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riOMSIDERA TIONS
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POÜHRITÜRE DES BETES A LAINE,
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A. Iraquo;KTK1,
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378
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JENOKL-HOUBVEB , Hülaquo; PüiIo Sl-Fgt;lt;)naiJ 649. 3846.
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BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT I: /
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2912 942 0
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31.86nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;^ ' lt;$samp;P-
CONSIDERATIONS
SUS LA
POÜRRITÜRE DES BETES A LAINE,
PAR
A. PETBY^
Feterinaire Du ^outiernemtnf,
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Metnbre de la Soci^tä fibre d'Emulation, du
Conseil de Salubrity publiquc, de la
Commission d* Agriculture de la
Province de Ltege , et de
TAcad^mie Royale
de mlt;6deoine.
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Jr
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\ : 'lt;?en cit fait dcif'rwipeam ai let bergeraquo; tranquitlea [ ' -Nc aomfcittent lc mal que par dea vccnx at^rilea.
. #9632;- #9632; #9632; ;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; „f eEORft. Traducl. de DELILLE.
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LI^GE.
Typographie d'A. DENOEL-HOÜBiER , Rue Porte Si-Leonard, 649. 1846.
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CONSIDERATIONS
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POURRITÜRE DES BtTES A LAIIVE.
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La hite ä laine, a raison de son 6tat debile et de son tempäram-ment moii,est exposee plus que les autres animaux, ä une maladie vulgairement connue sous le nom de pourriture (1).
Cette maladie est fort ancienne; de temps immemorial eile s'est montr6e ä differentes epoques, tantöt bornant ses effets ä une seule locality , tantöt ravageant une province tout entire ou la plus grande partie d'un pays.
L'Angleterre, I'Allemagne, la France, la Holiande et la Belgique ont ete, tour a tour et parfois siraultanöment, le theatre de ce fleau.
Quelques locality ont le triste privilege de voir la maladie ne jaraais abandonner leur sol; eile attaque alors quelques indivi-dus isoltau-nt, fait en g^neial pen de ravages etporlele nom d'en-
zoo^Me/lellessontquelquescontieesderAngleterreetderirlande oü les troupeaux paissent sansreläche sous un ciel nebuleux; il en est de m^me du pays bas de la Gueldre,. de quelques endroits humides et marecageux de noire pays, tels que les Dunes, (2) laquo;ertaines parties des Flandres et du Brabant, mais plus particu-liferement du Condroz et des Ardennes; dans ces localites la pourriture est pour le raoiilon ce que la fievre jaune est pour I'lioimne aux Antilles. L'une et l'autresont Teffct de l'influencedusolet du climat;embrassanld'autres fois une etendue de pays plusoumoins vastc, cette maladie vient ditruire la plus grandlaquo; partie, si pas la lo-
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(1)nbsp; Hydroemie.
(2)nbsp; I.es terrains sillies derriere les Dunes et sujets aux inondationc
tic la mer.
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— 4 — talitä des Iroupeaux, et faire öprouver aux cultivateurs des pertes souvent ruineuses; eile porte dans ce cas le nom d'epizootique (1).
Elle s'est montrie sous cette forme en 1809 dans une grande parlie de la France, ainsi qu'en Belgique en 1816 et 1817, 1828 et 1829, oü eile fit beaucoup de ravages.
II nous purait inutile de donner ici la marche, les signes et les alterations qui caracterisent la pourriture; c'est sous le point de vue pratique que nous voulons l'examiner.
Ce que nous avons de plus essentiel ä faire connaitre aux cultivateurs, dans un moment oü plus de 12 ä 15 mille moutons, (2) ont p^ri par ce fl6au pendant l'espace de quelques mois, dans une seule fraction de la province de Liege, c'est d'assigner les virita-bles causes qui le d^veloppent et l'entretiennent; c'est surtout d'indiquer des moyens sürs de s'affranchir d'une maladie qui, sous le double point tfe vue lt;\e l'agriculture et de la sanli de rhormne, mirite qu'on s'en occupe sörieusement.
La position gfiographique de l'Ardenne et du Condroz, la nature de leur sol et des assolements, non seulement, perraettent, mais exigent que le cultivateur el^ve et entretienne des b6les ä laine qui forment une grande partie de la richesse de son exploi-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |
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talion (5).
Plus que les autres localitäs cependant, l'Ardenne et le Condroz , sont exposes a cet etat humide et brumeux que l'on considfere ä juste titre, comme une des causes les plus actives de la cachexie du mouton. La , en effet, ce sont des pays de monta-gnes abritis par des bois, oü le frold est plus marqu^, les pluies plus continues, oü l'aclion 6vaporante de la chaleiir est moins forte qu'en tout autre lieu, oü la fönte des neiges, s'op^rant d'une maniere lente, entretient une humidiW plus durable.
(1)nbsp; Un fermier du Condroz nous affirme que la pourriture du mouton y regne une fois tous les 5 ou 6 ans, d'une maniere generate.
(2)nbsp; Nous comprenons dans ce nombre les moutons vcndus ä vll prix dhs que les proprielalres se sont apercus que la maladie avail envahi leurs troupcaux.
(5) L'engrais des troupeaux constltue dejä uue^rande rcssource pour ces localites oü le fumier est tres rare.
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#9830;A
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Le sol ou le sous-sol gamp;ieralement glaiseuxou aigileiix, lou-joiirscompacte, nese laisse pas p6n6trer par rhumiditi; d'oü il risulle la formation de flaques d'eau stagnante et de mares a la surface du sol; de la aussi l'etat humide des paturages pendant une grande partie de la saison , de la enfrn nne atmo$ph6r j de roseeraquo; et de brouillaids ofi le mouton se trouve continuellement plough et qui exercent sursa constitution la plus funeste influence.
Lorsqu'ä ces causes locales, permanentes et habituelles qui tieunent au sol d'un pays, vienneut s'adjoindre d'autres causes gänörales, telles que les pluiesabondantes et continuellcs qui out Signale l'annäe 1845, etc., il n'est pas difficile de comprendre que la pourriture doit gagner en gravite eten etendue et que, de locate qu'elle 6tait d'abord, eile devienne generate.
Telles sont les causes essentielles des grandes inortalit6s quiont raviiyc le pays ä dillereiilcs ipoques et de celle que nous subissons encore dans ce moment.
Nous n'avons pas la statistique des pertes 6prouv6es actuellement laquo;n Condroz, mais nous savons, pour notre part, que douze cents moutons, dont sept cents metis, sont morts dans trois ou quatre communes du canton de Seraing, oü nous avons 616 appel6.
Les communes de Comblain-Fairon, Tavier, Anthisnes, St.-Se-verin et Villers-le-Temple, ont perdu a elles seules pr6s de 2,000 moutons. Les troupeaux decimös se composaient de presque tous mätis-merinos. Goinzie, Dolembreux, Damre, Hornay et Ognöe, du canton de Louvegnez, ont cruellementsouffert; lout le plateau humide de la Neuville a fegalement 6(6 frapp6.
D'autre part, les vet6rinaires du Gouvernement, MM. Wil-motte et Macorps, signalent dans leurs rapports du premier trimestre de celte anoee, la pourriture comme ayant detruit les S/4 des troupeaux de betes a lainedans les communes de Marchin. Vyle, Str6e, Vierset et Bois-Borsu; suivant MM. Lacour et Wilmotte, quelques cas de pourriture se seraient memc produits chez les vaches Iaiti6res.
II existe sans doule d'autres causes que celles dont nous venous de parier et qui peuvent avoir leur part d'action dans 1c development de la maladie dont il s'agit. C'est ainsi que partout ou pres-
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que partout dans notre pays et particultefement en Coiidroz et en Ardenne, la stabulation des bates ä leine est f^neralement trfis-vicieuse; les bergeries y manquenl d'espace süffisant, d'air et de lumiere; il en est de tatme des soins de propretfe. C'cst sur-tout en Ardenne que ce manque de soins est pousse jusqu'a I'incu-rie; les bergeries y sont en effet de veritables doaques oil le furnier sejourne pendant six mois, ou mfrne I'annee tout entiere avant d'etre enleve; on comprend a quels resultnls funestes un pareil abus peut conduire. Enfin ralt^ration des fourrages, la manräre mesqulne dont on noiirril le mouton dans quelques loca-lites. sont de nouvelies causes de la eachexie.
Nous ajouterons, en outre, quelques reflexions sur certai-nes causes dont personne que nous sachions, n'a parli jusqu'ici, et qui.marchantdepairaveccellesquenous avonsdeja fait connaitre, font du Condroz et de rArdennedespaysoxceptionelsetexpliquent sufflsamment les chances de mort auxquelles la bete a laine y est sujette.
Nous commencerons pardire quelques mots surune mesure qui, si eile etait mieux sentie et plus geneialement appliquee, serait des plus efficaces ; nous voulons parier de la clöture des terrains par des haies vives. Qui ne salt que ce moyen a pour effet d'61e-ver la temperature des enclos et par suite de diminuer Vital humide du sol; c'est par lä qu'ou est parvenu a assainir certaines locality trfes-humides du ciel brumeux de I'Angleterre.
M. Amoreux, auteur d'un m^moire sur les haies, qui a eW couronnc par l'acad^mie royale des sciences et arts de Lyon, s'expri-me ainsi:
quot; Les haies servent d'abri contre les vents nuisibles et le froid; elles amöliorcnt le terrain en formant une terre neuve et veg6-tale de leurs propres depouilles;
II a joule , qu'elles sont surtout laquo; indispensables pour les terrains en pentc oil elles brisent et arretent le coups des eaux pluviales qui descendent par fois avec rapidite du haut des montagnes et des collines. etd^rangent ainsi.In culture et l'eco-noinie des terres qui sont dans les plaines et les val'ons. raquo; Cet auteur, qui s'est appliqu6 pratiquemcnt et d'une manißre
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#9632;t
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spöciale ä i'iUulc des clötures , qui en a peso les avantages com-me les inconv^nients, ajoute le passage suivant qui convient trop ä l'Ardenne et au Condroz pour que nous nous dispensions de le citer:
u II est des pays, dit-il, cd les terres ne sent point affranchies' raquo; du parcours, et un certain public aveugle croii'ait avoir droit raquo; de s'opposer aux clötures des champs; mais il est permis raquo; quelquefois d'acheter ce droit par une autre servitude; cepen-raquo; dant s'il est des coutumes particulieres qui s'opposent ä celte n pratique, il faul, les respecter, les coutumes font loi, ä moins raquo; qu'il ne plaise au prince de les abroger pour l'avantage des •gt; colons (1).
#9632;gt; Or les parcours sont un obstacle ä {'amelioration des champs, raquo; ä leur plus grand produit, ä leurs ricoltes variees; disons plus, n les parcours sont la mine de l'agricultiire; tous les eultivateurs raquo; ont done interet de voir leurs terres closes; il n'y a que la ser-laquo; vitude et le prejuge qui fassent rejeter les haies. raquo;
II prouve que les objections qui sont faites centre l'amp;ablisse-ment des haies. Idles que la perte du terrain, l'^pulsement de la terre d'alentour, l'entretien et l'eiaguage, sont plus specicuses que solides et que le coüt et les peines que n^cessitent ces diverses operations, sont largcment compensfe par les avantages qu'elles procurent; il cite l'Angleterre et l'Allemagne dont Tagriculture a change de face depuis l'etablisseraent des enclos.
Nous termlnons par une derniere consideration que fait valoir M. Amoreux; laquo; c'est que les Chinois, dit-il, auxquels on ne peut raquo; r6fuser de se bien connattre en agriculture, font un grand usage
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(1) Les conseils provinciaux ont ete saisis l'an dernier de la question des defrichements; nous esperons que les Chambres legislatives s'oecn-peront de cet objet dans la session proebaine ainsi que de l'enseignement agricole et de ritistilution d'ecoles modeles. La discussion de ces grandes questions de prosperite nationale, amenera naturellement celle de plu-sieurs autres ayant trait a ragricnlture. Nous appelons leur attention sur l'utilite des clötures pour les terrains vaguei et communaux.
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— 8 — fi des haies, en entourant les champs de bl6 el de riz avec I'jibi'is 11 seau du tht';. raquo;
Nous n'avons fait cette longue digression et nous ne nous sorti-mes appuy^ de l'autoritö d'un homme competent, que parce que nous savons que les habitants de certaines parties du Condroz^ loin de conserver les haies planWes par leurs anc^tres, les arrachent au contraire partout oil ils peuvent. C'est aux personnes instruites de toutes les conditions qui se rendent compte de l'utilitö des cldtures, qu'incombe le devoir de recommander I'emploi d'un moyen dont I'efflcaciW est reconnue depuis longtemps.
Nous passons a un second point fort important sur lequel nous appelons l'attenlion des ileveurs; c'est la question de savoir s'ils ont interet a tenir et ä elever le mörinos-metls.
Nous pensons, pour notre part, qu'il y a danger a. transporter le mouton des climats chauds dans des pays plus froids et plus humides.
Des faitsnombreux sont la pour atlester que cette Emigration est presque toujours pernicieuse a la sant6 de Thomrae et de l'animal.
M. Edwards, a parfaitement dfmonlre les effets dusaiixchan-gements declimat; les individus qui imigrent du midi au nord sont particuliörement frappis d'irritations gastro-pulmonaires graves; ils sont surtout disposes ä la tuberculisation.
Ainsi I'Abyssinien devient g^neraleraent phthysique en Europe; il en est de mtinie du singe surtout de celui qui est lenu en cage dans nos menageries.
M. Andral, qui a fait l'autopsie de plusieurs singes morts au jardin des plantcs a Paris, a eonstamment trouve des tubercules dans la plupart des organes. A son tour le mouton espagnol, ori-ginairement habitu£ a un climat chand, souffrira n^cessairement plus que la bete indigfene du froid et de l'humiditä des Ardennes.
L'expErience est lä pour le prouver.
Dans l'öpizootie actuelle, les meines faits se reproduisent et demontrent d'une manifere pirempfoire que le merinos-m6lis est plus vlte et plus gravement attaquä de in pourrilure que le mouton du pays.
Nous savons que sur un nombre de o.350moiiton$, morls de
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ccUemaladie. dans un cercle de quelques communes seulement, appartenant au Condroz, dont moitie milis et moitie indigenes, on ne compte que 700 bates du pays; on a egalcrnenl constate ailleurs que les troupeaux uniquement composes de merinos-metis , ont cte frappes jusqu'au dernier, tandis que les moutons de la race commune ont ete atteints d'une manure beaucoup moins g6nlt;;rale.
Ces faits parlent assez haut pour faire ouvrir les yeux aux habitants de ces contrees, pour les decider a abandonner les merinos et les metis, et a revenir enlin a la vieille race; d'ailleurs le moulon espagnol, quelle que soitsa purete, n'est plus lememe dans les Ardennes; il a perdu cette taille elevie, et cetle elegance de formes qu'il avait dans son pays; la toison a egalemenl perdu en qualiles, eile n'a plus ni sa blancheur ni sa finesse primitives; I'animal en an mot y estdevenu fluet et rabougri, et cette transformation n'est ividemraent due qu'ä ('influence eombinee du cli-mat, du sol et de la nourrilure des Ardennes si diffenmts de ceux de l'Espagne. On nous objectera peut-fitre qu'en Norwege, en Suede, en Saxe, en Autricheet dans d'autres parties de l'Alle-magne, le m6rinos risiste ä des climats plus rigoureux, et que sa laine y conserve un certain dejjre de finesse.
Cetle remarque n'infirme en rieu ce que nous avan^ons; ä part la deijenerescence survenue dans quelques loealites de ces diffe-rents pays^ nous savons que le mouton resiste mieux au froid qu'ä la grande chaleur, surtout quand il est convenableraent et suffi-samment nourri; (1) mais ce qui tue la bäte a laine en Ardennes et en Condroz e'est faction incessante de rhiimidite froide jointe a une nourri tin e moins convenable, moins abondante et surtout a l'absence de paille et de fourrage pendant l'öpoque de l'an-nee oü le mouton en a le plus liesoin, ainsi que nous allons' le demontier tout ä I'beure.
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(1) Ajoutez a cela I'avantage resullant des ordonnances sur la pälure rendues par le gouvcrnement de ces pays. L'Asteyric, Hisloire de l'intro-duction du mouton ä laine line d'Espagne.
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Nous croyons done que les possesseurs dö troupeaux de bates a laine, doivent s'approvisionner en Belgique; et s'ils veulent tenir des races 6trang6res et tenter des ameliorations, qu'ils choisissent de preference la race du pays de Cltivesoula race 61eclorale(1), qui habitudes a un climat plus froid et ä une nourriture analogue ä celle de notre pays, se feraient parfaitement a notre sol.
Ces races du moins n'expeseraient pas le fermier aux deceptions qu'^prouvent l'Ardenne et le Condroz par des moitalites si friquentes et si dfeaslreuses (2).
Nous croyons enfin devoir signaler l'existence d'une troisifeme cause qni selon nous contribue puissamment ä la production de fa cachexie dans notre pays; cetle cause git enliörement dans I'hygtene du mouton et tient a ce que les c^reales et les fourrages qu'on v cultive, nesont pas en rapport avecle Mtail qu'on y eleve:desortc qu'il arrive que les paillcs font defaut une partie de l'annee. C'est ainsi que gen6ralement tout cultivateur en manque dfis le mois d'avril ou de mai, alors qu'il devrait n^cessairement pouvoir en affourager ses moutonsjusques veis la fin de juillet ou d'aoiU (3).
II r^sulte de cet etat de choses que le cultivateur est forcö de faire päturcr son troupeau ä une epoquede I'ann^e qui, dans notre pays et surtout en Ardennes, est g^neralement humide et froide,
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(1)nbsp;Race dont la France se pourvoit dans ce moment,
(2)nbsp;La Hesbaie a aussi essaye du merinos-melis, mais I'experience a de-monlre aux agricultcurs que, bien que le sol et la nourriture lui fussent plus favorables qu'en Condroz, il ne rendait pas proportionnellrment ce qu'il coUtaitdfi soins et de depenses. D'ailleurs plus dispose ä ressentir l'influence des causes produclrices de la pourriture, le meriiios-mulis y est de nos jours presqne generalement abandonne ct s'y trouve remplace par 1'espece commune que le cultivateur, dans son langage energique, qualifie de racedure, voulant indiquer par lä, la plusgrande resistance qu'elle offre aux atteintes du fleau,
(3)nbsp; La reputation meritee de la race electorale est due a ce que, en Saxe, tout bon agriculteur proprotionne le nomlrte de ses moutons a la quantite de fourrages qu'il recolte; principe sans lequel nulle bergerie ne peut prosperer.
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et que, pendant cinq grands mois, le troupeau senourrit d'herbes fi-aiches et aqueüseä.
Dans beaticoup d'exploitations mime la b£te a laine vit presque exdusivemfiiit de la päture des champs; c'est ;i peine si le troupeau refoit une i^göre et parcimonieuse ration de pallie de 1)16 (6peaulre). Cette päture verte surtout celie qui consiste en petit treffle, est trfcs nuisible, particulierement lorsque les pluies I'ont möuillee.
On compiend tout ce qu'ä de vicieux et de funeste un pareil regime, en donnant tropde prise a faction du froid et de l'hu-miditö (1).
On ne peut trop engager les cultivateurs h dottner on tous temps a leurs troupeaux, une bonne ration de paille ou de four-rage (2) distribuö le matin et le soir, ä l'exemple de ce qui se pratique ailleurs; cette manure de nourrir ferait un contre-poids utlle k l'alimentation verte et aqueuse resultant de la päture et disposerait le mouton ä rösister etficacement aux atteintes du mal (5).
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(1)nbsp; M. D'Omalius de Thierry, membra du Conseil superleur d'agricul-ture, est parvenu a sauver son troupeau , m ne le laissant Jamals man-quer d'aliments sees, tandis que plusleurs de ses voislns ont eprouve des pertes considerables pour n'avoir pas pris la mamp;me precaution.
(2)nbsp; De toutes les pailles, celle d'avoine, comme etant | lus tendre , licnt le premier rang pour le mouton; vlennent ensuite celles de seigle et de ble (Daubenton). Feu tt. le docteur Cales, auteur d'un memoire couronne par la Societed'^mulallon de Liege, parait tenir d'avantage ä la paille de froment.
(3)nbsp; Nous nepensons pas qu'on pulsse attelndre ce but aussi longtemps i|u'oii n'apportera pas quelques modiiications an genre d'assolement du Condroz et de l'Ardenne; ces modifications devraient avoir pour objet la culture, sur une plus grande echelle, de cereales ou de fourrages.
Ne pourrait-on pas aussi, dans le Systeme acluellementsuivi, sacrifier a cette culture,quelques hectares des terres resties en jachere? Ces four-rages tonserrts comme provisions, seraient une precieuse ressource pendant lesannees pluvieuses.
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Ainsi qu'on a pu le voir par ce qiii prictde, parmi les causes qui rendent l'Ardsnne et le Condroz se predisposes au d6velop-pement de la pourriture du raoiiton. les lines tiennent au sol et au cliraat, les antres aux habitudes et aux pr6jug6s locaux dont il n'est pas toujours facile de triompher.
Toutefois. convaincuque nous sommes queles unes et les autres peuvent *tre detniltes on considÄrablement amoindries, nous comptons stir les hommes eclalres, pour la propagation de nos conseils et la destruction de pr^juges si regrettables; puissent ces hommes Irouvcr comrae nous leur recompense dans l'idße d'avoir contribue a faire disparaitre du sol beige un des fleaux de sa prosp^rite agricole.
La pourriture mine lenlement et d'une manure peu apparente la sante du mouton; c'est au point que lorsqu'on s'apergoit de l'existence du mal, il est presque toujours au-dessus des ressour-ces de la science. Par consequent on doit plutöt s'attacher a pr6venir cette maladle qu'ä la guerir.
Sous le point de vue sanitaire, la cachexie du mouton parvenue
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Nous ne pensons pas que le sacrifice soil trop grand a cöte des avan-(ages qu'il donnerait surtout puisqu'il derangerait peu ou point le regime accoutume de la ferme. C'est aux hommes speciaux a decider ce point important d'economle rurale; nous nenous croyons pas competent pourle resoudre.
Un de nos amis, M. Henri Stephens, dont les connaissances en agriculture sont biens connues, nous assure que rassolement quadriennal pent scul amener ce resultat, en permettant la culture d'une plus grande quanlitedecerealesoudefourrages,d'unautre cöte, M. D'Omallus d'An-thisnes, bomme eclaire et d'une longue experience, a qui le Condroz doit tant el sous le rapport de la perFection et du fini des instruments ara-toires et sous celui de l'introduction de la culture des racines en grand, a adopte et introdult depuis longtemps dejä un genre d'assolement par-ticulier dont il retire, ainsi que les nombreux cullivaleurs qui le snivent, les plus grands avanlages.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lt;
Quel que soil le Systeme qu'on adopte , I'essentiel est qu'on arrive au mtme, but, ramelioration et la plus grande production du sol.
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— 13 — ä mi certain Periode, merile d'6veiller l'altebtion des auforitfe; peu de maladies en effet attaquent d'une manidre aussi sjenerale les differents sysl^mes d'organes.
La viande sc ttouve dans un veritable ölatdc maceration qui en rend, quoi qu'on puisse dire, la quality peu succulenle et moins räparatrice. (1).
L'altei-ation des differents visceres ot nolamment du foie, ajoute encore ä cette mauvaise qualite de la viande.
D6jä vers septembre de IS'iö, en nolre qualite d'cxpert ä I'abat-toir el auxhalles, charge de la verification des viandes, nous avons signal^ h l'autorile de Liege, comme existant dans lemouton, la maladie dont il s'agit et fait comprendre la necessity de sou-metlre cet animal ä uu contröle serieux. Autorisc par les magis-Irats nuinicipaux, nous avons fait jeter ä la voirie une quantity innombrable de foies passes en quelque sorte a l'etat cancereux et qui (itaient gorges d'animalcules vivants connus sous le nora de distomes, douves (sangsues des bergers). Mais cette maladie, deja apparente dans le courant du dernier semestre de 1845, paralt devoir s'aggraver davantage sous rinfluence de l'etat plu-vieux et particulier de l'atmosphöre et menacer de destruction le peu de bötes ä laines qui y avaient £chapp6.
En 1828, l'auforite, chargee de veiiler ä la sanle des habitants, d6fendit moraentanement ä Ltfge. la vente du mouton; nous pen-sons que le contröle exercö aux halles et ä l'abattoir pent dispenser d'avoir recours ä cette mesure qui, dans ce moment de renchö-rissement et de disette dubetail, priverait de l'usage de la viande la majeure partie des habitants.
D'autre part, la pourriture a fait tant de ravages en Condroz partnl les moutons, que les marchands des villes ne trouvent plus
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(1) L'analyse et las experiences de MM. Ändral et DelaFond ne lais-senl aueun doute sur ralteratlon du sang chez le montons hydroemiques.
II y a augmentation de la quantite d'eau, landis que le chilfre normal des globules et de l'albumine a considerablement balsse.
Essai ttHtimatologie pathologique.
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j s'y approvisionner, et que force leur est bien d'aller les chercher en Hollande et en Allemagne od la maladie ne paralt pas avoir iivi (1).
Resume.
1deg; On am a soin de ne pas comrnettre les troupeaux a la garde des enfanls; la lache du berger est assez importante pour qu'on fasse choix d'un homme fait et intelligent. II est demontr^ que, des soins du berger dans la maniere de faire paltre, dopend souvent la conservation du troupeau.
2deg; La salubrity des bergeries efant une des preraißres conditions de santi, on veillera a ce qu'elles soient hautes, spacieuses et proprement tenues ; l'air et la lumiere devront pouvoir y p6n6-trer sans entrave (2).
5deg; Le troupeau, avant sa sortie comme apr^s sa rentree, devra recevoir en tons temps, une ration süffisante de paille saine et quelque pen de fourrage sec si possible.
4deg; Le berger s'abstiendra de faire sortir le troupeau avant la disparition de la rosee ; il le fera paltre le malin sur des cötes et au levant, et plus tard, vers l'aprös-diner , au couchant (3). II le fera renlrera la bergerie avant les brouillaids et le frais du soir.
50En temps de pluieil fera sejourncrla troupe ä la bergerie quelle que soil la saison, mais surtout auprintempseten automme(4).
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(1)nbsp; Dans nos visiles journalieres a Talwlloir etanx halles, nous avons pu nous assurer de l'etat de sante des monlons provenanl de ces deux pays.
(2)nbsp; I,a bergerie affeclee au anlenais laquo;t aux agneaux sevres, aura un; temperature plus douce , sans toutefois manquer d'air.
(5) Le conlraire aura lieu loisqne la ehaleur du jour sera plus pro-noncee , pour que la tete de ranimal soil ä Pombre du corps. (Dauben • ton , inslructions pour les hcrgers).
(4) l.orsque le mouton est empfiche de preudre 1'herbc des champs, Daubenlon conseille un peu de vert donne une fois le jour, afin de neutraliser le mauv.ais effet de la nourrilure stchk.
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On donnera de temps ä aiitre une I6g6i-e ration de sei ä chaque inouton;
On prendra la mime precaution en d'autres temps dans les loca-iitäs basses et humides et notamment en cas de brouillards et de pluies; on pourra s'en dispenser dans les pays sees et dans ceux qui avoisinent les bords da la mer oü I'herbage est naturellement sale.
6raquo; Si, dans les temps brumeux, il y a nicessite absolve de con • duire paltre le troupeau, on aura soin d'eviter la lisiere des bois, les bas-fonds, les terrains plats et humides, ainsi que les chemins publics, 6troits et hordes de haies (en wallon, tiges).
Llaquo; berger intelligent reservera ces difförents lieux pour laquo;tre paturös pendant la chaleur at la grande s^cheresse de l'^te et meme pendant la gelee.
7deg; Dansle cas pr6c6dent comme aprösla pluie, onchoisirade prtKrenee les terrains vagucs Inclines (en wallon , hes), et sur-lout ceux qui sont de nature calcaire; en tous cas on aura soin de faire sortir la troupe plus tard et de la faire rentrer plus tot que lorsque le temps est plus favorable (1).
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(1) Le Ironpeau d'un fermler de la commune de Plalnevaux (iont les pacages se composent princlpalement de flaues de tnontagnes et de plateaux calcaires, silues au midi, n'a pas ete alteint, tandis que d'autres fermiers voisins et de la mamp;ne commune dont les terrains sont d'une autre nature et moins avantageusement situes , ont presque enlierement perdu leurs troupeaux.
La ferme dite des Oranges de la commune de Rotheux-Rimiere en est un exemple frappant; le fond de ses paturages, d'apres la carte geologi-quede M. leprofesseurDumont, est Quarzo-Schisteux ; aussi la maladie n'a-t-elle laisse d'un troupeau compose de 2ä9 moutons, qu'un miserable reste de 19 bfttes encore malades au moment de notre Tislte.
Les hameaux de Florzec et Rouvreux ainsi qu'une partie de la commune de Sprimont ont egalement echappe ä la pourriture, ce qui parait devoir fttre attribue ä la nature calcaire de leurs patures. De ce fait digne de remarque et conlirme par I'observation , decoule la necessite de marner ou de chauler tous les terrains argileux qui iloivent fournir des paturages aux moutons.
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8deg; On aura soin de chauler et de raarner assez souvenl les terrains glaiseux et argileux; cette pratique aura pour effet dornender lesol, de le rendre plus productif tout en dlminuant son humidite.
C'est la le but vers lequel doivent tendre tons les efforts du ciiltivateur particulterement en Condroz, et en Ardennes, oü existent tanl d'elömens capables de faire naltre la pourriture.
9deg; Dans les localites voisines de la mcr, derriero ces collines de sables appelees Dunes, on cherchera a dessecher le terrain en y pratiquant des saignees et en etablissant des canaux d'^coulement. Dans les endroits bas et humides , les saignees et les rigoles pour-rontsuffire, en profitant toutefois des pentes pour eloigner les eaux. (1)
10deg; Pendant les annees trfes pluvieuses, on redoublera de soins pour mettre, autant que possible, le troupeau a l'abri de riimnidite. Ainsi independnniment de la mise en pratique des principes que nous venons d'enoncer, il deviendra utile, neces-saire meme, dans la crainte d'une invasion possible de la maladie, d'adopler l'emploi de moyens preservatifs dont le coiit se reduit ä une somme fort naodique.
L'un deux est line espice de provende dont on donnera une once a chaque mouton, deux ou trois fois par semaine, pendant la Saison froide et pluvieuse.
II suffira de placer dans deux ou trois bacs, au centre de la
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(1) La mortalite a beaucoup diminue en Zelande depuis qu'on a pris soin de dessecher les marais, de construire des canaux et desJigues pour faclliter recoulernent des eaux. Ces moyens ont ele employes avcc un egal succes dans la Silesie Prussienne, dans la Basse Saxe, la Suede, le Danemarck et la Norwege (Pihorel D.-M. considerations sur I'bumiditf.)
La Hollande qui, de loute I'Europe, a le sol le moins i51ev£, estparve-nue par ses nombreux canaux , ses digues et ses fosses, ä y rendre la pourriture du mouton aussi rare qu'elle est frequente dans d'autres pays beaucoup plus elevcs.
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bergeric, la quantity de cette provende calculi sur le nombre de moutons dont se composera le troupeau. La voici:
Feuilles bien sfeches recoltees apres !a s6ve d'aoiU (1) 25 kilog.
Poudre de gentiane, marron d'inde ou ehalaignes sauvages moulues ou concass^es........25 kilog.
Feveroles moulues ou tourteaux de navette ou de colza................20 kilog.
Sei brut en poudre...........55 id.
Farine d'orge ou de seigle.........75 id.
On place le tout dans un tonneau solide, on müe exactement, on tasse et on recouvre ensuite le melange d'une planche appro-priee au tonneau et sur laquelle on depose un poids assez lourd. On conserve pour 1'usage.
Nous sommes convaincu que l'eraploi de ce moyen tonique et excitant, aura pour effet de placer la bete a laine, dans les conditions les plus favorables pour rösister aux atteinles de la pourri-ture (2).
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(1)nbsp; Selon Daubenton cellts du saule, du bouleau, du frenect du peu-plier sent preferables aux autres; cependant nous feions remarquer que M. Twent en Hollande, a observe que les feuilles d'aunes dont les moutous sont tres-friands en temps de pluie, les preserveot de la pouni-lure,mÄme lorsqu'on les laisse p;Uiirer dans des lieux marecageux.
{L'Asteyrie).
(2)nbsp; La nature de cette alteration du sang, indlque particulierement le fer comme le moyen le plus sür si non de giierir, du moins de prevenir le developpemenl de la pourriture. — Aussi engageons-nous les culti-valcurs ä faire boireä leurs moutons de l'eau de fer dont la preparation consiste a laisser macerer, pendant quelque temps dans l'eau, des clous ou quelques vieilles ferrailles;
On pourra egaleinent se servir de l'eau de forge des marechaux fer-rants, apres I'avoir passee a travers un linge pour la pnrger des ordures qu'elle contienl ordinairemnnt.
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Enfin. nous croyons utile de rappeler quo c'est a la combinaison des differentes mesures qul font l'objet de ce rösutne, qu'on arri-vcra ä la destruction du mal et qu'on previendra le retour de cette maladie si funeste aux intörets particuliers et a la prospörite de ragriculture en general.
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