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LA
TRICHINE
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LA TRICHINOSE
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PRINCIPA.ÜX TRAVAUX DU MKME AüTEüU
Observations sur les plandos salivairos clicz lo Fourmilior Tamandua: avee
deux planches, 1869 {Annales des Sciences naturelles, 5' sörie, Zoologr!,
t. XIII). Etudes botaniques, chimlques et modicales sur los Valorianöes; avec qua-
torze planches, (gt;S71 [These ä la FaculU de Midecine). Observations sur la myologie de rilyiomoschus ; avec trois planches, 18TJ
(Annales des Sciences naturelles, S' serio, Zoologib, t. XV). Rceherchcs pour servir h I'liistoiro botaniquo, cliinii(|uc ct physiologique
du Tanguin de Madagascar; avec tleu\ planches, 187;?. Notes sur 1'anatomie do la Civetto; avec une plancbo, 1873 [Annales des
Sciences naturelles, 5e sörie, Zoologie, t. XVII). necberclios pour servir i riiistoiro anatomlque des glandes odorantes
des Mamnüföres; avec neuf planches, 1873 [These ä la Faculti des
Sciences), Etudes sur le dSveloppement do I'ovule of do la graine dans les Scrofula-
rineos, les Solanacees, les Borraginees ot les Labiees ; avec buit plan­ches, 1873 (JAto ä la Faculti des Sciences). Do la Feuille; avec quatre planclies, lS7i [Thise de concours). Sur les appendices weberiens du Castor, 1874 {Annales des Sciences nalu-
relles, 6' serio, Zoologie, 1.1). Sur la presence do la chlorophylle dans lo Limodorum abortivum; avec
uno planclie, 1875 [Revue des Sciences naturelles, t. III). Etudes sur des Ilelminthcs nouveaux ou peu connus ; avec deux planclies,
1875 {Annales des Sciences naturelles, iideg; serie, Zoologie, t. II . Rechorches ostßologiqnes sur les fosses nasales des Quadrumanes, 1875
[Association fran^aise pour Cavancement des Sciences, iquot; session, h
Nantes), ßludes histologiquos et histogeniques sur les glandes foliaires intörieures
ot quelqucs formations analogues ; avec. quatre planclies, 18:(; {Annales
des Sciences naturelles, 6deg; scrie, Botaniqde, t. II). Du siögo dos substances actives dans los plantes inedicinales; avec deux
planclies, 187C [These de conconrs), liecliorches pour servir h I'liistoiro du bätonnet optique chez les Crustaces
ct les Vers; avec trois planclies, 1877-1878 [Annales des Sciences natu­relles, G' serio, Zoologie, t. V et VII). Fioclierchos histologiqucs et morphologiques sur le grand sympathique des
Insectes, 187!) {Bulletin de la Sociiti philomathique). Los organes des sous dans la serio animale; in-8 do viii-7i;i pages, avec
130 ilgures, 1870. Ilu vitollogeno dans la forme Diporpa compareo ä la forme Dijilozoon, 1880
[Comjdes rendus et Menwires de la Sncicte de Bioloi/ie). Du revetement epitbelial do I'otocyste clicz los Annelidcs, 18SII {Bulletin
ile la Sociiti philomathique). Observations snr le developpoment et l'organisatiun du proscolex dans le
Bilharzia luomatobia ; avec une plauchc, 1880 [Annnies des Sciences natu­relles, Ce serie, Zoologie, t. XI). Contributions expörimentales ä l'etiule de la cliromatopsio chez les Balra-
ciens, les Crustaces et les Insectes. in-8quot; do 115 pages, 1881. Observations sur le Spiroptera Erinacei, 1881 [Annales des Sciences natu­relles, 6* serie, Zoologie, t. XIII). Histologie du nevraxe chez les Gepliyriens armes, 1881 [ilemoires de la
Sociiti de Biotoyie). Notes anatomiqucs sur la Linguatule du Caiman: avec une planclie, 1882
[Annales des Sciences naturelles, 6quot; serie. Zoologie, t. XIV). Contributions iiretnde anatomique do la Lagenachez les Vertcbres anallan-
toldiens, 1882 [tiullctin de la Sociiti Phttomathigue). Do la structure du noyau dans les cellules do bonlure des tubes do Mal-
piglii clicz les Insectes et les Myriapodes; avec une planclie, 1882
{A7inales des Sciences naturelles. 6quot; serie, t. XIV).
CoRBEIL. — Typ. .'t Ster. Cuetl.
BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
llll Illl 2912 984 2
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TRICHINE
ET
LA TRICHINOSE
JOANNES CHATIN
MAITIU: DG CONFKItKNXES A LA FACOLTÖ OES SCIEXCES DE PAfllS PROFESSGUn AI'.IIKUE A L'gCOLG SL'l'ElUKniE OK IMIAItMAC.IE
Avec 11 planches dessinees d'apres nature
ET GHAVEES SL'U CUIYRK
PARISnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;^iplusmn;
LIBRAIRIE J.-B. BAILL1ERE et FILS
19, Rup HautereufllCj pros du boulftviml Saifit-Germain
V
1883
Tnn5! (lrigt;Its reserves
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AVANT-PROPOS
Bien coiinue des naturalistes et des savants allemands, trop souvent appeles a l'pbserver, la Trichine scmblait n'offrir en France qu'un interet purement zoologique, lorsque brusquement eile est venue s'imposer ä l'atten-tion du i^ays tout entier.
Confonncinent aux previsions des helminthologisles qui ne ecssaient d'insister sur la frequentc contamination des viandes americaines dont rimportation augmentait aveeune inquietanle rapidite, la Trichine n'a pastardc ä etre signalee dans cesproduits sur divers points du ter-ritoire francais.
Notre etat sanitaire devait etre sanvegarde sans delai; tel fatl'objet d'un Decrct, en date du 18 fevrier 1881, prohibant l'enlree on France des viandes saleos d'Ameriquc.
Las prescriptions fondamentales de rhygiene publi-que ne faisaient d'aillenrs pas meconnaitre los interets commerciaux; aussi le Rapport annexe au Decret de-finissait-il exaetement le caractere de cette mesure :
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IInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AVANT-PROPOS.
essentiellement transitoire et momentanee, eile devait prcndre fin des qu'on aurait trouve les bases d'un con-trolc süffisant.
Tout element d'appreciation faisait alors defaut : on ignorait quelle etait reellement la proportion des viandes Irichinees; on ne savail dansquel etat s'y trouvaieat les Ncmalodes et leurskystes ; on nepossedail enlin aucuno nolion qui permit de decider si l'examen microscopique ponvait elrc applique ä de telles quanlites de produits. Le port du Havre rceevanl lapresque lolalile de eeux-ci, M.lcMinislrcderagriculture et du Commerce resolut dy instituer un laboraloirc dont los recherches ne devaienl pas seulement avoir pour objet l'etudo des questions qui vicunent d'etre indiquces; un but plus pratique leur etait. encore assigne : clles dcvaient se poursuivre jusqu'au jour oü Ton aurait acheve l'examen des viandes en cours de marche ou d'embarquement au moment de la pro­mulgation du decretde prohibition, line decision gra-cicuse ayant autorise rimportation de. ces viandes apres expertise prealable.
M. 1c iMinistre vonlut bien mc conficr la direction de ce laboraloirc dont les travaux se continuerenl sans interruption durant pres de quatre inois. (irace au personnel habile et devoue qui mc fut adjoint, ils ne cesserent d'etre poursuivis avec la plus rigonrense methodc; leur extension fut considerable et, pour en permcttre Tapprccialion, il mesuffira de rappeler que nous avons examine plus d'un million de prepara­tions.
Les resultats ainsi oblenusn'ont pas seulement elucide les divers points relatifs ä l'inspection des viandes sus-
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AVAiNT-PROPOS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ill
pectes : rapproches dc mes eludes nntcrieurcs, ils four-nissent les inateriaux necessaires pour cdifier complete-men t riiisloiro de la Trichine spiral'e, liisioire dont les (rails generaux avaient seuls etc esquisses.
Parnii les fails nouveaux qne Ton trouvera exposes dans ce travail, je mc borne ä sigaaler les cbapitrcs consacres h ranatomic et h l'histologie dc ITIelminlhc. au developpement de l'ovule et de rembryon, a la for­mation et aux dearenerescences du kvste, a I'clndo ex-perimentale de la trichinöse, etc.
Ooze planches, enlicrement originales et dessinees d'apres nature, reproduisent lescaracteres du Nematode a ses didereuts äges et les details essenticls de la forma­tion kystifiuo snivie dans ses diverses periodes et dans ses modifications regressives on morphologiqnes. Eiles faciliteront, je l'espere. ä riiygieniste et au clinicien Te-tude d'un parasite tristement eölebre el dont on ne pcul prevenir la propagation ou comhatlre les effets qu'd. la condition de leinen connaitre.
En tenninant eclte longuc serie de recherches, e'est pour moi un devoir d'adrcsser mes remerciments a toutes les personnes qui ont bien voulu s'y interesser et me donner les moyens de les realiscr.
Je prieM. Tirard, Ministre des finances, alors Minis-tre de ragriculture el du commerce, de rccevoir Tex-pression de ma profonde reconnaissance pour m'avoir fait I'lionnenr de me charger de la direction du labora-loire micrographiquedu Havre, on j'ai recueilli les prin-cipaux elements de mes observations.
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IVnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AVANT-PllOPOS.
Qu'il nie soit egalement pcnnis d'exprimer ma \ivc gratitude ä M. Girard, Directeur du Cominerce interieur. Je ne saurais oublier le bienveillant appui, les precieux eocouragements queje n'aicessede trouvcr aupres de lui pendant tonte la duree de ma mission.
Joannes CHATIN.
Le 1quot; (iccpnil.re ISS-J.
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LA TRICHINE
ET
LA TRICHINOSE
INTRODUCTION
Apres avoir recu des acceptions assez difierentes sui-vant les epoqnes et suivant les auteurs, le nom d'Selmin-thes se trouve generalement applique par les zoologisles contemporains, ä des Vers qui. sauf de rares exceptions, presentent le caraetere commun de vivre ä l'etat parasi-taire, c'est-a-dire aux depens d'autres etres vivaots, que ceux-ci appartiennent (Tailleurs a l'un ou l'autre des deux regnes organiques.
Comprenant im grand nonibre de genres et d'especes, offrant de frequentes et notables differences morpiioiogi-ques ou anatomiques, ce groupe s'est depuis longtemps impuse ä l'attenlion des taxonomistes qui s'accordenl actuellement ä le diviser en quatre ordres :
1deg; Les Nematodes.
2deg; Les Acanlhocepludes.
3deg; Les Trematodes.
4deg; Les Cestodes.
Le nom donnö a chaeune de ces divisions rappeile l'aspect general des types qui s'y trouvent ranges. Les
Chatin, Trichine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
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2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; INTRODUCTION.
Nömatodes {-if^x, HI) reprösentent dos Vers cylindriques et filiformes lels quo In Trichine, l'Oxyure vermicnlaire, I'Ascaride lombricoide ou la Filaire de Medine. Les Acanlliocöphales (laquo;xavOa, epine; yamp;yxkr,, töte) sont carac-terises par line (elo on mieux par line Irompc annee de crocliets; l'Echinorhynque quivit cliezlo Pore, le Sanglier, 1c Moulon, parfols meme chez l'Honame, en est im fort bon exemple. Los Tremalodcs {-.ffv-x, perUlis, bouclie) posscdeiit des ventouses, organes d'adlieronce et de fixation, que les anciens consideraient comme autant de bouches, d'oii 1c nona qu'on leur doime encore aujour-d'luii; ils sont apialis, diseoides ou lanceoles : la Douve liepatique, si commune choz les Ruminants, en esl le representant vnlgaire. Quant aux Cestodes (xestS;, coin-tnre, ruban), ils comprennent cos vers rubanes on feston-ncs, connus sons les noms de Tenias et de Bolbrioeö-phalcs.
Lorsque Ton etudie comparativement cos types, on ne tardepas ä reconnaltre que los dissemblances exterieures traduisent d'importantcs differences dans la constitution inlerne. Cliez les Cestodes, la degradation organique est extreme, le parasitisme absolu ayant imprime sur ces etres sa marque indelebile : les attributs les plus eleves do la vie, les diflerenles manifestations de la sensibility onl complelement disparu ; il semble que l'höte deviennc, a tons les egards, rintermediairc oblige entre le milieu cosmique el le parasite qn'il liebergc. Chez les Trema-todes el les Acanlliocepbalos, Torganisation se perfec-lionne el Ton voit celle tendance s'afiirmcr plus nette-ment encore chez les Nematodes qui temoignenl ainsi
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INTRODUCTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3
tl'une reelle parente avec les formes superieures dc la serie des Yers.
Ce n'ost pas seulement par la configuration generale on par les dispositions propres aux grands appareils de l'economie que les Helminlhes peuvent se dilferencier; les conditions biologiques qu'ils reclament achevent de les caracleriser, rien n'etant plus variable que leur genre de vie.
Si le parasilisme constilue, d'unc facon generale, le caractere comnnin ä la plupart de ces otres, 11 ne laisse cependant pas de s'y exercer fort inegalement et a des degies tres differents; aussi comnieUrait-on une erreur grave si Ton tentait d'identifier h cet cgard les divers types du groupe.
Chez les plus eleves d'entre eux, le parasitisme, loin de represenler I'etat constant, ne s'observe souvcntque durant une periode de la vie de rilelmintlie; celui-ci pourra mcner une existence independanle pendant sa jeunesse et reclamer seulement ä Tage adulte le secours d'un autre organisme; dans certaines especes, au contraire, la vie, sedentaireduranl ses premiers temps, devient libre lorsque le ver a attcint son complet developpement; il abandonne alors I'liote qui l'a beberge ct va disseminer au loin ses ceufs on ses jeunes. Quelquefois meme le parasilisme fait totalement defaut et le Nematode vit constamment libre soil dans la terre, soit dans I'eau douce ou dans la mer.
D'autre part, lorsque le parasilisme se manifeste, il pent s'exercer dans des limites variables et dans des con­ditions assez diverses. Parfois le Nematode nait, vit et meurt dans le meme böte, ainsi qu'on I'observe pour
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4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; INTRODUCTION.
I'Oxyiiro vermiculaire. Le mode de developpement de I'Ascaride lombricoide cst döja moins simple; il se com-plique davantage encore chez plusieurs Nemalodes, le parasite devant subir mi stage plus oraquo; moins long avant d'accomplir son enliere evolulion. Souvent meine ce stage devra s'effectuer dans un organisme distinct de celui qui permeltra k I'HeliQinthe d'acquerir scs caracteresdefinitifs. Un curieux petit parasite de la Souris passe ainsi la pre­miere partie de sa vie dans le corps des Tenehrions et e'est en devorant ceslnsectes que le Rongeur s'infectc dn Nemalode qui pourra alteiiulre seulement chez lui son etat parfait.
Ailleurs, on voit le parent habiter une region deter-minee de l'höte tandis que ses jeunes iront se fixer dans une autre partie du meine organisme. Tel esl le cas de la Trichine : a I'etalcle complet developpement, elles'observe dans le tube digestif du Pore, du Rat, de ITIonnne, etc.; les jeunes, nes de celte Trichine adulte ct sexuee, fran-chissent les parois du canal intestinal, emigrent vers les masses musculaires, adipeuses, etc., s'y enkystont el demcurent ainsi a l'etat de vie latente jusqu'au moment oü, le tissu qui les abrite ayant etc ingere par un autre mammifere, ils se trouvent transports passivement dans un milieu semblable ä celui dans lequel ils sont nes. Mis en liberte, ils y compleleront leur developpement et, devenant aptes a la reproduction, donneront naissance ä des jeunes qui recommenceront le meme cycle evulutif.
Ayant ainsi rappele la place zoologique de la Trichine qui doit prendre rang parmi les Nematodes, ayant ainsi retrace les grandes lignes de son existence qui se partage
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INTRODUCTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;fi
en deux periodes principales, on pent abordcr utilement et sürement l'etude particulieie do cet Ilclminllie. Pour apporler quelque methode dans un semblable expose, il convient d'examiner successivement la Trichine dans son histoire, dans son organisation, dans son developpement et dans son action nocive dont Tetude conduit naturelle-ment ä rechercher et a discuter les mesures prophylacli-quos capahles de prevenir on delimiter la propagation do ce dangereux parasite. Tel sera le cadre general dans le-quel viendront se grouper les resultats de mes recherches.
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CIIAPITRE 1
Q1ST0R1QUE
Ainsi que le font pressentir scs dimensions microscopi-ques, la Tricliino possöde une histoire tonte moderne et ilatant sculement de l'epoque ou les perfeclionne-ments realises dans la construction des instruments grossissants permircnt d'entroprondre de seriouses inves­tigations.
On rapporte generalement l'lionneur de sa decouverte a Tiedemann, et on la faitremonter a 1822; cepcndant il ne semble pas que le naturaiiste allemand ait reellcment observe la Trichine; il se borne, en cfTet, ä mentionncr de petiles concretions calcaires fixees aux vaisseaux arteriels comme aux masses musculaires et presentant des dimen­sions fort dillerentes de cellos rpie nous avons coulume de reconnailre aux kystes ä Trichines (1); aussi crois-je devoir me rangor ä l'avis de Leuckart qui conteste formel-lemcnt ä Tiedemann la priorite que Ton a tente trop bati-vement de lni attribner (2).
Quant aux indications fournies par Peacock (1828) el
(1)nbsp; Tiedemann in Froriep's Notizen aus dem Gebiete der Natur und Heilkunde, Bd. I, p. Ci, 1822. — llenlc, in Archia fur Anatomie und Physiologie, p. 528, 1835. — Dicsing, Systema Uelminthum, t. II, p. 113.
(2)nbsp; Teile esl aussi la conclusion formuleo par Cobboid qui a minutieu-sement analjse et discule cette iiucstion (Cobboid, Parasites; a Treatise on the Etitozoa of Man and Animals, ineludin some account of the Ectozoa, 1870, p. liO-152).
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IIISTOBIOUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
par Klencke (1829), olles n'offrent aucun interet et me-rilent ä peine d'etre menlionnees.
La science ne devail d'ailleurs parvenir que progressi-vemont ü la connaissancc des divers etals qui caraclerisent la Trichine et resument le cycle de son developpemeiil. Son iiisloire se divise en deux periodes: la premiere (1832-1835) cst essentiellement anglaise, eile a fait connaitre i'llelminlhe sous son elat iarvaire ;la seconde (1858-1800), surtout allemande, a revele le mode evolutif de i'espcco et ses formes sexnees.
En 1832, ledoctcur Hilton, demonslrateurd'anatomie a Guy's Hospital, pratiquaut I'autopsie d'un homme äge de soixante-dix ans et mort ä la suite d'une atrection cance--reuse, constata que les Fiiuscles et specialement ceux do la poitrine etaicnt parsemes d'un grand nombre de pelifs corps ovoides, longs d'un millimetre environ; Hilton n'liesita pas ä assignor a ces laquo; gritty particles raquo; uno ori-gine parasitaire (1).
Hilton se meprenait toulefois gravement sur la signifi­cation propre de ces formations, car il les rapporlait ä des cyslicerques; cette erreur devail bientot s'effacer. En etfel, deux ans s'etaient ä peine ecoules depuis la publication de la note de John Hilton, lorsque le docteur Wormald, qui rempllssait des fonclions analogues a Saint-Barlhelemy's Hospital, signala do nouveau les productions reecinmcnl decrites par son collogue (2). Un jeune etudiaid, debutant alors dans lacarriore medicale qu'il devait hril-lamnicnt parcourir, les observa, do son cole, peu de temps
(1) John Hilton, Notes of a peculiar nppenreuce observed in human mitSfite (Lrindon Medical Gazette, fevrier 18:3, t. XI, p. 605). (quot;2) Cubbold, op. cit., p. 160.
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8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IIISTORIQUE.
apres, et resolut d'en poursuivre minulieuseinent retude: James Paget, aide des conseils de son mattre, l'illustre botaniste Robert Brown, soumit les laquo; gritly particlesraquo; ä un rigoureux examen inicroscopique et reconnut que, loin de renfermcr des cyslicerques, ces productions conlenaient des vers cylindriques et enroules sur eux-memes, de veri-lables Nematodes (1); Richard Owen confirma celle dia­gnose et, fixant definiüveinent la place laxonomique de rilelmintlie, Uli donna le nom de Trichina spiralis, qu'il porle encore aujourd'bui dans nos cadres zoologiques (2).
Malgre rimporlance de ces resultats, les questions rela­tives ä la Tricliine et ü la Trichinose etaient ä peine ebauchees; d'une part, on ne connaissait encore l'Uel-iuinthe que sous sa forme larvaire, ä l'elat d'enkyste-ment; d'un aulre cöte, on ignoraitcompleteinent sou mode de propagation, et Ton etait reduit ä former de simples conjectures, purement hypolheüques, sur les circonstan-ces capables de determiner, dans le corps de riiomme ou des aniiuaux, cette redoulable helminlhiasis.
Durant pres de vingt-cinq ans, l'histoire de la Trichine
demeura ainsi stalionnaire, sans realiser aucim progres (3).
Vers 18ö8, on s'emut en Allemagne de la frequence
avec laquelle les Trichinös se renconlraient dans les
(1)nbsp; James Paget, Letter relating to the discocery of Trichina (Lancet, mars 18GC, p. 209).
(2)nbsp; R. Owen, Description of a microscopic entozoon infesting tlte mus­cles of the Imman body [Transactions of the zoological Society of London, ftSvrier 1835, t. I, pan. IV, p. 315, pi. xi.i). — Id., in The London medical Gazette, avril 1835, t. XVI, p. 125.
'3) A peine convient-il de mentionner, dans ce long Intervalle, quelques experiences dues ii Herbst et dont la veritable signification fut malheureu-scment möconnue (Herbst, V.bev die Natter und die Verbreitunjsweise d. Trichina spiralis, in Nachrichten VO i tlen Universität und der K. Ge­sellschaft der Wissenschaften z. Ootlingen, 1852, ndeg; 12, 183).
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IlISTORlQUIi.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;9
autopsies, et Ton commenQa ä soupeonner quelque relation entre la presence tie co parasite et ceitaines epidemios ä euractercs mal determines, ä etiologie aberrante, qui s'etaient recemmont manifestees clans divers districts et specialement ä Magdebourg.
Un anatomiste bien connu do Berlin, Yirchow, tenta de resoudre le probleme et atteignit de fort pres ä la verite. Operant sur des cliiens, il se placait dans des conditions assez del'avorables; cependant on ne saurait nier qu'il ait, pour la premiere fois, observe la forme scxuee du Trichina spiralis, car il decrit nettement laquo; des Vers tres laquo; semblables aux Tricbines, mais plus gros et oviferes, raquo; Irouves dans I'mtestin grele, trois jours et demi apres l'ingestion de la viande tricliinee. 11 crut devoir simple-ment en conclure que les Trichines des muscles peuvcnt achever leur developpement dans I'intestin d'un second böte, en quelque sorte sicut in vitro, et n'essaya pas de determiner ce que devenaient lesjeuues embryons a leur sortie des ovules qu'il avail observes dans ces grosses Trichines (1).
Les etudes de Virchow datent de 1839; durant cette memo annee, Leuckart, cherchaut a les completer, insti-tua denouvelles experiences non plus sur des chiens, mais sur des pores, sujets parfaitement choisis; Texperience etait bien disposee dans ses premisses, Tinterpretation donnee aux resultats fut des plus regrettables.
En effet le pore, comme I'liomme, commc differenls verte-bres, pculoffrir, dans son intestin, et entre autres parasites,
(1) Virchow, Recherches sur U developpement du Trichina spiralis [Comptes rendus des seances de l'Academie des sciences, 1851), p. 239 et 6C0). — Id. in Deutsche Klinik, 18Ö9.
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lt;
10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IIIST0R1QUE.
des helminthcs d'un genre special, assez voisins des Trichi-ncs eomme I'indique leur nom de Trichocepliales, mais offrant des caracleres propres et faciles ä distinguer ; les ayant complelemenl meconnus, Lcuckart prit ces vers pour des Trichines adultes, les deenvit comme tels, souleva do legiliaies protestations auxquelles il dut se rendre, et faillit ainsi retarder brusquement la solution du probleme (1).
Fort heureusement, l'annde suivante, une observation remarquable vint replacer la queslion sur son veritable terrain et fournil, en meme temps, les maleriaux neces-saires ä l'achevement tie I'liisloire de la Trichine.
Lc 12 Janvier 1800, entrail ä I'höpital de Dresde, dans le service du docteur Zenker, une jeune lille agee de dix-neuf ans et malade depuis une vingtaine de jours. Elle avait d'abord eprouve de la fatigue, de l'anorexie, et une soif intense; bicnlöt une Oamp;vre vive, du ballonnement et des douleurs abdominales vinrent. completer cet ensemble qui fildiagnosliquer unclievre lyphoXde. La maladie ne tarda pas ä revetir une forme singuliere: ties douleurs apparu-rent, primitivement limilees h quelques masses muscu-laires, puis generalisees et incessantes, persistant le jour et la nuit; des conlractures so manifeslerent ensuile, violentes, douloureuses, s'opposant ä toute tentative d'ex-tension; enfin une pneumonie aigue vint aggraver la si­tuation do la malade qui succomba le 27 Janvier (2). Zenker avait soigneusement note ces diverses manifes-
(i) Leiickart, Expiriences sur lc Tiicliina spiralls (Comptes rendus des seances de FÄcadimie des sciences, 2C septembre ct 3 octobre 1859). _
(•gt;) Zenker, Veber die Triddn-nkrmkkeit des mischen {Virchows Archiv, t. XVIU, p. 361, 1800).
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IIISTORIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;II
talions; il pratiqual'autopsiecrautanlplus minutieusement qu'il commcncait alors la longuo serie do ses reclierchos sar les alterations du lissu musculaire consecutives aux fievrcs graves. Aussi accorda-t-il une altenlion toufe spe-ciale ä l'examen des masses conlractiles, qu'il trouva rem-plios do Tiicliines. Le fait n'etait pas ties ctonnant, car, ainsi que je viens de le rappeler, les medecins allemands oLservaientä cette epoque, et depuis quelque temps deja, do semblables infections parasitaires. II pouvait done y avoir simple coincidence : lajeune fdle avail pu se trichi­noser longtemps avant le debut de la maladie, et celle-ci ne devait peut-etre revendiquer aucune relation do cause a eilet avec les Nematodes enkysles dans les muscles. Toutefois, au cours de l'autopsie, Zenker releva deux de­tails de haute importance : d'une part, certaincs lesions classiques de la fievro lyphoide (alterationsdes plaques de Peyer, etc.) faisaient defaut; d'un autrecote rexamen mi-croscopi([iic des malieres inteslinales montrait de nom-breux nematodes reproduisant les caracteres taxonomi-ques du Trichina spindis, mais ayant atteint leur complel developpement.
Confirmant les resultats de Yirchow, le fait oflVail pour la zoologie une inappreciable valeur ; au point de vue cli-nique, il demandait ä elre complete. 11 ne sufflsait pas davoir observe chez cette malade des Tricliines aux divers stades de leur developpement; il fallait rechercher dans quelles conditions, par quclles voies ces parasites avaient pu penelrer dans Torganisme; en un mot, il im-portait, pour parier le langage medical, de retracer I'etio-logie de la tricliinose, dontla premiere observation venait d'etre si parfaitement el si complelement recueillie.
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12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IIISTOniQöE.
Pour s'colairersur les antecedents dont la connaissance lui etait indispensable, Zenker dut se livrer ä ime enquete dont les riisultats s'affirinei'ent avec ime grande nettete.
Les parents de la jeunc fille se rappelerent qne le debut de la maladie remontait anx derniers jours de deeembre, on, plus exaetement, aux fetes de Noel; its finirent meme par preciser davantage encore leurs souvenirs et aecuse-rent certainc viande de porc, consommeevers ce moment, d'etre la cause probable de l'accident.
Zenker interrogea le boucber qui confirma pleinement les indications fournies par la famille : non seulement il avail debile un porc ä 1'epoquc precitee, mais il en avail lui-mume fait usage pour sa nourriture personnellc; il s'en souvenait d'autantmieux qu'il avail ressenti, a la suite de l'ingestion de cetle viande, des malaises graves. Des acci­dents analogues s'elant manifestes cliez plusieurs de ses clients, il avail renonce ä conlinuer la vente do Tanimal suspect et en avail enferme les debris dans son saloir.
Ces debris furent remis a Zenker qui se bäta de les examiner : ils elaient remplis de Trichines. Des lors rien n'etail plus facile que de retracer la marche de I'affection h laquelle avail snecombo la jouno malade [: eile avail in-gere de la viande trichinee; puis, les kyslos s'ctanl dissous au contact des liquides intestiuaux, les helminlbcs avaienl ele mis en liberte et, complelant leur developpement, avaient rapidement donne naissance a de jeunes Trichines qui, gagnant les muscles, avaient determine les accidents ullimes si bien decrits par Zenker.
Celui-ci s'empressa de reproduire par rexperimentation les fails que Tobservalion clinique venail de lui reveler; la viande trichinee dont il disposait fut inlroduite dans Tali-
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UISTORIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 13
mentation de divers mammiferes cliezlesquels la trichinöse ne cessa de se manifester avec scs symptomes caracleris-tiqnes. Lc cycle evolulif du Trichina spiralis, son mode de propagation et tie dissemination, I'etiologie otla prophy-iaxie de la tricliinose se trouvaient desormais elucides de la fa?on la plus complete et la plus brillante.
Le medccin de Dresde venait de rendre un immense service ä la science et a I'hygiene publique; aussi Cobbold a-t-il pu justement dire : laquo; Never in Hie history of biologi-laquo; cal science liave more valuable issues followed the me-laquo; thod of experiment upon animals. Not only has human laquo; life been thus saved, but animal life also. State-medicine laquo; and sanitation have received an immense impulse. The laquo; good that has already resulted is simply incalcu-laquo; table (1). raquo;
Ces lignes ne sont pas seulement un legitime hornmage rendu ä I'lieureuse et patiente sagacite do Zenker ; elles doivent etre egalement un cnseignement pourles oplimis-(es quipietendentn'accorderaucunc importance aux effets de la trichinöse.
Pour acheveii'histoire do celle-ci, ilne reslait plus qu'a determiner exactement certains details des phenomenes observes par Zenker, ainsi qu'ä generaliser les resultals tie ses recherches. Ce fut l'ceuvre de cos vingl tlornieresannees.
Reprenant avec une methode plus sure ses eludes anle-rieures, Yirchow faisait connaitre les diverses phases tie I'lnfectipn trichinale : laquo; Pen d'hcures apres ringestion des laquo; muscles malades, les trichines degagees des muscles se laquo; Irouvent libres dans Testomac; elles passent de lä dans raquo; le duodenum et arrivent ensuite plus loin, dans I'intes-
(1) Cobbold, op. cit., p, 152.
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14nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I1IST0R1QUE.
laquo; tin grele, pour s'y dcvelopper. Des le Iroisieme on qua-laquo; Iriemcjour, on Irouve dos ceufs oldes cellules spermali-laquo; ques, tandis quo les sexes sent devenus distincts, Bien-laquo; tot apres, los oeufs sent fecoiules ct il se developpe, dans laquo; le corps des trichines femelles, do jcunes entozoaires laquo; vivanls. Ceux-ci sont oxpulsos par I'orifice vaginal laquo; situe sur la moilie anlerieure du Yer, et jo les ai retrou-laquo; ves, sous forme de peliles Qlaires, dans les glaodes laquo; mesent^riques, el surtout en nombre considerable dans laquo; les caviles sereuses, particuliörement dans le peritoine laquo; et le pericarde.
lt;( En continuant leurs migralions, ils penetrent dans c rinterieur des faisceaux primitifs (I) 011 on les trouve laquo; dejä trois semaincs apies ralimenlation, en nombre con-laquo; siderable et ä mi degre de developpement tel, quo les laquo; jeunes entozoaires oat presque atteint les proportions do laquo; cenx qui elaieiit renfermes dans la cbair ingeree par laquo; I'aninial (2). raquo;
Leuckarl (3)obtenait bientöl des resultats analogues quo vulgarisaientFriedrich(4), Bolder et Konigsdorffer (3), Rey-her (6), Meissner (7), etc. Sefforcant d'observerconstam-
(1) Nous vcrrons plus loin, on 6tudiant Ic niocte Je formation du kyste, les reserves qu'il convient de formaler sur ce point.
(#9632;.') Virchow, in Comptcs tendus des sconces de I'Academie des sciences, juillet 18(10.— Id., in Hrilish and foreing Review med. chiv., octobre ISC'raquo;.
(3)nbsp; Leuckart, Untersuchungen uher Trichina spiralis, Leipzig, 1800.
(4)nbsp; Friedricli, Beiträge zur l'alholoyle der Trichinenkrankheit Ociin Mensch. (Archiv fur path. Annl., t. XXV, p. 399, 1862).
(5)nbsp; Bolder und KoiiigsdörlTer, Das Erkennen der Trichinenkrankheit und der mikroskopische Nachweis lebender Trichinen beim Kranken, zu Jedermans Kenntnissnahme dargestellt, Planen, 18C2.
(0) Reylier, Die Trichmettkrankheit zur Beruhigung und zur Belehrung allgemein fasslich dargestellt, Leipzig, 1SG2.
(7) Mi-issnor, über Trichinenkrankheil {Schmidt's Jahrbücher, t. XVII ct XIX, 1803).
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I1IST0R1QUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;15
merit la marche et Ic developpement d'une affoction qni, devenue rapidement enileniiquc dans leur pays, les solli-citait ä de nouvelles el incessantes investigations, les sa­vants allemands peuvent ainsi revendiquer la plus large part clans les progres realises dnrant cette periode.
Depuis lors, la frequence toujours croissante de I'llel-minllie dans les viandes d'origine americaiae, les nom-breux debouches trap facilement offerts par I'importation europeennc a ces produits contamines, ont impose reliule du sujet aux observateurs des deux mondes, dont les tra-vaux ont jete unc lumiere nouvelle sur les points essentiels de rinfeclion trichinale. Sonhistoirc, pour nepasremonter au delä de l'epoque conlemporainc, n'a ccpendant pas laissö de susciter de nombreuses et paticntes recherches, qui, par la metbode dont clles se sont inspirees comme par les resultats qui les ont consacrees, meritcnl d'etre comp-tees au nombre des plus brillantes conquetesde la biologic inoderne : laquo; Tiie progressive triumphs of biological laquo; science are well epitomised in tbe history of the disco-laquo; very, and in the record of the gradual manner in which laquo; we have obtained our present complete knowledge of laquo; the structure and development of this small ento-laquo; zoon (1). raquo;
(1) Cobbold, op. cit., p. HO.
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CHAPITRE II
ZOOLOGIE
CAn.VCTERKS ET AFFINITIES DU GENKB TRICHINA. — KXAMKX CMTIQOE DE SES DIVEftSES ESI'iiCES. — PSEUDO-TRICHINES.
I'ar la forme generalc du corps, comme par les trails essenliels de rorganisation interne, la Trichine doit evi-demment prendre place dans l'ordre des Nematodes, mais de quels types convient-il de la rapprocher ? Quelles sont ses veritables affiniles taxonomiqucs ? Teiles sont les questions qu'il Importe d'examiner d'abord avec attention.
Je crois inutile de rappeier rinfructueux cssai de Schneider, tenlant de reunir la Trichine et quelques genres voisins dans la tribu des laquo; Ilolomyaires (1) raquo; ; j'aurai I'occasion d'y revenir en examinant la struc­ture du Systeme musciilaire. Ce mode de groupement ne presente plus d'ailleurs qu'un interet bislorique, tons les zoologistes contemporains se refusant, et 1'orl justement, ä l'admettre (2).
Le demembrement de cette tribu ephemere des Ilolo­myaires a determine la constitution de plusieurs families donl la valeur est fort inegale el dont les frontieres, comme I'autonomie, semblent parfois douteuses. Dans
(I) A. Schneider, Monoqi-nphi'! der Nemntoilen, I8GG, p. 28. (•2) Voy. Butsclili, in Zooloykul Record, 187;!, p. 490. — Claus, Traile de Zoologie, trad, franc., 1878, p. 311, etc.
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CARACTERES DU GENRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;{7
l'uno d'elles, celle des trichotraciielides, se Irouveraienl röunis les Trichocephales ellcs Trichines (1).
Bien que propose par des nadiralisles dont on ne saurait nier la competence et 1'autorite, ce rapproche­ment me parait diffieilement acceptable, et je doute qu'il soil confonne aux affmites verilables des deux genres ainsi rennis. Pour s'en convaincre, il suffit de comparer leurs caracteres respectifs.
La configuration extorieure est profontlement dissem-blable : tandis que la Trichine realise pleinement la forme normale du Nömalodc classique, offrant im corps cylindrique ct d'un diamelre sensiblement egal sur toute son eteiulne, le Tiicliocepbale revet, an contraire, un as­pect bizarre et tout ä fait special: compose de deux parties bien dislinctes, le corps debule par unc longne portion anterieure flliforme, extremement grele, ä laquelie succede brusquement une region posterieure dilalee an point de dcvenir presque claviforme. Ces deux parties ne so dis-tinguent pas seulemenlpar leur diametre, elles different en ouire par leur constitution : la region anterieure et capil-lairo ne renferme que l'intestin inilial et une partie de l'intestin moyen ; la partie posterieure etrenflec conlient, avec la paiiie terminale du tube digestif, I'ensem-ble de l'appareil sexuel. Dans la Trichine, rien do sem-blable ne s'observe : s'amincissant a peine, et fort lege-rement, a ses extremites, le corps n'offre aucuno trace de la singuliere constitution propre aux Trichocephales ; l'appareil genital se prolonge meme assez en avant pour s'ouvrir, chez la femellc, dans la region sub-cepbalique.
(1) Claus, op. cil., p. 311). — Von Hayek, Bandbuch der Zoologie, t. I,
1817, p. 3-20.
Ciiatin, Tiichine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2
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18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ZOOLOGIE.
Le Trichocephale male montre h rextremile caudale uno simple capsule ovoüle ; choz lo Trichina spindis, la meme region porte deux appendices aufour desquels le cloaque s'eiargit on forme de bourse sinueuse.
Si de l'a-ipect extcriour on passe a i'organisation interne, on ne tarde pas ä decouvrir de nouvelles et importantes differences.
Le lube digestif offre, clicz les Trichoeephales, des dis­positions caracleristiqnes : laquo; ii debute par un bulbe obso-laquo; pbagien niusculaire, de forme ovoüle, se retrecissant en laquo; arriere oü il est suivi dquot;un cesopliage qui so continue laquo; lui-memo avec l'intestin, sans etranglement bien tnar-laquo; que (1). raquo; Chez la Trichine, on trouve un oesophage de-pourvu de halbe et limite par des parois minces ; l'intes­tin moyen,horde de grosses cellules, lui succede et aboutit ä Tintestin terminal; sur les Qancs de rintestin moyen s'inserent deux petits coecums symetriquement situes et parfaitement indiques, des 1851, par Luschka (2) dont la description fort exaete semble anjourd'hui tombee dans un oubli complet et inexplicable.
Dans le genre Trichoccphalns, le testicnlc se continue par un tube seminal presentant deux relrecissements sur son trajel et semblant ainsi ligurer, dans rensemblo,, trois vesicules placeos bout ä bout (3). L'appareil male de la Trichine ollre seulemcntunc vesiculo seminale en forme de massue et un tres long canal deferent.
L'orificexulvairese montre, chez les Trichoeephales, au
(1)nbsp; Em. Blancliard, Recherckes sur I'organisation des Vers {Annales des sciences naturelles, Zoologie, '6' ssect;ric, 1849, t. XI. p. 196).
(2)nbsp; Luschka, in Zeitschrift fur Zoologie, 1851.
(3)nbsp; Em. Blancliard, loc. dt.
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CARACTERES DU GENBE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;19
point de jonction des deux parlies du corps^ c'est-a-dire sur la moitie posterieure de celui-ci. Dans les Tri-chines, an contraire, il se Irouve a pcu de distance de la tete, vers la fin du premier sixiemc de la longueur to­tale.
Lesocufs des Trichocephales presententune forme abso-lument lypique : oblong et revetu d'une coque epaisse, 1'ovulc se lennine ä ses deux poles par tin mamelon obtus et translucide. L'ceuf de la Tricblne est rogulierement ovalaire.
La reproduction est ovipare dans les Tricliocepbales, vivipare cbcz les Triebines.
Pour le genre Trichocephalus, le mode de propagation parait assez simple : expidses avec les feces, les ceufs se developpenl lenlement dans I'eau ; puis, ramenes par les boissons dans le tube digestif, s'y depouillent de icur coque et mettent en libcrte un embryon qui accomplira rapide-ment, dans le memo milieu, son entiere evolution. Pour la Trichine, le developpement est loin d'etre aussi direct: la vie se parlage en deux periodes,, Tune stagiairc, I'autre active ; deux boles sont necessaires pour en assurer la realisation qui exige, on outre, des conditions speciaies et multiples.
Les enseignements de la morpbologie, de ranalomie et de l'embryologie s'accordent done pleineinent et obli-gent a repousser Taliiance quo Ton a trop liälivcment tente d'elablir entre les Tricliocepbales et les Triebines (1).
(1) Les auteurs qui acimettont lo gronpe des TrichotrachiHides y rangent, anpres des Trichines et des Trichoc^plialcs, le genre Trichosomum, mais ses caractferes sont si pen differents de ceux du genre Trichocephalus que l'ensemble des considerations pröctSdentes peut lui etre applique prosque
v i
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20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ZOOLOGIE.
C'est ailleuis qu'il convient de chercher les veritables affiniles du genre Trichina. Si la forme tin corps Teloigne des Trichocephales el des Triehosomes, elie le rapproche au contraire des Filaires, des Strongles, des Ascarides, etc. D'aulrepart, la constitution de l'appareil genital, I'absence de spicules vrais, la situation de la vnlve, le mode de developpement dislinguent nettement dos Ascarides les Trichinös qui sc rapprochent, par la position anterieure de la vulve et par la viviparile, des Filaires; celles-ci ont ele frequemment confondnes avec les Trichines dont elles ne se separonl guere rpie par ties details secontlaires (gra-cilite du corps, papules buccaies et preanalcs, etc.). Par la conformation tie la bouche, par la constitution in­terne, les Strongylides s'eloignent des Trichines; ccpen-dant certains d'entre eux semblenl s'en rapprocher par divers caractercs, et surtout par la configuration de rextremite cautlale qui dans quelques strongles offre une reelle parenle morpliologique avec la memo roginn observee cliez le Trichina spiralis.
Gelte tlernierc ne saurait demeurer desormais unio aux Trichocepbales el anx Tricliosomes ; on pent au contraire la rapprocher ties Filarides et dos Strongy­lides.
Toutefois, 1'ensemble tie scs caraeleres empechant tie la classer dans 1'une on I'aulre do cos families, il convient de la considerer comme type d'unc famille speciale, celle des TiuciiiMDES, qui doit prendre place aupros ties pre-cetlentes.
Cette conclusion, la scule qui semble conforme aux
intägralement. Aussi crois-je inutile d'insister sin- les dissemblances qni obligent ä le separei' des Tricliines.
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CAIIACTERES DU GENRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;21
legitimes exigences de rhelminlhologie moderne,, n'est d'ailleurs pas absolument nouvelle ; eile a ete formulee, des 1860, par Pagensteclier, conslituant dans le voisi-nage immediat des Strongylides et des Gordiides la famille des Tiuciumdes (1) dont il a donne la diagnose snivanle, qui pent etre conservee :
laquo; Triciiinii).laquo; : Coilum corpore angustum, caput inerme, laquo; os simplex; anus lerminalis ; extrcmilas caudalis ro-u tundato-obtasa; maris apertura genitalis lerminalis. laquo; fciiiinie ad cülkun ; spicula nulla. raquo;
A.pres avoir analyse les caracteres fondamentaux du genre Trichina, apres avoir reconnu ses veritables affmites et determine sa place clans la serie des Nematodes, 11 Importe, pourachever sonhistoire zoologique, de recher­cher qucls types spöcillques doivent y figuror.
Cliacun connail les effels determines par la generalisa­tion de cette deplorable tendance qui enlraine certains naturalistes ä considercr comme nouvelles la plupart des cspeces offertes ä leurs investigations, sans se preoccu-per aucunement tie I'liistoire anterieure do ces etres, souvent denommes dcja sous deux on trois noms diffe-rents et ranges parfois meine dans des genres complete-men t distincts.
Cost surtout dans le domaine de l'helaiinthologie quo ran pent trop facilement et trop frequemment apprecier les resultats d'une pareille methode; on se I'explique aisement en se reportant aux conditions dans lesquelles
(I) ragcnsteclier, Die TricHnen, clc. ISCli.
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22nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ZOOLOGIE.
se poursnit robservalion des Helminthes dont la decou-verte, souvent fortuite, se realise presque toujours au cours d'nne dissection pratiquee par im anatomiste trop freqnemment etranger a cede branche de la Zoologie ge-nerale : ne sachant cependant pos resister au desir d'at-tacher son nom a une espece qu'il croit nouvello, il s'empresse de la creer avec un Ver dejä connu et dont il ne pent memo discernor la veritable parente taxono-mique; aussi le rango-t-il liutivemcnt, en raison de quel-que vague ressemblance cxterieure, dans im genre oü jamais il n'eüt du Ggurer et dont l'eioignent a la ibis son Organisation, son mode de developpcment, etc. Parfois meine c'est une simple larve qni devient le type de l'es-pece nouvelle.
On va pouvoir s'cn convaincie par retiule critique des Nematodes actuellemcnt encore rapportes an genre Tri­china, qui ne compterait pas moins de neuf cspeccs :
\. Trichinaspiralis Owen.
2.nbsp; Trichina af/i/iisT)ies.
3.nbsp; Trichina cyprinorum Dies.
4.nbsp; Trichina cystica Salisb. ö. Trichina inflexa Duj.
6.nbsp; Trkhimi microscopicaPol.
7.nbsp; Trichina agilissima Molin.
8.nbsp; Trichina circumflcxa Pol,
9.nbsp; Trichina anrjuillx Iknvmann.
1. Trichina spiralis Owen. — La Trichine spirale qui, durant longtemps, a seule constitue le genre dont eile de-meure encore aujourd'hui le type essentiel, presente des
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EXAMEN DES DIVERSES ESPECES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 23
caracleres trop connus pour qu'il soil necessaire de les rappeler ici; ils viennenl d'etre exposes dans les pages con-sacrees ä l'etude comparöe des genres Trichina et Tricho-cephalm. Creee en 1835 par Ricliard Owen (1), cette es-pece n'a cesse, depuis lors, d'etre adinise par tous les zoo-logistes, aussi crois-je inutile d'insister parliculierement sur son autonomie, que nul ne conlesle.
2. Trichina affinis Dies. (2). — Ce type appartient a Diesing qui le decrit en une ligne :
laquo; Longit. corp. #9632;vix. 1'quot;. Yesic. {|quot;' raquo;
Une semblable concision serait dejä de nature ä inspirer quelque doute sur la valeur de I'espece. De fail celle-ci n'a ele acceplee que sous d'expresses reserves et avec une hesitation des plus evidentes par les auteurs qui ont cru devoir la mentionner.
Diesing senible avoir pris les elements de sa diagnose dans une note inseree par Siebold dans les Archives de Wiegmann pour l'annee 1838 (p. 312). II cut peut-etre du remarquer que Siebold ne consiclerail qu'avec doute ce Nematode comme nouveau, paraissant plutot vouloir lerap-porler au Trichina spiraus ou au genre Filaire.
Pour s'en convaincre, il suffit de lire attentivement la description de Sieboki et d'exaininer les hötes qu'il as-
(l) Richard Owen, Description of a Microscopic Entozoon infesting the muscles of Ike human bodg {ProcecilinqsofilieZool.iSoc. iSSb). —Id. Medic. Gnz., iSiö. —Id. Transactions Zoo/. Soc. 1835.
Owen a constitue zoologiquemcnt le genre Trichina, mais il n'a pas d(5-couvcrt la TricMue,ains! que pourrait le faire croire la lecture d'un rap­port recent; la decouvorte de la Trichine appartient ä Hilton, ete'estavee leä parasites recuoillis prücisäment par Hilton que R, Owen a crtie le type gin^riquo.
(•gt;) Diesing, Syst. Helm. II, p. 111. — Id. llevis. d. Nemat., p. 095.
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24nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ZOOLOGIE.
signe ä ceüe Trichine. Tanlöt il la menlionne chez le porc oü (res probablement il a rencontre simplement la Trichine spirale; lantot il l'indique chez des animaux oü des Spiropteres et dos Filaircs ont ele cerlainement rapportes u cclle espece qael'on ne saurait, enl'absence de toute description süffisante, admeltre definilivement dans les cadres zoologiques.
3. Trichina Cyprmorum. — Diesing a designe sons ce nom (1) nne espece dont la diagnose so resume pour lui en ce sen! mot:
laquo; Longit..........raquo;
II (lit avoir observe ce ver, libre on enkysle, dans le me-sentere du Tinea chrysitis et du Lei/ciscus erythrophthal-mus ainsi qne dans le p^ritoine du Ci/prinm carpio.
Fort heureuscment il indique connne synonyme le Filaria piscium do Dujardin (2), ce qui permet de com­parer les caracleres de ce Trichina Cyprinnrum avec CCUX du genre Trichina.
On pent alors constater qnejamais ITIelmintlie observe par Diesing n'aurait du prendre place dans ce genre. A la verile, le parasite est enkyste, raais cette dispo­sition, la scule quilui soil comnuine avec 1c Trichina spi­rals, se complique ici d'une formation toute speciale : au-dessus du kyste, rocouvrant immediatement le Nemalode, se trouve une enveloppe liibuleuscet brunatre qui ne s'ob-servc pas autour des Trichines.
L'aspect general, les dimensions el I'organisation ache-vent d'en distinguer ce type qui presente une coloration
(I) DiosinR, Sysf. Helm. II, p. 115.
(?) Dujardin, Jlistoire nalurelle des Hclminihes, p. C0-C1, 1815.
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EXAMExX DES DIVERSES ESPECES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
parfailement blanche, mesure de lönim ä30mm et porte, sur le frajct de son tube digestif, deux coecums insures ä des niveaux tres eloignes, Tun d'eux etant oesopliagien et l'autre pylorique. Ge ver ne peut elre considere comme une Trichine; on ne saurait pas davantage le rapporter aux Filaires, bien qu'ä cet egard l'erreur de Dujardin tronipe par les dimensions de I'llelminthe, qu'il n'a vrai-semblabletnent vu qu'ä Tetat larvaire et qu'il a confondu avec de veritables Filaires des poissons, soit facilement excusable. En realile 1c Trichina Cyprimmm de Diesing ne represente quo I'elat larvaire de XAscaris acus de Block, Nematode qui se trouve dans I'intestin ct 1c peri-loine de divers poissons {Helotie acus Cuv., Cyprimts car-pio Cuv., Scardhiius erythrophthalmus Lin., Idus mola-noius Heck., Leuciscusrutilus Cuv., Tnittatriitta'L.,Esox Indus L, Clupca hareiu/us L., etc.).
Ties repandues chez les poissons, ces larves enkystees do YAscaris acus sent rrequemment prises pour des Tri-cliincs par des personnes pen familiarisees avec I'liistoire naturelle des lielminthes. On voit chaque jour so renouve-ler rancienne erreur de Diesing, et e'est ;i ces larves qu'il convient de rapporter la plupart des observations qui apparaissent periodiquement dans la presse niedicale ou politique, signalant la decouverte de la Trichine chez 1c brochet (1), la truite, le gardon, la carpe ou le ha-reng et appelant l'altention de l'autoritc sur des Ilel-
(1) L'annOo derniiTc (avril 1881), los joiirnaux rolaterent minntieuseraent une observation de laquo; Trichines trouvees dans le corps d'un brocliet iiecliö laquo; non loin d'Ostende laquo;, n'häsitant pas h. s'appuyer sur cette raquo; decou­verte raquo; pour monlrer combien etaient illusoires les mesures propliylacti-ques rcclam^es contre la viande de pore, puisque le a meme parasite raquo; se trouverait dans les Poissons!
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minthes parfaitement inoffensifs pour l'espece Immaine.
4.nbsp; Trichina cystica. — Co nom a öle donne par le Dr II. Salisbury (1), a des Nemalodes observes, a Irois re­prises, dans I'lirine Immaine. ßien quo n'ayant pu exa­miner que des ccufs et des embryons, Salisbury crut pouvoir decrire ces parasites comme constiluant unc es-pece nouvelle qu'il rapporta au genre Trichina, sans que mil caractere parut jusliller uno teile diagnose.
Leuckart (2) semble avoir admis cctte espece, mais Schneider incline ä la considerer comme apparlonant au genre Spiroptera [S. hominis). Enfin Cobbold ayant pu observer, dans Turine d'unequot; malade atleinte d'hematurie, quelquos nematodes semblablcs ä ceux qui avaient ete indiques par le medecia americain, nous sommes acfuel-lement en droit de separcr des Triebines ce type dont nous ne connaissons d'ailleurs pas encore Tetat parfait, mais donl les ovules et les embryons se dislinguent nettemeut de ceux de la Trichine par leur forme comme par lews dimensions (3).
5.nbsp; Trichina inflexa Duj. —Voici en quels tennes Du-jardin fait connailrc cetleespece: laquo; Moi-meme j'iiidiqnerai, (( sous 1c nom de Trichina inflexa, un Nematoidc formant laquo; im amas compacte blanc dans 1'ubdomen d'un jeune laquo; Mulla de la Jledilerraiiee (4). raquo;
Dujardin n'a meme pas cru devoir mentionner les ca-
(.) Salisbury, On the panmlic forms deue/öped in epithelial cells of the urinary and genital organs (Hays American Jour/i., t. IV, 18C8, p. 37G).
(-.') Leuckart, Bericht.ub.il. Wissmsch. Leiitungea tendNaturg. d.nied. Thiere wiVir d. Jahre, 1S72-18quot;5 {Archiv f. Katurg. 1873, p. 351).
(3) Cobbold, Parasites, p. 183.
(i) Dujardin, Ilistoire naturelle des lk-lminl/us, p. 294.
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racleres generaux des vers pour lesquels il creait une espece nouvelle. Elle ne merite, ä aucun litre, d'etre con-servee, et les helminthes entrevus par Dujardin doivent elre rapport6s a un Agamonema (1) ou ä im Füaria (2); ils ne presentent aucun des caracleres generiques propres aux Tricliines.
6. Trichina microscopicaPohnio. — Gelle espece aurait ele observce dans le peritoine du Lacerta muralis. Depuis ia description relativement succincte de Polonio (3), on n'en trouve aucnne trace dans les nombreux traites d'hel-minthologiepublics enAllemagne durant les vingl dernieres annees ; peut-elredoit-elle elre rapprochee du type decrit par Molin sous le nom de Trichina agilissima, peut-elre aussi doit-elle etre sinaplemeiit consideree comine un Spi-roplere Irop rapidemenl cludie.
Les observations recentes de M. Megnin (4) permettent, en eilet, d'elevor quelques doutes sur la valeur generique des helminthes cnkystes dans le tissu musculaire, sous-ctilane, iulra-visceral, etc., des Lacertiens : clioz le lezard verl, en parliculier, M. Mögnin a constate qu'il s'agissait non pas de Tricliines, mais de larves agames du Spiroptera abbreviatä Und., dont les individns adulles se trouvent frequemment dans l'intestin du nieme lezard.
11 semble done difficile d'admettre l'espece ainsi crece par Polonio et qui, depuis vingl-dcux ans, aurait ecliappe a i'attention deszoologisles, malgre la frequence de leurs ob-
(1) Afiamoncma radii Weill. {Sitzwigsb. d. K. Akad. XLV, p. 387).
(3)nbsp; Fifaria exteauata Dc^slongcli. (Diosing, Syst. Helm. IF, p. 285).
(;.) Polonio in Lnlos, Zeitschrift fur Naturicissemchaften, 18G0, Prag.
(4)nbsp; Mögnin, Sur de pelits Helminthes enkystis qui peuvent itre facile-ment confondus avec la Trichina spiralis {Gazette medicate, 4 juin 1881).
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servations snvleLacerta muralis, type vulgaire entre lous. Si l'ospeco observee chez ce reptile etait reellement aouvelle, il convieadrait d'ailleurs d'en faire remonter la decouverle a une qioque bien antörieure ä la note de Polonio. Des J850, Diesing decrivait ce meme parasite sous le nom de Trichina Laccrtx (1), se laissant aiusi öga-lemcnl entratner par la fächeuse tendance qui porle cer­tains naturalistes ä cr6er liälivcmcnt des especes nouvelles avec des types incompleleinont observes. En realite, 1c parasite de Diesing et de Polonio n'est pas une trichiae, et Rathke, qui l'observa longtemps avant I'un et l'antrc, semble avoir plus exaclcment apprecie ses affiniles en le rapportant au groupe des Filarides sous le nom de Filaria Lacertss (2). Nous aliens voir, par l'exaraen du type sui-vant, quo ce memo helminlhe dos lezards devait encore provoquer la creation d'une ospecc nouvelle et tout aussi peu defendable (jue ses aiuees.
7. Trichina ayilissima Molin. — Je nc puis mieux faire queciter la diagnose meine de Molin :
Corpus microscopictim, cylindricum, antrorsum vix attenualum, oblique truncatum, rclrorsimi sensim attenua-tum, apice acutissimo; os tcrminale, obliquum, orbi-culare, inerme; anus lateralis, ab apice caudali re-?notas{3).
On pent, h hon droit, s'etonnor de voir creer une espece nouvelle pour un helminthc dont on ne connait ni le cycle
(1)nbsp;Diesing, Systema Helminlhum, ISöO, t. II, p. 114.
(2)nbsp; Rathke, in Wiegman's Archiv. 1837, p, 335.
(3)nbsp;Moliü, Ccphalocoh/lca un-l Nematoidea {Silztmgsbericlife d. K. Akad. (I. Wiss., t. XXXIII, Wien, p. IC).
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övolutif ni memc rorganisation generalo; ear Molin ne fournil. aucuiio iiulieation relative ä l'appareil yenilal. Evidcminent il n'a pu observer le parasite qu'a l'etal lar-vaire, et eetle circonstance eul du suffire h lui imposer une extreme reserve.
II est impossible d'admettre une espece aiissi legere-inent fondee; mais peut-on rapporter ä leur veritable en­gine zoologique les vers signules par Molin ? Ce resullat semble devoir etre assez sürement alteint par la conside­ration de I'liabitat quo lour assigne cet auleur. 1! les men-tionne cbez le Lacerta agilis (cerveau, peritoine) et chez \(i Lacerta muralis (peritoine, etc.).
Or, reportons-nous aux details relatifs au Trichina mi-croscopica de Polonio, au Filaria Lacertx de Ratlike (1) et au Trichina Lacertx de Diesing (2) ; nous pourrons ac-qneiir la certitude quo dans ces diverses observations il s'est agi (Tun seul et meme lielmintiie. Point n'est done besoin de revenir sur les considerations exposees au sujet des types qui viennent d'etre mentionnes. 11 suffit de rappeler que le parasite designe sous ces divers noms ne peut aucunemenl prendre place dans le genre Trichina. Les caracteres indiques par Molin dissipent ä cet egard tonte incertitude : le corps, ä peine arainci en avant, fortement attemie au contraire en arriere, l'ex-tremite caudale terminee par une poinle aigue, tout con-court ä eloigner ce nematode d'un genre auquel line etude incomplete a seule permis de le rapporter et dans lequel il ne peut etre range plus longtemps.
(1)nbsp; Ratliko, in WiegmcuCs Archiv, 1837, 1, p. 335.—Ci'eplin,m liVsc/;.laquo;. Grub. Encycl, I, sect. XLIX, p. 177.
(2)nbsp; ü\cs\(\%,Systcma Helminthuni, t. II, p. 114.
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8. Trichina circumflexa Polonio. — Gelte espece, indi-quee par Polonio dans le peritoine et dans los parois intes-tinales du Mus decumanus (1), oflVe, en raison meme do son habitat, un intcret tout special.
La frequence de la Trichine chez le Rat etait dejä clas-sique en 1800, et Polonio n'eut certainoment pas songeä considerer commc nouveaux les Ilelminllies qu'il avait pu observer si ceux-ci ne s'etaient presentes dans une stalion qui, tont d'abord, semblait inconciliable avec les idees generalement admisos sur renkystement de la Trichine
spiralo.
Geile-ci, disait-on, no pent accomplir son stage lar-vaire que dans le tissu niusculuire ; eile no saurait done
se renconlrer dans le peritoine ou dans les tuniques intes-
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tinales, et Ton doit considerer commc speciQquement tlis-
tincts les Ilelmintlies localises dans ces tissus. L'eliHlc par-liculiäre de renkystement mc permettra bientöt de reduire cctte doctrine ä son exacle valeur ; qu'il me suffise de rap­peler qu'elle a successivement provoqne, ä deux reprises, la creation d'especcs piirement lictives.
En effet, donze ans apres les recberches de Polonio, Bakody (2), reneoiitrant aussi desTricliincs dans les parois inteslinalcs du Rat, croyail devoir les rapporter a line es­pece particuliere dont le principal caracterceid etc fourni par la forme spheroidale du kyste; or, cctte forme s'ob-serve parfois avcc la Trichine spirale et ne saurait caracteriser une cspece distincte. D'aulre part, les details fournis par Bakody sur l'anatomie des Ilelmintlies en-
(1)nbsp; Polonio, loe. cit. {Lolos, 1860),
(2)nbsp; Bakody, über (/as Vorkommen der Trichina spiralis {Zeitschrift f. wiss. Zoo'.orjie,\. XXII, 1872).
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kysles dans les parois de rintestin du rat obligent a les rapporter au Trichina spiralis dont ils reproduisent lous !es trails cssentiels, sans oublier les ccocums gastriques, si souvent nieconnus et quo Bakody a soigneusement figu­res, commc l'avait fait Luschka pour les Trichiues en-kyslees dans les muscles du pore (1). Qu'il me soit permis de rappeler que j'ai recemment trouve chez cc dernier animal des Trichiues enkyslees dans les tuniques intesti-nalcs (2), ce qui aclievc d'etablir I'ldentite des parasites observes cliez le rat et le pore, soit dans le lissu muscu-lairo, soit dans les parois de rintestin, etc. J'ai compare minutieusement les Ilclminllies enkystes dansle lissu adi-peux ou dans les tuniques intcstinales du porc avec ccux que Ton trouve plus frequemment dans les masses muscu-lairesdu meine mammil'ere, et jquot;ai pu m'assuror qu'il s'a-gissait toujours d'une seulc et meine espece, le Trichina spiralis.
9. Trichina Anc/uilLv Bovvmann. — Tel est le nom sous lequel le Compendium der Helminthologie, de Linstow, mentionne mie Trichine qui aurait etc decrite en 1849 par Bovvmann dans les Philosophical Transac­tions.
L'histoire critique de cctlo espece est trop interessante pour ne pas etre exposee dans ses prineipaux details. Des qu'on cherche ä remonter a Torigine meme du type, on constate tout d'äbord que le volume des Philosophical
(!) Lusclika, Zur Natwgeschichte der Trichina spiralis [Zeitschrift f. wiss. Zooloyie, 1851;.
(2) Joannes Chalin, Tric'anei enkystees ilans /es parois intcstinales du Pore (Comfites rendus des seances de l'Acadetnie des sciences, 1881).
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Transactions pour 1849 n'enfait aucunemention; c'esten vain quel'on tonte do recourir an Catalogue of scientifical papers publiö par la Societo lloyale de Londres : meine si­lence. J'ai du compulser et depouilier ainsi rentiere collec­tion dos travaux do Bowmann, avant do rencontrer quel-que trace de cot Helminthe ; dans le memoire relatif l\ la structure intime et aux inouvements des muscles volon-laires (1840), on trouve Tindication succincte de parasites ohsorves dans les muscles do I'Anguille; mais Bowmann ne les considere pas comme une espoce nouvelle, il no leur applique aucun nom particulior et les regarde comme des Trichines ordinaires [Tr. spiralis). Pour n'avoir pas tonte de eröer un type specifique, ainsi (ju'on parait I'avoir in-diunont suppose, Bowmann n'en commot pas moins une regrettable erreur : lesYers (ju'il a decrits different entie-remont des Trichines, on le constate en examinant ses dessins, lesquels representent pout-elre desFilaires, nulle-ment des Trichines.
Cotlo moprise do Bowmann a en dos consequences graves, car en raison do rautorite memo qui s'aUache aux resultals do ses rechorchos sur le Systeme musculaire, on a generalenient accepte ses conclusions d'une facon absolue: les parasites do rAnguillo so trouvant dans I'in-terieur de la gaine sarcolemtnique et ayant etc rapportes par Bowmann au Trichina spiralis, on a admis que tel elait fatalement et constamment le mode d'enkyslement do la Trichine. Or, je ne saurais trop insister sur cc point, les vers figures par Bowmann ne sont aucunement des Tri­chines ; mil kystc particulior ne les prolege et ils so montrent rapproches en grand nombre dans une meme en-veloppe tubuleuse que I'auteur anglais assimile au sarco-
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lemrne el a laquellc Diesing refuse cette signification, pa-raissant la considerer connne une gaine tubuleiise acl-venlice (I).
En trailant du mode de formation du kyste, j'aurai ['occasion de discuter, avec les developpements qu'elle comporte, la doctrine de renkystement intrafasciculaire, mais i! in'aparu interessant de montrer que son origine reposait sur nne grave erreur de determination zoolo-gique. — Quant au Trichina Anrjuillai, je crois imilile d'ajouter qu'il doit disparaitre absolument de nos cadres taxonomiqnos.
PSEUDOTRICIIINES
L'oxtreme facilite avee laquelle nous venous de voir des naturalistes distingues admeltre dans le genre Trichina plusieurs especes qui n'eussent Jamals du y figurer, los per-petuelles incertitudes, les inconcevables mepriscs en les-quelles semljle se resumer riiistoirc de la plupart de ces types, tout concourt ä nous faire pressenlir la frequence et lavariete des erreurs que pourront commettre les ob-servateurs elrangcrs ä ce genre de recherches. Aussi voit-on cbaque jour decrire sous le nom de Trichines les elres les plus dissemblables, les formations les phis diffe-rentes.
En deliors des Ileltnintiies examines precedemment, il en cst un certain nombre que Ton a cm devoir rapporter Ix la Trichine spirale sans chercher meine a les dilleren-cier de cette cspece; il a snffi d'une grossiere analogic d'aspect ou dhabitat pour provoquer unc assimilation quo rien ne juslifle et qui ne pout s'expliquer que par une
(I) Diesing, Systema Hdmintkum, t. II, p. 115.
Chatin, Trichine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;:)
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ignorance absolue des notions helininlhologiques les plus ^lomentaires.
Au premier rang de cos Pseudotrichines figure le Strongle paradoxal [Strongylm paradoxus Mehlis, St. donrjalm fiuj.); ce Ncmalode iial)ile, a la vcrite, chez le pore et 1c sangiier, mais sa station est bien (liderente de celle do la Trichine, car il se localise dans les voies aerien-nes et dans I'appareil puhnonaire; en outre il s'y inontre compleleinent developpe, pourvu d'un appareil sexuel in-tegralement constitue, et par rensemble de ses caracteres il se separe nettement de la Trichine. Le male est long de 13 inilliinetre.s, la femelle de 30 ä 35 millimetres ; la hou-che est armee de trois grosses papilles; rccsoplmge est renlle en massue; chez la femelle, l'orifice vulvairc se trouvc situe pros de I'anus, le male p orte une bourse caiulale bilobee et soutenue par plusieurs rayons. Nulle confusion n'est done reellement possible (1). Cepeudant il nc se passe guere d'ann^e oil Ton no voie cette meprise se reproilnire. Recemment encore jc recevais plusieurs Ne-matodes envoyes par un inedecin de province qui les ac-compagnait do la relation suivante : laquo; 11 y a quelques laquo; jours, dans une famillo ä laquelle jo domic mes soins, laquo; on me prescntait un poumon de pore, coupe en petits laquo; fragments qui avaient etc soumis, durant quelques mi-lt;x miles, dans une casserole enduite d'une petite couche laquo; do bcurre, a Tactioii do la chaleur. Le tissu pnlmonaire laquo; semblait sain, mais de peliles ramifications bronchi-lt;; ques emergcaient des myriades do ces vers qui, groupes laquo; parallelement, rappelaient les spermatozoides ranges
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(1) Joannes Cliaiin, Observations sur le Stromjle pa #9632;aloxa! {Bulletin de la Sociiti phitomathique, 1S31, p. 5S).
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laquo; en bataillons dans les canalicules seminifcres ; je pense laquo; que cette helminthiasis doit etre rapportee ä un cas de laquo; trichinöse intense. raquo; 11 s'agissait simplement du Stron-gylus paradoxus.
Un autre Strongle, le Stronyylus filaria, propre aux Ru­minants etsurtoutä I'especeovine, merite egalement d'etre mentionne parmi les Psendotrichines. II y a quelques an-nees, un niedecin francais et un naturaliste Italien annon-cerent la decouverte des Tricliines dans les poumons du inouton; MM. Delpech et Colin releverent cette erreur, fai-santjustement observer que si ces laquo;cmbryons de Strongles laquo; etaient des Tricliines, la trichinöse ne serait pas une ma-laquo; ladie rare, car sur cent betes ovines il en est souvent a qnatre-vingts qui en possedent, et en teile quantite laquo; qu'une goutte de pulpe pulmonaire en laisse voir huit raquo; on dix ou meine davantage (1) raquo;.
Quelques Spiropteres et Physalopteres auraient ete parfois, dit-on, confondus avec la Trichine; tels se-raient le Spiroptera stmmosa de la taupe, le Physalop-
tera clausa et le Spiroptera Erinacei du herisson (2), le Spiroptera ohtusa du rat et de la souris (3), etc. Mais les
(1)nbsp; Colin, Tricliines et Trichinose (Bulletin de l'Acadimie de midecine, 22 fovrier I8SI, p. 2G3). — Delpech, Les Tricliines et la Trichinose, Paris, I860, p. öi.
(2)nbsp;Joannes Chatin, Eludes tielniintholngirjues, 1deg; serio, 187(1.
(3)nbsp; 11 s'agit ici da Spiroptera ohtusa Ae Rudolph! {Sp. murina do Lcuc-kart; Filaria ohtusa do Schneider). Voir M.irchi, Monor/r. sulla storia e sulla nnatomia delta Spiroptera obtusa [Mem. Acad. de Turin, t. XXV p. 1-30). — Depuis quelques annees, les belminthologistes considerent ce type commo une veritable Filaire ; co rapprochement, qui semble pen jus-tifitS, a rapidement compliquii, de la faQja la plus regrettable, une sy-nonymie dejä fort obscure.
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caractöres des genres Spiroptere et Physaloptcre sont si nels, si faciles ä reconnattre (I) que cette erreurne pent elrecommise aussi facilement ipie scmblent le penser cer­tains auteurs pour lesquels la plupart des observations de Tricliines devraient etre rapportecs a des Spiropteres mal (letcriiünes.
II est arrive parfois que des mierograplios, encore no­vices, Iraitant leurs preparations par le vinaigre, out pris pour des Tricliines les Anguillules qui sedeveloppenl dans ce liquide. L'erreur est des plus grossieres, cependant eile a etc signalee par le service allemand.
Si certaines personnes peuveat meconnaitre la Tricliine
tarvaire, il est encore plus frequent de conslalcr cette meprise pour la forme adulte et generalemcnt peu connue de ritelminllic ; aussi dans les autopsies de sujets nourris avec des viandes Iricliinees, n'est-il pas rare de renconlrer diverses observations de Pseudotricliines. Pour iren eiler qu'une, je nie hörne ü rappeler im fait recent: on me remit, ä lafia de I'anaee 1881, quelques preparations naicroscopiques, relatives ä l'autopsie dim cohaye auqucl 011 avait donne des fragments de viande Irichinee. La note qui etait jointe ä ces pieces y mentiomiait la presence de laquo; quelques Tricliines enroulees et d'autres coaiplete-laquo; nienl developpees, sexuees et gorgees d'cenfs raquo;. Or les pretendues Tricliines enroulees etaienl de simples tra-cliees vegelales; quant aux autres, alles 6taient repre-sentecs par des polls dont la substance medullaire avait
(1) Joannes Chatin, Observations sur /e Spiroptera Eriaacei {Bulletin dein Socieli phil'/mat/tique, IS82).
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eto probablement prise pour nn uterus rempti d'ovules. On voit par ces exemples combien il est indispensable que les experts possedent, outre leurs connnissances pra­tiques, des notions süffisantes d'helminlhologie ; tel elait le double desideratum auquelM. Tirard, minislre de l'agri-culture et du commerce, s'etait fort justement propose de repondre on instituant, pour les candidals aux places.de micrographes-experls, un cours mixte de micrographie cl lielminlliologie.
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Pour terminer celtc rapide liistoire des Pseudotrichines, i! convientde rappeler que de graves erreurs ont ete quel-quefois commises ä Tegard du kyste comme ä Tegard de I'llelmintiie. Pen de temps apresqne j'eus sigaale la pre­sence de la Trichine dans les funiqucs intestinales du Pore, jo ref.us commtinication do pieces laquo;montrant des kysles ä Triclünes dans le periloine du Rat raquo; ; or ces pre-lemlus kystes etaient des corpuscules de Pacini.
A diverses reprises on m'a envoye des coupes prati-quees dans des viandes considerees comme suspectes par-ce qu'ellcspresentaientdes laquo; kystes videsraquo;; ceux-ci etaionl simplement figures par des sections de vaisseaux sanguins. Enfin, d'apres les auteurs allemands, on aurait parfois pris pour des kystes a Trichine, des corpuscules de Miescher ou de Rainey (i). Peul-elre, en effet, quelque confusion de ce genre est-elle possible en Allemagne ou Ton a frequcm-ment a cxperliser des pores chcz lesquels rinfeclion Iri-cbineuses'estexerceelentementou meine accsselonglcmps avantl'abatage de l'animal; dans ce cas, les kystes peuven I
(1) Leuckart, Die menschlichen Parasiten, 1876, t. II, p. 5quot;9. — Benockc, Die Trichinen, 1880, p. 23.
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avoir subi une transformation pigmentaire qui leur donnc line grossiere analogie avec les corpuscules psorospermi-ques (1). Une semblable meprise est äpeu pres impossi­ble tlans Fexamen ties viamles americaines provenant d'animaux atleinls d'helmintbiasis intense, s'exercant sans discontinuile jusqu'au moment oü i'animal est. sa-crifie ; aussi les kystes s'y presentent-ils generalement ä l'ötat d'inlcgi-ite absolue, sans avoir subi nulie modilica-lion importante.
(1) Les iiiueurs allemands appellent egalomont l'attention des exports sur l^s cristanx dlaquo; tyrosine qui. rapproch^s en masses ovoides, poufraient offrir une csrtaine similitude avoc les kystes. Mais la coloration de ces cristaus,leur forme aciculaire, leurs reactions readent difficile ane pareille
erreur. Ü'ailleurs si la tyrosine sc montro frequemmeiit dans les paren-cliymes glainiiilairos, lo sang, I'urino, etc., des VornSbres, die se trouve rarcment dans leurs tissus contractiles. 11 parait on otro do meme cliez la plupart dos Invertcbrds; cepondant jc I'ai trunvoe ä doux reprises dans les muscles des Insectes.
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CIIAPITRE III
LA TRICHINE A L'ETAT PAIIFAIT OU SEXL'E — ORGANISATION
—nbsp; TRICHINE MALE ET TRICHINE FEMliLLE — ACCOUPLEMEiNT
—nbsp; HABITAT ET STATION DE LA TRICHINE A L'ETAT PARFAIT.
L'etiule tie la Trichine, consideree sous sa forme atlulte et sexuee, presente line importance toule speciale : eile n'oilro passeulement an naturalistc line ample inoissonde fails interessanls pour l'histoire anatomique des Nöuaa-todes ; cllc s'impose encore, de la facon la plus imme­diate et la plus absolue, ä rattention du clinicien. En ell'et, celui-ci ne pourra diagnostiquer la Irichinose dans sa pe-riode la plus redoutable et la plus frequente, qu'ä la condi­tion de bien connaitrc le parasite et dele decouvrir surement dans les matieres inteslinales, sans le confondre avec les divers helmintlies qui vivent dans le memo milieu. Tant que le praticien francais ne se sera pas consacre serieusement a cette etude, tant qu'il ne possedera pas a cet egard des connaissances analogues ä cclles que Ton rencontre jour-nelicment chez les medecins de lei pays voisin, le na-turaliste sera en droit de lui denier toule competence sur la question et de regarder comme non avenues ces ob­servations, constamment negatives, dont il est facile d'ap-precier I'exacle valeur. Un sentiment de haute convenance m'interdit d'insister sur ce sujet ; il suffit qu'il ait excite, trop juslement, belas ! la verve railleuse de la presse medi-
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40nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TKICI1INE SEXUEE.
cale etrangcre, pour quo jo m'abslienne de tout develop-peiuent.
laquo; 11 faul, (lit M. Leon Colin, fjue les medecins iranoais laquo; se familiariseot davantageavec I'etude deces entozoaires laquo; cliez I'homme et chez les animaux (1). raquo; Sage conseil que feront bien de mecliter certains de nos confreres qni affectent de temoigner aux sciences naturelles un dedain plus dangereux pour eux quo pour elles. Je me borne a leur signaler les difliculles d'un diagnostic dont les ele­ments lour font encore Irop souvenl defaut.
Un eminent observaleiir le rappelait naguere ä la tri­bune du Senat : laquo; Non, le diagnostic, ni sur les pores ma­rt lades, ni sur les homines, n'esl pas aussi facile que laquo; que M. lo Rapporteur a bien voulu Fassurer et que I'as-laquo; sure rAcademie de medecine qui, dans cette matiere, est laquo; une autorite fort legere, passez-moi cetle expression, laquo; puisqu'aucun do ses membres nc s'est trouve en pre-laquo; sence d'un seul cas de tiicbinose. Cost aux Allemands laquo; qu'il laut s'en rapporter, ä eux qui en out vu des mil-laquo; liers (2). raquo;
Aussi no peut-on s'empecbor de sourire en lisant la re­lation tie certaines experiences que je ne croirais memo pas devoir mentionner si Ton ne s'etait einpresse de leur donner une bruyante publicity : laquo; Jamals, disent les au-laquo; teurs de ces connnunicalions, nous n'avons trouve de laquo; tricliines dans l'intestin des animaux nourris avec des laquo; viandescontaminees.raquo; Cesexperimenlaleursen avaient-ils Jamals vu anparavant ? ilest permis d'en douler lorsqne
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raquo;
(I j Leon Colin, Traiti des maladies ipidimiques, 1879, p. 757, triciiixe. (2; Testelln, Discowsprononci au Senal, stance du SOjuin 1832 [Journal officiel, p. 065).
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IMPORTANCE DE SON ETUDE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 41
Ton sail que, conipletenient elrangers a riielmintliologio, ils y out marque leurs debuts par ccs trop memorables travaux.
Rien n'est en realilö plus difficile, plus minulicux que retude el la recherche des Trichiiics sexuecs; il n'est pas un observateur loyal qui ne I'avoue sincerement, qui ne reconnaisse combien il est malaise de decouvrir I'helmin-the sous sa forme parfaite. S'il en fallait un temoignage, je l'emprunterais encore au remarqaable discours do M. Testelin : laquo; J'ai fait venir des viandes trichinees, j'ai laquo; etudie les tiichincs enkystees dans les muscles, ce (jui laquo; n'esl pas Men difficile ; j'en ai foil manger ä des lapius laquo; el j'ai eludie dans les inteslins de ccs animanx la tri-laquo; chine soxuee, ce qui est beancoup plus difficile. Le pre-laquo; mier medecin venu, avec un pen de pratique, reconnaitra laquo; faeiioment les trichinös enkystees, mais il ne reconnailra laquo; certes pas aussi facileraent les tiichines sexuees (1). raquo;
On ne saurait, en effet, trop parliculierenient insister sur cette distinction ; les dessins, les preparations ont sensiblement vulgarise la trichine larvaire, la tricbine des muscles et de la graisse ; mais la trichine sexuee, la tri­chine de l'intestin, combien cxiste-t-il de medecins fran-caisqui I'aient jamais vuc? Combien esl-il do praticiens qui, dans les cas doutcnx de fievro typhoide, aient cm devoir examiner au microscope, paliemment et minulieusement, parcelle par parcelle, les matieres inteslinales ?
Si le naturaliste a 1c droit de poser ces questions et de reproclicrauclinicien son indifference a l'egard du parasite redoutable qui cbez nous n'emeut encore que les zoolo-gisles, il a d'aulre part le devoir de faire inlegralement
(1) Testelin, loc. cil.
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connattre les caracteres et Torganisalion de rilelminllie. Tel est l'objet de ce chapitre.
Ainsi que le rappelait justement M. Testelin, on con-nait siirlout la Tricliine sons sa forme larvaire, on ne la connait generalcment meme que sous cette forme, si bien quo son nom cvoque presque toujours dans l'es-prit l'image d'un Nemalode ropliö sur lui-meme en spi-ralo et enfoui, ä l'elat de vie latente, dans im kyste protecteur.
Tout autre est l'aspect du parasite examine a l'elaf aduKe et libre dans les malieres intestinales : ftliforme et cylindrique, il reproduit alors asscz exaetement les traits caracteristiques daNematode classique (1).
Le diamotre du corps deraeure sensibleraent constant sur teufe son etendne, mais vers les deux extremitösil se modifle notablement : cn avant ie corps s'cffde et s'atle-nue.. il se rouflc au contrairc dans la partie posldrieure qui secompiique choz le male d'aitpendices specianx don-nant a cette region nnc apparence tonte particulierc.
11 est peu de Netnatodes parasites qui possedent, ä l'elat atlulle, des dimensions aussi minimes : ä peine long de lmm,4 chez le male, le corps ne depasse pas 3inm
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La couche denno-imisculaire, d'une etiule relativemont facile dans cette especc, comprend : 1deg; La cuticule, 2deg; L'epiderme, 3deg; Les muscles sous-cutanes, Tres mince, fmement slratifiee, la cuticule presentc,
(1) Voy. pH, figl,?, 3.
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OIlGANlS.VriON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 43
sur la coupe parallele au grand axe du corps, des de­pressions peu profondes, siluees a intervalles sensiblc-ment egaux, et pouvant acquerir ainsi la signification do marques cxterieures; il convient toutefois de rappeler quo leur notion echappe ä l'observateur s'il se borne ä examiner I'animal dans son ensemble et sous un faible grossissement. Teile est probablement l'origine des divergences qui se remarquent enlre les autenrs dout les descriptions assignent a la surface cuticulaire les aspects les plus differents.
La zone ä laquelle j'applique icile nom d'epiderme, mais que Ton pourrait aussi justement designer par ccux laquo; d'hypoderme raquo; on de laquo; matrice de la cuticule raquo;, puisque los helminthologistes emploient indilTeremuient les deux lermcs, celte zo])e, dis-je, est assez facile a dislingucr dans la larve, landis quo chez la Tricbine observee ä l'ctat parfait, eile est ä peine indiquee par des noyaux disse-niincs dans une masse fibro-plaslique.
Puissantes clicz la larve, les couches musculaires sont relalivement moins epaisses dans la Trichine adulte et sexuee. II semble meine qu'elles aient subi une sorle d'emaciation an moment oü, la vie active succedant a la vie latente, le corps s'allonge rapidemcnt.
L'examen du lissu musculaire offre ici un grand inleret analomique et memo zoologique. On sail, en effet, que guide par des observations bätives et surtout Irop rapidemcnt ge-neralisees, un helminlliologisle distingue, A. Schneider (1) avail cm pouvoir diviser les Nematodes en trois grands groupes caracterises par la constitution de ce Systeme : suivant que les cellules musculaires elaient plus on moins
(1) A. Sclmeidor, Monographie der Nematoden, p. 28, ISGC.
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TRICHINE SEXUEE.
nombreuses sur la coupe Iransversale, le Nematode con-sidere prenait place dans les Meromyaircs ou dans les Polymiaires. Quant aux Ilolomyaircs, ils etaient caracte-rises par l'absence d'eloments contractiles nellement differeacies : la substance nmsculaire y cut etc ä peine represenlee par un blasteme nuclee.
Schneider ayant place le genre Trichina parmi les Ilolomyaires, aupres des Änguillules, des Trichosomes, etc., on comprend tonte ^importance que presenle, dans ce genre, retucle du tissu contractile.
Par la dilaccralion dans une faible solution d'acide ebromique on arrive a distinguer des elemenls dont les caraclercs peuvent etre quelquefois masques par la structure de l'epiderme, niais dont la valeur et la siguifl-calion sont inconteslables. A la verite, leur forme ge-nerale varie assez notablemont : lanlo! ils sont reprc-sentes par des cellules comics et angnlaires; tanlot, au contraire , ils s'allongent pour devenir fibroides. Ces differences sont secondaircs, car il u'est pas de groupe qui puisse etre compare aux JXematodes pour la variabi­lity des elements conlracliles (1); ce qu'il Importe d'eta-blir, e'est l'existence de Yoritables cellules musculaires obligeant ä rejetcr la caracleristique que Schneider a cm pouvoir appliquoraux Ti'icliines el aux types voisins. Les resultats denies observations confirment pleinementceux que Butschli a precedemment fail connailre, montranl que chez les laquo; Ilolomyaircsraquo; de Sclineider il exislc des cellules musculaires qui ne sauraient etre meconnues (2).
(1)nbsp; nbsp;Joannes Chatin, Sur les elemenls musculaires des NemaloJes, {Comptes rendus des seances /le la Societe de Biologie, 187 7).
(2)nbsp; Voir 1'analyso du travail do ßat-iclili in Zoological Record, p. 490, 1873.
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ORGANISATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;43
La bouche est liraitce par de fines plicaturos labiales qui s'elevent au point ile flgurer de verilables petiles papilles. Secondaire en apparence, cetle disposition nieritc ccpendant une mention speciale, car eile otTre unc reolle importance pour la determination de la place taxo-nomiquc de la Trichine el pour la recherche de ses afli-nites zoologiques.
Le tube digestif coinpreiul los trois parties suivahtes, que Ton distingue dejä cliez la lane :
1deg; Intestin initial ou oesophage ;
2deg; Intestin moyen ou estomac ;
3deg; Intestin terminal ou rectum.
L'oesopbage possede des parois assez minces, revetues interieurement d'un eiiitlielium Ires alterable el qu'on u'observe, le plus souveut, qu'a Fetal de debris.
L'intestin moyen, aucontraire, presento un revelemenl Epithelial facile ä etudier, forme d'elements vulumineux el nuciees. Je n'ai jainais pu y decouvrir les caracteres bistocliiniiqiies assignes par quelques auleurs ä laquo; I'epi-llielium hepalique raquo; des Neraatodes.
En revanche on distingue, sur les tlancs de eel in­testin moyen, deux petils coccums lateraux dont les helminthologistes ne foul generalement aucune mention. II semble memo que ces diverticules dent presque lou-jours ecliappe ä leurs investigations. Seid, Luschka, dans sou memoire de 1831, a decrit et figure tres exacte-ment ces deux coccums, syraamp;riquement disposes (1).
La derniere partie du tube digestif est limitee par des parois plus epaisses, renforcees d'elements contractiles. Elle se continue, avec de legeres variations do diametre,
(1) Luschka in ZHUohrifi f. Zooloyic, 1851.
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jusqu'ä l'anus qui est sublerminal et s'ouvre dans une sorle de cloaque ou debouche, chez le male, le tube sexuel.
C'est egalement sur le male que Ton pent le plus aisement etiulier nn appareil musculaire special, dispose aulour de la portion ultime du rectum, fonctionnanl ä la manicre d'un spiiincter et piesentantainsi one importance sur laquelle j'aurai Toccasion d'insister en faisant con-naitre son mode d'action.
11 suffit de s'etre occupe, meine incidemment, de Zoologie generale, pour connaitre la configuration de l'appareil sexuel chez los Nematodcs : d'une extreme simplicity , il se montrc le plus souvent sous la forme d'un tube dont rexlremile initiale ou coocale fonctionne comme un tesliculo ou comine un ovaire, tandis quo los portions suivanles constituent un canal vecteur, de di­mensions variables, ct dans lequel on distingue diverses parties qui pourront ollrir des caracteres speeiaux scion le sexe ou I'espece (1).
Ce type fondamental se retrouve cliez la Trichine comme dans tousles animaux voisins; on va pouvoir aisement s'en convaincre.
Chez lemale, toujours plus petit que la femelle, ainsi quo
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je le rappelais precedcmment, l'appareil genital debute par une region testiculaire assez etendue, ä laquelle fait suite un long canal deferent; en outre, on decouvre une partie accessoire qui pent recevoir le nom de A-esicule se-minale ct dont I'aspect est sensiblemcnt claviforme. Dans
(1) I! ost ä peine necossaire de rappeler, ä. cet egard, la constitulion prcpre a qiielnues types aberrants [Ascarisnigrovenosa, etc.).
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ORGANISATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;47
sa portion ulliine, le lube sexuel presente des parois plus epaisses, musculaires, et acquiertainsi la signification d'un veritable canal ejaculateur.
Cette derniere partie vient s'ouvrir, aupres du recluni, dans un cloaque dontles parois se prolongent et s'etendent au-dessous de la region terminale du corps, y formant line bourse caudale comparable ä celle qui se remarque dans un grand nombre de Nematodes.
De la bourse caudale emergent deux pelits appendi­ces copulaleurs, en forme de cones emousses; leur struc­ture n'est pas cliitineuse on cornec comme on I'observe dans certains organes analogues (spicules, etc.), qui exis­tent chez des animaux voisins. Ils sont constitues par du tissu laminenx dense, indure, formant un feutrage epais et donnant ainsi ä l'organe line gründe cohesion.
Chez la fomelle, la configuration generale est pen diffe-rente : le tube sexuel fonctionne dans sa partie coecale comme un ovaire, puis revet les caracteres d'un oviducle precedant ruterus. Celui-ci est Ires developpe, car I'espece etant vivipare, I'oeuf ne dcvra pas seulement subir dans la malricc les phenomenes ultimes de son evolution; c'est encore dans la memc cavile que les jeunes embryons devront etre mis en liberte ct attendre le moment ou ils pourront s'echapper de rorganisme maternel. On sail d'ailleurs quo cette extension considerable do ruterus s'observe chez la plupart des Xematodcs viviparcs; la iilaire de Medine en est un excellent exemple : chez eile, ruterus se developpe meine au point d'envahirla presque totalite du corps qui parait ainsi n'etre plus qu'une im­mense poche remplie de jeunes embryons.
L'uterus se continue par un canal vaginal, relativement
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pen elentlu, jusqu'ä roriftce vulvairc. Celui-ci n'ost pas siluii, comme le veuient certains auteurs, ä runiun du quail anterieur avec les Irois quarts postöricurs du corps; en realite, il se trouve vers la fin du premier sixiemc de la longueur totale de runimal.
Examinee sous nn tres faible grossissement, la vulve ap-parail comme im pertuis brillant, entoure d'un bourre-let asscz appreciable, meme dans une observation ra­pide. Si Ton clierche ä completer celle-ci par nn oxamen ulleneiir, poursuivi sous une ainpiification plus conside­rable, sisurtout on s'aklc de la methoile des coupes suc-cessives, on constate que I'appareil vulyaire ollre une reelle complexity : rouverture, transversalement etendue, esl limitee par les levres saillantes que je mentionnais plus haut et quine doivent aucunement etre rapportees a un developpcmeiit local des legnmenls ambianls, comme Font adinis tons les auteurs; ce sent les muscles sous-jacents qui, subissanl ici une veritable hypertropbie et se dispo-sant autour de l'ouverture vulvaire, la circonscrivent enlie-reinent et lui forment une suite de muscle orbiculaire. C'est par ie jou do celte manierc de sphincter, que I'orifice de-meure remiea relal de repos.-— Un autre appareil, dispose de facon ä assurer l'ecarteaient des levres vulvaires, inter-vient lorsque la vulve doit s'ouvrir soil pom permettre la copulation, soit pour livrer passage auxjeunesembryons. Dans cc dernier cas, la dehiscence de I'orifice esl uni-quement determinee par le jeu do ces muscles dilataleurs; lors de raccouplement, an contraire, its n'agissent que secondairement, les appendices du male penetrant d'abord entrc les levres vulvaires que ces muscles contribucnl sur-tout a maintenir ecarlees.
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ACCOUPLEMENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 49
Ces muscles prescntent nne origine et une orientation iliflerentes de celles qui caracterisent les muscles constric-leurs. Ceux-ci etaient formes aux depens des couches musculaires supeiTicielles; c'estau contrairelacouche pro-fonde fjui fournit les muscles dilatateurs. lis sonl disposes en quatre groupes s'inserant ä la periplierie de l'orifice vulvairc, et y figurant un X dont le centre scrait occupe par l'ouverture meme et dont les branches seraient represen-teesparles masses contractiles qui, fixees d'autre part sur les parois de la cavitesomatique, exercent ainsi une trac­tion puissante sur les Lords de l'orifice vulvaire.
Lors de 1'accouplement, le male applique sa bourse cau­date sur I'oriQce vulvaire de la fernelle et s'y maintient fixe par rintromission de ses appendices; dans l'intestin des sujets sacrifies an debut de la trichinöse, on pent observer de semblables couplesqui offrent alors unelointaine simi­litude avec le Syngamm trachealis. L'ouvorture vulvaire etant ainsi dilatee et mise en communication avec les parlies vectrices de l'appareil male, le sperme s'y trouve porte par im mecanisme assez complexe : en eflet si les parois contractiles du canal ejaculateurinterviennent seules pour assurer remission de la liqueur spermatique, il con-vient d'ajouter que celle-ci ne pent parvenir dans l'orifice vulvaire que par le concours de muscles speciaux auxquels on serait lout d'aborJ tente do naccorder aucun role dans cet acle physiologique. Ainsi qu'on a deja pu le con stater, le canal ejaculateur et le rectum s'ouvrent ensemble dans un veritable cloaquc; il est done indispensable d'em-pecher Tissue des matieres stercorales au moment de l'ac-couplement; ce resultat est obtenu par le jeu des petites masses musculaires que j'ai eu l'occasion de signaler sur
Chatin, Trichine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4
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les flaues du rectum. Agissant a la maniere de sphinc­ters, ccs muscles interrompent tonte communication avec le cloaque, font niernc remonier les malieres jnsque dans rinteslin moyen et realisent ainsi les conditions indispen­sables pour assurer remission du sperme.
Transportee par les contractions du canal vaginal dans ies parties profondes de l'appareil femelle, la liqueur lecon-dante impregne los ovules, y determinant des pheiiomenes dontl'exposition etrinterpretationröclamentune attention trop speciale pour qu'il soit possible do les resumer en quelques mots; aussi crois-je devoir consacrer ä l'etude du developpement ovulaire un chapitre parliculier; mais, avanl d'aborder ce sujet, il convient de rappeler quel est l'Iiabitat et quelle est la station de la Triebine soxuee.
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L'etude de l'Iiabitat dela Trichine adulte, c'est-a-dire la recberclie et rönumeraliondes etres qui peuvent beberger l'helminthesoussa formeparfaite, präsente une importance d'autant plus considerable que ces holes ne correspondent pas exaetement ä ceux qui se montreronl aptes ä abriter le Nematode sous sa forme larvaire et lui offriront l'en-semble des conditions necessaires ä raecomplissement de la periode stagiaire de son existence.
Quanta la raquo;station raquo; de la Trichine adulte, eile se Irouve indiquee par les generalites exposees plus haul : on a vu, en effet, que sous cetle forme, le parasite se trouve constamment et uniquement dans le canal intestinal de son hote, quel quo soit d'ailleurs I'organisme chez lequel on I'observe.
Plusieurs mammiferes peuvent ainsi abriter, dans leur tube digestif, la Trichine spirale ct lui pennetlre d'y attein-
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HABITAT ET STATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; fi|
dre rapidement son enlier tleveloppement, d'y completer sa sexualiteet de s'yreproduire : i'homme, le pore, le rat, la souris, le herisson, le eobaye, le Inpin, divers carnas-siers et herbivores, la plupart des oiseaux cornplenl au nombre des liötcs de laTricliine adulte, tandis que lorsque nous eludierons I'lielminlhe ä l'efat larvaire, nous consta-terons quo plusieurs des especes qui vionnenf d'etre men-tionnees se monlrcnt, soil constamment, soil ä certains ages, inaptes a assuror renkystement caracteristique de ce stade du doveloppemenl.
Si, par exemple, on observe atlcntivement les pheno-menes qui, chez les oiseaux, suecedent a Tingcstion de la viande tricliinee, on eonslale que les kystes, rapidement dissocies, ne tarclent pas ä mettre en libcrto les lielminthes qui s'y trouvoril contenus. Ceux-ci presentent bientöt une sexualite complete, puis I'accouplement s'6tant opere, les ovules sonl lecondes el les jcunes se trouvent mis en liberty ;mais, particularitereinarquable,cesjeunes ne peu-vent se disseminer dans los tissus de l'höte et sonl bientöt expnlses avec les feces. Les oiseaux ne sauraient elre comples au nombre des holes de la Trichine larvaire; ils doivent, au conlrairc, figurer parmi ceux de la Trichine sexuee.
En general, les reptiles et los vertebres anallantoidicns ne peuvent etre normaleinent ranges ni parmi los uns, ni parmi les autres. Si Ton fait ingerer a ces animaux de la viande tricliinee, les helminllies demeurent inclus dans leurs kystes, souvent iutacts (railleurs et pouvant accom-plir leur enlier doveloppement si le reptile ou le batracien devient la proie d'un mammilere. On pent meme, en modi-fiant artificiellernent les conditions du milieu, specialcment
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en elevant sa temperature et la maintenant constantc, determiner la rupture des kystes, la mise cn liberte et l'ac-couplement ties nematodes, obtenir meme l'enkystement de leurs jeunes. Mais, il ne faut pas l'oublier, c'est unique-noent dans ces conditions artificielles que les vertebres ä temperature variable peuvent heberger la Trichine.
Les invertebres paraissent egalement pen propres ä lui servird'hötes ; cepeudant il arrive parfois, dans une longue serie d'experiences, que Ton observe, parnii les Trichines ingerees, quelques indivulus mis en liberte et presentant bientöt un developpement plusou moinscomplet (1). Mais, dans ce cas, la Trichine ne tarde pas ä mourir, et ce n'est que d'une facon tout a fait cxceptionnclle quo Ton pout ranger les invertebres au nombre des organismes propres a assurer revolution sexuelle de la Trichine et meritant ainsi d'etre comptes parmi les boles du ]\Tematode adulte.
Pour observer celui-ci, il convient d'examiner, avec le plus grand soin, les matieres inteslinales; on prend ces matieres, goulle par goullc; on les elend sur Line lame de verre legercment chauffee ct on place la preparation sous un grossissement do 150 diametres; on decouvre alors lesTrichines d'autantplus aisementque les femelles,
(1) J'ai parfoia constate lo fait dans le tube digestif des öerevisses; mais mome dans ces cas, d'aUleurs fort rares, on u'est pas en droit d'affirmer que la Trichine ait intägralement acrjuis sa sexualiiii. En effet, si les tubes gijnitaux (tcsticule, ovaire) revfttont leur forme parfaite, il convient d'ajouter que ce caract^re est piirement exterieur; si I'organe semble en-tiörcment coustitu(5, an point do vne anatomique, s'il possäde ses diverses parties Constituantes, il parait encore frappe d'inertie fonctionnelle : i'ovairene montre que do simples corps granuloux dans lesquels on clier-cherait vainoment la trace des caractires distincifs de 1'ovule. Quant anx produits formes dans le tube testiculaire, ils n'alteignent möme pas la forme cellulaire.
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RECHERCHE ET EXAMEN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;3
d'nne laillesupcrieure a cclledes males, sontgeneralcnient en plus grand nombre. II faut les examiner avec soin, de­terminer les earacteres de l'espece, puis monier la pre­paration qui devra e(re conservee dans la glycerine ou dans le bäume du Canada.
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CIIAPITRE IV
LA TRICHINE A L'ETAT EMBRYONNAIRE — FORMATION ET CONS­TITUTION DE L'CEUF — DfiVELOPPEMENT OVULA1UE — DEVE-LOPPEMENT EMBRYONNAIRE — CAUACTEUES DE L'EMliRYON.
L'histoire generate des Nematodes oflVe pen de sujets donl l'inleret seit egal h celui qui s'utlaclie ä I'etude tin developpement ovulaire. Denombreux travaux lui out ete consacres et Ton a lenle, ä plusieurs reprises, d'en retra-cer les phases essonliolles chez diverses especes. Malheu-reusement, les resullats ont ele rarement concordants et l'etat acluel tie la question se resume en line suite tie contradictions et d'approximations au milieu des-quelles ii devient ä pen pres impossible de discerner la verile.
Pour les Nematodes parasites, en parliculier, la confusion est (eile que Ton serail teilte de croire quo riiypothese et l'analogie y ont trop souvent suppiee robservation directe; aussi ai-je pense qu'il etait in­dispensable de poursuivre dans ses moindres details, malgre les difficultes inlierenles ä de semblables re-clierchos, i'etiide du developpement ovulaire chez la Tri-cliine spirale.
Comme je le rappelais plus baut, l'ovaire revet, dans celte espece, Taspect qui le caracterise generalcment chez les iNematodes : cylindrique et tubuliforme, il de­bute par une portion initiale on coecale, puis se conli-
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IllSTORlQUl!:.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;S5
nue par une portion inlennöiliaire qui I'unil a I'oviducle
et, par suite, ä I'lilerus.
Pour parvenir ä ctudier cxactoment ct surcment los parois ovariennes, il imporle de choisir des femelles chez lesquelles I'appareil genital ait recemmenl acrpiis son entier ddveloppement, ear si la rupture du kyste date de quelqnes jours, si surtout raccouplornent a dejfi eu lieu, on ne pourra que difficilement distinguer les carac-teres de celte paroi et I'on sera teilte ilc la considerer comme anliiste.
En se placant dans los conditions qui viennent d'etre indiquees et en s'aidanf lies reactifs colorants, speciale-ment de la tointure ammoniacale de carmin, on constate que la paroi ovariennc est formee d'une tunique externe et d'une tunique interne. La tunique externe, de nature lamineuse, est consliliiee par de minces (lbrilles,fail)lement refringentes; la tunique interne, epitheliale, est composee do cellules tres petites, pavimcnleuses, a noyaux nu-cleoles.
Comment I'ovule so forme-t-il dans cet organe?
Pour examiner methodiquemcnt cette question, pour appreeicr avcc toute la rigucur necessaire les discussions incidentes qu'elie pent provoquer, il convient de rappeler qaelles sent acluellement nos connaissances sur le mode de formation de I'ovule cliez les Nematodes.
Des 1837, Siebold recueille quelques indications qui, malgre leur iusuffisancc, presentent encore aujourd'hui mi reel interet. La signification des fails observes a subi d'inevitables modifications, mais on retrouve, qh ct la, des notions parfaitement exactes : Sicbold decrit, dans I'extremite coecale tlu tube ovarien, une masse claire.
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E)6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DfiVELOPPEMENT DE L'CEUF.
vesiculeiise, clans laqaelle laquo; semblent s'amasscr plus loin laquo; des granulations vitelliues (1) raquo;; nous verrons bicnlot quo ces aspects (lifTerenls, offerts par le tube oyarien selon qu'on le considere dans sa region iniliale ou dans la partie suivantc, sont parfaitement exacts el out ete mcntiomies par la pluparl ties aulcurs contemporains.
Dix ans plus lard, Reichert tuontre qu'il existe, au fond du lube ovarien, do veiilables cellules. Malbenreusemeiit, la juslesse do celle observation se trouvc attenuee par tie longs devcloppements dans lesquels Reichert s'eflforce d'etablirle sort ultiine de cos cellules qui se mulliplieraient par endogenese, pour former les ovules, etc. [2).
Etudiant le developpement de VAscaris mystax, Nelson admel la formation de noyaux libres se transform ant en vesicules germinalives, puis s'entourant do vitellus (3).
D'apres Meissner, dont les reclierches porterent princi-palementsur \QsMermis, le plienomene serail plus coin-plexc : dans Taxe du coecum ovarien, se developperaient des cellules-rneres, formant par lour superposition un lt;lt; racbis raquo; et donnant naissance, par exogenese, ä dos cellu­les fdles qui deviendraient ulterieurement des ovules (4).
Thompson developpe les apcrcus de Nelson et admet, commc lui, des noyaux libres s'entourant do matiere gra-nuleusc (3).
(I) SiiiboUl, Helminlholngische Bellrage (Archiv fur Xaturg.; 1S3G, p. 3 et 18:!7, p. 60).
(quot;i) Reichert, Ur'ürnge zur Entwich, d. satnenkorperchen, bei den Nema-toden {Mullers Archio 1817, p. 88, pi. VI).
(3)nbsp; Nelson, T/m reproduction of th* Ascaris mysta\ [Philosophical Tran­sactions of Ike Hoijal Society, 18Ö?, p. .r)72, pi. XXV11).
(4)nbsp; Meissner, Beitrage zur Anatomic und Physiologie der Jlermis albi-cans {Zeilschrift /'. vom, Zoologie, t. V, ISO.quot;), p. 2(i3, pl. XIV).
(5)nbsp; Thompson, Über die Samenkorperchen, die Eier unl die Befruchtung (/er Ascaris mystux [Zeitschrift f. u-iss. Zoologie, t. VIII, 1857, p. 428).
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IIISTOIUQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 57
Cetle conception semble etrc egaleinent colic tlu Clapa-retle (1) et de M. fiJouard van Beneden. Ce dernier obser-vateur decrit, dans le fond du tube ovarien, un liquide visqueux dans lequcl sont plonges des noyaux nucltioles et comparables h des vesicules germinatives (2).
Sclincidcr, rcprenant ä son tour l'examen de la ques­tion, la traite ininutieusement, etudiant d'abord revolu­tion de l'ovaire, puis cclle de l'ovule. Suivant Schneider, r'appareil fomelle sc deveioppe aux depons d'une seule cellule qui s'allonge rapidement en forme do boyau, tan-dis que son contenu augmente notablemcnl ct quo son noyau se segmente en plusieurs noyaux secondaires. Ainsi nait nne masse mullinucleaire qui ne tarde pas a se separer on deux zones: l'une externe, le laquo; stroma raquo;, I'autre interne, la colonne germinalc {Keimsaule); celte colonne repond evidemment h Taxe racliidien de Meissncr. A rcxlreniilö apicilaire de la colonne germinalc, e'est-a-dire dans la region qui representera desormais la partie ccecale de l'ovaire, on voit se differencier une cellule speciale, la laquo; cellule lerminale raquo; {Termmalzelle); cette differenciation gagnant do proclie en proche les noyaux du racliis, eclui-ci se trouve bientot forme par une colon-nette cellulaire, mais il convient de remarquer que Taxe du racliis demeure ä l'etat indilferent et conslitue une tige cenlrale portant les cellules dues ü la condensation du plasma aulour des noyaux du Keimsaule; chacune de ces cellules deviendra un ccuf (3).
(I) Claparedc, De la formation et de it fenondation des mufs chez les Vers Nirnnlo'hs {Mimoires 'le la Soeiiti de Physique et des Sciences na­turelles de Ge?icve, I. XV, 18.')9-G!i, p. 8S).
(2j Edouard van Beneden, lleclierches sur la composition et la significa­tion de l'ücuf {ilemoiies de l'Academic de liruxetles, p. 8quot;).
(3) Schneider, Monojraphii der Xcmnloden, p. ilj'i.
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DEVELOPPEMENT DK L'ffiUF.
Dans sa these snr les Nemalotles marins, M. Marion resume ainsi le motle de formation de Tcvule : laquo; Le fond de la branche ovaricnne est rempli, chez les jeunes femelles, d'nn amas fiuement granuleux, dans lequel on distingue des noyaux sphöriques qui constituent bientöt tine vesicnie germmative.pourme d'unc tache de Wagner; autour do la vesicule germlnative se developpe une membrane vitelline; le vitelius n'apparalt quo posterieu-rement h cetle membrane vitelline (1). raquo;
Si Ton observe de jeunes Trichines femclles, au moment ou la rupture du kyste les met en liberte, on constate que le tube ovarien, qui existait deja dans la forme larvaire, est forme dans sa partie ccccalc par mi abondant plasma au milieu duquel so remarquent des noyaux. Le premier phenomene qui se manifeste a pour eiTct de determiner, autour de cbacun de ces noyaux, une condensation du plasma ambiant. Ainsi s'introduil, dans robsorvation, une notion nouvelle, pcrmetlant d'assigner ä cliacune des aires plasmiqaes ainsi condcnsces, la valeur d'une cellule nue ou gymnocelle (2).
On voit done qu'il n'y a pas lieu de deciire ici an Sys­teme axile ou racbidien ; la cellule terminate ne s'observe pasdavanlagc. Peut-etrcexisle-t-elie dans la periodeinter-mediaire ä la forme embryonnaire et ä la forme larvaire; dans cellc-ci on nc la rencontre pas plus que chez la jeune femelle aduKe. D'ailleurs l'absence de rachis n'a pas grandc importance ; la Constance que Meissner, Schnei-
(1)nbsp; Marion, Recherehes zoolof/iqnes et anatomii/ues sur (Iks Xemaloides 7io)i parasites marins, p. 73 {Thdie ä la Faculli des Sciences de Paris, I8i0,\
(2)nbsp; Voy. planche II, lig. (! et 7.
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1UST0R1QUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SO
der, Claparede, elc, accordaient a ce Keimsanle est sin-guliöremenl allenuee par les rösullats observes depuis line quiozaine d'annecs : M. Perez a cite, dans un menie genre, des especes pourviies de rachis, d'aiitres qni en elaicnt privecs (1); jM. Osman Galeb a montre que cetle formation fail defaal chcz divers Oxyurides (2). Claparede Ini-nieme semble avoir pressenti le pen de fi.vite de cetle disposition, en demandant aux helminthologistes de l'ad-mellre an moins virluellemenl el de diviser avec lui les Nematodes en deux groupes, selon qn'ils possedent un laquo; rachis visible et defini raquo;, ou suivant que cetle forma­tion squot;y trouve laquo; diffuse et invisible raquo; ! Le noin meine du rachis a lini par perdre toule valeur depuis qu'on a decrit des rachis laquo; peripiieriques raquo; chez divers Strongles el des rachis laquo; lateraux raquo; dans plusieurs autres Nematodes, tels que les Tricbosomes, les Tricbocephales et les Trichines. L'extension de la doctrine rachidienne i\ ce dernier type m'oblige ä examiner specialement cetle question, car je dois expliquer comment quelques auteurs out pu mention-ner un rachis dans le genre ou jeme vois force d'en con-tester Texistence : il pent arriver que les ovules s'agglo-merenl sur teile ou teile partie du lube ovarien cl parli-culierement sur scs parois ; les pules de ces ovules so rapprocbent el s'accolent, dessinant sur la coupe une mosaique plus ou moins reguliere que Ton pourra prendre pour la section d'une colonnelte speciale, tandis qn'elle doit etre rapportec ä une disposition accidenleile el lo­cale (3).
(1)nbsp; Perez, Reckerdtes sur VAnguillule terreslre, I8CG, p. 87-88.
(2)nbsp;0. Galeb, Orynnisntion el dtveloppement des Oxyuridil {Areliives de Zoologie experimenlalc, t. VII, 1878, p. 3't?).
(3)nbsp;Dans plusieurs especos oü I'on avail cm pouvoii' admettro pramp;natu-
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60nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DfiVELOPPEMENT DE L'CEUF.
Los germes se forment done, sans exception, an fond du coecuni ovarien ; les noyaux des gyninocellcs devien-nent do veritables vesicules genninatives. Mais comment so constituera 1c vitellus?
Claparedc pensait que le vitellus cmane directement du rachis, et celte conception formanl la base de toute sa doctrine sur revolution ovulaire des Nematodes, on com-prend avee quelle ardeur il s'eflorca d'etablir la conslance de la formation rachidienne. Or, non seulemenl cellc-ci fait defaut cbez la Trichine, comme je viens de le montrer, mais meme lorsqu'elle cxiste, eile lie paratt pas posseder la signification que lui assignait Cla­paredc.
M. Edouard van Benedeo a formule une opinion plus seduisante : s'inspirant dos beaux travaux dans lesquels son pere nous a fait connaitre I'organisalion si complexe de l'appareil soxuel des Plathelminthes (I), il pense que cbez les Namp;natodes comme dans ceux-ci I'ovaire subil en certaincs de ses parlies une sorte do regression phy-siologiquc qni en niodifie la signification fonctionnelle suivant qu'on rexamine dans teile ou teile de ses regions. La portion coecale conserverait seule une integrite süffi­sante pour former les germes, tandis que la partie sui-quot;vante, incapable do produiro de semblables vesicules, serait simplement apte ä former les granulations vitel-lines on pseudovitellines destinees ä recouvrir, ä entourer la vesicule germinative lorsque, du coecum terminal, eile
rcment rexistenco d'uii rachis, les observations posterieurcs (Nelson, Allen, etc.) out montre qu'il s'agissuit d'une simple apparence due ä 1'ac-cumulation et k lquot;eiicliev6treiiient des ovules. (!] P. J. van Beneden, Miinoire sur les Yen inteslinaux, 185S.
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VITELLUS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;01
serait parvenue en eo point. L'ovaire se diviserait done en deux parlies : le (/ermujene et ie vitellogene (1).
Cost avec un prol'ond regret que je nie separe, sur cetto question, de M. Edouard van Beneden ; il m'est im­possible d'admeltre, an moins chez la Trichine, une tolle dualite dans le tube ovarion. D'oilleurs, on va s'en eon-vaincre, le desaccord porte sur rinterpretation plutöt que sur le fait : M. Edouard van Beneden döerit fort exacte-ment la realite, lorsqu'il represente le vilellus devenant seulement distinct dans la seconde parlie du tube ovarien. Mais est-il en droit d'en conclure que cc vitcllus s'y forme de toutes pieces ? Je ne lepense pas et j'incline ä admeltre quo le vitellus se trouve simplement constitue par la diffe-renciation progressive du protoplasma gymnocelliquc. S'il ne se montre que dans celte partie de l'ovaire, e'est que sa formation etanl essentiellcment suljordonnee a I'activite propre de Tovule, ne pent s'accornplir qu'apres la constitu­tion integrale de cc dernier. D'abord clair et homogene, le protoplasma augmente de volume, devient granuleux et acquiert ainsila valeur d'un veritable vilellus (2).
L'etude dc celui-ci oll're done un reel interet : non-seu-lement nous constatons qu'il emane du gymnocelle ori-ginel; inais, en ouire, nous voyons ce meme vitellus se former avanl la membrane \ilelline. Or il n'en est pas ton,jours ainsi chez lesNematodes: M. Marion a montre que
(1)nbsp;Jo crois inulile do discuter la veritable signification dc co termo. On sail que dans le laquo; vilellogfene o do Siebold et P. J. Beneden se forme simplement un produit d'addition dont 1'importance cst sccondairo (Joannes Chatin, Du Vitellogine dans la forme Diporpa compuree it la /#9632;laquo;raquo;•me Diplozoon, 1880. — li. Mace, Recherches anatomiqucs sur la grande Douvc du foie, 1882).
(2)nbsp; Planche II, flg. 8.
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(52nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DfiVELOPPEMENT DE L'CEUF.
dans la plupart des espcces marines, la membrane vitel-line se forme avant Ic vilellus. Chez les parasites, le fait parait Ires rare; cependant Eberth I'a signals dans le Tri-chooepliale, et quelques zoologistes admettant one elroite parente entrc ce genre et la Trichine, j'ai du accorder ä la question une attention speciale.
Si Ton examine, dans le serum ou mienx dans lo liquide cavilaire de l'ecrevisse. les ovules contenus dans le tube ovaricn, on constate qne les germes inclns dans la partie ccecale apparaissent comme des cellules nues, a proto-plastna transparent. Vers la region suivante, le proto-plasma devienl granuleux; dans la partie qui confine ä I'oviducte, cecaractere s'accentueetle vitclius se distingue sans difficulte, mais il n'existe pas encore de membrane limitanle (1).
Apres la fecondation, on voit le vitclius devenir plus fonce, subir nn retrait marque et s'entourer d'une mem­brane vitelline [2). Pour que l'ceuf seit coinplet, il lui taut encore acquerir une coqueprotectrice; cclle-ci esl formee par secretion des cellules do I'oviducte et ollre generale-ment une grande minceur. On se Texpliquc aisemeat, car la reproduction etanl vivipare, Tcciif de la Trichine no re­clame nullement une de ces coques epaisses et complexes quo Ton remarque si freqiiemment autour des ovules de divers Nematodes dont les germes peuvent ainsi resis-ter aux divers agents cosmiques.
(1) On doit öviter 1'emploi do I'cau qui pourrait determiner des orreurs d'intcrpri'tatiun. —II convient do mentionner quo la-vtisicule observ^e ä l'etat dc maturite, vors l'^poquo dc la fecondation, pnisente, outi-e la lache de Wagner, troisou quatrc points clairs qui somblontctre analogues aux Pstmlvnucliiolcs do quelques obsorvaleurs.
{#9632;gt;) Hlauclic II, Jig. 9.
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VES1CULE GERMINATIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;3
En poursuivant retudc de l'ovule au delä tie ropoque de la fecondation, on est conduit a disculcr une question assez interessante : seien plusieurs auteurs, la vcsicule genninaüve disparattrait aussitöt apies rinipregnation ; suivant d'aulres, au contraire, eile persisterait et devicn-drait meine le siege de plienomenes fort importants.
II est vraisemblable que nulle conclusion generale ne pent, ä cet egard, s'appliquer a l'ensemble des Nemato-des : si Ton se reporte aux divers travaux publies sur ie sujet, on parait devoir admeltre tantöt la disparition et tanlöt la persistance de la vcsicule suivant les types consideres.
A. cc point de vue, retudc de la Trichine merile line at­tention partieulicre, car en raison de la viviparite de l'es-pece on pent snivre dans I'appareil femelle rentiere evolu­tion de l'ovule; a la verite, les dimensions tres minimos de celui-ci apportenl aux invesiigations dc serieux obstacles, inais la minceur de la coqne compensant cet inconve­nient, on pent poursuivre I'examen asscz surement.
Chez la Trichine, la vesicule germinalive ne disparait pas apres la fecondation ; dejä Pagenstecher avail au-trefois indiquc sa persistance, et je ne puis que confir-mer rexaclitudc de ses rcsultals, d'ailleurs analogues a ceux quo l'observation de divers Nematodes a fourais ;i Claparede, ct plus recemment ä MM. Ed. van Beneden, Yillot, etc.
II convient toutefois d'ajouter que les granulations peu-vent masquer parfois la vesicule vitellino et faire ainsi croire a sa disparition. Dans ce cas, il suffit d'exercer sur la preparation une legere compression qui met en evidence la vesicule.
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64nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DEVELOPPEMENT DE L'CEUF.
Elle occupe primilivement un dos pules dc roeuf(l), puis s'allongeen forme de sablier(2)poursepartager ensuite en deux moiliesquiapparaissent comma des (aches claires (3) : rune demeure an point occnpe primilivement par la ve-sicule germinative ; I'aulre s'eloigne sans gagner cepen-dant toujours le pole oppose. Les granulations se groupent aulour des deux noyaux, on voit ainsi se former les deux premiers blastomeres (4) clout le volume est generale-mont inegal.
Les segmentations subsequentes s'operent nonuale-ment (S) avec division initiale et facilement appreciable des noyaux.
Dans certains cas, la segmentation parait revetir une forme aberrante : 11 semble que le stade 2, au lieu d'elre suivi du stade 4, soit suivi du slade 3. De memo, des stadcs 5 et 7 peuvent s'observer ; mais ces etats ne lardent pas ä s'ciracer; ils peuvent etre regardes comiue accideu-tels et secondaires.
Quand la segmentation est achevee, les blastomeres ag-glomeres donnent an vitellus I'aspect muriforme classi-quo (6).
Cet elat se modifie rapidement par le refoulemeut peri-pMrique des blastomeres tendant ä former une couche reguliere, le blastoderme.
En meme temps la masse totale s'aplatit et figure bien-lot le Zellplate de Bulsclili. Snr la coupe optique, ou cons-
(1)nbsp;Planche II, fig. 10.
(2)nbsp; Planche II, fig. 11.
(3)nbsp;Planche II, lig. 12.
(4)nbsp; Planclie U, fig. 13.
(ä) Planche II, fig. 11. Elat caracterisd par la constitution de quatre blastomiTcs. (C) Planche II, lig. 15.
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FORMATION DE L'EMBftYON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 05
tale que deux feuillets, rendoderme et Pexoderme, entrent dans sa composition (1).
Les cellules superieures de l'exoderme se recourbent bienlöt au-dessus de la region correspondante de rendo­derme (2) ; c'est la premiere ebanche du Gastnda.
Celin-ci s'affirme par une incurvation plus prononcee, tandis que les cellules endodermiques devienuent plus sombres (3).
A ce moment apparaissent les premiers indices du feuil-lelmoyen; I'ouverture estdevenue punctiforme (4).
L'ensemble prescnto alors la forme d'un rein, la partie posterieure ou ventrale repondant au blastopore s'inva-gine el forme le premier pii de rembryon.
La parlie caudale s'aliouge ensuite, tandis que la partie cephalique devient claviforme (o).
Au sliule suivant, ou observe dans la region cephalique une depression de l'exoderme ; s'acccntuanl progressive-ment,eette depression refoulele feiiillelmoyen(O) else met en rapport avec rendoderme, determinant ainsila formation de la boucbe et de la partie ioitiale do I'ajsopliage, car, par disparition de la pelite cloison qui ferine inferieure-ment cctte depression, Tintestin se trouve mis en rapport avecla cavite bucco-pharyngienne et par consequent avec rexterieur. L'embryou est constitue.
Ces dillerents phenomenes se sont succede avec une extrome rapidite, puisque pen de jours apres I'ingestion
(1)nbsp; Planche II, flg. 10.
(2)nbsp; Planche II, fig. 17.
(3)nbsp; Planche II, (ig. IS. (1) Planche If, fig. 13.
(5] Planche II, flg. 20, 21. (0) Planche II, fig. 22.
Chati.v. Trichine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;:i
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CGnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DEVELOPPEMENT DE L'ffiüF.
des Tricliincs larvaires, on constate non seuletnent que ces Ileliuinthes ont acquis leur complet döveloppement, niais aussi que les femelles out ele fecondees et montrent par transparence des ovules dans lesquels l'embryon est dejü developpe.
Parvenu dans la cavite uterine, l'ovule se depouille de sa eoque protectrice, mettant rembryon en liberle. Agglomeres dans le canal vaginal, los embryons gagaent l'oriflce vulvaire qu'ils franchissent bienlöt, abandonaant ainsi rorganisme nuilcrnel pour apparaitre libres et fre-tillants dans le mucus intestinal de Thöte. Pour permetlre d'apprecier la fecondite de l'espece, je rappellerai que la meine femelle peul offrir simultaiieincnl dans son canal vaginal cent ou deux cents embryons qui, durant sept ou huit semaincs, se renouvellent sans cesse grace h I'eclo-sion uterine des ovules.
II importe de bien connaitrc rasped exlerieur et les caracteres generaux de ces embryons dont I'elude s'ini-pose au clinicien comma au naturalisle, leur presence süffisant ä etablir le diagnostic de la trichinöse intesli-uale et ä differencior celle-ci des diverses affections ente-riques avec lesquelles on cst trop souvent expose ä la cou-fondre.
Long de Ü1quot;m,09 ä 0quot;,m, 1, epais de 0mm,000 dans sa partie moyennc, rembryon est de forme grossierement lanceo-lee (1); sa constitution est des plus simples, sans toutefois se resumer en une masse protoplasmique, coinmc parais-sent radmettre certains observaleurs qui d'ailleurs ont donne Jlaquo; mesure de leurs connaissances en assimilant ega-
(1) Planche III, fig. 23, 24, 25, 20, 2?.
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CAIUCTERES DE L'GHBUYON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 67
lenient ä laquo; une masse sarcodique raquo; la Trichine adulle et sexuee.
Une zone cutanee, dont la differenciation est nette-ment appreciable, revet toulc la peripherie de l'embryon; au-dessous d'elle vient une masse granuleuse qui semble tout d'abord anhiste, mais dans laquelle on parvient ä reconnaitrc des champs celluiaires caracterises par de fins noyaux; au centre est une bandelette axile ä reflets som-bres, premiere ebauche du tube digestif.
La recherche des embryons au milieu des matieres intestinales est loujours delicate : il convient d'examiner ces matieres, parcellepar parcelle, et de les observer sous un grossissement de —#9632; apres les avoir legerement dila-cerees dans quelques gouttes de liquide cavitaire d'ecre-visse. Leur conservation est ties difficile, ce qui ne sau-rait surprondre, car on devine, en raison meme de la conslitulion qui vient d'etre decrite chez ces embryons, combien leur alteration sera rapide. Le procede qui m'a foumi les meilleurs resullats consiste a fixer les embryons par I'acide osmique, puis a les colorer par le picrocar-minate d'ammoniaque.
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CHAP1TRE V
LA TniClIlNE A L'ETAT LAUVAIRIi
Le cycle evolutif de I'espece, lei qn'il a ele precedem-mcnt expose, permet d'appr^cler l'organisation et la sigoificalion de la forme larvaire : ne dans 1'intestin, le jeune Nematode a gagne par une migration plus ou moins loinlaine, plus ou moins complexe, le tissu dans lequel doit s'accomplir la periode stagiaire de son existence. Gelte periode, enlierement subordonnee aux destins de l'liöte qiii heberge la Trichine, sera de durce extrcmement variable; aussi le parasite ne pourrait-il ainsi demeurer ä Telat de vie latente s-il n'etait assure d'une protection speciale. 11 trouve cellc-ci dans le kyste qui se constitue rapidement autour de lui, l'isolant des tissus ambiants ct lui permettant d'allendre passivement le moment oil des circonstauces favorables lui olMrout I'ensemble ties conditions uecessaires ü son complot developpement et ä la realisation de la forme parfaite.
La methode a appliquer ä letude de la Trichine lar­vaire se trouve done netlement tracee : il convient d'esa-miner d'abord cette larve en elle-meme, dans son orga­nisation intime, puisde rechercher quels animaux peuvent I'lieberger. LTIiistoire particuliere de renkystement elu-die dans son evolution, dans ses effets, etc., formera le complement naturel de ces recherches.
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sect; 1. Organisation de la Trichine larvaire.
Consideree dans sa forme exlerieure, la Trichine lar­vaire presente de nombreuses variations, car si eile reproduit generalement l'aspect spirale qui a valu au Nematode son norn spccifique, il Importe toutefois de faire observer que cctto apparence est loin d'etre cons-tante.
Ceci est surtout vrai pour les tissus ultra-trictiines, preleves sur dos anirnaux atleints de trichinöse intense, s'exereant sans discontinuite; dans de semblables circons-tances, on trouve parfois des larves ä peiue intlecliies (1), presque rectilignes, otlrant encore la forme lanceolee (2) qui caracterise les premiers etals du developpement; puis, aupres de celies-ci, d'autres se montrent simplement repliees, en maniere de noeiul (3); il en est certaines qui se courbent en S ou en 8 et qui conduisent ainsi, par de nombreux etats intermediaires, ü la forme reellement spiralee.
Ce n'est pas seulement parmi les Trichines libres, ou non encore completement enkystees, que cette diversite se remarque; eile se manifeste aussi dans les Tri­chines enkystees, surtout lorsque les Vers sont nombreux dans le meme kyste; il n'est pas rare de trouver alors, incluses dans la meme capsule, des Trichines neltement spiralees et d'autres individus a peine replies (4).
(1)nbsp; Planche III, fig. 31.
(2)nbsp; Planche III, fig. 32. (8) Planche III, fig. 28. 0) Planche VII, fig. 52.
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Les dimensions generales de la larve sont egalement tres variables; aussi ne doit-on accepter que comme unc simple approximalion les valeurs indiqnees dans la plu-part des Traites d'histöire naturelle medicale. On devine deja quelle sera la cause de ces variations; eile residera dans la diversite meine des etats sous lesquels la Trichine stagiaire pent etre observee : dans la forme encore lan-ceolee, enabryonnaire plulot quo larvaire, eile pourra ne mesurer que 7 ä8 dixiemes de millimetre de longueur: au contraire, lorsqu'elle aura alteint la forme reellement larvaire, eile alteindra quelquefois lmm,2.
C'est dans ce dernier elat qu'il Importe de l'etudier si Ton vent acqucrir, sur son organisation, des notions süffi­santes. Le mieux est de rexaminer chez des sujels tri­chinoses experimentalement et sacrifles cinq ou six semai-nes apres que la presence, dans les feces, des Trichines sexuees ou de leurs embryons apermis de s'assurer do la contamination. Si Ton ne pent proceder ainsi, on ohtien-dra encore de bons resullats en etudiant les Trichines enkystees dans des viandes renfermant un grand nombre de ces parasites. Mais je ne conseille cetle methode que si les circonstances commandent absolument d'y rccourir, car il est evident qu'ellene pourra fournir que desresultals imparfaits ou incomplets.
Pour extraire la Trichine du kyste, on peut incisor celui-ci en pratiquant la dissection sous un grossisse-mentdeoO diametres; pour les personnespeu familiarisees avec cette delicate technique, le plus simple est de faire sortir le ver en exercant line compression graduee sur le kyste qui cede generalement ä Tun de ses poles et donne issue ä rilelminthe. J'ai ä peine besoin d'ajouter qu'il
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faut tonjours choisir un kyste en etat ahsolu d'integrite histique, n'ayant snbi aucune alteration.
L'observation directe, la methode des coupes succes-sives et l'emploi des reaclifs colorants doivent clre suc-cessivernent appliques ä cette etude qui se resume dans los caracleres suivanls.
Le corps est limile par le tube dermo-musculaire dont j'ai dejü fait connailro los dispositions generales en de-crivant rorganisation de la Trichine adnltc; aussi crois-. je simplementdevoir insister sur quelques details propres ä l'etat larvairo dans lequel l'examen de ces parties peut deja se poursuivre assez facilement gräce ä l'epaisseur qu'elles presentent.
Pour distingiior la couche culanee proprement dite (cuticule et epiderme) on pent se servir de l'acide osmique dont l'emploi, combine aveeun fort grossissement, permet de reconnaitre Texistence des fines ponetuations qui, s'affirniant avec les progies du developpement, imprime-ront ä la surface culiciilaire l'aspect qui a ele indique plus haut et dont l'interpretation divise encore les helmin-thologistes represenlant la Trichine tantöt comme lisse et tantot comme striee.
La musculature generate du corps est relalivement puissante; peut-etre faut-il en cliercher rexplication dans le mode d'immigration de ces larves qui doivent effec-luer un long parcours avant d'atteindre leur station finale.
Appliquee par sa face externe centre la couche interne ou epiderniiquc du revetoment culane (1), la masse mus-culaire iimito, par sa face interne, la cavitö generale du
(1) PUiä facile i distingaer quo chez l'adulte, le revetoment cutanä prä­sente souvent ici des elüments cellulaires nettement deflnis.
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corps, II convient loutefois de romarquer que ces deux surfaces nc sont pas absolument comparablcs : exlcrieure-ment, la masse contractile est sensiblement unie ; inte-rieurementelie est, au contraire, sinueuse et irreguliere. Jecrois d'ailleurs inutile d'insister sur la structure intime et sur la valeur propre des elements musculaires de la Trichine spirale; on a pu apprecier deja I'lmportance que presentent ces elements non seulement pour I'histologie comparee, mais aussi pour la laxonomie.
La cavite generale est assez reduite, contrairement a ce qui s'observe chez certains aulres Xematodes enkystes. Elle est prcsque entierement remplie par le tube digestif, par rebauche du tube genital ct par l'ensemble des disse­piments s'elendant de ces organes ä la face interne du Systeme dermo-inusculaire.
L'ouverture buccale est limitee par ties bords legere-ment saillants, so relevant meme pour dessiner de minces plicalures labiales; des coupes pratiquees dans cette re­gion montrent que les couches cutanees ne formont pas seules ces plicalures; elles y sont renforcees par des plans contractiles; il semble quo le systcme musculaire ait subi, ä ce niveau, une hyperlrophie locale.
A. la cavite buccale succede le tube digestif dans lequel on pent deja reconnaitre les trois parties qui existeront choz I'adulte (intestin initial, inlestin raoyen, intestin ter­minal) sans que la distinction cntre ces trois regions soit toulefois aussi facile et aussi evidente que semblerait I'in-diquer la description de plusieurs auteurs aliemands (Leuckart, Benecke, etc.); ce n'est guerc que par leur dia-metre respectif que Ton parviont ä distinguer ces portions successives du canal disestif.
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L'intestin initial, ä parois mediocrement epaisses, s'e-largit notablement d'avant en aniere, saus offrir cepen-dant une dilatation posterieure comparable ä celle qui existe chez diverses autres especes.
L'intestin moyen conserve assez constamment le meme diametre, se monlre borde de cellules relaliveinent grandes et porte sur ses flaues les rudiments, parfois diffleiies ä reconnaitre, des deux coecums que Luschka indiqua le premier (1).
Presque recliligne, ä peine flexueux, l'intestin termi­nal fait suite au precedent et se continue jusqu'ä l'orifice anal.
Quant ä l'elude bistologique des parois qui limitent le canal intestinal, on comprend qu'elle soil difficile a pour-suivre sur de pareilles larves. de laille plus que minime et de developpement incomplet. Le tube digestif est revelu, sur toute son etendue, d'une membrane finement striee, de nature surtout lamineuse, porlant des cellules que Ton pout principalemeut etudier dans la region moyenne, ainsi que je le rappelais plus haut. Ces ele­ments semblent se resumer en uu corps protoplasmique granuleux et en un noyau assez gros, sans qu'on puisse reconnaitre aueune difTerenciation suffisammeut precise dans l'une ou l'autre de ces deux parties de la cellule. Je ne saurais done confirmer les descriptions de certains auteurs qui n'ont pas hesite a assimiler, chez la Trichine larvaire, ce revetement de l'intestin moyen ä un epithe­lium biliaire ; les donnöes fournies par l'histologie et par l'histochimie me semblent egalement insuffisantes pour autoriser un semblable rapprochement.
(1) Lusclika,/oe. dt.
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Ainsi qu'on a pu deja le constater, lo tube digeslif n'occupe pas laquo;cul la cavite soniatique; 1'appareil genilal s'y trouve dgalement, au moinsa Tetal d'obauclie. Cost ä lort quo la plupart des observateurs croient pouvoir em­ployer indistincteraent les noms de laquo; Trichine enkystee raquo; on de laquo; Trichine agame raquo; ; dans la plupart des cas, ce dernier lerme serait crrone et se trouverail on complet desaccord avoc l'elat de la larve qiiimontre, presque tou-jours, los premiers lineaments de l'appareil sexncl.
Gelteremarque est d'autant plus importante que, durant fort longtemps, on a refuse d'admeltre chez les Nema-todes enkystes aucune trace d'organes genitaux; la plu­part de nos livres classiques reproduisent encore cette opinion qni ne saurait plus elre serieusement defendue. II suffit, en effet, de se reporter aux progres realises par l'histoire biologique de ces elres, pour apprecier la valeur d'une parcille doctrine. II y a deja plusieurs annees que j'ai decrit, chez un Sclerostome, I'^volu-tion de l'appareil genital, apparaissant chez la larve en­kystee (1). Depuis lors, les observations analogues se sont multipliees et, tout recemment, M. Edmond Perrier faisaif connaitre un Nemalode des plus inleressants ä cet egard : laquo; le Diom/x Lacaziivil enkyste dans les muscles desPon-(i todrilcs (Lorabriciens terreslres) h pen pres comrne les laquo; Trichines dans ceux des Vertebres. raquo; Mais l'appareil sexnel est completement developpe ; les femelies et les males occupent des kystes distincts et Ton trouve, dans les kystes des femclles, des laquo; petits corps ä contenu opaque laquo; et granuleux, presentant tout a fait l'aspect d'oeufs de
(!) Joannes Chatin, Etudes sur des Helminthes nouveaux on peu connus, \quot; Serie (Annales des sciences naturelles, 1874).
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laquo; Nematodes a divers degres de segmentation. La femelle laquo; pondrait-elle dans son kyste, et ses ccnfs se düveloppe-laquo; raient-ils ä cötö d'clle? Ce serait la nne partictilarite laquo; bien elonnante ; niais l'histoire des Ilelminthes nous a laquo; prepares depuis longlemps ä n'elre snrpris de lien de laquo; ce qui concerne ces elranges animaux (I). raquo;quot;
Rien n'est plus vrai, et s'il etait necessaire de juslifier cette remarque, il sufflrait de rappeler les vicissitudes qu'a subies sur ce point l'histoire de la Trichine enkysteo qu'on s'accordait jadis ä dccrire comnie laquo; agame raquo;, tandis qae nous devons actuellement lui reconnailre, dans la plnpart des cas, de verilables attributs sexuels.
DejaLuscbka, BristowectRainey, Ordonez, etc., avaient cm pouvoir indiquer la presence d'un tube genital dans la Trichine larvaire ; I'observation directe, aidee des moyens plus precis, des procedes plus rigoureux, donl nous dis-posoQS aujourd'hui, oblige a confirmer et a etendre ces indications.
Lorsqu'on parvient ä ouvrir ou a rompre les parois dermo-musculaires de la larve, on docouvre, sur le cote du tube intestinal, une sorle de tractus cylindrique on claviforme, premier rudiment du tube genital (2). Ce n'est pas ä dire que cclui-ci soil integralement developpe, qu'il pnisse immcdiatement fonctionner suivant le role qui lui est assigne dans Torganisme. Une semblable conclusion serait enliercment inexacte : ce sera seulement dans la periode ullime dc son evolution, lorsqu'il aura passive-ment penetre dans le canal intestinal d'un nouvel hole,
(1)nbsp; E. Perrier, Organisation des Lombviciens terresires {Archives de Zoologie expcrimeiiiale, t. IX, p. 243, 1881).
(2)nbsp; Planche III, fig. 35.
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convenablemenl clioisi, que le Nematode pourra se re-produire; actuelleaient, il ne le pent aucunement el I'ob-servation histologique confirme a cet egard las notions fournies par l'elude biologique de l'espece.
En effet, sil'on examine avec soin la Trichine larvaire, en employant les reaetifs convenables et specialement le picrocarminate d'ammoniaque, on reconnait que le fulur tube sexuel s'y Irouve represente par line masse de cellules a peu pies identiques les lines aux aufres, offranl tons les caracteres dos elements jeunes, non encore diffe-rencies, et ne revelant aucune des formes propres aux produils sexuels.
Pour etre incompletement organise, I'appareil geni­tal n'en est done pas moins reconnaissable dans la plu~ part des Tricliines enkyraquo;lees. 11 y a mieux : les dispositions exterieures qui caracteriseront les individus males et les individus femelles sent parfois dejä nettement indiquees des cette epoque. L'orifice vulvaire est particulierement facile a distinguer; si ce n'est encore le plus souvent qu'un pertuis infundibuliformo, ses rapports et sa situa­tion ne permettent cependant pas de meconnaitre sa veritable signification. La bourse caudale, caracteristique du male, est souvent deja esquissce dans ses traits ge-neraux et j'ai pu la voir sur plusieurs preparations (1) dans lesquelles se montraient oussi les premiers linea­ments de I'appareil musculaire annexe äla portion rectale de I'intestin.
(I) Planche III, fig. 34.
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11AU1TAT ET STATION.
sect; 2. Habitat et station de la Trichine larvaire.
Suivanl une opinion trop repanclue, les divers animaux cliez Icsqnels on observe la Trichine ä l'etat sexue pour-raient egalement el indistinctement heberger ses em-bryons et leur offrir le milieu necessaire ä raccomplisse-ment du stage qui caracterise leur periode larvaire. Or rien n'est moins exact et ['on commetlrait une grave erreur en admettaat une pareille identite entre les boles de la Trichine sexuee et ceux de la Trichine larvaire.
L'experience el robservalion nous appremieul, en elTet, que certains organismes, aples u favoriser le developpc-rnent sexuel des parents, ne peuvent aucunement assurer rimmigralion et l'enkystement des jeuaes, les holes de la Trichine stagiaire elant ainsi moins nombreux que ceux de la Trichine adulte.
La classe des Manuuileres renfenne la presque totalite des animaux chez lesquels on pent observer les divers etals du parasite, c'est-ä-dire chez lesquels on pent Irou-ver des Trichines sexueesdans rintestin et des larves dans les lissus plus ou moins eloignes de reconomie. Encore faut-il reiever, a cet egard, d'assez notables differences entre les divers Mammileres, Tinfection trichineuse s'y developpant tres inegalement: rHomme possede le fa-cheux privilege de compter, avec le Rat et le Pore, au premier rang des hötes favoris de la Trichine; la Souris, le Cobaye, leLapin se trichinosent encore assezfacilement; sur le Chiit, les experiences reussissent dejä moins cons-tamment; chez le Chien, le Cheval, le Boeuf, etc., les resultats sent fort irreguliers et rinfection trichineuse
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semble, dans ces especes, nc pouvoir s'accomplir que durant I'exlreme jeunesse.
Parmi les aulres Mammifcres clioz lesquels on a observe la Trichiae larvaire, il faut meationner le llerisson ; c'est en vain quo Ton a reccmment lento de revoquer en doute rexislencc de la Trichine chez cet inseclivore: signalee par Cobbold en Angleterre, eile a ete egalemenl observee en France. Quant ä confondre la Trichine avec les divers Nematodcs parasites de VErinaceus curopaus, 1'erreur serait tellement grossiere qu'ii semble inutile d'y insister; cependant ['attention ayant etc recemmcnt appelee sur cette question, peut-etre convient-il de rexaininer parti-culierement.
Les Nematodcs menlionnes clicz le llerisson sont au nombre de sept : Ascaris pusilln Rudolphi, Strongylus striatus Zed., Slrongylus Erinacei Dies., Physaloptera c/au$aRudolphi (1), Filaria Erinacei Rudolphi, Spiroptera Erinacei], Cliatin, Spiroptera slrumosa Rudolphi.
UAscarispusilla possöde des caractcrcs tellement precis que Diesing et les aulres belminthologistes contemporaias n'ont cesse de l'adinettre comme une espece parfaitement deterniiiiee. Le Strongylus striatus semble egalement etabli de la facon la plus certaine si Ton se reporte aux descriptions de Zeder, Rudolphi etDujardin. Le Strongylus Erinacei, indiqueparDiesing comme inconiplelcmenl carac-terise, ne pent, en aucun cas, elre confondu avec la Tri­chine; quant au Physaloptera clausa (2), il suffit, pour le
(1} Quolqiics autears, miiconnaissaiit entiuremfint lu caractere de cet Ilelmiiitlic, I'ont diicrit comme un Spiroplere. Plusieurs üoolügistes (Molin, Linstow, Claus, etc.) ont fait justice de cette crrcur.
(2) Rudolpliij Synopsis Uebninlhum, p. 20 et 265. — Dujardin, His-hire (/cs llelmintlws, p. 85.
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diirerencier, de rappeler le mode de conformalion de la bouche, situee entre deux levres fortement saillanles qui portent en dehors trois petites papilles roncles, et en dedans une rangee de papilles aigues, dentiformes. Le Filaria Erinacei, dont la valeur est encore donteuse (1), ne sau-rait du moins elre regarde comme une Trichine. Je crois inutile d'insister sur raulonomie du Spiroptcm Eri­nacei dont. j'ai fait connaitrc, a deux reprises differentes, los caracferes cssentiels (2). Le Spiroptera strumosa, IVequent chez la Taupe, parait fort rare, presque douteux, clioz YErinaceus; dans tous les cas, il est impossible de le confondre avec la Trichine, ni meine avec aucun aulre Spiroptere.
La Trichine larvaire et enkystee n'a jainais ete obsorvee chez les Oiseaux. Les Yertebres de la seconde classe pre-sentenl a cot egard une immunite tres remarquable ct sur laquellc j'ai dejä eu 1'occasion d'insister : s'ils ingerent de la viande trichinee, les kystes se disso-cieront dans leur tube digestif, les larves se trouveront mises en liberte, pourront meme y acquerir leur entier developpement sexuel et s'y accouplcr, mais les em-bryons seront expulses avec les dejections, sans pouvoir immigrer vers les lissus lointalns de l'organisme et sans pouvoir attcintlre la forme larvaire sous laquellc lours parents out ete inlroduils dans ralimentation de l'Oi-seau.
(1) Rudolphi, op. cii., p. S.
(#9632;.') Joannes Chaliiij Etudes lielminihologiques, 2C s^ric, 1875. — Id. Observations sur le Spiroptera Erinacei [Annales des sciences naturelles, Gquot; scrio, t. XIII, 1882).
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TRICHINE LARVA1RE.
M. Zumlela vainement tenle de contesler l'exactilude de ces fails signales depuis longfemps par M. Colin; les expe­riences que j'ai en (reprises sur les especes mentionnces par le veterinaire alieniand m'ont constammcnt fourni des resultats negalifs et je crois devoir conciure, avec le savant professeur de lEcole d'Alfort, que laquo; la trichinöse ne s'acheve janiais chez les Olseaux (1). raquo;
Quelle pent elrc la cause de cette immunity? Doit-on siniplcmcnt la rapporter ä la difference qni existe entre la temperature de rOiseau et celle du Mammifere? L'liypolhcse semble difficiiement admissible; ne serait-cc pas plulöl quelque dispositiun organique speciale qu'il conviendrait d'invoquer ici ? Plusieurs auteurs radmettent et, suivant eux, l'origine de rimmunile que presenlent les Oiseaux residerait dans la laquo; rarete du lissu coDJonctif intermusculaire de ces animaux. raquo; Ou vena plus loin que le mode de genese du kyste, generalement Coline aux depens du lissu interfascicu-laire, semble autoriser celle Hypothese duns une certaine rnesure. Mais, il faut bien I'avouer, si la laquo; rarete raquo; du tissu conjüiiclif pent concourir ii justifier I'absence de Trichines enkAslees dans les masses contractiles de 1'Oiseau, die ne peut aucunement nous expliquer pour-quoi nous ne renconlrons janiais de jeunes Trichines
(I) Colin, Sur les Trichines (Bull'-lin de l'Acadimie de Midecine, 1881,
p. 2-i8). — De memo Cobbold : laquo; In the year 1805, I coniliicted a sei-ius a of experiments upon upwards of a score of animals, inclu ding seven laquo; birds, the latter all yielding only negative results. So far as musclo-Tri-ii china; were concerned my experiences accorded with those of Pro-laquo; fessors H. A. Pagenstecher and C. J. Fuchs, at the Zoological Institute quot; in Heidelberg. These experimenters found that the ingested muscle-laquo; Trichinae acquired sexual maturity within the intestinal canal of their ii aviau hosts; but they never found young Trichina! in the muscles of ii the birds. raquo; (Cobbold, Parasites, 1879, p. 156.)
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dans les aulres tissus, immigrant de 1'inteslin vers les regions plus ou moins lointaincs de l'organisme. D'ailleurs nous savons aujourd'iiui quo la Trichine ne s'enkyste pas seulement dans les masses musculaircs; eile s'enkysle egalement dans un grand nombre d'aulres syslemes his-tiques, dans le (issu adipcux, dans les parois inlesti-nales, etc. Quelle cause rempeclie done, chez I'Oiseau, do gagner ces stations, dont quelques-unes sent si voi-sinos du lieu de sa naissance? Quelle disposition speciale la condamne a demeurer ainsi confinee dans le canal intestinal d'oü eile ne tarde pas a elre passivemenl oxpul-see? II couvient d'interroger surlout ä cet egard la cons­titution des parois qui limitcnt le tube digestif : on salt quo chez les Oiseaux il est horde par un revetemenl epithelial cxtremement epais, resistant, souvent indurc. II est vraisemhlahle que e'est dans la puissance memo do celte muraille intestinale qu'il faut chercher I'obslacle auquel se heurlent les jeunes Trichines, tentant vainement de franchir ces assises parietales pour se repandre dans l'organisme.
A mesure que les progres de l'helmintliologie s'affirment, on cherche a preciser davantage les conditions favorables ou defavorabies qui facilitent on enlravent Ic mode do propagation des parasites; recemment on faisait ressortir I'influence de la structure des parois intestinale.-; sur le mode de fixation et par suite sur l'hahitat de divers Hel-mintlies(l). II est prohlahle quo cette influence est en­core beaucoup plus generale et recele sans doule lo secret de la bizarre paiiicMlarile qui permet ä I'Oiseau
(I) Sabatier, Les causes des migrallons des Cestodes [Revue scientipque, 27 aoöt 1881).
Chatin, Trichine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6
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d'assurer le develöppemenl sexuel des Trichines inge-rees et de les conserver dans son lube digestif comme dans un vase inerte, sans permettre la dissemination de leurs jeunes.
Ainsi que j'ai eu roccasion de le rappeler en traitant de la Trichine adulte, les Reptiles et les Batraciens sont normalemcnt rebelies ä la tricliinose (1), mais chez ces animaux rimmunite parait dependre uniquement de la temperature variable du corps; lorsqu'on les maintient artificiellement a. 30deg; environ, on parvient non seulemeut ä determiner le developpement sexuel des Tiichines in-gerees et leur accouplement, mais ä assurer la migration des jeunes dans le lissu interfasciculaire. Des qu'on aban-donne le sujet ä la temperature ambiante, il cessc d'offiir les conditions necessaires ä ces parasites; leur enkyste-ment s'arrete et cux-memes ne tardent pas ä peiir d'au-tant plus rapidement que la saison esl plus froide. llealisee pour la premiere fois par MM. Goujon et Lcgros (2), cette interessante experience a ete confirmee ä plusieurs re­prises.
Chez les Poissons, la transmission de l'infection trichi-neuse n'a jamais ete observee; il convicnt done do revuquer en doute une assertion recente signalant la presence de la Trichine laquo; dans un Brechet peche non loin d'Oslende raquo;. II s'agit vraisemblablement de quelque autre Helminthe, car le Brechet represente precisement une des especes sur lesquelles les experiences, toujours negatives, ont ete le plus souvent tentees, en raison meme du regime
(1) On a rÄcemmeiit dicritdes laquo; Trichinös enkysties chez des Sauriens, Ophidiens et Batraciens. n II s'agissait d'Helminthes complitement diffe-rents.
(3) Goujon, L'ivinement midical, 28d(5cembrc 1867.
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et de la voracite de ce poisson. II suffit d'ailleurs de se reporter aux details menlionnes par l'auteur de l'obser-vation pour eonstater que les notions helminthologiques les plus elementaires lui sont tolalement etrangercs.
Chez les Inverlebres, rimmunite parait generate ; j'ai donne des viandes farcies de Trichines a des Insectes, ä des Cruslaces, etc., sans pouvoir jamais observer la mi­gration et l'enkystement des jeunes. Parfois les Trichines ingerees dernouraicnt durant quelque temps Vivantes dans rintestin de ces animaux; Tapparcil sexuel semblait meine y revetir sa forme parfaite, mais generalement les Ncmatodes ne tardaient pas ä perir et se trouvaient ex-pulses avec les residus de la digestion.
Aussi croirais-je complelcmcnt inutile d'insister sur ces faits si Ton n'avait voulu, a plusieurs reprises, faire jouer im role important aux Inverlebres et surtout aux Insectes, dans la propagation de la trichinöse. On a meme eleve une question de prioritc au sujet des laquo; Trichines enkystees dans les Insectes raquo;; or il s'agissait de Nema-todes tout diffcrenls et n'offrant avec la Trichine spirale que des analogies puremcnt exterieures. Ainsi que 1'a Ires justement fait observer M. Colin, laquo; avant d'agiter une laquo; question de priority, en ce qui conccrne les Trichinös laquo; des Insectes, il serait bon de voir si on a reellement laquo; affaire ä des Nematodes de cette cspece. Ce n'est pas la laquo; peine do reclamer la prioritc pour nne simple hypo-laquo; these (1)quot;.
II semble, en effet, que l'existence des Tricbincs chez les Insectes soil plus que problematique; loutes les expc-
(l) Culin, he. cit.
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81nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;THICUINE LARVAIRK.
riences obligont meme a resoudre actuellcnicnl la ques­tion par la nögalivo. Les fails cilos preeodeminent sont loin d'etre isoles; on pourrait facilenicnt en rapprocfacr d'autres resultats, tbujours identiqnes. Je me borne a resumer les inleressanles recherches de Zorn: 11 deposa des OHifs de Mouches dans de la viande de Pore tri-cliinee, puis examina, avec la plus minutiense attention, 150 des larves sorties de cesoeufs; dans aucune d'elles il no trouva le moindrc indicc de la presence de l'IIel-mintlie (1).
La nierae conclusion doit clre formulee ä l'egard des pretendues Trichines du ver dc terre {Lumbricus tcrrcstris): Langenbcck pense pouvoir rapportcr a Tespece qui nous occupe de nombreux Nematodes recueillis dans I'inteslin duLombric; Haubner partagea cette erreur qui se pro-pagca rapidement et dont Kulm a fait justice dans un remarquable travail bien connu do tons les liolmintho-logistes.
On a meme cm rcfrouver la Trichine chcz divers vegelaux et quclques naluralistes ont decrit et figure des Triebines enkystees dans des racines de belteraves, des tiges de Dipsacees, etc. ; il s'agissait dc Nema­todes tout differents, devant etre rapportes aux Tylen-chus, Aphelemm et autros genres parasites des vc-gctaux (2).
Les holes de la Trichine larvaire sont done, en der-niere analyse, asscz peu nombreux; mais il n'en faudrait
(1)nbsp; Zurn in Zoological Record, p. 47!), 1870.
(2)nbsp; Joannes Chatin, Observations sur les Nimalodes parasites des vegd-taux [Comples rendus et Mcmoires de la Sociitc de Biologie, 1878).
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pas conclure qiie les voies de propagation de l'cspece fussent limitees aux quelques Yertebrös cites plus haut. II imporle, en effet, de faire observer que, suivant les expressions pitloresques et fort justes de Van Beneden, les Helmintlies ne se propagent pas seulement par i'interme-diaire des laquo; holes raquo; qu'ils habitent, mais aussi par le concours des etres qui leur servent de laquo; coches raquo; et qui, sans leur donner un gite assure, Ics abritent durant un temps plus ou moins long, les mettant ensuite en liberle, completement intacts ou parfois meme mieux deve-loppes qu'au moment oil ils avaient penetre dans ces organismes. Si les hötes de la Trichine larvaire sont pen \aries, les etres qui peuvent lui servir de vehicules sont au contraire fort nombreux et se trouvent ä tons les degres de la serie animale.
Tels sont, par exemple, les Oiseaux: nous avons vu que si ces animaux ne peuvent se trichinoser ils offrenl cependant un milieu favorable au developpement sexuel des Trichines; celles-ci se trouvent done Vivantes dans le tube digestif de l'Oiseau et dans ses dejections; elles pour-ront facilement contaminer le Mammifere qui devorera l'Oiseau ou ingerera les residus de sa digestion. De cu-rieuses experiences duesä M. Colin (d'Alfort) et porlant sur diverses especes, ne laissent aucun doule a cet egard.
II en est de meme pour les Reptiles ; tous les helmin-thologisles qui ont experimenle sur la Coulenvre, la Yi-pere, etc., savent que si les Trichinesingerees par ces ani­maux ne subissent aucune evolution dans leur tube diges­tif, elles s'y conservent neanmoins generalement Vivantes. Qu'un Hcrisson ou un Pore parvienne ä tuer et ä devorer
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86nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TRICHINE LARVAIRE.
l'Ophidien, on ne tardera pas ä voir l'infection trichineuse se developper cliez le Mammifere.
Evidemment, par lours moeurs el leur genre de vie, les Poissons peuvent plus difficilement jouer un semblable röle; cependant ils le remplisscnt quelquefois, par uno voie dötournee. Ainsi que je lö rappelais precedemmenl, les Trichines ne semblent pas pouvoir se disseminer dans leurs chairs, mais elles demeurent inlactes dans leur tube digestif, puis sont expulsees avec les excrements qui, sous forme de legers cylindres meles de mueosites, flottent ü la surface des ennx oü los animaux, cn se desalterant, peuvent facilement los ingörer. Dans de pa-reilles circonstances, la contamination ost possible, l'ex-perience ayant monlro quo les dejections de Poissons, cliargees de Trichinös, determinent la trichinoso chez le Rat, le Lapin, lo Cochoii d'Inde(l).
Les Invortebres peuvent inlervonirdo la inome mäniere indirecte et Ton voit que si la Trichine ne compte qu'un petit nombre d'hötes capables de l'heberger sousses deux ölats, olle nquot;on Irouvo pas iiioins, dans les differents groupesdela serie zoologique, d'inuombrables agents de propagation et de dissemination.
sect; 3. Des tissus dans lesquels l'enkystement peut £tre
r6alis6.
Nous vonons d'etudier I'liabilat de la Trichine larvaire, il faut maintenant rechercher quelies variations eile peut presenter dans sa laquo; station raquo;, c'est-ä-dire determiner les
(1) Colin, loc. eil.
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HABITAT ET STATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 87
tissus qui, chez un meme hole, peuvent permeltre I'en-kysteraent du Nematode et assurer ainsi la realisation des conditions necessaires pour raccomplissement de sa periode stagiaire.
A en croire les auteurs, une semblable recherche serait absolument inutile, rHelminlhe ollrant, suivant eux, une remarquable fixite dans sa station; presque tons, en effet, s'accordent ä le representer comme laquo; special an systeme musculaire de la vie animale raquo; et n'hesitent pas ä affirmer qu'il laquo; s'enkyste toujours et exclusivemenl dans une fibre musculaire striee raquo;.
Cependant, des qu'on cherche ä soumellre ces asser­tions au contröle de l'observation directe, on doit bientöt reconnaitre que pour etre classiqucs elles nquot;en sent pas moins inexacles. Meine limite au laquo; systeme musculaire de la vie animale raquo;, rexamen ne tarde pas ä reveler d'etranges variations et le plus souvent ce n'est point duns les faisceaux musculaires, mais bien dans le tissu conjonctif interfasciculaire ou dans les cloisons adipeuses du perimysium que so rencontrent les Trichinös.
De semblables resultats ne penneltent pas seulement de pressentir la part qui revient reellemcnt au tissu conjonctif interfasciculaire dans le plienomene de Tenkystement, part considerable comme nous aurons bientot Toccasion de le constater, iis soulevent aussitot une question de la plus haute importance : le Nematode se mon-trant dans les lamelles adipeuses interposees aux fais­ceaux musculaires, ne pourrait-il egalement s'enkyster dans les masses de graissc qui, par leur developpement et leur situation, peuvent revendiqucr une reelle autonomie? Ces enormes masses de graisse, auxquelles on accorde
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88nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TRICHINE LARYAIltE.
une immunite conslante, absoluc, ne s'iinposoraient-elles pas ainsi brusquement ä I'attention do riiygieniste apres avoir longlemps ecliappe aux observations de riielmiii-thologiste ?
On comprond tout rintöief. de la question; sa solution pent elre cbcrcln'o par deux voics que j'ai successive-men t suivies (1).
a. Des fragments de lard detaches d'une salaison amö-ricaine furent, apres durcissement, examines en coupes
, . 120 Dl . minces sous im grossisscment de ——. Flusieurs prepara­tions n'ofirirent aucune trace du parasite, niais stir quel-qucs-unes IcsTricliines apparurent ncttement caraclörisecs. Parmi ces Nematodes, les uns, non enkysles, revelaient I'aspect qu'ils presentent chez los aniniaux qui nicurent au debut tie latriChinese tissulaire ; lesautres nornialement enkystes, etaienl itlentiques a ceux quise trouvaient dans les parties musculaires de la meme piece do viande.
h. Des morcoaux de ce lard, choisis loin de toutc masse contractile, furerit trailos par Fether et le sulfure de car-hone ; le residu, examine sous le grossisscment precedeni-ment indiqne, montra plusieurs Tricliines dont quelques-unes etaient enkystecs.
Ces rccherches avaient etc entreprises avec des viandes saisies a Paris el a Lyon. Plusieurs inicrograpbcs (MM. De-lavau, Fourmont, etc.) ne tarderent pas ä confinner, de lour cote, la presence de la Trichine dans le tissu adipeux ; le fait se trouva hientöt generalise par les nombreuses observalions du Laboratoire de micrographie de l'Ecole
(1) Joannes Chatin, Sur la prisenee de la Trichine dans le tissu adipeux (Comptei rendus des stances de t'Academie des Sciences, 21 mars 1881).
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des Ilautes fitudes, et je pus ulterieurement recüeillir de nouvelles Trichines enkystees dans la graisse.
Sur les viandes amoricaines, dans lesquelles les kystes sont tres nombreux et souvenl polylrichines, on peul quel-qnefois, des la premiere coupe, decouvrir des Trichines dans les masses adipeuses (1). Les membres tie la mission du Havre ont eu frequemment l'occasion de le constaler.
II ne suffisait pas d'avoir signale la presence des Trichi­nes dans ce lissu, il ne suffisait meme pas d'avoir monlre qiTelles s'y enkystaient, il imporlait en outre d'eta-bliiquot; que leur integrite fonctionnelle y demeurait absolue ct qu'elles pouvaient passer de l'etat de vie latonle a l'etat de vie active des qu'elles se trouvaient transportees dans un milieu convenable.
Des Cobayes et des Rats recurent dans leur alimentation de la graisse tricliinee; quelques-uns moururent au bout tie 0-9 jours avcc tons les symptomes de la trichinöse in-lestinale (Trichines sexnees dans les intestins, embryons dans les malieres inteslinales ot les dejections); d'autres vecurent plusieurs semaines et presouterent, ä l'autopsie, de nombreuses Trichines enkystees; enfin deux Cobayes, auxquels on n'avait administre que tie faibles quantites de graisse, ä de longs intervalles, survecurent; mais lorsqu'on leur faisait ingerer tie nouveanx fragments de lard trichine, on trouvait bienlot, dans leurs dejections, ties Trichines embryonnaires et j'ai pu observer ainsi, chez ces animaux, une veritable trichinöse periodique ou a repetition (2).
(l)J'ai amp; peine besoin d'ajouter qu'il s'agit ici des masses adipeuses existanL normalement, et nulleinent des collections graisseuses qui peu-vent apparaitre dans le voisinage du kyste i la suite du developpemont de cette neoformation.
(2) Dans ces eipiSriences, comme dans toutes celles que j'ai successive-
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90nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TRICHINE LARVAIRE.
Les resultats de robservalion et ceux de l'experience se confirmaient ainsi de la maniere la plus rigoureuse et ne permettaient plus de revoquer en doule rexistence de la Trichine larvaire dans le tissu adipeux (1). Le fall n'etait pas seuiement interessant pour Thistoire naturelle de l'Hel-minthe ; 11 l'etait egalement pour rhistogenese du kysle dont il obligeait ä modifier immediatement la signification originelle et pour la prophylaxie de la trichinöse : faction nocive des graisses trichinees ne pouvait plus etie con-testee et imposait la necessite d'examiner les viandes suspectes dans leur substance grasse coinme dans leurs parlies musculaires.
Completement meconnue jusqu'alors, cette notion se vulgarisa rapidement par de nombreuses observations, tonjours idcntiques; le soin de la sante publique vint bientot meine la consacrer par des mesures speciales: rAutriclie-IIongrie qui avail anlerieuremcnt proliibe, d'une facon absolue, les viandes amcricaines, s'inspira des fails recemment acquis pour adopter des dispositions comple-mentaires; sur le rapport de M. de Grosz, le Conseil superieur d'Hygiene n'hesita pas ä declarer que la graisse des porcs americains laquo; elant nuisible ä la sante, son im-laquo; porlation devail etre prohibee sur lout le territoire
laquo; hongroisraquo;.
La doctrine suivant laquello la Trichine larvaire eüt ete constaniment localisee dans les muscles stries ne se trou-vait pas seuiement renversee; les fails contraires rece-vaient ainsi toutä la fois une confirmation absolue et une
mcnt institutes au cours de nies recherches sur la trichinöse, les plus minutieuses precautions ont Hi prises pour eliminer les effets de la salure. (1) Voy. planche IX, fig. öfi, 57,58 et planche X, lig. C4, 65, 66, C7, 68, OU et 70.
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HABITAT ET STATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;01
application immediate. II importait done de surveiller ögalement toutes les parties fournies par les animaux trichines et de les soumettre ä im rigoureux examen mi-crographique, sans tenir aucun compte des pretendues immiiniles que Ton avail si hativement admises. II elait meme permis de prevoir que, par leur extension, de semblables recherches ne tarderaient pas ä reveler de nouvelles stations de l'Helminthe.
L'observation juslifla bientot ces previsions : parmi les viandes de provenance americaine, soumises ä I'examen du laboratoire de micrographie institue au Havre par M. le Ministre de ragriculture et du commerce, se trouvait un lot considerable de laquo; boyaux de pore raquo; (1) dont I'ex-pertiso fut praliquee suivant la teclmique habituelle. Des ecbantiUons ayant ete preleves sur tons les morceaux contenus dans les tuts, rcludc microscopique decela une particularite que les notions classiques nc permettaient aucunement de soupconner ; dans i'epaisseur des parois intestinales (luaique celluleuse et tunique musculeuse) se montraient d'innombrubles Trichines aux divers slades du developpement. Quelques-uncs prescntaient encore I'etat embryonnaire ou du moins ne semblaient I'avoir que legerement depasse, car si elles offraicnt deja Tebauche manifeste de la bouche et du tube digestif (celui-ci appa-raissant sous I'aspecl d'une bandeletle axile et granuleuse), elles conseivaient neanmoins, dans la configuration gene-rale du corps, la forme lanceolee qui caracterise cettc periodo de revolution; d'autres etaientmieuxdeveloppees,
(1) II n'y en avail pas moins de 8,000.
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plus grandes, nonenkysteesou simplemententoureesd'une masse cellulo-granuleuse. Mais, detail dont Timportance ne saurait elre meconnue, la plupart des Trichines se trou-vuient protegees par des kystes normalement constilues et nettement cnchüsses dans les tuniques intestinales (1).
Pour permeltre d'apprecier l'interet de ces resultats, il suffit de rappeler l'usage auquel etaient destines ces laquo; boyaux de porc raquo; ; ils etaient Importes pour servir d'en-veloppes ä des saucissons prepares avec des viandes indi­genes. Celles-ci eussent done pu etre parfaitement saines, elles eussent meine pu se trouver fournies par des es-peces animalos rarement trichinosees, il eül suffl nean-moins de l'ingeslion d'un fragment de l'enveloppe pour determiner une contamination d'autant plus probable que certaines tie ces preparations ne subissent aucune cuisson prealable.
Les assertions qui representent la Trichine larvaire comme fatalenaent et constamment localisee dans les muscles stries n'ollrent done plus qu'un inleret purement liistorique. En realitc, I'Helminthe pent s'enkyster dans les tissus et les systemes les plus diiferents (2); mais une sem-
(1) Planche VII, figure 50. — Dakociy a signalu la presence des Triclimos dans les parois iiitcstiiialos du Rat : tantüt olles coexistaieut avec d'autres Tricliines enkysLeos dans les muscles ; tantöt ceux-ci n'olTraient aucune trace de 1'Helminths qni se trouvait seulement dans les parois de 1'in-testin. Aussi Bakody avait-il cru devoir distinguer deux osp^ces localis(5e3 respectivement dans ces deux stations ; nms les caractcros anatomiiiuos, qu'il a minutieusement analyses chez la laquo; Trichine de l'intestin raquo; obligent ä lu rapporler au Trichina syiralis, en meme temps qu'ils la distinguent nettement des Spiropteros, etc. La forme arrondie du kyste sur laquelle Bakody se fondait pour distinguer sa nouvelle espece, no possede aucu-nement cette valeur, car ello se presente souvent chez le pore, le co-baye, etc., dans les Trichines du tissu musculaire ou adipeux (Bakody, Zeitschrift f. Zoologie, t. XXII, 1872).
(•.') Planche IX, fig. CO, Cl, C?, 03.
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ENKYSTEMENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (Ki
blable dissemination se Irouvant en dcsaccord avec les idees generalement admises sur l'origine el le mode do constitulion du kyste, il imporlc de faire connatlre quels son(, ä celegard,les enseignements do I'observa-tion directc.
sect; 4. Du mode de formation du kyste.
L'ehulo du kyste qui isole la Trichine des tissus ou doit s'accomplir la periode slagiaire de son existence, a etc ä peine ebauchce, il y a unc vinglaine d'annees, ä unc epoque oü les recherclies d'histogenese et de didörencia-tion tissulaire etaient trop pen avanceos pour qu'on put apprccier exactemenl les phenomenes essentiels qui donii-nent rensemble de cetle neoformalion.
Decrivant le kyste lanlot comme constituo aux depens du tissu contractile et tanlöt comme laquo; secrete raquo; par le Nematode, les aufeurs se sont simplement attaches h rele-vcr quelques dissemblances dans I'epaisseur ou dans l'aspect de ses parois, sans determiner aucunenient sa veritable origine. Pour etre assure de pouvoir interpreter celle-ci avec une rigueur suffisante, il convient de suivre la trichinöse dans ses differentes phases et d'en observer les effets, soit sur les animaux qui meurent natureilement an cours dc raffeclion ou dans ses premieres periodes, soit sur des sujets sacrifies a des epoqnes variables apres le debut de la maladie.
On verra plus loin quels sent les symptomes de celle-ci, je me borne ä resiimer ses prodromes : pea apres I'in-gestion de la viande trichinee et sous faction des liquides intestinaux, les Trichines sont mises en liberte. De l'etat
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de vie latente, elles passent a l'etat de vie active; plongees au milieu des substances que leur höte elabore pour sa propre alimentation, elles s'accroissent rapidement et ne tardent pas a atteindre leur complet developpemcnt; les organes genitaux achevent de sc conslituer, l'accouple-ment a lieu et bicntöt les jeunes apparaissent aupres de leurs parents. Loin de pouvoir demeurer commc eux dans le lube digestif, ils doivont gagner sans diilai le lissu dans lequel s'operera leur enkystement. Ils y parviennent soit par le courant sanguin, soit et plus souvent cn ebe-minant dans le tissu cellulaire interpose aux differents organes.
A cette periode de leur evolution, ils offrcnt un aspect caracteristique : ce sent de petils etres dont la taille ne depasse guere ()quot;im,iG et dont la forme est plus ou moins lanceolee. Le corps presentc deux extremites dont le dia-metre est fort inegal: l'une grosse et renflee, devient parfois presque prismatique; Lautre, minee et grele, est souvent acuminee. Une fine culicule revel une couche contractile relalivement assez epaisse et Taxe du corps montre par transparence une bandelctte granuleuse, premiere ebaucho dun tube digestif dont le diametre s'atlenue legercment vers les deux extremites. Parfois le Ver meurt avant d'avoir rencontre les comlilions favorables ä son enkystement; dans les viandes ameri-caines, provenant d'animaux chez lesqucls la triebinose s'cxerce le plus souvent sans discontinuile, on trouve assez souvent de semblables Tricbines embryonnaires dont Torganisation est plus ou moins complete et qui sont mortes ainsi prematurement avant d'avoir meme pu ebaucher leur periode stagiaire.
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ENKYSTEMENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 93
Le debut de celle-ci se trouve indique par divers phe-nomenes qni s'observent soil dans rHelminthe, soil dans le tissu qui I'liebergera desorroais. La jeune Trichine acquiert rapidenient un deveioppement assez conside­rable; ses dimensions s'amplificnt, la diflerencialion de scs systemes organiques s'accenlue; le tegument devient plus epais, mais, au contraire de ce qui s'obscrve dans la generalile des Nematodes, les elements muscuiaires ne semblent representer qu'une portion relativement assez faible du tube dermo-musculaire. A la verile, ces elements offrent, chez ces Vers, de si nombreuses variations (1) qn'on ne saurait etre bien affirmatif sur de semblables details observes dans de telles conditions.
Le tube digestif presente bientöt ses trois parlies prin-cipales. Quant aux organes genitaux, ils existent tleja, au moins dans la plupart des cas, a I'etat d'ebauche; aussi, comme on I'a vu dans un precedent chapitre, les deux tcrmes de laquo; Trichine stagiaire ou larvaire raquo; ct de laquo; Trichine agame laquo; ne sauraient-ils etre employes indifleremment Tun pour I'autre. fividemment, les organes sexuels n'atteignent pas encore leur complet deveioppe­ment qui ne pourra se trouver realise que dans le tube digestif d'un nouvel hole, mais ce serait se meprendre gravement que de conclure ä leur absence totale et cons-laute dans la forme larvaire. En s'aidant des reaclifs co-lores et specialement du picro-carminate d'ammoniaque, on parvient ä reconnaitre dans les Trichines en voie d'enkyslement I'exislence d'un tube sexuel forme de cel­lules indifferentes, ä protoplasme abondant. Parfois meme,
(I) Joannes Cliatin, Sw les elements muscuiaires des Nimatodes {Comptes rcndus et Memoires de la Sociiti de Biologie, 187quot;).
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96nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TltlCIIINE LARVAIRE.
cdmme je l'ui dcjä monlre, celle tendance ne se mani-fesle pas seulement par des plienomenes de diderenciation interne, eile se redete encore dans certäines modifica­tions exterieures et e'est ainsi que Ton pent observer, chez ces larves, les premiers indices de la bourse candalo caractcristique du male; les expansions digilecs qui la soutiennent apparaissent frequemment meine des eelte epoque oü Ton distingue quelquefois un orifice vulvaire nettement indique.
En meine temps, le Nematüde tend a demeurer enroule stir lui-meme : il se recourbe d'abord en anse, puis revet une forme analogue ä celle du chilTie 3 et se pelotonnc en spirale, apparence qu'il conservera generalement durant tout son stage; mais dejä il ne confine plus dircctement au tissu ambiant. Son contact prolongc, les plienomenes nutritifsncceraquo;sairesä son accroissement, ses mouvements et ses (^placements ont retenti sur les Elements voisins, y determinant une irritation dont les effels sont d'autant plus intcressaiils ä suivre qu'ils vont nous faire assisler a la genese de la neoformation destinee ä protegcr I'llel-minlbe pendant son stage.
C'est le tissu conjonctif qui Ini a servi en quelque sorle de tissu conducteur pour parvenir jusqna sa station finale, c'est aussi dans ce meme tissu quo vont se manifester les premiers lineaments du kyste. Plusieurs auteurs decrivent la Trichine comme penetrant constamment et immedia-tcment dans les fibres muscnlaires (I'aisceaux primilifs) dont le sarcolemme viendrait ainsi former la principale tunique protectrice de rilelmintiie. A-f-on pu consfater souvent une semblable penetration, bien difficile a ad-mettre si Ton se reporte a I'etat absulument inerme de
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FORMATION DU KVSTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DT
la Trichine et aux diametres respectifs du Nömatode et du liiisceau prirailif? II est d'autant plus permis d'en douter que les auteurs qui admettent cette penetration evitent generalement d'en appuyer la demonstration d'aucun de­tail technique ou meme du moindre dessin ; lours asser­tions ont ete d'ailleurs formellement contredites par les observateurs les plus competents. Des 1851, Luschka (1) decrit et figure, de la maniere la plus nette, des kystes situes e7itre les faisceaux primitifs (laquo; zwischen Primitiv-bundel, etc. raquo;) De son cöte, M. Ch. Ruhin inlerprete fort exacloment la veritable nature du kysle, le monlrant laquo; Türme de tissu lamineux assez vasculaire, dans les interstices des faisceaux stries des muscles raquo; (2). Que rilelminthe puisse contracler parfois avec le sarcolemme d'inlimes adherences, qu'il parvienne meme jusqu'ä la substance striee ä la suite de certain'es irritations lo­cales, je puis d'autant moins le conlester que je l'ai moi-meme obscive, mais ceüe disposition n'est pas seule-ment rare, eile est presque anormale et j'aurai bienlöt roccasion de faire connailre quelles peuvent elre ses consequences.
Dans la plupart des cas, c'est avecle tissu interfascicu-laire que le Nemalode etablit ses premieres adherences clont l'effet est de determiner, duns ces elements lamineux, de rapides et importantes modifications : les fibres connec­tives perdent toute valeur propre; leurs parlies essen­tielles s'hypeiirophient et leur protoplasma devient tres apparent, legerement granuleux. Devant cet aecrois-
(1)nbsp; Lusclika, Zur Naturgeschichte der Trichina spiralis [Zeitschrift f. wiss. Zoologie, t. III, 1851, p. 69 et suiv., fig. I).
(2)nbsp; Ch. Robin, art. Trichine, in Dictionnaire de Nysten, 12e 6d., 18G5.
Chatin, Tricliinc.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7
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TBICHINE LARVA11IE.
semcut du protoplasma, le lissu seml)le rneme disparattre pour n'ctre plus reprösenle quo par une masse amorphe; ce dernier quulillcalif ne saurait toutefois s'appliquer exactement ici, car une observation attentive fait decou-vrir, dans cette masse, des noyaux qui s'y trouvent disse-mines. Leur notion, comlinee avec celle des vacuolcs qui s'y montrent dgaiement, oblige ä considerer la neofor-malion comine divisee en champs cellulaires dont la parenle histiqiie se trouve ncttemenl indiqiiee par les phenomemes evolutifs dont on a suivi la succession : ce sent de veiitablcs cellules embryonnaires qui \ieniient d'apparaltre ct I'on voit que les vues anciennes de Vir-chow, assimilant le debut de la trichinöse musculaire ä une laquo; irritation traumatique raquo;, se trouvent contirmees par ces resultats hislogeniquos.
Composees d'ime masse irregidiere on subspheroidale de protoplasma, nucleeeset nucleolees, ces cellules se mul-tiplient rapidement. Dans la formation qui s'accroit ainsi, comprimant les faisceaux primitifs, s'observent des pro-duits de differenciation qui ne iaissent pas d'etre assez bien series : tout d'abord, se montrent des granulations ires fines, de nature proteique; puis, pen apres, on dis­tingue d'autres granulations, nonplus albuminoides, mais ternaires et presenlant tonics les reactions de la matiere glycogene (coloration en bnin-acajou par I'iode, etc.).
Cette apparition du glycogene, an debut de la neofonna-tion, offre un reel inleret. ]NTon seulement nous savons, depuis les belles recherchcs de Claude Bernard, que les malieres amylacees, loin d'etre iocalisees chez les vege-taux, peuvent s'observer dans les deux regnes organiques, mais de plus, nous devons considerer la formation de ces
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FORMATION DU KYSTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;99
produils comme l'une des premieres manifestations de l'aclivite protoplasmique. Les botanislcs ont clepuis longlemps etabli ceüe significalion dos prineipes amy-laces dans les elöments vegetaux et nous pouvons actuel-lernent Telendre aux cellules animaies, que celles-ci subissent leur evolulion normale ou qu'elies se trouvent modifiees par un etat pathologique. La plupart des lissus en vuic de develüppement renferment de la mallere gly-cogene dans leurs cellules: dans les fibres musculaires; en particulier, le protoplasraa fortnateur en presenle abondamment. D'autre part, comme l'a monlre M. Uan-vier, le ineme produit apparait sous I'lafluence d'une legere irritatioa teile que le coryza. La presence de la mallere glycogene dans les cellules qui Ibrmeront le tissu kystique ne saurait done aueunement surprendre et aclieve meine d'etablirla veritable nature de celul-el.
Pen apres Tapparition du glycogene, on commence äcons-tuter d'lmportantscliangeinents ä la pdriphörie de la masse granuleuse. Completement enronlce, la Trichine est desor-mals ä Telat de vie latente; le kyste doit lul offrir one pro­tection süffisante pendant toute la duree de son stage ;aussi voit-on la neoformation s'indurer vers sa parlie exterieure: modifiant leur tonne et leur texture, les elements de ceüe zone conslIUicnt blentöt une couclieparlelale qui, d'abord fort mince (1), ne larde pas ä s'epaissir notablement. Qu'elle reste simple, qu'elle se montre lamolleuse, qu'elle se revete de plicatures ou de reticulations; que les cellules
(1) Cobbold a probablement observe ce premier tot do la zone pari^-lale sur un Herisson (exp. 10) laquo; mort en un mois et prtsentant des Tri-laquo; chines enkyst^es dans des capsules minces et transparentes raquo;. (Cobbold, Entozoa, 1879, p. 169.)
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1O0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TRICHINE L.\UVAIR15.
sous-jacentcs conservenl plus ou moms longlemps leur autonomie et puissenl nieme Qgurer une sorle do mem­brane epillieliale, ce sont lä des details secondaircs. La notion fondamentale reside dans l'origine du kyste teile qu'elle vienl d'etre exposee; eile suffit ä montrer comment I'opinion si longlemps ilefendueet suivant laquelle le kyste cut etc forme aux depens du sarcolemme (1) s'est Irouvee en defaut des qu'on a signale la Trichine dans d'autrcs tissus. C'est qu'en realitö il cst exlremement rare de voir riielmintiie s'enkyster dans une fibre musculaire (2), le sarcolemme ne prend meine, dans la plupart des cas, aucune pari a la cons-tilulion du kyste: ä peine viemlra-t-il parfois renforcerloca-lement ses parois; il ne ponrra lui fournir le plus souvcnt qu'une lunique purement adventice, analogue ä celle que lui torment quelquefois les elements conj()nctifs, a la suite de phenomencs complexes qui seront decrils plus loin. II y
(1)nbsp; II scmblc d'ailleurs (jut; les partisans do renkystemBiit intrafascicu-lairc aient parfois cxactement apprt'cie la valour do lour theorie et le sort probable que lui röservaient los reclierches ultörieures. Cost aiusi que M. Davaino, aprfes avoir pose on principe quo laquo; la Trichine s'enkyste tou-jours et exclusivement dans une fibre musculaire striee raquo;, docrit en cos termcs la situation dos kystes : laquo; cos petites poclies ol les vesiculos grais-(i senses qui les entourent souvent refoulent simplemetlt les fibres entre laquo; lesquelles elles sont logees; elles adhamp;rent au lissu cellulaire ambiant laquo; d'une manierc assez lache, et plus fortemont par lours oxtremites pro-(i longecs. raquo; (Davaine, Enioxoaires, 187quot;, p. 739.) — laquo; Les kysles sont laquo; places aumilieudes fibres musculaires tiont. ils deteiminent I'ecartoniont n ct trop souvcnt 11161110 I'atrophie. gt;gt; (ßaillct, Hisioire na.turellc 'les Hel-miitlhes, 18(!0, |gt;. 70.)
Dans la monograpkie do Benecke [Die Trieliinen und die microscopische Fleüchschau, 1879), les fig. 6 et 9 se rapportent ividemmeiit i. dos kystes interfasciculaires.
(2)nbsp;Le fait pout cepcmlant s'observer; j'insiste b. dossein sur cette dis­position qui, tout exceptionnelle qu'elle soil, pent cependant se rencontrer et permot d'expliquer l'origiiie de 1'ancienne theorie qui reposait sur une generalisation hälive do fails exceptionnels ou incompletemont ob­serves.
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a mioux: lorsque le Nemalode con trade ses premieres adherenccs avcc le sareolemme et non avec le tissu inter-fasciculaire, il meurtrapidemenl, sans delenniner de neo-formalion ousans que celle-ci se trouve indiquee autrement qne par unesorle d'exsudat flbrineux (1).
Les parois limilanles elant constitutes, on voit Tensem-ble du kyslc demeurer assez longtemps stalionnaire, puis la masse centrale devient le siege de diverses formations generalement regressives dont I'etude va maintenant nous occuper.
S 5. Des ph6nom6nes r6gressifs qul s'obsei'vent dans le kyste et des divers modes de degenerescence qu'il peut presenter.
Je viens de retraccr revolution du kyste qui protege la Trichine au milieu des tissns ou doits'accomplir la periode stagiaire deson existence; a fin de poursuivre methodique-ment 1'liistoire decelte neoformalion, il convient d'etudier les produits dont Tapparition peut venir ullerieurement modifier sa constitution originelle et normale.
Celle-ci persiste durant une periode variable, mais qui se prolonge parfois assez longtemps; dans la generalite des viandes americaines, e'est sous eel aspect d'integrite fonctionnelle que se montrent la plupart des kystes, bien que Tabatage des animaux date generalement de plusieurs inois et ait etc suivi de diverses pratiques industrielles (salure, fumure, etc.).
(t) Get exsudat parait so rapproclmr assez etroitcment de l'exsudat muquenx do Rindfleisch; toutefois, eommeje n'ai pu y dicoavrir aacune trace de nuicine, jo prfiftre le designer simplenicnt sons le nom d'exsudat flbrineux.
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Chez los snjets trichinoses experimentalement el sur lesquels revolution de la neoformalion pent etre ainsi fa-cilement suivie, on constate que la tendance regressive se manifeste tout d'abord par les plienomenes suivants : anx corpuscules proteiques et giycogenes dejä mentionnes, s'ajoulent de nouvelles granulations de nature tonte spe-cialc; ce sont des granulations pigmentaires; on en cher-cherait vainement l'indication dans les auteurs dont le silence s'explique par la niothode qu'ils onl constamment adoptee, se bomant ä eludier la Iricliinose dans la derniere periode de sa phase musculaire.
Les granules pigmentaires se montrent done ici de fort bonne licure, et quoiqu'en histogenese il fniile toujours observer une extreme reserve ä Tegard des generalisations et des rapprochements vers lesquels on so irouve natu-rellement enlraine, il est impossible de no pas rapp-ler que ces produils apparaissent egalemcnl avec une gra ide rapidite dans divers elements : dans l'epitlieliiim de la mu-queuse linguale, 1c pigment se montre longtemps avant la graisse et e'est pour avoir neglige^cctlc notion que divers naturalistes ont tente d'elahlir hätivement une distinction absolue entre la structure de ces cellules epitlieliales con-sidereesdans respecc liumaine et cliez les autres Mamuii-
feres.
II est ä peine ueecssaire d'ajouter que dans la pigmen­tation du tissu kystique, on pout relever des degres fort differents : tantot eile est legerement esquissee, tantöt au contraire eile s'aflirme au point de faire subir au kyste une veritable degenerescence pigmentaire; ce qui suffit ä jus-tifier ce terme et ä etablir que cette hypergenese du pigment envahissant rapidement le kyste lui imprime de-
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sonmiis uno reelle alteration, c'ost quo cello-ci relenlit bienlol sur rilelminllie qui se montre alors recroquevilie, desseehe, parfois meme rompa. Dans les viandes oü les Tricliines sont abondantes el qtii proviennent d'animaax abattus pen ilc temps apres le tleveloppeinenl de l'liel-mintliiasis, on trouve parfois les kystes et les nemalodes sous cet aspect bizarre [i] dont I'iDterpretalion seraitdes plus difflciles si Ton navail sein de se reporter constam-inent a I'etat anteiieur (2).
L'origlneet la genese de ces granules pigmenlaires peu-vent etro rapportees soita uno matiere coiui'antedissoute, impregnnnt le tissu ct s'y concrelant, soilä Tactivite propre du tissu kystique formant ces produits par differencialion plasmique. Le mode de formation du kysle, rapparition genendemeiil assez rapide d'une tuuique limitante se cons-titr.anl avant qne le pigment no se montre, semblent par-ticalicrcinenl favorables ä la scconde liypothese. Je ne sauraii toulefois la proposer sans fonnulcr d'expresses reserves, car la coloration do ces granulations paratl peu conforme ü unc semblabie origine : elles sont d'ahord jau-nätres, puis brunatrcs; rarenienl elles devicnnenl assez foncees pour paraitre noiratres et, dans tons les cas, elles ne preseiilenljamais originairement celte derniere colora-
(1)nbsp;Au laboratoira du Havre nous avoas elaquo; fi-eqnemment I'occasion d'ob-scrver los cffots dc cotte degenerescuiice pigmentalre faisant apparaiti-e, sous un fai'jle grossissoment, l'onsemble du kyste comnie uno taclic d'un brun rougeätre.
(2)nbsp;Cost surtout lorsque les kystes, aiusi charges de matiere pigniRntairc masquant t'helmintlie, apparaissent comme des taches brunatres, qu'on pourrait jieut-etre les confondro avcc des corpuscules de Rainey, cependant je crois cette confusion tres rarement et trös difficilement possible, bien que les autours allemands (Leuckart, läeiiecke,etc.) aientcru devoir lui accorder une attemion particuliere. Des obscrvateurs experi­ment's I'eviteront toujours.
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tion. Or on sail quo quand lo pigment so forme in silii dans les lissus des animaiix superienrs, c'cst gcneralemeiit sous la teinte raelanique qu'on l'observe(l).— La succession des nuances par lesquelles passe le tissu kyslique rappelie assez exactement les caracleres propres aux produits deri­ves de riiemoglobine pour qu'on soil en droit de se de-mamier si cello derniöre ne concourrait pas ä sa forma­tion el si, an moment meme de ['Organisation de l'exsudat, une cerlaine quantity de song ne rimpregnerait pas; mais je n'insislepas sur des considerations qni m'cntraineraient rapidenient au-delä des limiles normales de cc sujet (2), et je ine borne ä signaler la remarquable pigmentation qui constitue lo premier iiulicc de regression dans le tissu kyslique.
Celui-ci pent encore subir deux autres modes de degc-nerescence dontles elfels presenlenl une importance beau-coup plus considerable : la degenerescence adipeuse el la
de
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neresccncc calcaire.
I'lus faciles ä observer que la degenerescence pigmen-laire^ ces deux formes d'alterations out cle menlionnees par tons les helminthologistes qui n'en ont d'ailleurs
(!) Cellules de la choroicle, do I'lris, olc.
Ccci est figalement vrai ^ FiStat patliologique oü Ton voit apparailre nettementle pigment noif dans des laquo;elements cellulaires de nouvelle for-laquo; malion, comme on Tobscrvo dans les tumours ra^Ianiques sarcomateuses lt;c on carcinomateuses. raquo; (Cornil et Ranvier, Manuel eTBistologie patliolc-ngique, 1' 6d., 1881, t. I, p. 82).
(2) Quant fi reclierchor l'origino du pigment kystique dans la tnaUJre eolorante du muscle, il suffit de rappeler qu'nne semblablo hypoth^se ne se trouverait pas seuloment inapplicable aux kystes formte dans d'autres systimes organiquos, ellc se confondrait en outre avec la prtcC'donte, la matitre eolorante des muscles etant analogue Ji celle du sang (hemoglobine musculaire).
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releve que les trails gcnciraux sans dislinguer meme les manifestations les plus difierentes. C'est ainsi, par exem-ple, que la degenerescence atlipeuse du kyste a ele cons-lamment contbndue avec la formation de la graisse dans les lissus ainbiants et parliculicrement dans les muscles.
Les phenomenes morbides dent ccux-ci se Irouvent alleints ä la suite de la trichinöse meritent une attention speciale et ne sauraient elre decrits avec les moilificntions propres au kyste.
La degenerescence adipeuse de la ncofonnation se trouve indiquee par les fails suivants : les cellules du tissu kyslique monlrcnt dans leur interienr de petiles granulations graisseuses qui augmentent rapidement en nombre et peuvent meine envahir complelement hi cellule, suivant le processus bien connu pour les elements se-baces (1).
Cependant il esl rare de voir la graisse remplir ainsi totalemenl les cellules kystiques durant celte periode qui se resume en une simple surcharge graisseuse de ces elements ; la veritable degenerescence adipeuse vient ensuite, s'affirmant par la mise en liberle de la graisse formee dans rinterieur des cellules, et ne tardant pas h envaliir I'ensemble (2). Cette adiposile du tissu kystique s'accentue d'autant mieux que les elements, nombreux et
(1)nbsp; Joannes Chatin, Recherches pour seruir h I'hisloire anatomlque i/es ylandes odorantes (/cs Manwii/eres, 1873, p. 38.
(2)nbsp; On trouve parfois, dans los kjstes en voie de dögöneresconce adi­peuse, de petits cristaux acicnles, probublcmcnt d'acide slöarique, oar ils se montrent sous I'aspect d'aiguillos rhomboidales rayoimant autour d'un point central ot parfois isoUes.
Leurs reacüons ot surtout leur localisation dans des kystes dont la forme est encore facile ä roconnaitro permettent de les difKrencicr nettement des cristaux de tyrosine quelquefois signaliis dans lo tissu mus-culaire.
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106nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TIUCniNE LARVÄinE.
presses les unscoutre Ics autres, ne pos.sedent plus qu'une Dutrition obscure el insuffisante.
Je n'ai pas a examiner en ce moment les conditions qui determinent la production de la graisse dans les lissus ambianls, je separe ;t dessein celle elude do celle du kysle; qn'il me sntTisc de dire quo les deux ordres de plienomeiies n'onl d'auU'ü caraclere cominun quo de se manifester dans 11111; periode diijä relallvemcnt avancee de la trichinöse; on meconnaltrait les resultats de l'obser-vation si Ton cherchuit a les subordonner I'uu a I'autre. J'aurai d'ailleurs l'occasion de revenir sur ces fails lorsque j'etiulierai les inoiülicalioiis deleiminees dans les divers syslemes liisliqnes par l'enkystement des Trichines.
La crelificalion marque le dernier stade du lissu kys-tique. Elle s'opere lenlemenl el doit etrc eludiee dans les conditions qui en determinent la realisation, conime dans les produits qui la caracterisent.
Elle cst pr6cedee par la degenörescence adipeuse e( Ton ne doit pas s'en etonner; on salt, en effet, quo la cretification pathologique ne s'observe que dans les ele­ments qui onl cesse de vivre on sent dejä notablement älteres; eile ne pent done se manifester durant la jennesse des cellules kystiques, periode caraclerisee par la pre­sence d'un proloplasma abondanf, a peine mele de cor-puscules proteiques el glycogenes, pas plus que dans leur maturile. repondanl aux debuts de la pigmentation; au contraire, on doit pressentir cette modification lorsque la senilile s'est affinnee par I'adiposile el la destruction des cellules. Le tissu kyslique, dont les elements pordent progressivem cut tonte aulonomie et tonte valeur propre, n'esl plus gnere figure que par uno substance de con-
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stilution mixte tlans laquellc lout plienoinönc tie nutrilite tend ä disparaitre et qui sc Irouve ainsi parfaitement preparee pour i'iufillration ealcaire.
Celle- ci sc (ratluit par un depot de sels represenles par du carbonate de cliaux et du phosphate (ribasique. Ce dernier n'est gcneralement pas mentionne par les auteurs et cependant ii paratt offrir ici line incontestable impor­tance, car parfois lo carbonate n'exisle qu'en proporlion infimo et le phosphate forme presque seul les concretions calcaircs.
L'aspect de cos productions est assez variable; genera-lenient elles apparaissent comme de petits granules globulaires dans lesquels on pent deconvrir des couches concentriques. Ges granulations soul d'ahord isolees et ne se distinguent que par leur refringence et leurscarac-teres ehimiques do la substance aaibiante; bicnlot elles sc multipiient et donncnt au tissu kyslique vine opacitö considerable (I).
L'infiltration ealcaire no se liniite d'ailleurs pas an tissu kyslique: eile s'elend, d'une part, h la luniquc limi-lanle; d'un autre cote, au N6matode. Impregnee de ma-tiere ealcaire, la paroi kyslique pent pen h pen ses ca-racleres propres; on n'y voil plus trace de stratification et biontöl eile semble se conlbnclre avec la masse in­terne donl on vienl de suivrc les alterations. Quanl ä la
(1) La plapart dos auteurs qui so sont occupüs do la tricliiiioss n'ont au-cunemont indique ou meme recherclie le mecanismo de la erötifleation. Souls, Bristowe et llainey fournissent uno iiidication interessante, car ils mentionnent que n lorsque la mature terreuse a dlsparn par raclion dos laquo; viaciiU, il resto generalemont uuo matifere albiiminu-liuileuso. raquo; Ils semblent avoir ainsi constate la presence et niömo la nature de la subs­tance dans laquelle doit s'opfirer l'infiltration ealcaire.
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108nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TRICHINE LARVAIRE.
Trichine, dös quc riafiltration calcaire l'a atleinle, eile cesse d'offrir auciinc trace d'organisation: le sysleme legiimentuiro et les plans sous-jacents s'effacent, l'aspect general devient iiTegulior, ie corps se separe eu fragments inegaux, pour disparailre entierement au inilieu de lu masse ambiante et fioalement on ne distingue plus qu'un amas blanchälre et calcaire a la place qu'occnpaient ante-lieiirement riielminllie et son kyste prutecteur.
De semblables modificalions exigeant,pour s'accomplir, une longue periode, leur realisation cst surtout subor-donnee aux destins de riiole qui heberge la Trichine slagiaire : chez I'liomine la Trichine et son kyste peuvent en general subir successivoment les diverses transforma­tions qui viennent d'etre indiquees; aussi ne retrouve-t-on plus a l'autopsie, comme derniers temoins de leur existence, que de pelils grains calcaires et blundiätres. Au contraire, chez les animaux sacrifies peu de temps apres le debut do la tnaladie, on ne pent presque Jamals observer la degeneresccnce calcaire, dont on s'explique ainsi la rarete chez les porcs americains; au luboratoire du Havre, sur plus d'un million de coupes, c'esla peine si nous avons pu recueillir dix preparations de kystes cre-tifies.
g 6. Morphologie du kyste.
11 ne suffit pas d'avoir suivi la Serie des pbenomenes quc provoipie l'arrivee de la Trichine dons les tissus oü iloil s'accomplir la periode stagiaire de son existence, il ne sufllt pas d'avoir retrace le mode de genese de la neoformalion destinee ä proteger rhelminthe, et d'avoir
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accompagne ce kyste clans ses diff^rents stades, il cou-vient encore, pour acliever son liisloire, de faire eonnaitre ses caracteres exterieurs et les modifications qui peuvent apparaitre dans sa configuration gcnerale.
Si Ton se bornait aux notions classiques, un somblable complement serait inutile, les auteurs s'accordant ä represcnter le kyste comme toujoars identique dans son aspect el dans ses dispositions generales. Une laquo; vesi-cule ovo'ule el allongee ä ses deux poles raquo;, teile est la description comnuinemenl reproduile. Mais des que les reclierclies se Irouvent etendues a de nombreux kysles, ainsi que nous avons [)u le faire au laboratoirc du Havre, on constate qu'il est impossible de returner les caracteres exterieurs du kyste en une formule constanle et Ton ne larde pas a lui reconnailre les formes les plus variees : lanlöl reguliercmenl spheroidal (I), plus souvent ellipli-que, il pent s'allonger en une pointe large et obtuse, soit ä l'un de ses poles, soit a ses deux exlremites opposees. En outre, il offre parfois un aspect lout special el dont on cher-cherait vainement rindicalion dans les trailes d'lielmintlio-logie qui decrivent le kyste comme possedant loujours une. laquo; cavile unique raquo; dans laquelle se trouve incluse la Trichine. Ainsi qu'on va pouvoir le constaler, les viandes ullra-lri-cliinecs, telles que celles qui sonl imporlees d'Amerique, pr^sentent des formes kysliques absolument diiTerenles.
(1) Gelte forme s'obseive dans les kystesdu tissu musculaire comme dans cenx des masses adipeuses ou des Uiniquus intestinales, niais 11 convieiu de ne pas en exagerer la valeur el la Constance; il Importe surtout de ne pas repr^senter ces kystes comme de simples plaques nummulaires, ainsi qu'on a cru pouvoir le faire dans une r6cente monographie.
De pareils dessins ne sont pas seulemcnt contraires at la v6rit6 ; ils pour-raient, en outre, faire naitre de graves crreurs sur la specificity du ni'ma-tode enkyste.
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HOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TRICHINE LARVAIRE.
Revetant mic apparence monüiforme, le kysle se montre alors limite par des contours sinueux, circonscri-vanl unc cavitö divisee en plusieurs segments snccessifs par autant d'elranglenients repartis ä intervalles inegaux (1).
gt;Tulle cloison nc söpare ces diverses loges donl les di­mensions sent souvent assez dilterenles; tantöl une seule Trichine oecupe celte curieuse formation; tantot on y ren­contre plusieurs nemalodes dont le nonibre n'est presque jarnais le menie dans les diverses loges du kyste.
Une semblable disposition cut ele completement inex­plicable avec la llieorie generalement admise et que j'ai preoedeinment discutee (2). Au conlraire, on comprend aisement epie la production de la paroi limitante se fai-sant sur tonte la zone pdripherique de la neoformation, retendue meine de celle-ci determine originairement l'elendue el la configuration de la paroi; loin de se deve-lopper snivant im contour geometrique et deflni, cette dernierc devra se monier sur les sinuosites du lissu nou-A-ellement produit, que l'apparilion de celui-cisoit d'ailleurs causee par l'arrivee d'une ou de plusieurs Trichines.
Ceci m'amene a resumer les fails que j'ai pu observer relativement au nombre des Trichines incluses dans le kysle. La plupait des auteurs le representent comme ne pouvant renfermer qu'un belminllie et c'est ä peine si Ton a parfois note deux ou Irois Trichines rapprochees dans un meine kysle; encore avait-on soin de decrire ces cas comme absolument anormanx, car on conjoit qu'ils s'aecordassent assez mal avec les idees admises
(1) Planclie, V fig/iT et planclie VI, ßg. 48.
^) Joannes Cliaiin, Sh;' la formationdu kyste dans la trichinöse mus culaire [Comptes rendus des seances de l'Acadcmie des sciences, 1881).
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MORPHOLOGIE DU KYSTIi:.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 11)
sur le mode de genese du kyraquo;te. Ce dernier, je l'ai preceilemment elabli, derive d'un processus iiinamma-toire el fire son origine d'une neofonnation embryoa-naire, non d'une secretion de l'helminthe qui, des son arrivee dans le (issu, se ful enlourö fatalement et imme-diatement d'une capsule unique, simple et lui appartenant cu propre (I).
Dans les viandes americaines 011 Irouvc frequeinuient non pas une ou deux, mais quatre, cinq, six ou sept Trichines (2) dans un seui et nieme kyste, que celui-ci soit d'ailieurs uniloculaire ou pluiiloculaire. Ces hcl-minllies sont entoures d'un tissu kystique ;uialogue a celui qui a ete dejä decrit et ä la periplierie duquel se trouve Ja paroi limilante. II est done impossible d'admettre que l'une des Trichines ait isulement assure rödification de cette capsule commune et l'on voit que l'^tude des kystes ä Tricliincs multiples fournirait, s'il en etail be-soin, im nouvel argument ä opposer aux idees ancienne-nient admises.
En ce qui concerne les types commerciaux de viandes oiTrant de semblables formations, il suffit de mentionnor qu'on les observe indideremment dans tons les produils americains, car on les trouve dans les jambons, los epauies et les poitrinos comme dans les lards (longues bandes et courtes bandes).
(1)nbsp; laquo; Nous n'he=itons pas h affirmer que le kyste est simple et qu'il est laquo; la propi-i^tö du parasite lui-möme. raquo; (Bristuwo et Rainey, Traraquo;sactio7is of the pal/io/ogical Society of London, t. V, 1853-54, p. 278.)
laquo; Le kyste appartient ä 1'anim.al hü-iucinc ; c'est an reste de l'^tat de nymplie raquo; {Vogel, 7Va!7e d'anatomie /.alhologique, Irad. frail?. 1849, p. 409, nole).
(2)nbsp; Planche VII, fig. 52.
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112nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TRICHINE 1ARVAIUE.
sect; 7. Effets de renkystement sur las tissus ambiants ; phcnomeues qui se manifestent dans les tissus conjonc-tif, alipeux et museula-ire. — Apparition des depots graisseux pörikystiques.
L'imporlance du lissu conjonclif, au double point de vuc de la dissemination dos jeunes Tricliincs et du mode de conslilution de leurs kystes, oblige ä öludier tout d'ubord les alterations de ee lissu.
Les pheiioinenes inflamnialoires qui delerminent l'appa-rition de la neoforniation et assurent sun enlicr developpe-ment provoquetit aussi des modifications profondes dans le tissu conjonclif; celui-ci pent meme disparatlre com-plelemenl et le kyste vient alors s'appuyer sur les ele­ments voisins, tels que les faisceaux musculaires primitifs dont le sarcolemnie setnble faire partie integrantc de la paroi kyslique; inais, le plus souvenl, et suivant mie loi (pie j'aurai bientöl l'occasion de rappeler, im certain nombre de cellules einbryonnaircs se transforment en elements connectifs qui viennent renforcer la coucho pro-lectrice du kyste.
Dans les masses adipeuses, riielminlhe determine des [)henomenes dontla serialion esl pcu differente : la graisse tend a disparatlre, le proloplasma devient apparent, des noyaux de nouvelle formation se montrent et, la prolife­ration s'accentuant, de nombreuses cellules embryon-naires se constituent; ces manifestations se realisent tou-lefois moins rapidement et surtout moins regulierernent lt;iue dans le tissu conjonclif. Parmi les cellules adipeuses, il en esl im assez grand nombre qui paraissent avoir dejä subi une surcbarge graisseuse teile que leur proloplasma
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no peut plus so manifester ni anatomiquement, ni l'one-tionneliement; elles demeurent alors inertes au milieu de la neoformation dont elles ralenlissent Involution qni pent meme se trouver complätement suspondue si Ic notnbre de ces elements indillerents est tanl seit pen considerable. (Test sans doule ä cetle cause qu'il convienl d'allribuer l'aspect si fiequemmcut offert paries Trichines observees dans les masses adipeuses : la plupari n'ont pas depasse lo stade embryonnaire de leur ddveloppement, beaueonp d'aulres sont niortes au milieu d'une masse granulo-adipeuse pen diEFerente du lissu ambianl; il en est relati\ ement peu qui se montrent enlourees d'un kyste normal, ce qui se comprend lorsqu'on se reporte aux obstacles que rencontre, dans ie tissu adipeux, la for-malion du kyste.
Plus complexes sont les phenomenes observes dans ie tissu musculaire; je crois devoir les decrire d'autant plus minutieusement que nies observations m'ayant conduit ä restreiudre ritnportance gdneraleraent attribuee, dans la formation du kyste, aux clemenls contracliles, je me suis attacbe ä suivre^ dans lours moindres details, les altera­tions quo presentent ces elements chez les animaux tri­chinoses.
Meine, lorsque la Trichine n'aUeint pas primitive-ment le sarcolemme, les faisceaux ambiants ne tardeut pas ä se modifier nolablement : ils montrent, dans leur substance, de fines granulations dont la nature est d'abord fort vague, puis parmi lesquelles on distingue bien-tot des globules ties tenus, evidemmont adipeux. Pen­dant que la substance contractile subit cette transforma-Ciiatt-v. Triclilne,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8
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mnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TRICHINE LARVAIKE.
tion granuleuse on granulo-ailipeuse (1), on voit apparallre des indices do proliferation dans les noyaux sous-jacenls au sarcolemme. II se dessine ainsi un veritable processus inflammatoire, dont il imports de rechercher les eflets; mais, auparavant, je dois fuire connattre la technique suivie dans ces delicates observations; le principe en est emprunte ä MM. Cornil et Ranvier (2).
A l'aiitopsie de I'aninial tricliinose, qni doit etre observe dans la seconde periode de la phase tissulaire de la ma-ladie. on pratique sur le ninscie, et parallelement h la direction des faisceaux, line incision qui met a nil la masse contractile; puis, sur celle-ci, avec le tranclioir de Strauss, on circonserit un petit lambeau prismalique qni est place stir la lame de verre avec une trace d'eau dis-tillee. Deux aiguilles, courbes sur le plat, sont appliquees sur les deux surfaces de section perpendiculaircs au grand axe du prieme et, par une lente dilaceratiou, celui-ci est dissocie en fragments de plus en plus lenus, compienant par consequent un nombre progressivement moinJre de faisceaux primitifs que Ton examine suivant la inethode
(l)Si ces modes dp,degMierescence sont,de beaacoup, lesplus fre-iucnts, il ne faadrait pas croii'e cependant que ce soiunt les seuls qai puissent (Hre constates dans le tissa muscnlaire. Dans une observation qui date dC;j\ de plusieurs mois, j'ai note une alteration du muscle devant vraisem-blablement etre rapponee a la raquo; transformation circus? raquo; de Zenker. La i'l-icliine qui l'avait provoquöe etait morte et se Iruuvait simplement en-louree d'une masse cellulo-gramileuse non encore liniilec par nue couclie parieiale.
Dans d'autres cas, j'ai constate, dans le muscle, des degenerescences pig-inemaires; qnelquefois möme, on rencontre dans les aliments contrac-tiles des concretions de carbonate et de phosphata de cliaux imtiquant une reelle tendance ä la cretilication. Eifin, il convient de rappeler que I'irri-tation rßsiiltant de la formation et de la presence dukyste determine ison pjartonr l'apparilion de nouveaux vaisseaux sangnlns.
(2) Cornil et Ranvier, op. cil., p. ö23.
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habituelle, apres avoir elimine les parties sur lesquelles ont ete appliquees les aiguilles et dans lesquelles l'altera-tion traumalique de la substance contractile pourrait induire en erreur.
A la suite ties plienomenes que nous venons d'etudier dons les laisceaux nmsculaires et qui ont ete precedes de prol'ondes modifications dans le lissu inter-faselculaire, des cellules embryonnaires apparaissent, qui pourront, selon les cas et selou rinlensite de l'irritation, se confondre avec les cellules du tissu kystique ou donner naissance a de nouveaux laisceaux primilifs suivant la loi h laquelle je faisais precedemment allusion : laquo; Quelle que soit la provenance du tissu embryonnaire, il a de la ten­dance ä reproduire le tissu de la region oü il siege (1) raquo;. 11 se produit done alors, si rimtätion est faible, si surtout le sujet pent rcsisler aux premieres atteintes de l'affection, une veritable regeneration musculaire. Col-berg l'avait dejä signalee dan? la trichinöse, mais s'etait mepris sur le mecanisme qui en assure la realisation. Pour Colberg, les faisceaux de nouvelle formation eussent ete dus ä la superposition el a la soudure de cellules qui se seraient unies par lenrs oxtremites et dont la substance plasmique se siM-ait ensuite segaientee transversalement, pour revelir les caracleres de la substance musculaire slriee. Un tel mode de developpement eiit ete en conlra-diction complete avec ce que nous savons de revolution des muscles; aussi ai-je porte toute mon attention sur ce point et je crois pouvoir conclure de mes observations que, danscetle regencrescence, le tissu musculaire repro-
(t) Cornil et Ranvier, o^. cif., p. 131.
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duit les phenomenes classiques de sa genese normale : loin d'etre formes par des cellules soudees bout ä bout, les faisceaux primitifs se developpent respectivement aux depens d'une seule cellule dont les noyaux se mulliplient. Gelte proliferation des elements nuisculaires ne doit pas elrc consideree seulement dans son mode evolutif, eile merite egalemenl d'etre eludiee dans l'orienlation des faisceaux qui en derivent. On sail que les elements em-bryonnaires, formes dans le voisinage d'un tissu, ont de la tendance a s'organiser dans le sens de ce dernier tissu. L'anatomie palhologique du tissu osseux en offre d'exccllents examples dans les hyperostoses et exos-toses epipiiysaires. Mais il u'en est pas toujours ainsi ct, clans le cas qui nous occupe, on constate frequemment que les nouveaux faisceaux musculaires suivont des direc­tions ties variables : tandis que les uns demeurent paral­leles au plan general de la masse contractile, d'aulres lui deviennent obliques ou meine perpendiculaires, et peuvent parfois s'enroulor autour du kyste, semblant ainsi lui former des tuniques multiples et complexes que plusieurs auteurs ont figurees sans pouvoir aucunement parveuir a les interpreter, l'observalion des animaux trichinoses depuis longtemps ne pouvant jamais fournir la solution de semblables questions.
Ce n'est pas seulement par la formation de nouveaux elemenls conjonctifs, musculaires ou vasculaires (1) que
(1) Je crois inutile d'insister sur les caractt;i'cs el le develüppement des vaisseaux de nouvelle formation qui apparaissent autour du kyste. Cas phÄnomfenes out ele trts completemont Studies par les observateurs qui depuis trente ans, ont observe les effets de la trichinöse musculaire. Ils sont dejä netlemeiit decrits et figures par Lusclika on 1851. (Lusclika,
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la neoformation affirme son action sur les tissus voisins, c'est encore en y determinant l'apparition d'abondants depots adipeux dont l'existence est si frequente que les lielminlhologistes et les patliologistes out depuis longtemps signale ces productions.
Leur origine est des plus simples : on sait avec quelle facilite los granulations adipeuses se montrent dans les cellules developpees sous rinfluence d'une irritation, sur-toul lursque le nombro de ces elements est superieur ä celui qui eüt ete necessaire pour redifioalion de la neoformation oil pour la rcconstitution du tissu pri-initir. Le fait est encore mieux accentue quand l'apport normal est insuflisant pour suffire aux besoins des ele­ments ainsi conslilues.
Ces conditions se trouvanl realisees dans les tissus atteinls par la Trichine larvalre, on ne sauruit s'etonner d'y voir rapidement apparattre des amas adipeux qui peuvent meme devenir de veritables collections grais-seuses.
Tous les auteurs qui ont mentionne la presence de la graisse au pourtour deskystes ont cm pouvoir la repre-senter comme se monlrant ^inudlanement ou meine brus-qaement sur tonte la peripherie de la neoformation. Cette conception est bien excusable si Ton se reporte aux cir-constances dans lesquelles la plupart des observateurs ont pu observer les kystes, trop generalement eludies sur des sujels dont riielminthiasis, deja ancienne, s'etait developpee lentement.
Mais quand on examine des animaux chez lesquels
loc. eil.,} — Zenker, Colberg, etc., ont (Sgalement retract les details essen-tiels qui se rapportent ii leur histoire.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -
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raffeclion s'est propagee rapidement et qui ont ete sa-ciifies pen apres la dissemination tlesjeunes Trichines, on trouve les kystes a l'elat d'inlögrite absolue; s'ils pre-senlent quelque alteration, celle-ci est a peine ebauchee et pent presque conslamment etre observee ä son debut.
C'est alors qu'on parvient aisemenl a se readre compto du mode d'apparilion des depots adipeux : loia d'envahir simultanement loute la peripherie du kyste, la graisse se montre d'abord vers Tun des pöles de celui-ci, el ce n'est que lorsqu'elle a aequis un certain developpement h cette exlremite, qu'elie commence ;i apparaitre vers la region opposee. II arrive parfois qu'on observe ainsi une cellule adipeuse ou un petit groupe de cellules adipeuses vers Tun des poles, tandis que I'autre n'en offre encore aucune trace; puis, lorsque la formation slealogene s'est accentuee autour du point initial, on la voit s'e-baucber ä rextremile opposee, et c'est seulemeut a ce moment que le kyste commence h reproduire I'aspect sous lequel on a coutume de le figurer duns la plupart des traites.
L'accroissemenl de la masse adipeuse perikystique pro-gresse des lors assez rapidement, finissant meme par voller el recouvrir completemenl le kyste qui parfois ne pourra plus etre distingue que par la compression determinant la rupture des vesicules adipeuses ou par I'mtervention des reactifs speciaux. Encore ce resullal ne pourra-t-il etre obtenu que si le kyste a conserve, au-dessous de son reveteinent adipeux, les trails essentiels de sa constitution originelle; mais il n'en sera pas loujours ainsi, car I'adi-po^te perikystique coincide fort souvent avec d'impor-
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EFriiTS DE L'ENKYSTEMENT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;119
tantes modifications dans le lissu de la neoformation et dans l'organisalion de rHelminlhe qu'elle abrile.
J'ai ä peine besoin d'ajouter que ces profondes altera­tions perikystiques et inlrakystiquos sont fort rares dans les viandes fournies par des animauv moils peil de temps apres le developpement de I'lielniinlliiasis on pro-venant des pays dans lesquels la tricliinose sevit h I'etat endemiquo.
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CHAP IT RE V!
LA TRICHINOSE
Bienquela nature de ce travail ne permette d'y accorder ä lacliniqne et ä ranatomie pathologique qii'nne place se-coodaire, je crois cependant d'autant plus indispensable de cousacrer quelques pages ä I'etude del'infection (riclii-nale, quo celle-ci osl geiieralementpeii conmic et se trouve trop souvent conl'oiulue avec d'autres maladies, parliculie-rement avec la (levre lyphoide.
Ainsi qu'on a pu s'en convaincre en lisanl la curieusc relation de Zenker, la trichinöse presents deux phases bien dislinctes : la phase inteslinale et la phase tissulaire; examinons-les done successivement dans lour origine, lours symplömes, leur diagnostic el lour pronostic, puis nous jetterons uu rapide coup d'tcil sur les principales epidemies de trichinöse.
sect; 1.
Phase intestinale.
Nous connaissons dejä I'originede cetle premiere phase de la maladie : eile Ost determinöe par l'ingestion de la viande trichinee.
Sous l'action des sues gastriques et intesliuaux, la viande
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PHASE INTEST1NALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'21
se Irouve digeree, les kystes qu'elle renferme se dissocient et les Trichines sonl mises en lilierle.
De l'etat de vie latente, ces lielminthcs passent h I'etat de vie active; plonges Jans les substances meines que lenr liüleelabore poursa propre alimentation, ils s'accroissent rapidement et ne tardent pas ü acquerir en quelques hciues, tout an plus on quelques jours, lour entier deve-loppemenl.
Ebauches dans la forme larvaire, les organes genitanx atleignent leur elat parfait; les caracteres sexuels exte-rieurs (bourse caudale, orifice vulvaire, etc.), s'accen-tuent; en meiDO lomps I'appareil reproducteur sort do son inertic fonclionnelle pour affirmor sa signification pliy-siologique : les elements sperraatiqnes apparaissent, les ovules se constituent.
L'accouplement ne tarde pas ä s'effectuer el bienfot les jeunes, s'öcliappanl du canal vaginal par rorillcc vul­vaire, se monlrent aupres de leurs parents : presque bacteriformes, mesurant h peine 0quot;quot;n,09, ces embryons sejournent pen de temps dans rintcstin; ils doivent, en effet, aller promptemenl occuper, dans d'autresregions de rorganismc, la station favorable ä lenr enkystemenl.
C'est par myriades qu'il faut les cotnpter, car les Tri­chines fetnelles soul plus nombreuses que les males et cliacune d'elies renferme souvent ä la fois, jusqu'a 1,200 embryons vivipares. Aussi pent-on dil'ficilement ilönoin-brerla lignee qui,pour assurer la propagation de l'espece, va se disseminer dans le corps do I'liote. Afin de per-mettre nne appreciation capable tout an moins de fixer les idees, je rappellerai (pio, d'apres les calculs de Cob-bold, l'ingestion d'une livre de viande tricbiuee deter-
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)22nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TH1CH1N0SE.
mine l)ieiitöt la presence de 400.000.000 de jennet Tncliincs, soil 200.000.000 pour une demi-livre. D'apres Leuckart, ce chiffre serait de beaucoup infei'ieiii' a la realite; en outre, on doit faire observer qu'il a ele de-duit de calculs bases snr rexamen tie viandes ;i kystes monolriebioes et qu'il ne saurait s'appliquer aux viandes americaines dans lesquelles abondent les kystes polytii-chines : pour ces viandes, les nombres iiuliqnes par Cobboid devraient elrc notablemenl augmeutes.
On voll quelles legions do vers se presentent pour fiancliir les parois inteslinales. Inernies, ne possedant nulle trace de ces aiguillons, de ces epines, de ces arma­tures buccales qui s'observent cliez tant d'autres Ne-matodes, iis passent uniquement grace a k'iir tennite et aussi grace ä leur nombre.
S'insinuant entre les cellules epitheliales, ils livrenl a la paroi inteslinale un assaut durant lequel plus d'une breche se trouve pratiquee; ici, une glande est envaiiie, lgt;uis detruile; la, c'estun vaisseau sanguin qui est per-fore; ailleurs se produisent des lesions nerveuses.
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A.lors apparaissent les premiers symptömes, ceuxque le medecin de Dresde a si bien decrits : grand aballe-menl, chaleur, soif, anorexic; sueurs excessives, sensa­tion de malaise et de plenitude ä l'epigaslre, quelquefois du spasme pbarynge et des vomissements; presque cons-tammenl une diarrhee abondanle.
Les troubles gastro-intestinaux representent les mani­festations les plus tangibles ; aussi merilent-ils une atten­tion speciale : les vomissements peuvenl faire defaut ou ne se montrer qua dans les premiers jours de la maladie ;
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PHASE 1NTEST1NALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;123
quelquefois, au contraire, ils persistent pendant des se-maines (1). Solides au debul^ les evacualions dianhelques deviennent rapidement liquides et grisulres, pouvant meine rappeler l'aspect des selles cholöriques. II est rare de voir la conslipalion succeder ii la diarrliee; celle-ci persiste generalement pendant tout le temps qua dure la inise ea libcile et la dissemination des jeunes Trichlnes. Chez les animaux en experience je l'ai constaminent observee (2), et j'ai vu souvent les sujets succomber ä ces accidents enteriques.
Le diagnostic de la trichinöse inlesünale repose sur im seal coractere : la presence dans les matieres intestinales des Trichines sexuees ou de leurs jeunes.
Or, bien desmedecins, on France surtout, sont malheu-reusement pen familiarises avec los notions elemenlaires de l'helminthologie qui, malgre son importance conside­rable, ne se trouve etre dans noire pays l'objet d'aucun enseignemont special, et se voil ä peine mentioiinee parmi les sciences dedaigneusement qualifiees d'aecessoi-res, alors qu'elles sont veritablement fondamentales; d'autre pari, de semblables rcclierches exigent beaueoup de temps, une patience inalterable, une parfaite habitude de l'observation microscopique ; les matieres intestinales doivent etre examinees parcelle par parceUe, en s'entou-rantdes minulienses precautions que j'ai indiquees dans une aulre partie de ce travail. On ne pent toujours re-pondre ä de si nombreux desiderata ; aussi passe-t-on
(1)nbsp; Rickliu, La Trichinose : symptomalotogie, diagnostic et iraitemmt [Gazette medimle, n0 D., 1831).
(2)nbsp; Juaniios Chatin, Contribution ä l'ctudc ile la trichinöse (Comptes rendus des liances de l'Acadimie des Sciences, 28 fevrier 1881).
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124nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TRICHINOSE.
generalement aupres de la triciiinose inlestinale sans la reconnaitre el l'envoie-t-on grossir, dans les statistiques medicales, le nombre tlöjä trop considerable des cas reellement imputables ä la ßevretypholde.
Quant au pronoslic de la trichinöse intestinale, il esl grave ; pour pen que les Trichines alent ete nombreases dans la viande ingeree, la mortpourra freqnemment snr-venir. Elle sera delerminee soil par les accidents enleriqnes dejä menlionnes, soil par uno peritonile provoqaee par le passage des jeunes a travers l'intestin, etc.
C'est generaleiiient du seplieme au qninzieme jour que la mort survienl; or on sail que, sauf les complicaüons ullerieures, c'est egalemeut vers celte epoque (second seplenaire) que Ton pent observer dans la lievre typholde une terminaison fatale; nouvelle analogic qui contribuera facilement ä 6garerle diagnostic.
j; 2. — Phase tissulaire.
Designee jadis sons lenomde laquo; phase nuisculaire raquo; par les auteurs qui localisaient dans les muscles stries la Tri-cbinc larvaire, celle phase possöde une origiae facile a indiqner : eile coincide avec rarrivee des jeunes Nema-lodes dans le lissu ou doil s'operer ieur enkyslement.
Vt\G question se pose iminedialemeiit : comment ces Triebines, encore embryonnaires, parviennent-elles du lube digestif aux parties souvent fort eloiguees dans lesquelles doit s'accomplir la periode stagiaire do Ieur existence ?
Ainsi qne j'ai eu {'occasion de le rappeler, deux voies Ieur sont ouvertes : I'line est representee par le courant sanguin loujours pret ä cbarrier les auxiliaires comme les
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PHASE TISSULAIKli.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(25
enneniis de l'economie ; l'autre estconsliliieo par le'tissu cellulairc interpose anx dilFerenls organes.
La rapidite avec laquelle les Triebines apparaissent dans le pericarde, leur frequence el leur mulliplicite clans les muscles du tronc compares ä cenx des exlreniites, enlin lii presence, constalee h diverses reprises, de jeunes Tri-chines dans le sang des sujels trichinoses (1), ne peimet-lent pas de revoquer en donle la migration par les vais-seaux sanguiiis. Cependant ce mode de dissemination semble relalivement assez rare et e'est surtout par la voie du tissn cellulaire quo la progression des jeunes se trouve assuree.
Par un veritable travail de fouissement, aide de mou-vements de reptation, les Trichines parviennent a leur station d'enkystement, s'y pelotonnent sur elles-memes et s'y entourent generalement d'une capsule destinee ä les proleger duranl leur stage donl la durec esl subor-donnee aux deslins meines de l'liüte qui les heberge.
J'ai fait connatlre dans un autre chapitre le mode de constitution du kyste et les lesions que determine, dans les divers tissus, cetle ueoformation. Je ne saurais done y revenir actuellement et je dois me borner ä exposer les phenomenes morbides qui se manifestent durant cette periode.
Les symptömes de la trichinöse tissulaire sont assez nombreux.: la bouffissure de la face, qui se montre parfuie des la phase intestinale, s'accentue souvent au point d'im-
(1) Zenker, A'olt;lt;; sur Va/feclion Irieldnaire chez iliommc (Comptcs rcn-tlns des seances del'Acadimiedes Sciences, IG fevrier 1803). — Voy. aussi: Bouchard et Magnan, in Gazelle hebdomadaire Je Mcdecine et de Chi­rurgie, i\quot; 'i'-i, 1864; Tbttdicham, in GnzHte mMicale, 10 de-.embre 1801.
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1?6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TRICHINOSE.
primer au malade une pliysionomie caracteristique {Dick-/.o/j/tles Allemands); cet cedeme pent s'etendre aux mem-bres. On l'a attribue successivement ä robliteralion des petit* vaisseaux par les Trichines, puis ä des thromboses duos h ralteration du sang au contact de ces parasites (1).
L'aedeme pent se compliquer d'acne, d'ecthyma et de furoDcles ; geneialement il s'accompagne simplement de prnrit et de rourmiliemenls dans les membres. Une anosthesie plus on inoins marquee se manifeste quelquefois dans ceux-ci; les medecins allemands ont signale, a diverses reprises, ce caraclere que j'ai pu egalement (d)server sur des animaux trichinoses experimenlale-ment.
Aux divers phcnomenes qui viennent d'etre mentionnes et qui, on a pu s'en convaincre, se manifestent surlout dans les parties trös musculeuses, succedent bientöt des accidents plus couslanls, mieux definis, el localises princi-palement dans I'appareil locomoteur. Douloureux au tou­cher, les muscles se luinefient el presentent une indura­tion surtout appreciable dans les Qechisseurs, puis des conlraclures s'observent; des attitudes vicieuses en sont la consequence et delermiuent la flexion des jambes sur les cuisses, des cuisses sur le hassin, do Favant-bras sur lo bras; une immobilisation progressive du Irene pent meme accentuer et compliquer ces manifestations.
Au milieu de l'ensemble dont je viens d'esquisser les traits principaux, on reinarque, cä et lä, quelques pbenomenes locaux dus ä Inmnigration des Trichines dans teile ou teile masse musculaire : l'invasion des
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(IJ Ricklin, he. Kit.
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PHASE TISSCLAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;127
muscles masticaleiirs determine du trismus; eelle des muscles oculaires, des (roubles dans I'organe visuel el surlout dans I'appareil palpebral, carce sont generalement les orbiculaires qni sont atleints; l'invasion des muscles de l'oreille determine de la surdite; celle des muscles larynges, de l'aphonie; celle des muscles respirateurs, de la dyspnee qni sonvent n'cst que le prodrome d'acci-dents asphyxiques graves. La bronclio-pneumoiuc est un mode assez frequent de lerminaison (1).
Le dingnoslic est difficile ä elablir: si les troubles gastro-intestinaux et l'etat febrile peuvent aisement fairc eonfondre la trichinöse intestinale avec la fievre typhoide. ruedeme qni caracterise le debut de la phase tissulaire pent faire croire ä une all'eclion brightique ; l'examen des urines permettra do rejeter cetle hypolhesc (2) et les acci-dents musculaires, rapprochcs des troubles enteriqnes observes anterieurement, imliqueront an medecin la ve­ritable nature de l'affection donl le diagnostic no sera loulefois nettement et;ibli quepar Tobservation du parasite enkyste. S'il est mienx connu sous cetle forme qu'a I'etat sexue, sa recberche est, en revanche, encore plus difficile
(1)nbsp; Les auteurs allemands insistont sur la frequence de cotte derniöre complication, d'autant plus digno d'attention que dans les cas oü Ton a diagnostique une fifevre typlioide nt dans lesquels I'autopsie n'offre pas les signcs classiques de cctto affection (alteration des plaques de l'eyer, etc.Jj ou se borne parfois i rapporter la inort aux accidents cons­tates du cöii des organcs respiratoires. Or, loin d'ocarter tout soupcou de trichinöse, une semblable complication oblige, au cjntraire, h pour-suivre minuiieusement k ce point de vne les investigations.
(2)nbsp; II Importe toulefois do savoir que I'albaminurie no dispense aucu-nement le clinicien de la recherche du parasite, ce Symptome ayant 6tamp; parfois relevö dans la trichinöse : b pas d'albumiue dans l'urine du pe c et de la fille,mai5 il y on avail pour madame D... raquo; (Laboulbene, La Tri­chinose de Crepy-en-Vatois; Bulletin de l'Acadcmie de medecine, 1881.)
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128nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TRICHINOSE.
iluiis lu phase thsulaire de la trichinöse que durantla phase initiale :il suffisait alors d'examiner les malieres intes-linales, tandis qu'actuellement c'est au sein des lissus vi-vants de l'organisine. dans des masses muiculaires le plus souvent, (ju'il faul aller deeouvrir la Trichine.
Dans ce but, deux precedes unl ete indiques; 1c premier consisle a inciser au bistouri uu muscle supeiTiciel, tcl que le biceps brachial, pour en detacher un fragment que Ton soumet ensuite ä l'examen microscopique; i'autre methode, moins sanglanle et moins barbare, se resume dans l'excisio:! d'une parcellemuscuiaire, soil par le Irocart de Duchenne, de Boulogne, soit au moyen d'un barpon special (harpon de Middeldorf). Outre que ces pratiques sont assez douloureuses pour que le patient refuse gene-ralement de s-y soumettre, il convient de faire observer qu'elles ne sauraienl fournir d'indicalions uliles que dans les cas de trichinöse generalisee; le diaphragme, les muscleslarynges, etc., sontatleintsbien avanties muscles bracliiaux.
Lepronoslicsemble moins grave que celui de la trichinöse inlestinale: si le sujel a pu resister ä cette phase origi­nelle de la maladie; si, de plus, il a pu supporter, sans alteintes trop serieuses, les premiers etlels de l'immigra-lion dans les divers tissus, il peut esperer se soustraire ä loute consequence grave (1).
(1) D'aprfes les aiitcurs allemaads, lorsqae rinfeclion trichinouse na pas üte trop considerable ot quo l'orgaaigme tend ver.s la laquo; periodo de rtpa-ration raquo;, on observe ciuclquoä phenonienes spquot;Ciaux, tels que I'oedeiiie malleolairc, l'essouflemeut et unc fausse obesite apparaissant vers la qua-trifcmo ou cinqideiue semainu et precedant la guerisoii. Ces manifestations setnblant tontefois pen consiant.es.
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Pim'CIPALES EPIDfiMIES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 129
Ou'on ne I'oublie pas, on L-llet, les Tricliines enkystees dans les dillürentes parlies de I'economie s'y Irouvenl ä l'elat stagiaire el doivenl, sons peine de passer de la vie latente ä la moil, etie transportees dans un autre inaniniifere ; mais le gome de vie, les inocurs de lour hole aclnel peuvenl reodre ä pen pies impossible cette migra­tion necessairo. C'esl ainsi cpio les Tricliines enkystees dans le corps hninain no peuvent geneialeinent jamais, dans les conditions normales (I), gagncr le milieu necos-saiio a la lealisalion de leur forme parfaite. Elles vi-vront done ä rölal tarvaire duianl fort longtemps, parfois meine durant plusieurs annees, nous en avons la preuve, puis la morl les atteindra.
Ce plicnomcnc aura cte precede dc modificationsprofon* des dans le kysle prolecteur; celuici aura parcouru suc-cessivement les phases regressivesquot; que j'ai decriles : la degenerescence piginontaire aura ete suivie cle la degene-rcscence adipeuse a laquelle aura succede la cretiQcation, el Ion no troiivcra plus, commc derniers Icnioius de I'lielminthe et du kysle, que de pelits amas calcaires dis-semines dans les tissus ambiants. Tel esl raspect sous lequel se presenlenl les traces ullimes de la trichinöse chez les sujets qui out pu resister a ses premieres alteinles.
sect; 3. Principales epidömies de trichinöse. II ne saurait elre evidenunenl question de relater ici,
(1) a In the case of man it would be necessary that his muscles schuuld laquo; be eaten in order for the Trichina; to become sexually-mature worms ; laquo; and in those countries where cannibalism exists, the man-eater would laquo; himself become trichinised and would certainly deserve his fate. gt;j (Cobbold, he. cit., p. 173.)
Chatin, Trichine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ö
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IliOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TRICHINOSE.
meine succiiiclemenl, toules les epidemies tie Iricbinose observees depuis une vingtaine d'anaees, c'est-ä-dire tlc-puis les reclicrclies de Zenker. Lorsque I'afifection triclii-neuse se trouvait loculiseo presque uniquement eraquo; Allo-magne, on pouvait esperer, grace ä la competence specialc et aux connaissances eteiuliies des nmlecins allemands, parvenir ä relever la plupart des cas interessants. Aujour-d'hui (ine cette helminlhiasis esl devenue enderaique dans pkuieurs Etats de ['Union americaine et tend ä se generaliser, par l'importalion des produits contamlnes, dans les diverses contrees des deux momles, on doit renoncer ä ('lablir loute statistique rigoureuse. Je me borne done a inenlioniier quelques epidemics trislemenl celebres par leurs ravages on particulierement iastructives par les observations qu'elles out fournies. On verra que, meine circonscrite en ces elroites limites, la liste ne laisse pas d'etre longne; eile comprend pins de quatre-vingt-dix epidemies!
! 5 5._ 1838, 1859, I860, 1861, 1862. Cinq epidemies a Magdebourg (Sendler). Ce I'nrenl ces epidemies {pii, ap -pelant l'atlention des medecins et des naturalistes alle­mands, provoquereat la serie de recherches qui ne tarde-rentpasa etre cunsacrees par les importantes deconverles de Virchow, Zenker, etc.
6. — 1860. Une epidenue a Stolberg (Fricinus).
7 0t 8, — 1800. Deux epidemics dans i'ile de Rugen (Landois).
9. — 1860. Une epidemic a Dresde (Zenker).
JO. — 18G1. Une epidemic ä Arnsted (Rupprecbt).
11. — 1861. Une epidemic a Berlin (quot;W. Schnitze).
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PMNCIPALES EPIDEMIElaquo;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i3l
12.nbsp; — 1861. üne epidemie ii (iusten (Frcenkel).
13.nbsp; — 1802. Uno opklemic ä Plauön (Bohler).
14.nbsp; — ISCrl. Tue qlaquo;i(lemie ä Blankenburg.
l'raquo; et 10. — 1802. Deux epidömies k Ilollsliiilt.
17.nbsp; nbsp;— 1802. Ine Epidemie ä Calbe (Herbst). Les cas ayant determine la moil fuienl dans la proportion de 21 p. 100.
18.nbsp; — 1803. Tue epiilemie a Burg (Klnsemann). Les cas ayant determine la mort turonl dans la'proporlioa de 20 p. 100.
19.nbsp; — 1803. (Ine epidemie a Quedlinbourg (Behrens). Les cas ayanl determine la mort fiireul dans la proportion de 10 p. 100.
20.nbsp; nbsp;— 180.!. t'ne epidemie i\ Planen CKönigsdorfler).
21.nbsp;22 el 23. — 1803. Trois epidemies k Posen (Samter). 24. — 1803. Une epidemic ä Blankenburg (Scholz). Les
cas ayant determine la mort furent dans la proportion de 6 p 100.
23. — 1803. I'nc epidemie a llellstaedt (Rupprecht). Sur 158 cas observes, 27 furent mortels.
20. — 1803. t'ne epidemie ä Eisleben (Rupprecht).
27.nbsp; — 1864. t'ne epidemie ii Blankenburg (Scholz).
28.nbsp; — 1804. üne epidemie a Eisleben (Rnpprechl).
29.nbsp; I8(raquo;4. Trie epidemie ä Nierieden.
30 el 31. — 1864. Deux epidemies k Hettsdadt (Rup­precht). Plusieurs cas mortels. — Cos epidemies oll'rirent une curieuse particularite : divers animaux domestiques furent alteinls el. deux dials monrurent.
32. — 1804. Une epidemie a Quedlinburg (Woll). Les cas ayant determine la mort furent dans la proportion de 2 p. 100.
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132nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TRICHINOSE.
33 el 34. — 1864. Deux epidemies ä Berlin (Oonfeld el Frischer).
35.nbsp; — IS(ii. Une opidoinio ;i Leipzig (E. Wagner). Les cas ayant delenuine la inorl furent dans la proportion dc 14 p. 100.
Parmi los victimes de cetle epidemie qualre linent frappees dans des eondilions tres singidieres el qui snfli-raient, s'ii en elait besoin, ä demonlrer que i-iiifeclion Irichinale pent elre provoquee par Tingeslion d'une qnan-lile presque inappreciable de viande contaimnee : ces malades Inrent, en effet, alteints apr^s avoir mange dc la viande de bceuf crue qui avail etc eoupee sur mi billot ayant precedeminent servi an depeeage d'un pore tri-chine.
36.nbsp; — 1864. Une epidemie a Postdain (Mollendorf).
37.nbsp;— 1864. Une epidemie ;i Celle en Hanovre. La ma-ladie futetudiee par Sclieller, Baring el Gerlach
Les symplomes observes reporterent le souvenir des medecins de la locality vers une epidemie observee en 1835, au memo lieu, par Sclnicliarl el qui, tres vraisemblable-ment, devaitelre rapporleeä la meoie origine.
38.nbsp; .__ 1864. I'ne epidemie ä Hetlsdadt (Rupprechl). ;{!gt;. — 18(raquo;.quot;j. Une epidemic ;i llcdersleben (Kratz). Cetle epiilcmie bit extrememenl menrlrierc : le 23 oc-
tobre, nn pore. Irichine elait debile et vendu; Irois jours aprcs (le 28 octobre) la maladie se declarail, avec une rcmarqnable intensitc ; sur 330 malades, 100 moumrent. Les enfants parurent offrir une immunile assez cons-la nie.
40.nbsp;— 1803. üne epidemic ä Schcenfeld (WolIT).
41.nbsp; — 1865. Une epidemic ä Greisswald (Hosier).
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42.nbsp; — ISOö. line epiilemie ä Görlitz (Voigtel).
43.nbsp; — 1800. Une epidemic a Heidelberg (Friedreich).
44.nbsp; — 1800. Une epidemie dans l'Elal de Massachus-sells. Les casmorlelsfnrenf dans la proportion de 17 p. 100.
4igt;. — 1807. Une epidemie en Dänemark (King).
40. — 1808. Une epidemie h Heidelberg (Friedreich).
47.nbsp; — 1808. Une epidemie a Raveccbia. Los cas raor-leis furent dans la proportion de 80 p. 100.
48.nbsp; — 1870. Une epidemie ä Heidelberg (Friedreicli).
49.nbsp; — 1870. Une epidemie ä Berlin (Heuser).
50.nbsp; — 1870. Une epidemie a Libau (Killel).
51.nbsp; — 1871. Une epidemie ä Workington (Dickinson). Lesmedecins anglais avaienl, ä piusieursreprises, note la
presence des tricbines dans des examens necroscopiques, mais jamais on n'avail conslale cliniqiiemenl la trichinöse, lorsrpie le l)r Dickinson en recueillit nne observation des pins demonstratives.
Au mois d'avril 1871, il ful appele dans une familic donl les clivers membres presenlaient, des symplömes qui firenl diagnostiquer tout d'abord la fievre typboide. Cependant,ä certains caracteres aberranls, le D' Dickinson soupconna la verilablo origine du mal: interrogeant minu-lieusement les malades, il appril bientot qu'ils avaienl mange do la viande de pore, pen de jours avant d'etre altcints. II se bata de se faire remettre nn fragment de la viande suspecte qu'il sonmit a M. Gobbold ; celni-ci la trouva remplie de Tricbines ; laquo; the diseased mead was infested with Trichinae raquo; (1).
32. — 1872. Une epidemie ,'i llerenden (Kraomer).
(1) Cobbold, op. cit., p. 110.
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THICHINOSE,
53.nbsp; — I87;j. Hue epidemie a Pankow (Mendel) (1).
54.nbsp;— 1874. Une epidemie ä Neustadt(Munzel). 53. — 1874. Lno öpidemie ;i Moseon (Kiioch).
56.nbsp; — 187Ö. Une epidemie ä lireme (Focke).
Le souvenir de celte epidemie devrait suffire ä eon-vaincre les optimisles qui affirmenl que mil danger ne saurait resnller de l'iisagedes salaisonsamericaines : qtta-runte personnes furenl atteintes de trichinöse grave deter-minee par im jambon do provenance americaine.
57.nbsp; — 1870. Une epidemie a .Minden (Mullej).
58.nbsp; — 1870. L ne epidemie ii Kaabs (Hescbi).
59.nbsp; — 1870. Une epidemie a Osterode(Euleiiberg). 00. — 1870. Une epidemie äSaint-Petersbourg(Knocb). 61. — 1877. Une epidemie äMoscou (Veil).
02.nbsp; — 1877. Une epidemie a Sleliin.
03.nbsp; — 1877. Une epidemie ;i Hoxter.
64.nbsp; — 1877. Une epidemie ä Tliionville (epidemie ii-milee ä la garnison prussienne).
65.nbsp; 66, 67. — 1877. Trois epidemies dans le district de Merseburg.
68.nbsp; — 1878, Une epidemie ii Tliionville.
69.nbsp; — 1878. Une epidemie ä New-York.
7U. — 1878. Une epidemie ä Crepy en Valois (Laboul-beneet Jolivel).
Gelte epidemie, observee avec mie rare sagaeile par le 1)'' Jolivet, a ele parlaitemenl exposee, dans ses moin-dres details, el an-si dans ses enseignements, par
(Ij Gelte ^pidi5mi(', Cüinini! celllaquo; de Leipzig (ISCi), inontre nettement qu'il sufflt souvent d'une quantity Uk* faible de viande contamiiiÄe pour determiner des accidents graves : clioz plusieurs personnes,la trichinöse fnt simplement causeo par I'ingestio.i d'un sand\yicll prepare ayec du jambon tricliine.
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PRINCIPALES EPIDEMIES,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;133
M. le professenr Laboulbene (1); eile presente un inlerAt d'autant plus considerable que c'esl la premiere observa­tion rigoureuse de trichinöse qni ail ele rccneillie on France.
Le 11 mars 1878, le DT Jolivet ölait appelecbez le sieur
D...... boulanger, pour donner scs soins au pere, ä la
mere el ä la fille qui avaieiit tons une violente dianiiee, de l'oedeme de la face, ime lievre vive, nne courbature in­tense. A la moiadre pressloo, les masses musculaires des membrcs devenaient Ires douloureuses. Pas tie ceplia-lalgie; langne chargee el blanche, soif vive. Pas tl'albu-mine dans I'urine tin pere et de la tille, mais il y en avail dans oelle do la mere. Plus laid, oedeme ties mombres inferienrs.
La fievre ardente, la diarrhee, la prostration firent d'abord croire a nne fievre lypboide; mais M. Jolivet, clierchanl a elablir rorigine do la maladie, obtint bientöt
nn renseignement des jdns Importants : le sieur D.....
avail fait tiiernn pore le .quot;i mars, el la lamille elait unanime ;i incriminer cette viande donl 1'ingestion avail ele rapide-menl. suivie de troubles gastro-intestinaux et pai'ticuliere-ment de diarrhee intense, lies morceaux du memo pore ayant ele offerts a tlivers habitants du bonrg, il elait inte­ressant tie recliorclierqnelsenavaientete sur enxles elTets.
Or gt;F. Jolivet constata les meines symplömes, mais h. des degres differents d'intensite, cbez un grand nombre de malades qni avaieni mange do oe pore, el il s'assura tpie mil n'avail ete alteint en debors tics personnes qui avaieni fait usage de la viande suspecte.
J) Labuulbe:ie, in Dulkthi de l'Acadimie de raquo;(laquo;/ eine, fevrier 1881.
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TRICIIINÜSE.
Dans un village voisin, M. Jolivet fut appele anpres d'une raquo;laine qui presentait les symptömes observes clicz les malades de Crepy; eile affirmait raquo;'avoir pas mange lie pore; mais, apres avoir ele inlenogeo plnsieurs fois, eile se rappela en avoir mange cliez sa helle-merc qni avail rcrii nudes morceaux offerts par le sieur D....
Plnsieurs des personnes altoinles presonlerent des acci­dents graves; l'ime d'elles mourut vers le douzieme jour de la rnalailie : lt;lt; Je no ponvais, dil le lJr Jolivet, elablir un lt;lt; diagnostic bien net (I), lorsqu'elle fnt prise de bron-laquo; ebo-pnenmonie double et suecomha vers le douzieme laquo; jour environ de la moiadie. Apres y avoir refleebi, m et surtont apres avoir observe les seize autres ma-clt; latles, je crois rpie celle jenne lille esl morle de la laquo; trichinöse. raquo;
Cos conclusions tnreiil bienlöt conlirmees parM.Laboul-böne ä qui M. Moutard-Marlin avail remis un des fragments de la viande suspecte envoyee par M. Jolivet: 11 conte-nait laquo;le laquo; notnbrenses Trichimi spiralis. les unes enkyslees, les aulres ne l'etanl pas encore (2). raquo;
Quelle elait la cause de cclle epidemio? D'oü provenait le porc infeste? Coniinent avait-il ete nourri? Comment avait-il pu elro contamine? Teiles etaienl les questions complemenlaires qui se presenlaienl, iminedialement; pour les resondre, M. Lahonlhene se liäla de se rendro sur le lien meine de l'epidemie et no tarda pas ä y recueillir de precieuses indications.
(I) linst fäclimix que i'on n'ait p:is pratiqttä l'examen microscopiquo illaquo;ä dejections ; on y cüt trfe? probablemcnt trouviü les Trichines sexuees ou leara jeuncs.
(1) Labüulbine, loc. cit.
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PBIiSCIPALES EPIDE.MIES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l^T
Le proprietuire de IVminial conlnmine declara elever laquo;rois pores eliaque annee; aiieun accident no s'etail pro-duit anhüiemenient par l'ingeslion de la viando prove-nanl dos animaux lues el, prepares ehez lui. Le dernier pore avail ele noiirri absolument comme les aulres, avec des pommes de lerre el des cronies de pain cuiles dans une grande inannile en cuivre ; I'animal mangeait dans nne auge en pierre. 11 avail ele achele ä nn marelinnd de Senlis qni se Ibuniissail ä Gonrnay (Seine-Inferieurc) et ä Farmerie (Oise), localiles dans lesfpielles aucune maladie particuliere n'a ele signalee ehe/ los porcins qni y sont I'objei d'uncommerce considerable.
La provenance de laninial, son alimentalion habituelle semblaient done n'offrir rien de suspect. Mais en ponr-suivant ses investigations, M. Laboulhene oblint un ren-seignement dont Ions les lielminthologistes appreeieront laeilenient I'importance : le pore Iricbine avail ele eleve dans un rednit dont le toil el rinterieur etaicnl laquo; visiles el liabiles par de nombreux rats, all ires par le furnier d'un boucher voisin qni jette beaucoup de debris d'aniinaux dans la cour raquo;.
Des que M. Labonlbene connut ce fait, il n'besita pas a conclnre quo le pore anlenr du mal avail du manger on rat Iriebine el prendre ainsi la trichinöse.
En effet, comme le rappelle Ires jnsleinent le savant observateur ä qui j'emprnnle ces details, le rat el la souris sont au nombre des animaux qui, vivant en liberle, se Irouvent le plus freqiicimnent atteints par les Trichines. Dejä M. Vulpian avail signale le fail, et j'anrai plus tard a insister sur ses consequences lorsque je traiterai de la prophylaxie de la trichinöse.
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133nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;THICIIIN'OSE,
71. — 1870. üne epidemie ä l)onl du vaisseau-ecole le Cornwall; plusieurs morts (Powler).
Los accidents avaient d'abord öte aüribu^s ä une epi­demie de fievre typholde, mais le Dr Powler, frappe de la singularite de certains symplömes et constatanl que le debut de la maladic avail coJncide avec I'usage alimen-taire de viundes de pore jwovenant des Etats-Unis,^Aq-ruanda el oltiint 1'autorisation d'examiner im des cadavres: ii y decouvril d'inDorabrables Trichines.
Cette observation esl des plus Interessantes : d'une part, eile nous fournil mi nouvel example deödiflicullös que rencontre le diagnostic limile ä l'apprdciation des sympto-ines geiieiauv, difftculles lelles que repidemie du Corn-iva/l eiii ele, suivant I'usage, itnputee ä la Havre typlioide si eile n'eül ete ohservee par mi pralicien distingue, donl les investigations minulieuses autanl qu'eclairees parvin-renl h faire rapporter le mal ;i sa veritable origine. Re-marquons, en outre, fit e'est ä eel egard surtoul que celle relation presente un reel inieiel d'actualite, remarquons que le premier indice qui mil, le ir Powlersurla voie de la veiite ful foinni par la provenance meme des viandes introduiles dansTalimenlationde reqmpage(l). llsntlit, en eilet, de connailre les deplorables pratiques de l'elevage ameiieain pour elre immediatement mis en garde contre I'usage de semblables produils.
(1) Revue de Zoologie medieule, 1881.
Dans la marine, oil I'on fait neccssaimiipiit. usaKü de salaisoiiF, les c;is ilc tricliinosc paraissent frequentss on on jugera par la citation sni-vante : laquo; Les ilix lioinrues d'^qnipage du navire anglais Ouse sont tons n tumbes malades k la fois.... Le doctenp Alilians trouve une frappante
ressemblance dans la relation dos symplömes avec ceux observes sur laquo; un navire allant de Valparaiso ;\ Hambonrg, dont toul iiquipage ful #9632;i emfoisonni par la Trkliinv. raquo; '/,'/ Trichinose et les imporlateurs de sq-luisons cTAmirique, 1881.)
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PRINCIPALES EP1ÜEM1ES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; U9
72.nbsp; — 1870. üne epidemie ä Rgu (Knocli).
73.nbsp; — 1879. Une epidemie h Crailslieim (Huberlein).
74.nbsp; — 1879. Une epidemio dans le district de Königs­berg; les cas ayant determine la mort furent dans la pro­portion de 9 p. 100(1).
7ö. — 1879. Une epidemie a Moscon (Gieseler).
7tj. — Une epidemie ä El llnleh, village des environs de Beyrouth (Wortabel).
Uli gros sanglier avail ete tue au fusil dans nn marais voisia du village; il y fnt depeceel mange par les habitants chez lesquels la trichinöse se developpa avec une grande intensite; le nombre des malades s'eleva rapideinonl it 'li'rl (124 hommes, 103 lemmes, :3ö enlanls).
Le nomine des moils I'lil de 6 (3 hommes et 3 leimncs); ä I'examen cadaverique, on trouva dans les muscles des Trichines avec commencement de nenformalion kys-tiqne.
D'apres les renseignenienls recueillis par le doetenr Wor­tabel, medeein de l'liöpital Saint-Jean ä Beyrouth, les laquo; sangliers abondants fouillaient le sol el, enlre anties betes, y devoraient des rats, souvent tricbines (2). raquo;
77 el 78. — 1880, Deux epidemies a Milkauwa et Chicago; 2 inorts.
79.nbsp; nbsp;— 1880. Une epidemic a New-York. Un jeunt bomme momut; ses muscles etaient remplis de Tri­chines (3).
80.nbsp; — 1880. Une epidemic a Moscon (Trichomirous).
81.nbsp; — 1880. Une epidemie ä Barmen (Strauss).
(I) Vierleljuhrschrift fur gerich Ifediciraquo;, XXXV, p. ICU et suiv. [i) Atmotes d'hyrphie et de midecine loyale, avril 1881, p. 3quot;6--37 (raquo;) Ibid., p. 317.
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140nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TIlICIIINüSE.
82.nbsp; — 1881. üne epidemie ä Madrid. Six persomies succöcnbenl a l'ingeslion de salaisons americaines.
lt;lt; Vautopsie a fail ddcouvrir la presence de trichines dons (es caflitvt'cs de cespersonnes, appartenant aitx classes /es moins aisees de la poptdation et fakant d'ordinnirc ime assez grande consommntion de pore sale, de pro­venance americalne. raquo;
83.nbsp; — 1881. Unc epidemic ä Eeerdeen Westphalie.
84.nbsp; — 1881, (Jne epidemie ä Beltsdedt, cerclede Mans-feld; 150 cas. En 1803 la trichinöse avail dejä fail piu-sicurs victiffles dans celtememe viilc.
85 et 80. — 1881-82. Uenxepidemicsa Vicnne(Lokner); les personnes atleintes avaient fail usage de viande par-faitefhent evite.
87 et 88. — 1882. Deux epidemics ä Foit-Waync el Marshall; plusieurs victimes.
89.nbsp; — 1882. Une epidemic oi)servee dariülagarnison de Cologne.
90.nbsp; — 1882. Une epidemie ä Dunkirk (Etals-Uiiis).
91.nbsp; — 1882. Une epidemie ä Brunswick : laquo; 130 ä 200 (( malades; an nomhrc des victimes figurent des oiticiers laquo; et environ 40 hommes du 67quot; regimenl. raquo;
Yolci done pins de qnalic-vingl-di.v epidemics pour une periode de vingl-lrois ans; encore convient-il de faire observer que co chiffre csl de beaueoup inferieur ä la realitc. En Allemagne meine, la maladie s'esl tellemenl devcloppee eu ces dernicres annces qne les listes dressces par divers autenrs (Rupprecht, elc.) sonl absolnment in-compleles; en Ameriqne, il ne se passe guere de semaine ou lesjournaux n'enregistrent quelque fail semblable aux suivanls :
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PHINCIPALES El'IDliMlliS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 141
The poisoned family. The agony endured by the Jaerjevs at Fort. Wayne, Ind. Official despatch to the Evening Telegramm.
laquo; Fort Wayne, Fob. 9, 1882.— The News says, with reference io Hie Jaeger family, live in number, who are suffering from IrichiiKP poisoning : Tlicy suffer inten­sely. No immediate danger is anticipated; but llieir ulli-rnale recovery is doubtful. They girl aged fifteen and her sister aged live are in a very bad condition. No ho­pes are entertained of their recovery. The balance may survive. The oldesl child was working in the country and came home to wait on Hie family and ale once of the dis­eased meat. She has a very mild form of trichinosis. raquo;
Fifteen Persons poisoned. Trichinosis caused by eating raw iiam. Three fatal cases.
laquo;Marshall,Minn. jan. 20, 1882. — Great excitement has beencaused here by trichmagt; poisoning from eating raw ham. Fifteen prominent citizens are aflliclcd end three have died. raquo;
Je choisis a dessein ces fails parmi ceux qui ont ete observes duranl les deux premiers mois de Fannee 1882 (1) afin de permellre d'apprccier exactement certainc commu­nication repantlue ä profusion dans la presse francaise, la veille de Fouverture de la discussion devant la Chambre des Deputes. D'apres cetle note, la trichinöse eilt ete presque inconnue aux Etats-Unis : en seize ans, on y cut observe
(1) Dopuis que ens ligiics ont ete Rentes, do nouvelles epidemies onraquo; 6tK signalees en Ameriqueet on Allomagnp.
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TRICHINOSE.
senlomeiit onze cas moiiels, elc. Les depeches prece-denles, dans leur laconisine eloquent, suffisent ä montrer la frequence el la gravili des accidents causes par une maladie qni cependant n'echappe que trop souvent an clinicien, car, on a pu le constater par plusieurs des observations relalees dans cc chapitre, ello se trouve presque loujours confondue avec la fievre typhoide. C'est surtout h eelte cause qu'il faut impuler les nombreuses lacunes quo presente encore rhistoire clinique de la (ri-cliinosc, dont l'elude s'impose desormais k l'attcnliüii do tons les praliciens.
I
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CHAPITRE VII
THERAPEOTIOÜE
A la trichinöse, ä celte maladie d'aulantpius redoutable qu'elle est gendralement meconnue, peut-on opposeravec sticcos quelque moyen curalif?
Malgre de nombreuses lentatives, malgrei'infinievariele de ressources tlont peut disposer ['arsenal llierapeutique moderne, c'est, helas! pur la negative que nous devons resomlre cello queslion.
On a successivement propose, conlre la phase intos-tinalo, los divers purgatifs el anllielminlliiqnes: le calomel el le karaala out cte speciuleineiil preconises, sans avoir encore donne do resnllals appreciables; il laut d'ailleurs rappeler quo ces agents out ete indiqnes par les zoologistes plulnt qu'iis n'ont ete appliques par les medecins, aussi leur intervenlion est-elleencore purement hypothetique.
Contre la trichinöse lissulaire, on a lento d'employer les picrates alcallns tels que le picrate do polasse el le picrate de soude, puls la benzine et enlin la glycerine, surlout essayee par les medecins aineiicains(l) qni pensaient at-teindreainsi sürement rhclminlhe, gt;lt; la glycerine luant la Trichine [lar diffusion raquo; ; tnais autre chose est de faire agir la glycerine directement sur une Trichine observee sous le champ du microscope, anlre chose est de chercher a atteindre des myriades de parasites enkysles dans les
(1) Voir les gufirisons, d'ailleurs ilouteuseä, mentionnöes in Barion American Coll, and Meilicnl Rprorii, ISSI.
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I4inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TttIClllNOSE.
divers sys(emes lgt;istiiiiies de l'organisine; lapreirveen est dans les resullals constamment negatifs, ol)leniis avec la glyoerino. Les agenls physiques out ete egalement preco-nises: ieieclrieite en courantsconlinus ou interrompus, la lefrigeralion locale, la thermopunclureontete I'objet d'es-sais egalement inl'mcdienx. Le medeoin est doncactuelle-incnl rednita user de soins generaux : si pen efficace qu'elle se soil montiee, la medication evacuante est cependant encoreindiqueecontre la phase inteslinale; dansla periode muscuiaire, on enveloppera les membres douloureux dans de la ouate; on combaltra I'insomnie el lessueurs profuses par le chloral el on s'efforcera de soutenir les aialades par un regime reconslituant el analeplique (quinquina, vins genei-eux, viandes ruties) (I).
La therapeutique se declaranl ainsi ä pen pres impuis-sante, c'est a riiygiene d'iiiterveuir; aussi devons-nous mainlenanl rechercher quelles mesures prophylactiques devronl etre opposees ä la propagation ile ['infection tri-chinale.
(1) Ceitaius medeciiiä aiiiericains unl precoiiise remplui du soufre comru la Trichine; i'un clunx, le docteur Angell, de Boston, a rnfime cru de­voir adresser, au sujet de co mode de traitement, une note an consul anglais de Philailelidiie. Culte communication nieriie d'ötro cittic lex-tuellemenl; je l'emprunte au rapport du consul :
Dr. George T. Angell, of Bostün, says in a letter to lliis consulate upon the subject of tricliinosis : laquo; I liave a great deal of faiih in tlie use of laquo; common powdered sutphtir in sucl) cases, taken internally. It seems to b be fatal to insect life. It gees tluougli tlie system so thoroughly that laquo; after a few do^es you vill lind it has pas ed tlirough your body, your laquo; clothing, pocket-book, and blackened the silver coin in your pocket. laquo; Hon. Casey Young, of Memphis, Tenessee, Member of Congress, told me ci last winter of its power in yellow fever. During the great yellow fever • epidemic there, he wore it constantly inside his stockings. At one time k he advised a considerable number of gentlemen, some dozen or more, laquo; gathered in a room to do the same. Only one took his advice, that one o escaped the fever every othor man in the room died. raquo;
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CHAPITRE Vill
PB0PHYLAX1E
Le domaine de rhygiene etant actuellement le seul ter­rain sur lequel nous puissions esperer atteiadre et com-imttre, avec quelque chance de succes, ['infection trichi-neuse, il importe de determiner soigneasement t'enseinble des mesures prophylacliques susceptibles d'etre opposees au developpeinent el ä la propagation de la trichinöse.
D'nn inleret capital pour la medecine publique, celle question ne laisse pas d'ollrir (iiielque complexity; aussi convient-il de I'examiner sous ses divers aspects en re-cherchanl succcssiveincnt les conditions dans lesqnelles doit se faire l'ölevage de l'espece porcine, Faction des preparations industrielles (salure, fumure, etc.) sur les viandes trichinees et enfin les etlets dc la coction et de la refrigeration sur les memes produits contamines.
sect; 1. — Elevage des pores; regies ä suivre, surveillance speciale de leur alimentation. — Contamination par les rats. — Pratiques americaines ; Stock-Yard et Pork-Packing. — Endemicite de la trichinöse dans les porche-ries amöricilnes.
Dans les circonstancej normales (1), e'est par I'ingeslion de la viande de pore que nous sommes exposes a con-Iracler la trichinöse; aussi esl-ce a l'elevage de celte es-
(I) J'ui dejii lt;!u l'üccasijii du rappoler la spintiielle reservo formulie par
Cobbold ;i 1'dgard dcspcnpladcsaniUropopbages chez lesquellea la coiilami-
nalion poorrait s'operer pai-ringL'stioii do chair humaine trichinee; j'ajouto
que dans claquo;i-taiiies circonstances, I'lnfectioii tricliinale .pourrait se propa-
Chatin, Trichine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 0
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146nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHOPUYLAXIE.
pece que nous devons lout (Vabord cliercher ä appliquer un ensemble de mesurcs capables de la souslraire aux ed'els dc I'iafection Iricliinale.
Comment 1c pore peut-il se contaminer? Les voies qui permettent h la Trichine de ratleindre sont assez nom-breuses : il [icut so trichinöser soil en avalant des debris de viande renfermant dejü le parasite, soil en devorant des animaux trichines (Rals, Souris, etc.,) soil en ingeranl des excrements contenant des Trichines sexuees ou leurs embryons.
Ce dernier mode de Iransmission est facile ä ecarler; de simples soins hygieniques sulfisent a I'eliminer. Ainsi que le disait, en d'excellents lermes, il y a dejä quinze ans, M. Ajidre Sanson : laquo; il Importe d'appeler rallention des lt;( eleveurs et des engraisseurs de Pores sur le fait (de l.i k Iransmission de la trichinöse), alin qu'ils mettent obsta-(( cle, autanl que cela lour sera possible, a la salisfaclion laquo; d'un gout qui etait dejä un fort grief contre le cochon, laquo; et qui lui sora igt;lns justeinent reproche desormais au laquo; double point do vue economique et luimanitaire (1). raquo;
II faut eviter l'eacombrenient dos porcheries, donner, aulant que possible, ä chaque pore une loge spacieuse, propre et chaude, communiquant avec une arriere-cour uii se trouve une mare ou mieux un bassin qui puisse etre frequemment vide el lave alin d'y empecher aucune stagnation, car comine le rappelle justement M. A. Sau-
ger par la consoinmation d'animaax introdaits exceptionnellement dans I'ali-mentation, tel sorait par cxomplu le cas d'une population assiegee se nour-rissant de rats, etc.
(1; Aiidrö Sanson, Applkations de la Zootechnie aux espkes bovines, pvines ct porci/ies, p. 60ö, ISfiT.
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ELEVAGE DES PORCS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 147
son : lt;( c'est une erreur assez repandue de croire que raquo; le Pore se complatt dans la salele. Autaat qu'un autre laquo; animal, il se trouve bien d'une babitalion propre et suf-laquo; fisamment aerec (1). raquo;
La nourriture des pores duit etre I'objet d'une aUention loute speciale. Que l'engraissement s'opere k la glandee dans les tbrcts on au paroours dans les champs, |)nls h la porcherie pour terminer, melliode mixte qui est frequem-inent usitee; qn'il s'effeclue exclusivement ä la porcherie , toujours il doit etre rigoiireuseineiil siirveille.
Les aliments peuventetre d'ailleurs extremement varies : lorsqne I'anitnaln'a pas encore atteiat son enlier develop-pement, on lui donnera des bulbes et racines (betteraves, navels, topinambours, pommes de terre de rebut) que Ton fait cuire ensemble, en y ajoutanl ä Foccasion des criblures de seigle, d'orge, de ble, nourriture qui fait al-longerleporc sansTengraisser. Puis, lorsque son accrois-scment est acheve, on lui donne, suivant les saisons et les ressources locales, des bouilliesde farinas, dapetit-lait, des fourrages verls, jeunes el (endres, de la laitue, de la eliicoree sauvage, du rutabaga, des oiiies fanees, du son, du meteil, du sarrasin, des glands, des faines, des ie-veroles.
L'alimentalion se trouvera ainsi methodiquement reglee, amplement et faciiemenl assuree, sans qu'on y ait laisse s'iiilrodiiiie aueiine substance suspecte. Los debris de boucherie, les delrilus de tonte sorle ne doivent jamais etre laisses ä la portee de l'animal, ainsi qu'on a trop sou-vent coutume de le faire.
(1) Andi-e Saoson, Organisation, fonctiom physiologiqim et hygiene des (inimaux domestiques, 1865, p. 248-quot;,,49.
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148nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPHYI.AXIE.
laquo; Pour prevenir 1c tlanger Jes Trichines, M. Pliin a (i suggere diverses prescriptions qni, si elles etaient sui-laquo; vies, dimiimcraient cerlainement ie mal. II propose de laquo; defendre ralimenlalion des pores avec des detritus laquo; crus d'aucun genre. Toule la malierc animalo donnee laquo; ä ces animaux doit elre coupee en niorceaux d'une gros-laquo; seur de 10 centimetres cubes an plus el parfaitement laquo; cuils. II pense qne ce precede n'aurait pas seulement laquo; pour effet de detruire les parasites, mais qu'il aurait aussi lt; celui d'ameliorer la nourriture, avec une depense supple-laquo; mentaire qui serait avantageusementrecuperöe.
laquo; Celle recominandalion est boimo jusqu'ä un certain lt;( point ; mais nous proposerions d'aller plus loin et de laquo; proliiber absolument ['usage des detrilus animaux, m sang, etc., pour nourrir ie pore ou toule autre bete quot; qui entre dans la consommalion alimentaire de laquo; riioinme raquo; (1).
(i) Journal of scisnee 18SI et Itonitmr scienlifigue, 3e särie, T. XII, Janvier 1882.
J'ai precedfiument indique los inoclus indirects de ili-seiniiialiüa at dlaquo; propagation des Trichinös par certains animaux dans lesqucls res Helmintlies no peuvent cependant pas s'enkyster. Phin s'est egalement attache ä l'etiui; de ces voios iudirectes de contamination, compre-nant meine les vegetaux au nombre dos agents d'infection. Ja crois devoir citer ce passage, on laisäant d'ailleurs i l'auteur rentiere res-punsabilite do ses vuos personnelles : laquo; La trichinöse pout atteiiidre laquo; des animaux qui se gardont de nourritnres impurcs. Prenons le laquo; cas tres possible, oü un Chat, an Chien ou an Rat tricbine est jete dans laquo; un iMang ou une rivifere, on prenons quo sa carcasse a ett5 joiee dans n I'eau par suite do i'ignobie idee qni court d i faire de tons nos cours o d'oan les reservoirs ordinaires do toutes les inimondices. Lo corps se #9632;i pntrefie et les Trichines prosentes dans son intestin ou enkystecs dans #9632;lt; ses muscles sont raises en liberte. Ne sont-elles pas detruiles pendant lt;c 1c cours de la putrofaciion ? Non, mallieurousement; elles out une ci vitalite trts tenaco. On a fait l'expärience d'on conserver pendant laquo; des mois dans de la matiere animale en putröfaction, sans qu'elles k aipnl cu I'air d'on !lt;onfTi i;-. Si done un bipnC ou U'i clieval vleiit ä
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ftLEVAGE DKS PORCS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 149
M. Proust fonmilo les memes regies prophylactiques : laquo; il est probable qne In trichinöse so perpedie et se trans-raquo; met chez le pore par lo fait qn'il devoro lout ee qu'il laquo; trouve, des ddchets de viande (Iricliinoe), des matieres
lt;i boire l'eau pros de 1'endroit 011 so trouve le cadavre, il pout introduire 'lt; dans son estomac an certain nombre de Trichines. Evidemment ladefonse ic qn'on forait do noygt;M- dans nos rivieres les Cbiens, los Chats et les Mais 'lt; sorait fort ;i dö'irer; mais nous crai^nons blen quo la legislation la plus '( aivbre no vienne pas h bout de cotte inallieureuse habitude.
lt;x Au point oil nous on sommes, les vigetariens peuvont nous dire qne (. si nous soulTrons de la tricliinose nous sommes justement punis de lt; manger une nourriture impure. Mais voici vonir lour tour. Les v^gi5-.1 tariens peuvent etre contaminis. Si des planlos sont fum^es avec des laquo; deiritus on des excrements d'animanx tricliines, elles peuvent commn-n ninner I'inl'ecuon. Pour I'liomme, le danger principal reside dans la cmi-laquo; sommatlon, ;i I'elat crn, do la laitne, du n'leri, des radls et des herbes. lt;( liien pi'ni^trlaquo; du fait qne les Trichines ne sont pas diSlruites, dans un laquo; temps do moyenne dnr^c, au coniact de la matifere animale en putrefac­tion, des dejections, etc., etquVlles peuvent supporter sans dommagenne i immersion prolongäe dans I'cau. nous sommes en droit do supposer n qu'elles so trouvent parfois dans les eanx d'egoiiis. On diverse assez (i souvent dans les egnfits les eau'i qui out servl .a lavep les laquo;tables de raquo; Pores, les abattoirs, etc., il pent arriver qu'elles contionnent 'dos Tri-n chines. Supposons maintonant qn'on emploie ces eanx pour I'irrigalipn, .. et qu'on les repandc sur des prairies ou des jardins maraichers, comnie t ;\ Gennevilliers: il est parfaitcment possüilo quo I'hommeet lesanimaux laquo; herbivores reeoivent l'iufection de celte maniöre.
laquo; II est interessant de remarquer comment les partisans de l'irrigation laquo; out cberclu; !i prouver, de la facon la plus illogique, quo leur systfeme k favnri n'offrait ancun danger relativement au transport des Trichines 'i et des entozoairos en gt'iieral. Ils out, il faut le dire, engraisse un laquo; bteuf avec des vegetaux arroses avec des eanx d'egoiits, et i)uis out laquo; fait examiner sa carcasse au microscope par des autorites ronipi5teutes n qui n'ont decouvert ancun signe montrant la presence de parasites laquo; internes; anssilot de s'empresser de prodamer que le danger signale #9632; ^tait imaginaire. Mais personne n'a afHrme quo tout champ arrose par a les eaux d'egofits düt, en tout temps recevoir des entozoaires on leurs a germes, et qne lout animal nourri avec les prodoits de ces champs diit 'c etre infectt!. 11 y a simplement grande probability pour quo cola puisse laquo; arriver h l'occasion, et noire, sürete nous fait une obligation, ii cause laquo; da caractfere trfes serienx des consequences, de traitor commo suspects #9632; tons les vegetaux qu'on a fait pousser au moyen de ces eaux d'egodts, u et de tous les animaux qui out ete nourris avec ces vegetaux. Do indi-#9632;i vidu qui adopterait la logiqne d'un partisan de ce Systeme d'irrigation a pourrait dire : J'ai mange une tranebe de jambon cm, on une saucissc
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!
)50nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PROPHYLAXIE.
laquo; fecnles, d'origine humaine on porcine, conlenant des
laquo; Tricliines libres, femelles et l'ecündees, etc. (I) raquo;.
II faul surloul ne Jamals laisser dans le voisinage de la porcherie lescadavres des petils Rongeurs (rats el souris), qui contractant aisemonl la liicliinose, resistant memo as-sezsouvent ii saperiode inleslinale, peuvenlainsi dissemi-nerlamaladie avecia plusgrande facilile. Lesratspris an hasard sent raremenl liicliinenx, mais des qn'ils se Irou-venl en conlacl avec des detritus aniinan.v, ils se montrenl alteinls dans unc proportion relativemont considerable. En Allemagne, pour les rats de boucherie, clle est dejh de 2, 3 0/0; chez les rats d'equarrissage, eile s'öleve ä 22 0/0. Dans les foyers de liicliinose, le rat se contaminc done Ires aisement et pent ainsi determiner rapidement rinfeclion des pores; aussiMM. Vulpian et Leuckort ont-ils jnslement insiste sur les dangers qui resnltent de ce modo de transmission. Dans la pluparl des epidemics, on a cons­tate que si riiomme so trichinosait par l'ingestion de la viande de pore, celui-cisecontaminaitpresque toujours en devorant des rals. Dans la curieuse observation de Crepy-en-Vaiuis, M. Laboulbene a netlement etabli celte scria-tion (2); dans r^pidemic de Beyrouth, les indigene-; enx-memes ont indique an doclenr Worlabel le mode de propagation de I'affection parasitairc.
Les auteurs allemands ont parfaitement mis en Inmiere
laquo; crae, on une cöteletto dc pore nt j^ n'ai rien 6pPoave; done, si les laquo;Tricliines existent r^ellenient, olles sent inoflensives. Da moment ii oil nous savons f|un des entozoaires penvent nxi^ter ot existent rdellemeiit raquo; dans les eaux dV-goftts, nous devons protester conlre I'application directe lt;t de ces eaux h la culture des produits qui penrent ctre consommes, sans o etre cults, parriiomme ou par les animanx. raquo; Phin. /oc cit.)
(1) Proust, Traile d'Bj/giine publique ei privif, p. 788-789, 18quot;*.
^1) I.abonlbfene, lor. cit..
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fLEVAüE DES l'ORCS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lt;5I
le role des rats dans la propagation de la tricliinose. Je me borne ä emprunter ä Benecke les lignes suivantes :
laquo; Da die Mulskeltrichinen der Schweine nur von Darm-liichinen abstammen können, die sich ihrerseits wieder aus Muskeltrichinen entwickelt haben, so entsteht die Frage, woher die Schweine ihre Trichinen beziehen. Nach Lenckart ist ilas eigentliche Wohnthier der Trichine die Wanderratte, üeberall, wo grossero Mengen von Ratten darauf untersucht sind, hat man tiichiuenhaltige unter ihnen gefunden, an vielen Orten in sehr grosser Menge. Vei der Lebensweise dieser Thiere, die von den schmutzigsten und ekelhaftesten Stoffen fressen auf Schla-chhtöfen und Abdeckereien am meisten heimisch sind, die Todten ihrer eigenen Art verzehren und es ebensowenig verschmähen, menschliche Leichen anzunagen, ist es sehr erklärlich, wenn unter ihnen die Trikinenkrankheit nicht ausstirbt. Nun weisz man, dasz in vielen Schweineställen die Ratten ganz zu Hanse sind und dasz die Schweine sehr gerne Ratten, Mäuse und andere kleine Thiere fangen und verzehren. So ware den also hier die wesentlichste Ursache für die Entstehung der Trichinenkrankheit beim Schweine gefunden. Naturlich können die Schweine auch auf anderem Wege, z. R. auf Abdeckereien durch die Fütterung mit dem Fleisch crepirter Schweine, in unsauberen Wirlhs-chaften durch Fressen von trichinenhaltigem Roth anges­teckt werden.
lt;lt; Man wird daher, um die Verbreitung der Trichinen-laquo; krankheit unter den Schweinen zu verhüten, nicht nur c dafür zu sorgen haben, dasz die Thiere keine (richinen-laquo; haltigen Abfalle zu fressen bekommen, sondern auch die laquo; Ratten von der Schweineställen möglichst fernhalten
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'fgt;2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPHYLAXIE.
laquo; und auch ihnen den Gennsz lebender Trichinen möglichst laquo; erschweren müssen, indem man die Cadaver von Tri-laquo; ckinenschwoincn und alle sonstigen trichinenhalligen laquo; Korper nicht etwa hlosz vergräbt, sondern sie zuvor laquo; einer Veliandlung unlerzieiil, bei der die darin befind-laquo;liehen Trichinen mit Siclierheil getodtet •werden (1). raquo; Aux Elals-Unis, ainsi qu'en Allemagne, on n'liesile pas ä considerer les rals comme les interm^diaires les plus actifs et les plus redoulables pour la dissemination et la propagation de la trichinöse. Cost egalement par celle voie quo la maladie poiirrail rapidement se genera-liser dans noire pays : acluollement nos pores sontrare-ment liicliinenx el paraissenl memo presque conslamment indemnes (2), mais si le gouvernement n'etait intervenu
(1) Benecke, Die Trichinen, isso. p. 13-14.
(1) laquo; C'est iii quo ]c mo permets de fairo appel h M. le Ministre, rar il laquo; pst vnim declarer dans la commission qne li^s reclierclies qii'on avail •i faites sur los Pores frangais avaicnt rie nnllos, n'avaient inili(|ii(5 aucun ilt; sujnt malade et f|ne I'inspection micrographiqne o'avait fronvi1 dos traces •i do Triebines que dans rtos Pores Strangers.
laquo; Les iiifüressüs n'ont pas maiKjuo do defondre avec dnei'gie lour cause #9632;. qu'ils croyaient bonne ; ils ont a tont, instant preseimi dos viandes fran-n Raises il'oxamon ot on n'y a jamais constate la presence do laTricbine; laquo; je f.iis appel i M. Ic Ministre du Commerce qiii ost ^ son banc, ot 'y. u suis heureux do le voir donner son assentiment h mes paroles. raquo; (Dis-cours prnnonc^ par M. Gaudin ;\ la Chambre dos Deputes, stance du 11 ii:ais Mil; Journal ofßciel, IS83, CHAMBRE, p. 137.)
Les recberches poursuivies a l.ille en ISfiti par MM. Dareste et Testciin avaiont (Habli, do la facon la plus demonslrative, I'absence complete de Triclnnes choz los Pores francais; les observations faites au Ha\Te en IS8I ont fourni des resultats identiques. Los döbats qni ont recemment ou lieu derant le Stmat out nettement etabli eos fails donl. 1'importanco u'o-cbappera ;\ porsonno :
M. Testelin : J'ai examine 502 cocbons; M. le prof.'sseur Dareste do la Cbavanno on a examine plus de 100; cela fait tout pros dc 700 cocbons on pores comme vous voudrez; nous n'avons tronvÄ aucune trace de Tri­ebines. J'ai examind plus do 200 saucissous, jambons et pieres de lard ; j'ai examine les Hats de l'abattoir et coux des ateliers doquarrissago, et nulle part, nous n'avons vu la moindre trace do Triebines. Si tons coux qui out
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ßLEVAGE DES FOliCS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i'M
au commencement He l'annee 1881 par le üöcret de pro-liiltilion, sonle mesure capable de sauvegarder notre elat sanitaire (1) nous n'eussions pas tarde ä voir ligt; Irichi-nosedcvonir endöitiiqne en Franco comme en Allomagne. En effet, les \inn(les americaines, grace 5 leur prix, ä nne certaine epoque relativemment modique , onl r.ipideinenl penelre dans les tnoindres bourgades : i! n'est guere d'epicior de village donl la cave on le grenier ne renferme de scmblables provisions, d'an-lanl plus lenles ä 6coulei' (ju'elles sont presque imme-diatement tombees dans mi discredit absein; los rals, comroensaux lenaces entre Ions, nc laissenl pasd'y faire de IVeqnenles visiles; on s'en apereoil fnrdivemenf , les ralieres sonl fendues et lorsque Tanimal est pris . on ne manque pas de le jeter dans la cour on dans la rue; il se trouve ainsi sur le passage du pore qni, pen scrupuleux dans le choix de ses aliments, s'empresse de devorer le ral. Celui-ci s'elail tiichine avec lasalaison americaino, le pore subit le meine sort el le Cera partager
ecrit ou qni ont parle sur la Trichine en avaient fait amar.t quo nous deux, on srrait avrivö il nn poiit n'sulial. Malheureusement, on a bcauconp parlf5, bcanconp uci-if; les mis disent : i! y a (lquot;s Trichines dans les poirs frangais; les antves : II n'y en a pas, — et Ion a fort pen experiments.
M. TiriAiin, Ministre du commerce. On a fait an Havre des essais anx-quels on a apiiorte la pins grande attention, et, qni ont demontie 1'absence complete de Trichines cliez les Pores franQais.
M. Testblin. Par consequent, en France, neiis n'avons pas la Trichine; e'est nne raison de plus pour no pas 1'y lals'-er entrer. (Trfes lien I tres bien ! snr divers bancs.) — Senat, stance du JO join I8S2.
(1) laquo; Comme les präparalions de cbarcnterie penvent ütre consommee.s sans avoir 6tA sonmi-.es an (legre de cnis^on absolutnent nccessaire pour quo le danger de la trichinöse soit. foa^-te, le C.omite est d'avis qu'on prohibe Vimportati'in de ceipriparalions, prouenant des pays on In Trichinose a et'i eomttatieit (Comite consultatif d'Hygifeno pnblique do Franco, seance du 4 aofit IST!raquo;.llectieil des Iravnux du Ccmile/i'. X 1RS1. p Jt94).
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Jo4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPHYLAXIS.
a son maiire on an client de son matlre, des qu'il paraitra
sur leiirs tables (1).
On ne saurail done surveiller Irop constamment, trop minnlieiisement le modi! d'alimentalion des porcins; on ne saurail accorder trop d'attenlion anx diverses condi­tions de ii'iirelevage. Les enseignemenls de la zooleclinie, les proscriptions de l'hygiene pubiique s'accordent plei-nement a cot egard et reclament imperiousement i'applica-lion de mesures capablcs de prevenir toule manifestation dangereuse.
C'est |ioiir avoir mecomni ces priocipes, e'est pour avoir clierclie par tons les moyens, et souvent par des pratiques inavouables, ii obtcnir un engraissement hatif, nne pruilnclion anormaiement exageree, quo certains eleveurs des Klals-Uuis ont provoque ilans lours pares 1'apparition de la trichinöse. So genoraiUant rapidement dans le Porck-Packing et le Stock-Yard (2), I'infection parasitaire n'a pas larde ä y reveiir les caracteres d'une
(1)nbsp; Cntte coniamiiiation du pore par In rat nitrite nne attention d'aatant |illaquo;s grande que ce Piongnur oil', c uno i-osistance exceptionnelle aux iirc-inieres attointes de la Tricliinose ; il supporle giniraleraent sans accident grave, les cfTdisde la pfriode Intestinale et pent ainsi perraettreaus Tri-cliines larvaires do s'apglunnjrei- en norabre immense dans ses lissus. J'ai constate le fait dnrant me; experiences; les observateurs ame-ricains Tout egaloment signal^ : laquo; les experiences faites a Chicago quot; en 1879 montrent qne les Hats penvent ßtre nourris de viande tri-•i cliin^o, de temps ii aMtrc, sans qne leur samp;nXi, soit alteree. Pendant a six semaines, un Ibt re?ut tons les deuxou Irois jours, de la viande tri-laquo; cliinos^e ; il n'en results anenn acciiient ; aprfes l'avoir tue on constata raquo; qne son corps fourniillait de Trichines raquo; {flevi/r de Zoolo'/ie medicale, 18S0, p. 48).
(2)nbsp; Au conrs de leur entrcvue avec M. Clippcrton, consul d'Angleterre b Pliiludelphie, les n^gociants ann'ricains duront reconnaitre quo laquo; la trichi-o nose existe dans tons les Elals de l'Union oü l'tlevage des Pores se fait laquo; en grand raquo; (l.etlre de M. Clipperlon h MM. Ow, Fevler el Sinclair, 10 mar3;i881).
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veritable erulemicile qui s'est affirmee par la contamina-lion presqne generale tie leurs prodnits contre lesqueis les nations enropeennes (1) ont dii eilicter les prescrip­tions les plus rigoureuses et les plus legilinios.
laquo; II y a un rapport tlonl on s'est beaucoup servi an h Senat lors de la discussion des tarifs des Douanes : c'csl laquo; le rapport des commissaires anglais anx Ktats-Unisraquo;.
a On y fait connailre la maniere dont les pores sont laquo; eleves en Ainerique ; or, M. Gaston Bazille a ete dans laquo; rimpossiliililö do Irouver des termes convenables pour laquo; faire connailre les precedes employes.
laquo; Depuis, des poieiniquos se sont engagees dans les r( journaux americains et, je le repele, les Americains re-laquo; connaissent enx-inemi's .rprils n'avaient pas pris lontes raquo;les precautions necessaires pour s'a-surer la continna-laquo; tion de leurs grandes exportalions de salaisons en lt;( Europe (2). raquo;
Ainsi qne le lappelait justemont M. le Minisire de l'Agriculture et du Commerce, la plume so refuse a re-tracer les pratiques immondes suivies dans ces pares, ve-rilables usines oil les Pores, entasses dans dos propor­tions qui ecliappenl a loute appreciation, sont sacrilies par des procedes qui defient toute description (3).
Eu 1879, le nombre des pores abattns diuis los etals do
(1)nbsp; laquo; (quot;e n'est pas, en efTat, la France qui arommence; trois ou qnatro .. puissances I'ont precede! et, h part la Bolgique et l'Angleterre, tonto laquo; I'Eiiropc a snivi. raquo; (Tostelin, Distours prononci nu Sinat, stance du 20 Jain liSO; Journal 0/ficiel,2\ jnin, Sknat, p. 666).
(2)nbsp; P. Tirarii, Minlstrc do ['Agriculture et du Commerce, Discurspro-nonet ä la Chnmbre des Dcptdes; seance da 21 mai 18SI. {Journal Offi­cial, 25 mai, Cbambre, p. I00S.)
(3)nbsp; Le rapport de MM. Read et Pell iHablil quo les dejections reprösen-tent lanourriture liabitnclle des Pores americains, laquo; les formiera tirantnn ct grand profit de ces vi'lanqeurs icononus I raquo;
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lr;6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPHYLAXIE.
I'Ouestaete de 11,000,000. Chicago seul en a sale el expeciie environ la moilie (4. 805 000); d'apres le Con-scil de Sante de eelte vilie, la proportion des pores Iri-chineux aelodeSp. 100 (1).
Si considerable que soil celle proportion, eile semble encore inferieure h la ivnliU', teile que i'expose une de-pöclie ofQcielie, atlressee ä JiOrd Granville par M. Georges Crump, consul d'Alaquo;gleterre ä Pbiladelphie : laquo; en 1880,1a laquo; trichinöse a fail perir 700,000 pores, rien que dans w rillinois. D'iramenses quanlites tic pores sent embar-laquo; quees cliaque annee pour I'Angleterre el comme'le Tri-laquo; c/iina spiralis parait so propager en Anierique, la qnes-a lion merile altenlion.
(( Deux personnes sont mortes recemmenl do la Iricbi-laquo; nose äMilwankee et une ä Chicago. Dans cettc derniere 'lt; ville, il y a plusienrs personnes atteintes ettoule nne m famille, malade depuis nn mois, n'eslpas encorebors de
c( danger.....La Trichine pent se coramuniquer au moyen
quot; de beurres et de fromages falsifies. Le beurre se falsifie laquo; en Ameriqne avec du lard et de la graisso,qiii sont pris laquo; souvenl sur des cochons morls de maladie. (2) raquo;
Les negocianls Interesses out vainement mulliplie leurs efforts pour atlenuer la valeur (run semblable temoignage.
(1)nbsp; /{•#9632;•#9632;ye du Zoologie nie Unite, 1880, p. 47-48.
a L'Amfirinne est la terre classique de la Trichine ; dans son excellent laquo; rapport, I'lionorablo M. Wurlz donne le compte des operations qui se laquo; sont prodaites en AUemagne. II arrive .'i ceci, e'est qn'an maximum on laquo; tnnive 1 Pore trichina snr I.COD. Savez-vous ce qu'on tronvc snr toutes ilt; lesviandes qni arrivent (i'Ameriqne ? On trouve 10 pores tricliinelt; snr lt;i 10Ü. raquo; (Testelin, Discours jji-oiwic! au Shiat dans la seance da 20 juin 1882.)
(2)nbsp; Rapport de M. Crump, citi5 par M. le Ministre de l'Agricnlture et du Commerce(CÄaraquo;raquo;6re des Diputis, seance da -T mars 1880.
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M. Clipperton, succedant ii M. Crump dans le consulat de Philadelphie leur a immeilialemonl oppose leurs propres declarations, leur montrant les usiniers de Chicago qui cherchaient ä eviter une nouvelle enquele (1) el metlant de nouveau en evidence les precedes inqualifiables snivis dans l'elevage de leurs pores et dans la preparation de leurs saluisons. 11s portereot alors leurs reclamations devanl le Ministre d'Angleletre ä Washington. Sir Thorn­ton se borna ä lern- faire linement oberver qu'en admet-tant quo quelques exag^ralions se fussent glissees dans les rapports consulaires, il laquo; paraissail bien prouve que la laquo; Trichine existait parmi les Pores des Elals-ünis et que quelques personnes etaient morles pour avoir mange du Pore trichine raquo; (2).
Cos fails sont d'autant plus iniportaots a rappeler qu'ä Tepoque oü la France edieta des mesures preservalrices contre 1'introduciion des viaudes trichinees, les imporla-teurs crurcnt pouvoir nous opposer l'exemple des gouver-nements scandinaves et du gouvernement anglais qui, disaient-ils, n'avaienl jainaiseleve le moindre doule sur ia parfaite quality, sur I'enliere innocuite de leurs produitset ne s'associaient aucuneinent aux suspicions Iropjuslitiees, helas! que les salaisonsamericaines provoquaient parmi les autresnatioiiseuropeennes. Quo les gouverneineiils de Dane-mark el de Suede-Norwege monlrassenl en ell'el une cer-
(1)nbsp; laquo; Les parties interessües sont bion disposöos h laissni' la questiuu ii donuii- et ne demancieront pas une enqaftte. Si Ton se decidait Ji en u faire une, le r^iultat poarrait bien otre tout ii fait diflorent des all(5ga-#9632;lt; tiuns si afArmatires des Cbambrcs de Coaimeive do Now-York, Pliila-laquo; dclphiu, Suiiit-Lonis, Cliicago, elc. raquo; (Kapport adi'esse de Cliicago i M. Clipperton, consul d'Angleterre i I'liiladelphie).
(2)nbsp; Lettre de sir Tliorntüii, Ministre d'Angleterre i Washington, en date de It mars 1881.
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138nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I'UOPUYLAXIE.
laine tolerance, on sel'expliqued'aiilanlniioiixqueces pays, ayant depuis longlemps la trichinöse ä l'elal endemique (1), u'avaient rien acraindie de rimporlation des viandes con-laminees. Quant ä I'Angleterre, son altitude a ele entiere-ment differenle ; on vient de voir ses agents consulaires et diplomaliques surveiilant soigneusement rorigine des salaisons americuines, I'eclaiiant sur leur deplorable con-ditionnement el refntant avcc uneinelminlablo fermete les allegations des eleveurs el des negociants ; düment edifie, le gouvernemenl nielropolitain no lardail pas a inler-venir;
laquo; Onparle toujours de l'Angleterre el on nous dil qu'en laquo; Anglolerre la circulation des viandes est absoluraenl laquo; libra, qu'elles entrent comme on vent et qu'il n'y a au-laquo; cune espece d'inspection.
laquo; C'esl la nne erreur absolue, complete. J'ai entre les laquo; mains nne lellre de rambassadeur d'Angleterre en laquo; France que je ne vous lirai pas tout entiere, aiais dont laquo; je vous citerai nn passage. Elle a etc ecrilc an gouver-laquo; nement ä la suite d'une reclamation qni lui a ele adressee laquo; par des importateurs de viandes atnericaines, qui laquo; elaienl anglais.
laquo; Ces viandes elaienl arrivees au Havre; elles avaicut laquo; ele reconnues tricliinees el naturellcment on en avail laquo; empeche I'introduction. Lc gouvernemenl anglais nous laquo; demanda i'autorisation pour ses nutionaux d'enlever ces laquo; viandes el de les reexpedier. Nous repondimes que nous laquo; n'avions aucune inleiilion de garder ces viandes et que
(1)laquo; A Oopenliague, on compte ulaquo; pore tricliineus sur i65; ä Stuckhulm, 1 sur 2CC; h Liukeping (Suede}, I sur 63. raquo; Slatistique de Zundel et VAheille medical', 1quot; juillet 1878.
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laquo; lesimportateurs etaient parfaitement libres tie roprendre laquo; leuiquot; marchaadise el de la transporter oü bon leur sem-
laquo; blerait.
laquo; Le gouvernement anglais s'emul tie celte reponse, et, laquo; ne voulant pas tin tout laisser supposer quo ['ioiporlation laquo; tie ces viantles fül permise en Angleterre, it nous ecrivit laquo; ce qui suit :
laquo; f^rs antorites britanniques sont Ires preoccupees du laquo; grand danger quc ccs viandes infectees de trichinöse laquo; pourraient faire courirä la santipublique, et i.Cailleurs, (i en vertu de Vacle de sante de 1875, les viandes infec­ts, tees, si dies etaient mises en vente en Angleterre, v pourraient etre saisies et leurs proprietaires seraicnt !( condamnes. raquo;
laquo; Voila la legislalicii anglaise, vous voyez done que la laquo; liberte n'y est ni aussi grantle, ni aussi complete qu'on lt;( a bien voulu le dire dans certaines publications; on K prend, au contrairc, tics precautions d'unc nature toulc laquo; paiiiculiere (I). raquo;
Vers la meine epoque parvenait en Europe un document tlu plus grand interet : justement emu des plainles soule-vties par 1'etaldes salaisons americaines, le gouvernement des Etats-Unis avail charge un observateur ties plus coni-petenls, le docleur Dclmers, de lui presenter un rapport sur 1'ensemble tie la question. Non senlement M. Dclmers, avec line loyaule egale ä son talent, n'hesila pas ä recon-naltre et ä contlamner les pratiques qui onl si rapide-ment determine rendemicite de la trichinöse el du cho-
(l) P. Tirard, Ministre du Commerce, Discours prononce ä la Chambre des Deputes; stance du -.7 mars 1882 {Journal officiel, 28 mars 1882, Chambbe, p. 408-409).
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PROPHYLAXIE.
lera des pores (l)dans les differents Etats de I'Union, mais il acheva dedivulguer I'incroyable.... negligence des ele-veursqui, loin d'abattre el d'enfouir les animanx malades, se luilent de les expedier aux usines de sahige mi ils soul iiumeiliateineiil prepares pour etre envoyes en Europe. Je ne puis niienx faire quo delaisser la parole an commissaire americain :
laquo; Pendant les premiers mois de mon sejour en Cliam-laquo; paigne (Illinois) je m'elais arrete ä Douane Hown, hold cc appiuleiianl au cliemin de fer central de I'lllinois el n servant aussi de depot a cette corapagnie.
laquo; Ghaquenuit, des charrettes charg^es de pores malades laquo; passaient sous mes feneires, a destination de Chicago. II
(1) Je n'ai pa? a d^crire ici cette maladie, entiirement ilistincto du la tricliinosu et se rapprodiant pliitut da charbon dos moutons doiit la na­ture a eio si parfaiteraent 61ucid6e gcice aux beaux travaux de II. Pasteur. Copendaut je no puis me dispenser da raentiouuer cotte airection qtii est exiremement repaiuluo dans legt; pares d'^levage de l'Union ot dont Tetudo s'iinposera, peut etre dans an avenir procliain, Ji notre attention.
On ne saura prendre alors de meilleur guide quo le rapport de 11. Det-mers; cot observateur fournit a cet egard des notions cxtröniement interes­santes. Le cbolei-a des Pores somble caracterise par la presence dans le sang, dans la lymplie, dans 1'urine, dans les exsudations pulmonaires, dans les oxcreraeiits, cie., d'ini scliizomycete special, le Bacillus suis, de forme pristnatique; ses spores sent arrondies. La contamination se fait Irfes facilement par cohabitation, par inoculation, par la nonrriture et surtont par les boissons, non seulement du Pore an Pore, mais au Rat, au Lapin, au Mouton, au Chat, au Gliien, etc. — M. Detmers, regardant les boissons connno rejiresentant la voie la plus freqnentc do contamination, conseille do meler ä l'eau de l'acide |ilieniqne ct recomniande surtont do separer les animaux sains des animanx malades, et do les empScher de boire do i'ean souillee par I'urino on les excrements charges do Bacillus suis. D'apriis le doctear Dctincrs, cette maladie serait transmissible a I'lioninio; il cite I'observation rocueillie par les medecins de Bigoville: trois enfants furent atteints d'accidents graves ipie Ton crut pouvoir attribifor d'abord ä la dipblberie et qui, mieux eiudies, furent rapportes au cholera des Pores. (Delmcrs Special report; conlagions diseases of domesticated animals [continuation of Investigations by Department of Af/ricullure, n. 22, p. 45]).
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laquo; y a Ires pen de temps, clans les demiers jours d'octobre, laquo; un fermier Z.., demeurantpres de Toloro, vendit 77 pores laquo; (la plnpail, sinon tons, maladesetquelqiies-uns deja dans laquo; un elal voisin de la inorl) au prix de 2 cents la livre! laquo; ufin d'etre embarqu^s pour Chicago. Jc pourrais citer laquo; beauconp de cas semblables; mats jc ne ie crois pas laquo; uecessaire; car ces faits sent connus de tous, la oü la laquo; rnaladie regne. De plus, cliaqne petite ville aux environs laquo; de la contree oü se presentent souvenl des cas de ina-k ludie est un centre on Ton porte les animanx morts. On quot; paie 1 cent la livre; et les ferrniers transportent leurs laquo; pores inurls quelquefois ä 10 on lö inilles dans des ciiar-u retles decouvertes, passant devant des fermes, granges laquo; ou porciieries, disseniinant ainsi la maladie dans toute laquo; lacontree. Le transport, par wagon, des pores morts pour-(i rait elre inlerdit par une loi de 1'Etat. Mais la pratique laquo; prouve qne les lois sont inei'licaces contre les compa-laquo; gnies de cliemins de fer, lorsqu'il s'agit de Irafic inter-laquo; national (I). raquo;
Ces tenioignagus etuient accablants; les importateurs diercherent cependant a egarer encore ropinion publique, nsant souvenl de precedes et de manoeuvres qua Ton ne saurait admellre (2) et dont I'apprecialion ne peut
(1) Detmers, op. cit.
{1) II est inutile do relever les basses atta(iueä qui, aprfes avoir eie ilirigöes contre les agents consiilaires anglais, furent ensuite reprises, avec une violence nouvelle, contre les savants ct les membres du Parle-inenl franpais qui, opposant h d'obscars int^iets raercanliles les resullats experimentaux ct les prescriptions Condamentales de Ihygiene publique, stigmatisaient les assertions et les pretentious ile ceJtains negociants americains; jo mo borne i, rappeler par quels proc^dtis ceax-ci s'effor-cerent, au möpris dc tout sentiment patriotiquo et de toute convenance, de discrediter devant les Cliambres francaises un des observateurs les plus bonorablcs do leur pays, le rapporteur mdme de la commission officielle Chatin, Trichine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;11
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102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHOPHYLAXlli:.
Irouver place ici. La nature menie de ce travail m'in-terilit, en eilet, d'y reproduire line pareille polemique; mais eile m'oblige ä faire justice d'un des derniers ar­guments invoqnes par les negocianls en salaisons : forces de reconnaitre l'existence de la Trichine dans leurs produils, ils persistaient a afflrmer Tabsence de l'hel-minthe dans les parties grasses düs viandes de pore, ce qui eut permis d'admettre, au rnoins en de certaines limites, l'innocuite des lards americains. J\les recherchfes anterieures elablissaient la presence des Trichines dans Ic tissu adipeux (1); elles se Irouverent bientot confirmees par des observations effectuees en France, en Allenia-gne, en Autriche-Hongrie. Jai rappele comment, dans ce dernier pays, elles recurent une sanction legale, le Con-seil general d'llygiene publique du royaume de Hongrie decidanl que laquo; vu le mode de preparation de la plus laquo; grande partie des graisses imporlees d'Amerique, graisses laquo; obtenues par compression a froid et non par fusion, laquo; les graisses des Pores americains soul nuisibles ä la a sanle et que leur importation doit etre prohibee sur laquo; tout le territoire hongrois raquo;.
On ne peut trop energiquement protester contre les deplorables pratiques suivies par les eleveurs des Etats de rOuest : laquo; vilaine besogne, vilainement executee raquo;, a dit un spirituel ecrivain et, de fait, les Americains ne sauraient aucunement s'elever contre les mesures que
n.niunee par le gouvernement des fitats-Unis. Lc docteur Detmers a fait unc oeuvru considerable dontla valeur ne saurait etre aucunement amoin-drie par ces manoeuvres qui ont provoquö h la tribune d'eloquentes et Isgilinies protestations (Voy. Testelin, loc. cit.).
(I) Joannes Chatin, Sur la presence de la Trichine dans le tissu adipeux (Com/des rendlaquo;! des seawes de l'.iaidemie des sciences, 1881}.
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les nations europeennes out du prescrire pour sauve-garder la sanle publique; ils devraient meme d'autaot moins en contester la in'cessilc qu'ils ne se soul jamais tuepris sur la valeur reelle de leurs produils; lorsque les circonstadtes les ont obliges ä en faire usage, ils se sonl hates de les soumetire h ce ineme contröle qu'ils nous inlerdiraient volontiere de leur appliquer. Des le debut de la guerre dc la secession, ils inslilnaient un Comitä tfexamen, de la viand/- de pore destinde aux armees federates,q{ Idle elail rimporlance de ce service que son directeur y trouvait rapidement les elements d'une for-lune considerable, ainsi que nous IDnl appris de recents debats judiciaires.
D'ailleurs, je me hate do I'ajouter, en Amerique comme en Europe, les esprits imparliaux et desintei-esses, qui placent le soin de I'hygiene publique et le souci de la pro-bite commerciale au-dessus des mesquines et meprisabies considerations de Tiiileret prive, n'besiteut pas ä decliner toute solidarite avec certains negoeianls et imposent enei-giquemenl silence a leurs reclamations.
Pour eu fournirla preuve, e'est a un journal americain que j'emprunterai la conclusion de ce chapitre :
laquo; Lu conviction qui s'impose ii lout esprit americain, laquo; e'est que les Etats d'Europe, si desireux qu'ils soient laquo; de recevoir des aliments a hon marelie, ne peuvent cc-laquo; pendant pas empoisonner leurs habitants ä noire profit. raquo; Nous remercions cordiaiement les Anglais et les Alle-laquo; mands si leur intervention nous oblige ä exercer la laquo; surveillance necessaire, d'antanl plus que la protection (( profltera ä nous-ineincs. Des milliers d'individus, sans k aucun doute, meureut cliaque annee, de la Iricliinose
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)64nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPHYLAXIE.
laquo; aux fitats-Unis, ot leur maladie reelle cst certainemcnt laquo; meconmie par les niedecins. Personne, si ce nest un laquo; marchand do pores, sans conscience ni bonne foi, ne laquo; pent recriminer conlre la mesnre prise. Elle esl parl'aite-m ment jusliliee et nous la meritons amplement par notrc h negligence conslante on ce qui concerne les maladies (( speciales aux aniinanx de consonimation et noire insou-laquo; ciance des moyens de les prevenir (I). raquo;
sect;8, — Valeur i^rophylactique des operations industrielles auxquelles sont soumises les viandes de pore. Preten-due innocuite des viandes salees on fumees.
Renoncant a nier la presence el meine la frequence do la Trichine dans les salaisons americaiiies, aiiisi qu'ils avaient primitivemenl el bien vainement tente dele faire, les im-portaleurs s'efforcereut cependant d'etablir la parfaite in­nocuite des produits infectes. La these pouvait lout d'abord parailre singuliereinent difficile ä soutenir; elie tiouva pourtant de chaleureux defenseurs qui n'hesiterent pas ii afflrmer quo ces viandes Irichinees n'offraient aucun dan­ger, la salure et la fumure luant constamment, suremeni et inevilabloinent les Tricliines.
Ce futavec une profonde stupefaction que les helminlho-logisles virenl formulerde pareilles propositions. Les fails experimentaux, comme les observations cUniques, les in-Ormaient de la facon la pins absolue, el monlraient, en maintes occasions, les Tricliines parfaitement Vivantes dans des viandes salees ou fumees suivant toules les regies techniques (2). N'avnit-on pas vu, des 1800, Yirchow el
[1)nbsp;Medical and surgical lieporter, Philadelphie, 1881.
(2)nbsp; Faut-il rappelet' que, pour la fumure, ces regies sout aujaurd'bai eu-
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VIANDES SALfiES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 16H
Leucknrt trichinosant facilement les animaux los plus dif-röieiils avec la viande que lenr avail onvoyee Zenker el qui avail longtcmps sejonrnö dans le saloir, impreynee d'une masse önorme de sei? Schmidt (de Gassei), insistant en 1874 snr la contamination presque generale des produits amerioains, n'affirmait-ilpas qu'iis renfermaient laquo;desHel-laquo; minthes bei et bien vlvants el suscoplihles de se repro-laquo; dnire dans los visceres du consommaleiii'?(l) raquo; N'avait-on pas observe en 1875, ä Bremo, 40 personnes atleinlcs de la trichinöse pour avoir mangä du jambon americain (2)? Plus receinmenl cos mömos produits n'avaienl-ils pas cause, soil en Belgique et on Espagne, soil a hord dn vais-sean le Cornwall, des epidemics forl graves(3)?
A cos tömoignagos vinrenl bionlol s'ajouterde nouvelles pretives : an moment memo on los anlorilös franraises faisdient saisir les premieres viandes suspecles, le Labo-ratoire municipal de In Prefecture do Police mollail liors de doute la vilalite des Trichines enkyslees dans les salaisons americaines el, par im dispositif des plus elegants, MM. Charles Girard ol Pabst parvenaient facilemenl ä ramener cos helminllies h la vie active.
I/oxperience fnl Hiile en presence de plusieurs membres
tlferement transgress^es, des proci'des plus cxpöditifs, lenr syant 6e substitnds, enlevant ainsi toute valeur prophylactiqne k ce mode de preparation des viandes: gt;t Actuellenient, les besoins do la consomma-laquo; tion sont si pressants qu'on ne fame plus du tout la viande; on la bar-laquo; bouille avec de la creosote, avec do I'ar.ido pyroligneox on qnelqno antre laquo; substance erapyrenmatique, et on l'expÄdie dans cot etat. Par rons#-(i quent ne comptons pins sur la. futnnre. raquo; (M. Testelin, Discours pro-nonce an Sennt, seance du 20 juin 1Ss2.)
(1)nbsp; nbsp;Znndel, Becueii de medccine viUriruiire. — 1^. liaillet, Tratte tie l'inspection des viandes dp bnucheric, ISSO, 2C od., p. -iio.
(2)nbsp; nbsp;Proust, Traiti d'hygiene publique et privie, 1S77, p. 78S. (8) Revue de Zoologie midicale, 18S1. — Testelin,/oc. cit.
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lötinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PRQPUYLA.XIE.
du Conseii de salnbiite; j'en empmnte la descriplion ä ses auteurs : laquo; On fait nno coupe dt; viande tricliineo en laquo; employant, au lion de l'alcool, de l'eau ilisiilhie et laquo; l'on cherche une Trichine bien visible. On place aloes laquo; la preparation sur la platine chaulTanle de Ranvier el 'lt; on amene la temperalure h 40deg;. On apeir.oit alors, 'lt; an IjoiiI d'nn certain teiii|)s, quelques deplacementä laquo; de la Trichine; cos mouvements s'acceutuent de 42 ä lt;#9632; 40deg; (Ij. raquo;
JJe semblables resultats reduisaient a ueant les allega­tions des importateurs ou de leurs agents (2). On tenla cependant de contester la ligueur des conclusions de MM. C. Girard et Pabst, en objectant que faction de la chaieur ne faisait intervenir qu'une des conditions reunies dans le milieu necessaire an developpement ulterieur de la larve.
L'argument etait un pur sophisme; il importait toutefois d'en demontrer rinanile el d'etablir quo lorsque les Tri-chines enkysleos dans los salaisons se trouvent lians-porlees dans un organisrae apte ä representer laquo; l'höte definilifraquo; de respece, olles peuvent souvent y atteindre lenr entier developpement: non seulement elles se reveil-lent alois, conimc sous l'influence de l'agent thermique; niais elles completent lour organisation, acquierent une sexualile complete, s'accoupleut el donnent naissance ;t des jeuues.
J'ai entrepris, ä eel eyard, une tongue serie de re-
(1)nbsp; Pabst, in Nature. !)c amu'C, 1881, p. 270.
(2)nbsp; Ploslenrs mois apr^s Ins experiences do MM. GirarJ et Pabst, H. le D' Livon put ^galcnient, ii Marseille, ranimer par la chaieur des Triebines
tnkystiks dans les viandes salöes.
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cherches institutes avec des salaisons americaines. Je me borne a en r^suraer quelques experiences positives (I).
Exp. 1. — Cobaye : Le 0 fevrier, ä 9 heures du matin, on lui donno, melt's ä dos fraginentä do carottes et de mio de pain, qnehjucs morceauxde lard tncliinc, de provenance americaine (2).
#9632;10-11 levrier: Alimentaiiou normale {carottes, choux, epluchuros ile pommes de terre).
12nbsp; fevrier: On ajoute, ä ['alimentation normale, quolques menus fragments de lard trichina ;
13nbsp; fevrier: Alitnentalion normale. —Dansraprcs-midi,diarrlieo.
14nbsp; fevrier: Alimentation normale; l'animal mange pen. Ladiar-rliee persisto et s'accentue rapidement. L'examen microscopiquc iles dejections y fait decouvrir des embryons do Trichina spirali*.
15nbsp; fevrier: Appetit presque nut. Diarrhee abondante. — Em­bryons dans los dejections.
16nbsp; levrier : Prostration giMierale; diarrbee. — Embryons dans les dejections.
17nbsp; fevrier : La diarrhee diminuo lögörement vers le milieu de la journee. — Mortä i heures et demie.
li
L'iiulopsie esl prnlicpiee le soir meme; I'inteslin pre-
senle tons les signes crane enlerite aigue, poiiee a son siimnimn (rintensile : I'inflammalion esl des pins mani­festes; la rauquease iateslinale, ramollie et friable, est le siege d'uoe veritable desquamation; ties lambeanx epi-llieiiaux llottent librement dans le canal digestif.
Les malieres inteslinales contiennent dos Trichines males ot femeilcs; celles-ei monlrent, par transparence, des cenfs et des embryons a divers degres de developpemenl.
(1) .lo croirais meme inutile de mentionner les r^sultats negatifs qunj'ai observes, si dc recentes publications n'obllgeaient h pn'-ciscr la veritable
y
-;
5
signification des expeiiences negatives : elles prouvent simplement qne la Trichine pent mourir dans la salnrc, comine en tout aulre milieu, mais (lies ne permettent auonnement de conclurc i rinnocnite constante et gi-
mSrale des salaisons tricliinees. Une pareille conclusion n'est pas senle-ment en opposition avec les fails, ello est contraire aux rtgles elt'inen-Uircs de la metbodo.
11) Les precautions les plus minutieuses out Hi constamment prises pour eliminer les effets propres h la salure.
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L'examen des centres nerveux, du poumon, du cceur, des gros vaisseaux et du sang nerevele rien de particulier.
Exp. 2. — Cobaye : Le 9 Kvrier, ä 9 heurps du matin, on lui donne, niölrs ü des fragments de carottes, quelques morceaux de laquo; poitrine n do pore.
10 fevrier : Alimentation normale.
•11 fevrier : Administration de nouvelles parcelles tricliirn'os melees ä du pain.
12nbsp; fevrier : Alimentation normale.
13nbsp; fevrier : Alimentation normale.
14nbsp; fevrier : Alimoiuation normale. Diarrhöe: l'examen micros-copique des dejections n'y reveleaucnne trace des Trichines sexufies ou de leurs embryons.
15nbsp; fevrier : La diarrhee persiste. Resultat egaloment negalif de l'examen microscopique.
16nbsp; fevrier : La di irrhee s'accentue. De nombreux embryons de Trichines s'observent dans les dejections.
17nbsp; fevrier ; La diarrhee persiste; des embryons dans les dejec­tions.
18nbsp; fevrier : La diarrhee persiste; des embryons dans les dejec­tions ; faiblesse generale.
19-22 fevrier : La diarrhee persiste ; des embryons dans les de­jections; faiblesse generale.
23nbsp; fevrier : Prostralion genende, l'anitnal manifeste un grand abattemont.
24nbsp; fevrier bouge plus.
25nbsp; fevrier
L'anitnal est retire dans un coin de sa cage et n'en Mort.
A I'autopsie, on observe tons les signos d'une enterite des pins intenses; dans linleslin se Ironventdes Trichines sexnees et des embryons. De plus, les muscles presenlent des Trichines larvaires panni lesquelles il en est qui se monlrenl dep enronlecs; aucune d-elles n'est revalue d'un kysle protecteur.
Exp. 3. — Cobaye ; Le 9 fevrier, on lui administre, dans des rognuresde choux, de menus fragments de laquo; ületlaquo; de pore trichine.
10nbsp; fevrier : Nouvelles parcelles dans du pain.
11nbsp; nbsp;fevrier : Alimentation nurmale.
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12nbsp; fevrier : Alimentation normale.
13nbsp; fevrier : Alimentation normale.
14nbsp; fevrier : Aümentation normale.
15nbsp; fevrier : Alimentation normale. Diarrhöe. !6 fevrier : Alimentation normale. Diarrhöe.
17nbsp; nbsp;fevrier : La dianiiöe est plus intense; 1'animal cst assoz abattu ; des embryons de Trichines se montrent dans les dejec­tions.
18nbsp; fevrier : La dianliee est plus intense ; I'animal est assez abattu ;des embryons de Trichines se montrent dans les dejections.
19-21 fevrier ; La diarrhee cst plus intense; I'animal est assez abattu; des embryons de Trichines se montrent dans les döjoc-linns; la faiblesse do I'animal va s'accentuant.
22 lovrier : Legöie diminution dans le flux diarrheique.
23-24 levrier ; La meme modification persiste.
25 fevrier : La diarrhee tend a reprendre son acuite initiale.
2G levrier : Diarrhee assez faible.
27nbsp; fevrier : Diarrhecs assez faible. Abattement interrompu par des periudes d'excitation.
28nbsp; fövrier : Mori apres de violentes convulsions.
Autopsie faitc tlix hcurcs apres la mort: riutestin ren-fei'ine encore qiielqnos Trichines sexuees; mais, parlicu-iarUe curieuse, les males sonl plus nombreux que les femelles, conlrairement ;i ce cjui s'observe genera'einent tlans cclte espece. Chez la plupart des femelles le tube ovarien no renferme plus d'embryons ou d'ovules, mais seulement de fines grnnnlatioiis. — On ne trouvc plus d'embryons ilaus les matieres intestinales ni dans les dejections des deux derniers jours, timdis que leur presence elait conslante durant la periode moyenne de la maladie (du nonviemo au qualorzieme jour).
L'examen du sysleme musculaire est parlictdierement interessant : le diapbragme, les muscles du tronc et des membres, le masseter, etc., presentent de nombreuses Tri­chines: les mies, qui semblent avoirä peinedepassele slado embryonnaire de leur evolution, sonl droites et courtes;
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s
170nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPHYLAXIE.
les autres, commeticant a revolir la forme larvaire, sont enroulees sur elles-nißmes, mais non enkyslees.
liien raquo;Id special ä signaler dans les centres nerveux, le pericarde. le pöriloine, etc.
J'ai cm devoir rapprocher oes Irois experiences qui presonlent line importancespöciale : insliluces sur des ani-maux do meine espece, de meine laille et sensiblemenl tie meine poids, avecdes viandes (!(gt; provenance americaino, dies nous montrenl une assez grande variation dans la (Inree do radection qui s'osl ferminee tantdt au huitieme, tanlöt an seizieme, lantot an dix-nenvieme jour, mais, dans les trois cas, par la mod. Rernarquons en outre qne celle-ci a etc cansee, cltez les trois snjets, par la trichi­nöse iiileslinale dont la diairhee n'a ccsse de represeuler le Symptome palhognomonique, landis qne la presence des Trichines on de lenrs embryons dans les dejcclions en constitue la caracteristique essentielle. Ccci snllit ä ela-hlir lout rinlerel qui s'aftache a i'etnde de la phase ini­tiale de la maladie dont on so borne trop souvenl ä rechercher les manifestations musculaires, lors meine qu'elles n'ont pn se realiser en raison meine du recent dehnt do la trichinöse. L'intestin sent en reflete les pre­mieres et les plus redontables atteintes; pour les constater, il faul miniilieusemenl connailre la Trichina spiralis sons ses divers elals; il faul egalement etre acconlnme an\ observaliüns les pins longues et les pins miniilienses, car c'est ä peine si Ion penl. en une jonrnee cntiere, exami­ner le contenn du Inho digestif d'un seal cobaye.
Exp. i. — Cobaye : Le 17 fevrier, a midi, on lui donne, dans du pain et dans des carottcs, qaelques fragments de lard trichinö. 18 fevrior : Alimentalion normale.
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19 fevrior ; Diarrhea iniense; dans les dpjaciions, nombreux em-bryons de Trichinös.
^l fövrier, au nialin ; Mori.
L'aulopsie csl pratiquee (|iiel(|iifis heures apres la mort : muqueuse ialesliualc forlement injectee; p^riloine rouge, poisseux an loucher, impregne d'uu liquide Qlant c( pre-sentant de pelites formations d'un blancjaunälre.
II est procecK'! ä l'examen du contenu du tulie diges­tif : on y trouvo des Trichines sexuees et des embryoiis. Les femelles sont notablement plus Dombreuses que les males.
On volt avec quelle rapidile la maladie s'csl developpee chez ce sujet qni succombe au delmt du qiialrieme jour, (i'est mi de ces cas de Incliinose presque foudroyante coinme les medecins aliemands out on parfois I'occasion d'en inoiitionner au cours de certaines epidemics et coinme Cobbold put, do son cöle, en observer sur des animaux Irichines experimenlalement. Les resullals de I'autopsie, tels (jiie je viens de les exposer, semblent per-ineltre do rapporter cetle forme rapide a line origine spe-eiale : depuis longlemps dej;i, Leuckart a signale laperi-lonile eonime nne des complications les plus graves de la (richinosc inlestinale el c'est vraisemblablemenl ä colic cause qu'il convient d'altribuer ici la brusque terminaison de la maladie.
Les signcs ruveles par l'aulopsie de ce snjcl paraissimt I'indiquer sufGsamment die inecanisme meine de rinlec-lion tricliinale explique aisemenl dc semblables accidenls : produites en quantite innombrable, Icsjeunes Trichines s'accolcnl ä la paroi inlestinale, la francliisseut en y cau-sant des lesions plus on moins graves el peuvent facile-
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172
PROPHYLAXIE.
menl atteindre la serense periloneale dont rinflammalion succeJe ä la penelralion dos lielminlhes.
Parfois d'ailleurs la raort survient egalemenl apres quelques jours demaladie, sansqne lo |raquo;oritoinc paraisse aucunement atteinl. L'Exp. I suffnait dojä ä le montier, le snjet ayant snccombe, le luiiliome jour, ä des lesions franchement enliriques; la terminaison pent etre encore plus rapide : les deux experiences suivantes permettront d'en juger.
Exp. 5. — Cobaye : Lp r2 fevrier, ä huit heurcs du matin, on lui fait ingerer da jambon americain; l.i viando, hachec nn menus morceaux,est incorporfie dans do la mio de iiain pt dans des frap;-ments do carottes.
13 fevrier : Alimenlation normale.
I'i fevrier : Alimentation normale.
15 fevrier, au matin : Diarrhöe intense qui s'observe darant toule iajnurnee; i'aniinal est ires aliatlu. — Triohines embryonnaiies dans les dejections.
IG fevrier: Mort. — A rautopsie, Trichinös sexuees otombryons dans I'intestin ; aacune trace do peritonite.
Exp. 0. —Cobaye : Le2 mars, ä(J beuresdu matin, on iuiadmi-nistre, dans des carottes et des choux, des fragments de jambon.
3nbsp; mars : Alimenlation normale.
4nbsp; mars : Alimentation normale.
5nbsp; mars : Alimentation normale.
6nbsp; mars : Alimentation normale.
7nbsp; mars ; Diarrbee intense ; cmbryons dans les dejections.
8nbsp; mars : Diarrhea intense; embryons dans les döjections; le soir, mort.
A I'autopsio, Trichines sexuees et, embryons dans I'intestin ; a;;-cune trace de peritonite.
Ces deux experiences, tout en offrant cc caracfere eonimun d'une terminaison foil prompte, se diderencient cependant Time de l'autre par quelques particulariles qni merilent d'etre analysecs.
Dans l'Exp. S, la diarrhec apparait le troisieme jour et
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V1ANDES SALEES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;173
lanimal succonibe le quatrieme jour; dans I'Exn. 6, la diarrhee se manifeste le cinquieme jour et raniinal meurt le lendemuin. Or, nous le savons, le sejour des lielminlhes dans rinlestin est caracterise par deux series de pheno-menes parfailement dislincls : 1deg; complel developpement des Trichines sexuees, leur accouplement, lecondation des femclles; 2deg; naissance des jeunes, leur dissemination dans I'intestin, leur penetraliondans les parois inleslinales. (Test i\ celte seconde periode que correspondent les mani-leslations enteriques et specialement la diarrhee; dans les deux experiences eile parait s'elre uldrmec par les memes effets, puisque e'est dans le meme temps (deux jours) qu'elle a determine la mortde I'liotc.
Au conlraire la premiere periode a nolablement diilere, car tandis qu'ellene depasse pas trois jours dans I'Exp. 5, eile so prolonge jusqu'au cinquieme jour dans I'Exp. 6.
Des deux experiences precedentes, caracterisees par une (erminaison rapide sans trace appreciable de perito-nite (1), jecrois devoir rapproclier immediatcment Texpe-rience suivanle. dans laquelle raoimal a longtemps resiste aux atleintes de rinfeclion trichinale.
Exp. 7. — Cobaye : Le 10 levrier, on lui adminislre quelques morceaux dejambon saisi ä Paris. La viande est melee, en menues parcelles, ä des choux et ä des carottes.
11nbsp; nbsp;levrier : Alimenlalitm normale.
12nbsp; fevrier : Alimentation normale.
13nbsp; nbsp;fevrier : Alimentation normale.
14nbsp; nbsp;fevrier : Alimentation normale.
(1) Dans des experiences recentes et sur lesquelles j'uui-ai bientöt loc-casion d'insister, M. L. Fourment aegalcment obsi.'rve cette marcho rapide de la trichinöse intesllnale determinant la mort en quatre ou cinq jours, sans peritonite. {L, Fourment, Sur la vilalite des Trichines enkysties duns les viandes salee',Comiites ren'tus de l'Acwldmie des Sdences^i avril 1882.)
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n-:
IMIOPIIYIAXIE.
15 levrier : AlimenUUion normale. 1U Kvrier : Alimoniaiion normatr. 17 levrier : Alimentation normale.
IS fevrier : Aiimentation normalu; vers Ic milieu de la jour-mio, diarrliee assez intense. L'examen microscopiqae des dejections y revele de nombieux embryons do Trichine; il y moiitru Ciritlement une Trichine adulte, femelle, I'ort alteree ; la cuticule ost detachee en plasieurs endroits, le tube ovarien ne renferme quo des gra­nulations grisälres et quelquos ovules ilesorganises. 19 fevrier : Diarriiee, embryons dans les dejections. •JO levrier : Diarrliee, embryons dans les dejections.
li fevrier 22 levrier '23 levrier quot;2 I fevrier 2ri fevrier
26nbsp; fevrier
27nbsp; fevrier
28nbsp; fevrier
Diarrliee, embryons dans les dejection?. Diarrliee, embryons dans les dejections. Diarrliee, embryons dans les dejections. La diarrliee a presqae compl^tement disparu. Etat normal. Etat norOiul Etat norma1. Etat normal.
Iermars : L'animal paraissant complötcmont relah'i, on lui ad-ministre une nouvelle dose de jambon trichine. •2 mars : Etat normal. Etat normal. Etat normal. Eut normal. Elat norma1.
Diarrhöe; Trieb i nes erabryonnaires dans les dejectionraquo;. Diarrhee, TricbinesetnbryODQuiresdans les dejections. DiarrheejTrichinesembryonnairesdans les dejections. Diarrliee; Trichinös embryonnaires dans les i lejoctions. La diarrliee a disparu ; etat normal. La diarrhee a disparu ; elat normal. La diarrhee a disparu ; elat normal. La diarrhee a disparu ; etat normal. On administrea l'animal une nouvelle dose de jam-
lion trichii
16nbsp; mars
17nbsp; nbsp;mars
IB,
Etat normal.
L'etat general de l'animal semblo so moilifier : ordi-nairemenl assez vif, il se raontre abatlu ; sea mouvements sont rares, lents; quand on le saisit, il manifeste une sensation dou-loureuse.
18 mars : Meme elat general, on observe une tendance mar­quee i ramaigrissement.
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VlANDliS SALEES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 175
19nbsp; mars : Meme etat general, on observe une tendance mar-(juee a ramaigris-soment.
20nbsp; mars : Diarrhöe abondante; Trichines embiyonnaires clans les diijpctions.
21nbsp; nbsp;mars : Dianiieo intense, prostration genenile.
22nbsp; mars, au malin : L'animal est trouvo mort; le sol de la cage est couvert de dejections liquides.
A I'aulopsie, I'intestin offre tons le? signes d'une enlüiile grave ; les matieres intestioales renferment des Trichines sexuees el ties embryons tie la meme espece. En oufre, rexnmen du Systeme mnsculaire y fait decouvrir des Trichines larvaires ; les nnes son! potiles et presque droites, d'autres pins grandes et spiral6es; il en est meme qui se montrent entourecs d'une neol'ormation. Tantot celle-ci sc tiouve representee par nne simple masse granuleuse ; tantot eile commence a se difförencier a sa peripherie, acijiieiant ainsi la signification d'un veri­table kysle.
Cettelongue experience est des plus instructives : d'une part, ellemontrc un curienx cxemple de ces laquo; trichinoses ä repetition raquo; qui, rares chez le cobaye, sont, an con-traire, assez fieqnenles chez d'autres mammiferes; eile presente, en outre, une periodicite remarquabie dans les manifestations morbides, puisque e'est presque constam-ment vers le Hquot; jour (du 7deg; au 9') apres I'ingestion d'une nouvclle dose de viande trichinee, qu'apparaissent les symplömes de la trichinöseintestinale. Remarquons enfin quesi celle-ci s'attenue au bout de quelques jours, la ma-ladie n'en continue pas moins son evolution, les jeunes embryons emigrant de I'intestin vers les divers lissus. Aussi lorsque I'animal meurt (plus de cinq semaines
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176nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PROPHYUXIE.
apres l'ingeslion de la premiere dose) presente-t-il dune part des Trichines sexuees ot embryoniiaires dans I'in-leslin et, d'aulre part, des Tiichines larvaireset enkystees dans les muscles. Celles-ci proviennent des Trichines in-gerees au debut de ['experience; cclles-lä emanent, au contraire, des nernatodes enkyslcs dans la viande admi-nistiee en dernier lieu au sujet.
Cliez 1c cobaye, ainsi que je le rappelais precedemment, 11 est rare d'observer line semblable resistance au.v pre­mieres atteintes de la trichinöse. Le rat prescnte au con­traire tres frequemment cede particularite que les obscr-vateurs americains avaient signalee dans leurs etudes de 1879 et doiil los deux experiences suivantes offrent de nouveaux exemples.
Exp.8. — Rat; Le quot;2 fevrior, on lui dunne plusieurs morceaux de viande trichinee.
3 fevrier : Etat normal, •i fevrier : Etat normal. 5 ievrier : Etat normal, (i fevrier : Etat normal.
7nbsp; fevrier ; Etat nor.nal.
8nbsp; nbsp;fe\rier : Etat normal.
9nbsp; fevrier ; Diarrhöe, embryons dans les dejections.
10nbsp; fevrier : Diarrhee, embryons dans les dejections.
11nbsp; nbsp;fevrier : Diarrhee, embryons dans les dejectiuus.
12nbsp; fevrier : Diarrhee, emlnyons dans les dejections.
13nbsp; fevrier : Etat normal.
14nbsp; nbsp;fevrier : Etat normal. Ijnbsp; Kvrier : Eat normal. 10nbsp; fevrier ; Etat normal.
17nbsp; fevrier : Eat normal.
18nbsp; nbsp;Ievrier : Nouvelle ingc=lion de viande trichinee.
19nbsp; nbsp;fevrier ; Etat normal.
20nbsp; fevrier : Etat normal. ;il fevrier : Etat normal. 22 fevrier ; Etat normal.
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VIANDES SALEES.
177
23nbsp; fevrier : Etat normal.
24nbsp; fevrier : Diarrhea, embryons dans les dejections.
25nbsp; fevrier : Diarrhee, embryons dans les dejections. 20 fevrier : Diarrhee, embryons dans les dejections.
27nbsp; fevrier : Diarrhee, embryons dans les dejections.
28nbsp; fevrier : Diarrhee, embryons dans les dejections. I0'mars: Etat normal.
2nbsp; mars : Elat normal.
3nbsp; mars : Etat normal.
4nbsp; mars : Etat normal.
5nbsp; mars : Etat normal.
6nbsp; mars : Nouvelle ingestion de viande trichinee.
7nbsp; mars : Etat normal.
8nbsp; mars : Etat normal.
9nbsp; mars : Etat normal.
10nbsp; mars : Etat normal.
11nbsp; nbsp;mars : Etat normal.
12nbsp; mars : Etat normal.
13nbsp; mars : Etat normal.
14nbsp; mars : Diarrhöe, embryons dans les dejeclious,
15nbsp; mars : Diarrhöe, embryons clans les dejections. 10 mars : Diarrhee, embryons dans les dejections.
17nbsp; mars : Diarrhee, embryons dans les dejections.
18nbsp; mars : Diarrhee, embryons dans les dejections.
19nbsp; mars : Diarrhee, embryons dans les dejections.
20nbsp; mars : Diarrhee, embryons dans les dejections,
21nbsp; mars : Elat normal.
22nbsp; mars : Etat normal.
23nbsp; mars : Etat normal.
24nbsp; mars : Etat normal. ib mars : Etat normal, 20 mars : Etat normal,
27nbsp; mars : Nouvelle ingestion de viande trichinee.
28nbsp; mars : Etat normal.
29nbsp; mars : Elat normal.
30nbsp; mars : Etat normal.
31nbsp; mars : Etat normal. 1er avril: Etat normal.
2nbsp; avril : Etat normal.
3nbsp; avril : Diarrhee, embryons dans les dejections.
4nbsp; avril : Diarrhee, embryons dans les döjections.
5nbsp; avril : Diarrhee, embryons dans les dejections. C avril : Diarrhee, embryons dans les dejections.
Chatin, Trichine.
12
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178nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROl'UYLAXIE.
7nbsp; avril : Uiarrhee, embryons dans les dejections.
8nbsp; avril : Diarrhea, embryons dans les dejections.
9nbsp; avril : Etat normal.
10nbsp; avril :nbsp; Etat normal.
11nbsp; avril :nbsp; Etat normal.
12nbsp; avril :nbsp; Etat normal.
13nbsp; avril :nbsp; Etat normal.
14nbsp; avril :nbsp; Nouvelle ingeslion de viande trichinuo.
15nbsp; avril :nbsp; Etat normal. IG avril :nbsp; Etat normal.
17nbsp; nbsp;avril : Etat normal.
18nbsp; avril : Etat normal.
19nbsp; aviil : Etat normal.
20nbsp; avril : Elat normal.
21nbsp; nbsp;avril : Diarrheo, embryons dans les dejections.
22nbsp; avril : Diarrhöe, embryons dans les dejections.
23nbsp; avrii : Diarrhöe, embryons dans les dejections.
24nbsp; avril : Diarrhea, embryons dans les dejections.
25nbsp; avril : La diarrhöe somble diminuer d'intensite ; I'animal est tres abattu ; le soir, mort.
A I'autopsie on trouvc, dans l'inteslin, de nombreuses Tricliines sexuees et dos embryons; les muscles presen-tent d'innombrables Tricliines larvaires.
Los unes sent de forme lancooiöe, potiles, n'offrant aucune trace de nöoformation ambiaule; d'autres sont spiralöes et cnlouroes d'une masse granuleuse ; il en est enfin plusieurs cpii sont protegees par un kyste nor­mal.
On voit, par ces details, qne sur un sujet qui sembiait resistor ä ringestion successive de plusieurs doses de viande tricbinee, riufeclion parasitaire a cependant ac­compli son entierc evoluliou et realise son complet deve-loppement. En efTet, a rexamen necroscopique, tandis quo rinteslin presente les Tricliines sexuees et lours embryons, dont I'origine no remonte pas au-delä des derniers fragments ingeres, les muscles oßrent des Tricliines lar-
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VIANDES SALEES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;179
vaires aux divers etats : 1deg; des larves jeunes, lanceolees, recemment immigrees de riiitestin dans les masses tissu-laires; 2deg; des Trichines plus grandes, spiraiees, ayant atteinl ces meines masses a une epo;]ue anterieure, ainsi qu'en temoigne rebauche de lissu kyslique qui les revet et dont I'existence oblige ä placer la genese de ces larves vers la periode moyenne de cette longne experience ; r{deg; des Trichines enkyslees, ayant evidemment precede, dans la meme station, les aulres larves et pouvant etre vrai-semblabloment considerees comme nees des Trichines in-gerees avec les premieres parcellcs de viande tri-cbinee (1).
E\-p. 9. — Rat : Le 3 Janvier, ingesüon de viande trichmee.
4nbsp; fevrier : Etat normal.
5nbsp; nbsp;fevrier : E'at normal. G fevrier : Etat normal.
7nbsp; nbsp;fevrier : Etat normal.
8nbsp; fevrier : Etat normal,
9nbsp; nbsp;fevrier : Etat normal.
10 fevrier : Diarrhee, embryons dans les dejections. H fevrier : Diarrhee, embryons dans les dejections.
12nbsp; fevrier : Diarrhee, embryons dansjes dejeclions.
13nbsp; fevrier : Diarrhee, embryons dans les dejections.
14nbsp; fevrier : Diarrhee, embryons dans les dejections.
15nbsp; fevrier : Etat normal. iG fevrier : Etat normal.
17nbsp; fevrier : Etat normal.
18nbsp; fevrier : Etat normal.
19nbsp; fevrier : Etat normal.
20nbsp; fevrier : Etat normal.
21nbsp; fevrier : Nouvelle Ingestion de viande tricliinee.
22nbsp; fevrier : Etat normal.
23nbsp; fevrier : Etat normal.
(1) Cette experience offre encore qnelquos particularitiSs intörossantos; il convient de signaler surtout I'iniSgala duröe des pöriodes pendant las-quelles s'est manifeste la tricliinose intestlnale, etc.
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18J
PROPHYLAXIK.
.
24 fevrier : Etat normal. 2ö fevrier : Etat normal.
26nbsp; fevrier : Etat normal.
27nbsp; nbsp;fevrier : Etat normal.
28nbsp; fevrier : Etat normal. Iermars: Klat normal, #9632;i mars : Etat normal.
3nbsp; mars : Diarrhöe, embryons dans les dejections.
4nbsp; mars : Diarrhee, embryons dans les dejections, ö mars : Diarrhöe, embryons dans les dejections.
6nbsp; mars : Etat normal.
7nbsp; mars : Etat normal.
8nbsp; mars : Etat normal.
9nbsp; mars : Etat normal.
10nbsp; mars : Etat normal.
11nbsp; nbsp;mars : Etat normal.
12nbsp; mars : Etat normal.
13nbsp; mars : Etat normal.
14nbsp; mars : Nouvelle Ingestion de viande trichince.
15nbsp; mars : Elat normal.
16nbsp; mars : Ktat normal.
17nbsp; mars : Etat normal.
18nbsp; mars : Etat normal.
19nbsp; mars : Etat normal.
20nbsp; mars : Etat normal.
21nbsp; nbsp;mars : Etat normal.
22nbsp; mars : Diarrhee, embryons dans les dejections.
23nbsp; mars : Diarrhee, embryons dans les dejections.
24nbsp; mars : Diarrhee, embryons dans les dejections.
25nbsp; mars : Diarrhee, embryons dans les dejections. 20 mars : Diarrhee, embryons dans les dejections.
27nbsp; mars : Diarrhee, embryons dans les döjections.
28nbsp; mars : Diarrhee, embryons dans les dejections.
29nbsp; mars : Etat normal.
30nbsp; mars : Etat normal.
31nbsp; nbsp;mars : Etat normal, [quot;avril: Etat normal.
2nbsp; avril : Etat nurma1.
3nbsp; avril : Elat normal.
4nbsp; nbsp;avril : Etat normal.
5nbsp; nbsp;avril : Etat normal.
6nbsp; avril : Etat normal.
7nbsp; nbsp;aviil : Etat normal.
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VIANDES SALfiliS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 181
8nbsp; avril : Etat normal.
9nbsp; avril : Nouvelle Ingestion de viande trichinee. 10 avril : Eiat normal.
H avril : Etat normal.
12nbsp; avril : Etat normal.
13nbsp; avril : Etat normal.
14nbsp; avril : Etat normal.
15nbsp; avril : Etat normal. 10 avril : Etat normal. 17 avril : Etat normal. IS avril : Etat normal.
19 avril : Diarrhee, embryons dans les dejoctions. 2Ü avril : Diarrhee, embryons dans les dejections.
21nbsp; avril : Diarrhöe, embryons dans les dejections.
22nbsp; avril : Diarrhee, embryons dans les dejections.
23nbsp; avril : Diarrhee, embryons dans les dejections.
24nbsp; avril : Diarrhee, embryons dans les dejections.
25nbsp; avril : Etat normal.
26nbsp; avril : Etat normal.
27nbsp; avril : Etat normal.
28nbsp; avril : Etat normal.
29nbsp; avril : Elat normal.
30nbsp; avril : Etat normal.
l^mai: Nouvelle ingestion de viande trichinee.
2nbsp; mai : Elat normal.
3nbsp; mai : Etat normal.
4nbsp; mai : Etat normal.
5nbsp; mai : Etat normal.
6nbsp; mai : Etat normal.
7nbsp; mai : Etat normal.
8nbsp; mai : Etat normal.
9nbsp; mai : Etat normal.
10nbsp; mainbsp; : Etat normal.
11nbsp; mainbsp; : Etat normal.
12nbsp; mainbsp; : Diarrhee, embryons dans les dejections.
13nbsp; mainbsp; : Diarrhee, embryons dans les dejections.
14nbsp; mainbsp; : Diarrhee, embryons dans les dejections.
15nbsp; mainbsp; : Diarrhee, embryons dans les dejections.
16nbsp; mainbsp; : Diarrhee, embryons dans les dejections.
17nbsp; mainbsp; : Diarrhee, embryons dans les dejections.
18nbsp; mainbsp; : Etat normal.
19nbsp; malnbsp; : Etat normal.
20nbsp; mainbsp; : Etat normal.
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182nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHOPIIYLAXIE
31 mai : Etat normal. 1crjuin: Etat normal.
2nbsp; juin : Etat normal.
3nbsp; juin : Etat normal.
4nbsp; juin : Etat normal.
5nbsp; juin : Nouvelle Ingestion de viande trichinee. G juin : Etat normal.
7nbsp; juin : Etat normal.
8nbsp; juin : Etat normal.
9nbsp; juin : Kiat normal.
10nbsp; juin : Etat normal.
11nbsp; juin : Etat normal.
12nbsp; juin ; Etat normal.
13nbsp; juin : Diarrhee, omhryons dans les dejections.
14nbsp; juin : Diarrhöe, ombryons dans les^dejections.
15nbsp; juin : Diarrhöe, embryons dans les dejections.
16nbsp; juin : Diarrhee, embryons dans les dejections.
17nbsp; juin : Diarrhee, embryons dans les dejections.
18nbsp; juin : Etat normal.
19nbsp; juin : Etat normal.
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Etat normal. Etat normal. Etat normal. Etat normal. Etat normal. Elat normal.
26 juin : Etat normal.
L'animal parait completement retabli ; 1'etat normal persiste du-rant les derniers jours de juin et pendant la premiere quinzaine dejuillet. Le ratest lue le 16 juillet; rintestin ofl're simplement une vascularisation legorement exageree; les matiores intcstinales ne presententaucuno trace de Trichines sexuees ou cmbryonnaires. L'examen du Systeme mnsculairey fait decouvrir de nombreuses Trichines enkystees ; quelquos autres sont simplement entourees d'une masse granulcuso : toutcs sont d'ailleurs cnroulöes sur elles-memes, mesurant en moyenne 1 mm. de longueur. On ne ren­contre pas de larves jeunes et lanceolees, bien que les recherches soient etenducs aux diverses masses contracliles, adipeuses, etc.
Gelte experience n'etablit pas seulement, de la fafon la plus demonstrative, la remarquable resislance du rat
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VIANDES SALEES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;183
aux atteintes de la trichinöse; eile foiirnit encore de pre-cieux enscignemenfs.
On sail, en eflet, quo do tons les animaux sur lesquels de seniblables experiences aient ele inslituees, le rat est le pins frequemment employe par les physiologisles ; la raison en est fort simple et doit elre uniquement clierchee dans la voracite do cette espece et duns la facilitö avec laquelle onhii fait ingcrer la viande qu'on ne pent genera-lemcnt faire accepter anx cobayes el aux lapins sans certains artifices. Or, supposons la precedento experience suivie par un observateur pen familiarise avec l'histoire de linfeclion trichinale ou n'en connaissant que la pcriode musculaire: ne constatant chez le snjet nul Symptome exterienr qni put lui paraitre pathognoinonique,rapportant la diairliec ä faction do la salnre, il cut sacnlie I'animal a|tres quelqnes jours d'observalion et ne trouvant nulle (race de kysles dans les masses musculaires, il cut cru pouvoir conclure ä ia parfailo imiocuile de la viande ingeree. Aussi ne saurait-on trop 1c repeter, on ne pent juger des cflcts de la Trichine qu'a la condition de connaitre parfaitement le mode evolutif de riielniinllie et les diverses manifestations qu'il determine chez son hote; si banale, si naive meine que puisse paraitre cette verite, eile merite cependant line serieuse attention, car eile n'a etc que trop souvenl meconnuc.
La singuliere resistance que Ton vient de remarquer chez le rat n'est d'ailleurs pas gcnerale chez les animaux de cette espece et Ton peut parfois constater chez eux des accidents aussi rapides que chez les cobayes ou les lapins; dans une experience qni date du mois de mai 1878, j'ai vu la mort survenir, chez un rat,
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184nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPUYLAXIE.
cinq jours apres ringestion tie la viande conlaminee ; plus recemment, un des membres de la mission du Havre, M. Duchateau, a pu observer (mai 1881) un fait analogue.
Dans les deux cas la trichinöse intestinale ötait mani­feste. M. Fourment a constate line terminaison aussi ra­pide (1) clioz des souris, et Ton sail que cliez 1'homme eile a ete parfois observee ; dans I'epidomie si meurlriere do Hedersleben (1863), les premiers accidents apparurent, avcc line extreme intensile, trois jours apres ringestion de la viande tricbinee.
Tons ces resultats concordent pleinement el permettent d'affirmer que si la Trichina meurt parfois dans les salai-sons, eile pent du inoins y conserver souvent son entiere vitalite. Aussi, renon?ant a soutenir rinnocuite originelle et constante de leurs produits, les importatenrs s'clTor-cerent-ils do defendre la these de rinnocuite secondaire : vivants au moment du salage et dans les semaines sui-vantes, les belmintbes eussent du iiifailliblement passer de la vie latente ä la mort apres un laps de temps que Ton n'besitait pas ä fixer, au maximum, ä trois mois.
M. 0. duMesnil s'elova tres jnstemenl contre line sem-blable allegation : laquo; En admettant, dit-il, que la saumurc laquo; tue la Trichine quand celle-ciasubi son action au moins laquo; pendant trois mois (d'apres certains fails qui nous sont laquo; connus, rexperience a besoin d'etre reprise), nous lt;( sommes aujourd'lnii absolument dans rimpossibililc laquo; de nous assurer de la duree du sejour des viandes
(1) L. Fourment,Sw la vitalite des Trichinei enkyatees dans les viandes valees {Comptes rendus des seances do t'Academie des Sciences, 1882).
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VIANDES SALEES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;18j
laquo; americaines clans la saumure lorsqu'elles nous arri-laquo; vent; est-il de trois mois, a-t il ete de quelques se­ct maines (1)? raquo;
En admettant meme qu'une lelle proposition füt exacte, eile serait, en effet, sans nulle application pratique et ne pourrait qu'inspirer une dangereuse confiance en des pro-duits reellement suspects. Aussi M. Lai)Oiilbene a-t-il juslcment rappele que laquo; la Trichine ne meurt pas dans laquo; 1'office ä funmre ou a salaison (2) raquo;, tandis que de son cote, M. Colin etablissait que la salure laquo; s'opere laquo; ä dos degres ties variables suivant les saisons et la laquo; taille des animaux; d'autre part, eile reste souvenl laquo; iasuffisante au centre des pieces volumineuses comme laquo; les jnmbons ; par consequent, olle ne constituo pas une laquo; garantie centre les dangers auxquels expose la con-laquo; sommation des viandes tiicliinees(3). raquo;
II est d'ailleurs inutile de revenir sur une question inaintenant resolue, l'experience et l'observation s'accor-danl pleinement ii fuire justice des assertions forinulees par les importateurs; la science abonde en fails prou-vant de la maniere la plus evidente, la plus irrefraga­ble, la nocivite des salaisons. Faut-il rappeler encore l'epidemie de LrC'ine oü quarante personnes furert attein-
(1)nbsp; 0. du Mcsnü, Annales d'hi/ijiene pultlirjue et de medecine ligate, mars 1881, p. 144-145.
(2)nbsp; Laboulböne, Bulletin de VAcademiede Midecine, mars 1881, p. 408.
(3)nbsp; Colin, Bulletin de I'Acadiimie de Midecine, 1881, pi 241.
Plan s'61feve de son cötö contre catlo thiioric : laquo; Quelques personnes (i croient que les operations du salage et do la fumure peuvent tuer les laquo; Trichines; cela peut ötre pour ce qui est de la surface du jambon ; laquo; mais la quantilö de sei et de fumiSe necessaire pour p^nitrer jusqu'au laquo; centre d'une forte piece de viande et detruirc compl^tement les Tri­te chines serait plus que süffisante pour la rendre absolument indigeste et k meme tout i faititnraangeable. raquo; [Journal of Science, 1881.)
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186nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPaYLAXIE.
tes de trichinöse grave pour avoir fait usage d'un Jambo7i americain dont la salure remonlait ä plusieurs mois (1)? Est-il necessaire de retracer les observations de Sclimidt, montrant, dans d'ancicnnes salaisons americaines, laquo; les laquo; Trichines bei et bicn Vivantes (2) ? raquo; Qui ne connait les experiences deBenecko (3), colics du laboratoire munici­pal dc la ville de Paris, etc. (4). ?
De tels exemples sont si classiques, si vulgaires parmi les lielminlhologisles quo je me borne a men-tionncr quelques-uns d'entre eux. Pour conclure, il suflit do resumer les experiences de M. Fourment; on ne saurait souhaiter line demonstration plus complete, plus absolue :
laquo; Le 19 avril 1881, un ecliantillon fut preleve dans les laquo; docks du Havre sur des salaisons americoines arrivees laquo; dans ce port, par un voiiior, vers le commencement du laquo; mois de mars 1881. Get ecliantillon avail etc pris sur laquo; une courte bände dans laquelle I'examen microgra-laquo; phique avail fait reconnaitre l'existence de nombreuses laquo; Ti'ichines enkystees.
laquo; Ce morceau de viande, place dans un flacon, y fut laquo; completement enfoui dans du sei fin, puis on bouciia laquo; iiermeliqiiemcnt le flacon, qui ne fut ouvert que le laquo; Ier avril 1882. Le lard avail done subi presque exacte-
(1)nbsp; Proust, Traite d'hygUne, '877, p. 788. — Ad. Chatin, in Bulletin de lAcademic de Midecine, 1882, p. 133.
(2)nbsp; Schmidt (de Cassel) in Zundel, op. cit.
(3)nbsp; laquo; Un jambon et un saucisson furcnt places dans la saumure durant douze jours, puls fumes et exaininös qualro et neuf mois plus tard ; ils renfermaient encore des trichines Vivantesraquo; (Benocke, Die Trichinen, 1879, p. II). — On duit rapprocher de ces experiences les rlt;5sultats observes prficiideaiment par Zeukor, Vircliow, etc. (Ad. Chatin, loc. cit.).
(4)nbsp; Pabst, La Nature, O' snnie, 1881, p. 27G.
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V1ANDES SAI.EES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;187
laquo; ment, entre mes mains, im an de salure portce au plus laquo; haut degre.
laquo; Si Ton ajoute ä cette pdriode le temps ccoule depuis laquo; la preparation de la viande jusqu'au moment oii je la laquo; recueillis sur les docks (transport de Tusine ä New-laquo; York, traversee de New-York an Havre, etc.), temps laquo; qne Ton |ieut, sans exageration, evaluer ä trois mois, laquo; on voit que ce lard comptait, au 1quot; avril 1882, ea-laquo; viron quinzc mois de salure.
laquo; Le microscope y montrait des kystes conservant tous raquo; lours caracteros normanx; il semblaiten etrc de meme laquo; des Kelminthes qui s'y Irouvaienl contenus.
laquo; Dans ces conditions, de petits morceaux de ce lard laquo; (3 grammes environ) furent mis a dessaler durant pla­tt sieurs hcui'cs dans I'eau ä 22deg;; l'eau fut ohangee ä K plusieurp reprises, les morceaux furent malaxes, puis laquo; essuyes avecun lingo fin. Ils furent places, le 4 avril 1882, laquo; au matin, dans la mangeoire d'une Souris^ qui lesingera laquo; assez rapidement; aim de no pas la soumettre ä line laquo; alimentation trop exclusive, j'eus soin de meler ä du laquo; pain la viande divisee en fragments tres tenus.
laquo; Ce regime fut continue les ö el 6 avril; ranimal pre-laquo; senla des symplomes diarrheiques qui s'accentuerent laquo; assez promptcment. Le 7 avril, vers le milieu de la 'lt; journee, ranimal mourut.
laquo; A I'autopsie, I'mteslin offrait des traces manifestes laquo; d'inflammation; en examinant son contenu, je trouvai laquo; des Tricliines scxuccscl parfaitement caraclerisees.
laquo; L'expansion caudate des males montrait ses prolonge-laquo; menls digites, visibles au dehors ; chez les femelles, le laquo; tube ovaricn offrait des ovules ä divers degres de deve-
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188nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1'ROPllYLAXIE.
laquo; loppement; des embryons se voyaienl dans sa portion laquo; vaginale.
laquo; Une deuxiemo Souris succomba dans les conditions sui-laquo; vantes : eile avail etö soumise, du 1quot; au 3 avril inclns, a laquo; la meme alimentation que la precedente; puis, par suite laquo; d'une circonslance accidentelle, eile resta, du 4 an 9 laquo; avril inclus, sans recevoir de nourriture tricliinee. Le 10 laquo; avril, on lui donna de nouveau du lard trichine, comple-laquo; tement dessale; ce regime fat continue les II et 12 avril; laquo; le 13, au matin, legere diarrhee; mort le jeudi 13 au laquo; soir. L'examen de l'intestin fit encore decouvrir des laquo; Trichines completement developpees, et chez lesquelles tc les produits sexuels etaient parl'aitement definis.
laquo; Je crois inutile d'insislcr sur la signification de ces laquo; resultats. Dans des salaisons preparees depuis quinze laquo; mois au minimum, les Trichines ne se sont pas seule-laquo; ment montrees Vivantes, elles ont pu promptement subir laquo; leur enliere evolution dans le tube digestif d'un nouvel laquo; liote et determiner chez lui des accidents mortels.
laquo; On ne saurait done affirmcr quo l'aclion de la salure laquo; suffise ä liier rapidement et sürement les Trichines. laquo; Celles-ci peuvent mourir dans les viandes sulees comme laquo; en tout autre milieu; ainsi s'expliquent les experiences laquo; negatives publiees par desobservateurs distingues; mais laquo; eiles peuvent egalement y vivre pendant un temps laquo; considerable, sans que nous puissions aucunement laquo; determiner la duree de la periode necessaire pour que la laquo; mort succede a la vie latente (1). raquo;
(1) L. Fourmeiit, Slaquo;r la vita/ite des Trichines enhjslees dans les viandes salees (Comples rendus des säarices de i'Academie des Sciences, 24 avril 18S2).
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VUNDES SALEES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 189
On ne peut que s'associer ä ces conclusions dictees par la plus rigourense methode; elles ont etc d'ailleurs plei-nement confirmees par les recentes reclierches de MM. Bouley et Gibier laquo; sur la \ilalite des Trichines con-c tenues dans les viandes d'Amcrique.
laquo;La vitalite des Trichines existant dans lesjambons laquo; fut constalee par les moyens suivants :
laquo; 1deg; Au moyen de la chalenr : en chauirant doucement laquo; la platine du microscope, on voyait ['animal se mouvoir laquo; spontanemenlquand la temperature atteignait -f- 40deg;.
laquo; 2deg; En colorant les preparations par lo bleu d'aniline, laquo; le violet de methylaniline ou le picrocarminale d'ammo-laquo; niaquc, les Trichines restaient transparentes et ne se laquo; coloraient qu'apres plusieurs jours. Mais si on chauffait laquo; fortement la lame porle-objet, la Tricbine, apres s'etrc laquo; agitee, eprouvait un mouvement brusque, puis restait laquo; immobile et se colorait rapidement.
laquo; 3deg; Cinq jeunes Oiseaux furent alimentes pendant huit laquo; jours avec cette viande prealablement dessalee. Dans laquo; les excrements et dans les intestins de ces Oiseaux, on laquo; trouvail une grande quantite de Trichines Vivantes (1). raquo;
Le debat pout elre considere comme delinitivement clos par ces remarquables resultats qui mettent bors de doiile la frequento vitalite des Trichines enkystees dans lesxiandes salees. Conformes aux observations anterieures, ces fails etaienl faciles a prevoir; il suflisait, pour appre-cier a leur juste valeur les assertions conlraires, basees tur quelques observations negatives et inexnctement inler-
(1) Bouley et Gibier, in Complcs rmdus des siances de la Sociili de Biologie, 188'.', p. 511. — Voy. aussi Comptes rendus des seances de i'Acadcmie des Sciences, 26 juin 1882.
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190nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I'llOPIlYI.AXlE.
prelees, do se reporter au.v experiencos de Doyöre, de s'inspirer des belles pages dans lesquelles Claude Bernard a si magistralement redacc l'liistoire des etres ä vie la­tente, et si brillamrnont analyse les conditions (it los con­sequences de lour etat biologique (1).
Lorsque nons etndierons Taclion de la clialenr snr los viandes tiicliinees, nous anrons I'occasion d'appliquer tie nonveau ces principes fondamenlaux et pourrous facile-ment constater que, loin d'altenuer l'aclion nocive des viandes tricliinees, la saiurc a poureffet de Texagerer en tear imprimant une resistance specialo ä lacoction.
Rapprochons ces fails expöriinenlaux des notions ante-rieurement acquises et resumöes dans une autre partie de ce travail; reportons-nous au souvenir de ces kystes en etalabsolud'integritelii'liquo, de cos Tricliines, sisouvent multiples, que la simple intervention de l'agent Ihennique suffit h rappeler a la vie active, et nous devrons recon-nattrc quo los resultats de l'expdrience el do Tobscrva-tion, se resnmanl en des enseignements identiques, obli-gent a refuser toute valour propliylactique aux pratiques industrielles; aussi doit-on conclure avec M. Paul Bert que, dans la plupart des cas, laquo; ni la salure, ni la fumure laquo; ne pouvent luer la Trichine (2) raquo;.
(1)nbsp; nbsp;Claude Bernard, Lemons sur les phdnomines de la vie, t. I, 1878, p. 08 ct suiv.
(2)nbsp; Vaialüart, Premiiresnolions de Zoologie, 1S8I, p. lOS-lOi.
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CUISSON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 191
sect; 3. Traitement des viandes trichinees par la chaleur ou par le froid. La coction ordinaire est trop souvent im-puissanteaatteindrerHelminthe. — Dangers pour I'hy-giöne publique et particuli^rement pour les classes ou-vriöres.
Les diverses pratiques industrielles (salure, sauimire, fumure, etc.) auxqueiles peuvent elre soumises les viandes trichinees se montraut generalement impuissanles ä leur enlever touts action nocive, peut-on du moins trouver dans la cuisson uae protection sufßsante centre les dan­gers auxquels expose 1'ingestion do ces produils? Si la Trichine no pout inourir dans l'office ä salure on ä fumure, sera-t-elle sürement atteintc duns la cuisine?
II faul, malheureusement reconnaltre qu'il n'y aura en­core ici, dans la plupart des cas, qu'un pallialif tout ä fait insuffisant. Rappclons d'ahord qu'il existe nombre de pre­parations (divers saucissons, jambons, pales, etc.), qui ne subisseat aucune cuisson ou ne sont soumises qu'a une temperature noloirement insuffisante(l).
Rcmarquons ensuite que s'il convient de ne pas chercher
(1) laquo; Jo forai remarquer, h ce snjet, qu'il cst dsux preparations de cliar-laquo; ciiterie dont il serait prudcjnt do so dofior dös anjourd'lmi, ä savoir le laquo; jambon do toutes provonances et le saucissoa d'Arles ou de Lyon. Le laquo; jambon qui se diSbite en belles tranches roses doit elre rarement assez cc cuit an centre pour que ses Tricliines, s'il en a, soient loutos tuöos, et laquo; le saucisson cru, ä moins qu'il ne soit ancien, doit conserver presque
a toutes les siennes.....La suspicion qui pose sur ces preparations doit
laquo; ciro tenue pour serieuse.raquo; (Colin,in Bulletin Acad.Medecine, p. 245,1881).
laquo; Tons les marcliands vous dlront que cos beaux jambons roses ne laquo; consorvent cette couleur, qui fait leurprix, quo parce que l'intt!rieur n'a laquo; pas et6 assoz cuit, et e'est precisiiinent dans les jambons que se trouve la laquo; viande la plus tricliin6o et la plus dangereuse. Par consequent, si vous o la soumottezä une cuisson süffisante, eile pordcomme quantity et comme laquo; qualite. II est done fort a craindre que res salaisons ne soient livrees ä la u consommaiion en etat de cuisson insuffisanto, car il est da I'intcrSt du a vendeur de les fournir au consommateur dans les conditions de quality
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192nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PliOI'HYUXlE.
a rajeunir, en faveur de la Trichine, l'anlique legende de la Salamandre, il esl impossible de tirer unc indicalion [irecise des U'ayaux optimistes publies ä ce sujet. J'evite ä dessein de citer auciin noin, car il est certaines experiences que tout hclminlhologiste aurait le devoir de juger severe-ment, tant elles paraissent en desaccord avec le mode cvolulif du Ncmatode a I'liisloire duquel on a tente d'ajou-ler ce Iriste complement. Comment apprecier, par exem-ple, celte singuliere serie de recberclies dans lesquelles on groupe ainsi les resultals : d'ime part, les sujels de-meures iiulemnes en raison de la baute temperature subie par laviaiule ingeree pareux ; d'aulre part, lessujetscon-taminos par suite de la trop faible cuisson dc cetlc meme viande. Or, particularite bizarre, inexplicable, ccs laquo; ani-maux inlecles raquo; auraient tous niontre des Trichines en-kystees dans leurs muscles et pas un seul d'enlre eux n'eüt presenle le moindre accident cnterique, aucuu n'eul olTert la plus legere trace de Triebines sexuees on d'embryons dans ses dejections, aucun n'eüt succombe a la phase inlestinale
laquo; sup^rieure ot de quantitc plus considerable. Oü esl done la garantie ? raquo; (Gaudin, Discours prononci ä la Chambre des Deputes, stance du 27 mars I882; Journnl Officiel, ISS'2, Chahbre, p. 442.)
VoilJi pour les jambons; ciuant aux saucissons et aux pätüs on salt, par les observations classiques de Kcruer, de Lecann, d'Ollivier d'Angers, etc., lt;|irils out fi'elt;iueniment cause ties accidents graves, parfois moitels, ilont les toxicologistes n'ont jamais pu determiner I'origine. Ils n'ont cependsnt pas besite ft cnier un nom special pour ce pramp;endu principe acl.if que les m6-iliodes les plus rigoureusesde la chimieanalytique om etc constanimentim-imissantos äisoler, e'est \'A/laiitotoxicoiHoi.)lä:, saucisson ; to^ixäv, poison).
En Allemagne on avait cru pouvoir distin^uer deux especes toxiques, lquot; le poison du jambon [Schinkengiß); 2quot; 1c poison du saucisson [Wutstgift). M. le professeur Gil. Rubin pense avoc raison que laquo; ces pre-lendus poisons no sont sans doute que dos Trichines inconnues au mo-ment oü, ne pouvant se rendre complc de certains cnipoisonnements par le jambon et le saucisson, on les attribuait \ un poison organii|ue special. raquo; (Itobin, art. Trichinose, Dicüonnaire de Nyslcn, 12e ed., 1865.]
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cuisson.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;m
de l'infeclion trichinale qui eut etc immediatement et conslamment caraclerisee par sa periode ultimo ou mus-culuire! Le fait est d'autant plus elrange que, clepuis vingt ans, tons les experimentateurs qui ont ctudie la trichinöse n'ont cessede döplorer, et fort juslement, la freriuence et la rapidite des accidents intcstinaux emportant la plupart de leurs sujets (i).
Jo crois inutile d'analyser et de discuter de seinblables experiences dont on no saurait d'ailleurs tirer mil ensei-gnement, leurs auleurs ne pouvant parvenir ä so mettre d'accord sur la temperature necessaire pour tuer la Tri­chine enkysloe. Ciiacun d'eux, en elfet, indique unc valeur dififerente : les uns se contentent do 70deg;, d'autres veulent750, quelques-uns reclament 80deg; ou 100deg;.
Aucune base certaine, par consequent. Admeltons 80deg;, lOOquot; menic; serons-nous jamais assures de ne manger que des viandes soumises ä one sembiable temperature? Aulre chose est d'experimenter dans un laboratoire, sur une parcelle de viande dclicatcmont introduite dans un tube a experience contenant une quantite d'eau deler-minee; autre chose est de faire cuire. dans unc cuisine et dans les conditions ordinaires, un jambon ou un filet de pore. Quelle est la cuisine qui possetlo un thermometre? Quelle est la cuisiniere qui se condamnera ä suivre I'as-cension de la colon ne mercurielle?
Pour les gros morceaux, il est impossible d'accorder
(I) Dks 18G-3, M. DavainGinsistaitjustomentsur co fait; on a pu constatcr prficgdemment avec quollu frequence il s'tHait reproduit dans mos expe­riences. On vcrra plus loin, dans les rechorches duos h M. Coiin, la pre­sence des Trichines sexuees niinutiensement indiquöe. Comment se fau-il
qu'ellesaientsicuiislamment fait defaut dans certainescxpt5riencesr6ceiites oü l'on Signale toujours les larves, jamais les parents?
Chati.n, Trichino-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;13
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mnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i-RoniYuxiE.
aucune importance pratique ä rinlltience ile la cuisson; c'est en vain que pour nous rassurer, on nous conseiile de les faire cuirc durant plusieurs heures, tie ne retlrer la
piece du feu que lorsqu'elle aura perdu toute teinte rosee, etc. Comment pourra-t-on jamais savoir le temps reelle-ment consacreä la caisson du filet ou du jambon (I)? On devra s'en rapporter :i des assertions interessees, et Ton se trichincra en depit des instructions les plus formelles et des ordres les plus precis. Quant aux indications fournies par la couleur de la piece ou par la nuance du jus qui s'en ecoule, il sulTit do rappeler que M. Depaul a neltement constate qu'un jambon chauffe a 75deg; pent pre­senter encore line couleur rose des plus vives (2).
En outre, on ne sera jamais certain que la temperature centrale et la temperature peripherique so trouveront dans un rapport constant, et cette inegale cuisson des di­verses parties du morceau provoquera des dangers d'au-tanl plus graves que Ton pensera avoir eliminö toute action nocive par rintervention seule de l'agent thormique (3).
(1)nbsp;On a n'ccmmeiitpublieclivprsos experiences destinees h faire connaitre le temps necossalre pour porter les viandes ä une temperature süffisante pour Uier la Trichine. II convient surtout rie mentionner les rocherclies de MM. C. Girard et Pabst, recherches poursuivics conrormiment aux regies de la metliodo scientifique; elles ^tablissent qu'il fautdix lieures pour quo la temperature d'un jambon s'elfeve ä 85deg;: laquo; Le tliermometro n'esl arrive laquo; a 70deg; qn'aprös six heures ct demie d'ebullition do 1'eau. II n'est arrive o qu'apres itix heures a So0. — Les eleves du laboratoire voulaient manger a ce jambon. M. Girard ne !e leur a permis qu'apres une nouvelle ebullition laquo; dc qwitre heures. raquo; Ainsi, d'apris lesobservatenrs les plus compotents, une cuisson de qwitorze /teures est n^cessaire, ct c'est une semblable pratique que 1'on cut voulu rendre obligatoiro dans toute la France pour ne pas modifier le bilan annuel do quelques importatcurs!
(2)nbsp; Depaul, in Bulletin de VAcadimie lt;le MeJecine, 1881.
(3)nbsp; Tout recemment, h Vienne, plusieurs personnes out ete alteintes de tricliinose pour avoir fait usage de viandes qu'ellos avaient soumises ä la cuisson durant un temps qui semblait leur offrir une garantie süffisante. (Lockner).
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Ainsi s'expiiquent ces anecdotes aussi probantes qu'in-structives et clans lesquelles on remarque cliez lies per-sonnes ayant pris part au meine repas, ayant ingere la meme viande conlaminee, des manifestations fort diffe-rentes : certains convives sont ä peine alteints el revien-nent rapidement a la sanle, d'autres offrent les symptdmes les plus graves, succombent meine parfois; puis, lorsqu'on clierche ;i analyser les circonstances qui ont delennine 1'infection triciiinale, on constate que les premiers ont ingere la parlie peripherique du morceau, tandis que les autres ayant mange la parlie centrals et pen cuile, ont ele gravement atleinls. Les auteurs allemands et anglais abondent en exemples sembiables, et Ton trouvera particu-lierement dans Cobbold une relation des plus curieuses ä cet egard; clle est narreo avcc infiniment d'humour, et je regrette que, par son etendue, eile ne puisse prendre place ici; mais j'en conseille la lecture ä tons ceux qui conserve-raient quelque doute sur le sujet (I).
On se tromperait etrangement si 1'on imaginait que le clanger resultant de l'inegale cuisson des diverses parties d'une meme piece de viande puisse etre limite aux gros morceaux ; il existe egalement pour les petits et pent meine s'y manifester beaucoup plus aisement qu'on ne le sup-poserait tout d'abord. Les experiences de M. Colin offrent, ä ce point de vue, un tres grand interet; on en jugera par les fails suivants. #9632; #9632;
Une cotelelte do pore, triebinee, fut cnilc par un cui-sinier, comme si eile eiit dii paraitre sur une table, puis donnee tout ontiere et encore cliaude ä un jeune cbien :
(1) Cobbold, loc. cit.
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19ünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPUYLAXIE.
laquo; eile elait fort belle el rousse ä la surface, mais im peu laquo; saignanle au centre, teile cnfin que la recherchent les laquo; connaisseurs. Vingt-qualre heures apres le repas, l'in-laquo; testin du chien montrait do belles Trichines Vivantes qui laquo; s'agitaient avec une exlieme vivacite, au milieu du mu-laquo; cus et des matieres alimentaires. raquo;
laquo; Une aulre cötelette, preparee de la meine facon, fut laquo; divisee en deux. Des fragments pris dans les couclies laquo; superßcieHes, bien rolies, furent avales par im premier laquo; moineau qui ne laissa voir, apres vingt-quatre heures, laquo; aucune Trichine intestinale. Des fragments empruntes laquo; aux parlies rosees et saignantes furent manges par un laquo; second, qui ofirit un grand nombre de ces Trichines a laquo; mouvcmenls Ires vifs sur toule la longueur de l'intestin.
laquo; Un morceau de fllet, du poids de 250 grammes, laisse laquo; avec toute son epaisseur pendant dix minutes sur le laquo; gril, röli uniformdment sur les deux faces, au point laquo; de devenir brun ä l'exterieur et d'uu beau blanc sam laquo; points rouges ä l'interieur, paraissait assez cuit pour laquo; etre iaoffensif. Cependant le moineau qui en recut une laquo; tranche, pres du centre, laissa voir encore de nombreuses laquo; Trichines Vivantes dans l'intestin. J'en trouvai douze laquo; dans une goutte de chyme prise au duodenum; seize laquo; dans la seconde, prise un peu plus loin (1). raquo;
Les experiences de M. Ilodet obligent ä accentuer da-vantage encore ces reserves relatives a faction de Tagent thermique : laquo; Plusieurs fois nous avons plonge pen-laquo; dant quelque temps dans de l'eau ä 70deg; on 80deg; des fi-laquo; briiies musculaires qui contenaient des trichines, et, ä
(1) Colin, Suv les Trichines {Dullc'in de l'Acadimie de medecine, p. Vi\-245, 1881).
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lt;( leur sortie de l'eau, nous trouvions encore des trichinös laquo; bien Vivantes. raquo;
Ces resultats ne surprendront aucun lielmintliologiste, aucun biologiste familiarise avec I'etonnante resistance vitale dos etres ä l'etal de vie latente. Les belles experiences de MM. Dareste et Testclin, sur les cysticerques, permet-taient do prevoir ces effets, trop souvent negatifs, do la chaleur sur les Trichines :
laquo; Un gros jambon a etc mis äcuire pendantdeux lieures; laquo; quand on 1'a retire do i'eau, sous la couenne, it n'y avail laquo; que 58deg; seulement; mais un fait dont je snis parfaite-laquo; temcnt certain, c'est qn'au centre il n'y avail quo 33deg; : laquo; Un second jambon a ete mis a bouiliir pendant six laquo; lieures; il y avail 74deg; sous la couenne et, au cenlre, il laquo; n'y avail encore que 63deg;. Ces jambons etaicnt des jam-laquo; bons malades farcis do cysticerques.
laquo; J'ai ete charge d'examincr ces cysticerques au mi-laquo; croscope. Leur temperature etant de 33deg;, les cysticerques laquo; avaient conserve leur vilalile, et ce n'etaitpas difficile ä laquo; constater. Avec un microscope grossissant faiblement, laquo; on apercoil, en effet, parfaitement si le cysticerque est laquo; mort ou vivanl.
laquo; Uans le second jambon oü la temperature centrale laquo; avail acquis 03deg;, les cysticerques avaient encore leur as-laquo; peel naturel. Je n'ai pas note si je leur ai vu faire des laquo; mouvements, mais l'extrail du rapport dil ceci:
laquo; M. Teslelin a constate que tous les organes des cys-laquo; licerques etaienl inlacls et que, suivant loutes probabi-laquo; liles, s'ils avaient ete introduits dans restomac, dans laquo; I'intestin d'un homrae, ils auraient donne lieu ä la laquo; formation du tenia, qui est nn produit, en eilet, du
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198nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PBOPHYIAXIE.
(( cysticerque et moins dangereux que la Trichine. raquo;
laquo; Par consequent, apres six heures de cuisson, voila un laquo;jambOD sur la qualite duquel on pourrait conscrver des laquo; doules. Mais les cyslicerques sont plus delicals et plus laquo; faciles a tuer par la clialeur que les Trichines (1). raquo;
Les savants aliemands n'ont d'ailleurs cesse de s'dlever, et fort justement, centre les theories optimistes qui s'ef-forcenl de repr6senter la Trichine comme lacileinent et sürement atleinte par la cuisson. lls out rappele quo ^i dans leur pays la viande de pore etait souvent ingeree crue on h pen pres crue, il en etait parfois autrement, in-sistant sur la frequence des epidemics causees par des preparations ainsi soumises ä l'action de la chaleur. L'une des plus vulgaires et des plus repandues porle le noni de laquo; fromage de cochon raquo;. Le boucher le compose de lous les restes de viande de pore dont il ne peut sc deharrasser; il y mele ordinairement un peu de viande de veau ou de hoenf. Le tout est sounds a la cuisson pendant deux heures. On le hache ensuile, puis on y ajoule des epices; la piece ainsi preparec est cuite ä Teau bouillante durant trois quarts d'heurc ou line heure. Apres quoi, on la corn-prime pendant douze heures, pour l'exposer ensuite ä une fumigation froide de cinq ä sept jours.
Or, dans une seule localile, a Ileltslaedt, celle prepa­ration, ainsi soumise ä deux reprises ä l'aclion do la cha­leur, a determine quatorze epidemiesde trichinöse!
Dans plusieurs autres epidemies, ohservees sur divers points du territoire allemand, il a ele nettement elahli que les malades n'avaient fait usage quo de viandes jugees
(\) TzsteWn,Discours prononceau Senat, stance du Söjiiin 18S2.
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CÜISSON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;199
convenablement cuiles; pour ne menlionner qu'une de ces observations, je rappellerai qne dans röpidümie de Posen (1803), sept personnes, qui furent alleintes do Iri-chinose avaient mange de la viande qu'on avail fait bouillir pendant unc heure et demie.
Recemment encore (1881-1882), Lokner a observe, ä Vicnnc, des cas de trichinöse succedant ä ringestion de viandcs qne Ton croyait sufüsamment cuites.
Eulin les meilecins americains, qui commencent ä bien connattre la Trichine et la Trichinose, declarent qne dans la plupart des cas il est_ impossible de tuer les Trichines, soil on faisant bouillir les viandes, soil en les faisant cuire au four (1).
De semblables enseignements ne sauraient elre mecon-nus; ils rednisenl ä leur cxaclc valeur les conclusions liativement fornaulees par quelqties personnes enliereinent otrangeres a la biologic des llelniinlbes et donl les asser­tions seraient de nature ä inspirerune securite aussi illu-soire que dangereuse. II importe de rappeler au contraire que, pour elre reellement eflicace, la coction doil etre prolongee bien au delä des Ihnites habituelles : ä moins de s'entourer de precautions tellemenl minutieuses
(I) laquo; Lc D'Burns qui a fait l'autopsie do madame Lutz et qui soigne les ilt; autres mnmbres de la famillc, ciit que la partie du jambou qui a itamp; lt;• mangee eia.it cuite, mais il no pout dire ä quel degre do temperature u eile avait eto soumise. Uue nouvello consultation de medecins a eu lieu (#9632; hier au sujet des families Latz et Coady. Le docteur Fellger dit qu'on n laquo;e peut tuer les Trichines, soit en faisant bouillir, soit en faisant cuire n au four uii jambon, car il est impossible de se rendre compte du degrt5 b de temperature auquel 1c jambon a iiä soumis. — II affirme qu'environ quot; 30 p. 10!) di:s cas de trichinöse sent raortels. Ce sont les Dquot; ßoyer a et Baylo qui ont assists le Dr Burns lorsqu'il a fait l'autopsie du corps n de Freddie Lutz. raquo; (Daily evening TUC'graph de Philadelphia, avril 1882.)
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200nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PUOP11YLAX1E.
qu'clies pcuventetre considerees coimne exceplionnelles, h moms d'exercer une surveillance lellement rigoureuse qu'elle sera le plus souvent impossible ä realiscr, les viandes trichinees n'alleimlront presque jamais dans nos cuisines, et surtoul ä Phumble foyer du pauvre, une tem­perature süffisante pour tucr les parasites dont elles sont infectees.
Appreciant juslement l'insiifllsance de la coclion ordi­naire, insislant d'autre part sur Textreine danger qui, d'un avis unanime, pout resulter de Tusage de certaines viandes (saucissons, divers jambons, etc.) consommees sans avoir ete souniises aaucune cuisson, quelques experimentateurs ont pense pouvoir tuer plus süioment les Tricliines en soumeltant les pieces suspectes ;i une refrigeration con­siderable. On a memo recemmeiit teilte ä cot egard des experiences qui ont provoque devaut la Soeiele centrale d'Agriculture une interessante discussion. Ainsi que I'ont fait observer MM. Dumas, Milne Edwards et Chevreul, la question reclame de longues recherches complemenlaires (1); on ne parait d'ailleurs pas avoir
(1) M. DUMAS : en ce qui concerne l'action du froitl, JI. Dumas vouclrait nne confirmation dos experiences signaliües et croit aussi qu'il serait utilo dc completer I'etude qui a 6t6 faite jusqu'u cc jour relativement ä l'action da froid. II fant des experiences träs precises pour determiner le degre nicessairo pour amener la mort et il faut aussi tenir conipte do la plus oh moins grande rapiditii avec laquolle le d^gel a lieu.
M. JIILXE EDWARDS fait observer quo, relativement ü l'action du froid, il faut lonir compto do l'ötat des viandes sur lesquclles on opere; elles sont d'autant plus sensibles a la gelfio que la quantity d'eau contomie dans lours tissus est plus considerable.
M. CHEVREUL pense, comme M. Dumas, qu'il faut tenir compte des circonstancos qui peuvent se produire suivant que le changement de temperature se fait lentement ou qu'il arrive brusquement. (Socißte cen­trale d'agriculture, seance da28 join 1882.)
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CUISSON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;201
resolu le pi'obleme assez complexe qui consisterait ä faire subir un froid de — 35deg; ä 40,000,000 de kilogr., sans ouvrir les caisses ni döpecer les viandes, puis-que lelles sont les exigences actnelles du negoce. Je me borne done a rappeler aux inventeurs de ce precede pen pratique et fort aleatoire que, longtemps avant leurs essais, les naturalistes allemands se sont efforces, presque toujours en vain, do tuer la Trichine par le froid.
Ecoiitonsä cet egard Leuckart : laquo; Une masse de viande laquo; fut exposee durant trois jours, en plein air an froid, d'un laquo; hiver Ires rigoureux (environ — 20deg; ä — 2'6deg; C). Parfai-laquo; lenient congclee, eile fut donnee a im lapin, et Ton put laquo; constater qu'elle n'avait aucunement perdu son action laquo; nocive. Ce fail n'est pas isole ; Ruppreclit, Fiedler,
laquo; Kulm, rapportent des observations analogues..... Kuhn
laquo; a constate qu'une viande conscrvee, durant 1 mois 3/4, laquo; dans uno giaciöre elait encore rcmplie de Trichines laquo; Vivantes. Ce fut soulenient au bout de 2 mois qu'elle laquo; devint inoffensive (1). raquo;
De memo Benecke rappelle qu'un froid de — 20deg; R (environ — 25deg; C) ne tue pas toujours les Trichines (2).
C'est done fort justement que le Rapport prescnte a la Chambre des deputes, dans la seance du 11 mars 1882, par M. Achard, a repousse le precede propose au gou-vernement fiancais et consistant ä soumettre les salai-sons suspectes a un froid de — 35deg;. laquo; Independam-laquo; ment de ce qu'il n'a pas ete etabli que les Trichines laquo; ne rcsisteraient pas a cette basse temperature, il est
(1)nbsp; Leuckart, op. cit..
(2)nbsp; Benecke, Die Trichinen, 1879, p. 11.
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202nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PR0PBYIAX1E.
laquo;nbsp; certain qu'oa ne I'obtiendrait quo par une operation dc
laquo;nbsp; laboratoire qui, Jans la pratique et dans un vaste ina-
laquo;nbsp; gasin, presenterait des difficultes presque insurmon-
(inbsp; tables.
laquo; Mais, fiit-il realisable, ce moyen ne pourrait elre
laquo;nbsp; employe, parce qu'il aurait pour resullat infaillible de
laquo;nbsp; detruire les viancles auxquelles on I'appliquerait. On
laquo;nbsp; salt, en oll'ef, et il est inutile d'en faire la demonstration,
laquo;nbsp; que toutc viande gclce et brusquement degelce no se
lt;lt;nbsp; conserve pas (I). raquo;
Les Trichines resistent aux agents les plus divers, ainsi que Font montre les ancicnnes experiences de Virchow el d'Owen : la putrefaction de la viande qui les contienl, rimmcrsion dans I'eau, dans I'alcool, dans I'acide chromique, etc., onl etc genoralcment sans effet sur cos belminthos ; mais ce qu'il Importe surtout de raeltre eu evidence, de ne jamais oublier, ce quo je crois devoir repeter de nouveau, et ä dessein, c'est I'ex-treme difliculte que I'on eprouvera lorsqu'on cherchera ä les atteindre par la cuisson. Celle-ci n'offre en realite aucune garantie serieuse. Ainsi que I'a parfaitement rappele M. le professeur Gornil, laquo; jamais les com-laquo; mercants ni meme les cuisinieres de inaisons bour-laquo; geoises no laisseront cuire la viande assez longtomps laquo; pour tuer les Trichines (2)raquo;. Jamais, ä plus forte raison, I'ouvrier ne pourra soumcttre sa viande a une cuisson prolongee durant plusicurs beures; il demeurera cons-
(1)nbsp; nbsp;Chambre des Deputes, 3deg; legislature, session de 1882, annexe nraquo; üOO, p. 13-14.
(2)nbsp; Cornil, Chambre des Deputes, stance du 23 mars 1832.
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CUISSON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 203
tamment exposö aux atteintes d'une maladic d'antant plus grave qn'clle est presquo toujours möcormuLquot;.
Lefuit est de la plus liaulo importance pour ralimenta-lion publique en general, et parlicuiierement pour I'ali-menlalion des classes ouvrieres, rargument capital des partisans de la Trichine, etanl de pretendre que par I'en-semlle des inesures opposees ä sa propagation, on pri-vera le Iravailleur d'uu aliment que lien ne sauraitrem-placer.
Les liygienistes se sent inunediatcmont elcves contre cet audacieux sophisme : laquo; La viande do pore est, dit-on, laquo; raliment du pauvre, et rexecution de cos mesures sani-laquo; taires va en surelever 1c prix et par consequent en laquo; reduire la consommation. Oserait-on soutenir qu'll vaut laquo; inienx courir le risque de compromettrc la vie do ceux laquo; ä qui on sinteresse que de diminuer temporairement laquo; leur bien-etre (1)? raquo;
11 semble d'ailleurs que Ton ait singuliercment exagere i'importance do ces produits au point de vue economique. La citation suivante est, a cet egard, particulierement interessante, car clle est empruutee ä M. Baillet, veteri-naire en chef de la ville de Bordeaux, et Ton salt que cetlc place represente, apres le Havre, le principal centre des importations americaines : laquo; C'est surtout d'Amerique lt;( que viennent les viandes salees livrees au commerce et laquo; ä la marine; on a meme songe, bieu ä tort, selon nous, laquo; ä les faire entrer pour une part teile, dans la consom-laquo; mation journaliere, que pendant un moment elles ont
(l) 0. du Slosnil, in Annales d'lli/giene et de Mcdecine U'gale, nquot; de mars 18SI, p. 2-iD-2i6.
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204nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PR0PI1YLAXIE.
lt;( fait naltio dans l'esprit de quelques adinirateurs I'espe-laquo; ranco de les voir concourir ä la solution du grand pro-laquo; bleme de la vie ä hon marche; grande erreur, disons-laquo; nous, que ne partageront jarnais ceux qui sont ä meine laquo; d'apprecier chaque jour les exigences du public en laquo; matiere de viande de boucherie.
lt;( laquo;
Ouoiqu'en ait dit Jourdier lui-meine, nous avons
avance que les viaiules salees d'Amdrique no rempli-laquo; raient jarnais un rule bien important dans la consom-laquo; mation en debors des besoins de la marine; ['experience laquo; a deja prononce sur ce point. Pour notre part, nous laquo; avons vu quelques essais de vulgarisation dc ces viandes laquo; dans la population ouvriere de Bordeaux, lesquels n'out laquo; pas ete couronnes de succes. On use bien, on pourrait laquo; presque dire a litre de condiment, de quelques viandes laquo; salees preparees on France par la cliarcuterie; telles laquo; que celics qm, sous le nom de petit sale, so composent laquo; en general de toutes les parlies maigres et entrelardees laquo; du cochon; mais, quant aux veritables salaisons d'Aine-laquo; rique, dies n'ont jarnais rccu de serieux emplois que laquo; dans les circonstanccs difficilcs; ä part cela, elles ne laquo; sont pas recbercbees, peu babilues que nous sommes ä laquo; ce gout fort et sale a I'extramp;ne qu'elles commuuiqucnt laquo; an bouillon qu'elles ont servi uniquement ä confec-laquo; tiomior (1). raquo;
Un fait aclieve de demontrcr que les salaisons ameri-caines ne sont aucunement indispensables pour I'ali-menlation des classes ouvrieres : depuis la prohibition de ces produits, le prix de la viande de pore imligene a ete
(1) L. Baillet, Traiti de l'Inspeclion des viandes de boucherie, 2C ed. 1880, p. 520-521.
.L
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1 CUISSON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;20raquo;
conslamment en baissant (1); les consommateurs n'ont done en aucunement ä soulTrir; ils n'ont eto nullemont prives de la faculle de consommer du lard comme aupa-ravant, et la production autoclithono suflil largemeat aux besoins do la population, lui ofTrant un aliment non seu-lement parfaitement sain inais inlinimont plus reparatcur que los preparations americaines (2).
Admeltons copondant, pour un instant, que ces salai-sons etrangeres, si souvent contamineos, trouveut par lour prix modique une dissemination facile dans les cen­tres maniifacturiors; est-ce bien lä que Ton pourra esperer detruire par la cuisson tout germe nocif? 11 suffil, pour I'apprecier, do se reporter aux conditions dans losquollos va s'y faire la consommution de la viande suspecle.
La cloclio du dejeuner soune; les ouvriors sc preci-piiont aussitot dans les cabarets et les canlines qui avoi-sincnt la fabrique ou I'usine. Le temps leur est slrictcment complö; aussi voulout-ils lous etreservis ä la fois; on ne pent songer ä lour domander cinq ou six houres pour proparer lour dejeuner, et c'ost en vain quo 1'on objec-teiait que le cantinior pourrait proparer ä l'uvance des vi indes convenablement cuitos : il entond ses affaires aussi Lion que los repioscutanls du haut negoce et se souciorait
(1)nbsp; Tortclin, toc. dt.
(2)nbsp; nbsp;Primiüvement seduits par 1c pt-ix niodiiiuu de ces salaisons amen-caines, les consommatours n'ont pas tai'ile Ji los aljaiidoiinep cu raison dLi leur goüt desagrcable rt surtout en raison du dachet qa'elles eprouvent apres l'action, meme peu prolongäe, de la chaleur : cos lards se fletrissent, se rtduisent et n'ofl'rent aucunement l'aspect du lardindigeue; les ouvrlcrs, sartont los ouvriers des campagnes, mieux places pour faire celto compa-raison, avaient promptenunt renonce ä ces viandes tombecs aujourd'liui dans un discredit presque ginioial.
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200nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; mOPllYLAXIE.
generalement fort peud'une modification qni l'obligoraitä triplor ou quadrupler la quantite normale de viande, car on salt quo le lard tres cult ne laquo; foisonne raquo; plus, suivant rexpressionconsacree(l). Yoilapour le debitant; qdant an consommateur, il refusera presque toujours d'accopter une portion pröparee secimdim arlcm, mais qui lui sera presentee, suivant la nature des inorceaux, ä l'etat de charbon ou de bonillie informe. Aussi est-ce surtout clans l'inteiet des classes ouvrieres qu'il Importe de surveillcr rigoureusenient la provenance et Tetat des viandes des-linecs a ralimcnlalion publique.
Loin de pouvoir reclnnier a cet egard aucune tolerance, les salaisons appcllent an contraire line surveillance loute speeiale, carraction de la salure a pour efiel de souslraire, dans une certaine mesure, les Tricliines \\ I'influence de l'agent tliermique et denecessiter, pour les alteindre, une temperature bien snpeiicurc ä ceile qui suffit ä les luer dans les viandes fraiches. 11 no laut pas oublier quo 1'llel-minthe slagiaire so trouve ä l'utat de vie latente et qu'il a subi un commencement de dessicalion ; dans cos con­ditions, suivant les belles experiences de Doyere, les animaux peuvent resister ;i des temperatures supe-rieures ä 110deg;, landis que dans I'elat normal, leur mort pourrait elre determinee par une temperature do 75deg; a
(1) laquo; Los restaurateurs ot commerfants ne laissent Jamals bouiilir au c deli de quatrc lieures; döjä la viando a perdu un ciiiquiöme de son i. poids, mais olle n'est point cnite an point voulu po'jr tucr les Tricliines laquo; qui se trouvent au centre d'un gros jambon. A ce moment, en olTot, la a temperature contralo n'est pas montuo ä 60deg;. Les ccrvelas, sancissons, a liacliis, sent fi peine cuits.
laquo; 11 laut se di5ricr de la cuisson dansl'cau bouillanle, car olle ost raro-n meat assoz prolongee ponrtuer les Tricliines. u (Cornil, Cluonhre des di-pittes, stance du 2S mars 18S2; Journal Officiel, 1S82, Chamdiu:, p. 427.)
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EXAMEN MICR0SC0P1QUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;207
80deg; (1). M. Milne Edwards a reccmincnt insiste sur ces fails qui semblcnl avoir ecliappe ä rutlontion des personnes suivanl Icsqnelles les viandes salees nc sauraient olfrir la moindre nocivite; on no pent meconnaitre im scul ins­tant la haute valeur de ces rcsultats ot Ton doit s'associer sans reserve anx considerations developpees parröminent Doyen de la Faculte des sciences (2).
sect; 4. Examen des viandes suspectes. — Divers modes d'ex-pertise. — Inspection microscopique ; organisation du service allemand ; travaux de la mission du Havre, r6-sultats obtenus. — Fully-Cured. — Conclusions.
L'elovage des pores n'offrant, en certains pays, aucune garantie serieuse, les pratiques industrielles laissant trop souvent intactes les Trichines, la cuisson etant rarement assez prolongee pour les atteindre sürement, une seule mesure prophylactique peut offrir une reelle valeur : il faut, avant de les livrer ä la consommalion, soumettre les viandes suspectes ä un contröle capable d'elimiuer tout morceau contamine.
Malheureusement ici nul caractere exterieiir et appre­ciable ä l'ceil nu ne pent etre invoque : la Iraditionnelle pratique du langueyage nous preserve, dans une large mesure, du pore ladre et, par suite, du Tenia qui y vit a l'etat cystiqne; mais on ne peut fixer ä la viande trichinee aueun caractere macroscopique. L'aspect exterieur des morceaux ne saurait etre nullement invoque, car, s'il im-
(1)nbsp; Voy. les intcressantcä experiences de JI. Laborde, dans lesquelles les Trichines ne purent etre tuees dans an jambon chauffe a 118deg; (Trj-buncmcdicnle. 20 mars 1881).
(2)nbsp;II. Milne Edwards, Observations sur les Trichines [Journal Ofßciel, p. 2230,23 avril 1881). •
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poite de repousser toute viande gutee on imparfaitoment saleo, il conviont d'ajoutcr quo dos vlandes d'apparence irreprochable pourront e(rc infesteos d'innombrables Trichines cumplelomcnlintacles; au Havre, nous enavons eu maintcs fois la preuve. Quant aux grains blanchatres, si complaisammcnt indiqnes par les auteurs, ils semblent bien pen frequents, puisque sur les iiinombrabies eclian-tillons que nous avons examines, nous ne les avonsjamais rencontres. D'ailleurs, ils ne s'observent cpie dans les viandos don t les kystes ont snbi la degencrescenee cretacee et rpii ont ainsi perdu totalement ou partiellement lenr caraclere nocif. 11 suffit de se reporter aux coulumes du Pork-Packing, oil les onimaux sont abattus pen do temps apresle developpement de rhelmintbiasis, pour s'expliquer comment co caraclere lera prosiiue constammenl defaut dans les salaisons americaines.
L'examen microscopique esl done indispensable; il doit elre rigoureuscmenl praliquö ct surtout il doit elre confie ä un personnel experimente, capable d'exercer une sur­veillance constante et precise. Seule, celle-ci pent em-pecber la Trichine de se repandre sur l'enseaible du terri-loire, seule clle nous permettra d'eviter le triste sort de I'AlIemagne oü, la trichinöse sevissaul a I'etat endemique, on a dö consliluer unc veritable armee de micrographes. Leur nombre cst, en eilet, considerable; 11 s'eleve ä pres de 18,000 bommes el femmes, car on cmploie celles-ci en assez grand nombre et Ton n'a generalement qu'ä se loner de I'allention minuticuse qu'elles apportent dans I'accom-pliiscmeut de leurs fonctions. Au-dessus de ces experts locaux, se trouvent des inspecteura tie district, auxquels doivent etre soumises toutes les observations indecises.
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lous les cas douteux; ils ont eu parfois ä relever quelques laquo;rreurs, et c'est ainsi que recemmcnt on a du proscrire l'emploi du viaaigre comrne reaclif, certains micrographes ayant piis pour des Tricliines les petites Anguillules qui vivent dans ce liquide.
Oliaque annec, on public le coinpto rendu ilcs operations du service : ainsi, pour l'annee 1879, nous voyons qu'on n examine 3,lGi,OöG porcs; le nombre des experts etait de 17,413, la proportion des viandes americaiues tricliinöes •etait environ de 2 p. 100; dans les viandes indigenes, ce nombre etait de 1, 9 p. 100. La trichinöse ne fait d'ail-leurs pas perdre de vue la ladrerie que Ton surveille en meme temps; le nombre des porcs ladrcs etait de 9 p. 100.
Comme tonte armee, celle-ci a sa discipline et sa .penalile qui ne laissent pas d'etre rigoureuses : en 1879, im expert du district de Mersebourg a ete comlamne a Irois mois de prison pour avoir laisse passer im morceau Iri-cliine; im autre a ete, pour lo meme fait, pimi de six mois d'eiuprisomiemenl, sa negligence ayant cause lamort d'une personne qni avail fait usage de la viande faussement declares saine.
Loin d'entraver le fonctiorinement du service ofticiel, le negocc lui vient en aide, car soucieux d'eviter les respon-•sabililes penales et civiles qui les alteignent lorsqu'ils sont convaineus d'avoir mis cn vente lies morceaux liicliines, les cliarcutiers et les boucliers soumettent leui's marchan-dises ä im nouvel exatnen avant de les livrer ä la consom- x ination(l). Dans plusieurs villes, ils ont meine decide de
(1) laquo; Eu Allemagne, los marchands sont persomiellcii'.eiit responsables; laquo; ils sont tenus d'avoir clicz eux dos microscopes ot du faire oux-memes ja les verifications; quand on trouvo dos viandes tric'.iinC'os cliez eux, ils Ciiatin-, Triebine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;14
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210nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPBYLAXIE.
n'atlmeUre dans lours corporations quo ceux tie leurs con­freres qui auraient fait leurs preuves en micrographie.
En France, la silualion est heureusement moins grave ; nos pores sont raromenl trichines et nous devons simple-nient nous defemlre contre rimportalion ties viamles etrangeres. L'observafion recueillie ä hovd du Cornwall, les fails observer enAmerique, en Belgique et ä BrStne, repiiliimie tie Madrid dans laquelle six; persoiincs ont suc-com])6 ä la suite tie I'iDgestioa de salaisons americaines trichinees, Texemple dos diverses nations qui ont rigou-reusernent ct integralement prohibc ces produits, tout nous invite ä premlre ä col egard la seule mesure capable tie concilier los inlerels du commerce el ceux tie la sanle publique (1).
sontsoumis Ji des peines suveces (P. Tirard, Jlinistre du Commerce, Dis-couvs prononce ä la Chambre da Diputtis, dans la seanco du 27 mars 1882. Journal Ofßmel, 28 mars 1SS2, Ciiamiuu-., p. 400). raquo;
(1)laquo; II y a mi certain nombre d'epidemies qui se sont preciseineiu laquo; prodniles auxfitats-Uuis ou en Europe, i la suite de l'importation de pores laquo; americains. Ainsi, en ISiO, il y a eu une cpidi5iiiie dans l'Etat de Mas-u sachussets oü il est mort 17 malades p. 100.
laquo; A Breme, en AUcmagne, M. le Rapporteur nous I'a dit, il y a cu une laquo; Epidemic dont 40 personnes ont i5ie victimas, ct dont la cause a ete la n consommatiou dun janibon amoricain. II y a eu it bord d'un batiment laquo; anglais, le Cornw ill, uno üpidemie determinöo par la viando ami5ri-laquo; caine.
laquo;En 1830, epidemie i New-York: les muscles d'un jeuno homme qui a lt;gt; succombe itaient farcis de trichines. Eu 1881, öpidemie ä Madrid, laquo; causee par des salaisons americaines : six morts. C'est i cause de cela o que I'lispagne a pris les devants sur nous et qu'elle a interdit rcntreo laquo; des viandes americaines sur son territoiro.
i. Ce n'est pas, en effet, la France qui a commence; trois ou quatre ei puissances 1'ont proctidiSe et, ä part la Belgique et l'Angleterre, toutlaquo; laquo; {'Europe a snivi. II y a cu, en 1882,une 6pid6mie h Marshall: trois morts. u Enfin, une septieme Epidemie a eclate dans la province de Liege, en quot; Belgique: eile a frappe onze personnes. Voilä done. Messieurs, sept laquo; iSpidemies qui reinvent do la trichine americaine, ct cela n'a rien d'oton-laquo; nant. 11 ne faut pas croire qu'en Amüriquo on ne s'est pas preuecupö de laquo; la quoslion ; on s'en est beaucoup pröoecup^ au contraire. J'ai sous les
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L'cxpertise des viamles suspecles doit etre consideree dans sa forme administrative et dans l'examen microgra-pliique lui-meme.
Tröis formes peuvent etre donnees ä l'expertise suivant qu'elle est instituee au lot, ä la caisse ou araquo; morceau.
IS expertise an lot, pratiquee en certaines villes de France durant Tanneo 1881. merite ä peine d'etre men-tionnee : sur un lot commercial et quelle que soil son importance, on se borne u faire ouvrir un petit nombre de caisses dans lesquelles on preleve quelques morceaux. La presence des Trichines dans un seul morceau suffit ä faire repousser l'ensemble qui est, an contraire, integrale-ment uccepte si le resultat a ete negalif. On compreml quil soil impossible d'ailmettre une semblable metiiode, aussi prejudiciable au commerce qu'illusoire pour I'hy-gionc publique.
Dans Vexpertise a la caisse, loutes les caisses sent ou-vertes et tons les morceaux sont examines ; mais on ne se borne pas ä eliminer les morceaux contamines: la presence d'un seul ecbuntillon trichine entraine la saisie de la caisse entiere.
Pour Vexpertise au morceau, toutes les caisses sont omcries, tons les morceaux sont examines; mais on ne repousse que les morceaux reconnus trichines.
a yeux la description de la mort de trois ou quatre membres d'une möme quot; famille. 11 y a beaacoup do fails do ce genre dans les journaux. raquo; (Testelin, Discows prononci au Se'ytat dans la seance du 20 juin 1882.) Teile est actuellement la frequence de la trichinöse aux fitats-Unis que les journaux s'estiment heureux de n'avoir que quelques dec6s ä enregistrer cliaque semaine : laquo; on peut nous en croire, 11 ny a eu que six cas dont laquo; quatre mortels, la semaine derniere, ot seulement deux cotte soraaine-cl, a ce qui proave bion que la trichinöse est un gponvantail qu'on g^ossit laquo; trop. raquo; [American Correspondence, ndeg; 190, 28 Janvier 1882.)
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2J2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PBOPflUAXlE.
Le nögoco prcförc nalurcllement ce dernier mode d'experliso ; aussi, pour repondre aux desirs du com­merce d'iinporlation,avais-je criipouvoirradmeltredurant ma mission au Havre, et, des le 10 avril (1) les negoeiants optaient a leur gre enlre les deux syslemes d'expertise ä la caisse on au morceau. Le laboratoire n'ayant cesse, depuis le premier jour de son fonclionnemont, d'examiner tous les morceaux, sans exeeplion, nos operations tech­niques n'en eprouvaient aucune modification, inais le preievoment et l'enregistrement des echanlillons ä exa­miner, puis la saisie des morceaux reconnus Iricliines subissaient par suite de l'extension de l'expertise au mor­ceau des lenteurs et des retards rpie venaient chaque jour aggraver les norabreuses erreurs commises par les nego­eiants dans le numerolage des eclianlillons. Toutefois, si serieux que fussent cesinconvenients,ils s'effacent devant les graves dangers qui peuvent resulter de ce mode d'ex­pertise.
11 suffit d'avoir assiste a recliantillonnage d'niic caisse pour etre temoin de fails qui provoquent, dans l'esprit de l'expert, les plus serieux scrupules : surcharges de beso-gne, maniant des quantites considerables de marelian-dises, operant lo plus souvent sur des quais sans abri, forces d'interrompre lour travail des que les conditions atmosplieriques sc modifient, les ouvriers prennent natu-rellement sans grande precaution les morceaux qui allci-giient parfois im poids notable (tongues bandes, etc). Ils les saisissent par les bords on les enlevcnt avec des cro­chets ; clans tous les cas, des fragments se detacheut et
(l; Lo Laboratoire avait commence sos travaux le 30 mar*.
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EXAMEN M1CU0SC0PIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 213
lombent au fond de la caisse ou sur les autres morceaux auxquels ils ne larderont pas ä adherer intimemcnl lors-que la caisse aura ele de nouveau remplie, tassee et fermee. Apres l'expertise, lors de la saisie, rendue longue et minulieuse, nonvelle manipulation qui mele les mor­ceaux jusqu'au moment ou l'on parvient ä decouvrir la piece tricliinee.
Les fragments qui se detachent ainsi des morceaux durantces diverses operations, sont de dimensions varia­bles, nmis leur poids est souvent süffisant pour que leur Ingestion suffise ä determiner la trichinöse; ie fait a ete elabli expeiimentalcmont.
Ces details permettont d'apprecier l'exacte valour de l'expertise au morceau ; eile a d'ailleurs ete l'objet d'une discussion approfondie devant le Conseil de salubrite du departemenl de la Seine, au moment de l'organisation du laboraloire micrograpliiqüe de la Prefecture de Police; les membres les plus competents du Conseil furent unanimes ä se prononcer centre une pareille methode que M. Pas­teur, donl on connait la grande et legitime aulorite en semblable matiere, n'hesita pas ä condamner d'une fafon absolue (1).
De son cöle, le Comite consullatif d'hygiene publique de France avail repousse l'expertise au morceau et meme ä la caisse, appliquant au negoce toutes les consequen­ces de l'expertise au lot : laquo; Nous avons le droit d'exiger laquo; des expediteurs de rAmerique qu'ils nous livrent des laquo; viandes exernptes de l'mfection trichineuse, et, pour les laquo; y determiner, nous devons prendre le parti de faire
(I) Voy. Pabät, loc. dt.
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laquo; soumettre ä nne inspeciion süffisante les cargaisons de laquo; viandes dc pore qu'ils nous envoient, cetto inspection laquo; devant avoir pour consequence de faire refuser la car-laquo; f/aisontout entierelorsque /apresence des Trichines aura laquo; ete cunstatee dans des echantillons pris an Ziasard {\). raquo;
Le soiu de la sanle pubiique justifie, commande meme dc semblables roesures ; aussi, comme je le rappelais pre-cedeniment, n'ai-je admis I'expertise au morccau que par des considerations purcment actuelies et locales ; jc doutc qu'elle puisse eire maintenue dans une reglementation definitive, et je pense que Ton devrait appliquer les me-sures prescrites par le Coniite consultalif. Toulefois, pour ne i)as leser les interets du commerce auquel ['expertise ;i la caisse semble trop onereuse, bi(vn qu'il I'ait acccpte dans plusieurs villes et au Havre meine avant rinstallation du service officiel, on pourrait peut-etre adopter des dis­positions nouvelles, telles que ['expertise gt;ni demi-porc (2).
Cette melbode olTrirait de reels avantages : eile sim-plifierait les recherches et augmenterait meme leur pre­cision par la connaissance des lienx d'election de l'hel-mintlie ; eile permeltrait de diminuer reffectif du service microgiaphique et assurerait ä la statistique une base irrefragable ; actuellement, on est expose a examiner le meme pore sous plusieurs etats dilTerents : courtes on tongues bandes, epaules, jambons, poitrincs, intes-tins, etc.
On s'explique comment I'expertise au morceau, teile
(1)nbsp; nbsp;Comiti Consultalif d'Bygiene pubiique de France, säance du 7 Ci-vrier 1881 {ftccucil des travaux du Comitc, t. X, 1881, p,290).
(2)nbsp;Voy. A. Chatin et Colin, in Bulletin de VAcademie c/e medecine, 1882.
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que nous l'avons pratiquce, oxigc im personnel nom-breux, habitue ä de paticnles investigations, capable de se consacrer simultanement ä de deiieates observations inicrograpbiques et a une minulieuse comptabilile. II faut, d'un autre cöle, que les negocianls apportent im soin ex­treme dans le numerotage des morceaux et Ton ne pent l'obtenir qu'en exercant une rigourouse surveillance qui oblige ä augmenter le nombre des agents dont la pre­sence est constamment necessaire sur le lieu du prelevc-ment. Dans le cas contraire, teile caisse qui conlient reellement 15 morceaux no sera plus represenlee, dans ['envoi trausmisau laboraloire, que par 14, 12 ou 9 mor­ceaux : aiileurs, trois ou quatre morceaux porlcront le memo nuniero d'ordre, etc. A plusieurs reprises, nous avons du, pour faire proceder ä de nouveaux cchantillon-nages, suspendre brusquement nos operations.
Celles-ciont porte sur 7,418 caisses,fCits, harasses, etc., renfermant 103,528 pieces ou morceaux se decomposant ainsi.
CA1SSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; JlOnCKitX.
Longuos bandes...................nbsp; nbsp; nbsp;4,505 contenant 30,75-1
Councs bandes....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'JOünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7,207
fipaules...........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; C80nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;24,725
Jarabons..........................nbsp; nbsp; nbsp;1,080nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;13,728
Filets.............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 203nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7,371
Poitrinos.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2,773
Dos gras..........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 250nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3,150
Boyaux...........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8,000
Saucissons........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 15nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (5,000
Le degre relatif de contamination se trouve exprime dans les tableaux suivants qui resument egalement les resullats de l'expertise a la caisse et de l'experlise au morceau.
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216nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPHYLAXIE.
I. — Marchandises expertisöes ä la caisse.
1
NATURE
KOHBRE
NOMBRE
-NOJIBItJi
DKS CAISSKS
I'llOI'OHTlON
l)E3 VI AN DES.
DES CAISSES
TOTAL
HECOSM'ES
nt:s caissks
tX.nilSKES.
IH:s KOnCEADX.
T u l c ii I M:: i: s.
t it ir.n ike ts.
j Longues bandes...
2,3i'(l
i:gt;,!):)r.
21i
0.72 o/o
Courtes bandes___
081
5,in2
83
12.18
cpaulos*.
100
;! 522
/i7
47
JiimltOiiS.........
123 185
4,192 6,897
84
42.40 45.40
j Filets.............
Poltrines..........
30
1,341
11
30.55
100
2
1,369 8,000
17
17 100
j Boyaux...........
I Saucissons........
15
6,000
li
93.33
Nornbre lies caisses examinees...................... 3,444
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— tricliioei'S......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;505
Proportion des raisscs tricliinijcs....................nbsp; nbsp; 14.66 quot;/o
\oinbro lies morcoaux oxaminös.....................nbsp; nbsp; nbsp;53,318
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;trichinc:;..................... ],087
Proportion des morceaux trichioos...................nbsp; nbsp; nbsp; 2.03 quot;/^
11. — Marchandises expertisees au morceau.
KATüßE
DBS V 1 A N D E S.
j
X03IBBE TOTAL des
mi RC i: A r \
lAAlll.VLS.
.NOMUUK
des
MOKI.EAt X IlECONMs T RICH INKS.
PBOPORTION
II ES 11 O 11 C E A U X
rntcuiNss.
; Loogiios bandes.....
j Courtes bandes.....
Epaules...........
1 1,819 1,565
21,303
8,936
474
1,432
1,781
39 427 116
Id 5
35
2.39 raquo;/0
2.49
2.01
1.20
3.37
0.34
1.96
Filets..............
Poili'ines...........
Dos quot;ras.
Nornbre des caisses examinöes...................... 3,974
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— tricliinees......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;582
Proportion des caisses tricliinees....................nbsp; nbsp; nbsp;14.64 0/0
Nornbre des morcoaux examines.....................nbsp; nbsp; nbsp;60,210
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tricliincs.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;993
Proportion des morcoaux tricbines................... 1.97 o/u.
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EXAMEN MICUOSCOPIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 217
S'il fallait une nouvelle preave de la rigiieur de nos operations, on la trouverait dans la concordance de ces resultals : bien que poursuivis respeclivement sur plus de 50,000 pieces de viamlcs, ies deux modes d'expertise conduiseni a des resultats presque identiques : 2,03 el 1,97 pour la proportion des morceaux tricliines; 14,00 at 14,64 pour les caisses trichinees. Ce dernier cliiflre est particulierement interessant, car dans certaines villes, les experts, opcrant a la caisso ou meme au lot (1), ont affirme ne pas avoir trouve 1 p. 100 de caisses trichinees, or, on veil que par I'expertise a la caisso on obtient une moyenne infinimcnt plus elevee (14,6 p. 1U0); meine avec I'exper­tise an morceau, la proportion ties pieces trichinees de-passe 1 p. 100 et alteint göneralement 2 ou 3 p. 100 (2). II ne suffil pas d'observer rigoureuseinent les fails, ilfaut les interpreter exaclemont; il convicnt done de ne pas permettre au negoce intercsse d'etablir sur ce point une dangereuse confusion : la statistique commerciale reconnaissant comme unite la caisse ou le ful, il Importe do rappeler qu'elle ne saurait appliquer a ces unites les nombres fournis par I'expertise au morceau, sous peine de denaturer ainsi completement la signification des resultats obtenus.
Je ne croispas devoir insisterdavantage sur la precision que nous nous sommes efibrces de lour imprimer. Qu'il me soil cependant permis tie rappeler que le nombre total des coupes microscopiques efl'ectuees au cours tie
(1)nbsp; Si nous avions adupt(5 i'expertise au lot, la proportion dos lots renfer-mant des viandes trichinees cut et6 d'environ 98 p. WO, et la presque totality des marchandises aurait ^te saisie.
(2)nbsp; Ces chiffres sent peu dlflerents de ceux que le service aliemand a memionn^s dans sa statistique de 1870.
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218nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I'ROPIIYLAXIE.
nos operations a döpasse 1,100,000. Dans toutes les viaudes que nous avons experlisees, les kystes so sont generaleinent presenles ä l'elat (rintegrite absolne : la degenercscence adipeusc y elait pen frequenlc; quant a la degenerescence calcaire, eile elait telleinent rare que c'est a peine si nous avons pn, sur rimmeiisa serie qui vient d'etre rappelee, recueillir dix observations de kystes cretifics. II n'etiiit pas rare de Irouver deux, trois, quatre ou memo sept Trichines dans le meme kyste; aillours, on observait des Trichines olTranl encore la forme qui les caraclerise au stade embryonnaire de leur evolu­tion; tout scmblait done indiquer que riiclminthiasis el la dissemination des jeunes n'avaiont cesse de se manifester jusqu'au moment oü le pore avail ele aballu,
Ces details me conduisent naturellement ä retracer la technique adoptee pour l'examen meine de ces viaudes. Chacune des unites commerciales (caisse, lut, etc.), elant ouverle, on numerotait les divers morceaux qui s'y trou-vaient contenus ct sur lesquels on prelevail, ä la sende ou au couteau, des echanlillons places aussitöt dans des sacs portanl le numero d'ordre du morceau correspondanl. Les ecliantillons preleves sur les divers morceaux d'une meine unile commerciale etaient ensuite reunis en un memo pa-quet sur lequel on inscrivait les mentions suivanles : 1deg; nature du lot (jambons, longues bandes, epaules, etc); 2deg; marque commerciale du lot; 3deg; nom du negociant pro-prietaire ou consignalairc; 4deg; numero d'ordre de l'unite commerciale; o0 nonibre des morceaux contenus dans celle-ci.
Les sacs etaient poites au Laboratoire oü ils etaient immediatement verifies, enregistres et classes ä leur date
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EXAMEN MICROSCOPIOUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 219
laquo;le prelövemtnt, ['expertise des echantillons se faisant suivant l'ordre chronologique.
Tous les morceaux devant etre examines, sans exeep-lion, chaeun des micrographes dressait, avant de com-mencer l'expertise de la caisse ou du füt, un tableau dans Jeqnel line case elait reservee ä rindication du residtat fourni par l'examea de cliacun des morceaux conlenus dans cette unite commerciale.
Sur cliaque morceau on pratiquait, au scalpel, un cer­tain nomhre d'incisions au niveau desquelles on dela-chait avec le rasoir (1) des coupes minces, pouvant elre observees au microscope. Le nombre minimum des coupes etait de 10 par morceau; mais, en realite, ce nombre etait toujours superieur, la plupart des micrographes prelovant au moins 12 ou 13 coupes par morceau. Traiteespar une solution aicaline faule, les coupes etaient placeos entre deux lames epaisses que l'on faisait glisser l'une sur l'aulre, pour exercer une dissociation rapide des tissus; on les examiuait eusuite sous un grossissemenl de ^ Des quela presence de ia Trichine etait signalee dans une pre­paration, {'observation etait immediatement contrölee (2), puis la preparation etait placee sur une nouvelle lame avec une goutle de glycerine, eile etait ensuite recouverte d'une lamelle mince scellee au vernis, puis deposee dans une boite speciale, apres avoir repu une etiquette inen-(ionnant : 1deg; la nature du lot; 2deg; sa marque commerciale ;
(1)nbsp; Ou, plus rarement, avec de fins ciseaux courbes sur le plat.
(2)nbsp;Jo crois inutile d'insister de nouveautur los erreurs qul pourraient se produire duvant l'observation; il suffit de se reporter ä leur origine pour reconnaitre qu'elles seront surement Ävit^es si le personnel d'inspec-llon possfede, en outre de l'liabilet^ pratique, des connaissances süffisantes en helmintliologie genirale. (Voy. chapitre n, Pseidotiiiciiines.)
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220nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PROPHYLAXIS.
3deg; lo nom du negociant, proprietaire ou consignataire ; 4deg; le numero d'ordre de la caisse ou du füt; 5deg; le numero d'ordre du morceau; G0 le nom du micrographe charge de l'experlise; 7deg; la date de celle-ci. — D'autre part, rechantillon reconnu tiicliine etait renfenne dans un flacon-tube portanl les meines indications.
A Tissue de cliaque seance, les tableaux dresses par les soins des micrographes elaient remis au directeur, qui les faisait immediatement transcrire sur lo journal du Labora-loirc.
On a pu apprecier precedeinment le degre relatif do contamination des divers types cominerciaux; parmi ceux-ci, il est impossible de ne pas mentionner tout specialement, les saucissons amcricains. Non seulement la Trichine y est frequenle, mais its portent rempreinlo d'nne fabrication dont la negligence ecliappe a tonte des­cription : on y tronve des residus do la digestion, d'abon-dants debris vegelaux, des Trichines sexuees, des matieres fecalcs, etc. (1). Get 6tatdeplorable a d'ailleurs etc constate par les experts allemands dont les observations out eu pour etret de faire prohiber ces produits, d'une maniere absolue (Decret du 2öjuin 1880).
En outre des saucissons, rimportation americaine com-prend encore des laquo; boyaux do pore raquo; dans lesquels la Trichine n'est pas rare et qui, j'ai dejä ou l'occasion de le rappeler, sent souvent destines ä servird'enveloppes ä des saucissons prepares avec des viandes indigenes. Or, celles-cipourront etre parfaitement saines; elles poiirronl meme etre fournies par des especes animates rarement trichi-
(1) Voy. Manche XI.
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EXAMEN MIGliOSCOPIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 221
nosees, il suffira neamnoins d'ini fragment de l'enveloppe pour provoquer une contamination d'autant plus probable que ccrtaines de ccs preparations ne subissent aueune cuisson prealable (I).
Tels sont los resultats de ['expertise rigoureusemenl appliquee ä im pared ensemble et instituee suivant les regies fondamentales de la melhode scienlilique. Les fails qui vicnnenl d'etre resumes n'offrent pas seulement im in-leret special pour i'histoire de la Trichine et pour Texaete appreciation des salaisons americaines, ils suffisent en outre a elablir la possibilile de souiuettre celles-ci ä un serieux examon microscopique.
C'est en vain que le commerce, desireux d'echapper a ce rigoureux contröie, s'efforce de le represenler comme impossible a realiser. II y a quelques mois encore, lors-qu'on no possedail sur la question que des notions pure-men t theoriques el approximatives, on pouvait regarder comme difficile l'expertise de 40,000,000 de kil. importes par an; aujourd'luii, toide incertitude a disparu, et Ton pent aisement discuter el resoudre la question en s'aidant des eludes poursuivies par la mission du Havre.
II entre annaellement an Havre 28,000,000 de kil. de salaisons americaines. Le poids moyen des caisses s'ele-vant ä 2ö0 kil., on pent done compter une moyenne de 112,000 caisses par an.
En deiluisant les dimanches et jours feries, on pent re-parlir ces 112,000 caisses en 300 jours de travail, soit 373 caisses par jour. En prcnant comme type moyen la
(1) Joannes Cliatin, Trichines enkgsties dans les parois inicüinaks du )iorc[Comptes rendia des seances de VAcadcmie den sciences, 1381).
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222nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PU0P11YLAX1E.
caisse de longues Landes a 12 mofceaux (1), un micro-graphe examinerait facilement 10 caisses dans sa journee. li sufArait done de 38 examinateurs ; porlons ce cliiffre ä 'i'i pour repondre largement ä loutes les exigences du ser­vice an Havre. On pourrait avec 20 on 25 aulres exami­nateurs I'assurer sur les aulres points de la cole et de la fronliere qui seraient designes comme lieux d'examen.
On voit done quo lenomhre des micrographes ne s'eleve-rait pas, au maximum, ä 80. On est loin de cello armee de 20,000 hommes que cerlains articles de journaux re-presentaient comme indispensable pour assurer I'examen. I! est vrai, comme jc le rappelais precedemment, que I'ef-fectif du service alleraand comprend environ 18,000 per-sonnes, mais il ne faut pas oublier que la situation est tout aulre : rAUemagne ne doil pas seulement se defendre contre les \iaiides Iricliinees de provenance elrangere; eile posseiie la Tricliine ä l'elat endemique, autoehthone. Tons les pores incligenes doivenl elre examines, el lei est le sort qui nous esl reserve si nous laissons les viandes infeslees do Tricliines se disseminer librement sur noire territoire.
II eonvient d'ajouter que d'apres le proj'et de loi relalif ä Torganisation du service micrograpliiqucun France (2). ce service ne devrail enlrainer aucune depense pour I'Elal, les marcliandisos imporlees se Irouvanl frappees d'un faible droil d'experlise, bien inferieur a celui que percevaient
(1)nbsp; Los longues bandos ropresenteiit, do beaucoup, le type commercial le plus frtquemment Importe.
(2)nbsp; Voir le projet do loi presontc par le Gouvornemont le a novem-bre 1881 et repriä, ü titre do proposition d'iiiiiiative parlementaire, le 13 decembro IsSl (Cdabbre des d£pot£s, 3c Ugislaiure, session extraor­dinaire do 1881,n02ä5). — Voiregalemciit leprojetde loida ISjuillet 1882.
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EXÄJÜEN MICaOSCOPIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 223
certains laquo; syndicats d'experlise raquo; et cependant süffisant pour couvrir largement les frais d'installation et d'enlre-tien du service micrographique (1).
Ouanl aux retards et aux lenteurs que Texpertise pour-rait faire subir aux operations commerciales, ellos merilenl ä peine d'etre mciilionnees. Sans rappeler quo rinterel prive doit constainment etre subordonne ä I'interet gene­ral, je ferai observer fjuc reffectif indiqaö plus haut per-mettraild'assurer ä ['inspection taute la celerite compatible avec la rigtieur qu'elle doit conslauiment s'efTorcer d'at-teindre (2).
On pourrait meine rendre l'expertise encore plus rapide, soit en adoptant l'expertise au demi-porc, soit en fuisant usage d'un appareil fort ingenieux, propose par MM. Mal-zac et Boissier (d'Alais). II consiste essentiellement enun microscope uprojeclion caraclcrise par l'emploi d'un porle-
(1)nbsp; Etat des taxes k payer pourdroits de visite par les im-portateurs des viandes de porc de provenance etrangere.
Jambons.............................. La pirce. 0 fr. 30
Longues et courtos baiules.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0 20
Dos gras.............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0 2J
Epaules et poitrines..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0 10
Filets eil saumui'c....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0 10
(Projet de loi du 18 juillet 1882).
(2)nbsp; On n'a pas craint d'offirmer quo l'examen micrographique dos viandes americaincs sorait absolument impossible ä assurer, et entrai-nerait pour le commerce des retards incalculables. So fondunt sur sa propre experience, M. Testolin a facilement etabli, avec autant d'auto-rite que de precision, corabien il sorait au contraire aise de proceder i un semblable modo d'eximen : ci on declare qu'il faudrait employer un temps n trop considerable pour cot examen. Je suis fache de nie citer si souvent, n lo moi est haissable, mais enfin, j'ai fait plusieurs millicrs d'ohsorva-laquo; tions au microscope sur les viandes fraiches et saleos, tout cn conti-laquo; nuant ma profession de medecin qui ne mo laissait pas beaueoup de ii loisirs, et je suis convaineu que des examinateurs en trfes peu de temps ii pourraient, avec le microscope, arriver i de bons rt!sultats. (Testelin, loc. dt.)
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•221nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PR0PI1YUXIE.
objet circulaire en forme de disque, ilivise en un certain nombre ile cases rayonnaiilcs mnnerotöcs, et par un Sys­teme special ile misc an point ä distance s'operant par un lovier coude.
Employe, depuis plusieurs annees dejä, pour I'exa-iiien des oenfs de vors h soio, cct appareil semble pouvoir utiiement s'appliquer a l'expertise des viandes trichi-nees, surtout dans les villes qui en rccoivent des quantites considerables. Toutefois il devrait subir alors quelques modifications spöciaies : les secteurs, acluellement au nombre de 30, devraient elre probablement reduits ä 24 on 20, ce qui permeltrait d'augmenter relendue de cbacun d'eux et de disposer ainsi, dans un memo sec-leur, les coupes (10 au minimum) prelevees sur chaque cchantilluu. D'antre part, le mode de rccouvroment de ces preparations aurail besoin d'etre perfeclionne, ct surtout il y aurait lieu d'assurer plus paiTaitement la fixitc dos pre­parations sur le disque porte-objet.
Dans leurs premiers essais, MM. Malzac et Boissier faisaient usage do la lumiere electrique, avoc laquelle leur appareil donnait ses offels maxima; ihm les experiences institutes devant le Comite consultatif d'hygiene publique, ils ont employe la lumiere oxydhydrique, se placant ainsi dans les conditions necessaires ä la pratique des expertises pour lesquelles la lumiere electrique ne saurait qu'etre difficiloment admise en raison des depenses qu'eile entrai-nerait. Sous la reserve de ces modifications secondaires, I'appareil parait pouvoir etre introduit dans la pratique; maisquel que soil le dispositif adople, que Ton fasse usage du microscope ordinaire, des trichinoscopes allemands ou du microscope a projection, I'examen microscopique est
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EXAMEN MICROSCOPIQ'ÜE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;223
absolument indispensable; tous les hygienisles, tous les lielminlhologistes sont d'aceord sur ce point (1).
Tel a ete egalement l'avis du Comite consultalif d'hy-giene dont le rapporteur a repondu d'avance et avec :iine entiere precision, aux differentes objections qui devaient etre formulees plus (ard conlre l'organisation d'un service d'inspection micrograpliiqne. Aussi crois-je devoir ceproduire ses conclusions :
laquo; La deuxieme section du Comite s'est rangee ä cat laquo; avis pour deux motifs priacipaux : le premier, c'est que laquo; l'admiiiistratiün francaiso qui a charge de I'liygiene laquo; publique, ne doit pas demeurer iadiirerente devant les laquo; menaces d'un danger acluellement signale, et doat laquo; I'opinion publique s'est emue. Quoique, en definitive, ce laquo; danger soit loin d'avoir les proportions que les fiayeurs laquo; du premier moment lui ont donnees, il n'est pas sans laquo; ex ister dans une certaine inesurc, et radministration
(1) laquo; II est n^cessaire dinspectei- au microscope la viande do coclion laquo;livrtie b. la consommation. raquo; (Davaine, Traitö des Entozoaires, i'amp;ii. 1877, p. 761.)
n II importerait h rinspocteur ia recourir h remploi du nücroscope #9632;ilt; pour s'assurer de Vital des viandes de pore soumises i sou exameiij car laquo; nous savons que, malheareusement, la vue seuio, non aid^o d'un grossis-laquo; semnnt, no permet pas do constater la presence des Trfchines dans laquo; l'inttjrieui' des muscles. raquo; (L. Daillet, Traili de l'Inspeclion des viandes de iowc/ieWe, 2deg; 6d., 1880, p. 447.)
laquo; L'examen microscopique est absolument indispensable. raquo;(Proust, Truile d'ffygiine publique el privee, 1877, p. 789.)
o La plupurt des viandes iufectees provionncnt de l'etranser; on n'a d'autrc garaulie que leur visite an microscope, dont I'usage, indispensable pour deceler la trichinöse humaiue, s'impose egalement pour deceler le miino parasite cbcz Tanimal. raquo; (L. Colin, Traitu des mali'dies epidemiques, '1S7'J, p. 920.)
laquo; La Trichine Spirale a des dimensions si petites que, pour la rechorclier, laquo; il faut n^cessairement avoir recours au microscope. raquo; (^Uouley ct No-#9632;cart, Congris international d'Hygiine, 1878, t. I, p. 458.)
Ciiatin, Trichine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ugt;
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226nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PUOPÜYUXIE.
laquo; encounail une Irop gramle responsabilile, si elles'abs-laquo; tenait de toul ellort pour conjuror ce qu'il a do reel.
laquo; D'aulre part, la deuxieme seclioii a pensö qu'il fallait a determiner rAinerique,eo metlanten cause ses propres laquo; interels, ä faire de ce cöte des efforts pour tuclior de laquo; dous eviler i'envoi de cargaisons de viandes inl'eslees laquo;. par la Trichine.
laquo; Dans lelat acluel des choses, les Americains n'ayant laquo; aueun motif de craiudre que leurs marebandises soionl laquo; refusees dans nos ports pour cause d'infection trichi-laquo; neuse, s'absticnnent du tonics precautions el de loule laquo; vigilance ä regard dos viandes expedites en France. laquo; Teiles elles soul ol Idles ils nous les envoient. Aucun laquo; triage n'est fait parmi les auimaux qui sonl abaltus et laquo; prepares pour la vente, dans ces immenses usinesindus-laquo; trielles qui representent les abattoirs do Chicago et de laquo; Cincinnati. Tons y passent indistinclement, sans qu'on laquo; paraisse avoir aucun souci de s'assurer s'ils soul ou non laquo; atteints de trichinöse. Or, d'apres les indications stalis -laquo; tiques que noire collogue, M. Vallin, a donnees dans laquo; son bulletin du 20 Janvier dernier do la Revue d'/it/yiciie laquo; et de police sanilaire, sur les 200,000 pores qui forment laquo; le slock quo l'Amerique livre ä noire consommation laquo; annuelle, la proportion de ceux qui sont inl'estes par la laquo; tiicbine s'elevcrait ä 2^000. Cello proportion esl minime laquo; sans doute, mais eile peut netre pas ['expression rigou-laquo; reuse des fails; olle cst susceptible de squot;accroili'e, si on laquo; continue a ne rien faire pour prevenir son extension, el laquo; enfin il est dans les cboses possibles qu'elle n'existe laquo; pas.
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EXAMEN MICR0SC0P1QUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 227
laquo; Rien n'est plus facile, en elfet, que de savoir si un laquo; pore, encore entier, est tricliineux ou ne Test pas. k L'infection Irichineuse se trahissant loujours, sur tons laquo; los sujels qui en sont atteints, par la presence de tri-laquo; eliines dans les piliers du diaphragnoe et dans le muscle laquo; appeie couturier dans l'liomuie, c'est-ä-dire le long laquo; adducteur de Ja Jambe des animaux, qui porte le nom laquo; de sous-lombo-llbial, dans la nomenclature de Chaus-laquo; sior, adoptee par Girard; il suffit de porler son examen laquo; sur ces regions qu'on pent dire dY'loction, et si Ton n'y lt;lt; trouve rien, on est en droit de considerer comme exempt laquo; de trichinöse tout animal oü ces muscles ontete recon-laquo; mis parfailement sains. Ce mode d'examen rend done laquo; tres facile le triage dos animaux malades et leur elimi-laquo; nation de la consotnmation.
laquo; Sons deute qu'avec les procedes mecaniques en usage laquo; dans les iisines de Cincinnati et de Chicago, il ne semble laquo; pas qu'un examen autopsique soil possible. .Mais s'il n'a laquo; pas ete fait, c'esl que sa necessile ne s'imposait pas, et laquo; Ton pcul se fier aux Americains pour lui marquer sa laquo; place, si leur interet lour commando de le faire.
laquo; Ä.ussibien, du reste. nous n'avons pas a entrer dans laquo; 1raquo; consideration des difficultes que doit entratner l'examen laquo; prealable dos cadavres des animaux destines ä etre laquo; livres ä notre consummation. Nous avons le droit d'exi-laquo; ger des expediteurs de FAnierique qu'ils nous livrent laquo; des vianilesexemples de l'infection trichineuse, et, pour laquo; les y determiner, nous devons prendre le parti de faire laquo; soumettre ä une inspection süffisante les cargaisons du laquo; viandes de porcs qu'ils nous envoienl, cette inspection laquo; devant avoir pour consequence de faire refuser la car-
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228nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; rUOPHYLAXlE.
laquo; gaison tout eulicre, lorsqae la presence des Trichines laquo; a ete constalce dans des cchantillons pris au basard.
laquo; C'est surtout sur les jambes de derriere et sur le cote laquo; de ces jambes qui correspond ä la face interne et ante-laquo; rienre de la cuisse, que 1'examen devra porter, puisque laquo; c'est la qne se trouve le muscle d'eleclion oü les trichines laquo; s'accumulent.
laquo; La mesure quo propose la douxiemc section du Comite laquo; de soumettre ä une inspection serieuse les viandes qui laquo; nous sent expediecs d'Amerique, pourra bien avoir pour laquo; resullat d'etre äquivalente ä une probibition dans les laquo; premiers moments de son application, car les probabi-laquo; litessont bien grandes pour que, aclueilement, lespro-laquo; visions des usines-abattoirs de Cincinnati et de Chicago laquo; contiennent des pieces infestees. Mais si cetle probibition laquo; se realise de fait sous linfluence de rinspeclion, les ex-laquo; pediteurs americains nc pourront que s'impuler ä eux-laquo; memes la responsabilite du dommage qu'iis aurontä en laquo; subir dans I'avenir, puisqu'ii dependra de letir vigilance laquo; que, desormais, les viandes qu'iis nous enverront se trou-laquo; vent dans les conditions de sainete que nous sommesen laquo; droit d'en exiger commc condition de leur admission par laquo; nos bureaux de douane.
laquo; Si le Comite consultatif d'hygiene pubiique se rangcait laquo; ä l'avis que lui soumet sa deuxieme section^ el que le raquo; Ministrey couformät sa decision, rinspeclion des viandes laquo; aux bureaux des douanos impliquerait probablement la laquo; necessite de completer le service sanitaire acluel par laquo; I'adjonction, tout au moius provisoire, de membres ayant laquo; les aptitudes speciales qu'exige rexamen microscopique laquo; dos viandes au point de vue de leur inspection parasi-
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EXAMEN MICROSCOPIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;221)
laquo; taire, 11 serait bien possible, en eflet, que les agents laquo; acluels de ce service, qui sont exclusivement charges laquo; de l'examen des animaux vivanls, n'eussent pas actuelle-laquo; ment ia competence voulue pour faire une inspection laquo; microscopique serieuse. Mais connne, apres tout, la re-laquo; cherclie des trichines n'exige pas un long apprentissage, laquo; il est probable que, sous la direction et avec les conseils laquo; d'im homme competent, on reussira vite ä adapter les laquo; membres actuels du service sauitaire ä la nouvelie fonc-laquo; tion qui leur incomberait si l'inspection microscopique laquo; etaitfprescrite dans les bureaux de douane.
laquo; Les considerations qui viennent d'etre exposees ont lt;lt; surtout trail aux importations de provenance americaine, laquo; c'est-ä-dire ä colles qui s'effectuent dans nos bureaux laquo; de douancs maritimes.
laquo; La deuxieme section du Comite s'est demande si l'ins-laquo; pection devait etre limitee a ces seuls bureaux et s'il n'y laquo; a\ ait pas lieu de l'elablir egalement sur nos frontieres de a terre, notamment du cote de la Belgique et de l'Alle-lt;lt; inagne; et eile a resolu cette question par l'affirmative, laquo; en se fondant sur cette premiere consideration que, la laquo; frontiere de Belgique reslant ouverte, desviandes refusees laquo; pour cause de trichinöse dans nos bureaux maritimes, laquo; pourraient nous revenir par Anvers, en traversant la laquo; Belgique en transit. On peut meme prevoir qu'une fois raquo; prise la decision soumise actuelloment au Comite, ce laquo; serait la voie que les viandes americaines suivraient de laquo; preference pour eviler une inspection dont les resultats laquo; pourraient leur etre defavorables (1). raquo;
(1) Comite consiltatif d'hyciene pibi.ique, stance du 7 fövrier 1881 {Recueil des travaux du Comiti, t. X, 1881, p. 297-299).
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230nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPHYUXIE.
11 est impossihle d'exposer plus claircment et plus com-pletement les regies generalos du service d'in-lt;pection micrographiquß, seul moilo d'experlise qui puisse elre applique.
L'examen macroscopique ne saurait, on eiret, sous aucuo pretexle, sous aucunc forme, etre adtnis un seul instant; il a'offre aucunc garanlie et ne pourrait que cuinpromottre l'action du gouvornemont. D'ailleurs sur quel caraclörc tenterait-on do 1'elahlir? Sur I'observa-tion des kystes orelaces? Ils font presque tolalornent del'aut dans les viandes anioricaincs dont la noeivite s'al'firme par rintegrile memo dos kystes et de lours lielminthos. Sur le degre do salure? Nous savons perti-nemmont rju'il n'oxisto aueune correlation onlre la per­fection du salago et l'etat biologique des Trichinös onkys-tees.
Comprenant combien une pareille iaspeclion out ele illusoire, combien son principe out etc indofondable, ses pronioteurs ossayerent de lui imprimer nnc ilgueur apparonto en obligeant les usiniers amoricaiiis ä elablir quelque selection dans lours produits. Ceux-ci devaient ropondre ä un type special [Fully-Cured) qui ne so trouve pas memo montionne clans la nomenclature dos salaisons americaiaes dnnnee par Jourdier et dont la revelation soulova cl'univorselles protestaiions. Ces viandes incompa-rables et impeccaljles, ces Fulbj-Cured qui apparaissaient ainsi brusquement pour eviter ä l'inaportation aniöricaine tout contrölcgönanl, avaiont done completement fait defaut clans I'immense stock do viandes expertises an Havre et souvent infecfees do Tricliiues Vivantes malüre leur parfaite salure? Si ces Fully-Cured offraient de tolles
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EXAMEN MICROSCOPIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;231
garanlies, comment n'avaient-ils pas ele depuis longlemps connus, recherches, vulgarises, comment surtout n'avaient-ils pas ete admis par le gouvernement allemand qui ne cesse, au conlraire. de protester centre les charges quelui impose I'mcroyable insouciance des importateurs ameri-cains (1)? Ccux-ci assumaient meme une responsabililo nouvelle et singuliöretnent grave puisqu'ils reconnaissaient avoir inonde le marclie enropeen de produits de rebut, reservant leurs laquo; Fully-Cured raquo; pour le moment oü, l'opi-nion publique se prononcant energiquement, ils se Irou-veraient menaces d'une surveillance rigoureuse.
Uniquemcnt preoecupes d'echapper ä celle-ci, elTrayes de la defiance gencrale qu'iospirait ieur proposition, les defonseurs du laquo; Fully-Cttredt) chercherentä lui donnerune sanction legale eo faisant constator l'aulhenticltö de ce type par un certificat laquo; dtdivre aux lieux d'origine et ä la diligence des inleresses par des experts locaux. raquo;
On meconnaissait egalement ainsi les prescriptions eie-mentaircs de riiygiene publique et les prineipes f'onda-menfaux du droit international. Aussi celte singuliere Iheorio avait-clle ete d poine foiniulee, qu'elle provoquait a la tribime francaise d'eloquentes et legilimes protesta­tions : laquo; Quand done, disail M. Gaudin, a-t-on vu confier
(1) laquo; Lo second point sur lequel jquot; veux appeler l'attcntion du congris, h c'ost l'importation par les Etats-Unis do la viande infVctee par la Tri-o clilne. Cette importation de la viande de pore, par la voie de Ilambonrg, o a aiigmenlö depuiü qnatre ou cii.q ans d;'iis une proportion conside-u rable; eile ost müme douze fois ce qu'elle etait autrefois. Eli bien ! dans laquo; ces demiers temps, on a coiiitatö qu'an dixifeme des jambons et autres laquo; morceanx de viandes ainsi impoites des litats-ünis Stait infecti de laquo; Tricliines. Aussi snmmes-nous obliges de faire des d^penses trtscoöteu-laquo; ses pour examiner ces viandes. raquo; (Dr Finkelnburg, conseiiler intime da gouvernement allemand, Discount nu Conyres international d'Hi/giene, 1878, 1.1, p. 480.)
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232nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PROpriYUXinr.
laquo; le soin de defemlre la sanlö publiquc dans nn Ktal laquo; ä la seule surveillance d'un gniivernement elranger I laquo; N'est-ee pas lä un des droits, je dirais plus, un des laquo; devoirs de gouvernement, devoir de premier ordre, dout laquo; il esl impossible de se dessaisir et quo Ton ne pent laquo; deleguerä porsoune (I). raquo;
Pen de temps ajires, 51. Tirard, ministre du commerce, s'elevait de son cote contre la doclrinc que Ton s'etuit eflbrce de faire Iriomphcr :
laquo; On avail pense qu'il conviendrait que les viandes laquo; d'Amerique fussent accompagnees d'un ccrtificat de-laquo; livre par les inspeclcurs des Etals-Unis et constatant laquo; que les viandes elaient Fully-Cured, salees fond, et laquo; a quo ce corlificat suffirait pour les admettre ä la libre laquo; pratique en France.
laquo; J'ai fait observer ä la Commission que cede garantie laquo; elait illusoirCj qu'elle elait nouvelle, quo le corlificat laquo; dölivre ä relranger ne paraissait pas avoir une valeur laquo; suflisante pour le pays d'imporfafion et qu'ii sembiait laquo; impossible d'accepter une disposition de ce genre. Nos laquo; agents consulaires out ete consultös sur ce point. Ils nous o out röpondu, et colui de Chicago, le pays d'oii il nous laquo; vient le plus do celte production, constate que cetle -lt; inspection serail illusoire, qu'elle n'anrait ricn d'ofliciel, laquo; qu'elle serail piiroment facultative do la part des saleurs, laquo; el que par consequent le cerliGcat no servirait ä rien ou laquo; du moinspas a grand'chose (2). raquo;
(1)nbsp; Gaudin, Discours prononci ii la Chambre des deputes, seance du 13 dlaquo;cerobre 1881. {Journal Officiel, 1881; CHAMBRE, p. 2247.)
(2)nbsp; P. Tirard, jVIinistro du Commerce, Discours prononce a la Chambre desddpiiles, seance du 27 mars i8Si. {Journal Officiel, 1882; CHAMBRE, p. 408.)
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EXAMEN MICnOSCOPIQL'i:.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 233
Les jurisies americains eux-niomes formulerent des con­clusions identiques et reconnurent limpossibilile de fournir au Gouvernement franfais une garantie legale de la valeur des viandes preparees dans les divers Etats de l'ünion. Plus liberale et plus loyale que cerlaines feuilles parisiennes qui publiaicnt journeilement de chaleureux plaidoyers pour les saieurs de Chicago et de violents requisitoires centre les liommes de science qui cherchaient h eclairer l'opinion publique, la presse americaine nous a franchement fait connailre la verite sur ces l'ameux cerlificals auxquels on cherchait ä faire aecorder le privilege de la loi francaise, tandis que dans le pays d'origine on declarait ne pouvoir leur altribuer aueune valeur. J'emprunte la citation sui-vante ä un journal qui ne saurait etre suspect, puisqu'il n'a cesse de diriger la campagne la plus active en favour des usiniers americains:
laquo; Nous exprimions la crainte que la Charabre des deputes laquo; de Paris ne soit froissee de ce que le Gouvernement la lt;lt; mit au niveau de simples corporations americaines ou laquo; meme de pelites legislatures des Etats parliculiers en lui laquo; proposant de trailer avec celles-ci — et non pas avec le laquo; congres de Washington lui-meme — pour donner des laquo; certificals d'experts a des gens charges en Amerique de laquo; delivrer les cerlificals de laquo; salubrite raquo; aux viandes que laquo; Ton consentirait cnfin ä recevoir en France. Mais, il raquo; parait, malheureusement, que les lois des Etats-Unis laquo; s'opposent a la nomination de semblables experts, ainsi laquo; que nous l'ecrit im de nos amis et correspondaals, ancien laquo; magistral aux Etats-Unis et juriste fort connu : laquo;J'appelle laquo; votre attention sur le^texte dela loi projetee quiforcerait laquo; l'exportateur ä produire an cerlificat dinspection afin de
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23 inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PR0PI1YLAXIE.
laquo; garantir la bunne qualite de ses marchandiscs. II sera laquo; tres (liflicile, pour ne pas dire impossible, d'acceder ä laquo; ceüe ilcmande, par la simple raison que dans cet Etat et laquo; dans r.ßtat de la Pensylvanie, sinon dans tons les antics laquo; Etats dc rUnion, ['inspection legale n'est pas permise. laquo; C'esl un fait bien connu que les lois d'inspection qui laquo; existaient aux lilals-Unis et qui lorcaicnl tons les ton-laquo; neaux, ballots ou paquets ä elre eslampilies par les ins-laquo; pecteurs on experts out (oiirne an detriment de ces laquo; marchandises sur les marches elrangers. II est inulile cle laquo; donner des details, mais les abus furentsi llagranls, qne laquo; la constitution de FEtat de New-York eaipeche äjamais v la formation d'un syndicat d'inspecteurs. Ceci s'appiique laquo; aussi a FEtat do Pensylvanie; on I'exportateur ob­it tiendra-t-il les cerlificats d'inspection requis par les lois laquo; francaiscs? lei I'acheteur doit veiller Ini-meme a scs laquo; interets; il nquot;a d'autre recours quo de faire punir la raquo; personne qniveiul, avecconnaissance do cause, despro-laquo; visions qui sont putridesoumalsaines.il en est autrement lt;( en France et dans d'aulrespays elrangers, dont les gon-laquo; vernements croient do lenr devoir d'ajouter a la loi laquo; commune des amendements, exigeant que des preuves laquo; soient fournies dpriori, quo I'article place sur le marche laquo; est salubre. On croit pent-etre qu'imo inspection faite 'lt; sur les lieux de production, disons b. Cincinnati, ä Chi-laquo; cago, etc., par des agents particuliers scrait süffisante. laquo; Ceci est une idee illusoire. La loifrancaise reqniort I'ins-laquo; peclionparun expert competentet desinteresse,autorise laquo; par le gouvernement local; mais, quoiqu'il puisse y avoir laquo; des inspecteurs volontaires, ce n'ost pas sur cette ins­
ce
pection quo la France complc pour proteger la vie et la
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FULLY-CURED.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 235
laquo; santeile ses Iiabilants.Unoautre consideration : ces villes laquo; dc rinterieur ne sont pas les points oü le chargement laquo; se fait. L'exportaiion pour la France so fait ici ä New-laquo; York. Mais pendant lo Iransport des villes de rinterieur laquo; au portd'einbarquemcnl.il yabeaucoupd'occasionspour laquo; placer des marquesfraucluleuses, pour la substitution des laquo;•paquets et pour d'aulres supercheries (/nc^s) cotnmer-laquo; ciales; de tolle sorte quo le certilicat originel, tout cor-raquo; rect qu'il puisse elre, ne serait aucune preuve d'identile raquo; pour la marchandise consignee an Havre. Des corlificats laquo; consulaires de rauthonlicite de la signature, etc., ne lt;lt; serviraient ä rien non plus. La Bourse francaise se rap-laquo; pelle encore avec peine le certiQcat d'aulhenlicite de la laquo; signature mise au has d'un document que Ton pretendait laquo; cmane d'une source aulorisee et disaat que le Irop celebre
laquo; clicmin de fer X....., avail ete oföcieliement reconnu el
laquo; place a la cote do la Bourse de New-York, document par laquo; lequel des millions d'argent Irancais furent extorques laquo; pour une affaire de bourse rrauduleuse (I). raquo;
Ainsi, au moment nieme uu certains publicistes fran-cais nous sommaiont hiuyamment d'accepter les ccrli-ficals originels comme unique garantie de la sainete des produits importes, los Americains s'elevaicnt justement conlre cesfallacieusespropositions, les slitnagtisantcomme elles meritaient de relre. Mis en demeure de definir le Fully-Cured el de faire connaitre ses caracteresdislindifs, les importateurs ne purent qu'esquisser des indications tcllement vagues qu'elles echappaienl ä loute discussion, desarmaient loute critique. laquo; Les viandes Fully-Cured ou
I \] American correspondence; International orrjan of thepolitical, finan­cial and commercial interest, iic 10G ; 28 Janvier 1S82.
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23Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PllOl'llYLAXIE.
laquo; salees a fond se reconnaissent mix caracteres snivants: laquo; aspect exterieur grisdtre, fermcte an toucher; lors du laquo; sondage, odeur franche se rapprochant de celle de la laquo; noisette. raquo;
Les dcbnts parlementaires ne tarderent pas a faire justice tie ce singulier critere :
laquo; Les viandes salees ä fond se reconnaitraient anx laquo; caracteres suivants : aspect exteneur grisätre, fermete laquo; au toucher, odeur franche se rapprochant de celle de la a noisette.
laquo; Jquot;ai entendu parier du goüt de la noisette; niais a laquo; moins (pie maintenanl on ne soil arrive ä developper, laquo; par ordre, la sensation du nez d'une facon aussi vive, je laquo; n'avais jamais entendu parier jusqu'ä present, dans la a laogue francaise, de l'odeur de la noisette. Cost sans laquo; doule un progres de la chimie.
c II est inutile de disculer ce terme de Fully-Cured, laquo; sur la valeur duquel on n'a pu s'enlendre depuis qu'il a laquo; fait son apparition pour la premiere fois, dans I'expose laquo; des motifs do M. Rouvier. A-t-il ete crec pour les laquo; besoins de la cause? Le fait est quo la mission du laquo; Havre n'en a jamais entendu parier, et qu'il ne figure laquo; pas dans la nomenclature des viandes americaines de laquo; Jourdicr.
laquo; D'ailleurs si le Fully-Cured offre de telles garanties, laquo; comment se fait-il qu'il n'ait jamais ete propose au gou-laquo; vernement allemand dont lesdelegues se lamentaient au laquo; congres d'hygiene de 1878 sur les depenses provoquees laquo; par I'examen ties viandes americaines?
laquo; Ce qu'il est surtout impossible d'apprecier, ce sont les laquo; caracteres que le rapport assigne a ce type : aspect
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FULLY-CUBED.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 237
laquo; grisutre, odeur do noisette, fermete au toucher, odeur laquo; fcanche. L'applicalion de semblables notions purement laquo; organolepliques, eminemment vagueset fugaces, pourra laquo; exposer le negoce ä des risqiies bien plus etendus que laquo; rexamen micrographique (1). raquo;
Tel otait, en effet, le resullat inevitable auquel cut con­duit l'adoplion des Fully-Cured: sans oflrir ä l'liygiene publique aucune garanlie serieuse, on cut impose au ne­goce nne inspection plus longno, plus onereuse que cello dont il clierchait ä s'affranchir.
M. Testelin Tetablit de la facon la plus demonstrative, insislantegalement sur la fragilile de la doctrine formulee par Ics importateurs et sur la gravite des consequences qu'elle n'eüt pas manquer de determiner :
laquo; Comment s'y prendra-t-on pour examiner si les laquo; salaisons soutFully-Cured? lividemment il faudra ou-laquo; vrir les caisses, prendre unea une loutes les pieces pour laquo; les examiner. Je ne sais si la meine chose vous est ar-laquo;rivee; mais, avant l'intcrdiction des salaisons ameri-laquo; caines, je passais tons les jours, pour me rendre au laquo; Senat, devant le magasin d'un grand epicier qui vendait laquo; des salaisons americaines; il vendait de magnifiques laquo; jambons dc Cincinnati: ces jambons elaient lous enve-laquo; loppes d'une toile tres epaisse fermant et enveloppant laquo; ötroitement, collaut sur la piece et cousue avecle plus laquo; grand soin. II faudra decoudre cette toile.
laquo; Puis enfln vous enfoncez un trocart pour aller trouver laquo; Todeur de noisette. Tout ccla est aussi long quo de faire raquo;rexamen micrographique; de plus, votre trocart pour
(1) Baron de Larcinty, Discours prononce au Senat: st ana du quot;JOjuin 1882 {Journal officid, 21 juin, Sß.XAT, p. 000-001).
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238nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PKOPBYLAXIE.
laquo; un pareil resullat, sera beaucoup plus gros que celuides laquo; micrograplies, fjui est tres lönu. Or, quels sont les ca-laquo; racteros il'nne viaude Fully-Cured absolue? La piece laquo; doil elrc d'un beau gris. Si Ton nous posait la question laquo; de savoirsi un gris est beau, s'il est couvenableou non, laquo; je crois que nous serious fort embarrasses. Elle doit laquo; avoir une bonne fermele. Je compreiuls qu'il puisse y .#9632; avoir la une constalation plus facile ; enfin, eile doit re-laquo; pandre une bonne odeur do noiselle. (Hires.)
laquo; Je ne voiulrais pas faire une mauvaise plaisanlerie, laquo; niais I'operation se fail dans les ports de mer, an niilieu laquo; du vent, dein pluie, de Fair froid. Si vos examinateurs
laquo; altrapent des coryzas que deviendra leur examen?.....
laquo; (Nouveaux rires.) Etpuis, comment pouvez-vous vous en laquo; rapporter ii une cbose aussi incertaine que rodeur? II laquo; n'y a peut-elre pas deux nez qui sentent tie la memo laquo; facon, cela depend de la conformation du nerf olfactif.
laquo; Je me rappelle avoir suivi duns ma jeunesse les Ires laquo; interessants cours du celebrc Ortila. 11 avail un prepara-laquo; tear qui s'appelail Barruel; ce Barruel avail la pretenlion laquo; de reconnailre la provenance du sang ä l'odeur qu'il re­ft pandait lorsqu'il y avail verse, je crois, quelqucs goutles laquo; d'acide sulfurique. Do fail, en faisant les experiences, il laquo; no se Irompail jamais. Cela n'empechait pas Orlila de laquo; dire : Messieurs, vous ne pouvez pas compler sur une laquo; pareille experience.
laquo; Assurement vous n'auriez pascondamne, vous jures, laquo; sur un pareil caraclere organoleptique un hommc ac-laquo; cuse, et declare que le sang qu'on avail trouve sur lui laquo; appartenait ä l'espece liumaine.
laquo; Je suis convaincu, pour ma part, que dans rimmense
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laquo; majorile des cas, on ne sam a pas a quoi s'en tenir avec laquo; un pareil crilerium. D'ailieurs M. le Rapporteur a dit — laquo; el je lui ai fourni un Ires interessant anete du maire de laquo; Sarreguemines pris en I860 qui vient ä l'appui dc son laquo; dire — que les municipalites onl le droit de faire pra-laquo; liquer les epreuvos qu'elles jugent les plus utiles. Or ii laquo; y aaumoias36,000 municipalites en France ct peut-etre laquo; quinze ou vingt portes par lesquelles pcuvent passer laquo; vos viandes.
c II esl bien facile de mellre des gardiens a ces portes et laquo; de ne pas atlondre que les salaisons se soient dissemi-laquo; nees sur toule la surface du pays pour aller les recher-m eher ensuite (I). raquo;
Gelte elimination prealable de toule viande contaminee esl. en effet, absolument indispensable ; actuellement, on ne saurait trouver aucune garautie dans le mode de prepa­ration des viandes americaines; les rapports des consuls et des commissaiies anglais I'ont peremptoiremenl 6tabli(2), tons les hygienisles, tons leseconomistes leproclament(3).
(I) Testelin, loc. cit.
(#9632;;) A cos temoignages s'ajontent l(;s rapports des consuls amt-ricains. J'emprnnte les lignes suivaates ä M. Wilson, ancien consul des Ctats-Uuis a Panama ot maiiitenant a IS-eme : laquo; I'exportation par des maisons pulaquo; ii scrupaleuses de Cincinnati, etc., de denrees aliniemaires qu'on n'aurait laquo; pas ose mcttre en vente sur auctin dlaquo; nos marclitis indigenes, a cause laquo; un prejudice considerable aux produits ani^iicains. M. Wilson a vu des laquo; salaisons qui ne valaient certainement pas le transport; et cela explique laquo; comment les Gouvernements anglais, frani;ais et allemand sont tclle-laquo; ment opposes i l'iinporlation de ces salaisons. raquo; [American correspon­dence, nquot; VOG, 8 avril 1882.)
(3) laquo; L'Americain, cuiand il s'agit de sa propre consummation, prend des b mesures liygieniques sörieuses pour se preserver des viandes malsai-
(i nes..... Mais, lorsqu'il s'agit de I'importatlon etrangere, toutes les lois
laquo; liygieniques sont oubliees. Dans les ateliers ou laboratoires ou se cun-laquo; fectionnent sur une vaste ^cltelle, comme h. Chicago, los jambons et les laquo; lards destines i rexportation, on ne se prt^occupo en aucune faijon des
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2iOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPHYLAXIE.
D'autre part, on a vu que la funmre el la salure laissent trop souvent les Tiicliines intactes, sans qu'on puisse lirer aucune indication precise tlu temps ecoule ilepuis Tepoque tie la preparation. Les experiences de Rupprecht, Fiedler Leuckart, Benecke, Knhn, etc., permettent d'appreeier ä leur exacie valeur les ellets de la refrigeration qui, jus-qu'ä present, no semblc susceptible d'aucune application certaine et pratique. Quant ä la cuisson, tanlöt eile fera coinpletemenl defaut (1), tanlol eile pourra constituer ä peine un simple paliialif et n'inspirera, dans la plupart des cas, qu'une securite purement rillusoire, puisque, pour les jambons en parliculier, son intervention ne pent elre efll-cace, d'apres les observateurs les plus compelents, qu'ä
(i cliplorablus conditions dans lesquelles arrivcnt les animaux. Us out laquo; parcomu une longue route, ils sotlt surraenes, malades, frappes du u cholera des 1'orcs on ravages par la Trichine, peu Importe; sans examen laquo; on les prepare et on nous les expedie. gt;gt; (Hnsson, VAlimentation ani-mak, 1882, p. 268.)
(1) Au cours des debats parlementaires ot des discussions academiques quelques personnes n'ont pas craint d'aflirmer quo l'usago des viamles tricliinics n'olTrait clicz nous ancun danger, le jambon era squot;y trouvant inconnu ct la vlando de Pore ne nous etaut jamais servie qn'apres uno cuisson prolongee. Or, ces assertions sont absolumeut inexacles : noil seulement les viandes do Pore ne sont presque jamais souiuises ä uue temperature suflisanto pour tuer les Tricliines, mais le gout du jambon cm so rijpaud do jour en jour davantage et e'est presque uniquemeut sous cette forme qu'on le coiisommo dans les cafes et les brasseries. La citation suivante reiablit neltcment et emprunlc Ji son origiue un interet particulier : laquo; la quantity de jambons de toutes provenances debitcs aux laquo; consoinmateurs de biero dans les Etablissements formiis par les bras-o sours est immense.
laquo; Une graude partio do tons ces jambons sont tricliines, cola est incou-laquo; testable; done cette nourriture si appetissante, cette cliarcutorio obligeo laquo; jiour los consommateurs do biero offrc an danger terrible et pcr-laquo; manciit.....
laquo; Cost un usago d'uno barbarie liomicido quo do servir dans los bras-d scries des tranches do jambon cm ; les amateurs trouvent cola deücieux, .. tellemcnt delicienx qu'ils aiment mieux exposer lour vie ct enduror des laquo; suulVrances atroces quo do so priver do co regal meurtrier. laquo; (llcvue universelle de la Brasserie et de la Distillerie, 13 aoüt 1882.)
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CONCLUSIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 241
la suite d'une coction prolongee durant plusieurs heures.
La conclusion formulee par M. Testelin est done seule conforme aux legitimes exigences de l'hygiene publique. Celle-ci reclame imperieusement une surveillance prealable et rigoureusc sur les viandes etrangeres.
On ne saurait prendre en consideration les doleances, plus inleressees qu'interessantes, de certains negociants. Uniquement domines par l'appät du gain, iis infecteraient volontiers le pays lout entier afin d'accroitre des bene­fices deja considerables (I). C'est en vain qu'ils tentenl d'abriter leurs reclamations sous l'egide de la liberte com-merciale menacee, disent-ils, par les mesures de salubrite publique dent les hygienistes les plus autorises demandent rapplication(2).Nousleurrappellerons, avecMontesquieu,
(1)nbsp; Je ne crois pas devoir apprijeier, comme ellcs möriteraient de l'etro, les pratiques de certains negociants ain^ricains; il mo sufflra de citer les sth'äres jugements quo les consuls anglais n'ont pas hösitö ä porter conlre eux : laquo; speculators who are regardless of the country's prosperity when it conflicts with their interests raquo; (Crump, op. cit.). — laquo; Pork-packers and produce exchanges of the shipping ports, whose commercial motives of gain are paramount to all considerations raquo; (Ciippertou, op. cit.).
(2)nbsp; laquo; Inutile de dire quo toute viande trichinae doit ctre rigoureusoment (Sliminie de laconsommation. raquo; (Buuley et Nocard, Congris inlernatioml d'hyrjiene tenu ä Paris du lec au 10 (tout 1878, t. I, p. 459.)
laquo; La viande de pore tricliinosie doit 6tre exclue de 1'aUmentation pu­blique. raquo; (Dr Kuborn, membra de l'Acadömie de Medecine de Belgique, id., t. 1, p. 47G.)
laquo; Proscrire la consommation de la viande provenant des animaux in-feetös par des parasites: ladrcrie, cysticorque, trichine, etc. raquo; (l)r Felix, professeur ä la Faculte de Bucharest, id., 1.1, p. 478.)
laquo; A I'hygiine publique incombe la mission d'empecher le d^blt et l'importation do la viande trichinouse raquo; (Proust, Traite d'hygiene, 1877, p. 789).
laquo; Nous renvoyons aux longs döveloppements que nous nous proposons de donner plus loin sur les consequences do I'alimentation avec la viande de Pore ladro ou dc Pore trichina, nous contentant de dire ici quo, dans un cas comme dans I'autre, cette viande duit 6tre rejet^e de la consommation. raquo; (L. Baillet, Traite de ('Inspection des viandes de boucherie, 2laquo; 6d., 1880, p. 33C.)
Chatin, Trichine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 16
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242nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPIIYLAXIE.
laquo; que la liberty du commerco n'est pas la faculle laissee laquo; aux ncgociants de faire cc qu'ils veulent, ce serait bien laquo; plutöt sa servitude (1). raquo;
M. Teslelin a d'ailleurs fait justice de ces pretentions : laquo; Lcs commer?ants ont lort de reclamer. Ils doivent con-laquo; naltre la loi. Dans tons les temps, les lois snr la police laquo; sanitaire des animaux ont donne le droit au Gouverne-laquo; ment d'interdire l'entree des viandes malsaines et de laquo; celles qui peuvent porter chez nous la contagion.
laquo; Le Ministre n'a fait qu'user de ce droit. Dc plus, il y laquo; a des lois et des decrets centre lcs professions insa-laquo; lubres. Or, il n'y a pas de profession plus insalubre et laquo; plus dangercuse que celle qui consiste a inlroduire des laquo; viandes infestees de Trichines (C'estcela! tres bien!). Je laquo; conviens que ces applications de la loi sont quelquefois laquo; dures pour les iuterets parliculiers, mais clles se produi-laquo; sent tons les jours. N'avez-vous pas vu fermer aux envi-laquo; rons de Paris des usines qu'on avail ötablies ä grands laquo; frais, qui debarrassaient la ville de produits d'un place-laquo; ment difficile, que je ne veuxpasnommer,danslacrainte laquo; d'offenser votre odorat, et qui transformaient ces pro-laquo; duits en matiere utile? Ces fabriques ctaient essentiel-laquo; lement dcsagreables, mais elles n'etaient pas dange-laquo; reuses. Ainsidonc, les plaintes des commercants neme laquo; paraissent pas legitimes et je crois qu'il ne faut pas en laquo; tenir compte (2). raquo;
Est-il necessaire de discuter de nouveau Targument economique, specieux entre tous? Notre propre expe-
(1) Montesquieu, De l'Esptit des Lois, livre XX, chapitre XII, De la liberti du commerce. [1] Testelin, op. cit.
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CONCLUSIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;243
rience {J) ne suffit-elle pas ä nous eclairer sur sa valeur? II est reellement trop facile de reduire ä neant ces odieux sophismes qui, sous le seduisant pretexte de combler un deficit reel ou presume dans ralimentation des classes laborieuses, tendent, en realile, a leur imposer des aliments dont I'usage doit elre rigoureusement interdit. J'ai dejä eu I'occasion de rappeler ropinion de M. Bailiet relativemcnt h cetle prctendue consommulion journaliereet progressive des salaisons ameiioaines par les classes ouvrieres, ä cet usage tolleraent necessaire que rieii ne saurait 1c rcmpla-cer ; on a vu, par ce temoignage aulorise, ce qu'il en fallait penser. Je n'y revicudrai pas el me boinerai ä faire ob­server que si la consommalion des viandes americaines elait cnlree vörilaljlement pour une si large part dans ralimentation publique, leur prohibition aurait dii avoir pour elFel d'amener une surelevalion dans le prix des lards indigenes; or, ces prixvont coostammeut en diminuant. Nulle (leinonstralion ne saurait elre plus evidente; qu'il me soil permis de remprunter encore au remarquable discours de M. Testelin :
lt;i Les reclamations des consommateurs, ce serait une raquo; autrc question, s'ils eluient prives de la faculte de con-laquo; sommer du lardcomme avant. Mais savez-vous le pheno-laquo; mene elrange qui s'est produit depuis rinterdiction des laquo; viandes salecs elrangeres? Le prix du lard a toujours
(1) ce Une dernifere considih-ation; et coIIg-ü aurait du fairo ouvrii' les o jeux b. tout le monde depuis longtemps. Comment avait-on pu oublier laquo; qu'ii la suite de la malheumise guerre do 1870, le gouvememeiit fiau-laquo; ?ais avail etc obligö, soit de vcudre pour faire de l'enrjruis, soit de faire laquo; enfouir une gi-ande partio des Mi/n!.s-oraquo;s americaines qu'il avait acliot^cs, laquo; tandis qu'il conservait les salaisons de fabrication frangaise ! Mais on laquo; oublie vito dans notre pays, n {La trichinöse et les imporiateurs denalai-sons d'Ameriuue, 18SI, p. u.)
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24inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PROPHYLAXIE.
laquo; ele en baissant et voici un petit renseignement qui date laquo; du 11 juin 1882; ii a trait an marche aux Pores : la lt;( baisse s'cst de nouveau continuee anjourcVInä et le plus
laquo; grand calme a regne dans les transactions....... Je ne
laquo; vouslis pas les prix qui ne vous interesseraient pas, voila laquo; le fait: les consonimateurs n'ont pas en ä souffrir.
laquo; Quant aux Americains, je les (rouvc bien osesd'avoir laquo; reclame (1). raquo;
Noire production indigene suffit done largemenl ä as­surer raiimentation pnbliquc et ceci conduit nalurellement a examiner les dangers que la libre importation des viandes tricbinees ferait courir ä noire agricalture nationale. 11s sont de la plus baute gravite; nul ne saurait le contester et e'est en vain qu'on chercherait ä egarer I'opinion en qua-liliant deprotectionnistcs des mesures simplementpreser-vatrices. Gelte preservation, nous avons non seulement le droit, mais le devoir de l'assurer integralement, si nous ne voulons tarir a bref delai unc des sources vives de noire fortune agricole.
L'elevage dc I'espece porcine n'a ccsse d'offrir cbez nous une importance considerable. D'apres des documents don t on ne saurait contester riinpartialite puisque je les em-prunte, ä dessein, aux publications officiolles du Gouver­nement de Washington (2), la France presente ä cet egard une preeminence marquee sur l'ensemble des nations eu-ropeenncs, la Russia seule parvenant ü realiser, dans ses immenses territoires, une production plus abondante que la notre.
(I) Testolin, loc. cit.
(,2) Department of Agriculture, special Report nquot; 22; Washington, Go-
veiiinient printing office, 1880.
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CONCLUSIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 245
Nous possedons en moyenne 6 millions de Pores valant environ 100 francs a Tage d'un an, epoque m la vente commence ; ragriculture fraiifaise produit done annuelle-ment 600 ä 700 millions de viandes de Pore (1) el Ton compromettrait sciemment unc semblable production pour permettre 1'importation de 30 on 40 millions de viandes americaines, notoirement conlaminees! Nul ne songe a nier la facilite avec laquelle le Pore pent so trichinöser : son regime omnivore, son indifferente et proverbiale voracile le placent dans les conditions les plus favorables a la propagation de la maladie. J'ai d'ail-lenrs si longucment developpe cette question dans les cliapitres precedents quo je crois inutile d'y revenir. Le triste etat de 1'AUemagne suflit ä nous faire apprecier dans quelle situation se trouvera notre agriculture le jour oü la Tricliine, comme le Phylloxera, sera devenue autochtone et endemique (2). Non seulement il faudra lever alors
(1) Gaudin, toe. cit.
(•2) a M. Dlmas appolle l'attention de la Sucii5t6 sur la question de la laquo; tricliine qui a ett5 traitöe, h. la Chambre, au point de vue Iiygienique pour laquo; les consommateurs, tnais qui präsente un interct capital au pointdevue laquo; agricole. Le danger de l'introduction des viandes trichinces, dit JI. Du-laquo; mas, est en effet bien grand si Ton reflecliit que ces viandes, dissfimin^es n dans toutes les villes du pays, peuvent 6tre raangees en partie par des laquo; rongeurs, rats et souris, qui contractont la maladie ct la cümmuniquent laquo; aux pores qui lea mangent on assoz grande quantite. II serait profondfi-laquo; ment regrettable quo la tricliine fit invasion dans nos races porcines laquo; francaises.
laquo; M. Dumas craint qu'il n'on soil de mfime pour la tricliine quo pour i'oi-a dium et le pliylloxera; ces maladies out pris, en quelques annees, une laquo; extension considerable, parce qu'on n'a pas attaqnö le mal Ji Torigine; ^ pour le phylloxera, ajoute M. Dumas, on a dit qu'il valait mienx detruire #9632;laquo; la vigne et le phylloxera que de laisser 1'ennemi dans un pays vignoble; n mais les proprii^taires se sont r^volt^s et les pertes qui auraient 6t6 in-laquo; signifiantes, si Ton avail agi ainsi, se chilTrent par centaines de millions. laquo; M. Dumas pense qu'il serait possible d'organiser des moyons do surveil-laquo; lance h. l'arrivÄe des viandes de pore 6trangferes. Par suite de la maladie laquo; des vers ä soie, les cocons des Cävennes ont disparu un moment et ont
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216nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PROPUYUXIE.
une veritable m-mee d'inspecteurs, mais nous verrons de nouvelles charges s'abattre sur nos agriculteurs, dejü si lonrdement grcves; il leur faudra s'assurer contre la trichinöse comme conlrc tous les autres risques de la vie rurale (I).
Los seules compagaies de Ilauovre et d'Einbeck assu-raient, en 1880,Gü,8i2 Pores pour la somme de C,003,678 marcs, le marc valant 1 fr. 2ö. Peut-on reellemenl pro-voquer I'exteasion d'un setnblable regime ä nos cultiva-teurs donl la situation, dejä si precairc, appelle rentiere
laquo; iiamp; remplacds par los cocons japonais; mais depuis, grace h la d(5cou-laquo; verte de M. Pasteur, et ;\ l'emploi du microscope, on a un moycn sür de tc constater la presence dos corpuscules. Pour les viandes il serait encore laquo; plus facile de constater la presence des trichines. On ^carterait ainsi les laquo; viandes qui contiendraient de ces parasites, et on meltrait h 1'abri do la laquo; maladic les races porcines pour lesquelles rintroduction dos viandes laquo; americaines est une menace continuelle. raquo; [Socicle nationale et cen-trale d'Agricicllure; stance du 28 juin 1883, p. 422.)
(I) Voy. le discours de M. Gaudin i\ la Chambre des Deputes, seance du 2quot; mars 1SS1 (Journal O/'/iciei, 1881, Chamuue, p.-iiS).
Ainsi quo j'ai dejii cu frequemment l'occasion de le rappoler, les Ame-ricains, avee une loyautö qui les honors, reconnaissent l'exactitude de nos observations et la necessite d'un contrflle serieux. lls semblent möme regretterdc ne pouvoir appliquer chez eux une institution quiprOsonterait actuellement une opportunity toute speciale, si Ton en juge par 1'article suivant de VAmerican Correspondence : laquo; Cn grand danger peut resulter u du fait des inondations rccentes qui ont envalii la vallee du Mississipi snr laquo; une6tcndne de vingt ä trente lieues. Beaucoup d'animaux ont etc noyös, (i et leurs cadavres putrulies vont, selon la coutume, servir de nourriture laquo; aux Pores quel'on tirede cette meme vallee du Mississipi etdescsaflluents ci pour les envoyer aux abattoirs de Cincinnati et de Chicago d'uii on les laquo; expedic en Europe. Los Americains declarent dej!i, dans leursjouinaox, laquo; qu'il ne faut pas manger de pore, Ji la saison procbaine ; et ils ont raison laquo; puisqu'il n'y a pas do bureaux d'inspection pour lours marches, h. eux, ä ii New-York et autres villes qui reQoivent des Pores de POuest. Mais, heu-laquo; reusement, il y aura des bureaux d'inspection etablis aux ports fran^ais, laquo; et on peut rapportcr en France le ducretprohibilif, y consommer des Pores laquo; americains sans avoir rien h craindre de la trichinöse, maladie qui effraye laquo; les Americains, autant quela petite veröle; cola parco qu'ils ne prennent laquo; pas de precautions, comme on en fera prendre en France. raquo; [American correspondence, 1882.)
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CONCLUSIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2t7
sollicitude du gouvernemenl? La Soeiele des Agriculteurs de Franco a repondu en demaiulant laprohibitioil absolue des salaisons americaines, et de nombreux Conseils gene-raux out formale des voeux identiques.
Au nom de l'hygiene publique, comme au nom des in-terets agricoles, I'opinion reclame un examen serieux des animaux, vivants on niorts, a leur entree sur le territoire. La loi recenle sur la police sanitaire s'oppose ä l'in-troduction d'nno seule bete suspecte. Elle demande un complement necessaire : 11 Importe qu'aucune viande ne puissc etre debarquec, ne puisse franchir la frontiere sans
avoir ete soumisea un ri
'c
oureux contröle.
II appartient au legislateur dc prescrire ces mesures indispensables et de sauvegarder ainsi la sanle publique. Plus modeste est la tacbe du naluraliste : retracer I'liis-toire do la Trichine spirale, faire connailre son organisa­tion et son mode de developpement, deduire enfin de ces notions rensomble des pr^ceptes capables de prevenir la propagation du parasite, tels sont les sujets qui s'impo-senl h son attention et marquent le terme de ses etudes.
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Chatix, Trichine.
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i
PLANCHE 1
TRICHINES SEXUEES.
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PLANCHE I
TRICniNES SEXUEES.
Figure 1. — Trichine male; ä l'extremite inferieure se voit l'ex-pansion caudaie avec les appendices digites (^).
Fig. 2 et 3. — Trichines femelies. Le tube digestif est complete-ment masque par l'appareil sexuel montrant des oeufs dans la region posterieure du corps de l'animal et des embryons dans la region anterieure. v, orifice vulvaire, situe a peu de distance de la region cephalique (^).
Fig. 4. — Segment du corps de la femelle, dans le voisinage de roriüce vulvaire; on y distingue des embryons complelement deve-loppes et encore inclus dans le canal vaginal.
Fig. 5. — Embryons mis en liberte.
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PLANCHE II
DEVELOPPEMENT DE L'OEUF ET DE L'EMBRYON.
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PLANCHE II
DEVELOPPEMENT DE L'CEUF ET DE L'EMBRYON.
Fig. G. — Partie ccecale du lube ovarien, avec gymnocelles {g).
Fig. 7. — Gymnocelle isole.
Fig. 8. — Ovule observe dans la region ovarienne qui confine ä 1'oviducte.
Fig. 9. — Ovule apres la fecondation; la membrane vitelline est visible.
Fig. 10.— La vesicule germinative (v.g) a emigre vers l'un des polos de l'ovule.
Fig. li. — La vesicule germinative (v, g) s'est allongee en sablier.
Fig. 12. — La vesicule germinative s'est separee en deux cor-puscules (laquo;,6) figurant des tachos claires vers las deux poles de l'ovule.
Fig. 13. — Ovule dans lequel les deux premiers blastomeres sont formes.
Fig. 14. — Etat caracterise par la constitution des quatre pre­miers blastomeres.
Fig. 15. — Etat müriforme.
Fig. 16. — Coupe optique montrant la lame cclluhire {Zellplatte) formee de deux feuillets juxtaposes: £a;, exoderme, End, endo-derme.
Fig. 17. — Coupe optique a un stade plus avance; la lame cel-lulaire commence ä s'incurver : Ex, exoderme; End, endodenne.
Fig. 18. — L'incurvation de la lame cellulaire s'accentue.
Fig. 19. — Formation du feuillet moyen (m); l'ouverture du gastrula (a) se reduit.
Fig. 20. — L'ouverlure tend a diminuer rapidement par l'incur­vation simultanee de la partie cephalique et de la partie caudale.
Fig. 21. — L'ouverture est completement obliteree: c, partie cephalique; z, partie caudale; m, feuillet moyen; Ex, exoderme; End., endoderme.
Fig. 22. — L'invagination buccale (6) commence a apparattre dans la partie cephalique c, I'exoderme {Ex) refoulant le feuillet moyen (wi) et tcndant ä se mcttre en rapport avec i'endoderme {End).
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PLANCHE III
EMBRYONS, LARYES, ETC.
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PLANCHE III EMßllYONS, URVES, ETC.
Fig. 23, 24, 25, 2G, 27. — Diverses formes de Trichines embryon-naires observees au moment de leur arrivoe dans le tissu oil elles doivents'enkyster^M).
Fig. 28. — Trichine embryonnaire cnroulee sur elle-mäme, en forme de boucle.
Fig. 29. — Jeune Trichine qui vient de parvenir dans une masse musculaire; on voit qu'elle n'aaucunement penetre dans i'interieur des faisceaux primitifs.
Fig. 30. — La meme isolee.
Fig. 31. —Jeune Trichine parvenue depuis qnelque temps dans une masse musculaire et observes au moment des premieres alterations du tissu inlerfasciculaire; eile n'a pas encore atteint lout le developpement caracleristique de la larve completement constiluee. A ce moment de son evolution, c'est ä peine si Ton constate autour d'elle de vagues indices de la future neoformation kysiique.
Fig. 32. — Jeune Trichine dans le tissu musculaire; autour d'elle apparait une neoformation constituee par des cellules em-bryonnaires (muscles d'un Cobaye trichinöse experimentalement).
Fig. 33. —Premieres alterations du tissu inlerfasciculaire et des faisceaux primitifs, consecutives a l'arrivee des Trichines dans une masse musculaire: F, faisceaux primitifs; p, zone protoplasmique situee au-dessous du sarcolemmc et renfermant de nombreux noyaux (n); m, substance musculaire des faisceaux primitifs; i, tissu interfasciculaire dans lequelapparaissent des cellulesc. (^f5).
Fig. 34. — Extremite posterieure d'une Trichine enkyslee, mon-trant la premiere ebauche des caracteres propres au sexe mflle: dilatation caudale, etc. (i^).
Fig. 35. — Trichine enkystee observee dans sa region moyenne et dissequee pour montrer qu'en outre du tube digestif {t. d) eile presente un tube genital [t. s) deja nettement indique.
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PLANCHE IV
TRICH1NES LARVAIRES KT TISSU KYSTIQUE.
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PLANCHE IV
TR1CHINES LARYAIRES ET TISSU KYST1QUE.
Fig. 3G. — Trichine larvaire, fixee dans le tissu musculaire et complete;nciit spiralce, rextremite caudale (r) montre las premiers lineaments de la bourse et des appendices. Autour de l'Uelminilie s'est devcloppee la neoformalion composes de cellules embryon-naires et montrant deji, cä et lä, des gouttelettcs de graisse.
Fig. 37. — Fragment de tissu embryonnairo composant la neo-formation developpee autour de la Trichine (^). Fig. 38. — Cellules embryonnaires isolees f42S). Fig. 39. — Trichine larvaire, spiralee, entouree du tisau em-bryonnaire kystique ä la peripht'rie duquel s'est differenciee la couche parietale limitant le kyste qui entoure l'Helminthe (^).
Fig. 40. — Trichine entouree de tissu kystiquelimiteparla couche parigtale anormalement developpee ä Tun des pöles du kyste ('{a). Fig. 41. —#9632; Trichine extraite d'une masse adipeuse (les preceden-tes etaient observees dans le tissu musculaire); eileest simplement entouree de tissu embryonnaire, sans qu'aucune couche parietale se soit formee autour de celui-ci (M).
Fig. 42. — Trichine spiralee en forme de 8; cat aspect se trouvait deja oTTert, quoique ä un moindre degre, parla Trichine representee dans la fig. 41.
Fig. 43. — Neoformation extraite du tissu musculaire; eile ren-ferme deux Trichines, mais n'est encore limitäe par aueune diffe-renciation parietale.
Fig. 44. — Cellules du tissu kystique, en voie de degenerescence graisseuse.
Fig. 45. — Trichine observce au contact d'un faisceau primitif dans l'interieur duquel eile avait merae partiellement penetre : encore adherente au sarcolamme, alle est morte prematurement sans determiner la production d'aucune neoformation.
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PLANCHE V
KYSTES POLYTRIGHINES ET MÜLTILOCÜLAIRES.
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PLANCHE V
KYSTES POLYTRICIIINES ET MÜLTILOCUUIRES.
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Pig. 46. — Kyste renfermant deux Trichines : t. k, tissu kysti-que; c. p, couche parietale i.icisee pour montrer ce tissu et les Trichines; f. m, faisceaux mus culaires; c. o, cellules adipeuses (poi-tnnede Pore, viandeamericaine; Laboratoire du Havre, avril 1881).
Fig. 47. — Tres bei exemple de kyste pluriloculaire: il est forme de trois loges superposees renfermant chaeune une Trichine et separees par du tissu kystique en voie de degenerescence adipeuse. La couche parietale n'est nettement distinete que dans la partie superieure du kyste. Vers le cöle droit de la löge superieure on voit s'effectuer un Iravail inflammatoire dans le tissu ambiant.
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PLANCHE VI
KVSTES MIJLTILOCULAIRES ET ANORMAUX-
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PLANCHE VI
KYSTES MULT1L0CULAIRES ET ANORMAUX.
#9632;* Fig. 48. — A. kyste biloculaire renfermant trois Trichines dans sa löge superieure et deux Trichines dans sa löge inferieure. — B, kyste de forme anormale, applique sur le cöte droit du prece­dent et contenant une seule Trichine. — c. a, cellules adipeuses, f. m, faisceaux musculaires (viande americaine; Laboraföire du Havre, juinlSSl).
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PLANCHE VII
KYSTES DIVEEIS.
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PLANCHE VII
KYSTES DIVERS.
Fig. 49. — Kyste de forme normale, renfermant uneseule Tri­chine et ayant determine ä ses deux poles un abondant depot de graisse ecarlant les falsceaux primitifs ambiants (viande ameri-caine; Laboratuire du Havre, mars 1881).
Fig. 50. — Trichine enkyslee dans les parois intestinales du Pore (boyaux Lamericains; aboratoire du Havre, avril 1881).
Fig. 51. —Trichine, plus grossie, extraite d'un des kystes for-mäs dans les parois intestinales du Pore (Id.).
Fig. 52. — Kyste volumineux contenant sept Trichines diver-semem, enroulees, mais en genßral faiblement spiralees et entouress d'un abondant tissu kystique limlte par une couche parietale rela-livement mince (jambon americain; Laboratoire du Havre, avril 1881).
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PLANCHE VIII
KYSTES ANORMAUX ET KYSTE CRETIFIE.
Chatin, Trichine. —II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1laquo;
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PLANCHE VIII
KYSTES AKORMAUX ET KYSTE CUETIFIE.
Fig. 53. — Le kyslc A, inegalementdevcloppe ä ses deux pole?, renferme uno seule Trichine; lo kyste B, encore plus anormal, puisquc son extremile superieure cst plane tandis que son extre-mile inferieure est acuminee, conlient trois Trichines.
Fig. 54. — Preparation montrant deux kystes (A et B) situes dans le tissu adipeux (c. laquo;) et un troisieme kyste (Cj presque cnlie-rement situe dans le tissu musculairo {f. m).
Les deu\ kystes A et B sent sensiblemeat spheroidaux, offranl ainsi une forme ties rare pour la Trichine, frequente au contrairc pour d'autres Nemalodes; le kyste B semble memo s'ctrc arrete au debut da son evolution. — Le kyste C lend ä revötir un aspect plus normal; on doit remarquer l'elongalion considerable d'une de ses extremites, orientee dans la direction des faisceaux musculaires.
Fig. 55. — Kyste cretifie dans une viande americaine. Observa­tion presque exceplionneli'?, la cretißcation ne s'observant que tres rarement dans ces produits qui proviennent d'animaux abaltus peu de temps apröi le devcloppoment de rhelminthiasis et offrant ainsi presque constamment des kystes intacts.
Le long sejour de rjlelminlhc, les alterations et degenerescenecs subies par lo kyste et la Trichine, ont retenti sur le tissu ambiant: les faisceaux musculaires sont atrophies et Ton constate, aux deux pöles du kyste, les traces manifestes d'un processus inflammatoire.
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PLANCHE IX
ENKYSTEMENT DANS DIVERS TISSüS.
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PLANCHE IX ENKYSTEMENT DANS DIVERS T1SSUS.
Fig. 56. — Trichine completemenlentüuieeparle lissu adipeux; aucuu element contractile ne se montre dans le voisinage de l'He!-minthe (lard americain saisi ä Lyon en fevricr 1881).
Fig. 57 et öS. — Trichines cxtraites du lissu adipeux, ä une gründe distance des masses musculaires (lard americain i Labora-toire du Havre, mal 1881).
Fig. 59. — Kyste (ft) reconvert en parlie par des fibres muscu­laires (f. m), mais reposant prosque entieremont sur du tissu adi­peux (c. a); sa rupture a determine l'issuo de la Trichine (T) qui s'y trouvaitcontenue.
Fig. 00. — Trichine sur les conflns du tissu musculaire et du lissu adipeux. Elle est sculement enroulee d:ins sa parlie poste-rieuie et montre une gracilite remarquable. L'Helminthe serablc n'avoir pas encore revclu complctement la forme larvaire. D'autre part, la neofürmation qui rentoureeslformeedo tissu embryonnciire ((. ft) non encore differencie pöripheriquement en une couche pa-rietalo (Rat trichinöse experimentalemeni).
Fig. 01. — Trichine enkystee sur les conßns du tissu adipeux (c. a) et du lissu musculaire {f. m); aueune trace de couche parie-lale, cependant le tissu kystique est dejä en voie de degenerescence graisseuse (Cobaye trichinöse experimentalement).
Fig. 62. — Trichine enkystee dans une masse conjonetivo-adipeuse : t. c, tissu conjonclif; c. a, lissu adipeux; le tissu mugt; culaire, f. m., ne se montre qu'ä une distance notable du lieu de l'enkyslomenl. Le kyste'est limite par une faible couche parie-lale fort amincie dans le voisinage du tissu adipeux (viande ame-ricaine; Laboratoiredu Havre, mars 1881).
Fig. 03. — Del exemple de kyste forme sur les confins du tissu musculaire {f. m], du tissu adipeux (c. o) et du tissu conjonclif ((. c) (Cobaye trichinöse expenmcntalemeni).
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PLANCHE X
TRICHINES DANS LE TISSU ADIPEUX, ETC.
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PLANCHE X
TR1CI11NES DANS LE TISSU AD1PELX, ITC.
Fig. G4 et G5. — Trichines observees dans le tissu adipeux. Elles sont spiralees, mais nulle formation kystique ne s'est consliluee autour d'elles (lard ameiicain; Laboratoire du Havre, avril 1881).
Fig. CG, G7, C8, CO et 70. — Trichines extraites du tissu adipeux; la premiere (0g. CG, est enlourec d'un kyste normaleraent constitue (lard americain Laboratoire; du Havre, mal ot juin 1831).
Fig. 71.— Tissu musculaire {/#9632;. m) observe par dilaceralionquelque temps apres l'arrivde d'une Trichine larvaire (T). Ceile-ci a döjä ditormine uno neoformalion de tissu embryonnaire {t. k). On voit neltement que celte premicie ebauche du tissu kystique apparult entre les fiiisceaux primilifs etnon dans rinlcrieur de ces elements. (Rut triebinose cxperimentalement.)
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PLANCHE XI
SAUCISSONS AMERICAINS.
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PLANCHE XI
SAUC1SS0NS AMERICANS.
Fig. 72 el 73. — Coupes pratiquees dans des saucissons amert-cains et montrant, rn proportion considerable, des debris vögetaux incomplelement digeres, etc.
Fig. 74. — Coupe pratiquee dans un saucisson americain : au milieu de debris analogues ä ceux qui viennent d'etre mentionnes; on voit une Trichine enkystee : f. m, faiseeaux musculaires; t, trachee vegetale; f. v, fibres vegetates; v, tissu libro-vasculaire vegetal. T, Trichine.
Fig. 75. — Kyste ä deux Trichines, observe dans un saucisson americain.
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TABLE DES MAXIERES
AVANT-PBOPOS.................................................
JxTnonucTios................................................... I
ClIAPITRE I. — UlSTORIQGE............................#9632;.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 6
Chafitse II. — Zoologie. — Caracteres et afßnitfis du genre Tri­china. — Examen critique des diverses espfeces. — Pseudotricliines................................ 16
CiiAPimE III. — La TmcinxE A i/etat pakiait ou sexue. — Organisation.
—nbsp; Trichine male et Tricliine femelle. — Accouple-ment. — Habitat et station da la Trichino ä Tetat parfait......................................... 39
CHAPirnElV. — La TmcniNE A i.'etat EsicuvoNNAinE. — Korniaiion et constitution de I'ceuf. — Developpement ovulaire.
—nbsp; Developpement enibryonnairo. — Caractires de l'embryon..................................... 5i
ClIAPITRE V. — LA TuiClIliMä A L'ETAT l.AUVAlliE..................... G8
sect; 1. Organisation........................................... 69
sect; 2. Habitat et station....................................... 77
sect; 3. Des tissus daus lesquels Teiikysteuient pent etre realise..... 8G
sect; 4. Du mode deformation du kyste........................ ... 93
sect; 5. Des phamp;iomenes r^gressifs qui s'observent dans lo kyste et
des divers modes de d^g^nßrescence qu'il peut präsenter,. 101
sect; 6. Morphologie du kyste.................................... 108
sect; 7. Effets de l'enkystement sur Ics tissus ambianls; pliv'nomencs qui sc manifestent dans les tissus conjonetif, adipeux et musculaire. — Apparition des depots graisseux pörikys-tiqn'es................................................ 112
Chapitbe VI. — La Trichinose.................................nbsp; nbsp; nbsp;120
sect; 1. Phase intestinale........................................nbsp; nbsp; nbsp;120
sect; 2. Phase tissulairo.........................................nbsp; nbsp; nbsp;121
3 3. Principales epidemics de trichinöse.......................nbsp; nbsp; 129
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282nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES M.VTIEUES.
Ciiawthe VII. — Thehapeütiqüe.................................. 143
ClIAPITBE VIII. — PlIOPHlLAXIE...............•.................... gt;*gt;
sect; I. Elevage des Pores; rfegles a suivre ; surveillance spiciale de leur alimentation. — Contamination par les Rats. — Pra­tiques am(5ricaines; Stock-Yard ct Pork-Packing. — EndtS-micite de la trichinoso dans les porclieries anKSricaincs... 145
sect; 2. Valeur propliylactiqueäes operations industrielles auxquellas sont soumiaes les viandes de pore— Prdtcnduo iiinocnit6 des viandes salves ou fumfies........................... 16i
sect; 3. Traitrment des viandes trichiiißes par la clialeur ou par le froid. — La coction ordinaire est trop souvent inipuissanle i alteindre I'lielmintUe; dangers pour I'liygiene publiquc. 191
sect; 4. Examen des viandes suspectes. — Divers modes d'expertise.
—nbsp; nbsp; Inspection micrographique; organisation du service allemand; travaux de la mission du Havre, nisultats obtenus.
—nbsp; Fully-Cured. — Conclusions........................ 307
Index bibliographique............................... 249
Planche I. — Tricliines sexuecs........................ ..... 250
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; II. — DiJveloppemcnt de I'oBuf et de l'embrjon........ 2GI
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; III. — Embryonp, larves, etc...................... 2C-3
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IV. — Tricliines larvaires et tissu kystique............. 2GÖ
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; V. — Kystes poiytricliines et multiloculaires.......... 2Cquot;
VI. — Kystes mulliloculaires et anormaux............. 2C'J
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;VII. - Kystes divers.................................. 271
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;VIII. — Kystes anormaux et fcyste crihifie............... 273
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IX. — Enkystcment dans divers tissus................. 275
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; X. - Tricliines dans 1c tissu adipeux................. 277
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; XL — Saucissons americains........................ 270
Cor.uui.. — Typ. et sicr. CnttB.
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z^m^B^GB
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