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TRAITE
SUR LA
MALADIE DE SANG
DES BETES BOVINES.
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TRAITE
SUR LA
MALADIE DE SANG
DES BfiTES BOVINES,
DE L'ETÜDE COMPAREE DE CETTE AFFECTION AVEC L'ENT^RITE SURAIGUE ET LA FIEVRE CHARBONNEÜSE;
PAR
O. DELAFOIffD,
Chevalier de la Legion d'Honueur,
Professear de Pathologie, de Therapeut ique , de Police sanitaire ,
de Mcdeciiie legale et de Chirurgie pratique, ä TEcole royalcY^rinaired,Alfort;
Membre de la Societe centrale de Medecine v£teriDaire de la Seine,
President titulaire perp^tuel de la Societe veterinairc du Loiret,
Membre correspondant de la Societe royale et centrale d^Agricultare,
de rAcademie royale de Medecine de Bruxclles et de Turin ,
Presidcm dMionueur de la Societö de Medecine veterinaire de la IN ictfc, etc.
Plug les yeux voient, plus Tesprit voit aussi. ( Zxhmekbiann, TratM de Vexperience.)
PARIS.
liABE, EDITEUR, LIBRAIRE DE I.A f ACULTE DE MEDECINE, place da l'Kcole-de-Modecine, 4.
1848
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CONSIDERATIONS GMRALES.
Les betes bovlnessont, ainsi que les betes ovines, atteintes d'une maladle redoutable, connue sous les noms de sang, de sang de rate, de maladie de sang, etc. Cette affection attaque plus particullere-mentles betes bovines ägees de dlx-huit mois ä trols ans, les vaches laitieres pleines de septa huitmoisde leur premier ou de leur second veau, les betes d'en-grais, et generalement les plus beaux animaux du troupeau. Repandu aujourd'hui dans beaucoup de departements de la France, le sang de rate du gros betail occasionne annuellement de grandes morta-lites, et porte ainsi une atteinte serieuse ä l'amelio-ration de l'espece bovine.
Dans les localites oü la culture fourragere des plantes artificielles a pris une large part dans les assolements, oü l'air est vif et pur, le sol calcaire et un peu ferrugineux; dans celles oü ralimentation
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2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CONSIDERATIONS GENERALElaquo;.
du betail est presque exclusivement composee de plantes legumlneuses annuelles ou vivaces, telles que le trefle, le sainfoin, les vesces, les gesses, les pois, etc., donnes soit en vert, soit en sec, et surtout en paille et en grain; dans celles oü enfin les cultivateurs ne tiennent point assez conapte de la valeur tres-alibile des aliments qu'ils don-nent aux b^tes bovines, la maladie de sang cause de nombreuses pertes. On constate, au contraire, que dans les lieux oü le gros betail est nourri, la plus grande partie de l'annee, avec des plantes vertes ou dessechees provenant de prairies natu­relles; oü Fair est presque toujours charge de vapeurs d'eau, le sol argileux et frais, la campagne accidentee, coupee par des bois, des forets, arrosee par des cours d'eau; dans celles surtout oü la cul­ture des fourrages racines permet aux cultivateurs d'introduire la betterave, la pomme de terre, la carotte, le navet, etc.; dans le regime d'hiver, le sang de rate est une maladie fort rare. Que si pour-tant, dans de semblables localites, cette affection frappe parfois inopinement, au printemps ou ä
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GOKSIDEHATIONä GENERALE9.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3
l'aulomne, les beles bovines qui paitseht sur cer­tainraquo; päturageraquo;, ceraquo; cas doivent etre consideres comrae des exceptions se rattachant a des causes locales encore mal appreciees.
En general, et c'est uti fait digne d'etre not6 ici:
Dans toutes les exploitations rurales öü la mä* ladie de sang etait, il y ä plusieUrS annees, eil quelque sorte inconnue, mais oü, par des eAgrais, des amendements, des rotations de culture biett entendues, les jacheres, les friches, les landes, etc., ont fait place aux cereales, et surtout aux fourrages artificiels, le sang de rate apparait dans ces ex­ploitations ameliorees.
J'ai remarque que, dans tous les domaines Ott les fermiers ne reglent pas le poids de la ration d'entretien ou d'engraissement des animaux seien leur äge, leur poids, le travail auquel ils sont sou-mis, les produits qü'ils donnent en lait, en chail* ou en graisse, le sang de rate n'abandonnait point ces exploitations.
J'ai constatä aussi un grand nombre de foilaquo; que le passage brusque soit d'une faible ration d'en-
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4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CONSIDERATIONS GENERALElaquo;.
tretien de fourrages sees ä une prodigality de four-rages verts et artificiels, soit de fourrages verts et naturels pris dans les herbages a une nourriture exclusivement composee de fourrages artificiels don-nes ä l'etable, etait aussi une des causes principales et träs-ordinaires du sang de rate des betes bovines dans un grand nombre de fermes. De meme que les passages trop brusques de l'usage soit de four­rages sees peu alibiles, soit de bons aliments, mais distribues, parfois forcement, avec parcimonie pendant l'hivernage, ä une nourriture abondante et succulente prise sur les prairies artificielles, les chaumes apres la moisson , les regains de sainfoin, de trefle et de luzerne ä l'automne, determinent le sang de rate des betes ä laines ; de meme le pas­sage brusque de la disette ä une extreme abondance cause aussi cette maladie chez le gros betail. V^te-rinaires et cultivateurs sont d'accord sur cette etio-logie, et e'est lä un fait capital sur lequel je ne pourrais trop revenir et trop insister.
11 est incontestable que, dans ces diverses condi­tions, un sang abondant et tres-riche en globules.
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CONSIDERATIONS UIMKVLUS-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;S
en fibrine et en albumine, se forme dans les vais-seaux. Or, si, ainsi constitue, ce liquide fournit, d'une part, au delä de ce que Torganisme reclame soit pour l'accroissement des organes, la formation du lait et de la graisse, soit pour reparer les de-perditions produites par le travail et les secretions excrementitielles, bientot le rapport de I'equilibre existant entre les pertes qu'eprouve le sang arteriel ou nutritif et les recouvrements que fait le sang veineux sera rompu; si, d'autre part, le sang ainsi tres-animalise stimule vivement I'organisme, circule difficilemenl dans les capillaires, oü ses globules s'accumulent et se pressent, bientot les parois fines et delicates de ces petits vaisseaux, dis-tendues au delä de leur faible resistance normale d'ailleurs tres-faible , se dechireront et laisseront 6chapper le sang dans l'epaisseur ou ä la sur­face des tissus. De lä les congestions, les accu­mulations sanguines, les hemorrhagies generales ou locales des organes tres-vasculaires, tels que les muqueuses intestinales, la rate, les reins, la peau, etc., qui caracterisent la maladie de sang.
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9nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CONSIOEBAXIONS ClilVEHALES.
En effet, I'etat physique de ce liquide, raquo;on exa-mcn microscopique, son analyse chimique, son abondance dans les vaisseaux ä l'autopsie des ca-davres, sa sortie des vaisseaux dans les organes les plus sanguins du corps, demontrent que c'est bien reellement a une trop grande richesse et a une surabondance du sue vital qu'il faut rattacher, la oü les betes bovines ou ovines sont soumises a une nourriture tres-nourrissante et surtout distri-buee sans discernement, le sang de rate qui les fait perir.
Je ne dois pas oublier de faire remarquer ici que les fibres qui constituent les differents so­lides organiques desj betes a cornes sont molles et possedent peu d'energie vitale , que le cerveau, la moelle ^piniere , le cceur, les arteres , sont peu de-veloppes comparativement au volume du corps, tandis que les veines sont tres-volumineuses et raquo;oovent en nombre double de celui des arteres; que la veine porte, notamment, chargee de char-rier le sang revenant des organes digestifs, a une etendue considerable; enfin , que le Systeme lym-
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CONSIDERATIONS 6ENEHALES.
phatique de toutes les parties de rorganisme et particulierement celui des visceres digestifs a un developpement bien remarquable. Comme on le voit, les systernes digestif, sanguin-veineux et lyruphatique, predominenl done dans la consti­tution organique des grands ruminants.
Or, Tobservation demontre que, dans les lieux oü les betes bovines respirent un air vif et pur, se nourrissent de plantes qui, sous un petit vo­lume renferment beaucoup de matieres alibi les, le Systeme veineux predomine sur le Systeme lympha-tique dans ces animaux, qui offrent alors tons les caracteres qui appartiennent au temperament san-guin-veineux; tandis que, dans les localites oü l'air est charge d'humidite, le sol frais et froid, les plantes aqueuses, et par consequent peu nutri­tives , les betes ä cornes presentent les signes dun temperament tout ä la fois sanguin et lymphatique, ou lymphalico-veineux. Dans toute la Beauce, de meme que dans tons les bons pays de culture et d'herbage, dans ceux notamment oü l'air est pur . et les plantes succulentes, le gros betail doit done
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8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CUNSIDERATIUNS UENEBALES.
avoir et a, en effet, une constitution sanguine et un temperament sanguin-veineux, conditions orga-niques qui le predisposent incontestablement aux congestions sanguines et aux hemorrhagies. Or, comme les muqueuses intestinales sont tres-eten-dues, tres-deiicatement organisees dans les rumi­nants, et que, d'ailleurs, la rate, les ganglions lym-phaliques, le poumon , les reins, le cerveau, la moelle epiniere, etc., sont tres-vasculaires, ces or-ganes devront done etre particulierement le siege de ces fluxions sanguines, de ces hemorrhagies, et e'est ce qui existe en effet.
Si telles sont les causes premieres et les condi­tions organiques qui predisposent la bete ä cornes de beaucoup de pays de grande culture a etre at-teinte du sang de rate, d'autres circonstancelaquo; oc-casionnelles ou determinantes, non moins dignes d'etre connues , viennent souvent faire eclater cette maladie d'une maniere brusque et inopinee.
Parmi ces dernieres causes, je dois specifier parti­culierement le sejour des animanx dans des etables mal aerees, oü I'air respire toujours chaud et impur
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CONSIDERATIONS UENERALES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;9
ne transforme que tres-incompletement le sang vei-neux en sang arterlel; rexposition pendant I'ete dans les herbages ä la chaleur brülante du solell; l'usage de boissons insalubres; les effets essoufflants determines par les temps d'orage; la plenitude avan-cee des vaches qui rend la respiration et la circula­tion difficiles; la suppression de la secretion du lait les derniers mois de la gestation; enfin, les meteo-risations causees par I'ingestion d'une trop grande quantite de fourrages artificiels dans la pause. Si telles sont les causes predisposantes et determi-nantes qui, chez les b^tes bovines les plus jeunes, les plus belles, les plus grasses, les mieux por-tantes en apparence, mais ayant une surabon-dance de sang dans leurs vaisseaux, causent les con­gestions hemorrhagiques qui sont connues sous le nom de sang de rate, les moyens de prevenir cette redoutable affection sont faciles ä trouver et a exe-cuter.
Nourrir les betes bovines avec une ration alimen-taire en rapport avec les produits qu'elles donnent et les pertesqu'elles font; regier cette ration de ma-
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CONSIDERATIONS CENERALES.
niere qu'elle seit uniforme ou d'une valeur nutritive h peu pres semblable dans toutes les Saisons de l'annee, cette ration füt-elle nafeme compos^e d'a-liments tres-nutritifs; eviter les passages brusques d'une alimentation restreinte ä une nourriture abon-dante et succulente, notamment au printemps et ä I'automne; varier la nature de Talimentation dans toutes les Saisons de l'annöe; chercher surtout a introduire dans le regime d'hiver une ration de racines ou de tubercules alimentaires; aerer les etableraquo; pour y entretenir une chaleur moderee; abreuver les animaux avec des boissons salubres et au besoin rafraichissantes pendant les chaleurs; eviter l'insolation; pratiquer des saignees copieuses aux b^tes qui font trop de sang, et diminuer le poids de leur ration : telles seront partout et tou-jours les indications hygi^niques que les culti-vateurs devront s'efforcer de mettre en pratique pour prevenir la maladie de sang du gros comme du petit be tail.
J'ai consign^ dans le Traitä de la maladie de sang des bites ä laine, public en 1843, une grande partie
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CONSIDERATIONS GENERALElaquo;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;11
des tnoyens preservatifs que je prescris dans ce neu* veau travail pour les betes bovines, et je puis assurer positivement aujourd'hui que les cultivateurs qui ont suivi les conseils que je leur ai donnas pour eviter le sang de rate dans leurs troupeaux, ne perdent plus ou ne perdent que fort peu de betes ä laine. Ces resultats tres-encourageants me font done es-perer que les agriculteurs des pays de grande culture qui mettront en pratique les moyens d'hygiene re lates avec details dans ce traite, ne perdront qu'un tres-petit nombre de betes ä comes du sang de rate. Depuis longtemps, les b^tes bovines de la Beauce et du pays cbartrain sont atteintes et ravages ,,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; par cette terrible affection; mais dans les annees
1842, 43 et 44, la mortalite a ete beaucoup plus considerable que dans les annees pr^cedentes. MM. les deputes des arrondissements de Pithiviers, d'Orleans et de Chartre8,vivement alarrnes des pertes ^prouvees par les cultivateurs , et frappes de la di­minution du chiffre de la mortalite dans les trou­peaux de b^tes ä laine d'un tres-grand nombre de fermiers qui avaient mis en pratique la plupart des
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CONSIDERATIONS GEIMERALE8.
moyens preservatifs que j'ai conseilles dans le Traitd de /a maladie de sang, ont sollicite M, le ministre de l'agriculture et du commerce de me confier l'etude de la maladie de sang des betes bovines. Cette demande ayant ete favorablement accueillie, j'ai done ete charg^, par lettre officielle en date du 30 aoüt 1844, de me transporter immediatement dans les communes des departements du Loiret et d'Eure-et-Loir pour constater les causes, les sym-ptomes, le siege de la maladie, et en faire connaitre les moyens preservatifs et curatifs. Cette etude, je l'ai faife aussi complete que possible.
MM. les prefets ayant donne mission aux vete-rinaires de m'accompagner chez les cultivateurs, j'ai ete ä meme, dans ces tournees , d'utiliser avec profit leurs observations et de profiter de leur expe­rience. Tous m'ont seconde dans cette difficile et importante mission avec un empressement, un zele et un desinteressement dont je leur temoigne ici toute ma reconnaissance.
Le traite que je public aujourd'hui renferme l'etude speciale de la maladie de sang des betes
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CONSIDEKATIONS GENERALES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 13
bo vines de la Beauce, envisagee sous le rapport de ses causes generales et particulieres, des alterations quelle laisse sur les cadavres, enfin et surtout de ses moyens pröservatifs.
Jusqu'k ce jour, les annales de la medecine vete-rinaire n'ayant enregistre qu'un petit nombre d'ob-servations pratiques sur la maladie de sang du gros betail, je n'ai done pu , ainsi que je l'ai fait dans le TraiU da sang de rate des moutons, m'appuyer beaucoup sur les recherches faites par mes de-vanciers pour fortifier noes idees sur la nature, le siege et les moyens preservatifs de cette affec­tion. Enfin, dans le but de differencier le sang de rate de l'enterite suraigue et des affections char-bonneuses, maladies avec lesquelles il est tres-sou-vent confondu , j'ai pense devoir, pour completer mon travail, donner une description complete et comparee de ces deux graves maladies.
Le traite du sang de rate des bßtes ä laine, adresse par I'administration superieure aux so-ci^tes d'agriculture, aux associations et aux co­rnices agricoles de France, analyse et imprime dans
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CONSIDERATIONS GENERAI.ES.
les journaux de beaucoup de departements, lelaquo; re-cueils mcnsucls, les comptes rendus, les annuaires publies par les societes agricolelaquo;, a partout et6 fovo-rablement accueilli, et a concouru, je dois le dire avec orgueil, ä la conservation de nombreux trou-peaux d^cimes jusqu'alors par le sang de rate.
Le traite sur la maladie de sang du gros be-tail, quoique consacre plus specialement a I'etude de la maladie de sang des betes bovines de la Beauce, obtiendra-t-il le meme accueil et operera-t-il les meines bienfaits ? Je m'estimerais fort heureux si, dans l'interet de l'agriculture, en ce qui louche l'hygiene, l'education et la conservation 'du gros betail, il en etait ainsi.
Ecole d'Alfort,ler seiiterabre 1847.
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TRA.ITE
SUR LA
MALADIE DE SANG
DES BfiTES BOVINES.
CHAPITRE Ic
Ilescription de la malailie.
sect; 1'
Preliminaires. — Topographie des lieux oü la maladie a ete etu-diee. — Races et qualile des betes bovines de la Beauce et du pays chartrain. — Leur nombre approximatif. — Moyenne de la mortalite pendant les annees 1841 , 42, 43, et les neuf pre­miers mois de 1844. — Estimation moyenne et approximative des pertes en argent.
Les betes bovines des pays de grande culture, tels que la Beauce, le pays chartrain, la Brie, la Picardie, les plaines fertiles du centre et du midi de la France, sont frequemment atteintes d'une re-doutable maladie connue sous les noms de maladie de sang, de sang de rate, de coup de sang, dtapo-plexie ou de congestion kdmorrhagique ä la rate.
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aux intestinSy au poumon, etc. Ce sont ordinaire-ment les betes les mieux portantes, les plus belles, les plus grasses, les meilleures vaches laitieres, les boeufs disposes ä rengraissement, qu'elle frappe et fait mourir en quelques beures.
Cette maladie est connue des agriculteurs et des veterinaires depuis longtemps; mais ä compter d'une quarantaine d'annees, ou mieux, ä partir de l'epoque oü, dans beaucoup de parties de la France, les cultivateurs ont fait entrer, pour une large part, la culture des prairies artificielles dans les assolements , sans y ajouter dans une proportion desirable celle des racines et des tubercules , cette maladie est devenue tres-comamne.
J'avais elndie le sang de rate des betes bo-vines dans les environs de la capitate et dans la Brie; mais les observations que j'avais recueil-lies jusqu'au moment de ma premiere mission en Beauce en 1842 ne m'avaient point assez eclaire sur les causes, la nature et le siege de cette affec­tion. C'est done avec la plus vive satisfaction que j'ai vu M. le ministre de l'agriculture et du com­merce m'honorer d'une nouvelle mission en Beauce pour y faire l'^tude de la maladie de sang des bötes bovines.
Dans cette excursion, je me suis livre a I'etude
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CAUSES PAR LA MALADIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 17
comparative du sang de rate des betes bovines et ovines; j'ai cherche ä m'assurer si cette affection attaquait egalement Tune et I'aulre espece dans les memes localites, dans les memes fermes, et enfin si toutes les deux etaient dues a des causes predis-posantes et determinantes semblables.
Je vais done rapporter ce que j'ai vu un grand nonabre de fois sur une vaste etendue de terrain, et ce que j'ai scrupuleuseuaent observe.
Parti de l'Ecole d'Alfort le 2 septembre, et apres avoir pris les renseignements qui m'etaient neces-saires aupres de MM. les prefets du Loiret et d'Eure-et-Loir, je me suis transports dans les plaines fertiles qui formaient autrefois I'ancienne Beauce orleanaise et le pays chartrain, lieuxqui sont depuis longtemps le theatre oü regne la maladie. Dans ces localites, j'ai successivement parcouru 40 com­munes, et me suis presente chez 80 cultivateurs dans l'intention d'y voir des betes bovines malades, et dans celle aussi d'y recueillir des renseigne­ments sur leur education, leur regime et leurs logements.
Pendant mon s£jour dans le Loiret et l'Eure-et-Loir, je me suis attach^ ä visiter les localites oü la maladie de sang est en quelque sorte annuelle, celles oü eile ne s'y montre que par accident, et
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18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MORTALITE
enfin celles oü eile n'y est que tr^s-rare et pour ainsi dire inconnue. Cette etude comparative m'a permis de pouvoir reconnaitre les causes an-nuelles predisposantes et determinantes de la tna-ladie, et par cela meme m'a donnö la possibilite de chercher les moyens d'y remedier. Enfin, dans le but de decouvrir la nature et le siege du mal, comme aussi dans celui de pouvoir juger de la possibilite ou de l'impossibilite d'en obtenir la gue-rison, je me suis livre ä de minutieuses rechercheraquo; cadaveriques.
Toutes ces observations m'ont appris que la ma-ladie de sang des betes bovines etait de la meme nature que le sang de rate des betes ä laine, que toutes deux se montraient dans les memes localites, et qu'elles ^taient dues ä des causes predisposantes et determinantes a peu pres semblables. MM. les veterinaires de la localite, que MM. les prefetsavaient bien voulu mettre ä ma disposition, et qui m'ont accorapagne dans tous les lieux que j'ai visites, ont generalement partag^ cette opinion. J'ai pu me convaincre aussi que les cultivateurs qui ont mis en pratique, ä l'egard de leur gros b6tail, la plu-part des conseils que j'ai donnes dans le Traild de la maladie de sang, publie en 1843, pour preserver les troupeaux du sang de rate, comme aussi dans
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CAUSEE PAH LA MALADIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;19
ceuxoü les veterinaires, par lenrs connaissances en agriculture appliquee ä l'hygiene des bestiaux, ont raquo;u gagner la confiance des cultivateurs pour obtenir delaquo; ameliorations importantes dans le re­gime , la stabulation, l'eleve et Tachat des vaches, le chiffre de la raortalite a considerablement di-minu^.
Ces resultats isoles m'ont persuade que par quel- Races.
Leurs qualitylaquo;, ques modifications dans le Systeme de culture ge-
neralement adopte en Beauce, et une meilleure en­tente de l'hygiene du gros betail, il serait possible, sinon de prevenir compl^tement la maladie, au moins d'en diminuer beaucoup les ravages.
Les parties de la Beauce oü regne le sang de rate possedent un grand nombre de b^tes bovines. Dans les vastes exploitations, et il en existe beau-coup , les etables renferment en moyenne de 20 a 25 vaches; dans celles d'une moindre importance, on en compte de 15 ä 20. Enfin, les etables des pe-tits cultivateurs et des vignerons des environs de Chartres,dePithiviers et d'Orleans, ne contiennent que 3 a 6 vaches.
Dans tons les hauts plateaux des arrondissetuents de Pithiviers et de Chartres, le lait est particuliere-ment employe ä engraisser de beaux et süperbes vaux dont la chair est tres-estimee. Dans les envi-
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20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HORTAUTE
rons des grandes villes, ce produit de la ma-
raclle est vendu en nature; dans quelques loca-
lites et notamment dans l'arrondissement d'Or-
leans, les cultivateurs en font du beurre et du
fromage.
Nombre de D'anres un recensement fait pour les annees vachex dangnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; r
di^S.quot; 1841' 1842' 1843' et le* neuf Premier8 moi8 de 1844, par M. le prefet d'Eure-et-Loir et M. le sous-
prefet de Pithlviers, la population bovine s'eleve-
rait,en moyenne, dans l'arrondissement de Char-
tres, ä............... 30,S55 b^tes,
etdanscelui dePithiviers, ä . . . 21,628 —
Total...... 52,183 bötes.
On peut estimer, en outre, et d'une maniere approximative, que l'etendue de terrain apparte-nant aux arrondisseraents de Chateaudun, de Blois, d'Orleans et d'Etarapes, comprenant ensemble les cantons de Bonneval, d'Orgeres, d'Ouzouer-le-Mar-che, de Patay, d'Arlenay, de Neuville-aux-Bois et d'Angerville, forme un tiers de la Beauce, et que ce tiers possede au moins 20,000 vaches.
De cette statistique, il resulterait done que la par-tie fertile et riebe de la Beauce, oü sevit la maladie de sang, possederait ä peu pres 72,183 betes bo-vines.
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0
i; VUSliE PAR L\ MALADIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 21
Les vaches, pour le plus grand nombre, ne sont . Ettte
1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;r anbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;et imporloiion
point ^leveelaquo; en Beauce; eileraquo; y sont amenees, laquo;tewraquo;'laquo;quot;quot;laquo;-
pleines de leur premier ou de leur second veau et
ägees de deux ä trois ans, du Perche, du Maine, de
la Bretagne et de la basse Normandie. Les tau-
reaux appartiennent generalement ä la race man-
celle; cependant on admire, dans beaucoup d'eta-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; /
bles, le beau taureau cotentin, et dans les environs
de Chartres, le precieux taureau ä eourtes cornes
de Durham.
Les ieunes vaches d'une belle conformation, qui Capital
quot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;* represenh' par
sont amenees dans la Beauce, coutent, ä Vage de ,eraquo;Tacheries-dix-huit mois ä deux ans,de 150 ä 200 francs; celles de deux ä trois ans et pleines d'un second veau sont vendues de 250 a 350 francs. Les mancelles, les mayennes et les cotentines, pleines de sept ä huit mois et ägees de trois ä quatre ans, sont li-vrees au prix de 4 a 500 francs. Les petites bre-tonnes, percheronnes et vendomoises, que Ton remarque plus specialement dans les etables des arrondissements de Blois et d'Orleans, sont ache-tees, a Tage de dix-huit mois a deux ans, de 120 ä 150 francs, et a l'äge de deux ä trois ans, de 250 ä 300 francs.
Le capital represent^ par la vacherie dans les fermes de la Beauce, selon les calculs que j'ai eta-
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22nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MORTAL1TE
blis arec differents cultivateurs instruits, s'eleve, en moyenne, dans les grandes fermeraquo;, de 8 ä 9,000 f.; dans edles que je nommerai moyennes, de 5 ä 6,000 francs; et dans celles que j'appellerai petites, de 2 a 4,000 francs, et au minimum, de 1,000 ä 2,000 francs.
Comme on le voit, les fonds places sur les betes bovines par les cultivateurs beaucerons sont done considerables, et Ton doit en attribuer la cause ä ce que la plupart d'entre eux n'elevent point de vaches, et que beaucoup, se trouvanttrop eloignes des foires du Perche, du Maine et de la Normandie, se voient forces d'avoir recours ä des marchands qui parcou-rent le pays. ! Vaches que Le sann de rate, qui sevit sur les b^tes bovines
la maladie
nartfcculife-8 lt;Ilquot; forment la naajeure partie del'avoir du fermier, remen . est connu en Beauce depuis tres-longtemps; mais depuis quinze ä vingt ans surtout, et selon les ob­servations des veterinaires et des agriculteurs, cette maladie aurait fait perir un grand nombre d'ani-maux. Les bestiaux en sont attaques tout ä coup et en meurent en quelques heures. Les belles et bonnes vaches ägees de dix-huit mois a trois ans en sont generalement les premieres victimes; celles qui ont passe leur troisieme et quatrieme an nee y sont moius exposees ; les vieilles en sont generalement
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CADSEE PAH LA HALADIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 23
preserveelaquo;. Les bdtes en bon etat, celles qui don-
nent les plus beaux veaux, le lait le plus abon-
dant et le plus cremeux, insistent moins h la
maladie que celles placees dans les conditions op-
posees.
Annuellement et dans toute l'elendue des hauts Moyenne
approximatiTe
plateaux de la Beauce, cette redoutable affectionde'* m0I'tallt6,
occasionne, tant sur les b^tes etrangeres, coten-
tines, mancelles, bretonnes , etc., introduites dans
les Stables, que sur les vaches nees et elevees
dans le pays, la perte de 1 b6te sur 13 ou 14,
ou de 7 a 8 pour 100. Sur les betes etrangeres
amenees par les marchands, la mortalite s'eleve ä 1
Vacbesur 9 ou t0,ou de 10 et quelquefois 12 p. 100.
Enfin, sur les betes nees et elevees en Beauce, la
perte est de 1 a 2 vaches sur 25, ou de 4 a 5 p. 100.
Comme on le voit, cette affection enleve done
annuellement une partie des benefices que le culti-
vateur a droit d'esperer sur sa vacherie, et cette
perte, qu'il considere comme inevitable, le rend
insouciant aux ameliorations que l'on cherche ä in-
troduire si activement aujourd'hui dans I'espece
bovine.
D'apres les releves officiels qui m'ont ete remis Pertelaquo; totalelaquo;
pour deux ar-par M. le sous-prefet de Pithiviers et par M. le rondiisemems.
prefet d'Eure-et-Loir, la moyenne des pertes an-
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-^.-------nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .......#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^mBmmm^^mmmmm^mm^mm^^m
24nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MORTAL1TE
nuclles occasionnees par la maladie, dans les annees 1841, 1842, 1843 et les neufs premiers mois dc 1844, s'eleverait, pour l'arrondissement de Char-
tres, a................ 2,053 betes,
et pour celui de Pithiviers, ä . . . 1,578 —
Total........ 3,631 betes.
Et en estimant en moyenne la valeur de chaque b^te, au moment de sa mort, au prix de 280 francs, ces deux arrondissements auraient done perdu en ar­gent la somme enorme de plus cCun million de francs, dans chacune de ces trois annees.
Or, si, prenant pour base la mortalite des deux arrondissements de Pithiviers et de Chartres, o\gt; chercheä etablircelle des arrondissements deClia-teaudun , de Blois, d'Orleans et d'Etampes, qui entrent, ainsi quejel'ai dejadit, pour un tiers dans la superficie de la Beauce, on arrive, pour cos quatre arrondissements, ä la perte moyenne ap-
Pcrtes totale et proximative de 1212betes. D'oü Ton pent conclure, approximative •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; r
iTiieauce. toujours en moyenne et d'une maniere approxima­tive aussi, que la Beauce pent perdre par an 4,800 et quelques betes bovines, dont la valeur moyenne, portee ä 280 francs, donne le ehiffre de plus d'un million trois cent cinquante mille francs.
Temoin de notnbreuses mortalites des men arri-
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CAI SI F. PAR L.% HALADIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;25
vee dans la Beauce orl^anaise, j'ai raquo;enti vivement I'importancedela mission dont M.le Ministrern'avait honore; aussi me suis-je activement occupe de re­chercher les causes du mal et les moyens d'y reme-dier. J'ai donne auxcultivateurs sur les lieux meines les conseils qui m'ont ete sugger^s par I'experience et i'observation , et me suis entendu avec les vete-rinaires pour r^pandre a I'avenir les plus sages avis et prescrire une meilleure entente dansl'hygiene des betelaquo; bovines.
sect;2.
Symptömes de la maladie.
J. Signes precurseurraquo;. — Symptomes caracteristiques.— Marche, duree, terminaisons et pronostic.
1deg; Signes präcurseurs. —La maladie de sang des vaches n'est que tres-rarement annoncee par des signes precurseurs. Les betes qui pr^sentent tous les caracteres de la saute la plus parfaite en sont souvent atteintes tout a coup et en meurent en quel-ques heures. J'ai vu des vaches donner beaucoup de lait a sept heures du matin et se trouver fou-droyees par le sangtrois heures apres. D'autres, que j'avais vues faire parfaitement le repas du soir, se
I'
#9632;••]
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26nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DESCRIPTION DE LX UALADIE.
coucher et ruminer, etaient mortes le lendemain matin. Gependant, dans bon nombre de betes, cer­tains prodromes annoncent le debut prochain de la maladie ; les voici : Symptomeraquo; La vache, en sortant de Potable, affecte une gaiete
avant - coureurlnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;
de la maladie. ^ ne jui est pas habituelle; eile court, bondit, re-
dresse la queue et tourraente les autres betes du troupeau. Tres-souvent ses yeux sont animes, ses conjonctives injectees et quelquefois d'un rouge noiratre (1). Les gencives des dents incisives sont rouges, et les veines nombreuses qui en emanent et qui rampent ä la base de la face interne de la levre inferieure sont injectees. L'ouverture de la jugulaire ou de toute autre veine laisse echapper un fort jet sanguin d'un beau rouge fonce. Recu et conserve dans un verre ä boire ou dans un hematometre, le sang se coagule, en 15 ä 18 minutes (20 ä 25 minutes, etat de sante), en un caillot ferme, homo-gene, d'un rouge vif a sa surface et uniformement rouge noir dans le reste de son etendue. Ce caillot ne laisse echapper qu'une tres-petite quantite de
(1) II ne faut point confondre celte injeclion et cette cou-leur de la conjonctive avec les inflammations oculaires si frequeutes qui se monlrent pendant les brouillards froids et humides des raois de septembre et oclobre.
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SVMITOMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;27
serosite claire, jaunätre et chargee d'une grande proportion d'albumine (1). Ce sang,place sous le microscope, laisse voir un grand nombre de glo­bules d'un diametre generalement plus considera­ble que celui du sang de betes bovines non predis-posees ä la maladie. La fibrine, vue a l'ceil nu et avec le grossissement de 300 fois, ne presente rien de particulier; I'albumine offre sa transparence or­dinaire (2). C'est,en effet, sur des sujets qui offrent ces quelques preludes morbides qu'apres un repas plus ou moins copieux, l'ingestion de boissons a l'etable ou ä l'abreuvoir, le sang de rate se ma­nifeste.
De meme qua l'egard de la maladie de sang des betes a laine, les variations atmospheriques et sur-tout le passage d'une chaleur dessechante a un temps
(t) Je dois declarer ici que deux veterinaires, M. Gar-reau, veterinaire a Pongouia, et M. Loyer, veterinairedans le Gatinais, m'ont declare avoir remarque un grand nombre de fois que le sang des vaches qui etaient sous le coup de la maladie de sang restait iacoagule dans le vase sous la forme d'un liquide epais, noirätre, comme sirupeux. Ces caracleres appartiennent a une affection charbonneuse.
(2) Je regrette beaucoup de n'avoir pu me livrer a I'ana-lyse ponderique des quantites respectives de fibrine, d'al­bumine, de globules et d'eau du sang des vaches biea por-tantes, predisposees au saug de rale et atteintes de cette maladie.
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28nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DESCRIPTIUm DE LA MALAD1E.
chaud et humide, les pluies d'orage, los soirees
chaudes, les nuits etoufFantes, suscitent l'appari-
tion de )a maladie et augmentent le nombre des
victimes.
Invasion et Invasion. — Le debut du sang de rate s'annonce marcbe.
par des symptomes tres-alarmants: la vache laitiere
perd son lait tout ä coup, eprouve quelques dou-leurs intestinales, tire sur son attache en s'eloi-gnant de la creche, porte les oreilles en arriere, trepigne des membres posterieurs, agite la queue, se couche, se releve parfois brusquement, et expulse souvent des excrements mous ou presque liquides. Ses yeuxsont fixes, ses conjonctives sont injectees et offrent une teinte tantot d'un rouge vif, d'autres fois d'un rouge noirätre. Les gencives des dents incisives offrent les memes teintes, et les nombreuses petites veines qui se dessinent en formant des sillons tor-tueux ä la face interne de la levre inferieure sont tres-apparentes et d'un rouge fonce. Le pouls, d'a-bord concentre, vite et dur, perd rapidement ces ca-racteres pour devenir petit et faible. Les battements du cceur sont generalement tumultueux. Des alter­natives de chaud et de froid se font remarquer ä la peau et surtout ä la base des cornes et des oreilles. La respiration est petite et profonde. Le venire n'est janiais meteorise. Le plus souvent les
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SYMPTOMEraquo;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 29
flancs sont creux, mous et quelquefois sensibles a la pression du cote droit (1). Des contractions pe-tites saccadees se remarquent dans les muscles de l'encolure.
Bientot la bete tombe dans un accablement pro-fond , eprouv^ de temps en temps des tremblements generaux, et constamment des contractions invo-lontaires dans les muscles de l'encolure qui don-nent lieu a un branlement particulier de la tete. Le pouls devient petit, vite et tres-faible, bien que cependant le coeur bondisse et frappe violemment les parois de la poitrine. Les conjonctives, les jjen-cives, prennent une leinte violacee, et les veines su-perficielles s'affaissent. Si la jugulaire est ouverte, le sang qui s'en amp;;oule en bavant est tres-noir, se coagule toujours dans le vase qui l'a regu, et ne laisse öchapper que peu de serosite. Bient6t la
(1) Dans diverses parties de la France, le sang de rate s'accompagne pendanl son cours de tumeurs sanguines, dis-seminees ou groupees, arrondies et plus ou moins volumi-neuses, formees par une fluxion sanguine, suivie d'epaa-chement sanguia dans Tepaisseur de la peau et du tissu cellulaire sous-cutane. Ces fluxions ou ces tumeurs san­guines, qui ne se manifestent que dans certaines condi­tions, je ne les ai point constatees sur les betes bovines de la Beauce atteintes de la maladie de sang. Je decrirai cette Forme de la maladie de sang dans le chapilre IV.
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11nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ''
30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DESCniPTION DE LA MALADIB.
respiration s'accelere, devient grande, saccadee et tumultueuse; I'animal se couche, puis se releve avec peine pour se recoucher et se relever de nou-veau; urine souvent un liquide roussätre; rejette parfois par les naseaux un liquide rouge et spu-meux; expulse quelquefois par l'anus des matieres alvines teintespar du sang; pousse desbeuglements plaintifs; regarde son venire; retourne et appuie souvent sa tete sur son epaule, et meurt sans se debattre dans cette position. Dürfe etnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; La duree de cette scene morbide est le plus sou-
terminaisons.
vent de deux a trois heures, rarement moins, quel­quefois six a sept heures au plus. Les veterinaires, que Ton envoie chercher en toute hate pour se-courir les animaux, n'arrivent tres-souvent que lorsqu'i! n'est plus possible de les sauver. Parfois ils cherchcnt ä les saigner; tnais ils n'obtiennent qu'un faible jet sanguin , qui trop frequemment ac-celere la mort. Cependant, certaines betes resistent ä la maladie pendant 6, 8, 12 ou 24 heures; mais cette duree exceptionnelle ne se fait guere re-marquer que dans le cas oü une forte saignee a ele faite peu de temps apres le debut du mal. Pronostic. Toute bete a cornes qui presente les symptomes caracteristiques du sang de rate peut generalement etre consideree corame perdue. Les veterinaires de
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LESIONS MAT.ADTVES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3t
la ßeauce et les cultivateurs sont d'accord sur ce tres-fächeux pronostic. Les guerisons sont des ex­ceptions rares.
S3.
2deg; Lesions laissees par la maladie sur les cadavres.
Le cadavre de la bete ä comes ne se putrefie protnptement que dans le cas oil la maladie est compliquee d'une alteration pulride du sang.
Neanmoins, pen de temps apres la mort, le ven-tre se ballonne rapidement; bientot s'echappent par l'anus des matieres excrementitielles quelque-fois teintes par du sang, et par les naseaux un liquide spumeux souvent roussatre.
*
1deg; Peau, vaisseaux et tissu cellulaire. — Je n'ai Peauettissu
cellulaire. jamais vu la peau presenter des taches rouges ou
des vergetures livides.
Les vaisseaux sous-cutanes sont gros et gorges de sang. Les jugulaires, les nombreuses veines de la face et des environs des parotides, sont surtout remplies d'un sang noir.
Le tissu cellulaire sous-cutane et intermusculaire ne m'a jamais offert aucune espece d'epanchement sanguin. Les chairs sont rouges, fermes, et resis-tent ä la traction.
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32nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DESCRIPTION 1)F. LA HALADIE.
Organe* digestifs.
2deg; Organes digestifs. — Le rumen, nomine
y
panse on herbiire, est rempli d'une plus ou moins grande quant lie d'aliments, selon que la maladie a fait perir I'ariinial apres un repas plus ou moins copieux. Generalement ces aliments sont associes a des gaz d'une odeur herbacee et d'une fetidite particuliere.
Los aliments contenus dans le rdsean ou le bon­net, le feuillet ou pseautier, el la caillette ou fran-cke-male, sont semblables ä ceux d'un animal que Ton vient d'egorger etant en bonne laquo;ante; cepen-dant la muqueuse de Ce dernier estomac est sou-vent rouge et injectee, sans 6tre ni epaissie ni ramollie. Canal iutestiiiai. Le canal intestinal offre des alterations tres-graves que je dois examiner avec details.
Dans une etendue plus ou moins grande de leur longueur, les intestins greles ou les gros intestins se montrent d'un rouge fonce. Les veines qui s'elevent de ces parties sont gorgees d'un sang noir, et dans le voisinage de leur trajet existent de petits epan-chements sanguins circonscrits qui sont connus sous le nom flecchymoses. Aux endroits correspon-dants aussi de cet 6tat des intestins, les ganglions m^senteriques sont gros et rougeätres. Tel est l'as-pect sous lequel les lesions du tube digestif d'une
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LESIONS CADAVERIQVES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 33
bamp;e a comes se presentent lorsqu'elle est morte de la maladie de sang. L'examen attentif de l'inte-rieur des intestins laisse voir des alterations tres-importantes ä connaitre. Pour bien en faire saisir la nature, le siege et toute la gravity, je vais en dormer la description depuis le moment de leur naissance jusqua celui oü elles ont provoqu^ la mort.
Ici les nombreux petits vaisseaux capillaires qui , Congeition
rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i de lamuqueuse.
composent en tres-grande partie la trame organi-que de la muqueuse sont injects, arborises, et donnent ä sa couleur rose et normale une leinte d'un rouge vif. Les villosites implantees sur le tissu muqueux, et dont elles ne sont qu'une dependance, sont grosses, longues, serrees, et ressemblent, lors-qu'on les recouvre d'une legere couche d'eau, h un gazon touffu d'une belle couleur rouge. Une petite portion de ce tissu villeux, etalee sur une lame de verre, laisse voir, au microscope, les tres-nombreux capillaires arteriels et veineux qui forment la sub­stance delicate et proprement dite des villosites distendus et remplis de globules sanguins. La sur­face muqueuse se montre ä ces endroits recouverte d'une lagere couche blancMtre d'aspect muqueux, formee tant par un produit pathologique, secrete par le tissu muqueux, que par un grand nombre
3
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34nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DESCRIPTION DE LA MAT.ADIF.
d'epilheliurus blanchätrea ou grisätres, detaches de la surface des villosites.
Si on place la partie qui presente ces traces ma-ladives sous une legere couche d'eau pendant quel-ques minutes, la rougeur, I'injection sanguine des vaisseaux disparait peu ä peu, tant par Faction re-frigerante que par la pression due au poids du liquide.
Gette alteration de la muqueuse constitue le pre­mier phenomene morbide de la maladie, ou la con­gestion et la stagnation du sang dans les nombreux vaisseaux du tissu villeux. Elle peut se montrer disseminee 9a et lä et constituer de nombreuses petites plaques rouges, d'autres fois occuper une surface plus ou moins etendue de l'intestin.
Hamp;norrhagie Dans d'autres parties, la muqueuse est recou-
immiuente.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
verte d'une matiere blanchätre, floconneuse , par-semee de stries rougeätres formees par des glo­bules du sang, plus ou moins älteres, qui on t aban-donne les vaisseaux. Au-dessous de cette couche facile ä detacher, les villosites de la muqueuse sent d'un rouge vif, et leurs vaisseaux capillaires dis-tendus et gorges de sang. Les vaisseaux, d'un cali­bre plus considerable et visibles ä l'oeil nu, qui se dirigenten se divisant dans le tissu cellulaire sous-muqueux et sous-sereux , sont egalement rouges et
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LKSIOIVS CADAVERIQl'ES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;%
tres-injectes. Enfin, ks vaisseaux veineijx, dejä dun assez grand diametrc, qul s'elevent des parties in-testinales correspondant ä ces lesions pour for­mer les veines mesarajques, sont gros et rempJis d'un sang noir.
Ces traces maladives caracterisent le deuxieme etat fluxionnaire de la muqueuse, ou la congestion avec hdmorrhagie imminente.
Ailleurs et dans une etepdue plus ou moins ppn- ^quot;quot;g'Jin^6 raquo;iderable, la muqueuse est d'un rouge vif ou noir, ses villosites ont acquis le double et le triple dp leur volume normal, toute la trame organique de la membrane est gorgee de sang et se declare ä la moindre pression. L/interieur de l'intestin est bai-gne par du sang en nature qui, associe a beaucoup d'epitheliums des villosites, forme une raatiere grjse, no iratre, ou d'un rouge noir. D'autres fois le sang a ruissele en quelque sorte dans l'intestin pour for­mer un liquide noir et epais melang^ aux matieres liquides et alimentaires, ou bien il est coagule et se retrouve sous la forme de caillots plus ou moins Tolumineux associes a une bouiHie sanguine, ordi-nairement couleur lie de vin, remplissant parfois entierement le calibre de l'intestin. Les nombreuses veines mesenteriques qui s'elevent de ces parties de l'intestin sont tres-volumineuses, et distendues par
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36nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DESCRIPTION DE LA HALADIE.
du sang qui a franchi la resistance des vaisseaux et s'est etale entre les lames du mesentere pour former les taches noires ou ecchymoses dont j'ai dejä parle.
Dans cette derniere alteration, le sang, apres avoir distendu les vaisseaux, s'est done ^chapp^ de leur interieur pour s'^pancher dans les intestins et constituer une veritable hdmorrhagie.
Dans tous les cadavres que j'ai ouverts, soif en Beauce, soil ailleurs, j'ai constamment not6 dans I'amp;endue des intestins gr61es ou des gros intestins, ces trois degres d'alt^ration.
Je dois faire remarquerque, dans tous lesendroits oü la muqueuse est fortement adherente a la mem­brane charnue, ainsi qu'on le constate dans les deux tiers anterieurs des intestins gr^les, la surface muqueuse est seule le siege de l'h^morrhagie; tan-dis que, dans le dernier tiers de ces intestins oü le tissu cellulaire sous-muqueux est un peu moins serre, comme aussi dans toute l'etendue du coecum et du colon oü ce tissu est plus nombreux et plus lache, l'hemorrhagie se manifeste dans lepaisseur de la muqueuse et dans le tissu cellulaire sous-muqueux. Aussi, ä ces endroits, la muqueuse se montre-t-elle noire, lt;5paissie, ramollie, et est-elle le siege d'une infiltration sanguine considerable. Ces lesions sont surtont remarquables dans le coecum et le colon.
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LESIONS CADAVUIUQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;37
Je dois dire aussi que leraquo; glandules agglomamp;rees, dites de Peyer, si longues et si etendues dans I'in-testin des ruminants, sont comme les autres par­ties de la muqueuse le siege de la congestion lie-morrhagique. Elles se montrent rouges, et les villo-sit^s qui y sont implantees tres-injectees. Jamais elles ne m'ont offert d'autres alterations.
Si la bete ä comes est sacrifice pendant le cours de la maladie ou si eile est ouverte aussitot que la vie a cesse, le sang contenu dans les intestins ne repand aucune odeur fetide; mais si le cadavre est reste cinq, six a dix heures sans etre ouvert, sou-vent ce sang renferme dans un lieu chaud, associe ä de l'air exterieur, ä des aliments plus ou moins chimifies et a des liquides animalises, subit un commencement d'alteration putride et repand une odeur infecte.
Les graves lesions que je viens de signaler et de i.ulenduehde-decrire peuvent occuper depuis 1 ä 2 metres jus-qu'ä 4,5,7,10, et parfois 15 metres de l'intestin. J'ai vu mfime, dans plusieurs betes frappees de la ma­ladie de sang d'une maniere foudroyante, les deux tiers des intestins greles et toute l'etendue des gros intestins etre le siege de la congestion hemorrhagique.
Les gros intestins ne sont pas aussi generalement atteints de la maladie que les intestins greles. Tres-
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Ht'inorrhagie de la rate.
38nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DEäCRIPTION DE LA MALADIE.
öouvent lelaquo; mattereraquo; excr^mentitiellelaquo; qu'ilraquo; con-tiennent sont associecs a du sang ou ä des caillots sanguins, quoique cepeodant la muqueuse ne pre-scnte que de faibles traces de congestion hömorrha-gique; mais ce sang provient des intestins gr6Ies , qui, par leurs contractions, Font chasse dans le coecum et celui-ci dans le colon.
II est rare cependant que si, pendant la vie, les bamp;es ont cxpulse du sang par I'anus, la muqueuse des gros intestins ne soit pas le raquo;tege de la conges­tion hemorrhagique.
La rate, d'un rouge brunamp;tre, du poids moyen de i kilogr. k 1 kil. 500 h 800 gr. dans l'ötat nor-inal, et dont le tissu est ferme et d'un rouge bri­quets, a, dans presque tous les cadavres, le double, le triple et le quadruple de son volume ordinaire. Son poids varie de 2, 3 et quelquefois 4 kilogr. Sa couleur est d'un rouge noir. Son tissu est mou, flasque meine, et se ddchire avec la plus grandefaci­lity. La matifere qu'elle renferme constitue une bouillie noirätre, epaisse, formee et du tissu de la rate desorganisee et d'une enorme quantite de glo-gules du sang, dont I'ar^ole rouge m'a toujours paru Stre d'un diametre moins grand qu a I'amp;at nor­mal. Cette matiere, qui teint fortement les mains en rouge et qui rougit au contact de Fair, est
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LESIONS CADWERIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;39
. renferm^e dans leraquo; nombreuscs cellules veineuses du tissu splenique, dönt on' ne peut Ten extraire que par un la vage attentif sons un filet d'eau. Dans les vaches aussi bien que dans les moutons qui ont ete ^gorges au debut de la maladie, la rate est ge-neralement peu alteree; neanmoins ses bords, sa pointe, offrent des epanchements noirätres dans l'epaisseur de son tissu.
Dans les animaux, au contraire, qui meurent aprds quatre ä cinq heures de maladie , dans ceux notamment qui expirent apres avoir fait un repas copieux, dans ceux aussi qui ont ete places dans une etable chaude et peu aeree, dans ceux enfin qui perissent pendant une nuit orageuse, la rate est tres-grosse, tres-friable, et gorg^e d'une bouilite tres-noire et tres-epaisse.
Ce n'est que par exception que la rate ne pre-sente rien d'anormal. J'ai remarque une coincidence qui m'a frappe dans les autopsies que j'ai faites: c'est que la rate est d'autant mains volumineuse que l'hamp;norrhagie du canal intestinal est plus etendue et plusabondante, et vice versa.
Le foie est noirätre, quelquefois plus volumi-neux que dans I'^tat normal; mais son tissu est generalement ferme et sans alteration notable.
3deg; Organes circulatoires sanguins et lymphatiques.
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40nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DESCHIPTIOIV 1)1. LA MALADIE.
£iatduraquo;ang — Le co'iir est ferme et rouce. Le sane eontenu
3ldes vaisseaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;
dans la veine porte, dans les veines caves et dans les cavites droites du cceur, est noir, äpais, semi-coa-guld, ou pris en un caillot ferme. 11 ne repand aucune odeur putride; ses globules, vus dans le microscope, ne m'ont jamais paru alt6r6s.
La membrane interne des cavites du coeur et des gros vaisseaux est dans I'etat ordinaire. Six, huit a dix heures apres la mort, eile se montre rouge , livide meme, dans les veines caves et la veine porte notamment; alors aussi le sang est plus ou moins fluide. Mais ces rougeurs sont dues ä un commen-ment d'alleration cadaverique et ä la fixation de la matiere colorante du sang sur les vaisseaux; ces rougeurs sont done cadaveriques.
Les cavites gauches du cceur, les grosses arteres, ne contiennent que fort peu de sang. Je n'ai vu que tres-rarement des epanchements sanguins circon-scrits au-dessous de la sereuse des ventricules.
Je n'ai point entendu dire aux veterinaires et aux equarrisseurs de la Beauce que j'ai consults, que le sang des cadavres froids ou chauds des animaux morts du sang de rate simple ou polyemique ait cause des accidents charbonneux ou gangreneux aux hommes qui manipulaient les debris cadaveri­ques , ni que les chairs mangees par les chiens et
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LESIONS CADAVÜRIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 41
m^me les pores, le sang becquete par les vo-lailles, aient occasionne des aecidents charboaneux mortels.
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Systeme lymphatique, — Les ganglions lympha-
Lesionraquo; du systeniB
tiques du mesentere gros et nombreux, et de couleur yinp atiqquot;e ordlnairement grlsatre dans Fetat normal, sont, dans les endroits correspondant aux points heinor-rhagiäs du canal intestinal, tres-gros, rouges et quelquefois noiratres. Leur tissu incise laisse suin-ter un liquide rouge pu rose, qui, mis sous le mi­croscope, laisse voir un melange de globules de sang et de lymphe. Lorsque la maladie a etc rapi-dement mortelle, ces ganglions sont gros et tres-noirs; mais je ne les ai Jamals vus entoures d'une infiltration jaunätre, roussätre ou sanguinolente; je n'ai jamais constate non plus leur etat putride et gangreneux.
Les ganglions lymphatiques de la region sous-lombaire, de l'aine , des environs de la gorge, de l'entr^e de la poitrine et des brooches, presentent des taches rouges a leur surface ou dans leur Inte­rieur; mais ces lesions ne sont pas toujours aussi constantes dans les cadavres des betes bovines mortes de la maladie de sang que dans les cada­vres des betes ovines qui ont succombe de la memc maladie.
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42nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lgt;ESCRIPTIO\ DE LA MALADIE.
De meme que dans les betes ä laine, je me suis assure, apres avoir lie le canal thoracique dans la poitrine de betes qui venaient d'expirer, que la lymphe charriee par le canal thoracique aussi bien que par les gros et nombreux vaisseaux lymphati-ques qui se rendent aux ganglions sous-lombaires avait une teinte rougeätre due ä un tres-grand norabre de globules de sang ä letat normal, me­langes aux globules de lymphe.
Ces nouvelles observations appuient done I'opi-nion que j'ai dejä emise dans le Traitäde lamaladie de sang des bates ä laine, ä savoir : que la rougeur, la tumefaction du tissu ganglionnaire lymphatique, sont dues a l'introduction accidentelle de globules du sang dans la lymphe champs par les chyliferes et les vaisseaux lymphatiques. Or, ces lesions sont d'autant plus nombreuses et plus remarqua-bles que l'animal ötait d^ja gras et riebe de sante, que la plethore sanguine etait plus considerable, et que, par cette predisposition meme, la maladie a ktamp; plus promptement mortelle. Lesionsnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4deg; Organes respiratoires. — Les eaviUs nasales
des organesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .
de la respiration. 80nt quelquefois remplies de matieres spumeuses et sanguinolentes. Le larynx, la trachäe, ne pramp;en-tent rien d'anormal.
Les poumons ne sont qu'assez rarement le siege
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LESIONS CADAVERIQVES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 43
d'une congestion sanguine qui a pu causer la mort. Le tissu pulmonaire presente 9a et la quelques epänchements sanguins circonscrits.
Les grosses brooches contiennent un mucus rous-.satro. Les petites divisions sent rouges, finement injeet^es , et recouvertes d'un liquide mousseux et tres-legereüent sanguinolent.
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5deg; Organes urinaires.—Les reins ne m'ont Jamals degorsanes offert de lesions aussi graves dans les b6tes bo- urinair s
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vines que dans les betes ä laine. Le tissu tres-vas*
cnlaire de ces organes est rouge fonce; mais les
tubes urinaires ne sent pas gorges de sang, et
par la pression ils ne laissent point ecouler unenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \
uf ine sanguinolente.
La vessie renferme de l'urine quelquefois rous-samp;tre ou briquetee; mais je ne l'ai jamais trouvee teinte en rouge, ainsi qu'on le constate dans la b£te a laine morte du sang de rate. Sa muqueuse n'offre g^neralement rien de notable.
6deg; Organes de la gänäration. — A l'autopsie de de
Lesions 3 organes
quatre vachelaquo; pleines de sept ä huit mois, les co_delas^neraiion tyledons de la membrane muqueuse de I'utörus Itäient vivement congestionnes et d'une couleur noirätre. Les cotyledons correspondant et appar-tenant au placenta presentaient le meme etat pathologique. Dans trois foetus, sur dix que j'ai ou-
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DESCRIPTION DE LA MALADIE.
L*sionlaquo; verts, la rate etait jjrosse, mollasse, et penetree
danlaquo;leteiug. June bouillie noirätre semblable ä celle contenue
dans la rate de la mere; pourtant, I'intestin, les
ganglions, les reins, le poumon, etc., examines
avec le plus grand soin, m'ont paru sains.
Ces lesions des cotyledons de l'ut^rus et du pla­centa, dans les vaches pleines, Talteration de la rate des foetus , sont dignes de fixer l'attention des veterinaires, et meritent d'etre le sujet de nou-velles observations.
Ovaires.
Les ovaires sont, dans un assez grand nombre de cadavres, le si^ge d'une congestion hemorrha-gique. Le tissu fibreux et vasculaire de ces organes est penetre de sang; dans certains casmeme, ce liquide s'est echappe des vaisseaux, dans le tissu de l'ovaire et dans les petites cavit^s closes de toutes parts qui existent chez les vaches qui ont d^jä vele plusieurs fois. J'ai vu aussi la trompe de Fal-lope et le morceau frangä elre rouges, gros, et le stege d'une veritable hemorrhagie.
Eraquo;
Lesions des organes
7quot; Organes encäphaliques. — Les sinus veineux
eociphaiiqueraquo;. camp;^braux du cerveau, les veines considerables du canal rachidien , sont generalement gorges de sang. Les nombreux capillaires qui penetrent la masse encephalique, ceux des plexus choroides du cer­veau et du cervelet, en sont egalement reraplis;
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LESIONS CADAVERIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;45
raais je n'ai jamais remarque d'ecchymoses ni dans les sereuseraquo;, ni dans la pie-mere. Le cervcau, le cervelet, la moelle epiniere, m'ont toujours paru parfaitement sains.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
Je dois faire remarquer en terminant, ainsi que je l'ai fait dans le Traits de la maladie de sang des bites ä laine , que les diverses lesions que je viens de decrire n'existent pas toujours simultane-ment. Ainsi, dans tel cadavre, les alterations sc montreront particulierement dans les intestins, qui seront noirs et remplis de sang, et la rate sera peu malade; dans tel autre, la rate se montrera tres-voluinineu.se, noire, gorgee de bouillie san­guine, et les intestins n'offriront pas les traces de lesions graves et mortelles; dans celui-la, les ganglions lymphatiques externes et internes seront rouges et penetres de sang; dans celui-ci, ces corps seront sains ou ä peine ecchymoses.
Les alterations des reins, de l'uterus, des ovaires, des ganglions lymphatiques , des brunches et du poumon, de meme que i'engorgement des sinus vei-neux du cerveau et des nombreuses veines du canal rachidien, sont presque toujours concomitantes avec celles de la rate et des intestins; celles des ganglions lymphatiques mesenteriques sont surtout tres-remarquables dans la congestion et l'hemor-rhagie de la muqueuse digestive.
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46nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DESCBIPTION DE LA MAT.ADli:.
Toujours aussi ces lesions diverses sont d'autant plus profondes et nombreuses, que Jelaquo; animaux sont plus jeunes, plus sanguins, soumis ä une alimentation plus substantielle, et que la vachc est pleine de sept ä neuf mois. Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Toutes les lesions que je viens de d^crire avec Je
//nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;plus d'exactitude qu'il m'a ete possible servent ä
caracteriser la maladie de sang des vaches de la Beauce; mais pour en faire saisir l'ensemble, avant de dire men opinion sur son siege et sur sa nature, je les resumerai rapidement, endisant: Resum^des 1deg; Qu'aussitot apres la mort le sang fait irruption,
Idsiousinoi-bides
s'il ne l'a dejä fait pendant la vie, par Farms et les cavites nasales, et que le cadavre se decompose avec assez de rapidite;
2deg; Que, soit isolement, soit simultanamp;nent, la rate, les muqueuses intestinales, les reins, les gan­glions lymphatiques, les ovaires, plus rarement le tissu cellulaire sous-cutane et la peau, et moins souvent encore les nombreux vaisseaux qui entou-rent la gorge, le poumon, les organes encephali-ques, offrent toutes les lesions primitives et cons^-cutives qui precedent, accompagnent et suivent les congestions sanguines hemorrhagiques;
3deg; Qua la surface des organes membraneux et composes de tissus mous et tres-vasculaires,comme
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NATÜBE ET SIEGE-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4?
leraquo; muqueuses digestive, uterine et bronchique, plus rareinent le bassinet renal et la vessie, le sang a congestionne, distendu les nombreux vaisseaux capillaires de ce? parties, ou bien ce liquide a aban-donne les vaisseaux et a ruissele en nature ä la surface des tissus pour constituer une veritable he-morrhagie;
4deg; One dans l'epaisseur des organes entoures d'une capsule propre, souvent doublee par une se-reuse, comtne larate, les ganglions lymphatiques, le poumon, les ovaires, etc., le sang, apres avoir dis­tendu les vaisseaux dont ces organes sont tres-abon-damment pourvus, s'est epanche dans leur tissu pour le rendre noirüktre, mollasslaquo; et tres-facile ä dechirer;
5deg; Que le sang contenu dans les cavites du coeur et les gros vaisseaux veineux internes et externes eraquo;t noir, semi-coaguld ou completementcoagule, et que les globules de ce fluide, vus dans le microscope, n'offrent aucune alteration;
6deg; Enfin, que la rate s'est montr^e quelquefois
alteree dans des foetus renfermes dans l'uterus des
vaches mortes du sang.
Si je nie demande main tenant quels doivent 6tre
la nature et le siege de l'affection dont je viens de
decrire les symptomes et les lesions morbides, je
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48nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES0RIPTIO1V DE L/V MALADIE.
dirai qu'une inaladie qui debute rapidement sur
un animal jeune, plein de force et d'embonpoint,
en un mot riebe de sanle, et qui s'annonce par des
symptomes alarmants, caraclensant une lesion
profonde et grave de l'organisme, qui s'accompa-
gne parfois d'une expulsion de sang en nature par
les voies naturelles, et se termine en quelques
beures par la mort; enfin, qui laisse voir, sur les
cadavres des sujets qu'elle a frappes, tons les or-
ganes recevant normalement une grande quantite
de 8ang,baignes, gorges, impregnes, denatures par
ce liquide, qui a abandonne les canaux qui le char-
riaient, ne doit et ne pent etre classee que parmi
les congestions sanguines actives suivies d'hemor-
rhagie.
Nature et laquo;if ge je me crois done autorise ä conclure laquo;J(ie la ma­te la maladie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3
ladie dite de sang des bates bovines de la Beauce, de mamp;me que celle des bates ovines de cette mime conträe, est due ä une surabondance cTun sang riche en matd-riaux organiques et surtout en globules existant dans les vaisseauXfd'oit rdsultent, comme consequence mor­bide, les congestions, les hämorrhagies simultandes et mortelles de la rate, des muqueuses intestinales, des reins, des ganglions lymphatiques, etc., qui dä-terminent la mort.
Je pense done pouvoir r^peter ici ce que j'ai deja
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NATCRE ET SIEGE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 49
dit a legard de la inaladie de sang des betes ä laine, que les auteurs de pathologic ont commis une tres-grave erreur en cherchant ä localiser le siege de la maladle de sang seit dans la rate, soit dans le tube intestinal, soit dans les reins, en la decrivant sous les noms de sang de rate, d'apo-plexie de la rate, d'hämorrhagie inlestinale, dihd-maturie, etc., puisque l'agent generateur de la ma-ladie consiste dans une constitution anormale de la masse sanguine.
II est tres-important que les veterinaires et les cultivateurs soient bien fixes sur la nature et le siege que je viens d'assigner a la maladie de sang des betes bovines de la Beauce; aussi chercherai-je encore a appuyer l'opinion que je viens d'emettre ä cet egard, en faisant connattre les causes qui la deternainent.
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CAUSES DE LA HALADIE.
CHAP1TRE II.
Causes de la maladle.
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J. Topographie. — Geologie. — Culture de la Beauce, envisagee au point de vue des causes de la maladie.
Nature du sol
et mortality qui
s'y rattache.
J'ai dit, dans le Traitä de la maladie de sang des bites ä laine, que cette grave affection sevissait avec violence sur les troupeaux existant dans les vastes plateaux qui constituent i'ancienne Beauce orlea-naise et chartraine; que, dans la lisiere de ces plaines, la mortality etait beaucoup naoins conside­rable ; qu'enfin, le sang de rate disparaissait entie-rement au delä de cette zone tracee par la nature et lä ou le sol elait pourvu de prairies naturelles et de päturages en friches. J'ai fait la meme reraarque sur la maladie de sang du gros betail. Ainsi, dans toute I'etendue des plateaux comprenant les can­tons de Chartres, d'Aunau, d'Ouzouer-le-Marche , de Voves, de Janville, de Patay, d'Arthenay, d'An-gerville, d'Outarville et de Pithiviers, et une partie des cantons de Maintenon, de Courville, d'llliers, de Bonneval, de Neuville-aux-Bois et de Malesher-
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SOIraquo; — CULTURE,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 51
bes, lieux oü l'air est pur et vif, le fond du sol ge-neralement calcaire, le sol cultive argilo-calcalre, et surtout forme par de l'argile m^langee d'une grande proportion de sable ferrugineux (1), la mor-talite moyenne, calculee tant sur les chiffres of-ficiels qui m'ont ete remis par M. le prefet d'Eure-et-Loir et M. le sous-prefet de Pithiviers, pour les annees 1841, 1842, 1843, et les neuf premiers mois de l'annee 1844, que sur les notes que j'ai recueillies chez les eultivateurs, s'eleve du septieme au huitieme des animaux; tandis que, dans toute la circonference des plateaux oü le sol est ombrage par des arbres el maintenu frais et surtout humide par un sous-sol argileux, des cours d'eau, des etangs, le voisinage des for^ts; lä surtout ou se montrent des prairies naturelles dont les regains sont pätures ä l'automne par les vaches; lä, en un mot, oü la terre donne vegetation a des plantes un peu aqueuses, la mortalite causee par la maladie de sang ne s'eleve en moyenne, aussi bien sur les va­ches etrangeres que sur les vaches elevees en Beauce, qu'a 1 sur 25 a 26 ou de 4 a 5 pour 100 au plus.
(1) Les agriculteurs de la Beauce desiguent le sol calcaire sous le nom de terre blanche, el le sol ferrugineux sous celui de terre rouge (voyez l'analyse de ces sols dans le Traits de la maladie de sang des moulons, \gt;. 34).
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Culture.
52nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CAUSES DE LA MAL.4DIG.
Cette observation est si juste, qu'en parcourant la Beauce, il est possible de dire , apres avoir etu-die la situation topographique, la nature du sol et l'espece de plantes qui y vegetent, que teile ou teile commune doit perdrebeaucoup,ou ne doit perdre que peu de betes bovines de la maladie de sang.
Les veterinaires dont• la clientele s'etend dun cote sur la plaine sont sans cesse occupes a traiter des vaches atteintes de cette redoutable affection , tandis que de l'autre cote, constitue par un pays bocage, frais et pourvu de pacages naturels, ou arrose par un et plusieurs cours d'eau, ils ne sont que tres-rarement appeles ä la traiter. Ces remar-ques interessantes, je les ai faites pour I'arrondis-sement de Chäteaudun, dans le canton de Bonne-val; dans celui de Cbartres, dans les cantons d'llliers, de Courville et de Maintenon; et pour l'arrondissement de Pithiviers , dans les cantons de Pithiviers et de Malesherbes. Si au milieu de la plaine se montre un cours d'eau borde de prairies, une fraiche vallee meme sans cours d'eau, les bes-tiaux des communes, des fermes qui possedent ce privilege, sont generalement respectes par la ma­ladie.
Dans toute la Beauce, Tassolement le plus gene­ralement adopte est le triennal. Le ble, I'orge, I'a-
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SOL. — CULTLUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;53
voine , les prairies artificielles formees par les legu-mineuses, constituent presque toute la recolte. Les vesces, les gesses, le pois des champs, sont les plantes fourrageres intercalaires qui entrent depuis longtemps dans les rotations de culture. Les bette-raves, les pommes de terre, les carottes, les navets, ne sont que fort peu cultives pour la nourriture des bestiaux.
Les vaches sont alimentees toute I'annee avec les pailles de cereales annuelles, les fourrages artifi-ciels composes de luzerne , de treffe. de sainfoin, de vesces, de gesses, de pois, etc. Or, beaucoup de veterinaires de la Beauce ont constate que dans toutes les localites oü, ä dessein , I'enseraencement des vesces, des gesses, des pois, etait neglige, dans le but dene faire entrer ces aliments qu'en tres-faible proportion d ans la ration d'en tretien soi t des vaches, soit des raoutons, la maladie de sang n'y faisait que fort peu de ravages; tandis que dans toutes celles oü ces fourrages etaient plus specialement cultives et donnes sans discernement, notamment en paille et en grain, aux grands comme aux pe-tits ruminants, la maladie y faisait tons les ans beaucoup de victimes. J'ai pu par moi-meme me convaincre de cette juste et importante observa­tion. Je dois bien faire remarquer aussi que, dans
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;
et conclusions.
54nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CAUSES DE LV MAIADIK.
les anuees favorables ä la vegetation et k la recolte de ces legumineuses ä grosses cosses, clrconstances qui engagent les cultivateurs a en donner une plus forte ration aux bestiaux, la mortaüte est toujours considerable.
Je pense done que les causes generales de la maladie de sang des betes bovines de la Beauce, de meme que celle des betes a laine, doivent etre rattachees : 1deg; a la constitution geologique du sol; 2deg; a l'air vif et pnr que respirent les ani-maux dans les vastes plaines de ce riebe pays; 3deg; au Systeme de culture generaletnent adopte par les cultivateurs, et surtout aux proprietes tres-ali-biles des legumineuses annuelles et vivaces qui y vegetent abondarnment et dont les betes bovines font presque exclusivement leur alimentation.
Je me crois done autorise a conclure que ce sont toutes ces conditions hygieniques inherentes aux lieux, a I'air, aux aliments, qui donnent auxvaches, aux moutons et meme aux clievaux , une constitu­tion eminemment sanguine qui les predispose ge­neraletnent aux congestions et aux hemorrhagies actives, et aux inflammations aigues et suraigues qui les affectent si frequemment.
Dans toute la Beauce, I'affection dont il s'agit existe depuis fort longtemps; mais le nombre an-
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REGIME \1.IMI.M AIRK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;55
nuel des victiraes s'est 6\e\6 de beaucoup depuis quinze ä vingt ans. Les vaches en sont atteintes dans toutes les saisons; mais c'est surtout en avril et en mai, puis en aoüt et en septembre, que la mortalite parait etre plus considerable. II etait done important que je cherchasse avee le plus grand soin les causes occasionnelles et determi-nantes qui pouvaient faire naitre la maladie ä ces differentes epoques. Voici le resume de toutes les observations que j'ai recueillies ä cet egard.
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B, Hygiene des beles a comes pendant I'hivernage. — Regime alimentaire. — Inconvenients de ce regime.
Dans toute la Beauce, les cultivateurs, pour la Hygiene
des vachec.
plupart, ne font ni botteler ni peser les fourrages
qu'ils recoltent avant ou apres leur emmagasinage;
aussi dans tout ce pays, les vaches, pas plus que
les moutonsetleschevaux, n'y sont-elles point con-
venablement rationnees. 11 esttres-rare aussi que les Soins
1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;particuliere.
fermiers s'occupent samp;rieusement de leur vacherie: ce soin est reserve a la fermiere et aux filles de basse-cour, qui gouvernent bien ou mal les vaches selon leur intelligence et leur amour pour ces ani-maux. Ainsi teile fermiere qui aime ses vaches et
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Distribution des aliments.
56nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CAUSES DE IA Al/VLADIE.
les soigne bien, qui surveille scrupuleusenaent les filles qui s'en occupent, et qui d'ailleurs est con-vaincue de la grande utilite de les rationner conve-nablement, n'en perdra que peu ou point de la maladie; tandis que teile autre fermiere qui pen-sant, non sans fondement d'ailleurs, que plus les vaches mangent, plus elles rapportent de benefices en lait, en beurre, en fromage, ou en veaux gras, se disputera les aliments avec le berger et les char-tiers pour leur en donner le plus possible sans avoir egard ä la constitution, ä l'äge, ä l'etat de inaigreur et d'embonpoint de l'animal. ä l'etat plus ou moins avance de la gestation de la vache, et surtout a la quantite de lait qu'elle donne journellement, per­dra le quart, le tiers et parfois la moitie des betes composant sa vacherie.
Dans beancoup de fermes, les aliments, tels que le trefle, la luzerne, le sainfoin, les vesces, etc., sont donnes tels qu'ils se presentent dans les bätiments ou dans la meule oü ils ont ete entasses les uns sur les autres au moment de la recolte, en sorte que pendant deux raois les vaches ne mangent que du trefle; pendant deux autres mois elles ne vivent que de luzerne, et durant deux autres mois elles ne sont nourries, en grande partie, qu'avec des vesces, des gesses ou des pois en paüle el cn
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HI laquo;inil. ALIMENTA1KE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;57
graine. Que tous ces aliments d'ailleurs soient de
bonne ou de mauvaise qualite, tres-alibiles ou peunbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; a
nourrissants, ocliaulTaiiUs ou debllltants, ils sont
distrlbues ainsi qu'ils se presentent sous la main ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ij
sans choix comme sans discernement.
Dans les annees abondantes en fourrages, les cultivateurs n'achetent pas toujours des animaux pour consommer l'excedant de ce qui doit etre mange dans I'annee, parce qu'ils n'ont point gene-ralement assez d'ecuries, d'etables ou de bergeries pour les loger. Qu'arrive-t-il alors? que chevaux, vacheset moutons sontcondamnesa manger toute la recolte aux depens de leurvie,car cen'est point I'ha-bitude du pays, vous dit-on, de vendre des aliments ou de les conserver pour I'annee suivante. Aussi, dans ces annees de grandes recoltes de bons fourrages, meurt-il en Beauce beaucoup d'animaux du sang, üne autre annee, au contraire, les aliments sont-ils rares ou bien ont-ils ete mal recoltes : ici encore les animaux doivent se soumettre a la disette et souffrir la faim, ou bien se nourrir d'aliments moisis, poudreux ou tres-peu alibiles. Dans ces cas, le cultivateur attend avec impatience les premieres plantes vertes pour les donner ä discretion ä ses vaches amaigries, qui, ainsi passant de la disettenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
ä I'abondancc, mangent gloutonneraent, font tout ä
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08nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CAUSES D£ LA MALAD1E.
coup beaucoup de sang, prennent rapidement de
l'embonpoint, et bientot meurent de la maladie.
Quamilaquo; et es- Desirant savoir si la ration alimentaire qui etait pecesd aliments-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^
distribuee journellement aux bestiaux, pendant I'hivemage, ne pouvait point ^tre une des causes occasionnelles du sang de rate, je me suis attache, chez les agriculteurs que j'ai visites, k me faire rendre un compte aussi exact que possible de la ration d'entretien de chaque vache. Ces renseigne-ments m'etaient indispensables; mais je ne suis parvenu ä les obtenir qu'avec beaucoup de diffi-cu/tds. Voici cependant, et en moyenne, le poids des aliments qui entrent dans la ration journaliere de chaque vache, d'apres les notes que j'ai prises chez 80 cultivateurs.
Paille d'avoine, 7 ä 8 kilog. (14 ä 16 livres) ou ä discretion.
Balles de ble ou menue paille, parfois melangee de balles d'avoine, 2 a 3 kilog. (4 ä 6 livres).
Luzerne de seconde coupe, 3 ä 5 kilog. (6 ä 10 livres).
Son plus ou moins farineux, 1 kilog. 500 gr. a 2kilog. 500 gr. (1 livre et demie a 2 livres et demie).
Dans un certain nombre de fermes oü Ton cultive la pomme de terre, ce tubercule est donne cuit a I'eau au poids de 2 ä 3 kil. uni au son et a
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UGtimE AtlMENTAlRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;59
une certaine quantite d'eau pour faire une buvee, reservee plus particuliereraent aux vaches qui out fait veau depuis peu, et desquelles les fermieres desirent obtenir beaucoup de lait.
Quelques cultivateurs, dans l'intention de ra-fraichir les vaches, donnent 1 a 2 kilofj. de pommes de terre crues. Dans certaines grandes cultures exceptionnelles, chaque vache recoit une ration de 7 ä 8 kilog. de betterave par jour. Les petits proprietaires vignerons des environs de Chartres et d'Orleans donnent une ration de navets de 3~a 4 kilog. Bien que ces aliments rafraichis-sants n'entrent que dans une faible proportion dans la ration journaliere des vaches, ils rendent cepen-dant le sang plus aqueux, plus fluide, et concourent beaucoup, cela est fort remarquable, ä diminuer considerablement le chiffre de la mortalite.
Le trefle sec, la vesce d'ete, la gesse cultivee en Trefle et vesces. paille et en graine, distribues au roeme poids que la luzerne, remplacent quelquefois cette legumineuse. Ces fourrages, et principalement le sainfoin, la gesse et le trefle, font donner beaucoup de lait aux vaches, mais aussi ils les echauffent, leur rendent les rauqueuses rouges, noiratres et injectees, le sang-noir, tres-charge de globules et d'albumine, et, si cette alimentation est continuee pendant
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Florin.
60nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CAUSES BE LA A1ALAD1E.
trois semaines, un raois au plus, il n'est pas rare de voir plusieurs vaches atteintes du sang de rate.
Les sommites des legumineuses (dies que le trefle, le sainfoin, la luzerne, composees de fleurs et de graines qui ont ete brisees pendant remma-gasinage ou la sortie des fourrages, et que les cultivateurs nomment le ßorin, constituent un ali­ment tres-nutritif et tres-sanguin pour les vaches. Cette nourriture perfide cause tres-souvent la raala-die. Enfin, chose incroyable dans unelocaliteoü les plantes sont si excitantes, si nutritives et si sangui­nes , beaucoup de cultivateurs croient utile et meme necessaire d'ajouter une fois par semaine aux four-rages sees , meme de bonne qualite , une certaine quantite de sei marin pour exciter l'appetit des va­ches et faciliter la digestion.
Tel esfr le poids moyen et telles sont les especes d'aliments qui sont donnes aux vaches par les cultivateurs beaucerons pendant I'hivernage. Certes, le poids de la ration alitnentaire de chaque jour et de chaque vache n'est peut-etre pas aussi el eve que celui de la ration des vaches d'autres bons pays de culture, tels que les environs de Paris, la Brie, etc., oü les betes bovines nesont pas decimees par le sang comme en Beauce; mais je ferai observer que dans ce dernier pays les legumineuses vegetent
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ItKGIUE AUMENTAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;61
sur un sol sec a fond calcaire, parfois ferrugineux
et legerement argileux, rendu tres-fecond par denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4i
bons engrais; que ces planlos s'elevent dans une
atmosphere pure et generalement seche , conditionsnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^gt;
qui leur donnent, sous le meme volume, de grandesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '
vertus nourrissantes et sanguines. Aussi toutes les
vaches de la Beauce ont-elles, avec cette ration ,
les muqueuses rouges et injectees, le sang fonce
en couleur, riche en globules et en materiaux
organiques, et aussi meurent-elles en grand
nombre du sang de rate. II est un fait d'ailleurs
bien connu des agriculteurs beaucerons: c'est qu'il
est tres-rare qu'en donnant un excedant de la
ration d'entretien ä une vache dans l'intention de
l'engraisser, meme demi-gras, de ne point voir cet
animal mourir promptement de la maladie de sang.
Je crois en outre que, l'alimentation des vaches alimentlaquo;
organigues des
beauceronnes etant, ä part la paille d'avoine, le son Weumineuseraquo;. et les balles, formee essentiellement de fourrages artificiels sees, pendant tout I'hiver, cette nourri-ture, constamment composee de plantes de la meme famille et renfermant les m^mes elements organi­ques, la legumine et la caseine (1), peut contribuer
(1) Ee premier de ces deux principes organiques elait cormu, avaat les belles recherches chimiques de M. Dumas sur les legumineuses, sons le nom d'al/mmine vigilale.
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62nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CAUSES DE LA IIIALADIE.
aussi au developpement de la maladie. Cetle asser­tion paraitra d'autant plus fondee que lä oü Jelaquo; cultivateurs peuvent varier la nature de ralimenta-tion, alterner, par exemple, la ration de legumineu-ses seches avec du foin de prairies naturelles, des betteraves, des carottes ou des navets, les animaux ont les muqueuses roses, peu injectees , le sang nornaalement riche en globules , en fibrine, en albumine, et ne meurent point du sang de rate. Resume.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Je pense done que les causes qui concourent a oc-
casionner plus particulierement la maladie de sang des vaches de la Beauce pendant I'hivernage sont : 1deg; la mauvaise habitude qu'ont les cultivateurs de ne point, regier la ration alimentaire selon la qualite des aliments, läge, la constitution, I'etat d'embon-point ou de maigreur, la plenitude ou la non-ple­nitude des vaches, et les produits qu'elles donnent enlait; 2deg; le poids souvent trop eleve de la ration d'entretien des vaches, notamment de celles qui ne font que tres-peu de deperditions par la secretion du lait; 3deg; entin l'usage presque exclusif de plantes de la famille des legumineuses,telles quele sainfoin, la luzerne, le trefie, les vesces, les gesses , ces deux dernieres surtout distribuees en paille et en grain. II ne me suffit point d'avoir cherche ä demontrer que le regime alimentaire suivi en Beauce pour les
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STABULATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 63
vaches ^tait une des principales causes de la mal adienbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
de sang pendant I'hivernage; il me reste encore a prouver que l'insalubrite des etables, reunie ä cette alimentation, contribue aussi puissamment a faire naitre cette affection.
S3.
C. Stabulation. — Etables. — Leur construction.— Leur salubrite et leur insalubrite. — Inconveuients.
Dans toute la Beauce, le sejour des vaches dans les Stables est generalement de neuf mois et demi, ou du 1 ^ novembre au 15 aoüt, epoque oü les cul-tivateurs sortent les animaux pendant le jour pour les conduire sur les regains de prairies artifi-cielles.
Dans le plus grand nombre des vastes exploita- Bonnes et mau-
vailaquo;es Stables.
tions rurales, les etables sont elevees au-dessus du sol; elles sont curees ä fond tous les jours ou tons les deux jours. Le couloir silue en arriere des ani­maux et destine ä recevoir les excrements et les urines est nettoye matin et soir.
Dans presque toutes les petites et les moyennes exploitations, les etables sont generalement etroites et ä plafond tellement bas, qu'ä peine un hommede taiile moyenne pcut-il y rester debout. Quelques
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tiinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CAUSES DE LA M.4LADIE.
fentes longues et etroites percees dans les murs, et souvent toutes d'un seul cot^, se font remarquer cä et lä.
Le sol est generalement confectionn^ en terre battue; mais les cultivateurs n'ont point la bonne habitude, tous les quatreä cinq ans, d'enlever ce sol impregne de matieres animales infectes qui par leur degagement nuisent a la sante du betail, pour en fumer les champs, et de le remplacer par une nou-velle couehe de terre battue.
M.iuvaises habitudes
Pour aerer I'etable, quelques fermiers soigneux
des fermiers. on^ l'attention de faire enlever deux fois par an les nombreuses toiles d'araignees qui sont attachees aux solives et au plafond; mais beaucoup croient devoir les respecter, pensant que ces rets assainissent I'etable et detruisent les insectes ailes qui tourmen-tent les vaches pendant I'ete.
Durant I'hiver, les fermiers ont tous l'habitude de boucher lelaquo; ouvertures de I'etable dans le but d'in-tercepter le froid; ils n'osent m^me point, lorsque les vacbes en sortent pour 6tre conduites ä l'abreuvoir, infections, en ouvrir les portes et les fenetres. Or, cet air chaud et dilate des etables est assurement nuisible a la sante du betail; il devientmeme tout a fait malfai-sant lorsqu'il tient en suspension les emanations septiques et aramoniacales qui s'echappent du fu-
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ST AHUt ATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 65
mier et les vapeurs animales provenant des trans­pirations externes et internes.
Deux fois par jour seulement, les vaches sont sor­ties de ces lieux impurs pour aller ä l'abreuvoir, et c'est a peine si, pendant ce besoin indispensable, on leur laisse le temps de respirer I'air pur qui entoure la vacherie.
On peut aussi reprocher au cultivateur beauceron Entassement rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;des ammaux
d'introduire un trop grand nombre de vaches dans dan8 les 6table8 ses etables, surtout quand elles sont basses et mal aerees. Get entassement des animaux tient a deux causes dans beaucoup de fermes. La premiere se rattache ä l'extension de la culture des prairies ar-tificielles, qui force le cultivateur a nourrir un plus grand nombre d'animaux dans les logements dont il peut disposer et qui n'ont point ete agrandis ; la seconde resulte de ce que, depuis longtemps en Beauce, beaucoup de fermes ont ete vendues en de­tail , leurs bätiments demolis, et les terres louees par les fermiers voisins. Or, comme les logements des animaux, dans les fermes exploitees par ces fer­miers, n'ont pas toujours ete augmentes par les pro-prietaires, relativement a la quantlte de fourrages recoltes et le nombre de betes ä nourrir, ces cul-tivateurs se trouvent aujourd'hui dans la necessite
d'entasser chevaux, vaches et moutonsdans les ecu-
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C6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CAUSES DE LA HALADIE.
ries, etables ou bergeries, et cet entassement est assurement la cause d'une grande insalubrite dans beaucoup d'etables de grandes exploitations.
Les veterinaires de la Beauce pensent generale-inent que I'insalubrite d'un grand nombre d'etables est une des causes principales de la maladie de sang qui sevit pendant l'hiver. Je ne partage pas entierement cette opinion.
J'ai remarque dans lesfermes ou lesetables etaient grandes, parfaitement aerees et les vaches bien espa-cees, mais oü ces animaux recevaient une forte ra­tion d'aliments tres-alibiles et sanguins, que la ma­ladie en faisait perir annuellement beaucoup ;tandis que danraquo; les petites fermes oü les etables etaient bas­ses, chaudes, infectes, mais oü les vaches ne man-geaient qu'une faible ration de legumineuses, ces betes ne mouraient point du sang. Dans ces lieux, c'est la phthisic pulmonaire qui epuise lenteruent les vaches, les rend tres-maigres et les fait perir. Effetsnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Loin de moi cependant l'idee de penser que l'in-
de Fin fee! ion
sur la nature salubrite des etables ne soit point une des causes
de la maladie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;x
puissantes des congestions et des stases sanguines de la rate, des intestins, du canal rachidien (para­plegic), des poumons, etc.; car je m'empresse de dire que cette insalubrite, reunie ä une alimentation abon -dante, sont les deux conditions qui determinent
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STABULATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; f57
toutes ces graves affections. On congoit, en effet,
que les vaches faisant beaucoup de sang et ne res-
pirant qu'un air dilate, rendu impur par des gaz Alteraiionsep-
tique du saiifT. impropres ä l'hamp;natose et devenu malfaisant par des
eman ations septiques, doivent contracter une alte­ration du sang due tout ä la fois ä une asphyxie lente et ä une absorption d'elamp;nents putrefiants. Dans ces circonstances, tres-souvent la maladie de sang debute, marche et se termine en rev6-tant certains caracteres des maladies putrides et charbonneuses. Aussi, des son invasion, voit-on des petechies se montrer sur les muqueuses et notam-ment sur les conjonctives et la base des gencives des dents incisives; des infiltrations sanguino-se-reuses se former sous la ganache; parfois des tu-meurs sanguines dites charbonneuses se developper autour de la gorge, au poitrail, a la face interne de la cuisse on ailleurs, et grossir h vue d'oeil; les glo­bules du sang se deformer et se decouper en etoile ä leur circonference, et la maladie marcher rapide-ment vers la mort. Alors aussi remarque-t-on surle cadavre de tres-nombreuses ecchymoses dans les principaux organes , des infiltrations sereuses, des accumulations sanguines dans les parties declives du corps et des membres, une liquefaction generale du sang jointe ä une facile et prompte putrefaction
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68nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CAUSE DE LA MALADIE.
de ce liquide, lesions quiserattachentaux maladies i septiques etgangreneuses; et enfin voit-on les per-sonnes qui depouillent les cadavres et qui en mani-pulent la peau ou les chairs contracter quelquefois le charbon ou la pustule maligne. Conclusion. Je crois done pouvoir conclure que I'insalubrite des Stables n'est point une cause necessairement determinante de la maladie de sang des vaches de la Beauce; mais que cette insalubrite, reunie ä i'u-sage d'une alimentation tres-nourrissante donnee sans savoir si Ton fait bien ou mal, sont les deux conditions qui concourent puissamment ä faire naitre cette affection et souvent ä lui donner les caracteres des maladies putrides et charbonneuses.
8 4.
D. Regime du printemps, de l'ete et de rautomne. — Rapport de la maladie de sang avec le changement brusque de ce regime.
Dans le courant d'avril, le regime d'hiver cesse en partie dans les fermes de la Beauce. Les vaches mangent alors, dans certains domaines, le seigle en vert, dans d'autres le trefle incarnat. Apr^s ces aliments viennent successivement la luzerne, le sain­foin, le trefle, la vesce d'hiver, melangee de seigle, enfin la vesce d'ete et le pois des champs. Ces
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BEUIME DU PRINTi:MI'S £T D£ L'ALTUUNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 69
plantes sont fauchees et amcnees dans des char-rettes ä la porte des etables, et la fermiere, les filles de basse-cour chargees d'en faire la distribu­tion aux vaches, les donnent generalement a discre­tion.
Je ferai remarquer que dans le moment oü ces Fourrages verts
du priiileinps.
aliments verts et succulents sont manges par les Inconv^meius.
vaches, la maladie en fait perir un grand nombre,
et que, parmi les legumineuses que j'ai citees, ce
sont plus specialement le trefle, le sainfoin, la vesce,
la gesse et le pois des champs, qui suscitent le plus
de mortalites, principalement quand leurs gousses
renferment des graines bien formees.
On peut objecter, avec quelque apparence de rai-son, que dans un grand nombre de fermes de diver­ses parties de la France on donne ces legumineuses alimentaires ainsi sans menagement, et que cepen-dant les vaches ne sont point ni en aussi grand nombre ni aüssi souvent atteintes de la maladie de sang. Je conviens de ces faits; mais je ferai observer, encore Ulje fois, que les pinnies des plaines de la haute Beauce ont, et cela paratt incontesfablement vrai, sous le märne volume et au m6me poids, uneplus grande vertu nutritive que dans beaucoup d'autres contrees de la France, et que c'est ä cette superquatitS alibile, dont les cultivatenrs beaucerons ne se mefient point assez,
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70nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CAUSES DE L.\ MVLAUIJ..
qu'ii faui attribuer toutes /es pertes qu'ils out ä dä-
plorer, non-seulement sur ies vetches, mais encore sur
les chevaux et les bates ä laine.
Fourrages verts A compter du 15 au 20 aoüt et jusqu'au 10 et d'automne. \ 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;_
au 15 septerabre, la mortalite causee par le sang est
considerable chaque annee; cultivateurs et veteri-
naires font mallieureuseraent cette triste remarque.
Or, cette epoque est celle oü les vaches sortent de
l'etable pour etre conduites päturer en liberte sur
les regains de luzerne, de sainfoin, et quelquefois
de trefle, qu'elles mangent ä volonte et ä discretion.
Ces regains sont tres-nourrissants; ils font secreter
un lait abondant et cremeux; les muqueuses se
montrent rouges et tres-injectees, les veines super-
ficielles sont tres-apparentes, le pouls est plein et
fort, et la respiration souvent penible, acceleree;
le sang retire de la veine est epais, noir, se coagule
promptement aux bords de l'ouverture faite au
vaisseau; entin , son caillot, ferme et abondant, ne
laisse echapper que peu de serosite. Or, si ces ca-
racteres sont constates sur une jeune vache bien
portante pleinede sept ä huit mois et ne donnant plus
de lait ou n'en donnant que tres-peu, ils presagent
la prochaine arrivee de la maladie de sang; et e'est
lorsqu'elle sera rentree, le rumen rempli d'aliments
verts, le venire distendu et la repiratlon dejä peni-
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REGIME DU PRINTEUPS ET DE l/AUTOUNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 71
ble, dans une etable oü eile ne pourra introduire dans ses poumons qu'un air chaud et inipur, et par consequent impropre ä l'hematose d'un sang riche en principes organiques et stimulants, et deja d'ail-leurs en exces dans les vaisseaux oü 11 circule diffi-cilement, qu'elleen sera mortellement frappee.
Si Ton reunit ä ces causes efficientes l'usage pres-que general, durant les chaleurs de l'ete, d'une eau chaude, noirätre, verdatre, toujours puante et salee, provenant de mares exposees au soldi, recevant parfois les egouts des fumiers des cours de la ferme, et tenant en suspension les excrements des oies, des canards qui s'y baignent, on aura decouvert la cause occasionnelle du cachet septique que revet parfois la maladie de sang pendant les grandes chaleurs de l'ete.
Je dirai, enfin, que, pendant cette saison, les orages, les temps chauds et etouffants des mois de juillet et d'aoüt, les variations brusques de tempe­rature du chaud humide au froid humide des mois de septembre et de la premiere quinzaine d'octobre, sont des circonstances qui, aussi bien sur les vaches que sur les betes ä laine, accelerent la manifestation de la maladie et augmentent tout ä coup le nombre des malades et des morts.
Je suis done, je le crois, autorise a conclure :
Boissons insalubres.
Conclusions.
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72nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CAUSES DE LA MALADIE.
1deg; Que si l'epoque oü les vaches regoivent ä l'e-table ou vont päturer sur les regains de prairies ar-tificielles est le moment oü le sang de rale se de­clare dans les etables, il faut en rattacher la cause ä la grande quantite d'aliments succulents que les vaches mangent au printemps ä l'etable et pätu-rent en liberte ä l'automne sur les regains;
2deg; Que les eaux impures et fetides des mares aux-quelles les vaches s'abreuvent l'ete donnent un ca­chet septique et charbonneuv au sang de rate; mais qu'elles n'en sonl que des causes determinanles occasionnelles dont Faction vient s'ajouter aux con­ditions qui ont prepare l'organisme a I'invasion de celte maladie;
3deg; Que les chaleurs de l'ete, les pluies d'orage, les brusques variations atmospheriques, considerees par les agriculteurs comme les causes produetrices et inopinees du mal, ne sont que des conditions ac-cidentelles et passageres qui le font naitre sur des animaux qui y sont predisposes et dans toutes les conditions pour en etre atteints.
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VACUES Qtl EN SONT SOLVENT ATTE1NTES.
73
sect;5.
E. Vaches qui sont particulierement alteintes de la maladie.
Formee par des plaines riches et fertiles en ce-reales annuelles et en prairies artificielles, la Beauce n'est point un pays d'eleves.
Excepte les betes ä laine, qui y naissent en grand Va*egeaalquot;^lfes nombre et que les cultivateurs conservent dix-huit mois, deux k trois ans au plus, les aulres animaux, tels que les vaches et les chevaux, y sont etrangers; ils y sont amenes des departements qui circonscri-vent la Beauce au nord et a Test.
Les cultivateurs beaucerons achetent des vaches
qui sont generalement tirees des departements de
la Sarthe, de la Mayenne, de l'Orne et du Calvados,
pays bocagers, ombrages par des bois, et tous riches
en prairies naturelles. Ces vaches sont äeees de vingt, Leur A^e,
,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;leur regime.
trente mois ä trois ans, etpleines de leur premier ou
de leur second veau. Ces jeunes b^tes, il faut que je
le fasse bien remarquer, n'ont vecu jusqu'alorsque de
plantes de prairies naturelles; elles ont sejourne en
liberty huit mois par an dans des päturages oü elles
ont mange des cereales vivaces, respire un air pur
et frais, se sont abreuvees de l'eau salubre et lim-
pide de la source voisine on du ruisseau qui sillprme
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74nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CAUSES DE LA MALADIE.
la prairie. II est vrai qu'elles passent quatre mois d'hiver dans des etables generalement petites et in-salubres; mais aussi, pendant ce laps de 4;emps, elles ne mangent qu'une faible ration de fourrages naturels. Gesjeunes vaches arrivent done en Beauce et y sont plac^es dans des conditions hygieniques tout ä fait opposees. Elles restent huit mois dans des etables chaudes et malsaines, ne se nourrissent que de fourrages de prairies artificielles riches en prineipes nutritifs, pauvres en prineipes aqueux, et ne s'abreuvent que d'eau tres-souvent stagnante et impure. Moment oü elles Ces ieunes meres supportent cependant cette sta-
sont attemtes dunbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;r
sang de rate, bulation , ce regime, ces boissons, pendant toute la duree de la secretion laiteuse qui suit le premier vßlage; mais, pendant le septieme et le huitieme mois de la plenitude du second veau, alors que la secretion mammaire ne depense plus l'excedant du chyle et du sang fournis par une nourriture sueculente, elles prennent de l'embonpoint, devien-nent sanguines, et bientot sont enlevees par le sang de rate. En general, et e'est un fait avere, la moitie de ces jeunes meres meurt de cette terrible et desolante affection.
Les bdtes de trois ans et demi ä quatre ans et demi, qui ont mis has leur second ou leur troisieme
#9632;
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------•nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;- -—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;......—-----------------------^
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VACUES QVl EN SONT SOLVENT ATTE1NTES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 75
veau, en sont moins frequemment atteintes, et
pourtant, lorsqu'elles prennent de la graisse pendant
l'etat de plenitude, elles ne sont point toujours ä
l'abri de sei coups. Les vaches ägees de cinq ä dix
ans en sont generalement respectees.
La race mancelle, ä charpente osseuse, ä peau R
rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
esis-tent le mieux ä la maladie.
epaisse, et d'une constitution athletique, les petites et rustiques bretonnes et vendomoises, resistent beaucoup mieux aux causes de la maladie que les vaches a peau fine, ä comes, ä membres greles, et bonnes laitieres, mais delicates, qui viennent de la Mayenne, de la Manche et du Calvados.
Au contraire, et c'est un fait digne d'etre pris
Vaches
nies et elevees
en Beauce.
en consideration, les vaches qui sont elevees en Beauceethabitueesdepuisleur naissance äl'air, a la ^tabulation, au regime et ä l'eau de ce pays, sont beaucoup moins predisposees ä contracter la
maladie. Pour elles, la movenne de lamortalite ne Elles resistent
^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä la maladie.
d^passepresque jamais une bete sur 24 ou 25, ou 4 ä 5 pour 100 au plus.
Independamment done des causes dont il a ete question jusqu'ä present, je dois ajouter I'habitude qu'ont les cultivateurs d'aeheter de jeunes vaches tirees de localites ou elles ont ete placees dans des conditions d'hyßiene tout a fait differentes de cellos de la Beauce.
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76nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CAUSES DE LA MALAOIE.
Resume gdndral. — En resume, cinq causes '-^jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;puissantes concourent a determiner la maladie
de sang sur les betes bovines de la Beauce; ce
t
'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;sont :
1quot; En hiver, l'usage presque exclusif de plantes de la Familie des legumineuses, telles que la luzerne, le trefle, les vesces, les gesses, ces deux dernieres surtout lorsqu'elles sont distributes en paille ou en grain; le poids trop fort de la ration de ces plantes et l'usage generalement repandu de ne point regier la ration d'hivernage en prenant en consideration la qualite des aliments, Tage, la con­stitution, la race.l'etat d'embonpoint ou de mal-greur, la plenitude ou la non-plenitude des vaches, et la quantite de lait produit par la mamelle.
20Lesejour des animaux dans des etables chaudes et peu aerees huit mois de l'annee, et surtout pendant les nuits d'ete et d'automne, apres des repas copieux qui ont donne au sang un chyle abondant. ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3deg; Au printemps, en ete et en automne, I'ali-
mentation avec de succulentes legumineuses dis-tribuees a discretion a I'etable ou mangees en liberte dans les regains de prairies artificielles, et l'usage d'eaux stagnantes, croupies, infectes, salves et putrides.
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RESUME GENERAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 77
4deg; Enfin, Thabitude des cultivateurs de faire l'achat de jeunes vaches venant de localites oü elles ont 6te plac^eraquo; dans des conditions d'hygiene tout a fait differentes de celles de la Beauce.
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78nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS
CHAP1TRE III. nioyens enrafifs et preservatlili.
sect; 1er. Moyenlaquo; curatifs.
incurabiiuf Lorsque la maladie de sang attaque en Beauce
de la maladie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;xnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; anbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^
une bete bovine, on pent la considerer generale-ment conome incurable. Les grandes saignees, pra-tiquees meme tres-peu de temps apres rinvasion de la maladie, l'emploi des refrigerants, des astrin­gents, des frictions irritantes sur la peau, en retar-dent la marche, mais ne previennent point toujours sa terminaison par la mort. Tous les veterinaires de la Beauce sont unanimes sur ce point; si par hasard certains d'entre eux annoncent des guerisons, e'est
I ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;qu'ils ont ete appeles ä trailer l'animal des l'appa-
rition des premiers prodromes du mal, ou qu'ils ont eu a combattre l'enterite suraigue. De meme que pourle sang de rate des betes älaine, je ne prescrirai
\nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; point de moyens pour guerir une maladie qui, par
sa nature et son siege, sa marche tres-rapide, et sur-tout la gravite et l'etendue des lesions qu'elle deter-mine en quelques heures dans I'organisme, est in-guerissable dans Tiramense majorite des cas.
^^^^^M__^^^^MMraquo;M^^^M^_MMHMH
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1.'
PltESERVATIFS GENERAVX.
79
sect;2.
Moyens preservatifs.
1deg; Moyens pröservatifs g^neraux.
J'ai dit ailleurs que la nature du sol de la Beauce, l'air vif qui regne dans toutes les parties de ce pays, la richesse des maleriaux nutritifs que les plantes y possedent sous un petit volume. sont autant de conditions qui predisposent les hamp;tes bovines ä la maladie de sang. Or, ces conditions ne peuvent point etre modifiees ou ne peuVent l'etre que tres-difficilement.
A ces causes viennent s'aj outer l'empire de lä routine des eultivateurs, la defiance que leur inspire une prophylactiqüe simple, peU dispeh-dieuse et d'un facile emploi. Et pourtant les moyens preservatifs que je vais conseiller ont etö mis en pratique par Un certain nombre de eultivateurs, et, seuls au milieu de communes oü les vaches mouraient en grand nombre, ils ont conserve les leurs en bonne sanfe. Ces exemples ont engage les eultivateurs voisins ä les imiter, et comme eux ils n'ont eu que tres-peu de pertes ä deplorer.
Les conditions que doit s'iraposer le eultivateur
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80nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; HOYENS
beauceron pour preserver ses vaches du sang de rate sont:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Ceqn'Mfautfaire 1deg; De s'occuper de sa vacherie conjointement
pour pr^venir la maladie. avec sa ferame et les filles de basse-cour.
2deg; De s'habituer a examiner les yeux et les gen-cives des anlmaux, pour laquo;'assurer s'ils ne font pas trop de sang.
3deg; De s'exercer ä pratiquer la saignee, afin d'avoir recours ä cette operation quand il le jugera neces-saire.
4deg; De calculer le poids des fourrages qu'il a recoltes, afin d'etablir durant l'hivernage la ration d'entretien de chaque vache, selon son appetit, son äge, sa race, la quantite de lait qu'elle donne, enfin l'etat de plenitude ou de vacuite de l'uterus.
5deg; D'emmagasiner les fourrages de maniere ä pouvoir varier tres-souvent la nature de l'alimen-tation.
6deg; D'acbeterdes fourrages, si faire se peut, dans les annees de penurie, dans le but de regier la ration autant que possible d'une maniere uniforme; et, d^Pns le cas oü l'achat d'aliments serait impossi­ble ou trop dispendieux, de distribuer la nourriture de maniere ä ne point passer brusquement d'une faible ration d'entretien d'hiver ä une forte ration d'alimenis verts dans les mois d'avril, mai et, juin.
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PRESERVATIFS GENERAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;81
7deg; D'avoir un plus grand notnbre de chevaux, de vaches, de b^tes ä laine, pour consommer les four-rages qui out ete emmagasines dans les annees d'a-bondance, plutot que de faire manger un supple­ment de ration aux bestiaux. En suivant ce dernier et sage precepte , les cultivateurs hiverneront une plus grande quantite d'animaux qu'ils conserveront en bonne sante, feront plus de fumier pour engrais-ser leurs terres, et par consequent augmenteront les benefices de leur industrie.
8deg; De pratiquer une ou deux saignees de 5 a 6 kilogrammes et de retrancher pendant quelques se-maines les deux tiers de la ration, si les animaux ont les yeux rouges et leurs vaisseaux pleins de sang, les veines superficielles tres-grosses et le pouls plein et fort; si la vache est jeune, si eile a pris promp-tement de l'embonpoint, enfin si eile est pleine de cinq a sept mois.Ces saignees, cette diete, diminuent l'exces de sang existant dans les vaisseaux, rendent ce liquide plus aqueux, moins globuleux, moins exci­tant, et par consequent previennent la maladie dans I'immense majorite descas(l).
(1) Plusieurs veteriuaires digues de coafiance m'ont as­sure que les saignees, employees comme moyen preservalif sur les vaches d'une etable ou regne la maladie, ne la pre-
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82nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HOYENS PBESERVATIFS SlIXIAi:V
9deg; Enfin, de changer les vaches d'herbages, si elles päturent dans un lieu ou les plantes sont abondan-tes et succulentes , pour les conduire, s'il est possi­ble, dans des pacages ou les plantes sont aqueuses et peu nourrissantes. De meme que pour les betes ä laine, ces sortes d'emigrations font souvent cesser la maladie.
2deg; Moyens preservatifs spcciaux.
A. Modifications ä apporter dans la cullure'Ple rdgime des
vaches pendant l'hiver, et la slabulation.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;m
1deg; Depuis vingt-cinq ans, les cultivateurs ont in-troduit dans les assolements les vesces, les gesses, les pois, comme plantes intercalairts, et ces legumi-neuses, qui vegetent parfaitement sur le sol fecond de toute la Beauce, leur ont donne un excedant de fourrages dont ils ont fait la nourriture des che-vaux, des vaches et des betes ä laine. Je ne connais
Donner une
petite ration
de vesces
et de gesses.
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venait pas toujours, et que teile vache, par exemple, qui avail ete meme Fortement saignee, en etait parfois atteiate quatre.huit, dixä quinze jours aprescetteoperalion.Ces fails, je le crois, doivent elre consideres comme des exceptions ä la regle geuerale que je vieas de chercher a etablir sur deraquo; indications bien positives. Peut-etre aussi ces saignees ont-elles ele faites sur des animaux places sous le coup d'une maladie pulride ou charbonneuse pour laquelle cette ope­ration est nuisible?
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CULTURE-----UlkilME. — STAIU LM 10\.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 83
point d'aliiuents plus sanguins en Beauce, corame aussi sans doute dans beaucoup d'autres parties de la France, que ces plante^, lorsqu'elles sont mangees en paille et en grain pendant l'hivemage, ä moins qu'elles ne soient distribuees ä une tres-faible rar tion ou donnees ä des animaux qni font desect; deper-dilioiis notables , comme leg femeljes tres-bonnes laitieres, les tauraux etalonsect; qui font lamonte, et les cbeyaux qui travaillent beaucoup. Jjcs cultiya-teursbeauceronsne donneront done qu'avec les plus grands raenagenaents, ä leurs vaches, ces aliments tres-nourrissanfs et tres-sanguins, notammpnt quand ils auront ete fauches dejä en graines.
Je puis assurer que dans le riebe canton d'llliers, Bamp;u'tafs oü beaucoup de cultivateurs ont mis en pratique les moyens preservatifs que j'ai eonseilles dans le Traits sur la maladie de sang des bates a laine, et chez ceu?quot; notamment qui, depuis quatre a cinq ans, et d'a-pres les tres-bons eonseils de M.Vaugeon, veterinaire, n'ont point donne autant d'extension que les annees precedentes a la culture des vesces et des gesses comme plantes intercalaires pour la nourriture des animaux, ou qui n'ont distribue ces aliments, soit en vert, soit en sec et surtout en paille et en grain, qu'avec circonspection, la mortalite a ete moins considerable qu'autrefois dans cette riebe localite,
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84nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS PRESERVATIFS SPECIAUX.
non-seulement sur les vaches, mais encore sur les chevaux et les betes a laine.
Ainsi, dans ce canton, la pertecausee par le sang, qni allait en 1841 et 1842 a trois cents et quelquelaquo; vaches chaque annee, a baisse au chiffre de deux cent soixante et un en 1843. Pour les neuf mois de l'annee 1844, epoque de la mission que j'ai remplie en Beauce, il ne s'etait eleve qu'a cent vingt-six.
Ce beau resultat, obtenu en deux annees, il faut
I'esperer, sera done bien pris en consideration par
les agriculteurs des autres parties des plaines char-
traine et orleanaise.
Donnertres-pcu 2deg; Le trefle vert ou sec est ceneralement, dans detrMtenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; a
etdefloriu. tons les plateaux de la Beauce, un fourrage qui
eckauffeles animaux, leur donne beaucoup de sang,
fait couler ce liquide par les urines, et les predispose
beaucoup ä la maladie si cette plante ne la leur
donne pas.
Get aliment, dont un grand nombre de cultivateurs ont, avec raison, restreint beaucoup la culture pour la nourriture des chevaux et surtout des vaches et des moutons, ne doit done etre distribue qu'avec beaucoup de circonspection.
3deg; Le fourrage connu sous le nom de florin, for-m^ par les fleurs brisees des legumineuses pendant leur emmagasinage, renfermant souventdesgraines
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CULTURE. — REGIME. — STABULATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;85
ettoujours beaucoup de poussiere, constitue, ainsi
que je l'ai dejä dit, une nourriture extremement
succulente, qui non-seulement peut susciter la ma-
ladie, mais encore determiner des indigestions chro-
niques avec endnrcissement du feuillet (empanse-
ment), affections tres-souvent rebelles. Get aliment
ne devra done etredonne qu'ä une tres-faible ration
et seulement apres I'avoir passe au crible pour le
debarrasser de la grande quantite de poussiere qu'il
contient toujours.
4deg; La luzerne de deuxieme coupe est, apres le ^laquo;quot;laquo;e, plante
rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; excelleote pour
foin de prairie naturelle , le meilleur aliment sec ,e Wlai1' uu'ilsoit possible de distribuer aux vaches. La cul­ture de cette excellente legumineuse devra done occuper une large part dans les assolements des [•laines chartraines et beauceronnes.
5deg; Les betteraves, les pommes de terre, lesnavets, Racinelaquo; rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;et tuberculet
les carottes, dont la culture est generalemenl negli- ^TantagSf*
yee dans toute la Beauce, devrait y etre introduite.
J'ai prouve, dans le Traitä stir la maladie de sang,
que lar^colte de ces aliments ne necessite point au-
tant de depenses en temps et en argent que les cul-
tivateurs le supposent generalement (voir ce traits,
pages 96 et 99).
Je repeterai done ici ce que j'ai dit ailleurs, qu'il est necessaire d'introduire dans le regime des rurai-
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86nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS PIIESERVATIFS SI'I.CIVl X.
nants de la Beauce, corn me aussi dans celui des ru­minants d'uti grand nombre de pays de grande cul­ture , comparable aux pläines seches et pourtänt si feHiles du Loiret et d'Eure-et-Loir, une ration süffi­sante de racines ou de tubercules qui, renfermant dans leur Interieur beäucoup d'humidite, rafrai-chisseht lie tube digestif,rendent le sang plus acpieux, plus glissant dans les fins et innombrables reseaux capilläires de tout I'organisine, facilitent les se­cretions depuraloires, et previennent äinsi la ma-ladiie.
Pour convaincre les cultivateürs sür ce point im­portant, je diräi que dans les faubourgs de Chartres, öü les vigneröns, les petitscultivateurs* nourrissent, I'hiver, leurs vaches laitieres avec differehts ali­ments tres-substantiels, inais äuxquels ils associent une forte ration de navels, ces animaux, quoique loges dans des etables petites, basses, chaudes et tres-infectes, ne laquo;ont point ou presque järhais atteihls du sang; tandis que dans le canton rural, öü la cul­ture est faite eh grand et oil les väches he tnangent point d'aliments räfraichissanty , la mortalife est considerable.
Je ferai egalement remarquer que dahs les can­tons de Puizeaux et de Beaune, öü ralimentatiöh est variee et temperanle, les pertcs sont minimes;laii-
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CULTURE. — REGIME. — STABULATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;87
dis que dans les cantons de Pithiviers, de Males­herbes, et surtout d'Outarville, oü ralimentatiön est seche et stimulante, elles sont tres-grandes (1).
La ration de betteraves, de potnmes de terre, de navets ou de carottes, devra etre reglee sur la quan-tite qui en aura ete röcoltee : leur valeur nutritive, comparee ä celle de la luzerne, etant comme 1 est ä 1 Yi, il faudra done remplacer 2 kilogrammes de luzerne, de trefle, de vesces ou de gesses, par 4 ä 5 et meme 8 kilogrammes de ces racines ou tubercules; toutefois, il sera toujours utile de les faire entrer pour un quart et meme un tiers dans le poids de la ration journaliere.
6deg; Les buvees, composees de son , de pommes de terre, d'un pen de balles de ble (menue paille) et d'eau tiede, constituent une excellente prepara­tion alimentaire qui varie la nourriture et produit d'excellents effets. Je crois qu'il serait utile d'intro-duire dans ces buvees une plus grande quantite d'eaü qu'on ne le fait generalement en Beauce, dans
i:
(1) J'ai fait ces remarques en parcourant une partie des lieux dont il s'agit. Les approximalions en chiffres ont ele faites sur les releves stalistiques de la morlalite dans les annees 1841, 1842, 1843 et 1844, qui m'ont ete fournis par M. le prefet d'Eure-et-Loir et M. le sous-prefet de Pithi­viers.
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I
88nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS PRESERVATIFS SPE0I4UX.
le but toujours de rafratchir le canal intestinal, de
rendre le sang plus aqueux, molns excitant, et de
favoriser les secretions diverses.
Usagenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7deg; Le seicle cuit dans I'eau, que quelques culti-
du seigle cuit.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; x i 1
vateurs ont fait entrer dans la ration d'hivernage, constitue une excellente nourriture,en ce sens que, reunie aux autres aliments, eile varie les elements organiques du chyle donne par la digestion, rafrai-chit les animaux et humecte leur sang. Deja beau-coup de cultivateurs ont diminue la ration des legumineuses ä cosse et l'ont remplacee par 1 a 2 kilogrammes de ce seigle cuit a l'eau, et depuis trois ä quatre ans qu'ils suivent ce regime, ils n'ont point ou tres-peu perdu de vaches du sang pendant I'hiver. Cette bonne pratique doit done engager les cul -tivateurs ä l'adopter et ä la suivre avec perseverance.
llV-
Usage du sei marin, locouvcnients.
8deg; Jamals on ne donnera de sei marin (sei de cui-
sine, sei de morue) aux betes bovines qui se portent bien. Cette matiere saline, excellente pour les va­ches des localites fratches, humides, ne convient nullement au gros bei ail de la Beauce; eile les echauffe, les stlmule, irrite leur canal intestinal, et concourt alnsl ä la production du mal.
Sulfate de soude. Le sei qui doit ^tre prefere est le sulfate de
Ses avantages.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .
soude, encore nomme sei de Glauber, dont le prix est de 60 ä 70 centimes le kilogramme.
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CULTUnE. — REGIME. — STABULATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 89
Ge sei dolt etre doane dans la boisson des vaches ou dans la buvee, ä la dose de 8 ä 10 grammes ( 3 gros i/2) par bete, deux fois par semaine. 250 grammes (Vjj livre) de sulfate de soude dissous
i
dans 250 litres d'eau, qui doivent servir ä desal-
I
terer 20 vaches, donnent, au prix de molns d'laquo;laquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; f
centime pour chaqae animal, une excellente bois-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; fl
son qui excite legerement la secretion du canal in­testinal , fait couler les urines en plus grande abon-dance, deiaye le sang, le rend plus fluide, et ainsinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j
previent la maladie. Les cultivateurs de la Beauce, et il y en a aujourd'hui beaucoup, qui ont suivi les
conseils que j'ai donnes h. l'egard de l'hygiene des
j betes ä laine dans le Traitd de la maladie de sang,
et qui en outre les ont soumises ä l'usage de ce seinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I
bienfaisant, les ont en quelque sorte preservees du
sang de rate. Je dois ajouter que I'experience m'a
convaincu que l'emploi de ce sei etait egalement
un des moyens les plus efficaces pour ^ej? preserver
les betes bovines.
9deg; On ne peut point generaiement reprocher aux Saiubritlaquo;
cultivateurs de la Beauce de rendre les etables mal- ATantaGes-
r
i
saines en y laissant amonceler les-£umicrs, puis-
qu'elles sont nettoyees ä fond tons les jours ou tons
les deux jours, et que les excrements, les urinesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
repandus entre les rangs de vaches, sont enleves tonsnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \
ÜBfittBÜSa^
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90nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS PRESERVATIFS SPECIAUX.
les jours; mais ce qui manque aux vaches, souvfent en trop grand nombre dans les etables, surtout qüand elles sont mal aerees, c'est un air pur et d'uhe tem­perature convenable a leur sante.
Je crois done donner un tres-utile conseil aux cultivateurs en leur disant de ne point introduire dans les etables un plus grand nombre de vaches qu'elles n'en peuvent contenir pour y 6tre a I'aise, de les aerer le plus possible en y faisant pratiquer d'assez larges ouvertures (boulins), d'enlever tons les mois les nombreuses toiles d'araignees attachees au plafond, dans le double but de permettre ä l'air de circuler librement dans I'etable pendant les chaleurs, et de le renouveler au besoin pendant les froids.
Töus les jours, en hiver, et lorsque les vaches sont conduites ä l'abreuvoir, il est tres-utile de profiter de cette sortie pour ouvrir les portes et les fenetres des etables, afin de renouveler Fair et d'en diminuer la chaleur trop considerable. Sans doute, en abaissant la temperature de I'e­table, les vaches donneront un peu moins de lait; mais ce liquide sera de meilleure qualite, les bestiaux se porteront mieux, et ils pour-ront manger sans inconvenient une plus forte ra-'gt;:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tion; enfin, et ceci est important, ils seront beau-
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CULTURE. — REGIME. — STABULATION. 91
coup mo'ins exposes a contracter le sang de rate.
J'ai i-ecommande dans le Traue de la maladie rfö Cheminges d'as-
.saimsseinent. sang des bates a laine, pour assainlr les bergeries, Avantaues-
d'y pratiquer, avec des planches , des cheminees
d'aeration. Beaucöup de cultivateurs ont suivi ce conseil, et ont rendu salubres des bergeries tres-mal-
.saines. Or, je puis assurer que ces cheminees assai-nissent egalemeht bien les etables, tout en y main-tenant une douCefet egaletemperiature qui favorise lä secretion du lait. üne seule de ces cheminees pentnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8
suffire pour ventiler uriie elable rerifermant 15 a 20 vaches.
Les mares, les reservoirs pour le ius des fumiers, Emploidu
rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; punn et du sol
les puisarts, les canivaux situes au voisinage des deslt;5lables-etables, et desquels s'echappent pendant l'ete desnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
emanations pütrides qui nuiseht essentiellement a lä sähte des b'estiaux, devront dtre cures frequem-ment, et les boues infectes, les liquides qui en pro-viehheril, repandus sur les terres pour les fumer; il isera meme preferable, si cela est possible, de sup-primer ces cloaques malfaisants.
Dans le but d'assainir completement I'etable, le söl noirätre,impregne dematieres aniinales, duquel se degägeht sans cesse des emanations pestilentielles, devra etre enleve tous les deux ans et remplace parnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \
une nouvelle couche de lerre battue. Ce sol, abon-
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92nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SIOYENS PUKSE11VAT1FS SI'lX.lAUK.
damraentpourvu de sels ammoniacaux, repandusur
les terres qui devront etre ensemencees, donne au
ble une vigoureuse vegetation.
|
B. Moyens priservatifs applicables ä I'hygiene du prinlemps, Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de l'6t£ et de l'automne.
( Eviter le pas- 1deg; J'ai dit que c'etait ä l'epoque oü les vaches safje brusque du sec au vert, passaient subitement de la nourriture seche et suc-
eulente ä une alimentation verte et rafraichissante,
'
il est vrai, mais en meme temps alibile, et donnee sans discernement, que la maladie de sang faisait beaucoup de victimes en Beauce.
Pour remedier a cette cause, les cultivateurs de­vront done chercher ä introduire dans la succession de culture l'ensemencement de l'orge escourgeon, du seigle, du trefle incarnat si le sol le permet, afin de faire manger ces plantes vertes et aqueuses le plus tot possible ä leurs vaches. Toutefois ces ali­ments ne devront etre distribues qu'avec menage-nictit; il est tres-utile, par exemple, de les associer par moitie au regime sec auquel les vaches sont habituees depuis longtemps, pour prevenir ainsi un changeraent brusque toujours nuisible a leursant^.
Faire un usage 2* En iuin et en iuillet, le trefle, les gesses, les niodenidulreflenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; u
eidesvesces. yesces d'hiver melangees de seigle, etc., seront dis-vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tribues avee discernement selon Tage, I'embonpoint,
^^ quot;------ ^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -^
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HYGIENE. — PHINTEMPS, ETE ET AlITOMNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 93
l'ötat de plenitude ou de vacuite de l'uterus. En ge­neral, il sera toujours bon de donner plutot moins que trop de ces aliments, eomme aussi de les asso-cler ä une ration de son.
Le trefle vert et dejä en fleurs ne doit etre distri-bue qu'avec leplus grand menagement.
Les vesces, les gesses, les pois en fleurs et en gousses, contenant dejä des graines formees, sont, je l'ai fait remarquer, des aliments tres-nourrissants dont il importe de bien regier la ration, si Ton veut evi-ter la maladie.
3deg; Pendant les chaleurs de lete, les fenetres et Aeration des
etables pendant
les portes des etables devront dtre tenues ouvertes |elaquo;c,equot;,l's' nuit et jour, pour faire circuler Fair le plus possible dans ces lieux chauds et rendus insalubres par les animaux, les excrements et les fumiers.
4deg; Autant qu'on le pourra, on evitera de conduire les vaches boire a des mares dontl'eau est trouble, noire, verdätre, salee et putride. Ces eaux, qui sont Boissonlaquo;
salubres et
toujours bues par les animaux, de preference ä l'eau rafraichissanielaquo;. claire et pure des ruisseaux et des fonlaines, n'en sont pas moins tres-nuisibles a leur sante;leur vertu putrefiante donne ä la maladie un cachet pu­tride qui expose les personnes qui depouillent les cadavres ä contracter la pustule maligne.
L'eau de puits, que les cultivateurs feront aerer
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94nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOVENS PRESERVATIFS SPECIAUX.
et acquerir une temperature convenable en la lai?-
sant sejourner deux ou trois heures dans I'auge
commune, remplacera tres-avantageusement I'eau
malsaine des mares.
L'acide sulfurique, ou vitriol liqnido, uni a J'eau
en tres-petife proportion, pent seryir a confpc-
tionner une excellente boissop rafraichissante et ;'#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, .
antiseptique, tres-utile pour preyenir la maladie.
Le vitriol liquide coute 1 franc le kilog.; Qr, en ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; versant dans 100 litres d'eau 1,000 grammes
(1 kilog.) de cet acide et remuant le liquide, on confectionnera a bon marcbe une boisson parfaite pour le gros betail.
Le vinaigre de commerce, verse ä la dose de ö li­tres dans 500 litres d'eau, donne aussi une tres-bonne boisson capable de moderer la soif. de faire couler les urines, et de placer l'organisme dans des conditions qui previennent l'invasion de la maladie. Regainraquo;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5deg; L'epoque ou les animaux vont päturer dans
Precautions.
les regains est toujours signalee par beaucoup de pertes, et j'ai dit que la mortalite devait, dans ce moment, etre attribuee ä la trop grande quantite de regain succulent que les vaches mangent, etant en liberte dans ces pacages.
Pour eviter la maladie, bon nombre de cultiva-teurs preferent faire faucher les regains et les donner
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laquo;P^^^1 inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'quot;' ^^^^^^^m^^^^i^mm^m^m^mi
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HYGIENE. — PRIKTEMl'S, ETE ET AUTOMNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;95
ä l'etable. Cette pratique, je la crois bonne sous
plusieurs rapports : 10 eile permet de tirer le plus
de parti possible du regain, que les betes gaspillent,
foulent aux pieds et refusent alors qu'il est inapre-
gne des excrements et de l'urine; 2deg; eile donne la
possibilite, chose importante, de rationner le be-
tail, et de prevenir ainsi non-seuleraent la maladie
de sang et l'enterite suraigue, qui causent la mprt,
mais encore les diarrhees, les bronchites, qui font
diminuer la secretion laiteuse et causent I'amai-
gnssement.
Le seiour ä l'etable a encore l'avantaee de pou- Emploi Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;du regain
voir utiliser les excrements et les urines pour con- ä Stable.
fectionner de bon fumier, tandis que ces engrais sont en partie perdus ou deteriores lorsqu'ils spnt rejetes par les bestiaux dans les päturages. II est vrai que le fauchage et l'arrivage des regains ä l'e­table prennent du temps et pccasionnent quelque^ depenses; mais ces inconvenients peuvent-ils etre mis en parallele avec la perte de plusieurs animaux souvent precieux? Je ne le pense pas.
Dans tons les cas, si les cultivateurs se trouvent dans la necessite de faire päturer le regain en li­berty, ils devront confier la garde de leurs vaches a des personnes sages et entendues, et non pas, comme ils ont la tres-mauvaise habitude de le faire,
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9laquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYEIMS PRESEKVATIFS SPECIAUX.
ä des enfants, qui preferent jouer que de s'occuper des bestiaux. Les premiers jours de la sortie des va-ches sur les regains, surtout s'ils sont fourr^s et hauts, les animaux ne devront y päturer que le temps süffisant pour y prendre leur repas; jamais on ne devra les laisser manger ä discretion ou au delä de ee qui est utile pour les entretenir en bonne sante. Les vaches qui prennent de l'embon-point sur les regains meurent generalement du (nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; sang.
C. Cfe gu'U convient de faire relativement ä l'iteve et ä l'achat des vaches, comme mojrens de privenir la maladie.
J'ai fait remarquer que les vaches ägees de dix-
huit mois ä deux ans, achetees par les cultivateurs
beaucerons dans le Mans, la Mayenne, la Bretagne,
la basse Normandie, le Vendomois, etaient, apres
cinq, six ou neuf mois, souvent une annee, at-
teintes du sang de rate, et qu'un grand nombre de
ces betes, amenees en Beauce, mouraient de cette
maladie.
ßieverdMTa- Beaucoup de cultivateurs, pour prevenir ces ches en Beauce.
pertes, ont pris le parti d'elever leurs vaches, et tons ont constate que ces b^tes indigenes , et habi-tuees des leur jeunesse a un regime substantiel et ä une stabulation chaude et humide, n'etaient point
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ACHAT ET liXEVE DES VACHES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 97
aussi exposees ä la maladie que les vaches etran-
geres.
Les cultivateurs font observer, non sans fonde- ATantageraquo;
etincoDvftiieiit*.
ment, que l'eleve des vaches est dlspendieux dans des plaines oü tout est cultive ; qu'en outre, il faut attendre la bete ä cornes jusqu'ä deux ans pour en obtenir des benefices, tandisque la vache etrangere achetee pleine, a Tage de vingt-quatre k trente mois, donne un veau qui, vendu gras 60 ä 80 francs ä Tage de deux a trois mois, diminue d'autant la somme de 150 ä 200 francs que la mere a coüte; enfin, ils terminent en disant que les vaches ele-vees en Beauce ne sont pas toujours ä l'abri de la maladie.
Sans doute, l'eleve des grands ruminants est dif­ficile et couteux dans un pays de plaine qui ne possede ni clotures ni prairies naturelles; mais ces difficultes ne peuvent-elles point etre surmontees? Je ne le pense pas.
J'ai vu dans les arrondissements d'Orl^ans, dePi-thiviers et de Chartres, de fort belies vaches, ägees de deux, trois et quatre ans, qui donnaient les plus helles esperances,et ces betes, selon la declaration des proprietaires qui les avaient elevees, ne leur revenaient pas au prix qu'ils les auraient payees a des marchands. Or, ces vaches, de meme que
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98nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS PIXESERVATIFS SPECIAUX.
celles achetees hors de la Beauce, donnent un veau ä Tage de vingt-quatre, trente mois, ä trois ans, qui lui aussi diminue le prix d'elevage; bien plus , le cultivateur a l'immense avantage , et cela est in­contestable , de conserver sa vacherie.
Je pense done qu'il est preferable d'elever des vaches en Beauce, plutot que d'en acheter et de s'exposer a courir la chance, toujours tres-hasar-deuse, de les conserver.
J'ai dit que les vaches qui avaient passe Tage de de trois ans et demi a quatre , et surtout cinq ans, etaient moins predisposees que celles de dix-huit raois ä deux ans et demi a contracter la maladie; il y a done avantage d'acheter de preference des vaches ägees a de jeunes meres. Bon nombre de cul-tivateurs agissent ainsi et conservent leur vaches en bonne sante.
Ces achats ne sont cependant pas sans inconve-nients : les vieilles vaches ont souvent des defauts caches , tels que la sterilite, la disposition a I'a-vortement, au renversement du vagin et de 1'uterus, a la phthisic, au pica, aux engorgements laiteux ; ou bien, celle-ci a les trayons obliteres, celle-lä ne veut point se laisser traire; Tune perd son lait peu de temps apres le part, I'autre ne donne pas de bon lait, etc. etc. Mais, malgre tons ces inconve-
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MOYENS PIVESERVATIFS SPECIAWX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;})9
nients, je crois donner aux cultivateurs un bon
conseil en leur disant d'acheter des vaches de
quatre ä cinq ans, de preference ä des g^nlsses
pleines de leur premier ou de leur second veau.
En definitive, je pense devoir conclure, quant ä
Televe et ä l'achat des vaches en Beauce :
1deg; Qu'il est dans l'interet bien entendu des cul- R6sum6
et conclusions.
tivateurs deiever des vaches plutöt que d'en ache-ter, malgre les difficultes qui se rattachent a I'elevage ;
2deg; Que dans l'achat des vaches, il est bon de preferer celles ägees de quatre ä cinq ans ä celles de Tage de dix-huit raois ä trois ans.
D. Moyens präsetvatifs ä mettre en pratique lorsque la maladie de sang se declare dans une Stable.
Lorsque le sang a fait perir une b^te ä cornes dans une etable,il faut s'empresser d'examiner avec soin l'etat des muqueuses apparentes, de la circu­lation en explorant le pouls, de la respiration en comptant le nombre des mouvements d'elövation et d'abaissement des flaues executes pendant une minute, et l'etat des matieres excrementitielles de chaeune des vaches renfermees dans l'etable.
t0 Toutes les betes qui auront les muqueuses Moyens
pramp;ervatifs.
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J
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100nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS PRESERVATIFS SPECIAIIX.
rouges, injectees, et un peu noirÄtres, le pouls plein,
vite, et l'artere tendue, la respiration acceleree, les
matieres excrementitielles dures ou molles et mu-
queuses, enfin les veines superficielles tres-appa-
rentes, seront saignees.
Saign^enbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;La quantite de sang a extraire devra varier selon
el uourriture.
I'age, la taille et l'etat de la gestation; mais, en
moyenne, eile sera de 4 a 5 kil. (8 ä 10 livres).
2deg; La nourriture sera changee, si cela est pos­sible , et remplacee par une alimentation rafrai-chissante et surtout par des buvees claires faites avec le son , le retnoulage, la farine d'orge , etc. Ce regime sera continue pendant dix ä douze jours. Les betes pourront ensuite etre ramenees peu a peu ä leur alimentation habituelle, maisdonnee alors ä une bien plus faible ration.
Abris.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3quot; Pendant lete, et surtout lors des erandes cba-
courants d'air,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;
fumiws. leurs, toutes les betes seront sorties de l'etable et placees ä l'ombre sous des hangards. Les portes, les fenamp;res de l'etable, seront ouvertes, afin d'etablir des courants d'air. Des ouvertures seront pratiquees aussitot dans l'epaisseur des murs et aux planchers; des cheminees d'aeration seront etablies afin de ren-dre l'etable salubre et d'une temperature moderee. Les fumiers seront enleves; si l'etable est pavee, eile sera lavee a grande eau; si eile ne Test pas, la
mm
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UUVENS PHESERVAXIFS Sl'EGlAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 101
terre noirätre et infecte qui en forme le sol sera creusee jusqu'a ce que la terre presente sa couleur naturelle, et remplacee par une nouvelle couche de terre battue.
4deg; L'air de l'etable sera ensuite desinfect^ par Fumißatioiw
Pnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; 1nbsp; nbsp; 1 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;•! 1nbsp; nbsp; nbsp; de Chl0re-
une rumigation de chlore qui, autant que possible, devra etre faite par un veterinaire.
5deg; L'eau trouble et infecte des mares sera rem- Eau. placee par de l'eau de puits, que les cultlvateurs laisseront aerer dans I'auge commune ou dans des tonneaux pendant deux ou trois heures.
6* On administrera tons les jours, le matin, a Breuvages
tempeiauls
midi, et le soir, a chaque animal, un breuvage com- et a8tr,nsents. pose d'un litre d'eau miellee , dans laquelle on ajoutera une süffisante quantite de vinaigre ou d'eau de Rabel, afin de rendre ces breuvages ra-fratchissants et antiseptiques.
7deg; Tons les matins, et la böte etant a jeun, on lui administrera un breuvage legerement astringent, compose de :
Miel, 15 grammes ( 1 once); Bon vinaigre , 8 gr. (Va once); Alun du commerce, 15 gr. (Vi once ); Eau, 1 litre %.
Ce breuvage determinera une legere astriction sur
I
J
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'
102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOVENS PBESERVATIFS Sl'ECL\ÜX.
les muqueuses intestinales, et previendra la conges­tion dont elles pourraient etre le siege.
L'administration de ces deux derniers breuvages (alineas 6 et 7) sera continuee pendant douze ä quinze jours.
Cliangeinent de regime, einigratioD.
8deg; S'il est possible de conduire les vaches sur un päturage naturel, frais et humide, ce changement de
regime produira les meilleurs resultats; enfin, si les aniraaux peuvent etre sortis de la localite et conduits dans un lieu oü l'air est frais, les pätu-rages naturels, la mortalite ne tardera pas ä s'ar-rcter. Ces moyens d'emigration sont rarement pos­sibles en Beauce; cependant j'ai cru devoir en faire mention ici.
Les moyens preservatifs medicamenteux que Je viens de conseiller ne sont ni dispendieux, ni d'un difficile einploi, et je puis assurer aux cultivateurs qu'ils ont toujours ete efficaces pour arreter la maladie.
(lonlinuer leraquo; moyens
Beaucoup de cultivateurs s'imaginent qu'il suffit
pramp;ervatift d'administrer deux, trois ou quatre breuvages ä cba-
pendantnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,,.,...
lonstemps. que bete pour empecher le mal : ce n est point amsi
qu'il faut agir. 11 n'est pas possible de faire dispa-
raitre,par quelques breuvages donnas pendant trois
a quatre jours, une disposition au sang de rate qui
date quelquefois de plusieurs mois. II faut persister
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Mine\s i'iuiSKHVM u s si'iu.ivi \.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;103
dans l'emploi de ces moyens preservatifs jusqua ce que les muqueuses soient bien rosees et meine un pen pales, le pouls petit et mou , la respiration calme, le sang d'un rouge clair et penetre de la quantite de serosite necessaire a sa libre circulation dans les petits vaisseaux, ou, en d'autres termes, jusqu'ä ce que la bete bovine soit rafraichie.
D'autres cultivateurs, eprouvant de nouvelles pertes pendant l'emploi des moyens dont il vient d'etre question, essayent differents traitements pre­servatifs qui leur sont conseilles, ä tort ou a raison , poursauverleursbestiaux, ou se decouragent et ces-sent toute espece de soins. Ce manque de confiance, ce decouragement, sont toujours malheureux. II ne faut pas croire que les remedes detruisent aussitot qu'ils ont ele administres la predisposition de la vache ä contracter le sang de rate, ils ne sont pas assez puissants pour produire promptement d'aussi beureux resultats. Ces pertes, an contraire, il faut les considerer comme un avertisseraent imperieux de continuer l'usage des moyens preservatifs dont ils s'agit jusqu'ä ce que la maladie ait entierement cesse.
Si tant est cependant que certains cultivateurs se trouvent dans l'impossibilite de mettre en pra­tique tous les soins que je viens de recom-
*l
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104nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MO\quot;E!\S PHESERVATIFS SPECIAl'X.
mander comme tres-utiles, je leur conseille de faire saigner leurs vaches , de les meltre a la demi-diete pendant dix a douze jours, de les rafraichir par des buvees blanches, de modifier l'alimentation, et mieux encore , de la changer, de les abreuver avec des eaux salubres, et surtout d'aerer les etables. Ces moyens principaux, qu'ils pourront toujours met-tre ä execution , produiront assurement de fort bons resultals.
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SANG DE KATE DAIMS D1V. PART. HE LA FRANCE. 1Ü5nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*jj,\
CHAP1TRE IV.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^
^
Je viens de faire connaitre dans tons ses details la maladie de sang des betes bovines de la Beance ; il me reste, afin de completer cette etude, ä de-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ä
montrer que cette affection sevit dans tous ies pays ou le sol est fecond, la culture tres-amelioree, les herbages abondants, et que dans ces lieux, aussinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;k
bien qu'en Beauce, eile se montre de la meme na­ture et conserve tres-souvent la meme gravite. Cette importante question elucidee , je ferai con­naitre , dans deux autres paragraphes, les carac-teres differentiels du sang de rate avec I'enterite suraigue hemorrhagique et les affections charbon-neuses, maladies graves avec lesquelles eile pent et re con fondue.
sect; Ier.
Dc lu malailic de saug, ou aang de ratlaquo;, ctudicc dans diverseraquo; parties de la Fraucc.
Confirmalioa de l'eliologie de la maladie de sang. — Symptömes donl eile s'accompagne dans quelques localites. — Marche.— Duree. — Terminaisous. — Autopsies. — Moyens preservatit's et curatifs.
Paris, on le salt, fait une enorme consomraation de lait tons ies jours. Les vaches qui donnent cet
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#9632;' '#9632;#9632;---#9632;
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Maladies des vacbes dans les environs de Paris.
106nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;SANG DE RATE DANS DIVERSES
aliment aux nombreux habitants de cette vaste cite habitent particulierement ses faubourgs, la ban-lieue, le departement de Seine-et-Oise, et les depar-tement circonvoisins, tels que l'Oise et Seine-et-Marne.
Les phthisies tuberculeuse et calcaire (pomme-liere), la peripneumonie contagieuse, et le sang de rate, sont les trois principales maladies qui font perir les vacbes dans ces localites.
Les vacbes des faubourgs de Paris et de la ban-lieue stabulent toute I'annee, les unes dans des eta-bles dont la salubrite a ete tres-amelioree depuis quinze a vingt ans, les autres dans des lieux encore bas et tres-mal aeres. Neanmoins, toutes ces eta-bles sont proprement tenues, les fumiers en sont retires tous les jours; mais, dans toutes aussi, la temperature est tres-chaude, l'air dilatä, humide et impur.
Les nourrisseurs n'ignorent point, autant qu'on I'a dit, que cette stabulation est contraire ä la sante de leurs vacbes; ils savent tres-bien que cette temperature chaude et humide favorise la secretion du lait, dont la qualite leur iraporte fort peu, mais dont la quantite est profitable a leur industrie. 11s ne s'inquietent done pas toujours si la supersecre-tion a laquelle ils soumettent leurs vacbes est une
Causes.
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PAJITIES DE LA FRANCE. — CAUSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 107nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'$\
cause de maladie ou de mort. Calculant la duree de
la vie de leurs vaches avec les profits qu'elles peu-
vent donner, les mortalites inattendues, seules, frap-
pent les nourrisseurs, les effrayent et les font re-
flechir sur la perte de leur vacherie et la mine denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
leur industrie.
11 y a vingt-cinq ä trente ans, les nourrisseurs des Aiimenrntion faubourgs de la capitale, comme aussi les culti-vateurs de la Seine et de Seine-et-Oise, perdaientnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \
beaucoup de vaches du sang de rate pendant I'hiver, parce qu'ils les nourrissaient exclusivement pendant toute cette saison avec des fourrages sees et succu­lents ; mais, ä compter du moment oü les fermiers ont pu trouver des debouches certains et nombreux pour vendre avec profit les betteraves, les pommes de terra, aux fabricants de sucre et d'amidon, et qu'ils ont associe ä la ration journaliere des vaches une notable proportion de ces aliments rafraichi-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
ssants; ä compter du moment aussi oü les nour­risseurs ont pu introduire dans la ration de pro­duction du lait un quart ä un tiers de betteraves, de pommes de terre crues, ou des residus prove-nant de la fabrication du sucre ou de la fecule, la maladie de sang n'a point, il est vrai, abandonne leurs elables; mais eile ne s'y montre maintenantnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i
que par exception.
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108nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SA1VG DE HATE DANS DIVERSES
l/i in il.iilie de sarg
Aujourd'hui , c'est au printemps , pendant I'ete
'#9632;quot;' quot;,;:il|esle et au commencement de l'automne, que cette ma-
f
au prmtPiDj:
et ä raulurane.
ladle fait un assez grand nombre de victlmes. Or, j'ai toujours reraarque que la maladie sevit preci-sement chez les nourrisseurs , corame chez les fer-miers, au moment oü !es vaches sent abondam-raent nourries avec les vesces, les gesses d'hiver et de printemps melangees de seigle , le trefle, le pois des champs , les lentillons donnes en vert, et notamraent lä oü elles sont logees en grand nombre dans des etables chaudes, mal aeres, bien qu'elles soient abreuvees avec des eaux pures, tres-salubres et quelquefois courantes. J'ai note aussi dans les fermes des environs de Paris, et surtout dans la Brie , que dans les lieux oü les vaches boivent des eaux impures, dans ceuxaussi oü elles sont soumises quelque temps ä l'usage de fourrages avaries, le sang de rate prenait parfois le caractere charbon-neux pendant les chaleurs, complication terrible, qui, ainsi que je l'ai dejä dit, cause une mortalite difficile a arreler.
Ce sont encore ici, comme partout ailleurs, les vaches jeunes, bien portantes et arrivant de la JNormandie ou de la Flandre, et portant leur pre­mier ou leur second veau, qui sont les pre­mieres victimes du sang de rate; et, parmi celles
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PARTIES DK LA FRANCE. — FAILS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lü'J
qui habitent depuis longteinps la localite, ce sont encore les plus belles et les meilleurelaquo; lai-tieres, ainsi que celles que les nourrisseurs, les cultivateurs cherchent a engraisser, qui en sont attaquees.
J'ai fait I'autopsie d'un assez grand nombre de ces vaches, et toujours les lesions qui caracteri-sent la maladle de sang se sont offertes ä mon in­vestigation.
L'emploi des saignees preservatives, I'aeration
Moyens prcservatifs.
des etables, la demi-diete et le regime delayant, I'administration pendant dix ä douze jours de breuvages acidules astringent?; et antiseptiques, sont les moyens qui comptent le plus de succes pour arreter les progres du mal.
Je pourrais citer ici beaucoup de Fails qui m'ap- Fajts consüp partiennent, afin de prouver que la maladie de auteun. sang des betes bovines est bien certainement due aux causes que je viens de lui assigner; je pour­rais en consigner aussl un grand nombre qui de-montreraient que les moyens preservatlfs que je conseille de mettre en pratique sont reellement d'une efficacite incontestable. Mais je prefere rap-porter ici des faits enregistres dans les annales de la science par des hommes dignes de foute con-
V
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SM
MMNlaquo;
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SANG DE RATE DANS DIVERSES
7/
fiance, qui, je l'espere, leveront tous les doutes qui pourraient encore exister sur ces deux points principaux de mon travail.
M. Bartlielemy. Premier fait. — Pendant les fortes chaleurs du moilaquo; de juillet 1818, dit M. Bartheletny aine, an-cien professeur ä l'Ecole d'Alfort, une maladie de sang s'est manifeslee dans l'etable de la ferme de Charentoneau. Deux vaches qui n'avaient presente aucun Symptome maladif y furent trouvees mortes le 11 juillet, ä trois heures du matin. Dans I'apres-midi du meme jour, le taureau tomba malade; mais les antiphlogistiques et les exutoires firent bientöt disparaitre en lui tous les symptomes. Le regime, la saignee, les boissons acidules et les lavements, le grand air, surtout pendant la nuit: tels furent les raoyens tres-simples a I'aide des-quels on arreta les progres d'une maladie de la-quelle on avait lieu de redouter les plus grands ra­vages (t).
Second fait. — Du 4 au 9 mai 1822, dit encore M. Barthelemy, un proprietaire de la commune de
v1) Compte rendu tie l'£cole d'Alfort .MM, p. 43.
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1
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7
PARTIES DE LA FRANCE. — FAITS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ill
Maisons-Alfort voit perir, a prelaquo; quelques heures, d'une maladie semblable ä celle dejä signalee ci-dessus, deux vachesde huitdont son ctable se com-posait. On sentit la necessite de soustraire les six autres au danger qui les mena^ait. La ration jour-naliere fut diminuee, on saigna, on passa quelques lavements, et les six vaches furent sauvees, bien que Tune d'elles presentät des symptomes mala-difs tres - alarmants, le surlendemain du jour oü la derniere etait morte. Mais, ajoute M. Barthe-lemy, ce qui doit rendre surtout les resultats de cette observation concluants, c'est que la genisse de cinq mois, que Ton avait negligee de soumettre ä l'usage des preservatifs precites, fut trouvee morte de la meine affection le 30 juin suivant (1).
f
MM. Renault, directeur de l'Ecole d'Alfort, et Va-
VateletBuisson.
tel, ancien professeur a la meme Ecole, ont consi-gne des fails semblables (2).
M. Buisson s'exprime ainsi ä l'occasion d'une maladie de sang qui a ravage les vaches de l'eta-
V
(1)nbsp; Compie rendu de l'Ecole d'Alfort, 1822, p. 47.
(2)nbsp; Renault et Valel, Journal theorique et pratique de mecle-cine vitirinaire, 1827, t. It, p. 270.
M^MMrtM^HtttttiBte
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112nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;SAN)quot;. Di: RATE DANS DIVERSES
Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ble de M. Lefrancois, cultivateur h Vandrest (Seine-
et-Marne).
//
laquo;Igt;e sang de rate, dit M. Bulsson, est une ma-
tt ladie tres-frequente en raison de rimportance phy-laquo;siologique de la rate chez les ruminants. Cette laquo;maladie attaque de preference les betes qui sont laquo; nourries abondammcnt et qui sortent peu de leurs laquo; babilations. Par opposition , eile est rare sur les
l ei*
I
laquo;vaches que les personnes menent paitre sur les
laquo;bords des chemins el qui, du reste, sont bien soi-laquo;gnees. II faut done admettre qu'une nourriture laquo;trop copieuse et la stabulation continue toute laquo;I'annee soient les causes qui jouent le plus grand laquo; role dans la production de cette maladie.raquo;
M. Buisson fait ensuite l'histoire du sang de rate qu'il a observe chez M. Lefrancois. L'usage d'une nourriture copieuse donnee ä l'etable, ä laquelle a ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;succede une alimentation de vesce avariee, telles
out ete les causes que M. Buisson a rattachees au sang de rate, qui etait complique d'une alteration septique du sang. Le changement de nourriture, les saignees, la diete, les trochisques au fanon, ont :'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; arrete la maladie (1).
[M. Cruzei. laquo;Les maladies de sang, dit M. Cruzel, praticien
(1) Buisson. Clinique v6t6rinaire3 annee 184'gt;, p. 107.
—quot;
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PARTIES DE LA FRANCE. — FAITS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;113
distingue, exercaut dans le döpartement de la laquo; Haute-Garonne, se produisent par leraquo; causes qui laquo; donnent au Systeme arteriel un surcroit d'activite, laquo; aux principes constituants du fluide sanguin des laquo;elements trop puissants, trop riches.
laquo;Les boeufs doues d'une constitution robuste, laquo; ceux qui sont habituellement nourris de fourrages laquo;riches en materiaux nutritil's, comme le sainfoin, laquo;la luzerne, le trefle , surtout les vesces, et genera-laquo;lement tous les fourrages sees qui sont le produit laquo;des prairies artificielles, sont souvent affectes de laquo;congestions sanguines soit externes, soit in-laquo;terne8(l).
laquo;Pour prevenir et pour cumbattre ces redouta-laquo;bles maladies, on doit compter principalement laquo;sur la saignee generale, comme I'agent therapeu-laquo;tique le plus puissant et celui dont I'efficacite est laquo; incontestable. Cette saignee doit etre abondante, laquo;large, et röpetee une ou deux fois.raquo;
M. Niemann, auteur de la traduction en allemand M. Niemann. de l'ouvrage de M. Gasparin sur les betes a laine, rapporte un exemple frappant des effets alibiles du sainfoin sur les betes bovines et ovines, que je dois consigner ici.
(1) Ouzel, Recueil de midecine vitirinaire, aanee 1847, p. 305,319, 320 et 321.
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quot;-raquo;^^raquo;#9632;^^#9632;^#9632;ilaquo;raquo;laquo;raquo;^laquo;
114nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SANG DE RATE PANS DIVERSES
laquo;L'annee 1811 fut si favorable pour iesparcette m ou sainfoin, dit le traducteur, qu'on pouvait le faucher deux fois avec beaucoup d'avantage. On remarquait bien que la face inferieure des feuilles etait recouverte d'une espece de duvet blanc (1), mais ä la faveurdu beau temps, le recolte fut si heureuse, que Ion ne fit pas d'autres remarques et que personne ne pouvait se rappeler avoir vu un plus beau fourrage. Un proprietaire en fit transporter sur un de ses greniers a quelque dis­tance de la ferme, la destinant pour fourrage d'hiver ä de jeunes betes a cornes. Six genisses de deux ans, bien nourries, de race suisse , en ayant mange pendant quelque temps, on vint annoncer un matin qu'une de ces betes etait mortedans I'etable sans avoir donne prealablement des signes d'indisposition. Je me transportai de suite ä l'endroitoii Ton avait reclame mon secours, et trouvai une seconde genisse sur le point d'expi-rer. Convaincu par les symptomes et l'autopsie a cadaverique que la maladie etait le charbon (2), je
(1)nbsp; M. Marchand, auteur de la traduction de cepassage en f rancais, pease que ce duvet etait forme par une espece de champignon, peut-etre Yalciiiumhippocrepidis, ou bien une espece A'irysiphe.
(2)nbsp; En reflecliissaut a la cause de la maladie et aux
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PARTIES DE L/V FRANCE. — FAITS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;115
laquo; fis de suite sar les autres animaux de fortes saignäes laquo; et remplaqai i'esparcette par du menu fourrage de laquo; navets. La maladie ne fit plus de victimes. Convaincu laquo; de la qualite de cette esparcette, je ne vis aucun in-laquo; convenient ä la faire donner ä une centaine de betes b ä laine toutes ägees d'un an. Dix jours apres en-laquo; viron, plusieurs moutons mouraient de la tneme laquo;maladie qui avait fait mourir les genisses; cinq laquo;perirent dans la memejournee. Cela reveilla mon laquo;attention sur un fourrage si bon en apparence; laquo;_/quot;'laquo;laquo; defendis I'usage., et des ce moment la maladie laquo; ne reparut plus.
laquo;Cependant. pour me convaincre enlierement laquo; de Tinfluence funeste de ce sainfoin sur l'econo-laquo;mie animate, j'en fis nourrir exclusivement une laquo;trentaine de bestes ä laine que je tins separees des laquo; autres. A peine eurent-elles use pendant quelque laquo;temps de ce fourrage qu'elles en perirent, soit iso-laquo;lement, soit simultanement. Au printernps, le res-laquo;tant de ce fourrage fut donnä ä des chevaux qui durent
moyens preservatifs mis en usage pour la prevenir, on reste convaincu que ce pretendu charbon n'etait autre chose que la maladie de sang. Cette erreur, beaueoup d'autres prati-eienraquo; l'onl commise et la comnielteni encore avec Thono-rable auteur de cette uole.
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IP
116nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SANG DE RATE DANS DIVERSES
k faire un LABOUR CONTINOEL, sans qitil en rdsulttil laquo; de suites fächeuses (1).raquo; Msuirt.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Je crois done pouvoir conclure de toutes les re-
marques et de tous les faits qua je viens de consi­gner ici :
1deg; Qu'aux environs de la capitale, aussi bien que dans beaucoup d'autres localites de la France et de letranger, le sang de rate des betes bovines reconnait pour cause predisposante principale I'exces d'un sang riebe en elements organiques circulant dans les vaisseaux, ou la pletbore san­guine ;
2deg; Que, de meme que dans la Beauce, les causes determinantes accidentelles de cette maladie sont le sejour des animaux dans des etables chaudes, mal aerees, les cbaleurs etouffantes , etc;
3* Que, de meine qu'en Beauce aussi, ce sont les plus belles vaches de l'etable, celles qui font le moins de deperdition, qui sont les premieres at-teintes du sang de rate;
4deg; Que le cbangement de regime, la diminution de la ration, l'exposition des'ammaux ä un air pur
(1) Niemann et Marchand, Surles propriitis nuisibles que les /ourrages peuventacqiiirir; tradmt da liollandais, 1830, p. 57, 58 et 59.
ä
^Mfe
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PARTIES raquo;E LA EBANOE. — FA1TS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;117
et frais, l'emploi de saignees gen^rales repetees au besoin, l'usage de rafraichissants et de legers as­tringents a l'interieur, sont aussi les tnoyens de prevenir cette affection.
S2.
i
Phenomöiieraquo; partleullors remarqaes dans quelques parties da la Framee pendant le cours de la maladle de sang.
(icngestions ou fluxions sanguines externes avec beoiorrhagie, — Caracteres generaux et particuliers. — Duree et terminaisons. Diagnostic cliffereotiel, lesions cadaveriques.— Moyens pre-servatifs et curatifs.
Dans certaines localites et chez quelques bfetes, Congestions
1 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;externes.
en m^me temps que se manifeste ä l'interieur la ljeur *,*8e-fluxion sanguine qui caracterise la maladie de sang, lapeau, le tissu cellulaire sous-jacent, les organes sous-cutanes tres-vasculaires, tels que les glandes salivaires, la mamelle, les ganglions lymphatiques superficiels, les endroits oü la peau est fine et tres-sensible, comme autour des yeux, des naseaux, des levies de l'anus, de la vulve, enfin les parties declives du flaue, du fanon et des membres sont aussi le siege de congestions ou de fluxions san­guines dont les caracteres, la marche et les ter­minaisons sont tres-importants a connaitre, afin
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mMHUOHi
Etat de} la science.
118nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; M.\LADIE DE SANG AVEC TUMEURS EXTEUNES.
ds ne point lea confondre avec certaines tumeurs charbonneuses symptomatiques.
Cos fluxions, je les ai vues souvent dans le depar-tement de la Nievre; je les ai etudi^es aussi dans les environs de Paris, soit sur les vaches , soit sur les chevaux. Dans le courant de septembre 1843, j'ai donne des soins a plusieurs vaches atteintes de ces affections dans les communes du canton de Longjumeau. ün de mes freres, qui exerce la me-decine veterinaire dans cette localite , est tres-sou-vent appele ä les traiter. Avant lui et avant moi, en 1827, M. Sanitas, veterinaire ä Longjumeau, avait fait la ineme observation (1); dans d'autres lieux, M. Sarget, en 1828 (2), MM. Mullon et Le-blanc, en 1833 (3), M. Lacombe, en 1843 (4), puis M. Cruzel, en 1846 (5), ont fait depuis les mamp;nes remarques.
Cette forme particuliere que revet la maladie de
Causes.
(1)nbsp; nbsp;Sanitas, Journal pratique- de mideciae viterinairc, p. 587; 1827.
(2)nbsp; Sarget, Journal pratique de midecine veUrinaire , t. m , p. 517; 1828.
(3)nbsp; Mullon et Leblanc, Journal theoriqne et pratique de medecine veterinaire., t. iv, p. 538 et 542 ; 1833.
(4)nbsp;Lacombe, Journal des veUrinaires du Midi, 1844, p. 230.
(5)nbsp; Cruzel, Recueil de medecine vöttirinairc, 3e serie, I. iv, p. 305.
MMrf
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A
SYMPTOMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 119
sang affecte les betes bovines dans toutes les saisons de l'annee; mais c'est principalement au printemps et ä l'automne , comme aussi dans le moment oü ils passent de la disette ä une alimentation copieuse composee de vegetaux verts tres-nutritifs, qu'elle les attaque frequemment.
Les boeufs maigres soumis a un travail penible et soutenu depuis longtemps, de meme que eeux qui sont forces de faire une longue et penible route pour arriver a des foires oü de la ils sont conduits au loin pour ^tre engraisses dans de tres-bons pä-turages, oü ilsmangent beaucoup, et font rapide-ment un exces de sang, en sont bientot mortel-lement frappes.
Une correlation fort remarquable qui a fix6 mon Correlation
entrelesfluxicnt attention bien des fois existe entre l'afflux du sang „jraquo;^quot;^
dans les visceres interieurs tres-vasculaires et la congestion qui se manifeste dans les parties ex­ternes. Toutes les fois que I'accumulation sanguine hemorrbagique se precipite dans les muqueuses in-testinales, la rate, I'uterus, le poumon, le cerveau ou la moelle epiniere, pour determiner prompte-rnent la mort, les tumeurs sanguines externes ne se manifestent pas ou ne se manifestent que tres-incompletement; c'est ce que j'ai constate en Beauce. Au contraire, et par des causes dont il est difficile
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mmm.
120nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UALAIUI DE SAM. AVEC TU1UEVBS EXXEUNES.
de se rendre toujours compte , le sang se porte-t-il avec rapidite et abondance danraquo; les nombreux ca-naux qui le charrient vers la peripherie, aussitot se manifestent des tumeurs ordinairement bosselees , isolees ou groupees, et d'un volume tres-variable, occupant soit la peau, soit les tlssus sous-jacents. Dans ce dernier cas, le phenomene morbide se passant dans des parties moins essentielles ä la vie et accessibles a des moyens therapeutiques, la ma-ladie de sang n'est pas aussi gen6ralement mortellc que dans le premier. Ces tumeurs sanguines externes ont ete tres-souvent, je le crois, confondues avec les tumeurs charbonneuses; aussi m'importe-t-il beaucoup de donner ici les caracteres generaux et particuliers qui leur appariiennent.
CaracUres gänäraux des congestions sanguines externes.
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Syrnptomes. Quel que soit le lieu oü le sang aborde avec violence dans les vaisseaux cutanes ou sous-cuta-nes, tout a coup une ou piusieurs petites tumeurs molles, päteuses, peu douloureuses et circonscrites par un rebord epais, se montrent dans I'epaisseur de la peau, dans le tissu cellulaire sous-jacent, plus rarement dans le tissu cellulaire profond.
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SVMl'TOHES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 121
Cette tunaeur augmente a vue d'oeil en quelque sorte; dans l'espace de quatre, cinq ou dixheures, eile a acquis un volume considerable et revet les caracteres particuliers que je vais chercher ä re-later ici.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; H
Dans les parties tres-vasculaires, comme aux L6vres,naseaux, 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; paupieres.
levres, auxnaseaux, aux paupieres, la tumeur prend rapidement un volume considerable et rend ces
parties difformes. Les levres et les ailes du nez se
.. (:
tumefient beaucoup; la nasale, le dedans des levres, les gencives, la langue m^me dans certains cas, se
montrent rouges et violaces. La respiration devient difficile, ronflante, et la prehension des aliments difficile ou impossible.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; V 1
Auxyeux, les paupieres se tumefient, les conjonc-tives prennent rapidement une teinte rouge, noi-rsktre; bientöt les deux paupieres se rapprochentnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
en se tumefiant, et deux lignes enfoncees, occupant
une partie de l'engorgement, indiquent l'endroitnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\
oil existent les ouvertures oculaires.
Parfoi8,la tumefaction des ailes, des naseaux etnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i.
des paupieres fait de si rapides progres, qu'en cinq,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;V
six ä dix heures, les divers engorgements se con-
i
fondent et rendent la tamp;e compl^tement difforme;
la respiration est alors grande, difficile, ronflante,
sifflante, tumultueuse, et s'execute tout ä la fois
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122 MM.Aim: DE sang avec tumeubs externes. par la bouche et par les naseaux, niais non sans peine. Vuive et anus. Autour des levres de la vulve, de la marge de l'anus, les tumeurs sanguines font egalement de tres-rapides progres et retrecissent considerable-ment ces ouvertures. La muqueuse du vagin se montre violac^e et ecchymosee; dans quelquescas, la muqueuse du rectum participe a la congestion , se tumefie, s'cedematie, se renverse en dehors en s'echappantparrouvertureretreciedel'anus, et ap-parait rouge, ecchymosee, infiltree d'un sang noirä-tre ou de serosite sanguinolente. Bientot la tumeur fait de rapides progres, descend entre les cuisses, et envahitles organes de la generation chez Ic male, et les mamelles dans la femelle; en haut, eile monte et circonscrit la base de la queue, oü eile forme un bourrelet saillant. Mamelles. Lorsque les mamelles sont le siege de la conges­tion, ces glandes se montrent d'abord tumefiees, rouges ou d'un rouge violace, et douloureuses; bien­tot I'engorgement fait de tres-rapides progres, se propage en avant, et gagne rapidement les parois inferieures de l'abdomen. Gorge.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; A la gorge et sous la ganache, la tumeur enyahit
avec une marche effrayante les parotides et le des-sous de la mächoire; la tete est portee au vent, la
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SYMPTOMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;123
salivation abondante, la respiration difficile, sif-flante ou rälante, et la deglutition impossible. L'en-gorgement s'etend bientot en arriere et en bas, et gagne le dessous de l'encolure, oü 11 descend rapi-dement.
Au i'anon , la tumefaction s'allonge, envabit le Fanon. dessous du poitrall, remonte l'encolure, s'empare de la gouttifepe desjugulaires et des carotides, en-toure les ganglions de la poitrine, et^bientot, com-primant les nerfs pneumogastriques et trisplanch-niques, rend la respiration penible et ronflanto.
Dans toute la surface du corps , les tumeurs sanguines offrent un aspect et un volume fort differents. Tantöt bosselees, d'autres fois aplaties, souvent h^misph^riques, leur forme est en general tres-irr^guliere; presque toujours leur surface est inegale. Quelquefois isolees et eloignees les unes des autres, d'autres fois tres-nombreuses et tres-rapprochees, elles se reunissent en s'elargissant pour former de vastes et ^paisses tumeurs inegalement bosselees ä leur surface, mais toujours circonscrites par un rebord epais et mou.
Aux membres, elles constituent des bourrelets Membres. ou des engorgements isoles occupant particuliere-ment les parties declives. Cependant, la marche n'est point generalemeut embarrassee, et bien que
V
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124nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ÜIAI ,VIHE DE SA1MG AV£C It Mi:i US EXTERNES.
la tumefaction soit quelquefois enorme, c'est ä peine si les anlmaux boitent.
Quel que soit d'ailleurs le siege de la congestion sanguine externe, l'engorgement fait des progres d'autant plus rapides que la partie est pourvue de plus de vaisseaux capillaires sous-cutanes, et d'un tissu cellulaire tres-läche et tres-abondant. Une incision profonde, faite dans le centre de ces tumeurs, laisse ecouler tantot un sang d'un rouge clair, d'autres fois un sang noirätre se coagulant rapidement sur le sol, et passant alors au rouge vif. Incisees dans l'epaisseur et dans differents points de leur eten-due, puis pressees dans tous les sens, elles s'affais-sent et disparaissent presque entierement.
J'ai vu de ces infiltrations diminuer beaucoup de volume pendant ou peu de temps apres une abon-dante saignee; les refrigerants acidules employes en lotions achevent leur disparition complete en trois a quatre heures.
L'apparition de ces tumeurs coincide avec des phenomenes morbides g^neraux qu'il m'importe de bien relater.
Dans beaucoup de betes, le pouls est plein, fort et large, l'artere distendue et roide; dans d'autres, il est petit, dur, vite, et l'artere roulante. Ces signes sont rassurants. Les muqueuses apparentes sont
1
Symplömes
Ijentraux.
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#9632;raquo;;-.
SYMPTOMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;125
rouges, inject^es, souvent d'un rouge livide , et des larmes abondantes s'ecoulent sur le chanfrein. La respiration est vite, irreguliere, la peau chaude, ainsi que la base des cornes et des oreilles. Les ani-maux, quoique prösentant des tumeurs volumi-neuses, conservent cependant un air de sante qui surprend l'observateur. 11s cherchent ä manger, ä boire, se montrent gais, et marchent avec leur ener-gie habituelle.
Ges signes annoncent done que la congestion san­guine due ä l'abondance ou au trop plein du sang dans les vaisseaux se passe particulierement a la peau, dans le tissu cellulaire sous-cutane, en un mot, dans les organes externes.
Les veines sous-cutanees sont tres-apparentes, fiiat dulraquo;ang. gorgees de sang, et leur ouverture donne aussitot un jet rouge, noir et epais, mais coulant facilement du vaisseau. Le sang recueilli dans un hematome-tre se prend rapidement en un caillot ferme, re­sistant, qui ne laisse echapper qu'une petite quantite de s^rosite (1).
-#9632; i
i
1
(1) M. Ouzel avance qne le sang de la bete a cornes se recouvre d'une couche jaunätre que Ton a appelee couenne inflammatoire. Je n'ai jamais fait cette observation sur le saug des betes a comes atteintes de fluxions sanguines dues ä la polyemie.
^#9632;li^M__^äBaBHHaMMlM-MM__gt;MMfei
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126nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MAIADIE DE SANG AVEC TDMEÜRS EXTERNES.
Ceraquo; caracteres generaux distinguent essenlielle-ment les tumeurs sanguines des tumeurs charbon-neuses, dont l'apparition est toujours precldee et accompagnee d'un accablement plus ou moins pro-fond resultant d'un affaiblissemenl considerable des synergies vitales et de l'alteration septique du sang. Signes mortels. Lorsque l'apparition des tumeurs coincide avec un pouls petit, reou, vite, et une artere flasque; lorsque les veines superficielles sont peu apparentes et les muqueuses livides, que quelques tremblements generaux se manifestent, que la respiration devient grande, tumultueuse et irreguliere, que les animaux pietinent sur les quatre membres, que les tumeurs externes disparaissent promptement, ces symptomes indiquent que la congestion externe est concomi-tanteäune accumulation sanguine dans la rate, les muqueuses intestinales, lepoumon, el doivent faire presumer que la maladie sera mortelle. Hitonorrhagie. Quand la congestion sanguine a ete tres-rapide, et que les vaisseaux capillaires, promptement dis-tendus par le sang, ont laisse echapper ce liquide dans la trame des tissus, la lumeur est alors volu-mineuse, circonscrite, molle a la circonference, et dans ses parties declives, päteuse et tres-peu sensible au centre. Sa percussion donne un son mat, sa pression ne fait entendre aucune crepitation. Une
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IM
SYMPTOMES. — TEUMINAISONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;127
plaie profonde, pratiquee dans son centre, donne issue ä un sang noirätre, epais, rougissant au con­tact de l'air, et associe ä de petits caillots sanguins inodores, tres-noirs, mais fermes. Une veritable hetnorrhägie interstitielle s'est done manifestee ici dans l'epaisseur des tissus ä la suite de la conges­tion.
Cette terminaison entraine dans quelques cas des desordres consecutifs graves et mortels; lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \
gangrene peut s'y declarer sous deux formes qu'il importe de bien distinguer.
PREMIERE FORME. — Gangrdne primitive. Quand la Gangrene
0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i primitive.
congestion s'est operee sous des aponevroses dont la resistance a determine une compression vive et dou-loureuse des parties sous-jacenles, quand partout ail-leurs, ä cette fluxion sanguine, succede une trös-vive inflammation, la trame des tissus se ravnollit, se desorganise, et ces graves lesions peuvent entrainer une forme de gangrene que je designerai du nom deja ^ connu de gangrdne primitive. Dans ce cas, la tumeur Caracteres. est chaude, dure, tres-tendue, tres-douloureuse dans son centre, et s etend rapidement dans tous les sens, en affectant la forme cedemateuse ä sa circonfe-rence. Incisee largement, eile laisse suinter un li­quide jaunätre ou roussätre, et des taches livides, noirätres, molles et insensibles, se montrent dans
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lJ-
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Sgnes alarmantt.
128nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;laquo;ALiVDIE DE SANG AVEC TUMEUUS EXTERNES.
son epaisseur. Exposees au contact de l'air, ces par­ties livides et penetrees de sang, dans lesquelles la vie s'est eteinte, s'alterent bientöt, se gangrenent septiquement, et repandent une odeur infecte. L'in-flammation moins intense des parties voisines et la secretion purulente dont elles deviennent le siege eliminent quelquefois la partie gangrenee, et la plaie se cicatrise; mais, dans I'lnimense ma­jority des cas, les tissus mortifies ne se separent des tissus enflammes qu'avec lenteur, et le veterinaire doit avoir recours a I'instrument tranchant pour les retrancher des parties profondes gravement al-terees. Alors aussi un liquide epais, trouble, couleur lie de vin et infect, s'ecoule des incisions qui sont faites dans l'epaisseur de la tumeur pendant I'ope-ration.
Des soins rationnels que j'indiquerai plus loin peuvent cependant amener la guerison de cette grave lesion; mais generalement, de la crepitation, de la resonnance, se manifestent dans beaucoup de points de la tumeur; les plaies prennent une teinte livide, et laissent ecouler un liquide brunätre et infect; le pouis devient petit, mou et vite; les battements du coeur se montrent tumultueux, retentissants et a timbre metallique; des petechies ou des taches brunes se manifestent sur les muqueuses; I'animal
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GANGREIVR SEKFIQCE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 129
devient chancelant, ses orellles se refroidissent; bientot il tombe ä terre, se d^bat un peu et expire. J'ai dit que cette espdce de gangrene primitive dtait rare; celle qui va m'occuper maintenant Test beau-coup moins.
Seconde FORME. Gangräne traumatique oa septi-que.— Lorsque irrationnellement des incisions pro-fondes ont ete faites dans l'epaisseur de la turaeur sanguine, notamment dans l'ete, et alors que I'at-mosphere est chaude, humide et chargee d'electri-cite, Faeces de l'air dans ces plaies donne naissance, ainsi que I'a parfaitement bien demontre mon ho­norable collegue et ami M. Renault, a une decom­position putride du sang epanche dans les tissus. Bientot cette septicite s'etend aux solides, une ve­ritable gangrene traumatique envahit toute la tu­mour et se repand rapidement dans les parties voisines. Les plaies laissent ecouler un liquide noi-rAlre et infecte. La tumeur resonne et crepite; des in­cisions pratiquees dans son epaisseur laissent 6chap-per un liquide mousseux, roussätre, infect, et les tissus apparaissent marbres ou noirAtres; un oedeme considerable s'etend et gagne les parties voisines.
üne resorption des produits putrides, gazeux et liquides, formes au sein de la tumeur, introduit ces materiaux eminemment putrescibles dans le sang,
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Gangrene traumatique.
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indammatoire.
130nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DESCRIPTION DE £ft MALADIE.
qui:, bientot altöre lui-m6me, provoque la manifes­tation dephenomenes gen^raux, semblables a ceux quej'ai relates pages 128 et 129, et bientot ranimal meurt.
Etat inflammatoire. — Dans quelques animaux, les fluxions sanguines externes dues a la polyemie s'aceompagnent de phenomenes inflammatoires qui meritent de fixer l'attention du veterinaire, parce qu'ils donnent un cachet particulier a ces tumeurs, et provoquent generalement une terminaison heu-reuse. Dans ce cas, vingt-quatre ä trente-six heurcs apres la manifestation de la fluxion externe, se de-veloppe dans son centre d'abord, puis successive-ment dans sa circonference, de la chaleur, de la douleur. et une vive rougeur dans les parlies oü la peau est blanche. La tumeur ne resonnc pas ä la percussion , et ne crepite point par la pression. laquo;Lorsqu'elle occupe les levres, le pourtour des na-seaux, les paupieres, les bords de la vulve, etc., les muqueuses de ces endroits, qui font continuite avec la peau, participent vivement ä l'inflammation, et secretent un liquide d'abord sereux, roussätre, puis albumino-fibrineux et jaunätre, qui, se coagulant ä leur surface, y forme une veritable fausse membrane dont I'elimination se fait apres un temps plus ou moins long. Aux yeux, non-seulement ce coagulum
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#9632; #9632;
TEnimiVAISO\. — DIAGNOSTIC DIFFÜnENTIEL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 131
morbide est secr^t^ a )a surface de la conjonctive, mais encore entre les lames de la cornee transparente, qu'il rend opaque pendant tres longtemps. A la surface du corps et aux membres, les tumeurs pre-sentent, en general, tons les caracteres des oede-mes chauds, et en affectent les terminaisons. Je n'ai jamais vu ces tumeurs s'abceder; je ne sache pas non plus que personne ait constate cette termi-naison.
Diagnostic. — La nature du sol et la saison de Diagnosiie. I'annee, la qualile des plantes qui servent ä l'alimen-tation des aniraaux et la ration qui leur en est dis-tribuee, leur etat anterieur et leur etat present, leur age, leur embonpoint, le logement qu'ils habitent, le travail auquel ils sont soumis, les produits que Ton en retire; enfin, toutes les circonstances etiolo-giques qui determinent la pletbore sanguine ou la polyemie, reunies aux caracteres puises dans I'exa-men attentif de l'etat general des animaux; la plen itude et la force du pouls, la rougeur des muqueuses apparentes, le calme de la respira­tion , les mouvements reguliers et ä timbre normal des battements du cceur, l'abondance du sang, le peu de serosite qu'il renferme, le grand nom-bre et la largeur de ses globules, la conserva-
^b
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132nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DESCIUPTION DK T.A MAIADIE.
tion des forces musculaires, l'absence de frissons generaux, d'emphysemes sous-cutanes; l'etat pä-teux et sanguinolent des tumeurs , leur marche ra­pide, la facilite d'en obtenir la delitescence, la qualite du sang qui s'en ecoule et la promptitude avec laquelle un caillot se forme dans la plaie, l'affaiblissement rapide et la prompte disparition de ces tumeurs par les saignees generales et locales reunies a l'emploi des acidules a l'interieur, des refrigerants et des astringents sur la surface des tumeurs, leur passage ä 1 etat Inflammatoire, sont des caracteres pathologiques qui peuvent faire as-seoir le diagnostic de la maladie de sang avec tu­meurs sanguines externes.
Lorsque ces congestions ont passe ä l'etat gan-greneux, soit essen tiel, soit traumatique, lorsque surtout les renseignements sur l'etiologie et l'etat anterieur des malades sont inconnus, la distinction de ces fluxions avec les tumeurs charbonneuses devient fort embarrassante; mais je m'empresse d'ajouter que ces difficultes ne se rencontrent que bien rarement dans la pratique. La connaissance de la topographic des lieux, de la nature du sol, de la culture de la localite, de l'hygiene suivie ä l'^gard des animaux , et des maladies qui les affectent an-nuellement, sont encore autant de circonstances qui
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LESIONS MOUISim.S.
133
viennent eclairer le diagnostic sur la nature et le siege du mal.
Läsions morbides dans le cas de mort par la gan­grene des tumeurs sanguines.
Que la mort ait ete le resultat de la gangrene provoquee par un exces d'inflammation , ou qu'elle soit determinee par la putrefaction du sang due au contact de l'air, lorsque des incisions ont ete faites lt;ians son epaisseur, les lesions morbides, dans Tun et l'autre cas, n'offrent point de differences no­tables.
Les cadavres se decomposent facilement, des
gaz se forment et se repandent rapidement dans les
tissus, et le ventre se ballonne.
Dissection de la tumeur. — Le tissu cellulaire de Alterationraquo; ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.delaquo; tumeurs.
la circonference de la tumeur est infiltre de serosite
citrine associee ä des produits gazeux. Dans son centre, les tissus se montrent marbres, noirätres, friables et penetres de beaucoup de liquides sero-raquo;anguinolents, repandant une odeur infecte. Dans la profondeur de l'engorgement, se rencontrent des caillots sangains tantöt räunis, duntres fois isoUs et emprisonnäs dans l'Spaisseur des tissus. Dans les par­ties oil le sang tijmnche a etd mis au contact de l'air.
s
I
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wmm
134nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DESCRll'TIÜIV DE LA MALVDIE.
les caillots se montrent diffluents, noirdtres ou gti-sätres, et associds ä un liquide boueux infect. Les muscles voisins de la tumeur et envahis par eile sont päles et ramollis. Des infiltrations s^reuses suivent le trajet des veines et des vaisseaux qui charrient la lymphe et entouient les ganglions lym-phatiques. Ceux-ci, rouges, friabies, gorges de sang, de lymphe et de serosite sanguinolente, ont souvent le double de leur volume normal. Lfeionsnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Lorsque les tumeurs occupent les levres , le bout
des muqueuses
externes, du nez, independamment des lesions que je viens
de signaler, la membrane nasale apparait d'un rouge violace, et de nombreuses eecbymoses exis­tent dans son epaisseur. Les muqueuses intestinales sont parsemees de semblables eecbymoses et de rougeurs diffuses repandues ga et lä. Kaie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; La rate presente une lesion generalement con-
slante, mais tres-variable dans sa manifestation : tantot eile est volumineuse, noirätre, mollasse et gorgee d'une bouillie epaisse et noire; d'autres fois, eile a sa grosseur normale, mais eile est renflee ga et lä, et offre sur ses faces, et notamment ä ses berds et a sa pointe, des nodosites noirätres qui tran-chent sur la couleur brune des parties ä l'etat na-turel. Ces lesions sont constituees par une matierc noire que l'examen microscopique dcmonlre etre
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#9632;raquo;
U SHgt;.\,S UORBIOES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;135
formee par gt;,quot; amas considerable de globules laquo;an-guins dont la circonference est plus ou moins de-formee.
Le poumon ofire qa et la des ecchymoses brunes. Poumonctsans,
Le sang est liquide et d'un noir fonce dans les vais-seaux et dans les cavites du coeur, excepte dans le ventricuie gauche, oü ii est pris en un caillot noi-rätre et pen consistant. La membrane interne des vaisseaux veineux, des ventricules du coeur et sur-tout du ventricuie droit, est rouge violace, et cette rougeur est d'autant plus foncee que I'autopsie a ete faite plus longtemps apres la mort (coloration cadaverique due ä i'alteration des globules du sang).
M. Renault cut avoir reconnu sur les chevaux morts d^ gangrene traumatique l'odeur fetide et gangreneuse du sang des veines efferentes des par­ties alterees. J'ai egalement constate ce fait impor­tant sur les chevaux ; mais I'occasion m'a manque pour le verifier sur les b^tes bovines. Les auleurs se taisent aussi ä cet egard.
Teiles sont les seules observations faites jusqu'a ce jour, soit par d'honorables confreres, soil par moi, ä I'autopsie cadaverique de b^tes bovines mortes des suites de la gangrene traumatique ou septique. Elles sont fort incompletes encore; mais , elles fixe-ront, je l'espere, lattention des veterinaires sur ce
#9632;--nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^
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136nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IUOYEIVS I'UESERVATIFS ET CUMAT1FS.
point interessant de l'histoire de la maladie de sang du gros betail. Quoi qu'il en soit, je ferai remar-quer que ces lesions ont la plus grande analogic avec celles si bien detaillees consignees dans le Traitä de la gangrene traumatique de M. Renault.
Ces observations sont-elles süffisantes pour per-mettre de distinguer aujourd'hui les lesions des tu-meurs sanguines produites par la maladie de sang de celles appartenant au charbon symptomatique ? c'est ce que je chercherai ä demontrer plus loin.
Moyenlaquo; preservatifs.
Moyens präservatifs et curatifs. — La maladie de
sang, accompagnee de tumeurs sanguines externes, reclame les moyens preservatifs hygieniques et me-dicamenteux que j'ai indiques page 61 et suivantes. Moyeos curatiflaquo;. Moyens curatifs.— J'ai dit que, dans le cas oü les fluxions sanguines externes etaient nombreuses et etendues, la maladie pouvait etre generalement com-battue avec succes par la reunion des antiphlo-gistiques aux temperants. En effet, retablir la circu­lation dans les petits vaisseaux capillaires distendus et engorges par le sang, diminuer la richesse de ce fluide en globules, en fibrine, en albumine, et aug­menter sa proportion d'eau, amoindrir l'excitation generale des animaux en les affaiblissant, repousser le sang qui distend les vaisseaux oü il s'est accu-mule, enfin retablir le libre cours des liquides dans
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MÜYENS CURAT1FS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 137
tous les tissus et surtout dans les organes vascu-laires : tolles sont les indications reclamecs par la nature et par le si^ge de la maladie. Or, la diete, les salgnees gen^rales et locales, l'emploi des aci-dules ä l'interieur et des refrigerants a I'exterieur, retnplissent ccs indications.
La bete bovine sera done mise ä une demi-diete; Diete. on lui donnera des buvees legeres, composees d'eau blanchie avec de la farine d'orge, de recoupe, de son, etc. etc., puis pour aliments des racines on des tubercules pendant l'hiver, et un peu de plantes vertes ou aqueuses, comma la luzerne, le seigle vert, pendant les beaux jours.
Aussitot rapparition du mal, la iugulaire sera Saigneri: largement ouverte, et Ton retirera, selon l'äge, l'em- et locales bonpoint, la plenitude ou la vacuite de l'uterus, de 4 a 5 et meme 6 kilogrammes de sang; cette saignee pourra etre repetee une ou deux fois au besoin en dix ä douze heures. Ces emissions sanguines produi-sent une large depletion generate qui modere et ar-rete bientot la congestion dans les parties oü eile s'est manifestee.
Des scarifications profondes et nombreuses pra-tiquees dans 1 epaisseur des engorgements, et plus particulierement dans les endroits oü le sang s'est accumule dans les vaisseaux; une pression douce et continue dans loulc I'etendue dc la tumeur noür
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Tempdrants ä l'intörieur.
138nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS CURAT1FS.
faciliter l'ecoulement du sang et de la serosite epan-chee dans i'epaisseur des tissus; des lotions, des aspersions reiterees d'eau froide et acidulee avec le vinaigre ou l'acide sulfurique, ou rendue alcaline avec rammoniaque, ou legerement astringente avec le sei marin, faites dans toute l'etendue de la tu-meur, produisent d'excellents resultats.
Independamment de ces moyens externes, il sera indispensable d'administrer ä l'intörieur, tous les quarts d'heure, un litre soit de petit-lait,8oit de de­coction d'oseille, soit d'eau acidulee avec le vinai­gre ou l'eau de Rabel; des lavements d'eau froide seront administres d'heure en heure.
Dans le plus grand nombre des cas, les congestions externes simples ou reunies ä une legere congestion interne ne resistent generalement pas a ces moyens lorsqu'ils sont mis en pratique des le debut du mal.
Si la bete est log^e dans une etable chaude et humide, eile devra en etre retiree et mise dans un lieu eile pourra respirer un air pur et frais. Je considere cette condition comme devant etre rigou-reusement remplie.
Si la congestion date de douze ä vingt-quatre heures, les memes moyens devront encore etre em­ployes ; mais avec des modifications importantes qu'il ne faut point negligcr.
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MOVENS CURATIFS-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;139
En ce qui regarde remploi des incisions dans Modifications
^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; importanles
l'enaisseur des tumeurs , ces incisions devront etre d?ns le
1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;traiteraent.
profondes , et lorsque l'ecoulement du sang aura Cauterisation.
cesse, elles seront cauterisees avec le fer rouge, afin
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de prevenir le contact de l'air, la decomposition du sang epanche dans la tutneur, et l'apparition de la gangrene septique. Dans le but d'exciter, de pro-voquer la resorption des liquides epanches, des fric­tions faites avec I'eau-de-vie forlement camphree, un liniment plus ou moins charge d'ammoniaque, pro-duisent de tres-bons effets.
Cependant, si la tumeur est chaude, douloureuse, Asuingents. et presente les caracteres de l'etat inflammatoire, les frictions legerem ent refrigerantes seront encore continu^es. Enfin, dans le cas oü la tumeur san­guine persiste longtemps a l'etat oedenaateux, il con-vient de la recouvrir d'une couche de terre glaise ou de blanc d'Espagne, ou de suie de cheminee de-layee dans du vinaigre, ou bien encore de lie de vin dans laquelle on ajoute de la craie pulverisee. Ces preparations produisent rapidement sa disparition, si Ton y joint surtout la promenade en liberte ou ä la main et un leger travail.
Souvent, pendant le cours du traiteraent, les flancs Purgatifs doux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; yf
des animaux se creusent, la colonne vertebrale se voütc, la bouclic dcvient chaude, seclie, et les ma-
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#9632;' #9632;#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '#9632; I—-quot;^^^^^^^raquo;w^
HOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MUYENS CURAT1FS.
tieres excrementitielles sont expulsees dures et noires. Get etat, qui indique une legere irritation du canal intestinal, reclame Temploi de purgatifs laxa-tifs. On a vante avec raison le beurre uni au lait et ä la creme comme un purgatif fort doux; je suis tout a fait de cet avis. Le sulfate de soude, la creme de tartre, font egalement promptement eesser cet etat du canal intestinal.
Je dois bien faire observer que ce traitement doit etre modifie selon les localites oü les betes bovines sont nees , elevees et engraissees. Toutes choses elant egales d'ailleurs, les animaux du Midi supporteront toujours mieux des emissions san­guines considerables que les animaux du Nord. Chez ces derniers , aux aspersions, aux lotions re-frigerantes, devront succeder, apres les douze pre­mieres heures, des frictions legerement stimulantes. - Cas oh ii ne faut Si la tumeur existe depuis vingt-quatre, trente-
(oini inciser
les tumeurs. six ou quarantehuit heures, si eile est molle et pä-teuse, si certains points de la peau qui la recouvre se monlrent violaces ou vergetes d'un rouge fonce ou livide, si vis-ä-vis ces endroits il se manifeste un ou plusieurs points tluctuants, il faut bien se gar-der d'y plonger I'instrument tranchant. Ces caracte-res indiquent un epanchement de sang qui, mis au contact dc I'air, determinera une gangrene septique.
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MOYENS CUHATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;141
II vaut mieiix, dans ce cas, frictionner la tumeur avec le liniment ammoniacal, pour animer les tissus et faciliter lentement la resorption du sang epanche.
Si la peau estbleuatre, froide et insensible dans Caiii(!risaiion
_nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; et in-itanls.
plusieurs points, si de sa surface suinte un liquide roussätre et infect, si deja la tumeur resonne et crepite, des incisions profondes devront etre pra-tiquees dans lepaisseur de l'engorgement, afin de donner ecoulement aux liquides morbides et au sang altere septiquement. Les parties qui se presen-teront noirätres ou marbr^es devront ßtre enlevees avec l'instrument tranchant. La tumeur sera ensuite pressee dans tous les sens dans le but d'en faire sortir le sang, comme aussi les gaz infects qui for-ment emphyseme. Les plaies seront ensuite brülees profondement avec le fer rouge; enfin toute la surface de la tumeur sera frictionnee soit avec un liniment tres-charge d'ammoniaque, soit avec l'essence de terebenthine, ou mieux eile sera re-couverte dune couche d'onguent vesicatoire. Dans xonioues l'intention de soutenir l'economie, et de s'opposer a niutMenr. aux effets de l'infection generale produits par la resorption des liquides et des gaz septiques, des breuvages confectionnes avec des decoctions de plantes aromatiques et ameres, telles que la sauge, l'absinthe, le thym, la tanaisie, l'ecorce de saule,
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^-------1-------—laquo;—#9632; --'•nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i u^m^^tmmmmmamm—mmmmmmmmmmm^
142nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS CÜRATIFS.
dans lesquels on ajoutera deux cuillerees d'essence de terebenthine, devront etre administr^s au nom-bre de ß ä 8 litres par jour et d'un litre chaque aux animaux, qui devront ßtre, en outre, soumis ä
Pansement une bonne alimentation. Si les plaies suppurent, si
des plaies.
les eschares se detachent, enfin si I'engorgement reste stationnaire, on peut considerer les betes comme sauvees. Ces plaies devront etre fr^quem-ment lavees avec cle I'eau chloruree pour les desin-fecter, lotionnees ensuite avec des infusions aroma-tiques , puis pansees avec le vin mielle, la teinture d'aloes ou I'eau-de-vie camphree, jusqu'a ce que la
suppuration y soit parfaitement etablie. Mais si mal-
-#9632; i
gre ces soins la tumeur augmente, resonne et crepite de plus en plus, les animaux courent un grand danger et peuvent etre consideres comme perdus.
Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Les moyens curatifs dont il vient d'etre question
en dernier lieu devront etre mis en usage dans le
Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;cas de gangrene sepf.ique consecutive a des incisions
faites dans l'epaisseur de la tumeur el ä la putre-faction du sang mis au contact de lair.
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BIBLIOGRAPHIE.
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ENTETIITE laquo;UHAIGUE.
145
CHAPITRE V.
Etude eomparee de I'ent^rite suraiguS tin gras betail aver la maladie de saug.
Causes de l'enterite surai^ue. — Ses symptömes. — Sa marche.
—nbsp;Sa duree. — Ses terminaisoris. — Son diagnostic differentiel.
—nbsp;Ses lesions morbides. — Ses moyens preservatifs et curatifs.
La maladie des intestins du gros betail qui peut etre confondue avec le sang de rate est I'inflam-mation violente des muqueuses intestinales suivie d'hemorrhagie, qui est connue scientifiquement sous le nom d'entärite suraiguä. II m'inoporte beaucoup, dans ce travail, de faire connaitre les causes, les symptomes, la duree, les lesions morbides, les moyens preservatifs et curatifs de cette affection , afin qu'elle ne puisse etre confondue avec la ma­ladie de sang.
Etiologie. — Dans beaucoup de parties du nord, du midi, de Test et de l'ouest de la France, dont la situation topographique, l'etat de la culture du sol, la race, l'eleve et le gouvernement des betes bovines, sont differents, l'enterite suraigue attaque et fait perir ces animaux. Ce n'est dqgc point gene-
10
Causes.
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146nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENTERITE SURAIGUE.
ralement une maladie enzootique, sevissant annuel-lement dans certaines localites, et dependant par-ticulierernent de l'influence du climat, du sol, de l'air et des aliments, ainsi que je viens de chercher ä le prouver pour le sang de rate, et ainsi que je chercherai a le demontrer pour les affections charbonneuses, mais le plus souvent une maladie sporadique se manifestant ca et lä plus ou moins frequemment sur un certain nombre d'animaux places dans les conditions qui en favorisent plus specialement la manifestation. C'est ainsi que dans certains päturages du Cotentin, du Bessin, de la vallee d'Auge et de la vallee de Bray, certaines parties des herbages d'embouche de la Nievre, de la basse Vendee, des Deux-Sewes, de la Cha-rente-Inferieure, I'enterite suraigue fait annuelle-ment, et dans certaines Saisons de l'annee, bon nombre de victimes; mais ici encore la cause est lo­cale et tres-circonscrite, ainsi que je vais essayer de le prouver.
Les animauxjeunes, adultes ou vieux, I'etat plus ou moins avance de la gestation, les animaux gras ou maigres, les betes de travail ou d'engrais, en sont atteints. Cependant, les betes ägees de deux a quatre ans et d'un temperament sanguin, les va-ches pleines d||sept a huit mois, les betes grasses
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CAUSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;147
ou ä l'engrais, y sont plus specialeinent exposees que celles qui sont placees dans des conditions opposees.
Dans les bons pays de culture, et quelquefois dans la meine commune, dans la meme ferme, oü le sang de rate fait perir les betes bovines, il n'est pas tres-rare dy voir aussi mourir bon nombre de chevaux, de betes ä cornes et de betes ä laine, de l'enterite suraigue hemorrhagique.
C'est que, dans ces conditions, le sang de rate etsuj.?quot;^6
l'enterite suraigue, je n'hesite point ä le dire, sont erate'
deux etats morbides primordiaux de nature sembla-
ble,et dontl'origine seretrouvedans l'etat du sang,
la constitution, le temperament de l'animal; mais
dont la cause, I'expression, la marche, les termi-
naisons, les lesions et le traitement, sont differents.
Gependant, dans l'immense majorite des cas il n'en
est pas ainsi, et l'enterite suraigue se manifeste a
la suite de conditions etiologiques parfaitement
separees de celles de la maladie de sang, et que je
vais chercher a relater raaintenant.
Le printemps et la fin de Vautomne sont les deux Primemps
et autonme.
saisons de l'annee oü l'enterite suraigue fait le plus de victimes.
Au printemps, le passage subit d'unestabulationßefroidissemen(s chaude a I'exposition aux brouillards froids des et des estomacs.
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148nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ENTERITE SURAIGUE-
nui(s du printemps, d'une nourriture seche ä une alimentation humide; a l'automne, et notamraent lorsque I'ele a ete chaud et sec, I'exposition a la pluie et aux brouillards froids de la chute du jour, de la nuit et du matin des mois de septembre etd'octobre, enfin I'usage d'une herbe abondante, succulente meme, mais humide et froide, sont des conditions qui, determinant des refroidissements de la peau et des estomacs, provoquent la manifes­tation de l'enterite suraigue.
Ce qui m'autorise a consigner ici cette opinion, c'est que les vaches de la Beauce, de lä Brie, et, en general, de tons les lieux oü ces betes sont con-duites, aux mois de septembre et d'octobre, sur des regains souvent tres-peu fournis d'herbes, et oü elles sont parfois exposees aux pluies froides, aux brouillards auxquels elles ne sont point habi-tuees, puisqu'elles couchent a 1'etable, I'enteriCe suraigue les attaque assez frequemment; c'est que les boRufs de travail qui restent atteles au joug pen­dant une tres-grande partie du jour des mois de septembre et d'octobre, et qui sont mis la nuit dans des regains de pres naturels, humides et froids, en sont aussi quelquefois atteints, dans plusienrs riches vallees des montagnes peu elevees du Nivcrnais.
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CAUSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;149
Beaucoup de veterinaires ont remarque que dans Plantes acrelaquo;. I es herbages frais oü vegetent abondamment les renoncules acre, rampante, flammule etscelerate, ces plantes acres et irritantes, mangees avec I'herbe, pouvaient determiner I'enterite suraigue. J'ai fait la tneme observation.
On m'a fait voir, dans la INievre et dans la vallee de Bray, de petites parties de pre oü les bötes ä comes ne pouvaient aller päturer sansetre atteintes d'une inflammation vive et mortelle des intestins; aussi ces portions de pacage etaient-elles cernees par des. barrages , afin d'empechür les animaux d'y penetrer.
J'ai visits attentivement ces lieux, qui etaient frais sans etre cependant tres-humides , et ai remarqu^ qu'une grande quantite de renoncules acre, ram­pante et flammule, y vegetaient.
Dans l'etendue de plus de deux lieues de long sur une de large de la vallee de Bray, et oü sont si-tuees les communes d'Elboeuf, de Guy-Saint-Fiacre, de Bellozane,de Hodeng, de Menerval,de Mesangue-ville,etc., I'enterite suraigue fait annuellement un grand nombre de victimes pendant les moisd'avril,dc septembre, et le commencement d'octobre. Parcou- ^ rant cette partie de la vallee de Bray en septembre et octobre 1840,avecM.Duchemin,veterinaifeä Gour-
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150nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; KNTEU1TE SUKAIGL'E.
nay, et temoin de la mort de plusieurs belles va-ches par I'enterite, j'ai examine attentivement les plantes qui vegetaient dans les pälurages oü le gros betail en etait plus particulierement atteint. Dans ces Heux, les uns, humides, laissaient apercevoir beaucoup de plantes malfaisantes, melangees ä un assez bon nombre d'herbes non nuisibles, mais molles et aqueuses; les autres, frais et d'un fond excellent, etaient garnis de beaucoup de bonnes plantes, parmi lesquelles ne se trouvait cependant pas un grand nombre de renoncules. MM. Vigney, Lecoq et Delalande, vetamp;nnaires exercjant dans les lieaux pays d'herbages de la Normandie, ont fait des remarques semblables a celles que je viens de consigner.
Ces faits ne demontrent certainement pas d'une maniere rigoureuse que les renoncules soient la cause essentiellementdeterminante de I'enterite sur-aigue des b^tes d'herbage;mais, quoi qu'il en soit, je n'hesite point ä dire que dans les palnrages oil vegetent abondamment les renoncules scälärate, äcre,flammule, et Veuphorhe dentäe en scie [euphorbia serrata), ces plantes veneneuses ne soient point une des causes principales de la maladie dont 11 s'agit.
Plantelaquo; äcres
ef'asirineentes. Les bourgeons de ebene et de frene manges au
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laquo;:\uses.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 151
printemps dans les bois et le long des haies; les feuilles de colchique d'automne päturees au mois de mai; l'usage de sarclures de jardin oü se trou-vent beaucoup de mercuriales annuelles, de four-rages rouilles, etc., peuvent egalement determiner cette affection dans quelques cas.
Les chaleurs atmospheriques, la secheresse des ^^1™* päturages, les eaux croupies et infectes des mares, eaux croup'es-des etangs ä moitie desseches, qui son tbues par les animaux pendant I'ete, ont ete egalement rangees parmi les causes determinantes de l'enterite. Je ne conteste pas les effets irritants de ces liquides impurs et acres sur le canal digestif; j'ajoute mfime qu'ils doivent introduire des principes septiques dans le torrent circulatoire, et faire naitre une en­tente suraigue compliquee d'alteration du sang; mais pourtant je dois m'empresser de faire remar-quer que ce n'est point, ainsi que I'ont constate deux veterinaires fort instruits de la Normandie, MM. Le-coq et Mazure, pendant les grandes chaleurs, et lorsque les eaux sont de mauvaise qualite, que les vaches du Cotentin sont atteintes d'enterite; mais bien dans les mois de septembre et d'octobre, alors que ces animaux sont mis dans des päturages frais et garnis de beaucoup d'herbes molles et tendres, ct qu'ils peuvent s'abreuver d'une eau courante et
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152nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENTBIUTE SUIIAIGUE.
pure; c'est enfin et surtout lorsque I'automne est pluvieux et froid qu'ils en sont atteints.
Ce n'est done point exclusivement aux grandes chalcurs, a la secheresse des herbages, et ä l'usage d'eaux im pures et irritantes, qu'il faut attribuer exclusivement I'enterite suraigue, mais bien aussi et surtout, je le crois, ä Yusage d'une alimentation abondante, froide et humide, aux brouiHards de I'au­tomne ,- et surtout aux refroidisseinents cutanäs aux-quels les animaux sont exposes, qu'il faut rattacher avec les veterinaires de la Normandie I'apparition de cette maladie dans les herbages de ce riche
payraquo;-
des causes-
[1 resultedes details dans lesquels je viens d'entrer:
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1deg; Que I'enterite suraigue est generalement spora-dique, annuelle, et due ä des causes locales, dans beaucoup de parties de la France dont la situation topographique, l'etat de la culture du sol, et le gou-vernement des betes bovines, sont differentlaquo;.
2deg; Que les bfites ägees de deux ä quatre ans, les animaux dans un etat d'embonpoint, les vaches pleines de sept ä huit mois, et en general le gros betail, d'un temperament sanguin , sont plus spe-cialement predisposes ä cette maladie.
3deg; Que les refroidissements cutanes du prinlemps et de l'autorane, l'usage de plantes froides et liu-
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SVMPTUMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;153
mides, acres, irritanteraquo; ou avariees, en sont les causes determinantes essentielles.
4deg; Enfin, que les chaleurs atmospheriques de l'ete et l'usage d'eaux croupies et Infectes peuvent, dans quelques cas, faire naitre cette grave maladie, raais qu'elles concourent generalement a lui donner un caractere putride.
Symptömes. — Les premiers symptomes de Ten- Symptomelaquo;, terite suraigue ne sont pas toujours apergus par les personnes qui soignent les betes bovines a I'e-table ou qui les gardent aux paturages. Quoique deja malade, l'animal continue souvent ä manger; mais il eSt tres-altere, boit souvent et beaucoup. Aussi ne s'apergoit-on de l'existence de la maladie que dans le moment oü eile s'annonce avec des sym­ptomes qui font juger dejä que la bete est dans un etat tres-inquietant. Voici ces symptomes.
La bete ä comes eprouve des coliquesplus ou moins violentes et continues, avec ou sans meteorisation, mais dont la duree est coiirte. Ces douleurs abdo­minales se manifestent souvent lorsque la bete vient de boire, et sont prises pour des coliques d'eau froide ou des empansements d'eau, pour parier le langage des bouviers; elles cessent apres une persistance de une a deux heures au plus, et sont remplaceespar des frissons generaux, accompa^nes d'un prompt refroi-
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154nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENTERITE SUIIAIUUE.
dissement de la peau des oreilles et de la base des cornes.
A ces symptomes en succedent d'autres qui an-noncent le progres de la maladie.
La bete reste debout ou couchee; les (lanes se creusent, la bouche est chaude et remplie d'une sa-live parfois tres-abondante; les conjonctives sont rouges et tres-injectees sans 6tre noiratres. Chez les vaches, les mamelles sont llasqnes et la secretion du lait promptement tarie.
La respiration est saccadee, petite, irreguliere et tres-souvent plaintive, le pouls vite, pi ein et dur, la peau chaude, le flanc droit douloureux, et la'co-lonne vertebrale tres-sensible; les excrements sont comme dans I'etat ordinaire.
Ces symptomes effrayent les proprietaires, parce qu'alors la bete refuse toute espece d'aliment, ne rumine plus, et que la vache ne donne plus de lait.
La maladie date alors de quinze a vingt-quatre heures.
Poursuivant sa marche, I'ent^rite suraigue at-teint bientot sa periode d'etat ou son plus haut de-gre d'intensite.
La bouche est alors chaude et seche , ainsi que le mufle; les conjonctives restent tres-injectees et pren-
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SYMPTOMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 155
nent quelquefois une teinte jaunätre; parfois des larmes s'ecoulent sur le chanfrein; le flanc droit reste creux et tres-sensible.
Les matieres excrementitielles sont ou tres-rares, durcs et recouvertes d'une matiere jaunätre et san-guinolente, ou expulsees tres-frequemment, liquides, grisätres, muqueuses et infectes. Le pouls est petit, vite et mou. La respiration reste toujours courte, vite, saccadee et plaintive; maisjamais irreguliere, tumultueuse, et alternee par des moments de calme et de regularity. Les urines sont claires ou legere-ment jaunätres, rarement roussätres; elles ne sont sanguinolentes que dans le cas oü la maladie est occasionnee par des plantes acres, irritantes, et surtout par la mercuriale annuelle.
Ces symptomes persistent generalement pendant un ou deux jours, et alors la maladie date de trois ä quatre jours au plus.
SI, ä cette periode, la gravite de l'enterite n'iest pas diminuee par les moyens therapeutiques mis en usage pour la combattre, eile ne tarde pas k de­terminer la mort. Bientot le pouls devient petit, vite et insensible, la respiration irröguliere et tres-vite, les yeux s'enfoncent profondement dans I'or-bite, la chaleur de la peau s'abaisse ; I'animal
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156nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENTER1TE SiaAU.lF..
chancelle, tombe, et meurt ordinairement sans se debattre.
Le cours generalement regulier de l'enterite sur-aigue est pourtant parfois accompagne, soit au de­but, soil dans la periode d'augment, soit cinq ä six heures avant la mort, de desordres dans les fonctions du Systeme nerveux qui en accelerent la marche vers une issue funeste. Voici ces epipheno-menes. Epiplienomenes. La respiration est acceleree, I'artere tendue; I'ani-raal tousse tres-frequemment et refuse obstinement les breuvages que Ton cherche a lui administrer. Quelques betes se livrent a des mouvementlaquo; desor-donnes, se precipitent sur la creche ou la muraille, et poussent violemment avec leur tete appuyee contre le mur de face ou centre les objets ou elles peuvent prendre un point d'appui; quelques-unes ont un resserrement considerable de la mächoire, et la bouche remplie d'une bave ecumeuse; d'autres font entendre un grincement de dents particulier; quelques autres cherchent ä mordre ou mordent les objets qui sont ä leur portee; d'autres ont les yeux hagards et etincelants, se debattent, brisent quel-quefois les liens qui les attachent, s'echappent des lieux oü elles sont enfermees , courent au hasard ,
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TERMINAISONS ET PRONOSTIC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;157
se heurtent contre les objets qu'elles rencontrent, tombent et expirent.
Quelle quesoit la nature des desordresfonctionnels manifestes par les troubles nerveux, ils annoneent toujours une fin prochaine. En effet, la bete ä cornes
ne tarde pas ä presenter un etat comateux profond
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et ä succomber.
Les animaux qui ont mange des renoncules ve- Symptome*
de l'emerile due
neneuses, des boureeons de ebene ou de frene, des * ''raquo;sage de
'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Onbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; planles Acres et
mercuriales annuelles ou des feuilles de colchique astr,D0fentes-d'automne, presentent generalement tous les sym-ptomes qui caracterisent une enterite tres-grave. Les coliques sont parfois violentes; la bouche est rem-plie d'ecume, le ventre tres-retracte; la constipa­
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tion se montre surtout tres-opiniätre dans l'enterite causee par les bourgeons de ebene, et l'urine,quot;tou­jours expulsee en petite quantite, est souvent rou-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\ geätre et sanguinolente. Les feuilles du colchique damp;erminent beaueoup devacuations alvines et l'expulsion d'urines claires et abondantes.
La mort survient du deuxieme au quatrieme jour de l'empoisonnement.
Marche, duräe, terminaisons et pronostic. — La marebe de l'enterite suraigue est fort irreguliere.marcheet dürfe. Sa duree ordinaire est de deux, trois, quatre ä six jours au plus. Elle se termine par la resolution ou
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158
ENTERITE SÜRAIGUE.
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Terminaisons. la morl; tres-rarement eile passe ä letat chroni-que. Les symptomes nerveux qui viennent se joindre aux phenomenes morbides ordlnaires annoncent toujours une extreme gravite et une mort rapide. La guerison ne peut gamp;ieralement etre obtenue que par des moyens rationnels energiques mis en prati­que pendant le premier, le deuxieme et le troisieme jour au plus du debut. Bien que I'inflammation ait ete vivement combattue des son invasion , le reta-blissement complet de l'animal se fait avec la plus grande lenteur. L'enterite suraigue etant la plus grave affection du canal intestinal de la bete bo­vine, il Importe done beaucoup, dans l'interet de la conservation du gros betail, de ne point la con-fondre avec la maladie de sang et la fievre char-bonneuse, dont je traiterai plus loin.
Diagnostic difKrentiel.
Diagnostic dijfirentiel. — Les coliques legeres
suivies de frissons generaux, la chaleur de la bou-che, sa secheresse dans quelques cas, sa salivation abondante dans d'autres , la rougeur vive des con-jonctives, le larraoiement abondant, la respiration saccadee, irreguliere et plaintive, la grande sensi-bilite de la colonne vertebrale, I'expulsion d'excre-ments durs et coiffes, ou liquides, muqueux,sangui-nolents et fetides, renfoncement profond des flaues et la douleur du flanc droit a la pression, I'expui-
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DIAGNOSTIC DIFFEIIENTIEL ET LESIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 159
sion claire, trouble ou legerement briquetee des urines; la succession de ces symptomes, leur aggra­vation et leur persistance pendant deux ä cinq jours, etablissent le diagnostic de i'enterite suraigue.
La toux sympathique, les uiouvomenls desordon-nes, l'envie de mordre, Faction de pousser au mur, la vue egaree, sont des epiphenomenes qui peuvent rendre le diagnostic embarrassant, mais qui, bien etudies , et rapportes aux symptomes pathognomo-niques, ne peuvent laisser aucunc incertitude dans le jugement du praticien sur la nature et le siege de 1'iiillaniraalion intestinale.
Le diagnostic de I'enterite suraigue, compare ä celui de la maladie de sang, offre done des diffe­rences tres-tranchees, qui empechent de pouvoir confondre ces deux graves affections.
Läsions cadavdriques. — Le cadavre n'est pas meteorise et ne se decompose point avec facilite; des liquides spumeux et herbaces s'echappent par les naseaux, mais sans trace de sang; quelquefois des matieres excrementitielles noirätres ou mu-queuses sont rejet^es par I'anus.
Organes digestifs. — Le rumen renferme des ali­ments assez durs et d'une odeur forte et putride. Les villo-papilles, detachees de leur epiderme, se mon-trent parfols rouges et injectees cä et la.
Lesions morbides.
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Organes digestifs.
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1G0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENTEUITF. SI HMt.l i:
Le räsean n'offre rien de notable.
Lorsque la maladie s'est prolongee au delä de trois jours, les lames du/eui/tet renferment des matieres seches, dures et adherentes a I'^pithelium, au-des-sous duquel les mamelons muqueux se presentent rougeatres; mais lorsque la maladie a dure un, deux et meme trois jours, les lames de ce viscere ne contiennent qu'une puree epaisse, et la gouttiere oesophagienne est libre.
La cailletle contient toujours une certaine quan-tite de liquide provenant generalement des bois-sons et des breuvages pris par l'animal. Sa muqueuse presente dans quelques cadavres des rougeurs , des arborisations legeres affectant sa coucbe superfi-cielle, comme aussi les villosites assez nombreuses qui se voient au voisinage de son ouverture pylo-rique.
Les intestins griles et gros prdsentent des lesions fort remarquable8,qui jusqu'ä ce jour n'ont pas 6te decrites avec detail.
Lorsque I'inflammation a eu une courte durfo , vingt-quatre, trente-six ä quarante heures, par exemple, la muqueuse intestinale, tantot dans le duodenum, d'autres fois dans la partie moyenne, quelquefois dans le voisinage du jejunum, et dans la longueur de 1 metre, de 2 metres, plus souvent
Inteslins.
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LKSIONS MOimiDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;161
dans 1e quart, la raoitie de son etendue, se cnontre rouge, epaissie, ramollie, et recouverte de matieres jaunätres rouillees on bien couleur lie de vin, et associees a beaucoup de sang. Le tissu cellulaire fin et serre qui unit la muqueuse a la charnue n'est que fort pen infiltre.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;' \f^
A l'exterieur, les intestins malades se montrent rouges ou noirätres, et les veines nombreuses qui s'en elevent gorgees de sang; ce liquide a naeme abandonne les vaisseaux pour y former des taches ecchymotlques disseminees qk et lä. La sereuse pe-ritoneale est vivement injectee ä ces endroits , et le tissu cellulaire sous-sereux et lache qui existe dans l'adossement des deux lames du peritoine est infiltre de serosite jaunätre.
Si Ton examine en detail toutes ces lesions, on ne farde pas ä s'apercevoir que les villosites si longues et si vasculaires de la muqueuse sont detruites en grande partie, et que celles qui ont resiste ä l'in-flammation, vues ä travers une lentille grossissant deux cents fois, sont depourvues de leur enveloppe epitheliale.
Or, ce sont ces debris de villosites et les lamelles de l'epith^lium, associes ä une certaine quantite de globules du sang et aux produits morbides de la muqueuse enflammee, qui forment ces matieres
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162nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENTERITE SURAIGUE.
blanchatres, roulllees ou rouge violace, qul recou-vrent la muqueuse alteree. Les plaques de Peyer offrent des traces inflammatoires: la plupart sont tumefiees, rouges, et forment une saillie remar-quable ä la surface de la muqueuse, saillie qui s'annonce quelquefois ä l'exterieur de I'lntestin par un renflement allonge, rougeätre et dur vis-ä-vis la plaque alteree.
Le tissu de la muqueuse est ramolli, diffluent, se dechire avec la plus grande facilite, ou se reduit sous le doigt qui la presse en une bouillie pulpeuse et rougeatre qui, raise sous la lentille grossissante, se montre forraee par du tissu muqueux, des globules inflararaatoires et des glandules isolees qui ont re-siste au ramollissement.
La muqueuse du colon et du coecum, plus rare-ment celle du rectum , presente de vives traces in­flammatoires dans une plus ou moins grande partie de son etendue. Dans le colon et le coecura, la mu­queuse , pouvant se detacher facilement de la mem­brane charnue, ä cause du tissu cellulaire assez lache qui les unit, se montre plus epaisse, plus rouge, plus raraollie que dans les instestins iJr^les. Le tissu cellulaire sous-muqueux est en outre infil-tre de serosite citrine.
Les malieres alvines se montrent tan tot boueu-
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l.l;sui\s MOtlBlDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ki/.
laquo;es, quelquefois rougeätres, d'autres fois diires,
seches et recouvertes d'un enduit jaunätre ou gri-
sätre.
Les gros, lonss et nombrenx ganslions mdsentd- Ganglions _nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . quot; quot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;mesenteriques.
riques qui occupent le court mesentere des intestins sont a I'etat normal.
La rale et \e foi'e ne prelaquo;ntent rien d'anormal. Rate et reins.
Lesmn* sont tramp;s-injectes. La vessie n'offre rien de remarquable; I'urine qu'elle contient est blan-chätre, huileuse ou legerement briquetee.
Les veines mamp;sentdriques et la veine porte sont gorgdes d'un sang noir, dpais et coagulä, lorsque l'autopsie est faite apres le refroidissement cadave-rique.
H
Organes respiratoires. — Les poumons ne presen-
Organes respiratoires.
tent rien de notable (1).
Lorsque les betes bovines atteintes de Tentefite suraigue resistent ä cette redoutable maladie pen-
(1) M. Mazure a trouve, a l'autopsie d'une vache morte d'enterite suraigue, le poumon emphysemateux et ses mailles cellulaires gorgees de serosite. Je pense que cette alteration doit etre cousideree corame une lesion exceptionnelle. J'en dirai autant des traces ioflammatoires de la muquease tapissant les cavites et les sinus, reucontrees sur deux ca-davres morts egalement d'enterite suraigue et ouverts par M. Chevrier.
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2e peiiode. Organes
digestifs.
]64nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMT.IUTK StlRAIGUr.
dant quatre a cinq jours, des lesions beaucoup plus graves se montrent dans le tube digestif.
L'ouverture de l'öMo/wen laisse tScouler unou plu-sieurs litres de liquide sero-sanguinolent.
Le rumen est dur et contient les aliments ingeres depuis le debut de la maladie; repithelium de ses villo-papilles s'enleve anec facilite.
Le feuillet contient dans ses lames des aliments durs et desseches , auxqucls adhere la couche ^pitheliale de la muqueuse. Les mamelons sons-epidermiques se montrent d'un rouge brun , cou-leur qui ne tarde pas ä passer ä un rouge clair an contact de l'air.
La caillette offre quelques traces d'inflammation.
Les lesions principales se montrent dans les ih-testins. La muqueuse digestive des intestins grdles est d'un rouge brun, epaissie, ramollie, ou detruite en partie par la violence de l'inflammation; sou-vent merne eile repand une odeur fetide et gangre-neuse. Les plaques de Peyer sont tumäfiäes, noi-rdtres, recouvertes dune malihre äpaisse ressemblant ä une pseudomembrane, et participent quelqaefois au ramollissement gangrdneux quifrappe les autres par­ties du tissu muqueux. Les matieres contenues dans I'intestin forment une bouillie noirätre et fetide, composee dc debris ramollis de la muqueuse, de-
Plaques de Heyer.
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LESIONS 1UOUBIOES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;105
pitheliuim, et de globules de sang dont la circon-ference est manifestement alteree.
Lorsque rinllamniation a son siege dans le gros intestin, la muqueuse se montre toujours tres-epaisse, ramollie et noiritre. Pressee entre les doigts, eile laisse sulnter un liquide trouble , epais et d'une odeur fetide. Le tissu cellulaire sous-sereux est gorge de serosite sanguinolente; enfin, les ma-tieres alvines contenues dans ces gros visceres sent grises ou noirätres, et plus infectes encore que dans les intestins greles.
Le päpitoine qui recouvre les parties du tube in- P^ritoine.
testinal malade est ecehymosö, verged et fort in-
jecte. Les lames mesenteriques sont parsenpees
d'ecchymoses et de suffusions sanguines. — Le tissu
cellulaire interlamelleux et abondant qui s^pare le
peritoine du coecum et du colon est ecchymose et
gorge d'une serosite citrine ou sanguinolente.
Les snnglions mäsentäriques sont gros, noirätres, Ganglionlaquo; 00nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;D 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;mesenteriques.
entoures d'une infiltration rougeätre, et gorges d'un liquide sero-sanguinolent.
La rate presente cä et la des taches brunes, noi- Rai rätres, formäes par du sang dpanche dans son lissu; mat's son volume est ä peu prds ä l'äiat normal. A part ces taches, le reste de son tissu est sain.
Les reins sont noirätres et congestionnes. La
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™^^m~f^*m—m
G;iii!;lions
lymplialiques
externes.
106nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ENTEKITE SI ISA1GI r.
vessie presente quelques pointillements; I'urine qu'elle contient est briquetee.
Les poamons raquo;out gorges d'un sang noir et pre-sentent quelques taches sanguines noiratres; enfin, Fes cavites du coeur sont remplies d'un sang noir, et de nombreuses ecchymoses existent dans le Tentrieule gauche.
Les gang/ions lymphatiques des membres antdrieurs et postdrieurs de l'entrde de la poitrine et des branches se montrent sains.
Je n'ai point eu occasion d'ouvrir le crane d'ani-maux qui pendant le cours de la maiadie ont offert des symptomes nerveux.
Dans ce cas, M. Chevrier a note suf deux cada-vres une forte congestion des vaisseaux ceröbraux et des plexus choroides, l'injection et l'epaississe-ment de l'arachnoide, enfin le ramollissetnent de la substance cer^brale.
Teiles sont les alterations qui caracterisent 1'en-terite suraigue. Je dois m'empresser de faire re-marquer maintenant que la succession des diverses lesions oftertes par la muqueuse, selon la duree plus ou moins prolongee de l'aflection , sont diffe-rentes des alterations produites par la maiadie de sang. En eföeliVdpaississement de la muqueuse, la des­truction de ses viliosites, son ramoUissement profond.
Regurag
dos lesions.
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MÜYE.\S PRESERVATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 167
sa couleurbrune, la tamäfaction des plaques de Peyer, sont des lesions que je namp;ijamais notäes dans le sang de rate.
Vdtat normal de la rate, lorsque la ma la die n'a pas ^te tres-violente, les äpanchements sanguins noi-rdtres dont ce viscere est le siege, dans le cas oü Yinflammation se montre ä l'ätat gangräneuoc, ne sont point comparables ä la tunjefaction enorme, au poids considerable, et ä la bouillie sanguine noi-ratre qui gorge son tissu dans la maladie de sang.
L'autopsie cadaverique des animaux morts de l'enterite suraigue et de la maladie de sang peut done servir ä faire distinguer facilement ces deux maladies.
L'etude des moyens therapeutiques va encore me donner les moyens d'etablir cette distinction, sur laquelle je ne pourrais trop insister.
Moyens präservatifs. — 1deg; Eviter autant que pos­sible de faire päturer les betes bovines dans des päturages frais, ou l'herbe est tendre et couverte d'hurnidite, lorsque l'etö a ete chaud et sec, temps pendant lequel les vaches ont ete privees de bons aliments.
2deg; Rentrer les betes ä Fetable pendant les nuits froides et humides des mois d'avril, de septembre et d'octobre, autant que faire se pourra.
Moyens prtseivaiil's.
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V
168nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENTERITE SURAIÜUE.
3deg; D^truire le plus possible les renoncules acres, rampantes, scelerates, flammules , et I'euphorbe dentee, qui croissent dans les päturages frais, comtne aussi les carex, les roseaux et autres mau-vaises planles qui vegetent dans ces lieux, soit en assainissant les herbages, soit en arrachant ces plantes avec soin.
4deg; Eviter de conduire le gros betail dans les lieux oü ces plantes croissen t en abondaoce. Les renoncules perdant leur äcrete par la dessiccation , il convient de faucher les pres dans les lieux oü elles vegetent, et de faire manger le fourrage sec au betail.
5deg; Rejeter les sarclures de jardin contenant une grande proportion de mercuriale annuelle.
6deg; Boucher exactement les clotures des päturages au printemps, afin d'empecher le betail de s'echap-per des herbages poür aller brouter dans les bois les jeunes pousses de chene on de fr^ne.
7deg; Ne jamais leur donner les feuilles vertes et glauques du colchique d'automne (veille, veillotte), qui poussent en grand nombre dans certains her­bages, pendant les premiers beaux jours de mai.
8quot; Battre, secouer, et humecler avec de l'eau salee les fourrages avartes, avant de les donner au betail.
9deg; Enfin, purifier les eaux saumälres, (roubles,
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MOYENS OUBATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;169
chaudes et infectes, en les filtrant avec le charbon de bois, si Ton se trouve dans la necessite de les faire servir de boisson.
Moyens curalifs. — L'enterite suraigue debutant Moyenscuratifc. avec les symptomes d'une inflammation franche doit etre combattue par les moyens antiphloglstiques et revulsifs energiques.
Les saignees, reiterees au besoin, de 3, 4, 5, et Saigafes. meme 6 kilog., pratiquees ä la jugulaire, ä la veine mammaire ou aux arteres de la queue, degorgent le Systeme sanguin , determinent une depletion active dans la circulation, et provoquent rapidement la re­solution de l'inflammation. Mais je m'empresse de signaler que, pour obtenir ces resultats desirables, la veine doit dtre largement ouverte, et reouverte ä des inlervalles de cinq ä six heures d'abord, puis de douze ä vingt-quatre heures au plus. L'age, I'em-bonpoint des animaux, le temps plus ou moins avance de la gestation, sont autanlde circonstances qui doivent etre prises en consideration dans I'em-ploi reitere des saignees.
A cette occasion, je dois faire remarquer que les Auemious
.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;_nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . ä apponerdans
modifications apportees dans I'oreanisme par la si- I'empiol
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des sai;;..(vs.
tuation topographique des lieux, les qualites nutri­tives et excitantes des plantes, Fair sec et chaud, froid ou humide, que respirent les animaux , le tra-
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170nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENTERITE SURAIGUE.
vail auquel ils sont soutnis, com me aussi les pro-duits que I'homme s'efforce d'en obtenir en lait, en chair et en graisse, donnant ä la bete a comes laquo;oit une constitution robuste et un temperament sanguin, soit une constitution faible, molle, et un tempera­ment lymphatique, sont des conditions organiques qui doivent ^tre bien prises en consideration dans l'emploi des soustractions sanguines des betes bo-vines. Je dots ajouter aussi que, le sangportant par-tout le mouvement, la chaleur, l'excitation et les materiaux destines ä la reparation des pertes faites par I'organisme, ce fluide important a la vie ne doit point etre impunement retire des vaisseaux sans avoir egard aux grandes modifications apport^es dans la constitution et le temperament des animaux par les lieux, Fair et les aliments. C'est qu'en effet, I'experience a appris que si les grandes et larges saignees ^taient des moyens heroiques pour com-battre promptement I'enterite suraigue, aussi bien que toutes les autres phlegmasies des muqueuses in-testinales des betes bovines n^es et elevees dans les provinces meridionales de la France, comme aussi dans les bons pays de culture, oü les animaux sont alimentes abondamment avec des plantes succu-lentes, I'observation a demontre aussi que, dans les provinces du centre, du Nord, de l'Ouest, et prin-
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MOVENS CURATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 171
cipalement dans les lieux oü le betail n'est conduit que surdemaigrespäturages, et oü il n'est aliment^ qu'avec des plantes d'une mediocre qualite, ces grandes saignees affaiblissaient considerablement Teconomie, et rendaient la convalescence extreme-men t longue.
Dans la Beauce, la Brie, la Normandie, etc., oü le gros betail est generalement bien nourri, les emissions sanguines de 3, 4 ä 5 kilogrammes peu-vent etre faites avec avantage aux betes atteintes
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d'enterite süraigue. Elles seront toujours pr^cedees et suivies de vigoureuses frictions faites sur le corps et les membres, dans le but de ranimer la circu-lation exterieure et de rechauffer la peau; la b^te sera ensüite recoaverte d'une bonne couverture.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;V
Independamment de ces saignees, il est indispen- MWicamcms
temperauis.
sable de faire parvenir, dans les lieux oü siege la
maladie, des medicaments propres a faire cesser le
gonflement, lai rougeur et la sensibilite morbide
dont la muqueuse intestinale est le siege. L'admi-
nistration d'heure en heure d'un litre de petit-lait,
ou de decoctions de graine de lin, de mauve, de
gulmauve, de chiendent, de pain bouilli, dans les-
quelles on ajoute soit le miel, soit la melasse, etnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *
une petite quantite de vinaigre, produit toujours
d'cxcellents effels. Ces breuvages etanchent la soif,
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Emploi
lies revulsifs.
172nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ENTER1TE SUKAIUUE.
rendent les urines claims, aqueuses , et diminuent la violence de la fievre de reaction. Dans le but de calmer les douleurs intestinales, Tad ministration, toutes les trois ä quatre heures, de breuvages com­poses de 250 grammes de creme fraiche battue avec 2 centilitres ou deux cuillerees ordinaires de vin d'o-pium de Rousseau, etendus ensuite d'une decoction de graine de lin ou de mauve, produisent un tres-grand bien. Beaucoup de lavements tiedes; I'ap-plication sur les reins d'un sachet emollient et leger, confectionne avec des balles d'avoine expo-sees a la vapeur d'eau; des fumigations ^mollientes sous le ventre, suivies de forts bouchonnements, donneut de fort bons resultats.
Lorsque I'enterite resiste a ces moyens, il faut s'empresser d'appliquer sous le ventre un large ca-taplasme de farine de moutarde, ou d'introduire sous la peau du ventre ou du poitrail un trochis-que d'hellebore, dans le but d'operer une revulsion prompte et salutaire. Des incisions profondes et nombreuses faites dans I'engorgement, la caute­risation de ces plaies avec le fer rouge lorsque le sang a cesse de couler, sont des moyens ener-giques qui comptent de grands sneces.
La diete ou la demi-diete, les buvees claires composees d'eau blanchie avec le son ou la farine,
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MO YENS Cün(\TIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;173
le sejour des animaux dans un lieu oü la tempera­ture est moderee et l'air pur, sont des conditions qui ne doivent pas etre negligees pendant le trai-tement. Generalement, I'enterite suraigue est com-battue avec succes, aussitot son debut, par ces medications , soil en Beauce, soil ailleurs.
Mais lorsqu'elle date de deux, trois ä quatre calaquo;
oil les iju^i isons
jours; lorsque surtout eile est parvenue ä cette sont rareraquo;. periode oü le pouls est faible, les dejections alvines abondantes et fetides, les flaues creux et le rumen dur, les muqueuses pales, les forces mus-culaires tres-affaiblies, la respiration petite, sac-cadee et tres-plaintive; en un mot, lorsque les symptomes annoncent une pblegmasie violente ar-rivee ä la periode de ramollissement ou de des­truction de la muqueuse intestinale, le cas est ex-cessivement grave et la guerison fort rare.
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Lespetites saignees reiterees pour combattre I'in-
Moyens ä employer.
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flammation sans trop affaiblir I'organisrae, I'emploi des revulsifs externes pour transporter la maladie de l'interieur ä l'exterieur^'administration des emol­lients reunis aux legers stimulants et amers, tels que les infusions de petite centauree, de camomille, d'absinthe, etc., produisentde bons effets. Le cam-phre delaye dans des jaunes d'oeufs, et donne en breuvage a la dose de 4 grammes, dose que Ton
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174nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KXTERITE SÜRAIGDE.
peut augmenter de jour en jour, en actlvant. les fonctions du canal intestinal, stimulant la mu-queuse et agissant comme antiseptique sur le sang, fait obtenir des guerisons inattendues. Traiteinent L'enterite suraigue qui s'accompanne de pheno-
de Ten Write avecnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; u inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; r
P^quot;quot;m^nes menes cerebraux reclame au debut, independam-ment des moyens depletifs et revulsifs que j'ai indi-ques, l'emploi de douches d'eau froide et acidulee sur la surface du cräne , suivies de I'application de sachets, de bandages matelasses tenus constamment froids sur cette partie. Les grandes saignees gene-rales , l'amputation d'une corneou des deux comes, dans le but d'obtenir un ecoulement sanguin local, I'application de revulsifs energiques ä I'encolure, sont les seuls moyens a employer pour moderer ou faire cesser cette grave complication trop souvent mortelle.
Traitement Quant ä l'enterite aigue determinee par I'usage ' de l'enterite due
aux piantes de plantes acres, telles que la mercuriale annuelle,Ie8
acres
et astnugentes. feujijes fa colchique, les renoncules acres, cette maladie devra etre traitee par les saignees et l'ad-ministration repetee et a grande dose de breuvages emollients acidules, alternes avec les purgatifs laxa-tifs, parmi le squels il faut preferer la creme de tar-tre rafraichissante; enfin, lorsqu'elle s'accompa-gne d'une constipation opiniätre. i'emploidel'huile
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moyeivs ccnATirs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 175
d'olives ä la dose d'un litre et battue avec 500 gram­mes de beurre, de meme que 15 a 20 grammes de magnesie calcinee a joules a cette huile, produisent une bonne et douce purgation qui fait cesser la con­stipation et retablit les functions du canal intes­tinal. La sulfate de soude ä la dose de 60 ä 90 gram­mes , 1 emetique pris avec les boissons ä la dose de 4 a 6 grammes par jour, donnent aussi de bons resultats.
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J'ai fait remarquer, en traitant des symptomes do Moyen conseiiie
^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pour riHablir
I'enterite, que la rumination ne s'executait plus, ,a rumination, que la pression du flanc gauche faisait reconnaitre la durete de la pause, qu'enfin, apres la mort, ce reservoir, ainsi que le feuillet, renfermaient des aliments durs, desseches meme, et repandant unenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0
odeur desagreable. II Importe done beaucoup de tächer de retablir, autant que possible , la rumina­tion pendant !e cours de I'enterite. Aussitot done
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que les premiers phenomenes inflammatoires sur-aigus auront ete combattus par les saignees , les emollients acidules et les revulsifs, il faudra cher-cher ä exciter la rumination, afin de prevenir la durete de la panse et l'engorgement du feuillet. Pour atteindre ce resultat, M. Festal (Philippe ), praticien distingue, a conseille Fadministration d'un älectiwire, compose de 6 ä 8 grammes d'ipecacua-
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176nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMERITE SUIIAIGIE. — HOYENS CmATIFS.
nha et de 12 ä 15 grammes d'aloes. Ces substances, dit notre confrere, administrees pendant trois a quatre jours, tonifient le rumen , excitent ses con­tractions, et rappellentla rumination. Dans le meme but, les mastigadours stimulants composes d'ail, de sei et de poivre, font obtenir le mamp;ne resultat.
Lorsque la convalescence est etablie, les animaux devront etre nourris avec des substances restau-rantes d'une facile digestion, dont la ration sera augmentee de jour en jour. Les buvees tiedes et fa-rineuses d'abord, les panades avec le pain, la creme, les bouillons de viande, les carottes, les betteraves, les navets cuits ensuite, puis le foin fin, le boa re­gain, seront les aliments qui devront 6tre donnes, de preference ä tous autres, pendant les quinze premiers jours de la convalescence; plus tard , les animaux devront 6tre remis peu ä peu et de jour en jour a leur ration habituelle.
Aliments
ä donner
pendant la
convalescence.
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BIBLIOGRAPHIE.
177
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12
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CHÄPtTRl VI.
#9632;#9632;?.#9632;.#9632;#9632;., : Etude compar^e des malndles charbonnewiaelaquo; des betes bovines airee la maladfe de sang.
Causes predisposantes, occasionnellt-s et determinanfes.— OoBta-i;ion fixe et volatile.;— Distinctions. #9632;7Symptömes.— Lesions. — Nature et siege. — Moyens preservatifs etcuratifs.
:
Les maladies charbonneuses önt ete et sont en- Difficult du core aüjoürä'nüi g^neräleineni confondues avec Idnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5
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maladie de sang. Leur apparition insolite, leur marche rapide, leur issue promptemeht funeste, les lesions qu'elles laissent stir les Cadavres dans' quelcpjes efts , offrent assurement qUelque resseih-blance avec le säUg de rate; inais, an point de vüe de leurs causes predisposantes et determinantes, des leurs lesions morbides, de leürs moyens preserva­tifs et Curatirs, la similitude n'est plu* permise. Je dois done m'efforcer, autant que 1 etat de la science et mes prOpres observations pourront me le per-mettre, de faire ressortir, dans ce traite, les cateic-teres dlfferentiels des deux maladies. Je ne me dis-simule point qu'envisage ä ce point de vue, le sujet ne soit grave et difficile ä bien traiter; mais cepen-dant je n'hesite point ä l'aborder. Quel qu'en soit le
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180nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MALADIES CHARBONNEUSES.
resultat, je m'estimerai fort heureux si j'ai pu con-courir ä elucider une question si imparfaitement connue et si digne de fixer l'attention des veteri-naires et des cultivateurs en ce qui touche la con­servation du gros bet ail.
Causes gänärales, prddisposantes et occasionnelles des maladies charbonneuses.
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Enumeration des causes.
La lecture attentive des tres-nombreuses obser­vations qui ont ete faites sur le charbon des ani-maux domestiques demontre que cette grave affec­tion reconnait pour causes principales: 10 les grandes secheresses non precedees ou precedees de pluics abondantes, 2deg; la stabulation dans des lieux mal acres et infects, 3deg; I'usage d'aliments deteriores, 4deg; les marches forcees, 5deg; la contagion.
Je vais examiner si reellement ce sont toujours ces causes qui, ä diverses epoques, ont determine les maladies charbonneuses, et si ce sont elles encore qui les occasionnent aujourd'hui. Dans I'affirmative, j'exposerai leur maniere d'agir, et chercherai a de-montrer que I'element pathogenique du charbon est constitue par une matiere organique qui, introduite dans l'organisme ä l'etat de septicit^, engendre cette maladie.
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CAUSES
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10 Grandes sächeresses non präcädäes par des pluies Sdcheresses
prolongees. nbondantes. L'observation a deittontre que lelaquo; ma- Ef^1*-
ladies charbonneuses 86 manifestent particuliere-ment pendant les grandes chaleurs prolong^es des mois de juin, juillet, aout et septerabre.-Aussi a-t-on remarque que durant lelaquo; anneelaquo; 558, 592, t73l, 1758, 1776, 1780, 1811, 1822, 1823, 1825, 1846, remarquables par leur lonjjues secheresfies, lea ma­ladies charbonneuses avaient faif de tres-grands ravages sur les animaux domestiques. On ne peut assurement contester qüe l'^tat hygrom^trique et (lectrlquc, la rarefaction et la haute temperature de l'air dans les climats temperes , n'apportent des modifications profondes dans la sanguification, dans la quantite et la qualite des secretions, des exhalations diverses, comme aussi dans les fonc-tions du Systeme nerveux et dans rassimilation des materiauz organiques charries par le sang dans toute l'economie. Et pourtant, ces modifications, si grandes si puissantes qu'elles soient, ne sent ce-pendant pas les causes determinantes essentielles des maladies carbunculaires. En effet, ce n'est point dans les lieux oü l'air est ordinairement vif et pur, le sol calcaire, sablonneux ou granitique, le terrain accident^, ombrage par des bois, des fo­ists, traverse par des rivieres, des fleuves, encais-
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182
MAlJVDIES CHAnBO!S!VErSES.
, - soraquo;, quo 8ie manifestent ces maladies; mais bion
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dans Its localitelaquo; dont le sol est ou marecagoux , ou silloane par des cours d'eau fangeux exposeraquo; a de faciles et frequents debordemeuts, oü les sour­ces sont rares et tres-profondes, ou enfin la cam-p^gqe est boisee ou bocag^e, generalemcnt humide amp; peu ou mal cultivee. Aussi, est-ce en franco, danlaquo; la Camargue , la basse Vendee, le bas Poitou, la basse ^fetagne, la Brcsse , certainef parties des Ardennes, et quelques :dqpartementraquo; tel# que le CUec, J'Allier, la Nieyre, I'Yonae, la JPlor^Qgne, le lx)t-et-Oaronne, le T^rn , le Tafn-jet-jG^rpBne , 1'Ayeyron, unc partie des departements dc J'lndre, de la Meuse, etc., que les maladies charbonneuses attaquent annuellement les bestiaux et en font perir un grand nombre.
Je dois bien faire remarquer anssi que, pendant
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les grandes chaleurlaquo; de l'efe, Feau des etangs , des raarais, est vaporisee en partie, et qu'un depot liino-neux est mis ä decouvert et laisse au contact de 1 air et de la chaleur; que les mares, les flaques d'eau, les fosses, les ruisseaux meme 011 vont s'a-breuver les betes bovines, sont en grande partie des-sechelaquo;, et qu'elles sont reduitesäse desallerer avec #9632;une eau jaunatre, verdatre ou noirätre, trouble, limoneuse et infecte; que les plaotes des champs
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laquo;:,UJ3BS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;183
et deraquo; prairies, en grande partie desgephees par un soleii ardent , ne coptiennent alors qu'une tres-petite proportion de njatjereraquo; org3.niquesect; ftsso-ciees ä une petite quant ite d'eau de vegetation; et qu'enfin, danraquo; le but de procurer aux aninaaux un abri pendant la chaleur ardente du milieu du jour, hraquo; eultivateurs les rentrent souvent danlaquo; des etabjes basses, chaudee, mal aerees et infectes. Teiles sont les conditionraquo; dans lesquelles se trour vent placeraquo; les animaux lorsqu'ils coptractent les maladies charbonneuses pendant les chaleurs pro-longeeraquo;.
Aussi, lorsque la fraichcur de Fair, les pluies, Jes ont fait disparaitre, la morialite c^esse-tTelle gpuerar lement.
2deg; Inondations suivies de grandes chaleurs. Lors- inondations; que 1 op passe attentivcment en revue 1 expose des chaleurs. causes rattacheeraquo; par les auteurs aux maladies char-bonpeuseraquo; qui, en Europe, ont regne ä diverseraquo; epo-ques sous la forme enzootique ou epizootique, on s'apergoit que ce sont dans leraquo; annees op le prin-temps et le commencement de l'etö opt ete tres-pluvieux, et oü l'ete et laujoinne opt ete remar-quableraquo; par de grandes et longues chaleurs, que ceraquo; graveraquo; affections opt decim^ leraquo; animaux. G'est, en effet, ce qui a ete constate en 994 dans toute
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Effets.
184nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONNEUSES.
I'Europe, 1690 et 1691 sur le territoire de Padoue, 1693 dans la Hesse, 1712 en Hongrie, 1731 en France, dans le Bourbonnais, I'Auvergne, le Lan-guedoc et beaucoup d'autres lieux, 1746 dans la basse Saxe, 1757 en France, dans la Brie, 1758 dans la Finlande, 1762 en Dauphine, 1763 dans le pays Brouageais pres La Rochelle, 1792 et 1793 dans les departements de Lot-et-Garonne, de la Nievre, du haut et du has Rhin, de la Haute-Vienne, de l'In-dre, et dans plusieurs departements du midi. Et c'est aussi, depuis ces deplorables epoques jusqu'ä ce jour, ce que les veterinaires exer^ant dans lelaquo; departements arroses par beaucoup de cours d'eau out enregistre dans les annales de la science.
Je ferai remarquer ici: 1deg; que reau,en sejournant ä la surface et dans Tepaisseur du sol, dissout beaucoup de matteres organiques provenant de Ja destruction de matieres animales et vegetalcs alte-rees; 2deg; que l'eau qui a demeurö sur les prairies submergees par les ruisseaux et les rivieres fangeuses depose, ä la surface des plantes et sur le sol, un depot limoneux renfermant egale-ment beaucoup de matieres animales et vegetalcs en decomposition et ä l'etat soluble; 3deg; enfin, que pendant les chaleurs prolong^es, cette eau est va-poris6e ainsi que les elements organiques decom­poses quelle tient en dissolution.
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CAUSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;186nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; if
Je chercherai a demontrer plus loin que ce sont ces mernes elements organiques älteres qui causent les maladies charbonneuses.
3deg; Losements insalabres. L'observation a appris Loßements que le gros betail qui reste enferme, toute I'ann^e ou seulement pendant sept ä halt mois, dans des etables basses, tres-mal aerees, encombrees par des fumiers et renfermant parfois un trop grand nombre d'animaux, dont le sol est noiramp;tre et impregne du jus des fumiers, des urines, et de la par tie liquide des excrements, contracte des maladies charbonneuses. Aussi les veterinaires pensent-ils avcc raison que c'est ä l'air dilate, chaud laquo;jt impur, que respirent les ani-maux enfermeraquo; dans ces lieux, que Ton doit attri-buer ces affections. C'est, en effet, ce que Ton constate plus particulierement dans les logements tres-malsains des pays de montagnes tels que les Pyrenees, les Alpes, les Vosges, le Jura, I'Au-vergne,etc., et renfermant un tres-grand nombre d'animaux pendant les six a sept mois de l'hiver-nage, de merae que partout ailleurs oü le gros betail est place dans les memes conditions.
4deg; Aliments avarite. Un tres -grand nombre Aiimnt d'auteurs out attribue avec raison la manifestation des maladies charbonneuses ä l'usage de fourrages moisis, poudreux, rouilles ou vases. En effet, les epi-
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MALADIES CIIABBONNEIISES.
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zooties charbonncuses qui ont existe en 1792 dans 1(B departemeut de I^Jt-et-Gaj'onne, ep 1795 daps les environs de Paris, en 1824 (\am I'arrondisse-qaept de Bergerac, les observationlaquo; laquo;Jp Qphler, celles feites dans ces dernieros annees par MM. Nu-man et Marchand en Hollande, demontrent que les vegelaux servant a la nourriture des animaux, et dont la substance organique est alteree op associee ä des nialleres liiaoneuses et septiques, occasion-qent le charbon-
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Uoissons impures-
5deg; Boissqns impures. Les eaux de mares, de ei-
tern es, de petits clangs connus du uom depächeries, fournies par Jcs eaux pluviales qui ont pareouru les chemins; celles qui, apres avoir ruissele des toils et traverse les cours des habitations, se melan-gent a des liquides noiratres et infects provenant du purin des etables, parfois menae de puisards , degouts, de lieux d'aisances; celles enfin qui se-journent dans des mares oü les canards, les oieraquo; viennent se baigner, deposer leurs excrements, et en troubler le fond vaseux pour y chercher des insecles, toules ces eaux hues par les animaux pen­dant 1 ete, et notamment lorsque, par suite de lon-gues secheresses , elles out ete rendues plus im­pures encore par l'evaporation, determine!raquo;t les affections dont il s'agit. Marches forcfies. 6deg; Enfin, les OTarcÄeWomto'/Jamp;s elt;/orc^f pendant
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CAJÜS^S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;fH
les ch^lpurs , leraquo; temp d'pr^ge, Ips p^its oiu J'^if ^raquo;t cjiaud, humide et charge d'elec^ic^' g'SMBSBfj
les niarchands soumeltent ]es belos bovines sortant de localites malsaines, pour les conduire aux foir.cs
et aiijs jparcji^laquo; d'appvoyisionnenaent delaquo; gi^ndes
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villos, com me aussi les trayaux fatigants et essoui-flanllaquo; des bccufs de travail pendant I'ete, sont en­core des causes occasionnelles ou aecidentelles qui determinent les maladies carbunculaires dans les animaux dont rorgauisme a e.te modifie p^f raclioa 4es causes dont jl yÄept d'etrjC fpLejamp;tipn. Si lelle est, ea general, I'etipJogiie .du c^arbop* il ipie^r^ste a denaontrer maintenaijjt qu,^ I'agent spec'dique qui engendre cette gr^iye affpctipu coin-s is teen un element septique ou putrcsfiant, fixe oy vplati], introduit dans I'orgamsme par les upjflr breuses voies ouvertes ä l'absorption.
J'ai dit mie les marais, les etangs, les mares, les „Existence
u'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632; d'ulaquo; elemenl
canaux, les fosses d'assainissement, ep se dessechant Putrgfiant-
par la vaporisation de l'eau , doonaient naissanee
a^x maladips jch^rbpnnepsess, etque I'e^u cb„a,vde;,
yastey8,e,j;rpulgt;l?, npirätre pu verdjalpe,laquo;t i^ifecte,
bue par les animaux pendant les grandes sechc-
rcsses, quelquefois memo pendant les chaleurs ordi-
naircs, etait une cause non moins efficiente pour
en provoquer le developpement. II doit done exister
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188nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MALADIES CHAKBONNEUSES.
dans Fair des marais desseches et dans les eaux croupies un memo agent specifique determinant la mamp;ne maladie. C'est ce qu'il m'importe de demon-trer.
Orisine du terment
L'examen du depot vaseux, noirätre et infect, qui
^iM^iiarafc8118 ^orme 'e ^on^ ^e8 marais , des etangs desseches, se montre constitue par un detritus infect, form^ lui-meme par la decomposition putride des nombreux insectes qui vivent et meurent dans les marais, et des vegetaux divers qui y croissent et y meurent aussi annuellement. L'eau qui sejourne encore a ia sur­face de ce d^pot organique d'une epaisseur plus ou moins considerable est noirätre , verdätre , d'une odeur detestable et d'une saveur sal^e. Les recherches chimiques qui out amp;:6 faites jusqu'a ce jour, tant sur ce limon vaseux que sur l'eau croupie qui le surnage et l'impr^gne, de-montrent que Tun et lautre renferment entre au-tres choses une matiere animale eminemment pu-trescible. II est done evident que ces eaux bues en abondance par les animaux, pendant une tempera­ture chaude et alterante, introduisent dans le canal intestinal un ferment eminemment putride : or, ne peut-on pas, ne doit-on pas admettre que ce fer­ment est absorbs par les vaisseaux veineux et lym-phatiques des muqueuses intestinales, et qu'il passe
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CAUSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;189
dans le sang, liquide qui le porte, le disperse, et le depose dans sa course ä toutes les parties de l'or-ganisme ?
Mais ce n'est pas tout: I'eau qui recouvre les ma- Gaz imprrp'ps rais, de meme que cello qui existe encore dans la vase, echauffee par les rayons du soleil, se reduit a 1 etat de vapeur et s'unit a Tatmosphere , sans abandonner cependant 1 element septique quelle tient en solution. En effet, l'odeur de Fair, qui rap-pelle celle des marecages, et la grande putrescibilite de la rosee, en accusent positivement I'existence. En outre, des gaz impropres a la vie , tels que I'azote, I'hydrogene carbone , I'hydrogene phosphore, se developpent et se degagent de I'eau, et surtout de la vase echauffee par la chaleur, et, s'unissant a cet element perfide, rendent I'air encore plus impur et plus impropre a l'entretien de la vie. Si done Fair des marais renferme une matiere organique volatile eminemment septique, unie ä de la vapeur d'eau et a des gaz impropres a l'entretien de la vie; si done cet air est respire par les animaux, le jour et surtout la nuit, sous la forme de brouillards, et enfin depose sur la surface immense des voies respiratoires; si done, par le refroidissement terrestre, cette vapeur con-densee sous la forme de rosee recouvre les plantes mangecs par les animaux, et est introduite avec elles
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190nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MVLAOIKS CliAABONNEUSES.
sti^ la surface trte-^teftdüfe et f t'es-örgani^e defc tblelaquo; digestivelaquo;, cette (öätfer^ volatile ct putfescible fte doit-elle point 6tre absorb^e et transport^e dafis le sshg, püiraquo; darts tout rorgänisme? 2deg; Sur les prai- •' ai flaquo;^ rcmarquer aussi que les maladies char-
riesqui out du;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .,0 ..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .. fmii*A laquo;
iuoudees. bonneuses se mamreslaient apres les pniics pro-langees, le debordement des fleüves et des rividres, sürvis de grandes secheresses. Idi encore lt;pie voit-onPL'eaurecouvrant la surface du sol tertir ert solu­tion des maderes brganiquesv^getales et animalos, passer ä l'^tat de vapeur par la chaleür; l'eau des prairies submergees d^poser un produit limoncux renfermant des matiere^ of ganiqUes alt^rdes, se va­poriser, infecter Fair, et imprögner les plantesd'une rosee putride. Et les animaux respirant cet air, se lioUrrissant de ces plantes, n'introduisent-ils pas en eux le m^me ferment septique que j'ai dit exister dans l'äir des marais et ä la surface des plantes qüi vegetent dans ces lieux iinpurs? Or, si I'^lement putrefiant est de la meme nature et s'il est introduit par les memes voies dans I'organisme, il doit done aüssi determiner les meines effets ou les maladies charbonneuses ? C'est en effet ce qui existe et ce que je chercherai ä demontrer plus loin. 3deg; Dans les Dans les etables mal aerees, oü I'air n'est que tres-saines. peu renouvele, les fumiers amonceles et en fermen-
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CAUSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 191
tation, le sol p6n^tre dc matieres organiques, lei aniöiäüi eii ttop grand nombre, qti'ejdste'-t-ü id ehcore ässöciö k Välr ? Des gaz! inipropres k la vie, tels que I'acide carbonique, I'azote, rammoniaque, et, cela est incontestable, une matiere anintiale al-töree provenant de la transpiration cutanee, de la respiration, de la volatilisation des urines, des ma­tieres excrementitielles , des furniers et du sol im-prlgn^ de matieres organiques. Or, si Fair est rendu impur par ces 6l6ments pUtrefiants, et si cet air est sans cesse respire par les animaux, ne doit-il done pas introduire dans les voies respiratoires, piiis dans le sang, un pi-incipe semblable a Fair des ma-rais, et comnu; lui aussi ne devra-t-il pas determiner les m6mes effets, e'est-a-dire la naissance de mala­dies carbunculaires? C'est ce qui existe en effet.
Ce que Ton d^signe comme aliments avari4^ ^Dansies
alimcntsavarifSs. provoqüant la manifestation des maladies char-
bonneuses comprend : 1deg; les fourrages provenant
de prairies inondees par le debordement des rivieres
dans le mois de mai et le commencement de juin.
Dans cette alteration , une plus ou moins grahde
etendue de la tige ei des feuilles inferieüres des
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plantes est recouverte d'un depot limoneux qui, par le battage, r^pand line poussiere infecte. L'eau qui a servi de lavage ä ces fourrages se montre
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192nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CH/UIBOMXKIISES.
trouble et laisse deposer un depot forme de terre ou de la matiere vaseuse des rivieres. L'eau claire ou legercment verdätre ou noiralrc qui surnage ce depot repand l'odcur particuliere des eaux ma-recageuses et en possedc la saveur; conserve ä Pair, ce liquide ne tarde point a presenter les caracteres des eaux croupies. Gette eau renferme done aussi une matiere animale alteree.
2deg; Les fourrages humides de prairies naturelles ou artificielles, qui ont fermente soit dans les meules, soit dans les fenils, et dont I'odeur est nau-seabonde, les tiges noirätres ou blanchätres, et recouvertes de moisissures ou de champignons du genre mucor mucedo, laissent echapper par le bat­tage une poussiere blanchätre ou roussätre et infecte, qui pique les yeux et determine la toux. Recueillie et vue dans le microscope, cette poussiere se montre formee par des pedoncules et des sporules crypto-gamiques unis ä une matiere vegetale alt^r^e. Ce fourrage, macere dans l'eau pendant douze heures, donne un liquide noirätre ouverdsktre, infect, etd'une saveur desagreable; conserve et expose quelques jours ä l'air, ce liquide se corrompt en repandant une odeur putride. Cette eau , comme on le voit, ren­ferme done aussi une matiere organique, formee assurement par I'albumine, la caseine et la fibrine vegetale a I'etal d'alteration septique.
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C/VIJSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;19ä
3quot; Les fourrages naturels, aussi bien que les four-rages artificiels , qui, dans les mois tres-pluvieux d'avril, de uiai et de juin, ont eu les feuilles et les tiges alterees par des champignons globuleux ap-partenant aux genres uredo, puccinie, etc., renfer-mantdans leurssporules une matiere acre, irritante et v^neneuse, constituent des aliments det^riores connus du nom defourragamp; rouillds. Cette altera­tion se montre frequemment sur les plantes des lieux marecageux, has et humides, meme dans les annees ordinaires, et eile est souvent, on le sait, reunie a une alteration cryptogamique produite par la moisissure, dans les annees oü les fourrages ont ete recoltes mal dessechös. Or, par le battage, ces fourrages laissent echapper une poussiere irritante, roussätre, quiprovoque l'eternument et la toux. La-vtraquo; et raaceres, ils laissent dissoudre dans I'eau une matiere organique alteree, qui donne au liquide une couleur brunätre et une saveur acre et detestable.
Deux sortes d'alterations se font done remarquer dans les plantes avarices connues sous les noms de fourrages moisis et rouilles : 1deg; le developpement de champignons ou de plantes parasites acres, irri-tantes et veneneuscs; 2deg; la presence d'une substance organique, vegamp;ale et animale, renfermee dans la vase (fourrages vases), qui impregne les plantes ;
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194nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CH\nBONNElISES.
3deg; enfin l'existence d'une matiere orffanique laquo;eptique provenant de l'altöration putride de la fibrine, de la legumine et de la cascine existant dans les four-rages artlficiels.
Or, si l'analyse de raltöration des v6getaux qui determinent les maladies charbonneuses damp;non-tre que ces aliments renferment, independam-ment des parasites vertamp;ieux qui les reconvrent, et ^susceptibles de determiner l'empoisonnement, une matiere organique septiquement alterte, ne doit-on pas rattacher k la presence de cette ma­tiere , d^posee avec les aliments dans le canal intestinal , introduite dans le sang par les voies de l'absorption, puis transportee ä tout l'or-ganisme, la naissance de l'affection putride qui caractfrrise le charbon, maladie a laquelle vient s'ajouter, dans ce cas, une inflammation plus9u moins vive du canal intestinal, provoqu^e par l'aetion irritante de la rouille ou de la moisissure? Ainsi, dans cette circonstance encore, existe done une matiere animale ä l'etat de ferment septique ou putride qui provoque la naissance des affections carbunculaires. Le ferment Si done, dans toutes ces conditions etiologiques
putride
fait naitre le differentes se rencontre un Element eminemment pu-charboo.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*
tride dont la source et la nature sont invariables: si
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CAUSES.
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done, IcHhsque C6t eJettient est introduit daüs Ic sang, soit par I'absorption intestinale, soit par rabsorptiöh pulmonaire, les affections charbonneuses telatent, ne suis-je point autorise ä conclure que e'est k ce principe que doit ßtre rattachee l'origine de ces maladies ? Ce que je ne fais qu'6mettre en question ici, je crois pouvoir le demontrer positivement en traitant des symptomes, des lesions, et du traitement du charbon.
Quoi qu'il en soit, l'exislence du principe patho- Explications, genique des maladies carbunculaires permet d'expli-quer : 1deg; pourquoi le charbon enzootique se ma­nifeste tres-frequemment et parfois annuellement pendant les chaleurs de l'ete dans des lieux souvent tres-circonscrits, mais marecageux, tourbeux, etc., recelant des matieres animales ou v^getaleraquo; en decomposition , les vallees humides et submergees par des ruisseaux ou des rivieres fangeuses, comme aussi dans ceux oü les animaux sont forces de s'a-breuver d'eaux provenant de mares infectes (t);
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(t) A l'appui de cette manlere de voir, je ne puis m'em-pecher de consigner ici le fait communique a MM. Numau et Marchand par M. Scheltema, agronome eclaire de la Frise. laquo; La maladie que Ton nomnie venin ( venijn) ou char­bon est presque exclusivement connue dans les localiles basses et tourbeuscs de FijbrUseradcel; eile ne s'y declare
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JIM.AHIl-S CHABBONNEMSES.
2deg; Pourquoi le charbon peut apparaitre dans toutes les situations topographiques possibles et dans toutes les saisons de l'annee, notamment en hiver, lorsque les animaux sont loges dans des eta-bles insalubres ou situees au voisinage de lieux in­fects , d'oü se degagent des emanations putrides, bien qu'ils fassent usage d'aliments excellents et qu'ils soient abreuves avec des eaux tres-pures;
3deg; Pourquoi, dans teile vallee dont les prairies ont ^te inondees et les fourrages vases, les animaux
que dans les etes sees , pendant les raois d'aoüt et de sep-tembre. Plus de 2,000 betes a comes en perirent dans ces contrees pendant l'annee 1782 ou 1783, et en 1799 plus dc 800, dans d'autres annees moins, et toujours apres de Imi-gues secheresses et pendant les memes mois. Suivant moi, la maladie est occasionnee par un air malfaisanl qui s'e-chappe des fences produites par la chaleur dans le sol des-seche. On u'enteud jamais parier de cette maladie si Tele est humide; des que des pluies d'automne commencent, eile disparait des lieux oü eile s'etait declaree. En aoüt 1822 ou 23, je fus consulte a ce sujet par un paysan, lorsque la maladie avait assailii le belail de son voisin et deja fait Irois victimes. Je lui conseillai de garder ses bestiaux dans I'e-table et de les nourrir de foin fauche au printemps; il le (it, et tous resterent epargnes. La pluie etant tombee au mois de septembre, il les fit conduire dans les päturages, et la maladie ne les attaqua point.raquo; (Numan et Marchand, Sur les qualites nuisibles que les fourrages peuvent acquirir par des productions crjptogamiques ; traduit du liollaiuiais, 1830, p. 79 et 80.)
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CAUSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;197
sont atteints du charbon; pourquoi encore, chez tel cullivateur dont les etables sont malsaines, les bötelaquo; bovineraquo; meurent annuellement de cette affection, et pourquoi aussi les bestiaux de son voisin, dont I'e-table est bien aeree et tres-propre, en sont pre­serves ;
4deg; Pourquoi les maladies charbonneuses dispa-raissent lorsque la cause ou les conditions qui leur donnentnaissance n'existent plus;
5quot; Pourquoi certains animaux d'une constitution robuste qui ont resiste ä Faction de Tune ou de 1 autre de ces causes pendant longtemps, raais qui ccpendant sont predisposes au charbon, contractent cotte maladie pendant les fatigues d'une route longue et penible pour etre conduits ä des foires ou ä des marches eloignes.
Les conditions qui font naitre le charbon et que je viens d'examiner existent-elles en Beauce ? Les plaines fertiles de ce riebe pays sont generalement constituees parun sol argilo calcaire ou argilo-fer-rugineux, generalement peu humide, et dont toute la surface est cultivee; l'air y est vif et sec. La riviere d'Eure dans la Beauce chartraine, les petites rivieres de Vaise dans la partie ouest des has plateaux chartrains, et la Rumarde dans les plaines inclinecs de Pithiviers, un vaste ctang dans
Examen
des causes en Beauce.
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198nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CIIAHBOXiVElSES.
le canton d'Ouzouer-le-Marche, prelaquo; Tripleville, quelques hectares de bois au milieu de plaines im­menses, des bouquets arbres isoles gä et läqui se des-sinent au loin dans le voisinage des fermes : tel est l'etat topographique de la Beauce. Ce n'est done ni dans la situation du pays, ni dans I'air, qu'il faut rechercher l'etiologie des rares maladies charbon-neuses des bestiaux des plaines chartraines et orleanaises.
L'enfouissement J'ai demontre (p. 143), dans le TraUd de la ma­tes engraisnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; K l
quot;le chM-ixmquot;1 ^a^6 de sang des bales a laine, que , bien que les champs de la Beauce fussent tres-fumes raquo;oit par des engrais, soit par des prairies naturelles retour-nees et enfouies dans un sol argilo - marneux ou argilo - ferrugineux, les gaz, les emanations qui pourraient s'en degager, etant absorbes par les vege-taux cultives, ne pouvaient faire naitre le charbon. Je ne reviendrai done pas sur ce point. Et d'ailleurs, si tant est que cette cause ait quelque influence sur le developpement du charbon des betes ä laine, on ne pent rattacher ä cette etiologie le charbon des vaches, qui, n'abandonnant les etables que pour etre conduites sur les regains des prairies artifi-cielles, sont completement ä l'abri de ces emana­tions. Or, je dois bien faire remarquer ici que e'est principalement dans le mois do septembre que les
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CAUSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;199
vaches, conduites sur ces regains succulents, qu'elles mangent ä discretion, meurent tout ä coup, non pas du charbon, mais d'apoplexie sanguine. 11 n'est done pas possible d'attribuer la maladie qui fait perir les betes bovines de la Beauce a des emanations septiques ou putrides s'echappant du sol et repandues dans Tatmosphere. Le sang de rate de ce pays n'est done point decidemment une affection charbonneuse , comme on le dit et ie repete depuis raquo;i longtemps. Faut-il done en accuser les eaux impures des mares et l'insalubritä des etables ?
II est incontestable que, dans le plus grand nom-bre des fermes de cette contree, les betes bovines sont reduites ä s'abreuver, pendant l'et^, avec des eaux impures et fetides provenant de mares qui se voient soit en dehors, soit en dedans de la cour des fermes. II est vrai aussi que, dans beaucoup de domaines, les vaches sont logees dans des etables chaudes, mal aerees, calfeutrees pendant l'hiver, et dont le sol est impregne de matieres animates in-fectes. Je ne conteste point que ces deux causes isolees et surtout reunies ne puissent faire naitre des affections essentiellement putrides et charbon-neuses; mais je me crois autorise ä dire, en pre-nant en consideration l'etiologie et la frequence du sang de rate, que les maladies carbunculaires sont
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200nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MAI UHES CHARBUHNKUSES.
fort rares eu Beauce, aussi bien sur lesvacheset sur les cbevaux que sur les moutons.
L'infection des etables, la putridite des eaux, j'en conviens, donnent reellement dans quelques cas un cachet septique au sang de rate, ainsi que je l'ai fait remarquer pages 66 et 71; mais il faut bien se garder de considerer cette grave complication comme une maladie essentiellement charbonneuse. II me reste a trailer d'une autre cause non moins importante ä connaitre que toutes celles dont je viens de tn'occuper: e'est la contagion.
CoiitaGion.|i Contagion. — Lorsqu'une bete bovine est atteinte du charbon, eile peut transmettre cette maladie ä un animal en parfaite sante par un contagium, encore nomme virus ou germe, dont le principe est fixe ou volatil.
Virus fixe. A. Contagion fixe. Le virus fixe du charbon a son siege dans le sang et particulierement dans la sero-raquo;ite jaunätre ou sanguinolente qui s'^coule des tu-meurs dites charbonneuses. Le sang et la serosite qui impregnent toutes les parties du cadavre, les parties solides meme, telles que la peau, la graisse, le suif, les chairs, etc., deposes dans des plaies ou sur la peau, dans les endroits oü eile est recou-verte d'un ^piderme peu epais; le contact du cuir des animaux, notaimucnt lorsqu'il vient d'amp;re en-
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CONTAGION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;201
leve, comme aussi toutes les autres parties du ca-davre, peuvent transmettre le charbon raquo;oit aux animaux, seit aux hommes, par le simple attouche-merit. Cette contagion fixe peut avoir lieu egalement par le contact immediat de divers objets, tels que les litieres, les auges, les creches, les harnais, les tombereaux meine qui ont servi a conduire les cadavres, qui sont impr^gnes de serosite sangui-nolente; enfin, le sang, les chairs fraiches ou deja alterees des cadavres, devorees par les chiens, les pores, les volallies, communiquent egalement cette maladie. Des exemples malheureux ont demontre aussi que la chair cuite des animaux morts du char­bon, mangee par les hommes, peut donner nais-sance ä des fievres putrides graves et mortelles.
B. Contagion volatile. Les secretions cutanees, les Virus voiaiii. exhalations pulmonaires, forment-elles autour des animaux atteints de charbon une vapeur conta-gieuse qui, respiree par des animaux bien portants, peut leur communiquer la maladie ? La peau, les visceres Interieurs, les chairs, les os, et tons autres debris cadaveriques, le sang extrait des vaisseaux pendant la vie ou apres la mort, les dejections alvines souvent melangees de sang, les mucosites sanguinolentes expulsees par les naseaux , la salive abondante que les animaux repandent pen-
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202nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHAKBONNEUSES.
dant la vie sur les creches, les rateliers, etc., la litiere irnpregnee de sang , de dejections intesti-nales, de salive, du liquide mousseux sanguinolent rejete par les naseaux, enfin, le sol penetre de ces di­vers produits pathologiques, sont-ils susceptibles de donner naissance ä un element volatil charbonneux, qui, respire par des animaux bien portants, puisse leur transmettre le charbon? En un mot, I'animal vivant, les dejections maladives, le cadavre et les debris cadaveriques, sont-ils capables de donner naissance a des emanations volatiles et contagieuses capables de transmettre cette affection a distance ? Auteursnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; En general, tous les auteurs qui ont 6crit sur le
qui admettent
TOlane'0n c^a,quot;'':,on' et parmi lesquels je citerai Chabert, Gil­bert, Brugnone, Desplas, Fromagede Feugr^, Gohier, Demoussy, Mathieu, Roche-Lubin, d'Arboval, Gelle, Rainard, Vatel, etc. etc., ont eonsidere le char-bon comme contagieux ä distance. Je ne tiens pas compte des opinions dans une question aussi im-portante que celle dont il s'agit; je declare mamp;ne que la plupart des auteurs ont exagere la contagion volatile et ä distance des maladies carbunculaires. Mais dois-je admettre, ainsi que le pretendent des veterinaires haut places dans la science, et dont je respectereligieusement les opinions fondees sur des fails, que le sang, la serositlaquo;, les chairs, les debris
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#9632; CONTAGION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 203
cadaveriques du charbon sporadique, enzootique ou epizootique, ne puissent fournir des elements conta-gieux volatils capables de transmettre le charbon ä desanimauxde la rnemeespeceou d'espece differente, habitant les m^mes ecuries, les memes etables, les meraes bergeries ou autreslieux? Dois-je admettre aussi quo les cadavres, les debris cadaveriques, re-pandus sur le sol, les fosses mal confectionnees, ne puissent fournir les elements dune contagion vola­tile? Non, je n'admets pas cette maniere de voir. Bien que jusqua ce jour je n'aie pu recueillir aucun fait bien circonstancie et par consequent bien positif , demontrant sans replique la conta­gion charbonneuse volatile, je crois que, prenant en consideration les faits acquis k la science et publies par Regnaudot (1), Damoiseau (2), Ma-thieu (3), Roche-Lubin (4), Brugnone (5), Gil-
Fails
de contagion
volatile.
(1)nbsp; Regnaudot, vol. public par une.reuDiou de medecius et de veterioaires, intitule Recherches sur les malad, ipiz. de Saint-Domingue, en 1778, p. 196 et suiv.
(2)nbsp; Damoiseau, Ann. de I'agriculturefrangaise, lie serie, t. xxx, p. 332.
(3)nbsp; Mathieu, Ann. de I'agriculture frangaise, 2e serie, t. xxxvi, p. 301.
(4)nbsp; Roche-Lubiu, Recueil de mod. viUr., an 1834, t. xi, p. 120.
(5)nbsp; Brugaoue , Instructions veter., t. vi, p. 22Ö et 234.
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^Hnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CUAKBUNNEUSES.
bert (2), Saussol, Pradal (2) et Grognier (3), apres avoir lu surtout les nombreuses et trelaquo;-importantes recherches consignees par M. Roche-Lubin, veterinaire ä Saint-Affrique, dans un me-moire plein d'interet, adresse en 1846 ä la Society centrale de medecine veterinaire (4), je erois qu'il est perrnis de dire que le charbon a la funeste pro-priete de se transmettre par contagion volatile, si-non dans tons les cas, au moins notamment dans ceux oü il est enzootique et epizootique, et affecte la forme de fievre charbonneuse ou de charbon sym-ptomatique. Ce serait une tres-grande erreur assu-rement d'alleguer que les maladies charbonneuses se communiquent par un virus volatil, tres-subtil et susceptible d'etre porte tres-loin du foyer de contagion en conservant toute son integrity, soit par les personnes qui approchent les malades, soit par les animaux qui ont sejourne avec eux dans les monies lieux, soit par les litieres, soit enfin
1
(1)nbsp; Gilbert, Mcmoire sur le charbon, p. 25 et 26.
(2)nbsp; Saussol, rapport k M. le prefet de Castres, p. 17, ieT el 2e memoires.
(3)nbsp; Grognier, Rectieilde mid. viUr.,t. VII, p. 147.
(4)nbsp; Voyez pour tons ces Fails le Recueil de mid. vitir.,. ou sont consignes les proces-verbaux des seances de la So-ciete centrale de medeciue veterinaire, pour les mois de mars, avril el mai 1847.
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CONTAGION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;205
par les courants d'air: teile n'est pas men opi­nion. La contagion charbonneuse volatile ne forme qu'une atmosphere tres-circonscrite autour des ma-lades, et la contagion, dans le plus grand nombre de cas, ne parait avoir lieu : 10 que dans les ecuries, les etables, les bergeries, oü eile y persiste avec une grande tenacite et malgre l'emploi de moyens reconnus comme pouvant opener une bonne de-sinfection; 2deg; qu'a unefaible distance des cadavres, des debris cadaveriques repandus sur le sol, et ä la surface de fosses mal confectionnees oü les animaux ont ete enfouis. Et d'ailleurs, n'est-il pas possible d'admettre que les maladies charbonneuses etant determinöes par un älement organique fixe on volatil, äminemmentputrescible, introduit dans i'organisme, et dont la presence a provoqu^ la manifestation d'une alteration putride et materielle du sang et des solides, parties oü cet element existe aussi d'une maniere indeniable; n'est-il pas possible , dis-je, que cet element, ce ferment putride ne puisse se conserver et se reproduire dans les parties oü il a determine une alteration semblable ä celle qui lui a donne naissance, seit pendant le cours de la ma-ladie, soit apres la mort? Get element putride ne peut-il done point etre introduit de nouveau dans un autreorganisme parfaiteinent sain, et reproduire
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206nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CnARBONNElISES.
les memes effets ? Ce raisonnement me parait d'au-tant plus fonde, que le contag iuui charbonncux est apte ä reproduire constamment la meme maladie , quelle que soit i'espece d'animal dans lequel il est introduit; condition bien remarquable qui ne se re-trouve pas ton jours dans les virus qui ne sont point de nature eminemment septique.
onaconfondu Quoi qu'il en soit, ie conviens que la contagion
les maladies denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; u
sanfv avec le charbonneuse volatile est loin d'etre parfaitement cbarbon.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
^lucidee aujourd'hui; mais je dois declarer que jus-qu'ä ce jour, et dans un grand nombre de cas, les veterinaires ont confondu les maladies charbon-neuses avec la maladie de sang, avec ou sans infil­trations sanguines externes, et parmi les cas de non-contagion qu'ils assurent avoir observes, beaucoup d'entre eux les rattachent, je crois, ä cette der-niere maladie.
Les veritables maladies charbonneuses sont mal-heureusement trop fr^quentes dans certaines con-tr^es oü elles regnent annuellement; mais les ma­ladies de sang qui existent dans tous les bons pays de culture, dans tous les lieux oü les jacheres disr paraissent et sont remplacees par des prairies arti-ficielles, par des legumineuses annuelles, et parti-culierement par les gesses et les vesces, les pois des champs, dans tous les lieux enfin oü les päturages
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CONTAGION.
marecageux ont ete assainis , les animaux bien loges, abreuves par des eaux pures, sent aujour-d'hui bien plus ordinaires que le charbon, qu'elles semblent remplacer en quelque sorte.
Pour le tres-grand nombre de eultivateurs, d'her-bagers, de bouviers, de bergers, de vetörinairelaquo; meine, lorsqu'un animal meurt rapidement et que des taches rouges ou bleu Aires existent a la peau, c'est le charbon; lorsque, pendant la vie, des tumeurs externes se montrent et grossissent avec rapidite, cet animal est attaint de charbon : on le dit, on le proclame, on le repete, quand dans une foule de cas il n'est affecte que d'une maladie de sang.
£n Beauce, les chevaux, les vaches, les moulons,
qui meurent promptement avec ou sans tumeurs,
sont, dit-on, atteints de charbon; et cependant il
n'existe peut-etre pas une localite oü le charbon soit
peut-etre moins ordinaire que dans ce riche pays
de culture.
11 est done tres-important que les veterinaireraquo; ütim
1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de distinguer le
qui chercheront a etudier la question de contagion ^aiadÄlanr. volatile du charbon distingnent la maladie de sang oyenquot; des maladies charbonneuses; autrement, cette grave et importante question restera toujours ä resoudre. Si tant est pourtant que le cas observe soit embar-rassant, le raoycn le plus simple, le plus expeditif et
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208nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MAIADIES CHARBON'NEUSES.
surtout ie plus sür, consiste a inoculer le sang des ma-lades on des moils, le cadavre etant encore chaud, ä des herbivores (chevaux, betes bovines ou ovines), non pas en plaeant ce liquide dans un godet ou une poche faite dans le tissu cellulaire sous-cntane, mais en imbibant un petit tampon d'etoupe ou de char-pie de sang ou de serosite , le deposant dans une plaie simple et nette faite dans l'epaisseur de la peau et du tissu cellulaire sous-cutane, et le main-tenant dans Tincision pendant six heures en ete, et douze heures en hiver. Si I'animal meurt rapide-ment apres quatre, cinq ä six jours de cette inocu­lation, apres avoir offert tous les caracteres d'une maladie charbonneuse, le fait est affirmatif; si, an contraire, la plaie suppurej et I'animal reste en bonne sante, lefait est negatif et se rattache ä la ma­ladie de sang.
Ramp;um£.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;En resume , il resulte, comme conclusion des
faits, des observations que je viens de consigner a l'occasion de l'etiologie des maladies charbon-neuses:
1deg; Que les grandes chaleurs prolong^es delaquo; mois de juin, de juillet, d'aoüt et de septembre, par leur influence puissante sur I'organisme, predisposent les betes bovines ä contracter des maladies graves je nature septique.
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nnsiiME des causes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;209
2deg; Que les grandes secheresses non preced^es ou precedees de pluies abondantes et d'inondations, en dessechant les marais, les etangs, les mares, les fosses d'assainlssement, comme aussi le depot limo-neux laisse dans les lieux submerges et frequentes par lesbestiaux; les eaux vaseuses, croupieset putrides; les logementschaudset insalubres; I'usage d'aliments vases, moisis ou rouilles; les marches forcees et essoufflantes, pendant les chaleurs notamment, sont les six causes determinantes et principales qui provoquent l'apparition des maladies charbon-neuses.
3deg; Que I'agent qui engendre ces maladies comiste dans un principe fixe ou volatil, eminemment pu-trescible, provenant de la decomposition putride de matieres organiques, animates et vegetales, dans les marais, les eaux croupies, les lieux insalubres, les fourrages vases, moisis et rouilles, principe qui, dans les miasmes paludeens, I'air infect des etables, est associe a des gaz impropres ä entretenir la vie, qui, dans les eaux croupies, est uni ä des sels irri­tants , et qui, enfin, dans les fourrages avaries, est associe ä des champignons acres et veneneux.
4deg; Que cet agent, ou plutöt ce ferment putride, introduit dans I'organisme, soit par les voies res-piratoires, soit par les voies digestives et culanees,
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210nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MALADIES CHARBONNEUSES.
est absorbs, et que, transporte avecle sang et la lymphe ä toutes les parties de 1'edifice animal, il fait naitre une maladie put ride qui constitue la nature essentielle des maladies charbonneuses.
5deg; Que la naissance de cet agent, par I'influence de causes diverses, donne raison de 1 apparition des maladies charbonneuses isolees, enzootiques, an-nuelles et^pizootiques, dans certains lieux et dans diverses Saisons de l'annee, comme aussi de leur disparition, lorsque les causes qui Font produit ont cess^ d'exister.
6deg; Que l'usage des eaux croupies et l'habitation des betes bovines dans des Stables insalubres sont deux conditions qui font naitre dans quelques cas les maladies charbonneuses en Beauce, aussi bien que dans tous les bons pays de culture; mais que, dans le plus grand nombre des fermes, ces deux causes, se trouvant reunies ä oelies qui concourent ä provoquer la maladie de sang, donnent a celle-ci une nature putride.
7deg; Que les maladies charbonneuses peuvent se reproduire en se communiquant a des animaux parfaitement sains de la merae espece ou d'especc differente,et mamp;ne ä l'homme, par I'i no dilation et 1c contact immediat du sang , de la serosite, des chairs, des peaux, etc., provenant soit des animaux
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RESUME DES CAUSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;211
malades, soil des animaux morts du charbon spo-radique, enzootique, et surtout epizootique.
8deg; Quo le sang, la serosite, les matieres excre-mentitielles, le jetage sanguinolent, les produits cadaveriques repandus sur le sol ou enfouis dans des fosses mal confectionnees ou crevassees par la chaleur, les litiepes, les objets souilles par le sang, la serosite, etc., peuvent laisser emaner un prin-cipe volatil septique qui, introduit dans I'organi-sation d'un animal en bonne sante,'lui communique une maladie semblable ä cello qui lui a donne naissance.
9deg; Que cet element contagieux volatil, ou virus volatil, ne parait pas susceptible d'etre entratne au loin par les courants d'air, ni de s'attacher anx corps animes ou inanimes, et par consequent d'etre trans-porte ä une distance eloignee.
10deg; Que des faits bien positifs et observes par des personnes dighes de confiance demontrent que cette contagion peut existcr dans certains cas, et notam-ment lorsque le charbon est enzootique et surtout epizootique, soit dans les ecuries, les etables, les bergeries habitees par des animaux malades, soit au voisinage de debris cadaveriques repapdus sur le sol , soit aussi ä la surface et dans le voisinage de fosses mal confectionnees.
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212nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \l VI.VDIKS CHARBONNEUSES.
It0 Que cependant des veterinaires dont ropi-nion et le talent d'observation doivent etre religicu-sement pris en consideration refusent entierement aux maladies charbonneuses la propriete de so transmettre par contagion volatile.
12deg; Qu'il est done important que cette grave question soit elucidee et decidee par de nouvelles observations exactes, consciencieuses, exemptes dc toute idee precon^ue, et par i'experimentation.
13deg; Que, danS les recherches qui seront faitea ä cet egard , les veterinaires devront s'efforcer dc distinguer les maladies de sang des maladies es-sentiellement putrides et charbonneuses, qui jus-qu'ä ce jour ont ete et sont encore confondues soit dans les auteurs, soit dans la pratique.
S'il m'a paru indispensable d'entrer dans de longlaquo; details sur l'etiologie comparee des affections charbonneuses et du sang de rate, il ne m'im-porte pas moins de chercher a distinguer ces deux maladies par les symptomes differentiels qu'elles affectent.
Distinctions. — Depuis la publication du traite de Chabert sur le charbon, beaucoup d'auteurs ont dislinjjue les maladies carbunculaires en fiifcpe char-bonneuse, charbon symptomatique, charbon esseuliel, et charbon blanc.
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SYMPTOMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 213
Cenendant, Chabert admettait que ces diverses Les diverses
especeraquo;
especes de charbons n'etaient que des modii'ica-dequot;ha^onsoI,t
tions de la meine maladie dues aux differents as- fB(me Jaiadic
pects sous lesquels eile se presente. Plus tard,
Gilbert a fait complete justice de ces distinctions.
Pour ce savant professeur , les maladies charbon-
neuses sont toutes de la meme nature; elles ne
different que par la forme qu'elles affectent et le
siege qu'elles occupent. Le temps et l'observation
ont juslifie cette opinion. Ouant a moi, je n'ad-
uiets qu'une seule et meme affection : c'est la fievre
charbonneuse due ä i'alteration putride primitive
et plus ou moins rapide du sang, determinee par
un principe septique introduit dans ce liquide avec
ou sans phenomenes critiques externes, ou, en
d'autres termes, avec ou sans tumeurs charbon-
neuses exterieures. Je ne decrirai done qu'une seule
espece de charbon, la fidvre charbonneuse avec ou
sans äruptions criiic/ues externe';.
Symptömes.— 1deg; Invasion. Lorsque I'element sep- Fifeyre
, ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;111nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i • inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;charbonneuw,
tique et generateur du charbon a ete introduit dans Symi tomes.
le sang et r^parti dans tout I'organisme, les effets maladifsqu'il engendre se manifestent plus ou moins rapidemenl, scion sesqualites putr^fiantes, la consti­tution du sang, et la resistance apportee par les sy­nergies vitales. Ce n'est done qu'apres un temps fort
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214nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MALADIES CHARBOIVNFJUSES.
variable et difficile ä determiner, que se manifeste une Serie de symptömes annoncant que I'altera-tion du liquide qui porte partout la nourriture, la chaleur, le mouvemeot et la vie, est parvenue au point oü I'economie est envahie toute entiere et oü les forces conservatriees vont succomber sous le coup de l'infection, ou resister et eliminer au dehors le produit putride circulant avec le sang.
Les symptömes qui indiquent cette invasion sont done tres-essentiels ä constater; les voici.
Bien que les betes bovines mangent, boivent, digerent, soient gaies, et paraissent jouir d'une bonne sante aux yeux des cultivateurs, le veteri-naire constate que les poils sont ternes et herisses dans certains points du corps; que la peau est se-che, difficile ä doubler, et fait entendre, en la pres­sant avec la main sur le dos et les lombes, une crepitation semblable a celle produite par le frois-sement d'une feuille de parchemin. La b^te a cornes abaisse fortement la colonne vertebrale lorsqu'on la presse en arriere du garrot avec la main, ou bien sa sensibilite estexcitee au point de s'effrayer au moin-dre bruit, au plus leger attoucbement, ou bien, au eontraire, eile est morne, triste, et d'une insensibi-lite qui ne lui est point ordinaire. La conjonctive ou la face interne des paupieres est d'un rouge
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SYMPTOHES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;215
noir oujaunätre. Leraquo; ganglions de l'auge.de I'entree de la poitrine, du pli des llancs et de l'aine, exami­nes avec attention , se montrent, soit d'un seul cote du corps, soit des deux, soit isolement ou soit simultanement, plus gros que dans letat ordi­naire ; ils sont, en outre, sensibles a rattouchement et surtout ä la pression. Le sang retire de la jugulaire, et recueilli dans un vase, est noir, ne laquo;e coagule point, et reste sous la forme d'un sirop epais repandant tres-rapidement une odeur putride. Ces symptomes annoncent que dejä la maladie existe et qu'elle ne tardera point ä eelater. Dans l'invasion subite de la fievre charbonneuse, ces prodromes n'existent pas; mais ces cas sont exceptionnels.
2deg; Augment et marche. Bientot Tanimal ^prouve tons les effets d'un efievre reroittente, pr^sentant, a de courts intervalles, des paroxysmcs et des remis­sions remarquables. L'animal eprouve des frissons, des tremblements generaux, accompagnes d'un re-froidisseraentet d'nne chaleur alternative de la pean du corps et des muscles, des oreilles et de la base des comes; le pouls est petit, vite, concentre, et les battements du cceur turnuUueux. La respira­tion est tantot courte et vite, et ses bruits natu-rels ä peine sensibles a I'auscultation ; d'autres
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216nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; maladjus cuarbon.'veuses.
fois, gpande, agitee, tumultueuse, et accotnpagnee d'un bruit pulraonaire d'une force reraarquable. Tantot les animaux tiennent la tete hasse, restent immobiles, ont l'oeil fixe et morne, marchent en chancelant, et paraissent accables par la force du mal; d'antres fois , ils eprouvent deviolents mouve-ments convulsifs dans les muscles des membres et de l'encolure, grincent des dents, pietinent, se couchent, se relevent, paraissent ressentir de vives douleurs d'entrailles, s'agitent et se debattent. Leur vue est tantot egaree , d'antres fois fixe et mena^ante : alors le coeur bondit violemment dans la poitrine; la respiration est agitee, tumul­tueuse, et comparable a celle qu'eprouvent les ani­maux chez lesquels on a insuffle de l'air dans la jugulaire. Des expulsions sereuses continuelles, al-ternees par des evacuations de matieres alvines liquides, grisätres, noirätres ou teintes par du sang, mais toujours tres-fetides, sont expulsees par I'anus et suivies d'une agitation de la queue; des naseaux s'ecoule, dans quelques betes, un liquide spumeux et rougeätre; des veines, si on les ouvre, s'echappe, en bavant sur les bords de la plaie, un sang tres-noir, qui, recueilli dans un vase, ne constitue, meme apres son refroidissement , qu'un liquide epais ou une sorte de bouillie noirätre qui se pu-
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SYHFTOHES.
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trefie promptement (I). Des tu incurs boursouflees, crepitantes, sous-cutanees, se manifestent dans dif-ferents points du corps; le pouls se montre petit, insensible, et bientot I'animal tombe a terre, se re-leve, retorabe, el parait en proie k de violents mouvements convulslfs accompagnes de grince-ments de dents; sa bouche se remplit d'une bave ecumeuse, des larmes abondantes et qnelquefois sanguinolentes s'echappent de ses yeux mornes ou egares. Bientot le ventre se ballonne, I'anus se ren-verse, et apparait rouge ou noirätre; des agitations violentes des membres se manifestent, et Tanimal meurt, seit pendant qu'il se debat convulsivement, soit peu de temps apres avoir cesse de se debattre.
vi
(1) Dans cette periode de la maladie, j'ai examine sous le microscope, avec le plus grand soin, les globules du sang retire par des piqüres faites ä la tete, ä la queue, aus mem­bres et dans differents points du corps, et j'ai toujours con­state que la circoufereuce rouge ou i'aureole de ces corpu-scules etait dechiquetee, dentelee ou decoupee en etoile. Gelte alteration, qui se rencontre dans le sang parfaitement sain qui commence ä subir une decoraposiliou putride, tendrait done ä demonlrer que les globules du sang sont älteres septiquement pendant la vie des animaux atteints de fievre cbarbonneuse. Ce Fait interessant, que je ne fais que consigner ici, merite d'etre confirrae par de plus nom-breuses recherches que celles auxquelles je me suis livre jusqu'ä present.
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218nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MALADIES CHAItBOMNEVSES.
#9632;tnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Tels sont les symptomes generaux qui caracte-
risent la forme que revfit la maladie connue par-
ticulieremeDt du nom de fihvre charbonneuse sans
druptions critiques. La marche, la duree et la termi-
naison de cette affection, sont fort variables dans
les animaux dent la race, Tage, la constitution et
le temperament, sont differentlaquo;.
Fievrenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Dans certaines betes bovines , les symptomes qui
charbonneuse foudroyaute. caracterisent la fidvre charbonneuse se succedent et
s'aggravent avec une teile rapidite, que toujours sa dur^e est tres-courte; apres quelques preludes souvent insalsissables, se developpe avec violence une serie de symptomes alarmants qui n'abandon-nent I'animal qua l'extinction de la vie. Dans quel­ques betes, des instants de repos ou des remittences bien remarquables se manifestent pendant quinze, vingt, trente minutes, et quelquefois plusieurs heu-res. Dans ces moments de calme, la bete cherche a manger et mange en effet; les mouvements des Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; flaues se regularisent, le pouls se releve et est
|nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;moins agile ; neanmoins la couleur rouge, livide
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ou jaunätre des yeux, la faiblesse g^O^rale, I'ex-pulsion fr^quente de gaz, annoncent que la ma­
ladie se continue et n'offre qu'un mieux trom-peur, auquel succedent bientot des agitations violentes, des convulsions, des grineements de dents, une respiration tumultueusc, et l'expul-
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SYHPTOMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;219
sion de gaz fe I ides. Ces phenomenes, qui ont la plus grande ressemblanee avec leraquo; fievres intermittentelaquo; pernicieuses de rhomme, se succedent et s'alter-nent dans des espaces de temps fort variables, de quinze, vingt, quarante minutes, rarement plusieurs heures. Parfois la mort survient apres une stupeur profonde pendant laquelle I'animal se couehe, re-garde son flanc, fait entendre quelques plaintes, et tombe enfin sans se debattre ; d'autres fois , et c'est le cas le plus ordinaire, il eprouve des con­vulsions generates, se couehe, se releve, execute des mouvements desordonnes, respire avec la plus grande difficulte, beugle d'une maniere effroyable, tombe ä terre, et expire au milieu de convulsions violentes.
La duree de tons ces phenomenes tort remar- Durlaquo;e. quables et bien caracteristiques est de quatre, six , douze, vingt-quatre, quarante-huit heures , rare­ment soixante-douzc heures.
Gcneralement les animaux en parfaite sant^, jeunes et vigoureux, menrent plus rapidement que les vieux et que ceux surtout d'une mauvai.se sante. Dans les betes jeunes et sanguines, la ftevre char-bonneuse marche rapidement et les enleve quel-quefois en deux, six ou douze heures.
Gette redoutable affection ne pardonne presque Terminaisons.
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220nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CIIVKIIOXMLSIS.
jamais aux animaux qu'elle attaque: l'intoxication septique du sang sopere ici avec une grande rapi-dite; les synergies vitales, les forces conservatrices, sont impuissantes ä eliminer le poison septique in-troduit dans le sang, et l'animal succombe dans rinamense majorite des cas, pour ne pas dire dans tous. Les guerisons sont exceptionnelles.
Dans les betes bovines tres-jeunes ou vieilles, les animaux maigres et notamment d'un temperament lymphatique, dans celJes enfinjeunes, bien portantes, grasses, vigoureuses, mais dont le ferment septique introduit dans l'organisme n'est pas assez puis­sant pour determiner un etat putride capable d'a-neantir promptement les foyers de la vie, les sym-ptomes qui caracterisent la fievre charbonneuse se manifestent avec plus de lenteur, une reaction s'e-tablit, et bientot des phenomenes critiques se mani­festent ä l'exterieur. Fievrenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Apres done les svmptomes qui annoncent l'inva-
wuerne6 8ion' l'augment et les frissons generaux, la chaleur ä la peau, aux cornes et aux oreilles, la stupeur ou les mouvements d'anxiele, la force du pouls, la grandeur et le tumulte de la respiration, avant laquo;ur-tout les paroxysmes et les remissions, se declarent ä l'exterieur, tantot ä un seul endroit, d'autres fois ä plusieurs ä la fois, des taches, des ärysipdles, des
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SYMPTOMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;221
phlyctdnes, des bubons, des tumeurs diles charbon-neuses, phenomenes morbides bien remarquables sur lesquels je dois particulierement inslster.
A. Taches ckarbonneuses. On designe ainsi des taches rougeätres ou livides, entourees souvent d'une aureole jaunätre, constituees par du sang qui,apres avoir abandonne lesvaisseaux capillaires, s'est epan-che dans le tissu de la peau, des muqueuses ap-parentes, et le tissu cellulaire sous-cutane. II faut admettre que ce phenomene se passe au mamp;ne moment ä l'interieur sur les intestins, le foie , le poumon, le mesentere , la rate, les reins , le cer-veau, etc., puisqu'ä l'autopsie des cadavres ces ta­ches se rencontrent a la surface et dafts le tissu de ces visceres. Dans les endroits oü la peau est blan­che , comme aux mamelles, a la face interne des cuisses ou ailleurs, comme aussi sur les conjonc-tives, la membrane nasale , la face interne des le-vres, le vagin, ces alterations se montrent sous la forme d'une petite tache egalant depuis la largeur d'une t6te d'epingle jusqu'ä celle d'une piece de 1 ä 2 francs. D'un rouge clair d'abord, puis bien-tot d'un rouge fence et calln livide, ces taches s'entourent plus tard d'un rebord safrane plus ou moins apparent. De leur incision secoule, par la pression, un sang noir et epais qui, recueilli
Taches.
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222nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHABBONNECSES.
dans un vase, reste incoagulable, et qui,mis sous la lentillegrossissante, laisse voir des globules dont I'aureole rouge, au lieu d'etre ronde et unie,se mun­tre d^chiquetee ou dentee en etoile. Generalement les laches isolees s'elargissent, se räunissent bientot ä d'autres taches voisines pour constituer de larges surfaces noirälres et livides. A la peau, dans la bouche, sur la nasale, ces taches sanguines, cir-conscrites, ne donnent que tres-rarement naissance, dans les betes bovines du moins , ä des gangrenes partielles, bien qu'elles persistent jusqu'ä I'instant de la mort. Gelles qui oecupent le tissu cellulaire sous-cutane et la peau deviennent parfois cr^pi-tantes et emphysmialcuses; leur disparition me-tastatique rapide, pendant le cours de la maladie, annonce generalement une terminaison mortellc. Phlyctenes. B. Phlyctines. On designe ainsi I'apparition, sur les membranes muqueuses apparentes, plus rare-men t sur la peau, de vessies ou d'ampoules du vo­lume d'une petite a une grosse noisette, quelquefois plus, renfermant un fluide sero-albumineux jau-nätre et transparent. Toutes sont formees par I'epi-derme ou I'epitheHum au-dessous duquel la couche vasculaire de la peau, rouge et tres-sensible, a s^-cr^te le liquide dont il s'agit.
Ces phlyctenes apparaisssent quelquefois #9632; la
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#9632;SYMPTOMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;223
surface des bubons ou des tumeurs charbonneuses quand eltes se gangrenent, ef tres-rarement dans d'autrcs parties de la surface cutanöe; se manifes-tant tres-souvent snr la muqueuse qul tapisse la bouche, dies constituent la maladie que le celebre raedecin Sauvages a designee sous le nom deglossan-thrax, forme de la fievre charbonneuse qui se mon-tre souvent enzootique. Le fluide que ces vessies ou ampoules renferment est exccssivement contagieux; detruites, elles laissent ä leur place une plaie denu-d^e, noirätre, sterötant une matiere epaisse et icho-reuse , qui, irritant violemment les parties qu'elle touche, provoque le d^veloppement d'autrcs phlyc-tenes.
Glossanthrax. Dans la cavity buccale , les phlyC- Glossanthrax. tenes charbonneuses se manifestent sur les coles de la langue, aux gencives, ä la face interne des levres et au palais. Toutes sont form^es par une enveloppe mince contenant un liquide jaunätre ou s^ro-sanguinolent, ou legerement trouble et blan-chätre; les parties qu elles surmontent sont rougelaquo; ou noiramp;tres. Le tissu de la langue est tumdfW, et une infiltration souvent considerable occupe les bords de la partie libre de cet organe. Une saliva Epaisse, filante, infecte, remplit la cavitö buccale, et s'en echappe par la commissure des levres; les regions
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224nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MALADIES CHAUliUiMMEUSES.
parotidiennes sont souvent tumeftees et la respiration difficile. Si des moyens curatifs ne sont pas promp-tement employes, de nouvelles et grosses phlyc-tenes se developpent et se reunissent ä d'autres ampoules voisines; la lanjjue se tumefie enorme-ment, et sa partie libre, s'echappant en partie entre les machoires, apparait rouge, noirätre, et parfois livide. Dans l'etendue de la langue, se montrent des taches noires, auxquelles succede une veritable gangrene (ulcere gangr^neux) de la muqueuse, puis du tissu lingual. Une salive epaisse s'ecoule de la bouche, les levres se tumefient, les regions paroti­diennes se gonflent de plus en plus. La bete tient la tete au vent, respire avec difficult^, et laisse ecouler un liquide glaireux abondant par les na-seaux; les conjonctives prennent une teinte rouge noirätre, le ventre se ballonne; bientot I'animal tombe et expire en presentant des symptomes d'as-phyxie.
La marche du glossanthrax est toujours rapide. Apres l'apparition des phlyctenes, les animaux pa-raissent peu malades; ils cherchent souvent a man­ger, mais apres le repas le rumen se meteorise. Si le traitement approprie ä la nature du mal est aussitot mis en pratique, les animaux guerissent parfois en grand nombre, autrement ils meurent du deuxieme
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SVMPTOMflS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 225
au cinquieme jour au philaquo; qui suit l'apparition des phlyctenes.
C. Emphysämes. Des le debut du charbon, une Eropbysemes. crepitation particuliere du tissu cellulaire sous-cutane de la region dorso-lombaire indique que dejä des produits gazeux se sent formes au sein de Torganisme. Dans le cours de la maladie et souvent vers la fin , apparaissent dans differents points du corps , et surtout sur le dos et les cotes, des bour-souflements insensibles, irreguliers, plus ou moins volumineux et mous, qui, presses avec la main, font entendre en s'affaissant un craquement ou une crepitation tres-sensible.
Des mouchetures sous-cutanees faites cä et lä dans 1'etendue de ces tumeurs, suivies d'une douce pression a leur surface, laissent cehapper un pro-duit vaporeux ou gazeux, quelquefois d'Une odeur infecte, avec affaissement de la tumeur.
Ces tumeurs emphysemateuses n'existent que tres-rarement seules; leur manifestation se rattache bien souvent ä la presence de bubons ou de tu­meurs charbonneuses.
Bübons ckarbonneux. J'ai dit que, parmi les Bubonlaquo;. symptomes annoncant le debut prochain de la fievre ycharbonneuse, le gonflement dejä douloureux , laquo;oit simultane , soit isole, des ganglions sous-linguaux,
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228nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CIIAItBOlWET SI'S.
de l'entree de la poitrine, de la partie ant^rieure et inferieure des epaules, de la base de la mamelle, et des aines, deVait 6tre confild^re coinme de la plus gratide importance. C'est qu'en effet ce gonfle-ment se montr6 bientot soils la forme d'uhe tu-meur profonde, plus ou moinraquo; volumiheuse, et g^ne-ralement, trfes-doulöureuse. G'est ä cette tumeur ganglionnaire qtt€ Gilbert a dornie le nom de baton charbonneux. Encore appeles tumeurs eharbonneuses, ces bubons acquierent en peu de temps le volume de la tlaquo;*te;d'un homme et plus. Douloureux d'abord dans leuricentre, et entoures d'üh oedeme ä bord epais et mou, qui s'etend dans tous les sens, leur centre ne tarde point ä devenir insensible et er^pi-tant; incises, .ils laissent ecouler un fluide sero-sanguinolent, roussätre, ässocie ä des gaz parfois tres-infeejß. Selon les ganglions oü ils se mani­festem , les bubons cbarbonneux delerminent plus ou moins rapidement la mort.
Bubon pharynsien.
Affectant led ganglions sous-glossiens etr sous-pa-
i I
rotidiens, la tumefaction envahit avec une effroyable rapidite les parotldes, le pharynx, le larynx, le tissu cellulaire abondant qui existe dans cette region, ct provoque unie strangulation promptement ttiörtelle (charbon ä la gorge). Bubon pectoral. Occupant les ganglions de l'entree de la poitrine,
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SYMPTOMEraquo;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 227
le bübon cHiarbÖHneüi cöristitüie üne tüineur rohde d'abord, qüi, s'elielidant bicntöt en Kaut dans l'e-pai.sscuf du föhoh, le loiig dfe la trachee et dans la gouttiere des jügütäll-eÄ, eh bäs dans la cävite pec-torale et sous le sternum, comprime tout a la fois la tracK^e öt les rterfs pneutnogastriques et tris-planchniqUes, et enfin determine une respiration ralante, tümultueuäe, suivie d'une veritable aspHyxie (avant-coeur, anti-coeur).
Dans les ganglion^ de l'aine, le bubon charbon-Bubon de I'aine. neux, comprime par l'aponevrose de la face interne de la ciiisse, remonte vers l'arcade cruräle, s'y en-fonce, et communique bientotävec les ganglions deja malades de l'entreede la cavitedu bassin, püis de la region sous-lömbaire; eh bas et en avant, il gaghie rapidement lä jambe, les organes genitäux du male, et les mamelles chez la fömelle. Comprime de plus en plus par rapoh^vrOs'e crurale, ce bubon deter­mine d'atroces douleurs, se gangrene facilement, et occasiohrie promptemeht lä mort; aüssi l'ä-t-on par-ticulierement designe, dans les anciens aüteurs, sous le nom de trousse-galant.
Situe dans un ganglion volummeux occupant lie Bubon du flanc pli du flaric, le bübon cbarbonneux de cette re­gion s'accompagne d'un engorgement sero-cedema-teux qui, faisant des progres ä vue d'oeil, gagnc avec
#9632;M^MMMfl^M^^M^^HM^MMHfl
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228nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHAHnONNEtSES.
une grande promptitude les parois infßrieures
de l'abdomen et la face interne de la cuisse.
Ce bubon , qui n'est pas aussi redoutable que
celui de i'aine, n'a point re?!! de nom parti-
culier.
Bubonnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Le bubon qui a son siege dans les ganamp;lions
de la maraelle.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; a-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0 D
voisins de la mamelle envahit un seul cote ou les deux cotes de cette glande; la peau qui le recouvre prend une couleur rouge-coquelicot qui passe bien vite au rouge noirätre et livide. Si la vache donne du lait, ce liquide est teint en rouge par des glo­bules de sang, et se putrefie avec la plus grande promptitude. Bientot la glande se tumefie conside-rablement, les ganglions lymphatiques voisins dc la face interne des cuisses, le tissu cellulaire intra et extra-glanduleux, participent a I'engorgement charbonneux, qui, penetrant bientot dans l'abdo­men par I'arcade crurale, fait en fort peu de temps perir la vache.
De meme que les ganglions lymphatiques ex­ternes, les ganglions lymphatiques mesenteriques, si nombreux et si volumineux dans le gros betail, ceux de la region sous-lombaire et du bassin, plus rarement ceux des brooches, sont quelquefois le siege d'aiterations semblables ä celles dont il vient d'etre question. Cette extension, difficile a re-
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SVMPTOMES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 229
connaitre pendant la vie , explique pourquoi, clans
beaucoup de cas, le charbon externe, quoique
tres-rationnellement traile, est souvent ingueris-
sable.
Tumeurs et infiltrations charbonneuses. Je reserve Tmneurs
et infiliraiions.
ce notn aux tumeurs el aux infiltrations sanguino-sereuses qui s'operent, pendant le cours de la fievre charbonneuse,dans la peau, le tissu cellulaire sous-cutane et intermusculaire. Ces tumeurs apparaissent generalement vers le deuxieme ou le troisieme jour de la manifestation des premiers prodromes de la maladie. Leur siege est fort variable; cepenoant on les voit occuper plus particulierement les parties declives de la tete, du corps et des membres : aussi est-ce a la levre superieure, au bas des epaules, k la face inferieure de l'abdomen, aux genoux, aux caracitos. jarret8,aux boulets, et quelquefois a la couronne, qu'eiles sont remarquees, bien que cependant le garrot, le dos, les reins et les autres parties du corps, n'en soient point exempts. Tanlot isolees, petites, dures, profondes et diffuses; d'autresfois elargies, empälees et pourvues d'un rebord epais, commu-niquant souvent entre elles par une espece de fusee oedemateuse; quelquefois tres-sensibles, maisle plus souvent indolentes, ces tumeurs s'elevent, s'eten-dent. et envahissent les parties voisines avec une
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._,... ^^. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,-* ,^—„--------- ^.
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230nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CIIAHBOMIEI'SES.
grande rapidite. Les caracteres tires de la nature du produit pathologlque qui constitue ces tumeurs, cotume aussi des terminaisons qu'elles affeclent, meritent d'etre bien connus. Je vais les relater ayec f detail.
Des incisions plus ou moins profondes faites soit dans le centre, soit dans la circonference de ces tu­meurs , laissent ecouler un sang trds-noir, se coagu­lant tres-lentement dans le vase qui I'a re^u. A cet ecoulement succede celui d'un liquide roussätre et bientöt jaunätre, connu sous le nom de sdro-
iieinorrhaijies sit4 ichoreuse ou charhonneuse. Si les incisions ont alomques.
ete profondes, et si, independamment des re-seaux intermediaires divises ,' un vaisseau meme d'un petit diametre a ete atteint, le sang s'ecoule en abundance, malgre la compression et le tam-ponnement prolong^ des plaies; la cauterisation avec le fer rouge pent seulie, en donnant lieu ä une forte eschare, arreter l'hemorrbagie. Dues assurement a l'alteration septique et generale du sang, ces hemorrhagies se manifestent non-seule-ment dans l'incision des tumeurs, mais encore dans toutes les plaies qui peuvent efre faites ä la surface du corps, soit pour placer des trochisques, soit pour passer des setons. Ces tumeurs, ces infiltj-a-tions, prennent un volume enorme en fort peu de
4.
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SYMPTOMEraquo;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 231
temps, et affectent diverses terminaisons que je feral connaitre plus loin;
L eruption des laches,doscrnphysemes, et particu- Amelioration
GdnS I6S
lierement des bubons , des tumeurs et des infiltra- symptomes.
tions carbunculaires a I'exterieur, est toujours suivie
d'une amelioration notable dans le cours tres-in-
quietant da la fievre charbonneuse. L'animal parait
plus gai, sa physionomie s'ameliore, son pouls de-
vientplein, sa respiration est mo ins tumultueuse ,
la chaleur cutanee se montre uniformeraent chaude,
les tremblements goneraux ou partiels disparais-
sent; I'etat general de l'organisme annonce enfin
qu'une elimination du poison septique qui circulait
avec le sang a eu lieu au dehors. Mais cette crise
heureuse ne peut cependant amener la guerison
qu'autant que le veterinaire s'empresse de seconder
les forces conservatrices de l'organisme, en fixant ä
I'exterieur les principes morbides expulses du sang
et en s'efforcant de les detruire entierement.
En effet, si ces indications ne sont pas prompte- Camtferes
1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;l de la mälastase.
ment remplies, les petechies, les taches, les em-physemes,les bubons et les tumeurs, s'affaissent; les gaz, le sang, la serosite qui les forment, rentrent dans Je torrent circulatoire, et bient6t les phenomenes critiques heureux qui donnaient l'espoir de sauver l'animal sont remplaces par des frissons generaux.
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232nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MALADIES CHARBUNNEISES.
L'appetit disparait ou se montre vorace ; la marche
dovient chancelante, le pouls petit, tres-vite, et la
respiration laborieuse; la peau se refroidit, lesyeux
s'enfoncent profondement dans I'orbite; une diar-
rhee fetide et parfois sanguinolente apparait, et
bientot Fanimal s agile ou reste dans un etat de
törpeur, beugle, tombe ä terre et meurt.
Dans beaucoup de cas, Teconomie resiste davan-
tage, et la mort n'arrive qu'apres la gangrene des
bubons et des tumeurs.
Gangrenenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Terminaisons des Eruptions laquo;riliques ou charbon-
dos bubons, etnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^
ces lumems. neuses—Lorsquele veterinairenes'estpas empresse de fixer et de cauteriser les bubons et les tumeurs critiques, le sang qui les penetre, s'alterantavecune granderapidite,netardepas äprovoquer la gangrene septique. Les tumeurs prennentalors un developpe-ment considerable; mais leur centre s'enfonce, de-vient froid, insensible, resonne lorsqu'on le frappe, crepile lorsqu'on le presse, et un oedeme volumineux et circonscrit envahit les tissus environnants. Inci-sees profondement, elles laissent echapper des gaz tres-infects que Ton ne pent respirer sans danger, et ecouler un liquide noirätre ou grisätre d'une odeur extramp;nement fetide. Apressix, douze a vingt-quatrc heures au plus, ces tumeurs crepilent et resonnent dans presqne toule leur etendue; de nombreuses pe-
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ti;ii.ui.\\iso,\s.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 233
techies se manifestent de nouveau sur les muqueuses, le pouls devient tres-petit, des gaz d'une odeur in­supportable raquo;ont frequemment expulsespar Fanusja respiration s'agite de plus en plus ; les animaux se tourmentent, font entendre des beuglements plain-tifs, tombent ä terre et expirent.
Quelques velerinaires disent, avee Chabert, avoir observe que certaines tumeurs, qu'ils designent du nom de charbon essentiel, se gangrenent au centre
en donnant lieu a la formation soit d'un bourbil-
j
Ion, soit d'une matiere purulente et sanieuse. Je n'ai jamais rien vu de semblable.
Lorsque des soins empresses et rationnels, mais incapables d'amener la guerison , ont ete donnes aux animaux, l'accroissement des bubons , des tumeurs, se fait avec lenteur; la gangrene ne s'en empare que vers le quatrieme, le cinquieme ou le sixieme jour, et la mort survient du septieme au huitieme.
La resolution des tacbes, des tumeurs et des bu- Msolution
par la
bons gangreneux, n'est jamais obtenue que par les laquo;laquo;ppurai'0quot;-moyens de traitement auxquels on soumet les ani­maux : dans ce cas, les in atari aux morbides qui n'ont pu amp;re ni completement elimin^s, ni detruits, sont expulses par la suppuration provoquee par les moyens therapeutiques rationnels mis en pratique,
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Diafjuoslic particutier.
234nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CUAKBOMVIEIISUS.
Daps ce cas heuicux, la convalescence est toujours fort longue et l'amaijjrissenient considerable; les forces et rembonpoint ne reviennent qu'avec la plus grande lenteur, quoique les apimaux soient bien lo-gps, menaces et cotnfortablement nourrts.
Diagnostic. — Le heriss^ment des poils dans cer-taines parties du corps, la secheresse de la peau, la crepitation sous-cutanee, la grande sensibilite de la colonne vertebrale, le gonflement douloureux dun ou de plusieurs ganglions lymphatiques exter­nes ; rlaquo;xuUation et la perversion de la sensibilite avec egarement de la vue et frayeurpanique, ou son affaiblissemept avec etat soporeux; la tristesse pro-fonde, l'abattement et la faiblesse de la marche; la coagulation imparfaite, l'incoagulation et la prompte putrefaction du sang recueilli dans un vase; I'exis-tence d'une fievre continue, caracterisee par des pa-roxysmes et des remissions; les frissons, les tremble-men ts generauxou partiels, alternes avec une grande chaleur a la peau et ä la base des comes; le pouls petit et vite, les battements tumultueux du coeur; la respiration tantot calme et reguliere, d'autres fois agitee, avec bruit de souffle dans les poumons; les coliques, les pietinements; les expulsions fre-quentes de gaz, de matieres alvines grisätres, san-guinolentes et toujours infectes ; la stupeur pro-
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DIAUNOSTIC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;?35
fonde, prolongee ou interrompue par des agitations coflyulsives; la vue egaree, les grinceuients d^ depts, les beuglements plaintifs ou effroyables, le lar-moiement cpnünuel, sont dqs p^ienoaiefles morbi­des generaux qqi caracterisent particulieremept la fievre charbonpeuse. Dans beaucpup d'animaux at-teints de cette fievre, Vapparition de t^ches rouge^ et livides ä la peau, de tumeurs emp.hysematei^ses formees par des gaz parfois infects; la manifestation de bubons dans un ou plusieurs ganglions lympbati-ques; rexistence de tmneurs sous-cutanees sero-san-guinolentes ou oedemateuses, avec amelioration nota­ble dans I'etat febrile; leur prompte disparition par melastase, ou leur terminaison rapide par la gan­grene et la mort; la succession rapide des Sympto­melaquo; de la maladie, sa duree courte, et sa persistance (ians quelques sujets pendant quatre, cinq et six jours, enfin ses terminaisons generalement mor-telles : tels sopt les pbenomenes morbides bien ca-rapteristiques sur lesquels doit etre base le dia­gnostic special de la fievre carbwculaire ou des maladies cormues sous le nom ftajfections char-bonneuses.
Diagnostic difförentiel avec la, maladie de sang el Diannosiic
diffemitiel,
lenWrjite suraigue. — Le herissement subit des poils, les crepitations sous-cutanees , le gonflement
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236nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONNBUSES.
des ganglions, la stupeur, I'abattement ou les naou-ments desordonnes ; la fievre continue avec acces ou redoublements ; la grandeur et l'irregularite de la respiration pendant ces acces; la couleur noire foncee du sang, la bouillie noirätre et bientot in-fecte que forme ce fluide lorsqu'il est recueilli dans un vase; la propriete qu'il a de pouvoir transnaettre le charbon, par I'inoculation directe, a toutes les especes domestiques et tnetne ä Thomme; la grande difficuhe d'arreter les hemorrhagies ca-pillaires ou des petits vaisseaux, lorsque les plaies ont ete faites n'importe dans quelle partie du corps ou des membres que ce soit ^'apparition dans quel-ques cas: 1deg; de taches, de phlyctenes, sur les mu-queuses apparentes et sur la peau; 2deg; d'emphysemes sous-cutanes formes par des gaz quelquefbis infects; 3deg; de bubons occupant les ganglions lymphätiques sous-cutanes; 4deg; de tumours sanguinolentes oede-mateuses, accompagnees d'un amendement marque de la maladie; la disparition subite dans quelques cas de ces phenomenes critiques , leur persistance dans d'autres; la gangrene septique qui se manifeste dans les taches, les bubons et les tumeurs charbon-neu8es,sontdescaracteresdifferentielsqui,lorsqu'ils sont bien eludies, bien saisis et apprecies comme ils doivent l'etre, peuvent faire distinguer, pendant
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LESIONS MOUBIUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;237
la vie, la fievre charbonneuse du sang de rate et de l'ent^rite suraigue.
La description que je vais donner des lesions morbides que la fievre charbonneuse laisse sur les cadavre8permettra,je l'espere, de pouvoir differen-cier encore cette maladie, apres la mort, des deux autres affections dont il est question, et avec les-quelles eile peut Hre confondue.
Läsions cadaväriques. — Aussitot apres la mort, Aiteraiionlaquo;
'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; cadaväriques.
des gaz infects se repandent dans le tissu cel-lulaire sous-cutane, le ventre se ballonne; un li­quide mousseux, mucoso -sanguinolent, s'echappe par les cavites nasales; l'anus s'ouvre, le rectum se renverse et apparait d'un rouge fence; des gaz, des liquides noirätres et infects , s'en echap-pent.
Pour bien juger des lesions cadaveriques parti-culieres au charbon,il feut done faire l'autopsie des animaux immediatement apres la mort, et encore est-on frappe de l'odeur d£ja fetide que les visceres interieurs laissent echapper.
Cette odeur est tenace , et laquo;attache aux mains et aux v^tements; il est fort difficile de s'en debar-rasser, malgre de longs et frequents lavages. Pen­dant l'enlevement de la peau, les veines superfi-cielles et les vaisseaux capillaires se montrentrem-
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238nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHABiOlVJViEÜSES.
plis d'un sang tres-nbir, liquide, incbä{ju!able , qtii ruisselle de tous les cotes.
Tissus cellulaire
1deg; Tissiis celliildire et rhusdatäire. Le tissii cellu-
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et muscuiaire. ja;r^ loüs-cutänö ei IntermrUcülaire präsente de nömbreüses taches hoires, atröiridies öü diffuses, dbnt le diametre est tres-variät)le; toütfes sönt for-mees par du sang qui ä abandohne les vaisseäüx et laquo;'est epanche dans les tissus. Les rnßmes lesions sc montrent quelquefois dans l'epaisseur des fibres müsculaires; les muscles Sbrit generäleruent päleS, flasques,et se dechirent aVec la plus graflde faci­lity.
Les taches cütanees, les emphysemes, leis bubons, lestiimeurs chärbonrieüses,presentenf des cäräcteres gen^raux et particuliers qu'il m'importe de reläter avec detail.
CdractSres gdndraux. Les taches ont leur siege dans le tissu väsculaire et le corps fibreux de la peaü; les tumeurs occupeht le tissu cellulaire sous-cutarie, les muscles superficnels et quielquefois les muscles profonds; les buhons se rilöhtrent dans les ganglions lymphatlqües externes.
MatUre
eharboimeuse
I Mattere charbohnöiise. Les alterations dönt les
differents tissus sont le siege presentent, des le de­but de leur formation et däns leur centre, Une cou-leur noire fonceequi impregne les tissus cellulaire,
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^laquo;^^#9632;^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MiBiraquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i i^^^^^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; iiiui iinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ijaiii
LESIONS MORBIDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 239
musctllaire, dfettüöidfe ou garigliÖiiiJaire, fcoiilteiir noil'e qui a fait dbhrifer ä lä itialädic Ife ribrii de ekarbbn, etd^sigiifet'lfestisijüs souslcs hötnkakitkstii chürbmhkis, efl i-äisotl dfe lfeli^ i-fefs^öniWähfe, qüänt ä la fcottlfeur, aVfec les chäirs! qüi Öht gtö grUlges et cat'bdhisöes a üti feti ardfeilt. Cfes tr^irä, ä part letir cdulfetlr noire, sorit l^amp;i'emetit ramölli^; läves ei presses ävfeb attchiiöti sous im filet d'e'aü pendanl quelcpie tempd, ils aCquiefeht biefttot leur äspeci normal; mis sous !e microscope, leürs fibres se moiiitferit pehetre^s d'ütie graride quantise de glo­bules dfei sang, dont la inaiÜamp;fe colbräntfe esl en partie dßtruite. La cddleüf' ftoire des parties desi-gheeS du nöm de charbohhdei eSt done due , corrime on levöit, a uiie Impregnatioh des globules et de la matiere colorante du sähg däns les fibres Consti­tuantes des solides.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; J
2deg; Särositä, geläe, infiUrcttfah ckarbönneuse. AutoUr Sdrositö
.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;gßlauaiforme.
de cestissus noirs, se montre, darts les parties en-
vironnantes , un liquide jaunät^e OU röüslaquo;ätre, im-
pregnaht le tissu cellulaire söüs-cütäng et intermüs-
culaii-e, dont les inäilles Sofit parcourües pa^ de
trfes-nombteüx vaisseaüx capillaires viveirieht in-
jeetes. Exaiöinee au micTroscope, cette serosite pä-
rait claire, transparente, et associee ä uri assez grand
nombre de tres-petitsglobules de sang, dontl'aureole
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Rfeium£deces recberches.)
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24Ünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES laquo;.HARDONNEUSES.
rougeätre est anormalement dentel^e. üne goutte de cette laquo;erosite, engagee entre deux lames de verre, se trouble par la presence d'un peu d'alcool, tandis qu'elle conserve sa transparence lorsqu'clle est as-sociee ä une solution de soude ou de potasse. Elle est done albumino-fibrineuse. La ou cette serosile est recente, les lames areolaires du tissu cellulaire ne se montrent que tres-legerement opaques; mais lä oü eile est depos^edepuisqueiques jours, elles sont doublees par une matiere amorphe due ä la coagu­lation de la fibrine et de l'albumine qu'elle contient. Je n'ai jamais constate la presence du pus dans eette alteration. Ces diverses lesions, parvenues ä ces deux degres, constituent la särositä et les in­filtrations charbonneuses. La matiere noire, aussi bien que la serosite, inoculees accidentellement aux hommes, et deposecs dans des plaies faites a tous les animaux, determinent le charbon.
Ces recberches anatomico-pathologiques demon-trent: 1deg; que, dans l'origine des taches, des bubons, des tumeurs, des infiltrations charbonneuses, le sang a abandonne les vaisseaux et s'est epanche dans les organes; 2deg; qu'une partie de la matiere colorante de ce liquide s'est associee aux tissus or­gan iques pour constituer les pätdehies, les taches, les tissus charbonnds; 3deg; que la partie sereuse dc
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LESIONS MORBIDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 241
ce fluide, renfermant les principes albumino-fibri-neux, s'est separec des globules, et s'est epanchee dans les fibres organiques et partlculierement dans le tissu cellulaire, pour former les oedamp;mes, les äpan-chernents, les infiltrations charbonneuses ; 4deg; que I'in-jection des lames du tissu cellulaire, I'organtsation des depots albumino-fibrineux, indiquent que de tres-legers phenomenes inflammatoires accompa-gnent la formation de ces graves lesions.
3deg; Emphysämes. Les gaz epanches dans le tissu Emphygemeraquo;. cellulaire sous-cutane, qui, pendant la vie, forment soitdes emphysemes peu apparents, dissemines et cr^pitants, soit des tumeurs inegalement bosselees, se d^veloppent, s etendent et se multiplient beaucoup apres la mort; ils repandent une odeur souvent K-tide qui rappelle celle du sang putrefie. Les mailles cellulaires qui les contiennent ne m'ont jamais paru malades. M. Leroy, qui a recueilli ces gaz pendant la vie pour les analyser, pense qu'ils sont formes par I'acide carbonique; cette opinion m^rite d'etre con­firmee par de nouvelies analyses.
4quot; Gangrdne septique. La dissection des laches,
Gangrene septique.
delaquo; tumeurs, des bubons passes ä l'etat gangreneux, laissevoir des alterationsremarquables qui accusent une veritable gangrene septique.
Dans la circonference de la lumeur, le tissu cel­lo
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HPUU.^IW-LJquot;laquo;raquo;!'
'M2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MALADIES CIIAIIBONNEUSES.
lulaire est inültre dune serositejaunätreabondante, ({uelquelois sero-sanguinolente , associee ä des pro-duits gazeux d'une odeur int'ecte, qui la rendcnt mousseuse. Ca et lä se montrenl des taches noira-tres dues a des hemorrhagies interslitielles.
Le centre de la tumeur est noiratre, marbre , li-vide, crepite sous Tinstrun^ent tranchant, et lai.sse echapper un liquide grisätre ou roussätre, gazeux , et d'une odeur septique repoussante. Au centre de c^s tumeurs , lonsqu'elles constituent un bubon, se montrentle ganglion oules ganglions lymphatiqucs, dpnt le tissu est mou, desorganise et reduit quel-quefois en un putrilage d'un noir fonce. Les tissue rausculaire et cellulaire sont ramollis, faciles a dechirer, et' ii^ppegnes de la matiere noirätre dopt j'ai parle. Les ganglions lyoiphatiques voisins sont toujoucs gros, rouges ou noiratres , flasques, et entoures d'une infiltration sereuse.
Dans l'examen des tumeurs ainsi parvenues a 1'4-tat gangreneux, j'ai toujours constate une tres-viye injection du tissu cellulaire enviromiaiil,mais Jamals de sang en cnillots ddcomposds, janaais de traces in-flqmißßppires limitant les parties gangrepees, jama is de produits purulents altdräs.
Si done les elements primitifs des tumeurs char-bonneuscs sont constitues par du sang epanche ct
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lesions JtoimiDUS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 243
allere septiquepjent; si done les tissus nie presentent ancunc lesion annon^ant que leur alteration pro-i'onde est le resultat d'un etat inflamoiatoire bien pro-nonce, la gangrene des taches, des bubons, des
lumcurs cbarbpnneuses, est assuremenl le resuhatnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I
d'une decomposition sepdque du sang qui a'est echappe des yaisseaux, liquide qui, je chercherai a le demontrer plus loin, recele primitivement les ^l^ments putrides et generateurs de la gangrene qui
I .
a envahi les solides. La sannrene charbonneuse, coinrne on le voit, est done essentiellement de na-i tare septique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. xio
Ces caracteres generaux des alterations cbarbpn­neuses externes etant connus, il ne me reste plus qu'a enumerer en quelque sorte les lesions speeialelaquo; produites dans certaines regions occupies par lelaquo; tumeurs et les bubons charbonneux.
A- Glossanthrax. La langue est considerable- Glossantbrax. ment tumefiee et a acquis le double de sa grosseur ordinaire; sa muqueuse presente des plaques noi-ratrcs ou livides avec rarnollissement et des true- ' tion de son tissu; ces points correspondent aux en-droits ou existaient des phlyctenes gangreneuses pendant la vie. La substance linguale est noirätre, gangrenee, et detruite dans beaucoup de points; ie tissu cellulaire, tant du tissu propre de la langue
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Buboraquo; h la gorge.
244nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONNKUSES.
que des parties voisines, est infiltre d'une abondante serosite roussatre. Les amygdales, le voile du pa-lals, la muqueuse des cavites nasales, le pharynx et le larynx, presentent des taches noirätres ou li-vides; le tissu cellulaire sous-glossien etdesparois de la gorge est oedematic; enfin, les ganglions sous-glossiens, sous-parotidiens, et les glandes salivaires, scut parsemes d'epanchements sanguins circon-scrits et noirätres.
B.nbsp; nbsp;Bubon ä la gorge. La gorge est considera-blement tumefiee, et la peau, lorsqu'elle est blan­che , est marbree de rouge, de brun et de noir. Un sang noir, epais, comme boueux, s'echappe des nombreux vaisseaux veineux qui existent dans cette region. Les glandes salivaires , parotides et maxil-laires, le tissu cellulaire qui entoure ces organes, les nombreuscs branches nerveuses qui les longent ou les traversent, sont impregnes d'un sang noir ou infiltres de serosite; les ganglions lymphatiques sont gros, noirs et tres-ramollis. Les membraneraquo; muqueuses du pharynx, du larynx et m£me des ca­vils nasales, sont recouvertes d'un mucus sangui-nolent ou roussätre, et parsemees de taches noirä­tres , ou bien epaissics, infiltrees de sang, parfois gangrenees, et repandanl une odeur infecte.
C.nbsp; Bubon de la pnrtie antdrieure du poitrail et de
Bubon du poitiuil et du Fanon.
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mquot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l -^
LESIONS MORBIDES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 245
la base dufanon. Independamment de l'infiltratioa enorme, des produits gazeux, de la couleur noire et du ramollissement gangreneux des ganglions lym-phatiques de l'entree de la poitrine, oü siege le bu-bon du poitrail, las nerfs pneumogastriques et trisplanchniques, toujours compris dans I'engorge-ment, sont parsemes de petites taches brunes et infiltres de serosite. L'epancheraent charbonneux se prolonge dans le tissu cellulaire qui entoure la tra-chee et l'cesophage, se propage jusqu'ä l'origine des bronches et quelquefois au tissu cellulaire interlo-bulaire; le poumon est toujours gorge de sang et parsem^ de nombreuses ecchymoses. Lesplevres sont marquetees par des taches brunes ou noires, et ren-ferment souvent dans leurs sacs un liquide rous-
eätre.
D.nbsp; Bubon des mamelles. Le tissu cellulaire et Bubon
des mamelles
graisseuxenvironnantlamamelle est infiltre de beau-coup de serosite roussätre. Le tissu de la glande est noiratre et ramolli; les ganglions lymphatiques voisins sont gros, noirs et entoures de serosite. Les canaux galactophores sont parsemes de petites ta­ches brunes, et contiennent un liquide bruncho-colat et infect, formö par des globules de lait et de sang.
E.nbsp; Bubon de lainlaquo;. La face interne de la cuisse .Bquot;b?nnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' ,
de Tame.
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#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^^
246nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES GHAnBdNNECSES.
6laquo;t violemment tendue; le tissu cellulairc sous-
jäceilt ä I'apon^Trose de Tame et des environs du
föuireaü däris les beeüfs et les täüreaux, dfes toa-
riielles dheü les vadhes, est infiltreet distendu par
des pröduits gazeux. Les muscles de la face interne
de la cuisse sont noirätres,ramollis, et se dechirent
aveC la plus grande facilite; les ganglions ingui-
iiaux sont volumineux , noirätres, diffluents, en-
toür^s d'üti tissu cellulairc infiltre et emphysema-
teux. Le tissu cellulairc de l'arcade crürale, de
l'interieur du bassin, de la region lombo-saCree,
est infiltr^; les nombreux ganglions de l'entr^c du
bassin et de la region sous-lombaire, situes au töi-
lieu de cette infiltration , sont gros et noirs.
Tumeurs F. Tumeurs et infiltrations charbonneuses du corps et intillrations.
et des membres. L'organisation de la partie occü-pee par les tumeurs modifie la forme, l'etendue et la nature des lesions carbunculaires; mais je n'entrerai point dans tons ces details qui m'expo-seraient ä de nombreuses repetitions. Je dirai seu-lement que, dans les masses musculaires, les cbairs sont ramollies, faciles a dechirer et impregnees dc la matiere colorante du sang; que, dans le voisinäge des os et des articulations des membres, le periostc, le tissu tibreux, les synoviales meme, sont entoures ou penetres de i'infiltration carbunculaire, altera-
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LESIONS MORBIDES.
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lions qüi donnent raisoh* des fortes olaudications observees pendant la vie ; qüe sur le garrot, le dos, les cotes, les tumeurs, les engorgements charbon-neux, qui sont comprimes par des aponevroses, pre-sentent toujours des alterations plus etendues et plus profondes qua dans les lieux oü le tissu cellu-laire est lache et abondant
AlUratioHs internes.— 1deg; Organes digestifs. Le ru­men et le reseau n'offrent ordinairemeht rien de notable; le feuillet contient des aliments desseches lorsque la maladie s'est prolongee pendant quatre a cinq jours. La caillette, ou troisieme estomac, pre sente, dans quelques cadavres, des taches et des rougeurs diffuses, mais sans alteration de son tissu.
Les intestins grdles etles gros intestins, notamment dans le cas de fievre charbonneuse sans eruption critique, apparaissent rouges ou noirätres ä l'exte-rieur dans une ou plusieurs parties de leur etendue. Incises dans toute leur longueur, leur muqueuse presente des taches noirätres et des rougeurs plus ou raoins etendues et disseminees gä et lä; dans quel­ques endroits, eile est noire sans etre epaissie, et recouverte de matieres sanguinolentes, ou baignee par un liquide brun excessivement infect, form^ par du sang altere; dans d'autres points ordinaire-ment circonscrits, la muqueuse est livide, plom-
Organes digestifs.
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Intestins.
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ijii..,iii,laquo;raquo;.u iu! i\i,l. lwtim*immi^m^^mi^***'^^^™^*m*mmrmm~~mm*mmtm***
248nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONNEUSES.
bee, ramollie, diffluente et gangrenee. Le ccecum, le colon , et parfois le rectum, offrent souvent de semblables lesions. Les matieres alimentaires contenues dans toute l'etendue du tube digestif, et notamment dans le coecum et le colon, ont unc teinte grisätre et repandent une odeur insuppor­table. Beaucoup d'auteurs, parmi lesquels je citerai Chabert, Desplas, Nicolau, MM. Felix et Renault, ont note ces lesions remarquables, que j'ai eu aussi occasion de constater. 1 Les plaques de Peyer, si nombreuses et si etendues dans les intestins greles des grands ruminants, sont quelquefois rouges ct gonflees; mais je ne les ai jamais vues ulcerees ni gangrenees. Cependant, de nouvelles recherchcs sont ä faire, dans la fievre charbonneuse, sur I'alte-ration dont ces organes peuvent 6tre le siege.
Les lames du mesentere et le tissu cellulaire sous-mesenterique de la region sous-lombaire contien-nent souvent des ecchymoses et des infiltrations se-reuses; les ganglions lymphatiques chyliferes sont le siege de lesions tres remarquables, que je döcrirai plus loin. Rate.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; La rale, dans tous les sujets, et d'apres tous les
auteurs anciens, modernes et contemporains, a ac-quis le double et quelquefois le triple de son volume normal. Sa surface, d'un rouge noir, presenle quel-
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LESIONS MORBIDES.
249
quefois des bosselures inegales d'un brun fonce; son tissu, mollasse, flasque , mou, et tres-facile ä dechirer, incise ä differents endroits, laissc echapper une bouillie epaisse, boueuse , d'un noir fence.
Lefoie est plus volumineux qu'ä I'etat normal; son tissu est mou, friable, et laisse ecouler beau-coup de sang. Sa decomposition putride se fait avec une grande rapidite; la vesicule biliaire contient toujours une bile brune et epaisse. Dans quelques cadavres, j'ai vu la face interne de cette poche 6tre parsemee de petits points bruns.
2deg; Organes respiratoires. La trachte et les bran­ches sont couvertes de petites taches brunes, et renferment quelquefois un mucus filant et rous-sätre.
Le poumon est noirätre, gorge d'un sang liquide et noir; sa surface est maculee par de petits epan-chements de sang egalant depuis la largeur d'une lentillejusqu'a celle d'une piece del franc, etentou-res d'une legere infiltration jaunätre du tissu cel-lulaire interlobulaire. Ces lesions se remarquent notamment lorsque la mort a ete determinee par la fievre charbonneuse sans eruption. Les plevres of-frent souvent aussi des taches isolees et circon-scrites; leurs sacs sont quelquefois le siege d'un
Foic.
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250nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MAI ADTES CHABBÖNNEUSES.
epänchement sereux ou s^ro-sähgüinoleht, toujours pen considerable. Sans-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;30Orgdnes circulatoires. —A. Sang veineux. Lcs vai s-
seaux veineux, et particulierement les grosses veines superficielles, les veines caves, les cavites droites du coeur, la veine porte, contiennent, soit aussitot apres la raort, soit apres le refroidissement complet du ca-davre.uh sang tris-noir, incoagalä ou tris-peu coaguhi et comme sirupeax. Ce liquide teint fortement en rouge les mains, le papier et les dtoffes de taine; placä dans tin vase et exposä aü contact de I'air, il ne tarde point ä se putrdfier et a ripandre une odeur putride qui rappelle celle des cadavres.
Get etat du sue vital a frappe toutes les personnes qui ont fait une etude attentive des maladies char-bonneuses: aussi ont-elles design^ cette alteration remarquable sous les noms de sang dissous, pois-seux, incoagulable, charbonni, etc. Ce sang des cadavres, aussi bien que celui des malades, est essen-tiellement virulent; depose sur la peau des hommes ou des animaux, inocule aux personnes qui se bles-sent en se livrant aux autopsies, versd dans des plates recentes faites aux animaux, il transmetle charbbh. Le coeur eStmou, flasque mlt;hne, et se d^chireavec facilite; ses fibres sont pales; la face interne des ventricules, et notamment du gauche, est toujours
MM
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p ll111 quot;*quot;'~—'^^*^^^^^mm^mm^mmmmmmmmmmmmmmmmmm
LESIONS Mlt;raquo;KltlI)i;S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 251
patsfentiee d'ecchyrfioseraquo; brünes existatit au-dessom et quelquefois dans l'öpaisseur de la s^rfetise.
Lörsqüe les cadavres soht ouverts imraediate-tnent apr^s la täort, dejk nicimbrane inttirrie des cavites du coeur, des gros vaisseaux veineiix ei ärteriels, presetite quelqüe foisune teinte rosee; inais lorsqüe l'äutopsie est faite une, dedx et surtoüt trdis ä quatre hfeures apres rextinctioh de lä vie, la mefflbtane interne des cavites droites, des veiiies caves et de la veihe porte, est vergetee et dejä violäcee. Ces rougeurs sOnt dues aü d^pot de la matiere colo-ränte du sang, qui a subi une decomposition piitride tres-notable.
B. Lymphe et ganglions fymphatiqües. Je n'ai Ganglions
!
lympbatiques.
point eu occasion, jusqu'ä ce jour, de constäter les caracteres morbides de la lymphe des animaux atteints de charbon; cette etude itüportante meri-terait d'etre faite.
Lorsque la böte a comes sticcombe de la fievfe charbonneuse foudroyante , les ganglions des broh-ches, de la rate, de la region sous-Iombaire, cfe l'entree du bassih, de möme que cfeüx des autrCs parties du corps et des riaembres, söht plus grö's qu'a l'etat norrnaT et renfermerit du sang epah'ch'e dans leur texture; souvent aussi ils ont acquis le double de leur volume normal, sont mmollis, et
J
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252nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONNEliSES.
entouräs dune infiltration sdreuse et souvent siro-sanguinolente. Ganglions Les jfanglions mäsentäriques si nombreux et si
mcsem^riques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .
volumineux du gros betail montrent des lesions
/
tres-graves, lorsque ie canal intestinal est le si£ge
d'epanchement et notamment de gangrene char-bonneuse locale. Ces ganglions constituent dif-ferenl.es tumeurs noiratres, egalant depuis le vo­lume d'une grosse noisette jusqu'äcelui d'un oeuf de poule et meme du poing. Les plus petits sont rouges, penetres de sang, et entoures d'une infiltration sereuse: ceux du volume d'un oeuf de poule a peu pres sont noirätres, friables, et encadres par du sang epanche et de la serosite sanguinolente; en-fin, les plus gros sont noirs et entierement ramollis.
P
Cerveauetses 40 Organes encäphaliques. Les sinus cerebraux enveloppes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1
sont remplis d'un sang noir; l'arachnoide et sur-
tout la pie-mere sont parsemees de petites ecchy-
moses brunes. Ces lesions se font remarquer par-
ticulierement a la base du cerveau. L'interieur des
ventricules renferme une serosite sanguinolente;
les plexus choroides du cerveau et du cervelet
sont noirätres et ecchymoses. Les alterations de la i
moelle epiniere n'ont pas ete bien decrites jusqu'a
ce jour.
Orsyie*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ß0 Organes gdnito-urinaires. La substance renale
{jenilo-urinaires.
•nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ----------'-------------^araquo;^—----------^
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i'JlxyfWJ* #9632;' #9632; #9632;
mcsiMi: DES LESIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 253
est tres-brune et parsemee detaches ecchymotiques; la muqueuse de la vcssie est couverte quelquefbis de pointillements rouges. L'urine est huileuse, epaisse etd'uneodeur forte; je ne l'ai Jamals vue sanguino-lente.
Teiles sont les nombreuses lesions externes et internes qui caracterisent la fievre charbonneuse.
Si je les resume maintenant, je dirai:
1deg; Que le cadavre se putrefie avec une grande rapidite;
2deg; Que le sangest tres-noir,^pais, incoagule, ou en petits caillots diftluents dans les vaisseaux, et que recueilli dans un vase aussitot apres la mort, il se decompose avec une grande promptitude;
3deg; Que ce liquide pris dans le coeur ou dans les vaisseaux, et inocule chaud ou froid soit aux homines, soit aux animaux, leur communique la pustule maligne ou le charbon essentiel;
4deg; Que tons les tissus en general, et particuliere-ment la rate, les muqueuses intestinales, le coeur, les ganglions lymphatiques , la peau, le tissu cellu-laire sous-cutane, le poumon, la muqueuse bron-chique, les reins, etc., sont le siege de depots sanguins plus ou moins considerables, qui, ä l'ext^-rieur, forment les taches on p^techies, les tumeurs et les bubons charbonneux, et qui, a l'interieur,
lifeumt* des lesions.
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'-------------------------------------------------nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot; I. . I I ,* I illnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I III m^m-^
264nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MAIAD1ES CHAKB0MNEU8ES.
constituent les epancheracnts sapguins oirconscrits on les ecchyropseraquo; 4e8 inlestins, dp la ra^p, dps gan­glions Jymphatiqu^traquo;, dn cerveau, etc. etc.;
5quot; Qu'ainsi epanclies, les elenieuls colores dq sang ou les globules se separent des elements incolpres, c'est-a-dire de la fibrine, de Valbuminp pt de la se-rosite, pour donnpr lieu aux inapregnations noires ou livides des tissus, ou a la mauere charboimeuse et aux infiltrations jaunätres conniies sous les noms ^'infiltrations sdreuses ou gdlatiniformes du charbon;
6deg; Que c'est pr^cisement dans les endroits ou le sang a abamlonne les vaisseaux pour former les taches, les bubons, les tumeurs, que se manifeste une gangrene daps laquelle on constate tons les ca-racteres particuliers de la gangrene dite septique ou piitride;
7deg; Que les gaz spuvent infects qui foyment epar pbyseme sous-cutane, soit pendant la vie, soit apres la mort, de mdnie que ceux qui s'echappent des tu­meurs ou des bubons, sont le resultat de la decom­position putride des liquides et des solides.
Nature et silaquo;ge Waiure et s^Se- ~ ^ ^ demoptre , ep traitant de
uc ar n. i'^i0i0gie charbonneuse, que l'agent determinant
de ces maladies etait un prineipe septique introduit
dans Torganisme. Or, cet agent, circulant avec le
sang, altere assuramp;nent ce flulde d'une maniere
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NATURE ET SIEGE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;255
septique, et ce qui demontro qu'il en est ainsi, c'est que ce liquide, transfuse par un courant pon-linu des vaisseaux dun animal malade dans eelui d'un animal bien portant, lui transmet la ineme maladie (1), et qup sorti des vaisseaux et inocule chaud ou froid, il donne une maladie soil locale, soit generale, qui s'accompagne de t01raquo;8 \e^ carac-teres des maladies putrides.
II est done certain que le sang renfep^e pemlant la vie un principe eminemment putride. Or, c'est ä cet element septique que doivent se rattacher I'in-coagulabilite du sang, les phenomenes nerveux, ataxiques, adynamiques, qui se manifestent pendant le cours de la fievre charbonneuse, les epanchements sanguins, les hemorrhagies qui constituent les ta-ches, les bubons, les tumeurs, les infiltrations char-bonncuses, les gangrenes septiques externes et inter­nes, les produits gazeux, parfois infects, qui ferment emphyseme, la decomposition putride tres-rapide de^ cadayres, etc, \a propriete que possede ^e sang et les solides impregnes de ce lluidc de transniellre le charbon par contact immediat, et c'est aussi a la vapeur que laisse exhaler le sang altere rendq par
(1) Leuret, thesesurle cliarbon; Paris, 1826.
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256nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MAIADIKS CHARBONNEÜSES.
l'anus, les voies respiratoireraquo;, I'incision des tumeurs, les chairs, les visceres, tous les debris cadaveriques en tin , qu'il faut rattacher la contagion volatile de cette affection.
La nature, le siege de la maladie, la gangrene septique des solides, la liquidity du sang, le ramol-lissement destissus, etc. etc., distinguent done apres la mort la fievre charbonneuse de la maladie de sang et de l'enterite suraigue.
Moyens prtservatifs et curatifs.
1deg; Moyens prdservatifs. — Soustraire les betes bo-vines aux causes qui les predisposent a contracter le charbon et qui determinent cette maladie, fortifier les animaux, afin de leur donner la force de resister au levain septique introduit dans I'organisme, chercher ä eliminer au dehors ce ferment destruc-teur: telles sont les indications a remplir pour pre­server le gros betail des maladies cbarbonneuses.
ETiterielaquo;caulaquo;elaquo; A. Soustraire les animaux aux causes pHdispo-de la maladie.
santes et ddterminantes. Pour remplir cette pre-
1deg;Chaleurs. miere indication, il faut: 1deg; soustraire les bestiaux
aux grandes chaleurs en les rentrant dans des lieux
a^rds de onze heures a quatre heures du soir, ou
leur procurer des abrls dans les herbages en
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#9632;#9632;#9632; - 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;
MOYVNS PTVF.SEIiWTirs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 257
confectionnant des esptces de hangärds avec des branches d'arbres.
2deg; Eviter de lesconduire la nuit au paturage pen- 2deg; Pituraees
nialsams.
dant les mois de juillct, aoüt et septembre, et no-tainment le matin et le soir, dans les lieux niare-cageux et tourbeux oü se | degagent des miasmes paludeens, de meine que sur les prairies ou les pa-cages qui ontete submerges par le debo idem eat de rivieres ou de fleuves fangeux.
3deg; Abreuver autant que possible les bestiaux avec 30 Boissons .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 #9632; impurelaquo;,
des eaux courantes, de source, de puits ou de ci-
terne; pendant les chaleurs de l'ete, ces eaux de-vront £tre aerees et rendues rafraichissantes en employant les moyens que j'ai conseilles pag. 94, en traitant des moyens preservatifs speciaux de la maladie de sang. Si les cultivateurs sont cependant dans l'impossibilite d'abreuver leur betail avec des eaux pures, ils devront alors avoir recours au pro-cede conseille par le celebre agriculteur Bosc pour rendre salubres les eaux vaseuses, croupies et in-fectes. Voici ce precede: on creusera du cote de la S^^fl^^ mare ou autre reservoir une excavation; on 6ta-blira un canal qui fera arriver l'eau de cette mare dans un tonneau defence d'un cote, perce d'une trentaine de trous de 2 centimetres de diametre ä l'autre fond, et ä moitie rerapli de charbon de bois
17
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)
258nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHAIUIOIWKtSLS.
pülvei-is^. Ce tonheäu sera place dans line partie de l'excavation que Ton aura faite; toiite t'eau qüi airri-vera de la mare par le canal devfa pälaquo;laquo;er dans le ton-neau, oü le charbon , en decomposant et absorbant dans ses pores les elements orgahiques septiques en dissolution dans I'eau, la rendra tres-salubre. ün quintal ( 50 kilogr. ) de charbon pent servir k pu­rifier 1,000 hectolitres d'eau corrompue. En sortant du tonneau, le charbon pourra encore servii* ä la combustion, ou bien etre employe comme engrais dans les terres hiimidcs. Ce moyen, qui peut 6tre mis en pratique dans beaucoup de cas et a peu de frais, est generalement d'un facile emploi.
Dans le but de prevenir l'arrivee des eaux plii-viales qui traversent les fumiörs epanches dans les cours des fertnes oü ailleurs, le purin, ou autries liquides rehfermant des matieres animaleS eri soltf-tion et surtout en putrefaction , les fermiers devrbnt etabiir des rigoles, des caniveaux, pour amener ces matieres dans des reservoirs particuliers. Ces li­quides pourront ensuite etre recueillis et repahdus sur les prairies, oü ils produiront une vigoureuse vegetation. En agissant ainsi, le fermier n'empoi-sonnera point ses besliaux avec des eaux impures, et recoltera une plus grande quantity d'herbe, pour les nourrir mieux ou en elevcr davantage.
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II
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MOYEMS PRESERVATIFS.
4deg; Ön nie doit iamais laquo; perdre de vue, dit GilBäfl, 4deg; Fonrrases
Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;' avan(is.
laquo;qu'il y ä Irifinimeni plus d'ävärifage a ne döhher
laquo; aüx bestiaux que la ihoitie de la ration ordinaire laquo; en fourrage de bonne qüäiite, qu'ä la doubler lörs-laquo; qu'il porte qüfelque principe de corruption; et c'est laquo; malheureusemeht le contraire qui se pratique cha-laquo; que jour. Autant on est ävare de fourrages salu-laquo;bres, autant on estprodigue de fourrages älteres. laquo; J'ai vu meine des cultivateurs entendre assez mat laquo;leurs inlerets pour vendre tout ce qu'ils avaient laquo; de bons fourrages, et garder pour la consoinma-laquo;tion de leurs animaux des foins naiurellemeht laquo;mauvais ou accidentellement deteriores.raquo;
Ce que reprochait Gilbert, il y a plus de cinquante ans, existe encore aujourd'hui chez une foule de cultivateurs. Toutefois, et s'il n'est pas possible oii tres-dispendieux de se procurer de bons aliments, les fourrages avaries, vases, rouilles, rnoisis, poudreux, seront battus äu fleau, secoues plusieurs fois pour les debarrasser de leurs champignons acres et veneneux ou de leur limoii septique, et en-suite asperges avec de l'eau salee. 750 a 1,000 gram- Emploi du sei mes ou 1 livre yj a 2 livres de sei de cüisine, dissous dans 25 litres d'eau, suffisent pour ärrroser 125 kilo­grammes d'alimcnts ou 12 a 13 bottes du poids de 10 livres de fourrages avaries. Ce moycn de dis-
I
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^quot;
#9632; -..III
OBwaaaBH
^
200nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHAHBONIVEUSES.
tribuer le laquo;el avec les aliments est bien preferable ä celui qui consiste ä faire dissoudre ce condiment dans l'eau qui sert de boisson. Ainsi associe aux ali­ments , le sei excite I'appetit, facilite la digestion, tonifie le canal intestinal, et, penetrant par absorption dans tout I'organisme, rend les chairs plus fermes, favorise les secretions diverses, et fortifie tout l'organisme; et d'ailleurs, les excre­ments , les urines , etant impregnes de sei, donnent au furnier une grande vertu fertilisante. Dans les circonstances dont 11 s'agit, les cultivateurs ont done tout avantage d'employer le sei: ils nour-rissent mieux leurs bestiaux, les rendent plus forts, les engraissent meme, leur font donner de meil-leurs engrais, et, chose iroportante, les preser-vent d'une maladie grave et trop souvent incu­rable. 5deg; MauTaise 5deg; J'ai dit que la stabulation chaude, humide et
stabulation.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,gt;•#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,•,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;•' #9632; inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 11
Comment mephitique, etait une des pnncipales causes du char-on y reniddie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .' , ' ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;...
bon. Or, si les cultivateurs etaient bien convaincus
que l'air chaud et infect des etables est essentielle-ment nuisible a la sante des betes bovines, pauvres comme riches, fabricants de fromages, engraisseurs ou nourrisseurs, feraient blentot abattre leurs eta­bles pour en construire de salubres. Si le proprie-taire ne pent ou ne veut point faire rebätir son eta-
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UOVENS PUESERVATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;261
bie ou ses etables, il devra faire ouvrir des fenfires au-dessus de la tetedes aniiuaux, et etablir une che-minee qui, faite ainsi que je vais Tindiquer, sera facile a pratiquer ä peu de frais. On perce dans le milieu du plafond de l'etable, ordinairement entre deux laquo;olives, une Ouvertüre de 5 a 7 deci­metres de diametre; une semblable ouverture doit egalement etre faite au toit vis-ä-vis celle-ci. On prepare avec plusieurs planches de sapin un con­duit de 4 a 5 decimetres de diametre, et assez long pour, etant engage dans l'ouverture du plafond, aller gagner le toit et s'elever de 3 ä 4 decimetres au-dessus. Ce simple appareil, que j'ai fait con-struire dans beaucoup d'etables, etablit un cou-rant d'air de bas en haut, qui entraine au de-hors Fair chaud, les vapeurs infectes, les gaz ir­ritants, tout en maintenant une douce et egale tem­perature dans l'etable : un soul ventilateur suffit pour aerer une etable contenant 10 vaches. On pourra ainsi en faire construire deux pour 20 betes et ainsi pour chaque dizaine de teles de betail; toute-fois, on tiendra compte des ouvertures qui existeront aux murs de l'etable. II se pent que dans beaucoup de fermes on ne puisse adopter ce Systeme d'aeration, soit parce que l'etable sera recouverte de locaux servant quelquefois d'habitation, soit parce qu'il
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'!nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;
l'1..... laquo;!
mmm
6deg; Enlevement
des funiiers.
262nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HAIADIES CnAtlBONNEiaSES.
sera impossible d'entrainer les vapeurs au-dessus du toit, etc. etc.; mais alors je dirai qu'ii faut renoncer ä elever, a gouverner des betes bovines, et a les entretenir en sante, si on ne leur fournit point le premier aliment de la vie, ou I'air atmospherique aussi pur que possible.
L'enlevement frequent des fumiers des etables est aussi une condition indispensable ä leur salubrite; car de ces fumiers en fermentation s'echappent non-seulement des matieres animates septiques ä l'etat de vapeur, qui engendrent la putriditö des humeurs circulatoires, mais encore des gaz impropres a la respiration et a la vie. En outre, ce fumier salit la peau, arrete la transpiration insensible dont eile est le siege, et ajoute ainsi aux effets causes par les ma­tieres animales volatiles qui s'en echappent.
Enfin, je signalerai comme tres-insalubre la pre­sence de tas de fumiers au voisinage des etables.
6deg; Pendant la conduite des bestiaux provenant de localites malsaines oü regnent frequemment des maladies charbonneuses, et oüles animaux,quoique en apparence bien portants, sont predisposes a ces maladies, les cultivateurs devront diminuer les tra-vaux penibles et tres-essoufflants pendant les cha-leurs, et ne les mettre au joug que le soir et le matin. Les animaux qui scront conduits au loin, aux foires
7deg; Diminuer le travail.
^
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MOYENS PKESEUVATirS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;263
et marches, pour y etre yepdus, devront surtout voyager la nuit et ä petites journees.
2deg; Moyens präservatiß ä mettre en pratique pour prdvenir la contagion.
On previendra la contagion charbonneuse fixe ou volatile en prenant les precautions suivantes:
1deg; Les animaux bien portants seront, aussitot le 1deg; isoiement
'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;des animaux
debut du charbon dans une etable, isoles des biellPorlauts-2
malades ; on concoit facilement qu'en laissant les
betes en bonne sante dans un lieu infecte, onnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
les expose ä contracter la maladie. Cette mesure
est generalement peu observee; il faut cependant
convenir que le defaut d'etables de rechange dans
beaucoup de fermes, et surtout pendant I'hiver, ne
permet pas toujours de laisser les malades dans les
lieux qu'ils habitent, et de loger les autres animaux
ailleurs. Si le changement d'habitation n'est pas
possible ä executer, on devra alors proceder ä la
desinfection de l'etable, ainsi que je le dirai plus
loin.
2deg; Si les cultivateurs se trouvent dans la neces- 20£ioißner
.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de la contagion
site dacheter des animaux dans le moment ou ceux lesammaux
nouvellement
qu'ils possedent sont atteints du charbon, ils se aciraquo;61laquo;8-garderont bien de les placer dans les etables infec-
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264nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CIIARBÜMVKI SKS.
tees, ou de les meler avee les betes qul sont encore en bonne sante; celles-ci, ayant communique avec les malades ou ayant ete soumises aux nienies causes, et devenant malades a leur tour apres un temps plus ou moins long, pourraient les infecter. II sera done toujours tres-prudent de placer les animaux dans des etables separees pendant tout le regne de la maiadie, et de les y laisser meine deux ou trois mois apres qu'elle aura cesse. Squot; Maintenir 3' Les chiens seront tenus ä I'attache pendant
leschiensnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i t /-i
ä I'attache. toute la duree de la maiadie. Les animaux, en pene-•nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;trant dans les etables oü des betes sont mortes pen-
dant la nuit, peuvent s'en repaitre, se souiller dc sang, entrer ensuite dans d'autres etables, ecu-ries ou bergeries, et y transporter le charbon. Ccs animaux, d'ailleurs, peuvent s'echapper des fermes, aller gratter sur les fosses oü les cadavres out ele enfouis, les deterrer en partie pour les devorer, et rapporter avec eux la contagion.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;
4deg; Les betes reconnues incurables seront assom-mees au bord de la fosse oü elles devront etre en-fouies.
4oEnfoiiir 5deg; Les cadavres des bamp;es bovines mortes du
les cadavresnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i
avec soin. charbon seront transportes dans des tombereaux et reconverts d'une couche de paille jusqu'au lieu oü ils devront etre enterres; les excrements, le sang
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MOYENS PRESEHVATIFS.
265
ou autres matieres qui pourraient e(rc repandus sur le sol pendant le transport, seront iminediate-ment enleves et jet^s dans le tombereau.
Les cadavres seront ouverts, si I'autorlte ou le vet^rinaire juge cette operation indispensable; au-trement le cadavre sera precipite dans une fosse de 3 metres de profondeur, qui ne devra etre ouverte qu'ä une distance de 200 metres au moins de toute habitation. La peau sera tailladee sur la croupe, le dos et les cotes, pour prevenir toute cupidity et tout accident. La fosse sera recouverte de toute la terre retiree pour la confection ner; eile sera foulee, re­couverte d'epines, et meme entouree d'une haie morte ou d'un barrage en bois , pour empecher les animaux bien portants d'en approcher.
6deg; Les autorites, qui auront du ^tre averties de l'existence du charbon, devront s'empresser de faire marquer les malades et de les isoler entiere-ment. Les animaux qui auront loge dans les memes lieux, fr^quente les memes päturages, devront 6tre denombres, signales, et places sous une surveillance toute particuliere. Les proprietaires pourront cepen-dant les utiliser aux charrois et aux travaux des champs; mais avec la condition qu'ils n'auront au-cun rapport avec d'autres animaux, et qu'ils ne seront point introduits dans les lieux habites par
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5deg; MarqiiK;
isolenitiii.
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Travail; charrois.
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266nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONNEUSES.
des betes en bonne sante. Les animaux soup^onnes oonlajjies, et par consequent suspectes de poijvoir contracter le charbon, ne seront vendus pour la bpucherie qu'avec la permission de l'autorite. La vente des betes malades devra etre severement de-fendue, a cause des maladies graves et mortelles qui peuvent survenir aux personnes qui tuent les animaux, qui les depecent et en mangent la chair.
3deg; Moyens präservatifs ä mettre en pratique pour detruire la contagion.
l0Bröler ou eufouir les liliei et les fuinier
1deg; Les litieres, les fumiers impregnes de sang, de matieres excrementitielles, de ietace, de bave
sanguinolente, de nierae que la paille sur laquelle on a abattu les animaux pour les operer, seront brüles ou enfouis dans le sol. Les oiseaux de basse-cour, qui vont becqueter le sang ou gratter dans les excrements, les pores meme, qui mangent le sang et se souillent des matieres alvines, peuvent contracter le charbon, en perir, et ainsi augmenter les.foyers de contagion.
2deg; ^ettoyer ou räparer
le sol des etables.
2deg; Le sol de l'etable, qui a ete imbibe de sang ou de liquide contagieux, en se dessechant par la cha-
leur, degage une vapeur humide , infecte et conta-gifere, qui pent devenir la cause d'une nouvellc
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MOYENS PRESERVATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;267
infecjjon qu'il faut eviter. Ce laquo;ol sera erjleve jus-qu'ä uqe profondeur qui sera indiquce par sa cou­loir naturelle; ordinairement, renleyement d'unnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;; pled ä un pied et demi suffit. Cette couche infectep sera raise dans une fosse profopde, creusee a une grande distance des lieux d'habitation, et rera-placee par de la terre fraiche bien battue. Si le sol est tres-mal pave, on le depavera; les paves seront balayes et laves avant d'etre remis en place.
Cependant, si quelques betes seylement avaient Agents 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 fnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; disinfectants.
ete malades dans une etable bien tenue et dpnt le sol serait bien pav^, le depavage pourrait etre ne­glige , en ayant l'attention de gratter les intervalles de chaque pave avec de bons balais, de les laver ensuite avec de l'eau bouillante , puis avec une so­lution de chlorure de chaux. Huit seaux d'eau, dans lesquels on aura fait dissoudre 1 kilogramme (2 li-vres) de chlorure, suffiront pour desinfecter le sol d'une etable contenant douze betes ä comes.
3deg; Dans beaucoup d'etables, les planchers sont 3deg; Plafonds
des elables.
formes par des solives placees a distance, dont les intervalles sont remplis par des fourrages emmaga-sines au-dessus. La portion de fourrage faisant par-tie du plafond de l'etable expos£e aux emanations contagieuses en est itapregnee, et en se desse-chant plus tard, et laissant exhaler le virus, pent
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268nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CUAItBONNEtSES.
devenir la source d'une nouvelle infection. 11 sera done toiijours ufile d'enlever cette couche de four-rage , et de l'enfouir dans le sol avec la litiere et le furnier.
4deg; ToilM
d'araij;iiamp;S.
4deg; Lorsque le plafond est en bois ou en mortier,
il faut avoir le soin d'öter toutes les nombreuses toiles d'araignees dont il est garni. Ces toiles, que beaucoup de personnes regardent corame des rets dans lesquels viennent se prendre les insectes nui-sibles aux bestiaux, peuvent receler le contagium volatil du charbon, et etre cause de la reapparition du mal.
5deg; Creches lt;:t rateliers.
5quot; Les creches, les mangeoires, les rateliers, les
separations en magonnerie ou en planches, seront laves a I'eau bouillante, grattes et racles , puis la­ves et frottes une seconde fois avec la solution de chlorure de chaux dont il a ete question. 6deg; Mursetobjetlaquo; 6deg; Les crevasses, les degradations des murs, seront
dei'elable.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0
recrepies. Beaucoup de personnes font blanchir a la chaux vive les murs et autres objets de l'amp;able; ce blanchiment ne peut etre utile et bon qu'autant qu'il aura ete precede du precede de desinfection ä l'eau chaude et au chlorure dont j'ai parl^.
7deg; Les objets destines au nettoyage de l'etable, tels que les pelles, les balais, les brouettes, etc., seront laves et nettoyes par precaution. Les longes,
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MOYEIVS PRRSEUVATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2(id
lea chaines, les colliers, les objets do harnachement qui auront appartenu a des animaux malades, seront laves ä l'eau chaude.
Disinfection de lair des ätables. Beaucoup de Damp;infection personnes s'imaginent qu'en faisant brüler dans les etables des branches d'arbres resineux, tels que le genevrier, les pins, les sapins et les melezes, les feuilles et les tiges de plantes aromatiques, telles que lethym, la sauge, la lävande, I'absinthe, la tanaisie, etc., en projetant sur des charbons en-flammes des resines, telles que I'encens, etc., en faisant vaporiser le vinaigre sur des pelles chaudes ou autres corps, et tirant des coups de fusil ou faisant d£flager le salpetre sur des charbons ar-dents, desinfectent les etables. C'est une tres grande erreur : ces pretendues desinfections sont impuis- Damp;mfectanis
impuissants.
santes ä detruire les virus, et mettent les cultiva-teurs dans une securite trompeuse. La contagion du charbon est extremement tenace; eile persiste quel-quefois pendant deux et trois mois dans les etables mal purifiees. II importe done de faire choix d'un agent desinfectant capable, par une action puissante et decomposante des matieresanimales, de detruire entierement le virus volatil. Jusqu'a ce jour, on a vante les fumigations de chlore. Je n'ai plus une aussi grande confiance aujourd'hui qu'autrefois
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Disinfection ulile.
270nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONNEVSES.
dans la desiniPection operee par cet agent; je lui prerere Yaeide nitrique gazeux, proposfi par Schmitz.
Avant de faire usage de cet acide, il faudra ouvrir les portes etles fenetres de l'etable pour eta-blir des courants d'air, et la ventiler ainsi pendant cinq ä six jours.
Les portes et les fenßtres seront ensuite fermees et calfeutrees pour procamp;ler ä la desinfection. Dans ce but, on mettra dans un vase de terre ver-nisse 90 grammes (3 onces) de nitrate de potasse (ou sei de nitre, salpetre), que Ton placera au mi­lieu de l'etable sur un rechaud contenant des char-bons allumes; on versera ensuite sur le nitre 60 grammes (2 onces) d'acide sulfurique ou vitriolique (ou huile de vitriol). Bientöt, ä l'aide d'une douce chaleur, des vapeurs blanches, piquantes, se däga-gerout dans l'air: on se retirera pour ne point les respirer, on fermera la porte , et on laissera ope­rer la fumigation pendant cinq ä six heures ou jusqu'ä ce que ces vapeurs aient abandonne l'e­table ; on reiterera celte fumigation le jour suivant. On ouvrira ensuite les portes et les fenetres pour laisser circuler l'air pendant dix a douze heures, et l'operation sera terminee. Les animaux pourront alors etre ^rentres dans l'etable; eile sera desin-fectee.
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#9632;.....'-1'111,' #9632;
MOYENS PBESERVATIFS.
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4deg; Moyens pmhtitifs titä He tfygiene, efe ih Chirurgie ei de la pharmacie.
#9632;
#9632; #9632; #9632;
1deg; Löriqüe laquo;läns uhe cbntreö sä defcläi'e lä chat6-bÖiiquot; ärizöotique öü epizöötique, il iiripörte beäü-cöüpi äux prdpri^äirös dö surveilfet* eiacteiiieht leürlaquo; beötiädi, pöur 6viter töute ctiihnitihicätion aveö les Üeüx infectdlaquo;.
Hygiene.
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2deg; Le travail sera moderö. Les aniöiäüx deVfdnt
Travail.
6tre bouchoniies, brosscs ou cardes töus les jöursJ Le pan semen t de lä rfiaTti favorise lamp;s secretions cutänßes, excitfe l'app^tit, fortifle et facilUe les criseraquo; dßpüratöires, si tärit est qdö l^s uhitnaux soiont atteihts plus tard par le mal.
3deg; Les pdrtes et les fehifetrelB de l'etäble devroitt Gourantsd'air. etre tenueis ouverte^, aütänt que faire se pbu^rä, pöur faciliter la cirdtüätion d'un air pur et bienfai-sänt. Les vaches dcÄitiei-ötit ün päü 'riioins de lait, les betös ä l'enjgrais pi'etidront rabins pi-ömptement la graisse; mais ces faibles inconvenionts scront bien compenses par lä conservation du beiail en bonhe Santa.
4quot; La ratioh orditiäire devra etrö cönserv(ge; il
Rißlme et ratiun.
sera meme utile de l'augmenter d'un cinquieme ou d'un quart, si faire se peut. Etant ainsi bien nourris,
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:1JLI ' ll.:l.,l
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272nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARROMVELSES.
Ics animaux seront plus forts, et resisteront mieux aux causes determinantes du eharbon.
ls
Kmploi
trochisqi
irriumtt.
5deg; Beaucoup d'autoriles veterinaires, parmi lelaquo;-
quelles je citerai Gilbert, Barrier et M. Renault, out conseille de passer un trochisque ou de placer un seton a tous les animaux bien portants, dans les lieux oü le eharbon regne ä l'etat enzootique ou epizooti-que, comme aussi ä tous les animaux en bonne sante loges dans un etable envahie par la maladie, dans le but de les preserver de la maladie. Gilbert a rap-
.....
porte un tres-grand nombre de faits demon trant les bons effets du seton comme moyen preservatif, et je partage entierement son opinion. Je crois, avcc ce savant professeur et avec beaucoup de bons prati-ciens, que les exutoires etablis ä l'exterieur eliminent au dehors, par la suppuration que Ton y entretient, les principes septiques qui, introduits dans I'eco-nomie, causent la maladie. En effet, que font les sy­nergies vitales pour expulser le principe septique de l'organisme lorsque l'animal est malade? Elles resis-tent et provoquent une eruption critique au dehors, qui, favorisee et maintenue parle v^terinaire, guerit les animaux. C'est done agir dans le sens de cette eruption critique, que de produire artificiellement a l'exterieur une tumefaction douloureuse suivie d'une suppuration abondante et depuratoire.
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MOYENS PRESERV/VTIFS-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;273
Toutefois, si ces setons sont inhabiies a prevenir le mal, ils mettront les animaux dans les meilleures conditions possibles pour etre traites heureusement.
Le seton devra etre place au fanon dans les con­ditions et suivant le proced^ decrit par Gilbert. Les animaux seront laisses ä une demi-diete douze heures avant et douze k vingt-quatre heures apres reparation, afin de diminuer le tnouvement febrile qui resultera de la douleur provoquee par Faction du seton. Gette attention est bien recommandec par Gilbert.
On attache avec un fil, sur une meche de ruban de fil ou de crin et de chanvre natte, d'environ 50 centimetres de long, un morceau de racine d'ell6-bore noir, macere dans du vinaigre froid pendant douze ä vingt-quatre heures, ou bien un morceau de racine fraiche soit de la ineme plante, soit de v^ratre blanc ou pied-de-griffon, dont on amincit les deux bouts pour faciliter I'introduction sous la peau. Geci prepare, I'animal doit etre attache par la töte soit a un arbre, soit a un poteau, soit a la roue dune grosse voiture.On se place du c6t^ gauche de I'animal, on saisit le fanon en avant du poitrail, ä Tendroit ou il presente un enfoncement qui setnble le partager en deux portions, et apres I'avoir double de maniere a former un large pli, de l'autre main
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274nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHAUBONNEUSES.
saisissant une aiguille a seton emmanch^e, bien pointue et bien Iranchante, on l'enfonce de toute ses forces a travers le pli en faisant sortir I'aiguille du cote oppose. On introduit alors la meche et le morceau d'ellebore jusqu'au milieu du trajet du seton, oraquo; attache un petit morceau de bois place en travers ä chaqi|e extremity de la meche, et i'opi-ratipn est terminee. Un engorgement survient pen­dant les vingt-quatre premieres heures, et lorsqu'il a acquis le volume de la t^te d'un homme , on retire la portion de meche qui porte la racine d'elle­bore de l'interieur de la tumeur, on enleve cette racine, et on laisse la meche dans le trajet du seton. Le troisieme ou le quatrieme jour, une suppuration abondante s'ecoule le long de la meche du seton, qui ne reclame plus alors que des soins de pro-prete. En ete, les deux ouvertures du seton seront impregneesd'huile ernpyreumatique, pourempgcher les mouches d'en approcher et d'y deposer leurs ceufs, qui bientot donneraient des larvesou des vers dans la plaie.
Ce seton doit rester en place jusqu'ä ce que la maladie charbonneuse ait totalement disparu: cette condition est de rigueur. Si la meche pourrit et tombe , il faut, sans hesiter, en repasser une autre.
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HOVELS I'RlJSERV/VTirs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;275
Dans quelques cirnonstances difficileraquo; parfois k expliquer, mais surlout lorsque le charbon regne h I'etat enzootique ou epizootique, pendant les cha-leurs de lete notaimaent, le passage des setons tro-chisqucs irritants p'est pas sans inconvenient. Petit, Desplas, MM. Saussol et Pradal, ont constate que dans ce trajet se declarait une tumeur qui, passant rapidement a I'etat gangreneux, determinait la mort. Lorsque ces sortes d'acoidentlaquo; redoutables se sont manifestes sur quelques animaux, je crois qu'il est utile de mettre en pratique le precede conseill^ par Huzard, Desplas et Mayeur, qui consiste ä passer dans le trajet du seton fait pap I'aiguille une broche en fer du diametre du petit doigt et rougie au feu, afin d'obtenir une eschare qui, arretant toute hemorrhagie, previendra la grangrene traumatique.
7deg; ^'observation a appris que la saignee, conseil-Ue par Chabert et d'autres auteurs, est g^nerale-ment nuisible. C'est un fait incontestable et incon-teste aujourd'hui par tous les praticiens.
8deg; Les purgatifs sont tout aussi nuisibles que la saignee; il y a longtemps que Hartmann s'est pro-nonce centre leur usage.
9deg; Les toniques antiputrides et reconstituants, tels que les poudres d'ecorce de ebene ou tan , la poudre de tritoxyde de fer, unis aux aliments, les
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276 T?.quot;quot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MALADIES CHARBONNEUSES.
breuvages donnes,matin et soir,avec des decoctions d'ecorce de saule, de petite centauröe, etc., en sti­mulant I'economie, produisent un tres-grand bien. En ete, et surtout pendant les chaleurs, quelques breuvages temperants et antiseptiques, confection-nes avec le miel, le vinaigre, l'eau de Rabel (voy. page 94), en rafraichissant les animaux, excitant la secretion urinaire comme toutes les secretions, et en modifiant l'^tat du sang, donnent de tres-bons resultats.
Moyens curatifs.
De Chaignebrun, Chabert, Gilbert, Petit, Ha-bert, etc., ont conseille l'emploi des emissions sanguines meines reiterees dans le traitement du charbon, et assurent en avoir obtenu de bons succes. Aujourd'hui les praticiens experimentes s'accordent tous ä dire que les saignees sont nuisibles, et je partage entierement cette opinion. Retirer du sang a un animal attcintd'une maladie putride, chez lequel les synergies vitales sont considerablement affai-blies et oü le Systeme nerveux reagit, parce que le sang ne le stimule plus ou que tres-imparfaitement, est, quant a moi, un raoyen tres-irrationnel; j'en dirai autant de tous les aulres agents dehilitanls. Les medications qui doivent etre raises en pratique
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#9632;BWP1F
MOYENS CURATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;277
d'apres le siege et la nature de la maladie doivent toutes tend re ä rem edier a l'alteration du sang et a fortifier I'organisme. C'est done aux medi-cationss timulantes, toniques et antiputrides, qu'il faut avoir recours. Je ferai connaitre d'abord les moyens curatifs generaux qui doivent etre mis en usage a I'interieur; j'indiquerai ensuite les traiteraentsqui conviennent plus specialement pour fixer et combattre les eruptions critiques externes.
1deg; Fiamp;vre charbonneuse sans phinomänes critiques ä textdrieur.
Resultant tout ä la ibis, ainsi que j'ai cherche ä Fievre
charbonneuse.
le d^montrer, d'une alteration septique et generate incurability. du sang, accompagnee d'un trouble profond dans les fonctions du Systeme nerveux, la fievre char­bonneuse fait perir les neuf dixidmes des betes bo-vines qu'elle attaque, et resiste ä toutes les medica­tions variees et puissantes qui jusqu'a ce jour ont et6 conseillees pour la guerir. Je ferai connaitre cependant les medications qui sont nuisibles. puis je relaterai celles qui jusqu'alors out fait obtenir le plus de guerisons et dont j'ai constate I'efficacite-
Medications nuisibles. Les saignees, grandes ou Moyens
nuisibles.
petites, qui ont ete vantees par Audouio de Chai-
,1
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^pi-H-Braquo;quot;-- ...I....U--------------ji.._jl^j._jjlnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;l^i i i . ii i^n
278nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONNEUSES.
gnebriin, Chabert, Habert, Petit et autres , sont toujours mmiblcs, quelle que soit la periode de la fievre charbonneuse avee ou sans pbenomenes cri­tiques externes. Äussitöt que l'ecoulenient du sang a cesse, des frissons generaux se deelarent, des secousses nerveuses se manifestent; ou bien I'ani-mal tombe dans un aceablement profond, le pouls devient petit et filant, le ceeur bondit violemment; la base des cornes, les oreilles, la peau, se refroi-dissent; en un mot, les symptomes s'aggravent, et les animaux ne tardent point ä pepir. Aussi Gilbert, Toggia et autres praticienraquo; tres-recommandables, ont-ils blame avee juste raison l'emploi de toute espece d'emission sanguine.
L'usage des substances ^naollientes ä l'int^rieur, soit en breuvages, soit en lavements, des purgatifis, des diuretiques, l'emploi de la demi-diöte, sont des moyens qui, avee les saignees, sont contre-indiques dans le traitement du cbarbon. indications Tonifier le canal intestinal, stimuler tout I'or-
raiionnelles.
ganisme, chercher ä combattre I'alteration septique du sang, favoriser les phenomönes critiques externes ou la formation des tache8,de bubons,des tumeurs charbonneuses ä l'ext^rieur/enfin, fixer et combattre cette eruption : telles sont les indications ä remplir dans le traitement de la fievre charbonneuse.
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moyens ctihatifs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 279
Aussitot done que Ton s'apcrcevra deraquo; symptomes ^laquo;dto qui annoncent cette fievre, il faudra sortir l'animal du a ^uurnfe. 0n lieu oü il est loge pour le placer dans un endroit isole, chaud en hiver et assez aere en ete. On s'empressera de le frotter par tout le corps avee des bouchons de paille tressee, et de le recouvrir d'une bonnenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i
couverture, afin de le tenir chaudement. En memenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; J
temps, on fera bouillir 10 ä 12 litres d'eau dans laquelle on jetera une bonne poignee de plantes aromatiques, telles que le thym, la sauge, la lavande, I'absinthe, etc. etc.; on laissera infuser pendant un quart d'heure, puis on passera l'infusion ä travers un linge. Avec cette premiere prdparation, on con-fectionnera les breuvages suivants :
Breuvages. Pour le bwuf et la vache.
N0 1. T/J Infusion aromatique chaude. . 1/2''••re• Ajoutezvin, biere ou cidre. . . 1 verre. Acetate d'ammoniaque..... 2 verres.
M^langez toutes ces substances dans une bouteille, et administrez tous les quarts d'heure pendant deux heures.
Si la bete ä cornes paratt d^jä tres-malade, ou bien si lelaquo; infusions stimulantes ci-dessus, donnees dans les preludes du maI,n'ont pas amcliore I'etat de Tanimal, il faudra, sans tarder davantage, lui administrer la preparation qui suit:
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280nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHVIUSOiWILSES.
N0 2. *Jp Eau-tle-vie faible.......V2 litre
Gaiuphre delaye dans uu peu
d'eau-de-vie........8 gr. (2 gr.).
Essence ou huile volatile de
terebeulhine........2 cent, ou 2 cuill.
Melangcz exactement toutes ces substances dans une bouteille d'un litre, et adrninistrez un verre de cette preparation toutes les demi-heures d'abord pendant trois heures, puis un derni-verre toutes les trois heures pendant les dix ä douze heitres suivantes. Soins Pendant toute la duree de ce traitement et dans le
-|ui aujjmentent .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; „ ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .
i'action but dobtenir une sueur abondante, les animaux
des remfcdes.
seront toujours tenus bien ckaudement, recouverts avec de bonnes couvertures, et/ortement bouchonnds par tout le corps apres chaque bremage qui aura ete administr^. Pour les veaux et les genisses au-dessus d'un an, on donnera moil ie de la dose for-mulee sous les n08 1 et 2. Moyensnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Dans le but de provoquer les phenomenes cri-
de provoquer
irruption tiques externes, M. Renault a conseille d'appliquer sous la peau un morceau d'ellebore macere dans du vinaigre pour activer ses proprietes irritantes, puis, I'operation etant ternainee, de faire sur les par­ties correspondantes ä cette introduction des fric­tions vigoureuses d'essence de terebenthine, puis enfin d'appliquer sur la peau une couche d'on-}juent vcsicatoire anime par une addition de poudre
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MOYENS CUBlt;VTIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 281
de cantharides. S'il en resulte un engorgement quel-conque, on le traitera, ainsi que je le dirai plus loin a Toccasion des tumours charbonneuses. Ce seton, je l'adopte comme tres-rationnel et con-seille d'en faire usage. Malheureusement, et malgre l'emploi de tous ces moyens energiques, il est rare, je le repete, que Ton guerisse la fievre charbon-neuse ; les desordres qu'elle determine a I'interieur sont au-dessus des ressources de la therapeutique.
L
2deg; Fiamp;vre charbonneuse avec Eruption extdrieure.
Si, pendant le cours de la fievre, apparaissent les Provoqner
er. souienir eruptions critiques que j'ai signalees et decrites sous rlaquo;Sriiptioii.
les noms de laches, de phlyctines, d'emphysimes,
ft infiltrations, de buhons, de tameurs charbonneuses,
les indications curatives devront avoir pour but
non-seulement de soutenir ces phenomenes morbides
qui tendent ä ex pulser ä l'exterieur le ferment sep-
tique exist ant dans tout Torganisme, mais encore
et surtout de s'emparer et de favdriser les efforts des
synergies vitales pour expulser entierement le pro-
duit generateur du mal.
Les remedes que j'ai conseilles dans le but d'ob-
tenir Irruption des phdnomenes critiques seront
encore ici miraquo; en usage ä I'interieur. Si cependant
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,
282nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CnAItBONNEVSES.
Jes phlyctenes, les infiltrations, les bubons, tes tu-meurs charbomieuses, par leur nombre et leur vo­lume, annoncent que I'eruption s'opere convena-blement, on ne devra administrer par jour que deux breuvages confectionnes avec la formule n0 1 ou Eau de Rabei. n0 2. Toutes les trois heures et pendant quatre ä cinq jours, on donnera des breuvages antipu-trides, composes d'une infusion aromatique lagere dans laquelle on ajoutera par litre une cuilleree
Eau aciduife ordinaire d'eau de Rabel. Le bon vinaigre de vin, avec le viuaigre.
associe jusqu'ä acidite agreabfe ä l'eau miellee,
peut, en l'absence de l'eau de Rabel, remplacer
avec quelque avantage cet excellent agent anti-
putride.
Quinquina etses Beaucoup de praticiens distingues ont recom-preparations.
mande d'administrer ä l'interieur I'infusion vineuse
dequinquina,le vin et la teinturede ceprecieux me­dicament (1). Ces remedes sont tres-bons, je le re-
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(1) L'infusion vineuse de quinquina se prepare en jetant 30 ä 60 grammes (I ä 2 onces) de quinquina dans un litre de bon vin bouillant; on laisse infuserune demi-heure, et on administre le tout bien chaud. Trois a quatre breuvages seront administres par jour.
Le vin et la teinture de quinquina sont des preparations que Ton achete chez les pharmaciens. Le win se donne äla dose d'un verre ordinaire dans un litre d'infusion aromatique
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MOYENS CüRATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;283
connais; mais ils coütent tres-cher et ne peuvent etre donnes qu'a des animaux precieux. üne foule d'autres medicaments ont ele encore con sei lies dans le traitement interieur du charbon ; mais je ne m'en occuperai point. Ceux que j'ai fait connattre doivent 6tre places au nombre des remedes dans lesquels on doit avoir la plus grande confiance.
En mamp;me temps que cfes medicaments ajjiront ä l'intamp;rieur et provoqueront I'eruption complete de la cr'ise externe, les taches, les phlyctenes, les emphy-semes, les bubons et les tumeurs , r^clameront des soins empresses et rationnels.
A. Taehes. Les taches, les vergetures rosees ou rouges, qui se manifesteront ä la peau, seront fric-tionnees avec le liniment ammoniaeal ou I'ammo-niaque ötendue d'eau; celleraquo; qui se montreront livides ou d6ja noires devront ^tre scarifi^es avec I'instniment tranchant, pressees ensuite dans tons
Taches.
Rtiucdes.
chaude, et la teinture ä la dose d'un demi-verre. Beaucoup de praticiens ajoutent ä l'une ou ä l'autre de ces prepara­tions 2 ä 3 centilitres ou 2 a 3 cuillerees d'eau-de-vie cam-phree. Je le repete, ces remfedes sont chers, et il n'est pas toujours facile de s'en procurer en süffisante quanlite pour en donner a tons les animaux raalades pendant le cours d'une euzootie ou d'uuc epizoolie cliarboaueuse.
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284nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MALADIES CHABBONNEUSES.
Ics sens pour en faire sortir le sang, puis friction-
nees avec le liniment ammoniacal (1).
Phlyclenes. Remedes.
B. Phlycthnes. Les phlyctenes qui se manifestent
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sur la membrane de la bouche reclament des soins
particuliers. Aussitot que Ton s'apercevra de leur
existence, on fixera solidement I'animal, on saisira
fortement la langue, que Ton tirera le plus possible
au dehors, et ä Taide d'ime paire de longs ciseaux
courbes chaque phlyctene sera excisee. La tete de
la bete sera ensuite tenue basse et ouverte, pour
faire ecouler le liquide sereux et acre au dehors,
I'experience ayant appris que si ce liquide associe
ä la salive est degluti, il occasionne des accidents
internes. La bouche sera ensuite gargarisee avec
de l'eau acidulee avec le vinaigre, puis les surfaces
occupees par chaque ampoule seront caulerisees vi-
Cautft-isation vement avec \eau de Rabel dlendue d'un quart deau. avtc I'eau
de Rabel. Cette cauterisation suffit dans cette periode du de-
(1) Le liniment que je compose pour frictionner les tu-rneurs charboaneuses est Forme de parties egales en volume d'huile d'.olive on denoix et d'arumoniaque.Oa prend done uaedemi-houteille d'huile et une demi-bouteille d'ammo-niaque ä 22deg;; on verse dans une bouleille d'un litre, on secoue fortement pour operer le melange, etle liniment est prepare. II faut secouer la bouleille avant de s'en servir. Ce medicameDl ue pout elrc conserve plus tie deux jours.
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MO YENS CURATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;285
but du mal; raais, si la langue est tumefiee et blcuätre, si aux endroits occupes par les phlyctenes s'est manifestee une tache d'un noir fonce ou une ulceration charbonneuse, il importera d'agir avec Energie. On confectionnera, avec des etoupes ou un chiffon attaches au bout d'un petit bätonnet, une espece de petit pinceau que Ton trempera dans l'eau de Rabel pure, et au besoin que Ton impre-gnera d'un peu d'acide sulfurique, et Ton toucbera avec ce pinceau les taches noires qui ont succedö aux phlyctenes.
Les bords des ulcerations charbonneuses seront excises avec lesgrandsciseaux courbes, leur fondsera racle avec les lames de l'instrument on avec une spatule en fer, puis ils seront fortement cauterises avec le pinceau charge d'acide sulfurique. S'il est possible de brüler ces ulceres avec le fer rouge, cette cauterisation devra etre preferee.
La langue sera ensuite scarifiee profondement dans divers points de son etendue, pour donner is­sue au sang noir et a la serosite qui la tumeRent.
Cette operation essentielle etant terminee, on fera deux h trois fois par jour dans la bouche une injec­tion d'eau miellee et acidulee avec le vinaigre.
Beaucoup de cultivateurs s'empressent de crever et de ratisser les ampoules linguales avec une cuil-
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Alimentation particuliere.
286nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CIURBONNECSES.
Jer d'argent, et de lelaquo; frotter avec un melange de sei, de poivre, de vinaigre etd'ail, piles ensemble. Ce precede reussit des l'origine du developperaent des ampoules, mais 11 faut lui preferer la cauterisa-tion avec l'eau de Rabel.
La bete ä corncs sera ensuite nourrie avec des aliments d'une facile mastication. Les carottes, les pommes de terre , les navets, cuits, ceraseraquo; et associes avec du son, des recoupes et de l'eau, con­stituent des buvees nourrissantes qui n'irritent point les parties brülees et mises a nu. Les soupes coiuposees de pain bouilli et de creme, les bouil­lons de basseviandc, sont aussi employes avec av an­läge. Apres chaque repas, la bouche sera detergee et maintenue propre par une injection aromatique.
Si le gonflement de la langue ou les plaies qui existent a cet organe empechent entierement I'ani-mal de manger, il faudra Talimenter avec des bouil­lons de viande en les lui faisant avaler, en les ver-sant avec attention et en petite quantite ä la fois dans les naseaux, apres avoir releve la t^te. Lors-que les plaies commenceront ä se cicatriser, et que sans inconvenient Tanimal pourra etrc aliment^ avec des fourrages, il faudra choisir encore le foin ou le regain le plus fin et le plus doax.
C. Emphysömes. Aussitot leur apparition, les em-
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HOYGNS CURATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;287
physemes dissemines dans differents points du corps et notamment ä la region dorso - lombaire seront scarifies et presses dans tons les sens pour faire echapper les produits gazeux volatils qui les formeiit. Bon nombre de praticiens introduisent dans le tissu cellulaire sous-cutane ou entre cuir et chair, et dans une direction de bas en haut autant que possible, de petites chevilles en bois de la gros-seur d'une petite plume a ecrire, de la longueur de 10 ä 20 centimetres, et en nombre variable selon l'etendue de l'emphyseme *, ils pratiquent ensuite une vigoureuse friction irritante avec le vinaigre ou l'essence de terebenthine sur toute la surface des parties crepitantes. Ces cheyilles, qui entrc-tiennent de l'irritation sous-cutanee, sont enlevees tons les jours, et, apres avoir presse la tumeur dans tons les sens pour en faire echapper les gaz et la serosite sanguinolente, elles sont remises en place apres avoir etö nettoyees; enfin, elles sont enlevees lorsque de la suppuration de bonne nature s'ecoule de la plaie formee dans toute l'etendue de leur trajet. Quelques auteurs bläment cette pratique, et preten-dent que l'irritation causee par la presence des che­villes dans un endroit oil le sang et le pus ne peuvent pas s'ecouler facilement cause des accidents. Quoi-qu'll en soit, je pense que si ces especes de pctits
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288nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CH/vr.BONNFVSES.
setons ä une seule ouverture sont convenablernent pauses, ils constitueront autant d'emonctoires qui, je crois devoir I'admettre, elimineront de l'orga-nisme les produits septiques qui rinfcctent. infiltrations. D. Infiltrations. De menae que les emphysemes,
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'J'raileinent.
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les infiltrations charbonneuses, quel que soil le lieu qu'elles occupent, seront scarifiees profon-dement dans divers points de leur etendue, puis pressees dans tous les sens pour en faire sortir le sang et surtout la serosile jaunätre ou roussatre qui les forme; on laissera ecouler cette s^rosite pen­dant plusieurs heures, la par-tie sera ensuite lavee avec de l'eau vinaigree, puis chaque petite plaie cauterisee avec le fer rouge. La surface de l'infil-tration sera ensuite frictionnee avec le liniment ammoniacal formule page 284. Beaucoup de prati-ciens introduisent soit de l'eau-de-vie camphree , soil de l'essence de teröbenthine, soit du chlorure de chaux liquide ou solide, soit enfin un melange irritant forme de sei, de poivre et d'ail,dans les plaies. Tous ces moyens ne sont point ä dedaigner, mais il faut leur preförer ceux que j'ai indiques.
Si, malgre l'emploi de ces agents therapeutiqucs, les infiltrations cbarbonneuses augmentent d'eten-due et d epaisseur, il faudra de nouveau les inci-ser et les cauleriser; mais generalement elles se
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HOYEXS CtlRATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 28*
circonscrivent et s'affaissent lorsque de la suppu­ration s'est declaree dans les plaies. Cellelaquo;-ci seront pansees avec une infusion aromatique et saupou-drees avec un melange de poudre de gentiane et de charbon de bois pile, ou recouvertes d'etoupes hachees, jusqu'a parfaite guerison.
E. Bubons et tumeurs. Aussitot que Ton s'aper- Bubonlaquo;
et tumeun.
cevra qu'un ou plusieurs ganglions lymphatiques Tra'teraent. sont le siege d'un bubon charbonneux, de meme que si quelque partie du corps ou des membres offre des tumeurs, il faudra s'empresser d'inciser protbndement la partie engorgee et endolorie jus-qu'au centre du bubon ou de la tumeur. S'il est possible de faire l'extirpation du ganglion ou de la partie primitivement malade, et dont on doit re-douter plus tard la terminaison par la gangrene, on devra proceder immediatement a I'operation.
Les plaies seront ensuite cauterisees avec le fer rouge. Dans le cas ou la cauterisation ne pourra 6tre employee sans danger d'atteindre des parties Importantes ä menager, et notamment de gros vaisseaux et des nerfs importants, il faudra animer fortement la plaie avec un melange ä parties egales d'onguent basilic um et d'onguent vesicate ire.
Dans le cas oü la tumeur est dejä tres-etendue, comme aussi dans celui oü il n'est pas possible de
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290nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CKAnBONNECSES.
l'exlirper, des incisions proFonderaquo; et nombreuses devront 6tre faites dans son laquo;5palsscur; totltes seront dirigees de haut en bas, de maniere ä permettre un ecoulement facile et constant de la serosite, et plus tard de la matiere pürulente.
Les parties malades seront ensuite fortement pressees pour en faire sortir le sang et la serosite g^latiniforme ; puis chaque plaie sera fortement brülee avec le fer rouge, de maniere ä arröter efttie-rement I'hemorrhagie. Cependant, s'il n'etait pas possible d'employer la cauterisation, ou introdui-rait dans ces plaies I'onguent basilicum anime dont j'ai parle, ou bien des plumasseaux charges d'ammoniaque ou d'essence de tamp;^benthine; quel-ques praticiens y introduisent de petitlaquo; morceaux d'ellebore ou de v^ratre, ou de toute autre plante irritante. Tous ces moyens pfenvent 6tre employes avec aivantage, car, quel que soit le remdde mis en usage, I'mdication a remplir consiste ä irriter la partie malade et ä provoquer dans les tissus des phencmumes inflammatoires dont la terminaison par la suppuration sera suivie d'une guerison sinon toujours Certaine, au moins tres-probable.
Beaucoup de praticiens introduisent däns les in­cisions du centre de la tumeur un ou plusieurs mor­ceaux soit de subiimd corrosif, soit de sulfarejaune
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MOYKNS CÜRATtFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;291
de Mertcüre, äöitctdbtde arsdnieux (oijdfe d'ärjjeriifc); doht la combirtäisöri püissähte avcc les tissüs älte­res pt-ovoqüfe pliis tärd ütie iiiflaminätiön suppura-tive. Gettfe öäüteHsatidH, ijüi r^uSsit (juelquefoiji, mais qui expose soüvettt ä des oinpoisbnnchlents d^teriäih^ ^ä^ l'äbäör^iidn du balistt^üb, dbit reH-dre l'esi vetöritiäif^ Wös-etrcottspecls dättl laquo;oii etÜ-jploi.
Lliiciiidh dH Bubons öu des tnnibui-s äüiVic de leur cauterisation avec le fer^ongfe^ fet; par ex'cfep-tion, rintt-oductiön dans ces plaies de medicaments liquides oü de solideis döues d'e ^bojiti^t?^ itritäh-teÄ erie^g^'qült;ä8^ sohl done les ägeht* therapeutiques qui devi-orit ^ti-e föetiramp;i. Ind^jpehdäiiiitifeht de teeä mojfenS, lä peäü, datis töüte l'^tehdue de lä tü-meur; is'era recdtiverle, äjfr(!amp; eri A^oit1 bod'p'd leö poilraquo; trfe^prei, d'ütie fcoüclje (Föhgifeni vamp;üatbfre träsrßrteiriini cärtthifriää {l)vdätis Ifes endrdits bü
(1) Leraquo; velerioaires ue devrönt jiimais employer l'ongueut vesicatoire fourni par les droguistes ou les pharhsaciens dans le traitement du charboa, a moins qu'ils soient bien sius de ses effets. 11 vaul mltiux qu'il soil prepare par leurs mains el selon la formule qui suit:
T^ Poix anire......... 400 gram. (12 ohees).
Poix resine........ 400 — (12 — ).
Cirejaune......... 300 — (10 — ).
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292nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONIVEITSES.
eile sera fort epaisse et pourvue de polls fins, com-me aux mamelles, autour des levres de la vulve, etc., I'onguent vesicatoire pourra Hre remplace avec avantage par le liniment ammoniacal, dont I'action sera vive el energique. Dans le but de faci-liter, d'activer et d'augmenter les effets de I'on­guent vesicatoire ou de rammoniaque, on fera toujours bien de chaufler la partie avec un fer chaud dans le moment oü la friction irritante ou vesicante sera praticpee.
Si, douze heures apres l'emploi de ces moyens energiques , et dont I'experience a constate I'effi-cacite depuis tres-longtemps, la tumour n'a pas fait de progres, si eile reste douloureuse dans toute son ^tendue, si la peau s'est recouverte de nom-breuses phlyctenes determinecs par I'agent vesicant employ^, si surtout I'etat general de l'animal est satisfaisant, le veterinaire doit conserver I'espoir
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Huile d'olives......nbsp; nbsp;1200nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(38 onces).
Tres-bonnes cantha-
rides en poudre..nbsp; nbsp; nbsp;660nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (21 — ).
Euphorbe pulverise.nbsp; nbsp; nbsp;200nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (6 — ).
La quantite de cantharides entrant dans cette formule excede de 60 grammes (2 onces) celle existant dans la for­mule qui est consignee dans le traite de pharmacie qui m'est commun avec M. Lassaigne; voyez ce traite, p. 47f.
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MOYENS CUAATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;293
d'une guerison prochaine; enfin, si, apres trois ä quatre jours, les eschares se detachent, et si les plaies sont baignees par une suppuration commen-cante, les animaux peuvent genera lenient etre con-sideres comme hors de danger.
Quand les tumeurs occupent les parties supe-rieures du corps, comme au dos, aux lombes, ä la partie superieure des cotes, aux epaules , ä la croupe, apres la cauterisation et les frictions vesi-cantes, et souvent meme lorsque la suppuration commence ä apparaitre dans les plaies, I'engorge-inent .sero-sanguinolent de la tumeur descend, ga-gnequot; les parties decliv^s, et parfois se propage sous Je ventre. Ces engorgements, quelquefois consecu-tifs ä l'irritation determinee par la cauterisation, quoique n'^tant point gen^ralement inquietants, seront neanmoins combattus par de petites incisions pratiquees cä et lä dans leur £tendue, et brülees avec un cautere pointu roiigi au feu.
Lorsque le bubon ou la tumeur a acquis un vo Gangrene lume considerable, qu'il crepite par la pression dans beaücöup de points de son etendue, et resonne a la percussion; que son centre est deprime et in­sensible, qu'enfin I'^tat general des fonctions est gravement trouble, I'animal court un grand dan­ger. Si, apres avoir incise les parties malades, il
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294nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MVI.AIHES CII\ltllQNNEtISES
s'en echappe des gaz infects associes a une saqie noirätre et put ride; si le fond des plaics est noir, J.qs tissus ramoUis et dejä envahis par. la gangrene sep-tiqjje, }e qharbpn est excessivement graye , et Ton doit, desesperer de sauver I'aninial.Dans cesdeuxcas sericux, il faudra inciser largement la turoeur, et p^netrer jusqu'aux parties encore saines et sensibles, enleveravec rinstrument tranchant tout ceqlaquo;i elaquo;t gangrene, cäuterUer forleiiieot la plaie, de nia-niere a transformer entierement en escbarplaquo; tons les tissus qui ont ^t6 noortifieraquo; p^r 1laquo; gangrene, pratiquer d'autres incisions danlaquo; le reate de leten-due de la tumeur, lelaquo; bruler egalement dans une grande pröfön^eur, et enßn recouvriu' l'engopge.-ment d'üne couche d'onguent yeaieatoire tre*-actif, en prenant lelaquo; attentioriraquo; que j'ai dejkfigna-leelaquo;. Si, naalgr^ reroploi de ces naoyenlaquo; energiqueraquo;, la gangrene fait de nouveaux progres, I'animal doit 6tre considere coname decidement perdu.
Jai dit que lelaquo; bubons charbonneux qui occu-pent lelaquo; environs de la gorge, l'entree de la poi-trine, lelaquo; mamellelaquo;, la face interne de la cuisse, laquo;ont, a cause de leur siege, beaucoup plus, dange-reux que ceux situes danlaquo; d'autres parlies du corps. II Importe done beaucoup d'agir avec promptitude et energie a 1 egard de ces bubons, puisque plus
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MO YENS CVBATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;295
tard il devient difficile d'en arreter la marche et de preserver de la' gangrene des organes importants situes dans le voisinage.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gt;
F. Mätastase. Si, apres la crise Eruptive, les in­filtrations , les bubons, les tumeurs , disparaissent tout a eoup, soit a cause de la violence de la fievre charbonneuse, soit parce que le veterinaire ne s'est pas empresse de seconder les phenomenes critiques externes par Tadministration a I'inte-rieur de medicaments stimulants et antiputrides, soit enfin parce que les engorgements, les bubons et les tumeurs, n'ont pas ete convenablement fixes par la cauterisation et l'emploi d'agents irritants, cette disparition, qui constitue ce que Ton est conä-venu de designer du nom de mötastase, est genera-lement tres-grave et promptement suivie de la mort. Dans cette occurrence, le veterinaire doit chercher ä rötablir les phenomenes critiques en frictionnant vigoureusement la peau , en I'echauf-fant a l'aide de la chaleur d'une bassinoire remplie de charbonlaquo; incandescents promenee sup la peau, Tanima) etant reconvert d'une bonne couverture, en administrant, selon I'indication, les breuvages stimulants formules page SIO , enfin en deposant dans le tissu cellulaire sous-cutane,etal'endroit:oü s'etaient dejä manifestos une infiltration, un bubon
Metastase. Tiailement.
#9632;
#9632; #9632;
^
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*gpip**mlt;iisrm*
296nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MAL\OIES CHARBONNEUSES.
ou une tumeur, un morceau de racine d'ellebore. Si le vcterinairt; est assez heureux pour retablir les phenomenes critiques et faire reparaitre l'infiltra-tion, le bubon ou la tumeur, il devra, apres avoir retire le morceau d'ellebore, inciser, cauterise la partie malade, ainsi que je l'ai conseille; que si, au contraire, l'etat du pouis, les battements du cceur, la violence de la fievre , les soubresauts ner-veux, font reconnaitre que l'action des remedes in­ternes et externes est impuissante pour triompher du mal, l'animal doit etre regarde comme irrevo-cablement perdu.
Diarrhee. Traitement.
Si, pendant le cours du traitement, il se manifeste
i
une diarrhee sereuse, muqueuse ou sanguinolente et infecte, qui, epuisant promptement les animaux, peut entraver la marche heureuse de la crise extc-rieure, le veterinaire devra cherchei; a remedier k cette grave complication, en ordonnant beaucoup de lavements d'eau de son dans lesquels on ajou-tera de 30 a 40 grammes d'alun du commerce. Convalescence. 6. Convalescence. La convalescence des animaux qui ont ete allein Is de charbon est toujours tres-longue, et merite de fixer toute l'attention du vete­rinaire et du cultivateur.
Regime.
1deg; Regime. Pendant toute la duree de la conva­lescence , les animaux devront etre nourris avec
#9632; i
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luwiwiiu inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;t ttpmmx ----------
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MOYENS CURAT1FS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;297
des aliments de premier choix et de facile digestion, dont la ration sera successivement augmentee de jour en jour. Les purees, les soupes, les panades, les provendes, dont j'ai parle page 286, seront ici du plus grand secours; le vin, la biere ou le cidre, ajoutesa ces preparations, produiront beaucoup de bien. Si la rumination ne s'execute qu'avec ienteur et irr^gularite, et si chaque repas est suivi d'un
Aliments.
Sei marin.
gonflement gazeux du rumen, il importe de stimuier les visceres digestifs, dans le but de favoriser leurs fonctions et de prevenir la durete de la panse. Pour atteindre ce resultat, les aliments que Ton distri-buera devront etre sales avec le sei marin, et on placera dans la bouche des animaux un mastica- Masticatoiie. toire compose de sei, de poivre et d'ail, qu'on lui laissera mächer une demi - heure avant )e repas. Le sei et les substances composant ce masticatoire, en se dlssolvant dans la bouche, exciteront la sali­vation, rendront la saiive medicamenteuse, fet ce liquide, ainsi mediae et rendu excitant, arrivant dans les estomacs, stimulera I'appetit, provoquera les fonctions du rumen et de tons les autres visceres digestifs, et l'animal, se nourrissant mieux, digerant avec plus de facility, recuperera bientot les forces qu'il a perdues. 2deg; Pantemenl des plaies. Le pansement des plaie,s , ^;|nsequot;'e,lt
gt;.quot; J
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298nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONNEUSES.
sera fait avec le plus grand soin; les eschar es devront etre retirees apres leur chute, le pus ab­sterge avec des etoupes , les plaies lavees avec une infusion aromatique legerement chloruree, et re-couvertes ensuite avec une etoupade saupoudree avec le melange de pqudre de gentiane et de charbon de bois pile dont j'ai parlamp; Si le pus se-journe dans quelques clapiers, il faudra les debrider ou y pratiquer des contre-ouverture8,pour en faci-liter I'^coulernent. On ^vitera tout refroidissement a la surface de ces plaies, dont la suppuration, etant arr6tlt;je, pourrait ^tre suivie d'une m^tastase mor-telle. Pendant l'^te, les bOrds de chaque plaie seront enduits d'une Couche d'huile empyreumatique, pour enofp^cher les mouches de venir y d^poser des oeufs.
G^neralement les engorgements ced^mateux des bübonlaquo; et des tumeurs disparaissent de jour en jour, lorsque la suppuration est bien Stabile; ce-pendant il est utile d'en activer la disparition com­plete en promenant les animaux d'abord, puis en les soumettanf. ä un leger travail. Une bouillie formte de lie de vin et d'une certaine quantity de cfaie (blanc d'Espagne) ou de suie de chenün^e, appliquee chaude ä la surface de l'engorgement, en favorise beaueoup k disparition. Enfin, les animaux
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.i WWIP^wlaquo; i gt;iiii],ii. gt;,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . ii ii^i,....!) jiiimiijij.i^M
WOYBNS GURATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;299
nß raquo;erönt rerairaquo; a leur travail habituel qu'apres la presque complete cicatrisation dee plaies.
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.
1deg; 'Attentions ä prendre par les persönnes chargdes de traiter les bites bovines affecties de charbon.
I
#9632;
.
9
J'ai dit que le laquo;ape et la serosite des tumeurs, Contagion
^ ..... quot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;du cbarbon
QO^me ^ussi le saj^g conteBU daps les v^isseaux, aux83^mes
et epfip les liquideraquo; sapgpinolefltg qui impregnent
to^s le# tissus ^preti ]a inprt (voy- page2(ift),^taient
lep vehipuje^ du viru?, cbarhoppeus, et que de-
ppaes ^pr |a peau dc rhomme, et notamment dans
dsect;8 pities pcoeptes; faite^ en ipcisapt les tumeurs,
Conine avgpi .eo fei^aivt I'autopsie des cadavrcs,
ils pouvaient transmettre le charbon olaquo; la maladle
connue des medecins du nom de pustule maligne.
Pour prevenir cette dangereuse inoculation , il est
indispensabte de prendre les precautions sui-
#9632; gt; ,
varites
Avant l'incision des tumeurs ou' avant de pro- Empioi d'un
corps gras.
ceder ä l'autopsie du cadavre, il faudra boutonner
eSiMJteijaent lesect; pp,igpe4% d^gaQheBfiise et de Jon habit, dans le but d'eyitcr le contact du sang sur
.;#9632; ..'Kmiii/.
#9632; #9632; #9632;
I
les bras, piji? se grosser parfaitemeut les mains avec de l'hmle, dlaquo; beupre ou tout autre corps
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1
300nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MILADIES CHAllliOMVEliSES
gras. Jamals on ne placera entre ses dents I'instru-ment tranchant avec lequel on opere; si du sang ou de la serosite jaillit ä la figure, il faudra I'en-lever aussitot, en lavant ä grande eau la panic salie.
Laver
et caut^riser
la plaie._
Si, par malheur, on se coupe ou se dechire, il
faut immediatement laver la plaie ä grande eau, la presser dans tous les sens pour la faire saigner, la laver de nouveau avec de l'eau vinaigree, puiraquo; il sera toujours prudent de la cauteriser avec le fer rouge, ou au moins de la toucher ä plusieurs re­prises avec un crayon de nitrate d'argent (pierre infernale). Si, apres avoir pris ces precautions, Ton desire continuer 1'operation qui a ete commencee, il faudra recouvrir la plaie avtec une large bände de diachylum gomme.
• . #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .' #9632;
,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ..,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;•#9632;, ,. .
2deg; Precautions o prendre a Vigarddes animaux dont
la peau a ätä souillde par des matidres renfermant le virus charbonneux.
i #9632;#9632;-.'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -, #9632; #9632;
Animaux. Laver
La peau des animaux, de quelque espece qu'ilraquo;
ct cautWser soient, qui aura ete souillee par du sang, de la s^-la plaie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .
rosite, de la sanie putride, de la matiere du jetage nasal , des matieres excremerititielles sanguine-
i;
14
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-quot;^BWiWPB'quot;
#9632;quot; .i
MOYE\S CURATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;301
lentes, etc., provenant d'animaux malades du char-
bon ou de leurs debris cadaveriques, devra etre
aussitot lavee et parfaitement nettoyee ; s'il existe
des ecorchures ou des plaies ä ces endroits, ces
parties seront aussitot brulees avec le fier rouge.
Les beles bovines aiment a flairer le sang ou les
matieres sanguinolentes, provenant des animaux
malades ou des cadavres, qui out ete repandus
sur le sol, et souvent alors le pourtour des na-
seaux et des levres est ensanglante : ces parties
seront lavees et au besoin cauterisees avec le
plus grand soin. Les memes attentions devront
etre prises pour les chiens, les pores, les volaines,
qui viennent de se repaitre de sang ou de debris
des cadavres.
Pustule malisne, charbon essentiel. Les ani- Pustule 0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; maligne.
maux, aussi bien que les homines, contractent aux symPl0l,,elaquo;-endroits souilles par les vehicules portant le virus carbunculaire la pustule maligne ou le charbon es­sentiel. Dans les endroits inocules, se manifeste une petite tumeur rouge violacee, si la peau est blanche, mais toujours extremement sensible; bientot cette tumeur fait des progres a vue d'oeil, s'entoure d'une infiltration oedemateuse, et apres vingt - quatre, trente-six ä quarante-huit heures an plus, eile ac-quiert le volume de la tete d'un homme. Les ani-
mam
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J
Lfeioni.
302nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONNECSES.
raaux eprouvcnt alorraquo; line fievre violente, äccomfiä-
gnee de tremblemetitraquo;, de mouvements nerveux, avec grandeur et irregularity de la respiration, pfe-titesse du pouls, battotnetits tuitiultueuX du coeur, ou bien paraissent abattus oii fi-app^S d'uiie stu-peur profonde. Bierit6t le centre de rengöt-geineni charboitneux se depritne, fe'etlfonce, fefe rafflbllU , devienit insensible, cr^phe p^r la preSslort, et td-sonne par la percussion. Des ce ttioinent, led atli-maux eprouvent tous Its ph^ttomertüs ggn^faüx accompagnant la temiinaison par la gangrene; (\in frappe les bubons ou le's tumeürs J et meurcnt profcptemerit.
Les Idsions qui se monlrent Äüt- les cadavres sont similaires ä celles de la fievre charbottneuie ateb tumeurs symptomatlques, nee SöQs rinfitienöe de causes glt;5nerales,maiselles sont genera!cment moins etendues ä tous les lissus et ä tods les orgaiieraquo;.
Cauteriser avec le ffer rouge, ct jusqu'aux tissus sains, le centre de Id pustule ou de Id lumeur, aus-sitot son apparition; inciser les tissus infiilres en-vironnants, {Alis les brüler; frictionner aveC I'on-guent vamp;icatoire od le liniment aiumouiacal toute l'elendue de l'engö^gement; administrer ä V'tnt6-rieur les stimulants antiputridcs (voy. page 279): tels sont les moyens ratibnnels k I'aide desquellaquo; on
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Trailement.
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MOYEIVS CIJR4TIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;303
parvient a arr6ter les progres du charbon essentiel dans leä animaux. J'ai eu occasion de cauteriscr harditnent, avec le fer rouge , la pustule maligne transmise a des bergers par le charbon des ani­maux , soit au debut, suit a une periode dejä avancee du mal, et ces hommes orit gueri. Plu-sieurs medecins, auxquels j'ai communique ces resultäts, dnt mis en usage le memo mojen, et out traite egalement avec siicceS des pustules ma­lignes qui avaient resiste aux moyens generalement connus.
Piqüres dinsectes transmettant la pustule maligne aax hommes et aux animaux.—Des auteurs de mamp;-decine humaine et de medecine v^t6rinaire, parmi lesquels je citerai Baraillon, Maret, Enaux et (haus­sier, Wagner, Grognier, Pradal, etc., pretendent que les mouches qui, apres avoir pique la pean des animaux atteints de charbon ou apres avoir suce le sang des cadavres , piqueht ensuite les hommes ou les animaux, leur transmettent la pustule maKgne. Des vötörinaires consciencienx m'ont adresse des observations töndant k demontrer que deff piqAres de mouches faites a des bteufs, ä la face intern'e de la cuisse, avaient ögaiemcnt communique le char­bon essentiel'. Quelle pent done etre Fespöce ou les espöces (finsecles diptdres qui peuvent ainsi trans-
PiqAres
d'iuscctcs.
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raquo;.laquo;#9632;quot;iJWl'VNllllllll
1 ,1 '#9632;
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304nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHAHBOK\El SI'S.
mettre la pustule maligne par une veritable inocula­tion? J'aiinterroge desbergerlaquo; etplusieurs bouviers qui m'assuraient avoir ete piques par une mouchequi leur avait transmis le charbon, mais jamais aucun d'eux ne m'a dit avoir vu la mouche les piquer ou laquo;e poser sur les endroits atteints de pustule maligne on de charbon; seulement ils m'ont assure avoir ressenti, ä l'endroit oü le mal s'est declare, une douleurvive, semblable a celle produile par la pi-qüre d'une mouche. Sans nier positivement si le charbon pent etre inocule par des mouches, soil aux hommes, soit aux animaux, je dois dire ici que Mouches, les dipteres qui vont se nourrir des liquides cada-veriques, et qui vont sucer les liquides et les chairs des cadavres et y deposer leurs oeufs, tels que la mouche camassiere [musca carnaria), la mouche doree [musca Ccesar),\aL mouche bleue de la viande (musca vomitoria), comme aussi la mouche meteo-rique (musca meteorica), qui va sucer les humeurs qui impregnent le pourtour des yeux des animaux malades, ne sont pourvus que d'un sucoir sans aiguillon, et que par consequent ils ne peu-vent piquer ni les hommes ni les animaux. Si toute-fois ces insectes transmettent le charbon, ce n'est done qu'en deposant sur la peau le sang ou tout autre liquide contagieux dont le velu de leurs
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#9632; :
I
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HO YENS CHRATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;305
pattes, de leur corps, et surtout de leur sucoir, est impregne.
Quant a I'okstrk femelle [oestrus bnvas), dont I'ab-domen, gonfle par un grand nombre d'oeufs, est pourvu d'une longue tariere garnie de polls, desti-nee a percer le cuir des betes bovines pour y depo-ser un ou deux oeufs; quant aux diverses especes de
Otstres.
TAONS, tels que le taon des bceufs [tabanus bovinus),
Taooi.
le taon pluvial [tabanus pluvial is), et le taon aveu-glant [tabanus ccBcutiens), qui piquent profonde-ment la peau des hommes et des animaux, a I'aide de plusieurs lancettes, pour en sucer le sang; quant aux STOMOXES, el particulierement le stomoxe pi- Stomoxei. queur (stomoxis calcitrans) et le stomoxe irritant [stomoxis irritans), qui ont une lancette ä l'extre' mite du sucoir, et qui, comme les taons, attaquent la peau de rhonunc et des animaux pour en sucer le sang, ces differents insectes pen vent aussi, apres avoir pi qua la peau des betes atteintes de charbon, aller attaquer le cuir d'autres animaux bien por-tants , soit de la meme espece, soit d'espece diffe-rente, comme aussi la peau de l'homme, a la figure, aux mains, aux bras ou ailleurs, et deposer dans la couche tres-vasculaire du tissu cutane du sang ou des liquides charbonneux susceptibleraquo; d'inoculer le charbon. Ces sortes d'inoculations peuvent done
20
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i mjjwi I ii .liiinii ,11 ^IfW
306nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MALADIES CHARBONNEÜSES.
6tre jposÄlbles, mais elles ne sont point eriCore suf-fisamment d^montrees; de curieuses et interessan­tes recherches sont encore k faire 8ur ce sujet Traitement. important. Les moyens a mettre en prsitique cöntfe ces dangereuses piqures seraient lä cauterisation avec le fef- rouge, les frictions avec le liniment am-moniacal, reunies a l'administration de legers sti­mulants diaphoretiques ä Tint^rieur.
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-ocr page 315-
BIBUOGHAPH^.
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307
#9632;. #9632;
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TABLE ÖES MATIERES.
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#9632; ' .-#9632; :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632; • . -. ......#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' #9632;
Considerations cenerales-----.;................Pag. 1
...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; m an/
CHAPITRE Ier.
DESCRIPTION DE LA HALADIE.
Topographie de la Beauoe; race de betes bovines;
mortalite; pertes ea argeat.....................,nbsp; nbsp; nbsp;15
Symptomes........................,.,.'.........nbsp; nbsp; nbsp; 25
Lesions cadaveriques............................nbsp; nbsp; nbsp; 31
Nature et siege de la maladie.....................nbsp; nbsp; nbsp; 48
. . . . . #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; - .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632; :#9632;
CHAPITRE II.
CAUSES DE LA MALADIE.
Topographie, geologic, culture...................nbsp; nbsp; nbsp; 50
Hygiene du betail; regime alimeataire, iucouvenienis.nbsp; nbsp; nbsp; 55 Etables -, leur construction, leur salubrite et leur insa-
lubrite.......................................nbsp; nbsp; nbsp; 63
Regime du printemps, de l'ete et de l'automne; effets
des changements brusques de ce regime.........nbsp; nbsp; nbsp; 68
Vaches qui sent particulieremeut atteintes de la ma­ladie ........................................nbsp; nbsp; nbsp; 73
Resume general des causes.......................nbsp; nbsp; nbsp; 76
#9632;
CHAPITRE III.
MOYKNS CDRATIFS ET PRESERVATIFS.
Moyens curatifs................................. 78
Moyens preservatifs geperaux.................... 79
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laquo;#9632;I
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314
TABLE DES MAXIERES.
Moyens preservatifs speciaux.....................nbsp; nbsp; nbsp; 82
Modifications a apporter dans la culture, le regime
des vaches pendant I'liiyer, et la stabalalion......nbsp; nbsp; nbsp; 82
Modifications applicablelaquo; k l'hygi^ne du printemps,
de l'ete et de l'automne.......................nbsp; nbsp; nbsp; 92
Ce qui convient de faire relativement ä l'eleve et ä
l'achat des vaches............................nbsp; nbsp; nbsp; 96
.Moyens preservatifs ä mettre en pratique lorsque la
maladie de sang se declare dans une et able.......nbsp; nbsp; nbsp; 99
DE LA HALADIE DE SANG ETUDIEE DANS DIVERSES PARTIES DE LA
FRANCE.
Confirmation de l'etiologie de la maladie de sang de
la Beauce....................................nbsp; nbsp; 105
| ... , • #9632; #9632; , ...... • • • •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '#9632;
Faits rapportes par les auteurs....................nbsp; nbsp; 110
Congestions sanguines externes; caracteres.........nbsp; nbsp; nbsp;117
Terminaisons : 1deg; Gangrene primitive..............nbsp; nbsp; 127
2deg; Gangrene septique ou traumatique.nbsp; nbsp; 129
Etat inflammatoire..........\...................nbsp; nbsp; 130
Diagnostic......................................nbsp; nbsp; 131
Lesions morbides...............................nbsp; nbsp; 133
Movens preservatifs et curatifs...................nbsp; nbsp; 136
Bibliographie de la maladie de sang................nbsp; nbsp; 143
dHÄPITRE Vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '
#9632; .#9632; #9632; -nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; SO iquot;
ETÜDE COMPAREE DE L'lNTERITE Sülaquo;A1GUE BU CHOS BETAIL AVEC LA MALADIE DE SANG. .....s;
15 ,#9632;.,#9632;raquo;-.#9632;••.••.. quot; :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^;.
Causes de 1 entente suraigue......................nbsp; nbsp; 14a
Symptömes.....................................nbsp; nbsp; 153
Marche, duree, terminaisons et pronostic..........nbsp; nbsp; 157
Diagnostic differentiel...........................nbsp; nbsp; 158
Lesions cadaveriques............................nbsp; nbsp; 150
Moyens preservatifs.............................nbsp; nbsp; l!B7
^
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quot;'#9632;#9632;raquo;- ' .'quot;HMISli!'
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TABLE DES MATIERES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;315
Moyens curatifs.................................nbsp; nbsp; 16Ö
Bibliographie de renterite suraigue...............nbsp; nbsp; 177
CHAPITRB VI.
ETUUE COHPAREE DES MALADIES CHARBONNEUSES DES BETES BOV1NES AVEC LA HALADIE DE SANG.
Difficulie de trailer le sujet........'..............nbsp; nbsp; 179
Causes predisposäates et occasionnelles du charbon.nbsp; nbsp; 180
Graades seclieresses aön precedees par des pluies...nbsp; nbsp; 181
Inoudations suivies de graades chaleurs...........nbsp; nbsp; 183
Logemehts iäsälübres............................nbsp; nbsp; 189
Boissons impures...............................nbsp; nbsp; 186
Marches forcees........................'........nbsp; nbsp; 186
Examen du mode d'äetion de toutes ces causes;
existence d'un element ou d'un ferment putride...nbsp; nbsp; 187
Resume et explications........:......:..........nbsp; nbsp; 193
Contagion fixe................................'..'nbsp; 200
Contagion volatile.............I.................nbsp; nbsp; 201
Resume des causes..............................nbsp; nbsp; 208
Distinction des maladies ckarbonneuses........:...nbsp; nbsp; 212
bymptomes, invasion............................nbsp; nbsp; 213
Augment et marche..............y..'.i.....i'..,.nbsp; nbsp; 215
Supcession des symptomes, duree et terminäisods ...nbsp; nbsp; 218
ßrupliou critique; laches chärbönneuses.:;........nbsp; nbsp; 221
Phiyctenes.....................................nbsp; nbsp; 222
Glossanthrax...................................nbsp; nbsp; 223
Emphysemes..................;................nbsp; nbsp; 224
Buhons.........................;........;.....nbsp; nbsp; 224
Tumeurs et infiltrations..........................nbsp; nbsp; 229
Terminaisoas des eruptions critiques...............nbsp; nbsp; 232
Diagnostic....................,................nbsp; nbsp; 234
Diagnostic differentiel avec la maladie de sang et l'en-
terile suraigue...............................nbsp; nbsp; 235
Lesions cadaveriques............................nbsp; nbsp; 237
Resume des lesions cadaveriques.........,.......nbsp; nbsp; 252
-.#9632;#9632;#9632;#9632;•#9632;
gt;
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iUinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE DES MATIEUES.
Moyens pr^servatifs.............................nbsp; nbsp; 256
Moyeus de prevenir la contagion..................nbsp; nbsp; 263
Moyens de detruire la contagion; desinfection......'.nbsp; nbsp; 267
Moyens preservatifs tires de l'hygiene, de la Chirurgie
et de la pharmacie............................nbsp; nbsp; 271
Moyens curatifs.................................nbsp; nbsp; 27C
Traitement general interne.......................nbsp; nbsp; 277
Traitement externe..............................nbsp; nbsp; 283
Taches.........................................nbsp; nbsp; 283
Phlyctenes.....................................nbsp; nbsp; 284
Emphysemes...................................nbsp; nbsp; 286
Infiltrations....................................nbsp; nbsp; 288
Bubons........................................nbsp; nbsp; 289
Tumeurs.......................................nbsp; nbsp; 289
Metastase......................................nbsp; nbsp; 296
Convalescence... ^...............................nbsp; nbsp; 296
Regime........................................nbsp; nbsp; 29laquo;
Pansement des plaies............................nbsp; nbsp; 297
Attentions a prendre par les personnes chargees de
trailer les animaux............................nbsp; nbsp; 299
Precautions ä l'egard des animaux dont la peau a ete
souillee par des matieres renfermant le virus char -
- bonneux.....................................nbsp; nbsp; 300
Pustule maligne ou charbon essentiel de l'homme et
des animaux..................................nbsp; nbsp; 301
Symptomes, lesions et traitement.................nbsp; nbsp; 302
Piqüres d'insectes transmettant la pustule maligne
aux hommes et aux animaux...................nbsp; nbsp; 303
Bibliographie du charbon........................nbsp; nbsp; 307
gt;--
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