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L'INOCULÄTION
PLEUROPNEUMONIE EXSUDATIVE
REFUTATION DES RAPPORTS
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Comiulsslon Offlcielle raquo;elgc,
PAR Lc Doctsur WILLEMS.
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DE
L'INOCULATION
PLEUROPNEUMONIE EXSUDATIVE
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REFUTATION DES RAPPORTS
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PAB Le Docteur WILLEMS.
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1MPRIBERIE DE H.-J. CEYSENS, RÜK DU DfiMEB. 1858.
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AVIS BE L'^DITEUR.
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Cette brochure renferme quatre documenls officiels, ayant tons rapport aux entraves apportöes ä la solution de la question de l'inoculation par la Commission officielle beige instituee pour Studier la valeur de ce proc6d6.
Ces documents sont :
iquot; line requete adressöe ä la Chambre des Repr^sentants, sous la date du 16 mars 1858 ;
2deg; Une lettre adressee ä Monsieur le Ministre de l'itilörieur sous la date du 6 septembre 1857, en reponse au 4me rapport de la Commission;
Squot; Une idem, sous la date du 24 octobre 1857, en röponse au rapport de M. Verheyen sur l'inoculation en Frise ;
4deg; Une idem, en date du 3 fövrier 1858, consacree spöciale-ment ä etablir le mauvais vouloir qua la Commission pröcitöe a apportö dans raccomplissement de sa Uche.
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A MM. les President el Membres de la Chambre des Represenlanls.
HcMlcurlaquo;,
Parmi les questions interessant la richesse nationale qui ont ete porters jusqu'ici devant la Chambre des Representants, il en est une qui y a rencontre, ä diverses reprises, de vives sympathies et de chaleureux defenseurs : c'est celiede I'inoculation de la pleuropneumonie de i'cspece bovine, ce fleau desastreux pour I'dgriculture qui, aujourd'hui, grace ä ce precede, a presqu'entierement disparu dans notre pays.
Or, Messieurs, il se passe, parmi nous, — dans le monde officiel, — ä propos de cette question d'un si grand inlerefc, des choses reellement deplorabies, que mon devoir est de signaler aux mandataires de la nation, et que ceux-ci jugeront peut-6tre dignes de leur plus serieuse attention.
J'ai confie. Messieurs, ma decouverte au Gouvernement belqe, en 1832.
Des qu'ellea ete connue ä letranger, on s'estempresse de nommerdes
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Commissions chargees de Texaminer, partout ou la maladie sevissait (en France, en Hollande, en Prusse, en Italie, etc.)
Ces Commissions se sont mises ä l'oeuvre, et depuis assez longtemps deja, elles onl formale leurs conclusions, toutes favorables a I'inoculation.
Je cilerai specialement, parmi elles, la Commission du pays qui etait peut-tHre le plus inleresse ä connaitre la valeur reelle de rinoculalion, parce qu'il esl le plus riche en betail et que la tonladie y faisnil le plus de ravages: — la Hollande. — CelteCommission, dans trois rapports suc-cessifs, a proclame l'excellence de Vinoculation, comme moyen preservatif de la pleuropmumonie. Eq outre, presque tous les veterinaires, lous les delenleurs de belail se sont rallies ä ce sentiment; des Societes d'Assu-rances contre la mortalile du betail ont rendu obiigatoire celle pratique pour leurs Membres, et les Etats deputes de la Hollande meridionale ont cree une commission ayaol pour mission de propager Tinoculation, en la faisant gratuitemeul, et en accordant des primes d'encouragement aux veterinaires et aux eleveurs.
D'un autre cote, uous voyons, dans notre pays, tous les agriculteurs, tous les industriels dont le betail elait decime par le fleau, recourir depuis plus de cinq ans a rinoculalion et en proclamer hautement les bons effets. Et vous avez entendu. Messieurs, a volre seance du Ier fevrier 1856, M. le Minisire de I'lnlericur declarer que laquo; l'invenlion du docteur raquo; Willems a ete examinee dans la plupart des pays qui nous enlourcnt; raquo; qu'elle a ete accueillie partout avec beaucoup de favour y)ar lesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j
i hommes speciaux qui s'occupent de ces matieres, que dans divers raquo; pays, des Commissions ont ele chargees de l'eludier, et, en general, gt; que les experiences qui ont ele failes lui ont ele (avorables raquo;
Et bien 1 Messieurs, celte question, eludiee ä Tetranger avec zele et conscience, et menee aujourd'hui ä bonne fin, celte question u'a pas encore abouti en Belgique!...
Comment s'espliquer celte anomalie?
C'est que Finoculation a renconlre dans notre pays un mauvais vou-loir, une force d'inerlie que je vous denonce hautement. Messieurs, car, les preuves abondent; un fait clevrail suffire, dailleurs, pour vous con-vaincre de ce quej'avance: c'est le conlraste que presenle la Belgique avec la France, la Prusse, la Hollande, I'ltalie, etc. En effet, on doit se demander ceci : laquo; Alors que dans ces pays la question esl resolue, com­ment ne 1 est-elle pas dans la patrie de l'inventeur? raquo; A cela, Messieurs, je reponds sous hesiler que lä eile a ete eludiee en dehors de toute question de personnes, el qu'en Belgique, le contraire a eu lieu, malheu-reuse merit.
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Cette assertion, Messieurs, je me häte de ia justifier.
La Commission nommee en 1852, apres s'amp;re montree systemalique-ment hostile ä I'inocuLition, a du 6tre dissoute en 1830, par la raisonqu'il etait necessaire d'appeler I'element pratique ä se prononcer aussi. Mais dans la nouvelle Commission on est parvenu ä faire rentrer ies hommes qui, dans I'ancienne, s'etaient montres les plus acharnes contra ma decouverte, qui Tont condamnee ä priori, et ont inöine public contre eile des ecrits qui les obligent a perseverer dans celte voie hostile.
Aussi, ces membres ont-ils cru qu'ils etsiient la pour faire triompber leurs theories, et ils ont agi en consequence. De sorte, Messieurs, que je puis dire que tout ce qui a ele fait en Belgique a ete en realite dirige contre rinoculation. On semble s'elre preoccupe uniqueraenl de chercher des armes pour la combattre, et les armes n'ont pas m6me toujours ete loyales, comme le prouvent les rjpports que vous avez entre les mains, et qui ont recu uoe publicile que Ton a refusee a mes reponses, comme si l'attaqueseule devait se produire et la refutation resler inconnue, dans fnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; une question d'inlerel public.
Du reste, Messieurs, ces verlies ont relenli plusieurs fois dans votre \nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; enceinte meine; je n'en suis done ici que I'echo.
En effet, l'honorable M. Rodenbach n'a-t-il pas dit, a la seance du 19 avril 1836 : laquo; Que lorsque des hommes qui consnerent des oapitaux {nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo; immenses a engraisser le betail, viennent decKirer que I'invenlion
laquo; dont il s'agit est emineminem ulile, il ne comprend pas pourquoi i une Commission, composee de veterinaires, d'hommes peut-elre tres-raquo; savants, repousse ce sysieuie; mais incarnes, sans doute, dans raquo; leur profession, ils en veulent conserver tous les profits et s'obslinent fnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;gt; a lulter conlre les (aits. raquo;
M. lecomte de Renesse n'a-t-il pas ajoute dans la seance du inerae jour : laquo; Que la nouvelie Commission aurait dii eire composee de personnes nou-raquo; volles, n'ayaol pas siege dans la premiere Commission, dont les rapports raquo; paraissent plutöt hosliles au precede de Tinoculalion; qu'elle n'aurait raquo; surtout pas dii comprendre des membres de la premiere Commission gt; qui, par leurs ecriis et par leurs pjroles, se sont forlement prononces raquo; conlre I'moculalion ; qu'il est a craindre que celte Commission, comme raquo; la premiere, plus ou moins induencee paries membres qui se sont raquo; conslamment monlres defavorables ä la belle invention de M. le doc-raquo; teur Willems, ne produise encore aucun resultat..... raquo;
L'honorable M. Faignart n'a-t-il pas dit aussi: laquo; Qu'il trouve absurde, raquo; que les Commissions de medecins et autrcs qui ont ele consultees
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raquo; depuis six ans, ne se soient pas plus empressees d'eclairer le pays sur raquo; cette importante question. raquo;
En outre, deux hommes qui font autorite dans la science, M. Didot, direcleur de notre Ecole Veterinaire, et M. !e docteur Daumerie, vice-president de la Societe Centrale d'Agriculture, n'ont-ils pas dit ä l'Aoa-demie de Medecine, le premier ä la seance du 28 octobre 1834 : laquo; Que la gt; Comniission beige n'a nelaquo;/aii jusqu'a present pour eclairer la ques-raquo; tion ; que la recherche de la verite dans les questions de cette nature raquo; exige des travaux et des etudes auxquels on parait peu dispose ä se raquo; livrer en Belgique ; qu'heureusement d'autres pays ont compris les raquo; avanlages de l'iooculation, surlout au point de vue de la richesse raquo; agricole, que la, on s'est livre ä d'admirables travaux, qu'on a experi-raquo; mente, et que Ton est arrive ä des resullats h peine connus dans la raquo; patrie de M. Willems; que nous possedons les resullats obtenus en raquo; France, en Italie, en Allemagne, et certes, que personne aujourd'hui raquo; ne saurait 6tre assez deraisonnable pour pretendre que I'inoculation raquo; est une chimere. raquo;
Le second, a la seance du 31 mars ISdS : laquo;Que la Commission, donl raquo; les antipathies pour le precede Willeras sont generalement connues... raquo; a paru avoir un but aulre que celui vers lequel eile devail tendre ; raquo; que ce but, il oserait le faire connuilre, car quand la grande voix raquo; de la verite se fait entendre, loule consideration humaine doit so raquo; taire.... que les metnbres de la Commission dans la plupart des raquo; experiences qu'ils ont faites, ont travaille, non a eclairer la ques-raquo; tion, non a la resoudre, inais bien a l'e?nbrouiller et ä la rendre raquo; insoluble. raquo;
Vous voyez. Messieurs, qu'il est vrai de dire qu'une docouverte de la plus haute importance, et dont I'Europe s'est emue, a ete, en'Belgique, l'objet de la plus grande hoslilite de la part du ceux-la m^me qui de-vraient la propager.
II y a. Messieurs, dans ce rapprochement, quelque chose qui vous frappera, j'en suis convaincu, quelque chose de blessant pour le sentiment national, quelque chose surlout de tres-nuisible a nos inlerets materiels les plus vitaux, car, en maintenantle doutedans les esprits, on entrave une pratique reconnue salutaire et il en resulte des doinmages conside­rables pour ragricukure.
Je n'ai pas hesile, Messieurs, a vous signaler franchement le mal: il reside dans certaines influences OMreawcraftgues qui mo sont personnel-lement hosliles, et qui, malgro le bon voulcir manifeste de plusieurs Minislres, sont parvenues ä tromper leur religion et a composer les Cora-
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missions officielles de personnes qui se sont declarees ä priori contre I'inoculation ettiendront toujours a ne pas se dejuger.
Vons 6tes convaincus, Messieurs, j'en suis sdr, qua ce n'est pas ainsi qu'on arrivera h la decouverte de la verile, et j'ose esperer que vous ferez en sorte qu'une Commission, composee d'elements impartiaux, soil appelee a se prononcer sur une question dont vous appreciez riraportance et que de mesquines passions cherchent a enterrer en Belgique, sous pretexte de sage lenteur,— commesi les savants et les praticiens des Com­missions officielles etrangeres pouvaient etre accuses d'etourderie, pour s'ötre prononces depuis longtemps. Tout cela, Messieurs, cache mal le mauvais vouloir que je vous signale a la face du pays, dans I'espoir que #9632;vous daignerez y meltre un terme, en secondant les bonnes intentions de M. le Ministre de I'lnterieur.
Du reste. Messieurs, j'ai l'honneur de vous communiquer copie de trois lettres adressees au Gouvernement en reponse aux divers rapports de la Commission qui vous ont ete distribues.
Agreez, Messieurs, les sentiments de haute estime et de complet devouement de
Votre trds-humble et trds-respectueux serviteur,
Dr WILLEMS.
Hasselt, ce 16 mars 1858.
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II.
A Monsieur Ic Ministry de i'InUrienr ä Bruxelles.
Monsieur le Mlnistre.
Le Gouvernement, dans la question de l'inoculation de la pleuropneu-monie, ne recherche que la verite, et a ce titre il doit encourager la dis­cussion des faits qui se produisent, de quelque part qu'ils viennent. C'est cette conviction qui m'a porte souvent a relever ceque je croyais errone, et qui me porte encore aujourd'hui a vous adresser quelques rectifications dont est susceptible le quatrieme rapport de la Commission etablie par vous pour l'examen de cette question, sur laquelle la lumiere ne pent se faire que si tous ceux qui la suivent avec conscience et attention n'ap-porlent leur contingent de fails et d'observations. — Je manquerais done ä mon devoir onvors le gouvernement et envers le pays, Monsieur le Ministre, si je dip taisais quand j'.ii des choses vraies et utiles ä dire sur ce point d'un si luui, interet social, et qui est Tobjet de laut de sollicitude de volre part.
Mon but, M. le Ministre, n'est pas d'exarainer dans tous ses details le rapport qui vient de vous 6tre adresse; ce serait la une oeuvre trop vaste; je veux seulemeal placer en regard de quelques assertions capilales de
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la Commission, des fails appuyes de preuves officielies ft qui, en detruisant ces assertions, amenent ainsi des conclusions toutes con-traires ä celles qui en ont ete lirees.
Sans parier, M. le Ministre, de la confusion et de rincertitude qui regnent dans le rapport, je pourrais vous faire remarquer {'absence de toute mention des inoculations pratiquees en grand nombre chez ies principaux industriels du pays, tels que MM. Witlouck, Vanden Daele, Claes de Lembecq, etc., ainsi que la relegation aux annexes de diffe-rents fails Ires imporlants el lout en faveur de mon Systeme, el surtoul les fails observes el consignes par des membres de la Commission eux-mamp;nes; mais je passe a des choses plus importanles.
Comment s:expliquer, M. le Ministre, que la Commission conclae de l'ensemble des fails qui lui ont ete transmis par MM. les velerinaires : t Qu'il est impossible d'affirmer, d'apres lout ce qui precede, si cette raquo; vertu prophylaclique existe reellement, gt; alors que sur 3,613 inocula­tions pratiquees avec succds, citees au rapport officiel, seize bötes seule-ment ont conlracle la pleuropneumonie; el sur 312 inoculations faites saws succös, trente böles sont devenues malades, en y ajoutaul möme les fails relates hors de l'enquete par MM. Vaes el Vanculsem. Ce dernier fail devrait ölre relranche du rapport puisqu'il est conteste par M, Van Volsem lui-möme comme je le prouverai plus loin.
Evidemment, M. le Ministre, c'esl la un des resullals les plus brillants; car d'apres les experiences officielies des Commissions francaise el hol-landaise, d'apres l'observation des praticiens les plus experimentes, d'apres les fails möme cites dans le document officiel donl il s'agil, la pleuropneumonie, abandonnee a son cours ordinaire, alleinl les animaux dans une proportion de trente ä qmranle pour cent, landis que d'aprös les experiences consignees au rapport, les bamp;es inoculees avec succös ne sont plus devenues malades que dans la proportion d'un demi pour cent, el louies ces beles cependant se trouvaient exposees a la contagion dans des foyers epizooliques!
Le resullal de l'enquete instiluee par MM. les Membres de la Commis­sion a done donne des resullals tels qu'on ne pent guere en esperer de plus favorables de l'emploi de quelque remede que ce soil, lant en medecine veterinaire qu'en medecine humaine. Ainsi, Tadminislration de la quinine centre les fievres intermittentes, du mercure centre la syphilis, I'usagedu vaccin centre la variole, etc., n'ont jaraais donne des resullals aussi remarquables.
Avant d'abandonner cet expose de fails, cites par la Commission, et si eminerament favorables au Systeme de l'iaoculation, je dois faire remarquer
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que, dans beaucoup de cas, la pleuropnoumonie a rögne epizootiquement, puisqu'elle a fait environ un tiers de victimes dans les troapeaux enyahis, et il n'est cartes alors plus etonnant que la pleuropneumonie cesse ses ravages sans que Ton inocule, car toutes les bötes disposees a contracler la maladie en ont ete victimes.
M. le Rapporteur a done parfaitement raison, d'aprös tout ce qui precede, quand il dit: c Que tous les veterinaires qui ont fait un grand i nombre d'inoculations sont partisans du Systeme, tandis que ceux qui raquo; lui sont contraires sont precisement les medecins veterinaires qui ont raquo; peu oa pas pratique celte operation. raquo;
A la page 12 du rapport, il est rendu compte de trois documents nouveaux concernant l'inoculation et publies ä l'etranger. Or, M. le Minislre, la Commission etait saisie d'une viogtaine de documents offi-ciels et tres-importants, parus depuis la dissolution da corps qu'elle remplace. Vous vous demanderez, j'en suis sür, comment il se fait qu'il n'y ait trace dans le rapport que de trois de ces pieces. Parier de ce qui a eu lieu a l'etranger pour ne dire qu'une partie de ce qui s'y passe reel-lement, e'est lä une omission extrömeraent grave dans un document qui a pour but d'eclairer le Gouvernement et le pays.
A la mötne page du rapport, il est dit, M. le Ministre : c Si a llasselt la gt; disparition de l'epizootie a coTncide avec l'application de l'inoculation, ^ il n'eu a pas ete de ineme dans d'autres parlies du pays. Ainsi dans raquo; les Flaudres, dans le Hainaut, dans la province de Namur nous la
• voyons disparaitre sans I'emploi daucun moyen prophylactique........
raquo; Nous croyons que l'influence de l'inoculalion n'a rien a voir dans ce raquo; fait de pathologie generale. gt;
C'est lä une erreur, M. le Ministre, dejä commise pas I'ancienne Commission, mais refutee par moi a l'aide de chiffres officiels, et que Ton doit ötre surpris de voir reproduire aujourd'hui. En effet, tout le raonde salt qu'au mo.nent ou l'inoculation a ete preconisee, la pleuropneumonie regnait en Belgique avec tant d'intensite qu'elle n'avait jamais fait plus de victimes qu'en 1852. Descette annee l'inoculation est employee, chez tous les grands induslriels, dans tous les foyers epizootiques, et peu apres nous remarquons sa periode de declin qui a continue jusqu'ä ce jour. Du reste, un document officiel tout nouveau me servira pour prouver a I'evidence que la nouvelle Commission est, comme I'an­cienne, en contradiction avec les fails qui nous sont fournis par le Ministere de l'Interieur, car je lis ce qui suit a la page 307 et les precedentes du Tom IX (1857) du Bulletin du Conseil Superieur d'Agri­culture :
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— \\ —
t Hecapilulation des sommes payees de 1851 a 1855 pour animaux abattus par suite de maladies oontagieuses : gt;
innees.
Bales ä comes.
Sommes
payees, pour les boles bovines
1851
1,805
fr. 129,968 70
1852
2,038
160,371 73
1853
1,251
99,745 61
1854
844
66,947 72
1855
706
66,842 89
t On voit par ces reveles, est-il dit dans le document ofliciel cite, que la depense a dimioue depuis quelques annees d'une maniero tres-seusible, par suite de la decroissance de la pleuropneumonie exsu-dative. raquo;
Et j'ajoule que I'fitat, d'apres ce releve ofBciel, paie par annee pres de cent mule francs de moins en frais d'indemniles qu'en 1852.
Pour ce qui concerne la ville de Hasselt et la province de Limbourg, je demoDlrerai egalement par des chiffres pulses dans les bulletins du Conseil Superieur d'Agriculture que la, pas plus que dans le pays enlier, la pleuropneumonie n'elait a sa periode de declin en 1852, et que par consequent la pratique de rihoculalion a beaucoup ü voir dans le fait de pathologie generale de la disparilion de Tepizootie.
Le nombre des boles recoanues officiellement atteinles de la pleu­ropneumonie, s'esl eleve
en 1847 pour la province 44; pour la ville 25 raquo; 1848nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;66;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 29
gt;nbsp; nbsp;1849nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;64;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;10
gt;nbsp;1850 gt; 196; gt; 69 i 1851 . 226; i 67 t 1852 gt; 324; i 134
gt;nbsp;1853 gt; 149; gt; 60
gt;nbsp;1854 . 133; • 99
Voila des chiffres authenliques, el il est clairement demontre par lä que la pleuropneumonie etait, en 1852, ä sa periode d'augmenl ä Hasselt, dans la province de Litnbourg comme dans tout le royaume.
Nous rencontrons encore. Monsieur le Minislre, une aulre erreur grave dans cetle parlie du rapport oü il est dit que la pleuropneumonie disparait lä oü on n'inocule pas, comme lä oü celle pratique est mise en usage, el on cite notamment les Flandres el le Hainaut.
C'est le contraire qui est vrai, car dans les Flandres on a beaucoup inocule, el si la maladie n'y sevit plus comme autrefois, c'est precisement parce que Ton y a soumis le betail ä I'inoculation. Voici, pour preuve.
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ce que Ton peut lire dans un document officiel, le Bulletin du Conseil Superieur d'Agriculture, Tom VII, 2,ne partie 4854. p. 181.
• La melhode du docleur Willems, y est-il dit, pour l'inoculation de la pleuropneumonie exsudative a ele appliquee avec beaucoup de succös sur le belail; aussi cette maladie contagieuse a beaucoup ditninue d'in-tensite; depuis rintroduclion de cette mesure preventive. Ton ne ren­contre plus que quelques cas isoles et, des rapparition du fleau, les proprietaires d'un animal alleint s'empressent de faire inoculer tout le belail sain ; aucune autre maladie contagieuse n'a surgi. gt;
D'apres le merae Bulletin, Tom IX p. 289, il y a eu encore 428 cas de maladie en 1854 et 361 en 1853 dans la Flandre Orientale, et ä la page 290 du möme bulletin il est dit: laquo;(en 1835] I'espece bovine est toujours assez eprouvee dans le Hainaut, par la pleuropneumonie epizootique qui se ralenlil quelquefois, mais qui ne cesse jamais, et qui, dans le moment actuel, sevit encore dans les environs de Mons.raquo;
On voit done par lä que si la pleuropneumonie regne raoins actuelle-ment qu'aulrefois dans les provinces citees au rapport, ce changement favorable dans I'elat sanitaire du belail est du uniqueraent a I'influence de I'inoculalion prophylactique.
On ne rencontre, M. le Minislre, dans tout le document officiel, qu'une seule experience concluante conlre le Systeme d'inoculalion; e'est celle par laqueile la Commission lerrnine son expose de fails et qui a eu lieu chez MM. Van Volsem a Hal.
Or, ces honorables industrials conteslent Texaclitude des fails cites au rapport officiel concernant leurs etables, et sous la date du 26 aoül dernier ils ont eu l'obligeance de me comrauniquer la copie du rapport qu'ils ont adresse a la Commission de la pleuropneumonie el qui est en opposition evidente avec les fails relates par celle-ci, de sorte que le seul argument que la Commission oppose a la pratique de l'inocula-lion se trouve ainsi d6truil. La voici :
t Hal, Ie2juin1837.
Monsieur Verheven,
laquo; En reponse ä votre honoreedu 17 mai ecoule, par laqueile vous nous raquo; demandez le resultat de rinoculation faile sur nos besliaux pendant . 1'annee 1835-56 :
raquo; Pendant I'annee 1853, cinq cent qualre-vingt boles ont el6 engrais-
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sees dans nos elables, el parmi ce nombre cinq cent quaranle-deux ont
gt;
ete inoculees, sept sent parties malades, deux ont ete abattues, pour raquo; cause d'engorgement cause par rinoculalion, une est morte du möme raquo; mal; Irente-huit n'ontpas ete inoculees et dans ce nombre douze sont raquo; devenues malades, ayant les poumons gates.
i Pendant I'annee 1856, six cent soixante-huit bötes ont ete engrais-raquo; sees et au printemps de cette annee la moitie de ce nombre a ete ino-raquo; culee avec succes, deux ou trois seulemeut sont devenues malades, et,
gt;nbsp; nbsp;cequi est plus remarquable, c'est qu'ä la fin de 1856, c'est-ä-dire, au raquo; commencement de l'hiver dernier, deux cent-soixanle bötes ont ete raquo; negligees parce que nous n'avions pas de virus, et parmi ce nombre
gt;nbsp; nbsp;nous eümes vingt-trois malades et il s'en trouvait alors parmi elles raquo; soixame six qui avaient ete inoculees et aucune n'a ete alleinte do la raquo; maladie epizootique, a Texception d'une vache qui a ete abattue pour raquo; uncharbon au cdte gauche. raquo;
Apres toules ces erreurs et ces omissions, vous n'avez pas ete surpris d'apprendre, M. le Ministre, que le rapport au sujet duquel je me permets de vous adresser ces lignes, dans l'interöl de la verite et de la richesse agricole du pays, n'a ete adople que par trois membres sur les six qui y etaient presents.
Les conclusions qui decoulent de ce qui precede sont :
1deg; Que de tous les veterinaires qui ont fourni des rapports a la Com­mission, ceux qui ont pratique I'inoculation d'une maniere suivie sont partisans de I'inoculation, tandis que ceux qui ne I'ont que peu ou pas pratiquee, lui sont conlraires ;
2deg; Que d'apres le resullat des experiences consignees au rapport officiel, 1/2 pour cent du betail inocule avec succes a contracte ia pleu-ropneumonie la oü le betail non inocule la contracte dans la proportion de 40 pour cent;
3deg; Que la Commission, en signalant les publications faites a I'etranger concernant rinoculalion, n'a pas tenu compte de differents documents tres-imporlants qu'elle avait en sa possession;
4deg; Que d'apres les chiffres officiels, qui sont conlraires aux simples assertions renfermees au rapport, la pleuropneumonie n'a commence a decliner en Belgique qua la fin de 1852, epoque a laquelle I'inoculation a ete generalement appliquee;
Squot; Que le seul argument defavorable ä rinoculation renferme dans le rapport et tire des experiences faites chez MM. Van Volsem, est contre-dit par ces honnorables industriels.
En terminant, je m'associe pleinement, M. le Ministre, au desir que
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vous expricue ia Commission, de voir les experiences directes venir con-firmer les nombreux renseignements quo 1'on possede sur cette question et donner ainsi bientot une solution definitive au problerne qu eile a pour mission de resoudre, et auquel on travaille depuis le commence­ment de 1852, — problöme resolu dejä par presque toules les Commis­sions ofiicielles qui s'en sont occupees dans les diverses contrees de l'Europe.
Cette solution devient d'autant plus probable que des vingt betes, soumises aux experiences directes et definitives de la Commission, quatre sont mortes parmi les dix won inoculdes, dont trois positivement de la pleuropneumonie, et des dix inoculdes placees dans les m6mes conditions que les precedentes, aucune jusqu'a ce jour n'a ressenli la moindre atteinte de l'epizootie.
Agreez, M. le Ministre, l'expression des sentiments de profond respect, avec lesquels j'ai 1'honneur d'etre,
Votre tramp;s-humble serviteur,
Dr WILLEMS.
Hasselt, le 6 septembre 1857.
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Ill
Monsieur le Mlnlrtre,
Ainsi que j'ai eu l'honneur de vous l'ecrire precedemment, je dois croire que le Gouvernement, dans une question comme celle de l'inocu-lation de la pleuropneumonie, desire que tout fait, toute assertion, toute appreciation qu'on lui soumet, soient I'objet d'un contröle serieux et d'une discussion raisonnee. Cast encore dans cette pensee que je viens aujourd'hui protester, devant vous et devant le pays, conlre le contenu du rapport qui vous est adresse par M. Verheyeo, sur I'epizootie pneu-monique et Vinoculation preventive dans la Frise, rapport dont vous avez bien voulu m'envoyer vingt-cinq exemplaires.
Je ne crains pas de le dire hautement, Monsieur le Ministre, c'est une oeuvre faite avec parti pris, et qui tend a induire le Gouvernement et le public agricole en erreur sur les resultats obtenus de Tinoculation en Frise, et eile est d'autant plus dangereuse qu'elie est elaboree sur une echelle et dans des proportions qui peuvent lui dociner I'apparence d'un travail serieux, aux yeux des personnes qui ignorant I'attilude hostile et passionnee prise par son auteur vis-ä-vis de ma personne et de mon Systeme.
Ce pretendu rapport, Monsieur le Ministre, a surlout pour objet de
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critiquer les doctrines du corps enseigoanl de l'ecole veterinaire d'ütrecht et plus particulieremeat celles de M. Jenaes, Tun de ses hono-rables professeurs, dont les opinions, favorables au Systeme de Tinocu-lation, contrarient singuliörement les assertions de M. Verheyen; en un mot, cet ecrit n'est autre chose qu'un proces intente a I'inoculation preventive, comme le sont, du reste, loutes les publications qui emanent de la m6me source.
Je vais prouver mes assertions :
Au lieu de toules ces digressions dans le domaine de la science et de toutes ces tentalives pour enlever aux faits leur veritable signification, M. Verheyen aurait, me semble-t-il, mieux fait pour le moment de s'occuper un pen plus du vrai but de sa mission, et alors son voyage eut ete fruclueux, car il aurait fourni a la Commission et au Gouverne­ment des donnees positives sur la proportion dans laquelle sont devenus malades les animaux inocules avec succes, compares a ceux qui n'ontpas ete inocules. C'etait la le point le plus important a constater, et que 1'on cherche en vain dans ce rapport. M. Verheyen dit, a la verite, que la mortalite du betail s'est accrue en Frise depuis quelque temps, mais il a soin de ne pas nous apprendre si c'est parmi le betail inocule ou parmi celui qui ne Vest pas.
Heureusement que cette lacune laissee dans l'ecrit de M. Verheyen \ient d'etre comblee par des hommes competents, instruits et itnpjrtiaux, qui ont I'immense avanlage d'habiter les lieux que M. Verheyen n'a fait que parcourir, avec des idees preconcues. Ces hommes nous disent que la perle des animaux inocwfe's a ete de six pour cent, tandis que celle des ani­maux non inocules s'est elevee au chiffre elfrayant de quarante pour cent.
M. Van Loon, membre des Etats deputes de la Frise el Secretaire de la Societe agricole de Baarderadeel, dont M. Verheyen inlerprete si singu-lierement les ecrils, et le bureau du Congres Neerlandais d'economie rurale, lenu a Devenler au mois de juiilet de cette annee, onl commu­nique recernment au public, sur l'elal Sanilaire du betail en Frise el dans toute la Hollande, des documents olficieis d'une haute valeur dont je vais avoir l'honneur de vous donner la IraJuolion el qui, lout en servant de reponse au rapport de M. Verheyen, prouveront diamelralement le contraire de ce que celui-ci cherche vainement a demontrer.
Le rapport de M. Verheyen ne pouyait d'ailleurs inspirer une grande confiance, car, comme il le dit lui-möme, il y manquait la presence d'une opinion contradictoire servant de contröle, et M. Verheyen n'a pas daigne attendre quelques heures pour se relrouver avec M. Plalel, qui lui avail ete adjoint par la Commission et par Vous, pour faire ensemble le voyage
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en Frise, mais il a mieuz aimlaquo; y aller seal; c'etait moins gdnant pour lui.
C'est möme cetle circonstance de l'absence de tout conlrdle qui a fait, comme vous le savez, M. Is Ministre, rejeter le rapport de M. Verheyen, parce que la Comtnissioa n'en entendait pas accepter la solidarile; et si inalgre ce rejet le rapport vous a ete presente, il ne pouvait I'dtre qu'au nom prive d'un seul membre de la Commission, lequel, me semble-t-il, ne pouvait avoir la pretention, comme cela a eu lieu, de lui donner un cachet ofjßciel.
Maiutenant, M. le Minisire, je laisse aux savants hollandais qui onl traite et etudie la question de l'inoculation, le soin de nous instruire el de nous eclairer.
I. — Voici d'abord la traduclion du Rapport du congrds agricole reuni ä Deventer:
MjO. pleuropneumonle et hcs remedes pr6servatlfs.
iDans la reunion de la premiere division du douziemecongresneerlan-dais d'economie rurale, tenu a Deventer [1], on a decide de faire inserer dans les journaux et dans les ecrits periodiqaes les discussions qui ont eu lieu, concernant la pleuropneumonie et les remedes preservatifs de cette maladie, afin de porter le plus tot possible a la conuaissance du public les importantes commanicalions qui y onl ete faites.
Ceux qui ont pris part aux discussions sur cet objet sont : MM. Van Beyma, de Weydum; Borgesius, de Oude; Pekela, Gevers Deynoot, de Rotterdam; Hartog, de Ede; van Ittersum, de Batlum; Jennes d'ütrecht; Jongkindt Coninck, de Steenwykerwold ; Koning, de Oldemarkt; van Konynenburg, de Frederioksoord; Romelingh, de Hären; Smits, de Deventer, Wellenbergh, d'Ulrecbt; Wilhelmy, de Bergum; et Zeehuizen, de Genemuiden.
Les discours prononccs ont roule principaleraent sur les hull questions suivantes:
A. — L'inoculation de la pleuropneumonie a-t-elle une importance teile qu'on puisse Vappeler un vrai moijen preservalif destine ä faire disparaltre entidrement ce flcau ?
L'experience a appris que l'inoculation est le meilleur moyen connu, jusqu'a ce jour, pour arröter dans son cours la pleuropneumonie. Ce
[11 Congrds tenu au mois de juillel dernier, et oil se trouvaient reunies les sommites igricoles et velörinaires de la Hollande.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; [A'ofe du Troducteur.]
3.
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n'est pas un rernede infaillible, puisque parfois möme des animaux inocules ont ete atleints; raais un examen plus minutieux a fait decou-vrir que ces animaux elaient deja attaques avant d'avoir subi 1'inocu-lation. Gelte operation ne doit done pas ötre consideree comrae un moyen curatif, mais comme un reraede preservatif; car I'inoculation n'enleve pas la cause de la peripneurnonie. Les experiences faites par M. Wellen-bergh, par M. Jennes, qui a pratique I'inoculation sur une grande echelle en Frise, ainsi que par MM. Van Beyma. Van Ittersura et Geyers Deynoot, ont prouve que I'inoculation atteint son but; e'est ce que de-montreot egalemenl les donnees stalistiques qui suivent.
A Baarderadeel, il existait trois societes d'assurances centre les pertes de bestiaux causees par la pleuropneumonie et par les suites de I'inocu­lation. De ces trois societes, la premiere faisail inoculer toutes les hamp;les indistinctemenl; la deuxieme seulement les böles ägees de moins de trois ans; tandis que la troisieme, a cause de certains prejuges religieux, s'abstenait entierement d'inoculer.
Voici quel a ete le resultat de ces trois manieres d'agir :
Pour unesomme de 211 fr. 64 c, qui etail assuree, la perle pour les associes s'elevait dans la premiere sociele d'assurances a 3 fr. 48 c, dans la deuxiemeä 13 fr., et dans la troisieme a 19 fr. 25 c. Gependant celte derniere sociele ne payait que 5 pour 100, car son reglement avail elabli que les associes ne pourraient prelever au deiä de ce taux. La con­sequence de ce qui precede, e'est que la deuxieme sociele, de meme que la premiere, fait inoculer toutes les boles indislinclement, tandis que la troisieme est dissoute el que ses membres ne sont admis dans aucune des deux autres. Ges chiffres eloquents nous monlrenl dejä ce qu'on peut attendre de Tinoculalion.
Chez M. Van Ittersum, a Hattum, la pleuropneumonie fit jusqu'ä trois invasions, et la troisieme fois eile fut expulsee par I'inoculalion.
Le 29 aoül 1854, 76 boles furent inoculees; de ce nombre, il y en eut 14 chez lesquelles on apercut, des le 5 seplembre, une pustule a I'endroit oü Ton avail fail l'operation. Du 6 au 16 seplembre, la meme chose se remarqua chez les autres, excepte chez deux vaches, Tune de six ans, l'aulre de hull ans. Ghez ceiles-ci, on n'apercul aucun effel; aussi de-vinrent-elles malades el perirent-elles peu apres, el il est Ires-probable que les pouraons de ces deux betes elaient dejä attaques le jour oü on les soumit a rinoculation. Chez beaucoup de boles inoculees on a observe la pleuropneumonie a un faible degre; cependaut toutes sont retablies, a 1'exception d'une bete de deux ans, qui peril le 30 seplembre.
Dans les etables de M. Gevers Deynoot, sur 60 animaux inocules en
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fevrier, 4 sonl morts au mois de mai. Au printemps de 4857, plusieurs animaux furent encore inocules, dont un a ete atleint de la pleuropneu-monie et en est mort au mois de mai, ainsi que la vache qui etait placee pres de lui ä l'etable, et qui avail ete inoculee deux ans auparavant, mais sans succes.
A Oldemarkt, la pleuropneumonie fit invasion au mois d'aoüt 1855-M. Hubenet, de Dwingelo, y pratiqua alors Tinoculation, et il en resulla ce qui suit :
De 440 Mies a comes inoculees cbez neuf cultivaleurs, il en peril 20 en 1855 et 21 en 1856, dont 41 en tout. Chez un cullivateur du mamp;me endroit, 28 betes furent inoculees; une seule, qui ne le fut pas, mourut. De möme, un autre cultivateur fit inoculer 22 betes, mais ne soumil pas a I'operation une vache pleine; celle-ci succomba, tandis que les 22 autres se trouverent retablies apres quatorze jours.
Dans les environs de Zwolle, la pleuropneumonie sevissait avec violence. M. Schuurinck. inocula 3,000 beles bovines, par la il vainquit et chassa la maladie.
Pros de Genemuiden, sur 1,000 animaux on en perdit 251 avanl I'inoculation; mainlenant, que le chiffre du betail s'y esl eleve ä 1,600 totes, il n'y a plus de cas de maladie, grace a I'inoculalion.
Au Maslenbroeker-Polder, il y a un betail de 10,000 a 12,000 teles; sur ce nombre d'animaux, une seule elable a ete envahie par la maladie, et cela parce que le proprietaire, ä cause de prejuges religieux, ne veu' pas soumeltre son betail ä 1 inoculation. Des 60 bates que renferme cello elable, 23 dejä onl succombe. Dans toules les autres etables, on a pratique Tinoculation.
L'ile de Kampen renferme qualre-vingl-qualrc fermes, dont qualre seulemenl onl ete envahies. Les proprietaires de ces qualre fermes, a cause des mömes prejuges, ne veulent pas faire inoculer leur betail. Par suite des puissanls efforts de rautorile de la ville de Kampen, lous les autres besliaux sent soumis a I'inoculalion, el les animaux malades sont reunis dans un champ isole. Dans le but de faire des experiences, on a place au milieu de ce betail atteint de la pleuropneumonie, quelques animaux inocules, mais aucun de ceux-ci n'a ete attaque.
Dans les environs de Maerlensdyk, province d'Utreeht, la pleuropneu­monie a ete egalement vaincue par I'inoculalion.
De lout ce qui vient d'etre rapporte, el de ces exemples qui parlent assez haul, il resulte done que rinoculation riestpas seulemenl le meilletir remede connu jusqu'ä presejit, mais qu'elle est un remMe preservatif d'une efpeacite reelle contre la pleuropneumonie; car lous ces fails
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confirraent pleinement le resultat des experiences faites depuis 1852 a l'Ecole veterinaire du royaume.
B. — Le sejour des betes ä l'etable et un repos non trouble an milieu (Tune atmosphere souvent etouffante, sont-elles les causes qui donnent naissance ä la pleuropneumonie?
On ne connait pas d'une maniöre certaine la cause de la pleuropneu­monie ; il ne faut done la chercher ni dans la nourriture, ni clans la slabulation permanente, car la cause de la pleuropneumonie n'est pas unique, mais il y a un tres-grand nombre de causes qui peuvent donner naissance a celle maladie.
Des etables malsaines at une mauvaise nourriture sont, il est vrai, des ferments de toutes les maladies, mais non pas exclusivement de la pleu­ropneumonie. La stabuiation permanente ne produit pas d'effet nuisible; ceci a ete prouve chez M. Van Brakell Van den Eng, qui pendant qua-torze annees consecutives a iaisse une vache dans son etable sans qaelle soil devenue malade.
Chez M. Van Utersura, qui depuis seize ans nourrit des bötes ä l'etable, et qui de temps en temps fait conduire quelques bötes h la prairie, la pleuropneumonie a d'abord fait invasion parmi les veaux qui couraient dans les prairies; la deuxieme fois, au raois de mars, la maladie a atteint un boeuf nouvelleraent achete; la troisieme fois, eile s'esl montree parmi les vaches qui se trouvaient dans les prairies, et la quatrieme fois seule-ment, en decembre 1856, eile a attaque les animaux des etables.
G. — Toutes les bdles bovincs sont-elles aptes ä subir les effets de Vinoculation, et une reinoculation est-elle necessaire?
II n'y a que comparativement peu d'animaux chez lesquels I'inocula-lion ne montre pas d'effet (10 pour 100); ceux-ci sont done aptes h con­tractor la maladie. Lorsqu'il ne so manifeste aucun effet, il faut inoculer une seconde fois; mais lorsque I'operalion a reussi, on doit eviter de la renouveler. A l'Ecole Veterinaire, deux bötes bovines furent inoculees pour la seconde fois, et il se produisit des pustules, quoique lors de la premiere inoculation on n'eftt remarque aucun effet quelconque. Plus tard, on y inocula pour la seconde fois une cinquantainede betes bovines, mais I'operation n'eut aucun succes. Dans quelques localites de la Frise on inocula trois fois le jeune betail, savoir : a l'äge de veau, de bouvillon et de genisse.
D. — Vic les funestes suites qu'entraine souvent I'inoculation [telles qu'inflammation et gonflement de la queue), est-il bon d'inoculer les betes bovines dans les contrdes oü ne rtgne pas la pleuropneumonie ?
L'inoculation, il est vrai, est un remedepreservatif; mais comine cette
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operation est toujours accompagnee cTun danger, quoique minime, on ne doit pas la pratiquer avanl que la pleuropneumonie ait fait invasion dans une contree et qu'il existe un danger de contagion. Tres-souvent, par suite d'un trailement malentendu de rinoculalion, il y a inflamma­tion et quelquefois perte de la queue, suivie, dans quelques cas, de la mort de I'animal.
Chez le pere du docteur Willems, ä Hasselt, il y a une etable de 120 bötes, dont aucune n'a perdu toute la queue, dont 2 en ont perdu la moilie, et quelqucs-unes seuleraent le bout; tandis qu'auparavanl presque toutes perdaient le bout, el beaucoup la queue enliere. En inocu-lant, on ne doit fairo I'incision que dans I'opiderine, el on doit avoir soin, en touchant les muscles, de ne pas fairc couler le sang, ce qai provo-querait une prompte inflammation etd'autres suites funesles.
Chez M. Van Ittersum, sur 120 betes bovines inoculeos, 2 seulement ont perdu le bout de la queue.
Le Landbouiü-Courant de 1853, n01, recommande un remede centre rinflaramation, et qui consiste en 3 onces d'unguentum neapolilanum et 2 drachmes d'oleum corni cervi. Ce remede, cependant, n'a pas toujours atteint son but.
Le succes de rinoculalion depend beaucoup do 1'epoque a laquelle on la pratique. II ne faut pas inocuier au mois de mai, ä cause de la chaleur des mois suivants; un temps plus convenabie, c'esl la fin do septembre, le mois d'octobre et le commencement do novembre. Ceci ne pent natu-rellement se faire que dans les conlrees oü la pleuropneumonie sevit continuellement et oü Ton inocule regulieremenl tout le betail; mais dans les centres oü la maladie fait invasion, on doit immcdiatemenl inocuier tons les animaux, sans s'inquieter des saisons el sans fairo des distinc­tions d'äye.
Un poumon tres-maladequot; ne doit pas etre employe pour faire des inoculations, car il produit des effets trop violents el occasionnerait une prompte inflammation.
E.nbsp; — Peut-on , en inoculant quelques animaux dans des etables mines, faire naitre la pleuropneumoniepanni le betail non inocule?
L'inoculalion ne pcut produirc la pleuropneumonie chez le betail qui se trouve mis en contact avec des animaux inoculcs. M. Jenncsa inocule la moilie des boles d'une etable sans qu'on ail remarque parmi les autres boles non inoculees quelque prejudice ou möme quelque effel.
F.nbsp; — La sequestration du betail esl-elle e/ßcace, et dans quelles conditions doit-elle itre faite ?
Il est superflu de prouver que la pleuropneumonie est contagieuse,
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car des milliers d'exemples sont lä pour le deraontrer. La maladie a ete transportee de la Prusse en Hollande, et d'ici en Angleterre et au Cap. Pour prevenir la propagation de la maladie, la sequestration est done de premiere necessite.
On a tente d'isoler des provinces entieres, mais ce moyen ne saurait 6tre employe partout. En Zelande, on peut empöcher l'entree du betail; on nele peut pas en Frise, a cause du grand commerce de bestiaux qui s'y fait. Dans la province de Groningue, l'isolement de toute la province est egalement nuisible, parce qu'il entrave le commerce et qu'il est, en outre, d'une graade incommodite pour les cultivateurs de Zuidlaren (Drenlhe) et d'autres villages limilrophes, qui possedent leurs prairies dans le nord de la province de Groningue. Le moyen le plus efficace, c'esl le simple isolement de l'etable infectee, en tracant un cercle autour de celte etable, avec defense de conduire des bestiaux a l'interieur de cette enceinte.
Lorsqu'en 1853 la pleuropneumonie apparul a Deventer dans les prai­ries communales, on proposa la sequestration des animaux malades; mais il ne fut pas donne suite ä cette proposition, et par lä, sur 400 bötes, 300 devinrent malades. Depuis ce temps, la maladie a encore fait invasion trois fois, et eile a ete combattue par la sequestration; grace ä ce moyen, 100 bötes seulement sur 400 out ete atteintes pendant lete passe.
G. — Est-il quelque pen efficace d'abattre le betail atteint de pleuro­pneumonie? Cetie mesure, il est vrai, chasse la maladie, mais n'enleve pas la cause de la pleuropneumonie, et est, par consequent, dans tons les cas, un gaspillage des capitaux du pays.
II est demontre qu'en abatlant les animaux malades on emp^che la propagation de la pleuropneumonie. Dans la province de Groningue, oü jusqu'a present ce fleau a fait invasion jusqu'a treize fois, on a arröte chaque fois la marche de la maladie par l'abattage, et en Zeiande on a eprouve egalement lulilite de cette mesure. En Frise, on delruil aussi absolument tout, möme ce qui a ete contagionne par les betes malades, tels que vetements, etc.; cependant, dans cette derniere province il vaudrait probablement mieux abandonner ce moyen, parce que la maladie y a pris une trop forte extension pour qu'on puisse encore y avoir recours. Au point de vue pecuniaire, l'abattage y est aussi regarde comme prejudiciable, car ordinairement on guerit plus de la moitie des Mtes malades.
Au moment oü une maladie envahit une province, il est avanlageux d'abattre sur-le-champ tout le betail affecte, parce qu'une plus grande
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extension de la maladie occasionnerait des perles plus graves encore ; mais reccurir ä celte mesure dans des provinces entiercment infectees, ce serait un inutile gaspillage de fends.
H. — A quoi faut-il attribuer celte particularity qn'en Frise, non-ohstant Vahaltage, la sequestration el rinoculalion, la pleuropneumonie fail lovjours des progrös ?
Dans les localites de la Frise oü la pratique de I'inoculation est gene-ralcment inlroduite, la pleuropneumonie ne progresse plus; eile ne subsisle que dans les localites oü les prejuges entravent l'execution de cette pratique. II est arrive que ceux qui ne font pas inoculer leur betail refusaient de faire servir a I'inoculation les poumons d'une' de leurs betes mortes, et preferaient les enfouir plutöt que d'accepler 6 fr. 34 c. qu'on leur en oflrait.
Les cas de mortalite sont, a la verite, tres-nombreux, mais la propor­tion n'est pas si grando eu egard au nombre de bötes bovinesque possöde la Frise; car le betail de cette province est evalue a 200,000 totes, landis que le nombre des betes mortes de pleuropneumonie ne s'eleve qu'a 10,000.
Ce qui a donne a la maladie sa plus grande extension, e'est la conduite de certains cullivateurs qui, a la premiere apparition de la pleuropneu­monie dans leurs etables, conduisaient tout leur betail au marche. Or, le marche etait infecte, et tous les animaux qui s'y trouvaient allerent, ä leur depart, repandre rinfection dans les diverses localites.
De tout ce qui precede, on peut done deduire les conclusions sui-vantes:
4deg; Jusqu'ä present, I'inoculation est le meilleur remede preventif; eile peut arr^ter la propagation de la pleuropneumonie, et enfin vaincre la maladie.
2deg; La stabulation permanente ne donne pas naissance a la pleuro­pneumonie.
3deg; Une premiere inoculation ne produit pas d'effet sur toutes les bötes bo vines; s'il ne se montre pas d'effet, I'operation doit 6tre renou-velee, et eile reussit alors souyenl a la deuxleme inoculation ou a une suivante.
4deg; Gomme I'operation est loujours accompagnee de quelque danger, on ne doit pratiquer I'inoculation que lors de l'apparition de la pleuro­pneumonie dans une contree.
3deg; I'inoculation faite ä quelques animaux dans une etable, ne saurait faire naitre la pleuropneumonie chez les autres animaux non inocules.
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6deg; II est necessaire de sequestrer le betail atteint. L'isolement de loute une province a des effets nuisibles au commerce el est d'une exe-culion difCcile. II vaut mieux. isoler Tetable infeclee en etablissant un cordon sanilaire.
7deg; Abaltre le belail atteint est une mesure utile au moment de I'inva-sion de la maladie dans une contree ou dans une province; raais lorsque toute la province est infeclee, ce n'est alors qu'un gaspillage inutile de capilaux.
8deg; L'extension que prend en Frise la peripneumonie, malgre la seques­tration, riuoculation el I'abattage, doit 6tre attribuee aux. prejuges centre Tinoculalion el a la presence de bötes malades dans les marches.
Fait au nom du bureau de la premiere division du douzieme congres neerlandais d'economie rurale. gt;
H.-M. IIaktog, secretaire.
II. — Traduclion du rapport de M. Van Loon :
l'iNOCÜLATION DES BfiTES BOVINES, EN YUE DE PRfiVENIR LES RAVAGES DE LA PLEUROPNEUMONIE, ATTEINT-ELLE SON BUT?
laquo;Dans cetle commune (Baarderadeel), il existe Irois differenles societes de cautionnemenl mutuel, dans le but d'indemniser les dommages essuyes par la perle de betes bo vines.
Dans la premiere societe, on inocule toutes les boles bovines; dans la deuxieme, toutes los böles au-dessous de trois ans, avec faoulle pour les membres de faire inoculer aussi leur aulre betail, mais avec obligiition pour eux, en cas d'invasion de la maladie dans leurs Iroupeaux, de sou-mettre toutes les beles a rinoculaliou; dans la troisieme, on ne fait abso-lument aucun usage de l'inoculalion.
J'ai fait un etat conforme a celte classification; j'en ai lire les elements des rapports hebdomadaires, adresses par M. le bourgmestre de cette commune a MM. les membres des Etats deputes, et je l'ai complete au moyen des renseignements deposes a la secrelairerie concernant les ino­culations faites par MM. Jennes el Kielstra. Get etat va du mois de mai 1856 au 24 avril 1857, et eomprend les categories suivantes :
A.nbsp; BMes qui avaient etc inoculees ou reinoculees au inoins six semaines avant que la maladie fit invasion.
B.nbsp; Elables dont le jeune betail avail ete inocule avant l'apparilion de la maladie, le betail plus age immediatement ou, au plus, dix jours aprHs celte apparition, ou bien, dont toutes les boles furent inoculees imme­diatement au moment derinyasion de la maladie.
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C. Animaux auxquels I'lnoeulaiion ne ful pas appliqaee. Voici eel etat :
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Les etables 6numerees ici sont celles de cheque categorie qui elaient le
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plus fbrlement allaquees, de tnaniöre qae, si toutes les personnes de celte commune qui ont des bestiaux pouvaient 6lre placees dans ceite classilication, celles qae j'ai cilees seraient dans chaque calegorie les dix plus importanles.
Pour plus de facilite, j'ai exprime par OMtof/WMr cen^ la proportion des portes au total des bötes.
II esl inutile d'ajouter d'aulres eclaircissemeuts, si ce n'est que, pour former un ensemble, j'ai du mentionner sous la lettre A deux etables dans lesquelles il n'y a eu aucune perte panui les bötes inoculees, et que, si parrni celles enumerees sous la lettre B, j'avais pris des etables dont les bötes avaient ele inoculees deux, trois, quatre, cinq et six semaines apres l'apparilion de la maladie, je serais arrive, sans aucuu doute, a une perte de 20 a 2ä pour 100.
Je laisse volonliers decider par d'autres jusqua quel point ma commu­nication repond ä la question faite ci-dessus. Si j'ai communique des chiffres eloquents, que d'aulres les examinent, et que de cet exainen ils en vienoent a des experiences ulterieures, et de celles-ci ä des resultats favorables.
En ünissant, je ne puis m'empöcher d'exprimer le vasu que tous ceux qui en ont Toccasion rassemblent des renseignements exacts relativement ä l'inoculation et los rendent publics, afin qu'on connaisse de plus en plus la valeur ou la non-valeur de ce moyen.
J. van Loon, Secretaire de la society de Baarderadeel et Membra des Etats deputes de Frise. 111. — Une troisieme piece, toule d'actualite, qui doit trouver sa place ici, esl un article extrait de la Nouvelle Gazette de Rotterdam du 2ö novembre 1857, dont voici la traduclion :
€ La Commission imtituee dans la Hollande meridionale [1] pour la propagation de l'inoculation de la pleuropneumonie du gros betail, vient d'envoyer (sous la date du 10 Ociobre 18ä7) aux Etats Deputes de cette province le rapport general de ses travaux et des resultats qu'elle a oblenus pendant I'annee 1856.
raquo; Gelte Coinmission constate avec plaisir que ses operations dans le courant de I'annee precedente ont produit un effet tellement salutaire que les demandes, pour faire pratiquer graluiteraent les inoculations, ont ele tellement nombreuses qu'elle s'est vue dans le cas, a la fin de I'annee, de ue pouvoir donner suite a quelques-unes de ces demandes, parce
[1] Cette Commission renfermc dans son sein des praticiens, des propriötaires et deraquo; professeurs del'feole V6t6rinaire d'ütrecht.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; [Note du Traducteur.f
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que, d'apres ses caiculs, les sommes ruises h sa disposition n'etaienl pas süffisantes pour subvenir aux frais de toutes ces inoculations el pour couvrir les indemnites eventuelles.
raquo; Le betail de 105 eleveurs a ele inocule aux frais de la Commission provinciale, et le nombre des bamp;es inoculees est de 2,4 46; ce qui fail 1,834 totes de betail en plus que dans I'annee 1855, pendant laquelle 312 bötes seulement ont ete soumises h I'inoculation.
raquo; Deces 2,146 Mtes inoculees, 1,693 rontete avec un succes manifeste,' et sur ce nombre 129 ont perdu un bout de la queue, 8 ont succombo aux suites de I'operation, et 5 ont encore, apres, contracte la pleuropneu-monie, dont 4 sent mortes [1].
raquo;La proportion de ces pertes est done: Perte d'une partie de la queue, 1 sur 16 1/21; Mortes, 1 sur 268, et 1 sur 429 a contracte la pleuropneumonie. raquo; Le cbiffre des betes qui ont succombe, compare a ceiui des bötes ino­culees par le Medecin Veterinaire Swart, a ete tres-petit, puisque sur 1,563 boles inoculees par lui, il h'y en a eu que 2 mortes, tandis que M. le Veterinaire Steygerwall comptc 6 mortalites sur 416 sujets inocuies; M. le Veterinaire Van Staden n'a aueun oas de tnorl sur 167 inoculations pratiquecs aux frais de la Commission provinciale.
i M. Van Der Burg de Nieuwland a fait inoculer 436 bötes, et la prime promise lui a ete decernee. Aucune des boles inoculees a ses frais n'a suc­combe aux suites de I'operation.
raquo; Le Veterinaire L. Swart a pratique 609 inoculations; le Veterinaire E.-C. Van Staden. 2,587 et le Veterinaire H.-F. Steygerwall 29o. Par consequent ä M. Van Staden a ete accordee la premiere prime de 150 florins, a M. Swart la seconde do 100 florins el ä M. Steygerwall la troisieme de 50 florins.
raquo; Le nombre des inoculations pratiquees par les soins de la Commission est de 5,637 sujets; el pendant les annees 1855-1856 jusqu'a la mi-septembre 1857, 18,560 inoculations ont etc signalees a la Commission. €elle-ci einet done I'avis suivant:
raquo; L'inoculalion du virus pneumonique,comme moyen preservalif conlrc cette maladie, ayant etc praliquee sur une grande echelle, presque dans toute la province, de maniere que partout on a pu se convaincre de ses effets, el I'expericnce ayant de plus demonlre clairement que les pertes dequeue et les cas de mort ont considerablement diminue pendant ces derniers mois, il resulle de ces fails que Toraquo; peitl, attribiler ä l'inocula-
(I]Toutos ces bfttes se trouvaicnl dans des foyers (ipizooliquos, el'a la p. I2ilii möme rap­port, il estdit., que la pleuiopneiimonic attelgnail lesanimanx non inocule* dans la propor­tion de60ä70 pour cent.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;r.v^ £/„ Tmdurieur.l
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tion me vertu preservative, que celle operation pent dtre pratiquee hardiment dans des elables non infectees, sans crainle de transmeltre la maladie aux boles non inoculees, el que sa raise en pratique dans des 6tables infectees produit un effet salutaire pour prevenir de la contagion les Mtes saines qui se trouvent dans de lelles etables, et möme pour arröter le developpement de la maladie et temperer ses suites fächeuses chez les animaux contagionnes et en apparence encore bien portants.
raquo; En se basant sur les considerations qui precedent, la Commission croit qu'il est de son devoir de recommander avec confiance, aux per-sonnes que la chose concerne, la pratique de rinoculation sur le betail sain ou suspect, comme moyen preservatif contre la pleuropneumonie. raquo; La Commission dit a la flu de son rapport, qu'en prenant des mesures pour aider ä la propagation de rinoculation, les Etats Deputes ont droit non seulementa la vive reconnaissance des delenteurs de betail de celte province, mais aussi de tous ceux qui ont ä coeur le bien-lt;Hre el les progres de l'Agriculture.
La lecture de ces documents ofliciels ne pent plus laisser le moindre doute relativement aux resultats obtenus par rinoculation en Frise comme dans loute la Neerlande, et prouve une fois de plus, par des milliers d'exeraples et contraircment aux assertions de M. Verheyen et de la majorite de la Commission, que le tleau de la peripneumome epizoolique code necessairement devant la pratique, bien faite, de l'ino-culation preventive.
Maintenant, Monsieur le Ministre, j'aurai l'honneur de soumettre b Votre justice la demande suivante : tous les documents hostiles a 1 ino­culation sont publies pur le Gouvernement et ä ses frais, tanrhs que les documents qui lui sont favorables ne voient le jour que par des efforts prives ou restent sans publicite aucune. Je suis persuade, Monsieur le Ministre, qu'il me suffira d'appeler sur cetle anomalie votre bienveillante attention pour que les fails que j'oppose aux publications en question, pour que mes lettres enfin, recoivenl la mömc publicite que les pieces qu'elles refutent. Ce ne serait qu'equitable, car c'est le seul moyen de donnerauxpersonnes que la chose inleresse le moyen de decouvnr la verite, qui doit leur echapper necessairement du moment oü on ne leur soumet pas le pour et le contre.
Agreez, Monsieur le Ministre, I'assarance des sentiments de protoiuJ respect et d'enlierdevouementavec lesquols j'ai 1'hoiineur d'etre,
Votre tri'S-humble servitcur, \r WILLEMS.
Hasselt, le Uoctobre 18Ö7.
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A Monsieur le Minislre de l'Interieur ä Bruxclles.
Monsieur le Mllnlstre,
L etat de stagnation oü a ele laissee, depuis assez longtemps, la ques­tion de Texamen officiel de Finoculation de la pleuropneumonfe, m'in-pose l'obligation de Vous adresser la presente, afin de Vous mettre an courant des motifs deplorables qui ont entrave en Belgique la solution de cette question, au grand prejudice des interns du pays. Je parlerai done, Monsieur le Ministre, avec une entiere franchise, persuade que Vous m'en saurez gre.
N'est-il pas aussi surprenant que föcheux, Monsieur le Ministre, que la Commission officielle, nommee par Vous au commencement de 1852, pour l'etude de l'inoculalion n'ait, jusqu'ä ce jour, formule aucune conclusion decisive, tandis qu'en France, en Hollande, en Prusse et en Italic, pays ou sevit egalement le Qeau de la peri pneumonic epizootique, les Commissions ofiicielles qui ont eu pour mission de resoudre le pro-bleme de la preservation du betail, ont exprime des avis et formule des conclusions tout en favour de ce Systeme preservatif.
Et en effet, Monsieur le Ministre, il devait en etre ainsi: dans les pays etrangers, les differents corps savants qui avaient ä s'occuper de l'inocu-lation de la pleuropneumonie exsudative ont etc resolument et de bonne foi a la recherche de la verilc, sans parti pris, sans idees prcconcucs,
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t'andis que dans noire pays, le Systeme de rinoculation a ete condamne u priori, avant qu'aucune experimentation föt faite; et parmi ceux-la meme qui ont ete appeles ä le juger ofliciellement, il s'est trouve des homines qui, cherchant h faire plier toule pratique ä leurs theories sou-vent creuses, Tont, de prime abord, repousse comme une utopie, sous le pretexte que la science etait en desaccord avec la pratique.
Aussi, je n'hesite pas h le dire hautement, les rapports adresses au Gouvernement, par suite de ce Systeme d'hoslilite, n'ont guöre ete de nature ä pouvoir I'eclairer, car les fails qu'on y relatait etaient souvent denatures; tout ce qui etait favorable au systöme d'inoculation etait, pour amsi dire, passe sous silence, tandis que tout ce qui lui elait defavorable y occupait la plus large place.
Volre honorable predecesseur, persuade qu'abandonnee au jugement de cette Commission, la solution de la question de linoculation devait laquo;lire desormais impossible, prit la resolution de la modifier, et par son arramp;.edu20 oclobre 1835, il en inslitua une nouvelle, qui cette fois-ci renfermait, sur neuf membrcs, trois representants de l'element pratique.
Malheureusement, dans cette nouvelle Commission, qui aurait du ötre composee d'hommes nouveaux, neutres et irapartiaux, figuraient, en premier lieu, ceux qui s etaient montres, daus 1'ancienne Commission, les adversaires les plus acharnes du Systeme, et des lors une solution im-partiale et rigoureuse, basee sur l'observation des faits, esl devenue de nouveau impossible.
Quant aux membres praticiens, observateurs judicieux et conscien-cieux, leur opinion, basee sur une experience de plusieurs annees et des mieux suivies, n'a pu prevaloir centre celle de ces hommes qui ont la plupart exprime des le debut, dans lancienne Commission, des opinions qu'ils croient de leur honneur de soutenir en depit de tout.
II y a done aujourd'hui, M. le Ministre, conflit d'opinions au sein möme de la Commission actuelle, et il est bon de noter que lous les membres praticiens de la Commission, sans distinction, ont leur conviction faite sur refficacite de l'inoculalion qu'ils proclament hautement, tandis que parmi l'element scientifique, aueuns sonl partisans, d'autres la rejettent systematiquement, puis d'autres encore, tout en ne niant pas sa vertu, se retranchent derniere des hesitations, des doutes interminables, en un mot, ils voudraient bien condamner le Systeme, mais les faits acquis ä son histoire ne leur permettent pas de hasarder cette condamnation.
Ce qu'il y a ä regretler dans tout ceci, e'est que la Commission oflicielle a depense des sommes assez rondes, et qu'en definitive au lieu d'eclairer le Gouvernement et le pays sur la valeur reelle de l'inocu-
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lation, eile a fail beaucoup de mal en entravant la luanifestalion de la verite et en empßchant, par ses irresolutions, la propagation chez le cul-tivateur et l'industriel, d'une pratique dont tous ceux qui I'ont raise en usage reconnaissenl les effets salulaires.
II est tout aussi regrettable. Monsieur le Ministre, qu'apres avoir insti-tue a deux reprises diflerentes des experiences directes, les seules expe­riences qui aient servi aux Commissions oflicielles elrangeres pour formuler leur jugeuienl favorable h rinoculation, el qui devraient 6lre egalement du plus grand poids aux yeüx de la Commission Beige, celle-ci les ait deux fois brusquement interrompues au moment oü elles claienl sur le point d'aboutir ä dus resullats decisifs, et cela, Monsieur le Minis­tre, pour la raison qu'elles etaient trap favorables au Systeme de l'ino-culation.
C'est ainsi que seize bötes furent inoculees, le 8 aodt 1832, ä l'ecole veterinaire de Cureghem et soumises aux experiences directes de la Commission, et quelque temps aprös, au lieu de conlinuer sur ces ani-maux les experiences de cohabitation el de contagion, its furent egorges, sans motif aucun; neanraoins M. le Rapporteur a soin de constater, pa^e H3 du rapport, qu'a cette epoque t pas une de ces bamp;es inoculees avec raquo; ou sans succes n'a contracte la pleuropneumonie exsudative. i
En 1857, quelques membres de la nouvelle Commission, s'apercevant qu'en suivant la voie des renseignements fournis par MM. les Veteri-naires, la solution da la question elait impossible, demandcrent I'institu-lion de nouvelles experiences directes, ce qu'ils n'obtinrenl qu'apres beaucoup de debats el beaucoup d'instances, car ce genre d'experiences a toujours donne tort aux adversaires de l'inoculalion, a ceux qui preferent resler dans l'inaction et fatiguer, sans resoudre la question le Gouvernement et le public agricole. La Commission achela alors, pour le compte du Gouvernement, vingt hamp;les bovines dont dix furent inoculees le 7 fevrier 1837. Tous les phenomenes caracteristiques de l'inoculalion se passerent regulierement sans que les animaux eussent ä souffrir le moins du aionde do cette operation. Ces animaux, partanes par nombre egal en inocules el noa inocules, furent ensuite places en partie a I'Ecole veterinaire de l'Etal, en contact avec des animaux malades de la pleuropneumonie exsudative, respirant constamment leurs miasmes deleleres el mangeant la nourriture delaissee el salie par leur bave, el en partie dans des foyers d'infection de diflerentes communes des environs des villes de Bruxclles et de Gaud.
Les experiences continuerent jusqu'au mois de seplembre dernier el fournirent le resullal suivant :
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Des dix böles non inoculees, quatre succomberent, doat trois positive-nient de la pleuropneumonie, et des dix inoculees, aucune ne contracla la maladie.
Ce resultat si favorable au Systeme de l'inoculalion preventive, oblenu entre les mains de la Commission elle-möme, conlraria tant quelques-uns de ses raembres qu'il proposerent de demander ä Votre honorable predecesseur la dissolution de la Commission, proposition qui ful forte-ment combattue par MM. Delvvaert, Vanvinckeroye, Platel et Wittouck, qui la rejelterent et demanderent que les experiences continuassent encore six inois, et que, cette epoque ecoulee, la Goramission se pronon-cät categoriqueraenl sur la valeur de ces experiences. Ce qui fut decide. Les choses en etaient lä lorsqu inlerviut une decision, signee par l'honorable Monsieur de Decker, qui arramp;a brusquement le cours desnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^
experiences, et douna ainsi satisfaction aux adversaires de l'inoculnlion, tandis que les membres de la Commission, partisans du Systeme, recla-merent vivement contre cette decision.
Les animaux en experience furcnt vendus, sous le pretexte que le Gouvernement ne pouvait plus mellre a. la disposition de la Commission la somme de deux mille quatre-cents francs, somme necessaire pour achever completement les experiences, quoiqu'un membre de la Com­mission, M. Platel, voulüt s'engager ä les placer dans ses etables,et qu'en outre moi-möme j'eusse ofFert ä volre honorable predecesseur par une lettre en date du lquot; septembre 1857, de payer celle somme dans le cas oü les Chambres legislatives l'eusseat refusee, car detail evident que si les experiences avaient continue, la Commission eut ete forcee de pro-clamer le triomphe du Systeme de l'inoculation; or, c'est ce que la majorite voulail eviler ä'loul prix.
Les faits quo je viens de Vous signaler, Monsieur le Ministre, ont pro-voque au sein de la Commission des tiraillements; des opinions contra-dictoires s'y sonl manisfestees, et les avis sont telleaneat partages que le dernier rapport de la Commission a ete repousse par trois Membres sur
les$Ü£ qui etaient presents.....
Quelques Membres, representant l'elemenl seientifique, condamnent le Systeme; un plus grand nombre s'abstient de se prononcer, tandis que tousceux qui representent l'eleraent pratique et qui, temoins oculaires et interesses de milliers d'experiences, ont pu formuler leurs convictions, se declarent haulement partisans de Tinoculation.
Je vous laisse ä juger, M. le Ministre, jusqu'ä quel point le mainlien d'une teile Commission peut amp;re utile au pays et au Gouvernement. Elle ne fera pas plus dans l'avenir qu'elle n'a fait par le passe, et cependant
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la Commission Beige, qui aarait du, par esprit national, se prononcer la premiere, a ele depassee deja par les Commissions Francaise, Hollan-daise, Prussienne et Italienne, qui se sont montrees favorables ä cette decouverte si importanle, que j'ai eu l'honneur de confier a vos soins en 1852, oil vous rae promttes d'en faire faire une elude serieuse.
J'ose done esperer, Monsieur le Ministre, que, grace a. votre sollicitude, des mesures seront prises afin qu'en ajoulant de nouveaux. membres a la Commission, celle-ci puisse eclairer le Gouvernement et le public agri-cole et lui faire connaitre son jugement officiel. Gar, aujourd'hui, quelques personnes soulevent encore des doutes sur la valeur reelle de l'inocula-tion appliquee au betail, parce que dans cette question elles trouvent, d'un cote, le resultat favorable des experiences oöicielles de la Commis­sion Beige, et de toutes les autres Commissions officielles etrangeres qui ont eu pour mission d'etudier I'inoculation; ensuite I'opinion favorable de tous les Veterinaires qui ont pratique le Systeme d'une maniere suivie, ceile de la societe centrale d'agriculture de Belgique, celle de la plupart des savants, tels que : MM. Didot, directeur de notre ecole Veterinaire, Daumerie, vice-president de la societe centrale d'agriculture, Baudet-Laforge, H. Bouley, Sanson, comte de Gasparin, Yvart, Ulrich, Dupacq, Hengeveld, Huffnagel, Wellenberg, Jennes, Pon^a, Strada, Ercolani, Corvini, Vedari, etc., etc., qui reconnaissent tous ä rinoculation une vertu prophylactique incontestable; puis vienl une fraction tres-impor-tante de la Commission Beige, ainsi que tous les praticiens et industriels qui I'appliquent sur leur betail; — de l'autre cöte, on rencontre une autre fraction de la Commission Beige, quelques theoriciens et d'autres personnes qui n'ont que pen ou pas pratique I'inoculation, et qui cher-chent vainement ä faire condamner un Systeme, dont tous ceux qui s'en servent depuis des annees avouent se Irouver parfaitement.
Vous jugerez. Monsieur le Ministre, dans votre haute sagesse et votre imparlialite, s'il n'est pas plus que temps de mettre fin a un etat de ehoses qui pent servir peut-6tre quelques amours propres, mais qui nuit considerablement h Tagriculture et par consequent aux interöts les plus vitaux de la Belgique.
Agreez, Monsieur le Ministre, l'assurance des sentiments de profond respect et de devoueraent avec lesquels j'ai l'honneur d'etre,
Votre tris-humble serviteur,
Df WILLEMS.
Hasselt, le 3 Fevrier 1858.
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