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INOCULATION PREVENTIVE
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LE�ROPffl�lOiE CONTAGIEUS
DES BETES BOYINES
PAR INJECTION INTRA-VEINEUSE
ties in-ofesseurs
TII1KKM-XSK et DEGIVE,
Memlin
de rAcademie rovale de medecine de Belgique, etc.
Kxl. ciu HuVfUn
,t.XVI, ii1
BRUXELLES
11. MANCEAUX, LIBRAIRE-EDITEUR
IJIPRIMEUR HI-: I. ACADEM
IE ROYALE DE MEDECINE DE BELGIQUE
Rue des Trois-Tetes, l� .Mimta^ne do la Cour)
1882
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BIBUOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
2855 626 8
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J'-OOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;INOClNATION PREVENTIVE,
PLE�ROPl�iONIE CONTAGIEUSE
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DES BETES BOYINES
PAR INJECTION INTRA-VEINEUSE
lies professeors THlEItXKSSE et lgt;KGl VE,
Membres de l'Academie royale de m^decine de Belgique, etc.
(Ext. du Bulletin de VAC�d. r. 4;'
Belyiifgd\e ser., t. XVI, no 8.)
M
BRUXELLES
H. MANCEAUX, LIBRAIRE-EDITEUR
IMPRIMEUR DE L'ACADEMIE ROYALE DE MEDECINE DE BELGIQUE Rue des Trois-T�tes, 12 (Montague de la Conr.)
1882
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INOCULATION preventive de la plearopnenmonie conta-glease des betes bovlnes par iiijection intra-velneuse.
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S'il existe un mouvement scientifique qui merite d'etre signal^ et admir�, c'est assurement celui qua nous voyons se produiye actuellement parmi les savants de divers pays, en vue d'arrlver � la solution des diff�rentes questions relatives � la nature el � la prophylaxie des maladies conta-gieuses.
Dans ce mouvement general, nous remarquons particu-Iterement les recherches experimentales qui se rapportent l'inoculation preventive de ces affections.
L'efiicacite de cette inoculation est depuis longtemps un fait acquis pour la variole de l'espece humaine et pour celle de l'espece ovine.
Grace aux r^centes et memorables experiences, faites par 31. Pasteur et ses disciples, d'une part, ainsi que par MM. Arloing, Cornevin, Thomas, Toussaint et Chauveau, d'autre part, le meme fait est aujourd'hui bien etabli pour le chol�ra des poules, pour la fievre charbonneuse et pour le charbon symptomatique des animaux domestiques.
Une solution identique a 6l6 donn�e d'une maniere non moins positive en faveur de l'inoculation de la pleuropneu-monie contagieuse de la bete bovine, imagin�e par notre honorable collegue, M. Willems, et appliquee avantageuse-ment, depuis 1852, clans divers pays.
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Aux nombreux fails exp�rimentaux qui tendent k d�-montrer reflicacil� de ce moyen prophylactique, sont venus s'en ajouter un certain nombre d'autres dont le caract�re nous parait tel, que la question de principe pent etre au-jourd'hui consideree comme compl�tement r�solue. Apr�s las resultats signals r�cemment encore par MM. Willems, H. Bouley et beaucoup de praticiens; en presence des nouveaux effets que nous avons constates nous-memes et que nous allons rapporter, nous ne pensons pas qu'il soil encore permis de mettre en doute la realit� de l'immunite communiqu�e � l'organisme par l'inoculation du liquide virulent de la pleuropneumonie contagieuse.
Mais, si cette question est suffisamment (5claircie au point de vue scientifique, il n'en est pas de meme sous le rapport pratique. En effet, il ne suffit pas qu'il soit etabli que l'ino�culation peripneumonique possede une vertu prophylac�tique, il Importe encore et surtout que l'application de cette operation soit reconnue r�ellement utile, c'est-�-dire 6co-nomique.
Sous ce rapport, il existe encore plus d'un point h �claircir. Teile qu'elle a et� pratiqu�e jusqu'� ce jour, et qu'elle continue k l'etre presentement, l'inoculation dont il s'agit ne laisse pas que de presenter plusieurs inconvenients d'un caract�re assez serieux.
On salt d'abord qu'elle n'est pas sans danger pour les ani-maux sur lesquels eile est pratiquee; ensuite, si Ton en juge par un certain nombre de faits d'observation, son action preventive ne serait pas constante ni, partant, tout � fait sure.
C'est en vue de satisfaire � ce double desideratum, que la Societe d'agriculture de Melun vient de prendre I'ini-
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tiative de plusieurs series d'exp�riences, qu'elle � con�fines � la direction d'une commission compos�e de teile sorte, que l'on peut, des aujourd'hui, augurer de la ma-ni�re la plus favorable, quant aux r�sultats qu'elles produi-ront. La presence de M. Pasteur k la tete de cette commis�sion n'est-elle pas s�ffisante pour �veiller � ce sujet les esp�rances les mieux fondees ?
En attendant ces resultats, nous croyons devoir faire connaitre ceux que nous avons obtenus nous-memes, � la suite de queiques experiences qui se rattachent � l'elucida-tion de Timportante question dont il s'agit.
Ces experiences nous ont �t� inspires par les reflexions de M. H. Bouley, exprimdes au sujet des recherches de MM. Arloing, Cornevin et Thomas, concernant le charbon symptomatique.
laquo; Ces experimentateurs ont d�montr�, dit le savant pro-fesseur du Museum, que le microbe du charbon sympto�matique se comporte tout differemment, suivant qu'il est Jlnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;inocule dans le tissu cellulaire ou introduit dans le sang
par une injection. Quand il est inocule dans le tissu cellu�laire, les accidents auxquels il donne lieu sont mortels. Introduit dans le sang, il ne determine que des ph�no-menes gen�raux tres �phem�res, mais qui ont un effet du�rable, car l'immunite est acquise � l'organisme, et d�sor-mais il peut supporter impundment I'inoculation dans le tissu cellulaive; eile reste sans effets.il devient done possible de vacciner contre le charbon symptomatique par les voies veineuses, avec son propre microbe, � la condition expresse d'eviter, pendant I'operation, que I'inoculation ne se fasse par le tissu cellulaire. On pourrait, ajoute M. H. Bouley, s'ins-pirer de ces experiences de l'ecole de Lyon, sur le charbon
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symptomatique, pour refaire des essais d'inoculation pre�ventive de la pleuropneumonie par les veines (1). raquo;
Nous avons refail, � Tecole vet�rinaire de Cureghem, ces essais indiques par M. H. Bouley, au moyen de quelques jeunes betes bovines dent Tun de nous, M. Thiernesse, �tait pourvu pour servir ulterieurement � son cours d'anatomie comparee. On sait que les sujets peu avances en age. outre qu'ils sont d'un prix peu i\e\6, presentent ce precieux avantage, signal^ par M. Pasteur, de posseder une recepti-vite tres prononcee pour l'inoculation du virus p�ripneu-monique.
Nous avons constat� que l'injeetion intra-veineuse de ce virus produit des effets tout � fait analogues k ceux obtenus, par les experimentateurs de Lyon, avec celui du charbon symptomatique.
Avant de vous faire la relation de ces effets, tels qu'ils ont ete observes sur chaeun des sujets qui onl servi k nos experiences, nous indiquerons d'abord, une fois pour toutes, suivanl quel proe�de nous avons pratique I'opera-tion essentielle dont nous avions k determiner la valeur ; l'injeetion intra-veineuse du virus peripneumonique.
Ce liquide virulent a 6te recueilli dans divers poumons qu'ont bien voulu nous procurer MM. les medecins v�terinai-res Van Hertsen, inspecteur en chef de l'abattoir de Bruxel-les, et Limbourg, inspecteur en chef des halles et des bou-cheries de cette ville. II �tait pris, au moment meme de l'operation, dans une portion d'organe exempte de toute alteration septique manifeste. Apres avoir taillad4 le tissu pulmonaire en divers sens, nous en exprimions la sero-sit6 en le pressant dans les mains. Le liquide ainsi
(1) Lc{ons dc pathologie comparee, 1880-1881, p. CG.
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obtenu, quelque peu trouble et sanguinolent, amp;ait ensuite filtr� � travers un linge fin, puis introduit dans uns serin-gue de Pravaz, de la contenance de 2 grammes.
La bete �tant couch�e et convenablement maintenue sur une litiere de paille, nous coupons les polls sur une cer-taine �tendue de la goutti�re jugulaire, dans sa partie moyenne, de Tun ou I'autre cote; un aide tient la main sur la partie inf�rieure de la veine jugulaire externe, afin d'en determiner une l�g�re distension. Gela 6tant fait, nous plissons la peau pour I'inciser dans l'amp;endue de trois cen�timetres environ, puis nous d^tachons le tissu cellulaire sous-jacent de maniere � d^couvrir compl^tement en un point le vaisseau precite. Nous prenons alors la seringue pr�alablement remplie et nous l'adaptons k lacanule aiguil-lee; nous implantons celle-ci � travers la paroi de la veine mod�rement distendue, et nous faisons I'injection avec une certaine lenteur. Au moment o� eile est effectu�e, nous avons soin de faire cesser la compression du vaisseau. laquo;anbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Une suture entortillee k deux ^pingles termine I'opera-
tion.
Ceci etant ^tabli, nous passons � l'expose succinct des diff�rentes experiences que nous avons faites.
Sujet is01. � Genisse blanche de race indigene, �g�e de 2 ans, possedant les attributs d'une bonne sant�.
Premiere experience. � Le 14 fevrier 1882, nous injec-tons, dans la veine jugulaire gauche, deux grammes de liquide virulent, puise dans le poumon d'un animal re-cemment sacrifie et reconnu atteint de la pleuropneumo-nie contagieuse.
A part une augmentation passagere de temperature de 0o,2 � 0o,3, l'^tat gen�ral du sujet n'a subi aucune altera�tion sensible.
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La plaie d'inoculalion s'est cicatris�e de la mani�re lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j^
plus r�guli�re sans reaction inflammatoire prononc�e.
Dettxieme ex])erience. � Dans le but de s'assurer si l'op^-ration pr�c�dente a invest! l'organisme d'une certaine ira-munite contra l'action d'une inoculation de meme nature, op6r6e dans une region Mfendue sous peine de mort, nous in-jectons dans le tissu cellulaire sous-cutan� de cette r�gion, le fanon, deux grammes de virus p�ripneumonique frais.
Cette injection est faite, le 5 mai 1882, avec la meme se-ringue que {'injection intra-veineuse. Pour la pratiquer, nous incisons d'abord la peau dans une tr�s petite �tendue, puis nous implantons toute la canule aiguillee dans le tissu conjonctif sous-jacent.
Une faible infiltration passagere des tissus leses, accus^e par un engorgement allong�, du volume du pouce, consti-tua le seul efFet produit p�r cette inoculation crit�re.
Apr^s une huitaine de jours, il n'en restait plus aucune
trace.
Troisieme experience. � Le 21 mai, inoculation semblable
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amp; laprec�denteaucoteoppos�de la meme region.Ler�sultat en fut absolument le meme.
Quatrieme experience. � Le 3 ao�t 1882, nous pratiquons une troisi�me inoculation crit�re, sur le c�t� gauche du fanon. Celle-ci est faite avec du liquide recueilli dans un poumon altert, provenant d'un animal abattu depuis plus de deux jours.
D�s le lendemain, 4 ao�t, on constate un oed�me inflam�matoire sensible de la region inoculee. Les deux jours sui-vanls, la tumefaction augmente et acquiert le volume d'un grospoing.Apartirdu quatri�mejour.cetengorgementreste stationnaire; on le voit bient�t se limiter et tendre � r�tro-
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gresser. En meme temps qu'il diminue d'etendue, il devient plus saillant et quelque peu fluctuant � sa partie m�diane. Abandonne � lui-meme, il finit par disparaitre complete-meat en trois k quatre semaines de temps, sans suppura�tion.
Durant ce temps, l'etat g�n�ral de la bete n'a subi aucune perturbation manifeste.
A propos des r�sultats constates en suite de l'op�ration pr�c�dente, on peut se demander comment il se fait que I'in-flammationd�termin�e parcette troisifime inoculation critere a �teplus pron�ncee que celle occasionn^e par les deux pre�mieres. Cela s'explique de la mani�re la plus simple, ce nous semble, si Ton envisage dans quelles conditions se trouvaient les liquides employes pour ces operations : le liquide employe pour la derni�re inoculation renfermait �videmment les Elements de la septic�mie avec ceux du virus de la pleuropneumonie.
Sujet k0 2. � Taureau indigene, sous poil pie-noir, ago de 2 ans, en bon 6tat de saot�.
Premiere experience. � Le 28 f�vrier 1882, injection dans la veine jugulaire gauche de deux grammes de virus p�rip-neumonique frais.
Le 4 mars, au matin, on constate un l�ger engorgement inflammatoire � l'endroit de l'inocuiation.
Du 4 au 16 mars, cet engorgement augmente en dpais-seur et en largeur, au point d'envahir une grande parlie de la face lat�rale gauche et du bord inf�rieur de l'encolure. Entretemps les bords de la plaie cutan�e s'ecartent Tun de l'autre; un liquide trouble, s6ro-purulent, quelque peu sanieux, s'en �coule. En vue de limiter et de modifier le processus inflammatoire, nous prescrivons deux fric-
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� lo�tions de feu beige (liniment r�solutif) pheniqu� (4 p. c. d'acide). Ces frictions, second�es par quelques applications sur la plaie d'une solution de sublim� corrosif (3 grammes) dans le collodion (30 grammes), conjurent bient�t les pro-gres du mal. Apres quelques jours d'etat stationnaire, I'en-gorgement tend diminuer.
En operant le debridement de la plaie, nous constatons, sous la peau, la presence d'un d�p�t assez considerable constitue par un exsudat concret, gris�tre, de nature fibri-neuse. Ce depot est enlev� en deux fois, � quelques jours d'intervalle, � la faveur d'une large incision cutan�e. La solution de continuity est lavee plusieurs fois le jour avec l'eau pheniquee, � 2 p.c. En moins d'un mois, cette plaie est completement cicatrisee.
Au debut des phenomenes inflammatoires, pendant leur periode progressive, on a constate des signes manifestes d'une reaction febrile. De 39deg;,2, la temperature s'est clevee � 40deg;,4. II y avait en meme temps acceleration notable du pouls et diminution sensible de l'appetit.
Mais cette reaction generale, consequence Evidente de l'inflammation exterieure, fut de courte dur�e; on la vit bient�t diminuer et disparaitre completement, des que la marche des troubles locaux fut enrayee.
A notre avis, les manifestations accidentelles qui vien-nent d'etre signalees, doivent etre rattachees � r�panche-ment d'une gouttelette de liquide virulent dans le tissu cel-lulaire qui entoure la veine jugulalre. Nous indiquerons tantot le moyen de pr�venir cet accident.
Deuxieme et troisieme experiences. � Les 5 et 21 mai 1882, on injecte sur l'une et l'autre face du fanon, dans le tissu conjonctif sous-cutan6, deux grammes de virus p�ripneu-monique frais.
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Dans ces deux cas, l'inoculation crit�re n'a produit qu'un
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engorgement inflammatoire tr6s limits, atteignant � peine le volume d'un ceuf de pigeon. Absence de toute reaction g�n�rale perceptible.
Sujet x0 3. � G�nisse indigene, robe pie-noir, 18 mois, sant� normale.
Premiere experience. � Le 3 mars 1882, injection dans la jugulaire gauche de deux grammes de serosit� virulente fraiche.
Cette inoculation donne lieu � une legere fievre de reac�tion qui dure � peine 3 � 4 jours. La plaie s'est cicatrisee sans phenomene inflammatoire prononce.
Deuxieme et troisieme experiences. � Les 5 et 21 mai 1882, on injecte 2 grammes d'exsudat pulmonaire frais sous le t�gument de Tun puis de l'autre c�t� du fanon.
Comme chez le sujet precedent, l'inflammation consecu�tive l'inoculation critere a et� k peine sensible.
Quatrieme experience. � Le 3 ao�t, nouvelle inoculation � la region du fanon, sur le c�t� droit, au moyen du meine liquide qui a servi � faire la troisieme insertion critere sur le sujet n0 1, liquide puis� dans un poumon assez altere provenant d'un animal abattu depuis plus de deux jours.
Des le lendemain, il existe un cedeme inflammatoire sen�sible � Tendroit de l'inoculation. Les deux jours suivants, l'engorgeinent augmente et menace de prendre des propor�tions considerables.
On fait une friction au feu beige (liniment resolutif) phe-niqu� (2 p. c. d'acide). Aussit�t le processus inflammatoire s'arrete, diminue et se resout completement en une quin-zaine de jours.
Sujet n0 4. � Gamp;iisse indigene, robe blanche, tete noire, un an, sante normale.
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Premiere experience. � Le 4 mars 1882, cette bete regioit, comme les prec�dentes, deux grammes de virus p�ripneu-monique frais dans la veine jugulaire gauche.
A la suite de cette inoculation, on a constate une lr6s legere augmentation de temperature de 0o,2 � 0o,3. La cica�trisation de la plaie s'est effectu�e sans pr�senter aucune particularity sp�ciale.
Deuxieme et troisieme experiences. � Les b et 21 mai 1882, inoculation crit�re sur les c�t�s du fanon avec le raeme liquide qua celui qui a et6 inocule, les memes jours, aux sujetsl, 2 et 3.
De meme que sur ces derniers, cette insertion a donn6 lieu � une reaction locale tres peu marquee et de courte dur^e.
Quatrieme experience. � Le 3 ao�t, troisieme inoculation crit�re sur le cotc droit du fanon. Le liquide employ� est le meme que celui qui a servi � la meme inoculation faite le meme jour sur les sujets 1 et 3.
Une inflammation locale, en tout semblable � celle qui a �t� observee sur le sujet n0 1, a 6t6 la seule consequence de cette derniere inoculation.
Sujet n0 5. � Genisse indigene, poll pie-noir, 10 mois environ, sante normale.
Le 12 juin 1882, nous injectons sous la peau, sur le c�t� droit du fanon, deux grammes de virus p�ripneumonique frais.
Apres deux � trois jours, on voit apparaitre au lieu de l'inoculation un leger cedeme inflammatoire. Les jours sui-vants, la tumeur augmente, s'amp;end dans tous les sens et finit par atteindre les regions de Tauge, du poitrail et de l'aisselle droite. Une boiterie assez intense du membre an-
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t^rieur droit est la consequence de l'extension du processus � la derniere de ces regions.
L'etat general, peu influence d'abord, se montre ensuite notablement trouble : la bete deviant triste, perd l'app�tit et maigrit d'une maniere sensible; eile meurt le 30 juin, 18 jours apr�s l'inoculation.
A I'autopsie, outre rinfiltration s�reuse considerable des tissus �lteres d'une maniere plus ou moins directe � la suite de l'inoculation, nous constatons une legere congestion de la muqueuse qui tapisse la portion terminale de l'intestin grele et une pneumonic traumatique limitee, due � la presence d'un morceau d'aiguille � ravauder. Notons que dans la partie alteree du poumon le tissu conjonctif inters-titiel est indemne de toute lesion exsudative.
Sujet n0 6. � Genisse indigene, robe pie-rouge, 11 mois environ, sante normale.
Le 2 aout 1882, injection dans le tissu cellulaire sous-cutane, sur le cote gauche du fanon, de deux grammes d'exsudat puise dans le meme poumon, mais un jour plus tol que celui qui a fourni le virus employe, le 3 ao�t, pour la troisieme inoculation critere des sujets 1, 3 et 4.
Les effets consecutifs � cette operation ont ete la repro�duction exacte dc ceux que nous avons signales chez le sujet precedent: une inflammation exsudative, � marche progressive, a determine la mort apres une dur^e de 14 jours.
En incisant, sur le cadavre, la masse considerable des tissus infiltres de serosit�, nous avons constate, au lieu meme de l'inoculation, l'existence d'une poche renfermant environ quarante grammes de liquide trouble, sanieux, d'une couleur gris�tre, legerement teinte de rouge.
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Les autres parties du corps ne pr�sentaient aucune alto-ration manifeste.
R�sumant les experiences dont nous venons de faire la relation, nous constatons :
4deg; Que le virus peripneumonique a 6t6 inject�, � la dose de deux grammes, dans le syst�me veineux de quatre betes bovines d'un �ge peu avanc�;
2deg; Que cette injection n'a produit, chez trois d'entre elles, qu'une legere reaction febrile de courte dur^e;
3deg; Que chez la quatri�me bete, I'inoculation a determine une inflammation exsudative assez prononcee et a produit une fievre de reaction d'une certaine intensity, mais sans gravile;
4deg; Que deux premieres inoculations crit�res, faites avec le meme liquide, sur les quatre premiers sujets, dans le tissu cellulaire d'une region defendue sous peine de mort � le fanon � n'ont determine, chez tous, qu'une inflamma�tion tr6s peu prononcee;
5deg; Qu'une troisieme inoculation critere, oper�e sur trois de ces memes animaux, a produit, chez Tun, un oedeme inflammatoire tres peu marque, et chez les deux autres, un engorgement plus prononc�, d'un caract^re phlegmoneux, mais sans aucune gravite;
6quot; Que l'insertion du virus, pratiquee dans la meme region defendue, chez deux jeunes betes qui n'avaient subi aucune inoculation prealable, a provoqu�, chez l'une et l'autre, revolution d'une inflammation grave, � marche progressive et promptement mortelle.
Tels sent, messieurs, les r�sultats des quelques expe�riences qu'il nous a 6U possible de faire. Les enseigne-ments qu'ils renferment se deduisent clairement.
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Ces experiences demontrent:
a) Que rinjection intra-veineuse du virus de la pleuro-pneumonie, k la dose de deux grammes, est compl�tement inoffensive, si Ton prend la precaution qu'une seule goutte de ce liquide ne tombe dans le tissu cellulaire;
bj Que cette infusion jouit de la meme propriety que l'inoculation caudale pr�conis�e par M. le docteur Wil�lems, c'est-�-dire qu'elle investit Torganisme d'une immu�nity reelle, d�montree par l'inoculation, repetce deux et trois fois, dans une region defendue sous peine de mort;
c) Que l'immunit� peut parfaitement etreacquise, comme l'a etabli Tun de nous, dans la stance du 29 juillet, en r�pondant � M. J. Gu�rin, et, comme l'a signal^ ensuite M. H. Bouley, dans la derniere reunion de l'Academie de m�decinede Parisians qu'ilsoit n�cessaire que I'infection de l'economie se traduise par las sympt�mes et les lesions qui caracterisent la maladie naturelle ou spontan�e.
Considerantrimportance de pareils r^sultats,nous allons chercher l'occasion de r�peternos experiences sur unnom-bre s�ffisant d'animaux. II faudra n�cessairement que le gouvernement veuille nous fournir les moyens de mettre ce projet � execution. Comme il ne s'agira pas d'une d�pense considerable, nous avons I'espoir qu'il adoptera notre proposition et qu'incessamment nous aurons une communication plus complete � faire � l'Academie.
Dans les nouvelles experiences que nous avons en vue, nous nous proposons de rechercher un proced� operatoire qui soit d'une execution assez simple et facile pour entrer dans le domaine de la pratique usuelle. Sous ce rapport, nous devons reconnaitre que celui dont nous avons fait usage laisse notablement � desirer. Mais il nous parait qu'il
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� 16 � est possible de lui faire subir quelques modifications pou-vant permettre d'arriver � un r^sullat tr�s satisfaisant. Ainsi, au lieu d'op�rer sur l'anlmal couch�, on pourrait peut-etre le faire avec plus d'avantage en le laissant deboul. L'ayant convenablement assujetti dans cette position, nous estimons qu'on saurait, � la faveur d'une tres petite inci�sion la peau, plonger directement la canule aiguill�e dans le vaisseau. Pour pr�venir tout contact du liquide vi�rulent avec le tissu cellulaire, on pourrait se servir d'une feuille tr6s mince de caoutchouc d'une certalne largeur. On passerait d'abord la canule � travers cette piece et on I'intro-duirait ensuite dans la veine, puis on y adapterait la se-ringue pour pousser I'injection. Si une goutte de liquide venait � s'echapper de l'embouchure de la canule aiguill�e ou de l'ouverture correspondante de la seringue, eile tom-berait necessairement sur la feuille de caoutchouc et ne pourrait atteindre la plaie, puisqu'elle serait parfaitement protegee par cette pi^ce.
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