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LA
FERRURE
GOODENOUGH
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TOURS
|I M P R1MERIE R 0UILLE;- LADEVfiZE. :: 1877
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laquo;BTHODE GOODENOÜGH
FERRAGE
DES CHEVAUX
TOURS
niPRIMERIE ROUILI,E-LAPEVEZE
1877
B8BLIOTHEEK DER
RUKSUNIVERSITEIT
UTRECHT,
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AM OFFICIEßS DE L'ARMEE
Le fer Goodenough, dont l'emploi est göneralement repandu en Amerique, aujourd'hui, en raison de son aptitude scientifique, favorisant le developpement et la conservation du pied du cheval, sa legerete, son bon marclie, et son application simple et facile sous le rapport du ferrage, se recommande tout particuliere-ment pour l'armee.
Ce fer a, de plus, cet immense avantage, au point de vue militaire, qu'il pent etre adapte au pied du cheval sans feu, ni forge, etant tout d'abord dresse, perce et entierement pret ä etre employe.
Dans les marches rapides, souvent eloigae des endroits habites, lorsque chaque kilog. de poids vient ajouter une difficulte au probleme difficile de la
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inarche. Tout officier connait la necessite de reduire, autant que possible tout ce qui est de nature ä l'en-traver.
Le fer Goodenough est de 25 a 40 0/0 plus leger, comma poids de fer, que celui d'aucun autre modele, et peut etre employe sans le secours de forges, cliar-bon; outillage et tout le lourd et encombrant mate­riel d'un marechal ferrant. Tout homme assez adroit pour enfonccr un clou dans le pied d'un cheval peut placer ce fer sur le sabot, en se servant de n'importo quel instrument pouvant remplacer une enclume pour ouvrir les talons du fer s'il est trop etroit, ou les fer-mer s'il est trop large.
Les pieds du cheval grandissent et s'allongent rapi-dement lorsqu'ils sont continucllement en contact avec la terre, durant de longues marches. Le fer empeche l'usure du pied, et les allures du cheval s'en ressentent forcement. La pince devient trop longue et contribue a faire butter le cheval; on ne saurait done trop recommander de les reduire autant que possible en maintenant ie pied du cheval ä sa lon­gueur naturelle.
La facilite de ferrage resultant de cette methode permet d'obvier facilemcnt a cet inconvenient, comme die permet aussi, pendant le sejour au camp, de
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parer le pied et d'ajuster le fer sans forge ni feu, aussi bien que pourrait le faire le meilleur marechal dans une yille.
Le pied doit ötre proprement pare avec le butoir, en se souvenant toujours que la fourchette d'un cheval, saine et bien developpee, cst le point d'appui naturel du cheval ; ne jamais toucher a la sole, non plus qu'ä la fourchette, n'Importe l'etat dans lequel elles peuvent se trouver.
Avoir soin, en posant le fer, de tenir la pince et les talons parfaitement de niveau.
On a pretendu, au debut de cette methode que le fer Goodenough etait trop epais en pince, relative-ment a l'epaisseur dos eponges du talon, et que cela jettait l'aplomb du cheval en arriere, determinant une sensibilite momentanee des tendons de derriere de la jambc.
Pendant plusieurs annees, le fer Goodenough a ete fabrique avec des talons epais, et ce n'cs.t que par I'experience qu'il a ete modifie, tel qu'il est aujourd'hui, comme repondant mieux aux actions du cheval. Lorsque le sabot d'un cheval est dans un etat normal et bien pare pour rccevoir le fer, on ne se plaindra jamais de trop d'epaisseur ä la pince.
Dans fanden Systeme de ferrage, les talons sont
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eleves sur des crampons, souvcnt de plusieurs centi­metres. On est si generalement habitue ä cet abus qu'on le croit correct et necessaire, at pourtant la vraie position du pied d'un cheval sauvage consiste dans un niveau parfait de la pince et des talons.
Lorsque le sabot est contracts et que la fourchette est petite et n'arrive pas jusqu'au sol, abaissez autant que possible le sabot en pince, et si le crampon de la pince est trop eleve pour presenter un point d'appui bien de niveau, on pent I'abaisser au marteau, sans le chauffer, car le fer est de la meilleure qualite, douce et maleable.
Le but qu'on s'est efforce d'obtenir par l'emploi du fer Goodenough, est de se rapprocher autant quo possible de la nature, dans un precede qui en est evidemment une violation.
Moins sera grande l'operation du marechäl, meil-leur ce sera pour le cheval.
La surface du pied d'un cheval presente une sorte de concavite, et la partie qui a le plus a supporter le poids de l'animal est celle de la muraille exterioure du sabot, et nullement la sole; notre fer a egalement dans sa coupe, reposant sur le sol la meme concavite qui empeche l'introduction des pierres, graviers, et amas de boue ou de neige.
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Lcs clous sont parfaitement enfonces, de facon a empecher toute vibration de la lame du clou contre les parois sensibles du sabot, ce qui ne peut manquer de se faire sentir lorsque le cheval, venant d'etre ferre, les tetes saillantes des clous frappent sur un terrain dur et pierreux.
Onremarqueraque, par ce mode deferrage, on pout obtenir tres-promptement que la fourchette touche lo sol, et devienne vite le point d'appui naturel et essentiel de toute bonne ferrure.
La forme de la surface du fer, qui doit reposer sur le sol, est, en raison de sa coneavite, de nature ä empecher la succion de la boue, si fatigante pour le cheval; eile l'empeche egalement de glisser, et lui donne une grande facilite de traction.
Dans le cas de blemes aux talons, faites enlever ä la lime, autant qu'il est necessaire, le quartier du fer pour qu'il ne porte pas sur les points sensibles.
En cas de glace venant subitement, le talon du fer peut etre plie laquo; froid, en un crampon aussi effectif que n'Importe quel crampon de talon.
Dans les pays oü le froid est de longue duree, nos fers ä glace, aveccinq crampons de niveau, sont recom-mandes par le Comite de la cavalerie. (Rapport de janvier 1875.)
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Sur la recommandation de ce Comite, ce genre de fers (acier) aussi bien que ceux en fer sont admis pour le service de l'artillerie legere et doivent etre fournis sur toutes requisitions.
On doit forcement s'attendre a rencontrer chez les marechaux, une vive opposition ä cette nouvolle me-thode, par la seule raison que Timportance de leurs functions se trouve infiniment amoindrie, par leur application.
Nous n'avons nullementlapretention de convaincre, par l'expose de notre theorie, nous demandons seuie-ment qu'un essai serieux et approfondi vienne demon-trer les benefices qui peuvent resulter de cette methode, dans l'interet du cheval et de son proprie-taire.
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EXTMIT DU RAPPORT
DU COMITE DE CAVALERIE
DESIGNE POUR EXAMINER LA METHODE GOODENOUGH ET EN SUIVRE LES EXPERIENCES
Fers a chevaux et Clous.
Apres un examen approfondi de la question du mode de ferrage Goodenough, applique au service de la cavalerie des Etats^Unis, M. Goodenough a ete pre-sente au Comite pour expliquer sa nouvelle methode, et a fourni differents echantillons.
Plusieurs chevaux out ete ferres d'apres son Sys­teme et sous sa direction.
Le Comite exprime son opinion favorable sur ce
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va
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mode de ferrage, et Signale ses avantages pour le service de la cavalerie.
La fourchctte et l'interieur du sabot du cheval ne sont nullement touches comme dansle Systeme actuel, et la seule preparation du pied consiste ä dresser la muraille du sabot, de facon que le poids du cheval se trouve en partie supporte par la fourchette.
Les fers sont entierement prepares, perces et prets ä Stre poses.
IIs pesent beaucoup moins que ccux en usage actuellement. Le Comite est d'avis, qu'un tres-bon ferrage pent etre obtenu avec ces fers, et avec peu de difficultes d'instruction.
Ce Systeme, du reste, ne rcpresente pas une idee entierement nouvelle aux Etats-Unis, car depuis plusieurs annees il a ete employe, et les rapports les plus favorables sont venus, de tous cotes, temoigner de sa superiorite sur les methodes employees jusqu'a cejour.
En consequence, le Comite decide, qu'ä titre d'es­sai, la moitie des fers devant etre distribues a chaque compagnie de cavalerie pendant un an, serait du modele Goodenough, et l'autre moitie du modele Burden ;
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Que 50 0/0 des clous devant etre livres egalement pour un an, seraient du modele Goodenough, et 50 % du modele Burden.
Le Comite approuve et recommande que les bro­chures et les dessins presentes par M. Goodenough, detaillant clairement sa methode de ferrage, soient envoyes a chaque compagnie de cavalerie, et que, dans le cas oü ce serait juge necessaire, un officier competent seit detache du service pour visiter les de­pots de cavalerie, dans le but d'instruire les mare-chaux-ferrants de ces depots dans l'application de cette nouvellc methode.
Le Comite pense que les officiers de cavalerie devront designer dans leurs requisitions les nos et di­mensions de fers convenant lo mieux ä leurs compa-gnies, suivantles tallies et les races de chevaux ache-tes dans les differentes sections du pays.
Le rapport du Comite a ete lu, approuve etsigne :
UPHAN, capitaine 0U cavalerie. MORDECAI, capitaine Etat-major. HARDLEY, capitaine 3deg; cavalerie. CARPENTER, capitaine 10quot; cavalerie.
S. PALMER, colonel 2deg; cavalerie.
President du Comite.
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mm
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Approuve par W-P. SHEERMAN, general.
Departement de la Guerre, office de TAdjudant general.
Washington 16 mai 1874.
Nota. — Dcpuis cette öpoquo, et apres les essais fails sur la moilie de reffectif de la cavalcrie, les fers Goodennugli et sa melliodc de ferrago sont seuls employes pour le service do la cavalcrie.
Lo colonel Palmer president du Comite, a etc dötachd du service pour suivre el surveillor la fabrication dos fera et lour application pour lo service do la cavalcrie.
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INSTRUCTIONS A SUM
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POUR LA PERRURE GOODENOUGH
Pas de Fourchette, pas de Pied. Pas de Pied, pas de Cheval.
Siiljul prül ä fitra loiTu.
Piu-l i-nv.
Enlever le vieux fer avec soin, öter chaque clou separement, s'assurer qu'il n'en reste aucuu morceau, et ne jamais arracher le fer violemment.
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Ne jamais parer la fourchette ni la sole. Coupcr une assise parfaitement de uiveau, tout autour de la muraille du pied, juste la largeur de Fassisedu fer, ainsi qu'ilest indique dans le dessin ci-dessus ; faire cette operation soit avec le butoir, soit avec la rape, coupant ou räpant la corucgTaduellement, de la pincc aux talons, de facon que la fourchette touche le sol lorsquc le clieval est ferre.
Cela n'est pas toujours praticable ä la premiere ferrure, mais 11 faut arriver ä ce resultat aussi vite que possible.
Ajuster le fer, pour qu'il suive cxactement la pente de la cornc, en ayant soin qu'il ne depasse pas la mu­raille aux talons, laissant le fer assez long pour cou-vrir la longueur du pied, et rien de plus.
Ne pas chauffer lo fer, il est fait parfaitement de niveau, et il suffit de parer ou raper I'assise sur laquelle il doit s'appuyer jusqu'ä ce qu'il porte exac-tement tout autour do la muraille.
Abaisser les pinces, les quartiers ct les talons autant qu'il est prudent de 1c faire.
Ne jamais raper le sabot plus haut que les ridets.
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PREFACE
Depuis la publication de ce livre nous avons apporte plusicurs modifications dans la fabrication de nos fers, en vuo de les approprier specialement aux usages de Tarmee.
Notre intention est de fournir un fer pouvant so poser a froid, sans autre outil qu'un boutoir pour parer le sabot, et un marteau pour enfoncer les clous,
Notre succes a ete assez complet pour que toutes nos fournitures soient faites d'apres le modele employe par I'armee.
Le fer est fabrique, sans crampons aux talons, de sortc que la pression de la fourchette s'obtienue faci-lement, et ce, sans necessite dc chauffer ou marteller le fer. Les trous sont perces de teile sorte que Ton puisse se servir des clous fournis par nous, sans
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avoir recours au poincon destine ä los elargir, et comma nous n'employons que du fer de premiere qualite, nos fers ä cheval peuvent etre adaptes ä froid aux differentes formes de sabot.
Les officiers apprecicront de suite quelle economie presentc ce Systeme dans le transport des fers, en ce que la forge, son lourd materiel et le charbon de-viennent inutiles, ils se rendront egalcment compte de la legercte, ces fers no pesent que le tiers de l'an-cien modele employe jusqu'ici.
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INTRODUCTION
Nous savons fort bien que ce livre sera juge par des hommes pratiques et competents et ne formant leur jugement que d'apres un resultat obtenu et ne Vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;s'arretant pas souvent ä bien etudier une theorie.
Nous donnons done ä entendre de suite que le mode de ferrage decrit daus ce livre, ainsi que les fers que nous offrons pour son emploi, sont le resultat d'un long et patient travail, et de nombreuses experiences; car, bien que nous ayions eu au debut a latter centre la routine des marechaux et l'indifference ou les pre-juges des proprietaires de chevaux, nous avons fini, pourtant, par obtenirTattention des hommes pratiques et intelligents.
En ce moment, des milliers de chevaux employes
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— 18 — aux plus durs travaux des ecuries de chemins de fer, d'omnibus, demessageries et de roulage, etc., etc., sont tous ferres d'apres notre Systeme et ont leur travail facilite par la diminution du poids de leurs fers; leurs pieds sont sains, et la plus longue duree dcleur travail pro fite a leur maitre et plaide une cause dont l'objet fait honneur an sieclc ; cette cause ayant pour but la protection du fidele et devoue compagnon de nos tra­vaux.
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%
OBSERVATIONS GENERALES
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Les premiers essais des fers Goodenough se font d'ordinaire sur des chevaux dontles pieds sont attaints d'une maladie quelconquo, provenant, la plupart du temps, de mauvaise ferrure.
Notre Systeme s'applique aux chevaux, dont les pieds sont sains; il vise ä la protection du pied et ä la conservation en bon etat.
Les regies exposees dans ce livre trouvent leur application sur des chevaux dont les pieds sont exempts de maladies, le traitement de ces maladies etant explique a part.
Les hommes, regie generale, observent peu ; ils persistent souvent dans une vieille methode jusqu'au moment ou le cheval, flechissant sous la peine, ils s'apercoivent de l'etat reel de son pied.
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Le maitre se hate d'y porter remede et appelle notre methode a son secours; mais il ne faut pas s'imaginer que l'effet de plusieurs annees de negli­gence puisse etre corrige enquelques jours: il faut le temps et la patience. II est bon de ne pas oublier que la douleur precede la maladie, que celle-ci provient d'une coupablc indifference des lois de la nature, et que la sante ne reviendra qu'en retablissant ces lois.
La nature ne cesse de veiller sur ses creations, et si eile ne peut prevenir les maladies, eile s'efforce au moins de leur porter remede.
Le medecin peut guerir s'il agit selon ces lois, au-trement il tue.
Notre but est do faciliter l'action de la nature, au-tant qu'il est possible de le faire, et nous pouvons dire que tons nos efforts ont pour base les lois natu­relles et le sens commun.
A ceux qui suivront nos instructions, nous recom-mandons la patience et d'observer le resultat de chaque jour. Le cheval vous en rendra fidelement compte; avec lui, la fraude n'est pas possible.
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Des Inconvenients du Ferrage en general.
Cette question n'a fait que bien peu de progres depuis millo ans. En ferrant les chevaux, on s'est pro­pose d'eviter le frottement et l'usure du sabot, mais on s'est bien pen preoccupe de l'influence que tel ou tel mode de ferrage ponvait avoir sur le pied du che-vai.
Les resultats trop cpmmuns sont la pour le consta-ter.
Le sabot se retrecit ; Ja fourchette, que la nature destinait ä servir de coussin devant amortir le choc de la marche, devient seche, dure et inutile. Get organe devant soulager les jointures et les nerfs de toute commotion, et par sa seule pression aider et assurer l'expansion du sabot, en activant la circula­tion, et par consequent, stimulant les secretions natu­relles, cet organe onfin, sans lequel il n'y a plus de cheval n'existe plus.
Le Systeme si delicat des jointures du sabot s'en ressent, et il y a bientot contraction. Les genoux s'arquent, dans l'espoir de soulager les talons con-tractes. Le cheval cherche alors un nouvel appui, autre que celui de la nature, l'action des muscles de
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la jambe se perd et Ton s'apercoit alors quels ont du etrc ses tourments.
La nature cherehe souvent un remede en tendant la muraille seche et contractee, et 1c cheval devient alors inutile, alors qu'il devrait etre dans toute sa vigueur.
Tout cavalier reconnaitra la verite de ces details.
II aura sans doute essaye lui-meme d'j porter remede, mais il sc sera trop souvent heurte aux diffi-cultcs materielles de son entreprise, et aux resultats desesperants provenant de la routine d'un systeme defectueux contre lequel on se refuse trop souvent ä reagir.
De la Pression de la Fourcliette.
Cette portion du sabot remplit la plus importante fonction visible, dans Teconomio des actions du cheval. Elle cst essentiellement vitale et vigoureuse.
Plus eile est exposee, plus dures sont les fonctions quelle doit remplir, plus est grandc Faction de la nature pour la renouveler.
Elle est effectivement le ressort place ä l'extremite de la jambe, destine ä epargnor au systeme nervcux des jointures le choc et les secousses de la marche.
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Combien de grooms et de marechaux pensent que cet organe, somblable ä un morceau de caoutchouc sera detruit par l'action de la marche sur ua terrain pierreux ; combien parmi eux s'empressent de mettre cet organe ä l'abri de tout contact avec le sol, en pla-cant le pied du cheval uniquement sur le fer.
En outre de cette violation des lois de la nature, ils enlevcnt la croissance exfoliee de cet organe et le taillent selon leur fantaisie.
Sans action, la vie musculaire est impossible, et cette portion du corps doit forcement mourir paraly-see oudessechee. L'usafite du mouvement est laloi de la vie, et la fourchette du clieval dont la fonction est si essentielle et si bien definie, est sujette ä cette loi generale.
Sans emploi, olle se seche, sc durcitct devient une excroissance ecailleuse dans le pied engourdi par la pression du fer, sur unsol dur ou pierreux.
L'elasticite du pas du cheval disparatt; co pas de­vient lourd et raide, et lo malhoureux animal eprouve les tortures decrites dans le chapitre precedent.
Rendre au pied du cheval son action naturelle en lui rendant le support ou point d'appui de la four­chette sur le sol, est le point principal du Systeme que nous nous proposons, et le fer Goodenough est speciai
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lement fabrique pour cette premiere et si importante necessite.
Si ce resultat cst obtenu pour un cheval dent les pieds sont en bon etat, on evitera les millo causes de maux et d'accidents resultant de cette methode que nous n'hesitons pas a condamner ; et en ce qui con-cerne ses pieds, il restera toujours parfaitement sain.
Si notre fer est applique comme moyen curatif des pieds, que Ton a prives de leur seul moyen d'exis-tence et de developpement, ils se gueriront, non par l'emploi du fer en lui-meme, mais simplement eu dormant ä la nature 1'opportunite dereparer I'igno-rance de I'liomme.
Nous regardons cette partie do notrc sujet d'une teile importance, que nous y reviendrons dans les chapitres suivants
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DESCRIPTION DU FER COODENOUGH
Cölu exterieur.
Goto intericur.
D'apres le dessin du fer, on peut se rendre compte de sa forme particuliere et totalement diiferente de cclle employee ordinairement. Nous allons tächer
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d'expliquer clairement les raisons qui nous ont amene k ces modifications.
En premier lieu il est tres-leger et son poids est ä peineegalänbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; du poids des fers usuels.
La surface interieure du pied est dressee de facon que la portion de la corne qui doit recevoir le fer soit le milieu de la muraille, precaution qui empeche toutc pression sur la sole, et fait que le fer n'est, en quelque sorte, que la continuation de la muraille du pied du clieval. La surface du fer, reposant sur le sol est egalcment disposec de facon ä suivre l'inclinaison naturelle de la sole, et se terminc en pointe mince dans l'interieur du pied.
La partie exterieure forme, au contraire, une sorte de bourrelet epais, fort, deutele et creuse de facon que les tetes du clou soient entierement enfoncees dans l'epaisseur du fer.
Cette disposition presente ainsi cinq points d'appui ou crampons separes entre eux : un large crampon pince les deux crampons pres des talons, et un cram­pon intcrmediaire de chaque cote, entre celui de la pince et ceux du talon, repartisscnt ainsi egalement tout le poids du clieval sur toutes les parties du pied.
Les parties creuses du fer ont un double effet : dans le Systeme de forrage actucl, pour empecher le
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clieval de glisser, soit sur la glace, soit sur le pave humide ou tropsec des villes, soit pour aider a la trac­tion, il est d'usage de relever un crampon en pince ainsi qua deux crampons aux talons. Le cheval se trouve ainsi place sur une sorte de trepied, et son poids repose entieremont sur les trois parties de son pied, qui ne sont en aucune mauiero destinees par la nature ä le porter et a supporter les fatigues d'une longue route.
La position de la fourchette se trouve ainsi dans une inaction complete, et la vibration des os,qui ne se trouvent pas supportes dans l'interieur du sabot, produit infailliblement, aux points extremes de la pression, une inflammation des talons sous la forme de blemes qui, suivant le dire du marechal, proviennent de la durcte dela route. La blerae est alors operee et le cheval ferre avec un fer a planche beaucoup plus epais et plus lourd que le precedent.
Dans d'autres cas, la meme cause qui engendre la blemc agissant, sur la fourchette et la sole, n'ayant toutes deux aucun soutien, brise la voüte du pied et amenc infailliblement l'emploi funeste du fer ä planche.
Dans l'application du fer Goodenough, les crampons ordinaires sont supprimes et le poids se trouve egale-
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ment reparti de facon a Writer les inconvenients de la ferrure actuelle.
Enfoncement des Clous.
Nous appelons 1'attention do nos lecteurs sur ce point d'une grande importance.
Lorsqu'un cheval vient d'etre ferre pour un travail leger et rapide, avec un for plat ordinaire, sept ou huit tetes de clous sent en saillie sur le fer et recoi-vent forcement, d'abord, tout l'effort du choc qui so produit sur le sol.
Le pied vient d'etre pare, et ces clous piques dans la muraille et pressant centre l'interieur sensible de la corne, lui communiquent la vibration resultant du choc qu'ils recoivent directement, et font qu'un che­val nouvellement ferre, accuse souvent une sensibi-lite marquee, lorsqu'on lui demande de suite un ser­vice de quelque duree.
N'importe avec quelle habilete le cheval aura ete ferre, il sera toujours preferable de lui epargner cette doulour.
Le nivellement de la surface du pied doit etre fait de teile sorte quo le fer ne soit que la continuation de
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la muraille du sabot, et qu'il evite toute percussion sur la sole du pied.
La surface du fer, portant sur le sol, doit egale-ment suivre la concavite naturelle du pied et presenter une forme n'offrant aucune prise a la succion des ter­rains mous, et ne gardant ni la boue ni la neige.
Lorsqu'un fer ainsi decrit est place de facon a garantir toute pression de la fourchette, un cheval peut etre ferre sans aucune violation des lois natu­relles ; dans ces conditions, les causes de boiteries deviendront presque impossibles, et il deviendra facile d'utiliser un nombre considerable de chevaux rendus boiteux par suite des inconvenients resultant des erreurs du ferrage actuel.
Methode pour ferrer les Pieds en toon etat.
Dans le cas ou Ton aurait a ferrer un cheval, dont les pieds seraient dans une condition parfaitement normale et n'ayant jamais eu a souffrir par suite de mauvaise ferrure. La methode ä suivre serait simple-ment de parer ou räper la muraille, jusqu'a ce qu'un fer de dimension convenable, place sur la partie du pied ainsi preparee, presentät une surface parfaite­ment uniforme et egale de la fourchette et du pied
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alors la pression so ferait toujours sentir sur la four-chetto et le pied conservcrait sa conformation natu­relle pendant toute la duree du cheval.
Un poulain ainsi ferre n'aurait jamais de cors, ni blemes, car une bleme n'est en realite qu'un ulcere resultant d'une pression cxercee sur une substance dure et manquant d'elasticite.
Lorsque le cheval leve le pied, I'os est attire en haut par l'action du tendon flechisseur; lorsque son pied touche le sol, le poids du cheval porte entie-rement sur ce meme os, qui, n'etant pas supporte par le coussin naturel du pied, la fourchette, vient cxer-cer une pression sur la sole sensible appuyant sur le for et occasionne cette contusion, cors ou bleme.
Un cheval ferre d'apres notro methode ne sera ja­mais sujet aux fentes de quartier (quarter Crack), car elles ne proviennent que de la contraction pro-duite par l'absence de l'action expansive de la four­chette, et de la condition d'atoniedu sabot, provenant d'un manque de circulation et des secretions neces-saires.
On eviterait ainsi los affaissements de la sole, la sole spongieuse, la pince ecailleuse, la pourriture do la fourchette.
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Economie de la Metliode O-oodenougU.
Un fer ä cheval generalement recommande, et employe par les plus habiles et les plus importants entrepreneurs de moyens de transport, qui Font ex-perimente, et Font reconnu comme facilitant le tra­vail du cheval, le maintenant dans un etat parfait de service, et le remettant souvent lorsqu'il est devenu boiteux par suite des ferrures defectueuses, usuelles, pent etre considere comme une veritable economie.
Aux yeux de beaucoup de gens, I'economie n'existe reellement que dans le prix brut de la chose, et ils s'inquietent peu du resultat obtenu.
En admettaat memo que notre fer n'ait sur ceux fabriques a la main d'autre avantage que celui de preserver et de faciliter la croissance et le develop-pement de la fourchette, et de conserver le cheval dans toute sa vigueur, il serait encore moins eher que le fer actuel.
Son prix n'est pas sensiblement plus eleve, mais sa legerete represente un tiers d'economie, par rapport au poids du metal employe.
Quant a la duree du fer, il est parfaitement cons­tate qu'un fer lourd-dure moins longtemps que le fer
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leger qui assure la pression de la fourchette sur le sol.
Un cheval ferre lourdement use du fer ä chaque mouvement qu'il fait, tandis qua la moindre interpo­sition de la fourchette sur Ig sol en reduit materiel-lement l'usure, et si la pression en est bien assuree, le cheval conservera son fer, assez longtemps pour que la croissance de son pied, oblige ä le relever plusieurs fois.
Lorsque pour la premiere fois, le sabot d'un cheval est place sur nos fers, quelque sec et durci que seit ce sabot, des que la fourchette retrouve sa veritable action, sa croissance est generalement tres-rapide, et nous avons ete souvent obliges de relever le fer apres dix jours de pose.
Une grande quantite de chevaux ayant servi sur des routes pavees, routes de tramways, ont contracte l'habitude de frotter le pave avec le crampon du talon. et de s'accrocher dans les interstices du pave. Ils ne perdent pas de suite cette funeste habitude et usent la premiere de nos ferrures beaueoup plus vite que les suivantes, alors qu'ils ont repris l'action naturelle de leurs pieds.
Mais, aussi economiquc que puisse etre l'emploi d'un fer leger, dont la duree sera plus grande que
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celle d'un fer lourd et pesant, la veritable et reelle economie reside dans la duree dn service effectif d'un cheval soumis ä un bon ferrage,
Personne n'ignore qu'on peut attendre d'un cheval d'un certain ago un service plus effectif que celui pouvant 6tre obtenu d'un jeune cheval ; nous n'hesi-tons pas a affirmer que si I'ancien mode de ferrage detruit en pen d'annees la valeur du cheval a Page meme de son veritable service, une methode prote-geant les lois naturelles de la conformation du cheval represente une economie immense par la duree du service qu'elle permet d'atteindre.
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Observations finales
Pour etre rationnel en toutes choses, il faut d'abord suivre les lois de la raison at adopterune methode dont le principal but est de sauvegarder ses condi­tions et ses lois.
Le rationnalisme en medecine est la methode qui admet qua la nature est le principal agent de gueri-son da toute maladie, at qua l'aide de la science n'est qua I'auxiliaire qui peut lui venir en aide et en hater I'action.
Dans notra traitament du sabot nous avons cher-che ä bien nous rcndre compta das causes qui pau-vant en deteriorer I'etat; croyant fermement que la nature l'a doue de toute la force necessaire pour effectuer la service qu'il est possible d'attendre da lui.
La simple raison nous a demontre le cote defec-tueux das usages employes et nous avons cherche dans la nature meme les moyens d'y remedier.
Nous nous attendons ä de grandes resistances, aux objections, aux oppositions de toute sorte, resultant de la difference meme existant entre notre methode
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et celles employees communement, et cependant nous n hesitons pas ä dire ä tout amateur ou pro-prietaire de chevaux: necondamnezpas.sans examen approfondi, une methode pouvant offrir autant d'avan-tages ; etudiez et essayez.
Travail regulier.
Nous insistons aupres de nos lecteurs pour qu'ils sachent bien que notre methode s'applique speciale-ment aux chevaux dont les proprietaires entendent se servir reguliereraent et le jour meme ob. ils ont ete ferres.
Nous ne pretendons pas que les chevaux doivent etre kisses inactifs dans des boxes ou dans des prai­ries, nous demandons au contraire un service actif et regulier comme condition stimulante de la methode que nous recommandons.
Toute guerison des maladies de pied que nous venons de decrire s'obtiendra plus rapidement du moment oü le cheval travaillera, soit sur la route, quelque dure qu'elle puisse etre, soit sur le pave, sur lesquels il est aecoutume ä travailler.
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Nous esperons enfin qu'on aura bien compris que nous ne pretendons pas guerir les eparvins, mala­dies naviculaires, etc., etc.,etc., ou de rendre raction naturelle du cheval la oü rossification des cartilages est bien etablie.
8759 — Imprimerie Ruuillu-Laclovcze.
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