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DU
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PODOPARENCHYDERMITE CHROMQUE DU COEVAL.
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BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
2856 835 4
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CRAPAUD,
OL
PODOPARENCHYDERMITE CHRONIQUE DU CHEVAL,
^1 ivn
DU PIETIN,
PODOPARENCHYDERMITE DU MOUTON ; Pailaquo; raquo;I Ht laquo;MI 15.
MEDECIN-VEtiBmAIBG A LVIIKUX,
Membre lt;le la Sociolc libre d'agricaUure, sciences, arts et belles-lettres de l'Eure, et CoiUix*iiiraquo;telaquo;i;ju Recaeil de medec.inc-Y(5lcriiiaiie pratiriUQ.' ,. •Vi.quot;'--i-O/,'' ^N.
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AVANT-PROPOS.
Lameclecine veterinaire^bien qu'ayant progresse rapidementdepuisson enfance, encore peu dloignee de nous, n'a ete' ce-pendant c'tudiee que d'une maniere ge'ne-rale, et pen profondement, sur un grand nombrede sujets, formant unvaste champ d'exploitation pour les observateurs , et donnant matiere a grand nombre de mo-
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nograpliies qui, lie'es ensemble, mettrout la scieuce veterinaire an niveau tie la me-decine humaine. Vouloir embrasser mille matieres diverses, est n'e'tudier rien an foncl; mieuxvaut, ce mesemble, satta­ch ei* a unseal objet, et I'envisager sous toutes ses nuances, car alors on fait raieux ressortir toutes ses couleurs, et la realite se montre a travers le voile qui la cachait a nos yeux.
La vie entiere dun homme ne pent suffire pour 1 etude approfondie dune science aussi eteudue que la medecine 5 aussi, celuiqui comprend son devoir en fait clioix dune fraction, y consacre ses veilles, et sc trouve heureux quand ses quelques travaux peuvent contribuer aux progres de la science.
La veterinaire, plus que tout autre, a besoin dc proselytes fideles et de'voue'sj ses premiers disciples ont su la sortir du ne'ant, la relever aux yeux des gens de
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raquo;J savoir et du vulgaire : a nous done: jeunes veterinaires de continuer loeuvrc si cou-raaeusement commencee.
Le but que je me propose dans ce me'moire nest point de donner 1c der­nier trait de plume a l'e'tude des ma­ladies qui ca font 1c sujet, mais seule-ment de faire connaitre le fruit de mes quelques recherches sur le crapaud j sur-tout d'y rappeler les veterinaires , afin de pouvoir braver un jour cette affec­tion qui fait encore aujourd'hui I'op-probre de notre medecine.
Dans cc court travail, jai juge' ne'ees-saire de faire preceder la description du crapaud dun expose succinct de l'orga-nisation du pied du clieval, et des func­tions de cliaque portion de I'appareil secre'teur du sabot : la majcure partie des idecs que j'cxpose sur ce sujet ont ete' puisees aux savantes lecons theori-ques et pratiques de M. Renault , au-
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IV
jonrd'hui directeiir de l'Ecole d'Alfort j
Ics antics me sont propres.
Dans l'eliide du crapaud , apres avoir de'montre sa nature, j'expose en (juel-ques mots les principales me'thodes qui out e'te adopte'es pour le gue'rir, sans en analyser aucune ; la pratique scnle doit decider en pareille matiere : je termine le sujet en developpant le mode de trai-tement que j'ai adopte, et en rapportant les succcs qu'il m'a fait obtenir.
La seconde partie du memoire com-prend un expose' tres-succinct du pie'tin , cette maladie si commune du pied du mouton, et qui offre, ainsi qu'on le sait, beaucoup d'analogie avec le crapaud , dans ses causes , son siege , ses lesions et son traitement.
Eufm M. Chevalier, mon collegue et intime ami, attache' a la \Ae com-pagnie du train des equipages en gar-
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nison ä Evreux, par son liabile crayon , a su faire ressortir, dans les dessins joints ä cct ouvrage, toutes les idees qne j'ai emises snr l'organisation du pied, ainsi (]uc sur les altc:rations qu'y occasionne la podoparencliydennite, et ce avec une verite qui ne laisse rien a desirer : aussi je lui en exprime publiquement ma re­connaissance.
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PREMIERE PARTIE.
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CRAPAUD,
ou PODOPARENCHYDERMITE CHROMQUE
DU CHEVAL.
OBGANISATION 1gt;L P1ED 13ü CHEVAL.
Clio/cet animal, le pied so compose, ainsi qu'on le sait, de deux ordrcs de parties : les mies contenantes, et les aulres contenues; les premieres constiluenl le sabot ou boite corn^e, et sent inertes, ainsi que Ton peut lacilemenl s'en convaincre ; les secondes , au contraire, sont doutes d'unc grande vitality, et sont le si6lt;re rtel de toutes les affections du pied. Par suite
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d'une maceration prolongöe, le sabol se s6paie en quatre comparlimenls tlistincls; cc sonl: la paroi, la sole, la Ibarchelte ol !e pörioplc, unis ensemble par le sue come, et offrant chacun une composition qu'il est important de bien eludier, snrtont pour s'expüqaer les altäralions qui se remarquent ilans !p crapaud.
De lii paroi ou ruuraille . cl ties barrcs.
La paroi el les barres qui lerminent ses extr6mit6s, dont la configuration est bien connuc des v6t6rinaires, ne meritenl notrc attention, pour le but de cet ou-vrage, que sous le rapport de leur composition.
En examinant ces parties, on voit (lu'elles se coin-|)osent de deux sortes do cornes : 1deg; d'une 6paisse, trfes-consistunte , de couleur varit'c , mais toujours en rapport avec celle de la couronne, lormoe par des fila­ments ayanl une direction parallele ct oblique de haul en bas et d'arriere en avant, unis inlimement entre eux par le sue cornö ; e'est ce premier plan qui cons— titue la muraille proprement ditc ; 2deg; d'un second plan inli'iienr, blancbdlre, beauconp moins epais el moins dense que le premier, appelö tissu kiiraplnlleuv , et compost de lames obliques, paralleles, avant la möme direction que les filaments de la muraille. Ces lames, homogönes dans leur composition, sonl plus rapprochöes
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l'une de I'autre vers leur exlrtmile sap^rieure ([u'a la circonförence plantaire, ce (|ui donne au\ gouttieres qa'elles offreut enlre dies line disposition conique qui a pour bul de favoriser le glissement occulle de liaut en bas de la paroi.
Dp la sole
Gelte partie du sabot est une production coru6e , homogene, friable, pulvt'iulenle, el quo j'ai reconnue dire pourvue d'unc muitilude de pores tubiliformes, el obliques de haul en bas el d'arriere en avant; ces pores sont surtout visiblcs sur une sole ayant subi la mac6ralion, el a I'aided'une loupe, el les tubes qa'elles forment sonl alternes avec les porosilös dc la face su-pörieure de la sole, dans lesquellesse logent les villosi(6s du lissu söcröleur ; ces lubes poreux snnl remplis dans Telal normal par le sue corn6.
lip la fourchette.
Ce produit pileux, donl ia configuration nous esl bien connue, m'a paru distinctement composö de fda— mcnls lins, sorles de houppes soveuses, tibreuses, im-planlees sur la surface veloulöe du coussinet planlaire, non dans une iigne perpendiculaire, mais bien dans la direction conslanle de la verticale an sol. Ces filaments
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sonl lellement unis pur le sue come, que, pour lesdis-linguer facilement, il laut les examiner sur une four-chelleayanl subi la maeöralion, eta I'aidc d'une loupe; dans le crapaud, aiosi que nous le verrons, ils son( Ires-visibles , allenda la perversion des s6cr6lions cornöes.
Du pirioplc.
Le periople ou bände coronaire eslcelteproduclion ^pidermique, qui, sous forme de bände, so terminanl ä la fourchetle, recouvre tout le bord supörieur de la paroi; est homogene, poreuse, molie, blancMlre, sus­ceptible de se goniler par l'eau ü la mantere d'une Sponge, mais insoluble dans cc liquide.
PVRTIES CONTENCES DANS LE SABOT.
Celles-ci, ai-jedil, sonl loulesorganisöes et Vivantes; elles comprennent: 1deg; les deux derniers os phalangiens
et le pelil sösamoide ; 2deg; deux ßbro-cartilages; 5deg; des ligaments arliculaires; 4deg; ['insertion des tendons lle-chisseurs et extenseurs du pied ; 5deg; un coussinet grais-seux plantaire ; G0 un lissu röliculnire ; 7deg; un apparcil ou parencliyme s6cr6teur ; 8deg; cnlin (ous ces organes sont pourvus de vaisseaux, de nerl's el de lissu ceilaiaire en plusoumoins grande abondance, suivanl leur mode
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d'organisation et i'importance do leurs fonctious: je ne vais decrire ici que ['organisalion des lissus que le crapaud affecte esseutieilement.
Du coussinet ptantaire.
Le coussinet planlaire esl ret amas de tissu Hbro-graisscux qui se trouve siluö lt;\ la face postöi ieure el införieure du pied, entre les Gbro-cartiiages, I'aponfr-vrose planlaire, et le tissu reticulaire.
II se compose d'un canevas fibro-cellulaire, dans iesintervallesduqucl sonl logfe des pelotonsgraisseux; dans l'6lat sain, qnand on I'incise, il fournil beaucoup de sang, ne fait entendre aucun bruit de frottement ni de craquement; et sur sa coupe il est mou, d'une cou-leur d'un blanc jaunätre : nous verrons plus loin les allörations qu'ii prösente dans le crapaud ancien.
Du tissu riticulairc ol de l'appareil s^crtHciir consiiJörcs ensemble.
Ainsi quo le dtmontrela figure de la planclie pre­miere, ces deux tissus ne sont aulres que la peau, qui, ä la couronne, abandonne repiderme, s'engage sous la bolte corn6e, et enveloppc le pied ä la maniere d'un bas; ceci est prouve par l'identitö des fonclions et de l'organisation de ces tissus avec la peau.
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Du lissu ruliculairc.
Ce tissu, ainsi qu'on le sail, esl formö par im r6-scau rellulo—ner\oso-vas(ulaire d'une Ires-mince 6-paissear, constituant un plan dont la face profonde recouvre l'os du |)iod el Iccoussincl plantaire, et donl la face superliciellc se fond avec le corps secröleur au-quel il donne naissance; ce lissu ramp;iculaire n'est aulre (jiie le dcniie, qui, en s'engageaht sous la come, devient subitement moins dense, moius 6pais el plus vasculaire : Ton concoil en criel que le dcime avail besoin d'öpaisseur el de densilö, lä 011 la peau et los tissus sous-jaccnts n'6taienl pas prot6g6s coulre les corps e\l6rieiirs, mais que ces conditions devenaient inuliles dans les endroits 011 ces organes se trouvaient prol6g6s par unappareil aussi solide epic la boite cor-nee ; on coiifoit ^galemenl qu'en cclle region, la quanlitä de vaisseaux devail 6tre plus considerable (|u'ailleurs, et ce, en raison de la mullipiicilö des fonclions de söcrelion.
Surla figure que reprtsentenolreplanclie premiere, M. Chevalier a fait ressortir le lissu r6liculaire par celte iigne d'ombre fonc6e d'un millimetre de dia-metre, qui conlourne tout le pied et repose sur le coussinet plantaire, ainsi quo sur les faces inferieures ctanlöro-superieures de l'os du pied.
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APivvitcii, SECRETEUB Di SABOT (podoparenchyderme).
Dans mon opinion, ceüe couchc de i'organcculand, qui so trouve siluöe cnlrc le derme el r6piderme, a conserv6 impropremcnl jusqu'ici la (lenominalion dc corps muqneux, mot qui ne rend ä l'idöe que i'exis-tencc d'un corps mou, sans iaiiiijucr qu'il soil organist ou inerle ; sans Clio novateur, quand memc, il me semblc que Ton doil au moins donnor anx dieses des noms qui indiquenl ce qu'elies sonl, et c'e?l dans ce bul que j'ose me permellre dans ce travail de rcm-placer le mol do corps muqueux dc la peau par celui de parenchyderme , de r.y.üiyy.-jpx . parenchyme . ot de oky.v., derme, parenchyme du derme.
Qu'cst-cc en effet quo le corps muqueux ?
Un organe parcnchymalcux söcreleur, formö par los dernicres raniificalions des arlercs, dos veines, des vaisseaux Ivmplialiques et des nerfs dc la peau unis enlrc eux par un lissu ceiiulaire mou, et pour ainsi dire h I'elat embnonairc, el dent la (race d'organi-salion, bien qu'evidenlc, esl insaisissable \h comrae dans lous les organes söeröleurs, au point möme oü !e sang esl6!abor6 ct lournil le produit de la secnilion.
Qu'est—ce maintenant que I'apparcil s^crclcur du sabol ?
Un corps egalement parenchymaleux seeröteur, for-
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mi: paries Jcrnieres ramifications des mlcios, des veines, des vaisscaux lymphatiques et des nerfs du lissn röticulaire, ou derme du pied, unis inlimement par tin (issu cellulairc embryonaire : e'est done un organe de s(!;cr6lion;niais saeomposilion esl la mömequecelle du cor[is muqaeux. plus scs fonctions soul identiques, phis il kii esl continu , enlre eux poitil de dömarca-lion 6videnle ; alors pour moi e'est le parenchyderme, qui, arrivanl aupied, proud le uom depodoparenchy-derme, do -090:. pied.
Bien quo cc lissu arrivanl au pied ne change pas d'organisation, il devient neaumoins vrai prot6e, quant ä ses formes, donl chacune mferile, pour noire sujel, d'C'lrc öludiee st'parenieiil; cc quo je ferai apres avoir dil quelques mots sur la disposition generale du podo-parenchyderme.
Cel appareil secielcur, ai-je iiidi{|ue, forme le plan superficiel du derme pianlaire avec le(piel il se fond ; sa surface exlericure esl libre, lisse partout, s'adaptanl par scs prolongements dans les cavites silmies ü Vinit-rieur de la boile corute , sans contracter avee eile aucune adhörence dansTötat normal: cc tissu partout a une couleur rougeätre, esl trös-sanguin, bien qu'on n'y distingue aucuue trace dc vaisscaux; ce qui tient ä leur lenuile el ii leur corabinaison avec le lissu cellu-
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lain-, et ions les prolongemenls, soil lamelleux ou vilieux qu'il pr6sente, soul douosde lou'es scs propriö-(us vitales. Le podoparenchyderrae jouil surtout d'unc sensibililölaclile Iros-prononceo, el quo mel on jeu lo contact des corps avec la l)üile cornie, {|iii rcroit le clioc ct le traDsmet sans aucune perle a ce lissu. Aussi pourrait-on dire, avec raison, qm le sabol esl !e kilon du cheval aveugle.
La disposition de l'appareil s6cr6teur est tres-bien representec sur la figure dc la planche premiere, par i'inleivalle tr6s-clair (|ue 31. Chevalier a laissö tout aulonr du pied, enlre le tissu r6liculaire et I'enveloppe cornöe, de mömc qu'il a reprösentö les viilosit6s du tissu par les prolongements coniqaes, peu ombres, qui s'enfoncent enlre les fibres do la corne; la lamclle podophylieuse ressort dans la largeur de la parlie de lumiere que Ton voil enlre le lissu rclicnlaiie el la ligne profonde de la paroi.
DISPOSITIONS DI PODOPAllENCn¥DERME,
SUIVANT I.ES Rl-GIONS DI' PIFD OU quot;gt;' I.KXAMIM:.
Du bonrrciel ou cntidure.
Le bourrelet est, ainsi qu'on le sail , celte portion de la pcau dont la surface convexe est losce dans In
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cavity cutig6ra!e de la [jaroi et des barres ; la surface du bourrelet esl recouverle d'une mulliludc de villosi-t6s lres-d6liees el (res-longucs, loules obliques de haut en bas, se logeant dans les porositös de la cavil6 culig6-rale, et par leurbase se lixatil aucorpsmuqueux.dont elles tie sont que des prolongemeiits qui ont son organi­sation et sa vitalil6 ; elles sont, on pent le dire, les organes söcreleurs pileux qui, au lieu d'etre logos dans des cavitös du derme, font saillics ä sa surface. En cette partie de la pcau le derme esl öpais, el le corps muquenx conlicnl parfois bcaucoup de matiere coloranle qui donne la couleur ä la corne de la mu-raille. 11 esl d'observalion que le tiers profoud du plan des filamenls corn6s est eonstamment blanc, ce qui tient ä i'absence de la couche coloranle dans une por­tion correspondanle du bourrelet.
Da tissu podophylleux.
€e tissu n'est aulre que le podoparenchyderme, qui, en quitlant le bourrelet, abandonne sa couche de matiere coloranle et ses villosil6s, pour prendrc la forme de lamelles paralleles et obliques de haul en bas, el recouvrant loule la surface antörieure de l'os du pied, ainsi que rextr6mil6 postörieure de la base des fibro-carlilages : ces lamelles soni raolles. lisses amp;
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leur surface qui s'engrene avec celle des feuillels köraphylleux, sans conlracler aucune adherence avec eile dans I'ilat normal. J'ai remarquö que les feuillels du tissu podophylleux 6taient constamment plus serr6s vers leur extr6mil6 supörieure quovers rinlferieure; ce qui donne aux inlervalles qu'ils laissent entre eux la forme de goullieres coniqucs, et l'acilite, ainsi que d6jä je l'ai dil, le glissement occulle do la paroi.
Le podoparenchyderme, ainsi qu'on le voit encelte region, estdäpourvu do sacouchedemalierecolorante, prend la forme d'une membrane plissöe, disposition qu'il quille en arrivant 4 la circonf6rence planlaire ; son organisation est loujours parenchymateuse , sa couleur est d'un rouge rosö, sa vascularitö el sa sensi-bililö sonl lr6s-d6velopp6es.
Du tissu velouW.
Le tissu veloute est cette portion du podoparenchy­derme qui recouvre toule la surface planlaire, fournit la sole et la fourchetle de cornc, et que Ton a appeiöe tissu veloutt!, parcc qu'il offre une multitude de petits prolongements coniqucs ou villosilös qui se logout dans les porosil6s de la face profonde do la corne, avec la-que'le elles sonl en rapport; loutes ces vil!osit6s sonl dirig^esobliquemenlde hauten has el d'arii^rcenavant,
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dies soul tres-sensibles, (r^s-vasculaires et de couleur d'un rouge pole: ainsi qu'on levoit ici, los organossd'crö-leurspileux oni reparu. Dans la partie correlipondanle ä la sole, le podoparenchydernoe forme une couche Ires-mince; laiulis, an contraire, qu'il est trfes—fepais dans la portion qui r6pond h la fourchette: dans ccs deux surfaces, on le renconlrc avec sa couche lt;le ma-tiere coloranle, qui so Irouvc silnöc immodialonicnl sur le lissu lelicnlaire, et s'ölend de la naissance de la fourchette i\ toute !a surface plantaire , jusqu'ä sa circonförence.
Tolles sont les diverses transformations que subit I'appareil secrelonr du [lied.
I-0\CTIO\S DB PODOPARENCHYDERME.
Considord' d'une nianiere g^n^rale, le podoparen— chyderme söeröte dos produits identiques i\ une partie de ceux fournis par le parenchyderme, ou corps mu-queux do la peau ; c'esl toujours la s6cr6tion pileuse et le produit pileux, et la niatiore s6bac6e est rem-placd'o ici par mi llnide concret, r6sultat d'une exuda­tion ou soorötion de surface.
Le podoparenchyderme esl l'organe do deux s6cr6-tions qu'il convient d'oludicr sqiaremoiit.
1deg; II st'cielo, dans toutes sos parlies pourvues de \illositcs, la production pileuse proprement dite , la—
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(|uelleconiprcii(i (oiis los filaments comes de la paroi, desbarres, de la sole cUlc la founlictle, el chaquc filament est sörrd'tt par la surface d'un Organe qui lui est propre, la villositö, el cela ä la maniero des polls : ces produits sont insolubles , n'jsislants el inalld'-rables par unc maceration d'unc cortaine duröe , chaenne do ces fibres prösente a sa naissance une cavitö conoYdedans laquelle se logc la villosilö qui Ic |)ro(luit; son alloiigcment se fait par addition de la malicredans I'intt'rieur du cöne de sa base, ä enjuger par son ana­logic avec ic poil.
2deg; Lc podoparenchyderme, par loutc sa surface, lournil un Quide corn6 concressible, sans consistance, iiomogencjegeremcnt soluble dans Feau, etavantpour butd'anir iiiliiuemeut les fibrcscornte. Son exudation ou siicretioudc surface est ties-ap])reciable dans certains cas palliologiques, et surtout a la surface du tissu po-dophyileus ; dans cpielqucs circonslances mC'inc , ce sue concrdle remplace quelqnes portions do paroi. Maintenaiit quo nous connaissons Ics Ibnclions i;6ii6-ralcs du podoparenchyderme, voyons leurs modifica­tions dans ciiaque portion de ce tissu.
Fonctions iiraquo; bourrelct.
Le bourrelct secrete le peiiopie, des fibres, el du sue corne.
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Le [)6iio]iie , qui se comporle comme röpiderme, donl ilcst In lermiaaison, se ic'gd'nere cls'oiiti'Clienldo la mömc maniere. par I'exhalaison d'un lluide concret qui s'effeclue sur loul le bord supärieardu bourrelel, dans I'espece dc scissure culan6e qu'on remarquc cu eel endroil; I'exudalion dc ce produit, qui esl tout-ä-iait insoluble, csl plus abondante en biver qu'en 616, plus encore dans Ics pays humides que dans ceux mon-tagnoux , 6levquot;6s el ciiauds; cclle modification ticnl probablemenl ä l'obslruclion produile duns le corps exhaianl par la seclicresse.
Dans quelques affections lels que crapaud et eaux auxjambes, la production du pöriople est augment6e, blanche et molle.
Les filaments comes de la paroi et des barres sont fournis par les villosil6s du bouirclet ou cutidure, et e'est lx leur croissance continue (juc la paroi el les barres doivent leur descenle constanle vers le bord planlaire; i'union intime n'est pas, ainsi qu'on lecroit, due au sue produit par le tissu podophylleux , qui a un tout autre but, mais bien uniquemenl au sue corn6, exhale par la surface mOnie du bourrelel, ainsi que me le dömontrenl:
1deg; L'observation do la paroi a la surface cutig6rale, ou Ton voil les fibres inlimement unies avant d'avoir atteint le tissu podophvlleux ;
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2deg; L'exji6riciice duns laquelle, apie.s avoir enlevä unc norlioi! de paroi dans loute sa hauleur, et em-pöchö la rfeunion du bourrelet avec la surface podopiiyüense, qui permel de voir une nouveüe pousse de paroi, qui est loule aussi consislanle que l'anci.'nne ;
5deg; Toulcs les afieclions du pied oü il y a döcollcment de muraiüe dans loule sa hauleur, dans le crapaud ancien surlout, qui monlrent une corne qui, inalgrö sa sfeparalion d'avec le lissu podophylleux , n'en conserve pas moins la cohesion inlime de ses ßbres : ce qui nc serait pas, si elles la devaient au lluide e\hal6 par ce lissu.
La couleur blanche , du tiers profond des libres de la paroi, tient ä ['absence de malierc co'.oranle dans la portion de bourrelet correspondante.
J'ai dit (pie la paroi descendail lenlement et pro— gressivement du bourrelet vers la base du pied, et les pieuvcs en sont nombreuses,assezconnues,pourqueje ne fasse quo les 6nunu5rer; ce sont : 1deg; l'observalion de la pousse de celte corne ; 2deg; les empreinles faites sur le sabot ; 5deg; cerlaines operations; 4deg; les expe­riences auxqucües on pent se livrer ; 5deg; que'ques affections du pied.
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roncliüiis du lissu podopbylleux.
Celle portion du nodoparenchTderine, d^pourvue
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de la couche de mattere coloranle olde villosilos, lt;i pour s6cr6lion unique Cexudauon ilu sue cornö qui, cn sc conerötant, forme le tissu keraphylleu.v et s'unit inti-mement avec le plan profond de la paroi, sans peini-trer au-dela a Itavers ses fibres ; quoiqu'on ailadmis lecontraire, qui est inadmissible, attenduTäpaisseur et la consislance de la paroi, et l'impossibililä d'y recon-naitre des porosilös lantsoit peuvisibles ; du reste, ce (|iii prouve qu'il en est ninsi :
1deg; C'csl que i'union des fibres de la paroi s'expiiqae bien saus aueun besoin de ce moyen d'uniou ((ue peut fournirle lissu podophylleux ;
2deg; Cc soul loulcs les affections dans lesquelles il v a eu separation de la paroi d'avec la surface podophyl-leuse, dans un point quelconque ; car on observe alors que le sue com6s'accumule souselle consid^rablemenl, et cc, parce quo, par suite de cette cause anormale, il ccssc de descendre , et ne reprend sa marche pro­gressive descendantcque lorsque sa reunion a lieuavec la paroi.
Le but de la s6cr6tion podopbylleusc est de multi­plier les moyens de solidit6 de la muraille, et de la maintenir a la surface du pied dans sa marche descen-dante , qui se fait d'une manierc lenle, occulte, sans souffrances, et que facilile la disposition conique des goullteres podophylleuses.
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Par suite tie dßrollemenl delaparoi,!! so tail accu­mulation dc sue corne souselie (fourbure chronique); par suite d'irritation, le lissu podophylleux peut four— nir du sang, dc la s(irosil6, du pus, el de maliere du erapaud.
Fonctions du lissu vcIoiiIl- de la sole.
La parlie velout6e du podoparenehvderme csleelle qui röpoudä la sole; eile söeröte des lilamcnls el du sue coruö.
La matiere qui conslitue ces filaments n'a pas la cohesion que nousavons remarquöe dans la paroi elles barres; eile cst tres-friable el granuleuse, el se niduil facilement en poussiörc.
Lc sue corn6 parail t-galemenl moins conerct, plus soluble, et par la maceration, quand 11 se trouve en par-lie dissous, lesvides qu'il laisse cnlre les fibres formcul des lubes ayant la direction de res fibres, qui dansce cas sonl tellemcnt Criables, qu'elles so räduisent en poudre farineuse quand on les Inuehc avee lc doigt.
Ce qui prouve la nature des sikrelions dc la sole, 1deg; c'csl I'examen, ä I'aide dc la loupe, dcla sole ayant subi une longuc maceration ; 20c'eslaussi son mode d'usure , qui a lieu par 6grainement ou par squammes qui se dtilachcnl a sa surface libre; lesquelles sonl
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loutes conslamment imbriquöes dans le sens des fila­ments granuieux de la sole.
Par suite d'irrilalion, le lissu veloutö de la sole peul öprouver des modifications dans ses fonctions, ainsi la s6cr6tion de la corne peut (Hre augmenl6e; il peul donner du sang, do la s6rosil6 , du pus, et de la matiere du crapaud.
La couleur dc la sole est produite par la couche de matiere colorante dc la portion de tissu avec laquelle eile se trouve en rapport.
Fonctions de la portion de podoparenchyderme dc la fourchctte.
Ici se font remarquer la söerötion des filaments cornös elcc'ledu sue qui les unit, el que la maceration rend tres-visibles ; les deux produitsde ces söcrtHions, les filaments de la fourclielte, sonl mous, trös-diastiques, difficiles h döchirer, el le sue qui les unil est beaucoupmoins conci el qu'aux autres regions du sabot.
J'ai remarqu6 que les filaments , peu apres leur naissancc de perpendiculaires aux surfaces, prennent la direction de verlicale au sol. Gelte disposition m'est ^galemcnl prouvee par leur mode d'usure; ainsi sur le corps el les branches de la fourclielte, les filaments s'usenl sur leur cxlrtl'mile libre, tandis que , dans ses lacuncs et ses cöles, des faisceaux de fibres s'isolent du corps de la production; d'autres fois ce sonl des
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lames verticales, tenant fortement par lour base, e( libres ä ieur sommet, qui so d6ladicnl de la fourchelto.
Cello disposilion veriicale des fibres esl une prövoyaiicc de la nature , car si elles eussent 6le perpendiculaires aux surfaces, il en serait rösullö que, dans les lacunes. olios aumient acquis un volume considöiable qui aurail eu pour rösullat de comprimor et d'irriler fortement les lissus vivants sous-jaconls, et la terrible alTeclion de la iburcliello out 6t6 plus fröquenloqu'elle n'esl aujourd'hui.
Consecutivement ä la perversion de ses söcrölions, la fourchelle do come peul augmenler do volume, sa söcr^lion 6lnnl plus abondaiite ; olio peul aussi donner de la sörositö, du pus, et enfin eile esl le sit'ge primitif et d'6leclion du crapaud , h l'ölude duquel je vais passer.
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DU CRAPAUD.
En meilccino viHcrinaire on connalt, sous 1c nom de crapaud, uno affection du pied du cheval, donl le sit'ge primitif est ä la fourchelte, que caract6iise loul d'abord une allöration de ceüo produclion cornöe , c(, jouissantde la fächeuse reputation d'incurable.
DISTOIRE ET svgt;pgt;VMir..
C'est une hislöire aussi vieille (juc la science, que cellc du crapaud : on trouve cctle maladie döcrile dans lous les guides ou dictionnaires vt'lerinaiies de Sol-leysel, Garsaull, Lafosse , etc.; parmi dos ouvrages modernes, on la rencontre dans ceux de MM. Vatel, Hazard, d'Aibo\al et Girard, et, il faul le dire, depais
:
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— iplusmn; —
Sollevsel, les auteurs n'onl gufere vaiie sa descripllon qui, jusqu'ici, laisse ä faire.
Los d^nominalions de cetle affection soul varicos et en rapport avec lesJd6es de leurs aulcuilaquo;; plusiears I'ont appeifee pc de Ja fourchelle, d'aulres, ulcere rongeanl, el le nom de crapaud lui vient on ne sail d'ciii, ni comment; loujoursest—il quo ce mot barbate esl un opprobre pour la science, et bon, lout an plus, dans le laiifra^e patois des empiriques: aussi M. Valel, scnlanl loul ce qu'il a de hideux, lui a subslilue celui do carcinonic do la fourchelle, nom qui , cependant, esl encore peu usil6, allendu qu'il esl bas6 sur une opinion quo bcaucoup do v6l6rinaires nc parlagent point. La d6nominalion technique que je lui ai cr66e esl parfailemcnl en rapport avec mon opinion sur sa nature.
DE LA PODOPAliENCMVDERMlTE CHRON1QÜE.
Definition. Par le nom di; podoparenchydermile cbronique', jedösignel'inOammatioii latente, partielle ou gen6ra!e del'appareii SL'crcleur du pied (podoparen-chyderme),que caraclferise une perversion dess^crölions
1 W'.cii, pird , iWjMyxu,laquo;laquo;, parcnchyme, tipua, dcrme, et ito;, inllamtnalion du podoparenchydcrmo.
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de ret organe,unc man-he leiile,el surlout la difficullö d'en obtenir la guerison.
Gelte maladie parutl Olre spöciale au cheval; seule-mcnl sur Ic bcculla limace. et sur le mouton le pietin, olTrent avec eile de l'analogie sous beaueoup de rap­ports.
ÜTIOLOGIE.
Les causes des maladies, souvent fort obscures , (icliappent quelquefois ä l'ocil des observatenrs, ou ceiles que Ton admet pour s'expliquer la perturbalioii des fonetions de tcl ou tel Organe sonl si vagues, que l'oii est forcö de s'avouer le peu de rapports qui existent cnln; eües et l'effet produil. Chez lesanimaux surtout, celle obscuritö des causes estgrande, tantpaiTimpossi-bilitö de tirer d'euxdcsrenseigiiements, que par l'incu-ric, l'igiioraucc desproprielaires,ct lesveiüesouöciia!;-ges auxquels les chevaux principalement sontassujellis.
Les causes de la podoparcncliydermite sont de deux sortes, prödisposanleset döterminantes. De lout temps on a admis une predisposition dc constitution; dans mon opinion cette predisposition existe, puisque, de plusieurs cbevaux exposes aux m6mes causes, un quel­quefois va (Hre le seul en subissant les consequences: je crois, du reste, avec beaucoup d'auteurs qu'elle se Irouve dans la constitution lymphatique ; on sail en
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effel que, diez Ics animaux chcz leslt;iiiels eile se voil, le svslemc nervcux jouit (i'uiie aclion tres-l'aiblc, d'oii resulle la lenleur des lomtioris clonl Ics produits sont mal 6labor6s, el dont les organes soul pcu sensibles a la surcxcilolion produite par les agents detei minanl des maladies; de im'rne anssi on remarqueque, sur les animaux d'un semblable temperament, la majeure parlie des affections debulenl sous le typechronique.
Gelte predisposition ä contractor le crapaud est prouvee: 1deg; par le peude douleurs que I'animai ressent decette affection ; 2deg; par sa plus grande frequence sur les chevaux des races du nord que sur celles du midi: ainsi, i Paris, ce soul ics chevaux de Mecklembourg, de la Heilande, de l'Allemagne, des bordsduRhin, sur lesqueis on l'observe le plus souvent; 5quot; par la longueur et les dilEcull6sde son traitement; 4deg; enfin par certains pli^nomencs qui s'cffeclucnt pendant sa duree: ainsi euele la secretion de la mattere sui generis du crapaud diminue ; de möme aussi par l'usage des caustiques centre cettc affection , ou autres irritants qui, tarissantquelquefoismonientanc'menl la secrölion, font croirc in^mc ü une guörison qui n'est cependant qu'apparente.
Tons ces el'fcls ne sont que les consequences des modifications d'irritabililö qu'c'prouvent les organes siSrtleurs.
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L'on a encore consid^rö, comme cause pr^disposanle du crapaud, les piedsä talons liauls et forts donl la foarchetle cst voluminease ; mais celle conformulion eslloujours un des caracteres de la constitution lyin-lii!ati(|iie, done cettc predisposition n'est (lu'une con-söquencc de la premiere.
Quant aux causes dälerminantes , eilcs sont noni-breases ct variees,' en gön^ral, tout ce qui est suscep­tible de dissoudre le sue corne, de ramoliir la corne libreuse et d'irritcr par suite I'appareii s6cr6teur, determine la podoparenchydermite; tcls sont: 1deg; le se-jourdes pieds dans I'hamidilö; 2deg; lenr contact prolong^ avec du furnier consommä ; 5deg; les boues des grandes \illes; 1deg; Faction de 1'uriue sur lessahots; 50!cs plaiessi-lutes auvoisinage de la fourchette, bleime, javart,etc.; 6deg; enlin certaines affections descxtreinites s'accompa-guant de suppuration, crevasses, furoncles, eaux aux jambes, etc. : Ton admot tga'cment comme cause la secheresse du sol, qui determine I'astnclion dc la corne de la fourchette, ce qui irrito les villosit6s de I'appareii söcreleur.
La podoparenchydermite, quand e!!e est tres-ancienne, a t'te considerd-e comme constitutionnelle parquelques auteurs.Solleysei, ä cesujet, s'exprimail ainsi: laquo; Les fics sont toujovrs hs e'goüls des humeurs corrompues (hi ror/).laquo;, qui se jelterU avec abondance
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swr celtepnrlie (le |)ied). raquo; M. Giranl partake celle dliiiiion, que rfeprouvent aujourd'hui la majeure |iaiiio dos vtleiinaircs, qui consulerenLcelle alfcclion commc purement locale, el c'csl aussi cc que je suis fondö ix croire : jereconnais, ainsi quejc I'ai clit, In prödispo-silion cons'.ilulionnelle a la conlracler, mais je ne la crois pas une maladie dont la suppression com-nromellrail roxislence da malade; el si dans quelques trailements j'ai fait usage des s6tons, c'esl ä litre de rlörivolifs de i'irrilation , pour ne pas supprimcr subilemenl une suppuration; cc qui esl toujours dangcrcux, quelle (pic soil la maladie et sadale.
La podoparenchydermite pent affecter un seul pied, deux, lrois,ou les quatre, soil ensemble ou succcssive-ment;lc plus souvent cllc se rencontre ä ceux du deiricre, ü cause de leur söjour dans l'humidit6, les fumiers cl 1'urine: quel que soil le pied qu'elle affecle, sa raardie esl conslammcnt la möme.
DIAGNOSTIC.
Lc premier elfet qui rösulte sur la fourchetle dcraclion (rune des causes ddterminanles dc'criles.
'esl :
i0Une dissolution legere dusuc cornö, un ramollis-semeut des filaments de la lacune m6diane, el un peu
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de sensibilitö de la parlie : c'est celle premiere altera­tion qui constilue la fuurchclle cchauffe'e ;
f'1 2deg; La cause agissant toujours, non seulcmcnt la
corne de la iacune nuidianc je ramollit, mais ausii Hes faisceauxde sesfilamenlssesöparent, ouelle sedöcolie d'avec le podoparenehyderme sous-jacent; celui-ci se­crete unc maliöre blanchätre ou noiräüc, suivant son degrö d'irritation; cetle matiöre baigne la corne de la Iacune, et r6pand une odeur inl'ecte : ce second point de l'affection a rciju le nom de fourchellepourrie;
5deg; Dans les lacuncs latörales de la fourchelte, les mömes effels peuvent so manilcslcr en mömc temps , alors la corne de ces parties et des barres m6mes se divisc en faisceaux, plus oumoins allong6s, qu'bumecte une malierc grisätre, infecle et sui generis : c'cst le döbut du crapaud;
4-0 Des lacunes , l'affcclion passe au corps et aux branches de la fourchelte qui augmente de volume; de nouveaux faisceaux de fibres s'isolent et contienncnt entre cux la matierc ci-dessus, dont l'abondance varie suivant les temps et les lieux : ainsi eile est plus rare par la stchercsse que par Tbumiditö , en 6te qu'en hiver, dans les localitcis ele\6cs que dans les basses et humides: soumise ä l'analyse chimique par M. Las-saigne, professeur (listiiigu6 k l'Ecole d'Alfort, eile a
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paru a ce savant cliiniiste 6tie composöe: l0tl'une nia-tiere grasse blandic ; 2quot; d'une nialiere grasse unie ä de I'ammoniaque el ä lelalde savonule; 5deg; do mucus: la connaissance de la composition de celte mali6re nous explique pourquoi, eile-meme, est un agent qui cn-trelicnt Ic mal, et devient la cause qui 1c Tail s'6lendre et s'aggraver, car un sail que I'ammoniaque jouil de proprieles alcalines, el que loules ces substances out line action dissolvanlo sur la cornc ;
5deg; L'affection peul se borner long-temps ä la four-chelte, quciqr.ei'ois pendant un and plus,el, a mesure qu'elle devient ancienne, eel organe prend un volume dc plus en plus considerable, tant ä cause ilc I'mduratioa des tissus, que [tar suite de la secretion plus active de la cdrne ; en eilet, on observe que, dans le crapaud, eile pousse Ires-vite, cl Von remarque aussi quelesfais-ceaux do (ibrcs corndes se mulliplient el s'allongent, surloul dans les lacun. s : a ce degre, les banes clles-mer.iessont ramollics, diviseesen faisccaux el bumec-lees de matiere, quelquefois elles sonl dfecollöes d'avec le lissu podophylleux sous-jacent;
G0 En vieillissanl, I'inflammation s'elend uon seule-mcul en profondeur, mais aussi eu surface ; on re­marque que la cornc de la sole , au voisinage de la fourchellc, se ramollit, que sa pousse est plus rapide.
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qu'elle se lend et se crevasse dansmille directions, que dans ces crevasses se rencontre la mattere sui generis du crapaud, qui, parvenue ä ce degni, a döjä plus d'une annöe de dale ;
7deg; De la sole ct desbarres, I'affeclion s'etend ä la paroi, Ics Icuillcls du tissu podophylleux se gonflcnt et se dösunisscnt d'avcc le lissu kerapliylleux, elles four-nissent, 6galemeiil la maliere du crapaud ; alors la paroi s'isole des parlies Vivantes, eile ae lieut plus quo par le point oü eile est s6cr6l6c (le bourrelcl), el continue de descendre, sans subir aucune altöralion , seulemenl, queiqucfois, eile csl irriiguliere ä sa sur­face, et offre des cerclcs ou des rugosil^s ; par suite du döcollement, la paroi s'6largil beauconp aux talons, eile prend la forme d'un V, el si on la percutc aux cndroits d(?coll6s, ellc rd'soime d'une maniere assez sonore: dans la marche du cheval, on remarque qu'elle se meut indfependamment des autres parties du pied ; celte separation de la paroi s'cffectue progressivemenf, s'iHend ton jours des talons vers la pince, et quand eile arrive ä cet endroit, alors, avec la main, on peut faire jouer le sabot, qui enfm finit par tomber, soil pendant I'exercice auquel le cheval estsoumis, ou ä l'ö-curie;cette chute de la botte corn6etermine lamaludie;
8deg; Enmeme temps quo ces effets locaux se passenl,
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d'autres g6n6raux so font aussi remarquer : ainsi le
chevai prend de l'appötit, et cependant il maigrit de
plus en plus, son poil devient terne, sa peau adlierente,
ii fink uiöme par toinber dans un marasrac liideux ä
voir, et ce, par suite de l'epuisement du sang , par la
st5cr6tion de la matiere du crapaud qui devient dc plus
en plus abondantc; le chevai, de bon et franc du collier
qu'il avait6l6, estsansforce,tire faiblemenlsonfardeau
avec lenleur, el non sans de vigoureux coups de fouet,
il finit ineme par se coucher dans le chemin ou dans le
sillon de charrue : quand cat d'lat de miseie existe,
d'autres affections finissent par se declarer, tels que le
farcin, la morve, la gale, etc., quelquefois en möme
temps quo Is crapaud ; on remarquc d'autres affections,
les caux aux jambes, les crevasses, la crapaudine , des
engorgementsdes jambes, qui souvent cependant rcstent
parfaitement saines ; enfin il y a des chevaux qui souf-
frentbeaucoup de cctte affection et qui ea sont boiteux,
d'autres quin'ont pas le moindre signe de ciaudication.
llarchc et durte dc la maladie.
Quand la marebe de la podoparenchydermile n'est pas entravöe, eile cst tres-lente , tous les symptömes decrits se döclarent progressivement, et la terminaison de la maladie, e'est la chute du sabot, qui n6cessile alors l'abattage du chevai.
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ALTERATKWS I'ATHOLOGIQIES.
Les altöralions patliologiqucs, quo I'on rencontre dans le pied du cheval affectö de podoparenchyder-mile, varient suivanl la p6riode de raffeclion el sonl de deux ordres, les unes physiques appartenaul ä la corne du sabot, les autres anatomico-palhologiqucs se rencotilrant dans les tissus vivauls du pied; je vais suivre dans leur description leur mode de progression.
Premier degrö.
La corne de la lacune mödianc de la fourchette est
iamollie,le podoparenchydermesous-jacentne pr6sente
encore nulle lösion sensible ; e'est le caractere de la
fourchette e'ehauffce.
2deg; degrö.
La corne de la fourchette, dans la lacune mödiane,
est ramollic, divis6e quelquefois en faisceaux, souvent
decollöc, le podoparenchyderme sous-jacent est liige-
rement ^'paissi, sa surface est bianclultre et ses villo-
sites sont trcs-peu lumöfiecs; celte alteration est celie
dc la fourchettepourrie.
5e degrö.
On rencontre une division en faisceaux dc la corne de la fourchette, soitdans sa lacune m6diane, soil dans les laterales ; ces faisceaux sont mous, formes par des
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i
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lily merits comt's el blanchälres ä leur base, qui se Irou-\ent en contact a\ec la mature da crapautl: le podopa-renchyderme sous-jacent esl lumtfie, ilestblanc, consis-lant, homogene, resislc sous rinslrument tranchant, ses villosilös parlicipent ä son 6tat d*6paississement el de päleur : alors le crapaud avail d6but6.
•i0 dcgrt.
Du i'ond des lacunes, I'affeclion s'dtanl propagee an corps de la IburcheUe, on voit quelques porlions de la come qui sont d6coll6es, d'autres ramollies, 6paisses el divisees en faisceaux ou pödoncules. Le podoparenchyderme de loute la IburcheUe esl blan-chaire ä sa surface, elsur sa coupe ne donne cpie ties-peude sang, el, (luoique r6sislaril sous 1'inslrumenl, il ne fait entendre aucun bruissemenl parliculier; scs villosites sont c'ga'.ement tuniefices, blancMlres el con-sistantes. Le lissu r^ticulaire ne prt'sente encore ancune alteration, la podoparenchydermile 6lanl simple.
,quot;gt;u ilegn1.
Si I'affection etait plus ancienne, au\ allöralions pr6c6denles on trouve ajout(ie une induration du tissu röliculaire sous-jacent, qui esl blanchiUre sur sa coupe , fail entendre le I6ger cri du squirrbe ; cc tissu el le podoparenchyderme lormenl dans ce cas une couche
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.),)
äpaisse et blanche ä la surface du coussinel graisseux duquel eile resle trös-disliucte.
6C iegri.
La maladie, elant plus ancienne, s'esl propagte au
conssinet plantairejcet organe esl augmenlä de volume,
de blanc jaunälre et irrögulier qu'il elait, il esl devenu
dun blanc homogfene sur sa coupe qui donne trös-peu
de sang ; celle surface permet de voir qu'il se Fond
lellement avec le lissu räliculaire et le podoparenehy-
derme, qu'il est impossible de dislinguer la ligne de
sepaialion de ces tissus sous Faction du bisionri; cetle
induration du coussinet plantaire fait entendre tres-
distinetement le cri du squirrhe, los pelotons graisseux
sont devenus invisibles, on ne remarque plus qu'un
lissu dont la surface coupöe prösentc un rayonnement
de I6gers faisceaux fibreux, inliiquös de mille maniferes
et non continus avec les faisceaux corniis, ainsi qu'on
l'avnit pretendu.
7deg; degr6.
L'alteiation du coussinet peut s'ölre ötendue jusqu'ä
l'aponövrose plantaire ; alors il n'existe plus de ligne
de demarcation enlre ces deux organes, le lissu cellu-
laire qui, dans Total normal, esl mou, s'y rencontre
6paissi, blanc, consistant, faisant entendre aussi le cri
du squirrhe ; confondu d'une pari avec le coussinet, et
de l'autre avec le tendon, qui, lui-möme, de jaune est
if
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ilevenu blaue, et dont les fibres sont difficiles ä dis-
tinguer.
8e degrd.
Si l'affeclion s'ötaitöteodae aux banes, non seule-mciit elles sonl d6col6es et divisöes cn faisceaux gros et longs, maiä le podoparenchydcrme sous-jacenl, le tissu röticulairc, et möine quclquefois rextr6mil6 postörieure des flbro-carlilages, participant ä l'ötat d'induraliondejamp; mentionnö.
9e dcgri.
Si la sole a 6t6 envahie, on voit que la corne de cetta parlieest6paisse, molle, crevassöe dans diverses direc­tions, etce, jusqu'i la surface du podoparcnchyderme sous-jacent, qui esl tros-tumOliö , blanc , consis-tant, ainsi que ses villosites, et ue donne que peu de sang quand on l'incise ; quand cette indurulion s'cst 6-lendueau tissunHiculaire, alors lacouclicesliilus epais-se, pIusr6sislatile,etvajusqu'A la surface de l'os du pied, quielle-mömcGnitparsetrouverallöröc, l'inllammation s'ötant propagec au tissu ccllulaire de scs porosilös, et danscecas la parlie superficielle de l'os est homogene, tres-dure, blanche et donnant peu de sang quand on la ru-gine, ([uelqucfois eile esl rocouverle de plaques irrögu-lieres et plus ou moins 6lenducs, sortes d'ossi6cations partielles du tissu rtticulaire; j'en aivn de prcsdedeux lignes d'6paisseur.
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10e dpgrö. L'affection s'(i(ant iHomlue sur la paroi, on Irouve line |)ortion jilus ou moins ölendue de celle come däcollöe ; au-dessous de teile disunion, on veil les i'euillels de la partie podophylleuse du podoparen-chyderme , blanchätres , 6paissis , consislanls; ä rinduralion de ces i'cuiiiels, so joint celle du lissu leliculairc sous-jacenl, möme celle aussi de la sur­face de l'os du pied et des fibro-carlilages.
lle (Icgri.
L'affeclion ajanl gagnö Ic bourrelet vers les lalons, on voit quelquefois un dösengrönement de ses vil-losites d'avec le Lord su[)L,rieur de la paroi, el Ton remarqae qa'elles sonl blanches, 6[)aisses, allongöes, (|ue la surface du bourrelet esl blanclidlreel rccouvertc de malicrc, quo le derme en eel emlroil csl indiii'6 ; ä celle iaduralion participe le lissu cellulo-vasculaire sons-jacent.
C'csl par la progression d'arriere en avant de ces altamp;ralions qu'arrivc la chule du sabot.
Dans la planche dcuxieme, M. Chevalier a bien reproduil loulcs les k'sions d'unpicd affectö d'un cra-paud dalanl tie plusieurs annöes; dans cetle figure, on voit 1deg; les faisceaux fibreux de la corne de la four-chelte; 2deg; les divisions el fcnles de la sole ; 3deg; Vi-
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paississement dos villosiltis du podoparenchyderme; 4deg; I'^paississement da podoparenchyderme ; 5deg; celui aussi du lissu reliculairc ; 6deg; les productions oss6ifor-mcs juxla-posecs i ia surface plantaire de los du pied; 7deg; le coassinet graisseux augmenlä de volume et pr^-seularil un rayonnement de faisccaux fibreux ; 8deg; enlin la participation de I'apoiKivrose plantaire ä l'inda-lalion.
wnm; of. L'affection.
Sur la nature de cette affection , il s'en faul de beaucoup que tons les viMorinaires soient d'accord. Est-ce unc Hypertrophie des tissus dans lesquels eile siege? cst-cc une darlre humide? ouun ulcere ron-seanl? ou un carcinome du tissu röticulaire de la four-rhelle ?
Cette maladie no pent etre line Hypertrophie, bien qu'clle soil caraclerisee par un 6paississement des tissus , attendu quo dans ['Hypertrophie les tissus ne changent ni no se modifient dans lour organisation: on les voit avec nn volume considerable, et avant conserve tous leurscaracleres normaux.
Est-ce une dartre humide? Dans cette affection il y a sörrelion do la surface culaiu'-o, vfesicules qui se lornienl else crevent ensmle, quelquefois 6paississe-
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ment el induration daderme^amaisbeaucoup au-delä; dans le crapaad pas do vcsiculcs, une secretion abon-clanlc, une induration des tissus dans une grande epaisseur: Lien qu'il y ait analogic cnlre ces deux sorles d'aflections, il n'j a i)as idenlite. ct celte analogic se trouve surtout dans lours causes, leur söcrfetion et leur diGGcile gu6rison.
Ainsi la predisposition lymphatiquc leur est com­mune, niais eile i'est aussi a loulcs les aulres mala­dies chroniques; I'luimidilo et la malpropretä les engend rent, mais elles engendrent aussi les autres maladies chroniques ; enfin leur difficile gu6rison lienl ä cc que loutcs deux siegent dans un corps söcnMeur : c'est pour cetle raison quo, dans mon opinion, les dif-f6rences qui existent entrc elles ne sont dues qu'ä la modification de conformation du tissu qu'elles affec-tcnt; cnlin la dartre liumide mepaiaitamoi une inllam-malion chronique du parenchyderme, on parenchyder-mite chronique.
Lecrapaud est-il an ulcere rorigcant?Dans I'ulcere il y a solution de continuity ou perle de substance, soit en largeur, ou bicn en profondeur ,- dans !e crapaud il y a augmentation d't'paisscur des tissus vivants, done qu'il n'est point un ulcere.
Est-ce un carcinome du tissu röticulaire ? Dans les
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alTeclions carcinomaleuses il y 11 6paississcaicnt dos lissus, indaratioo squirrhense, tendance au dcvcloppo-mcnl el ä la reproduction ; mais il n'y a pas söcrcHion de surface: celte maladie n'est done point lout d'abord tm carcinome ; celui-ci n'est qu'une de ccs complica­tions , car, dans son d6bul, les alterations qu'elle präsente ne sont nullement carcinomateuses, surlout (juand clie n'a alTecle encore epie le podoparenchy-derme et le tissu nMiculuiie.
Dans inon opinion, le crapaud n'est autre qu'une inllammation chroniquc de l'appareil s6cr6teur du pied (podoparenclivderme); e'est lä , dans ce tissu , qu'est le siege primilif etessentiel de raiTeclion;si plus tard on voit des lesions dans les autres organes , elles ne sont qua cons6culivcs ot dt'pendantes de la maladie premiere , et surviennent par voie de continuite et contiguity de tissu : pour se convaincre de cette v6iit6, il suflit de suivre le crapaud dans toutes scs phases; on voit alors quo lout d'abord une portion de podoparencbydermc est surexcil6e,puisqu'elle 6prouve lentcment des modifications dans son organisation el ses fonctions, que long-temps ses lesions ne vont pas au-delä; puis, quand I'affection est plus ancienne, on la voit s'cHendre peu ä peu dans une plus grande sur­face du podoparenclivderme : alors eile gagno le tissu r6ticulaire, el par voie de contigait6 se propage
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au coussinel graisseux, ä I'os jtlmlangien, aux fibro-carlilages, ä I'apon^vrose plantaire, enlin ä tous Ics lissus du pied, mais toujours en procödant du podopa-renchyderrne aux parties sous-jacenles.
C'esl done toujours cot appareil s6cnHeur qui est le si6ge primitifctessenticl de I'afTection.
Cette opinion admisc, on voit: 1deg; qu'ellese raltache cello dans la quelle on considöre l'affcction comme une dartre humide, car la dartre humide ne meparait ötre qu'une inflammation chronique du parenchyderme , corps muqueux de la peau ; e'est done au möme tissu qu'appartieiment cesdeux lösions, et les differences qu'elles prösentent dans leurs caractercs proviennent des modifications qu'öprouve le corps söcr^leur en arrivant au pied.
2quot; Elle sc raltache (igalemenl I'opiniondans laquelle cette maladie est considtröe comme un carcinome, puisque I'induration survient pendant son cours; scu-lemenl cette affection carcinomateuse est une des 16-sions secondaircs , et due ii I'anciennete ducrapaiul, qui, ainsi quc nous I'avons vu, pent exister sans ellc.
fR(raquo;'OSTlC.
La gravitt du crapaud dopend dc son degriid'an-ciennetö, et du nombre de pieds qui en sont afl'ec-16s; loutes clioses 6gales d'ailleurs, sa cure est d'autant
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jilus facile . laquo;juc I'uffeclion est de dato plus r^cente, el qu'elle a envahi rnoinsdepieds: pngönöral, (|uaii(i ellc iic va pas au-dela du lissu ramp;iculaire, la cure osl prompte; landis au conlraire, quand cllc s'csl compli-(jud'e d'iuduration squirrheuse, die est tros-rebclic, el jusqu'ici a fait echoucr bicu des Irailemenls employes pour la combaltrc ; quand ellc csl complicpiee d'eaux aii\ jambes, je la crois trfes-difBcile a gu6rir.
rllAlTEJII'.M .
Tous los modes de (railemenl employes conlre la podoparenchydermile chronique se rcsument en trois melhodes opeialoircs; raquo;avoir ;
t0 L'excision pine c( simple de la come allörte, saus faire saigner, siii\ie de rapplicalion des astringents ou des causliques;
2deg; L'extirpation lt;lc la corne tide lousicstissus af-fect6s d'induration , aid6e des panscmeuls simples et d'une forte compression ;
5deg; L'cxlirpalion tie tous les tissus alleres comme dans le cas prfecödent, plus leur cautörisalion: cha-cuiic do cos md'lliQdos compte un grand nombre do pi oeödes; je r.c vais ici donner un pen de doveloppemonl (|u'a un proc6d6 lt;le chaque meihodc, cboisissant le meiileur, el jo lermiuorai par lexposilion decelni qui m'esl propre.
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PUOCEDE PF, SOtLEYSEL.
il faut prd-parer un Icr ä dessolurc, parer la corne jusqu'ä la ros6e, avoc la feuillcdc sauge, enleverloulos les portions de corne allöröes, sans faire saigaer, aulanl quo possible, puis se servir des ongaents dont la composition suit :
foumcle de l'ogt;gue.m dessicaiif.
P. Mid.......1,000 (jr.
Sous-ace'late de cuiv. {vert-de-gris). 187 Sulfate de zinc [vitriolblame). . 187
Protoxide deplomb [litharge puL) 125 Acidearse'nieux [arsenichlancpul.) 95
M6langczlclout, failes chauffor douccment en re-muant souvent, jusqu'4 ce que la composition ait one cerlaine consistance.
lOrMULE HE L'ONCiUKM CADSTIQCE.
Prenez moitiö do Tongucnt dessicatif, ajoulez-y 93 gr. d'acide nitrique, eau forte, m6lez le tout ä IVoid,etconservczdarisun pot degres pourl'usage.
Aprös ['operation ci-dessus, appiiqucz sur la plaie des plumasseaux impr6gn6s d'ongucnt caustique, con-tinuez le pansement avec de Tötoupadc söche, (Hablis-sez line forte compression, et terminez le pansement par 1'application des öclisses el de la ligature.
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A la levüc du premier appareii, i(ui doil se faire au (Icuvierne ou Iroisieme jour apres i'optiralion , si la plaie ost belle et les chairs de bonne nature, on fait usage, pour le second pansement, seulement de l'on-guent dessicatif, ainsi que pour les pansenicnls subsö-quenls, qui doivent (Jlre renouveles lous les deux ou Irois jours, jusqu'agUL'iison; et si parfois, dans la durd'e du trailement, on voit sur la plaie des vtigtlations de mauvaise nature, ou de la corne molle et alt6r6e, il faut recouvrir ces parlies avec 1'ongucnt caustique: pendant ce traitemenl local, il faut en möme temps adrainistrcr t\ l'inlöneur des medicaments purgatifs ou diuröliqucs.C'estä ccllc möthode quese rallachent les proc6d6s deMM. Girard, Dupuy et Jannö , ainsi que celui de M. Valel, (|ui fait usage surtoul de la com­pression.
PROCEDE DK H. ItKWUL'l.
M. Renault, dans ses lecons cliniques, opere le crapaud ancien de la maniere suivante : 1deg; il fail pröparer un fer ä dessolure un peu convert el ayant befiucoup d'ajuslurc; 20parerla solejusqu'ä larosöe, et enlever avec le boutoir le plus possible de la corne de la fourdietle, des banes, el appliquer provisoire-menl le fer ; 5deg; enveiopper le pied d'un calaplasme Emollient, el mellre le clieval i la diele pour ölre opörö
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te lendemain ; 4deg; il lail tenir prftl un pansement com-posö de bouleltes, plumasseaux, 6toupade, lt;iclisses, li­gature, loile et alcohol r6(luilä20degr6s environ; 5deg; le cheval6tanlabaltu,ie pied ik6 convenablement et le fer en!ev6, M. Renault extirpe successivement la portion de paroi d6coll6e,lacorne de la sole etdcla fourchette, puis les tissus s6cr6leurs, le coussinet plantaire; rugine l'os du pied, s'il y a lieu, et partout porle son instru­ment jusqu'au plus profond des tissus alt6r6s ; 6deg; I'o-p6ration terniin6e, il fait röappliquer le fer, il recouvre la plaiede plumasseaux imbibös d'alcohol 6tendu, puis de sees , et , ä l'aide des öclisses , 6tablit une bonne et forte compression ; il termine le pansement par l'application de la ligature, et pour quo le cheval, en se relevant, nc I'arrache point , il fait recouvrir le pied d'une enveloppe de toile, tenue par une cordc dont les extnimitös se raltachent autour du palu-ron ; 7deg; il precede a la Iev6e du premier appareil au deuxiöme ou troisiöme jour aprfe I'optration, ct si la plaie est de bonne nature, il fait le second pansement avec des plumasseaux imbibös d'alcobol r6duit, et 6ta-blit toujours une bonne compression ; 8deg; ces panse-menls sent renouveles tous les jours, jusqu'ä la gu6ri-son du sujet, et failsconstamment de la mftmemaniörc; 9deg; si, pendant le cours du trailemenl, il rencontre sur les plaies des vegetations blanchAlres et dc mauvaise
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nature, il se coulente de leur simple excision ; (|iiel-(juefois cependant il les recouvre d'alun caicinö ou do poudre do subliraö corrosil'. Ce professeur, quoiqne consid6rant raffection com-
me locale, n'en present pas moins radministralion ä l'intörieur de lagers purgalifs ou diuniliques, dans Ic but de remplacer une söerötion par une autrc.
Cc proc6d6 est ögalement suivi par MM. Delafond et Henri Bouley, et compte dossuccös entre les mains de ces prolesseurs distingu6s. II so rattache ä la ni6-lliodc par extirpation de tous les tissus allörös, aidte d'une forte compression, methode qui etait celle des oxcellents praticiens Lafosse et Chabcrt; seuiement Larosse,aulieud'alcohol[)ouiscspansemeiits,sescrvait de l'essence de teramp;benthine, et quelquefois d'6g)pliac.
rUOCEDi: D'AUBOVAL.
Ce savant, apres avoir proc6d6 ä l'extirpation de tousles tissus quo l'affection avait atteinls, et ce, d'apres les indications tie M. Renault, appliquaitsur la plaic uu tndango de poudre ä canon et de soufre, dont il n'a point indiquö les proportions, en döter-minait la combustion ; laquellc 6tant achevöe, il ra-lissait, avec Ic dos do la feuille de sauge, la surface caul6nsee, ct ce, pour faire lombcr les eschares pen
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ipaisses, sans faire saigner; puis reuouvelait la com­bustion , jusqu'ä ce que loule la surface liU bien iaut6ris6o.
Pour 1c pansemenl, il laisail fondie de la poix do Bourgognc sur la plaic, recouvrail cetlc poix d'ötonpadc seche, et rnaintenait 1c tout avec les 6clisses.
II proctdait h la lev6c da premier appareil, aus premiers signcs de suppuration, sans indiquer le jour, et, pour le second pansement, recouvrait la plaie do digestif ou d'ögyptiac, et 6tablissail la compression de nouveau avec la poix ct I'cHoupc seche.
Les pansemenls subs6queuls 6taicnt fails dc la möme maniöre, jusqu'ä guörison du sujot.
Ce proc6d6 comple des succös oblenus non seulement par d'Arboval, mais aussi par les völörinaires Cröpin ol Delaguette. II appartient k la möthode par extir­pation, aidte de la cautörisation et de la compres­sion, qui comple (igalemenl grand nombre de suc-c^s oblenus pardesvölörinaires recommandables, et ä l'aide de difförents proc6d6s que je ne vais faire qu'ii-numörer.
M. Pr6vost se sert de chlorure d'antimoine, beurre d'antimoine, comme caustique, et exerce la compres­sion ä l'aide d'un fer ä dessolare au(|ucl il adapte, cn place d'öclisscs, uue plaque en fer batlu doublöe par
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tine autrc en boissur sa lace, ripondant au sol, et qui lui est unfe au moyen de cinq ou six i ivuies. Cette double plaque offre ä saparliepostörieuredeuxtrous dans lesquels passe la ligature qui contounic le sal)o(; disposition qui 6tablit une compression conslante.
MM. Vatel et Renault pore out fait usage, comme caustique, d'un melange a parties Egales d'acidesul-lurique et d'alcohol camphni, et onl oblenu des succes par I'emploi dccesagcnls.
METllODi: DE laAIIEMENI QUE JE ME SL1S CUEEE.
Dans cette möthode le Iraitement varie en raison de la gravity des lesions quo determine la podopa-renciiydermile clnonique , mais toujours raon agent essentiel se trouve dans le mölange suivant :
P. Acide sulfurique, line partie ;
Essence de tircbenthine, quatre parties.
Metloz 1'essence dans un vase ä large ouverturc el placö ä l'air libre, versez dessus et doucement I'acide sulfurique, agitez Itgerement le liquide ; alors il s'ef-fectuc une vive effervescence, une abondante vapeur d'une odeur forte sc dögage, et une grande chaleur se döveloppe: pour evitcr que le vase ne se brise et pour prevenir une ebullition dontvous ne seriez pas maltre, ne versez d'abord qu'une fraction d'acide sulfurique, el
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(|uan(l die a döterminö la (fecomposilion de la quan-lit6 d'esseiicc lt;lont eile esl susceptible, versez-cn de nouveau successivement; ninsi jiisqu'6 ce que (out I'a-cide soil employ^.
Propriitds physiques du melange. Le liquide rösidu de l'opöration est visqucux, dc conlear trte-noiie, laquelle est due au carbone libre qui s'y trouve en suspension ; son odeur est forte et pönd-tranle, a quelque rapprochement avec celle de I'huileempyreumatique, mais eile est bien moinsdösa-gr^able.
Composition chimique.
Ce liquide me parail ötre forma: 1deg; d'une combiuai-son d'acide sulfurique avec les (Moments provenant de la dd'composilion de l'cssence de I6r6bentliine; 2deg; d'es-sence libre ; 5deg; de carbone 6galement tenu en suspen­sion dans 1c melange.
Parmi les gaz qui se dögagent pendant la döcompo-silion , il se trouve de l'acide carbonique et de l'bydro-gene carbonö.
Propriilßs medicales.
1deg; Ce liquide esl caustique , et, appliquö sur les plaies, il en produit la cauterisation dansune 6paisseur plus ou moins grande, suivant la quanlilö d'acide sul-furique qu'il conlieul; aussi, pour dimiuuer sa causti-
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cito, möine pour la rendre nulle, il suffil d'augmenter ia quanlile d'essence qui enlre dans 1c melange ;
2deg; Ce möJicament, employ^ contre le crapaud, change le rithmc de rinllammation ;
3deg; 11 est surtout trfes-hygromölrique, äun moiadre degrä cependant que la cr6osote ; celte propri6t6 en fait un dessicalif puissant, dont I'usage est bon dans les plaies qui fournissent beaucoup de pus;
i0 II donne a la corne une grandc duretö etsemble provoquer sa söcrötion, surlout lorsciu'il est reduit ä ['6tat de simple excitant, par l'addition de i'essence ; ce dernier liquide lui-m6me parait jouir d'une partie des propri6l(is mödicales du premier : aussi devrait-on en faire un plus frequent usage dans les pansemenls des plaies de pied.
Traitcmenl dc la fourchctle puurric Pour gu6rir la fourchello pourrie, il suffit d'appli-(|uersur la corneallöröe, une seule fois, de ma liqueur; alors cetle corne se desseche, et rösiste davantage i\ i'action macöranle des liquides.
Traitcmcnt du crapaud a sun d(5biiL
Quand le crapaud exisle seulemcnt dans les lacunes de la fourcliette, qu'il n'y a d'inllammalion que dans le podoparenchvdermc de ces parties, il laut, avec la feuille de sauge, enlever la corne allöree, respecter
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I'appareil soortHeur, imbibui quelques plumasseaus avec ma li(|ueur, les appliqucr dans les lacunes, les recouvrir de fdasse söclic, et maintenir le (out par des (klisses ou quelques lours dc ligature, ä la surface du sabot. On I6ve cct appareil aprös cinq ou six jours, sou-vontontrouve la plaiedess6ch6cet recouvcrted'unepel-licule cornte de bonne nature ; alors il suffil dc verser (lessnsunpeuducausliquc.sansappliquerdepanscment.
Si ['affection cst ölendue ä toute la surface de la fourchetle, et si rinflammation ne s'6tend pas au-delä du podoparencliyderme ainsi quo du lissu r6ticulaire, il suffitd'exciser la corne altörte, sans toucher aux lissus vivants, puis d'appliqner sur la plaie des plumasseaux imbibes de la liqueur, quo l'on maintient avec des Pelis­ses : on renouvelle le pansement tons les cinq ou six jours, et il esl rare que Ton soil ob!ig6 d'en faire plus de trois ou qualrc, car la corne repousse prompte-ment el jouit d'une bonne consislance.
Gelte premitM-e partie de ma mölhodc, ainsi qu'ou le voit, se rattacbe ä la simple excision, et ä I'usage d'un causlique dessicalif; un exemple dece cas de cra-paud ä son debut, gucri par eile, va en damp;Qontrer l'efficacilö.
OBSERVATION.
Lc 17 aviil 1841, M. Hervieux, maicliand de
H
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bois ii Evreux, me nuinde pour trailer un cheval enlier, .Igö de six ans, sous peil bai dort, et d'un temperament sanguin.
Ce cheval, au mois de novembre dernier, a 6t6 op6r6 d'une bleimc suppar6e au talon externe du membro anlöiieur droit, par M. Lonfroy, v6l6rinaire ä Pacy, loquel, dans son operation, a enlev6 la fourchette, la sole et la portion de paroi d6coll6e par le pus ; les pansements de cette plaie 6tant n6glig6s ct faits le plus souvent par Ic mard'chal, eile n'a point gu6ri , el le sujet, depuis cclte cpoque , n'a pas sorti de l'^-curie.
A l'examcn de oe pied, je vois une portion de paroi, tout Ic talon externe, qui estd6coll6e, la corne de la fourchette es( ramollic ct diviscic en faisccaux filamcn-teux, une matiörc grisAlrc et d'une odeur forte bu-mecte toutcs cos parties.
Le pied antörieur gauche prfesentc aussi un ramol-lissement de la corne de la fourchette, dont les fibres sont divisd'es, taut dansses lacuiies quc sur le corps, el baign^es par un liquide ögalemcnl grisatre el fölide.
Je diagnoslique une podoparenchydertnite cbro-nique survenue dans cbaque pied dc devant, par suite de la n6gligence dans les pansements de la bieinie, el par le s^joiir prolong^ du cheval ä l'öcurie.
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— #9632;)! — Traitement.
l.c cheval aballu el lixe convenablement, dans le pied droll, j'enleve la portion de paroi deiollöe; je trouve ou-dessous les f'euillels du lissu podophylleax blanchfttres et (ipais, liumeclös par de la nialiere blan­che el fötide ; j'excise seulement la cornedo la four-chette, sans faire saigncr ; j'appliqae sur la piaie des plumasseaux imbibes de ma liqueur, je les lecouvre d'eloupe stehe, el jc fixe le toul avee des öclisses et la ligature.
Dansle pied gauche, j'excise toule la corne all6rc'e, et j'applique le memo pansemenl.'
Le 22, je leve mesappareils , el je Irouveun peude pus dans le pied droit, ainsi (|u'unel6geieeschare d'un grisjaunätre; dans le gauche, la plaie csl seche, c(. semble vouloir döjädonner une comic de bonne nature; pas de pus sur son pansemenl.
J'applique deux nomeaux appareils, de la möme maniere quo pröcedemmenl.
Le 28, jc renouvelle les pansemenls; la corne de la fourchetle du pied gauche esl Ires-solide, et offre assez d'tipaisseur pour quo jc me dispense d'y appliquer nn appareil : je me conlenlc de I'imbiber avec ma li­queur ; dans le pied droit l'eschare es! lomböe , la plaie esl belle , recouverte a peine de pus, la corne
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ä sa circonfference esl do bonne nature; je fais le pan-sement avec rcssencc tie täräbenlhine seulement , el quelques plumasseaux.
Le 4 mai, je rcnouvelle lo pansement, la plaie csl rccouvcrtc d'une bonnc corne sur la fourchelle : il n'y a plus qu'une surface graade comme une piece (Tun franc, qui n'est pas cicatrisöc; je pause avec ['essence comme preeßdemment.
Le 10, ü la Iev6edu pansement, il y a corne partout, mais tendre dans quelques points ; j'applique quelques plumasseaux imbibös du li(piide caustique.
Le 18, la corne. est dure et bonnc, je ne mets plus de pansement , et j'humecle seulement la partic avec le liquide specilique.
A parlir de cejour, lecheval a repris son service au cabriolet , l'a toujours continuö depuis, et le crapaud n'a pas reparu dans ses pieds.
AIUTIIÜDE DE TKATTEMENT CONTRE LE CRAPAUD A^CI^.^.
Lorsque le crapaud secomplique d'induration squir-rheuse, des tissns sous-jacenls au podoparenehyderme et au lissu rfeticulaire, une operation chirurgicale un-portante devienl indispensable, el avant d'y proc6der il est bon de se conformer aus indications suivanles:
Si le crapaud affecte plusieurs pieds, il laut n'en
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optier qu'iin ä la Ibis, autant que possible, cl com-mencer par le plus malade ; on entreprendreun second, quand la ficvrederöaclion, occasionnöe par l'opäralion premiere, est passOc, et que la plaie prend une bonne (liicclion.
PRErAUATIONS A L'OPKUATIOM.
1deg; Un ou deux jours d'avance, il laut mellre le clieval ä la dit;le ; et lui faire une petile saignöe, n'esl. pas saus quelque avantage.
2deg; 1! est bou de passer un söton ä la partie su-perieure du membre dont on a fait election. Ce söton agit plus comme dörivalif; on sail que toujours il est avautageux de renoplacer une secretion anor­male, que Ton veut supprimer, par une aulre : on ne le ferait pas, que souvent il n'en resulterait rien de fäcbeux pour le sujet, mais que quelquelbis des maladies graves en seraient la consöquence, tels que la morve, le farcin, les d6p6ls de pus dans les poumons, ou bien dans le foie.
5deg; La veille de l'opöralion, on prepare un fer de la maniere suivante : Falles un fer ä dessolure, un peu couvert surtout en pince, failes-y quatie ou si\ tHam-pures, diminuez Tepaisseur de chaque 6ponge dans la longueur d'un pouce, en lui conservanl sa largeur, el recourbez-ln comme une crosse sur la fare superieure
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ilu fer; ce travail e\6cut6, les deux (Sponges repramp;entent deux compartimenlsd'uDe clianiicio, dont le troisi^mc el inlermädiaire apparlient h la plutiue : celle-ci no
doil 6lro pr6par6e que lors(|ue le fer est ajuslö, et pour lafaire, prenezuu morccaude löie, d6coupez-le sur la forme de rinlervalle des branches du fer, recourbez son bord postcriour sur sa surface införieure , dlt;^ maniere h former un tube c\ lindroide ; examinez si la plaque pout se placer facilement sous le fer; puis construisez une cheville en fer , disposcz- la de teile sorte, qu'elle puisse traverser d'un bout ä I'autre la diarniere que vous avezfaile, et donnez - lui un peu plus d'6tenduc (jue celle qu'elle doit parcourir.
Ce fer, que j'appelle/er ücharmere\ peut servir dans toutes les opörations de la face plantaire, et est de beaucoup pr6f6ral)!e aux (iclisses :
1deg; Parceque son exöculion est si facile, qu'il pent 6tre fabriquö par i'ouvrier le plus inliabile ;
2deg; Parce qu'il permel de faire un pansemeul uniforme etaussi compressible que Ion veut;
5deg; Parce (ju'avec ce fer on precede plus vite an pansement qu'avec lestclisses.
1 Voir l.i planchc ö
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4deg; Parce qu'en oulrc il esl impossiblo que la plaque se relire il'elle-m6nie,ce quipermet de fiver Ic for ü demeure, el de faire Iravailler le cheval. Ce fer 6lant pröparö , I'on en fait I'appiicalion provisoire, apres avoir loulefois part la Courchette jusqu'ä la rosöe ; le lout lerminö, on cnveloppe le pied avec un cala-plasme Emollient, pour disposer la corne ä se laisser rouper.
I'roc^de d'operalion.
Leciieval dlanl abatluet le picdä opferer 6tanl fixö convenablemenl, on proc6de de la manieresuivanle :
1deg; Aprfes avoir relir6 le fer, on fait i'ablation des portions de paroi qui soul desunies d'avec les lissus sous-jacents, on doit mörne aller ä queiques lignes au-deiädu dßcoilemcnt, cardans le caseontraire laffection continue ä s'ötendre sous la paroi restanle, elce, plus rapidcmenl qu'avant I'opäration ;
2deg; On extirpe toule la corne altöröe dc la fourclietle, de la sole et des barres ;
5deg; L'on enlfeve successivement en dödolant lous les lissus indurds; on doit en laisser le moins possible dans le pied, il ne faut pas craindre m6me d aller jusqu'i l'aponiivrose plantaire et la base des fibro-caililaquot;es, d'exciseren partie ses organes, s'ils participent ä l'ötat d'induralion des aulres lissus.
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4deg; Si I'alWralion s'esl olondue jusquc Jans l'ßpais-sour de l'os du pied, il faut alors le rugincr, juscju'ä co qu'ii sc präsente sous la rönelle, avcc ses caraclires uormaux.
5deg; Loisque Ton a cnlevö leplosprofond possible des lissus indur6s, on fait appliqaer 1c fer sur le pied , s'il resle assez de paroi pour y implanler des clous.
PANSBUENIS.
Le pied devant saigner beaucoup apr6s ['operation, et le sang s'opposer h I'action de ma liqueur causlique, sur les tissus avec lesquels eile dolt lt;Hre mise en con­tact, il ne faut pas en faire usage pour le premier pan-sement. Dans rapplication do ce premier appareil, Ton recouvre la plaic de quelques plumasscaux imbibes d'eau-dc-vie, on continue ensuite avec de la lilasse söche , jusqu'h ce que le panscment soil bien uni­forme el la compression bonne et fürte; alors on ap­plique la plaque, et Ton terminc avcc la ligature qui scrt ä titablir la compression sur les cöt(!;s operas de la paroi.
La icvc'ie de ce premier appareil doit elre faite au troi-si6me on quatriemc jour apiesl'opöration, et Ton voil alors (pie partout oü les tissus induies out 6t£ cnlierc-ment e\lir|ies, la plaic cst recomeiie de bourgeons
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vermeils ot saignant au moindre contact ; que dans les points oil sont rcstöcs des portions d'indnralion il cxisle des v6g6l.al.ions blanchfttres , nc tenant an pied quo par leur base, ct libres d'adli^rencc avec les tissus voisins dans tout le reste de leur (Hendue : il laut exciscr profondöment ces v6g6tations ; puis on procedc ä ('application du second appareil, en recouvrant toute la surface de la plaie avec des plumasseaux imbibes dc la liqueur caustique, et I'on terminc le pansement avec des 6toupesseclies.
A la levte du deuxiemc appareil, quo I'on fait au boutde quatre ou cinq jours, on no trouve sur le pan­sement que tres-peu de pus qui est de bonne nature; la circonförence de la plaic parail recouverle d'une conic de bonne consistance, si tous les tissus induresonl L't6enlcv6s: dans le cascontraire, cette corne est molle et ä demi purulente, il est bon de lexciser sans craindre de faire saigner; le centre de la plaie presentc une eschare d'un gris jaunatre, qu'il faul laisser : Von applique de nouveau un pansement pour lequel on so sert de ma liqueur.
Lob pansemenls subsöquents doivent dive renouvelös seulement tous les quatre ou cinq jours, et Ton doit continuer l'emploi du caustique , jusqu'a ce que I'es-chare sc dclache ä sa circonförcnce; ä cette epoque
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on cessc I'npplication , et pour lous les pansemeuls suivanls, jusqu'ä lafiudu traitement, on sc sort uni-quement de l'essence de töribcnlhine ; quand la marchede laplaieversla guörison semble se retarder, i'on ajoute ärcssencc un peu dc la liqueur causlique, dans des proportions variables, suivant l'ötat de la plaie.
A cbaquc pansement il cst ndcessaire d'exciser la cornc decicatricequicrott ä la circonltrencedc la plaie, el cc, sans craindre de faire saigner: on rend ainsi plus facile l'aclion de l'essence sur la parlic siici6laiile ; quand au conlraire on nöglige cette indication , alors les effels de l'essence ne s'etcndant pas jusqu'au corps s6cr6teur, un suinlement s6reuxa lieu, la corne se ra-mollit ou se dicolle, ct 1'affection y revicnt.
Pendant la durce du traitement, il reparalt quelque-Ibis sur la plaie des v^giilatioiis blanches isolöes et de mauvaise nature; il faul les exlirper ct appliquer dans les cavitös qu'elles laissent de pelites boulctles humec-I6es du liquide causlique.
Quelquefois il arrive quo la surface cicatrisante forme un bourrelel qui s'isole du roste de la plaie, cette disposition indique unc tendance au rclour du mal en co point; on doit alors cxciser ce bourrelct, et porter Taclion de son instrument jusqu'ä la profondeur 011 les
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surfaces sont conleimcs; ensuite, dans la cavil6 qui r^sulle de cetle operation, appliquer un plumasseau imbibö du liquide causlique.
Quand laplaie suit une bonne direction, il faut faire usage unique de Tessence.
Cette deuxiöme mölhode de traitement, ainsi qu'on le voit, se rattache ä ['extirpation totale des lissus alt6r6s, aidte de l'action des causliques; e'est en la mcttanten pratique quej'ai röussiägu6iir descrapauds tres-invötörös, et dont jamais, sans eile, je n'auraisob-tenu de succes.
Cctle möthode a I'avantage: 1deg; d'oecasionner peu de d6pense en medicaments; 2deg; de permetlrele traitement deschevaux afl'ectös de crapauds, et6loign6sdulieu du domicile du v6l6rinaire, les pansemcnls ne se faisant quo tous les quatre ou cinq jours; 5deg; par eile , la gu6-rison est aussi prompte que dans 1c cas de tout autre operation do pied ; 4deg; enfin eile triomphe des crapauds les plus rebelles, pourvu toulefois qu'ils nc soient point compliqu6s d'eaux aux jambes.
Pendant le traitement d'un cheval , Ton observe qu'il deviant d'une maigreur extreme , quoique ce-pendant il ait conservö son appamp;it, et ce n'est que lorsquc sa gu6rison approche (iu'il reprend lout son embonpoint.
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OBSEBVATIONS.
1quot;' Observation. M. Echard, cultivaleur a Gravi-i^ny , banlieac d'Evreux, vallt'c d'lton, a chez lui depuis Irois ans uiiciicval enlier, propre an (rail, ftgfi ile firKjans, soiiS|)oil blanc etd'un lorapörameiit lym-phalique, leqael, (loj)iiis qu'il cstonsa possession, est affeclö de crapaad dans les quatre pieds; aujourd'hui ce cheval refuse de travailler, ct i! est dans un (Mat de maigreur extreme. C'est pourquoi M. Echard me de-rnaiulc s'il yaguerison possible : je lui dis qn'il n'y en a pas, maiscependant que s'ilveut faire le sacrifice de la nourrilure , jc ferai celui du traitement, dosiranl cs-sayer le proc6d6 que j'aidtcrit, sans toutefois compter sur le saccis.
Etat du sujet.
Ce cheval est trös-maigre, quoiqu'ayanl un bon appötit; il rnarclie avec ionteur, semble souffrir, sans cependant avoir de claudication manifeste d'aucun dc ses mernbrcs, qui sont parfaitcment sains et nullement engorgd's ä leur parlic inferieure. Lecrapaud seul ra­vage ses pieds, surtout les post(irieurs.
Dans ceux-ci, la paroi est elargic vers les talons et rösonne ä la percussion, eile est rugucuse et pourvue dc ce roles h sa surface.
Dans cliaque pied Ton voit, a la faceiuförieure, que
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la fourchcllc est lr6s-volumineusc, divisiic en Ihisceaux allongösetgros, surtoul dansses lacunes; quc lesbarres sont ramollics et 6galeinciil divis^es en p^doncules ; que la paroi est d6coll6e d'avec le tissu podophylleus dans les deux tiers postörieurs du sabot; quc la sole csl tpaissie et crevassöe dans millc directions, surtout au voisinage de la fourchctto et des barres; que toutes ces parties sont impnignees d'unc matiere blanchMre et d'une odeur iidecte. Cos all6ialions sont identiques dans les deu\ pieds; dans 'cs sabots des membres an-törieurs l'affection est beaucoup moins grave ; jc remarque seulement un ramollissemcnt de la corne des lacunes de cbaque fourchetle et des barres, et la mattere du crapaud bumcctant ces parties.
Traitement.
Le 2juillet 1859, j'entreprends la cure du pied post6rieur droit; jc fais parer 1c pied jusqu'ä la ros6e, appliquer dessus un fer ä dessolure, ct recouvrir 1c sabot d'un calaplasme.
Le 3, je proc6dc ä Topöralion de la maniöre sui-vante : 1deg; le cbeval 6tant abattu et 1c pied droit fixö convenablement, je retire le fer ; 2deg; j'enleve les deux tiers de la paroi, ä partir des talons vers la pincc ; 3deg; j'exlirpe la majeure parlic de la sole et toutc la lourcbette, le coussinet graisseux jusqu'au
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tendon, lt;;l rugine Tos du pied, ijui parlicipe ä I'al-löralion gönörale ; 4deg; j'applique le ler, recouvrc la plaie avec (|uelques plumasseaux imbibes d'alcohol ötendu d'eau, el aciieve le pansement avec de l'öloupe söcbe, des Pelisses et de la ligature, et ce, ä la ma-niere ordinaire, eraquo; ötablissant une bouue compression partout.
Le 6, j'enleve le premier appareil; la plaie est d'un rouge vermeil , il ne resle laquo;$ et que quelques v6-götationsblancliAtres que j'extirpe; je recouvre toute la sarface de plumasseaux imbibes de ma liqueur caus-tique, et termine le pansement avec l'öloupe söche.
Le 10, ä la lev6c du second appareil, je nc trouve qu'un peu de pus de bonne nature sur la Blasse; la surface de la plaie est d'un gris—jaunfUre, couleur que j'atlribue ä la formation d'une eschare : je fais un nouveau pansement avec le liquide caustique.
Le 14, l'eschare qui est tres-Iarge sembie se deta­cher de la plaie par sacirconference, ce qui permet de voir au-dessous une surface vermeille,et dont lesbords, iW]ä, se recouvrent d'une cornede bonne consislance; j'applique sur l'eschare des plumasseaux imbib6s du liquide caustique, je recouvre le reste de la plaie de quelques autres liumccl6sd'esseiicede terebenthinc, et je termine le pansement avec I'etoupe seche.
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Le 18, l'appareil que je rclire n'csl recouvcrt que d'un pcu de pus cr6mciix, l'eschare ne tienl plus amp; la plaiequc par quelques filaments blancliätres; je la (l6laflie entierement avec les ciseaux, et trouve au-dessous une surface vermeille, uuie , ne prtisentant que trois ou quatre filaments blancs, et offrant ä sa circonförence une corne de bonne nature , que j'excise , sans faire saigner; je panse avec i'essence seule.
Depuiscetlc 6poqueje continue les pansements avec I'essence, j'excise toujoursla corne de la circonförence de la plaie , quelquefois en la faisaut saigner ; son centre est d'un bei aspect, et le peu de pus qu'il fournit est de bonne nature: jusqu'ä guörison, je fais les pansements avec I'essence de ttröbenthine. Le pied va de mieux en mieux, et le 20 aoüt il est reconvert d'une bonne corne, sur loute sa surface opöröc ; je cesse les pansements, me conlente de faire nettoyer l'intörieur du pied tons les jours, et d'y faire verser de I'essence, dans le but de conserver ä la corne de cica­trice toutc sa consistance.
Voyant un si heureux resultat de ma mötbode de traitement, des IcG aoüt, je pratique au second pied de derriere la möme operation qu'au precedent, j'y rencontre les mömes lesions; je procede aux pansements
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— 64 — do la memo maniöre, et tlu 20 au 25 seplembre sa ^uörison esl complete,
Xraitcmcnt des membrcs anWrieurs.
Lc 20 seplembre, je procedc ä l'opäration des deux pieds milcrieuis ensemble , le clieval (Haut doboul, leuuseulemenl ä I'aido d'un tord-nez. Ses pieds 6laiil (löfeirös , j'exciso !a come des barres et cello des la-cunes do la fourchelle; je coupe la surface du podo-parenchydeimedo ces parties, j'applique les fers, et remplis los lacunes avec des plumasseaux imbibt's de la liqueur causlique; je lermitie chaque pansement avec de la filasse seche, quo je rnaiutiens avec des Pelisses.
Le 26, jorenouvelle les pansemeuls, les plaies ont doune une tres-petile (juantitö de pus de bonne nature, et lour surface offrc une escbarc jaunfttre que je laisso ; jo pause avec le liquide caustique.
Le 2 octobre, Teschare do cbaque plaie est tomb6e, la corne do cicatrice est solide, le centre do la plaie a un bei aspect; je fais le pansement avec des plumas­seaux irabib6s d'essence.
Le 9, je love mes appareils, les plaies sont trös-
rötrteies; mömes pansements.
Le 16, plus de plaies, une cornc forte parlout;
cessation des pansements; jc fais verscr dercssencc I I
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— Ü5 — sui lacorno ilc cicalriw pendant unc quinzainc dejours.
Lc 20, le cheval est remis au labour; j'avaisilercudu le travail pendant (oute la daräe de son trailemcnt.
Ce clieval est restö trt's - maigre jusqu'au com-mencement d'oetobre, 6poque h laqaelle il a com-rnencö ä reprendre de I'embonpoint ; pendant son traitement, il a cu des salons successivement 'üux membres que j'ai soigti6s. Au mois de Janvier 1840, (Haut dans un tres-bonetat d'embonpoint, il ful vendu 500 francs, etdepuis, chez sou nouveau propriötaire, il fait le service du roulage, passe toulcs les semaincs devant ma porte , et ses pieds ne präsentent nulle tendance au crapaud.
2deg; Observation. M. Lefebvre, eultivateurä Aullieuil, vallie d'Eure, me demande pour prendre chez moi im cheval enlicr, lt;1g6 de sept ans, sous poil blanc sale , d'un temperament lympliatique , lequel est af­fects d'un crapaud dans le pied posüirieur droit.
Etat du sujet.
Lc cheval est dans un 6(at d'embonpoint ordinaire, il est affectö de gale ä l'encolure, et offre une claudi-cation,assez forte m6me,du membrepost6rieur droit. Le pied de ce membre est tivasö vers ses talons qui sont tres-hauts el forts, sa fourchclte est tres-volumi-
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neuse, sa come csl ramollie, (Ilandreuse et linmecttic par unc matiöre giisatrc infecte, les barres soul divi-s6es en pamp;loncales fibreux et baignöes de matfere, la paroi osl dösunic d'avec le lissu podophylleux, seule-ment aux lalons: ce crapaud a une annöe de dale, dit M. Lefebvrc.
Traitemcnt.
Le 2 aoül, apres avoir fait parer jusqu'ä la rosöc lo pied maladc, lui avoir ajustö un fer ä charnitre, le sujet csl abaltu, el fix6 convenablemenl , pour ropöration ä laquclle je proc^de de la maniöre sui-vanlc :
1deg; J'enl6ve les portions de paroi döcollöes, et je trouve au-dessous le podoparencbyderme blanchülre, 6paissi et indurö, que j'exdse; 2deg; j'extirpe toute la fourchctte, jusqu'ä la surface du tendon, ne laissant ä sa surface qu'un peu de lissu cellulaire, encore peu indur6; 3deg; j'applique un pansemenl compressif, dans lequel je ne me sers que d'eau-de-vie, et que je main-liens a l'aide de ma plaque ä cliarniere et de quolques circonvolutions do ligature autour du pied ; 4deg; avant de faire rclever le cbeval, je passe un söton ä la fesse du pied malade, le sujet csl mis a la diele pour jusqu'au prochain pansemenl.
Le 5, je love I'appareil, la plaic est rceouverte par-
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(out de bourgeons unis et vermeils: j'applique sur la pluic quelques plumasseaux imbib6s du liquide caus-liquc, et lermine le pansement avec de l'ttoupe s6che.
Le 9, I'appareil est recouvert d'un peu do pus de bonne nature, loute la surface de la piaie präsente utie couleur grise-jaunatre, due ä la formation d'une eschare; je fais le second pansement et me sers du li­quide caustique.
Le 13, au pansement, peu de pus, la large eschare jaunätre commence k se detacher par ses bords, la circonförence de la plaie offre une corne jaune et bonne; j'applique sur l'eschare des plumasseaux imbi-b6sdu caustique, et, sur lout le reslc de la plaie, quel­ques autres humcct6s d'essence do t6r6benthine.
Le 18, je trouve l'eschare sur le pansement, la plaie est unie, vermeille et recouverte d'un peu de pus de bonne nature, et sa circonförence offre une bonne corne de cicatrice, dont j'excise k'gerement la surface; j'applique un pansement dans lequel je ne me sers que de 1'essence.
Le21, la plaie a diminuö d'6lendue, est toujours belle, et la corne de sa circonförence de bonne consis-tance ; möme pansement.
Le 25, te cheval n'offre plus ii peine de claudica-lion, ia piaie s'cst encore r6lrecie, la corne est bonne; continuation du pansement avec I'essence.
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Lc Ier septembre, la plaic esl liös-bclle, son 6teii ilue en surface n'exefede pas cellc d'une pifece de deux francs, la corne esl durc, el lout annonceunc gu6-rison prochaine; je continue de panser avee de I'es-sencc.
Ce jour mOme, M. Lefebvrc rcprend son cheval, altendu qu'il croit qucson 6lat de maigreur tient au dtfaut de nourriture ; je prescris de faire les pause-meats tons les quatrc on cinq jours, avec de 1'esscnce de liiröbcnthine, et d'6viler de meltre l'aniinal en con­tact avec un sol huraide.
Pendant pros d'un mois, M. Lofebvre continue les pansemenls , ct cependant ne guerit point la plaic ; e'est pourquoi, dc nouveau, il m'envoie guörir:j'ap-prends que le cheval a 616 mis dans unc prairie si-lu6e au voisinage d'une riviere; aussi, je trouvc (iue la plaic dc son pied est blafarde, donne beaucoup de pus, ct que la corne, qui la circonscrit, esl blancliütre, mollc, humide el tie mauvaisc nature; je I'excise jus-qu'äcc que jc rencontre le tissu s^eröteur, elj'appliquc sur la plaic des plumasseaux imbibes de men li(iuide causlique : je fais resler lc cheval a l'6curie; pendant un mois, je continue de le trailer a ma maniere ordi­naire, el voyaiil qu'il ne reslc plus qu'une petite plaie ayant le diamelre d'une piece dc 25 ccntiincs, de nou-
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veauj'abandonne an proprißtaire lasuitedaliailement, atlendu la tlislancc qu'il me faut parcourir, pour don-ner mes soinsä son cheval, dont la guörison, du reste, parait sure el prochaine.
Vers Ic mois de mars, M. Lefebvre me demandc de-rechef, son sujel n'est point gu6ri, ses panscmeiits out 616 n6giig6s, et on 1'a mis lout I'hiver aux travaux de culture dans la vallöe; sa plaie, loin d'etre ci-catrisöc, a rcpris de ['extension, eile esl rcdevenue blafarde, son diam6trc 6gale el surpasse m6me celui d'une pit'ce de cinq francs; ä travers la corne de nou-velle formation suinte un liquide s6reux , je prodigue au sujel mes soins pendant un mois , sa plaie sc guörit totalement: je le quitlo alors qu'elle esl recou-verte partout de corne ; le propricMaire de nouveau, sans attendre qae cello corne ail acquis une certaine 6paisseur el unc bonne consistance, soumet encore son cheval au travail dans l'humiditö, plus lui fait travcrscr un gu6 tous les jours, et, vers le mois dc juillet 1840, me r6clame pour unc troisieme fois.
Jc vois que la peau ä la couronnc el dans le paluron esl affeclöe d'eaux, que la plaie du crapaud a reparu plus grandc que jamais, qu'elle esl päle, que la corne quiexisle ä sa circonfercncc esl de mauvaise nature ; laligue d'un pareil rcsuilat, je reprends le cheval
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cliez moi; pendant six semaines, je letraite par ma m6-Ihode, et voyant quc la gu6rison ne paratt pas pro-chaine, j'abandonne sa cure. M. Lefebvre le reprend, le vend, el cecheval fmit par guerir chez son dernier propriamp;aire, qui a toujours pansö sa plaie avec de
1 essence.
Quoique ce fait soil un insuccfes, je n'ai pas n6glig6 de le bien rapporter, parce qu'il prouve que le v6t6ri-naire, dans le cas de crapaud, a tort de confier son traitementä des mains 6(rang£res; qu'il doit le conli-nucr jusqu'i ce que la corne ail bien repoussö partout oü existait le crapaud ; car il est Evident que cet in-succ6s doit lt;Hre altribuö, tant au s6jour constant du sujel dans I'liumidilo, qu'i la negligence et au peu de connaissance du propriiMaire.
5e Observation. Le 12 fövrierl840, M. Lemoule, marchand de l'er üEvreux, ins demande une consulta­tion, relalivement ä un chcval enlicr, ag6 de 15 ou li ans, sous poil bai brun, d'un temperament sanguin, lymphalique, lequel est affeclö du crapaud dans les deux pieds postörieurs, datant d'au moins six ann6es; et malgr6 celte anciennetö de la maladie, le cbeval a toujours continue son service de limonier et perdu peu
d'embonpoint.
Etat du snjet.
Le clieval est en assez bon etat de sanl6, seulomenl
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il a peu de vigueur; chacun de scs pieds dc derrifere oflre une augmculalion de volume de la fourdielle, un ramoliissemenl de ses fibres qui soul divistes en faisceaux , suiloul dans les lacunes , une disunion des barrcs d'avcc le lissu podophylleux ; la pa mi vers les lalons se Irouve 6galeinciit decollöe , la sole cst 6jiaisse, molle.et offre dc nombreuses divisions, sortes de fentes ou crevasses; une maliere grisHlrc, Ires-i'elide, liumecle toules ces portions de come allöröes, les ex— tiemilös des niembrcs sont parfailement saincs.
M. Lemoule veul bien me confier le trailemcnl de ce cheval, pourvu qu'il soil de courte duröe, parce que lavaleur du sujet est ä peine dc 100 francs; pour remplir ces conditions, je proccdc le 13 ä l'opöration des deux pieds.
J'exlirpe dans chaque les portions de paroi de-collöes, les barres, la sole et la fourchette , puis le coussinet plaulaire que je trouve indure, je rugine la surface du 5e plialangicn qui parlicipe ä l'ötat sqniirlieux; j'appliquc des fers ä charniere, fais les pnnsements avec i'alcohol r^duit et de la filasse.
Lc 14, une fievrc de reaction Ires-forte sc mani­feste, leclicval resteconstamment coucli6, sc plaint ; je pratique une large saign6e, et fais envelopper les pieds opörös avec des cataplasmes ömollienls.
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Le 15 , la fiövre est plus violenle ; je reiiou-vello la saignöe, les douleurs continuent, le cheval resle constamment concha el rneurt dans la nuit.
A l'autopsie, je ne Irouve de lesions dans aucun organe, la lace inlerne des cavitt!S du coeur seul prä­sente des ecchymoses assez ölendues; je fais enlever les pieds que j '(Hudie, lanl sur leur surface op6r6e que sur leur coupe verlicale,el n'y renconlre plus aucun carac-lere anormal , loutes les parlies allöröes ayant 616 enlev6es par l'opöration.
Cc fait d6monlre que dans le traitement de la po-doparenchydcrmite, quandelle affecte plusieurs pieds, il faul n'en op6rer qu'un d'abord, el allendre, pour passer ä un second, que la Gevre de röaction soil enti6-rement pass6e.
4quot; Observation. M. Dupas, cullivalcur ä Sacquenville (Eure), a chez lui un cheval enlier, flgö de cinq ans, sous poil blanc, ct avant , dopuis trois ans qu'il est en sa possession, une podoparenchydermile chronique dans chacun de ses pieds de derri6re.
Etat du sujct.
Ce cheval esl maigre, quoique d'un bon app6lil; il esl exempt de gale, eaux aux jambes et de lout autre maladie, ses extr6mil6s sonl mömes lr6s-saines el
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söches; les deux sabols de ses pieds de derrtere sont larges vers les laioDS , r6sonnent fort i la percussion; ils sont rugueux et cercl6s ä leur surface : dans la marche, le droit se mcul indöpendamment des aulres parlies du pied ; ce dernier offre, sur la face plan-laire , une fourchette tres-volumineuse , fdandrcuse ä sa surface, divisde dans ses lacunes en pödoncules gros et longs comme !e petit doigt environ ; les barres sont döcollöes et 6galemenl divisöes en fais-ceaux gros el longs; la sole est 6paisse , difforme, molle, et präsente un grand nombre de crevasses al-lant jusqu'aux tissus vivants; la paroi est decollöe d'avec le lissu podophylleux; dans toule son laquo;Hendue, on lafaitjouer tres-facilemcnt avec la main, el, par une lögöre traction, on pourrait l'arracher, atlendu qu'clle ne lienl plus que vers le bourrclel: Ton voit au-dessous d'elle, et ä loule la circonf6rence plan-taire, les feuilletsdu lissu podopbylleux avec un volume considerable, blancs, 6pais, resistant sous rinslrument tranchanl. Toules ces parties sont baign6es par une raaliere d'un blanc sale et d'une odeur infecle.
Dansle pied gauche, les m6mes alterations se ren-conlrenl,seulement le döcollemcnl de la paroi n'estpas g6n6ral, il seiend jusqu'au milieu des quarliers. Mal-gr6 ces alterations, le malheureux cheval ne boite pas, sculement sa marche est rapide, il sue facilement,
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s'arrfile dans le chemin s'il esl allein in la voiture, et se couche dans le sillon de lerrc s'il esl h la charrue. M. Dupas, ne sachant plusqu'en faire, me I'abandonne et se charge de sa nourrilure.
Traitcmcnt.
Lel-ijuület 1840, je faisparerles pieds jusqu'ä la ros6e, j'excise toule la corne el les faisceaux fihreux facilcs ä couper, j'applique provisoiremenl des fers ä charniöres, je fais envelopper les pieds avcc des cata-plasmes 6mollienls, passe des sMons aux fesses, et le 16 je procöde ä l'opferation de Tun des pieds : je choi-sis le droil, qui est le plus affecl6.
Le cheval 6lanl abaltu, el fixdconvenablemenl pour l'opöralion, je fais lomber successivement loute la paroi jusqu'ä la pince, que je me reserve, bien qu'all6r6c,elpour tenirle fer; j'exlirpe lout le lissu podophylleux, donl les lamcS onl plusieurs lignes de largeur, une 6paisseur notable, sonl rösislanles sous rinslrumenl tranchant, et ne donncnt que tres-peu de sang;jevais ainsijusqu'äla surface de l'os du picd, qui, etanl ail6r6 dans certains points, est soumis ä l'aclion de la rugine; le bourrelel, dans sa parlie cor-respondant aux quarliers el aux lalons, 6tant indurö, esl enlevö, ainsi que le lissu cellulo-veincux sous-jacent, jusqu'i la surface des libro-carlilages , que j'excise
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aussi dans leur tiers poslörieur; j'extirpe les barres el la fourchette, dont Ic tissu graisseux offrc une induration squirrheuse, blanchätre, ü fibres intriquöcs et rayonnantcs: ces faisceaux do fibres ne secontinucnt nullcment avec ceux formös par la corne divisöc , qui se lerminent au podoparencliyderrae 6galemerit indurö; toutes ces parties ne fournissent que peu de sang : la surface du tendon est difficile ä reconnaitre, I'tHat squirrlieux des tissusva jusqu'i eile; aussi je I'ex-cise peu, la reconnaissant ä la direction parallele de scs fibres : j'extirpe toule la corne de la sole, les tissus sous-iacents; le tissu röticulaire offrc plusieurs ossi-fications, soudties h la table de la surface plantaire du troisieme phalangien; avec la rugine je nivelle ces productions, et porte l'action de mon instrument jus-que dans l'6paisseur de I'os.
Cette operation complcxe terminte, japplique le fer (juejc liens avec deux clous en pince, et je fixe les Sponges par deux bouts de ligature, que je fais ren-contrcr autour dupaturon.
Pour le pansement, je recouvre toute la surface de la plaie avec des plumasseaux imbibös d'eau-de-vic ; continue avec de la filasse secbe, puis applique ma plaque et mes bandes, ayant soin d'6tablir une forte compression. Le pansement tcrmine, le cheval relevö ost conduit h Töcuric et mis ix la diele.
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Le 19, ä la lev^e de l'appareil, dans une cerlaine tilendue de la plaie, onvoit dos bourgeons de bonne nature , unis et vermeils : dans quelques points se rencontrent des esquüles osseuscs; dans d'autrcs, des portions de tissu blanchütres, iso!6cs et fongueuses: je les excise , j'applique ensuite sur toute la plaie des plumasseaux imbil)6s de mon liquide caustique, et ter-mine le pansement avec de i'6toupe stehe.
Jusqu'au 10 aoüt, je continue les pansements de la meme manierc, pour obtenir la l'ormation d'une forte eschare, les renouvclant tous les quatre jours, ren-contrant ä cliaque peu de matiere sur l'appareil, et une largo eschare, d'un jaunc-grisüilre, sur toute la plaie. La fie\re de reaction 6tanl calmee beaucoup, le cheval avant repris do l'appd'tit, je proccde ä l'opöra-tion du pied gauche de la maniörc suivante :
J'enleve les dcu\ tiers de la paroi, ne laissant que la pince, j'oxcise les lissus podoparenchydorme et r6-ticulaire sous-jacents, j'extirpo la sole, la fourchette, les barres et tous los tissus vivants alt6r6s; partout je rencontre des alterations identiques ä celles du pied droit, seulement moins avanc6es; j'applique le fer, puis un pansement compressif, dans loquel je fais usage d'alcohol.-lechevalestromisdansuneteurie, seul.libre, avec une bonne litiere: la diete ost de nouveau son r6gimo.
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Lei4, je i^velepremierappareil de ce second pied, rencontre une plaie assez belle, y applique un premier apparcil avec le liquide causlique.
Dans le pied droil, la portion de paroi quc j'avais laissöepour tenir le f'er (Haut döcollöe, et les feuillets podophylleux sous-jacenls alleres, j'en fais l'cxtirpa-lion, applique sans ier un pansement, fais usage de la liqueur causlique, et mainliens les plumasscaux uni— quement par de la ligature, le paturon me servant de point fixe.
Le 18, la plaie de cc pied est döpourvue de son eschare, eile est d'un bei aspect; je commence ä em­ployer l'essence de löröbcnthine: celle du pied gauche est rccouvertc de son eschare qui commence ä se de­tacher ä sa circonfd'ience ; pour eile, je me sers du caustiquc surlcccntre dclaplaie, etd'essencc ä sa cir-conference.
Le 22, l'eschare du pied gauche est tomböe, les plaiessonlvermeilles, unies, rccouverles depeu de pus, et pr^sentant ä leurcirconförence unecorne de cicatrice de bonne nature; je panse avec l'essence.
Jusqu'au leroctobre, les pansements sont continues de la m6me manicre; dans chaque, j'ai soin de rafrai-chir la corne de nouvelle formation, d'extirper les vö-
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ilL'lutions sqairrheuses; d'appliqucr, dans les cavilts qui en r^sullenl, des bouleltes imbiböes du liquide caustique; d'cmployer, pour 1c resle des plaics, I'es-sencc de törebenlhine.
Ces appareils sonl renouvel^s lous les quatre ou cinq jours, el pour y proc6der, chaque Ibis je liens le cbeval aballu el fix6.
C'esl vers les premiers jours d'oclobre que Ic pied gaucbe se trouve radicalement guöri, qu'une corne lorle el bonne a repoussö parloul, el que je cesse d'y appliquer un pansemenl.
A celle ^poque, la plaie du pied droil esl belle, une corne dc cicatrice recouvre toule la surface podophyl-leuse, esl ßpaisse el forte ; par place, la paroi a des-cendu du bonrrelct; jc trouve moyen d'appliqaer un fer : le cbeval qui, jusquc-lä, avail reslö trfes-sou-vent couchö, sentant moins de doulcur dans l'appui du membre, se tient plus long-temps debout, Tappötil lui revient, et il commence ä reprendre de l'embonpoint, car, pendant le trailement, il 6tail devenu dans un (Hat de maigreur pitoyable.
Pour Ic pied droil, qui n'offre plus de plaio quo sur sa face planlaire, je continue de le panser lous les quatre ou cinqjours, jusqu'ä la fin de döoembre, 6poque t\ laquelle il esl gud'ri radicalement, et offre partout
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— TO-unc bonne corne : sa paroi descendante osl arrivöe ä la
circonförence planlairc; les deux sabois de derriöre sonl plus beaux et plus solides quc Jamals: dans le droit, l'öpaisseur de la corne en pince prodtiit un res-serrenienl de l'os du pied, qui devicnt la cause d'une iögere claudication, seulo trace restante de la terrible affection donl ce clieval avail 6t6 viclime, qni mainle-nanteslenbonölat et a repris son service dans la ferme, qu'il ne va pas continuer long-temps, car dans la fin de Janvier, une pierre, prise dans le fer de son pied droit, fait une entamure profonde , pour laquelle je suis appelö de nouveau.
Une operation de clou de rue pöiitHrant devient n£cessaire, je la pratique; lc cheval rcstc encore deux rnois en Irailemenl, el gnerit bien ; il roprend ses Ira— vaux, les continue pendant quelqne temps, environ jusqu'au mois d'avril, äpoqne ä laquelle le m6me pied recoil une piqOre de mareclial , qui a pour r6sultat la carie, d'un tiers environ, de l'os du pied, et remette malheureux cheval sur la liliere, pour juscju'au mois de juiliet dernier.
Danscette observation, Tonvoilquelccrapaudlcplus invL'ttüii, ol qui necessilc l'ablation de lout lc sabot,no dcmande [ias plus de six mois pour sa guörison com­plete : c'est beaucoup, et cependant e'est le temps que dcmanderail tout autrc blessure du pied qui luicessi-
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I
lerait une semblable operation. Quoique je l'aie praliqucie, je suis loin de la conseiller sur un cheval donl la valeur ne serail pas considörable, parce qu'un trailemcnt de six mois de dur6e esl trop dispendieux, et quo loujours nous devons faire en sorte qu'il y ait b6n6fice reslant pour le propritHaire quinousconfie de pareilles operations.
Si j'ai entrepris la cure du cbeval qui a fail le sujet de cette observation , c'6lait parce que je voulais m'assurer de Teflicacite de ma mßlhode, et que, guö-rissant un pared crapaud, il ue devait plus y en avoir d'incurables; en un mot, pour moi c'6lait la solution du problömc que voici : Lc crapaud esl-il loujours gueris-sable par ma me'thode, quel que sou son degre d'an— dennele? Je crois pouvoir conclure, en admettant Taffirmalive; du moins je suis fond6 k le croire, par mes observations que je vicns de rapporler, et par d'autres qu'a recueillies mon collegue et ami Lebert, m6dccin-v6t6rinaire au Neubourg (Eure), auquel j'ai fait part de ma m6thode, qui a bienvoulu la meltre en praliijue, et donl les r6sultals suivenl:
ler/'aiV. M. Bourret, cultivateur au Troncq,possöde chez lui un cheval entier, ag6 de six ans , qui est affects, dcpuis plus d'une ann6e,du crapaud dans les pieds de derriere , cause pour laquelle il mande
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M. Lebert chez lui , vers le commencemenl d'avrtl 1840.
Mon collogue trouve, dansdiaque pied de derriöre, la fourchelte d'un volume extraordinaire, ramollie, divisöe en faisceaux, les barres 6galement s6par6es en pödoncules, une partie de la sole fcndue et crevass6e en difförents sens, une matiöre infecte qui baigne ces productions corn6es; il procede ä l'optiration de ces deux sabots le m6me jour, il extirpe toules les portions de corne et des tissus allörös: pour les pansements, il se sert d'6gyptiac, et 6tablit une forte compression; il renouvelle ces pansements tons les deux ou trois jours, pour dötruire les v6g6tations squirrheuses qui sont nombreuses et tenaces, il fait usage successivement d'alun calcinö, de sublimö corrosif, de sulfure jaune, d'arsenic, etc. Apres deux mois de ce trailement, les plaies n'ont pas cliang6 d'aspect, ni diminuö d'6tendue; c'est alors qu'il m'en parle et que je lui communique mon procamp;fc, que tout de suite il met en pratique, en enlevant, extirpant tout ce qui, dans les plaies, est de mauvaise nature, et faisant usage de ma liqueur pen­dant deux ou trois pansements, puis d'essence de t6r6-bcnthine, ainsi que je lui indique. M. Lebert se trouve bien de ce traitement, car trois semaines apres son application, une corne forte et bonne remplace la plaie, et le cheval est remis ^ son service du labour.
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2deg; Fait. M. Brionne , cullivaleur ä Beauforticr, bameau de Troncq (Eure), |T6senle i M. Lebert, en avril 1840, un poulain, de l'äge de deux ans, qui, de-puis six mois environ, est affeclö du crapaud dans le pied postörieur droit, et a un peu de poil piquö dans le paluron.
La fourciiette et les barres sont ramoliies, divistes en faisceaux de difförenles grosseurs, et humectfies par une maliöre blanchatro et infecle : M. Lebert extirpe loutes ces parties et le coussinet graisseux ; pendant deux mois et demi environ, il se sert pour les pansemenls de la compression et de l'ögyptinc : quand je lui enseigne mon procödö, il en fait usage comme dans le cas pr6c6dent ; el quoique ne faisant pas les pausements rL'guliörement tons les quatre ou cinq jours, le cheval est gu6ri radicalement, apres un mois de mon trailement.
I
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DfJ
PIETIN,
ou
PODOPAllENCHYDEllMITE DU MOLTON.
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DEUXIEME PARTIE
DU
PIETIN,
01;
PODOPARENCHYDERMITE
DD MODTON.
CONSIDEHATIOKS AMATOMICO-PUYSIOLOGIQIF.S SüH LE PIED Du MOUTOJi.
Pour arriver ä la connaissance pröcise du pielin, il est important de bien comprendre l'organisation du pied du moulon.
Chez cet animal, le pied est divisö en deux onglons, et chaque onglon offre une boite corn6e, contenant des tissus vivants.
Cliaque sabot, par la maceration, se divise en trois
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parlies : le pöriople, la paroi cl la sole, on porlion jilanlairc ; la paroi ne difföre tie ocile du cheval raquo;pic par sa conformation ot son 6paisseur; du resle, eile lui est identique, danssa composition : ainsi, en 1'exa-minant, on y rcmarque deux |)lans, I'un superficicl, de coulcur vari6e, composä de fibres obliques ile haul en bas el d'arriere en avant, unies inlimemenl par du sue corn6; I'autre profond, form6 jmr une malierc homogene dispos6e en lamelles ayanl la direction de fibres de la paroi; c'esl le lissu keraphylleux qui, cons-tamment, csl blanc; la sole offre des pctiles fibres sans coli6sion, puKerulentes el unies au moyen du sue corn6: une disposition importanle de la paroi, c'esl le peu d'6paisseur el de couverlurc qu'elle presenle dans sa parlie correspendant ä l'espace inteidigile, compa-ralivemenl ä celles de tout son c6l6 externe.
Le pöriople ne dillere de ceiui du cheval que jiar sa forme, car il lui esl identique dans sa composition el ses propriötös; cbez le moulon, la forme esl ovoide.
Lcs lissus vivants, qui entrent dans la composition de 1'onglon, soul: 1deg; le dernier phalangien et le petit sfeamolde ; 2quot; des ligaments aiticuiaires el I'inlerdi-gil6 ; 5deg; des tendons; 4deg; un coussinet graisseux ; 5deg; un lissu rt'ticulaire ; G0 un appareil söcreleur, podoparen-cliyderme ; 7quot; des vaisscaux et des nerfs, el du lissu cellulaire.
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Le coussinet graisseux est un corps mollassc, pro-senlaat un tissu ar^olaire, dans les inlervallcs dii([iiel sc Irouvent logos les pelotons graisseux; ilest siluo A la parlie inftiiicuro et poslörieure de l'onglon: e'est le möme coussinet plantaire (jue chez le cheval, la seule dilTerencc qu'il presonte se Irouve dans sa forme.
Da tissu reticiilairc et du podoparencbydermc.
Ces deux tissus , comme chez le cheval, ne sont aulresquc le derme et le parenchyderme, corps mu-queux qui, en anivanl au sabot , s'engagent des-sous, pour envelopncr le pied ä la maniere d'un has, et se modifiant seulement dans leurs formes, en raison de la mulliniicite de leurs fonctions dans celte rd-don: c'esl surtoul sur le mouton qu'il est facile de voir quo c'esl la peauqui se continue sous la come, pour former ces organes.
Da tissu rolicnlaire.
Ce tissu est, aiusi quo je i'ai dit, le derme modiliö ; e'est un röseau celluio-vasculaire, dont la face super-iicielle se fond avec le podoparenchydcrme, et qui, par sa face profonde, repose sur l'os du pied, le coussinet graisseux et sur les ligaments et tendons de cette r6gion; il n'offre de difference d'avec celui du cheval que dans son volume ; toules choses ägales d'ailleurs, il forme une couche |)lus 6paisse chez le mouton.
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Du podoparcnchyücrmc
L'apparcil sterelour du pied, que j'appelle podopa-renchydertne , n'esl autre que le corps muqucux de la peau qui, arrivant an pied , devient vrai protöc, ainsi sur le moulon comme sur le cheval el (ous les aiiiiiuuix i\ sabot; on le voit au bounelcl former des villosild's qui constituent les organes s6cr6leurs des fibres cornöes, puissubitement abandonnercette forme villeuse , pour se disposer en lamelies obliques de baut en bas et d'arrierc en avant , former par cet arrangement le tissu podopbyileux, puis encore quit­ter cette forme en arrivant ä la circonförence plan-taire, pour donner de nouveau naissance ä des villo-silös analogues ä celles du bourrelet. Le podopa-renchyderrae du mouton, comme ceiui du cheval, esl un organe membrano-parencbymaleux seeröleur, et, comme dans les glandes, on nc pent dislinguer la trace de son organisation au point oil se fait la s6cr6-iion. Quand le sabot est colort! , on y aperfoit la
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uclie dematiere colorante noire; i'on voit alors que, corps muqueux, elie s'elend au bourrelet, quelle parail ä la parlie podophylleuse , pour renaitrc ns loule la portion veloutöe du podoparencby-
derme, el se continuer dans le corps muqueux de la
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Dans la figure do la planche 4, en l'e\aminanl, de ses couches superficielles aux plus profondes, on voit: 1deg; I'cnveloppc comae; 2deg; les villosiles du bourreletde la face plantaire, qui naissent du podoparencbyderme,
que repröscnte la parlie de lumiere qui coulourne ie pied ; 5deg; Ie lissu nMiculaire ressort dans la couche om-br6e, qui forme Ie Iroisieme plan; ioeufiii Ie coussinet graisseux se distingue ä la parlie posl6rieure de I'os du pied.
Fonetiüiis du podoparencbyderme.
Chez Ie moulon comme chez le cheval, Ie podopa-lenchydenne söcröle deux produils ; la fibre ou poll, et le sue corn6. Les fibres coniees sont foumies par loulcs les viliosilös, et ce, a la mnniore des poils; le liquide concret, qui coustilue le sue cornö , est s6ci(it6 ou exhal6 par la surface unie de la mem­brane, et a pour usage d'unir inlimemcnt les fila­ments; ainsi, au bourrelet , le podoparencbyderme pioduit le pcriople ou epidcrme, par exudation, les fibres de la paroi, par s6cr6lion de ses villosilös, et le sue cornö qui les unit, par exbalaison de sa surface; dans la partie podopliylieuse, il no fournit qu'une exu­dation de sue coriu'' qui s'unit ä la face profonde de la paroi, el descend avec eile ; ä la face plantaire, il re-prend ses deux fonclions, et produit, par ses \iliosites,
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des petits Glamenls, qu unit le liquide concret qu'exhale sa surface.
Ces diverses söcrölions sonl susceptibles de varier, dans certaines circonslances, et les produils qu'elles donnenl sont de difförentes sorles, ainsi que le pi6tin va nous le demonlrer.
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PODOPARENCHYDERMITE
DU UOCTON.
Delinition.
Je dösigne, par le nom de podoparenchydertnite ' du mouton, rinflammalion soil aigue ou chronique, partielle ou gönörale de l'appareil s6cr6leur du pied du moulon (podoparenchyderme).
SYSONYMIE.
Gelte affection est gönöralement connue sous 1c nom depiitin, nom qu'on ditiui avoir 6t6 donnö ä cause de son siöge, ou encore de Faction de piötiner qu'elle oc-casionne chez les animaux qui en sont atteints; on sent ce qu'une pareille denomination a de vicieux pour la science, ainsi que toutcs celles de m6me genre qu'on lui a donn6es, tels (|ue mal de pied, fourchel, limace.
1 De vrnptim/tlaquo;., oip/j.laquo;., nooii, podoparenchyderme, et ilaquo;?, in­flammation.
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'Jl
pourrilure despieds. coculte, piclaiu, maladie aphton-yuluire, elc.
Coüe maladie a 616 conCondue avec le fourchet el I'aphtongulaire, aussi est-il essentiel de Lien 6tablir les principaux caractöies qui servenl ä les disttnguer.
Lk Fourchet consistedansrinflammalioD duculde sa cutaii6, qui so Irouve cnlre les phalanges, ä leur parlie anl6rieure, ct avant la bifurcalion des pieds.
La maladie aphtongulaiue consisle dans la IbrmatioDdevamp;icuIesou ampoules,ä la peau de la cou-romie, enlie les deux onglons; cetteampoule a ses pa-rois rorm6es par le corps nauqueux dc la peau el l'öpi-derme, son liquide esls6ieux, la come ne pr6senlcelle-mfime aucune alteration; il y a loujours un pen de fievre deröaclion et desapliles dans d'autres parties du corps: c'est cette maladie que loii connatl vulgairement sous le notn de cocotle.
Le Pietin, ainsi que nous leverrons, a son sifigesous la porl ion de paroicorrespondant ä I'espace interdigil6, s'accompagne d'une s6cr6lioii purulenle (jui allere la come, cl produit ie d6collement d'une parlie plus ou moins 6lendue dc I'ongle.
Cellc maladie peulr6gner sous lrois6lals: sporadi-que,enzootique et6pizootiqae;nous verrons mömeque, de plus, (|uelques auleurs la considerenl comme con-tagieuse.
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Sporadü/ue. Lc piölin ou podoparenchydermile est une maladie tris—lögfere, sasceplible d'une prompte el facile guörison, n'afTectant que quelques moulons d'un troupeau ; quand eile apparait, le bcrger en est presque aussilöt d6barrass6 qu'il s'en estapergu.
Enzoolique. Cette maladie se declare en peu de temps sur la majeure parlie d'un troupeau; clle est grave el quelquel'ois rebel le ä la guirison ; indäpen-damment des inllueuccs göuörales qui peuvent la pro-duire, eile roconnail souvenl pour causes la localilö ou les mauvais soins d'un berger. Ainsi on Tobserve sous eel 6tat dans les valltes ou dans les parties basses des plaines dont le sol est tres-argileux.
Epizoutique. Gelte affection tient ä des causes g6-nörales, tels que les saisons tres-pluvieuses ou un biver trop long et trop rigoureux qui force de tenir les mou­lons enferm6s dans les bergeries ; enfin quelquefois ädes circonslances ([u'on ue saurait prevoir, ni saisir ; car il laut bien radmetlre, ics opizoolies out qaelques causes qu'il ne nous est pas permis d'enlrevoir, i\ en jugcr par certains phenomenesqu'ellespresentenldans leurs cours, el pour ['explication desquels la contagion mdme nepeutsufllre. Quipourrail affirmer pourquoi le choldra aravag6cerlaincsvilles,el n'apasm0mcp6n6lre dansd'aulres toulcs voisines d'elles?qui pourrait expli-(|uer son extension elsadisparition subites dans Paris?
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de mömc aussi, quei auleur peul expliquer loiUes les bizarreries de la marche du typhus contagieux des böles ä corne, et celles de la malailio apbleuse quo l'on a dösignöe sous le noin de cocolle ? quels que soient les sublilitos, les iölcs(|ue l'onfailjoaerälacontagion, i'esprit souveut resteen döfaut devant les parliculaiiles de ces maladies, el la science öchoue.
Le pi6(iii aussi, quand il esl öpizoolique, oil're de I'irr6gularil6 dans s;\ oaarche; on voit teile locality s'en deltanasser f'acilemeut, lelie autre oü il s'enracine, quels quo soieut les efforts que l'on lasse pour le delruire; aussi celle maladie , sous cet (Mat, esl— clle tres—rebelle it la gu6rison, et trfes-onöreuse pour les pioprielaires.
BISTOIRE
Le pi6lin, dil-ou, 6lail pen connu et rare en France, avant I'introduction des mörinos; il parailrait que cette race dc moulons arriva d'Espagne avec cette maladie, etque,depuis, le mal de pied est devenu trfes-fr6quent; celle circonslance hislorique, les contagionistes 1'ont e\ploil6e a leur profit : nous verrons, ä l'arlicle dc la contagion, la vaieur dc celle raison.
Long-temps cette maladie resla pen connue el mal döcrite; mais depuis uue vingtaine d'annees, les mono-graphies, 1'ayanl poursujel, sesontmultipli^esäl'infini.
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ETIOLOGIE,
Les causes que i'on admet, commc pouvanl d6ler-mincr 1c piötin, sont au nombre de quatrc : la s6che-resse, l'humidilö, le sojour des moutons sur un furnier aiicien, el la contagion ^nilöpeiidainniCnt dc ces causes, on poarrail admetlre une predisposition organique.
On salt que les onglons , chez le moulon, sont pourvus, ä leur cötö interne, d'une corne trfes-mince, et qui paratt möme interrompue h son milieu; or, de cotle disposition, il rösulle que les tissus vivants sous-jacenfs ne sont que peu prol6g6s centre les corps cxlöi ieurs, et que le contact de ceux-ci produit une perversion de lours Ibnclions. C'est celte disjiosi-lion qui est la cause pour laquelle le mouton est des animaux bisulqaes le seul qui contracte cettc ma-ladie.
L'on admet que la se'eheresse proiong6e determine le pit'tin, lant par suite de l'astriclion de la corne, que par l'action des graviers enlre les deux onglons; cette cause, si eile est reelle, n'agit, il faul en conve-nir, (pie sur tres-peu d'animaux, car le piötin est rare dans les 6tes oü la siicheresse est tres-pioloiig6e; memc souvent l'on comple sur eile, pour döbarrasser les tioupeaux de cette maladic: il est de fail que l'6te est le moment le plus propice pour son Irailement.
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L'humidile. Gelte cause du piötin n'est pas celle (lout I'clTet est le moiudre; qu'ellc agisse eu hiver, eu 6td', dans les vallees, ou dans les plaiues, toujours eile produit un ramollissement de la corne, puis ('irritation des lissus sous-jacents : cependant, seule, son action esl moins grande que lorsqu'elle s'adjoint celle de la chaleur ou des furaiers ; ainsi, dans les et6s pluvieux, Ton volt le pi^tin r6gner quelquefois plus qu'en hiver, ou en automne, et ce, parce que la chaleur aide I'ac-tion macöranle et putrdiante de l'humiditö. Les ter­rains argileux ou glaiseux, qui reliennent l'eau ä leur surface, sont une cause d'extension du piötin qui ex-plique pourquoi celte maladie rtjgne sur les trou-peaux d'une plaine, taudis que, quelquefois , on I'ob-servc h peine sur ceux de la valise correspondante ; e'est ce qui arrive, si un plateau est argileux, et si le vallon qui le termine esl sabloimcux.
Le sejour trop prolonge des furniers, dam les herge-ries. esl une cause frequente du piötin ; e'est une bien vicieuse habitude, que celle qu'ont beaueoup de fer-miers, de laisser accumuler le furnier, pcndanl des trois ou qualre mois, dans leurs bergeries: 1deg; parce qu'il n'en devient que plus mauvais, attendu que sa putröfadion va au-delä de ce qu'elle devail aller, el qu'au lieu de former un bon cngrais, il ne donne plus qu'uu r(!;S!(lu pen capable de nourrirla terre; 2deg; parce
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— 97 — (jue le Iroupcaueiisouffre, sousbeaucoupde rapports; l'air (ju'll respire est reiidu dulöl^re, par les gaz et miasmes qui se dögagent du furnier, pendant la ler-mentalion; des miasmes 6galement se trouvenl d6po-stis sur leurs aliments, d'oü rösulte, peu ä peu, que leur lempärament 6prouve des modifications, qui ont pour rtisuilat des maladies graves et souvent incurables.
Indöpendamment de ces effets g6n6raux du furnier, il a ime action locale sur la conic, il en produil le ra-mollissemenl et la putnM'action, par suite, lepiötin, eo raison de l'urine, de l'ammoniaqae qu'il contienl, et de la chaleur que döveloppe sa döcomposition |)utride.
C'est de l'accumulation des fumiers, dans les ber-geries, et du süjour prolong^ des animaux , dessus, que döcoule la frequence du pitlin, dans les hivers humides et longs , qui forcent k tenir les moulons enfermös; et c'est aussi le motif pour lequel on ne peut döbarrasser de cclte maladie le troupeau qui en est affectö; (pielcjues animaux guerissent, mais le mal sövit ou revient sur d'autres, car la cause existe loujours.
CoHtagwn. Le piölin est-il conlagieux ?
Hippocrate dit ouielGalien dii non.
Les v6tcrinaires, qui admettent la contagion, fou-denl leur opinion: 1deg; sur l'cxlension du pifelin cn
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France, depuis ('introduction des merinos ; mais cetle extension ne pourrait-elle pas etre altribuöe ä une plus grande prtdisposition, dans les produits rösullant du croiseinent de nos races de moutons avec !es m6-rinos? 2deg; cette opinion repose aussi sur les id'sultats d'inoculalion de la maliere du pi6lin, ayanl döterminö cette maladie sur des moutons sains, el oblenus par Favre , Vilham et Gohier: ces rösultats sont-ils une preuve indöniable de la contagion ? Ne pourrail-on pas admetlre que, dans ces e.xpönences, la maladie a et6 la consöquence de l'opßration möme , et de l'action de cede mattere purulente introduile dans les tissus vivants? 5deg; enfin les contagionistes basent encore leur opinion sur des fails, c'esl la meilleure preuve; mais les fails cit6s sont peu nombreux, en raison de la frequence de cetle maladie, et, de plus,ils ne sont pas rapporlis avec celle exactitude si nöccs-sairc dans cello circonstance.
Avec beaueoup de vamp;ärinaires, je crois, jusqu'ici, que le pielin n'esl jioint contagieux; j'ai beaueoup vu celte maladie, depuis quelques annees, el regnant i l'ölal öpizoolique; je n'ai, ä pari moi, pas remarquö le moindre fail de contagion. J'ai, dans mon voisinage, deux ancienspraliciens: l'un, M. Lonfroy, ne l'ajamais observöe; l'autre, quiest M. Carville, v6t6rinaire du d6partement, est contagioniste, d'apres le faitsuivant,
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et quelques autres moins övidcnts: Un troupeau de moutons, affects da piölin, futvenduä Damvillc Eure); plusieurs propriötaires des environs aclielercnt de res moulons, lesmirentavcc les leurs.quine larderentpoint ä contracter la maladie, pourlaquelle M. Carville fut appel6.
Ce fait eül 6t6 d'unc haute importance, si Ionics les circonstances eussent 616 nolöcs scrupuleusement; cc qui ne fut pas, et de plus, le välörinaire qui l'a recucilli, n'en a point renconlrö un second plus pal­pable, danssalongue pratique : ce qui, jocrois, milite pen en faveur dela contagion.
DIAGNOSTIC.
Le piötin peut affecter un seul onglon; mais, le plus souvent, il s6vit sur plusieurs, soit au inömc pied , ä deux, ou trois, mörne, quelquefois, il se d6clareaux quatre j)ieds et ä tous los onglons;quel que soit celui qu'il affecte, sa marche est tou-jours la mCme, ainsi que les symplömes qui le carac-t6riscnt.
Cetle affection debute par une claudication du niembre, dont eile fait election: il y a chaleur et dou-leur d'un des onglons, et des deux, si eile doit se decla­rer dans cliaquc ; quelquefois, avantcette claudication, si Ton soumet les pieds des moutons ä un exaincn, on voit que, sur quelques uns, l'onglc est d6coIl6, par
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son hord sup6rieur et iuterne, d'avec le podoparen-cliydermc sous-jacent, sans que ce lissu soil scusi-blemcnt allörö ; il öftre seulement un peude rougcur et de sensibilitö, sa surface est stehe, ou recouvcrle d'unc I6g6re couche de malierc plaslique.
Quelques jours aprfes ces premiers symplömes, le podoparendivderme st'crele une matiöre d'un blanc-grisätre fölide qui s'accumule sous la corne, 6lend progressivement !e d6col!cment vcrs la sole et les ta­lons; alors laclaudicalionaugmcnle, ladouleur devient plus vive, quclqucibis la sole sc ramollitdans un point, et se trouve perforöe par le pus, qui est 6limine par cette voie, ce quisoulage ('animal; dans le cas con-traire, la suppuration produit une alteration des tissus s6cr6teurs, des ligaments et tendons, m6me la carie de l'os du pied,- ou le decollcment seiend ä tout le sabot qui tombe, et laisse ä nu le podoparencbyderme qui est öpaissi, blanc, comme fongueux ; une nouvelle corne pousse, maiselle est fendiil6e, crevasste et hu-mectöe de la matiere infecle; non-seulemenl le sabot peut lomber, mais aussi la Iroisieme phalange, par suite de la carie de ses ligaments articulaires, ou une arlhrite se declare el se lermine par I'ankylose ; enfin raffection, par contiguilö de lissus, peut s'6tendrc au reservoir folliculaire el so compliquer Aefmirchel.
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MViiciii: ET Dl.iu.i:
La marche Je ceüe maladic cst rapide, quaml eile csl h l'ölat aigu, que la suppuralion est abondanlc et produit la carie des tissus; quand, au contraire , la suppuralion est faible, ou que la matiere trouve issue quelconque, les tissus vivants , au lieu de s'ulcörer, s'öpaississent, et raffection peut durer long-lemps, möme plusieurs mois.
Elle peut, ainsi que nous l'avons vu, n'affecterqu'un seul onglon, comme eile peut s'ötendre ä plusieurs, et, ce qui cst assez bizarre, c'est que souvent ceux qui en sont atteints sont de pieds difförenls.
Quoique cette affection soit entieremcnt locale, eile s'accompagne quelquefois d'une fievre de r6action plus ou moins forle : quand les deux pieds de devanl sont ties -malades, la böte marche sur les genoux; si ce sont les deux de derrierc , ou les quatre , eile reste couchöe , ne veut pas manger ; la fifevre est tramp;i - intense , peut m6me döterminer la mort de l'animal : cette terminaison est rare , et n'est que la consequence de la negligence du berger.
Ind(ipendammenl de ces accidents sp^ciaux , il en cst d'aulres gönöraux , qui damp;oulent de rextension de cede maladie sur un troupeau, et de sa longue dnröe : ainsi les moulons maigrisscnl , la laino reste
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courle , pen ondulöe ; eile penl de sa finesse cl de son nerf: les brebis avortent, ou, si elles vontjus-qu'ä tcrme, elles donnent des agneaux donl les uns mcurent en naissant , ou pen de temps apres , el les aolres ne conslilucnt jamais que mauvais moutons.
PRONOSXIC.
La podoparenchydermite du moaton est une ma-ladic Ires - I6g6re , quand die n'allaque qu'un ou qaelques animaux ; grave , quand eile regne sous form:1 enzoolique ; enfin lres-oiit5reiise, Ires-rcdou-labie el difficile ä guerir radicalemenl, quand eile esl öpizooliqne.
Alterations patbologiques.
En suivanl la progression de la maladie , on voit 1deg; lout d'abord une rougeur, un gonflement du po-doparenchyderme lt;iui esl Irös-saignant; 2deg; une s6-crelion |)uriileiile ä la surface dc ce tissu; 3deg; son ul-cöralioii, ou ramollissement dans une (Hcndue plus ou moins grandc ; 4-0 la dcslruclion du tissu nHiculaire ; 5deg; la carie des ligaments et tendons , celle de l'os du pied : 6deg; la chute de celui-ci ou son ankylose; 7U en place d'ulcöration de tons ces tissus, on rencontre souvent un öpaississenient du podoparenchyderme, qui esl blanchäilre , consistanl, pen sensible , el ne don-
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nant qu'une foible quantity do sang quand on I'incise ; 8deg; ä eel 6lai d'ioduratioa parlicipeut le lissu röticu-laire et 1c coussinet graisseux planlaire.
NATURE DU PIEIIN.
Morel de Vindö protend quc cette maladie est due ä la presence d'un animalcule qui se loge dans le pied du mouton , corame la chique amöricaine se loge sous l'ongie de l'homme. Gelte opinion n'a point fait de partisans , atlendu que, contrairement ä son anteur , personne n'a jamais aperfu cet animalcule, (|ui , scion lui , joue un röle si important dans cette maladie, et devient la cause de la vive inflammation des parlies sous-corn6cs.
L'on admet en g6n6ral que cette affection est un ulcere du pied; maiscet ulcöre n'est pas constant, puis, en outre, Ton observe que ce n'est point, a proprement parier, une ulc6ration qui survient; mais un ramollis-sement, unc pourriturc, ou destruction des chairs, par le pus qui n'a pas d'issue pour son Elimination.
Dans mon opinion, le piötin est une inflammation du podoparenclnderme du mouton ; I'observalion prouve que e'est ce tissu qui est le siöge primilif et es-senticl de l'affection : en effet, ne d6bute-t-elle pas par une rougeur, une tumefaction de cet organe, qyi
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alorsses6pare d'avec lesabot? nevoit-on pas ses fonc-lions perverlies, au lieu de i'ournir du sue corn6 gt; donner une maliere purulenle , fölide, dont 1'accu-mulalion, sous la paroi, a pourr6sullal la mar6ralion, la destruction du corps söeröteur, et celle des parties sous-jacentes, auxquelles I'inflammalioD s'est ötenduc par voie do continuite et de contiguitö de tissus? ne remarque-t-on pas encore que, lorsque ie pus trouve un ömoutoir, la maladie passe i l'ötat chroniqae, que sasöerötion continue, etque ie podoparenchytlerme de-vient tres-6pais, fongueux, blaue, qucl'ötatsquirrheux s'etend en prol'ondeur au tissu r^ticulaire, au coussi-uet plantaire, jusqu'ä la surface de l'os du troisieme phalangien et du tendon perforant ? Rien n'est plus Evident, je crois, que la nature de celte affection, ainsi queson analogic aveclecrapaudsurleclieval,etCiiabert, certes, touchait ä la vöritö, quand il disait que ces deux maladies prösentaienl entre clles beaueoup de rapport.
TRAITEMEKT.
Le traitement du piötin peul ßtre divisd en pniser-vatif et curatif.
Traitement priservatif.
II n'est pas de propriötaire, de fermier et de pasteur qui n'ait ä lui un traitement iiil'aillible, pour guörir ses
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moulons du piölin ; Ions, ä I'aide do procedd'S lies-vaiies, arriveot ä cc resullal, et cependant, amun n'a dans sa llt;5le, ou se refuses d'y faire enlrer les moyens de les preserver dc cello redoutable affection , ou do s'opposer ä son retour, sur les moulons gueris ; ils pröferent döpenscr beaucoup d'argent pour des medicaments, perdre lour temps ct les rcvenus que donnc le troupeau , en altaquant lo mal , quand il est declare , quo do mcltro on pratique le moven simple, e\p6dilil', economique qui le prövicnt. Cost quo eel, expödient allaquo un des prejuges agricoies, cl I'on sail avec (juelle cxacliludc scrupuleuse les cullivateurs suivent aveuglement ceux-ci, se ruant contre les quelques bons esprits qui entrenl dans la voie du progros.
Ces derniers , eux, ont senli (|ue l*opiniätret6 du piötin n'6lait pas dans la maladic, inais hicn dans les causes qui la produisenl; dos lors, ils lesonl allaqiuVs, s'ensontrendusmailres: aussi, pour eu\, le malest de-venu une affection logeio ol do pen do duree.
On sail qu'il esl impossible desegaranlirde i'humi-dil6; niaisce que I'on pentexeculer, ol qui n'est passans une grande influence contre le pit'lm , e'est de eurer les bergeries beaucoup plus souvent qu'on n'a I'lia-bitude de le faire; nous avons vn que le döveloppe-
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ment de celte maladie, et son retour sur les animaux jiu6ris, dependent beaucoup de leur söjour prolongö sur un vieu\ lumicr: aussi, devrait-on, en tout temps, Fenlever tous les quinze jours, au moins tous les mois; il n'en serail que meilleur, et les moutons se trouve-raient pr6scrv6s de blendes maladies, principalement de celle qui nous occupe.
Lorsqu'un vötörinaire donne ce conseil ä un cultiva-leur, on nc manque pas de lui r6pondrc que Ton ne pent le suivre, attendu la perte de temps qu'entraine son c\6culion ; eette objection est faussc et enfantöe par la negligence, car le temps que Ton passe ä eniever le fumicr des bcrgeries est en rapport avec la quantity ([ui s'v trouve accumulße, et celui qui netloiera ses bergeries tous les quinze jours, y mettra six fois moins de temps qu'un autre qui ne fera celte operation que tous les trois mois.
Si je me suis ainsi 6lendu sur ce sujet, c'est parce que je sais qu'on ne peut trop combatlre un pr6jug6 qui a, en sa I'aveur, la paressc, la routine et rignorance.
Traitement caraUf.
Le traitement curatif est hygiönique, cbirurgical el tli(irapeutiquc.
Soins hygOmques. Lorsqu'un cultivatcur sc dispose
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ä guörir sou Iroupeau Ju pi6tin , pour oblenir uraquo; suc-c6s prompt cl certain , il lt;loit renoplir les indications suivantes:
loEnlever !e furnier dos bergeries, les balayer, puis y (Hendre une couche de |gt;iiille fratche ;
2deg; S'il possfede assez de local , ü fera bien d'en al-fecterun tiers aux L6les saines, le dcuxieme aux ma­lades et op6r6es , et le troisiöme ä celles guöries ';
00nbsp;Pendant le traitemcnt, neltoyerel balayer, tous les deux ou trois jours, la bergerie des moutons ma­lades et op6r6s, y ötendre une couche de litiere fralche;
4-0 Pratiquer la mömc opßralion, seulement tous los huit ou dix jours, dans le local des animaux sains et de ceux guöris ; car bien que le pied ne präsente plus alors nulle trace de la maladic, cependant il est prödisposö ä la contracter de nouveau, vu le peud'6-paisseur et de consistance de la corne de cicatrice, qui s'altfere plus facilement par l'action des liquides;
5deg; Eviter de sortir les moutons si le temps n'est pas sec , parce que l'humiditö , ramollissant la corne, la dispose h l'action putrößante du furnier dans la bergerie.
1nbsp; Par cette disposition, il evile la contagion, si contagion il
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!0lt;S
Traitemenl chirurgical. II existc encore aujour-d'liui tics bergers assez ignorants pour croire qu'il est inutile ou contraire d'op6rer les pieds des mou-tons malades, el qui, pour celte raison , se conlen-tenl d'employer teile ou tolle liqueur pour gu6rir. C'est uue absurdity dont l'expörience damp;nontre la gravity. II csl toujours indispensable, dc prime abord, tie donner issue h la matiere accumulöe sons la corne, el Ton n'y parvient qu'en praliquant reparation sui-vante :
1deg; On se muui! (rim couteau Men repassö, d'an canif, bislouri , ou bien d'une feuille de sauge ;
2quot; On elend le mouton ti optier sur le dos , so mellant a genoux sur son venire, el le serrant enlre les jambes;
5deg; On prend d'une main le pied malade , et avec I'autre, qui tient I'instrument, on excise toute la corne döcollee par le pus , 6vilanl de faire saigoer au-lanl ipie possible ; on peul ögalement optier elanl deboul, el appliqaanl le dos du sujel contre le venire : mais, de celle maniere, I'on esl expose ä se faire blesser, si le mouton se dtbat, et i'on se ressent plus de fatigue dans les reins ;
#9632;WL'opöralioiilerminee, il laulappliquersurla |)luio le medicament dont on a fail choix ; pin's passer i'nin
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autrc pied, s'il y en a plusieurs d'affeclos. Des pralicieas, indöpendammenl de ['usage du remade, enveloppent I'ongle avec un Huge ; cctle pröcaalion a peu d'avantage , occasionne de la döpense , beau-coup d'embarras , et relarde l'opöratiuti ;
5deg; Dans le but d'accölörer celle-ci, il est bon que l'opöraleur aitä sa disposition deux aides; dontun clier-che parmi le troupeau les moutons malades, el ce en passant leurs pieds en revue ; I'autre prendceux qui sont op6r6s, et les met dans la bergerie dispos6e pour los recevoir: si Ton n'a qu'un aide, alors le troupeau 6lant debors , cet individu amöne le mou-lon malade ä l'opöraleur, qui, dans ce cas, se place dans la bergerie ou ces animaux doivent rester;
6deg; Tous les jours les pieds des moutons op6r6s doivent etre visits, taut pour enlever le crottin qui se loge entre les onglons, quo dans le but de faire une nouvellc application du remode , s'il est ntecs-saire , et de reconnaitre ceux qui sont guöris pour les sortir d'avec les autres.
Agents thfirapeutiqucs.
Mille moyens tberapeutiques out (it6 conscillös, mis en usage, puis abandonn6s pour d'autres, dans le traitemenl du piötin.
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La ntyulalion de cliacun de ces rcmedes u'est pas idöale ; un grand nombre d'entre eux l'ont justement acquisc , ölanl placös entre les mains de personnes qui savaient s'en servir avec melhode et discernement, se-condant leurs effels de la plupart des indications que je viens d'indiquer; landis qu'ils devenaient inefllcaces, quand ils elaient employes sans raisonnement , et sans precautions liygteniques, prölinainaires et secon-daires : je ne saurais trop rtptHer o'jc ce ne sont pas les remedes que Ton emploie ':ommun6menl conlre celte affection , qui öchouent; mais que c'est le deMaut de soins , de propretd, qui paralyse leur action.
Cette maxime adoplöe, le choix de l'agcnt lli6-rapeutiqne esl facile ; son effet curatif sera toujours certain , loulefois qu'il aura des propriötfe dessica-tives excitanles et legerement caustiqaes.
Jeferai observer que les medicaments qui cautöri-senl vivement et profondöment produisent une gu6-rison qui n'est qu'apparente , qui tient ä la for­mation d'une eschare ; aussi remarque-t-on que la maladie reparalt quand celle-ci esl tomböe.
Les agents les meilieurs sont ceux employös sous forme de pommades ou d'ongnents , parce que la graisse s'oppose ä Faction de I'liumidild-sur la piaie; ceu.x qui sont visqucux jouissenl egalemenl de cetle
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|)io|)ii6t6 , el quand on fail usage de ceux quisonl |nilv6iulents, ou trös-liquides, il est bon ensuile d'en-duire les parties op6r6es avec un peu de graisse ou d'huile.
Les agents solides dont on se sert contre le pi6lin
sont:
L'alun calcine ,
Le sum-acetate de cuivre {vert-de-gris).
Le sill fate de cuivre {vitriol bleu),
Le deuto-chlorure de mercurc [sublime corrosif),
Le nitrate d'argent en baguette {pierre infernale),
Les sulfures iVarsenic [orpiment et realgar),
L'e'gyptiac,
Le beurre d'antimoine , etc.
Parmi les liquides , on fait usage des acides :
HydrocMorique [eau regale).
Nilnjue [esprit de sei),
Sulfurique [Iniile de vitriol).
L'aclion de ccs deux derniers 6tanl par trop cau-t6risante , on leur ajoute un völiicuic quelconque , et dans des proportions variables ; le plus souvent on se sert dans ce but de l'eau, de l'alcobol (esprit de vin), ou de l'essence de t6r6benthine ; enfin, grand nom-bre de cultivateurs se servent de pröparalions li­quides , qui out toulcs pour base quelques uns delaquo;
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agentsci-dessus ; l'eau de rabelest d'un usage fre­quent, ct parait excellente.
Contre le pi6liii, je me sers de ma liqueur raus-lique ', el deux ou trois applications me suffisont pour oblenir une gu6iisoii radicale.
Un trailement publiö depuis peu dans le Journal d'agriculture pratique -, parM. Maiingiö , proprie-taire de Loir-et-Cher , me paraissant trös-rationnel , peu coütcux el liös-lacile ä mettre en pratique, je m'empresse d'en dormer la description.
M. Malingi6 a fait placer ä la porte d'une de ses bergeries, el Tune devant I'autre, deux caisses en bois blanc, bien joiules, ayant cbacune 1 m6t. de lar-geur, sur 1 m6l. 53 cent, de longueur ct 10 cent, dc profondeur, qu'il a fait remplir de chaux hydratee, puis il a eu soin de les border, decliaquecöt6, par une dale, dans le but de forcer les moulons ä traverser les cais­ses, et de plonger leurs pieds dans la cbaux; les premie­res fois qu'il leur lit ex6cuter celle manoeuvre, il eul quelque difficulty qu'il surmoata facilement, avecunpeu de patience, etcachant lacbauxpar uneR'g^recoucbede paille: apres quoi, lesanimaux, n'6tant plusefl'ray6s el
1 Voir la page -40.
a N0 dc juin 1841, page rgt;quot;0.
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s'habiluant ä eel cxL,^#9632;i(#9632;^^ I'elfectuferenl sans craiule.
M. Malingi6, par ce proeödö, esl parvenu, cuquel-ques jours, ä se debarrasser du pietin, exislant sin 500 bßtes, ne praliquant möme l'opöration quo sur celies Irop affectöes, el avanl resislö Ix cc Irailenieiil, auquel du resle il les soumetlait, apr6s ['amputation de la corne all6r6e.
La chaux hydral6e, qui u'esl autrc chose quo la chaux tleiule ä la uianiere des magons, dans cclle cir-tonslance, doilßtre, en ellel, d'une application lieu-rense, car eile jouil d'nne action Ires-dessicalive, et de plus eile forme im mastic qui sonslrait le pied in l'liu-midite.
Cd expedient esl Ires-pnkieux, et le eullivateur aura lout avanlage ä le mellre en pratique ; s'i! ne veul faire usage des boiles de M. Malingiö, il pour-ra creuser le soi, devant la bergerie, remplir la cavile de ciiaux eleinle, et l'encadrer par de l'argile.
Quel que soil le movon quo l'on ait employö contre le pielin, les pieds, qui en avaienl beaueoup souffert, offrent des cercles , ou des döformations des onglons.
ll.N.
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TABLE DES MAXIERES.
Avanl-propos.
Pages. Organisation du pied du clieval.....*
Pauties conlcnues dans le sabot.....4
7 Appareil secreteur.........
Fonctions du podoparenehyderme .... 12
PREMIERE PARTIE.
Du CRAPAUD..........21
Etiologie
25
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— 11(j —
Tiigos.
Diagnostic...........nbsp; nbsp; 26
Marche ct duree do la maladie ....nbsp; nbsp; 50
Ai.TEitATioNs patliologi(]ues......nbsp; nbsp; 51
Natdre lt;1o 1'alTection........nbsp; nbsp; 50
I'ronostic...........nbsp; nbsp; 5lt;)
'Ira i lenient...........nbsp; nbsp; 40
Procede dc Solleysel........nbsp; nbsp; 41
Pbocede de M. Renault.......nbsp; nbsp; 42
Procede d'Arboval.........nbsp; nbsp; 44
Tbaitement imr la iiiethode de l'auleur . .nbsp; nbsp; hG
Observation...........nbsp; nbsp; 49
Methode de tiaiteiiienl conlre le Crapauo
ancicn...........nbsp; nbsp; 52
Observations.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;go
DEUXIEME PARTIE.
Du PIETIN...........nbsp; nbsp; 85
Considerations anatomico-physiologiques. .nbsp; nbsp; 85
De la Podopabenchydermite dn mouton .nbsp; nbsp; 01
Formes diverses du pictin......nbsp; nbsp; 02
Histoirc.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; qv
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-PBC
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Pages.
Etiologie...........nbsp; nbsp; 95
Diagnostic...........nbsp; nbsp; 99
Marche et duree.........nbsp; 101
Pronostic...........nbsp; nbsp; 102
Alterations palliologiques......nbsp; nbsp; 102
Nature du piütin.........nbsp; nbsp; 105
Traiternent preservatif.......nbsp; nbsp; 104
Traitement curatif........nbsp; nbsp; 106
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