-ocr page 1-
I
-ocr page 2-
-ocr page 3-
-ocr page 4-
-ocr page 5-
c
^tywno^t-
i^y mfow-
, #
£
#9632;
-ocr page 6-
#9632;#9632;i
w
r
m4W
BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
2912 946 1
-ocr page 7-
-laquo; ' !nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.raquo; #9632; - quot;I i i -ii #9632;-#9632; #9632;gt; -----nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'Iquot;quot;
i..raquo; i ii iii!ijwraquo;wrfnwpraquo; m'm.jiM
i w #9632;#9632; #9632;
^•'',
rgt;y
AClOftUIE ROYALS DE MtDECINE DE BELGIQOE.
#9632; #9632;#9632; 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .;,#9632;#9632;#9632;
- : #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;; . #9632; • #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '#9632; #9632; #9632; #9632;
tlomsiBKnMVtOIVm praUtiuet laquo;mc If lyphm* 6 or*laquo; laquo;( cAitc 6onraquo;eKx; par M. P^THT, membre honoraire (t).
' #9632;
#9632; , rt n ! #9632;#9632;:'
: #9632;
#9632;#9632; #9632;#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;#9632;#9632;:#9632;
Messieurs,
II vous souvient qu'ä l'epoque de 1'invasion de la peste en Belgique, en -1865, ators qu'on se döcida ä sacrifier les ani-maux malades et les suspects, nous fimes, dans cette enceinte, la proposition de nommor one Commission qui serait chargec de se rendre partout oü les foyers de contagion pourraient se produire, lant pour chercher ä reconnaitre les signes caracte^ ristiques de cette grave affection que personne de nous n'avait encore vue, que pour la distinguar du typhus charbonneux, avec lequel on I'avait confondue en maintes occasions dans le Limbourg et ailleurs.
Cette proposition fut vivement combattue par I'honorable M. Bellefroid, qui, partisan et promoteur de i'abatage, soulint que cette mesure etait la seule effieace pour se rendre maitrc de l'epizootie, et finit par donner ä la Compagnie I'assuranco que, sous peu de tamp;m'ps, ce sacrifice aurait raison du fleau.
tO Extrait du Bulletin de VAcademie, I. VI, nquot; 9.
i
-ocr page 8-
~ 2 —
Cette assurance de notre collfegue, messieurs, önoncee avec conviction, eut pour effet de mettre fin au debat, auquei prirent part piusieurs orateurs, entre autres MM. Lebeau, Crocq, Thiernesse et VIeminckx. — Ce dernier membre döclara que le Gouvernement s'occupait si serieusement de la paste qu'il devenait inutile que I'Academie intervint; ce fut lä du moins le sens des paroles de notre honorable president.
A son tour, I'honorable M. Crocq fit remarquer que I'Aca­demie reviendrait sur cette question, si l'assurance donnäe par M. Bellefroid pouvait ne pas se realiser.
L'assommement präconise mis en usage eut raison de la peste, messieurs, c'est vrai, mais ce ne fut pas sons pen de temps, ainsi qu'on I'avait assure; il fallut plus de deux ans pour y arriver, sans compter les Eclats de peste posterieurs, et ce resultat tardif, a quel prix I'avons-nous obtenu ?
Plus d'un million de francs a öte absorbe en indemnites payees aux veterinaires, bouchers, hommes de peine, et no-tamment aux proprietaires du betail sacrifie, dont la moitie, pour ne pas dire les deux tiers, sans necessity reconnue, et qu'on aurait pu sauver en grande partie par une sequestration rigoureuse et une surveillance de vingl ä trente jours (j'en-tends les animaux dits suspects).
Nous nous serious ralli6 de coeur au sacrifice des malades, mais nous n'avons jamais compris la necessity d'immoler le belail dit suspect, malgre tout ce qu'on ait pu dire jusqu'ä ce jour.
L'arramp;6 royal du 3 septembre 1865, base sur le rapport de M. le Ministre de l'intörieur, dit : laquo; que l'assommement sera raquo; appliquötant que l'affection se manifeste dans des foyers res-raquo; (feints et peu rapproches et qu'il faudra en user chaque fois gt; que ces deux conditions seront reunies. raquo;
Nous nous demandons, messieurs, si, ä Hasselt, la peste
-ocr page 9-
— 3 —
constituait des foyers restreints et peu rapproches, ä moinsde pretendre, ce qui est impossible, que cette vlile etait le siege d'un mil et unique foyer de contagion ?
On a done fait infraction ä l'arrötö royal en y sacrifiant ma-lades et suspects; on a ete plus loin, on y aimmolecenlaquo; etneuf Utes de belail sain, ainsi que nous I'avons etabli dans notre communication de juillet de cette annee.
Partisan de l'abatage des animaux pestiferes dans la limite des conditions prescrites par l'arröte royal, nous n'avons jamais pu nous faire ä l'idee de sacrifier ceux des animaux qu'on taxe de suspects, par le seul fait qu'ils auraient cohabite pendant quelques jours ou quelques heures dans une etable ou se trouvait un certain nombre d'animaux contamines.
Gubler, dans sa TMrapeutique medicale, n'est point partisan du sacrifice des suspects, et nous connaissons plus d'un v6te-rinaire ayant rendu de grands services k l'occasion de la peste, qui nous ont avoue que leur opinion etait contraire au sacrifice des suspects.
Ne pensez-vous pas, messieurs, que le mot suspect renferme en lui quelque chose de suspect ?
L'ötre ou la chose frappe de suspicion n'entraine-t-il pas l'idöe d'un vice plus ou moins profond dont I'existence, dans l'espamp;je, pent bien et doit mäme faire döfaut dans un trfes-grand nombre de cas ?
Sur 1,396 animaux abattus ä Hasselt, 1,066 se trouvaient au nombre des suspects.
La chair de ces animaux fut mise k la consommation, mais on s'est garde de nous faire connaitre, et pour cause, le nom­bre des malades que l'autopsie aurait revele chez ces animaux suspectes de peste.
Si Ton tient compte de la sphere d'activite du virus bovin, qui est de 20 a 30 pas, il reste evident que le nombre des
-ocr page 10-
— 4 —
contamines parmi eux a du 6tre fort restreint, s'il en existait toutefois.
Comment pourrait-il en 6tre autrement, quand on reflechit que, dans une etable peuplee de iOO bötes ä cornes, par exemple, des qu'on y decouvrait quelques malades, on se hätait de sacrifier tout le reste, quelle que füt la distance qui separait les suspects des malades; ce fait s'est produit, non une fois, mais dix, vingt fois pendant le rfegne de l'epizootie en Belglque.
Les Annales de medecine veterinaire de 1869 donnent le re­sume des pertes eprouvees, non compris celles resultant de l'abatage opere dans quelques communes-frontiöres de la France.
II y est dit : 10 L'autorite a fait abattre comme atteintes du typhus, 887 b6tes bovines et 57 bötes ovines.
2deg; Comme suspectes ä raison de leur contact plus ou moins direct avec les malades, 1,519 bötes bovines et 354 b#tes ovines.
Soit en tout 2,817 animaux, dont 1873 abaltus preventive-ment comme suspects, c'est-ä-dire les 2/3 environ.
Si ces 1,873 tetes de betail avaient ete raises ä part, en plein air (i), entourees d'un cordon sanitaire, soigneusement entretenues et observees pendant vingt ä trente jours, qui de nous pourrait ne pas croire qu'un grand nombre d'entre elles n'eüt echappe aux etreintes de la rinderpest, usant ä l'egard de celles qui pouvaient devenir malades de certaines precau­tions lors de l'abatage et de l'enfouissement ?
Les faits suivants demontrent peremptoirement l'utilite de cette mesure :
A. Nous avons su par un des memoires sur la peste transmis
(i) II estcoDDU que le grand air et la ventilation tont les £I£inenls les |ilus aclifs de la decomposition du virus bovin.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*•
*\.
'
-ocr page 11-
s —
lt;b
ä l'Acadämie, qu'en 1745 laquo; les villages de Tarfec-Courtivron, Molloy et autres, n'avaient encore rien perdu le 9 juillet de cette annee, ä la suite de la sequestration, tandis que ceux de Dijon et deChätillon se trouvaient infectes. raquo;
B.nbsp; Chez un marquis d'Exeray, village oü tout ie betail pe-rissait la m6me annee, le jardinier du chateau, qui avait soi-gneusement sequestre son betail, fut le seul qui conserva son troupeau.
C.nbsp; nbsp;Les princes Pamphile et Borghese sont egalement par­venus ä preserver leurs troupeaux, au milieu de l'infection generale, parce qu'iis avaient empöche toute communication avec le betail contamine.
Le docteur hollandais Degraaff recommande \a sequestration, comme etant le moyen le plus sür, le plus facile et le moins coüteux pour soustraire le betail ä la peste bovine; cette mesure, dit-il, appliquee dans le principe, donne en quelque sorte la certitude que le bötail echappera a la contagion; il ajoute qu'on en a obtenu les meilleurs resultats.
II dit qu'on a remarque en Italic que le betail des couvents a ete souvent affranchi de la peste, parce que les pacages sont habituellement clötures, — et qu'il en a ete de m6me chez les propriötaires assez prudents pour clöturer les bötes saines, tout en cherchant a eloigner les marchands, bouchers et cu-rieux.
Les meines fails se sont produits a Hasselt en maints endroits, ä ce que nous apprend notre honorable collegue, M. Willems.
Ainsi, la sequestration a laquelle eut recours M. Louis Van-vinckeroy a eu pour effet de conserver son betail intact, bien qu'il se trouvät dans le voisinage des foyers de contagion et quoique le transport des cadavres de maintes bötes infectees se fit ä 15 metres de distance de ses ctables.
-ocr page 12-
E.nbsp; II en a öle de möme chez plusieurs distillateurs dont les ^tables se trouvaient au centre de certains foyers et dont le betail a echappe ä la contagion.
F.nbsp; Une autre etable, qu'on avail omis de visiter. contenant plusieurs totes de betail appartenant ä un individu preposö au transport et ä l'enfouissement des cadavres, a el6 exempte de la peste, quoique le proprietaire, constamment en contact avec le virus bovln, dont les vötements devaient 6tre impre-gnes, soignät lui-möme journellement son betail, et quoique le domicile de cet homme se trouvät dans le voisinage du lieu oil les cadavres etaient provisoirement deposes avant leur en-fouissement.
II resulte evidemment des nombreux fails qui precedent et qui, sansnul doute, ont du se produire ailleurs, que le virus bovin est moins contagieux qu'on ne le pense generalement et que tous les animaux echappes ä la contagion par une simple sequestration, coururent plus de danger au centre des foyers que ne courait le betail sain des environs du lieu oü serait etablie la sequestration des suspects.
Le docteur Degraaff fait remarquer, dans son travail public en 1865, que la peste est loin d'offrir toujours le m6me degre de gravite et de contagiosite. II cite Brugmann attestant que I'epizootie bovine de 1793 fut beaucoup moins violente que les precedentes, dont parlent Camper, Vinck et autres ecri-vains hollandais. Du reste, tous les faits que nous venons de citer semblent s'expliquer par les nouvelles etudes de M. Chau-veau sur les virus et qui etablissent positivement que ceux-ci sont fixes et que la contagion ne s'opere ni par la peau ni par les poumons, mais uniquement par les voles digestives, au moyen de l'alimentation.
Persistera-t-on, messieurs, ä sacrifierinutilement, ä l'avenir, tant d'animaux precieux qui font la richesse de nos campa-
fi
-ocr page 13-
\i -------
— 7 -
gnes? Nous appelons, sur ce sujet, votreplusserieuse attention et celle de la legislature. Appartenant au premier corps medical du pays, vous devez plus que personne, me semble-t-il, avoir ä coeur la conservation de la fortune publique dans une question qui vous concerne specialement. Vous ne pouvez tout au moins vous dispenser de conseiller ä l'autorite I'essai de la mise en observation du betail suspect, en lentourant de toutes les precautions desirables.
Get essai, affranchi de tout danger, aurait pour resultat, c'est notre conviction, de conserver ä l'agriculture un grand nombre d'animaux inutilement immoles, a part I'economie dont profiterait le tresor public. En tout etat de cause, cet essai n'offrirait pas le danger qu'offrit la convention faite entre l'Etat, les cultivateurs et laitiers de Hasseit et d'autres loca-lites; n'a-t-on pas lieu de s'etonner, en effet, qu'ä cöt6 de la rigueur extreme des mesures ordonnees, des.entraves appor-tees au commerce d'une part, et dont les plaintes ont retenti aux Chambres legislatives, on se soit laissö aller, d'autre part, ä poser certains actes qu'on pourrait taxer d'imprudence ou comme etant tout au moins contradictoires des mesures sus-indiquöes? C'est ainsi que, d'apres cette convention, I'fital payait aux cultivateurs une indemnite equivalent ä la moitie et aux laitiers faisant le sacrifice du betail sain, les deux tiers de la valeur estimative, outre la libre disposition de la viande, de la graisse et de la peau. La viande soumise ä la consummation provenait, jimagine, non-seulement des b6tes saines, mais encore desanimaux suspects dontl'autopsie ne revelait aucune trace materielle appreciable du typhus.
L'autoritö supörieure beige avait, on le salt, proscrit I'intro-duction, consequemment l'usage de toute viande fratche prove-nant de rea;/enelaquo;r,en vued'empocherrextension de Töpizootie, Comment se fait-il qu'on ait autorise la vente de cette den-
fi
-ocr page 14-
— 8 —
ree surtous les points du pays, au risque de propager le mal et de compromettre, en outre, la sante publique.
M. Muller, de Berlin, dit que, le plus souvent, la transmis­sion de la peste a lieu non-seulement par cohabitation avec des malades, tnais au moyen du contact de la viande prove-nant de b^tes atteinles. C'est cependant ce qui pent avoir eu lieu ici, quand on pense ä la fapon dont l'abatage s'opera k Hasselt.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . .
Qui ne connait la precipitation avec laquelle cet abatage avait lieu; qui ne sait encore que betes malades, snspectes et saines etaient assommees et depecees par les m^mes bouchers, au moyen des monies instruments, souvent dans les mömes locaux, alors que l'une et l'autre de ces viandes pouvaient s'impregner du virus bovin, exposees comme elles l'etalent ä une atmosphere virulente et au contact d'un nombreux per­sonnel? Aussi, ce fut ce motif qui determina les veterinaires de Liege et d'autres lieux ä faire enfouir ces viandes, dans la crainte d'une contamination possible du betail de leurs loca-lites.
D'autrepart, comment concilier l'idee de la sanite de cette viande et Tordre forme! de brüler les caisses qui la conte-naient ä leur arrivee ä destination ? Toutes oes imprudences n'offrirent-elles pas plus de danger pour la transmission de l'epizootie que n'en offrirait la mise en observation des sus­pects convenablement etablie ?
Sans doute, en permettant l'usage de la viande de certains animaux, on avait en vue de soustraire l'Etat an payement de l'enorme indemnite devant faire face ä la valeur marchande du betail sacrifie; aussi n'en faisons-nous pas un crime k I'au-torite ou k ceux qui ont propose cette mesure, qui, d'ailleurs, pouv^it s'exöcuter sans danger, si Ton avait eu soin de dis­pose 4e locaux d'abatage distincts pour leg differentes caA6-
\ -
•\
-ocr page 15-
^ -nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-0-
gories d'animaux ä occire, ainsi que d'hommes et d'iastru-menta speciaux.
De cette fapon, on övitait le danger d'une contamination qui peut s'amp;re produite et Von sauvegardail avec certitude la sante publique. G'est en vain qu'on pretendra que l'usage de pa-reille viande n'a rien dfe dangereux #9632; on ne parviendra jamais ä vaincre la repugnance du consommateur. Ne sait-on pas qu'on a vu des chieas perk pour avoir mange de la viande provenant d'animaux typhises? Cette question, restee long-temps douteuse, est resolue aujourd'hui afflrmativement par les observations du docteur Wagner, qui a vu, en 1834 dans la Saxe prussienne, deux personnes mourir presque subite-ment et quatorze autres devenuea serieusement malades ä la suite de l'usage ou du contact de ces viandes. .
Chez toutes ces personnes, il se manifesta des symptömes gastriques, cörebraux et cardiaques des plus graves. Le petit nombre d'entre elles avait eu affaire ä des aniraaux ma-lades, les autres avaient mange de leur viande; plusieurs furent atteintsde lapustule maligne par l'ingestion seule de la viande, qui, pourtant, avait ete cuite.
Le residu de la graisse fondue fut jete dans le manger de deux eochons, de deux chiens et de deux chats, qui tous cre-verent en se roulant sur 1'herbe, qu'ils semblaient rechercher pour se soulager.
M. Viseur, veterinaire dans le departement du Pas-de-Calais, cite maints animaux non ruminants qui ont contracte la peste bovine; il dit qu'U n'est pas prouve que I'homme soil absolu-ment refractaire ä cette maladie.
Si, d'autre part, nous faisons etat de maladies survenues chez plusieurs personnes ayant £ait usage de viande prove­nant d'animaux atteints de la rinderpest et de celles qui ont pris leur source ä la suite d'autopsies faites par les vöteri-
-ocr page 16-
— 10 —
naires anglais Robert, Hancocq, Hamack, et la mort quienleva si rapidement le veterinaire Plumby, de Sudberg, ä la suite d'une necropsie, il ne peut gufere rester de doute sur I'insanite des viandes typhisees, ni sur le danger des autopsies cadave-riques.
Ou en sommes-nous done aujourd'hui, messieurs, avec la peste bovine? Nul ne peut le dire.
Depuis son invasion ici et ailleurs, tantöt on la dit disparue dans teile ou teile localite oil eile avait exerce certains ra­vages, tantdt eile renait ä proximite ou a une distance plus ou moins grande en d'autres lieux frappes anterieurement, ainsi que nous I'avons vu pour la province d'Anvers.
II y a peu de temps, eile r^gnait dans les Flandres et dans quelques villages voisins de la frontiere francaise, d'oii, a I'beure qu'il est, on la dit disparue.
En mars dernier, maints journaux annonpaient que M. Bouley avait fait depuis peu, ä TAcademie des sciences, une communication fort importante, enonpant que la peste faisait de nouveau, de grands ravages dans le döpartement du Nord; il recommandait des mesures energiques, teile que I'oc-cupation armee de Tarrondissement; il demandait, ä defaut de guerir, le retablissement des quarantaines et de circonscrire les foyers d'infection, afin d'empteher le fleau de se propager et de s'etendre au loin.
Depuis quelque temps, le departement du Nord, en France, semble de nouveau affranchi, tandis qu'on dit le mal reparu en Prusse, en Hollande et en Russie, et ce qui le prouve, e'est l'arr^tö royal suivant, du 9 aoüt dernier, rendu executoire le lendemain en Belgique -.
laquo; Art. I. — Est interdit par la frontiöre maritime, le transit raquo; des bötes bovines, ovines et des autres ruminants provenant raquo; de l'Allemagne du Nord et de la Russie.
f
-ocr page 17-
— 41 —
raquo; Art. II. — Le betail Importe d'autres pays ne seraadmis raquo; ä I'entree et au transit, par la frontifere maritime, que pour raquo; autant qu'il soit prouve, par justifications regulieres et ä la raquo; satisfaction de l'administration de la douane, que ces ani-raquo; maux ne proviennent pas des paysindiques ci-dessus.raquo;
D'autre part, on annonce que la peste a reparu en Angle-terre, entre autres dans le Yorkshire.
On le voit, messieurs, nous ne cessons d'ötre menaces, tantöt chez nous, tantöt ä nos frontteres, or, en presence de l'appa-rition et de la icapparition du flöau en divers endroits, ce qui nous met dans un etat de doute, de perplexite et d'esperance alternant sans cesse, que reste-t-il ä faire? N'aurions-nous pas du depuis longtemps et ne devons-nous pas plus que jamais, en vue d'une invasion eventuelle, aller ä la recherche de Tun ou l'autre moyen capable d'accroitre chez le betail, le degrö de resistance ä ce fleaude nos campagnes? en d'autres termes, chercher un moyen preventif ä essayer sur les animaux sains, tant dans les localites atteintes que sur ceux des localites voisines oü la peste n'a point encore paru, tout en circonscri-vant au besoin les foyers de contagion qui pourraient se pro-duire et dont le nombre ne pourralt que decroitre, si on etait assez heureux pour decouvrir ce moyen, objet de nos re-cherches.
La prophylaxie est d'ailieurs dans les voeux de tout le monde. — Cette idee a ete sufflsamment exprimee par M. le Ministre de l'interieur dans son rapport au Roi, oü il est dit en parlant des pertes essuyees : laquo; Quoique cette perte soit peu importante, eu egard ä celles que d'autres pays ont essuyees, eile est cependant assez considerable pour faire appröcier les maux qu'une epizootic de ce genre peut provoquer et combien il serait desirable qu'on put ä l'avenir en preserver le pays. raquo;
Ce desir est ögalement dans les voeux de l'Acadämie qui
ü
-ocr page 18-
— 12 —
deja s'est occupöedes sels de Polli.comme il est dans les veeux de la legislature qui n'a pasentendu, vous lesavez, messieurs, adopter comme son dernier mot, le Systeme d'abatage actuel, mais comme etant une mesure provisoire ainsi qu'elle I'a declare, jusqu'ä ce qu'un moyen preventif eflicace ait ete de-couvert.
Dans une question aussi importante rien ne doit amp;re ne­glige.
Permettez-moi done, messieurs, d'examiner quelques-uns des moyens mis en avant, comme preventifs de la peste.
4deg; Je ne puis m'empöcher de revenir sur celui de M. Paer-lenberg qui reste son secret, dont j'ai fait mention dans le rapport sur la peste et ü pmpos duquel les experiences faites ä l'ecole veterinaire d'Utrecht, demontrerent, vous vous en souvenez, que six animaux designes par I'auteur, furent en-fermes pendant cinq semaines dans des locaux infectes et qui resterent indemues du fleau, bien que troisd'entre eux eussent ete frictionnes au muffle, aux yeiix et ä la pituitaire avec la salive, les larmes et le mucus purulent d'aniraaux pestiferes. Les veaux de ces trois vaches furent places ä leur tour, dans un lieu infecte. Ils y devinrent malades peu de temps apres, mais l'affection offrit peu de gravite et se termina en quelques jours par la guerison.
Les six sujets qui furent soumis ä la premiere experience et qui se montrerent refractaires ä l'atteinte du typhus, furent de nouveau soumis a une nouvelle experimentation; mais cette fois, on inocula le virus ä quatre d'entre eux au moyen de scarifications et desetons qu'oninfecta; aux deux autres on ne fit qu'appliquer sur la muqueuse nasale, de la salive malade.
De ces six sujets, cinq devinrent malades, trois perirent. deux survecurent, un se montra de nouveau refractaire.
*
-ocr page 19-
quot;
1 - -nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— 43 —
a Resultat surprenant, disions-nous dans notre rapport, mes­sieurs, raquo; car inoculation n'est pas synonyme de simple con­tact; aussivotre Commission a-t-elle ete unanime ä penser que, quel que soit le secret deM. Paerlenberg, les experiences dont il s'agit, reyelent en valeur de i'immunite, un caractferc-de vraisemblance qui touche ä la certitude.
2deg; Notre honorable collögue, M. Burggraeve, des 1865, je pense, recommandait dans une brochure intitulee : de Vepi-zootie actnelle et des moyetis de la pvevenir, le chlorure de sodium ä l'interieur, ainsi que les phosphites et les hypophos-fites de soude employes 'en lavage exterieurement. — II est fächeux qu'ä celte occasion on n'aitpas era utile de faire quel-ques essais, e'est d'autant plus regrettable que ces essais ne coütaient rien et pouvaient prevenir des pertes serieuses.
L'honorable M. Burggraeve pourrait vous citer un fait singulier qui s'est produit ä propos de la publication de sa brochure et du peu de confiance qu'elle inspira en haut lieu, ce qui iut probablement cause de l'abandon fait par l'auteur du moyen qu'il recommandait et sur lequel nous aurons l'oc-casion de revenir bientöt.
3deg; Viennent actuellement les sous-sels recommandes par M. Polli ä propos desquels notre honorable president nous disait dans une derniere seance, qu'il valait la peine de se renseigner en Italie sur de nouveaux faits attestantl'efficacite de ce moyen. Notre honorable collegue, M. Crocq, dit ne pas avoir foi dans Faction de ces sels comme #9632;prophylactiqnes et cara^/s; il dit les avoir experimentes dans maintes affections de l'homme oil Polli les recommandait, maladies qui n'ont, d'ailleurs, avec la peste, nulle espece de rapport. Ne peut-il pas se faire que, manquant leur effet dans teile ou teile ma-ladie de l'homme, ces sels reussissent comme preventifs contre la peste ?
t
-ocr page 20-
— 14 —
Si, comme l'a dit encore notre collogue, M. Crocq, le seul effet obtenu par lui par les sels de Pol 11 est I'action purgative, c'est un motif pour nous de croire qu'ils peuvent ramp;issir comme preventifs, peut-6tre m^me comme curatifs, ainsi que nous le verrons plus loin. Notre collfegue avoue, toutefois, ne pas vouloir affirmer la nullite de ces agents d'une fapon absolue; l'expörimentation, qu'il appelle de tous ses voeux, tout en indiquant le mode d'y proceder, est d'autant plus ne-cessaire, selon nous, que le doute existe entre les affirmations de Polli et d'autres personnes attestant l'efflcacite du moyen et les experiences faites en Angleterre qui la nient, ainsi que nous l'a fait connaitre, dans son rapport, M. Thiernesse. SI, comme l'a dit I'honorable M. Crocq, laquo; il fallait dejä une epidemic ou une epizootic trös-intensepour qu'un sujet sur cent en soit frappe, ajoutant qu'il ne savait pas si la fameuse epidemic de cholera de 1866 de Bruxelles avait frappö plus d'un sujet sur cent; raquo; c'est lä, messieurs, un des plus forts arguments pour qu'on se desiste d'abattre les animaux suspects de peste, dont les deux tiers sont sacrifies.
4deg; Je ne puis me dispenser, messieurs, de vous entretenir quelques instants de l'eau de mer donnee en boisson au betail, recommandee comme preventive du typhus bovin.
J'avaislu, vers 1866, dans Un journal que j'envoyai immd-diatement ä M. Burggraeve, un article mentionnant une lettre adress^e par un seigneur russe ä M. Moll, president de la Com­mission d'agriculture de France, pour qu'il la fit connaitre, qu'ä l'approche de la peste des domaines de ce seigneur, pos-sddant un nombreux betail, il avait pris le parti de donner l'eau de mer en boisson a son betail, engageant ses amis ä en agir de möme, et qu'ils sont parvenus, par ce moyen simple et pen coüteux, a garantir de la peste leurs nombreux troupeaux, dont pas une seule bite ne pent. L'expefience fut poussee plus
-ocr page 21-
— 15 —
loin. On placa intcntionnellement, dans une Stable ad hoc, h cöte des pestiferes du betail ayant pris I'eau de raer et place de fapon que chaque böte saine se trouvät entre deux malades.
II ne fut pas possible, par cette cohabitation directe, qui dura assez longtemps, de faire contracter le typhus aux ani-maux ayant fait usage de ce moyen. II ^tait dit qu'ä defaut d'eau de mer on pouvait y substituer Tartificielle qui donnait le mamp;ne resultat. Voila le fait tel que je l'ai lu; j'ea donnai connaissance ä notre collogue, M. Crocq, au temps oü tous deux nous faisions partie de la Commission des epizooties.
Si ce fait est exact, messieurs, il donne la consecration la plus complete a l'idöe de notre collfegue, M. Burggraeve, re-commandant l'emploi du sei de cuisine, idee qui, malheureu-sement, ne fut pas admise.
Jene terminerai pas, messieurs, sans vous entretenir d'une maladie qu'on peut regarder comme etant la peste indigene dn betail, je veux parier du typhus charbonneux, dit charbon, fievre charbonneuse, qui offre avec le typhus bovin et autres maladies typholdes plus d'un lien de parents et sous le rap­port des symptömes et des lösions cadavöriques; s'ilestmoins souvent contagieux de böte ä böte, il est pour l'homme un danger reel qui se verifie chaque jour. L'usage du lait et de la viande d'un animal charbonneux amöne promptement la mort des personnes qui s'en sont nourries, ainsi que nous l'avons döjä dit.
Le contact de la peau, du sang ou autre matiöre prove-nant de I'animal, surtout en cas de la moindre egratignure ou erosion chez la personne, determine sans tarder le develop-pement de tumeurs charbonneuses ou de la pustule maligne, offrant non moins de dangers pour sa vie, si Ton ne se häte de cautöriser äfond etd'administrer ä l'interieur l'acide phenique, ainsi que le döclare le D' Declat dansunerecente publication.
-ocr page 22-
— 16 —
Vous dire, messieurs, le nombre des victimes qua fait par-tout cette maladie en ^elgique (i) et en Holiande notamment est incroyabie.
Ainsi la Hesbaye, le Condroz, Herve et ses environs parti-culiferement, oü eile regne periodiquement et de temps imme­morial, en souffrent beaucoup, tantöt sous forme sporadique ou epizootique. — Nous avons vu a Herve chez Je sieur La-marche plusieurs totes de betail au päturage, saines en appa-rence, foudroyeessur le coup. —-Cette forme apoplectique fait exception, il est vrai, mais quelle que soit la duree de cette grave affection, la perte des amtnaux n'en est pas moins cer-taine ; c'est si vrai que tout veterinaire consciencieux doit avouer que c'est ä peine, si dans le cours de sa pratique, il a pu sauver deux ä trois bötes sur cent. La forme suraiguö de ce typhus est fatalement mortelle et a souvent donne le change aux veterinaires, qui le prenait pour I'hydrophobie; dans ce cas, les animaux s'agitent, eprouvent des spasmes nerveux, bävent, poussent des beuglements tellement intenses, qu'ils peuventötreentendusäunelieue ä laronde, succombent enfin en peu de jours. Cette forme suraiguö nous I'avons constatee differentes tois, entre autres avec M. Macorps de Huy, dans une commune du Condroz. — II y a quelques mois k peine qu'elle fut observee egalement chez M. Sera, fermier a Longchamps, pres de Waremme. La aussi I'affection prise pour la rage par certains veterinaires, avait jete l'epouvante et l'effroi dans tout le canton.
(i) Ces derniers jours la Gazette de Ziege mentionnait le rigne de la fiövn; charbooneuse dans la commune de Juprelle en Hesbaye, par Vannonce sui-vame :
laquo; La lidvre charbonneuse s'est d^clar^e dans le betail de la commune de .luprelle.
laquo; Uueb^tea ileja 616 abattue, une aulre fomhoyie en quelques heures de temps, une troisiime atteinte devra,dit-on subir le mime sort que la premiere; les autorites se trouvent sur les lieux et toutes les raesures usit^es eu pareil cas ont dOja 6t6 prises.
-ocr page 23-
— 17 —
Du reste.Virgile, messieurs, semble, dans son troisjörae livre des Georgiques, avoir trfes-bien connu le lyphus bovin et le typhus charbonneux; car ses derniers vers que je transcris ici, et traduits par De Lille, signalent parfaitement ä eux seuls et les ravages ds ces deux fleaux et les dangers qu'ils font courir ä l'horame.
Des troupeaux expirants, les lamentables voix, Foot g^mir les cftteanx, les rivages, les bois, lls eomblentle bercail, s'entassentdaDS la plaine, Dans la terre avec eux on cnfouit leur iaine. En vain l'onde etle Fer p^n^traient leur toisou, Rien ne pouvait dompter l'invincible poison ; Malheur au mortel, qui, bravant leurs souiltures, Eut 6s6 rcviMir cesd^pouilles impureraquo; ! Soudain son corps baigni par d'immondes humeurs, Se couvrail tout entier de brillantes tumeurs ; Son corps re dessfchait el ses chairs enflammfes, Par d'invisibles feux p^risaaieot consumfieraquo;.
:#9632;-#9632;'.
Le typhus charbonneux considere comme maladie conla-gieuse donnait droit, de tout temps, en cas d'abatage, a une indemnite en faveur du proprietairej ce droit ä l'indemnite n'existe plus depuis quelques annees, nous ne savons trop pourquoi.
II en est resulte une atteinte frequente ä la sante publique. Certains possesseurs de betail malade abattent ou vendent clandestinement celui-ci ä desbouchers speculateurs peu sou-cieux de la sante de leurs semblables.
Le colportage de pareille viande dans les campagnes se fait avec d'autant moius de crainte, qu'il n'y existe aucun con-tröle et que la vente se fait ä prix reduit. Cette resolution de certains campagnards de tirer parti de leurs bötes malades, est la consequence du retrait de l'indemnite accordee dans le temps par I'Etat.
De lä messieurs, la frequence'des cas detlmellrscllarboll-
-ocr page 24-
wm
- 48 ^#9632;
muses et de pustule maligne remarquees aujourd 'hui chez rhomme dont la vie est souvent menac6e.
11 y a trots ans environ, un boeuf cbarbonneux dont la viaode avait etc mangce par certains habitants d'un village da Con-droz, donna lieuä la pustule maligne et ä des tumeurs char-bonneuses chez douze personnes qui, m'assure-t-on, ont ete soignees par M. le docteur Henroz; j'ignore ce qui en est advenu.
Vous comprendrez par ce qui precede Tiraportance de la eure et de la prophylaxis d'une affection dont les consequences sont si funestes ä I'hygtene publique et ä l'agriculture.
En ma quaKtä de membre de la commission provinciale d'agriculture, j'ai souvent 6t6 designlaquo; par M. le goUverneur, de concert avec mes eollögucs des localites frappees par le typhüs charbonneux, ä l'eflfet de prendre les mesures propres ä mettre un tenne au regne de cette maladie; mais pas plus lt;|ue mes confreres, je n'ötalraquo; parvenn niä affranchir ces loca­lites, ni ä sauver plus de 3 ä, 4 p. 400 des sujets contamines. Lorsque il y a une vtngtaine d'annees, je me deeidai ä abandonner la voie battue, en adoptant une methode cura­tive autant que preventive, que je me promis d'essayer a la jiremiere occasion qui s'offrirait, doutant toutefois du succes que n'avaient pu obtenir leraquo; divers modes de traitement indi-ques par les auteurs ou inspires par l'idee que chaque vete-rinaire se faisait de la nature de la fievre charbonneuse. Voici comment je procedai dans une occasion solennelle. J'etais invite par M. Dellicourt, fermier deM. le chevalier de Behr, au Monceau, commune de Tilff, ä me rendre chez lui pour y voir son betail atteint, disait-il d'une maladie qui, deja lui avait enleve quarante moutons de cent dont se composait sa troupe. Deux vaches de huit etaient mortes egalement, et des six chevaux, un venait de pörir. ^
-ocr page 25-
— laquo;9 —
Je me rendis incontinent chez ce fermier et, apres avoir constate la ficvro charbonneuse et le charbon sur tout ce betail, je lui declarai que le mal ne s'arr^terait pas lä, que cette matadie etait d'autant plus grave que les moyens con-seilles en pareil cas, etaient loin d'avoir des resultats satisfai-sants. Coosequemment, je lui proposai le trailement que j'avals en vue, mais sans rien promettre.
Le proprietaire m'ayant donnä carte blanche, nous nous mimes incontinent a I'oeuvre aide par lui et son berger.
Nous administrämes ä chaque cheval et vache, une pinte de genievre auquel nous ajoutämes une demi-once de poivre etautant de gingembre (t), et k chaque mouton le quart de cette potion, ä repeter le lendemain matin et l'apres-diner; abstention de provende solide.
Les boissons blanches ä la farine, son et carottes cuites, furent prescrites pour toute nourriture, avec adjonction d'une legere dose de sei de cuisine.
J'avertis le fermier de tenir la main ä la stricte execution de ces mesures, 1'informant que je reviendrais le surlendemain a la ferme, muni de sei de Glauber qui devait remplacer le chlo-rure de sodium.
Quelle ne fut pas ma surprise, messieurs, en arrivant chez le fermier, d'apprendre quequatre moutons seulement avaient pöri, mais que vaches et chevaux etaient sauves ; ceux-ci piaifaient et hennissaient a mon entree ä recurie. Je fis doubler la quantitede la boisson blanche et administrer ce jour ä cha­que animal, le quart de la potion qui leur avait ete donnee les deux premiers jours. Le lendemain, chevaux, vaches et moutons repurent lelong fourrage convenant ä chacun d'eux.
Petit a petit on augmenta la ration solide jusqu'ä ce quon arriva ä la provende ordinaire.
(l) Qu'on fltchercheräEsDcni.
-ocr page 26-
— 20 —
Je fus tout aussi heureux que le fermier de cette eure ä laquelle ce dernier etait loin de s'attendre.
Inutile de vous dire, messieurs, si depuis j'ai persiste ä mettre en oeuvre le möme moyen qui me reussit generalement depuis vingt annees.
Ce traitement simple, pen coüteux, se trouve partout sous la main dans les campagnes et dispense de recourir au phar-macien dont I'eloignement fait souvent perdre un temps pre-cieux. Je pourrais citer vingt cas oü le succes a 6te le m6me.
J'afflrme que de nombreux animaux ont echappe de cette facon, bien que dans l'esprit de mes collegues, ces animaux fussent voues ä une mort certaine et que le reste du betail a ete preserve.
Feu noire regrette collogue, Spring, ä qui je centals le succfes obtenu chez le fermier Dellicour et ailleurs, me repondit: laquo; Je ne suis nullement etonnö de ce que vous me dites lä, car je sais qu'en Suisse, oü les villages sont tres-distants les uns des autres, et oü les secours medicaux se font attendre, le paysan se guerit en general du typhus en prenant un verre de geniövre auquel il ajoute deux pincees de poivre. raquo;
N'est-ce pas lä, messieurs, la confirmation de l'utilite de ce traitement?
C'est le coup de fouet donne ä l'organisme dans I'empoison-nement par cause interne (i).
Je n'acheverai pas, messieurs, sans vous dire un mot sur la cure du charbon et de la pustule maligne par un charlatan des Ardennes, parce que le moyen operant cette cure, vient a nouveau confirmer l'utilite des excitants et des spiritueux
(ij Je mefaisun devoir d'ajouter ici que c'est i mon collogue et ami M.Fos-sioo que ron doit, en partie du moins, lesuccösde la mamp;hode dent il s'agit; je n'avais rintention de combattre le typhus que par les spiritueux et ce fut lui qui m'engagea a y ajouter le poivre et legia^embreou tout autre excitant.
-ocr page 27-
— 24 — dont je fais emploi dans le typhus charbonneux. Je tiens le fait d'un des hommes les plus honorables du pays, M. Victor Defavereau, de Petite Somme, qui demeurait chez moi et a qui j'avais indique les succös obtenuspar ce mode de traitement. Le charlatan dont ils'agit, messieurs, cachesonremfedeet le voile par l'application d'un emplätre sur le mal. II ne se rend pas ä domicile; il fait venir chez lui les malades et leur fait avaler pendant deux ou trois jours, force verres de genifevre ou d'eau-de-vie, au point m^rne de les mettre dans un etat d'ebrietö; on enlfeve ensuite l'emplätre pour qu'on ne puisse pas s'emparer de ce pr^tendu arcane qui n'est que Penseigne, l'alcool etant le vrai moyen curatif.
Au dire de M. Defavereau, cet homme est connudans toute la contree et a gueri des centaines de personnes portanl des tumeurs charbonneuses ou la pustule maligne.
Quoi d'etrange, messieurs, dans ce moyen curatif? De nos jours la science, ou du moins quelques hommes -autorises qui la representent, n'ont-ils pas recommande l'alcool centre la pneumonie de 1'homme, dans certaines formes de l'apoplexie et dans la pleuro-pneumonie exsudative du betail, autre fleau de I'agriculture?
Lors de l'invasion de la pestebovine en Belgique, la methode mise par moi en usage centre le typhus charbonneux, etait connue, puisque j'en avals fait mention dans tous'mes rapports trimestriels, au departement de l'Interieur; mais on ne crut pas devoir en faire l'essai m^me comme preventive; eile eut le m^me sort que celle de notre honorable collogue, M. Burg-graeve; on lui prefera le massacre en masse des malades et des suspects, Systeme immolateur qui, en ravissant ä I'agri­culture du pays des animaux precieux, a enleve, nous l'avons dit, dans une periode de quatre ans, plus d'un million de francs de la caisse de l'Etat, depenses dont plus des deux tiers
-ocr page 28-
pouvaient iHrc eparguäes par la raise en observation des aui-maux dits suspects, puisque au siecle dernier en France, en Italie et a Hasselt m6me, on est parvenu ä sauver de nom-breuxanimaux par la simple sequestration.
Que coüterait done, messieurs, l'essai des quelques moyens dont nous venous de faire l'enumeration alors qu'onn'a rien ä perdre et tout a gagner ?
Bruxclles. H. Manceaiix, imprimeur del'Acaderaie.
^M
-ocr page 29-
-ocr page 30-
-----
.,-„ ,.,..-;raquo;1
-ocr page 31-
m
-ocr page 32-
/S37j^
-ocr page 33-
A ll JAN ^
-ocr page 34-