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Extrait du Journal des Sciences milltairea.
(Decembre 1882.)
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PARIS
LIBRAIRIE MILITAIRE DE L. BAUDOIN ET C
LIDRAIRES-EDITEÜRS
Snccessenrs de J. DUMAINE
RÜE ET PASSAGB DAUPHINE, 30
1883
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Extrait du .lournal lt;Ilaquo;s Sciences militnircs.
(Deccmbre 1882.)
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PARIS
LIBRAIIUE MILITA1RE DE L. BAUDOIN ET (gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;
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MDRAIRES-EDITEÜRS
Successeurs de J. DUMAINE
BUE ET PASSAGE DAÜPHINE, 30
1883
Tons clroils resemis.
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B8BLSOTHEEK DER RIJKSUNIVERSITEIT
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LA FERRURE A GLACE
DANS LES ARMEES EUROPEENNES.
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quot; Les nouvelles idees no se font leur quot; place quo par le temps et la lutte; k quand dies sont positives, l'avenir laquo; leur appartient. a
PREMIERE PARTIE.
GENERALITES SÜR LA FEßRURE A GLACE.
Nous pensons que les lectenrs du Journal des Sciences Müi-taires liront avec interet ['analyse des nombreux et intüressants travaux que l'importante question de la ferrure ä glace a provo-ques dans ces derniöres annees, et ä leur suite la grande experimentation des quatre systemes de ferrure ä glacc mobiles qui ont ete essay^s dans les corps de troupes h cheval par decision ministerielle du 22 decembre 1881.
Au cours de ce travail analytique, noas aurons l'occasion d'emettre des reflexions critiques qui pourront etre un easeigne-ment instruetif pour l'avenir.
L'approche de l'hiver en fait une question d'actualitö, preci-sement au moment oü l'administration superieure de la guerre est justement preoecupee de doter enfin l'armee frangaise d'une bonne ferrure ä glace de campagne.
Jusqu'ä ce jour, la ferrure ä glace rcglementaire de l'armee franchise n'a consiste que dans l'emploi de clous ä glace avec des crampons fixes places aux eponges de tous les fers. Quelques rares chevaux d'officiers etaient ferres Ji glace avec des crampons ä vis.
Tels sont les deux systemes, dont Tun remonte aux temps prö-historiques, et l'autre, trös ancien, qui etait en usage dans les regiments quand, vers 1876, paruront les premiers travaux sur la ferrure fi glace.
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Les ouvi'ü^cs techniques de niiirecbalcrie frangaise n'en men-tionnaionl pas cTautres; ce qu'ils on disaientne devail pas encou-rager les chercheurs. M. Goyau, vöterinaire principal rotraitö, ex-professeur de marechalerie ä l'Ecole de Saumur, disait dans son ouvrage de marechalerie (edition de 18G9, page 195) :
laquo; La necessile d'avoir recours ä une ferrure spcciale ne se fait laquo; gufere sentir que durant quelques jours, ct le plus souvent laquo; meme pour la malinee seulement; le degel arrivant ordinairo-laquo; ment dans la journee, le clou ä glace mis le matin suffit presque laquo; toujours. raquo;
Instruit par les recentes experiences faites dans les premiers jours de 1882, M. Goyau a ajoutd, au chapitre Ferrure ä (/lace (Edition de 1882), que la ferrure avec les chevllles mobiles lend ä remplacer tous las autres systömes.
Le souvenir do la däsastreuse retraite de Moscou, de la cam-pagne de-1870-1871, et particulierement la retraite de rannce de l'Est sur la Suisse, nous rappellent qu'il faut se preoccuper en temps de paix d'une ferrure ä glace pratique en campagne.
Est-il done bien juste de dire que, m6me pour le climai de la France, le clou ä glace suffit 1'hiver?
fividemment non, car les annees 1870-71, 1878 et 1879 ont prösenlö de nombreuses journees de verglas et de neige pendant iesquelles les malheureux chevaux de fiacre, d'omnibus el do trait faisaient peine ä voir. On sait aussi que les plantons ä cheval dans les grandes villes ne se hasardaient plus dans les rues couvertes de neige.
La Commission d'hygifene hippique a si bien compris la necessity d'adopter une bonne ferrure ä glace de campagne, simple et pratique, qu'elle s'est propose de choisir, entre tous les systemes qui ont (5t6 präsentes ä son examen, celui qui permetlra ä un cavalier isole, en tout temps, en tout lieu, en toute circonstance, el particulierement 1'hiver en campagne, de cramponner et dedecram-ponner son cheval ä volonte.
De 1876 ä 1882, M. Decroix, veterinaire principal en retraite, a fait une veritable campagne centre rAdministration de la guerre pour l'engager ä adopter la ferrure h vis des peuples du Nord, en avangant que I'armee allemande n'a pas remplacö celle-ci par la ferrure ä chevllles mobiles. II soutenait cette erreur malgrö les documents officiels, ouvrages techniques, etc.
La Commission hippique nous semble avoir prudemment agi en ne suivant pas immediatement les conseils de M. Decroix, car
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depuis 187ü cetle Comoiission a eu a examinür ua grand noiubre de projets de i'errure h glace qui meritaient d'etre pris eu serieuse considamp;'tition.
La plupart de ces projets, presentes par des vetih'inaires mili-laires el civils, sont consignös dans un mthuoire eciit par M. Aureggio, vöterinaire mililaire plein d'initiative el de zöle. MM. Duplessis, Feger, Decroix, Ausberque, Aureggio, Delperier, Lagriffoul, Lenoir, BaLierrweck, Fumet, Lourdel, Sorbiöres, Barreau, Lavedan, Vasselin, Weber, Naudin, Meter, etc., sont les auteurs de ces projets.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*
Boaucoup d'inventious se ressemblent, parce qua les inventeurs ne trouvaient dans les ouvrages techniques aucun renseignement pour les eclairer. (Test ainsi que le crampon mobile ä goupille (brevete en 1876), du vetörinaire militaire beige Gerard, est communiquö en meme temps, en 1876, k la Societö veterinaire dc Paris, par le veterinaire militaire frangais Baldenweck.
MM. Barreau, Guörin, Paul Verdier, ont I'idee commune d'un crampon äclavetle.
Le pi^ssCTM^Dominik,j^tMnän^niiütairejjftlS^ enmen-tioniutfit la ferruVe hcj^me carr6e\janjs^tfn8 mortfiise carröe, s'ei/altribue le merite, quand e'est le veterinaire militaii'e-aBglais Fleming qui en est I'inventeur.
Un veterinaire civil, M. Thuilard, marchand de fers ä cheval, presenle comme de son invention un crampon cylindro-conique qui appartient k I'Americain Judson. M. Aureggio a modifiö ce crampon mobile pour en faire une cheviile mixte,_cflniaue.cl'un cole et pyramidale quadrangTifalre Je lautr^pourle rendre uti-lisable par ses deux extrömites et l'appliquer au syslfeme dit a croissanls, dont ii est I'inventeur.
G'est, dikWtf. Aureggio, une methode frangaise diflerant du Systeme'quot;^angtai^i'^lnming (cheville carröe dans une mortaise carree) et du systfeme americain Judson (cheville ronde dans une mortaise ronde).
Bans un article paru le 15 Janvier 1882, dans le Recueil de medecine veterinaire, M. le professeur H. Bouley, inspecteur des Ecoles velerinaires, a critique le nom donne par M. Aureggio ä son procede : Ferrure ä glace ä chevilles mobiles dile ä croissanls.
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La raison qu'il donne de cette appellation : d croissants, est que la cheville carröe dans un Iron rond forme une figure göometrique represenlant quatre segments ou croissants. Cela
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lt;i pai'le bien peu aux yeux, dit M. H. Bouley, el, d'autrc pari, laquo; le nom adoplö par M. Aureggio a 1c tort do faire naitrc dans u l'esprit un rapprochement que rien ne justifie entre la ferrure k en croissant de Lafosse et le nouveau procödö de ferrure ä laquo; glace. Lorsque dans un metier un nom a une signification laquo; bien detevminöe, consacrte par un long usage, il ne faut pas laquo; l'usurper pour l'appliquer ä quelque chose de complfetement laquo; different. II serait plus simple de donner au nouveau procede laquo; le nom de son inventeur, comme on a fait pour la ferrure laquo; Charlier, plutöt que de se servir d'une denomination qui fait laquo; nailre une confusion entre des choses absolumcnt dissem-laquo; blables. raquo;
Le Recueil de mcdectne vilefinalre du lb novcmbre 1881 nous apprend que les propositions de ferrure ä glace faites par des vdtörinaires civils et niilitaircs remontent ä 1873, et quo la decision ministerielle du 28 juin 1876, reglemenlant les crampons fixes, n'a pas empcche los vßtcrinaires de chercher une ferrure ä glace mobile röpondant parfaitemcnt aux exigences d'une armcc en campagne.
Oh est heureux de constalcr, dit l'auteurde Tarliclc ci-dessus, que laquo; les propositions de ferrure ;i glace ne chumerent pas, el laquo; qu'en 1877, 1878, 1879, bcaucoup d'inventeurs sent venus laquo; soumettre aux Comites de cavalerie et d'hygiöne hippique laquo; dift'erents specimens paraissant h. leurs yeux remplir les con-laquo; ditions exigees.
laquo; En 1879, MM. Coutela ct Lepinte, veterinaires mililaires, en (i prenant pour base de leur syslfeme les etampures Delpcrier, raquo; furent les premiers ä rendro essentiellement pratique un nou-laquo; veau mode de ferrure ä glace.
laquo; Entre temps, M. Aureggio, veterinaire militairo, demanda laquo; rautorisalion d'alier on Allemagne etudier l'hygiene el la laquo; maröchalerie des corps de troupes ä chevalde ce pays, et ilen laquo; revint le 15 octobre 1880 avec la connaissance do ce fait raquo; expose en detail dans un rapport special, qu'en Allemagne la laquo;( plus grande attention etait apportee depuis plusieurs annecs ä laquo; 1'organisation du corps des marechaux-ferrants mililaires, et laquo; particulierement ä l'emploi d'une ferrure ä glace mobile, per-laquo; mettant ä un cavalier isole, en tout temps, en tout lieu, en laquo; toute circonstance, et particuliörement l'hiver en campagne, b de cramponner et de decramponner son cheval ä volontc.
laquo; En prösence de cetto revelation, Ic Comilö d'bygiene hip-
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laquo; pique, reorganise, decida qu'il y avail urgence h entrer de laquo; suite dans la voie d'une experimentation sörieuse devant per-laquo; raettre, h courte echöance, de doter l'armee d'une ferrure k laquo; glace aussi simple et aussi pratique que possible. Ce fut sur laquo; sa demande que des experiences eurent lieu, en Janvier et laquo; fövrier 1881, ä l'Ecole militaire, sur plus de cent chevaux. laquo; d'armes et non pas sur douze, comme M. Decroix I'ecrit, avec raquo; les differents systemes de ferrure proposes par MM. Coutela, laquo; Lepinte, Ligniere, Lenoir, Aureggio, Delperier, Decroix (sys-laquo; \hme h vis), etc., etc., syslfemes qui, en realite, peuvent se laquo; ranger en trois categories.
laquo; La premiere, basöe sur le systeme Delperier primitif, mais laquo; s'en eloignant un peu par quelques modifications de detail laquo; apportees ä la forme et h la direction des etampures, ainsi laquo; qu'ä la forme du clou ä glace; ce sont les systfemes de MM. Del-b perier, Coutela, Lepinte, Ligniöre, etc.
laquo; La deuxifeme, comprenant uniquement les crampons ä vis clt; encore utilises dans les armees austro-hongroise et russe et laquo; dont M. Decroix propose l'adoption gencrale et definitive pour laquo; noire armee.
laquo; La troisieme categorie, enfin, proposee par M. Aureggio, est laquo; reprösentee par le Systeme dit ä chevilles carrees, inventöes lt;lt; par M. Fleming, vöterinaire inspecteur de l'armee anglaise, et laquo; celui ä chevilles rondes de Judson, systfemes ötudies et preco-laquo; nises dans un ouvrage special par M. Dominik, veterinaire laquo; principal allemand, directeur de TEcole de marechalerie de ci Berlin, et adoptc en Allemagne depuis 1879, par un arrete laquo; ministeriel, comme devant etre ä l'avenir la ferrure reglemen-laquo; taire des chevaux de troupe de l'armee.
laquo; Ces chevilles carrees et rondes, se plagant rapidement dans laquo; les etampures ou mortaises rondes ou carries et s'enlevant de k m6me, permettent en effet, et ä priori tout au moins, ä un laquo; cavalier isole, de cramponner et de decramponner son cheval laquo; ä volonte, en tout temps, en tout lieu et en toute circon-laquo; stance.
laquo; Mais une proposition de cette importance ne pouvail evidem-laquo; ment recevoir en France une solution definitive sans une expe-laquo; rience sörieuse faite sur une vaste echelle. C'est pour ce motif a que la Commission d'hygiöne hippique, comprenant qu'il lui c etait impossible d'assumer sur olle seule le choix d'une ferrure laquo; ä glace mobile pour l'armee, a decide de demanderau Ministre
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(i de la guerre que lous les corps de troupes h cheval experimen-laquo; tassent ces diffdrents syslemes; que des commissions locales laquo; et regimenlaires fissent connaitre, dans un rapport special, le laquo; syslöme qu'illeur semblo devoir etre adopts; aprös quoi, la laquo; Commission d'hygiöne hippique n'aura plus ä se prononcer laquo; quo dans le sens de la majorite des opinions ömises. G'est avec laquo; l'intention de procöder de la sorte que des experiences nou-laquo; volles oni ete renouvelees, du 15 septembre au Ier novembre laquo; 1881, dans six rdgiments, avec les systfemes pröcilcs, afin de laquo; pouvoir (Hablir, au plus vite, un programme serieuseraent laquo; etudie qui sera suivi ä la lettre cet hiver dans tous les corps laquo; de troupes ä cheval et permettra enfin d'arriver ä une prompte laquo; solution.
laquo; Gelte manifere d'agir est prudente et sage, car il ne serait laquo; pas permis, en semblable matiere, de revenir chaque annee laquo; sur ce qui avail ctd ordonnc, surlout lorsqu'il s'agil d'un laquo; materiel anime, qui en temps do paix comple 123,000 teles, laquo; el 360,000 en temps de guerre.
laquo; Qae les impatients sachent done encore un peu allendrc, car laquo; il est certain que la melhode experimenlale adoptee par la laquo; Commission d'hygifene hippique ne pourra donner que de bons laquo; resultats. raquo;
Le programme minisleriel concernant les experiences de fer-rure h glace est insure au Journal officiel (1881, page 619); il comporte quatre syslemes de ferrure ä glace mobile choisis apres essai comme les plus pratiques parmi tous les procedes que nous avons nommes. Ge sont:
1deg; La forrure ä vis {sysieme rmse);
2deg; La ferrure h. chevilles carrees dans mortaises carries (sys-tlme
3deg; La ferrure ä chevilles rondes dans mortaises rondes {Systeme americain Juo-'.laquo;);
4deg; La ferrure ä chevilles carrees dans mortaises rondes, dite encore ferrure h croissants {systeme frangais Aureggio).
La grande expörimentation dts premiers jours de l'annee 1882 a-telle produit les bons resultats qu'on 6tail en droit d'at-tendre?
D'aprfes les renseignements qui nous sont parvenus de loutes parts nous pouvons declarer quo non.
lia routine, I'insouciance el le parti-pris ont nui beaucoup ä la bonne execution do ce programme, qui monlionnait trois nou-
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veaux syslcmes dont les marechaux n'avaient jatnais entendu parier. Seul, te Systeme ä vis etait connu.
II y a lieu de regretter I'obligation pour les marechaux de confectionner des instruments avec le secoursdes figures annex^es a la circulaire ministf'i'ieü(! du 22 decembrc 18S4. II eüt 616 pre-föruble J'adiesser k chaque regiment dea types exactement con-tröles, qui auraient servi de modfeles pour I'avenir, ou d'envoyer les premiers mailros de chaque rögiment ä Saumur studier les nouvelles möthodes.
II nous est parvenu que certains regiments öloignös des grands centres n'ont pas pu se procurer I'outillage, et, par consequent, n'ont pas fait d'experiencos. D'aucuns priUendent que cela n'a pas empeche les commissions de ces rögimerts de faire un clas-sement. Mais nous ne pouvons pas supposer que dans une question qui louche de si pramp;s les intörets de la cavalerie en cam-pagne, on ait pu agir aussi legerement.
La mauvaise execution de I'outillage, et par suite des chevilles et morlaises, explique pourquoi 11 a ete perdu tant de chevilles, ce qui a du jeter le döcouragement dans certains ateliers regimen taires.
Un journal mililaire a ironiquement critique les experiences, sous pr^texte qu'elies n'etaient qu'une veritable seraaille de chevilles sur les routes depourvues de glace; mais le redacteur du journal militaire attribue a tort cet insuccös au defaut de neige, quand les veritables motifs des pertes sont : chevilles non cali-brees, courbes, irreguliamp;res, trop pointues et mal proportionnöes pour des mortaises manquees, trop grandes et döformees. Si un appareil ä glace n'ötait solide que sur la neige, il serait mauvais, parce que la ferrure d'hiver peut trouver son application en 6te, notamment sur le pave glissant des grandes villes.
Cependant, malgre ces mauvaises conditions d'exöcution des systömes ä chevilles, ceux-ci ont etö favorablement appreci^s dans la moitie environ des corps de troupes k cheval. On est done en droit d'avancer que les ramp;ultats eussent 616 tout h fait irreprochables si les marechaux avaient etö initiös h la ferrure h glace ä chevilles mobiles, comme ils Font etö pour le systfeme ä vis qui est enseigne ä l'Ecole de cavalerie et applique chaque hiver dans tons les regiments de cavalerie ä quelques chevaux d'officiers.
Et puis, ne doit-on pas tenir grand compte de l'exemple de rarmäe allemande qui a depuis sept ans im Systeme de ferrure ä
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cliovillos raol)iios quo onze regimentjs seulemenl ont classü n0 1 en mars 1882?
N'est-il pas vrai de dire que tel Systeme qni a parfaitement reussi dans ua seul regiment peul bien etre realisable dans les autres, si toutes les conditions de bonne execution snnt reunies? Malgre ses contradicteurs, M. Aurcggio a f.iit connaitreau minis-tere de la guerre, en 1880, en produisantdes documents ofliciels, que I'armee prussienne employait depuis sept ans, sans qu'ons'en doulul en France, un precede de l'errure ä glace aussi simple qu'e-conomique, h la portee des cavaliers allemands sans le secours des marechauK. Gette dccouverte montre la nöcessitö de faire Studier chez les puissances ctrangöres, par des specialistes, les questions qui Interessent si vivement la cavalerie. On ne peut que feliciter M. Aureggio d'avoir inaugurö, dans la profession vötörinaire militaire, ce mode d'instruction par un premier voyage en Allemagne fait en 1880, apramp;s lequel il a public d'in-tcressants travaux concernant I'hygiamp;ne, la mödecine et la mare-chalerie ötudiees comparativemenl dans les armies frangaise et allemande. La vöracitö des faits avances en 1880 est confirmee par les observations faites en 1882 pendant un second voyage.
L'artnöe allemande a adopte rexcellento ferrure d'ete et d'hiver des Anglais. Les Badois et surtout les Bavarois ont souls encore une ferrure lourde et grossifere qui so rapprocho de la noire par des fers fi gros crampons, la garniture et la couverture exa-ateroes.
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DEUX1EME PARTIE.
A PROPOS DE l'eXPEBIMENTATION, DANS LES PREMIERS MOIS DE l'aNNEE 1882, DE QUATRE SYSTEMES DE FERRURE A GLACE DANS LES CORPS DE TROUPES A CHEVAL STATIONNES EN FRANCE.
Nous avons dit dans la premifere partie de ce travail comment la Commission d'hygifene hippique, presidöe par M. le general de division Thornton, est arrivee sagement et progressivement ä raeltre ä l'etude, en 1881 et 1882, les forrures :i glace des puissances du Nord. Nous aliens rapidement passer en revue chaqne svst^me en particulier, exposer les modifications, simplifica-
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lions quo M. Aurcggio a apportöes ä chacun d'eux, ct dire enlin comment il ost arrivö ä cröer une möthode ä laqaelle son nom ost desormais attach^.
Les lecteurs trouveront dans le Bulletin de la Reunion des offi-ciers de 1881 et 1882, les longs rapports avec figures que M. Au-roggio a publies dans ce journal.
(In mot sur la ferrure d'ele et sw la valeur de la ferrure ä. glace employee en ete.
L'etude comparöe des ferrures fran^aises et etraagferes que M. Aureggio a faite lui a suggcre l'idee de modifier la ferrure d'ele, pour la preparer ä recevoir efficacement les appareils h glace et en faire une bonne ferrure d'hiver.
Considerant, dit-il, que le cheval de guerre est appelß ä Ira-vailler h. toutes les allures, dans les terrains varies, plus ou moins durs et güssants, il y a lieu d'adopter une ferrure solide, degagee, en diminuant la couvcrture d'un millimetre el demi el en augmenlant d'autant l'epaisseur du fer actuellement en usage.
II conviendra d'arrondir les eponges et de supprimer la garniture au moment dos grandes manoeuvres, pour öviter que les chevaux se deferrenten se marchantsur les pieds. Enfin, I'adop-tion de Tajuslure anglaise cumplelerait utilement les modifications dont sont susceptibles les ferrures d'ete et d'hiver.
Le fer fabriqu6 a la mecanique du baron Luchaire, apres quel-ques modifications, pourrait rendre des services comme fer de reserve et d'approvisionnement d'ete ou d'hiver, ou ä glace.
La ferrure frangaise, difficile el si souvent mal appliquee, serait ainsi transform^ en demi-ferrure anglaise, plus en rapport avec le degre d'habilete de nos marechaux, et, par suite, pb's avantagouse au point de vuc de la conservation des membres.
La solution du probleme : Suppression de deux fers sur quatrc, dans le but d'alleger la charge du c/teval, peut elre resolueen adop-tant la methode de fers demi-anglais ä tons pieds, de devanl et do derrierc, presentant quatre alveoles ä glace, des etampures toutes A maigre, et la toumuve du quartier inlerne des pieds anterieurs ct [losterieurs.
Les quaire syslemosdc ferrure ä glace dont il va elre ques-lion out ete experimentes par une leuipcralure exceptionnclk'-ment djuce, raquo;ans neige ni glace. Gelte anomalie a provoque des
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observations critiques de la part de certains journalistes et d'amateurs peu sßrieux. L'6poque etait cependant bien choisie, et puisque I'experimentation s'est faite dans toute la France sur des routes non glacöes, eile a du moins servi a ötudier la solidity des appareils ä glace et leur fixitö sur le pav6; ce qui per-inettra du mfime coup h la Commission hippique de proposer une ferrure avec crampons mobiles pour l'6l6 et l'hiver.
On sail depuis longtemps qua les crampons empechent de glisser; on a appris, en -t 882, leur degrö de soliditö.
Les regiments de la 4e brigade de cuirassiers, n'ayant chacun que deux escadrons casernes ä la Part-Dieu, les quatre systfemes onl 6te mis ä l'etude dans les deux regiments, de maniamp;re ä ne former qu'une commission comprenant un chef d'escadron, president, quatre capitaines et les deux vöt^rinaires en premier.
M. Robert, vetörinaire en 1er du 98 cuirassiers, partisan de la ferrure ä vis, a choisi ce systfeme et la ferrure h chevilles carrees dans mortaises carrees. Les systemes ä croissants et rond dans rond ont ete expörimentös au 4raquo; cuirassiers sous la surveillance de M. Aureggio.
Cette division du travail a provoquö une emulation d'autant plus vive et quelquefois passionnöe, que le systöme h vis 6tait preconis6 d'un cote, et que le systöme ä croissants etait exöcutö par son inventeur.
Apramp;s discussion et examen des avantagesetdesinconvenients des divers syslfemes, la commission de brigade a etabli le clas-sement suivant:
CHEVILLES
usees. cassöes. pcrdues.
1.nbsp; Systeme ditäcroissants(carre dans rond) 68 raquo; 99
2.nbsp; Systfeme ä vis....................... 187 13 295
3.nbsp; Systfeme de chevilles rondes dans mor-
taises rondes...................... 99 3 163
4.nbsp; Systeme de chevilles carries dans mor-
taises carrees..................... 276 3 1315
Les resultals obtenus dans ces conditions toutes pariiculieres onl une grande importance, car ils demontrent nettement la va-Inur des systemes ä chevilles mobiles. Si ceux-ci onl essuye un
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öchec presque general dans beaucoup de regiments, c'est parce qu'ils onl etö mal exöcutös par des ouvriers non prepares et quel-quefois de parti-pris et routiniers.
laquo; Les nouvelles id^es ne se font leur place que par le temps et la lutte; quand elles sont positives, I'avenir leur appartient. raquo;
1deg; Ferrure ä chemlles carries dans mortaises carries.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; _ i
Systeme araquo;g\m dcit. Jlominraquo; oÖ'cw.tQl Coo-'Na^i; K^
Ce systamp;me, ordonnance dans I'armee alleraande depuis quel-ques annfies, est parfaitement applique par les mar^chaux alle-mands attaches aux administrations qui enlretiennent un grand nombre de chevaux.
M. Aureggio l'a (Hudiö sur place en 1880-82, ainsi que tons les systfemes k chevilles mobiles, et il les a präsentes en 1880, aprfes un voyage en Allemagne, au Comite de cavalerie et Ji la Commission d'hygifene hippique.
Ils ont etö expörimentes en Janvier 1881, avec un certain suc-cfes, sous les yens de la Commission d'hygifene hippique, qui a constate la difficulte de la confection des mortaises carries et la fragility des poin^ons de m6me forme qui se refoulent et se de-forment tres facilement sur I'enclume.
Cette mölhode est bonne, h condition qu'elle soit exöcutee avec precision, que les mortaises ne soient pas deformees en bigor-nant le fer, et que les chevilles soient bien proportionnees aux mortaises et calibrees.
C'est pour avoir nöglige de verifier ou de calibrer les chevilles, generalement mal confectionnees, que la plupart des regiments ont eu des insuccfes qu'il ^tait facile de prövoir.
Pourquoi done, apres la periods d'apprentissage, les mare-chaux frangais ne feraient-ils pas aussi bien que les marechaux anglais et allemands ?
2deg; Ferrure laquo; chevilles rondes dans mortaises rondes. Systeme amerieain de M. Judson.
Ce systöme presente unegrande fixite et il est d'une confection plus facile que le precedent. Lepoin^on rond est plus solide que le nnin^on carre et il pent etre avantageusement remplace mgt;r la mö tie (alvejlage h froid).
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Les essais fails d'apramp;s les prescriptions ministerielles du 22 decembre 1881, avec mortaises et chevilles rondes d'un milli-mfetre de conicitö, ont donne d'excellents rösultats au point de vae de ia solidity, surtout quand la longueur des chevilles a 6tö diminuee.
Le grand inconvönient de ce systfeme est la difficulty d'ex-traction des fiches, quand elles n'ont plus que quelques mil-iimötres de taiüe.
Pour n'etre pas oblige de dcferrer les chevaux, M. Aureggio a imaginö de pratiquer avec le tisonnier chauffö au rouge une petite cncoche h la come au niveau des alveoles de mamellcs, de njaniere h pouvoir porter un poincon sur la cheville. Le pied etant ä terre et celui du cöte oppose leve, le cavalier frappe avec une pierre l'etrier, le marteau, etc., sur le poincon mis en rapport avec la partie effilee de la cheville.
Un hon coup de brochoir expulse celle-ci et la chasse dans le sol du hangar ou entre les interstices des paves de la cour. L'etnploi de Tencoche ä la muraille est un moyen in-exlrernis excellent qui dispense de ddferrer le cheval pour enlever une cheville ras^e. U n'a pas l'inconvenient de faire eclater la come pas plus que les rainures pratiqu^es pour les pieds serrös avec lesquelles le cheval fait parfaitement son service ä toutes allures. Avec le crampon h pince de MM. Ajggggifl et Satba.n Bloch, les chevilles cass6es ou rasees sont expulsees par le fail de la cassnre ou de l'usure.
Si la cheville ronde est termim'e carrcment on en forme de py-ramide quadrangulaire, eile pent etre facilement ebranlee et ex-puls6e avec le ncccssairedeforrure h glace approprie 'i la ferrure fi cheville-vis1.
M. Aureggio a experimcntc 22 modeles de chevilles qui sontre-produits on grandeur naturelle dans les travaux notes ci-dessous. Celui qui lui a donne les resultats les plus avantageux est le modele de cheville mixte tronconique et pyramidale quadrangulaire ä bases apposees, qui a encore l'avantage de pouvoir se fixer dans lamortaise conique par son extr^milc ronde et par sa partie carrce pour constiluer le systöme ä croissants.
Ges nombreux essais et tätonnements portanl sur les formes
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• Voir le rapport adresso au Jlinistre de la frucrre cn 1880, page 32; le Bulletin de la Reunion des ofßciers, 1881, page 529. ot le momoirc rodige par Jl. Aureggio apres son deuxiemo voyage en Allemagnc, en septombre 1882.
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el les dimensions des mortaises et des chovillcs pour obtenir ;i la fois solidite et faciülö d'expulsion, l'ont amend Ji constiluer un systems nouveau original qui a fait ses preuves de bonne ferrure h glace (d'ete et d'hiver) au 4C cuirassiers et dans quelques regiments.
3deg; Ferrure n cheviUes carries dans mortaises rondes {cylindriques oti coniques) ou Systeme dil ä croissants, de M. Aurcggio.
Gelte oombinaison conslitue une nouveautö et en fait une mö-thode francaise qui se distingue des autres parce que 1'adhesion est angulaire au lieu de se faire par application simple de surfaces plates ou rondes entre elles. Avec ce syslamp;me, une mor-taise taraudöe ou lisse peut recevoir tous les modöles de cheviUes pyramidales ä 3, 4et 3 pans, avec une solidite, une facilite d'in-troduution et d'expulsion qui ont ete officiellement constatöes au 4e cuirassiers par la commission de brigade.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; }
Sous ses yeiu, le 8 mars 1882, les cheviUes placees depuis onze joins, plus ou moins usees, out ete extraites par les cavaliers et les niarechaux Siins le secours des encoches, avec les fers de reserve et le brochoir pour cclles qui n'avaient plus que 2 ou 3 millimelres de saillie.Enßn les cheviUes complamp;lemenlraseesont 6t6 expulsees, comme il a 6te dit, au moyen de l'encoche.
Dans ce dernier cas, aueun cheval n'a du etre deferrö comme ceia est indique quand uu crampon ii vis est rasd.
Ges exccllents resullats, plusremarquables ä la fin qu'au com-mencemont des experiences, corroborant ceux obtenus pendant i'ete de 1881 sur le pave glissant de Lyon, permettent d'affirmer que le systamp;me ä croissants est appele ä rendre des services comme ferrure d'ete et d'hiver.
Sa solidity a ete nettement mise en evidence au 4e cuirassiers
uisque le 3le et dernier jour d'expörience, il n'a pas ete perdu
ne seule cheville, que la moyenne des pertes par seance a 6te
Je 3 ou 4 cheviUes sur 400, et qu'enfin il n'a pas et6 constate une
#9632;eule cassure. Pendant les 3l journees d'expörience, sur les 99
#9632;hevilles perdues, il y a 22 pertes le 6e jour.
La commission a reuni le malin de la 6e journee les chevaux ferres avec les systömes ;\ vis et ä croissams pour appreciercom-parativement le temps de pose des vis et des cheviUes. Les cavaliers encore peu exerces ct desireux d'etre les premiers ont place les cheviUes sans les enfoncer el sans nellover convenablement
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les Irous. Aussi y a-t-il eu ce jonr-la 2£ ohevilles et 31 crampons k vis perdus. La meme opöralion, repötöe cinq fois de suite sur la route, a au contraire pleluement reussi parce qu'une thöorie a cte faite aux cavaliers, malheureusement Irop suuvent changes pendant le cours des experiences.
4deg; Ferrure avec c?,ampom ä vis.
La ferrure ü vis peut etre l'objet de modifications tres s^muses pour obvier aux inconvenients resultant de la deterioration du pas de vis force, use par Foxydation, par le froltement du tenon filete en acier et du taraud qui sert ä nettoyer le pas de vis ; des bavures ; de la diminution de l'epaisseur du fer; de la cassure du crampon au niveau du collet; enfin, de Vusure complete du crampon ä vis.
Tous ces defauts peuvent etre ecartes, en substituant ä la tete du trop volumineux crampon k vis utilise jusqu'ä ce jour la che-ville-vis sans epaulement, qui offre k la place du collet un renfle-ment repr6sente par les quatre contreforts de la base de la che-ville pyramidale quadrangulaire, et donl les dimensions n'exce-deiont pas 10 millimetres pour les chevaux de trait et ceux de la cavalerie de reserve. Gette extremity pyramidale quadrangulaire sans 6paulement est toujours, ä cause de sa petite dimension, egale ä celle du clou ä glace, un appareil tres efficace sur le terrain glissant, meme quand eile est reduite ä 4 ouS millimfetres de saillie. Elle a, en outre, le grand avantage de pouvoir etre uli-lis^e k la maniöre du systamp;me ä croissants, en s'adaptant par son extremity carree dans la mortaise taraudee. Pour economiser les chevilles-vis, on emploiera de pröturence une cheville mixte co-nique-carr^e prete ä etre filet^e *, ou bien des chevillessiraple-ment triangulaires, quadrangulaires, rondes, en pointes, mousses ou tranchantes, etc. Tous ces modules de chevilles s'adaptent aussi solidement dans les mortaises lisses (cylindriques ou coni-ques) que dans les mortaises taraudees. L'emploi ecouomique de la cheville mixte conique-carree non filetee est un achemine-ment graduel pour habituer les ouvriers au Systeme k croissants, qu'ils arriveront progressivement et par intöret k substituer na-turellement k la ferrure k vis.
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1 Voir figure 22, pages 329 ct 037 du Bidleiin de la Reunion des offieiers. 1881.
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line deriiifcro et tres importanle modificalion ayant pour but de remödier aux inconvdnients les plus graves de la ferrure avec crampons h vis: Fusure complete et la cassure au m'veau du collet, consiste ä fendre le corps ou ä praliquer an milieu et dans I'epais-seur de la cheville-vis un petit trou ovalise, mortaise ou bouton-niöre, qui aura une profondeur 6ga\e au moins ä la moitie de la hauteur de la partie filelee de la cheville (celle qui est engag^e dans le fer). Si la cheville-vis mortaisee est cassee au niveau du fer ou rasee par suite d'usure complete, on congoit la possibilite de son expulMon sans deferrer le cheval, au moyen d'une clef ou tourne-vis qui s'adapte dans la rainure apparente du prison-nier et fonctionne h la maniere du tourne-vis utilise en menui-serie ou en serrurerie.
La profondeur de la boutoimiöre est egale au moins ä la moitie de la hauteur du prisonnier, pour permettre de l'expulser quand bien ineme le fer esi us6 sur une partie de son öpaisseur. Pour eviter la deterioration des mortaises taraudöes, on utilisera los chevilles usees ou prisonniers avec mortaises, qui seront demontes ä l'aide du tourne-vis et remplaces par des cheville-vis a glace quand le terrain sera glissant l'et^ et l'hiver. M. Aureggio a rem-place le prisonnier en acier par un prisonnier en hois (frene)qui recevra une caboche aciöree dont la pointe se recourbe en arri-vant sur la partie du fer (un millimetre) mönagee au moment de l'alvöolage au fond de la morlaise.
Ainsi se trouve resolue la difficile question de la conservation de mortaises taraudees qui ne s'oxyderont plus et ne seront plus de-formöes et agrandies par le taraud. On salt que le nettoyage de l'alvöole taraudee demande des heures entiöres. Au contraire, l'operation de l'expulsion des prisonniers et leur remplacement par une cheville-vis exige quelques secondes. Cette nouvelle cheville-vis mortaisee est appelee ä rendre de grands services aussi bien k l'armee qua l'industrie et aux chevaux de luxe. Elle est d'une solidite et d'un prix de revient insignifiants.
Une machine ä percer est de toute necessite pour morlaiser convenablement les fers,
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Outillage de la ferrure a glace.
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Considei ant quo les marechauxauraicnt tout avanlageä preadre duns 1c coTnmerce les instruments pour faire les mortaises ct les
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crampons ou chevilles exactement proportionnes, I'outillage peul ötre röduit h. :
1deg; Un calibre matrice, instrument de precision du marßchal qui lui permettra toujours, ä l'atelier et en campagne, de fabri-quer des chevilles en cas de surprise.
2deg; Une cloutiere pour chevilles rondes et carries.
3deg; Un necessaire de ferrurc Ji glace, simple pifece en acier en forme de spatule, faisant office de marteau du cöte elargi, qui presente en avant un petit poingon fixe pour eurer les pieds, et nettoyer les alveoles, ct deux trous carres de petite et moyenne dimension pour enlever les vis et chevilles.
Une pierre ou un fer de rechange pent suffire. quot; 4deg; On peut transformer I'etrier nouveau modfele en tourne ä gauche.
5deg; L'outillage des systfemes ü chevilles mobiles n'est pas plus complique que celui de la methode Delperier, Lepinte, Coutela.
II faut un poingon rond ou carre pour pratiquer la mortaise ronde ou carree, de meme qu'il faut une etampe pour faire l'etam-pure Delperier.
Si les mar6chaux doivent faire les chevilles et les clous, ils doivent avoir une matricepour les premiers et une clouyere pour les seconds.
f i . Caboche a glace et crampon ä pincelo\n— CA\ASMM
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MM. Aureggio et Nathan Bloch ont presente en octobre et no-vembrel882, au ministöre de la guerre, des specimens de cabo-ches h glace et crampons ä pince pour etre experimentes prochai-nenient devant la Commission d'hygiene hippique.
Cos apparcils ;i glace, de la plus grande simplicitö, sont, quoique en acier, d'un prix de revient qui ne döpasse pas le prix du clou ä glace, et facilement applicables sur des fers uses jusqu'ä 4 millimetres.
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TROISIEME PARTIE.
lU'iFLEXIONS ET CO.NCLUSIOiN'S.
La ferrurc ä glaco des chevaux de l'armöe esl ii l'ordre du
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jour; tous les journaux nülitaires et techniques s'en occupcut'. Las uns cherchent ä faire ressortir les avantages de tel sys-töme; les autres reprochent ä l'administration superieure de la guerre ses tergiversations pour doter enfin I'armee frangaise d'une bonne ferrure ä glace; d'autres encore tendent äaccrMiter des erreurs.
11 nous semble, aprös la lecture du travail analytique qui precöde, quo la Commission d'hygicne hippique a sagement agi en ajournant sa decision pour etre edifice sur la valeur des diverses methodes proposees.
Teiles de celles-ci, qui n'ont pas 6te appr^ciees chez nous, ne sont-elles pas ordonnancees en Russie, en Autriche et en Alle-magne?
En temporisant, la Commission hippique a donnö le temps aux innovatours de perfectionner, de simplifier leurs inventions de maniere ä arriver ä ce resultat essentiellement pratique en campagne :
Possibilile pour lout cavalier isole de cramponner et decrampon-ner vn cheval.
Prcnant en consideration que les armees europeennes ont toules d'excellentes ferrures h glaco mobiles, l'administration de la guerre a rösolu de mcltre h. I'essai en 1881 ct 1882 la ferrure avec crampons ä vis des Russes et des Autrichiens, et la ferrure ä chevilles mobiles reglomentee depuis plusieurs annees dans I'armee prussienne.
On sait de quelle facon et dans quelles fdcheuses conditions olles ontetö experimentees, en presence des difficultes inherentes ä toute innovation en marechalcrie et en egard ä l'esprit rou-tinier.
A ce point de vue, il est regrettable que les methodes essayees I'hiver dernier n'aient pas ete prcalablcment enseignees par les vulgarisateurs, ä l'Ecole de marechalcrie, ä des ouvriers provi-soirement detaches do leurs corps, ou ils auraient rapporte des connaissances theoriques ct pratiques serieuses.
Si done la grande experimentation de 1882 n'a pas permis h. la Commission hippique de tirer des conclusions des rapports que les commissions regimentaires ont nüdiges, il nous parait raison-
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1 MM. Decroix, Dclpcrier ot Mitaut vierment de puMicr les lettres et rapports qu'ils ont adressfe au Ministre de la guerre en 1885.
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nable qu'elle doive tenir grand compte des fails acquis par une experience prolong^e dans les armies europeennes, et temporiser encore jusqu'ä ce qu'il lui soitenfin possible de faire choix, avec connaissancß de cause, d'une ferrure ä glace qui permelte h noire cavalerie de marcher sur le sol geld ou couvert de neige de tons les pays froids.
En un mot, une ferrure a glace de campagne, voilä ce qu'il nous faut, et non pas une ferrure comme les clous ä glace, pour aller seulement faire une promenade au bois de Boulogne.
La Commission d'liygitme hippique serait tout ä fait inexcusable, si,, eu ögard äla britvete des temps de neige ou de verglas en France, eile adoptait le systeme Lepinte (lire Systeme Delpe-rier) : modification du clou ä glace dont la tete est renforcee el la lame plus epaisse rivee au fer {Bulletin de la Riunion des ofßciers de 1881, page 487), que palronue aujourd'hui comme en 1879 et 1881, M. Mitaut, velerinaire principal en retraite, ex-membre de la Commission hippique, et que M. Delpamp;ier rcvendiquc dans sa leltre au Ministre.
Personne n'a oublie le discredit jete sur le clou Lepinte par I'essai que le colonel Baillod a fait de cette ferrure devant la Commission hippique rcunie en Janvier 1881, devant la forge du 3e cuirassiers, ä Paris. Nous lisons h ce sujet le passage qui suit dans le Bulletin de la Reunion des ofßciers de 1881, page 487 :
laquo; M. le colonel Baillod, du 3e cuirassiers, a demontre I'insuf-laquo; fisance etl'usure rapide des clous-rivets Ji glace, ä tete renfor-laquo; cee, en montant un cbeval d'expurience recemment ferre ä laquo; glace (avec 16 clous Lepinte) qui est revenu ä l'Ec jIo mililaire laquo; devant la Commission d'hygiöne hippique aprcs une course laquo; d'une heure ä une vigoureuse allure, avec ses clous h glace laquo; completsraent uses, renverses ou branlants. raquo;
A la page 463 du meine Bulletin, nous voyons, ä propos dos experiences de ferruve fi glace fuites en Janvier 1881 avec les vis, chevilles, clous Delperier, etc. :
laquo; Apres quinzo jours d'essai de tons les systömes proposes, les laquo; clous Delperier et autres, crampons ct vis et chevilles. furcnt laquo; cnleves pour faire marcher les chevaux avec les fers prives de lt;lt; leurs nppareils ii glace, de, maniere ;\ etudier leur solidile et w lour fixitö sur des fers plus ou moins uses.
laquo; Cette intöressante experience du romplacement des chevilles laquo; s'est faitc Ji I'Ecolc militairc duns les meines conditions pour
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laquo; toutes les sections de cavalerie et d'artillerie, nvec cello donnee laquo; pratique ainsi formulee par M. le general Thornton :
(i Uennemi est ä deux kilometres, la route est tres glissante, il laquo; faut ferrer les chevaux ä glace et partir au plus vite pour I'em -laquo; pecher de passer. raquo;
laquo; Cinq minutes aprfes cet ordre, les chevaux, ferres ä glace avec laquo; le Systeme Ji vis et ä chevilles mobiles, par les cavaliers, mar-laquo; chaient h I'ennemi suppose.
laquo; Vingt h quarante minutes seulement apramp;s, partaient les laquo; autres chevaux, quand les premiers avaient dejä rempli leur laquo; mission. raquo; Ceux-ci etaient ferrös avec les systömes Delpörier, Coutela, Lepinte, etc., qui ne peuvent etre appliques gue par les marechaux.
Pour fixer le clou Delperier aussi bien que ses derives, il faut un outil-maröchal ou un marteau et des tricoises, instruments que le marechal pent seul manier convenablement, et qu'il est impossible de donner ä chaque cavalier. Pour obvier au grand inconvenient de l'intervention du marechal pour implanter le clou ä glace Lepinte, on demande quelque chose d'irrealisable : laquo; Le placement ou le retnplacoment du clou Lepinte pourrait 6tre de beaucoup active ä l'aide de 4 om S cavaliers, marechaux auxiliaires, pris au besoin parmilesmenuisiers, serruriers, pour-vus chacun de marteaux et de tricoises. raquo;
Est-ce lä la ferrure ä glace pratique demandee par tous les horames serieux ?
On propose, cependant, e-on adoption genörale et definitive pour notre armee, malgre sa duree öphöm^re et son application impossible par le cavalier.
Nous terminerons notre travail analytique et critique sur la ferrure ä glace dans les armees europeennes, par I'expose som-maire des observations que nous suggöre l'ötude du clou h glace et des crampons fixes, donl les inconvenients, dit-on, sent gene-ralement exageres, et ne sent exacts qu'ä l'ögard des pieds ante-rieurs des chevaux dont les talons sont bas, etc.
Cependant, dans tous les regiments, on est convaincu aujour-d'hui que les crampons permanents ont par-dessus tout t'incon-venient d'user les extremilcs et de fausser les aplombs.
G'est pour cette bonne raison sans doute que la Commission d'hygiene hippique a provoque les decisions ministerielles des IG juillet et 22 döcembre 1881, pour modifier celle du 4 aoüt 187G
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qui present une ferrure d'ete etunc ferrure d'hivcr, celle-ei com-prenant des crampons fixes aux quatre fers, avee radjonction do clous ä glace en cas de besoin.
Voyant ä regret supprimer l'usage des crampons fixes, on se rcjette sur le clou a glace modifie, et pour le faire valoir aux yeux des personnes inexperimentecs en marechalerie, on trouve ä chaeun des systemes h vis et ä chevilles huit inconvönients aussi exageres qu'inexacts et sans importance. Le pen de fonde-ment de ces observations critiques a ete demontrö dans le cours de ce travail, notamment en ce qui concerne le defaut de solidite, routillage complique, etc., des ferrures ä glace ä chevilles mobiles.
Pour opposer des arguments sMeux ä ces raisons specieuses, il suffit de rappeler que les deux systfemes qui, d'aprös MM. Mi-taut ct Dclperier ne sauraient etro admis dans l'armöe fran^aise, sont :
L'un, la ferrure h vis en usage dans les armees russe, autri-#9632;chienne et beige,
L'autre, la ferrure ä chevilles mobiles röglementee dans I'ar-möe allemande depuis bientöt sept ans.
De tout ce qui vient d'etre dit il ressort bien evidemment :
1deg; Que tout est ä recommencer pour arriver ä faire un choix judicieux d'une bonne ferrure h. glace qui n'exige pas I'interven-lion du marechal;
2deg; Qu'il est absolument indiquc d'instruire les marechaux avant de leur demander l'application de systömes nouveaux de ferrure, en leur donnant des modelos types (instruments, crampons, chevilles ou clous) de meme provenance ;
3deg; Que la Commission d'hygiene hippique n'est pas suffisam-ment renseignee, par les experiences faites jusqu'ä cejour, sur la valeur des systömes prescntes, dont quelques-uns sont reglemen-taires dans les armees ötrangöres;
4deg; Qu'elle doit poursuivre patiemment ses recherches sans se laisser influencer par les travaux oü domino l'esprit de parti et de routine;
5raquo; Enfin, eile doit etre penetree do cette verile : que les nou-velles id6es ne se font leur place que par le temps ct la lutte, et que quand elles sont positives, I'avenirleur appartient.
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r Probleme ü resuudre.
S'il nous etuit permis de faire une proposition h M. ie Ministre de,la guerre, saisi de plusieurs projets de ferrure ä glace, nous deraanderions 1'execution par la Commission d'hygifene hippique du programme suivant:
1deg; Supposer un regiment faisant campagne en hiver et n'ayant. pour se ferrer h glace aucune ressource industrielle.
2deg; Donner ä chaque innovateur ou inventeur une section ou un escadron de ce regiment, pour le mettrc en etat de marcher le plus tot possible pendant plusieurs jours, sur un terrain tres glissant, dans les conditions suivantes :
a.nbsp; Faire (Hamper, alveoler ou larauder les fers, et surtoutexiger des maritehaiix. pour une fois exccptionnellement, la confection des clous, chevilles et crampons, avec cloutiamp;res~er'lilifeFes r,d hoc;
b.nbsp; nbsp;filoigner les marechaux et laisser aux cavaliers le soin de placer eux-memes les clous, chevilles, crampons, en employant les objets h leur disposition.
3deg; Apprecier, en fin de comnte, celui des systcmes qui per-mettra aux cavaliers d'aller dc I'avant au plus vite, ct s'assurer de la'fixilö, de la solidilö des apparcils, qui devront durer plusieurs jours.
Voilci, ä notre avis, un excellent moyen de se faire une idec exaete sur l'efficacitö du systöme de ferrure ä glacc de campagne h röglementer.
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Puns, —Trnprimcrff L. Daudoi* t*t C'\ rne Chrisljnf, 5,
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