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REPARATION
SABOT DES SOLIPEDES
A L'AIDE DE LA GUTTA-PERCHA
ET DE SÄ DISSOLUTION DAJIS IE SÜLFÜRE DE CARBONE
D6sirt DELAMOTTE et Yfes GEFFROY
Eldves de 4laquo; annlt;5e 41'ecole d'Alfort AVEC LE CONCOÜBS
De M. LAN NE LUC
Matira de 1 atelier des forges k la inlaquo;me icole
PARIS
MEND EL , LIBRAIRE
*9, BOULEVARD BEAUMARCHAIS, 49
1870
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REPARATION
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SABOT DBS SOLIPEDES
A L'AIDE DE LA GUTTA-PERCHA ET DE SA DISSOLUTION DANS LE SULFURE DE CARBONNE
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BIBUOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
2911 2194
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II
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REPARATION
SABOT DES SOLIPEDES
A L'AIDE DE LA GUTTA-PERCHA
ET DE SA DISSOLUTION DANS IE SÜLFURE DE CARBONE
Uiwk DELAMOm et Yves GEFFßOY
El^ves de 4e anniie a l'ecole d'Alfort
AVEC LE COiSXOUHS
De M. LANNELUC
Mdtire de laielier des furges ä la meme ecole
PARIS
MENDEL, LIBRAIRE 49, boclevard i:l,m:jiarc.ii,iis, 49
1870
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HOMMAGE DE RECONNAISSANCE
A NOS PARENTS amp; A NOS MAITRES
Nous devons adresser nos smceres remerciements a M. LANNELÜC, dont le bienveillant et intelligent concours nous a ete tres-utile.
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INTRODUCTION
L'onvrage que nous osons livrer ä la publicite a pour bnt de g^iieraliser uii tnoyen jnsqu'ici inconnu de faire mieux adhe­rer la giitta-pert-h.i an sabot du c'.ieval.
Depnis lougtemps on a remaqruö qne, si CPtfe substance off: ail de grands avantages pour remedier ä certaines atfections du pied, eile laissait encore a desirer sous le rapport de son adhorence ä la corne.
La preparation que nous conseillons aura, nous I'esperons, l'avantage ds permettre l'emploi de la gutta-percha dans tons les cas qni reclament son appliiation.
Nous croyons d'abord nöces.^aire de rappeler en quelques mots l'origine et les proprietes de la gutta-percha.
Nous relaterons ensuite les divers emplois de cette substance en medecine veterinaire.
Nous traiterons enfin la partie principale de notre sujet: le proccdö que noiilaquo; priconisons, scs Indlta-tions ct kcs avantiigclaquo;.
Origine de h gutta-percha. — La gutta-per.ha, encore ap-pelee gorame de Sumatra, du nom de File oil on la recueille, est le produit du sue d'un arbre forestier nomme percha, on-ginaire de Singapore et repandu dans la presqu'ile de Malacca et dans toutes les iles de l'Asie.
Le sue, appele gutta, se recueille par le meme proc^de que le caoutchouc, cest-ä dire en iucisant 1'ecorce et en recevant le li.piide qni en decoule daus des jaltes appropiiees ä cet usage. Ce sue, epaissi et solidiiie par 1'action du temps et de l'air, constitue la gutta-percha.
Proprietes physiques. — Cette matiere presente beaucoup d'analogie avec le caoutchouc. Elle est supörieure ä celui-ci pour la rigidite et la resistance; mais eile lui est au conlraire
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inKrieure du cote de Telasticite. Elle ressemblo. ä des rognures de eiiir ou u de la corne. Elle est brnuätre, blanchätre quand eile est pure, diire et flexible. Elle devient molle et elastiqne lorsqu'on la chauffe; dans Teau bouillante, eile se petrit faei-lement enlre les doigts. C'est daus cet elat qu'elle se soumet sans resistance ä toutes les formes qu'ou lui impose. Elle les garde en se refroidissant ä Tatmospliere et reprend alors toutes ses proprietes physiques.
Propriety chimiques, — Elle est plus legere que l'eau, inso­luble dans celle-ci et dans l'alcool, soluble dans le sulfure de carbone; l'etber la gonfle et la dissent tres-lenfement; eile re­side ä l'action des dissolutions alealines et de l'acide cblorhy-drique.
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RECHERCHES BIBLlOflRAPHlQUES SUR L'EMPLOl DE LA GUTTA-PERCHA EN MfiDECINE VfiTERINATRE.
Depnis longtemps les Asiatiqnes emploient la gutta-pereba k divers usages, notamment ä faire des manches de cognee. Elle ötait incounue en Europe avant 1843, epoque ä laquelle e docteur William Montgomerie la vulgarisa; mais ce ne ful que vers 1850 qu'on s'en servit pnur remedier aux defectun-sites dn sabot du cheval. Le docteur (iirou de Buzareingues la preconisa en 1851 ponr remedier ä l'aplatissement du pied; il c.onseille de remplacer par eile la plaque de cuir servant ä raettre la sole ä l'abri des corps contondants :
laquo; La gutta-pereba, dit-il, n'offre pas les inconvenients du laquo; cuir se tassant par une. pre=sion prolong^e, ce qui rend le fer laquo; vacillant, et s'impregnant d'bumalite qui ramollit ensuite le laquo; sabot, et tend ä augmenter sa mauvaise conformation. raquo;
Dans le recueil de I8ri2, M. Bouley donne latraduclion d'une lettre adressee par M. Cooper, veterinaire anglais, ä l'öditeur du Journal memuel de Mddecine vamp;drinaire, lettre dans laquelle M. Cooper conseille J'emploi de la gutta-percha pour rempla-cer les soles artificielles en cuir. II rappeile qu'il n'est pas le
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premier ä pröconiser cetto substance, et que le docteur Gibre de Stepney en a parle avant lui.
En 1861, M. Defays, dans lesAiviales de Medecineveterinn/re, publia un article dont nous extrayons les passages suivants :
ff II faut que la matiere dont on se sort pour la reparation laquo; artifieielle du sabot ait la consüfrince de la corne pour snp. laquo; porter sans se feurlre l'implantation des clous; qu'elle se laquo; ramollisse facilement pour se mouler sur les surfaces avec laquo; lesquelles on la met en contact; qu'elle soit insoluble dans laquo; I'eau pour ne pas s'alterer lorsque les pieds sont dans I'hu-a midite, et enfin qu'elle puisse se soudir au sabot et faire corps a avec lui. L'absence de cette derniere propriete laisserait per-laquo; sister au point de contact une fente clans laquelle les ma-laquo;tieres etrangeres pourraient penetrer et a la longue s'y accu-laquo; muleraient en grande quantite pour sonlever et detacher les lt;f pieces artificielles.
laquo; Un fait qui s'est pass6 en 1831 va confirmer ce que nous ft avanijons : nous avious applique la gutta-percha pure pour ff reparcr une breche que presentait le sabot d'un cheval ap-laquo; partcnaut a M. lo general Barrenaans ; mais, quoique nous tf eussions pris la precaution d'augmenter I'adherence au laquo; point de contact en implantantde petites pointes metalliqucs ff dans les herds de la division, la matiere plastique ne resla a appliquee que pendant un petit nombre de joars : les corps a Strangers avaient p^netre dans la piece artifieielle juxtn-laquo; posee, l'avaient soulevee, et los percussions des pieds sur le laquo; sol l'avaient ensuite detacWe completenient. raquo;
M. Defays, pour faire adherer la gutta-percha, la melange ä - la gonune ammoniaque. U dit en avoir obtenu de bons resul-tats; il I'emploie d'abord pour un pied derobe et sa substance reste adhereute jusqu'a la ferrure suivante. Ensuite, pour i'emplacer la corne enlevee dans une operation do seime en pince, afin do permettre l'utilisation de l'animal avant I'ava-lure de la corne.
Enfin, pour exhansser la paroi interne du sabot d'un che­val seconpant aux rnembres poiterieurs pardefautd'elevation du quartier interne.
Sous le titre de: Reparation du sahol des solipedes par la come artifieielle de Defays, MM. Leiseringet Hartmanu don-
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nent, dans le Nouvcau traite de Marichalerie, un article tres-elagieux de cette dnooiiverte.
Les iiutfiirs, on se luisaut sur leurs propres experiences, ar-rivetil ä celte conclusioa que l'emploi de la corne arliticielle est ä recommauder:
laquo; 1deg; Lorsqne la mnraille est trcs-courte, et surtout lorsque laquo; les tiilons sont trop has ;
laquo; 2deg; Dans les talons rentres, les pieds plats, les pieds com-laquo; bles, les pieds-bols;
laquo; 3deg; Dans toutes les espeees de seime. Ici la corne artifieielle laquo; no sert pas senllt;'metitä eaeher la fente, mais principalement laquo; ä Her et ä mauiteuir solidemi-ut les flhres cornces qui se sont laquo; söparees, et a prevenir ainsi le progres du mal en empe-laquo; chant la noiivelle. corne de se femiiller ;
laquo; 4deg; Dans les separations a la ligne blanche (paroi cr.'iife); laquo; il va de soi que ces furfaces doivent etre sechcs;
laquo; B0 Lors.iuf la fourchette egt;t trop petite, afiu de lui donner laquo; assez ile dimension pour qu'elle puisse etre exposelaquo; ä la laquo; pression du sol. raquo;
A l'epoque meme oü M.Defays avait concn I'idee d'appliquer la gntta-pi rcha ä la reparation du sabot, uu brigadier-mare-clial du 3e regiment d'artillerie, M. Pontoise, puursuivait de son cöte le meme but (1).
M. Jeanulu, veterinaire en premier raquo;lu regiment anquel M Pontoise est attacbä comme marechal, a reudu conn|ite ä Son Excellence M. le mioistre de la gturre, dans un rappor en date du Iquot; fevrirr 18t')2, des moyens employös par M. Pon-toigt;e pour rraliser son projet,
M. Pontoise a donne le nom de guelre on paroiposttchi an revetement de gutta-percha dont il enveloppe le sabot dn che-val et dans Icqucl il implantc les clous du fer comme dans la cornquot; eile meme. Void en quoi consistait I'appareil tel qu'il dtait appliquä en premier lieu :
Uoe gretic on paroi postiche en gutta-percha elait moulöe snr toutu reiendue de la muraille du sähet qu'elle eutourait
(1) Article de M. Bouley : Remeil rf? 18G3. (De Vemplni de la gutta-percha poav repai'er les hrpclien ilu sahot du cheval.)
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completement, la face iufeiieure du pied restant libre. Cette gneire u'etait pas collee, eile etait slmplement appliqu^e, et les clous fixant le fer etaieut implants dans cette faasse paroi.
Le eheval de M. Jeannin fut ferre aiusi des pieds anterieur droit et pnsterieur gauche, paree qua les sabots ctaient dero-bos; 11 put faire, peadaut tout le inois de novembre, son ser­vice ä toutes les allures et sur tons les terrains possibles : sur la terre seclie, sur des routes fangeuses, sur le pavö, et sur des routes empierrecs.
An ier decembre 1'appareil tenait encore, mais moins soli-dement, il vacillait leMÖremcut; lebord superieur de la guetre commcncait ä se desunir.
Cette premiere tentative aysxni prouve la poslaquo;ibi1ite demain-tenir anlourdu sabot un revetemenl de gutta-percha suffisam-mcut adherent pour servir d'lmplantation aux clous, le briga-dier-marcchal modifia son procödö. II cnvelo[ipa le sabot tout enlier d'une conche de gutta purcha qui lui formait nne guetre complete; le eheval de M. Jeannin fut ainsi chausse des quatre pie.Isle Ier decembre, et bs fers furent ficlies sur la paroi pos-tiche. Le lö decembre l'enveloppe de gutta-percha n'avait subi aucuu derangi'tnent; mais, dans la deuxierne quinzaine de ce mnis, le sujet de cette experience, qui elail d'un natnrel im­patient et qufavail l'habitude de secroiscr bsjamblaquo;, fiuit par decbirer et arracher rune apres I'autre les cbaussures du membre anterieur gauche et du membre posterieur droit, ce qui necessita uae nouvelle application des cbaussures de gutta. Get accident deraontrait quo IVllierence de Feiiveloppe de gutta avec la conie n'elait pas tont ä fait süffisante pour re-pondre au but qu'on se proposait. II s'agissait done de trouver le meyen de rendre cette adherence parfaite. Pour obtenir ce resultat, il fallait eviter l'iutroductioa de l'air el de l'bumi.ütö entre le sabot et la fausse paroi; M. Jeannin aida M. Poutoise a la solution de ce prohlcme : on tenta, sans succks, d'appliquer sur la come line dissolution de la gutta percha dans le sulfure de carbone, tout comme s'il s'agissait d'une etoffe qu'on vou-drait rendre impenueable. On essaya anssi de faire adherer la gutta par I'mtennediaire de la glu marine, laquelle, composee de naphte, caoutchouc et gotnme laque, est emplnyee dans la marine pour colter inlimemeut les parties Constituantes des mats qui sont si souvent atUques par I'eau. Mais cette glu
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^tait rassante, et Ton n'obtint pas, par .laquo;on interm^diaire, ^'adherence intime qne Ton d^sirait.
M. Pontoise eut alorsTidee d'incorporer ä chaud la glu ma­rine a la gutta-pppcha, et, apres de nombreus lätonnements, il est parvenu ä colter solidement ce mölange sur un sabot dlt;S chaup?e provenant du clos d'öquarrissage; il a complete I'expe-rience en y attaehant un fer au moyen de clous implantölaquo; dans la coucbe de gutta-percha ainsi pr^paree.
Pour se mndre cnmpte dn degrö d'adherence de eette nou-velle chaussure, M. Jeannin a fait mac^rer le sabot, ainsi prepare, pendant vingt-quatre beures dans l'eau, et il a constate qne le liquide n'avait ancunement döcoll4, la sub­stance; quo la fansse paroi etait intimement adherente, qu'il etait impossible do I'arracher memo avec les tonailles, enfin que les clous fixaient le fer d'nne maniere tres-solide.
Ce resultat obtenu, les chaiissures dont les pieds du cheval de M. Jeannin ötaient garnis furent detacbees des sabots ante-rieur droil et posterieur gauche le 2 Janvier 1862, et le brign-dier-marechal les remplaca par des nouvelles faites avec le melange dont il vient d'etre parle. Cette chaussure nouvelle adhera solidement; il fallait moins de temps pour Tappliquer que la premiere, et Ton put employer moins de substance, ce qui permit d'alleger le sabot double de son cnvcloppe.
Les experiences de MM. .leanuin et Pontoise en etaient lä lorsqu'ils enrent connaissance du procede de M. Defays, qui a la plus grande analngie avec Tun de ceux que M. Pontoise avait cssayes, ä eelte difference pics que M. Defays n'avait pas employe la gutta-percha a la confection d'tine paroi postiche complete, mais seulcment ä la reparation des bords derobes. M. Pontoise profita de cette indication. Le lö Janvier, la chaussure du pied posterieur gauche du cheval d'experienre fat enlevee quoiqu'elle füt encore tres-solide, et on la rem. placja par line aulre faite d'apres le procede de M. Defays, avec un melange intime d'une partie de gomme ammoniaque et deux parties de gutta-percha; 1'experience dömontra que cette nouvelle chaussure etait tres-adherente; mais, a force d'expö-rimenter, M. Pontoise finit par reconnaitre que la gutta-percha pouvait etre employee seule ä la confection d'une paroi postiche sans qu'il fut nccessaiie de 1'associer a aucune autre substance. La condition de son utilisation exclusive, e'est qu'elle soit
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ramollie au bain-marie, et voici le procede definitif auquel 11 s'est arrete :
laquo; La gutta-percha est ramollie au baiu-marie, puis on laquo; applique, avec une spatule, une premiere couche mince sur laquo; toute la surface du sabot, le pied etaut maintenu leve. Lors-laquo; que cette premiere couulie est refroidie, on la recouvre d'une laquo;deuxieme, et successivement ainsi jusqu'a ce qu'on ait laquo;obtenu I'epaisseur voulue pour l'implantatiou des clous. a Comme le refroidissement de la gutta-percha est assez ra-laquo; pide, et qu'en se reft oidissaut eile perd sa malleabilite, il laquo; faut avoir ä sa disposition des spatules chauffees ou des cau-laquo; teres ä l'aide desquels le moulage de la gutta-percha sur la laquo; corne s'execute d'une mauiere plus complete. Les spatules ou laquo; les cauteres serveut notamment ä faire penetrer la substance a dans les profoudeurs des lacunes de la face inferieure du laquo; pied. II va sans dire que la oü il y a des breches ä reparer, a l'öpaisseur des couches de gutta doit etre augmentee propor-a tionnellement.
laquo; I/operateur doit aussi se servir de ses mains mouillees pour a manipuler la gutta ramollie et Tetendre autour de la paroi. laquo; Quand eile n'est chauffee qu'au bain-marie, sa temperature laquo; est tolerable; eile 1'est d'autant plus que ses mains sont plus laquo; ouvrieres.
laquo; En resumani, l'operation qu'il s'agit de pratiquer ici est laquo; absolument celle du moulage du sabot avec une substance laquo; malleable qu'il faut avoir le soiu d'appliquer a la temp^ra-laquo; ture de l'eau bouillante, en prevenant son refroidissement a par I'emploi d'instruments en fer moderement cbaufles, a a l'aide desquels on ötale la gutta-percha, et on I'applique plus a exactement dans toutes les aufracluosites de l'objet que i'ou a se propose de modeler. Le pied du cheval doit etre maintenu laquo; leve pendant toute la duree de l'operation.
laquo; Lorsque le moule de gutta est acheve et biea ajuste, on laquo; hate son refroidissement par des affusions continues d'eau laquo; froide. Au bout d'une viugtaine de minutes le sabot postiche a, est tout ä fait solidifie. Cela fait, on ferre ce pied ainsi re-laquo; vetu de son enveloppe artificielle absolument comme un pied laquo; ordinaire.
laquo; Le fer etant ajuste sur les dimensions que douue au pied laquo; sa chaussure de gutta, on le chautfe a environ cent degres;
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laquo; on l'applique chaud, mais tres-rapidement, pour detenniner laquo; une paifaite coaptation entre luiet la substance qu'il doilrc-laquo; couvrir, puis on le refroidit et on rattache avec des clons a Lroches dans la fansso paroi. Une fois le cheval ferre, il laquo; fuut coaper ou sunder avec un cantcre chaud les liavures de laquo;gutta, et plonger enfin le ]iied dans im sean d'eau froide laquo; pour solidifler la partie de substance qua le caulere a laquo; ramollie. raquo;
Tel est le precede de reparation des sabots dont M. Poatoise a realise I'application. 11 s'est servi de ses guetres pour uu cheval t'ouibu appartenant ä M. Jeannin et son precede a bieu reussi. Et en effet, apres avoir ete force d'amiucir la paroi, la ferrure etaut devenue tout a fait impossible, la gutta-percha fut appliquee pendant dix moispour remplacer la paroi, et au bout de ce temps la ferrure put etre laite iiormalemeut. L'une des gnetres dura trois mois.
laquo; En suivant cette experience M. Jeaunin a constate que laquo; 1'adherence intime de la chaussure de gutta-percha avec le laquo; sabot ue se prolongeait pas au-delä d'uue quinzaine de jours a au niveau du biseau et des talons; que la une disunion s'ope-a rait toujonrs par suite,sans deute, du p u du sabot et de ses laquo; alternatives do dilatation et de resserrement. Mais cctte de-.t siniion reste toujours limitec aux regions qui viennent d'etre laquo; indiquees; partout ailleurs la gutta demeure adherente, et laquo; son modelage entre eile et le sabot etablit entre eux deux laquo; uue teile coaptation, qne la cha issure ue bouge pas et r6-laquo; siste ä tons les efforts de la locomotion (I). raquo;
Le riparateur de M. Pontoise a aussi ete essaye ä l'ecole d'Alfort; et lä encore ila offert des avautages reels en permet-tant Tutilisation immediate d'un cheval gueri d'un crapaud, dont la maladie avait necessite renlevement d'uno portion de paroi, teile que rapplication d'un fer etait impossible avant l'avalure de la corne, e'est-a-dire avant trois mois environ.
11 a ete employe encore :
Pour relever la partie circulaire de la sole et remedier ainsi au bombement de la surface plantaire. dans lecas de fourbure ebronique; de cctte maniere on pent appliquer uu fer plat et rendre aiusi I'appui plus stable;
(1) Recwil de medtcine, 18G3, dejä cit6.
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Pour remedier aux talons has et bleimeux, en interposiuit une liimt) de gutta-percha enlre les eponges et les talons;
Pour remplacer I'epaisseur do la brauche interne des t'ers destines aux chuvaux qui se ecu pent;
Euliu pour prevei.irle yetrait du sabot sur lui-metne apres l'usage des moyeus derencasteleurs, en moulaut daus les laeunes laterales de la fourchette des coins de gutta-percha.
Apres avoir parle des experiences de M. Poutoise, il est de uotre devoir de reproduire a leur suite ia lettre suivaute :
laquo; A Monsieur le Redauteur en chef du llccueil da inedecim: vetirinaire.
ci Sedan, le 3Ü avril 1863.
laquo; Monsieur le Kedacteur,
laquo; Dans l'interet professionnel, je vous prie de bien vouloir inserer daus ie liecucilde medecine velerinaire la lettre suivaute:
laquo; Artillerie, 4deg;comaiandement, oe division iiii!itaire,n''lo2i. — Melz, le IS octobre 1803. — Copie d'une lettre adiessee le 17 octobre 'I85;i par M. le ginieral de division Legendre, ius-pecteur general d'artillerie, ä M. le general de brigade coui-mandaut rurtillerie daus laoquot; division militaire.
laquo;iNIon eher general,
laquo; En date du i-i de ce mois, M. le miuistre de la guerre m'ecrit ce qui suit:
a General, j'airecu, avecla lettre que vous m'avez fait I'lion-neur de m'ecrire le 20 septcmbre dernier, uu memoire redige par M. Mourgues, aide-vcterinaire an 6deg; regiment d'artillerie, sur rapplieation de la gutta-percha a la ferrure des pieds de-fectueux el douloureux, et sur les resultats qu'il a oijtenus. Je vous prie de faire conuuitre ä M. Mourgues qne son niemnire a ete lu avee iuteret et qu'd a ete souuais ä la commission d'hygiene. Je ne puis, quant ä present, que l'encourager ä pcrseverer dans les recherches qu'd a commencees.
laquo; Veuillez, mou eher general, charger M. le colonel do
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6laquo; regiment d'artillerie de faire counattre ä M. Mourgues le contenu de cette lettre.
laquo; Le general, inspecteur general du 3e arroudissement d'artillerie,
laquo; Signe: Legendke.
laquo; Pour copie conforme et pour notifiration: laquo; Pour le general de brigade empeche,
laquo; Le colonel d'artillerie, laquo; Signe: Bkaine.
laquo; J'ose esperer, Monsieur le rödacteur, que ces quelques lignes seront süffisantes pour demontrer que j'ai quelques droits a la priorite de l'idee que vous attribuez a mon ex-eleve marechal Pontoise, dans le dernier numero de votre estimable journal, d'appliquer la gutta-percha a la ferrure des pieds de-iectueux et douloureux.
laquo; J'ai I'honneur, etc.
laquo; A. MOUKGUES, laquo; Vetiriuaire eu lquot; au 7e draguus. raquo;
Dans le meme recueil nous trouvous ensuite la leltre ci-dessous de M. Jeannin en reponseä celle deM. Mourgues.
laquo; A Monsieur le Redacteur en cbel du Jtecueil de medecine veterinaire.
t Wnceuuet, le 22 mai 1863.
laquo; Monsieur le Redacteur,
a Dans l'interet de la profession de veterinaiie, M. Mourglaquo;es reclame la priorite de l'idee relative a l'applicatiou de la gutta-[icrcba a la i'errure des pieds defectueux et douloureux; j'ai d'autant moinssouge a luicoutester cette priorite que, en 1853, et par tous les moyens en mon pouvoir, j'ai fait ressortir le plus avantageusement que j'ai pu l'utilite des travaux de M. Mourgues, qui etait alors sous mes ordres.
laquo; Dans le rapport que j'ai adresse en 1802 a Sou Excellence M. le miuistrc de la guerre sur les experiences du hrigadier-marechal Pontoise, je n'ai pas nwiiquij de citer le quot;joru de M. Mourgues, chaque fois qu'il avail clioit a la piionte d'une
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idee, et cela dans les termes les plus precis et les plus obli-geants.
a Soyez done assez bon, monsieur le redacteur, pour afflrmer ce dernier iait a mes confreres du civil et de Tarmee. Vos lecteurs comprendront aisement que, dans un long memoire forcöment charge de details minutieux, memoire aussi ingrat h lire qu'a rediger, les citations relatives a M. Mourgues aient pu echapper a votre attention concentree sur le sujet traite.
laquo; Apres cette declaration, dont on pourra constater la vöra-cite sur les deux exemplaires de mon travail, deposes I'uu a Alfort, l'autre au ministere, et pour eviter a mon egard toute interprötation defavorable pouvant rösulter de la lettre vague et 61astiqne de M. Mourgues, il me reste ä iudiquer quels sont les travaux executes en 18S3 par ce veterinaire et specifies dans son rapport; puis ä elablir, d'une manieretraneliee, les droits exclusifs de mon marechal ä l'invention originale, objet essentiel de mon memoire. Cette invention a valu a son auteur, et de la part du ministre, une lettre de felicitations et une gratification de 400 francs ; ensuite votre approbation si pre-cieuse, monsieur le professeur; enfin, unemedaille d'argent de premiere classe et une prime de 100 francs, decernees par la Societe protectrice des animaux, digne assemblee oüsiegent des vtterina'res qui n'ont pas juge sans examen.
laquo;En 1833, M. Mourgues a tres-avautageusement applique la gutta-percbasous forme dcsemelles, oubaadesmoulees,interpo-sees entre le pied etle fer pour soulager les pieds defectueuxet douloureux; elever ä volonte les talonsou la paroi tout entiere, suivantla region sensible qu'il s'agissaitde soustraire auxfou-lures au moment du poser du pied. Lagutta-percba etantä la foissouple,resis taute, imputrescible,indeformableäfroid,qua-litds precieuses que ne peuvent offrir ni le feutre, ni le cuir, ni meme le caoutchouc, substances qui, de temps immemorial, out ete essayees et aussitöt rejetees, l'idee de M. Mourgues etait tres-ingeuieuse, et fecoude en utilcs applications. Les experiences de ce praticien n'allerent pas plus loiu.
laquo; Apres le brusque depart de ce veterinaire, toujours en 1853, je ne pus trouver parrni les maröchaux qui I'avaient assiste aueun ouvrier de bonne volontö pour continuer ses essais, dont la reussite leur faisait redouter des complications a venir dans leur travail habituel, et peut-etre aussi un röle
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trop passif dans une innovation dont le velerinaire recueille-rait tout I'honneur.
laquo; En i8iQ, j'ordonnai au mardchal-ferrant Pontoise, le seul aui pouvait avoir vu operer M. Mourgnes, et persiste aujonr-d'hui, ä tort ou a ^ai^on, ä dire qu'il n'a aucunemeut Ö16 initid par ce vötörinaire, j'ordonnai, dis-je, de placer une semelle de gutta entre le fer et le pied d'un cheval apparlenant ä M. le grneral Marey Menge, indiquaut ä mon ouvrier, visiblement embarrasse, les manipulations necessaires, et mettant person-nellement la main a Tceuvre en snivant la melliode de M. Mour-gues. Ce cheval, tres-vieux, boiteux, ruinö et incurable, n'ayant eprouve autun soulagement, le marechal ne songea pas ä experimenter sur d'autres chevaux.
o C'est seulement ä daler de 1859 que mon brigadier-mari-chal, toujours d'apres mes conseils pre?sants, commencja ä ri-peter les travaux de M. Mourgues, c'est-ä-dire rien que des semelles plus ou moins completes ou plus ou moins 6paisses. Malgre la perfection qu'il apporta dans la confection de tons ces modeles, qu'il appliquait avec beaucoup de succes, jc n'a-vais pas la moindre intentiou d'en rendre compte amp; la commis­sion d'bygiöne, qui avait depuis longtemps, sur ce sujet, le rapport el les modeles de M. Mourgues. Mais j'encourageai mon ouvrier, lui promeltaut de rödiger un mömoire en sa fa­vour s'il parvenait a eröer du nouveau.
o L'occasion se presenta. Le brigadier-maröchal Pontoise, voyant mon propre cheval dans I'etat deplorable que vous avez raconte et que tout le regiment connait, contjut et mit ä execution l'id6e bardie ainsi formulae, savoir :
e 1deg; De faire qnatre pieds artificiels complets solidement adaptes ä autnnt de moignons comes, difformes, effiUs par le bout, au lieu d'etre evases comme le sabot ordinaire;
laquo; 2deg; D'attacber a chaeun de ces pieds postiches un fer ordi­naire de 400 grammes fiche par imit clous brochös exclusive-ment dans la couche de gutla-percha;
laquo; 3deg; De faire marcher de suite et librement ce cheval qui ne pouvait meine se tenir debout sur une moelleuse litiere, tant ses pieds elaient dögradös et douloureux;
laquo; 4deg; De faire durer cette cbaussure jusqu'a usure complete du fer, repoudaut de la solidite de son point d'appui sur la
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come, non moins que de la fixitö d'attache des clous agraKs uniquement dans le sabot artißciel.
laquo; Tout cela a ete immediatement realise; Tanimal a pu bien-töt reprendre sou service. Eufin, apres six mois d'ult;age de cette chaussure, qui a teau parfois jusqu'ä quatre-vingt-dix jours, mon vieux cheval a recouvre la forme vierge et toutes les qnalites primitives des beaux pieds qu'il possedait a Tage de quatre ans.
laquo; Le succes a ete tellement complet, que cet animal qui, avant l'experience, u'avait de prix que pour un öquarris-seur, m'a el6 achete, dix mois apres, au prix de oOO francs, par uue personne qui connaissait toute l'histoire de ce cheval.
laquo; C'est cette inventiou merveilleuse de mon maröchal qui fait l'objet essentiel du rapport que vous avez bien voulu ana­lyser, monsieur le rödacteur; encore, a ce propos, ai-je eu soin de rappeler les travaux de M. Mourgues comme point de depart de ceux de mon ouvrier.
t Quant au Systeme de semelles de gutta, dontM. Mourgues a parl6 le premier en 1833, je ne I'ai ajoute que pour memoire dans un tres-court appendice annexe ä mon rapport, ou, sur douze mignifiques modeles presents par mon maieuhal, je siguale nominativement les quatre premiers comme ayant et6 iuvcut(';s par M. Mourgues, dont le nom, oublie depuis dix ans, se trouve ainsi remis en Evidence on ne pent plus conscien-cieusement et a dessein.
laquo; Je vous demande bien pardon, monsieur le rödacteur, de ces longues explications, qui ötaieat pourtant indispensables pour eviter toute confusion entre les ceuvres des deux inven-teurs, et pour faire connaitre aussi a nos confreres que, dans mon mömoire, qui m'a valu de la part du minislre une lettre de remerciements pour le bon esprit dans lequel mon travail etait conqu, je n'ai pas plus porte alteinte a un int^ret profea-sionnel qu'a un intöröt privö.
laquo; J'ai voulu simplement ötablir que mon marechal venait d'inventer un moyen d'appliquer solidement la ferrure ordi­naire au pied du dieval saus implanter les clous dans la come. Dans l'interöt de la science, il etait de moa devoir de faire
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connaltre et de propager cette innovation qui conduira inavi-tablement ä d'autres bons resultats.
laquo; J'ai Thonneur d'etre, etc.
a C. Jeannin, laquo; Vt'leviiiaire eu tlaquo;1' au 3' d'artillerie. raquo;
Nous trouvons apres cette leihe la note suivante signee de M. Bouley:
a Puisque M. Jeannin croit devoir invoquer mon temoi-gnage, chose bien inutile apres ses affirmations, je me plais ä attester que, dans le memoire qu'il m'a remis entre les mains, il expose tout au long les experiences de M. Mourgues et les resultats qu'elles ont donnes entre ses mains, Sijemesuis abstenu d'en parier, c'est que l'idee de confectionner avec la gutta-percba des semelles pour l'usage du cbeval u'a rien d'o-riginal. Si M. Mourgues veut se donner la peine de recbercber dans le Recueil de Medecine vetmnaire, chose que je n'ai pas le temps de faire aujourd'bui, il y verra que cette idee appartient ä un veterinarian anglais, et que je l'ai fait connaltre aux lec-teurs Am Recueil, il y a dejä pas mal d'annees, en faisant l'ana-lyse du vöterinairian, oü eile se trouve exposee. D'un autre cote, M. Defays, bleu mieux que M. Mourgues, serait en droit de reclamer ici une priorite, puisque ses travaux sur cette matiere sont anterieurs ä ceux de M. Mourgues. Mais il y a loin de ces premiers essais auxquels est arrive M. le brigadier-marecbal Pontoise auquel appartient incoutestablement l'idee, aujourd'bui realisee, de faire avec la gutta-percha des sabots postiches complets solidement adherents, dans lesquels le fer peut etre fixö et rive ä l'aide de clous, comme dans un sabot veritable.
laquo; M. Mourgues ruvendique M. Pontoise comme sou eleve; M. Pontoise se defend de cette filiation et la renie. Mais, quoi qu'il en soit de cette question secondaire, ce qui est certain, c'est que M. Pontoise a fait une chose nouvelle dont M. Mour-gues n'avait pas eu l'idee. II faut done laisser ä cet intelligent ouvricr le merite de son utile invention.
raquo; H. b.raquo;
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- 21 #9632; IDfiGOUVERTE DU PROGEDK
Comme ou vient de le voir par nos recherclies bibliograplü-ques, pour rendre la gutta-percha adhörente au sabot, il fal-lait l'eutourer completement de cette substance; une applica-tioa sur touts la paroi ne suffisait meme pas, eile se dötachait assez vite.
On ne faisalt done point d'appllcatious locales dans les cas oü elles auraient suffi, parce que Ton n'aurait pas pu les faire tenir; de lä des depenses plus grandes et une surcharge du poids du pied qui fatiguait tonjours les animaux.
La dissolution de la gutta-percha dans le sulfnre de car-bone qui devait remedier a ces inconvönients n'avait 6t6 es-sayee que pour rendre le sabot impermeable, et cela sans succes.
Nous devons maintenant, pour rendre a chacun ce qui lui appartient, raconter comment cette dissolution a 6te employee pour fixer la gutta sur le sabot.
M. Lanneluc, maitre de forges a l'ecole d'Alfort, ä qui nous devons une grande partie des communications que nous allons faire, cherchait depuis longtemps le moyen de rendre la gutta mieux adlicrente, quand il fit la rencontre d'un ouvrier s'oc-cupant specialement de sonder les courroies et autres objets de cuir a l'aide de deux preparations dont il refusa de dire la composition. Pour souder ainsi des morceaux de cuir, apres avoir prepare convenablement les abouts pour qu'ils s'adap-tent bien ensemble, cet ouvrier les recouvrait des deux sub­stances (le sulfure de carbone d'abord et ensuite la dissolution de gutta-percha dans ce sulfure); puis, passant dessus uu far chauffe a une assez basse temperature, il accolait les deux estremites et les maintenait comprimees pendant un certain temps; illes battait en outre tres-fortement avec le marteau. Les deux morceaux etaient alors aussiintimementunisqu'avee une suture de bourrelier.
M. Lanneluc, songeant immediatemeut ä essayer ces prepa­rations pour souder la gutta au sabot, pria cet ouvrier de lui ceder un üaeon de chacune d'elles. La rencontre et I'idee furent tres-heureuses : apres quelques essais varies, M. Lan­neluc remarqua que la gutta-percha tenait tellement fort au
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sabot qu'elle semblait faire corps avec lui, et cela meme dans des applications tres-circonscrites.
Notre mailre de forges ayaut eu l'obligeance de nous fairo part de son precede, nous avons examine les deux substances. L'une etait constitute par im liquide limpide repandant une odeur foite de cliou ponrri, ce ijui nous jiermit de recon-naitre le sulfnre de carbone; I'autre avait la meme odeur, mais etait noiratre et sinipeuse. Sachant que la gutta-percba 6tait soluble dans le sulfure de carbone et insoluble dans I'al-cool, nous avous traite cette deuxieme preparation par celui-ci, ce qui nous donna un pr6iipit6 de gutta-percha; Tövaporation nous donna aussi nn residu de gntta.
Ayaiit voulusavoirsi les deux substances etaient absolument necessaires, nous les avons essayees, d'abord ensemble, et en-suite nous nous sommes servi seulement de la dissolution de gutta-percha dans le sulfure de carbone, et nous avons reconnn que celle-ci remplissait parfaitement le meme but que lorsque, avant son application, on revetait le sabot, d'une couche de sulfure de carbone pii'-.
MANUEL OPERATOIRE.
L'emploi du sulfure de carbone reclamant la eonnaissance de ses principales proprieles, nous croyons devoir les rappeler ici.
Le sulfure de carbone (CS2), encore appel6 acide sulfocar-bonique, est un liquide iucolore, fluide comme Tether, se vo-latilisant tres-vite. Son odeur est fetide, particuliere, se rap-prochant de celle de chou ponrri; il tombe en gouttes an fond de l'eau, ä laquelle il ne se mele pas, mais il se melange ä Tether et a l'alcool. Sa vapeur melee ä l'oxygene d6toue fortement. II brüle avec une flamme bleue, en donnant des acides carbonique et sulfureux; il s'enflctmme avec la plus grande facilile. Les oux-riers qui respirent la vapeur de ce sul­furraquo; iprcuvent d'abord de l'anorexie, des naus6e.laquo;, des vomis-sements, divers troubles digestifs, puis da l'heb^tude, de la perte de m6moire, on uue grande mobilite intellectuelle avec des acees de violence, deraquo; vertiges, des troubles de la vae et de .'onle, de l'impuissance ehelaquo; les homines, la perte des dösirs
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sexuelft cbez les femmes, des paralysies variees, surtout du mouveraent, faits bieu (iludies par Detpech.
Quoiquececi n'ait aucun rapport avec notre snjet, nous pou-voas rappeler en passant on precieux service que rend, ä la m^decine, le sulfure de carbone. On mole : le sulfure de car-bone, 30 parties; teiuture de camphre, 90 parlies. Une com-presse imbibee de ciette solution et appliquee sur le siöge de la douleur, lors meme qu'il s'agit de coliques bepatiques, bi-liaires, etc., les fait cesser apres cinq minutes. II faut enlever ce topique au moindre sentiment de brülure.
Preparation de la dissolution. — La dissolution devant etre conceutröe, la gutta-percha est mise en exces. Pour öviter une perte de sulfure de carbone, par suite de son evaporation, on doit avoir soin de couper d'abord la gutta en tranches assez minces, et de la mettre la premiere dans un solide flacon bou-chö ä l'emeri; on ajoute alors le sulfure de carbone. On laisse dissoudre, en ayant soin d'agiter de temps en temps. II faut environ 250 grammes de gutta pour un litre de sulfure. Si Ton devaits'en servir immediatcment, il snffirait, pour hater la dis­solution,de plonger le flacoa dans de l'eau tiede, api es Tavoir, au prfalable, hermamp;iquement bouche. Chaque fois qu'on em-ploie la preparation, on doit avoir soin de remuer le flacon; et, si Ton s'aperqoit que, par suite de I'evaporation du sulfure de carbone, il y a un assez grand döpöt de gutta, on ajoute une certaioe qnantite du liquide dissolvant.
Avant de faire I'application sur le sabot, il faut nettoyer et räper la cornc sur toute la surface qui doit etre recouverte de gutta-percha. Pendant ce temps celie-ci est ramollie au bain-marie ou dans l'eau chaude, ä 50deg; ou 60deg;, Quand la gutta de­viant facile ä manier on en prepare üne plaque, de grandeur et d'^paisseur voulues, que Ton met ensuite dans I'eau chaude. On ne fait chauffer la gutta-percha que jusqu'a une tempera­ture assez basse, afin que Ton puisse simplement la manier sans qu'elle adhere aux doigts; on 6tend alors, avec un pin-ceau, sur le sabot, la dissolution de gutta; puls, imm6diate-ment aprös, on applique la plaque de gutta pr6paree. II faut avoir soin, avant d'adapter celle-ci, de la dess6cher k sa sur­face, k l'aide d'une toile quelconque, et, une fois appliquee, de 86 mouiller les doigts afin de la monier plus facilement.
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Pour niveler la gutta, on passe dessus un caut^re, qui ne doit point etre cliauffö jusqu'au rouge, car alors eile s'enflamme comme toutes les resines et secoasume en degageant une fumöe tres-epaisse. Si le cautere est trop chaud, on le passe vivement dans 1'eau froide. On ne doit se servir du cautere que lorsque la gutta-perclia est eutierement refroidie, moment qui corres­pond ä rentiere evaporation du sulfure de carbone ; nous avons en effet remarque qu'eu hatant le degagement du sul­fure on rendait la gutta moins adhereute et qu'en meme temps le contact du cautere faisait brüler le salfure de carbone.
Le cautere employe par M. Lanneluc ala forme d'un cylindre arrondi a ses extremites, d'un diametre d'un centimetre envi­ron et d'une longueur de six centimetres. De son milieu part perpendiculairement une tige se courbant a angle droit a trois centimetres du cautere, et dans une direction perpendiculaire aussi au grand axe du cylindre. La seconde portion de cette tige a Ireute centimetres de long et est adaptee ä un manclie. La couche de gutta doit etre moins epaisse pres de la couroune pour ne point entraver la pousse de la corne; de plus, si 1'on veut eviter que cette couche se decolle superieurement, il ne faut [pas la faire mouter Jusqu'au bourrelet.
Lorsque le cautere est passe sur la plaque de gutta, on voit celle-ci se retracter de sa face superficielle vers sa face pro-foude, diminuer ainsi d'epaisseur en se condensant, et se sou-der plus intimement a la corne.
L'application etant regnlieremeut faite, le pied est ferre: dans les eas oü la gutta-percba doit etre appliquee sur le fer, ce qui a lieu pour les pieds bleimeux et les pieds combles, on applique encore la dissolution avant la bände de gutta; on nivelle aussi avec le cautere cbaud apres avoir enlevö les parties qui debordent le fer.
Toutes les fois que la gutta-percba sera employee, on devra avoir soin de la refroidir, apres son application, a I'aide d'ef -fusions d'eau, on en plongeant le pied dans ce liquide. II es necessaire de Men se rappeler que la gutta-percha ne devient solidement adhereute qu'apres son complet refroidissement, ce qui demande de deux a trois beures.
Par ce procöde, non-seulement les applications locales tien-nent tres-bien, mais encore, et ä plus forte raison, les app//-
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cations sur la paroi ou sur tout le sabot adbireut beaucoup mieux que par les moyens employös jusqa'ici.
Comment agit le snlfure de carbone?
Nous croyons tres-facile de nous expliquer son mode d'action. En eflfet, etant un dissolvaut energique de la gutta-percha, il rend cellc-ci tres-liquide et favorise par consequent sa sou-dure avec le sabot en la faisant mieux penetrer dans les plus petites anfractuositös de sa surface. D'un autre cote, par sa face superficielle, cette gutta-percha liquide doit necessaire-ment se souder tres-intimeuieut avec la couche, de meme na­ture qu'elle, qui doit la recouvrir.
Indications et avantagcs de la dissolution de gutta-percha dans le sulfure de carbone.
Nous ne croyons pas devoir mieux faire ä propos des indi­cations et des avantages de notre procedö que de citer les experiences que nous avons faites, et les resultats que nous avons obtenus.
Mais avant, nous croyons utile de relaler, entre autres, une des experiences comparatives que nous avons faites en nous servant, d'une part, de la gutta-percha seule, et, d'autrepart, de la gutta avec sa solution.
Sur un cheval faisant a I'ficole le service des commissions nous avons, sans le secours de la dissolution, adapte au pied anterieur gauche une plaque de gutta sur le quartier externe.
Sur la meme region da sabot anterieur droit, nous avoiw applique, par notre precede, une couche de gutta de meme poids que la precedente (io grammes).
La premiere se detacha complctement le lendemain, lors du premier voyage que fit 1'animal.
La secoude resla adhereute pendant quarante-huit jours, quoique duraut tout ee temps le cheval füt soumis a son ser­vice ordinaire, et encore fallut-il alors une tres-grande force pour la detacher : une maladie de pied etait venue entraver notre experience.
Pour mesurer comparativement radherence de la gutta-percha dans ces deux modes d'emploi nous avons fait, sur
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deux sabots morts, deux applications Egales, recouvrant deux cordes auxquelles nous avous siispendu des poids. II a fallu 36 kilng, pour detacher la plaque de gutta adaptöe seule, et 407 kilog. pour rompre radherence de celle qui avait 6l6 sou-dee a I'aide de la dissolution. Les deux plaques de gutta pesaieut chacune 5S grammes.
Emploi de la gutta-percha pour les seimes.
Dans le cas de seime?, la gutta-percba rend des services inconteslables soit qu'on I'emploie avee I'aide des agrafes, soit qu'oa s'en serve sans l'intervention de cellcs-ci.
Dans le premier cas, eile immobilise les agrafes, de plus eile empeche la penetration des corps strangers dans la solu­tion de conlinuite du sabot, et favorise par consequent la fusion des deuxlevres deli seime.
Dans le deuxieme cas, sa premiere propriete se fait sentir directemeut sur les bords de la seime; quant a la seconde, eile est tout ä fait möeanique et agit pareillement. Sa propri6t6 dJimmobilisation est due au rapprochement s'operant entre ses molecules par le refroidissement. La condensation de celles-ci est teile, que uous avons vu la gutta-percha se rom­pre dans la partie correspondante a la seime plulöt quo de coder k I'effort produit par la tendance du sabot a s'ecarter en cet eudroit. Cette propriete est tres-importante, et, en effet, il arrive souvent, dans les chevaux fins, que le peu d'öpaisseur du quartier ne permet par d'appliquer les agrafes: la gutta-percha en remplit alors parfaitement I'office.
Comme nous venous de le voir, la gutta-percha pent 6tre employee seule, ou avec I'aide des agrafes, selon I'epaisseur de la paroi dans les pieds qui en röclament Tapplication.
En general, dans tous les cas ou on pourra se servir des agrafes, 11 vaudra mieux les employer, car, comme nous l'avonsdöja fait remarquer, la gutta peut se briser a I'endroit de la seime; ceci nous est arrive dans le cas de seime en pince chez des chevaux de trait.
Mais la possibilitö de la rupture des plaques de gutta serait. eile la seule cause qui fasse recommauder les agrafes? La seime ne doit-eile pas etre mieux immobilisäe avec le secours de celles-ci? Nous n'avons jamais pu le prouver experimenta-
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lement, pourtant nous croyons que la fusion des deux bords doit etre plus rapide.
D'apres cela, les agrafes devront done surlout etre em­ployees dans les seimes en pince, cas ou Ton pent d'ailleurs s'en servir presque toujours.
Quant aux seimes quartes, raoius sujettes ä s'ecarter consi-d^rabiement, elles puurront etre traitees par la gntta-peri-ha employee seule; on sait, en effet, qu'en quartier le pied du cheval, quelqne service que fasse celui-ci, ne recoil jamais ces pressions considerables s'accumulant en pince dans les pieds posterieurs de nos chevaux de trait.
1.
Experiences sur les seimes en pince.
Premiere experience, — Le 45 Janvier nous avons appliqu4, apres avoir Men prepare les pieds, deux plaques de gutla sur deux seimes en pince (Jont une anterieure droite et Tautre posterieure gauche) d'une jument appartenant ä M. Maquart, equarrisseur a Paris.
Les seimes ont d'abord ele barrees et recouvertes ensuite d'une plaque de gutta, mais dans leurs parties superieures seulement, II n'ötait pas necessaire de les en revetir inferieure-ment, attendu leur peu de profondeur en cette partie. II suffi-rait done d'une application faite eu haut du sabot; e'est dans cette region, en etfet, qu'il s'agit de maintenir en contact les deux levres de la solution de continuite, afin que les tubes cor-nes se soudent ä leur sortie du bourrelet.
Nous avons fait marcher l'animal avant et immödiatement apres l'application, et nous nquot;avons remarquö aucun change-ment. II n'y avait pas de boiterie, il exislait seulement une hesitation dans le poser du membre posterieur gauche.
Le 27 fevrier, )a ferrure ayant eu besoin d'etre renouvel^e; l'animal fut ameneä l'Ecole; il existait entre chaque plaque de gutta et le bourrelet un espace d'un centimetre et demi environ. Uhe ligne ä peine apparente marquait le trajet de la sei me.
La gntta-perclia 6tait encore tres-adherente.
Le 18 mars, nous eümes l'occasion de voir de nouveau le sujet de notre experience; nous eulevämes la gutta-percha ä
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l'aide de tricoises, et nous pümes constater que les deux lÄvres de la seime etaient tres-rapprochöes, et que la come de uou-velle formation, dans une ötendue de pres de trois centimetres, nepresentait plus de solution de continuite.
Pendant tout le temps que dura notre experience I'animal no cessa de faire un service Ires-penible sur le pav6 de Pari? (au trot et souvent charge).
2e experience. — Le 28 Janvier, M. Varre, dc Montrouge,, conduisit a lEcole un cheval dont le sabot posterieur gauche presentait une seime eu piuce profonde et complete .faisanl assez fortemeiit boiler Tanimal.
Le proprielaire demandant a ce que Ton barramp;t la seimeim-mediatement, on lui conseilla d'attendre la disparilion de la boiterie. II laissa alors son cheval a Tecurie et entoura le pied malade d'un cataplasme.
Le Ier fevrier la clandieation ayant a pen pres disparu, nous avons barre la seime et fait une application de gutta. Le 4 mars la plaque de gutta tient encore tres-bien; la corne formte depuis Tapphcatioii ne presente pas de solution de continuite. Le 15 avril, I'animal nous est amene pour la derniere fois : la gutta-percha adhere encore tres-bien, la seime ne se re-produit pas dans la corne de nouvelle formation.
3e experience. — Le 29 fevrier, ä un petit cheval anglais, atteint de seime en pince au membre posterieur gauche, nous avons applique sur le sabot une couche de gutta par notre procede, mais sans nous servir d'agrafes. Le 21 avril, les deux bords de la seime etaient tres-rapproches, el la gutta-percha, que nous anaehämes, lenait encore assez solidement.
I amp;quot; experience. — Le 3 mars il fut amene a I'Ecole un che­val ayant, ä chacundes sabots posteiieurs,une seime en pince: celle du cötö gauche, beaucoup plus profonde que la droite, s'etendait da bourrelel au bord inferieur du piedgt; quant a la droite, eile interessait a peine la moitie de l'epaisseur de la paroi, et eile descendait jusqu'a environ la moili6 de sa hauteur.
Uue application de gutta fut faite sur chacune d'elles, el nous ne nous servimes d'agrafes que du cötö gauche.
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Le 8 mars, le cheval uous fut prösente de nouveau et uous fümes tres-fStcmnes de voir l'arrachement complet de la gutta-perclia et des agrafes appliquees au sabot gauche.
Nous ne pümes immecliatement trouver la cause de ce fait, anormal pour nous. Ayant interroge le proprietaire, il nous apprit que, au repos, son cheval avait l'habitude de trepigne coustamment des membres postörieurs, et, en entrecroisaut leraquo; membres, de poser les sabots Tun sur I'autre.
Ainsi avertis, nous fimes une seconde application d'agrafes et de gulta et uous ne quittcimes I'animal qu'apres desseche-ment complet de la gutta-percha.
Pendant ce temps, en effet, nous eümes beaucoup de peine ä nous opposer ä l'enlevement de la gutta; I'animal parvint meme ä poser le pied droit sur le gauche, et l'äponge du fer s'imprima sur la gutta a peine solidifiee.
Le 22 avril, les deux plaques tenaient trfes-solidement, les compressions qu'elles avaieut subies par le fer du membre opposö y avaient laisse de fortes empreintes, mais n'avaient pu parvenir ä les detacher. Nous avons arrache la plaque de gutta du sabot droit pour constater l'etat de la seime: celle-ci avait les deux bords tres-rapproches et la corne iiouvelle ne presentait plus de division.
La plaque de gutta du sabot gauche tenait encore tres-bien, vu la gravite dc la seime, nous ne I'avons pas arrachee.
II. —EXPERIENCES SUR LES SEIMES QUARTES.
lre experience, — Le 2quot;2 decembre 18Ü9, il est ameue ä TE-cole un cheval atteint d'une seime quarte complete, profonde et saignante, au membre anterieur droit, cöte interne. Comme la boiterie est tres-marquee, qu'il y a ecoulement de sang au bourrelet, nous n'appliquons la plaque de gutta que sur les deux tiers inferieurs seulement, craignant, en c.omprimaut le bourrelet, cTaugmenter laclaudication.
Le 4 Janvier 1'application adhere tres-bien;
Le 28, on enleve avec le rogne-pied la gutta qui tient encore tres-fort. Les deux bords de la seime, qui ötaient tres-eeartes avant le traitement, sont tellement rapproches que la solution
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de continuity n'est plus repramp;entee que par une ligne dans les trois quarts inföiieurs du sabot.
Supöiieutement il u'y avait point eu de gutta, lYcarte-ment entre les bords de la fente est encore d'environ deux miilimeires.
Comme il n'y a plus de boiferie, nous faisons monter cette fois jusqu'au bourrelet la nouvelle couche de gutta appliquöe.
Le 21 mars, la gutta est arracbce; la seime a entieremeut disparu.
2e experience. — Bur uu cheval eutrti aux höpitaux de l'fi-cole le 22 Janvier, atteint de deux seimes quartes profondes et completes, aux deux membres anterieurs et du cölö interne, nous obleuons la perrrission d'essayer notre procedö. Comme le cbeval boitait, on mit deux calaplasmes autour des pieds jnsqu'a la disparition de la boiterie, ce qui arriva au bout de cinq jours. Le 27 Janvier on appliqua deux plaques de gutta sur les deux seimes qui etaient tres-ouvertes; Tanimalquitta I'Ecole le If ndemain. Le 23 mars, ce cbeval revint a I'Ecole : les deux plaques de gutta etaienttombees laveille, les deux sei­mes ölaieut presque completement disparues. Nous n'avons applique de nouvelles plaques de gutta que pour iaire plaisir au proprietaire de 1'animal.
3e experience. —Cheval arabe atteint de deux seimes quar­tes aux deux membres anterieurs, cöte interne. Deux plaques de gutta sont appliquees le 3 fevrier. Le 26 avril les deux sei­mes sont disparues. L'animal, qui avail toujours boite, ne boite plus depuis notre application.
Sur uu assez grand nombre d'autres cbevaux les mcmes es-sais nous ont doune toujours de boas resultats.
EMPLOI DE LA GUTTA-PERCHA COMME ÄlOYEN DESLNCASTELEUR.
Depuis longtemps M. Lanneluc emploie, avec succes, la gutta pour les pieds encasteles. II applique alors une plaque de cette substance dans les lacunes laterales et mediaue du pied, et 11 adapte ensuite uu fer ä planche. On comprend faci-
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lement que cette planche du fer, pressant les irois coins de gutta enfonces dans les lacunes, il se produise la une dilata-tiondes talons; la gulta-percha agit encore dans ce cas en s'opposant a la dessiccatiou de la come qu'elle recouvre. Nous avons suivi pendant deux ansles experiences de M. Lan-neluc, et nous I'avons toujours vu obtenir J'excellents re-sullats de ce procede. II u'est point le seul, d'ailleurs, qui emploie ce moyen de remedier aux pieds encasteles, M. Pon-toise a fait autsi pnblier les avantages quJoffre la gutta-per­cha dans cette circonstance.
BREGHES DU SABOT.
Cette espece de come artificielle que represente la gutta-percha remplit de tres-grands services dans loutes les especes de breehes du sabot. Lors des breches que laissent les javarts operas, les clous de rue, les seimes, les bleimes, le crapaud, le köraphyllocele, la fourbure,on est souvent embarrasse pour adapter des fers aux sabots plus ou moins detruits; avec la gutta-percha, rieu de plus facile que de reconstituer eutiere-ment le sabot et d'appliquer un fer qui permette ä l'animal de reprendre son service; les clous broches dans cette come ar­tificielle tiennent tout aussi Men que dans la corne naturelle.
PIEDS BLEIMEUX.
La premidre indication k remplir pour les pieds bleimeux est d'appliquer un fer ä planche; mais, si la fourchette est basse, plus ou moins atrophiöe, ou si le marechal a aminci la corne qui la constitue, la planche du fer ne peut plus reposer sur eile. C'est alors qu'on peut obtenir de tres-bons effeta de la gutta-percha, avec laquelle on fait une fourchette artificielle.
FOURBURE CHRONIQUE, PIEDS COMBLES.
Dans ces sortes d'affections il n'y a guere que la ferrure qui puisse douher quelques resultals. M. Lanueluc a pu tres-sou-vent, dans ces cas, rendre les animaux utilisables en leur ap^
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pliquantun fer 6vide ä Tanglaise, ä talous nourris, et pourm, sax sa face superieure, d'une bände de gutta-percha.
CONCLUSION
Par ce nouveau procdde de rendre la gutta-percha adhe-rente il sera possible d'obtenir la guerison des seimes quartes et de favoriser eelle des seimes en pince maintenues par les agrafes, car l'enduit de gutta preserve les seimes de la penö-tration des corps etrangers dans leur luteneur.
Ce procede est tres-peu coüteux, la quantitö de gutta neces-saire pour meltre sur les seimes etant tres-faible (de 15 a 50 grammes suffisent). En outre, la gutta ne s'use pour aius. dire pas, eile pent etre employee indefiniment : pour cela, on la nettoiera d'abord dans l'eau froide et ensuite dans leau chaude, enayant soin de la malaxcr pour faire mieuxadherei entre elles ses parties Constituantes. 11 suffira done si Ion veut s'en servir de nouveau, de la detacher lorsquelle sera pres de tomber, pour eviter qu'elle ne se perde.
Nous ne croyons pas nous aveugler sur le mente d une de-couverte qui, nous nous empressons de le reconnaitre, ne nous appartient pas, en assurant qu'elle peut rendre d'assez grands services C'est la seule raison pour laquelle nous nous sommes empresses de la publier. Si celte decouverte est veritablement ptile ce que Vavenir nous apprendra, nous aurons eu au moms l'honneur de sa publication; ceci suffira amplemeut a notre
ambiti0IXnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; D. DELAMOTTE,
be Lillebonne (Seine-Infirieurs).
Y. GEFFROTf,
bk Lanhion (Cöleraquo;-(3u-Nord).
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