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RfiSULTATS
DE TRQIS ANNfiES DE PRATIQUE
DE LMMCÜIATP
DE I.A
PLEUROPNEUMOWE EXSUDATTVE.
MEMOIKK
A L'A C A D K M 1 E K 0 V A L E 1gt; E M Ü 0 E C I S E DE B E I. 0 I Q U E DANS SA SEANCE DU 31 MARS IS35,
I'.tlaquo; m. I.IC raquo;OCTECB WILLRIIlaquo;
f.:
BRUXELLES,
J.-B. DE MORTIER, IMPRUIF.ÜR DE LACADfiMIE,
ÜO, rue de Nacnür.
185S
. iei g^n. C.659
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BIBLIOTHSEK
DIERGENEESKÜNDE
ÜTBECHT
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RIJKSUNIVERSITEIT TE UTRECHT
2671 699 7
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RESULTATS
DE TROIS ANNEES DE PRATIQUE
DE LWULAIION
PLEUROPNEUMONIE EXSUDATIVE.
IWE1IOIRE
A l.'A CADKU I E BOVALE DE UEDECINE DE BELG1QCG DARS SA SEANCE DC 31 MARS 18.15.
••/IK laquo;f. LE DOCTECB WII.I.KWS.
BRDXELLES,
J.-B. DE MOBTIER, IMPBIMEUR DE L'ACADEHIE.
30, rue de Namur.
1855
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!
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RESULTATS
DE TROIS ANNfiES DE PRATIQUE
DE L INOCULATION
DE
LA PLEÜROPNEUMONIE EX.SUDAT1VE.
#9632; #9632;
Messieurs ,
Nous vivons ä une epoque oü los questions d'ordre materiel, celles surtout qui sont vitales pour l'agriculture, tiennent la plus large place dans les preoccupations des peupies et des gouver-nemenls.Or, la pleuropneumonie ayant ete presque partout une cause de ruine pour Industrie agricole, rien de plus naturel, par consequent, que la question du remede a opposer ä ce fleau destrueteur soil actuellement ä Tordre du jour dans la plupart des contrees de l'Europe.
II squot;agit done iei, Messieurs, dun sujet excessivement grave : e'est pour cela que je Tenvisage, pour ma part, avec un entier detachement de moi-meme ; mais, dquot;un aulre cöte, je me crois cn droit d'allendre de ceux qui sont appeles ä s:en oecuper, un amour de la justice egal ä Tamour de la verite, qui seul rnanimc dans cette circonstance.
Je me häle de declarer, Messieurs, que je ne viens pas ici prendre une position militante. Ce serait mal reconnaitre la faveur que vous voulez bien m'aecorder, et a laquellc je
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suis cxtremement sensible. Je ne viens rien disculer, rien alta-t|uei', rien refuter; je ne viens m'en prendre ni a aucune per-sonne, ni a aucune institution. INon, Messieurs, je desire me placer dans cette region serieuse et calme, ou devraienl toujours se discuter les hauts interets sociaux et scientifiques. Je serai done sobre de paroles; j'ai ä soumeltre mieux que cela a vos lumicres, j'ai ä protluire des faits posilifs, des chiffres vrais. A des paroles on repond par dautres paroles; mais des faits, des ehiffres düment attestes par les autorites les plus respec­tables , sont des arguments qui defiant toute vaine contro-verse. Un aneien comparait le champ de la theorie a les-paee, ä l'infini, et le chump de la pratique a un sol bien ferme et circonscrit dans des limites exactes.
En effet, Messieurs, une loi dans Vordre des sciences natu­relles et medicales, est toujours le resultat de Tobservation, de Texperience; eile doit etre basee sur des faits nombreux, con­stants, invariables, et par consequent, ne peut jamais resulter meine des raisonnements les plus logiques. Il en est ainsi de lino-culation preventive de la pleuropneumonie appliquee au betail. Vous aurez beau raisonner ä priori, construire de belles theories, conclure par analogie et par induction, rejeter cette pratique comme une decouverle pretendue ou dangereuse, vous devierez bientöt du ehemin de la verite pour verser dans l'or-niere de l'erreur.
L'inoculation appliquee ä Tespeee bovine, doit trouver sa so­lution, comme toutes les autres lois de medecine hnmaine et ve-lerinaire, dans Tobscrvation, dans Texperience, et etre basce sur des faits authentiques, npmbreux et constants. Oui, Messieurs, je le dis bien haut, c'est pratiquement que cette question doit etre resolue, et alors seulement on lui appliquera les inductions de la science. Quon ne disc done plus que linocidation de la pleuropneumonie doit etre rejetee souspretexte quelle ne repo-serait pas sur des bases scientifiques süffisantes, car, ä mon tour, jedirai aveeun membre de cette Assemblee, l'honorable M. Fal-lot : laquo; Vous aurez beau r^peter qu'une chpse ne peut pas etre pdree qu'elle semble en desaecord avec nps idees; si eile etait, il faudrait bien sincliner devant son existencej si les faits don-naient raison ä M. Willems, ce serait ä nous de modifier pos idees scientifiques. raquo;
Cette existence des faits, Messieurs, je viens vous ja prouver aujourd'hui.
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Depuis le 22 mars 1852, jour ou ma decouverte esl entree dans le domaine public, un grand nombre d'experiences d'inocu-lation ontele faites, tanl a l'etranger qu:en Belgique, et pour la plupart elies ont ete publiees. Pour exposer ces fails avec ordre, je les divise en trois series.
La premiere renferme les fails observes par les Commissions olfieielles gouvernementales;
La deuxieme, ceux relates par des Commissions scientifiques, et ceux observes par des praticiens isoles, el rendus publics par la voie dc la presse;
La troisieme comprend des fails non encore cites et que je dois a l'obligeance de quelques grands industriels et proprietaires de plusieurs de nos provinces, el princlpalcment de MM. les dislillateurs de la ville de Hasselt.
De l'ensemble de ce releve statistique decouleront deux con­clusions capitales : la premiere, que rinoculation de la pleuro-pneumonie, appliquee au belail, lui procure une immunite qui le preserve des atteintes dc cette maladie, el la scconde, qu'au point de vue de sa valeur economique, eile presente des avanta-ges immenses el inconlestables.
Je doisavant tout vous faire remarquer, Messieurs, qu'il y a une distinction ä etablir entre chiffres el chiffres. Il en cst qui ne meritent que mefiance, ce sont ceux produits par des gens n'ayanten jeu ni responsabilite serieuse, ni interel direct autre qu:un interet d'amour propre, les porlant ä dire oui ou non se-lon les circonstances. Mais les chiffres que je produis sont extraits de rapports officiels, d'ecrits qui se trouvent entre les mains de nous lous, ou de lettres el de notes signees, emanant des per-sonnes les plus honorables du pays, de pcrsonnes pour lesquelles la pratique de linoculation esl une question d'existence ou de fortune.
Linoculation de la pleuropneumnie de l'espcce bovineest au-jourd'hui pratiquee partout ou regne le fleau, et des Commis­sions ont ete instiluees sous les auspices du Gouvernement en Belgique, en France, en Hollande, en Prusse el dans le Piemont.
En outre, des Commissions speciales ont ete organisees en Angleterre, par la Societe centrale cfagriculture; en France, par la Societe centrale de medeeine et par le Comice agricole dc Lille; en Lombardie, par la Cbambre de commerce de Pavie; en Piemont, par le Comitc medical do Lomclline. Peut-ctre en existe-t-il d'autres encore; mais de cclles que nous citons,
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nous connaissons les travanx, nous possedons les rapports.
Independammcnt des travaux de ces Commissions, des savants, des praticiens, des eleveurs, des engraisseurs, des agriculteurs out mis en pratique le Systeme de Tinoculation preventive, etont fait connailre par la voie de la presse ou par des communicalions aulhentiques quils nous ont transmises, les resullats qu'ils ont obtenus de notre methode.
Je me suis borne. Messieurs, je le repete, ä reunir tous ces cliiflres purement et simplement, et ä en tirer les conclusions qui en decoulent naturellcment.
l'RRMIERE SERIE.
Je comprendrai dans cette serie les fails qui doivent nous of-frir le plus do garantic, car ils ont etc observes par une reunion d iiommes eminents, d'bommes pratiques et investis dune mis­sion qui devait donner quelque chose de solcnnel a tous leurs acles.
Commission ofpcielle lt;Ip. Bclgiqiie.
Le nombre total des betes qui out ete inoculees pour servir aux experiences des Commissaires beiges, s eleve ä seize : huit betes inoeiiicesparmoi,le i6aoutl8o2, äTEcole de Curegliem, buit autres inoculees, le H septcmbrc, au meine etablissement.
Voici maintenanl les resullats obtenus : de cos seize betes une scule perdit un bout de la queue; et depuis le 24- septembrc 1832 jusqu'au 6 fevrier 18S3, date de la icdaetion du rapport, laquo; pas une des betes inoculees avee ou sans succes, y est-il dil, n'a contnicte la pleuropneumonic exsutlative, raquo;
Tomes cependant avaient ete soumises aux epreuves les plus rudes tie cpbabitation et de contagion.
Pen de temps apres, ces betes ont ele egorgees, et Ion en a fait disparaitre jusquaux moindres traces, eomme si Ton avait voulu les punir de ne point avoir contracte la maladic, et de fournir ainsi un temoignage vivant de Teflicacite de ma methode. La Commission beige renonca u des experiences quelle faisait de visu et qui reussissaient si bien, pour sen rapporter de audilu i\ des faits observes par d'autres experimenlateurs, et qua je ci-(erai a la deuxieme serie.
Commission offictelle tie France. Les experiences ont en lieu sur einquante-quatre animaux :
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il en est rcsuhe que six sont roorts des suites de rinoculation, que vingt et un ont eu une inflammation locale tres-grave, et qu'un seul a contracte la pleuropneumonie pendant toute la duree des experiences, landis que quatorze de vingt-quatre ani-maux non inocules, servant de terme de eomparaison, ont con­tracte la pleuropneumonie.
Commission offlcielle de llollande.
Dix-huitbetesonteteinoculees ärEcoleveterinairedUtrecht, et livrees aux experiences : une est morte des suites de rinocu­lation, une a perdu un bout de la queue.
Des le 16 septembre ISSS, ces betes furent soumises ä tou-tes les epreuves imaginables, et aucune ne devint malade, lan­dis que dc cinq autres sujets dexperiences provenant du memo pays, mais non inocules et devanl servir de terme de eompa­raison, quatre succomberent ä la pleuropneumonie.
A ces experiences faites par la Commission hollandaise elle-meme, sen trouvent annexecs dautres du meme genre faites dans la pratique, et que je citerai, comme cciles de la Commis­sion beige, ä la deuxieme serie.
Un dernier rapport tres-remarqunbie, emananl de la Com­mission hollandaise, vient d'etre envoye a M. le Miuistre de rinterieur de ce pays; il est sous presse et il vous sera connu dans quelques jours; je me bornerai a dire que ee document jettera sur la question qui vous occupe, de nouvelles et vives lumieres.
Commission instUxde en Prusse sous les auspices du Gouvernement.
(Rapport presents par le docteur Ulrich d la Sociele agricole d'Ober-Barnim. — Mai 18raquo;4.)
Les experiences ont ete faites sur huit betes : la Commission proceda a I'inoculationle 22 Janvier dSSS. Une bete souffrit no-tabiement de cette opieration, et, le 2 avrii suivant, les huit be­tes furent expösees ;i toutes les sources infectes de contagion et d'epizootie; on alia jusqaä leur faire avaler le liquide retire de la poitrine d'un boeuf mort de la pleuropneumonie. On en placa quelques-unes dans des conditions epidemiques tellfement mau-vaisesque de soixante-quatre betes non inoculees, quarante-neuf contracterent la pleuropneumonie.
Le rapport de la Commission, instituee pres le Ministere de llnterieur dans le Piemont, n'est pas encore connu. Au nom-
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bre des membres de cette Commission (igurent les noms de MM. Lessona, Buretti, Sperino, Strada, Ercolani, etc.
Resume. D'apres les donnees qui precedent, quatre-vingl-seize betes bovines ont ete inoculees par les Commissions ofll-cielies beige, francaise, hollandaise et prussienne. Sept betes sont mortes des suites de Tinoculation ; vingt-quatre ont perdu la totalite ou une partie de la queue, et une scale a encore con-tracte la pleuropneumonie apres I'inoculation.
Voila, Messieurs, des resultats remarquables, et qui ont fait proclamer par la piupart de ces Commissions ce fait important, ä savoir : Que Vinuculationpreservative investitlorganisme des animau.v de Vespece bovine d'une immunite qui les pro­tege contre les atteintes de la pleuropneumonie.
Dailleurs, qui pourrait un instant en douter en presence des experiences que nous venons de rapporter et qui doivent nous inspirer une confiance entiere, car parmi ceux qui les ont faites, nous voyons figurer, outre les noms des Commissaires beiges, que vous connaissez, les noms les plus celebres dans la science et dans la pratique : MM. Magendie, H. Bouley, Loiset, Mauny de Mornay, Yvart, Renaud, Delafond, Baudement, etc.; MM. Wellenberg, Jennes, Heckmeyer, Wit, etc.; MM. Ribbach, Christiani, Eichhorn, Hering, etc.
Tous ces noms, Messieurs, ne sont-ils pas synonymes de science, de prudence, dhonneur, d'impartialite?
DEUXIEME SERIE.
Experiences d'inoculation faites dans la pratique, soil par des Commis­sions speciales soil par des praticiens isoles.
Faits d'inoculation recueillis par la Commission de Belgique.
Cette Commission cite cinq mille trois cent et un faits d'inocu­lation, parmi lesquels quatre-vingt-six b^tcs ( y compris celles qui ont ete inoculees malencontreusement au fanon) sont mortes des suites de Toperation; trois cent soixante-dix-huit ont perdu une partie plus ou moins grande de la queue, et soixante-treizc ont contracte, apres, la pleuropneumonie.
Experiences d'inoculations faites dans la pratique, et recueillies par la Commission de Hollande.
Deux cent quarante-sept betes ont ete inoculees; dix sont
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mortes des suites de l'operation, et seize ont contracte, apres, la pleuropneumonie.
Le chiffre de celles qui ont souffert quelque mutilation, nest pas cite.
Experiences de la Commission mixte de la Socicle centrale de nlidecine el du Cornice agricole de Lille.
Mille deux cent seize betes bovines ont ete inoculees par les soins decette Commission. Dix-sept sont mortes des suites delinocula-tion, et vingt-neuf ont subsequemment contracte la pleuropneu­monie; cent soixante-dix-neuf out perdu une partie plus ou moins notable de la queue ; vingt-neuf autres sujets d'experience furent inocules avec des matieres septiques.
M. H. Bouley, rapporteur de la Commission francaise, dit, p. 94 du rapport, qu'en additionnant tous les faits qui, a cette epoque , etaient observes en France, en Belgique et en Hollande, on arrivait au resullat suivant:
laquo; Sur cent animaux de Tespece bovine auxquels on pratique 1'inoculation comme moyen preservatif de la peripneumonie, dans les conditions les plus defavorables, cesl-a-dire, alors que les troupeaux dont ils font partie sont ou sous la menace de 1 epi-zootie, ou actucliement ravages par clle :
laquo; Deux animaux succombent aux suites de linoculation ; deux malgre Tinoculation, contraclentla maladie, etquatre-vingt-seize demeurent ä Tabri de ses atteintes. raquo;
Experiences relatees par M. Simonds dans un rapport fait o la Societd centrale d'agriculture de Londres.
Cent vingt-deux animaux furent inocules cbez M. Paguet et an College veterinaire de Londres. Unit perdirent la queue et cinq contracterent la pleuropneumonie.
Experiences de la Chambre de commerce, et des arts et industries de
Pavie.
Dans le premier rapport qirelie a public se trouve la relation de quatre-vingt-qualorze inoculations faites par ses soins. Oua-tre-vingt-trois betes furent preservees de la pleuropneumonie au milieu des foyers d'infection et de contagion les mieux caracte-rises; trois perirent des suites de linoculation; six manifesterent des symptömes de la maladie et deux perirent de maladies acci-dentelles. La perte des trois betes doit ctre aliribuee, est-il dit dans le rapport, p 23, audefautdesoinsconsecutifs ä l'operation.
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Comile medical de Lometline (Etats Sardes).
La Commission du Comile (president, docteurStrada; rappor­teur, Mazzini, veterinaire ; inoculaleur, Piazza, veterinaire) cite deux cent soixante-onzc inoculations. Dix animaux succombe-rent aux suites de linoculation et aucun necontracta la pleuro-pncumonie.
Rapport fail a u Gouvernement de Pruste par MM. les veterinaires Schongen et Hulks, le VSfutttet 1854, consigne dans le Journal d'agriculture de la Prusse Rhenane.
Sur cent cinquante-sept betes inoeulees, quatre perirent des suites de linoculation, et trente perdirent un bout de la queue.
Dans son compte-rendu semestriel (Mnntoue, iSSi), M. Pue-rari, veterinaire a Goito, rapporte avoir pratique Tinoculation sur cent soixante-treize animaux parmi lesquels quatre mouru-rent des suites de linoculation , huit perdirent une partie insi-gnifiante de la queue, et aucune ne contracta la pleuropneu-monic,
Au nombre deces betes inoeulees, il y en eut differentes qui etaient d'ejä atteintes de la plcuropneumonic; linoculation ne produisit aucun effet sur dies et elles succomberent a la maladie.
Dans un journal nouveau , II Vctcrinnrio, public parllnsti-tut veterinaire dc INliian, redige par le docteur Lorenzo Corvini, et qui pent elre considere comme lorgane et la veritable oriflamme de la jeune ecole veterinaire italienne, nous trouvons, p. 16 et suivanles des nos de mai et de juin ISo^, Tcxtraitdun rapport fail par le doclcur Roell, directeur de rlnstitut veterinaire de Vienne, sur les inoeulations pratiquees dans les provinces de Lodi et de Crema par les veterinaires MM. Berlani, Casorali et Cattaneo. II resulle de ee document que sur deux cent dix-huit inoculations, il n'y a eu que cinq animaux qui aient suecombe aux suites de linoculation, et douze qui aient contracte la pleu-ropneumonie malgre rinoculalion.
Le memo journal, n0Sdejuincljuilletl8S4, public un rapport du docteur Antonio Ferraris, fait ä la Societe d'encouragement, sciences et leltres tie Milan, ou Ion voit que dans la province de Milan deux cent et trois betes ont ele inoeulees, dix ont sue­combe aux suites cle linoculation, el dix autres ont encore con­tracte la pleuropneumonie apres rinoculalion.
Dans le n0 du mois d'aout 18S4, p. 158, de la meme publi­cation, il est dit que six cents inoculations ont ete faites dans la province de Brescia ; qu'elles ont eu pour consequence de faire
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cesser ies ravages de la pleuropneumonie dans cetle province, on quatre-vingl-quinze animaux avaient dejä peri avant I'appli-cation de i'inoculation.
Aucun animal inocule n'cst mort des suites de l'application du precede, et trois seulement ont eontracle ensuite la ma-ladie.
La Gazette hehdomadaire de modecine et de Chirurgie, pu-blieea Paris (n0 du9mars 1855),donnedapresledocteurBaiar-dini, de nouveaux details sur Tinoculation pratiquee dans la pro­vince de Brescia : je cite Ies chiffres tels quelle Ies produit. laquo; Sur millesoixante-trois betes bovines soumises a Tinoculation, mille trente-quatre furent entierement preservces, bien que la majeure partie des inoculees eussent dejä sejourne dans des ecu-ries infectees, et respire un air charge de miasmes. Chez vingt-trois, qui toutes se trouvaient dans Ies conditions que nous ve-nons de dire, la pneumonic se developpa malgre I'inoculation; mais eile fut benigne et se termina par la guerison, six mouru-rent des suites memes de linoculation. raquo;
Cette meinefeuillc, comparant Ies pertes causees par la maladie a celles causees par linoculation, fait observer que laquo; le resul-tat obtenu par Ies medecins lombards est done tres-remarquable. raquo; Et puis eile ajoute : laquo; Toujours on a vu se developper, vers le huitieme jour, la serie des phenomencs loeaux et generaux que M. Henri Bouley a si bien exposes dans ce journal, tome I, p. 545. raquo;
Ainsi partout en Italic, on a vu le fleau ceder devant Tino-culationj cette verite estattestee par Ies rapports des differentes Commissions, et par un grand nombrc d'ecrits scientiflqucs dignes de toute creanee.
Voici des fails cites par des journaux scientiliques francais :
Dans le recueil de medecine veterinaire, public a Paris (ca-bier de mai 1854, p. 367 et suiv.) se trouve un releve des ino­culations pratiquees dans le Nord de la France, par M. Mazure, veterinaire a Boubaix, doü ii resulte quil a pratique le precede preservatif sur cinq cent cinquante-septsujcts de lespece bovine; que dix ont succombe aux suites de l'operation, et que douze ont encorecontracte la pleuropneumonie malgre linoculation, Voici comment sexprime M. Mazure lui-meme :
laquo; Du tableau qui precede il resulte que sur cinq cent cin-quante-scpt vaches sur lesqnelles I'inoculation a ete pratiquee, cinquante-neuf ont perdu la queue enticre, deux cent soixaute-
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trois Tont perdue partiellement, cent quatre-vingt*deux Tont eon-servee intacle; linoculation est restee sans eifet sur quarante-dcux, dix sont mortes des suites de I'inoculation; douze, sur lesquelles cinq ont gueri, ont etc, malgre linoculation, atleintes de la maladie; deux cent trente-six ont ete introduites, apres avoir ete prealablemenl inoculees, dans des etobles pour la plu-part infectees, el aucune n'a peri, ni meine ete atteinte de la pleuropncumonie, ä lexceplion d'une seule chez M. Becquet-Sprit. Un fait remarquable a citer, eest que chez tous nos clients oü la maladie s'est declaree depuis vingl mois, jai dc suite pratique Tinoculalion, et les seules perles a constater depuis sont troisvachessur lesquelles ^inoculation etaitrestee sanseffet.raquo;
Dans le meme recueil, cahier de juin 18S4, p. -iGA et suiv., se Irouve un expose des inoculations faites par M. Marret, me-decin veterinaire ä Allanches, membre de la Sociele cenlrale d'agriculture duCantal,etc. D'apres eel expose, huitcentcinquante-cinq betes ont ete inoculees par ses soins dans Tarrondissement de Murat; trois sont mortes des suites de Tinoculation, et deux ont contracte la maladie apres cctte operation.
Les premieres experiences de M. Marret datent de septembre 4852.
laquo; Le departement du Cantal, dit-il, dont Tunique ressource agricole consiste dans l'eleve du betail, voyait sa prosperite me-nacee chaque jour par ce fleau devastateur. Toutcs les medica­tions employees jusque dans ces derniers temps pour la combattre etaient restees sans succes.
laquo; Linoculation seule, continue M. Marret, conseillee par le docteur Willems, en promet de brillants et de solides. Depuis longtemps deja je me suis livre ä celte operation; jaurais pu faire connaitre plus totlesresultats quej'en ai obtenus, mais con-naissant toute limportance que de pareils fails peuvent avoir] el sachantcombien il est prudent dans ces circonstances cle ne rien avaneer qui ne soil justifie par une bonne experimentation, ap-puyee el sur le nombre el sur le temps, j'ai differe jusqu'a ce jour......
laquo; En presence de pareils faits aussi varies et aussi nombreux, conlinue-t-il, dont la plupart s'appuyent sur un laps de temps considerable, est-il permis de douter encore de la propriete pre­servative du virus pneumonique?
laquo; Je ne le pense pas; cetle question me semble jugee defini-livement. raquo;
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Dans le n0 du S mars courant, p. ISi du Journal d'agricuN ture pratique de France, je lis que laquo; de nombreuses experiences ont ete faites en Äuvergne sur l'inoculalion de la pleuropneu-wome.par la metliode Willems, et que la Commission qui en rend compte formule les conclusions suivantes, que j'adopte vo-lontiers :
4deg; Que Tinoculation a reussi comme moyen preservatif de la pleuropneumonie;
2deg; Que ce moyen est plus eflicacc quand la maladie ne s'est pas encore declaree dans une etablerie;
3deg; Que les vaches pleines peuvent etre inoculees sans qu;il en resulte de dommage pour leur foetus;
4deg; Que le virus employe doit etre frais, en ete surtout;
5deg; Que les animaux soumis ä Toperation doivent etre surveil-les attentivement et recevoir, dans certains cas, des soins que M. Aimard a decrits avec detail. raquo;
Maintenant voici pour le royaume des Pays-Bas. Dans le bul­letin de la Sociele de medecine veterinaire de la Hollande du Sud (Leyde, 1853, p. 7S) se trouve un expose des inoculations faites par MM. Hengeveld, Zwart, Dogterom et Van Dam, me-deeins veterinaires du Gouvernement, qui reconnaissent ä l'ino-culation une vertu preservatrice incontestable, et d oü il resulte que cent quatre-vingt-scize betes ont ete inoculees par leurs soins; six sont mortes des suites de Tinoculation, trente et une ont perdu une partie plus ou moins notable de la queue, et quatorze ont contracte la pleuropneumonie apres avoir ete operees.
Au Gongres agricole du 23 juin 1853, tenu ä Alkmaer, M. le docteur Wellenberg expose les resultats qui ont ete obtenus par Tapplication du precede, aubetail de vingtproprietaires. Quatre cent vingt-cinq betes bovines ont ete inoculees, cinquante-neuf ont contracte la pleuropneumonie apres Tinoculation, et deux sont mortes de ses suites.
11 me reste ä present ä eiler les chiffres extraits d'un recueil beige, les Annales de medecine veterinaire de Bruxelles.
Le cahier de septembre 48S4, p. 444, donne le chiffre des inoculations faites par M. Van Dommelen et extrait de la publi­cation Het reperlorium ; deux cent soixante-dix-neuf betes furent inoculees, dont deux perdirent le bout de la queue, quatre la moitie de cet organe, une y laissa la queue entiere, unesuecomba des suites de Tinoculation , et deux contracterent ulterieurement la pleuropneumonie.
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Ln meme publication, ä la meme page, cite ies inoculations pratiquees par M. Hufnagel. De soixante-ireize sujels qui furent soumis a Tinoculation, un peril de ses suites, et cinq contrac-terent la pleuropneumonie, mais peu de temps apres cette ope­ration.
Tels sonl, Messieurs, !eamp; fails que j'ai eonsciencieusement recherches dans toules les publications que j'ai pu me procurer; nul doute qu'il en existe encore un nombre considerable qui sont restes ignores pour moi.
Les chiffres cites dans cette serie se resument de la maniere suivante :
Onze millc qualre cent cinquantc betes bovines inoculees.
Cent soixante-dix-huil sonl mortes des suites de I'inoculation (soil l,5S pour cent).
Deux cent soixanie-buil ont contracte la pleuropneumonie apres I'inoculation (soil SjSi pour cent).
N'est-il pas evident a present que lä oü Tinoculation a ete pratiquee, la pleuropneumonie na plus atteint les betes bovines que dans des proportions tres-restreintes, tandis qu'elle conti-nuail ä sevir sur les betes non inoculees?
Je dois ici laisser necessairement une lacune qu'il tn'est im­possible de remplir; je ne puis pas citer 1c chiffrc des betes qui ont ete mutilees par linoculation, parce quequelquesCommis­sions et plusieurs praticiens ont omis de les mentionner. Je demontrcrai, du reste , plus loin que les accidents signales comme resultant de Tinoculation, ne peuvent desormais plus constituer une objection serieuse.
, #9632; #9632;
TROISIEME SERIE.
Je classerai dans cette serie differentsgroupes de fails nouveaux on connus seulemcnt parliellemenl, presque tous observes en Belgique, el principalement dans la ville de Hasselt. J'expose-rai dans chaque groupe les chiffres tels qu'ils m'ont ete produils lout recemment par des personnes dans les etables desquelles i'inoculation a ete pratiquee sur une grande echeUe, et qui ont donne aux fails qu'ils ont observes la garantie de leurft si­gnatures. Certes, il y a dans cette serie de fails des elements de nature ä faciliter considerablement la solution de Timpor-tante question de I'inoculation de la pleuropneumonie. Je les donne, du reste, exactement tels qu'ils m'ont ete communiques, favorables on defavorables a ma nicthode, abstraction fuite
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— lo­de toute consideration personnelle. Vous en jugerez vous-memes.
PREMIER GRODPB.
M. Decrombecque, distillateur et raflineur de sucre a Lens (Pas-de-Calais), dansune lettre en date du i3 fevrier dernier, ditque, depuis le mois de juillet 1853, miile dix animaux de l'es-pece bovine ont ete inocules dans ses etables; qaaucun nest mort des suites de Tinoculation ; qifil en a livre seulement huit ä la boucherie, parcc que rinflammation locale devenait trop forte; que vingt sujets inocules ont contracte la pleuropneumo-nie, et enfin que le nombre des betes non inoculees, placees dans les memes conditions que les precedentes, a ete proportion-nellement beaucoup plus considerable.
DECXIamp;ME GROUPS.
M. TVittouck, a Leeuw-Saint-Pierre, Tun des plus grands dis-tillateurs de la Belgique, ecrit sous la date du 13 fevrier dernier, qu'il a commence a faire pratiquer Tinoculation au mois de mai 18S2, que sur mille deux cents betes bovines qui ont recu l'application du remede preservatif, trente ont ete livrees ä Tabattoir ou ont succombe par suite d'une inflammation locale trop etendue, et deux seulement ont contracte la pleuropneumonie.
Comme je desire avant tout que la verite se fasse jour, je dois citer a la suite des faits que M. Wittouck nous revele un autre fait important.
La pleuropneumonie s'etait declaree dans la ferme dlt;? H^n-gelhoef, appartenant ä ce grand proprietaire, et situee au fond de la Campine limbourgeoise : trente bötes y furcnt immediate-ment inoculees par M. Vaes, medecin veterinaire du gouverne-ment. La maladie cessa, mais cinq succomberent des suites de linoculation, et plusieurs pcrdirent un bout de la queue.
A quoi faut-il attribuer ce fait si exceptionnel? IN'est-ce point a ('action des fortes chaleurs au moment de Toperation, ä In prompte decomposition du virus, et a la negligence coupable du regisseur de M. Wittouck, qui a laisse ces betes a la prairie, et qui n'a fait demander M. Vaes que lorsque le gonflement et la gangrene avaient acquis un grand developpement ? Dans tous les cas, ce fait contraste singuiierement avec les faits observes a Hasselt et ailleurs, ou I'operation est bien faite etbien suivie, et il prouveune fois de plus qu'il estdangereuxd'inoculer avec des matieres septiquesetde negligcrles soins consecutifs ä I'operation.
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TROISIEKE GBOCFE.
M. Cli. Loyaerts, proprictaire a Anvers, declare sous la date du 13 fevrier dernier, qu'il a fait praiiquer I'inoculation sur deux cent qualre-vingt-sept betes bovines, et qu'il continue a la faire praiiquer; quen juin i8S2, lorsque les premieres inocu­lations furent faites, ses prairies etaient fortement infectöes et presentaienl un tres-grand nombre de betes malades; que trente-cinq betes ont perdu un bout plus ou moins considerable de la queue, mais qiraucune n'a contracle la pleuropneumonie aprcs I'operalion.
Ql ATlllf.ME GROl'PB.
M. Van Volsem, ä Hal, Tun des premiers industriels de la Belgiquo, a fait pratiquer rinoculalion sur mille cinq cents betes bovines; huit sont meines des suites de linoculation ; quatre ont etelivrees a laboucherie ä cause dune inflammation locale grave; sept sont devenues malades apres rinoculalion, et vingt-cinq ont perdu un bout de la queue.
laquo; Toutes les fois, dil M. Van Volsem, que nous avons laisse dans nos elables des betes, sans les inoculer, les trois quarts ont contracte la pleuropneumonie. raquo;
CIKQEIESIE GBOl'PE.
M. Van den Berck, associe de M. Mellaerts, fabrieant de sucre äSaim-Trond, chez lesquels la maladie exercait de grands ravages depuis des annees, rapporle que depuis le mois de mai 18t)2jusqu'a ce jour, sept cent vingt sujets de Tesppce bovine ont ete inocules, qu'un est mort des suites de I'inoculation, que neuf ont perdu la queue partiellemenl, quatre entierement, mais quaucun n'a contracte la pleuropneumonieapres I'inocu­lation.
En 18S4, trois betes non inoculees furent laissees dans une de ses elables avec sept autres betes inoculees, et toutes les trois conlraclerent la pleuropneumonie ; I'autopsie qui en fut faite confirma le diagnostic.
laquo; Nous avons remarque, dit M, Van den Berck, que les be­tes inoculees s'engraissent rapidement. Si tout le monde etait conire I'inoculation, nous continuerions encore a la pratiquer, parce que nous avons la conviction que c'est un moyen preser-vaiif d'une grande efficacite centre les ravages que cause la pleuropneumonie. raquo;
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SIXIF.ME (iKOn-E.
M. Fisbach, proprietaire a Zelhem, a fait inoculer par M. Fabry, medecin veterinaire a Diest, soixante-quinze betes a comes.
Aucune nrest morte des suites de Tinoculation; aucune n'a contracte la pleuropneumonie; et deux ont perdu le bout de la queue.
La maladie sevissait dans la propriete du Mont-Saint-Jean au moment des premieres inoculations.
Deux betes non inoculees, placees pour terme de compa-raison parmi les betes inoculees, sont toutes les deux deve-nues malades.
laquo; Dans les communes de Herck et de Haelen, ajoute M. Mi-chiels, bourgmestre de cette derniere commune (qui est en meme temps regisseur de M. Fisbach), plus de quatre cents betes ii cornes ont ete inoculees; aucune de ces betes n'a plus contracte la pleuropneumonie, et la maladie qui y sevissait en 48S2, en a presque completement disparu aujourdhui, par rinoculation. La plupart des betes inoculees se trouvent encore aujourdhui dans les etables des habitants. raquo;
SEFTlfcME GBOCPE.
M. H. Vinckenbosch, proprietaire a Tirlemont, declare que, depuis le mois de septembre 18S2 jusqu'au 14 fevrier 1855, cent soixante-dix-huit betes bovines ont ete inoculees, qu'une es( morte des suites de Tinocuiation, que vingt ont perdu un bout de la queue et quaucune nquot;a contracte la maladie.
BDITIfellE GHOl'FE.
Depuis le 9 octobre 1852 jusqu'au 14 fevrier 1855, deux cent soixante-douze betes a cornes ont ete inoculees dans les etables de M. L. Vinckenbosch, nolaire et distiliateur a Tirle­mont ; une est morte des suites de linoculation, et aucune n'a contracte la pleuropneumonie.
IVEI viemj: 1,1101 pk.
Ala fabrique de sucre des honorables MM. Vinckenbosch, que je viens de citer, cent vingt-cinq betes a cornes ont recu lapplicalion du virus pneumonique depuis le 24 juin 1852 jusqu'au 13 Janvier 1855. Aucune bete nest morte des suites
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de linoculation, et trois onl conlractc la pleuropneuraonie, Tinoculation n'ayant pas cu de succes.
laquo; Noussommes lieureux, ajoutent ces Messieurs, d'avoir pu re-courir ä cette precieuse methode prophylactique, car depuis Te-poque que nous Tavons mise en pratique, nous pouvons conti-nuer avec conliance une industrie qui nous inquietait depuis im grand nombre d'annees, et nous vous en seruns toujours recon-naissants. raquo;
HIXIKHE UROIFE.
#9632;
Deux cent soixante-quatre betes ä cornes önt ete inoculees ciiez M. le baron de Woelmont d'Oplieux; aueune n'est rnorte des suites de Tinoculation, aueune na contracte, apres, la pleu-ropneumonie, et vingt ont perdu un bout de la queue.
Vingt-neuf belcs inoeulees en 1852 se trouvent eneore ac-tuellement dans les etables de M. de Woelmont.
(t L'effct de linoculation, est-il dit dans la letlre datee du 10 fevrier dernier, a ete celui de faire disparaitre de mes etables In pleuropneumonie qui y sevissait fortement au moment des premieres inoculations. Ce sont la des faits averes, eonnus de tous, qui parlent assez baut et qui defient vos detracteurs. raquo;
O-tZlEME GROCPE.
M. De Luesemans, grand proprietaire ä Tirlemont, declare qu'il a fait pratiquerrinoculation sur trois cent quatre-vingt-dix huit betes bovines, quuneest morte des suites de linoculation, que cent et quatre ont perdu un bout de la queue et qu'aucune n'a contracte la pleuropneumonie.
laquo; Les motifs, ecrit M. De Luesemans sous la date du 14 fe­vrier dernier (et ceci merite toute votre attention, Messieurs) , les motifs qui nvont fait appliquer Tinoculation ä mon betail, sont que depuis vingt ans j'eprouve chaque anneedes pertes con­siderables causees par la pleuropneumonie. En 18S1 les rava­ges que causait cette maladie affreuse etaient beaueoup plus considerables que les annees precedentes, car depuis le 2 juin jusqu'au 28 juillet, quatre-vingt-cinq vaches sur un total de cent trente furent atteintes, et depuis cette date jusqu'au iO oetobre, vingt-sept autres furent frappees de cette epizootic. De ces quatre-vingt-cinq betes malades, neuf ont suecombe ä la ma­ladie, seize ont ete abattues, et soixante livrees ä la boucherie. En 1852, j'avais fait assurer une parlie de mon betail par la
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Societe la Campagnarde. La pleuropncumonie fit dc nou-veau invasion dans mes prairies, et Ic 4 tnai je perdis une vaehe, et le 6 du meme mois, trois autres devinrent successi-vement malades. Je me decidai alors a faire usage immediate-ment de Tinoculation. M. Windelinckx, medecin veterinaire, fit Toperation, et des lors la maladie disparut de mes prairies. Je n'hesite pas un instant ä attribuer celte disparition ä l'inocula-tion. Je laisse aux hommes de Part le soin de discuter la ques­tion scientifique. Quant a moi, je continue ä faire appiiquer linoculation k mon betaii, tout en vous remerciant du desinte-ressement que vous avez mis a livrer au public celte heureuse decouverte, qui nous delivre dun fleau qui etait la perte de no-tre Industrie agricole. raquo;
DOCZlfeHE GROtPE.
M. J.-B. Cloquet, distillateur ä Braine-l'AIleud, vient de publier dans le Journal de la Societe eentrale d'agriculture de Belgique, n0 de fevrier 1855, p. 38, une note, d'oü it resultc quedepuis 1835 jusqu'en ISoS, la pleuropncumonie avait fait dans les etablcs de cet eminent induslriel, jusqu'ä huit inva­sions successives.
Cinq cent vingt-deux betes a cornes furent inoculees : trois succomberent aux suites de l'inoculation, onze perdirent une partie de la queue, el cinq contracterent la pleuropncumonie apres Toperation.
Huit betes non inoculees, destineesä servir de contre-eprcuve, et choisies par M. Cloquet lui-meme dans des fermes oü la ma­ladie n'avait Jamals regne, furent placees parmi les betes prea-Iablernent inoculees, et depuis le 15 aoüt jusquau 20 decem-bre dernier, ces huit betes furent successivement atteintes de la pleuropncumonie.
TREIZIamp;ME GBOOPE.
M. Marchant, bourgmestre a Thisncs, declare, sous la date du 19 fevrier, que quarante betes bovines furent inoculees dans ses etablcs fortement infectees par Tepizootie ; que six ont perdu un bout de la queue, el qu'une seulement a eonlracte la pleuropncumonie apres avoir applique mon Systeme.
QDATOIZUmI GROIIPE.
Sous la date du 19 fevrier dernier, M. Verheyden, a Oplin-tcr, m'ecrit qu'il a mis en pratique linoculation depuis 1853
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jusqiren i8SS, sur deux cent quarante betes a cornes; que six ont perdu un bout plus ou moins notable de la queue, et qu'aucune n'a contracte la pleuropneumonie; que de deux va-ches laissees en 1853 sans leur appliquer linoculation, Tune d'elles a contracte la pleuropneumonie.
(}l.'If7.IF.ME GROCFE.
M. Blyckaerts, proprietaire ä Tirlemont, declare, sous la date du 21 fevrier, quil a fait inoculer cinq cents tetes de betail; qu'un animal a succombe aux suites de Toperation; que dix ont perdu un bout de la queue et que dix autres ont contracte la pleuropneumonie liuit k dix jours apres linoculation.
Trois betes non inoculces furent laissees pour terme de comparaison au milieu des betes inoculces, et une d'elles suc-oomba a la pleuropneumonie.
SEIZIEXE GBOCPE.
M. Van den Daele, distillateur ct proprietaire ä Watermael-Boistfort, me fait I'honneur de m:ecrire, sous la date du 8 mars courant, que neufcent et deux betes bovines ont ete inoculces dans ses etables; que quatre sont mortes des suites dc loperation; que quatre-vingt-dix ont perdu un bout de la queue, et qu'au­cune n'a contracte la pleuropneumonie.
De trente betes non inoculces servant de lermc de comparai­son, cinq ont ressenti les atteintes du fleau.
laquo; Cette annee, ajoute M. Van den Dacle, par suite d'absences frequentes, j'ai neglige de faire inoculer men betail, et depuis liuit jours j'ai dejä eu trois cas de maladie. Je regrette vivement avoir neglige de faire appliquer rinoculation, et soyez persuade qu'aucun animal n'entrera plus dans mes etables sans subir prealablement cette operation. raquo;
Voila, certes, Messieurs, un fait tres-important, et qui a cu lieu aux portes memes de Bruxelles.
A ces faits, dpnt chacun forme un argument irrefutable en fa-veur du Systeme que je defends et qui vous occupe en ce mo­ment, je pourrais en ajouter encore dautres; mais je crains d'a-buser des moments que TAcademic a bien vpulij maccorder, et je passerai rapidement en revue les faits qui se sont produits dans ma ville natale, centre industriel considerable, reunissant une enorme quantite de betail, el jadis foyer principal de la pleuro­pneumonie exsudative en Belgique.
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J'arrive done, Messieurs, aux resultats peut-etre les plus coiielnants en faveur de ma deeouverte, parce qu'ils presenlent un ensemble et un enchainement de preuves que tout homme impartial jugera reellement convaincantes.
La pleuropneumonie a fait invasion a Hasselt en 1836; des lors eile a etendu Ic cercle de ses ravages jusqu'en 1802, annce oü Tinoculation fut pratiquee chez la plupart des distillateurs.
Voici quelques chiffres oflicicls a Tappui de ce que je viens d'avancer, et qui sontextraits du bulletin du Conseil superieur d'agriculture, et des rapports de la Commission provinciale du Limbourg.
Betes reconnues ofliciellcment alteintesdela pleuropneumonie dans la province de Limbourg :
En 1848, 66
laquo; 1849, 64
raquo; 1850, 196
.. 18SI, 226
raquo; 1852, 324
.. 1853, 149
.. (854, 153 Independamment dc ecs chiiTres, j'avais fixe dans une autre publication une moyenne de dix-huit betes par scmaine, devenues malades a Hasselt , et qui etaient livrecs ä la boucherie ; ce qui fait un total de neuf cent trente-six par an.
Aujourd'hui meme, quoique le Gouvernement n'accorde plus d'indemnite en cas de sinistre cause par Tinoculation, tous les distillateurs dont I'industrie a quelque importance , font inocu-ler leur betail, et apres irois annees d'experiences, ils reconnais-sent que e'est le scul moyen preservatif qu'ils aient employe avec efficacite.
II est considerable, comme vous allez le voir. Messieurs, le nombre des betes inoculees dans la ville de Hasselt, et la pleuro­pneumonie a disparu des elables oü Tinoculation a ete bien pra­tiquee; eile a fait differentes fois des apparitions la oü Tinocula­tion a ete negligee, ou dans quelques etables oü celte operation a ete falte par M. Maris, medecin veterinaire de cette ville.
Je repondrai ici a une objection importante, et j'y repondrai dune maniere directe. II s'agit des pertes qu'entrainent les sui­tes de Tinoculation. Ces pertes sont exeessivement minimes, les cliiffres que je eiterai tantöt Tattestent; depuis bientot deux ans, il nquot;y a plus qu'wn boeuf sur mille inocules qui succombe a
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roperalion, et trois a quatre pour cent perdcnl une panic in-signifiantc de la queue.
M. Vaes, medecin veterinaire du Gouvernement, qui prati­que aujourd'liui rinoculation sur le betail de prosque tous I'tis distillateurs de la ville, ditdans un rapport recent (du 10 novem-bre 1834) qui! a inocule trois mille betes; ququot;un deini pom-cent a succombe aux suites de rinoculation, et qu'rtuctme de ces betes nquot;a contracte la pleuropncumonie aprcs rinocula­tion.
Ces chiffres, belas! si favorables ä ma melhode n'inspirnient probablemcnt pas assez de confiance a IMM. les niembrcs de la Commission de Belgique; M. Vaes tut interroge ä ce sujet pen­dant pres de deux heurcs le 22 decembre ^ 8S4, en presence de M. le Gouverneur de la province, par un membre de ladile Commission, et par surcroit de precaution, les proprietiiires cbez lesquels ces inoculations avaient ete faites, furcnt aussi inlerro-ges, et des lors le doute sur rexactitude des chiffrelaquo; cites par M. Vaes devint tout a fait impossible.
Je continue a citer les chiffres qui me sont fournis par MM. les distillateurs ct proprietaires dc la ville de Hasselt.
DIX-SEPT1E3IE GROCPE.
M. Vanstraelen, J.-J., distillatcur ä Hasselt, certifies, sous la date du 13 fevrier dernier, que six-cent qnarante betes out etc inoculees dans ses elabies, dabord par M. Mails, puis par M. Vaes.
Un boeuf inocule au garrot est moil des suites de loperalion : quinze ont perdu un bout de la queue, et deux sont devenues malades apres rinoculation.
Parmi dix betes qu'on a neglige de faire inoeuler, trois ont contracte la pleuropncumonie.
DIX-BCITIfrSE GROCPE.
M. Jos, Tbiers, distillateur.
Cinq cent quarante-cinq betes ont ete inoculees, dit cet bo-norable industriel, depuis le mois de mai 18S2 jusqu'en Jan­vier 18SS, d'abord par M. Maris, ensuite par M. Vaes.
Deux sont mortes des suites de rinoculation; cinquante ont perdu un bout de la queue ; une a contracte la pleuropncumonie apres 1 inoculation.
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DIX-NEUVIENE UROUPE.
M, L. Croenenberglis, dislillateur.
Deux cent soixante-dix-?ept beles ont ete inoculees depuis le • 29avril 1832 jusqu'au iOfevrier ^85S, par M. Vaes et par le proprietaire lui-meme.
Deux betes sont mortes des suites de linoculation; une a eu'i livree a labattoir, ä raison d'une inflammation locale grave ; vingt-huit ont perdu un bout do la queue, et aucune nquot;a con-tracte la pleuropneumonie apres loperation.
De cinq sujets restes non inocules pour contre-epreuve..un est devenu malade.
VINGTliME GROÜPE.
M. Vinckenbosch, Antoine, dislillateur.
De trois cent quinze betes inoculees par Mi Maris dabord. et puis parle proprietaire lui-meme, deux sont mortes des suites de Tinocuiation faite au fanon. (Je dirai en passant que ce mode operatoire, qui a occasionne au chateau de Herckenrode uno perte de plus de seize cents francs, est aujourdbui reconnu vieieux et condamne par tous les experimentateurs.)
Deux animaux deviennent malades aprös Tinocuiation.
laquo; A la date des premieres inoculations, ajoute M. Vincken­bosch, (et cette remarque est faite par presque tous les distilla-leurs de la ville de Hasselt), mes elables etaient infectees par la pleuropneumonie a tel point que je ne pouvais engraisser aucune bete a un degre convenable pour le commerce; depuis Tappli-cation de ce remede preservatif mes betes ne contractent plus la maladie et s'engraissent parfaitement, comme le constatent les marchands MM. Roosen, Wauters, Dumoulin et Rasquinet. raquo;
VINGT ET UNIEHE GIIOIÜ'E.
M. Vinckenbosch, J., dislillateur.
Vingt-cinq betes ont ete inoculees en 18S4.
Aucune nquot;a succombe des suites de l'inoculalion ; aucune nquot;a contractc la pleuropneumonie, et line seulc a perdu un bout de la queue.
TINGT-DEDXIfiHE GRODPE.
M.Plaicl, dislillateur. Trontc-deux betes ont ete inoculees.
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Deux ont perdu un bout de la queue ; mais aucunc n'a peri des suites de Tinoculation, aucune n'a contraete la pleuropneu-monie.
VINGT-TROISItME GROUPE.
Mme Veuve Liessens, dislillateur.
Quatorze betes ont ete inoculees.
Une a ete livree ä Tabattoir, rinflammation locale etant grave; trois ont perdu un bout de queue; aucune n'a contraete la ma-ladie.
De quelques betes auxquelles I'inoculation n'a pas ete ap-pliquee, cinq, dil Mme Liessens, ont contraete la pleuropneu-monie.
VIÄGT-QCATRIEME GROCPE.
MM. Nys freres, distillatcurs.
Depuis le 29 avril 1852 jusqu'au 40 Janvier 1855, treizc cent quarante-buit betes ont ete inoculees dans leurs etables.
Trois sont mortes des suites de I'inoculation; aucune n'a contraete la pieuropneumonie apres linoculation.
laquo; De soixante betes non inoculees que renfermaient leurs etables, disent ces Messieurs, treize ont contraete la pieuro­pneumonie, et sur douze la maladie a ete constatee lors de I'abatage, qui a eu lieu a Bruxelles. raquo;
VISGT-CIRQDIEME GROVPE.
Chez M. Ponet, P., distillateur, huit cent trente-six betes ont ete inoculees.
Une est morte des suites de I'inoculation; deux ont ete livrees a la boucherie ä cause dune inflammation locale grave; trente ont perdu un bout de la queue, et aucune n'a contraete la pieu­ropneumonie apres I'operation.
VINGT-SIXrtME GROl'PE.
Chez M.L. Vanvinckeroye, distillateur, quatre cents betes ont ete inoculees par M. Maris, aujourd'hui par M. Vaes.
Deux sont mortes des suites de I'operation, aucune n'a con­traete la pieuropneumonie apres I'inoculation.
laquo; Vers la fin de septembre 1854, dit M. Vanvinckeroye (et veuillez remarquer le fait. Messieurs, il est important), dans une ctable de mon etablissement, je fis placer sur une rangec
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treize betes inoculees, et sur I'autre quinze betes non inoeulecs. Jusqu'en decembre toutes ces betes se portent bien ; mais a cette epoque un des quinze boeufs non inocules contracte la pieuropneumonie, et au commencement de Janvier 1835, deux aulres la contractent egalement; ils furent livres a la boucherie et l'aulopsie confirma que c'etait la pieuropneumonie dent ils etaient attaints. Je soumettais les douze restant a 1 inoculation, el cinq jours apres cette pratique, un quatrieme boeuf devint raalade. Les treize betes inoculees de lautre rang continuent a se bien porter au iO fevrier 1835. raquo;
Le fait si important que je viens de citer a ete observe et constate par un homme qui a toute la confiance de la Commis­sion centrale, M. Maris, medecin veterinaire. •
VlNGT-SEITltSlS GROCPE.
M. Palmers, distillateur.
Deux cents betes ont ete inoculees dans son etablissement : deux ont succombe aux suites de linoculalion; quinze ont soußert plus ou moins notablement et ont perdu un bout de la queue; aucunc n'a contracte la pieuropneumonie apres linocu-lation.
Quelques betes n'ayant pas subi Toperation ont encore con­tracte la pieuropneumonie.
VmcT-BDITIfeME GROCPE.
M. DeBorman, distillateur.
Deux cent six betes ont ete inoculees dans ses etables, dquot;a-bord par M. Maris, puis par M. Vaes.
Une a succombe aux suites de Tinoculation ; six ont perdu un petit bout de la queue; aucune nquot;a contracte la pieuropneumo­nie apres Toperation.
M. Do Borman ajoute ceci : laquo; Avant d'avoir fait pratiquer linoculation, mes etables etaient continuellement ravagees par la maladie; depuis que cette operation a ete faite sur mon be-tail, quatre betes seulemcnt ont contracte la pieuropneumonie, et cela parmi celles que j'avais laissees sans les faire inoculer. raquo;
V11SGT-SEDVIEJ1E GROl'PE.
MM. Smeets freres, distillateurs.
Cent soixante betes ont ete inoculees chez ces honorables in-dustriels.
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Aucunc nest morte des suites de l'inoculation ; cinq ont perdu un bout de la queue; aucune n'a contracte la pleuropneu-monio apres I'operation.
laquo; En 18S2, ajoute M, Smeets, j'ai fait inoculcr cinquante betes et la pleuropneumonie disparut de mesetables ; en i8S3 je n'ai pas fait inoculer, et j'ai cu trente-deux betes malades,' en 1834 j'ai de nouveau fait inoculcr cent dix betes , et la maiadic disparut. raquo;
Pour des raisons faciles a apprecier, je me borncrai a citer le nombre des betes inoculees dans les elables de men pere, sans vouloir tirer de ce cliiffre, qui est de huit cent soixantc-dix, au­cune consequence, aGn d'eviter le renouvellement de certaines recriminations qui, dureste, aujourd'hui seraient fort mal venues en presence de ce qui s'est passe dans loutes les autres etables.
Independamment des experiences dinoculation que je viens dc citer, un grand nombre dautres encore ont ele faites chcz differents cullivateurs de la villa, mais il serait trop long de les enumerer.
Je n'ai pu donner le releve des inoculations pratiquees chez M. Fabry, parce que ce distiilateur vient de succomber a une cruelle maladie dont il soufTrait depuis longtemps. Je n'ai point non plus donne ceiui des inoculations faites cbez M..Vanvinc-keroye, distiilateur, parce que diverses circonstances et des motifs particuliers ne m'ont pas permis de me les procurer. Je nvabs-tiendrai do rien dire quant a la maniere dont sy pratique Tino-culation; eile est faite par M. Maris. J'ajoulerai cependant que chaque jour on voit sortir des etables de cet honorable industriel des betes malades, fait qui donne un dementi formel a ceux qui ont pretendu que la pleuropneumonie a quitte par liasardla ville de Hasselt,
Du reste, un grand nombre de betes non inoculees sont en­core devenues malades et le deviennent encore tous les jours dans cettc ville, depuis que Ton y pratique linoculation.
Je viens de faire lenumeration de tous les distillateurs qui ont applique Tinoculationa leurbetaildansle chef-lieu du Limbourg.
Resumi des fails tie la troisieme serie.
Treize mille deux cent soixante-une betes inoculees.
Cinquante-trois betes ont suecombe aux suites de Tinoculation, (soit 0,4 pour cent et trente-quatre ont ete livrees ä la bouche-rieä cause dune inflammation locale grave.
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Cinquante-trois betes ontcontracte la plcuropneumonic apres linoculalion (soil 0,4 pour cent j.
En additionnant les chiffres des trois series de fails que je viens d'exposer, j'obliens le releve statistique general suivant :
BETES
ISOCCLEES.
MOBTES
des suites do I'operation.
MALADES
malgre Pinoculation.
lquot; SliKIE..............
2'quot;laquo; SERIE..............
3'quot;quot; SEHIE..............
96
11,450 13,261
7 178 53
1
268
55
Totaux......
24,807
238
322
La proportion des betes niortes des suites de linoculation esl done de 0.96 pour cent, et celle des betes devenues malades malgre linoculation de i,50 pour cent.
Trente-quatrc ont ete livrees a la boucherie, a cause dune inflammalion locale grave, occasionnee par Tinoculation.
Ainsi, du resume general des inoculations faites en Europe, il ressort que deux cent trente-huit betes ont succombe aux suites de linoculation sur un total de vingl-quatre mille huit cent sept (soil 0,96 pour cent); tandis que la pleuropneu-monie, quand on lui laisse suivrc son cours nalurel, en lue 8 1/2 pour cent d'apres les experiences faites par la Commission francaise; el 80 pour cent d'apres les experiences officielles de la Commission hollandaisc.
M. Tvarl, inspecteur general des Ecoles veterinaires en France, evalue en moyenne, dans son rapport oificiel sur la peripneumonie du Canlal, de l'Aveyron et de la Lozere, la mor-talile des betes atleintes de la pleuropncumonie ä trenle-cinq pour cent.
La Commission dagriculture de la Flandre Orientale, dans un rapport sur l'elat de lagricullure en 1853, porle la moyenne de la morlalile des betes atleintes de la pleuropncumonie a soixante-deux pour cent. (Bulletin du Conseil superieur d?agri-culturc, tome VII, %gt; panic, p. 2il.)
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D'apres le meme bulletin, p. 570, deux mille trois cent qua-rante-neuf betes a comes ont ete reconnues officicUementaltein* tes de la pleuropneumonie, en 18S3, dans toule la Belgique, el TE-tata paye quatre-vingt-dix-neufmille sept centquarante-cinq francs soixante-un centimes d'indemniles. De ce chiffre, mille trois cent cinquante ont succombe a la maladie ou ont ete abattucs par ordre.
La mortalite s'est done elevee a S?,^? pour cent pour la Belgique entiere.
Trois cent vingt-deux betes seulement ont eonlracte la pleu­ropneumonie apres linoculationsurun total de vingt-quatre mille huit cent sept (soil 1,30 pour cent) , tandis que d'apres les experiences de cohabitation de la Commission fran^aise, quarante-cinq animaux sur cent non inocules contractent la pleuropneu­monie ; et d'apres celles de la Commission bollandaise, quatre-vingts sur cent.
D'apres mon observation, qui est, du reste, d'accord avec celle de la plupart des personnes qui ont ete a meme de suivre pendant quelque temps les ravages que cause la pleuropneumo­nie, la proportion des animaux exposes a la contagion qui con­tractent la maladie, est de trente-cinq pour cent.
Voici un fait a l'appui de cette observation :
M. Ducbätcau, proprietaire au chateau des Maretz (pres de Reims), venu a Hasselt Ic 5 mars courant, pour etudier rinocu-lation, raconte que sur cent betes de gros betail, il en a eu quarante attcintes de la pleuropneumonie en trois semaines de temps. Linoculation fut immediatement appliquee comme mesure preventive par M. Charlier, medecin veterinaire.
L'inoculalion procure done au plus grand nombre de betes auxquelies on I'applique, une immunile qui les preserve des at-teintes du fleau.
On voit par les ciiilTres aulhenliques qui precedent, que si linoculation etait generalemcnt appliquee lä ou regne le fleau, la perle, au lieu d'etre de trente-cinq pour cent, se reduirait a en­viron deux pour cent, ä part quelques accidents dus le plus souvent a limperfeclion des procedes et aux tätonnements des premiers essais, comme la si bien dit M. H. Bouley dans son rapport officiel. Mettre simplement ccs deux chiffres en re­gard, nest-ce pas produire I'argumcnt le plus decisif en faveur de mon Systeme ? N'est-ee pas demontrer I'immcnse influence que rinoculation est appelee ä exercer sur la richesse agricole ?
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Le chiffre des animaux alteinls de la pleuropneumonie apres Tinoculation, quoique faible dejä, s'amoindrit encore singuliere-ment quand on considere que la plupart des animaux ont con-tracte la maiadie quelques jours apres linoculaiion, et recelaient par consequent dejä le germe de la maiadie au moment de To-peration.
A Utrecht, en Lombardie, en Piemont, en Prasse, en France, etc., comme en Belgique, la disparition de la maiadie apartout coincide avec la pratique de Tinoculation; cette disparition ne peut done pas etre attribuee au pur hasard, comme l'ont dit des personnes qui n'ont pas assez reflechi ä cette pensee de Vol­taire :
• Le hasard est un mol qu'invenla l'ißnorance laquo; Et qui de nos esprits marque Pinsuffisance. raquo;
Qoe ce n'est point le hasard qui est cause de la disparition de la pleuropneumonie, c'est ce que semblent encore indiquer les resultats obtenus dans le quatrieme district agricole de la Flandre Occidenlale, pendant l'annee 18S3, et exposes dans le rapport de la Commission d'agricullure de cette province. On peut les lire dans le bulletin du Conseil superieur d'agriculture de Belgique, qui vient d'etre publie, tome VII, deuxieme par-tie, page 181.
laquo; La methode du doeteur Willems pour Tinoculation de la pleuropneumonie exsudative, y est-il dit, a ete appliquee avec beaueoup de succes sur le betail. Aussi cette maiadie contagieuse a beaueoup diminue d'intensite; depuis Tintroduction de cette mesure preventive Tonne rencontre plus que quelques cas iso-les, et des Tapparition du fleau, les proprietaires dun animal atteint s'empressent de faire inoculer tout le betail sain. raquo;
Je me bornerai ä citer encore im fait ä ce sujet. Tout le monde sait que dans les Pays-Bas, cest la province de Frise qui est le foyer principal de la pleuropneumonie et qu'on y a tout fait pour deraciner le fleau. Or, depuis quelques mois seulement Tinoculation y a ete appliquee au nombreux betail de cette pro­vince qui necomptepas moinsde cent quatre-vingt-dix-septmille trois cent cinquanle-six sujets de Tespece bovine, et parmi les-quels il a ete constate deux mille sept cent vingt-quatre cas de maiadie en 1854.
UAkkerbouw, numcro du 31 decembre 1854, dit que Tino­culation fait de grands progres en Frise, sous la direction du
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professeur Jennes, qui, ä la date du 13 fevrier dernier, y avail deja inocule lui-meme mille quatre-vingt-quatorze betes acor-nes; que les accidents sont pen frequents el que la maladie dis-parait ä mesure que le procedeestmis en usage.
Un journal de medecine de Groningue, cite par un journal beige, {'Emancipation du 27 Janvier dernier, dit : laquo; Que le Gouvernement use de loute son influence pour favoriserrinocu-iation en Frise. Des milliers d'animaux ont ele inocules, y est-ii dit, el les cas de mortalile sont rares... Les agriculteurs devien-nent de plus en plus favorables a Tinoculation comme moyen preservatif de leur betail. raquo;
Je crois, Messieurs, avoir atteint le but que je nretais pro­pose : je vous avais annonce des chiffres nombreux, bien ela-blis, concluants, persuade que c'esl sur ce terrain seul que la question dc Tinoculation preventive doit etre resolue.
Fixer votre attention sur quelque chose de saisissable, d'ac-compli, de constate par un grand nombre de savants et d'hom-mes pratiques, tons honorables, tons consciencieux, tel m'aparu le plus sür, Tunique moyen meme de faire jaillir la verite, que nous devons tous chcrcher avec recueillement, quand il s'agil, I'ommec'cst ici le cas, dun immense inleret social.
. #9632;
#9632;
-
#9632;
I 1 #9632;
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tableau indiquant sommairement les experiences d'inoculation rapportees dans les trois series.
1 lrc Serie.
Expärienees d'inoculalion (alles par les Commistiont ofpciellet gout-emementalet.
A l'ecole de Cureghem par la Commission de Belgiijue...............
BETES INOCULEES.
BETES
mortes des
suites de
I'inoculation.
BETES
devenues ma-lades malgre I'iuoculation.
16 54
18
8
0 6
0
0 1
0
0
A l'eeoled'Allbrt par la Comm. de France. A l'ecole d'Utrecht par la Comm. de Hol­lande...................
Par la Commission inslituee en Prnsse. .
Zdeg;quot; Serie.
Experiences d'inoculalion faites dans la pratique, toil par des Commissions gt;pe-ciales, soil par des praliciens isoles.
Fails d'inoculalion recueillis par la Comm. de Betgique...............
96
7 soil 7,29 p.c.
1
soil 1,04 p. c.
5301
247 1216
122
94
271
157
173
218
203 1063 557 855 196 425
279 73
86
10 17
0
.3
10
4
4
5
10 6
10 3 6 i
1 1
73
16
29
5 G 0
0 i 0
13
10 23 12 1 14 59
3 5
Fails d'inoculalion recueillis par la Comm.
Kxpirienccs de la Comm. mixte de Lille. .
Kxpcriences relates dans le rapport de
Ui Simonds, iraquo; Londres.........
Kxperiences de la Cbambre de commerce,
Experiences faites par le Comity medical de Lomeltine...............
Experiences relattes dans le rapport de MM. Schongen el Bulhs.........
Experiences taites parM. Pufrrari, medecin vi'l^rinaire, ä Go'ito............
Inoculations faites dans les provinces de Lodi et de Cremapar MM.Bertani, Caso-rati el Cattaneo.............
Inn, et rapportees par le docteur Anloine
Inoculations faites dans la province de Bres­cia, d'apres le docteur Ludov. Balardini. Kxpcriences de M. Mature, medecin v#teri-
Inoculations pratiquamp;s par M. Marret, me-dccin veterinaiie, ä Allanche.......
Innculalions faites en Hollande par MM. llengeveld.Zwart, Dogtcrom et VanDam.
Experiences exposees par M. le docteur Wel­lenberg, au Congres agricole d'Alkmaer.
Innculalions faites par M. Van Bommelen , extraites des Annales de medecine veteri-naire de Bruxelles......., . . . .
Inoculations faites par M. Hufnagel, extial-les des Annaiet de med. vel. de Bruxelles.
11,450
178 soil 1,55 p. c.
268 soil 2.S( p.c.
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52 —
raquo;,raquo;c Serie.
Groupet de fails nouveaux ou eonnutteu-lemenl partiellement, presque tout obter-vei en lielgique, el principalemenl duns la ville de Hasiett.
INOCULATION'S PI11T1QUEE3 CHEZ
MM
1010
1200
3U
287
1500
720
75 178 272
125
264
398
522
40
240
500
902
640
545
277
315
35
32
14
1348
836
400
200
206
160
0
12
0 0 5 1 0 JO 0 2 1 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Decrombecque, ä Lens........
u 'Wiltouck, ä Leeuw-Saint-Pierre. . . )gt; Wiltouck (a sa propriety d'Uengel-
hoef)..................
raquo; Loyacrls, Ch., ä Anvers........
raquo; Van Volsem, a Hal..........
raquo; Van den Berck, a Saint-Trond. . . .
11 Fisbach, ä Zelhem...........
raquo; Vinckenbosch, H., a Tirlemont. . . . ii Vinckenbosch, L.,ä Tirlemont. . . . raquo; Vinckenbosch, H. et L., (ä leur fabri-
que de sucre)..............
u I.c baron de Woelmont d'Oplieux. #9632; ii De Luesemans, ä Tirlemont......
•nbsp; nbsp; Cloquet, J.-B.,ä Braine-l'AIIeud. . .
raquo; Marchanl, ä Thisnes.........
raquo; Verheyden, d Oplinter........
u Blyckaerts, a Tirlemont........
•nbsp; nbsp; Van den üaele, ä Watermael-Boitslort.
ii Vanslraelen, J.-J., a Hassell.....
ii Thiers, Jos., a Hassell........
ii Croenenherghs, L., a Hasselt.....
raquo; Vinckenbosch, Ant., ä Hasselt. . . .
raquo; Vinckenbosch, J., äHasselt......
u Platel, it Hasselt............
Mme Veuve Liessens, ä Hasselt.. .....
MM. Njs Ireres, ä Hasselt.........
ii Ponet, P., a Hasselt..........
a Vanvinckeroye.L., ä Hasselt.....
u Palmers, a Hassell..........
raquo; De Borman, a Hassell.........
u Smeets Ireres, ä Hasselt........
13,261
53 soil 0,4 p. C.
53 soil 0,4 p. c
RESUME.
BETES INOCULEES.
910RTES DES SUITES DE L'lNOCULATIOn.
HEVUMES MALADES UALGBE L'INOCULATIOH.
Iquot; SERIE. . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;96
2deg;quot; SERIE. . . 11,450 r.quot;* SERIE. . . 13,261
7
1
178
268
53
53
238
522
soil 0,96 pour cent.
soil 1,30 pour cent
Total. . . 24,807
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