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MfiMOIRE
MALADIES DES CAVITES NASALES
QUE l.'0gt; C.OM'OM) SOI VKM A.VEC LA MORVE, CONSIDfiREES PR'INCIPALEMEXT AU POINT DK vr i: l-liVTIQl T. ;
t. -V. raquo;EL M AKT.
(hevalK-r (JerOrUrede L(?otioitl.
I'rofesseur de clintqire � rtcule v�lerinaire de l'�tal,
MembreUe PAoad�U1'6 royalede medeciue
de Celsiquo, eM'-, etc., etc.
, Extrait du Bulletin de l'Jcademie roijafc de mwkone de lielgique,
deuxiem*' st'-rie. ivm? 1, nquot; #9632;'#9632;
BROXELLES,
,I.-B. HE VIORT1ER, IMPP.1ME�R HE l.'ACViii'.MlK bi;e nr. KAMCR, 30.
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MEMOIRE
MALADIES DES CAYITES NASALES.
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BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
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MEMOIRE
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MALADIES DES CAVITES NASALES
QUE l'on confond souvent avec lamorve,
CONSIDEREES PRINCIPALEMENT AU POINT DE VUE PRATI�UE ;
PAR L.-V. raquo;ELWART,
Chevalier de Torilre de Leopold,
professeur de clinique i rtcole v�t�rinaire de l'Etat,
raquo;embre de l'Acad�mie royale de mfidcclnc
de Belgique, etc., etc., etc.
( Extrait ilu Bulletin de l'Jcadexnie royale de medecine de Belgique, li^irfienie sirjeklojiie I, nraquo; 9.)
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BRUXSLLES,
J.-B. DE MORTIER, 1MPRIME�R DE L'ACAD^MIE,
BEE DE N�MUR, 30.
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M�MOIKE
MALADIES DES CAV1TES NASALES.
De toutes les affections qui atleignent nos animaux domestiques, la morve est sans coutredit ce�e qui, depuis les temps les plus recules a le plus exerce la sagacite des medecins et des hippi�tres. La medecine possede aujourd'hui sur ce sujet une litterature fort riche, fruit de nombreux la�bours. Malgre cela, la nature, les causes, le siege primitif meme de cette redoutable affection, nous echappent encore. Aucun ouvrage ne nous decril suffisamment ses caracleres speciaux pour que nous puissions toujours repondre de la dlagn�stiquer avec certitude et de la distinguer d'autres affections qui siegent ou viennent se localiser dans les cavites nasales et les sinus de nos solipedes; aucun des fails patbologiques ou phy-siologiques acquis � la science ne nous met � meme de faire cette distinction. Et, en effet, cbaque fois que la membrane qui tapisse le nez et les sinus devient le siege d'une secretion anormale, les diverses alterations qui se developpent conse-cutivement sont, taut que l'affection resle locale, � peu pres les memes, et les divers caracleres qu'elles peuvent acquerir n'ont
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rien de specifiquc, ils accompagnent toutes ces affections a nn degre plus ou moins evident.
La secretion se prolongeant, il se forme des accumnlations dans les sinus ; la matiere qui y sejourne trop longtemps s'altere, devient irritante, de mauvaise nature, comme dans la morve; resorbee par les lymphatiques, ceux-ci s'engorgent, leurs ganglions acquierent un volume considerable et con�stituent ce que Ton appelle des glandes, qui ne different pas de celles de la morve. La pituitaire irritee davantage sous I'influence de la matiere alteree qui recouvre sa surface, il s'v forme des erosions qui deviennent plus ou moins profondes, ct peuvent atteindre lederme et constituer de veritables chancres que Ton ne peut distinguer du chancre morveux.
II p'est pas etonnant des lors que beaucoup de veterinnires envoient � l'abattoir quasi tons les chevaux jeteurs et glandes, dans la croyance qu'ils ont affaire a une affection morveuse ou meine alors qu'ils ont des doules sur la veritable nature de la maladie, parce qu'ils ne veulent pas encourir la grave respon-sabilite qui peserait sur eux aux yeux de leurs clients et de la loi, si par hasard pendant le traitement les ecuries venaient � s'infecter.
Est-il encore etonnant que chaque jour il nous arrive de voir confondre toutes ces affections, d'en voir qui reconnues � temps et traitees rationnellement, seraient d'une guerison fa�cile, tandis que confondues avec la morve, donl la curabilid' est encore selon toute apparcnce un probleme, elles ne sont i'objet d'aucun traitement? les malades sont abattus comme morveux et une propriete qui aurait pu etre conserves se trouve detruite sans necessiteni utilite. Et tout cela parce que; les sympl�mes differentiels de ces diverses affections ne sont pas encore bien etablis, bien determines.
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Adonne � la pratique veterinaire depuis longlemps, charge du cours de clinique a I'Ecole veterinaire depuis bientot vingt-six ans, nous avons pu observer de nombreux cas, nous former une opinion contr�lee par des centaines de fails, et sous rinfluence de ces observations nous avons acquis la conviction, nous devons bien I'avouer, qu'un tiers, peut-etre une moitie des animaux abattus pour cause de morve ne sont point morveux et sont susceptibies de guerison.
Divers auteurs veterinaires rapportent dej� des cas de guerison d'alfections morveuses, ou ayant avec la morve beau-coup d'analogie, et conseillent plusleurs modes de traitement, fels que I'ammoniaque, les vapours nitreuses, le soufre dore et d'autres antimoniaux, le calomel, le sublime, la gomme ammoniaque, les frictions de pommade mercurielle sur les glandes, etc., etc.
Nous avons eonsigne dans notre journal un grand nombre de cas de gnerisons semblables que nous rapporterons plus loin. Peut-etre avons-nous reussi pares que nous combattions la maladie des son debut; peut-etre aussi devons-nous ces gnerisons � la combinaison de nos methodes (.herapeutiques, � la cauterisation, � la trepanation qui nous pennel tie porter partout dans les sinus l� oil les injections n'attoignent pas, des substances propres a modifier raclivite secretoire et nu�tritive de la muqueuse, de faire evacuer les matieres irrilantes accumulees dans ces cavites et de les empecher ainsi de se putrefier, de corroder la membrane, d'etre resorbees et de pro-duire des afl'ections generales.
G'est assez dire que dans notre pensee, ce que Ton nomme ordinairement morve chronique pourrait bien n'etre d'abord riu'une simplealTeetion locale, assez benigne, qui ne deviendrait grave, maligne et toujours mortelle qu'alors qu'en se pi-o-
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longeant, la secretion morbide s'altere et va, � la faveur de la resorption, provoqucr des alterations gencrales ; qu'en la trai-tant alors qu'elle ost locale, que les produits de la secretion de la pituitaire malade ne sont pas encore �lteres, on guerirait, on sauverait sinon tous, au moins la majeure partie ties sujets affectes, comma on guerit la syphilis en cauterisant le chancre avant que la matiere virulente n'ait pu etre absorbee.
Les fails dus � notre propre observation semblent assez bien appuyer cettc derniere maniere de voir, et en eflet:
De toutes les affections des cavitos nasales, les seulcs qui resistent au traitement que nous leur opposons, sont celles on la muqueuse a dej�, ou acqniert ensuite, un aspect plombe, cyanose, strie dc rouge bleu�tre, du � ce que les veines sont plus gorgees, plus epaisscs et par consequent plus apparentes. Ce caractere serait done celui de la morve, si Ton convienl d'appeler seulement morve, la maladie des cavites nasales qui est incurable; ou ce serait le caractere de la morve incurable, si Ton suppose que certains cas de morve sont curables.
Eh bien, cet aspect cyanose, si nous cherchons � l'inter-preter, n'est-il pas le premier caractere qui nous denonce un commencement de generalisation de l'affection, son extension sur une partie de l'appareil vasculaire, sur un appareil qui, repandu dans toutes les parties du corps, pourra transporter promptement les matieres morbides dans tous les points de l'organisation? Ces signes ne sont-ils pas ceux d'une phlebite? Ces signes ne sont-ils pas concomitants avec toutes les condi�tions (matiere altcree, acre, accumulee dans un organe riebe en vaisseaux) propres � produire une phlebite septique en meme temps qu'une alteration du sang et � emp�rter Tanimal promptement, comme toutes les affections septiques generales, sans laisser beaucoup dc chances de guerison ?
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Cetle ingeiiieuse interpretation que nous devons a notre coliegue 51. Husson, est toute logique, toute physiologique et nous permet maintenant de nous rendre compte du fait que nous avions depuis longtemps observe, k savoir: I'incurabilite absolue de l'affection quand survient l'aspect cyanose de la muqueuse nasale, el sa curabilite frequente quand cet aspect n'apparait pas.
Cola pose, a-t-on gueri la morve? Les uns disent oui, les autres disent non. D'ou vient cette divergence d'opinions? Pourrait-elle exister si Ton s'entendait bien sur la valeur du mot morve? Nous repondrons sans hesitation par la negative, car nous sommes convaincus que les uns qualifient de morve beaucoup d'affections qui ne le sont pas, tandis que les autres refusent cette denomination � toute maladie qui se termine par la guerison.
Quand on veut s'entendre sur un fait il faut avant tout etre d'accord sur I'objet auquel il a rapport. Veut-on desormais s'entendre sur cette grave question de la curabilite et de I'incu�rabilite de la morve, que Ton s'entende d'abord sur la valeur de la denomination elle-meme.
Pour nous, qui no pretendons pas guerir la morve, nous designons seulement sous cette denomination les affections des cavites nasales dans lesquelles la membrane piluitaire presente, avec le chancre, un aspect plombe, cyanose, phlebite septique el par consequent generalisation de Taffection. Hors de l�, pour rendre le langage palhologique plus clair, nous dirons que les autres affections de ces parlies ne sont pas de nature morveuse el qu'elles sont curables dans I'immense majorite des cas, mais qu'elles peuvent loules a la longue se traduire en veritable morve a la faveur de la putrefaction des produits morbides et de leur diffusion dans tout I'organismc.
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Nous ne nous etendrons pas davantage sur ces quelques developpements preliminaires, nous ne nous arreterons pas a des citations, notre but unique etant de communiquer simpie-ment le resuitat de notre observation comme addition aux etudes sur la morve et les diverses affections des cavites nasa�les, et non de faire un memoire resumant l'histoire de ces divers points ou de discuter les diverses theories qui concer-nent leur nature, leur genese et leur traitement.
Ce que nous avancons est simplement le fruit de notre pratique et nous esperons que, tout en nous jugeant se-verement, le monde scientifique ne nous accusera pas de pretentions deplacees, car, comme les observations qui consti�tuent la partie principale de notre travail le prouvent, notre conviction est basee sur l'experience et l'observalion, notre travail nous est dicte uniquement par des sentiments d'utilite professionnelle et generate.
Rendre notre propre observation utile � Tagriculture en general et aux veterinaires en particuli.er, faire connaitre surtout les bons effets d'une operation et d'un mode de traite�ment utilises avant nous, mais jusqu'a present trop peu re-pandus, voil� notre but principal.
La trepanation des sinus frontaux et maxillaires est en effet une operation que Lafosse pere avait deja pratiquee en vue de guerir la morve par l'application directe de moyens locaux. Le peu de succes obtenu alors par cette methode, I'a-vait fait retomber dans I'oubli, Ton n'avait pas decele ce qu'il y avait de bon pour Tutiliser en abandonnant le reste. Cepen-dant 11 suffit d'y reflechir un peu pour se convaincre qu'au moyen tie la trepanation 11 est permis, chose essentielle, d'explorer toutes les parties affectees, de decouvrir le siege de la secrelfon morbide, des ulcerations de la muqueuse, des
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caries osseuses ou carlilagineuses s'il y a lieu, et d'agir directement sup ces puitils, sur ces alterations qui sout sur-tout la cause de la persistance de recoulement morbide. Si Lafosse n'a pas retire de cette operation tous les avantages qu'olle pent procurer, c'esl qu'il n'a pas mis en usage les agents medicamenteux que nous preconisons aujourd'hui. Les injeclions emollientes et aromatiques qu'il a employees n'claient cedes pas de nature a modilier la secretion de la membrane ou a amener la cicatrisation des ulcerations ou des chancres. Ce n'est pas seulement en pratiquant la trepanation, mais par le moyen d'agents medicamenteux autres que ceux employes par Lafosse que nous avons obtenu d'heureux resultals. El ne se peut-il pas qu'un jour on decouvre ties agents qui, portes directement sur la membrane afl'ectee, ameneraieut dans tous les cas la suppression de l'ecoulement, la cicatrisation des chancres et des ulceres meme les plus rebelles? Nous aurions ainsi obtenu pour la morve que Dutz, Bourgelat, Paulet, etc., comparent avec quelque apparence de raison � la syphilis, ce que Ton obtient pour cette derniere alteclion par l'aneantissement des chancres � mesure qu'ils se produisent : eviter le developpement des phenomenes tertiaires en arretanl la maladie � la premiere ou � la seconde periode de son evolution.
Ce ne sont l�, � la verite, que des hypotheses sur I'avenir de l'operation et du traitement que nous voulons recom-mander; mais ces hypotheses jointes aux resultats que nous allons bient�t signaler, engageront, nous I'esperons, nos confreres � recourir plus frequenment � cette operation, a tenter plus souvent l'applicalion de divers medicaments ou moyens nouveaux avant de declarer Taffection incurable. Nous leur indiquons la vole qui les conduira, peut-etre, apres de
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nombreux essais et a la faveur de la perseverance, � uuc clecou-verte d'une immense portee.
La trepanation , cette operation si benigne dans tous les cas, est done le moyen le plus s�r pour porter I'agent medicamenteux sur les parties alterces. Bien des substances connues, telles que l'acetate de plomb ctendu d'eau, le sulfatc d'alumine, le nitrate d'argeul en solu�tion et la mixture escarrotique de Villate, avaient ete avant nous preconisces et employees en injections dans les cavites nasales pour combattre certains ecoulements chroniques, et cependant presque sans resultal; or, e'est � faction de plusieurs de ces substances appliquees d'a-pres notre procede que nous devons nombre de guerisons. C'est clone � la difference dquot;application qu'il faut altribuer d'un c�te l'impuissance de ces agents et de l'aulre leur efiica-cite contre les memes affections.
Et, en effet, les communications en Ire les sinus et les cavi�tes nasales chez les solipedes sont tellement etroites que les injections poussees par les narines ne peuvent que difficilement alteindre les sinus, faire ecouler les matieres septiques que recelent ces anfractuosites, et modilier la secretion et l'etat de leurs surfaces. II en resulte qu'il se conserve l� un foyer sej)-tique qui enlretient et aggrave raffection.
Ces injections par l'orifice externe des narines fussent-elles meme quelquefois efficaces, leur application est toujours diffi�cile, malgre les instruments que Ton a imagines � cet effet; les animaux irritables les supportent � peine la premiere fois, puisils se livrent � des mouvements desordonnes et se dei'en-dent chaque fois qu'on veut renouveler Toperation. Par des ouvertures pratiquees a l'aide du trepan on pent au contraire atteindre toutes les parties de ces cavites anfractucuses, les
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debarrasser des fluides morbides qu'elles recelent, modifier leur membrane seeretoire de maniere� empecher la reproduc�tion de ces fluides, cauteriser les ulceres, les chuncres, les caries et faire disparaitre ainsi toutes les alterations locales, partant I'aflection. Par ce moyen aussi rinjection ne produit aucune douleur, ranimal la supporte facilement et il est pos�sible de la reiterer aussi souvent qu'on le desire.
A c�le de tous ces avantages que presente la trepanation, la facilite avec laquelle Poperation s'execute et sa parfaite innocuite dans tons les cas, sent de nature � engager les veterinaires � y recourir plus frequemment et a utiliser ainsi une opera�tion feconde en ressources therapeutiques pour les affections des cavites nasales et des sinus.
Les observations suivanlos prises au hasard parmi les nom-breux fails que nous avons recueillis sur ce sujet viennenl confirmer ce que nous avancons.
Premier fait. Dans le courant du mois de fevrier 1846, un cultivaleur dc la commune de Pctil-Enghien, abandonna � la clinique de l'Ecole veterinaire, une jument alezane, �gee de trois ans, de race commune et (run temperament lymphatique, soupconnee atleinte de morve clironique.
Les renseignements acquis du proprietaire, m'apprirenl que cetle jeune bete avait fait quatre mois auparavant une gonrme intense et que depuis cetle epoque eile n'avait cesse de jeter abondamment par les deux narincs, ce qui donnait au cultivateur des inquietudes pour ses aulres cbevaux et le determinait � s'en defaire.
J'examinai attentivement la malade; eile etait dans un elat d'embonpoint salisfaisant, eile avait conserve I'appetil; un je-tage blanc, floconneux avait lieu par les deux narines; la mem�brane pituitaire, rouge el injectee, offrail de petiles erosions
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que l'on avail confondues avec les chancres de la morve; les ganglions lymphatiques de l'auge elaient engorges, durs et in-dolents.
Ces symptomes, joints aux rens'eignements obtenus du pro-prietaire, m'ayant porte � considerer la maladie comme une suite de gourme, une gourme mal jetee, je passai deux setons au poilrail et j'ordonnai deux bains par jour de vapeur aroma-tique dirigee dans les cavites nasales.
Ce traitement, suivi ponctuellement pendant l'cspace de dix-buit jours, n'ayant produit aucun amendement dans l'etat du sujet, je changeai de medication. L'usage des balsamiques m'ayant procure quelques succes conlre les ecoulements chro-niques des voies genito-urinaires, je tentai ce moyen. A dater de cette epoque, 8 mars, je fis administrer le matin, I'animal etant � je�n, deux pilules formulees de la maniere suivante :
Baume de copahunbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
Terebentine de Venise gt; ��. sect; i. Colophanenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; )
Magnesie q. s. p. pilules n0 2.
L'usage de ces pilules fut continue tons les jours jusqu'� ce qu'une diurese abondante en fit suspendre I'emploi momenta-nement pour etre repris aussit�t que ce phenomene serait dissipe. Apres la troisieme administration un amendement notable s'etait produit, et apres la quatrieme le jetage avail tolalement disparu. Encourage par ce succes apparent qui ne dura que quelques jours, je persistais dans cette medication, lorsqu'� la septieme administration mon espoir s'evanouit en voyant reparaitre le jetage plus abondant que jamais; nonob-stant j'en continual l'usage jusqu'au 4 avril, epoque � laquelle une forte hemafurie me la fit abandonner pour toujours.
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Decourage d'un traitement aussi long sans resultat aucun, je lis de la medecine expeclante jusqu'au 18; � cette epoque ayant soumis la malade � une nouvelle visite je recoimus mi leger boursoufflement de Tos frontal; la percussion de cette partie, moyen precieux d'investigation que j'avais neglige, rendait un son mat, ce qui me fit diagnostiquer un amas de matiere purulenle dans les sinus frontaux. Je pratiquai deux couronnes de trepan sur les points les plus declives du bour�soufflement, ce qui me permit de confirmer le diagnostic que j'avais porte; les sinus etaient remplis de pus de meme na�ture que la matiere du jetage; la membrane muqueuse qui tapisse ces cavites etait epaissie, ramollie et reduite en quelque sorte a I'etat pulpeux; de plus, apres avoir deterge les sinus par quelques injections emollientos, jereconnus sur cette mem�brane alteree, trois ulceralions ayant chacune la grandeur d'une piece de vingt centimes.
Les injections emollienles furcnt conlinuees deux fois par jour, jusqu'au 2o, en ayant soin apres chaque injection, de bien nettoyer les parties et de placer dans chaque ouverture de trepan un bouchon de liege pour en empecher I'obliteration. Ces injections n'ayant rien produit, je les remplacai par d'au-tres faites avec I'emulsion suivante :
Baume de copahu 3 ii Jaune d'ceuf n01 Huile d'olive g iv Eau commune ^ vi.
Ces injections furent continuees chaque jour, jusqu'au 25 mai sans aucun avantage. Me rappelant alors les bons efiets que j'obtenais depuis longtemps des solutions de nitrate d'ar-gent centre le catarrhe auriculaire chronique chez le chien, et
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ceux qu'en retire ebaque jour la medecine humaine dans les ecoalements chroniqaes du canal de l'urethre, et me fondant sur l'analogie de structure et de functions des membranes mu-queuses en general, je lis injecter chaque jour, � dater de celte epoque, la dissolution suivante :
Nitrate d'argent fondu gr. xxiv. Eau distilleenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;sect; vi.
Les trois premieres injections ne produisirent aucun chan-gement dans la nature du jetage. Apres la quatrieme, la ma-tiere du jetage etait moins epaisse, moins abondante. Des cc moment le mieux augmenta de jour en jour, et le 23 juin le jetage etait entierement disparu. On cessa les injections et on laissa cicatriser les ouvertures du trepan; il ne restait plus de cette affection qu'un leger engorgement des ganglions lympba-liques de I'auge, qui disparut spontanement en quelques se-maines.
La jument qui fait le sujet de cette observation resta au service de l'Ecole veterinaire pendant quatre ans, donna deux poulains s�perbes et bien portants. Durant ce laps de temps sa sante ne fut jamais alleree et aucun'Symptome de son ancienne affection ne reparut.
Dmxieme fait. Le 22 septembre 1846, M. Delestree, loueur de voitures, a Bruxelles, confia aux soins de la clinique de l'Ecole veterinaire une jument de race indigene, sous poll gris pommele, agee de sept ans, pour etre traitee d'une affection que Ton soupconnait etre la morvc et qui duralt depuis quatre mois.
On remarquait pour tous sympt�mes un jetage abondant, blanc, floconneux par la narine droite et une glande indolente, de la grosseur d'un marron, dans I'auge du meme c�te; du
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reste Teinbonpoint etait satisfaisant ct la sante parfaite. Durant I'exercice 1c jctage devenail plus abondant ct lorsquc 1'animal baissait la tele la matiere purulentc coulait � pleine narine; la membrane pituitaire etait rouge, injectee et offrait quelques erosions � sa surface. Ne trouvant pas ces symptomes cara'c-teristiques de la morve, je diagnostiquai un catarrhe nasal ehronique, toutefois en laissant entrevoir quelque doute sur i'issue de la maladie.
La trepanation m'ayant si bien reussi dans le cas prece�dent, jc proposal au proprietaire d'y avoir recours; il me pria d'employer tous les autres moyens avant de recourir a cette operation qu'il croyait tres-douloureuse et tres-dangerense. Condescendant a son desir, j'ordonnai les bains de vapeur aro-matiques ct les injections de nitrate d'argent en solution, dans la eavite nasale droite. Ce traitement fut execute ponctuelle-ment chaque jour, jusqu'au 10 novembre, sans produire aucune amelioration.
Ce temps employe inutilement me determina a recourir � la trepanation sans l'assentiment du proprietaire. Le 11, je trepanai le sinus frontal droit; il etait rempli de mucosite purulente; la muqueuse qui le tapisse etait tres-cpaissie et ra-mollic; le sinus maxillaire etant egalement rempli de pareilie matiere, une couronne de trepan fut pratiquce sur la partie la plus declive de cette cavile. Des injections d'eau tiede lancees par l'ouverture frontale entrainerent une grande quantite de flocons purulents et concrets qui se trouvaient sequestres dans ces cavites anfractueuses, faute d'issues suflisantes. Toutes ces parties ayant etc detergees, on injccta une solution de nitrate d'argent; les ouvertures du trepan furent bouchces par des bouchons de liege.
Tous les jours apres avoir deterge les sinus avec de l'eau
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tiede et Lien nettoye la partie, on injectait la solution de ni�trate d'argent. Ge traitement fut continue sans interruption Jusqu'au 22 novembre; a cette epoque il n'y avail plus d'au-tre jetage que celui du pus fourni par. les esquilles qui se de-tachaient des ouvertures du trepan; il cessa aussitot que I'eli-mination de ces corps etrangers fut effectuee.
ic n'ai perdu de vue ce cheval que deux ans apres, il ne conservail aucune trace de cette affection et avait toujours joui d'une parfaite sante.
Troisieme fait. Au printemps de I'annee 1847, M. Orts, voyageur de commerce a Bruxelles, me tit voir une jument prussienne, �gee de sept ans, condamnee par un medecin vete-rinaire � etre abattue comme atteinte de morve aigue. Cette jument offrait en effet quelques sympt�mes ayant une certaine ressemblance avec ceux de cette redoutable maladie; il y avait engorgement des ganglions lymphatiques de I'auge; jetage d'une mutiere sero-sanguinolente par les deux narines et des larges ulceralions sur la pituilaire; la respiration etait nasil-larde, fair expire exhalait une odeur iufecte; mais il n'existait aucune tumefaction des alles du nez, des levres, du chanfrein, ni aucune des autres intumescences que Ton remarque toujours dans la morve aigue, ni cette grande prostration qui raccompagne. L'absence de tons ces symptomes que Ton pent considerer comme palhognomoniques de cette affection, mo lit regarder les ravages de la pituilaire et le jetage sero-sanguinolent comme la consequence d'un coryza suraigu dont la terminaison constante est la gangrene des tissus enflammes. Sur mes instances, M. Orts consentit a surseoir au sacrifice de son animal, auquel il tenait d'ailleurs beaucoup, et le confia � mes soins.
Le premier jour je me bornai a faire injeeter dans les ca-
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vites nasales, en vue de les deterger et d'aneantir la mauvaise odeur qui s'en exhalait, une solution de chlorure de cliaux.
Le lendemain je cauterisai les liirges et proibndes uloera-tions de la meinlrane muqueuse nasale au moyen d'un pelil morceau d'eponge fixe au bout d'un b�tonnet et trempc dans la mixture escarrotique de Villate.
Cetle cauterisation tut renouvelee pendant six jours conse-cu�fs; alors les plaies ayant repiis im aspect vermeil, et la matiere qu'elles fournissaient etant devenue bianch�tre, pu-i-ulente, je me bornai � faire injeeter dans les narines, deux fois par jour, une infusion aromafiquc. Sous l'infiuence de cetle derniere medication les plaies de la pituitaire se retre-cirent de jour en jour, le jetage diminua et l'engorgemenl sympatliique des ganglions lymphatiques de Tauge disparul dans les memes proportions que les symptomes idiopathiques; enfin le trentieme jour la cure etant radicale, M. Orts reprif sa jument qui lui fit un bon service pendant deux ans et qu'il vendit ensuite avantageuscment.
Quatrieme fait. Dans le courant de la meme annee 1847, M. Leroy, marchand de grains a Braine-le-Comte, envoya � rinlirmerie de l'Ecole une jument de seile , croisee anglaise, �gee de six ans, pour elre traitee d'une claudication ancienne du membre anterieur droit et en meme temps d'une affection de la cavite nasale gauche, caracterisee par un jetage pen abun�dant, par la rougeur el quelques erosions de la pituitaire, e! un leger engorgement des ganglions lymphatiques de l'auge du meine c�te, ce qui la falsait soupconner alteinte de morve chronique au premier degre.
Get animal place dans l'ecurie des douteux fut sourais a l'usage journalier de bains de vapeur aromaliques et aux injections dans la cavite nasale malade, d'une solution de
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nitrate d'argent. Nonobslant ces moyens therapeuliques em-ployes pendant qninze jours, les sympt�mes augmentaient; le ietage devenait plus abondant; la membrane miuiueuse, plus irritee, devenait le siege d'crosions plus larges et plus pro-fondes; 1'air expire exbalait une odeur infecte de putrefaction et de carie. Cette derniere particularite altlra mon attention, je visitai la bouche, et je constatai entre la troisieme et la quatrieme dent molaire superieure resistance d'une carie qui commttniquait avec la cavite nasale; de plus j'observai un boursoufflement assez prononce de 1'os frontal, ce qui ne me laissa plus aucun doute SUP la nature de la maladie; la com�munication etablie par la carie entre la cavite buccale et la nasale livrait passage aux matieres alimentaires qui s'accumu-laientdans le sinus frontal et produisaienl le boursoufflement indique ci-dessus.
Arrete sur ce point je fis la trepanation sur la partie la plus exuberante du frontal, qui � la premiere pressionde I'ins-trument ceda et me laissa voir un amas compact de matieres alimentaires en putrefaction dans le sinus. Apres avoir evacue cette cavite de son contenu et l'avoir bien detergee par des injections d'eau tiede, je placai dans Touverture du trepan un tampon d'etoupe pour l'empecher de se retrecir.
Tousles jours on injecta, par cette ouverture, une infusion aromatique qui fit disparaitre en grande partie la mauvaise odeur; le jetage diminua sensiblement au bout d'une huitaine .le jours et tout faisait prevoir que eel animal pourrait re-prendre bientot son service, lorsqu'il succomba a une apo-plexie pulmonaire.
Je viens de dire qu'il aurail pu reprendre son service bicn-tdt, non comme entierement gueri, car je n'avais pas la prdtention de dctruire la carie profonde qui existait, inacees-
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sible aux agents capables de l'arreter, ni de boucher la com�munication qu'elle avait etablie; mais comme pouvant etre reintegre parmi les autres chevaux sans que la contagion fut a craindre, attendu que la morve n'existait pas, et rendre enqore des services malgre son affection.
Cinquieme fait. En 1849, le sieur Vanlaer, loueur de vigi�lantes � Bruxelles, amena a la consultation gratuite de l'E-cole veterinaire un cheval hongre de trait leger, age de dix ans, condamne par un veterinaire a etre abattu comme morveux.
Get animal, dans un etat d'embonpoint satisfaisant, jetait abondamment de la name gaucbe et etait glande du meme c�te, sympt�mes qui I'avaient fait bannir de la place publiqueo� 11 stationnait habituellement; mais la membrane muqueuse du nez etait lisse, rosee, sans erosions ni chancres, le jetage etait Wane, lloconneux, ne s'attachait pas au pourtour de la narine, comme cela a lieu dans la morve, enfin on n'observait pas cette teinte sale, plombee de la pituitaire, ni cet aspect bleu�tre sur les trajets veineux de cette membrane, sympt�mes carac-leristiques de cette derniere maladie. Le sinus frontal fut tre-pane, une collection purulente epaisse remplissail cette cavite; on la detergea par des injections d'eau tiede, puis on injecta quotidiennement une solution de nitrate d'argent, dans la proportion de huit grains pour une once d'eau distillee, jusqu'a la guerison, qui fut parfaite au bout de trois se-maines.
Durant tout le traitement l'animal ne cessa de travailler.
Sixieme fait. Dans le mois de fevrier 1851, la veuve Andre, loueuse de vigilantes � Cureghem, me fit voir une jument de trait leger, �gee de huit ans, soupconnee atteinte de morve chronique. Un jetage muco-purulent par la narine droite et
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une glande du meme c�te etaient les seuls symptomes appre-ciables. Cette jument se trouvail dans cet etat depuis deux mois; les bains de vapeur emollients et aromaliques, les injec�tions astringentes dans la narine, auxquels eile avail etc soumise durant ce laps de temps n'avaient produit aucune amelioration. Une couronne de trepan ouvrit le sinus frontal, il etait litteralement rempli de matiere muco-purulente mi-concrete ; je le detergeai par des injections d'eau tiede, et je reconnus, dans le fond de cette cavite, deux ulcerations gri-s�tres, � bords tailles � pic, comme si elles avaient ete faites avec un emporte-piece de la grandeur d'un centime; je les cauterisai avec le nitrate d'argent. Tous les jours je (is injecter par l'ouverture du trepan une solution de nitrate d'argent dans la proportion de halt grains pour une once dquot;eau distil-lee. An bout d'un mois la guerison etait parfaite.
Je n'ai perdu de vue ce cheval que deux ans plus lard, au-cun Symptome n'avait reparu.
Septieme fait. Vers la fin de la meme annee 1851, M. Grard, proprielaire a Molenbeek-Saint-Jean, presenta a la clinique de l'Ecole veterinaire un cheval hongre de trait leger, bai-brun, �ge de hull ans, qu'il soupconnait morveux.
Get animal jetail depuis trois mois environ par la narine gauche, une matiere muco-purulente jaun�tre; les ganglions lymphatiques de Tauge etaient engorges, I'os frontal du meme c�te legerement bombe, rendait un son mat a la percussion ; du reste I'etat general etait salisfaisanl.
Quoique le diagnostic fut obscur, la couleur rosee et le poli de la membrane piluitaire eloignerent de moi l'idee de la morve, el sur ma proposition, M. Grard consentit a la trepana�tion, qui fut pratiquee seance lenante.
Le sinus frontal etait rempli de matiere muco-purulente
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epaisse ainsi que le sinus maxillaire correspondant. Apres avoir deterge ces deux cavites, par des injections emollientes, je constatai � la base du cornet superieur trois larges ulcera-tions, a bords renverses et durs, que je considerai comme des consequences de l'irritation prolongee de la membrane et de la presence permanente du produit de la secretion morbide qu'elle fournissait en grande abondance. Ces ulcerations furent cauterisees avec la mixture de Villate et une injection de cette meme mixture dans les sinus termina le debut du traitement. Je plaeai un bouchon de liege dans l'ouverture du trepan et le cheval fut reconduit chez son proprietaire avec recommanda-tion de l'amener tons les matins � la clinique pour renouveler !e pansement.
Le lendemain, apres avoir injecte quelques seriuguees d'eau tiede en vue de deterger les parties, j'introduisis par I'ouver-ture du trepan dans le sinus maxillaire, au moyen d'une sonde en S, quelques plumasseaux d'etoupe qui ramenerent au de-hors une quantite assez considerable d'un liquide gris bran et quelques debris membraneux produits par la liqueur escarro-tique que Ton avait injectee la veille, Les ulceres furent cau�terises de nouveau et on termina le pansement par une in�jection de la liqueur precitee.
Ce traitement et ces soins furent continues pendant cinq jours consecutifs; alors la nature du jetage etant modifiee au point d'oflrir un aspect blancbatre purulent, je remplacai les injections escarrotiques par une dissolution d'alun cristallise dans la proportion de vingt-cinq grammes pour cinq cents grammes d'eau commune.
Ces injections astringentes repetees chaque matin et les soins de proprete rigoureusement observes, amenerent au bout de quinze jours une guerison radicale, e'est-a-dire la ci-
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catrisation des ulceres, la disparition des glandes et la cessa�tion du jetage; a cette epoque un pus granuleux, blanc, s'ecou-lait encore par la narine; il etait produit par 1'exfoliation de la partie osseuse du pourtour de l'ouverture du trepan et par quelques esquilles qui s'etaient detachees du frontal. Un mois plus tard, lorsque les esquilles furent eliminees il ne restait plus d'autre trace de cette affection qu'une legere cicatrice au front.
Depuis plus de six ans que cette cure a ete obtenue, ce cheval qui cst encore en la possession de M. Grard, s'est tou-jours bien porte et aucun indice de nature a faire craindre le retour de la maladie ne s'est manifeste.
II est � observer que cet animal, durant tout le traitement, n'a jamais cesse de travailler.
Htdtieme fait. Au mois de Janvier 1852, M. Maus-Poncelet, ncgociant a Bruxelles, me fit voir un cheval hongre de six ans, de race ardennaise, condamne par un veterinaire � etre abattu comme morveux et qui offrait les symptomes sui-vants:
Jetage abondant par la narine gauche, engorgement des ganglions lymphatiques de Tauge du meme cote, mem�brane pituitaire un peu decoloree, mais lisse et sans ero�sions ; I'os frontal legerement boursouffle rendait un son mat � la percussion; I'air expire exhalait une odeur pro-noncee de carie. Ce dernier phenomene ecartant toute idee de morve, j'engageai M. Maus-Poncelet � surseoir a Taba-tage de son cheval; il y consentit et le confia aux soins de la clinique.
Le lendemain, je pratiquai une couronne de trepan sur la partie la plus exuberante de I'os frontal; mais,son peu de re�sistance ne put supporter la pression de l'instrument qui au
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premier tour s'enfonca dans le sinus, et au lieu d'une Ouver�t�re ronde a bords reguliers j'en eus une large, irreguliere, offrant plusieurs esquilles. Le sinus frontal etait rempli de matiere purulente exhalant une odeur repoussante de carie; la base des cornets ainsi que les volutes ethmoidales etaient le siege de nombreuses ulcerations a bords rouges et in-dures.
La decouverte de ces lesions vint confirmer men diagnostic; je n'avais pas affaire a la morve chronique, mais bien a une carie de l'os frontal, des cornets et des volutes de l'ethmoide. Je detergeai ces parties par quelques injections d'eau tiede, je, cauterisai les points ulceres avec la mixture de Villate et je terminal ce premier pansement par I'application d'un plumas-seau d'etoupe dans l'ouverture du trepan.
Durant six jours consecutifs je fis injecter tous les matins, quatre-vingts grammes de liqueur escarrotique de Villate, en ayant soin de faire preceder chaque fois I'injection medica-menteuse d'une injection d'eau liede pour debarrasser le sinus et la cavite nasale des mucosites purulentes et des debris mem-braneux qui s'y trouvaient accumules. Au bout de ce temps un changement notable s'etait opere; l'odeur de carie n'etait plus aussi prononcce; la matiere du jetage, qui etait d'abord d'un gris-jaun�tre, etait blanche, floconneuse, les ulceres des cornets et des volutes de rethmo'ide etaient presque cica�trises.
A dater de cette epoque les injections escarrotiques furent remplacees par une solution d'alun cristallise, dans la propor�tion de vingt-cinq grammes pour cinq cents grammes d'eau commune, que Ton injecta tous les matins pendant vingt-six jours consecutifs; alors la matiere du jetage n'etait plus que du pus granuleux, blanc, provenant de la presence des esquil-
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les de Tos frontal qui etaient sur le point d'etre eliminees. On cessa tout traitement sauf les soins de proprete.
M. MausPoncelet laissa encore pendant trois semaines son cheval dans nos infirmeries � cause du leger jetage purulent qui lui donnait quelque inquietude; puis il le vendit a vil pris (pour quatre-vingfs francs) a un aubergiste de Cureghem, qui le garda pendant trois ans et le revendit ensuite pour quatre cents francs. Ce cheval existe encore aujourd'hui, 1858. Aucun Symptome de cette affection n'a reparu.
Neuvieme fait. Le 8 septembre 1852, le sieur Sterckval, voi-turier a Bruxelles, envoya aux hopitaux de l'ficole veterinaire une juraent de trait, �gee de quinze ans, qu'il croyait atteinte de morve chronique.
Get animal jetait par la narine gauche une matiere serb-purulente d'un gris-verd�tre; Fair expire par cette narine exhalait une odeur repoussante de carie; les ganglions lymphaiiques du meme cote etaient legerement engorges, la pituitaire decoloree; la moitie gauche du frontal ainsi que la par tie superieure du sus-nasal correspondant, offrait un boussoufflement assez prononce, tres-sensible � la per�cussion, laquelle rendait un son mat. L'etat general etait sa-tisfaisant.
M'etant assure par 1'inspection de la bouche que le point de depart de la maladie n'existait pas dans cette cavite, je diagnos-tiquai la carie d'une partie du frontal et du sus-nasal et je-rassurai le proprietaire sur l'etat de son cheval.
Seance tenante, une couronne de trepan fut pratiquee au-dessus du niveau de Tangle nasal de l'oeil a deux centimetres environ de la ligne mediane. A peine le trepan avait-il trans-perce I'os qu'un demi-litre a peu pres, de matiere d'une odeur infecte, contenant des debris de tissus, s'echappa par I'ouver-
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lure. Quelques injections d'eau tiede me mi rent � meme de constater !es lesions suivanles :
La membrane muqueuse etait epaissie, mallasse et blancha-tre; eile offrait sur divers points des erosions larges, mais pen profondes; la tible interne de l'os frontal et du sus-nasal etait cariee, quelques petites esquilles s'en detachaient. Un bouchon de liege place dans l'ouverture du trepan termina cette seance.
Le 9, il s'ecoula par l'ouverture faite la veille une quantite considerable de liquide sero-purulent, surtout lorsqu'on bais-sait la tete de l'animal. L'exploration du sinus maxillaire a� moyen du doigt ayant constate la repletion complete de cette cavite, une deuxieme couronne de trepan fut pratiquee au-dessous de la crete zigomatique un travers de doigt environ de son extremite; un liquide abondant en tout semblable a celui que renfermail le sinus frontal, s'ecoula par l'ouverture. Quelques injections de solution de chlorure de chaux, en vue de dissifer l'odeur infecte de carie, servirent a deterger ces cavites. La malade ne recut d'autres soins que ceux de l'hy-giene.
Les 10, 11 et 12, les injections detersives d'eau chloruree furent suivies d'une injection de soixante grammes de la mix�ture de Villate.
Le 13, le jetage etait aussi abondant que les jours prece�dents, l'odeur de la carie n'avait pas diminue. Apres avoir deterge les parties comme les jours precedents et voulant pro-duire une cauterisation plus forte en vue de diitruire la carie, je placai un tampon d'etoupe dans le fond du sinus frontal pour intercepter sa communication avec la cavite nasale, je remis le bouchon dans l'ouverture du maxillaire, et je versai par celle du frontal deux cent soixante grammes de mixture de
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Villate, que je retins dans les sinus pendant l'espace de deux heures. Cette profonde cauterisation amena un resullat satis-faisant: ehaque jour des escarres gris�tres etaient evacuees par les injections d'eau chloruree, l'odeur de carie diminuait sensiblement; enfin le 20, on apercevait des bourgeons cellulo-vasculaires d'une belle couleur rosee et recouverts d'un pus de bonne nature.
Le 21, le jetage, devenu insignifiant, etait forme d'un pus blanc, granuleux; une legere odeur de carie existait encore et ne cessa qu'apres I'exfoliation complete du pourtour des ou-vertures du trepan. Les bouchons furent remplaces par des tampons d'etoupe dont on diminua le volume a mesure que la cicatrisation s'operait.
Le 5 Janvier, l'animal fut remis radicalement gueri a s�n proprietaire. Aucun phenomene de cette affection n'a reparu.
Dixieme fait. Lel8 Janvier 18S3, un negociant de Bruxelles presenta a la clinique un cheval bai marron, �ge de douze ans. Get animal jetait abondamment, depuis deux mois, de la na-rine droite un mucus purulent et blanch�tre; les ganglions lymphatiques de Tauge correspondant � cette narine etaienl engorges; mais sauf quelques pelites erosions, la pituitaire n'avait rien perdu de son aspect natural. Je diagnostiquai un catarrhe nasal chronique.
Les renseignements commemoratifs m'apprircnt que ce che�val avait ete soumis a divers traitements sans succes, qu'au contraire la maladie semblait plut�t s'aggraver que dimi-nuer, que les bains de vapeur emollients et aromatiques n'a-vaient rien produit, etc. Bien decide k ne pas perdre de temps en suivant les memes errements que mes devanciers, je prati-quai une couronne de trepan au sinus frontal droit; il s'en
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ecoula une quantite considerable de raatierepurulente;j'injectai dans le sinus d'abord de l'eau tiede pour deterger les parties, puis cent grammes de liqueur de Villate.
Les injections furentconlinuees pendant les quatre premiers jours, puis remplacees quotidiennement par celles de solution d'alun cristallise.
Le 2 fevrier, la communication qui existe naturelle-ment entre la cavite nasale et le sinus frontal etant inter-rompue, je tr.5panai le sinus maxillaire correspondant; il s'en ecoula une masse de liquide semblable a celui que renfermait le sinus frontal. On continua les injections d'alun cristallise.
Le S fevrier je relirai du sinus frontal a I'aide d'une pi nee anatomique, des plaques larges et epaisses de matiere muco-purulente concrete; cetle operation eut pour resultat de re-lablir la communication interrompue. A,dater de cette epoque les injections d'alun furent remplacees par une solution de sulfale de zinc, 50 grammes pour 500 grammes d'eau com�mune. Le 13 mars la guerison elait complete.
Onzieme fait. Le 3 fevrier 1853, une jument �gee de onze ans appartenant � M. Rasquin, fabricant de briques � Molen�beck Saint-Jean, fut recue aux h�pitaux de i'Ecole. Gelte bete que Ton croyait morveuse presentait les symptomes suivants: ecoulement par la narine gauebe de matiere jaunatre, gru-muleuse; I'air expire exhalait une odeur de carie tres-pro-noncee ; les ganglions lymphatiques sous-linguaux etaient engorges, durs, sensibles et adherents k la brauche du maxil�laire; la membrane pituitaire, rouge etinjectee, etait par-semee de petites erosions, mais ne presentait ni elevures nl chancres. Le reste de l'economie etait satisfaisanl, tons les signes d'une sante parfaite existaient.
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A l'odeur qu'exhalaient l'air expire et la maliere du jetage, mon diagnoslic porta sur une carie qui avail fait nailre et cnlretenait les sympl�mes precites; mais il reslait � en deter�miner le siege. L'inspection de la eavite buccale ne m'ayant rien appris j'eu? recours � la trepanation. Deux couronnes de trepan furent pratiquees, l'une au sinus frontal gauche, i'autre au sinus maxiliaire correspondant. Ces cavileselaient litleraiement remplies de maliere puruiente et feiide sem-blable � celle du jelage; la membrane qui lapisse leurs parois etait tumefiee et off rait ca et l� quelques petiles ulcerations. Les premiers soins consisterent � debarrasser ces cavites de la grande quantile de pus qu'elles contenaient, par des injec�tions d'eau tiede.
Le lendemain on fit quelques injections desinfectantes d'eau chloruree, suivies d'une injection de nilrate d'argent.
Ce traitement ful suivi pendant huit jours sans resultat satisfaisant. A cette epoque ayant decouvert l'exislence d'une carie avancee de Texlremite superieure du cornet, la liqueur de Villale ful mise � contribution; des meches imbibees de cette substance furent porlees et mainlenues durantun certain temps sur le point carie. Sous l'influence de cette derniere medication l'on vit bienl�t le jetage diminuer, devenir blanc et louable; l'air expire perdre sa mauvaise odeur; les glandes diminuer en proportion des autres sympl�mes; enfin le vingtieme jour de ce traitement la cure etait radicals.
Douzierne fait. Le 29 mai de la meme annee entra � l'infir-merie de l'Ecole velerinaire, un cheval de trait leger, age de huit ans, appartenant � M. Gilkens, loueur de voitures � �ruxelles; cet animal jetait depuis quatre semaines par la narine droite une matiere grumeleuse exhalanl une forte odeur de carie; les ganglions lymphatiques de l'auge elaient
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engorges, ce qui le faisail soupQonner atteint de la morve chronique. La membrane nasale avail conserve sa couleur naturelle, la sanle elait parfaite.
L'inspeclion de la bouche m'ayant assure que Todeur ne provonait pas d'une carie dentaire qui aurait porte ses rava�ges jusque dans la cavite nasale, je n'eus plusdedoute sur 1'existence d'une carie, soit des cornels, soil des volules de l'ethmoide, soit des cloisons osseuses des sinus. Arrete a ce diagnostic je praliquai la trepanation. Je fis une premiere ouverture au sinus frontal; rien ne denota I'exislence d'une carie dans cette cavite. Le sinus maxillaire fut ouvert a son tour, il etait completement rempli de pus rendanl une odeur tellement repoussanle que je dus me retirer quelques instants. Je detergeai les parties par des injections d'eau chloraree ; deux bouclions furent places dans les ouvertures du trepan.
Le lendemain la matiere purulente coulail abondamment par la narine droite el par les deux ouvertures pratiquees la veille. On delergea les parties par des injections d'eau tiede lancees par Touverlure frontale, puis on injecla 100 grammes de la liqueur de Vi|late.
Le 31 toute communication entre le sinus frontal el la cavite nasale elant inlerceptee par un depot de matiere con�crete, on dul la retablir au moyen d'une sonde en Spourvue � l'une des extremites d'un petit tampon d'eloupe; il s'en-suivit une hemorragie qui cessa apres quelques injections d'eau froide. Une heure plus tard on injecta 100 grammes de liqueur de Villate.
Le 1er juin l'odeur de carie etait sensiblemenl dimi-nuee. Delersion el injection de 50 grarhmes de ia meme liqueur.
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Le 2 un caillol fibrineux sort par l'ouverture du sinus maxillaire ; les communicalionssontretablies, meine injeclioti que la veille.
Le 3 le jetage, d'un aspect purulent, est diminue; en re-tirant le tampon du sinus maxillaire une grande quantite de pus s'en ecoule, i'odeur de carie se fait a peine sentir. A daler de ce moment les injections escarrotiques sont remplacees quotidiennement jusqu'au 17, par une solution d'alun cris-tallise.
Le 18 on observe qiielqucs points noirs sur les cornets de ['ethmoide, on les cauterise avec le nitrate d'argent. Les ganglions de Tauge sont dissons; le pus qui sort encore par la narine en quantite minime est cremeux el tie bonne nature.
LeSSOIes petits points noirs des cornets ontdisparu, I'odeur de carie n'existe plus; on supprirae les houchons et on laisse oicatriser les ouvertures du trepan; enfin le 27, I'animal considere comme gueri est rendu a son proprietaire, qui le possede encore aujourd'hui. Aucune recidive ne s'est mani-lestee.
Treideme fait. Le sujet de cetle observation est une jument de trait leger, sons poil bai ch�tain, ag�e de six ans, appar-tenanl k M. Hanssens, bourgmestre de Vilvorde, entree aux h�pitaux de l'Ecole le 10 avril 1833 comme atteinte de morve chronique. On remarquait les sympt�mes suivants:
Jetage muco-purulent par la narine droite, quelques ero�sions sur la pituitaire de ce c�te; engorgement des ganglions lymphatiques de Tauge, legere exuberance de I'os frontal droit, percussion de cetle region, douloureuse. A part ces sympt�mes cetle jument offre lous les caracteres de la sante la plus parfaite.
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Diagnostic. Catarrhe nasal chronique. Get animal jelail depuis trois mois.
Traitement. Trepanation du sinus frontal droit, lequel etait rempli de maliere analogue � celle du jetage, injection par l'ouverlure du trepan d'une solution de nitrate d'argent dans la proportion de 10 grammes pour SOU grammes d'eau distillee.
Cette injection est repetee une fois par jour jusqu'au 20, puis eile est remplacee par la solution d'alun cristallise jusqu'au 5 mal.
A dater de cette epoque, on cesse toute injection et on laisse cicatriser l'ouverture du trepan, et vers la fin de co mois cet animal est rendu a son proprielaire en pleine voie dft guerison; le jetage qu'ou observait encore etait produit par la suppuration des bords de l'ouverture du trepan qui commencaient � s'exfolier. Deux mois plus tard j'ai revu cette juraent, eile etait parfaitement guerie. M. Hanssens la possedail encore en 1855, aueun Symptome n'avait re-pa m.
Qvator�enw fait. Vers la (in du mois d'octobre 1833 M.Vander Eist,entrepreneur du halage du canal de Charleroy, confia aux soins de la clinique de l'Ecole une jument de trait, sous poll gris pommele, �geede huitans, soupconnee atteinte de morve chronique. Cet animal jetait de la narine gauche depuis trois mois, et portait du meme c�te une glande de la grosseur d'un petit oeuf de poule; la pituitaire, legerement injeclee, offrait quelques erosions a sa surface; du reste l'embonpoint etail satisfaisant et toutes les fonctions s'exe-cutaient normalement.
Ne reconnaissant pas dans ces symptomes ceux qui carac-terisent la morve, mais bien ceux du catarrhe nasal cliro-
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Le 2 un caillot fibrineux sort par l'ouverlure du sinus maxillaire; les communications sont retablies, meme injection que la veille.
Le 3 le jetage, d'un aspect'purulent, est diminue; en re-tirant le tampon du sinus maxillaire une grande quantite de pus s'en ecoule, l'odeur de carie se fait a peine senlir. A dater de ce moment les injections escarrotiques sont remplacees quotidiennement jusqu'au 17, par une solution d'alun cris-tallise.
Le 18 on observe quelques points noirs snr les cornets de i'ethmoide, on les cauterise avec le nitrate d'argent. Los ganglions de Tauge sont dissous; le pus qui sort encore par la narine en quantite minime est cremeux el de bonne nature.
Le201es petits points noirs des cornets ontdisparu, I'odenr de carie n'existe plus; on supprime les houchons et on laisse cicalriser les ouvertures du trepan; enfin le 27, Tanimai considere comme gueri est rendu a son proprietaire, qni le possede encore aujourd'hui. Aucune recidive ne s'est moni-festee.
Treiueme fait. Le sujet de celle observation est une jument de trait leger, sous poll bai ch�tain, �gae de six ans, appar-tenant a M. Hanssens, bourgmestre de Vilvorde, entree aux h�pitaux de I'ficole le 10 avril 1833 comme atteinte de morve chronique. On remarquait les sympt�mes suivants:
Jetage muco-purulent par la narine droite, quelques ero�sions sur la pituitaire de ce c�te; engorgement des ganglions lymphatiques de Tauge, legere exuberance de l'os frontal droit, percussion de cette region, douloureuse. A part ees sympt�mes cette jument offre tous les caracteres de la sante la plus parfaile.
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Diagnostic. Calarrhe nasal chronique. Cel animal jelait depuis trois mois.
Traitement. Trepanation du sinus frontal droit, lequel etait rempli de matiere analogue � celle du jetage, injection par i'ouverlure du trepan d'une solution de nitrate d'argeut dans la proportion de 10 grammes pour S00 grammes d'ean dislillee.
Cette injection est repetee une Ibis par jour jusqu'au 26, puis eile est rernplacee par la solution d'alun cristallise jusqu'au 5 mai.
A dater de cette epoque, on cesse toute injection et on laisse cicatriser l'ouverture du trepan, el vers la fin de ce mois cet animal est rendu a son proprielaire en pleine voie de guerison ; le jetage qu'on observait encore etait produit par la suppuration des bords de l'ouverture du trepan qui commencaient a s'exfolier. Deux mois plus tard j'ai revu cette jument, eile etait parfailement guerie. M. Hanssens la possedait encore en 1855, aueun Symptome n'avait re-pa ru.
Qnatorzieme fait. Vers la (in du mois d'octobre 1853 M.Vander Eist,entrepreneur du halage du canal de Charleroy, confia aux soins de la clinique de I'Ecole une jument de trail, sous poll gris pommele, �geede huitans, soupconnee atteinle de morve chronique. Cet animal jelait de la narine gauche depuis trois mois, el portait du meme c�te une glande de la grosseur d'un petit oeuf de poule; la piluitaire, legerement injeclee, offrait quelques erosions a sa surface; du reste I'embonpoint etait satisfaisant et toules les fonctions s'exe-cutaient normalement.
Ne reconnaissant pas dans ces sympt�mes ceux qui carac-lerisent la morve, mais bien ceux da calarrhe nasal chro-
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� SO-nique, je n'hesitai pas k donner a M. Vander Eisl l'espoir de conserver son animal et i'engageai a faire quelques sacrifices pour en lenter la cure.
Le lendemain j'ouvris le sinus frontal gauche par une couronne de trepan; H etait rempli de matiere blanchatre, demi-concrete, sa membrane epaissie, pulpeuse, offrait sur certains points de sa surface des entamures de diverses grandeurs qui interessaient plus ou moius profondement son epaisseuret simulaient en quelque sorte le chancre mor-venx. Je detergeai celle cavite par des injections d'eau tiede et je cauterisai les ulceres avec la mixture de Villate. Un bouchon de liege fut place dans Touverture du trepan.
Durant les cinq premiers jours qui suivirent l'operation je fis injecter dans le sinus soixanle grammes de la mixture precitee, ayant chaque fois fait preceder celle application medicamenteuse de quelques injections detersives d'eau tiede.
Les jours subsequents I'animal recut tous les matins en in�jection une solution d'alun cristallise. Au bout de quatre se-mainesde trailement il fut remis � son proprielaire en pleine voie de guerison.
J'ai eu occasion de revoirce cheval plusieurs fois depuiset notamment celle annee, il jouitd'une parfaile sanle el n'offre plus la moindre trace de cette affection.
Quinzieme fait. Au mois de novembre 1853, M. De Boeck, brasseur � Hal, placa a I'Ecole veterinaire une jument de trait, sous poll bai, �gee de quatre ans, pour etre abattue comme morveiise si je la jugeais incurable.
La maladie datail de deux mois; eile (itait caracterisee par un jelage abondant de la narine gauche et l'engorgemeol des ganglions lymphatiques de l'auge du meme cote ; la piluilaire
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etait injectee et offrail a sa surface plusieurs erosions pro-fondes que 1'on avail prises pour des chancres, I'etal general etait satisfaisant.
Ne Irouvantpas parmi ces symptomes ceux qui caracteri-sent la morve, mais bien ceux d'une affection catarrhaie, j'engageai M. De Boeck � laisser traiter son animal; il y con-sentit.
Le lendemain de l'entree aux h�pitaux je fis la trepana�tion du sinus frontal gauche; il etait rempli d'une matiere blanchatre assez consistante ; la membrane qui tapisse cette cavite etait epaissie, ramollie et offrail sur certains points de sa surface desentamures semblablesa celles remarquees dans la narine. Ces parties furenl detergees par les injections d'eau tiede elles ulcerations cauterisees avec la mixture de Villate. Un bouchon de liege ferma l'ouverlure du trepan.
Durant huit jours consecutifs je fis injecter dans le sinus soixante grammes de mixture de Villate, toujours en ayant soin de faire preceder cette application mcdicamenteuse de quelques injections detersives d'eau tiede.
A dater de cette epoque la malade recutchaque matin, en injection par l'ouverture du trepan, une solution d'alun cris-tallise; aprfes Irente-cinq jours de traitement eile fut rendue a son proprietaire, en voie de guerison avancee, et quelques semaines plus tard tous les symplomes etaient dissipes.
Seizieme fait. Vers la fin de 18S5, c'est-�-dire deux ans plus tard, la meme jument, qui jusquc-la n'avait offert aucun signe maladif, me fut de nouveau presentee; eile jelait de la narine droite, une glande adherente existait du meme cole, la pituitaire etait le siege de nombreuses erosions qui, sans un examen atlentif, auraient pu elre considerees comme des chancres morveux. Je pratiquai sans hesiter une couronne de
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trepan sur le sinus frontal droil; un amas de maliere epaisse el blanchalre remplissait celte cavile ; je la detergeai par des injections d'eau tiede, puis je (is, sur le conseil de M. Didot, directeur de l'Ecole veterinaire, une injection de solution de potasse caustique, un gros de celte substance par once d'eau.
Le jour suivant la meme injection fut repetee.
A dater de cette epoque on fit des injections emollienles qui, les premiers jours, ramenerent en quanlile les escarres prodnites par la solution caustique, el apres trois semaines de trailemenl la malade fat rendue a M. De Boeck, n'offrant plusqu'un leger jetage blanch�lre qui disparut spontancmenl en peu de temps.
J'ai revu celte jument en juin 1857, eile jouissail d'une parfaitesante, el sauf quelques cicatrices blanches sur la pi-tuitaire, eile n'offrait aucune trace de l'affection qui I'avail fail conslderer comme morveuse.
Dix-septieme fait. En juin 1855, M. Goflin, proprielaire � Bruxelles, confia aux soins de la clinique de l'ficole un che-val employe � son elablissement melallurgique de Clabecq, que Ton avail condamne � elre aballu comme morveux.
Gel animal de forte stature, hongre, noir, �ge de sept ans, jetail abondamment par la narine gauche, il etait glande du meme cole; la pituitaire offrail quelques erosions que Ton avail prises pour des chancres; mais I'etal d'embonpoint et de sante dans lequel il se Irouvail, le jetage blanc el flocon-ueux el la couleur rosee de la pituitaire, me firenl considerer cette affection comme un catarrhe nasal chronique el poser nn prognostic favorable.
Le son mat rendu a la percussion du sinus frontal gauche me determina � en faire la trepanation; un amas dlaquo; matiere
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blanchatre et epaisse le remplissait litteralement; je le de-blayai par des injections d'eau Uedc qui furent suivies d'une injection de mixture de Villate. Un bouchon de liege place dans l'ouverture du frontal termina le pansement.
Ces injections furent continuces pendant huit jours conse-culifs, puis remplacees par une injection aromatique repetee lous les matins, et au bout de cinq semaines de Iraitement le malade fut rendu � son proprietaire, en voie de guerison tres-avancee ; le jetage qui existait encore etait forme du pus fourni par l'exfoliation de l'os frontal; la glande etait dissi-pee au point qu'il fallait une exploration attentive pour en decouvrir encore quelque vestige. M. Goffin placa ce cheval dans une petite metairie qu'il exploite pres de son chateau a Berchem-Saint-Agathe, o� il le fit travailler toute la saison ; puis il le renvoya a son etablissement metallurgique alors que loutes les esquilles etaient eliminees et qu'il n'y avait plus Ce jetage du lout.
J'ai revu cet animal cette annee (1838), il jouit d'une par-faite sante et aucune manifestation maladive ne s'est repro-duite.
Dix-lmitieme fait. Au mois de septembre 18oo, Desire Plasman, voiturier a Ixelles, me fit voir un cheval hongre, gris pommele, �ge de huit ans, qu'il croyait morveux.
Cet animal jetait depuis longtemps par la narine gauche, il etait glande du meme cote, la membrane pituitaire offrait plusieurs erosions de la largeur d'une lentille qui simulaient des chancres morveux; mais le jetage blanc, floconneux, la teinte rosee de la muqueuse nasale et l'etat general du sujet me firent diagnostiquer un calarrhe nasal chronique.
Je cauterisai les surfaces malades avec une solution de po-tasse caustique; cette cauterisation fut reiteree quatre fois
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dans la premiere quinzaineraquo; puis on se borna anx soins de proprete jusqu'� parfaile guerison. Un mois suffit pour obte-nir ce resultat et durant ce Iraitement local ce cheval n'a pas cesse de Iravailler. Plasman le possede encore, il est gras el bien portant.
Dix-neuvieme fait. Dans le courant du mois de mars 1856, M. Rasquin, negociant a Molenbeeck-Sainl-Jean, me fit voir une jumentalezane, �gee deneufans, qu'il soupconnail mor-veuse. Cette bete jetait abondammenl par la narine droite laquo;ne matiere sero-sanguinolente ; la pituitaire etait ulceree par plaques de la grandeur d'une piece de deux centimes; les ganglions lymphaliques de l'auge etaient engorges, enfin I'as-pecl des sympl�mes etait degoutant et de nature a donner de l'inquietude sur Tissue de la maladie; mais rassure par I'etat general du sujet el la conservation de son appetit, j'engageai M. Rasquin k faire le sacrifice de quinze jours de traitement; il y consentit.
La percussion des sinus frontaux ne m'ayanl rien fait de-couvrir d'anormal dans ces cavites, je jugeai la trepanation inutile et me bornai a la cauterisation des ulcerations accessi-bles par rorifice externe de la cavile nasale. Je portal, au moyen de la pelote d'etoupe et du b�tonnet, la liqueur escar-rotique de Villate sur les points ulceres. Cette application lo�cale repetee tous les jours amena un changement notable dans les sympl�mes; le jelage diminua a vue d'oeil et devint purulent, les ulcerations se retrecirent, enfin au bout de huit jours de traitement on pouvait compter sur une issue favorable de la maladie. A dater de ce moment les plaies ne recurent plus que deux applications medicamen-teuses par semaine, et la guerison etait radicale au bout d'un mois.
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Cette jument, que je revois de temps en temps, jouit d'une bonne sante ; de larges cicatrices blanches �ltestentseules les ravages produits par les ulcerations de la membrane pitui-taire.
Vingtieme fait. Au mois de juin de la meme annee, M. Ras-quin amena a la consultation gratuite de l'ficole, un cheval hongre rouan, �ge de neuf ans, que Ton avait declare mor-veux et qu'on lui avait interdit de laisser circuler sur la voie publique. Get animal etait glande de deux coles; il jelait abon-damment par les deux narines un liquide sereux et sanguino-lent et la membrane piluilaire etait profondemenl ulceree. L'analogie symplomatique me faisant considerer celte affection comme etant de la meme nature que celle qui fail le sujet de l'observation precedente et la percussion des sinus ne me de-celant rien qui necessit�t la trepanation, je me bornai a la cauterisalion des ulcerations au moyen de la mixture de Villate, par l'orifice externe des narines. Ces applications locales furent continuees quolidiennement pendant la premiere quinzaine, puis deux fois par semaiue jusqu'� la parfaite guerison qui eul lieu au bout de six semaines de trailement.
Ce cheval est encore en la possession de M. Rasquin el jouit d'une parfaite sante.
Vingt-uniemefait. Le 8juilleH856, M. Gilkens, loueurde voitures a Bruxelles, confia a la clinique de l'Ecole veleri-naire, une jumenl sous poll bai, �gee de huit ans, soupQon-uee morveuse.
Gelte jument etait glandee du cote gauche, jelait abondam-ment par la narine correspondante, et la membrane muqueuse etait profondemenl ulceree; ces sympl�mes quoique graves, ne purent cependant me convaincre de l'existence de la morve,
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vu l'etat d'embonpoint et de vigueur de la malade, et Tabsence de la teinte cyanosee de la pituitaire; je conslderai Paffection comme un catarrhe nasal chronique et j'en entrepris le trai-tement.
La percussion des sinus frontaux m'ayant decele I'existence d'une collection purulente du cote gauche, je trepanai le sinus de ce cote, il etaitcompletement rempli de matiere caseeuse qui necessita plusieurs injections d'eau tiede pour la delayer et la faire evacuer; la membrane de cette region etait le siege de nombreuses ulcerations semblables a celles que Ton re-marquait dans la cavite nasale. Ces premiers soins furent suivis d'une injection de mixture de Villate.
Chaque matin la malade recut les memes soins, et le 4 sep-tembre suivant eile sortit de l'infirmerie en bonne voie de guerison; deux mois plus tard eile ne presentait plus aucun Symptome de cette affection.
Vingt-deuxieme fait. Dans lo courant du mois d'avril 1857, M. Timmermans, cultivateur � Grand-Bigard, vendit deux che-vaux � un marchand francais. Quinzo jours apres la vente, il recut une assignation en due forme de comparaitre devant le tribunal de Valenciennes pour se voir condamner � garantir ce marchand contrc une action redhibitoire, intcntee par le sous-acquereur d'un de ces chevaux. M. Timmermans se rendit aussit�t � Valenciennes, et pour evitcr les frais de pro�cedure consentit � reprendre son cheval et a en restituer le prix, mais lorsqu'il voulut I'cmmener, I'autorite locale s'y opposa et le fit sacrifier comme morveux.
M. Timmermans ayant ete egalement oblige de reprendre le second cheval, lequel avait ete revendu � un proprietaire de Quevaucamps, le confia aux soins de l'Ecole veterinaire.
Get animal hongre, rouan vineux. Age de huit ans, etait
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glande du cote gauche, jetait de la narine correspondanle, et la membrane pituitaire du meme cote etait le siege de nom-breuses erosions assez profondes que Ton avait considerees comme des chancres morveux; mais I'etat d'embonpoint dans lequel il se trouvait, le jetage blanc et floconneux et la couleur rosee de la pituitaire ne me permirent pas d'admettre la deci�sion des premiers juges, je diagnostiquai un catarrhe nasal chronique.
Le lendemain de son entree a l'infirmerie, c'est-�-dire le 6 mai, la percussion du sinus frontal gauche m'ayant decele, par le son mat qu'elle rendait, la repletion de cette cavite, j'en (is la trepanation; un amas de mucosite concrete la remplissait litteralement et interceptait toute communication avec la ca-cavite nasale, au point que je dus me servir de la sonde en S pour la retablir; apres je detergeai ces parties au moyen de quelques injections emollientes et je bouchai l'ouverture du trepan.
Le 7, apres avoir approprie et deterge les parties par des injections emollientes, je fis une injection de mixture de Villate.
Le meme traitement fut suivi regulierement jusqu'au 12, alors les injections escarrotiques furent remplacees par des in�jections aromatiques jusqu'au 22. A cette date le jetage etant presque nul et la glande entierement dissipee, on se borna aux soins de proprete, et le 10 juin cet animal que Ton avait dit morveux, fut vendu � un brasseurde Bruxelles : il etait radica-lement gueri.
J'ai l'occasion de le revoir de temps en temps, il jouit d'une parfaite sante.
Vingt-troisieme fait. Durant le cours du traitement du cheval qui fait le sujet de {'observation preeedente, M. Tim-
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mermans envoya pour etre traitee dans les hopitaux tie I'ficole veterinaire, une jument de seile, sous poll gris pom-mele, �gee de sept ans, laquelle jetait par les deux narines, elait glandee et presentait sur la pituitaire une multitude de petites elevures jaun�tres dont quelques-unes ulcerees si-mulaient les chancres morveux. M. Timmermans justement alarme d'un pared etat de choses dans ses equipages, n'avail aucuue contiance dans le traitement; mais sur mes instances il consentlt � faire le sacrifice d'une quinzaine de jours de pension.
Quoique les antecedents fussent de nature � ebranler les convictions les mieux assises, je ne pus reconnaitre dans les symptomes que je viens d'enumerer ceux de la morve; je diagnostiquai une affection herpetique designee sous le nom de herpes phlyctenoi'de, et je jugeai la curabilite possible.
Tous les matins je fis cauteriser avec la liqueur de Villale, pendant cinq a six minutes, les surfaces muqueuses malades, ulcerees par plaques de la largeur d'une piece de deux francs, � bords irreguliers. Ce traitement local dura dix-huit jours, puis I'animal, en voie de guerison, fut vendu pour la modique somrne de cent francs.
Le nouveau proprietaire le mit en prairie et me le fit presenter tous les dimanches � la consultation gratuite; a chaque visile je touchais les points malades avec la liqueur escarrolique. Vers la fin de l'automne on le fit travailler au service des vigilantes qu'il fait encore aujourd'hui (mai 1838); il n'offre plus de celte affection que de larges cicatrices blan�ches qui marquent sur la membrane muqueuse nasale la place des ravages produils par la maladie herpetique que nous avons signalee.
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Vingt - quatrieme fait. Au mois d'aout suivant M. Tim-mermans m'envoya pour etre sacrifie un cheval hongre, bai, �ge de huit ans, de forle stature et d'un etat general satisfai-sant,jetant par la narine gauche, glande du meme cole etayant la membrane muqueuse ulceree par plaques assez larges, semblables a celles produites par I'affection herpetique sus-menlionnee. Ne jugeant pas cet animal morveux, au lieu de le faire abattre, je le fis acheter par M. Sleenberg, teinturier � Cureghem, et je le traitai tous les matins a la consultation gratuite, par la cauterisation au moyen de la mixture de Villate. Le traitement dura un mois, sans exiger un seul jour do repos et il guerit radicalement.
Nous ne croyons pas necessaire de pousser plus loin le releve des observations que nous avons recueillies; celles que nous pourrions encore rapporter n'ajouteraient rien a la force des faits que nous venons de signaler, et qui nous paraissent suflisants pour nous permettre de poser nos conclusions.
1deg; Les faits nombreux que nous rapportons demontrent a I'evidence que des chevaux dont les uns etaient dej� con-damnes, et dont les aulres eussent certainement ete, par la plupart des praticien3,consideres comma attaints de morve incurable et par suite comme devant etre abattus, ne por-taienl en realite que des affections catarrhales ou autras, parfaitement curables.
2deg; Le traitement local suflit pour amener la guerison de ces affections.
3deg; A cause de l'organisation particuliere des parties af-fectees, l'ouverlure directe des sinus par la trepanation pent seule permettre au veterinaire de porter les agents therapeu-tiquas sur tous les points malades.
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4deg; Les agents therapeuliques doivent avoir pour but d'im-primer aux parties malades une irritation substitutive, partant la regularisation de la secretion des muqueuses, la cicatrisation des plaies ulcereuses, rabolition du phagede-nisme qui existe dans ces points.
5deg; Dans nos experiences la mixture de Villate et la solu�tion de potasse caustique nous ont donne sous ce rapport, les meilleurs resultats. Cependant les solutions de nitrate d'argent, d'alun cristallise, de sulfate de zinc, nous ont paru pouvoir egalement etre utilisees dans certains cas; seule-ment le prix eleve du premier de ces agents ne permet guere d'en faire un usage prolonge dans la medecine des animaux, et les deux autres, moins dispendieux a la verite, ne nous ont guere semble utiles que vers la fin du traite-ment, alors qu'il ne s'agissait plus que d'obtenir une action astringente.
6deg; Enfin le succes obtenu par un traitement bien ap-proprie sur un aussi grand nombre d'affections d'apparence morveuse , generalement considerees comme incurables, prouve que la prelcndue incurabilite des affections de cette espece n'avait d'autre cause que les methodes vi-cieuses de traitement, ou meme l'absence de toute tentative therapeutique.
7deg; En consequence finale nous croyons de notre devoir de reCommander aux praticiens un pen moins de precipitation dans la condamnation des cbevaux jeteurs, et nous leur con-seillons de n'en provoquer I'abatage qu'apres un examen minutieux, et autant que possible apres avoir essaye des res-sources therapeuliques que nous indiquons, tout en usaiil des precautions commandees par la prudence.
Si 1'on precede de cette maniere, nous en avons la ferme
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conviction, une diminution notable se fera remarquer clans le nombre de chevaux abattus annuellement pour cause de morve, et un chiffre considerable de valeurs retranche jus-qu'ici sans necessite, sera conserve desormais a la fortune pnblique.
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