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IMPIUME CHEZ PAUL BETtOUABD, rue Garanciire. n. 6.
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TRAITE
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MALADIE DE POITRINE
DU GROS BETAIL,
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PERIPNEUMONIE G0NTA6IEUSE;
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PAR
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0. DELAFOND,
Professeur de palliologie, de Iher.tpculique, de police sanitaire,
de mMeciiie legale et de ehirurgic pratique a I'Ecole royale viteiinaire d'Alforl,
mcmbre corrcsp. de ja sociili royale et centralc d'agricnllure de is Seine; membre honoraire
des sociults vetdrinaires du Calvados et de la Manche, du Finistere, etc., etc.
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II vaut mieux prevenlr lea maladics epizooliques el contagieuseapar l'eloignemenf des causes lt;jui lei delenntnent, que de chercher ä les combaltre.
VlCQ-D'AzitB.
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PARIS,
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ANCIEHNE MAISON BECIIET JEUNE,
LAB^, 8UCG.r, LIBRAIRE DE LA FACULTE DE M^DECINE
Place de I'Ecole de Medeoine, 4.
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Parmi toutes les maladies qui affectent le gros be-tail, la peripneumonie doit etre consideree, apres le typhus et les maladies charbonneuses, comme la plus grave et la plus raeurtriere, Determinee par des causes particulieres, susceptible de se transmettre par contagion, annoncee par des symptömes difficile-ment appr^ciables pour les agriculteurs, suscitant des lesions multiplies et profondes au sein d'un organe tres important ä la vie, se transmetlant parheredite quand eile affecte le type chronique, la peripneumo-
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VInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PIIEF.VCE.
nie bovine merite, sous tons ces rapports, de fixer Tatlention des veterinaires. Rarement sporadique, tres souvent enzootique, quelquefois epizootique, loujours contagieuse, celte affection n'apparlient ce-pendant point ä la classe de ces maladies accidentelles tres meurtrieres, passageres etcontagieusesä un haut degre, qui attaquent le gros betail sur une vasteeten-duede pays, etdontladureeesttoujourslimitee; mais eile se montre enzootique et annuelle dans certains lieux^ oü eile y est entretenue par des causes locales.
Aujourd'hui cette redoutable maladie regne sur le gros betail de presque toutes les contrees de l'Europe; en France, eile exisle dans un grand nombre de de-parlemens, oü eile occasionne des mortalites plus ou moins considerables, et nuit beaucoup au progres de ramelioration et de la multiplication de l'espece bovine.
La France, peuplee aujourd'hui de pres de trente-quatre millions d'habitans, ne possede cependant que neuf millions de betes ä comes : aussi est-elle tributaire de l'etranger, annuellement et, en moyenne, de plus de trenle-trois mille de ces animaux, dont la valeur est estimee ä plus de 3,000,000 de francs; et cependant la France, par sa situation topographique, la fertilite de son territoire, pourraitelever etengrais-ser les bestiaux qui sont utiles ä ses besoins. Aussi le
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PREFACE.
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VII
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gouvernement a-t-il \ivement senti la grande importance, non-seulementde mulliplierlegros betail, mais encore d'en ameliorer lesraces propres ä l'engrais, tant pour augmenter les produits de l'agriculture, favoriser l'aisance du pays, et l'affranchir des achats qu'il fait chez I'elranger, que pour fournir une plus forte masse de viande de boucherie, dont la consommation augmente d'une annee ä l'autre, et dont nous avons un si grand et si pressant besoin. Et c'est assurement dans l'intention d'arriver ä ce resultat, qu'il a Importe depuis plusieurs ann^es des taureaux de races etran-geres, dont l'engrais est facile et prompt dans le jeune äge. Dejä les agriculteurs out repondu ä de si louables intentions en s'empressant d'achetercesanimaux pour les croiser avec nos plus belles races; et les resultats qui dejä ont ete obtenus, font esperer que dans un certain nombre d'annees la France pourra rmliser avec l'Allemagne et l'Angleterre pour la production des animaux de boucherie.
Je suis, certes, du nombre des personnes qui ap-plaudissent le gouvernement dans tout ce qu'il fait pour les ameliorations de l'agriculture; mais je pense, quant a ce qui regarde les besliaux, qu'il ne suffit point d'aviser aux moyens de les multiplier, d'en perfectionner les races, mais qu'il faut encore, et surtout chercher a les conserver, en les preservant de
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ces maladies redoutablcs et meurtrieres, ct qui dc-cquot;ouragent parfois les eleveurs, ou les empcchent de prendre part a des ameliorations auxquelles ils pour-raient se livrer ou desireraient s'adonner. Or, pariui les maladies qui nuisent essentiellement ä la multiplication etau perfectionnement des races bovines fran-^aises, se place au premier rang la peripneumonie. Les coups qu'elle porle a notre population bovine sont terribles, et, jusqu'ä cejour, si les pertes qu'elle lui a fait eprouver avaient ete appreciees comme clles I'ont ete par quelques gouvernemens ctrangers, otno-tamment le gouverncment boliandais, Tadministratioa superieure de Tagriculture, dont la sollicitudeestbien connuc pour la prosperity de l'industrie agricole , en aurait ete viveraent alarmee.
Plus que personne, peut-etre, j'ai pu apprecier les desastres causes par la peripneumonie; car, depuis seize annees je me suis beaucoup occupe de cette ma-ladie. Je l'ai vue dans les pays oü on eleve les bestiaux, et dans ceux oü on les engraisse, dans les departemens oil la culture se fait en grand, et dans ceux oü Ton specule sur les produits quedonne le lait, et je ne crains pas de dire hardiment que je ne connais point de maladie plus desastreuse pour les eleveurs, les en-graisseurs ct les nourrisseurs que la peripneumonie contagieusc.
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I'HiFACE.
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IX
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Le traite que je publie aujourd'hui a pour objet de faire connaitre les recherches que j'ai entreprises depuis long-temps sur cette maladie, de fixer I'atten-tion des veterinaires sur sa nature, ses symptömes, ses lesions et son traitement; d'eclairer les cultiva-leurs sur ses causes, ses moyens pr6servatifs; enfin, d'averlir l'administration superieure de ragriculture, sur I'envahissement que fait d'une annee ä l'autre la peripneumonie sur le gros betail de la France, sur les pertes qu'elle a determinees, sur celles qu'elle occa-sionne encore, enfin sur les moyens d'en preserver les grands ruminans par l'emploi de mesures administratives. Mon travail est divise en dix chapitres.
Dans le premier, je fais connaitre la structure du pouraon et des plevres des betes bovines, et jecher-che ä demontrer que leur organisation intime donne laraison suflisante des symptömes qui la signalent, des lesions morbides qui la caracterisent, et de la diffi-culte que les veterinaires eprouvent trop frequem-ment d'en obtenir la guerison.
Je trace, dans le second chapitre, l'historique de la peripneumonie, et relate les lieux oü eile est connue depuis un temps immemorial , et d'oü eile s'est echappee pour venir attaquer le gros betail de l'I-talic, de l'Allemagne, de la Hollande, de la Belgique, do rAngletcne ct particulicrcment de la France. Je
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la fais voir partant des pays de montagnes, d'oü eile parait 6lre originaire, pour se repandre dans les pays de grande culture et d'herbages oü eile etait inconnue, et oü eile a fait et fait encore perir une grande quan-tite de betail ä comes. Enliu j'indique les localiics riches en betes bovines qui sent encore restees \ierges de la peripneumonie, et oü il est tres important qu'elle ne parvienne point.
Le troisieme chapitre est consacre ä l'etude de la nature et du siege de la maladie. Ici je m'efforce de faire sentir combien les opinions de \eterinaires haut places dans la science ont contribue a repandre des idees fausses sur la nature de la peripneumonie, et combien ces idees ont fait negliger les connaissances qui devaient etrc acquises plus tard par une etude plus approfondie et plus attentive de cette redou-table affection. Enfin j'expose ce que de nombreuses recherches pratiques, faites avec toute Tattention dont je suis susceptible, m'onlappris ä cet egard.
Je donne la description de la peripneumonie dansi le qualrieme cbapitre, el je m'attache a faire connaitre les symptömes caracteristiques qui en font prevoir l'arrivee et en signalent le debut, la marche, les ter-minaisons et les complications. J'insisle ensuite sur les lesions anatomiques aigues et chroniques du pou-mon et des plevres; je donne la description compara-
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PREFACE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;XI
live de la peripneumonie chronique, que je nomine fhthisie peripneumonile, avec la phthisie tnbercu-leuse, et une espece de phthisie particuliereaux vaches ä lait de certaines localites, que je designe sous le nom de phthisie calcaire; enlin je termine ce chapi-tre par l'etude comparee de la peripneumonie conta-gieuseavec la pleuro-pneumonie sporadique ordinaire, qui n'est point douee de la funeste propriele de sc transmettre.
Le chapitre \i est consacre a une etude aussi complete que possible des causes qui font naitre la periquot; pneumonie spontanement dans ies pays de montagnes, dans les localites de grande culture, dans les lieux oü Ton specule sur les bestiaux d'engrais ou les produits en lait; enfin je traite de sa transmission hereditaire dans certains cas, et de sa contagion dans d'autres,
Cette derniere cause a particulierement fixe mon attention, et a ete pour moi l'objet de longues et penibles recherches. Admise par les uns, repoussee par les autres, il m'importait beaucoup d'elucider cetle grave question; aussi occupe-t-elle une large place dans mon travail. Pour convaincre mes lecteurs que la peripneumonie bovine etait r^ellement uneraaladie contagieuse par contact mediat et immediat des ani-maux malades aux animaux bien portans, soit lors-qu'ils logent dans la meme etable, soit lorsqu'ils pa-
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lurent dans 1c meme herbage, ou dans des pacages voisins, soil lorsqu'ils sont exposes a respirer les Emanations provenant de debris cadaveriques, j'ai con-signe 79 fails renfermant 505 transmissions de cette maladie.
II ne ra'a point suffi de demontrer, par cette masse de faits, que la peripneumonie devait etre classdeparmi les maladies contagieuses; j'ai voulu encore prouver que les faits rapportes par des v^terinaires framjais et etrangers, dont je respecte beaucoup le savoir et le talent d'observation, ne possedaient point les details circonstancies que rcclament les personnes qui dc-sirent etre bien convaincues sur une question aussi delicate et aussi importante que celle dont il s'agit. J'ai done du analyser ces faits, en discuter la valeur, et demontrer qu'ils ne pouvaient etre invoques comme de puissantes preuves en faveur de la non-contagion.
Je fais connaitre le traitement rationnel a opposer a la peripneumonie dans le chapitre vn; et dans le suivant, je traite des moyens d'en preserver les bes-tianx.
J'ai du separer, parmi les moyens preservatifs, ceux qui sont du ressort de l'hygiene, et ceux qui, de nature repressive, appartiennent ä la police sanitaire administrative. Les uns et les aulres ont (ite I'objet de serieuses et attenüves rechcrclieslt;
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PBEFACE.
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XIII
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Quant aux mesures administratives, j'ai chcrclie dans les arrßts, arrötes, et articles de lois que nous possedons touchant les maladies contagieuses des ani-maux, les points qui pourraient servir de bases a un travail specialement consacre a prevenir Textension par contagion de la peripneumonie, et a faire cesser ou ä dirainuer beaucoup ses ravages.
Jusqu'ä ce jour, en France, le gouvernement n'a prescrit aucune mesure sanitaire centre la contagion peripneumonite; les autorites administratives de quelques departemens, alarmees des mortalites cau-sees par cette maladie , ont ordonne des moyens re-pressifs, mais qui n'ont que pen ou point remedie au progres du mal. 11 serait done ä desirer que 1c gouvernement prescrivft des mesures specialement applicables ä la peripneumonie bovine dans toute la France, et que ces mesures fussent strictement exö-cutees.
J'ai discute les avanlages et les inconveniens des moyens sanitaires qui, selonmoi, devraient etre presents dans un arrete. Mais, parmices mesures, la plus urgente, la plus indispensable, serait celle qui empe-cherait la vente des betes bovines paraissant bien por-tantes, mais provenant d't-tahles ou d'berbages infec-tes par la peripneumonie; car rexperience a domon-tre, dans IMramense majoritc des cas, que ces bctos
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sont atteintes plus tard de cette meme maladie, el qu'clles la transmettent aux bestiaux bien porlans et souvent precieux des personnes qui en font I'ac-quisition.
LeHanovre.le Wurtemberg, I'Oldonbourgjla Suisse, laSardaigne, etc., ont ordonnedes mesures sanitaires contre la peripneumonie; je me suis procure ces do-cumensetrangers, les ai reunis ä ceux presents par quelques autorites prefecturales de la France, et les ai consign^ en entier comme des pieces utiles a con-suiter.
Le ehapitre ix traite des phthisies peripneumonite tuberculeuse et calcaire, considerees sous le point de vue de la redhibilion. Enün dans le xc et dernier chapitre, j'ai donne la bibliographic de la peripneumonie.
Tel est l'ensemble du traite sur la peripneumonie que je public aujourd'hui, et que j'ai cherche ä ren-dre aussi complet que possible. Je me regarderai sa-tisfait et recompense si j'ai pu etendre les connais-sances que les vet^rinaires possedent dejä sur la nature, les syrnptömes, l'etiologie et le traitement de la peripneumonie; si j'ai pu donner quelques conseils utiles aux agriculteurs, aux herbagers, aux nourris-seurs, sur I'hygiene qu'ils doivent suivre pour preserver les bestiaux de cette maladie; si j'ai pueclairer
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PREFACE.
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XV
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radministration superieure de l'agriculture et les au-lorites administratives d^partementales, sur Tutiiite de prescrire des mesures-sanitaires, capables d'en prevenir I'extension, d'en arreter on au moins d'en borner les progres et les desastres; enfin si j'ai pu contribuer ä la conservation de notre population bovine.
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Ecole d'AUoit, ai aout 1844.
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TRAITE
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SUR LA.
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MALADIE DE POITRINE DU GROS BfiTAIL
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cohnde sous le nom de
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PERIPNEUMONIE GONTAGIEUSE.
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CHAPITRE PREMIER.
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BECIIERCHES SÜR l'ANATOMIE DU POUMON ET DES PLEVRES,
ENYISAGEES AU POINT DE VUE ANATOMICO - PATHOLOGIQUE DE IA
PLEURO-PNEUMONIE.
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Sovhaire. Aiiatumistes francaisetallemands. — Surface pnlmonaire----Organisation
intime. — V6sicules, lobalcs, tissu cellulaire intcrlobulaiie. — Plevres. —i Tissn sous-pleural. — Vaisseaux capillaires des tisstis cellulaire intcrlobulaire, sous-pleural et plenral----Resume ct conclusions.
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L'organisation du poumon des betes bovines, etudiee au point de vue de ranatomie pathologique, de la pleuro-pneu-monie, a dejä fixe l'attention des veterinaires. Bojanus Dieterichs, Wagensfeld, en Allemagne, MM. Girard et Dupuy, en France, ont etc frappesde l'organisation du poumon du boeuf, et surtout de Tabondance de son tissu cellulaire interlo-bulaire.
Mais tous ces auteurs n'ont point assez insiste sur la disposition de ce tissu, soit dans ses rapports avec les lobules pul-monaires el la plevre, soit, et surtout sur les communications
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2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; RixiiEuciiKS sur l'anatomie
qui existent enlre les reseanx capillairos de ce lissu et ceux de la plevre et des lobules, et qui rendent raison des plieno-menes paihologiques si remarquables qui se manifestent an sein du poumon et des plevres dans le cours de la peri-pneumonie bovine.
Je crois done devoir trailer d'abord de l'anatomie hygide du poumon du boeuf, en ce qui regarde son organisation in-time, avant de donner la description de la maladie dont il est le siege.
Surface. — A I'exterieur, toute la surface pulmonaire se präsente formee de lobules roses, rouges ou rouge noir, bien que Tanimal ait ete tue par hemorrhagie. Ces lobules, de forme et de grosseur tres variables, mais qui peuvent cependant etre distinguesen gros, moyens, petilset trespetits, soni formes, comme on le salt, par les vesicules pulmonaires, qui, plus grosses dans le boeuf que dans tons les autres animaux do-mestiques, sont parfaitement visibles ä l'ceil nu. Tous ces lobules sont reunis et niveles par la plevre pulmonaire, qui passe a leur surface, et par le tissu cellulaire lamelleux sous-pleural; mais a l'interieur ils sont isoles les uns des autres par des cloisons de forme, d'epaisseur difierentes, constituees par le tissu cellulaire nomme interlobulaire. Les plus larges de ces cloisons se font parliculiereraent remar-quer ä l'origine des lobes anterieurs et au voisinage des bronches, et dans le milieu des faces, des lobes posterieurs. Toutes se divisent en d'aulres cloisons plus petiles, moins ap-parentes, qui elles-metnes se subdivisent encore, pour former des compartimens isoles, dans lesquels sont renfermes les gros, les moyens, les petils et les tres pelits lobules.
Tel est I'aspect sous lequel se presentc la superflcie du poumon du boeuf, et qui, a la premiere vue, le differencie de ce-lui de tous les autres animaux domesliques.
Organisation intime. Vesicules. Lobules et tissu cellulaire interlobulaire. — La substance propre du poumon du boeuf, de nujme que celle de tous les animaux, est constiluee,
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DU POUMON ET DES P1EVRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S
en definitive, par de petiies ampoules minces, decouverles par Malpighi', decrites par Reissessen, auxquelles on a donne le noni de ve'sicules pulmonaires. Groupees ä cutlaquo;; les unes des autres, soutenues ensemble par un pedicule mince forme par une tres petite division bronchique, ces vesicules, reunies au nombre de vingt ä trente, constituent les plus petits lobules pulmonaires, lesquels sont entonres et soutenus par un tissu cellulaire fin, delie, visible, avec le grossissement de deux cents ä deux cent cinquante fois, lequel est constitue par des filamens brillans, nacres, dus ä la fibre cellulaire primitive. Ce tissu est le tissu cellulaire interve'siculaire-
L'ensemble de chaque petit lobule est ensuite entoure par la reunion de ce rudiment de tissu cellulaire, qui alors forme une cloison ou une enveloppe complete, blanche, lisse, alors visible ä l'oeil, ou ä l'aide d'un tres faible grossissement. Cette disposition si remarquable du tissu cellulaire intervesi-eulaire et interlolulaire, explique les liaisons intimes qui existent entre lui et le tissu pulmonaire vesiculaire, et pour-quoi rinflammation qui attaque celui-ci se transmet bientot ä celui-lä.
Les lobules moyens, composes de la reunion des petits, sont egalement isoles les uns des autres par du tissu cellulaire ; mais ici ce tissu est forme de iames bien distinctes, blanches, transparentes, nacrees, areolaires, qu'il est facile d'isoler ä l'aide du scalpel.
Enfin les gros lobules, et surtout ceux qui sont situes au voisinage des principales divisions bronchiques, sont entou-res par des cloisons epaisses, constituees par de larges lames blanches, resistantes, rendues lisses etglissantes par un fluide qui est secrete ä leur surface, qui, par leur disposition, for-ment de larges cellules faciles ä constater par rinsufflation. Ici le tissu cellulaire interlobulaire est parvenu ä son maximum de developpement, et oifre tons les caracteres du tissu cellulaire designe par Chaussier sous le nom de lamelleux.
Ainamp;i, ä la superßcie du poumon du boeuf, de meine que
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Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; RtCHERCHES SlIR l/XWATOMIE
dans toutes les parlies de son epaisseiir, \e tissu pnlmonaire est done divise et subdivise par des cloisons formees par une couche plus ou moins epaisse de tissu cellulaire lamelleux. Ce tissu, je dois le faire observer maintenant, existe aussi dans le pournon de tons les autres animaux domestiques; niais dans aucun d'entre eux ii n'est ni aussi abondant ni aussi lamelleux que dans celui du boeuf.
On s'assure de cette organisation et de cette disposition si remarquable, en injectant de l'eau avec force dans les veines pulmonaires. Bientöt ce liquide abandonne les vaisseaux, se repand dans le tissu cellulaire, qu'il infiltre, et, a l'aide de cet oederne artificiel, il est facile de separer, d'isoler les gros, les moyens et les petits lobules les uns des autres, et de s'as-surer de la forme et de l'epaisseur du lissu cellulaire interlo-bulaire. Si, par une forte insufflation, on produit au sein du poumon un emphyseme artificiel, le lissu cellulaire interlo-bulairc se distend par I'air qui penetre dans ses cellules, et bientöt tons les lobules, gros, moyens et petils, sont isoles et encadres par des cloisons transparentes, formees par les areoles du lissu cellulaire interlobulaire. Apres la dessiccation, une coupe faite a plat du poumon ainsi insuifle fait voir admiral) lernen i I'abondance, la forme, la grandeur, l'epaisseur des lames du tissu dont il s'agit, et les encadremens si remarqua-bles et si interessans a connaitre qu'il forme autour des lobules.
La maceration de tout un lobe anterieur, en detruisant plus rapidement le tissu vesiculaire que le tissu lamelleux, fait obtenir par le lavage tout le tissu cellulaire iulerlobulaire conserve encore intact, lequel, alors etendu sur une lame de verre, donne non-seulement la forme du lobe, mais encore celle de tons les lobules, gros, moyens et petits qui en fai-saient partie, et qu'il encadrait.
Je possede des portions de poumons preparees par les pro-cedes que je viens d'indiquer, et qui permettent de pouvoir reconnatire parfaitement la disposition de ce tissu.
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Uü tOUUÜJV ET DES PLEVRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5
Les lames nombreuses dont le lissu cellulaireinlerlobulaire est forme, leur epaisseur, les areoles, les cloisons qu'elles constiluenl par leur reunion, leurs rapports inlimes avec la substance vesiculaire ou spongieuse, donnentau poumon des bamp;es bovines, a l'elat normal, une structure toute particuliere que Ton retrouve encore assez prononcee dans le cheval, mais que Ton ne voit que pen ou point dans celui du mouton, de la chevre, du porc et du chien. Et c'est assurement ä celte organisation que sont dues l'oedematie et l'induration si frequente du lissu cellulaire interlobulairedu poumon des betesbovines, qui isolent et circonscrivent si bien les lesions inflammatoires du lissu vesiculaire. Et c'est aussi ä l'abondance des liquides morbides organisables qui s'epanchent dans ses larges areoles, que le poumon doit en grande parlie le volume considerable et le poids surprenant qu'il acquiert quelquefois en peu de temps durant le cours de la peripneumonie.
Plevres ettissu cellulaire ious-se'reux. — Dans le cheval, le mouton, le porc et le chien, 11 est facile de separer sous la forme de larges lambeaux minces et transparens la plevre du tissu pulmonaire qu'elle recouvre, car, au niveau des cloisons minces formees par le tissu cellulaireinlerlobulaire, cette membrane parait passer sur ce tissu sans se confondre avec lui par sa face interne. Dans ces animaux, la plevre paraitrait done constituer une membrane, un lissu distinct du tissu lain ineux.
Cependant, si on examine bien attentivement la separation produite par ce decollement, on voit trös distinclement s'operer une dechirure des lames minces qui partent de la face externe de la plevre pour se reunir et se confondre avec la couche de tissu cellulaire qui recouvre encore le tissu du poumon. Au comraire, dans les bßtes bovines, la plevre forme une membrane Ires mince qu'il est dißicile d'iso ler du lissu sous-jacent, et la separation ne peut s'operer, malgre beaueoup d'altention, que par de pelils lambeaux minces et erailles dont la face interne presente des prolonge-mens lamelleux qui etablissaient une contiuuile evidente avec
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6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KECHEBCHES SVR l'anATOMIE
le lissu ceilulaire sous-sereux, forme lui-meme de lames minces etendues en membranes, et ressemblant ä la plevre qui a etc detachee. Mais c'est surtout au niveau des grandes cloisous formees par le tissu ceilulaire interlobulaire quo la plevre montre une disposition toute speciale. La, de sa face externe, parlent de grandes et fines lames, mais parfaitement distinctes,qui se confondent ou pluioi qui forment conlinuite directe avec le tissu lamelleux interlobulaire.
Dieterichs, qui, en 1821, s'est occupe de l'organisation du poumon du boeuf ä roccasion de la peripneumonie, avait pense ä la conlinuite de la plevre avec le tissu ceilulaire sous-jaceni; mais Wagensfeld, en 1832, n'a point eleve de doute a cet egard. La plevre, selon ce veterinaire, se prolonge dans le tissu ceilulaire interlobulaire, et ainsi occupe un espace cinq ä six fois plus considerable que cellequi recouvre le poumon. Pour moi, notre confrere d'oulre-Rhin a dit une grande ve-rite. Evidemment, sur le poumon du boeuf, la plevre donne ä sa face interne des lames qui se continuent dans I'epaisseur du tissu pulmonaire pour constituer le .tissu ceilulaire interlobulaire, et il est facile de demontrer, soit par la simple de-chirure, soit par l'insufflation du tissu ceilulaire interlobulaire et sous-sereux, qu'il y a positivement continuite intime de ces deux tissus, et non pas contiguite, et qu'en definitive les deux n'en formentqu'unseul.Etd'ailleurs, les anatomistes, lesphysiologistes, lespathologistes, n'admetlent-ils pasaujour-d'hui que le lissu ceilulaire nediQere que par la forme de ses mailles avec le tissu sereux, car l'organisation est la meme, les fonctions sont analogues, les alterations morbides n'of-frent que peu de differences notables.
Quant ä moi, j'ai cberche par l'inspection microscopique ä dislinguer la fibre ceilulaire de la fibre sereuse, mais je n'ai point trouve de difference dans Tune el I'autre fibre. Dans les deux tissus, eile est blanche, brillante, nacree, fine, contour-nee, el frequeinment anastomosee; seulement la face interne des screuses, comme celle de toutes les surfaces iibres, est
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DU POUJION ET DES J'UiVKES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
pourvue d'un epithelium forme de cellules ovoides placees de champ ä cöte les unes des autres, qui n'existe point ä la surface libre des lames du tissu cellulaire.
Si done les sereuses et le tissu cellulaire ne font qu'un seul et mi-rue tissu, seulement modifie dans sa texture; si done la plevre donne ;i sa face interne des lames sereuses qui constituent le tissu cellulaire interlobulaire du poumon du bceuf; si done ce tissu a des rapports intimes avec le tissu vesicu-laire, ne peut-on pas dejä supposer que les phlegmasies du tissu pulmonaire devront se propager avec facilite au tissu cellulaire interlobulaire et celles de celui-ci, au tissu vesicu-laire; enfin, et surtout, que les phenomenes inflammatoires qui se manifesteront dans la plevre, devront, par continuite de tissu, passer au tissu cellulaire sous-sereux, et surtout interlobulaire. C'est, en eflet, ce qui a lieu dans la peripneu-monie bovine. Cette organisation explique d'ailleurs parfaite-ment pourquoi, quand la plevre est rouge, injectee, eccby-mosee,et secrete anormalement un fluidefibrino-albumineux, coagulable spontanement, et organisable dans son sac; le lissu lamelleux sous-jacent, et surtout interlobulaire, s'in-jeete, s'ecchymose, et secrete morbidement un fluide egale-ment fibrino-albumineux, coagulable spontanement et ega-lement organisable; et pourquoi aussi, quand le tissu pulmonaire est enflamme, I'lnflammation se transmet bientötpar voie de continuite au tissu cellulaire intervesiculaire, puis ra-pidementau tissu inlerlobulaire, et enfin ä la plevre.
Or, si ces exemples de transmission se manifestent gene-ralement dans les maladies de poitrine du gros betail, et s'ils sont beaucoup moins frequens dans le cheval, le mouton, le pore, et surtout dans le chien, cette difference tientevidem-ment ä la continuite moins intime de la plevre et du tissu cellulaire inlerlobulaire, et ä la moins grande abondance de ce dernier tissu dans le poumon de ces animaux, que dans celui du boeuf.
Faisseaux capillaires servant ä la sanguification et
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ä la nutrition du poumon. — Les vaisseaux qui char-rient le sang qui doit subir I'influence dei'air, composes d'arteres d'iraporiaiion et de veines d'exportation, apres s'amp;re divises et subdivises dans le tissu cellulaire interlo-bulaire, se rendent par des divisions tenues autour et dans l'epaisseur des ampoules pulmonaires, en formant des houp-pes entrelacees particulieres ä chaque groupe de vesicu-les. Ces capillaires delies, qui se voient parfaitement lorsque Ton injecte im liquide tenu, soitdans la veine, soit dans Tariere pulmonaire, forment, par la stagnation du sang qui les engorge dans I'inflammation, ces petits grains arrondis, noirätres ou grisätres, ressemblant aux granulations du foie, lesquels, par leur nombre et leur reunion, constituent I'hepatisation pulmonaire-
Si Ton pousse doucemeut une injection tenue dans une veine pulmonaire, le liquide injecte revient bientöt par Tariere et par les bronches ; mais, en outre, et celä est important, il passe dans les vaisseaux du tissu cellulaire inter-lobulaire, sous-sereux, et meine de la plevre. Je possede des injections qui demonlrent positivement cetle derniere communication. II y a done passage direct entre les capillaires lenus des vaisseaux servant a la petite circulation et a la nu
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trition du poumon. On s'est demande si Tinjection n'etablis-
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sait point accidentellement cette communication? Je ne le crois pas. Si celle-ci existait normaiement pendant la vie? Je le crois. Si eile avait lieu anormalement dans les lesions complexes de la plevre du poumon et du tissu cellulaire interlo-Sbulaire? Je le crois encore; car je Tai vue et constatee dans ce dernier cas; et sans doule aussi beaucoup de per-sonnes Tont vue comme moi. En effet, quel est le patholo-giste qui, en examinant attentivement le poumon, frappe d'inflammation aigue ou chronique, ou affecle d'emphyseme 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; interlobulaire, n'a point vu les vaisseaux du tissu cellulaire
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;interlobulaire sous-sereux, et je dirai aussi ceux de la plevre,
1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;dilates, injectes par tin sang noir, el lormant des reseaux
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DU l'OVMON ET DES PLEVRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;9
anastomoliques tres remarquables. Or, ce developpemenl vasculaire est, je le crois, destine ä suppleer en partie ä la circulation pulmonaire, lorsqu'elle ne peut que tres difficile-ment s'executer dans les parties malades.
Faüseaux capillaires du tissu cellulaire interlobulaire, sous-pleural etpleural.— Les vaisseaux du tissu cellulaire interlobulaire, sous-pleural et pleural sont fournis par des divisions de Tariere bronchique. Ties fins dejä en serpen-tant autour des divisions de l'arbre bronchique, ces petils vaisseaux se subdivisent encore pour former des reseaux anastomoliques qui passentd'un lobule pulmonaire a unautre lobule, et finissent par se rnulliplier ä l'infini dans le tissu cellulaire fin, qui unit les plus petits lobules et les vesicules. La, les plus delies de ces capillaires s'anastomosent avec les vaisseaux vesiculaires destines ä la petile circulation, ainsi que je l'ai dejä dit.
Parvenus ä la surface du poumon, les capillaires du tissu interlobulaire se repandent dans le tissu cellulaire sous-pleural, s'y divisent beaucoup, s'anastomosent tres frequem-ment enlre eux, et de ces reslaquo;aux delicats partent des tubes tres fins qui se rendent dans l'epaisseur de la plevre. Pour m'assurerque ces petits vaisseaux arrivaient bien jusque dans le lissusereux, j'ai pousse une lujeclion tenue dans leur ime-rieur, ou bien j'ai fait perir les animaux par la strangulation: et, dans ces deux cas, il m'a ete possible de in'assurer, ä l'aide d'un grossissement de cent ä deux cents fois, que, dans leboeufet dans le cheval, et beaucoup moins facilemeni dans les autres animaux, les capillaires du lissu sous-sereux se prolongeaient jusque dans l'epaisseur de la plevre pulmonaire. Beaucoup d'anatomistes de l'homme nient que la plevre soit vasculaire dans l'etat normal, cela se peut chez l'homme: mais il n'en est poini ainsi dans le boeuf. Je possede des pieces injectees qui ne laissent aucun doule sur ceile vascula-rite dela sereuse dont il s'agii.
Quant ä la communication des vaisseaux pleuraux et sous-
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pleuraux uvec les capiliaires des vesicules pulmonaires su-perficielies, je ne I'ai Jamals constatee.
Les dispositions des vaisseaux du tissu pulmonaire, du lissu celiulaire interlobulaire, du tissu pleurai et du tissu sous-pleural, les anastomoses qu'ils ont entre eux, donnent raisoo, dans le boeuf, de la simultaneite ou de la transmission facile de rinllammation dupoumon, soit au tissu celiulaire interlobulaire, soit ä la plevre, et de rintlammatioa de la plevre et du tissu celiulaire sousjacent et interlobulaire au tissu vesiculaire, atiendu que la congestion qui s'opere dans Tun ou l'autre de ces tissus ne tarde point ä se propager dans tout le Systeme capillaire environnant, el par consequent dans les tissus contigus et continus.
Ainsi done, independamment des rapports intimes qui lient le poumon au lissu celiulaire interlobulaire et celui-ci ä la plevre, le Systeme vasculaire facilite encore l'etendue des phe-nomenes morbides qui peuvent s'etablir, soit dans Tun, soit dans l'autre de ces tissus.
Quant aux vaisseaux lymphatiques du poumon, qui, apres avoir pris naissance dans les tissus celiulaire et vesiculaire, serpentent autour des lobules, viennent sortir par les cloisons du tissu celiulaire interlobulaire, pour constituer des reseaux volumineux meme, qui vontse rendre dans les ganglions bron-chiques; quant aux divisions des nerfs pulmonaires, qui, apres avoir suivi les bronches, se divisent ä l'inßni et se perdent autour des petits lobules, des vesicules, et dans le tissu celiulaire interlobulaire, je ne m'oecuperai point de leur disposition parliculiere, qui me parait suffisamment connue pour ce qui concerne l'etude de la peripneumonie. En resume, ilre-sulte des recherches que je viens d'exposer sur l'organisaiion des poumons des grands ruminans :
lu Que le poumon du boeuf est, ä l'exterieur et ä l'inlerieur, divise par une infinite de cloisons nombreuses et d'epaisseur variables, constituees par un tissu celiulaire lache, lamelleux
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el ires abondant, lesquelles encadrent et isolent tous les lobules pulmonaires;
2deg; Qua celte organisation se montre egalemeni dans lepou-mon de tous les animaux, et mcme de l'liomme, mais que dans cclui du boeuf celte disposition cloisonnee, si reniar-quable, estäson maximum de d^veloppement;
3deg; Que relemenl anatomique qui conslilue les cloisons est la fibre cellulaire, qui apres avoir forme les longues et epaisses lames qui entourenl les plus gros lobules, les lames minces qui encadrent les moyens et les pelils lobules, se prolonge, sous forme de fibre primitive, autour des vesiculespulmonaires ;
W Que la plevre pulmonaire fait, par sa face externe, con-tinuite intime avec le tissu lamelleux pulmonaire, qui ne pa-rait eire qu'un prolongement modifie du tissu sereux;
5deg; Que les vaisseaux capillaires du tissu cellulaire interlo-bulaire sous-sereux et pleural communiquent, non-seule-ment entre eux, mais encore que ceux du tissu inlerlobulaire s'anastomosent avec ceux du tissu propre des poumons;
6deg; Que les rapporls intimes de texture, de vascularite, de conlinuite et de conliguite, qui existent entre les lissus pulmonaire, cellulaire, inlerlobulaire et pleural du poumon du boeuf, donnent une raison salisfaisante des phenomenes morbides qui se manifestem sinmlianemeai ou successivement dans ces trois tissus;
7deg; Que c'est ä l'abondance du tissu cellulaire interlobulaire, ü sa comiguile avec le tissu pulmonaire, et ä sa conlinuite avec la plevre, que l'on doil allribuer l'cedeme et l'induralion si frequente du poumon du boeuf dans les maladies aigues et chroniques qui atlaquent si frequemment ce viscere.
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SIGNES DE SAiVft
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CHAPITRE II.
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SIGNES TIRES DE L ETUDE DE LA CIRCULATION
ET DE LA RESPIRATION QUI FONT RECONNAITRE QU'üNE BETE BOVINE
EST BIEN PORTANTE. — MODIFICATIONS DE CES SIGNES
SELON CERTAINES CONDITIONS.
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Sumlaquo; uhf. Exploration des muqneuscs et du pouls. — Nombrc de pulsations et do respirations selon Tage, l'etat des animanx. la temperature atmosplierique. .^ Auscultation et percussion de la poitrine. — Binits nalurels et constans. — Bruits accidcntels et passagers. — Importance de cette 6tudc. — Dessin ö*y rattachant.
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sect; 1, Signes qui annoncent qu'unc bSte bovine est lücn portante, — Modifications de ces signes, selon les conditions oü eile se trouve.
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Pour decouvrir la naissance de la peripneumonie dans une b^ie bovine, les veterinaires devront se livrer ä l'etude de quelques signes qui caracterisent une bonne same, afin de pouvoir reconnaitre et apprecier les premiers symplömes qui se remarquent sur la bete malade.
La decouverte de ces premiers signes maladifs est de la plus haute importance, attendu qu'alors la guerison de la pleuro-pneumonie est souvent possible. Afin d'arriver a ces precieux resuliats, les veterinaires devront examiner sur une bete bien portante les yeux, les battemens du eceur et du pouls, les mouvemens de la respiration, et ecouter, en appli-quant l'oreille sur les parois de la poitrine, les bruits qui se font entendre dans cette cavile. La bete bovine bien nourrie et adulte a les muqueuses des yeux d'un beau rose vif; son pouls bat de quarante-huit ä cinquante-deux fois par minute, ä Tariere qui passe sous lamächoireinferieurc(glosso-faciale); les mouvemens respiratoires d'inspiralion et d'expiration, examines aux flaues, sont au nombre de dix-huit ä viugt-un.
Dans les vuehes pleines de cinq ä six mois , les muqueuses sont plus rosees; le pouls but de cinquante-cinq ä soixante
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CHEZ M!S BETES BOVINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 18
fois par minute; la respiraiion s'execule (inspiration et expiration) vingt a vingt-trois fois. Du septicme au huitieme mois, le pouls bat de soixante ä soixante-cinq fois par minute, et les mouvemens respiratoires s'executent vingt-trois ä vingt-six fois. Vers le huitieme mois, et jusqu'au neuvieme, le pouls se fait sentir de soixante-cinq ä soixante-dix fois, et les mouvemens des flaues se font remarquer de vingt-six a trente fois.
Le pouls des jeunes beies bat plus vite (cinquante-cinq ä soixante) ; celui des vieilies vaches bat plus lentement (qua-rante a quaranle-cinq fois au plus).
Lorsque les betes sont mises au printemps dans de bons palurages, le pouls devient plus fort: it donne de cinquante-cinq ü soixante pulsations par minute ; pendant le meme temps, la respiration s'execule vingt-deux ä vingt-cinq fois.
Apres le repas, le pouls bat dix ä quinze pulsations de plus par minute; ces pulsations sont aussi plus pleines et plus fortes. La temperature atmospherique au-dessus de 20deg; 0, les temps orageux, la chaleur elevee et humide des etables, font varier beaucoup la force, la regularite et la vitesse du pouls. Les battemens du cceur, explores en arriere du coude gauche, ont un timbre peu sonore ; ils sont assez appreciables a la main dans les betes maigres. Les causes qui determi-nent l'aceeleration des battemens du pouls sont les monies que celles qui font augmenter les battemens du coeur.
Les mouvemens respiratoires sont d'autant plus vites que la temperature de l'air exterieur est plus elevee et la chaleur des etables plus grande. La frequence de la respiration, de meine que l'agitation du pouls, sont souvent aussi le resultat de la frayeur que la bele ä comes eprouve lorsqu'elle voit des etrangers. On previent ce petit inconvenient en ayant I'atien-tion de ne I'approcher toujours qu'avec douceur. Lorsque la bete bovine respire, si I'oreille est appliquee sur les parois de sa poitrine, on pergoit un bruit produit par I'engoufTrement de l'air dans le poumon : e'est le murmnre respiratoire. ficouter ce bruit, e'est mettre en pratique Vauscultation de
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/a poitrine. Le murmure respiratoire se fait fort bien entendre un peu au-dessus du coude droit ou au centre du thorax d'une bete a comes bien portante et adulte. II pent fine compare an fonflement produil par une colonne d'air dirigee par un soufflet sur un brasier, mais beaucoup plus faible. II sutfit de l'avoir bien pergu une seule fois pour ne pins l'oublier. Toutes choses egales d'ailleurs, il s'entend beaucoup mieux sur les animaux jeunes que sur les adultes , el chez ceux-ci mieux que sur les vieux, on il est peu distinct. II se peiToii mieux aussi sur les betes maigres que sur les grasses. II est indispensable de bien connattre les modifi-cniions de ce murmure dans l'etat de sunic, selon les regions de la poitrine on Ton ecoute, ainsi que les bruits naturels qui peuventl'accompagner dans diverses circonstances.(Yoyez la planche ci-jointe.)
Dans la panic moyenne de la poitrine, et du cöte droit, on efttend au-dessous du coude un bruit tres fort, facile a con-fondre, dans quelques betes, avec le frottement pathologique, lequel devientde plus en plus faible jusqu'ä la quatrieme cöte (on devra compter les cötes d'arriere en avant). Au niveau .hi coude, ce bruit est encore assez fort, mais plus bas il est tr^s faible. II ne se fait plus entendre en arriere, au niveau de la cinquieme cöte.
Dans la parlie superieure, ce bruit est tres distinct en arriere de I'epanle, mais il diminue deforce, et cesse lout-a-fait ' etre ausculte au niveau de la troisieme cöte.
Do cöte gauche, le bruit respiratoire offre les memes modifications ; seulement il est moins percevable en arriere du coude, parce que c'est a cet endroit que vient battre le cceur, et que les bruits cordiaux se confondent avec lui.
Si la bete ä comes est ä jeun depuis douze ou quinze lieures, le murmure pulmonaire n'est accornpagne d'aucün brnit etranger; mais Si eile a mange Une certaine quantite d'alimens, surtoutdes plantes vertes, etnotamment du trefle, des Bruits ätcidentelsqu'ilfautbien connattre sefontentendre.
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Dans beaucoup d'animaux, en appliquant i'oreille sur les parois dn thorax, tin craquement dans le lissu cellulaire sous-cutane se fait remarquer. Ge bruit pourrait €tre confondu avec tine crepitation morbide du lissu pulmonaire; niais on le distingue de ce dernier en pressant la peau avec la main, manipulation qui le fait augmenter.
Du cole droit, dans les parties moyenne et inferieure de la poilrine, ä commencer de la derniere c6te jusqu'a la sixieme, une crepitation independante des mouvemens respiratoires se fait ausculter.
Ce bruit est du, ä n'en pas douler, au degagement gazeux qui s'opere dans le feuiilet ou dans le sac droit du rumen (pause), lequel se transmet :i travers le diaphragme aux parois thoraciques. Du meme cöte, et lorsque l'animal rumine, I'oreille penjoit, un pen en arriere du coude, un bruit passa-ger tres-inconstant, comparable au glou-glou de la bouteille. Ce bruil se passe dans le reseau ou deuxieme estomac. On distingue aussi pendant la rumination un bruit de froltement qui se manifeste a droite et ä gauche des parois pectorales, mais surtout vers les dernieres cotes gauches superieures ou inferieures. II estproduit par la contraction du rumen. Enfin, on ausculle, particulierement du cöte gauche et lorsqae l'animal est ä jeun, des gargouiliemens qui s'operent dans diverses directions, qui s'eloignent ou s'approchent de I'oreille, et dont la manifestation est ires inconsianle. Ces bruits se passent dans les intestins.
En frappant avec les quatre doigtsreunis au pouce, ou avec le poing, les parois costales depuis le haut jusqu'au bas, la poilrine d'un animal bien portant resonne. L'action de frap-per ainsi le thorax porte le nom de percussion, el le son qui se produil prend celui de re'sonnance.
Lorsqu'il ne se developpe aucun bruit, on dit qu'il y a ma-tite. Du cöte droit de la poilrine, la resonnance est forte dans le milieu, moins forte en baut et en bas j la matite exisle au niveau des endroits oü ne se fait plus entendre le bruit respi-
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16nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SYNONTMIE ET RBCHERCHES IIISTOKIQUF.S
raioire. Du cole gauche, la resonnance devient ires forte en haut, ä compter de la qualrieme avant-derni^re cole, le son se prolongeant dans la pause.
II n'est pas difficile de mellre en pratique ces explorations de la poitrine et de reconnaiire tous les bruits dont il s'agit. Pour cela, il suffira au velerinaire d'appliquer son oreille sur les cöles de la poitrine, lorsque la böte a comes sera ä jeun el iranquille, el de la frapper avec le poing pour les appre-cier, el ä l'avenir, les reconnaiire toujours. C'est surlout la nuit el le matin que ces bruits soul faciles ä constaier, Aussi une condition essentielle que Ton ne doil jamais oublier dans l'examen des animaux en sanle comme en maladie, c'est d'ausculter et de frapper leur poitrine le matin etlorsqu'ils sont a jeun. En ele, celie attention est indispensable, la chaleur, les mouvemens auxquels se livrenl les animaux par la piqüre des insectes, rendent toule exploration impossible (1).
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CMPITRE III.
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SYNONYMIK ET RECHERCHES HISTORIQUES SUR LA PERIPNEUMONIE BOVINE.
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sect; 1, Sj-nonymic.
Nomsvulgairet. —Maladie de poitrine, pommeliere, po-monie, murie, foie ou mou pourri, ulceralion des poumons, dans beaucoup de parties de la France.
Noms scientifiques.—Pulmonie, phthisie, pneumo-sarcie.
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(i) Pour plus de details Toyez notre Tralte de pathologie generale vtliri-naire; chez Labe, libraire, place de l'Ecole-de-Medecine, nquot; 4.
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SUR LA. PERIPNEUMONrE BOVINE.
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peripneuniünie, pleuro-pneumonie maligne, epizootique, gan-greneuse, chronique, contagieuse.
Synonymie e'trangere.— Peripneumonie, pneumonie, chez les Beiges; pulmonia, polmonea, polmonera, peripneumonia, ou pulmonie, polmonie, peripneumonie chez les Ilaliens; Sungmfcucfee, Oai-te fiungenfäufc, naffe, trorfcne unb furanbigi!, freb-^arfigc fiungcnfäitte obcf hloi Sunacnfaiirc genannf, ou epizootie pulmonaire, pulrefaction dure des poumons, putrcfaclion humide, seche, gangreneuse, chancreuse des poumons, ou seulement putrefaction des poumons, chez les Ällemands; new disease, ou nouvelle maladie, chez les Anglais; long-ziekie, ou peripneumonie, chez les Zelandais et chez les Hollandais.
sect; 2. Recherchelaquo; historiques,
.SovM.Mrte. liate des prpmif'res etudes tie ia peripneumonie.—^poques et lieux oi\ eile a regne.—gt; Personnes qui l'ont 6tudiee. •—Pertes qu'elle a oecaaiunn^es. — Etat aetuel de la peripneumonie en Europe; ce qu'elle est et ce qu'elle pent deveair en France. — Necessity de l'etudier et d'en arreter les progres.
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Le grand naiuraliste, le celebre philosophe Arislote, qui ecrivaii 354 ans avanl Jesus-Christ, dit dans son Histoire des animaux :
laquo; Les boeufs qui vivent en troupeaux sont sujets ä une ma-laquo; ladie pendant laquelle la respiration s'echauffe et devient laquo; plus frequenie. Les oreilles sont pendantes; ils ne peuvenl lt;c pas manger. Elle les fait perir promptement; en les ou-laquo; vranl, on leur trouve le poumon gäte. raquo;
Ce passage indique positivement qu'ä cette epoque, comme de nos jours, le gros betail etait atteint de maladies de poi-trine, attaquant particulierement les poumons; mais on ne peut en conclure qu'Aristote ait decrit plutöt une phthisic pulmonaire, ainsi que l'avance Thistorien Faulet, que tonte autre affection des organes respiratoires renfermes dans la poitrine. Cependant, comme Aristote pretend que l'animal meurt promptement, et quen l'ouvranl on trouve le pou-
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ISnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UECIIEKCUES IIISTORIQUES
mon gate, on doit presumer nue le savant precepteur d'Alexandrc a voulu parier d'une maladie aiguii du poumon des bouufs. Mais esl-ce ä dire quo celtc maladie seit la pleuro-pneumonie? Gela esl probable; mais on nepeul, je le crois, rien preciser ä cet egard.
Tite-Live rapporte qu'imniediaiemeiil apresia prise d'Agri-gente, deux cent douze ans avant Jesus-Clirist, par le consul Marcellus, il se manifesta dans la Sicile une maladie pesli-lenlielle qui iitperir icsbestiaux, etensuile les hommes. D'a-pres la description en vers quc nous en a laisse le poele Silius Ilalicus, cetle maladie parail etre unc inflammation tres ai-gue des organes renfermes dans la poitrine', qui degenerait quelquefois, ainsi que Paulet I'a pense, en une veritable phlhisie pulmonaire.
Virgile, qui vivait sous le regne d'Augusle, hull aus avant Jesus-Christ, decrit, ä la fin de son troisierae livre des Gear-giques, une maladie epizootique qui fit perir un grand nombre d'animaux sur les Alpes Juliennes, sur les bords du Timave, dans la Baviere, etc. En parlant des bceufs, cc poete celebre decrit une maladie qui se presenlait sous la forme d'une he-moptysie, car il dit:
Ecce autcm dm o fumans sub vomere taurus, Concidit, et mixliim spiirnis vomit ore cruorem.
Lc poete, ainsi que le fail remarquer Paulet, emploie un verbe qui exprime l'action de vomir; mais on doit penser que lc sang spumeux, qui elait rejete par la bouche el par les na-seaux, provenait des bronches, puisque les ruminans ne vo-raissent que par accident. D'ailleurs, je ue sache pas, que jusqu'a ce jour, I'on ail constate des regurgitaiions sanguines provenanl de maladies des organes gaslriques des beles bo-vines. Virgile dit ensuite quc les animaux ne perissaient pas subilement, mais qu'ils etaienl consumes par line fievre leuic qui les conduisait a la mort:
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SUB LA PERIPNEUMOISIE BOVINE.
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Solviintur latera, clique nonius sltipoi' urget inerles, Ad lerramque fliiit dtivexo pondero cervix.
On voil, par celte description, que les bceufs eiaienl aiteinls d'une afTection aigue du poumon; mais lä se borne lout ce que Ton doit savoir.
L'agriculteur latin Columelle, qui composait ses livres sur ragriculture quarante ans avant Jesus-Christ, decrit une grave maladie des bceufs, qu'il dcsigne sousle nom d'ulceca-tiondes poumons, on phthisic; mais Ton ne pent conclure de la description fort incomplete donnce par Columelle de cette maladie, que ce soit la peripneumonie.
Vegece, qui ecrivait Tan 380 de l'ere chretienne, dit dans son troisieme livre de YArt ve'le'rinaire, oil il traite des maladies des bceufs :laquo; Le danger cst trös grand lorsque les pou-laquo; mons sont ulceres; ce que Ton reconnait par la toux et la laquo; maigreur, qui augmente tons les jours, jusqu'a ce que la laquo; phthisic s'empare du malade, et le fasse mourir. La racine laquo; de grande consoude, le sue de poireau avec le vin, sonl les laquo; remedes que Ton peut tenter.raquo;
II est impossible d'invoquer le passage de cet auteur, pour dire qu'il nous a laisse une description de la peri|meumonie du gros betail. Neanmoins, celte narration, quoique incomplete, prouve que Vegece avait observe et etudie les maladies de poilrine des grands ruminans.
En 1693, une maladie epizootique regnait sur les bestiaux de la Hesse. Valentin, qui a decrit celte epizoutie, ne donne que des details fort pen circonslancies sur sa nature et sur son siege. Au dire de l'auteur, si on tient cornpte des ouver-lures des bestiaux faites par les bouchers, la maladie aurait quelque ressemblance avec la peripneumonie. Toutcfois, rien ne peut auloriser ü dire que Valentin ait decrit la peripneumonie qui sevit aujourd'hui sur le gros betail.
Je dois en dire aulant de la description ires incomplete que donne Jacob Schcuchzer de Li maladie qu'il designe sous le
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noni de gangrene volante du poonton des beies ä cornes, qui s'esl manifesiee en Suisse sur las grands ruminans du canton de Zurich en 1732, et qui y regnait encore en 1743, comma aussi de celle que nous a laissee Bucard-Mauchard, d'une ma-ladie epizootique qui a regne en 1745 an Souabe, dans les environs de Tubinge. Cetta derniere parait avoir consiste surtout dans une dyssenlerie epizootique, cumpliquce quel-quafois de peripncuinonia.
II faut arrivar jusqu'ä Tannee 1769 pour trouver una description, sinon complela, au moins assez exacte, de ia pleuro-pneumonie. Catta description appanient au fondataur des licoles veterinaires de France. Bourgelat, apres avoir observe qua cetle maladie ast connue sous le nom de murie dans la Franche-Comte, oü alle sevit annuellament, passe ä sa description.
Les symptömes notes par cet homme celebre, las lesions morbides qu'il Signale dans le poumon et les plevres, les causes qu'il assigne ä ia maladie, les moyans curatifs qu'il consaiile pour la combattre, demontrenl positivemant l'exis-tence d'une inflammation aigue des plevres et du poumon.
Le desir que j'ai de rendre une entiere justice aux travaux du savant fondataur de la premiere ecole veterinaire qui fut creee en Europe, m'engage ä rapporter ici les passages les plus remarquables de sa notice.
Symptömes. — Toux plus ou moins seche, peu frequente dans le commencement, et repetee vers la fin; — fievre tres caracterisee; —oppression tres forte, surtoutlorsqueranimal a mange; — degoüt; — defaut de rumination ä mesure qua le mal fait das progres; — puantaur de l'haleine; — seche-resse des naseaux; — quelquefois ecoulement de malieres epaisses et blanchätres par ces caviles.
/Vonorf/e.—L'abattement, la faiblesse, Ia grande difflculte de respirer, lä toux continuelle, la rougeur des yeux, la seche-resse da la langue, le. rälement, la puanleur de i'lialeine, sont
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SUIl LA PEBIPKEUMONIE BOVINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 21
des signes morlels, comme l'absence de ces memes symplö-mes est un motif d'esperer la guerison.
Lesions morbides. — Lividile, engorgement, ecchymoses des poumons; — adherence de ces organes ä la plevre; — couches gelatineuses de diverses couleurs adherant legere-ment a ces organes; — rougeur, epaississement de la plevre;
—nbsp;epanchement considerable d'une eau roussalre, ecumeuse, sanieuse ou purulente, dans la poitrine.
Causes. — Les variations atraospheriques; — les pluies froides et abondantes auxquelles les animaux sont exposes;
—nbsp; le passage subit d'une etable chaude a ces m^mes pluies.
—nbsp;Bourgelat ne fait point mention de la contagion. Trailement. — Saignees abondantes le premier, le second
et le troisieme jour; — le sang, tire qui ne se coagule point, indique l'inulilite de cette operation ; — laveraens eraolliens ;
—nbsp;breuvages adoucissans; — mastigadours emolliens; — fumigations emollientes dans les naseaux : tels sont les moyens conseilles dans la premiere periode.
Lorsque la maladie est avancee, Bourgelat prescrit le quinquina, repousse les saignees, et termine la cure par des lave-mens purgatifs.
Moyens pre'servatif's. — Legeres saignees; — diete; — lavemens emolliens; — eau blanche ; — fumigation d'acide acetique en vapeur dans les etables.
Cette analyse succincle demontre que Bourgelat avail constate et bien etudie la peripnenmonie; et certes, cette note est bien preferable, sous beaucoup de rapports, au travail sur la peripnenmonie qui fut publievingt-deux ans plus laid par Chabert. A Bourgelat appartient done la premiere description qui ait ete convenabiement falle de la peripneumo-nie des betes bovines.
Je ne crois pas devoir maintenant pousser au-delä de l'an-nce 1769, des citations de date avec description succincte de la peripneumonic ä l'etat aigu ou chronique; je revien-drai eu grande panic sur ce point en tiaoaru I'liislorique
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de In nature, des causes dc la contagion, etc., de celte nialadie. Je desire mainlcnanl, fixer l'attenlion sur les diverses epo-qnes de l'appariiion de la peripneumonie en Europe, sur les causes qui l'oiu apportee lä oü eile n'avait jamais existe, enfin sur les desaslres qu'elle a suscites jusqu'a ce jour. Cette revue m'amenera ä proiiver, je le crois, qu'aujourd'hui il esl plus que jamais du plus haut interßt d'etudier la peripneumonie, non-seulement sous le point de vue de la pathologie, niais encore et surtout, sous celui de la conservation el de l'anielioration de l'espece bovine.
A dater de l'annee 1765 jusqu'ä celle de 1792, la peripneumonie n'avait paru sevir que sur le gros betail des pays de montagnes, comme la Suisse, le Jura, le Dauphine, les Vosges, I'Auvergne, le Piemont, la Haule-Silesie, etc. On lavait vue, il est vrai, se montrer tout-ä-coup dans quelques localites, comme dans la Champagne (1769 et 1776), dans le Bourbon-nais (1788); mais il faut arriver jusqu'aux amices 1789, 1790, 1791 et 1792, pour voir la peripneumonie, abandonner les montagnes, se repandre dans les pays de plaine de toute l'Europe, et determiner de plus ou moins grandes morla-lites. II est digne de remarque que ce fut a ces epoques qu'e-clata la revolution framjaise, qui, comme on le sait, fut bientöt suivie de guerreseuropeennes. Alorsdenombreux convois de betes ä comes descendent des montagnes pour former les ap-provisionnemens des armees; mais le typhus contagieux et epizootique, compagnon fidele des grands mouvemens de troupes, attaque, decime ces bestiaux, uon-seulement dans les camps, mais encore dans les fermes, et partout oü les convois ennemis Tapportent et le repandent. C'est aussi, circonstance importante a relaier ici, de ces memes epoques que datenties grandes ameliorations agricoies, les croisemens de diverses races de betes bovines des montagnes avec celles de la plaine, les mutations nombreuses operecs dans le commerce des bestiaux des pays d'eleves avec ceux des pays de grande culture, depimrages aboudans, qui s'adonnenl ä rengraisse-
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mcnt, a la production du lait, du beurre ou du fromage. Or, ces guerres europeennes, ces epizooties generales et menr-irieres, ces ameliorations dans I'agriculture, ces mutations de bestiaux, faites entre lespays d'eleveset lespays degrande culture et d'engrais, ces speculations operees sur les pro-duits de vaches laitieres, ne sout-elles pas les causes qui onl amene la peripneumonie, originaire des montagnes, dans les pays de piaine et de grande culture de toute FEurope? Je vais chercher a prouver que cette supposition n'estpoint sans quelque fondement.
On sait que le Piemont et l'Italieontetele theatre d'une par-tie des guerres de la Republiquc, du Consulat et de l'Empire, et que le gros betail de ces belles et riches contrecs a, non-seulement fourni la plus grande partie de l'approvisionnement des divers corps d'armee qui ont parcouru toute I'lialie, mais encore qu'il a ete ravage par le typhus. Eh bleu! c'est ä cette meme epoque que la peripneumonie est descendue des montagnes pour attaquer les bestiaux des plaines, des val-lees, des environs des grandes villes. Les observations, les travaux sur la peripneumonie de Brugnone et de Toggia, en 1792; de Roland en 1806; de Luciano, Lessona, Ferrari, Robecci et Perrotti, de 1826 ä 1832, sur les bestiaux du terri-toire de Turin, prouvent qu'il en est ainsi. Et aujonrd'hui, si je suis bien informe, la peripneumonie sevirait encore sur le gros betail du Piemont.
En Suisse, la peripneumonie parait avoir exisle de tout temps dans les montagnes; toutefois, eile y etait Signale des 1732 par Jacob Scheuchzer, sous le nom de gangrene volante du poumon, et eile y scvissait encore en 1743. En 1812, eile y etait etudiee par Ythen ; en 1823, par Wirth; en 1824 par M. Favre ; et dans le cours de cette annee (1844) le gou-vernement sarde vient de prohiber Tintroduction sur son ter-riloire, de toute espece de betail provenant de la Suisse (1),
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(i) Journal la Presse, aa Janvier 1844.
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'2llnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;BECHERCHES H1STOBIQUES
prohibition qui a ele motivee sur I'existence dans celte con-tree, de la peripneumonie bovine.
De meme qu'eu France le gros beiail de llAUemagne, et parliculierement celui de la Hesse, de la Souabe et de la Haute Siiesie, aurait ete intempeslivetnent attaque ä certaiiies epoques, par la peripneumonie; mais, selon les descriptions qui en ont ete laissees par Valentin (1693), Bucard-Mauchard (1745), et Kauch (1778 et 1784), celte maladie aurait ete coni-pliquee de pulridite. Mais ce fut pendant les guerres que l'Autriche et la Prusse eurent ä soutenir centre la Republique, le Consulat et ('Empire, que la peripneumonie apparut et se repandit dans presque toules les parties du pays d'oulre-Rhin. En eflet, celte maladie etait observee par Kolpin, en Prusse, en 1800; par Amman, en Baviere, en 1808; par SamJer, en Prusse, en 1810; par Busch, en Hesse-Cassel, en 1816; par Lappe, en Hanovre, en 1818. El depuis ces malheureuses epoques, Dielerichs la signalait, en 1821, dans la Prusse ;Wal-dinger, dans rAutrichc, en 1822; Planck, dans la Baviere, en 1824; Noetel, dans la Prusse, en 1828; Merk, dans la Baviere, en 1830; Wagensfeld, dans la Prusse, en 1832 ; Gerlach dans la principaute d'Anhalt-Dessau, en 1835 ; et, d'autrepart, si on consulte le rapport general veterinaire du college de medeclne de la Prusse rhenane, pour les annees 1829, 1830 et 1831, on voit que cette maladie n'a point quitte les etables desenvironsde Cologne, de Coblentz, deTreves, de Bonn, de Biltburg, de Dhaun, d'Adenau, de Zeel, et de plusieurs autres districts. Et e'est de ces provinces, voisines de la frontiere Neerlandaise, qu'en 1833, et selon le savant professeur Nu-niann, que la peripneumonie s'est propagee aux betes bo.yines des provinces Gueldres, et de ce point dans tout le royaume hollandais, jusque-lä epargne par la peripneumonie.
Les penes en gros betail causees en Allemagne par la peripneumonie ont ele considerables ä toules ces epoques, etelles le sont encore aujourd'hui.
En Belgique, la peripneumonie paruit avoir regne sur le
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gros betail en 1795 et en 1796, dans le Brabanl et dans les environs d'Anvers, ainsi qua rallestent les arreles du departement de la Dyle, en dale] du 23 nivöse an v, el du 29 ger., an vi; mais depuis lors celle maladie, qui, selon l'opinion de M. Verheyen, etait maligne et gangreneuse, aurait disparu de ces localites.
a La veritable peripneumonie , ajoute le savant professeur laquo; que je viens de nommer, celle, dit-il, qui regne acluelle-laquo; ment dans la Belgique, celle qui depuis quelques anneesa a opere une grande destruction parmi les betes a comes, pace rail etre une maladie nouvelle qui n'y a pas toujours existe. laquo;Soil qu'elle ail passe inaper^ue, soil faule de documens laquo; autheniiques, les premiers renseignemens un pen precis que laquo; nous possedions ne datent que de l'annee 1837, oü eile se laquo; manit'esta tout-ä-coup dans qualre communes; puis, en 1838 a el 1839, eile s'est monlree dans six communes; depuis lors, laquo; eile a envahi les Flandres, et a fait de fcequentes apparitions laquo; dans les autres provinces. Aujourd'hui, continue M. Veite heyen, loin de diminuer, eile tend, au contraire, a prendre laquo; de l'extension , et ä devenir un fleau permanent pour noire laquo; agriculture el noire pays.raquo;
Selon les rapports officiels du savant direcleur de l'ecole veterinaire d'Utrecht, M. Numapn, la Hollande demeura vierge de la peripneumonie jusqu'en 1833. C'est alors que cette maladie y fut apportee, d'apres une enquele faite par une commission d'agriculture, par des betes infectees prove-nant de la Prusse, el introduites chez le dislillateur Vanden-bosch. A dater de celle fatale introduction, les ravages qu'elle a fails dans les provinces de Gueldres, de Hollande, dans le Brabanl hollandais el dans la Zelande, furent tels, que le gou-vernement se trouva force de prohiber l'exportation du betail. Yers la fin de 1835, el au commencement de 1836, eile gagna la Hollande meridlonale, oü eile se propagea avec assez de rapidlte. En 1837, eile sevissail dans plus de cent communes de [cette derniere province, oü eile y enleva environ 7,000 teles de betail. Entin, el selon des rapporls ulticiels, la Hoi-
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26nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;BECIIERCÜBS HISTÜRIQVES
lande aurait perdu, de 1837 ä 1839, 28,489 beles bovincs de la peripneumonie. Aujourd'hui, le beau belail de ce riebe royaume esl toujours deeime par cette redoutable muladie.
Dans ces dernieres annees, en Allemagne, en Belgique , en Hollaude, une grande question a ete agilee par les vete-rinaires et les agriculteurs : c'etait celle de savoir si la peripneumonie atlaquait les betes ä cornes en Angleterre aussi bien que dans loutes les autres parlies de l'Europe. Illaine , dans ses JSotions fondamentales sur l'art ve'terinaire; Tfoualt, dans son Traite des maladies des betes ä cornes, font tons les deux mention d'une affection des poumons; rnais la description qu'ils en donnent esfsi incomplete et si inexaete, que l'on ne saurait douter un instant que ces auteurs, qui ecri-vaient avant l'annee 1842, aient entendu trailer de la pleuro-pneumonie, que les auteursfrangais, allemands et suisses onl decrite depuis si long-temps.
M. Fuchs, de Berlin, voulant s'assurer ä cet egard, ecrivit en 1843 ä M. Swell, professeur de pathologie et de Chirurgie au college velerinaire de Londres, et ajouta ä sa lettre les dessins de l'alteration du poumon de l'ouvrage de M. Wagensfeld. M. Swell repondit que depuis un an seulement on avail commence ä observer dans les laiteries des environs de Londres une affection pulmonaire qui ä l'autopsie presentait des lesions tout-a-fait analogues ä celle dont il avail la figure sous les yeux, el qu'elle elait connue sous la denomination de maladie nouvelle (jnew disease'). Ces renseignemens sont, d'ailleurs, conforraes a ceux publies dans le numero d'oc-lobre 1842 par M. Cox, veterinaire ä Leek (1), el par M. Fer-gusson, vice-president de la sociele velerinaire d'Angleterre, attache a I'ambassade britannique a Paris (2). Selon ce dernier , la peripneumonie aurait debute dans les premiers mois de l'annee 1842, au sud-est de la Grande-Bretagne el en Ir-
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(i) Journal veterinaire beige, t. n, p, 309. (2) Rccueil de med. •raquo;laquo;'lt;laquo;gt;„ ann. 1843, p. 867.
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lande, et de lä eile se serail rcpandue dans Ics contrees voi-sines, avec une promptitude pour ainsi dire sans precedcns. A la lecture de la description que donne M. Fergusson de la nature et du siege de la maladie, des symptömes qui la si-gnalent, des lesions trouvees sur les cadavres, on reste con-vainc.u que c'est de la peripneumonie dont il cst question. M. Fergusson etant venu suivre les lemons donnees ä l'ecole d'Alfort en 1843, m'a fait voir un dessin fait par lui de l'alle-ration du poumon, produite par la maladie qu'il a decrite, et j'ai pu meconvaincre quece dessin representait fidelemcnt la lesion pulmonaire de la peripneumonie que j'ai observee tant de fois en France. M. Fergusson pense que la contagion ne joue aucun role dans la propagation de la maladie aux betes bovines de I'Angleterre; opinion qui, si eile etait gene-ralement adoptee, serait, selon moi, la source de grands de-sastres parmi les precieuses races de betes ä comes de la Grande-Bretagne.
Je ferai remarquer avec M. Verheyen que la coincidence, d'un cöte, de l'apparition de la peripneumonie en Angleterre avec I'adoption par les chambres anglaises du bill qui leve la prohibition d'importation des bestiaux; de l'aulre, I'in-troduction dans ce royaume de vaches hollandaises parlies du port de Rotterdam, alors que le gros betail de la Hollande etait cruellement maltraite par la peripneumonie, doit faire fortement soupgonner que ce sont des vaches hollandaises contagionnees qui ont transporte la maladie dont il s'agii aux bestiaux ä comes du sud-est de I'Angleterre, oü elles ont ete debarquees (1). Quoi qu'il en soit, il parait demontrc que les Mies a cornes des ties Britanniques etaienl vierges, avant I'annee 1842, de la peripneumonie; qu'elles en ont ete al-leintcs ä cetle epoque, et que Dieu seul sail quand elles en seront delivrees.
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(i) Delwart, Encore un mot sur taperipneumonie (Journ. vetcr. beige, I. ir, p. Sog).
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En France, jusqu'en 1792 , la peripneumonie semblait bornee au gros betail des pays de monlagnes, tels que le Jura, les Vosges, le Dauphinc, les Pyrenees, et, d'apres Huzard, aux elables de Paris et de ses faubourgs, quand, ;i parlir de cette epoque, on I'a vue regner dans diverses provinces de France, el se montrer si rebelle et si meurtriere, qu'elle fixa I'attention du gouvernement, qui engageaalorsChabert, directeur de l'e-cole d'Alfort, ä rediger une instruction populaire pour faire connaitreiesmoyensd'en preserver et d'en guerirles besliaux. Quatre ans plus tard (1796], Huzard etBesplas etaient chars ges par le gouvernement de l'etudier et de la combattre dans la province de Luxembourg; et, a la meme epoque, le medecin Gastellier cherchait a en borner les ravages dans les environs de Monlargis (Loiret). Passe cette date, et jusqu'en 1810, la peripneumonie ne fut signalee qu'une seule fois en France, dans les environs de Valenciennes.
De 1820 a 1827, la peripneumonie eprouva une recrudescence remarquable sur les besliaux des monlagnes, ou eile etait signalee en 1820 par Sajous dans les Pyrenees; en 1821, dans les monlagnes du departement du Rhone par Grognier; en 1823, par Bragard et Michaion dans celles du Dauphinraquo;;; en 1824, par Wirth et par Favre, en Suisse; en 1826 , par Grognier dans le Forez ; en 1827, par Tissot dans le Doubs et le Jura. Ce fut malheureusement pendant ce paroxysme remarquable de la peripneumonie, que cette redoutable ma-ladie parut se repandre dans lous les pays de grande culture qui n'elevaient point de gros betail, comme aussi dans ceux oü s'operaient de grandes mutations de bamp;es bovines pour l'engraissement et les produils en lait. C'est alors, en effet, qu'on la vit frapper les besliaux des d^partemens de la Meuse en 1831, du Bas-Rhin en 1834, du Pas-de-Calais et du Nord en 1835, de la Cöte-d'Or, de l'Aube, de l'Oise, de Seine-et-Oise cn 1837, de la Nievre, de la Seine-Inferieure en 1839, etc., etc.
En 1840, les ravages occasionnes par la peripneumonie
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furent lellemcnt d^saslreux, que celie maladie fixa I'attentiüii du gouvernement, qul alors envoya, d'un cöle, M. Lecoq, pro-fesseur a Tecole velerinaire de Lyon, retudier dans le Jura, et, d'un aulrecöte, qu'il me commissionna pour I'observer dans la Seine-Inferieure, sur les vaches de la belle et riebe vallee du Bray.
A cette epoque, et d'apres les renseignemens que j'al re-cueillis de beaucoup de velerinaires, la peripneumonie con-tinuait de sevir sur le gros betail des depanemens que je viens de nommer, et eile venail d'envahir ceux de Seine-et-Marne , de l'Yonne, de la Moselle, de la Meuse, etc., etc.; aujourd'hui, je dirai que la peripneumonie regne toujours dans le plus grand nombre des departemens que j'ai cites, et qu'elle y cause annuellement des pertes considerables. Je puis affirmer aussi, sans crainte d'etre dementi, que la peripneumonie contagieuse devaste encore en France le gros betail de toutes les localiles oil se fait beaucoup de mutations de betes ä comes destinees a donner du lait, a etre engraissees, etä travailler; tandis que danscelles oil on les eleve, et oü il n'enire point, par consequent, de vaches etran-geres, comme la Basse-Normandie, la Bretagne, la Vendee, I'Anjou, le Limousin, le Mans, et beaucoup de provinces du midi, le gros betail a ele jusqu'ä ce jour epargne par la peripneumonie.
II est incontestable que depuis 1792, I'agricukure, par des cultures ameliorees, a d'une part procure, d'une annee a I'au-tre, une plus grande quantite de prairies artificielles, de ra-cines, de tubercules alimentaires, qui out permis d'elever un plus grand nombre de bates bovines; et que, d'autre part, les sucreries, les amidonneries, les feculeries etablies dans beaucoup de localites, ont donne de nombreux materiaux, qui ont puötre utilises pour elever etengraisser des bestiaux. De nom-breuses mutations de bales bovines ont eu lieu aussi entre les pays d'eleves, et notamment les pays de montagnes, oü regne plus specialementla peripneumonie , et les pays de grande
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cullure, d'engrais, el de produciion du lait, de fromage ou de beurre. Or, jeconsidere ce mouvemeni des bestiaux comme une des causes de rimportaiion dc la peripneumonie dans des localit.es oü eile n'avait jamais existe, et oil se fait de ces mutations aujourd'lmi. Les examples d'importation de cette nia-ladie en Belgique, en Hollande, en Angleterre, que j'ai rappor-les, sufilraient seals pour justifier enlieremcnt cette assertion.
Plusieurs causes, assureruent, font naitre la peripneumonie spontancment sur le gros belail; cela est incontestable, ct je le prouverai en traitant de l'etiologie de la maladie; mais la cause qui la propage, aussi bien en France qu'ä I'elranger, celle qui parait la disseminer partout, celle qui Tapporte lä oü eile n'a jamais existe, c'est la contagion, c'esl la vente et l'importation de beles contagionnees, provenant d'etables, de päturages, oü regne cette redoutable affection. Voiiä la prin-cipale source du mal que je ne ferai qu'indiquer ici, me pro-posant de trailer la contagion avec tous les details que com-porte celle importante question.
Apres le typhus contagieux, je ne connais point de maladie plus terrible pour le gros betail que la pleuro-pneumonie, de plus inquietante pour le cultivateur, de plus desastreusc pour l'eleveur, l'engraisseur et le nourrisseur, et de plus nui-sible aux progres de l'amelioration de l'espece bovine. La France n'esl pas dejä si riche en gros betail; eile ne possede, d'apresles releves fails en 1843, que 8,922,907 beles ä cornes: eile a pres de 34,000,000 d'habitans.
Les importations qu'elle fait cbaque annee de chez l'elran-gcr se sont elevees en moyenne, de l'annee 1838 ä celle de 1842, ä 44,937 beles bovines, dontla valeur a ele eslimee ä 4,735,400 fr.
II est vrai que la France a exporte chez 1 elranger 12,434 beles, dont la valeur a (ite portee a 1,780,000 fr.; mais, en soustrayaul ces derniers chiffres des premiers, il n'en resulte pas moins que noire pays s'est rendu et se rend sans doule encore annuellement tributaire de I'elranger, en important
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en moyenne 33,503 betes ä comes, doni la valeur a eie es-limee a 3,005,400 fr.
Aujourd'hui que la France a semi louie l'imporlance de s'affranchlr du iribut qu'elle paie ä l'elranger pour des ani-maux qu'elle pent faire nailre, elever et eugraisser chez eile; aujourd'hui que le gouvernement s'efforce de donner une viveel mile impulsion pour l'education du grosbetail; aujourd'hui qu'il Importe a grands frais des taureaux de races dis-linguees de l'Angleterre, et qu'il encourage par des dislri-bmions de primes annuelles l'eleve des betes bovines desii-nees ä l'engrais, dans le louable but d'augmenler les produits de Tagriculture et l'aisance du pays; aujourd'hui aussi, que les cultivateurs de lous les bons pays d'eleves et d'engrais repondent dignemeut ä de si belles intentions,on se demande pourquoi, jusqu'ä ce jour, il n'a point reiidu eomple du mal, de ses progres, de ses ravages et pourquoi il n'a rien fait pour le prevenir ou I'arreler? Plus que personne, peul-etre, j'ai vu et observe la peripneumonie. Envoye, en 1840, par le gouvernement, pour l'eludier dansun de nos meilleurs pays d'herba-ges, la vallee de Bray et la vallee de Dieppe, ou celte maladie a decime les vaches laitieres; appele frequemment ü son occasion dansun rayon de vingt ä vingt-cinq Heues de la capitale, pour donner des conseils ä beaucoup dc cultivateurs; entretenant une correspondance suivie avec un grand nombre d'agricuiteurs, d'herbagers, de velerinaires, des parties de la France oü regne la peripneumonie, j'aipu, depuis douze ans, me convaincre de tomes les atteintes funestes que porte cette maladie ä notre population bovine. Ces atteintes, je lesai signalees et prevues dans un memoire adresse a M. le minislre de l'agriculture en 1840. J'ai repeteceque j'avaisdejadil ä cet egard,enl841, dans un memoire courpnne par la Sociele demulaliou du Jura, et dans une note que j'ai inseree dans le Recueil de tne-decine ve'te'rinaire; mais je n'ai point ete ecoule, ou plutot on a pense que j'exagerais le mal. Aujourd'hui, el pour la troisieme fois, je declare que ce mal est grand,,ses racines
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elendues, profondes, muliipliees, et qu'il est temps de cher-cher ä y remedier, ou au moins d'en borner lesprogres, malheureusemem toujours croissans. Je chercherai plus loin le remede qu'il faudrait lui opposer (V. Moyem jrre'servaiifs).
Resume et conclusions. — II resulte des recherches aux-quellesje viensde me livrer sur l'origiue de la peripneumo-nie et sur son extension sur les beles bovines des principales conlrees de l'Europe:
1deg; Qu'avant l'ere cLretienne, Aristole, Silius, Virgile, et, qu'apres cette ere, Columelle et Vegece ont decrit une mala-die des boeufs; mais que de cette description, on ne peut point conclure qu'a ces diverses epoques le gros betail ait ete attaint de la peripneumonie;
2deg; Que de l'annee 1693 jusqu'a celle de 1765, ou pendant l'epace de soixante-douze ans, des maladies de poitrine en-zootiques ont regne sur le gros betail, en Allemagne et en Suisse; mais que les descriptions de ces maladies, qui nous ont ete laissees par Valentin, Kausch et Bucard Maucliard, pa-raissent elre des maladies putrides corapliquees de dysenteric et de peripneumonie;
3deg; Que de 1765 jusqu'en 1792, ou pendant I'espacede vingt-sept ans, la peripneumonie n'a paru sevir que sur le gros betail des pays de nioni agues, com me les Yosges, la Suisse, le Jura, le Dauphine, les Alpes, la Haute-Silesie, le Pie-moni, etc., sans envahir les bestiaux des pays de plaine ou de grande culture, excepte cependant la Champagne, le Bourbonnais, les etables de Paris et de ses faubourgs, lieux oil toutefois ceue maladie ne regnait que temporairement;
Ua Que c'est a cette epoque (1765), que Bourgelat a le premier donne une bonne description de la peripneumonie qui regnait sur le gros betail de la Champagne;
5deg; Qu'ä compter de l'annee 1792, jusqu'ä celle de 1820, espace comprenant vingt-huil ans, pendant lequel l'Europe fülle theatre des guerres qui I'ensanglanterent, la desolerent el I'appauvrirent, les betes bovines ont ete alieintesd'enzoo-
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ties temporaires dues ä Fapparition dc la peripneumome;
6deg; Qu'ä daler de 1820 ä 1827, une recrudescence s'estope-ree dans 1'existence de la peripneumome annuelle des bes-tiaux des monlagnes de l'Europe, et qua c'est alors qu'ellc parail avoir envahi ceux des pays de bonne culture et des vallees riches en päturages d'engrais, de l'Italie, de l'Alle-magne, de la Prusse et de la France ;
7deg; Qu'elle parail avoir ete introduite dans la Hollande en 1833, dans la Belgique en 1837, et;dans I'Angleterre en 1842, par des beles contagionnees ;
8deg; Q'aujourd'hui la peripneumonie sevit dans beaucoup de depanemens du nord-est, et du centre de la France, no-tamment dans ceux qui environnent ou qui sent voisins de la capitale, et generalemenl dans ceux de grande culture, et oü s'operent des mutations de betes bovines, soil pour I'engrais, soit pour les produits en lait, en beurre ou en fro-mage;
9deg; Qu'au conlraire, dans les local! tes oil Ton elöve les betes a comes, et oil, par consequent, il n'entre point de bes-tiaux eti-angers, la maladie donl il s'agit n'a jamais existe;
10deg; Que la pleuro-pneumonie est, apres le typhus conia-gieux, ratfeclion la plus nieurtriere qui puisse attaquer le gros betail;
IT Que celte maladie pent naitre spontanement parl'in-fluence de causes locales; mais que celle qui l'engendre et la repand, c'est la contagion;
12deg; Enfin, qu'ilimporte essentiellement, dans l'interet de noire population bovine, de l'agriculture et du pays, de cher-cber a en arreter les progres el les desaslres.
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BE tA NATÜHE ET DU SltGE
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CHAPITRE IV.
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RECHERCIIES ET DISCUSSION SUR LA NATURE ET I.E SIEGE DE LA PERIPNELMONIE.
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Sommairb. Analyse el discussion de l'opinion dps nuteurs sur la peripneumonie. — Aristote, Vitgilc, Vegece, Columclle, Valentin, Scheuelurr, Buciird-Manchard, avant la fondation des ecoles vcterinaires. — liuurgelat, Urugnone, Toggia, Cha-bert, Huzard, apics cctte lundalion. — l)e nos jours, Dupuy, TJüjanus, Wagensfeld, Dieterichs, Lcssona, Gelle, etc. — Opinion de rautenr. — lldsume el conclusion.
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Le siege de la peripneumonie est aujourd'hui bien connu. Leg bronches, le tissu pulmonaire, le tissu cellulaire inler-lobulaire, les plevres, sont les organes aitaques isolement ou sioiultanement par celie maladle.
Les ideas sont plus parlagees sur la nature du mal.
Je ne chercherai point a elucider cette derniere question dans les ecrits du naturaliste Aristote, du poete Silius Ila-licus, de Virgile, pas plus que dans le traite de Re rustiea, de ragriculteur Columelle, et dans le livre \eteriiiaiie de Vegece; ces auteurs, je l'ai relate, n'ont rien dit de positif sur la nature de la peripneumonie.
Les descriptions de Valentin, de Scheuchzer et de Bucard-Mauchard, demontrent qü'ä l'epoque de 1732 ä 1745 oil ces auteurs observaient, la maladie regnante se monlrait sous la forme d'une alteration putride, dont la localisation avail lieu tanldt sur les intestins en donnant naissance ä un flux dysenterique, d'autres fois dans le tissu pulmonaire en provo-quant une congestion sanguine, qui se terminait rapidement par une inflammation gangreneuse du poumon, ou plulot par une veritable gangrene seplique de cet organe.
La peripneumonie qui a regne en Auvergne et en Champagne en 1776, et dont Bellerocq nous a laisse la description, parait n'avoir ete qu'une veritable fievre charbonneuse.
Je me tairai a l'esard de la maladie des bestiaux du Bour-
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bonnais, decriie par Gervi en 1788; car lä descriplion qui en a ete donnee par eel auleur fait croirö ä I'exlstctice d'une pblegmasie de poitrine, mais dont il n'est poiilt possible d'ap-precier au juste la nature.
J'arrive aux opinions emises par des homniies d'un merite incontestable; je veux parier de Bourgelat, de Vilet, de Bru-gnone, de Toggia, de Chabert, de Huzard, de Dupüy, de Bojanus, de Dieterichs, de Wagensfeld, etc, etc.
Bourgelat est le premier aulellr, je l'ai dejä dit, qui, en 1765, nous ail donne uue bonne descriplion de )a peripneü-monie dans une note ajoutee ä l'oUvrage de Barbet-et sur les epizoolies, et j'ai cherche ä motiver celte Opinion en dohhant une analyse succincle de son travail. C'est qu'en effet on resle convaincu apres la lecture de la notice de Bourgelat, que cet honlme de genie a positivemeni constate que la nialadie qu'il observait n'elait pas la consequence d'une fievre essentielle et de nature putride) comrae on ravaitöcrit avaht lui, mals bien Une veritable pblegmasie de la plevre et du poiiriion se termi-nant par un epanchetnent acccompagne do fausses menibra-nes d'hepaiisaiion ou de gangrene pulinoiKiire, etc.
C'est done au fondateur des ecoles VeteHnaires qüe nous devoiis les premieres notions qui aifent ele donnees siir la nature, le siöge, les termiiiaisons diverses de la pleüh)-ptleü-monie du gros betail.
Vilet (1771), Brughone (1789) el Toggia (1790), dislinguent la peHpnueumonie en sporadiqüe et eh ^pizootiqüe. Le pre-tniet- de Ces auteUi-s dil que cetie maladie he differe pas des inflammations ordinaires de poilriiie; mais il en decHt les le-Siöhs comme Un medecin qui n'a jamäis fait Tautopsie d'une bamp;e ä cötne motte de la peripneumonie. Vitet ne crolt poiht n la contagion.
Brugnohe assure poSllivettleht (Jlte IA periprietimoniö, qu'il nomme pufmunie, debute paturie inflamhlation pulMonaire, parfois catart-hale, qui se terrriine par la formation de tuber-cules et d'ulcerations dans le poumon; mals assurement bet
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36nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE L\ NATURE ET DB SI^GE
auteur n'a vu et eludie que la peripneumonie sons-aigue ou chronique si frequente parmi ies vaches qui donnent du lait. Toggia parait avoir vu el bien observe la peripneumonie. Gelte maladie, selon lui, n'est pas essentieliement gan-greneuse; mais il la regarde comnie une inflammation ordinaire du poumon, qui tend ä la resolution, ä l'bepatisation, ä la suppuration, ou a la degenerescence tuberculeuse; il ajoute meme que celte maladie est contagieuse.
Ainsi, pour ces trois auteurs, la peripneumonie est une in-Hnmmation ordinaire sporadique, ou epizoolique, aiguö ou chronique, ayant son siege dans les organes de la respiration renfermes dans la poitrine. C'etait, apres Bourgelat, re-peler une gründe verite. Mais les deux auteurs italiens, Bru-gnone et Toggia , en disani les premiers que cette maladie eiait contagieuse, avangaient un fait nouveau, qui, plus lard, fut vivement contesle.
L'annee 1792 vit nailre VInstruction sur la peripneumonie, ou affection gangreneuse du poumon, ouvrage du ä la plume deCbabert, successeur de Bourgelat ä la direction de l'ecole d'Alfort. Imprime par ordre du gouvernement en l'an ii de la republique (1791), repandu en grand nombre dans les departemens, insere dans les journaux a gri coles, reim-prime dans les quatre editions des instructions velerinaircs, le traite sur la peripneumonie devint populaire.
Chaben, place alors ä la tete de la premiere ecole veteri-naire de l'Europe, ayant acquis ä juste titre la reputation de savant et de praticien distingue, devait imposer son opinion ä ses eleves et am veterinaires de son epoque : c'est, en effet, ce qui arriva. Jusqu'alors Bourgelat, Vitct, Brugnone, Toggia, avaienl considere la peripneumonie comme une inflammation ordinaire du poumon et des plevres; Chabert lui donna le nom de peripneumonie gangreneuse. Brugnone et Toggia avaient parle de sa contagion; mais Chabert, sans elever de doutes, inscrivit en maitre| son opinion sur cette grave question. Et teile fut l'inimense influence des ecrits d'un
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homme d'une grande repuiatiou, que pendant (rente annees, non-seulemeni en France, mais encore en Europe, les veteri-naires dirent, avec le second direcleur de l'ecole d'Alfort, que la peripneumonic du gros betail etait essentiellement gan-greneuse et contagieuse. Ce n'est guere que depuis vingt ans que les velerinaires observateurs sont revenus sur la parole de Chabert, et ont ose discuier sur la valeur de la denomination de gangreneuse, leguee par lui ä la peripneumonie bovine. Le premier qui osa altaquer ouverlement le travail de Chabert futM. Favre, velerinaire ä Geneve. Le traite de Chabert, dit ce velerinaire instruit, est suranne; les symplömes de la maladie y sont decrits d'une maniere inexaete, et ia plupart communs ou generaux ä beaucoup de maladies. M. Favre aurait pu ajouter, et demontrer bien positivement encore, que les causes et les alterations pathologiques ont ele decrites avec une negligence qui a droit de surprendre, lorsque Ton reflechit a ce qui avait ete dit avant Chabert, sur la peripneumonie, par son illustre maitre. Cerles, je ne suis point trop severe pour la memoire d'un homme qui a laisse ä la medecine velerinaire bon nombre de trailes marques du sceau d'une saine pratique; mais je dois dire que le travail de Chabert est bien inferieur aux notes de Bourgelat, et aux trai-tes de Brugnonc et de Toggia sur la peripneumonie bovine. Je dois surtout protester conlre celie opinion emise par Chabert, el malheureusement adoptee par tous ses eleves, et depuis sa mort par beaucoup de velerinaires, que la peripneumonie est une maladie essentiellement gangreneuse. Mais, ä cölede ce bläme, que je regarde comme fonde, je dois louer Chabert d'avoir grandi une verite qui venait de nailre en Italie: c'elait la funeste propriete qu'avait la peripneumonie de se trans-niettre par contagion, et que l'ecrit de Chabert a proclamee. Bourgelat, en 1769, Yilet/en 1771, puisBrugnoneetToggia, en 1790, avaient emis une opinion resultant d'observations exacles, que la peripneumonie ctait une inflammation aiguc ou chronique dupoumon, degenerant ou se terminant par la
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83nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE LA NATÜKK ft DU SliCt.
phlhisio. Huzanl, qui observait la peripnepmonje en 1783 ayec Vicq-d'A^ir et Pehorfle, dans les etahles des nourrisgt;T seurs de Paris et de la banlieqe, puis qui Cut charge de 1'etu-dier comuii; coqomissaire de la ville de Paris eq 1791 et 1794, formula aussi son opinion sur la lUTipiieiunqiiie. Lu vQipi:(cLa rnaladie regnanie, ctit-il, est une inllaniaiation laquo; Jenle(chroinque),soiivenirepeiee, 5ife/gMc/c?laquo;^aw^rweMlaquo;e a despomnons, qui degenere en mie verilable pliihisie lors^ lt;c que les betes out la force de resister piix altaques du mal. raquo; Ellen'a point, ajouie.Huzard pour completer sa pengee, leca-ractereaigu et inflaniraatoire de laperipneumonie epizootique etcontagieuse decrite parChabert, Pour moii Hazard definit ires exaclement le type de la malftdie qu'il etudiajf en 1789 sur lesect; yaches deg etableg de Paris, et aujourd'hui ce type n'ti pascbapge; seulement, jedirai quecetauteur acpnfondi^J'emt cbronique de la pej-ipneumonie que je MOtnme, phthisic ptf-ripficutnottUe, avec la rnaladie que je designe sous le npm Aephihisie ealcaire,
Quoi qu'il en soit, Iluzard u'osa point se proponcer suf la contagion de ja rnaladie : a. Je n'ai aucun fait positil', aucune laquo; observation constante, dit-il, qui etablisse ceue cqptagiqq. laquo; El|e p'est done pour mpi rien qiojns qqe prQqvee,raquo;
II pepse que les fparches forcees des vacbps qui vieppept de la Flandre, de la haute et de la basge Norptapdie, de la Picardie, aux marches de Paris, la stabulatioii vicieps^, Tali-meptation parl'culiere qui est dqppee ap^ vaches, la secretion abondante de lait que les pqurrisseur* e5figept d'elle^, sopt les causes deierminanies de la rnaladie.
Ainsi, ä la tpemeepoque, Chahert, d'un coM, et Huzard, de l'autre, etudiai^nt la pipwe rnaladie-, mais le premier la re-gardait copipie une ipflapimatipn toujqurs gangreneuse et coutagieuse; le second, comme upe inflammatiqn quelque-foisgapgreneuse, degeperapt le plus souyept en phthisic on pomiiiclleic, et dont la contagion plait dopteuse.
Ces deu^ bpnunes^ihamplaqesdanslajscience^tnposerept
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DE LA PERIPNEpiOKIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;',]\i
en quclquo sorle letir opinion aux veierinaires, et les uns ne virent, si la maladie revelait nn caractere un peu sur-aigu, qu'une affection gangrenpuse; les autres, si la maladie mani-festait une marche lente et cachee, qu'une phthisis ou pom-meliere.
Ces deux opinions extremes ont fait commettre ä beaucoup d'auteurs les plus graves erreurs sur la nature de la peripneu-monie contagieuse, et ont retarde pendant pres de quarante ans en France, lesnouvellesconnaissancesqüi devaient elrele fruit de recherches mieux faites, et auxquelles on dedaignajt de se livrer, tant on elait persuade que Chaberl et Huzard n'avalent pu se tromper.
En ÄUemagne et en Suisse, beaucoup d'auteurs anciens et modernes parmi lesquels je cilerai Abilgaard, Sunder, Am. Fach, Tcheuclin, Veith et Noetel, pensent que la peripnempo-nie est une fievre typhoide (ou pesie), preexistante ou consecutive ä la gangrene du poumor). Cette jdee, lout en s'elolgnaflt de l'opiuiüii de Chabert, qui considerait la maladie comme une inflammation se terminant toujours par la gangrene, s'en rapprocbe beaucoup au point de vue de sa nature septique.
Je considere que ces opipions sont fausses, et qu'elles de-vrorjt toujours etre regardees comme telles pour quiconque cludiera la peripneumonie spus le quadruple rapport de sies causes, de ses symptÖQies, de ses lesions anaiomiqueseide sou traitement.
Jp ne dirai rien de l'opinion de Laubender et d'Ammau, qui se sont ranges sous l'etendard de la doctrine de Brown, en designant la maladie dont il s'agit sous le nom de pneumonie asthenique.
M. Dupuy, dans son traite de l'affection tuberculeuse, im-prime en 1817,considere la peripneumoniegangrepepse et lape-rippeumonie cbronique ou phthisie comme une affection tuberculeuse. Jevais examiner si l'opinion de cet auleur est fondee.
Selon M. Dupuy, la phthisie des vaches serail le resultat: 1deg; de la formation de vers echynocoques dans 1p pounion, je
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llOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE LA NATURE ET DU SIEGE
ibie, la rate, elc. La mart de ces animaux donnerail Heu, ä la face interne de leur enveloppe, ä une secretion de matiere epaisse, blanchätre, granuleuse, qui, deposee sans cesse, for-merait plus tard un veritable tubercule dont la matiere serait inorganique ou conslituee d'apres les analyses de Dulong et de M. Thenard, de phosphate et de carbonate de chaux. De sera-blables productions se manifesteraient dans le foie, les ganglions mesenteriques, etc. Enfin des sels calcaires se depose-raient dans l'epaisseur du mediastin, les lames du lissu cel-lulaire interlobulaire du poumon , les muqueuses des bron-ches, des intestins; les os, le lait, en renCermeraient une plus grande proportion que dans l'etat normal.
M. Dupuy se resume en disant que la maladie des vaches connue sous le nom de pommeliere, est une affection luber-culeuse.
Assurement M. Dupuy a emis une opinion fondee qui lui a ete suggeree par des observations bien faites, et la science et les veterlnaires doivent lui en tenircomple; maisM. Dupuy a trop generalise son opinion , et c'est alors seulement qu'elle s'eloigne du vrai dans son application pratique. II est exact de dire, et je le prouverai plus loin, que les bötes bovines, qui sejournentconslarament a I'etable, sont souvent atteintes de l'affection tuberculeuse que j'ai noramee phthisie calcaire en 1829, dans mes recherches sur I'auscultation; mais il ne faut pas dire avec M. Dupuy, que toutes les vaches qui sont considerees comme atteintes de phthisie pulmonaire ou de la pommeliere aient des depots calcaires dans les poumons on ailleurs. Je me suis assure qu'il existait deux especes bien distinctes de tubercules dans ces organes : Tune formee presque entierement par une bouillie composee de phosphate et de carbonate de chaux, l'autre constituee par des depots de matieres flbrino-albumineuses. Aussi distinguerai-je dans ce travail ces deux maladies si differentes sous le rapport de leur nature, de leur cause, de leurs symptömes et de leurs terminaisons.
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DE LA PEBIPNEU1UONIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 41
Quant ä cetle opinion de M. Dupuy, que la peripneumonie gangreneuse est consecutive au ramoliissement des tuber-cules, ici encore noire confrere a trop generalise son idee. Sans doute la gangrene peut venir se grciTer sur des lesions chroniques pulmonaires; mais il faut distinguer ces alterations , et c'est ce que l'auleur de raffection tuberculeuse n'a point fait. La terminaison gangreneuse dans la phthisic cal-caire est excessivement rare, et quant a moi, je ne I'ai jamais vue, car des productions comme celles dont il est question ne se ramollissent pas, attendu que leur matiere est inorga-nique, et qu'en outre eile est renfermee dans une coque tres epaisse et comme fibro-cartilagincuse. Que si la gangrene pulmonaire s'accompagne de lesions chroniques formees par des depots fibrino-albumineux, qui, par leur destruction, en-trainent une vive inflammation du tissu du poumon et sus-citent des desordres profonds, des resorptions septiques, cela se conQoit, parce qu'ici la matiere est organique, peut s'alle-rer, et meme sc putrefier dans un lieu chaud, humide et au contact de l'air, comme Test le tissu spongieux du poumon. Sous cc point de vue pathologique je suis done funde a dire que, dans l'immense majorite des cas de peripneumonie gangreneuse entee sur des lesions chroniques, ces alterations sont constiluees par des materiaux morbides de nature organique et iion inorgunique ou calcaire; d'oü je conclus que Topinion emise par M. Dupuy est inexacte.
Dire aussi que la peripneumonie decrile par Chabert est une affection tuberculeuse, c'est commettre une grossiere er-reur. Est-ce a dire qu'une maladie aigue du poumon ne peut pas se terminer par la gangrene, sans qu'elle soit greffee sur une alteration chronique? Est-ce ä dire que ces peripneumo-nies cpizootiques, qui tuent en cinq a huit jours des bestiaux jeunes et pleins de sante, ct places dans des päturages abou-dans, ou nourris tres substantiellement ä l'etable , sont des peripneumonies consecutives a une affection tuberculeuse ? Je ne le crois pas. II faut avoir tres peu vu de betes ä cornes
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42nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;BE hX MATURE ET DU SIEGE
atteintes de semblables maladies, ou ainieiquot; beaucoup ä gene-raliser laquo;ne idee, pour commettre de pareilles meprises p^ Ihologiqfies.
J'arrive ä des opinions plus sensees et plus admissibles. J'ai dit que Bourgelat, Vitet, Brugnone, loggia, Huzard, avaieut considere la peripneumonie comme une inflammaiion ajguc ou chroiiique du pq^mon, el nojamnient desplevres, et que ces auleurs avaient pense avec fondement que celte maladie pouvait se lerminer, dans certains cas, par la gangrene du lissu pulmonaire. Roland, Tissot, Laurin, Bojanus ^agensfeld, ont parlage celte opinion. Cependaqt les deux derniers auleurs opt ajouie qqe dans celle inflammaiion, plus que dans toute autre phlegmasie, exisiait une tendance ait depot d'nne matiere plastique organisable au sein du pou-mon. Pour Bojanus, la peripneumonie debuteraif parliculie-remeni par une inflammation chronique ordinaire de la ple-vre, qui se Iransmellrait an tissu ceilulaire inierlobulaire, tandisqiie, ppurWqgensfeld, ce seraii une inflammation rhq-malismale des plevres avec exsudation de fibrine {pleurilidis rhumatico fxsudfttiva), laquelle se iransmellrait ensuite au ijssu pulmonaire et au lissu ceilulaire inierlobulaire (pleuro-pneumonia rlmryatico extuda(iva).
J/opiqion de Bojaqus est basee sur I'observaiion, car, dqnsect;f ceriaines circonsiances, la pleuro-pneumonie debute reelle-ment par une inflammaiion aigue, sous-ajguc ou chronique des plevres, qui se iransmel au lissu ceilulaire inierlobulaire; mais celle de Wagensfeld me paraii lout-ä-fait erronee. Je p'qi, dans aiicnp passage du livre de eel auleur recomroan-dable, rien trouve dans les symplömes, dans la marche, la duree, les lermjnaisons, les alterations pathologiques de la ppripneumonie, qui put motiver la nature d'qne maladie rhu-matisraale dp la plevre; et d'ailleurs, cpmme le rhumatisme est une maladie dont la nature n'est rien moins que bien cou-nueaujourdhui, Wagensfeld n'a done ajouiequ'un mot msi-gnifiant par lui-meme ä la nature inflammaloire de la mala-
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PS tA PEUU'IVKUJiqNIK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 43
die, J'ajouierai que l'idee qui a domine Wagensfelc} daqs^ celle definition, c'est que, ne considerant point la peripneu-monie couijpe une affection coniagieuse, il a voqliraquo; lui creer line nature qui exclüt toule idee de contagipn.
Lappe, en $818, puigtrojs ans apres, Dieterichs, doiul'ou-vrage a fait sensation pn Allep]agne, admeuent egalepienl la nature inflanimaloire de la peripiieuntoiiie; niais Pieterich^ ajquie que cptie inflanmialion exis(e ayec une predoijiinancfi de iiniliere plastique orgcunsob/e dixus l'economie, et qu'elle esl (je nature spe'cifique. Elle tend, dit-il, ä desqrgqniser Iß ponnjoi] d'une manure spe'ciale, ce qui n'^ pas lieu dans les maladies inflammatpiie ocilinaires de cet organe, goit ai-gues, seitcbropiques, et dans aueune espece üaiihnal. Avant de discuter cette opinion, il e^l bofl de dire que les velerj-naires jjllemands enteqdent par mattere et exsudation plitsect;-tique prgapisable, |e prqduit mortiide que les veterinairesect; fran^ais pomment lyqipbe coagulable, qui se depose dans |es tissus frappes d'une alteration dynamique ou inflanuualoiie. Cette matiere plastique, cette lymplie organisable n'est autrß chose que la fibriqe du saiig, qui, uuo fois sortie des vaisscaux pendant Je cours des jpflanimalipps, sect;e coagule spontane-inenl, emprisonne l'albumine egaleniciit ecjiappee des ra-meaux v^scplajj-e?, pour former les fausses membranes, |es adhereuces des pievres, les indpratiops du lissu cellplaife ipterlobulaire du poumon. C'esl, au surplus, ce qui a ete de-montrp par les belies apglyses des fausses membrapes et dij liquide pleural failes par poire estimable collegue, H. Las-saigpe. Or, eoumie nous avops prpuve, par les pombrepses analyses du saug que pous avops failes pvec MM. Andrei et Gavarr^t (1), que la fibripe depasse dans le sangsa proportion pormale daps le cours de toutes leg phlegmasies, il p'y a dope riep d'eloppapt qpe ce pripeipe orgapique se depose ep
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(raquo;) Yoy- Becucii df mid. veter., \iyi} f, 'io\.
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plus graude quanliie a la surface des plevres et dans le tlssu pulmonaire frappes d'iuflaniniaiion aigue.
Quant ä la grande quanlite de matiere organisable qui se irouve epanchee et souvenl induree dans le tissu cel-lulaire interlobulaire du poumon, produit morbide qui a Trappe ßujanus, Dielerichs, Wagensfeld, comme elleaetonne lous les veterinaires de l'Europe, et comme aussi eile sur-prendra toutes les personnes qui eludieronlla peripneumonie; celtc alteration n'est point le resullat d'une maladie spe'ctfique, mais eile est due ä rorganisatlon parliculiere du poumon des betes bovines, dont le tissu cellulaire, tres lamelleux et tres abondant, apres avoir forme de larges areoles entourant, isolant chaque lobule pulmonaire, fait ensuite continuite avec la sereuse viscerale qui n'en est qu'une modification, ainsi que je l'ai dit page 5. Or, c'est precisement dans ces areoles que s'accumulent lesfluides plastiques et organisabies produils par I'inflammation, pour donner naissance ä ces nombreuses cloisons blanchatres qui divisent le poumon en une multitude de compartimens assez reguliers, isolant et emprisonnant chaque lobule frappe d'inflammation. £t si Dieterichs, qui a pense ä cetle organisation parliculiere du poumon du boeuf, avail insisle plus qu'il ne I'a faitsur ce point, il n'auraii cerles pas admis la specificite de la peripneumonie . ä cause de I'alleration speciale que presente le poumon a l'aulopsie des animaux morts de cette maladie. Quoi qu'il en soil, Dieterichs et Wagensfeld sont les premiers auteurs qui aient pris pour base de leurs recherches rorganisatlon parliculiere du poumon du boeuf, la disposition et la structure si remarquable de son lissu cellulaire interlobulaire, enfm les relations de textures et de functions qui existent entre la plevre et ce tissu; etsous ce rappon, comme sous beaucoup d'autres, les travaux de ces deux savans veterinaires sont bien superieurs a ceux qui les ont precedes.
Lessoua rejette touies les opinions des auteurs qui ont admis que la peripneumonie elait une maladie, soit de nature
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typhoide ou gangräneuse, soit de nature specifique. Selon lui, cetie maladie est due ä des causesconstilutionnelles, et jamais äla contagion;eile est la consequenced'une inflampiation ordinaire des poumons. Pour M Gelle, la peripneumonie esiune maladie constitutionnelle et specifique: ce professeur adopte done l'opinion de Lessona sur les causes, et celie de Dieterichs sur l'hepatisation speciale du poumon. Du reste, notre collegue declare qu'il n'a jamais bleu vu cette maladie, et qu'il ne s'est forme cette opinion que sur celle des autres.
Je crois avoirassezcombattu l'opinion de Dieterichspourn'a-voir plus ä revenir sur celle de M. Gelle. Je dirai cependant que In peripneumonie n'est point une inflammation ordinaire des poumons due ä des causes constitutionnelles, ainsi que le pense Lessona; mais notre collegue d'Iialie devait neces-sairement admetire cette opinion, puisqu'il est anti-contagio-nisle.
La pleuro-pneumonie du gros betail est pour moi une maladie contagieuse, et par consequent, comme toutes ces maladies, de nailmespe'etfique, attendu qu'elle donne naissance ä un element special ou ä un virus susceptible de l'engendrer et de la reproduire. Or, la speeifieiie que j'admets ä la peripneumonie est done bien differente de celle que Lappe, Dieterichs et M. Gelle luiont aecordee, puisqu'elle repose sur sa nature contagieuse, et non sur l'hepatisation particuliere du poumon qu'elle determine. Cette maladie a son siege dans les bronches, le poumon et les plevres, et revet le type inflam-matoire aigu, sous-aigu et chronique. Son invasion sur beau-coup d'animaux appartenant ä des localites dont la situation topographique est differente, souinis ä un regime hygie-nique different, sa marche, sa duree, ses terminaisons trop süuvem morlelles, le siege et l'organisation des lesions qu'elle occasionne, iadißiculte d'en obtenir la guerison, sout des caracleres qui la distinguent essentiellement des plenro-pneumonies ordinaires ou sporadiques, de la pbthisie tuber-culeuse et de la phthisie calcaire. Elle n'est point de nature
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amp;6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE LA. N\TIIRF. Et DU SlKCE
ni putride, ui gangreneuse, ni pestilenlielle. L'inllaranialion pulmonaire peut, dans certains cas, se tertniner par la gangrene, se compliquer d'alleration septique du sang, plus rare-rneui d'utie phlegmasie des inuqiienses iillestinales; mais, dans la majorile des cas, cette maladie se terminepar un epanche-ment pleural et une induration recente ou ancienne de la substance pulmonaire^ et du tissu cellulaire intetiobülaire. Teile est ropinion que je me suis faite de la nature du siege et des complications de la peripneumonie du gros betail.
Quant ä l'eiement de !a specificity, que je crois exisler dans cette maladle, se inotilre-i-il dans les liquides ou dans les solides? se developpe-t-il dans le phenomene morbide que l'Öh nonime inflammation? est-il un produit söcrele ou exhale? Je he pourrais fepondfe posilivement ä toutes ces questions. Je ne sais si oh fll'objectera que je devfais y fö-pondre. A cela je dirai qu'un grand nombre de medecins du plUshautmeHtä ont etudie la peste, la fievre jüuhe, la va-rlble, le cholera, depuis beaucoUp plus long-lemps que les völörinaires ti'etudietit la pleUro-pneümönie, et cepehdatit, je le crois i töüs se^aient fort embarrasses de t^pondre ä de sfemblablfes quesliotis ä l'dccäsion de l'une ou de l'ailtre de ceA maladies. Tout fee que je säiSj c'est que l'eiement palho-gfriique ou Contagirei-e du Virus de la pleuro-pneumoille pa-raft Omaner des Voies l-espiratoires malades, et que l'air expire en est impregne. Au surplus, je feviendrai suf la question du virus avec plus de details lorsque je traitehai de la cohtagion de lü maladie dortl il s'agit.
Je chfelcherai aüssi ä jüstifler ropinion que je viens d'^mettfe sur la nature, le siege, leS types, les feohlplica-iionsj la Jiropriete cohtagieUse de la peripneumobie en decrl-vänt cette nialüdie, et eh Iraiiam de sa contagion, de Ses moyehs curatifs et preservalifs.
Eh resume, il hSshlle de l'iöxameh des opihions des äh-leurs qüi ont traite de id peripneumonie :
1deg; Que le gradd haturaliste AristOte, les pofeles celöbteä
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BE L\ PÜBIPItJrMbKlfi,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ft?
Silius Italicus et Virgile, l'agricülteur Coluilielie, le vetörl-naire Vegece, n'ont rien toit de posilifsür la natut'e de !a peripneumonie;
2deg; Que Valeiilin gt; Scheuchzer, Bucard-MataChürd, Belle-roq et Gervy, n'ont poilil precise la nature des epizootles qu'ils ont decritessous des noms diffeiens; tnäiiä qüe ces tnaa ladies paraissent avoir ete dues a des alterations putrides se temiinant lantöt par la dysenlerie, d'autres fois par la güli-grfene pulmonaire;
3deg; Que Bourgelat doit 6lre coilsidere comnle le premier auteur qui ait convenablement defini la peripneumonie, en disant que cette maladie n'elait point une fievre putrlde, niais bien uhe phlegmasie de la plevre el du poumon;
4deg; Qu'apres le fondaleur des ecolies veterinaires, Vllel, Brugnone, Toggia et Huzard out erüis la indme opinion. SeU-Ifiuient pour les deux auteurs Italiens, celte affection serait contagieuse,proprieteque Huzard a consideree commeri'etant rifen moins que prouvee;
5deg; Que Chabert a designe cette maladie sous le nom de peripneumonie gangreneuse pour en qualifier la nature, et qu'il I'a regardee comnie contagieuse ;
6deg; Que les opinions de Huzard, d'une part, et dö Chabert, de l'aulre, out influe beaucoup sur celle des veterlhaires de l'^poque, el d'une epoque plus eloigtiöe tehcore, 61 qu'ellfes oht fait cohsiderer la peripneumonie, tantöt cöname une WÜ-ladie pnlmoriaire essenliellemenl gangreneuse et'cötltagielise, d'autre foiscomme une phlegmasie chronique, une philiisie pulmonaire oü pommeliere non contagieüs'e;
7deg; Que l'opinioh de M. Dupuy, qüi considere la peripneumonie comme une affection luberculeuse, n'est soutenable qu'a I'egard d'une espece de phthisie pulmonaire, que Ton doit nommer phlhisie calcaire; mais que cet auteur, en disant que la peripneumonie gangreneuse de Chabert est la consequence du ramollissement ou d'une degenerescence luberculeuse, a emis une opinion insoutenable et erronee;
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ll8 DE LA NATURE ET DU SIEGE DE LA PERIFNEUMONIE.
8deg; Que Bojanus, Lessona et Wagensfeld, et beaucoup d'au-tres auteurs, en disant que la peripneumonie etait une inflammation, soit aigue, soit chronique, du pounion, et plus particulierement des plevres, ont dit vrai; raais que Wagensfeld, en la qualifiant de rhumatismale, s'est trompe -,
9deg; Que Lappe et Dieterichs, en publiunt que la peripneumonie etait de nature specifique, ä cause, d'un cöte, de la nature particuliere de Thepatisation du poumon, de l'autre, ä cause de la tendance de Torganisme ä deposer dans cette maladic, plus que dans tonte autre phlegmasie, une matiere plastique organisable, a commis une erreur, en ce sens : que l'alteration si remarquable du pounion se rattache ä la structure toute particuliere de ce viscere dans les grands ruminans, et que le depot de la lymphe organisable est un pheuomcne qui tient ä l'augmentation de la quantile normale de la fibrine du sang, qui se manifeste dans le cours de touies les inflammations ;
10deg; Que quant a moi, je considere la peripneumoniecomme une maladie specifique, parce qu'elle donne naissance ä un virus special susceptible de la reproduire, caractere qui la distingue des pleuro-pneumonies ordinaires et sporadiques j que son siege existe, soit dans le poumon, soit dans les plevres, mais le plus souvent toul ü-la-fois dans ces deux organes ; que sa nature est inflammatoire aiguc ou chronique, simple oucompliquee d'alteration septique du sang, ou de phlegma-sies intestinales, mais qu'elle n'est jamais cssentiellement ni pulride, nigangreneuse, ni pestilentielle. Enfiu, quel'element morbide qui donne naissance au virus parait elre l'ulteralion du poumon, et que le vehicule de ce virus est l'air expire.
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CARACTERES GENKHAUX DE t\ P^RIPNECMONIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;It9
CHAPITRE V.
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DESCRIPTION DE LA PLEÜRO-PNEUMOME AIGUE ET CHRON1QUE. DISTINCTIONS AVEC LES AÜTRES MALADIES DU POUMON.
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SowHiTRE : Caractcres geniraux'de la maladie. Symplomes qui I'annoncent, Marche, (luree, terminaisons. — Formes. — Complications. raquo; Anatomie palhologique. description de la phtliisie peripncumonitc. — Ktndr comparee de cette phthisie avec les phthisies tuberculense et calcaire. — Etude coniparäe de la p^ripneu-monie sporadique aon contagieuse et de la peripneumonie epizootique etcontagieuse.
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sect; 1. Caracleres gön^raux de la peripneumonie.
Lorsque la peripneumonie se manifeste dans un troupeau de betes bovines, elie attaque d'abord un seul animal; hull a quinze jours apres, eile sevit sur une ou deux betes; eile en alTecieensuite deux ä Irois, ou cinq ä six presque ä-la-fois; puls eile se ralentit, n'apparait plus que de loin en loin, comme tons les quinze jours, tous les mois, sur un ou deux animaux, ct fmit par disparaitre.
En general, la quantite de betes qu'elle affecte, de mamp;ne que la morlalile qu'elle occasionne, dependent de la saison et de ralimentalion donnee aux animaux. Toutes (hoses egales d'ailleurs, en hiver comme en ete, elie sevit sur un plus grand nombre de betes, et est beaucoupplus violenle lorsque ralimentalion est abondante et suriout nourrissante. La cha-leur almospberique, comme la temperature elevee et Fair viele des etables, les vents, la pluie, les brouillards du prin-temps et de l'automne, exaltent sa gravite. Dans les an-nees de diselle, alors que les cultivateurs se trouvent forces d'alimenter le betaii avec des fourrages avaries ou des alimens pen nutritifs, dans celles aussi oü les travaux de labours on de voiturage ont ete rendus tres penibles, soit par des pluies qui ont deteriore les chemins, soit par des cha-ieurs qui ont desseche la terre et rendu les travaux essou-
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50nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; NATCllE, SliGE, SYMPTÖMES
flans, la maladie se monlre avec des caracleres de malignile. Sa duree, dans une elable ou dans un herbage, n'a rien de fixe; eile pent exisler pendant irois, six, neuf mois, un an, et niamp;ne plusieurs annees. Touiefois, ceue duree est sub-ordonnee aux soins qui sonl pris pour arreier ou pour bor-ner la contagion, aux moyens hygieniques qui sont mis en pratique pour souslraire les anitnaux.aus causes de la maladie el aux moyens curaiifs ralionnels qui sont employes pour la combattre.
La peripueuuionie ne menage pas plus les jeunes animaux que les adultes et les vieux. Cependant, eile paratt sevir avec plus de force et de gravite sur les animaux jeunes et sanguins, les bonnes vaches lailieres, et sur les beles grasses. On re-marque sur les sujets faibles, et sur ceux qui out souffert, qu'elle suit une marche plus lente, bien que ses lerminaisons soient tout aussi redoutables.
sect; 2- Mature. Siige. Distinction.
La pleuro-pneumonie est rinflammation du poumon el des plfevres. Gelte phlegmasie pent debuter d'abord, soil par les pl^vres, soil par le tissu pulmonaire, soil par la muqueuse bronchique. Dans 1'immense majorile des cas, la pleurite, la pneumonile el la bronchite, debute in simultanement, marchent ensemble, et arrivent chacune a des terminaisons speciales.
Ces maladies peuvent nattre sous le type aigu el sous le type chronique. Je decrirai separement ces deux types.
A. Plburo-pnecmosis aiuigt;. Descbiftiox
Pour tracer les caracleres esseniiels de la pleuro-pneumonie aigue, je distinguerai trois periodes pendant son coins, savoir: le däbut, l'etat, el les terminaisons. Le debut annonclaquo; la coagestioa du poumon et des plevres; l'etat, rinflammation
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DE LA l'ERIPNEUMOMK AIGUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;54
de ces parties; les terminaisont, les divers elais patliolo-giques qui accompagnent la persisiance de rinflammaiion.
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i0 Premiere periode, — Congestion pulmonaire et pleurale.—Debut de la maladie.
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Lorsque la peripneumonie attaque une bete a comes, celle-ci continue ü manger, ä boire et h ruminer; si c'est une vache eile donne du lait comme en parfaite same. Aux yeux des cul-livatcurs et des hcrbagers, la bete qui est dans ces conditions n'est point malade. Cependant, si le veterinaireexamine 1'ani-mai avec attention, ii trouve les muqueuses des yeux injec-tees et rouges, la respiration frequente (25 ä SO respirations par minute), el le pouls accelere (55 a 60 battemens par minute); Tauscultation fait reconnaitre, soit dans un seul, soit dans les deux poumons, soit en arriere du coude, soit dans le milieu ou dans le haut de la poilrine, un bruit leger de souffle ou de frottement, comparable au bruit produit en soufflant dans un tube de verre. Ce bruit est du au passage brusque de I'air dans les tuyaux bronchiques. II annonce toujours le debut de la maladie. Des gargouillernens frequens, passagers , qui approchent ou s'eloignent de l'oreille, se font entendre et retentissent du venire dans la poitrine.
La percussion des parois peciorales developpe de la sensi-bilite; souvent meme on reconnait deja une legere matite. La bamp;e tousse frequemment, et la toux est petite, seche, souvent avortee, rarement sonore et grasse. Dans les päturages, eile se fait entendre le soir el le matin pendant l'heure des brouil-lards froids et humides du printemps et de l'automne; et a i'etable, lorsque les animaux prennent leur repas.
Souvent la vache desire plusieurs fois le taureau. Du reste, la bete bovine paratt se bien porter; eile bondit quelquefots en sonant de Tetabtej soit pour aller boire, soil pour gagner le chemin de l'herbage, et, je te r^pete, aux yeux des cultiva-
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teurs qui nejugenl les animaux qu'ä l'exterieur, eile ne paratt point malade.
La b^ie ä cornes resle dans cet etai pendant deux, trois ii quaire jours; rnais passe ce laps de temps, la peripneumonie s'annonce avec un autre cortege de symptömes qui, pour les cultivateurs, indique Tapparition de la maladie, et pour le veterinaire, sa seconds periode.
a0 Oeu.iieme periode. — l'tat inllamniatoire du poumon et des plevres.
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Dans cette periode, la böte ä cornes, si eile est ä I'elable ou au päturage, ne mange plus et ne se couche que tres rare-ment: ä ratable, eile s'eloigne de la creche autanl que son attache le permet; au päturage, eile cherche un abri le long des haies, aupres des bois, des arbres, des rochers eleves, dans les montagnes. Si cependant eile prend des alimens qu'elle appele, son ventre se meteorise, et les proprietaires croient ä l'existenee d'une indigestion. Le mufle se dess^che, et la temperature du corps, ainsi que celle des cornes, des oreilles, est alternativement chaude et froide. Presque tou-jours la bete toiisse sec, et frequemment le matin et le soir, aussi bien ä l'etable qu'au päturage. Lavache donne beaucoup moins de lait que les jours precedens, et ses mamelles com-mencent ä se fletrir. En appuyant la main, nieme legerement, en arriere du garrot, eile flechit brusquement la colonne ver-tebrale, s'agenouille parfois, en faisant entendre une legere plainte. Ce Symptome manque rarement. Les yeux sont rouges et legerement jaunätres. La böte respire 35 a 40 iois, souvent 45 fois par minute. L'abaissement des flaues est accompagne d'une legere plainte. L'air expire est cbaud et inodore. Quel-quefois un jetage blancbäire, gluant, s'ecoule par les deux naseaux. Le pouls, plein et serre, bat 70, 80,100 fois par minute ; d'autres fois il ne bat que 55, 60 fois, raais alors il est large et mou. Dans les parties oü le poumon est enflamine, le bruit respiratoire est träs faible, et accompagne d'une ere-
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1gt;E LA PGRIPBEUHOME AIGUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 33
pitation semblable au bruit produit par une feuiile de papier froissee dans la main. Le bruit de souffle ou de frottemenl esl tres fort ä ccs cndmits, tandis que les parties du poumon encore saines font entendre un murmure respiratoire bruyanl (respiration suppiementaire). Si la pleuro-pneumonie n'exisie que d'un seul cöte de la poitrine, ce qui arrive souvent, le bruit naturel est plus fort du cöte sain.
En frappant les parois pectorales vis-ä-vis les endroits malades, la beie se plaint. Dans cette periode, les vaches avortenl quelquefois, accident qui ameliore rarement la maladie, mais qui l'aggrave tres souvent, parce que la delivrance s'opere toujours avec difliculte.
La pleuro-pneumonie, arrivee ä cette periode, date de liuii ä dix jours pour le veterinaire, et de trois ä quatre pour le proprietaire. Elleadejä acquisbeaucoup degravite; rarement meme on la combat avec succes. Toutefois, la guerison est precedee d'une longue convalescence, eicelle-ci est souvent inlerrompue par des rechutes.
3raquo; Troisieme periode. — XermiaaisoDs de la maladie.
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La peripneumonie, arrivee a cette periode, se tennine par la resolution ou la guerison, la gangrine, l'he'patttation, IV-panchement et la chronicite'.
Ä. La resolution uu la guerison de la maladie s'annonce par la disparition de tons les symptömes qui ont öte signales dans la premiere, et quelquefois la seconde periode, ou, en termes plus explicites, par le retour lent, mais gradue, des bruits, des mouvemens respiratoires, des battemens du pouls, de l'appetit, de la rumination, de la secretion du lait ä l'eiat de same.
La convalescence s'opere et se termine en huit ä dix jours dans la premiere periode, et dans la seconde, les animaux ne sont rarement completement gaeris qu'apres 30 ä amp;0 jours.
B. Gangrtne.—Cvm leiiuliiaibon, exiiemeraent rare, se fait
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remarquer : !lt;gt; chez les beles jeunes, vigoureuses, saugnines, el quand rinflammation debute avec violence; 2quot;sur les ani-maux qui paissent dans des herbages riches en plantes (res nourrissanles, au prinlemps et a I'autonine; 3deg; sur ceux qui sont soumis ä des travaux tres fatigans, ä des marches for-rees, pendant les chaleurs ou les pluies fraiches du printemps et de l'automne.
On reconnait cette redoutable terminaison a la violence du debut de rinflammation, et a la rapidite avec laquelie eile a parcouru la premiere et la seconde periode; en outre, a la tres grande vitesse de la respiration, a la petitesse et ä l'acce-leration du pouls (80, 90, 100 pulsations par minute), aux batleraens tumultueux du cocur, ä l'odeur de l'air expire qui cst fade et fetide, quelquefois ä un gargouillement qui se fait entendre dans la panic du poumon oü cette grave lesion existe; a un jetage de matieres rougeätres et fetides par les naseaux, qui devient abondant pendant la toux; ä une bave fetide qui s'ecoule par la commissure des levies; parfois aussi ä une diarrhee noirätre et liquide.
Gelte terminaison, mortelle dans l'immense majorite des cas, pour ne pas dire dans tons, se fait remarquer du cin-quieme au huilieme jour de la maladie; rarement la bete vit au-delä de S6 a AS heures apres son apparition.
C. Hepatisution rouge.—Cette terminaison est caracterisee par un pouls petit et vite, battant rarement au-dessus de 70 fols par minute, et par une respiration qui s'execnte de SO a amp;0 fois pendant le meme laps de temps. L'expiration est courte et plaintive.
L'auscultation et la percussion de la poitrine font facllc-ment reconnailre si rhepatisation existe dans un seul, dans les deux poumons, ou dans quelques parties circonscrites d'un seul poumon. Si, dans les parties oü se faisait entendre la crepitation, I'oreille ne pemm plus qu'un fort bruit de souffle ou tubaire, sans murmure respiratoire, et si le murmure dont il s'agil est beaucoup plus fort dans les parlies environ-
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names, si les parois costales ne resonnent plus (maiite) lä ou lair nepenetre plus danslepoumon, leyelermsArepeutaffir-mer uvec certitude qu'ä ces endroits le tissu puimonaire est hepatise. Ces symptomes sont si caracteristiques qne Ton peul, ea coupant le poil, figurer a I'exterieur, jour par jour, l'elendue et les progres de la lesion dont il s'agit.
Lorsqu'uu seul poumon est frappe d'hepatisation, le poumon oppose respire ires fort, et les parois costales frappees font entendre une forte resonnance. Si c'est le poumon droit qni est malade, les battemens du cceur sont plus sonores a l'oreilie, et plus sensibles ü droite qu'ä gauche du thorax. Le contraire a lieu si c'est le poumon gauche qui est altere.
L'hepatisation pent augmenter, diminuer et disparaitre. Dans la premiere circonstance, l'absence du murmure respi-ratoire dans une plus grande etendue du poumon, la force du bruit du souffle, la vitesse, la petitesse du pouls, Tacceleration de la respiration, les fortes plaintes que font entendre les ani-maux, indiquent son accroissemeat.
Les progres de cette lesion se font de bas en haut, tres rarement de baut en bas -, parfois ils sont tres rapides, d'autres fois ils sont lents.
Si l'hepatisation se termine par la resolution, ou, en d'autres term es, par la gnerison, le bruit de souffle est moins fort, de la crepitation se fait entendre au pourtour des parties oü le bruit respiratoire n'existe plus, et ä celle-ci succede le murmure naturel. La resonnance remplace hi en tot la matite'; la respiration cesse d'etre acceleree et plaintive; la frequence du pouls disparait peu-i-peu; les bgtes cberchent ä manger; mais la plus petite quantite d'alimens, mAme faciles ä dige-rer, occasiunne quelquefois de la meleorisatiun.
La resolution de l'hepatisation est toujours tr£s difficile amp; obtenir. Lorsqu'elle s'etablit, le temps necessaire pour I'ope-rer est en rapport avec son etendue, laglaquo;, le temperament des animaux, et les saisons: 15, 20,30 ä amp;0 jours, souvent pins, sont necessaires pour I'acbever completement. Toules choselaquo;
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egales d'ailleurs, cette heureuse terminaison s'opere plus rapi-dement dans lesjeunesanimaux et dans lesadultes,quedansles vieux; pendant la douce et reguliere temperature du printemps etdeTautomne, que lors desfroidesetirregulieresintemperies del'hiver. Pendant laguerisonderhepatisalion,rinnunimation peut eprouver une recrudescence, soit parce que les animaux n'ont point ete convenablement rationnes, soit parce qu'ils ont ete exposes au froid- Cette rcchute rend la maladie tres grave et frequemment morlelle. ü'autres fois rhepatisation reste stationnaire pour, plus tard, faire des progres lents, profonds et incurables, et passer ä l'etat d'induration grise et blanche. Dans ces cas malheureux, I'liematose ne se fait que tres incompletement; l'animal maigrit de jour en jour et fait entendre une toux seche et profonde ; sa peau deviant seche et adherente aux os, et tous les bons soius, la meilleure nour-riture, ne peuvent prolonger son existence que de quelques mois; bientdt 11 tombe dans le marasme, et I ermine ainsi une vle languissante, si le proprietaire impatiente ne le fait abatlre. D. ßpanehement. — L'epanchemenl consiste dans la secretion et l'accumulation dans la poitrine d'une plus ou moins grande quantite de serosite jaunätre, limpide ou trouble (hy-drothorax). Cette terminaison appartient ä l'inflammaiion pleurale qui complique l'hepatisation pulmonaire. 11 est tres difficile de constater ces deux graves terminaisons. Cepen-dant si l'absence du bruit respiratoire est complete en arriere du coude; si de jour en jour cetle absence fait des progres de bas en haut; si le bruit de souffle est tres fort; si les parois pectorales sont tres sensibles, ä droite et ä gauche, ä la percussion ; si les mouvemens des flancs sont irreguliers, entre-coupes, eleves, et avec une forte torsion des fausses cötes; si le pouls est petit, vite et serre; si les yeux sont brillans et la physionomie grippee; si la toux est rare, petite et avort^e; si les animaux ouvrent la bouche pour respirer par cette ca-vite, et salivent beaucoup ; si la marche est chancelante et les animaux essoufles aussitöt; enfin et surtout, s'il existe une
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infillralion sereuse, froide , indolenle, soil sous la mächoire inferieure, soit sous la poitrine, soil sous le ventre, seit sur les cötes de la poitrine en arriere du coude, soit ii la partie inferieure des membres anterieurs , il est plus que probable que la pleurite exisle avec fausses membranes et collection de liquide.
Rarement Ton entend, pendant l'inspiration et l'cxpiralion, un gargouillement du au balloltement du liquide.
Cependaut, si ce bruit existe, on ne devra point le con-fondre avec celui du reseau et celui produit par la deglutition de la salive. L'anitnal ne vit guere plus de quinze ä vingt jours avec celte terrible complication, surlouts'il y a formatiou de beaueoup de fausses membranes, II nepeut rester couchc, taut la suffocation est imtninente; il se defend lorsqu'on lui fait prendre quelques tisanes ; les forces lui manquent: bien-töt il tombe et meurt asphyxie.
E. Passage ä l'e'tat chronique. —Lorsquerhepatisalion ne se termine pas par la resolution, qu'au contraire eile persisle long-temps, un, deux a trois mois par exemple, on appelle ce passage de la maladie I'e'tal chronique, je lui donne le nom de phthisie peripneumonite. (Je traiterai plus loin de cette affection.)
sect; 3. Formes de la piripneumonie aigue.
Dans l'immense majorite des cas, rinflammalion du pou-nion et des plevres se declare simultanement. Dans d'autres circonstances, le debut se fait reniarquer dans le tissu pul-monaire seulement; rnais comme le tissu cellulaire inter-lobulaire du poumon des b^tes bovines est ires abondant, ires lamelleux, et se continue avec la plevre pulmonaire, la phiegmasie ne tarde point a se transmetire ä celle-ci, et alors les deux maladies marchent ensemble. l\ arrive meme ires souveni que la pleurite, s'accompagnant de la formation d'a-bondantes fausses membranes et d'une secretion plusountoins
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considerable de liquide sero-sanguinolenl, devienlratfcction principale qui determine la mort.
J'ai fail coonaitre les symptömes, la niarche, ia terminai-son de ces deux maladies simnltanees (page 52 et suiv.). ie ii'y reviendrai pas.
A.nbsp;Pleurite. — Cependant il arrive, sur quelques betes, que rinflammation des plevres debute la premiere et marche iso-lemeni pendant quelques jours; mais il est extr^mement rare qu'elle ne determine pas non plus rinflammation du poumon et l'a'demaiie du tissu cellulaire interlobulaire, pour marcher ensuite avec ces deux lesions ä la perte de l'animal.
Une grande difliculte d'operer l'acte de la respiration, l'ir-regularite et la vitesse de ses mouvemens; la petitesse de Tinspiration; la sensibilite tres granüe des parois pectorales, soit ä la pression, soil ä la percussion; la faiblesse du bruit d'expansion pulmonaire; un frottement qui se fait entendre dans quelques points du poumon; la petitesse, la durete tres grande du pouls; Tabsence de la toux ou l'audition d'une toux petite, seche et avortee; l'anxiete oü se trouve l'animal, font reconnaitre au veterinaire l'apparition isolee de la pleurite. II est tres important de' reconnaitre ce debut, car du diagnostic porte par le praticien depend la vie de l'animal. En eilet, la pleurite ne tarde pas ä faire des progres rapides, ä s'accompagner d'epanchement de fausses membranes, de pneumonite, d'induration du tissu cellulaire interlobulaire, et partant, a faire perir l'animal, si le veterinaire n'arnhe pas brusqnement ses rapides progres el ses terribles termi-naisons.
Lorsque la pleurite a determine coosecutivement ia pneu monite (pleuro-pneumonite), les deux maladies reunies of-frent l'ensemble des symptömes que j'ai dejä fait connaitre page 52 et suiv. Plus loin, je specifierai le trailement qne reclame la pleurite ä son debut pourelrecombatuie avec succes.
B.nbsp; Bronchite. — Dans les pays de monlagnes el dans les localilcs ou la maladie parait etre plus specialement determi-
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nee, soil par des intemperies atmospheriques, cumme je l'ai vu dans la Nievre, comme M. Mathieu, veterinaire ä Epinal, I'a constate dans les Yosges, soil par une alimentation ires ubondante, qui rend le sang riche en materiaux nutriiifc , commc-je I'ai observe dans les gras pälurages de la Norraan-die, que la peripneumonie debutait assez frequemment par une bronchite aigue. II est encore tres important de dislin-guer cette nouvelle forme de debut de la maladie qui m'oc-cupe.
A.nbsp; Bronchite aigue. — Une toux facile, frequenle, secbe et sonore, se faisant entendre souvent, et particulieremenl le matin, le soir, et pendant le repas, annoncc rinvasion de la bronchite aigue. Bientöl la respiration precipite ses mouve-mens, et l'inspiration devient entrecoupee. L'oreiile per^oit, a Tentr^e de la poi trine, au centre de cette cavite el en arrtere du coude, un souffle fort et sec. Les parois thoraciqnes ne sont que peu ou point sensibles; le ponls est plein et dnr. Quelqnefois, le deuxteme jour, il s'ecoule par les naseanx un mucus filant et glaireux que la bamp;e leche souvent.
Ces symptömes persistent pendant cinqä six jours auplus. Passe ce laps de temps, rinflammalioB des bronches se ter-mine par resolution, ou s'aggrave et se transmet au tissu pulmonaire.
B.nbsp;Resolution. — La resolution s'etablit difficilement. Une toux grasse; Jejetage de matieres glaireuses, jaunälres, par les nasaux ; le retour regulier des mouvemens des flancs; la disparition du souffle bronchique et de l'apparilion d'un rale muqueux dans les luyaux respiratoires, annoncent un retour prompt vers la same.
C.nbsp; Broncho-jmeumonite. — Lorsque la phtegmasie des bronches se transmel au tissu pulmonaire, la respiration devient prompte et laborieuse; la toux persiste, ainsi que le jetage par les naseaux. Les conjonctives sont rouges, injectees, et des larmes s'^coulent sur le chanfrein. L'oreiile, appliqute sur leis parois dc la poitrine, pergoil tout ä-la-fois une cre'pi-
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talion humide (rale crepilanl humide), et le bruit de souffle ou de frottement.
Du sixieme au huilieme jour, les flaues s'agitenl avec violence, lesaniiuauxallougeiu la tele, rejeltent par les naseaux, pendant i'ebi-ouement et la toux, des mucosites epaisses, jaunälres, quelquefois reconvenes de strics de sang, et rou-lees en volutes. Ces matieres, qui proviennent de fausses membranes existant dans les divisions bronchiques, accusent unc violenle ioflammntion de la muqueuse et du lissu pul-monaire.
Le jours suivans la bele a cornes allonge la t6le, ouvre la bouche pour mieux respirer, et laisse couler de cette cavite une bave filante et abondante. Bientot apres eile expire en offrant tous les symptömes de l'asphyxie.
La broncho-pneumonite n'ofTre toutefois une serieuse gra-vite qu'autantqu'elle s'accompague denombreuses et epaisses lausses membranes qui obstruent les bronches et emp^chent I'liematose. Jamals pourtant eile ne compromet la vie des animaux comme le fait la pleuro-pneumonite.
sect; 4. Complications.
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Les maladies qui viennent parfois compliquer la peripneu-monie sont: la tympanite, Tenterite et Talteration septique du sang. Je relaterai ici leurs causes, leurs symptömes, les lesions qu'elles determinent, les moyens curatifs qu'elles recla-ment pour n'avoir plus qu'ä trailer des causes, des lesions, des moyens preservalifs et curatifs de la pleuro -pneumonic qui attaque le gros betail dans I'immense majorile descas.
A. Tympanite ou me'te'orisation. — La meleorisation du rumen complique souvent la peripneumonie, quels que soient sa nature et son siege. Cette maladie debute quelques jours apres l'apparilion de la peripneumonie, ou bien se fait re-marquer pendant son cours. Dans I'un comme dans I'aulre cas, eile s'annonce par la resonnance, le ballonnement du
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flanc gauche et par la distension du venire, distension qni, g£nant les mouvemens du diaphragme et des cöles, suscite de la suffocation. Gelte complication est deterininee, soil par une trop forle ration d'alimens donnee aux animaux pendant le cours de la maladieou celui de la convalescence, soil par des pianies vertes facilement fermentescibles, conmie le trefle, les feuilles de choux, de vignes, les gousses de pois.
Generalement gazeuse et sans surcharge d'alimens, la memorisation symptomatique du rumen est combattue facilement par l'administration, soit de 69 grammes (3 onces) de sei marin dissout dans 2 litres d'eau froide, soit de quelques breuvages composes d'eau froide (1 litre) el ether sulfurique 16 grammes (une demi-once), soit par de l'eau de savon ä la dose de4ä 5 litres, et par quelqueslavemens de meme nature.
B. Ente'rite. — L'inflammation des muqueuses inlestinales accompagne quelquefois la peripneumonie aigue, sous-aigue et chronique. C'est particulierement sur les betes jeunes, grasses et bien nourries qu'elle se fait remarquer. Les animaux d'un mediocre embonpoint et d'un äge plus ou moins avance en sont aussi atteintes, mais beaucoup moins frequem-ment. Grognieren 1821 et en 1826 (Rhone), Bragard et Michaion en 1824 (Isere), Ferrari, Rebecciet Lessona en 1827 (Vigevano et Alpes de Mondovi), Fergusson en 1843 (Angle-terre), ont Signale cette complication que j'ai constatee aussi en 1840 dans plusieurs etablesdes environs de Beauvais et de Meru.
Voici les symptömes qui en caracterisent le debut : meteo-jisation passagere, bouche s£che, päteuse et brülante, con-jonctive rouge, jaunätre, sensibilile des reins et du flanc droit ä la press!on, constipation.
A une epoque plus avancee de la maladie, soif ardenle, pouls petit, vif, irregulier, urines rares et rougeälres, expulsion de matteres excrenienliüelles dures, moulees, envelop-pees de malleres glaireuses, jauuätres, parfois epaisses et resistantes.
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Dans ceitaines betes celte constipation persiste pendant tout lecours de la maladie. D'autrcs Ibis un flux intestinal lui succede apies ciuq ou six jours. Alors de frequens et forts borborygmes se font entendre du cöte droit del'abdomen, et les jours suivans ies animaux expulsent d'abord beaucoup de matieres dures, puis bientöt semi-liquides, jaunätres, bilieu-ses et muqueuses. Plus tard ces matieres deviennent liquides, mousseuses, fetides et sont frequemment expulsecs.
Cette complication est toujours grave si eile persiste. La diarrhee affaiblit beaucoup les animaux, cause un prompt amaigrissenient, el les conduit rapidement a la rnort.
A I'autopsie les inteslins greies et gros montrent qh el lä des rougeurs par plaques avec epaississement et mollesse du tissu muqueux. Beaucoup de mucosites glairo-muqueuses sont re-pandues dans les intestins greies, le coecum et le colon. Gene-ratement tout le tube digestif est retreci, et ne renferme que peu ou poiiude matieres alimentaires et excrememitielles.
On remedie ä cette complication en administrant beaucoup de breuvages mucilagineux, legerement mielleset acidules; en passant un grand nombre de lavemens eniülliens et amilaces, confectionnes avec une decoction de sou, et en appliquani sur les reins un sachet chaud renfermant de la balle d'a-voine et expose ä la vapeur de l'eau bouillante. Dans le cas oü la diarrhee persiste et menace d'affaiblir et d'epuiser les animaux, l'administration de trois breuvages emolliens par jours et rendus caimans par 2 ä 4 grammes d'extrait aqueux d'opium indigene, de plusieurs lavemens legerement aslringens confectionnes avec des decoctions d'ecorce d'orme ou de ebene, caiment et arretent generalement bien cette diarrhee.
II ne faut point lotuefois confondre celte entente diarrhei-que avec le flux intestinal liquide gazeux et infect et souvent intermittent qui accompagne lecours delaphtbisiepulmonaire donl je iraiterai plus loin.
C. alteration teptique du sang, — Celte grave complica-
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lion qui donne a la peripneumonie un cachet puiride et une grande malignile se manifeste accidentellement dans cenaines contrecs, dans quelques etables et sous rinfluence de causes paniculieres. Je vais les relater.
Lorsque la peripneumonie se declare sur des betes ä comes qui päturent nuit et jour, soit dans des herbages niarecageux, soit au voisinage d'etangs ä moilie desseches, soit dans des vallees qui ont ete inondees par le debordement de rivieres ou de fleuves, et qui respirent dans ces lieux des emanations septiques ou putrefiautes, cetle maladie revet bieniöt apres son debut un cachet septique du ä l'alteration puiride du sang.
Dans cenaines parlies de l'Allemagne, et surtout en Hon-grie, pays ä la surface duquel existent de vastes marais, et coupe par beaucoup de rivieres vaseuses; dans les vallees humides et marecageuses qui bordent les nombreux cours d'eau du Piemont, cette complication se montre frequemment- Aussi beaucoup d'auteurs, parmi lesquels je cileraiWaldiuger, Sunder, Tscheulin, Veith, Noelel, Am. Fach., en Allemagne, Cros et Lessona en Ilalie, designent-ils la maladie ainsi compli-quee sous la denomination de pesie peripneumonique, de peripneumonie lyphoide, gangreneuse, carbonculaire, eic.
En hiver, silapleuro-pneumoniese declare sur des besliaux loges dans des etables basses, eiroiles, peu ou pas aerees, eu couibrees par des fumiersen putrefaction, lieux infects ou les animaux respirent saus cesse, non-seulemeut un air chaud, dilate, charge d'acide carbonique, d'ammoniaque, d'azole, mais encore et surlout d'emanalions animales, cette maladie s'accompagne bieniöt d'une alteration septique du sue vital. Les \eterinaires, Tissol, dans le Jura, Bragard, dans le Dau-phine, et autres, ont bien Signale les causes dont il s'agit pour les pays de montagnes. De semblables conditions d'insalu' brile se rencontrent aussi dans les piaines, dans les lieux bien eultives, oü les agrlculteurs, speculent sur la production du lait.
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Les gymptomet qui viennent s'ajouier ä ceux que j'ai de-crits comme caracterisant la pleuro-pneumonie sent les sui-vans : tristesse profonde , tremblemens generaux , faiblesse marquee des le debut de la maladie, conjunctives d'un rouge \iolace, parfois d'un rouge jaunälre, et souvent marquees de taches petechiaies, pouls ires petit, vite et faible, souvent tremblemens de la tamp;e el grincemens de denls, respiration profonde el vite , bruits pulmouaires tres peu dislincts, en-gouement pulmonaire commencant par les bords inferieurs et envahissant rapidement la moitie du poumon, sang retire des juguiaires, noir-fonce, refletant une teinte bleuätre, et mar-quant deux ä trois degres au-dessus de sa temperature ordinaire ; mis en repos dans un vase, ce liquide se coaguie tres lentement, reste parfois incoagulable, et sous la forme d'un liquide noir, comme boueux, qui se putrefie rapidement.
La niarche de la maladie est rapide, sa duree est courte, et souvent pendant son cours apparaissent des emphysemes sous-culanes dans diverses regions du corps; un liquide jau-natre s'echappe des naseaux, une diarrhee fetide se declare, et lesanimaux meurentde la gangrene pulmonaire du sixieme au huitieme jour.
A Vautopsie le poumon se montre gorge d'une grande quan-tite de sang, des taches noires dues a du sang epanche existent dans l'epaisseur des parlies encore saines. Le tissu malade est ici hepaiise en brun ou en noir fonce; la il öftre de vasles cavernes gangreneuses renferraanl un liquide noi-rätre et infect; ailleurs il est d'un noir plombe, crepitant et imbibe d'une sanie putride et d'une fetidite repoussanle. Le tissu cellulaire interlobulaire esttoujoursinfiltrepar une se-rosite jaunätre tres abondante. Ces caracieres qui se ratta-chenl pluiot a une gangrene septique due ä la presence d'un liquide puirefie mis en contact avee le tissu pulmonaire, qu'ä ceux qui apparliennent ä une inflammation franche, me font forlement pramp;umer que la gangrene est due a I'alteration putride d'un sang dejraquo; seplique et stagnant au sein du poumon.
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Les plevres sont recouverles d'epaisses et niolles fausses membranes d'un jaune blanchätre et souvent verdätre; un liquide trouble, inousseux, sero-sanguinolent, et parfois infect, est contenu dans leurs sacs.
Independamment de ces lesions, le sang contenu dans les vaisseaux est d'un liquide noir fonce et rarement coagule. La maiiere coloraute se depose sur les parois vasculaires aussitöt l'extinction de la vie. Des ecchymoses existent dans tous les tissus vasculaires, et notamment dans la rate, les ganglions lyriiphaiiques, les muqueuses intestinales, etc. Le cadavre se decompose avec une grande rapidile.
Pour prevenir cette complicaiion, ilfaul, avanttout,retirer, s'il est possible, les animaux des lieux oü ils respirent des emanations sepliques; Maiheureusement cette indication ne pent pas tonjours etre remplie ä l'egard des bestiaux qui pa-tureni dans des localiiesoü ils respirent ces miasmes perfides. II est souvent plus facile de retirer les animauv des etables oü ils sont en trop grand nombre, d'aerer ces lieux impurs, de les debari-asser des fumiers qui les encombrent, et de les desinfecter completement.
Quant aux moyens de traitement, Temploi de petites sai-gnees reiterees, de fumigations stimulantes, faiies avec des baies de genievre, des plantes aromatiques aspergees par du vinaigre, projetees sur des charbons incandescens, et prati-quees trois fois par jour dans les naseaux; l'administration de medicamens Stimulans et anlipulrides, tels que le vin de quinquina, lexlrait de genievre, l'eau-de-vie camphree ä la dose d'un decilitre, et ä laquelle on ajoute un ou deux centilitres d'essence de terebenthine, sont des moyens qui font obtenir, un assez bon nombre de guerisons les premiers jours de l'exislence de la maladie. L'emetique est plus nuisible qu'u-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; J
tile; les setons, les vesicatoires, sont souvent suivis d'un engorgement gangreneux qui fait promptement perir l'animal.
En general, lorsque la grangrene est declaree, les animaux doivent amp;re consideres comme perdus.
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sect; 5. Anatomie patbologique. Itiäont morbides qui caractKrisent la nature et le siöge de la piripneumonie aigui*.
Si on fait sacrifier une bßle ä cornes aueinle de la peri-pneumonie aigue ä diflerenles epoques de la maladie, on con-staie deux lesions principales daus ia poilrine, savoir :
1deg; Les lesions du poumon.
2quot; Gelles des plevres.
i0 Alleratiuns du poumon et des bronches.
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A.nbsp;Engouetnent inflammatoire du poumon. — Gelle premiere alleration resulte dela congestion violentedu sang dans le Systeme capillaire, si nombreux et si anastomoiique du poumon. Le lissu puhnonaire est d'un rouge noir, et penetre de beaucoup de sang; une portion meme de ce liquide y est epan-chee. Par la pression, on en fait soriir de toules parts un liquide noirätre et legerement mousseux. Ges parties malades sont encadrees par une infiltration sereuse jaunätre du tissu cellulaire inlerlobulaire. On voit souvent, ä cöle de cet en-gouemcnl sacguin, quelques lobules pulmonaires d'un rose vif, enloures d'une legere infiltration. Ges lobules offrent la premiere trace de l'irritalion pulmouaire. Gelle premiere alleration du poumon correspond pendant la vie au debut de la maladie. Resultant de la congestion pulmonaire, Tcngoue-ment peut avoir une elendue fort variable. Les deux pou-mons, un seul poumon, ou quelques parties d'un seul lobe, peuvent en elre atteinls. Generalement on constate que ce sont les parties declives, ou le bord inferieur, qui en offrent le plus souvent les traces.
B.nbsp;Bronchite aigue. — Lorsque la maladie debule par la bronchite, la muqueuse des divisions bronchiques d'un seul ou des deux poumons se montre rouge et ires injectee, sans €tre sensiblement epaissie, mais toujours reconvene de mucus
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i:pais et gluant. Les lobuies pulmonnires auxquels se rendent les divisions malades sont d'un rouge vif, forlement injectes et enloures d'une legere infiltration. Lorsque cette bronchite a suscite l'inllauiuiaiion et Thepatisation du poumon, les grosses bronches, et notamment les petiles qui se rendent aux parties malades, sont tapissees, et souvent obliterees par des couches membraniformes fibrino-albumineuses, blauchätres, epuisses, adlierentes ä la muqueuse. Celle-ci est d'un rouge violace, tres vivement injectee et ecchymosee dans son epaisseur et ä sa surface. Ce sont des debris de ces fausses membranes qui sont quelquefois expulses au dehors par les naseaux pendant la toux.
C.nbsp;Pleurite aigue. — Si la peripneumonie debute par une pleurite, les lesions suivantes se monlt;i;ent dans la plevre. Cetie membrane sereuse presente des plaques, des vergetures, des pointillemens d'un rouge vif, ei une arborisation des vais-seaux qui la penelrent. Le tissu cellulaire sous-sereux pulmo-naire est infiltre et tres iujecte. Ces deux etats pathologiques se continuent dans le tissu cellulaire inlerlobulaire. De sem-blabtes lesions se font aussi remarquer sur les portions de plevres qui tapissenl les parois coslales, diaphragmaliques et mediasliues. Cependant cette alteration generalraquo;; de la plevre est rare, le plus souvent eile est partielle.
Les sacs pleuraux renferment 4 ä 5 litres d'un liquide se-reux, ou sero-sanguinolent, de nature albumineuse. Quel-ques flocons blauchätres de semblable nature nagent dans cette serosite. Des fausses membranes jaunätres fibrino-albumineuses, peu epaisses, gorgees de liquide, faciles ä dechirer, et d'elendue variable, se font remarquer lä oü les plevres pre-sentent des traces d'inilammation. Teiles sont les lesions qui appartiennent a la pleurite qui debute. Si cette maladie se declare simultanement avec la congestion pulmonaire, on constate alors les deux alterations que je viens de decrire.
D.nbsp;Etat inflammatoire du poumon. —L'etat inflammatoire du poumon succede rapidementä rengouemenl, el correspond
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ä la seconde periode de la rnaladie. Le lissu pulmonaire esi ici d'un rouge noir on d'un brun noirälre, gorge de sang as-socie ä son lissu, crepite enire les doigts qui le presseni, et se dechire en laissani couler un liquide mousseux sanguine-lent. Le tissu cellulaire inteiiobulaire est iufilire par beau-coup de serosite. Un seul poumon, dans cet etat morbide, pese souvent jusqu'a 5 et 6 kilogrammes. Le tiers des deux poumons, la moitie, quelquefois les deux tiers, les trois quarts d'un seul poumon, peuvent 6tre envahis par ceite alteration. C'est dans ce tissu, offrant ces caracteres palhologiques, que se mnuitestent la gangrlne el Vhepatisation rouge.
E. Gangrene. — Lorsque la gangrene se declare dans un pouraou frappe d'inflammation sur-aigue, cetle grave lesion peut etre ge'nerale nu partielle- Le dernier cas est le plus ordinaire. On rencontre alors au sein du poumon un liquide boueux, noirälre ou grisatre, d'une odeur excessivement in-fecte, renferme dans une cavile a parois assez dures, formee par le tissu cellulaire interlobulaire dejä indure. Ces cavites offrent une communicaiion avcc les bronches, qui alors soul remplies de celie bouillie felide. D'autres fois ces cavites gan-greneuses isolees soul ouvei les dans les cavites pleurales, et le liquide qu'elles renferment s'y est epanche en parlie pendant la vie. Ailleurs, on voit qi\ et la des lobules pulmonaires refleiant une couleur brun verdaue, el dont le tissu, devenu ires friable, se dechire facilemenl sous les doigts pour se re-duire en une matiere epaisse, grumeleuse, dejä felide. Cet etat, qui conslitue la gangrene commengante, esi souvent dissemine dans le poumon, et entoure,s,soit par du tissu pulmonaire presentant les caracteres de Yetat inflammatoire tur-aigu, soil par une induration re'cente.
Souventplusieurs lobules gangrenes sent frappesderamol-lissement, el de cette destruction partielle resulte au sein du poumon une cavile plus ou moins spacieuse, rcnfermant le de'lritus gangre'neux. Les petites bronches qui se rendaient ä ces lobules onl ele detruites, et leur canal aboutit dans celle
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cavite. Des brides formees par des vaisseaux arteiiels el vei-neux, souvenl non obliieres, des divisions bronchiques, encore canaliculees, iraverseni ces caviies, donl les parois sonl formees, tani par du lissu pulmonaire subissant le premier degre de la gangrene, que par du lissu ceilulaire inierlobu-laire infiltre el indure.
Les poumons, ou le poumon, sonl toiijours voiumineux, pesans, ires friables, el marqueles de laches rouges, brunes ou noires. Baremenl on les retire du ihorax sans les dcchirer.
Les sacs pleuraux renfermenl un liquide trouble sero-san-guinolent, d'une odeur fade ou infecte, donl la quantite esl variable.
Des fausses membranesjaunätres, souvenl verdätres, plus ra-rement plombees ou li vides, plus ou moins epaisses, recouvrenl la plevre,et foni, adherer le poumou aux cßtes ou au diaphragme.
J'ai constate dans cetle lesion, el quelquefois aussi dans riiepalisalion rouge, une alteration digue d'etre remarquee.
La oü le poumon presente les traces evidentes d'une vio-lenle inflammation, les gros et les petits vaisseaux veineux offrenl ä leur face inlerne une couche de matiere blanchätre, albumiito-fibrineuse, adherente äleurs parois internes, et relrecissanl leur calibre.
Dans d'autres points, el lä surtout oü Ton remarque le detritus gangreneux, d'autres vaisseaux sont entierement remplis d'un coagulum blanchätre, resistant, adherant fortement aux parois internes du vaisseau, et robliterant complelement. Toujours, dans le premier cas comme dans le second, la membrane interne ofl're Qa el lä quelques rougeurs diffuses occupant son epaisseur. Gelte alteration remarquable, dont personne, que je sache, n'a parle jusqu'ä present, el que j'ai constatee un grand nombre de fois en etudiant la peripneu-monie sur les bestiaux dela Haute-Normandie, est-elle primitive, consecutive ou coucomitante au developpement inflam-inatoire el ä la gangrene? C'est ce que je ne saurais posilive-menl decider. Toulefois, je crois que cel elat des vaisseaux
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est la consequence du travail inflammatoire qui s'etablil dans loutcs les parlies consiiluanies du poumon. Je pense aussi que le relrecissement du calibre du vaisseau, ou son obliteration par le coagulum, puis rinterruption de la circulation capil-laire qui en rcsulte dans la partie enilamnice, sont les deux causes puissanles qui determinenl la gangrene et qui en acce-lerentles progr^s.
Des lesions conseculives ä la gangrene se font remarquer dans les poumons, dans le sang, le cceur, la rale, les ganglions lymphaliques. Les portions de poumon non encore malades offrent des poiniillemens ecchymoliques. L'interieur des ven-tricuies droit el gauche du coeur en ofl're egalement. Le sang renferme dans ces caviles et dans les gros vaisseaux veineux ressemble a une bouillie noiralre.
La rate presente des ecchymoses, ainsi que les ganglions lymphaliques. Les parois internes des vaisseaux se colorent rapidement en rouge apres la mort (lividites cadaveriques). Cette terminaison, si remarquable par les lesions qu'elle sus-cite, el qui toujours amenent la mort, est extremement rare. Sa frequence est a celle de I'hepatisalion dont je vais m'occu-per, comme 20 est ä 1. Nous avons dit ailleurs les causes qui pouvaient la determiner (voyez page 53).
C'est done un lort, ainsi que je l'ai deja dit, d'avoir donne a la maladie qui nous occupe le nom de peripneumonie gan-gre'neute, de preference ä toute autre denomination.
F. He'patisation rouge ou induration rouge. — L'hepati-salion envahit parfois promptement un seul poumon ou les deux poumons; mais comme cette remarquable lamp;ion ofire ä-peu-pres les memes caracteres pathologiques dans le type aigu et dans le type sous-aigu, je vais la d^crire sous ce dernier. Le poumon remplit les deux tiers ou la tolalite de la ca-vite pectorale, a laquelle il adhere par de fausses membranes que Ton doit dechirer ou couper pour Ten extraire. II a pres-que le volume d'un poumou sain lorsqu'il a ete souffle, el eu conserve la forme. II est toujours recouvcrl de fausses
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iiicnibraneä, qui, eulevees par le grattage, laissent voir sa surface niarquetee de rouge, de brun, de jaunätre et de noir. Son lissu eamp;t compacte, dur, et resisie ä la decbirure. II esl excessivement lourd- Le poids de tout un poumon d'une bete bovine adulte et en bonne sante est de 2 ä 3 kilogrammes au plus; tandis qu'un seid poumon malade pent avoir acquis le poids enorme de 8 ä 12 kilogrammes, et les deux poumons celui de 15 ä 20 kilogrammes (1). Des sections pratiquees en differens seas dans ces organes dünnem ecoulemeut ä une ires petite qu'antite de liquide sero-sanguinolent rarement mousseux. Le tissu du poumon montre alors des parties roses , rouges et brunes, formees chacune par des lobules pul-monaires plus ou moins älteres. Ces lesions sont encadrees par des bandes jaunätres ou blanchätres, dont la consistance et l'epaisseur varient. La, elles sont fbrmees par une infiltration recente du tissu cellulaire interlobulaire; ici elles ont acquis de la blancbeur, de la solidite, etrenferment dans leur epais-seur de petites cavites ou areoles rondes, ovales ou allongees, remplies d'une serosite claire; ailleurs elles sont resistantes, epaisses de 1 ä 2 centimetres, et indurees. Chaque lobule malade et circonscrit par cette singuliere alteration.
Lorsque Ton a la patience d'enlever par le grattage le tissu pulmonaire altere renferme dans ces compartimens divers, on obtient une surface formee par une multitude de cases qui [representent l'aspect d'un reseau, ou mieux celui d'uq damier. Cette alteration commence par up etat oedemateux du lissu cellulaire interlobulaire, et se termine par une induration blanche de ce lissu. Celte lesion morbide, qui marche d'accord avec l'intlammation du lissu pulmonaire, je la con-
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(i) Dieterichs a vu un poumon de 12 k. Wagensfeld en a rencontre un de 1; k. Bojanus dit en avoir pese un de 10 k. 5oo g.
Keller et Haremaun assurent avoir constate qu'un seul poumop Bialade pesait 17 k. 5oog.
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sidere comme aussi grave qu'elle; la resolulion en esl tres lente el loujours difficile ä obtenir.
Les lobules dn tissu pulmonaire renfermes dans chacun des encadremens blancs et indures du tissu cellulaire, afTectenl les couleurs rose vif, brun noirätre, rose päle ou blanchätrc. Ces diverses nuances indiquent des alterations qui correspondent a des etats morbides recens, anciens, ou tres anciens.
La couleur rose vif, I'injection, la crepitation, la resistance ä la dechirure d'un ou plusieurs lobules pulmonaires, une legere infiltration sereuse recente dans les mailles du lissu cellulaire qui les emoure, sont les caracteres du premier degre de rinflammation.
La couleur brune ou noiratre, quelquefois livide, la durele, la pesanteur, la dechirure facile, sans aucun ecoulement de sang, l'induration blauchätre areolaire et dejä resistante du tissu cellulaire interlobulaire, sont les caracteres d'une lesion ancienne dalant de vingt a quarante jours.
Enfin la couleur rose pale, blafarde ou bianchaire du lissu pulmonaire, son atrophie determinee par Ic volume, la durele , la resistance , le rapprochement des cloisons formees par l'induration du lissu cellulaire interlobulaire, sont les caracteres qui annoucent une alteration tres ancienne, datanl de plus de quarante jours.
Toutes ces lesions sont reunies et intercalees; chaque lobule a, en quelque sorte, son alteration speciale, quoique participant ä la lesion generale. Et ce sont ces diverses nuances, ces differens etats de consislance el de mollesse des lobules et du tissu cellulaire interlobulaire, qui donnent au poumon coupe l'aspect du marbre rouge, ou dans quelque cas la couleur variee qui lui donne beaucoup de ressem-blance avec la coupe de la charcuterie appelee fromage d'l-talie (1).
(t) Cette remarqual.illaquo;! lesion a ete bien figuree, quoique avec une teiote rouge trop uniforme, par M. Wagensfeld.
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DE I.A I'EBII'JÜEUMOME AIGUE ET SOUS-AIGUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;73
Les broaches oiTrenl rarement des traces d'inflammalion.
Jamais on ne rencontre de gangrene ni de suppuration dans ccl etat palhologique. Les vaisseaux ont conserve leur calibre normal.
Tels sont les caracteres qui appaniennent ä Vhe'paU'sation rouge qu'on a aussi nommee improprement camification, narcie du poiimon, qu'il serait prererable, selon moi, de nom-mer induration rouge, parce que cette lesion n'est ni grenue comnie le foie, ni de la couleur de cet organe, qu'elle ne ressemble nullement ä de la chair, mais parce qu'elle a la plus grande ressemblance avec ce qua Ton a nomme induration rouge des tissus vasculaires. Elle pent se montrer dans le milieu et aux bords du poumon gauche ou du poumon droit; mais eile se remarque dix fois sur une dans le poumon gau-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;
ehe, et vingt fois sur une aux bords inferieur et posterieur, ä l'extremilc des lobes anterieurs et au lobule mediastiu.
20 Alterations des plevres.
Les plevres puimonaire, costale, diaphragmatique et me-diasline, quelquefois seulement l'une ou l'autre de ces parties pleurales, mais presque toujours celle qui recouvre le poumon, sont tres injeetees, pointillees, ecehymosees, vergelees dans beaueoup de points de leur etendue, et presque toujours rugueuses et tres epaissies, par plusieurs lames de fausses membranes organisees, surajoutees k leur face interne. Le tissu cellulaire sous-sereux est generalemenl tres injeete. Celui qui separe la plevre du poumon est, independamment de cette injection, infiltre par une serosite jaunälre, infiltration qui se continue profondement avec une semblable infiltration du tissu cellulaire interlobulaire dont j'ai dejä parle. Celle oedematie sous-sereuse subit une veritable induration qui concourl, avec les fausses membranes ot'ganisees ä la face interne de la plevre, ä donner ä cette membrane l'epais-seur d'une piece de cinq francs et souvent plus. Dans beau-
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coup de points de la face interne des plevres, existent des pi-olongemiuis rougeätres, resistans, tubercuieux, coniques, ({uelquefois ilamelleu\, lisses ou rugueux, dans lesqucls se inonlre mi grand developpement capillairesanguin.
Ces parlies sonl des fausses membranes, dejä orgauisees, dont la formation date de vingt ä Irenle jours. Elles attachent Ic poumon, soil mix coles, soil au diaphragme. D'autres fausses membranes de recente formation se font aussi remar-quer dans plusieurs parlies de l'etendue de la cavite peclo-rale. Elles sont homogenes, areolaires, molles, faciles ä de-chirer, penetrees par beaucoup de liquide sereux, pea adhc-rentes ä la plevre, el baignant dans un liquide citrin, rous-sätre ou blanchalre, clair ou trouble, se coagulant par le re-froidissement, dont la quantite varie depuis deux jusqu'ä vingt ou irenle litres. Quelques flocons jaunatres, gorges de serosite, faciles a decbirer, nagent dans ce liquide.
L'analyse qui a ete falle de ces fausses membranes par mon estimable collegue M. Lassaigne, a demontre qu'elles etaient formees d'une grande proportion de fibrine et d'albumine, d'une matiere grasse semblable a celle du sang, el de quelques sels alcalins et salino-terreux.
Le liquide, analyse par le nieme chimiste, a fourni une grande quantite d'eau, une forte proportion d'albumine el quelques sels alcalins ou terreux.
Des poches closes de toutes parts, d'une capacite variable, dont les parois sonl formees par des fausses membranes plus ou moins organisees, et renfermant un liquide semblable :i celui dont j'ai parle , se montrenl parfois dans les mediastins anlerieur ou posterieur. J'ai vu de ces poches contenir un a deux litres de liquide.
Les ganglions lymphatiques des bronches sont du volume d'un oeuf de poule, blanchälres, et penamp;res d'une grande quantite de se/osite. Dans leur epaisseur se remarquent des dep6ts de lymphe alteree, que des velerinaires out pris pour des tubercules.
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La sereuse du pericarde renferme tres souvent un liquide citrin. Sur un assez grand nombre de sujets, on voit nager dans ce liquide queiques flocons fibrino-albumineux. Des lansscs membranes, sous la forme de peliles granulations, se uionlrenl parfois sur le feuillet sereux qui tapisse la base du voeup. La substance et les cavites de cet organe n'oHrent ja-mais rien de bien notable. Le tissu cellulaire, sous-slernal, sous-maxillaire et sous-lracheal, ofl're souvenl une inliltra-lion sereuse qui constitue les oedemes que j'ai signales comme symptörnes de Ihydrolliorax.
Les visceres abdommaux genito-urinaires et eerebraux n'ofirent aucune alteration. Le sang contenu dans tout l'arbre circulatoire est coagule et ne presente rien de notable. Les muscles sont un peu moins rouges et moins fermes que dans l'etat de same. Le tissu cellulaire intermusculaire ne renferme point de serosite.
U. PliKirNmnioMB CimoKIQUE OM PHTHISIK rilHlPNIiUHONlTE.
Je designe sous le noiu de peripneumonie chronique l'etat iiitlanimaiüitc chronique du poumon et des plevres, donnant naissaiice ä une veritable phlhisie pulmonaire ä laquelle je donne le nom de phihisie peripneumonite, pour la distin-guer de la phthisie tuberculeuse et de la phthisie calcaire.
La pleuro-pneumonie affecte le type chronique, 1deg; lorsque cette maladie, sous le type aigu, n'a point ete attaquee vigou-reusement des son debut par des moyens curatifs capables de provoquerune resolution prompte et complete de rinflamma-tion pulmonaire et pleurale ; 2deg; quand eile affecte des sa nais-sance le type inflammatoire sous-aigu. Sous ce dernier type, la maladie marcheavec quelque lenteur; et les symptörnes quila Signalen l ne sont pas toujours apercevables pour des yeux peu exerces. Elle envahit alors et hepatiseen rouge, peu-ä-peu, le quart, le tiers d'un seul lobe ou de deux lobes pulmonaires, et ce n'est souvent que dans cette periode deja avancee de la
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76nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SYMPTOMES DE VS. PtllUPNEUMOME CHRONIQUE
maladie, et alurs que ies animaux sout ires souß'rans et en danger de perdre la vie, que les cullivateurs appellent les ve-lerinaires pour les trailer. Mais il n'est souvent plus temps : la peripneumunie malgre les meiileurssoius, passe au type inflammatoire clironique et engendre la phlhisie ; 3deg; eutin , lorsque la peripneumonie debute d'abord sous le type chro-nique et qu'elle marche sous cette forme.
Le velerinaire qui a ete appele pour donner des soins a des animaux atteints de la peripneumonie aigue ou sous-aigue., qui, malgre les moyens curaiifs employes, a passe ä I'etat chronique et a degenereen phtbisie, ne sera jamais embar-rasse pour reconnaitre cette affection, puisqu'il en aura suivi les progres et la lerminaison; je crois aussi que le velerinaire qui examinera attentivement I'etat de l'animal, memo sans connaiire ses antecedens, ne pourra point non plus mecon-naitre la nature et I'etat avance du mal, puisqu'il constatera les symptömes qui en signalent le deuxieme degre.
Je ne decrirai done point les caracleres que presentent les animaux lorsque la peripneumonie aigue ou sous-aigue a passe ä l'eiat chronique; le lecteur trouvera dans la description que je donnerai des symptömes de la maladie parvenue a sa periode d'etat ou a. son deuxieme degre, tout ce qu'il est mile de connaitre a cet egard.
A. DeBt'T, SV31PTUHES, HARCHE ET TERraquo;INAISONS DE LA PLEURO-PNEUMONIE CUHOKIQUB OU DE LA PBTH1S1E PERIPHBUMONITK.J
Cette maladie s'elablit, dans les parlies qu'elle attaque, d'une maniere lente et cachee, et ce n'est souvent que lorsqu'elle a jete de profondes racines et envahi beaucoup de points du poumon, qu'elle a fait maigrir les animaux, tari la secretion laileuse, ou retarde I'engraissement, que les proprietaires s'aper(;oivent que la bete a conies est malade. A cette epoque, la phthisie a dejä francbi parfois sa premiere periode, et alors aussi eile est souvent incurable ou ires dilticile a guerir.
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OU PHTHISIE P^BlPNEUlUOniTE.
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Pour bien Taire saisir les difTerens degres par lesquels passe successivement cetie varieie de phthisic, et exposer methodi-quemenl les symptutnes qui se manifestent el se succedent pendant son cours, je dislinguerai trois degres qui correspon-dront a son debut, a son etat et a ses terniinaisons.
1quot; degre ou debut et augment. — La bete bovine qui conmience ä etre atteinle de phthisie fait entendre de temps en temps et de loin en loin, le soir ou pendant la nuit, soit dans I'etable, soit dans I'herbage, uue toux seche, petite et rauque. Les polls perdent peu-ä-peu leur luisant, se ter-nissent, se redressent, et prennent une teinle rousse ä leur extreraite. La peau acquierl de la secheresse, et sa temperature s'eleve au-dessus de la chaleur ordinaire; les muqueuses pälissent el souveni sinfillrent; les vaches laitieres donnent toujours ä-peu-pres la meine quanlite de tail, mais ce liquide est peu cremeux ; le serum est abondant, le caille ou i aseum est fade; en outre ce lait fermente, coagule ou tourne an moindreorage ou aus. plus legers changemens de temperature.
La colonne venebrale, pincee ou pressee en arriere du garrot avec la main, developpe une sensibilite morbide que i'animal accuse en (lechissant fortement la region dorso-lombaire-
La respiration n'esl que peu ou point acceleree lorsque les animaux sont ä jeun; mais eile devient frequenle, eievee, sans etre notablement irreguliere, el enlrecoupee, soil apres le repas, soil pendant la nuit, soil, et surtout, pendant les chaleurs de Tele.
L'auscultatiou de la poitrine fait constaler que le murmure respiratoire est plus fort que dans Tetat normal, soit dans quel-ques points du poumon , soit dans la region moyeime, un peu au-dessus du coude; dans d'auires parlies, el notanimem dans tons les points de la region superieurc, ce bruit est plus fort que dans l'etat de same. Le poumon gauche oftVe plus souvent ces signes morbides que le droit, parce qu'aussi ce poumon est le plus souvent malade.
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78 symigt;t6sies de la i'i';ripneumo7(ie ciironiquf.
La percussion, dans loule l'eleudue des parois, droile ou gauche, rösonnc a-peu-pies comme dans I'etat sain, ie ponls esl accelere, dur, et Tariere souveni lendue,pi'incipaieinent au declin du jour ou pendant ia nuit.
Dans beaucoup d'animaux, apres un repas un peu copieux, survient une legere meteorisation, dont la duree estgenerale-ment courte. Si la böte est mise a l'engrais, eile ne prend quo pen ou point la graisse. Tres frequemment les vaches entrenl en chaleur et desirent Ic taureau; satisfaites, dies restent ires souvent infecondes.
Cos symptömes, qui ne frappent generalemenl pas des yeux peu exerces, persistent pendant cinq a six mois, quelquefois une annee; iikus la maladie, poursuivant sa niarche, atteint bieiuöl son deuxieme degre.
2e degre on etat — Lorsque la phthisie peripneumonite arrive a Cetle periode, les animaux restent presque cousiani-raent debout, s'eloignent souvent de la creche, tiieiit sur Ie lien qui les attache, et se couchent avec precaution sur le sternum. Dans le niomenl du decubitus, et alors que le corps touche le sol, I'aninial f:iit ordinairement entendre une loux rauque, prolongee, penible, parfois accorapagnoe ou suivio de l'expulsion, par les naseaux, de malleres filantes, jaunatrcs, et opaisses, inais sans odour.
La respiration est acceleree, irreguliere, tres souvent entre-coupee, soil dans rinspiration , soil dans rcxpiraiion^raii' expire est fade; I'auscultation pectorale fait alors consiater : lä, une diniinutiou plus ou muins forte du inurmure respira-loire avec rale crepitant; ici, une absence complete de ce bruit avec malite de la paroi pectorale; ailleurs, c'est un leger bruit de souffle bicn prononce. Ces symptdmes annoncent I'exislence d'une inflammation chronique pnlmonaire disse-iriinee, ou d'une pneumonic lobulaire chronique.
Dans certaines bfites, et c'est Je plus grand nombre des cas, la phthisie peripneumonite paraft se localiser plus parlicnlie-renienl au bord inferieur d'un selaquo;l oh des deux poumons. Dans
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OU PHTHISIB PKRII'^KDJIONITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;79
celte circonstance, si un seul pouinon esi attnque, I'absence complete du murmure respiratoire dans la region inierieure da thorax, la rtiatite de cette region, un bruit de souffle qui se fait entendre a I'endroil oil le bruit respiratoire commence ä £tre ausculte, et oü la resonnance reaiplace lu niatite, sont les signes caracteristiques de rhepatisation pulmonaire cbro-nique. Enfm ces troissymptömes acquierent encore plus d'im-portance, si, au-delä de ces points correspondanl a I'he-patisation, le veterinaire ausculte un bruit fort (respiration supplementaire), et si, a cet endroit, se manifeste de la resonnance. Enfin le poumon oppose, s'il cst sain, laisse percevoir un bruit tres fort, el ce cole de la poitrine resonne forlement. Si les deux poumons sont attaqucs ä-ia-fois, l'auscultation et la percussion decelent encore ceiie double maladie: alors les regions superieures droite et gauche laissenl entendre un murmure pulmonaire ties bruyant.
Le pouls, dans celte periode, est vile, dur, et les battemens du coeur sont parfois tumultueux el retentissans.
L'animal maigrit de jour en jour, la peau reste toujours chaude, seche, el adhere de plus en plus aux tissus sous-ja-cens; la vache perd peu-ä-peu son laii, el ses mamelles se flelrissent; si eile est pleine, eile avorte.
Dans presque lous les malades la phlliisie peripneumonite, parvenue ;i cette periode, s'accompague de la formation de fausses membranes sereuses et d'un commencement d'hydro-thorax. Celte complication, qui precipite la marche de la maladie, n'est pas toujours facile a conslater. Cependanl I'in-spiration grande et l'expiration conrte, l'elargissement des es-paces intercostaux, I'ecoulement d'une bave filanie et nbon-dante par les naseaux, I'tofiltration el la pälenr des conjonc-tives, la presence d'un oedeme sous la ganache et sous le sternum, la \ive sensibiltte dc la poitrine a la percussion et a la pression, laquot; matite complete el I'absence du murmure respiratoire a droite et a gauche du thorax, enfin le bruit tubaire, ä une cerlaine hauteur, des deux parois
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SOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SYMI'TÖMES DK LA Pamp;IIPNEUHOIUE CBROMQUE
ihoraciques, ids soul les symptömes qui pcuveni faire re-connaitre l'cpaiichemeiii pleural et la presence de fausses membranes anciennes et recenles, faisant adherer, presque de toules parts, les.poumons aux parois de la cavite lliora-cique.
La phthisic peripneumonite s'nniiougaiu avec ces dernlers caracleres ne tarde point a faire des progres rapides, et apres un temps dilTicile ä determinerlaquo; mais qui ne se prolonge pas generalement au-delä d'un ä deux niois, eile presente les symptömes qui caracterisent le troisieme degre.
3e degre oü terminaison. — Dans ce troisieme degre, l'a-maigrissement est considerable; si l'animal est cn liberte, dans l'eiable oü on le tient enferme, on le voit tenir la teie allongee sur l'encolure pour faciliter l'entree et la sortie de l'air des voies respiraloires, et diriger le bout du nez vers l'ou-venture de l'etable pour chercher ä y respirer un air plus pur. En ete, la peau est couverte de mouchcs dont il n'a plus la force de sedefendre. Lorsqu'il lousse, un jetagebianchätre, epais et grumeleux, souvent grisälre, sanieux, et tres felide, est rejete par les naseaux; les mouvemens respiratoires sont rapides, courts et irreguliers.
L'auscultation fait percevoir des bruits confus au sein du poumon : lä c'est un gargouillemenl tres fort, isole, et circon-• scrit, qui indique une fönte de l'hepatisation blanche ou grise, et la formation d'une vasie caverne au sein du tissu pulmo-naire; ailleurs c'est. une crepitation seche, circonscrite ou ge-nerale, qui se manifeste, soil dans un seul, soit dans les deux poumons, laquelle annonce toujours la destruction d'une ou de plusieurs divisions bronchiques, et une fuite d'air dans le tissu cellulaire interlobulaire; une diarrhee sereuse, lienterique, affaiblit l'animal de jour en jour; la face se grippe; bientöt chancelant, epuise, et dans im etat de suffocation continuelle, on le voit chanceler, ne savoir quelle place conserver, et se latsser tomber ä lerre pour ne plus se relever.
Tels sont ordinairement les symptömes alarmuns qui font
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PLRIPSEUMONITE OU PHTHISIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;81
prevoir la fin de la phlhisie. Dans rimmense niajorile des cas, las proprieiaires n'aiteudenl point que la maladie ait atteint le Iroisienic degre: ils vendenl les aniniaux,ou les sacrifient, puur en tirer parti, soit dans le premier, soil dans le second degre. Toutefois, la duree de cette periodc est courle, les aniinaux ne vivent pas au-delä de un ä deux mois.
La pleuro-pneumonite presente parfois pendant son cours des accidens particuliers qui en precipitent la marche el les terminaisons. Les voici :
II arrive souvent, pendant le cours de la phlhisie peripneu-nioniie, que lout-a-coup la maladie s'aggrave, s'exaspere, et suscile la mort, soit parce que les alterations nombreuses et graves qu'elle a determinees ont occasionne une inflammation aiguc du tissu pulmonaire encore sain qui les entourait, soil parce que I'animal a ete expose aux causes ordinaires des phlegmasies aigues du poumon el des plevres. Dans ces deux cas, une inflammation aigue vienl done se greller sur la phthisic peripneumonite, en envahissani tout ä-la-fois, et le lissu pulmonaire encore sain, el le tissu altere depuis long-temps. Cos accidens arrivent le plus souvent dans le premier el dans le second degre de la maladie, el c'esl aussi alors dans ces deux degres que les auimaux, devenant malades lout-ä-coup, soni le sujet de conlesialions judiciaires.
Les causes ordinaires de ces graves complications sont:
1deg; Une alimentation succulente, donnee en Irop grande quanlile aux vaches laitieres dans rinlenlion de faire secreter le plus de lail possible.
2deg; Leslravaux penibles ctfatigans pour les boeufs de travail.
3deg; Les marches forcees pendant la conduile aux foires el aux marches eloignes ; I'exposition, pendant la route el sur les champs de foire, aux variations aimospheriques ou ä I'inso-laiion.
kquot; Le sejour dans les herbages pendant les froids humides
des mois de mars, avril, oclobre, et la premiere quinzaine de
novembre.
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82nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SYMFTÖMES DE LA PEKIPSEUMONiE CHRONIQUF.
öquot; L'etat de gesmiion, el les parüiritions luborieuses.
60Les phlegmasics de Tulerus qui penvent suivre les ve-lages ordinnircs.
Les symplomes que presentent alors les malades se ral-lachent, d'une part, ä la phlegmasie chronique, d'auiie part, ä une inilainmaUoii aigue du poumon el des plevres; mais lou-jours ils reclament im examen atieniifdesaniniaux pour eire bien reconnus etapprecies. Si le veterlnaire cumiait les anle-cedens de l'aninial, il ne lui sera assurement pas diflicile de constater la nature de la tnaladie : si e'est la premiere fois qu'il le visile, et s'il ne peut recueillir aueun commemoratif, il pourra encore rendre son diagnostic tres probable par certains signes qui lui feront reconnaitre que l'aninial malade ('#9632;tail atieint, prealablement a la phlegmasie aigue, d'une phlhisie peripneumonite. Les voiei:
La maigreur, la secheresse de la peau, la couleur lerne des polls, la leinte rousse qu'ils offriront äleur extremite libre; parfois la longueur des sabots, qui indique que l'aninial a s^journe long-temps et constamtnentä l'eiable: telles sont les conditions qui peuvent faire croireä l'existence d'une maladie chronique anterieure ä la phlegmasie existanlc. Les symp-töntes suivans viennent changer cette presomplion en certitude.
L'aninial maigrit rapidement, et lombe ordinairement dans le marasme dans les quelques jours que dure la maladie. La respiration est loujours tres acceleree, courle, plaintive et sufl'ocante. Le pouls est petit, vile et mou. L'auscultation fait reconnaitre des bruits divers et confus dans nn seul ou dans les deux poumons. Ici la respiration est forte, et indique que le poumon est sain; lä, eile est faible et crepitante, signes qui denotent une inflammation recente; ailleors, le bruit respira-toire a disparu compleiement, et a ete reinplace par le bruit de souffle ou tubaire, caracteres qui etablissent le diagnostic d'une induration ancienne on d'un epanchement pleura!; dans un aulre point, ordinairement circonscril, c'esl un gargoml-
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OU PHTHISIB PERIPNEUMON1TE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;83
lemenl qui dticele, soil la presence d'une large voniique com-muniquant avcc les bronehes, soil la formaiion recenie d'une vasie caverne gangreneuse.
La toux esl ordinairement faible, petite, et accompagnee ires souvent du rejet, par les naseaux, de matieres jaunätres, grisätres ou noiräires, ires souvent fetides. L'air expire est impregne d'une odeur putride et repoussante.
Des oedemes, signes d'un epanchernent dans les sacs pleu-raux, se montrent parfois tout-a-coup sous la ganache ei en arriere du sternum. La colonne vertebrale est ires sensible ä lä pression. La percussion thoracique fail naitre de vives dou-leurs annoncees par tine plainte; enfin I'animal resie constani-ment debont, bave beaucoup, se plaint sans cesse, et est dans un etat de suffocation penible a voir. Get etal dure Irois ä quatre jours, apres quoi la bete ä cornes, accablee par le mal, chancelle, ecarte les quatre membres, el surtoul les iheihbres anterieurs, lant pour faciliter les mouvcniens respirafoires que pour augmenler, la base de suslentation; mais bienlut öpuisee, eile tombe el meuri asphyxiee.
La cluree totale de celte complicalion, ou mieux de celte recrudescence de la phlhisie peripneumonite esl courle; les animaux ne vivent pas au-delä de sept ;i huit jours : ils nieurehl ordinairement du qualrieme au cinquieme.
Pronostic. — L'anciennele, le siege, la nalnre des allera-lions chroniques, celles resultant de la maladie aigue qui vient la compliquer, sont des lesions contre lesquelles les res-soürces de la medecine veterinaire sont impuissanles.
B. ASATOMIE PATIlOLOGlQrn.
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Les alterations qui se rencontrentä rantopsie des cadavres qui meurent des suites de la phlhisie pdripneumonite, ou qui sont sacrifies pendant son conrs, offrent des differences re-marquables sefon I'etat recent ou ancien, simple on compli-qne de celte maladie. Je decrirai separemenl celles qui ap-
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8/|nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LESIONS DE I.A PERIPNEUMONIE CHRONIQUE
parliennent au premier, au second el au troisieme degre. Les lesions du passage dc la peripneumonie aigne ou sous-aiguti ü I'etnt chronique, constituant aussi la pluhisie peripnemno-nile, elaut les meines que celles de la phihisie debutant lout d'abord sous le type chronique, seront decrites dans les alterations de ce troisieme degre.
Lesions morbides de la pleuro-pneumonite chronique.
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1quot; degre. — Si on sacrlfie une bete a comes dans le premier degre de ceite phihisie, les lobules pulmonaires se mon-irent marqueles de blanc, de rose et de rouge-, le lissu cellu-laire interlobulaire separe el divise en une multitude de compartimens assez distlncis tout le lissu du poumou. La plevre pulmonaire est opaque, el legerement epaissie; (ja el lä se font remarquer de legeres fausses membranes dejä blanches, lisses et amincies.
Une section perpendiculaire faite ä divers endroits, dans l'epaisseur du poumon, monlre le lissu pulmonaire interlobulaire Infiltre de särosite , et separant par des cloisons peu resistantes beaucoup de lobules pulmonaires. Gelte alteration bien iranchee se fail remarquer, soil dans les lobes ante-rieurs, soil dans le bord inferieur, plus raremenl dans le centre de l'organe. Le lissu pulmonaire, blancbatre ou rou-geätre, est gorge de serosile legerement sanguinolenle.
Les bronches presenlent dans divers points de leurs divisions une legere injection de la muquense. Ces traces inflam-matoires existent paniculierement dans les petites divisions qui correspondent aux lobules malades. Une cerlaine quantity de mucus clair el filant les obstrue parfois.
Les ganglions bronchiques sont plus gros que dans I'etat normal, et renfermeut de la serosile.
2e degre'. — Dans ce degre les lesions sont nombreuses et faciles ä constater; un seul poumon ou les deux poumons peu-veni etro aitt'i-es. Tonjoiirs ä ronvertiire du thorax les parlies
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OU PUTHISI£ PERIPNEVlHOIII'l'E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;85
ok le puuinou eamp;l malade sum udhereules aux paruis peclo-rules par de fausses membranes sereuses, blanchälres, cpaisses, assez resistantes et parcüurues par de nombreux vaisseaux de uouvelle formation. Dans queiques regions de la cavile peclorale , et surlout sur les mediastins el le dia-phragme, se montrent des prolongcmens pseudo-membra-nenx blanchälres, flottans, et renfermant dans leur epaisseur des ramiGcations vasculaires. De fausses membranes d'unc plus recente formation, encore jaunatres et gorgees de sero-site, les doublentfrequenimenl. Dansl'epaisseur decelles-ci, el repandus qä et la, se remarquenl quelquefois de pelils depots blanchälres, arrondis, du volume d'un petit pois, et quelquefois plus, s'ecrasant avec facilite sous les doigls, et se re-duisanl en une maiiere epaisse, comme caseeuse. Ges depots, que queiques auteurs ont consideres comme des tubercules, divises el examines au microscope, ne montrent aucune trace de globules purulcns. L'acide acetique dissoul en panic la maiiere qui les compose. Les solutions de polasse el de soude dissolvent le produit qui resle expose sous la lenlille. Enfin lessels de plomb el de cuivre foul renailre ce precipile. Ces caracteres demonlrent que ces corps soul composes d'un peu de fibrine el de beaucoup d'albumine.
Les sacs pleuraux ne renferment ordinalremenl qu'une petite quantile de liquide trouble el jaunätre. Je n'en ai jamais mesure plus de quatre ä cinq litres. Les fausses membranes inolles et faciles ä dechirer, et de recente formalion, con-liennent une notable quantite tie serosite.
Le tissu pulmonaire est encore ici marbre de rouge, de rose et de blanc; mais ces couleurs sent beaucoup plus tran-chees. Le tissu cellulaireinterlobulaire forme alors un grand nombre de cloisons blanchälres dures et resistantes; el dans l'epaisseur de ces cloisons, se monirenl cependanl encore de pelites areoles ou vacuoles qui coniiennent de la serosite lim-pide. Le tissu pulmonaire, la oil II est rouge, est indurt-, cassanl, el commence a adherer aux cloisons. Kulin touie I'al-
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86nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;l,K,SIOgt;S 1)£ LA PERIPNEUMÜIIIE CIIROMQUE
teraiion reunie forme une masse dure, pesanle, se dechiranl avec quelque difliculte.
Uii cinquieme, un quart, mi tiers d'un seul poumou, ou des deux pouinons, peuvent etre envaliis par cette remurqua -bie alteration ; le poumon pent alors, dans ce degre, avoir deja acquls le poids de 5 a 6 kilogrammes, et qnelquefois plus.
Dans quelques cas rares, il est vrai, se remarquenl dans Tepaisseur de cetle induration pulmonaire de petiteraquo; masses arrondies assez dures, enkystees, ou renfermees dans une enveloppe : ce sout des tubercules encore a l'etai de erudite; ces corps se voient surtout lä oü le lissu pulmonaire esl iu-dureet d'un blanc grisätre.
Les ganglions bronchiques ont acquis le triple de leur volume normal; Us sont durs, et leur tissu, gorge de serosile, renferme encore une matiere blanchätre, epaisse, encbaton-nee dans les utricules ganglionaires. Cette matiere m'a paru etre de la lymphe alteree et coagulee. Elle ne contient point de globules purulens.
3deg; degre. — Je decrirai tout ä-la-fois, comme appartenant a ce troisieme degre, les lesions determinees, soil par la peri-pneumonie aigue ou sous-aigue passee ä l'etat cbrouique, soit par la pblhisie peripneumonite, ces lesions ne m'ayanl jamais offen de caracteres differentiels bien trancbes. Ces alterations etant nombreuses et variees, je decrirai separe-ment celles du poumon et cellos des plevres.
1quot; ^alterations du poumon. — A l'ouverture de la poilrine, ce qui frappe d'abord le velerinaire, e'est le volume du poumon , son adherence par des fausses membranes , ancieones dans beaucoup de parties de la cavite thoracique, et surtout a la goultiere vertebro- costale et au diaphragme. Ou est force de couper loutes ces adherences, tons ces liens pseudo-mem-braneux pour sorlir le poumon de la poitriuc; autrement on s'exposerait, en tiraul sur eel organe, a le dechirer en plu-sieurs morceaux.
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OU 1gt;HTIIISIE PEKIPNEUMONITE.
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Lts pouiiiüiis se monlrent alorsgros, pesans et durs. Le poids de loul le poumon d'une bele bovine adulle, et en bonne sante , est de 2 a 3 kilogrammes au plus, tandis qu'un seul poumon, dans le troisieme degre de la maiadie dont il s'agit, peut dtre de 8 a 12 kilogrammes, et celui des deux poumons de 15 ä 20 kilogrammes. Un seul poumon, les deux poumons, ou quelques-unes de leurs parties, peuvent elre alleres. Les parties saines se monlrent rosees et parfois emphy-semaieuses; les endroits malades resistent sous les doigts, et sont reconverts par une couche blanehatre resislante, due a Torganisation des fausses membranes et ä I'induralion du tissu cellulaire sous-sereux. L'induration grise, I'induration blanche, le ramollissement de ces deux alterations, sont les prln-cipales lesions du tissu puimonaire que je vais successive-inent examiner.
A.nbsp;Induration grise. — Cette lesion succede a I'hepalisa-tion rouge, et est la consequence de sa persistance : eile peut exisler dans diverses regions du poumon; mais on la constate nolamment aux bords inferieurs,posterieurs, et aux lobes an-terieurs. Elle est pltis rare dans le centre du poumon. Dans cette lesion, le tissu puimonaire oflre des parties dures, pesantes, grisätres, formees par l'induration et I'adherence de la serosite morbide et du sung epanches dans son sein. Chaque lobule puimonaire est en quelque sorte emprisonne dans des cellules blanchätres, epaisses, dures, homogenes, formees par des cloisons completes ou incompletes dues ä l'induration du tissu cellulaire interlobulaire. Ces cloisons, par l'epaississement successif de leurs parois, ont cora-prinie, atrophie les lobules qui offrent alors, selon le degre de cet epaississement, une couleur rose, rose-päle ou blanehatre.
B.nbsp; Induration blanche. — Cette alteration est due a la persistance de l'induration grise et ä sa transformation en un tissu blanehatre, dur, pesant, resistant sous les doigts, criant sous rinstrumenl qui le divise, et presque entierement forme
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88nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LiSIOSS DE LA PERU'KEUMONIE CHROÄIQUE
par l'induralion cellulaire signalee jusqu'ici, qui a denature complelement la texture pultnonaire. J'ai vu cetle induration si remarquable avoir envahi un quart ou un tiers du volume du poumon, el cet organe, dans loute l'etendue de I'altera-lion, adherer aux parois thoraciques par des fausses mem -branes pourvues d'un remarquable deveioppemenl vascu-laire, ou en d'autres termes, bien organisees.
C. Alterations desplevres. — Dans presque toutes les ou-vertures que j'ai (aites, les plevres participaient aux alterations du poumon que je viens de decrire; quelquefois, cepen-dant, ces sereuses se sont montrees malades, landis que les poumons etaient sains. Dans ces cas rares, que je considere comme exceptionnels, sur le poumon, les cotes, le dia-phrugme ou le mediastin; la plevre est toujours, dans quel-ques points de sou etendue, anormalement injectee et recou-verte de fausses membranes organisees qui la rendent rugueuse. Le poumon est attache gaet la aux parois de la poi-trine par des brides blanchatres, larges el ires vasculaires ä leur base, veritables pseudo-membranes tres anciennes, qui ont acquis la couleur el la transparence de la sereusej plu-sieurs de ces brides, resorbees el deiruiles dans leur milieu, forment a la surface de la plevre des prolongemens lamelleux ou coniques tres vasculaires dans l'epaisseur de leur partie adherenle.
La poitriue renferme quelquefois quinze ä vingl litres d'un liquide sereux clair, roussätre, parfois trouble, et comme lactescent. Get epanchement consiitue rhydrothorax. J'ai vu une seule fois ce liquide etre tres mousseux et associe ä des gaz infects.
Les ganglions bronchiques sont du volume d'un ceuf de poule a celui du poing, blanchätres, infiltres de serosite: leur tissu coniienl des depots de lymphe ulteree, les uns encore solides, les autres ramollis en une maiicre epaisse et jan-natre.
Teiles sont les lesions ordinaires qui se montrenl dans le
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(HI PHTHISIE VEttlPHEUUONITE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 89
lissu pulroonaire cl daus les plevres. Dans beaucoup d'ani-maux qui ont ele conserves pendant ires long-temps, les indurations blanche et grise ne resteut pas toujours dans eel etat; dies se desurganisenl en se ramollissant. II est important que je fasse connailre avec details ces lesions anciennes du poumon.
Ü. Ramollissement des indurations grise et blanche. — Dans quelques points de la masse pulmonaire induree, el particulierenieni dans les parties blanches, des cavites pou-vanl loger une noisette ou une noix, ä parois lisses et rein-plies d'une maliere inodore, blanchätre , epaisse, caseeusc, s'attachant aux doigts, se font remarquer. Ces petiis centres de ramollissemeiil, qu'il faul bien se garder de considerer comnie des tubeicules ramollis, que beaucoup de veteiiuaires appellent improprement foyers de suppuration, el que je nomine centres partiels de ramollissement de Uinduration des lohules, soni separes d'aulres petiis foyers formes au milieu d'aulres lobules par des cloisons dues a I'induration ancienne du tissu cellulaire inlerlobulaire. Bientdl ces cloisons se ramoilissent, el se delruisent ä leur tour; les bron-ches qui traversent ces masses ramollies parlicipenl a celie destruction, el une cavite plus ou moins grande, pouvanl loger parfois la tele d'un enfant, a parois fibreuses, lisses inle-rieurement, el en rapport par sa face externe avec du lissu pulmonaire parfois encore hepatise, rouge, et renfermant une matiere liquide, epaisse, fetide, blanche, ou grisiurc, se monlre au sein du lissu pulmonaire.
Les divisions bronehiques detruiles renferment de celte matiere, raquo;jui, dans la vie, est expulsee par la trachee el les naseaux pendant la loux; la muqueuse de ces divisions bronehiques est souvent epaissie et ulceree. Plusleurs foyers de ramollissement de diverses grandeurs, mais oifrant tous les memes caracteres, peuvent exister duns les poumons; ils sont frequens dans les lobes anterieurs.
L'examen micioscopique de cetle uiuliere ramollie in'a fait
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90nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LESIONS DE LA PERIPHEUMONIE CHHONIQVE
voir: 1raquo; des globules de pus de divers diametres, niais tou-jours plus ou moins älteres; 2deg; des debris de ces globules, consislant plus particulierement en des noyaux de diverses grandeurs, et nageant dans un liquide legerement opaque: 0deg; beaucoup de debris provenanl du lissu pulmonaire et du (issu cellulaire interlobulaire.
Gelte meme mauere, soumise ü l'analyse chimique par M. Lassaigne, a fourni, sur cent parties :
Albumine..............bB
Fibrine............... 15
Detritus organique et matiere grasse..... 8
Phosphate el carbonate de chaux...... 3
Carbonate et hydrochlorate de soude..... 2
£au................25
Perle............... 2
Total. ... 100
3„ Alterations morbides dans le cas de recrudescence et de complications.
J'ai dil, en trailant des sympiornes de la phthisie peripneu-monite, qu'une inflammation aigue, soil pleurale, soil pulmonaire, pouvail venir se greffer en quelque sorle sur I'inflam-mation chronique, el determiner rapidemenl la mort. Void ies alterations morbides qui se rencontrenl alors ä I'aulopsie des cadavres. Deux lesions bien distincles se montrent dans le poumon et Ies plevres ; ce sonl:
1quot; Les lesions anciennes que j'ai decrites;
2deg; Les alterations recentes. Voici ces dernieres :
Le poumon esl lä engoue, spumeux, rouge, infiltre par du sang, crepitanl el se decbiranl avec fucilite; ici U esl dur, grenu, rouge nolr, et se brise facilemenl, en laissanl echap-per un peu de liquide sanguinolent. Ces divers etats, qui con-siituent rlaquo;ugouement, I'etal inflammatoire el rhepalisation rouge ou recenle du poumon, sont reunis, surajoutes, inter-calles ou contigus aux indurations grise ou blanche ; ailleurs des fausses membranes, molles, jaunätres, gorgees de liquide
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OU PHTHISIE PEKII-NKUMOKITE-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 91
el suns trace d'injeclion, se detuchentdes fuusses membranes orgunisees que j'ai decriles. Des flocons membranirormes nagent dans un liquide trouble, roussätre el felide. Quelques parties du poumori sont parfois reduites, par la violence de I'iiitlaiiiniaiion aigue, en nn defiquium boueux, grisütre ou noirätre, excessivement infect, danslequel on constate lout ä-la-1'ois, et des delriius pulmonaires, et parfois des masses indurees , plus ou moins considerables, qui ont ele sepurees pur uue espece d'inilainmation eliniinatoire des tissus alleres recemment. Les bronches, ulcerees au milieu de ce detritus septiquo, renferment un liquide boueux el fetide.
Les parlies de poumon restees saines au milieu de tons ces desordres sont noiralres el ecchymosees. Le tissu cellulaire iuteiiobiilaire est Ires louvent emphysemateux. Les ganglions broncbiques sontgros, rouges, parfois bosseles et contien-nent une matiere pullacee, rougeätre, mais inodore. Le pe-ricarde renferme de la serosite roussätre. Les cavites du coeur sont ecchymosees et conliennent, ainsi que les grus vaisseuux veineux, un sang uoir el liquide qui les colore rapidement en rouge. Quelques eccbymoses se font aussi remarquer dans la rate. Teiles sont les nombreuamp;es alterations qui apparliennent a la peripneumonie chronique.
Cetle maladie pent etre confondue avec la phthisic tubercu-leuse et la phlhisie calcaire, el comme il Importe beaucoup sous le rapport de la nature du siege, des alterations morbides , des causes et du trailement, de la distinguer de ces deux maladies, je chercherai a etablir ici les caracleres dis-tinclifs qui leur apparliennent.
sect; 6. Ztude eompar^e de la phthisic p^ripneumonite avec la phthisic tuberculeuse et la phthisie calcaire.
A. FbTUISIB TCBEKCÜI.EÜSE.
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Je nomine phlhisie pulmonuire tuberculeuse une maladie de lout Torgunisme dans le cours de laquelle uue mutiere parliculiere, ditc tuberculeme, se forme et se depose,
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92nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHTHIS1E TUBKHCULEUSE.
duns beaucoup de lissus de ditt'crens orgnnes, el particuliere-inenl dans les puumons. Gelte maladie dilTere essentiellemenl, pur sa nalure et par son siege, dc la phlhisie peripneumonile; mais eile sen rapproche beaucoup par ses causes, sa inaiche el ses lerminaisons. De memequ'elle aussi, ainsi que je le dirai plus loin, eile est ires sotivenl incurable. Gelte maladie vienl suuvenl se grefl'er sur la phthisic peripneumonile et la com-pliquer gravemenl, alors ces deux maladies marchenl d'ac-cord; mais aggravant la position maladive des animaux, eile les conduit rapidement au marasme el a la mort.
La phthisic luberculeuse attaque plus souvent les fe-nielles que les males, et se monlre plulot sur les vieilles (Hie sur les jeunes beies; eile est rare dans les pays d'eleves. Partout eile se manifeste particulierement sur les animaux de race chetive, dont la poiirine est eiroite et peu elevee. Mais e'est nolamment sur les vaches laitieres, qui sejournent long temps dans des elables chaudes, humides, peu aerees, qu'on la voit se declarer en nißme temps que la phthisic peripneumonile- Cependant cette phlhisie luberculeuse est beaucoup moins repandue qu'on ne le pense generalemenl parmi le gros betail. La phlhisie perlpneumonite est celle que Ton rencontre le plus souvent dans l'exercice de la medecine ve-lerinaire, et e'est a ce point aujourd'hui que, sur dix betes ä cornes atteinlcs de phlhisie, deux seulement parmi elles pour-i out etre atteinles de phlhisie luberculeuse. C'est du moins ce que I'observation m'a fait constater.
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iquot; Sviiiptüiiios. Marc-he, duree et lerminaisons.
lc' degre'ou debut.—Cette maladie s'annonce par une loux petite el seche, qui se repete de temps en temps, et a laquelle les proprietaires ne font point ordinairement attention, d'au-tant plus que les animaux conservent leur appelit, onl de rembonpoint parfois, et que les femelles laitieres cuntinuent ä donner du lait. Cette loux persisle mulgre les moyens ordi-naires qu'on met en usage pour la cumbattre, et devieut de
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PHTHISIE TUBERCULEUSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;93
plus en plus fr^quente. C.'est surtuul pendant les chaleurs de I'ete, lorsque les animaux soul renfermes dans des eiables chaudes et mal aerees que celle loux se fait entendre else repete plusieurs Ibis. Plus tard eile devieui rauque, trainee, profonde, parait comme s'echapper de rextieniile de l'iirbic bronchique, mais toujours sans expectoration.
L'auscultation de la poitrine ne fait percevoir qu'un rnur-mure respiratoire, faible dans quelques points des poumons el Tort dans d'autres- La percussion donne uue resonnance ä-peu-pres normale dans toules les regions pectorales; la respiration est plus vile que dans I'elat normal; eile s'accelere meme beaucoup et devient irrcguliere et entrecoupee, soil pendant, soil apres le travail, soil apres le repas.
Tels sonl les symplomes qui peuvenl faire presumer que la bete a comes esl atteinte d'une phlhisie commen^ante. Mais ces signes acquicrent un haul degrc d'importance, si d'autre part I'animal a la poitrine basse et etroite, le dos enfonce., le flanc long el le venire volumineux; s'il est haut sur jambes et si surtout il provient de pere ou de mere qui onl etc alteinis de pluhisie; s'il esl resle constamment dans une etable chaude et humide; et surloui si c'esl une vache consideree conmie ires bonne lailiere el a laquelie on a fait donner un veau tons les dix ä onzemois.
La duree du premier degre de la phlhisie luberculeuse n'a rien de bien determine; sans s'aggraver beaucoup, celle maladie pent poursuivre sa marche pendant six mois, un an et meme deux ans. Pendant ce laps de temps eile arrive le plus souvent ä sa periode d'etat ou au deuxieme degre.
S6 degre. — Etat. — La loux persisle el devienl frequenle, parfois quinteuse, trainee et rauque. La vache est tres sou-vent en chaleur el desire le taureau; satisfaite, eile retient parfois, mais avorte ordinairement a sept mois. Cependant eile continue a secreter du lail; eile en donne meme beaucoup, mais ce liquide esl cluir, sereux el pen cremeux. La respiration est accelmfe; I'inspiration, quoiquc conrle, est
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souvent reguliere, landis qne I'expiralion est enlrecoupee par un soubresaut.
L'ausculiaiion pcctorale fait reconnaltre une faiblesse du murmure respiraloire; cependant la poitrine resonne comme dans i'etat de same; le pouls est accelere etmou. L'animal maigrit toujours, quoiqu'il recoive et mange une tres forte ration de bons alimens.
Dansle cours de cette periode une exacerbation faible d'a-bord, mais qui deviant de plus en plus facile a conslater an fur et a mesure que la phthisie fait des progres, se fait re-marqucr vers le declin du' jour el se prolonge assez avant dans la nuit. Ce paroxysme s'annonce par une toux frequem-menl ropeiee, racceleration de la respiration, la petilesse et la vitesse du pouls; parfois des plaintes se font entendre, et une chaleur ires forle se manifeste a la peau, aux comes et ä la base des oreilles. Cette fievre nocturne fait des progres avec la piilliisie; eile est d'autant plus remarquable que celte maladie approche dn iroisieme degre.
Si la bamp;ea cornes reste exposee au froid humide du prin-temps et de I'auionine, si on la force h travailler un peu pins que d'habitude, st eile fail un repas copienx avec des alimens ires substanliels, frequemment une phlegmasie aigne du pou-nion se declare au voisinage des tubercules pulmonaires, ag-grave la phthisie et compromet gravemeut la vie de I'auimal.
Le sejour ä l'eiable, ane on deux saignees, la diete et l'u-sage de boissons adoucissantes et emetisees, font ordinaire-menl disparaitre cette complication serieuse. Alors on croit lesanimaux gaeris; mais it n'en est rien; la toux persiste el continue a conserver son timbre caracteristique.
Dans celte meme periode commencent ä se manifester des symptömes qui annoncent que la maladie n'a pas senlement son siege dans tepoumon, mais encore dans d'auires points de reconomie.
Les ganglions de l'entree de la poitrine, des environs de la parotide, de la cavite sous-glossiemie, des aines, se ttimefient
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sans £tre douloureux; des meteorisaiions freqnenies, passa-geres, se manifestem surloui apreslerepas du soir; une diar-rhee sereuse aherne frequemment avec de la conslipaiiou. Dansquelques b^tesj'ai vu des tumeurs parfois douloureuses sedevelopperautourdes articulations el occasionner des clau-dications intermitlenles. Les conjonctives devienuent pales, jaunälres et parfois infiltrees.
Ces syniptömes persistent pendant un temps qu'il est encore difficile de determiner. Cependanl les animaux peuvent encore travailler; les vaches donnentdu lait pendant neuf mois, dix mois et meme une aunee. Toutefois, j'ai remarque que la maladie marche et fait des progres rapides dans les animaux ages, dans les vaches laitieres et dans ceux oü eile est here-ditaire.
3quot; degre.— Dans ce degre, I'animal est ires maigre on dans le marasme, Ja peau est seche, dure el attachee aux tissus sous-jacens, l'engorgement des ganglions lymphaiiques dont j'ai parle dans le precedent degre, est plus considerable, les yeux sonl enfonces profondement dans les orbites, la respiration est acceleree, courle, irreguliere el surloui tres enire-coupee. L'oreille appliquee sur les parois pectorales fail con-stater, lä de l'absence du bruit respiraioire, aillenrs du räle crepilant, ici du gargouillement, dans quelques points le bruil mbaire. La percussion donne aliernativement de la re-sonnance el de la matile. L'auseultatiou de la irachee a son entree dans la poitrine fait entendre un fort räle miiqueux. La loux est faiigante, grasse, s'accorapagne parfois d'un rejei par les naseaux de malieres grisalres. Alors les mameiles sonl fletries el ne donnern plus qu'un lart tres sereux. Bientot Tanimal ne peul plus respirer qu'avec peine, fait entendre sans cesse des plaintes et reste constamment debout; une diarrbee grise, muqueuse el infecle I'affaiblit el I'epuise dc jour en jour. Le plus leger repas est suivi de meteorisme; el c'esl alors qu'on le sacrifie parce qu'on est convaincu qu'il n'a plus long-temps ä vivre. Autremenl I'animal, parvenu dans
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I'eiisie, tombe ordinairement en voulunl se coucher, el meurt usphyxie.
La marcbe de la pluhisie tuberculeuse einnt subordonnee. a la nature des causes qui I'oni suscitee, ä Tage de l'ani-mal, aux condiiioas dans lesquelles il a ete place, aux soins hygieniques et medicaux qui Ini ont ete dounes, etc, il est difficile d'estimer la duree totale de cette affection. En cffet, j'ai vu cette maladie s'amender pendant toute la belle saison, alors que les animaux etaient dans les herbages et respiraient un air pur, et s'aggraver beaucoup pendant I'hiver dans les etables. On reniarque generalement quelle ne fait que peu de progres durant la gestation des vaches, inais que pendant l'allaitenient eile reprend son cours, et marche rapi-denient a Tincurabilite. Cependanl j'ai vu des vaches laitieres donner deux el trois veaux etant phthisiques; niais ces exem-ples sont rares.
De memeque dansle cours de la phtbisie peripneumonile, une maladie aigue pent venir se declarer sur la pluhisie tu-buleuse el occasionnur rapidcment la niorl. Les causes qui susciteni cetie aggravation du mal sont toutes celles que j'ai dejä fail connaitre page 81. Les symptomes que presenlent les animaux se rattachent, ainsi que je l'ai dit, d'une part, ä la maladie chronique, d'autre part, ä la maladie aigue-
Cette grave complication se fail particulierement remar-quer pendant le cours du second et du troisieme degre. In-dependamment done de la maigreur, de rengorgement par-fois des ganglions lymphatiques, de la secheresse de la peau, des tumeurs qui peuvenl exister autour des articulations, la bale a cornes eprouve une grande difficulte dans I'execution de l'acte de la respiration; les mouvemens des flancs sont ir-reguliers et entrecoupes. La loux est faible, grasse et avec jetage par les naseaux dc matieres jaunutres, grisulres, sou-vent (Viiides. L'auscultation fait percevoir le rale crepitanl, le rale muqueux bronchique, le bruit tubaire el surtout le rale caverneux daus differenles parlies de la poitrine. Le pouls
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est vile, dur et rartöre tendue, les battemens du cceur soni tumultueux ; parfois une meleorisation gazeuse vient encore aggraver cet elai. Les animaux ne vivent que ires peu de temps lorsqiTils presentent cette grave complication. II est rare que la maladie se prolonge au-delä de cinq ä six jours. Ilsmeurentordinairementenpresentanttouslespbenomenes qui caracterisent la suffocation.
2deg; Anatomie pathologlque.
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Les alterations qui appartiennent specialement ä la phlhisie luberculeuse se montrent dans plusieurs organes, et parti-culierement dans le pouraon. Elles consliluent ce que les pathologisles ont designe du noni de tubercules. Ces lesions existent sous deux etats: ä l'elat de erudite et a celui de ramollissement.
A. Premier degre. — Tubercules cms. — Les productions morbides nommees tubercules dans la phlhisie luberculeuse sent formees par de peiiles masses homogenes du volume d'un pois, d'une noisette ou d'une noix, blanchatres ou jaunaires, assez dures, et s'ecrasant en bouillie sous la pression des doigis.Elles occupent le lissu pulmonaire, el en sont separees par une enveloppe isolanle, mince et un peu fibreuse. Le pou-mon environnant est ou de couleur blanchälre, ou de couleur normale. Le nombre des tubercules est ires variable. Dans quelques cadavres, les poumons sont farcis de ces productions qui en augmentent le poids et le volume, tandis que dans d'auires ces corps sont peu nombreux et dissemines dans le tissu pulmonaire, dout la couleur et le poids sont ä-peu-pres ü l'elat normal. Mon attention s'est particulierement flxee sur la formation de ces alterations dans la phlhisie bovine, et j'ai pu m'assurer, eneludiantla naissance, I'organisation, la composition chimique, comme aussi la destruction morbide de ces pro -duils heteroiogues, qu'ils etaient formes au sein des lobules pul-monaires, et par constitues les elemens du sang.
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98nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PTITHISIE TUBERCULF.tSE.
Si on examine avec une bonne loupe le lubercule pulmo-naire ä l'elal naissant, on voit qu'il n'esl compose que d'une maliere blanchatre, amorphe, deposee dans 1c tissu cellulaire fin qui enlre dans la composilion des lobules pulmonaires. Les vesicules de ces lobules sont comprihiees, airophiees, et font parlie de cette production. Cependant la couleur normale du poumon se monlre encore d'un blanc rose. Si, ä l'aide d'un grossissement plus grand, oraquo; examine cctle alteration, on voit qu'elle est formee par un amas de petites molecules ou granules arrondies, mais sans globules purulens, et associees parfois a de la substance pulmonaire et ä du tissu cellulaire interlobulaire. L'analyse cliimique de ces productions, faite par M. Lassaigne, a demontre qu'elles etaieut formees sur cent parties, savoir :
Maliere albumino-fibrineuse ct maliere grasse. 70
Sels alcalins solubles.........10
Sous-phosphate et sous-carbonate de chaux. . 11
Eau.............. 8
Perte.............. 1
Total.....100
Gelte analyse, jcle ferai remarquer, se rapproche beau-coup de celle des indurations blanche et grise ä l'elal de ra-mollissemcnt.
La maliere tuberculeuse, pendant son accroissement, se durcit et se renforme dans une coque formee par plusieurs cellules du tissu cellulaire environnant, lui-meme pönelre de produits pathologiques organises dans ses mailles, el presque toujours indure. C'est cctle coque ä laquelle on a donne le nom de kyste du tuhcrcule. Ce kysle est done forme conse-culivement ä la maliere tuberculeuse, et, de meme que le plus grand nombre des kysles de cette nature, ses parois internes secretenl ä leur lour une maliere qui s'ajoule par couches sue-cessives el circulaires a celle existant dejä dans eelte production pathologique. Ainsi s'accroit successivement le lubercule
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PUTHISIK TUBERCULEUSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;99
pendant nn temps plus ou nioins long, en conscrvanl un ctat de durete. II constilue alors le tulercule crü.
La matiere qui forme le luberculc dejä ancien, vue au microscope sous divers grossissemens, est formee de granules et de fines molecules, associes ä beaucoup de detritus, prove-nant tout ä-la-fois du tissu cellulaire et du poumon. On y re-marque en outre quelques cristaux et des grains fins et cha-toyans, qui appartiennent a des sels calcaires.
Ces lesions n'existent pas seulementdans le poumon, elles se font remarquer dans d'autres organes. Les ganglions bron-chiques de l'enlree de la poitrine, des regions parotidiennes et de la region sous-lombaire, du nii'senlere, sont gros, blanchätres, el dans leurs ulricules existe une matiere blan-chätre assez dure ou enkystee, presentant, soit k I'examen microscopique, soil a l'analyse chimique, les caracteres de la matiere tuberculeuse a l'etat de erudite. Dans les lissus du foie, de la rate, des reins, se rencontrent egaiement des tu-bercules a l'etat naissant. Je n'en ai jamais vu, dans celle pe-riode, occuper l'epaisseur des muqueuses inteslinales.
C. Dewxieme degre. —• Ramollissement de la mature tuberculeuse. — Pomiques re'eentes et anciennes. — Le ra-mollissement des lubcrculcs dans la phlhisie bovine a fixe toute mon attention.
La matiere tuberculeuse ayanl conserve l'eiat solide pendant un temps plus ou moins long, se ramollil en une bouillie epaisse, jaunatre et inodore, encore renfermee dans un kyste i parois epaisses el fibreuses. L'ensemble de cette alteration constilue la vomique de recente formation. La matiere ra-mollie, mise sous la lentille grossissame, est constituee par quelques globules purulens, deformes, el d'une mullilude de petiles molecules caracterisliques de la maiicre tuberculeuse et du detritus organiques dont j'ai parle. Pressee enlre les doigls, eile fait senlir parfois de pelites granulations dureset resistantes. Delayee dans de l'eau, eile rend ce liquide laiteux, mais ne s'y dissoul qu'incomplelement; beaucoup de maiieres
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se precipilenl au fond du vase : cc soul les malieres salino-torreuses insolubles, landis que lesdelritusorganiques restent en suspension dans I'eau. Cette maiiere ramollie, analysee par M. Lassaigue, a donne les proportions suivanies pour cent parties :
Maiiere fibrino-albumineuse et traces de matteres grasses...........70
Sous-phosphate de cbaux.......16
Sous-carbonate de cbaux........ 8
Sels alcalins solubles......... 1
Eau.............. 6
Total .... 100 Les parois dukyste sonl rouges, injeciees, et recouverles d'une couche grisaire, epaisse, qui, delayee dans l'eau et mise sous le niicroscope, se monlre consliluee par des filamens flbrineux el des globules purulens incompletement formes; le lissu pulmonaire environnant est rouge et infiltre de serosile roussätre.
C. Troitihne degre. — Fomiques anciennes.— A diverses distances des endroils oü le lissu pulmonaire offre des vo-miques re'centes, se renconlrem d'autres cavites dont les ca-racleres sonl non moins imporlans ä connailre : ce sont des vomiqueraquo; ancienneg ou ulcerees.
La maiiere luberculeuse completement ramollie, consli-luant un corps etranger devant elre elimine du poumon , il arrive une epoque oü les parois du kyste s'amincissent, s'ul-cerent, et qu'alors la maiiere ramollie s'echappe en dehors du kysle et s'epanche au sein du lissu pulmonaire. Les vomiques voisines eprouvant le meme phenomene morbide, bienlöt une large cavite se monlre au sein du poumon. Gelte cavite est souvent irreguliere, parfois traversee par des brides plus ou moins epaisses, lonuees par des vaisseaux veineux ou arte-riels oblileres. La matiere qu'elle renferme conslitue une bouillie epaisse, jaunätre et encore inodore, formee et de
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PHTHISIG TUBERCULEtSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 101
molecules tuberculeuses, et de globules purulcns dus ä I'in-llaniniatiou pulmonaire environnanle, maisen partie deformes et älteres. Les parois de ces vastes vomiques sont epaisses, dures et parfois fibreuses. Leur face interne est lisse et douce comme le tissu des mnqueuscs accidenlelles; la face externe est adherente au tissu pulmonaire cntourant, Ic-quel, le plus souvent, est hepatise. Le tissu cellulaire inler-lobulaire environnant, d'abord indure et parfois comme fi-bro-cartilagineux, est plus loin infiltre de serosite citrine ou roussätre.
Souvent ces vasles cavernes, et quelquefois aussi les vomiques isolees, ont une ouverture qui communique avec les luyaux bronchiques, plus ou moins completement detruits par le ramollissement. Dans ce cas, la cavile renferme encore une plus ou moins grande quantite de matiere ramollie; mais alors cette matiere a pris une teinte grisätre et est devenue plus ou moins fetide. Les bronches voisines en sont remplies. Lorsque le tubercule, en se ramollissant, a entraine I'ulce-ration de la plevre pulmonaire, un liquide sero-purulenl, plus ou moins abondant, mais loujours mousseux et fetide , est epanche dans les sacs pleuraux.
Tcls sont les caracteres qui appartiennent aux vomiques anciennes ou ulce're'es.
Aux alterations pulmonaires peuventse trouver reunies des indurations grises ou blanches intercalant des tubercules crus ou ramollis, et möme les emprisonnant de toutes parts. J'ai vu souvent les lobes anterieurs des deux poumons elre transformes ainsi en un tissu indure, blanc, et parseme de nombreuses petites granulations tuberculeuses. Les bords des lobes posterieurs, le lobule du poumon droit, presenlent frequemment les memes alterations.
D'autres desordres non moins importans a connaitrc se monlrent dans divers organes. Les ganglions lymphatiques, dans ce degre de la phthisie, ont le double et quelquefois le triple de leur volume normal; leur tissu est blanc indure, et
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PHTHISIE TUBEHCULEDSE.
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leur interieur presente des caviies phis ou moins spacieuses, renfermant uue bouillie tuberculeuse, et lapissees par une espece de muqueuse accidentelle rouge et injeciee. Le loie, la rate, les reins quelquefois, offrent des tubercules raraollis ou semi-ramollis. Les membranes muqueuses digestives, el notamment celles des gros inlesiins, presenient des ulccra-tions petites, echancrees Irregulierement, et occupant I'epais-seur de la muqueuse; (;;i el la se montienlaussi des tubercules miliaires ou pisiformes dans leur epaisseur et dans le tissu cellulaire sous-muqueux. Les matieres alimentairesonl alors une couleur grisäire, et sent associees a beaucoup de mucus.
30 Alterations morbides daus le cas de recrudefcence et de complication,
Les alterations sont ici tres nombreuses, trös variees el intercalees. Independamment des tubercules crus ou ramollis qui se montrenl (;a el lä au sein du poumon, le tissu de eel organs, dans les parties qui onl ele frappees par rinflamma-tion aigue, est rouge, engoue, souvenl hepaiisc. Au milieu de cette alteration recente se montrenl des tubercules ramollis dont la coque est rouge et injeciee. Ces vomiques com-muniquenl souvenl alors avec les bronches.
Dans beaucoup de cas, la violence de rintlatnmalion suscile la gangrene el la destruction profonde des alterations an-ciennes. Alors le tissu pulmonaire est ecchymose ; dans dif-ferentes parlies, il est engoue par beaucoup de sang ; dans d'aulres, il oflte lout ä-la-fois el les traces d'une itiflamma-lion aiguii, et des vomiques renfermant une matiere reccm-menlramollie. Ailleurs, le tissu pulmonaire monlre de larges caviies contenaut un liquide gris, noirälre, boueux, d'une odeur excessivement fetide; les bronches sont detruiles el communiquenldans cellecavite doni les patois sontnoiiätres, lormees parfois par du tissu pulmonaire facile a dechirer, crepilant, engoue d'uu liquide noirälre, sanguinolent el infect. Toujours, dans celle grave lesion, le tissu cellulaire in-
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lerlobulaire esl emphysemateux ; presquc toujours aussi les plevres sunt ecchjmosees, iujeclees, arborisees, recouvenes clc fausses membranes molles, jaunalres, faciles a dechirer. Un liquide sero-sanguinolent, •trouble, parfois feiide et en quanlile variable, est epanche dans les sacs pleuraux.
Alors aussi les ganglions lymphatiques sont noiratres, ecchymoses et coniiennent de la maliere tuberculeuse ra-mollie. Le sang renferme dans le coeur et dans les gros vais-seaux est noir et fluide. La membrane inlerne des arteres offre toujours, peu de temps apres la mort, des lividiles ca-daveriques.
Teiles sont les lesions qui font reconnaitre la phthisie tuberculeuse du poumou dos betes bovines. Les symplömes que presentent les animaux pendant la vie, les lesions qu'elle laisse sur les cadavres apres la mort demonlrent done, ce que j'avais annonco, que dans beaucoup de sujets cetle ma-ladie ne consiste pas seulement dans une simple affection du poumon, mais bien aussi dans des alterations generales re-pandues dans plusieurs points de l'organisme.
B. Phthisie calcaire.
La phthisie peripneumonite, la phthisie tuberculeuse, ont ete confondues par plusieurs auteurs et notamment par Hu-zard (l), M. Dupuy (2), d'Arboval (3), et tout recemment par M. Gelle (4). Dans les recherches sur l'auscultation et la percussion de la poilriue des animaux quej'ai pubiiees en 1831, j'ai cherche a etablir une distinction eutre ces maladies, sur laquelle je reviens aujourd'hui, parce que j'en sens toute rimportance. La phthisie calcaire des vaches se distingue
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(i) Huzard, Instruct.-veterin., l.v, p. 196.
(2)nbsp; Dupuy, De Vaffection tuberculeuse, p. 253 et suiv.
(3)nbsp; D'Arboval, Dietionn. de mid. et de chirurg. veterin., aquot; edit., t. v, p. i65.
(1) Gelle, Pathologie boyine, I. n, p. 56o.
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FHTHIS1E C.VLCMRE.
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V.
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des deux autres phlhisiespar ses symptömes, sa duree ses alterations et ses causes, ainsi que je chercherai ä le demonlrer plus loin. Le seul point de ressemblance que ces trois maladies aient entre elles se montre dans leur incura-bilite.
1deg; Nature. — La phthisic caicairc est due a la predominance de sels terreux dans toule l'econotnie et au depot de ces sels dans le foie, la rale, les ganglions lymphatiques, au-dessous des sereuses,, dans les es et particuliercmeiit dans le poumon.
2deg; Cmnes particulieres. — Cetle affection se dcveloppe sur les vaches adultes et vicilles qui sejournent constamment, ou presque toute I'annee, dans des etablcs basses, mal aerees et chaudcs, oü elles re^oivent une nourriture composee de paille d'avoine, de son, de ble, de farine d'orge, d'avoine en grain, de dreche, de tourteaux de colza, dans le but de faire donner ä ces femelies lailieres le plus de lait possible.
Les vaches des nourrisseurs de Paris et de la banlieue, placees dans ces conditions, sont frequemment atteintes, apres deux ä quatre ans de sejour constant dans les etables, de cette remarquable maladie; tandis quo les vaches de la campagne, nourries au vert pris en liberte dans des päturages oil elles respirent un air pur, n'en sont jamais affectees.
M. Dupuy, dans un memoire sur la porameliere, a cherche a expliquer pourquoi cette maladie attaque plus particaliere-ment les vaches laitieres qui stabulent. Je chercherai egale-ment ä demontrer en pen de mots l'etiologie de cette singu-liere affection.
L'analyse chimique des humeurs et des maticres organiqucs demontre:
l0Que les solides durs, comme les os, les cartilages, sont presque entierement Cormes de phosphate et de carbonate de cbanx.
2deg; Que la come, les poilraquo;, les liqueurs secretees, comme
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nmilSIE CA.LCAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 105
l'urine, la salive, le lait, le mucus, etc., contiennent egale-ment de ces sels lerreux.
L'analyse chimique des vegetaux apprend aussi qu'iis ren-ferment dans leur loxture les sels qui nous occupent. En effet, MM. Theodore de Saussure et Lassaigne ont prouve, par l'analyse, que les cendres de paille, de foin, et surtout celles des ecorces du grain des cereales, renfermaient une forte proportion de phosphate et de carbonate de chaux, et j'ai deja dit que les substances alimentaires, donnecs de preference aux animaux pour augmenter la secretion laileuse, etaient le son de ble, les tiges et les ecorces des graines cereales, comme I'avoine ct I'orge. Or, cettc alimentation ne petil-elle done pas contribuer a la predominance du phosphate et du carbonate de chaux dans toute l'economie et ä son depot dans le tissu cellulaire?
D'autre part, les animaux stabulent dans des etables ohau-des et humides oil la secretion sebacee, 1'exhalation culanee, insensible, sont, sinon supprimees, au moins considerable-ment diminuees; etces secretions, ces exhalaisonsnepeuvent point enlrainer au-dehors les sels calcaires dont il s'agit.
La chute des polls, l'usure de la come ne peuvent concou-rir non plus ä cettc elimination, puisque la roue ne s'effectue que peu on point ä l'hiver et au prinlemps, et que les animaux ne marchent pas.
Enfin, ces sels calcaires ne peuvent se deposer dans les os, puisque ces organes, apres Tage adulte, ont termine leur ac-croissement organique. Or, si toujours, par la composition des alimens que prennent les vaches, il enlre sans cesse des sels calcaires dans Teconomie, et si celle-ci ne peut se debarras-scr de leur surabondance par les moyens usites normalcmenl par la nature, ne peut-on pas dire avec fondement que la phibisie calcairc est due ä im exces dc phosphate et de carbonate de chaux dans toute l'economie, et que cct exces est le resultat des conditions d'alimentation et de stabulation dans lesquelles les vaches sont placees ?
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Gene etiologie, qui a le merite d'etre en harmonic avec la nature de la maladie et son incurabilite, me parait, jele crois, peremptoirement demonlree.
4deg; Symplömes palhoguümoniqucs differeutiels.
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Debut. — La phlhlsie calcaire s'annonce par irois symplo-mes principaux : 1quot; une loux seche, faible, profonde et rau-que; 2deg; une secretion laileuse beaucoup plus abondante qu'ä rordinaire, niais d'uu lait bleuätre tres sereux, et se decora-posant ordinairemeut pendant rebullitlon; 3deg; des fureurs uterines frequenuuent repetees, et que ue calme que ties raremeot une copulation fecondante.
Du reste les anitnaux paraissent bien portans. L'examen des naseaux, de la poitrine par Tauscultatiou el la percussion ne font nullement decouvrir les premieres alterations d'une maladie aussi grave que celle dont l'unimal est dejä alteint.
MaroJie- — La marche et les progres de celle maladie sont lenls; ce n'esl qu'aprcs trois ou quatre mois, quelquefois six mois, un an, que les vaches maigrissent. toussent davantage, etcoramencent ä donner moins de lait. Le proprietaire alarme cherche alors ä les engraisser; mais Talteralion du poumon, deja profonde et grave, ayant diminue la sanguification et predispose le poumon aux congestions el aux inflammations, les alimens substantiels qui sonl donnes determinent une recrudescence du mal. Une petite saignee, le regime dielelique operent un soulagemem marque, et donnent l'espoir de gue-rir les malades; mais vaine ailente, les animaux maigrissent, leur peau se desseche, s'attache aux tissus sous-jacens; un mouvement febrile avec acceleration, plenitude du pouls, cha-leur des cornes et des oreilles se fait remarquer ä la chute du jour, et la maigreur continue a faire des progres.
L'oreille alors distingue a peine le murmure respiraloirc, el la percussion donne de la matite, symplömes qui annon-cenl que beaucoup de parties du poumon ue sont plus per-
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I'UTlllSIE CALCAIBE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;107
ineables ä 1'air. Dans quelques cas, lorsque les kystes cal-caires que je decrirai plus loin, sonl volumineux et occupent les parlies superficielles du puurnon, I'absence cireonscrile du muriuure respiraioire el la inalile indiquent le siege de ces kysles. La respiration devient frequente, eourte, irregu-liere et entrecoupee.
Lc lalt que la vache donne, si, malgre sou elat, on la force ilaquo; en donner, est bleuatre, ires sereux, et renferme d'apres I'aiialyse qui en a ele lake par le chimisle Labillardiere, sept fois plus de phosphate et de carbonate de chaux. que celui d'uue vache en bonue same.
Le deperissement continuant toujours apres un an, un an et denii, la vache devient de plus en plus maigre, ne peut plus respirer; ses muqueuses pälissent, une diarrhee sereuse grisälre, fetide, se declare el persisle, malgre les moyens mis en usage pour la combatire.
Dure'e et complications. — La duree de la phthisic cal-oaire est ires variable. J'ai vu des nourrisseurs, des cultiva-teurs conserver des vaches aiteiutes de cette maladie pendant troisouquatreans; mais ces vaches, excellenles iaitieres, que Ton conservait parce qu'elles donnaient encore une notable quantite de lait, elaient ties maigres el dans I'impossibilite d'etre engraissees. Ces vaches dans cet etal sont vendues a de petits bouchers comme hasse viande.
Complications. — Pendant le cours de cetie maladie il arrive que les parties saines du poumon sont quelquefois frap-pees d'une intlammaiion aigue. La plevre participant a cet etal, ranimal uieurt Ires rapidemenl. Les symptönies que presentenl les malades se rattachent d'une pan ä la phleg-niasie aigue, d'autre part a la plnhisie calcaire. Ces symp-lomes sont ceux que j'ai dejä fail connaiire.
5deg; Anatomie [gt;athologique.
A l'autopsie des animaux, des desordres bien remarquables existent dans toute I'economie, mais particuliiremeiU
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dang le poumon et le Systeme ganglionnaire lymphatiqiie. Les poumons sont assez volumineux et surtout tres pesans. Ils conservent leur couleiir rose; en pressant leur surface on reconnait des tumeurs arrondies, dares, en nombre quel-quefois considerable, egalant le volume d'une noix, celui d'un ceuf d'oie, et souvent celui du poing. Ce sont ces tumeurs arrondies et jaunätres qui, comparees au fruit du pommier, out fait donner ä la maladic le nom plus parliculier de -pom-meliere. Ces tumeurs entourees par du tissu pulmonaire in-dure rouge ou gris, sont formees par des kystes qui, ouverts, laissenl ecouler une matiere epaisse, jaunatre, graveleuse sous lesdoigls, ressemblani a du plätre delaye. Cettemaiiere toute paniculiere est formee, d'apres I'analyse qui en a ete fait par deux savans chimisies-, Dulong et M. Thenard, de phosphate et de carbonate de chaux dans les memes proportions qu'on I'observe dans les os. Vue dans le microscope , cette matiere ne fait voir aucun globule de pus; on y constate cependant une substance animale sans forme de-terminee : mais ce qui frappe dans toules les parties de cette bouillie soumise au champ du grossissement, c'est une grande qnantite de petits grains arrondis composes de sels calcaires.
Les parois de ces kystes sont durs, epaisses et fibreuses; leur face interne est lisse et comme muqueusc; leur face externe adhere faiblement au tissu pulmonaire. J'ai compie jusqu'ä quarante de ces kystes, du volume d'une noix a celui du poing, dans les deux poumons d'une vache qui avail ete sacrifice pour les travaux anatomiques a I'ecole d'Alfort. Pres-que toujours des vers vesiculaires, designes par Rudolph! sous le nom d echynocoque veierinaire, se montrent dans les poumons. Ces vers, formes d'une simple ampoule vesiculeuse ires mince, conlenant un liquide aqueux tres limpide, sont renfermes dans un kysle fibreux. Ainsi que M. Dupuy, an-cien professeur a I'ecole d'Alfort, I'a annonce, j'ai constate que la bouillie phosphato-carbonatee qu'ils contiennent etait
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secreiee, deposee el renfermee dans le kyste de l'echynoco-que a pros sa moil.
Le phosphate el le carbonale de chaux dont il s'agit, inde-pendamment de lour presence en grand exces dans le lail et dans leskystesdu poumon, forment encore d'autres lesions.
Dans le foie, dans la rale, dans les ganglions bronchiques mesenleriques, sous-lingua ux, sous-parolidiens, sous-iombai-res, etc., se renconlrent egalemenl des depots enkystes, sou-vent tres volumiueux, formes de phosphate et de carbonale de chaux.
Stir beaucoup de cadavres M. Dupuy a vu et j'ai vu aussi ces sels calcaires ossifier les lames du lissu cellulaire in-terlobulaire du poumon, augmenter leur epaisseur atrophier le lissu pulmonaire; exisler dans les pctites bronches el les obliterer; former des depots crotueux sur les sereuses du mediaslin el sur I'enveloppe fibreuse du pericarde; consliluer de pelites lumeurs lies nombreuses dans la plevre sous-cos-tale el mecliastine el entre les lames de l'epipioon; donner nais-sauce ä des nodosiles, des exosloses autour des jointures de la colonne vertebrale; enfin etre en plus grande proportion dans les os, el les reudre cassans par le plus faible choc. Je regretle de n'avoir pu, jusqu'ä ce jour, m'assurer si le sang des anlmaux renfermait unc plus grande proportion de ces sels.
Dans le cas de mort avec inilammation recente du poumon et des plevres, rien n'est aussi facile que de distinguer les kystes calcaires des alterations dues ä la pneumonite ou ä la pleurite aigue. An milieu de rengouemeut, de I'hepatisation recente du poumon, de la gangrene meme, se montrent des kystes calcaires avec leurs euveloppes dures, fibreuses, con-tenant la maliere epaisse, de consistance plätreuse, dont j'ai parle. Les lesions aigues des plevres peuvent tUre facilement reconnues dans ceite circonstance.
La maladie dont je viens de tracer succinctemenl This-toire ne peut done eire confondueavec la phthisie peripneu-
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'• #9632;
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ETUDE COMPAKlJE
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moniie el la phlhisie tuberculeuse, quanl ä sa nature, son siege, ses causes et ses symptömes. Toutefois, ce qui la diffe-rencieessentiellement c'est la nature de ses produits patliolo-giqueset leur generalisation dans tout I'edifice animal. Aussi pour la distinguer de ces deux maladies, I'ai-jedesigneesousle nom dephthisie calcaire. Je le repete, cette ma 1 adie est rare sur les vaches qui vont paitre une grande partie de la belle saison dans les herbages, tandis qu'clle est le partage des vaches conslaniment nourries dans des elables chaudes et humides, avec des alimens commele foin, la paille, le son, la dreche, etc. Jamais je n'ai vu cette affection se transmettre ni par contagion, ni par heredile. Toujours incurable, eile ne pent etre prevenue quepar rdloignement deses causes determinantes.
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V) 7. Etude compar^e de la pneumonite, de la pleurite et de la pleu-ropneumonie aigue sporadique non contagieuse avec la pleuro-pneumonie contagieuse.
Beaucoup d'auteurs, et notamnient Brugnone, Toggia, Tissot, Gelle, d'Arboval, etc., ont distingue une pneumonite, une pleurite, une peripneumonie sporadique non contagieuse, et une pleuro-pneumonile epizootique et contagieuse. Assu-remeni, cela existe; mais lä n'est pas la difficulte. Le cas embarrassant est de dire lorsqu'une phlegmasie pectorale altaqueune beieäcornes, seit dans une etable, soit dans un herbage, si c'est ou si ce n'est pas la peripneumonie sporadique non contagieuse, ou la peripneumonie coniagieuse que Ton a sous les yeux.Quanta moijcl'avoue sincerement, lors-que de semblables cas se sont presentes, j'ai souvent die em-barrasse pour me prononcer soit pour l'existence de Tune, soil pour la presence de lautre maladie. Je chercherai cependant a faire connatlre ce que I'observalion m'a appris a eel egard.
4. Les causes de la pleurite, de la pneumonite et de la plcuro-pneumoniic sporadique non contagieuse sont generalement : 1deg; Des travaux ires fatigans et prolonges soil par de grandes chaleurs, soit par des vents froids, hu-
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DE LA pfollPREt'MOlVIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;111
mides et impetueux; 2deg; des repercussions rapides de la transpiration cutanee par un courant d'air (roid, soit lorsnne les animaux travaillent, soit lorsqu'ils sent places dans des etables au voisinage d'une porte ou d'une fenfire ouverte ou mal close; 3deg; l'ingestion dans Testomac d'nne eau tres froide pendant la sueur; 4deg; IMmmersion des membres et d'une parlie du corps dans des rivieres gueables pour faire passer les animaux d'un herbage dans un autre herbage situe sur la rive opposee, ainsi que i'a constate M. Didry; 5quot; des contusions violentes des parois du thorax, avec fracture des cotes dues ä des chutes sur le sol, des coups de cornes;60des plaies penetrantes avec dechirure de la plevre, blessure du poumon et fusion de pus dans les sacs pleuraux. Or, si e'est une de ces causes qui a determine d'une maniere insolile la maladie de poitrine dent la hamp;ie ä comes est atteinte, on peut croire que ce n'est point la pleuro-pneumonie conta-gieuse.
£. Si les malades presentent les signes qui caracterisent une pleurite ou une pneumonite franchement inflammatoire, et si la phlegmasie continue ä sieger exclusivement, depuis son debut jusqu'ä sa terminaison, soit dans la plevre, soit dans le poumon, on peut penser que ce n'est point la pleuro-pneumonie contagieuse qui attaque I'animal. Si la phlegmasie cede promptement aux moyens curatifs ordinaires mis en usage contre les maladies de poilrine et si la bete se retablit completement; dans le casde mort, si I'autopsiedecele I'existence isolee d'une pleurite ou d'une pneumonite, il est plus que probable que la maladie de poilrine n'est point la peripneumonie contagieuse.
Mais lorsque e'est une pleuro-pneumonile qui debute, marche et se termine par hepatisalion du poumon et epan-chement, lecas est tres embanassant. Cependant, si la phlegmasie s'est manifestee par l'influence de causes delerminantes directes, si le proprietaire possede depuis long-temps I'animal, et si celui-ci n'a point ete en rapport avec des betes
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atteintes de peripneumonie contagieuse; si celie maladie u'est point ordinaire ä la localUc, et si la phlegmasie a cede ä la melbode curative qui a ete mise en pratique, il est encore plus que probable qu'elle n'est point contagieuse: pourlant je ne crois point qu'il soil possible de l'assurer positivement.
Tissot, ancien veterinaire de rarrondissement de Poligny (Jura), a cherche ä etablir une distinction de l'une et de l'au-tre maladie dans les lesions morbides, en disant que dans la peripneumonie simple, sporadique, non contagieuse, le poumon etait plus volumineux, d'un rouge noir, hepatise, grenu :'i la maniere du foie, et infiltre de sang adherent aux coles, tnais sans fausses membranes recentes; que I'e-panchement pleural claii rougeairc et sanguinolent, carac-leres, dit-il, qui n'exislent point dans la pleuro-pneumo-uite epizoolique ct contagieuse. Tissot a vu trcssouvent, et a cerles bien etudie celle maladie dans les montagnes boi-sees et si pilloresques qui avoisiuent Poligny, el jc serais done tout dispose a admettre ses observations comme fon-dees : mais cependant j'aurais encore peur de me tromper en les adoptant comme positivement exacies. Neanmoins, dans la deplorable alternative de l'existence de l'une ou de l'aulre maladie, la prudence exige d'isoler le malade des betes bien portantes, de maniere ä prevenir toute espece de communication.
C. Auconiraire il sera tres probable que c'esl la peripneumonie contagieuse qui debute dans une clable ou dans un herbage : 1deg; si la maladie se declare sur une bete achetee depuis peu de temps; 2deg; si eile appartient ä la race d'nne localite ou cxiste la maladie el si die en arrive; 3deg; si eile a 6ie vendue par un marchand sur un champ de foin, sur un marche, et surtout par un maquignon en vaches; 4deg; si eile a ete payee peu chere, quoique jeune, belle et bien portante; 5deg; si eile a maigri, tousse quelque temps avant de tomber malade ; 6deg; si la phlegmasie de poitrine olfre tons les symptömes qui appartieonent ä la pleuro-pneumonic; 7deg; si cette maladie se
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DE LA PEBIPNEUMONIG.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;113
termine par unc hepaiisalion et un epnnchenient pleural avec fausses membranes, et qu'elle resiste aux mcthodes curatives ordinaires qui sont mises en pratique pour combaltre ces sortes de terminaisons ; 8deg; si ä l'autopsie Ton constate les lesions si remarquables qui appartiennent ä la pleuro-pneu-monie, et surlout repanchement pleural avec fausses membranes, hepatisation pulmonaire, etc.; 9deg; si d'aulres bes-tiaux en bonne sante, voisins ou peu isoies de la premiere bete malade , sont egalement alteinls de la mfime affection apres im certain temps; 10quot; enfin, si la peripneumonie regne dans la localite, et si les betes saines ont eu des rapports avec des animaux alteints de cetle maladie.
J'ai etabli les symplömes differenliels qui caracterisentla phthisie tuberculeuse, la phthisic calcaire et la peripneumonie chronique ou la phthisie peripneumonile. Je ne reviendrai point sur cetle question, je diiai seulement que les deux premieres maladies peuvent se manifester a I'etat sporadique, quand les animaux sonl places dans toules les circonstances qui les occasionnenl, landis que la derniere se montre plus paniculiörement dans les localiles oil la pleuro-pneutnonie regne, soil depuis long-temps, soit depuis peu dc temps.
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CHAPITRE VL
ETIOLOGIE DE LA PEIIIPNEUMOME.
Je dislinguerai, parmi les causes nombreuses qui deier-mineni la peripneumonie, celles qui font naiire cette mala-diesponlanement, et celles qui larepandent par contagion.
(j 1. Causes determinantes, occasionnelles et predisposantes, ou qui font naitrc la peripneumonie spontanement.
äüMMAlRB. Pays de montagnes. — Slabulation ct alinicntation ä l'ctalile. — SecrÄlion laitciisc. — Refroidissement de la peau et respiration d'un air froid. — Travail. — Heredity et pr6disposition lieröditaire. — Ab'lardissement des races.
A. Causes pabticuliebes de la pebipneumomb dins les pays db montagnes.
Les geologues ont distingue dans les montagnes, ie sommet oule pic, la haute monlagne, la basse monlagne el les val-lees. Ces trois regions forment trois elages superposes, oil la constitution du sol, la temperature, la culture, i'hygiene des bestiaux sont differentes. II est done utile que je parcoure ces trois etages, en les examinant sous le point de vue des causes de la peripneumonie.
Le sommet ou le pic des montagnes, forme generalemcnt par la couche jurassique constituee par des pierres volca-niques, et presque toujours convert de neige, n'est point habile par les bestiaux, ä cause de sa sterilite et de sa basse temperature.
Le second etage, ou la haute montagne, que Ton retrouve dans le Jura, la Suisse, lePiemont, les Pyrenees, etc., est habile par l'homme et les bestiaux. Ici la neige se fait remarquer sur les cimes ä la fin de septembre, bien que le froid ne commence quevers la fin d'octobre. L'hiver, la temperature est toujours basse, el la rude saison ne cesse quevers les pre-
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rniers jours de niai. Les froids durcnt done six moisdans celte parlie des monragnes, temps pendant lequel le gros beiail est renferme dans les etables. En ete, la haute montagne eprouve de nombreuses el brusques variations de temperature. Les orages y sont frequens, ei des courans d'air, sou-vent violens, existent dans les valiees retrecies et profondes. Les gelees blanches s'y font remarquer dans toutes les Saisons. Les langes valiees seules offrent ä-peu-pres les conditions dune bonne salubrite. Dans ce second elage se mon-trent des prairies, et deja un assez grand nombre d'babita-tions et de bestiaux.
La basse montagne, qui comprend le troisieme etage des hautes montagnes des Alpes, des Pyrenees, le second etage du Jura, et le premier etage des Vosges, du Dauphine, de l'Auvergne, du Piemont, du Tyrol, etc., est formee pur un sol tres varie, sur lequel on compte beaueoup d'habitations et un grand nombre de bestiaux. Beaueoup de pres-bois , de beaux pacages ameliores, une culture variee en cereales annuelles, en prairies artificielles, en tubercules eten racines alimentaires, s'y fopi remarquer. Des bois nombreux, des cours d'eau, de rianteset fertiles valiees, monlrent ici la nature cultivee par les soins de l'honinie.
L'espece bovine y est generalement belle, robuste et bonne lailiere. Le Jura compte dans celte basse montagne jus-qu'ä soixante-quinze mille vaches, destinees ä donner du lait pour la confection du fromage de Gruyeres. La temperature atmospherique y eprouve de fortes el brusques variations au printemps et ä la fin de l'aulomne. Les courans d'air y sont nombreux et froids, les brouillardsy regnent, et les pluies y sont frequentes, ä cause du voisinage des bois et des futaies. Lespälurages naiurels y sonl frais et nombreux; les boeufs travaillentä la culture des lerres et aux charrois.
Les valiees , arrosees par les rivieres ou les fleuves occupant le pied des moniagnes, forment des bassins plus ou nioins vasies et fertiles, dans lesqueis on compie une nom-
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breuse population, une grande quanlite de bestiaux fournis par la basse montagne. La culture y est bonne et variee. Une temperature douce ei egale y facilile singulierement la vegetation. Aussi la nourrilure des bestiaux y esl-elle generale-ment abondante et de diverse nature. Les produits que Ton cherche ä oblenir des bßles bovines dependent de l'industrie de la locaiite.
II est digne de remarque que dans la haute, et surtout dans la basse montagne, de lout temps la peripneumonic a sevi sur les bestiaux : au moins e'est ce que I'observation a dcmonlrö dans la Suissc, le Piemont, le Jura, le Dauphine, les Vosges, les Pyrenees. Dans le Jura, par exemple, depiiis 1822 jusqu'en 1840, la peripneumonic a regne dans trois cent qnatre-vingt-deux communes, et sur ce nombre, trois cent Imit appartenaient ä la basse ct a la haute montagne, et soixante-quatorze au vignoble el a la plaine(l).
Si done la pleuro-pneumonie se declare pariiculierement dans les etages des monlagnes dont il s'agit, ä quoi peul-on altribuer ce Irisle privilege ?
Cen'est point, j'en su^s convaincu, la conslitution geolo-gique du sol des montagnes et des vallees, qui, comme quel-quespersonnes inslruitesronlpense, cause la peripneumonic; mais je crois fermement, avec presque tons les velerinaires des pays montagneux, que la disposition , la situation topo-graphiquc des monlagnes et des vallees, que la temperature froide pendant six mois de l'annee , que les gelees blanches, les brouillards epais, froids et humides de la nuit et des matinees qui se manifeslent au voisinage des bois , des lacs, des rivieres, si nombreux dans les divers gradins dc la haulc et de la basse montagne, que les frequens courans d'air du commencement du prinlemps et de l'automne, que les changemens brusques de temperature du chaud an froid, du sec ä l'humide, du beau temps a la pluie, a la gelee blanche,
(i) Rclc.ve foil des actes administrativ du Jura, par notre colli-fjue M. Lecnq.
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a la neige, aux giboulees, variations de lemperature, intem-peries almospheriques auxquelles sont soumis las bestiaux dans les prairies naturelles, nolamment en mai, en septembre, et une partie d'octobre, sont les causes determinantes locales qui concourent, avec d'aulres causes dont je vais aussi m'oc-cuper, ä donner naissance ä la pcripneumonie dans la haute et dans la basse monlagne. Quc si, dans le vignoble, dans la plaine, cette maladie s'y declare rarement sous l'influence de causes locales , cette circonstance s'explique par les conditions topographiques et atmospheriques opposees a celles de la montagne, dans lesquelles les animaux se trouvent places. Que si les hauts et les bas etages de certains arrondisse-mens sent plus souvent que d'autres les lieux oü sevit la pcripneumonie, on doit en atlribuer la cause aux variations brusques de temperature, aux intemperies atmospheriques de presque toules les saisons de l'annee, dues aux accidens nombreux qu'offrent les monlagnes, aux forels qui les cou-vrent et les ombragent, aux variees et profondes vallees qui les sillonnent, enfin aux nombreux cours d'eau qui les arro-sent. Et d'ailleurs, en medecine humaine comnie en medecine vcterinaire, les palhologistes ne s'accordent-ils pas tons ä dire que les conditions atmospheriques dont il s'agit sont specialement les causes determinantes des catarrhes bron-chiques, des pneumonies, des pleuresles ?
Je me crois done autorise a conclure que si le theatre oü regne la peripneumonie se trouve particulierement dans la haute et dans la basse monlagne, il faut en accuser, cnlrc autres causes, les variations et les intemperies amospheriques auxquelles les animaux sont exposes.
Je dirai plus loin comment la physiologic pathologique rend raison des effets maladifs dus ä ces causes.
15. Alimentations hiveuses-
Depuis bien long-temps on accuse certaines alimentations dounees au gros betail, d'occasionner la peripneumonie. On
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s'est d'abord demande si des plantes ne seraient pas douses de la fuiieste propriele de determiner cette maladie, ainsi qu'on l'a constate ä l'egard de plusieurs vegötaüx qul pro-duisent les meteorisatioiis, les ententes, le pissement de sang, la pourriture , les maladies pediculairesj etc;
Sans doute les fourrages verts des prairies artificiellesj et notamment le trefle commun , certaines renoncules, les ado-nides, les dauphinelles, les aconits, les colchiquesd'automne, les fourrages reconverts des champignons veneneuxdu genre uredo et du genre puccinie, peuvent occasionner des meteori-sations, des inflammations des intestins avec on sans pissement de sang; sans doute les plantes mal recollees, pen nutritives ou couvertes de rosees, peuvent causer la pourriture, les maladies pediculaires ; mais je ne connais point de plantes, et je n'en ai vu citees nulle part, qui puissent faire nailre la peripneumonie plutöt que toute autre maladie. Je ferai seulement observer que si cette affection se declare sur desbestiaux qui sontsoumis depuis long-temps ä une alimentation insuffisante pour les bien süstenter, ou peu repa-ratrice, cette maladie affectera plus specialement la forme sous-aigue ou chronique, et se compliquera frequenimenl d'cedemalie pulmonaire, d'epanchement pleura! considerable, parfois aussi d'oedemes sous-cutanes, qui out ele confondlls avec des tumeurs charbonneuses.
Je dois dire cependant que les palUrages tres fournis d'herbes succulenles, et, partant, tres nourrissantes, dans les-quels on lache en liberie les bestiaux qui ont subi des privations d'alimens pendant I'hivernage , comme aussi ceux qui onl ele bien nourris a letable, telles que les vaches laitieres, par exemple, peuvent etre le theatre oü ces animaux seront atlcints ires promptement de la peripneumonie. En effet, on sail que les alimens digeres font le chyle, le chyle, le sang, liquide qui nourrit tousles organes. Or, s'il arrive que le sang, par I'usage d'une alimentaiion tres substantielle, soil en nop grande quanlile dans les vaisseaux, el que la nutri-
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tion iic puisse operer convenablement rassimilation de l'ex-cedant de ses maieriaux tibrino-albumineux et cruoriques, il arrivera, dis-je, que ce sang alors abondant, epais et riebe en elemens coagulables, coulera difllcilernent dans les petits vaisseaux, y stagnera et suscilera des congestions, des stases sanguines daus les organes vasculaires: et comme le poumon est un organe presque eniierement forme de petits vaisseaux oü passe tout le sang du corps, liquide qu'il est en outre cbarge d'hematoser, on concevra facilement comment cet organe pourra etre congestionne, et pourquoi, de cette congestion, naitra la peripneumonie.
Cependant, si ce dernier effetn'avait pas lieu, on compren-dra encore comment le poumon est predispose ä la maladiu dont il s'agit, et pourquoi il la contractera facilement par l'influence d'autres causes, comme les refroidissemens de la peau, par exemple. L'explicalion physiol ogico-pathologique que je donne ici se trouve, du resfe, en harmonic avec un grand nombre de faits que j'ai recueillis depuis dix annees sur des bestiaux qui etaient places dans les conditions dont il s'agit, et que j'ai vus etre atteinls inopinement de la peripneumonie.
On a dir, et beaueoup de personnes repeient encore au-Jourd'hui, que les betteraves, les pommes de terre, les residus de feculeries, d'amidonneries, de distilleries, etaient des ali-mens qui pouvaient determiner plus parliculierement la peripneumonie bovine. J'examinerai cette importanle question avec quelques details.
1deg; Betterave. — La betterave crue convient ä tous les ru-minans. Aqueuse et sucree, eile les rafratchit, les tient en bonne sante, les nourrit bien, et fait secreter beaueoup de lait. Un grand nombre de eultivateurs en donnönt le quart, le tiers, la moitie de la ration, lorsque les animaux reQoivent d'ailleurs des fourrages sees. Certes, cette alimentation est nourrissante; mais, par sa nature meme, eile ne peut faire nailre la peripneumonie. Si les betteraves onl un inconve-
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nient etant distribuces a une lone ration, c'est de determiner la diarrhce, et d'occasionner parfois I'avortenient. J'en dirai autant de la pulpe de celte racine. D'ailleurs 11 y a fort long-temps que Ton donne des betteraves aux betes a comes, non-seulement en France, mais encore ä Telranger, et jusqu'alors personne n'a fourni de preuve bien convaincante que cet aliment posscdat la perfide propriele de determiner la peripneu-monie. Je connais un grand nombre de cullivateurs qui don-nent tout l'hiver des betteraves ä leur gros betail, et jusqu'alors leurs etables sont vierges de cette maladie.
J'ai vu a la sucrerie de Chäleaufraye, pres Paris, dans I'es-pace de trois ans, quatre-vingt-dix bceufs de travail, de race Cholelle, manger par jour 25 kil. de pulpe de betlerave pres-see, el 2 kil. 600 gr. de foin, et se tres bien porter avec cette nourriture. Quarante-cinq deces animaux onteteengraisses pendant ces trois annees avec cette meme ration de pulpe, puis 15 litres de farinc d'orge, ou de seigie, ou de remoulage, et une bone et demie de foin pesant 7 kil. 500 gr., et pendant ce laps de temps ils n'ont point etc malades.
Pendant trois autres annees, et du 1er novembre au 1er mal, qualre-vingt-dix autres bceufs de travail ont mange, par jour, 50 kil. de pulpe de hetterave cuite et nonpresse'e, qui pouvait contenir raoitie d'eau. J'ai visite tous ces animaux douze ä quinze fois par an, et aueun d'entre eux n'a ete at-teint de la peripneumonie, ni d'autre maladie interne ; seule-ment j'ai constate sur ces derniers animaux, qu'ils buvaient peu et cependant urinaient beaueoup.
2deg; Raves et navels.—Les raves, les navets, que Ton donne depuis si long-temps en Suede, en Anglclerrc, en Allemagne, en France, aux besliaux, pendant Fhivernagc, sonl toutaussi innocens que la betterave pour determiner ia maladie donl il s'agit.
3U Carottes. — La carolte donne une excellente alimentation; eile est meme preferable a la betterave, attendu qu'elle
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esi moins aqueuse, et qu'elle renferme un principe äcre et lo-nique qui excite les animaux.
W Pommes de terre.—Les porames de terre crues conlien-nent beaucoup d'eau, de la fecule, et un parenchyme cellu-leux. Donnees ä une ration convenable, les pommes de terre crues ne nuisent nullcment h la santc des ruminans. A forte ration, elles relächentles intestins, donnent lieu ä une diarrhce felide, debilitent les animaux, causent quelquefois des indigestions, mais c'est tout. Les pommes de terre cuites, et sur-tout cuites au four, causent des indigestions, des fourbures terribles, mais jamais non plus la peripneumonie.
Le residu ou marc de pommes de terre, provenant des fa-briques de feculerie, donne aux bestiaux lorsqu'il a etc con-venablement prepare, ne constitue pas une nourriture essentiellement nourrissante, mais qui, associee ä d'amres matieres alimentaires seches, leur transmet une qualitc lem-perante. La valeur nutritive de ce residu varie d'ailleurs selon le soin que Ton a mis ä lui faire perdre l'eau qu'il ren-fermait. Dans lous les cas, les beles ä comes peuvent cn manger une tres forte ration sans eprouver de maladies internes.
Cependant, si ce residu etait penetre d'uno trop grande quantite d'eau, il pourrait occasionner la diarrhee, mais jamais la peripneumonie.
Dans toute TAllemagne et dans tout le nord de l'Europe, on fabrique avec la pomme de terre une liqueur spiritueuse qui porte le notn d'eau-de-vie de pomme de terre. Le residu de cette distillation est donne aux betes ä cornes. D'apres les ealculs qui ont ete faits, cet aliment ne possede que les deux tiers de la faculte nutritive de la betterave; mais on ne lui a point posilivement reconnu le grand desavantage de faire nailre la peripneumonie chez les bestiaux qui en font usage.
5deg; Residus de distillerie de grains. — Los residus de distilleries de grains de cereales sont assurement plus sains et plus nourrissans que les residus de feculerie; neanraoins
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ceite a lim on ta i ion , lorsqu'elle est donnee ä une ration con-venable, enlrelient le gros betail en bonne sante.
6deg; Drhche. — La residu de la fabrication de la biere, quoique tres aqucux, donne cependant une nourrilure assez alibile pour les vaches. II fait secreter beaucuup de lait, mais d'uue mediocre qualiie. On le distribue a l'eiat frais ou fermenle. Les nourrisseurs de Londres en donnent jusqu'ä 30 ä UO litres par jour ä cliaque vache. De tout temps aussi les nourrisseurs de Paris ont fait entrer la dreche dans I'ali-mentaiion de leurs vaches, et on I'a accusee de determiner la maladie de poilrine qui regne depuis si long-temps parmi les vaches laitieres de la capitate. Aujourd'hul celte maladie existe encore, et cependant I'alimentation a bien change. En elfet, depuis vingt-cinq ans qu'aux environs de Paris les prairies artificielles, les plantes sarclees sont abondamment repandues, que les sucreries, les feculeries sont multipliees, et que les nourrisseurs peuvent se procurer facilement des fourrages de prairies artificielles en vert et en sec, des beite-raves, des pommesde terre, comme aussi des residusde cette racine et de cos tubercules, la dreche entre comme une tres faibie proportion dans la ration qui est donnee aux vaches.
Les diverses alimentations que je viens de citer ne sont done point susceptibles d'occasionner la peripneumonie; et d'ailleurs, depuis tres long-temps les agriculteurs de la Bei-gique, de la Hollande, de l'Angleterre, font manger des betleraves, des pommes de terre, des residus de feculeries, de distilleries, a leurs bestiaux, et cependant la peripneumonie n'existait pas en Belgique avant 1827, en Hollande avant 1833, et en Angleterre avant 1842. Ne voit-on pas en France aussi des cultivaieurs qui annuellement donnent des betteraves, des pommes de terre a leurs vaches, et ces betes n'etre jamais alteintes de la maladie, tandis que les vaches de leurs voisins qui ne font point usage de ces ali-mens, en etre affectees. Pour mon corapte, j'ai fait celle observation un grand nombre de fois depuis cinq ä six ans.
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Sans doulc, et je dois eii convenir, une alimentation trop succulente, distribuee en (rop grande quantite aux betes dcstinecs ä l'engrais ou aux vaches laitieres, peul occasion-uer la pleuro-pneumonie; j'ajouierai meme que cette maladie ne tardera point ä se manifester si les betes sent logees dans des (.'tables peu spacieuses et tres mal aerees; mais, dans cette circonsiance, je m'empresse de le dire, trois causes reunies, et niarchnul d'aecord, deierminent ia maladie : ce sont lastabulation vicieuse, ralimcntation abondante et sub-, stantielle, et la secretion laiteusequel'on exige des vaches par un motif de speculation. Ces trois causes, je vais les examiner.
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C- Stabclatioh, Alimentation a l'etablb.
Ce n'esl guei-e qu'ä l'epoque oü les nuils sont tr^s frafclies; lös brouillards abondans, et les prairies couvertes de gelee blanche le matin, que les herbagetsrentrent lesanimauxdatls les elables.Lorsque lesmauvais temps arriveitt, on les conduit Id jour dans les herbages, et on les renlre la nüit dans les Stables. La commence la stabulation permanente pendant I'hiTeri
Les etables, dans tons les pays de montagne, et dans toutes les localites oü l'industrie consiste dans la production du lail que Ton transforme en beurre ou en froniage, son t generalemenl etroileSj basses et tres mal aerees. II est rare d'en IrouVer quel-ques-unes qul aiehtplus de 2 metresd'elevation.Dans prestjUte tou tes, e'est :i peine si un horn me peut se tenir debout. Quelle que soit la longueur de I'etable, on n'y voit souvent qtie deux ouverlures : une porte basse a une extremite, et ä l'aulre une petite fenetre qu'on a soin de boucher completement dans les temps froids. Quelques-unes soul enfoncees dans la terre, saiis plancher ni paves; d'autres Sont piatiquees dans le roc : alors elles sont froides; enfin quelques-unes, siluees an has des montagnes, des coteaux, et au voisinage d'un cours d'eau souterrain, sont froides et fort humides. Tr6s peu de ces etables sont pourvues d'ulie cheminee d'aeration propre ä entrainer au-dessus du toit, les vapeurs chaudes et tres mal-
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suincs qui sc forment sans cesse dans ces lieux. A Paris et dans ses faubourgs, les vacheries des nourrisseurs sont la plupart siluees au-dessous des maisons d'habitalion, et reu-nissent en majeure partie les conditions de la plus grande insalubrite. Petites, elroites, loujours basses, sans fenetres, ou n'ayant qu'une ou deux ouverlures d'un seul cote, ces etabies sont encombrces par un Irop grand nombre de va-chcs. Ces pauvres animaux y sont meme si serres qu'ils ne peuvent s'y coucher quo Tun apres I'autre. Enfin on y loge quelquefois aussi, dit Huzard , des pores, des volailles et des iapins. Les vaches sont tenues ainsi dans ces cloaques ä un repos absolu. Une fois qu'elles y sont introduites et attachces a une place, elles ne la quiltent ordinairement que lorsquc le nourrisseur demenage, ou que pour elre livrees au boucher, ou que pour etre conduites ä la voirie:[elles ne sortent meme pas de I'etable pourallerboire.il en resulte, observe Huzard, que leurs ongles prennent un accroissement qui unit par leur oter la liberte de marcher, et que plusieurs de ces vaches ne pouvant plus se lenir debout par Texccssive longueur et la courbure de leurs ongles, contractent l'habitude de rester long-temps sur les genoux. Aussi beaucoup d'entre elles sonl-elles affectees d'un hygroma de la face anterieure du genou, du a cette position. Tel etait l'etat des vacheries de Paris en 1793; tel est encore celui de beaucoup d'etables aujourd'hui. Le fermier ou I'herbager, ou le nourrisseur, qui cherche a obtenir de ses vaches le plus de lait possible pour la fabrication du fromage, et qui d'ailleurs aujourd'hui, paries ameliorations qui ont ete faites dans la culture et dans les herbages, recolie la quantite de fourrage necessaire pour I'hi-vernage de bon nombre de betes, löge autant de vaches qu'il le peut dans ses etabies. Son but est, par la temperature de 15 ä 20deg; qui y regne, par l'air chaud et humide qui tou-che la peau et les muqueuses respiratoires, de diminuer les transpirations externes ou internes, et d'augmenler, ou la secretion laiteuse, ou de favoriser I'engraissement. II n'ignore
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point que ('air, a la temperature ordinaire, et ä plus forte rai-son ä uuc temperature froide, diminue la secretion du lait, ct relarde le depot de la graisse; mais comme tout se resume pour lui dans I'argent que produira la quanlite de lait que donnera la vache, le nombre de fromages qu'il fabriquera, ou la rapidite de l'engraissement, et qu'il ne peut ou ne salt apprecier les inconveniens graves qui resultent, pour la sante de ses besliaux, de respiier sans cesse un air cliaud, humide, impur, irritant et toujours seplique , il ne voit que les benefices presens et fulurs, sans calculer les pertes qui seront la consequence dc son imprevoyance ou de son mau-vais calcul.
Dans les pays d'herbages et dans les montagnes, ce n'est guere que du 1er au 15 octobre que les bestiaux sont com-plelement renfermes dans les elables; ils n'en sorlentque vers les premiers jours de mai. Du reste, celle reniree et cette sortie sont subordonnees aux variations almospheriques du printemps el de rautomnc. Neanmoins on peut fixer la duree moyenne de la stabulalion ä cinq mois et demi.
Les betes sortent une ou deux fois par jour desetables pour aller boire a la mare, au ruisseau, ou a la source voisine, et lä elles s'abreuvent d'une eau souvent glacee, et restent exposees au froid pendant le temps necessaire pour eurer l'etable.
Or, la stabulalion des vaclies, dans ces lieux chauds, humides et infects , pendant cinq mois el demi, la respiration d'nn air (Jilate el charge d'emanations irritanles el putrides, sont deja deux conditions qui seules sufiiraient pour rendre raison des maladies qui se declarent sur les organes destines a l'acte de la respiration, el qui en regoivent la premiere impression. Mais si a ces deux causes on ajoute, ainsi que je l'ai dejä dit, que les animaux sont sorlis de celle temperature pour aller boire, qu'alois ils respirent un air froid, s'abreuvenl d'eau glacee, et sont exposes ä de brusques refroidissemens cutanes, on trouvera dejä un concours de circonslanccs bien propres a faire naitre des affections de poilrine. Ce n'est
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pas tout encore : dans le but de faire donner Ic plus de lait possible on de provoquer un rapide engraissement, les pro-prietaires nouriissent quelquefois en hiver lesanimaux abon-damment, soil avec des provendes de son, d'avoine, d'orge, soil avec une forte ration de betleraves, de navets, de carottes, crus on cuils, quelquefois de pomnies de terre cuites au four; dans les sucreries, les feculeries on leur donne des residus de pulpe de betteraves, de pomnies de terre, etc. Une teile nourriture fournit un sang abondant, epais, visqueux, charge de beancoup deprincipes fibrino-albumineux et de globules, associes a une tres petite quamite d'eau, et on salt que toutes les fois que le sang est dans ces conditions, il circule diffici-lement dans lespetits vaisseaux, s'y accumule, y stagne, et suscite des maladies. Or, comme le poumon est compose pres-que entierement de ires petits vaisseaux, dans lesquels passe le sang de tout le corps, il doit done etre un des premiers or-ganes oü le sang s'accutnuiera et stagnera. En outre, ce vis-cere a pour fonction de mettre le sang en contact avec I'air, pour lui faire acquerir plus de chaleur, plus de rougeur, plus de yiscosite, conditions, toutefois, qui ne peuvent etre rem-plies qu'autant qu'un air pur sen ä la respiration de l'animal, et j'ai dit que I'air respire par les vaches dans les etables etait chaud et impur. Si done circule dans le poumon un sang epais, visqueux, en qualitesurnaturelle, qui tendäs'arreter dans ses vaisseaux delies; si done cet organe est force d'ac-celerer ses fonctions, de se fatiguer, en quelque sorte, pour donner au sang des qualites qui ne peuvent qu'inconipletement lui faire acquerir un air dilate et impur, ne trouve-t-onpas dans toutes ces causes reunies la raison de la congestion et de l'in-flammalion des organes pulmonaires ou de la peripneumonie. laquo; Nous avons eu occasion, nous ecrivait en 1841 un veteri-a naire distingue du Pas-de-Calais, M. Mannechez, de voir laquo; plus de 500 betes atteintes de la peripneumonie; nous avons laquo; fait plus de vingt ouvertures d'animaux alteints de celte affec-laquo; lion ä des degres differens, et generalement nous I'avons
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DE L\ PERU'NKUHOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;127
laquo; attribue ä une alimentation abondante qui eiait donnee laquo; dans des etables renfermant un air inipur.
a Nous avons remarque quelle sevissait avec plus de force a chez les lui tiers et las fabricans de sucre que chez les autres laquo; prüprietaires. Les distiliaieurs se trouvaient dans le meine acas; mais cela ne doit point etonner, car ces personnes laquo; nourrissent mieux leur belail que la plupart des eultivateurs laquo; de la iiH'iue localite. Dans ces etablissemens, plusieurs cau-laquo; ses concourent au developpement des maladies de poitrine. laquo; P'abord une nourriture qui s'eloigne de i'organisation des laquo; ruminans: on donne des alimens trop excitans ä des etres laquo; organises pour ne manger que de l'herbe; la pulpe fermen-laquo; tee, la dreche et les residus de distillation de genievre sont laquo; evidemment des alimens forts et contraires ä la saute d'ani-laquo; inaux qui sont constarament dans un etat de stabulation. laquo; Sans doute ces alimens engraissent, et engraissent meine laquo; proniptement, mais il n'en resle pas moins vrai que, don-lt;c nes en abondance, les animaux ne peuvent vivre long-temps laquo; avec un tel regime, suitout si on les enferme dans des eta-laquo; bles maisaines, comme cela arrive trop souvent.
laquo; Tout recemment encore, nous avons eu la preuve de ce laquo; qua nous avaixjans : un laitier d'Arras, qui soigne ires bien laquo; ses besiiaux, mais qui leur donne une nourriiure trop abon-laquo; dante et trop substantielle, nous tit appeler pour donner des laquo; soins ä trois vaches que nous recgnniimes atteintes de laquo; pleuro-pneumonte. En l'engageanl ä livrer ces trois vaches laquo; ä la boqeherie, nous lui donnämes le conseil de faire con-laquo; struire une nouvelle ctable : il le fit, et depuis celte epoque laquo;lamaladieacesse.
laquo; Uu cultivaieur de grand merite, M. Roharl, d'Avion, eut ic la maladie chez lui pendant long-temps; millemoyens furent laquo;inulilement employes pour la combattre: plusieurs betes laquo; ont suecombe, et d'autres furent iivrees ä laboucherie; enfin laquo; M. Rohart perdit plus de ISObeles de laperipneumonie. Les laquo; etables etaient parfaitement tenues, mais nous lui fimes re-
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a marquer qu'clles etaient trop basses, ct qu'il n'y avail pas laquo; asscz d'ouverlures: aussildt il fit percer ä chaque elable de laquo; dix vaches, trois fenfires de chaque cöle, de deux pieds en-laquo; viron de largeur , sur deux pieds et demraquo; de hauleur. Des laquo; barbacanes furent pratiquees dans les muis, au niveau du laquo; sol, pour que I'air inferieur put se renouveler aussi; et de-laquo; puis celle epoque la maladie a disparu.
laquo;Nous avons donne les raenies conseils in M. Decrom-laquo; becque, de Lens, qui perdit aussi environ 100 vaches. Mais laquo; M. Decrombecque est dans line position differente de M. Ro-laquo; hart: ce dernier fail des eleves, landis que le premier ne fait laquo; qu'engraisser ses bestiaux. Nous pourrions citer plusieurs laquo; laitiers ;i qui nous avons donne de pareils conseils, et dont laquo; les resultats ont cle les memes. raquo;
M. Polelle, velerinaire äBeauvais, a fail les monies observations chez un des meilleurs agriculteurs du departement dc I'Oisc, M. Bazin, du Mesnil-Saint-Firmin.
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1). Secretion laiteuse.
Dans toutes les localitesoil Ton cherche ä obienir des vaches ie plus de lait possible, ces beies, plus que parlout ailleurs , sonl frcquemment aiteintes de la peripneumonie sous-aigue ou chronique. Je vais chercher a prouver que cette assertion est fondee: Dans le Jura, la plus considerable de toutes les industries, celle d'oü depend en quelque sorte l'aisance de 25,000 families, est celle du fromage vachelin ou de Gruylreg. L'o-riginc de celle induBlrieremonte, dansce pays, a I'annee 1770. Mais ce n'est guere que depuis le commencement du siecle ou nous vivons qu'ellea pristine grande extension dans lehaut Jura; eile n'est descendue dans le vignoble que depuis 1815. A l'epoque oü cello indusirie a pris naissance, le fromage etail confeciionne de lait de chevre, de lait de vache, et ne se vendait que 30 francs le quintal^ ou 20 a 25 centimes le demi-kilogramme. Aiijonrd'liiii ic prix de ce produit, donne par la
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DE LK PEHIPKETJMOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 129
vache exclusivement, esl de US ä 50 cenlimes le demi-kilo-grammc. II y a vingl-jinq ans, une vache, consideree comme bonne laitiere, ne donnaitque 50 a 60 kilogrammes de fromage par an; maintcnatu celle estimaiion est portee de 75 a 76 kilogrammes j el les 32,984 vaches que possede aujourd'hui le Jura donnent 2,475,000 kilogrammes de fromage, dont la va-leur en argent est de 2,475,000 fr.
L'indusirie agricole a marche de front avee le plus grand nombre de vaches, el l'extension de la fabrication du fromage. Les fermiers, les metayers ont mieux soigne les paturages exislans; d'autres herbages ont ete crees dans la montagne; les assolemens ont change de nature dans les gradins infe-rieurs; les prairies ariificielies, les pommes de terre, les navels, etc., ont ete recoites et donnes aux animaux;et c'est assurement a l'aide de toules ces ameliorations que les cul-tivalours du Jura ont pu eniretenir plus de vaches, les ali-menieravec une plus forte ration d'alimens substantiels pour augmenter la secretion du lait, agrandir leur Industrie, et par-lant ameliorer leur aisance. Or, dans le Jura, la peripneu-monie sevil depuis long-lemps sur les vaches, ct aujourd'hui eile les decime plus que jamais. A Paris et dans la banlieue oil se fait un commerce considerable de lait, les vaches reslent loute I'annee dans des etables chaudes et humides; alles y re^oivent une forte ration alimentaire, dans le but d'augmen-ter la secretion laiteuse; aussi ces vaches ont-elles eu de tout temps, comme elles ont encore aujourd'hui, la peri-pneumonie.
Dans la vallee de Bray (Seine-Inferieure), oil sont nour-ries, dans la longueur de vingt-quatre lieues et la largeur de cinq, plus de 40,000 vaches ä lait, et oü se fait un commerce considerable en beurre (beurre de Gournay) et en fromages (fromages de Neufchätel) qui va jusqu'a 5 millions par an, la peripueumonie sevit sur les vaches depuis une dizaine d'annees, epoqne a laquelle rindustric du beurre et du fromage a pris une extension considerable.
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Dans le departcment du Nord et particulierement dans les environs de Marouelle oü se fait un prodigieux commerce de fromage, la peripneumonie a fait et fait encore de nombreuses victimes: voilä ce que constate l'observaiion. Or, les relations fonctiounelles qu'entretiennent enlre elles les diverses fonc-tions donnent Texplication de la naissance de la peripneumonie dans les circonstances dont il s'agit. En effet, la Physiologie demontre que l'uterus et les mamelles, et surtout la secretion du lait, entretiennent des relations foncllonnelles intimes avec le poumon. On sait aussi, en physiologic hu-maine, que les femmes qui font le melier de nourrices onl promptement la poilrineepuisee, affaiblie, etle poumon bien-t6t malade, lorsque le besoin les pousse ä prendre de suite plusieurs nourrissons; enfin qu'elles deviennent pluhisiques.
Je crois done fermement quo les vaches auxquelles on fait donner un veau tous les 10 ou 11 mois, et chez lesquelles on entrelientuneabondantesecretion laiteusedansrintervalledes velages, soiten leur donnant une abondante et substantielle alimentation, sollen les pla^antdans desetableschaudesel humides, dans le but de diminuer les transpirations cu lanee et pul-monaire, et d'aetiver la secretion laiteuse, onl bicnlöt lapoi-trine affaiblie et sonl atteinles de la peripneumonie, ou au moins, et cela est incontestable, elles deviennent predispo-sees ä celte maladie qu'elles conlractenl facilement si elles sonl exposees ä la respiration d'un air froid cl aux refroidis-semens de la peau.
Je suis done fonde ä conclure que si la peripneumonie se declare frequemment sur les vaches laitieres, dans toutes les localiles oü on excite une abondante secretion laileuse par une alimentation substantielle et une stabulation chaude et humide, on doit accuser celte 'oupersecretion comme une des principales causes delerminanles ou predisposanles de celte maladie.
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Les nombreux cours d'eau qui circulent et serpentent de toutes parts dans les monlagnes, les lacs, les sources qui fillrent dans le sable, dunnent une bolsson Ires salutaire pourlebetail; les eaux courantes des rivieres, des fleuves, les eaux de lacs qui ont ele long-lemps aerees, ne sont jamais inauvaises; celles de source, quoique bonnes, peuvent ßtre ires froides et nuire ä la sanle des bestiaux.
Les eaux dites seleniteuses, ou qui renferment eil dissolution du sulfate de chaux, les eaux provenant de la fönte des neiges dans les montagnes, les eaux de puits, de eilernes, et en general toutes celles qui ont une basse temperature, peuvent, conjointement avec d'autres causes, susciter la peripneu-monie. Bues par le gros betail, lorsqu'il sort des etables chau-des oü il est renferme pendant l'hivernage, ces eaux glaciales refroidissent tout-ä-coup le Systeme muqueux intestinal, abaissent la temperature du corps, arrötent subitement les transpirations cutanee et pulmonaire, et, troublont ainsi Tharmonie de fonetions qui entreliennent entre dies des rapports sympaihiques intimes, elles deviennent causes efficientes de Tinilammation des bronches, des plevres et du poumon.
Les eaux de mares, vertes, epaisses, limoneuses ou putrides, que boivent les bestiaux dans beaueoup de päturages pendant les chaleurs de l'ele, celles des mares siluees au voisinage des fennes , et dans lesquelles s'ecoulent les eaux pluviales des cours et des habitations, les jus des fumiers, les urines des etables, des ecuries, des bergeries, sont tres funestes aux bestiaux. Je suis loin de croire cependant que ces eaux puissent essentiellement determiner la peripneumonie, comme quel-ques personnes le pensent; mais je suis convaineu que tenant en solution des matieres salines et des matieres animales sep-tiques, et ainsi inlroduisant un prineipe putride dans les
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liquides circulatoires, elles donnent ä la maladie line tendance a se compliquer d'alleralion seplique du sang el de gangrene pulmonaire.
F. REFKOIDISSEMEnT DE LA PEAl. ntSPlKATlOS d'uN AIK 1 KOIB.
Au niois de mal, alors que les animaux ont passe cinq ä six niois dans une etable tres chaude, on les met dans les herbages. La Us sont exposes, lejour d'abord, ensuile jour et nuil, a toules les inlemperies atmospheriques du prinlemps. La peau, habituee ä une lempcraiure de quinze a vingt de-gres, revolt I'influence brusque, iniempestive du vent, du froid, du chaud, des brouillards, de la pluie, parfois de la neige, du gresil et d'un sol humide sur lequel I'animal est force de se coucher. D'un autre cote, I'air froid et humide, respire par les animaux, determinant les memes effels sur la transpiration pulmonaire qui s'opere dans les conduits de la respiration, il en resulle que I'liarmonie qui existe et qui doit toujours exister entre ces deux transpirations interne et externe sont troublees, et que de ce trouble nail la peri-pneumonie.
On concevra maintenant, toutes choses etant egales d'ail-leurs, que plus les vaches auront sejourne long-temps dans les etables, plus celles-ci auront ete chaudes humides, et mal aerees, plus elles seront impressionnables au froid, aux cou-rans d'air, aux refroidissemens des nuils de rautomne, aux intemperies aimospheriques, et partant plus exposees a la peripneumonie.C'esten effetce qui advient aux betes bovines des montagnes, et notamment aux vaches laitieres. Je puis citer aussi, ä l'appui de cette assertion, que les vaches de Paris et de la banlieue qui sejournent pendant trois a quatre ans dans les etables, aussi bien l'hiver que l'ete, et qui sont achetees par les engraisseurs normands, pour elre placees dans les pa-lurages de la vallee de Bray, contraclent generalement la
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pleuro-pneumoiiie par I'inlluence des causes dont il vienl d'etre question.
G. Travail.
Las travaux des charrois, multiplies dans les moniagnes pour l'exploitalion des bois, des usines, etc., sonl regardes, avec foudement, comme uue des causes de la peripneu-monie. En eflfet, les animaux surcharges, surmenes, exposes pendant l'ete aux ardeiirs du soleil et ä i'aetion de la poussiere qu'ils respirent, et pendant l'hiver ä de nombreux re-fioidisseniens; en tout temps soumis souvent ä des privations prolongecs d'alimens ei de boissons, doivent eprouver ä la suite de ces travaux des affections des voies respiratoires. Les routes longues et foreees de cinquanle, quatre-vingt-dix et cent lieues que les marchands de bestiaux, les herbagers engraisseurs, font parcourir aux boeufs des pays d'eleves et de charrois pour venir trouver les päturages oü ils doivent etre engraisses, parcours pendant lesquels ces animaux fatiguent et subissent de mauvais traitemens, etsont exposesä supporter toutes les influences des variations atmospheriques sont aussi des circonstances qui font souvent naitre la peripneumonie. C'est ordinairement apres l'arrivee et alors que les animaux sonl places dans les herbages qu'ils en sont atleinls.
H. HerEDITE ET PBEDISPOSITION HERKD1TAIRE.
Serait-il possible que depuis l'epoque eloignee ä laquelle la peripneumonie a commence a sevir sur le gros betail des pays de montagnes et autres lieux, les races aientacquis une predisposition ä la pleuro-pneumonie? Se pourrait-il que l'abä-tardissemenl des races füt une cause predisposante de la ma-ladic? Ces questions d'un haut inlcret que j'ai trailees dans le memoire couronne par la sociele d'emulatiou du Jura, et qui viennenld'etresoulevees et discutees ausein d'une commission
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nominee par le gouvernement beige, nicriieut ici d'clre se-rieuseraent examinees.
Et d'abord il s'agit de savoir si la peripneumonie pent etre uterine ou innee, et si les animaux apportcnt en naissant une organisation, une constitution qui les predispose a cette maladie.
Le professeur Fodere, charge par M. le prefci du Bas-Rhin d'aller etudier la peripneumonie qui rcgnait epizootiquement dans ce deparlement en 1822, rapporleque M. Hilfelhelseim, veterinairc instruit, a ouvert plusieurs produits de l'avorte-ment de vaches malades, el a reconuu qua les poumons de ces foetus presentaient deja les lesions particulieres ä la peripneumonie.
Depuis l'envoi du rapport de M. Fodere ä l'Aeademie royale de medecine (1833), j'ai cherche a verifier I'exactitude d'un fait aussi important. J'ai done examine attentivement les poumons, soit de foetus qui provenaient d'avortement, soit de feetus que je prenais dans l'uterus de vaches sacrifiees comme incurables de la peripneumonie, soit enfin de jeunes veaux qui etaient morts atteints de la maladie quinze jours, un mois, deux mois et plus, apres leur naissance. Voici le re-sullat de mes recherches sur la peripneumonie chronique ou phthisie peripneumonite.
1deg; Sur dix poumons de foetus provenant d'avortemens de vaches atteintes de phthisie peripneumonite, huit presentaient dans plusieurs parties, soit d'un seul, soit des deux poumons, des lobules pulmonaires rougeälres, durs, se de-chirant facilement et consiituanl dejä de veritables pneumo-nies lobulaires ä l'etat sous-aigu.
2deg; Sur dlx-sept poumons de foetus provenant de betes sacrifices, atteintes de la phthisie peripneumonite incurable et dont les poumons etaient hepatises gris, blancs, et tuberculeux, douze avaient des pneumonies lobulaires pre-sentant tons les caracteres d'une phlegmasie sous-aigue; deux seulement offraient quelques points blanchätres, lenti-
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ctilaires, durs, not) enkysles, quej'ai prispour des tubercules naissans.
En 1839, on lua, par ordre de l'aulorile dans la canton de f ribourg (Suisse), une vache pleine de six mois et atleinle de la peripneumonie : les poumons du foetus commen^aient dejä ä s'alterer {Journal ve'te'rinaire helge, t. Ier, p. 171).
Ces fails, reunis ä ceux de M. Hilfelhelseim. sufflsent-ils pour prouver que la peripneumonie peut etre transmise de la mere au foetus qu'elle porle dans sa matrice? Je le pense.
3deg; Sur vingt-cinq veaux äges de quinze jours ä deux mois, provenant de vaches atteintes de pleuro-pneumonile sous-aiguö- ou chronique, constalee, soil pendant la vie, soit apres la mort, dix ont ete atteints de peripneumonie sous-aigue et chronique, et en sent morts apres avoir ete de vingt ä qua-rante jours malades; huit qui ont ete ouverts ont fait voir tous les desordres de la peripneumonie: les quinze autres ont etc vendus et perdus de vue. Je m'empresse de dire que ces vingt-cinq veaux n'avaient point cesse depuis le moment de leur naissance de cohabiter avec leur mere et d'en sucer le lait pendant plus ou moins de temps.
M.Clement, veterinaire beige, assure avoir fait de sem-blables observations sur cinq veaux provenant de vaches atteintes de la peripneumonie ; mais ces veaux avaient aussi habile la meme etable que leur mere.
De ces derniers faits, certes, iln'est point permis deconclure que les veaux elaient atteints dans l'uterus de leur mere de la peripneumonie; car ces jeunes animaux, habitant un lieu infecte par des eiemens contagieux, ont pu contracier cette maladie par comagion. Pourlant, comme les fails que j'ai rapportes plus haut demonlrent positivement, pour moi du moins, que la peripneumonie peut etre uterine , ne peut-on pas considerer comme probable que les veaux ont apporte la maladie en naissant, et que c'est le jeu des poumons mis en action aussilöt la naissance qui a conlribue ä accelerer son developpement ?. Cctte supposition acquiert beaucoitp de
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fondement par les recherches faites en Allemagnc par Dieterichs, et que voici.
Les veaux issus de vaches malades, dit Dieterichs, sonl affectes de la peripneumonie des leur naissance. On a trouve les poumons d'un veau de quatre a cinq jours atteints dc la meme maladie. II en a cte de meme d'un veau de trois ä six mois. Les vaches d'oü provenaient ccs veaux furent ma-lades durant le temps de la gestation ; elles se relablircnt un pen avant la parturition, niais ces petits animaux en furent sans doute attaques dans leur sein. Des veaux, issus de vaches saines et allaites cnsulte par des vaches malades, ne contracterent point la maladio, d'oii Ton pent conclure, dit Dieterichs, que cette maladie singuliere pent etre spccifique-ment communiquee au foetus ; mais que le veau d'unc vache saine n'est pas susceptible de prendrc la maladie dont il s'agit par le lait d'une vache malade (Dieterichs, traduction deM. Gelle, t. ii, p. 586).
Quoi qu'il en seit, celte question est loin encore d'etre bien elucidce; des recherches exactes soul encore a faire pour que tons les doutes soient leves sous ce rapport.
Predisposition here'ditaire. — Si les animaux n'ont point la peripneumonie aigue ou chronique lorsqu'ils naissent de meres atteintes de celte maladie, apportent-ils une predisposition ä la conlracter plus tard ?
Je chercherai a resoudre cette question importanle par des fails. J'invoquerai d'abord ceux fournis par mes de-vanciers.
J. B. Huzard a constate que la phthisie etait hereditaire. Je le laisserai parier: laquo; Nous avons vu, dit-il, en 1789, chez laquo;le sieur Bouteux, a la Petite-Pologne, im taureau de la laquo; moyenne espece quiservait ä convrir eta renouvelerles va-laquo; ches de ce nourrisseur. Get animal paraissait se bien porter, laquo; el cependant il toussail. Parmi les meres qu'il avail fecon-laquo; dees, quelques-unes toussaienl aussi el sent mortes plus a ou mains long-lemps apres. Le sieur Bouteux a perdu vingt
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laquo; vachcs cn peu de temps, et presque toulcs avaient ete laquo; elevees chez liii. Les etablesde ce nourrisseur sonl belies, laquo; bien aerees et ses bestiaux paraissent bien lenus(l).raquo;
Verrier, professeur ä l'Ecole royale velerinaire d'Alfort, a consigne en 1810, dans le complc-reudu de celle ecole, l'ob-servation qui suit: laquo; Un vieux taureau alleint de phthisie au cc premier degre a procure aux eleves l'occasion d'observer laquo; cette maiadiesur l'animalvivant, et de juger de sa nature laquo; et de ses effets sur les poumons. Gelte observation ctait laquo; d'aulant plus inleressanle, ajoute Verrier, que deja des laquo; productions du taureau eiaient mortes de la menie maladie, cc et que d'aulres sont encore menacees de ses effets (2). raquo;
M.Dupuy, dans son ouvragesur les maladies luberculeuses des animaux domestiques, rapporlc l'übservaiion suivanle : cc Un proprieiaire du departement de rOiseachete un laureau cc suisse. Gel animal avail une toux seche, quinteuse, et pre-cc sentait les autres symptomes d'une phthisie, qui 1c fit perir cc un an etdemi plus tard. Unbceuf, un taureau et une ge-cc nisse äges de deux ans et issus de ce taureau, meurem de cc la meme maladie. raquo;
cc Un proprieiaire de Saint-L6 (Manche) achete un taureau cc qui etait maigre et faisait entendre une toux seche, rauque cc et profonde ; il meurt un an apres, et l'ouverture niontre laquo; toutes les lesions d'une maladie chronique et tuberculeuse cc du poumon. Une genisse d'un an et demi, issue de ce tau-cc reau, presente bienlöt les memes syniplomes et meurt de la cc meme maladie (3). raquo;
ccOn a banni la phthisie pulmonaire de la vacherie de cc M. Boulnois, ä Valenton, dil M. Godine, en renouvelant le cc taureau qui etail plnhisique sans rien changer au regime cc de l'etable (4). raquo;
(i) Huzard, lUc'moire sur lapommeliire. Instruct, vüterin,, t. v, p. a 14, (raquo;) 'Veirier, Corrcspondance de Frontage de Feugri, t. 11, p. 7a.
(3)nbsp;Dnpuy, De l'affection tuberculeuse, p, 27a et 40'.
(4)nbsp; Godine, Influence du mdle et de la femetle dans la reproduction, — Journal pratique, (. in, [i, 120.
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Tous ces animaux. etaiem-ils alleinis de la phlhisie peri-pneumonile ou de la phlhisie luberculeuse ? je n'en sais rien au juste; mais voici deux faits qui m'appartienneiu et qui ne laissent aucnn doute dans mon esprit sur la transmission he-reditaire de la peripneumonie chronique.
Un proprietaire du Nivernais achele un laureau, sur lequel trois mois apres je constate une hepatisation ancienne du tiers inferieur du pounion gauche, un jetage de temps a antre par les naseaux el une loux quinteuse et rauque.
Quinze jours avant ma visile, I'animal avail sailli cinq va-ches appartenant au mamp;ne proprielaire. Quatre de ces va-ches meitent has de forls beaux veaux dont trois femelies el uamale, qui furent conserves. A Tage de deux ans et demi el apres avoir avorle, ces trois femelles etaient phthisiques el ont ele sacrifiees ; le produit male fut vendu el emmene au loin a Tage d'un an : je ne 1'ai point revu.
Un proprielaire de la Normandie, fait saillir une vache qui elait atteinle de la phlhisie peripneumonite, desirant oblenir de celte femellede fort belle race cotentine, une genisse ou un laureau. II oblint une genisse. A Tage de deux ans celte bete elait phthisique el fut vendue a un boucher. A I'ouver-lure on reconnut qiie les poumons de celte genisse offraient tous les desordres de la phlhisie peripneumonite.
Jepourrais oiler a l'appui de ces faits d'autres transmissions de phlhisie hereditaire dans les rurainans de l'espece ovine, si ces fails ne me paraissaient pas avoir sufflsarament eclaire la question que j'ai soulevee. D'ailleurs les nombreuses observations publiees sur la phlhisie hereditaire de Thomme et de quelques animaux par M. le professeur Piorry, pourraient elre invoquees au besoin si quelque doute s'elevait encore a ce sujel (1).
Je crois doncqu'il m'est permis de dire que les descendans, soil de male, soil de femelle, alleinis de phlhisie, apporlent
(i) Piorry, These stir les maladies hereditalres. — Paris, 1840.
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DE LA PERIPNEUMOSIE.
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en naissant une predisposition a conlracler ä l'äge d'un ou deux ans, peut-elre plus tard, la meine maladie.
I. ADAT.inDISSEMENT, DeGKHERATIOIS raquo;ES 11ACES.
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Quelques personnes pensent et des velerinaires ont emis celle idee que rappauvrissemenl, la degeneration des races etait une des causes principales de la peripneumonie. Cctlc opinion, qui ne repose sur aueun fait, ne me parait point fondee. Si on a voulu dire, que les descendans de pere et de mere ayant ete atleints de la peripneumonie chronique; que certaines races appartenant ä des localites oii regne depuis Ires long-temps la peripneumonie, aient acquis une predisposition ä celte affection, celte opinion peut avoir de la valeur: maisalors cecasn'estpasunabätardissementde larace, c'est la transmission d'une maladie devenue hereditaire ou d'une predisposition ä contracler plus tard la peripneumonie. Mais si on entend par ces mots, qu'une race est degeneree parce que des accouplemens consanguins ou uterins ont eu lieu dans les descendans de cette race, el qu'elle a ainsi perdu sa constitution premiere, ses formes, ses qualites, cette opinion me pa-ratt erronee. Sans doule une teile degenerescence peut amener des maladies organiques, comme la phlhisie tuberculeuse la scrofule, la slerilite, le rapelissement de l'espece, ['inaptitude ä I'engraissement, ä la secretion du lait; mais ces maladies, ces defauts peuvent-ils etre compares par leur nature avec la peripneumonie, maladie qui sevit tout-ä-coup sur les btkes bien constituees, jeunes, grasses et ayant loujours joui d'une sante parfaite ? Je ne le pense pas. £t d'ailleurs, oü ren-conlre-l-on des races degenerees ? Estce ä l'etranger, en Suisse, en Piemont. Est-ce en France dans lesVosges, le Jura, le Dau-phine, etc.? mais non, dans toutes ces localites les races se sont conservees avec leurs caracteres, elles ne sont point as-surement appauvries, car elles ont acquis plus de formes, plus d'ampleur, plus de qualites pour le travail, la secretion
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du lail el rengraisscmeni; par les amelioraiions qui ont ele faites dans la culture et par l'exlensiün des prairies arlifi-cielles; et cepcndanl, dans ces pays de montagnes, la peripneu-monie sevit sur le gros betail depuis un temps immemorial.
En Antriebe, en Prusse, en Hanovre, oil la peripneumonie regne depuis si long-temps, les races y sont-elles degenerees, appauvries? assurement non ; au contraire, les betes bovines des pays d'oulre-Rhin sont plus belles qu'elles n'ont jamais ete, car, aujourd'liui, elles rivalisent avec celles de la Grande-Bretagne. Certes, en Angleterre, les races bovines y sont en quelque sorte nouvelles, elles ont ete croisees, modifiees, modelees en quelque sorte par les soins de savans eleveurs, et pourtant, depuis trois ans, la peripneumonie sevit sur le gros betail de nos voisins d'outre-mer.
Des experiences ont ete faites en Belgique, dans le but de vider celte importante question. Des taureaux, des vaches de Durham ont ete imporles dans ce royaume pour y regene-rer la race bovine. Or, selon M. Delward, noire estimable collegue de l'ecole de Bruxelles, plusieurs de ces betes places dans des etables infectees ont contracte la peripneumonie et en sont mortes (Journal vete'r. helge, I. n, p. 312).
Un proprietaire du Nivernais M..., possesseur d'un tau-reau de Durham, etait parvenu a obtenir de tres beaux croi-semensavec la race charolaise. La peripneumonie se declara parmi ses bestiaux, et ce cultivateur distingue cut la douleur de les voir mourir les uns apres les autres de la peripneumonie. Cependant les deux races etaienl belles, pleines dc vi-gueur et de same. Mais le fermier voisin avait la peripneumonie parmi ses vaches. M... ne croyaitpas a la contagion, son veterinaire le forlifiait dans celte opinion, les bestiaux malades et bien portans des deux fermes avaient des rapports entre eux; et hientöl la contagion amena la destruction des belles vaches composant l'etable de noire compatriote.
J'ai vu bien des fois la peripneumonie se declarer dans des etables creees avec de belles, jeunes et vigoureuses vaches
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normandes, achetees par des personnes de confinnce dans Ic beau et riche pays du Colenlin, aujourd'hui encore vierge de la peripneumonie, et ces animaux etre ravages deux ans apres par cetie maladie, qui avaitete apportee dans le troupeau par des betes flamandes infectees.
Dans la charnianle vallee de Bray oil Ton n'eleve point de vaches, mais oü on les acheie dans la Basse-Normandie et la Flandre , j'ai vu de magnifiques vaches lailieres de ces deux races etre atteintes de la pleuro-pneumonie. La race cotentine, la race flamande sont-elles done des races degene-rees ouabätardies?
Je ne crois done point que ce soil la degeneration des races qui soit une des causes principales de la peripneumonie du gros betail. Cette opinion ne nie parait pas soutenable ; je la regarderais meme comme dangereuse el funeste pour la con-servaiion de l'espece bovine si jamais eile avait quelque re-tentissement.
K- Kesujue et cugt;clusiügt;s-
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Des faits, des explications relaies ä l'occasion de l'etio-logie de la peripneumonie , je crois pouvoir couclure :
1deg; Que, dans les pays de moniagnes, la peripneumonie regne plus particulierement sur le gros belail qui habile les eiages desigues sous les noms de haute et de basse moniagne ;
2U Que la situation topographique des iieux et la constiiu-tion geologique du sol n'influcnt point sur la manifestation de cette maladie, mais bien les variations et les intemperies al-mospheriques qui regnent dans les montagnes, nutamment au printemps et ä rautomne ;
Squot; Que les planles ires alibiles qui croissent dans les bons püturages ne sont point la cause efliciente de la peripneumonie, si ce n'est lorsqu'elles sont mangees en trop grande quaniite par des animaux dejä predisposes ä la contracler;
4deg; Que ks planles pen nulrilives, de meine que celles qui
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sont aqueuses et qui vegetent dans des päturages humides, ombrages ou marecageux, determinent toute autre maladie que la peripneumonie;
5deg; Que les plantes qui sont acres, irritanles et veneneuses donnent bien naissauce a des maladies redoulables, mais qui n'ont aucuiie analogic avec la maladie dont il s'agit;
6deg; Que les betteraves, les navels, les carolies, les pommes de terre, de meme que les residus des sucreries, des fecule-ries, des amidonneries, des distilleries de grains, des fa-briques de biere, ne sont point des alimens qui, par leur nature, leur qualile nourrissame ou debililante, soient sus-ceplibles de donner la peripneumonie an gros belail, plus que toute autre maladie;
7deg; Que l'abätardissement ou la degeneration des races ne peut etre considere, dans toutes les localites oil la peripneumonie a regne jusqu'a ce jour, comme cause predisposanie ou determinante de cetle maladie ;
8deg; Eufin, que les causes locales et deterniinantes de la peripneumonie spontanee sont particulierement:
A.nbsp;La chaleur et l'impureie de i'air des clables, dans les-quelles les betes bovines passent cinq ä six mois de l'annee, surtout lorsque cette chaleur, cette impurete sont reunies a une alimentation tres alibile, qui donne beaucoup de sang ;
B.nbsp; L'abondanle secretion laiteuse qu'on exige des vaches dans certaines localites, soit pour la vente du lait en nature, soil pour la speculation du beurre ou du I'romage;
C.nbsp; Les refroidissemens de la peau et la respiration d'un air froid, humide , charge de brumes dans les herbages, soit ä I'automne, soit an printemps; I'introduction d'un air froid dans les poumons, lorsqu'en hiver on sort les betes de l'eiable pour les conduire aux abreuvoirs ;
D.nbsp; Les eaux glaciales que les betes sont forcecs de boire en hiver, et les eaux insalubres des mares dont elles s'a-breuvent pendant I'ete ;
E.nbsp; Les travaux excess! fs auxquels on soumet toule I'an-
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neo les betes de travail pour l'exploiiation des bois et des usines, etc. ; F. Enfin, l'heredile et la predisposition hereditaire.
sect; 2. Cause qui r^pand la maladie. Contagion.
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Soxmaire : Caractercs gcnerauxde ia maladie. —.Faitslendanta prouver la contagion dans les ^tables, les herbages, et par les debris cadaveriques. — Faits qui tendent ä demontrer la eontagion comme probable par les vaclies convalescentes. — Contagion Ires doutciisc par les personnes qxii touchent les malades. —#9632; Cnntagion 3 des ani-
maux d'cspece differente___Autcurs qui admettent la eontagion. — Nature, siege
du virus ; atmosphere coutagieuse. — Ilesume general en favour de la contagion.
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J'ai ditailleurs que ia peripneumonie ditegangreneuse avait eleconsidercepar Chabert comme coniagieuse, et que la maladie de poilrine qui regnaitsur les vaches ä Paris ä l'epoque oü parut le Iraite du second direcieur del'ecolc d'Alforl, etait res garfleecomme non coniagieuse par Huzard. A daler de ce moment, les veterinaires adoplerentengrande parlie l'opinion de Chabert, pour touies les phlegmasies aigues de la poilrine du gros beiail, et celle de Huzard pour loules les aßeclions cliro-niqucs,ouregardees alois comme telles. Maislorsqu'il y apeu de temps encore, l'obscrvalion eul appris que Ia peripneumonie aigue n'ctait point toujours une maladie se lerminant par la gangrene; qu'au contraire repanchement, l'induration pul-monaire, le passage ä l'etat chronique ou ä la phlhisie, en etaient les terminaisons les plus ordinaires, on commenga ä douter de la eontagion de cette maladie. Plus tard on lui con-tesla meine cette piopriete, que Ion n'admil que dans les cas oü la maladie se terminait par la gangrene, et encore seule-ment pendant le cours de celte terminaison. Teiles furent du moins les opinions de MM. Kund, Wirih, Lessona, Rodet et d'un grand nombre de praliciens distingues auxqucls j'ai en-lendu emeitre celle opinion. Alors on ne s'entendit plus, et la question de eontagion devint un probleme. J'avoue qu'ä l'epoque oü je publiai mon Traue sur la police sanilaire, la eontagion de la peripneumonie etait pour raoi un sujet de
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dome. J'avais eludie cetle maladie dans les environs de Paris, je I'avais vue dans le deparlement de la Nievre; mais aucnn fail de coniagion bien circonslancie ne m'avait frappe. J'en-gageai done, dans mon travail, les veterinaires ä eludier les phlegmasies de la poilrine, eta disiinguer la pleuro-pneumonile, qui pouvait elre conlagieuse, de celle qui ne me paraissait pas posseder celle funeste proprieui. De-puis celle epoque.j'eus occasion d'eludier la peripneumo-nie dans la belle et riebe vallee de Bray (Seine-Inferieure), üü eile avail fait mourir plus de douze cents betes bovines, et oil eile scvissait encore. La, je fus a meme de me convaincre de la coniagion de la peripneumonie, en suivant les animaux provenant d'eiables on d'herbages oil regnait la maladie, et de m'assurer au domicile des acheleurs si ces beles deve-naienl malades, el si elles communiquaienl la maladie aux vaclies bien portames de la memeetable. Or, ce ful en suivant ainsi des animaux suspects ou contagionnes que j'acquis, la certitude que la peripneumonie elait une maladie conlagieuse. Ce ful aussi depuis celle epoque que je me livrai avec ardeur, el sans relache, a rölude de la peripneumonie dans diverses localiles de la France; que je frequentai les abattoirs de la capitale, les pelites boucheries de ses barrieres, pour y faire de nombreuses recherches anatoniico-patliologi-ques, et que je fouillai dans, peut-etre, tons les ouvrages qui ont ete publies en Europe sur la peripneumonie. C'est apres lous ces travaux, qui m'ont pris beaucoup de temps, et qui m'ont donne beaucoup de peine, que je pus parvenir ä recon-naiirc que la pleuro-pneumonie aigue et chronique, simple ou compliquee, gangreneuse ou non gangreneuse, etdont j'ai cherebe ä tracer les caracteres pages Ud el suiv., est une maladie conlagieuse. Mainlenant je dois faire connailre les fails qui motivent celle assertion. Des auleurs d'un grand merile, des veterinaires inslruils , pensent encore aujourd'hui que cetle maladie ne pent point se iransmetlre par contagion, el ils ap-portent des fails ä l'appui de leur opinion. J'examinerai ces
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faits, je les disculerai et chercherai a eu faire ressortir le peu de valeur.
La question que je vais soulever est d'une grande portee; eile touche au cocur la conservation, ramelioralion du gros betail, et se lie, par consequent, aux interets de l'agri-culture el du commerce des bestiaux. II ra'importe done de la nailer avec details, sans opinion arrelee d'avance ou sans idee preconQue, mais avec conscience et dans le seul desir d'etre utile a l'agriculture et ä la science. Je declare d'avance que je ne suis ni conlagioniste ni non - contagio-niste, quand meme. Dans tons mes travaux scientifiques , je n'ai Jamals cherche que la verite; el aliu de ne point la ren-contrer deguisee , j'ai voulu la decouvrir moi-m^me dans I'e-tude attentive des fails qui se sont offerls ä mon investigation.
A. CarICTERES (iENERAUX HE LA PKRlPKEUMdNIE ENVISAGES SOL'S LE POINT DE VL'B DE Li CONTAGION.
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Touies les maladies contagieuses et epizootiques ont des caracleres generaux qui les distinguenl des maladies spora-diques et non contagieuses. Ces caracleres sont tiräs de la marche, de la duree et des terminaisons qu'elles afiectenl lorsqu'elles regnent dans un lieu limile, on non limite.
J'ai fail connaitre ces caracleres dans mon Tratte $ur la police sanilaire i je n'y reviendrai point ici : je tracerai seu-lement ceux qui appartiennent ä la peripneumonie, dans le but de chercher a demonirer que cetle maladie, dans sa marche, sa duree, ses terminaisons, aifecte tons les caracleres de la pluparl des maladies contagieuses connues.
J'ai dejä relate, page 22 et suiv., quelles etaientles causes qui avaient introduit la peripneumonie des besliaux de mon-tagnes dans les pays plais et de grande culture, et ai fait connaitre les circonstances qui avaient introduit cettc maladie dans la Belgique, la Hollandc, I'lriande et I'Angleterre, con-
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trees oü jusqu'alors eile elait inconnue. Je ne reviendrai point quanta present sur ce sujei;je consignerai seulement ici le grand nombre de faits circonstancies qui demontrent la contagion de la peripneumonie par des beies malades in-troduites dans les eiables et les herbages, par les debris ca-daveriques, par rinoculation, enfin par le commerce des bes-tiaux contagionues ou suspects.
La contagion de la peripneumonie ne pent etre comparee ä celle des maladies lyphoides, charbonneuses et claveleuses, parce qu'elie est beaucoup moins subtile et moins prompte dans ses effets; eile parait avoir pour vehicule I'air expire des animaux malades, la salive et le mucus nasal impregnes de cet air.
L'atmosphere contagieuse qui enloure les malades a peu d'elendue, el la contagion ne possede pas la funesle propriete d'etreenlrainee tres loin paries couransd'air, ainsi qu'on I'a constate a l'egard du typhus et de la clavelee (1). Neaumoins cette contagion pent se manifester pendant long-temps dans un troupeau, et si aucun moyen de desinfeclion n'esl employe, ou si cetie desinfeclion est mal cxecutee, la maladie peut persister chez le meme propriciaire pendant six ä dix mois, quelquefois plus d'une annee. Lorsque la peripneumonie debute ä I'automne dans une etable , eile y sejourne ordi-nairement pendant tout I'liivernage; maissi I'affection se declare sur des vaches placees dans les herbages, il est rare que les betes des päturages voisins n'en soient point atleinles: aussi, presque parlout oil a regne la maladie sur des trou-peaux assez nombreux, pendant la belle saison, I'a-t-on vue se declarer successivement sur les iroupeaux voisins des päturages infecles. Ces exemples se sont oflerls a mon observation dans le pays de Bray et dans les communes du Saumon, de La Beliiere, deLongmenil, d'Abancourt, de Rouvray, d'Ons-
(i) Voyez pour plus de details : Nature et siege du virus, atmosphere contagieuse, etc.
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en-Bray el de Saint-Elienne (Seine-Inferieure), Toujours aussi j'ai remarque que, dans la mamp;me localite, trois ü quatre habilaiionselaient, duns l'espace d'un, deux a trois ans, al-taquees de la peripneunionie. Cependant quelques fermiers places au centre de la contagion ont conserve leurs bestiaux parfaitement sains pendant plusieurs annees; mais ces fails sent exceptionnels.
Lorsque la peripneumonie sevit sur un troupeau, eile af-fecte une marche toute particuliere. Ce n'est pas par bouflees, comme la clavelee, qu'elie se niontre; ce n'est point en rava-geant tous les bestiaux d'une etnble en quelques semaines, comme les affections lyphoides et charbonneuses, qu'elie re-pand l'alarme; ce n'est point non plus en sevissant tout-ä-coup sur touies les betes d'une etable ou d'un herbage, comme les maladies apluheuses, qu'elie se fait remarquer, mais bien en altaquant lenlement et successivement, pendant cinqasix mois, etmeme l'annee, le quart, le tiers, la moitie, raremeat les deux tiers et la toialite du troupeau. Souvent on la voit manifester une remission de plusieurs mois, pour re-paraitre en suite, alors qu'on en croyait les animaux debar-rasses.
C'est notamment au printemps et au commencement de l'hiver que ralfeciion sevit avec intensite. La chaleur des etables pendant l'hivernage, la force de la vegetation des plantes, lui donnent un degre de malignite bien remarqua-ble. La temperature douce de l'ete et de l'automne la rend benigne; neanmoins eile conserve ce caractere general des maladies contagieuses, qu'elie poursuit toujours sa marebe, ei que sa duree n'est point interrompue, quels que soient les päturages sees ou humides, les etables aerees ou malsaines, les Saisons, et meme les annees froides, chaudes ou humides. Les emigrations, les changemens operes dans les etables, le regime, sont inhabiles ä en arreter les progres; ils ne peu-vent souvent qu'en adoucir ou en ralentir les tristes effels.
Lorsque la peripneumonie debute dans un troupeau, eile
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n'aitaque souvenl qu'un seal animal, qui ordinairement en est victime. Quinze jours apr^s, un mois, quelquefois deux mois, rarement plus, un auire animal est attaque et succombe; un troisieme ne tarde pas alors a etre atteint, puis bienlöt deux, trois, et souvent cinq a six betes sont malades ä-la-fois. Rarement eile pardonne a celles-ci. Elle continue ä faire de nou-velles et nombreuses victimes; puis eile ralentit ses desastres, n'attaque plus que quelques animaux de loin en loin, jusqu'a ce qu'elle disparaisse tout-a-fait. Elle est toujours moins re-belle sur les derniers animaux atteinls. Tels sont la marche ordinaire, la duree et les effeis de la peripneumonie dans un troupeau de betes ä cornes. Or, ces caracleres sont ceux qui appartiennent a toules les maladies contagieuses des animaux domestiques, et meme de I'liomme; seulemenl, je le repele, la coniagion de la peripneumonie est plus lente, et est sujetie ä des imermittences et ä des recrudescences dues ä l'influence des saisons et du regime.
Lorsque la peripneumonie existe dans une elable ou dans un herbage, les animaux etrangers acheies au loin , qui sont introduits, soit dans l'etable, seit dans l'herbage, en sont ge-neralement aiteints. II semblerait que ces nouveau-venus soient plus impressionnables a la contagion. Aussi les culti-vateurs, lesherbagers, ignorant, les unsla funeste propriele contagieuse de la peripneumonie, les autres pensant qu'elle est le resultat des causes locales , ou due ä des sortileges, et qui achetent des vaches pour remplacer celles que la maladie a enlevees, perdent-ils presque tous leurs animaux, et entre-liennent-ils la contagion pendant un an et plus parmi leur betau. Si done la peripneumonie revet depuis tres long-temps, dans toutes les localites oü on t'a etudiee, les caracteres ge-neraux que je viens d'indiquer, ne suis-je pas fonde ä dire que celte maladie est contagieuse? Neanmoins, comme beau-coup d'auteurs veterinaires, et unassez grand nombre depra-ticiens, doutent encore de cette contagion (et j'etais de ce nombre avant mes recherches et les cas dont j'ai ete temoin), je
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vais rapporter ici les nombreux faits de contagion que j'ai recueiilis avec tout le soin qu'on doit apporter dans des questions aussi delicates, et qui touchent de si pres ä une des branches importantes de i'industrie agricule : la conservation et i'atnelioration de notre gros betail.
FAITS TENDANT A PROUVER LA PROPRK C0NTA6IEUSE DE LA PERIPNEUMONIE.
B. Contagion dins les etablbs.
Iquot; fait. — Le 25 novembre 4838, M. Gresset, herbagerä Neufchä-tel, achete ä un marchand de vaches, nomme Trollet, une vache ä la foire de Saint-Sa'ens. Cette bÄte provenait de l'etable de M. Guian, herbager, ä Bellozane (canton de Gournay). A cette epoque, la pöri-pneumonie ravageait les vaches de Guian, et sur les 43 bamp;es qiii exis-taient dans son etable, 12 en etaient mortes. Guian s'empressa alors de vendre les 29 vaches restantes de son troupeau ä divers marchands, dont Trollet fut du nombre. Ces animaux furent revendus sur les marches de Saint-Saens, Buchy et Forges. Gresset acheta done une de ces vaches, laquelle fut conduite chez lui le 25 novembre. Pleine de 8 mois, cette bete fut mise dans un herbage de bonne qualite, non humide, si-tue dans la vallee de Neufchätel, avec 12 vaches bien portantes que possedait depuislong-temps Gresset, et y resla jusqu'au 1er decembre. Dans cet intervalle, la Mte avorta et ne delivra que trfes difficilement. Rentröea l'etable, eile mangea peu, devint triste, donna moins de lait, et bientöt on reconnut qu'elle etait atteinte de la peripneumonie, dont eile mourut du 7e au 8e jour. L'ouverture du cadavre ne fut point fails. Le 25 Janvier, 15 jours aprfes la mort de cette btte 6lrangere, une vache placee a gauche dans l'amp;able devient malade et meurt en huit jours. Une autre vache placöe a sa droite tombe egalement malade vingt jours apres, et meurt le septiöme jour de la maladie. M. Villain, vamp;erinaire a Neufchätel, fut appelö pour voir ces vaches, et il reconnut pendant la vie, aussi bien qu'apres la mort, qu'elles 6taient atteintes de la peripneumonie.
Le 28 mars, une autre vache meurt, puis successivement, le 14 avril et les jours suivans, d'autres vaches deviennent malades et meurent. Enfin, M. Gresset perdit 5 animaux de la peripneumonie.
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Ce fait nous a ete älteste par MM. Havet, maire a Bure, Guian, ven-deur de la vache contagionnee ä Trollet, et Villain, veterinaire.
2deg; fait. — Au inois de juin 1839, la maladie a ete transportee dans l'elable de M. Morel (plätrier ä Neufchatel), de la maniere suivahte : Un marchand de vaches, nomme Flambard, demeurant ä Saint-Germain, pros Neufchatel, avait ses vaches atteintes de peripneumonie. Une de ces betes, qu'il possedait depuis unan, et qui avait habite la m^me etableque les vaches malades, ful vendue, pourdonner du lait, ä Morel, qui la mit pendant 15 jours dans une Stable a cote d'une vache bien portantc qu'il possedait depuis plusieurs annees.. Aprfes ce laps de temps, cctte bete fut revendue a M. Miller, herbager, demeurant a Osmoi, commune situeo a deux lieues do Neufchatel. Livree a Osmoi le lendemain de la ^ ente, Miller eut la precaution de ne pas placer cette vache dans son troupcau, parce qua son arrivee chez lui, eile parais-sait mal portante. Misedans une petite etable, on s'apercut deux jours apres qu'elleetaitatteinte de la peripneumonie. M.Villain, veterinaire, fut appele, et apres avoir reconnu positivement la maladie, il conseilla a i'acheteur de rendre la bete, et ä Morel de la reprendre, ce a quoi ce dernier consentit. La vache fut done ramenee a Neufchatel, oü eile mourut six jours apres. Quinze jours s'etaient ä peine ecoules, que la vache de Morel, qui avait cohabite avec la malade, fut atteinte da la meme maladie ct en mourut. M. Villain a vu les deux animaux et a constate l'existence de la peripneumonie.
Ce fait nous a ete rapporte par Flambard, Morel, Miller et Villain.
Z' fait. — Dans les annöes 1837 et 1838, M. Cyr-Mallard, herbager a Longmenil, avait de temps ä autre dans son etable des vaches atteintes de la peripneumonie. Au mois de mai, une recrudescence du mal se manifesta dans le moment oü les vaches furent mises dans les herbages. Une vache, plains d'un veau de 3 a 4 mois, avorta apres avoir subi I'lnfluence d'un temps tres froid, prösenta ensuite tous les symp-tömes de la peripneumonie, et fut vendue a un maquignon. Mise en route, alle mourut a quelque distance de la ferme. L'autopsie fut faite, et on reconnut que le poumon etait voluminaux, pasant, at attache aux parois thoraciques par des fausses membranes.
Dans ratable oü cette vache avait et6 plac6e, se trouvait a cote d'elle une vache qui mangeait a la mtoe eröche lafourrage et la provenda. Catte derniera fut vendue le 15 avril äM. Lanquet, cultivateur herbager dans la commune de Riberpre, distante d'une lieue du domicile de Cyr-Mallard. Cetta vache fut misa par Lanquet dans son etable, avec dix-huit vaches a lait qu'il possedait; sa place dans I'etable etait au milieu du rang de droita. Quinze jours s'ecoulerent, et vars le 1quot; mai.
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cette vache fut miso dans l'herbage avec tout lo troupean. Seize jours apres cette sortie, ou un mois apres son achat, la vache fut trouvee malade ; eile toussait frequemment, avait la respiration acc^leree et plaintive. On la laissa encore dans l'herbage pendant huit jours, apres quoi on la rentra dans l'etable, oü eile mourut, Ouverte, on trouva le pou-mon gros, pesant, hepatiso ct attache aux cötes par des fausses membranes, et un epanchement pleural. Tout aussitot, deux autres vaches que M. Lanquct possedait depuis quatre ans, et qui, dans l'etable, etaient placöes a cote de la vache vendue par Cyr-Mallard, furent at-teintes de la peripneumonie, en presenterent tous les symptömes et furent livrees le quatrieme jour a un boucher. Le fils de Lanquet, present a I'abattage, a vu les poumons malades, et de la serosite epanchee dans la poitrine. Huit a dix jours apres la mort de ces deux vaches, sept autres betes, toujours du memerangqu'occupait primitivement la vache malade, sont egalement malades. Cinq ont ete gueries par de fortes saignees reiterees, et deux ont ete livrees au boucher. A leur Ouvertüre, on trouva les poumons hepatises et un hydrothorax. Huit vaches restantes, n'ayant point encore presente les symptömes de la maladie, furent vendues a un boucher d'Amiens. L'une d'elles etait tres malade, en arrivant dans celte ville.
Je ferai remarquer que Lanquet habile la ferme de Riber-pre depuis dix-huit a dix-neuf ans, et qu'il n'a jamais eu la peripneumonie parmi ses vaches. J'ajouterai que son elable est saine et bien aeree, que ses herbages n'ont pas ele tres araeliores, que la saison n'etait pas tres froide, dans le moment oü il mit ses vaches a I'herbe. Tout tend done a prouver que e'est la bete achelee a Cyr-Mallard qui a apporte la maladie dans son etable. Je dirai en outre, que dans le meme moment la maladie ravageait les vaches de Cyr-Mallard, les-quelles avaient cohabite avec celie tout d'abord tres malade dans son etable.
ie fait. — A-peu-prös a la meme epoque, oü Cyr-Mallard livraitune vache contagionnee a Lanquet, il en conduisait deux autres, provenant de la möme etable, ä la foire de Forges-les-Eaux, oü elles furent ache-tees par M. Mabire, fermier äNeufchätel, pour le comptede M. Dali-far, proprietaire ä Ysnovillc, commune situee a 12 Heues du domicile de Cyr-Mallard. Ces deux vaches etaient pleines, et, arrivees a Ysno-ville, elles furent miscs dans une etable, avec cinq autres vaches ache-toes, les uues depuis plus d'un an, les autres depuis quelques mois,
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mais chez differens propri6taires qui n'avaient point la maladie dans leurs etables et qui ne I'ont point eue depuis.
Les vaches de Cyr-Mallard vMörent, et l'une d'elles fut attaqufe de la peripneumonie, mais en guörit, aprfes une longue convalescence. Presque dans le m^me moment, l'autre vache tomba aussi malade et mourut.
On conslata a l'autopsie toutes les lösions de la pöripneumonle. En quinze jours, les cinq vaches de M. Dalifar tombörent successivement malades, et quatre perirent.
5e fait. — Le 15 de juillet 1838, M. Cyr-Mallard, qui perdait toujours des vaches de la peripneumonie, vendit une böte en assez hon etatäun petit boucher, nomme Gobert, qui la vendit a un marchand de vaches, lequel la receda a M. Pinguet, herbager ä Longmenil. Cette vache fut placee a Saint-Michel-d'Hallescourt dans un herbage, avec dix-huit vaches destinees a I'engrais. La peripneumonie se declara sur cette vache deux mois apres son arrivee dans le paturage. Apres en avoir presentö tons les symptömes, eile fut vendue a un boucher, nomme Mauger, de La Fresnois. A I'ouverture, on trouva le poumon hepatise et volumineux. Dans les huit jours qui suivirent le depart de cette bete, une autre vache herbagere devint malade dansle möme herbage, pre-senta tons les symptömes de la peripneumonie et en mourut huit jours apres. Ouverte en la presence de M. Pinguet, on trouva les deux pou-mons hepatisds, attaches aux cötes par de fausses membranes, et un peu de s^rosite dans les sacs pleuraux. Du 23 au 25 juillet, cinq autres vaches tomberent successivement malades et furent venduesimmedia-tement pour la boucherie. Le 10 aout, une huitieme vache presenta egalement tous les symptömes de la peripneumonie, fut traitöe, mais perit en douze jours. Ouverte, on trouva le poumon malade d'un cöte etbeaucoup de liquide epanche dans la poitrine. Le 12du möme mois, une neuvieme vache fut trouv^e malade; on s'empressa de la saigner abondamment, et eile guerit. II restait encore neuf ä dix vaches dans I'herbage, on s'empressa de lesvendre pour la boucherie.
Je ferai remarquer que M. Pinguet fut le seul proprietaire qui ait eu des animaux malades dans toutc la commune de Saint-Michel. Son herbage est de bonne qualile et n'est point humide.
Ainsi un proprietaire a la peripneumonie parmi ses vaches; il en vend trois, provenant du meme troupeau, a des proprie-laires connus, et il avoue cette vente. Ces animaux emmenes au loin sont mis les uns dans des etables, les autres dans des
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herbages; lous sont atieints de la peripneumonie, etils trans-mettent celte maladie ä des vaches qui, chez Languet, sont depuis long-temps dans sa ferme, qui, chez Dalifar, provien-nent de differcus proprielaires, n'ayanljamais eu la maladie; et enfin ils la donnent ä un troupeau de vaches herbageres occupant une commune oü la maladie n'existait point. En faut-il davantage pour prouver la contagion de la maladie qui m'occupe?
6laquo;, 7e et 8e faüs. — Depuis le 15 janvier jusqu'au 15 mars 1835, la peripneumonieexistait dans l'etable deM. Decordes, herbager ä Gaiile-Fontaine, canton de Forges. Ce proprietaire avait d6ja perdu 8 vaches, quatre avaient ele gueries, et huit n'avaient pas encore ete malades. M. Decordes achela le 15 mars une vache ä M. Mallard, proprietaire cultivateuraux Noyers (canton de Forges), qui fut raise avec las vaches restantes gueries et n'ayant point ete malades.
Apres six äemaines de sejour dans cette etable, la vache fut atteinte de la peripneumonie etvendue, pour la peau, äun petit boucher, nom-me Fävre, demeurant ä Baudepuis.
Vers la mi-avril, M. Decordes se decida ä vendre une vache de l'etable contagionnee, au march6 de Formerie. La vente fut faite par M. Bourdet, gendre de M. Decordes, ä M. Dubois, herbager proprietaire, demeurant ä Bauvreuil, commune de Dampierre, oü la maladie n'avait point encore existe, et distantede 5 lieuesde Gaille-Fontaine. Cette vache fut raise dans une etable qui contenait dix betes, tant desti-nees ä donner du lait qu'ä engraisser, lesquelles avaient ete elevees dans la ferme. Elle y resta pendant 8 ä 10 jours, apres quoi eile fut lächee dans un herbage avec d'aulres vaches achetees la möme annee pour engraisser. Dix jours apr6s, la vache achetee ä Decordes tomba malade; eile toussait beaucoup, avait la respiration plaintive, et ne mangeait que peu ou pas du tout. On la retira de l'herbage, et on la placa dans une petite etable. On la fit voir ä un empirique veterinaire, qui assura que c'etait la peripneumonie qui se declarait. Au plus vite, M. Dubois alia trouver M. Decordes, qui reprit la vache. Durant les deux jours que cette malade passa dans l'etable, M. Dubois, ignorant la propriete contagieuse de la maladie, placa ä cöte d'elle une vache prßte ä vfiler, 61evee dans la ferme, et qui alors ötait herbagte dans un autre päturage que celui oü la vache 6tait devenue malade. Celle-ci, aprfes avoir vole, fut mise dans un herbage oü paissaient 25 ä 26 vaches lai-tieres. Trois semaines s'etaient ä peine ecoul^es, qu'elle fut atteinte de la peripneumonie et en mourut. Ouverte, on trouva les poumons gros.
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pesans et hepatises. Une vache elevee avec cette derniere, et qui ne la quittait que rarement dans l'herbage, fut aussi bientöt atteinte de la merae ma lad ie; mais traitöe aussitöt, eile entra en convalescence et fut mise flans un petit herbage söparö, avec deux genisses qui n'avaient eu aucune communication avec les autres vaches. Cependant, 15 jours apres, cette bäte fut vendue a uu boucher qui la tua et trouva le pou-mon altere. Quinze autres jours apres, les deux genisses compagnes de cette bete tousserent et manifestärent tous les symptömes de la mala-die. Elles furent traitees avec sein et guörirent.
L'herbage oü se trouvaient la vache malade et les genisses etait se-pare, par une haie, d'un herbage dans lequel etait 7 a 8 genisses ap-pärtenant a M. Eleonore Bulard.
Plusieurs fois, ces genisses traverserent la haie, et vinrent trouver la vache convalescente et les genisses. Deux mois apres, une de ces jeunes betes fut atteinte de la peripneumonie et mourut au bout de 15 jours. L'ouverture fit voir une höpatisation du poumon. Quinze jours apres, deux autres genisses furent egalement atteintes et perirent aussi en IS jours. Enfin, toutes les genisses furent malades et- moururent. Les dernieres qui furent attaquees occupaient une etable renfermant 27 a 28 vaches. Bientöt celles-ci en furent atteintes, et une dizaine succomberent, Le reste fut vendu a des marchands.
Les päturages de M. Dubois et de M. Bulard sont bien exposes et tres sains; les ^tables de Tun et de l'autre sont parfaitement aerees. La nourriture n'etait pas alors donnöe trop abondamment. La peripneumonie n'avaitjamaisrögne chez ces deux proprietaires. Depuis, eile n'a plus reparu. J'ai recueilli ces faits de MM. de Cordes, Dubois et Bulard.
9quot; et 10e faits. —Le 15 octobre 1833,M.Vieil, proprietaire cultiva-teur instruit et maire de la commune de Charleval, achete au march6 de Lyons-la-Foret une vache au marchand Canu-Dumaine. Celui-ci avait la pöripneumonie parmi ses vaches ä l'etable alors, et M.Vieil eut la certitude que la vache dont i! s'agit provenait du troupeau malade. Arriv6e chez M.Vieil, cette bete fut mise dans un herbage avec 7 autres vaches, et toutes furent rentrees la nuit ä l'etable. Huit jours se passerent ainsi, apres quoi toutle troupeau fut rentreäl'etable.
Le 15e jour, la vache achetöe ä Dumaine fut alteinte de la peripneumonie. Le 3deg; jour, on l'isola enla placant dans une petite etable oü eile fut traitee; mais eile mourut apres 12 joursdemaladie. L'autopsie fit voir les poumons gros, durs, pesans et attaches aux parois costales par des fausses membranes, et beaucoup de liquide epanche dans la poi-trine.
C'etait la premtere fois que M.Vieil voyait cette maladie parmi ses
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unimaux. Ilavaitappele des veterinaires qui lui avaient assure que lape-ripneumonie n'ötait pas contagieuse, et danscette persuasion, il n'avait employe aucun moyen de desinfection dans son etable, et y avail place, aussitöt la bete morte et enlevee, une autre vache qu'il possedait depuis trois ans. Neuf jours apres, M.Vieil vend cette vache ä madame Gui-mier, ä Puchay, qui placa la böte dans son etable. La vache resta quinze jours bien portante; mais le 16e jour, eile fut attaquee de pöri-pneumonie et en perit. Bientöt la maladie se declara sur le troupeau de vaches de madame Guimier, qui eut ia douleur de voir perir vingt bctes de la meme maladio.
M. Vieil possedait encore une autre vache qu'il avait euo de Cauu Dumaine, ä la mßme öpoque que celle oü fut achetöe la vache dont il a eteci-dessus question. II s'empressa alors de revendre cette vache a M. Marals, cultivateur aussi ä Puchay. Cette böte avait ete un peu malade chez M.Vieil; mais eile paraissait retablie. En outre, eile avait ha-bite avec des vaches atteintes de la peripneumonie. La böte, arrivee chez M. Marais, fut mise dans son etable avec seize vaches bien por-tautes. Quinze jours apres, la maladie se declara parmi les vaches, et Marais perdit la moitie de son troupeau.
Dans l'etable oü M.Vieil avait place la premiere vache achetee ä Dumaine, independamment de la transmission de la maladie ä la vache vendue ä madame Guimier, les autres Mtes placees dans la möme etable, au nombre de cinq, eurent la maladie, et trois en perirent.
Je ferai observer que, dans la commune de Puchay, madame Guimier et M. Marais eurent seuls la maladie parmi leurs vaches. Les etables ne peuvent elre accusees d'avoir cause la maladie, car dies sont fort saines; et il y avait au plus deux mois et demi que les vaches y etaient rentrees. Ces deux personnes n'avaient Jamals eu la maladie parmi leurs vaches et elles ne i'ont point eue depuis.
Ici, tout porte done ä croire que ce sont les deux böles pro-venant d'unc elabie conlagionnee, qui ont apporte la maladie parmi des vaches n'ayant point ete exposees aux causes de-lerminantes de la peripneumonie, et d'ailleurs parfaitement bien portantes.
Je passe ä un fait bien remarquable, et qui prouve posiii-vement, selon moi, la contagion de la peripneumonie.
Mquot;, 12e et 13deg; fails. — Au mois de juillet 1834, la peripneumonie
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se declara parmi les vaches de M. Nantiez, cultivateur ä Saint-Pierre-es-Bois, commune de Saint-Germer, pres Gournay. Les vaches etaient alors dans les herbages. Rentrees a I'etablfi, la maladie persista, et M. Nantiez avait perdu au mois de fevrier 4 835 quinze animaux. Jus-qu'alors, la maladie avait epargne une elable isolec renfermant 22 vaches laitieres; mais, un matin, une vache prösente tous les symp-tömes de la p^ripneumonie et en meurt. Ouverte, on trouve tous les dösordres qui caractörisent cette maladie. Le proprietaire, craignant de perdre le rests du troupeau, fait venir, huit jours aprös, deux marchands de vaches, MM. Bertrand et Boulet, qui achetent les vaches. Neuf sont livrees a Boulet et douze a Bertrand. Une de cesdouze dernicres vaches est revendue dix jours apres I'achat a M. Duverger, cultivateur a La Houssaie. La peripneumonie ne regnait point et n'avait Jamals existe dans cette commune. La vache fut mise dans une etable qui renfermait douze vaches bien porlantes et que possedait depuis long-temps ce proprietaire. Trois semaines apres son arrivöe, la vache est affectee de la peripneumonie et meurt en quinze jours. Douze jours aprfes, les vaches de M. Duverger sont atteintes de la meme maladie les unes apres les autres, et sept perdentla vie. Cinq seulement sont conservöes.
Le marchand Boulet, qui avait achete les neuf vaches, en revend une, quatre jours apres son acquisition, a M. Philippar, cultivateur ä Bellozane. Apres huit jours d'etable, cette vache presente les symptomes de la peripneumonie, est traitee aussitöt et guerit; mais deux vaches dela meme etable, et que possedait depuis long-temps le proprietaire, offrent bientöt les symptömes de la peripneumonie et meurent. Ou-vertes, on s'assure que les poumons sont gros, durs et recouverts de fausses membranes. Les autres vaches, au nombre de vingt-six, ne furent point atteintes. On les mit, aprfes la mort de ces deux vaches, dans un herbage oü elles engraisserent, at toutes furent ensuite vendues pour la boucherie.
Dans le m6me moment oü Philippar perdait la vache achetee a Boulet, celui-ci vendaitdeux autres betes provenant des neuf vaches con-tagionnöes de 1 etable de Nantiez a M. Rohaut, cultivateur a Laudan-cour. Böulet, sachant que la vache vendue a Philippar est atteinte de la p6ripneumoiiie, va trouver M. Rohaut et l'avertitdece fait. Ce cultivateur s'empresse de faire placer ces deux vaches dans une etable isolee, et bien il fit: car huit jourraquo; apres, les deux vaches sont attaquees de la peripneumonie et perissent. M. Duchemin, vet^rinaire a Gournay, qui fut appele pour faire l'autopsie des deux cadavres, trouva les deux poumons h^patisds et un liquide sereux epanche dans les sacs pieuraux.
M. Rohaut possedait quaraute vaches qui n'eurent aucune communication avec les deux malades; toutes furentpreservees.
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Ainsi, de ving(-et-une vaches qui avaient habile avec deux vaches malades, deux vom dans deux etubles differentes et y portent la maladie. Deux autres sont conduites chez un autre proprietaire, dies sont isolees, tombent malades et meurent. Quarante vaches, qui elaient dans la meme ferme, sont pre-servees par eel isolement. Or, peut-on raisounablement accuser ici toule autre cause que la contagion, ä moins d'admeltre une veritable falalite pour expliquer la naissance d'un mal semblable, determine partoute autre cause quecelle-ci? Ces faits nous ont ete transmis par MM. Nantiez, Bertrand, Bou-let, Duverger, Philippar, Bohaut, et noire confrere M. Du-chemin.
Voici d'autres faits de contagion, bien circonstancies, qui m'ont ete communiques par notre ami et confrere M. Bel-homme, veterinaire ä Toucy (Yonne).
M. Belhomme est un praticien instruit et laborieux. Avant l'apparition de la peripneumonie dans la localite qu'il habite, il ne croyait pas ä la contagion ; mais les faits suivans qu'il a recueillis, etant charge par M. le prefet du departement d'e-
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tudier la maladie et particulierement sa contagion, ontleve
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toutes les incertitudes qui regnaient dans son esprit ä cet egard.
Ulaquo;, 15quot;, 16', 47laquo;, 18% 191-, 20e et 21quot; faits. — Dans les mois de decembre et de janvier 1830, la peripneumonie exenjait des ravages dans la commune de Pourrain (Yonne). La maladie s'etaitd'abord ma-nifestöe dans les etables d'un marchand de vaches, qui perdit un assez grand nombre de bötes ; de ce foyer d'infection, la maladie se repandit dans le voisinage, et beaucoup d'animaux en furent victimes.
Le 7 fevrier 1831, un marchand de vaches de Pourrain, qui avait la peripneumonie parmi son b6tail (M. Belhomme etait le veterinaire), conduit ä la foire de Saint-Sauveur (Yonne), et vend au nomme Creuil-lot, cultivateur ä Fontaines, un taureau atteint de la peripneumonie. L'acheteur s'apercoit pendant le trajet de Saint-Sauveur ä Fontaines, et les jours suivans que l'animal est malade. Aussitöt, il fait appeler M. Belhomme qui conseille ä Creuillot d'aller trouver son vendeur, aün que ce dernier ait ä reprendre son animal, ce que fit le marchand sans difficult^. Le taureau malade, ä son arrivee chez Creuillot, est placlaquo;
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dans une Stable contenant plusieurs vaches; il y s^journe pendant six jours et y est saigne par M. Belliomme, qui reconuait positivement I'^xistence d'une peripneumonie sous-aigue... Ramen6 en convalescence chez le vendeur, cet animal guerit. Quinze jours s'ecoulent, et bientöt la peripneumonie se declare sur les vaches de l'etable de Creuil-lot, et la plupart d'entre elles en sent victimes.
Creuillot, menace de perdre tout son gros b6tail, vend une vache pro-venant de Potable infeetöe a M. Prot, cultivateur, demeurant au ha-meau de Safaut, meme commune, mais dont I'habitation est eloignte de plus d'une demi-lieue. Ainsi que Creuillot et tons lescultivateursde Fontaines, Prot n'avait jamais eu la peripneumonie parmi son grosbe-tail, et tous ses animaux etaient en bonne sante. La vache inlect^e, achetee ä Creuillot, est placee dans une 6table bien saine avec plusieurs vaches, un bceuf etun taurillon; huit jours s'ecoulent ä peine que la vache infectee devient malade et meurt dans l'etable.Vingt jours aprte, quatre vaches voisines et le boeuf succombent de la meme maladie.
Le taurillon, dont il a ete question, est vendu pendant cette mortalilß ä M. Tricolet, cultivateur au hameau de Pourrain, commune de Fonte-noy, qui le place dans une stable avec quatre vaches de charruc. Bientöt le taurillon est atteint de peripneumonie dont il ne meurt point, mais qu'il communique aux quatre vaches qui en meurent. La ne se home pas la contagion qui emane du foyer contagieux apporte chez Prot.
Pendant l'existence de la maladie, les betes convalescentes, et celles qui avaient cohabite avec les malades, allaient paitre dans des päturages s6par6s par deshaies vives de ceux oü paissaient sept vaches apparte-nant ä M. Perrot Hubert, du village de Fourriere.
Ces septvachesdeviennent malades, six meurent, et la septieme est livröe ä la boucherie.
Le nomme Perrot Jean, dont ratable n'etait separöe de celle de Perrot Hubert, oü 6taient mortes les six vaches, que par une eleison mal close, avait quatre vaches qui furent toutes malades de la peripneumonie. Une seule d'entre elles succomba ä la maladie. D'autres voisins, les nommös Georges et Pröodot perdirent ögalement, de la rnöme maladie, quelques-uns de leurs bestiaux.
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Ces fails mepnraissent precis, bien circonstancies, et, par-tant, tresposilifs. Neanmoins nouscroyons devoir encore les appuyer par le fait suivant qui en deraontrera la valeur et l'iniportance.
Jusqu'alors on a vu des animaux infectes sortir de l'etable
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de Creuillot, pour porler la maladie dans des lieux oü les bestiaux jouissaient d'une parfaite sante; maintenant nous allons voir des bestiaux elrangers introduits dans l'etable contagionnee de Creuillot, y contracter la maladie et la porler ailleurs.
A röpoque oü les vaches de Creuillot mouraient de la peripneumo-nie apportee par lo taureau achete aux marchands de vaches de Pour-rain, ce proprietaire achöte deux boeufs qu'il place dans la mßme Stable. Quinze jours apres, un de ces animaux est attaint de la pöripneumonie et en meurt. Creuillot effrayö s'empresse de vendre l'autre b(Euf, encore bien portant, ä la foire de Saint-Sauveur, au nomme Chauveau, qui remmöne et le place dans son etablo avec quatorze betes ä cornes. Trois jours apres, le boeuf presente tous les symptömes du debut de la p6ripneumonie. M. Belhomme, que Ton fait appeler sur-le-champ, traitele boeuf et le guerit. Les quatorze vaches sent successivement at-leintes, dans l'espace de trois mois, de la peripneumonie, et la moitie en meurt. La vache du r6gisseur de la ferme, qui n'allait avec les vaches malades que pendant le jour, dans les päturages (car eile logeait dans une ötablebiensaine ä 100 metres des päturages), en fut aussi grave-ment atteinte.
Je ferai observer que Ton ne saurail rattacher le develop-pement de la peripneumonie des beles de Chauveau ä des influences locales. Quatre boeufs de labour, appartenant ä ce proprietaire, et qui restaient dans les päturages pour n'en sonir que pour aller travailler, en furent exempts. II est ä re-marquer aussi que la ferme etant eloignee des fermes voisines, celles-ci furent epargnees.
22e faii— Ce fait tendra a prouver que des betes en parfaite sante, introduites dans une etable contagionnöe, contractent bientöt la peripneumonie.
M. Deslinsel fils, maire ä Denain, homme fort habile comme culti-vateur, avait dans son etable plusieurs vaches atteintes de la peripneumonie. Ayant besoin de vaches, il en achete trois parfaitement bien portantes, ä un proprietaire qui n'avait jamais eu la maladie dans ses ^tables; d'ailleurs eile n'existait pas dans la locality. Ces trois vaches furent mises dans l'etable contagionnee; mais trois semaines apr6s, elles ^talent atteintes de la peripneumonie et livrees a la boucherie. Quelques jours apr^s, M. Peslinsel achöte une vache 6galement bien
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160nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CONTA.6ION
portante ä un garde forestier, et quinze jours aprfes, celte bsect;te meurt de la möme maladic que les autres. Ce fait m'a 6t6 rapport6 par mon confrere M. Mariage, v^t^rinaire ä Bouchain (Nord).
M. Mangin, hooime eclaire etpralicieu distingue, veteri-naire de l'arrondissement de Verdun (Meuse), a eu fobli-geance de m'adresser des fails de contagion de la peripneu-monie tellement bien circonslancies et positifs que je crois devoir les rapporter ici. Les voici :
Vers la fin de fevrier 1841, la p^ripneumonie se declare dans la ferme de Champsect;tre de Villers, pres Charny, chez M. Joly. Le troupeau de la ferme se composait alors de quatre-vingt-quinze bamp;es, presque toutes ägöes de deux a trois ans. M. Joly avait röcolte beaucoup de fourrages, et desirait les faire consommer par des betes d'engrais, pour les conver-tir en furnier. La plupart des animaux composant les ^tables de ce cul-tivateur avaient ete achetes en Prusse, oü regnait alors la maladie. Cependant je dois declarer, dit M. Mangin, que M. lidard, qui faisait valoir la ferme avant M. Joly, avait eu souvent des betes a cornes atta-qu6es de maladies de poitrine, et que la plupart des boeufs qu'il livrait a la boucherie avaient les poumons plus ou moins alterös. Quoi qu'il en soit, les bötes d'engrais nouvellement achet^es par M. Joly furent intro-duites dans des etables trfes basses, trös chaudes, et surtout mal aeries. Les animaux y furent entass^s, et y recurent une alimentation abon-dante et tres alibile. Or, que les etables de M. Joly aient ete infect^es par son predecesseur, ou que ses bestiaux amends de la Prusse provinssent de troupeaux atteints do la peripneumonie, ou bien que ce soit I'in-salubrite de l'etable et l'alimentation abondante qui aient occasionne la maladie, toujours est-il qu'au mois de mars 1841 M. Joly a vendu plusieurs b^tes atteintes de la peripneumonie a M. D..., boucher, et qu'elles ont ete abattues et livrees a la consommation. L'une de ces Mtes avait un poumon hepatise pesant 8 kilogrammes.
Dans le courant d'avril et de mai, M. Joly, ayant toujours des betes atteintes de la peripneumonie, non-seulement s'empressait de les livrer a la boucherie, mais il en vendait aussi aux personnes qui venaient lui en demander a acheter a sa ferme. Enfin, le 2b mai 1841, jour de la foire de Verdun, ce cultivateur mit sur le champ de foire vingt-huit jeunes bamp;es de deux a trois ans, qui provenaient d'etables oü d'autres bötes etaient tombees malades de la peripneumonie, et y avaient sejourn^ pendant plus ou moins de temps. Ces vingt-huit bates furent vendues a differens cultivateurs des communes de l'arrondissement de Verdun.
Voici les adresses des acqu^reurs, et le nombre des betes achet^es avant la foire de Verdun, ou le jour de cette foire:
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DE LA PfollPKEUMOIIIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;161
lt;0 A M. Buzard, cullivateurä laferme de Montjouis, commune de Senoncourt............nbsp; nbsp; i böles.
2deg; A M. Simoneau, proprietaire, cultivaleur ä la ferme
de Choiseul, commune de Fromereville......nbsp; nbsp; 8
3deg; A Thöpital Saint-Nicolas, ä Verdun......nbsp; nbsp; 2
4deg; A M. Bernard, cultivateur ä la ferme de Woineaux,
commune de Senoncourt...........nbsp; nbsp; 3
5deg; A M. Mouzon, cultivateur ä la ferme de Lombut. .nbsp; nbsp; -1
6deg; A M. Lhoste, fils ain6, cultivateur ä Thierville. . .nbsp; nbsp; 1
7deg; A M. Camus, cultivateur de la commune de Thierville.nbsp; nbsp; 2
8deg; A M. Cardeur, de la möme commune......nbsp; nbsp; 4
9deg; A M. Gilie, manoeuvre de la möme commune. . .nbsp; nbsp; 2
-10deg; A M. Genin, cultivateur ä Wudelincourt. ...nbsp; nbsp; 2
^lquot; A M. Didier, cultivateur ä Dugny......nbsp; nbsp; 2
42deg; Et a M. Picourt, cullivateur a Charny.....nbsp; 12
Total. . . 43 Mtes.
II est interessant de savoir maintenant si ces quarante-trois bötes, exposees ä la contagion dans les ^tables de M. Joly, et vendues ä douze proprietaires habitant plusieurs communes eloign^es les unes des autres, ont ete atteintes plus tard de la peripneumonie, et si surtout, introduites dans des etables avec d'autres animaux bien portans places dans des localites et dans des conditions d'hygiene differentes, ces derniers ont contracte la peripneumonie. Je vais relater ce qui est arriv6.
Je commencerai par M. Buzard, fermier ä Montjouis, commune de Senoncourt.
23, 24, 25,26, 27, 28 et 29c fails. — Ce cultivateur avait achete ä M. Joly, le 25mai, quatre betesacornescontagionöes. Cesquatre bötes furent logees dans une etable avec deux boeufs ä l'engrais.
Le 29 mai, un jeune bceuf venant de chez M. Joly est attaque de la peripneumonie, et en meurt le sixieme jour. Un second, provenant 6ga-lement de M. Joly, en est 6galement atteinlquelques jours aprös, et est vendu immediatement pour la boucherie.
Les S et 40 juin, les deux bceufs ä l'engrais de M. Buzard, auprös desquels les boeufs achetes ä M. Joly avaient ete places, soot atteints de la peripneumonie, et le 13 ils sont vendus ä un boucher de Verdun pour 340 francs. Ces deux animaux, dit M. Mangin, valaient 500 francs au moins.
Le 16 septembre, les troisieme et quatrieme jeunes boeufs achetes ä M. Joly paraissent souffrans, et sont vendus immediatement pour la boucherie au-dessous du cours. 11s etuient atteints de la pleuro-pneu-monie.
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CONTAGION
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Ainsi, quatro honnfs contagiones sont achclfe a M. Joly. Ces animaux sollt places dans la möme Stable que deux booufs d'engrais parfaitement bien portans. La peripnenmonie altaquo d'abord les animaux strangers, puis les bocufs do la fermo, et tons sont sacrifies, etant malades, pour la boucherie.
Mais ce n'est pas tout: M. Buzard avait, dans une autre elable voi-sine de celle-ci, dix-neuf bStes ä cornes jusque-lä parfaitement bien portantcs. Le 25 juillet, ce cultivateur vend a M. Maigret, proprietaire cultivateur dans la commune de Mare, un taureau age do trois a quatre ans provenant de cette derniöre etable, mais qui paraissait se bien porter. Je dirai tout-ä-l'heure ce que ce taureau est devenu chez sonacquerour. Je reviehs a l'elable de M. Buzard.
Le 30 juillet, deux vaches de cette etable sont atteintes de la peripnenmonie, sont traitöes, et se retablissent tres lentement.
Le 15 aoilt, quatre veaux de dix ä quinze mois sont egalement atta-ques de la ple.uro-pneumonie, dont deux en mcurent et deux sont gueris. Toutes les autres betes tousserent plus ou moins long-temps.
La peripneumonie apportce dans une etable s'etait done transmise aux bestiaux de 1'autre (itablc. Heureusement, dit M. Mangin, que les animaux de M. Buzard ne frequentaient pas ccux do la commune de Senoncourt, car il est plus quo probable que la peripneumonie se serait communiquee aux bestiaux de cette commune.
Voyons maintenant ce qu'est devenu le taureau de trois a quatre ans vendu par Buzard, le 25 juillet, a M. Maigret, cultivateur residant dans la commune de Mare, et provenant de la secondc etable conta-gionee. Ce taureau est place dans une etable contenant neuf betes ä cornes bien porlantes. Le 27 du memo mois, ou deux jours apres son achat et son introduction dans cette etable, cet animal est attaque de la peripneumonie, et en meurt le 2 aoüt.
Le24aoüt,unboeufde l'etable estatteintde la meme maladie, et en meurt le 20 septembre.
Les 4 et 12 septembre, deux vaches en sont egalement attaquees, et en meurent les Ic'' et 2 octobre suivant.
Le 2 octobre, deux boeufs tombent aussi malades de la pleuro-pneu-monie, et, a cause de leur embompoint, sont vendus imm^diatement pour la boucherie. Enfin, quatre vaches qui ont habite constamment avec les malades ont 6te epargnees, et n'ont pas cesse de jouir, depuis lors, d'une bonne sante..
Ainsi, les quatre boeufs achetös a M. Joly tombent malades chez M. Buzard , et infectent ses bestiaux; celui-ci vend un taureau expose a la contagion a M. Maigret. Cet animal est atteint de la peripneumonie dans
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une Stable contenant neuf bötes a comes bien portantes, dont cinq sont atteintes do la peripneumonie, et quatre restcnt saines.
Cependant la maladio ne so borna point a cette Stable. Le 22 sep-tembre, une vache appartcnant a M. Thomas, voisin de Maigrot, est atteinte de la pleuro-pneumonie, ct en meurt le 7 octobre.
Le 24, la vache de M. Boland, voisin de M. Thomas, en est egalement attaquöe et vendue pour la boucherie. Tout aussitöt la vache de Claude Laurent, voisin do Roland, en est frappee, et livree egalement pour la boucherie.
Dans le moment, cette möme maladie attaquait un bcGuf et un veau chez M. Watrin, maire de la commune, et dont l'habitation est situöe vis-ä-vis celle de Maigret. Cos deux bceufs et quatre autres boeufs habitant la mamp;ne etable, sont aussitöt vendus pour la boucherie. Cependant il restait encore alors dans l'etable de M. Watrin six Mtes a cornes, qui furent atteintes d'une toux opiniütre qui n'a eu aucune suite.
Dans le courant de decembre '1841, et pendant les six premiers mois de 1842, toujours dans le voisinage et dans la commune de Maro, la peripneumonie attaqua successivement les bestiaux de MM. Labur, Roland, Saintin, Guillaume, Mouzon fils, Mouzon pere, Montez, Firmin Mourin, Gillet, Perinet, Couturier, Brunei (Joseph), Brunei (Nicolas), Gardeur, Leinard, etc., etc.
Enfin, ä l'epoque oü la pleuro-pneumonie s'est dtelaree dans la commune dont il s'agit, le nombre des betes a •cornes etait de cent quatre-vingt-douze : quatre-vingt-quatorze en onteteattaquces; surce nombre, trente-quatre en sont mortes, trente-trois en ont etegueries, el trente-sept ont iti livrees a la boucherie. Cette maladie n'a disparu qu'apres une annöe de s^jour dans la commune de Mare.
Deux fails de contagion bien circonstancies, qui ont eu lieu chez M. Watrin, voisin de Maigret, meritenl ici d'ölre rapportes. A l'epoque oü ce cultivaleur avail la peripneumonie parmi ses bestiaux, deux boeufs destines ä l'engrais, parfaitemont bien portans, sont achetes a la foire de Clermont, arrondissement de Verdun. Cos animaux , qui provenaienl d'une localite oü jamais on n'avait entendu parier de la peripneumonie, furent introduits dans ratable oü M. Watrin avail eu des animaux alleints de la pleuro-pneumonie, ol qui n'avait point ete dcsinfect6e. Le 5 decembre, un de ces deux boeufs est alteint do la p6ripneumonio, en est traite aussitöt, et en gueritdans I'espace dohuiljours; lo second est vendu pour la boucherie.
Le 2 Janvier 1842, M. Watrin achete de nouveau deux boeufs d'en-grais a un proprietaire do la commune de Samognieux, arrondissement de Verdun, commune oil la maladie n'avait jamais regne. Ces deux animaux, Ires bien portans, el ages dc quatre a cinq ans, sont places
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dans la mc^me Stable que les deux boeufs precedens. Le 20 Janvier, un de ces bffiufs est atteint de la pleuro-pneumonie, esl traite el guerit. Le second a toujours conserve une parfaite santö.
Ces fails me paraissenl bien circonstancies, et demontrent, pour inoi du moins, bien positivemenl la coniagion de la pleuro-pneumonie.
Voyons l'hisioire des auires animaux vendus par M. Joly.
30e {ait. — M. Simoncau, propriötaiie culiivateur ä la ferme de Clioiseul, acbete huit jeunes betes bovines de deux ä trois ans, le 25 mal, ä M. Joly. Le 15 juillet et ics jourssuivans, jusqu'au 4 aoüt, quatre betes provenanl de eel achat etaienl mortes de la pleuro-pneumonie dans les etables deM. Simoneau. Le 16 aoüt, un taureau de trois ans, eleve dans la ferme, est atteint de la meine maladie, et est vendu, d'apres les conseils deM. Mangin, pour la boucherie.
Du \*r septembre au 45 decembre, M. Simoneau n'ayant pointeu de nouveaux malades dans ses etables, se croyait debarrassö de la pleuro-pneumonie ; mais , a compter de ce jour, el jusqu'au 15 fevrier 4 842, huit Mies en sent atleinles el en meurent. Le troupeau de betes bovines de M. Simoneau se composait de trcnte-six Mtes; sur ce nombre, il en a perdu douze de la maladie, vendu six etant malades; dix-huit sont restees saines.
34' {ait. — Le 20 mai 1844, le nombre des betes a cornes de l'höpilal Saint-Nicolas, a Verdun, etait de cinq vaches et d'un veau de quatre mois. Ces betes n'avaient jamais aucune communication avec d'autres animaux : elles restaient ou a I'etable ou dans un verger appartenant a l'höpital. Jusque-lä, jamais non plus la päripneumonie n'avait attaque les vaches de cet elablissement.
Le20 mai, deux vaches sont achetees a M. Joly, et introduites dans Triable. Le 27 mai, une de ces vaches tousse, parait atteinte de la peripneumonie, est traitee, retablie imparfaitement, et vendue pour la boucherie.
Le 8 aoüt, la seconde vache de M. Joly est attaquee de la pleuro-pneumonie, est traitee infructueusement, et est livröe pour la boucherie. Le poumon droit etait hepatisö, el pesait 4 0 kilogrammes.
Pendant le traitement de cette vache, les deux vaches et le veau qui etaient depuis long-temps dans Telable de l'höpital, tombent malades de la peripneumonie, en sont traites, et se retablissent.
32 et 33e {aits. — M. Bernard pöre, culiivateur ä la ferme de Voi-naux, commune de Belleville, avail acliele a la foire de Clermont, le 25 mai, ainsi quo je l'ai deja dit, Irois jeunes Wies a cornes a M. Joly.
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Ces bötes furcnt introduites dans ses etables 1c möme jour. Dans le commencement de juillet, deux betes provenant de cctte acquisition sont prises de la peripneumonie, et en meurent. Dans le courant d'aotlt, sept autres bötes de la meme ctuble sont egalcment alteintes de cette affeclion, et sont traitees; mais, rcgardees comme incurables, alles sont vendues pour la boucherie. Seize autres betes de la m6mo etable ont ete faiblement atlaquees, mais ont ete gueries.
La forme exploitee par M. Bernard pere est attenante ä une autre forme exploitee par son fils, et los bestiaux des deux fermes communi-quaient souvent ensemble. A l'epoque oü la peripneumonie se dtelara sur les bestiaux de Bernard pere, le fils, qui possedait quinze b6tes bo-vines, en eut deux attaquees et qui en perirent. M. Bernard fils vendit aussitöt onze animaux, et nc conserva que deux vaches qui ne furent point malades.
M. Mathieu, fermier dans la meme propriete, mais au voisinage, et possesseur de six boles bovines qui no frequentaient point avec celles de MM. Bernard pere et fils, n'ont point ete atteintes de la peripneumonie.
3ie fait. — M. Mouzon, fermier ä Lombut, achöte ögalement une vache ä M. Joly le 23 mai. Apres un mois et demi, cette vache devient malade et maigrit beaucoup. Le 4 aoüt, je la trouvai dans un elat de marasme, dit M. Mangin ; mais alors eile mangeait mieux. On lui avait administrc tous les jours cinq ä six litres d'une decoction d'eau d'orge et de guimauve miellee. Enfin, l'amp;at de cette Wte s'etant un peu ame-liore, eile fut vendue ä bas prix pour la boucherie. Pendant tout son sejour chez Mouzon, eile avait habite avec quinze bceufs.
Le 21 septembre, trois de ces bceufs sont attcints de la pleuro-pneu-monie, et sont traites aussitöt par les saignees et l'administration de l'emetique. Deux guerissent et le troisieme meurt.
Le 16 octobre, un autre boeuf de la meme etable estatteint, traite, et gueri.
Dans le courant de novembre, trois jeunes veaux de dix ä quatorze mois en sont atlaques, et en meurent apres quinze jours. Onze betes n'ont point el6 malades.
Je ferai remarquer, dit M. Mangin, qu'avant l'introduction de la vaclie contagionöe achetee ä M. Joly , M. Mouzon n'avait jamais eu la peripneumonie parmi son gros betail, et, depuis sa disparition, ses betes n'ont point ete atteintes de cette redoutable affection.
35' fail. — M. Lhoste, fils aine, cultivateur ä Thicrville, avait egale-ment achete un bceuf ä M. Joly le 25 mai.
Le 6 juillet 1841, M. Lhoste avait une bete ä corne alleinte de la pjeu-ro-pneumonio depuis plusieurs jour?, et qui cn mourut le 29. A cette
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cpoque, co cultivateur avail trcize bfites bovines dans la meme etable, y comprls le boeuf achete a M. Joly.
Le 8 juillet, un animal voisin du boeuf mort etait atteint de la meme affection, et vendu le 10 pour la boucherie.
Le 7 aoüt, une vache de la mörac etable est egalemont attaquee de la memo maladie, mais en guerit dans I'espace do vingt jours.
Le 20, uno deuxieme vache est malade, et est gucrie.
Le 3 septembre, une troisieme vache tombe egalement malade, et est guerie.
Le 21 septembre, un veau de six mois est attaque et meurt; sept autres betes no furent point atteintes, et, chose fort remarquable, dans ce nombre se trouva le boeuf achete ä M. Joly.
Jusqu'ä cette epoque, dit M. Mangin, les betes bovines de la commune de Thierville n'avaicnt point etc, a ma connaissance , atteintes de la peripneumonie. Cc n'est quo dans cc moment qu'ellcs en furent gencralemcnt malades, parco quo, dans cotle commune, les bestiaux vent päturer en commun. De ce centre de contagion apportö par les vaches achetees ä M. .loly, la maladie se declara dans trcnte-troiseta-bles, surquarante-cinq quo possede Thierville; et, sur cent soixante-douze bötes ä cornes que cette commune comptait, soixante-quatre ont 6tc malades, quarante sont mortes, seize ont etc gueries, et huit ont cte livrees, quoique malades, a la boucherie. Cette affection, qui s'etait declaree les 2 et 3 juillet 18i 1, n'a cosse de faire des ravages ä Thierville que dans le courant de novembre de la m6me annee.
De cette commune, et toujours d'apresM. Mangin, la peripneumonie se serait propagee par la frequentation des animaux päturant en commun , aus bestiaux de plusieurs cultivateurs de Jardin-Fontaine, et dans la ferme de Glorieux, commune de Verdun.
II est resulte, dit en terminant M. Mangin, de cette malheureuse vente de bestiaux contagiones faite par M. Joly, que la peripneumonie s'est manifestee dans huit communes, oil eile a attaque deux cent trente-six betes bovines; que surce nombre cent dix-neuf, sont mortes, cinquante-neuf ont et6 livrees etant malades a la boucherie, et cinquante-huit ont amp;e gueries.
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En resume, de lous les fails ci-dessus exposes, 11 est constant :
1deg; Que la peripneumonie exisiait, versla lindc fevrier 1841, sur le betail de la ferme de Villers, pres Charny (Meusc), exploitee par M. Joly;
2deg; Qu'ä parlir de celle epoque, jusqu'au 25 mai, plusieurs
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BE I.A. VE^H'NEUMONIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 167
uniniuux öuüent morts de la pdripneumonie dans les ciables de celle fernie, el que plnsieurs aulres, etanl nialades, furent veudus puur lu buucherie;
3deg; Que 1c 25 mai, join' de la foire de Verdun, M. Joly, crai-gnant sans doule de perdre toul son belail, a expose en venle, et a vendu 28 beles, qui avaienl babite avee les nialades, ä differens cullivateurs;
4deg; Qu'avant le 25 mai ii en avail egalement vendu 15 ä differens agriculteurs;
5deg; Qu'enfm le total des betes vendues par M. Joly s'elevait ä U5;
6deg; Que le plus grand nonibre de ces animaux sont tombes malades dans les ciables des agriculteurs qui les avaient ache* tes, el qu'alors la peripneumonie s'est declaree ensuile dans les memcs etables sur les b^tes ä cornes bien ponanles qui les habiiaient depuis iong-lemps;
7deg; Que de ces etables la maladie s'est repandqe sur les bes-liaux de plnsieurs proprieiaires voisins, puis par la frequen-tation des troupeaux en conimun, sur les betes bovines de plu-sieurs communes.
Ces observations, bien circonsianciees, prouvenl suifisam-ment, je le pense, que la pleuropneumonie s'est prppagee dans les etables de plnsieurs cullivateurs de l'arrondissenient de Verdun par les betes ipfeciees provenant des ^ab|es de M. Joly de Villers, et que c'est des elables de ce proprietaire qu'est sortie la peripneumonie qui a regne en 1841 el 1842 sur le gros betail des environs dc Verdun. Gelte cqndusion acquiert d'autant plus de fondement;
1deg; Qu'avant |a manifestation de la peripneumonie sur les bes-liaux de M. Joly, les beles bovines de l'arrondissement de Verdun n'avaient point encore ele aiteintes de celle maladie;
2deg; Qu'elle ne s'est declaree d'abord que dans les elables des cuitivateurs qui avaient achele des beles bovines a M. Joly, el dans les communes oil residaient ces proprieiaires, et alors seu-lementencoredanscellesoülcsbesliauxpäluraientencoinmun;
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3deg; Que dans toutes les communes oü la maladie n'a pas ele apporteepar les betes de M. Joly, comme aussi dans celles oil les bestiaux ne päturaient point en commun avec ceux des communes infeclees, et dont le betail esi nourri, löge, et gouverne de la m6me maniere, la peripneumonie ne s'y est point manifestee;
hquot; Que cetle maladie n'a dure qu'un an et sept mois dans l'arrondissement de Verdun, et qu'ä dater de cetle epoque eile n'a plus reparu.
A cöte de ces bonnes raisons on pent placer les observations suivantes.
Parmi les bestiaux vendus par M. Joly ä divers proprie-laires de l'arrondissement de Verdun se trouvent encore M. Genin, cultivateur a Wudelincourt, qui acheta deux betes de deux ä trois ans; M. Didier, cullivateur ä Dugny, qui se rendit possesseur de deux betes; et enfin M. Picourt, cultivateur ä Charny, qui fit l'acquisiiion de douze betes. Tous ces animaux, au nombrede seize,furent conduits dans troiscom-munes differentes, et places avec d'autres animaux dans les etabies et dans les herbages; mais aucune de ces betes bo-vines, exposees a la contagion dans les etabies de M. Joly, ne devinrent malades, et pas un seul cas de peripneumonie ne se manifesla alors chez les cullivateurs des communes de Wudelincourt, de Dugny, et. de Charny.
Ainsi, des bestiaux exposes a la contagion de la peripneumonie dans les elables de M. Joly, les uns, vont chez six pro-prietaires differens, y tombent malades, et transmettent cette maladie aux betes bovines avec lesquellesiis sontmis en rapport; lesaulres, sortis du meme foyer de contagion, et n'ayant point sans doute le germe de la maladie, ne tombent point ma-lades, etlesbestiaux mis en rapport avec euxreslent en bonne sante. Ces fails ne sont-ils pas sufflsans pour demontrerposi-tivementla contagion?
En regard de ces fails affirmatifsviennentse placer des faits negatifs qui en apparence pourraienilesconlredire; les voici:
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M. Camus, cultivateur de la commune de Thierville, avait aussi achete de M. Joly deux b6tes; madame veuve Cardeur, de la möme commune, quatre bötes; et M. Gille, egalement de Thierville, deux betes. Au commencement de juillct, l'une des deux betes de M. Camus est attaquee de la peripneumonie, et en meurt; la seconde est vendue aussitöt pour la boucherie. Alors M. Camus possedait quatre autres betas logics dans la mime etablo, qui n'ont point ete malades.
Des quatre boeufs achet6s par madame veuve Cardeur, trois ont ete atteints de la pleuro-pneumonie, deux en sont morts; le quatrieme n a point 6te malade, ni quatre autres bötes de la memo etable.
Des deux bceufs achetes par M. Gille, Tun mourut de la peripneumonie ; I'autre se conserva en bonne sante, et fut vendu pour la boucherie.
A l'egarfl de ces fails, on peutobjecterquesiiaperipneumonie dont il s'agit avait eu reellement le caractere comagieux, elleauraitdii aussi secomnauniquer dansceltecirconstance, et que, puisqu'il n'y a pas eu contagion, tons les autres fails de transmission peuvent elre consideres comme douteux. Celle raison, dont les anti-contagionisles pourront s'emparer, me parait pen fondee. En effel, dans tomes les contagions possibles, ne voit-on pas, par cxemple, chez I'homnie, dans la peste, la fievre jaune, la variole, la syphilis menie, beaucoup de personnes elre exposees a la contagion de ces redoutables maladies, et ne point les coniracter? Est-ce que tous les ani-mauxqui sont exposes a la contagion du typhus, du charbon, delaclavelee, de lamorve aigue, eiCiContractent ces graves affections?Tres heureusement que non, et s'il en etait ainsi les maladies contagieuses, dejä bien devastatrices, ne devraient point epargner un seul individu. Quant aux cas dont il s'agit, est-cc que dans les elables de MM. Simoneau, Buzard, Lhoste aine, etc., etc, tomes les betes de l'eiable ont ete contagio-nees? Non; quelques-uns ont resisle et n'ont pas eu la peripneumonie. Or, deccla, faut-il conclure qu'iln'y apaseu contagion aux animaux qui ont ete malades? Je ne le pense pas. Quant a moi, je crois, avec M. Mangin, que, dans tous les cas dont il a ete question, ia peripneumonie s'est transmise par contagiou.
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J70nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; COWTAGION
Voici un fait de contagion fort remarquable, observe par M. Hausmann, direcleur de l'Ecole veterinajre de Hanovre, et que je dois a la bonne obligeance de M. Günther, vete-rinaire, fils du sous-directeur de TEcole vetörinaire de Hanovre.
36e fait. — Un distillateur de Hanovre aohete une vache infectee de la peripneumonie, et la place dans une ctable avec d'autres animaux de l'espece bovine. Quelques jours apres cat achal, la vache 6trangere est atteinte de la peripneumonie, et en meurt. La maladie attaque bien-t6t les vaches habitant i'etable depuis long-temps, et beaucoup en meurent.
L'etable infectee portait des fenetres qui donnaient sur une ruelle de la largeur de 1 metre 50 centim. environ. Une etable appartenant ä un brasseur, et bätie le long de cclte ruelle, avait aussi des ouvcrtures pra-tiquecs ä-peu-pres a la mcme hauteur que celles de l'etable du distillateur. Bientöt, les betes ä comes du brasseur furent attaquees de la peripneumonie , et en perirent.
Or, il fut Men constate par M. Hausmann, 40quejusqu'alors la peripneumonie n'avait point attaque les bestiaux dans les deux etables dont il s'agit; 2deg; que danscelle du distillateur la peripneumonie avait ete apportee par la vache etrangere; 3deg; que les animaux de l'etable du brasseur n'avaient eu aucun rapport avec les betes malades du distillateur, et que la contagion n'avait pu s'operer dans l'etable voisine, que par les fenßtres, qui pouvaient donner acces a l'air infecte de 1'6-table renfermant les bötes malades.
Voici d'autres fatis non moins bien circonstancies, recueil-lis par des auteurs dignes de meriter tome confiance, et quej'exlrais en parlie d'un article tres bien fait et tres sense, iusere dans le Journal vete'rinaire Beige (tome Ier, p. 136) , par noire savant collegue, M. Verheyen, professeur a l'Ecole veterinaire de Bruxelles.
37' fait. — Un Juif dit Tcheulin acheta un boeuf qu'il pla^a dans une Stable aiipres de trois autres bates. II y fut a peine quelques jours, qu'il commenca a tousser; il perit le douzieme, des suites de la peripneumonie.
Pen de jours s'ecoulerent lorsque la vache placee immediatement ä cöte du boeuf devint malade, et succomba. Les deux betes resUmtcs eurent le meme sort. On sut plus tard quo ce boeuf arrivait d'un endroit
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oü regnait la pöripneumonie; mais ce fait avail ete tenu secret par las habitans (Wagensfeld).
3$* fait, — En 1832, la pleuro-pneumonie se declara chez Henri Dejonghe, ä Coolkerke. Ce fermier ayant perdu plusieurs vachcs de la pleuro-pneumonie, acheta, pour suppleer au manque de lalt qui so fai-saitsentir dans son menage, une vache laitierc parfaitement saine. Du dixieme au onzieme jour de son introduction dans la forme infectee, cette bMe prescnta tous les symptömes de la memo maladie, ä laquelle eile succomba.
Deux voaux de lait achetös par le cultivateur Vandevclde a Oude-bourg, entrerent dans ces etables pendant que la penpneumonie les ravageait; toules les deux y perirent de la meine maladie.
39quot; fait. — Pendant l'ete de 1834, le betail do la veuve Dewitte, ä Oudecapelle, district de Dixmudc, fut vendu publiquement. Avant la vente, la peripneumonie avait cnleve quelques betes d u trou peau; les au-trcs etaient suspectes. Au mois do novembre de la memo annee, et en avril 1835, M. Vandewatlyne, veterinaire, fut envoye ä Stcenkerke, district de Furnes, chez les cultivatcurs Loones ct Dereu. Tous les ren-seignemens necessaires lui ayant ete fournis, il demeura convaincu que leur betail n'etait devenu la proie de la maladie qu'apres I'introduction dans leurs etables des bötes achetees chez la veuve Dewitte.
La vache que Loones avait acqyise existait encore: pour le proprie-taire eile etait saine; M. Vandewattyne la designa comme suspecte, et son pronostic ne tarda pas a se contifmer.
Toutes les vaches vendues ont succombu ä la meme maladie; e'est ce dont Je nofaire qui a preside a la vente 3 bien voulu informer M. Vandewattyne par la lettre suivante:
laquo; Beerst, le 19aoüt4839. laquo; Monsieur,
laquo; J'ai l'honneur de vous informer qu'a la vente tenue le 15 juillet 1834, ä la forme oü est decedee Anne-Catherine Maes, veuve Dewitte, dans la commune d'Oudecapelle, seize vaches laitieres ont ete vendues, et que les personnes qui en ont fait I'acquisition les ont perdues toutes indistinctement apres la vente.
laquo; Le notaire C.-B. Holvoet.
laquo; A M. Vandewattyne, veterinaire. raquo;
40e fait. — Pendant que la peripneumonie sevissait parmi les holes a cornes de M. Geljiaert, a Etteghem, ce cultivateur acheta une vache provenant d'une commune oü la maladie 6lait encore inconnue. Elle fut mise en contact avec le troupeau infecte, et contracta la mfeme affection.
41quot; fait. — Dans le couraut du mois d'octobre 1840, nous fumes voir,
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dit M. Verheyen, dans l'etable de Guillaume Hardier, vacher demeu-rant ä Bruxellcs, rue du Nord, une vache placee dans le coin de Tetabie. La loux propre, caracteristique, jointe aux autres symptömes, nous fit reconnaitre la pleurö-pncumonie epizootiquc. Cette vache avail ete achetee depuis peu au marche de Malines; frequomment le proprietaire I'avait entendue tousser; il possedait encore, depuis un an ou dix-huit mois, deux autres btHes qui habitaient avec la pröcedente, et qui n'a-vaient jamais ete malades. Nous lui conseillames, en premier lieu, la separation, ce qui ne fut pas execute. Au bout de quatorze jours, cette bete itait en pleine convalescence; mais alors celle placee immediate-mentä cöte de lapremiöre commenra egalement a tousser; huit jours plus tard, la troisteme eut son tour, ctla peripneumonie les enleva toutes les deux.
42 et 43e fails. — Une vache de Denezy, dit M. de La Harpe, fut vendue au mois de mai a la foire de Romond, dans le canton de Fri-bourg. Un habitant l'acheta, et l'envoya dans les päturages des Alpes pour y passer l'ete. Arrivee au moins de join dans une prairie situee sur une montagne trfeselevee, nommee le grand Tzermont, eile devint ma-lade ct succomba. Cette mort n'evcilla aucun soupcon; mais au mois de juillet, d'autres vaches du meme troupeau, qui comptait environ quatre-vingts tetes de betail, contracterent la peripneumonie et perirent. Les cas maladifs et la mortalite augmentant, les autorites en furent infor-m(5es vers la fin du mois d'aoüt. Les premiers veterinaires consultes ne reconnurent pas la maladie ; on en consulta d'autres qui la declarerent contagieuse, et conseillerent, comme unique moyen de salut, de tuer tout le troupeau. La montagne, fort heureusement, 6tait isolee, et Ton pouvait esperer aneantir I'epizootie par ce sacrifice unique. Avant que Ton commencat I'assommement, deux tetes de betail avaient quitte les Alpes. Un taureau avail et6 conduit, dans le courant de juillet, sur une montagne voisine, el une genisse avail ete reprise quelques jours avanl I'interdiction. Le taureau ne larda pas a devenir malade, et communiqua la maladie ä un troupeau compose d'environ quarante totes de betail avec lequel il se trouvail, el Ton dut aussi songer a les abattre. C'est ce qui cut lieu: cent vingt boles pcrdirent ainsi la vie. A Tautopsie, on en rencontra un grand nombre d'affeclees; elles avaient presente pendant la vie tous les caracleres de la sante la plus florissanle.
On chercha cc qu'etait dovenue la genisse, el on la trouva dans une etable, au milieu de six autres betes ä cornes. Le ColUge de sante de Fribourg saisit cette occasion , afin de s'assurer des proprictes conta-gieuses de la maladie. L'clablc oil scjournait cette genisse etail une grange isolee facile a separer de loulc communication. Un homme avail
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pour occupation unique de soigner ce Mtail; personne ne pouvait l'ap-procher que lui, et il avait soin de se purifier fröquemment. Apres quel-ques semaines, la genisse devint malade et mourut des suites de la peripneumonie. La vache placee immediatement ä cöle de la genisse devint malade, et parut atteinte de la peripneumonie. On fit tuer toutes les autres bamp;es que renfermait l'etable, et on trouva ä l'autopsie que l'animal placö ä cöte du premier malade etait fortement affecte; sa voi-sine l'etait moins; celles plus eloignees, encore moins; enfin, les deux dernieres 6taient saines.
Voici des fails de contagion qni apparliennent a im homme haut place dans la sience, M. Heriwig, professeur ä l'Ecole veterinaire de Berlin.
44e, 45e, 46deg;, 47e et 48e fails. — Dansla metairie du comte de Hardenberg, ä Lichtenberg, exislait en lt;! 827 un troupeau de qüatre-vingls vaches, deux taureaux. et environ dixletes de jeune betail. Pendant les deux annees prfcedentes, ces animaux avaient joui d'une sante par-faite, aurun n'avait jamais tousse. 11s 6laient loges dans des etables spacieuses et bien aerees; durant les mois d'ete ils se rendaient le jour seulement dans des päturages sieves, naturals ou artiliciels; matin et soir, on leur distribuait regulierement une ration de trefle, d'herbe ou defoin; en hiver et en automne, on les nourrissait avec le residu des distilleries auquel on ajoutait du fourrage sec; les autres soins hy-gieniques leur etaient convenablement administres sous la surveillance d'un Intendant.
Dans les derniers jours du mois de fevrier 1827, six vaches et un tau-reau, jouissanten apparence d'une bonne santö, furent achetesä un marchand Stranger et introduits dans l'etable. Le taureau et les deux vaches ne tarderent pas ä presenter successivement les symptömes de la pleuro-pneumonie; le premier se retablit, les deux dernieres suc-comberent.
Au commencement d'avril, deux anciennes vaches, placees ä cote de celles menlionnees, devinrent pneumoniques et moururent du sixieme au dixieme jour. Depuis cette epoque, les cas se multipliereut au point que vers la fin de juillet, quarante-sopt vaches avaient ete atteintes et trente-trois, sur ce nombre, etaient mortes.
L'intendant, se basant sur Topinion de quelques veterinaires, ne voulut pas considerer la maladie comme contagieuse; aucune separation n'eut lieu entre les animaux sains et les malades pendant les qua-torze premieres semaines. Alois, on proceda ä la sequestration des malades et la peripneumonie ne fit plus de progres ultericurä.
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M. Ilertwig, ayanl ä cetle öpoquo trois vachos parfaitement saines ä sa disposition, ramp;olut de les placer au centre du foyer de l'epizootio. Voici ce qui fut fait:
line vache pie-baie, Agee dp six ans, aohetöb dans vine contree saine au commencement d'avril 1827, fut tenue en observation jusqu'au 29 mai. Elle pröscnta pendant cet espace de temps tous les signes ext6-rieurs d'une santö parfaite. On la conduisit ä Lichtenberg (derai-lieue de Berlin) par un temps beau, sec et tranquille; eile y fut placee dans une etable spacicuse entre deux betes malades, chez lesquelles la p6ri-pneumonie bien d6veloppce existait ä la periode febrile depuis un ä quatre jours. On attacha celte bete de maniere a ce qu'elle inspirat en partie l'air expirö par ses deux voisines. On inocula par application sur la pituitaire du mucus decoulant des naseaux d'une vache tres malade, sur la langue, de la have provenant de la meme vache et par insertion a la surface gauche de l'encolure du sang extraitdc la jugulaire de la möme bete. Lo sujet de l'experience ne recevait d'autres alimensque ceux refuses par ses voisines, alimens qu'elles avaienl prealablement souillös de leur haieine et de leur have.
Le 1quot;r juin, une des deux vachcs malades succomba, son cadavre ne futenleve que douze heuresapressamort; on laremplaca immödiate-ment par une autre vache fortement attaqute. Jusqu'au 4cr juillet, on ne remarqua rien d'extraordinaire; I'apptHit ainsi que la rumination etaient reguliere, il y avail quarante-huit pulsations et douze respirations par minute, la böte ne toussait pas, eile donnait environ huit me-sures de lait.
A dater du 5 juin, eile alia aux päturages avec les autres vaches, mais le jour seulement; eile rentrait la nuit pour occuper de nonveau sa place entre les bamp;es malades. Le Aquot; juillet, eile fut encore raise a c6t6 d'une vache fortement affectee, celle-ci ayant succomb6 aprtss trente-six heures, eile retourna au päturage.
Le 8 juillet, il se manifesla a la region de l'encolure oü le sang avait ete inocule, une tumeur dure, chaude, adherente a la peau et aux muscles sous-jacens, envahissant la partie inferieure du cou,etpor-tant a son centre la cicatrice de l'inoculation. Jusqu'au 1 i juillet, la tumeur prit un döveloppement plus considerable, sans qu'il y cut reaction fibrile.
Le 12, inappetence, tristcssc, abattement, horripilation, alternatives de chaud et de froid, toux rare, cinquanle et quelques pulsations par minute, respiration difficile et acceleree.
M6me etat les jours suivans, morte le 19 juillet.
A utopsie. — La tumeur de l'encolure s'ctendait depuis le point d'ino-culation jusque sous I'omoplate. La peau ayant ötö enlevöe, les mus-
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des so prösenlerent pales, excepte ceux qui 6taient le siege de la tumefaction; la couleur de ccs derniers etait foncee, tant ä leur surface que dans leur profondeur, ils etaient pourvus d'une matiere plastique qui enveloppait toutos les fibres, et qui rendait leur texture ä peine rcconnaissable. Touto cette masse 6tait induree, eile offrait une grande resistance ä Tinstrument tranchant; neanrnoins, eile se laissail facilement diviser: eile prösentait le möme aspect marbrc que les pou-mons qui ont subi la desorganisation propre ä la pleuro-pneumonie öpizootique.
Rien de remarquable dans la cavite abdominale.
La plevre ötait d'un rouge foncö, recouverte d'une couche epaisse de matiere plastique. Un quart de l'extremite antörieure du lobe pulmo-naire gauche presentait une masse dure, compacte, tres pesante, mar-hrie tant ä l'interieur qu'ä l'extörieur; le restant des poumons 6tait ä-peu-prös dans l'etat normal, leur surface, cependant, ötait abon-damment tapissee de matieres Jjlastiques; il en 6tait de möme du car-diaet du diaphragme. Le coeur paraissait sain, ainsi que la trachöe-artere, les bronches et la partie thoracique de l'oeäophage.
Une seconde vache, ägee de quatre ans, fut placee depuis le 1er juin jusqu'au 30 aoüt, dans les meines conditions que la pröc^dente, sauf l'inoculation qui n'eut pas lieu. A cette date, eile prösenta tous les signes de la peripneumonie. On la soumit ä un traitement, et eile se ramp;ablit; la convalescence futlongue, ramaigrissement considerable, mais sous l'influence d'une bonne alimentation, eile acquit de l'embon-point; on la vendit le 29 novembre ä un boucher.
A l'ouverture, on trouva dans le poumon gauche une induration d'environ 10 centimetres de diametre, envelopp^e d'une membrane coriace. Le tissu de cette partie indureeressemblait exactement ä l'al-t^ration que subit le tissu pulmonaire dans la pueumonie, eile conte-nait dans son centre environ trois cuillerees de pus.
La troisieme böte, soumise a l'expörience, etait une vache ägee de ö ans. Elle fut placee dans le foyer d'infection; du 21 juin au 14 juillet, eile contracta la pleuro-pneumonie. Soumise a un traitement, eile guö-rit, mais on ne parvint pas ä l'engraisser. Vendue ä un boucher le 30 novembre, eile fut tu6e le jour suivant; la moitiö du lobe pulmonaire gauche etait hepalisö et marbre.
La pneumonic ne porta aucune atteinte ä la sante d'une quatrieme vache ägee de 8 ans, et exposee ä la contagion comme les prccedentes.
L'observalion suivante, qui se rattache aux experiences quo nous venous de rapporter, est une preuve de plus pour la contagion de la pleuro-pneumonie epizootique.
On acheta du meine marchand qui avait vendu les premieres betes
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six vaches et un taureau, qui furent envoyes dans les proprieles du comte de Hardenberg, ä Tempelberg et ä New-Hardenberg. Ces sept bötes de belail sejournerent jusqu'au 20 mars ä Lichtenberg, et, delä, on les conduisit dans les lieux designös. Quelques jours apres leur arri-vee, une vache presenta les symptömes de la pleuro-pneumonie epi-zootique, et mourut en peu de temps. Presque aussitot une seconde, une troisieme vache, contracterent la m6me maladie, et ainsi de suite, toutcs les autres. Vers la mi-avril, un premier cas se manifesta parmi les anciennes vaches de Tempelberg, et precisement sur celle qui avait ele placee ä cöte des nouvelles arrivees; on ne l'avait jamais entendue tousser, ni vue presenter un Symptome maladif quelconque. Dans le eourant du mois de mal, la maladie se röpaadit sur tout le troupeau de Tempelberg et de New-Hardenberg. Dans ce dernier lieu, on separales bestiaux sains des malades lorsque le mal commenca ä faire des pro-gres: des-lors, il ne s'y montra plus qu'un petit nombre de cas, et, au commencement du mois de juin, la maladie avait cesse, tandis qu'ä Tempelberg, oü Ton ne prit aucune precaution, eile persista jusqu'a la fin du mois d'aoüt.
M. Vix a public un fail bien circonslancle que voiei:
49 et 50deg; fails. — Une vache qui avait ete achetee dans une contröe oü, d'apres ce que Ton a su plus tard, regnaitla peripneumonie, fut placee dans une etable oü se trouvaient des vaches laitieres. Apres quelques semaines, les vaches de cette etahle furent atteintes les unes aprts les ^utres de la peripneumonie dans plusieurs parties de l'etable. Cette Stable etait separee d'une autre etable, oü se trouvaient des boeufs ä l'engrais, par un mur peree pres le plancher d'une Ouvertüre. Bientöt la maladie se propagea parmi les boeufs, et en fit perir beaucoup. Dans la mtoe ferme existaient d'autres etables, qui ne communiquaient nullement avec celles qui etaient infect^es; tous les animaux qui n'en sortirent point, et qui n'eurent aucun rapport avec les malades, ne furent point atteints de la peripneumonie.
Voici d'uulres fails non nioius coiivaiiicaus, qui ontele rap-pories par M. Delwari, professeur ä l'Ecole veterinaire de Bruxeiles.
M'faü. — Un garde forestier heberge dans son etable la vache d'un malheureux qui \ enait d'etre achetee sur un marche, 6tant atteinte de la peripneumonie, et qui en mourut le lendemain. Les deux vaches de ce garde contraelörent trois semaines apres la meme maladie, et en p6-rirent egalement. Les mesures et les preciuitioas necessaires furent
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prises pour l'isolement, et la pöripneumonie ne se d^clara pas chez les voisins.
'6%'faü. — ünc formiere fit racquisition d'une vache provenant d'une etable infectöe; trois jours apres, on s'apercut que la Mte 6trang6re etait malade. Je fus consulte, dit M. Deiwart, et je constatai que la maladie etait tres prononcee; je la (is separer des autres animaux; j'em-ployai les mesures de pröcaution usitees en pareille circonstance, et, malgre tout, la maladie se döclara quinze jours apres sur trois vaches; et, en six semainos, ce troupeau etait röduit a quatrc, de seize dont il dtait compose. Les autres avaient succombe ä la maladie. L'isolement le plus absolu empecha le mal de se declarer dans les fermes voisines, et la maladie ne sevit que dans cette etable.
53e fait. — M. le comte Aubert de Thieusse avait eu des bestiaux infoctes dans ses etablcs; des vaches venues de Birskenfeld y furent introduites, et ne tardercnt pas ä y devenir malades. Des vaches arden-naises, introduites aussi dans des etables infectees, ont egalement 6te victimes de la peripueumonie.
Je regois ä rinstani un ouvrage de M. Spinola, professeur de clinique ambulante ä l'ecole velerinaire de Berlin, dans lequel se irouvent consignees douze observations bion cir-constanciees de conlagiou de la peripnenmonie. Je regrelle vivement de ne pouvoir rapponer ici ces nouveaux fails inleressans. Notre honorable et savant collegue eiait anli-conlagionisie, el ce n'est qu'apres avoir observe par lui-nieme des exemples nombreux de contagion qu'll s'est range sous le drapeau desconlagionisies. Ces faits, ä mes yeux, n'en ont done que plus de valeur, parce qu'ils n'ont point ete observes sans quelque prevention.
Je pourrais encore rapponer beaueoup d'aulres falls de contagion que j'ai recueillis chez plus de cinquanle culllva-teurs dont j'ai visile les etables depuis sepl ä huit ans, mais que je regarde comme douleux, parce qu'ils ne sont pas aussi circonsiaiicies que ceux que je viens de rapporlcr. Ces fails onl trait ä des vaches achetees par des culiivateurs ä des niar-chands de besliaux, ä des foires, ä des marches, el qni, mises dans Isurs etables oü jnsqn'alors aueune vache n'avait eie malade de la pcnpnoumonie, onl du ceilc maladie, eu soul
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merles, el 1'onl iransmise aux vaches bien poriantes qui les habitaienl. Je n'ai pu savoir d'oii provenaient ces beies, qui la pluparl elaienl de race flandnne,parce qu'elles avaienl ele vendues et revendues sur des champs de foire par des maqui-gnons en vaches, qui cherchenl loujours, lorsqu'on les in-lerroge, ä deguiser la verite par d'adroits mensonges, et par consequent je n'ai pu remonter ä l'origine de la contagion.
Des fails de ceile nature ont ele rapporles par beaucoup d'auleurs, et nolamment par Grognier et Rodet (1). Certes, de lelles observations ne peuvent que fortifier ma conviction, ainsi que cellede mes lectcurs qui, avec moi, pensent que la peripneumonie est une maladie contagieuse; mais, encore une fois, comme les personnes qui les onl rapporlees n'ont point pu s'assurer si reeliemenl les animaux elrangers et acheles ä des marchands, provenaient d'eiables coniagionees, je dois, par les raisons que je viens de donner, ne point les rapporler. Je crois qu'en general on ne saurait elre trop scrupuieux pour former son opinion, lorsqn'il s'agit d'une maladie donlla contagion est douieusc, car I'erreur dans raflirmalive comme dans la negative, peul avoir des consequences fä-cheuses.
Resume. — II resulle des rechevches auxquelles je viens de me livrer:
1deg; Que cinquanie-lrois fails bien observes et concluans demonlrent que la peripneumonie a ele apporlee, soil par des betes bovines dejä malades, soil par des betes coniagionees et suspectes, qui I'oni conlraclee plus tarJ, dans des etables renfermant des betes bien poriantes qui, elles aussi, onl ensuite ele aiiaquees de la peripneumonie;
2deg; Que les animaux qui ont ele conlagiones par ces betes bovines elrangeres, malades ou suspeclcs, sont au nombre de trots cent quatre-vingt-sept; qae sur ce loial, deux cent
(i) Kecueil de med, viiter,, I, xm, p. 223.
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DE LA. PERIPNEUMONIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;179
soixame-seize sont njorles, soixante-deux ont ete gueries et quaranle-neuf livreesa la boucherie eiant malades;
Sdeg; Que sur ce noinbre de troisceni quatre-vingt-sept, treize betes acheiees dans des localiies plus ou moins eloignees, ou la peripneumonie ne sevlssaii pas, et chez des proprietaires donl les besiiaiix etaient en bonne sante, ont ete introduiles dans des etables renfermant encore ou ayant contenu des betes atteintes de la peripneumonie, ei out contracte cetle maladie peu de temps apres.
C. Contagion bans i-ks obrbages.
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Que la contagion dans les herbages ait lieu, soil par une atmosphere conlagieuse fournie par I'air expire et respire par les animaux bien portans, soit par la salive, les mucus buccal et nasal impregnes de cet air, deposes sur les plantes etdeglutis avec les alimens, toujours est-il que cetle contagion est incontestable. Les fails suivansvontdemontrer toule Texaclitude de cetle assertion.
4 er fail. — M. Dcschamps, cultivateur ä Haussez (canton do Forges), possedait trois herbages, un situe sur la commune d'Abancourt,, ot les deux autres ä Haussez. Ces deux derniers sont a une demi-liene du premier.
Au mois d'aout 1836, M. Deschamps herbagcait des genisses et des vaches destinees ä l'engrais, dans le premier pacage, separe par une hale d'un autre herbage appartenant a M. Petit-Bon, dans lequel pätu-rait un Iroupeau da vaches atteintes de la peripneumonie. Que ce soit la contagion qui ait apportc cette maladie du troupeau de vaches de M. Petit-Bon a celui de M. Deschamps, ce qui est tres probable, puisque cet herbager avail seul la maladie parmi ses vaches dans cette locality, on que cette affection se soit developpee spontanöment dans le troupeau de M. Deschamps, toujours est-il qu'une vache de ce cultivateur fut atteinte de la peripneumonie dans son herbage. Aussitot cette böte fut ratnenee au village d'Haussez, situe a une demi-lieuc de l'herbage, et mise dans une etable oil eile fut soignee et medicamentce par un empi-rique veterinaire. Apros trois scmaines do traitement, la bete, commen-cant a entrer en convalescence, fut placee pendant quatre a cinq jours dans un petit herbage touchant ä la forme: puis, pendant quinze autres
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jours, dans im grand herbage attenant aussi ä la forme, avec deux vaches a lait nouvollement velees. Cos deux vaches, ainsi (|ue celles du troupeaudonl il va etre question ci-apres, n'avaient eu auciin rapport ayec los vaches herbageres occupant l'herbage voisin de celui de Petit-Bon. Ces deux b^tes resterent huit jours dans Therbage avec la vachc convalescente; puis trente-six vaches laitieres occupant l'herbage voisin y furent amenees, et, des-lors, toutos ces betes resterent ensemble jusqu'au moment oü le troupeau entier fut rentre ä l'etable.
Trois semaines apres le sejour de ces vaches bien portantos avec la vache convalescente, les deux vaches fraiches vfilees, qui d'abord avaient ete mises avec la vache encore malade, furent alteintes do la peripneu-monie, en presenterent tous les symptümes, et en perirent aprcs huit a dix jours. Ouvertes, on constata quo les poumons etaienl gros, pesans, et attaches aux parois thoraciques par des fausses membranes.
La maladie se declara ensuite parmi les trcnte-six vachos inlroduites dans I'lierbage de la bete malade, et des deux vaches qui avaient sejourne avec eile. Cinq tomberent alteintes de la peripneumonie dans l'herbage et en perirent. L'hivercommencant ä se faire sontir, on ren-tra tons ces animaux a l'etable. On ramena aussi d'Abancourt les genisses et les vaches ä l'engrais. La maladie continua ses ravages aussi bien dans les etables des vaches ä lait d'llaussez, que sur les boles d'engrais et los genisses d'Abancourt. Le mal ne s'arrela qu'au mois de fövrier. Vingt-huit vaches perirent; dix a douze furent seulemcnt epargnees.
Je feral remarquer que la commune d'Haussez possede sepl cent quatre-vingls vaches laitieres et trois cent trente betes bovines ä l'engrais, pendant la belle saison; que les päturages de celle commune sout tres sains, le sol de nature calcaire, et que les plantes qui y croissent sont fines et suc-culentes; que M. Descbamps fut le seul proprietaire qui eul la peripneumonie parmi son gros betail; enfin que, depuis celte epoque, la peripneumonie n'a point fail invasion a Haussez. Ici, je le dis hardiment, on ne peut accuser que la vache venue d'Abaucourt, d'avoir apporte la contagion ä Haussez.
2deg; fait. — Au commencement de mars 183S, la peripneumonie so declara dans l'etable de M. Mutelle, a la Chaulle, commune de Mau-quonchy (canton de Forges). En 1833 et 1834, celle maladie avail sßvi sur les vaches de M. Vidocoq et do la veuve Morin, ses voisins a un quail do lioue.
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Ce l'ut clans ime otable renfermant vingt vacbes que so declara la maladie; six vaches en.furcnt victimes depuis le mois do mars jusqu'ä la fin de mai. A cette epoquc, les vacbes misus dans l'ötable tombaient ogalement malades, etM. Slutello fut alors forcö d'acheter un taureau pour saillir ses vaches.
Cot animal, qui provenait d'une forme oü la maladie n'existait point, fut placö dans riierbago oü paissaient les vaches qui en ötaient attein-tes. Doux vaches furent encore retirees malades de l'herbage un mois apres l'arrivee du taureau. Neanmoins, cot animal se conserva en bonne sante jusqu'au mois de juillet; mais, ä cette epoque, il fut attaque de la peripneumonie , et en mourut apres quinze jours de maladie. A l'ou-verlure du cadavre , on rencontra un poumon hepatise et attache par de fausses membranes aux parois du thorax.
3e fait. — Le 20 juin 4 839, M. Boulanger, herbager et cultivateur ä Fleury-la-Foiöt (Euro), fait l'acquisition ä Saint-Pol, au marchand Auguste Boulay, d'une vache destinee ä l'engrais. Cette bete avail d'abord ele achctee par un marchand nomrac Letullo, qui ne voulut point declarer le nom du proprietaire qui la lui avail venduo. M. Boulanger possedait un herbage dans la commune d'Avesnes (canton de Gournay), oü paissaient depuis le moment do I'herbe, savoir : cinq vaches, dont doux appartenant au bouvier charge du sein des animaux, et que cot hommo possedait depuis deux ä trois ans; trois genisses qui venaientde la fermo do Fleury-sur-Euro, occupee parM. Boulanger, et distanlc do neuf a dix lieues d'Avesnes. Cette vaciie fut mise, lo londe-main qu'ellc fut achoteo, dans un herbage a Avesnes; olio paraissait bien portante et donnait encore un pen de lait. Apros buit jours, le bouvier s'apeiput qu'ello etait malade et en averlit M. Boulanger, loquel amona un empirique veterinaire nommeMary, qui roconnut I'existence de la pcripnoumonie ot declara la bete incurable. Vendue ä un boucher qui la tua, on vit lo poumon gauche hepatisö dans lout le bord inferiour, et baignant dans un epanchoment sereux. Six semaines apres la mort do cette vache, unc des cinq vaches tombe malade, presentcopy; tons les symptömos de la peripneumonie, ct mourt au bout de huit jours. L'ou-vorturo fit voir toutcs les lesions de la peripneumonie. Quinzo jours aprös, les deux vaches du bouvier et uno vache do M. Boulanger sent ogalement atteintes. Cellos du bouviersont Iraitees et guerissont; cello do M. Boulanger cst sacrifiee pour la boucherie on ma presence, et offro loutes les lesions do la peripneumonie. 11 restait cinq betes, qui furent conscrvees encore trois semaines, puis venduos pour la boucherie. A I'ouverture, unc d'elles otfrit les premieres traces de la maladie.
Jo leiai observer quo les animaux dc M. Boulanger elaienl
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dans !e pätnrbge d'Avesnes depuis la fin d'avril, et qu'ä I'e-poque oü la vacbe etrangere y fut amenee, ils etaient dans un etal de sante parfait; que ce n'est qu'apres la niorl de la vache etrangere qu'iis out (ile aiicinls do la meme maladie qu'elle , el cela, dans le courani de juillet, epoque de l'an-nec ires favorable ä la sante des animaux. J'ajoulerai que I'herbage esl tres sain, sans donner trop d'herbe; enfin que les voisins, dent les herbages ne sent separes que par une haie, et qui ont eu soin d'isoler leurs animaux, n'onl point eu la maladie. Ici encore, tout accuse done la contagion.
46 fait. — Le 6 avril 1839, M. Baclö, cultivateur et herbager a Ons-on-Bniy, achete neuf boeufs a M. Boulay, marchand de va'clies, qui avait achete ces animaux ä M. Dclacour, fabricant de sucro a Bresles. D'apres Ics renseignemens qui ont etc donnes par M. Mary, v^terinaire ä Noailles, ä M. Bade, la pöripneumonie n'aurait point existe chez M. Deiacour. Quoi qu'il en soil, ces boeufs furent mis , jour ct nuit, dans un herbage humide (unancien etang desseche), oü ils ne trouverent presque rien ä paitre : aussi fut-'ön oblige de leur donner du foin dans I'herbage. Apres trois semaines do söjour dans ce lieu, un bosuf fut atteintde la peripneumonie ct vendu a un boucher. A l'ouverture de la poitrine, le fils de M. Bade reconnut, avec le boucher, que les poumons Etaient höpatises et attaches aux cötes. Huit jours apres la mort de cet animal, les autres betes furent mises dans un herbage sain et bien pourvu d'herbe. Quarante jours apres, un second boeuf tomba malade et fut vendu, apres huit jours de maladie, a un boucher. On s'assura encore que le poumon ötait gros, pesant, et attache aux parois thora-ciqucs par des fausses membranes. Lereste du troupeau fut vendu a un boucher, qui tua les animaux les uns aprte les autres dans i'espace de deux mois. Pendant ce temps deux autres boeufs, offrant tous les symp-tömes de la peripneumonie, furent tues, et laisserent voir toutes les lesions dc la maiadie.
M. Bade possedait quarante vaches a lait. Une seule de ces vaches avait ete introduite dans le troupeau depuis quatre mois, et die avait t5t6 achetee a Saint-Äubin ä Ji. CoiiTc, voisin de M. Bade, qui possedait la Mte depuis long-temps. Du reste, la peripneumonie ne rognait point, et ne s'est point montrce depuis cette epoque a Saint-Aubiu. Ce troupeau paissaitdans un herbage depuis le commencement de mai, et il etait reste bien portant. Vers leraquo; premiers jours de juillet, les vaches furent raises dans un herbage, separe seulemcnt de celui des boeufs
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DE LA. PKRIPSEiniONIE.
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malades par de simples banes cn bois qui pouvaient permettre aux baud's et aux vaches de se ilairer et de so leeher. Au mois d'aoüt, la peripneumonie so döclara d'aburd sur la vachc achclec ä M. Coiffe, qui, apres avoir pendant douzo jöure presente tons les symptomes de cette maladie, cn perit. A l'ouverture, on constata uno hepatisalion du poumon gauche; le pdumon droit etait engouc de sang.
Un mois apres, six äütres vaches toiubent malades; deux sont ven-flues pour la boucherie et quatro sont gucries. Huit jours plus tard, dix vaches sont encore malades; enfm pendant les mois de septembre, octobre et novembre, malgre Ions les soins qui furent pris, les quarante vaches devinrent malades; l'aöection persista meme apres la rentr6e ä l'etable. J'ai vu les six dernieres betes qui sont tombees malades, et ai visite tous les herbages de M. Bade: ä l'exception de celui oü les boeufs ont contracle la maladie, qui est frais et humide, tous les autres herbages sont de bonne qualite ; quant aux vaches ä lait, elles n'avaient Jamals pature dans cet herbage.
L'etable est trös vaste et parfaitement saine ; les vaches n'avaient pas etc trop nourries pendant l'hivernage; elles n'etaient sorties de l'etable qu'au 13 de mai, et c'est au mois d'aoüt, epoque ä laquelle elles sont mises ä cötii de l'herbage oü se trouvaient les boeufs malades, qu'elles contractent la peripneumonie. Ici, je le repeterai encore, on ne pent accuser que la contagion de la peripneumonie d'avoir detruit en partie le beau troupeau de vaches de M. Bacle.
Voici d'autres faits recueillis par des veterinaires instruits et consciencieux.
5 et 6deg; faits. — Au printemps de 1812, dit Ithen, deux vaches nou-vellement achetees, introduites dans l'etable d'un fermier dans le cou-rant de fevrier, devinrent malades les premieres, et ne tarderent pas ä suecomber; cellcs placees imm^dialcment a cöte d'elles presenterent bientot les symplömes de la maladie, et perirent egalement. Le proprie-taire conduisit alors le restant de son troupeau dans les päturages des Alpes, oü se trouvaient d'autres troupeaux. Beaucoup de ces betes con-tagionecs furent atlaquees de la peripneumonie, et toutes celles de la montagno qui communiquaient avec ce betail la contracterent. Ithen parvinl ä arreter les progres du mal, en isolant soigneusementles betes saines des malades et des suspectes.
Men ami et estimable collegue M. Lecoq, professeur ä l'E-cole veterinaire de Lyon, a rapporle les fails suivans :
7deg; fait. —Lorsqu'un animal tombe malade ä la prairie, dit M. Lecoq , on s'apercoit que les autres animaux vont flairer l'herbe oü
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CONTAGION
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il a sejourno et lopandu sa salivc , et loujours Ton voit de nou-vcaux malades succeder de pres a ce premier. II est vrai que cc fait, ajoute M. l.ecoq, n'est pas concluant, car prcsque loujours ia maladie se declare sur un tri'S grand nombre d'animaux meme sepa-res;' mais on voit, ct j'araquo; vu moi-mime irois fois, des vaches du pays, auparavant bien portantcs, tomber malades et perir avec les meines symptömes, seuhment un peuplus aiyus, pour avoir sejourm avec des bwufs atteints de la peripneumonie.
Un fait parfahemenlbien circonstancie, observe par M.Van-dewaityne, a ele consigne par M. Verheyen ; je vais le rap-porler.
8C fait. — Au mois dc septembre 1840, la peripneumonie so declara dans le troupoau de Galant, cultivateur a Wcst-Capelle: co troupeau paturait dans la commune do Sainte-Anno, en lloliande. Deux des betes dont il etait compose appartenaient a Tavcrnier do Knocke. Colui-ci, en ayant ete informe , rcprit ses deux animaux, et, les croyant encore sains, il les mit ä Knocke, dans un päturage commun contenant plus de cent betes ä comes, dont soixanle-sept appartenaient a Lands-choot. Cost de celte epoque que data la premiere apparition do la pleuro-pneumonie ä Knocke. Apres la mort des deux betes do Tavcrnier, qui out etc les premieres victimes du fleau, la majeure partio du troupeau do Landschoot on devint laproie. Les nommmes Joseph Demacker, Van Demacker et veuve Mengö , firent rentrer immediate-ment lours bestiaux, qui se trouvaient dans cette päture, apres que la maladie y out eclate ; et cc betail, deja suspect, la communiqua aux autres betes ä cornes do ces cullivateurs. Le nombre des animaux qui furent alors atteints de la pleuro-pneumonie dans cette localite, depuis 18i0 jusqu'en fevrier 1842, s'eleva a cent cinquante-six.
Voici un dernierfaitobserveparM.Wagensfeld, aiueurnon punisan de la contagion, el qu'il rapporte avec la conscience d'un homme qui ne desire avant tout que la verite :
9C fait. — laquo; Moi-mSme, dit-il, j'ai observe un cas oü la contagion laquo; existait positivement; le voici : La peripneumonie s'etait doclaree laquo; dans un grand troupeau de betes bovines au moment du printemps, laquo; etavait durö jusqu'ä la fin de Töte. La maladie existait depuis envi-laquo; ron six semaines, lorsque, sur un marche eloigne, on aclieta deux laquo; boyufs en parfaite sante et en bon etat, qui furent places avec le trou-laquo; peau malade. Apres un espace de trois semaines, un des deux boeufs laquo; nouveliement achetes ful atteint de la peripneumonie, dout on parvint laquo; cependant, mais non sans peine, ä le gucrir. raquo;
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UE LA PERIPKEUMOHIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;183
J'aurais pu encore joindre ä ces fails des exemples de con-lagion qui m'ont ele adresses par des vcterinaires distingues, parmi iesquels je citerai MM. Beihomme, veleriuaire dans le deparieinent de ITonne; Dussault, velerinahc ä Dieppe (Seine-Inferieure), elMariage.vcierinaireä Bouchain(Nord), si cenxci ne m'avaieut pas paru suffisans pour enlraiuer la oonviclion dans l'esprit de nies lecleurs.
llesume. — It resulte des observaüojis que je viens de rap-porler :
1deg; Que neuf fails demontrent positivernent que des betes bovines alieinles de la peripneumonie sont susceplibles de Uansmellre eelle maladie ä des beies ä conies bien porianics, piacees, soil dans les nienies herbages, soil dans des pacages voisins, separes par des haies vives ou par des barrages ;
•f Que le nombrc d'aniuiaux contagiönes par eelle voie de propagation csl dc cinquante-qualre,el que,sur ce cliill'ie, irenle-six soul moris, huii. om ele gueris elliuil out ele livres ä la boucherie etant malades ;
30Quesurcemenie nombrc de cinquanle-qualre, cinq boles bovines achetees dans une localitc oil la peripneumonie n'exis-lait poinl, et inlroduites dans un herbage oil päturaieut des betes qui eu eiaient aileiutes, out contracle cello maladie.
D. Contagion p.vi; les dkbris tadavehiques.
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rr fait. — Le 20 novembrc 1837, M. Dumon, cultivateur herbager dans la commune de Sergueux (Seino-Inferieure), avail la peripneumonie i)armi ses vaches. Deux betes etaicnt mortes, et Dumon ne les avail point enfouies; les deux cadavrcs furent deposes dans un pätnragc voisin des herbages do II. Tamisicr, el aupres de la haie dc separation. Ces cadavrcs resterent a cd endroil une quinzaine de jours, ct furent devores par les cliiens du voisinage; on cocstata meme quo les chiens de Tamisier avuient apporto des os dans son päturage. Get herbager posscdait aeof vaches ä lait qu'il avail elcvees en partie; les autres bclcs, il les avail achetees depuis plus d'un an. Dans les quinze jours qui sui-virent le scjuur des cadavres des vaches de Dumon , deposes au voisinage do 1'hcrbage de Tamisier, celui-ci rentra ses vaches a 1'elable:
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CONTAGIOS
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raais, quinze jours fnrent ä peine ecoules, qu'uno des betes elevees par Tamisier fut atteinte de la pöripneumonic, et en mourut le treizieme jour de la maladie. A I'ouverture, on trouva les poumons gros, pesans, et de la serosite cpanchee dans la poitxine. Deux a trois jours apres, une autre vache fut altaqueo do la memo maladie ot en guerit.
D'autres betes, au nombre de quatre a cinq, eurcnt egalcmont la maladie; mais, traitees convenablement, ellos en guerirent. Lors de rapparition du mal chez Dumon, la peripneuraonie n'existait point dans la commune de Sergtieux.
2quot; fait. — Dans lo courant de ramieo 1836, la peripneumonie sevis-sait sur les betes bovines de M. Vieil, proprietairc ä Cliarleval. Six bwufs qui faisaient partie, il est vrai, d'un iruupeau oü regnail la maladie, etaicnt conduits ä une ferme do M. Vieil par uu chemin qui longeait la Foret-do-Lyons. A quelques centaines do pas du sentier que suivaient les bceufs, existait une ancienne marnicre dans laquelle avail ete depose, depuis deux jours, le cadavre d'une vache morte do la peripneumonie; deux des six boeufs s'echappcrent dans la forct, ren-contrerent le cadavre, le üairerent, et fnent entendre des bcugleraens effroyables. Trois mois apres, ces deux boeufs furent atleints de la peripneumonie et en perirent.
3e fait. — Dans le courant dc novembre 1836, la peripneumonie s'est declaree parmi le troupeau de vaches de M. Joseph Bienfait, cultivateur et herbager ä Pommereux (canton de Forges). Ces betes etaicnt alors a päturer dans des regains dc trefles lorsque la maladie se manifesta. M. Bienfait possedait quarante-cinq vaches, qui presque toutes furent malades : vingt-cinq perirent; quatorze furent gueries. Au voisinage des herbages de M. Bienfait habitait un petit bouchor, qui faisait le metier de tuer furtivement des vaches malades pour en vendre la chair; ce boucher n'avait pas le soin d'enterrer convenablement les debris des animaux qu'il tuait. M. Bienfait, ainsi quo tous les voisins, ont altribue lo developpement dc la maladie au voisinage de ce foyer de contagion.
-iquot; fait. — M. Crespin, fabricant de sucre ä Aulchin, avait la peripneumonie parmi ses bestiaux. Cette maladie lui ayant fait pcrir un grand nombre d'animaux, il faisait trainer les cadavres jusqu'ä la sucre-rie, oü on les döpecait dans le but d'en obtenir des os pour faire du noir animal. Le charron du village avait tout pres de la fabrique un champ de navets pour la nourriture de ses vaches. On avait rcmarque que les chiens du village trainaient sans cesse des portions dc cadavre sur ce champ, ce qui n'empöcha pas de continuer a donner des navets aux vaches, ne pensant pas qu'il y eüt ä craindre de transmission de la maladie. Quelque temps apres, les trois vaches que 1c charron avait dans son ötable mouraient de la peripneumonie.
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5C fait. — Un bceuf atteint de la peripneumonie fut achete par un boucher ä M. Crespin, dont il vieht d'etre question, pour etre abattu ä Bctucfaain, eloigne d'Aulchin d'uno lieue et demie. Get animal ayant fait une lieue et ne pouvant plus marcher, le boucher alia prierM. Bruncau, rnaitrc de poste ä Bouchain, et parent de M. Crespin, de vouloir bien aller chercher son boeuf avec une voituru pour le conduire chez lui [Bruneau), attendu qu'il desirait I'abattre dans sa grange. M. Bruneau consentit malheureusement ä cet arrangement. Les restes et meme la viande do tout le boeuf furent deposes dans la basse-cour, apres qu'on eut reconnu que la viande ne valait rien. Les vaclies de M. Bruneau , sortant de l'etable, etaient mises en liberte dans cette basse-cour pendant les heures consacrees au nettoyage de l'etable. Trois semaines aprös, une vache est atteinte do la peripneumonie et en meurt; quinze jours plus tard, une autre vache eprouve le memo sort. Dans le moment oil notre confrere, M. Manage, me transmcttait ce fait interessant, plusieurs autres vaches offraient les premiers symptömcs de la nm-ladio.
Voici un fait toul-a-fait semblable a celui observe par M. Mariage, et rapporte par M. Verheyen. II appanient au velerinaire A'andewatlyne, qui le lui a communique :
6e fait. — Le betail de M. Deville, distillateur ä Eerneghem, etant ravage par la peripneumonie, ce betail fut en partie vendu ä un boucher d'Ostende. Dans un transport plus ou moins infecte, une bete se trouva dans l'impossibilite de continuer sa route; eile tomba non loin de la ferme du cultivateur Vergaauwen, ä Snaeskerke. Le boucher eut recours ä la bienveillance de ce formier, atin de pouvoir transferer cette bete chez lui, oil eile fut tuee et d6pecee. Quelquo temps apres, la pleuro-pneumonie se declara parmi le betail de Vergaauwen, lui enleva onze vaches laitieres et une partie de ses jeunes cleves; eile nerespecta pas mdme les taureaux renfermes dans des etablcs particulicres.
7quot; fait. — Dans le courant do Janvier 1831, M. Manflot, cultivateur dans la commune de Megille (Yonne), achete une vache laitiöre ä un marchand do vaches de la commune do Pourrain, lequel avait la peripneumonie parmi ses vaches. Gelte bete fut placee dans une etable ä cöte d'une vache bien portante. Bientöt cesdeux animaux perirent de la peripneumonie. On enleva les peaux des deux vaches dans la cour de la ferme, et le cadavre fut traine dans les champs, en suivant un chemin par lequel les vaches des proprietaires voisins passaient pour aller au paturage. Dans le voisinage, douze vaches perirent pen de temps apres do la peripneumonie.
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CONTAGION
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Si la plapart des fails que je viens dc rapportcr manqucnt de precision, el ue demontrent pas bicn peremptoirement la coulagion de la peripneumonie par les debris cauaveriques, loujours est-il qu'ils lenteni ä prouver que ceite conlagiou cst au uioins Ires probable.
Je termiuerai cet expose par les inoeulalions faiies par Vix avec les poumons alleres provenant de beles merles de la peripneumonie.
8 ot 9' faits. — Vix introdoisit im morcoau encore chaud d'un pou-mon malade sous la peau du fanon d'un laureau; une secondo portion do cc poumon, qui avail maciiro pendant dix minutes dans do I'eau froidc, ct qui, ensuile, avail ele expriraee, fut miso ä la memo region chez une vacho.
Lu sixiomc jour, ccs deux betes devinrent malades, et prösenterent tous los symplömes dc la peripneumonie; la vache mourul 1c quinziemo jour, el le laureau 1c dix-luiiticiuo apres rinoculation. A l'ouverture dos cadavres, on trouva tons les dfeordres qu'^nlraine la peripneumonie : epanchement, augmentation do volume, hopalisation des poumons. Cos organes olaient pursemos, tant a leur surface quo dans leur opaisseur, de strics, el de quelques autrcs points plus fences d'un aspect gangrö-neux. Lour parcncliyme n'otail pas aussi compactc qu'on le remarquo ordinairement dans cetto maladie; il y avail aussi absence de la mattere plastique juunatrc quo l'ün voit genöralemcnt ä leur surface; mais la lesion caraclörisliquo qui distingue la peripneumonio epizooliquo do loules les autres plilegmasies de la poilrine, l'etat marbre des poumons, existait a revidence{l).
-10'' fait. — Diclcrichs, dit M.Wagenfeld, couvrit une vache bien por-tante avec la peau dune vache morte do la peripneumonie. Gelte bete en fut atteinte dans la neuviome semaine. Ce fait, attendu le laps dc temps qui s'est ecoule entre Texperience el l'apparition de la maladie, me paratt moins concluant que les deux premiers rapportcs par Yix.
lie'sumd. — II resulic des recherches que je viens de consigner .-
1deg; Que dix fails letidcnt ä prouver que les debris cadave-riques , provenant de beles bovines aileiules de la peripueu-
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(i) Vix, Zeilschrlfl für die gesammie Thierlieilkundeund Viehziieht, Vgt;. n, p. oyä, cl Verbeten,/ua/vt, yeler. beige, t. i, p. i4'.
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DE LA P^RIPNEUMONIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 189
monie, onl iransmis cctle maladie h d'aulres beles bien por-lanles qui en avaient respire les emanations, soil dans des cours ou enclos, soil dans des herbages;
2deg; Que les animaux qui ont contracte la peripneumonie par ces emanations sont au nombrc de soixanle-qnatre, et que, sur ce chiffre, quarante-six sont morts, et dix-huit ont ele gucris;
3deg; Que rinoculation faite avec des portions de poumon malade, ä des betes bien portantes, leur a transmis la peripneumonie ;
Uquot;Qu'il est douleux quun cuir frais, provenantd'une vache atleime de la peripneumonie, et place sur une bete bien portante, ait transmis ceile maladie.
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£. Contagion probable par les ammaux comvAlbscens.
Les bestiaux convaiescens de la pleuro-pneumonie, dit Ernst, peuvent encore propager celte maladie par contagion: eile se repandil ainsi dans plusicurs conlrees oü Ton ne pul decouvrir d'aulres causes. Je ne connaissais pas ropihiun de Ernst, lorsque, en 1840, le fait que je vais rapporter a eveille mes soupQons; le voici :
Le 2ö septembro 1840, M. Desjobert, depute do la Seine-Infe-ricure et proprietairc-cultivatcur ä Rioux , aclieto ä uu marchand de bötes ä comes deux vaches de race flandrino, ägeos de trois ä quatre ans. Beaucoup de vaches de la Flandre, ä cotte epoque, comme au-jourd'hni, etaient atteintcs de la püripnouvnonie. Les deux betcs li-vrees äM. Desjobert etaient maigres, la poau adherente, anx tissus sous-jacens, lo poil herisse et lerne. L'une d'elles etait surtout souffranto et avail la respiration vite; l'autro paraissait moins mal portante, mais bavaitbeaucoup. Conäiderantretatmaladif do ces betes, M. Desjobert los fit placer immediatement ä rinfirmerie oü elles resterent quinzc jours ou jusqu'au 9 octobre. Ensiiite elles furent placees dans l'etable avec le Iroupeau de vaches laitieres compose alors de liente-et-unc betes. J'avais visile co troupeau quinze jours avant l'achat des deux vaches, et je l'avais trouve dans im etat parfait de sank'. Je dois dire aussi qnc (le[iuis lo moisdo mai jusqu'au 11 aoütdecctte meine annee, los vaches avaient (He nourries en partie dans des herbages de bonne
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qualite, mais oü ne vegetait alors (ju'une herbe pcu substantielle, et en partie ä l'etable oü elles recevaicnt une ration de luzerne verte ou d'orgo en vert. Du 11 aoüt jusqu'au commencement de novembre, le trou-peau fut mis päturer dans des regains de sainfoin et de treue de premiere pousse. La nuit, il etait ramene ä Tetable; le matin , il n'etait conduit au päturage qu'apres la chute enticre de la rosee. A partir du 1er novembre, les vaches furent rentrees ä l'etable, et cha-que animal recut alors pour nouriiturc 20 ä22 kilog. de betterave et environ 5 kilog. de sainfoin. Cette ration etait cello qui etait donnec les annees precedentes; eile fut continuee jusqu'au 27 decembre , 6poque de l'apparition de la maladie. Jo ferai remarquer encore que pendant toute la saison de l'lierbage, les vaches de M. Desjobert, aussi bien en 1840 que les annees precedentes, n'avaient Jamals parque dans les pacages, et que la nuit elles ötaient toujours rentrees ä l'etable. Celle-ci est spacieuse, aeree, pourvue d'un ventilateur, et pavee en briques sur champ. Les urines s'öcoulent dans le fumier place ä l'exterieur. Chaque vache est placee separementet mange isolement; tous les deux jours toutes sont bouchonnees, etrillees et tenuos avec unc extreme proprete. Enfin, le troupeau de vaches de M. Desjobert, place dans les meilleures conditions hygieniques possibles, etait vierge de la peripneumonie, et d'ailleurs cette maladie n'existait paset n'avait jamais existe dans les environs de Rieux. Elle ne s'etait montree qu'a cinq a six Heues de la fermc et au-dolä de la foret de Blangy.
Le 9 octobre, ainsi que je l'ai deja relate, les deux vaches, qui jus-qu'alors avaient habitc rinfirmerie composec d'une etablc separee de l'etable principale, furent mises en rang avec les autres vaches. Elles etaient alors un peu mieux portantes, mais l'une d'elles bavait toujours abondamment, au point que la salive coulait dans la creche et se re-pandait dans celle des autres vaches placees ä cöte d'elle. C.et inconvenient engagea M. Desjobert ä faire remettre cette bete ä rinfirmerie, oü eile n'etait alors separee d'autres vaches attachees en face d'elle quo par une cloison en planches mal jointes. La seconde vache convales-cente, qui avait et6 placee dans un autre rang, fut remise alors ä I'en-droit de celle qui salivait et qui venait, a cause de cela, d'entrer ä l'in-firmerie. Toutefois, ces deux betes resterent dans l'etable, celle qui salivait pendant dix-huit jours, puisä rinfirmerie pendant soixantc jours; l'autre ne sejourna dans le rang des vaches laiticres que pendant trente-et-un jours.
Le 10 novembre 1840, ou quaranlc-six jours apres l'arfivee de ces vaches chez M. Desjobert, la peripneumonie debuia dans son etablc, d'abord par les deux vaches qui avaient mange du fourrage im-prögne de la salive ou de la bavo de l'une des deux vaches con-
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sidörees comme malades, puis par les deux autres vaches placees en face dc cetto Mte lorsqu'olle fut mise a l'inlirmerie; et on mönie temps aussi par trois autres betes placees ä cöte ou en face de la seconde vache qui paraissait plus souffrante, mais qui ne bavait point. Le 1quot; fevrier, ou quatre-vingts jours apres le debut de la maladio dans son etable , M. Desjobert avait perdu ou livrö ä la bou-cherie neuf vaches attcintes de la peripneumonie, et ces neuf betes etaient toutes voisines des bötes etrangeres. Acette epoque, M. Desjobert m'invita a venir visiter son troupeau, et arrive a Rieux le 3 fevrier, mon attention sc fixa d'abord sur les deux vaches etrangferes quo Ton soupconnait avoir apporte la peripneumonie il y avait quatre mois dans I'etable. Alors, cos deux betes etaient beaucoup mieux portantes qu'au moment de leur achat, mais cependant encore maigres; elles avaient la peauseche et dure, le poil terne et les muqueuses pales; I'appetit etait bon et la rumination s'executait regulierement apres le repas. J'anscultai et je percutai la poitrine plusieurs fois par jour et pendant tine semaine, et jo ne constatai rien qui put me faire soupconner quol-qu'alteration dans la poitrine. Ces deux vaches furent vendues plus tard pour la bouchcrie , et ä leur autopsie , faite en presence de M. Desjobert chez le boucher, l'une d'elles, celle qui avait have beaucoup, montrait dans les lobes anterieurs de ses poumons une alteration ancienne. M. Yilain, veterinairc äNeuchatel, avait vu ces deux vaches six jours apres leur arrivee chez M. Desjobert, et avait constate que la poitrine de ces deux animaux etait malade. A dater du 1er K-vrier, et de quinzo jours en quinze jours, le restedu troupeau fut atteint quoique retire du foyer de contagion et place sous des hangars trans-formös en tobies, et M. Desjobert cut la douleur de voir les deux tiers de ses suporbes vaches enleves par la peripneumonie.
Jq suis done, en quelque sorle, fonde ä conclure de l'obser-vation qui precede :
1deg; Quelesdeux vaches vendues a M. Desjobert etaient alors convalescentes de la peripneumonie, fait constate par M. Vi-lain, veterinaire, et plus tard, apres la niort sur Tune d'elles;
2deg; Qu'il est Ires probable que ce soul ces deux betes qui out transmis la peripneumonie aux vaches placees ä cöle et en face d'elles dans I'etable.
Le fait suivant, observe par Gerlach (1), ne pent que fortifier ces conclusions:
(i) Magazin fiir ThicrUellkwide; 8, 479.
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2quot; fait. — Dans une iermo possedant irenle bAtes de gros betail, dit Gerlach, on placa cnlro deux genisses un bceuf convalesccnl de la p6-ripneumonic depuis environ qnatorze jours. Lo qualrieme jour, cesdeux genisses furent atteintesde la meme maladio. On isola le boeuf et los genisses aussitot; on purifia l'amp;able et tout ce qu'elle renfermait, par 1c chlore, et il ne se presenta plus do nouveaux cas.
Ces fails, encore peu nombreux, ne peuvenl assurement point faire positivemenl conclure que la peripncunionie est susceptible toujours de se transmetlre par des betes convalcscentes do cctte maladie. Et, d'ailleurs , pendant combien de temps de la convalescence la transmission peul-elle exister? C'est ce quo je ne saurais dire. Quoi qu'il en seit, je crois qu'il n'est pas deraisonnable de penser que la contagion alors, si reellemcnt contagion 11 y a, pourrait dependre de la ties grande lentcur que met riiepatisalion pulmonaire ä disparailre par la resolution. J'ai vu le tiers ou la nioilie d'un on de deux poumons hepatises n'elre completement permea-bles ä l'air qn'apres deux ä irois niois de convalescence. J'engage done les veterinaires ä faire des observations surce point interessant de I'liisloire de la peripneumonie bovine.
f. COKTAOIOK PAR LES I'ERSONNES QUI TOUCUENT LES LETES MALADES.
M. Verheyen rapporie deux fails de contagion dans des eiables oil les bestiaux elaienl sains, par des porsonnp-s qui avaient touche des beles malades, soil pour leur administrer des soins, soil pour les experliser. Je n'ai jamais eu occasion do faire une semblable remarquc. J'ai vu et louche beaucoup de betes äcornesmalados, j'ai examine elexploreensuite des beles saines dans d'aulres elables, el je n'ai jamais vu ces dernieres devenir malades. Les fails de celte nature doivent elre rigon-reusement observes dans tons les details qu'ils component, car s'il est utile de clicrcher ä convaincre que la peripneumonie est une maladie contagieuse, il ne faul cependant point, sans en eire bion convaincu, Ini accordcr mi pouvoir infecianl aussi subtil (pic celoi ilonl il b'agil.
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DB LA PKIUPMiTJAIONIK.
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G. CoKTAUlON K DEä AHIHAUX li'nspir.ll DITFKRBNTI!.
Deux faits publies parM. Delwart, professeur ü l'ecole ve-lerinaire, tendraienl ä prouver que la peripneumonie des beles bovines pourrait se transmeitre au porc. Ces faits ont ele observes par M. Michels, veterinaire. Les voici:
laquo; Le sieur Van Nespen (Jean), cultivateur de la commune deBeveren, laquo; ayant eu le malheur de perdre successivemenl en trois ou qualro laquo; mois neuf vaches laitieres, par suite de la pleuro-pneumonio öpizoo-laquo; tique, vint me demander, il y a environ trois semaines, s'il pouvait laquo; placer sans danger dos cochons dans une petite etablo dans laquelle laquo; avail sejourn61a derniere vache malade, une quinzainedejoursaupa-laquo; ravant. N'ayant aucun excmple de transmission de la peripneumonie laquo; bovine ädes animauxd'unc autre espece, joluirepondispar^affirma-laquo; tive, et dfes le lendemain il y plaga deux cochons de Tage d'environ laquo; quatre äciuq mois. Quinze jours plus tard, je fus tres etonne que Ton laquo; vint mo dire que Tun des cochons, place dans l'etable, 6tait mort, et laquo; quo l'autre 6tait malade. Curioux de connaitre quelle pouvait 6trc raquo; la maladie qui avait atteint ces deux animaux, je me rendis de suite ä laquo; la forme oü je reconnus ä ma grande surprise ä l'autopsie des deux laquo; cadavres, des lesions tout-ä-fait identiques ä celles que Ton ren-laquo; contre ä l'ouverture des cadavres des betes ä cornes mortes de la laquo; pleuro-pneumonie. raquo;
Ayant communique ce fait, ajoute M. Delwart, ä M. Claes de Lem-berg, il m'assura avoir perdu plus de vingt pores d'une maladie sem-blable dans ses symptömes, et tout-ä-fait identique dans ses lesions, avec la pleuro-pneumonie 6pizootique. Ces porcs etaient tombös malades apres unsejour plus ou moins prolong^ dans une 6table infectöe par des betes bovines atteintes de la pleuro-pneumonie.
Ces fails ne sont point assez nombreux, assurement, pour auloriser ä dire que la peripneumonie bovine puisse se transmeitre ä d'autres animaux; mais ils merilent d'etre pris en consideration, en attendant que de nouveaux faits semblables soient observes.
Resume. — II resulle des recherches contenues dans ce dernier paragraphe: 1deg; que deux faits paraitraient demontrer que les beles bovines convalescentes de la peripneumonie, inlroduites dans des eiables renfermam des besliaux bien
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porians, seraient susceptibles de transmellre celle maladie ä ceux qui les avoisinent;
2deg; Que la transmission par les personnes qui approchent, touchent, ou donnent des soins aux betes malades, n'est pas prouvee;
3deg; Que deux faits tendraient ä faire croire que la maladie pourrait se communiquer a l'espece du pore, mais que ces fails meritent confirmation.
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H. FlITS GBNERAUX TESDAST A DKMOXTRER LA CONTAGION TAR LA VOIE I)U COHMERCE 1gt;ES RETES ROVINES EXFOSEES A LA CONTAGION.
J'ai dit qu'en France la peripneumonie etait bornce autre-fois aux pays de montagnes, comme les Vosges, le Jura, le Dauphine, les Alpes, les Pyrenees, et en quelque sorte lo-calisee dans les etables de Paris et de ses faubourgs, j'ai cherche ä demonlrcr que depuis quinze a vingt ans eile avail envahi les pays de plaines, d'herbage, de grande culture; et que son extension par contagion, quoique lenle, allail toujours en augmentant, surtout dans loules les localites oü se font beau-coup de muiations de betes a cornes destinees ä donner du lait, a etre engraissees ou ä travailler. Je dois dire mainte-nant que dans les contrees oü on eleve le gros betail et oü il n'entre point de vaches elrangeres, comme la Basse-Nor-mandie, la Bretagne, l'Auvergne, le Limousin, Le Mans, la Vendee, lesbestiaux sont encore vierges de la peripneumonie.
Les cullivateurs, les herbagers, qui elevent eux-memes leur betail, qui n'alimentent pas leurs etables par de nouvelles betes, dans les foires et dans les marches, ont eu jusqu'ä ce jour leurs bestiaux preserves de la peripneumonie; tandis que, dans la memo commune, le meme village, ceux qui se trouvent dans des conditions opposees, voient leur betail de-cime par la maladie. Ces faits m'ont frappe; ils se sontaussi presentes ä l'esprit de M. Verheyen. A Waterloo, dit-il, les fermiers qui elevent eux-memes les belös ä cornes neces-saires a leur exploitation, n'ont pas vu jusqu'ä ce jour leurs
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troupeaux devastes par la peripnenmonie, landis que, dans la metne commune, ceile maladie tie se declare que dans les (#9632;tables remontees par des bestiüux achetes auX foires ou ä des marches. Ces circonsiances, il faut en convenir, sont fort remarquables.
II est connu, ajoute M. Verheyen, que e'est dans les Flan-dres que la pleuro-pneumonie epizootique a exerce les plus grands ravages; il n'est peut-etre pas un village, un hameau oü eile n'ait fait des victimes. II y a cependant une exception. Dans Une leltre que m'adresse M. Vanachen, velerinaire i Zele, il m'annonce que sur la rive gauche de l'Escaut, il y a un polder ressortant de la ville de Termonde, nomine Sint Onulfs Broek, contenant une vingtaine de fermes, oü il y a importation raredubetail,etoü toutes les conditions requises pour l'existence du mal, telles que des etables trop 6troites, basses etaerees, lanourriture acre etacide, les inondations, le manque de liliere, etc., se font constamment remarquer; et cependant la peripnenmonie n'a jamais ete observee dans ce polder; tandis que cette maladle a sevi dans toutes les lo-calites adjaccntes.
Les lies Britanniques, oü, pÄidant tres long-temps il n'y a point eu importation de bestiaux, sont restees jusqu'en 1842 exemptes de ce fleau.
Voici des fails que j'ai recueillis sur les lieux, en 18M, et qui ne sont pas moins importans a relater ici, comma tendant ä demontrer que reellement les mutations et les ventes de bestiaux suspects ou contagiones transportent la peripneu-monie dans certaines localites.
Dans les belles vallees de Gournay, de Neufchätel et de Dieppe, les proprietaires ne se livrent point, ou que fort pen, a l'eleve des auimaux: ils les achelent ä des marchands. Or, j'ai conamp;tate que soixante-sept fuis sur cent une, ou chez lesdeux tiers des proprie'taires du Bray, qui out eu la ma-ladie, eile y a ete apportee par des vaches achetees ä des marchands; tandis qne les cultivaleurs, qui, depuis l'exis-
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lence de la maladie, onl achete leurs vaches lailieres dans le Collenlin, dans la Flandre ou nilleurs, ä des personnes qui n'avaient point la maladie dans leurs etables, ont toujours conserve leurs bestiaux en bonne sanle. Des herbagers en-graisseurs, qui redoutaient la contagion par les beles vendues par les marchands, sont alles acheter des boeufs dans la Basse-Normandie, le Mans, le Limousin, la Vendee, oat egalement preserve leurs etables de la maladie. Dans presque toutes les communes pauvres en herbages du Bray, et dans toutes les ferraes des plateaux qui dominent la vallee oil Ton fait des cleves, la peripneumonie n'a point cxisie. Des herbagers engraisseurs ayant deja perdu beaucoup de vaches, parce qu'ils avaient achete des betes provenant des departemens de la Seine, de Seine-et-Oise et de la Somme, ravages par la peripneumonie, se sont decides, depuis deux ä trois ans, ä faire venir des boeufs de l'Auvergne, du Berri, des environs de Nantes, du Mans, localites oü la maladie n'existe pas, •ces animaux ont ete mis dans les memes herbages oü, les annees precedentes, les vaches achelees dans les departemens de la Seine, Seine-et-Oise, etc., elaient tombeesmalades, etils n'ont point eteaitejpts de la peripneumonie.
Un herbager distingue de Charleval (Seine-Inferieure), M. Vieil, qui engaisse deux ou trois cents boeufs ou vaches tons les ans, ayant eu la maladie dans ses herbages, pendant louteune belle saison, se determina ä acheter, pendant deux ans, des boeufs et des vaches dans la Basse-Normandie, dans le Limousin. Pendant ces deux annees, M. Vieil ne perdit pas un seid animal de la peripneumonie. La troisieme annee, ce proprietaire se hasarda a acheter cinq a six belles vaches d'engrais ä des maquignons; mais il ne tarda pas ä se repen-tir de cet achat: ces vaches apporterent la peripneumonie dans ses herbages.
M. Lucas, herbager ä Longmenil (Seine-Inferieure), qui avait, depuis quatre ans dans ses pälurages, des vaches at-teintes de la peripneumonie, out I'ldee d'aller acheter des
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bceuls en Auvergne. Ces animaux, mis dans les memes herbages oil les vaches etaient lombties malades de la perlpneu-monle les annees precedentes, ne furent point atteints de celle grave affection.
Le nieme fait s'est reproduit chez M. Nantiez, ä Saint-Pierre-es-Bois.
Dans le canton de Neufchätel, oü Ton achete presque ex-clusivement des vacheslaitieies provenant du Cotienlin, pour l'industrie des fromages, la maladie a fait peu de victimes, landis que dans les cantons de Forges et de Gournay, oü sont engraisses beaucoup de bcsliaux achetes au printemps a des marchands qui les amenent de la Picardie, de Paris et de ses environs, la maladie a ele tres repandue, et, circonstance bien digne d'etre remarquee, c'est que ce sont les communes du Bray ^ou existent le plus de pälurages destines aux betes d'engrais, comme dans celles de la Belliere, de Longmenil, du Saumon, d'Abancourt, de Pommereux (canton de Forges), de Menerval, d'Alges (canton de Gournay), d'Ons-en-Bray (canton du Coudr'ay), que la peripneumonie a etc tres fre-quente et a fait le plus de victimes. Dans les communes voi-sines de celles-ci, oü Ton fait le commerce de beurre, et oü les herbagers achetent moins de bestiaux tous les ans, la maladie n'a que peu ou point existe.
Ces faits m'ont frappe, et des-lors je me suis attache ä decouvrir si, dans un rayon circonscrit, oü a toujours sevi la peripneumonie, depuis quinze ans jusqu'ä present, les mutations de bestiaux n'auraient point etc les principales causes de la propagation et de l'entreiien de celle maladie par contagion. Voici done les mutations de betes ä cornes sur les-quelles je dirigeai toute mon attention et fixai mes re-cherches.
L'enorme quanlite de lait qui est consomme a Paris pro-vient de vaches iiüurrics dans scs faubourgs, dans la banlieue et dans les departemens environnans. Les vaches qui. don-nent cc lait sont achetees aux marches de la Chapelle et de
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la Maison-Blanche, ü des marchands qui les amenent de deux provinces oü l'eleve des vaches se fait en grand, la Basse-Norniandie et la Flandre. Gelles de celle derniere province sont preferees aujourd'hui par les nourrisseurs, parcc qu'elles donnent pins de luit, et, dit-on, parce qu'elles le conservent plus long-iernps pendant la gestation. Une aiitre petite partie de ces vaches vjeni du Bray et des environs de Boucn.
Dans 1c pays de Bray, eloigne de vingt-qualre lieues de la capitale, les vaches cottentines qui conservent pen de temps leur lait, celles qui ont atteintl'äge de huit ii dix ans, celles qui onteu des parturitions laborieuses, celles qui sont sujettes aux inflammations de l'uterus, ä la paraplegie, aux avorte-mens, a des tumeurs articulaires de nature rhumatismale, qui sedeclarent, soit apres I'avortement, soitapres le veiage, celles qui sont mechantes et ne veulent point se laisser traire dans les herbages, celles qui son t achctecs comme herbageres, et qui veleut au commencement de l'engraissemenl, et, je ne dois pas les oublier, celles qui ont cohabite avec des vaches alteintes de la peripneumonie, enfin loutes celles aussi qui ont des tares, sont vendues a des marchands, sous le uom de vaches parisiennes. Ceux-ci les conduisent aux marches de Meru, de Mantes, oil elles sont achetees par les marchands de vaches de la capitale, qui les amenent au marche de la Chapelle. Le mouvement de vaches de la Basse-Normandie et de la Flandre est tres considerable; celui du pays de Bray ne pent guere etre compte que pour un tiers au plus.
Une autre mutation fort importante aussi a relater se fait du pays de Bray dans la Picardie: c'est au moment de l'bi-vernage qu'elle a lieu. L'herbager du Bray ne peut point se livrer a I'engraissement des anlmaux ä l'etable, parce qu'il ne recolte que peu de fourrages, peu de racines, de tuber-cules, et parce que, d'ailleurs, sa principale industrie con-sisle dans les produits en beurre et en fromage.
Daus la Picardie, les cultivateurs se livrent ä une aulfe
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speculaiiou: ils rcicolient beaucoup de cereales, une grande quanlilc de prairies ailificielles, des pommes de lerre et des belleraves. Ces matieies alimentaires, le Pieard ne pcm les \endre faeilement avec proül, et, comme d'aiileurs il a be-soin d'engrais, il prcifere pendant I'liiver faire manger les pailles, les lubeicules et les raeines qu'il a recoltes. Il achele done des poulains, et notanimeni des vaches, au commencement de riiivernage. Or, la plupart de ces vaches viennent du pays de Bray; d'aulres sent aussi amenees des environs de la capitale; loutes sont ou vieilles ou steriles, ou onl eprouve des maladies des mamelles, ou des trayons qui ont diminue ou supprime la secretion laiteuse; en un mot, ces betes ne sont bonnes qu'ä elre engraissees. Les cultivateurs picards font passer l'hiver ä ces vaches dans leurs etables, et au printemps ils les revendent aux marches de Lyons-la-Foret, de Gournay, et surlout ä celui de Formerie. La, l'herbager engraisseur du Bray les rachete pour etre mises dans ses herbages pour la derniere fois.
Une autre mutation de vaches beaucoup plus importante a connaitre s'opere dans le departernent de la Seine et dans celui de Seine-et-Oise : e'est au moment du printemps que cette mutation a lieu. Les nourrisseurs laitiers de Paris et des environs de la capitale conduisent les vaches qui ne donnent que peu ou plus de lait aux marches de Sceaux, de Poissy et d'Arpajon, oü elles sont achetees par des marchands. D'aulres de ces betes sont vendues au domicile des nourrisseurs, ou echangees pour des vaches a lait. Quoi qu'il en soil, toutes ces vaches se separent en deux troupes pour elre conduites chaque semaine ä deux grands marches du departernent de Seine-et-Oise, ä Meru et ä Mantes.
Au marche de Meru, elles sont achetees par des marchands de vaches de la Picardie et de la Flandre. Les marchands picards menent une parlie de ces vaches dans les environs de Clermont, de Beauvais, de Breteuil, d'Abbeville, d'Arras, oü elles sont achetees par des cultivateurs; I'aulre
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parlieest conduilejusque dans le Nord et IcPas-de-Culais, pour etre vendue ä des cullivaieurs herbagers qui se livrent ä l'engraissement.
Une auire poriion de ces vaches, beaucoup plus considerable que la premiere, suit la route de Rouen par les plateaux, gagne la Haute-Normandie, puis est conduite aux marches de Formerie, de Gournay, de Forges et de Lyons-la-Foret, oil les vaches qui la composcnt sont achelees pour descendre dans les herbages du Bray, aux environs de Gournay, de Forges-les-Eaux et de Gaille-Fontaine.
La seconde troupe de vaches qui suit' la route de Rouen par la vallee, poursuit sa route du marche de Mantes ä Ver-non, et de ce dernier ä celui de Louviers. La, eile se divise en deux bandes: Tune est conduite par des marchands au grand marcbe de Bacqueville, oil les vaches sont achetees, les unes pour eire conduites dans les pres-sales de la vallee de Dieppe, les autres pour rester dans le pays de Caux, et etre engraissees au piquet sur les prairies arlificielles.
L'autre bände de ces vaches, partic du marche de Louviers, se dirige dans les environs de Neubourg, de Pont-Au-demer, ct descend dans les vastes herbages de la rive gauche de la Seine, qui sont connus des marchands, sous le nom de Bancs-du-Nord. Une anlre petite partie de ces vaches se dirige du cöte de la vallee d'Auge; enfin quelques betes sonl detachees de cette bände, et restent aux environs de Rouen.
Teiles sont les mutations de vaches qui s'operent de Paris et des environs avec la Picardie, la Flandre, la Haute et une partie de la Basse-Normandie.
II est vrai que ces mutations ont existe de tout temps; mais depuis vingtans, et surtout depuis dix ans, elles ont eu lieu sur une plus grande echelle, et ont suivi les ameliorations faites dans la culture et notamment dans les herbages natu-rels et artificiels de ces localites.
II est interessant de rechercher maintenant si dans toutes les localites oil s'operent les mutations commcrciales dunt 11
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vienl d'etre question, la peripneumonie a exerce et fait encore des ravages parmi le gros belail.
II est notoire que ceile maiadie sevit depuis long-temps dans les etables de Paris et des environs, et il est fort probable que la pommeliere des vaches, eludiee par ordre du gouvernement, en 1792, par Hazard el Vicq-d'Azyr, elail la meme maiadie que celle qui exisie aujourd'hui (!)• Depuis 1827, j'ai loujours vu la peripneumonie sevir sur les betes a cornes des ötables de Paris et des environs, oü, ces dernieres anodes, eile a occasionne de grandes perles. Beaucoup de nourrisseurs ont eu la douleur de voir mourir les irois quarts des vaches qu'iis possedaient. En Picardie, dans les environs de Mem, de Noailles, do Beauvais, d'Abbeville, d'Arras, d'Amiens, de Lille, cetle maiadie regne depuis ime dizaine d'annees (2). Dans les environs de Bouen, dans le pays de Bray, ce n'esi que depuis douze ans qu'elle est connue. Dans le Bray elley etait ignoree avant 1831.
Or, il resulte des recherches auxquelles je me suis livre, des renseignemens que j'ai pris aupres des velerinaires, des agriculteurs, des auloriles administratives, et beaucoup de commergans en vaches, que la peripneumonie n'existe quo dans les localites oil s'operent les mutations de vaches dont je viens de parier. Les vaches provenant d'etables contagio-nees et portant le germe qui doit plus lard faire naltre le mal, sont-elles la cause principale du retour et de rentrelien de la peripneumonie dans ces conlrees? Je le crois, et vais chcr-cher ä le prouver.
II resulte des renseignemens que j'ai recueillis dans le pays de Bray, et de ceux qui m'ont ete fournis par des velerinaires dignes de confiance, exergant dans la Picardie, la Flandre, le Pas-de-Calais, le pays de Caux, et dans les environs de Paris, qu'aussilöt que la peripneumonie se declare
raquo; (i) Instruetioni •velerinaires, t. v, p. 196.
(a) Je me .suis assure de ce fail en ecrivant ä nies conlreres de ces localites.
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dans line etable, les proprielaires s'empressent, altendu 1'iu-curabilke de cette maladie, de vendre les animaux pour la boucherie, s'ils sonl dans uu emboiipoinl qui permelle celte venle, aulreinent, dc livrer les beles conlagionees, qui au-raieut la maladie plus lard, ä des inarcliauds qui les condui-senl sur les foires et marches.
Or, qu'arrive-t-il de cette venle perfide? Que les animaux contagiones, et quelquefois meine les malades, vont transporter la maladie dans les etables des proprielaires qui les out acheles, en sorte que si I'etable infectee est composee de quaranle betes, par exemple, et si dix des animaux vendus devienneut malades dans dix etables, celles-ci pourront etre iufectees; et dans la supposition que les dix proprielaires de ces nouveaux foyers de contagion livreraient aussi leurs betes au commerce, vingt-cinq a trente etables seraient alors enva-hies par la maladie. Ainsi, je puis I'assurer, se repand el se mulliplie la peripneumonie el ses foyers de contagion.
J'ai su positivement, pendant mon sejour dans le Bray, que des herbagers de cette vallee, ayant la peripneumonie parmi leurs vaches, ont vendu toutes les betes encore saines, mais conlagionees, ä des marcliands qui les ont conduiles au mar-che de Meru, d'oü elles ont ete menees au marche de la Cha-pelle, a Paris, et acbelees par des nourrisseurs auxquels ces vaches ont occasionne de grandes penes en apportant la peripneumonie dans leurs etables, conservees jusqu'alors yier-ges de cetle maladie. II m'a ete declare, par un proprieiaire du Bray, qu'en 1838, la maladie etant parmi ses vaches alait, et en ayant dejä perdu quaranle, il en avail donne cent soixante a des marcliands, qui,pour les vendre, les ont conduiles aux marches de Bacqueville, de Vernon, de Mantes et de Sceaux. Dans ce trajet, beaucoup furent atteinles et perirent; cinq tomberent malades en arrivant ä Paris, et furent vendues pour les animaux du Jardin du Roi.
De meme, les nourrisseurs de Paris et de la banlieue, les cullivateurs de Seine-et-Oise et de l'Oise, vendent, je puis
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raquo;E LA I'EBIPItEUMONlE.
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ruflirnoer, puisque j'en ai ele temoin, les vaches contagionees, apres avoir fait larir leur lait, comme vacljes d'engrais, et ces animaux vont porter la peripneumonie dans les herbages du departement de la Seine-Iuferieure.
Voila ce qui se fait, ce qui existe et ce qui esl connu des veterinaires, des agriculteurs, des marchands, des autori-les comniunales, qui ont vu s'operer ces sories de veules clandeslines, et ces veterinaires, ces cultivateurs, ces marchands, ces autoriles, ont pu se convaincre de la contagion de la peripneumonie, parce qu'ils ont pu s'assurer que les bestiaux vendus allaient porter la maladie dans les etables des personnes qui les avaient acheies. Or, d'une part, si le commerce des vaches a lait, des vaches a I'engrais, s'est etendu et multiplie depuis dix ans , de la Haute-Kormandie, de la Picardie, de la Flandre ä Paris et ses environs, el vice versa,- si la peripneumonie existe dans les eiables de Paris depuis fort long-temps; si eile ne devaste les betes a cornes dans la Haute-Normandie, la Picardie et le Nord que depuis quinze a \ingt ans; si seulement cette maladie ne se fait re-marquer que dans les localites ou s'operent des mutations nombreuses en bestiaux; s'il est constant qu'aussitöl que la peripneumonie se declare parmi les bfites composant une etable ou un troupeau d'engrais, les proprietairess'empres-sent de vendre les betes qui ont cte exposees k la contagion a des marchands qui les emmenent de la Picardie en Norman-die, de la Normaudie a Paris, de Paris dans la Picardie, la Normandie, le Nord, le Pas-de-Calais , etc.; s'il est avere que, dans le Cotentin, la Bretagne, la Vendee, le Limousin, I'Auvergne, oil Ton eleve des bestiaux, et oü, par consequent, il en sort toujours el n'en vient jamais d'etrangers, la peripneumonie epizootique n'existe pas et n'a jamais existe; si, d'autre part, cette maladie se declare particulierement sur les bestiaux desherbagersqui achetent pendant la belle saison, sur les marches, un grand nombre de vaches d'engrais pro-venant des pays oil regne la peripneumonie; si, au coulraire,
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celie maladie ne se declare point sur les beles qui sont achc-tiies paries cullivaleurs, les herbagcrs engralsseurs, au domicile des personnes qui n'ont jamais eu la peripneumonie parmi leurs besliaux, ou dans les provinces oil la maladie n'a point encore existe, ne suis-je point en droit de pouvoir conclure que ce sont les betes bovines, portant avec elles le germe de la contagion de la peripneumonie , qui, vendues , revendues et emmenees au loin, vont porter, disseminer cette maladie dans les localites (gt;ii elles sejournent, soit pour don-ner du lait, soit pour etre engraissees.
Les observations qui vont suivre serviront encore a appuyer cette assertion.
Pendant mon sejour dans le Bray, je me suis livre, conjoiu-tement avec MM. les maires et les velerinaires de ce pays, a une grande enquete sur les causes de la peripneumouie. Ce travail va me servir maiutenani ä prouver par des chifl'res que la contagion est pour beaucoup dans le developpement de cette maladie. Accompagne de MM. Villain et Duchemin, veterinaires, je me suis Iransporte chez cent un proprietaires, qui avaient eu ou qui avaient encore la peripneumonie parmi leurs besliaux, et, sur ce nonibre, quaire-viiigt-trois fois cette maladie s'etait primitivement declaree sur des vaches ache-tees a des marchands, et dix-neuf fois par des causes locales qui I'auraient fait naitre spontanement sur des vaches habitant la vallee depuis quelques annees-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
Ces remarques ont aussi ete faites par Grognier, M. Rodel el par beaucoup d'autres veterinaires.
Depuis sept ä huit ans, la peripneumonie se manifeste iso-lement dans beaucoup d'etables de la Brie, ou jamais cette maladie n'availexiste et oil eile n'a point sevi depuis; gene-ralemenl, eile s'y est declaree apres rintroduction de vaches achetees a des marchands a des foires ou a des marches. Ces vaches, ainsi que j'ai pu m'en convaincre un grand nom-bre de fois, appartenaienl ä l'espece flandrine ou picarde.
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Beaucoup de veierinaircs de la Brie m'ont assure avoir fait les menies observations.
Resume. — II resulte des fails et des observations que je viens de consigner:
1deg; Que dans les localiles oü i'on eleve des beles bovines, et oü il n'entre point de vaches etraugeres, la peripneumonie contagieuse n'y existe point;
2deg; Que les cullivaleurs places dans les localites oü regne la peripneumonie, mais qui elevent leurs bestiaux et n'en ache-lent pas, n'ont point cetle maladie dans lours eiables ni dans leurs herbages;
3deg; Que lesjierbagers qui engraissent annuellement des bestiaux et qui vont en faire l'acquisition dans les pays d'eieves oü la maladie dont il s'agit ne regne point, n'ont pas non plus cetle affection parnii leurs troupeaux ;
kquot; Que les beles ä cornes provenant des localiles oü existe la peripneumonie, et sui tout d'eiables oü la maladie s'est ma-nifestee, transportees dans les endroits oü s'operent beaucoup de mutations de ces aniraaux, y apportent et y entreliennent cette maladie;
5deg; Que c'est aux nombreuses mutations de vaches laitieres et d'engrais qui ont Heu annuellement entre la Flandre, le Nord, laPicardie, la Haute-Normandie, Paris et ses environs, y compris les dcpartemens de Seine-et-Oise et de Seine-et-Marne, que Ton doit atlribuer, dans le plus grand nombre des cas, l'apparition soudaine de la peripneumonie dans des etablesbien tenuesetbienaerees, oüjamais ellen'avait existe avanl l'arrivee d'une ou plusieurs vaches etrangeres suspec-les ou dejä malades, et oü eile ne s'est pas manifestee depuis ces fatales introductions.
I. AbTEÜKS QCI ADMETTEKT LA COSTAGION.
En matiere de contagion, les opinions des auleurs sans fails bien oircoiisiancios ä l'appui doivent etre considö-
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reeS conmie non avenues. Certains veterinaires disent et r^-peient bien haut: Teile maladie est contagieuse ou n'est pas contagleuse j niais lorsqu'on leur cut: publiez done les fails que vous avez observes comme servant de base a voire opinion , avec lous les details qu'ils comportent et qui puissent convaincre que vos observations sont exacles, bien faites , que rien n'y manque, qu'elles sont, en un mot, positives, ils hfeitent, se taisent ou ne rapportent que des fails inexacte-ment recueillis. II faut ravotier, en medecine velerinaire , ori s'esl trop satisfait jusqu'ä ce jour des opinions, et ainsi on a perdu un temps precieux eu se reposant sur la bonne foi et sur l'autorite d'hommes souvent haut places dans la science. Ce n'est plus ainsi que doit etre traitee la question des maladies contagieuses; il faut la debattre avec des fails exacts et consciencieux, car, dans raffirmative comme dans la negative, le cas est toujours serieux et d'une haute importance, envisage au point de vue de la conservation et de l'ameliora-lion des animaux.
Ces Idees , que j'ai toujours franchement exprimees, m'en-gagent done a ne rapporter ici que l'opinion des hommes qui l'ont motivee, avec des fails constälant la contagion de la maladie qui tn'occupe. Parmi les veterinaires fran^ais, je cite-rai :MM. Tissot, du Jura; Lecoq, professeur ä l'ecole de Lyon ; Malliieu, ä Epinal; Belhomme, ä Toucy (Yonne); Manage, ä Bouchaln (Nord); Mangin, ä Verdun (Meuse); Villain, ä Neufchätel et Duchemin, ä Gournay (Seine-Inferieure), dortt j'ai relate les fails.
Parmi les veterinaires Strangers, je citerai Hertwig, Tscheulin, Veith, Gerlach, Vix, Fey, Niemann, Fuchs, Spi-nola, en Allemagne; MM. Vcrheyen, Delvvarl, Vandewattine, en Belgique; Brugnone, Togg;a, Laurin, en Italic; Numann, en Hollande; Ithen, Virth, de La Ilarpe et Hermann, en Suisse.
Je dirai aussi que, dans le congres velerinaire tenu en 1841 a Mayence, on souleva la question de contagion de la peri-
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pneumonic epizootique: tous les membres, au nombre de 2S, s'en d^clarerent partisans, lls admirent encore qu'ä ürie Periode avancee de la maladie, eile se transmetlait, non-seüle-ment par contact immediat, mais encore par contact medial ; que Texhalation pulmonaire etait plus virulente que la respiration cutanee; que, dans certains cas, la maladie pouvaitse declarer spontanement, mais que Ton devait attribuer sa propagation ä la contagion ; que par sa marche lente , eile per-sistait pendant des annees dans une localite ou une contree , uniquement par une contagion permanente, lors meme que l'hygiene du betail s'y etait amelioree depuis long-temps, et qu'il n'y existait aucune influence nuisible; que l'atmosphere virulente se repandait, non-seulement dans une elable, mais que les miasmes pouvaient encore penetrer dans les elables voisines lorsqu'elles etaient rapprochees, et qu'il existait enire ellesdes communications (1).
Tels sont les noms que je puis citer, parce qu'ils appar-liennent ä des professeurs veterinaires, des praticiens in-slruits, des observateurs consciencieux, et parce qn'en outre, je le repete, des fails bien circonstancies motivent leur opinion.
J. TüMrS n'lNCUBATIO*.
L'incubalion de la pöripneumonie, c'est-ä-dire le temps qui s'ecoule entre 1c moment oü une bete a cornes bien portante a ete exposee ä une contagion certaine, et celui oü la maladie se manifeste, m'a paru important ä dölerminer, non-seulement sous le rapport de la science, mais encore et surtout sous le point de vue de l'application des moyens de police sanitaire ä opposer ä la propagation de la maladie. La solution de cette question, je l'ai cherchee dans l'examen des fails dans les-quelsle moment de l'exposition ä la contagion avait ele connu,
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(i) Exlrait de l'arl. ile M. Verheyen , Journal velcrinaire Helge, t. icr, p. 162.
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et l'epoque du developpement de la maladie bien constate. Or, sur le total de 50 beies, le temps d'incubation a ete , sa-voir :
Do 6 jours sur 2 betes.
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La moyenne du temps d'incubation, prise sur ces nombres, serail done de 25 jours.
J'ai voulu savoir aussi le temps qui pouvait s'etre ecoule entre Tacliat de betes exposees a la contagion, et qui, plus lard, ont ete atteintes de la peripneumonie chez les acque-reurs. Dans 21 fails bien observds, la maladie s'est declaree, savoir:
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La moyenne de ces chifTres donnerait le nombre de 24 jours: mais ce chiffre, je le crois inexact., puisque le caleul n'a pu elre base que sur le nombre de jours qui se sonl ecou-les entre le moment de l'exposition ä la contagion et l'iastant de l'acquisition de la bete infectee.
Je pense done, quant ä present et jusqu'ä preuve con-traire, que le temps en moyenne qui s'ecoule entre le moment oü une bete ä cornes a ete exposee ä la contagion de la peripneumonie et la manifestation de cette maladie est de 30 ä 40 jours, plus souvent en-degä, plus rarement au-dela de ces deux nombres.
K. Nature, siege du virus, atmosphere contagieuse. voies de transmission.
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L'element contagifere qui transmet la peripneumonie n'est pas plus connu que celui de la clavelee du moulon, dela rage du chien, etc. La nature de ces agens destrucleurs est encore couverte d'un voile qu'il ne sera peut-eire pas, de long-lemps, permis ä I'liomme de pouvoir soulever.
Est-ce le sang ou la lymphe, sont-ce les liquides organi-sables conlenus dans la trame intime des organes, qui rece-lent les germes coniagieux de la peripneumonie? Rien ne l'a demontre jusqu'ä present. Sont-ce, au contraire, les fluides qui emanent du sang, comme tous les produils secretes par les organes glandulaires, qui les charrient? Rien de concluaut n'a encore ete fait pour demonlrer s'il en est ainsi.
Cependant differentes lentaiives out ete faites pour de-couvrir le siege du virus peripneumonique ; mais ces essais n'ont ete ni assez nombreux, ni assez varies pour que le probleme soit resolu.
Veith, Sick, Dieterichs, out depose sur la pituitaire de la matiere du jelage nasal, de la salive provenant de betes malades; ils out incise ia pituitaire, et ont depose ces fluides dans la plaic; des sotons, dont la nieche cn avait ete im-
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pregnee, ont ele passes sous la peau, en arriere de l'epaule , mais ces inoculaiions ont ete sans resultai.
Vix a prouve,en inoculant les alterations pathologlques du poumon, quele virus existait dans ces produits (voy. page 188). De ce fait concluant, je croisque Ton pent 6tre autorise a dire avec cat experimentateur, comma aussi avec Ernst et Veith, qua I'air qui s'echappa du poumon malade, lors de l'ex-piration, est imprcgne de l'element contagieux, et que cat air est le vehicule gazeux qui, repandu dans I'almosphere environnante, et raspird par les betes bien porianles, transmet la peripneumonie. Or, ne peut-on pas maintenant supposer qu'une partie de cat air, en sonant des voies respiratoires, ne soit retenu sous forme da bulles fines dans las mucosiies bron-chiques ou nasales?qu'une autre panie reste enfermee dans la have mousseuse qui s'echappe da la beuche, lorsqua, durant la violencedu mal lasbetesrespirent par cetlecavite''Je le pense. Des-lorsla maiiere du jetaga, la saliva, ne pauvent-elles pas, dans certains cas, renfermer l'elemenl conlagieux? Je le crois, malgre les experiences faites par les auteurs que j'ai rap-portees plus haut. J'admeis meme que ce mucus, cetle salive, impregnes d'air, repandus dans tes creches, sur les fourrages, sur les plantes das herbages, pauvant transmetlre la ma-ladie.
Quant a la contagion par les debris cadaveriques, celle-ci parait avoir pour vehicule les emanations qui sortem des poumons et des fluides morbides que ces organes renfer-ment, des chairs des cadavres qui ont ale ouverts, ou lors-qu'ils ont ete dechires par des animaux carnassiers, comma aussi des produits gazeux qui s'echappent des voies respiratoires pendant la putrefaction. Quoi qu'il en soit dc cette opinion, le fait est que les emanaiions des produits cadaveriques recelent le germe de la peripneumonie, et que les animaux qui les respirent contractent cetle maladie.
La pleuro-pneumonie est-elle contagieuse dans son debut, son etat, son declin et ses diverses tenninalsons par indura-
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DG LA. PERIPJiEBMOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;211
lion, son epanchement pleural, gangrene, ou chronicite? C'est ce que la science ne sail point encore posilivement.
Quanta raimosphere contagiense, ou ce cercle conlagiföre entonranti'animal, etdanslaqueile Icsbetessainesnepeuvent point resplrer sans danger de conlracler la maladie, l'obser-vation parait avoir prouve que celte atmosphere perfide a peu d'etendue, et qu'elle n'est point entrainee au loin par les courans d'air.
Sous ce rapport, la contagion de la peripneuraonie ne peut done point etre comparee a celle si subtile des maladies va-rioleuses, typhoides et charbonneuses.
Dans les etables, le contagium se repand partout lorsque 1'air y est chaud, dilate et charge de vapeur d'eau ; au con -traire, si l'eiable est saine et aeree, Tatmosphere contagiense ne parait point s'etendre au-de!ä d'un espace limite aulour de la bete malade. Ces divers conditions de Pair des etables ex-pliqueraient done pourquoi, dans la premiere circonstance , des betes saines eloignees des malades sontatteintes de la pe-ripneumonie avant celles qui en sont voisines ; et pourquoi, dans la seconde circonstance, ce sont celles-ci qui sont les premieres viclimes de la contagion.
Lorsqu'une etable communique avec une autre clablenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;
soit par une ou plusieurs portes ou fenötres, soil par desnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,(
ouvertures accidenielles, I'air contagieux se repand dans cette seconde etable, et les animaux qui I'habilent peuvent contracter la maladie. Vix et M. Spinola ont rapporle des exemples frappans de cette contagion. Si les etables sont si-tuees dans la meme cour, et voisines les unes des autres, lenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5
contagium, associe ä I'air, peut y penelrer et les infecter. Cependant on a vu des besiiaux loges dans des lieux voisins d'etables infectees, maisbien clos, rester a I'abri de la maladie.
Les rapports entre des bestiaux malades et des bestiaux en bonne sante, dans les memes cours, les memes abreuvoirs, les memes paturages, ont aussi des moyens de contagion.
Dans ces cas, non-seulement I'air contagieux que respirent
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lesanimuux bien porians, en approchant les malades, peut transrnettre la peripneumonie; inais encore la salive, le mucus nasal qu'ils peuveni flairer, lecher et d^gluiir lorsque ces humcurssont repanduessurl'eau dent its s'abreuvent, les plantes dont ils se nourrlssent. Enfin, les visiles que se font les betes dans les herbages, en franchissant les fosses, les hales de separation ou les barrages qui separent les pätu-rages, sont des causes de transmission non moins dange-reuses pour la propagation de la maladie.
Avant de terminer ce sujet, je dois dire que beaucoup d'agriculteurs, d'herbagers, de veterinaires meme, exagerent les dangers qui peuvent resuller de la contagion de la peripneumonie, en citanl des fails extraordinaires de transmission qu'ils out entendu raconter ou qu'ils disenl avoir observes. II faut se defier de ces personnes, et n'accueillir ce qu'elles raconlent qu'avec la plus grande circonspection. Certes, la peripneumonie csl une maladie contagieuse; inais, je le repeterai encore, les elemens de la contagion ne peuveni se repandre ä une grande distance de l'animal malade, ainsi que I'observation I'a demonlre al'egard du typhus, des maladies cliarbonneuses, de la clavelee, etc.
En resume, il parait resuller des connaissances que possede la science aujourd'hui, 1deg; que pendant la vie le principal element conlagifere de la peripneumonie reside dans le poumon, et que e'est I'air expire qui en est le vehicule; que le mucus nasal, la salive, ue sunt contagieux qu'autant qu'ils con-tiennent de cet air; 2quot; qu'apres la mort; les vehicules conia-giferes sont les gaz qui s'echappent des organes malades.
I.. RisUHE GEHKRiL.
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II resulte, comme conclusion des recherches et des observations que j'ai failes, de celles qui m'ont ete adressees par mes confreres, comme aussi de celles consignees dans divers Irai-tes sur la peripneumonie:
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DB LA PERIPNEUMOSIE.
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1deg; Que celte maladie, pendant son sejour dans un Iroupeau de betes ä cornes, presente lous les caraclcres generaux des maladies contagieuses.
2deg; Quecinquante-deux fails, exactement observes, demon-trent que 387*betes boviues bien portanlcs, mises en rapport avec des beles malades introduites dans des elables, ont con-Iracte la peripneumonie par contagion, et que sur ce nombrc se trouvenl 13 betes ctraugeres bien portantes, placees dans deux etables infectees.
3deg; Qua neuf fails prouvent que 54 beles bien portantes out eu la peripneumonie apres riiitroduclion, daus des herbages , de böles suspecles ou malades, et que, sur ce nombre 54, se trouve cinq betes bien portantes, venues de loin et mises dans des herbages infectes.
4deg; Que dix fails tendent ä prouver que 64 beles bovines ont eu la peripneumonie pour avoir respire les emanations s'c-chappant de debris cadaveriques, et que, sur ce nombre, 2 l'onl contraclee par rinoculation des matieres morbides pro-venant de poumons malades.
5deg; Que le total des faits de contagion observes jusqu'ü ce jour, soit dans les etables, soit dans les herbages, soitpar le voisinage de debris cadaveriques , s'eleve ä 79, et que celui des exemples de contagion bien circonstancies et, par-consequent positifs, ä des betes bovines en bonne sante, esl de 505.
6quot; Que deux faits peuvent faire penser comme tres probable, que les betes convulescentesde la peripneumonie sonl encore aptes ä transmettre cette maladie.
7deg; Que Ton ne peul considerer comme certain que les per-sonnesqui approchent, touchent ou soignent les betes peri-pneumoniques, puis qui approchent, touchent ou soignent des betes bien porlantes, liansmettent la maladie ü ces dernieres.
8Q Que la coiUagion ä des animaux d'especes differentes merile de nouveaux fails pour etre confirmee.
9deg; Que lachai des beles bovines coniagionlaquo;es, ci par con-
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214nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CONTAGION DE LA l'ERIPNEUMONIE.
sequent laquo;ulaquo;pec^laquo;, surles foires, les marches, ou parloul ail-leurs, duns leslocaliies oil regne la peripneumonie, est une cause qui apporte celte maladie,el qui la dissemine dans les localites oil il se fait beaucoup de niutaiions dans le gros bexail.
10deg; Qu'en France, en Allemagne, en Italia, en Suisse, en Belgique, en Hollande, des veterinaires haut places dans la science, des observateurshabiles etconsciencieux, et au nom-bre de vingt-six, ont motive leur opinion sur la contagion de la peripneumonie par des faits bien circonstancies', consignes dans des traites, des recueils, des ouvrages sur cette mala-die; et que dans le congres veterinaire lenu a Hanovre en 1841, tons les membres, au nombre de 23, se sont declares partisans de la contagion.
11deg; Que le temps de i'incubation de la maladie, pris eu nioyennesur72 faits bien observes, est de 24ä25 jours; raais, qu'attendu la difliculte de constater, au juste, le moment de la contagion, Ton doit admetlre que le temps d'incubation est de 30 a 40 jours, plus souvent en-deoa, tres rarement au-dela.
12quot; Enfin, que la nature du virus de la peripneumonie, de meine que celui de toutes les maladies contagieuses, est encore inconnue; que le lieu oü ce virus reside paraitetre le poumou matade; que I'air expire, le mucus nasal, la have, les emanations qui s'echappeut des organes älteres, en sont les vehicules ordinaires ; enfin que Talmosphere contiigieuse qui enloure les auimaux malades est limitee, etne peut etre entratnee au loin par les courans d'air, ainsi qu'on l'a conÄtatc pour le typhus, la clavelec ct les maladies charbonneuses.
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raquo;ON-CONTAGIOK DE LA PEHIPNEUMOKIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 215
sect; 3. Mon-contagion.
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Somkubb : Aulenrs non-contagionistes. — Lcssona ; ses idöca sur la nature de !a maladic. — Fails do nun-conlagion vappnrtcs par Luciano, I'V'rrari, Rübecci, l'er-roltl. Lcsaona.— Jugeiuciil porlc sur cos Tails. — Experiences fiutespouc denionlrer la non-contagion tlans Ics ötaljles. — Inoculation sans resullat du jctage nasal et de In have.— Resume et conclusions.
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1deg; Opinions des auteurs.
En France, J.-B. Hurard, Gaullet, d'Arboval, MM. Dldry, Taiche et Gelle; en Iialie, M. Lessona; en Allemagne, Dieterichs, Sick, M. Wagensfeld; en Angleterre, M. Fergus-son, ont emis I'opinion que la peripneumonie n'etalt point une maladie contagieuse.
La plupart des auteurs recotnmandables dont je viens de citer les noms n'ont point appuye leur opinion par des fails. A cet egard, je repeterai que la science en matiere de contagion, ne se paie plus d'opinions: eile exige des observations exactes, consciencieusement recueillies pour enlrainer la conviction des aulres. Je ne crois done point devoir m'occuper des opinions; je ne chercherai ä examiner que les fails publics, et les consequences qui en ont ete deduites pour prouver que la peripneumonie n'est point une maladie non contagieuse.
A. Les30s\. — Ses iuees sur i.a natche ue la i'euipseumome.
M. Lessona, professeur a l'Ecole veterinaire de Turin, a public en 1836 une brochure de 206 pages, dans laquelle il s'efforce de prouver que la peripneumonie que Ton considere generalement comme contagieuse, n'est qu'une pleuro-pneu-monie ordinaire sporadique, et ne possedant point la pro-priete de se transmetlre. Des raisons fondees sur les causes, la nature, le siege, le traitement de la peripneumonie enfin des fails de non-contagion, molivent I'opinion de notre estimable et savant collegue. Je vais les examiner.
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1deg; Pour M. Lcssona, la peripneumonie n'est poinl une mala-die essenliellemenl gangreneuse: eile est duo ä des causes conslitulionnelles, lelles que les refroidissemens de la peau paries vents humides, lesbrouillards, les giboulees, la neige allernees avec divers degres de chaud et de froid, les boissons froides et glacees introduites dans I'estoniac, le passage des bestiaux dans des ruisseaux ou des rivieres charriant une can froideouglacee, lesetableschaudes, humides, encombreesde fumier, la respiration d'un air impur, etc.; etc. Ces causes peuvent agir sur le plus ou moins grand nombre d'animaux dans des etables, des päturages differens; mais se faisantsen-tir dans la meme localile ou dans plusieurs locaiites, elles delerminent des pleuro-pneumonies locales , enzooiiques ou cpizootiques, qui nesont poinl contagieuses, maisqui enim-posent, et font croire äla contagion.
2deg; Quanta la nature de la peripneumonie, M.Lessonapense qu'elle ne pent etre comagieuse, attendu que ceite maladie chez I'homme, le cheval, lemouton, le chien n'est point re-puteese transmeitre par contagion.
3deg; Les maladies contagieuses du gros betail sous notre cli-mat, ajonte I'auteur, sont les maladies charbonneuses, lypho'i-des et gangreneuses. La peripneumonie n'est point de nature charbonneuse puisqu'elle ne s'accompagne ni de tumeurs, ni detaches, ni d'infiltrationscarbonculaires. Les maladies charbonneuses se developpent spontanement, puis ensuite se pro-pagent par une contagion mediate et immediate inconlesta--ble. Or, comme rien de semblable ne se fait remarquer dans le cours, la terminaison, l'extension de la pleuro-pneumo-nie, cette maladie ne pent eire contagieuse.
Le typhus nous est apporte par des betes etrangeres qui vicnnent de la Hongrie, sa marche est rapide, ses progres prompiement devastaleurs, la contagion se repand bientöt sur une vaste öienduo de lerrain.Qr, ces caracleres nc se font point remarquer dans la peripneumonie; clle u'csi done poim de la
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DE LA PERH'NEUMOmE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 217
nature de la pesle bovine, et ne pent par consequent, comnie eile, se transmellre par contagion.
C'est ä tort, ajoute M. Lessona, queren adit et repcteque la pcripneumonie etaitde nature gangreneuse.La gangrene peut elre assurement une de ses terminaisons; mais eile n'esl point celle qui se fait remarqner le plus sonvent; et si toule-fois la maladie se lermine par la gangrene, je n'admettrais encore la contagion, si contagion il y a, que pendant I'cxis-tence de cette redoutable terminaison.
C'est avec ces principales raisons que M. Lessona combat les opinions de Brugnone, de Toggia, de Chabert, de Laurin, de Sandry, de Leroy, et de notre collegue et ami M. Lecoq, dans I'anaiyse qu'il fait de leurs iravaux sur la nature de la pcripneumonie, et dans le but debien demonlrer la non-contagion de cette maladie; j'ajouterai ici que ce sont aussi ces raisons que font valoir les anti-contagionistes frangais, alle-mands, beiges et anglais.
Je raisonnais ainsi il y a dix ans, et je disais avec plu-sieurs veterinaires dont le savoir, 1'experiencc et le talent d'observation sont conmis: laquo; Je croirai a la contagion de la pcripneumonie lorsque je l'aurai posilivement constatee. raquo; Anjourd'hui, les fails que j'ai observois m'ont entierement con-vaincu du contraire, et me font dire que cette maladie est conlagieuse.
Je partage entierement l'avis de notre collegue Italien sur la nature de la maladie. Certes ce n-'est une affection ni charbonneuse, ni typhoide, ni grangreneuse que la peripneu-monie, c'est une inflainmation des poumons et des plevres, dont les terminaisons ordinaires sont I'epanchement pleural, et l'induration du tissu pulmonaire. Mais esl-ce ä dire que, parce que teile est sa nature, cette affection ne soit pas donee de la funesto propriete de se transmettre par contagion? Je ne le pense pas. Est-ce que la rage, la clavelee, la morve, le pititln du mouton, la gale, etc., sont des maladies charbon-neuses, typho'ides ou gangroneuses ? Et pouriant ces mala-.
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dies sout assuremenl contagieuses. De mßme qu'elles doiment naissancc ä un virus special, de meine ralteralion pulmo-iiaire qui consiilue la peripneumonie, nepeut-elle pasaussi donner naissance ä un principe reproducteur voialil, qui, cniraine du poumon malade avec I'air expire seraii susceptible, elant introduil par la respiraiion dans les poumous d'ani-maux en bonne saute, de coniniuniquer a ces organes une ma-ladie de la meme nature que celle qui lui a donne naissance? Etd'ailleurs, cen'est point encomparantunemaladieavec une autre maladie que Ton parvient ä la solution d'une semblable question; mais par des fails bien observes et peremploires. Sans doule, dans beaucoup de cas la peripneumonie peut se developper spontanement par rinfluence de causes locales el particulieres semblables a celles que M. Lessona lui assigne, et que j'admels avec lui; mais pourquoi celte maladie, apres elre nee, ne pourrait-elle pas se reproduire par contagion ? Est-ce que la rage, le charbon, la gale, la morve aigue, etc., ne sont pas des maladies qui naissent spontanement sous I'in-fluence de causes locales, et qui ensuile se comranniquent par contagion? Or, pourquoi nepeut-il point en etre ainsi ä I'egard de la peripneumonie? Pourquoi ne pas admettre qqe ce sont des causes locales qui la font naitre, et qu'ensuite e'est la contagion qui peut la communiquer ?
Mais, ditM. Lessona, si la peripneumonie elait contagieuse, elledevraitse transmellreä un grand nombre d'animaux a-la-fois, se propager au loin, et toutes les betes bovines expo-sees a sa contagion devraient la conlracter. Or, dit noire collegue, il est loin d'en etre ainsi; car la peripneumonie est generalement une maladie locale. Sans doule, la maladie dont 11 s'agit ne se propage point ä la maniere du typhus, de la fievre charbonneuse, el Brugnone, Chabert, Toggia, ont certes exagere cette contagion ; mais, par cela meme que la peripneumonie ne se communique pas a tons les animaux qui sont exposes a ses coups, qu'ellc ne se repand pas sur une vaste etendue de terrain, cette difference dojt-elle auto-
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riser ädire qu'clle ne soil pas conlagieuse? Est-ce que loules las maladies virulentesse transtneitent de la menie maniere? Est-ce que, sous ce rapport, la morve ne diflere pas du char-bon, le charbon du typhus, la rage de la gale, etc.? Or, pourquoi refuserail-on im mode particulier de contagion ü la peripneumonie, quand on l'admet pour d'autres maladies coniagieuses dont la nature et le siege sont differens?
Quelques personnes assurent avoir vu des betes ä comes bien ponantes habiter la meme etable, manger ä la mthne creche, avec des animaux atteints de la peripneumonie, et ne point contracter cette maladie.
Je ne conteste point ces fails, car je les ai observes: mais est-ce ä dire ä cause de cela que la maladie ne soil point conlagieuse ? Non certes. 11 serait extremement malheureux que toules les fois que des horames ou des animaux sont exposes ü la contagion d'une maladie, ils dussent necessaire-mentla contracter.
Assurement, si Ton reflechissait qu'a l'egard de la peripneumonie, de menie qu'ä l'egard de toutes les maladies coniagieuses, la transmission reclame pour avoir lieu, la presence d'un virus, l'integrite de ce virus, son depot sur des parties Vivantes, son absorption, une disposition du sujet a contracter la maladie, et que Vahsence d'une de ces cinq conditions annulle cette contagion, on concevrait facilemeut comment et pourquoi des animaux ne contractent point une maladie conlagieuse quoique se trouvant en rapport avec des betes qui en sont atteintes.
Quant ä dire que, parce qu'aucun fait ne prouve que la pleuro-pueumonie de rhomme, du cheval, du mouton, se transmette par contagion, 11 doit en etre ainsi de la pleuro-pneumonie du cheval, cette assertion me parait toul-a-fait gratuite. En pathologic veterinaire, les analogies ne doi-vent elre invoquces qu'avec la plus grande circonspeclion, car I'espece d'animal, sa conslituiion, son temperament, rorgaqisation intime de la pnrtie altaquee, influent singuliere-
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ment sur la forme et la nature des maladies, blen qu'en ap-parence elles se developpent sous l'influencc des mcmes causes, bien aussi qu'elles se ressemblem par beaucoup de ieurs symplömes, el qu'elles affectentle mcme organe.
Tout en admettant done, avecM.Lessona,quela peripneu-niüiiie du gros betail est due souvent a des causes locales , qu'elle ne soit de nature ui charbonneuse, ni typhoide, ni gangreneuse; qu'elle ait quelque analogic avec la pleuro-pneumonie de rhomme, du einen, du niouton, etc., qu'elle naisse dans un endroit circonscrit, sans I'abandonner pour se repandre au loin -, je ne pense point que ces raisons soient suffisantes pour prouver que la maladie dont il s'agit ne soit point contagieuse.
M. Lessona, non-seulement donne les raisons que je viens de chercher a combatire, mais encore il les appuie par des fails de non-contagion qu'il a observes, el qui lui ont ele communiques.
Ces fails sont au nombre de vingt-deux: irois appartien-nent a I'auteur; les dix-huit autres lui ont ete adresses par les velerinaires Luciano, Ferrari, Robecchi el Perrolti. Je vais en donner une analyse succincle, mais pouriant exactej j'en examinerai ensuite la valeur.
B. OnsEnvATioNS raquo;k m, Luciano.
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Des quinze fails iransmis ä M. Lessona par M.Luciano, douze ne prouvent rien en favour de la non-contagion de la peripneu-monie; en voici la substance: La maladie se declare dans dif-ferens troupeaux de beiail a cornes, composes de 10, 30, et meine 100 belcs; sur ce nombre, 2, A, 6, 10, 20, 30 animaux en sont atteinls, et en meurent on en sont gueris; le reste des betes n'est point malade. Or, de ce que loutes les boles de ces troupeaux n'ont point clo atleintes du la peripneumonic; M. Luciano, puls M. Lessona, couolucnl que cette maladie li'csi point contagieuse i utteudu que si ellc I'avaii clö, die
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aurait du se conununiquer ä tout Ut troupeau attaque, et meine aux troupeaux voisins.
M. Luciano ne donne d'ailleurs aucun detail, ni sur l'ori-gine du mal, ni sur les circonstances qui l'onl accompagne, ni sur la nature.
Esl-ce done ainsi qua Ton prouve qu'une maladie n'est point contagieuse? Faut-il done, pour admettre la contagion, que tous les animaux qui sont exposes au conlagium contractent ia maladie necessairement? Mais jamais, dans quelque maladie contagieuse que ce soil, meme dans les plus subtiles, soit chez l'homme, soit dans les animaux, il n'en est ainsi.
Dans les irois autres fails rappories par M. Luciano, la peripneumonie s'est manifeslee dans des etables , et ne s'est point communiquee ä des betes bovines logees dans la meme ferme. Pour Tauteur, qui n'aecompagne ces observations d'aucuns details, la maladie aurait du se communiquer si eile avait ele contagieuse. Ces fails ne prouvent encore, pour moi, absolument rien sur la non-contagion, car la maladie ne se communique point ä une grande distance, ä la maniere de Ia fievre charbonneuse, de la clavelee, du typhus, et il sufiit de sequestrer les animaux dans les elables pour prevenir, dans beaueoup de cas, la contagion, dans d'aulres etables, meme, voisines de celles qui sont infeclees. Ces faits je les ai constates ; d'aulres les ont vus comme moi; mais je me suis bien garde de les considerer comme une preuve de non-coniagion.
C. Observations de mm. ferr.vri , robecci et peiirottt.
Ces observations, qui out ete communique es ä M. Lessona, redigees par lui, et inserees dans le recueil ayant pour litre le Propagateur (Propagatore), sont au nombre de trois. Toutes, ainsi que celles de M. Luciano, manquent de ces details cir-constancies qui apporlent la conviction dans l'esprit du lec-teur. El puis toujoursj, comme la peripnounionie s'est decla-ree dans de nombreux iroupeaux, qn'clle ue s'est manifeslee
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qüe sur 10 a 15 bßtcs, M. Lessona conclut qu'elle est due ä des causes consiitulionnelles. Et pounantces causes devaient agir sur lous les animaux qui y elaient exposes; pourquoi, alors, la maladie ne s'esi-elle nianifestee que sur un petit nombre d'entre eux'.'M. Lessona pourrait-il donner uneexplication satisfaisante de ce fait? Ces observations n'onl done pour moi aucune valeur.
D. OllSERVATIONS 1gt;E M. LESSONA.
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Les faits rapportes par noire collegue italien sont au nombre de quatre. Voici le premier.
Au mois de novembre 1827, la peripneumonie, dit M. Lessona, se declare duns un troupeau compose de trente-huit Mtes, aprös sades-cente des Alpes de Giavene et dans le lieu nomme la Margaria di Collegno. Huit bötes meurent sur douze atteintes de la peripneumonie. Les vaches de ce troupeau avaicnt toutes ete elevees par le proprie-taire, excepte deux vaches otrangeres achetees ä la foire de Suse. L'une de ces dernieres fut malade la premiere, puls successivement toutes les autres. Tout le troupeau avail soufferl du mauvais temps dans les montagnes, et e'est ce qui oecasionna, dit M. Lessona , la peripneumonie parmi les betes qui le composaient.
Je regarde cette observation comme ires incomplete, et ne prouvant absolument rien en faveur de la non-contagion. Et d'abord, les deux vaches elrang^res ne provcnaient-elles point d'une etable infectee, comme cela arrive si souvenl a l'occasion de vaches achetees aux foires?M. Lessona se tail a eel egard. La maladie n'a-t-elle sevi que sur ce troupeau ? Les animaux des proprietaires voisins, qui sans doute avaient subi egalement les memes intemperies atmospheriques onl-ils ete malades? M. Lessona ne s'inquiele point de ces rensei-gnemens, ou du moins il ne s'explique point ä cesujel. Jele repete, je considere cette observation comme incomplete, et ne prouvant rien en faveur de la non-contagion.
La seconde observation, faite sur plusieurs troupeaux pais-sant dans les Alpes, et parmi les betes desquels la peripneu-
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monie s'est manifesitJe, sans se communiquer aux autres trou-peaux de la commune qui puturaient dans les memes herbages, manque de details, et ne pent 6lre consider^e comme concluante. M. Lessona a mieux precise le lait suivant:
M.Je cure Berthoglio, de la ferme du Gros-Cheval, possedait un trou-peau compose de vingt-huit vaches; sur ce total, trois vaches avaient passe I'hiver dans les etables deM. le ciire,et vingt-cinq autres vaches avaient eto achetees en avril et en mai ä des foires de bestiaux des environs. Des trois vaches que possedait M. Berthoglio, et qui alors fai-saient partie du troupeau, une mourutdes suites du part, et les deux autres furent atteintes de la peripneumonie, le 8 juin, et en perirent.
Le 26 du mamp;mc mois, les vingt-cinq vaches restantes furent con-duitesau paturage dans les Alpes, et, ajoute M. Lessona, seize jours avant le temps ordinaire oil Ton mene annuollement les betes bovines au päturage dans les montagnes. A ce troupeau on joignit sept bötes bovines appartenant ä d'autres proprietaires de la commune.
Parmi les vingt-cinq betes achetees parM. Berthoglio, quatorze ont ete atteintes de la peripneumonie depuisle 10 juin jusqu'au 49 septem-bre. Cinq moururent et neuf furent gueries. Les sept vaches qui appar-tenaient aux divers proprietaires n'ont point ete malades.
M. Lessona conclut de cette observation que la peripneumonie ne s'est point transmise dans ce troupeau par contagion, attendu : 1deg; Que la maladie ne s'est point declaree d'abord sur les vaches achetees par M. Berthoglio, mais bien sur deux de celies qu'il possedait dejä dans ses etables;
2deg; Que cette maladie se serait propagee aux sept betes des proprietaires voisins qui paturaient dans le meme herbage;
3deg; Que les patres et autres personnes qui venaient lour-ä-lour visiter les betes malades de M. Berthoglio n'ont point transporte la maladie ä leurs troupeaux;
4deg; Que plus tard, et de retour des Alpes , i'.ucun animal ne devint malade.
5deg; Qua les causes qui out donne lieu ä la peripneumonie ont ete, d'une part, l'elable basse, humide et chaude, dans laquelle les animaux elaient loges, et, d'auire pari, les refroi-
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dissemens de In peau, les betes ayaot ete conduiles ä la inon-tagne quinze jours avanl I'epoque ordinaire.
Je ferai remarquer ici : 1deg; Que, d'accord avec Lessona, j'ad-mets que la chaleur des elables ail pu faire naiire la peri-pneumonie sur les vaches de M. Berthoglio; j'admels aussi que les iniemperies aient pu determiner ceite maladie dans les montagnes. Mais ne peut-on point soutenir egalement que les animaux qui etaient places dans l'etable oü les vaches ont ete d'abord malades J u'aient point ete contagiones, et que la maladie ne se soil declaree chez eux que dans la mon-tagne? Je suis d'aulani plus persuade a croire qu'il eu est ainsi que, deux jours s'etaient ä peine ecoules apres le depart de tout le troupeau pour la montagne (10 juin), que la troi-sieme vache de M. Berthoglio a ete atteinte de la peripneu-monie , puis, qu'a compter de ce jour toutes les autres furent aussi successivement atlaquees de la mamp;me maladie, en juin, en juillet, en aoüt et en septembre. Or, est-ce done une peripneumonie due ä des influences atmospheriques que celle qui persisie pendant toute la plus belle saison a la montagne, ou durant quatre mois dans un troupeau? Etne peut-on pas soutenir comme tres probable que la cause qui a determine la maladie ä la montagne n'est point celle assignee par M. Lessona, mais bien la contagion.
2deg; Quant ä dire que la peripneumonie aurait du se commu-niquer aux betes des voisins de M. Berthoglio, je repeterai que, dans un troupeau oü regne la maladie dont il s'agit, il y a toujours des betes qui ne contractent point celte maladie, bien qu'exposees a ses coups. Et, d'ailleurs, il est tres rare que la peripneumonie sevisse sur toutes les betes composant un troupeau.
En resume, je crois done que l'observation de M. Lessona peut etre forlement coniestee comme prouvant la non-contagion de la peripneumonie. Ce qui me forlifie dans cette opinion , e'est que M. Lessona n'etait point certain lui-meme de la non-conlagion; car, consulte par le magistral de sante de la
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commune, il rcpondit que le troupeau devait descendre des Alpes, etre löge dans une ferme isolee; enfin, quesi d'autres beles elaient alteimes, cesanimaux devraienlßtre sequestres. Or, pouniuoi M. Lessona prescrivait-il ces moyens d'isole-ment, si, pour lui, la maladie n'eiait point susceptible de se iransmeltre par contagion? Assurement c'etait une mesure sanitaire superflue, et centre les inlerels de M. le eure Ber-thoglio. Void la quatrierae observation.
Au mois d'aoüt de l'annee 1832, la peripneumonie s'est manifestöe, dit M. Lessona, sur les bestiaux de la ferme de la Motta, exploiteepar deux fermiers, M. Balbis et M. Macagno.
M. Balbis possödait vingt-cinq beles bovines. Sur ce nombro quatre ont ete atteintes, savoir : Doux du -lCr au 22 aoüt, et deux du 1or au 4 0 octobre. Sur ce nombre, trois ont ete guenes, une estmorte.
M. Lessona attribue le devcloppement de la maladie sur les vingt-cinq betes que possedait M. Balbis depuis un an, ä des causes locales. Et d'ailleurs, si la peripneumonie, dit-il, eüt 6te contagieuse, eile n'au-rait pas seulement sevi sur quatre betes parmi les vingt-cinq animaux composant le troupeau de la forme.
Je suis dispose a croire, avec M. Lessona, que la peripneumonie dont il s'agit a etc determinoe par des causes locales; mais je ne partage point son opinion sur sa nature non contagieuse, parce qu'elle ne s'est point manifestee sur un plus grand nombre d'animaux du troupeau.
Chez M. Macagno, voisin de M. Balbis, la peripneumonie a attaque ses bestiaux vors le 1 ö octobre, par consequent, je le ferai remarquer, dans le moment oü la maladie regnait encore sur les bötes de M. Balbis.
M. Macagno possedait dix-huit botes bovines, trois ont ete atteintes, deux sont mortes, une a ete guerie. Dans le moment oü ces betes etaient malades, M. Costanzo amena dans la ferme de M. Macagno quatre vaches qu'il possedait depuis plus d'un an, et de ces quatre betes, deux furent bientöt atteintes de la peripneumonie, une mourut, l'autre fut guerie.
Pour M. Lessona, ce n'est point la contagion qui a transmis la maladie des bestiaux de M. Balbis ä ceux de M. Macagno, ni ceux de ce dernier aux deux vaches de M. Cosianzo, intro-duiles dans dcseiables infeclces, mais bien allendu : 1deg; que, dans riialie, on ne eunnait d'autres maladies contagieusesque
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les affections carbonculaires; et comtne la peripneumonie dont ii s'agit n'est point de nature charbonneuse, eile ne pouvait etre contagieuse; 2deg; que ia maladie n'a point ete constamment mortelle; 3deg; que les veritables causes de la maladie ont ete l'usage d'une herbe humide et fraiche päturee de trop bonne beure le matin, ou trop tard le soir; enfin les chutes dans la riviere oü les bestiaux allaient s'abreuver.
Quant au fait si parliculier de ia contagion aux vaches de M. Costanzo, M. Lessona I'attribue au mauvais etat ante-rieur de ces beles, et a leur exposition aux causes que je viens de felater.
Assureraent il faul 4tre bien anti-conlagioniste pour etre satisfait des fails rapportes par M. Lessona. Quant a moi, jc les trouvetres incomplets, et je pense qu'ils ne peuvent point fortifier Topinion des veterinaires qui croient a la non-contagion. Notre collegue M. Gelle s'est pourtantcontenle de ces fails pour appuyer son opinion, et il s'est cmpresse d'ecrire, apres M. Lessona que la peripneumonie rie'lait point contagieuse. Et pourtant notre estimable collegue M. Lecoq avail rapporte des fails de contagion que M. Lessona a inuiilement cherche ä controverser; mais M. Gelle n'a pas tenu corapte de ces fails, comme de beaucoup d'autres alors publies et connus, el a detourne la question en disant qa'raquo;7 riavailpas cm reconnattre la peripneumonie contagieuse dans la description qu'en avait donne'e son honorable collegue de l'e-cole de Lyon. Quant ä moi, je suis certain que M. Lecoq a mieux eludie la peripneumonie que M. Gelle, parce qu'il l'a vue sur les malades; tandis que notre collegue de Toulouse me parait ne l'avoir connue que dans les livres qu'il a compiles.
Quoi qu'il en soit, dans une question aussi importanle que celle dont il s'agit, que l'on soit contagioniste ou non-conla-gioniste, je crois qu'on ne saurait trop apponer de circonspec-lion dans l'observation des fails de contagion ou de non-con-tagion, et que parmi ces fails, il ne faut s'attacher qu'ii ceux
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qui apportent une conviction profonde aussi bien dans notre esprit que dans celui des aulres. Or, je le repeterai, je n'ai point trouve cette conviction dans la Lecture attentive des fails rapporles par notre estimable collegue d'Italle, et j'ose croire que meslecteurs partageront cetle opinion.
a0 Experiences failes pour demonlrer la noa-contagion.
Voici d'autres faits qui paraissent plus concluans que ceux de M. Lessona; ce sent: 1deg; des lemativesde contagion par le sejour de beles bien portanles placees dans des etablesäcöte de vaches atleintesdelaperipneumonie; 20des inoculations failes avec la bave, le mucus nasal, sur des betes bien portanles. Je vais faire connaiire ces temalives qui loulesontete sans resullat.
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A. Te'STATIVES DE CONT.UJlon P\R le sejour de betes bothcbs placees dans des
ETABLES A C(')TE BE VACHES MALADES DE LA BEREPJiEUMONIE.
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laquo; Je voulus, dit Dieterichs, me convaincre si les emanations qui s'e-chappent des animaux atteints de la peripneumonie pourraient trans-mettrecette maladie ä des betes saines placees äcotöd'eux. Pourcela, je me servis d'une vache ägee de cinq ans, et apres avoir cherche ä m'assurer de son etatparfaitde santö eu l'observant pendant son repas, pendant qu'elle prenait ies boissons, et en la faisant tousser par une legere pression du larynx, je la mis entre deux boeufs malades de la peripneumonie : ces deux animaux etaienl places dans une etable tres etroite oü il y avait ä peine assez d'espace pour trois animaux. Tous les trois, je les fis attacher tres long, afm qu'ils pussent prendre röcipro-quementleur fourrage. Les boeufs mangeaient tres peu attenduquela maladie etaä dejä tresavancee; lamp;yache au contraire ne mangea pas seulement la petite quantite d'alimens que Ton avait placee avec intention devant eile; mais eile s'efforca encore autant que possible de raanger le fourrage sali par le mucus nasal et la bave des beeufs. Cette vache je ne la laissai lä que pendant deux jours, ot je la fis reconduire ensuite dans sa premiere etable et dans son ancienno stalle. Je la (is remplacer par une aulre vache egalement tres sain'e. Cette derniöre sejourna avec les deux boeufspendant an jonr et demi, parce que Tun
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des deux boeufs mourut alors. Elle resta cependant encore deux jours et demi avec I'autro boeuf. Alors, je (is tuer ce boeuf, et ä rautopsie je constatai l'existence d'une peripneumonie parlaitement caract6risee. Le r^sultatde ces experiences, dit Dieterichs, me d6montra la non-contagion (1).raquo;
Veith, directeur et professeur a l'Institut veterinaire de Vienne, s'ex-prime ainsi dans son traite des epizootics des principaux animaux do-mestiques publie en 1831 , a I'article Peripneumonie epizootique: laquo; Dans la majority des cas, dit-il, cette maladie n'est pas de nature contagieuse. Par les experiences multiplies quo nous avons faites en mettant en contact immediat des animaux sains et des animaux infec-t6s, la contagion n'a pas eu lieu lors m6me que les betes saines le-cherent les mucosites et la bave purulente qui s'ecoulaient abondam-ment des naseaux et de la bouche des malades. Notez que les animaux sains avaient ete amenes de loin el d'endroits qui avaient et6 preserves de la maladie.raquo;
Voici une experience qui fut tentee en France par le vieux praticien Gaullet.
laquo; J'avaisete commissionne, dit Gaullet, par M. le sous-prefet pour me rendre ä la commune de Bliguy oü rögnait la peripneumonie sur le grosb6tail.ll y avait deja tant boeufs que vaches, genisses et jeunes veaux, quinze betes d'enlevees par la maladie, et une dizaine qui en I'taient atteintes. Je fis separer les betes malades d'avec les Mtes saines, quoique cependant je ne jugeasse pas cette maladie contagieuse. Pour rendre mon opinion plus convaincante, je tentai une experience a mes risques et perils: j'achetai une vache de six ans bien constitute dans une commune environnante oü la maladie n'etait pas connue, je la fis conduire ä Bligny dans une etable oü etaient log^s une vache et un boeuf atteints de l'epizooiie ä Vetatjuge incurable. On placa la vache saine entre ces deux animaux, le boeuf ä droite et la vache ä gauche. Le premier succomba trois jours apramp;sle commencement de l'expörience, et la vache apres cinq jours seulement. A l'ouverture du boeuf, je pris des matieres sereuses el purulentes encore toutes chaudes; je pratiquai sur ma vache une incision verticale de deux pouces et demi environ entre deux cotes ; je detachai la peau avec le bistouri sous les plevres de la plaie de chaque cöte, puisen haut et en bas. J'introduisis ensuite dans cette large plaie, au-dessous de la peau, un plumasseau imbibe de matieres purulentes, et je le maintins au moyen d'un bandage con-tentif. Je tins la böte deux jours a la diete d'alimcns solides. Pendant ce temps, une tumefaction considerable so manifesta autour do la bles-
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(i) Extraii de rouvia^e Jo Dieltriclia publie en tSai.
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DE LA PERIPNEUHONIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 229
sure de l'inoculation, accompagnee d'une trös grande sensibilite; quel-ques jours apres, une escharre se forma et ne tarda pas ä se detacher. Je pansai la plaie sous-jacente avec du digestif. L'engorgement ne tarda pas ä diminuer, et quinze jours ne s'ötaientpas 6coulesque deja la plaie ötait cicatrisee.
laquo; Cette böte n'a eprouve aucune indisposition. Je la vendis ä un homme qui l'a gardee deux ans en bon etat de sante et d'embonpoint; mais comma eile etait peu laitiere, il la revendit ä un boucher qui en debita la viande. Lorsqu'on l'abattit, j'assistai ä son Ouvertüre, et je trouvai les organes de la poitrine parfaitement sains. raquo;
A ces fails, on peut opposer des tentatives semblables qui furent faites par Herlwig, qui obtint la transmission de la pe-ripneumonie sur trois vaches bien portantes placees ä cöte de vnches malades, et qui moururent de la memc maladie (voyez page 178), eleufin les nombreux fails de contagion que j'ai rapporles dans des etables infectees, dans lesquelles des bestiaux parfaitement sains avaient ete introduits.
Pour moi, ces experiences prouvent seulement que dans quelques cas, des betes bien portantes placees ä cöte de btjles malades resistent ä la contagion dont elles sonl menacees. Des falls semblables ont toujours ete observes lors de i'exis-tence de toules les maladies conlagieuses, quelle que soit leur nature.
li. Tentatives se oontagiox far l'inoculation du jetagb nasal et de LA save.
Les experiences d'inoculation, dit Veith, faites soit au moyen de la lancotte chargee de mucosites et transportee dans la muqueuse nasale, soit au moyen de sect;etons impr^gnes de ces mucosites purulentes et passes au poitrail ou au döfaut de l'epaule, n'ont jamais eu pour t6-sultat la contagion.
Sick a repötö, dit Veith, ces tentatives, et a obtenu le möme rösul-tat. On ne reussit pas davantage dans les experiences faites ä l'Ecole vetörinairc de Hanovre par ordre du gouvernement. Les endroits oil l'inoculation avait ete faite se transformerent en ulceres malins et gan-greneux; mais jamais la contagion ne s'en est suivie.
Dieterichs a fait les tentatives suivantes sur neuf betes; je le laisse-rai parier lui-meme.
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laquo; Les animaux destines a ces experiences, dit Dieterichs, 6taient des bneufs de travail nouvellement achetes dans l'Oldonbourg et ages de trois ä six ans. Ces animaux etaient nourris a l'etable avec de bons four-rages; aucund'entre eux n'avaitelö expose ni aux influences nuisibles de ralimentation, ni ä des changcmens de temperature, et enfmonne constata sur eux aucun signe de maladie. Tons furent loges dans un endroit 6cart6.
laquo; Je pris pour matiere d'inoculation le mucus nasal et la have de deux boeufs tres malades, dont Tun mourul le meme jour et l'autro deux jours apres. Avec celte matiere j'inoculai en m6me temps neu/'animaux de .la maniere suivante :
laquo; A trois d'entre eux je perrai la pituitaire sur la cloison nasale, et ä l'aide de chiffons de laine j'appliquai le mucus nasal a plusieurs reprises, et j'empöchai pendant quelques minutes qu'aucun des boeufs ne put se lecher dans l'interieur du nez.
laquo; Je passai des setons au poitrail de trois autres boeufs, et chacun d'eux fut recouvert et impregne du mucus nasal et de have. Enfin, les trois derniers boeufs, je les inoculaidela memo ibaniere en leur passant des setons ä l'epaulo.
laquo; Deux de ces derniers ne tarderent pas a tomber malades, Tun au quatrifeme jour, l'autre au cinquiferae. La tumefaction ä l'^paule de Tun ct au poitrail de l'autre etait devenue tres considerable; les animaux avaient de la fiövro, mangeaient peu; mais buvaient avec avidite les boissons blanches qu'on leur presentait. Au bout de huit jours, tous les symptömes qui pouvaient dejä me faire craindre la contagion de la peripneumonie avaientdisparu, ä l'exception de la tumefaction, qui donnait une suppuration convenable. L'etat des animaux etait rede-venu absolument ce qu'il etait avant l'inoculation. Tous gardörent le s6ton pendant dix jours ; et cinq ä six semaines, pendant lesquelles je les vis plus rarement, aucun d'entre eux ne presenta aucun signe de maladie. Chez les trois boeufs que j'inoculai dans le nez, on n'apercut plus au troisieme jour qu'une legere rougeur. raquo;
Teiles sont les experiences dont les anti-conlagionistes al-lemands s'emparent pour chercher ä demontrer que la pdri-pneumonie n'est poinl une maladie coniagieuse. Je ferai quelques reflexions ä leur egard.
Et d'abord, je ne crois pas que ces experiences d'inoculalion soieniassez nombreuses et assez varices pour demontrer po-sitivement que la peripneumonie n'est pas coniagieuse. Je ferai d'abord remaiquer que le mucus nasal esl un produit qui peal
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provenir du nez, du larynx, de la irachee ou des bronches. Or, est-ce du mucus de l'uu ou de l'aulre de ces parties dont on s'est servi ? Je ne crois pas que cela ait ele fait, puisqu'on a pris de la matiere du jeiage qui s'ecoulait par les caviles nasales. Et d'aiileurs cette matiere est-elle i'element contagifere? C'est ce que Ton ne sait point encore.
Quant ä la salive ou have qui a ete inoculee, etait-ce ce fluide clair, fllant et ires albumineux, qui est secrete par les folli-cules de la membrane buccale? ou bien de la salive pure, claire , aqueuse et alcaline, teile qu'elle provient de la glande salivaire? Gelte salive etait-elle impregnee d'air expire de matiere provenant des poumons, comme cela arrive si fiequemment? Les experimeniateurs ne se sont point expli-ques categoriquement sur ce point. Et d'aiileurs la salive est-elle bien positivemenl contagieuse?
Quant ä moi, je repeterai encore ä cette occasion que, d'accord avec Ernst, Vix et Veith, je pense que le contagium de la peripneumonie reside principalement dans les vapeurs aqueuses et animalisees qui s'echappent du poumon par la respiration, et que c'est l'air expire qui en est le principal vehicule. Je n'admets doncla transmission dela maladie par le jetage nasal et la salive, qu'autant que ces fluides sont impre-gnes de cet air ou qu'ils sont mousseux.
J'ai dit page 210 que le poumon eiaitl'organe qui renfer-mait plus parliculierement I'element virulent de la peripneumonie, puisque Vix a pu transmetire celte maladie en inocu-lant les alterations de ce viscere. Je crois done qu'il est per-mis de supposer avec beaueoup de fondement que ce ne sont sans doute que les secretions morbides provenant directe-ment des poumons, ou les fluides secretes dans les voies res-piratoires, et renfermant des bulles d'air expulsees des poumons, qui sont plus specialement doues de la propriete de transmetire la peripneumonie. Quoi qu'il en soit, si l'inocu-lation du mucus nasal, de la bave, ne sont point les agens de transmission de la peripneumonie, cette experience ne prouve
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pas posilivement que cciie maladie nc soil point coniagieuse; mais eile lendrait ä demontrer que le virus peripncuniouique n'exisie dans la maiiere du jelage nasal et de la salive, que dans certaines conditions.
Je pense done en definitive que les inoculations tcnlees par Veilh, Sick et Dieterichs, ne peuvent ctrc invoquces comnie de puissantes preuves en favour de la non-coniagion de la peripneumonie.
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CHAPITRE VII.
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MOYENS CUBATIFS DE LA PERIP.NEUMOME AICUE.
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SualSlAlRE. La maladie doit clrc Irallcc tics Icdcbul. — Moyens curatils pour lu dtl-luit de la pcripiieumniiic, dc la plcuritc, dc la bronchile, ct do Icnrs torminaisous diverses. — Moyens depletifs. — Coutre-slimulaus. — RevulsiCs, clc. — Cas ou la maladie cst incurable.
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Beaucoup dc personnes etquelquesvelerinairesont cherche dans l'arsenal de la pharmacologie des remedes specifiques propres a faireobtenir la guerison de la peripneunionic. Je declare que, pour la guerison de cetle maladie, il n'exisie aucun spc-cifique, mais bien des metliodes curatives rationnelles, basecs sur sa nature, son siege, son etat recent ou ancien. Les deux grands secrets, selon moi, pour en obtenir la guerison sont: 1deg; de reconuaitre la peripneumonie des son debut; 2deg; de mettre en pratique les moyens curatifs que je vais faire con-naitre. Je parle ici, non-seulement par ma propre experience, mais encore d'apres celle de plusieurs praticiens vcterinaires inslruits. Les remedes que je propose ne sontni dispendieux, ni d'un dilTicile eraploi. Quelques personnes onl irouve qu'il n'elait pas facile de les mettre en pratique sur un grand uom-bre d'auimaux ä-la-fois: soil; mais je ferai observer que eel
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inconvenient ne pent etre mis en parallele avec la perte d'a-nimauxutiles et precieux, uneIndustrie affaiblie ou perdue, et les tribulations de toutes especes qui aecompagnent la per-sistance de la peripneunionic, pendant trois ä six mois, dans une etable bien garuie d'animaux. En effet, en traitant les bestiaux au debut de la maladie, la convalescence est courte, les depenses de temps et d'argent peu considerables, et, ce qui doit surtout etre pris en consideration , on arrete et on eteint la contagion. Or, si les proprietaires de betes bovines apprecient bien ces importans avantages, ce dont jene sau-rais douter, ils se livreront attentivement ä l'examen de leur betail, ou bien ils le confleront aux veterinaires, pour qu'ils le visitent frequemment, afin de decouvrir le debut oeculte, et parfois lent, de la maladie. Que si, au conlraire, ils negligent lours bestiaux, el atlendent, pour les traitcr, queceux-ci refusent de manger, se plaignent en respirant, et que lesva-clies donnenl moinsdelait, ilsdoivent elrepositivementcon-vaineus qu'ils perdront huit animaux sur dix qu'ils feront trailer.
Dans celle triste circonstance, il est plus profitable aux proprietaires d'appelcr le boucher que le veterinaire. Mes confreres, j'ose l'esperer, ne seront point offenses de ma franchise, car il est penible pour eux d'elre appeles pour donner des soins a des animaux qui sont, dans I'immense majorite des cas, inguerissables.
Le debut insidieuxde la peripneumonie, sa marche cachee, les desordres si profonds et si graves qui 1'accompagnenl, out porte quelques personues peu eclairees a croire que cette maladie etait due ä un sort jete sur les bestiaux par des sorciers. Dans cette croyance, elles vont chercher de miserables jongleurs, qui portent le nom de devins , de leveurs de sort, pour guerir les animaux et arreler la maladie. On no pourrait trop blämer celle credulite absurde, indigne de noire epo-que, et les lois ne sauiaiuiil trop punir les homnies qui I'ex-ploilcnt ä leur profit.
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234nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOTENS CUHATIFS
Les melhodes curalives de la peripneumonie doivenl varier selon que le type de la maladie est aigu ou sous-aigu, scion qu'elle debute par une congestion du poumon, une inflammation des plevres ou des bronches, enfin, selon les complications qui peuvent I'accompagner.
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A. TbAITHMENT HE LA PERIPNBI'MOXIE AFFF.CTA!ST les types aigus et SOÜS-AIGU, ET UKUUTANT PAK UNI CONGESTION DU POUMUN , SIIVIK m'ini LA.M.ilATinN.
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Lorsque la peripneumonie debute dans un troupeau de betes bovines, la premiere qui en est atteinte doit en 6tre aussilöt retiree et placee dans un lieu isole, pour y amp;re examinee, pendant tout le cours de la maladie, avec la plus se-rieuse attention. Un velerinaire devra eire appele pour visiter la malade, ainsi que tout le reste du troupeau. De frequens exa-mens devront etre fails, pour s'assurer de l'ötat de same ou de maladie de toutes les betes occupant I'etable ouTherbage. Les renseignemens fournis par le nombre de respirations remar-quees aux flaues, par les pulsations donnees a Tariere glosso-faciale, par l'auscultation et la percussion de la poitrine, devront etre notes sur un cahier d'observation. Toute bete a comes qui aura la respiration petite, vite, donnant de 25 ä SO respirations pur minute, un pouls plus accelere, battant 60 ä 65 fois par minute, donl la poitrine sera sensible ;i droite et h gauche, donl le bruit respiraloire naturel sera plus fort et associe a un leger bruit de frottement, qui aura les muqueu-ses des yeux rouges, bien que cetie bete boive et mange, donne du lait et rumine comme dans l'etat de sante, on pent assurer que dans irois a quaire jours eile ne mangera plus, ne ruminera plus, ne donnera que peu ou point de lait, el commencera a faire entendre une respiration plaintive, enfin eile paraiira atteinte de la peripneumonie au debut, pour le cultivateur, tandisque (etje l'ai deja ecrii), ä celte periode, la maladie sera dejä grave et tres souvent incurable.
Cetle bete devra etre immediatement placee dans un lieu
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DG IA I'ERIPJfEUMDNlE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 235
isole et mise ä une diete severe. On pourra se permettre seu-lemenl de lui donner un peu d'herbe fraiche ou une ires pe-lite quanlile de foin. On praliquera aussilöt une saignee de irois a quaire kilugi-amrnes, laquelle devra elre reileree huit ä dix heures apres (1). Aussilöl qne le sang aura cesse de cou-ler, on friciionnera le corps et les membres, pendant une demi-heure , avec des bouchons (aits avec du foin ou de la paille iressee, et on recouvrira la beie avec de bonnes cou-vertures. Trois heures apres la premiere saignee, on admi-nistrera, de deux heures en deux heures et pendant 16 heures, un breuvage compose ainsi qu'il suit:
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Eau de riviere ou de foniaine. 1 demi-litre;
Eraelique.......U grammes (Igros).
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On fera fondre remeliquedansun verre d'eau chaude, que Ton versera ensuite dans le demi-litre d'eau prepare. On donnera ce breuvage aux animaux, en ayant soin de le verser dans la bouche, en dix ou douze fois. La dose de l'emelique sera de 2 grammes ( 1 demi-gros ) pour les animaux denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ry
six mois a deux ans, et de 6 grammes (1 gros et demi) pour les bceufs et les gros taureaux de trois a huit ans. La saignee sera praliquee de nouveau ; on relirera la meme quanlile de sang, et on continuera l'administralion des breu-vages, si apres douze heures, la respiration n'est pas revenue ä vingtouvingt-trois respirations par minute; on devra meme ouvrir la veine une troisieme fois, si I'animal a ete abondam-ment nourri ä l'ctable ou place dans un fort herbage. Apres la premiere, la seconde, la troisieme saignee , si le pouls de-vient plus fort et plus plein , si la respiration esl moins fre-quente, les muqueuses des yeux moins rouges , et si surtout le bruit respiratoire est moins fort, on pent assurer que I'animal est sauve et que la convalescence sera courte.
Independamment des saignees et de l'adminisiration de l'e-
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(i) Tons les veterinalres qui ont traite la peripDeumonie soul d'accordsur les pius.sans et bons effets de la saignee des le debut de la malailie.
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236nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS CUHA.TIFS
rneliqiie, on donnera toutes les trois heures, el allernaiive-menl, avec le breuva^e cmelise, d'aulres breuvages composes ainsi qu'il suit:
i^ Orge. ... 3 Hires. Eau. . . . 15 litres.
Faites bouillir I'eau, jctez I'orge dedans el laissez sur Ic feu encore dix minutes. Jelez ceue eau qui esl acre el excitante. Remeltez 30 litres d'eau, laissez bouillir pendant une hcure, retirez du feu et faites refroidir jusqu'a la temperature tiede.
Faites fondre, dans ceue tisane, 1 kilogramme de sulfate de soude; donnez 1 litre de cede preparation ä l'animal tou-les les trois heures.
On fera bouillir avec de l'eau, des mauves ou de la graine de lin, et ä leur defaul, du gros son, el on administrera avec ce'tle decoction quutie lavemens par jour aux malades. Avec celle ineme eau adoucissante, on pratiquera des fumigations emotlientes dans les naseaux, matin et soir, ä toutes les betes alieintes. A cet effet, on recouvrira la tele de l'ani-mal avec un drap ou une couverture ; on remplira un seau de decoction emollientebien chaude, el on placera ce vase sous son nez, afin qu'il puisse respirer la vapeur emolliente qui se degagera du liquide.
Ces soins devronl etre continues pendant tout le cours de la premiere periode, ou les irois a quatre premiers jours de la maladie. II esl rare qu'apres ce laps de temps tons les symptömes qui avaient annonce son debut n'aient point dis-paru , et que les mouvemens respiraloires ne soient point re-venus ä leial normal. Si quelques animaux purgent, on leur passera des lavemens d'eau de son.
On s'atiachera , ä l'egard des malades dorn la membrane conjonciive esl jaune ou pale el infiltree, ü faire de peiil.es saignees de 1 litre a 1 litre el demi, qu'on reilcrera tons les jours, les lories saignees elant nuisibles dans ce cas. On agira ainsi, ei quelle que soil la forme de la maladie ,
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a l'egard des veaux, des genisses, des vieilles bt-les , des animaux gras, et lorsque la congestion ou I'inflanimation sera bornee ä une petite elendue du poumon. La saignee ä la veine jugulaire est preferable ä celle faite ä toutes les autres veines. Cependant, si les animaux sont medians, on pourra ouvrir avec avantage la veine sous-cutanee abdominale. La saignee ä la veine sous-cutanee qui passe en haut et ä la face externe du jarret ne peut jamais donner assez de sang; on n'y aura recours que dans les cas ou on ne pourra faire autrement.
b. taaitement de la peripneumome, debutant par une infl .malatios des plevres (Pleurete-pleuresie).
Si laperipneumonie debute par une inflammation aigiie des plevrcs (voyez'les symptömes de ce debut, page 58), on prati-quera de petites saignees de 1 ä 2 kilogrammes; on aura soinde les reiterer deux ätrois fois par jour. On adminislrera les breuvages emetises d'eau d'orge, ainsi qu'il a ele specific page 235 et 236 ; enfin on s'attachera surtout ü bouchonner vigoureusement toute la surface ducorpseldesmembres, etä rccouvrirles animaux avecbeaucoupdesoin. On frictionnera ensuite la moitie des deux faces laterales et inferieures de la poitrineavec de bon vinaigre chaud, et de preference avec les preparations suivantes.
V? Ammoniaque liquide. . .96 grammes (3 onces).
Eau de riviere.....32 id. (1 once).
— Faites un melange ....
La preparation suivanle peut, selon les localites, etre plus economique.
^ Bon vinaigre..........2 litres.
Racine de verätre (ellebore blanc) ou racine d'elleborc noir (rosedenoel), ou de grand raifort sauge, 1 demi-kilo-grammo. Ecrasez ces meines, faitesbonillir le vinaigre, reti-rez du feu, jetpz la pnlpe dans le vinaigre et laissez infuser pendant une demi-Iieure.
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538nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UOYENS CUHATIFS
A defaul de toules ces preparaiions, on pourra se servir avec avaniage d'une teinture epispastique confectionnee avec
^z Canihaiide en poudre. ..... 16 grammes.
Euphorbe en poudre...... U id.
Alcool...........250 id.
Melez ces trois substances dans une boutellle en tcrre cuile, dans laquelle on laissera un tiers de vide; bouchez le-gerement, et exposez pendant piusieurs jours a une temperature de 20 a 21deg;; iillrez el conservez pour I'usage.
Ces frictions delerminent un engorgement elendu et tr^s douloureux, sur lequel se montrenl parfois des vesicules de liquide.
Leur effet est de rappeler le sang a la peau et d'y produire une revulsion energique. On peutaussi, avec avantage, appli-quer des cataplasmes confectionnes avec la farine de mou-tarde: mais comme les animaux, en se frottant, en derangent l'application, et que celle-ci necessite d'ailleurs l'emploi de bandages, on doit dedaigner d'en faire usage.
Si apres vingt-quatre heures un mieux sensible se manifeste, on peut considerer I'animal comme entrant en convalescence. Alors, pendant quatre a cinq jours, on devra lui faire garder i'etable, le soumettre ä une demi-diete, et ne pas le lücher dans les palurages comme on a la mauvaise habitude de le faire. Si au contraire, la pleuresie se termine par epanche-ment, avec formation de pseudo-membranes, si le tissu pul-monaire s'enflamme et est frappe d'hepatisation rouge, on doit desesperer d'obtenir la guerison des animaux. Ilsresis-tent rarement ä ces graves lesions.
C. Debut du la pkiutnelmome rvm une bronciiite aigue.
Lorsquc la peripneumonie debute par une indanimaiion tres vive de la muqueuse des bronches ( voyez les symptomes de ce debut page 59), la vcine jugulaire sera largement ouverte, et on laissera ecouler de 3 a 5 kilogrammes de
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sang. D'autres emissions, moins fortes (2 ä A kilogrammes ), devront elre reilerees pendant deux ä irois jours. Si la phlegmusie persiste et menace de s'eiendre au tissu pulmo-naire ( broncho - pneumonite ), les frictions seches, dont j'ai deja parle, devront elre failes. Le matin, ä midi, et le soir, on fera des fumigations emollientes dans les naseaux, comme il a ele indique page 236. 'Irois fois par jour aussi on passera des lavemens fails avec des decoctions de mauve ou de son, dans lesquelles on fera fondre 96 grammes (3 onces ) de sulfaie de soude ou sei de Glauber. Ces soins seront continues pendant qualre ä cinq jours, si un mieux se fail remarquer; mais si la loux persiste en annon^ant de rinila-tion, on devra s'empresser de passer un selon ou fanon, anime avecla racine d'ellebore noir maceree dans le vinaigre, ou avec la racine de verätre ( ellebore blanc). ( V. album ).
Lorsque rinflammation est calmee, et qu'elle marche len-tement vers la resolution, l'emploi du vinaigne sternuialolre, conseille par M. Maihieu, veterinaire, produit de tres heu-reux effets. Voici la composition de ce vinaigre et la maniere de s'en servir:
Prenez sulfate acide d'alumine et de po-tasse(alun)...........
Sulfate de zinc.........\ 32 grammes.
Poivre d'Espagne.......
Huile volatile de terebenlhine . . .
Camphre........... 8 grammes.
Fort vinaigre de Bourgogne .... 1 litre.
Reduisez en poudre les substances solides, unissez-les au vinaigre et ä l'huile volatile de terebenlhine; faites macerer pendant huii heures, bouchez bien la bouteille, et remuez fortement le tout avant la prise de la dose. Trois fbis Je jour, et au momenl oü la bete est ä jeun, on introduil une petitecuillereeä cafedece vinaigre, dans l'uneoü dans l'auire des narines. Les animaux qui ont dejä prisde ce liquide ne se le laissenl verser ensuile qu'avec dilTiculte daus les naseaux.
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Immediatcment apres son administration, de grosses larmes tombenl des yeux, et des ebrouemens forts el successifs de-barrasseniles malades des nmcosites, desfausses membranes qui obstruent les bronches et les cavites nasales.
Si la bronchite determine l'inflammaiion du tissn pulmo-naire, et que celle-ci passe rapidement ä l'hepatisation, on devra alors mettre en usage les moyens curatifs que je vais faire connaitre.
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Moyens curatifs de la seconde peiiode de la maladie , et des diverses terminaisons.
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Lorsque la pcnpneumonie simple ou compliquee de pleu-rite ou de bronchite, se termine pur la gangrene, on pent considerer les animaux comme irrevocablement perdus. Si eile se termine par un prompt epanchemeut pleural considerable , le cas est generalement incurable. L'animal meurt bicnlot asphyxie.
Hepatisations ete'panchemeni.—Lorsque la peripneumo-nie dale de quatre ä cinq jours, que l'animal ne mange que pen ou point, qu'il ne rumine plus, qu'apres avoir pris une petite quantite d'alimens, il est meteorise, que le pouls est vile (60 ä 70) etpelil, que la poiirine est sensible, que Ton constate l'absencc du murmure respiratoire et le froltement, signes qui indiquent I'induralion rouge du pouuion etl'epan-chement, que l'expiralion est courle et plaintive, que les baliemens du cceur som forts, que les betes commencent ä saliver, el qu'elles ne se couchent plus, ou rarement, la maladie est tres grave, et il est dllUcile de sauver l'animal. Ce-pendant j'ai vu guerir des betes qui avaient plus d'un liers du poumon hepalise: mais il a fallu un mols el plus pour operer la resolution.
Dans cede peiiode, on saignera les animaux; mais on retirera seulemenl 1 ä 2 kilogrammes de sang tons les deux ou trois jours. On ne donnera pas de bmivages emeli-
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DB I,A PER1PNEUM0NIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2amp;1
ses; mais on administrera des potions avec le sei de Glauber. On passera des lavemens, on fera des fumigalions, des frictions seches, comme 11 a dejä ete iudique. On placera un seton au fanon, ou on appliquera un ou deux de ces exutoires sur la paroi ou les parois pectorates correspondant au poumon malade (1). On tiendra les animaux ä une demi-diete; on leur donnera des alimens de facile digestion-, soit 1 ä 2 kilogrammes de foin choisi , par jour, soit 2 ä 3 kilogrammes de pommes de lerre avec 3 ä 5 kilogrammes de caroites, de betteraves, de navets cuits et associes ä un peu de farine d'orge. On ajoulera ä ces malieres alimentaires 32 grammes (1 once) de'sei marin. Slles muqueuses restent long-lemps päles ei l'animal faible, que la resolution de l'in-flammation s'opere lenlement, on fera bien d'administrer tons les matins un breuvage lonique compose soit d'une decoction de plantes toniques et stimulantes, comme la racine de gentiane, d'auuee, le serpolet, Tabsinthe, la tanaisie, etc., soit de 32 grammes (1 once) d'extrait de gentiane dissous dans un litre d'infusion aromatique. Dielerichs vante Teau de gou-dron ä laquelle on ajoule 8 grammes (2 gros) d'essence de te-rcbenlbine, dont on continue l'emploi pendant quinze ä vingt jours. Ce moyen, dit-il, a eu un succes constant.
Dans le cas oü un mieux apparent se fait remarquer, on pourra se perraeltre, les jours de beau temps, de lächer les animaux, pendant une beure ou deux, dans des herbages oü ils ne trouveront que peu ä manger, sinou on les expose-rait ä des rechutes et ä des reeidives presque toujours mor-telles.
Pendant la convalescence, on devra surveiller les animaux ets'assurer, par I'auscultation, de letal du poumon. S'il arri-
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(i) Avant de faire usage des cxuloires , il faut bleu s'assurer ri le proprie-taire est decide ä contiuuer ce trailemcnt, car les eiigorgemeiis produils par les setous, les trochisques, elc, enipeclienl les bonctien d'acbeler ces animaux dont oil aur.iil pu lireraquo; t|uel(|iic purti avant l'applicatiou de ces revtilsifc.
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2amp;2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS CUHATIFS DE LA P^RIPNEUMOME.
vail uoe recrudescence du mal, soil parce que I'animal a irop mange et qu'il a ele meteorise, spil parce qu'il a eu froid dans I'lierbage, soil enfin parce qu'il a ele expose a la neige ou a la chaleur du soleil, il faudra le friclionner, le mellre ä la diete, prailquer;iine pelile saignee, el adminisirer quelques breuvages avec le sulfate de soude. On doit desesperer de la guerison lorsque les beies reslent maigres, bien qu'on leur donne de bons alimens qu'elles mangent el digerenl bien. Si, en outre, elles ne donnent qu'un peu de lait non cremeux, que le poumon reste hepatise, el repancliement siationnaire, qu'elles toussent frequerament, qu'elles aient de temps en temps ladlarrhee, on peul les regarder comme incurables. La maladie a passe a I'eiat chronique.
Dans ce cas, de deux choses Tune : ou bien il faul sacrifier les animaux, ou bien chercher a les engraisser en les phigant, pendant la belle saison, dans un bon herbage isole, en leur donnant durant l'hiver de bons alimens de facile digestion, tels que les pommes de terre, les betleraves, les caroiles cuiles, ou des provendes faites de farine d'orge, de remoulage, d'avoine concassee, dans lesquelles on ajoule une petite poi-gnee de sei de cuisine; ils se trouvent aussi fort bien de pa-nades faites avec du pain, du lail, el surtout avec des bouillons de viande.
Quant aux maladies concomilanles, comme la meleorisa-tion, la diarrhee, qui se font remarquer pendant le cours de la peripneumonie soltaigue, soil chronique, j'ai fait connat-tre les remedes qu'elles reclament pour etre combatlues (page 232 et suiv.)-
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3I0YENS PRESERVATIFS SB IA PiRIPNEüMONIE,
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CHAPITRE VIII.
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MOVENS PRESERVATIFS.
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Je diviserai les moyens preservatifs de la peripneumonie en deux series : 1deg; en ceux qui sont pulses dans I'hygiene des beles bovines; 2deg; en ceuxqui sont du ressort de ia police administrative concernant les maladies contagieuses.
sect; 1, Moyens preservatifs puisös dans l'faygiine des bites bovines.
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SoUMAine : Herbages.— Subulation.—Npnrritnre ä Potable. — Uoissuns.—S6-crfrtion laitense. —. Travail. — IIereclit6 ct predisposition bereditaire. — Moyens d'arretev la peripneumonie dans les herbages et duns le$ etables. — D^srafection des Stables.
A. Hersxges.
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J'ai dit que les variations brusques de l'atmospbere et les interaperies Jes$aisons,le (Void duprintempset de l'automne, les nulls ct les matinees fraiches, les courans d'air froids et humides que supportent les bestlaux, etaient au nombre des causes determinanles de la peripneumonie. Pour y remedier, il faut:
1deg; Rentrer la nuit les bestlaux a I'etable on sous des hangars, durant le premier et le dernier mois de I'herbage. Cette attention est surtout indispensable a l'egard des animaux qui out logeen grand nombre dans la meme etable pendant I'hiver-Blen que les proprietalres n'alent que pen ou point de four-rages a donneraux bestlaux pendant ia nult passee ä I'etable, bien qu'lls n'aieni pas meme de pallle pour faire de la liiiere, les animaux seront toujours mieu\ couches sur le sol de I'etable ou du hangar, que sur celui du palurage, qui est froid et humide.
On fera bien aussi, pendant co meme laps tie lenips, de ne
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les conduire aux püturages que les jours de beau ou d'assez beau temps, ou apres la disparilion des brouillards froids du matin.
On devra toujours avoir 1'atlention, les premiers jours que i'ou conduira les animaux dans les päturages dont I'herbe est tendre, ires aqueuse, tres debilitanle et relächanle, de leur donner, avant leur depart, une demi-ration de fourrage sec. Si ces precautions sont difficiles a meine en pratique, soit parce que les päturages sont tres eloignes des elables, soit parce que celles-ci sont trop petites pour la quantite de betes a loger, soit parce qu'elles sont trop dispendieuses, les pro-prietaires feront bien d'etablir, dans les endroits les moins humides des päturages, des especes de hangars, avec des branches d'arbres, afm que les besliaux puissent venir y trou-ver un abri centre les intemperies de Tatmosphere, les gran-des chaleurs, et s'y couclier pendant la unit.
Ils aurout soln de tenir leurs herbages bien dos, ahn que les besliaux ne puissent s'en ecbapper pour aller communi-quer avec ceux des voisins, ou bien pour que ceux-ci ne puls sent venir les trouver.
Si les animaux n'ont recu qu'une petite ration d'alimens les derniers mois d'hivernage, de meine que s'ils ont ete nour-ris fortement, on devra ne point les laisser päturer ä leur gre dans l'herbage. Ils feraient trop de sang et conlracte-raient la maladie (voyez page 118). On les retirera done de l'herbage lorsqu'ils auront sufilsamment mange. II sera beau-coup plus sage, si faire se pent, de les placer d'abord dans des pacages plus pauvres d'herbe, et, ä defaut de cette res-source, les faire päturer au piquet, dans les päturages tres nourrissans (1).
(i) Ce pacage borne se fait en prenant une forte corde, de la longneur de Ci a 7 metres, en 1'attachant par un bout aux deux cornes des animnux, et de 1'autre, a un fort piuu enfouce assez profoudemeut dans le sol pour que I'aiiiiual ne puissc I'arradirr.
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13. ^tabulation:
J'ai dit que la stabulation chaude, humide et mephilique, eiait une des principales causes de la peripneumonie. Or, si les cullivateurs etaient bien convaincus que l'air chaud des etables est ires nuisibles aux bestiaux, pauvres comme riches, fabricans de fromages et engraisseurs, feraient bien-töt abattre leurs etables pour en construire de plus sa-lubres.
Quelques annees sans pertes de bestiaux sufflraient pour payer les depenses qu'ils auraient faites.
Que les etables soient construites en bois et en terre, ou en maconnerie, que les proprielaires aient depense peu ou beau-coup pour leur construction , je dirai, avec Tessier et Morel de Vinde, que l'essentiel est de les etablir avec un plancher de 4 ä 5 metres de hauteur, sur un sol eleve au-dessus de celui environnant, avec des murs perces d'ouvertures ä l'aide desquelles on pourra etablir des courans d'air ä volonte, de la partie inferieure a la partie superieure de l'etable.
Je ne chercherai point ici ä entrer dans tous les details qui se rattachent ä la construction des etables ; je dirai seulement qu'une etable devaut contenir vingt bamp;es ä cornes, devra avoir, en plagant les animaux sur deux rangs, avec un couloir au milieu, 10 metres de long et 5 metres de large. II est preferable d'avoir plulot plusieurs etables de huit ä dix betes, que de plus grandes; car la maladie se declarant dans une de ces etables, il est plus facile d'en etouffer la contagion.
Si le proprietaire ne pent ou ne veut point faire rebätir son etable ou ses etables, il devra faire ouvrir des fenetres au-dessus de la tete des animaux, et etablir une cheminee, qui, falle ainsi que je vais l'indiquer, est toujours facile ä pratiquer a peu de frais. On perce, dans le milieu du plafond de l'etable, ordinairement emre deux solives, une ouverture de amp; ä 5 decimetres de diametre. Une semblable ouverture doit egale-ment elre faite au toit vis-ä-vis celle-ci. On prepare, avec plusieurs planches de sapin, un conduit de 4 ä 5 decimetres de
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diamelre, el assez long pour, eiant engage dans l'ouverture du plafond, aller gagner le toit el s'elever de 3 decimetres au-dessus. Ce simple appareil, que j'ai fait construire dans beaucoup d'etables, elablii un courani d'air de bas en haut, qui entratne au dehors l'air chaud, les vapeurs infectes, les gaz irritans, lout en maintenaut une egale temperature dans l'etable : un seul ventilateur suflitpour aerer une etable con-tenaut dix vaches. On en fera construire deux pour vingl va-ches, trois pour trenle, el ainsi pour chaque dizaine de totes de betail. Toutefois, on tiendra compte des ouvertures qui existeront aux murs de l'etable.
II existe beaucoup de lieux oü ce Systeme d'aeration ne pourra point ßlre adopte , soil parce que l'etable est recou^ verte par des locaux servant quelquefois d'habitation, soil parce qu'il sera impossible d'entralner les vapeurs au-dessus du loit, etc., etc. Mais alors jedirai qu'il faut renon-cer ä elever, ä gouvemer les betos bovines et ä les entretenir en sanle, si on ne leur fournil point le premier aliment de la vie, ou l'air atmospherique, aussi pur que possible.
Les cultivaleurs, dont l'industrie consiste ä faire donner aux vaches beaucoup de lail en les nourrissant bien et en les enfermant dans des etables chaudes pour eviter le froid, de-vront surlout faire etablir ces sortes de cheminees.
Qu'ils sachent done bien que la secretion laiteuse qu'ils exigent des vaches placees dans de telles conditions se fait au detriment de leur constitution , et surlout de leur poitrine ; qu'ils sachent done bien aussi que le lait de ces vaches perd en qualite ce qu'il gagne en quantite; qu'ils sachent done bien enfin, que les moyens d'aerer les etables que je propose ne nuiront point ä la secretion laiteuse, parce que leur usage est de maintenir une egale temperature dans l'etable, et de conduire au dehors les emanations volaliled infectes et sep-tiques, qui en rendent l'air impur.
Que les proprietaires qui engraissent soient done bien pe-nelres que ce ne sont point les allmens, quelque qualite qu'ils
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aient, qui engraissent les animaux, mais bien le sang qui circule dans lenrs vaisseaux; que ce tluide nourricier, ne peut fournir de bons elemens graisseux qu'autant que le boeuf destine ii l'engrais respirera un air convenablement pur„ Ün sait que les bouchers preferent, ä poids egal, les boeufsgras qui viennent d'herbages, aux bceufs de poutures, engraisses dans des etubles chaudes, humides etinfectes, parce que les premiers donnent moins de dechet, ont une graisse plus ferme, plus savoureuse, que celle des seconds, qui est flasque et se conserve mal. Quant ä moi, je puis assurer positivement que lä oü j'ai constate que la peri-pneumonieötaitparticulierement determinee par l'insaliibrile des etables, j'ai consiamment vu l'assainissement de ceslieux par des fenetres, par une ou plusieurs cheminees ventilatoires, quoique souvent mal etablies, faire disparailre la maladie sans retour. M. Mannechez a fait les m^mes observations.
L'enlevement frequent du furnier des etables est aussi une condition indispensable ä leur salubrile. Ce furnier, (ovnuS de matieres animales et vegeiales qui fermententen se pulrefiant, laisse echapper, non-seulement des matieres animales sep-liques qui engendrent la puiridite des bumeurs circulatoires, mais encore des gaz impropres ä la respiration et ä la vie, tels que Tammoniaque, l'acide carbonique, l'hydrogene sul-fure. Ce sont ces gaz qui, pen propres ä la combustion, donnent une teinte pale ä la lumiere de la chandelle ou de la lampe portee par le cullivateur qui va visiter ses etables pendant la nuit. En outre, ce furnier salit la peau , arnUo la transpiration insensible dont eile est le siege, et ajoute ainsi aux eflets causes par les matieres volatiles qui s'en echappent.
Enfin, je signalerai encore, comme tr6s insalubre, la presence de tas de fumiers au voisinage des etables.
C. Boissoxs.
J'ai dit que les boissons nuisiblcs au betail etaient les eauz
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froides ou glaciates, seleniteuses, et les caux des mares. Void comment on peut remedier aux diverses conditions de ces eaux, et les rendre, sinon tres bonnes, au moins non mal-faisantes.
Eaux froides de sourcet dans les herbages. — On devra pratiquer aux environs de cette source un reservoir dans lequel l'eau pourra sejourner, s'aerer, et acquerir une temperature convenable. Pour eviter que les bamp;es n'aillent s'abreu-ver h la source, on entourera celle-ci par une haie vive ou par un barrage.
Les memes attentions seront prises, si la source oü vont s'abreuver les bestiaux est au voisinage de l'etable.
£auz seleniteuses. — Les eaux seleniteuses ne devront jamais servir de boisson aux bestiaux, si on peut les rein-placer; autrement il faudra en precipiter le sulfate de cbaux par le precede qui a etc indique par M. Lassaignc, professeur de chimie a I'Ecole veterinaire d'Alfort. Ce procede consisle a verser dans ces eaux une dissolution de sous-carbonate de soude : 350 grammes de ce sei peuvent rendre potables 100 litres d'eau (1).
£aux de mares. — Void un procede pour purifier ces eaux, qui a ete conseille par le celebre agriculteur Bosc. On creusera du cöte de la mare une excavation ; on ctablira un canal qui fera arriver l'eau de la mare dans un lonneau de-fonce d'un cöte, persille de l'autre, el a moitie rempli de char-bon de bois pulverise et place dans une partie de Texcavation qu'on aura faite. Toute l'eau qui arrivera de la mare par le canal devra passer dans le tonueau, ou le charbon, en de-composant et absorbant dans ses pores les elemens organi-ques septiques en dissolution dans Teau, la rendra tres sa-lubre. Un quintal (50 kilog.) de diarbon peut servir ä purifier 1,000 hectolitres d'eau corrorapue. En sortant du tonneau, le diarbon pourra encore servir ä la combustion, ou bien elrc
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(i) Ces a So grammes coüteol, lerne moyen, 45 ecu limes.
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employe comme engrais dans les lerres humides. Ge moyen est tres economique etd'un facile emploi.
D. Secretion laitbusb,
J'ai dit que les mamelles, par la secrelion laiteuse dont ellessont le siege, entretenaient des rapports sympathiques, intimes, avec le poumon, et que les abondantes traites de lait, suscilees, soit par un fort regime alimeniaire, soit par des etables chaudes et humides, s'operaient au detriment de la poitrine des animaux. Les proprietaires de bestiaux devront done bien calculer si leurs interets ne sont point gravement compromis lorsqu'ils se livrent ü une semblable speculation. Ils reflechiront bien qu'apres avoir fait des benefices pendant plusieurs annees, ils peuvent les perdre en quelques mois, par l'apparition de 1raquo; maladie dans leurs etables, et la mine de leur Industrie. Cependant, ils pourront toutefois eloigner ces pertes, en ayant leurs etables toujours garnics de jeunes femelies, qui supportent mieux que les vieilles l'insalubrile des etables et la super-secretion du lait.
E. Travail.
Le travail excessif et soutenu des boeufs fatigue les muscles et use le sang, qui est, aussi bien quele fluide nerveux, un excitant du Systeme musculaire. En outre, ce travail force les animaux ä fixer le thorax par de fortes inspirations soute-nues, qui fatiguent le poumon et suscilent l'abord et la Stagnation du sang dans son tissu. L'insolation et la faible ration de fourrage qu'on leur donne usent bientöl ces pauvres animaux, qui conlractent tot ou tard la peripneumonie. C'est done aux proprietaires de diminuer autant que possible ces travaux, pour conserver la sante de leurs bestiaux.
F. Predisposition iibreditaihe.
Si j'ai sutlisamment prouve que la peripneumonie etait une
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maladie hereditaire, transmise par le male ou la femelle ul-leini de cetle maladie, il me sera facile de faire connatlre les moyens propres a remedier ä celte Iransmission.
1deg; Les taureaux qui piescnleront quelques-uns des symp-lömes de la peripueumouie chronique, ceux rnenie qui auronl cohabite avec des betes malades, soil dans la meme etable, soil duns le meme herbage, seront reformes, chäires,
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2deg; Dans le bui de donner un nouveau sang ä la race, et de l'araeliorer, on devra aller acheler dans les pays eloignes, oü la maladie n'a Jamals exisie, des taureaux jeunes et vigou-reux, pour la reproduction et la regeneration de la race.
3deg; Toute vaclie qui aura ele atieinte et trailee de la peri-pneumonie devra eire scrupuleusement examinee apres la convalescence, pour s'assurer si sa poiirine n'estpas encore malade. Si la maladie a etc vigoureusement attaquee et com-ballue des son debut, il est probable que toute trace aura dis-paru ; mais si 1'animal a ete soigne lorsque le poumon etait frappe d'hepatisation} que la plevre etait le siege d'un epanchement avec fausses membranes, il est plus que probable, surtout si la convalescence a ete tres lougue, que la poiirine renferme encore quelques lesions anciennes. On devra ne point faire servir un lei animal ä la reproduction, parce qu'il est probable que ses produils naitront avec la predisposition ä contracter plus tard la maladie de leur mere.
On devra batinir, pour donner des eleves, toute vache chez laquclle on constaiera quelques-uns des symplomes de la pe'ripnetimonie chronique ou phthisie.
W Les veaux qui proviendront de ces femelles, de meme que ceux qui auront ete engendres par un taureau malade, devront cue engraisses el vendus pour la boucherie.
II me resle, pour terminer tout ce que j'ai a dire sur la prophylaclique de la peripneumonie, a faire connaitre les moyens propres a en preserver les besliaux, lorsqu'elle regne däns un herbage ou dans une etable.
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G. MÖTÜNS d'aRRJBTBU LA PBKIPHEt'MoniE LOHSQu'sLLE BBUISE DAnä IK HERBiGB OU DAÄS IXE ETADLB.
Aussitöt qu'une bele sera reconnue malade daus un herbage, eile devra en eire reliree et plaoee daus un endmit ecartepour y elre Iraileeconime il a ele dil(page 232elsuiv.).
Jamals les malades ne seront mis dans l'ctable oü les vaches sejourneront plus lard. Cependunl, s'il n'est pas possible de les placer ailleurs, aussilöl apres leur guerison ou leur mort, l'etable devra elre desinfeclee, comme il est dit ci-apres. Les meines altenlions seront prises, si plusieurs ani-maux lombent malades dans le meme moment.
Les vaches encore bien portantes seront aussitöt changees d'herbage, si faire se peut, le jour meme oü la malade aura ete mise daus un Heu isole.
Un veterinaire devra ölre appele immedialemenl. Celul-ci devra s'entendre avecle proprietaire, afinque, de bon matin, les animaux etant ä jeun, au pare ou ä l'etable, il puisse les visiter, les examiner et les ausculter tuns.
Si les animaux ont päture dans un pacage pourvu de beau-coup d'berbe , que les muqueuses des yeux soient rouges, le pouls plein et vite (55 ä GObattemens par minute), qu'ils tous-sent gras et souvent, que les mouvemens des flancs soient preeipites, ils seront saignes de 3 ä 5 kilogrammes lt; et cette souslraction sanguine sera repelee deux fois au besoin. Si e'est pendant les mois de mal, d'octobre el de novembre, les bestiaux seront renlres a l'etable pendant la null. On lera prendre aux betes qui conlinuerout ä tousser, et u res-pirer plus de fois que dans l'etat de same, un demi-litre d'eau d'orge, dans lequel on fera dissoudre 96 grammes (3 onces) de sulfate de soude (sei de Glauber).
Toutes les betes qui ne reclameront point ces soins parti-culiers seront mises a päturer pendant sept ä huit jours dans un pacage ires pen fourni d'herbc.
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Lcs vaclies donneront mains de bit, il est vrai, en suivant ce regime, mais le proprietaire en sera largement dedom-mage, en preservant son troupeau d'une maiadie tres dan-gereuse qui pent le decimer.
Tout proprietaire soigneux et ami de ses vaches devra les visiter, les examiner attcntivement matin et soir, s'assurer si elles mangent et ruminent bien ; si elles n'ont point la respiration vita et elevee, si elles donnent la m^me quantite de lait que la veille, afin d'appeler aussitöt le veterinaire qui devra leur donner des soins.
Si la peripneumonie se declare parmi les betes composant une etable, la premiere malade devra elre retiree et placee isolcment. S'il etait possible de la laisserseule dans I'etable qu'elle a infectee, en placani les animaux ailleurs, cette pratique serait bien preferable ; mais il est diflicile d'agir ainsi, parce que la plupart des cullivaieurs n'ont pas d'etables dc rechange.
L'etable infectee devra aussitöt elre puriliöe, et la place qu'occupait l'animal malade desinfectee ainsi qu'il est ci-apres indique. C'est pendant la sortie des animaux pour aller boire qu'on pourra se livrer ä cette operation.
La ration des vaches bien portantes sera diminuee d'un tiers. Si l'etat des yeux, du pouls, de la respiration, reclame la saignee, celle-ci devra etre pratiquee.
Les cullivaieurs qui suivront ces preceptes dictes, par I'ex-perience, parviendront, on pent I'assurer, a preserver le resle du troupeau de la maiadie ; et si toutefois eile continue ses ravages, eile sera beaucoup moins rebelle ä guerir.
En resume, eviter toule communicalion des bötes malades avec les betes encore bien portanles, appeler un veterinaire habile pourvisiter frequemment le troupeau, soigner les betes encore saines, s'il en est besoin, soumetlre tout le troupeau a un regime convenable ; enfin repeter les saignees de temps en temps, et donner des breuvages d'eau d'orge avec le sulfate de soude : tels sont les soins preservalil's que tout proprietaire
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soigneux et Interesse ä la conservation de son betail devra s'empresser demettre en pratique.
H. DE8INVECTION. — PlSIFICITIOM DES ETABLtS.
La place occupee par l'animai ou les animaux malades, ic mur de face, la creche, le sol, s'il est pave, scront laves avec de l'eau de lessive de cendres de bols (1), graues avec des raclettes, ou frotles avec des brosses ou de vieux balais; puis laves, grattes, frolles une seconde fois avec une dissolution de cldorure de chaux dans la proportion de 260 grammes (1 demi-livre) de ce chlorure, dans 20 lilies d'eau. On procedera ensuile, pendant la sortie des vaches pour aller boire, ä la desinfection generale de l'air de l'etabie, de la maniere suivante : on meilra dans une petite terrine en terre vernissee, de 3 litres de capacite: sei gris de cuisine, 750 grammes (1 livre et demie); oxyde de manganese, 250 grammes (demi-livre) ; on melera bien ces deux substances. On placera le vase sur des charbons allumes, puis on versera dessus un melange d'acide sulfurique et d'eau dans la proportion de 500 grammes (1 livre) chaque. On pent se servir aussi de la preparation suivante, que Ton pourra placer dans un vase semblable a celui ci-dessus indique. On prendra: chlorure de chaux, 128 grammes (h onces), et on versera dessus 64,grammes (2 onces) d'acide sulfurique. II se degagera immediatement une grande quantite de vapeurs blanches, excitant la toux, formees de chlore gazeux et d'acide hydro-chlorique. On se retirera aussildt pour ne point respirer ces vapeurs irritantes, et on fermera la porle par laquelle on sera entre. On laissera degager la fumigation pendant une heure. On ouvrira alors les portes et les fenetres de l'etabie, pour
(i) On prepare celte lessive en faisanl bouillir, pendant une lieinv, i kilogramme de ceudrcs du bois dans nil scan d'eau. On laisse ensuik' dt-pnser les ceudiTS an foud dn vase, dm|ni-l on verse uoucnmcnl lu li(|niilclt;
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laisser echapper les vapours, el la desinfeclion sera operee. Les vaches seront ensuiie rentrees dans I'etable.
Dans le cas oil le sol de I'etable serait mauvais, il sera bon de I'enlever et de le remplacer par une nouvelle couche de terre. Si ce sol est pave, il suflira de le laver avec une dissolution de lessive ou de cblorure de chaux.
Les couches de foin qui reposem sur les chevrons qui for-menl le plancher de quelques etables serönt mises en terre, et converties en furnier. II serait dangereux de dünner ce foin aux bestiaux.
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sect; 2' Moyens preservatifs puivcs dans les lois et arrcts touohant les maladies contagieuses des animaux.
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Sovmaire : Considerations generales. — Bases tics mcsures sanilaires. — Isolcment. — Recensemf nt. — Arisile. —Sigmilfment. — Marqoc. — Indcinnitc. — Canton-nemenl. — Empiriques. — Usage de la viand.- et du lait. —Resume general.
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A. GoNSIDKHATIUNS GENEIULES.
Si j'ai suflisamment prouve que la peripneumonie doit elre classee parmi les maladies reputees contagieuses; si j'ai de-vnonin': que cette affection peut, par le commerce exterleur des bestiaux , etre importce d'un royaume dans un autre royaume, et si, en France, eile peut etre apportee d'un de-parlement dans un autre departement, d'un canton dans un autre canton, d'une comrmme dans une autre commune, soit par l'achat sur les foires et sur les marches de betes bovines paraissant bien portantes alors, mais qui ont ete mises en rapport, soit dans des etables, soit dans des herbages ou ailleurs, avec des bestiaux malades, soit enfin par des emanations s'echappant de debris cadaveriques ; si j'ai rapporte des faits posilifs, inconlestables, et en nombre assez considerable pour entrainer la conviction des personnes competenies pour les apprecier et les juger; si j'ai prouve que de cetie contagion est resullö jusqu'a ce jour une extension de la peripneumonie
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dans des localiles oil jusqu'alors eile elait restee inconnue ; si j'ai fait voir quo cette maladie, par sa nature grave, son in-curabilite dans beaucoup de cas, nuisait essentiellement a I'a-melioraiion etä la multiplication de l'espece bovine, et qu'elle portait une atteinte grave aux interets de ragricuiture, n'est-il pas de mon devoir de m'occuper main tenant des moyens de police sanitaire qui pourraienl etre ordonnes et mis a execution par les autoriles administratives pour, a I'avenir, chercher ä prevenir l'exlension et les ravages de cetle redoutable affection? Je ne me suis point dissimule combien cette partie de mon travail offrait de difHculies, car les mesures atlministra-lives, quelles qu'elles soient, sont loujours mises diöicilement en harmonie avec les interets de l'agriculture et du commerce des bestiaux, et combien il elait difiicile de concilier I'intenU general avec l'interet particulier. Je ne me suis point dissimule non plus qu'en traitant d'une maniere generale des mesures preservatrices de la peripneumonie, ces mesures ne seraient pas loujours applicables dans loutes les localites; mais j'ai pense que les velerinaires, les agriculteurs , pourraienl eclairer les autoriles administratives sur les modißca-tions qu'il serait utile de leur faire subir selon la siiuation topographique des lieux, les habitudes du pays, les mutations des bestiaux qui s'y Tont annuellemenl, les speculations ope-rees sur leurs produits , etc., etc.
Jusqu'a ce jour, en France la hauh! administration n'a rien prescrit de special a l'egard de la police sanitaire, applicable a la peripneumonie du gros betail. MM. les prefels de quel-quesdepartemens,parmilesquelsje citerai le Jura, la Seine-Inferieure, onlbienarretecertainesmesures; mais,parmices mesures, les unes, puisees dans les reglemens applicables au typhus contagieux, aux affections charbonneuses, etant trop severes, et, partanl, dilliciles a faire executer, onl froisse vive-ment les interets des agriculteurs et des marchandsde bestiaux; les autres, etant pen rigoureuses et ne prescrivant que des demi-moyens sanitaires, n'ont pu ni prevenir le mal ni en ar-
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ramp;ier les progres et les desastres. 11 suffit, en effel, de jeter les yeux sur les arretes pris par la prefecture du Jura, et par la prefecture de la Seine-Inferieure, pour eire convaincu a ce sujet (Voyez Doeumens frangais).
Aujourd'hui que la peripneumonie regne dans beaucoup de depariemeos; qu'elle occasionne annuellement des pertes difiiciletnent reparables, qu'elle inspire de justes defiances dans l'achat des bestiaux a cornes elrangers, et surtout dans l'acbat de ceux provenant des pays ou regne cette maladie, qu'elle enlrave et reiarde les ameliorations qui devraient ßtre faites sur le gros betail, il faut esperer que Tadministration superieure de Tagriculture ordonnera des mesures sanitaires eleudues a toute la France ä l'egard de la peripneumonie. II faul done penser qu'elle suivra I'exemple donne par I'Al-lemagne, la Suisse, la Hollande, la Sardaigne, etc., qui ont decrete depuis quelques annees des mesures administratives severes ä l'egard de la peripneumonie qui ont ete suiviesde tres bons resultats.
Les reglemens sanitaires de plusieurs Etats de l'AIIemagne que j'ai pu me procurer renferment d'excellentes mesures con-tre la contagion peripneumonite; mais on s'apergoit bien vite en les meditant que, parmi ces mesures, les unes ne peuvent etre prescrites en France, en raison des lois qui la regissent, et que les autres sont trop severes, et surtout trop arbitraires. Toulefois, j'ai pense devoir les consigner ä la fin de ce travail (Voyez Doeumens e'lrangers).
Commissionne en 182iO par M. le Ministre de l'agriculture, pour etudier la peripneumonie dans unc localite riebe en bestiaux, et oü se fait beaucoup d'acbats et de ventes de beies bovines, soitpour le produit du lait, soit pour la boucherie, et oü, avant mon arrivce, des mesures sanitaires avaient ete prescrites par M. le prefet de la Seine-Inferieure, j'ai pu m'entreienir avec les aulorites administratives, les agricul-teurs, les lierbagers, les elevcurs, les marchands de gros be-lail, des mesures qui pourraient (quot;ire prises ä IVgnrd de la
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peripneumonie contagieuse. J'ai done pu juger sur les lieux memes des resullals produits par les moyens sanitaires qui avaient ele prescrils par radministralion prefecturale, et en apprecier les avantages et les inconveniens. Ce que je vais dire dans ce chapitre pourra done etre considere comnie le fruit de ce que j'ai observe et medite depuis long-temps.
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B, L019 ET AllKKTS QUI PEUVERT SERVIIl DE BASES ÄCX UESUEES QUI POtlUlilENT tTHK PRESCRITES A l'eGARD DE LA PERIPIfEUHOIflE.
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En France, la contagion de la peripneumonie du gros be-lail n'ayanl etebien constatee que depuis l'arrßt du Conseil d'fitat du roi, du 16 juillet 1784, sur les affections conta-gieuses, cette maladien'a point ete nominativement designee dans cet arret. Cependant, corame ii est dit dans l'article 1quot;, quelaquo; toutespersonnes, de quelque qualite et conditionqu'elles laquo; soient, qui auraient des chevaux ou des bestiaux atteints ou laquo; soupQonnes atteints de la morve, du farcin, du charbon, etc., laquo; ou de touie auire maladie contagieuse, seraient tenues a d'en faire la declaration aux maires des communes, etc., raquo; la peripneumonie peut et doitetre comprise dans la catego-rie des maladies reputees contagieuses que cet article ne nomme pas, et je crois, par consequent, que les aulorites administratives et judiciaires peuvent appliquer ä celte maladie les dispositions sanitaires prescrites par FamH de 1784. Dans tous les cas, si Ton voulait arguer que la peripneumonie n'a point ete nominativement designee dans cet arret, les au-torites administratives peuvent prendre ä son egard toutes les dispositions qu'elles jugeront convenables, en s'appuyant sur le decret de l'Assemblee Constituante concernant les biens et usages ruraux et la police rurale du 6 octobre 1791, litre 1er, section U, art. 20; et par le decret de la raeme Assem-blee, rendu sur l'organisalion judiciaire, du 16-24 aoüt 1790, litre 2, art. 3; et enfin, sur les art. 459, 4G0, 461 et 462 du Code penal.
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Parmi tousles moyens sanitaires que I'aulorile peut prescrire a l'egard de la peripneumonie contagieuse, la plus neces-saire, selon moi, c'esl d'erapecher la veme dans les foires ou marches, et partout ailleurs, des betes qui ont ete exposees ä la contagion en habitant, paturant, travaillant, ou frequen-tant des betes malades. Ces animaux, j'ai cherche ä le prou-ver, peuvent recevoir le germe d'une maladie qui plus tard peut les attaquer, les faire perir, et ainsi reproduire et repan-dre de nouveaux elemens de destruction.
Ces animaux, je le crois fermement, devraient done etre consideres comrae suspects, en s'appuyant sur les dispositions de l'art. 7 de l'arret du Conseil d'Etat du roi, du 16 juil-let 1784; et aux personnes qui les exposeraient en vente, ou les vendraient, devrait etre inlligee Tarnende de 500 fr. vou-lue par cet article.
C. Declaration. — Isolement. — Visite. — Sionai.rment. —#9632; Marqce. — Indemnite.
La declaration de i'existence de la maladie, par le proprie-taire, au maire de la commune, est une mesure sage et ur-gente, qui doit etre rigoureusement mise a execution (article 459 du Code penal).
Quelle que soit l'espece de maladie contagieuse dont on cherche a arreter les progres, la premiere condition pour at-teindre ce resullat est de savoir oü eile exisle. Jusqu'alors, je dois le dire ä l'egard de la peripneumonie, l'autorite com-munale n'a ete avenie de I'existence de la maladie que par la clameur publique, on lorsque des pertes d'animaux se succe-dant rapidement, les proprieiaires se sont trouves dans I'im-possibilite de cacher le mal, et forces de venir le declarer ä l'autorite, pour se soustraire aux peines prononcees paries lois. On s'est demande pourquoi ils agissaieut ainsi. Les rai-sons en sont faciles ä trouver. D'abord ils ont interel ä dissi-muler le mal; ensuite, ils peuvent facilement le cacher. Je \ais chercher a faire comprendre loute ma pensee.
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Les vaches lailieres, les betes ä Tengrais, les animaux de travail, constituent la majeure panic de la petite fortune du fermier, de Vherbager, ou du petit proprietaire. C'est ä l'aide de ce capital, reprösente par les animaux, que proprietaires et fermiers elevent leur famille. Tont honneur a leurs affaires, et se procurent, non sans peine, une modeste aisance dans leurs vieux jours.
D'apres le releve des observations que j'ai faites, lorsque la peripneumonie se declare parmi un certain nombre de bates, quelles que soient la saison et les conditions oit les animaux se trouvent places, eile fait perir, en moyenne, le tiers ou la moitie des b£tes qui composent la troupe. Les cas exception-nels heureux sont la perte da quart, et les cas malheureux sont la perte des trois quarts.
La duree de la maladie est de trois ä six mois; le temps le plus court est de deux mois; et le plus long est d'un an.
Ainsi, par I'existence meme de la peripneumonie parmi ses bestiaux, le possesseur de betes a comes est expose a perdre le tiers ou la moitie de son capital; ce qui est deja un tres grand prejudice. Mais lä ne se borne point tout son malheur: la maladie est pour lui une veritable catamite. Dans les loca-lites oü on specule sur le produit en lait, les vaches malades ne donnent plus de lait; cellos qui sont susceptibles de le de-venir n'en donnent que fort peu, a cause de la diete a laquelle on les soumet, et des saignees de precaution qu on leur pratique. La quantite de lait, de fromage, ou de beurre, qui de-\ rait etre faite' et livree au commerce, va done toujours en diminuant. Le petit-lait, destine a nourrir des pores, est res-treint dans la niöme proportion, et le cultivateur se voit bieutöt prive d'une ressource qui se rattache ä son industrie priu-cipale.
Pendant la belle saison, les vaches qui sont susceptibles de devenir malades, de meme que celles qui sont convalescentes, ne peuvent etre conduites dans les herbages qu'avec la plus grande precaution. II faut avoir soin de leur donner des ali-
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mens sees, avanl leur sorlie de l'etable, afin dV-viior ies indigestions. En outre, ies proprielaires sages el prudens ne peu-vent point, ne doivent point acheter des vaclies dans ces inomens critiques, parce qu'ils compromettraient leur existence , en Ies introduisant dans un foyer de contagion. Dans cetle occurrence, le proprietaire est force de changer son in-dustrie; il est oblige de faucher son herbe et de vendre son foin , ou d'aeheter des moutons pour päturer ses herbages. Or, les moutons et le foin sont loin de rapporler les memes benefices que l'herbe converlie en lait et en furnier.
Lorsque la peripneumonle se declare pendant l'hiver, des inconveniens non moins graves se presentent.
Si le eultivateur a recolte beaueoup de fourrages, il se voit force de les vendre, et partant, aussi, d'aeheter des fumiers, parce qu'il faut absolument engraisser les terres qui donnent du grain. Ce n'est pas tout: lorsque la maladie a cesse, il doit desinfecter les etables, les reparer, payer le veterinaire, le pharmacien , etc.; enfin, acheter des vaches pour remplacer celles qui sont mortes. Que de depenses, et surlout que de craintes n'eprouve-t-il pas?... Carne peut-il pas elretrompe par les marchands, et se rendre possesseur de betes conta-gionees? La maladie ne peut-elle pas reparaitre sur les animaux qui ont reslste jusqu'alors?
Conune on le voit, le tort apporte par la maladie chez l'her-bager, le eullivateur, ettous les proprietaires de vaches a lait, est considerable. Pour l'agficulteür ou l'herbager qui fait des eleves les perles sent plus grandes encore, selon la race de belail qu'il peut posseder. S'il eleve la race du pays, la perte estgrande, maisilala ressource de pouvoir remplacer ses animaux en les achetant dans la localile ; mais eile est desas-lreuse pour l'eleveur qui perfectionne une race par le Choix judicieux de beaux eleves. Ici c'est une Industrie naissante qui est compromise, retardee, etparfois andanlie, car l'espece amelioree peut ctre detruile en cnlier.
Pour les agricnltenrs qui se livrent au croisement des races
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le mal est ä son comble. Les laureaux, les vaches imporlees ou achetees ä grands frais, les produks de ces croisemens, peuvenl etre empörtes par la peripneumonie. Dejä de pareils desaslres ont eu Heu en France et en Belgique. Dans le NI-vernais, je sais que de beaux croises charolais avec la race de Durham ont ete detruits par la peripneumonie.
Le dommage est moindre, il est vrai, pour l'engraisseur, qui ne possede des animaux que pendant la belle saison ou pendant l'hiver; car, si pen quesesbestiauxaientdelagraisse, il peut les vendre pour la boucherie. Si c'est en ete, il fail faucher ses herbages, en vend le foin, el fait päturer le regain par des moutons. Cependant, je ferai remarquer que eel en-graisseur manque a gagner une parlie des benefices de l'an-neeetrengraissement de ses lerres, ce qui constilue une perle encore assez forte, puisque, en definiiiye, il a ses fermages ä payer. II sera facile maintenant, par la connaissance de ccs details, de concevoir comment el pourquoi le proprietaire de betes bovines a lout interel a ne point prevenir l'autorite de rexislence de lamaladie parmi ses besliaux, parce que, en la cachant, il va s'empresser, aussitot la premiere ou la seconde victime, de vendre les betes bovines contagionees a un ou a plusieurs marchands, qui, speculanl sur ces sories de vente, sortenl les vaches de la localite pour les conduire a des foires ou a des marches eloignes. Ce proprietaire perdra, il est vrai, en agissanl ainsi; mais il sera debarrasse d'une redoulable maladie, qui lui aurait cause des dommages considerables.
Les pretextes ne manquent point pour cxpliquer ces venles frauduleuses: I'un dil qu'il veut changer son industrie; I'autre accuse de mauvaises affaires qui I'ont force a vendre son be-tail; celui-lä desire quitter la localile; el d'ailleurs, si les voisins s'apenjoivent de l'existence du mal, ils n'osent pas, la plupart, se constituer denonciateurs. Je dirai plus : I'autorile communale, instruile par la voix publique, ne fail pas con-nailre Tapparition de la maladie a I'autorile supcrieure.Ici
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eile estinsouciante; ailleurs c'est un voisln, un ami, un parent, nn frire, un fils qu'elle veut menager. Qu'arrive-t-il alors? Que I'autorite sous-prefeclorale ou prefeclorale est rarement averlie(l); que le mal fait des progres en se repandantdans le voisinage; que les proprietaires vendenl sciemment des animaux qui portent en eux le germe de la maladie qui doit se declarer plus tard, et qu'ainsi, d'un seal foyer de contagion, il en nait plusieurs.
Si done, d'un cöte, l'existence de la peripneumonie est une calamity pour les possesseurs de betes bovines; si dune une rigoureuse necessite les engage ä cacher le mat pour livrer frauduleusement au commerce des animaux contagiones ou dejii malades, qui repandent partout la contagion, ainsi que je crois I'avoir suffisamment prouve, il est important de detruire oud'eviter d'aussi deplorables abus. Pour parvenir a ce but desirable deux moyens se presentent: le premier, c'est I'applica-lion d'une peine severe et d'une amende considerable, si le proprietaire ne fait pointsa declaration a I'autorite; le second, c'est une recompense, s'il remplit cette ibrmaliie.
Je ne sache pas que l'amende et I'emprisonnement aient pro-duit jusqu'ä ce jour des resultats bien satisfaisans; car, jus-qu'alors les possesseurs de bestiaux malades ont prefere s'ex-poser aux peines et amendes voulues par I'art. 459 du Code penal, que de venir declarer la maladie de leur gros betail. Ainsi, c'est une chose jugee, I'experience s'est prononcee a cet egard.
Quant a la recompense, moyen qui n'a pas encore ete present par aucun arr£te, je la crois utile et necessaire: utile, parce qu'elle engagerait les possesseurs de bestiaux a avenir I'autorite communale, qui alors prendrait toutes les mesures convenables pour eviter tout acces a la contagion, toule sous-traction de bfhesconiagionccsou malades; necessaire, parce
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(i) Dans le Jura des fails de cetle nature ont ete signalt's a M. le prefet par des maires des comtmines voisines de celles qui etaient infectees.
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qu'elle npporterak un soulagement aux. perles des proprie-taires pen aises, qui ne peuvent les reparer. Je pense done que Ton devrait accorder nne indemnite aux personnes qui auraient perdu des bestiaux, quand elles auraienl fait la declaration exigee par I'art. 459 du Code penal.
Est-ce le departement, est-ce le gouvernement, qui devrait fournir les fonds necessaires pour payer cette indemnite? El d'abord, le conseil general du departement devrait voter au chapilre non-valeurs une somme speciaiement destines ä eel effet; ensuite le gouvernement pourrait distraire des fonds voles annuellement par les Chambres, sous le litre ameliorations a V agriculture, une somme assez considerable pour accorder I'indemnile dont il s'agit. Les fonds, qui sent votes aujourd'hui sont, certes, insuffisans; mais lout fait esperer que les Chambres, si bien disposees pour les interels agricoles, ne refuseraient pas leur concours dans des circonslances aussi majeures que celles-ci.
En ce qui louche le laux da rindemnite pour le premier animal mort, ec laux pourrait etre des trois quarts de sa va-leur; pour le second, de la moitie ; et du quart pour lous les autres.
Cette indemnite elant accordee, les possesseurs de bestiaux, on n'en saurait douier, s'emprcsseraient de faire con-naiire le mal ä l'aulorite aussitöt son apparition, parce qu'ils seraient les premiers interesses a le declarer.
On conviendra avec moi, qu'ä l'egard de la peripneumonie contagieuse, de meme qu'ä l'egard de loutes les maladies epizootiques el contagieuses, s'il faul des magistrals se-veres pour faire execuler la loi, il faut aussi de l'argent pour indemniser les proprielaires des perles en bestiaux qu'ils peuvent eprouver, el qui, pour la plupart, sont parfois irreparables.
Dans la supposition ou rindemnite dont il s'agit ne serait point accordee, apres avoir constate l'exislence de la maia-die, il serait encore possible d'engager les proprielaires ä
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averlirTautorile, en ayani recours ä quelques mesuresfaciles ä inellre ä execution et que voici.
Lorsque la maladie existerait dans un herbage ou dans une etable, un veterinaire commissionne procederait immediate-menl a un denombrement et a un signaiement exacts des animaux contagiones et susceptibles de devenir malades. Tou-tes les betes atteinles seraient marquees de la lettre M, avec un fer chaud, sur I'epaule gauche.
Le denombrement et le signaiement evileraient toute venle, loute substitution. Le signaiement devra, pour etre facile et execute rapidement, ne porter que sur Tage et les marques distinctives existant dans quelques parties du corps, de la tete ou des membres de l'animal.
Si pourtant la marque devait etre preferee, comme le pen-sent beaucoup d'auleurs et d'aiitorites administratives, il se-rait convenable, pour diminuer les inconveniens qui s'y rat-tachent, de marquer et de contre-marquer les betes malades, et celles aussi qui sont suspectes d'etre contagionees, ainsi qu'il suit:
Toute bete malade serait marquee de la lettre M, qui vou-drait dire malade; toule bete qui serait traitee et guerie devrait etre contre-marquee de la lettre G, qui exprimerait le mot guerie.
Tout animal qui aurait habile avec des betes malades, soit dans les etables, soit dans les herbages, serait marque de la lettre S qui voudrait dire suspecte.
Celles qui tomberaient malades seraient contre-marquees de la lettre M, et, en cas de guerison, de la lettre G.
Je pense aussi qu'a l'egard des animaux malades ou susceptibles de le devenir, diverses precautions devraient etre prises, en ce qui regarde la stabulation et l'herbage das animaux. Apres la declaration, si e'est en liiver, les betes malades devraient etre sequestrees dans des etables particu-lieres, avec defense de les en sortir, sous quelque prelexlc que ce soit.
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Pendant la belle saison, toute bete qui serail reconnue malade dans un herbage devrait en etre retiree immediatement, et placee dans une etable pour y elre tenue separement et traitee, si on le juge convenable. Pendant la convalescence, l'animal pourrait etre mis ä paturer au piquet, dans un herbage isole.
Les besliaux qui auraient pacage dans le meme herbage devraient etre places dans un pälurage indique par i'autorite, laquelle devrait faire connaitre cette mesure d'isolemenl (can-lonnement) aux proprielaires voisins.
Defense devrait elre faite formellement aux empiriques, guerisseurs, marechaux et autres, de trailer des animaux malades, sans en avoir fait la declaration expresse aux maires des communes. Ces hommes ignorans, pour la pltipart, sont un fleau aussi grand que la maladie, parce qu'ils se constituent les complices des proprielaires en se iransportanlla unit chez eux, pour les assurer que les bestiaux sont bien evidem-mentatteintsdela peripneumonie, et pourqu'alorsilspuissent livrer frauduleusemenl au commerce les animaux conla-
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II devrait aussi elre bien specifie que tout possesseur de betes ä comes, qui aurait fail trailer ses besliaux par des per-sonnes non velerinaires, avant d'avoir fail le declaratiou de l'exislence du mal, soil rigoureusement exclus du droiläriu-demnite. Cetle disposition adoptee par M. le Minisire de Tagricullure, a dejä produit sous ce rapport les plus heureux rcsullais, et ii serail ä desirer que MM. les prefels n'oublias-sent Jamals de la faire executer.
D. Recensehknt.
Le recensement des besliaux, dans les communlaquo;s ou la maladie sevit, est une mesure aussi bonne qu'ulile. Ello pre-vienl loule venle, loule souslraclion de besliaux, el met le maire ä meme de constater loutes les mutations qui peuvcnl s'operer dans la conimune.
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MOYENS PRiSERVATIFS
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E. GERTIFICATä DR SATV'TB.
Les cerlificats de same seront delivres, disent certains arreles de prefecture pris ä l'egard de la peripneumonie, par les maires, qui, au prealable, s'assureronl si la maladie n'existe point soil chez les possesseurs de bestiaux qni vien-nenl les reclamer, soit dans la commune. Sur ces certiflcals, seront inscrits le nom du proprietaire, le Signalement des animaux, etc., etc. Les proprietaires porteurs de ces cer-tificats pourront vendre leurs bestiaux sur les foires ou ail-leurs.
La delivrance de certificals est, ä l'egard de la peripneumonie, une tres mauvaise mesure. Je vais chercher a le prouver.
La peripneumonie, parson debut occulte, sa marche lente, les mortaliles intermiltentes qu'elle occasionne, permet aux proprietaires de cacher cetle maladie, et voici comment: s'ils soupconiieni un animal alteint de cette maladie, il vont chercher, la nuit, un guerisseur, un empirique, pour visitor la bete malade. Si celui-ci afDrme qu'elle est alteinte de la peripneumonie, eile est assommee dans la nuit, depouillee, puis enfouie dans une fosse recouverle de gazon. On attend quinze jours, trois semaines, ou jusqu'ä ce qu'un autre animal soit affecte, et on lui fait subir le sort du premier. Alors le culti-valeur est certain que la peripneumonie regne parmi ses bestiaux, et il se decide a prendre un pani. Les bestiaux se-journant dans la meme etable ou paiurant dans le meme herbage, ont pu etre contagiones, il peut perdre tout son betail, et voir son Industrie ruinee, s'il n'avise aux moyens de prevenir ce triste resultat. Que fait-il alors? II cherche a vendre tout son jjros betail. Les manoeuvres auxquelles il s'est livre etantignorees, il s'empresse de demander un certificatde same au maire de la commune. Or, le maire qui n'estle plus souvent averti de i'existence de la maladie que par la clameur publique, ne va point faire une enquete dans la commune,
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DE LA PERIPNEUMOIVIE.
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pour s'assurer si un de ses administres a eu ia maladie parmi ses besliaux; il ne fait point venir le velerinaire commis-sionne pour les visiler, et ii delivre le certificalde bonne foi; et, d'ailleurs, le maire comriie le velerinaire se transporte-raient-ils chez le proprietaire, qu'ils seraient dans I'impossi-bilile de decouvrir la fraude qui a ete commise, puisqu'ils ne pourraieut s'assurer que de i'etat des beles presenles. Muni done du certiheat, ce proprietaire va vendre, sur un champ de foire eloigne des animaux contagiones, qui iront dissemi-ner la peripneumonie dans differens lieux.
Les certiflcats de vente delivres pendant le regne d'epi-zooties contagieuses graves faisant perir les animaux en sept ou huit jours, devastant une etable, une commune en pen de temps, sont certes tres miles, parce qu'alors les proprietaires ne peuvent cacher, ni la maladie qui existe dans I'eiable, ni les bestiaux qui en sont atteints. Mais, je le repete, il esi loin d'en (quot;ire ainsi a l'egard de la peripneumonie. II y a plus: les maires, confiant dans la parole de quelques personnes, ont, je le sais pertinemtnent, delivre des certificats de same pour des animaux malades ou contagiones, et ä la faveur de ce subterfuge, ces animaux ont ete vendus sur des foires et des marches. Dans le Jura, des maires ont meme delivre des certiflcats sans les remplir, ainsi que le constatent les circulaires de M. le prefet de ce departemenl, en dale des 18 aoüt 1823 et7juiii 1833.
Ce n'est pas tout: les marchands falsifient ces certificats, et, avec cette fraude, vendent des bestiaux malades ou contagiones ; en sorte que eelte mesure sert a favoriser les manoeuvres frauduleuses, des hommessans conscience, au detriment de ceux qui respectent les reglemens, et de ceux, trop confians, qui s'en rapportent a ce seul renseignement, pour la sanui du betail qu'ils acheient.
Je me prononce done contre eelte mesure, la considerant comme plus nui ?ible qu'ulile.
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268nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYEKS I'llliSERWTirS
l1'. iNTESDICTIOH DBS COMMUNES 1NFECTBES:
Dans celte mesure, la sorlie et rentiee de la commune infeclee sonl interdites aux besliaux. Ainsi, plus de venle, plus d'achat, plus de charrois. On a ele meme dans le de-paricment du Jura jusqu'a blämer fortemenl une decision en date du 27 septembre 1838, par laquelle M. le prefet a re-tabli la circulation des bestiaux sur les routes royales, depar-tementales, et les chemins vicinaux de grande communication traversant les communes interdites.
II est impossible de prescrire une mesure plus rigoureuse que celle-ci. Dans aucun des arrets, des ordonnances ema-nees du gouvernement a l'occasion de ces grandes epizooties typhoides qui ontfaitperir des cent miiliers de betes bovines, tolles que celles de 17M a 1750, de 1771, de 1774, 1775 et 1776, 1796, 1814, 1815 et 1816, cetie rigoureuse mesure de police sanitaire n'est prescrite. Un semblable moyen ne peut elre justifie, ni par la nature et la gravitede la maladle, ni par ses moyens de transmission. En etfet, et je le rcpelerai encore, parce que je suis convaincu de cette verlle : la contagion de la peripneumonie ne peut exister que par la cohabitation d'animaux malades et de betes bien portantcs, soit dans la meme etable, soit dans le meme herbage, et que par le contact immediat et medial rapproche des debris cadave-riques.
ür, s'il cn est ainsi, ä quoi bon placer des communes sous le coup d'un pareil sequeslre, si d'autres mesures aussi efli-caces, moins onereuses, et froissanl peu les inler^ls de l'a-griculture et du commerce des bestiaux, peuventetre mises ä execution. Je sais bien que les habitans des communes oü la maladie n'a point encore penetre, et qui sont voisines de celles oü regne la peripneumonie, trouvent la mesure tres bonne et crient bien fort pour qu'elle soit mise ä execution, tant iis redoutcnt que la maladie arrive jusqu'äeux ; mais si ccs habitans, qui client sauve qui peut, rellechissaient a la
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DB LA. P*RIPNEUMONIE.
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triste position oü se treu vent places les malheureux cuitiva-teurs dont le fruit des travaux est perdu et rindustrie ruinee, ils ne seraient certes pas ä ieur egard aussi impitoyables-
Je me crois done autorise ä dire avec fondement, que l'in-terdiction des communes infectees est nuisible, en ce sens qu'elle provoque en quelque sorte les possesseurs de bestiaux ä commettre des iniquites deplorables, attendu que, pour ne pas etre mines peut-etre, ils cherchent par tous les moyens possibles ä se soustraire ä celte mesure : alors le remede , il faut le dire, est pire que le mal. On a ete plus loin. Cerlaines autorites ont defendu, par des anetes, apres la levee de l'in-terdiciion, de conduire les beles aux foires avant un delai d'un mois au moins et de trois mois au plus. Heureusement, M. le ministre de Tagriculture, mieux informe que ces autorites, a desapprouve cette mesure. Ces administrations furent plus sages ensuite, car elles perrairent la circulation des bestiaux, ainsi que je l'ai dejä dit, sur les routes royales, departemen-tales , et les chemins vicinaux de grande communication,
L'experience faite jusqu'ä ce jour, sur l'interdiction des communes, ne vient-elle pas'd'ailleurs demontrer peremploi-rement l'inutilite de celte mesure sanitaire ? En effet, d'apres les releves des actes administralifs du Jura, par exemplo, 382 communes ont ete interdites dans l'espace de 18 annees, et cependant la pertpneumonie, malgre ces trop nombreuses interdictions, n'a pas cesse de faire de nouveaux ravages.
Je me resume done , en disant que l'interdiction ou le barrage des communes est une mesure qui ne doit point elre mise ä execution a l'egard de la peripneumonie epizootique.
G. ÄBATTAGE DES AKIM'.tX MAtAUBS.
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L'abattage de tous lesanimaux malades, leurenfouissement avec la peau, apres I'avoir lailladee , sont des mesures irop rigoureuscs ä l'egard de la pöripnoumonie. Sans douic, par ce moyen, on parvient ä extirper la maladie en delruisant, dans
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HOY ENS PHESERVATIF8
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leur foyer meme, tons ses elemens de transmissioo; mais le remede, employe d'uoe maniere generale et sans distinction de l'espece de peripneumonie dont les animaux sont atteims, n'esl-il pas encore pire que le mal? A l'egard des maladies contagieuses, dont les emanations virulentes volatiles se re-pandent au loin , cumme les afTections charbonneuses et ly-phoides. Certes, cette mesure ne saurait amp;re adoptee avec trop d'empressement et executee avec une trop grande celerite. Dans ces cas, alors ii ne laut point seulement se contenter du sacrifice des besliaux malades, mais il Taut encore faire celui desbeiesqui ont cohabiie ou communique avec elles; car il est prouve que le typhus, le charbon, sont des maladies epizoo-tiques, passageres, accidentelles, et que tomes les fois que le foyer de contagion est detruit, ellesdisparaissent. Or, la peripneumonie n'a rien de commun avec ces maladies. Sa contagion, certes, est une des priucipales causes de sou extension ; mais croit-on, par exemple, qu'ii soil possible tie la faire dis-paraitre enabattant, Qüetla, quelques animaux malades? II vaudrait beaucoup micux abaitre les etables qui I'engendrent et la rcproduisent.
Quelques personnes, des veierinaires meme, pensent que la peripneumonie est une maladiegangreneuse,aussi subtile dans sa contagion que les affections charbonneuses et typhoüdes, et que les mesures prises a l'egard de ces dernieres doivent etre mises a execution pour la peripneumonie. G'est, je puis I'assu-rer, une grave erreur que commettent les personnes qui pen-sent ainsi. La nature de la peripneumonie , je crois I'avoir demon ire, n'est pas d'etre essentiellement gangreneuse, la gangrene estassurement une de ses terminaisons; mais eile est la plus rare, et celle qui ne se fait remarquer que par accident.
Je pense done que I'aballage general des animaux atteints de la peripneumonie ne peut et ne doll point etre mis en pratique.
Je ne vois qu'un seul cas oil cette mesure pourrait etre mile ; e'est lorsque les animaux sont gras ou en bon etat
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HE Lk PEKIPNEUUOME.
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qu'ils peuvent etre Uvres ü la boucherie, et surlout lorsque la maladie est parvenue i sa deuxieme periode et qu'ils peuvent etre consideres comme incurables. Ainsi, toutes les betes qui uffriraieut les symptötnes de la peripneumonie sous-aigue, qui'tend ä passer ä l'etat chronique, et, ä plus forte raison, celles atleiutes de cette dernieie, devraient etre strictement occises. Alors seulement I'abattage serait rationnel, attendu que, d'un cöte, las pertes des proprietaires seraient allegees par la vente de leurs besiiaux aux bouchers, et que, de l'autre, ils seraient debanasses d'animaux nuisibles, soit connne agens de transmission, soit comme animaux destines ä la reproduction.
H. ENPOinSSEUEMT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '
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L'enfouissement des debris cadaveriques est une mesure urgente et de toute necessite.
La contagion peut s'operer par les cadavres, ainsi quej'en ai rapporte des exemples. Les debris cadaveriques devront done etre enfouis ä une assez grande distance des habitations et des herbages. Mais esl-ce a dire que les cadavres doivent etre enterres avec la peau, et celle-ci tailladee ? Je ne le pense pas. Cette mesure peut avoir ete puisee dans Farsenal rouille de nos reglemens de police sanitaire; niais eile ne sauraitetre Justifiee a l'egard de la peripneumonie. En effet, si la contagion paries debris cadaveriques ne s'opere que par le contact im-mediaiou mediat rapproche, a quoi bon enfouir el perdre une depouilie qui ne laisse pas que d'avoir une certaine valeur, puisqu'il est possible d'isoler ce produit et de l'uliliser, sans inconvenient, dans I'industrie ? Ce n'est point d'une petite importance pour les proprietaires de bestiaux, que de pouvoir livrer les peaux an commerce. Le cuir d'un boeuf ou d'une vache, de moyenne grosseur, se paie, dans les tanneries, 2 francs le kilogramme, et le poids moyen elant de 15 ä 20 kilogrammes, c'esl done 30 a 40 francs qui viennent alleger ia
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272nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS FKESERVATirS
perte du proprieiaire. D'ailleurs, y eut-il des dangers ä uli-liser la peau, il existe aujourd'hui des raoyens cliimiques, faciles ä employer, et peu dispendieux, qui peuvent desin-fecler cette depouille d'une maniere prompte et complete.
On sait que le chlore allere les matieres animuies, en de-composant tout ä-ia-fols et leurs elemens septiques et leurs elemens constituans- On sait aurssi que la chaux se combine avec les matieres graisseuses des tissus organiques, pour former un savon calcaire insalubre. Or, si, d'un cöte, le chlore
denature les matieres animates subtiles, en se combinant avec 'i
leur hydrogene; si, de lautre, la chaux, en s'associant aux
principes plus lenaces, les transforme en un compose inorga-
niquc, on aura dans le chlorite de chaux un agent desin-
fectant precieux pour operer la purification des cuirs, sans
nuire a l'operalion du tannage, puisque les peaux doivent
etre passees a l'eau de chaux avant d'etre tannees.
D'une tres facile preparation, le chlorite de chaux est abondamment repandu dans le commerce aujourd'hui. Fabri-que en grand, son prix est peu eleve. Les fabricans de pro-duils cliimiques le livrent dans le commerce ä 80 centimes le kilogramme.
Je me suis assure que 20 litres d'eau, tenant en dissolution 250 grammes ou une demi-livre de ce chlorite, etaient sufli-sans pour mouiller completement et desinfecter un cuir pesant 20 kilogrammes, ce qui porte ä 20 centimes la depense ä faire pour desinfecter une peau dont la valeur peut etre estimee ä UQ francs.
Lemode d'emploi est des plus simples. Apres avoir enleve le cuir, on I'etend sur la terre, et requarrisseur enleve, avec son couteau, le sang, la sanie ou autres matieres qui peuvent le suuiller. On jette ensuile dessus un seau d'eau pour le nettoyer, et, apres I'avoir egoutte, on le plonge dans la dissolution dc chlorite de chaux. Celle-ci se fait en pla^ant la quanlite d'eau necessaire dans un seau ou dans tout autre vase, on y jotanl le chlorite de chaux Men pulverise, et re-
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DE LA PERIP1NEUMOISTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;273
muant 1e melange pendant quelques minutes, en plongeant le cuir dedans et en l'y laissant sejourner pendant 15 minutes. Ce cuir peut alors etre retire du \ase, seche et vendu, deja prepare pour l'operation du tannage (1).
1, EUPLOI DB IX CHAIR COHHE AI.l.HEX r.
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Lorsqu'un animal atteint de la peripneumonie aigue ou sous-aigue, au premier ou au second degre, est sacrjfie par assommement et par effusion de sang, il est facile de consta-ter que la chair est d'un beau rouge, ferme, sans epanche-nientni sanguin ni sereux, soit dans ses fibres musculaires, soil dans le tissu cellulaire environnanl. Cette chair cuite fournit un bon bouillon; le bouilli est savoureux et non indi-geste. Kötie, eile ne laisse point ecouler plus de serosile ou plus de jus que la chair provenant d'un animal bien porlant. Saide, eile prend le sei et se conserve bien. On a mange ä Paris, disait J.-B. Huzard, en 1789, beaucoup de vaches alteintes de lu peripneumonie dansle moment oü eile faisait le plus de ravages, sans que Ton se soit aper^u qu'aiors il ait regne parmi lesconsommaleurs des maladies que Ton püt raisonna-blement atlribuer ä cet aliment. Beaucoup d'autres auteurs non moins recommandables, parmi lesquels je citerai Benoist, lianemann, Bojanus, Dieterichs, Hoffacker, Huzard, Wagensfeld, Verheyen, admeitenl egalement que la viande n'est point esseniiellement malfaisaute pour Thomme.
Quant ä moi, j'ai mange de cette viande bouillie ou rölie, j'ai fait tout un dejeuner avec du foie saute, provenant d'une vachciueelaveille,.eln'en ainullement ele indispose. Plusieurs personnes ont fait comme moi et n'en out eprouve aucun inconvenient. Journellemcni, ä Paris et ailleurs, dans les abat-
(t) M. RenaiiU, direcleiir de l'Ecolc d'Alfort, vieul de chercher ;i prouver par rexpciimenlation, (jue le clilorc et les chlorores ciaienl inhabilcs ä dc-Irnire la coDtagion de la morve. En est-il de meine a l'eg.ird de la peripneumonie.'' L'expmcncc senle est appclcc ü decider cclleimporlanle question.
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loirs, on tue des vaches atteintes de la peripneumonie. La vente de la viande en est autorisee sous le nom de basse-viande, et persoune ne se plaint de son insalubrite.
Estce ä dire alors que les autoriles doivent permetlre le debit de cetie viande dans les boucheries? Je ne le crois pas. Les proprietaires peuvent bien luer chez eux, avec I'aulori-sation du maire, les beles atteintes de la peripneumonie aigue ou sous-aigue, lorsque la maladie est arrivee a sa deuxieme periode, et en utiliser la viande, en la salant; mais les alms nombreux qui pourraient residier de la permission accordee aux bouchers, d'entrer dans les elables, de courir les villages, de conduire les besliaux a leur luerie, et la, les croyant cura-bles, de les faire traiter, et meme de les vendre, doivent, selon les localites, faire prendre des mesures particulieres pour permetlre l'achat desbestiaux malades par les bouchers.
J'ajouterai enfin, en terminant, que dans le cas de termi-naison gangreneuse, I'usage de la viande pourrait offrir quel-que danger. Le docteur Albert a communique quelques fails qui pourraient faire penser qu'il en est ainsi. Je conclus done que l'autorisation de vendre les animaux pour la boucherie, ä canse des abus qui pourraient en resulter, ne doit eire to-leree qu'avec certaines restrictions. Quant aux betes suspectes ou contagionees encore bien portantes, je crois que ces Mies peuvent et doivent m^me eire livrees a la boucherie sans aucun inconvenient pour la sante des personnes qui en feraient usage. Cetie vente, au contraire, devrait etre provo-quee par I'autorile, dans le but d'eteindre la contagion et les foyers d'infection.
J. KMPLUl Df.s rUHISBS.
Tissot pere, dans son instruction sur la peripneumonie du Jura (page 64), assure que les fumiers qui proviennent d'e-tables infectees peuvent transmettre la peripneumonie. Je n'ai jamais rien vu de semblable. Je ne crois pas que le vi-
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DB LA PERIPNEDHOniE.
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27S
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ras, non de nature septique de la peripneumonie, puisse se conserver intact au milieu de matteres animales et vegetales en fermentation et en putrefaction. Toulefois, on fera bien d'enfouir ces fumiers dans la terre, par un labour, ou bien de les deposer dans une fosse qui devra elre entouree d'une haie et reconvene d'epines, pour que les animaux ne puissent en approcher. Plus tard, ils pourront servir comme engrais.
K. Usage du lait.
J.-B. Huzardavaitdit,enl789, que le lait des vaches altein-tes de la peripneumonie aigue ou chronique n'avait aucun inconvenient pour les personnes qui en faisaient usage. Je n'ai jamais vu ce lait oecasionnrr la moindre maladie. Budolphi et Dicterichs out donne de ce lait ä des bestiaux sains, et se sonl convaincus qu'il n'etait nullement nuisible ä leur sante.
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Hf.sume bt comcllsion.
Je resumerai lou tes les considerations dans lesquel les je viens d'entrer ä l'egurd de la police sanilaire de la peripneumonie, en disant que st on me faisait l'honneur de me consulter sur les mesures administratives qu'il conviendrait de prescriredans un ;im;ie ou dans une ordonnance, a l'egard de la maladie dont il s'agit, je dirais :
1deg; Tout proprielaire ou detenteur de betes ä cornes, qui aura une ou plusieurs betes malades ou suspectes de la peripneumonie , sera tenu d'en avertir sur-le-charap le maire ou l'adjoint de la commune, qui les fera visiter aussitöt par le veterinaire commissionne de la circonscription (art. 3 et 12 del'arret du Conseil d'Etat du roi du 16 juillet 1784, et titre 2, art. 14 du decret du 15 juillet 1813 art. 459 du Code penal).
2deg; II est expressement defendu aux veterinaires , pan-seurs, empiriques, marecbaux, bergers, et autres, de trailer les animaux malades et d'onvrir les cadavres, sans en avoir
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prevenu le maire ou l'adjoint de la commune (art. amp; de l'arret ci-dessus).
3deg; Aussitot qu'une bole presentera, elant a I'eiable ou dans les herbages, les premiers symptömes de la peripneu-monie , le proprietaire, avanl nu'mo la declaration, devra placer I'animal dans un lieu isole (art. 459 du Code penal).
Dans cos deux cas, le proprietaire ne pourra disposer de la bete ä comes sans une autorisalion expresse du maire.
hquot; Le veterinaire commissionne, informe par I'autorite communale, devra se transporter aussitöt chez le proprietaire, pour y visiter et y examiner attentivement, les unes apres les auires, loutes les betes composant le troupeau ; les jours suivans, il serendrachez tons les proprietaires de la commune infectee, procedera a la visite, au recensemenl et au Signalement de tons les bestiaux; que si la maladie se declare en hiver, toules les betes recounues malades, et quelles que soient la periode et l'espece de peripneumonie, devront etre sorties de l'elable et placces dans un local isole. Les ani-maux encore bien portans serontsortis du lieu infecte, pour etre denombres et signales; ils ne pourront y etre remis qu'apres la desinfection complete de ce lieu. Toute communication avec les betes des proprietaires voisins ou de la commune lour sera interdite. Si la maladie se declare pendant la saison des pacages, la betes ou les betes reconnues malades seront retirees de l'herbage, et mises dans un local quelconque; les animaux qui paissaient dans le meme herbage seront denombres et signales exactement, puis, ä la diligence du maire, canlonnes dans un herbage separeet clos par des haies ou par des barrages. Les cullivateurs voisins seront avertis par le maire de cette disposition, afin qu'ils aient ä eloigner leurs bestiaux du lieu de contagion.
Le proprietaire ne pourra changer d'herbage les animaux suspects sans en avoir prevenu le maire, qui accordera cette mutation s'il le juge convenable (art. 3 de l'arret du Conseil du 16 j(iiiie{ 1784; litre 1, section 4, art. 19 du
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UE LA I'ERIl'iNEUMOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;277
decret de l'Assemblee cunslituante conccrnanl les biens et usages ruraux et la police rurale du 6 octobre 1791; arramp;e du Directoire exccutif du 27 messidor an v ; et art. 460 du Code penal).
5deg; Les animaux malades seront marques sur I'epaule gauche, avec un fer representant la lelire M (1); en cas de guerison, et apres visite faite par le veterinaire, ils seront contre-marques de la leltre G. Tons les animaux suspects seront marques de la leite S. S'ils deviennent malades, ils seront marques une seconde fois delalettreM, ets'ils guerissent, ils seront contre-marques de la lettre G (arröte du 15 juillet 1795, et decret de l'Assemblee Constituante ci-dessus relate).
6deg; Les animaux marques de la leltre S ne pourront clre conduits aux foires ou aux marches que irois mois apres l'estinction de la maladie daus un troupeau. Les animaux de boucherie, ainsi que ceux contre-marques de la lelire G, ne devront ni elre livres aux bouchers, ni conduits aux foires, qu'apres visite faite par le veterinaire, lequel declarera, dans un certificat, que l'animal peul (Hre vendu sans inconvenient. Ce certificat de same sera signe par le maire et le veterinaire (art. 7 de l'arret du 16 juillet 1784).
7deg; Toule bete ä curnes, marquee de la letlre S, ne pourra etre employee aux charrois, ni sur lesgrandes routes, ni sur les cheminsvicinaux.llponrraetrepermiscependantde l'uliliser ä la culture de la lerre, ou de l'engraisser pour la boucherie.
8deg; Toule bete ä cornes qui sera reconnue malade depuis quelque temps, et incurable, sera abaitue (art. 5 de l'arret du Conseil, du 16 juillet 1784).
9deg; Les beles qui seront rencontrees sur les champs de foire, les marches et la voie publique, portant la letlre M, seront aussilot confisquees et assommees (art. 4meme arret),
10deg; Les cadavres des besliaux abatlus, de memc que ceux
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(i) Je prcfere la marque ä l'epaule ä celle des cornes ou des sabols, parce que celle-ci peut clre cfl'acee eu raclant la conn:.
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278nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UOTENS PRESERV.VTIFS
qui succombcroDt ä la maladie, seront depouilles et enfouis dans des lieux isoles, eloignes de 500 metres des habitations et des pälurages. Les fosses auront assez de profondeurpour quelescadavressoientreconverts de 3pieds(l metre)de terre. Cette fosse sera garnie en outre depines, ou eutouree d'un barrage. Les fumiers seront enfouis dans la terre par un labour, ou bien deposes dans une fosse entouree d'une baie, pour que les animaux ne puissent en approcber (art. 6 de l'arrÄt du Conseil du 16 juillet 1784).
Lapeau sera desinfectee par des lavages chloreux.
11deg; Les eiables seront assainies par des fumigations de chlore (art. 6 meme arret).
12deg; Les proprielaires de besliaux qui auront fail la declaration de la premiere bete malade a I'auioiiK';, et qui seront porteurs d'un certificat signe du veterinaire et du maire, constatant ['existence de la maladie, pendant la vie et apres la mort, recevront une indemnite egale auxtrois(juarledeVd valeurde fanimal. Pour la secondebetemorte,celiein(iemmle sera egale ä lamoitie',elpour la troisieme et toutes les autres, egale au quart. Cette indemnite nc sera point accordee si le proprietaire n'a pas fait visiter et traiter ses besliaux par un veterinaire.
13deg; Les delinquans seront traduits devant le tribunal de police correctionnelle, ä l'effel d'y etre condamnes aux peiues voulues par les lois sur la matiere.
ARUKTS, AKBETES, DECRETS, ETC., PRIS A l'EGARD DE LA PERI-PNEOMOME EN FRANCE ET A l'ETRANGER.
A. DoCUMHNa PR1NCAIS.
TUquot; i. — Extrait du registre des arreles du prefet du departement du Jura.
Noüs , prüfet du departement du Jura, chevalier de l'ordre royal de la Legion-d'Honneur:
Considerant que les epizootics sent des fieaux qui enlevent on un instant au cultivateur le fruit de ses penibles travaux;
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(Jue Tun des devoirs les plus importans de radministration est de pr6venir les ravnges qu'elles occasionnent, ou du moins d'en arrßter les progres par tous los moyens legaux ;
Que les mairos qui ne se Latent pas de remplir leurs obligations sous ce rapport compromettent leur responsabilite, et causent la mine de beaucoup de families ;
Considerant que la legislation ne laisse rien ä desirer sur les me-sures ä prendre relativement aux epizooties, mais que l'inobservation, et plus encore le defaut de connaissance süffisante des dispositions qu'elle prescrit, sont les principaux motifs de la propagation des maladies conlagieuses;
Considerant que des epizooties se manifestent souvent dans le Jura; que Tagriculture et le commerce r^clament ä-la-fois le rappel aux maires, des lois et reglemens sur cetle maliere, et la stride application des peines portees par ces mfemes lois et reglemens contre ceux qui les transgressent;
Considerant que les maladies äpizootiques offrant toutes du danger, commandent la memo surveillance de la part de l'autorit^, et qu'il est des-lors essentiel de faire connaitre les mesures pröservatrices ä adopter g6n6ralement, quelle que soit la nature de la contagion;
Voulant d'ailleurs mettre un terme aux plaintes qui nous ont 6t6 adressees sur la negligence de la police locale ä preserver les communes des desastres qu'entraiuent les epizooties:
Vu l'arrete du gouvernement, du 27 messidor an V (15 juillet 1797), lequel relate l'arrätdu parlement du 24 raars 1745; ceux du Conseil, des 19 juillet 1746 et 16 juillet 1784, concernant les epizooties ;
Vu les articles 459, 460, 461 et 462 du Code penal, la loi du 6 octobre 1791, l'ordonnance du roi du 27 janvier 1815, ayant trait au rnßme objet, et la loi du 24 aoüt 1790, relative aux contraventions aux reglemens de police;
Avons arrete et arretons ce qui suit:
Tithe 1quot;'. — Declaration ä faire par les mltivateurs, lorsque leurs bestiaux et troupeaux sont atlaques d'epizootie. — Canionnement de ces animaux. — Visite de l'artisle veterimire , etc.
Art. 1er. Tout detenteur ou gardien d'aniraaux ou bestiaux soupcon-nes d'etre infectes d'une maladie contagieuse, teile que le claveau, la gale, le charbon, le farcin, la morve, etc., en donnera avis sur-le-champ an maire de la commune dans laquelle ces mömes animaux ou bestiaux se trouveront, et, en attendant la reponse de ce fonctionnaire, lestiendra renfermes (Code penal, art. 459).
Art. 2. Le detenteur ou gardien qui n'aura pas fait, dans le delai de
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24 heures, la declaration ct les dispositions de prevoyancc prcscrites par ledit article, sera, ä la diligence du maire, traduit devantlo tribunal de police correctionnolle, pour y etre condamne ä un omprisonnnement de six jours a deux mois, eta une amende de 16 francs a 200 francs(ibid).
Art. 3. Le maire qui aura regu cette declaration assigncra, dans le jour, provisoirement, un cantonnement particulier aux troupeaux ou aux bestiaux suspects, et prendra les mesures convenables pour qu'ils soient separes dans les bergeries, etables ou ecuries, de maniero qu'ils ne puissent communiquer avec les animaux sains.
II leur interdira specialement les abreuvoirs conununs, et designera !e chemin qu'ils devront suivre pour se rendre aux päturages du cantonnement. Dans los contrees non sujettes au droit do parcours, le proprietaire sera oblige de ue point faire sortir ses bestiaux do ses heritages (loi du 6 octobre 4791).
Art. 4. Les animaux malades rencontres aux päturages hors leur cantonnement, seront saisis par les gardes champetrcs et memo par toute autre personne, et conduits dans I'endroit qui sera determine par la municipalite (memo loi).
Art. 5. Le maire fera part, sans delai, de la declaration precitee, au sous-prefet, qui ordonnera au marechal veterinaire etabli pres son arrondissement, en conformite de l'art. -16 du decret du \ 5 Janvier 1813, et de l'arrete de notre prödecesseur du 6 octobre 1814, de se transporter dans la commune, a l'effet de visiter, en presence de l'autorite locale, les animaux suspects.
Tout autre veterinaire brevete pourra egalcment operer semblable visite, de concert avec le marechal veterinaire, dans les cas urgens et lorsque le sous-prefet le jugera ä propos, ou seul, par empechement du marechal veterinaire.
Art. 6. S'il resulte du proces-verbal quo I'artiste veterinaire dres-sera en double minute, dont Tune pour le maire, et l'autre pour le sous-prefet, que les bestiaux ou troupeaux sont reellement atteints de maladie epizootique, le maire annoncera aux proprietaires que les mesures specifiees en l'art. 3 ci-dessus devront continuer d'etre rigou-rcusement executees. L'artiste veterinaire indiquera les moyens curatifs a employer, lors m6me que les proprietaires auraient d6jä appele un homme de l'art pour soigner leurs bestiaux.
Art. 7. Les chevaux atteints de morve constatee et reconnue incurable par l'artiste veterinaire, seront abattus, sur l'ordre du maire, et nonobstant toute reclamation.
Art. 8. L'existence de l'epizoolie ayant etc conlirmee, le maire en instruira ses administres par une affiche apposee aux licux accoutu-mes, et qui leur enjoindra de declarer! ä la mairie le nombre do mou-
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tons, de bötes ä cornes ou de chevaux qu'ils possedent, avec indication , pour ces deux dernieres especes, de l'dge, dc la taille et du poll, etc. II en formera un etat donl il transmetlra copio au sous-prefct, specialemont charge do nous instruirc, sans dölai, de l'existence de la raaladie, et de nous certifier de l'adoption des mesures indiquees pour en arrtter les effets (art. 4 de l'arret du Conseil, du19 juillet 17i6).
Titre II. — Contraventions ä Vordre de separer les animaux infectes, de ceux qui ne le sont pas. — Feines.
Art. 9. Les bestiaux ou troupeaux qui auront ete juges attaques de la maladie contagieuse, ne pourront communiquer avec les betes saines que du moment oü nous aurons faitconnaitrc, sur le rapport du sous-prcfet, quo I'artiste vamp;erinairc, par deux visites effectuees en presence ct a I'invilation du maire, a quarante jours d'intervalle au moins, aura constate qu'il n'existe plus dans la commune aucun Symptome de contagion.
Art. 10. Seront compris dans cetto defense, les bestiaux ct uni-maux qui auraiont cohabite avec les betes malades, ou qui les au-raient frequentees dans les paturages, quand bicn memo ils ne prc-senteraient aucun Symptome d'epizootie.
Art. 11. Ceux qui, au mepris des ordres de l'administration, auront laisse communiquer avec d'autres, des animaux attaques d'infection, seront punis de deux mois a six mois d'emprisonnement, et d'une amende de cent francs a cinq cents francs, lors m6me que la maladie ne seseraitpasetendueaux betes saines par suite de cette infraction (Code penal, art. 460).
Art. 12. La peine sera de deux ans ä cinq ans d'emprisonnement et de 100 francs ä 1,000 francs d'amende, lorsque le mal contagieux se sera propage par l'effet de la communication (Idem, art. 461).
Art. 13. Les gardes champetres et forestiers, ou les officiers de police qui, ä quelque titre que ce seit, commettront les debts prevus par les articles 459, 460 et 461 ci-dessus vises du .Code penal, en-courront la peine d'emprisonnement d'un mois au moins, et d'un tiers, au plus, en sus de la peine la plus forte qui serait appliquee a un simple particulier coupable du m6me delit, sans prejudice des moyens de punition reserves ä l'administration (Code penal, art. 462).
Titre III. defense de vendre des animaux malades. — Marque des betes a cornes. — Exception, quant ä la vente des betes saines en paijsinfecte; formalites.
Art. 14. 11 cst expressement defendu ä tout proprietaire de trou-
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peaux atleints ou suspectes dc maladie contagieuse, d'exposer en vente aucune de ses betes sur les foires et marches.
Art. 15. L'autorite municipale fera marquer toutes les betes ä comes de la commune infestee, avec im fer chaud representant la leltre M. Aussitöt que I'epizoolie n'existcra plus, eile ordonnera une conlre-marque, representant la lettre S, alin que les bestiaux puissent aller et ctre vendus partout, sans qu'on ait rien ä craindre (arröts du Conseil, des 19 juillet -1746 et 16 juillet 1784).
Art. 1(i. U est defendu aux habitans des lieux qui seront envahis par la contagion de vendre des bestiaux malades, sous peine de 100 francs d'amende, et de confiscation desdits bestiaux, qui seront abattus. (art. 5 de l'arrlaquo; du 19 juillet 1746).
Art. 17. Quiconque conduira ou fera conduire dans un marche ou dans une foire, oumeme chez un particulier de pays non infeste, des animaux malades ou suspectes de maladie, ou des betes a cornes marquees de la lettre M, sera puni de 800 francs d'amende (art. 6 de l'arret du Conseil, du 19 juillet 1746;arret du Conseil d'foat, du 16 juillet 1784).
Art. 18. II sera fait de temps en temps des visites chez les pro-prietaires de bestiaux, dans les communes oü regnera la contagion, pour s'assurer qu'aucun animal n'en a etö distrait (art. 1quot; de l'arret du 2i mars 1745).
Art. 19. Neanmoinslesproprietairesdeb6tessaines, en pays infects, pourront en faire tuer chez eux ou en vendre aux bouchers de leurs communes, pourvu que I'artiste veterinaire ait constate l'etat de sante de ces bötes, et que le boucher les tue dans les 24 heures, sans entrer dans l'etable, apres en avoir obtenu du maire la permission par 6crit.
Le proprietaire ne pourra se dessaisir des betes tuees par le boucher avant d'en avoir recu l'autorisation du maire.
Toute contravention ä cet egard sera punie de 200 francs d'amende, le proprietaire et le boucher demeurant solidaires (arr6t du Conseil, du 19 juillet 1746, art. 8).
Art. 20. Quand les bouchers ne tueront pas les animaux dans la commune d'oii ils les auront tires, ils seront tenus, sous peine de 200 francs d'amende, de prendre un certificat du propri6taire qui les leur aura vendus. Ce certificat, vise par l'autoritö locale, devra contenir le nombre et la designation des bestiaux achetfe, et 6tre remis au maire de la commune oü les bestiaux seront conduits, a I'efl'et do constater qu'ils seront tues dans les 24 heures du jour de l'achat (idem, art. 8 et 9).
Art. 21. Tout boucher qui, abusant des facilites ci-dessus relatees, revendrait des bestiaux achetes par lui, encourrait une amende dc SOO francs par töte de betail (Idem, art. 10).
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Titbe IV. — Survamp;illance ä exercer ä l'egard des animaux introduits dans les communes. — Expulsion de ceux attaques d'epizooties.
Art. 22. Les maires des communes ou H y a des marches et foires pour les bestiaux commettront un artiste veterinaire pour visiter ä l'avance ceux qu'on voudra y introduire.
Art. 23. Si, parmi ces betes, il en est qui soient reconnues malades, elles seront remises par Tautorite locale, ainsi que la totalite des troupeaux dont elles feront partie, ä la gendarmerie, qui sera re-quise de les conduire chez les proprietaires, aux depens de ces der-niers. Proces-verbal de cette circonstance sera dresse et envoye au sous-prefet, qui provoquera aupres des tribunaux les peines pro-noncees centre les proprietaires qui amenent ou font amener des animaux malades sur les foires et marches.
Art. 2i. Avis de l'expulsion qu'on sera dans le cas de faire, en vertu de Tarticle precedent, sera transmis aux maires des communes oü les bestiaux seront reconduits, afin qu'ils prennent ä leur egard les mesures de precaution indiquees dans le present arröte.
Art. 25. Tout particulier qui introduira dans une commune des betes ä laine, ou autres amenees d'une autre commune, ou d'une foire et d'un marchö, sera tenu d'en informer, dans les 24 heures de l'introduction, le maire, qui, par precaution, leur assignera une portion de territoire sur lequel elles devront paturer excluslvement pendant un mois, et leur appliquera, du reste, les mesures preservatrices speciliees dans le 2C paragraphe de l'article 3 de notre arnHe-
Art. 26. Les maires des communes oü les bestiaux ne seront pas en proie ä la contagion, mais qui seront voisines de contröes oü eile exislera, pourront, au besoin, interdire la communication du betail de ces dernieres avec celui des leurs, en etablissant des patrouilles ou rondes composees de citoyens Interesses ä l'extinction de la ma-ladie, et requerir l'intervention de la gendarmerie.
Art. 97. Du moment oü nous aurons annonc^, par la voie du Re-cueil de nos actes, qu'une öpizootie regnant dans des departemens voisins, ou ä l'etranger, peut se propager dans le Jura, l'entree des foires et marches de ce departement sera interdite aux bamp;esa cornes venant desdits departemens, ou de l'etranger.
Les bestiaux saisls en contravention ä cette disposition seront abattus.
Art. 28. Nous nous reservons d'interdire les foires et marches de bestiaux, lorsque des epizooties necessiteront cette mesure, en raison de leur extension.
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Titre V. — ics bestiaux affectes de maladie contagieuse, rencontres sur les routes, seront abattus. — Enfouissement des bates mortes et autres dispositions sanitaires.
Art. 29. II est enjoint a tout fonctionnaire public qui trouvera, sur les chemins ou dans les foiros et marches, des betes a comes marquees de la lettre M, ou autres animaux atteints d'epizootie, de les conduire de-vant le juge-de-paix, lequel les fcra tuer sur-le-champ, en sa presence (art. 7 de l'arret du Conseil du 19 juillet 1746).
Art. 30. Les moutons, betes ä cornes et chevaux morts d'une maladie contagieuse, ou abattus en raison del'impossibilite de les guerir, ou parordre du juge-de-paix, seront enterres seuls (peau, chair et osse-mens) dans des fosses d'au moins '2 metres 60 centimetres (8 pieds de profoudeur), et distantes des habitations d'au moins 100 metres (50 toises).
Lour peau sera tailladce en plusieurs parties, et ils seront reconverts de toute la terre sortie des fosses aupres desquelles ils seront porles et non traJnes (arretc du gouvornement du 27 messidor an v. — 15 juil-let1797).
Art. 3!. Dans le cas oü les proprietaires n'auraient pas la faculte de faire le transport des bötcs mortes, la police locale en requerra d'au-tres, et, au besoin, les manouvriers necessaires, tant pour effectuer le transport, avcc voiturcs et chevaux, que I'enfouissement. Les refusans seront passibles de 50 francs d'amende (möme arretö).
Art. 32. II estdefendu, souspeinede 100 francs d'amende, de jeter los betes mortes dans les bois, dans les rivieres ou a la voirie, et de les enterrer dans les etables, cours et jardins (arröt du conseil de 1784).
Art. 33. Pendant l'existence d'une epizootie, toutes yentesde peaux seront interdites dans la commune. Les peaux qui seraient saisies en contravention au present article, seront mises hors de service, et en-fouics, sans prejudice des poursuites ä exercer contre les contrevenans.
Art. 34. Lorsqu'une epizootie rögnera dans une commune, les chiens seront tenus a l'attache, de jour et de nuit, afin qu'ils n'aillent pas de-terrer les betes mortes. Ceux divaguanl seront tues (loi du 19 jaulet mi).
Titre VI. — Dispositions gencrales.
Art. 35. Les troupeaux que les bouchers entretiennent, dans les communes, seront cantonnes, par les raaires, d'office, lorsqu'ils le jugeront necessaire, ou sur la demande des cultivateurs.
Art. 36. Ce cantonnemcnt pourra avoir lieu pour lous les troupeaux des bouchers qui seraient on meme temps cultivateurs, et qui, en celte
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quality, n'auraient pas un troupeau distinct et entiereraent isole de ce-lui qui sert ä alimcnter leur boucherie.
Art. 37. II importe que les maires s'assurent toujours de la salubrite
#9632;'des viandes, mais prineipalement en lemps d'epizootie. Ils feraient
saisircellesqui, en 6tat de corruption, seraient expos^es envente, et
traduiraientdevant les tribunaux tout boucher qui les aurait debitees.
Art. 38. Les bergeries, bouveries et ecuries dans lesquelles auront s^journe desanimaux malades, ne pourront servir qu'apres avoir ete desinfectees sous la surveillance des maires. Le moyen de desinfection indique par l'instruction du ministre de Tinterieur, du 23 messidor an v, sera publie ä la suite du present.
Art. 39. Tout fonctionnaire qui donnera des certiflcals ou attestations contraires ä la verity, en ce qui concerne les epizootics, sera condamne ä 1,000 francs d'amende et meme poursuivi extraordinairement (art. 14 de l'arröt du 24 mars 1745).
Art. 40. II sera redige des proces-verbaux constatant le nombre et le sexe des bestiaux abattus pour cause d'epizootie. Ces proces-verbaux nous seront transmis directemeut pour l'arrondissement chef-lieu, et par les sous-prefets pour les auires arrondissemens, aver, avis sur la quotite des indemnites ä accorder aux proprietaires de ces animaux.
Art. 41. Nul individu non muni de diplöme, ne pouvant s'immiscer dans la pratique de l'art veterinaire, les maires verbaliscronl contre les empiriques ou guerisseurs de bestiaux qui profiteraient de l'existence des (5pizootios, pour tromper la bonne foi des cultivateurs.
Art. 42. Le rccueilde nos actes fera mention, sur les rapports des sous-prefets, des epizootics qui se manitesteront dans le departement, et de la cessation de ces maladies, afm que, par lä, les contrees oü la contagion ne rögnera pas, recoivent un avertissement utile.
Art. 43. Les contraventions aux dispositions du present arrete seront constatees par proces-verbaux des maires, adjoints, commissaires de police, gardes champötres et forestiers, lesquels seront adresses par MM. les sous-prefets ä MM. les procureurs du roi, pour tous les delits susceptibles d'etre juges correctionnellement, etä MM. les juges-de-paix pour tous les delits passibles de peines de simple police.
Art. 44. Get arrete sera insere au recueil des actes de notre administration, imprime en placard, lu ä Tissue de la messe paroissialc, le premier dimanche qui suivra sa reception, et publie, tous les ans, en avril et octobre, dans toutes les communes du departement, ä la diligence de MM. les maires, charges de l'executer, sous leur responsabiiite per-sonnelle.
Des excmplaires on seront transmis a MM. los-, procureurs du roi, pres
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les tribunanx de premiere instance, a MM. les jnges-de-paix et com-mandans de la gendarmerie du d^partement. Fait en Thötei de la prefecture, a Lons-le-Saunier, le 20 avril 1821. Signe, le baron De La Rociiette. Par le prefet: k secretaire general, Clerget-St-Leger.
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MODE DE DES1NFECTION DES KTA1U.ES, ECÜUIES, BERGERIES, ETC.
Extrai! de l'insiruction du ministre de I'mUrieur, du 23 messidor an V (11 juillet 1797).
Les fumigations aromatiques ou autres tant vantees, ainsi que le simple blanchissage avec la chaux, sont des moyens insufflsans, pour purifier les etables infectees; c'est de l'eau et du feu, et surtout de leur combinaison qu'on pcut attendre cet effet.
Les murs, les mangeoires, les rateliers seront lav6s trfes exactement avec de l'eau bouillante, et on les ratissera avec des balais de bruyöre, de genöt, et mieux encore avec de fortes brosses, quand on pourra s'en procurer. On ne blanchira Jamals a lachauxqu'apres avoir ainsi lav6 et ratisse. Si l'etable est pavee, il faudra laver avec l'eau bouillante et ralisser ögalement les paves. Si 1c sol est en terre, on en enlevera une couche de 2 ou 3 pouces, qu'on brülera ou qu'on enfouira dans une fosse, et la terre qu'on aura retiree de cette fosse remplacera celle enlevde de l'etable. On aura soin de battre le sol pour l'unir, l'af-fermir et s'opposer ä l'£vaporation qui pourrait s'elever des couches in-förieures. On tiendra, pendant quelque temps, les ecuries ouvertes jour et nuit, et Ton n'y remettra les animaux que lorsqu'elles seront parfaitement stehes.
Nota. A l'occasion de l'existence du ylossanthrax ou chancre ä la langue des bestiaux, on a indique dans la recueil des actes de la pröfec-ture, n0 19, page 50, un remede fort simple pour purifier fair des öta-bles. 11 consiste ä prendre une poignee de gros sei: une forte pincee de manganese en poudre , si on en a a sa disposition, et a verser, sur le tout, une forte cuilleree d'acide sulfurique ou bulle de vitriol; ratable se remplit d'une vapeur salutaire qu'on entretient en remuant, de temps en temps, le melange. II faut renouveler deux ou trois fois par jour ce proced6.
Collationne : Le secretaire general, Clerget-St.-Lkger.
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Nü 2. — Recueil des acles adminislralifs draquo; Jura (nquot; 23, i838).
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Lons-le-Saunier, 1c 27 septcinhie 1838.
A MM. les moires du departement. Messieurs,
L'article 9 de rarröte du 20 avril 1821, relalif au service des epizoo-ties, est ainsi concu :
laquo; Les bestiaux ou troupeaux qui auront 6te jug6s attaques de la raa-laquo; ladie contagieuse ne pourront communiquer avec les bites saines que laquo; du moment oü nous aurons fait connaitre, sur le rapport du sous-laquo; prüfet, que l'artiste veterinaire, par deux visites effectuees en pre-laquo; sence et ä l'invilation du maire, ä quarante iours d'intervalle au laquo; nioins , aura constate qu'il n'existe plus, dans la commune, aucuns laquo; symptömes de contagion. raquo;
II est arrivö quelquefois que, pour assurer l'execution de ces dispositions, et dans lo but de prevenir la communication des betes saines aveccelles qui sont infectees de la contagion, toutes les routes, tons les cheminsqui traversent les communes oü regnentdes epizooties, et ceux qui sont situes ä proximite de ces communes, out ete interdils au passage des bestiaux des autres localites.
Cette interprötation erroneede l'arrete du 20 avril 1821 adonne lieu ä des plaintes fondöes de la part du commerce, de ragriculture et de Tindustrie, qui se trouvaient ainsi prives de communications; il im-porte d'en prevenir le retour, et que Ton ne s'ecarte plus a Tavenir du veritable sens de l'arrete.
Messieurs les maires des communes, ou uns epizoolie se sera declare , devront se bonier ä assigner un cantonneraent particulier aux animaux infectfe, sans inlerdire le passage des animaux sains sur les routes royales et departementales, non plus que sur les chemins vici-naux de grande communication. Ce n'est que dans des circonstances rares, et lorsqu'il y aura necessitc absolue, que certains chemins pourront 6tre interdits, par un acte special du sous-prefet.
En vous recommandant, messieurs, de vous conformer desormais ä ces dispositions, je vous invite aussi ä tenir rigoureusement la main ä l'arröte prdcitö du 20 avril 1821 ; il n'est pas sans exemple que des Epizooties se soient deciarees dans des communes, et que l'autorite locale ait nögligö d'en informer l'autorit6 supörieure qui en a 6te pre-venue par les maires des communes voisines; c'est une negligence inexcusable qui compromet les intöröts des cultivateurs et qui peut en-trainer de trös graves inconvöniens.
L: maüre des requites, prefet du Jura, Lepasquier.
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Nquot; 3. — Recueil des actes administratifs (n0 3, iS^ij).
Nous, maltre des requites, prefet du departement du Jura :
Vu los differens avis qui nous sont parvenus depuis quelque temps, et desquels il resulte que, dans certaines communes des arrondissemens de Lons-k-Saulnier, Poligny et Saint-Claude, des maladies conta-gieuses, d'un caractöre different, auraient attaque quelques animaux de l'espece bovine;
Vu les rapports qui nous out ete adresses par les artistes veterinaires charges du service des epizooties dans lesdits arrondissemens , apres avoir assiste, ainsi que leur collogue de rarrondissement de Dole, ou d'ailleurs lesdites maladies ne se sont point manifestoes, a line conference que nous avons provoquee pour bien apprecier le caractere de cos maladies, ainsi que les soins curatifs et preservatifs dont elles pour-raiont otre particulierement I'objet;
Vu I'arnHe d'un de nos predecesseurs, en date du 20 avril 1821, insere auRocueil administratif, nquot; 27, page 140, concernant lesmesures propres a prevenir 1c developpement des maladies epizootiques ;
Considörant que I'oxperience a fait reconnaitre comme peu edicace I'usagede la marque des animaux malades, autorise par l'arret du Con-sell , des 19 juillet 1746 et 16 juiilet 1784, et que d'ailleurs cet usage, qui n'a point ete]introduit dans le departement, pent amener quelques entraves au commerce des bestiaux; Avons arretc et arrötons ce qui suit;
Art. Ier. Les mairesdes communes ou il se sera declare une maladie contagieuse, ouvriront un registre parliculier oü ils transcriront ä la suite los unes des autres, sous une seule serie de numeros, toutes les declarations que sont tenus de faire sans retard los proprietaires de bestiaux malades, sous les peines determines par Tart. 459 du Code penal.
Aussitot qu'ils auront recu la premiere declaration, ils en donneront avis au sous-prefet de l'arrondissement.
Art. 2. Au moment meme de la reception de cet avis, le sous-prefet chargera I'urtiste vetorinairo do so transporter sans delai dans la commune infoctee, et d'y indiquer toutes les mesuros d'ordre et de police qu'exigeraient les circonstances. En consequence, il remettra au maire une instruction signec de lui, oü olles seront enumeröes. Celui-ci pren-dra sur-le-champ un arrete pour proscrirc ä tous les habitans de s'y conformor, ot notaminont do lui declarer la mort de tous les animaux qui succomberaient ullerieurement a la maladie. Cos declarations
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DE LA pfotIPHEUMOHIG.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;289
seront inscrites ä la suite les unes des autres, et sans interügne, sur le registre mentionne en l'article 1er.
Art. 3. II s'oecupera ensuite, avec le concours du maire, de l'adjoint, ou du garde champetre, qu'il requerra au besoin, de proceder au recensement general de tous les animaux sains ou malades appartenant ä l'espece infeetöe. Ce recensement comprendra les signalemens do chaeun d'eux et les noms des proprielaires.
Art. i. II visitera les differentes 6tables oü so trouvent des animaux malades, constatera la nature de la maladie, et autant que possible le jour de l'invasion. Dans lecas oü il serait reconnu quo le proprietaire a amp;ude ou nöglige la declaration prescrite par l'art. 2 de l'arrete du 21 avril 1821, il en redigera un procte-verbal qui sera transmis ä M. le procureur du roi pres le tribunal civil de l'arrondissement.
Art. 5. Dix jours aprös la premiere visite mentionnöe en l'art. 2, le sous-prefet prescrira au.veterinaire, si les circonstances l'exigent, de se transporter de nouveau dans la commune infectee, afin de s'assurer si les mesures prescrites ont ete ponctuellement executees. II s'cnquerra du nombre des animaux morts depuis sa derniere visite, se fera repre-senter le registre des declarations mentionne aux art. 1 et 2, et proce-dera ä un nouveau recensement, afin de s'assurer qu'aucun aninal n'a ete conduit hors de la commune.
Art. 6. Si quelquesem]laquo;m/ues, vulgairement connus sous la denomination de guerisseurs, ont donne des soins ä des animaux qui aient suecombe , il prendra les informations, et recueillera les depositions propres ä faire apprecier en quoi ont consiste ces soins, et rödigera proces-verbal, afin de provoquer, le cas öcheant, contre lesdits empi-riques, l'application des dispositions de l'art. 405 du Code penal, con-cernant les delits d'escroquerie.
Art. 7. Les visites du vetörinaire pourront se renouveler tous les dis jours, et möme plus souvent, selon les cas , jusqu'a l'extinction de la maladie; chaque visite donnera lieu ä la redaction d'un rapport de-taille des faits qu'il aura eu occasion d'observer. A son retour, ij remettra ce rapport au sous-prefet de l'arrondissement, et lui signa-lera les agens de l'autorite municipale qui, par un motif quelconque, auraient neglige de concourir ä l'execution des mesures prescrites dans l'interöt de leurs administres.
Art. 8. Continueront d'Atre executees sans restriction toutes les dispositions de rarrete du 20 aoüt 1821, ä l'exception de celie que prescrit l'art. 15 dudit arröte.
Art. 9. Le present arrete recevra son execution ä la diligence de MM. les sous-prefets, jusqu'a ce qu'il cu soit autrement ordonne.
Lons-le-Saimier, lo IS Janvier 183i).nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Lepasquieb.
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HOVEVS PKtSERVATIFS
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Les artistes viterinaires, commissionn6s par le prefet, sont: MM. Nicolin , pour l'arrondissement de Lons-le-Saunier;
Roidor, pour celui de Dole;
Tissot , pour celui de Poligny;
Jkanmn , pour celui de Saint-Claude.
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JJ0 4. — Epizooties.
Par arrete de M. le sous-prefet de Poligny, du 18 Janvier 4839, approuv6 le lendemain, rinterdiction a 6te raise, pour cause d'epi-zootie, sur le b^tail du hameau de Mibois, dependant de la coramune de MigDOvillard.
Par arröte de M. le sous-pr6fet de Poligny, du 19 Janvier 1839, approuve le 21,1'interdiction a ete mise, pour cause d'epizoolie, sur le betail de la comraune de Loulle. Les hameaux de la Marche-Dessous et du Rotour sont exceptes de cette mesure.
Le conseiller de prefecture, secretaire gineral,
A. Daguier.
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Nquot; 5. — Prefecture de la Seine-Inferienre. io roai 1839.— Nquot; ^*'1 — Epizootic.
La maladie 6pizootique dont les trop fr6quentes r6apparitions ont donne lieu a plusieurs articles du Memorial, sevit avec une nouvelle violence sur les Mtes bovines de quelques parties de l'arrondissement. J'ai adressö ä MM. les vet6rinaires des invitations pressantes de se rendre partout ou la pneumonie s'est manifestöe; je ne doute pas que vous ne soyez disposes, messieurs , a leur prater le concours le plus actif.
Cette maladie, selon M. Leprevost, n'est pas 6minemment conla-gieuse, mais eile se communique par les rapports des animaux entre eux, et une cohabitation prolongöe.
Le nquot; 526 du Memorial de la sous-pröfecture, du 20 mars 1838, con-tient une instruction sur les soins et le regime auxquels les vaches par-ticulierement doivent 6tre soumises, afin do les preserver de la maladie, et surle traitementä leur faire subir lorsqu'elles sont malades.
Les circonstances exigent qu'il soit donnö une nouvelle publicity a cette instruction; je ne doute pas que vous ne fassiez tout ce qui d6-pendra de vous pour eclairer vos administrfe sur leurs vöritables inte-
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DB LA PERIPNEUHONIE.
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röts. Je recommande specialement ä votre attention et ä vos soins l'exö-cution des arrötfe dont la teneur suit:
Extrait du registre des arrHes du prefet.
Nous, conseiller d'ötat, pröfetdu döpartement de la Seine-Inferieure, commandeur de la Legion-d'Honneur,
Vu I'arretö du gouvernement, du 27 messidor an vn (15 juillet 1797), et I'ordonnance royale du 22 juillet 1815;
Vu l'arrete d'un de nos predecesseurs, en date du 5 avril 1821, in-s6r^ au Recueil administratif, page 91 ;
Considörant que repizootie qui a desole prec^demment le canton de Forges s'est manifestöe de nouveau, et que l'intensitö de cette maladie meurtriere parait prendre un developpement alarmant;
Sur le rapport de MM. Beaudoin et Leprevost, vet6rinaires; Avons arrete et arrötons :
Art. Ier. Toutproprietaire ou detenteurde böles ä cornes, domiciliö dans le canton de Forges, qui aura une ou plusieurs betes malades ou suspectes, sera obligö d'en avertir sur-le-champ le maire de sa commune, qui les fera visiter par le veterinaire de la circonscription.
Art. 2. Lorsque, d'apresle rapport du veterinaire, il sera constate qu'une ou plusieurs bötes seront malades, le maire veillera ä ce que ces animaux soient s^parös des autres, et ne communiquent avec aucun animal de la commune.
Art. 3. Le maire en informera danslejour le sous-prefet, auquel il indiquera le nom du proprietaire et le nombre de bötes malades.
Art. 4. Les animaux, qui auraient communique avecles Mtes malades , seront marques avec un fer cbaud representant la lettre M, et ne pourront sortir que pour etre envoyes ä la boucherie, apres que le ve-törinaire aura constate qu'il n'y a point d'iuconvenient.
Art. 5. Les betes qui suecomberont seront trausportees dans les lieux determines par l'autorite municipale, et enfouies avec les precautions convenables.
Art. 6. On assainira par des lavages ä l'eau de chaux, et ensuite avec des dissolutions de chlorure de chaux, les ^tables oü la maladie aura regn6; chaque proprietaire sera tenu de se conformer, ä cet 6gard, aux instructions que lui donnera le veterinaire de la circonscription, chargö de ce soin par le maire de la commune.
Art. 7. Les dfelinquans seront traduits devant le tribunal de police correctionnelle, ä l'effet d'y ötre condamnes aux peines prononcees par les lois sur la matiere.
Art. 8. AI. le sous-prefet de Tarrondissement de Neufchätel esl charge
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292nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS PRESERVATIFS
d'assurer l'ex^cution du present arröte qu'il fera publier immediate-ment daus toutes les communes du canton de Forges. Fait ä Rouen, en l'hütel de la prefecture, le 16 aoüt 1838. Signe, baron Dupont-Delporte.
Nous, conseiller d'etat, prefet du departement de la Seine-Infö-rieure, Commandeur de la L6gion-d'Honneur,
Vu notre arröte du 46 aout 4838, qui present les mesures de police necessitees par la reapparition de l'epizootie sur la race bovine dans le canton de Forges;
Considörant qu'il Importe d'etendre ces mesures aux diverses parties de l'arrondissement de Neufchatel;
Sur la proposition, en date du 7 mal courant, de M. le sous-prefet do I'arrondissetnent,
Avons arröte et arretons: Art. Ier. Les dispositions do notre arrete precite sont rendues appli-cables a tous les cantons de l'arrondissement de Neufchatel.
Art. 2. M. le sous-prefet de Neufchatel est charge de l'execution du present arrfite qui sera, ainsi quo celui du 4 6 aoüt 4838, public imme-diatement par ses soins dans tou les les communes de son arrondissement. Fait äRouen, en l'hötel de la prefecture, le 8 mai 4839. . Pour le prefet en tourn^e : Le mattre dos requetes, secretaire general delögue, Signe, Brian.
B. DOCUUEKS ETRAnGERS.
Hanovre.
N0 i. — Rccneil deslois pour le royaume de Hanovre, 3e section, nquot; a. 3 fevrier i84o.
Instruction sur les mesures applicables pour empicher les progres de la peripneumonie parmi les bäes de l'espece bovine.
sect; 4er. Dans le cas oü il existerait parmi le betail ä comes une mala-die qui pourrait faire soupconner resistence de la peripneumonie, les betes atteintes devront etre separecs des betes saines, a une distance teile, qu'elles ne puissent se toucher. Le pasteur devra avertir aussitot le proprietaire du betail et le maitre des paysans olaquo; le maire de la commune, s'il remarque un Symptome de maludie quelconque, tel quo la toux, rinappetoncp, etc, etc.
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DE LA PÄRIPNEÜMONIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 293
sect; 2. Dans les cas ci-dessus, si les animaux frequentent les pätu-rages appartenant ä plusieurs communes, on devra separer les trou-peaux. Pour parvenir ä ce but, le paturago sera divise en plusieurs cantonnemens parfaitcment circonscrits, et separes par des intervalles assez larges pour que les divers troupeaux n'aient aucune communication entre eux. Gelte mesure sera prise par suite d'une deliberation de tous les regisseurs des terres des diverses communes.
II est expressement defendu a chaque pasteur de laisser depasser par ses bestiaux les limites fixees pour les divers cantonnemens, sous peine d'amende ou de prison.
sect; 3. Les bates malades devront quitter le päturage, et amp;re separees, comme il est dit dans I'article Ier.
sect; 4. On ne pourra faire usage des monies vases pour abreuver les betes malades et les betes bien portantes, comme aussi de tous les objels qui peuvent servir ä leur traitement.
sect; 5. II est recommande aux propriötaires des betes malades de leur donner ä l'etable une nourriture de bonne qualite, de les abreuver avec de l'eau pure et fraiche, de meler souvent du sei de cuisine avec les alimens, et de mettre chaque jour un peu de levain dans les vases oil ils doivent boire.
sect; 6. Si, selon la sentence des paysans äges et intelligens de la loca-lite, il n'y a pas de doute que la böte malade est alteinte de la peripneu-monie, le maitre des paysans (ou maire) devra en avertir a I'instant meme le sous-officier du bailliage ou de la justice , lequel en donnera connaissance au magistrat propose ä cat effet, qui nommera immcdia— lement un veterinaire commissionne pour examiner la maladie. La commune ne participera pas aux frais de cette premiere visite.
sect; 7. S'il est resulte de cette visite que definitivement c'est bien la peripneumonie qui regne sur ce betail, il faudra veiller exactement ä ce que les mesures prescrites soient executees avec soin, et que le traitement des betes malades soit fait par un veterinaire commissionnö.
Les saignees, les setons, les purgations, sent recommandees sous la direction d'un veterinaire. Ces moyens preservatifs, que feu le direc-teur Havemann a prescrits pour prevenir la peripneumonie, et qui out ete imprimes plusieurs fois dans le Magasin de Hanovre, le 23 fevrier 1836, seront soigneusement ex^cutfe.
Les mesures consignees dans les paragraphes suivans, seront sui-vies, a pcine de punition arbilraire.
sect; 8. Les betes attaquees de la peripneumonie devront 6tre placees dans des etables separees.
sect; 9. Si une bete est morte de la peripneumonie, ou si Ton veut mettre a la place d'une bete atteinte do cette maladie une autre bete
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bien portante, la creche oü eile mangeait, la place qu'elle occtipait, seront lavees, frottees exactement avec de la lessive de cendre de hetre.
sect; iO, II est defendu d'envoyer sur les palurages communaux les betes ä comes de l'endroit infecte,jusqu'a ceque lepizootieait cesse entierement- Ces betes no pounont frequenter cespAturages, meme apres la cessation de Tepizootie, qu'apres qu'un vetörinairo com-missionne aura constate qu'iln'ya plus aucune trace de laperipneu-raonie dans aucune bete de la localite.
sect; 11. II est d(5fendu d'exporter une bete a cornes de Tendroit in-fecte jusqu'a ce qu'il ait ete constate, ainsi qu'il est prescrit dans le sect; 4 0, que I'epizootie a cessö entierement.
Wurtemberg.
INquot; 2. — Uecret rendu sur la peripneumooie du gras betail.
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sect; 1er. Lorsqu'une bete bovine est atteinte de maladie, et si les symptomes quelle presentopeuvent faire douter qu'elle est attaquee de la peripneumonie, le proprietaire est obligö d'en donner connais-sance au maire. S'il r6sulte de Texamen do la bete malade fait par des bommes competens, que c'est bien la peripneumonie, le maire devra en avertir le grand bailliage. Le grand bailliage invitera aussitöt le veterinaire attache au departement, et s'il n'y en a pas, apres un entretien avec le medecin du departement, il engagera un veterinaire praticien diploma, a visiter attentivement la bete malade.
S'il resulte de cet examen, que l'animal est atteint de la peripneumonie, toutes les betes de l'endroit seront visitees, et des precautions sanitaires seront ordonnees provisoirement par le veterinaire, pour empecher la propagation de la maladie. Celui-ci devra ensuite rendre compte de ce qu'il a observe, au college medicinal.
sect; 2. En mßme temps que le maire avertira le grand bailliage, il devra empecher que les betes malades ne puissent frequenter, ni les fontaines publiques, ni les palurages, ni qu'aucune rencontre quel-conque puisse avoir lieu entre les Mtes malades et les betes bien portantes, du moins avec celles qui n'habitent point les mömes eta-bles. Si le veterinaire commissionne declare que la maladie est bien la peripneumonie, les raesures ci-dessus seront etendues a toutes les btHes logees dans la mime etable que les malades.
sect; 3. Lorsquc la peripneumonie ne semontre que dans une ou deux elables, et si Ton soupgonne que cette maladie a etc importee par une bete etrangere, cette etable ou ces etables seulement seront provisoire-
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DE LA PEBIPNEVMONIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 295
ment fermees. Si la maladie se repand davantage, tous les besliaux des communes ou villages seront sequestres. Le maire donnera connaissance de ces mesures aux communes ou villages voisins par une circulaire. Ces mesures ne seront toutefois rendues publiques par les journaux qu'autant qu'elles auront ete appouvees par le college medicinal.
sect; i. Uno liste complete sera dressee et continuee de l'etat de Wies ä comes, avec äge et sexe. Les betes malades seront marquees; les sus-pectes et gueries le seront egalement si repizootie est etendue dans un endroit. De nouvelles visites de toutes les etables de cat endroit seront repetees de temps en temps si la maladie est d'une longue duree. Le resultat de ces nouvelles visites sera compare avec la liste primitive-ment faite, et on ajoutera ce qua besoin sera. Dans le cas de fraude, I'autorite en sera immediatement avertie.
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Oldenbourg.
ISquot; 3. — Decret sur la peripneumonie des bclcs a cornes, insere dans les
^ivrtocme/M (Bulletin) de l'Oldenbaurg, du jeudi 9 mai 1844, nquot; 56,
Le gouvernement a regu la nouvelle authentique que la peripneumonie 6pizootique regne parmilesMtes bovinesdansplusieurs endroits des pays Strangers; en consequence, il se trouve engage a ordonner ce qui suit pour emp^cher I'introduction d'une öpizootie si dangereuse et si contagieuse.
Aucune böte de l'espece bovine ne devra ötre conduite du dehors sur les frontieres du pays, si le conducteur n'est pas porteur d'un certificat dans lequel sera inscrit le nombre des betes, le Signalement de chacune d'elles, constate qu'elles sent d'une sante parfaite, et indique qu'il n'existe aucune maladie contagieuse parmi les bötes ä cornes de l'en-droit d'oü les betes proviennent.
Si le conducteur n'est pas porteur d'un tel certiucat, les Mtes ren-contrees par les agens de police, soit a la frontiere, soil en dedans du pays, devront repasser la frontiere, a moins que le proprietaire ou le conducteur ne propose que les bötes soient visiles par un veterinaire du pays, lequel declarera qu'il n'y a pas le moindre doute sur la sante des bötes.
Tous les bailliages des frontiöres de l'Oldenbourg sent engages a ordonner la prompte execution de ces mesures, et a en instruire tous les commissaires et les sous-officiers de police, comme aussi les aubergistes dans les passages de la frontiere, afin qu'ils aient ä surveiller et a con-tröler sevörement l'execution de ces mesures.
Les officiers de police auxquels les certificats seront presentes devront les viser, et y ajouter le lieu et la date.
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MOYENS PRESERVATIFS
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Toutes les personncs qui auronl recu de l'etranger des betes desli-nees au paturage, sont engagees a observer avec attention l'etat de lour sante, et aussitot le moindre syraptöme de maladie d'on avertir I'officier de police le plus pres du lieu.
Donne a Oldenbourg, le 7 mai 1844.
Signe, Mützenbecher.
Sardaigne,
Nquot; 4. On lit dans lo journal la Presse du 22 Janvier 1844:
laquo; Le gouvernement Sarde a prohibe lintroduction dans son terri-
laquo; toire do loule especo de betail do race bovine provenant de la
laquo; Suisse. laquo; Cette prohibition est motivee sur I'existencc dans des contrecs
laquo; voisines de la Suisse, d'une maladie pulmoniquo parmi le bötail de
laquo; race bovine.raquo;
Suisse.
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Nquot; 5. Notre tres estimable confrere M. Favre, vöterinaire du canton de Geneve, a cu la bonte do nous adresser des renseignemens sur les mesuros do police sanitairo qui sont mises ä execution dans les divers cantons de la republique Helvctique.
Ces mesures, dit M. Favre, offont des differences dans les vingt-dcux cantons de la Suisse; mais les moyens sanitaires qui suivent sont generalcment mis en vigueur.
4deg; Visite. —Lorsque la p^ripneuraonie se declare sur les bestiaux, dans un paturage ou dans une localite, le veterinaire cantonnal est aussitot envoye sur les lieux. L'autoritö exige que son rapport soil positif, et contienne des indications precises, car il decide des mesures qui doivent 6tre prises a l'egard des animaux malades, et de ceux qui ont 6te en rapport avec eux.
2deg; Sequestration. — Les mesures repressives sont de deux sortes: Tous les animaux qui ont päture ou habite avec les malades, et quel-quefois aussi toutes les bötes de la localite, sont raises au ban ou espece de sequestra general, qui precede ordinaircment une autre mesure beaucoup plus severe, qui est I'abattage. Les cantons de Berne, de Vaud, d'Argovie et de Fribourg se distinguentsurtout par leur severite dans l'emploi de l'occision, A Geneve, les autorilcs mettent en pratique
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DE LA PEHIVMUIMOME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 297
des moycns moins söveres. D'apres la nature de la maladie et les voies de propagation, on etablit le sequestra par commune, village ou habitation.
3deg; Abattagc. — Lorsque la peripneumonie se declare, soit sur les bestiaux d'un päturage, soit sur ceux de toute une localite, et cause la mort de quelques tötes de betail, ces pertes decident generalcment I'autorite a faire procöder ä l'abattage de toutes les bötes du päturage ou de la localite qui peuvcnt etro considerees comme suspectes. Cette mesure a force de legalite dans toute la Suisse; mais eile a lieu avec de grandes diversites dans les vingt-deux cantons de la republique. Dans celui de Genfeve, l'abattage est moins frequemment employe que dans les aulres cantons: on y prefere la sequestration ou le cantonne-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |
ment iso\amp;.
Un arriHe de I'autorite ordonne cette mesure; mais, avant d'y pro-ceder, le betail est estime, töte par tfite, par trois experts. Lc proprie-taire en choisit un, le gouvcrncment en nomme un autro; le veterinaire cantonnal est la troisieme personne qui doit necessairement faire partie de l'experlise.
4deg; Indemnite. — Dans le cas d'abattage de betes malades, le gou-vernement paie les deux tiers ou la moitie de la valeur qu'aurait eue l'animal en bonne sante ; il paie les trois quarts si l'animal etait en bonne sante, mais suspect de devenir malade; il ne paie rien pour le betail qui a peri, excepte dans le cas d'une extreme pauvrete (1).
5deg; Depouilles. — Les cuirs des betes malades ne peuvent point etre utilises: ils sont taillades et enfouis avec le cadavre.
Les depouilles des betes bien portantes, tuees comme suspectes d'avoir ete contagionees, restent ä la charge du proprietairc qui en tire le parti qu'il juge convenable.
6deg; Tout proprietaire de bestiaux qui ne fait point connailre la maladie ä I'autorite est responsable des dommages qu'il a pu causer, et passible d'une peine, parce que l'on a considere, avec raison, que les epizooties ne font jamais de grands progres lorsque, des l'origine, on leur oppose des mesures convenables.
(i) Ces indemnites sont prises dans une caissc d'assnrances furmee par le gouvernemeut, et dont les fonds provienuent d'un droit qu'il pereoit sur les certificats de sante auiquels sunt souniis lous les animaux que l'on mene aux #9632;narclies, Les cantons de Vaud, de Geneve, de Kerne, ont ainsi des caisses d'assurances dout le foud s'eleve jusqu'a 100,000 fr.
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DE LA PERIPNEUMOINIE
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CHAPITRE IX.
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DES PHTHISIES PERIPNEUMONITE, TUBERCULEUSE ET CALCAIRE, CONSIDEREES COMME VICES REDI1IBITOIRES.
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Su-mmaihk. Cc qnclalui ilu 2ü mai 1838 a voulu designer par las noms de Phthisie OU I'oniraeliere. — Les phtliisics pcripneumonite, tuberculeuse et calcaii'e sont des maladies redhibitoires. —Application de la loi soil pendant la vie, solt apres ia mürt.
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L'art. 1er de la loi du 20 mai 1838, concernant les vices redhibitoires dans les ventes ou echanges d'animaux domes-tiques, dit : a Sont reputes vices redhibitoires, et donneront laquo; seals ouverture a Taclion resultant de l'art. 1641 du Code laquo; civil, dans les ventes ou echanges des animaux domesliques cc ci-dessous denommes, sans distinction des localites oü les cc ventes et echanges auront eu lieu, les maladies ou defauts cc ci-apres, savoir:
cc Pour espece bovine , la phthisie pulmonaire OU pom-cc meliere.raquo;
Tel est le texte de la loi.
La premiere question ä vider est done de savoir ce qu'il laut entendre par les noms de phthisie et de pommeliere?
La phthisie pulmonaire a m;raquo; differens noms qu'il Importe de connaitre. Elle est connue depuis la plus haute antiquite sous le nom de phthisie. £n France et particulieremeiit dans le Jura , eile porie le nom de mnrie ; dans la Gascogne on la designs parfois du nom de toux; dans les anciennes provinces de France, telles que l'Ile-de-France, l'Orleanais, la Marche, le Maine, l'Anjou, l'Auvergne, la Gascogne, la Franche-Comle, eile est generalement connue par le nom de pommeliere; dans quelques localites de la Normandie on l'appelle gravelle et hydropisie de poitrine. Le nom de pommeliere est le plus generalement repandu, et parait tirer son origine des nombreuses tumeurs arrondies, cir-
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CÜINSIDEREK CÜMME VICE KEDHIBITOIBE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;S99
conscrites, jaunätres ou blanchüires {lumeurs de la pJithisie calcaire, tubercuhi) que l'on rencontre dans le lissu pul-monaire, et qui ont ete comparees an fruit du pommier. Quel-ques auteurs velerinaires ont aussi decrit la phlbisie et la pom-meliere sous les denoniinaiions seien tiflqucs de phlbisie pul-monaire, de pneumonile-cbronique, de pleuro-pneumonite ebronique.
Examinees sous le rapport de la palbologie, les trois varietes de pbtbisie que j'ai decrites offrent assurement des differences dans la nature meme de l'alteration morbide; mais, sous le point de vue de la redbibiiion, que ces affections soient le resultat d'une inflammation ebronique du poumon, d'une maladie tuberculeuse, ou d'une affection caicaire; qu'elles aient leur siege dans le poumon exclusivement, dans le poumon et les plevres tout ä-la-fois, dans toute I'economie et plus specialement dans les poumons, elles n'en doivent pas moins etre considerees comme la pbtbisie, ou encore conime la pommeliere.
On s'est demande si la phlbisie et la pommeliere consti-tuaient deux maladies differentes, ou bien, si par ces deux denominations on avail voulu specifier la meme maladie.
C'est, selon moi, une vaine dispute de mots, d'avoir voulu prouver que la loi du 20 mai avait restreint le nom generique de pbtbisie, en y ajoutant le mot ou pommeliere; car assurement le legislateur en faisant, suivre le mot pbtbisie du mot de pommeliere, a voulu, ainsi que le font tres bien observer MM. Galisset ct Mignon, rcunir au mot scientifique pbtbisie celui de pommeliere qui est le nom generalement connu des agriculteurs, des nourrisseurs et des marchands. En effet, il suffit de lire ce que les velerinaires, et particulierement J.-B. Huzard et Dupuy ont decrit sous le nom, soit de pommeliere, soit de pbtbisie, pour tester convaincu que, sous ces deux denominations, ces auteurs ont decril la meme maladie.
M. le Ministre, dans l'expose des motifs du projet de loi
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presenle aux Chambres s'est d'ailleurs tres clairement ex-plique ä cet egard en disant: a Sont compris dans la caie-laquo; gorie des maladies redhibiloires de 1'espece bovine, la laquo; phihisie pulmonaire ou pommeliere raquo; , et en ajoulant: laquo; Cetie maladie, qui offre la plus grande analogic avec les laquo; maladies anciennes de poiirine ou vieilles courbalures, du laquo; cbeval, a etc, par la meme raison, mise au nombredes vices laquo; redhibiloires. raquo; Or, M. le Ministre, qui avail ele eclaire sur la nature de la phihisie ou pommeliere, par les trois ecoles veterinaires, les conseils generaux de tous les departemens de la France, par une commission de veterinaires les plus competens, pour emettre une opinion fondee sur cetle ma-tiere, n'aurail assurement pas dit: cetle maladie, mais bien ces maladies, si une distinction avail ele faile a cetle occasion lors de la discussion de l'art. 1er de la loi, soil a la Chambre des pairs, soil ä la Chambre des deputes.
Aiusi done, bien que j'aie cherche a distinguer dans ce travail trois especes de phthisies, bien que je les aie qualifiees par des uoms particuliers se raliacbant a la nature des alterations qui les constituent, elles n'en sont pas rooins des phthisies ou pommelieres, qui doivent etre considerees comme maladies redhibiloires d'apres l'art. 1er de la loi du 20 mai 1838, atlendu que :
1deg; Sous le rapport de leurs causes elles sont anlerieures ä la venie, et consequemmenl du fait du vendeur.
2deg; Qu'elles ne sont que pen ou point visibles pour I'im-mense majorite des acheteurs, au moment de la venle, et surtout dans les foires et marches, pendant le premier, et quelquefois le deuxieme degre de leur manifestation.
3deg; Qu'elles ont une marche lente et occulte qui amene pro-gressivementramuigrissement, le marasme et la mort.
kquot; Qu'elles sont d'une nature teile que les moyens curatifs rationnels qui sont mis en pratique pour chercher a en ubienir la gucrisou, sont sans succes dans I'immense majorite des cas.
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5deg; Quo, pendant son existence, elles diminuent la somme des travaux que les animaux de travail peuvent rendre.
6quot; Qu'elles diminuent generalement les produits que la vache laitiere peut donner, soil en lait, soil en beurre, soil en fromage, soil en veaux gras.
7deg; Qu'elles sont susceptibles de se transmetlre, par voie d'heredite du pere ou de la mere, aux descendans, et qu'elles peuvent ainsi propager, perpeluer en quelque sorte des maladies incurables, ne donner qu'une generation pen saine, peu vigoureuse, et, partant, qu'elles nuisent ä l'amelioraiion des races.
C'est done un immense bienfait pour le commerce et l'edu-caiion du gros betail, que le legislateur ait compris dans la categorie des vices redhibitoires la phthisic ou pommeliere.
Application de la loi. — L'application de la loi est-elie possible dans le commerce des animaux? Est-il facile d'ail-leurs de constaier l'existence des trois maladies que j'ai de-crites? Je vais chercher a resoudre ces deux questions :
1deg; L'application de la loi est toujours possible, mais eile ne se fait pas toujours sans difilcultes. A cet egard, je disiinguerai deux cas. Dans le premier, I'animal est vivant; dans le second, il a succombe ä la phthisic.
Ier cas. — Uanimal est vivant.— Dans cette circon-stance, la bete ä comes n'a pu etre vendue que dans le premier ou dans le second degre de la phihisie; dans le deuxieme degre, il n'est point possible de meconnaitre cette maladie, et il suffit de parcourir les symptomes que j'ai decrils pour etre convaineu ä cet egard (vöyez pages 75 et suiv.). Je n'insis-terai done pas sur ce point.
Pendant le cours du premier et du deuxieme degre, il peut aiTiver,par suite de causes occasionnelles recenles, qu'une phlegmasie aiguc vienne sc greffer sur la phihisie. Je suppose done que cetle complication se declare dans le dclai lixe par la loi, et que racquereur ail inieiile I'aciion redhibitoiro. — L'experi nornme dans relle occurrence doit
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visiter ranimalayec beaucoup d'attention, et rechercher, avec tout le soin possible, si, indepcndamment des syroplömes de la maladie aigue, l'animal n'offre pas des signes certains de l'existence de la phthisie (voyez pages 51 et 96). Or, si inde-pendamment de ces signes, le boeuf porte des traces dujoug ou du collier, s'il est ferre, on si ses ongles portent l'erapreinte de la ferrure, si la vache estMIditiere et si eile provient d'une localite oü l'industrie tire un grand parti du lait, l'expert peut supposer que tres probabletnent le boeuf ou la vache onl ete places dans les conditions qui donnent ordinairement nais-sance ä la phthisie.
Ces renseignemeus pourronl done venir en aide au diagnostic de la maladie.
Une autre circonstance pent se presenter : la bete a comes est atieinte d'une phlegmasie de poitrine dans le delai de la garantie, et l'expert ne pent point se prononcer sur l'etat aigu et chronique tout ä-la-fois de la maladie. Dans ce cas, le veterinaire devra rediger un premier proces-verbal dans lequel il declarera que, attendu la difficulte de bien saisir le caractere de raOection, l'animal devra elre mis en fourriere, traite convenablement, pour, plus tard, s'il guerit ou s'il nieurt, pouvoir se prononcer sur l'existence de l'affection.
A l'egard de cette prolongation de garantie, diverses opinions ont ete emises au sujet de savoir si l'expert devait clore son proces-verbal dans le delai fixe par la loi, ou si la loi l'au-torisait ä continuer l'expertise, ce delai etant expire.
La jurisprudence de beaucoup de tiibunaux parait avoir decide que toutes les fois que l'action redhibitoire etait inten-lee, et l'expertise commencee dans le delai voulu par la loi, l'expert, place dansrhnpossibilile de bien asseoir son opinion, pouvait continuer son expertise en dehors du delai, pour par-venir ä une solution saiisfaisante. Je u'insisterai done pas sur ce point, qui parait etre chose jugee.
2deg; cas. — L'animal est mort. — Lorsque la beie ä cornes, sujet de l'expertise, pour cause de phthisie ou pommeliere, ne
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meurt qu'apres le delai des neuf jours fixes par l'art. 3, bien que l'acheteur ait intente l'action redhibitoire, bien milme qu'un premier proces-verbal constatanl l'aifeclion ait dejä ete dresse, l'expertise peut-elle ^tre prolongee, et l'expert peut-il proceder ä l'autopsie de Tanimal, pour constaler si la maladie est ou n'est pas redhibitoire? Ä. cet egard, des juris-consulles d'un grand merite, des veterinaires haut places dans la science , n'ont point parlage les memes opinions sur celte question. La plupart, se retranchant dans le delai de neuf jours ou de trente jours, out prelendu, en se fondant sur I'art. 7, que la moil de l'animal devait avoir lieu dans le delai de la garantie pour qu'il y ait redhibition. Apres ce delai , disent-ils, si Tanimal suecombe, il reste pour le compte del'acheteur. Teiles sont les opinions exprimees par MM. Le-blanc, Galisset, Mignon et Bouley jeune. M. le directeur de r£cole d'Alfort, dans un article insere dans le Recueil de me'decine vete'rinaire, annee 1813, page 291, vient, selon moi, de combattre victorieusement cette opinion, qui parais-sait etre adoptee, et que je n'ai cependant jamais partagee. M. Renault me paratt avoir clairement et positivement de-montre, que pour qu'il y ait redhibition, l'animal ne devait pas necessairement mourir dans les delais fixes par I'art. 5; qu'il sutfisait que l'acheteur ait intente l'action redhibitoire dans ces delais, et que l'expertise flit commencee, pour que, passe le delai, et l'animal etant mort, cette expertise put ar-river a une solution quelconque par l'autopsie de l'animal. Cette interpretation esl juste, conforme a la bonne foi, a la justice et a l'equite, et je repeterai, avec M. Renault, que tel est l'esprit de la loi, et que teile a ete la pensee du legislateur en redigeant I'art. 3.
Dans l'application, et en ce qui regarde la phthisie pulmo-naire des betes bovines, celte interpretation des art. 3 ct 7 de la loi du 20 mai peut-elle toujours etre rigoureusement applicable? Je le crois fermement.
Voici comment la contestation se presente le plus ordinal-
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rement. Et d'abordje I'ai deja dit, jamais on n'expose en venle, el jamais on ne fait Tacquisition d'une b6te a comes qui est alteinle de phthisie parvenue ä un tel degre que celte maladie soil susceptible d'occasionner la mort de l'animal quinze jours, un mois meme, apres l'expiration du delai de la garantie, parce qu'au moment de l'exposition en venle I'ani-mal est ordinairement maigre, sa peau est adherente aux tis-sus sous-jacens, sa toux est rauquc, sa respiration acceleree et ires irreguliere , qu'en un mot eile est dans un elat de maladie apparent. D'ailleurs, dans la supposition, encore, oü l'animal aurait ete achete,et que I'acquereur aurait intente racdon redhibiloire, I'expert pourra toujours prononcer sur l'existence de la pluhisie avant la mort de l'animal. Mais c'est geiieralcment lorsque la bete est phthisique au premier degre, ou dans le commencement du second degre, et qu'une maladie aiguiis'est declareesurl'affection ancienne pen de temps apres la liviaison, quedenombreuses conieslalions s'elevent dans le commerce des betes bovines, et notamment dans la vente des vaches laitieres. Cette circonslance merite done d'etre parti-culierement examinee, et voici comment eile se presente dans la pratique.
L'animal achete offre ordinairement dans le delai de la garantie lessymplömes d'une maladie de poilrine aigue. Le ve-lerinaire-expert nomme,en visitant l'animal, est generale-menl embarrasse pour juger si la maladie est seulement aigue et recente, ou si c'est une phthisie au premier degre, sur la-quelle est venue se greffer I'affection aigue. Dans celte occurrence le devoir de I'expert est de rediger un premier proces-verbal, constater l'elat de la bete, demander qu'elle soil sou-miscä un traitementralionnel, et que I'experlise soil prolong^e jusqu'a la gucrison on ä la mort. II arrive alors de deux choscs I'une : ou bien l'animal guerit, ou bien il meurt. S'il guerit, le cas renlre dans la circonslance que j'ai dejä relatee plus haul, el I'uxperi arrive ainsi ä la solulion de I'experlise. Si la bfiie uiouri, comme il advienl presque lonjours pen do temps
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consid£r£e comme vice bedhibitoire.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 305
apres Texpiration du delai, le veierinaire cxperl, en proc^dant ä rautopsie, conslatera i'existence de lesions semblables ä celles que j'ai decriles (pages, 84, 97 et 107), et pourra tou-jours, je le crois, par une description bien d^taillee des lesions anciennes, anterieures ä la vente, et des lesions aigues re-centes, posterieures a cette vente, motiver ses conclusions et eclairer la religion des juges sur la nature de la maladie qui fait le sujet de l'expertise, et quta cause la mort (1).
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CHAP1TRE X.
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BmilOGRAPIIIE DE LA PERIPNEUMONIE AIGUE, CHRONIQUE, ET DE IA PHTHI3IE BOVINE.
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An 354 avant J.-C. Aristote. Histoire des animaux; traduction de
Camus, liv. 8, chap. 23, t. icr, p. 515. 212 ans avant J.-C. Tite-Live. Liv. 25, chap. 26, Silius Italiens,
lib. xiv; et Faulet, Recherches sur les maladies epizootiques,
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Far Michael Bern. Valentin. 1732. Job. Jacob Scheuciizer Fielgender lungcnkrebs, eine Viehseuche, welche Anno 1732 die eydgonoessischo Lande ergriffen.
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Faulet, Recherches sur les maladies öpizootiques, t. ie\ p. 257;
et Vitet, mod. vamp;eriiiaire, analyse des auteurs, t. in, p. 106. 1769. Bougelat. Sur la maladie epizootique qui a n5gne en Franche-
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(i) Je n'ai jamais \a une maladie aigue, tant soil peu grave, compliquant unealleration ancienncdii poniiinn quelle qn'elle.soit, so jirolongei'an-dela dc donze a qnime jours sans occasionncr la moil.
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Comtö en 4769. Note au Memoire de Barberet sur les maladies
ipizootiques des bestiaux; deuxieme note , p. 07, edition
de 1776. •1769. BoüRGELAT. Sur la pöripneumonio du gros betail. Note 20! au
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1827.
1828, 1
i828, 1829.
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DE LA FJErIPKEUMOHIE.
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312
4836.
1837. 1837.
1838. 1838.
1838.
1838. 1839. 1839. 1839.
1839. 1839.
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1840.
1842,
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1842 1842
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FIraquo;.
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TABLE DES MATIfiRES.
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Chapitke Xer.
KecLerches sur ranatomie du poumon el des plevres des betes bovines, euvisagee au point de vue analomico-pathologique de la peripneu-monie contagieuse...............
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Chaprbs ZZ.
i
Signes tires de letude de la circulation et de la respiration qui font re-connailrequ'une bete bovine est bien portante; modifications deces signes selon certaines conditions...........12
J
Chapitre HI.
I
l Syuonymie et recberches historiques sur la peripneumonie bovine, . 16
sect; 1. Synonymie...............ibid;
sect; 2, Recherches historiques...........17
CHAPITRE IT.
Recherches et discussion sur la nature et le siege de la peripneumonie. 34
Chapithe V.
Description de la pleuro-pneumonie aigue et chronique. — Distinctions avec les autres maladies du poumon........nbsp; nbsp; nbsp; 4g
$ 1, Caracteres generaux de la maladie , , ,.....nbsp; nbsp;ibid,
sect; 2. Nature, siege, distinction de la maladie......nbsp; nbsp; nbsp; 5o .
A. Peripneumonie aigue, — Description........nbsp; nbsp;ibid,
10 Premiereperiode. Congestion pulmonaire et pleurale, debut
de la maladie.............nbsp; nbsp; nbsp; 5i
2deg; Deuxieme periode. Etat iuflammatoire du poumon et des
plevres -..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;53
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#9632; lt;
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n
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316nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MATIEHES.
3quot; Troisiime pe'riode. Terminaisons de la maladie . . ; .nbsp; nbsp; nbsp; 53
sect; 3. Formes de la peripneumonie aigue........nbsp; nbsp; nbsp; 5^
A. Pleurite..............nbsp; nbsp; nbsp; 58
15, Bronchitc.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;59
C. Broncho-pneumouitc..........nbsp; nbsp; ibid,
sect; 4gt; Complications..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;60
A.nbsp; Melcorisalion............nbsp; nbsp;ibid,
B.nbsp; Entente..............nbsp; nbsp; nbsp; 61
C.nbsp; Alteration septique du saug........nbsp; nbsp; nbsp; 6a
sect; 5, Anatomie pathologique...........nbsp; nbsp; nbsp; 66
i0 Ailcratiuns du poumon et des brooches......nbsp; nbsp;ibid.
A.nbsp; Eogoueuient du poumon.........nbsp; nbsp;ibid.
B.nbsp; Brcncbile aigue............nbsp; nbsp;ibid.
C.nbsp; Pleurite aigue............nbsp; nbsp; nbsp; 67
I). Elat inflainniatoire du poumon.......nbsp; nbsp;ibid.
E.nbsp; Gangrene.............nbsp; nbsp; nbsp; 68
F.nbsp;Hepatisatiou ou induration rouge.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;70
20 Alterations des plevres...........nbsp; nbsp; nbsp; 7 3
B. Peripneumoniti chronique ou Phthisic peripneumonite. — Description................nbsp; nbsp; nbsp; 75
A.nbsp; Debut, symptomes, niarche, terminaisons et complica-
tions ..............nbsp; nbsp; nbsp; 76
B.nbsp; Anatomie pathologique.........nbsp; nbsp; nbsp; 83
Lesions morbides de la pleuro-pneumonie chronique. ,nbsp; nbsp; nbsp; 84
i0 Alterations du poumon...........nbsp; nbsp; nbsp; 84
A.nbsp; Induration grise...........nbsp; nbsp; nbsp; 87
B.nbsp; Induration blanche..........nbsp; nbsp; ibid.
C.'Ramollissement de ces indurations......nbsp; nbsp; nbsp; 83
20 Alterations des plevres...........nbsp; nbsp; nbsp; 89
3deg; Alterations dans le cas de recrudescence et de complication.nbsp; nbsp; nbsp; 90 sect; 6, Etude comparee de la phthisic peripneumonite avec la phthisic tuberculeitse et la phthisic calcaire......nbsp; nbsp; nbsp; 91
A,nbsp; Phthisic pulmonaire tuberculeitse..........nbsp; nbsp; ibid,
1deg; Symptomes, marche, duree et terminaisons.....nbsp; nbsp; nbsp; 92
2deg; Anatomie pathologique...........nbsp; nbsp; nbsp; 97
A.nbsp; Tubercules cms...........nbsp; nbsp;ibid,
B.nbsp; Tubcrcules ramollis..........nbsp; nbsp; nbsp; 99
C.nbsp; Vomiques recenleset ancienues.......nbsp; nbsp;ibid.
3deg; Alterations dans le cas de recrudescence et de complication.nbsp; nbsp; nbsp;102
B.nbsp; Phthisic calcaire..............nbsp; nbsp; nbsp;io3
10 Nature................nbsp; nbsp; nbsp;iu4
20 Causes particulieres............nbsp; nbsp;ibid.
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TABLE DES MATltRBS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;317
3deg; Symptömcs pathognomoniques differeotiels.....io6
4deg; Dnree et complications...........,0'
5deg; Anatomie palhologique...........'*quot;#9830;•
sect; 4. Etude comparde de la pneumonlle, de la pleurite et de la pleuro-pneumonite sporadique non contagieuse avec la pe-
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no
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ripneumonie contagieuse..........
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CBAPITBE VI.
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F.tiologie de la peripneumonie......'•.....nbsp; nbsp; nbsp;Il^
sect; r. Causes determinantes, occaslonnelles et predisposantcs on qm
font naitre la maladie spontanemenl.......raquo;*'*•
A.nbsp; Causes particuliercs dans les montagncs.....ibid.
B.nbsp; Alimentations diverses..........nbsp; nbsp; nbsp;'#9632;f?
C.nbsp; Stabulalion et alimentation ä I'etable......nbsp; nbsp; nbsp;'raquo;5
D.nbsp; Secretion laiteuse...........nbsp; nbsp; nbsp;ia'
E.nbsp;Boissons diverses...........nbsp; nbsp; nbsp;I'1
F.nbsp;Refroidissement de la peau, respiration d'un air froid.nbsp; nbsp; nbsp;i3a
G.nbsp; Travail..............nbsp; nbsp; nbsp;l33
H. Heredite et predisposition hereditaire.....nbsp; nbsp;wid,
I. Abalardissement, degeneration des races.....nbsp; nbsp; nbsp;139
K. Resume general............nbsp; nbsp; nbsp;I*1
sect;v. Cause qui repandla maladie. Contagion.......nbsp; nbsp; nbsp;'43
A.nbsp;Caracteres gencraux de la peripneumonie envisages sous
le point de vue de la contagion........nbsp; nbsp; 4^5
Faits tendant ä demontrer la propricte contagieuse . .nbsp; nbsp; nbsp;149
B.nbsp; Contagion dans les elables.........nbsp; nbsp; nbsp;l51
C.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — dans les herbages........nbsp; nbsp; nbsp;'79
D. __ par les debris cadaveriques.....nbsp; nbsp; nbsp;i85
E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— par les animaux convalescens.....nbsp; nbsp; nbsp;1S9
p. __ par les personnes qui touchent les malades,nbsp; nbsp; nbsp;igi
G. __ a des animaux d'espeees differcntes . . .nbsp; nbsp; nbsp;196
H, Faits generaux tendant a demontrer la contagion par
la voie du commerce des betes bovines exposees ä la
contagion............nbsp; nbsp; nbsp;'95
I. Auteurs qni admettent la contagion......nbsp; nbsp; aoS
J. Temps d'incubation..........nbsp; nbsp; raquo;07
K. Nature et siege du virus peripneumoniquc, atmosphere
contagieuse, vole de transmission......nbsp; nbsp; 209
L./towmc quot;r'nlaquo;'laquo;/en favciir ilr la contagion . . . .nbsp; nbsp; nbsp;212
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,=.
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äiÜnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;fHtS bIes MiftSSSt.
sect; 3. Non-contagion. ..'.;........,nbsp; nbsp; a 15
ideg; Opinious des auleurs............nbsp; nbsp;ibid.
A.nbsp; Lessana, ses idees sur la nature de la maUdie . , .nbsp; nbsp;ibid.
B.nbsp; Luciano, ses observations de non-conlagion . . .nbsp; nbsp; 320
C.nbsp; Ferrari, Robecci et Perrotli, leurs observations , .nbsp; nbsp; aaa
D.nbsp;Lessona, ses observations de nün-contagion .' . .nbsp; nbsp; aai
E.nbsp; Gelle, son opinion...........nbsp; nbsp; nbsp;226
20 Experiences failes pour demontrer la non-conlagion . .nbsp; nbsp; 227
A.nbsp; Tentatives de cohtagfon dans les etables ....nbsp; nbsp;ibid.
B.nbsp; Tentatives de contagion par l'inoculation du jelage na-
sal et de la bave...........nbsp; nbsp; aag
C.nbsp; Äeiume et reflexions contre la non-conlagion . . .nbsp; nbsp; 23o
Chapithe VII.
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\'i
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Moyens curatifs de la peripneumonie aigue........nbsp; nbsp; 232
A.nbsp; Debut de la malaclie par une congestion pnlinonairc
suivie d'iuflammation aigiii- 011 sous-aigue . . .nbsp; nbsp; 23.',
B.nbsp; Debut par la pleurite aigue........nbsp; nbsp; 23n
C.nbsp; Debut par la broncbite aigue........nbsp; nbsp; nbsp;23S
D.nbsp;Trailement dans les teroiiuaisons diverses ....nbsp; nbsp; 240
Chapithe Tin.
Moyens preservatifs...............nbsp; nbsp; 2^3
sect; I. Moyens preservatifs pulses dans (hygiene des betes bovines.nbsp; nbsp;ibid.
A.nbsp; Herbages.............nbsp; nbsp;ibid.
B.nbsp; Habitation et nourriture a l'etable......nbsp; nbsp; 244
C.nbsp; Boissons.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;247
D.nbsp; Secretion laiteuse...........nbsp; nbsp; 2jq
E.nbsp; Travail..............nbsp; nbsp;(^rf
F.nbsp; Heredite et predisposition hereditaire.....nbsp; nbsp;ibid.
G.nbsp; Moyens ä employer pour prevenir la peripneumonie
lorsqu'elle regne dans un herbage ou dans une ctablc.nbsp; nbsp; 2 51
H. Desinfection des etables.........nbsp; nbsp; 253
^ 2. Moyens preservatifs puises dans let lots et arrets sanitalres ap-
plicables aux maladies contogieuses......nbsp; nbsp; 234
A.nbsp; Considerations generalesct bases de la police sanilaire.nbsp; nbsp;ibid.
B.nbsp; Declaration, amende, indemnite et raaiqui-. . . .nbsp; nbsp; 2dS
C.nbsp; Reccnsemcnt...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2(;,;
D.nbsp; CertiGcats de santc...........nbsp; nbsp; 2(i6
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TABLE DES MATIEBBS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;319
E.nbsp; iDterdiction des communes infectees......nbsp; nbsp; a68
F.nbsp; Abattage des animaux naiades........nbsp; nbsp; 369
G.nbsp; Enfouissement............nbsp; nbsp; raquo;71
H. usage de la chair comme aliment......nbsp; nbsp; raquo;73
I. Usage du lait............nbsp; nbsp; 275
J. Emploi des fumiers..........nbsp; nbsp; 274
K. Resume general...........nbsp; nbsp; 27-gt;
Arrfls, decrets, etc., pris a l'egard de la peripneumonie en France
et a I'etranger...............nbsp; nbsp; a78
A.nbsp; JDocumens francais...........nbsp; nbsp;''quot;quot;#9632;
Nquot; 1, Arrele de M. le prefet du Jura, du 20 avril 1821. . . •nbsp; nbsp; raquo;78
Nquot; 2. Circulaire ä MM. les maires, du 27 seplembre i838. . .nbsp; nbsp; 287
fi0 3. Aulre circulaire, en dale du 18 Janvier 1889.....nbsp; nbsp; 288
N0 .4. Autre circulaire..............nbsp; nbsp; aquot;9
N0 5. Arrele de M. le prefet du departement de la Seine-Interieure,
en date du 8 mai iSSg...........290
B.nbsp; nbsp;Documens etrangevs...........292
Nquot; 1. Hanovre. Instruction sur la peripneumonie, en dale du 3
fevrieri84o...............ibquot;i-
Nquot; 2. ^urtemier^-. Decrelrendu sur la peripneumonie du grosbeldl. 294 SQ 3. Otdenbourg. Decret sur la peripneumonie, en dale du 9 mai.
1844...............• ; #9632; 295
Nquot; 4. Sardaigne. Prohibilion du betail provenanl de la Suisse, Janvier 1844................296
Nquot; 5. 5uilaquo;e. Idee generate des reglemens sanilaires des divers cantons .................ibid-
Chapitre IX.
Des phthisies, peripneumonite tuberculeuse el calcaire conslderees -comme vices redhibitoires.............29
A.nbsp; Ce que la loi du 20 mai i838 a voulu designer par le
mot Phthisle ou pommelicre des betes boviues . . 'bid.
B.nbsp; Application de la loi soil pendant la vie, soil apres la
morl..............3o2
Chapitre X.
Bibliographie de la peripneumonie aigue Chronique et de la phthisic bovine ...............
FIN DE LA TABLE DES MATIERES.
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plusmn;
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amp; #9632;quot;-
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