repoussant de la plaie, qui s'dlargit et suppure beaucoup; on se demande si Ton n'aura pas une cicatrice trop defectueuse; puis, ä mesure quo la guerison s'opere, la division des lissus devient de inoins en moins apparente.
raquo;.... Si Ton a soin de faire l'incision de la peau dans le sons de la direction des poils et de ne pas toucher ses bords aveclecautere, il ne reste qu'une cicatrice lineaire, ä peine apercevable, quelquefois invisible, be cheval, opere de la sorte et gueri, pent 6tre vendu avec plus d'avantage quo s'il portait les traces ordinaires du feu; la cicatrice est Imp longue pour elrc attribute a un seton ä rouelle; on est loin de la regarder conime le resultal du caulere, le precede qui I'a causee n'ctant pas encore rendu vulgaire. Plusieurs aniraaux opdres ä I'Ecole out ete conduits sur les marches, sans qu'on ail reconnu qu'ils avaient ete soumis ii l'application du feu. laquo;
M. Key dit encore qu'il a en I'idee d'essayer cette cauterisation sur les lombes, clans le cas do faiblesse musculaire des reins; mais que, dans cette region , eile a l'inconvenient de donner des plaies horizon-tales, desquelles le pus ne s'econle pas facilement et dont la cicatri­sation est plus lente.
it0 Accidents. Inconv^nients. A vantages. — Les acci­dents qu'on pent redouterala suite de ^application dc cette melhodc sonl les complications ordinaires de foules les plaies d'une certaine
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/ -fnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^PI'LICATIOM Hi FE( .
gravite. M. Olivier, de äaint-Muxituiu, en eile un exemple remar-qunble '; il s'.i^il d'une jument qui, ii la suite ik' 1'operalion prali-quee ä la cuisse, ful prise, cinq ou six jours apres, de symptönacs tres-graves ; fievrc genei'ale, gangrine de In plaie, resorption puru-lente, etc, maisqui, pourlant, linil par guerir. I.cs ahecs sou* \cs aponevroses qui enveloppenl les muscles de ccs regions, los dicolle-menls el autres dclabrcmonts de ce genre pcuvenl encore aggraver la plaie; on les previent par des soins convenables apportes a I'ope-ration el aus pnnsements consecutifs, et on les combat, quandilsse sont dcveloppes, par le trailemonl habituellcment en usage contre ces sortes d'affections.
!! n'y a pas n redouter l'oMüer/Mre de l'articulation, donl parlc M. de Xanzio. Elle est impossible quand on prend toutes les precau­tions voulues; et d'ailleurs, si on touchail I'os avee le cautere, raquo;m n'anrail guere a craindre qu'une necrose partielle.
in reprochc phis grave qu'on a fail ii ce nouvcau mode de cautö-risalion, c'esl dc n'avoir pas rcpondu aux espcranccs qu'il avail fail naltre. Ainsi , M. Prudhomme, a la suite de l'observalion de Xt. Olivier, (lit [)ositivement que la nouvelle mcthode, ayant eie I'objel ile nombreux essais a I'Ecolo d'Alfort, n'avait jias donnö los resultats qu'on en attendait; cju'cIIc avail öte impuissanle dans beaucoup de eas, et que les succes obtenus pouvaionl rtre attribucs au repos prolongö dans lequel on avait maintonu les animaux.
Pour juger si ees reproches son! bien fondes, il faudrait connattre les fails non suivis de succös donl M. Prudhomme veut parier, c-f savoir surtout si la cauterisation a bien ele appliquee sur des lesions ile 1 öpaulo ou ile la cuisse. On sail comhien il esl facile de se tromper a eel ögard, el combien on esl souvcntporle ci attribuer ä des affec­tions de ces articulations la cause de certaines boitcries, dontle siege esl inconnu, el qu'avec autant de raison on pourrait parfaitement supposor el re ailleurs; or, s'il en et ainsi, il esl aumoins prudent de no jias se prononcer Irop vito, apres des insucces qui ne sont pcul-etredusf]i!a ties erreursile diagnostic,et de lenircompte seulemcnl des ras oil il ne resle aueiin iluiite sur le siege du mal. .Mais quand un n'esl pas sur du siege de la boiterie, dil M. Prudhomme, a quoi serl la mcthode'? laquo;leite objection esl sans valour, ear quel est done le mode i!e trailemonl auquel on ne puisso fairc cetle objection?
Recuril fie Mfikcine relerinmrr. 1814 , i XXI, p. 690
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FEU INCENDIAIRE
74;-
Imi rosuine, le feu sous-cutanö de M. de Nanzio, sans 6lre mi specifique assur^ contra les boiteries de I'epaule el de la cuisse, esl mi mode energique de cauterisation, propre a determiner dans cos articulations une excitation assez vivo pour enlralner la resolution des affections chroniques donl eilt's peuvent 6tre le siöge, et (jiii possede sur les aulres moyens thdrapeutiques, employes dans les meines circonstances, I'avantage d'etre phis actif et de laisser des traces moins apparentes. C'est en l'appreciant ainsi, et en sacbant I'appliquer ii propos, que !es velcrinaires pourront avec profit utili-ser un mode operatoire dont I'experience a souvent confirm^ les a vantages.
5 .'i. Feu inceadiaire.
Sous ec nom, M. Pretot, veterinaire, dusigue ' un mode parli-culier de cauterisation, consistanl dans la combustion de 1'esscnce de lei'i'lieiitiiine a la surface de la peau, et propre ii remplaccr, dons cerlaines circonstances, le feu par le caulere actuel ordinaire. Un incident Imprevu !ii nattre l'idce de cetle especc de cauterisation. In cheval, affectc d'engorgomentsfroids aux exlremitesposterieures, ayanl etc frictionne avec de l'cssence de terebenthine, on approcha une pello chaude pour donner plus d'action a la friction; mais cet instrument, ayanl ele porte trop pres du meinbre, enllamma l'cs­sence, et aussilol le cheval ful couvert de feu; on reteignil aver un scan d'eau, et, centre la craintequ'on avail, la peau ne tomba pas en eschares; le poil sen! etail brule, et, pen de jours apres, le ehe-' val avail lesjambes parfaitcmenl saines.
Uneautre fois, le meme veterinaire, traitant un animal atleinl d'une pleuropneutnonie aigue lt;nii. apres avoir resisto a Ions les trai-lemcnls, pronail un caractere des pins alarmants, eul fidee de faire une friction d'essence sous la poitrine el d'\ motlre le feu. Ayanl donne a la flamme le temps do produire une vive douleur, il Fetei-unK avec une couverture de laine, apptiqua ensuite une forte cou-che d'onguent vösicatoire qui produisil un engorgement tres-chaud en quelques heures, el la guiJrison s'ensuivit.
M. Pretot ajoute avoir encore employece moyen avec succes cen­tre les coliques aiguös, arriv^es a leur dernier degrö, quand on
i Jouriwl rtes Hma*. I^i1 .1 XXVIII, p. It:
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74Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION DU l-'KI .
dösespere de la guerison; pour cela , il frictionne d'abord avec I'es­sence la colonne dorso-lombaire, y met ie feu et l'ötouffe iivce des couvertures quand, par ses ruades, ses plaiates, son agitation, l'animal manifeste le retour de la sensibility.
Pen de temps apres lt;|uo M. Pretot eut fail connaitreles fails qui precedent, un autre vetamp;nnaire, M. Oger, vint affirmer ä son tour' reffieacite de la cauterisation incendiaire dans les cas les plus izra-ves, ayanl lui-nu'mo obtenudece moyen, dit-il, des resultals heu-reux au-delä de tout espoir. Malheureusement, M. Oger ne cite aueun fait qui puisse eclairer les praticiens sur l'etendue des appli­cations que cetle melhode pent recevoir. II observe seulement, avec raison, (jiül faul vciller a ce qu'il ne resle pas de paille ou d'aulre corps eoinbustil)lu aulour de ranimal lorsqu'on enllaniine l'essence, et tenir compte de la sensibilite de la peaudu sujet.
Tels sont les sculs documcnls que possedent les annales de la science sur la cauterisation incendiaire. On voit que, par ia nature des cas dans lesquels celte melhode est employee, elletient k^ milieu entre le moxa et le feu ordinaire, et appartient alternativement ä Tune et ä l'autre de ces deux operations. C'esl un moyen en meine temps derivalif commo les moxas et les autros exutoires, tonique et fortifiant cotnme le feu, et duqucl, dans tous les cas, on pout obte-nirdes effets energiques et d'une extreme promptitude; il pent done devenir a l'occasion une ressource tres-precieuse, surtoul dans un cas desespere, et quand on veut agir vivement sur une grande surface.
Pour appliquer celte sorte de feu sans danger, il faul user des plus grandes precautions. Si Ton mel une trop grande quantity d'es-sence, si la combustion dure seulement quelques instants, on deter­mine, comme nous l'avons constate par experience, une mortifica­tion et une chute completes de la peau sur la surface cauteriseo, et il reste une plaie bourgeonneuse equivalente a un des derniers degres de la hrulure, el tres-dillicile ensnite ä guörir. Onevile ce grave dan­ger en laissant a la surface de la peau une certaine longueur de poil, taille en une coucho uniforme sur la surface entiere; en ne versant (jue tres-peu d'essence: quelques grammes pour une ctendue de 2 ä #9632;\ decimetres carres, et en arrelant la combustion au bout de quatrc a cinq secondes. On prepare a l'avance une couverlure de laine
* Journal iles Hmiif. Ilaquo;il, I XXXI n 2-21.
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mow.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;747
epaisse; et quaad ou a mis lo feu, sil ne s'eteint [)ns spontauement apres qu'on a coinpto jusqu'ä cinq ou u six , on I'^touffe imni^diale-inenl avec la couvcrture. On doil se bonier, en effet, ii une irrita­tion vive et prompte de la surface cutande; oiler au-dela, ee serait courir un grand danger sons aueun preßt. Mais en restant dons les limites voulues, il esl probable qu'on pourra uliliser avanlageuse-ment ce precede ionics les fois qu'il s'agira de produire, dons un eos desespere, une revulsion rapide el enerdque, ou bien de combattre une phlegmasie profonde, une grande douleur, etc.
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1deg; Definition. Ilisllaquo;gt;rii|laquo;8t'. — On designe son.- le nom dc mo.vn un mode particulier d'application du feu resultant de la com­bustion, o la surface de la pcau, d'un corps poreux et combusti­ble. Cello inelliode, en usage depuis fort longtemps ehe/, la pluparl des peuples orientaux, fnl inlroduite en Europe, il y a environ deux siecles, par les Porlugais qui l'importerenl de la Chine et du Jopoa. Le nomdemoxflj suivant Percy, vient nieme du portugais mctchia on motzchia (nieehe), el lui fut donne parcc que les pre­miers Europeens qui mirent en pratique cette cauterisation se ser-virent, o I'exemple des Portugais, imitanl eux-mfimes les (Illinois el les Japonais, de peliles meches disposöes comme des cordes ou des cigares. Ce genre de cauterisation esl d'ailleurs mis en pratique chez beaucoup d'autres peuples encore, el cela depuis les temps les plus recnlcs; chez plusieurs, tels que les Indiens, les Perses, les peuples du Mogol, lesEgyptiens, e'est m^me la forme primitive et presque unique de l'application du feu; ehe/, d'autres, il a ete nussi cmployö, mais d'une maniere moins exclusive, par exemple, chez les Arabes, les peuples de l'Afrique, les Laponais, et möme autrefois chez les Eurofiecns, suivant le lömoignage d'Hippocrate.
Toutefois, ce mode de cauterisation ne fut adopts, en Europe, comme precede special, qu'apres (jue les Portugais l'eurcnl importö du Japon, et il acquit d'abord une certaine vogue par lesmervcilles qu'en raconterent quelques voyageurs (Ten-Rhyne ', Kicmpfer2) au commencement du dlx-septieme siecle. En France, malgrecela, on
i Hans Hi niuuN - Histoire ile In rhirunjie. I'aiis, I'Tl-So . i, |. p. Ks ,'i cniv. J Ainienilalum pjolicannn. I.a Hayf, 1T1-J. in-lquot; (um-. 111. p. öS'.t.
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APPLICATION HL FKl .
larda iissi'z longtemps ii faire usage dos moxas. (Test ii Pouteau, ccli;-bre Chirurgien de Lyon i.lTäö-ITTö), qu'oo en doit rinlroduction dans notre paj's; il en proclama les avantages apres des essais falls sur lui-tnöme, et contribua ainsi beaueoup a en propager l'emploi '.
[.es moxas ne sent pas partout appliques de la iiieine maniere. Les (Illinois et les Japonais se servent d'une espece de (luvet, oblenu en broyant dans un mortier les feullles dessechees de plusleurs espeees d'armoises, surtout de l'artemisia latifolia, et qu'on tord comme uueeordeen le roulant entre les doigts en forme de cones ou de petiles boulettes. La mauere ainsi preparee est appliquäe sur la peau, on met le feu au sommet et on laisse brüler jusqu'ä ce que lout soil consume. Ou produil de la sorte une lögere brulure qu'on repete plusleurs fois, sil est besoin, et les plaies qui en resultenl sont pansecs avec des feuilles de plantain ou abandonnees aux soins de la nature. C.r precede, sauf la substance employee, est ä peu |)res cclul que Ton s\iil dans les autres pays oü Ton pratique cette cauterisation.
Ainsi Hippocrale recommandait de se servir de lin cuil ou d'une espece de tissu do lin prepare par une lessive, ei qu'on faisait brü­ler par llabellation, c'est-a-dire en acüvant la (lamme avec une plaque agilee en maniere d'cventail, apres avoir roule en cylindre et applique surla peau la matiere combustible. Chez les Indiens, on brüle de la soie ou de la moelle de jene impregnee d'huile de sesame; les Arahes brftlent de la laine, de la bourre de droma-daire; lesPerses, les Mogols, les Tartaros emploient un morceau d'etoffe de colon roulee en cylindre; les Egyptiens se servent ögale-ment du colon, mais ils le prennent en nature; ils en font un petit cone serre dans une bandelelte et le hrulent de la meine maniere en allumant sa partie snperieure et le laissanl se consumer. Ce sonl les Egyptiens qui paraissent les premiers s'elre servis dun anneau de fer autour de la partie cauterisee pour maintenir le coton en place et preserver les parlies voisines -. Get instrument a ele adopte depuis par les chirurgiens sous le nom de portc-moxa.
En Europe, lorsque l'usage des moxas commenca a s'y repandre, onomploya, pour les confectionner, outre les substances qui viennent d'etre nommees, une foule d'autres, telles que le chanvre, lesmatie-
(Euvresiwslliuinps. nie. Paris, I 783,1. I. |i. -Jo-J et suiv., 306; I. II, p. 55 et s. I'rii-|i'T Al.PlN, ilr Mnltiimi .E'jiiplinnini. Paris, lliiti, p. 'IT et suiv.
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MOXA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ''#9632;'#9632;*
rosa tisser imprögnees ilu nitrate rlepolasse, l'amadou, les meches d'artillerie, la moelle de jonc et do sureau, plusieurs mousses, les
tiges cl'lieliantlius (l'croy), le soufre, le phosphors, la poudro ;i canon: toutcs los substances, on un mot, capablcs de briiler promp-tomonl ä l'approche d'un corps enflammö. On lit encore de vöri-lables inoxas ä laide dos liquides bouillants. Le fon incendiaire, nous l'avoDS dit, n'est qu'une espece de moxa ; et, en somme, on pout donner ce nein h loulo application immödiato du feu ayant pour but de dötermlner avec promptitude une vivo Irritation de la peau. L'insolalion avec un verre ardent rontro dans cello cali'^oiio. Enfin, h la rigueur, los setons passes dans differenles parties du corps ä l'aide d'une aiguille chauffee a blanc, conseillös par Cha-hert pendant les opizootios pour preserver les animaus de l'influonce öpizooti([uo, sont encore des series de inoxas. Toutefois, malgrö les analogies, en general ce nein est reservö pour designer spöcialement la cauterisation produite par l'ustion d'un corps a la surface de la peau; nous y joindrons I'effet resultant de Faction des liquides bouil­lants, modo d'application du feu pouvant offrir, dans certaines circonstances, do tres-grands avantages a la medecine pratique.
quot;0 Iiiiäifatiim**. — Los indications des inoxas sonl a pen pros toutes cellos quo remplil l'application du feu consideree d'une maniero geiioralo. Les Japonais el los (Illinois, qui foul un tres-grand usage des moxas, I'emploicnl dans Ions les cas oü los autros peoples orientaux font usage du feu : dans les douleurs locales et go.ncralos, les faiblesses d'organcs, los ecoulcmcnts des muqueuscs, I'ascite, la phthisic, etc., e'est-a-dire contre la presque lolalite des maladies. Les gens de ces pays s'en servent meine comnie d'unc sorte de preservatif universel; ainsi, beaucoup d:entre eux subis-sent l'operation ä periodes fixes par pure precaution, comme d'au-trcs chez nous, autrefois, so faisaient saigner, s'appliquaienl les sangsues ou les ventouses. En Europe, sans aller jusquc-la, les moxas ont scrvi encore a remplir des indications assez nomhreusos; ainsi, on les a appliques contre les affections rhumalismales, les tumours blanches, les maladies chroniques arlieulaires, les liydar-throscs, les abefes froidsqui ne pourraicnt etre ouverls sans danger; centre les affections chroniques du larynx, do la poitrine, desorga-nes abdominanx; contre les paralysics, 1'amaurose, les maladies diverses de la moollo cpinierc et des autros centres nerveux; contre les luxations spontan^es, etc.; contre la plupart des affections, en
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i .')(.)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;APPLICATION III KEI .
mi inut, cii'ai'löri.sees par un sice urgauiciae, par I'existcnce d'une illt;iiilc'iii- plus on moiiis intense, et qu'ou ne pent combattre quc par l.i surexcitation tics lissus ou par unc energique revulsion.
Chez les animaux domesliques, les tnoxas ont 6tejusqu'ä present peu employes, quoiqu'il y ail lieu de penser qu'on pourrait en obtenir , sur eux , d'aussi bons rösultats ijuc sur rhomme. On les a essayes dans le cas d'immobilite, raaladie particuliere aux solipedcs; ainsi, MM. Magendie ' el Hugon - disent avoir reussi ä guerir cette maladie par des moxas appliques le long de la colonne vertebrale. On en a encore fait usage contre les efforts ile reins, la danse de Saint-Guy, la paraplegic, avec pen de succes toutefois. Mais le resullal obtenu sur cos maladies, qui ivsislent. le plus sou-vent ä loulc espece de moyens, ne sonl pas un motif de conclure ä l'inefficacite absolue des moxas qui, sans doute, produiraient dos effels plus heureux dans des cas moinsradicalement incurables, par exemple : contre des maladies articulaires, des affections pulmo-naires chroniqucs el mömeaigues, des engorgements froidsj euriu. dans beaucoup des cas signalcs plus haut, et qui out offert I'occa-sion d'observer sur l'homme l'utilite des moxas.
Enfin, le moxa pent eire employe comme exutoire; car, inde-pendamment de son action primitive, qui n'est quo 1'action irri-tante, immedialo du feu, il est toujours accompagne d'une suppu­ration qui le change dclinilivenienl en exutoire; et ccs deux effets, egalement utiles, donnenl a l'emploi des moxas unc valeur d'aulant plus grande.
3deg; Molaquo;Ilaquo;'s lt;i'a|gt;|)Iilt;gt;u(itt!i. Effets cons6cutlfs. — On peul appliquer des moxas sur toutes les parties du corps et en nombre indetermino. II laut eviter toutefois les parlies oü la peau csl fine el donee d'une grande sensibilite : le pourtour des ycux, de la bouche et des autres ouvertures naturelles; les points oü eile est plissee; les regions des tendons superficiels, et celles oü eile recouvre des os, de gros vaisseaux el de gros nerfs, des organes essentiels, tels quo le larynx, la trachce; la face infericure de rabdomen, etc. Sur tous ces points, l'applicalion des moxas peut se faire par deux mclliodes principales ; I'ustion d'un corps combustible ou l'emploi d'un liquide bouillant
1 lieeue.U df Medecine velerinaire. IS-JT, t. IV. p. 1,'!:.. - Ibid. 1829, t. VI, p, 506.
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MüXA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7;quot;)!
I. Moxa par uslion d unc maliere combustible. — Pour meltre en pratique cetle möthode, ((ni constilue le inoxa propremcnt (lit, on pout employer un grand nombre de substances differcntes. .Atiiis, parmi celles qua nnus avons enumerees, toutes sont loin do convenir egalement. Ainsi, les malieres animales röpandenl une odeur desagröable; beaucoup d'autres substances no brülent pas asscz facilement et donnent peu de chaleur; d'autres entrent tro[) vile en combustion et ne produisent pas une action assez profonde. Los matieres vogamp;ales propres ä tisser sont los plus convenables ot sont seules employees maintenant. Parmi elles, lo colon ost, on Europe, le plus göneralement en usage; la moelle de jonc, de sureau, la ligo d'helianthus sont aussi employees. Sur les ani-muux, on pout so servir, conjointement avec le colon, d'etoupe fine broyee et l)ion tassee. Le modo operatoire comporte plusieurs prooödes.
1.nbsp; nbsp;Procede primitif ou dos Japonais. 11 oonsislo h rouler outre les doigts la filasse ou lo colon, de maniere ä en former un cone qu'on applique par la base apres I'avoir un pen liuniocte do salive pour le faire tenir; on 1'allume alors par le soinmet, ot il se con­sume tout soul. On en met ainsi deux, trois, dix et jiisqu'i'i vingt pour produire reifet voulu.
2.nbsp; Procede egyplicn. Cost celui qui a 6te lo [)lus generalement adopte en Europe; il consiste ;i donner au moxa la forme dun ( y'indro sorro dans une cnveloppo et a le faire bröler on activant la combustion. Pour le confectionner , on proud un morceau de loile dont on reunit les deux oxlromiles par des points, et on forme ainsi un cylindre creux quo Ton remplit avec du colon serre modo-reinenl. On place ce cylindre sur la peau, ot, quandil osl applique, on I'allume au sommet et on onlrolionl la colonne incandescente par Qabellation ou avec un petil soufflet. Pour maintcnir le cylindre en place, on y attachait autrefois, do chaque cole et ä la parlie infe-rieure, un morceau de ruban do fil. Actuellement, on dispose sur la peau une compresse double humide ou une plaque do carton , portant ä son centre un iron circulaire correspondant a l'endroit oü doil olro a{)[)li([uo lo moxa el du inonio diametre quo eclui-ci. De cetle maniere , non-soulement on empßcbe le deplacement dumoxa, mais encore on garantit los parties voisines dos etincellesenQammees ([iio Ton delache lorsqu'on souffle pour acliver la combustion. Pour I'horarae, on donne ordinairement a ce cylindre de 20 a 30 milli-
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APPLICATION HL' FEU.
metres de diametre sur iö u 20 do hauteur au plus; cesdimensions peuvent convenir pour le chien; pour le chevnl, on los dduhk' imi tous sens.
Z. Precede ä l'aide du porte-moxa, imilo ögalement des Egyp-liens. Le porle-moxa est un anncau metallique, de forme et de dimensions variables, servant u iimiter exactement, sur un point determine du corps, ('action du moxa. Les chirurgiens font usuiie surtout du porte-moxa de Larrej Ji;/. IS7). forme d'un anneau en cuivre, soutenu par trois supports en bois en forme de petites bou-les. Pour les animaux, on so sorl de porte-moxa en fer auxquels on donne la liauteur et le diametre que tioit avoir le moxa Iui-m6me. On les fait, en consequence, de grandeurs differentes [fig. 188 et 189) pour les grands et pour les pelits quadrupedes. niiaml on n'a jias un instrument semblable tout prepare, on pent \ supp]6er Fis. \x'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 188.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 189.
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avec un morceau de carton roule et maintenu ainsi aver nn fii assez fort. Sur un petit animal, on peut se scrvir d'un anneau de ciscaux.
Avec le porte-moxa, on esl dispense de preparer le moxa lui-tn^me en cylindre. On se borne a remplir la cavite Ibrmee par rinstrmnent mis en place avec la substance combustible, colon ou
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sioxA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ?53
rlüii[ic'. Si le porle-moxa a pen dc hauteur el forme un simple anneau, comme celui qu'eraploient Ics chirurgiens, on v mainlienl plus solidemeut le moxa |)nr des broches traversant, dun cole a I'autre, la circonförence de I'aDneau, comme on le V(jit dans la (i.yuro (/?(/. 187). Quand on n'a pas ce moyen de relenir la substance combustible, 11 laut en faire uu cylindre comme dans le precede precedent. Dans tons les cas, la maliere elant pr6te, on I'introduit dans le porte-moxa applique d'abord sur la peau, puis, on I'allume par la face qui se trouve en dessus, et on entretient la combustion, comme dans Ics cas precedents, soil par Qabellation, soil en souf-Qant, avec la bouche, avecun tube, im chalumeau ou un soufflet, Un aide doil se charger de cette operation complomentaire.
Quelque precede que Ton suive, on coupe; d'abord esactemenl les polls sur la partie ou le moxa va etre applique. Le sujet est ensuite parfaitement assujeti; car la douleur tres-vive produite par la com­bustion du moxa sur la peau pourrait, en provoquant des mouve-ments violents, elre une cause de derangement pendant I'opera-lion. On aura soin, en meme temps, d'eloigner de soi toutemaliere combustible autre (jue celle servant ä composer le moxa, afin que les elincelles jaillissanl du corps en combustion ne puisscnt causer d'accident.
I.'application des moxas produit des efl'ets qui se font scntir a divers degrös durant I'operation. D'abord, le malade n'eprouve qu'une sensation de douce chaleur; cette sensation devicnt plus vive a mesure que la combustion s'avance, et eile se change ca une douleur tres-aigui1 lorsque le corps enllamme louche la peau. A ce moment, on entend quelquefois de petiles explosions resultant de la rupture brusque de l'epiderme par la vaporisation du liquide remplissant les phlyctenes qui se forment. Apres Toperation, la peau est dure, dessecliee, racornie et se trouve translbrmce, dans loutc son epaisseur, en une eschare qui tombo au bout de quel-ques jours. 11 reste alors une plaie qui fournif une suppuration plus ou moins abondanle, suivanl l'etendue et l'intensite do la com­bustion, et qui transforme le moxa en un veritable exutoire.
Le lieu d'applicatlon des moxas, de meme (pic leur nombre el leur volume, varic suivanl la nature de la maladie. Pour la para­plegic, les douleurs lombaires, les efforts de reins, rimmobilite, la dense de Saint-Guy, on les met generalemenl sur les cotes de la colonne verlebrale. M. Magendie, sur un cheval immobile, dans le 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4laquo;
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754nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; APPLICATION Dl FEI'.
(ms döjä cite, mit quatre moxas, deux ä droite et tleux ägauche, sur cette rfeion, ä 18 ou 20 conlitnetres do distance l'un de l'autre; au bout de huit jours, l'animal reculait; puis, il gu6rit tout-ä-fait, et cn un moisles plaies furent cicatrisöes. M. llngon, dans un cas semblable, cn appliqua 1c mSme nombre avec des couches sucecssi-ves de laine et de coton, imhihecs d'esseuce de tereliciilliine, dans des cylindres de carton hauls do 15 centimetres sur 13 de diametre el maintenus cn place par de lonyues pinces. L'opcration dura en tout trente-six minutes, et, apres une sccondc application, Panimal cuerit. Contre les maladies de poitrine, on pent appliquer deux ou trois moxas de chaque cole des parois thoraciques; et, pour les aulres affections cn general, on applique dirccternent les moxas sur les parlies malades, en modillanl, suivant 1'effet qu'on desire, la largeur el la hauteur des cylindres.
Outre les precedes que nous venons do rnentionncr, on a encore cssave l'emploi de quelques aulres matieres Ires-combustibles pour faire des moxas, et notaimnent le phosphore el la poudre a canon. Le phosphore fut employe par M. Palllard ' dans les cas de lumbago opiuiatre, dc nevralgie fcmoro-poplilee, de quelques phlegmasies chroniques de la poitrine; pour cauteriser des boulons cancereux, des ulcerations scrofuleuses. 11 coupe un baton de phosphore par fragments, les rapproche pour former une lame grande comme une piece de 1 fr. environ, 1'applique sur la peau et y met le feu. La combustion est vive , la douleur tres-aigue, 1'eschare profonde ; el il reste une plaie exlremement difficile ä cicalriser , ce qui est une des raisons, sans doute , qui out cmpcVhe ce procedö de recevoir dquot;au-Ires applications. Avec la poudre a canon, ou un melange des substances composanl eclte poudre, on a fait des especes de moxas, usites surlout en Chirurgie völerinairc pour cauteriser le crapaud; mais on n'en a pas oblenu de succes, la deflagration trop rapide de la poudre ne laissant que des eschares peu profondes el ne produi-sanl que des effets insuffisanls.
11. Moxa par l'emploi dun liquide bouillant. — Parmi les liqui­des employes pour produire la cauterisalion , cn les appliquanl sur les tissus vivants apres les avoir porles a une haute temperature, I'huile est le plus anciennement en usage. C'elait autrefois un mode direct de cauterisation, et Von s'en est longlcmps servi pour brüler
' Nouvelle Iribliothequt midicale, tS38, nquot; de mai.
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MOW.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I'-)'*
les plaies d'armes a feu. Aujourd'ui on n'en fait plus usage, (juoiquil soil possible do I'employer ulilement dans des cas de metaslases, do lotliargie, do syncopes prolongees, etc.
Vient ensuite I'eau bouillante, dont rcm])loi judicieux peul four-nir d'heureoses applications, surtout dans certains cas presses, pour produire uno prompte et önergique revulsion; par oxemple, dans les cas do syncope, de lelhargie, de faiblesse extreme par liemor-rhagie, oü les sinapismes et les vesicatoires seraient sans effet. On peat encore s'en servir centre les rhutnatismes chroniques, centre certaines maladies artieulaires et certaines nevralgies, etc. , comme les autres moxas.
II y a plusieurs procedes pour I'application do I'eau bouillante: on bien on met la partie, s'il est possible, sur I'enibouchured'nn vase rempli du liquide en ebullition, et Ton obtient alors une eschare presque seche; ou encore on l'applique ä l'aide d'un tampon oud'un lingo lögerement exprimö, pour eviter quo le licjuide coule sur les parties voisines, et on determine ainsi une prompte vesication; Mais, par cos moyens, il est tres-difficile do circonscrire I'action do I'eau bouillante ; cetto difficulto est levee par l'emploi du marleau, imagine par Mayor (do Lausanne), et constituant un procede aussi simple quo commode.
On a un morceau do metal, un marteau quelconquo qu'on plonge pendant cinq minutes dans I'eau bouillante, et qu'on applique en-suite aussitot sur la peau pendant quelques secondes. On produil ainsi une cauterisation suflisamment intense, et qu'on pout appre-cier par ce qu'on sait des effets ordinaires do I'eau en ebullition, mise au contact do la peau. II y a rubefaclion do la pcau, formation do phlyctenes, separation do 1'epiderme, ct il resto une plaie plus ou moins longuc ä guerir, suivant l'intensitö do la cauterisation. D'apres Marjolin, ce procede determine une doulour moins vivo, durant moins longtomps quo la combustion du coton, et produit un effet beaucoup mieux limite.
Au reste, le marteau peul (Mre chaufl'e h difl'ercnts dogr^s laciles a determiner oxactoment, en le plongeant dans do I'eau au-dessous de 100deg;; ou bien dans de I'eau bouillante pure ou chargee d'un sol, comme le chlorure do calcium, qui pout faire monterä 150deg; le dogre do Tebul-lilion; ou, enfin, dans I'liuile bouillante, qui arrive a plus do 300deg;. Mais comme on altaquo les tissus par do larges surfaces h la fois, il y aurait du danger ä appliquer le marteau aces hautes temperatures
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iiui, d'ailleurs, ne sont pasnöcessaires ä I'effet Iherapeutique qu'on cher-che ä obtenir par ce moyen. La chaleur lt;le 1'eau bouillante, ou tout au plus la chaleur produite par 1'ebullition d'une dissolution saline , suffit pour produire une oncrgiquc action rovulsivo; et dans eette limile, en variant le degre de chaleur, on pent a volonte produire I'effet d'nn moxa, d'un vesicatoire ou d'un simple sinapisiue. A la lemperature de l'huile bouillante, le rnarteau Mayor ne deterniine-rait qu'une profonde hrülure; et, sans resullal utile, on tarerait le sujet par des cicatrices ineliarahlcs.
Le martcau Mayor a ele employe sur 1'homme, comme vesica­toire, par le docteur Ant. Carlisle, qui s'est servi pour cela d'une plaque do metal de grandeur variable, et qu'il mettail en contact avec la parlie pramp;ilablemenl recouvorte de taffetas nmuillö, apres avoir tenu eette plaque pendant cinq minutes dans I'eau bouillante; il pressait ensuite trois, quatre ou dix secondes , suivant I'effet qu'il voulait produire. Apres dix secondes, il obtenait ainsi la rubol'action et la formation de l'ampoule.
Sur les animaux, c'esl la un moyen facile et economif|ue dont les veterinaires pourraient aussi souvent faire usage ä titro de vesica-toires, nolanimcnt quand il y aurait lieu dc joindre une revulsion prompte ä faction pure el simple de la vesication. Seulement, il pent se presenter des cas dans lesqucls, vu la resistance plusgrande des tissus, la chaleur de I'eau bouillante pure ne soil pas süffisante ; c'esl alors que, pour obtenir de cc moyen tout i'effet desirable. Ton pout ajouter a lean des substances salines qui, en elevanl sou degre d'ebullilion, permettenl d'agir plus efficaccmcnt sur la peau moins sensible el plus cpaisse des animaux. Les sels les plus conve-nables, dans ce cas, pour la facilite avec laqnelle on pent se les , procurer, soul le sei marin, dont la dissolution concentric bout a 108deg;, et le carbonate de polasse (lessif sec du commerce), dont la dissolution bout a noraquo;. Gelte derniere temperature est la pluselevee dont on doive faire usage, et encore faut-il 1'employer avec beau-coup de reserve pour ne pas laisser des lares trop delectueuses. C'est ec qui resulle d'une serie d'experiences (pie nous avons entre-prises pour determiner les regies de 1'emploi pratique du martcau Mayor chez les animaux.
Dans ces experiences, lailes sur les ehevaux el suivant le precede Carlisle, nous nous sommes servi, comme marlean, d'un cautere num-mulairc ogt; alairc de 7 cl 9 centiroetres dans son i)eiil el sou grand dia-
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MOXA.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;l'Ü
metre ; l'inslrument^tait mainlenu sept ;i liuil minutes dans le liquide bouillant el appliquö suf la parlie laquo;lul avail auparavant 6l6 recou-verte d'nn linge de fil mouillö dans I'eau tiede. Nous essayämes ainsi I'eau pure et les dissolutions concentröos de sei marin et de carbonate de potasse, en variant, pour chaque liquide, le temps d'applicntion du metal cliniul depuis cinq, dix, quinze, vingt, etc., jusqu'ä suixantc secondes. Ces essais nous out conduit aux resultats suivants .•
Avec Veau pure bouillante ou a 100deg;, on ne produit une veritable vamp;ication ([uo sur une peau fine et souple, el alors il faul lenir 1c marteau applique de quinze ä vingt secondes [lour produire un effet d'une certaine Energie. La cicatrisation est terminöe au boul de trente ä quarante jours et ne laisse qu'une tare pen sensible. En prolongeant I'application, le metal se refroidissantn'ajouterien ä rei­fet produit ii la surface de la peau, tamlis que lachaleur, continuant de penetrer, envahit le derme, le desorganise, et ä la vesication, qui ne sc produit pas toujours alors, s'ajoute une eschare plus ou moins large de la peau, laissant une cicatrice indelehile. Quaud la peau est epaisse el dure, on n'obtient ä aucun degre les ampoules caracterisliques de la vesication et seulemenl des eschares tres-lentes a se former.
Avec .la dissolution de sei marin, bouillanl h 108deg;, on observe des el'lets analogues, mais plus marques; un engorgement limite se manifeste a la partie soumise a Faction de la chaleur, el. sur une peau mediocrement line, on obtient des pblyctenes en mainlenanl le cautere applique pendant quinze secondes. Sur une peau tres-epaisse, on pourrait aller jusqu'ä vingl secondes, mais jamais plus, si Ion ne veut pas laisser des traces indelebiles.
La dissolution de carbonate de potasse, qui ne bout qu'a 130deg;, produit des el'fels plus önergiques et ne doit elre employee que sur les animnux qui out la peau epaisse et dure. Le metal cliauffe ä celtc temperature produit une vesication energique quand il est appli­que seulemenl pendant cinq secondes. Mainlenu pendant dix secon­des, il produit une eschare d'une certaine epaisseur el une plaie pou-vant encore se cicatriser en ne laissant qu'une trace peu apparenle; mais, au-dela, on n'a plus de vesication el seulemenl une brülurc intense ä la suite de laquelle reste une cicatrice qui nc disparatl plus.
Tels sonl, sommaireinent exposes, les resultats de nos essais; ils ne suffiront peut-^tre pas pour resoudre complelemenl la question
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lObnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Al'Pl.ICATION Uli KEU.
de IVmplüi pratique du marteau .Mayor cliez les animaux domesti-ques; mais, en Ions cas, iis pourroat servir de ^uide [)our de nouvelles tentatives. En ['absence de tout autre clement do discus­sion, nous ne pouvions mainlenant donner quo des principes :
rexperience et le temps les completeront et les rectifioront s'il y a lieu.
Ilgt; DU l'ltKJllEtt TOLUil£.
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TABLE DES MATlfiRES
DU PREUIER VOLLME.
A.VANT-PROPOS..........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;v
iNTnODUCTION...........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; xl
1. Aperou liislorique ?iir la Cliirurgip liumaine.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
U. Histoire de la Cliinirgic viHi'rinaire................nbsp; nbsp; nbsp; x'x
\Te Periode. Dans I'anliquW..................nbsp; nbsp; nbsp;
2e Periode. MovM-ägc et Renaissance..............nbsp; nbsp;x\xii
3laquo; Periode. Epoque moderne, depuisla fomlalion des^colcs vWrinaircs..nbsp; nbsp; nbsp;xi.iv
III. Relations cntre la Chirurgie humaine ct la Chirurgie vclerinaire......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1
BIBLIOGRAPHIE de la Chirurgie velerinaire................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i-v
PROLliGOMENES.
I.nbsp; nbsp; He la Chirurgie viHi'rinaire en general...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
Definition, objet, importance..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Connaissances preparatoires. — Necessitt! dc I'etude melhodupic ct precise
de la Chirurgie.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3
Qualitcs exigees du Chirurgicn-vi;tdrinaire.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8
II.nbsp; nbsp;Des operations en general....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1-
Delinilion , objets divers, ulilite des operations...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Divisions et Classifications des operations.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1'
De la melhode et du precede operatoires.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;19
SECTION PREMIERE.
laquo;OVENS PROPRES A COHTENIR LKS AMM.VUX PENDANT LA PRATIQUEnbsp; nbsp;DES OPtRATIONS.
CHAPITRE Iquot;. Utilite de rassujetion des animaux. — Regies preliminaires. . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-H
ChapITRE II. Moyens d'assnji'lion employes sur les solipedes........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;23
Article Iquot;. Derivation de la douleur.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Article II. Contention de Fanimal delimit...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;28
j! 1. Moyens pour attacher les animaux debout..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
sect; 2. Moyens pour maintenir debout les animaux non attaches.. . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;30
g 3. Moyens pour empecher les animaux de voir.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;31
g 4. Moyens pour empecher les animaux dc mordre on de rucr....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;32
1laquo; Pour empecher de mordre................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
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700nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE IIKS MATlfiBES.
( )
#9632;.'quot; I'our empSclier du ruer.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Dl
Manure Je lever les pieils................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Emploi ile l.i plate-loiigfi, des entraves, de hi hrieole et du trousse-
Picd......'.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3,i
i, rgt;. Contention des animaux ombrageux et vicienx. Assujftion sans
contrainte......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;39
Article III. Moyens d'abattre les animaux et de les contenir abattus. . . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;H
S 1. Mellmdes d'alialla^e par les entraves............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
1deg; Procedd par les cntravons ordinaires............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Modiflcatioil du proeede ordinaire.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;51
I.nbsp; nbsp;Modifications dans la forme des culraves........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II.nbsp; nbsp;Modifications dans le mode operatoire.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;52
2deg; Precede par les entravons anglais.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;55
Modifications de I'appareil anglais.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;58
I. Systeme Key...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
11. Systeme Daprey..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
5 2. Mdtliodes d'abaltage saus entraves et par L'emploi seul de la plate-
longe on de^ cordes.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;O'i
1quot; I'meiMles avec deux plates-longes.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Proeed^s divers avee un seul laes ou uno seule plate-longe. . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;62
I.nbsp; nbsp;ProcMds anciens.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II.nbsp; nbsp;1'roeiMr Rohard..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;C;t
3deg; Proeede par l'usage seul du bridon ou du lieol.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;liquot;
j; 3. Coulention de I'aninial dans les diverses positions ä lui donner. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Article IV. Des travails......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7U
J. I. Travails a poteaux...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;I
1raquo; Travail des anciens...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2deg; Travail ordinaire des mardebaux..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;72
3raquo; Travail Desaybats....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;78
j; 2. Travails-muraille....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;S2
1quot; Travail-mmaille de Gros.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Travail-mnraille de Collier................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;83
g 3. Lits-muraille a bascule.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;85
1deg; Maehine de Lal'ossc...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2raquo; Machine de Hocrl....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8(1
3deg; Lit-muraille a bascule de F. de Feugrd...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Chapitre 111. Moyens d'assujdtion employes sur les grands ruminants.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;91
Arlirh'I'-r. Cnnlentinn deliuut des grands ruminants...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
sect; 1. Contention a lii main..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;92
j; 2. Contention par les boucles................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;96
1deg; Cliainc a auneau....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Boucle-Bella.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
3deg; Pince des bouviers Italiens................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;97
^ 3. Contention par les travails. Travail special des betes ii comes. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;99
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TABLE DES MAiltllES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7(jl
Article II. Moyens d'abattre et illaquo; contcuii1 abattus les grands ruminaiits. . .nbsp; nbsp; nbsp;lul
1quot; M(!tliode ordinaire....................nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Mrlhinle d'Allemagnc..................nbsp; nbsp; nbsp;102
Chapitre IV. Moyens d'assuj^lion employds sur les petits quadrup. domestiques.nbsp; nbsp; 104
Article Ia, Contention du moulon.................',nbsp; nbsp; nbsp;
Arliik II. Cunti'iitioii du imir...................nbsp; nbsp; nbsp;iüö
Aiiidi: III. Contention du chien et du chat..............nbsp; nbsp; nbsp;107
Chapitre V. Des accidents produits par l'usage des moyens d'assujiHion Chez
les animaux üomestiques................nbsp; nbsp; nbsp;108
Article I'-'. Frequence , varidte do ces accidents............nbsp; nbsp; nbsp;
Article II. Accidents observds...................nbsp; nbsp; nbsp;110
sect; I. Fractures....................... __
1quot; Fractures do la colonne vertöbrale.............nbsp; nbsp; nbsp;
I.nbsp; nbsp;Fails observds..................nbsp; nbsp; nbsp;
II.nbsp; nbsp;Thamp;rie de I'accidcnt; sa cause immediate........nbsp; nbsp; nbsp;117
III.nbsp; nbsp;Priicautions ;'i prendre pour eulrr cet accident......nbsp; nbsp; nbsp;119
-2quot; Fractures des cötes...................nbsp; nbsp; nbsp;l-io
3raquo; Fractures des os du bassin................ __
•iquot; Fractures des os des membres...............nbsp; nbsp; nbsp;-121
J, -1. Ruptures dos parlies molles...............nbsp; nbsp; nbsp;123
ilt; 3. Distensions et inflammalions musculaircs...........nbsp; nbsp; nbsp;\-2l
g I. Paralysie des extremitds.................nbsp; nbsp; nbsp;|27
Article III. Conclusion. Responsabilitd du vdtörmaire.........nbsp; nbsp; nbsp;I2S
SECTION 11. ot.Ntiuurts coNCEONAjrr l.\ pratique cuirurgicale.
Ciiai'Itoe !quot;#9632;. UÄgles gi!iidralcs a observer avanl de pratiquer los operations.. .nbsp; nbsp; nbsp;131
'i 1. Fixation de rindication.................. __
1quot; De ropportunitd dos operations.............. __
2deg; Indications des operations................nbsp; nbsp; nbsp;133
3deg; Conlrc-indications des operations..............nbsp; nbsp; nbsp;l;ji
jj 2. Clioix du moment. Temps d'ölection et temps de neccssite.. . .nbsp; nbsp; nbsp;138
ji 3. Clioix du lieu. .Lieu d'elcction , lieu de necessite.......nbsp; nbsp; nbsp;ill
'#9632;/, I. Clioix du proccde convouable............... __
v ,quot;.. Preparation des objets neccssaires 11 Toperation........nbsp; nbsp; nbsp;143
'#9632;/. i). Position de Tanimal, de ropörateur et des aides.......nbsp; nbsp; nbsp;11.quot;,
ji 7. Preparation 1I11 sujel.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lii;
1deg; Preparation morale.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;__
2deg; Preparation physique..................nbsp; nbsp; nbsp;117
i. Preparation physique geuöralc............. __
II.nbsp; nbsp;Preparations physiques locales............nbsp; nbsp; nbsp;Il'.i
Chapitre II. Dn diagnostic chirurgical.................nbsp; nbsp; nbsp;I.M
4'J
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7(]-2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1AI1LE DES MATlllRES.
i g 1. Importance gtodrale du diagnostic chirurglcal.........nbsp; nbsp; nbsp;lamp;l
'#9632;f, -1. Moycns d'exercer le diagnostic chirurgical..........nbsp; nbsp; nbsp;15i
1raquo; De la vue.......................nbsp; nbsp; nbsp;
2o Du toucher......................nbsp; nbsp; nbsp;156
3quot; De i'ouie.......................nbsp; nbsp; 100
4o De l'odorat......................nbsp; nbsp; 162
5deg; Du goüt.......................nbsp; nbsp; nbsp;
Ciquot; Du raisonnement joint i l'applicalion des sens........nbsp; nbsp; nbsp;163
Champ;pitre HI. Suspension de la douleur.................nbsp; nbsp; nbsp;164
Article Iquot;. Utilile, moyens gdntoux de combnttre la douleur dans la pratique
drs operations....................nbsp; nbsp; nbsp;
Article II- De I'AnestMnisation ou Etherisation......... . . .nbsp; nbsp; nbsp;166
g 1. Definition , synonymie, historique.............nbsp; nbsp; nbsp;
sect; i. Des substances ancsth^nisantes. Ether ct chloroforme......nbsp; nbsp; nbsp;10quot;
jj 3. Mode d'administration. Appareils en usage..........nbsp; nbsp; nbsp;169
ilt; 4. Effets physiologiques..................nbsp; nbsp; nbsp;176
1quot; SymptCincs exleiieurs..................nbsp; nbsp; nbsp;
2deg; riieiioiueues intimes...................nbsp; nbsp; nbsp;178
3deg; Action comparde du chloroforme et du I'dther........nbsp; nbsp; nbsp;180
j! 5. Accidents. Moyens d'y remeiliii'.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 182
!#9632;#9632; Syncope.......................nbsp; nbsp; nbsp;183
2raquo; Intoxication iSthdrique..................nbsp; nbsp; nbsp;
3quot; Asphyxie. Du dosage..................nbsp; nbsp; 180
i; 0. Applications pratiques ä la Chirurgie vötörinaire........nbsp; nbsp; nbsp;191
Chapitre IV. Suspension du cours du sang , ou lltimostalique chirurgicale.. .nbsp; nbsp; nbsp;199
Article Iei'. Suspension teraporaire ou preventive............nbsp; nbsp; nbsp;
1quot; Ue la compression...................nbsp; nbsp; 200
1. Compression par les doigls d'un aide..........nbsp; nbsp; nbsp;
II.nbsp; nbsp;Compression avee la pelote ou le cachet........nbsp; nbsp; 201
III.nbsp; nbsp;Compression par le lieu circulaire ou le garret.....nbsp; nbsp; nbsp;
IV.nbsp; nbsp;Compression par le tourniquet, le compresseur......nbsp; nbsp; nbsp;203
V. Compression sur la plaie..............nbsp; nbsp; nbsp;
2raquo; De la ligature.....................nbsp; nbsp; 204
3deg; Suspension des btoorrhagies vcineuses...........nbsp; nbsp; -205
Article II. Amquot;t deflnitif du sang.. . .'..............nbsp; nbsp; 206
j; 1. Indications gendrales. Diverses espfices d'hdmorrhagics.....nbsp; nbsp; nbsp;
| '1. .Moyens hdmostaliques physico-chimiques...........nbsp; nbsp; -Ml
1quot; Rdfrigdrants......................nbsp; nbsp; 2(18
2quot; Absorbants......................nbsp; nbsp; 209
3laquo; Astringents ou styptiques. Perchlorure de fer.........nbsp; nbsp; 210
4quot; Caustiqucs......................nbsp; nbsp; 211
.quot;iquot; Cauterc aetnel.....................nbsp; nbsp; nbsp;
2 3. Moyens hdmostatiques chirurgicaux.............nbsp; nbsp; nbsp;213
Iquot; De la compression......... .......nbsp; nbsp; nbsp;
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TABLE DES MATURES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TOquot;
1. Compression directe................nbsp; nbsp; 213
II.nbsp; nbsp;Compression laWrale imrnddialc............nbsp; nbsp; 214
III.nbsp; nbsp;Compression latdrale mediate.............nbsp; nbsp; 215
IV.nbsp; nbsp;Taraponnement...................nbsp; nbsp; 216
2laquo; Do la ligature.....................nbsp; nbsp; nbsp;211
I.nbsp; nbsp;Ligature immediate.................nbsp; nbsp; nbsp;
II. Ligature mediate..................nbsp; nbsp; nbsp;220
3- De la torsion.....................nbsp; nbsp; nbsp;221
4quot; Autres prorfdds bhirurgicaux hdmostatiques. Renversement. Enla-cement. Froissemcnt. Arrachement. Aplatissement du I'arWrc.
Bouchons mamp;aniques.................nbsp; nbsp; 223
Chapitre V. Des pansements....................nbsp; nbsp; 225
Article Ier. Materiel servant a pratiquer les pansements.........nbsp; nbsp; nbsp;
sect; 1. Instruments de pansements...........#9632; . . . .nbsp; nbsp; 22ii
lquot; Pince a anneaux....................nbsp; nbsp; nbsp;
2raquo; Spatule.......................nbsp; nbsp; nbsp;
3deg; Portc-mtohe.....................nbsp; nbsp; 2-27
4raquo; Somlcs et stylets. . #9632;..................nbsp; nbsp; nbsp;
5deg; Seringue a injections..................nbsp; nbsp; nbsp;228
(1deg; hasoir..................... #9632; • • #9632;nbsp; nbsp; nbsp;
ji 2. Matieres de pansement.................nbsp; nbsp; nbsp;
1quot; Charpie.......................nbsp; nbsp; nbsp;
2raquo; Etoupc........................nbsp; nbsp; nbsp;229
I. Etoii|H' brute , liachee...............nbsp; nbsp; nbsp;
II.nbsp; nbsp;Plumasseaux...................nbsp; nbsp; nbsp;230
III.nbsp; nbsp;Boulcttes....................nbsp; nbsp; nbsp;
V. Bonrdonncts, rouleaux...............nbsp; nbsp; nbsp;
V. Tentes.....................nbsp; nbsp; 231
VI. Mfiches.....................nbsp; nbsp; nbsp;
VII. Pelotcs.....................nbsp; nbsp; nbsp;
3U Suecnlanis de la cliar|iie et de l'eloupe.........; .nbsp; nbsp; nbsp;
1. Coton......................nbsp; nbsp; nbsp;232
II.nbsp; Lainlaquo;, Bourro..................nbsp; nbsp; nbsp;
III.nbsp; nbsp;Soic......................nbsp; nbsp; 233
IV.nbsp; nbsp;Eponge, spongio-piline, charpie anglaise.......nbsp; nbsp; nbsp;
V. Agaric , amadou.................nbsp; nbsp; 234
VI. Mousse, typha..................nbsp; nbsp; nbsp;
4deg; Topiques.......................nbsp; nbsp; nbsp;
I. Gazeux.....................nbsp; nbsp; nbsp;
11. Liquides....................nbsp; nbsp; nbsp;23laquo;
111. Solides.....................nbsp; nbsp; nbsp;238
S 3. Olijcts de pansements..................nbsp; nbsp; 2i2
1quot; Compresses......................nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Bandes. . . . •...............nbsp; nbsp; 244
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#9632;
764nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; rABLE DF.S MATIlil'.ES.
3U Attelles el l^#9632;lilt;^(#9632;?...................nbsp; nbsp; nbsp;-jK,
iraquo; Bandages......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Jt-
I. Bondage rould..................nbsp; nbsp; nbsp;^iH
II. Bandage plcin..................nbsp; nbsp; nbsp;tM'.i
A. Etofie des bandages...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; _
I!. Formes des bandages............... __
C. Bandages de Bourgelat..............nbsp; nbsp; nbsp;252
III. Bandage nidcanique................nbsp; nbsp; nbsp;2(10
l/7/e/e //. De l'application des panseraents..............nbsp; nbsp; nbsp;201
'i 1. Soins prdliminaires................... __
S 2. Regies de l'application des panscments...........nbsp; nbsp; nbsp;2ti2
Iquot; PnJcaulions gdnt'ralcs................, . __
-quot; Application des pieces do pansement............nbsp; nbsp; nbsp; 266
I.nbsp; nbsp;Application des topiques.............. __
II.nbsp; nbsp;Application des pluraasseaux.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
III.nbsp; nbsp;Application des compresses.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
IV.nbsp; nbsp;Application des bandes..............•nbsp; nbsp; nbsp;26quot;
V. Application des bamlaiics..............nbsp; nbsp; nbsp;27(i
'(, '#9632;'. Rcnoiivellcmenl des panscments..............nbsp; nbsp; nbsp;271
Iquot; Epoque du renouvellement................ __
i. Lcvde du premier appareil.............. __
II.nbsp; nbsp;Pansements consecutifs...............nbsp; nbsp; nbsp;272
2deg; Pramp;autions gtfn^rales a observer..............nbsp; nbsp; nbsp;271
Article III. Des effets dos panscments................nbsp; nbsp; nbsp;277
1quot; Effets gfadraux..................... __
2quot; Effets spdeiaux.....................nbsp; nbsp; nbsp;278
I. Pansement contentif................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II. Pansement suspensif................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
III.nbsp; nbsp;r;inlt;riiieiil roinprcssif..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
IV.nbsp; nbsp;Pansement unissant................nbsp; nbsp; nbsp;279
V.nbsp; nbsp;Pansement divisif.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
VI.nbsp; nbsp;Pansement cxptdsif.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
f.iiAPlTOE VI. Hygiene des animaux operes...............nbsp; nbsp; nbsp;280
f. I. Placemenl de I'animal.................. __
Iquot; Prdcautions gdndralcs el imraddiatcs............nbsp; nbsp; nbsp;281
2quot; Moyens d'empöchcr les frottements............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
3deg; Moyens d'empdclier le ddcubitus prolongd..........nbsp; nbsp; nbsp;283
4quot; Ue la suspension....................nbsp; nbsp; nbsp;2Si
i 2. I.i^rnioil, aliiid^pliero nmbiante..............nbsp; nbsp; nbsp;2X7
i, :!. Rdgime alimentaire...................nbsp; nbsp; nbsp;2S'.)
?. l. Soins divers : prnprele, rcpos , cxcrcice..........nbsp; nbsp; nbsp;291
5 quot;•. Soins estraordinaires centre les complications accidentelles.. . .nbsp; nbsp; nbsp;293
Iquot; Kievre dc reaction..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; llemnrrliagies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 201
#9632;:
-ocr page 833-
TABLE DES MATllinF.S.
765
:'quot; Sejour du jiiis dans les lissns..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2U5
#9632;iquot; Ramp;urption, infection purulentes..............nbsp; nbsp; nbsp;29G
C.ii.m'itiii: Vll. Chirurgie m^dicinale..................nbsp; nbsp; nbsp;297
Article I11'. Application des lopiques sur le tdgument externe.......nbsp; nbsp; nbsp;298
g 1. Application des lopifiucs solides..............nbsp; nbsp; nbsp;
1deg; Trochisques......................nbsp; nbsp; nbsp;
2raquo; Projection, insufflation.................nbsp; nbsp; t-''''-1
3deg; Onctions, embrocations.................nbsp; nbsp; nbsp;
•Iquot; EmphUres, charges...................nbsp; nbsp; nbsp;
5quot; Cataplasmes......................nbsp; nbsp; nbsp;
Cquot; Sachets, bains sees..................nbsp; nbsp; nbsp;301
5 -1. Application des topiques liquides..............nbsp; nbsp; nbsp;302
!•#9632; Bains........................nbsp; nbsp; nbsp;
I.nbsp; nbsp;Dains gdndraux..................nbsp; nbsp; nbsp;303
II.nbsp; nbsp;Bains locaux...................nbsp; nbsp; nbsp;301
2quot; Lotions........................nbsp; nbsp; nbsp;300
3quot; Fomentations.....................nbsp; nbsp; nbsp;•'•'''
1quot; Imbibitions......................nbsp; nbsp; nbsp;
5quot; Irrigations ; irrigation continue..............nbsp; nbsp; nbsp;308
0deg; Douches.......................nbsp; nbsp; nbsp;311
7quot; Injections.......................nbsp; nbsp; nbsp;312
8quot; Frictions, embrocations.....#9632;...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
5i 3. Application des topifpics gazeuk..............nbsp; nbsp; nbsp;313
1deg; Fumigations, douches de vapeur..............nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Bains do vapour....................nbsp; nbsp; nbsp;315
Aiiicle II. Application des topiques sur les teguments internes......nbsp; nbsp; nbsp;317
I I. Dans les orifices du tube digestif..............nbsp; nbsp; nbsp;
Iquot; Gargarismes, collutoires.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
-quot; Lavements, supposiloires................nbsp; nbsp; nbsp;318
jJ 2. Dans les voles respiratoires................nbsp; nbsp; nbsp;319
lri Topiques solides....................nbsp; nbsp; nbsp;:!iu
2quot; Topiques liquides....................nbsp; nbsp; nbsp;
3quot; Topiques inzeux...................nbsp; nbsp; nbsp;3-Jt
'i 3. Sur la muqueuso do IVil.................nbsp; nbsp; nbsp;322
I- Collyrcs solides....................nbsp; nbsp; nbsp;323
2quot; Cüllyres liquides....................nbsp; nbsp; nbsp;
gt; Collyres gazeus....................nbsp; nbsp; nbsp;321
g i. D.'ins le va^'in , Fiitfrus, ruretbrc , la vessie........nbsp; nbsp; nbsp;
Article III. Administration des medicaments ;'i rinterieur.........nbsp; nbsp; nbsp;
g I. Par le tube digestif.......'............nbsp; nbsp; nbsp;32.quot;,
Iquot; Elcctnaircs ou opiats..................nbsp; nbsp; nbsp;32ri
2quot; liois et pilules.....................nbsp; nbsp; nbsp;
3quot; Masligadours.....................nbsp; nbsp; nbsp;329
lquot; Pains rnddicainenlenx: iiii'iiiiui' avei' les alimi'iits.......nbsp; nbsp; nbsp;331
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700nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; FABLE DES MATIEUKS.
rgt;quot; Hudson*. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ............... __
(iquot; Breuvages.......................nbsp; nbsp; nbsp;332
7deg; Lavements mddicamenteux................nbsp; nbsp; nbsp;337
ji .. Par l'apparcil respiratoire................nbsp; nbsp; nbsp;333
£ ;!. Par la peau.............
1deg; MiHliode sus-dpidermique ou iatralojsique.
2quot; Methode epidermique ou iatraleptique. . .
Mlaquo; Methode endermique ou ialrathamp;ique. . . g 4. Par le tissu ccllulaire sous-cutan^. . . . \ 5. Par les veines............
1quot; Introduction des raddicamentä ordinaires. .
quot;-quot; Transfusion.............
310
313 345
31quot;
SECTIOiN [II.
ELEMENTS HKS (il'lll \T10.\S.
Chapitre 1quot;, De la division.....................nbsp; nbsp; nbsp;318
Arlkle Iquot;'. Incision....................... __
I I. Instruments servant ä pratiquer les incisions.........nbsp; nbsp; nbsp;310
1quot; Bistouri....................... __
-quot; Feuille de sauge....................nbsp; nbsp; nbsp;350
IIquot; Ciseaux........................nbsp; nbsp; nbsp;350
g -2. M;iimcl opdratoirc (icgt; incisions..............nbsp; nbsp; nbsp;353
1quot; Positions ilrs instruments ilmjs la main...........nbsp; nbsp; nbsp;
I. Positions du bistouri................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II. Position? de la feuille de sause............nbsp; nbsp; nbsp;355
111. Position des ciseaux................nbsp; nbsp; nbsp;
-•#9632; IWgles gcndrales de I'opdration..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
1. Prdparalion de l'instrument, de la partie........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II. Direction , dtenduc des incisions...........nbsp; nbsp; nbsp;35(1
III. Mode d'aelion de I'instrument............nbsp; nbsp; nbsp;357
3n DifKrentes tnani^rcs d'inciser............... __
I.nbsp; nbsp;Incisions de dehors en dedans............nbsp; nbsp; nbsp;35s
II.nbsp; nbsp;Incisions de dedans en dehors............nbsp; nbsp; nbsp;359
III.nbsp; Incisiiuis sous-cutandes...............nbsp; nbsp; nbsp;31; 1
IV.nbsp; nbsp;Incisions m dddolant................ __
ü .'!. Formes diverses des incisions...............nbsp; nbsp; nbsp;363
Iquot; Incbioiis simples.................... __
iquot; Incisions rdiiipnsn.'ä...................nbsp; nbsp; nbsp;303
3quot; Ddbridcmenls , contre-ouverturcs.............nbsp; nbsp; nbsp;364
Aiiiele II. DisSfection.......................nbsp; nbsp; nbsp;366
i I. Instruments servant ä la dissection.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
ü 1' Manuel npi-vatoirn de la dissection.............nbsp; nbsp; nbsp;:',i\'
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TAllLl- DES MATinRES
7ü7 308
Article III. Ponction...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ....
(i 1. Instmmeats ser\-ant a la ponction..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Iquot; Lancette.......................nbsp; nbsp; nbsp;369
2laquo; Trocar!........................nbsp; nbsp; nbsp;370
sect; 2. Manui'l o|ii'rntniiv dc la ponclion..............nbsp; nbsp; nbsp;'.','\
1quot; Ponction avec le bistouri.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2deg; Ponction avec la lancette.................nbsp; nbsp; nbsp;372
3quot; Ponction avec le trocart.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Arlide IV. Resection.......................nbsp; nbsp; nbsp;37:!
sect; 1. Inslrameats servant ä la ramp;ection.............nbsp; nbsp; nbsp;37i
1quot; Scie.........................nbsp; nbsp; nbsp;37r.
2quot; Pinco a ramp;ection....................nbsp; nbsp; nbsp;37(i
3deg; Gouge el ciseau....................nbsp; nbsp; nbsp;377
sect; 2. Manui'l ope'ratoire de la irseclinu..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
1deg; Regies gdndralcs....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Actiiin des inslniinriits en iiailimdier............nbsp; nbsp; nbsp;378
Arlieh V. Lii,'aliire en masse....................nbsp; nbsp; nbsp;380
1quot; Clioix du lien.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2deg; Moyens d'appliquer la ligature...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
3deg; Moyens d'opdrcr la striction...............nbsp; nbsp; nbsp;383
1. Striction Immediate..............
II. Striction progressive..............
Arliele VI. Cautc'risation...................
3Si 385
g 1. Cauterisation potentielle...............
1quot; Effets gendrajs des caustiques.............
2quot; Diverses espeecs de causliqncs............
380 387
I. Caustiques solides................nbsp; nbsp; nbsp;388
II. Caustiques pulverulcnts...............nbsp; nbsp; nbsp;300
III.nbsp; nbsp;Caustiques mous..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
IV.nbsp; nbsp;Caustiques liquides.................nbsp; nbsp; nbsp;303
3deg; Rdgles gendrales sur remploi des caustiques.........nbsp; nbsp; nbsp;305
i, 2. Cautdrisation actuelle..................nbsp; nbsp; nbsp;3!)7
1deg; Effets gdndraux. Avantages................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2lt;gt; Instruments servant .i pratiquer la cauterisation actuelle.....nbsp; nbsp; nbsp;308
I. Des cautcres en gdndral..............nbsp; nbsp; nbsp;3911
11. Diverses formes de cautercs.............nbsp; nbsp; nbsp; 100
3i De la chauffe des cautercs.................103
1quot; Diverses sortes de cautdrisations...............im
I. Cautdrisation objective...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II. Cautdrisation transcurrente..............nbsp; nbsp; nbsp;lOö
III. Cautdrisation inhdrentc...............
Ciupitre 11. De la rdunion.....................nbsp; nbsp; nbsp;1117
Article Ier. Dc la rdunion immddiate cn gdndral............nbsp; nbsp; nbsp;io.s
)quot; Mdcanisme de la rdunion immddiate.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
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/OSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; table im:s MATir.iu;s.
_quot; ('.niiilitii)iilt; ndccssnires ;i la ivunimi iuimcdiate.........nbsp; nbsp; nbsp;409
Arliele II. I'nunlc's divers Jc reunion................nbsp; nbsp; nbsp;ilO
g 1. Position.......................nbsp; nbsp; nbsp;
% 2. Bandages unissants...................nbsp; nbsp; nbsp;i li
1quot; Bandage des plaies transversales..............nbsp; nbsp; nbsp;ili
'!quot; Bandage des plaies longiludinalcs.............nbsp; nbsp; nbsp;413
ii 3. Emplätres agglutinatifs..................nbsp; nbsp; nbsp;iM
Iquot; Conlcclion des emplülres agglutinatifs............nbsp; nbsp; nbsp;
quot;Jquot; Application des emplütres agglutinatifs...........nbsp; nbsp; nbsp;115
;!quot; lin collodion.....................nbsp; nbsp; nbsp;.tl(i
I. Preparation, propriiHds...............nbsp; nbsp; nbsp;117
II.nbsp; nbsp;Mode d'application.................nbsp; nbsp; nbsp;418
111. usages......................119
j) i. Sutures........................I-Jo
1quot; Instruments et objets ndcessaires pour pratiquer les sutures. . .nbsp; nbsp; nbsp;iil
I.nbsp; nbsp;Aiguilles a suture.............. . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II.nbsp; nbsp;Epingles, broches, chevilles............nbsp; nbsp; nbsp;422
III.nbsp; nbsp;Porte-aiguille...................nbsp; nbsp; nbsp;423
IV.nbsp; nbsp;Fil.......................nbsp; nbsp; nbsp;
#9632;!#9632;' he la [iratiipie des sutures................nbsp; nbsp; nbsp;
I.nbsp; nbsp;Regies gc'nerales.................nbsp; nbsp; nbsp;
II.nbsp; nbsp;Manuel opüratoire.................nbsp; nbsp; nbsp;424
:iquot; Diverses especes de sutures...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;125
1quot; Precautions a prendrc pour enlever les sutures. Suins conseeulifsnbsp; nbsp; nbsp;431
Chapitre 111. Do la compression.......................nbsp; nbsp; nbsp;433
i; 1. Effets geniiraiix dc la compression...............nbsp; nbsp; nbsp;illi
? '2. Mode- divers de compression. Effets spcoiaux.........nbsp; nbsp; nbsp;135
Iquot; Coniprcssion generale ou circulaire...............nbsp; nbsp; nbsp;
-1quot; Compression locale ou laterale.................nbsp; nbsp; nbsp;437
:• Dilatation...........................nbsp; nbsp; nbsp;439
SECTION IV.
OPfiRATIOXS GfiXfeRALES.
(quot;.mmtiiu, 1''. Emission du sang.......................nbsp; nbsp; nbsp;440
Aiiirle /#9632;#9632;'. lie la saignec en gdndral...................nbsp; nbsp; nbsp;.Ill
i I. Deflnition, synonymic, division, Instorifpic........... __
g 2. Indications do la saignee...................nbsp; nbsp; nbsp;.ill
i; 3. Contrc-indications dc la saigndc................nbsp; nbsp; nbsp;.i.quot;!
J i. (jnaiiiile do sang 11 tirer....................nbsp; nbsp; nbsp;152
Article II. Do la phldbotomie en gdncral.................nbsp; nbsp; nbsp;l,quot;,i;
5 1. Avantagcs particulicrs; cbnLx des vcines............nbsp; nbsp; nbsp;
', -1. Instramcnl servant a pratiquer la plilebotomio..........nbsp; nbsp; nbsp;irgt;7
h
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TABLE DES MATII-UKS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 769
lquot; Lanceitc.......................nbsp; nbsp; nbsp;5™
iquot; Flamme.......................
I.nbsp; nbsp;Flammes ordinaires.................nbsp; nbsp; nbsp;459
II.nbsp; nbsp;Flammes a ressort.................nbsp; nbsp; nbsp;461
3quot; Bätonnel on baton :i saigner...............nbsp; nbsp; nbsp;405
4quot; V;ise ;i sang......................nbsp; nbsp; nbsp;•W
5deg; Epingles et porte-^pingle................nbsp; nbsp; nbsp;
Oquot; Objets acccssoires divers..................i'iquot;
ji 3. Manuel opdratoire gdn(;ral de la plilebotomle........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
1quot; Position de I'animal...................nbsp; nbsp; nbsp;
2deg; Preparation du vaisscau.................nbsp; nbsp; nbsp;468
gt; Ouvertüre du vaisscau..................nbsp; nbsp; nbsp;469
I. Saignde ü In flamme ordinaire............nbsp; nbsp; nbsp;
II.nbsp; nbsp;Saignde aver la llammc a ressort...........nbsp; nbsp; nbsp;-Iquot;!
III.nbsp; nbsp;Saignde ,'i la iancette................nbsp; nbsp; nbsp;iquot;-
IV.nbsp; nbsp;Rigles communes a l'emploi de tons les instruments.. . .nbsp; nbsp; nbsp;473
Iquot; Anvt iln sang.....................nbsp; nbsp; nbsp;475
nraquo; Soins gdndraux complementaircs..............nbsp; nbsp; nbsp;-liSii
Arlicle III. 1)'' la phldbotomie chez Irs solipddes............nbsp; nbsp; nbsp;182
^ 1. Saignce a la jugulaire..................nbsp; nbsp; nbsp;
Iquot; A vantages gdneraux. Centre-indications...........nbsp; nbsp; nbsp;
quot;2deg; Disposition anatomique ; lieu d'dlectiun............iXIJ
;!quot; Manuel de l'opdratiün..................nbsp; nbsp; nbsp;485
1. Fixation de I'animal................nbsp; nbsp; nbsp;
11. Clioix de rinstrument t du cold............nbsp; nbsp; nbsp;
III.nbsp; Prdparation do la voinc...............nbsp; nbsp; nbsp;486
IV.nbsp; Position ili! I'opdrateur; maniere lie praliquer la piqüre. .nbsp; nbsp; nbsp;188 V. Entretien du jW du sau-................189
VI. Arrel du sang...................nbsp; nbsp; nbsp;
VII. nenouvcllcmen! du la saignde.............nbsp; nbsp; nbsp;-i'JO
Vlll. Solus gdndraux et complementaircs..........nbsp; nbsp; nbsp;491
g 2. Saignde a la saphdne..................
1deg; Indications particulidrcs.................nbsp; nbsp; nbsp;
2deg; Disposition anatomique ; lieu d'dlection...........nbsp; nbsp; nbsp;492
3deg; Manuel dc I'opdration..................nbsp; nbsp; nbsp;
5 3. Saignde ä la cdphalique..................lilt
1quot; Disposition anatomique..................195
2quot; Manuel de I'opdration..................nbsp; nbsp; nbsp;496
ji 4. Di; la saignde aux diffdrcntes veincs secondaires.......nbsp; nbsp; nbsp;
1quot; Vciue transversale de la face................197
2deg; Veine angulaire dc la face................nbsp; nbsp; nbsp;I'.IS
3quot; Vciue nasale superficielle.................nbsp; nbsp; nbsp;199
iquot; Veine faciale.....................
5deg; Veine auriculairc postdrieure...............nbsp; nbsp; nbsp;
50
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770nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE raquo;ES .MATIKHES.
Graquo; Vt-ine liogualc profonde.................nbsp; nbsp; nbsp;500
quot;quot; Yi-iin' thoracique supeiflciclle...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
8U Vcine übdominalc superficielle anterieure...........nbsp; nbsp; nbsp;50^
U1raquo; Veine coccygienne inKrieure...............nbsp; nbsp; nbsp;503
10raquo; Veino mMiaiie dc I'avant-bras..............nbsp; nbsp; nbsp;504
11quot; Veinc superficielle du paturon...............nbsp; nbsp; nbsp;5ü.rgt;
Article IV. Do la phlebotomie chez les anlivs espfices domestiques. . . .nbsp; nbsp; nbsp;506
?, I. Espece bovine.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
1quot; De la saignfe du boeuf en general.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Saignfe ä la jugulaire..................nbsp; nbsp; nbsp;507
3deg; Saign(!e a la veine abdominale superficielle..........nbsp; nbsp; nbsp;500
ilaquo; Saignde h la coccygienne raddiane............nbsp; nbsp; nbsp;5)1
g 2. Espiccs ovine et caprine.................nbsp; nbsp; nbsp;512
1deg; Do la saignde du mouton en gendral.............nbsp; nbsp; nbsp;
2deg; Saignde a la jugulaire..................nbsp; nbsp; nbsp;513
3deg; Saignde a la faciale...................nbsp; nbsp; nbsp;514
4quot; Saignee a la sapli6ne..................nbsp; nbsp; nbsp;510
.'gt;#9632;#9632; Saignde a la ceplialiquc.................nbsp; nbsp; nbsp;517
I 3. Espece porcine....................nbsp; nbsp; nbsp;518
lo i)e la faignee ilu pore en general.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2deg; Saignde aux auriculaires.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
3'1 Saigm'e a la saphdne..................nbsp; nbsp; nbsp;519
g i. Especes canine et li;linc.................nbsp; nbsp; nbsp;520
Iquot; l)i^ la saignde du cliien en gdndral.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Saignde ä In jugulaire..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
3quot; Saignde ä la saphdnc..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
4quot; Saignde a la cdphalique.................nbsp; nbsp; nbsp;521
5deg; De la saignde chez le dial................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
ji 5. Volatiles........................nbsp; nbsp; nbsp;522
Article V. Artdriotomie......................nbsp; nbsp; nbsp;523
g 1. De rartdriotomie en general...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
sect; 2. Saignde ä Tariere transversale dc la lace..........nbsp; nbsp; nbsp;525
I. Indications. Disposition anfilomique..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
11. Manuel opdratoire ; arrel tin sang...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
? 3. Saignde a Tariere auriculaire postdricure...........nbsp; nbsp; nbsp;527
Iquot; Sur le boeuf......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
I.nbsp; nbsp;Indications....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II.nbsp; nbsp;Disposition anatomique...............nbsp; nbsp; nbsp;528
III.nbsp; nbsp;Manuel de Topdration...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
IV.nbsp; nbsp;AmH du sang..................nbsp; nbsp; nbsp;530
2quot; Sur le pore......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
jl \. Saignee a Tariere coccygienne meiiiane...........nbsp; nbsp; nbsp;531
Iquot; Sur Tespece bovine...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Sur les autres especes domestiques.............nbsp; nbsp; nbsp;532
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TABLE DES MAT1ERES.
Artide VI. Saigndes capillaires..........
jj 1. Saignde capillaire simple........
1quot; Do la sait,'ii(;o capillaire simplo en irc'iiural.
2laquo; Saiifiidi; au palais..........
I. Historique. Indications......
II.nbsp; nbsp;Manuel opdratoire........
III.nbsp; nbsp;Ani'l du sang..........
;)quot; Saigiu'e du pied..........• •
I.nbsp; nbsp;Historique. Imlications......
11. Manuel opdratoire........
| 2. Mouchetures et scariücations......
% ;gt;. Ventouses scarifldes..........
lo Ddfinition. Divisioa. Historique dos ventouse
2deg; Indications des ventouses........
3U Des diverse? Comics de ventouses. . . .
!quot; Manuel opdratoire..........
I. Application simple de la ventouse..
II.nbsp; Scariücations..........
5 -1. Sangsucs..............
1deg; Historique de l'emploi des sangsuäs. . .
2deg; Histoire naturelle...........
I. Caracteres gendraux.......
II.nbsp; Disposition de l'appareil buccal aspira
III.nbsp; Espices employees en miSdecino. . 3deg; Production. Commerce. Conservation.. . iquot; Emploi therapcutique.....
I.nbsp; Indications.......
II.nbsp; Precedes d'applicatiou. .
III.nbsp; Soius consdeutifs. . . .
IV.nbsp; Quantile do sang extrailc. V.nbsp; Rdapplication des sangsucs
771 533
53i 535
537 538 539
540 513 5i5
5i6
551
553
550
559 5fi0 562 568
5(!9 570 571
5quot; De I'hiemopis et des muvens d'en de
barrasse
le la
Article VII. Accidents pouvant survenit it la suit sect; 1. Saignde blanche et saignde baveuse. g 2. lilessures des organes voisins. . .
1deg; lilessure de la trachdc.....
2deg; lilessure des muscles coccygiens.. g 3. Thrombus..........
Iraquo; Definition; [division du thrombus.
2quot; Causes............
I. Causes prddisposantes. . .
II.nbsp; Causes ddterminantcs. . . #9632;'•quot; Symptdmcs. Caracteres anatomiques. Terminal iquot; Traitcmenl..............
579 580
581
582 586
588
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i
ll'lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE DES MAlllüU-S.
ji i. Piqilre dc l;i carotide...................nbsp; nbsp; nbsp;5!H)
Iquot; Snr la puiflre des artfires en giMral............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2raquo; Ouisl's di! la |iii|nre de la carotide.............nbsp; nbsp; nbsp; quot;gt;(.M
'ia Symptcjmes. CaractSres anatoiniques, Prooostic........nbsp; nbsp; nbsp;892
#9632;Iquot; Traitement......................nbsp; nbsp; nbsp;SDl
^ 5. Introduction de l'air ihrns les vcines............nbsp; nbsp; nbsp;508
1deg; Historitiue......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
quot;2quot; EEfets gdiidraux de l'air introduif i!:iiis Ics ve'mos.......nbsp; nbsp; nbsp;(i03
1. Effets de l'air injectd arliflciellement..........nbsp; nbsp; nbsp;C01
II.nbsp; nbsp;IlIIWs dc Fair inlnxluit iicciiionti'lltMiiout........nbsp; nbsp; nbsp;608
III.nbsp; nbsp;Effets de Pair injectd dans les artires.........nbsp; nbsp; nbsp;CIO
.'J0 Anatomic pathologique..................nbsp; nbsp; nbsp;011
1deg; Causes irmnediates de la murt...............nbsp; nbsp; nbsp;612
ö1 Causes, rndcanisme de rinliudikiion spontande de l'air ; circon-
stanccs qui la favoriseut...............nbsp; nbsp; nbsp;616
lilaquo; Indications chirurgicales.................nbsp; nbsp; nbsp;020
Chapitre II. De l'applicalion des exutoires...............nbsp; nbsp; nbsp;0-20
Article Iquot;. Des exutoires en gdndral.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
% 1. Ddlinition, division et sjnonymie, historique.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
'i -. Indications et conlrc-indications des exutoires.........nbsp; nbsp; nbsp;631
Article U. Seton a meclic.....................nbsp; nbsp; nbsp;632
2 I. Itn sdton a mrehe en gdndral...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
1deg; Objsts et instruments ndcessaires..............nbsp; nbsp; nbsp;033
I. Mdclie.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
li. Aiguille a sdton..................nbsp; nbsp; nbsp;034
2quot; Manuel opdratoire....................nbsp; nbsp; nbsp;030
I.nbsp; nbsp;Ddtermination du lien................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II.nbsp; nbsp;Intruiliicliiin de la nieehe..............nbsp; nbsp; nbsp;037
III. Fixation de la mdche................nbsp; nbsp; nbsp;030
3deg; Effets consdculifs, soins d'entreticn des sdtons........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
gt;. 2. Du sdton a meche considdrd dims les diffdrentes rdgions oil on
I'applique....................nbsp; nbsp; nbsp;C.U
1quot; Sdton au poitrail.................... __
2quot; Sdton au thorax....................nbsp; nbsp; nbsp;613
3deg; Selen a la fesse....................nbsp; nbsp; nbsp;645
i0 Selnn a I'encolure el anx Jones..............nbsp; nbsp; nbsp;646
.riraquo; Sdton a I'dpaule et a la cuisse..............nbsp; nbsp; nbsp;647
6deg; Des sdtons dans I'espdce bovine..............nbsp; nbsp; nbsp;651
7o Des sdtons sur les pclits animaux..............nbsp; nbsp; nbsp;652
'i 3. Müdiliealions apporlees an seton a mdche..........nbsp; nbsp; nbsp;653
1deg; Sdton a ferrets..................... __
2deg; Selen a meche caeliee..................nbsp; nbsp; nbsp;654
Article III. Des autres espdees d'csutolrcs...............nbsp; nbsp; nbsp;655
i. I. Sdton ii unedle...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; __
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TABLE DES MATl^AES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 77:lt;
1quot; Synonyraie, indications.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
iquot; Präparation du siton ä rouellc...............nbsp; nbsp; nbsp;'''•gt;|i
3quot; Application; manuel et soins divers.............nbsp; nbsp; nbsp;051
2 -J. Trochisques......................nbsp; nbsp; nbsp;quot;58
1quot; Definition, objet, matures employees............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
•2deg; .Modi's d'application...................nbsp; nbsp; nbsp;659
% 3. Sinapismes et vamp;icaloires................nbsp; nbsp; nbsp;661
1quot; Application des sinapismes................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
iquot; Application des vfcicatoires................nbsp; nbsp; nbsp; 663
Article IV. Accidents pouvant suivre l'application dos exutoires......nbsp; nbsp; nbsp; CCO
lu H^morrhagie......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
•2quot; Kii;;(ii^i:iiit'iit giiugraiuux.................nbsp; nbsp; nbsp;667
3quot; khcamp;i........................nbsp; nbsp; nbsp;670
1deg; Fongositds, indurations.................nbsp; nbsp; nbsp;671
Chapitre III. De I'application du feu..................nbsp; nbsp; nbsp;672
Article /•'r. Application ilu feu on g(!u(5ral...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
sect; 1. Olijot, liistorique de l'emploi mödical du feu.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Ji 2. Indications, centre-indications du feu............nbsp; nbsp; nbsp;670
sect; 3. Moyens gemSraux d'appliquer le leu.............nbsp; nbsp; nbsp;679
Article II. Feu transenrrent....................nbsp; nbsp; nbsp;082
*; 1. Choix, preparation des caut6res propres au feu transcurrent. . .nbsp; nbsp; nbsp;683
1deg; Forme , volume............ .......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Chauffe , pröparation du cautere..............nbsp; nbsp; nbsp; 685
sect; 2. De In forme ii donncr mi feu...............nbsp; nbsp; nbsp;687
1quot; Dessin , figure, dtendue convenables............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
#9632;2quot; Direction des raies...................nbsp; nbsp; nbsp; 692
3deg; Ecartement des raies, des pointes............'#9632;nbsp; nbsp; nbsp; 093
i, :}. Manuel de I'application du feu...............nbsp; nbsp; nbsp;091
1quot; Soins prdliminaires...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
I. Clioix du tnomenl favorable.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
11 Preparation du sujet................nbsp; nbsp; nbsp;695
III. Fixation du sujet.................nbsp; nbsp; nbsp;690
2quot; Traee du feu......................nbsp; nbsp; nbsp; 698
I. Trpce iuili.'il...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II. Disposition definitive des raies............nbsp; nbsp; nbsp;700
3deg; Application du cautere..................nbsp; nbsp; nbsp;701
I. Posilion du cautere sur la peau............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II.nbsp; nbsp;Degrd do pression du cantero.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
III.nbsp; nbsp;Vitesse, marche dn cautere.............nbsp; nbsp; nbsp;702
IV.nbsp; nbsp;Dnree de rapplication du canlere...........nbsp; nbsp; nbsp;'01
1quot; Tenne de la caulcri-alion, ile^n;s divers ilu feu........nbsp; nbsp; nbsp;7(tö
5 -1. Soius cons(!cutifs a Fapplication du feu...........nbsp; nbsp; nbsp;708
1quot; Effets de la cnutdrisatinn................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Soins consccutifs locaus..................nbsp; nbsp; nbsp;TM*
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774-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TADLE DES MATIEKES.
ijji gt; Prdcautions gän^rales..................nbsp; nbsp; nbsp;713
j; 5. Du l'application iln feu coasid^rd üaiis les diverses espäces
dümeslii|iies...................nbsp; nbsp; nbsp;715
j.|; 1deg; Du feu chez les solipMes..............'. . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Du feu Mir l'espece bovine................nbsp; nbsp; nbsp;7-2Ü
gt; Du feu chez les petitcs espdces..............nbsp; nbsp; nbsp;723
% 8. Accidents pouvant suivre l'application du feu transcurrent, ...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
1deg; Section de la |ie:iii...................nbsp; nbsp; nbsp; 724-
2quot; Udmorrhagie......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
3raquo; Airaelieineul des eseliares................nbsp; nbsp; nbsp; 725
4deg; Clmle de la peau....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
5quot; Cicatrices defectueuses..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Article III. Autres modes d'application du feu.............nbsp; nbsp; nbsp;72i!
I 1. Feu Gaullel......................nbsp; nbsp; nbsp;727
sect; 2. Feu medial......................nbsp; nbsp; nbsp;729
äj 3. Ken objeetif......................nbsp; nbsp; nbsp; 732
Iquot; DiHinition , historique, indications.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2quot; Manuel opdratoire ; effets consamp;utifs............nbsp; nbsp; nbsp; 734
J i. Feu sous-cutand....................nbsp; nbsp; nbsp;737
1quot; Delinition , historique, indications.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2laquo; Manuel opdratoire, soins consecutii's............nbsp; nbsp; nbsp; 73!)
3quot; Accidents, inconvduients , avantages............nbsp; nbsp; nbsp;713
'i 5. Feu iueendiaire....................nbsp; nbsp; nbsp; 715
sect; 6. Moxa........................nbsp; nbsp; nbsp; 717
1deg; Delinition, historique..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
2deg; Indications......................nbsp; nbsp; nbsp; 749
3quot; Modes d'application. Eifets consdeutifs...........nbsp; nbsp; nbsp; 750
1. Moxa par uslion d'une niiiüere combustible.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
II. Moxa par l'emploi d'un liiiniile buuillant........nbsp; nbsp; nbsp; 75i
fable lies iuati6res........................nbsp; nbsp; nbsp;757
Table delt; figures cuntenues daas le lüino premier............nbsp; nbsp; nbsp; 775
MV DE LA TAULE DES MATIKIIES IM' I'IUCMIKII Vill.l MK.
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TABLE DES FIGURES
CONTEMES DANS I.K TOME 1'RE.MlElt.
Fig. Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Afsujt'lioii des solipMes. A. Tord-u
C. Surfaix; D. Corde ä cntravoi boul; E. Neeud do la queue
2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Morailles do fer......
;{.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Morailles de bois......
4.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Serrc-oreille.......
5.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Mors d'AUemagne.....
fi.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Licol do force.......
7.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Cavcron.........
#9632;z; li. Bälon a )ur assujdlir I'an
surfaix
mal ile-
24
25 26
29 30
8.
!). 10. 11. 12. 13. 14. 15. IG. 17. 18. 19. 20-'*'!-21-26. 27. 28. 29. 30. 31.
Cavccine :i unc longc. . . .
Cavecino a deux longes. . .
Capote a lunettes.....
Collier a chapclel.....
Entravons ordinaires assembles
Entravon anglais en place. .
Entravons anglais; Systeme ddtaille
Proröilö Rohard pour abatlre Irs si
Travail des anciens.......
Travail ordinaire des mardchaux.
Casque pour la fixation de la tüte a
Travail-muraillc ile Gohier. . . 21. Lit-muraille de F. de Feugrd.. . 23. Boucle Bella pour assujdtir les bffii 25. Pince des bouviers Italiens. . . .
Travail poor los bfitcs ;'i rorno.s.
Tord-nez pour le pore.....
Speculum pimple.......
Speculum i'i vis ile Bigot. . . .
Bridon-spdculum de Brogniez. • .
Speculum pour 1c pore......
31 33
48
des
04 71 73
7(1 S3 87 07
100 100 153
151
Sonde eu S.........
159
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776nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE lir.S FIGURES.
Kiu. 33.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Sonde cannelfe a spatule................nbsp; nbsp; nbsp;159
.'!!.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; A|i|iaicil Delays pour rithdrisalion............nbsp; nbsp; nbsp;lquot;i)
.'!.quot;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ajoutage appartenant a col apparcil............nbsp; nbsp; nbsp;171
36.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Adstricteur hämostatique de Brogniez...........nbsp; nbsp; nbsp;202
)IT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Pinre anatomique a coulisse...............nbsp; nbsp; nbsp;218
^S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Tenaculum...................... —
39.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Pince ä anneaux pour pansemenls. . .'...........nbsp; nbsp; 22()
40.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Porte-mtelie.....................nbsp; nbsp; nbsp;227
11.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Seringue a injections..................nbsp; nbsp; nbsp;228
12.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Pelote avec cnveloppc.................nbsp; nbsp; nbsp;231
#9632;1,'i,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Compressc craquo; crolx de Malte...............nbsp; nbsp; nbsp;2i3
#9632;11.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Compresse en demi-croix de Malte............ —
15.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Compresse fendue a deux chefs.............nbsp; nbsp; nbsp;211
16,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Compresse fendue a Imis chefs............. —
IT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Compresse en fronde.................. —
18.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Compresse gradude................... —
49,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Eclisses.......................nbsp; nbsp; nbsp;21quot;
nit.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Soulien pour bandages de corps..............nbsp; nbsp; nbsp;251
51.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Frontal simple....................nbsp; nbsp; nbsp;252
52.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Frontal composd....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.—
53.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Bandage contentif des orcilles.............. —
51.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Bandages : k. pour la partie supdrieure do I'encoluro ; li. pour
le poitrail; C. pour la fesse..............nbsp; nbsp; nbsp;253
55.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (Eil siiii)ile......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
56.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (Eil double......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;_
5quot;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Bandages : A. pour le garrot; 11. pom- les maladies (les glandes
sublinguales et maxillaires; (',. pour le coude ; D. pour les
plaics du grasset..................nbsp; nbsp; nbsp;251
.ri8.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Bandage pour 1'articulation de l'epaule...........nbsp; nbsp; nbsp;256
rgt;'.i.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Bandage du coude Isold.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; __
60.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Bandage de la fesse Isold................nbsp; nbsp; nbsp;2.quot;.7
ill.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Bandages : A. pour les plaies extdrieures et latdrales de I'onfo-
lure; II. pour hi region ile romoplale: ('.. pour les reins ct la croupe; D. pour le genon ; E. pour la jambe ; F. pour 1c
janet et le canon postdrieur..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;__
62,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Bandage pour la fistule a I'anus el les aulres plaies ilu perinec.nbsp; nbsp; nbsp;258
63.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Bandage pour I'avant-bras................nbsp; nbsp; nbsp;259
61.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Bandage pour la jambe Isold...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;__
65.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Maniere ile teuir la liaude pour la rouler..........nbsp; nbsp; nbsp;208
66.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Tube-Rey a injections.................nbsp; nbsp; nbsp;n21
67.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Boite fumigatoire de Lafosse...............nbsp; nbsp; nbsp;322
68-69.nbsp; nbsp; nbsp;Pilulierc Lebas....................nbsp; nbsp; nbsp; 328
70.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Mastigadour.....................nbsp; nbsp; nbsp; y;{|
71.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Bridon a breuvage de Bourgelal.............nbsp; nbsp; nbsp;33c
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i Am.i: ih:s rii.t ues.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;/ / (
Kit;. 'H liiidon ii liicuva^e nouvMii iiKidiMi'...........nbsp; nbsp; nbsp;:'::i'
::;. Uistomi Jioit....................nbsp; nbsp; nbsp;:li''
U. Uiflouri convexe....... .....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
75. Uistouri boutoimi.'...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
7(i. iH'iiille de saugo Juulik'................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; :!r'1
','.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fcuillc Je sauge simple................
7S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Feuille de sauge iii'^senlant sa eoiirhuiv sin |ilal......
70. Hiseaux ii la Peiiy......:............nbsp; nbsp; nbsp; #9632;gt;:gt;-
8(1. Brigne simple....................nbsp; nbsp; nbsp;:quot;',-
81. Ineision en T....................nbsp; nbsp; nbsp;:!r,;!
82 Incisiün iTiiciale....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
s:'.. liicisitin en V............... .....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
81. Incision en eloile...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —
85.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; luci.-inii en I......................nbsp; nbsp; nbsp;:!,ii
86.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Incision elliptique...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
87.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Incision semi-lunaire on en iMoissaiil...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
88.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Pinccs ;'i dissequei..................nbsp; nbsp; nbsp; ;!l'i;
89.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I'lnees a deals de soni'is.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
i)(l. i. mcelte :lt; grain d'orge.................nbsp; nbsp; nbsp; :tl''-1
'.11. l.ancette ,'i grain rt'avoine...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
'.i-J. Lancette S langne de -crpenl..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
lt;j;\, Lancette ä ahoes...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
111.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Tiocait. /'. poinron; '.'. eannle..............nbsp; nbsp; nbsp;3quot;(l
',15. Trocarl a pavilion plat.................nbsp; nbsp; nbsp;:|'l
'ic. TroiMil courlie....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
\)~t. Scie ä arltre on ordinaire........ #9632; #9632;.....nbsp; nbsp; nbsp; '1quot;-1
i)8. Seie droite , en coutean on a main.............nbsp; nbsp; nbsp;-'Iquot;-quot;1
'.Hi.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Seic ilrnil'' de Larrey..................
I tni.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Scic •#9632;n cr(!le de Cquot;i|.................
Mil. Seie a iliainette....................nbsp; nbsp; nbsp;:i'r.
102.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I'ince ii resection droite.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
103.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Pince a rescclion a mors courbes.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
lnl. Pince a resection a tranclianl oblique............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
105. Gouge......................nbsp; nbsp; nbsp; '#9632;'#9632;''
inc., Cisean droil......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
107. Maillcl.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
los. Ligature en masse; avec til double............nbsp; nbsp; nbsp;381
109.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ligature multiple...................nbsp; nbsp; nbsp; 382
I jo-ll I. Ligature en masse par le procedd Manee..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
112.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Porte-pierre.....................nbsp; nbsp; nbsp; 389
113.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CauWre cultellaire cunöiforme...............nbsp; nbsp; nbsp; lot)
111.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;r.aulJrc conique ou en pointe...............nbsp; nbsp; nbsp; 101
110.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; r.:iiilrir olivaire....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
110.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Caiitere ii lige.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
M
-ocr page 846-
77s
FiK. IIquot;. 118.
I lü.
120. 121,
I Mtl.K DES KtüURES.
I'.imli'lf .i hi-c il (iimmii.................nbsp; nbsp; nbsp;.lyl
(lanti'i'c i'yliii(lrii|uc................... __
I'-aiilnr spli^riciuc................... __
Cautiri; hastilc.................... __
I'.auti'ii! cuutcau di' feu................. __
Cautcrc nummulairv..................nbsp; nbsp; nbsp;402
CauttTC octogone.................... __
Cauli're annnlairo................... __
CaiitiTt' a cntonnolr................... __
Cautcre a roulette................... __
Uandage unissant pour les plaies transversales........nbsp; nbsp; nbsp; 112
Hiindage unissaiit pour les plaies longiludinales........nbsp; nbsp; nbsp; U3
Mguilles a siilun1...................nbsp; nbsp; nbsp; t'_gt;2
Aiguillu ;i inanclie de Heister............... __
I'orte-iSplngle simple..................nbsp; nbsp; nbsp; i-j;;
Suture fi points separds uu entrciüupes...........nbsp; nbsp; nbsp; 126
Suture a arise..................... __
Suture des pelleliers uu a surjel..... . . . .nbsp; nbsp; nbsp; i-2',
Siilur.' a points passds................ __
Suture cnchevillec..................nbsp; nbsp; nbsp; l-j,x
38. Sutures entorlillces...................nbsp; nbsp; nbsp; i-j!i
Suture on T el miciale.................nbsp; nbsp; nbsp; i;||
Lanct'ttc des anciens mardchaux..............nbsp; nbsp; nbsp; las
Fl.iiniNc ties anciens mardchaux..............nbsp; nbsp; nbsp; 15:1
Lame dc ilamme ordinaire................ __
Tranchanl de Ilamme moyenne en giandcur naturelle.....nbsp; nbsp; nbsp; Klo
Flamme montee a Irois lames.............. __
Flamme ä ressorl allemande..............nbsp; nbsp; nbsp;461
Flamme a ressort anglaise................nbsp; nbsp; nbsp; hi:;
Flamm.' .'1 ressorl Weiss................nbsp; nbsp; nbsp; jej
Porle-dpingle 11 etui..................nbsp; nbsp; nbsp; jC,7
Mors du porte-epingle vu par sa lace interne, I'cpingle mise. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Nirml ile la saignee..................nbsp; nbsp; nbsp; I^.i
Vaisseaux superficiels de la tete du cheval. n. veine transversale de la face; h, veine angulaire de la lace; c, veine nasale -iipeiiieielle; (/, veine faciale ; e, veineauriculaire posteiieinv;
/. arieiv transversale de la fare............nbsp; nbsp; nbsp; i'.ix
Veine coccygienne inlWcure du cbeval...........nbsp; nbsp; nbsp;503
Veine faciale du mouton.................nbsp; nbsp; nbsp;.quot;iii
Couteau a saigner des hergers.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;r.K;
Allere auriculaire postdrieure dn hoeuf..........nbsp; nbsp; nbsp;.'i-2K
Arterc auriculaire postdrieurlaquo; du pore......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; :,:;ii
Bridon ä palette pour arreler la saigure an palais.. . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; r,::;!
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121. 125.
I-Jii. 127. 12laquo;.
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1
131. 135. I3(i. 137-
13raquo;. I lo. 111. I iquot;.'. I 13.
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i 16. I IT. I 18 149. 150.
152.
151.
157. 158
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TABLE DES PIGDRES.
IMi.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Veutouse hämispWrique.......
160.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ventouse en poire.......• •
Itil.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ventouse S pompe.........
162.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ScariQcatcui' dans le vide Ac Leblunc. .
163.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Disque buccal Ju la sangsue.....
164nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Mächoirc de sanysue vuc de prolll.. .
165.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Mdchoire vue de champ.......
166.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Mäclioire d'ha;niopis vue de profil. . . \61.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Mäclioire d'hiemopis vue de champ. . KW.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Aiguille ii sdton ;i manche de Lafossc.
169.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Aiguille ä sdton unie........
170.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Aiguille a sdton en deux pieces.. . . IT I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Aiguille ii setun en trois pieces. . . . ['.•2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Aiguille ä sdton pour les chiens.. . . 173.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Noeud d'arrdt de sdton.......
171.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Sdton it rouclle..........
n.quot;).nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Feu ancien en raies coupdes.....
\'Vi.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Feu ancien en raies eroisdes en canes..
Iquot;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Feu ancien en raies cruisees en losange
1quot;8.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Feu en feuille de fougdre renversde.
IV.i.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Feii en raies paralldles en deux series.
I NUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Feu en pointes..........
I SI.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Feu en pointeä el en raies cuinhinees. .
779
518
549
DÖÜ
559
501
635
laquo;39 688
|K2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fen en raies courtes et inlerrompues, de M
Prangd..
ti1.! I
Is:;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Caulere eniieiroinie pour le leu Prangd. .
IS-lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;l''eiu divers : a . de la surface de l'dpaule ; b, de la [lointe i
I'dpaule ; c, du ^eiiou en raies vcrticalcs ; '/. du genou e raies obliques; e, de la cuisse ; f, de la rolule ; ;/. dujarrel A . d'dparviu eu pointes); * , de toute la region plialangiennc j , iln tendon ; / , de loule l'arlieulation du boulet; /// , de la partie antdrieure du boulet ; n. du tenduu et du buulel corn-binds ; i' . de la couronno (en pointes..........
IS.quot;..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Caulere Gaullet....................
I8K.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Cautdre ä roulette Leblanc pour feu medial.........
\X'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I'liile-nioxa Larrey a brocbes...............
issnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Purtc-moxa pour les grands animaux............
IS'.i.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i'liile-nioxa |joiir bs pelilsanimaux............
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