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INOCULATION PREVENTIVE
PERIPNEÜMONIE CONTAGIEÜSE
DE L'ESPfiCE BOVINE
R^ponae a qnelanes oldectlons de KM. JULES laquo;UERIX et LEBIiAKC; par M. WILLEMS, membre tltnlalre de l'Aca-d^mle royale de m^declne de Belgiqne.
(Ext. du Bulletin de l'Acad. r. de midecine de Belgique, 3o s6r., t. XVI, no 1.;
BRUXELLES
H. MANGEAUX, LIBRAIRE-EDITEUR
IMPRIMEUR DE L'aCADEMIE DE MEDECINE DE BELGIQUE
Rue des Trois-Tamp;es, 12. 1882
53 IS
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INOCULATION PREVENTIVE DE LA PERIPNEUMONIE CONTAGIEUSE DE L'ESPECE BOVINE
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RIJKSUNIVERSITEITTE UTRECHT
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INOCULATION PREVENTIVE
DE LA
PERIPNEÜMONIE CONTAGIEÜSE
DE L'ESPfiCE BOVINE
Reponse ä quelques oldectlons de MM. JUIiES dJEBIX et L,EBL,Am; ; par M. M'll^LKMS, membre tltnlaire de l'Aca-laquo;lemie royale de m^declne de Belgiqne.
(Ext. du Bulletin de VAcad. r. demidecine de Belgique,3e ser.,t. XVI, no l.)
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H. MANCEAUX, LIBRAIRE-EDITEUR
IMPRIMEUR X)t L'aCADEMIE DE MEDECINE DB BELGIQUE
Rue des Trois-Tamp;es, 12. 1882
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INOCULATION PREVENTIVE DE LA PERIPNEUMONIE CONTAGIEUSE DE L'ESPECE BOVINE
Lorsque, aprös la lecture de la nouvelle lettre de M. Jules Guerin, j'ai annonce l'intention d'y faire une courte röponse, au moment oü je serais appel^ ä la tribune pour ma com­munication inscrite k l'ordre du jour, noire honorable col-legue, M. Warlomont, a exprimö le dösir que je n'aborde pas le fond de la question. Je m'en abstiendrai; je suis d'avis qu'une discussion sur la question soulevöe par la lettre dont il s'agit serait maintenant inopportune. Quoique assez bien etablie deja, la prophylaxie des maladies conta-gieuses au moyen de l'inoculation reste ä l'ötude et continue ä etre l'objet d'experiences qui intöressent essentiellemcnt ifnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;la pathologie comparee.
Je ferai toutefois remarquerque M. Jules Guörin ne pro-duit aucun argument deduit de faits qu'ii aurait observes, et qu'il n'est plus aussi affirmatif que dans les communica­tions qu'il a faites anterieurement, ici et k l'Acadömie de mamp;lecine de Paris. II ne soutient plus aujourd'hui que les animaux inoculös transmettent necessairement la maladie ä ceux avec lesquels ils cohabitent. II s'en rapportera appa-remment aux experiences qu'ii s'agit d'entreprendre en vue de l'elucidation complete du probleme. A cet egard, je n'ai pas d'objection ä faire ä mon honorable contradicteur; mais je crois devoir relever I'assertion nouvelle qu'il emet, en terminant sa lettre, et qui consiste k dire que les animaux
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— 6 — sont plus sürement inoculös au moyen du sang que de l'exsudat du poumon malade. Or, depuis 18S2, j'ai fait beaucoup d'inoculations avec le sang d'animaux pöripneu-moniques, et je n'ai point obtenu d'effets bien manifestes; landis que l'inoculation du virus, extrait du poumon, m'a toujours donnö un rösultat favorable. Et mes experiences ont 6t6 confirmdes par celles de la commission neerlandaise et de divers praticiens. C'est lä un fait qui concorde d'ail-leurs avec les resultats des etudes röcentes du microbe de la peripneumonie des betes bovines.
Dans mes recherches anterieures, je n'avais pas constate dans le sang les corpusucles dont il s'agit, parce qu'ils s'y trouvent tres dissömines, tandis qu'ils abondent dans le poumon malade. On cornprend d'aprcs cela que l'inocula­tion du sang soit moins efficace que celle du liquide extrait de cet organe.
Je vais maintenant, messieurs, vous donner lecture de ma communication portee k l'ordre du jour.
Dans la seance de l'Acadömie de medecine de Belgique du 24 döcembre dernier, M. Thiernesse, secretaire, a com­munique ä ce corps savant une lettre de M. Jules Guerin, renfermant, d'apres cet honorable membre, une objection capitale contre l'inoculation präventive de la peripneumonie contagieuse, objection dejä faite vaineinent par lui ä deux reprises devant l'Acadömie de medecine de Paris au savant inspecteur gönöral des Ecoles vötörinaires de France, M. H. Bouley. M. Guerin, n'a pas, dit-il, obtenu de röponse jusqu'ä ce jour ä son argumentation, et il espere etre plus heureux aupres de l'inventeur de la methode de l'inocula­tion.
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Immödiatement aprßs la lecture de cette lettre, j'ai de-mande h TAcadömie la permission de röpondre ä la gra-^vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; cieuse invitation qui m'^tait faite, me ramp;ervant toutefois
d'y revenir dans un travail suffisamment dötaille. Tel est l'objet de ma communication.
Je reprends done l'examen de l'objection de mon hono­rable contradicteur, et, comme dans la discussion ouverte recemment ä l'Acadömie de mödecine de Paris par M. H. Bou-ley, le savant le plus competent en cette matiere, des erreurs graves et prejudiciables ä ma döcouverte ont ete emises par MM. Jules Guerin et Leblanc, j'ai cm ne pouvoir me dis­penser de les venir rectifier.
La pratique de l'inoculation des produits morbides de la peripneumonie contagieuse ä des animaux sains, pour les proteger contre les atteintes naturelles et mortelles de cette aflection, date dejä de loin ; je pense qu'il est superflu de rappeler ici les prineipes scientifiques et les faits sur les-quels cette pratique est etablie. Ils se trouvent d'ailleurs .ijnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;exposes et suffisamment etayös, je pense, dans les quatre
dernieres publications et le discours relatifs ä cette ques­tion, dont j'ai i'honneur d'offrir ä 1'Academic un exemplaire.
M. Jules Guerin y trouvera la preuve que l'inoculation preventive de la peripnenmonie bovine est une mesure eco-nomique. II y verra que tous ceux qui se sonl oecupäs de cette question depuis plus d'un quart de siecle, gouverne-ments et particuliers, en ont reconnu la bienfaisante in­fluence.
Le gouvernement Hollandais a economise des sommes considerables sur le budget de l'agriculture, depuis 1878 surtout, epoque k laquelle l'inoculation a ete rendue obli-gatoire, et tous les vamp;erinaires sonl unanimes, sauf un
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— 8 — seul, M. M. R. Prakke, ä reconnaitre les services rendus ä l'industrie et k 1'agriculture par I'inoculation, cette pratique ayant dölivr^ le pays du flamp;iu epizootique, qua l'abatage et la defense d'importer du bötail de l'ötranger n'avaient pu conjurer.
En Australia, d'aprös le dernier rapport official sur I'dtat sanitaire du bötail, MM. les inspecteurs reconnaissent qua I'application de I'inoculation preventive a etö suivie des rö-snltats les plus heuraux, at ils expriment l'espoir de la voir bientöt rendue obligatoire dans las difiörentes colonies.
Je me borne ä ce court pröambule, et j'aborde l'objection principale da M. Jules Guörin; je consacrerai ensuite quel-ques lignas ä l'argumentation de M. Leblanc.
M. Jules Guörin soutient que I'inoculation cröe et multi-plie da nouveaux foyers d'infection; qu'au lieu d'etre pre­ventive, eile serait extensive. L'6tat pathologique provoquö par Tinoculation n'est pas au fond, d'apres I'honorable membre, une maladie difförente de la pöripneumonie, et en cela il a raison, quoiqu'il soit sur ce point en ddsaccord avec M. Leblanc, qui pretend le contraire. Mais, par cette operation, la localisation du principe contagieux sa trouve principalement dans las tissus inocules, tandis que par l'infection naturelle, il existe dans les poumons. Ne doit-on par consequent pas admettre que lä se trouve la condition de la transmission du mal? Les microbes sont entraines hors des poumons par le courant expirateur, ce que n'admet pas encore M. Leblanc qui nie la contagion par infection, tandis que ces microbes restent fixes dans les piaiesd'inocu-lation. Quoi qu'il en soit de cette explication, I'observalion dont M. Jules Guörin fait le plus grand cas et l'expörimen-
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— 9 — tation ont prouvö que la maladie inocul^e ne se transmet que par r(5inoculation. C'est lä le r(5sultat de mes observa­tions depuis plus de trente ans, et que j'oppose aux concep­tions de l'esprit p^nötranf, mais judicieux de M. Gu^rin, conceptions qui sont en contradiction formelle aven les faits. C'est aussi l'opinion de tous les expdrimentateurs qui se sont occupös de cette question, car je ne sache pas qu'il y en ait un seul qui ait relate un fait contraire.
Bien souvent chez les distillateurs et les engraisseurs, soit ä I'etable, soil h la prairie, des betes bovines dans la Periode de Involution de l'inoculation se sont trouvees en contact pendant plusieurs semaines avec des animaux sains, sans que ces derniers aient ete inttuencßs par le contact de leurs voisins.
Dans la province de Frise, foyer principal de IMpizootie en Hollande, oü Ton comptait, en '18S2, 2,826 betes mortes ou abattues par suite de la pöripneumonie, M. Jennes, professeur de l'öcole d'Utrecht, envoyö officieliement dans inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;cette contröe, y pratiqua l'inoculation, en 1852 et '18o3, sur
43,83S sujets dans diverses communes. Si chacun de ces sujets avait constitue un foyer d'infection, la peripneumo-nie, au lieu de diminuer au fur et ä mesure que l'inocula­tion y ötait pratiquöe, s'y serait r^pandue avec une ef-frayante rapiditö. Or, en 1880, on n'a plus constate dans cette province qu'un seul cas de la maladie.
La meme observation est applicable i'i l'Auslralie, oü l'inoculation preventive a ötö mise en pratique pour la pre­miere fois en 1861.
Dans le but de me renseigner sur la valeur de l'objection soulevee par M. Jules Guerin, je me suis adresse, il y a quelques jours, au corps vötärinaire de la Neerlande, et
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voici la reponse qul m'a etö adressee par MM. les vöteri-naires de district Van Driel et Huflfnagel, qui a, celui-ci, pramp;idö, depuis vingt-six ans, k plus de 100,000 inoculations dans diverses locality, etsurtout dans la Sud-Hollande. Ces messieurs affirment qu'ils n'ont observe aucun cas oil la pdripneumonie aurait el6 communiqu^e par un animal malade amp; un animal sain, soit dans la pöriode d'inocula-tion, soit plus tard.
La these soutenue par M. Guörin est done contredite par I'experience; s'il en etait autrement, des fails nom-breux d'infection auraient ele observes en Hollande par les divers praticiens.
laquo; Nous, veterinaires hollandais, ajoutent ces messieurs, nous ne croyons pas a la contagion par I'inoculation. raquo;
La commission officielle nöerlandaise s'est occupee de cette question en 1855 dejä, car ä la page 50 de son troi-sieme et dernier rapport, eile constate laquo; qu'aucun fait de transmission de peripneumonie par I'inoculation n'a öte observe par eile; eile ajoute qu'elle ne croit pas ä cette contagion. raquo;
M. Gamgee, professeur au college vöterinaire de Londres soutient la meme these.
laquo; Une objection, dit-il, que Ton a faite centre I'inocula­tion et qui s'applique egalement ä la varioie de l'homme, ä la clavelee du mouton et a la peste bovine, e'est que la ma-ladie inoculee est contagieuse et qu'on multiplie ainsi les foyers d'oü eile se röpand. Cette objection n'a aucune va-leur, au moins pour ce qui concerne la pleuropneumonie, car la maladie inoculöe ne se communique pas, exceple par reinoculation.
raquo; Mes observations sur ce point sont trös nombreuses;
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pendant les dix-sept annöes oü I'inoculation a 6tamp; large-ment pratiquöe, je ne connais pas un seul exemple de con­tagion partant d'un animal inoculö (1). raquo;
Apres tous ces faits constates par I'observation, en void un dernier fourni par Texpörimentation. Des animaux vierges de toute inoculation, ayant cohabit^ pendant six semaines ä deux mois avec des sujets fraichement inoculös, ont 6l6 soumis k leur tour ä I'inoculation preventive, et les suites de cette operation ont ^te celles qu'on observe ordi-nairement. Les animaux en question n'etaient done pas contatnin^s ou vaccines par cette cohabitation. Les memes faits ont 6t6 frequemment observes chez les distillateurs.
La commission offlcielle beige de la pleuropneumonie a introduit cette öpreuve experimentale dans son plan d'ex-piiriences k instituer k l'Ecoie vötörinaire de Cureghem.
M. Guerin formule encore une autre objection qui est contredite par I'observation.
Get honorable academician pretend que chez les sujets inocules on constate, dans les poumons ou ailleurs, des vestiges du mal qui les a frappös, voire meme des produits tuberculeux. Or, personne n'a jamais signaie ä cet egard des faits precis.
Tous les jours plusieurs animaux inocules sont abattus aux abattoirs; j'ai souvent assists k l'ouverture de ces ani­maux, et j'ai toujours trouvö leurs poumons sains.
J'ai fail aussi un grand nombre d'autopsies d'animaux morts des suites de I'inoculation ou qui avaient suecombö k la peripneumonie, et je n'ai jamais constatö chez eux la tuberculose qui est une affection bien distincte de la perip­neumonie. J'ai seulement rencontre quelquefois dans les (1) Annales de mddecine veterinaire, 1872; page i99.
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poumons des animaux guöris de celte affection un enkysle-ment d'une partie de poumon, formant un söquestre ordi-nairement trös dur, et quelquefois un amas pultacö au milieu des parties de cet Organe restees saines.
Quand l'animal n'est pas arrive ä la periode ultime de la maladie, l'observation a prouve que l'usage de leur chair, comma viande, n'est nullement nuisible ä la santd de rhomme (1).
Je passe aux objections de M. Leblanc; cet honorable vötörinaire a accumulö, dans les discours qu'il a prononcös devant l'Acadömie, tant d'inexactitudes qu'il serait difficile de les passer toutes en revue; je me bornerai ä en signaler quelques-unes.
A la page 1174 du Bullelin de I'Academie, Bf. Leblanc demande : Si le virus de la peripneumonie est connu, s'il renferme un microbe special, et repond : laquo; Jusqu'a present M. Pasteur ne l'a pas decouvert et en annon?ant son exis­tence M. Willems a commis une erreur. raquo;
Qu'il me soit permis de rappeler Ji mon savant contradic-teur que, il y a trente ans, M. le professeur Van Kempen et moi, nous avons döcouvert, dans l'exsudat de la peripneu­monie contagieuse, un corpuscule particulier qui sc ren­contre ögalement dans les tumeurs provoquöes par rinocu-lation, dont on peut l'enlever pour le deposer ensuite dans le tissu conjonetif d'un troisieme animal et ainsi de suite, ä l'infini; que ce corpuscule trouve lit ses moyens d'existence, qu'il s'y eultive et y repullule en quantite innombrable. Ces experiences de regeneration du corpuscule-germe dans le tissu cellulaire du corps de l'animal ont öte faites par moi,
(1) Voir mon memoirs, Nometles recherche.1' sur la peri/meumn-nie, etc., page 62.
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par la commission neerlandaise et par beaucoup d'autres exp^rimentateurs, notamment par M. Lenglen, vötörinaire, ä Arras, qui l'a cultivö et reproduit jnsqu'ä la vingt-cinquiöme regeneration avec tous ses effets preservatifs. Ces fails sont relates dans mon memoire sur la non-recidive de la pdri-pneumonie contagieuse, page 15 et suivantes.
L'existence de ce corpuscule-germe de la peripneumonie, signalc et döerit par M. le professeur Van Kempen et par moi a ete confirmee ensuite par le comte Ercolani, le dr Gaslaldi, M. Voigtlander, etc., et M. Pasteur lui-meme, ainsi que, tout röcemment, par MM. Bruylants et Verriest, professeurs h rüniversit(5 de Louvain, qui I'ont cultive dans le laboratoire avec un succes complet. Tout ceia a ete public et l'honorable M. Leblanc ne peut pas meconnaitre ce pro-grös accompli dans la science.
Ce microbe cultive a ddjä ete soumis k l'öpreuve par moi, dans plusieurs circonstances, et M. Leblanc n'ignore sans doute pas qu'il est en ce moment l'objet d'etudes sp^ciales ä l'Ecole veterinaire de Cureghem sous le contröle officiel de savants professeurs.
A la page 1180 du Bulletin, M. Leblanc dit: laquo; Dans les rapports des commissions hollandaise et beige se trouve le röcit d'expöriences qui tendent ä dömontrer que les ani-maux inoculös ont pu etre reinocules avec succös au bout de six mois, raquo; et il cite ä l'appui de cette assertion le troi-sieme et le sixieme rapport de la commission beige, pages 86 et 83.
A la page 56, je rencontre la relation incomplete de quel-ques cas de ramp;noculation reussie apr^s six semaines, signa-les par im seul vöterinaire, M. üevleeshouvver, et voilä tout. A la page 83, oü il est question du rapport officiol neer-
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— 14 — landais, je ne constate absolument rien de ce qu'avance M. Leblanc; je trouve au contraire son assertion formelle-ment contredite aux pages 12 et 52 du rapport des commis-saires hollandais oil sont rapportöes les experiences de reinoculation, faites tant il l'Ecole vetörinaire d'Utrecht que chez les principaux detenteurs de betail de la Hollande. Ces faits sont relates tout au long dans mon memoire : De la non-recidive de la perijmenmouie contayieuse, page 10.
A la page 18 du meine rapport officiel, je rencontre, quant ä la duree de la preservation au moyen de l'inoculation, l'opinion de la commission formulae de la maniöre suivante:
laquo; Les animaux inocul^s depuis plus de deux ans (du 15 septembre 1852 au Ier fevrier 1855) sont restes parfaitement sains dans les ^tables infect^es. raquo;
Ces citations peuvent se passer de commentaire.
A la page 1181 du Bulletin, M. Leblanc me prete, bien involontairement sans doute, la meme opinion, car il dit : laquo; M. Willems conseille aux propriötaires de faire inoculer leurs troupeaux deux fois par an. raquo;
Oil done M. Leblanc a-t-il jamais vu, dans mes Merits l'expression de cette pensee? Nulle part. J'ai conseille et je conseille encore l'inoculation preventive ä deux degres, c'est-ä-dire l'inoculation k l'entree du bötail ä I'tUable, et la reinoculation un mois ou six semaines aprös.
Pour ne pas trop prolonger ma communication ä l'Aca-demie et afin d'^difier complötement M. Leblanc ä ce sujet, je le prie instamment de lire ce qui se trouve relate a la page 13 de mon mömoire : De la non-rdcidive de la pMp-neumonü contayieuse; il se convaincra que jamais je n'ai dit que la preservation du betail inocule n'a que la duree de six mois.
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M. Leblanc a prt5lendu aussi qu'en inoculant le virus de la pöripneumonie, on ne communique point ä l'animal la vraie peripneumonie. MM. Jules Guörin et Bouley ont suffi-samment refute cette objection, je ne m'y arreterai pas; seulement je ferai observer que, dans les autopsies des ani-maux inocul^s, j'ai souvent rencontre des lesions sembla-bles ä celles occasionnees par la peripneumonie. Cela se trouve consigne dans mon discours a l'Acad/mie de medecine de Belgique (stance du 25 novembre 1865), page 32, dont j'ai I'honneur d'offrir un exemplaire k I'Academie.
J'allais presque oublier de faire remarquer que M. Le­blanc, a la page H71 du Bulletin, dit que la commission officielle beige a public, pendant plusieurs annces, diffe-rents rapports, tous defavorables ä l'inoculation, et qu'il a lu ces rapports. Eh bien, il les a mal lus,car ils ne sont pas defavorables; ils laissent tous, sauf le septieme et dernier, la question ind^cise. Quant ä ce dernier rapport, qui est bien le plus important de la commission, et qui est tout ä fait contraire k raflirmation de mon honorable contra-dicteur, comment se fait-il qu'il le passe sous silence?
Quoi qu'il en soit, void comment s'exprime cette com­mission, ä la fin de ses conclusions :
laquo; Nos conclusions, resultat immödiat des faits, sont ne-cessairement d'accord avec eux; elles en sont I'expression la plus fidöle. Au point de vue pratique, elles sont parfai-tement süffisantes, puisqu'elles fournissent au gouverne-ment et au public la mesure de la valeur reelle de la m^-
thode imaginöe par M. le dr Willems.....La mission que le
gouvernement nous a confine doit done etre consid^r^e comme termin^e, et nous croyons avoir complötementrem-pll notre tache. Nous sommes heureux que nos recherches
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— 16 — nous aient conduits h un resullat positif el nous aient per-mis de constater la haulevaleur du service que notre com-patriote a rendua Tagriculture, en inventantet propageant avec perseverance l'inoculation prophylactique de la pleu-ropneumonie. raquo;
raquo; Lu et adopts k I'unar.imite par la commission, en söance du 18 novembre 1864.
raquo; President, Thiernesse. —Secretaire, Crocq. raquo; J'abandonne ä la judicieuse appreciation de l'Academie la rectification que j'ai du entreprendre des objections de MM. Guerin et Leblanc, contre l'inoculation preventive de la peripneumonie contagieuse, objections qui, comme je crois I'avoir demontre, ne sont nullement justifiees; de sorte que je suis autorise a penser que, dans leur argu­mentation, mes savants et honorables contradicteurs sont partis d'idces preconcues, sans tenir suffisamment compte de la realite des faits observes dans la pratique et confirmes par 1 epreuve cxp6rimentale.
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